Journal de bord de l'Harmattan
Sat, 22 Jul 2017 16:00:00 - A Scafati près de Pompéi
N° 1020 - Les volcans Italiens



16h00 TU et 18h00 en France, 18h en Italie.

Buongiorno a tutti,

Cette nuit, à 4h13 du matin un séisme de magnitude 4,2 a eu lieu à 200
km d’ici, près de la localité d’Amatrice qui avait été dévastée il y a
moins d’un an en faisant près de 300 victimes. Et puis cet automne de
nombreuses secousses ont été ressenties à cet endroit.

L’Italie est un pays de volcans. Il existe deux grands types de
volcans, les volcans rouges ou volcans effusifs et les volcans gris ou
volcans éruptifs. L’Etna fait parti de la première catégorie, c’est un
volcan rouge Ă©mettant des laves fluides, donc rouges, qui coulent
relativement lentement et forment des « coulées » en refroidissants.
Selon leur épaisseur elles peuvent mettre plusieurs dizaines d’années
Ă  se refroidir.

Le VĂ©suve quant Ă  lui fait parti des volcans gris, les volcans
explosifs. Un bouchon se forme dans la cheminée permettant à la
pression de monter. Les laves sont Ă©paisses et visqueuses, parfois le
volcan fini par exploser littéralement. Ce sont les plus dangereux car
ils émettent des nuées ardentes et des coulées pyroclastiques telles
que celles qui ont ravagé Pompéi et Herculanum en l’an 79 après JC.

De par leur constitution les volcans rouges entrent souvent en
Ă©ruption alors que les volcans gris attendent leur heure, ils
attendent que la pression monte. Le terme « Volcan » vient d’un autre
des volcans gris italiens, le « Vulcano ». C’est un volcan actif dont
la dernière éruption a eu lieu en 1890. Il se situe dans les îles
Ă©oliennes.

Encore un autre volcan italien se situant lui aussi dans les îles
éoliennes a une particularité exceptionnelle. Le Stromboli est
pratiquement continuellement en éruption. Lorsque l’on passe au large
en bateau la nuit on peut voir d’énormes blocs incandescents
dégringoler du sommet jusque dans la mer. Parfois il comporte même un
véritable lac de lave dans son cratère.

Nous partons en début de matinée avec l’intention de nous rendre
jusqu’au cratère du Vésuve. Au pied du volcan, alors que la route
commence à monter nous longeons en permanence de magnifiques « villas
» modernes entourées d’immenses parcs ombragées. Ce sont des lieux de
réception pour les mariages fortunés par exemple.

Puis soudain nous entrons dans l’horreur en même temps que dans le
parc naturel du VĂ©suve, une immense forĂŞt de grands troncs de pins
noircis. Le sol est gris de cendres, je comprends immédiatement que ce
sont les ravages du feu que nous avons vu en arrivant la semaine
passée.

Nous arrivons à l’entrée du parc, une dizaine d’hommes assis sur des
marches sont tristes. Ce sont les gardiens. Ils nous expliquent
gentiment que l’accès est fermé pendant encore au moins un mois. Nous
comprendrons cet après-midi en observant encore de nombreuses
fumeroles sur les pentes du volcan et mĂŞme un feu qui a repris.

Ils nous proposent de nous rendre à Pouzzoles, à l’Ouest de Naples en
nous précisant qu’il y a également là-bas de très beaux volcans à
voir. Ce nom me dit quelque chose, je connais l’effet pouzzolanique
qui a permis aux Romains de construire des aqueducs toujours debout
aujourd’hui (Mortier constitué à base de pouzzolane).

En cherchant Pouzzoles sur Internet je découvre que cette ville est
située dans les « Champs Phlégréens ». Ce nom ravive en moi de vieux
souvenirs de mon école primaire, ma maîtresse était réellement
exceptionnelle. J’ai trop envie d’aller voir cela de plus près.

Nous entrons dans la caldera du volcan Solfatare un peu plus d’une
heure plus tard. C’est le plus actif d’un grand ensemble de volcans
appelé les champs « Phlégréens » du Grec « Brulant ». C’est un endroit
impressionnant, le sol y est brulant, par endroit des trous sont
remplis de boue qui bouillonne (140°), un peu partout sortent des
fumeroles, la vapeur (180°) fuse en sifflant de trous jaunes (Souffre)
et orange vif (Sulfure d’arsenic).

Je ne peux terminer sans vous parler de Bradyséisme. Ce phénomène ne
se passe que dans trois endroits au monde, et en particulier dans les
champs Phlégréens. Cela consiste en une remontée lente ou une baisse
lente du niveau des sols dans toute la région.

Ainsi au temps des Romain, la ville de Baia où nous avons déjeuné a
été engloutie sous 12m d’eau puis elle est ressortie en remontant de 8
mètres puis à nouveau elle est redescendue de 5m. Plus récemment on a
relevé un niveau 0 au centre de la ville de Pouzzoles en 1970, il
Ă©tait de +0,70 en 1972. En 1984 on doit Ă©vacuer la ville (20 000
personnes) devant les multiples séismes qui la secouent mais le pire
redouté ne se produit pas.

De juillet 1982 à Décembre 1984 le port s’élève de 1,40m. En ville, à
fin 1985 le sol s’est déformé de 2,3m ! Mais le soulèvement se
poursuit inexorablement, les scientifiques ont mesuré une élévation de
2,8m entre 2005 et 2006. Actuellement la cadence est d’un
demi-centimètre par mois. Le Bradyséisme concerne une zone énorme de
14 kilomètres de diamètre.

Etonnamment, malgré le volcanisme, l’instabilité des sols, le
bradyséisme, les risques de tsunami, les tremblements de terre, le
Vésuve qui peut exploser à tout moment, des millions d’habitants
vivent aux abords de la baie de Naples dans une parfaite insouciance.

Comme le chante Florent Pagny dans son dernier titre que j’adore car
il représente exactement ma façon de vivre, le passé est dépassé et
demain tout peut arriver, laissons nous vivre le présent d’abord.

A Presto


Jean-Louis
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