Journal de bord de l'Harmattan
Sat, 25 Sep 2010 09:30:00 - 130° 51 E 12°26 S
N° 218 - Les travaux avancent



11H30 H en France, 19 heures heure du bord,

Bonjour Ă  tous,

Encore une journée qui se termine avec la réussite des objectifs. Je m’étais fixé de démonter mes poulies de tête de mat.

Après le petit déjeuner, je m’équipe donc. Pantalon, chemise, chaussettes, chaussures et j’enfile mon harnais. Dans un petit sac à dos j’ai mis quelques outils, un démanilleur, des tournevis, une pince universelle, une pince coupante, un couteau … J’ai bien réfléchie à la manœuvre.

Quand Ben me voit ainsi équipé il me propose immédiatement de me hisser en haut du mat. Je le préviens que je suis lourd mais il est costaud et franchement c’est tellement dur de monter seul que je ne refuse pas. Seulement la drisse part du cockpit et passe dans pas mal de réas ce qui fait que c’est excessivement dur. Le pauvre, j’ai mal pour lui, il peine excessivement. Je l’aide comme je peux en me tirant quand c’est possible.
Je finie par arriver au deuxième étage de barres de flèches. Je lui demande de stopper un instant et je démonte la fixation de mon lazzi jack tribord car la poulie est totalement tordue. Déjà une chose de faite.

Il continue à me monter et bientôt je suis en haut du mat. La première chose que je fais c’est de verrouiller la manille de ma drisse de grand voile sur un pataras. Ainsi assurée, je ne risque pas de la voir filer à l’intérieur du mat. Ensuite j’essaye de la décoincer mais c’est impossible, j’y vais avec un tournevis, c’est pareil, tout est tellement coincé que rien ne bouge. Comment je vais bien pouvoir faire ?

Je m’attaque ensuite à la goupille qui retient l’axe. Elle est mal placée et en butée sur le bord du mat mais il est impossible de tourner l’axe. Je l’attaque alors à la pince coupante et progressivement j’arrive à l’extraire en lui donnant de la courbure. Quand elle sort je suis vraiment content. Comme je n’ai pas pris de marteau, je frappe sur le bout de l’axe avec le plat de ma pince coupante. Il vient. Maintenant je le pouce avec mon tournevis en frappant celui-ci avec ma pince coupante et j’arrive à extraire l’axe. Quel bonheur, je le mets dans mon sac à dos.

J’attaque à nouveau les réas au tournevis mais rien ne bouge. Je comprends bien que je ne vais pas y arriver et que je n’ai plus qu’à redescendre pour réfléchir. Avant il me reste une chose à faire, vérifier ma girouette anémomètre. Je la démonte et inspecte les contacts, ils sont nickel, rien à dire, le problème ne vient pas de là. Je m’assure également que le câble n’est pas abimé à l’endroit où il rentre dans le mat mais non, tout va bien.

Je n’ai plus qu’à redescendre.

J’essaie ensuite de libérer les réas en étarquant la balancine. Je la frappe en bout de bôme et grâce à des poulies de renvoie, je l’étarque très fort avec le winch de génois. Un moment j’entends un bruit, quelque chose à bougé mais tout est toujours bloqué. Je me dis alors que je dois remonter en haut du mat et frapper un bout sur la manille de ma drisse de grand voile afin de tirer celle-ci et son réa vers l’extérieur.

Afin de ne pas recommencer l’erreur de ce matin, je sors ma drisse de spi de son retour au cockpit et grâce à une poulie ouvrante que je frappe sur un taquet du mat je fais un renvoie sur la poupée de guindeau. Je m’équipe à nouveau, dans mon sac un démanilleur, un très gros tournevis et un marteau et sur mon dos une vieille écoute de génois.

Comme Ben n’est pas là, je demande à Lloyd, mon voisin de gauche, un jeune très sympa, celui qui a la moto Yamaha s’il peut m’aider. Il vient gentiment et là c’est beaucoup plus facile, il suffit d’appuyer sur le bouton.

Quand j’arrive en haut je constate que le réa de balancine est un peu sorti. J’essaye avec le tournevis et le marteau mais c’est impossible, je comprends bien que je n’y arriverais pas ainsi. Je frappe donc mon écoute de génois sur la manille de la drisse de grand voile après l’avoir retiré du pataras et je me faits redescendre.

C’est maintenant l’heure du repas. Je m’y recolle juste après la vaisselle. Je frappe une poulie ouvrante sur un taquet à l’arrière du bateau pour faire un renvoie sur un winch de génois et j’étarque au maximum. Tout d’un coup, « Craque », « Plafff », « Plafff », « Ploufff »
La poulie est sortie, elle a rebondie deux fois sur le pont puis est tombée à l’eau. Quel bonheur ! J’aurais bien voulu la voir mais tant pis, le principal c’est quelle soit sortie. Je n’ai plus qu’à tirer sur mon bout pour récupérer ma drisse de grand voile.

Hé bien voilà l’objectif de la journée de réalisé. Je n’ai plus qu’à faire une grande sieste, demain sera un autre jour. Dans l’après midi je suis invité par Trévors à boire une bière sur « Anthélia » puis Lloyd m’apporte un DVD du film Indochine en Français et me prête son lecteur de DVD. Avec sa copine, ils sont de Cairnes, ils sont venus il y a trois ans pour travailler à Darwin et repartent courant octobre. Cela va être dur car ils repartent avec le vent dans le nez.

La vie est belle, les copains très sympas, quelle escale merveilleuse.

A demain.

Jean Louis
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