Journal de bord de l'Harmattan
Dimanche 12 Décembre 2021 à 17h00 TU, 19h00 en France - A Sausheim près de Mulhouse
N° 1315 - La CitĂ© de l’Automobile



Bonjour Ă  tous,

Le programme du jour consistait en la visite du musée de l’Automobile de Mulhouse. Depuis longtemps je souhaitais voir cette collection exceptionnelle de voitures anciennes constituée par les frères Schlumpf. C’est l’une des plus belle au monde et indéniablement la plus importante avec 500 véhicules anciens exposés contre 300 pour le musée de Beaulieu en Grande Bretagne et seulement 200 modèles à Liwa aux Emirats arabes unis.

Les deux frères sont des industriels franco-suisses qui ont créé un empire dans le textile entre les années 1935 et 1976. L’un d’eux, Fritz a une passion pour l’automobile et, dès le début des années 1960 il se lance dans la création d’une collection. Il est proche d’Ettore Bugatti, du pilote Maurice Trintignant, et du constructeur Mercedes-Benz. C’est ainsi qu’en 6 ans, entre 1961 et 1967 il n’acquière pas moins de 560 véhicules dont une grande majorité de Bugatti qu’il affectionne.

Ensuite il va consacrer son énergie à restaurer tout ce parc de véhicule. Les Bugatti sont restaurées directement dans l’usine de la marque à Molsheim près de Strasbourg. A partir de 1966 une trentaine d’employés travaillent à plein temps à la restauration de toutes ces pièces de collection installées dans d’anciennes filatures. Le musée est alors créé. Il est éclairé par 500 luxueuses reproductions de candélabres du pont Alexandre III de Paris.

Mais en 1971 c’est la crise du textile, elle impacte toutes les entreprises de la région et la trésorerie des frères Schlumpf, déjà très sollicitée par l’acquisition de toutes ces merveilles à quatre roues commence à rencontrer des difficultés. Il faut licencier, un conflit social éclate, les frères sont séquestrés puis arrivent à fuir et à se réfugier en Suisse, leur pays d’origine. Pendant deux ans le musée est envahi par les employés grévistes jusqu’à la faillite totale.

Heureusement le Conseil d’Etat fait classer la collection à l’inventaire des Monuments Historiques et un ensemble de bonnes volontés fini par créer une association qui rachète l’ensemble de la collection afin de sauvegarder l’intégralité de ce bijou.

Le musé est divisé en trois parties, la première et la plus importante appelée « L’aventure automobile », présente les premiers modèles datant de la fin des années 1800 jusqu’au modèles d’il y a une cinquantaine d’années en arrière (2CV Citroën et Simca 1000). C’est absolument passionnant ! Les premières voitures présentées sont mono cylindre et ne dépassent pas les 20 km/h ! Une est même à vapeur.

Les modèles présentés sont dans un état de conservation étonnant. On va de merveille en merveille avec les yeux écarquillés et la mâchoire pendante. J’ai découvert à cette occasion que l’épopée industrielle des voitures automobiles a marqué profondément la première moitié du vingtième siècle. Il y a eu des dizaines et même des centaines de « constructeurs ». Certain n’ont réalisé que quelques dizaines de véhicules et même parfois qu’une seule unité.

J’ai également compris que les grands constructeurs fabriquaient des châssis motorisés qui étaient ensuite carrossés par différents intervenants qui réalisaient du sur mesure pour des clients très fortunés, un peu comme les grands couturiers aujourd’hui.

La deuxième partie intitulé « Espace course » rassemble dans l’ordre chronologique également un très grand nombre de voitures de compétition avec des Ferrari, Bugatti, Gordini … Il y a également des voitures de rallie et des Formules Un.

Enfin le troisième espace est réservé aux « Chefs-d’œuvre » avec des unités exceptionnelles. J’aime particulièrement les belles autos et j’ai passé une journée inoubliable. Mais ce soir j’ai un moment très difficile car je dois choisir une photo pour illustrer cet article. J’en suis incapable tellement cette collection recèle de merveilles.

Finalement j’opte pour cette Bugatti Royale, la voiture de Mr Ettore Bugatti, presque 13 litres de cylindrée, 300 cv, 200 km/h, près de trois tonnes sur la balance. Mais j’aurai tellement voulu vous passer la dizaine de modèles qui m’ont ravi.

A bientĂ´t
Jean-Louis

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