Journal de bord de l'Harmattan
Sun, 03 May 2015 21:00:00 - A Arraial do Cabo
N° 802 - A Arraial do Cabo

18h00 heure du bord, 21h00 TU, 23h00 en France.


Bonjour Ă  tous,

La vie nous réserve des moments de bonheur extrêmes mais également des
moments difficiles Ă  vivre.

Nous sommes vendredi premier Mai en milieu d’après midi pour nous et
en début de soirée en France. Avec BB et Adrien nous sommes à
l’Internet café. Prise de météo, lecture des mails, contact avec les
proches, ce moment est comme Ă  chaque fois, attendu avec impatiente.

Je viens d’avoir Francine pour le bisou du soir et BB vient d’avoir
Christian qui se trouve à l’aéroport de Barcelone et qui attend son
avion pour Sao Paulo avec son hauban bien emballé et filmé dans une
feuille de plastique. Tout va bien.

Soudain Adrien m’attrape le bras, « Jean Louis il y a un problème,
maman est en pleure ». Christian apprend en direct live que sa mère
vient de faire un AVC. Elle est dans l’ambulance du SAMU direction le
CHU de Montpellier. Adrien est très proche de sa « Mémé », avant de
partir il y a 7 mois, ils habitaient dans la mĂŞme rue et il passait
quotidiennement beaucoup de temps avec ses grands parents. Il est
effondré.

Qu’ils sont durs à vivre ces moments où tout bascule d’un seul coup.
Que faire, nous sommes à presque 9000 kilomètres mais Christian n’est
qu’à trois heures de voiture. Maintenant la mémé est sur la table
d’opération, nous arrivons à persuader Christian que sa place est à
côté de sa mère. Je ne le connais pas mais je lui dis qu’il ne faut
pas qu’il s’inquiète, je resterais là tant qu’il ne sera pas revenu et
j’assurerais la sécurité.

La soirée est morose mais finalement nous apprenons qu’avant de passer
entre les mains du neurologue la mémé était consciente même si son
élocution était difficile. Samedi matin nous apprenons qu’elle va s’en
tirer avec « seulement » si je puis dire, la moitié haute du corps
paralysé. Christian est près d’elle et de son père.

En attendant, ici les choses se corsent. Le mouillage n’est pas idéal,
il est ouvert à l’Est sur la pleine mer. Justement le vent se met à
souffler de l’Est et la mer commence à rentrer. A un moment j’ai
l’impression qu’Ornella, leur catamaran, n’est plus à la même place.

Au fil de la journée le mouillage devient de plus en plus malsain,
Harmattan se cabre et s’ébroue comme un cheval sauvage. Si j’étais
seul je serais parti depuis longtemps me mettre à l’abri dans un
endroit plus sécurisé mais je ne peux les laisser là. Au fil de la
journée je commence à prendre des alignements et, effectivement leur
bateau recule vers la plage.

En fin d’après midi, rentrant de la ville, lorsqu’ils passent à côté
d’Harmattan je demande à BB si elle ne pense pas que son bateau
recule. Elle n’a aucun doute et est persuadée qu’il ne bouge pas. Plus
tard j’apprendrais qu’elle ne sait pas faire des alignements.

Mais je passe ma soirée à en faire et je n’ai plus de doute, si je
laisse faire au petit matin je vais les retrouver sur le sable. Que
c’est difficile, je prends mon courage à deux mains et vers 21 heures
je saute dans mon annexe et vais cogner à leur bateau alors qu’ils
sont déjà couchés. Je sais que je vais provoquer une crise.

Il faut que j’arrive à les convaincre. Ce n’est pas aisé mais je me
montre persuasif. Je demande la profondeur, on ne sait pas mettre le
sondeur en marche, la position GPS, idem. C’est souvent ainsi, sur les
bateaux de plaisance l’homme est le capitaine, il fait tout et la
femme exécute ce qu’il lui demande. Du coup, dans les situations
d’urgence sans le capitaine, on est totalement paralysé.

Nous finissons par décider de relever l’ancre et de remouiller un peu
plus haut. A bord c’est l’hystérie totale. Je ne connais pas les
catamarans, je me mets néanmoins aux commandes, BB s’occupe de
l’ancre, elle est tellement paniquée qu’elle n’arrive pas à remettre
le manillon dans sa manille, ses mains bougent en permanence de 5 cm
l’une par rapport à l’autre, elle ne contrôle plus rien.

Après une demi-heure d’efforts et de cris Ornella est à nouveau
mouillée avec 70 mètres de chaîne. Ouf ! Quel stress ! Il ne me
quittera pas de la nuit. Si les choses empirent j’ai deux bateaux à
gérer et je suis seul, difficile !

Ce soir le vent a encore monté, il atteint 25N avec rafales à 30 mais
avec une petite composante Nord. Pour l’instant les ancres tiennent.
Il faut attendre mardi matin pour que le vent se calme. Pour moi cela
va ĂŞtre long.

Pour terminer, une pensée pour une de mes fidèles lectrices qui vient
de nous quitter, ma tante Jeannine.

A bientĂ´t

Jean-Louis


"Toute mon admiration pour le Saint Bernard des mers"

Envoyé par Olivier le 04-05-2015 à 12:41



"ier à la dialyse le docteur hamdiniestvenunnous voir en discutant avec l'ifirmiereil parlait losque je lui ai dit que j'avez de vos nouvelles par votre blog ilaassisté a plusisers de vos conferonces emballéje suis de mieux enmieux grace àvous bisous roselyne"

Envoyé par roselynedemeesterere le 05-05-2015 à 17:47

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