Journal de bord de l'Harmattan
Mercredi 7 juin 2023, Ă  8 h TU, 10 h en France. - Ŕ Cormeilles en Vexin
N° 1348 - Une dialyse qui me gonfle

Bonjour Ă  tous,

Une dialyse qui me gonfle. Vous devez être interloqués, je n’ai pas l’habitude de me plaindre et j’accepte assez facilement les difficultés que la vie m’impose. Non, je n’ai pas écrit « Ça me gonfle », je veux dire que la dialyse me gonfle au sens premier du terme.

Comme je vous l’ai écrit, mon cathéter de dialyse a été mal implanté et il ne fonctionne pas correctement. J’ai recherché un professionnel de la pose de cathéter de dialyse péritonéale, un spécialiste qui a une grande habitude de cet acte. C’est une chirurgienne qui exerce à Bayeux et qui fait le tour de France pour former des chirurgiens à cette technique si particulière.

J’ai une chance extraordinaire car elle accepte de s’occuper de mon cas. Elle va retirer ce cathéter et en implanter un nouveau, du côté droit cette fois, du même côté que mon greffon, afin de libérer le côté gauche pour ma prochaine greffe de rein. L’opération est prévue le 22 juin à Bayeux.

En attendant, les choses se sont compliquées et, comme je n’arrivais pas à vider correctement mon ventre, j’ai commencé à faire de l’œdème. Mon corps s’est rempli d’eau et je me suis mis à gonfler de partout. Mes jambes se sont transformées en poteaux, mes genoux et mes cuisses sont devenus énormes, j’ai attrapé une bouée monstrueuse autour du ventre puis mon abdomen s’est mis à gonfler lui aussi.

Je prenais plus d’un kilo par jour, j’avais de grosses boules sous les bras. Je sentais l’œdème pulmonaire arriver. J’avais pris dix kilos d’eau, dix kilos de plus que mon poids de base lorsque j’ai démarré la dialyse.

Vous imaginez le Bibendum Michelin, eh bien c’était à peu près cela. Mon néphrologue n’a pas eu d’autre choix que de stopper immédiatement la dialyse et de monter au maximum la dose de médicaments diurétiques. Mais j’ai une chance énorme, les résultats de mes analyses de sang me permettent de rester quelques semaines sans avoir à faire de dialyse, mon greffon fonctionnant encore un peu. Si cela n’avait pas été le cas, on aurait dû m’implanter un cathéter central (dans le cou) afin de pratiquer des hémodialyses.

En quelques jours j’ai retrouvé mon poids de base. J’ai perdu plus de deux kilos par jour. Quel énorme bonheur ! Je suis bien dans ma peau, je suis bien dans mes habits, je peux à nouveau lacer mes chaussures et je peux fermer mon pantalon. J’imaginais retrouver très vite mes 90 ans, mais non. Je me sens en pleine forme et, comme je n’ai plus de dialyse à faire, je récupère six heures par jour de liberté.

J’en profite à fond même si ce ventre vide est douloureux. J’ai toujours très mal à la vessie mais j’en ai compris la cause. En effet la technique utilisée par l’urologue qui m’a implanté ce cathéter défectueux consiste à suturer son extrémité sur la vessie.

Du coup j’ai ressorti ma moto et, avec ce temps magnifique, je roule. J’ai l’impression d’avoir rajeuni de dix ans. Et puis j’ai enfin pu terminer mon dossier prégreffe, je l’ai envoyé à Caen la semaine dernière afin d’être à nouveau inscrit sur la liste d’attente le plus rapidement possible.

A bientĂ´t
Jean-Louis
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