Journal de bord de l'Harmattan
Fri, 21 May 2010 05:00:00 - 14°57 S 147°53 W
N° 145 - En route pour Tahiti



19H00 J-1 heure du bord, 07H00 en France

Bonjour à tous,

Hé oui, c’est le cœur gros que je quitte Rangiroa, que je quitte les Tuamotu.

C’est vrai que ce fut un passage éclair, mais je sais toujours reconnaître en très peu de temps les endroits où je vivrais avec plaisir et ceux où je ne resterais pour rien au monde.
Ici, à Rangiroa, je me sens comme un poisson dans l’eau. Est-ce parce que l’endroit ressemble étonnamment à la Camargue, les chevaux et les taureaux en moins. Avec ces landes de terres cernées par la mer, ces sols sablonneux, ces petites maisons plates, l’absence de clôtures, cette gentillesse si particulière des gens vivant au niveau de l’eau et cernés par celle-ci. Ici on est propriétaire d’un bout de terrain entre le lagon et la route, on a construit sa petite maison toute simple avec une immense terrasse couverte pour vivre dehors. Mais n’importe qui peut arriver par la mer et traverser la propriété pour gagner la route, c’est naturel.

- Qu‘est ce qu’il y a à voir ici ?
- La mer ! Tu va à droite, tu va à gauche, tu va tout droit, tu va derrière, c’est la mer.

Ici les gens n’essaient pas de paraître, ils sont simples, ils sont naturels. J’ai demandé à tous ceux avec qui j’ai pu discuter s’ils étaient bien ici, la réponse est unanime. Ils sont heureux, la vie est facile, ils ne quitteraient leur paradis pour rien au monde.

Ce midi nous sommes allés déjeuner au « Snack de la marina », un des seuls endroits où l’on peut manger. Après le repas, la patronne, Henriette était en train de donner le biberon à sa petite fille assise à l’ombre d’un arbre. J’ai été m’assoir à côté d’elle et nous avons passé un bon moment à discuter. Bien sûr la vie est chère ici, très chère même mais qu’est ce que c’est cool.
Nous avons bien entendu parlé dialyse. Ici quand les gens doivent être dialysés, souvent ils s’en vont vivre à l’hôpital à Papeete. La vie est finie.
On s’est quitté en s’embrassant, je lui ai laissé une carte pour qu’elle aille voir le blog et elle m’a offert ainsi qu’à Francine un magnifique collier en coquillages et perles noires. Quelle gentillesse, qu’elle marque d’amitié spontanée envers des étrangers.
Ce comportement me touche profondément, ils sont tellement rares dans le monde les endroits où l’étranger est à priori considéré comme un ami très proche.

Bien qu’ils soient entourés d’eau, et d’eau d’une limpidité extrême, ils manquent cruellement d’eau douce. Il n’y a pas de sources bien entendu, la seule eau douce est celle qui tombe du ciel, l’eau de pluie. Chaque maison est équipée d’une énorme cuve en plastique noire. Un gros tuyau relie la gouttière à la cuve.

- C’est beaucoup moins bien que nos anciennes cuves en béton, avec ces cuves en plastic, l’eau est toujours très chaude.

Ce matin, très tôt, je me suis occupé de mon moteur hors bord, j’ai à nouveau nettoyé le carburateur. Ensuite j’ai vidé et nettoyé la nourrice avant d’aller à la côte à grands coups de rames pour remplir la nourrice à la station service. Très sympathique lui aussi, le pompiste.

- Il fait très chaud aujourd’hui mais cela va bientôt être l’hiver. Il fait très froid ici l’hiver, Ils appellent çà l’hiver austral. La nuit ça peut descendre jusqu'à 21 degrés, on met deux couettes !

Oui, on vit sur des planètes différentes !

Avec un moteur hors bord qui fonctionne parfaitement, la corvée de gasoil n’a pas été trop pénible. En plus elle s’est étalée sur la journée. J’ai mis 140 litres, je suis tranquille jusqu'à Papeete.

Cette corvée terminée, nous avons pris la mer et c’est à 17 heures que nous franchissons la passe d’Avatoru. Direction Papeete, à 200 milles.

A demain

Jean Louis


"bonsoir les amis,

Alors ça y est l'arrivée est proche et vous allez retrouver la civilisation avec tout les problèmes des terriens... mais quelle chance pour vous deux d'avoir rempli votre "réservoir" avec ces merveilleux paysages et gentils iliens? Que du bonheur, comme du le dis frequemment.
Alors à bientôt de vous revoir.

bisous à tous les deux

bernard"


Envoyé par bernard.lannion le 22-05-2010 à 20:38

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