Journal de bord de l'Harmattan
Jeudi 8 mai 2025, à 17 h TU, 19 h en France. - A Paron, près de Sens
N° 1407 - Une dĂ©cision difficile Ă  prendre

Bonjour Ă  tous,

Enfin des nouvelles ! Je suis venu passer quelques jours chez ma sœur. L’été était là, depuis plusieurs semaines nous avions à Cergy un temps estival avec plusieurs jours à 30 degrés. La chemisette, le short et le barbecue étaient de rigueur mais nous sommes malheureusement revenus à un climat de début de printemps.

Mardi j’ai vu le chirurgien pour mon épaule. Je vois le kiné deux fois par semaine et j’ai installé dans mon local piscine un endroit où je peux travailler cette épaule. J’ai l’impression que ça va un peu mieux. Comme j’ai une activité physique importante, il m’arrive d’avoir le bras et l’épaule assez douloureux le soir. Mais je peux vivre ainsi le reste de mes jours.

Le chirurgien arrive les mains dans les poches, il n’a pas consulté mon dossier avant de me recevoir. Nous lui sortons sa dernière ordonnance et il part immédiatement comme une fusée, il me vend l’implantation d’une prothèse d’épaule. Il me dit que c’est indispensable, car avec le temps mon épaule va se dégrader de plus en plus. Je tombe un peu de ma chaise, c’est une très mauvaise nouvelle.

Alors Francine lui rappelle que je suis dialysé et que j’attends une greffe de rein. Violent coup de frein, trace de pneu sur le bitume, marche arrière à grande vitesse. Du coup il n’est plus du tout question de mettre en place une prothèse. « Je ne peux pas le faire avant votre greffe et après cela va être très difficile, car il y a des risques importants d’infection et vous serez immunodéprimé. »

Nous ressortons tout retournés, nous avons l’impression d’avoir fait les montagnes russes. Je suis très marqué par la mauvaise nouvelle concernant l’évolution future négative.

Maintenant j’attends la greffe avec impatience. La dialyse ne me gêne pas, elle n’impacte en aucune façon ma vie mais c’est un traitement palliatif et je n’ai qu’une toute petite forme physique, je suis épuisé en permanence. Je pense que la transplantation devrait me permettre de revivre une vie normale. La dernière fois j’avais été greffé après 20 mois de dialyse, mais j’en suis maintenant à 26 mois. J’espère que cela ne va plus trainer trop longtemps.

Du coup je me pose en permanence la question de me séparer d’Harmattan. Vais-je pouvoir repartir ? Maintenant, avec un bras handicapé, la question est encore plus d’actualité. On dit qu’en bateau il faut avoir un bras pour soi et un bras pour le bateau. Mais, avec un bras et demi, comment fait-on ?

J’ai mis Harmattan à terre le premier août 2018, cela va faire bientôt 7 ans ! 7 ans sans naviguer !
Que d’évolution pendant cette période, je suis 7 ans plus vieux, je suis à nouveau dialysé et ma forme a énormément déclinée. Serais-je un jour capable de manœuvrer à nouveau mon bateau ? Je suis plein d’interrogations. Quelle sera ma forme une fois greffé ? Je n’en sais rien.

En attendant, j’ai décidé d’aller voir mon bateau dans quinze jours, j’ai envie de m’allonger sur les banquettes et de rêvasser. J’ai hâte de sentir son odeur. Ça fait plus d’un an que je ne l’ai pas vu ! Il me manque. Je vais prendre deux jours pour descendre afin de n’être pas trop fatigué, pareil pour remonter.

Ma piscine est entièrement terminée, les extérieurs également. Il y a quinze jours nous avons remis les terres en place et semé le gazon. C’est vraiment une très belle réalisation.

A bientĂ´t
Jean-Louis



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