Journal de bord de l'Harmattan
Vendredi 06 Avril 2020 à 16h00 TU, 18h en France - A Port Saint Louis du Rhône
N° 1263 - Accélération de l’activité



Bonjour à tous,

Depuis une semaine j’ai remis le pied sur l’accélérateur. D’une part je me suis rendu compte que je pouvais, même sans matériel, avancer beaucoup de travaux sur le bateau. D’autre part la plupart des entreprises se sont organisées pour trouver des solutions au confinement et continuer à fournir les clients.

C’est ainsi que j’ai pu commander une latte de teck sur Internet, je l’ai reçue et je l’ai déjà collée sur le pont. J’ai également pu commander de la résine époxy, des rouleaux et du tissu de verre qui vont m’être livrés en début de semaine. Parallèlement j’ai commencé à travailler pour retirer mon groupe électrogène de la salle machine afin de pouvoir effectuer une révision complète en atelier.

Je travaille maintenant environ cinq heures par jour, deux heures le matin et trois heures l’après-midi. Du coup je commence à apercevoir une toute petite lumière au bout du tunnel. Cette lueur correspond au moment où je vais remettre Harmattan à l’eau et où je vais pouvoir aller me promener. Ma destination sera la Méditerranée orientale, la Grèce et la Turquie que j’aime tant.

Ce matin c’était grand carénage, pour le capitaine et pour le bateau. J’ai fait la lessive et j’ai dû aller faire les courses. En effet les dernières dataient de quinze jours et il y avait comme de l’écho dans le frigo. Cela s’est beaucoup mieux passé, je m’y suis rendu à l’ouverture et j’étais beaucoup moins stressé.

La bêtise, les négligences, l’imprévoyance, les aberrations, les décisions sans réflexion, les absurdités me hérissent au plus haut point. Cependant ce qui me révolte par-dessus tout, ce sont les mensonges, les intentions volontaires de détourner la vérité et de tromper les gens comme pour le port des masques. Je me pose souvent la question : suis-je un rebelle ? Non, je ne crois pas, je n’ai pas cette impression car j’aime appliquer les consignes lorsque je les comprends et que je les trouve justifiées et cohérentes.

Lors de mon passage à la caisse du supermarché j’avais trois petites tablettes de beurre, ce qui m’est nécessaire pour tenir quinze jours sans faire de courses. Mais la caissière m’en a retiré une car la direction a décidé de limiter à deux tablettes par caddie ! « C’est la règle pour tout le monde monsieur ! ». Je n’ai rien dit à la pauvre fille mais cela m’a choqué profondément.

J’aurai pu prendre deux grosses tablettes et je n’aurai pas eu de problème. Comment font les familles de 6 ou 7 personnes ? Dans le même temps des producteurs de lait n’arrivent pas à écouler leur marchandise et sont obligés de la jeter. Et puis cela explique tout ce monde dans le supermarché, avec tous les risques liés en cette période de confinement, puisqu’il faut y venir bien plus souvent (les restrictions ne concernent pas uniquement le beurre).

Je vais donc devoir me rationner en beurre si je ne veux pas retourner en course avant quinze jours. C‘est bête !

Ce soir c’est le weekend de Pâques qui commence. Il fait un temps magnifique, tout va bien pour moi mais du coup je pense à tout ces pauvres gens enfermés à plusieurs dans des appartements riquiquis sans même un balcon. Pauvres gens !

A bientôt
Jean-Louis
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