Journal de bord de l'Harmattan
Sun, 18 Sept 2011 13:30:00 - 74° 50’E 07° 42’S
N° 361 - Cap sur La RĂ©union

15H30 en France, 19H00 heure du bord

Bonjour Ă  tous,

Hier soir en me couchant, j’étais un peu perdu. Trois choix
s’offraient à moi. Soit je remontais sur le Maldives me « faire
soigner », mais quel serait la suite pour Harmattan en pleine zone
cyclonique. Soit je filais directement sur La RĂ©union. Soit je faisais
un stop Ă  Diego Garcia mais ensuite il faudrait choisir entre la
solution un oĂą la deux.

Les autorités maritimes, je veux dire le CCMM et l’Etat-major
interarmées ALINDIEN me poussent violement dans la première voie alors
qu’ils ne connaissent pas mon dossier médical. Tandis que mon
néphrologue de transplantation souhaite que je relie rapidement La
Réunion, solution qui me va très bien. A minuit le CROSS m’appel pour
me dire qu’il a la réponse de Diego Garcia, si je m’arrête ils me
mettent dans l’avion et je perds mon bateau. Ma décision est
immédiatement prise et je change mon cap pour l’île de La Réunion.

Tout cela me travail, bien sûr. Par contre le bateau se régal et file
à 7 nœuds toute la nuit. A 6h30 le premier orage arrive, suivit tout
au long de cette triste journée par de multiples autres. Le vent est
totalement tombé, le bateau roule bord sur bord, tout est trempé,
c’est la misère, on se traine. Je passe la journée à l’intérieur, ces
triste comme un dimanche soir de novembre dans la zone industrielle de
Dunkerque en compagnie d’Arlette Chabaud. Tiens, je crois que je l’ai
déjà entendu quelque part cette blague.

Lorsque l’on navigue, et encore plus en solitaire, il ne faut pas
stresser pour un rien ou bien s’inquiéter au moindre problème car tous
les jours apportent leur lot de difficultés. Ce matin, je veux tirer
de l’eau douce mais ne reçois qu’un jet d’air. Je ne comprends pas car
j’ai fait tourner le dessalinisateur pendant 4 heures hier soir, j’ai
donc normalement une centaine de litre d’eau douce dans mon réservoir.
Que se passe-t-il ? C’est très inquiétant. Heureusement j’ai mes
bouteilles pour la boisson, c’est la sécurité, je ne mourrais jamais
de soif. Par contre, plus de toilette et plus de vaisselle d’ici La
Réunion si c’est le dessal qui est en panne. J’enlève la trappe du
réservoir d’eau douce : vide !!!

Je n’avais pas mis en marche la pompe à eau, donc c’est qu’il ne s’est
pas rempli. Il y a deux possibilités, soit le déssal n’a rien produit,
soit il a produit dans une fuite et tout est parti dans la souillarde.
Je mets immédiatement la pompe de cale en marche et voie sortir mes
100 litres d’eau. Quel soulagement !

Je regarde la partie visible du tuyau et ne détecte rien. Je décide de
couper le tuyau lorsqu’il rentre dans la structure même de la coque.
Immédiatement je constate que l’eau douce est bien produite. Je la
goûte, elle est bonne. Je n’ai plus qu’à plonger le tuyau dans mon
bidon de 20L réservé à l’eau douce, puis régulièrement aller le vider
dans le réservoir. Encore une réparation à effectuer à la Réunion.

Ce soir je suis à 1245 Miles de la pointe nord de l’île Maurice, ma
marque de parcours, une dizaine de jours de mer. 128 Miles au compteur
ces dernières 24 heures.

A bientĂ´t

Jean Louis
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