Journal de bord de l'Harmattan
Tue, 13 Sept 2011 13:30:00 - 82° 19’E 0° 22’S
N° 356 - Dans le pot au noir

15H30 en France, 19H00 heure du bord

Bonjour Ă  tous,

Je suis ce soir dans le pot au noir, la fameuse ZCI, la Zone de
Convergence Intertropicale. Je vous en ai déjà parlé, cette zone se
trouve au niveau de l’équateur et elle sépare les vents qui courent au
niveau des tropiques dans chaque hémisphère. A cette époque de
l’année, dans l’océan indien, au nord les vents vont d’ouest en est et
inversement dans le sud. Entre les deux systèmes, une zone sert à
séparer les flux, il y a peu de vent, actuellement il est plein sud.
Cette zone fait à cet endroit environ trois degrés de latitude et la
traverser est difficile. Dès que j’en sortirais, les vents me
pousseront droit sur la RĂ©union.

Ce matin, il fait beau, fini les orages, la mer est plate, c’est le
paradis. Un petit vent régulier nous permet de filer tranquillement à
5 nœuds. Du près dans ces conditions, j’achète immédiatement.

Pour fêter ce retour à la vie, ce midi j’ai fait bombance. Deux
tomates en entrée, suivie d’une choucroute garnie au jarret de porc
(tout riquiqui le jarret de porc), arrosé d’une cannette de bière,
fromage et crème.

J’étais en train de déguster ma choucroute et je ne me suis même pas
aperçu que je franchissais l’équateur. Je suis ainsi passé d’un début
d’automne à un début de printemps sans y prendre garde. Je m’attendais
à voir des perce neige ou des crocus, que nenni, de l’eau, toujours de
l’eau.

Hier soir je me suis couché un peu chagriné car mon moteur principal
refusait de démarrer. Cette fois, il faisait entendre un bref grrrr…
de démarreur, suivi d’un clic, clic, clic rapide. Je me voyais déjà
arriver à la Réunion sans moteur. J’y ai réfléchi toute la nuit.
L’inconvénient lorsque l’on est en solitaire, c’est que l’on ne peut
pas être dans le cockpit en train d’actionner la clef et en même temps
dans la salle machine, occupé à faire des mesures. J’adore ces
problèmes compliqués à résoudre, moi je suis plus tête que jambes. Il
faut collationner tout un tas de petits détails insignifiants que l’on
a vécu les jours précédents, et puis tout d’un coup, sans que l’on y
pense, le cerveau sort la solution.

Dans ce cas précis, il me dit que la clef de coupure du moins batterie
doit être défaillante, c'est-à-dire qu’elle introduit une légère
résistance. Tant que l’on ne tire pas d’intensité, on ne peut rien
voir, de chaque côté, on aura bien 12V. Je me décide à la démonter et
à la court-circuiter. J’actionne ensuite la clef de contact et le
démarreur, gavé d’ampères, fait entendre son joyeux bruit. Depuis mon
retour au Sri Lanka, il semblait tout triste et je le sentais comme
épuisé. J’hurle de joie dans mon cockpit, quel soulagement ! D’autant
que cela va peut être régler un autre problème, la charge des
batteries de servitude. Pour l’instant, elles ne tiennent que deux
heures. Cela veut dire que toutes les deux heures, nuit et jour, il
faut intervenir soit pour lancer le groupe, soit pour l’arrêter.

En milieu d’après midi, les quelques rares soufflent d’air qui
persistent s’orientent plein sud. Du coup, je mets le moteur, vire de
bord et prends un cap droit sur la RĂ©union. Elle est tout de mĂŞme Ă 
2000 miles environ ! Cette route va me faire passer au sud de Diégo
García. C’est cet atoll louĂ© aux anglais par les amĂ©ricains, une
énorme base aérienne.
Ici la mer est bizarre, on dirait qu’elle respire, il n’y a pas
vraiment de houle ordonnée, ça gonfle ou creuse par endroit, étrange.
Avec la nuit les orages reprennent, normal, un pot au noir sans orage
n’est pas un pot au noir.

Voilà pour aujourd’hui, 117 miles sur les dernières 24 heures, à 730
miles de Diégo Garcia, ma prochaine marque de parcourt.

A bientĂ´t

Jean Louis


"super
mais au fait on dis plus pot au noir mais ami de l'homme de couleur .......
allez bonne route
"


Envoyé par jaco le 14-09-2011 à 12:52



"Bonjour Jean Louis, 

En 24 heures, une grande Ă©tape a Ă©tĂ©  franchie pour Romain greffĂ© la nuit dernière. 
Il va bien et est sur haute surveillance avec les infirmières de réa. Les 1ers bilans de tolérance du greffon sont encourageants.
Notre merveilleux bonhomme est capable d'accueillir ce merveilleux cadeau de la vie.   
Notre bonheur s'imprègne du profond respect que nous avons pour ceux qui souffrent de la perte d'un être cher.
Il est difficile de trouver le juste mot dans ce moment extra-ordinaire et particulier de solidaritĂ© humaine.  
Un merveilleux merci a ce merveilleux anonyme et a sa merveilleuse famille, pour ce merveilleux don qui va merveilleusement améliorer la merveilleuse vie de notre merveilleux bonhomme."


Envoyé par Emma&Romain le 14-09-2011 à 19:07

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