Journal de bord de l'Harmattan
Lundi 30 Mars 2020 Ă  16h00 TU, 18h en France - A Port Saint Louis du RhĂ´ne
N° 1260 - Un avertissement

Bonjour Ă  tous,

Nous vivons une époque de dingue, tout change à une allure incroyable, tout va très vite, ce qui semblait vrai hier est aujourd’hui totalement dépassé. C’est extrêmement nouveau, pendant des siècles, peut-être même des millénaires, la vie n’évoluait pratiquement pas. Les peurs ancestrales étaient gravées au fond de l’âme de chacun et transmises de générations en générations.

Ainsi les grandes épidémies, les pandémies qui ravageaient régulièrement le monde étaient particulièrement redoutées et semblaient être la punition divine pour la majorité des peuples. Elles ont démarré très tôt dans l’histoire de l’humanité, dès que les hommes ont commencé à se rassembler en tribus importantes et qu’ils se sont mis à commercer avec des peuples distants. Elles ont toujours suivi les voies commerciales et le commerce maritime s’est trouvé en être le vecteur principal.

Certaines de ces calamités ont fait des hécatombes absolument incroyables aujourd’hui. Elles ont imprimé leurs cuisants souvenirs dans le cœur de toutes les générations suivantes. Quelques exemples, la Grande Peste de Marseille rapportée de Syrie par le trois-mâts carrés « Le Grand Saint-Antoine » en mai 1720 a fait périr en deux mois plus de la moitié de la population de la ville. Cela représenterait aujourd’hui près de 500 000 morts pour la simple ville de Marseille !!!!

Beaucoup plus près de nous, il y a tout juste 100 ans, la pandémie mondiale que fût la Grippe Espagnole de 1918 (qui n’avait d’ailleurs rien d’Espagnole) a tué selon les estimations actuelles 100 millions de personnes à travers le monde. Cela représente environ 5,4% de la population de l’époque. C’était une grippe de type H1N1 particulièrement virulente.

Finalement nous avons énormément de chance, si je puis m’exprimer ainsi, avec notre virus actuel. Mis à part son addiction pour les petits vieux, il n’est pas très méchant. Si sa présence n’entraine pas de pneumonie il passe même parfois inaperçu. Rendez-vous compte que s’il était au niveau de la Grippe Espagnole, compte tenu de la situation démographique actuelle, il pourrait provoquer plus de 3,6 Millions de morts en France en seulement quelques mois !!!!

C’est donc un avertissement. Ne nous croyons pas à l’abri avec toute nos avancées médicales et nos technologies actuelles. Devant un nouveau virus nous n’avons aucun traitement, nous sommes totalement désarmés. Devant la densité de population sur la terre, l’humanité pourrait être entièrement ravagée par un virus un peu plus méchant et un peu plus éclectique dans ses goûts.

Je pense en permanence à la décision prise par Roselyne Bachelot (Docteur en pharmacie je le rappelle) en 2009, juste avant l’épidémie de grippe H1N1 de stocker un milliard de masques chirurgicaux et 700 millions de masques FFP2. Au regard des épidémies passées cette décision était évidente.

Je pense également aux travers de notre démocratie parlementaire qui a conduit des députés du bord opposé à critiquer très fortement cette décision car il faut toujours « s’opposer », que la décision soit bonne pour le pays ou non. Je pense également aux médiats qui font feu de tout bois pour faire de l’audience et qui se permettent de faire des procès retentissants sur des sujets qu’ils ne maitrisent absolument pas. Leur travail est d’informer et surtout pas de juger ni de faire le buzz.

Cela a conduit immanquablement à réduire drastiquement les stocks, c’est une énorme erreur et nous la payons très cher à ce jour. La gestion de la santé et les moyens à y consacrer devaient être une fonction régalienne au même niveau que la défense nationale. Pour notre armement nous ne dépendons que de nous-même, il doit en être de même pour les médicaments et d’une façon générale pour tous les matériels de santé indispensables.

Une fois cette crise dans les rétroviseurs nous devrons impérativement tenir compte de cet avertissement, d’autres pandémies existerons qui peuvent être beaucoup plus graves.

A bientĂ´t
Jean-Louis

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