Journal de bord de l'Harmattan
Sat, 20 Dec 2014 15:00:00 - Dans l’avion entre Las Palmas de Gran Canaria et Paris Orly
N° 749 - Finalement une grande navigation en vue

16h00 en France, 15h00 aux Canaries.


Holla ! (Bonjour Ă  tous),

HĂ© bien, encore du changement dans mon programme. Je continue Ă 
préparer ma prochaine ballade, je dévore tout ce que je trouve au
sujet des traversées Europe – Brésil et je retrouve en permanence un
atterrissage Ă  Salvador de Bahia. Bien entendu, cela me titille,
pourquoi ne pas atterrir Ă  RĂ©cif ?

De nombreuses courses transatlantiques arrivent Ă  Salvador, ne
serait-ce que la transat Jacques Vabres par exemple. Il y a forcément
une raison. En fait, après étude, je pense qu’il n’y en a pas qu’une.
En tout premier lieu il faut tenir compte des conditions climatiques.
Jusqu’à fin février l’alizé de Nord Est pousse le navigateur qui veut
descendre la côte Brésilienne, mais à partir de mars on rentre dans la
période hivernale (nous sommes en dessous de l’équateur) et les vents
dominants passent au Sud Est, rendant difficile une progression vers
le Sud.

Une autre raison est la taille même du « continent » Brésilien, 7 000
kilomètres de côte, c’est monstrueux et il n’est pas question
d’explorer toutes les criques, il faudrait plusieurs années, je suis
obligé de faire des choix. Tant qu’à faire, pour un premier contact,
autant visiter des coins paradisiaques et c’est justement ce que
propose le guide nautique du BrĂ©sil. Je pense que « Baía de
Todos-os-Santos”, la baie de tous les Saints, la baie de Salvador de
Bahia offre un terrain de jeux idéal pour prendre contact et apprécier
ce nouveau pays.

Du coup, ce n’est plus du tout le même programme car la date de début
du Carnaval ne change pas, elle. Il faut impérativement être sur place
quelques jours avant le fameux vendredi 13 FĂ©vrier ! Entre Las Palmas
de Gran Canaria et Salvador de Bahia la distance est d’un peu moins de
3 000 Miles Nautiques, soit entre 3 et 4 semaines de navigation avec
Harmattan.

Il n’est donc plus question de faire un stop aux îles du Cap Vert, de
plus il faut partir le plus tôt possible. Dans l’idéal il faudrait
larguer les amarres vers le 10 janvier. Ensuite, si la traversée du
pot au noir (la Zone de Convergence Intertropicale au niveau de
l’Equateur) s’est bien passée, peut être faire un stop d’un jour ou
deux sur l’île mythique de Fernando de Noronha avant de continuer
jusqu’à Salvador ?

J’adore voyager en solitaire, c’est devenu une véritable addiction et
c’est également beaucoup plus simple pour moi. Mais je sais que mon
copain Jacky a toujours rêvé d’effectuer une traversée de
l’Atlantique, il n’aura pas d’autres occasions de le faire, aussi je
lui ai proposé de m’accompagner. Il a bien entendu sauté sur cette
opportunité. Aussi, un nouveau challenge se présente, prévoir un
avitaillement pour deux personnes en autonomie pendant quatre
semaines. Heureusement que j’ai agrandi le frigo !

Cette semaine de « travail » à Las Palmas a été un véritable bonheur.
J’ai passé beaucoup de temps dans mon gréement, vérifications,
réparations, améliorations, réglages … Le jour où je ne serais plus
capable de grimper seul en haut de mes mâts, j’arrêterais la voile,
c’est une question de sécurité. Pourtant beaucoup de navigateurs en
sont incapables !

J’adore cet endroit, le prix de journée à la marina est vraiment en
dessous de ce que l’on trouve ailleurs et, de ce fait, de nombreux
navigateurs solitaires, surtout des français, font une longue pause
ici. La plus part ont des bateaux entre 9 et 10 mètres et pas beaucoup
d’argent en poche. Il y a tous les âges, des jeunes entre 20 et 30 ans
qui profitent de la vie avant de peut-ĂŞtre attaquer des choses plus
sérieuses, des quadras qui ont pris une année sabbatique, des hommes
d’âge mur qui vivent enfin leur rêve… J’aime beaucoup cette ambiance
et ces rencontres.

Par contre, je suis effaré de voir que pour beaucoup le niveau
d’équipements de sécurité est tout à fait insuffisant, voir totalement
absent. Pas de radar ni d’AIS, seul la chance veille sur leur vie ! Un
exemple, l’un d’entre eux s’est échoué sur une côte espagnole alors
qu’il dormait un peu. Heureusement le bateau en acier a pu être remis
à l’eau avec peu de dégâts.

De plus la plus part naviguent en longeant les côtes, je n’arrive pas
à comprendre cette tendance car la sécurité est bien plus grande très
loin des cĂ´tes. La cĂ´te est le lieu de tous les dangers.

A bientĂ´t.

Jean-Louis


"toujours en union joyeux noelet bonnecontinuation et gros bisous roselyned"

Envoyé par demeestereroselyne le 22-12-2014 à 16:37

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