Journal de bord de l'Harmattan |
Mardi 2 septembre 2025, Ă 17 h TU, 19 h en France - A Port Saint Louis du RhĂ´ne N° 1411 - La rĂ©silience

Bonjour Ă tous,
Nous naissons tous avec une capacité de résilience énorme. Je suis toujours très étonné de voir la réaction des très jeunes enfants atteints par un accident de la vie. Christophe, mon ainé, s’est fait bousculer par Feu Follet, mon alezan qui avait pris peur. Résultat, clavicule cassée. Il avait un bras en écharpe, mais continuait à vivre et à jouer comme si de rien n’était.
De très jeunes enfants doivent être dialysés. Lorsqu’ils sont en dialyse péritonéale, le cathéter fait partie intégrante de leur corps, et la dialyse est normale. C’est étonnant.
Malheureusement, avec l’âge, beaucoup perdent cette faculté et vivent le handicap avec une réelle souffrance. C’est dommage, tout est dans la tête. C’est dommage, car ils se gâchent leur propre vie, leur propre bonheur.
J’étais bien embêté en début d’année lorsque j’ai bousillé mon épaule droite. Ça n’était pas réparable. Normalement la solution était de m’installer une prothèse complète de l’épaule, mais, devant mes pathologies, les chirurgiens n’ont pas voulu s’y lancer.
J’ai fait de nombreuses séances de kiné, mais nous sommes au bout. J’ai récupéré un peu, mais je suis handicapé, je ne peux pas lever mon bras plus haut que l’horizontale. Malgré tout je me suis habitué et je ne suis plus du tout gêné dans ma vie au quotidien. J’ai bien développé mon bras gauche et j’ai vraiment l’impression d’avoir toujours été ainsi. Je me suis adapté.
Jeudi dernier je suis venu à mon bateau pour une grande semaine. Maintenant le climat ici est parfait, soleil, 25 degrés la journée et 17 la nuit, c’est l’idéal. C’est étonnant, je me porte beaucoup mieux lorsque je suis au bateau. D’une part je rencontre plein de copains et de copines que je n’ai pas vues depuis 15 ans pour certains, d’autre part j’ai de l’occupation sur mon bateau. Je pense que c’est dans ma tête.
J’ai attaqué la remise en peinture de la coque. Gros travail. J’ai démonté les boîtes à dorade (système destiné à séparer l’air de l’eau afin d’aérer le bateau en permanence). Ensuite j’ai retiré les manches à air qui sont en fonte chromées. J’ai briqué les chromes puis j’ai poncé les boîtes proprement dites avant de passer une couche d’apprêt.
J’ai également entrepris de fabriquer un panneau de pont afin de remplacer celui perdu dans du gros temps au milieu de l’océan Indien. Puis j’ai passé une journée à réparer le panneau de descente qui ne coulissait plus. Tous ces travaux me font un bien fou, je retrouve le plaisir de « bâtir », de remettre à neuf un bel objet.
J’éprouve autant de plaisir à travailler sur mon bateau qu’à naviguer. Juste à côté de moi se trouve un gars qui a entrepris la remise en état d’un vieux bateau. Alors j’en profite pour transmettre. C’est très agréable. Je suis surpris par la somme de connaissance que j’ai acquise. C’est l’avantage de mon âge.
A bientĂ´t Jean-Louis |
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