Journal de bord de l'Harmattan
Sun, 13 Mar 2011 13:30:00 - Colombo
N° 311 - Colombo



14H30 en France, 19H heure locale,
A Colombo

Bonjour Ă  tous,

C’est déjà le dernier jour de cette étape. Demain matin décollage à 9h20 sur les Qatar Airways pour Paris où nous arriverons à 18h55 après une courte escale à Doha.

Hier matin nous avons visité l’orphelinat pour éléphants de Pinnawala. Quel délicieux moment ! Tous ces éléphants, sauf ceux qui sont nés dans la réserve sont soit orphelins soit handicapés. Ayant été élevés par l’homme, ils sont incapable de retourner à la vie sauvage. Ils bénéficient néanmoins d’une très grande liberté dans cet immense parc, la preuve en est qu’ils se reproduisent naturellement et que le troupeau fort d’une soixantaine d’individus compte un grand nombre de petits de tous âges. Il y avait entre autre un éléphanteau de 5 jours mignon comme tout qui n’arrêtait pas de jouer.

Ce sont essentiellement des éléphants d’Asie, pas très grands, 7 tonnes tout de même, le petit, au moment de sa naissance pesait 80 kilos ! Les éléphants vivent dans une très grande liberté et le point fort de cette matinée a été le bain dans la rivière. La rivière qui traverse le parc est large d’une centaine de mètres et les animaux s’égaillent d’un bord à l’autre sur une distance importante. Chacun vit sa vie, les quelques grands mâle montent sur les femelles, ces deux là se chicanent, ceux là se font des mamours, un petit passe son temps sous l’eau ou bien secoue sa trompe énergiquement dans l’eau, on voit qu’il se régal de ce moment sympa. Certains se promènent en tenant la queue du précédent dans sa trompe, d’autres, sur la berge s’aspergent de terre rouge, d’autres encore se baignent. Et puis, tout d’un coup, un grand male barrie, quelle puissance !
Nous sommes restés assis deux pleines heures rien qu’à regarder vivre ces animaux, on ne peut s’en lasser tellement le spectacle est exceptionnel.

Nous avons passés la soirée d’hier à marcher dans le quartier du port et sur la promenade en bord de mer. Ambiance sympa, il y avait un concert organisé sur le terre plein devant la mer avec une vedette Sri Lankaise et le tout Colombo était présent avec comme partout les marchands de petites babioles et les charrettes de petits en cas chauds ou froids ainsi que de cannettes de jus de fruit.

Aujourd’hui c’était un peu repos, un bon repas à midi et la visite de tous les quartiers de Colombo en Tuktuk. Pas de quoi fouetter un chat, il n’y a pas grand-chose à voir. Colombo est une ville sympa mais sans plus, on n’y voit pas d’extrême pauvreté, les habitants travaillent, c’est plein de petits commerce, chacun vit sa vie dans ce qui semble être une harmonie. Les chauffeurs de tuktuk semblent heureux de leur vie ici, ils gagnent bien leur vie, il y a les matches de cricket pour se distraire, il fait beau, le tsunami est un souvenir même si il est encore loin d’être enterré.

Je crois que je pourrais vivre ici, c’est un pays normal, il y a beaucoup de jolies filles, toutes faites dans le même moule, de taille moyenne, très minces, des jambes extrêmement fines, de petits seins et de longs, très longs cheveux d’un noir de gaie souvent arrangés en une longue tresse. Les hommes regardent les filles qui passent et les détaillent de la tête aux pieds en faisant des commentaires sur leurs jambes, un pays normal quoi. On peut même voir des jeunes gens se tenir par la taille, tout à fait impensable dans l’Inde toute proche.

Ce midi dans le hall de l’hôtel nous avons assistés à un « home coming », c’est d’après ce que j’ai compris la cérémonie lors de laquelle les jeunes mariés rentrent pour la première fois dans leur maison. Ils sont précédés par des danseurs et des joueurs de tambourin et ils avancent très lentement accompagnés de leurs parents et suivis par leur famille et leurs amis. La mariée était extrêmement jolie, habillée d’une longue robe rouge vif elle portait un énorme bouquet de fleures rouges également.

Cette étape aura été la phase touristique de mon tour du monde, pas beaucoup de distance parcourue, seulement 2120 miles mais beaucoup de pays visités, beaucoup de monnaie utilisée ( 7 monnaies en deux mois, dollar Singapour, ringgit, bath, dollar US, kyat, roupies Indiennes, roupies Sri Lankaises), j’ai vraiment découvert énormément de choses. Les paysages me marquent, bien entendu, mais ce qui m’attire le plus ce sont les cultures (je ne parle pas des cultures maraîchères), la vie des gens, leur façon d’être. Simplement traverser un village et regarder les gens vivre est pour moi un bonheur absolue, essayer de comprendre pourquoi ils réagissent comme ceci ou comme cela dans telle situation, essayer de comprendre quelles sont les lignes directrices de leur façon d’être.

Deux pays sont à l’opposé l’un de l’autre, la Thaïlande et l’Inde et cela m’a marqué profondément. Autant l’Indien est individualiste, autant le Thaïlandais est tourné vers l’autre. Forcément, je ne pouvais que détester l’Inde et adorer la Thaïlande. L’Indien ne vit que pour lui-même, sur la route c’est flagrant, il va toujours essayer de prendre la meilleur place, il va rouler plein phares, il va klaxonner sans cesse pour dire aux autres « poussez-vous ». C’est également la raison de l’accueil exécrable que nous avons reçu à Chennai, je pense que cela explique la saleté dans les rues, le système de castes aussi important, les gens si pauvres que leur travail arrive tout juste à leur payer de quoi subsister…

Par contre le Thaïlandais est en permanence tourné vers l’autre, en tout premier lieu il y a cet accueil, légèrement vouté, les mains jointes sous le menton en signe de profond respect puis il y a ces sourires continuels, le besoin de faire plaisir. C’est ce trait de caractère qui a permis de développer cet art que sont les massages Thaïlandais, le besoin d’être agréable et de faire du bien à l’autre. C’est également ce qui explique le niveau de la prostitution et malheureusement de la prostitution enfantine.

Je pourrais parler des heures sur tout ce que j’ai découvert et sur tout ce qui m’a marqué. C’est la raison pour laquelle j’aime autant les voyages, cela me permet de découvrir le fond de l’être humain et de comprendre les raisons d’un fonctionnement particulier. Je crois que l’on a du mal à imaginer à quel point le poids de la culture influence le fonctionnement général et particulier de chaque homme.

Une des choses qui m’ont marqué en Inde ainsi qu’au Sri Lanka d’ailleurs (il y a ici beaucoup de Tamoul qui sont en fait des Indiens) c’est la place des femmes dans les travaux de force, les travaux que nous autres européens imaginons qu’effectués par les hommes. J’ai ainsi vu un nombre beaucoup plus important de femmes que d’hommes occupées à faire du terrassement ou bien en train de préparer du béton et monter des parpaings. Qu’est ce qui explique cela ? J’ai remarqué également que les femmes Tamoul sont en général de maîtresses femmes, grandes, solidement charpentées alors que les hommes sont plus généralement maigres et chétifs.

Toutes ces différences engendrent un énorme sentiment de tolérance. Où est la vérité ? Ce qui est vrai pour l’un sera naturellement faux pour un autre. Ce qui se conçoit ici sera intolérable là bas. On dit que les voyages forment la jeunesse, je crois surtout qu’ils apportent la sagesse et la tolérance envers les autres. Cette étape aura été pour moi encore un grand moment de vie, un grand moment de découvertes ainsi qu’un grand moment de bonheur. J’en rapporte beaucoup de souvenirs ainsi qu’un énorme enrichissement personnel.

A très bientôt.

Jean Louis


"bon courage pour la readaptation quelle merveilleuse aventure merci pour tout roselyned"

Envoyé par roselynedemeestere le 14-03-2011 à 18:50

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