Journal de bord de l'Harmattan
Lundi 13 mars 2023, Ă  16 h TU, 17 h en France. - Ŕ l’hĂ´pital de Pontoise
N° 1341 - A nouveau la dialyse

Bonjour Ă  tous,

Qu’il s’en est passé des choses depuis ma dernière publication ! Les aiguilles de ma montre se sont transformées en ventilateur et les saisons ont défilé à toute vitesse.

Lors de la visite habituelle à mon néphrologue fin janvier (il y a un mois et demi), celui-ci me dit qu’à la suite de la biopsie de mon greffon effectuée en fin d’année, il constate que celui-ci n’est pas en très grande forme. Il me précise tout de même qu’il va fonctionner encore « trois ou quatre ans ». Je traduis immédiatement en deux ou trois ans, mais je suis ravi tout de même de ce délai qui va pouvoir me permettre d’effectuer à nouveau un grand tour de méditerranée sans contrainte.

Afin de faire durer un maximum, il décrète néanmoins un changement des immunosuppresseurs, car la cyclosporine abime le greffon. Il décide, après consultation de ses confrères, de réduire de moitié les médicaments actuels et me prescrit en plus de nouveaux médicaments antirejet. Il me prescrit une prise de sang de contrôle un mois après le début de cette nouvelle posologie.

Je ne fais pas le rapport, mais je deviens de plus en plus fatigué, puis je passe énormément de temps au lit, je me lève une heure et je dois me reposer trois heures. Puis je dois affronter une forte tempête. Cela a commencé le vendredi il y a plus de deux semaines. Je subis des diarrhées fulgurantes et des vomissements. Le dimanche midi, j’ai perdu 4kg, je fais le 15. L’opératrice me dit « Mais, monsieur, il faut voir un médecin ! ». En appelant ce numéro, c’était un peu l’idée.

Une ambulance vient me chercher, à 15 heures je suis dans un box aux urgences. Vers 16h30 l’infirmière passe. « Vous avez vu le médecin ? », « Non », « Il va passer rapidement, car il a pris la fiche ». Je suis obligé de demander à Francine de filler à la maison chercher une couverture, car l’hôpital a réduit le chauffage en offrant à chaque soignant un gros polaire, mais le patient reste nu sous un drap et il n’y a plus de couvertures ! Il fait un froid de gueux.

Les heures passent, un peu avant 20h, Francine obtient le droit de me rejoindre pour m’apporter mes médicaments antirejet. 21h, je n’en peu plus d’attendre. Ma tension systolique monte à plus de 190, ce qui déclenche l’alarme. L’infirmière de nuit entre « vous avez vu le médecin », « Non ». Elle semble surprise et revient au bout de 10 minutes. « Monsieur, on a perdu votre fiche ! » Finalement l’interne de garde me renvoie chez moi vers minuit en me disant que c’est une gastro. « Si dans cinq jours cela ne va pas mieux, revenez. »

Le lundi matin je vais très mal, mais, malgré de nombreux efforts de Francine et de mon ami Pierre-Yves, je ne peux être admis à l’hôpital. On me donne rendez-vous mardi matin en hôpital de jour pour une réhydratation. Ma situation continue à empirer d’heure en heure. Mardi matin j’ai perdu 7kg en trois jours et je suis incapable de me lever sans faire une syncope. Re-ambulance, me voici enfin admis au service néphrologie, mais avec plusieurs jours de retard.

Résultat mon greffon est mort et je dois repasser immédiatement par la case dialyse. Les trois ou quatre ans viennent de se transformer en deux mois ! C’est rageant !

Vais-je pouvoir repartir en dialyse péritonéale ? C’est la grande question. Comme je suis en permanence en infection urinaire, ce matin on me laisse peu d’espoir. Je prends un sacré coup sur la tête.

Mais, à l’instant le néphrologue de dialyse vient de passer, le chirurgien va passer me voir, il va m’implanter dans les jours qui viennent un nouveau cathéter et je vais pouvoir reprendre la dialyse péritonéale. Quelle bonne nouvelle !

Tout est toujours relatif. Il y a un mois on m’aurait dit que je devrais repartir en dialyse dès maintenant j’aurais été marqué d’apprendre cette mauvaise nouvelle et aujourd’hui je suis tout content d’échapper à l’hémodialyse et de repartir en péritonéale. Finalement la vie reste belle !

A bientĂ´t
Jean-Louis

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