Journal de bord de l'Harmattan
Sun, 12 Nov 2017 22:00:00 - 9°37’N 79°35’W à Panamarina
N° 1069 - Panamarina



18h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France.


Bonjour Ă  tous,

A partir de la Punta Cacique la côte est indentée de nombreuses baies
plus ou moins bien protégées par des îles de différentes tailles. La
première baie, la baie Cacique est occupée par une marina et en
passant j’ai pu apercevoir des voiliers à l’eau mais également des
voiliers Ă  terre.

Je sais que c’est Panamarina mais je ne comprends pas comment y
accéder. La mer brise un peu partout et sur la côte, devant Cacique la
coque d’un voilier gît dans les rochers. J’ai donc poursuivi jusqu’à
la baie suivante, à 2 Miles et je suis rentré dans Linton Bay. C’est
rempli de voiliers plus ou moins en bon Ă©tat.

Au milieu de la baie un mât de voilier dépasse de l’eau d’environ un
mètre. Ce n’est pas engageant. Un peu plus loin c’est une autre coque
de bateau qui gît sur un haut fond (j’apprendrais plus tard que le
cyclone Otto est passé ici en Novembre l’an passé). Au fond j’aperçois
les installations de Linton Bay Marina. Cette baie est un terrain de
jeu, il y a des boudins tirés par des bateaux rapides et la plage est
encombrée de parasols.

En fait nous sommes devant un obstacle important : le canal de Panama
et l’océan Pacifique. De nombreux plaisanciers partent pour un tour du
monde de rĂŞve puis un certain nombre font un refus aux Canaries car il
faut traverser l’Atlantique. Leur rêve s’arrête alors et de nombreux
bateaux sont Ă  vendre.

C’est la même chose ici. Il faut traverser le Canal, c’est cher et
cela peut faire peur. Et puis, une fois de l’autre côté il faut
affronter l’immensité de l’océan Pacifique. D’où tous ces bateaux dont
certains sont à l’abandon. Parfois on jette l’ancre et on rentre
plusieurs mois en Europe en n’ayant plus trop envie d’entendre parler
de son bateau.

Dès ce samedi matin 7h30 je remets en marche pour aller m’informer à
Panamarina. J’arrive à trouver le passage entre les récifs, ce n’est
pas facile. Elle a été créée il y a une vingtaine d’année par un
couple de français, Jean-Paul et Sylvie. Il n’y a pas de pontons mais
des bouées aux 4 coins de chaque bateau ainsi qu’un ponton pour les
annexes.

Je découvre une ambiance très familiale, il n’y a que des français et
tout le monde se tutoie. Ce sont pour beaucoup des habitués qui
stockent leur bateau pendant la mauvaise saison et reviennent après
les fêtes de fin d’année pour passer quelques mois dans les San Blas.

J’aimerais sortir mon bateau de l’eau. A Linton Bay ce n’est possible
que pour un maximum de trois semaines. La grande question est «
vais-je ici pouvoir sortir Harmattan ?». Il pèse dans les 15 tonnes et
son tirant d’eau est de 2 mètres, double problèmes.

Jean-Paul m’explique que sa remorque possède trois pistons, elle lève
20 tonnes sur le premier, 14 sur le second et seulement 12 sur le
troisième. Il pense quand même y arriver mais il doit fabriquer une
pièce plus solide. Je n’ai pas tout compris sauf que cela va prendre
quelques jours.

En attendant des amis se proposent d’aller faire de l’essence en
annexe à Linton Bay. J’en ai besoin également et ils m’offrent de les
accompagner. Nous partons dans des tunnels de palétuviers. C’est à
environ trois kilomètres et la ballade est très sympa.

Aujourd’hui j’ai descendu le vélo à terre et j’essaie de le remettre
en état mais la chaîne est un morceau de ferraille rouillé tout raide.
Cela va être compliqué. Le problème ici est de se rendre en ville. Il
n’y a rien, je n’ai plus de vivres et il va falloir que je trouve une
solution.

La chaleur est épouvantable, il fait 33 degrés dans le bateau et je
n’ai qu’une envie, ne pas sortir et rester allongé mais je m’occupe
quand même de stocker le bateau, j’y vais doucement et j’écluse des
litres d’eau.

A bientĂ´t


Jean-Louis
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