Journal de bord de l'Harmattan
Sun, 15 Jul 2018 08:00:00 - 38°45’N 9°06’W
N° 1173 - Le Fado



9h00 heure du bord, 8h00 TU, 10h00 en France


Bonjour Ă  tous,

Comment visiter Lisbonne et ne pas s’intéresser au Fado ? C’est
totalement impossible. Aussi nous nous sommes rendus au musé consacré
Ă  ce chant populaire urbain faisant partie du Patrimoine Culturel
Immatériel de l’UNESCO.

Pour commencer la visite il y a ce fameux tableau peint par José
Malhoa en 1910. Puis l’on peut voir divers instruments mais le clou du
musée est cette pièce où, devant un immense poste de radio d’un autre
âge, on peut s’assoir dans l’un des confortables fauteuils, coiffer un
casque et sélectionner dans une liste rangée par ordre alphabétique
l’un des multiples interprètes de ce chant si particulier.

Je choisi un peu par hasard, il faut bien le dire, la chanteuse Cuca
Roseta et son titre « Quem és tu afinal ». C’est beau à pleurer, quel
moment ! Je ne peux m’empêcher ensuite d’aller faire un tour sur le
net pour connaître un peu plus cette chanteuse. Qu’elle est belle ! Je
réécoute ce titre et l’effet est toujours là, les larmes me viennent
immédiatement.

Le fado c’est un instrument et un chant. L’instrument est très
particulier, ce sont des cordes à pincer, il y en a douze montées sur
un petit coffre tout rond muni d’un manche assez court ce qui lui
donne une sonorité particulière assez aigue. On l’appelle la guitare
portugaise. Cela ressemble un peu Ă  un cistre.

Quant au chant, il est toujours mélancolique et le thème récurent est
presque toujours la saudade, ce sentiment complexe fait de mélancolie,
de nostalgie et d’espoir. Il faut se rappeler que les portugais ont
été de très grands navigateurs, des découvreurs d’où cet immense
monument des découvertes qui se tient au bord du Tage, un peu après la
tour de Belém en arrivant par la mer.

Tous ces hommes qui partaient loin de chez eux pour découvrir de
nouveaux endroits, de nouvelles terres, Ă©prouvaient ce sentiment de
manque, d’espoir et de désir de retrouver leur pays. Les femmes
restées à terre ressentaient également ce sentiment étrange en pensant
Ă  leurs hommes.

Nous avons bien entendu pris l’immanquable ascenseur de Santa Justa,
conçu en 1900 pour aider les lisboètes à passer de la ville basse
(Baixa) au quartier de Chiado sur l’une des collines.

Et puis nous ne pouvions repartir sans emprunter l’un des vieux trams
si typiques de cette ville. Il y en a partout qui circulent en faisant
dans les courbes ce bruit caractéristique de ferraille lorsque les
roues frottent sur les rails pour tourner. Souvent le chauffeur
s’arrête pour aller modifier la direction d’un aiguillage grâce à un
Ă©norme pied de biche ou bien pour passer du pantographe qui permet de
circuler rapidement dans les grandes artères à la perche munie d’une
petite roulette afin de prendre le courant dans les ruelles Ă©troites.

Francine vient de reprendre l’avion ce matin. Pour ma part j’ai un peu
de travail dans le bateau. Je dois faire la vidange, réparer encore
une fois l’électronique, sortir une nouvelle batterie qui vient de
rendre l’âme … Sur 10 au départ il ne m’en reste que deux plus une
d’occasion que j’ai acheté à Panama. Il est temps de rentrer en grand
carénage.

Et puis je dois Ă©galement faire des provisions de frais et surtout
essayer de trouver une solution pour voir le match si possible en
français.

A bientĂ´t


Jean-Louis
Sommaire
Commentaire
Précédent
Suivant