Journal de bord de l'Harmattan
Thu, 07 Jun 2012 17:00:00 - 24° 59’W 16° 53’N
N° 499 - Encore Santo AntĂŁo



19H00 en France, 16H00 heure du bord


Bonjour Ă  tous,

Que j’aime cette île ! Lundi matin, à 7h30, nous revoilà au pied de la
passerelle du ferry. Nous sommes maintenant des habitués, nous avons
décidé de passer trois jours à Santo Antão. J’ai réservé une chambre à
Ponta do Sol, un petit hĂ´tel propret oĂą Betty nous accueil dans un
français parfait.

L’après midi nous partons pour une balade en bord de mer jusqu’à
Fontainhas histoire de se préparer pour la grande randonnée du
lendemain. C’est un joli petit village avec des maisons colorées
nichées au flanc d’une colline.

Le but de ce séjour est de faire une grande randonnée en partant du
cratère de Cova pour descendre toute la vallée de Paùl. Mardi matin
nous voici donc sur la route Ă  7h30 pour choper un aluguer qui nous
dépose à Ribeira Grande où nous espérons trouver un colectivos pour
nous monter Ă  Cova. Je comprends rapidement que nous ne sommes pas en
saison touristique et qu’il va falloir y aller en mode taxi.

Un gars sympa me propose de nous y conduire pour 23€. J’accepte et
nous voici en train de gravir la montagne par l’Estrada Corda. Nous
avons quitté Ribeira Grande sous les nuages, mais rapidement au fur et
à mesure des multiples virages le ciel s’éclaircit et nous voici
bientôt sous un ciel d’un bleu immaculé avec un soleil radieux et en
dessous de nous les vallées noyées par un tapis de coton tout blanc.
C’est beau mais je commence à m’inquiéter, est-ce bien raisonnable de
se lancer dans une telle randonnée ? Nous n’arrêtons pas de monter
depuis 40 minutes et je me dis que cette ballade va ĂŞtre Ă©norme.

Le guide indique 5 heures de marche, 200 mètres de dénivelé positif
mais 1500 mètres de descente. Le chauffeur nous dépose sur la lèvre du
cratère de Cova et nous attaquons par une descente dans celui-ci sur
300 mètres de dénivelé environ. Le fond du cratère fait un kilomètre
de diamètre, c’est un grand disque tout plat, fait de terre sableuse
extrĂŞmement fertile.

Bien que le soleil soit ardent, il ne fait pas trop chaud. Arrivé en
bas, nous traversons le cratère en le contournant avant de grimper à
nouveau son flanc (200 mètres en vertical) pour atteindre un col de
quelques mètres de large. Et là, j’ai le souffle coupé. Je suis
estomaqué par tant de beauté. Du haut de ce col, on découvre en
premier plan une paroi verticale, un à pic de plus de 1000 mètres
d’une forme circulaire fermant totalement la vallée de Paùl. Ensuite,
on découvre toute la vallée où la montagne a été retravaillée en
multiples terrasses jusqu’à une altitude impressionnante. Chaque
terrasse est soutenue par des murets en pierre. Des sources alimentent
tout au long de l’année (ce qui est exceptionnel pour le Cap Vert) des
petits canaux d’irrigation qui permettent à cette vallée de produire
en continue.

Au loin, à la sortie de la vallée, à une distance qui paraît
démesurée, on aperçoit la mer. Entre le col et la mer, un chemin
d’environ deux mètres de large, taillé dans la montagne, totalement
empierré avec un muret de soutènement ainsi qu’un parapet serpente
presque à la verticale. Après la pose photo, il faut bien y aller. Ici
pas de possibilité de retour, une fois parti il faudra bien aller au
bout.

Le premier objectif est d’atteindre, quelques centaines de mètres plus
bas, les premiers arbres afin de pouvoir se reposer à l’ombre. Pour
l’instant le soleil tape fort et la pierre de la montagne réverbère la
chaleur, c’est un four.

Après deux heures de descente, mon genoux gauche se rappel à moi. L’an
passé à Chamonix je l’ai abîmé dans une très longue descente.
Heureusement nous avons cette fois emporté les bâtons mais je suis
maintenant obligé de marcher par demi-pas, un peu de travers. Nous
arrivons bientôt au milieu des premières cultures. Dans les terrasses,
la terre ressemble Ă  du sable, il pousse de tout, des tomates, des
choux, du riz, de la canne à sucre, du maïs, du café, des bananes, des
patates douces, du manioc, de la salade … Il y a des ânes pour
remplacer les 4X4 traditionnels.

Vers midi trente, nous arrivons sur une route, pavée également mais un
peu plus large, permettant aux aluguers de monter. Il y a quelques
maisons mais on ne peut qualifier ce lieu de village. Tout d’un coup,
alors que nous passons devant l’école, c’est l’heure de la sortie et
des dizaines de petites filles, entre 6 et 7 ans, nous entourent en
piaillant. Elles sont toutes plus mignonnes les unes que les autres
avec leurs cheveux tressés remplis de perles. Une plus dégourdie
tante quelques mots de français, nous arrivons à échanger nos prénoms.

Elles partent ensuite dans toutes les directions escalader la
montagne. Ce qui m’a réellement frappé dans cette vallée c’est toute
cette jeunesse, des très petits mais également des enfants de tous les
âges dont énormément de lycéens et lycéennes. Ils portent le costume
traditionnel, les garçons en pantalon vert et chemise blanche, les
filles en chemisier blanc et jupette verte très courte, même lorsque
elles ont 15 ou 16 ans.

Quel étonnement également de découvrir en pleine montagne des maisons
avec une enseigne « Discothèque ». On comprend rapidement que la
population de cette vallée se plaît ici, que contrairement à la
France, les jeunes adorent leur campagne et la vie facile. Ils
n’hésitent pas à se reproduire, n’ayant aucune crainte pour leur
avenir.

Je n’arrive plus à avancer et nous faisons signe à un colectivos pour
rejoindre Paùl et faire un restaurant mais l’essentiel a été accompli.
Nous rejoignons ensuite la chambre pour comater le reste de la
journée. Mercredi nous avons trop mal aux jambes pour bouger et nous
attendons le ferry du soir en lisant.

Je me souviendrais longtemps de cet endroit réellement paradisiaque.

Et maintenant il va bientĂ´t falloir reprendre la mer. Francine
s’envole samedi matin et je ne vais pas tarder à larguer les amarres.
J’ai commencé à nettoyer le gréement de tout ce sable, j’ai installé
sur le roulement supérieur de l’enrouleur la manche à eau et je l’ai
hissée et tête de mât en faisant couler l’eau afin de laver l’étai.
Cela m’a permis de regréer mon génois. La réparation à l’air d’avoir
été faite avec beaucoup de soin.

Ce matin je suis monté en tête de mât pour mettre en place ma
girouette anémomètre toute neuve. J’ai enfin retrouvé mes indications
de vent.je dois encore nettoyer soigneusement mon rail de grand voile.
Ce sable est terrible, il s’infiltre partout et surtout dans les
roulements. De retour Ă  Port Saint Louis du RhĂ´ne, je vais devoir
démonter tous mes roulements, les nettoyer et les graisser.

Vous avez dû remarquer que mon site avait été attaqué par un robot
spammeur, générant plus de 400 spam par jours. Merci à Christophe
d’avoir mis en place un système pour leur faire barrage. C’est pour
cela que vous devrez répondre à une question si vous souhaitez
m’envoyer un commentaire.

Autre chose, Jacky organise une grande fête pour mon arrivée à
Marseille le 20 Octobre. Vous avez pu le constater en entrant sur mon
site. J’espère vous y voir nombreux, inscrivez vous rapidement afin
qu’il ait le temps d’organiser cet évènement.

A bientĂ´t.

Jean Louis


"Salut Cap'tain
tu vois je t'avais bien dis que San Antao c'était fantastique....Dommage que le reste des iles ai changé à ce point, il faut dire que mes souvenirs datent un peu.... c'était il y 29 ans !!! Pas de touristes et pas de voleurs à l'époque. Bon courage pour le nettoyage d'Haramattan.
Amitiés
Paparazzi"


Envoyé par Paparazzi le 07-06-2012 à 23:07



"Bonjour,
Je lis votre blog de temps Ă  autre.
Comment faites-vous pour avoir accès à Internet partout, même en haute-mer ?
Comme solution, je ne vois que le SATCOM mais ça coûte une fortune...
C'est bien ça ?
Cordialement et bon vent CAPTAIN"


Envoyé par JYM le 14-06-2012 à 16:32

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