Journal de bord de l'Harmattan
Sat, 13 Feb 2011 12:00:00 - 95° 12’E 10°00’N
N° 287 - PĂ©tole et grains



13H en France, 19 heures heure du bord,

Bonjour Ă  tous,

Ce matin c’est pétole et grains. La nuit s’est passée tout en douceur, très peu d’alarmes, j’ai pu bien me reposer. Jacky a, quant à lui, fait une nuit complète. La mer d’Andaman est assez fréquentée, des cargos la traverse de part en part et l’on en croise régulièrement. Au milieu de la nuit il y avait un peu de mer puis tout s’est calmé à nouveau. J’ai déroulé le génois de nombreuses fois mais il n’y a rien à faire, le vent ne tiens jamais, je dois l’enrouler à nouveau très vite. Nous sommes donc au moteur depuis le départ. Quelle molasse cet océan Indien ! Ici pas besoin de bateau très marin, une bassine avec un bon moteur suffirait amplement. Depuis que je suis entré dans l’océan Indien, au détroit de Torres, je n’ai pratiquement plus utilisé mes voiles, c’est moteur 24 heures sur 24.

Par moment j’aimerai retrouver cette grosse houle du Pacifique et ce vent entre 30 et 35 nĹ“uds qui propulsait Harmattan entre 8 et 9 nĹ“uds. Peut ĂŞtre aurais je de bonnes conditions pour descendre Ă  la RĂ©union, en tout cas je l’espère car c’est tellement agrĂ©able une grande chevauchĂ©e comme celle que j’ai connue entre les Galápagos et les Marquises.

Jacky est beaucoup plus fort pour attraper des coups de soleil que des poissons. Aucun d’entre eux n’est monté à bord depuis …. les côtes du Maroc !!!!!! Moi je ne pêche pas mais Jacky adore, il faut bien reconnaître que le succès n’est pas la.

Je ne suis pas très poisson mais un filet de daurade coryphène ou bien un steak de thon à la mode provençale de temps à autre ne me déplairait pas.

A 10 heures, enfin un peu de vent de travers, pas plus que force 3 mais nous pouvons couper le moteur et le bateau marche à plus de 6 nœuds. Malheureusement cela ne tiens pas, à midi il faut relancer le moteur sous les orages. Nous finissons par trouver un compromis voile et moteur qui nous permet 6,5 nœuds de vitesse surface mais uniquement 5 nœuds de vitesse fond car nous avons un courant contraire de 1,5 nœuds. Puis dans l’après midi nous pouvons à nouveau couper le moteur pendant une heure.

Puisqu’aujourd’hui il n se passe pas grand-chose, je vais vous parler de ces lampions que j’ai vu dans le ciel de la baie de Patong. Ce sont de grands sacs inversés, en tissu léger mais un peu rigide, d’environ 60 centimètres de diamètre et un mètre de haut. A la base, un cercle en fil de métal avec trois rayons tiens l’ouverture, au centre des rayons un serpentin qui une fois allumé produit une flamme importante pendant de très nombreuses minutes. Comme il n’y a absolument pas de vent, ces montgolfières improvisées atteignent des altitudes de plusieurs centaines de mètres, tel de gros lampions qui montent dans le ciel.

Nous espérons arriver à Port Blair mardi matin et passer un jour ou deux sur place. Un peu de balade, des petits restaurants et nous repartons pour Chenai, l’ancienne Madras, la capital du Tamil Nadu, cette région qui couvre tout le sud est de la péninsule indienne. Nous avons pris la décision de laisser le bateau à Chenai et de voyager un peu dans le pays en empruntant les trains express. Nous aimerions visiter Bangalore, la silicone vallée du Karnataka, Kochi (Cochin), la capital du Kerala et puis cette ville mythique pour nous autre Français qu’est Pondichéry. Entre Port Blair et Chenai, il y a encore 700 miles, soit une semaine de mer avec les conditions actuelles.

Ce matin, la deuxième bouteille de gaz remplie à Singapour a elle aussi rendue l’âme. Je me suis fait avoir, je pense qu’on ne m’a mis que 500gr de gaz par bouteille, je suis tombé sur des filous. Je n’aurai pas de problèmes avec celles remplies à Phuket car j’ai été moi-même à la station. Je suis maintenant très vigilant et je remplie mes bouteilles dès que c’est possible.

Avec tous ces orages la température s’est énormément rafraichie et l’on est bien mieux. Dans le bateau le thermomètre affiche maintenant 25 degrés et c’est le bonheur.

113 miles depuis hier soir, Ă  175 miles de Port Blair.
A demain

Jean Louis
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