Journal de bord de l'Harmattan
Sun, 18 Aug 2013 15:00:00 - 36°38’N 28°60’E
N° 661 - Que de souvenirs !

18H00 heure du bord, 17h en France.


Bonjour Ă  tous,

Ce matin, debout Ă  6 heures, rangement du bateau, mise Ă  poste du
moteur hors bord et de l’annexe, je lève finalement l’ancre à 6h30. Le
guindeau est vaillant, il y a 35 mètres de fond, cela fait quelques
centaines de kilos de chaîne à remonter ! Il y arrive tout de même, il
ne va pas très vite mais la chaîne remonte doucement.

Il y a très peu de vent, je pars donc au moteur. J’envoie la grand
voile car, ayant environ 60 Miles Ă  parcourir, elle va bien me servir
un peu dans la journée. Et puis c’est un principe, dès que je sors,
j’envoie la grand voile ne serait-ce que pour stabiliser le bateau en
roulis.

Un peu moins de deux heures plus tard, je pare le cap Karaburun et mes
souvenirs reviennent. Bozuk Buku, Marmaris, Ekinçik, Dalyan, Fethiye,
combien d’été ai-je passé dans ce bassin de navigation ? La première
fois c’était en 1984, j’avais 34 ans. J’avais créé ma société
d’informatique en 1980, 18 salariés à la fin de la première année,
quelle pression !

Jusqu’à présent j’avais fait du dériveur et j’étais en pleine période
planche Ă  voile. Nous allions en vacances Ă  Biscarosse, et je me suis
rendu compte que ne voyant pratiquement pas mes enfants de toute
l’année, je ne les verrais pas non plus durant les vacances en passant
mes après-midi sur la planche à voile.

La Turquie, bien qu’encore sous la dictature des colonels s’ouvrait
tout doucement au tourisme et j’ai décidé de louer un bateau à Rhodes,
un Sun Shine 36, de traverser et d’aller à Marmaris en Turquie. Quelle
aventure ! Virginie avait 4 ans, Didier 6 et Christophe 8.

Ce fut la découverte de la croisière côtière, quelques frayeurs de
débutant mais tellement de bonheur ! Nous naviguions tôt le matin et
l’après-midi les enfants adoraient jouer dans l’eau autour du bateau.
L’annexe était particulièrement prisée. Nous faisions également un peu
de marche à pieds, souvent d’ailleurs c’était pour visiter les ruines
de villes antiques totalement laissées à l’abandon.

J’ai toujours été étonné de constater que cette côte qui pour nous
semble totalement inhospitalière était un lieu de vie très important
dès 2000 ans ou 1000 ans avant JC. Aujourd’hui elle est en grande
partie inhabitée, il ne reste que les multiples ruines Lyciennes,
Romaines ou Byzantines de villes très importantes.

Au début des années 80 la différence de niveau de vie était absolument
inimaginable. Le prix d’une journée de location pour le bateau était
égal à deux mois du salaire moyen d’un Turc. Je m’étais fait des amis
Turcs, deux jeunes, je les avais pris à bord une journée, que de bons
moments ! Une découverte également pour moi, comment peut-il y avoir
de si grande différences de niveau de vie de par le monde ?
Aujourd’hui tout à changé, il y a des marinas partout et les prix sont
absolument pharaoniques.

Je vais arriver à l’entrée de la baie de Fethiye vers 19 heures, je
suis pour l’instant sous grand voile seule plein vent arrière. Il y a
très peu de vent et le bateau marche entre 3 et 4N. Je vais mouiller
pour la nuit dans la baie et j’irais au port demain matin pour
effectuer les formalités d’entrée en Turquie. Pour l’instant je vais
hisser sur bâbord le pavillon jaune qui indique que je suis sous
douane. Je l’amènerais demain, une fois les formalités accomplies.

A bientĂ´t.



Jean-Louis
Sommaire
Commentaire
Précédent
Suivant