Journal de bord de l'Harmattan
Lundi 04 Octobre 2021 Ă  18 heures local, 15h00 TU, 17h00 en France - A Sarantis, sur Milos
N° 1308 - Visite de Milos



Bonjour Ă  tous,

Avec une vue sur la mer, dans une « ferme » de quelques hectares plantés en partie d’oliviers, un groupe de quatre petites maisons cycladiques accueille quelques couples de touristes. Marianna est aux petits soins pour nous, tous les jours il faut qu’elle trouve quelques choses à nous offrir, petits gâteaux, confiture, figues mures à point, condiments faits par sa mère à étaler sur des tartines, pies (chaussons) à la féta … Bien qu’elle n’ait pas à le faire, parfois elle effectue le ménage et refait notre lit, un peu comme à l’hôtel.

Comme souvent dans les cyclades, l’île n’est pas autonome en eau. Celle-ci est apportée par un bateau et avant-hier un camion-citerne est venu faire une livraison. Elle n’est donc pas potable et nous devons faire très attention pour ne pas gaspiller. Nous repartons demain et, aujourd’hui nous avons visité deux villages de pêcheurs et pris notre déjeuner dans l’un d’eux.

Un après-midi nous nous sommes rendus dans la zone minière. Quel spectacle ! Toutes les montagnes sont découpées en larges escaliers, on dirait des pyramides mayas. C’est une vue inhabituelle et réellement surprenante. Par endroit, au milieu de roches de couleur nous pouvons voir des taches d’un blanc si pur qu’on a l’impression que la neige est présente. Les routes sont très larges et de très gros camions emportent le minerai jusqu’à l’usine qui se trouve en bord de mer. Un grand quai accueil les vraquiers qui attendent leur tour, ancrés au large.

Nous n’avons pas manqué de nous rendre sur le site naturel de Sarakiniko que l’on voit sur toutes les publicités ventant Milos. C’est un paysage lunaire absolument unique, la mer vient y sculpter des roches volcaniques de pierre-ponce d’un blanc étincelant. Le paysage est spectaculaire mais il faut le voir car les photos ne renvoient qu’un petit pourcentage de la beauté du lieu.

Nous avons vu également sur cette île si étonnante d’autres sites tout aussi surprenant mais ce qui m’aura marqué le plus ce sont, il est sûr, ces lieux historiques qui évoquent toute sa grandeur passée. Elle a la chance de se trouver au centre des routes maritimes qui ont permis le développement des civilisations. Les hommes s’y sont établis il y a plusieurs millénaires mais sa magnificence a été particulièrement brillante du 9ème siècle avant JC au 7ème siècle après JC.

Nous avons visité le tout petit musé qui présente les différentes découvertes archéologiques, de l’époque Mycénienne à l’époque Romaine. Nous avons pu y voir « la dame de Phylakopi » (1200 av. JC), statuette en céramique de 45cm de haut. En revanche il n’y a ici qu’une pâle copie de la Vénus de Milo (150 av. JC), statue de la déesse Aphrodite, en marbre, de 2,02m de haut, réalisée par Alexandros d’Antioche.

Elle a été découverte dans la pente qui domine le petit village de pêcheur de Klima, entre les catacombes et le théâtre romain. Encore une fois je suis tout à fait choqué. L’originale se trouve au musée du Louvre, ce n’est pas sa place. Sa place est ici ! J’ai eu la même impression en entrant dans le temple de Louxor lorsque j’ai découvert la plaie béante que présente l’absence de l’obélisque de droite.

Nous avons déambulé sur le site de Phylakopi, au Nord Est de l’île. Du temps des Mycéniens c’était un centre administratif important. J’aime m’imaginer que des gens ont foulé cet endroit, y ont travaillé, s’y sont rencontrés, s’y sont aimés, y ont eu des enfants … Je suis certain et à la fois surpris de me dire que plusieurs milliers d’années en arrière les filles étaient aussi jolies qu’aujourd’hui et que les hommes et les femmes étaient aussi intelligents que ceux de maintenant même s’ils avaient beaucoup moins de connaissances.

Nous avons également visité les catacombes. Elles ont été creusées à partir du premier siècle de notre ère par les premiers chrétiens et ont été utilisées pendant près de 500 ans avant qu’un tremblement de terre n’en bloque l’entrée. Elles étaient destinées à recevoir les corps des défunts. Elles ne sont pas totalement explorées mais font près de 200 mètres de long et se classent parmi les trois plus importantes nécropoles du monde. Juste à côté de ces catacombes nous avons visité le site du théâtre romain où une petite partie du monument a été restauré. Ce théâtre ma marqué car c’est le seul que je connaisse qui possède des gradins en pierres blanches.

Nous prenons le ferry pour Athènes demain midi.

A bientĂ´t
Jean-Louis

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