Journal de bord de l'Harmattan
Thu, 23 Jul 2015 19:00:00 - A Saint Petersbourg
N° 817 - Le musĂ© de l’Hermitage



21h00 en France, 22h00 heure locale.


Bonjour Ă  tous,

Je ne suis pas très attiré par les musés mais on ne peut venir à Saint
Petersbourg sans consacrer une journée à la visite du plus grand musé
au monde par le nombre de pièces exposées (67 000 pièces dans 400
salles et 3 millions d’autres objets stockés dans les réserves !!!).
Vous pouvez imaginer aisément l’état de mes pieds à l’heure où j’écris
ces lignes. Mes chaussures fument sur l’appui de fenêtre.

En tout premier lieu je suis époustouflé par ces merveilles
d’architecture qui abritent le musé. Un ensemble de palais impériaux
reliés entre eux s’étirent sur près de 250 mètres au bord de la Neva.
C’est un joyau de l’art baroque Russe.

Le « Palais d’Hiver » est le plus ancien des bâtiments. Il fut
construit sur trois niveaux entre 1754 et 1762 Ă  la demande de
l’Impératrice Elisabeth, fille de Pierre Le Grand, fondateur de la
ville. Ce magnifique palais devint alors la résidence principale des
empereurs de Russie.

Voulant abriter des collections entières de tableaux qu’elle avait
acquis, Catherine La Grande (Catherine II) y ajouta un bâtiment plus
petit appelé « Le petit Hermitage ». Il fut édifié entre 1764 et 1775,
constituant ainsi une galerie privée réservée à l’usage exclusif de la
cour.

Le « Vieil Hermitage » appelé également « Grand Hermitage » fut
construit à la hâte en 1787 pour abriter des collections de plus en
plus importantes. C’est le bâtiment le moins décoré du complexe.

Puis, le « Théâtre de l’Hermitage » fut bâtit entre 1783 et 1787 afin
de donner des représentations à l’usage unique de la famille
impériale.

Enfin le « Nouvel Hermitage » est construit entre 1839 et 1852 pour
faire face Ă  la croissance des collections.

Alexandre 1er déclara le palais « Musé Impérial » et l’ouvrit au
publique. Nicolas 1er agrandit les collections en rachetant par
exemple aux héritiers de Napoléon les œuvres rassemblées pendant les
guerres Napoléoniennes par Joséphine de Beauharnais.

Autant les tableaux ne me passionnent pas, autant la peinture
n’éveille aucun sentiment en moi, autant l’architecture me ravie,
autant les objets qui ont un vécu me passionnent. J’adore les vieux
bâtiments, j’adore les vieilles pierres, j’aime les objets anciens
qu’ils soient préhistoriques ou non, j’aime les sarcophages, les
armes, les ustensiles de cuisine …

Vu de l’extérieur les bâtiments sont magnifiques mais avant d’accéder
à l’intérieur il faut acheter les tickets et pour cela passer par une
queue interminable de plus de 200 mètres de long ! Après être arrivés
vers 10 heures, à 11 heures nous n’avons progressés que d’une centaine
de mètres. Heureusement, je vois des bornes interactives. Sur quatre
bornes, deux sont en panne mais après 30 minutes de queue, j’obtiens
enfin les précieux casâmes.

Finalement nous décidons de prendre rapidement un déjeuner et à 13
heures nous entrons dans le Saint des Saints. Je suis immédiatement
séduit par la beauté de l’architecture intérieure. Une fois les
contrôles d’entrée passés, la visite commence par la montée de «
L’Escalier du Jourdain ». C’est énorme, c’est somptueux, c’est
impressionnant j’avance le nez en l’air et la mâchoire pendante devant
tant de splendeur.

C’est un énorme escalier circulaire en marbre blanc construit en 1762
par l’architecte Bartolomeo Rastrelli. On entre en passant sous une
arche constituée de l’escalier lui-même puis deux énormes volés de
marches s’écartent de part et d’autre pour se rejoindre sur une
mezzanine dont la voute est portée par de très hautes colonnes de
marbre gris. Le dôme central, très élevé est une peinture de Gaspare
Diziani représentant « Les dieux de l’Olympe ».

Le blanc du marbre, le gris des colonnes, le rouge des tapis, les
dorures splendides s’accordent parfaitement avec cette peinture. C’est
époustouflant, c’est à tomber par terre, j’ai rarement vu un ensemble
aussi raffiné.

Puis je poursuis ma visite en revenant un peu sur terre et lĂ  je
découvre que tous les sols sont réalisés en marqueterie. Je comprends
mieux pourquoi les talons aiguilles sont ici proscrits. Quel travail !
C’est de l’art, c’est finement réalisé dans de multiples essences
différentes. Comment ces sols peuvent-ils résister aux milliers de
visiteurs qui passent quotidiennement ?

Je suis finalement totalement conquis lorsque j’entre dans la
Cathédrale Impériale, une église somptueusement décorée où se
recueillaient les Romanov. C’est ici que le dernier Tsar, Nicolas II
se maria avec Alexandra Fiodorovna.

Je ne peux m’empêcher de penser à l’horrible assassinat de cette
famille, dans une cave près d’Ekaterinbourg, le 16 juillet 1918 par
les bolcheviks, le tsarévitch Alexis (leur jeune fils) blessé, se
trainant et achevé à coup de bâillonette ainsi que ses quatre sœur. Je
suis souvent hanté par cette image. Décidément, comme chantait Michel
Berger, « L’homme est un loup pour l’homme ».

A bientĂ´t

Jean-Louis


"merci jean louis de nous faire partager toutes ces merveilles aprés lecture je me cultive bisous et bonne continuation roselyned"

Envoyé par roselynedemeestere le 25-07-2015 à 17:34

Sommaire
Commentaire
Précédent
Suivant