Journal de bord de l'Harmattan
Tue, 08 Apr 2015 16:30:00 - Dans la navette entre Salvador de Bahia et Itaparica
N° 785 - Tracasseries administratives

16H30 TU, 18h30 en France.



Bonjour Ă  tous,

Pour les plaisanciers Européens les modalités du visa brésilien sont
un énorme problème. Lorsque l’on entre dans le pays nous avons droit à
trois mois de présence mais pas un jour de plus. A un moment il était
possible de renouveler une fois et dans tous les cas il est totalement
impossible de dépasser 180 jours dans le pays sur 12 mois consécutifs.

Cette faculté de renouvellement aurait été supprimée mais j’emploie le
conditionnel car personne ne sait vraiment, cependant de nombreux
exemples semblent l’affirmer. Quoiqu’il en soit visiter le pays en
voilier dans ce laps de temps alors que les cĂ´tes font des milliers de
miles et que les vents ne sont pas toujours favorable est impossible.

De ce fait tous les français que j’ai rencontrés se sont contentés de
venir à Bahia puis de remonter très vite vers le Nord pour retrouver
les Caraïbes. C’est vraiment dommage, et pour ces plaisanciers, et
pour le Brésil.

Ce problème me préoccupe au plus haut point et dimanche soir je pense
à jeter un coup d’œil sur mon passeport pour voir si je suis bien
reparti pour 90 jours. Horreur ! Je n’en crois pas mes yeux, le
policier de l’immigration à l’aéroport à oublié de mettre son tampon
dateur à jour et m’a tamponné une entrée au 2 Mars en lieu et place du
2 Avril.

C’est très grave et je décide de traiter cela dès le lendemain. Je
prends donc la navette à 9 heures et, arrivé à Salvador je me tape 45
minutes de marche sous le cagnard en me tordant les chevilles sur les
trottoirs défoncés pour me rendre à l’immigration du port. Je tombe
sur une vieille pas sympa du tout. Elle ne parle pas anglais mais
j’arrive à lui faire comprendre le problème. Je lis dans ses yeux
furibards « Qu’est-ce qu’il vient me faire chier ce connard, comment
vais-je pouvoir m’en débarrasser ? »

Elle cherche tous les prétextes pour ne pas prendre de responsabilités
et fini par trouver l’arme suprême : puisque c’est l’aéroport qui à
fait l’erreur, à l’aéroport de la corriger. Me voilà donc reparti pour
45 minutes de marche sous le cagnard afin de rejoindre la station de
bus en haut de l’Elévator.

Je dois ensuite me taper deux heures dans un bus mal suspendu oĂą il
fait une chaleur inimaginable et oĂą respirer demande des efforts
constants. Quelle aventure ! Arrivé à l’aéroport c’est un bonheur de
retrouver une atmosphère climatisée. Quelle récompense après ce que je
viens d’endurer.

C’est maintenant un jeu de piste pour trouver l’immigration. Aucune
indication. Je fini par aller au centre d’accueil des touristes, la
jeune femme me dirige vers la police fédérale mais ce n’est pas là. Le
chef me dit que c’est un peu plus loin et que c’est écrit «
Immigration ». J’y retourne, ne vois rien, demande à plein de gens qui
eux non plus ne trouvent pas.

Je retourne donc Ă  la police et maintenant une jeune femme
m’accompagne …. à un téléphone accroché au mur. Pas d’indication «
Immigration » mais lorsque j’appelle, je constate qu’on parle anglais
à l’autre bout du fil et lorsque j’ai expliqué mon problème on me
demande de patienter.

Au bout de cinq minutes, j’entends les serrures tourner et un jeune
homme très sympa se présente. En plus de sa langue natale il parle au
moins l’anglais et un peu de français. Il corrige rapidement l’erreur
sur mon passeport et sur la carte d’entrée.

J’en profite pour lui demander des éclaircissements concernant la
durée possible du séjour. Premièrement je suis reparti pour 90 jours à
compter de ma nouvelle entrée. Il me confirme également qu’à la fin de
ces 90 jours je peux retourner dans un aéroport pour faire proroger
mon séjour sans dépasser toutefois les fameux 180 jours. Ouf !

La moralité de cette affaire c’est qu’il faut toujours se rendre à
l’immigration des aéroports et pas dans les ports. La qualité des
fonctionnaires n’est pas la même. Je n’ai pas encore envie d’affronter
le retour en bus et je profite de l’air climatisé pour déjeuner à
l’aéroport et surtout pour siroter des bières glacées.

Le retour en bus est à nouveau une épreuve d’autant que celui-ci fini
par rendre l’âme et nous devons attendre en plein cagnard qu’un autre
vienne nous secourir.

Malgré tout, le point positif de ces voyages en bus est constitué de
ces multiples rencontres avec mes voisins ou voisines de siège.
Quelque soit la nationalité, qu’ils ou qu’elles parlent ou non
l’anglais, on arrive à se comprendre et à échanger. C’est absolument
formidable et c’est en grande partie pour cette raison que j’aime
voyager en solitaire.

Je suis aujourd’hui à nouveau dans la navette du matin. Objectif les
douanes puis la capitainerie. Finalement ces deux missions se passent
Ă  merveille, aux douanes je tombe sur un fonctionnaire sympa et sur un
français de passage qui fait la traduction. Je n’ai rien à faire ici,
je devrais seulement visiter les douanes de Rio en arrivant lĂ -bas.

A la capitainerie c’est très rapide, le militaire consulte ses
archives et me dit que tout est en ordre, que je peux y aller. De plus
je reçois plusieurs bonnes nouvelles du bureau, tout va bien, la vie
est belle.

A bientĂ´t

Jean-Louis


"Hello Captain,

Je vois que les autorités sont toujours aussi taquines qu'accueillantes, ça rappelle des souvenirs pas si lointains...mais ils ne viendront pas à bout de ta persévérance.
Je repars au bateau aujourd'hui, j'avais laissé mon ordi à bord, je vais installer skype.
Bonne route,
Jacky"


Envoyé par JACKY PEUDEVIN le 08-04-2015 à 10:24

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