Journal de bord de l'Harmattan
Fri, 10 Nov 2017 22:00:00 - 9°37’N 79°35’W à Linton Bay
N° 1068 - Le canal de nuit



18h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France.


Bonjour Ă  tous,

Je suis un peu stressé ce jeudi matin, le passage du canal est
toujours un Ă©norme moment. Soudain Nicolas arrive en annexe sur le
côté d’Harmattan « J’ai une mauvaise nouvelle, Stanley (c’est mon
agent) m’a appelé, tu dois payer 535 dollars de plus ! ». Je pense à
une plaisanterie de mauvais goût, mais non après un moment je me rends
compte que je suis dans la vraie vie.

En fait la fille chargée de faire les mesures n’a pas mesuré car elle
a retrouvé le dossier de mon dernier passage. Harmattan mesure 16,60
mètres hors tout et je rentre donc dans la tranche de prix supérieure,
au dessus de 50 pieds. J’ai les boules !

Comme je n’ai aucune idée de ce qui va se passer exactement je file à
nouveau faire quelques courses. Combien de repas devrais-je servir ?
J’ai demandé à Ronan de me donner un coup de main, il arrive vers
11h15. J’ai normalement rendez-vous avec Stanley à 13 heures. Il sera
là accompagné des trois autres « liners ».

Nous allons immédiatement faire un petit restaurant mais à 12h20
Stanley m’appelle déjà pour me dire qu’il est là ! J’ai beau traîner
un peu, à 12h45 je suis au ponton. Je règle ce complément de prix et
fais la connaissance avec les « liners ». Ils ont l’air sympa.

A 14h je jette l’ancre à la bouée numéro 4. J’appelle Flamenco
contrôle qui me précise que le pilote est prévu pour 18 heures alors
que Stanley m’avait dit 15 heures !!! Il faut donc attendre. C’est un
après-midi qui n’en fini pas. A 18h ce sont deux pilotes qui montent à
bord, un instructeur et un élève. A 18h30 le chef me donne l’ordre de
mettre en marche, il fait déjà nuit.

Cette fois je pousse le moteur, nous marchons entre 6 et 7N. A 19h10
nous passons sous le pont des Amériques et c’est parti dans la
première écluse. La jeune femme m’avait proposé différentes positions
(mais non ce n’est pas ce que vous croyez), « le nid », à couple d’un
remorqueur, au centre de l’écluse ou le long du mur. J’avais accepté
tout du moment que je puisse passer rapidement. Quelle erreur ! Du
coup je vais passer le long du mur.

C’est-à-dire qu’à terre il n’y a que deux lamaneurs. Pourtant j’ai
payé très cher (2625 dollars tout compris !!!!) et je pourrais
m’attendre à un service extra. Je ne peux plus reculer, allons-y. Dans
les deux écluses de Miraflores c’est sportif, Harmattan se débat comme
un cheval de rodéo mais le chef pilote étant un expert on y arrive.

Par contre dans l’écluse de Pedro Miguel le bateau nous échappe et il
est violemment projeté contre le mur par les remous monstrueux. Que
j’ai mal, je l’entends souffrir, la coque et les barres de flèche du
grand mât et de l’artimon claquent violemment contre la paroi de
l’écluse, c’est terrible.

Ensuite je passe de longues heures Ă  piloter finement pour longer au
plus près les bouées vertes. La nuit est longue, je suis exténué.
J’adore naviguer de nuit dans des conditions pointues, je suis servi.
La descente des Ă©cluses de GatĂşn se passe beaucoup plus calmement et Ă 
cinq heures je largue mes équipiers, les pneus et les aussières à
Colon. Que c’est bon de se retrouver au calme et seul !

Je dors deux heures puis remets en route car la nouvelle journée ne
fait que commencer. Il y a encore d’énormes orages ce matin mais à
12h15 je suis dans la bai Linton, le but de tout ce voyage.

Je voudrais m’occuper dès aujourd’hui de choisir où je vais laisser
mon bateau, Linton bay marina ou Panamarina ? Mais j’ai du mal, il
faut vraiment que je me repose. Je comate une partie de l’après-midi
puis je me rends compte tout à coup qu’on est férié aujourd’hui alors
je repars dans les nuages.

A bientĂ´t


Jean-Louis
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