Journal de bord de l'Harmattan
Thu, 02 Sep 2010 09:00:00 - 146°10 E 11°01 S
N° 195 - Une journĂ©e difficile

11H00 H en France, 19 heures heure du bord,

Bonjour Ă  tous,

J’ai maintenant hâte d’être dans ce détroit, je pense qu’au milieu des récifs la mer va se calmer un peu. Dur, dur, j’en ai marre ! Voilà c’est dit.

Depuis hier soir les orages se sont calmés et ce matin c’était grosse mer, beaucoup de vent mais ciel bleu et soleil. Cela devrait quand même être plus sympa pour le moral mais les choses s’enchaînent mal.

Je n’ai pas trop mal dormi mais trop peu. Je n’ai pas été réveillé par les orages mais qu’il est difficile de trouver le sommeil dans ces conditions de mer. Je monte, je descends, je roule à droite, je roule à gauche puis c’est un brusque mouvement latéral avant d’être projeté sur la cloison. Heureusement j’ai mis des coussins mais c’est dur de trouver le sommeil en s’agrippant pour ne pas trop bouger. Ce qui est étonnant c’est qu’une fois que le cerveau a compris que tout va bien on peut dormir en étant chahuté dans tous les sens.

Déjà il y a la route. Encore une fois le vent est pile dans l’axe et je dois tirer des bords pour avancer, parcourant ainsi beaucoup plus de distance. Et puis ce matin rien ne va. Le bateau n’arrête pas d’empanner. Je ne comprends pas, je passe la journée dans le cockpit à régler les voiles mais rien n’y fait. Même en faisant route à 45 degrés du vent cela ne fonctionne pas. Je fini par descendre l’artimon et crois avoir gagné, mais non cela recommence.

Est-ce que je n’aurais pas un problème au pilote ? Peut être l’accouplement est desserré ce qui pourrait expliquer mes problèmes. Mais je ne peux me rendre dans le coqueron car le pont est submergé en permanence par les vagues et je ne veux pas en plus embarquer quelques dizaines de litres d’eau de mer. Dans tous les cas il y a un problème. Pour finir j’affale la grand voile également et je navigue sous génois seul.

Forcément cela me mets moins la pression, je ne suis plus sur le qui vive en permanence mais question moral ce n’est pas bon, le bateau roule terriblement, tout claque, tout roule, tout s’entrechoque.

Par contre cela m’a permis d’améliorer considérablement mon cap. Que j’ai hâte d’arriver dans ces cailloux. Je pense que de l’autre côté de la barrière je n’aurais plus cette énorme houle.

Pour couronner le tout, le déssalinisateur et en panne. J’espère que ce n’est pas grave. Je me dis que peut être il a aspiré de l’air avec ce bateau qui se couche et qu’il faudra commencer par lui refaire la purge.

Il faudrait également que je passe le génois au voilier. Ce n’est pas grave pour l’instant mais quelques petits renforts ne lui feraient pas de mal.
Mon lazzi jack bâbord s’est décroché, le tribord avait été arraché par le spi, du coup ma grand voile est sur le pont me cachant totalement la vue.
Et puis il y a cette girouette qui fonctionne par intermittence, certainement un coup de bombe Ă  contacts Ă  mettre en haut du mat.

Tout cela me perturbe, je n’aime pas quand mon bateau n’est pas en forme et je me demande si je vais pouvoir tout faire à Darwin. Si c’est plus grave pour le déssalinisateur, comment vais-je faire ? Aurais-je la chance de tomber sur quelqu'un pour m’aider comme au Vanuatu. Les miracles cela n’arrive qu’une fois. Mon problème c’est le temps, je suis très juste pour le passage entre l’île Maurice et l’Afrique, après c’est la saison des cyclones et il n’y a plus moyen.

Ce midi j’avais prévu « Tartiflette » mais avec ces problèmes d’empannage m’obligeant à rester dans le cockpit, cela s’est transformé en piquenique avec chips et œufs dur à la croque au sel.

Cela ira mieux demain j’espère. 158 milles ces dernières 24 heures.

A demain.

Jean Louis


"Vous ne le savez pas, mais comme beaucoup d'autres, je vous lis tous les jours. Je suis devenue accro... Je suis un peu à bord, sans le baston et les paquets de mer certes, mais je voyage avec vous Capitaine. Je raconte même votre aventure à mes gosses avec un peu de géographie au passage. Les conditions difficiles qui durent plusieurs jours de suite, c'est chaud... j'imagine que la fatigue, le manque de sommeil, plus l'inquiétude du passage du détroit doivent contribuer à chahuter le moral en ce moment. Haut les coeurs ! c'est magnifique ce que vous faites. Biz à votre ami l'oiseau et bon slalom entre les coraux. Florence"

Envoyé par Florence le 03-09-2010 à 09:31



"Et ben Jean-Louis, Je sens une petite baisse de moral! Il y a déjà un bon petit moment que je t'ai laissé un message mais là je pense que tu as besoin de toute ton énergie. Nous sommes nombreux à te suivre, dans l'ombre, mais très présents. Encore merci pour ce rêve que tu me fait vivre.
A bientĂ´t
Didier"


Envoyé par Didier le 03-09-2010 à 11:06



"Salut Captain,
C'est pas du bonheur aujourd'hui, les emmerdes s'enchainent, c'est vrai que ça à l'air copieux cette série.
..Mais je te connais, ça va gamberger et trouver la solution dans les heures qui suivent car je suis bien certain que comme d'habitude, vu la masse de pépins tu vas rentrer très vite dans une zone de calme et de bonheur retrouvés...
J'ai vu sur Google que dés que tu sortiras du détroit ta profondeur maxi jusqu'à Brisban sera de 50m maxi...c'est fou par rapport aux profondeurs que tu avais jusque là entre 3000 et 5000m...en fait c'est un plateau qui relie des 2 "continents".
Je suis à Paris, il fait un temps magnifique et je pars en Allemagne passé le Week End dans un séminaire " Festif " avec un gros promoteur Allemand, pour la soirée on nous a demandé de porter une tenue "Bavaroise" donc short cuir, tirolien, bretelles...bref le kit complet...on va se marrer.
Allez, bon courage et bonne Nav. Captain
Jacky"


Envoyé par Jacky Peudevin le 03-09-2010 à 14:45



"Autant pour moi, je voulais parler de Darwin et non pas de Brisban..of course...ça c'est un peu plus loin.
Jacky"


Envoyé par Jacky Peudevin le 03-09-2010 à 14:48



"Salut Amiral. Si l'oiseau est noir et blanc et ressemble à un pigeon, il peut s'agir d'un carpophage blanc, symbole des îles du détroit de Torres. On est avec vous. Amitiés.G et sa Galie"

Envoyé par GD le 03-09-2010 à 15:32



"
Tu es bien courageux mon

jean-louis. Je t'embrasse."


Envoyé par jeanine Barbier le 04-09-2010 à 21:25

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