Journal de bord de l'Harmattan
Wed,05 May 2010 04:30:00 - 09°48 S 139°01 W
N° 131 - Le Tiki de Puamau



19H00 J-1 heure du bord, 06H30 en France

Bonjour Ă  tous,

Aujourd’hui c’était visite de l’île en voiture.
Vers 9 heures je vais à terre et j’entends un grand « Jean Louis Clémendot » crié d’une voix joviale. Sur le quai, en face du petit ponton où l’on peut débarquer avec les annexes, il y a un petit bungalow qui est lié avec la maison de tourisme dont je vous ai parlé hier. Je la reconnais, c’est Titaua que j’ai vu hier là bas. Je monte les marches et l’on s’embrasse comme des amis de très longue date. « Tu va bien ? »

Quelle gentillesse, on est sur une autre planète et il faut faire très attention que le tour du monde ne s’arrête pas ici. D’autres avant moi n’ont pas su repartir de Hiva-Oa !

Nous discutons, elle m’indique ce qu’il faut voir sur l’île et me voilà parti. Pour commencer il faut passer par Atuona, sur le chemin je ramasse comme à chaque fois un couple de plaisanciers. Je suis le seul à avoir une voiture et je commence à connaître tout le monde. Hier des plaisanciers que j’avais véhiculés m’ont offert un beau pamplemousse qu’ils avaient troqué avec des habitants sur Fatu-Hiva.

Je vais ensuite à Taaoa, ce n’est pas très loin et ce n’est pas un site extraordinaire. Sur la route j’admire tout de même cette végétation étonnante. Tout pousse ici, il y a des dizaines d’espèces que je ne connais pas dont beaucoup portent des fruits. Les plus beaux paysages sont dans les vallées, ce sont des palmeraies mariées avec des bananiers. Le sol est fait de fine pelouse et comme à chaque fois quelques familles habitent dans ces petits coins de paradis, c’est plein d’arbustes d’ornement avec des fleurs.

Arrivé au bout de la route, une très belle église certainement bâtie par les premiers missionnaires.

Mon deuxième point d’intérêt est beaucoup plus important mais beaucoup plus loin également. C’est le site archéologique de Puamau. Il y a là bas le plus grand Tiki de toutes les Marquises. Ce sont deux heures et demie de piste caillouteuse qui passe son temps à grimper en haut de la montagne pour redescendre dans la vallée suivante. Merci mon 4X4 de location mais c’est une petite Suzuki et au niveau suspension c’est un peu dur. J’admire à chaque fois ces vallées qui ressemblent à des petits paradis mais des paradis du bout du monde. Souvent je vois la maîtresse qui instruit 5 ou 6 enfants du primaire sous une paillote sur la plage. Dès que je m’arrête pour consulter mon plan, si quelqu'un passe, il me demande aussitôt « Je peux t’aider ? ». Les gens d’ici sont gentils et c’est bon.

J’arrive enfin à Puamau et j’au du mal à trouvé le marae. Ici rien n’est indiqué, il n’y a aucun panneau. Je le trouve enfin au pied d’un immense piton rocheux. C’est un site extraordinaire. Je suis toujours ému par les sites archéologiques. C’est un lieu sacré où l’on pratiquait les sacrifices humains. On pouvait même immoler des petits enfants pour faire plaisir aux dieux. Quand même, quelles atrocités peut-on commettre au nom de la religion !
Il y a un panneau avec un plan qui montre les différentes salles et qui explique en Français et en Anglais l’histoire du site. Sur le site plusieurs Tiki, ces grandes statues de pierre que je pensais exister uniquement sur l’île de Pâques. Le plus grand fait 2,45 mètres et il représente un grand guerrier, chef de clan qui a impressionné son peuple par sa force extraordinaire.

Je redescends et m’arrête un peu plus bas à l’unique restaurant du hameau. En fait cela ne fait restaurant que pour les petits groupes qui viennent visiter le site, cornaqués par des gens d’Atuona équipés de gros 4X4. La patronne attend trois tables de 5 que j’ai vus sur la route et ensuite sur le marae. Elle me prend quand même, on sympathise. Elle me présente le menu Marquisien, chèvre au lait de coco, porc sauvage aux petits légumes du pays, poisson cru au lait de coco, bananes … et comme boisson du jus de carambole. Heureusement que je suis passé en Martinique où j’ai appris que la carambole était un fruit mortel pour l’insuffisant rénal !

J’en parle à la patronne, lui dit que je suis dialysé. Elle me dit qu’elle aussi va devoir être dialysé et que cela lui fait peur. Je la rassure, lui parle de la dialyse péritonéale. Finalement elle me fait un petit menu à base de porc sauvage, de petits légumes délicieux et de frittes faites avec le fruit de l’arbre à pain. Excellent.

Je repars en reprenant la route en sens inverse car ici il n’y a qu’une seule route, enfin une seule piste pour être plus précis.

Voilà, fin de la visite de l’île, ce soir je suis invité à manger sur Tago Mago, un voilier Français avec le Capitaine, son frère et trois jeunes équipiers qui aiment les voyages. Ici tout le monde commence à se connaître et le soir les invitations se succèdent.

A demain

Jean Louis
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