Journal de bord de l'Harmattan
Lundi 13 Décembre 2021 à 17h00 TU, 19h00 en France - A Sausheim près de Mulhouse
N° 1316 - La CitĂ© du Train



Bonjour Ă  tous,

La Cité du Train – Patrimoine SNCF de Mulhouse est le plus grand musée ferroviaire d’Europe. La visite de ce musée était notre activité de la journée, avant notre retour demain à Cormeilles en Vexin. Installé sur une surface de 6 hectares, il a ouvert ses portes en 1971 soit il y a 50 ans.

C’est en 1961 que la Direction du Matériel et de la Traction de la SNCF décide de regrouper les éléments stockés dans différents dépôts. La ville de Mulhouse décide alors d’offrir un terrain afin de présenter au public les engins et matériels roulants de l’histoire de la SNCF. Encore une fois un industriel du textile, Jean-Mathis Horrenberger passionné du chemin de fer, prend l’initiative de créer ce musée. Doté aujourd’hui d’une centaine d’engins et de véhicules ferroviaires, sa visite est un vrai régal.

Je dois vous dire que le terrain est fertile car j’ai passé toute ma jeunesse jusqu’à l’âge de 18 ans à quelques mètres de la ligne du PLM (Paris, Lyon, Méditerranée). La création de cette première grande ligne de chemin de fer électrifié au milieu du siècle dernier a été un énorme chantier. Elle comporte quatre voies et tous les 15 kms une « sous-station » doit transformer les très hautes tensions alternatives (20 000 volts je crois) en tension de 1,5 kV continue. Mon père est nommé responsable de celle de Saint Martin du Tertre dans l’Yonne et nous vivons dans la maison de fonction coincée entre l’Yonne qui coule à une vingtaine de mètres de la maison et le chemin de fer qui passe à une vingtaine de mètres de l’autre côté.

J’ai donc été biberonné au ferroviaire, mon père était abonné à « La Vie du Rail », et je devais prendre le train tous les jeudis pour me rendre Gare de Lyon à Paris chez le dentiste SNCF. Sur cette ligne passaient essentiellement des trains électriques évidemment et à chaque fois qu’une machine à vapeur se présentait nous courrions pour l’admirer.

Le transport ferroviaire a commencé son développement dans la première partie du 19 -ème siècle. Au début les trains composés de quelques wagons de voyageurs ou de marchandises étaient tirés par des chevaux. En 1804 l’ingénieur Richard Trevithick construit la première locomotive à vapeur circulant sur des rails. Elle pouvait remorquer sur 14km un train chargé de 10 tonnes de fer et de 70 hommes en parcourant cette distance en un peu plus de quatre heures !!!

Très vite c’est une révolution industrielle, en un siècle des milliers de kilomètres de voies ferrées sont construites et les locomotives à vapeur deviennent de plus en plus performantes, plus puissantes, avec plus de roues motrices, plus rapides et forcément plus lourdes. Certaines dépassent les 100 tonnes !!!

Le musée présente les locomotives dans l’ordre chronologique et c’est passionnant. Certaines sont de toute beauté, elles sont admirablement restaurées, les cuivres et les laitons brillent, l’acier est entretenu à la perfection et je n’ai pas vu une trace de rouille.

Forcément une grande partie des halls est consacré aux machines à vapeur. Mais ensuite viennent les premières locomotives électriques (à partir de 1893). Mon père était admiratif des BB (bogies à deux essieux) puis des CC (bogies à trois essieux). Mais il y a eu également des locomotives diesel et même un Autorail Rapide (1934) dû encore une fois à Ettore Bugatti qui l’avait équipé de quatre des fameux moteurs équipant la Royal Bugatti (200 CV, presque 13 litres par moteur !!!).

Il y a des animations, on peut voir toute la mécanique d’une énorme UDSON fonctionner (entrainée par un moteur électrique caché). C’est trop beau ! On peut entendre différents enregistrements de quai de gare, de machine en mouvement, de sifflet si caractéristique des locomotives à vapeur mais il manque vraiment quelque chose : l’odeur si particulière et si pleine de nostalgie que l’on ressentait lors du passage de ces machines.

A bientĂ´t
Jean-Louis

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