Journal de bord de l'Harmattan
Sun, 06 Oct 2016 22:00:00 - Dans le Club de Veleros Barlovento
N° 920 - Weekend estival Ă  San Fernando



19h heure locale, 22hTU, 23h en France.


Bonjour Ă  tous,

Pluie, froid, bise glaciale, vent du nord désagréable, neige à basse altitude, ciel bas et nuageux, vigilance orange inondation, je mets quelques secondes à réaliser, mais c’est la voie de Jean Michel Golinsky sur France Info, ce n’est pas pour moi !

J’ai relié mon téléphone portable à la radio du bord et grâce à ma carte prépayée Claro Argentine je peux écouter les radios françaises à travers Internet comme si j’étais à la maison. Je suis le départ du Vendée Globe sur cette radio que j’aime et que je connais bien pour l’avoir visitée en compagnie de Bruno Rougier lors de l’une de mes interventions. J’ai d’ailleurs eu le plaisir de serrer la main et d’échanger quelques mots avec les différents chroniqueurs que j’ai l’habitude d’écouter.

Non, ici c’est canicule, UV, soleil ardent, ciel bleu profond, short, chemisette, parrilla, pelouse à l’ombre et anticyclone. Même dans le bateau où il fait toujours frais la chaleur est difficile à supporter en milieu d’après-midi. Seule la sieste est salvatrice. A 22 heures il fait encore 27 degrés et c’est difficile de trouver le sommeil.

Il n’y a pas de plage et la couleur de l’eau n’incite pas à la baignade. Mais le plaisir est ailleurs. Dans la marina les grands résineux qui surplombent le bateau m’apportent de l’ombre mais lâchent tous les jours des centaines d’aiguilles, le pont en est recouvert. Les petits oiseaux de terre se perchent dans le gréement et le matin leurs chants participent à la quiétude des lieux.

San Fernando s’est proclamée « Capitale Nationale du nautisme » et de fait il y a ici des milliers de bateaux qui, lors de tels weekend, se répandent dans les multiples bras du delta. L’idéal étant de s’installer à l’ombre des grands arbres, de déployer tout le matériel de pique nique sur une pelouse bien verte et de lancer l’asado sur parrilla.

Mais revenons sur terre, ma bague hydrolube est arrivée à Buenos Aires dans la nuit de vendredi à samedi mais, comme souvent il manque un papier où une information pour la voir sortir de douane. Malheureusement tous les bureaux Français ou Argentins de Fedex sont fermés le weekend, il faut attendre lundi matin pour tirer cela au clair.

J’en profite pour entretenir et régler des problèmes mineurs qui attendent une solution depuis de nombreux mois (années pour certains). Et puis tous les jours je dois aller tirer de l’argent car je n’ai droit qu’à 4000 pesos par jour. Il faut que je remplisse ma chaussette de coton en prévision des grosses sorties d’argent à venir.

Et puis j’en profite également pour « profiter » de l’endroit, de l’été, du bon temps qui passe, d’heures à rêvasser allongé sur les banquettes du carré, de ce sentiment de vacances à la campagne, de mes grandes ballades à vélo, enfin de la vie tout simplement.

Ce midi j’ai organisé un barbecue pour mes copains Johnny et Patrice du bateau Amarante. J’avais réservé une table à l’ombre dès ce matin 8h30. Nous avons passé un bon moment. Dire qu’il y a trois jours j’avais le chauffage à bord, les gants et la polaire. La nuit dernière j’ai dormi les panneaux de pont et la descente grands ouverts,

Il faut dire que nous sommes à une latitude équivalente à celle de Casablanca, l’île de Djerba ou de Beyrouth. Dans ces latitudes on passe très vite du printemps à l’été. J’ai maintenant hâte de partir car d’une part j’aimerais pouvoir être de retour en France tout début décembre et d’autre part il commence à faire très chaud ici et je n’ai pas envie de m’habituer avant de descendre dans le grand Sud.

A bientĂ´t
Jean-Louis
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