Journal de bord de l'Harmattan
Sun, 20 Dec 15:00:00 - A Las Palmas de Gran Canaria (28°08N, 15° 25W)
N° 748 - Rencontre Ă  la laverie du port

16h00 en France, 15h00 aux Canaries.



Holla ! (Bonjour Ă  tous),

Quel bonheur de retrouver le short et la chemisette ! Cela a tout de
même un prix, hier matin debout à 3h30 pour décoller d’Orly à 6h40, la
journée fut difficile. D’autant que je n’étais pas bien en me couchant
et que je n’avais dormi qu’une heure environ. Heureusement l’avion
n’était pas très plein et, ayant trois sièges à ma disposition, j’ai
pu dormir un peu pendant le vol.

En débarquant de l’avion j’ai retrouvé le ciel bleu et la douceur des
îles. Ici, il fait actuellement un temps de début juin en France, la
température se situe autour de 21 degrés et, en arrivant de Paris
c’est très agréable. Pour être tout à fait franc, hier soir il a plu
mais ce matin c’est grand bleu et légère brise à nouveau.

Dès l’aéroport j’ai retrouvé avec plaisir les transports en commun.
J’adore ce mode de transport, il correspond bien à mon tempérament. Il
permet de vivre comme les gens du coin et de mieux comprendre comment
ils fonctionnent. Ici, à Gran Canaria, les réseaux de bus sont très
développés.

Il y a le réseau urbain de la ville de Las Palmas avec une centaine de
lignes de « Guaguas », des bus qui sillonnent la ville toutes les dix
minutes à partir de 6h du matin et jusqu’à 22h. Et puis il y a des
lignes qui fonctionnent la nuit.

Un autre réseau désert toute l’île en atteignant même les plus petits
villages. Les fréquences varient mais, sur les grands axes, il y a
souvent un bus toutes les quinze minutes environ.

J’aurai pu prendre un taxi, c’est environ 35€ alors que le même trajet
coute 2,60€ en guagua !!! Pour finalement le même service mis à part
les quelques minutes d’attente et un peu de marche à pieds pour
rejoindre la station de bus au départ et le ponton à l’arrivée. Je ne
prends le taxi que très exceptionnellement, je trouve que c’est un
mode de transport de riche, et puis je n’utilise pas assez mes jambes
alors cela fait une occasion.

J’avais envisagé de louer une voiture mais j’ai fini par baisser les
bras. Il y a le prix (environ 35€ par jour + le carburant), et même si
cela n’est pas un problème pour moi, je n’aime pas gâcher. Hubert, un
copain à moi m’a dit un jour qu’il y a un point commun à toutes les
personnes qui ont fait fortune : Ils ont dépensé moins que ce qu’ils
ont gagné ! Cela m’est resté et c’est d’une grande évidence.

Et puis il y a aussi le problème du parking, ici c’est payant et il
faut compter environ 1€ de l’heure soit 24€ par jour. Enfin, je n’en
ai pas réellement besoin, me déplacer en guagua me va très bien.

Je suis en train d’écrire ces lignes dans le local des machines à
laver du port car ayant eu des invités je dois laver couettes,
housses, draps, taies … cela fait un peu beaucoup pour la petite
machine du bord. Tout d’un coup j’entends « Vous êtes français ? »
prononcé d’une petite voix plaintive.

Je situe immédiatement le personnage, c’est un gars de mon âge
environ, en totale dépression. Il a lu par-dessus mon épaule, en a
déduit que je suis français et commence immédiatement à me raconter la
liste de ses « malheurs ». Il est originaire de Caen, et vit seul sur
son bateau ici à Las Palmas. La solitude lui pèse énormément et nous
sommes aux antipodes l’un de l’autre.

Avec son épouse ils ont vendu leur maison et comme ils n’avaient pas
besoin de l’argent ils ont acheté de l’or. Lui voulait placer la
totalité de la somme, son épouse n’a pas voulu mettre tous les œufs
dans le même panier et n’a voulu placer que la moitié. En très peu de
temps le prix de l’or à doublé, du coup il a « perdu » la moitié de la
somme initiale qu’il aurait pu toucher s’il avait placé la totalité.
Quel grand malheur !!!!! Du coup il a divorcé.

Je suis sidéré, j’essaie toutefois de le remettre sur les rails. Je
lui dis que la vie est belle, qu’il doit tous les jours se fixer un
objectif pas trop difficile à atteindre de façon a remporter une
victoire quotidiennement et je lui raconte mon aventure. Il me quitte
en me disant que je suis une personne extraordinaire. J’ai envie de
lui dire que lui aussi, il suffirait qu’il voit le verre à moitié
plein mais je ne pense pas qu’il m’aurait cru.

J’ai commencé à taper dans ma job list, catégorie « à faire à Las
Palmas ». Il y a un peu de boulot mais c’est un boulot qui ressemble
énormément à des vacances.

A bientĂ´t.

Jean-Louis


"cher Jean Louis,
Je crois que tu te trompes : samedi on était le 13, sinon demain tu dois mettre tes chaussons devant la cheminée pour le Père Noël. Ici nous sommes ds le brouillard. bisous"


Envoyé par jeanine le 16-12-2014 à 11:48

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