Journal de bord de l'Harmattan
Fri, 04 Nov 2016 22:00:00 - Dans le Club de Veleros Barlovento
N° 919 - Les particularitĂ©s Argentines



19h heure locale, 22hTU, 23h en France.

Bonjour Ă  tous,

Pas besoin de chauffage cette nuit, la douceur était là et c’est vraiment agréable. Lorsque je mets le nez dehors à 6h ce matin je sais immédiatement que cette journée va être belle. Le ciel est d’un bleu profond, le soleil est déjà debout, occupé à nous préparer une superbe journée.

C’est toujours la passion de réussir et ce matin la mission consiste à trouver du gaz. Mais comme chacun sait, le gaz est volatil et ce n’est pas facile de l’attraper pour le confiner dans mes petites bouteilles bleues. Bien qu’il soit passé largement 9 heures, la capitainerie n’est toujours pas ouverte, en Argentine les horaires sont très élastiques.

Ca y est, j’ai un bout de fil à tirer. Comme dans les jeux de pistes j’ai reçu des indications et je dois tirer sur le fil afin d’essayer d’atteindre mon but. Il fait bon, je suis en short et en chemise, les manches relevées, je pédale allègrement sur mon vélo « Azul » (c’est sa couleur), il y a une odeur qui ressemble à celle des troènes en fleurs, c’est le bonheur absolue. Que j’aime les journées qui commencent ainsi ! Que la vie est belle !

Comme dans beaucoup d’endroits dans le monde, ces jeux de piste sont un véritable bonheur. Les gens se mettent en quatre pour me trouver des solutions, parfois même on m’accompagne un bout de route pour me permettre de rejoindre le prochain point d’information. Le fait d’être seul, de ne pas parler la langue, d’avoir un look de père Noël, d’aborder les gens avec le sourire, je pense que tous ces points jouent en ma faveur.

Malheureusement le fil que je tirais a cassé en fin de matinée. Il faut maintenant que je trouve un autre fil à tirer. Mon copain Johnny me dit qu’un certain Mario a remplie ses propres bouteilles. Malheureusement l’intéressé n’est pas passé aujourd’hui sur le chantier. Il faut attendre.

Je commence, comme l’écureuil, à engranger les noisettes. En effet, en Argentine, toutes les transactions se font en cash avec des billets de 100 pesos qui représentent environ 6 euros. Etonnamment il n’y a pas de plus grosses coupures en service. De plus la carte bleue ne fonctionne que pour tirer de l’argent dans les DAB et encore. Je vais devoir bientôt payer la marina (environ 1000 euros) ainsi que la sortie de l’eau d’Harmattan.

Je vais donc sortir à peu près 320 billets de 100 pesos ! C’est incroyable. Cela représente quelques centimètres d’épaisseur ! J’ai été surpris, arrivant en Argentine, de voir les ménagères payer aux caisses des supermarchés avec de grosses liasses de billets. Maintenant je comprends. Beaucoup de commerçants ont d’ailleurs des machines qui comptent les billets.

Une autre particularité, on ne peut sortir qu’un maximum de 2000 pesos à chaque fois soit environ 120€. Une première commission immédiate d’environ 100 pesos est prise à chaque opération, ce qui explique certainement la limite précédente. Du coup je vais devoir jouer 16 fois pour obtenir mes 320 billets, coût près de 100 Euros de commission et une demi-heure devant la machine ! Ce qui explique les queues devant les points de distribution, le nombre de distributeurs vides et les montagnes de tickets au sol.

Lorsque l’on visite le monde on s’aperçoit qu’il existe ainsi de nombreuses particularités étonnantes. Pourquoi ne pas pouvoir acheter d’alcool avant 10 heures et une minute ? Ici la vie me semble aussi chère qu’en France, plus chère dans les endroits touristiques comme Ushuaia. Mais il peut y avoir des différences. C’est le cas de la viande. Deux beefsteaks valent le même prix ici que chez nous sauf qu’ici ils pèsent trois fois plus lourds.

Un peu partout, en ville on voit des grands « E », ce sont les « P » de nos parkings. Au collège et au lycée, comme à beaucoup d’endroits dans le monde on porte l’uniforme. C’est sympa d’ailleurs. Les circuits de distribution ne sont pas organisés comme chez nous, parfois il faut faire plusieurs magasins. Exemple les shipchandlers qui vendent les pompes mais pas les tuyaux. On voit des « Panaderia y Confiterias », boulangerie café.

Il y a également les particularités administratives qui génèrent des tracasseries et d’énormes pertes de temps. Beaucoup de pays ont les leurs, l’imagination du législateur est sans limite. Par contre j’ai souvenir de la Malaisie où tout se passe en un rien de temps à un seul guichet. Bravo !

Ce matin ma bague hydrolube était à Memphis dans le Tennessee (mais que fait ce T tout seul à côté de 2 N, 2 S et …4 E), elle est repartie dans la journée. Où vat-elle atterrir cette fois ?

A bientĂ´t
Jean-Louis
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