Journal de bord de l'Harmattan
Mercredi 3 mai 2023, Ă  17 h TU, 19 h en France. - A Cormeilles en Vexin
N° 1345 - Une rĂ©cupĂ©ration difficile

Bonjour Ă  tous,

Quel weekend agréable ! Depuis plusieurs mois j’étais bloqué par mes problèmes de santé et je n’allais pas plus loin que mes poubelles. Nous avons enfin pu partir en weekend. Nous sommes allés chez ma sœur près de Sens et mon frère nous a rejoints. Cela fait un bien fou. Samedi nous avons fait un restaurant à Joigny, c’était un moment très agréable.

Je suis dialysé depuis une petite quinzaine de jours et je ressuscite progressivement. Après la pose de mon cathéter, j’avais terriblement mal dans le bas du ventre. C’était jour et nuit et du niveau d’une rage de dents. Très inconfortable ! Mais dès la première dialyse, le ventre étant rempli de dialysat, les douleurs ont complètement disparu. J’ai immédiatement senti que ma situation s’améliorait.

Il y a quinze jours j’avais l’impression d’avoir quatre-vingt-dix ans, mais, avec la dialyse, je rajeunis progressivement. Cependant, maintenant, l’âge est là. Lors de ma première période de dialyse, j’avais 59 ans alors que maintenant j’en ai 73, remonter la pente est beaucoup plus difficile. Je vais devoir être patient, il y a des jours avec et des jours sans.

La semaine passée, un jour où je me sentais bien, après beaucoup de réflexion j’ai sorti la moto et j’ai roulé une dizaine de kilomètres. Quel bonheur ! C’est le printemps et les colzas sont en fleurs, les odeurs sont merveilleuses. Le plaisir de sentir tous ces parfums est ce que j’aime dans la moto. Les « caisseux » (c’est ainsi que les motards nomment les automobilistes) n’ont pas ce bonheur, ils voyagent dans une ambiance aseptisée. Le soir j’étais fatigué, mais heureux.

Mais, contrairement à ma première période de dialyse, je dois gérer de nouvelles difficultés. Si la forme physique semble revenir peu à peu, dès ma première dialyse, le greffon a baissé les bras et ma diurèse (le volume d’urine produit) a diminué de façon très importante. Cela n’est pas très bon, car la dialyse péritonéale a beaucoup de difficulté pour éliminer l’eau en excès dans le corps.

Je dois me peser tous les matins pour savoir comment évolue mon poids. Chaque kilo en plus correspond à un litre d’eau en plus dans mon organisme. Je prends plusieurs centaines de grammes par jour et, partant de 77,6 kg en début de dialyse, j’étais arrivé à 85 kg ! Je gonflais, au sens premier du terme, comme une outre qu’on remplit d’eau. De ce fait on est passé à 4 dialyses par jour et on a augmenté d’une façon importante le dosage des médicaments diurétiques.

Mais un nouveau problème apparaît ! Je ne ressens plus l’envie d’uriner, le chirurgien a dû débrancher un fil par mégarde en me posant le cathéter. Et comme par ailleurs le joint de mon robinet est foutu, j’ai d’énormes problèmes de plomberie. Malgré mes couches-culottes avec les petits élastiques sur les côtés, je dois changer de pantalon trois fois par jour. Et les draps tous les matins.

C’est un peu compliqué et il faut que je m’adapte. Il n’y a plus grand-chose qui fonctionne correctement dans ce bonhomme. J’espère tout de même arriver à trouver des solutions qui me redonnent un peu d’autonomie.

L’été arrive, j’aimerais bien pouvoir retourner près d’Harmattan.

Ŕ bientĂ´t
Jean-Louis
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