Journal de bord de l'Harmattan
Sun, 04 Sept 2011 14:30:00 - 80° 13’E 6° 02’N
N° 347 - Un bateau qui renaĂ®t

16H30 en France, 20H00 heure du bord
80° 13’E 6° 02’N

Bonjour Ă  tous,

Cela commence Ă  ressembler Ă  quelque chose, je suis en train de me
réapproprier mon bateau. Ce soir je vais enfin pouvoir dormir dans ma
cabine et bénéficier d’un vrai lit avec de vrais oreillers et un
panneau zénithal qui va me procurer un doux courant d’air et me
permettre d’admirer les étoiles. Fini, pour l’instant, la banquette
étroite du carré.

Harmattan apprécie énormément, il danse gentiment sur l’eau. Lui aussi
est content que la dialyse soit terminée car c’est beaucoup de poids
en moins. Il y a plein de coffres vides, de la place partout, j’avais
oublié comme cela peut être agréable.

J’ai encore bien avancé aujourd’hui, mise à poste de l’artimon, mise
en marche de la gazinière et du guindeau, nettoyage, rangement … J’ai
également démonté toutes les protections qu’avait installées mon
frère, neuf pneumatiques (qu’il a fallu emporter à la décharge), ainsi
qu’une grande bâche qui protégeait tout le côté du bateau le long du
ponton. J’ai également remis un peu d’ordre dans les amarres.

Je viens de me rendre compte que je vais devoir remettre du gasoil
car, comme il n’y a pas de prise de quai, le moteur principal ainsi
que le groupe électrogène ont beaucoup tournés pour recharger les
batteries. Du coup, je vais devoir me coltiner des jerricans, je veux
partir avec le réservoir plein. La route qui m’attend pour aller à la
Réunion fait environ 2500 milles, c’est l’équivalent d’une petite
transat mais avec des vents qui ne vont pas toujours ĂŞtre favorables.
Il y a également ce problème de parc de batteries de servitude qui a
été totalement déchargé. Une batterie qui s’est retrouvée en décharge
profonde ne récupérera au mieux que 80% de ses capacités. Ce qui veut
dire que je vais devoir faire fonctionner le moteur principal ou le
groupe électrogène tous les jours. Je ne me suis pas senti de changer
à nouveau toutes les batteries, trop chère et trop pénible seul. Je
l’ai fait au Vanuatu mais Jacques était là pour m’aider.

Demain j’ai encore du travail de nettoyage, surtout là ou étaient les
pneus et puis le pont, il est dans un Ă©tat apocalyptique. Je pense
faire le gasoil demain et l’avitaillement mardi, ce qui me ferait
partir mercredi. Je n’ai presque plus d’eau, je n’ai pas pu en refaire
depuis mon arrivée début mars. A quai, il n’y en avait pas et il n’est
pas question de faire tourner le déssalinisateur dans ce port. La
toute première chose à faire, dès que je vais me retrouver en mer, va
être de le mettre en marche et de vérifier qu’il fonctionne. Il n’est
pas question d’effectuer cette traversée sans eau dans mon réservoir.

Ce soir, au moment d’aller dîner, j’ai fait un refus à l’obstacle. Je
m’étais préparé avec des beaux habits, parfumé, chaussé, mais au
dernier instant je ne me suis pas senti le courage. Je suis trop
fatigué malgré la petite sieste de cet après-midi. Il faut dire qu’il
fait une chaleur épouvantable. J’ai donc dîné au bateau d’une boîte
d’ananas au sirop accompagné d’une canette de bière. Dans ce genre
d’occasion, c’est bon d’être en solitaire car sinon je me serais senti
obligé de sortir.

Vingt heures arrive, le moment de prendre mes antis rejet puis je me
jette au lit.

A bientĂ´t

Jean Louis
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