Journal de bord de l'Harmattan
Sun, 1 Apr 2012 20:00:00 - 23° 30’W 14° 55’N
N° 485 - La « Capitale » du Cap Vert



22H00 en France, 19H00 heure du bord

Bonjour Ă  tous,

Journée de repos dominical agrémentée d’une visite de la « Capitale »
du Cap Vert.

Pour une ville normale c’est déjà un peu tristounet mais qui croirait
que je suis ici à la Capitale du Cap Vert. Il n’y a pas grand monde
dans les rues, beaucoup de maisons sont en ruine. S’il n’y avait le
palais présidentiel gardé par des soldats nonchalants et quelques
ambassades, on pourrait se croire dans une petite ville de province.

Je n’ai pas vu de restaurants, juste quelques tables d’un fastfood, un
café Internet où j’ai commencé à mesurer le coût de la vie en prenant
un demi-pression pour un euro et c’est tout. Peut être la ville est un
peu plus animée en semaine, je verrais bien demain. Il y a cependant
de nombreuses banques avec des distributeurs automatiques de billets
et sur le trottoir un homme de sécurité.

C’est un peu la nonchalance qui règne ici. A cause de l’alizé qui
souffle en permanence il ne fait pas une chaleur Ă©crasante mais
beaucoup sont en short et chemisette ou polo. Au stade de la ville, un
match de foot a rassemblé quelques amateurs qui se sont regroupés dans
les gradins. Cela me change des matchs de criquet aux quels je m’étais
habitués dans l’océan Indien.

Je n’ai vu que très peu de touristes, ils se comptent sur les doigts
d’une main. Peut être n’est-ce pas la saison. Je trouve cependant
l’endroit fade et sans intérêt. Si Praia n’était pas un des seuls
trois ports d’entré, on pourrait oublier cette escale. Mais l’amende
est extrêmement importante, de l’ordre de 45 000 € pour celui qui
s’aviserait de mouiller devant une île sans avoir fait les formalités
d’entrée.

Le mouillage n’est pas terrible, balayé par des rafales de vent qui
lèvent de petites vagues, le trajet entre le bateau et la plage est
assez humide. Le débarquement également sur une plage de sable gris
foncé. Au retour je me suis mouillé jusqu’à la ceinture.

Demain matin je vais aller à la police récupérer mon passeport ainsi
que l’acte de francisation du navire, ensuite faire quelques course et
je partirais pour Sao Vicente en fin d’après midi lorsque le vent
commence à faiblir un peu. Il n’y a que 166 Miles mais au près dans
l’alizé. Je pense que je vais devoir tirer des bords et cela ne va pas
être une navigation de demoiselle. J’espère arriver mercredi matin à
Mindelo où je vais pouvoir bénéficier d’une place à quai.

Ce matin j’ai pu faire une lessive et de l’eau. J’ai également refais
le réglage des bas haubans du grand mat. Et puis, je profite de cette
escale pour me reposer et me détendre avec un très bon livre que j’ai
déjà lu mais que je relis avec plaisir. Il s’agit de « Un temps pour
aimer, un temps pour haïr » de Jean Ferniot.

Il y a un an aujourd’hui même, à cette heure-ci, je ne savais pas
encore que dans la soirée j’allais recevoir un appel téléphonique qui
allait faire prendre Ă  ma vie un brusque changement de direction. Je
vous en parlerais demain.

A bientĂ´t.

Jean Louis
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