Journal de bord de l'Harmattan
Sat, 21 Apr 2018 00:00:00 - 10°41’N 79°59’W
N° 1111 - Première journĂ©e en mer



19h00 heure locale, 0h00 TU, 2h00 J+1 en France


Bonjour Ă  tous,

Quelle récompense, après tout ce travail Harmattan se régale dans la
grosse houle de la mer CaraĂŻbe !

Ce matin réveil à 5h40, juste au moment où la nuit commence à
s’éclaircir. Le temps de la toilette et dès 6 heures je commence à
m’occuper du bateau pour les préparatifs de départ. Il faut tout
vérifier et plutôt deux fois qu’une.

Je mets le moteur en marche pour qu’il chauffe et je débranche mon
installation Ă©lectrique en laissant une nouvelle fois mes dominos en
place. Ici les fils sortant des bornes sont uniquement enroulés de
chatterton ! J’ai ainsi abandonné 3 triplettes de domino, j’espère
qu’ils vont comprendre.

Je retire une à une mes amarres, ce n’est pas facile seul, surtout
avec ce vent de travers. A 6h40 je largue la dernière amarre, la
sortie de la place est un peu chaude, heureusement tout se passe bien
grâce au propulseur d’étrave.

Je suis content de sortir de jour car l’endroit est bordé de récifs et
il faut bien respecter la passe. Dès avant la sortie la houle me
prend, elle est assez forte et il va falloir s’amariner. Beaucoup de
gens disent « je ne fait pas de bateau car j’ai le mal de mer ! ». Je
suis moi-mĂŞme sujet au mal de mer comme beaucoup de marins. Il me faut
souvent deux ou trois jours pour être à l’aise.

Souvent j’entends « Il est énorme ton bateau pour un solitaire ». En
fait je ne suis pas un surhomme, le secret est de prendre son temps.
Lorsque l’on part pour un périple de 4 000 miles on n’est pas pressé.
En fait il me faut deux ou trois heures pour ĂŞtre en position de
voyage.

DĂ©jĂ  il faut ranger les pare-battages et toutes les amarres. Seul dans
la grosse houle, avec le temps de s’habituer à la mer, il faut pas mal
de temps. Puis j’envoie la moitié du génois, il stabilise un peu les
mouvements désordonnés de mon destrier.

Ensuite il faut retirer les housses de voiles. C’est un jeu
d’équilibriste. Vers 9 heures j’envoie enfin un peu de grand-voile. Je
n’ai plus la force physique pour l’envoyer d’un coup, l’âge et la
maladie, mais je me repose puis je m’y colle à nouveau.

Harmattan marche bien, je suis au près bon plein avec un vent qui
oscille entre 15 et 19 NĹ“uds. Je fille entre 6 et 7 NĹ“uds et ma
deuxième récompense est de constater le bon fonctionnement de mon
alternateur d’arbre d’hélice. Que je suis content d’avoir remis en
place une courroie. Il compense ainsi en partie les consommations du
bord.

Le déjeuner est un peu succinct, il faut laisser à l’estomac le temps
de s’habituer. J’avale tout de même quelques chips, 5 rondelles de
saucisson, un petit morceau de fromage et une pomme.

Dans deux jours cette cavalcade au près devrait un peu mollir. Je
serais habitué au bateau et j’aurais alors plaisir à me mettre aux
fourneaux mais pour l’instant je n’en ai aucune envie. Je passe de
longues heures Ă  rĂŞvasser et Ă  regarder mon bateau jouer avec la mer.

Déjà 79 Miles au compteur ce soir, belle journée !

A bientĂ´t


Jean-Louis


"Bon vent, bonne route. Tu l?as mérité!"

Envoyé par Olivier le 22-04-2018 à 21:35

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