Journal de bord de l'Harmattan
Fri, 11 Mar 2011 13:30:00 - Kandy
N° 310 - Le triangle culturel



14H30 en France, 19H heure locale,
A Kandy

Bonjour Ă  tous,

Que c’est fatigant la vie d’aventurier, ce soir nous n’avons plus de jambes !

Mais revenons à hier matin. Quelle matinée sympathique ! Nous avons fait un voyage en train de montagne entre Ella et Nanu Oya. C’est un petit train tiré par une locomotive diesel, composé d’une dizaine de petits wagons de voyageurs, il serpente dans la montagne entre 30 et 40 kilomètres à l’heure. Attention, j’ai bien dit dans la montagne, pas dans la vallée. Partis de 1200 mètres d’altitude nous avons grimpés pendant près de deux heures avant d’atteindre un col à 1898 mètres au dessus du niveau de la mer. La descente a ensuite durée un peu moins d’une heure. Partis à 9h45 nous sommes arrivés à 12h30.

Il faisait un temps magnifique, pas trop chaud, l’idéale. Nous avons passé ces trois heures chacun juché sur le marche pied d’une portière à admirer le paysage et faire des photos. Que c’est beau cette partie du Sri Lanka que je ne peux m’empêcher d’appeler Ceylan tellement le thé est omniprésent.

Le thé est un petit arbuste qui peut atteindre un mètre de haut mais qui, le plus souvent mesure entre 40 et 60 centimètre pour un diamètre d’environ 80 centimètres. Environ tous les 15 jours, on peut cueillir le thé. Ce sont les Tamouls qui font ce travail. Aujourd’hui descendants d’esclaves déportés par les colons Anglais de l’Inde toute proche, du Tamil Nadhu très exactement, capital Madras où nous sommes passés récemment (Tamoul se traduit en Anglais par Tamil), quelques hommes et surtout beaucoup de femmes effectuent ce travail pas cher payé.

Le ramassage consiste à cueillir les jeunes feuilles, encore vert clair, et les mettre dans un sac porté sur le dos. Impossible de le faire à la machine, 15 jours plus tard des feuilles ont repoussées que l’on peut à nouveau ramasser.
Les sacs sont ensuite portés à l’usine qui traite le thé. Il y a le thé blanc, séché naturellement à l’air libre et le thé noir (orange pécoe, orthographe non garantie) qui est travaillé par ventilation et étuvage entre autre pour, d’une feuille de thé juste ramassée en faire en deux jours un thé prêt à consommer. 5 tonnes de feuilles fraîches donnent une tonne de thé fini.

Lors de ce voyage en train j’ai été séduit par les paysages magnifiques de la campagne et des montagnes Sri Lankaises. Les habitants sont d’excellents cultivateurs, la terre est très fine, pas de cailloux, le rêve de tout jardinier. Ils pratiquent les cultures maraîchères en maîtrisant parfaitement la technique des terrasses. C’est plein de petits espaces, un peu surélevés, entourés de rigoles et l’irrigation est admirablement gérée. On voit de tout, tomates, oignons, poireaux, carottes, ris ….

Nous avons ensuite visité une usine à thé avant d’arriver à Kandy, la « capitale » du triangle culturel. Avant d’aller à l’hôtel nous avons pu assister à un spectacle de danses traditionnelles. Ensuite j’aurais dû visiter le temple de la dent mais j’ai été bloqué à l’entrée car je portais un short, j’aurais pu louer un sarong mais Jacky qui portait le porte monnaie commun a filé devant avec le « guide », du coup j’ai du retourner penaud à la voiture.

Aujourd’hui nous nous sommes rendus à la forteresse de Sigiriya situé à environ 90 kilomètres au nord de Kandy. C’est un énorme rocher de 370 mètres de haut située au milieu de marais dans une campagne très plate. Il se voit d’extrêmement loin et ses parois sont absolument verticales. Cet aberration géologique a, bien entendu, attiré l’homme et de tous temps il a transformé ce site en un lieu sacré. Un roi, certainement un peu paranoïaque a même habité au sommet de ce rocher. Classé au patrimoine de l’UNESCO, 8ème merveille du monde pour certains, il est entouré de magnifiques jardins qui évoquent un peu Versailles. On monte au sommet par des centaines de marches et des échelles en fer. 370mètres, c’est très haut, après deux heures d’escalade j’étais tout content d’arriver en haut alors que je suis dialysé et que je pensais être loin de ma forme normale. Au pied il y a des grottes ainsi qu’à mi hauteur. Dans la grotte intermédiaire, à 150 mètres du sol, il y a des peintures magnifiques qui sont vieilles de 1600 ans. Au sommet il y a l’emplacement de lieux de vie, une citerne pour l’eau douce et les fondations de quelques maisons, la demeure du roi.

Cet après midi, il a fallu encore grimper des centaines de marches pour visiter le temple d’or de Dambulla, classé lui aussi au patrimoine mondiale de l’UNESCO. Encore une fois une bizarrerie géologique a été transformée en lieu saint avec des grottes où l’on peut voire des Bouddha couchés ainsi que de très nombreuses statues.

Les Sri Lankais sont très gentils et aujourd’hui vendredi, les enfants des lycées, garçons et filles, visitaient les sites en même temps que nous. Ils étaient bien entendu avides de contacts et nous avons pas mal dialogué.

Au niveau circulation automobile, c’est de la folie, on se demande comment il n’y a pas plus d’accident. D’ailleurs nous nous sommes fait emboutir par l’arrière (cela nous était déjà arrivé en Inde), heureusement cela s’est passé à 13h30 devant un restaurant. Nous avons pu aller manger pendant que notre chauffeur réglait ce délicat problème.

A bientĂ´t.

Jean Louis
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