Journal de bord de l'Harmattan
Sun, 26 Oct 2014 19:00:00 - 33° 25’ N 9° 07’ W
N° 736 - De plus en plus au Sud



20h00 en France, 19h00 heure du bord.
Dans l’Atlantique, à 30 Miles au large de la côte Marocaine, du côté de Sidi
Bou Afi



Bonjour Ă  tous,

Ce matin, 5 heures (en fait 7h, heure d’avant-hier), j’ai les yeux ouverts
comme des boules de billard et plus du tout envie de dormir. Oui, nous avons
pris 2 heures de décalage horaire en 2 jours ! La nuit a été merveilleuse,
je ne me suis levé qu’une dizaine de fois entre les alarmes collision et les
pipis. Je pète la forme et c’est bon.

Je tiens encore une heure au lit avant de me lever. C’est l’aurore, le
soleil se pointe à peine sur l’horizon, il fait bon, la mer est toute plate,
sans vent on dirait un miroir. C’est une journée de fin de mois de juin en
France qui commence et j’imagine déjà le plaisir que nous allons prendre à
la vivre. J’attaque immédiatement la toilette et je sors une chemise propre
mais au moment de l’enfiler je m’aperçois que ce n’est pas la peine, c’est
l’été !

Jacky n’est pas encore levé, je croise deux baleines à bosse qui vivent
lentement leur vie. Nous passons la matinée à traîner sur le pont. Je fais
de multiples bricoles, il y a toujours à faire sur un bateau, on ne s’ennui
jamais. Entre les réparations, les réglages, les améliorations, la gestion
de la vie à bord, il y a de quoi s’occuper.

Assez rapidement le soleil monte et il commence à faire très chaud. Nous
sommes obligés de nous réfugier à l’ombre de la capote ou bien dans le
bateau où il fait toujours frais. Aujourd’hui c’est dimanche et donc
prétexte à un véritable repas dominical.

Pour commencer c’est une salade verte avec des oignons. Lors de mon
précédent tour du monde j’ai beaucoup appris sur la conservation des
aliments. J’ai découverts entre autre les salades à feuilles serrées qui
peuvent se conserver plusieurs semaines au réfrigérateur. Lors de traversées
transocéaniques on peut ainsi manger tous les soirs une salade verte. Il y a
les cœurs de Sucrine par barquette de 3 ou mieux de 6, mais également la
laitue « Iceberg » vert pale et qui ressemble à un choux, on en trouve
partout dans le monde. Maintenant que j’ai un frigo de très grande
contenance je vis dans le luxe.

Ensuite le plat principal est un repas des dieux, magret de canard / pommes
de terre sautées au lard. J’ai cuit à feux doux pendant une heure et demie
des pommes de terre coupées en carrés de taille moyenne avec la peau du
magret. La graisse de canard est excellente pour faire sauter les patates. A
mi cuisson j’ai rajouté des lardons découpés dans de la poitrine nature puis
quelques minutes avant de servir j’ai posé au milieu de cette préparation la
viande du magret. C’est tout simplement divin, pas très light mais divin.

C’est ensuite un après-midi repos et farniente allongés dans le cockpit à
l’ombre de la capote. Jacky lit les dernies SAS, ce sont vraiment les tout
derniers car Gérard de Villiers est décédé. Et moi je me régale avec une
petite revue que m’a offerte la caissière du super marché de Port Saint
Louis : Mystères et merveilles du monde, Stonehenge, Pétra, Chichen Itza,
Taj Mahal, Machu Picchu, Les Géants de l’île de Pâques ….

Hier nous avons pris le dernier repas de poisson aussi ce matin la pĂŞche est
à nouveau ouverte. Aujourd’hui c’est le tour de Jacky, pour changer de sorte
de poisson le challenge est une dorade coryphène. Il choisi avec soin son
rapala et vers 17 heures le moulinet part, c’est exactement le poisson
souhaité avec ses belles couleurs arc-en-ciel. Mais la bête a sa chance et
dès quelle touche le pont elle se débat si fort qu’elle se détache et
retourne Ă  la mer.

Il faut faire une nouvelle tentative car nous salivions déjà le repas de
demain midi. Cette fois le rapala à peine dans l’eau une dorade coryphène se
jette dessus devant nos yeux ébahis avant même d’avoir déroulé le fil !!!
L’expérience ayant portée ses fruits, nous la laissons se fatiguer pendant
une demi-heure avant de la remonter. Demain midi ce sera bien dorade au vin
blanc.

En 2009, dans ces parages, nous n’avions réussis à pêcher … qu’un cormoran !
Nous n’avions rien mangé mais que nous avions ri. Pendant vingt minutes nous
avions remorqué la bête en position de ski nautique, les ailes écartés.

Je suis bavard, il faudrait terminer cette news maintenant. Encore 137 Miles
engrangés ce jour, nous ne sommes plus qu’à 348 Miles de Lanzarote après
1182 Miles parcourus depuis le départ.

A bientĂ´t

Jean-Louis
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