Journal de bord de l'Harmattan
Sat 23 Jan 2016 21:00:00 - A Rio de Janeiro
N° 840 - Pâo de Aç?car et Maracana



23hTU et 24h00 en France.


Bonjour Ă  tous,

Il faut que je me rende à l’évidence, je suis passé dans la catégorie
des « vieux ». J’aurais pu écrire sénior mais, à Noël, la mairie m’a
distribué pour la première fois un colis de « petit vieux ». En effet
je n’ai jamais entendu dire « Colis de seniors ». Mais j’adore être
vieux, c’est plein d’avantages. Pour commencer ce colis était rempli
de bonnes choses.

Ici, je ne peux monter dans une rame de métro sans qu’une jeune
carioca se lève et me propose sa place. C’est assez récent, peut-être
la barbe qui a blanchie, je ne sais pas. Il y a une dizaine d’années
cela m’était arrivé une fois dans le RER parisien mais les dès étaient
pipés, la jeune fille cherchait un prétexte pour s’assoir sur les
genoux de son amoureux.

Autre signe, ici toutes les attractions sont Ă  demi-tarif pour les
plus de 60 ans. J’adore. Nous avons commencé la journée en nous
rendant en métro à la Marina Gloria puis nous avons poursuivi en bus
jusqu’à Urca où se trouve la station basse du premier téléphérique
pour le pain de sucre.

J’ai beaucoup aimé la station intermédiaire qui se trouve à 200 m
d’altitude. C’est grand, c’est ombragé, on peut faire le tour avec une
vue sur 360 degrés. Il vaut mieux ne pas avoir oublié son appareil
photo. L’ambiance est sympa, cafés, restaurants, marchants de
souvenirs, héliport pour ceux qui veulent survoler la baie …

Puis un deuxième téléphérique nous propulse à 395 m de haut. Ici rien
de spectaculaire, sauf si l’on veut faire une photo plongeante sur la
plage de Copacabana.

Nous redescendons à la station intermédiaire pour profiter d’un très
bon restaurant avant de revenir à l’hôtel nous rafraîchir. J’ai oublié
de vous dire que le temps s’est magnifiquement rétabli, le soleil tape
dur.

Ensuite, marche Ă  pied puis bus pour le mythique stade du Maracana.
C’est grand, c’est beau, et surtout c’est un endroit magique où tant
de grandes choses se sont passées. C’est le temple du « Futebol »
comme ils écrivent ici. Que d’émotions lorsque nous pénétrons dans les
vestiaires. On imagine assez bien tous les sentiments qui ont été
ressentis ici. Des peines immenses et des joies incommensurables.
Combien de larmes de joie et de déception ces murs ont-ils vu couler ?

J’aime visiter Rio, je me sens bien mais je ne peux m’empêcher d’être
inquiet. En arrivant hier matin les premières pages des journaux
titraient sur le niveau du Réal Brésilien, il vient de battre un
record de baisse par rapport au dollar. Lorsque je suis arrivé il y a
un an, il fallait 3 Réal pour faire un Euro, en Novembre c’était 4 et
aujourd’hui c’est 4,6 !

Les gens sont comme enfermés dans un appareil de cuisson sans soupape,
la pression monte et devient de plus en plus intenable. Le taux de
chômage est énorme, le peuple parle de corruption à la tête de l’état.
A Rio la situation est catastrophique, tout y est plus cher. Le ticket
de bus est 3 fois le prix de celui de Sao Paulo ! L’autocuiseur ne
va-t-il pas finir par exploser ?

Je vous laisse là pour ce soir car je tombe de fatigue bien qu’il
ne soit que 21 heures. Le lit est confortable et j’ai hâte de tomber
dans un sommeil réparateur.

A bientĂ´t

Jean-Louis
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