Journal de bord de l'Harmattan
Wed, 10 Feb 2016 23:00:00 - 23°59 S 46°18 W
N° 854 - Escale technique Ă  Santos



21h00 heure du bord, 23hTU et 0h00 en France le 11.


Bonjour Ă  tous,

Il est tard, je vous poste juste ces quelques lignes. La journée a été
fatigante. Ce matin je n’avais pas trop envie de m’y mettre. Je n’aime
pas les choses compliquées et pourtant personne ne va faire le boulot
Ă  ma place.

Première difficulté, lorsque je remonte l’ancre le bouton de commande
se coince, le guindeau ne s’arrête pas et tout stop brutalement quand
arrive la manille de mon bout, résultat : un boulon de fixation du
guindeau cassé !

Deuxième difficulté, trouver un endroit pour laisser le bateau.
J’essaie de faire preuve de bonne volonté et me dirige vers les
marinas. Elles sont dans un rio, je remonte celui-ci et avant
d’arriver aux marinas je constate que je n’ai plus que dix centimètres
d’eau sous la quille.

Je n’insiste pas, je fais demi-tour et cherche un endroit pour
mouiller dans le canal principal du port. Encore une fois c’est
compliqué. Comment aller à la côte ensuite, comment débarquer et
surtout où laisser l’annexe pour ne pas me la faire faucher ? Je fini
par trouver un endroit, je jette l’ancre en priant pour qu’il n’y ait
pas de chaînes qui traînent au fond. L’inquiétude va me tenir jusqu’au
départ.

Troisième difficulté, me motiver pour aller à la Capitania Dos Portos
de Santos. Je fini par m’y jeter, toilette, beaux habits, et me voilà
à la côte. Après une demi-heure de va et viens je trouve un ponton
avec une barque de pêcheurs. Ils vont « garder » mon annexe.

Un taxi me transporte au milieu de nulle part, devant une porte
grillagée. Il n’y a personne, pourtant c’est bien l’adresse. Je
cherche et vois que la porte n’est pas fermée. Je rentre et aussitôt
deux marins tout de blanc vêtus sortent comme des diables d’un
bâtiment voisin. C’est tout à fait interdit de franchir cette grille !

J’explique ce que je veux, cela à l’air compliqué. Je vais vous la
faire courte, je dois rester à l’extérieur pendant qu’on s’occupe de
mon cas. Il fait une chaleur atroce mais les marins sympas m’apportent
des gobelets d’eau glacée. Une heure et demi et six gobelets plus tard
j’ai enfin le papier tant désiré, je n’ai plus qu’à trouver un taxi
dans ce trou paumé.

Retour à mon annexe, elle n’est plus près du quai et je l’aperçois au
milieu du rio, attachée à une bouée. Mes pêcheurs de ce matin ne sont
plus lĂ . Je demande Ă  un autre de me transborder moyennant 20 RĂ©als.
Je viens de payer le gars, je saute dans mon annexe et c’est à ce
moment que surgissent les deux compères de ce matin. Je crois
comprendre qu’ils ont même failli se battre pour protéger mon bien,
pour m’en débarrasser je dois me fendre de 20 Réals supplémentaires !
C’est le Brésil.

J’ai des problèmes de pilote automatique. Dès qu’il y a un peu de
vent, dès que ça force un peu il croise les bras. Il y a de l’air dans
le circuit, je dois purger et je m’y colle. Malheureusement je
n’arrive pas à un résultat probant. Pourtant je connais cette
manipulation par cœur pour l’avoir effectuée de nombreuses fois. J’ai
l’impression que les joints du vérin ne font plus leur effet. Je n’y
connais rien, peut être quelqu’un pourra m’informer.

Juste avant de me mettre sur la purge, j’ai lancé une lessive et le
groupe électrogène est en marche. Tout d’un coup je n’entends plus
rien, Ă  mi lessive il vient de tomber en panne.

Cela fait tout de même un peu beaucoup de problèmes pour une même journée !!!!!

A bientĂ´t


Jean-Louis
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