Journal de bord de l'Harmattan
Tue, 24 Apr 2018 00:00:00 - 17°34’N 82°49’W
N° 1114 - Une journĂ©e de mer idyllique

19h00 heure locale, 0h00 TU, 2h00 J+1 en France


Bonjour Ă  tous,

Vers 21 heures hier soir, je fini par laisser derrière moi les hauts
fonds qui débordent loin au large le « Cabo Gracias Adios », ce fameux
cap où débouche le long et méandreux Rio Coco servant de frontière
entre le Nicaragua au Sud et le Honduras au Nord.

Je peux maintenant mettre un peu d’Ouest dans mon Nord afin d’orienter
ma route en tirant droit sur la « Punta de Los Cavuelos », la pointe
occidentale de Cuba se situant Ă  environ 440 Miles. Du coup je prends
maintenant l’alizé sur la hanche arrière tribord, tout se calme, tout
devient plus cool, c’est un bonheur.

Dans cet alizé évoluant entre 15 et 18 Nœuds, Harmattan se régale et
galope comme un cheval content dans une prairie dégagée. Toute la nuit
nous filons entre 7 et 8 Nœuds, parfois plus et l’alternateur d’arbre
d’hélice délivre ses ampères à plein poumons pour regonfler des
batteries satisfaites de cette aubaine.

Enfin calme et serein après ces trois jours de mer je m’endors comme
un bébé dans la couchette du carré sous le vent. Je ne me lève que
deux ou trois fois afin de surveiller que tout est en ordre et me
réveil au levé du jour en pleine forme. Que c’est bon la plaisance !

Ce matin le soleil se lève dans un ciel d’un bleu absolument pur. La
mer est belle à légèrement agitée, juste ce qu’il faut pour bercer le
Capitaine. En milieu de matinée l’alizé s’essouffle un peu et ne
dépasse plus une dizaine de Nœuds. Harmattan se calme mais maintient
tout de mĂŞme une vitesse entre 5 et 6 NĹ“uds.

L’alternateur d’arbre débite un peu moins mais les panneaux
photovoltaïques prennent le relai. J’en profite pour ouvrir enfin en
grand tous les panneaux de pont et tous les hublots afin de faire
sécher l’intérieur qui en a bien besoin.

En en discutant avec les copains, je suis maintenant persuadé qu’un
bateau totalement étanche n’existe pas. Lorsque le pont est noyé sous
la mer pendant plusieurs jours, l’eau fini toujours par trouver des
endroits pour s’infiltrer et venir pourrir la vie du marin.

Le contraste entre le soleil cuisant à l’extérieure et la fraicheur à
l’intérieur du bateau incite à une toilette approfondie qui se termine
exceptionnellement par quelques gouttes de « sent bon ». Que la vie
est belle ! Que je suis bien !

Lorsque je vois des jeunes (ou des moins jeunes) passer des heures
devant des consoles de jeux, cela me désole. Quelle est l’utilité ?
Ils finiront à la retraite en regardant des séries ou bien encore des
jeux devant leur poste de télévision. Le goût de l’aventure se prend
très jeune. Lorsque j’étais gamin je passais mon temps à courir le
long de la rivière ou dans les bois pour aller visiter les nids
d’oiseaux ou pour y construire des cabanes.

Si j’avais un conseil à donner aux jeunes, c’est rêvez, rêvez grand,
rêvez l’inaccessible, tout est possible, tout est permis, il suffit
juste de le vouloir vraiment pour se donner les moyens d’y arriver,
pour y arriver.

Encore une belle journée avec 142 Miles au compteur journalier, la fin
d’après-midi très molle (l’alizé n’a plus qu’un léger souffle
asthmatique autour de 7 NĹ“uds) a bien fait chuter la performance. 510
Miles depuis Panama.

A bientĂ´t


Jean-Louis


"Bonjour J.L
Je vois que tu profites un max de ton périple et que tu savoures le moindre instant de ta nav, malgré tes fuites (rires)"


Envoyé par LE DROUCPEET le 25-04-2018 à 18:39

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