Journal de bord de l'Harmattan
Lundi 20 Avril 2020 Ă  16h00 TU, 18h en France - A Port Saint Louis du RhĂ´ne
N° 1265 - Notre nouveau Dieu



Bonjour Ă  tous,

Depuis la nuit des temps, lorsqu’une crise apparaissait (pandémie, guerre, catastrophe naturelle …), l’homme avait le réflex de se tourner vers son Dieu pour essayer d’enrayer les malheurs qui s’abattaient sur lui. On effectuait de grandes cérémonies, on priait, on pratiquait même des sacrifices, parfois humains. On acceptait alors des pertes pour essayer de sauver le pays, par exemple on envoyait les jeunes se faire tuer à la guerre.

Mais, en quelques dizaines d’années, tout a changé. Aujourd’hui, mis à part quelques exceptions, on ne fait plus appel à la religion, la nouvelle divinité vers qui tous les peuples se tournent s’appelle « l’Etat Providence ». C’est notre nouveau Dieu, on attend tout de lui, il est là pour pallier à toutes nos difficultés et ce réflex est mondial.

Chez nous en France, on le prie (au sens premier du terme, c’est-à-dire « on lui demande instamment ») d’assumer les salaires auxquels les entreprises ne peuvent plus subvenir étant donné que le travail est totalement à l’arrêt pour une grande partie d’entre-elles. Ce nouveau Seigneur tout puissant doit également s’occuper des entreprises, verser des aides, effectuer des prêts garantis lorsque celles-ci sont trop malades (souvent des prêts qui ne seront jamais remboursés), supprimer des charges ...

Malheureusement je ne suis pas persuadé que cette divinité soit très douée pour effectuer des miracles. Dans quelques semaines, lorsque nous auront vu la congestion se résorber dans les services de réanimation, lorsque la crise se sera un peu dégonflée, lorsque la peur sera un peu passée, lorsque la vie du quotidien commencera à reprendre ses droits, nous découvrirons avec effarement les dégâts que ces évènements ont infligé à l’économie.

Je sais que pour beaucoup l’économie est une notion totalement abstraite, mais la récession annoncée va être terrible. Certains économistes la chiffre autour de 10%, c’est énorme. Ses conséquences vont être terrible et chacun d’entre nous va en ressentir les effets négatifs. Il s’emblerait qu’à court et moyen terme le chômage pourrait monter à 30% de la population. Dans un même temps le coût de la vie va augmenter énormément.

Il suffit d’ailleurs d’écouter les acteurs de l’agroalimentaire qui nous précisaient, pas plus tard qu’hier soir aux informations, que leurs prix vont exploser du fait de toutes les charges supplémentaires qu’ils doivent assumer. Cette perte de pouvoir d’achat va conduire certains à ne plus pouvoir rembourser leurs prêts, mettant en danger la propriété même de leurs logements.

Et puis, ces dizaines de milliards empruntés pour financer toutes ces aides vont devoir être remboursés, le chômage supplémentaire va devoir être financé. Nous n’échapperons pas à une hausse très significative des impôts qui sont déjà extrêmement lourds dans notre pays.
De ce fait cette crise économique risque fort de se doubler d’une crise sociale. Je suis très inquiet sur l’avenir.

En attendant il pleut dans le Sud, il fait en permanence 5 à 6 degrés de moins qu’à Paris. C’est injuste. Pour moi les aiguilles du temps tournent à toute vitesse, je ne vois pas passer les semaines. Je continue à avancer mes réservoirs, à partir de demain je vais coller les cloisons puis je pourrais effectuer un test d’étanchéité. Ce sera un moment important.

A bientĂ´t
Jean-Louis

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