Journal de bord de l'Harmattan
Mercredi 29 Avril 2020 Ă  16h00 TU, 18h en France - A Port Saint Louis du RhĂ´ne
N° 1267 - Les essais de charge



Bonjour Ă  tous,

Que le temps passe vite ! Les semaines défilent à toute allure et je dois me bouger vraiment si je veux être prêt à remonter sur Paris le 11 Mai. En effet je veux emporter des devoirs de vacances, mon groupe électrogène et mon déssalinisateur pour une révision complète, ma table de cockpit à rénover … Je lis beaucoup moins, j’ai rattrapé mon manque et du coup je passe beaucoup plus de temps au travail.

Samedi j’ai commencé la mise en charge de mes réservoirs de gasoil. C’est à chaque fois une opération excitante, va-t-il être étanche ? Je calle mon réservoir sur une planche près d’un caniveau et je le mets bien horizontal à l’aide d’un niveau. Puis je positionne à l’intérieur une arrivée d’eau et je rempli progressivement le réservoir en guettant les fuites. Si je repère une fuite je la marque au feutre permanent.

C’est normal de trouver des fuites, si ce n’était pas le cas cela voudrait dire que j’ai construit trop épais, trop costaud et surtout trop lourd. Ensuite je fais syphon au caniveau pour vider mon réservoir, je le sèche bien et je répare les fuites en appliquant un morceau de tissu de verre sergé de 200 grammes à l’extérieur. Je termine par une bonne couche de résine épaissie avec de la silice colloïdale à l’intérieur pour rendre mon époxy thixotrope, c’est-à-dire pour quelle ne coule pas.

Aux premiers tests j’avais 3 fuites sur un réservoir et une seule sur le second. Après réparation et 24 heures de séchage à l’étuve, je pratique un deuxième essai de charge. Je constate que deux fuites sur quatre ont été solutionnées, il en reste donc deux à reprendre. C’est très difficile de déterminer l’endroit exact d’une fuite, le liquide peut circuler sur une certaine distance dans des capillarités entre deux couches de tissus.

Ce soir, après le troisième essai, un des réservoirs est parfaitement étanche et il ne subsiste qu’une toute petite fuite sur le second. J’arrive bientôt au bout. Les couvercles sont réalisés, il ne reste plus que les tapes à terminer. Il y en a trois sur chaque réservoir. Certaines sont uniquement des trappes de visite, d’autres comportent les arrivées de carburant, les plongeurs, les jauges, les alarmes de niveaux, les mises à l’air, les retours de gasoil, les systèmes de circulation entre les deux réservoirs …

En parallèle je suis occupé à démonter le groupe électrogène. Il est à réviser entièrement et je veux le faire à mon domicile. Je sais très bien qu’il va pouvoir se passer du temps avant que je sois autorisé à revenir au bateau avec ce virus qui continue de rôder. Le groupe fait 130 kilos et je suis seul, je dois redoubler d’astuces. J’ai commencé par retirer les capots, le démarreur, les pompes … afin de réduire son poids. J’en ai retiré pour environ 30 kg mais il est encore très lourd.

Heureusement sur un bateau il y a des winchs et j’ai des poulies qui me permettent d’effectuer des renvois. J’ai ouvert le fond du cockpit et j’ai réussi à sortir le groupe en utilisant la bôme. J’ai fabriqué des grands patins en bois afin que la bête puisse glisser sur des planches car le prochain challenge va être de faire rentrer ce poids lourd dans le coffre de ma Clio. J’adore travailler seul et trouver des astuces pour m’en sortir.

Hier j’ai dû aller en courses car mon frigo était totalement vide. Cela faisait 18 jours que je n’étais pas sorti. J’y suis allé à l’ouverture de l’Intermarché, il n’y avait personne et cela m’a soulagé. J’ai retrouvé dans un coffre du bateau une vieille boîte avec quelques masques qui dataient de ma dialyse. Ils sont obsolètes depuis 2011 mais ils sont comme neufs. Je suis tranquillisé lorsque je sors avec un masque.

A bientĂ´t
Jean-Louis
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