Journal de bord de l'Harmattan
Sun, 15 Jan 2012 17:00:00 - 32° 04’E 28° 47’S
N° 408 - Un dimanche d’étĂ© en Afrique



18H00 en France, 19H00 heure du bord

Bonjour Ă  tous,

Depuis quelques jours, je nage dans le bonheur. Bien sûr j’ai envie de
prendre la mer, de vivre de nouvelles aventures, mais que je suis bien
ici !

J’ai l’impression de revivre mes colonies de vacance lorsque j’étais
petit. J’adore l’été, j’adore la chaleur, j’adore cette langueur que
l’on ressent en début d’après midi lorsque le soleil est au zénith et
que la vie s’arrête, écrasée par cette canicule insoutenable.

Ici, les pontons sont rattachés à un terrain planté de résineux. Le
sol est fait de sable recouvert d’un tapis d’aiguilles de filaos. Avec
cette chaleur, la fameuse odeur de résine remonte, c’est enivrant. Que
de bons souvenirs reviennent avec cette odeur si particulière. Des
souvenirs de colonies de vacance à Saint Aygulf, à côté de Fréjus mais
également des souvenirs d’un été à Saint Jean de Monts entre
Noirmoutier et Saint Gilles Croix de Vie avec des parties de balle au
prisonnier interminables l’après midi à l’ombre des pins.

Que j’ai aimé ces colonies de vacance. C’est à Duingt, sur les bords
du lac d’Annecy que j’ai découvert le plaisir de la voile. Au départ
il a fallu apprendre Ă  nager et pour cela, apprendre Ă  mettre la tĂŞte
sous l’eau. Puis le brevet de 25M nage libre en poche, c’était l’accès
aux C10 et aux C2, des canoës 10 places et des plus petits à deux
places. Nous pouvions ainsi traverser le lac et découvrir des endroits
inaccessibles autrement qu’en bateau, mon goût pour l’aventure était
comblé.

La colonie possédait une flotte de 420, des petits voiliers deux
places ainsi que deux Caravelles, un peu plus grandes. Un après midi
d’été, au pied du château de Duingt, sous les pins, quelle découverte
! Suffisamment technique pour m’intéresser, le virus n’a pas eu de mal
à s’introduire, dès que j’ai bordé la voile et que le dériveur à
commencé à s’élancer, j’ai su que j’étais atteint irrémédiablement.

Le temps est extrêmement différent de celui que j’ai connu il y a deux
mois. C’était alors le début du printemps, il faisait beau mais ce
n’était pas l’été caniculaire comme maintenant. Pour vous donner une
idée, nous sommes ici sur la latitude 28°50 S. Le climat actuel
correspond au climat que nous avons le 14 juillet aux îles Canaries ou
à Agadir, très chaud. Hier il a fait 39° à l’ombre.

Je suis bien loin de l’actualité Européenne. Comment ne pas perdre
notre triple A alors que nous venons de voter un budget avec plus de
30% de dépenses supérieures aux recettes. C’est de la folie car ce
sont nos petits enfants qui devront payer pour nous. C’est le début de
la boule de neige, la descente aux enfers, les taux d’intérêt vont
monter, il faudra emprunter plus … Le dirigeant de n’importe quelle
entreprise en difficulté n’a pas besoin d’avoir fait de longue études
pour savoir que la première chose à faire pour redresser son
entreprise est de serrer les boulons. A quand un véritable économiste
Ă  la tĂŞte du pays ?

Et puis ce paquebot qui sombre sur un caillou. C’est incroyable !
Comment peut-on imaginer un commandant et des officiers aussi
négligents avec plus de 4000 personnes à bord. Avec la cartographie et
la précision des GPS, c’est incompréhensible, cela ne peut pas arriver
à moins d’être totalement inconscient, en train de faire une partie de
cartes sans personne à la barre ou sous l’emprise d’une substance
euphorisante. C’est totalement ahurissant !

Aujourd’hui, c’était lessive, petite balade au sommet du mat pour
remonter l’aérien de la girouette anémomètre (j’ai à nouveau
l’indication du vent et cela va m’être très utile jusqu’au Cap),
fixation du radiateur, test du propulseur, nettoyage du capteur de
vitesse, début de la vérification du moteur hors bord …

J’ai maintenant un « Fait » écrit en rouge devant chaque ligne de ma
liste des « A faire à Richards Bay », je peux partir. Une fenêtre
météo semble se dessiner pour mardi matin, cela me laisse la journée
de demain pour l’avitaillement et les formalités de sortie.

A bientĂ´t.

Jean Louis


"Un petit coucou avant le décollage très belle votre photo. Ça sent bon l été bon vent pour le départ. Bisous de roissy"

Envoyé par Marie Maryse le 17-01-2012 à 14:36

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