Fri, 25 Sep 2009 12:05:00 GMT - Préparation de l'expédition Port Saint Louis du Rhône
Fri, 25 Sep 2009 12:05:00 GMT - Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Tout d'abord un grand merci à Jacky qui est venu hier et qui a, au sens propre, mouillé la chemise pour transférer et ranger dans le bateau 200 kg de poches de dialyse et 100 kg de bouteilles d'eau. Au niveau mécanique, les chose avancent bien, le moteur principal est presque fini d'être révisé, il tourne comme une horloge. Il me reste le groupe électrogène puis le désalinisateur. Ensuite il faut que j'installe le convertisseur. Merci également à Didier qui avance bien dans la mise en place des moyen météo et communication. Nous avons un problème avec l'Iridium qui a du être retourné chez le fournisseur. Nous saurons lundi s'il peut être dépanné immédiatement ou bien si il faut le retourner chez le fabriquant. Du coup, nous ne pouvons larguer les amarres sans que le Fleet 150 soit à poste et testé. Je pense mettre l'antenne en haut du mat, il faut que je grimpe la haut cet après midi pour voir si c'est possible et que je m'occupe de faire fabriquer un support. Le départ est toujours prévu pour le 5 Octobre. C'est vrai que c'est une course contre la montre mais que la vie est sympa dans ces conditions. La dialyse se termine, je vais pouvoir y retourner Au fait, pour Pierre Yves, je n'ai malheureusement pas pris le temps de faire des photos, ce n'est pas mon fort les photos, je vais essayer de me corriger. A bientôt Jean Louis
Hello everyone,
First of all, I would to send a big ‘thank you’ to Jacky who came yesterday and who, literally, got his shirt wet to move and put away 200 kg of dialysis bags and 100 kg worth of bottled water. Mechanically speaking, things are coming along fine, the main engine has almost been fully serviced and it is running like a dream. All I need to sort out now is the power supply and then the watermaker. Then I must install the converter. I would also like to thank Didier who is making great progress with the meteorological and communication equipment. We have a problem with the Iridium which had to be sent back to the supplier’s. On Monday we’ll know whether it can be sorted out straight away or whether it will have to go back to the manufacturer. All of a sudden, we cannot slip the moorings until the Fleet 150 is in position and has been tested. I am thinking about putting the aerial on top of the mast, I’ll have to climb up there this afternoon to see whether it’s possible and must organize a bracket. We are still hoping to set sail on 5 October. It has to be said that it’s a race against time but life is good under those circumstances. The dialysis is about to end, I’ll be able to get back to it. By the way, and this is for Pierre Yves, I did unfortunately not have the time to take any photographs, photographs aren't my cup of tee, I'll try and do better in the future. Talk to you soon, Jean Louis
Wed, 30 Sep 2009 12:46:00 GMT - La dernière étape Cormeilles en Vexin
Wed, 30 Sep 2009 12:46:00 GMT - Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Ouf ! Enfin un peu de pression en moins, le camion est chargé. Il est rempli par les poches de dialyse d'une part mais aussi par tout le matériel de transmission que Didier a préparé. Beaucoup de travail a été accompli pour mettre au point tous ces appareils, se procurer tout le petit matériel qui va bien pour le bateau, antennes spéciales, câbles coaxiales, petites prises, adaptateurs divers pour le PC …. Tout est maintenant testé, des essais de transmission ont été effectués et internet a été utilisé avec le Fleet 150. J'ai passé la matiné d'hier à l'hôpital de Pontoise avec Ghislaine et Florence pour peaufiner ma formation. Comment réagir en cas de péritonite, préparer les antibiotiques, les injecter, effectuer les prélèvements pour injection dans les tubes aérobie et anaérobie. Florence m'a appris à me servir de l'appareil BCM de mesure de l'eau par impédancemétrie que me prête le laboratoire Fresenius. Je suis prêt. Samedi, sur le ponton, j'étais en train de gonfler mon annexe et un type passe, il me dit : - Cela sent le départ, quand on gonfle son annexe. On discute, je lui raconte ce qui se prépare et il me propose de me prêter une caméra, il me dit qu'il est réalisateur. C'est Philippe Crozier. On doit se rencontrer ce soir sur la route entre Lyon et Saint Etienne pour que je récupère le bébé. Encore un gars sympa qui m'aide à réaliser mon projet. Merci. Aujourd'hui c'est la route, j'espère être demain dans la matiné au bateau puis quelques jours à 300 à l'heure pour installer tout cela, finir de remplir le bateau et être prêt pour lundi 5 octobre, date du départ pour les Canaries. Pour l'instant la météo n'est pas mauvaise même si le vent n'est pas favorable. Il faut attendre encore un peu pour avoir des prévisions fiables. A bientôt
Jean Louis
Hello everyone,
Phew! Finally under a little less pressure, the truck has been loaded. It is not only full of dialysis bags but also stuffed with the transmission equipment Didier got ready. A lot of work has gone into fine-tuning all the equipment, acquiring all the small bits for the boat, special aerials, coaxial cables, little plugs, various adaptors for the PC …. Everything has now been tested, the transmission tests are complete and the Internet has been used with the Fleet 150. I spent yesterday morning in Pontoise hospital with Ghislaine and Florence to finalize my training. I’m being taught what to do if I were to contract infections, how to prepare and inject antibiotics, how to take samples to inject them into the aerobic and anaerobic tubes. Florence taught me how to use the BCM device, lent to me by the Fresenius laboratory, to measure the water content of my body by means of bioimpedance. I am ready. Saturday, on the pontoon, while I was inflating my dinghy, a chap walked by who said: - Inflating your dinghy, looks like you’re about to set sail. We chatted for a while, I tell him what I’m about to do and he offers to lend me a film camera, tells me he is a film-maker. It was Philippe Crozier. That night we'll have to meet on the road between Lyon and Saint Etienne so that I can collect the baby. Another kind guy who helps me realize my project. Thank you. Today, I’m driving but I hope to be on the boat tomorrow morning, then a few days racing to get everything shipshape, finish stocking up the boat and be ready on Monday, 5 October, the date I’ll set sail for the Canary Islands. The weather reports at the moment are not too bad even though the wind is not favourable. I’ll have to wait another while to get a more reliable forecast. Talk to you soon, Jean Louis
Fri, 2 Oct 2009 12:07:00 GMT - La dernière ligne droite avant le départ Port Saint Louis du Rhône
Fri, 2 Oct 2009 12:07:00 GMT - Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
C'est la dernière ligne droite des préparatifs. Hier en arrivant à Port Napoléon, je me suis fait jeter du port avec mon camping car. Du coup j'ai dû décharger en catastrophe et dans une parfaite illégalité quelques centaines de kg de matériel. Plus d'électricité pour faire les dialyses, c'est vraiment nul ce port. Plaisancier si tu passe devant Port Napoléon, passe ton chemin. Dommage, les salariés Français sont bien, c'est la direction Hollandaise qui est nulle. J'ai donc rempli le bateau, je ne le pensais pas si petit. Plus moyen de rentrer dans le carré. Il s'est enfoncé dans l'eau de plusieurs centimètres. Ce matin je suis monté en haut de l'artimon. J'avais un peu de stress avec ce cathéter mais pas de problème, il ne me gène pas du tout. Je vous joints une photo. Mon ambition est d'avoir passé le câble coaxial ce soir. Je vous laisse, j'y retourne. A bientôt Jean Louis
Hello everyone,
The final stage of the preparations. Yesterday, when I arrived in Port Napoleon, I managed to get thrown out of the port with my camper van. All of a sudden I had to unload a few hundred kilos of equipment in a hurry and perfectly illegally. No more electricity for my dialysis, this port really is the pits. Amateur yachtsman: if you pass Port Napoleon, give it a wide berth. Pity, the French employees are alright, it’s the Dutch management who are the pits. So I load my boat, I never thought it was so small. I can’t even get into the lounge anymore. It has sunk several centimetres into the water. This morning I climbed the mizzenmast. The catheter worried me a little, but no problems, it doesn’t bother me at all. I enclose a photograph. I hope to have the coaxial cable in place tonight. I’ll leave you for now, back to work. Talk to you soon, Jean Louis
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"C’est le début de l’aventure..." Envoyé par Christophe le 02-10-2009 à 16:10
Sat, 3 Oct 2009 18:55:00 GMT - Départ moins 2 jours Port Saint Louis du Rhône
Sat, 3 Oct 2009 18:55:00 GMT - Port Saint Louis du Rhône
Bonsoir à tous,
Vivement la haute mer !!!!!! Quelle course, encore une journée épuisante qui se termine. En tout premier lieu, un grand merci à Jacky qui est venu passer la journée pour ranger le bateau. Il a dû faire preuve d'ingéniosité pour arrivé à tout faire tenir. Des poches de dialyse, il y en a partout. Moi j'ai installé les deux antennes, celle de la BLU et celle du Fleet 150. Les câble coaxiales sont maintenant à l'intérieur du bateau, les traversées de pont sont réalisées. Demain je dois fixer les appareils et tout raccorder puis faire les tests. Encore une longue journée en perspective. Demain soir dîner d'adieu avec les amis et lundi encore beaucoup de travail avant de larguer les amarres, nettoyage du bateau, avitaillement, finir les derniers tests, remettre de l'huile dans l'inverseur ........ Peut être départ lundi soir ? Pour l'instant, c'est dialyse, vaisselle et dodo. A bientôt Jean Louis
Good evening everyone,
Long live the sea!!!!!! Talk about rushing, I’ve put in another exhausting day. First of all, my heartfelt thanks to Jacky who came to spend the day tidying up the boat. It took some ingenuity to make everything fit. There are dialysis pouches absolutely everywhere. I installed the two aerials, the BLU one and the Fleet 150 one. The coaxial cables are now inside the boat and the deck transducers are in place. Tomorrow I must secure and connect the equipment and then run some tests. Another long day ahead! Tomorrow evening the farewell dinner with my friends and Monday still plenty of work before casting off, i.e., cleaning the boat, refuelling, performing the last tests, pouring the oil back into the reversing gear…… With a bit of luck I might be able to set sail on Monday evening! But for now, one dialysis exchange, the dishes and then to bed. Talk to you soon, Jean Louis
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"Bientôt le depart." Envoyé par Christophe le 05-10-2009 à 12:40
Sun, 4 Oct 2009 16:48:00 GMT - Départ moins 1 jours Port Saint Louis du Rhône
Sun, 4 Oct 2009 16:48:00 GMT - Port Saint Louis du Rhône
Bonsoir tout le monde,
Beaucoup de travail abattu ce jour, le Fleet 150 est à poste et fonctionne, l'onduleur est à poste et délivre du 220 V sur toutes les prises du bord, la BLU n'est pas encore à poste mais il n'y en a plus pour longtemps. La chambre des équipiers est rangée, nettoyée et les lits sont faits. Christophe est arrivé en milieu d'après midi, il a été embauché immédiatement pour coller le nom sur l'annexe, juste le temps de boire une menthe à l'eau ! Ce soir c'est repos et petite fête en ville. Demain encore beaucoup de travail, finir de monter la BLU, ranger, nettoyer le bateau, faire l'eau, l'avitaillement, trouver et mettre l'huile dans l'inverseur, aller chercher les dernières choses qui manque ou qui ont été oubliées, monter en haut du mât finir de fixer le porte pavillon après avoir acheté les rivets qui vont bien et emprunté une pince plus forte que la mienne ........ Enfin encore beaucoup de choses à faire. En partant il faudra passer à Fos pour faire le plein de gas oil. J'en emporte 600 litres.
A bientôt Jean Louis
Good evening everyone,
Managed to get through an awful lot of work today, the Fleet 150 is in position and operational, the inverter is in place and provides all the sockets on board with 220 V, the BLU is not yet in position but that won’t take long now. The crew’s room is tidied, cleaned and the beds are made. Christophe arrived mid-afternoon and was immediately hired to stick the name on to the dinghy, so just a little time for a glass of peppermint cordial! Tonight there will be time to relax and for a little party in the city. Tomorrow there will still be plenty of work to do, finish mounting the BLU, tidying, cleaning the boat, taking on water, refuelling, finding and putting the oil into the reversing gear, go and get the last things that are missing or have been forgotten, climbing on top of the mast to finish securing the flag post once I have bought rivets that actually work and borrowed pliers that are stronger than mine……. So in other words, still loads of work to get through. When we leave, we’ll have to sail past Fos to fill up with gasoil. I'll be carrying 600 litres.
Talk to you soon, Jean Louis
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"Vas y Jeanwoui !! Montres leur aux ptits cons comment on fait pour être un homme !!" Envoyé par Killer de Grugru le 02-10-2009 à 22:18
Mon, 5 Oct 2009 20:27:00 GMT - Ca y est, c'est parti Port Saint Louis du Rhône
Mon, 5 Oct 2009 20:27:00 GMT - Port Saint Louis du Rhône
Bonsoir à tous,
Trés grosse journée aujourd'hui. Ouf, enfin la mer ! Pour commencer, super soirée hier soir au "Restaurant du bout du monde" avec les amis. Ce matin Christophe est monté au mat finir de fixer le porte pavillon pendant que Jacky passait le karcher sur le bateau. Moi j'ai fini de tout installer, BLU, Fleet... Puis les courses et tout un tas de petites bricolles et enfin, à 20 heures : "LARGUEZ LES AMARRES !!!!" Nous sommes actuellement mouillé dans le golfe de Fos, à 3 milles seulement de notre point de départ pour nous reposer et faire le point. Premier gros problème, l'onduleur ! Putain d'onduleur, pour le camping car j'avais dû en essayer 4 avant de trouver un onduleur ad hoc. Je m'en veux énormément car j'aurais dû tester cet onduleur avant de partir. Tout simplement le réchauffeur ne fonctionne pas avec cet onduleur et j'ai dû mettre la poche d'extraneal sur la culasse du moteur pour me la passer ! Ce soir, trop fatigué, il faut que je dorme. Demain sera un autre jour et Richard se propose de venir me chercher avec son bateau à moteur pour retourner chercher l'onduleur du camping car qui, celui ci fonctionne trés bien. Merci Richard, encore un "Top" Je découvre un autre problème avec cette première dialyse en mer, c'est la difficulté d'utiliser le peson. Le mouillage est un peu rouleur et la poche monte et descend au bout du peson. Il faut faire une moyenne pour avoir la bonne lecture. Pour peser la poche du liquide rendu, on y arrive mais pour purger et amener à la bonne valeur la poche à infuser, dur, dur ! Bon la dialyse se termine, bonsoir à tous, vivement ma couchette ! A bientôt Jean Louis
Good evening everyone,
Had a very big day today. Phew, finally the sea! For starters, I had a splendid evening in the "Restaurant du bout du monde" with my friends last night. This morning, Christophe climbed the mast to secure the flag post while Jacky took the Karcher around the boat. I finished installing everything, BLU, Fleet... Then some shopping and a whole heap of trivia and finally, at 20.00 hours: "CAST OFF!!!!" Currently, we have dropped anchor in the gulf of Fos, only 3 miles from where we set sail to have a rest and take stock. First major problem, the inverter! Bloody inverter, for the camper van I had to try out 4 of them before I found an ad hoc model. I could really kick myself because I should have tested that thing before we set sail. The heater simply doesn’t work with that inverter and I had to put the Extraneal bag on the head of the engine before I could use it! Tonight, I am so tired, I must sleep. Tomorrow brings another day and Richard has offered to come and collect me in his motor boat to go and fetch the inverter from the camper van as that one works very well. Thanks, Richard, another "Star". I have discovered another problem while doing my first dialysis at sea, the weight indicator is not very easy to use. The anchorage rolls around a bit and the dialysis bag bops up and down at the end of the weight indicator. To get a proper reading you have to take the average. I managed to weigh the pouch of return liquid but draining the infuse pouch and bringing it up to the correct value is a very different kettle of fish! Ok, the dialysis is over, good evening everyone, I can’t wait to get into my bunk! Talk to you soon, Jean Louis
Wed, 7 Oct 2009 21:26:00 GMT - Escale à Barcelone Barcelone
Wed, 7 Oct 2009 21:26:00 GMT - Barcelone
Bonsoir à tous,
Que la vie est belle pendant l'escale. Ce soir c'était petit restaurant sur le port, un vrai moment de bonheur. Nous sommes arrivés à 19 heures ce soir à Port Ginesta, c'est à 10 milles au sud de Barcelone. L'endroit est extrêmement tranquille et malheureusement je dois attendre encore un peu pour faire ma dernière dialyse avant de me jeter dans ma couchette. Que j'attends ce moment avec impatiente. En attendant, je vais vous raconter notre traversée. Mardi matin après une nuit au mouillage de "La Gracieuse" que j'ai passée à tout passer en revue, je me suis levé à 6h15 pour démonter cet onduleur. Comme il me l’avait proposé, Richard est venu me chercher avec son bateau à moteur et nous avons fait un aller et retour à Port Napoléon pour récupérer l'onduleur du camping car. Merci encore Richard. Finalement après avoir monté ce nouvel onduleur, effectué les tests et rangé le bateau, nous levons l'ancre à 9heures 55, accompagnés par Richard sur son bateau à moteur pour l'adieu final. Il faut sortir du golfe de Fos et pour l'instant c'est moteur. Il y a un peu de mer, c'est force 5 Est Sud Est. On sort le vent dans le nez et nous avons hâte de passer la bouée de La Balancelle pour monter les voiles et mettre un peu d'ouest dans notre sud. Nous avons viré la bouée, grand voile, artimon et génois le bateau avance, nous sommes en route directe sur Barcelone. Il a du mal, nous sommes un peu trop dans le lit du vent. Je remets le moteur en marche, au ralentie, à 1500 tours. Maintenant, c'est du bonheur, le bateau bondie de vague en vague, on est en permanence entre 7 et 8 noeuds! Qu'il marche bien ce bateau. A bord, c'est un peu dur pour une mise en jambes. Tout le monde est un peu barbouillé. C'est déjà l'heure de la dialyse, il faut que je descende dans le carré. Je vais chercher le petit matériel dans la chambre du capitaine et immédiatement je sais que cela va mal se terminer. J'ai le coeur qui commence à chavirer. Je m'installe pour la dialyse, il faut se concentrer sur ce que l'on fait. Je me connecte, malgré les secousses du bateau c'est beaucoup moins difficile que je l'avais imaginé. Je sens malgré tout le mal de mer arriver et j'attrape la bassine. Cela commence par une énorme bouffée de chaleur, ma chemise est à tordre, des grosses gouttes de sueur tombent de mon front et puis c'est parti, je rends de l'acide, ça brûle, c'est pas bon. Une fois, quatre fois, cinq fois. La dixième fois que d'éfforts pour une simple goutte. Je m'allonge en chien de fusil, ça passe un peu. Je dois maintenant purger la poche pour obtenir la quantité exacte à m'injecter, la poche danse au bout du pesons et moi j'essaie de lire un poids qui varie énormément, c'est impossible. On va dire que là ça va. Je clampe, j'ouvre mon clamp de cathéter et je replonge dans la bassine. Ce peson, c'est la manip qui tue. Je m'allonge à nouveau en chien de fusil, c'est la seule position qui me procure un peu de répis. Maintenant je dois me débrancher. En temps ordinaire, c'est l'histoire d'une minute. Là le simple fait de m'assoir me fait replonger dans la bassine. Je dois m'allonger pendant 20 minutes pour très rapidement m'assoir, mettre le masque, ouvrir le sachet du bouchon, me passer les mains à la solution hydro alcoolique, me déconnecter et mettre le bouchon en place avant de me jeter sur la bassine. Le mal de mer, temps qu'on ne l'a pas, on peut gérer et l'éviter. Essentiellement en restant dehors. Mais une fois qu'on l'a attrapé, c'est très difficile de s'en séparer. Je passe l'après midi sur la couchette que je suis incapable de quitter. J'angoisse pour la dialyse suivante qui arrive très vite. C'est un Everest ces dialyses. Quand on vomi, et que l'on est incontinent, on urine en même temps, ma situation devient apocalyptique. Je me sens très malheureux, je suis à bout de nerfs, j'ai envie de pleurer mais je ne suis pas seul. Je sais pourtant que cela me ferais énormément de bien et soulagerais cette tension qui m'oppresse. Je lâche 3 ou 4 sanglots dans ma manche et cela va un peu mieux.
Pourquoi je me suis mis dans cette situation ? C'est encore mes défis irréalisables. Je serais quand même mieux à pêcher la truite dans la rivière prés de chez moi. Je donnerais cher pour être ailleurs. Je me traite d'imbécile. Je sais pourtant que je suis très facilement malade en bateau. Je savais que cela se passerai mal au moment de la dialyse mais je l'ai occulté rapidement pour ne pas butter sur ce problème qui me semble alors insurmontable.
Le soir arrive, il faudrait bien que je passe un coup de téléphone à Pierre-Yves pour rassurer l'équipe à terre. Je branche le Fleet, c'est merveilleux cet appareil. Je parle 5 minutes dans le cockpit. C'est beaucoup d'efforts et dés que je raccroche, je paye au prix fort, je dois en passer autant dans ma bassine.
Je suis épuisé. Je m'allonge et dors un peu. Quand je me réveil cela va mieux. Il y a moins de vent, il a tourné sud et nous avons 16 à 17 noeuds dans le nez. Il y a moins de vague, le bateau fait beaucoup moins le cabri. J'essaie de boire une gorgée d'eau, elle ne ressort pas immédiatement cette fois ci. Je me lève, range tout mon fourbi des dialyses successives et je sorts dans le cockpit avec Jacky qui fait le quart. Christophe dors dans sa couchette. Je demande à Jacky si il reste un peu de raisin. C'est frais, cela me fait du bien. Un petit verre d'eau rougie et je retourne au lit. Je me repose enfin. Vers trois heures du matin je monte dans le cockpit et je renvoie Christophe au lit. Cela ne sert à rien de faire des quarts au milieu du golfe du Lyon où il n'y a pas de bateau. Le radar est en marche avec une zone de garde. A la moindre alerte, et d'une façon beaucoup plus fiable qu'avec un homme de quart, je serais alerté. Au petit matin, je ne peux plus dormir car nous arrivons prés de la côte espagnole et les chalutiers sont de sortie. Il faut sans cesse repositionner la zone de garde et surveiller les routes. Je profite que mon téléphone cellulaire fonctionne à nouveau pour consulter mes mails. J'en ai 7. C'est beaucoup trop pour moi, et je paye immédiatement le prix de cet excès en passant à nouveau par la case cuvette. Pourtant la mer est très calme mais c'est les conséquences de cette infernale journée d'hier. J'essaierais bien de prendre un comprimé de nautamine mais je ne me sens pas capable d'aller chercher dans la pharmacie du bord. Jacky me propose de s'en occuper et je prends un comprimé avec un tout petit peu d'eau. Étonnant ! L'effet est quasi immédiat et une demi heure plus tard je me sent guéri, je peux enfin faire un brin de toilette, me laver les dents, mettre du sent bon. Quel bonheur de vivre ! Aujourd'hui c'était pétole et c'était bien comme cela. J'ai constaté une petite déchirure de la ralingue au niveau du point d'amure du génois. Il faut réparer cela avant de repartir. Monsieur Verger, mon néphrologue désir que je fasse un passage à l'hôpital de Barcelone pour quelques analyses après ces moments difficiles. J'espère que nous ne serons pas trop longtemps arrêtés ici, la route est encore longue. Mais j'ai un stock de nautamines et la leçon de cette première étape c'est que je dois prendre ce médicament à la moindre alerte.
Bonsoir à tous Jean Louis
Good evening everyone,
Isn’t life great when put into port. Tonight we ate in a small restaurant in the harbour, a moment of true happiness. We docked at Port Ginesta, 10 miles south of Barcelona, at 7 p.m. this evening. It’s a very peaceful place; unfortunately I have another bit to go before I can do my final dialysis and hit my bunk. I can hardly wait. In the meantime, I will tell you about our crossing. Tuesday morning, after a night at the "La Gracieuse" moorings, which I spent mulling over the day’s events, I got up at 6.15 a.m. to disassemble the inverter. As promised, Richard came to collect me in his motor boat and we travelled up to Port Napoleon and back down again to collect the inverter of the camper van. Thanks again, Richard. Once we had installed the new inverter, ran the tests and tidied the boat, we lifted anchor at 9.55 a.m., escorted by Richard in his motor boat bidding us a final farewell. As we had to get out of the gulf of Fos first, we had to use the engine. The sea is calm, wind force 5 east south-east. We leave with the wind on the nose and we’re looking forward to passing the La Balancelle buoy to raise the sails and get a bit of south-westerly wind into our southern course. We negotiated the buoy, mainsail, mizzen and jib, the boat is heading straight for Barcelona. She finds it difficult; we are too much in the eye of the wind. I restart the engine, on idle speed, at 1500 revolutions. Now, it’s pure delight, the boat bounces from wave to wave, we are continuously sailing at 7 and 8 knots! This boat sails really well. On board, things are slightly less rosy. Everyone looks a little green around the gills. It’s time for my dialysis; I must go down to the lounge. I go to gather my bits and bobs from the captain's quarters and I know instantly that things are not going to end well. I feel nauseated. I get ready for my dialysis; I must concentrate on what I’m doing. I hook myself up the machine and despite the jolting of the boat it is a lot easier than I would have imagined. Though, I can feel that I’m going to get sick and grab the basin. It starts with a terrible hot flush, my shirt is soaked, large drops of sweat drip from my forehead and there we go, I bring up acid, it burns, not a good sign. Once, four times, five times. At the tenth time I can hardly bring up a single drop. I lie down like a gun dog, it passes a little. I must now drain the pouch to get the correct quantity I need to inject myself with, the bag is bopping up and down on the weight indicator and I am trying to read a weight that varies enormously, which is downright impossible. Let’s just say I’ve had enough. I clamp, I open the miniset and put my head back into the basin. That weight indicator, it’s the manipulation that does it. I reposition myself in my gun-dog-like position; it’s the only thing that brings me any relief. Now I must unhook myself. Under normal circumstances that only takes a minute. But sitting down is enough for me to end up with my head back into the basin again. I must lie down for 20 minutes before I can sit up really quickly, put on the mask, open the sachet, wipe my hands with a hydroalcoholic solution, unhook myself and put the cap back on before I have to throw myself back onto the basin. Seasickness, as long as you don’t have it you can manage and avoid it, basically by staying outside. But once it hits you it is very difficult to get rid of it. I spent the afternoon on my bunk bed as I was simply incapable of getting up. I dread the next dialysis which is approaching very quickly. These dialyses are like climbing Mount Everest. When you get sick and are incontinent, one has to urinate at the same time, so my situation becomes apocalyptic. I feel really unhappy, am at my wits' end, I feel like crying but I am not alone. I know however that it would do me the world of good because it would release some of this suffocating tension. I shed 3 or 4 tears into my sleeve and feel a little better.
Why did I put myself in this situation? Another one of my impracticable challenges! Surely, I would be far better off catching some trout in the river near me. I would give anything to be elsewhere. I call myself an imbecile. I have always known that I easily get sick on a boat. I knew it would turn out badly when I had to do the dialysis but I quickly blacked it out not to have to deal with a problem that seemed so insurmountable.
It’s night time; I must call Pierre-Yves to reassure the team on shore. I connect the Fleet, it’s a fantastic device. I talk in the cockpit for 5 minutes. It takes a lot of effort and as soon as I hang up I have to pay a heavy price, I must once again use the basin.
I am exhausted. I lie down and sleep a little. When I wake up I feel better. There is less wind, it has turned to the south and we have 16 to 17 knots on the nose. The waves are not as high and the boat does not make as many summersaults. I try to drink a sip of water, and this time around it doesn’t come up straight away. I get up; tidy all the mess of my successive dialyses and go to join Jacky in the cockpit who is on watch. Christophe is sleeping in his bunk. I ask Jacky if there are any grapes left. It’s fresh, that will do me some good. A little glass of water with a drop of wine and I go back to bed. I finally rest. Around 3 o’clock in the morning, I climb into the cockpit and send Christophe to bed. It’s useless standing watch in the middle of the Gulf of Lyon where there are no boats anyway. The radar is in watch mode. At the slightest danger, and far more reliably than any man standing watch ever could, it will give me a warning. In the early hours of the morning, I can no longer sleep as we are approaching the Spanish coast and the trawlers are out. The sea-watch area must constantly be repositioned and all the routes must be watched continuously. I avail of the fact that my mobile phone is working again to check my e-mails. I have 7 e-mails. That’s more than I can cope with and I immediately pay the price for this excess by making another dash for to the toilet. Yet, the sea is very calm but I am still suffering the consequences of that dreadful day yesterday. I’ll try and take a Nautamine [anti-seasickness] tablet but feel incapable of fetching one from the shipboard pharmacy. Jacky offers to get one for me and I take a tablet with a tiny sip of water. Amazing! It has an almost instant effect and half an hour later, I feel completely cured, I can finally tidy myself up a bit, brush my teeth and put on some scent. It’s so nice to be alive! Today was complete shit and I won’t forget it in a hurry. I discovered a little tear in the bolt rope at jib-armour level. That has to be fixed before we set sail again. Dr. Verger, my nephrologist, wants me to call in to the hospital in Barcelona for some analyses after the difficult hours I put in. I hope we won’t be delayed for too long here as we have a long road ahead. But I have a stock of Nautamine and the one lesson I learned during this first stage is that I will have to take this medication at the first signs of seasickness.
I wish you all a pleasant evening, Jean Louis
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"Toute l’équipe d’infirmières de l’unité de dialyse péritonéale de Pontoise se joint à moi pour vous souhaiter bonne route et le succès dans votre aventure. Nous vous remercions aussi au nom de tous nos patients à qui vous donnez l’exemple du courage et de l’enthousiasme qu’il faut savoir conserver. Dr Christian Verger" Envoyé par Verger Christian le 05-10-2009 à 16:12
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"Le module de commentaires fonctionne correctement. Je peux y lire les messages qui y sont laisser. Il indique même la date et l’heure de l’envoi." Envoyé par Christophe le 06-10-2009 à 09:04
Sat, 10 Oct 2009 09:46:00 GMT - HARMATTAN 37° 20’,634 N 00°56’,316W
Sat, 10 Oct 2009 09:46:00 GMT - 37° 20’,634 N 00°56’,316W
Bonjour à tous, Buenos dias plus exactement !
Quelle belle journée qui s’annonce encore ce matin !
L’ambiance à bord est excellente, la toilette est faite, tous les hublots et les panneaux de pont sont ouverts et un petit courant d’air frais traverse le bateau. Cela sent bon l’eau de toilette et il y a de la musique Ibérique avec beaucoup de guitare et des « micolassccssonne ».
Depuis que nous sommes partis de Barcelone avant-hier soir, c’est calme plat et moteur. Que cela fait du bien, c’est enfin un peu de repos. Après ces 3 derniers mois qui ont été une véritable course contre la montre pour partir à la date que je m’étais fixé, après tout ce stress accumulé, la pression retombe.
Hier j’ai pu enfin rattraper le retard dans mon travail de deuxième urgence et aujourd’hui c’est repos. A part vous écrire ce petit mail, je n’ai rien d’urgent à faire et je vais en profiter pour glander un peu.
Nous sommes actuellement au sud est de l’Espagne, au large de Aguilas. Cette nuit nous sommes passés au large d’Alicante et ce soir nous passerons Almeria.
Nous naviguons en suivant la côte Ibérique, tirant tout droit de cap en cap, ce qui nous fait passer au large, entre 20 et 50 milles nautiques de la côte (40 à 100 kilomètres)
C’est étonnant, il y a très peu de bateau dans ces parages. Encore une fois, cette nuit nous avons tous dormis comme des bébés. Aucune alarme collision, nous avons l’impression d’être seuls en mer. Depuis Barcelone, la seule route maritime que nous avons croisé, c’est Valence – Palma de Majorque, le reste du temps nous apercevons parfois un cargo au loin mais jamais sur notre route.
Sur beaucoup de bateaux, il faut effectuer des quarts. C'est-à-dire qu’en permanence, un équipier doit rester dans le cockpit pour veiller. C’est même règlementairement obligatoire. A l’époque où l’on vie, je trouve que la sécurité ne doit plus passer uniquement par un homme de quart. Combien de fois des accidents ont eu lieu parce que l’homme de quart s’est endormi.
Par ailleurs, l’électronique est tellement plus performante par rapport à un l’homme qu’une électronique de sécurité devrait être obligatoire dans tous les bateaux qui vont au large.
Harmattan c’est une merveille de technologie. C’est même un univers, une machine entièrement automatique qui a une autonomie de fonctionnement. Ce qui compose cette machine, ce sont quelques organes essentiels : Un très bon moteur, pas très gourmand et capable de tourner plusieurs jours d’affilé sans fatiguer, une cartographie, un GPS, un pilote automatique performant, un bon radar et un système d’alarme permettant d’alerter l’équipage du risque de collision et de la sortie de route.
Equipé comme cela, la veille devient inutile en haute mer et la navigation en solitaire réalisable. Par contre, en parcours côtier ou dans des endroits encombrés, la veille est obligatoire car les alarmes sont permanentes.
La cambuse commence à se vider, il faut aller au fond des équipets pour trouver des boîtes de conserve oubliées. Ce midi c’était lentilles, petits gésiers d’oie en confit. Très bon.
Pour ce soir nôtre repas vient de monter à bord sous forme d’une petite bonite de 52 centimètres pour 3 kilogrammes. Jacky va nous préparer des steaks de thon à la sauce tomates accompagnées de riz blanc.
Ah ! Il faut que je vous parle de Louisette. En fait, officiellement nous sommes trois à bord mais dans les faits nous sommes quatre. Nous avons un passager clandestin. Plus exactement nous avons une passagère clandestine. Ce sont les hasards de la vie. Hier midi, pendant le déjeuner, nous étions à une centaine de kilomètres des côtes et Christophe se demandait si la mouche qui l’agaçait était montée à bord à Barcelone ou bien si elle avait volé jusqu’à nous. Je lui raconte alors que souvent il m’est arrivé de recueillir, très loin des côtes des petits oiseaux des bois égarés en pleine mer. - « Tien un pigeon ! » dit Jacky au même moment En fait une petite tourterelle à col noir vient de se poser sur le pont. Pas plus grosse qu’une ablette, elle est épuisée. Nous la baptisons immédiatement. Louisette ! Nous lui offrons du pain, de l’eau dans une petite soucoupe mais elle n’a qu’une idée : dormir.
Cela fait plus de 30 heures quelle est avec nous, elle à compris que nous ne lui ferons pas de mal. Elle s’est appropriée l’espace sous la trinquette. On peut s’approcher très prés, à moins de 10 centimètres. Si vraiment on la surprends, elle s’envole et revient se percher un peu plus loin.
Bon ben voilà, maintenant c’est l’heure de la sieste, je vais vous laisser ; A bientôt Jean Louis
Hello everyone, or rather Buenos Dias, to be precise!
What a nice day it is promising to be!
The atmosphere on board is excellent, I have washed myself, all the deck’s portholes and panels are open and there is a fresh breeze blowing over the boat. There is a nice smell of eau de toilette and we’re travelling to the sound of Spanish music with plenty of guitars and “micolassccssonne “
Since we left Barcelona the night before last, the sea has been completely still and we had to rely on the engine. It does us the power of good, as finally we get some rest. After these last three months which have been a real race against time to get everything ready by the day I had set for myself, after all the pinned up stress, the pressure drops.
Yesterday, I have finally been able to catch up on some slightly less urgent work and today I can rest. Aside from sending you this e-mail I have no other pressing matters things to attend to and I’m going to avail of the opportunity to loaf about a little.
We are currently in the south-west of Spain, off Aguilas. During the night we sailed past Alicante and tonight we’ll pass Almeria.
We are sailing along the Iberian coast, straight from cape to cape, which allows us to stay out on the open sea, between 20 and 50 nautical miles (40 to 100 kilometres) away from the coast.
It is amazing; there are very few boats in these waters. Last night we, once again, all slept like babies. No collision alerts, it’s as if we’re all alone at sea. Since we left Barcelona, the only shipping lane we crossed was the lane between Valencia and Palma de Mallorca, other than that we saw the odd cargo vessel now and again but never met one on our lane.
On many boats, the crew must stand watch. Which means that one of the crew members must be in the cockpit at all times to keep a close eye on what is going on. From a regulatory point of view it’s even compulsory. In this day and age, I feel that safety should no longer be the responsibility of one watchman. How many accidents have taken place because the watch fell asleep.
What’s more, electronics are far more efficient than man, so, an electronic safety system should be compulsory on all boats sailing the open sea.
Harmattan is a marvel of technology. You could call her a universe, a fully automated machine that can function all by itself. This piece of machinery has a number of essential components: An excellent engine that doesn’t use too much energy and that can tirelessly run for several days on end, cartography, a GPS, an efficient autopilot, a good radar and an alarm system that warns the crew if there is any danger of a collision and how to get out of the way.
With this type of equipment there is no need to keep watch on the open sea and solo voyages are practicable. On the other hand, when sailing along the coast or in congested waters, watch must be kept all the time because the alarm would go off constantly.
The storeroom is running low; we must really search now to find a few forgotten tins of food. For lunch we ate lentils and goose-gizzard confit. Delicious!
Our evening meal landed on board in the form of a small 52-centimetre long bonito, 3 kilos in weight. Jacky is going to cook us tuna steaks in tomato sauce with white rice.
Aha! I must tell you about Louisette. Officially, there are three of us on board but in actual fact there are four. We have a stowaway. A female stowaway, to be precise. These are some of life's ups and downs. Yesterday during lunch, we were sailing some one-hundred kilometres off the coast and Christophe was wondering whether the fly that had been annoying him joined us in Barcelona or whether it had flown all the way to meet us. I told him that, on occasion, I have had the pleasure of welcoming little wild birds on board who were wandering across the open sea, miles away from any coast. “Look a pigeon!” says Jacky at that precise moment in time And indeed, a little black-collared turtledove was sitting on our deck. Not much bigger than a bleak, it was completely exhausted. We christened her immediately. Louisette! We offered her bread and water on a little saucer but she had only one thing in mind: sleep.
It has been 30 hours now since she came to join us; she has realized that we don’t mean her any harm. She has taken up lodgings under the forestaysail. We can get really close to her, at less than 10 centimetres. If we really catch her unawares, she flies off and simply perches a little further away.
Well, time for a siesta now, I shall leave you, Talk to you soon, Jean Louis
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"Bon Voyage pour cette première étape." Envoyé par Didier le 06-10-2009 à 10:31
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""Un mouillage rouleur"... rien ne vaut une mer de soie ? Enfin je dis ça, j’en ai jamais connue ;-) Bon voyage et à très bientôt sur la terre ferme." Envoyé par AF le 06-10-2009 à 13:03
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"Un grand applaudissement des deux main pour vous et pour l’équipe qui vous a permis de mettre ce projet sur pied.
Bon vent, bonne transat, Foucault" Envoyé par Foucault le 06-10-2009 à 18:20
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"Salut Jean-Louis, il l’a dit, il le fait, t’es un costaud. J’ai échoué dans mon premier message ’avant ton départ) mais j’ai un gendre sympa qui m’a conseillé. J’ai compris que la terre ferme n’est pas la mer, bon vent, pas le même qu’à Revel (en rafale). Souhaite un grand bonjour à Jacky. Jannick " Envoyé par caillet le 07-10-2009 à 12:46
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" s@lut a tous
j’espere que vous aller surper bien moi ouai aujord’hui j’ai rendu mon exposer mais il est pas super mais bon en tout qu’a je penser très fort a vous trois même si je ne connais pas le troisieme bon salut moi papa je vais faire ma soirée je te raconterai comment ça c’est passer je vous adore
et papa jet’aime " Envoyé par Juli@ le 07-10-2009 à 19:00
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"Salut l ami, j espere que tu as fait bonne route jusqu a Barcelone. Je viens de terminer mon stage de formation intensive de bagnard casseur de.. lest dans les fonds du Sagar, en debut de siecle, apres un tel entrainement j aurais ete pret a postuler pour un poste de chef d equipe au bagne en Guyane.. j espere que tes problemes d onduleur et de pesees pour liquides de dialyse sont regles, pour la pesee une suggestion : essaie de te procurer a Barcelone un "peson" a pendre. En y accrochant un filet pour mettre les poches a peser, ca balancera mais ca pesera de facon exacte.. Encore bravo pour la perseverance et l exemple, tes enfants et ton epouse peuvent etre fiers de toi, continues !! bon vent et bonne mer a tous les 3 a bord de l Harmattan, amities, JL
PS: Fais Ch.., maintenant je mange tout seul le soir ..! et puis je n ai plus d echo de qualite pour critiquer Adolf dit CCH.." Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 08-10-2009 à 02:28
Sun, 11 Oct 2009 09:29:00 GMT - En mer d'Alboran 36°23’262 N 003°44’375 W
Sun, 11 Oct 2009 09:29:00 GMT - 36°23’262 N 003°44’375 W
Bonjour à tous,
Grande forme ce matin, chaud bouillant. Encore du beau temps au sud de l’Espagne, nous sommes en plein milieu de la mer d’Alboran, au sud est de Marbella. Nous serons ce soir à Gibraltar où nous allons certainement jeter l’ancre. Nous devrions rentrer dans la baie d’Algésiras aux alentours de minuit.
La mer est plate, la nuit a été longue et reposante. Il y a un instant une bande de dauphins sautaient joyeusement sur une mer d’huile.
Hier après midi nous avons péché deux daurades coryphènes. Nous avons gardé la première et rendu sa liberté à la seconde. Elles faisaient toutes deux 60 centimètres. C’est très beau ce poisson, quand on le sort de l’eau il brille de toutes les couleurs de l’arc en ciel. Ce midi c’est donc daurade au menu.
Ce matin nous sommes un peu tristes car Louisette nous à quitté dés l’aube. Après avoir passé deux jours à bord nous nous y étions habitués. Nous sommes contents cependant qu’elle ait récupéré assez de force pour continuer son voyage.
Pour l’instant tout se passe bien, nous sommes exactement conformes au planning prévisionnel.
Hier soir mon téléphone cellulaire m’a lâché, il ne veut plus se mettre en marche et 3 minutes plus tard, c’était le tour de l’ordinateur de bord qui a rendu l’âme alors que nous l’avions entièrement révisé la semaine précédent le départ. Quelle poisse ! Ca fâche. Heureusement que j’ai le Fleet 150 et un petit net book de secours.
Ce matin il fait très beau, pas de vent, nous sommes très au large de la côte, alors j’ai fait ma première dialyse dans le cockpit, en extérieur. C’est beaucoup plus agréable et cela m’a permis de prendre mes marques pour le cas où le temps rendra celle ci impossible en intérieur.
Quand je pense qu’il y a trois mois j’avais 90 ans et que j’étais incapable de marcher 100 mètres sans devoir me reposer, je me dis que j’ai beaucoup de chance et que la vie est belle. Depuis de nombreuses années je pensais que ma vie serait finie le jour où je serais dialysé, et que je serais en prison à mon domicile. En fait, je vie comme avant, j’ai la même liberté, très peu de contrainte et je me demande pourquoi cette méthode de dialyse n’est pas plus répandue, pourquoi la plus part des dialysés ont la contrainte d’aller à l’hôpital un jour sur deux ?
A bord tout est calme, Jacky bouquine, Christophe trie ses photos ( il « édite » nous dit il) et le bateau marche tout seul. Nous avons déjà parcourus 427 milles depuis Barcelone et il nous en reste 77 à faire. Le moteur est à 1900 tours et nous marchons à 6,8 nœuds.
Je vais vous laisser là car il faut que je me mette dans les guides nautiques, Gibraltar, Tanger, le Maroc … Avant d’arriver, il faut se documenter et avoir une bonne idée de où l’on va mettre les pieds.
Bon dimanche, à bientôt Jean Louis
Hello everyone,
In great form this morning, roasting hot. More nice weather in the south of Spain, we are right in the middle of the Alboran Sea, south-east of Marbella. Tonight we’ll get as far as Gibraltar where we’ll definitely drop anchor. We’ll reach the Bay of Algeciras around about midnight.
The sea is calm, the night long and peaceful. All of a sudden we spot a school of dolphins happily diving through a perfectly still sea.
Yesterday afternoon we caught two red sea breams. We kept one but set the other one free again. They both measured 60 centimetres in length. It’s a stunning fish; when you take it out of the water it shines like the colours of the rainbow. So for lunch, we’re going to have sea bream.
This morning we’re all a little sad because Louisette left us at dawn. Having had her with us on board for two days, we had gotten used to her company. Nevertheless, we are delighted that she has recovered well enough to continue her journey.
At the moment, everything is progressing well, we are exactly on schedule.
Last night, my mobile phone left me down, it won't turn on again and 3 minutes later, the shipboard computer gave up the ghost, even though we had completely overhauled it the week before we left. How unlucky! It would make you mad. Luckily I have the Fleet 150 and a little emergency netbook.
The weather is glorious this morning, no wind; we are very far off the coast, so I did my first dialysis in the cockpit, outside. A far more pleasurable experience as I can now take my marks for when the weather will make it impossible to do so inside.
When I think about the fact that I celebrated my 90th birthday three months ago and that I was incapable of walking 100 meters without having to take a rest, I say to myself that I have been very lucky and that life is great. For years I thought that my life would be over once I had to resort to dialysis and that I would be imprisoned in my own home. In fact, I carry on like before, I still have the same amount of freedom, very few constraints and I wonder why this dialysis method is not more widespread, why do so many dialysis patients have to suffer the inconvenience of going to some hospital every second day?
On board everything is peaceful, Jacky is reading, Christophe is sorting his photographs (“editing” as he calls it) and the boat is sailing all on her own. We have travelled 427 miles since we left Barcelona and we still have another 77 miles to go. The engine is running at 1900 revolutions and we’re moving along at 6.8 knots.
I’m going to leave you now as I must spend some time perusing the nautical guides, Gibraltar, Tangier, Morocco…. Before we reach our destination we’d better be informed and have some idea of where we’re going.
Mon,12 Oct 2009 10:03:00 GMT - Dans le Détroit de Gibraltar 36°7’ N 5°22’ W
Mon,12 Oct 2009 10:03:00 GMT - 36°7’ N 5°22’ W
Bonjour à tous, Good Morning, Buenos Dias, Salam aleckoum (C’est peut être pas la bonne orthographe)
Et oui, ce matin c’est un grand moment de navigation entre Gibraltar, l’Espagne et le Maroc. Il est 11 heures en France et 11 heures à l’heure du bord. Nous venons de partir de Gibraltar.
Nous sommes arrivés à 0 heure 45, au milieu de la nuit. Très impressionnant ce roc gigantesque au bord de cette grandiose baie d’Algésiras. Des cargos ancrés dans tous les sens avec à chaque fois un plus petit sur leur flanc en train de transvaser les marchandises.
Quel bonheur de couper le moteur après presque 80 heures de navigation ininterrompue. Juste le temps de s’endormir et réveil en fanfare par la police Anglaise qui nous demande de mouiller 500 mètres plus loin dans les eaux Espagnoles. Une demi-heure d’activité et à nouveau les bras de Morphée, bercé par un petit roulis, dans un silence inconnu depuis plusieurs jours.
Les moments marquants de la journée d’hier ont commencés par une grosse fâcherie. Pour vous faire ce mail, je tape sur mon net book puisque l’ordi du bord m’a lâché. Je prépare le mail sur Word et ensuite je me mets sur Internet pour faire un copier/coller et l’envoyer. J’avais laissé le câble réseau du Fleet 150 branché. Puis j’envoie le mail et je vérifie ma consommation. HORREUR ! J’ai consommé 50 Mégas. J’ai pourtant pris soin de désactiver les mises à jour automatiques et je n’ai pas de programme qui tourne en tâche de fonds. A 13,5 dollars HT le méga cela fait quelques centaines d’Euros qui s’envolent en fumé inutilement. Je n’aime pas le gâchis et cela me fâche. Mauvaise matinée. C’est un piège ce Fleet, il faut prendre soin de débrancher le câble réseau et ne le connecter que très brièvement pour envoyer un mail. Encore une chose qu’il faudra résoudre pendant mon arrêt aux Canaries.
Hier après midi nous avons été éblouis par le spectacle que nous ont donné les dauphins. Comme dans les marinelands ils sautaient verticalement et restaient un instant debout sur leur queue. Très beau, je n’avais jamais encore vu cela en pleine mer.
Puis en arrivant près de Gibraltar, la mer a commencée à se creuser, des moutons se formaient, pas étonnant, 3 nœuds de courant contraire. Sortir de Méditerranée est toujours beaucoup plus difficile que d’y rentrer car l’évaporation de l’eau dans cette mer fermée n’est pas compensée par le débit des rivières. De ce fait il y a une différence de hauteur d’eau entre celle ci et l’océan qui peut atteindre 3 mètres, provoquant un courant d’eau entrant en Méditerranée qui peut atteindre 6 nœuds !!!!!
Ce matin, nous pensons rester à Gibraltar car il faut faire du gasoil et nous avons vu sur le guide nautique qu’à Tanger c’est avec les jerricans. Nous rapprochant du quai des douanes et de l’immigration, le pompiste nous hèle, nous proposant de faire le plein immédiatement. Nous sautons sur l’occasion. 345 litres à 0,51 € le litre ! C’est deux fois moins cher qu’à Barcelone. Nous en profitons pour faire le plein d’eau, c’est compris dans le prix. Ainsi ravitaillés nous n’avons plus rien à faire à Gibraltar car nous n’avons tous qu’une idée en tête, c’est la visite de Tanger.
Aussi nous voilà dans le détroit. C’est un endroit difficile, un grand moment de navigation. Je vais donc vous laisser là pour m’occuper du bateau. A demain Jean Louis
Good Morning, Bonjour, Buenos Dias, Salam aleckoum (the spelling might be a bit off here) everyone!
And yes, this is the morning where we’ll be sailing between Gibraltar, Spain and Morocco. It is 11 o’clock in France and 11 o’clock on the ship’s clock. We have just left Gibraltar.
We arrived at 0:45 hours, in the middle of the night. Very impressive this gigantic rock in this awe-inspiring Algeciras Bay. Cargo vessels are anchored in every direction, each one with a smaller vessel alongside it, busily transferring all the goods.
What a relief it was to be able to turn off the engine after having sailed non-stop for 80 hours. We had just fallen asleep when we were woken up to the fanfare of the English police who told us to move 500 metres up into Spanish waters. Half an hour of hustle and bustle later, we once again found ourselves in the arms of Morpheus, rocked by a little roll, amidst a silence we hadn't experienced for several days.
Yesterday started off with me getting into a really bad mood. To send you this mail, I type on my netbook as the shipboard computer left me down. I prepare my e-mails in Word and then I get onto the Internet and do a copy/paste and, off they go. I had left the Fleet’s network cable plugged in. Once I’ve sent my e-mail I check the number of megabytes I have used. SHOCK HORROR! I had used 50 Megabytes. I knew for a fact that I had deactivated my automatic updates and I do not have a programme that runs background tasks. At 13.5 dollars excl. tax per Megabyte, it meant that a few hundred euro had just needlessly gone up into smoke. I hate waste and it makes me cross. A bad morning! This Fleet is a bit of a trap, you must make sure that you disconnect the network cable and only plug it in briefly when you want to send an e-mail. Another thing I’ll have to sort out during our stop-over on the Canary Islands.
Yesterday afternoon we were really dazzled by a dolphin spectacle. As they do in the aquatic parks, they jumped up vertically and stayed up on their tails for a moment. Stunning, I had never seen that on open sea before.
Then, when we approached Gibraltar, the sea began to get choppier, white horses appeared, nothing too dramatic, 3 knots of counter current. Getting out of the Mediterranean Sea is always a lot harder than sailing into it because the water evaporation in this enclosed sea is not compensated by the flow of rivers. As a result, there is a level difference between the water in this sea and the ocean which can reach up to 3 meters, causing a current of water entering the Mediterranean which can, at times, be 6-knot strong!!!!!
This morning, we’re thinking of staying in Gibraltar because we need gasoil and we read in the sailing guide that tanking up in Tangier is done by jerrycan. With customs and the immigration service approaching on the pier, the fuel attendant called out to us and offered to refuel the boat immediately. We grasp the opportunity with both hands. 345 litres à € 0.51a litre! Twice as cheap as in Barcelona. We avail of the opportunity to stock up on water, it’s included in the price. Refuelled and stocked up with water, we have no further business in Gibraltar as we have only one thing on our minds and that is to visit Tangier.
So, there we are in the Strait. It’s a difficult spot, one of the great moments in navigation. So, I’ll leave you now and shall go and see to my boat. Talk to you tomorrow, Jean Louis
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"Courage, courage !!!!" Envoyé par Christophe le 08-10-2009 à 16:19
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"Bravo pour avoir passé la première épreuve qui n’était pas mince. Une petite correction pour mes collègues qui seraient étonnés sinon : il n’est pas nécessaire d’être aussi précis pour la purge des poches...mettez le peson au placard et ne l’utilisez plus ! Il suffit de compter 10 secondes pendant la purge et c’est assez précis. Bon courage pour la seconde étape et tous mes voeux de bonne mer et bon vent. PS : Je suis très heureux de l’accueil très efficace que vous ont réservé mes collègues néphrologues de Barcelone. Je leur rends hommage d’autant plus qu’ils sont très occupés. Ils m’ont envoyé vos examens, vous restez "bon pour le service.."" Envoyé par Verger Christian le 08-10-2009 à 17:24
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"quel dommage qu’on n’a pas pu se voir plus longtemps. pour tout ceux qui veulent voir JL quand le HARMATTAN s’est arrêté le long du LARGYALO en hauteur de Barcelone: www.news-of-largyalo-and-crew.blogspot.com On te suit de près, t’envoie mille bises et on SAIT que tu réussiras!" Envoyé par Petra la grande allemande le 08-10-2009 à 21:29
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"Bon courage à vous cher Jean Louis,un véritable espoir pour tous nos malades dialysés de part le monde." Envoyé par Attou le 09-10-2009 à 16:36
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"Salut Jean-Louis, Dur, dur pour un homme mais je te connais tu vas surmonter ça. C’est comme le mal joli, une fois passé la vie à bord reprend ses droits. Nous vivons dans la dualité, c’est ce qui permet de comparer. Tu as connu le moche, tu auras le beau après le franchissement de la ligne d’arrivée. Se sera alors "que du bonheur" comme dirait quelqu’un de ma connaissance. Michèle et moi t’embrassons, sache que plein de personnes pensent à toi." Envoyé par caillet le 09-10-2009 à 18:25
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"Nous vous suivons avec beaucoup d’admiration dans cette magnifique et courageuse aventure. Quel force et quelle volonté ! Au plaisir de lire vos prochains posts " Envoyé par dave et krys le 09-10-2009 à 23:18
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"Bonsoir,
quelle activité sur ce blog, vous n’avez plus qu’à l’alimenter comme promis. Je tiens à vous présenter à nouveau toute mes félicitations pour ce magnifique projet mené à bien à 80% (partir avec un bateau prêt et un équipage sur-motivé représente l"essentiel de la traversée).
En tout cas pensez bien à nous qui sommes abonnés au flux RSS de vos aventure et qui ne supporterons pas deux jours sans nouvelles.
A nouveau : Bon vent, bonne mer Foucault" Envoyé par Foucault le 09-10-2009 à 23:44
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"La première épreuve est franchie non sans mal mais il semblerait qu’une fois amariné une bonne partie des difficultés disparaitront . Courage et persévérence il faut gravir les marches une à une ! Jean-christophe" Envoyé par jean-christophe le 10-10-2009 à 09:19
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"salut moi je vais tres bien j’ai fait ma pyjama party ont s’est couchées à 2h on a fait une boom !!
trop bien la soirée avec mes cops
PS: j’ai eu 19/20 en Anglais
signer Juli@" Envoyé par juli@ le 10-10-2009 à 15:28
Tue, 13 Oct 2009 08:59:00 GMT - HARMATTAN à TANGER 35°47’ N 5° 47’ W
Tue, 13 Oct 2009 08:59:00 GMT - HARMATTAN in TANGIER 35°47’ N 5° 47’ W
Bonjour à tous,
Nous voici à Tanger, à la sortie du détroit de Gibraltar.
Facile à passer ce détroit, on m’en avait parlé comme extrêmement difficile, mais il est très large (8 milles, une quinzaine de kilomètres) et le trafic n’est pas très dense. J’imaginais quelque chose comme le détroit de Messine mais ce n’est pas du tout cela, c’est beaucoup plus simple. Le détroit de Messine est très étroit et le trafic d’une densité qui n’a rien à voir avec ici.
Le goulet a un effet venturi et au milieu le vent est monté à 27 nœuds alors qu’il n’était qu’a une quinzaine de nœuds de part et d’autre. La mer très formée dans le passage avec beaucoup de moutons, tout cela du fait d’un courant de 2,5 nœuds contre le vent.
Arrivé difficile à Tanger, le port est avant tout un port commercial et un port de pèche. Le quai réservé aux plaisanciers de passage peut contenir seulement deux bateau et est situé dans l’entré du port. C’est complet !
On nous fait signe de se mettre à couple d’un Gibsea d’environ 55 pieds. Très difficile, il faut jeter l’ancre dans l’entré du port et reculer alors que le vent est de travers. Tout le monde s’y met, et on fini par être à couple. Quelle suée. Quels moments de stress. J’ai toujours peur d’abimer mon bateau. Autant Harmattan est super en haute mer, autant il n’est pas manœuvrable dans les ports. C’est l’incidence de la quille longue.
A peine remis de mes émotions, le capitaine du Gibsea me dit qu’ils s’en vont dès qu’on leur rend leurs passeports et qu’il va falloir à nouveau manœuver. C’est un couple avec trois enfants, en attendant on lie connaissance et après une demi-heure tout le monde se retrouve sur Harmattan, on échange des adresses puis c’est l’heure de se quitter, manœuvre et nous voilà enfin à quai, solidement amarré face au vent sur la jetée en face par une aussière de plusieurs dizaines de mètres.
Il est tard, il faut se dépêcher de descendre l’annexe pour mettre la passerelle à poste. Ensuite c’est la visite rituelle à la police où l’on me donne des « Permis d’escales » en échange de nos passeports puis visite aux douanes avant d’être enfin libre de circuler dans la ville.
Il y a déjà ce port de pèche, c’est un amoncellement de chalutiers en bois avec ces avants très haut et pointu, les peintures sont défraichies et il y a beaucoup de rouille. Cela sent le poisson et beaucoup de marins attendent ici ou là. On comprend tout de suite que nous ne sommes plus dans l’agitation permanente des pays européens. Ici tout le monde a le temps.
Il est 21 heures déjà, nous partons à pieds dans la médina. Ce n’est pas touristique ici, comme dans toutes les médinas, les rues sont étroites, un peu crasseuses, il y a plein de boutiques et j’aime observer la vie qui anime ces quartiers. Certaines boutiques sont toutes petites, elles offrent quelques crêpes, des amandes et des pistaches. Dans d’autres ce sont des cuirs et puis il y a les cafés ou sont assis essentiellement des hommes. Quand même ici il ya quelques femmes, pas de jeunes filles mais quelques femmes d’âge mûr avec leur mari. Les temps changent.
Nous rentrons dans un restaurant « La Mamounia ». Nous sommes assis sur des banquettes très basses et des petits tabourets et dégustons le menu local, soupe, pastilla, couscous au poulet et pâtisserie.
Ce matin il faut s’occuper du bateau, jeter les poubelles, solutionner les problèmes de connexion pour avoir l’électricité, faire l’inventaire, faire les courses, nettoyer le bateau, faire les lessives ……
Nous espérons repartir ce soir.
A bientôt Jean Louis
Hello everyone,
We are in Tangiers, at the exit of the Strait of Gibraltar.
This Strait is easy to negotiate, I had been told that it was really difficult, but it’s very wide (8 miles, 15 kilometres roughly) and there isn’t a whole lot of traffic. I was imagining something like the Strait of Messina, but not so, it’s far easier. The Strait of Messina is very narrow and there’s an extraordinary amount of traffic.
The narrow gap is a bit like a Venturi tube where the wind has increased to 27 knots even though it was only about fifteen knots on either side. During the crossing, the sea is very swollen and there are loads of white horses, all on account of the 2.5-knot counter current.
The arrival in Tangiers was difficult; the port is first and foremost a commercial port and a fishing port. The quay for amateur yachtsmen can only accommodate two boats and is located at the entrance of the port. Needless to say, it’s full!
We are signalled to double-moor along a Gibsea measuring about 55 feet. Very difficult, we have to drop anchor at the entrance of the port and then reverse with the wind on the beam. Everyone pulls up their sleeves and we end op double-moored. Talk about breaking out in a cold sweat. A most stressful experience. I’m always afraid to damage my boat. Even though Harmattan is a star at high sea, manoeuvring her in the harbour is quite a challenge. That’s because her keel is so long.
No sooner had I recovered from that ordeal or the captain of the Gibsea told me that they were going to move on as soon as they got their passports back, so we had to start the whole operation all over again. Our neighbours were a couple with three children; we decided to introduce ourselves and half an hour later everyone was on Harmattan. Once we had exchanged addresses, it was time to part company and to embark on some more manoeuvring. So now we are finally moored, all by ourselves on the jetty, straight into the wind and right across from a hawser, tens of metres long.
It is late; we’ll have to get our skates on to lower the dinghy so that we can put the gangplank in place. Then it’s time for the traditional call on the police where I’m given my “Docking Permit” in exchange for our passports and then we visit Customs so that we are free to move around the city.
An old fishing port, there are heaps of wooden trawlers with very high, pointed bows, the paint is flaking and there is quite a bit of rust to be seen. It smells of fish and there are loads of seamen hanging about. It doesn’t take us long to realize that we have left the hustle and bustle of the European countries behind. Here, everyone has plenty of time.
It’s already 9 o’clock at night and we walk to the medina. It’s not at all touristy here; like in any other medina, the roads are narrow, a little grubby, there are loads of shops and I love watching life going by in these areas. Some shops are tiny; they sell some pancakes, almonds and pistachio nuts. Other shops sell leather goods and then there are cafes, mainly frequented by men. There are some women here though, not young girls but ladies of a more mature age, who are there with their husbands. Times are changing.
We go into a restaurant called “La Mamounia”. We sit on very low wall seats, and little stools and sample the local menu, soup, pastilla [meat pie], couscous with chicken and some patisserie.
This morning, we’ll have to tend to the boat, empty the bins, solve the connection problems so that we have power, do a stock-take, some shopping, clean the boat, laundry……
We hope to leave again tonight.
Talk to you soon, Jean Louis
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"salut jean-Louis, Heureux de savoir qu’il ne se passe rien. Bonne fin de journée Jannick" Envoyé par jannick le 10-10-2009 à 16:53
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"Comment se porte l’équipage, le cap’tain ainsi que que ....Louisette Amitiés Jannick" Envoyé par jannick le 11-10-2009 à 09:46
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"Station Film,understand allow good method degree escape wear feel warm annual note away pass where fund branch high percent daughter advance flight manner religious replace improve act useful speaker continue almost health into deal creation bridge male court choice lot race considerable institution firm aim jump stone list think weight variation extend ministry level insurance never urban style temperature pocket require where white talk constant watch tradition notion side check atmosphere growing king ground income distribution child result provide withdraw influence able dark situation " Envoyé par diet drink le 30-11-2010 à 13:34
Wed, 14 Oct 2009 10:59:00 GMT - Au large de RABAT 34°36’62 N 07°06’81 W
Wed, 14 Oct 2009 10:59:00 GMT - 34°36’62 N 07°06’81 W
Bonjour à tous,
Quelle nuit !
Après les courses, les lessives, récurage du capitaine, de l’équipage et du bateau nous partons enfin. Il est 18 heures TU, 20 heures en France. La nuit commence à tomber.
Les Marocains sont sympas, ils nous aident à libérer le bateau. Jacky est à l’avant, il s’occupe de remonter l’ancre. Je fais l’aller et retour entre la pointe avant et le cockpit pour mettre un peu de moteur face au vent et contrôler l’arrivé de l’ancre à bord. C’est difficile et nous voyons apparaître des gros cordages et un vieux pneu, le tout entouré de grandes feuilles de plastique. Jacky attaque au couteau pendant que je maintiens le bateau dans la passe. Après un quart d’heure d’efforts nous voilà enfin libérés. Jacky n’a plus qu’à aller se laver.
Le vent souffle 20 nœuds d’Est, c'est-à-dire que nous allons être vent arrière. J’ai décidé de monter les voiles dans l’avant port pour ne pas être trop secoué. Une fois les voiles à poste, il faut virer de bord. C’est musclé, le bateau se couche et puis il part comme un boulet de canon. Nous sommes très rapidement à 7 nœuds auxquels il faut ajouter 2,5 nœuds de courant favorable. La côte défile et c’est bon. Puis rapidement le vent tombe à 15 nœuds. Au portant ce n’est pas beaucoup. Nous arrivons au cap Spartel, la sortie du détroit de Gibraltar et l’entrée dans l’Atlantique. Le vent se renforce et monte à 30 nœuds, puis 34. C’est violent mais la mer est plate.
Il va falloir empanner maintenant. Je n’aime pas cette manœuvre. Je reprends l’écoute d’artimon en totalité et je reprends pas mal l’écoute de grand voile. Sur celle-ci j’ai un frein de baume qui permet de faire cette manœuvre sans trop de problème.
Je règle le « Aller à » sur la cartographie et l’écoute de grand voile dans la main j’appuie sur le bouton du pilote. Un grand bruit, la baume de grand voile file jusque dans les haubans. Je sais tout de suite que j’ai cassé. Dans le noir c’est difficile, on ne voit rien. C’est une nuit sans lune.
Maintenant nous sommes très souvent au dessus de 40 nœuds. Le bateau file entre 8 et 9 nœuds avec grand voile et artimon. La mer est plate, cela pourrait être du bonheur sans ce sentiment d’avoir cassé.
Maintenant que tout semble stabilisé, que le pilote assure le cap, je commence à faire le tour. La position des cordages à l’arrière du cockpit n’est pas très normale. Je n’en crois pas mes yeux, j’ai perdu le chariot de grand voile.
En fait, le cordage de réglage du chariot avait été sorti de son taquet par inadvertance lors de la monté des voiles et je ne l’ai pas contrôlé. Lors de l’empannage, le chariot, monté sur roulement à billes, n’étant plus maintenu, est parti comme une fusé sur l’autre taquet et l’a arraché. Fâcheux de n’avoir plus d’écoute de grand voile dans 40 nœuds de vent.
La grand voile n’est que légèrement appuyée sur les haubans, voyant le vent monté en permanence (nous avons maintenant des rafales à 44 nœuds), je décide d’essayer de prendre un ris. Cela commence pas mal puis tout se coince. La voile ne veux plus ni descendre ni monter.
Heureusement la mer est plate, j’ouvre un peu l’artimon qui donne trop, obligeant le pilote à compenser au gouvernail et nous filons maintenant à 9 nœuds.
Christophe propose de faire à manger, je n’ai pas faim. Cela me travaille cette situation, ce vent très fort et plus d’écoute à la grand voile qu’il est impossible d’affaler.
On avale quand même chacun un petit sandwich à la dinde et un yaourt.
Après un moment, la mer s’aplatit encore et le vent tombe à 20 nœuds. Je mets le moteur en marche et descends faire la dialyse. Il y a pleins de pécheurs et il faut veiller la route en permanence. Jacky s’y colle pendant que j’essaye de me reposer. L’alarme collision hurle en permanence, c’est impossible et cette grand voile à poste me travaille.
Vers une heure du matin, le vent tombe à 3 nœuds et passe au sud. C’est le moment d’essayer de descendre cette grand voile. On monte, on affale mais elle reste coincée. Dans le noir c’est très difficile. J’ai beau allumer les projecteurs de pont, on n’y voit rien, c’est dans les hauts que c’est coincé dirait on.
Encore un écho sur le radar. Ses feux ne sont pas allumés à ce bateau. Il est très prés. J’allume mon projecteur qui se trouve en haut du mat et j’effectue un balayage. Il allume un lumignon puis ses feux et part, moteurs à pleine puissance, faire un arc de cercle autour de nous. Il s’arrête à 200 mètres et allume un gros projecteur, le secouant dans un mouvement vertical et nous éclairant.
J’ai lu qu’à cette distance de la côte, il peut y avoir des filets dérivants et que c’est très dangereux. J’imagine immédiatement que c’est cela, coupe les gaz et envoie Jacky dans la delphinière après avoir allumé le projecteur. Nous avançons à 1 nœud, avec précaution.
A nouveau grand coups de projecteurs, j’ouvre la VHF, personne ne réponds. J’arrête le bateau et nous hurlons « Qu’est ce que vous voulez ». Après de multiples tentatives de communication, nous croyons entendre « Marine Royale » Ils ont une drôle d’attitude ces policiers. Nous n’y croyons pas trop et leur demandons d’approcher. Ils viennent à 50 mètres et nous constatons que c’est bien un bateau officiel. « Quel est la nationalité du bateau ? » « Vous êtes combien à bord ? » « Il est où le troisième ? » « Le nom du bateau ? » « Vous venez d’où ? » « Vous allez où ? » « Le nom du propriétaire ? » « Le nom des deux autres ? »
Le tout en hurlant. Ce n’est pas facile, il faut répéter 3 fois chaque question. Je leur crie : « Vous n’avez pas une VHF ? » « Canal 14 »
Cela va déjà mieux, maintenant ils veulent le numéro des passeports. Mince on va y passer la nuit !
Puis tout d’un coup : « C’est bon, bonne route » Ils vont nous suivre encore un bon moment touts feux éteints. Bizarre ce contrôle, d’habitude cela se passe autrement.
Le vent qui est maintenant Sud Est monte un peu, on est à 12 nœuds. Je n’aime pas cela avec cette grand voile impossible à manœuvrer. Je m’y recolle et décide de forcer un peu sur le premier ris. J’observe la voile et demande à Jacky de se mettre au winch. Cà force puis tout d’un coup « Pan », la voile descends d’un seul coup et tombe sur le pont. Je me sens tout de suite beaucoup mieux. Ce matin j’ai compris, c’est le petit coinceur de nerf de chute qui a attrapé la drisse de lazzi bag et s’est coincé dedans. La fixation du lazzi bag a lâché, il va falloir monter au mat à l’escale mais ce n’est pas grave.
Quelle nuit, les dieux n’étaient pas avec nous.
Ce matin nous avons vu deux globicéphales noirs. Nous avons été à leur rencontre. Quelle grosse tête toute ronde ! Ce sont de petites baleines qui mesurent jusqu'à 6 mètres et peuvent peser jusqu'à 2 tonnes.
Je profite de ce mail pour remercier tous ceux qui laissent des messages sur mon site. Je ne peux y répondre en ce moment mais revenu à terre je répondrais à chaque mail.
Bonne journée, A bientôt
Jean Louis
PS : C’est un lac cet océan atlantique !
Hello everyone,
What a night!
With the shopping and the laundry done, the captain, crew and team scrubbed, we are finally ready to go. It is 6 p.m. UT, 8 o’clock at night in France. The night is falling.
The Moroccans are nice, they helped us get our boat free. Jacky is in front, he is busy lifting the anchor. I walk up and down between the front and the cockpit so that we can use the engine to combat the wind and to check that the anchor gets on board. It’s a difficult operation and we see huge ropes and an old tyre, and large plastic sheets floating all around. Jacky pulls out his knife while I keep the boat in the channel. After fifteen minutes we’re finally free. All Jacky has to do now is to go and have a good wash.
The wind is blowing 20 knots from the east, i.e. we have the wind behind us. I decide to raise the sails in the outer harbour so that things don’t get too rough. Once the sails in position, it’s time to turn the boat. It’s a tough one, the boat keels over and then takes off like a canon ball. Soon we are travelling at 7 knots, adding another 2.5 knots thanks to the favourable current. The coast rolls past and that suits us fine. Then the wind quickly reaches 15 knots. On the outrigger that’s not a lot. We arrive at Cape Spartel, the end of the Strait of Gibraltar and the beginning of the Atlantic Ocean. The wind picks up speed and reaches 30, then 34 knots. It’s vicious but the sea is calm.
No we’ll have to gybe. That’s one manoeuvre I do not like. I take the whole mizzen sheet and don't do a bad job with the sheet of the mainsail. On this one I have a boom brake which allows me to carry out this manoeuvre without too many problems.
I set the “Destination” on the cartography and with the mainsail sheet in hand I press the pilot button. A terrible noise, the boom of the mainsail ends up in the shrouds. I know straight away I have faltered. In the dark it’s difficult, one can’t see a thing. It’s a moonless night.
Now we often reach more than 40 knots. The boat sails at between 8 and 9 knots with the mainsail and the mizzen. The sea is calm; it could be bliss if it wasn’t for that feeling of having faltered.
Now that everything seems to have stabilized, that the pilot looks after the course, I begin to do my rounds. The position of the ropes behind the cockpit is not very normal. I cannot believe my eyes! I have managed to lose the trolley of the mainsail.
What had happened, in fact, was that the trolley’s adjustment rope had inadvertently come out of its cleat when the sails were being raised and I hadn’t checked it. While gybing, the trolley, mounted on ball bearings and no longer secure, had shot off like a bullet onto the other cleat and simply tore it off. Most annoying not to have a mainsail sheet anymore when the wind is blowing at 40 knots.
The mainsail is only lightly pushed against the shrouds, and with the wind continuously rising (we now have gusts of 44 knots), I decide to try and take in a reel. Things start off well and then everything jams. Now, the sail goes neither up nor down.
Thankfully the sea is calm, I open the mizzen slightly but it drops too much, so that the pilot must compensate for the rudder and we're now moving at 9 knots.
Christophe offers to cook something, but I am not hungry. This situation is getting to me, this strong wind and no longer any sheet on the mainsail which makes it impossible to haul it down.
Nevertheless, we all eat a little turkey sandwich and a yoghurt.
After a while, the sea becomes even calmer and the wind drops to 20 knots. I start the engine and go downstairs for my dialysis. There are loads of fishermen and we have to keep watch permanently. Jacky gets down to standing watch while I try to get some rest. The collision alarm never stops sounding, it’s impossible and this mainsail in position is bugging me.
At about one o’clock in the morning the wind drops to 3 knots and turns south. The moment has come to try and lower this mainsail. We climb, we haul but it remains stuck. In the dark it’s extremely difficult. Switching on the floodlights on deck is all very fine and well, but we still can’t see a thing, we reckon it’s stuck on top.
Another echo on the radar. That boat doesn't even have any lights on. She is very close. I switch on the floodlight on top of the mast and scan the area. They turn on a small light, then their lights and leave, engines roaring, circling in a big arc around us. The boat stops 200 meters further up, a large floodlight is turned on, and with one vertical movement we are swimming in light.
I did read that this far from the coast there could be drift nets and that it could be dangerous. It’s the first thought that came to my mind, so I turned off the gas and sent Jacky to the overhang stemhead as soon as I had the floodlight lighting. We carefully move forward at 1 knot.
Once again major floodlights, I open up the VHF, but no one replies. I stop the boat and we roar “What do you want”. After several attempts to communicate we thought we heard “Royal Navy” Peculiar attitude they have these guards. We don’t really believe them and ask them to come closer. They come to within 50 metres and now we can see it's an official boat. “What’s your boat’s nationality?” “How many people on board?” “Where is the third one?” “What’s the name of the boat?” “Where did you come from?” “Where are you going?” “What’s the owner’s name?” “What are the names of the other two?”
All this at a roar. Not easy, every question had to be repeated thrice. I shout back: “Don’t you have VHF?” “Channel 14”
Things are looking up, now they want our passport numbers. Man, we’ll be here all night!
Then, all of a sudden: “Ok, everything in order, have a safe trip” They end up following us for another while, all lights switched off. Strange one this check, normally things are done differently.
The south-west wind is beginning to rise a little, it’s reached 12 knots. Not to my liking, as we can’t manoeuvre the mainsail. I get back to it and decide to force the first reel a little. I watch the sail and ask Jacky to work on the winch. It’s a bit of a strain and then all of a sudden “pang”, the sail falls down in one go and lands on deck. All of a sudden I feel a lot better. This morning I realized that the small nut of the leech line had caught the lazy-jack halyard and got stuck there. As the lazy-jack fixture had come loose, we would need to climb the mast in port but that’s not too bad.
What a night, the Gods were definitely not on our side.
This morning we saw two black pilot whales. We actually went to meet them. What large round heads they have! They are small whales that can measure up to 6 meters in length and can weigh up to 2 ton.
With this e-mail, I take the opportunity to thank everyone who has left messages on my website. At this moment I cannot reply to any of them but once on shore I shall reply to every single e-mail.
Have a nice day, talk to you soon,
Jean Louis
PS: It’s a lake this Atlantic Ocean!
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"Bonjour jeune homme!! Sans le savoir, tu es passé devant ma maison qui est en bord de mer à Carboneras au nord de Malaga! Bonne route et bonjour à Tanger la blanche!! Gros baisers à tous les trois !" Envoyé par Brigitte le 11-10-2009 à 14:19
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"JSalut Jean Louis, bonjour a tous les 3, je t ai envoye un long mail mais il y a eu un message d erreur provenant du serveur, je ne sais pas s il est parti ou non ?? je vous souhaitais bon vent pour la suite et vous recommandais d aller manger des chich Kebbab au petit socco a Tanger, pour l ambiance, aussi de voir le lever de soleil depuis la hauteur Est a l exterieur de Tanger, c est grandiose et l on comprend la signification de l expression " Tanger la Blanche". ( je t en avais parle avant le depart) Tanger est une ville tres interessante, un carrefour a tous points de vue, un peu comme Istanbul, j espere pour vous que vous pourrez y passer quelques jours, d ailleurs l Harmattan m a tel en douce pour me dire qu il avait envie de souffler un peu 2 ou 3 jours,car il a bien bosse et souhaite que tu le bichonnes un peu, lavage de pont, nettoyages, entretiens, niveaux d huile petites coutures, etc.. Amities a tous les 3, JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 11-10-2009 à 22:05
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"Bonjour, le dr Verger a attiré notre attention sur votre site car je suis dialysé depuis août 2005 et je n’osais voyager car les cartons de poches et tout le petit matériel ainsi que la machine nous rebutaient pour envisager quoique ce soit. Nous pensions qu’il fallait respecter une très haute hygiène (poussière, vent et microbes, etc ..) pour éviter toute infection. Or, nous constatons que vous faites cette dialyse en plein air..... Comment avez-vous pu sur un petit bateau stocker toutes les boîtes !!!! Nous vous souhaîtons bon vent et bonne route. Nous suivrons vos messages. Bien sincèrement. Jean et DAnielle Plancot" Envoyé par Plancot Jean le 12-10-2009 à 09:15
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"En réponse à Plancot Jean : la manipulation dans l’atmosphère confinée à l’intérieur du bateau n’est probablement pas plus sûre que celle à l’air libre en haute mer. En effet il y a des études montrant que l’atmosphère en haute mer est beaucoup moins riche en germes qu’à terre. Ce qui est valable en mer ne l’est donc pas à terre. C’est une partie de l’intéret de l’aventure de Mr Clemendot, nous apprenons avec lui à adapter le traitement en fonction de conditions très spéciales et les protocoles traditionnels ne sont pas tous applicables ici. Il en est de même pour la surveillance de son poids que nous allons suivre par impédancemétrie, etc.." Envoyé par Verger Christian le 13-10-2009 à 13:22
Thu, 15 Oct 2009 10:30:00 GMT - HARMATTAN dans le brouillard 32°42’03 N 9°14’75 W
Thu, 15 Oct 2009 10:30:00 GMT - HARMATTAN in the fog 32°42’03 N 9°14’75 W
Bonjour à tous,
Ce matin c’est la morosité à bord, nous sommes dans un brouillard à couper au couteau depuis l’aube. Merci le radar car on ne voit pas l’avant du bateau. A l’intérieur tout est humide, à l’extérieur tout est trempé. Comme dit Jacky, on se croirait à Terre Neuve à la pèche à la morue.
Très peu de vent, 11 nœuds de l’arrière ce qui, avec notre vitesse de 7 à 8 nœuds nous donne un vent apparent de 3 à 4 nœuds !
La journée d’hier et la nuit ont été très calmes. Seulement 3 ou 4 alertes collision cette nuit.
Nous sommes au large de Sidi Bou Seksou et nous nous rapprochons de la côte pour tourner le cap Cantin.
Cette nuit nous avons eu à nouveau un passager clandestin, un petit oiseau pas plus gros qu’un noyau de pêche qui avait la bougeotte. Il ne pouvait rester 2 secondes à la même place. Il a dormi dans le lazzi bag d’artimon et est reparti à l’aube. Etonnant ces oiseaux des bois qui se retrouvent en pleine mer. Sur le bateau on peut les approcher de très prés sans qu’ils se sauvent. Quel caractère ils doivent avoir pour partir ainsi à la découverte du monde !
Nous n’avons pas encore décidé si nous faisons un stop à Essaouira ce soir où nous pourrions atterrir vers minuit ou bien si nous poursuivons jusqu’à Lanzarote que nous pourrions atteindre Samedi après midi.
Le gros problème à résoudre maintenant va être de trouver une place au port. Avec le rallye de l’ARC le port de la Luz à Grand Canarie est complet jusqu’au 22 novembre date de départ du rallye.
Bonne journée à tous, A demain
Jean Louis
PS : Finalement nous jouons la sécurité et sautons l’escale d’Essaouira pour tirer directement sur Lanzarote.
Hello everyone,
This morning it is gloominess all around on board, for, ever since dawn, we have been surrounded by fog so thick that you could cut it with a knife. Thank you radar, because we can’t even see the bow of the boat. Inside everything is damp, outside everything is soaked. As Jacky puts it, it’s like being on a cod-fishing trip in Newfoundland.
There is very little wind, 11 knots from behind which, at our speed of 7 to 8 knots, gives us an apparent wind of 3 to 4 knots!
Yesterday and last night were very peaceful. We had only 3 or 4 collision alerts during the night.
We are sailing off Sidi Bou Seksou and are approaching the coast to round Cape Cantin.
Last night we had a new stowaway, a little bird not larger than a peach stone that was suffering from a dose of the fidgets. It couldn’t stay in the same spot for 2 seconds. It slept in the mizzen lazy-jack and flew off again at dawn. Amazing, these little wild birds that end up right out on full sea. On the boat we can get really close to them, they don’t even fly off. They must have some character to simply take off and go and discover the world!
We haven’t quite decided yet whether to stop in Essaouira tonight, which we should reach around midnight, or whether to sail on to Lanzarote, where we could land some time Saturday afternoon.
Our biggest problem at the moment is finding a place in the port. With the ARC [Atlantic Rally for Cruisers] regatta, La Luz Port on Gran Canaria is completely full until November 22, the starting date of the race.
Have a nice day everyone, talk to you tomorrow,
Jean Louis
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"Bonne arrivee a Tanger. Impressionant le courant de 6 Kts que tu mentionnes, je ne pensais pas qu il y en avait autant.. J ai hate d avoir votre description de l arrivee a Tanger, et de la Marina ou tu vas. ( si tu peux ramener des infos sur les marinas de Tanger ce serait sympa) Une suggestion : Ce serait interessant que tu ajoutes chaque jour a la position geographique de ton blog la distance parcourue ce jour la et le cumul depuis le depart. Ton grand pote CCH est venu me chercher sur mon bateau pour "causer", il n a pas ete decu !! nous en parlerons de vive voix. Fais moi penser aussi stp a te donner une version personelle de l orthographe de Salam aleikoum, suite a ta remarque a ce sujet. ..tu aimeras ma version j en suis sur ! Bon sejour a tous les 3 a Tanger, amities, JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 12-10-2009 à 22:00
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"Bravo Jean-Louis, on te suit de près, . Haha, Pierrefeu, je sais qui est CCH!!!!! Bisous aux marins et bonne nave!" Envoyé par petra et cassecouille le 14-10-2009 à 22:28
Thu, 15 Oct 2009 15:12:00 GMT - HARMATTAN sous Spi 32°16’85 N 9°42’92 W
Thu, 15 Oct 2009 15:12:00 GMT - 32°16’85 N 9°42’92 W
Rebonjour à tous,
Les heures se suivent et ne se ressemblent pas. Ce matin c’était la morosité dans un brouillard Londonien et cet après midi, c’est le bonheur parfait, plus ce serait indécent.
Tout a basculé vers midi quand le vent s’est levé, un petit 17 nœuds de Nord Est avec un peu de mer et des moutons. Immédiatement nous avons hissé le spi et coupé le moteur. Enfin un peu de calme, le bateau file à plus de 8 nœuds, on sent qu’il se régale, nous aussi. Nous ne sommes pas tout à fait sur la route mais à 10 degrés prés c’est bon. J’ai réglé le pilote en mode régulateur de vent pour profiter au maximum de ces perles de vie.
J’ai mis sur la sono du bord ma clef USB contenant les 30 musiques ou chansons que j’aime le plus. Il y a toutes les époques depuis les années 70, beaucoup de guitare sèche ou électrique, des morceaux d’anthologie comme « Hôtel California », du Goldman, du Balavoine, du Berger mais aussi Lionel Richie et Suzanne Vega, Peter Kingsbury. Un peu de tout, quoi, mais rien que de l’excellent. C’est un peu fort mais c’est bon.
A midi c’était purée, préparée par le capitaine. Une vraie purée avec des vraies patates. On a l’estomac callé et cela nous aide à voir la vie en rose.
Au milieu du repas, qui se présente dans le cockpit pour manger à notre table ?.....Gilbert ! Gilbert c’est le petit serin qui avait trouvé refuge sur le bateau hier après midi. Je vous avais annoncé à tort son départ. Il est tellement petit qu’on le perd. Il se niche dans un tas de cordage et on ne le voit pas. Maintenant il est totalement apprivoisé et n’hésite pas à venir à table. Il y a un instant on l’a même retrouvé dans la cabine arrière.
Ce bateau qui file tout seul dans un confort exceptionnel, c’est réellement un grand moment de bonheur. Quel sentiment de liberté absolue. « Liberté », c’est le mot de la langue française que je préfère. Dans une dictature je serais très certainement emprisonné, j’aime beaucoup trop la liberté. Je suis comme Gilbert, ce sont les grands espaces qu’il me faut, je ne peux imaginer d’avoir un fil à la patte et j’ai eu vraiment très peur que la dialyse en soit un. Quel bonheur qu’il n’en soit rien !
Nous venons de passer une demi heure sportive, nous avons mal aux côtes à force de rire ! Mon copain Richard va être jaloux car, j’en suis sûr il n’a jamais réalisé une si belle pèche. Nous avons péché le cormoran !
En train de faire la vaisselle, nous remarquons que des cormorans s’attaquent à notre rapala, le leurre que nous trainons pour prendre des bonites ou des daurades coryphènes. Nous allons tous sur la plage arrière et quel spectacle ! Une quinzaine de cormorans plongent à tour de rôle sur le leurre. Ils volent au dessus et tout à coup, comme des flèches, les ailes repliées, le bec tendu devant et les pattes repliées dans la queue, ils plongent. Certains arrivent à le saisir et la canne plie vivement, le moulinet lâche un peu de fil. Au bout d’un moment un cormoran s’accroche et il faut sauter sur la canne. C’est Christophe qui s’y colle, c’est comme pour la pèche au gros, c’est sportif. Le cormoran se débat, il fait du ski nautique les ailes déployées. Moi je n’en peu plus, j’en pleure tellement je rie. Cela dure plus de dix minutes, j’imagine déjà manger du cormoran en matelote, il paraît que c’est bon. Mais la bête fini par se dégager et s’envole, épuisée vers d’autres cieux en jurant de devenir végétarien, « Le poifon f’est pu pou moi ! », se rappelant d’aller voir son dentiste dès demain !
Nous remontons le rapala, il n’y a plus d’hameçons !!!!
Quelle belle balade !
A bientôt, bonne soirée
Jean Louis
Hello again everyone,
Time is flying but no two hours are the same. This morning was sheer misery, a London fog, and this afternoon, perfect happiness, anything more would be indecent.
Everything changed around lunchtime when the wind rose, some 17 knots from the north-east, the sea slightly choppy and white horses. Immediately we hoisted the spinnaker and turned off the engine. Finally some calm, the boat is sailing at more than 8 knots, one can feel that she is enjoying herself and so are we. We’re not quite on course but within 10 degrees is fine. I’ve set the pilot to wind-regulator mode so that I can enjoy life's little treasures to the full.
I inserted my USB with 30 of my most favourite pieces of music or songs into the shipboard sound system. It has something from every era, from the 1970s, a lot of acoustic or electric guitar music, little pieces of anthology like “Hotel California”, some Goldman, Balavoine, Berger but also Lionel Richie and Suzanne Vega, Peter Kingsbury. A bit of everything, so what, it’s nothing but the very best. It’s a bit loud but it’s nice.
For lunch we had mashed potatoes, cooked by the captain. Real mashed potatoes made with real potatoes. Our stomachs are full so we can see the bright side of life.
And in the middle of our meal, who turns up in the cockpit to join us at our table?.....Gilbert! Gilbert is the little canary that came to seek refuge on our boat yesterday afternoon. I mistakenly told you he had left. He’s so small that we lose him all the time. He nestles in a pile of rope and we can't see him. Now he’s completely tame and doesn’t think twice about joining us at the table. At one stage, we even found him in the rear cabin.
This boat who sails all by herself in the heights of comfort, it’s truly a moment of great happiness. What a feeling of utter freedom. “Freedom” is my favourite word in the French language. If I was living in a dictatorship I would certainly end up in prison, I value my freedom so much. I am like Gilbert, I need open spaces, I couldn’t imagine being tied down and I really dreaded that dialysis would be a tie. How lucky that nothing is further from the truth!
We’ve just spent a sporty half an hour and have a pain in our sides from laughing! My friend Richard will be jealous because I am sure he never caught a fish as beautiful as this one. We caught a cormorant!
While washing the dishes we noticed that the cormorants were attacking our rapala, the lure we pull to catch bonitos or red sea breams. We all went on quarterdeck and what a sight! About fifteen cormorants, taking turns, diving towards the lure. They were circling over it and all of a sudden, like arrows, wings folded back, beaks stretched out and legs pulled up against their tails, they made a dive for it. Some managed to catch it and the rod bent heavily, the reel unwound a little. All of a sudden a cormorant is caught and we have to jump on the rod. It’s Christophe who holds on for dear life, it’s like deep-sea fishing, it’s a sport. The cormorant is struggling; he’s water skiing, wings open wide. I am in stitches; the tears are streaming down my cheeks with laughter. It goes on for more than ten minutes, I have visions of eating cormorant stew; I’ve heard it's delicious. But the bird manages to free itself and flies off, exhausted, to other skies swearing that he’ll become a vegetarian, "I'm gone off fiff [fish]”, making a mental note to himself that he should go and see his dentist tomorrow!
We reel in the rapala, all the fishhooks are gone!!!
What a trip!
Talk to you soon, enjoy your evening, Jean Louis
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"Cher Jean-Louis, Dans ma lecture, me voici replongé dans les meilleures pages de l’Harmattan, lues avec passion. Notre pensée t’accompagne au cours de ce nouveau défi vraiment décoiffant. Si tu répondais, je ne pourrais pas te lire avant 15 jours car demain je suis à Rhodes, puis Jérusalem, etc. Chypre, Ephèse, Corinthe, Malte, Rome ... en paquebot.
Amicales pensées vers toi.
Dominique" Envoyé par Dominique Manchon le 14-10-2009 à 16:27
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"Bonjour Dominique,
Merci pour ce mail sympa. Embrasse ton épouse pour moi et bonne croisière. Jean Louis" Envoyé par Jean Louis CLEMENDOT le 22-10-2009 à 17:49
Fri, 16 Oct 2009 11:27:00 GMT - HARMATTAN en Atlantique 31°13’84 N 11°47’90 W
Fri, 16 Oct 2009 11:27:00 GMT - 31°13’84 N 11°47’90 W
Bonjour à tous,
Cà y est déjà. J’ai déjà trouvé ce que je suis venu chercher en Atlantique et que je n’avais pas en Méditerranée. Depuis hier midi nous sommes sous spi ! En Atlantique, on monte les voiles et puis on n’y touche plus pendant des heures, voire des jours j’espère. En Méditerranée, le vent change tellement souvent et rapidement de force et de direction que la navigation sous voile est difficile. Souvent on entreprend de monter le spi et lorsqu’il est à poste, il faut le redescendre immédiatement car les conditions de vent ont changées. Je parle souvent d’une grande navigation sous spi qui ma marqué entre « la gracieuse » dans le golfe de Fos et la calanque de Sormiou, sous spi à 9 nœuds par 20 nœuds de vent. Cela n’avait pas duré 4 heures et c’était exceptionnel.
Ici, cela va faire 24 heures que nous sommes sous spi et que le bateau file. Il se fait plaisir ce bateau, maintenant ça faiblit un peu mais toutes la nuit nous avons eu 16, 17 nœuds de vent et le bateau marchait très fort. Nous étions en permanence autour de 8 nœuds. J’ai dormi habillé car c’était la première fois que je gardais le spi la nuit. La navigation sous spi demande beaucoup plus d’attention que sous voile normale. Il y a deux risques, le vent qui forci et qui peut coucher le bateau et au contraire, le vent qui faiblit, le bateau qui vient vent arrière et le spi s’enroule autour de l’étai. Il peut alors être impossible de le démêler sans y aller avec un gros couteau en grimpant en tête de mat par le long de l’étai. En solitaire, cela peut être difficile.
Cette nuit je me suis levé une douzaine de fois. Quelque fois c’était pour des bateaux que l’on croisait et les autres fois pour régler le pilote et vérifier que tout allait bien. J’adore ce rythme de vie, je dors dans la pointe avant et j’adore entendre le bateau qui ouvre l’eau et toute cette eau qui ruisselle et qui cascade sur les flancs de la coque. A partir de 7 nœuds, 7,5 nœuds, le bateau vibre et la sensation de vitesse est grisante. A tout moment, de ma couchette, je sais exactement comment va le bateau et si quelque chose cloche. Vers 4 heures du matin, je me réveil, je sais que quelque chose ne va pas. Je sors et trouve le pilote en « standby ». Les mystères de l’électronique ou plus exactement le mode régulateur d’allure qui ne fonctionne pas parfaitement dans ces conditions. Je repasse le pilote en mode « Auto », c'est-à-dire qu’il tient un cap compas. Ici c’est possible avec un vent aussi régulier et le bateau fait beaucoup moins d’embardées, il marche mieux.
Ma couleur préférée c’est le rouge et j’aime ce grand spi rouge vif.
Ah ! Notre repas de midi vient d’être livré, cela va être daurade au riz, une belle daurade coryphène de la taille idéale pour un repas à trois. Ce sera certainement mieux que du cormoran ! Certain croient que nous nous amusons, en fait c’est juste pour pouvoir manger et survivre.
Je n’ai pas de nouvelles à vous donner de Gilbert car nous ne l’avons pas encore vu ce matin. Comme hier il est apparu vers 13 heures nous ne savons pas s’il est encore en grasse matinée ou bien s’il nous a quittés. Hier soir il faisait parti de l’équipage. Il s’est posé sur l’épaule à Jacky, Christophe l’a caressé et alors que j’étais à la barre il est venu se percher sur un des barreaux de celle-ci.
Nous sommes actuellement à environ 140 milles de Lanzarote que nous atteindrons demain midi si tout va bien. Aux Canaries c’est la pleine saison et les marinas ne répondent même pas aux mails. Dans quelle île va-t-on trouver une place pour le bateau ? Je crois que ce n’est que sur place que l’on va pouvoir gérer ce problème.
En attendant, bonne journée et à demain.
Jean Louis
Hello everyone,
Got it! It didn’t take me long to find what I was looking for in the Atlantic Ocean, something I couldn't get in the Mediterranean. Since yesterday we have been sailing with the spinnaker! In the Atlantic Ocean, you hoist the sails and don’t have to touch them again for hours, let's hope even for days. In the Mediterranean Sea, the force and direction of the wind changes so often and fast that sailing a boat under sail is quite an operation. On more than one occasion, we found that no sooner had we the spinnaker hoisted and in place and it became high time to bring it down again, because by then the wind conditions had changed. I often talk about a great sailing experience between “La Gracieuse” in the Gulf of Fos and the Mediterranean creek of Sormiou where we sailed at 9 knots with the spinnaker in a wind force of 20 knots, which really spoilt me for life. It didn’t even last 4 hours but it was truly exceptional.
Here, we have been sailing with the spinnaker for almost 24 hours now and the boat is flying it. This boat would make your heart sing, things are slowing down a little but during the night we had a wind force of 16, 17 knots and the boat really played a stormer. We were constantly sailing at around 8 knots. I slept fully dressed as it was the first time I was watching the spinnaker during the night. When you sail with the spinnaker you have to remain far more alert than when you are sailing with a normal sail. There are always two risks you have to consider, one the wind gaining strength causing the boat to keel over and then, the direct opposite, the wind slackening off and with the wind in the back, the spinnaker wrapping itself around the headstay. It may be impossible to untangle it then unless you, clung to the top of the mast, take a large knife to it all along the headstay. Now when you’re by yourself, that particular situation could be quite a challenge.
During the night I woke about twelve times; sometimes because some boats where sailing past and other times to adjust the pilot and to make sure that all was well. I love this way of life, I sleep in the front and love listening to the boat breaking all that flowing water, dropping down from the sides of the hull. Once she reaches 7, 7.5 knots, the boat vibrates and the sensation of speed is exhilarating. In my bunk, I always know exactly how the boat is doing and whether anything is amiss. I woke up at 4 o’clock in the morning and knew that something wasn’t right. I went outside and found the pilot on “standby”. The mysteries of electronics, or more precisely, the speed-regulating mode which does not work flawlessly in these conditions. I switched the pilot back to "Auto", so that it would maintain the magnetic compass course. Here, under steady wind conditions you can do that; the boat lurches a lot less and sails better then.
My favourite colour is red and I love this big bright-red spinnaker.
Aha! Our lunch has been delivered; we're going to have sea bream with rice, a beautiful red specimen, just the perfect size for three. Definitely far better than cormorant! Some of you think that we are having a great time but, in fact, it's all about being able to eat and survive.
I can’t give you any news about Gilbert as he hasn’t surfaced so far this morning. As he only appeared at about 1 p.m. yesterday we are not quite sure whether he’s having a lie-in or whether he has left us. Last night he was part of the crew. He perched himself on Jacky’s shoulder, Christophe rubbed him and while I was at the helm, he came to sit on one of the helm bars.
We are currently some 140 miles from Lanzarote where we should arrive at noon tomorrow, all going well. On the Canary Islands, it’s high season and the marinas aren’t even replying to e-mails anymore. I wonder at which island we’ll be able to dock our boat! We’ll probably only be able to sort out that problem once we get there.
In the meantime, have a nice day and I’ll talk to you tomorrow,
Jean Louis
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"Bravo Jean Louis J’imprime tous les jours vos aventures;Elles me rajeunissent de 20 ans , du temps ou c’etait moi le capitaine sur ce bateau que vous aimez tant Bravo contimuez on vous ecoute tous Pepe Vieu " Envoyé par VIEU Bernard le 14-10-2009 à 19:39
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"aiaiaiiiiiii!c’est pas le bonheur aujourd’hui! mais tu vas le "solutionner" aussi, ce problème! " Envoyé par petra le 14-10-2009 à 23:01
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"coucou j’espere que vous allez tres bien moi non
je me suis fait mordre pas un cheval (talon)
a l’epaule droite donc j’e n’ais pas monter
et j’ai une super nouvelle
a vous dire
j’ai eu un
20 en mathematiques
bon bisous je pense tres fort a vous trois Juli@ a bientot" Envoyé par Juli@ le 15-10-2009 à 13:15
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"Bonjour Julia,
Super tes mails, j’espère que tu continuera à m’en envoyer quand je serais seul en mer. Pleins de bisous" Envoyé par Jean Louis CLEMENDOT le 22-10-2009 à 17:42
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"Bonjour "Pépé Vieu"
Votre bateau, il est super ! Quel bonheur ces 30 heures de navigation sous spi. Nous avons fait de magnifiques photos sous voile. Achetez le prochain Voiles et Voiliers, vous y verrez l’Harmattan en photo. A bientôt" Envoyé par Jean Louis CLEMENDOT le 22-10-2009 à 17:46
Sat,17 Oct 2009 10:20:00 GMT - La côte Est de LANZAROTE 29°09’72 N 13°21’09 W
Sat,17 Oct 2009 10:20:00 GMT - 29°09’72 N 13°21’09 W
Bonjour à tous,
Grand beau ce matin, soleil radieux et chaud, mer calme, petite brise de NNE force 3 (9 nœuds), l’équipage se fait bronzer en maillot de bain sur le pont pendant que le capitaine fait son courrier à la table à carte.
En ce moment nous longeons l’île de Lanzarote. C’est une île composée de multiples cônes volcaniques apparus suite à une éruption qui a débutée en 1730 et a durée 6 ans. Il y a encore des fumeroles et des petites cheminées volcaniques actives ainsi qu’une grande plaine de lave noire. L’île est longue de 50 km et large de 16km.
Du large, on distingue de grandes pentes arides beiges et ça et là la tache blanche d’un village ou de quelques maisons. Au niveau de la mer et approximativement au milieu de la côte Est, la ligne blanche de la ville d’Arrecife, capital de l’île.
L’impression générale qui se dégage en regardant cette terre, c’est un sentiment de grande sécheresse, la vision d’une terre aride. Cela s’explique car Il ne pleut pratiquement pas sur Lanzarote. Des usines de dessalement de l’eau de mer, de plus en plus nombreuses, fournissent l’eau pour les touristes et pour l’agriculture.
On y cultive des champs de tomates et de figuiers de barbarie ainsi que la vigne.
Notre atterrissage est prévu vers 15 heures à Puerto Calero, au Sud Est de l’île. C’est une marina privée d’excellente réputation. 150 places sur 420 sont réservées aux visiteurs et la sécurité y est parfaite semble-t-il. Nous espérons trouver là bas une place pour la nuit et pourrons sur place gérer plus facilement le stationnement du bateau pendant le mois de novembre.
Effectivement, Gilbert nous a quittés hier matin sans nous dire au revoir. Nous étions un peu tristes.
Hier après midi, le pilote à baissé les bras, il a basculé tout seul sur « Standby ». J’ai entendu le spi qui s’est mis à claquer et me suis précipité dans le cockpit. Trop tard ! Le spi était déjà enroulé autour du bas étai, formant des poches, une en haut du mat, une autre en bas. Le bateau remis sur sa route, impossible de solutionner ce problème, la poche du haut interdisant au spi de se dérouler et de reprendre sa place. Que faire ? Un moment j’envisage de grimper au mat pour dérouler la poche du haut et puis me vient une idée. Je mets le moteur en marche, ouvre la grand voile en grand et faits pivoter le bateau pour que la grand voile vienne masquer le vent dans la poche supérieure. Immédiatement, tiré par les forces appliquées sur la poche du bas, le spi se déroule et s’ouvre en grand. Ouf !
Je n’aimerai pas que cela m’arrive en pleine nuit. Aussi, vers 19 heures, le vent étant tombé à 9 nœuds, nous décidons de rentrer le spi et de poursuivre au moteur, cela nous est d’autant plus facile que le bateau n’avance plus qu’a 4 nœuds et qu’il faut mettre un bon coup de barre à droite pour tirer sur Lanzarote, nous positionnant pile en vent arrière, allure impossible pour ce spi.
Nous mangeons de bonne heure et vite au lit après la dernière dialyse. Nuit pleine et parfaite pour tout le monde, sans aucune alarme. Petit déjeuner à 8 h30, heure du bord pour un capitaine et un équipage en pleine forme.
J’essai d’appeler au bureau, bizarre personne ne réponds. J’appel mon fils sur son portable, il me dit : « Mais papa, je ne suis pas au bureau, c’est Samedi ! »
Nous sommes partis de Tanger mardi ! En mer, on perd toute notion du temps. Quelle belle balade, déjà 568 milles parcourus depuis Tanger, 1326 milles depuis notre départ !
Je vous souhaite une bonne journée, A bientôt
Jean Louis
Hello everyone,
A stunning morning this morning, radiant sunshine and heat, a calm sea, a slight NNE force 3 breeze (9 knots), the crew are sunning themselves on deck in swimsuit and the captain is writing postcards at the table.
We are currently hugging the isle of Lanzarote. This island consists of numerous volcanic cones which appeared following an eruption that started in 1730 and went on for 6 years. There are still some fumaroles and small active volcanic vents not to mention a huge plain of black lava. The island is 50 km long and 16 km wide.
From the sea, we can distinguish large beige arid slopes and here and there the white fleck of a village or a few houses. At sea level and more or less in the middle of the east coast, the white line of the city of Arrecife, the island’s capital.
The overall impression you get when looking at this land is one of immense dryness, of arid soil. Easy to explain as it hardly ever rains on Lanzarote. More and more desalination plants, which remove salt from the sea water, supply tourists and the agricultural sector with water.
Here, they grow fields and fields of tomatoes, prickly pears and grapes.
We are scheduled to land in Puerto Calero, at the south west of the island at 3 p.m. It’s a private marina and has an excellent reputation. 150 places out of 420 are kept specifically for visitors and security is supposed to be outstanding. We hope to find a place for the night there and it will be easier to organize the parking-up of the boat during the month of November once we get there.
And indeed, Gilbert left us yesterday morning without bidding us goodbye. We were a little sad.
Yesterday afternoon, the pilot downed tools, and switched itself all by itself to “Standby”. I heard the spinnaker beginning to bang and I hurried into the cockpit. Too late! The spinnaker had already wrapped itself around the lower headstay, forming pockets, one on top of the mast and another one at the bottom. Once I had the boat back on course, the problem proved to be irresolvable, as the top pocket was preventing the spinnaker from unwinding and slotting back into position. Now what? For one moment I thought about climbing the mast to unroll the pocket and then all of a sudden I came up with an idea. I switched on the engine, opened up the mainsail completely, and swung the boat around so that the mainsail blocked the wind from the top pocket. And immediately, pulled by the force on the lower pocket, the spinnaker unrolled itself and opened itself up in all its glory. Phew!
I wouldn’t fancy that happening to me in the middle of the night. Around 7 p.m., with the wind having dropped to 9 knots, we decided to bring in the spinnaker and to switch over to engine power, which was a lot easier as the boat was only doing 4 knots and as we had to give the helm a fine pull to the right to head for Lanzarote, positioning ourselves with the wind in the back, a speed this spinnaker cannot handle.
We ate early and I went to bed after my final dialysis exchange of the day. Everyone had a full and perfect night sleep, no alarms of any description. Breakfast at 8.30 a.m., shipboard time, and the captain and his crew were all in high spirits.
I tried to call the office but, strange, no reply. I called my son on his mobile, to be told: “But dad, I’m not in the office, it’s Saturday! “
We had left Tangier on Tuesday! At sea, you lose track of time completely. What a nice trip, we have travelled 568 miles since we left Tangier, 1326 miles since we set off first day!
Have a nice day, talk to you soon,
Jean Louis
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"Salut Jean-Louis, C’est pas possible tu as des merguez dans les yeux. Ce brouillard t’indique que tu es au large du Pas de Calais. Fais vite demi-tour Jannick " Envoyé par jannick le 15-10-2009 à 20:03
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"bravo, mais ce n’est pas raisonable... moi qui me plaint de mon diabète, chapeau bas fais attention, et courage, tu en auras besoin. p’ain de maladie, tiens toi bien... et bon voyage Jean-Louis" Envoyé par Jean-Louis Candelon le 15-10-2009 à 22:34
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"@Jean Louis
Merci, je ne te connais pas et cela fait encore plus de bien." Envoyé par Jean Louis CLEMENDOT le 22-10-2009 à 17:38
Sun, 18 Oct 2009 11:36:00 GMT - En fête à Porto Calero 28°55’ 02 N 13°41’ 05 W
Sun, 18 Oct 2009 11:36:00 GMT - 28°55’ 02 N 13°41’ 05 W
Bonjour à tous,
Quelle fête !
Ici c’est la fête, la fête de la voile. Pas moins de 4 régates en cours dans la baie, des régates internationales et puis des régates pour monsieur tout le monde avec un petit force 5, des hélicoptères qui filment et parfois comme équipier sur les bateaux de course ………une fille en string !!!!!! Bonjour la concentration du barreur.
Il faut se faufiler au milieu de tous ces bateaux qui virent au dernier moment, nous arrivant droit dessus, couché sur l’eau avec une quinzaine d’équipiers assis sur le bord le plus élevé, les pieds pendant au dessus de l’eau.
Harmattan fait le beau mais le capitaine n’en mène pas large.
Nous arrivons enfin au port, Puerto Caléro, après presque 4 jours de mer
Quel port ! C’est l’agrément de la haute qualité sans le côté désagréable du grand standing. Ici on vit normalement au milieu du luxe. Les bites d’amarrage sont en laiton poli astiquées tout les jours, on dirait de l’or. Les échelles, les rambardes sont en inox, beaucoup de bâtiments en marbre. Tout est admirablement bien entretenu.
Nous constatons tout de suite que la fête c’est justement ici que çà se passe. Nous allons à la capitainerie faire les papiers, à la pompe faire le plein de gasoil (Décidément il n’y a qu’en France que c’est cher, ici 0,61 € le litre !) et nous rejoignons la place qui nous a été attribué.
Ouf ! Un peu de repos.
Après avoir amarré correctement Harmattan, nous partons à la conquête de ce port. Premier objectif une bonne bière pression glacée.
C’est grand, c’est plein de boutiques de luxe, de cafés, de restaurants …
Au milieu du port un grand espace de fête avec du dallage au sol et un velum tendu au dessus. Une scène, une énorme sono, deux murs d’image, quelle belle fête.
Très vite les équipages rentrent puis c’est la remise des prix. Beaucoup de bruits, c’est la fête quoi.
Le soir arrive déjà, on s’offre un restaurant dans une ambiance très Tropézienne. Il fait bon, les belles filles sont nombreuses, tout le monde est heureux, cela ressemble étonnamment au paradis. Au milieu du repas, beaucoup d’agitation sur la jetée, beaucoup de monde, c’est la musique qui passe. Essentiellement des percutions, tout le monde danse en avançant avec les musiciens. Les filles sont déjà en transe.
Ensuite c’est soirée « gangster » sur l’espace central avec sono à fond et DJ. Déjà 1h du matin, le capitaine va se coucher, l’équipage un peu plus tard. Encore une fois le hasard a bien fait les choses, c’était aussi un peu la fête de notre arrivée, la fête de la réussite de cette première partie de l’aventure. Pour les amateurs de chiffres, voici de quoi vous faire plaisir :
1347 milles parcourus depuis notre départ il y a 12 jours. Quand même 182 heures de moteur, il faut déjà refaire une vidange et changer le filtre. 210 heures de navigation soit une moyenne de 6,42 nœuds. Pas mal !
Maintenant il faut s’occuper du bateau, poubelles, nettoyer les fonds, laver, effectuer toute les petites réparations. Il faut aussi organiser la livraison des poches pour poursuivre le voyage. Pas le temps de faire la sieste ou de visiter l’île.
Pendant que je gère mes problèmes de santé, dialyse, impédancemétrie, refaire le pansement de mon cathéter …. Jacky a déjà bien attaqué le travail. Merci à lui
Merci également à l’ensemble de l’équipage qui a assuré souvent ma part de cuisine et de vaisselle pendant que j’effectuais mes obligations médicales. Cette première partie de voyage à été parfaite.
Je vous laisse là pour aujourd’hui car c’est déjà l’heure de passer à table. Ce midi c’est poulet petits pois façon Jacky.
Bon dimanche A bientôt
Jean Louis
PS : Au fait, si quelqu'un peut me donner la traduction de « micolassonne ». Peut être toi qui est une Espagnole pure souche Montsé ?
Hello everyone,
What a festival!
Here, it’s festival time, the sailing festival. There are no less than 4 regattas taking place in the bay, international regattas and then regattas for Tom, Dick and Harry in a slight wind force 5, there are helicopters filming above and sometimes the racing boats are manned by ………a girl wearing a string!!!!!! Talk about consideration for the helmsman’s concentration!
It’s really a matter of weaving yourself through all these boats that turn at the last minute, we arrive straight in front of it, and sit on the water with another fifteen crews perched on the highest edge, feet dangling over the water.
Harmattan is strutting about but the captain’s heart is in his boots.
Finally, after 4 days on the high sea we hit shore, Puerto Caléro
And what a port! It has all the charm of top quality without all the downsides of luxury. Here luxury is considered to be normal. The moorings are made from polished brass, and are polished up every day, they look like gold. The ladder and guardrails are made from stainless steal and a lot of the buildings have been built in marble. Everything is praiseworthily maintained.
We notice straight away that the festival is taking place on this very spot. We go to the harbour master’s office to sort out all the papers, to refuel (France is clearly not the only expensive place, here it costs € 0.61 a litre) and then return to the spot we have been allocated.
Phew! A little rest.
Once we had Harmattan moored, we went to conquer the port. First mission, an ice-cold beer on draft.
It’s big, full of high-end shops, cafes, restaurants …
In the middle of the port there is a large paved party area with an awning overhead. One scene, fantastic sound, two picture walls, what a festival!
The crews soon come in and then it’s prize-giving time. Lot’s of noise, it’s a festival after all.
It’s evening time and we’re treating ourselves to a meal in a restaurant with a very Tropezian atmosphere. The weather is great, there are loads of pretty girls, everyone is happy; this looks remarkably like paradise. During our meal, loads of commotion on the pier, a lot of people, it’s the music passing by. Basically percussion, everyone is dancing and following the musicians. The girls are already in a trance.
Then, it’s “gangster” night in the central area, the music is blaring and there is a DJ in attendance. It’s already one o’clock in the morning, the captain heads for bed and the crew follows a little later. Once again fate could not have planned it any better, it’s also a little bit of a celebration for our arrival, to celebrate that this first stage of our adventure has been such a success. For those of you who love figures, here is something that should keep you happy:
1347 miles since we left 12 days ago. As the engine ran for 182 hours, we must change the oil and replace the filter. 210 hours of sailing at an average speed of 6.42 knots. Not bad!
Now we have to look after the boat, empty the bins, clean the lower parts, wash, and carry out all the small repairs. I must also organize a new supply of pouches before I can continue my journey. No time for a siesta or to visit the island.
Also my sincere thanks to all the crew who often took over my cooking and washing-up duties while I was taking care of my medical needs. This first part of the voyage has been perfect.
I’ll leave you now for today as it’s time to sit down at the table. For lunch we're having chicken and peas, à la Jacky.
Have a nice Sunday, Talk to you soon,
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"Bravo pour votre courage et votre détermination, sans parles de l’humour! Bonne chance! de la part de la maman du Dr P.Y Durand" Envoyé par Maïté Lasserre le 16-10-2009 à 14:34
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"Bonne poursuite du voyage à vous et à Gilbert. On vous suit de prés (même de loin)!
(un ami de votre Fils)" Envoyé par Fael le 16-10-2009 à 16:34
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"@Maïté Lasserre
Merci, votre mail nous a apporté beaucoup de bonheur et de fraicheur." Envoyé par Jean Louis CLEMENDOT le 22-10-2009 à 17:35
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"Victime d’un cancer du rein il y a 5 ans, j’ai subi une ablation du rein gauche (43 ans). Ma hantise est la dialyse si mon rein droit venait ą lācher. Ce que tu fais donne un grand espoir. Alors BRAVO et MERCI." Envoyé par Jacques Drouard le 23-10-2009 à 15:40
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"Bonjour Jacques,
Depuis plus de 10 ans, je sais que je vais être dialysé. Je pensais que ce serai la prison et une perte totale de liberté. On ne connais pas assez la dialyse péritonéal et lorsqu’on nous la présente, se dialyser 3 ou 4 fois par jour pendant trois quart d’heure, cela fait peur. En fait, il faut manger trois fois par jour pour vivre, ce n’est pas une contrainte. La dialyse, c’est pareil. Et puis, tu as encore un rein et cela suffit très largement pour vivre. Vis ta vie et te tracasse pas. Si mon aventure pouvait faire connaître et se développer cette méthode de dialyse, ce serait un bonheur pour moi. Amitiés Jean louis" Envoyé par Jean Louis CLEMENDOT le 23-10-2009 à 15:41
Mon, 19 Oct 2009 13:49:00 GMT - Chez les « MICOLASSONNE » 28°55’02N 13°41’05W
Mon, 19 Oct 2009 13:49:00 GMT - 28°55’02N 13°41’05W
14H49 heure local - 15H49 en France
Bonjour à tous,
Et oui, nous sommes chez les « MICOLASSONNE ». Très facile de faire un tube dans ce pays, pleins de « micolassonne » et de « teqiero » et çà passe à la radio en boucle.
Beaucoup de problèmes ont été résolus depuis hier matin.
Tout d’abord ce problème de chariot de grand voile. Le taquet de bout de rail était tenu par un boulon traversant le pont. J’ai démonté le plafond de la cabine arrière et dévissé l’écrou. Il ne me reste plus qu’a faire souder un bout de tige fileté sur une vis à tête fraisée pour constituer un boulon de 18 centimètres de long, commander un sac de billes chez Frédériksen et l’affaire sera réglée, je n’aurai plus qu’a remonter avec un peu de Sika.
Un autre problème, la poulie sous la bôme dont la goupille était partie. J’ai détordue les flancs de fixation et positionné un boulon de 6.
Encore un autre problème, lorsque nous sommes arrivés à quai, le réservoir d’eau potable était totalement vide, la souillarde, partie du bateau la plus basse et qui forme réservoir était elle-même prête à déborder. J’ai dû arrêter la pompe à eau qui était bouillante et vider environ 150 litres d’eau de la souillarde. Hier après midi j’ai repéré la fuite, le tuyau qui alimente le chauffe eau en eau froide avait une hernie. Celle-ci s’est formée par la chaleur intense pendant toutes ces heures dans la salle machine. J’ai coupé un bout du tuyau, raccordé et tout est rentré dans l’ordre.
Ce matin plusieurs problèmes étaient à résoudre, la réparation du génois, la livraison des poches de dialysat et le lazzi jack.
Je me suis rendu chez le shipchandler acheter une poulie et un bout de cordage puis j’ai grimpé en haut du mat pour fixer cette poulie et remettre en place la drisse du lazzi jack.
Le maître voilier est un Français. Très sympa. Non seulement il va s’occuper du génois mais il va également gérer la réception des poches de dialysat. Un grand merci à lui. Pour les plaisanciers qui passent par Puerto Calero et qui ont un problème de voile, je donne ses coordonnées : Olivier Youf, tel/Fax 00 34 928 51 59 01 E-mail : olivier_youf(mettre un @)yahoo.fr En fin d’après midi, c’est séance photos pour HARMATTAN. Notre photoreporter a loué un bateau à moteur et nous allons tirer de bords dans la baie sous voile pendant qu’il va photographier. Ce n’est qu’après cette dernière sortie que le bateau va pouvoir enfin se reposer un peu. Demain c’est repos pour tout le monde et visite de l’île en voiture de location puis mercredi retour en France. Je ne reviendrais que le 25 novembre pour effectuer la traversée vers les Antilles. D’ici là, en attendant que les alizés soient au rendez vous, j’ai beaucoup de travail dont un stage en biologie pour apprendre à soigner la péritonite qui est un des risques pendant cette traversée. Pendant la dialyse, il existe deux moments où l’asepsie doit être parfaite, c’est le moment ou je me connecte et le moment ou je me déconnecte. Une faute d’asepsie et cela peut engendrer une péritonite. On va m’apprendre à ensemencer des boîtes de Pétri et à faire un antibiogramme. Je vous raconterai tout cela le moment venu. En attendant il faut que je vous laisse car le paparazzi ne va pas tarder à me mettre la pression. A bientôt Jean Louis
14:49 hours local time – 15:49 hours in France
Hello everyone,
And yes, we are amidst the “MICOLASSONNE”. Very easy to get a chart-topper in this country, plenty of “micolassonne” [Mi Corazon: my love] and “teqiero” [Te quiero: I love you] and Bob’s your uncle.
Many problems have been resolved since yesterday morning.
First of all, the problem with the trolley of the mainsail. The cleat at the end of the rail was held in place by a bolt across the deck. I took down the roof of the rear cabin and unscrewed the nut. All I have to do now is to get a piece of threaded rod welded onto a counter-sunk screw to end up with an 18 centimetre long bolt, order a bag of balls from Frederiksen and the problem is sorted, so it’s just a matter of getting up there with a bit of Sika.
One other problem, the pulley under the boom where it cotters was gone. I have untwisted the anchor sides and put in a bolt of 6.
Another problem, when we arrived at the quay, our drinking-water tank was completely empty, the box room, the lowest part of the boat which acts as a reservoir was about to overflow. I had to turn off the water pump which was roasting hot and get rid of some 150 litres of water from the box room. Yesterday afternoon I fixed the leak, the pipe that feeds the cold water into the boiler had a bulge. This was caused by the intense heat it had been subjected to during all those hours in the engine room. I cut a piece of pipe, reconnected it and everything is back to normal.
This morning there were several problems on the agenda, the jib was in need of repair, the pouches of dialysate were to be delivered and we had the lazy-jack to deal with.
I went to the ship chandler’s to buy a pulley and some rope and then I climbed on top of the mast to secure the pulley and put the lazy-jack halyard back in place.
The master sail-maker is French. A very nice guy. Not only will he look after the jib but he’ll also take delivery of the dialysate pouches. I thank him from the bottom of my heart. For any amateur yachtsmen passing through Puerto Calero who are having problems with their sails, I give you his details: Olivier Youf, Tel. / Fax 00 34 928 51 59 01 E-mail: olivier_youf (add @)yahoo.fr) Late afternoon and it's time for HARMATTAN’s photo shoot. Our photographer hired a motor boat and we’ll pull out from the bay with sails raised while he'll be taking photographs. And once this last outing is over and done with, the boat will finally be able to take a little rest. Tomorrow everyone will have a day off and we’ll be visiting the island in a rental car and Wednesday we’ll return to France. I won’t come back until 25 November to embark on my crossing to the Antilles. Until then, and while awaiting the arrival of the trade wind, I have plenty of work, among which a biology internship to learn what to do in the event I contract peritonitis, one of the risks of that crossing. During dialysis, there are two moments where asepsis is vital, the first one when I hook myself up to the device and then when I unhook myself from it. One error and I could end up getting peritonitis. They are going to teach me how to culture boxes of Petri plates and to work out an antibiogram. I’ll tell you all about it when the time has come. I’ll have to leave you for now because the paparazzi will soon put the pressure on. Talk to you soon, Jean Louis
Tue, 20 Oct 2009 21:47:00 GMT - ON A MARCHE SUR LA LUNE 28°55’ 02N 13°41’ 05 W
Tue, 20 Oct 2009 21:47:00 GMT - 28°55’ 02N 13°41’ 05 W
22H37 heure local - 23H37 en France
Bonsoir à tous,
Dernière soirée à Lanzarote, demain matin on se quitte, chacun rentre chez soi. Que de bons moments passés ensemble. Des moments intenses dont on se souviendra toute une vie.
Hier après midi c’était séance photos pour Harmattan. 15 nœuds de vent, parfait pour faire de belles photos. Christophe dans un speed boat, nous sommes partis sous grand voile, génois et artimon. Après trois quart d’heure de prise de vue j’ai hissé le spi et Christophe a continué à nous mitrailler. Harmattan était très fier et faisait le beau. Nous avons fait de très belles photos, Christophe était content.
Ce matin démontage et pliage du génois. A trois c’est beaucoup plus facile que seul. Mes deux sherpas l’on porté chez le maître voilier qui va effectuer la petite réparation. A mon retour le 25 novembre je n’aurais plus qu’à le récupérer et le hisser. Seul ce sera déjà beaucoup plus difficile.
Cet après midi, nous avons pu enfin dégager quelques heures pour faire les touristes. Nous avons loué une voiture et nous sommes rendus à la Montanas del fuego.
C’est très, très, très impressionnant. On a vraiment l’impression d’être sur la lune. Entre 1730 et 1736, s’est produit ici une des éruptions volcaniques les plus importantes de l’histoire de l’humanité. Plus de vingt villages sont ensevelis, des plaines fertiles sont recouvertes de cendre et de lave. La plage est repoussée de plus de 8 kilomètres dans la mer. Des dizaines de cratères déversent des pierres de toutes couleurs, des noir, des rouges, des jaunes, d’autres à tendance vert. A perte de vue, des champs de croute de lave, étendent leurs désolations sans végétation, sans vie animale. Etonnant ! J’ai déjà visité plusieurs volcans, jamais je n’ai vu cela. Ici, c’est 53 kilomètres carrés de paysages lunaires.
La dernière éruption date de 1924 et la terre ne s’est pas encore refroidie. A 10 centimètres de profondeur, la température est de 140 ° !!!! A 6 mètres elle est de 400 °
Pour faire un barbecue il suffit de creuser un petit trou dans le sol et de mettre une grille dessus. Pas de gaz, pas de charbon de bois, seul la température du sol suffit pour griller les aliments. Incroyable.
Voilà, Lanzarote c’est cela. C’est aussi les plages et tous les hôtels avec beaucoup de touristes Anglais essentiellement.
Bon, il est tard et demain va être chargé, 7h30 de voyage avec une escale à Madrid et arrivé après 22H à Orly. J’ai entendu dire qu’il fallait oublier le short et les chemisettes et prévoir des vêtements chauds. Cela va être difficile.
Bonne soirée
Jean Louis
22:37 hours local time – 23:37 hours in France
Good evening everyone,
Our last night in Lanzarote, tomorrow we part company, everyone is returning to their own homes. We really had a great time together; intense moments that will stay with us forever.
Yesterday afternoon we had the Harmattan photo shoot. 15 knots of wind, perfect for some nice photographs. Christophe went by speed boat, and we left with the mainsail, jib and mizzen raised. After 45 minutes of shots, I hoisted the spinnaker and Christophe kept snapping away. Harmattan was proud as punch and really strutted around. We have some nice photographs and Christophe was happy as Larry.
This morning, the dismantling and folding of the jib. With three people it’s a whole lot easier than on your own. My two sherpas brought it to the master sail-maker who is going to look after the mending. All I’ll have to do when I get back on 25 November is to collect it and hoist it. It will be a lot harder on my own.
This afternoon we were finally able to free up some time to do some touristy things. We hired a car and went to the Montañas del Fuego.
It is very, very, very impressive. You really get the feeling you are standing on the moon. Here, between 1730 and 1736, the most important volcanic eruptions in history of mankind occurred. More than twenty villages were buried and fertile land ended up covered under ash and lava. The beach has been pushed back 8 kilometres into the sea. Tens of craters spout stones in every colour, black, red, yellow and others with a green hue. As far as the eye can see, fields of lava crust stretch their desolation; there is no vegetation, no animal life. Amazing! I have already visited several volcanoes in the past, but I have never seen anything like this. Here, you have 53 square kilometres of moon landscape.
The last eruption dates back to 1924 but, as yet, the earth has not cooled down. At a depth of 10 centimetres, the temperature still reaches 140 °!!!! At a depth of 6 metres, the temperature rises to 400 °.
If you want to have a barbecue, simply make a little hole into the soil and place your grill on top. No need for gas or charcoal; the temperature of the soil is such that it is plenty hot enough to cook your food. Unbelievable!
Well, so much for Lanzarote. But it’s also an island with beaches and hotels and basically loads of English tourists.
Ok, it’s late and there is a lot on the agenda tomorrow, 7.5 hours of travel with a stopover in Madrid and a late arrival in Orly, after 10 p.m. I was told to forget about shorts and short-sleeved shirts, that warm clothes would be needed. That is going to be hard.
Have a good evening, Jean Louis
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"Bravo Jean-Louis et bravo l’équipage et bjr à Jacky. Tous les jours j’ai ma petite dose de voyage, de mer et d’aventure, je suis un peu avec vous, passager non pas clandestin mais par l’esprit. Finalement il y a du monde sur ce bateau, vous ne pourrez jamais être vraiment solitaire, même les oiseaux viennent se reposer et passer un peu de temps avec vous. Joli destin pour Harmattan accoucheur de rêves, d’amitiées et auberge pour oiseaux voyageurs. Bon vent, bon moral et bonne santé" Envoyé par Hubert Durand le 17-10-2009 à 20:06
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"Salut a tous les 3, bonne arrivee a Lanzarotte. Malgre quelques avatars, vous voila bien arrives, en vue de Lanzarote. Sympa les rencontres avec les petits oiseaux, dangereux de naviguer sous spi sous pilote de nuit !! jolies photos, belles peches, la peche a l arrivee, bravo, je vous souhaite de tout coeur que la fete de la croisiere a la voile continue ! et bravo au skipper et a ses equipiers pour cette premiere nav reussie, amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 17-10-2009 à 22:13
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"Salut l’équipage Comme tous les jours je me connacte sur le blog. Conaissant un peu jean louis, je connais le programme à venir, un bock de bière bien frais et un petit resto, que du bonheur en somme amitiés jannick et que la route continue d’être douce." Envoyé par jannick le 18-10-2009 à 09:03
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"bonjour à tous beau temps pour nous
aujourd’hui mon passe temps mes devoirs car demain j’ai 3 contrôles trop dégouter mais bon je principal avoir le morale bisous a vous 3 je vous adore je pense très fort à vous
julia" Envoyé par julia le 18-10-2009 à 13:53
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"Salut l’autre Jean louis,
Merci pour tes mails et à bientôt un petit resto à Port Saint Louis Amitiés" Envoyé par Jean Louis CLEMENDOT le 22-10-2009 à 17:29
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"Merci Hubert, quel poète !" Envoyé par Jean Louis CLEMENDOT le 22-10-2009 à 17:32
Fri, 22 Oct 2009 20:16:00 GMT - En automne à Paris Cergy Pontoise
Fri, 22 Oct 2009 20:16:00 GMT - Cergy Pontoise
22h16 heure locale
Bonsoir à tous,
Brrrrrrr !!!! Le short et la chemisette, c’est fini pour l’instant, il faudra maintenant attendre le 25 novembre au soir pour les retrouver. Maintenant c’est pantalons longs et polaire.
Je suis parti à midi du bateau et après 12 heures de voyage, soit à minuit pile je suis arrivé à la maison. 3 heures d’attente à Madrid et 2 heures depuis Orly car j’ai pris par Paris Est et le périphérique était fermé à Porte de Pantin. Fatiguant !
Aujourd’hui c’était bureau. Enfin un peu de temps pour rattraper le travail en retard et surtout répondre à tous ces contacts et à tous ces mails que j’ai reçu sur le blog depuis quinze jours. Didier à sauté sur l’ordinateur du bord pour le remettre en état et nous avons visité la boutique Orange pour mon téléphone portable. Ils me font un échange standard, il a trois mois ce téléphone. J’aurai le nouveau lundi.
Christophe à retenu 45 photos sur les 1000 qu’il a pris. Il est content de son reportage. Les premiers échos sur celui-ci sont bons.
Dans le prochain Voiles et Voiliers, il y aura une ou deux photos et une « Bréve » comme ils disent. Je crois qu’il faut comprendre une « nouvelle brève »
J’ai répondu en directe à tout les mails et ci-dessous vous trouverez les réponses aux contacts. Je remercie tous ceux qui me soutiennent et qui me mettent des petits mots. Je remercie surtout ces gens que je ne connais pas et qui m’encourage dans mon aventure. Je remercie vivement ceux qui, comme moi pensent que l’on peut encore vivre sa vie même si le ciel est gris comme l’a écrit quelqu'un.
Bon, demain c’est rendez vous à l’hôpital pour faire des analyses, rencontrer mon néphrologue et m’occuper des formalités pour être inscrit sur la liste des gens en attente de greffe.
Bonne nuit à tous,
Jean Louis
22:16 hours local time
Good evening everyone,
Brrrrrrr!!!! Not exactly shorts and short-sleeved shirts weather, that’s well and truly over, I’ll have to wait until the evening of 25 November to wear them again. Now it’s long, polar trousers.
I left the boat at noon and after 12 hours of travelling, I arrived home, on the dot of midnight. A 3 hours' wait in Madrid and 2 hours from Orly as I had to travel via Paris East and the ring road was closed at Porte de Pantin. Wearing!
Today I did some office work. Finally a little time to catch up on my work backlog and above all to reply to all these contacts and e-mails I have been receiving on this blog over the past fifteen days. Didier has begun checking out the shipboard computer to get it back up and running and we went to the Orange shop for my mobile phone. They’ll do a straight swap; the telephone is three months old. I’ll have my new phone on Monday.
Christophe has kept 45 out of the 1000 photographs he took. He is really happy with his photo report. The first rumours are that they are good.
The next edition of ‘Voiles et Voiliers’ will feature one or two photographs and a “Flash” as they call it. I think they mean a “brief article”
I have replied to all the e-mails live and hereafter you can read my replies to my contact persons. I thank all those who are supporting me and who have dropped me a few lines. Above all, I thank all of you I don’t know and who have spurred me on in my adventure. I wholeheartedly thank all those who think as I do, that one can live life even when skies are grey, as someone wrote.
Right, tomorrow I have an appointment at the hospital for some analyses, to meet my nephrologist and to sort out some formalities before I can get my name onto the transplant list.
Good night everyone, Jean Louis
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"Si je comprends bien, la vie est douce à Porto Calero.
Pour répondre à votre question, si mon Espagnol n’est pas trop rouillé "micolassonne" est en fait "mi corazon", c’est à dire "mon coeur" en Français.
Bon repos après cette belle traversée. Au fait, bien joué pour le déroulage de spi !!!
Foucault " Envoyé par foucault le 19-10-2009 à 12:17
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"salut jean louis Pour une arrivée c’est une arrivée. Je savais qu’il y aurait la bière fraîche en terrasse. La vie est faite de joie simple pour ceux qui savent regarder. Dis moi la photo 17, c’est dans le carré? je n’arrive pas à situer. La table à carte était dans la coursive arrière ? amitiés Jannick" Envoyé par jannick le 19-10-2009 à 13:02
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"Salut Jannick,
La photo 17 représente bien le carré. La déformation du grand angle joue des tours. Le carré semble moins long sur la photo qu’il ne l’est en réalité." Envoyé par Christophe le 19-10-2009 à 13:19
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"Salut Jannick
Merci pour tes différents mails. Effectivement une bonne bierre pression glacée après plusieurs jours de mer c’est vraiment top." Envoyé par Jean Louis CLEMENDOT le 22-10-2009 à 17:25
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"Bonjour Foucault,
Merci pour cette traduction. Amitiés" Envoyé par Jean Louis CLEMENDOT le 22-10-2009 à 17:27
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"Bravo pour cette traversée. En vous lisant ce là me donne vraiment la pêche pour construire mon rêve, de se dire que tout est toujours possible, même si le ciel est parfois gris.
Merci." Envoyé par Claude Vincent le 23-10-2009 à 15:44
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"Bonjour Vincent,
Très sympa votre mail, cela donne de la motivation. Une belle aventure, ce mail, c’est le bonheur. Merci Amitiés " Envoyé par Jean Louis CLEMENDOT le 23-10-2009 à 15:45
Sat, 24 Oct 2009 16:49:00 GMT - Tout est toujours possible ! Cergy Pontoise
Sat, 24 Oct 2009 16:49:00 GMT - Nothing is ever impossible! Cergy Pontoise
18h49 heure locale.
Bonsoir à tous,
Il ne fait pas très beau sur Paris, 14 ° et il pleut. Je n’ai pas envie de sortir la moto alors je circule avec la voiture de Francine.
Je vais descendre dans le sud d’un coup de TGV pour récupérer mon camping car. Avec lui je suis autonome. Sa charge utile est de 1,2 tonne, je peux ainsi emporter des poches pour plus d’un mois.
C’est lui qui m’a rendu la liberté. Quand j’ai compris que j’allais être dialysé sous peu, j’ai vendu ma voiture pour acheter ce camping car. Je l’ai équipé d’un convertisseur pour avoir le 220 V à bord et brancher le réchauffeur de poche. Ah, oui, j’oubliais, pour ceux qui ne connaissent pas la dialyse péritonéale, il faut, avant de m’infuser les poches, que je les réchauffe pour les amener à la température du corps humain, c'est-à-dire 37°.
Quand c’est l’heure, je m’arrête sur un parking, et je me dialyse. Trois quart d’heure à une heure plus tard, je repars et continue mon chemin. C’est la totale liberté !
Souvent, il faut faire 4 dialyses par jour. Moi j’ai de la chance, j’ai encore une bonne diurèse (c’est le volume d’urine sur 24 heures) du coup, je n’ai que 3 dialyses à faire par jour.
Hier j’ai passé la matinée à l’hôpital. Tout va bien, cela va même un peu mieux qu’avant mon départ. Le bateau c’est une bonne thérapie. J’en profite pour remercier le Docteur Verger et toute son équipe qui passent beaucoup de temps pour m’aider et gérer l’aspect médical de mon aventure.
J’ai acheté un microscope car je vais en avoir besoin dans le bateau pour analyser l’antibiogramme si par malheur je faisais une péritonite. Pas cher ! 130 €. C’est un monoculaire avec une tourelle et un éclairage électrique. Il peut grossir jusqu'à 1250 fois ! Avec mes garçons on s’est amusé à observer une patte de mouche. Quel beau jouet !
La formation en biologie devrait être possible avant le 11 novembre. Je vous raconterai. Certainement passionnant.
Je tiens encore à remercier tous ceux qui m’écrivent des encouragements. Parmi tous ces mails, je veux citer celui de Claude :
Bravo pour cette traversée. En vous lisant ce là me donne vraiment la pêche pour construire mon rêve, de se dire que tout est toujours possible, même si le ciel est parfois gris. Merci.
« Tout est toujours possible » voilà exactement le message que j’aimerais faire passer, c’est la règle de ma vie, c’est la mère de toutes mes actions, c’est la source du bonheur.
Un autre message m’a beaucoup touché, il s’agit de celui du père de Lou-Anne, 4 ans en dialyse péritonéale. Voici un extrait de son message et je vous mets sur le blog la photo de la petite puce :
Du haut de ses 4 ans, elle découvre le monde et la vraie vie. Elle vous aidera dans la traversée.
Sympa !
Au fait hier soir j’ai été voir « Le Roi Lion » au théâtre Mogador. Super top ! Et après, un petit resto à la maison d’Alsace sur les Champs Elysées. C’est aussi cela la vraie vie !
Ah, encore une avancée. Quand on est dialysé, un des paramètres important qui doit être suivi, c'est la rétention d'eau. Pour contrôler cela, on doit se peser tous les matins avec précision. Trop d'eau dans le corps, la tension monte très vite et on peut faire un oedeme pulmonaire. Cela peut être mortel. Pas assez d'eau, la tension chute et la diurèse peut être cassée. Hors, en bateau il est impossible de se peser. Du fait des mouvements du bateau, les balances "classiques" ne fonctionnent pas. J'en ai parlé à Michel Cousinou, technicien dans les drônes à la SAGEM. Il va voir avec ses collègues si ils peuvent concevoir une balance "intelligente". Je vous tiendrai informés.
Bon, un dernier point, vous vous souvenez de la façon dont on m’avait traité à Port Napoléon avant mon départ, m’interdisant de rentrer dans le port avec mon camping car et de pouvoir me brancher à l’électricité pour faire mes dialyses. J’avais envoyé au directeur une lettre de protestation et j’ai reçu en retour des excuses. Il s’agirait d’un malentendu, d’une erreur d’un responsable. Il semblerait que la direction fasse désormais des efforts pour améliorer sa relation aux clients. Bravo, cela va dans le bon sens.
Bon il faut que je vous laisse, c’est les infos à la télé.
Bonne fin de weekend.
Jean Louis
18:49 hours, local time.
Good evening everyone,
The weather in Paris isn’t very nice, it’s 14° and it’s raining. I didn’t feel like taking the motorbike so I’m driving Francine’s car.
I’m going to take the TGV [high-speed train] south to collect my camper van. Once I have that, I’m independent. It can carry 1.2 ton, so I can take well over a month’s supply of pouches.
In fact, it’s the camper van that gave me back my freedom. Once I realized that I would be on dialysis soon, I sold my car and bought the camper van instead. I fitted it with a converter so that I could have a 220V power supply on board and connect the pouch warmer. Aha, yes, I had forgotten, for those of you who are not familiar with peritoneal dialysis, I must warm up the pouches to body temperature, i.e. 37°, before I can infuse myself.
When it’s time for my dialysis, I simply pull into a car park and do my dialysis. Forty-five minutes to one hour later, I’m off again and continue on my way. It’s complete freedom!
Often, patients must do 4 dialyses per day. I am lucky, my diuresis (i.e. the urine output over a period of 24 hours) is still ok, and so, I am only on 3 dialyses a day.
I spent yesterday morning in the hospital. Everything is going well, even a little better than before my departure. The boat is great therapy. I hereby take the opportunity to thank Mr. Verger and all his team who have dedicated a lot of time to helping me and managing all the medical aspect of my adventure.
I’ve bought a microscope as I am going to need it on the boat to analyse the antibiogram in the event I would be unlucky enough to contract peritonitis. Not expensive! € 130. It’s a monocular one with a lens and an electric light. It can magnify up to 1250 times. My boys and I had great fun studying the leg of a fly. What a smashing toy!
I should be able to get my biology training in before 11 November. I’ll tell you all about it. It will definitely be fascinating.
I would also like to thank all of you who have taken the time to write me some words of encouragement. From among all the e-mails I received, I would like to quote Claude:
Congratulations on this crossing. Reading your blog really pushes me to realize my dream, to tell myself that nothing is ever impossible, even if the sky is grey at times. Thank you.
“Nothing is ever impossible” is precisely the message I would like to convey; it's the rule of my life, it has been the mother of all my actions, it’s the very source of happiness.
I received another message that really touched me; it came from the father of Lou-Anne, 4 years of age and on peritoneal dialysis. Here, an excerpt from his message; I shall also post the photograph of the little girl on my blog:
At the age of 4, she is discovering the world and what it’s like to really live. She will be with you during your crossing.
Really nice!
By the way, I went to see the “Lion King” at the Mogador theatre last night. Absolutely brilliant! And after that we went for a meal in the Maison d’Alsace on the Champs Elysées. That is also real life!
Aha, another bit of progress. One of the most important parameters that must be followed up in patients on dialysis is their water retention. To check that, kidney patients must accurately weigh themselves every morning. When the body retains too much water, blood pressure rises very quickly and you are at risk of pulmonary oedema. That can be fatal. When there is too little water in the body, blood pressure drops, affecting the diuresis. Now, weighing oneself on a boat is impossible. On account of the boat’s swaying, “traditional” scales simply don’t work. I discussed this problem with Michel Cousinou, a technician working for SAGEM. He is going to check with his colleagues whether they could develop "intelligent" scales. I shall keep you posted.
And now, coming to my last point, you will remember the treatment I received at Port Napoleon before I left, where I was forbidden to enter the port with my camper van and to use their electricity for my dialyses. I did send the manager a letter of protest and I have received an apology. Apparently it was a misunderstanding, an error by one of the people in charge. It seems that the board is taking steps to improve customer relations. Well done, things are moving in the right direction.
I shall leave you for now, time to watch the news.
Enjoy the rest of your weekend,
Jean Louis
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"Saluts les couillues, je prends connaissance ce jour de votre périple et vraiment je suis impressionné ce doit être un super voyage. Je voudrais dire à mi Amigo Jacky Choukrane d’avoir pensé à moi lors du passage du détroit et arrivée à Tanger. Moi je pense aussi à vous et aux bons moments de rigolades et de galères que vous devez passer ensemble. Ps: une petite correction ce n’est pas MICOLASSONNE mais Mi Corazon et non plus teqiero mais Te Quiero. Une amicale pensée pour les potes et bon vent" Envoyé par Tony Cruz le 19-10-2009 à 18:55
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"bonjour jean louis je suis le gars de la snsm de port st louis et je suit votre traverser avec plaisir ja vais donner l adresse a j christophe @++++++++++ ludo" Envoyé par devassineludovic le 19-10-2009 à 21:16
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"No rompez pas trop de corazones là -bas, les gars! Gros bisous au SOLUTIONNEUR et Jacky Poireau" Envoyé par petra le 19-10-2009 à 22:02
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"cher Monsieur J’ai suivi votre traversée par votre blog, je suis pleine d’admiration pour ce que vous venez d’accomplir et pour ce que vous allez entreprendre le mois prochain - C’est génial Très cordialement, michele" Envoyé par michele D’herde le 20-10-2009 à 16:33
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"Bonjour, BRAVO : quelle leçon. Je viens de découvrir votre site. Notre fille de 4 ans est en DP également. Votre traversée est un challenge de tous les jours. Vivre dialysé n’est pas simple mais sur un bateau et en mer, encore bravo. Ici, dans le nord, nous vous suivrons tout au long de votre aventure. Bon vent. Nicolas M." Envoyé par Nicolas MULLIER le 20-10-2009 à 22:02
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"@michele D’herde Merci, j’espère vous faire rêver à nouveau en attendant les fêtes de fin d’année. Amitiés" Envoyé par Jean Louis CLEMENDOT le 22-10-2009 à 17:01
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"Coucou Petra,
Je vois que tu maîtrise aussi bien l’Espagnol que les relations humaines. Pleins de bisous" Envoyé par Jean Louis CLEMENDOT le 22-10-2009 à 17:15
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"Salut Ludo et bonjour à tous ceux de Port Saint Louis" Envoyé par Jean Louis CLEMENDOT le 22-10-2009 à 17:19
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"Merci pour "les couillues", ça fait toujours plaisir même si nous n’avons eu que du beau temps et pas de mer mauvaise." Envoyé par Jean Louis CLEMENDOT le 22-10-2009 à 17:21
Wed, 28 Oct 2009 11:25:00 GMT - En Camargue Port St Louis du Rhône
Wed, 28 Oct 2009 11:25:00 GMT - In the Camargue Port St Louis du Rhône
12h25 heure locale
Bonjour à tous,
Je suis en Camargue depuis lundi, il fait un temps magnifique.
Je passe beaucoup de temps dans mon camping car sur la plage Napoléon. Quel bonheur ! La vie en camping car c'est très proche de la vie en bateau.
Richard a eu la gentillesse de venir me chercher à Nîmes, à la descente du TGV. C’est un véritable ami ce Richard, avec un cœur énorme. Un jour il m’a dit :
« Jean Louis, je voudrais te donner un de mes reins, renseigne toi si cela est possible »
Je crois que ce n’est pas possible en dehors du cercle familial proche. De toute façon, j’ai un vrai problème avec cela. Plusieurs membres de ma famille m’ont fait des propositions mais c’est trop difficile.
Vendredi dernier j’ai rencontré le docteur qui s’occupe du bilan de pré transplantation. C’était une femme, elle m’a demandé si j’avais un « donneur vivant ». Je lui ai dit non. Donner ses organes quand on est mort, je trouve cela naturel même si cela doit être très difficile pour les proches du défunt. Par contre accepter un rein d’un donneur vivant j’en suis incapable. Peut être est ce lié au fait que j’ai intégré ma dialyse comme faisant partie de ma vie et que je continue à vivre normalement avec celle-ci.
J’ai dans mon sac à dos un boulon tout neuf pour mon taquet de chariot de grand voile. C’est Sylvain de Port Napoléon qui me l’a fabriqué. Il est vraiment très doué ce garçon, son travail est toujours parfait. Pour les plaisanciers de passage c’est la société STM.
Je suis impressionné par le développement de ce blog. Lundi dernier, soit après même pas trois semaines de vie, il y a déjà des internautes dans 19 pays qui ont visités ce blog. Étonnant ! Aussi nous avons décidé de faire un blog bilingue Anglais – Français.
Ah ! Au fait, Christophe, le photographe professionnel, n'est plus avec moi aussi je vous demande de me pardonner pour la qualité des photos à venir. Je ne suis pas très doué pour cela.
Bonne après midi
Jean Louis
Hello everyone,
I have been in the Camargue since Monday; the weather is only glorious.
I am spending a lot of time on Napoleon beach in my camper van. What a delight! Life in a camper van is quite similar to that on a boat.
Richard was kind enough to come and pick me up in Nîmes, off the TGV. Richard is a true friend; he has a heart of gold. One day he even said to me:
“Jean Louis, I would like to donate one of my kidneys to you, make some enquiries to see whether it’s possible”
I think it cannot be done by someone outside the immediate family circle. In any case, I would have a serious problem with it. Several of my family members made me the same offer but it’s too hard.
Last Friday I met the doctor who does the pre-transplant check-up. It was a lady; she asked me whether I had a "living donor". I replied no. Donating your organs after you have died is one thing; I would even consider it normal, although it may be difficult for the close relatives of the deceased. But I simply couldn’t accept a kidney from a living donor. Maybe it’s because I’ve been able to integrate my dialysis into my daily life and that I can continue to lead a normal life in spite of it.
In my backpack I have a brand-new bolt for my mainsail trolley cleat. It was Sylvain in Port Napoleon who made it for me. This chap is really gifted, anything he makes is perfect. For any amateur yachtsmen passing through, look out for the company STM.
I am really impressed by the way this blog is developing. By last Monday, not even three weeks after it was set up, surfers from 19 different countries had already visited the blog. Amazing! For that reason we decided to turn it into a bilingual English – French blog.
Aha! Incidentally, Christophe, the professional photographer is no longer travelling with me, so by the present I apologize in advance for the quality of any future photographs you’ll get to see. Photography is not one of my specialities.
Have a pleasant afternoon,
Jean Louis
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"J’ai suivi votre voyage et je vous souhaite bonne chance pour la suite de votre aventure. Les photos sont magnifiques et celles de Lanzarote toujours aussi impressionnantes !" Envoyé par Agnes le 21-10-2009 à 11:17
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"Bravo pour le succés de la première étape .je suivrais avec attention la deuxième mais je n’ai aucun doute pour la suite ." Envoyé par jean-christophe le 22-10-2009 à 19:33
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"Je suis ancien chef de service dialyse à Liege. Quand on pense que bcp de nos patients ne veulent plus rien faire. Admiration à vous" Envoyé par Godon JP le 23-10-2009 à 15:28
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"@ Jean Pierre Merci pour votre mail. Si cela pouvait aider à prendre conscience que l’on peut vivre normalement en étant dialysé, quel bonheur ! Amitiés" Envoyé par Jean Louis CLEMENDOT le 23-10-2009 à 15:29
Thu, 29 Oct 2009 17:45:00 GMT - TOUJOURS EN CAMARGUE Port Saint Louis du Rhône
Thu, 29 Oct 2009 17:45:00 GMT - STILL IN THE CAMARGUE Port Saint Louis du Rhône
18h45 heure locale
Bonjour à tous,
Eh oui, je suis toujours en Camargue. Depuis 12 ans je vie trois semaines par mois à Port Saint Louis du Rhône. J’ai passé tout ce temps à refaire mon bateau. 15000 heures de travail. Tous les métiers. Dans un bateau il y a de la résine, du bois, de la mécanique marine, de l’électricité, de la plomberie, de l’électronique, du gréement, des cordages, de la peinture et surtout du ponçage, énormément de ponçage.
Harmattan est un des tous premiers bateaux en polyester. Il a été construit à Abidjan en Côte d’Ivoire en 1969. Il a donc 40 ans, ce qui est vieux pour un bateau. J’ai tout refait. Aujourd’hui on croirait un bateau neuf. Son architecte c’est Viktor Brix.
Quel beau bateau. Il a des lignes magnifiques, comme avaient les bateaux dans les années 1920, avec une belle tonture de pont. Ah ! C’est vrai, les lecteurs m’ont reprochés de ne pas expliquer les termes de marine. Un pont peu être plat comme les bateaux modernes mais il peut également avoir une tonture, l’avant du bateau est très haut pour protéger le bateau de la mer, puis en revenant vers l’arrière le pont descends pour être au plus bas aux deux tiers avant du bateau, au niveau du cockpit, puis le pont remonte un peu pour protéger le bateau de la mer venant de l’arrière. Quand cette courbe est très harmonieuse, on dit que le bateau a une belle tonture de pont.
Souvent, en mer quand je croise d’autres bateaux, on nous prend en photo ou bien on me fait signe avec le poing et le pouce levé. Sur les pontons, les autres plaisanciers viennent voir Harmattan et j’entends « qu’il est beau ce bateau », « what a nice boat ». Souvent, la discussion commence et cela se finit par une visite du bateau.
J’aime la Camargue et j’aime les Camarguais. Ce sont des îliens. La Camargue c’est une île triangulaire entre les deux bras du Rhône et la mer. Comme tous les îliens, ils sont différents. Ils ont des mots à eux, des expressions. La Camargue que j’aime, c’est la vraie Camargue, celle du Sambuc ou des Salins de Giraux, pas la Camargue pour touristes des Saintes Maries de la Mer. Ici les gens sont attachants, pour s’y rendre il faut prendre le bac. Il y a un pont mais il se trouve à 30 kilomètres !
Souvent, les voyageurs parlent des paysages qu’ils ont rencontrés. Du sable blanc, de l’eau turquoise, des belles montagnes …. Moi ce que je recherche dans les voyages, c’est la rencontre avec l’autre. C’est l’échange, ce sentiment d’amitié intense que l’on peut éprouver pour cet étranger que l’on croise et que l’on ne reverra peut être jamais.
C’était en Turquie, l’été 2007, lorsque j’ai fait mon grand tour de méditerrané. C’est le soir, je vais mouiller dans une crique où il y a 20 ans nous avions passés une soirée avec, à l’époque un bateau de location. A cette époque, il y avait sous les pins une petite cabane qui faisait restaurant pour les rares navigateurs de passage et avec ma femme et les enfants nous y avions dîné.
L’endroit à beaucoup changé, il y a une plage aménagée et des vedettes rapides apportent des touristes de la ville voisine. Le soir nous allons, Francine et moi, dîner dans le restaurant. Ce n’est plus la cabane de l’époque, c’est une belle construction en dur. Ce sont des jeunes qui tiennent cet endroit. Au dessert je dis au garçon que, il y a vingt ans j’ai déjà dîné ici. Surprise, étonnement, émotion. C’est le fils, ses parents viennent de prendre leur retraite. On discute un peu mais il y a le service, on se dit que demain on se revoit pour parler plus. Et puis dans la nuit, le vent se lève fort, l’ancre dérape, il faut partir en catastrophe, que de regrets de ne pas avoir pu cultiver cette amitié.
Je me trouve bien bavard ce soir. Je suis toujours sur la plage Napoléon et mon copain Jean Louis va venir dîner avec sa compagne Brigite. Il faut que je fasse ma dialyse avant qu’ils arrivent aussi il faut que je vous quitte.
A bientôt Jean Louis
Hello everyone,
And yes, I’m still in the Camargue. For the past twelve years, I have been spending three weeks a month in Port Saint Louis du Rhône. All that time, I’ve been doing up my boat. 15,000 hours of work. Any job you can think of. On boats you have resin, timber, the mechanics that make her sail, electricity, plumbing, electronics, equipment, ropes, painting and above all sanding, tons and tons of sanding.
Harmattan is one of the very first polyester boats. She was built in Abidjan on the Ivory Coast in 1969. So she is 40 years old, a ripe old age for a boat. I redid everything. Today you would think she is new. She was designed by Viktor Brix.
And what a beautiful boat she is! She has magnificent lines, like the boats from the 1920s, with a lovely deck camber. Aha! It’s true, my readers have accused me of not explaining any of the sailing lingo. Decks can be flat, like on the modern boats, but they can also have a camber, i.e., the bow of the boat is very high to protect the boat from the sea, but towards the rear the deck goes down to two-thirds of the bow at its lowest level, where the cockpit is, and then rises a bit again to protect the boat from the sea at the back. When this curve is very harmonious, we say that the boat has a lovely deck camber.
Often, when I pass boats at sea, people on the other boats take pictures or they give me the thumbs up. In the jetties, other amateur yachtsmen come to look at Harmattan and I hear “qu’il est beau ce bateau”, “what a nice boat”. Often, we start to talk and it usually ends in a visit of the boat.
I love the Camargue and I love the people from the Camargue. They are islanders. The Camargue is a triangular island situated between two branches of the Rhône and the sea. Like all islanders, they are different. They have their own specific words and expressions. The Camargue I love is the real Camargue, the Camargue of Sambuc or Les Salins de Giraux, not the touristy Camargue of Les Saintes Maries de la Mer. Here the people are lovable; to get there you must take the ferry. There is a bridge, but it’s 30 kilometres away!
Travellers often talk about the scenery they’ve seen on their travels. White sand, turquoise-blue water, stunning mountains…. But what I look for most in my travels is meeting other people. It’s the exchange, this sense of intense friendship that you can feel for that stranger you pass and perhaps will never meet again.
It was in Turkey, in the summer of 2007, while I was doing my great tour of the Mediterranean. It’s evening time, I am going to drop anchor in a Creek where 20 years ago we spent an evening with, at the time, a rented boat. In those days, there was a little cabin under the pine trees which catered for the odd sailor passing by where my wife, the children and I had dinner.
The spot has changed a lot, the beach has been laid out and fast launches now bring tourist from the nearby city. In the evening Francine and I go to the restaurant for dinner. The cabin from former years is gone, now it’s a beautiful building built from non-temporary materials. It’s run by young people. During dessert, I tell the waiter that I had already dined here before, twenty years ago. Surprise, astonishment, emotion. It’s the son, his parents have just retired. We chat a little but he has other diners to attend to, we arrange to meet the next day to talk a little more. But during the night, a strong wind comes up, the anchor drags, we have to rush off, what a pity that I wasn't able to cultivate this friendship.
Tonight I am full of chat. I am still on Napoleon beach and my friend Jean Louis and his partner Brigite are coming for dinner. I must do my dialysis before they arrive and I must leave you.
Talk to you soon, Jean Louis
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"en direct du Jelem, du Catway E du Port Napoleon.Grand Merci de ces récits parfois bien instructifs pour notamment la "bleue" de la marine. Nous nous sommes ainsi un peu évadés des soucis d’étanchéité de pont causés par les pluies torrentielles de ces semaines pendant que Jean Louis se baladait en short.En tout cas, bonne réacclimation terrestre avec tous ces projets et déterminations emplis d’espoir. Joelle et Michel" Envoyé par Debernardi et Buous le 23-10-2009 à 17:59
Fri, 30 Oct 2009 17:05:00 GMT - AU SAMBUC Le Sambuc
Fri, 30 Oct 2009 17:05:00 GMT - IN SAMBUC Le Sambuc
18h05 heure locale
Bonsoir à tous,
C’est la fin de cette petite semaine en Camargue. Ce soir je remonte sur Paris avec mes amis Richard et Montsé. Ils viennent passer un grand weekend à Cergy. On dit Montsé mais en fait elle est Espagnole et s’appelle Montserrat.
Une bonne nouvelle, Pierre-Yves qui est néphrologue et par ailleurs Chef de bord à la fameuse école de voile des Glénans a fait des essais en pleine mer pour voir si je pouvais me dialyser à l’extérieur du bateau, dans le cockpit. Il a exposé des témoins à l’aire libre à 3 milles au large et ensuite des analyses ont été effectuées. Pas de problèmes, l’air est suffisamment sain pour que je me connecte et me déconnecte dans le cockpit. C’est une très bonne nouvelle car cela peut, en cas de mauvais temps, me permettre d’éviter le mal de mer.
Cormeilles en Vexin le 1er Novembre à 14h20 TU, 15h20 heure locale
Super voyage, nous avons dormis prés de Macon sur un parking d’autoroute. Vraiment top le camping car. Levé à 5h30 hier matin, nous étions à 11h à Cormeilles en Vexin, chez moi.
Hier soir nous avons passé la soirée sur un bateau mouche à Paris. Visite de la ville avec dîner gastronomique. Quelle soirée sympathique. C’était avec la compagnie des « bateaux parisien ». Le repas était excellent. Que c’est beau Paris la nuit, que c’est bien éclairé. Comme je connais très bien Paris, j’ai pu commenter le trajet. C’est les 120 ans de la tout Effel. Nous avons eu droit comme tous les soirs, pendant 4 minutes, à un festival d’effets lumineux. C’était le bouquet final. Nous avons passé une soirée vraiment merveilleuse.
Ce matin nous sommes allés au champignon. Oui, ce n’est pas une faute de frappe, nous n’en n’avons trouvé qu’un seul. Nous l’avons dégusté à midi. Ensuite c’était une daurade au four qu’a apporté Richard. C’est d’ailleurs lui-même qui l’a cuisiné. Un régal !
Cet après midi, nous allons aller visiter le musé de l’air au Bourget. J’adore.
A bientôt
Jean Louis
18:05 hours local time
Good evening everyone,
My little week in the Camargue has come to an end. Tonight I’m driving back towards Paris with my friends Richard and Montsé. They just spent a long weekend in Cergy. We call her Montsé but in fact she is Spanish and her real name is Montserrat.
A little bit of good news, Pierre-Yves, who is a nephrologist and purser at the famous sailing school of Les Glénans did some tests out at sea to check whether I could do my dialysis outside of the boat, in the cockpit. He exposed some samples to the great outdoors 3 miles into sea and had them analysed. No problems, the air is sufficiently healthy for me to do the hooking up and unhooking in the cockpit. That is very good news indeed, because this means that I can avoid bouts of seasickness when the weather is bad.
Cormeilles en Vexin 1 November, 14:20 hours UT, 15:20 hours local time
Fabulous trip, we slept near Macon in a motorway car park. The camper van is truly fantastic. We got up at 5.30 a.m. yesterday morning and at 11o’clock we were in Cormeilles en Vexin, at my home.
Last night we took a trip on a bateau mouche [excursion boat] in Paris. A visit of the city with a gastronomic dinner. What a lovely evening. The cruise was run by the company “Bateaux Parisiens” [Parisian boats]. The meal was outstanding. Paris is so beautiful at night, it is so well lit. As I know Paris very well, I was given the job of tour guide. This year, it’s the 120th anniversary of the Eiffel tower. And like any other night, we were entitled to 4 minutes of special light effects. It was the icing on the cake. We had a truly marvellous evening.
This morning we went on a mushroom hunt. Note the singular, it’s not a typing error, for we only found one. We sampled it at lunch. Then we had oven-baked sea bream, which Richard had brought. What’s more, he had even cooked it himself. What a treat!
This afternoon we are going to visit the aviation museum at Le Bourget. I love it.
Talk to you soon, Jean Louis
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"Jean Louis Clemendot a la gentillesse de me citer dans son texte et je l’en remercie. J’en profite pour apporter un peu d’information médicale au lecteur. Il n’est pas le type de patient standard mais il montre quel est le meilleur chemin pour lutter contre la maladie : un travail d’équipe et, en dialyse péritonéale comme pour d’autres traitements, il faut concevoir le patient comme faisant partie de l’équipe médicale et para médicale. En effet , chacun, en communiquant son domaine de compétence et ses contraintes, permet de trouver les solutions optimales, parfois non standards, mais qui permettent en toute sécurité au patient de conserver son autonomie et liberté de vie propre à son environement. Un exemple pour le poids : nous avons trouvé un compromis, nous utilisons un impédancemètre multifréquence prêté par le laboratoire Fresenius ; celui ci en envoyant dans le corps un faible courant alternatif non perceptible permet de mesurer avec une approximation satisfaisante la quantité d’eau totale du corps, à l’extérieur et à l’intérieur des cellules. C’est pour cela que nous pouvons laisser Jean Louis Clemendot partir 3 semaines sans pesée. Bien entendu si ses ingénieurs mettent au point une meilleure solution ce sera l’idéal. Un mot sur le temps consacré à la dialyse : Jean Louis Clemendot en parlant de ¾ h à 1 h a probablement inclus tout le temps (arrêt sur parking, préparation matériel, manipulations, départ). En pratique le temps pour remplir le péritoine ne doit pas excéder 10 mn , celui pour le vider 10 à 15 mn (au delà ça ne sert à rien) ce qui fait 30 à 45 mn selon l’habileté, soit environ 14 h par semaine. Pendant la phase de remplissage et drainage il est possible de conserver une activité statique (lire, taper sur l’ordinateur, etc..) et donc d’intégrer son traitement dans la vie quotidienne. Ceci est illustré sur son blog dans certaines des photos que vous pouvez admirer . Pour rappel, une hémodialyse en centre c’est trois fois 4 heures par semaine, en dehors de son cadre de vie habituel, auxquels il faut rajouter les transports soit 14 h à 16 h par semaine (excepté pour l’hédomdialyse à domicile). Enfin il est aussi possible, en dehors de la navigation de se dialyser de nuit et être totalement libre durant la journée. " Envoyé par Christian Verger le 26-10-2009 à 12:27
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"je suis le papy de lou -anne, qui du haut de ses 4 ans vous aide dans votre traversée moi je vous souhaite "bon vent marin" du courage , de la volonté et sachez que là ou vous etes : vous n’etes jamais seul aujourd’hui avec les gros progrés de la médecine ce n’est plus un handicap..... bravo pour votre ténacité et merci a tous ceux et celles qui vous aident pour vous en sortir.... bon vent à toutes et tous larguez les voiles..." Envoyé par mullier le 27-10-2009 à 15:48
Wed, 4 Nov 2009 13:14:00 GMT - LA REPRISE DU TRAVAIL Cergy Pontoise
Wed, 4 Nov 2009 13:14:00 GMT - BACK TO WORK Cergy Pontoise
14h14 heure locale
Bonjour à tous,
Les vacances en Camargue sont finies, le weekend avec les amis aussi ! Hier matin j’ai emmené au RER mes amis Richard et Montsé pour qu’ils rejoignent leur TGV gare de Lyon.
Les bons moments de farniente sont terminés, il faut se remettre dans l’action.
J’ai passé l’après midi à l’hôpital de Pontoise. En revenant de Lanzarote, j’avais un peu mal à l’émergence. C’est l’endroit de mon ventre par lequel sort le petit tuyau qui me sert pour me dialyser. Il y a huit jours, quand j’étais passé à l’hôpital à mon retour, un prélèvement avait été effectué. Stéphanie me dit qu’il y avait deux germes. Depuis, je n’ai plus mal mais elle veut refaire le pansement. Le Docteur Verger vient voir, photo avec le petit code à barre, tout à l’air en ordre.
Ensuite, séance de formation par Stéphanie. On revoit pour la troisième fois l’ECB de poche (Examen CytoBactériologique) ainsi que la préparation et l’injection d’antibiotique.
Pour l’ECB, il faut, en respectant une parfaite asepsie, prélever du liquide de la poche dans laquelle je viens de vider mon ventre et ensemencer les flacons aérobie et anaérobie. S’il y a une suspicion de péritonite, je devrais commencer par effectuer cette manipulation avant de prendre des antibiotiques. Ce seront des antibiotiques à large spectre en espérant que ceux-ci soient efficaces pour l’infection en cours.
J’ai rendez vous mardi prochain au laboratoire de biologie pour apprendre à ensemencer les boîtes de Pétri et à déterminer quel est l’antibiotique le plus efficace pour luter contre l’infection en cours. On appel cela l’antibiogramme.
C’est passionnant.
Hier j’ai également révisé la préparation et l’injection d’antibiotique. J’ai tout noté pour taper une fiche que je vais mettre dans la boîte à pharmacie du bord.
Les deux Christophe étaient là. Christophe Lepetit qui a fait des photos et mon fils qui a filmé. Nous avons investi dans une caméra spéciale pour que je puisse durant ma traversée vous envoyer quelques vidéos. C’est une caméra qui enregistre directement sur carte SD au format télé normal. Nous l’avons reçu à midi, juste avant d’aller à l’hôpital.
Ensuite j’ai dû me peser et faire une impédancemétrie , puis, des tests de masse musculaire et de masse graisseuse. Mesure du bras dont la circonférence du biceps, mesure de l’épaisseur de la peau, mesure de la force musculaire en pressant une poire ….
Aujourd’hui, j’ai été à Paris. J’ai acheté la carte électronique de la Caraïbe et je me suis rendu à la Librairie de la mer, dans le 15éme pour acheter les guides nautiques « Leeward Islands » et « Windward Islands ». Toujours le même accueil sympa. Mon livre, « La passion de réussir » était à porté de main au comptoir et nous avons passés un bon moment à parler « bateaux ».
J’ai mon sac de billes pour le chariot de Grand voile et nous avons reçu ce matin le « Magic Arm », le bras qui va me permettre de fixer à peu prés partout l’appareil photo ou bien la caméra. Tout s’en cliquète correctement et je devrais être prêt pour repartir le 25 de ce mois.
Hier, au courrier, j’avais le formulaire de Baxter m’annonçant la livraison des poches à Lanzarote pour le 9 Novembre. Cela me rassure, merci Baxter.
J’ai également un peu de travail au bureau, quelques coups de téléphone à passer, des clients à aller voir….
J’aime bien cette vie bipolaire. Une partie voyages, vacances, aventure et une partie travail professionnel. Je pense que le bonheur c’est un équilibre.
Bon, il faut que je vous laisse, je dois aller voir une cliente.
A bientôt Jean Louis
14:14 hours local time
Hello everyone,
The holidays in the Camargue are over and so is the weekend with my friends! Yesterday morning I drove my friends Richard and Montsé to the RER [Paris Metropolitan and Regional Rail System] so that they could catch their TGV at Lyon station.
The glorious moments of farniente [lazing about] are over, time for some action again.
I spent the afternoon at Pontoise hospital. On my return from Lanzarote, the exit site was a little sore. That is the spot on my abdomen where the little tube I use to dialyse myself comes out. Eight days ago, when I called into the hospital after I got back, a sample was taken. Stéphanie tells me the pain was caused by two germs. I have had no more pain since then and she wants to change the dressing. Mr. Verger comes to take a look, a photograph with a little bar code, and everything seems to be ok.
Then a training session hosted by Stéphanie. For the third time, we revise the CBE (CytoBacteriological Examination) of the pouch and the preparing and injecting of antibiotics.
For the CBE, I must, under perfectly aseptic conditions, take a sample of the liquid in the pouch in which I just emptied my abdomen and culture the aerobic and anaerobic bottles. If there is the slightest suspicion of peritonitis, I must do this first before I take any antibiotics. They will be broad-spectrum antibiotics in the hope that they will counteract any infection that may be present.
Next Tuesday I must go to the biology laboratory to learn how to culture the Petri dishes and how to determine which antibiotic would be the most effective against any infection I could be brewing. It’s called an antibiogram.
It is fascinating.
Yesterday I also revised how to prepare and inject antibiotics. I have written everything down and I’m going to type out a card which I will put in the shipboard pharmacy.
The two Christophes were there. Christophe Lepetit who took photographs and my son who did some filming. We invested in a special camera so that I could send you a few videos during my crossing. This camera records directly on SD card, in normal television format. We received it at lunch time, just before we went to the hospital.
Then, I had to weigh myself and do a bioimpedance, then muscle mass and fat mass tests. Arm measurements, including the circumference of my biceps, measuring the thickness of my skin, checking my muscular strength by squeezing a pear….
Today I was in Paris. I bought the electronic map of the Caribbean and went to the Librairie de la mer [Maritime Library], in the 15th district to purchase the “Leeward Islands” and “Windward Islands” travel guides. I always get the same pleasant welcome here. My book, “La passion de réussir [Passion to succeed]” was within easy reach on the counter and we spent quite some time talking "boats".
I have my bag of balls for the mainsail trolley and this morning we received the “Magic Arm”, the arm that is going to help me attach the photo or film camera just about anywhere. Everything is working out perfectly and I should be ready to leave on the 25th of this month.
Yesterday, in the post, I received the form from Baxter, informing me that the pouches would be delivered in Lanzarote on 9 November. It reassures me, thank you Baxter.
I also have a little work to do in the office, a few telephone calls to make, clients to see….
I love this bipolar life. One part travel, holidays, adventure and one part professional work. I think that happiness is all about getting the balance right.
Right, I must leave you now; I must go and see a client.
Thu, 5 Nov 2009 20:03:00 GMT - Setting the record straight Osny
21H03 heure locale
Bonsoir à tous,
En exploitant les statistiques de fréquentation de mon blog, je constate que celui-ci a, entre autre, été visité à travers le site Hisse-et-ho. Mon fils Didier m’explique que cela se fait à travers un « forum ». Je ne connais pas, il me montre et je commence à lire ce « forum ».
Le « Fil » (j’apprends plein de mots nouveaux pour moi) a été ouvert par Pierre-Yves quand je cherchais une place aux Canaries. Je commence à lire les discutions et je suis immédiatement sidéré. Ce qui me frappe le plus, c’est la vivacité des échanges. Ca cogne dur !
Ensuite ce qui m’interpelle, c’est la méconnaissance profonde par le grand public de ce qu’est la dialyse en général et je ne parle pas du cas particulier de la dialyse péritonéale.
Enfin, l’essentiel de ce forum est fournie par un internaute qui s’oppose aux autres en prétendant que cette aventure, si elle est médiatisé, va faire du mal aux dialysés.
Forcément, sur le coup je suis choqué et je m’interroge. C’est l’inverse de ma volonté !
Aussi, je veux faire ici une petite mise au point.
Tout d’abord, qui je suis ?
J’ai 59 ans, 3 enfants de 29,31 et 33 ans. Ce qui me caractérise le plus, c’est mon indépendance, mon besoin d’autonomie. Je n’aime pas dépendre des autres. Je crois que cela est due au fait que j’ai perdu mes parents très tôt (ma mère à l’âge de 12 ans et mon père à l’âge de 28 ans). Ils n’avaient aucune fortune et je me suis fait seul. Bac électronique en 1968 (on me l’a donné), j’ai passé 5 ans à l’armé puis 7 ans à la SAGEM dans les ordinateurs avant de créer une société d’informatique en 1980.
Au bout d’un an j’avais 18 salariés, 50 quelques temps plus tard. Un métier difficile avec des hauts et des bas et surtout du travail, beaucoup de travail, souvent 16 heures par jour et souvent 7 jours par semaines pour gagner ma vie mais c’est tout.
Puis, il y a 12 ans, j’ai eu la bonne idée de me lancer dans l’immobilier et d’y faire fortune, ce qui m’a permis à l’âge de 50 ans de pouvoir travailler à plein temps sur mon bateau et de pouvoir financer et réaliser mes rêves.
J’ai écrit un livre dont le titre est « La passion de réussir ». En effet j’adore me lancer des défis. J’ai besoin de me lever le matin en ayant quelque chose à réussir et quelque chose de grand si possible. C’est mon bonheur à moi.
Le mot de la langue Française que je préfère, c’est « Liberté ». Je suis un solitaire, je ne peux imaginer d’être privé de liberté. Je m’inquiétais car je pensais que lorsque la dialyse arriverait ce serais pour moi comme une incarcération, une mise en prison. Il faut savoir que 90% des dialysés sont traités en hémodialyse (pour des raisons qui n’ont souvent rien à voir avec l’intérêt du patient mais plus souvent à voir avec des intérêts financiers) et que cela conduit le patient à passer 4 heures à l’hôpital un jour sur deux !
Et puis, j’ai découvert la dialyse péritonéale. Cela semble encore plus contraignant à première vue puisque c’est une dialyse tous les quatre heures qui dure environ trois quart d’heure ! J’ai failli me tromper et prendre l’hémodialyse !
Maintenant que je suis dialysé en dialyse péritonéale, j’ai une vie presque normale et surtout je n’ai pas perdue ma liberté.
Juste avant de savoir que la dialyse était là, j’avais lancé un projet de tour du monde en bateau par la Patagonie et le cap Horn. Coup de massue, puis en échangeant des mails avec Pierre-Yves qui est néphrologue et chef de bord aux Glénans, j’ai commencé à penser que je pourrais continuer à faire du bateau en étant dialysé. Il m’est même apparu rapidement que cela serait plus facile en haute mer qu’en navigation côtière. En effet, il y a moins de manœuvres urgentes à effectuer. Du coup, j’ai eu envie de traverser l’atlantique en solitaire, ce que j’ai toujours voullu avoir fait au moins une fois dans ma vie.
La question s’est alors posée de le faire en catimini ou bien en médiatisant un peu la chose. J’ai réfléchie et pensé que je pourrais apporter beaucoup aux autres en parlant de cette aventure. D’une part à tous ceux qui vont un jour être dialysés, pour leur montrer qu’il existe une méthode de dialyse qui permet de garder sa liberté. D’autre part aux gens déjà dialysés pour leur montrer que l’on peut vivre « presque » normalement en étant dialysé. Beaucoup hésitent à sortir de chez eux ! Il faut savoir qu’en dialyse péritonéale, il n’y a que deux moments pendant la dialyse où l’asepsie doit être parfaite, la connexion et la déconnection. On peut ainsi avec un peu d’astuce, vivre normalement même durant la dialyse, manger, s’occuper du barbecue ….
Du coup, la dialyse n’est pas une contrainte et la vie reste belle à vivre. Il n’y a rien de « pathétique » comme j’ai pu le lire dans cette traversée de l’atlantique, je me contente de vivre ma vie avec bonheur.
Enfin, et c’est l’essentiel des messages de soutien que je reçois, je crois qu’il faut dire haut et fort que la vie est belle, qu’il ne faut jamais baisser les bras et que tant que l’on vie il faut en profiter.
La position prise par cet internaute de prétendre que cette aventure va desservir les dialysés « qui ne pourrons plus se mettre en maladie » me navre. J’ai été chef d’entreprise et je sais que celui qui ne veut pas travailler n’a pas besoin d’être malade pour se mettre en maladie.
Sachez que durant mes nombreux stages à l’hôpital que ce soit pour ma maladie de rein ou pour soigner mon cancer, je ne me suis jamais mis en arrêt de travail. Je n’ai pas pour habitude de m’appuyer sur la communauté.
Je pense réellement qu’il n’y a pas beaucoup plus de risques à effectuer cette traversée en étant dialysé qu’en étant en bonne santé. Je ne suis pas un kamikaze, j’ai l’habitude de prendre des risques, mais toujours des risques calculés.
J’ai la certitude qu’il y a énormément plus de positif à médiatiser cette aventure que de négatif. Aujourd’hui, la plus part des gens n’ont aucune idée de ce qu’est la dialyse et un éclairage des méthodes modernes ne peut que servir tout ceux qui de prés ou de loin seront un jour concernés.
A bientôt Jean Louis
21:03 hours local time
Good evening everyone,
Using my blog's visitor statistics, I noticed that my blog is, for one, also visited via the Hisse-et-ho website. My son Didier tells me that this is done via a “forum”. As I am not familiar with this he shows it to me and I begin to read this “forum”.
The “Thread” (I’m learning a whole new vocabulary) was opened by Pierre-Yves when I was looking for a place on the Canary Islands. I begin to read the discussions and I’m instantly flabbergasted. What strikes me most is the liveliness of the exchanges. I’m bowled over!
The next thing that touches me is how little the public at large know about dialysis in general, and I am not even talking about peritoneal dialysis.
The main point of debate comes from a surfer who does not agree with the others by claiming that this adventure, if it gets media cover, will be detrimental to dialysis patients.
Not surprising, I am suddenly shocked and I begin to ask myself some questions. It’s the exact opposite of what I want to achieve.
And I would like to set the record straight.
First of all, who am I?
I am 59 years of age, have 3 children who are 29, 31 and 33 years old. What really characterizes me best is my independence, my need to be autonomous. I do not like being dependent on others. I think that stems from the fact that I lost both my parents very early on (my mother at the age of 12 and my father at the age of 28). They were not rich and I had to make my own way. I got a degree in electronics in 1968 (they handed it to me on a plate) and spent 5 years in the army and then 7 years with SAGEM in the IT section before I set up my own IT company in 1980.
One year later, I was employing 18 people, and not long after 50 people. It’s a difficult business, with ups and downs and especially work, lots and lots of work, often 16 hours a day and often 7 days a week, just to earn a living.
Then 12 years ago, I had the great idea to get involved in real estate and to make some real money, which allowed me, at the age of fifty, to work full-time on my boat and to fund and realize my dreams.
I wrote a book entitled the “La passion de réussir”. In fact, I love taking on new challenges. I need to be able to get up in the morning knowing that I have something to bring to a successful conclusion, and if possible, something big. That’s what makes me tick.
“Freedom” is my favourite word in the French language. I’m a loner; I couldn’t even imagine being deprived of my freedom. I was really worried because I thought that when I had to go on dialysis it would feel like being incarcerated, like being confined to prison. It is worth knowing that 90% of dialysis patients are treated by means of haemodialysis (for reasons which often have very little to do with the interests of the patients but more so with financial interests) and that means that patients end up spending 4 hours a day in hospital every second day!
And then, I discovered peritoneal dialysis. At first, that seemed even more restricting because you’re talking dialysis every four hours with every dialysis lasting about forty-five minutes! I almost made the mistake of opting for haemodialysis!
Now that I am undergoing my dialysis through peritoneal dialysis, I lead an almost normal life and I have definitely not lost any of my freedom.
Just before I got the news that it was time to resort to dialysis, I had launched a project involving a sailing trip around the world via Patagonia and Cape Horn. A blow with a club, and then through my e-mail exchange with Pierre-Yves who is a nephrologist and purser at Les Glénans, I started to think that I could continue sailing while being on dialysis. It soon became clear to me that this would be a whole lot easier if I was sailing out on the open sea rather than along the coasts. There is less dramatic manoeuvring to be done on open sea, you see. I immediately felt like crossing the Atlantic on my own, something I had always wanted to do at least once in my life.
The question that arose then was whether to do it quietly or to get some media coverage. I thought about it and felt that it might help other people if I talked about my adventure. On the one hand, those who will one day end up on dialysis, by showing them that there is a method of dialysis which allows them to retain their freedom. On the other hand, those that are already on dialysis by showing them that you can lead an “almost” normal life while being on dialysis. A lot of people even think twice about leaving their own homes! It is worth knowing that, in the case of peritoneal dialysis, there are only two important moments where asepsis must be perfect, during hooking up and during unhooking. So with a little shrewdness you can carry on as normal while doing your dialysis, eating, tending to a barbecue.
So all of a sudden dialysis is no longer a constraint and life is still worth living. There is nothing “pathetic” about it, as I read during this crossing of the Atlantic, I am happy to enjoy my life.
In fact, and that is the most important part of the messages of support I receive, I feel that you must shout from the rooftops that life is wonderful, that you must never throw in the towel and that you should enjoy life as long as you are still alive.
The stance taken by this Internet surfer, who claims that this adventure will do dialysis patients “who will no longer be able to take sick leave" a disservice saddens me. I have been a company manager and I do know that those who do not want to work do not have to be sick to take sick leave.
Please know that throughout my many sessions at the hospital, whether it was for my kidney disease or to look after my cancer, I have never stopped working. I am not in the habit of leaning on the community.
I really believe that this crossing isn’t a whole lot riskier for people on dialysis than for people in perfect health. I am not a kamikaze, I am used to taking risks, but they are always calculated risks.
I am certain that there are far more positive aspects of this adventure to be publicised than negative ones. Many people know nothing about dialysis at the moment and highlighting the modern methods can only help all those people whose lives might one day be affected by it.
Talk to you soon,
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"Bonjour jJean Louis c’est Bernard Vieu qui nous a indiqué ton blog nous sommes ses cousins et c’est avec nous que tu as découvert Harmattan à Marseille;Nous avons lu ton livre et maintenant nous trouvons formidable ce que tu continue de faire..Le bateau est vraiment reparti pour une nouvelle jeunesse , la seule chose qui n’a pas changé c’est la quille longue qui nous donnait tant de mal pour manœuvrer en marche arrière! Soigne toi bien, nous suivons tes péripéties avec beaucoup d’intérêt. " Envoyé par Lafaye Bernard et Michèle le 30-10-2009 à 17:44
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"Bonjour Jean Louis,
Je suis très émue par votre blog, véritable témoignage d’espoir pour la maman que je suis. Félicitations pour votre énergie et votre capacité à vivre en homme libre. Je suis admirative, dubitative et finalement convaincue par votre état d’esprit : " Il faut manger trois fois par jour pour vivre, ce n’est pas une contrainte. La dialyse, c’est pareil. " J’espère avoir l’énergie et l’exemplarité nécessaire pour transmettre cet état d’esprit à mes 3 enfants Elisa (4 ans), Romain & Chloé (10 mois). Puisse chacun d’eux rêver leur vie et vivre leurs rêves et puisse Romain dépasser les "aléas" de son insuffisance rénale. Je vais suivre vos aventures, en me disant qu’au delà de toute contrainte petit à petit un rêve peut devenir réalité... Merci à vous et Bonne Mer." Envoyé par Emma le 01-11-2009 à 01:30
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"Cher Jean-Louis, De retour de voyage, je vois 1) la carte qui te situe dans l’Océan 2) un commentaire te positionnant en Camargue le 29 octobre. Dans les deux cas, je t’envoie mes très amicales salutations. Dominique." Envoyé par Dominique Manchon le 02-11-2009 à 11:40
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"@ Emma Merci beaucoup pour ce mail qui m’a beaucoup ému. Je suis moi même un jumeau et souvent dans les jumeaux, il y a quelques problèmes de fabrication. Moi j’avais une dent à la naissance et ce problème de malformation qui a entraîné cette maladie. Bon courage à vous et pleins de bisous à Elisa, Cloé et surtout à Romain" Envoyé par Jean Louis CLEMENDOT le 03-11-2009 à 13:49
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"@ Lafaye Bernard et Michèle Merci pour votre soutien. Quelle belle journée nous avions passés ensemble lors de la découverte de ce bateau ! Amitiés" Envoyé par Jean Louis CLEMENDOT le 03-11-2009 à 13:53
Sun, 8 Nov 2009 13:08:00 GMT - Thank you Emma Osny
14H08 heure locale
Bonjour à tous,
Séquence “Frissons”! Ce matin, je n’ai pas trouvé de champignons (bon, c’est vrai, je suis sorti hier soir, retour au milieu de la nuit, levé tardif, départ pour les champignons à 11h du matin !) mais je suis tombé nez à nez avec deux gros sangliers. Ils étaient à moins de 10 mètres ! Ils étaient affolés, certainement par les chasseurs et leurs chiens qui battaient la forêt. J’ai immédiatement fait l’arbre. Pas bouger, pas respirer et se contenter d’observer. Ils sont partis au petit trot puis sont revenus vers moi, virage à 90 degrés puis grand cercle. Le manège a duré deux ou trois minutes. C’est leur vie qu’ils tentaient de préserver. Bonne chance les amis.
Je ne souhaite pas intervenir directement dans des forums car d’une part je ne veux pas passer mon temps sur mon ordinateur et d’autre part, sur le bateau, le moyen de communication (un Flet 150 ) qui me permet de mettre à jour mon blog et de lire mes mails est beaucoup trop onéreux en exploitation pour aller surfer sur le net.
Séquence « Emotion »
C’est donc sur mon blog que je veux rendre hommage à Emma et au delà, à tous ceux qui, comme elle, m’apportent la raison de médiatiser cette aventure ainsi que la chaleur humaine dont on a tous besoin.
Tout d’abord, voici le mail que je découvre ce matin. Il vient de Emma, rappelez vous, elle a mis un commentaire sur le blog le 29 Octobre. Elle est maman d’une petite fille de 4 ans et de deux jumeaux (je suis moi-même jumeau). Son petit Romain, 10 mois est atteint d’insuffisance rénale :
« Cher Jean Louis,
Sans vous connaitre, je me permets de vous dire "Cher Jean Louis", tant votre démarche me parait importante. A la lecture de votre "mise au point", il me parait nécessaire d'intervenir de nouveau. Je ne suis pas adepte des forums et je n'ai pas l'habitude d'aller chercher des avis sur internet. Si certains croient pouvoir "se mettre en maladie", c'est peut être une façon pour eux de moins subir leur maladie... Heureusement, il y a d'autres états d'esprits. J'ai été interpellée par un lien vers "les tribulations du Capitaine Clémendot, dialysé péritonéal et homme libre", alors que je cherchai désespérément des solutions et des explications concernant l'insuffisance rénale sur un site bien trop sérieux pour une maman inquiète. Quelle étonnante découverte.... La vie réserve souvent des surprises et dans certains chemins difficiles, il arrive de croiser des personnes formidables qui donne courage et énergie. Cela redonne du sens aux valeurs auxquelles on croit. Je ne vous connais pas directement mais merci d'aller au bout de vos rêves et d'en témoigner de cette manière sur votre blog. Personnellement j'ai réalisé que les perpétuels "aléas" m'entrainaient dans des erreurs de renoncements. Je sais maintenant que j'étais en train d'oublier de donner vie à mes envies! Avec mon exceptionnel mari, j'ai donné vie à 3 merveilles, maintenant il est indispensable de leur transmettre ce goût de la vie. Comme une élève assidue, je me répète à chaque doute que cela est possible et je recentre mon énergie et mes actions vers cet essentiel. Alors votre traversée de l'Atlantique, c'est un peu ma boussole à moi qui m'indique le bon cap à suivre. J'aime pas forcement la navigation, mais j'attends avec impatience votre prochaine newsletter. Même en solitaire, vous ne serez pas seul. Mais cela, vous le saviez déjà.
A bientôt Emmanuelle »
Merci Emma. Merci tout d’abord pour la beauté de ton écriture, Merci pour ta tolérance, Merci pour la force que tu as en toi, Merci pour tout ce que nous avons en commun dans notre façon de concevoir la vie, Merci de rester debout devant les difficultés, Merci d’avoir toi aussi « La passion de réussir ».
Enfin, Merci Emma pour tout ce que tu me donne à travers ce mail. En lisant celui-ci ce que j’entreprends me paraît tout petit, j’aimerais pouvoir faire beaucoup plus. C’est comme une récompense que l’on n’a pas méritée.
Cette aventure n’est en aucun cas un exploit et ne demande aucun courage, (le courage c’est ce pompier qui rampe sous les décombres d’un immeuble écroulé par un séisme pour sauver une personne incarcérée alors que des répliques peuvent arriver à tout moment)
Ce n’est qu’une balade sympa mais déjà que de chaleur humaine j’ai rencontré ! Finalement, cette dialyse ne ma pas emprisonnée, tout au contraire, elle me permet de faire toutes ces belles rencontres et de partager de grandes émotions.
Emma, encore Merci pour tout.
A bientôt
Jean Louis
14:08 hours local time
Hello everyone,
The “Shivers” sequence! This morning I didn’t find any mushrooms (alright, it’s true, I went out last night, came back in the middle of the night, got up late, set off on my mushroom hunt at 11 o’clock in the morning!) but I was met head on by two big wild boars. They were less than 10 meters away!
They were in a complete panic, no doubt on account of the hunters and their dogs beating about the forest. I straight away made for a tree. Don’t move, don’t breathe and be happy to watch. They trotted off slowly and then came back towards me making a 90° turn and then a large circle. The game lasted two or three minutes. They were trying to protect their lives. Good luck my friends.
I have no wish to become directly involved in any forums because, on the one hand, I don’t want to spend my time in front of my computer and, on the other hand, shipboard communication (a Fleet 150) which allows me to update my blog and read my e-mails is far too expensive to run to surf the Internet.
Sequence “Emotion”
It is therefore that, on my blog, I would like to pay tribute to Emma and all the others who have given me a reason to publicise this adventure and the human warmth we all need.
First of all, hereafter the e-mail I found this morning. It comes from Emma, you might remember, she posted a message on my blog on 29 October. She is the mother of a little 4-year old girl and of twins (I myself am a twin). Her little Romain, 10 months old is suffering from renal insufficiency:
“Dear Jean Louis,
Even though I don’t know you I take the liberty of addressing you with "Dear Jean Louis", as your undertaking seems that important to me. When reading your “setting the record straight”, it seemed appropriate that I dropped you another line. I am not any good at forums and I am not in the habit of looking for advice on the Internet. If some feel that they can “go on sick leave”, it may be a way for them to suffer less from their illness… Luckily, there are also other frames of mind. I was touched by a link to the “the trials and tribulations of Captain Clémendot, on peritoneal dialysis and a free man", while I was desperately looking for solutions to and explanations on renal insufficiency on a site that was far too serious for a worried mum. What an amazing discovery.... Life often has surprises in store and sometimes when you are walking a difficult path, you end up meeting fantastic people who give you courage and energize you. That restores your faith in the values you believe in. I do not know you personally but I want to thank you for achieving your ultimate dreams and for testifying to that in this way on your blog. I have realized for myself that the eternal ups and downs led me to errors of renunciation. I now know that I was in the process of forgetting how to realize my own desires! Together with my amazing husband, I gave life to 3 treasures, and now it is vital that I pass this gust for life on to them. Like a diligent student, I tell myself every day that this is possible and I refocus my energy and my actions on what is important. So, you crossing the Atlantic is a bit like a compass to me that shows me the correct course to follow. I am not particularly keen on sailing myself but I am really looking forward to your next newsletter. Even though you will be out on your own, you will not be not alone. But you knew that already.
Talk to you soon, Emmanuelle”
Thank you Emma. First of all thank you for your beautiful letter, Thank You for your tolerance, Thank You for the strength you have in you, Thank You for all the things we have in common in the way we look at life, Thank You for facing up to the difficulties, Thank You for having your own "Passion to succeed" also.
Finally, Thank You Emma for everything you have given me through this message. Reading this I know that what I do is very little, I would like to do a whole lot more. It’s like getting a bonus you haven’t deserved.
This adventure is definitely not a feat and doesn’t require any courage, (courage is firemen climbing through the rubble of a building that has collapsed following an earthquake even though it’s only a matter of time before the aftershocks come).
It’s only a nice ramble but what human warmth I have come across! In conclusion, this dialysis did not incarcerate me, quite the opposite; it has allowed me to meet all these fabulous people and to share their intense emotions.
Emma, once again Thank You for everything.
Talk to you soon, Jean Louis
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"Coucou Jean-Louis! Tu t’es déguisé en prêtre pour le Halloween? (photo) Bisous de Petra et Berti" Envoyé par petra le 02-11-2009 à 17:29
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"Mais non Pétra, Jean louis est déguisé en père Noel (incognito et en noir sur le bateau mouche) en pleine répétition car il n ’aura pas le temps en Décembre... A propos cap’tain 1 champignon pour 4 ça fait un peu juste...j’espère que la daurade de Richard était plus grosse que la mienne. See you soon" Envoyé par Jacky Peudevin le 02-11-2009 à 23:47
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"Bonjour Mr Clemendot (j’ai failli dire Louis!!! )
Je suis néphrologue et je lis votre blog depuis le début... et je dois vous dire merci.
votre projet, votre enthousiasme, votre fougue me sont précieux. J’ai déja conseillé à plusieurs de mes patients qui ne sont pas encore en dialyse ou qui le sont déjà de lire avec attention votre blog. Vous démontrez l’impossible: la vie est belle même en dialyse. Merci de cette aide qui sera, j’en suis sûr, précieuse pour de nombreux patients. Je suis un passionné de bateau (à voile si possible!) je suivrais donc votre traversée avec émotion. Bon vent Bonne mer
Ps si l’occasion se présente... donner bien le bonjour au Dr Verger que j’admire beaucoup" Envoyé par Luc le 04-11-2009 à 14:48
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"Sure Female,academic credit free murder anything marry satisfy unfortunately impact perfect pleasure least friend strike cut wish task odd behind hard technique flat cross between unfortunately effort show village period get plan understand modern right practical severe approach communication his through according train unfortunately warn politics housing pull soft summer term quick argue shoulder acquire limit member attract everything exercise neither off dress fall management past ready area attempt woman anyone without with aid arrive miss establishment otherwise housing past business family nothing observation demonstrate requirement appoint suitable " Envoyé par products weight loss le 27-06-2010 à 19:18
Tue, 10 Nov 2009 20:24:00 GMT - Au laboratoire Gérard Verger Osny
Tue, 10 Nov 2009 20:24:00 GMT - At the Gérard Verger Laboratories Osny
21H24 heure locale
Bonsoir à tous,
Quelle journée intéressante ! J’ai passé la journée au laboratoire de Gérard Verger. Il se trouve que mon néphrologue, Christian Verger, a un frère biologiste. Celui-ci a bien voulu passer du temps sur le problème important qu’est le risque d’infection dû à la dialyse et que l’on appel « péritonite ».
En effet, à chaque dialyse, il faut connecter la double poche au cathéter et à la fin de la dialyse, effectuer la déconnection. Cela se fait dans de grandes conditions d’asepsie mais il existe toujours un risque de récupérer un germe et que celui ci se développe.
Si je fais une péritonite, je serais alerté par des symptômes, fièvre, mal au ventre et surtout le liquide que je récupère quand je vide mon ventre sera trouble.
La première chose sera de prendre, sur les conseils de mon néphrologue, des antibiotiques à large spectre. Il faudra ensuite essayer de déterminer s’il y a réellement une infection et si oui, quel est le germe responsable (Staphylocoque, streptocoque, Escherichia Coli, pseudomonas ou bacillus)
Une fois le germe identifié, il faudra faire un antibiogramme pour déterminer quel est l’antibiotique qui lutte le mieux contre ce germe afin d’injecter dans les poches cet antibiotique avant de me les infuser.
Tout d’abord c’est Gérard Verger qui m’a fait un cours sur les différents germes, les coques et les bacilles avec les particularités de chacun.
Un « kit » avait été préparé contenant tout ce qu’il faut pour constituer un petit laboratoire de biologie à bord de Harmattan. Il y a des flacons Uri line, différentes boîtes de Pétri, un kit de coloration Gram, des tubes Oxi/ferm, des entérotubes, différents flacons, des petites pipettes en verre, des pipettes Pasteur, un kit de test Oxydase, un kit pour réaliser des antibiogrammes, des lames vierges pour le microscope …
C’est Cédric, ensuite, qui s’est chargé avec gentillesse et patiente de m’apprendre les manipulations. Encore merci Cédric.
C’était très intéressant. Il faut savoir ensemencer les substrats que l’on met ensuite à l’étuve. Pour cela j’ai à bord un deuxième réchauffeur de poche qui me sert en secours du principal et que je peux recouvrir avec mon four solaire. J’ai ainsi une étuve à 37°.
Au bout de 24 à 48 heures, on peut voir si cela a poussé. Sur le substrat, il y a des zones de différentes couleurs. Si cela a poussé sur telle couleur et pas sur telle couleur, on peu déjà tirer des conclusions. Ensuite, s’il y a des colonies, on peut faire une coloration de Gram et regarder au microscope. En fonction de ce que l’on observe, forme et couleurs, on avance dans la déduction.
Selon le germe, on peut ensuite être amené à faire une oxydase puis un oxyfermtube ou un antérotube. Ce sont des tubes magiques, comme des gros crayons, composés d’une douzaine de cases de différentes couleurs. On ouvre un bouchon et c’est comme un stylo bille. Il suffit de tremper le bout du stylo dans une colonie, d’enlever l’autre bouchon, de tirer sur la tirette métallique en tournant afin que toutes les cases soient bien ensemencées puis de mettre le tout dans l’étuve. Au bout de 24 heures, il suffit de comparer les couleurs avec un nuancier pour déterminer quel est le germe. C’est très visuel. Par exemple du rouge vif cela passe au jaune vif. Bon faut pas être daltonien !
L’antibiogramme n’est pas très compliqué lui non plus.
J’ai un peu simplifié mais en gros c’est les manips à effectuer. Je n’ai pas la prétention d’être devenu un biologiste après une journée de formation même si Gérard Verger et Cédric ont été très performants mais je devrais être capable de m’en sortir. De toute façon j’ai à bord deux téléphones satellites et je serais en liaison si un problème se présentait.
Voilà ma journée. Encore un grand merci à Gérard Verger et à Cédric pour cette formation et ce « kit grande croisière pour dialysé ».
Les parents d’enfants dialysés me demandent des précisions sur ce qui me dérange dans le don de rein par un donneur vivant. Ce qui me gène c'est d'être le receveur. Je n'aurai aucun problème à donner un rein à un de mes proches si cela était nécessaire. Par contre, dans mon propre cas, je ne veux pas déranger un de mes proches pour cela. J'estime que je suis très peu gêné par la dialyse et que cela ne mérite pas que je gène un de mes proches pour gagner quelques mois.
Ah ! J'allais oublier, la Capitainerie de Porto Calléro m'a téléphoné, les poches de dialyse sont bien arrivées, merci BAXTER et merci l'AURA. C'est un grand poids en moins pour moi.
Bon, il est tard, journée fatigante, je termine ma dialyse et vais me coucher.
A bientôt
Jean Louis
21:24 hours local time
Good evening everyone,
What an interesting day! I spent my day at the laboratory of Gérard Verger. As it happens, my nephrologist, Christian Verger, has a brother who is a biologist. He was happy to spend some time on the important problem of the risk of infection caused by dialysis, called “peritonitis”.
For each dialysis one must connect the double pouch to the catheter and, at the end of the dialysis, this pouch must be disconnected. This is done under the strictest of aseptic conditions but there is always a risk that you contract a germ and that this germ leads to an infection.
If I contract peritonitis, I will be alerted by the symptoms, fever, abdominal pains and, more specifically, the liquid that I recover when I empty my abdomen will be cloudy.
My nephrologist told me that, in that case, the first thing to do is to take a broad-spectrum antibiotic. Then it’s a matter of trying to establish whether I do indeed have an infection and if so, what germ caused it (Staphylococci, streptococci, Escherichia Coli, pseudomonas or bacillus).
Once I have identified the germ, I must do an antibiogram to find out which antibiotic could best combat this germ so that I can then inject this antibiotic into the pouches before I infuse myself.
To begin, it was Gérard Verger who gave me a course on the different germs, the cocci and the bacilli and who told me about their individual characteristics.
A “kit” had been prepared containing everything you might need to set up a small biology laboratory on Harmattan. It contains bottles of Uri line, different Petri dishes, a Gram colouring kit, Oxi/ferm tubes, all sorts of enterotubes, different bottles, small glass pipettes, Pasteur pipettes, an Oxidase-test kit, a kit to do the antibiograms, virgin slides for the microscope …
Then, Cedric very kindly and patiently took it upon himself to teach me all the manipulations. Thanks again, Cédric.
It was extremely interesting. You must know how to culture the substrates that you then put in the incubator. For that purpose, I have a second pouch warmer on board as a back-up for the first one which I can cover with my solar furnace. That way I have an incubator of 37°.
After 24 to 48 hours, you can check whether it has grown. The substrate has different colour zones. If it has grown on one colour and not on the other, you can already draw some conclusions. Then, if there are colonies, you can do a Gram colouring and study them under the microscope. In function of what you see, shape and colours, you are making some progress in your deductions.
Depending on the germs, you may then have to do an oxidase test then an oxi/ferm tube or an enterotube test. These tubes are magical, like large pencils, composed of about twelve different colour compartments. You take off the cap and it’s like a ballpoint pen. All you have to do is to immerse the end of the biro into a colony, take off the other cap, pull the metal knob while turning it so that all the compartments are properly cultured and then put everything into the incubator. Then, 24 hours later, you simply compare the colours to a colour chart to establish which germ you are dealing with. It’s very visual. For instance, bright red goes to bright yellow. Ok, as long as you’re not colour-blind!
The antibiogram is not very complicated either.
I’ve simplified things a little but the gist of it is the manipulations you have to perform. I do not for one moment believe that I have become a qualified biologist after my day's training even though Gérard Verger and Cédric where very effective but I should be able to manage it. Anyhow, I have two satellite telephones on board and I shall be in contact if I have any problems.
So that was my day. Once again, many thanks to Gérard Verger and Cédric for this course and this “dialysis patient’s cruiser kit”.
Parents of children on dialysis ask me why it would not sit right with me to accept a kidney from a living donor. What bothers me is to be the recipient. I would not for one moment hesitate to give a kidney to one of my nearest and dearest if that was necessary. In my own case, however, I do not want to inconvenience one of my close relatives for that. I feel that dialysis doesn't interfere with my life a whole lot and that I should therefore not trouble one of my relatives just to gain a few months.
Aha! I almost forgot, the Harbour Master’s Office in Porto Calléro called me, the dialysis pouches have arrived safely, thank you BAXTER and thank you AURA. That is a great weight off my shoulders.
Ok, it’s late, had a tiring day, I finish my dialysis and shall go to bed.
Talk to you soon,
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"bon chance à l’hostho
mercredi c’étaisla rentrée pour moi j’ai revu mes amis et mes prof
Ps: j’ai lu ton message bien sur que je vais continuer à t’envoyer des commentairesje te laiiserai toujours des commentaire je ne t’oublierai jamais
Juju banana bis soigne toi bien ! bonjour à la famille " Envoyé par Jul!@ le 05-11-2009 à 18:16
Wed, 11 Nov 2009 17:20:00 GMT - Les deux modes de dialyse péritonéale Osny
Wed, 11 Nov 2009 17:20:00 GMT - The two forms of peritoneal dialysis Osny
18H20 heure locale
Bonsoir à tous,
Eh bien voilà ! Pour les champignons c’est comme pour le reste de la vie, il ne faut jamais baisser les bras. Ce matin j’ai bravé les sangliers et ma persévérance a été récompensée. Dans un petit coin que je connais bien, nichés au milieu des fougères et des feuilles mortes, quelques très beau spécimens de cèpe m’avaient donné rendez vous.
Aujourd’hui, je voulais vous parler des deux modes de dialyse péritonéale. Il y a la dialyse manuelle, à base de doubles poches. Une poche vide et une pleine. On commence par se vider le ventre dans la poche vide puis on se rempli en transvasant la poche pleine.
Il y a différents types de poches qui ont chacune leurs caractéristiques. Certaines poches peuvent être gardées 4 heures, d’autres 2 heures et d’autres jusqu’à 16 heures. C’est ce type de poche que l’on s’injecte le soir pour aller dormir. C’est également ce que je me suis injecté avant de quitter Lanzarote pour être tranquille pendant tout le voyage de retour.
Le deuxième mode de dialyse péritonéale est la dialyse automatisée. On utilise une machine sur laquelle on installe plusieurs poches pleines. Une très grosse poche vide est installée sous le lit et tout au long de la nuit la machine vide et remplie le ventre alternativement. Au petit matin la dialyse est effectuée et on est tranquille pour la journée. J’ai essayé cette méthode mais comme j’ai très souvent mal au ventre pendant la dialyse cela me réveil et c’est intenable. Cela fonctionne parfaitement sur d’autre.
C’est cette méthode qu’utilise la petite Lou-Anne. Voilà un mail de son papa, Nicolas, qui nous décrit la vie de sa fille :
« La vie vaut d’être vécue. Nous considérons la DP comme une chance pour Lou-Anne et son avenir. Il faut faire connaître cette technique. En ce qui nous concerne, Lou est en DP Automatisée. 10h30 de dialyse toutes les nuits. Cette « assignation à résidence » de nuit, nous permet de vivre le quotidien comme tout le monde. Lou-Anne à l’école maternelle, mon épouse (consultante) sur Dunkerque quasiment tous les jours et moi (commercial) avec mes déplacements fréquents. C’est une organisation à mettre en place mais qui nous permet de profiter (ce week end nous serons d’ailleurs chez Disney). Seules contraintes, les conditions d’hygiène et le coffre de la voiture pour les poches (mais vous connaissez).
Cela fait déjà 3 ans de DP, ce soir c’est très exactement la 1186ème dialyse, le tout sans péritonite, ni infection du point de ponction. Pour Lou, c’est sa vie. Elle s’en amuse. Ce tuyau fait partie intégrante d’elle même. Demain, elle sera au CHRU de LILLE (sa résidence quasi secondaire), voir ses taties et son docteur préféré. Elle joue, fait du poney, va à la piscine très régulièrement. Il n’y a que les voyages à l’étranger que nous évitons (nous minimisons les risques). Et pourtant, nous sommes des voyageurs en suspend …… 2010 sera, nous l’espérons l’année de la greffe. Avec d’autres angoisses, en particulier la rechute de sa maladie génétique (Syndrome Hémolytique et Urémique Atypique). Seul un traitement rare et horriblement coûteux (400 K€ / an) peut nous permettre d’envisager l’avenir avec un nouveau rein (Lou n’a plus de rein).
Avec tout cela, Lou-Anne est une aventurière. Peur de rien et un peu casse-cou.
Médiatisons votre aventure. Faisons connaître la DP et le bonheur de vivre la vie malgré la maladie. »
Voilà encore un témoignage qui montre la liberté qu’apporte la dialyse péritonéale une fois que l’on s’est un peu organisé. Bien sûr c’est une maladie grave, bien sûr c’est lourd, mais on peut vivre presque normalement avec ce mode de dialyse.
A bientôt Jean Louis
18:20 hours local time
Good evening everyone,
Well, now! Like with life, you should never throw in the towel when it comes to mushrooms. This morning I braved the wild boars and my perseverance paid off. In a little spot I know well, nestled amidst bracken and dead leaves, I came across some fine cep specimens that were simply waiting for me.
Today I would like to talk to you about the two types of peritoneal dialysis. You have continuous ambulatory dialysis, based on two pouches. One empty pouch and one full one. You start by emptying your abdomen into the empty pouch and then you fill it up again by infusing the full pouch.
There are several types of pouches, each with their own characteristics. Some pouches may be kept for 4 hours, others for 2 and some for up to 16 hours. The latter is the type of pouch you inject yourself with before you go to bed. That’s also the one I used before I left Lanzarote so that I wouldn’t have anything to worry about during my return trip.
The second peritoneal dialysis method is the automated one. You use a machine that can accommodate several full pouches. A very large empty pouch is placed under the bed and all through the night the machine alternatively empties and refills the abdomen. By early morning, the dialysis is over and done with and you have peace of mind for the rest of the day. I did try this method but as I often have pains in my abdomen during dialysis it was waking me up and I couldn’t stick it. It works perfectly well for other people.
It is this method that little Lou-Anne uses. Hereafter, an e-mail from her dad, Nicolas, who describes his daughter’s life:
“Life is worth mastering. We feel that PD is an opportunity for Lou-Anne and her future. This technique must become widely known. In our case, Lou is on automated PD. 10 and a half hours of dialysis every single night. This night-time “house arrest” allows us to live our daily lives like everyone else. Lou-Anne attends nursery school, my wife (a consultant) travels to Dunkirk almost every day and I (a sales representative) am away a lot. It takes some organizing to get everything in place but it allows us to enjoy ourselves (this weekend we shall be in Disneyland in fact). The only constraints, hygiene and the boot of the car for the pouches (as you know all too well).
She has been on dialysis for 3 years now; tonight she is undergoing her 1186th dialysis to be precise, all without contracting peritonitis or any infection of the puncture point. For Lou, it’s a part of life. She enjoys herself. This tube is an integral part of her. Tomorrow she will be at the LILLE CHRU [Regional University Hospital] (her second home), to visit her aunties and her favourite doctor. She plays, rides, and often goes to the swimming pool. The only thing we avoid is travelling abroad (to minimize the risks). And yet, we are only travellers in waiting …… 2010 will, we hope, be the year of her transplant. Together with other worries, especially the relapse of her genetic condition (Atypical Haemolytic Uremic Syndrome). Only a rare and terribly expensive (€ 400 K /year) treatment could allow us to consider the future with a new kidney (Lou no longer has any kidney).
But Lou-Anne is an adventurer nevertheless. She is not afraid of anything and a bit of a daredevil.
Let’s give your adventure media coverage. Let’s publicise PD and the joy of living in spite of the illness. ”
This is another testimonial about the freedom peritoneal dialysis brings once you are a little organized. Of course it’s a serious illness, there is no doubt that it’s difficult, but you can lead an almost normal life with this form of dialysis.
Talk to you soon,
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"comme déja écrit sur le site Héo: chapeau bas ! il est certain de plus que c est un message ou les gens ,pourront voir que la vie continue et les projets peuvent voir le jour ! merci pour ce blogd" Envoyé par serge regnaaut le 07-11-2009 à 12:01
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"Respect, !!!!!" Envoyé par Yann Bouchet le 07-11-2009 à 12:08
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"Tous mes voeux vous accompagnent pour un voyage sans histoire et un rêve de plus accompli." Envoyé par Jean paul le 07-11-2009 à 16:37
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"Bonjour, je suis votre aventure et m en régale. J ai été choqué par les propos tenus sur héo et me suis permis d indiquer sur ce site que vous donniez vos explications. Bon vent et de tout coeur avec vous Claude" Envoyé par claude le 08-11-2009 à 09:48
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"faut pas s’inquiéter, sur hisse et ho, le principe de base est souvent de causer sans savoir.
bonne virée sur l’eau, que le vent souffle dans le bon sens" Envoyé par olivier le 08-11-2009 à 20:27
Fri, 13 Nov 2009 16:55:00 GMT - It’s Friday night Osny
17H55 heure locale
Bonsoir à tous,
C’est vendredi soir, un weekend sympa en perspective puisque je parts très tôt demain matin pour Quimper, Concarneau et La Forêt Fouesnant. Petit tour en Bretagne sud. Je vais faire la connaissance de Pierre-Yves, qui va me transmettre tous les jours la météo pendant ma transatlantique en solitaire.
Pierre-Yves est néphrologue spécialiste de dialyse péritonéale et pendant ses loisirs chef de bord à l’école de voile des Glénans. Nous nous connaissons pour le moment uniquement par téléphone interposé.
Il m’a déjà énormément aidé et c’est à lui que j’ai confié en tout premier mon envie de vivre cette aventure. Sa parfaite connaissance de ma maladie et son excellent niveau en croisière hauturière font de lui quelqu'un en qui j’ai toute confiance et sur qui je peux m’appuyer sans réserve.
C’est également par son intermédiaire que Christophe Lepetit, photographe professionnel, a rejoint l’aventure.
Enfin, c’est lui que j’appelais tous les soirs pendant le convoyage du bateau vers les îles Canaries pour faire un point général ainsi qu’un point météo. Il avait déjà il y a quelques années emmené des dialysés quelques jours en bateau pour une croisière côtière. Cette expérience a également comptée dans ma décision d’essayer de réaliser cette aventure.
Le départ est pour dans 12 jours. Je suis tout à fait prêt et la tension est mille fois moins importante que lors de mon départ de Port Napoléon. Tout est rodé maintenant.
Hier j’ai fait un saut à Paris pour récupérer mon Iridium qui était de retour de réparation. J’ai ainsi deux téléphones satellite, je suis tout à fait serein.
Aujourd’hui, j’ai passé la matinée à l’hôpital pour les derniers examens, je suis en pleine forme, tout va bien, ou en tout cas, tous les voyants sont au vert pour effectuer cette traversée compte tenu de ma maladie.
Ah ! Un coup de gueule tout de même. C’est cette fameuse vaccination contre la grippe H1N1. Hier soir je reçois une lettre m’invitant à passer très rapidement au centre de vaccination. Je suis comme tout le monde, très influencé par toutes les informations négatives que l’on reçoit sur ce sujet. Du coup, ce matin j’en parle au Docteur Verger et je décide d’aller tout de même me faire vacciner. Sur la convocation, ni horaires, ni numéro de téléphone. Je m’y rends en début d’après midi, à 14h15 très exactement. Porte close ! Sur les portes aucune indication des horaires d’ouverture. Résultat, 40 kilomètres et une heure de perdue pour rien. Je suis furieux. Quel gâchis, que de temps perdu ! N’aurait il pas été plus simple et plus efficace de confier cette vaccination aux médecins généralistes !
Bonne soirée, A bientôt
17:55 hours local time
Good evening everyone,
It’s Friday night and I have a great weekend ahead because tomorrow morning I shall leave for Quimper, Concarneau and the Fouesnant Forest. A little tour of southern Brittany. I’m going to meet Pierre-Yves for the first time, who will be relaying the weather reports every day while I am making my solo trip across the Atlantic.
Pierre-Yves is a nephrologist who specializes in peritoneal dialysis and who, in his leisure time, is the purser at the sailing school of Les Glénans. At the moment we only know one another from the telephone conversations we have had.
He has already helped me greatly and it was in him I confided first about my desire to embark on this adventure. The fact that he is so familiar with my illness and that he is an excellent ocean navigator himself makes me trust him completely and makes that I can rely on him unreservedly.
It’s also through him that Christophe Lepetit, a professional photographer, came on board.
In fact, it was him I called every night when the boat was being escorted to the Canary Islands to relay some general news and some meteorological news. Some years ago he took some dialysis patients on a coastal cruise. This experience also played a part in my decision to turn my dream into reality.
The departure has been scheduled for 12 days from now. I am completely ready and I am a thousand times less stressed than when I was leaving Port Napoleon. Everything is up and running.
Yesterday, I popped into Paris to collect my Iridium which had been repaired. I have two satellite telephones, I’m completely at ease.
Today, I spent the morning at the hospital for the final check-ups, I am in great form, everything is going well, or in any case, I’ve got the green light for this crossing, taking my illness into account.
Aha! I do have a serious gripe. It’s this famous vaccine against the H1N1 flu. Last night I received a letter inviting me to go to the vaccination centre as quickly as possible. I’m just like everyone else, easily influenced by all the bad news one hears on this subject. So, I spoke to Mr. Verger this morning and decided to get the vaccine anyway. On the invitation, no times nor telephone number. I arrive there early afternoon, at 2.15 p.m. to be precise. Doors shut! On the doors no information about their opening times. So I wasted 40 kilometres and one hour for nothing. I am furious. What a waste, what a waste of time! Wouldn’t it have been far easier and more efficient to let the general practitioners look after the vaccinations!
Sun, 15 Nov 2009 18:29:00 GMT - Weekend en Bretagne sud Osny
Sun, 15 Nov 2009 18:29:00 GMT - Weekend in southern Brittany Osny
19H29 heure locale
Bonsoir à tous,
La Bretagne c’est loin ! 600 kilomètres de Cergy ! Nous sommes arrivés samedi en début d’après midi. J’avais réservé une chambre au Ker Moor, c’est un petit hôtel « Les pieds dans l’eau », en bord de mer, sur la plage des Sables blancs à Concarneau. Très sympa, l’hôtel est construit avec des éléments de vieux bateaux. Quelle ambiance pour un marin !
J’avais passé une poche d’extraneal à 6h30. Comme je peux la garder pendant 16 heures, j’ai été tranquille durant tout le voyage. En arrivant à l’hôtel j’ai tout de suite mis à chauffer une iso, celle-ci je peux la garder jusqu'à 4 heures. Le temps de monter les bagages, de s’installer je n’ai pas attendu qu’elle soit chaude, je l’ai passée. On n’est pas obligé d’attendre que la poche soit à 37 degrés, on peut la passer avant. Cela fait un peu froid mais çà passe sans problèmes. Du coup, à 16 heures 30 nous étions ressortis de l’hôtel.
Le temps de faire quelques courses pour la soirée, nous voici partis pour Quimper. Je tenais à aller saluer un de mes anciens clients concessionnaire motos qui possède un voilier de 37 pieds à Port la Forêt.
Retour à l’hôtel à 19 heures, la dernière dialyse de la journée et à 20 heures nous sommes sur le parking du super marché où Pierre-Yves doit venir nous chercher. En effet, il habite au milieu des bois, dans une propriété que les GPS ne connaissent pas. Il arrive, grand, sec, avec un bonnet de marin. Je le reconnais tout de suite, il m’avait envoyé une photo de Sereine, le voilier des Glénans où il est chef de bord. Il apparaissait sur cette photo.
Nous faisons connaissance et suivons sa voiture dans des petits chemins qui entrent dans les bois. Je m’imagine que nous allons arriver sur un feu de camps et cela ne m’enchante pas car il pleut beaucoup. Mais non, nous arrivons dans la coure d’une propriété en pierre de taille. C’est une vraie maison bretonne, avec des toutes petites ouvertures du côté des vents dominants (l’ouest).
On entre et c’est une pièce immense avec une cheminée au fond où brule un bon feu. Devant la cheminé, un salon ou discutent des « marins ». Il y a Alain, Lionel, et Philippe, et puis des filles, Fanny, Stéphanie et Sylvie. C’est tout de suite sympa, on est tous fait dans le même moule. Quelle soirée agréable. Jusqu'à deux heures du matin nous discutons de bateau et de dialyse. Pour le café, Jean Marie qui est moniteur aux Glénans et sa femme Véronique nous rejoignent.
La soirée se termine par un irish-coffee fait maison digne des meilleurs pubs irlandais.
Nuit reposante bercé par le bruit des vagues sur la plage et après un bon petit déjeuner et une première dialyse, nous allons marcher sur la plage avant de visiter la ville close. Ensuite, nous prenons la voiture pour aller au port de pèche admirer le Belém en escale ici et la Calypso, du commandant Cousteau, dont le squelette en train d’être totalement remis à neuf déborde d’un hagard au fond du port.
Je veux ensuite visiter Port La Forêt. C’est immense, un port à flot immense et un port à sec immense. Ici c’est une base de bateaux de course. Tous les grands noms de la plaisance sont ici. Malheureusement avec la course en cours les bateaux sont en mer. Nous en voyons quand même un. C’est impressionnant.
Un petit restaurant et puis il faut bien partir, ce soir nous dormons à Caen car demain ce sont les visites au centre de greffe. Nous devons rencontrer l’urologue, le néphrologue et l’anesthésiste qui vont ensuite m’inscrire sur la liste des malades en attente d’une greffe de rein.
Voilà un weekend bien rempli et bien sympa qui se termine.
Une dernière dialyse et je me jette au lit car je suis mort, c’est certainement l’air du large.
A bientôt
Jean Louis
19:29 hours local time
Good evening everyone,
Brittany is some distance away! 600 kilometres from Cergy! We arrived early Saturday afternoon. I had booked a room at the Ker Moor, a little “feet in the water” hotel, on the seashore, on the Sables blancs beach in Concarneau. Very nice, the hotel was built with parts of old boats. What a place for a sailor!
I had already infused a pouch of Extraneal at 6.30 this morning. As I can keep that for 16 hours, I had nothing to worry about during the journey. When I arrived at the hotel I immediately warmed an iso, which I can keep for up to 4 hours. By the time I had taken the luggage up, got sorted, I didn't even wait for it to warm up, I had infused it. You don’t have to wait until the pouch reaches 37 degrees, you can infuse it before that. It’s a little cold but it goes in effortlessly. As a result, we left the hotel again at 4.30 p.m.
We did a spot of shopping for the evening and then left for Quimper. I wanted to go and say hello to my old clients, a motorbike agency, who have a 37 foot sailing boat in Port la Forêt.
We got back to the hotel at 7 p.m., the last dialysis of the day and at 8 o’clock we were at the car park of the supermarket where Pierre-Yves was to come and collect us. He lives in the middle of the woods as a matter of fact, in an area the GPS hasn't heard of. He arrives, tall, dry, wearing a sailor’s cap. I recognize him immediately; he had sent me a photograph of the Sereine, the Les Glénans sailing boat of which he is purser. He was also in that photograph.
We introduce ourselves and follow his car along the little roads running into the woods. I have a picture of us arriving at a camp fire and I am not looking forward to it because it’s raining heavily. But no, we arrive in the courtyard of a property built in freestone. It’s a real Breton house, with tiny little openings on the side of the prevailing winds (west).
We enter and come into a huge room with a fireplace at the far end and a roaring fire. In front of the fireplace, a suite of furniture where the “sailors” talk. Alain, Lionel, and Philippe are there and then some girls, Fanny, Stéphanie and Sylvie. It’s really cosy; we are all cast from the same mould. What an enjoyable evening. We talk about boats and dialysis until two o’clock in the morning. For the coffee, we are joined by Jean Marie, an instructor at Les Glénans and his wife, Véronique.
We end the evening with a home-made Irish coffee any Irish pub would be proud to serve.
A very peaceful night, rocked asleep by the sound of the waves on the beach and after a lovely breakfast we take a walk on the beach before we go and visit the closed city. Then, we take the car to the fishing port to admire the Belém which is visiting here and Commander Cousteau’s Calypso, whose skeleton is being completely renewed and is sticking out of a boathouse at the back of the port.
Then I wanted to visit Port La Forêt. It’s enormous, with a huge floating port and an immense dry dock. This is one of the bases for racing boats. All the great names of amateur sailing are here. On account of the race all the boats are unfortunately out at sea. But we do manage to get to see one. It is impressive.
We go to a small restaurant and then it is time to leave as we are staying in Caen tonight for tomorrow I shall visit the transplant centre. We must meet the urologist, the nephrologist and the anaesthetist who will then put me on the list of patients awaiting a kidney transplant.
Another well-filled and very enjoyable weekend drawing to a close.
One last dialysis and I shall throw myself on my bed as I am dead, it is must be the sea air.
Wed, 18 Nov 2009 09:08:00 GMT - Départ dans une semaine Osny
Wed, 18 Nov 2009 09:08:00 GMT - Departure in a week's time Osny
10H08 heure locale
Bonjour à tous,
Le départ approche, dans une semaine à cette heure ci je serais en escale à Madrid, en route pour le soleil de Lanzarote.
Je suis dans les starting-blocks, tout à fait prêt. J’ai récupéré un téléphone tout neuf. En fait comme il était encore sous garantie, j’ai eu droit à un échange standard. J’ai récupéré l’Iridium en retour de réparation, j’ai de quoi réparer mon chariot de grand voile, Didier a remis en état l’ordinateur de bord et vérifié mon net book. J’ai mon microscope, tout le matériel de bactériologie, la carte électronique des Antilles, les guides nautiques ….
Arrivé à Lanzarote je vais avoir quelques jours un peu « chauds ». Il va falloir remettre en état le bateau, remonter le chariot de grand voile, récupérer le génois, l’installer sur l’enrouleur, remonter la capote, refixer le projecteur de pont….
Il va falloir également que je fasse les lessives, que je nettoie le bateau, que je transporte les poches de dialyse de la capitainerie et que je les range à bord. Il va également falloir faire l’avitaillement pour un mois. On me demande souvent qu’est ce que je vais emporter. C’est encore un grand mystère pour moi, cela va dépendre de ce que je trouve sur place. Il doit bien avoir un grand super marché sur Lanzarote, j’ai cherché sur internet mais je n’ai pas trouvé. J’ai deux réfrigérateurs à bord mais ils sont assez petits et une partie est prise par le matériel de biologie qui doit rester au frais, les boîtes de Pétri en particulier.
Il y a beaucoup de fromages et de charcuteries qui se conservent au frais pendant 30 jours, et puis les œufs se conservent bien. Je pense que je vais pécher. Ce n’est pas trop mon truc la pèche mais cela m’apportera des protéines. Je vais également emporter des conserves, du thon en boite, des sardines …
Quand je faits mes courses, je ne prends pas au hasard comme je vois souvent le faire mes équipiers. Moi j’essaie de composer des repas précis et je prends juste ce qu’il faut pour ces repas. Je vais ainsi prendre pour 28 jours. Comme je ne risque pas de faire un resto en route, cela devrait être parfait et je ne devrais pas gâcher.
J’espère mettre entre 3 et 4 semaines pour effectuer cette traversée. Les alizés ont démarrés, ils soufflent entre force 4 et force 6. Pour rejoindre la Guadeloupe en voilier, beaucoup croient qu’il suffit d’aller tout droit. Eh bien non !
Entre Lanzarote et les Iles du Cap Vert, le vent souffle sud sud ouest, presque parallèle à la côte puis, à la latitude du Cap Vert, ils s’orientent plein ouest. Du coup la route va être de descendre sur les iles du Cap Vert puis arrivé à la latitude de la Guadeloupe, de virer pour aller droit dessus. Si une tempête tropicale apparaît, ce qui peut encore arriver à cette saison avec le réchauffement climatique, il faudra essayer de l’éviter.
Je pense que cette navigation va être beaucoup plus facile que la fin de mon tour de méditerranée en 2007 car je ne vais rencontrer que des vents favorables. Un force 8 venant de l’arrière est beaucoup plus facile qu’un force 6 en plein dans le nez. Et un force 6 de l’arrière, au portant comme disent les marins est un vrai régal.
Lundi j’étais à Caen pour rencontrer l’équipe de greffe. Que des gens sympa, très humains. J’ai rencontré le néphrologue, c’est dans son service que je serais hospitalisé, j’ai rencontré l’urologue qui effectueras l’opération et l’anesthésiste qui s’occupera de moi.
Beaucoup se posent la question et moi-même je me la suis posé, la différence entre l’urologue et le néphrologue. En fait, le travail de l’urologue, c’est la mécanique, c’est donc un chirurgien. Le néphrologue est un médecin.
Je ne suis pas encore inscrit sur la liste des personnes en attente de greffe, mais je pense que cela ne devrait pas tarder. Comme j’ai eu un cancer l’an passé, la question se pose de savoir si il faut attendre et combien de temps pour voir si je suis totalement guéri avant de me mettre un nouveau rein.
Ce n’est pas un problème pour moi car je n’attends pas ce nouveau rein comme le messie. D’abord la dialyse n’est pas une contrainte énorme pour moi et je sais par ailleurs que la greffe de rein n’est pas nécessairement éternelle, car la survie du rein transplanté est d'environ 63 % après 10 ans ; ensuite, en cas de rejet, il faut repartir en dialyse avant une nouvelle greffe. Bon quand j’aurais un nouveau rein je pourrais voyager beaucoup plus, aller en Patagonie avec mon bateau j’espère, ce sera quand même super.
A bientôt
Jean Louis
10.08 am local time.
Hello,
My departure is approaching. In one week, at this time, I will be on a stop-over in Madrid on the way to the sunshine of Lanzarote.
I am in the starting blocks, feeling ready. I have managed to get a brand new telephone. In fact, I had the right to a standard exchange since it was still under warranty. I picked up the Iridium from repairs; I have what I need to repair my mainsail; Didier has fixed up the on-board computer and checked my netbook. I have my microscope, the bacteriology materials, the electronic map of the Antilles, my nautical guidebooks....
Once I arrive in Lanzarote, I'll have a few busy days. I'll need to make sure the boat is in working order, put up the mainsail, pick up the jenny and install it on the winding mechanism, put up the hood, reattach the decklight....
I'll also need to do the washing, clean the boat, and transport the dialysis bags from the port HQ and organize them on board. I'll also need to prepare enough food supplies for a month. People often ask me what I am going to carry on the boat. It's still a mystery to me. It will depend on what I find locally. There must be a large supermarket at Lanzarate, but I didn't find any on the internet. I have two fridges on board but they are fairly small and a part is taken up by the medical material which I need to keep cool, most of all the Petri dishes.
There are a lot of cheeses and cold meats which keep well in the cool for 30 days, and eggs also keep well. I think that I will fish. It’s not really my thing but that will provide me with protein. I will also pack some canned food, some tinned tuna, some sardines…
When I do the shopping, I don’t choose at random, like many of my team members do. I try to prepare specific meals and I take just what I need for these meals. So I will take enough supplies for 28 days. As I probably won’t be finding any restaurants on the way, that should be enough food and there won’t be any wastage.
I hope to complete the crossing in 3 to 4 weeks. The winds have started, blowing between force 4 and 6. Lots of people think you only have to head straight to sail to Guadeloupe. Not at all!
Between Lanzarote and Cape Verde, the wind blows south south west, almost parallel to the coast then, at the latitude of Cape Verde, the winds turn straight west. So the route will be heading down to Cape Verde and then, once I make it to the latitude of Guadeloupe, turning to go straight across. If a tropical storm is threatening, which could happen in this season because of global warming, I have to try to avoid it.
I think this trip will be a lot easier than the end of my Mediterranean tour in 2007 since I should come across only favourable winds. A force 8 coming from behind is a lot easier than a force 6 straight in the face. And a force 6 from behind, downwind as sailors say, is a real joy.
On Monday, I was at Caen to meet the transplant team. Very kind people, very human. I met the nephrologist in whose service I will be hospitalized. I met the urologist who will do the operation and the anaesthetist who will look after me.
The difference between a nephrologist and a urologist? Lots of people ask this question, and I have even asked it myself. In fact, a urologist’s work is mechanical. He’s a surgeon. The nephrologist is a physician.
I am not yet on the waiting list for a transplant but I think that won’t take long. As I had a cancer last year, there is the question of whether to wait and for how long to wait to see if I am totally cured before giving me a new kidney.
It’s not a problem for me as I am not waiting for this new kidney like the Messiah. First of all, dialysis is not a major constraint for me and I also know that a transplant is not necessarily forever as the transplanted kidney survival is about 68 % after 10 years ; afterwards, in case of rejection, you have to start dialysis again before a new transplant. When I have a new kidney, I’ll certainly be able to travel more, to go to Patagonia with my boat, I hope. That will be really great.
See you soon.
Jean Louis.
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"Juste un petit commentaire médical pour les dialysés qui savent tous que les champignons font partie des contre indications en raison de leur forte teneur en potassium. Ne pensez donc pas que le fait que Mr Clemendot en consomme lève cette contre indication. L’hyperkaliémie (trop de potassium dans le sang) fait partie des risques majeurs. De manière exceptionnelle les patients peuvent consommer ce type d’aliment, uniquement après avis du néphrologue et de la diététicienne et si leur bilan biologique le permet : alors admirez la photo, mais si vous êtes dialysé ne vous précipitez pas sur un plat de champignons ! (tout comme fruits secs, haricots, chocolat, bananes, etc...ce peut être parfois très dangereux consommés sans avis médical préalable)." Envoyé par Christian Verger le 12-11-2009 à 11:21
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"Salut cap’tain Bravo pour ta ceuillette de champignons (bien sur à consommer avec modérations) ça fait vraiment envie. Au fait la prochaine fois prends un gourdin tu as peut etre droit au sanglier dans ton régime... Merci à Nicolas, le papa de Lou-Anne pour son témoignage qui est tellement touchant et en meme temps tellement rempli d’espoir...Cela devrait clore de manière définitive le débat philosophique de Hisse-et-ho sur la mediatisation de ton aventure. Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 12-11-2009 à 18:31
Thu, 19 Nov 2009 19:59:00 GMT - Tout s’accélère Osny
Thu, 19 Nov 2009 19:59:00 GMT - Things are speeding up Osny
20H59 heure locale
Bonsoir à tous, Tout s’accélère ! Hier soir je pensais rejoindre la Guadeloupe où j’ai quelques amis et puis patatrack, ( en écrivant cela je pense tout à coup à David qui traduit maintenant mes news en langue Anglaise, « sorry » David pour ce terme barbare et merci pour ton aide) patatrack donc, je reçois un mail qui me dit que ce serais bien mieux si j’arrivais en Martinique. Cette île semble plus développée en dialyse péritonéale et le néphrologue Guadeloupéen n’est pas disponible.
C’est donc en Martinique, au port du Marin que je pense arriver juste avant Noël. Heureusement j’ai le guide nautique. Il y a deux guides nautiques, un pour la Guadeloupe et les îles au nord et l’autre pour la Martinique et les îles au sud. Quand je suis allé à la Librairie de la Mer à Paris dans le 15 ème, j’ai eu la bonne idée d’acheter les deux guides.
Tout cela tombe bien car ce matin j’ai acheté le tout nouveau Voiles et Voiliers et miracle, il est vendu avec un supplément « Spécial Martinique ». C’est mon jour de chance peut être.
Dans ce même numéro de Voiles et Voiliers, rubrique « Grande Croisière », une belle photo de HARMATTAN sous le titre « TRANSAT ET DIALYSE » et un texte très sympa qui tombe à pic pour le grand départ. Merci Monsieur le Journaliste.
J’en profite pour vous signaler que nous avons ajouté dans le blog un onglet « PRESSE » où vous pourrez retrouver cet article.
Pendant que l’on est dans la partie « PRESSE », les choses s’accélèrent également grâce à l’aide du service communication de BAXTER Europe en la personne de Michèle. Une conférence de presse est prévue à Lanzarote juste avant le départ.
C’est également avec l’aide de BAXTER que le Blog va, sous une semaine environ, être totalement traduit en langue Anglaise. Je suis heureux de cela car il a, d’hors et déjà, été vu dans 30 pays !
Ah ! L’avitaillement. J’ai passé beaucoup de temps sur internet, il semble que je ne vais pas trouver d’hypermarché sur Lanzarote, il n’existe que des supérettes. Je pense que je vais être obligé de faire une escale sur Grand Canarie pour faire l’avitaillement. Je dois stocker de la nourriture pour un mois et étant dialysé, je dois respecter un certain régime. Surtout un régime pauvre en potassium. Pas de chocolat, de bananes, d’avocats, de flageolets …
Bon, voilà. J’oubliais, Christophe Lepetit, le photographe, veux faire des photos du départ. Il me rejoints à Lanzarote. C’est bien car il va falloir transporter le génois et puis les poches de dialyse, je vais pouvoir le mettre à contribution.
Je vais maintenant aller me coucher. Pas de dialyse ce soir, je l’ai fait au bureau à 19 heures. Par contre j’ai aidé mon fils Christophe à monter des cloisons toute la journée et je suis crevé.
Bonne soirée, à bientôt
Jean Louis
8.59 pm local time Hello everyone, Things are speeding up!
Yesterday evening I was thinking of arriving in Guadeloupe, where I have quite a few friends, and then all-of-a-sudden [“patatrack” in the French] (and now, writing “patatrack”, I think of David who is translating my news into English. Sorry David for this uncouth term and thank you for you help), so, then, all-of-a-sudden I receive an email to tell me that it would better to arrive in Martinique. This island seems more advanced in peritoneal dialysis and the Guadeloupian nephrologist isn’t available.
So it’s in Martinique, in Marin harbour, where I see myself arriving just after Christmas. Fortunately I have a nautical guide. There are two guides, one for Guadeloupe and the north islands and the other for Martinique and the south islands. When I went to the Seafarers’ Library in the 15th arondissement in Paris, I had the very good idea of buying both the guides.
That turns out vey well since I bought the latest “Voiles et Voiliers” magazine this morning and, lo and behold, it came with a supplement on Martinique! It’s my lucky day, perhaps.
In the same edition of “Voiles et Voiliers”, in the section “Grand Voyages”, there is a lovely photo of Harmattan under the title “Deck chairs and Dialysis” along with a very nice article timed just right for my big departure. Thank you Mr. Journalist.
I take this opportunity to let you know that we have added a tab “News” on the blog, where you can find this article
Whilst we’re in the News section, things are also speeding up thanks to the help of the communications service from Baxter Europe and, in particular, Michèle. A media conference is planned at Lanzarote just before my departure.
It’s also thanks to the help of Baxter that the blog will, within about a week, be entirely translated into English. I am very happy about that because, already, it has been read in 30 countries.
Ah! Supplies! I spend a lot of time on the internet. it seems that I won’t be able to find a supermarket in Lanzarote. There are only mini-markets. I think I will have to stop over in Gran Canaria to get my supplies. I have to stock food for a month and, being on dialysis, I have to stick to a particular diet. Above all, a diet low in Potassium. No chocolate, no bananas, no avocados, no beans….
And so, there we are. I almost forgot, Christophe Lepetit, the photographer, wants to take some photos of the departure. He will join me at Lanzarote. That’s good since I will have to carry the jenny and the dialysis bags. I will be able to put him to work!
I’m going to go to bed now. No dialysis this evening as I did it at the office at 7 pm. On the other hand, I helped my son Christophe put up an internal wall all day long and I am exhausted.
Sat, 21 Nov 2009 20:45:00 GMT - Une journée de travail Osny
Sat, 21 Nov 2009 20:45:00 GMT - A hard day’s work Osny
21H45 heure locale
Bonsoir à tous,
Encore une journée bien remplie qui se termine.
Aujourd’hui encore c’était « cloisons ». C’est peut être l’occasion de vous parler de mon travail. C’est important ce travail car c’est lui qui me permet de profiter si souvent et depuis autant d’années de mon bateau.
C’est en 1997 que tout à commencé. J’avais une société d’informatique, nous étions leader dans l’équipement informatique des concessionnaires moto. Et puis, j’ai eu l’occasion de racheter l’étage de l’immeuble dans lequel ma société exerçait son activité. Comme nous n’utilisions pas toute la surface, j’ai eu l’idée de louer les bureaux non utilisés à l’unité. Cela a tout de suite pris et très vite l’étage était rempli. L’année suivante j’ai acheté un immeuble entier avec le même succès, puis l’année suivante deux immeubles … Aujourd’hui nous construisons nous même nos immeubles.
Nous continuons à louer des bureaux à l’unité, c’est même l’essentiel de notre activité mais nous louons également des immeubles entiers.
Nous nous sommes séparés de l’informatique en 2006. C’est une entreprise familiale. Francine, mon épouse s’occupe des locations, visites, signature des baux, états des lieux. Didier, un de mes fils s’occupe de la gestion au quotidien, de la partie comptable, du juridique … et Christophe, mon autre garçon s’occupe des constructions, de l’entretien et du site internet.
Moi je me contente de superviser et d’aider là où il y a besoin. Ainsi, Francine ayant loué un plateau de 400 m² pour le 1er décembre, il faut cloisonner. C’est un gros travail. C’est le boulot de Christophe, il à commandé tout le matériel et s’active à monter seul les cloisons. Heureusement il est très costaud. C’est très physique, il faut mettre en place des grandes plaques de plâtre très lourdes.
Depuis quatre jours je l’aide. Moi je fais les finitions. C’est quand même fatigant. Il faut grimper et redescendre de l’escabeau des centaines de fois, se baisser et se relever sans cesse. Tous les soirs je rentre épuisé et jusqu'à ce midi je me disais que ma maladie m’a quand même bien diminué. Je me disais que je n’étais plus qu’à 80% de mes possibilités.
J’étais malgré tout très content car il y a trois mois, avant la dialyse j’avais 90 ans, j’étais incapable de marcher 100 mètres sans devoir me reposer.
Et puis cet après midi, tout à coup, j’ai senti que mon corps se libérait. J’ai bossé deux fois plus que les autres jours et je suis en pleine forme ce soir. Cela montre encore une fois qu’il faut toujours se battre et ne pas hésiter à demander beaucoup à son corps. C’est incroyable les ressources que nous avons au niveau physique. Si je n’avais pas persévéré, j’aurais pu penser que ma maladie me diminuait et je pense que c’est comme cela que beaucoup restent enfermés chez eux.
Bon, je vais quand même aller me coucher car le chantier n’est pas fini et demain j’ai encore des cloisons et de l’électricité à faire.
Bonne soirée A bientôt
Jean Louis
Hello to you all,
Another full day reaches its end.
Today, again, was a day of "internal walls”. This is perhaps the moment to speak to you about my work. My work is important because it’s my work which has allowed me to enjoy my boat so often and for so many years.
Everything started in 1997. I had an IT company and we were a leader in IT equipment for motorcycle dealers. And then, I had the opportunity to buy the floor of the building where my company was based. As we weren’t using all the floor, I decided to rent out the empty offices by “the unit”. That took off straight away and the floor filled up very quickly.
The following year, I bought a complete building with the same successful strategy. Then two buildings the year after…. Today we build our buildings!
We continue to rent out offices by the unit. It’s the basis of our activity but we also rent out entire buildings.
We parted ways with IT in 2006. It’s a family business. Francine, my wife, looks after the rentals, visits, lease agreements, and physical verification of the offices.
Didier, one of my sons, looks after the daily management, the accounting, the legal work…and Christophe, my other boy, looks after construction, maintenance, and the internet site.
As for me, I keep myself busy supervising and helping out wherever this is a need. And so, since Francine has rented out a surface of 400 m2 for 1 December, we have to put up the internal partitions. It’s a lot of work. It’s part of Christophe’s job. He has ordered all the material and is working hard to put up the internal walls, alone. Luckily, he is strong. It’s very physical: he has to put large and very heavy sheets in place.
I’ve been helping him for four days now. I look after the final steps. It’s nonetheless tiring. I have to climb up and down a ladder hundreds of times, endlessly bending over and standing up. I get home every evening exhausted, and had been saying to myself—until the middle of today—that my illness had, in truth, made me weaker. I was telling myself that I was now only at 80% of my strength.
I was, despite all this, very happy because three months ago, before dialysis, I felt 90 years old and was unable to walk 100 metres without resting.
And then this afternoon, suddenly, it felt as if my body was released. I worked double what I’d done the other days and I am feeling very fit this evening. That shows, once again, that we always need to fight and shouldn’t hesitate to make demands on our bodies. The physical reserves that we have are amazing. If I hadn’t pushed on, I would have thought that my illness had weakened me. I think that’s the reason that many people stay locked up at home.
OK, I am nonetheless going to bed because the work isn’t finished yet. Tomorrow, I have more internal walls and the electricity to do.
Mon, 23 Nov 2009 20:35:00 GMT - Départ dans un jour et demi pour Lanzarote Osny
Mon, 23 Nov 2009 20:35:00 GMT - Departure for Lanzarote in a day and a half Osny
21H35 heure locale
Bonsoir à tous,
On n’a jamais été aussi prés de la grande aventure. La tension commence à monter. Après de nombreuses recherches sur Internet, j’ai décidé de partir sur l’île de Tenerife, faire l’avitaillement à Santa Cruz.
Il y a dans la ville un énorme hypermarché Carrefour de 15000 m2 ouvert jusqu'à 22 heures. Je suis certain de trouver là tout ce que j’ai besoin pour un mois en mer. Ma fille, Virginie, m’a montré ce quelle achète pour Matis, mon petit fils. Il s’agit de yaourts et de différentes compotes qui n’ont pas besoin d’être conservés au frais. C’est très important pour moi car je n’ai que deux réfrigérateurs qui ne sont pas très grands et dont une partie est déjà prise par le matériel de biologie.
Francine m’a montré également des plats cuisinés qui n’ont pas besoin d’être conservés au frais. Je vais en prendre quelques uns.
J’ai établi une liste de courses de façon à ne rien oublier. Je pense avoir du frais pour une semaine (fruits, légumes, viande …) et ensuite il faudra bien s’en passer. Je vais prendre de la nourriture pour 25 jours.
Au niveau de l’eau, j’ai un réservoir de 300 litres et un déssalinisateur qui produit de l’eau douce à partir de l’eau de mer. Il produit 30 litres par heure sans consommer trop d’électricité.
J’emporte quand même 60 bouteilles d’eau de source. D’une part c’est mieux car l’eau produite par le déssalinisateur n’est pas minéralisée et surtout c’est une sécurité. Quand nous sommes arrivés à Lanzarote, il faisait tellement chaud dans la salle machine qu’une hernie s’est formée dans un tuyau d’eau sous pression et la totalité du réservoir d’eau douce est partie à la mer !
Pour le pain, je ne veux pas passer du temps à faire mon pain en mer, j’utilise des Krisprolls. Ce sont des petits pains grillés qui se conservent pendant des mois.
Pour le petit déjeuner, quelques briques de jus de raisin, du planta fin, des sachets de thé. Ne pas oublier les allumettes et en ranger à plusieurs endroits. En effet, une boîte d’allumette qui a reçu une méchante vague devient inutilisable. Bon j’ai un allume gaz piézoélectrique mais quand le temps est très humide il ne fonctionne plus.
Pour les repas du soir, j’ai prévu des sardines, du thon, du foie de morue, du jambon …. Le jambon sec se conserve très bien. Quelques cornichons pour le moral, du ketchup également.
Ha ! du fromage. Du fromage pour 50 repas. Cela va prendre un peu de place dans les frigos. En y réfléchissant un peu, cela ne fait que deux boites de vache qui rit 24 portions ! C’est l’avantage de partir en solitaire, les quantités ne sont pas importantes. C’est pareil après manger pour faire la vaisselle. En solitaire c’est fait en un rien de temps.
Je vais également prendre un pack de 6 cannettes de bière blanche. Ce sera pour les dimanches et les mercredis après midi. Cela fera un peu fête. Ne pas oublier une bouteille de champagne pour l’arrivé.
Bon, et puis des nouilles, du riz, des pommes de terre, des œufs, il y a finalement plein de choses qui se conservent bien.
Une bouteille de menthe, une bouteille de grenadine, quelques cubitainers de vin … C’est bien les cubitainers, il n’y a pas le poids des bouteilles de verre et il n’y a pas de risque de casse. En plus cela se case bien s’en prendre trop de place.
Voilà pour l’avitaillement. Demain dernier passage à l’hôpital pour les derniers examens, les dernières analyses et puis coucher très tôt demain soir car mercredi matin réveil à 4 heure 30, dialyse avec une poche 16 heures et direction Orly, décollage à 7heure 10, escale à Madrid et arrivée à Lanzarote à 13 heures.
Bonne soirée A bientôt
Jean Louis
9.35 pm local time Good evening to you all,
We’ve never been so close to the great adventure. The tension is mounting.
After much searching on the internet, I have decided to head for the Island of Tenerife, to stock up on supplies at Santa Cruz.
The city has a huge Carrefour supermarket, covering 15000 m2 and open until 10 pm. I am sure I will be able to find everything I need there for a month on the ocean.
My daughter, Virginie, has shown me what she buys for Matis, my grandson. She gets yoghurts and different compotes which don’t have to be kept in the cool. This is very important for me since I only have two refrigerators which are not very big and a part of one is already taken up by the medical lab materials.
Francine also showed me some pre-cooked meals which don’t need to be kept in the cool. I will take a few of them with me.
I have drawn up a shopping list to make sure I don’t forget anything. I am thinking of taking enough fresh food for one week (fruits, vegetables, meat, …) and then I will have to give up the fresh food. I am going to take enough food for 25 days.
For water, I have a 300 L tank and a desalinator which produces fresh water from sea water. It can produce 30 litres an hour without using up too much electricity.
Nonetheless, I am taking 60 bottles of spring water. This is better since the water produced by the desalinator does not contain minerals and, above all, the desalinator is for security. When we arrived in Lanzarote, it was so hot in the engine room that a hernia formed in one of the water pipes under pressure and the entire tank of fresh water emptied into the ocean!
As for bread, I don’t want to spend my time making my bread whilst at sea. So I will eat Krisprolls, little toasts which keep well for months.
For breakfast, several cartons of grape juice, some margarine, some tea bags, not to forget the matches. And to keep the matches in a few different spots. A matchbox which has received a drenching from a nasty wave becomes useless. Well, I have a piezoelectric gas lighter but it stops working when it’s very wet.
For the evening meal, I’ve planned on sardines, tuna, cod liver, ham…. Ham keeps very well. A few gherkins for my morale, some ketchup as well.
Ah! Cheese. Cheese for 50 meals. That’s going to take up a bit of space in the fridges. Thinking about it a bit more, that’s only two 24-portion boxes of “vache qui rit” [type of cheese packaged in individual portions, common in France]!
That’s the advantage of leaving alone. The quantities are not very big. It’s also an advantage after eating, when it’s time to do the dishes. Alone, the dishes done in no time at all.
I will also take a six-pack of “blanche” beer. That will be for Sundays and Wednesdays in the afternoons. It’ll make things a little festive. Not to forget a bottle of champagne for my arrival.
And then noodles, rice, potatoes, eggs. There are, in the end, lots of things which keep well.
A bottle of mint, a bottle of grenadine, some casks of wine… Casks are good, as they don’t have the weight of glass bottles and there is no risk of breaking them. What’s more, they are easy to pack without taking up too much space.
And that’s all for the supplies. Tomorrow, it’s the last visit to the hospital for my final examinations, the last lab analyses, and then to bed very early tomorrow evening because, come Wednesday morning, alarm clock at 4.30 am, dialysis with a 16-hour bag, and direction Orly [an airport in Paris], take-off at 7.10 am, connection in Madrid, and arrival in Lanzarote at 1 pm.
Wed, 25 Nov 2009 20:11:00 GMT - Retour à LANZAROTE Lanzarote
Wed, 25 Nov 2009 20:11:00 GMT - Return to Lanzarote Lanzarote
21H11 en France
Bonsoir à tous,
Levé très tôt ce matin, à 3 heures 15. Dur, dur ! Il a fallu speeder, toilette, refaire le pansement du cathéter, une petite dialyse, déjeuner et sauter dans la voiture pour partir à 4 heures et demi. Heureusement à cette heure matinale il n’y a personne dans Paris et à 6 heures moins vingt nous étions à Orly. Le vol Paris – Madrid s’est bien passé, durée 2 heures. Maintenant il n’y a plus de petit déjeuner de servi dans ces vols « économiques ». Cela a deux avantages, déjà des prix très tirés et ensuite on peut dormir sans être dérangés par l’hôtesse. Cela permet de finir la nuit tranquillement.
Deux heures trente d’escale à Madrid, j’ai pu petit-déjeuner. Je repars à 11 heures 25 pour atterrir à Lanzarote à 13 heures heure locale. L’avion a un peu de retard, on arrive à 13h 20 ce qui fait 14h20 pour moi. J’ai faim. Taxi et petit resto après avoir posé la valise au bateau. Il est un peu sale, plein de sable du Sahara.
J’ai beaucoup de travail. Il faut que je remette en état le bateau. Remettre en place le chariot de grand voile, fixer le taquet en prenant soin de refaire l’étanchéité, remonter le plafond de la cabine arrière, aller chercher le génois et le remettre en place sur l’enrouleur, remonter la capote, refixer le projecteur de pont, faire la vidange du moteur principal, refaire le niveau d’huile de l’inverseur, laver le bateau, refaire le plein d’eau, lancer les lessives, transporter et charger les poches ….. J’ai un jour et demi pour faire tout cela.
Ce soir le génois est en place, je suis content.
Vendredi matin c’est conférence de presse, il faut aussi faire des photos et des films.
Michèle et Christophe le photographe arrivent demain, Didier mon fils arrive vendredi.
J’aimerais partir samedi pour Tenerife de façon à y être dimanche et faire l’avitaillement dès l’ouverture du Carrefour lundi matin. Didier repars de Tenerife lundi matin.
Bon la dialyse se termine, je file au resto manger un bout vite fait et hop au lit. Que cela va être bon après une si longue journée.
A bientôt
9.11 pm in France Good evening to you all,
Very early wake up this morning, at 3.15 am. Difficult, difficult! I had to hurry: my morning wash, redo the catheter dressing, a quick dialysis, breakfast, and jump into the car ready to leave at half past four.
Luckily, at such an early morning hour, there was no-one in Paris and at twenty to six we were at Orly [an airport in Paris].
The Paris-Madrid flight went well, total of 2 hours. Nowadays they don’t serve breakfast in economy flights any more. That has two advantages: cheaper prices and also we can sleep without being bothered by the stewardess. That let me finish my night peacefully.
Two and a half hours of stopover in Madrid so I was able to eat breakfast. I left again at 11.25 am to land in Lanzarote at 1 pm local time. The plane was running a bit late so we arrived at 1.20 pm, which was 2.20 pm for me. I was hungry. Taxi and a quick restaurant after taking the suitcase to the boat. It’s a bit dirty, full of sand from the Sahara.
I have a lot of work. I have to put the boat back in order. Reinstall the mainsail, attach the cleats making sure to fix up the sealings, put the ceiling of the rear cabin back up, go pick up the jenny and put it in place on the winch, put up the hood, reattach the lights, change the oil in the motor, check the oil level on the inverter, wash the boat, fill up on water, start the washing, carry and pack the dialysis bags…. I have a day and a half to do all that.
This evening the jenny is in place. I am pleased about that.
Friday morning it’s the press conference. There are also some photos and films to take.
Michèle and Christophe, the photographer, arrive tomorrow. Didier, my son, arrives on Friday.
I would like to leave for Tenerife on Saturday, to make sure I am there on Sunday so as to stock up on supplies as soon as the Carrefour opens on Monday morning. Didier leaves from Tenerife on Monday morning.
Well, the dialysis session is finishing. I am heading off to a restaurant to eat a little and, then, to bed. How nice that will be after such a long day.
See you soon.
Jean Louis
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"Bonjour Amiral. Je découvre ce site qui permettra de vous suivre au jour le jour. Que ces quelques lignes, bien modestes, vous accompagnent, empreintes de désir de liberté, d’anti-conformisme,de rencontres, de découvertes, de partage.Bien que restant à terre, je suis à vos côtés. Dans la tête. Dans le coeur.Trés amicalemet. GD" Envoyé par Gilles Delaporte le 20-11-2009 à 15:46
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"ici Alain le marin rencontré chez Pierre Durand samedi dernier et revenu hier sur ses terres vosgiennes. Ai dévoré ton bouquin cette semaine. Ce qui m’a frappé dans ton récit et qui caractérise aussi la préparation de cette aventure, c’est que quelque soient les embuches et les difficultés les imprévus ton esprit de décision emporte toujours la mise. Puisses-tu par ton exemple nous amener aussi vers d’autres rives. Je vais suivre ton aventure régulièrement. Amitiés Alain C." Envoyé par creusot alain le 21-11-2009 à 18:22
Thu, 26 Nov 2009 18:17:00 GMT - Fin prêt pour la traversée Lanzarote
Thu, 26 Nov 2009 18:17:00 GMT - Ready for voyage Lanzarote
18H17 heure locale, 19H17 en France
Bonsoir à tous,
Finalement tout arrive à son terme. La préparation du bateau qui me semblait un énorme travail se termine. Aujourd’hui j’ai remis en place le chariot de grand voile avec les billes, j’ai remonté le taquet en bout de rail et remis en place les vaigrages de la chambre arrière (Les vaigrages sont les décorations de plafond que j’avais dû démonter pour avoir accès au boulon qui tient le taquet)
J’ai accueilli Michèle et le caméraman Belge. Nous avons tourné pas mal de plans dans la journée.
J’ai fini les lessives, ouf ! J’ai remonté la capote, j’ai été chercher les poches de dialyse à la capitainerie et je les ai rangées dans le bateau. Très sympas les filles à la capitainerie, surtout une française, Céline, qui a même poussé la gentillesse jusqu'à m’aider à charger les lourds cartons de poches sur le chariot.
Je suis monté au mat pour refixer le projecteur de pont. Et puis ce soir j’ai attaqué la vidange du moteur. C’est un peu dur car il faut aspirer l’huile chaude avec une seringue, ce n’est pas comme sur une voiture où il suffit d’enlever le bouchon. Demain matin quand il sera refroidi, je changerais le filtre à huile et je ferais le plein avec de l’huile neuve.
Ah ! Autre chose, j’ai voulu tester la cartouche de cartographie sur les Antilles, surprise, impossible de mettre en marche le lecteur de carte. C’est toujours comme cela sur un bateau, on part tout fonctionne et on revient, plus rien ne marche. Ici c’était le disjoncteur qui bien qu’enclenché ne donnait pas de courant. Heureusement que je connais mon bateau par cœur, cela me permet de partir en toute confiance.
Le néon de la cuisine est également à regarder, il ne s’allume plus lui non plus.
Christophe, le photographe, qui est arrivé en début d’après midi, a eu la gentillesse de laver tout le bateau. Il en avait besoin.
Demain matin encore un peu de travail puis à 11H30, conférence de presse, il y a semble t il une dizaine de journalistes et la télé Espagnole. Il y aura un traducteur, les questions me seront posées en Français et je répondrais en Français.
C’est important cette médiatisation car il faut vraiment développer cette méthode de dialyse qui permet de vivre normalement. Aujourd’hui pour des raisons qui n’ont rien de médicales, c’est l’hémodialyse qui est poussée en avant alors que certainement beaucoup de malades auraient une qualité de vie bien meilleure avec une dialyse péritonéale.
Demain après midi c’est sortie en mer pour que le caméraman Belge puisse faire son travail.
Bonne soirée, à demain
Jean Louis
18:17 hours local time, 19:17 hours
Good evening everyone, Almost there now! I’ve nearly finished getting the boat ready which seemed like a mammoth task, I might as well admit.
Today I put the mainsail trolley back in place with the balls, reattached the cleat to the end of the rail and put back the inner planking in the rear cabin (the inner planking is the ceiling decoration I had to take down to get access to the cleat bolt).
I welcomed Michèle and the Belgian cameraman. We went over quite a number of plans during the day.
I finally managed to get on top of the laundry, phew!
I’ve put the hood back on and went to fetch the dialysis bags at the harbour master’s office and stacked them away on the boat. The girls at the harbour master’s office are really nice, particularly a French girl, Céline, who went beyond the call of duty to help me load the heavy boxes of pouches onto the trolley.
I climbed the mast to reattach the deck floodlight. And this evening I finally got around to tackling the engine oil. Bit of a dose, as you have to suck up the hot oil with a syringe, not like in a car where all you have to do is remove the cap. Tomorrow morning, when the engine has cooled down, I’ll change the oil filter and refill it with new oil.
Aha! Another thing, I wanted to test the cartography Antilles cassette and surprise, surprise, I couldn’t get the card reader to work. That’s the way things work on boats, when you leave everything is working fine, but, by the time you get back everything seems to let you down. This time around, it was the circuit-breaker that wasn’t letting any current through, even though it was properly engaged. Just as well I know my boat like the back of my hand; it allows me to sail off with complete confidence. I also need to take a look at the neon lamp in the kitchen as that doesn’t light any longer either. Christophe, the photographer, who arrived early afternoon, was kind enough to wash the whole boat. She definitely needed it.
Tomorrow morning first a few more jobs and then, at 11.30 a.m., a press conference attended, so I’ve been told, by about twelve journalists and the Spanish television. There will also be an interpreter, all the questions will be asked in French and I will be able to answer them in French.
This media coverage is vital because it is really essential that the use of this particular method of dialysis, which allows patients to lead a normal life, is expanded. These days, and for no medical reasons whatsoever, hemodialysis seems to be pushed forward, even though many patients’ quality of life would improve no end if they could resort to peritoneal dialysis.
Tomorrow afternoon, we take the boat to sea so that the Belgian cameraman can get some work done.
Sat, 28 Nov 2009 17:24:00 GMT - Entre Lanzarote et Tenerife 28°47‘N 14°17’W
Sat, 28 Nov 2009 17:24:00 GMT - Between Lanzarote and Tenerife 28°47‘N 14°17’W
17h24 heure locale, 18H24 en France
Bonsoir à tous,
Nous sommes en mer entre Lanzarote que nous avons quitté à midi aujourd’hui et Tenerife où nous comptons arriver demain en début d’après midi.
Il fait un temps magnifique mais pas de vent. Du coup c’est moteur.
La pèche est à poste mais nous n’avons pas encore eu de touche. Ni poisson, ni cormoran !
La journée d’hier était consacrée à la communication. Très tôt c’est la télé Espagnole qui est venue sur le bateau pour faire un sujet. Ensuite c’était la conférence de presse avec deux télés Espagnoles, la radio et la presse écrite. L’interprète connaissait bien son boulot, c’était très facile. Il y avait un néphrologue Espagnole qui a parlé de la dialyse péritonéale puis j’ai raconté mon aventure. Ensuite nous sommes allés faire des photos sur le bateau pour les journalistes de presse écrite.
L’après midi j’ai fait une sortie en mer pour le caméraman Belge. Pas de chance, il n’y avait pas de vent. Lui qui espérait me voir en ciré dans la tempête, c’était raté.
Ce matin nous sommes retournés visiter la « Timanfaya », « La montagne de feu », autrement dit le site avec tous ces volcans et ces plaines de lave. On ne s’en lasse pas ! Didier, mon fils qui est venu passer trois jours pour mon départ a beaucoup apprécié.
Maintenant, nous faisons route vers Santa Cruz de Tenerife, Didier, Christophe le photographe et moi. Lundi matin Didier reprends l’avion et Christophe va m’aider à faire l’avitaillement puis je partirais, lundi après midi j’espère.
A bientôt Jean Louis
Good evening everyone,
We are at sea, between Lanzarote, which we left yesterday at noon, and Tenerife, where we hope to arrive tomorrow in the early afternoon.
The weather is stunning but there is no wind. So, it’s engine power.
Fish is aplenty but so far we haven’t managed to hook anything yet. Neither fish, nor a cormorant!
Yesterday we devoted our day to the media. The Spanish television arrived first on the boat to make a report. Then we had the press conference, attended by two Spanish television stations, the radio and the papers. The interpreter was very good at her job; it made everything really easy. We were also joined by a Spanish nephrologist who talked about peritoneal dialysis and then I told my story. Next, it was time for a few shots on the boat for the newspaper journalists.
In the afternoon, I took the boat out to sea for the Belgian cameraman. But no luck, the wind left us down. Anyone who expected to see me battling a storm, got very little satisfaction.
This morning we returned to the “Timanfaya”, “The Mountain of Fire”, the site with all the volcanoes and lava plains, in other words. We just can’t get enough of it! Didier, my son, who came to spend three days with me before I set off on my voyage, really enjoyed it.
Now we, i.e., Didier, Christophe, the photographer and I, are heading for Santa Cruz de Tenerife. Monday morning, Didier will fly home again and Christophe will help me refuel and then I shall set sail, on Monday afternoon, I hope.
Talk to you soon, Jean Louis
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"Bonsoir, Amiral. Je vous espère bien descendu des airs pour prendre pied sur l’eau. En souhaitant que les vents vous soient cléments et portants pour ce départ. Ce soir, je fais sauter un bouchon à votre santé sans oublier Francine ( elle me pardonnera cette familiarité ) . Harley Davidsonnnement vôtre. GD" Envoyé par GD le 25-11-2009 à 18:41
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"Bonsoir, j’ai lu un article sur votre voyage dans Voiles et Voiliers et je trouve votre voyage remarquable de courage bon vent" Envoyé par g moreau le 25-11-2009 à 23:46
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"je suis infirmière référente en dialyse péritonéale sur l’AUB (association de dialyse sur l’ouest); bravo pour votre aventure que nous suivrons tous avec enthousiasme. je ne manquerai pas de faire suivre votre aventure porteuse d’espoir aux patients de DP de l’ouest. bon vent yannick" Envoyé par Yannick AUFFRET le 26-11-2009 à 11:11
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"Je vois que tu as bien préparé ta liste de course, c’est vrai que l’avantage d etre en solo c’est d’embarquer moins de pinart et moins de grugru pour certains équipiers... Bon courage captain à plus Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 26-11-2009 à 14:11
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"Bonjour, Jean-louis, Je n’ai pas la chance de vous connaître mais mon ami Jacky m’a tellement parlé de vous et de votre projet que j’ai l’impression de vous connaitre depuis longtemps. Votre site est superbe et les photos de grande qualité. Je me suis inscrite à votre newsletter et c’est toujours avec beaucoup de plaisir que je suis votre progression. Etant entraineur de sportifs de haut niveau, je tenais vraiment à vous féliciter pour le combat que vous mener, je trouve que le dépassement de soi est quelque chose qui nous fait avancer dans la vie. Je vous souhaite un bon voyage et irais souvent vous visiter via le net. A très bientôt. Anne-Sophie" Envoyé par druet le 30-11-2009 à 11:10
Sun, 29 Nov 2009 22:21:00 GMT - Harmattan a TENERIFE 28°28 ‘N 16°14’W
Sun, 29 Nov 2009 22:21:00 GMT - Harmattan in TENERIFE 28°28 ‘N 16°14’W
22H21 heure locale, 23H21 en France
Bonsoir à tous,
Encore une super journée qui se termine ! Je vous avais laissé au large de Lanzarote. La traversée vers Tenerife s’est déroulée sans problème. Hier soir pendant ma dialyse Didier et Christophe ont pu admirer quatre baleines qui ont croisé notre chemin.
La nuit n’a pas été de tout repos, j’ai dû me lever au moins quinze fois. Des cargos, un voilier puis des problèmes de sotie de route.
Si je règle le pilote pour qu’il ne réagisse pas trop vite, il ne consomme pas trop mais alors les embardées sont trop importantes et je passe en alarme de sortie de route. Si par contre je le règle trop pointu, il consomme énormément. Il faut trouver le juste milieu. Ce n’est pas le même réglage pour un tour de méditerranée où on longe les côtes et pour une traversée de l’atlantique.
A quatre heures du matin c’est des orages qui viennent déclencher l’alarme. Cela fait des échos énormes sur l’écran radar. Il faut rester éveillé jusqu'à ce que les orages soient passés.
Finalement, nous sommes arrivés à 8h25 sur Tenerife, très en avance sur mes prévisions. Nous avons jeté l’ancre dans la crique sous la pointe de ANTEQUERA (En Espagnole si vous préférez : ENSENADA DE ZAPATA DE ANTEQUERA)
En fait on dit ‘jeter l’ancre’ mais je n’ai jamais vu quelqu’un jeter l’ancre. La mienne fait 40 kg ! Nous ne sommes pas des surhommes. On se contente de la laisser descendre.
Après un petit déjeuner et une dialyse nous sommes rentrés à Puerto Chico faire du gasoil puis nous nous sommes dirigés vers la Marina de l’Atlantique où nous avons trouvé une place.
Cet après midi nous avons loué une voiture pour faire le tour de l’île et en particulier aller au Parc National LAS CANADAS DEL TEIDE. C’est époustouflant. Le Teide est un volcan, le plus haut sommet de l’Espagne à 3715 m. Il est au milieu d’une région volcanique vraiment étonnante. Je n’ai jamais rien vu de tel. C’est encore différent de Lanzarote. Nous sommes partis de Santa Cruz avec 25° et après avoir traversés les nuages nous avons retrouvés le soleil mais avec une température de 6,5° !
Pour décrire cet environnement un livre n’y suffirait pas. Par moment on a l’impression d’être aux états unis dans le grand Canyon. Beaucoup de paysages lunaires ici également. Ce qui est bien c’est qu’il y a des panneaux qui expliquent les choses. J’ai beaucoup appris.
Je vous laisse ici, trop fatigué ce soir. A bientôt Jean Louis
22:21 hours local time, 23:21 hours in France
Good evening everyone,
Another brilliant day drawing to a close! I left you off the coast of Lanzarote. The crossing to Tenerife went really smoothly. Last night, while I was doing my dialysis, Didier and Christophe got a chance to admire four whales that were crossing our path.
I didn’t get much sleep during the night as I had to get up at least fifteen times. Cargo vessels, a sailing boat and then problems getting out of the lane.
If I set the pilot in such a way that it doesn’t react too quickly, it doesn’t use too much energy but then the boat lurches terribly and sets off the ‘exit-lane’ alarm. If, on the other hand, I set it too sharply, it uses an awful lot of energy. I’ll have to find a happy medium. It must be regulated differently depending on whether you’re sailing along the coasts of the Mediterranean or crossing the Atlantic Ocean.
At four o’clock in the morning, a thunderstorm set off the alarm. These cause enormous echoes on the radar screen. In that case, it’s a matter of staying awake until the thunderstorm blows over.
In the end, we arrived on Tenerife at 8:25 hours, far ahead of my schedule. We cast anchor in the creak under the headland of ANTEQUERA (or, as it’s called in Spanish, if you prefer: ENSENADA DE ZAPATA DE ANTEQUERA)
People say “casting anchor" but to be honest, I have yet to see anyone cast an anchor yet. Mine weighs 40 kg! We’re not Superman, so, we’re quite happy to simply drop it instead.
After breakfast and my dialysis we sailed into Puerto Chico to refuel and then we headed for the Marina Atlantico where we were able to dock.
This afternoon, we rented a car to travel around the island and, more specifically, to visit the LAS CANADAS DEL TEIDE National Park. It is stunning. The Teide is a volcano, Spain's highest peak, 3715 m high. It is situated in the middle of an amazing volcanic area. I have never seen anything like it before; completely different to Lanzarote. We left Santa Cruz in a temperature of 25° and once we managed to get the clouds behind us, we came back into wonderful sunshine but this time around it was only 6.5°!
One single book simply could not cover this environment. At times, you get the impression of being in the United States, in the Grand Canyon. Here also, moon landscapes abound. But what’s really great is that there are signs explaining everything. I learned a lot.
I’ll leave you for now, I am wrecked tonight. Talk to you soon, Jean Louis
Thu, 01 Dec 2009 08:04:00 GMT - En solitaire, en route pour la Martinique 26°49 N 16°28’W
Thu, 01 Dec 2009 08:04:00 GMT - On my own, en route to Martinique 26°49 N 16°28’W
08H04 heure du bord, 09H04 en France
Bonjour à tous,
Hé bien ça y est, c’est parti ! Non, je ne vous oublie pas, mais j’étais trop fatigué hier soir pour vous écrire un mot. Trop d’occupations pour reprendre le rythme de la navigation.
Hier matin après avoir mis Didier à l’aéroport, Christophe m’a aidé à faire les courses. Difficile ! Il faut choisir en fonction des dates limites de consommation. Tout est écrit en Espagnole, ce ne sont pas les mêmes produits que chez nous. Je pense n’avoir rien oublié. A midi, retour au bateau, petite dialyse, petit resto vite fait, la troisième lessive de la journée et puis un peu de mécanique, vérifier les niveaux, un coup d’œil général pour voir si tout est OK.
J’ai finalement largué les amarres à 16 heures, heure locale. Difficile ce départ, il fait froid, il y a pleins de grains (c’est comme cela que les marins appellent les orages, cela fait une tache lumineuse sur l’écran du radar, cela déclenche l’alarme et surtout cela donne de bonnes rafales de vent, de la pluie et du manque de visibilité.) et puis très vite il y a un peu de mer.
J’ai l’impression que mon bateau a toujours besoin de s’ébrouer après avoir passé un moment au port. C’est comme Feu Follet, c’était le nom de mon magnifique alezan dans mon époque « cheval ». Lorsque je le sortais du box, il partait ventre à terre en jetant du cul en l’air, les mottes de terre volaient, arrachées par les vigoureux coups de jarrets. Pour Harmattan c’est pareil, il a besoin de se défouler un bon coup avant de devenir raisonnable.
Du coup, hier soir le dîner s’est composé d’un petit sandwich beurre jambon et d’un yaourt, et puis j’ai dormi habillé sur la banquette de quart. Heureusement j’avais pris préventivement un nautamine pour éviter le mal de mer.
Le bateau, lui, s’est régalé. Une fois sorti des îles, le vent s’est établi Nord-nord-est, à 30 nœuds avec rafales à 34. J’ai navigué avec grand voile pleine, artimon et un petit peu de génois. Quelle cavalcade, 8 nœuds et même plus de 9 par moments ! Avec les grosses vagues qui roulaient je me suis enfermé à l’intérieur et j’ai mis les charentaises. J’ai marché toute la nuit plein sud au 180 en croisant quelques cargos dont la route nord-sud passe par ici. J’ai vu deux voiliers également.
Au matin, cela s’est normalisé un peu, le vent a molli pour atteindre 20 à 24 nœuds et il est passé Nord-est. Du coup j’ai pu dérouler le génois en entier et mettre un peu d’ouest dans mon sud de façon a naviguer parallèlement à la côte Africaine. Je suis maintenant cap au 215 entre 6,5 et 7 nœuds. La vie à bord est plus confortable.
Je suis un peu fatigué de cette nuit en pointillés mais le moral est bon. Hier matin un peu le stresse du départ mais très vite j’ai retrouvé mes marques, la confiance dans le bateau, dans mon radar avec sa zone de garde, dans l’efficacité de toute cette technologie qui me permet de m’enfermer dans mon bateau et de dormir alors que dehors les conditions sont hostiles. Maintenant c’est la routine qui va s’installer. Dialyse, petit déjeuner, toilette, impédancemétrie …. Il faudrait que j’aie le courage de faire quelques photos et un peu de film. Ce n’est pas trop mon truc et il faut réellement que je me fasse violence.
A bientôt Jean Louis
08:04 hours shipboard time, 09:04 hours in France
Hello everyone,
Well, that’s it, I’m off! No, I hadn’t forgotten you but I was far too tired last night to drop you a line. It took me a little while to get into the navigation rhythm again.
Yesterday morning, after having dropped Didier off at the airport, Christophe helped me to do my shopping. Difficult! Your choices are limited by the use-by dates. Everything is in Spanish, and the products are not the same as in France. I think I haven’t forgotten anything. At noon, we got back to the boat, a little dialysis, a quick bite to eat, did my third wash of the day and then got down to some mechanical tasks, checking the levels, a quick look around to see that everything was in perfect working order.
I finally slipped the moorings at 16:00 hours, local time. The departure was difficult, it was cold, loads of squalls (i.e. storms in sailing terminology, which form an luminous fleck on the radar screen, set off the alarm and above all come with strong gusts, rain and a lack of visibility) and before long, a bit of a swell.
I always feel my boat needs to splash about a little after she has been moored for a while. It’s a bit like Feu Follet, the name of my magnificent chestnut back in my “horse” era. When I used to leave him out of his stall, he simply took off at full speed, tail in the air, clumps off earth flying in every direction, pulled out of the ground by the tremendous beat of his legs. It’s the same with Harmattan; she needs to let off steam again before she becomes any way reasonable.
As a result, last night’s dinner consisted of a butter and ham sandwich and a yoghurt, and then I slept fully dressed on the watch bench. Luckily, I had taken a Nautamine tablet to make sure I wouldn’t get seasick.
The boat had a great time. Once we left the islands, the wind settled in the north-north-east direction, force 30 and with gusts reaching 34 knots. I sailed under the mainsail, the mizzen and a little under the jib. What a ride, 8 knots and at times even more than 9 knots! As the waves were rolling high, I decided to lock myself safely inside and put on my slippers. All night I sailed south at 180°, meeting a few cargo vessels whose north-south route runs this way. I also saw two sailboats.
In the morning, things settled a bit, the wind quietened down to between 20 and 24 knots and veered in the north-easterly direction. I could suddenly hoist the jib fully and change my southern course slightly westwards so that I would end up sailing parallel to the African coast. I am now at 250° and sailing at between 6.5 and 7 knots. Life on board has all of a sudden become more comfortable.
I am a little tired after my broken night’s sleep but spirits are high. Yesterday morning I suffered from a touch of departure stress but I soon regained my own confidence and that in my boat, my radar with its sea-watch facility, the efficiency of all this technology that allows me to stay inside the boat and sleep even though conditions outside are hostile. Now, I’ll settle into a routine. Dialysis, breakfast, getting washed, bioimpedance…. All I need to do now is muster up the courage to take some photographs and do some filming. It certainly isn’t my kind of thing, and I will really have to force myself.
Talk to you soon, Jean Louis
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"Bonjour Amiral. On vous suis au jour le jour en attendant d’en prendre plein la g.....Ici, c’est un peu ce qui se passe avec le vent violent et la flotte en rafales. Taverny ressemble un peu à Saint Malo, quand on parcours "le Sillon" les jours de grand vent. Profitez bien du soleil, en souhaitant qu’il vous accompagne et que votre partition s’écrive en clé de Sol, comme disent les Espagnols. Amitiés. GD" Envoyé par GD le 28-11-2009 à 12:11
Thu, 01 Dec 2009 17:45:00 GMT - Au milieu de nulle part 25°50 N 16° 51’W
Thu, 01 Dec 2009 17:45:00 GMT - In the middle of nowhere 25°50 N 16° 51’W
17H45 heure du bord, 18H45 en France Bonsoir à tous,
Hé oui c’est fête aujourd’hui, 2 « news » dans la même journée ! J’ai tenu promesse et j’ai pris quelques photos pour que vous puissiez vous mettre à ma place et voir devant, derrière, sur tribord et sur bâbord : DE L’EAU !!!!!
Peut être en cherchant bien peut on apercevoir sur l’avant la côte de Martinique, mais alors cela doit être minuscule, moi je ne l’ai pas vu.
Après midi sympa après un déjeuner très léger. Je n’ai pas faim, je n’ai pas envie de faire à manger et puis il était trop tard, à 14 h je n’ai plus très faim et la dialyse était déjà là. Une petite tranche de jambon, une part de camembert (j’ai pris des boîtes avec des portions c’est plus pratique), quelques grains de raisins et puis hop la dialyse.
Je suis encore un peu barbouillé, ce matin avec les mails à regarder dans le roulis j’ai refait un épisode bassine. J’ai aussitôt mis les patches de poignets. Je pense que demain, après une bonne nuit de repos la forme devrait être revenue. Heureusement j’avais fait du gras avant de partir, je ne risque rien.
Le bateau marche très bien, c’est un régal. J’ai fait 159 Milles en 24 heures. Je suis cap au 200, ce n’est pas assez Ouest mais je faits avec le vent que l’on veut bien me donner. Si cela continue comme cela je serais obligé de faire un empannage au large de Nouadhibou. Un empannage c’est un virement de bord par vent arrière. Cela pour repartir au large et ensuite continuer à descendre pour toucher les alizés.
Voilà pour ce soir, promis demain j’essaye de vous faire un petit film.
A bientôt Jean Louis
17:45 hours shipboard time, 18:45 hours in France
Good evening everyone, Aha, let’s have fun today, 2 “news” in the same day! I kept my promise and I have taken some photographs so that you can put yourself in my shoes and see what I can see from the front, the back, starboard and port side: WATER!!!!!
Maybe, if you look really closely you can see the Martinique coast from the bow, but if so, it must be tiny, because I missed it.
Pleasant afternoon after a very light lunch. I am not hungry, I don’t feel like cooking, and besides, it was too late, at 2 p.m. I am not very hungry anymore and it was time for my dialysis. A slice of ham, a piece of Camembert (I bought boxes with individual portions, it's more practical), a few grapes and then upsadaisy… dialysis.
I’m still a little nauseous, wanted to read all my e-mails this morning so I had another basin session. As soon as I felt it coming I put on the wrist patches. I think that tomorrow, after a good night’s sleep, I’ll be back to my old self. Luckily I had eaten some meat before I left, so I'm not in any danger.
The boat is sailing very well, she’s a real trooper. I travelled 189 miles in 24 hours. I’m sailing at 200°, it’s not far enough west but I’m relying on the wind that’s coming my way. If it continues like this, I shall have no other option than to gybe off Nouadhibou. Gybing is turning the back of the boat through the wind; this to head back for the open sea and then to sail down to get the trade winds.
That’s it for tonight, I promise to try and do some filming tomorrow.
Wed, 02 Dec 2009 18:41:00 GMT - Du bonheur ! 23°34 N 18°22’W
Wed, 02 Dec 2009 18:41:00 GMT - 23°34 N 18°22’W
18H41 heure du bord, 19H41 en France
Bonjour à tous,
Oui, quel bonheur ! Tout va bien, la mer est belle, le vent juste ce qu’il faut, ni trop ni trop peu, le soleil brille juste ce qu’il faut pour être bien et j’ai retrouvé l’appétit. (Je n’étais pas trop inquiet de ce coté là)
Hier soir j’ai dîné très léger, une part de camembert, une demi rondelle de pain et une gorgée de vin rouge. Pour dormir, le ventre creux c’est l’idéal. Du coup j’ai dormi comme un bébé. Seulement deux alarmes cette nuit, deux cargos, un à 2 heures et un autre à 7 heures. Je ne comprends pas pourquoi, l’océan étant si vaste, on se retrouve aussi souvent en route de collision avec des cargos. C’était le cas avec ce cargo de deux heures. Il m’arrive droit dessus. Sur l’écran du radar, je peux « Acquérir l’écho », c'est-à-dire que je clique dessus et l’ordinateur du radar me donne ensuite en permanence la direction et la vitesse de déplacement du cargo. Je règle le cercle extérieur de mon alarme à 3 Milles, ce qui veut dire que, quand je me réveille le cargo est à 5,5 Km de moi.
Le temps que je me lève, que je coupe l’alarme, que je clique sur l’écho dans le bon menu et que l’ordinateur puisse établir une route et une vitesse sûre, le cargo n’est plus qu’a 3 kilomètres.
Que faire quand je constate qu’il me vient droit dessus à 25 ou 30 nœuds à part serrer les fesses ?
De toute façon je ne peux m’échapper que sur un côté, car de l’autre côté il faut que j’empanne et je n’ai pas le temps, et puis si le cargo dévie du même côté que moi ? Normalement le voilier est prioritaire mais faut il encore que l’homme de quart ne soit pas parti au petit coin pour une envie pressante.
La nuit, et c’est ce que j’ai fait à 2 heures, j’allume tous mes projecteurs de pont. Dans la journée, je me tiens prêt à mettre le moteur en marche et à attraper la barre. Hier après midi, un cargo est arrivé ainsi droit sur moi, ce n’est qu’a 0,5 Milles, 1 km environ, qu’il a mis un grand coup de barre, de 20° au moins ! Je pense qu’il ne m’avait pas vu avant. Il lui restait, avec nos vitesses additionnées, pas plus de une minute avant la collision. Parfois cela fait peur. C’est à Barcelone, nous avons été pris en stop par un plaisancier dont le bateau avait été coulé par un cargo en mer Egée.
Ce matin donc, tout va bien, mes paramètres médicaux sont tous au vert, j’ai pris un bon petit déjeuner, ce midi entrecôte-nouilles, du bonheur quoi !
Je suis à 120 Milles à l’ouest de la côte Africaine, légèrement au sud de Dachla. Je viens de virer de bord pour faire un peu d’ouest car le long de la côte, plus au sud les vents sont Nord et baissent en force. Je voudrais suivre la route de Christophe Colomb qui est encore aujourd’hui la référence. Elle passe par le WayPoint 20°N 30° W, de ce fait, il faut que je fasse un peu plus d’ouest.
Bon, belle navigation ces deux premier jours, 159 Milles hier, 158 Milles aujourd’hui, soit 317 Milles en deux jours, cela fait déjà un dixième du parcourt de réalisé. Ah ! C’est mercredi aujourd’hui, rappelez vous, le mercredi et le dimanche c’est le jour de la petite bière, je vais donc aller au frigo de ce pas pour une dégustation. C’est une bière blanche, une Hoegaarden, j’adore. Santé !
A bientôt Jean Louis
PS : Hé bien la bière c’est pour plus tard, en sortant dans le cockpit je vois arriver sur moi une bande de dauphins, ils font des grand bons de joie hors de l’eau en fonçant dans ma direction. Ce sont des petits dauphins, il y en a une cinquantaine. J’ai pris la caméra et je vous joints une photo et un petit film où l’on voit un dauphin se mettre sur le dos et vous faire un signe d’amitié en donnant un grand coup de queue.
18:41 hours shipboard time, 19:41 hours in France
Hello everyone,
Yes, what a delight! Everything is going well, the sea is beautiful, the wind just as I like it, not too much, not too little, the sun shining just strongly enough to feel great and I have got my appetite back (not that I ever had any worries in that regard).
Last night I had a light supper, a portion of Camembert, a little slice of bread and a mouthful of red wine. I can sleep better when I'm a bit peckish. So, I slept like a baby. Only two alarms during the night, two cargo vessels, one at 2 o’clock and one at 7. Given the vastness of the ocean, I can’t really understand why you so often end up on a collision course with cargo boats. That was the case with the ship at two o’clock in the morning. She came straight for me. On the radar screen I can “get the echo”, i.e., I click on it and the radar computer immediately and continuously gives me the direction and the speed the vessel is travelling at. I have set the exterior circle of my alarm to 3 miles, which means that, when I am woken, the vessel is 5.5 km away from me.
By the time I get up and turn off the alarm and click on the echo in the correct menu and the computer has established its route and precise speed, the cargo vessel is only 3 kilometres away.
But what can I do when I find that they are heading straight for me at 25 or 30 knots other than keeping my fingers crossed?
Anyhow, I can only avoid her from one side because avoiding her from the other side means gybing and for that there is no time, and what if the cargo vessel swerves in the same direction as I do? Sailing boats normally have the right of way but that's all fine and well as long as the watch hasn’t gone to the little men’s room to answer a call of nature.
During the night, and that’s what I did at 2 a.m. this morning, I switch on all my deck floodlights. During the day, I get ready to start up the engine and catch the helm. Yesterday afternoon, like that, a cargo vessel came straight towards me, it was only 0.5 mile, about 1 kilometre, away before she swerved really sharply, I reckon a 20° manoeuvre at least! I think the person at the helm hadn’t seen me any earlier. Given our combined speeds, he had only a minute before he would have crashed into me. It can be scary at times. It was in Barcelona that we picked up an amateur yachtsman whose boat had sunk after having been in a collision with a cargo ship in the Aegean Sea.
This morning though, all is well, my medical parameters are all perfect, I had a hearty breakfast, had sirloin steak with noodles for lunch, can things get any better?
I am 120 miles west of the African coast, slightly south of Dachla. I have just changed direction to sail slightly westwards because further south along the coast the northerly winds are dropping sharply. I would like to follow Christopher Columbus’ course which is still the reference course today. It goes through the Waypoint 20°N 30° W, so for that reason, I must keep slightly more to the west.
Well, great sailing these first two days, 159 miles yesterday, 158 miles today, i.e. 317 miles in two days, that’s already one tenth of the journey covered. Aha! It’s Wednesday today, as you might remember, on Wednesdays and Sundays I have a beer, so I’m going to head for the fridge now to have a little taste. It’s a white beer, a Hoegaarden, I love it. Cheers!
Talk to you soon, Jean Louis
PS: The glass of beer will have to wait because, as I came out of the cockpit, I saw a school of dolphins breaching happily in the water and heading in my direction. They are small dolphins, about fifty of them. I’ve taken my camera and I enclose a photograph and a bit of film where you can see a dolphin swimming on its back giving you a sign of friendship with a fine slap of its tail.
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"Bonsoir Jean-Louis, A l’heure ou j’écris ce petit message vous serez parti! Autant moi j’aurai la trouille de me trouver seule en pleine mer 3-4 semaines, autant je sais que vous allez savourer ce moment de solitude! Promettez moi si le vent souffle un peu plus fort de mettre votre ciré jaune et surtout de me faire une belle photo ! Je lirai très probablement votre newsletter demain matin ( vous voyiez - impossibie pour moi d’écrire correctement en français ) je dois coller des mots anglais ! Passez une bonne nuit et n’oublièz pas de faire votre dernière dialyse. Très amicalemet, michele " Envoyé par michele le 30-11-2009 à 17:39
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"Bonsoir Amiral. Je suis profondément déçu. Je pensais qu’il s’agissait d’une traversée en solitaire. Or, voila que j’apprends que deux mousses sont à vos côtés et qui plus est, à regarder passer les baleines alors que plein de choses restent à faire à bord. Ca sent l’arnaque, cette histoire ! Il est encore temps de vous resaisir et de donner à cette sortie en mer le panache et l’honneur qu’elle mérite. Je compte sur vous. On vous surveille. Amitiés. GD et MD" Envoyé par GD le 30-11-2009 à 20:31
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""Bonsoir Cap’tain, J’ai essayé de te rappeller vers 22h30 pour savoir si tu es toujours sous le grain. Visiblement tu dois etre en train de te reposer...j’espère que tu vas pouvoir faire une bonne nuit pour te remettre tranquillement de la pression du départ... Bonne route, nous attendons tes news. Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 30-11-2009 à 23:02
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"Bonjour Jean Louis, Je me souviens d’un dîner en ta compagnie avec Jacky et ton frère à Port St Louis à bord de l’Harmatan que tu étais en train de préparer...Je te souhaites bon vent et bonne traversée et lirai avec plaisir tes aventures. Take care of you...Christine" Envoyé par barbier Marie Christine le 01-12-2009 à 09:05
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"Bonjour Gilles, Les deux mousses ont quittés le bord. C’était juste pour faires des images de départ. L’aventure en solitaire commence réellement." Envoyé par Christophe le 01-12-2009 à 09:43
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"Phone Much,budget survey prove exercise increase enterprise secondary hole pay clear read life extra claim nevertheless agreement active lot fill access crowd art so fire expensive surely come apparent her when traditional concerned there paint little yourself trip provision means complete measure sum hall conference bloody save character variation park draw considerable start explore star movement public ancient settle into deal border none tree end average president significant function afternoon way criterion presence control programme hit cover terrible seek especially few on percent loan " Envoyé par weight loss diet pill le 04-11-2010 à 06:48
Thu, 03 Dec 2009 16:30:00 GMT - Cliché quand tu nous tiens ! 22°53 N 20°33’W
Thu, 03 Dec 2009 16:30:00 GMT - 22°53 N 20°33’W
15H30 heure du bord, 17H30 en France Bonjour à tous,
Hé oui, vous avez remarqué, je viens de vivre une heure de plus que vous, je viens de passer les pendules du bord de 16H30 à 15H30. Si j’étais plus malin, je ferais cela le jour de la bière, je serais alors obligé d’en boire deux !
Bon. Cliché quand tu nous tiens ! Déjà pendant la route entre Marseille et les Canaries, Christophe, le photographe réclamait une tempête pour que je mette le ciré. Ensuite c’est Michèle, la fille qui s’occupe de la communication dans mon aventure, qui rêvait d’une photo en ciré « JAUNE », sans doute un vieux souvenir de son enfance quand son frère qui adore le bateau se battait avec les éléments. Voilà c’est fait. Christophe comment tu la trouve cette photo ?
153 Milles ces dernières 24 heures, c’est un tout petit peu moins que les jours précédents mais c’est beaucoup mieux car en plein sur la route. En effet, hier soir à 23H30 j’ai été réveillé par les voiles qui battaient. Le vent avait un peu tourné. J’en ai profité pour empanner. Direction plein Ouest, directe sur la Martinique. Je suis un tout petit peu trop vent arrière et du coup j’avance moins et çà roule beaucoup. Enfin pour l’instant je supporte, quand j’en aurai marre je tirerais quelques bords.
Sinon tout va bien, je suis maintenant très seul, je ne suis plus sur des routes maritimes et je n’ai plus vu de cargo depuis 24h. Cela m’a permis une nuit super top. Je suis en pleine forme. Hier soir j’ai diné d’un morceau de gruyère et de quelques grains de raisin. Ce midi, grand appétit, tomate à la croque au sel (j’adore, j’ai l’impression de piqueniquer), puis une entrecôte, (j’aurais préféré « saucisse » mais je suis obligé de tenir compte des dates limite de consommation. Dans quelques jours ce sera « saucisses » et je rêverais d’une bonne entrecôte.) avec des haricots verts puis roquefort et raisin.
Il y a un peu de nuages, une grosse houle avec des moutons. Par moment le bateau est soulevé par de grosses vagues et part en avant dans des gerbes d’écume. C’est beau ! C’est la dedans que les dauphins aiment jouer, ils descendent les vagues avec le bateau et souvent finissent par une cabriole. Ils communiquent ensemble car parfois ils sautent au même moment à quatre à la fois. Parfois ils font carrément un saut périlleux avant et d’autre fois ils tapent un grand coup l’eau avec leur nageoire caudale. Hier, c’est moi qui ai abandonné après une heure passée à jouer. Eux, ils ne se sont pas lassés.
Pour l’instant je ne souffre pas du tout de la solitude, les journées passent à toute vitesse et je n’ai pratiquement pas le temps de lire. Je suis content j’ai enfin retrouvé la télécommande de ma caméra. Elle était restée dans une valise rangée sous le lit du capitaine dans la pointe avant. J’ai retourné tout le bateau pour la retrouver.
Je vais vous souhaiter une bonne soirée, A bientôt
Jean Louis
15:30 hours shipboard time, 17:30 hours in France
Hello everyone,
Ah yes, you’ve noticed, I’ve just lived one hour longer than you have, I just turned the shipboard clocks back from 16:30 to 15:30. If I was cuter, I would do that on beer day, that way I would have no choice but to drink two of them!
Right, a cliché, so to speak! All through our crossing from Marseille to the Canaries, Christophe, the photographer, was praying for a storm so that I would have to wear my sou’wester. Next in line was Michèle, the girl who looks after communications during my adventure, dreaming of a photograph of a “YELLOW” sou’wester, probably a recollection from her childhood days when her brother, who loves boats, was battling the elements. Well, I’ve got one. Now, Christophe, what do you think of this one?
153 miles in the past 24 hours, slightly less than in the previous days but it’s far better, for now, I am right on course. In fact, last night, at 23:30 hours, I was woken by banging sails. The wind had turned slightly. I availed of the opportunity to gybe. I’m sailing fully west now, straight towards Martinique. I do have a little too much wind in the back with as a result that I’m making less progress and that the boat is rolling a lot. For the moment I can stick it but when I get sick of it I will do some tacking.
Other than that, all is well; I’m very much on my own now, I’m no longer in a shipping lane and I haven't seen a single cargo vessel in the past 24 hours. So, I had an absolutely fantastic night’s sleep. I’m flying it. Last night, I had a piece of Gruyere cheese and a few raisins. At lunchtime, I was starving, tomato dipped in salt (I love it, it makes me feel as if I’m out on a picnic), then a sirloin steak, (I would have preferred “sausage” but I have to keep an eye on the use-by dates. In a few days time, there will be “sausages” on the menu and then I’ll be dreaming of a nice steak) with green beans and then Roquefort and wine.
There are a few clouds, a heavy swell with white horses. At times the boat is lifted by enormous waves to then leap through sprays of spume. It’s stunning! That’s what dolphins love to play in; they ride the waves with the boat and often perform a summersault. They definitely talk to one another because sometimes you can see four of them breaching at the same time. At times, they make a really dangerous forward jump and other times they splash up an enormous spray of water with their caudal fin. Yesterday, it was I who gave up after an hour's play. There was no wearing them out.
At the moment I don’t feel the slightest bit lonely, the days are flying by and I have hardly any time to read. I am delighted; I have finally found the remote of my camera. I hadn’t taken it out of a suitcase that was put under the captain’s bed in the front. I ended up turning the whole boat upside down to find it.
I’m going to wish you a pleasant evening now, Talk to you soon,
Jean Louis
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"Coucou frérot,
Je vois que tout va bien à bord. Pour info, tu as daté ton message du 1 novembre alors que nous sommes déjà en décembre ! Bon courage et bon vent. Alain P.S. Bisous de Patricia " Envoyé par CLEMENDOT ALAIN le 01-12-2009 à 14:02
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"message anti daté avec une approximation de 1 mois, de toutes façons cette aventure n’est qu’un prolongement de la mise en marche d’une machine à remonter le temps et qui s’appelle "l’art mât temps " porteur de rêves aux longs cours...Heureux d’embarquer à ton bord, de partager à distance tes embruns...Bon vent! Alainmarin des vosges" Envoyé par creusot alain le 01-12-2009 à 15:39
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"Bonne nave, mon capitaine, et "que du bonheur!", bises Petra" Envoyé par petra le 01-12-2009 à 15:44
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"Message posté dans la précipitation, mais la date est correcte maintenant." Envoyé par Christophe le 01-12-2009 à 16:20
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" Salut capitaine
comme convunue je continue à t’écrire voila aujourd’hui j’ai eu 2 moyennes Anglais j’ai eu 16,4 Math j’ai eu 16,5 voila et j’ai une super nouvelle dimanche j’ai fais mon premier concour d’équitation j’ai termié 1 ère du classement execo avec mon meilleur ami et sous le movais temps!! aller bisous Jean louis ... bonne chance et bonne navigation !!
Julia qui pense à toi!!!" Envoyé par Juli@ le 01-12-2009 à 18:16
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"OUi !! Des photos,Des photos,Des photos,Des photos,Des photos,Des photos,Des photos,Des photos,Des photos,Des photos,Des photos,Des photos,Des photos,Des photos,Des photos,Des photos,!!!!!" Envoyé par GD le 01-12-2009 à 19:09
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"Salut Frangin, PROFITE !!!! PROFITE !!!! Tu en rêves depuis si longtemps, l’important, c’est que tu te remplisses les yeux de tout ce que tu pourras capter. Bisous de nous deux ! " Envoyé par Marie le 01-12-2009 à 20:03
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"Bon vent mon Capitaine. Savourez, profitez et cap à l’ouest dès que possible !
Lou-Anne, Nadège et Nicolas" Envoyé par mullier le 01-12-2009 à 20:23
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"How are you cap’tain? A priori tout se passe pour le mieux.? Un peu d’ouest dans ton Sud, du Nord Est dans ton génois, du Dire Strait dans les enceintes,de l’eau mais pas trop dans ton vin, c’est du bonheur non? j’aimerais bien y etre...ça me rappelle un paquet de moments sympas sur Harmattan... J’étais en rdv lorsque tu m’as appelé.tout à l’heure..quel dommage...j’ai retransmi l’info à Julia...à plus et bonne route cap’tain" Envoyé par Peudevin le 01-12-2009 à 21:56
Fri, 04 Dec 2009 18:25:00 GMT - Que la vie est belle ! 22°34 N 23°13’W
Fri, 04 Dec 2009 18:25:00 GMT - 22°34 N 23°13’W
17H25 heure du bord, 19H25 en France Bonjour à tous,
Que la vie est belle ! C’est la réflexion que je me faisais ce matin. Je vais essayer de vous décrire la scène. Je viens de terminer ma toilette, j’ai mis du sent bon, tout va bien. Je n’ai pas encore petit déjeuné et je suis assis dans mon cockpit. Ce matin j’ai mis la musique. L’antenne de ma BLU étant en panne, je n’ai que la musique que j’ai emportée. J’ai un CD de « Dire Straits » que Jacky m’avait offert lors de la mise à l’eau du bateau en 2006 et une clef USB sur laquelle j’ai gravé une trentaine de tous mes morceaux préférés.
Ce matin c’est la clef USB. Sur les trois dernières années j’ai dû la passer déjà au moins trois cent fois. Je suis très éclectique, il y a de tout, (non pas de tout, pas de musique classique tout de même) il y a des tubes des années 80 et puis d’autre d’aujourd’hui. Il y a beaucoup de guitare, de la guitare électrique mais de l’acoustique également. Puis il y a du rythme. J’adore le rythme, surtout quand il est lancinant. Il y a également des tubs dont les paroles me remuent.
Ainsi, Sultans of Swing de Dire Straits ou Hotel California des Eagles voisine avec Histoire de Luv de Camaro et Tom’s Diner de Suzanne Véga. Là bas de Goldman, Lucie de Balavoine ou Diégo de Berger cohabitent avec Hello ! de Lionel Ritchie ou bien Only the very best de Peter Kingsbury. Et puis il y a aussi Toto Africa ou Lipps Inc Funky Town….
La musique est un peu forte, j’adore.
Le soleil brille, après une nuit calme et sans problème, le vent a forcie ce matin en prenant un peu de Nord. Il est maintenant entre 20 et 22 nœuds et venant un peu plus sur le travers, les voiles et en particulier le génois sont bien gonflées. De grosses vagues arrivent sur la hanche arrière tribord.
Je rêve en regardant la mer et mon bateau. Que c’est beau !
Le bateau file entre 7 et 9 nœuds, je vois bien qu’il se fait plaisir. Je pourrais passer des heures ainsi à le regarder passer dans la mer.
La grosse vague arrive et nous on est tout petit dans le fonds du creux de la précédente, on a l’impression que la vague va nous engloutir, elle est bien au dessus de nous. Et puis Harmattan lève sont petit cul, il le lève, il le lève jusqu'à ce qu’il soit tout en haut de la vague alors que la delphinière est encore dans le creux de la précédente. Le bateau pique ainsi sur l’avant et part en surf sur la vague dans un bouillonnement d’écume blanche en prenant de la vitesse et en vibrant de bonheur.
Quel plaisir, j’ai envie que la mer soit encore plus grosse mais je sais que ce n’est pas raisonnable. Je ne me lasserais jamais de ce spectacle.
C’est dans ces moments là que l’on voit toutes les qualités de cette carène et que l’on se dit que Viktor Brix dessinait vraiment des beaux bateaux. De nos jours, les bateaux sont fait pour la régate, ce ne sont pas des bateaux marins. C’est totalement différent. Bon je vais arrêter là car je pourrais en parler pendant des heures et cela va finir par vous lasser.
Ces 24 dernières heures nous avons bien moins marché puisque le compteur affiche 608 Milles depuis Tenerife, soit 138 Milles pour cette journée. C’est normal, toute la nuit le vent est tombée à 15 nœuds et le bateau n’avançait qu’a 5 nœuds. C’est malgré tout de la route directe pour la Martinique et c’est bon.
Ah ! Nous avons mis dans le volet « Presse » des liens sur différents articles parus suite à la conférence de Presse de Lanzarote.
Du coup, je reçois des mails de partout et dans plusieurs langues. J’en profite pour remercier à nouveau tous ceux qui m’envoient des mails. Même si je ne peux répondre à tous pour l’instant je les lis avec plaisir et je répondrais à tous après mon arrivée. Tous ces mails c’est du bonheur pour moi.
Ce matin en faisant une inspection générale du bateau, j’ai constaté que la ferrure, fixée sur le gouvernail et qui reçoit le vérin du pilote automatique avait du jeu. Un des deux boulons qui la maintien en place était totalement desserré. J’ai refixé tout cela correctement et j’en ai profité pour déconnecter la barre à roue. Il est inutile qu’elle travail pendant toute la traversée. Par contre il ne faudra pas que j’oublie de la remonter avant d’arriver.
Bon, je vous laisse là pour ce soir. A demain
Jean Louis
17:25 hours shipboard time, 19:25 hours in France Hello everyone,
Isn’t life wonderful! That’s the very thought that crossed my mind this morning. I’ll do my best to paint you the picture. I’ve just spruced myself up, put on some scent, all is well. I haven’t had breakfast yet and I’m sitting in my cockpit. Time for some music, I thought. As the aerial of my BLU has broken down, the only music I have is the one I brought with me. I have a “Dire Straits” CD that Jacky gave me as a present when we launched the boat in 2006 and a USB key with about thirty of my favourite pieces of music.
This morning, it’s the USB key’s turn. I must have played it at least three-hundred times over the past three years. I’m very eclectic, there’s a bit of everything on it, (ok, I’ll admit, not everything, no classical music, alright) hits from the 80s and then some current hits, a lot of guitar music, electric guitar but also acoustic guitar and rhythm and blues. I love rhythm and blues, especially when it’s haunting. There are also some hits with lyrics I find moving.
So, ‘The Sultans of Swing’ by Dire Straits or ‘Hotel California’ by the Eagles live happily alongside ‘Histoire [history]’ by Luv de Camaro and ‘Tom’s Diner’ by Suzanne Vega. And, Goldman, Lucie de Balavoine or Diégo de Berger cohabit with ‘Hello!’ by Lionel Ritchie or ‘Only the very best’ by Peter Kingsbury. Joined by Toto Africa or ‘Funky Town’ by Lipps Inc ….
The music is a bit on the loud side, I love it.
The sun is shining and following a calm and hiccup-free night, the wind has become stronger this morning, veering slightly northwards. It’s now blowing at between 20 and 22 knots and coming more abeam; the sails, and especially the jib, are very full. Huge waves are hitting the starboard rear quarter.
I’m dreaming while I’m watching the sea and my boat. It’s so beautiful!
The boat is sailing at between 7 and 9 knots; I can just tell she's enjoying herself. I could spend hours watching her move through the water.
A huge wave comes, and we are very tiny, right in the belly of the previous one; it’s almost as if the wave is going to swallow us up, it’s right overhead. And then Harmattan lifts her little rear, up and up, until it’s right at the top of the wave while the overhang stemhead is still in the belly of the previous one. The boat strikes forward and surfs the wave through seething white spume, gaining speed and trembling with pure delight.
What fun, I would love the sea to be wilder still but I know that wouldn’t be reasonable. I could never tire of this spectacle.
It’s in times like these that the hull really comes into its own and that you say to yourself that Viktor Brix really did design marvellous boats. Nowadays, boats are designed for regattas, not for seamen. It’s completely different. Right, I’ll leave it for now, I could go on for hours and you’ll only get sick of listening to me.
Over the past 24 hours, we’ve made great progress, the milometer tells me we’ve travelled 608 miles since we left Tenerife, so, that’s 138 miles covered today. It’s normal, all through the night the wind decreased to 15 knots and the boat was only sailing at 5 knots. But we're heading straight for Martinique and that's what I want.
Aha! In our “Press” section we’ve installed links to the various articles that were published after the Lanzarote press conference.
All of a sudden, I’m receiving e-mails from everywhere and in several languages. I would like to take this opportunity to once again thank everyone who has been e-mailing me. Even though I cannot answer all your e-mails at the moment, I am delighted to read them and I shall reply to everyone once I have arrived. All these e-mails bring me great happiness.
While doing my rounds of the boat this morning, I noticed that the hinge on the rudder which receives the commands from the automatic pilot wasn’t firmly fixed. One of the bolts that hold it in place was completely loose. I retightened everything again and availed of the opportunity to disconnect the helm wheel. There is no need to have it working throughout the crossing. I mustn’t forget to put it back again before I arrive, though.
Well, that’s it for tonight.
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" "Au milieu de nulle part"??? Oh Cher Capitaine vous êtes au beau milieu d’un rêve que votre courage et votre énergie rendent réalité. Merci de nous conter cette aventure. Emma" Envoyé par Emma le 01-12-2009 à 22:53
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"Enhorabuena....quiero felicitarte por tu aventura, valor y entusiasmo!!!!!!! un ejemplo para muchos de nosotros....os deseo que todo vaya muy bien" Envoyé par Bárbara GO le 02-12-2009 à 10:51
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"Hello ! Je suis heureux d’apprendre que ca file ! Titi m’a expliqué pour le balun, dès qu’on pourra on verifiera ca tous ensemble.Bon vent et à bientôt !" Envoyé par Christophe (F1BDQ) le 02-12-2009 à 11:43
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"Bonjour Jean Louis, j’espère que ton mal de mer est passé désormais et que tu peux profiter pleinement des bonnes conditions météo. Bravo pour la photo de l’arrière du bateau, elle est très sympa. Las Palmas moins sympa que Santa Cruz. Sinon bien rentré à Paris dans la grisaille et le froid. Je t’envie... A bientôt, amicalement." Envoyé par Paparazzi le 02-12-2009 à 14:13
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"Bon courage et à bientôt " Envoyé par CRUZ le 02-12-2009 à 15:02
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"Enfin le grand rêve commence. Je suis votre aventure et je prends de vos nouvelles quotidiennement. Bon courage et à bientôt " Envoyé par Cathy le 02-12-2009 à 15:09
Sat, 05 Dec 2009 17:30:00 GMT - Bienvenue à bord ! 20°50 N 24°45’W
Sat, 05 Dec 2009 17:30:00 GMT - 20°50 N 24°45’W
16H30 heure du bord, 18H30 en France Bonjour à tous,
Aujourd’hui c’est samedi, vous ne travaillez pas pour la plupart, alors je vous invite à passer une journée avec moi à bord de HARMATTAN, au milieu de l’Atlantique.
Vous avez pris vos nautamines ? Tout va bien.
Réveil à 8 heures. Bon pas de réveil qui sonne ni de clairons, COOOOOOOOOOLLLLLLL……. Etirements, bâillements, un petit pipi et on aère le bateau. J’ouvre grand le panneau de pont de la chambre avant, le hublot des toilettes et j’ouvre le panneau de la descente puis je retire les fargues (c’est les planches qui ferment la descente). J’ouvre et je bloque ouvertes toutes les portes dans le bateau. L’air commence à circuler, c’est bon.
Ha ! Tout de suite, couper les feux de routes, il faut économiser l’électricité, je ne remorque pas une centrale électrique.
Tout de suite, également, mettre une poche de dialysat à chauffer. Pour me la passer elle doit être à 37°.
Bon tout va bien, je me mets à la table à carte, à quelle vitesse va le bateau, comment est le vent, la route de la nuit ……. Je jongle avec les menus de l’informatique de navigation, je zoom, je dé zoom, latitude, longitude, comment vais-je négocier les deux ou trois jours qui viennent ? 22 à 24 nœuds de vent ce matin, le bateau va bien, il vibre dans des grands surfs à 8 nœuds. Normal, je suis un peu trop Sud, 215 ° (J’ai empanné hier soir à 21H30) Je monte au cockpit et je mets 10° de plus à 225°. Attention, si j’y vais trop fort je dévente le génois et la voile va s’user, en plus le bateau ira moins vite.
Maintenant vous allez me suivre à la toilette. Toilette complète au lavabo. Il contient deux litres mais avec le roulis ça déborde et à la fin il ne reste qu’un litre. Cà va quand même pour se laver. Me peigner, brosser les dents, ne pas oublier le sent bon, du linge propre, que c’est bon. Aujourd’hui c’est grand carénage, je m’installe dans le cockpit pour me couper les ongles, ongles des mains et ongles des pieds. Je coupe l’ongle du gros orteil puis je jette le bout d’ongle par-dessus bord…. Stop ! J’étais parti à rêver en regardant la mer. Voilà déjà 5 minutes de bonheur de pris, je coupe deux ongles et je repars à rêver en regardant la mer. Je me sermonne et j’arrive enfin à finir ce travail.
Pleine forme ! Maintenant un autre moment de bonheur, j’allume le net book et je consulte mes mails. Je lis avec plaisir tous ces petits messages.
Encore un petit tour dans le cockpit pour s’assurer que la mer est bien là. Un peu de rêve et Holà ! Il est 10 heures moins le quart. Vite, le petit déjeuner car la dialyse arrive à grands pas.
Vous voulez de la baguette ? Désolé, il n’y en a plus, je l’ai fini hier soir. Maintenant c’est Krisprolls, c’est bon également mais moins pratique pour les sandwichs jambon beurre.
Vous êtes Thé ou Café ? Moi c’est uniquement un grand verre avec un peu de jus de raisin (Hé ! pas du vin au petit déjeuner tout de même) et de l’eau. Beurk ! Ah oui, c’est le Kaeyexalate, le médicament contre le potassium, pas très bon.
8 Nœuds 72 ! Elle vous a impressionné cette grosse vague. Moi j’adore, quand le bateau part ainsi en surf dans un bouillonnement de mousse blanche. Cette écume toute blanche et ce bleu profond, c’est trop beau. Et puis, vous entendez ce bruit, le bruit de la mousse, le petit bruit de ces milliers de bulles qui éclatent.
Ah, encore un verre qui s’est envolé et qui a explosé sur le banc du cockpit, ramasser les morceaux, déjà le troisième verre depuis le départ ! Mais non jamais de verres en plastic à bord de mon bateau.
Vite, déjà 10 heure et quart, la dialyse. Tenez vous allez prendre un masque. Oui, c’est comme cela, sur la bouche et sur le nez. Laver les mains, connexion. Vous pouvez enlever votre masque, Merci. Oui, je peux me déplacer en portant les deux poches. Mais qu’est ce qu’il y a dehors ? Un bateau ? Ca alors ! Vous avez de la chance, cela fait trois jours que je n’ai vu personne. C’est un petit chalutier qui est venu tourner autour de nous. Cà doit être un Cap Verdien mais il est à au moins 500 Km de son port !
C’est un tensiomètre de poignet. Oui, tous les jours pendant la dialyse. 13,5 7,9 Pas mal, à terre j’ai en permanence entre 15 et 16. Dans le bateau c’est toujours entre 12 et 13 ! Je note sur le petit cahier de suivi. Cela se termine, les masques s’il vous plait pendant que je déconnecte. Fini, je porte la poche dehors pour la vider à la mer avant de la mettre dans la poubelle.
L’impédancemètrie maintenant. Les électrodes à la main et au pied, insérer la carte magnétique, raccorder les fils, s’allonger, mesure. Tien, +0,0L, excellent !
Je peux enfiler des chaussettes maintenant.
A la table à carte, séance de transmission des données médicales à mon néphrologue. Je branche le lecteur de carte, je raccorde la transmission satellite et hop ! Tout est envoyé.
Il est 11 heures et quart, j’ai maintenant une heure et quart pour moi. Un petit coup de téléphone, quelques mails, écrire, lire, ménage, un peu de bricolage, rêver en regardant la mer …. Mince, déjà midi et demi, il faut que je vous prépare à manger. Avant je jette une poche sur le réchauffeur.
Aujourd’hui c’est tomate à la croque au sel en entré puis « Solomillo » aux nouilles. (C’est du filet mais je l’ai acheté en Espagne) puis camembert et raisin.
Oui, dans le cockpit le midi, mais prenez la crème solaire, plus on descend en latitude et plus ça chauffe. Dans le bateau il fait 26° maintenant.
Non, pas de ketchup. Ha ! Vous n’aimez pas. Moi si. Avec modération tout de même.
Hé oui, c’est la fin du raisin. Tout a une fin et cela va être de plus en plus dur.
Bon, il est 14 Heures, vite je débarrasse la table, tout en vrac dans l’évier. Vos masques SVP. C’est dialyse. Un petit repos allongé pour cette dialyse. Ensuite, la vaisselle. Ha ! Vous voulez vous y coller. Alors attention, on ne laisse pas couler le robinet, juste un peu d’eau au fonds de l’évier et on ne rince pas. Ce n’est pas comme cela chez vous ? Moi non plus, mais ici on est sur un bateau qui doit tenir en autarcie pendant peut être 4 semaines.
Et puis, on ne laisse pas la vaisselle s’égoutter car avec le roulis elle va s’envoler.
Un petit café ? Bon c’est des sachets. Çà va ? Merci. Avec du sucre ?
Il est 15 heures, une petite heure pour moi. Super ! Ecrire, faire une photo pour le blog, un petit film ….
16 heures : Noter la route sur le livre de bord. Ha ! 155 Milles ces dernières 24 heures. Normal, avec la nuit que l’on a passée, cela a avionné. Un peu de temps pour la navigation. Je vais encore continuer Sud sud ouest jusqu'à ce soir et puis j’empannerais pour refaire de l’ouest. Mon objectif est le Way Point AN514 de Jimmy Cornell qui se trouve 20°N 30°W.
Il faut également que je mette un petit coup de moteur pour faire circuler l’huile dans l’inverseur (c’est la boîte à vitesse du bateau). Une demi-heure en prise à 1000 tours, juste un coup d’accélérateur au départ pour amorcer l’alternateur.
Une petite grenadine à l’eau peut être ? Non, ce n’est pas le même goût que chez nous, c’est le goût Espagnole.
Ah ! Vous partez déjà ? Oui, la route, je comprends.
Bon, Hé bien bonne route et à bientôt sur le net j’espère. Merci d’être venu.
Jean Louis
16:30 hours shipboard time, 18:30 hours in France Hello everyone,
Today, it’s Saturday, and as most of you will have the day off, I’m going to invite you to come and spend the day with me on board of HARMATTAN, right in the middle of the Atlantic.
Have you taken your Nautamine tablets? Everything is under control, so.
The alarm has been set for 8. Ok, no alarm clock ringing or bugles playing, COOOOOOOOOOLLLLLLL……. A few stretches, some yawning, a quick visit to the bathroom and time to air the boat. I open the big deck cover of the front room, the porthole of the toilets and then the hatchway panel and remove the wash strakes (they’re the planks that close the gangway). I open and block all the doors on the boat so that they actually stay open. The air is beginning to flow, great.
Aha! First thing, switch off the navigation lights, I must save electricity; I’m not towing a power station, you know.
Next on the agenda, warming a dialysate pouch. It should be at 37° before I infuse it.
Ok, everything is going well, I sit down at the chart table, check the boat’s speed, the wind, the route we’ve travelled during the night.……. I juggle with the computerized navigation menus, I zoom in, zoom out, latitude, longitude, how am I going to negotiate the next two or three days? With a wind force of 22 to 24 this morning, the boat is doing well; she's vibrating in the 8-knot surf. All things considered, I’m going a bit too far south, 215 ° (I gybed at 9.30 p.m. last night). I go into the cockpit and I increase the 225° by 10°. Careful, if I go too fast I take the wind out of the jib, the sail will wear out and the boat will slow down.
And now, follow me to the bathroom, bathroom cum sink, if you don’t mind. The sink can hold two litres but, with the roll, the water spills out so, in the end, I am left with only one litre. It’ll do for a wash. I comb my hair, brush my teeth, mustn’t forget the scent, clean clothes, great. Today, major clean up, I install myself in the cockpit to cut my nails, both from fingers and toes. I cut my big toe nail and chuck the nail overboard.... Stop! Watching the water, I was off in one of my dreams again. Ok, five minutes of sheer happiness under my belt, I cut two more nails and off I am again, dreaming, watching the sea. I give myself a good talking-to and I finally manage to get the job done.
I’m in great form! Now on to my next guilty pleasure: I turn on my net book and I check my e-mails. I love reading all those little messages.
One more walk around the cockpit to make sure the sea is still there. Another bit of dreaming, whoa! It’s a quarter to ten. Quick, breakfast; it’s nearly time for my dialysis.
Would you fancy some baguette? I’m really sorry, I haven’t got any left, finished it all last night, I’m afraid. Now, it’s Krisprolls, also very nice but not quite as handy for ham and butter sandwiches.
Are you a tea or coffee person? I only have a large glass with a bit of grape juice (hey! not wine for breakfast, surely) and water. Yuck! I had forgotten, it’s Kaeyexalate, the medicine to treat my high potassium levels, not very nice.
8 knots 72! I can see that you were impressed by that wave. I love it when the boat takes off like that and surfs the seething white spume. This snow-white foam and that deep blue, it's only stunning. And then the noise of course, the noise of the spume, the little sounds these millions of bubbles make when they burst.
Right, another glass bit the dust, it exploded against the cockpit bench; tidy up the mess, that’s the third glass since I left! Plastic glasses on my boat… never!
Quick, it’s quarter past ten, my dialysis. Kindly take a mask. That’s correct, cover your mouth and nose. I must wash my hands and hook up. You can remove your mask now, thank you. Yes, I can walk around carrying the two pouches. But what do I see out there? A boat? Good heavens! You’re in luck; it’s been three days since I've seen a living soul. It’s a little trawler that turned around us. It looks like one from Cape Verde but it's at least 500 km away from home!
That’s a wrist tensiometer. Yes, every day, during dialysis. 13.5 7.9, not bad, on land it always fluctuates between 15 and 16. On the boat it’s invariably between 12 and 13! I write it down in my little records book. Right, that's it, please put on your masks again while I disconnect myself. Job done, I take the pouch outside, dump the contents into the sea and throw the pouch into the bin.
Now, on with the bioimpedance. Attach the electrodes to hand and foot, insert the magnetic card, connect the wires, lie down, measure. Waw, +0.0L, excellent!
I can pull on my socks now.
Now for a little data-transmission session at the chart table, must forward the medical data to my nephrologist. I connect the card reader, then the satellite transmitter and hop! Off it goes!
Quarter past eleven, right, an hour and fifteen minutes to myself. A telephone call, a few e-mails, writing, reading, housekeeping, a little DIY, some ‘sea’ dreaming…. Man, it’s already half past twelve, I have to get lunch organized. Though, first, I must warm up a pouch.
Today, I’m serving tomato dipped in salt and then “Solomillo” with noodles (fillet steak but I bought it in Spain, you see), then Camembert and wine.
Yes, in the cockpit at noon, but do take some sunscreen, the lower the latitude, the hotter it gets. It’s 26° on the boat now.
No, no ketchup. Aha! You don’t like it. I do, in moderation, mind you.
Ah yes, it’s the end of the wine. Everything comes to an end and it’s only going to get harder.
Right, it’s 2 p.m., I’ll quickly clear the table, dump everything in the sink. Your masks, please! It’s dialysis time. A bit of a lie-down for this one, I reckon. Then, the wash-up! Aha! You would like to see to that? In that case, careful, don’t let the tap run, just a little water in the bottom of the sink and no rinsing. I see, you do things differently at home. So do I, but this is a boat and we’ll have to be self-sufficient for 4 weeks perhaps.
Oh, before I forget, don’t let the dishes drip dry because they’ll fly in all directions with this roll.
Fancy a cup of coffee, maybe? Fine, it’s in sachets. Is that alright? Thank you. Care for some sugar?
It’s 3 p.m., a little hour to myself, brilliant! Some writing, a photograph for the blog, a little filming….
16:00 hours: record the route in the logbook. Aha, 155 miles over the past 24 hours. Only normal, with the night we’ve had, we’ve flown it. Now let me sort out the navigation for a moment. I’ll keep south west until tonight and then I’m going to gybe to go westwards again. My target is the AN514 Jimmy Cornell waypoint which lies at 20°N 30°W.
I’ll also have to run the engine for a while to get some oil circulating through the reversing gear (that's the boat's gearbox). Half an hour at 1000 rev, accelerating slightly at the start to start the alternator.
A little grenadine and water, perhaps? No, it doesn’t taste the same as ours, it’s the Spanish flavour.
Aha! You’re leaving already? Of course, the road, I understand.
Well, have a safe trip and I’ll talk to you soon over the Internet, I hope. Thanks for dropping by.
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"Hello cap’tain, C’est vraiment mal pavé cet Atlantique. J’imagine que ce n’est pas évident de faire du slalom entre les cargos, surtout la nuit...çà fout la trouille...tu as bien raison de serrer les fesses, çà aide quand meme un peu...Mais encore bravo la technologie à bord c’est quand meme beaucoup plus fiable...Ce pauvre christophe Colomb n’avait cette chance, d’un autre coté il y’avait surement moins de trafic...Bravo pour la photo de nos copains les dauphins, çà valait le coup de mettre la Hoegaarden au frais. Bonne nuit, bon courage à demain. Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 02-12-2009 à 23:20
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"Merci pour ce beau récit,Jean-Louis je l’ai presque vécu en live :), tellement c’est bien narré :) Bon vent ...et bonne bière !" Envoyé par druet le 02-12-2009 à 23:32
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"Les internautes (dialysés et transplantés) de la Ligue Rein et Santé suivent le parcours. RV aux Antilles, pour quelques photos, petit bateau sur l’eau et que sa mousse, techin Jean Louis." Envoyé par Raoult Michel le 03-12-2009 à 08:43
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"J’espère que vous n’avez pas oublié le gruyère !!! Ca serait dommage de s’en passer alors que ça se conserve très bien, sauf dans mes mains..." Envoyé par Killer de Grugru le 03-12-2009 à 16:40
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"génial!!! je suis l’infirmier référent de la DP au CHR Toulouse, je trouve votre traversée magnifique. j’éspère que je pourrai vous citer en exemple auprés des patients et des eleves que je forme, vous avez une super equipe d’infirmieres et medecins bonne continuation pour eux et "bon vent" pour le marin daniel" Envoyé par tahou daniel le 03-12-2009 à 16:49
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"C’est génial ce que vous faites! Je suis chargée de livraison des produits DP à l’ATIR, c’est avec un réel plaisir que nous procéderons à votre approvisionnement des votre arrivée. en Martinique." Envoyé par FRANCOIS-CHRISTOPHE Liliane le 03-12-2009 à 17:47
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"Bonsoir Jean-Louis , Trop cool la photo avec le ciré jaune ! j’adore. Je suis encore à Zurich, ou le ciel varie entre le gris clair et le gris foncé - tellement différent du beau ciel bleu de Lanzarote. Je suis très contente d’apprendre que tout va bien, merci beaucoup pour les dauphins - ils sont sauvés sur le disque dur ! - Prennez bien soin de vous, bonne soirée - amitiées michele" Envoyé par michele le 03-12-2009 à 18:22
Sun, 06 Dec 2009 17:39:00 GMT - Repos aujourd’hui. 20°04 N 26°50’W
Sun, 06 Dec 2009 17:39:00 GMT - 20°04 N 26°50’W
16H39 heure du bord, 18H39 en France Bonjour à tous,
Aujourd’hui c’est dimanche, et le dimanche c’est repos. Repos pour la mer, repos pour le vent. Avec entre 10 et 11 nœuds de vent le bateau se traine entre 3,5 et 4 nœuds en roulant très fort d’un bord sur l’autre. C’est fatigant et moyen pour le moral.
Tout saute des équipets et roule dans le bateau d’un côté à l’autre. Manger est un sport et faire la vaisselle un travail de jongleur.
Pour écrire cette news il faut se tenir d’une main, tenir le net book de l’autre et vite fait taper un peu dans les moments de répits. Je ne vais pas vous en pondre trois pages aujourd’hui.
Du coup, seulement 131 Milles au compteur ces dernières 24 heures. Plus petite journée depuis le départ. Ce soir je vais couper la ligne des 20° de latitude Nord, il paraît que c’est à partir de cette ligne que soufflent les alizés. Peut être vais-je ressentir subitement une forte accélération.
Ce matin j’ai laissé tourner le moteur à 1200 tours pendant 3 heures. Cela a aidé un peu pour la moyenne, cela a lubrifié l’inverseur et cela a rechargé un peu les batteries.
Pour le moral j’ai tout essayé, je suis sorti prendre l’apéritif à l’extérieur. En bout de delphinière. Comme c’était dimanche, j’ai eu droit à mes deux carrés de chocolat hebdomadaire (Et oui, seulement deux carrés par semaine, toujours à cause de ce foutu potassium). Et puis j’ai une bière au frais pour cet après midi.
C’est comme pour les vacances, c’est la deuxième semaine la plus dure. La première on est encore tout excité, et la troisième on est enfin dans le rythme, on est cool. La deuxième semaine on est toujours un petit peu dans la dépression.
Je pense qu’il va me falloir encore deux ou trois jours pour trouver des alizés vigoureux, il faut que je descende vers la latitude 15°. Pour info, la Martinique c’est 14° de latitude.
Bon, je vous laisse là, je vais aller m’allonger en me callant bien avec des coussins et lire un peu.
Bonne soirée, à demain. Jean Louis
16:39 hours shipboard time, 18:39 hours in France Hello everyone,
Today, it’s Sunday and Sunday is a day of rest. Rest for the sea, rest for the wind. With a wind force of between 10 and 11 knots, the boat is crawling along at between 3.5 and 4 knots and rolling heavily from side to side. It’s tiring and not the best for morale.
Everything falls from the stowage shelves and rolls from one side of the boat to the other. Eating is a sport and doing the dishes is a sheer juggle.
To write you this news, I have to hold the net book with one hand and quickly type with the other when there is some respite. I shan’t be typing you three pages today.
As a result, the counter only clocked up 131 miles in the past 24 hours; the shortest distance since I left. Tonight I’m going to cut across latitude 20° north, it seems that you get the trade winds once you have crossed that line. Maybe I’ll feel the boat speed up quickly then.
This morning, I left the engine run at 1200 rev for 3 hours. It brought up the average somewhat, lubricated the reversing gear and also charged the batteries a bit.
I’ve tried everything to lift my spirits; even had my aperitif outside, at the end of the overhang stemhead. And, as today is Sunday, I ate my two weekly squares of chocolate (ah yes, only two squares a week, all on account of that blasted potassium). And, I have a beer chilling for this afternoon.
It’s like being on holidays; the second week is always the hardest. The first week you're still all excited, and the third week you're finally into the rhythm, everything is cool. The second week, you’re always a little depressed.
I think I’m going to need two or three more days before I’m going to find any strong trade winds, I’ll have to get to latitude 15°. For your information, Martinique is on latitude 14°.
Right, I’ll leave you now, I’m going to lie down and wedge myself between some cushions and read a little.
Have a good evening, talk to you tomorrow,
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"cher Jean-Louis, vos photos sont magnifiques, j’ai adoré vos exercices au labo de bactério !!!!. Nous sommes complètement avec vous, sur l’eau même si je vous écris depuis l’Alsace, bien loin de l’eau bleue. je suis très enthousiasmée par votre voyage et votre courage, c’est formidable. Je me présente : je suis néphrologue à Colmar et une des pionnières de la DP avec C Verger que je connais depuis 1978 !!! Très bonne continuation, à bientôt Bernadette Faller" Envoyé par Bernadette Faller le 03-12-2009 à 21:48
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"Rebonsoir cap’tain Très content de t’avoir eu au téléphone, tout à l’heure, la qualité de communication est vraiment remarquable. Pour le ciré c’est parfait, le jaune est tellement vif qu’on a l’impression que c’est un montage...Je regrette vraiment de ne pas avoir été là pour te jeter quelques seaux d’eau et faire plus vrai...notamment le teck qui est tout sec... A part çà je vois que tu as retrouvé l’appétit, tu me fais envie avec ton gruyère et tes grains de raisin, c’est top! Allez cap’tain il est ici 22h45 j’imagine que tu attaques ta nuit sur cette autoroute sans paquebot. Alors bonne nuit, Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 03-12-2009 à 22:46
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"Bonsoir Cap’tain, ah c’est sûr que je suis jaloux! Tu m’avais caché que tu avais un si beau ciré jaune. Avec Jacky aux seaux d’eau on aurait pu faire de belles photos pendant le convoyage!!! Celle-ci est très bien, comme dit Jacky, c’est si fluo qu’on dirait qu’elle est truquée. Le moral est au beau fixe à ce que je vois. Le spectacle donné par les dauphins me fait rêver... Si tu ne dors pas déjà, bonne nuit." Envoyé par Paparazzi le 03-12-2009 à 23:03
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"le fait de prendre une heure ne t’autorise en rien à te transfuser une poche supplémentaire pas plus que te servir une nouvelle bière...En attendant bravo l’artiste car non content de chevaucher dans l’écume (de mer) ton fidèle destrier "l’harmattan", tu joues avec je ne sais quel logiciel a fabriquer un superbe photo montage...et que je te dessine un ciré surmonté d’un haume de scaphandrier dans lequel je viens coller ma tête de capitaine. Ma parole, non content de tirer du cap plein ouest, tu te payes notre tête en plus. Allez on savoure au quotidien les milles gagnés sur ta route. Ciré bas mon capitaine !" Envoyé par creusot alain le 04-12-2009 à 11:29
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"coucou ! capitaine comment vas tu ? moi ça baigne
de bonnes notes, j’espere que tu t’éclates
je pense à toi sur ton bateau joli ciré bon salut bye
à la prochaine julia qui t’adore" Envoyé par Peudevin Julia le 04-12-2009 à 19:44
Mon, 07 Dec 2009 17:55:00 GMT - Ambiance Mutinerie 19°00 N 29°00’W
Mon, 07 Dec 2009 17:55:00 GMT - 19°00 N 29°00’W
16H55 heure du bord, 18H55 en France Bonjour à tous,
Ambiance Mutinerie. La mer est plate, le soleil brille, pas de vent, le bateau roule, le gréement claque, les voiles battent, les marins s’ennuient, c’est toujours dans ces conditions que débutent les mutineries. Ouvrons l’œil !
Depuis 24 heures c’est presque la pétolle, 10 nœuds de vent dans les meilleurs moments. Mon bateau est un bateau de gros temps, il a du mal dans ce tout petit temps. Aujourd’hui les bateaux sont conçus pour le petit temps, pour la régate. Ils sont légers et ont des plans de voilure très élancés. Pour que vous compreniez bien, à ras de l’eau il n’y a pas de vent, et plus ont s’élève plus il y a du vent. Les bateaux d’aujourd’hui ont des mats très hauts et des petites bômes. Harmattan, dont l’architecte à été formé avant les années 1920, est conçu comme un bateau de gros temps avec des mats relativement petits, même si j’ai installé des mats de 1,5M plus long que ceux d’origine, et des très grandes bômes.
En plus, il est lourd, 16 tonnes ! Dans le gros temps et même le très gros temps il est parfait et cela me convient bien mais dans ces conditions de temps c’est un peu déprimant.
Aussi, pour éviter la mutinerie le Capitaine a décidé d’occuper l’équipage.
Cela fait une semaine que nous sommes en mer et nous entrons dans la période des manques. Bien sûr ce qui me manque en premier ce sont les êtres que j’aime. Beaucoup pensent que, parce que l’on aime la solitude, on n’aime pas les gens. Mais pas du tout, moi j’adore la solitude mais j’adore également la compagnie. Seulement c’est comme tout, un bon équilibre entre les deux et la vie est merveilleuse à vivre.
Depuis deux jours, plus de pain frais, depuis hier, plus de raisin, aujourd’hui j’ai fini la viande fraiche. Les vivres frais diminuant, j’ai pu tout caser dans un seul des deux frigos. Cela m’a permis d’arrêter un des frigos : de la consommation électrique en moins. Nettoyage du frigo.
Ce qui commence à manquer également, c’est le linge propre. A bord j’ai une machine à laver. C’est la chose la plus indispensable à bord d’un bateau. Une femme peut être aussi… Pour faire fonctionner la dite machine. Holà ! Du calme, c’était pour rire ….. Bien sûr que ce n’est pas pour faire fonctionner la machine à laver…. C’est pour s’occuper du Capitaine !
Bon, reprenons notre sérieux, Odette, c’est la machine à laver, consomme 40 litres d’eau pour un lavage. Aussi, avant de lancer une première lessive, il faut mettre en fonction le déssalinisateur. Celui-ci doit être « stocké » si on ne s’en sert pas pendant 15 jours. En fait on injecte à l’intérieur des produits biocides. Pour le mettre en fonction, il y a une procédure de déstockage à effectuer. Le Capitaine a ordonné, le marin s’est exécuté.
Pour le groupe électrogène, c’est plus simple, il s’suffit d’appuyer sur un bouton et de tourner les commutateurs.
Ce bateau, c’est une vraie petite ville flottante. Hier soir, au téléphone mon ami Richard me demandait si je ne me sentais pas un peu seul, comme cela, au milieu de nulle part. Mais non, je suis dans mon bateau, dans mon univers, chez moi. Je connais tout de ce bateau, j’ai tout fait. Je connais par cœur chaque millimètre carré de ce bateau. Je pourrai passer plusieurs mois sur ce bateau, bon pas s’il y a pétolle, il faut un minimum de vent tout de même. Faire une traversée de l’Atlantique en solitaire, c’est un peu comme naviguer vers les étoiles. Je pense que lorsque l’on fait un voyage interplanétaire, il faut connaître parfaitement son vaisseau et après, la confiance est là, on peut aller au bout de l’univers.
L’important c’est de gérer pour ne pas manquer définitivement avant d’arriver à destination. Le plus important c’est l’énergie électrique. C’est elle qui fait tout fonctionner. Les gros consommateurs ce sont les frigos, la navigation, le radar, la cartographie, le pilote automatique et le déssalinisateur.
Pour la sécurité, il faut pouvoir produire de l’électricité de différentes façons. Harmattan est équipé de 10 batteries de servitude, 1100 Ampères heure. C’est énorme mais cela permet de recharger très rapidement. En production j’ai le moteur principal équipé de deux alternateurs, le groupe électrogène avec trois chargeurs de batterie (un de 80A, un de 60A et un de 30A), et un alternateur d’arbre d’hélice. Celui-ci est installé sur l’arbre d’hélice. Quand le bateau marche sous voile, l’hélice tourne. Aussi, elle entraîne un alternateur qui compense en parti la consommation du bord (Sauf si c’est pétolle).
Pour alimenter le moteur principal et le groupe électrogène, j’ai un réservoir de gasoil de 600 litres. Cela me donne une très grande autonomie car mon moteur principal est peu gourmand, il ne fait que 55 CV.
En eau j’ai un réservoir de 300 litres et le déssalinisateur, fonctionnant en 12V, produit 30 litres par heure en consommant 8 Ampères. Je peux ainsi partir plusieurs mois en autarcie complète.
Bon, la lessive est terminée je crois, matelot il faut aller pendre le linge. Bien Capt’ain.
A demain. Bonne soirée. Jean Louis
PS : Aujourd’hui seulement 123 Milles au compteur et le mérite en revient beaucoup plus à Dieu Volvo qu’à Dieu Eole. 1017 Milles après une semaine de navigation sur 3000 Milles environ à parcourir !
news in translation
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"Hola Cap’tain, Je vois que tu t’amuses bien avec tes 20/22 noeuds de vent, un genois bien gonflé, des belles vagues sur tribord arrière, du surf à 9 noeuds + du Dire Strait....c’est pas de la gourmandise ça???. Tu as raison d’en profiter après l’énorme grain que tu as pris hier, heureusement que tu avais ton magnifique ciré jaune!!! Enfin l’important c’est que tu sois sur la route et que les cargos te laissent dormir. Have a good night cap’tain, Jacky
" Envoyé par Jacky Peudevin le 04-12-2009 à 23:50
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"rock on, baby!" Envoyé par petra le 05-12-2009 à 00:23
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"Quand le coeur y est, tout y est. Bon vent monsieur Jean-Louis ! Par hasard, en furetant sur le web, je suis arrivée sur votre site. C’est avec un sourire que je vous découvre. Sur votre bateau et en ce temps de l’année.. temps d’échanger des voeux, je vous souhaite Paix, Sérénité, Santé, Amour, Joie ! Bonne traversée !" Envoyé par danielle le 05-12-2009 à 12:35
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"coucou !! Capitaine ça va? moi super aujourd’hui j’ai super bien joué au Tennis . £t je vais inviter une copine trop simpa ! Toi je suppose que tu peux pas t’ennuyer ,avec ta music et tout le tralala... Aller bye @+ " Envoyé par Peudevin Julia le 05-12-2009 à 12:37
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"Salut Jean-Louis, Tant mieux si la croisière s’amuse mais t’es pas un peu fou d’espérer de plus grands creux. Tu devrais essayer Led Zep quand sa surf. Michèle et moi t’embrassons Jannick" Envoyé par Jannick caillet le 05-12-2009 à 14:59
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"Bonjour Cap’tain, tout va bien à ce que je peux voir. J’aimerais bien être sur l’Harmattan pour le voir surfer. Çà doit être vraiment être trop top. Comment vont les dauphins? Toujours là, Bonne journée. Enjoy..." Envoyé par Paparazzi le 05-12-2009 à 16:03
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"Salut cap’tain, salut Petra. Tu sais quoi Petra, le cap’tain voulait m’emmener mais au menu c’était : poireaux 3 fois par semaine et gruyère 1 fois le Dimanche seulement...en plein Atlantique....trop dur, j’ai refusé. La bise à toi et Berti, see you later cap’tain. Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 05-12-2009 à 16:10
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"Coucou Jean-Louis?! Il est 19h et pas encore de nouvelles. Et sur le prochain video, chante avec les Dire Strait, stp! Je trouve super de se rencontrer ici, Jacky, et , tu sais, c’est (presque) comme si on était avec JL sur le Harmattan, juste sauf les poireaux, le mal de mer, mais avec du grugru et de la moutarde à volonté! Bises à toi et ta ravissante fille, ET AU CAPITAINE bien sûr!" Envoyé par petracassecouille le 05-12-2009 à 19:14
Tue, 08 Dec 2009 19:00:00 GMT - Milles manœuvres 17°55 N 31°00’W
Tue, 08 Dec 2009 19:00:00 GMT - Manoeuvres aplenty 17°55 N 31°00’W
16H00 heure du bord, 19H00 en France Bonjour à tous,
Milles manœuvres ! C’est très fatigant le petit temps, depuis deux jours je n’arrête pas de manœuvrer. Et les nuits c’est pire.
Hier soir, au moment de passer à table, le vent se renforce un tout petit peu à 12 nœuds et tourne un peu plus nord.
Pour ne pas fâcher la nature, je coupe le moteur, déroule le génois et prends 20° de plus sur le cap pour bien gonfler les voiles. Harmattan part tranquillement à 4 nœuds. Je suis content.
Vers 23H30, je suis réveillé par la gite importante. Le vent est monté vers les 18 nœuds, du coup je dois me lever, ouvrir la descente, monter dans le cockpit et reprendre 15° au cap. Le bateau file entre 6 et 6,5 nœuds. C’est le paradis, je retourne me coucher heureux.
Puis vers 1H30 je suis réveillé par le génois qui bat. Lever, ouvrir la descente, monter dans le cockpit : Plus que 10 nœuds de vent, le bateau marche à 3 nœuds ! Je roule le génois et remets le moteur en marche à 1200 tours. Mince de mince, ce ne sera pas pour cette fois ci.
Ce matin, 10 nœuds puis en milieu de matinée, le vent forci à 12 nœuds. Tiens, je vais essayer de mettre les voiles en ciseaux, grand voile et artimon sur tribord, largement ouvert avec une retenue de bôme (C’est un cordage qui empêche la voile de changer de bord) et génois sur bâbord. Cela roule pas mal mais je marche entre 4,5 et 5 nœuds.
Une heure plus tard, juste le temps de la photo, le vent retombe entre 8 et 10 nœuds. Obligé de manœuvrer à nouveau, rouler le génois et démarrer le moteur. Dépité !
Depuis une heure, c’est reparti, vent entre 15 et 17 nœuds, le bateau marche entre 5 et 6 nœuds. Pourvu que cela tienne !
Bon j’ai encore au moins 450 litres de gasoil mais je suis toujours très prudent. J’aime bien avoir de la marge.
Ce matin je fini ma dialyse et je vais porter mes poches dehors pour les vider à la mer. Surprise, je suis en train de traverser un troupeau de baleines. Il y en a 6 ou 7, ce sont des baleines de taille moyenne, même pas a 10 mètres du bateau. Elles font du farniente en surface, elles sont tranquilles, pas effrayées du tout. Une donne un coup de queue, une autre sort la tête pour regarder passer le bateau, une autre encore envoie à 3 mètres un jet d’eau pulvérisée. Je suis émerveillé. J’ai l’habitude de voir des baleines mais souvent c’est une seule, parfois deux, un troupeau pareil, je n’en ai jamais vu.
Je dégringole dans le bateau, vite la caméra. Mince la carte mémoire. Dans le net book. Voilà. Mince, dans l’autre sens, du calme Jean Louis !
Quand je ressors, elles sont déjà à 50 mètres et c’est trop tard.
C’est très difficile à photographier les baleines car on ne peut le faire que lorsqu’elles sont côte à côte avec le bateau.
Ah ! Un coup de gueule !
Bon, je n’ai pas la télé à bord mais je sais que dimanche, le thème de l’émission « Zone interdite » sur M6 était « Du don de soi au trafic d'organes, jusqu'où peut-on aller pour sauver une vie ? » L’émission traitait de l’insuffisance rénale, de la dialyse et de la greffe. Et bien sûr de ces gens qui vendent un de leurs reins.
Pourquoi dans cette émission n’a-t-on pas, semble t il, parlé de cette méthode de dialyse qui n’empêche pas de mener une vie normale et épanouie ?
Je peux comprendre ces gens qui pour survivre et faire vivre leur famille vendent un de leurs reins. Je peux comprendre ces gens, qui, en hémodialyse, devant se rende à l’hôpital un jour sur deux pendant une demie journée se décident à acheter un rein pour sortir de cette prison.
Par contre je ne peux pas comprendre que l’on oriente plus facilement les malades vers l’hémodialyse que vers la dialyse péritonéale. Je ne peux pas comprendre que ce sont souvent des critères qui n’ont rien à voir avec l’intérêt du malade qui dictent cette orientation. Je ne peux pas comprendre que les pouvoirs publics laissent cette méthode de dialyse de côté alors que c’est une révolution pour la qualité de vie du malade et qu’en plus elle coûte énormément moins cher à la société. Enfin je ne peux pas comprendre que les journalistes de M6 n’aient pas parlés de cette méthode de dialyse qui permet aux malades d’attendre sans aucune impatiente leur future greffe.
Voilà, j’espère, par mon aventure, montrer que l’on peut vivre normalement en étant dialysé et qu’il y a d’autres alternatives qu’être prêt à tout pour acheter un rein qui fonctionne.
Revenons au milieu de l’Atlantique. Toujours sous voiles et sans moteur, le bateau marche à 5 nœuds, une petite prière pour que cela tienne.
Je viens de passer le 18 éme parallèle, je continue à descendre dans le sud en espérant trouver plus de vent. Sur ces dernières 24 heures, j’ai parcourue 132 Milles. Il commence à faire très chaud, surtout quand il n’y a pas de vent. J’estime en avoir encore pour une douzaine de jours est j’espère arriver vers le 20 décembre à Fort de France. Mais tout va dépendre de la bonne volonté des Alizés. (Vous avez vu, j’ai mis un A majuscule exprès à Alizés, cela peut, peut-être, aider.)
Ah,j'ai oublié, une heure de plus de décalage horaire, ici 16H, en France 19 H.
Bonne soirée, à demain. Jean Louis
16:00 hours shipboard time, 19:00 hours in France Hello everyone,
Manoeuvres aplenty! The weather is taking its toll, for the past two days I haven’t stopped manoeuvring. At night, it’s even worse.
Last night, just when I was about to start my supper, the wind rose a little to 12 knots and turned slightly north.
To keep on the good side of Mother Nature, I switched off the engine, unrolled the jib and changed my course by 20° so that the wind could really fill the sails. Harmattan took off unhurriedly at 4 knots. I was delighted with myself.
At around 11.30 p.m., I was woken by some serious listing. The wind has increased to 18 knots, so up I got, opened up the hatchway, climbed into the cockpit and adjusted my course by 15°. The boat was sailing at between 6 and 6.5 knots. Paradise! Back off to bed I went, happy.
Then, at about 1.30 a.m., I was woken again because the jib was banging. I got up, reopened the hatchway and climbed back into the cockpit: the wind force had dropped to 10 knots and the boat was moving along at 3 knots! I rolled up the jib and switched on the engine again to 1200 rev. Man, man, no luck this time!
This morning, 10 knots and then mid-way through the morning the wind rose again to 12 knots. So, I tried to boom out, mainsail and mizzen starboard, fully opened with the boom guy (that's the rope that stops the sail changing direction) and the jib to port. Bit of a roll, but I was moving along at between 4.5 and 5 knots.
One hour and just enough time to take the photograph later, the wind dropped to between 8 and 10 knots again. More manoeuvring, I rolled up the jib once more and restarted the engine, vexed!
And for the past hour, we’re back under sail, the wind is blowing at between 15 and 17 knots, the boat is moving at between 5 and 6 knots. Let’s hope it’ll last!
I still have at least 450 litres of gasoil left but I’d rather err on the side of caution. I believe in having a bit of a margin.
When I finished my dialysis this morning and was just about to empty my pouches into the sea, I could hardly believe my eyes. I was actually sailing through a school of whales. There were 6 or 7 of them, of average size, at less than 10 metres away from the boat. They were just lazing about, were really peaceful, not the least bit frightened. One flapped its tail, the other stuck its head out of the water to watch the boat sail by and another one sprayed up a jet of water from three meters away. I was enchanted. I have often met whales on my travels but mostly a single one at a time; sometimes two but I’ve never seen a whole school of them.
I scampered back into the boat, the camera, quick! Blast, where’s the memory card? In the net book! Right! Damn, wrong direction, relax Jean Louis!
When I came out again, they were 50 metres away and it was too late.
Photographing whales is very difficult because you can’t do it when they’re swimming right alongside the boat.
Aha! A rant!
Ok, I don’t have any television on board but I know that last Sunday’s M6 programme “Zone Interdite [Restricted Area]” centred on “Self-sacrifice and organ trafficking, to what lengths should we go to save lives? » The programme dealt with renal insufficiency, dialysis and transplants. And of course with people who sell one of their kidneys.
Why did this programme, as I heard, not highlight this particular method of dialysis that does allow people to lead a normal and full life?
I can understand the people who sell one of their kidneys simply to survive and feed their families. I can also understand the people on haemodialysis who have to go to hospital every second day for half a day at a time who decide to buy a kidney to escape that sentence.
But what I cannot understand is that patients are more often than not advised to opt for haemodialysis instead of peritoneal dialysis. I cannot understand how criteria that have little to do with the interests of patients can dictate that position. I fail to understand how the powers that be can just push this method of dialysis aside even though it is revolutionary in terms of patients’ quality of life and is far less costly to society. Finally, I can’t understand either why the M6 journalists did not even broach this form of dialysis which would allow patients to patiently wait for their transplant.
That’s it, I hope that, through this adventure, I can prove that it is possible to live a normal life while being on dialysis and that there are other options than to simply buy a healthy kidney cost what may.
Let’s return to the Atlantic. Still under sail and without engine, the boat is sailing at 5 knots, a little prayer in the hope that this keeps up.
I’ve just crossed the 18th parallel, I’m going further south in the hope of finding more wind. Over the past 24 hours, I have travelled 132 miles. It’s getting really hot, especially when there is no wind. I’m guessing I’ll be sailing for another twelve days and hope to arrive in Fort de France on 20 December. But everything will depend on the kindly disposition of the Trade Winds (note, the capitalization; maybe that might help).
Aha, I forgot, one more hour of a time difference now, it’s 16:00 hours here, 19:00 hours in France.
Have a pleasant evening, talk to you tomorrow. Jean Louis
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"Merci pour la journée à bord ! Bien rentrés pas trop de monde sur la route juste quelques mouettes :) La prochaine fois on s’occupe des verres on voudrait que tu sois obligé de boire le vin directement au cubi ça ferait un peu poivreau. En attendant bonne route. Bisous." Envoyé par AF, Didier & Co le 05-12-2009 à 19:59
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"Alors là, chapeau bas Cap’tain, on s’y croirait vraiment! On était vraiment sur le bateau à partager ta journée. Merci pour la balade. Bonne nuit." Envoyé par Paparazzi le 05-12-2009 à 22:57
Wed, 09 Dec 2009 18:11:00 GMT - Au pays des Exocets 16°12 N 32°21’W
Wed, 09 Dec 2009 18:11:00 GMT - 16°12 N 32°21’W
16H11 heure du bord, 19H11 en France Bonjour à tous,
Au pays des Exocets. Ce matin, pour la première fois depuis mon départ, j’ai vu une envolée de poissons volants. C’est très beau. L’exocet est un poisson qui ressemble à un hareng, une vingtaine de centimètres de long, bleu vert, très effilé et très beau. Ses nageoires pectorales sont extrêmement développées, très longes, étroites, elles sont transparentes et on dirait quelles sont faites en dentelle.
En fait, le poisson ne vole pas, il plane dans le vent à quelques dizaines de centimètres au dessus de l’eau. Il peut parcourir ainsi entre 50 et 100 mètres. On en aurait vu un planer pendant 45 secondes !
Lors de mon tour de Méditerranée en 2007, j’en ai vu beaucoup. Un matin, au large de la Lybie, je me lève, je monte dans le cockpit et j’en découvre plusieurs sur le pont. Ils décollent devant le bateau, effrayés par celui-ci et si le vent est contraire, ils atterrissent sur le pont. Ils se débattent en perdant toutes leurs écailles et finissent par mourir ici. Beaucoup les mangent et il paraît que c’est délicieux, frit à la poêle. Moi je n’ai pas pu. C’est vraiment une merveille de la nature et j’étais trop triste de les voir finir ainsi. Une petite photo (celle que je vous ai mise aujourd’hui sur le blog). Une petite oraison funèbre et je les ai rejeté à la mer.
Ce sont des poissons d’eaux chaudes. Mon thermomètre annonce une température de l’eau de mer de 29,9 °, mais je ne suis pas sûr qu’il soit très bien étalonné. Peut être surestime t il celle-ci de un ou deux degrés.
En parlant de poisson, cela nous conduit tout droit à la pèche. La plus part des hommes, et en tout cas la plus part de ceux que je connais sont mordus de pèche. Cela est enfoui en eux très profond dans leurs gènes. Certainement cela date t il du temps ou il fallait pécher ou chasser pour survivre. Sans cesse, on me dit avec un regard avide « Tu as péché ? » Hé bien non. J’essaie de me forcer mais je n’y arrive pas, cela me rebute, je n’y prends aucun plaisir. Quand des amis sont à bord, je participe pour me réjouir avec eux mais seul, je n’ai jamais péché. Cela me gène d’être si différent. Je m’interroge. Pour cette traversée, je m’étais assuré d’avoir le matériel de pêche en état mais je n’arrive pas à me forcer à pécher.
Bon, cela va un tout petit peu mieux, maintenant j’ai une moyenne de 13 nœuds de vent. Par moment plus, par moment moins. Depuis 24 heures, je n’ai pas utilisé le moteur, le bateau avance entre 4 et 6 nœuds. Ce n’est pas folichon mais cela me permet d’économiser mon gasoil. Sur les dernières 24 heures j’ai parcourue 127 Milles, ce n’est pas beaucoup mais comme je suis au cap 215°, je continue à descendre encore plus Sud et j’espère trouver du vent vendredi. L’idéal serait d’avoir un Alysée entre 20 et 25 nœuds de Nord Est, cela me permettrai de tirer direct d’un seul bord sur la Martinique et de récupérer une moyenne convenable.
Le soleil est généreux, ce matin le ciel était tout bleu, de ce bleu clair que l’on trouve sous ces latitudes. Maintenant c’est un peu laiteux. La mer est plate, une légère houle, mais une houle d’Atlantique, très longue et qui ne gène pas. On se croirait au mois de Juin en train de transiter vers la Corse. C’est vraiment ambiance croisière.
Au niveau nourriture, tout va bien. Hier c’était œufs brouillés – petits pois et ce midi purée – saucisses. En entré ce midi c’était petits cœurs d’artichaut !
Hier soir, vers 16H30, heure du bord, je rêvais en regardant la mer et tout d’un coup, je découvre à l’horizon un petit point blanc. On dirait un voilier. Je descends au radar. Rien. Je vais lire un peu et je ressors. C’est maintenant un petit trait blanc vertical. C’est un voilier. Au radar toujours rien.
Une demi-heure plus tard, il est à 3 Milles et je le vois au radar. Je suis tout excité. J’allume la VHF, j’essaie de rentrer en contact mais personne ne réponds. Il est maintenant à 300 mètre sur mon arrière. La VHF crachotte : « Sailing boat, sailing boat …… » Je responds. Des Français !
Est ce que tout va bien à bord ? Oui et pour vous ? La météo ? Vous allez où ? En Martinique. Moi également. Hé bien, bon vent.
C’est déjà fini. Ils sont plusieurs à bord, moi je suis un peu en manque de communication et j’aurai bien continué à discuter plus longtemps. Je sors la caméra/appareil photo, j’essaie d’immortaliser ce moment.
Ils sont tribord amure, moi bâbord amure, on se croise et chacun disparaît à l’horizon alors que l’on va au même endroit. Elle est vraiment large cette autoroute !
Ce matin je veux regarder les photos. Rien ! Ai-je fait une fausse manip ou bien ai-je rêvé ?
Ah ! La dialyse se termine et puis on est mercredi, c’est le jour de la bière. Une Hoegaarden cela ne se boit pas, cela se déguste. Ce n’est donc pas en écrivant la news à la table à carte, c’est obligatoirement dans le cockpit en regardant la mer !
Aussi, bonne soirée et à demain.
Jean Louis
news in translation
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"Courage, tu vas retrouver du vent bientôt!" Envoyé par Christophe le 06-12-2009 à 20:02
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"tenez bons Jean Louis ! bientôt la troisième semaine pour être cool ;) mon ami ne sera pas à Fort de France pour la bouteille avec le message... il sera de retour en France pour Noël depuis le 19... et puis il habite en Guadeloupe, pas en Martinique... très dommage, un grand merci quand-même ...
je vous lis, merci ! Jorge -interprète conférence de presse Lanzarote" Envoyé par Jorge interprète Lanzarote le 06-12-2009 à 22:29
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"Salut cap’tain Merci pour ton coup de fil, ça fait vraiment très plaisir, on a beau le savoir c’est quand meme bluffant de recevoir un appel d’un copain en plein Atlantique. Bon, j’ai bien vécu la journée de Samedi avec tous ses détails, j’avais vraiment l’impression d’y etre, j’ai meme cru reconnaitre ton "sent bon". Pour Dimanche, bémol sur les conditions météo mais quand meme apero sur la delphiniere, 2 carrés de chocolat et une bière c’est journée de gala... Avant d’aller dormir je vais faire des incantations pour que notre pote Eole t’apporte de quoi t’éclater avec Harmattan... See you soon cap’tain Jacky " Envoyé par jacky peudevin le 07-12-2009 à 00:34
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"bonjour jean louis courage ,les alizés sont devant vous a quelques milles.Harmatan va de retour avoir des "ruades "de plaisir.Je parle de vous tous les jours dans mon entourage et je suis fier de vous connaître. Malgré cette accalmie,vous n’avez pas perdu votre humour c’est bon signe. A port la foret il y a des gens qui pense a vous tous les jours. bon vent martine et noel" Envoyé par morin le 07-12-2009 à 08:16
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"Bonjour Amiral. Désolé de vous avoir abandonné quelques jours pour raisons professionnelles. J’ai pris connaissance des messages quotidiens et suis rassuré.L’intendance a l’air de suivre, les dauphins aussi, quant au ciré jaune fluo avec le pantalon rouge, ca devrait exciter les sirènes de passage.Pas de musique classique à bord ? Je vous enregistrerai l’ouverture de Parsifal. Les jours de grosse mer, ça doit être grandiose !! Bonne route et que Neptune vous accompagne de ses bienfaits. Amitiés. GD et MD " Envoyé par GD le 07-12-2009 à 09:19
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"gaffe quand même de ne pas passer la ligne des 20° au moteur. Si jamais tu te prends l’hélice dans la ligne t’es foutu de nous détricoter tout le maillage des méridiens et des parallèles, et après ça comment on fait pour relever ta position et suivre le sillage de l’harmattan nom d’une pipe d’écume ??!! Rouli, roula, sur la terre aussi il en est ainsi...salutations capitaine! " Envoyé par alain creusot le 07-12-2009 à 11:49
Thu, 10 Dec 2009 19:27:00 GMT - Dans les Alizés 14°13 N 33°50’W
Thu, 10 Dec 2009 19:27:00 GMT - 14°13 N 33°50’W
17H27 heure du bord, 20H27 en France Bonjour à tous,
Dans les Alizés. Depuis hier soir, j’ai enfin touché des vents entre 15 et 20 nœuds. Le bateau s’est régalé toute la nuit et toute la journée à une moyenne de 6 nœuds, nous permettant de descendre en dessous de la latitude de Fort de France, jusqu’au 14 éme parallèle en parcourant 144 Milles. Pour mémoire, le port du Marin est à la latitude 14°28.
Je viens d’empanner (virement de bord par vent arrière) et nous sommes maintenant sur un bord direct à une distance de 1582 Milles. Depuis Tenerife, le loch à totalisé 1420 Milles. La visibilité sur la date d’arrivé est maintenant meilleure. Avec une moyenne de 6 nœuds si les Alizés sont faiblards ce sera le lundi 21 mais plus probablement le dimanche 20 Décembre si Eole est avec moi.
Le moral est bon même si la solitude commence un peu à me peser. La guitare de Dire Straits et Mark Knopfler ont refait leur apparition dans le cockpit, la mer est belle, il fait chaud avec un petit vent sympa, la vie est belle.
Ce matin c’était baignade. Bon, pour les pieds uniquement, mais quel bonheur !
J’en ai profité pour vous poster une petite vidéo qui va vous emmener pendant quelques secondes au milieu de l’atlantique. Attention, mettez le son de votre ordi un peu plus fort, c’est trop bon.
Ce midi j’ai attaqué les plats tout préparés, en conserve. Pas beurk mais pas bon non plus. Très moyen. Sur la photo il y a de gros morceaux de viande et un peu de légumes mais dans la boite c’est des tout petits morceaux de viande, un peu de légume et beaucoup de bouillon. Forcément c’est de l’eau, ça ne coûte rien.
A cette occasion j’ai découvert un problème technique à bord. Ma gazinière est montée sur cardan, cela permet que les gamelles soient en permanence horizontales quelque soient les mouvements du bateau. Par contre j’ai monté mon micro-onde fixe et le bouillon du plat s’est renversé à l’intérieur du four. A corriger.
Ce matin en me levant, j’ai ramassé 6 poissons volants sur le pont. Demain, promis, s’il y en a, j’essaie d’en manger un.
Bon, j’arrête là pour que vous puissiez regarder ma vidéo ce soir et vous endormir en rêvant.
A demain
Jean Louis
17:27 hours shipboard time, 20:27 hours in France
Hello everyone,
I hit the Trade Winds! As of last night, I am finally sailing with a wind of between 15 and 20 knots. The boat had a great time all through the night and day, sailing at an average of 6 knots, which means that we now find ourselves below the Fort de France latitude, as far as the 14th parallel and have travelled 144 miles. For your information, Port du Marin is situated on latitude 14°28. I’ve just gybed (i.e. changed course by swinging the sail across a following wind) and we are now on a straight course 1582 miles away. Since I left Tenerife, I have clocked up 1420 miles. I presently have a better idea of when I’ll arrive. With an average of 6 knots, if the Trade Winds are weak, it will be Monday 21 but more than likely Sunday, 20 December, provided Aeolus is on my side.
I am in good form even though the loneliness is beginning to get to me a little. The guitars from Dire Straits and Mark Knopfler have made another appearance in the cockpit, the sea is beautiful, it’s warm but there is a refreshing breeze, life is good.
This morning, paddling time, feet only of course, but talk about bliss!
I used the opportunity to post you a short video film which will transport you to the middle of the Atlantic in a matter of seconds. Don’t be afraid to turn up the sound on your computer, it’s too good to miss.
For lunch, I decided to attack the ready-made meals, in tins. Not exactly disgusting, but, I have had better. Only very average! The picture shows large pieces of meat and a few vegetables but the tin contains tiny bits of meat, some vegetables and loads of stock. It’s water needless to say, that’s free.
When cooking my lunch, I came across a technical problem. My cooker is mounted on a universal joint, which means that the mess tins remain horizontal, regardless of the boat’s movements. My microwave, on the other hand, is an actual fixture and the stock of the dish spilled out into the oven. To be rectified.
When I got up this morning, I collected 6 flying fish from my deck. Tomorrow, if I find any more, I’ll try and eat one, promised.
Well, I’ll sign off for now and give you a chance to watch my video so that you can all fall asleep dreaming.
Talk to you tomorrow!
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"Bonsoir Jean Louis,
Ne faites pas comme les flibustiers d’autre fois, quand il fallait embarquer du rhum pour éviter les mutineries. Attendez les Antilles.
Un grand merci pour votre récit qui, vu d’ici, nous fait voyager avec vous.
Pendant ce message, c’est le cycleur de dialyse de Lou-Anne qui m’appelle (je préfère à 22h30 qu’a 4h du matin).
Bon vent (et il viendra). Nicolas " Envoyé par Nicolas MULLIER le 07-12-2009 à 22:35
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"Bonsoir Cap’tain, dur dur, j’espère au moins qu’il n’y a pas trop de houle et que la journée n’a pas été trop pénible coté roulis. J’ai voulu télécharger UGRIB sur les conseils de Pierre Yves pour pouvoir suivre ta météo mais hélas çà ne marche pas sur Mac. Au fait que donne la pêche? Allez bonne nuit, en espérant qu’Eole voudra bien se montrer plus présent demain." Envoyé par Paparazzi le 07-12-2009 à 22:57
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"Hello cap’tain, Je constate que malheureusement mes incantations de la nuit dernière n’ont pas apporté le rendement que j’esperais pour gonfler un peu plus génois,grandvoile et hartimon. Je n’étais peut etre pas tourné dans la bonne direction. Bravo pour le coup de la machine....et une femme...tu étais en train de te faire un paquet d’amies.. juste avant de lire que c’était pour rire... Enfin je reconnais bien là ton pragmatisme, qu’est ce que l’on peut faire dans du pétolle...Bah la lessive bien sur. Par contre Christophe à raison on peut mettre aussi la peche...c’est un temps à daurade...peut etre meme à cormoran..ça vaut le coup d’essayer...et les poissons volants tu n’en parle pas, ils ne sont pas encore arrivé?? Pour la mutinerie sois vigilant mais avec les conseils de Pierre-Yves tu devrais normalement gérer le probleme. Malheureusement la météo n’est pas canon, 10/15 noeuds dans ta région ce sera surement un temps à mutinerie pour demain. Allez patience et je sais que tu en as, ça va aller mieux dans peu de temps. De tout coeur avec toi Jacky " Envoyé par jacky peudevin le 07-12-2009 à 23:43
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"Paparazzi a écrit : J’ai voulu télécharger UGRIB sur les conseils de Pierre Yves pour pouvoir suivre ta météo mais hélas çà ne marche pas sur Mac. : correction, si..si..ça marche sur Mac OS X, il suffit d’installer Parallels et windows. Je viens de le faire, et c’est super, on sait immédiatement le vent dont bénéficie Jean Louis à partir du moment ou connait sa zone." Envoyé par Christian Verger le 08-12-2009 à 01:54
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"Jean-Louis, à 9 heures les ilesdu Cap Vert. Tu reprendras bien une tranche de sodade avec ta biscotte! Dans ton secteur pas besoin d’ugrib pour savoir que les vents (même faibles) portent de toute façon les senteurs chaloupées des rythmes rhum citrons-verts. Venus de ces caillous qui émergent de l’Afrique, sous ce soleil exactement qui semble rendre moins pénible la misère parfois aride de ces lieux... cap vert de rage ou de rêve! Je te souhaite au plus vite un bon souffle tropical par trois quarts arrière, et encore merci pour la visite guidée du bateau!" Envoyé par alain creusot le 08-12-2009 à 10:09
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"Bonjour Je suis marie que vous croisez au bureau (celle qui porte des couleurs flashies du rose fluo lol) je voulais vous dire que vous avez raison d’aller au bout de vos rêves malgré la dialyse et que j’espère que vous serez une source d’espoir pour les autres dialysés. J’ai entendu parlé de vous à l’émission de laurent RUQUIER sur europe 1 mais j’ai pas fais le rapprochement car pour moi vous êtes Mr VIDICHRI.. Alors bonne route et que le vent souffle pour vous emmener au bout de votre voyage et encore bravo " Envoyé par Marie le 08-12-2009 à 14:18
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"Salut de johannesburg, nous t avons laisse tombe car nous etions depuis plus de 3 semaines en brousse en Land rover, je t ai explique elle a 41 ans est toute refaite comme nos bateaux respectifs nous venons de faire plus de 3000 kms de 4x4 kruger park etc.. mais pas de connection internet nous repartons en France ce soir, je recommence a te suivre et voir avec STW des que je serai de nouveau operationnel en metropole, vers mi Dec car la nous partons en vbrousse aussi en france a la presqu ile de crozon.. toutes nos amities content d avoir de tes nouvelles j allais dire bon vent a la lecture de ton recit de ce jour !! bravo l ami tu continues a donner un exemple remarquable , a bientot JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 08-12-2009 à 17:26
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"salut capitaine! Comme promis un autre message! Comment vas tu ? moi ça baigne je stresse un chouïa car les bulletins vont bientôt apparaitre !! si non l’équit c’est cool , le tennis ça marche. Et la machine ; morte de rire aller à la prochaine Julia !!" Envoyé par Juli@ PEUDEVIN le 08-12-2009 à 18:08
Fri, 11 Dec 2009 20:50:00 GMT - Au Milieu du Milieu de l’Atlantique 14°17 N 36°34’W
Fri, 11 Dec 2009 20:50:00 GMT - 14°17 N 36°34’W
18H50 heure du bord, 21H50 en France Bonjour à tous,
Au milieu du milieu de l’Atlantique ! Cà y est, la marque de mi parcourt est passée, je suis en plein milieu de l’océan. C’est bon, je me sens bien ici. Etrange non ?
Aujourd’hui 148 Milles de parcourus, il ne reste plus que 1433 Milles à parcourir alors que, depuis Tenerife nous en avons 1568 au compteur.
Pour vous situer, la ville de Recife, au Brésil, la pointe extrême à l’Est du continent Sud Américain est derrière moi en longitude !
C’est ici que l’on voit que la crise est réellement mondiale, même les Alizés sont poussifs. On veut du vent ! On veut du vent ! Bon pas trop tout de même.
Hier soir, après une journée pas mal, le vent est tombé avec une moyenne autour de 15 nœuds. Puis ce matin, plus souvent 13 que 15 ! Je voyais la vitesse du bateau chuter inexorablement. Comme je voudrais bien passer Noël avec mon petit fils (Il s’appel Matis et va avoir 3 ans), je me suis résolu à sortir l’artillerie lourde.
J’ai donc décidé de monter le Spi. C’est une très grande voile de couleur rouge, qui dort en général sous le lit du Capitaine. C’est une voile légère, d’environ 140 m², elle se monte à l’avant du bateau et remplace le génois qui n’en fait que 65. Vous savez, cela ressemble à un gros ballon à l’avant des bateaux.
En solitaire, en plein milieu de l’Atlantique, on hésite à envoyer cette toile. D’une part c’est un vrai travail de l’envoyer puis un autre de la reprendre. Cela se fait sur la pointe avant du bateau, il vaut mieux ne pas tomber à l’eau ! Remarquez bien, 1500 Milles à la nage ou bien 10, c’est pareil, c’est mission impossible. Ce qui fait hésiter par ailleurs, c’est que sous spi la situation peut très vite devenir critique, c’est un peu de l’équilibre instable. Je ne vais pas le laisser à poste cette nuit, ce ne serait pas prudent.
Enfin, je m’y suis jeté et quelle récompense, avec 15 Nœuds de vent, le bateau marche entre 6,5 et 7,5 nœuds. Avec 17 Nœuds de vent, je suis au dessus de 8. Bon par moment la gite est importante mais les voiliers c’est fait pour cela.
Tiens, à l’instant où j’écris, un écho sur l’écran radar. Il est à 7 milles nautiques, environ une douzaine de kilomètres. Je monte dans le cockpit en attrapant les jumelles, c’est un grand voilier, un trois mats. Dommage, il est un peu loin.
Ce midi, le coq (c’est comme cela que l’on nome le cuisinier sur un bateau) s’est surpassé. C’était œufs brouillés au bacon (prononcez baicone) aux nouilles. Dé-li-cieux.
Un petit coucou aux infirmières de Pontoise et à tous ceux qui m’écrivent des commentaires sur le blog. Pour tous ceux qui n’osent pas écrire, n’hésitez pas, c’est tellement bon de recevoir un peu de courrier quand on est seul au milieu de l’Atlantique depuis maintenant 11 jours. On coule Cap’tain, on coule ! ! ! ! ! !
Je viens de vous abandonner pendant deux heures, je vais vous raconter mon aventure.
C’est l’heure de la dialyse, tout va bien, le bateau marche à fonds à 7,5 Nœuds par 17 Nœuds de vent. J’attaque la dialyse et pendant celle-ci, les choses évoluent, je sens le bateau qui accélère, je reconnais les vibrations caractéristiques de ces grand surfs à huit nœuds et demi. Le vent doit forcir un peu. Puis, la gite augmente de plus en plus, cela commence à devenir Rock N Roll comme dirait un biker de mes amis qui se reconnaîtra ici.
J’ai hâte que cette dialyse se termine. Vite je me déconnecte et je me précipite à l’extérieur pour vider mes poches. C’est à ce moment là que tout s’enchaîne. Le vent monte maintenant à 24 Nœuds, une lame plus grosse que les autres au mauvais moment, (je vous ai déjà expliqué que mon bateau fait des lacets, pour ne pas trop consommé, j’ai réglé le pilote pour qu’il ne réagisse pas trop rapidement) le bateau commence à lofer (en fait il se met travers au vent).
Le pilote automatique qui a mis la barre à fonds pour récupérer la situation mais trop tard décide de mettre les pouces. Il se met en erreur.
24 Nœuds dans le spi et sur la grand voile qui est dans l’axe du bateau, celui-ci se couche carrément dans l’eau, le passavant bâbord sous 50 cm d’eau. Le hublot de la cuisine est ouvert, glou ! glou ! glou !, c’est à gros bouillons que l’eau envahie le bateau.
Dans cette situation, il faut réagir très vite. Heureusement je suis dans le cockpit, je me jette sur l’écoute de spi et la libère. Cela ne suffit pas car le spi est plein d’eau et fait chalut d’une part et la grand voile que j’avais mis dans l’axe du bateau pour favoriser le travail du spi est maintenant en travers du vent. Je libère un bon bout d’écoute de grand voile pour redonner de la vitesse au bateau.
Glou ! glou ! glou, il faut maintenant redresser le bateau.
Je saute sur le pilote, Standby pour annuler l’erreur puis Auto pour pouvoir manœuvrer, le cap est à 330, pas étonnant que nous soyons couchés dans l’eau, vite je tourne la molette sur 270. Lentement le bateau se redresse en reprenant de la vitesse, le spi commence à faséyer.
Vite encore un peu d’écoute de grand voile, le bateau est maintenant à 6 Nœuds, je me précipite à l’avant pour étouffer ce spi, pas facile avec cette force de vent. Progressivement je descends la chaussette en fixant le bout sur un taquet. Maintenant le descendre sur le pont. Ouf ! Çà y est ! Résultat : Le spi trempé par l’eau de mer et le Capitaine trempé de sueur.
Je déroule le génois, 7,5 nœuds, tout va bien.
Maintenant allons voir l’intérieur. Bien sur il y a quelques bassines d’eau à retirer et les allumettes sont hors d’usage. Quelle bonne idée d’avoir pensé à en mettre à un autre endroit. Moi qui suis un peu faignant pour le nettoyage des planchers, maintenant c’est fait. Voilà une journée sympa qui se termine, vivement mon lit car je suis mort de fatigue.
A demain.
Jean louis
news in translation
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"Jean Louis, Best of luck on your voyage from Ireland! You are an inspiration! My brother had a kidney transplant just over two years ago now. Warm Wishes Bernadette McHale" Envoyé par Bernadette McHale le 08-12-2009 à 21:13
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"Météo du 9 décembre (mise sur le blog à ta demande Jean-Louis ! pour essai) Les jours se suivent et se ressemblent... mais pas longtemps ! La journée de mercredi sera aussi aléatoire que ce mardi: NE 15 Kts, variable, irrégulièr, puis ENE vers 03:00 UTC aussi il sera avantageux de faire une route sud. Avantageux pourquoi ? parce qu’à partir de jeudi, les modèles prévoient le début des bons alizés de 20 Kts vers Lat 13°N; Long 35°W, alors que si tu continues sur cette latitude il faudra que tu attendes Long 40°W pour mettre le turbo. Pour bien comprendre, sur les fichiers GRIB, le renforcement des vents à partir de jeudi, dessine un "L" aux latitudes et longitudes sus-dites. Donc après jeudi, si tu arrives à attraper le train des bons alizés, tu devrais y rester jusqu’à l’arrivée, sous réserve de te situer sous les 15°N en latitude. Il est prévu plus tard des renforcements locaux à 25 Kts, un peu de pluie, des vagues, bref que du bonheur. Aujourd’hui j’arrête là. à demain, bonne nuit de manoeuvres ! Pierre-Yves " Envoyé par pierre-yves le 08-12-2009 à 22:47
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"Buenos dias cap’tain Je vois bien que c’est le temps des grandes manoeuvres, je vois très bien comment ça peut se passer, c’est beaucoup d’énergie et c’est en permanence aléatoire. D’après la météo de Pierre-Yves tu devrais toucher du 20kts vers la lattitude 13, tu étais à 17.55 hier, ça ne doit plus être très loin... Heureusement, pour te sortir de tes soucis tu as eu droit au cortège de baleines, j’espére que tu as préparé le matos photo pour le prochain convoi...ça me rappelle une autre baleine avec qui nous avons failli entrer en collision quelque part en meditérrannée!!! Bon je te laisse aux manoeuvres en te souhaitant des temps meilleurs. Attendons de tes nouvelles. Jacky " Envoyé par jacky peudevin le 09-12-2009 à 14:52
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"Bonsoir, il est 17h15 et j’ai décidé de me mettre sur votre projet. Mais avant tout un petit bonjour en espérant que tout est "super" pour vous et le bateau. J’ai regardé aussi cette émission dans laquelle j’ai été très surpris de ne pas entendre une seule fois prononcer le nom de votre méthode de traitement ?.... N’y aurait-il pas un problème de "fric" pour taire à ce point cette solution ?... Enfin, sur la "terre", ça va pas trop mal en attendant les "sages décisions de Copenhague" dans ces prochains jours. Je vous souhaite tous mes voeux de réussite, bon courage, bientôt à vous "Les Amériques....." Cordialement Jacques" Envoyé par DOLLEE JACQUES le 09-12-2009 à 17:25
Sat, 12 Dec 2009 18:50:00 GMT - Quelle belle navigation ! 14°12 N 38°58’W
Sat, 12 Dec 2009 18:50:00 GMT - 14°12 N 38°58’W
15H50 heure du bord, 19H50 en France Bonjour à tous,
Quelle belle navigation ! 160 Milles nautiques en 24 heures, c’est la meilleure journée depuis le départ. Merci le spi, merci l’Alizé.
Profitons bien de ce record car demain ce ne sera pas très bon, le vent ne cesse de mollir depuis midi, maintenant c’est du 10 à 11 Nœuds, la misère. Cela ne corresponds pas à du force 5 ou bien Monsieur Beaufort à revu son échelle !
Ici, les prévisions marines ne sont pas plus fiables qu’en Méditerranée, j’envie les marins bretons qui semblent très confiants dans les prévisions météo. En Méditerranée cela se comprends, le temps change en permanence et très vite. Ici, finalement cela se comprends également, il n’y a pas grand monde pour constater.
Très bonne nuit, après la journée mouvementée d’hier, j’ai dormi comme un bébé. Grasse matinée jusqu'à 9 heures !
Bon, pour la dégustation de poisson volant j’abandonne. Déjà que je ne suis pas très poisson, un skipper de mes amis m’a dit que c’était plein d’arrêtes.
Du coup ce midi c’était plat tout fait. Comme la dernière fois pas terrible et ne correspondant pas du tout à la photo sur l’emballage.
Maintenant c’est ma semaine pomme. J’ai fini les poires, il était temps, elles commençaient à s’abimer. Le raisin 8 jours, les poires 15 jours, les pommes beaucoup plus longtemps.
Ce que j’adore particulièrement ce sont les yaourts pasteurisés que l’on trouve au rayon conserves. C’est excellent et on ne peut pas faire la différence avec les yaourts frais. C’est très pratique. J’en mets un au frigo le matin pour qu’il ne soit pas chaud quand je le mange et c’est du bonheur.
Ah ! J’ai du effectuer une petite réparation. Comme je vous l’ai expliqué dernièrement, ma gazinière est montée sur cardans, le tout fixé sur la tôle supérieure du micro-onde. Celle-ci n’étant pas très épaisse et pas en tôle d’inox, avec le temps la rouille s’est mise là dedans et les vis ont commencée à passer au travers. Ainsi, ma gazinière menaçait de se retrouver au milieu du carré. J’ai effectué un haubanage, 4 petites vis auto perçantes, un fil d’inox et le tour est joué, cela attendra bien Fort de France maintenant.
Pas très grave car il fallait que je revoie tout cela pour monter le tout sur cardans. Avoir une petite bobine de fil d’inox à bord c’est indispensable.
Bon, en parlant navigation, je vais vous présenter ma table à cartes. C’est l’endroit où je passe une grande partie de mon temps. Tout d’abord c’est là que j’écris, c’est là que je consulte et que j’envoie mes mails. Mon netbook est mon outil de travail principal, il est connecté sur internet à travers le Fleet 150. Formidable d’ailleurs cet appareil. Un peu cher pour la transmission de données mais formidable, qualité irréprochable.
A ma table à carte, il y a également mon écran de navigation Raymarine. Formidable lui aussi. Il y a tout dessus, le radar d’abord, vous pouvez d’ailleurs voir sur la photo la zone de garde (entourée d’un trait bleu). Si un bateau rentre dans cette zone, un point jaune apparaît, l’écho, et la sirène se mets en fonction. La nuit, je laisse l’écran radar sur l’échelle3 Milles Nautique. Comme cela, dès que je m’assoie à la table à carte, je vois la situation. Je peux sinon porter l’échelle à 24 Mn ce qui me permet de voir si il y a des bateaux un peu plus loin.
Sur cet écran, je peux également faire apparaître la cartographie. Vous voyez sur la photo, à droite l’Afrique avec les Canaries en face du Sahara et les îles du Cap vert en face du Sénégal. Vous voyez à gauche le continent sud Américain et les Antilles avec la Martinique sous la croix rouge. Je zoom pour voir la route et les environs du bateau et je dé zoom pour voir la vue d’ensemble. Sur la photo, vous pouvez voir la position de HARMATTAN, au milieu de l’océan.
C’est également sur cet écran que je peux voir tous les éléments de la navigation, les milles parcourus, ceux qui restent à parcourir, la dérive, le cap ….
Pour la vitesse, j’ai un répétiteur que vous pouvez voir tout à fait à gauche. Au dessus, la balise de détresse, à ne pas oublier si je dois quitter le bateau en catastrophe. En dessous, la VHF portable.
Vous pouvez voir également les deux gros tableaux en bois où se trouvent toutes les commandes et toutes les indications du bateau.
A l’extérieur, le boitier du pilote automatique et les indicateurs, de gauche à droite, vitesse, profondeur, vent et loupe de près. Celle-ci sert à avoir une idée plus précise de la direction du vent quand celui-ci est très sur l’avant ou très sur l’arrière.
Et bien voilà. Samedi, c’est pour vous le jour des grandes courses avec les embouteillages qui vont avec aussi je vous souhaite bon courage.
A demain.
Jean Louis
news in translation
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"Les exocets, quelle merveille de la nature ! Merci jean-Louis, c’est la première fois que j’en vois :). Si vous êtes un peu en manque de communication, je vous propose de vous raconter la traversée .........sur glace :) que mes sportives en patinage synchronisé , sont en train de faire , pour essayer d’être sélectionnée à la Coupe du Monde Juniors. J’attends votre réponse pour commencer. Bon vent , jean-Louis." Envoyé par druet le 10-12-2009 à 00:03
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"Bonsoir cap’tain Donc ils sont enfin arrivés ces poissons volants...je comprends ta réticence à manger ces petites bètes elles sont vraiment trop mignonnes, cela dit si ton frère était là (coucou Alain) je pense qu’il nous aurait cuisiné ça aux petits oignons...Chacun son truc. D’un autre côté, vu les menus que tu annonces, je conçois que tu délaisses le poisson... Profites bien de tes 29.9° ici dans le Luberon il fait 3.5° (et pas dans l’eau°). Bon vent, bonne route. Jacky
" Envoyé par jacky peudevin le 10-12-2009 à 00:19
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"Météo du 10 décembre Salut Jean-Louis, bonne progression vers le sud ! Les modèles restent stables, à savoir que les bons alizés (20 Kts) se situent toujours sous Lat 15°N, et se décalent temporairement vers l’Est, surtout samedi, pour ensuite revenir vers l’Ouest. Avec ta position actuelle tu commence à entrer dans ce régime. Pour bien faire il faudrait encore un poil plus Sud. Petite parenthèse, si tu avais retardé ton départ d’une semaine, tu aurais eu des vents contraires: aux Canaries il y a du SW depuis ce w-end ! Ensuite, il faudra gérer cet alizé qui sera désespérément ENE, donc si tu n’es pas suffisamment descendu en latitudes, tu l’auras pile derrière ce qui n’est pas bon pour la tranquillité de l’équipage, mais bon pour la sécurité à bord.. En effet, vu les exocet que tu reçois, il faut être informé que ces missiles peuvent être parfois dangereux: lorsqu’en pleine méditation on prend l’une de ces bestioles en pleine figure, ça peut laisser des traces (c’est arrivé à un équipier). Donc pour résumer: météo sans surprise pour cette partie. Prochain point demain. Bonne nuit tranquille ! Pierre-Yves
PS à propos la pêche.. as-tu pêché d’autres cormorans ?" Envoyé par pierre-yves le 10-12-2009 à 01:08
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"Balade avec les dauphins. Tête à tête avec les baleines... Meeting de poissons volants organisé par l’aéronavale... Qui a dit traversée de l’atlantique en solitaire? Puisses-tu par cette rencontre d’exocoetidae (nom latin pour exocet) y lire un heureux présage, voir un signe des Dieux...Car "poisson volant " est aussi une constellation de l’hémisphère Sud sise dans le Sud de la Carène (autre constellation). Ca ne s’invente pas!!! Encore quelques degrés de latitude sud en moins et c’est là que tu vas croiser les ailes des alizés! Décidément même Eole en personne s’est invité à bord... You are not Jean Louis a poor lonesome navigator!!!" Envoyé par creusot alain le 10-12-2009 à 12:02
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"salut Jean-Louis, Quelle heureuse nouvelle, tu n’aimes pas pêcher, moi non plus, par contre je peux contempler la mer pendant des heures sans bouger. Nous ne sommes pas anormaux, j’en connais d’autres. J’aime tes longs courriels, cela signifie que ta vie à bord n’est pas trop sportive. Inutile de rappeler nos âges mais j’aime les choses plus cool maintenant. Continue de voguer vers le soleil avec bonheur. Michèle et moi t’embrassons." Envoyé par jannick le 10-12-2009 à 13:47
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"C’est amusant, tu souhaitais discuter plus longtemps, je souhaitais de mon côté ne pas t’importuner dans ta belle aventure... Lorsque j’ai su que tout allais bien pour toi à bord, j’ai préféré pudiquement respecter ce rythme tout particulier de la transatlantique ! Bien à toi Jean-Luc" Envoyé par tollemer le 24-12-2009 à 13:39
Sun, 13 Dec 2009 19:09:00 GMT - Un temps de demoiselles ! 14°28 N 41°25’W
Sun, 13 Dec 2009 19:09:00 GMT - 14°28 N 41°25’W
16H09 heure du bord, 20H09 en France Bonjour à tous,
Un temps de demoiselles ! C’est le temps qu’il fait ici, ce beau dimanche de décembre. Certains me parlent de weekend sur le canapé en regardant le feu dans la cheminé alors que la neige tombe à l’extérieur, tant mieux, j’adore Noël sous la neige, mais pour l’instant, Noël me semble à des années lumières.
J’aime cette expression « Un temps de demoiselles », que d’images cela évoque dans ma tête, une superbe journée de Mai ou de Juin avec ces demoiselles en longue robes amples de couleurs claire avec le corsage bien rempli, la petite ombrelle dans le même tissu que la robe et de beaux cheveux châtains qui cascadent dans leur dos.
Ici, c’est calme plat, la mer toute plate avec de temps en temps le dos d’un dromadaire qui passe et puis le ciel tout bleu avec quelques nuages blancs laiteux, un soleil qui tape fort avec un tout petit courant d’air d’a peine 8 nœuds et cela ne fait que décroitre.
Hier soir, c’était déjà très calme, le vent était tombé en dessous de 15 nœuds, aussi j’avais mis plus 10° de barre pour essayer d’avancer un peu. Puis, vers 3 heures du matin, le bateau prends fortement de la gite et parts comme une fusé. Je sorts, la mer est toute plate et le bateau file à 8,5 nœuds. Je reprends 10° pour atténuer un peu la gite et améliorer le cap et retourne me coucher.
Ma cabine est dans la pointe avant du bateau, c’est l’idéale. Si je suis tribord amure, je me calle entre le matelas et la coque bâbord et si c’est bâbord amure, je me cale sur la coque tribord. Même si la mer est formée, je suis bien calé et je dors comme un bébé. Où c’est compliqué, c’est dans le très petit temps en vent arrière, quand le bateau roule d’un bord sur l’autre car dans ce cas je roule également d’un bord sur l’autre et c’est impossible de dormir. Je dois dans ce cas caller mon corps avec des coussins.
Je ne sais pas comment font ceux qui ont une cabine centrale à l’arrière du bateau avec une allée de chaque côté. Je pense que c’est très bien au port et ça épate les amis lorsque l’on fait visiter mais à l’usage en mer, cela ne doit pas être top.
Dans la cabine avant, je suis juste à l’endroit où le bateau entre dans la mer et c’est un vrai régal de l’entendre ouvrir les flots et ensuite d’entendre l’eau qui ruisselle de chaque côté de la coque. Cette nuit j’avais l’impression d’être dans le train de nuit, genre « Trans Atlantique Express ». Le bateau fonçant à 8 nœuds sur une mer plate, il y a juste le bruit de l’eau et puis cette vibration caractéristique et le bourdonnement grave de la coque qui travail. Un bonheur.
Ce matin, progressivement le vent est tombé.
Comme c’est dimanche, le Capitaine à décidé que c’était jour de fête et pour commencer il a demandé à l’équipage de monter le spi. Raisonnable, le Capitaine, avant-hier le spi avait été rentré trempé et il faut le faire sécher. Content l’équipage d’avoir cette manœuvre à effectuer, c’est toujours très sympa la navigation sous spi.
Et puis, comme c’est fête, 20° de plus à la barre. Ah ! Il faut que je vous explique. Là où je suis, pour rejoindre la Martinique, il faut prendre une route à 270°, plein Ouest. Mais si je navigue en vent arrière, grosso modo, seule la grand voile travail et le bateau n’avance pas. Par contre, plus je prends de l’angle par rapport au vent et plus ma voile d’avant va travailler donc plus le bateau ira vite. Mais, revers de la médaille, je ne vais pas sur la Martinique et top ou tard il faudra empanner et redescendre en latitude. Du coup, il faut sans cesse jongler. Si je rajoute 10° de barre, le bateau va mieux mais je m’écarte de la route.
Comme il existe un courant qui porte globalement vers le sud et qui varie entre 0,5 et un nœud et que par ailleurs la direction du vent est variable, il faut sans cesse jouer sur le cap pour garder une vitesse convenable tout en ne s’éloignant pas trop de la route.
Nous disions donc, comme c’est dimanche, le Capitaine à ordonné, oui je dis bien ordonné de servir l’apéritif à l’équipage. C’était pastis avec petits gâteaux et saucisson ! Et à la fin du repas, deux carrés de chocolat noire !
Et puis cet après midi, il est prévu une bonne bière glacée. Aujourd’hui, comme la marque de mi parcourt est derrière, c’est une Desperados. On dit une Déspé. Vous savez, c’est cette bière qui se sert sans verre avec un quartier de citron dans le goulot. On la boit directement à la bouteille.
Bon, grâce à la belle chevauchée nocturne, grâce également au spi, merci le spi, et grâce au fuseau horaire qui nous à permis de faire tenir 25 heures dans une journée, nous avons parcouru 141 Milles. Pas mal, je m’attendais à bien pire. Bon, l’arrivé dimanche prochain c’est raté, attendons de voir ce qu’il va se passer dans les prochaines 48H car à l’instant où j’écris ces lignes, le vent est à 8 nœuds et malgré le spi nous n’avançons qu’a 4 nœuds.
Comme je n’ai pas grand-chose à faire d’autre qu’attendre le vent, je lis un peu. Pas beaucoup car je passe énormément de temps à rêver en regardant la mer. En ce moment je finis « Toutes ces choses qu’on ne s’est pas dites » de Marc Levy. Pas mal, pas mal du tout même. Pas étonnant que cet auteur est l’auteur Français le plus lu dans le monde. C’est l’histoire classique d’un père et de sa fille et ce père n’a pas accepté le garçon que sa fille avait choisi comme compagnon. Classique non ?
En ce moment c’est ma période Marc Levy. J’adore prendre un auteur et lire tout ce qu’il a écrit. Dans l’ordre si possible.
Voilà. Comme c’est dimanche, je voulais vous offrir un petit bonus. C’est une histoire que me raconte aujourd’hui Pierre-Yves sur mon mail privé. Je ne peux pas résister au plaisir de vous la faire partager. Tout d’abord, un petit mot sur Pierre-Yves. Il fait parti des très bonnes choses que m’a apportées la dialyse. Pierre-Yves, vous le connaissez, il me communique tous les jours la météo.
C’est un garçon formidable, d’abord un Néphrologue spécialiste de dialyse péritonéale mais également Chef de bord à cette fameuse école des Glénans. Lui c’est un marin, un vrai de vrai. Moi je ne suis qu’un vagabond des mers, je vais où le vent veut bien me pousser. Lui il est capable de vous parler de la route orthodromique et de vous expliquer la différence avec la route loxodromique. Malgré tout il reste simple et quel plaisir de passer du temps avec lui. J’espère un jour avoir le plaisir de le recevoir à bord et de faire un bout de voyage ensemble.
Je veux vous faire lire cette histoire pour vous faire comprendre que les marins vivent dans un monde merveilleux ou la limite entre la fiction et la réalité est difficile à cerner. C’est peut être cela qui explique aussi que la plupart des marin soient superstitieux.
Bien voilà donc son mail :
Salut Jean-Louis, comme tu avances vers des zones de calme relatif et que tu as le temps de lire un peu, aujourd'hui je vais te raconter une histoire extraordinaire, une histoire qui n'est pas dans les bouquins: l'histoire de la découverte du Banc Unicorn. C'était au début du siècle. Un marin solitaire comme toi, un pauvre gars traversait l'Atlantique, d'ouest en est. Il était parti du Brésil seul sur son voilier de 10 mètres, pour rejoindre Lisbonne. En pleine mer, alors que tout se passait bien, le gars a subi une forte tempète, pendant 3 jours sans interruption. Des vents de 50 Kts, et son régulateur d'allure ne marchait plus, c'était la bérésina. Il a barré pendant 48 heures non-stop, dans des conditions d'apocalypse. Il avait faim, il était crevé. Lorsque ça s'est un peu calmé, le pauvre solitaire était à bout de forces, ivre de fatigue, il commençait à perdre le sens des réalités. Puis, à l'horizon, il a vu une terre. C'était une île. Trop crevé pour descendre voir ses cartes, il a mis le cap dessus. Cette île était paradisiaque. Il y avait une sorte de lagon d'eau calme, il s'est introduit dans la baie, soulagé. Il a vu des gens sur la côte, les a salué, ils ont répondu amicalement. Puis, à bout de force, il a jeté l'ancre, s'est assuré qu'elle crochait, et il est descendu dans le carré et s'est endormi immédiatement, quasiment d
16:09 hours shipboard time, 20:09 hours in France
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"Bravo cap’tain, Je vois que tu as enfin choppé les alysés, quel bonheur. Ta vidéo est très sympa, décidément ce morceau de guitare des Dire Strait est vraiment fait pour la voile. Le bémol semble venir de tes petits plats c’est vrai que ça ne donne pas envie...Je suis sûr que d’ici peu les exocets poelés vont te ravir les papilles Tu m’as appelé tout à l’heure, j’ai dégainé une 1/2 seconde trop tard....dommage. Je suis ravi pour toi et Harmattan que sir Alysé soit enfin arrivé après cette météo de grand mère sur les 3/4 derniers jours. Bon cap, bon vent, et bonne nuit Jacky" Envoyé par jacky Peudevin le 10-12-2009 à 23:51
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"Météo du 11 décembre. Salut Jean-Louis, Tu as enfin pris le train des alizés, ils ne devraient plus te quitter avant un moment. Aussi loin que peuvent prédire les modèles, c’est à dire jusqu’au jeudi 17 décembre, tu auras du vent. ça va même peut-être un peu monter jusqu’à mardi. Et puis, à partir de mardi 15 décembre il est prévu du plus calme < 15 Kts. Dans cette chevauchée alizéenne, il va simplement falloir gérer le vent arrière car tu as actuellement du vent de 63° (et ton génois fasseye sur ton film !), il va adonner ENE et même plein Est à partir de jeudi. Attention: zone de dépression tropicale orageuse à éviter prévue mercredi 16 par 12°N et 38°W, mais je pense que tu l’auras dépassée. Sinon pluie en-dessous des 10° N mais cela ne te concernera pas. Bonne nuit sans manoeuvre ! Pierre-Yves " Envoyé par pierre-yves le 11-12-2009 à 00:42
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"Bonjour,
Je te lis tous les matins, c’est que du bonheur aussi bien pour toi que nous. Bon vent "d’y’alisés" (du coté de Lyon on ajoute beaucoup de Y...)" Envoyé par Claude le 11-12-2009 à 08:00
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"bonjour jean louis très heureux pour vous et harmattan. Ici ,a quimper nous attendons avec impatience vos courriers. Dans cette période maussade vous nous faite rêver. Nous aimerions être avec vous. Profitez de ces derniers 1500 milles ,ils vont passer très vite. bon vent Noël" Envoyé par morin noel le 11-12-2009 à 08:56
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"Bonjour Amiral. De retour de 3 jours de déplacements professionnels beaucoup moins sexy que votre aventure, je prend connaissance des dernières nouvelles. Elles sont bonnes et je m’en réjouis. Je me souviens de ce jour ou, naviguant entre les Feroes et l’Islande, un rorqual curieux d’une bonne quinzaine de mètres etait venu chatouiller le bateau et cet autre jour ou, sur le Saint Laurent, la même petite bestiole etait venu "jouer" avec le Zodiac dans lequel nous nous trouvions. Moments inoubliables de beauté, de fluidité, d’humilité. Profitez en bien, ils deviennent rares.La bise aux sirènes. Amitiés. GD et MD" Envoyé par gd le 11-12-2009 à 10:08
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"un coucou de nous toutes, ca y est vous tenez le bon bout, les vents vous poussent vers bon port. Vous avez l’air en pleine forme. Bon vent capitaine a bientot" Envoyé par equipe d’infirmiere de Pontoise le 11-12-2009 à 13:02
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"C’est vraiment que du bonheur ta vidéo Cap’tain!!! Merci de nous en faire profiter. A bientôt." Envoyé par Paparazzi le 11-12-2009 à 18:34
16H07 heure du bord, 20H07 en France Bonjour à tous,
Encalminé ! Voilà où nous en étions cette nuit et aujourd’hui ce n’est pas beaucoup mieux. Hier soir, au couché du soleil, j’ai rentré le spi. Je ne m’aventure pas encore à le laisser en place la nuit. Avec l’arrivé de la nuit, les vents sont tombés. J’ai donc décidé de redescendre en dessous du 14 eme parallèle au moteur.
Vers 3 heures du matin, Alarme !
Je me lève, tiens un autre bateau dans les parages ? Non, ce sont des grains. Vous savez c’est comme cela que les marins appellent la pluie. Sur l’écran radar, cela n’est pas du tout comme un écho de bateau. Celui-ci est un petit trait aux contours bien nets.
L’écho d’un orage, c’est un plus ou moins gros pâté, un grain finalement, avec les contours pas très net. Bien sur, cela déclenche l’alarme et c’est tant mieux car sous certains grains le vent peut forcir à 40 nœuds. Il vaut mieux être prêt à la manœuvre.
Cette nuit il y en avait tout autour du bateau.
Sur la cartographie, je constate que nous venons de franchir le 14 eme parallèle et je décide de couper le moteur.
Je sors dans le cockpit. Tiens il pleut. J’en profite pour fermer les volets de la capote. Je coupe le moteur et regarde l’anémomètre : entre 5 et 6 nœuds de vent ! Je déroule le génois et essaye de trouver le meilleur cap. Il se gonfle à peine. Nous marchons à 1,2 nœud ! Presque encalminé !
C’est incroyable, j’ai toujours pensé que les Alizés c’était aussi fiable que la rotation de la terre. On m’avait dit : « Tu verras, c’est comme descendre une grande côte en vélo, dès que tu est en haut, tu lève les pieds et puis t’attends que cela se passe ». J’ai beau lever les pieds, il ne se passe rien.
Je crois que je vais avoir ma place dans le Guinness book des records, chapitre : « La traversée la plus longue de l’histoire ». Christophe Colomb avait mis 18 jours ! C’est vrai que ses bateaux étaient particulièrement performants aux allures portantes.
Pour essayer de faire du cap, aujourd’hui j’ai mis les voiles en ciseaux. Ce matin ce n’était pas trop mal, j’arrivais à une moyenne autour de 4,5 nœuds mais cet après midi, c’est du 3 nœuds de moyenne. La misère quoi.
Sur les dernières 24 heures, 121 Milles au loch seulement, la plus mauvaise journée et pourtant une partie au moteur. En plus, avec les zigzags, beaucoup moins en milles utiles. Ce qui nous met aujourd’hui à encore 1015 Milles de Fort de France ! Je me refuse maintenant à prédire une date d’arrivée. Peut être le soir de Noël, je n’ai plus qu’a sortir mes habits rouge !
Ce matin j’ai fait l’inventaire. Déjà l’inventaire de mes poches de dialysat. De ce côté-là ça va, j’en ai pour jusqu’à la fin du mois, je peux encore tenir quinze jours.
Du côté nourriture, cela va aller mais le choix se réduit de jour en jour. Il me reste une tomate, 3 pommes. Au niveau yaourt j’ai dû en jeter 4 ce matin car j’avais pris des yaourts en produit frais pour le début et des yaourts pasteurisés, que l’on garde dans un coffre. Le problème c’est qu’ils se ressemblent énormément. Aussi, ce matin j’ai retrouvé dans le coffre ces yaourts qui auraient dû être conservés au frigo.
Côté protéines, çà va. Il me reste 6 œufs, du jambon et du bacon. Il me reste également un poulet entier. C’est formidable ces nouvelles méthode de conservation avec l’emballage en atmosphère protégée. Il est bon jusqu’au 10 janvier 2010 !
Bon quand je vais avoir ouvert l’emballage, il faudra le manger rapidement, pendant 4 jours, ce sera poulet tous les jours. Je vais l’ouvrir jeudi.
Il me reste des saucisses en boîte également et j’ai des pommes de terre.
Question fromage, krissprolls, cubitainer de vin, café … Tout va bien. Par contre il ne me reste qu’une boite de beurre de 250 gr. Attention sur les tartines le matin, il ne s’agirait pas de se lâcher
En eau, j’avais pris 60 bouteilles de 1,5 L. Je n’ai donc aucun problème de ce côté-là. Et puis pour l’eau du bord, toilette, vaisselle, cuisson …, j’ai encore un stock important. En plus, j’ai mis le déssalinisateur en marche ce matin. Je le fais tourner pendant plusieurs heures une fois par semaine. Comme ce matin c’était jour de lessive, j’ai mis en marche le groupe électrogène et le déssalinisateur.
Bon, déjà 16 heures, ce qui fait 20 heures en France, je me dépêche de poster ce courrier pour que vous puissiez le lire ce soir.
Bonne soirée
Jean Louis
16:07 hours shipboard time, 20:07 hours in France Hello everyone,
Becalmed! Here’s how I fared last night and things aren’t working out a whole lot better today either, I’m afraid. Last night, at sunset, I lowered the spinnaker. I wouldn’t dare leaving it raised all night. But when night fell, the winds followed suit. So, I decided to switch on the engine and make my way to below the 14th parallel again.
At about 3 a.m., alarm! I got up, wondering whether there would be another boat in the waters. No, squalls this time! As you know, that’s sailors’ lingo for rain. On the radar screen these look a whole lot different than a boat would. Boats always come up as a little line with clearly-defined contours.
The echo of a storm, on the other hand, looks like a large blot, a grain, which is not clearly defined. Needless to say, that sets off the alarm and just as well because some squalls come with a wind force of up to 40 knots. So you might as well be ready to manoeuvre.
Last night the boat was really in the midst of it.
I noticed on the cartography that we had crossed the 14th parallel so I decided to switch off the engine.
I went into the cockpit. It was raining. So, I closed the flaps of the hood. I switched off the engine and looked at the anemometer: a wind force of between 5 and 6 knots! I unrolled the jib and tried to find the best course. It was hardly filling at all. We were moving along at 1.2 knots. Almost becalmed!
It’s incredible; I always thought that the trade winds were as reliable as the rotation of our planet. I had been told: “You’ll see, it’s like freewheeling down a steep slope, once you get to the top, you simply lift up your feet and wait for it to happen”. I can raise my feet all I like but absolutely nothing is happening.
I think I’ll make the Guinness Book of records, in the section: “The longest crossing in history”. It took Christopher Columbus 18 days! It has to be said that his boats were very powerful when they had the wind in the back.
To try and stay on course I have boomed out today. Things weren’t too bad this morning, I reached an average of about 4.5 knots but this afternoon we’re back to an average speed of 3 knots. Sheer misery.
Over the past 24 hours I have only clocked up 121 miles, the worst day in spite of the engine. What’s more, with all this zigzagging about I haven’t made a whole lot of progress. This means that, today, we are still 1015 miles away from Fort de France! I can’t even hazard a guess at my arrival date now. Well, I can always take out my red clothes on Christmas Eve!
I did a stocktake this morning. I counted my dialysate pouches. No problems there, I have enough of them until the end of the month, I can hold out for another two weeks.
From a food point of view, it’ll do though the selection is dwindling by the day. I have one tomato and 3 apples left. As regards yoghurt, I had to throw out 4 of them this morning as I had bought some fresh ones for the start of the journey and some pasteurized ones, which you keep in a box, for later on. The problem is that they look quite alike. So, I found some in my box this morning that should have been kept in the fridge.
From a protein point of view, things are ok. I have 6 eggs, some ham and some bacon left. And I still have a whole chicken. This new method of preserving food in a protective atmosphere is fantastic. It won’t go off until 10 January 2010!
Ok, once I’ll open it, I’ll have to eat it quickly so it’ll be chicken every day for 4 days. I’ll open it on Thursday.
I also have some tinned sausage and potatoes left.
No worries about the cheese, Krisprolls, large cubic plastic container of wine, coffee … either. Only one 250 gr. tub of butter left though. Thinly-spread bread in the morning, I can’t let myself go.
Water-wise, I had bought 60 1.5 l bottles, so no shortage in that department. In terms of shipboard water for washing, the dishes, cooking …, I still have plenty left. And I switched on the desalinator this morning. I switch it on once a week and let it run for a number of hours. As it was my washday, I switched on the power supply and the watermaker.
Right, it’s 4 p.m. already, 8 p.m. in France; I’ll quickly post this message so that you’ll be able to read it tonight.
Have a pleasant evening!
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"Météo du 12 décembre. Salut Jean-Louis, peu de changement dans les prévisions. Pour demain samedi, toujours annoncé du 15-20 Kts ENE, et ça mollit à partir de mardi, même lundi a-m, et parfois dimanche au-dessus des latitudes 14°N. Si tu pouvais descendre un petit peu plus Sud, un tout petit peu histoire d’être sous les 14°N dimanche, alors tu conserverais peut-être les 15 Kts prévus. Pas trop sud tout de même car il y a de la pluie en dessous. Comme prévu depuis plusieurs jours, les alizés vont s’orienter plein Est. La situation générale est intéressante. Il y a une grosse dépression au large de Terre Neuve, avec un immense front froid qui descend plein sud depuis Lat 60°N jusqu’à Lat 20°N !! Merci d’avoir une petite pensée pour nous, en Europe, qui allons vite prendre cette dépression.. et bravo à toi Jean-Louis, pour ne pas avoir retardé ton départ des Canaries: à une semaine près, tu aurais eu du SW pendant un bon moment. Après cette journée d’exercice, tout le monde te souhaite une bonne nuit.. à demain pour un nouveau point. Pierre-Yves " Envoyé par pierre-yves le 12-12-2009 à 00:16
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"Coucou Jean-Louis! Décidément, tu ne t’ennuies pas, et nous non plus! Chaque soir, j’ai hâte de "voir" de tes nouvelles! Berti veut toujours une traduction instantanée. On t’embrasse, et on t’admire!" Envoyé par petra doigt du loup le 12-12-2009 à 00:55
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"quel plaisir de vous lire chaque jour, de partager un peu votre aventure! prenez soin de vous quand même, que vous arriviez en bonne forme le 20!...bravo! de la part de la mère de Pierre-Yves" Envoyé par Maïté Lasserre le 12-12-2009 à 10:59
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"le biker s’est reconnu. Ca rassure, y’a pas qu’à moto qu’on se prend des gerbes de flotte dans la g..... !!Mais quand on aime........ Bonne route Amiral, on vous surveille. Amitiés GD et MD" Envoyé par gd le 12-12-2009 à 11:55
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"Hello cap’tain, Bah voila, ça devait arriver depuis le temps que l’on fait tous des prières et des signes indiens pour que le vent t’arrive il a mis un peu trop de cv sur un surf et le pilote a croisé les bras. (Quelle engueulade il a dû prendre).. J’imagine que ce devait être impressionnant de voir Harmattan se coucher. C’est sur que tu as dû en baver pour rentrer le gros rouge...Rude l’aventure mais au fond, je te connais, tu dois bien t’amuser...le seul problème c’est que tu as baissé ta moyenne. Bravo pour la vidéo, on s’ y croit Waiting for your next blog. Jacky" Envoyé par jacky Peudevin le 12-12-2009 à 13:54
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"Jean-Louis, je regarde ton blog d’ Harmattan depuis le départ. Bravo pour ton courage et ta force de caractére pour tous les malades dans ton cas. BON VENT A TOI ET ENCORE MERCI POUR TES INFOS C’EST TOUT SIMPLEMENT MAGIQUES CORDIALEMENT: Jean-Luc
" Envoyé par Jean Luc: Port Napoleon le 12-12-2009 à 17:25
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"salut jean louis bon quart" Envoyé par jean luc skipper le 12-12-2009 à 23:11
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"Météo du 13 décembre Salut Jean-Louis, ça mollit. Il y a une sorte de gradient entre Lat 12°N où est annoncé 20 Kts, et Lat 12°N où c’est 5 Kts. Tu es au milieu. Lat 14° N délimite la zone des vents faibles (au nord) et plus convenables (au sud); ça c’est pour demain. En plus, pour donner le coup de grâce à ton moral d’acier, ça tourne plein Est. Les fichiers COTWEB prévoient une baisse générale de la force du vent jusqu’à mercredi 16 décembre (5 à 10 Kts !), et ce jour-là il faudrait descendre jusqu’aux latitudes 10°N pour toucher un peu plus de vent, et encore ! donc... wait and see.. mais comme toujours, ce ne sont que des prévisions ! bonne nuit et bonne grasse matinée ! un nouveau point demain Pierre-Yves" Envoyé par pierre-yves le 12-12-2009 à 23:19
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"correctif: c’est à Lat 18°N qu’est annoncé 5 Kts" Envoyé par pierre-yves le 12-12-2009 à 23:28
Tue, 15 Dec 2009 19:15:00 GMT - Quelle belle journée ! 14°09N 45°07’W
Tue, 15 Dec 2009 19:15:00 GMT - 14°09N 45°07’W
16H15 heure du bord, 20H15 en France Bonjour à tous,
Quelle belle journée ! Une journée de début aout en France, le ciel est uniformément bleu, sur 360° d’horizon, pas un nuage. Le soleil est de plomb, la mer plate, sans un mouton et la mer est à …….31,1° ! ! ! ! ! !
Cela fait mal non ? Je vous entends vous plaindre avec vos moins 2, vos moins 4, et moi, je n’avais qu’une hâte, d’arriver. Heureusement, je suis retombé sur terre si j’ose dire et je profite à fonds de ces moments de bonheur qui me sont donnés. Tant pis, je ne serai pas en famille pour le soir de Noël, je me rattraperai après.
Comme on dit, à l’impossible nul n’est tenu !
Aujourd’hui, très petite journée avec tout juste 102 Milles de parcourus au loch. Encore une fois merci le spi. Et merci également au moteur que j’ai mis en marche à midi et qui nous pousse sud ouest.
Il me reste environ 350 litres de gasoil. Cela ne me permet pas de finir la traversée sans vent mais je peux me permettre tous les jours un peu de moteur.
Il y a très peu de vent, 6 à 8 nœuds, mais surtout, il est orienté plein Est. Du coup il est inexploitable pour moi car si je veux gonfler un peu mes voiles, il faut que je prenne environ 50° et du coup je gagne très peu sur la route.
Une question qui revient souvent dans les mails que je reçois ou au téléphone : « Est-ce que tu n’es pas trop fatigué ? » Hé bien pas du tout, je suis en pleine forme. Il faut dire que je ne travail pas beaucoup et que je passe mon temps à me reposer.
Début juillet j’avais 90 ans, j’étais incapable de marcher 100 mètres sans m’assoir. Avec la dialyse, j’ai retrouvé une forme normale, c’est incroyable.
Ah ! Une très bonne nouvelle pour le développement de la dialyse péritonéale, nous sommes invités, mon médecin Néphrologue, Monsieur Verger et moi-même le jeudi 7 janvier sur le plateau de l’émission « Le magasine de la santé » de France 5. J’adore cette émission. C’est en faisant la vaisselle quand je suis dans mon bateau à Port Napoléon que je la regarde, après les informations de la une, à 13H30.
C’est une émission très intéressante et les deux présentateurs, Michel Cymès et Marina Carrère d’Encausse vont bien.
C’est l’occasion de donner un grand coup de projecteur sur cette technique de dialyse qui permet autant de liberté et d’autonomie. Il faut arrêter d’enfermer les malades dans les hôpitaux quand cela n’est pas absolument obligatoire.
Bon, hier soir, le couché de soleil était magnifique avec de gros nuages noir et des orages, j’ai fait la photo en pensant à vous.
Bonne soirée, à demain.
Jean Louis
news in translation
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"Salut Jea" Envoyé par jannick le 13-12-2009 à 10:18
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"Nous te suivons de tres pres nous aussi pensons a toi tous les jours un bon gueleton t attend prépare par petit frère plein de bises " Envoyé par Patricia leridoin le 13-12-2009 à 10:20
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"Je recommence, Salut Jean Louis, Ce dimanche évite le canal du Midi car il n’y a pas non plus de vent. J’en apprend avec toi, je pensais que les poissons volants avaient des ailes ou des rotors et bien non très banalement j’apprends qu’ils ont des arêtes, Ah! la nature. Je comprends les éloges que tu portes à ton radar, cela transforme la vie à bord surtout sur une navigation en solitaire. Tu n’as jamais songé à une bataille navale ? A bientôt nous t’embrassons Michèle et Jannick " Envoyé par jannick le 13-12-2009 à 10:23
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"How are you cap’tain, Bravo à tout l’équipage pour les 160 milles, ça rattrappe serieusement la moyenne après le salto d’Harmattan...d’ailleurs il faudrait peut être commencer à freiner pour ne pas enquiller le ponton de Fort de France (ou du marin)...Je vois que tu as définitivement abandonné l’idée de gouter au poisson volant, tu as surement raison car une arrête au travers de la gorge en plein Atlantique ça doit énerver. J’imagine que tu as toujours tempête de ciel bleu, nous c’est tempête de ciel gris et le froid s’installe...d’ailleurs je vois moins de poissons volants ces derniers jours. Sympa la visite des instruments. Bonne route, Jacky" Envoyé par jacky Peudevin le 13-12-2009 à 13:09
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"Coucou Frangin, Alain vient de me dire que je devrais te poster un message.... j’en avais aussi envie et puis tu t’ennuies un peu tout seul.... Je suis ton blog tous les jours, bien évidemment. J’ai des amis qui le suivent aussi et qui aimeraient bien embarqués avec toi. C’est super pour toi que la traversée se passe aussi bien que ça. Aujourd’hui, dimanche, c’est bière et chocolat, jour de fête, en somme. Bisous de tous les deux et continue comme ça. Marie" Envoyé par Marie le 13-12-2009 à 14:08
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"Passionné par votre aventure et surtout plein de respect pour votre détermination, je vous envie trés fort mais sans jalousie bien sur. Trés sincéres amitiés, ah oui, le poisson volant est excellent; a mon gout. Claude" Envoyé par claude le 13-12-2009 à 19:04
Wed, 16 Dec 2009 19:09:00 GMT - Un spi sous les étoiles ! 14°03N 47°01’W
Wed, 16 Dec 2009 19:09:00 GMT - 14°03N 47°01’W
16H09 heure du bord, 20H09 en France Bonjour à tous,
Un spi sous les étoiles ! Cà y est, encore une première fois. Il y a quelques jours, j’hésitais à envoyer le spi en solitaire au milieu de l’Atlantique, maintenant je le garde même la nuit.
La vie c’est comme cela, c’est tous les jours un défi à relever. Bien sûr, il ne faut pas que le pas soit trop grand, juste ce qu’il faut pour être capable de le faire mais en ayant tout de même cette émotion d’oser le faire. On repousse ainsi sans cesse ses limites et la vie est alors formidable à vivre.
Bon, c’est vrai que tous les feux étaient au vert. Déjà, je vois tous les jours ma réserve de nourriture se réduire et je ne peux imaginer descendre en dessous de 100 Milles par jour. Je dois donc employer les grands moyens. Par ailleurs, le peu de vent prévu pour la nuit ne me faisait pas prendre trop de risques.
Ma cabine, à l’avant du bateau, c’était l’ancienne soute à voile. De ce fait, au plafond, j’ai un énorme panneau de pont de 80X80 centimètres que je laisse ouvert sous ces latitudes clémentes la nuit. Allongé j’ai donc un œil sur ma grand voile et ma voile d’avant, ici le spi en l’occurrence.
C’est ainsi que je me suis levé de nombreuses fois cette nuit pour ajourer 10° à la barre, en reprendre 5 ……….. Moyennant quoi, on a fait pas mal de chemin.
Malgré tout, quand je me lève ce matin vers 7 heures, le bateau est presque à l’arrêt. Il n’y a plus de vent, le spi pends lamentablement, c’est la bérézina !
Je regarde l’anémomètre, entre 2 et 3 nœuds de vent évoluant entre Est et Sud est ! Incroyable non ?
Je crois que demain c’est alerte orange chez vous, ici également, les alizés vont soufflés à l’envers. Cela se produit paraît il une fois tous les 10 000 ans ! Non, je plaisante bien sûr.
Je retourne à la météo et constate que ce temps est au moins prévu pour toute la journée aussi, je décide de descendre le spi, de le ranger provisoirement sur le pont et de mettre moteur. A 1300 tours, cela nous propulse à 4,8 nœuds sans trop consommer. J’enlève également les retenues de bôme et mets les voiles dans l’axe.
Ce faisant, je découvre un très bel oiseau de mer volant juste à côté du bateau. Cela fait de nombreux jours où je n’ai rien vu, ni dauphins, ni baleines, ni bateaux et c’est bon.
Il est beau cet oiseau. Un mètre 20 d’envergure environ, dans les tons noirs et gris. Une tête de mouette, très mobile avec un long bec noir. Des ailes de cormoran, vous savez, qui se cassent au milieu pour plonger. Le dessus des ailes très noir, le dessous de l’oiseau et la tête avec toutes les nuances de gris. Très beau.
Il est seul comme moi. Il vole à 5 ou 6 mètres d’altitude, de chaque côté du bateau ou bien devant à quelques mètres. Par moment, il part au loin sur une grande glissade, il plane à quelques centimètres de l’eau en suivant la surface sans jamais la toucher et revient voler à deux ou trois mètres de moi.
Je suis en petite tenu, je ne suis pas lavé mais je ne peux quitter le spectacle. Au bout d’un moment, je fini par comprendre. Je suis invité à une partie de pèche.
Le bateau en avançant fait s’envoler de temps en temps des exocets effrayés par la coque qui ouvre l’eau. L’oiseau, a repéré cela et plonge alors pour tenter d’en attraper un. Ce doit être un jeune car il manque de nombreux coups qui me semblaient faciles. Cela explique également qu’il soit si beau.
Le manège dure plus d’une heure et je ne m’en lasse pas. L’œil est vif et la tête extrêmement mobile. Il est aux aguets.
Et puis, il fini par attraper une proie et se pose pour déguster son petit déjeuner. Fin de la partie de pèche. Quel bonheur !
Je m’apprête à redescendre dans le bateau et jette un coup d’œil devant. A l’horizon je vois un petit trait blanc. Tien un bateau. Vite, à la toilette, on va avoir de la visite.
Je ressors après la toilette et constate que nous nous sommes pas mal rapprochés et qu’il s’agit d’un cargo qui vient droit sur moi. Je suis tout excité, vite j’allume la VHF, on ne sait jamais, peut être va-t-on se parler.
J’ai pris de quoi faire des photos et je me trouve dans le cockpit. Le cargo va passer pas très loin, à moins d’un mille sur mon bâbord. Ça y est, il est proche, je vais faire des photos.
Crachotements, « Sailing boat, Sailing boat …. »
C’est pour moi !
Coucou, j’écoute.
Il part dans une grande phrase dont je ne comprends pas un mot, mon cerveau n’ayant pas encore eu le temps de commuter sur “Langue anglaise”
Je le fais répéter et il me dit qu’il vient à mon secours, qu’il à reçu mon message de détresse (Pan Pan, le plus haut niveau de détresse, quand on coule quoi)
Je n’y comprends rien, j’ai bien téléphoné à ma femme hier soir, j’ai envoyé la news, qu’est ce que cela veux dire ?
Il me demande si je vais bien sur les Antilles. Oui Il me demande si je suis seul à bord et pour être sûr, il me précise une seule personne sur le bateau. Encore Oui.
Il me demande le nom du bateau et mon nom. Je lui réponds mais peut être n’a-t-il pas bien compris, il me demande si le nom du bateau est C, Charlie, E, Echo …..
Ouf ce n’est pas moi. Je lui dis.
Everythings OK for me ! Thanks you. Thanks you.
Ouf, fini. Quelle histoire!
Je raccroche le combiné et immédiatement je me sens coupable. Je n’allume jamais ma VHF en mer, je trouve cela inutile et en plus, c’est une consommation d’électricité.
Je me dis que, peut être cette nuit je suis passé à côté d’un drame en train de se jouer et que j’aurai pu faire quelque chose si ma VHF avait été allumé et si j’avais été alerté. Je prends alors la résolution de toujours mettre ma VHF en marche dès que je suis en mer.
Quel beau couché de soleil hier soir, pendant une demie heure je n’ai pas pu m’en détacher, des rouges, des oranges, des jaunes, des turquoises, des mauves, toutes les couleurs y étaient. Quel régal.
Un dernier petit mot pour vous dire que nous avons parcourus 110 Milles aujourd’hui, ce qui nous place à 805 Milles de Fort de France.
Je vous souhaite une bonne soirée. A demain
Jean Louis
16:09 hours shipboard time, 20:09 hours in France Hello everyone,
A spinnaker under the stars! I’ve done it, another first. A few days ago, I dithered about only using the spinnaker in the middle of the Atlantic but now I even have it hoisted during the night.
That’s life for you; every day brings a new challenge. Of course, the challenge wouldn’t want to be too big, just big enough that you can handle and dare to tackle it. That way you always keep pushing out the borders and life becomes fantastic.
Right, I must admit that all the conditions were favourable. As things stand, food stocks are decreasing by the day and I can’t even begin to contemplate covering less than 100 miles per day. So, there was no other option than to bring out the heavy artillery. On the other hand, with the wind that had been forecasted for the night, I wasn’t taking too many risks.
My cabin, in the front of the boat, was the former sail room. As a result, the ceiling has an enormous deck panel measuring 80 x 80 centimetres that I leave open at night in these mild latitudes. So while I am lying down I can keep an eye on my mainsail and on my bow sail, which happens to be the spinnaker.
That’s why I got up numerous times last night to turn the helm by 10° and then to adjust it back by 5° again ……….. Thanks to that, we made some decent progress.
Though, in spite of all of that, when I got up at about 7 this morning, the boat had almost come to a halt. Not a gust of wind, the spinnaker drooping miserably, an utter disaster!
I looked at the anemometer, a wind force ranging between 2 and 3 knots and changing between east and south east. Isn’t it incredible?
I believe that an orange alert has been issued for you tomorrow, same story here, the trade winds are going to blow in the opposite direction. That seemingly only happens once every 10 000 years! I am only joking of course.
I had another look at the forecast to find that this weather would hold for today at least, so I decided to lower the spinnaker and to temporarily put it on the deck and start up my engine. At 1300 revs, we can sail at 4.8 knots without using too much fuel. I also took off the boom vangs and aligned the sails.
While doing that, I saw a beautiful sea bird flying just alongside the boat. It’s been several days since I saw anything, be it dolphins, whales, ships and I don’t mind.
This bird was only beautiful! It had a wingspan of about 1.20 m in shades of black and grey. It had the head of a gull, very mobile and had a long black beak. With wings like a cormorant, you know, that seem to break in the middle when these bird dive. The upper part of its wings was jet-black and the lower part of the bird and its head had every shade of grey. Really stunning!
It was travelling on its own, just like me. It flew up some 5 or 6 meters into the sky, changing from side to side of the boat or simply flew a few meters ahead of her. Then, all of a sudden, it would fly off again and slide steeply towards the water, hovering a few centimetres above it without ever touching it only to come back and fly some 2 or 3 meters away from me.
I was still in my underwear and hadn’t even washed yet but I couldn’t draw my eyes away from this spectacle. After a while, it begun to dawn on me. It was inviting me out on a fishing trip.
You see, as the boat moves along, flying fish come flying out, frightened by the hull slicing through the water. The bird copped on to that so was diving to try and catch one. It must have been a young bird because it missed quite a few of them; even the ones I would have thought would have been easy enough to catch. That also explains why it was so stunning!
The game went on for over an hour and I couldn’t tear myself away from it. The bird’s eyes were very bright and its head was extremely mobile. It was on the lookout.
And then it finally managed to catch a prey and landed to savour its breakfast. That was the end of the fishing trip. What a delight!
Just when I was about to go back into the boat, I glanced over the bow. I could see a little white line on the horizon. Well, well, a boat. I decided I’d better get tidied up as I was about to have a visitor.
No sooner washed and dressed, I went back on deck again to discover that we had come a lot closer; it was a cargo vessel that was heading straight in my direction. All excited, I switched on the VHF, you never know, we might even have a chat.
I gathered up everything I needed to take some photographs and went back into the cockpit. The cargo vessel was coming quite close now; she was at less than a mile from the port side. As she was nearing steadily, I decided to take some photographs.
Then, crackling on the radio, “Sailing boat, Sailing boat ….”
It’s for me!
Hi, I’m listening.
I heard a long-winded sentence which I could make head nor tail of, as my brain hadn’t had a chance to switch over to the “English language” yet.
I asked him to repeat, so he told me he was coming to my rescue, that he received my distress signal (Pan Pan, the highest level of distress, when one is about to sink)
I couldn’t understand it at all, I had called my wife last night, I did post my news, what was going on?
He asked me whether I was heading for the Antilles. Yes Then he asked me whether I was alone on board and just to be sure he specified that I was the only one on board. Another yes.
He asked me for the name of my boat and my own name. I answered him but maybe he didn’t understand me correctly, so he asked me if my boat was called C, Charlie, E, Echo …..
Thank God, it wasn’t not for me. I told him so.
Everything’s OK for me! Thank you. Thank you.
Phew, that’s over! What a saga!
I hung up the receiver and immediately felt guilty. I never switch on the VHF when I’m out at sea, I think it’s pointless and what’s more, it’s a waste of electricity.
I told myself that, perhaps, I sailed past some drama that was unfolding during the night and if I would have had my VHF turned on and would have been alerted, I might have been able to do something. So, I vowed to turn on the VHF in the future, as soon as I am at sea.
I saw the most amazing sunset last night; for one half hour I couldn’t take my eyes off it, every shade of red, orange, yellow, turquoise, purple, imaginable, any colour you could think of. What a treat!
In conclusion, I would like to tell you that we have travelled 110 miles today, which means that we’re now 805 miles away from Fort de France!
I wish you a pleasant evening. Talk to you tomorrow!
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"Hello Jean louis, autorisation de monter à bord?
"Je suis né sous un ciel de traîne entre Hambourg et Cuba, depuis je me promène sur mon nuage à moi... Là où le vent me mène... J’ai entendu tant de sirènes chanter ici ou là, que j’ai eu de la peine à filer toujours droit. Tous les vagabonds vagabondent et croisent un jour leur chance, la terre n’est pas si grande."
Hello Cap’taine ça c’est la chanson vagabond de Henri Salvador et tout en l’écoutant je ne peux pas m’empêcher de croire que là par ce beau dimanche de demi pétole, planté seul en plein milieu de l’océan avec un bouquin et la petite mousse bihebdomadaire tu touches de prêt à ce qui ressemble à un jour de chance ou une parcelle de bonheur. Même si derrière ton vagabondage il y a un sens ou une quête ou un aboutissement, tout celà n’est rendu possible que parceque le rêve empêche de filer toujours droit .
Gaffe quand même de ne pas heurter la queue d’une sirène. Dans la froidure enneigée de la bise vosgienne, ça n’est pas une brise de trois quarts arrière qui rythme notre dimanche, mais un souffle de glace qui pétrifie la face mais ne nous empêche pas de suivre au plus prêt tes vagabonderies alizéennes." Envoyé par creusot alain le 13-12-2009 à 21:58
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"Météo du 14 décembre Salut Jean-Louis, après ce que tu as écrit sur moi, je ne vais plus oser mettre la météo sur le blog ! Bon, voici les prévisions, qui ne sont pas fameuses car nous avons maintenant une visibilité jusqu’au dimanche 20 décembre. Ces prévisions se résument en un seul mot: MOU. C’est à dire du 5 à 15 Kts maxi annoncé, et comme j’ai remarqué que le vent réel que tu touches est habituellement inférieur aux prévisions (hors petites rafales) je te laisse imaginer que les 15 Kts seront un maximum. Le pire, sera à partir de mardi 15 jusqu’à vendredi 18, avec comme tu dis un temps de demoiselle, et les marins bretons utiliseraient un terme plus homophobe. Les affaires reprennent vendredi a-m si tu as la chance d’être sous les 14°N de latitude: 15 Kts, sinon samedi si tu as atteint les 50°W en longitude, et surtout dimanche, avec de la pluie en prime.. mais nous verrons à ce moment là. En attendant, il est conseillé d’économiser les poches, la nourriture et surtout les bières. à demain pour un nouveau point Pierre-Yves" Envoyé par pierre-yves le 14-12-2009 à 01:19
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"Salut Jean-Louis, Je t’ai laissé un petit mot sur ta boite vocale, j’espère que tu y auras acccès. Salue pour moi non pas les sièrenes, mais plutôt les ondins... Bises. Sophie" Envoyé par Sophie le 14-12-2009 à 10:40
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"Bonjou cap’tain sa ou fé? Eh oui il ne reste qu’une semaine...il faut réviser un peu ton Créole...(traduction: bonjour cap’tain, comment ça va). A part ça je vois que c’était encore la fète chez Harmattan, apéro saucisson en plein Atlantique, c’est que du bonheur comme dirait un cap’tain de mes amis...la bas un peu plus à l’ouest il faudra dire "an ti sek" à l’apéro : Un verre de rhum sec. J’ai vu la météo de Pierre Yves c’est un peu ramolo encore cette semaine tu vas pouvoir absorber quelques bouquins de plus et au moins pendant ce temps là Harmattan ne s’amusera pas à faire des calipettes. Temibé raid pas moli Cap’tain (Tiens bon) le meilleur est à venir. Bonswa Cap’tain Jacky" Envoyé par jacky Peudevin le 14-12-2009 à 12:42
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"Salut Amiral. Faudrait penser à changer de chemise pour les photos !! Bon vent. GD et MD" Envoyé par GD le 14-12-2009 à 12:50
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"salut jl tu allucine des sophie marceaux de partout en plein millieux de l atlantique c est pas possible meme le dimanche jette moi cette despe part dessus bord ou change le citron c est peut etre que t est arrive presque au bord mefi toi la terre est platte orto ou loxo tout ca c est des conneries elle est longue voila tout si elle etait ronde comme il dises tous on en finirer pas de descendre ou de monter oblige de jouer sans cesse du moteur ou de l ancre flottante pour freiner dans les descentes au fait ta bien fait comme je t ais dit a propos de moteur virer tous le liquide de refroidissement mettre a la place du cognac comme ca tu pourras pomper dedans si tu rame trop et que ta plus rien a boire il faut toujour jouer la securite avant tous en mer enfin voila si tu a besoin de petit conseil technique pour la meca ou pour la nav je suis a ta disposition ps pas plus de 1500 tr pour le moteur apres le cognac est trop chaud a +" Envoyé par jean luc skipper le 14-12-2009 à 20:05
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"petra salue sophie, se marre de Jean-Luc et donne une grosse bise au good looking guy en chemise non repassée ( faut pas exagérer, on est en pleine mer!)" Envoyé par petra ddl le 14-12-2009 à 22:40
Thu, 17 Dec 2009 19:29:00 GMT - Envie de rien ! 13°37N 49°04’W
Thu, 17 Dec 2009 19:29:00 GMT - 13°37N 49°04’W
16H29 heure du bord, 20H29 en France Bonjour à tous, Eh oui, envie de rien ! C’est tellement honteux, qu’il n’y a même pas de mot correct pour le dire. Envie de buller, envie de glander, mais en bon français, comment le dire ? Envie de rêver, même pas, car pour rêver il faut faire un effort. Essayez de vous endormir en rêvant, cela ne marche pas, pour s’endormir il faut déjà ne plus penser à rien. Envie de se reposer, mais non, ce n’est pas cela, je suis déjà tout à fait reposé, je sors de la sieste. Non, envie de rien, pas bouger, rester là, allongé à gouter le moment présent.
Il faudrait aller régler un peu les voiles, le vent est tombé et le bateau bouchonne. Trop dur, pas envi, et puis je suis tellement bien comme cela sans bouger.
Il fait très chaud, ce matin la mer dépassait les 32°, je vais bientôt pouvoir y faire cuire mes œufs durs.
Le bateau me berce, il roule d’un bord sur l’autre, mais tout va bien.
Hier et cette nuit, pendant presque 24 heures, c’était moteur, un tout petit peu de moteur, à 1300 tours, juste pour marcher autour de 4,7 nœuds. Le vent était inexploitable, entre 2 et 4 nœuds !
J’ai juste arrêté le moteur hier au soir le temps de refaire le niveau d’huile et d’essayé d’envoyer le spi. Non, vraiment trop peu de vent. C’est ce matin, vers 7 heures, je suis réveillé par le vent qui est monté d’un coup entre 15 et 17 Nœuds. Vite, je me lève et j’envoie le spi sur tribord. Quelle voile merveilleuse, le bateau se réveil d’un coup lui aussi et part comme un boulet de canon.
Toute la matinée, c’était entre 7,5 et 8,5 Nœuds. Quelle sensation fabuleuse que de sentir le bateau vibrer ainsi. Quand on est dans du petit temps comme ces derniers jours, on n’y croit plus, on pense que plus jamais on ne connaîtra ce bonheur.
Cet après midi, c’est plus compliqué, le vent n’arrête pas de changer et le bateau évolue en permanence entre 2 et 6 Nœuds. Il reste presque à l’arrêt un moment puis part comme un avion et s’arrête à nouveau.
Mais je m’en fiche, je suis bien et j’ai envie de rien.
Je suis maintenant au milieu de la troisième semaine et j’ai pris le rythme. Je vous en parlais au début de la traversée, c’est comme les vacances. La première semaine on est tout excité, la deuxième semaine c’est la dépression et ensuite on s’habitue, on se contente de vivre la vie comme elle vient, le stress s’est envolé, plus rien n’est important, on a envie de rien.
Hier soir j’ai lu assez tard le roman de Douglas Kennedy, « Une relation dangereuse ». J’ai bien aimé. J’aime bien Douglas Kennedy, toujours un peu difficile au début mais tellement bien ensuite. Celui-ci c’est un roman psychologique, la descente aux enfers d’une femme atteinte d’une dépression postnatale et dont le mari à enlevé leur fils. Je l’ai fini ce matin.
J’adore lire, j’aime bien écrire aussi, mais c’est un véritable travail. Ecrire apporte beaucoup de bonheur également, au moment où l’on écrit, puis ensuite quand on relit, puis quand on donne des premiers tirages à des amis, puis quand ils nous font part de leur impression, puis quand on édite, puis quand on offre un exemplaire à une personne que l’on aime bien.
Je suis en train d’écrire un bouquin sur cette aventure mais je suis un peu faignant, j’aimerais bien le sortir rapidement, il faut que je me botte un peu les fesses.
Mais pour l’instant j’ai envie de rien.
Ah tout de même 122 Milles sur les dernières 24 heures. C’est la bonne performance du spi ce matin qui sauve la journée. Je pense arriver mercredi, il reste 688 Milles, à 120 Milles par jour cela me fait arriver mercredi matin, le 23.
Bon, je ne peux tout de même pas laisser tomber les amis, il y a la news à écrire et puis, c’est une nouvelle journée qui commence et qu’il faut assurer. Ça y est, la pression est remise, régler les voiles, se préparer pour mettre le moteur cette nuit sans doute car la météo annonce pas de vent. Mais les jours suivants cela devrait aller.
Bon je vous laisse, dans la neige pour certains, dans le froid glacial pour d’autres. Moi, cette nuit je vais encore dormir à la belle étoile avec mon panneau de pont grand ouvert. Quel bonheur et quelle chance.
A bientôt.
Jean Louis
16:29 hours shipboard time, 20:29 hours in France Hello everyone,
That’s right, bone lazy! It’s so disgraceful that the word to properly describe it hasn’t been invented yet. I want to laze about, to loaf about, but how do you say that in Standard English? I want to daydream, no, not even that, because dreaming takes effort. Trying to fall asleep dreaming, that doesn’t work, because to fall asleep your mind must be devoid of all thoughts. Feel like taking a rest, no, that’s not it either; I’m just after my siesta, I’m completely rested as it is.
No, I just want to doss, I don’t want to move, all I want is to lie down and savour the present.
I should go and adjust the sails a little, the wind has fallen and the boat is bopping up and down. Too complicated, don’t feel like it, what’s more, not having to move feels just great.
It’s really hot, this morning the temperature of the sea rose to over 32°, I’ll be able to cook myself some hard-boiled eggs in it soon.
The boat is rocking me, it’s rolling from side to side, but all is well.
Yesterday and last night, I used the engine almost around the clock, admittedly only at 1300 revs, just enough to move along at 4.7 knots. The wind was useless, between 2 and 4 knots!
I just switched it off last night to bring the oil back up to the correct level and to try and hoist the spinnaker. But there really wasn’t enough wind. This morning at 7 o’clock, however, I was woken by the wind which had suddenly risen to somewhere between 15 and 17 knots. I quickly got up and hoisted the spinnaker on the starboard side. What an amazing sail, all of a sudden the boat woke up too and shot off like a canon ball.
All through the morning, we sailed at between 7.5 and 8.5 knots. What a great sensation to feel the boat vibrate like that. When you’re hitting weather like I have over the past few days, you give up; you think you’ll never experience such happiness again.
This afternoon, though, things got more complicated; the wind was changing direction constantly and the boat’s speed just kept fluctuated between 2 and 6 knots. One moment, she was almost at a standstill only to take off again like a jet before stopping again.
But I couldn’t care less, I’m in great form and don’t feel like doing a tap.
I am now halfway through my third week and I am in the rhythm. I told you about that when I set off first, it’s like being on holidays. The first week, you’re all excited, the second week, completely depressed and then you get used to it, you take whatever life throws at you, all the stress is gone, nothing is important any more and you don’t feel like doing a blessed thing.
Last night I was reading the novel by Douglas Kennedy, “A Special Relationship” until quite late. I really enjoyed it. I love Douglas Kennedy; his books are always a little difficult at the start but ever so great when you read on. This is a psychological novel about a woman who reaches the depths of hell when she gets postnatal depression and whose husband has taken their son away. I finished it this morning.
I love reading, I also love writing but that’s hard work. Writing also brings great happiness, not only when you’re actually writing but subsequently, when you read over what you have written and then when you show the first excerpts to friends, when they tell you what they think of it and then when your work is published and you offer a copy of it to someone you love.
I’m writing a little book about this adventure but I’m a bit on the lazy side, I would like to get it published soon so I better give myself a good kick up the backside.
But at the moment, I’m in a ‘doing nothing’ frame of mind.
Aha, we did travel 122 miles over the past 24 hours, after all. It’s the spinnaker’s fine work that saved the day. I hope to arrive on Wednesday, only 688 more miles to go, if I manage to cover 120 miles a day, I should arrive Wednesday morning, 23 December.
Right, I mustn’t neglect my friends after all, I have a newsletter to write and with a new day around the corner there are things to organize. That’s it; the heat is on again, adjusting the sails, getting ready to start up the engine again tonight, no doubt, because wind does not feature in the forecast. But the coming days should be ok.
I’ll leave you now, some of you amid snow and others in an icy cold. I, on the other hand, am going to sleep under the stars with my deck panel opened wide. What joy and what luck!
Talk to you soon,
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"Météo du 15 décembre, Salut Jean-Louis, eh bien, pas fameux les prévisions. T’es scotché au moins jusqu’à vendredi 18. Seule consolation: pas de regret pour ta route, tu n’aurais pas pu faire mieux de toute façon, même en descendant plus Sud. Des alizés faiblards sont à peine sous les 8°N en latitude (10-12 Kts), et encore ! Toute la zone Atlantique-Ouest est frappée par ce calme désespérant. Un peu mieux vendredi, mais avec de la pluie. Cependant comme les modèles sont régulièrement révisés à la baisse en ce moment, on saura seulement demain ou après-demain, si tu auras réellement les 15 Kts annoncés pour la fin de semaine. Dans ces périodes de calme qui font partie de la vie des marins, on ne peut s’empêcher de penser aux Conquistadors pris dans le pot-au-noir, pendant des jours voire des semaines. Lorsqu’ils voyaient qu’ils allaient être en manque de vivre, les premières choses qu’ils balançaient par-dessus bord c’était les chevaux. Et vu que le bateau n’avançait pas, ils assistaient pendant des heures, à l’agonie de ces pauvres bêtes nageant jusqu’à l’épuisement à proximité du bateau, en poussant des hénnissements lugubres et désespérés... Cette histoire ne va peut-être pas te remonter le moral, mais cela peut te donner des idées: tu peux pourrais passer une partie de l’équipage par-dessus bord... à demain pour un nouveau point ! Pierre-Yves
PS question subsidiaire: en distance, quelle autonomie as-tu avec le fuel qu’il te reste à bord ?" Envoyé par pierre-yves le 15-12-2009 à 00:34
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"Bonjour Amiral. Ca fait 2 jours que je souffle comme un malade sur l’écran de mon ordinateur et le résultat n’a pas l’air fameux ! Vous êtes sans doute trop loin. L’avantage , quand on vous lit, c’est qu’on a plus faim. C’est nous qui allons perdre du poids ! A part ça, moins 4 degrés ce matin à Taverny. Et y’en a qui se plaignent de patienter au chaud au milieu de l’Atlantique ... ! Y’a pu d’vraies valeurs , mon bon Monsieur ! A retour, l’addition est pour moi. Bon vent....... si j’ose ! Amitiés. GD et MD" Envoyé par gd le 15-12-2009 à 10:16
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"Ohééé du bateau!!!
J’accoste te passer un p’tit bonjour le temps de ce mail...et puis vu le temps du jour... tu auras le temps de le lire!!!
Ton site et cette aventure son super sympa à découvrir, et je savais pas que t’avais écrie un bouquin?
T’es un super Tonton plein de ressource!
Enfin, je remarque que tu n’as pas prévu de quoi fêter le réveillon..Où sont dans ton inventaire le foie gras sur toast avec son p’tit verre de champe assorti?
Allez je te dis à très bientôt pour la suite de l’aventure!
Bises et milles pensées!
nico" Envoyé par Clemendot nicolas le 15-12-2009 à 13:18
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"Coucou frangin,
Bon, avec les copains on a tous mis les ventillateurs en marche et on soufle du côté de l’ouest. Si tout le monde s’y colle, tu finiras bien par en avoir du vent ! Courrage. Tiens bon, ça va revenir. Un boujour à tous les copains de PSLDR ! Alain " Envoyé par Captain’ Nounours le 15-12-2009 à 15:34
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"Sa ou fé cap’tain?? Je vois bien qu’avec nos prières, nos signes indiens, nos ventilos, sèches cheveux et autres , Harmattan est toujours à la ramasse, c’est pas un temps pour lui et je n’ose penser à la trinquette qui voit le gros rouge faire le beau toute la journée...insoutenable.. Ce matin je pensais à toi car j’allais à bagnols sur Ceze et en franchissant le Rhone j’ai vu que ça brassait comme la mer donc j’ai pensé très fort pour te l’envoyer mais c’est vrai qu’il y a un peu d’inertie entre le Delta et ta position actuelle. Par contre sur le plan de la température...pas photo tu as du 30 j’avais du -1 enveloppé dans du force 8, ça decoiffe.. Pani problem cap’tain, dorénavant on restera en Mediterrannée Jacky" Envoyé par jacky Peudevin le 15-12-2009 à 17:04
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"coucou j’espère que tu vas bien moi bof bof car j’ai eu mon bulletin avec 2 notes pas tope j’ai eu les compliments et samedi j’ai une boum chez un super copine !!! bon bye et je te souhait bon courage!! Julia qui t’adore!!" Envoyé par Julia PEUDEVIN le 15-12-2009 à 20:49
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"coucou !! j’espère que tout baigne pour toi!! moi ça va mais j’ai eu ma moyenne et c’est 14,3 et j’attendais mieux mais bon ... faudrait faire mieux au 2 ème trimestre bon bye je t’adore bon courage . Juli@!!" Envoyé par Juli@ PEUDEVIN le 17-12-2009 à 18:13
Fri, 18 Dec 2009 19:02:00 GMT - Amoureux fou de son Harmattan ! 13°32N 51°06’W
Fri, 18 Dec 2009 19:02:00 GMT - 13°32N 51°06’W
16H02 heure du bord, 20H02 en France Bonjour à tous,
Amoureux fou de son Harmattan a écrit le journaliste de Voiles et Voiliers.
Comment imaginer une relation plus étroite que celle qui existe entre un vagabond des mers et son voilier.
Cette relation, c’est la même que celle de l’escargot avec sa coquille, que la tortue avec sa carapace, que la moule avec ses valves.
Le bateau, c’est un prolongement de soi, c’est un univers à part entière. Le bateau ce n’est pas comme une automobile, une moto ou tout autre appareil permettant de se déplacer, la dimension est autrement plus importante, c’est carrément un monde, une cellule vitale dans laquelle on se sent en sécurité et totalement autonome.
Les plaisanciers qui restent au port ou qui ne sortent que le week-end avec leur bateau ne peuvent comprendre cela. Ils ont la même relation avec leur bateau qu’avec leur automobile et en changent régulièrement.
Pour moi, mon bateau c’est avant tout une merveilleuse machine pour se balader à travers le monde. J’ai passé 9 ans à le refaire entièrement, je connais le moindre millimètre carré, j’ai tout démonté, je l’ai mis à nu et ensuite j’ai tout reconstruit avec beaucoup de soin. J’ai mis toute mon expérience de la voile dans la conception de ce nouveau bateau.
Maintenant j’ai une confiance absolue en mon bateau, j’ai imaginé tout les problèmes pouvant arriver et j’ai pris les mesures pour qu’à chaque fois, cela ne soit pas une catastrophe.
Du coup, traverser l’Atlantique en solitaire c’est un régal, aucun stress, je suis dans mon bateau, je ne risque rien.
Mon ami Richard me demandait l’autre jour si je n’avais pas peur en plein milieu de l’océan. J’ai été très étonné de cette question car je ne suis pas seul au milieu de nulle part, je suis dans mon bateau.
Un bateau, c’est un tout petit univers où l’on se sent protégé. Un copain, tourdumondiste, avait l’habitude de dire « Dans un bateau on est aussi bien que dans un utérus ». Pour moi, c’est encore mieux que cela car comme je suis jumeaux, à l’époque on y était un peu serrés.
Cette relation étroite s’explique par le fait qu’un bateau c’est un espace où l’on vie.
Refaire totalement un vieux bateau, c’est un travail de titan et peu arrivent au bout. Moi j’ai passé 15 000 heures de travail, 9 ans de ma vie. C’est un peu mon bébé, mais avec une gestation un peu plus longue. Normal après cela que je l’aime comme une mère aime son enfant.
Lorsque je l’ai acheté, mon copain Bernard m’a dit, tu verras c’est ton premier bateau mais tu en auras plein d’autre. Hé bien non, je n’imagine pas me séparer un jour de mon bateau, il me va parfaitement, je l’ai conçu en fonction de mes besoins personnels et je ne vois pas comment je pourrais avoir mieux.
Il faut dire que j’ai tout refait, j’ai tout changé, y compris les mats, le plan de pont, tout, absolument tout. C’est un bateau fait sur mesure pour moi. Comment vouloir autre chose puisqu’il me va comme un gant.
Je peux le manœuvrer seul, quelque soit le temps. Dans le très gros temps je me sens en parfaite sécurité.
En mer, en voyage, je vie tout à fait normalement dans mon bateau sans aucune contrainte. Ce n’est pas un bateau fatigant, il n’y a pas besoin de régler les voiles en permanence, c’est un bateau de haute mer.
J’entends souvent les plaisanciers se plaindre de leur bateau, le moteur n’est pas assez puissant, la disposition intérieur ne convient pas, les voiles sont dur à établir ….. Dans ces conditions, comment aimer son bateau.
Mon bateau, il est parfait, j’ai encore quelques petits travaux de cosmétique à faire mais je n’ai absolument rien à lui reprocher.
Bon, quoi de neuf depuis hier soir. Pas grand chose. Toute la nuit au moteur, pas plus de 4 à 5 nœuds de vent et ce matin, vers 9 heures, un petit vent de Sud Est force 4 m’a permis d’envoyer le spi et de le tenir jusqu'à 14H. Au début c’était pas mal, le vent est monté jusqu'à 13 Nœuds et puis, ensuite cela n’a pas arrêté de baisser. Après manger on se trainait à 1,5 Nœud du coup j’ai affalé le spi et envoyer le moteur.
Ce spi, c’est un vrai bonheur. 140 m² de toile très fine qui se gonfle avec le moindre souffle d’air. Avec 8 Nœuds de vent apparent au portant, j’arrive à marcher à 5 Nœuds. Il ne me faudrait pas beaucoup de vent pour que cela marche très fort mais je crois que ce n’est pas la bonne année.
Ce matin un avion est passé, la VHF a crachoté puis, très clair, on m’a prévenu qu’une fusée allait être tirée du pas de tir de Kourou. Dommage, je suis trop loin, je n’ai rien vu. D’un autre côté, je n’ai pas risqué de prendre les étages intermédiaires sur le nez.
Ici c’est la canicule, un soleil de plomb, très peu de vent, la mer dépasse les 32° et dans le bateau il fait 31°. J’en profite pour accumuler toute cette chaleur avant de rentrer en métropole.
Sur les dernières 24 heures, le moteur a pas mal tourné et nous avons parcouru 121 Milles. Plus que 571 Milles pour Fort de France. Cela commence à sentir le rhum !
Je vous souhaite une bonne soirée.
A demain.
Jean Louis
16:02 hours shipboard time, 20:02 hours in France Hello everyone,
Madly in love with his Harmattan, that’s what the ‘Voiles et Voiliers’ journalist wrote. It’s hard to imagine a closer relationship than the one that exists between a sea rover and his sailing boat. It’s the same relationship a snail or a tortoise enjoys with its shell or a mussel with its shell valves.
Boats are an extension of oneself, they’re a universe. A boat isn’t like a car, a motorbike or any other vehicle; her dimension is far greater, she’s a world, a vital unit where you feel safe and completely independent.
Amateur yachtsmen who remain in the harbour or only take their boat out at weekends can’t understand that. They have the same relationship with their boat as they have with their car and have no problems changing her on a regular basis.
For me, my boat is first of all a fantastic device that allows me to travel the world. I spent 9 years fully revamping her, I know every square millimetre of her, I dismantled everything, I stripped her completely and painstakingly restored her. I put all my sailing experience into the design of this new boat.
Now, I have absolute confidence in her; I have pictured every problem you can think of and have taken the measures to ensure that none of the scenarios I painted would turn into a catastrophe.
As a result, making this solo crossing of the Atlantic is a joy, not a stressful experience; I’m on my boat and am not running any risks.
My friend Richard asked me the other day whether I wasn’t scared being out on my own in the middle of the ocean. His question really took my by surprise because I am not on my own in the middle of nowhere, I’m on my boat.
Boats are like a little universe where you feel safe. A friend, a world traveller used to say: “Being on a boat is like being inside the uterus”. For me, it’s even better than that, because being a twin, my stay in the uterus was a bit of a squeeze.
This close relationship can be explained by the fact that a boat is a space where you feel alive.
Rebuilding an old boat is a Herculean task and few manage to see it through. It took me 15 000 hours of work, 9 years of my life. She’s kinda like my baby, one with a slightly longer gestation period. It’s only normal that I love her like any mother loves her child.
When I bought her first, my friend Bernard told me: “you’ll see, she’s your first boat but you’ll have loads of other ones”. But no, I can’t imagine getting rid of my boat, she suits me to perfection, I have designed her in function of my own needs and I can’t see how I could do any better.
It has to be said that I rebuilt everything, changed everything, the masts, the deck layout, everything, absolutely everything. The boat has been tailor-made for me. How could I even want another one as this one fits me like a glove?
I can manoeuvre her all by myself, whatever the weather. In bad weather I feel perfectly safe.
At sea, when I’m travelling, I can live as I would on land, I don’t feel any constraints. She’s not a tiring boat, you don’t have to continuously adjust her sails, she’s a boat that was built to travel the seas.
I often hear other amateur yachtsmen complain about their boats, the engine isn’t powerful enough, the interior is not to their liking, the sails are difficult to set….. When that’s the case it’s impossible to love your boat.
My boat, she’s perfect, I still have a little cosmetic work to do but I can’t fault her in any way.
Right, so what’s been happening since last night? Not a whole lot, I’m afraid. I travelled under engine all last night, this morning the wind did not rise above 4 or 5 knots, but, at 9 o’clock, a slight force 4 south-easterly wind allowed me to hoist the spinnaker and to sail under it until 2 p.m. At the start, it wasn’t too bad, the wind rose to 13 knots but after that it just kept on falling. As we were only travelling at 1.5 knots after lunch, I hauled down the spinnaker and started up my engine again.
This spinnaker is a real delight: 140 m² of very fine cloth that fills at the slightest puff of wind. With an 8 knot apparent fair wind, I manage to move along at 5 knots. I don’t need a lot of wind to make great progress but this seems to be the wrong year.
This morning a plane passed overhead, the VHF crackled a little and then I got a really clear message warning me that a rocket was about to be fired from the Kourou launching site. Pity, I was too far away, I didn’t see anything. On the other hand, I wasn’t exposed to any of the intermediary stages either.
It’s scorching hot here, the sun is blazing, there is very little wind, the sea temperature has risen to over 32° and in the boat it’s 31°. I am soaking up all the heat I can before returning to the metropolis.
Over the past 24 hours, I’ve been using the engine quite a bit so we managed to travel 121 miles. Only 571 miles to Fort de France now. I reckon I’m beginning to smell the rum!
I wish you a pleasant evening.
Talk to you tomorrow!
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"Coucou, OUI, je te confirme, CA FAIT TRES MAL !!!!! A Chalon, il a fait froid et gris toute la journée, et tu nous parles de soleil et de température estivale !!!! GGGGRRRRrrrrrrrr !!!!! Je suis verte de lire ça, mais super contente pour toi. Merci pour la photo, ca fait du bien. Continue de t’éclater !!!!! Bisous Marie" Envoyé par Marie le 15-12-2009 à 22:06
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"Finalement, j’ai mis ta photo en fond d’écran, pour ensoleiller mes froides journées d’hiver ! Merci encore. Marie" Envoyé par Marie le 15-12-2009 à 22:22
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"Météo du 16 décembre Salut Jean-Louis, rien de bien nouveau à court terme. Mercredi et jeudi, journées lessive et nettoyage de printemps, sudoku et lecture. Peu de vent < 10 Kts, mais peu de vent du NE. Puis ça devrait monter à partir de vendredi. Ce ne sera pas violent = 15 Kts maxi. Vendredi est une journée de transition: le matin vers 09:00 UTC un peu de vent, puis de nouveau du mou, puis dans la nuit de vendredi à samedi les alizés reviennent progressivement et devraient s’établir dans les 15 Kts. Mais comme une bonne nouvelle ne va pas sans une mauvaise, le vent, lorsqu’il sera là, sera PLEIN EST. Dimanche et lundi, ça peut monter jusqu’à 20 Kts, toujours de l’Est. Quelques averses au passage. Prévisions affinées demain. Bon repos, n’oublie pas que mercredi est le jour de la bière ! Pierre-Yves" Envoyé par pierre-yves le 16-12-2009 à 00:18
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"Cette fois ça y est...avec l’aide de Francine, j’ai trouvé le bon chemin pour passer un moment avec toi. Ici à Lyon le temps est frisquet pas de neige mais un ciel très bas...pas de soleil en vue. j’espère que la pétole est terminée et qu’un bon petit alizé te pousse vers Le Marin. Je te promet de passer régulièrement un moment avec toi et te souhaite une bonne journée. Marie se joint à moi pour te faire de grosses bises bernard" Envoyé par bernard lannion le 16-12-2009 à 14:40
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"J’ai bien noté la date de ton passage sur France 5. Tu me feras le plaisir de pas y aller en short..." Envoyé par Sophie le 16-12-2009 à 16:05
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"Ben tiens, pas cap d’y aller en short chemise à fleurs...et puis tiens les tongue pendant qu’on y est, et puis les présentateur eux...en mounboots et doudoune!!!
Bises à plus! ;o)" Envoyé par Nicolas Clemendot le 17-12-2009 à 13:34
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"Bonsoir Amiral. Mardi soir, j’ai longuement pensé à vous, dégustant sans modération les riffs de Dire Straits au milieu de votre océan de bonheur. Mardi soir, j’ai eu la chance d’assister avec Magalie à l’unique concert de Sting à Paris... et à Pleyel de surcroît! Nous étions dans le même océan, là où la perfection cotoie le mystique, au milieu de 30 musiciens exceptionnels et d’un chanteur à l’imagination et la voix au dessus du lot. Nos pieds ne touchaient plus terre, comme il en est de même pour vous en ce moment. Un moment inoubliable d’émotion, d’évasion, de recueillement. Je sais que vous y êtes sensible et je souhaitais partager ces quelques lignes avec vous.Par amour de la vie, tout simplement. GD" Envoyé par gd le 17-12-2009 à 18:13
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"Great." Envoyé par jaffa le 01-06-2012 à 12:22
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"The information gathering part of a journalist’s job is sometimes called reporting, in contrast to the production part of the job such as writing articles. Reporters may split their time between working in a newsroom and going out to witness events or interview people. Reporters may be assigned a specific beat or area of coverage. Thanks. Regards, http://www.hcgonlinebuy.com/ " Envoyé par jaffa le 01-06-2012 à 12:23
Sat, 19 Dec 2009 19:13:00 GMT - Saint Exupery 13°47N 53°14’W
Sat, 19 Dec 2009 19:13:00 GMT - 13°47N 53°14’W
16H13 heure du bord, 20H13 en France Bonjour à tous,
Merci Jean Louis (l’autre Jean Louis), dans ton commentaire de nous rappeler cette très belle citation de Saint Exupery :
« Qui n’a pas su, pas osé, a un moment donné, risquer, n’a pas le droit de se plaindre de la médiocrité de son existence »
Quel grand homme ce Saint Exupery ! Je suis en parfaite harmonie avec cette pensée. Par contre, que mets-t’on dans le mot « Risquer »
Il ne s’agit pas de risquer sa vie de façon inconsidérée. Je vois, autour de moi, bien souvent on n’ose tout simplement pas, par peur d’être ridicule, pour ne pas prendre le risque de ne pas réussir, pour ne pas risquer un échec.
L’échec c’est quand on à définitivement abandonné. Ce que l’on entreprend ne fonctionne pas toujours du premier coup, il faut être tenace, et recommencer en tenant compte de ce que l’on a appris en ne réussissant pas la première fois. C’est vrai que l’échec fait mal, mais il n’y a pas d’échec tant que l’on n’a pas abandonné.
J’ai la passion de réussir, je pense que si l’on s’est fixé un objectif réaliste, on ne peut que réussir, par contre il ne faut jamais, jamais baisser les bras.
Bien souvent, on n’ose pas car on ne veut pas sortir de la routine et on surévalue les risques pour se donner bonne conscience de ne pas oser.
Il y a le risque financier. J’ai longtemps considéré ce risque comme inexistant. Tant que l’on est capable de travailler, on peut repartir à zéro. J’avais l’habitude de dire « Tant qu’on est en bonne santé ». Ce n’est même pas vrai car aujourd’hui je ne suis plus tout à fait en bonne santé mais je vie normalement. Il faudrait plus exactement dire «Tant que l’on est capable de travailler »
Il y a le risque physique. Ici, il faut également faire preuve d’honnêteté intellectuelle et mesurer très réellement le risque que l’on prend. Si l’on a bien étudié, à tête reposée, la situation, on peut prendre des mesures pour limiter énormément les risques physiques.
Et puis, je suis contre cette tendance à vouloir vivre dans le risque zéro. Déjà c’est impossible, cela n’existe pas. La vie est un risque.
Prenez la route, on a limité la vitesse et maintenant on parle de la limiter encore plus et de passer les autoroutes à 110 km/h. On marche sur la tête. Il n’y aura plus de risque le jour où il n’y aura plus de route.
Je suis contre cette tendance à rechercher un coupable dès qu’il y a un problème. Aux états unis, à force de faire des procès aux personnels médicaux tout est à l’arrêt et c’est au détriment des malades. Laissons-les prendre le risque d’aller de l’avant.
Laissez nous la liberté de prendre des risques ! Laissez nous vivre !
Bon, la navigation, c’est du bonheur. Hier en fin d’après midi, le vent est revenu un peu. J’ai coupé le moteur et envoyé le spi sur tribord car c’était du Sud Est.
Pas très folichon, par moment des pointes à 6 nœuds et puis 2 nœuds, puis 5 minutes plus tard, à nouveau 6 nœuds. Ça pompait. Et puis, vers 23h30 obligé de descendre le spi, l’orage approchait. Le vent était revenu plein Est, Force 4 établi, cela commençait à ressembler à des alizés.
J’en ai profité pour changer d’amure et envoyer le génois. Je ne veux pas du spi la nuit en plein orage, si le vent monte subitement à 40 nœuds, je serai mal.
Le vent est alors monté entre 15 et 20 nœuds, de vrais alizés quoi ! Toute la nuit et toute la journée, ce fut cavalcade sur les vagues, du bonheur.
Du coup, 126 Milles au compteur et plus que 445 Milles pour l’arrivée. Cela semble difficile d’arriver mardi dans la journée. Il y a encore de la route. Par contre je ne peux pas arriver mardi soir car la passe du Marin est très délicate. Quand on ne connait pas, il faut impérativement la passer de jour.
Et puis, il y a Philippe, le caméraman Belge qui était déjà venu faire le départ à Lanzarote. Il souhaite venir au devant de moi pour filmer l’arrivée. Pour lui la nuit ce n’est pas trop top.
De ce fait, je vais continuer sur un rythme de 120 Milles par jour, quitte à ne pas utiliser le spi si le vent se maintient ainsi. L’arrivée est donc prévue mercredi matin.
Voilà !
Bon dimanche,
Jean Louis
16:13 hours shipboard time, 20:13 hours in France
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"Bonsoir cap’tain, Cette fois c’est un temps d’arrière grand mère que tu as, mais finalement avec tes 110 Milles tu t’en sors bien dans la combinaison moteur diurne et spi en nocturne...sous les étoiles c’est un plus. Sinon toujours pas de RER A, la France coupée en 2 demain par la neige, Johnny va mieux, le PSG a failli gagner, voilà les informations éssentielles, voire indispensables, dont tu avais surement besoin là bas... Je te souhaite une autre bonnes nuit sous ton spi et ses étoiles Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 16-12-2009 à 23:36
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"Météo du 17 décembre Salut Jean-Louis, attention à cette nuit (à partir de 03:00 UTC), il est prévu dans ta zone des grains orageux avec rafales de NE 15-20 Kts, très localisés. Je ne sais pas s’ils vont te passer dessus car tu es en limite sud, mais tout de même prudence avec le spi de nuit... Ce jeudi est annoncé comme prévu, petit vent d’Est < 10 Kts, risque d’averses. Il est prévu que ça monte E 15 Kts à partir de vendredi 09:00 UTC, pétole à 15:00 UTC, puis ça remonte 15 Kts samedi 03:00 UTC. Un nouveau moment de calme dimanche à partir de 18:00 UTC. Lundi ce ne sera pas fameux (12 Kts) si tu es au-dessus de Lat 14°N, mais à partir de mardi ça devient bon parait-il. Ce sera du vent d’EST. Voici donc cette météo irrégulière où domine des alternances de vent faible, des grains rafaleux, et des renforcements temporaires sans excéder 15 Kts. Une météo assez fatiguante semble-t-il ? à demain pour un nouveau point.. Pierre-Yves " Envoyé par pierre-yves le 17-12-2009 à 00:09
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"Your story is amazing Jean-Louis and I’ve enjoyed following along so far. We here at The Kidney Foundation of Canada have sent a message to all our members with your website so they can follow along as well. Thank you for being an inspiration to so many people living on dialysis and that it doesn’t mean the end of their lives. Good luck with the rest of the voyage and Iook forward to reading more passages as they are translated (my French is not that good). Bon Voyage Jodi Currie The Kidney Foundation of Canada Southern Alberta Branch (Calgary - to help with location)" Envoyé par Jodi le 17-12-2009 à 01:09
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"Cher Jean-Louis, Véronique et moi suivons ton fantastique voyage sans pour autant te déranger tous les jours. Nous sommes sous le charme. Et te savoir - déjà.. - à 800 milles de la Martinique, nous réconforte. Audacieux ami, toutes nos meilleures pensées continuent à t’accompagner, très chaleureusement." Envoyé par Dominique Manchon le 17-12-2009 à 08:01
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"bonjour Jean louis Merci pour vos courrier.On aimerai être avec vous. Vous raconter tellement bien.ici ,nous sommes sous la pluie ,mais tous les matins quand j’allume mon ordi ,il apparaît un grand rayon de soleil.Peux être qu’un jour,nous irons tous les deux arpenter de retour les pontons de port la foret et vous me raconter des grand moment de votre traversée Aller Jean louis ,le père Noël vous attends au antille bon vent noel" Envoyé par morin noel le 17-12-2009 à 09:25
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"Salut de Cannes Jean Louis, je vois qu effectivement la meteo n est pas fameuse, mais tu es quand meme dans les temps, la moyenne des traversees pour des bateaux comme les notres est de environ 22 jours + ou - 2 ou 3 jours selon les calmes rencontres, l essentiel est que tu aies suffisamment de liquide de dialyse, tu y es presque, je vais recontacter l ami Marc aux Antilles pour lui annoncer ton arrivee. Bon vent pour la fin du voyage amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 17-12-2009 à 10:57
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"Des histoires à la asterix!!! "Des pi..des pi...des PIRATS!!!!" Et non juste un cargo!!! ;o)
En tout cas, un grand merci à toi Jean Louis pour nous faire vivre tout cela à travers le net, on y pense de temps en temps dans la journée, et puis y a le moment de la p’tite histoire avec tes belles photos!
Dis tu crois que de l’eau à 31 degrés tiendrait dans un thermos! ;o)
Bises! Nico, Emilie et le p’tit!" Envoyé par Nicolas Clemendot le 17-12-2009 à 13:50
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"Flâner en chemin... Flâner en chemin, l’humeur en tête de spi, et les bottes qui claquent dans les flaques d’eau. V’là que tu nous fais de la marine buissonnière, à l’image d’un apprenti voyageur qui aurait décidé de jouer au bord du sentier sans se préoccuper de la nuit qui va tomber, et des grands qui pourraient s’inquièter... Juste humer sur la route les brumes ensoleillées de l’instant, relever la tête, et goûter le moment de s’arrêter. En plein milieu du milieu de nulle part sur une coque epoxy en baguenaudant, et qui pourtant tel un pointillé sur la route grapille au quotidien quelques milles dans une nonchalence coriolisienne qui dans l’hémisphère nord oriente les tempéraments même flegmatiques d’est en ouest. Même si le marin se lève pour bouffer des milles et des noeuds, se saliniser l’estime d’une arrivée au port à coups de grains sur le pif, j’aime la tournure que prend cette balade tranquille, à l’image d’un parcours initiatique, qui n’en rend pas moins belle la performance l’endurance et la constance dans l’effort... de voir les jours passer, perpectives de retrouvailles reportées mais qui n’en seront que plus belles...Puisses-tu dans cette accalmie chaotique au vu des précisions de notre baladeur météorologique pierre-yviste, trouver le souffle d’air qui saura gonfler les ailes de l’harmattan jusqu’au bout du voyage...mais avec ce brin flâneur de grands chemins!!!." Envoyé par creusot alain le 17-12-2009 à 14:55
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"Such Bloody,week worth move seat drop drive water speech table debate over into motion reform somebody letter twice support tomorrow where thought attack attack favour scene financial perform word mile rate responsible agency primary certain majority respond few dress reader finger charge stock lead whatever medical get suitable university enough benefit computer cry phone trouble arrangement slip visitor woman launch interest pain employ defence academic elsewhere explain used western writer trust circumstance down go meal convention switch sing entitle forest might hear beautiful god tradition vary imagine " Envoyé par hotel buchen frankreich le 14-04-2010 à 07:48
16H01 heure du bord, 20H01 en France Bonjour à tous,
Est-ce grave Docteur ? Comme c’est dimanche et que l’arrivée est proche, j’ai passé une poche de Baron de Lestac à la place d’une poche d’Estraneal. Je me sens tout chose et j’ai trop envie de déconner. Est-ce grave Docteur ?
Bon, c’est pour rire. Tout va bien à bord, j’avais trop envie de la faire celle là.
Toute la nuit, de très bons alizés entre 15 et 18 Nœuds. J’ai dormi comme un bébé, sous grand voile, artimon et génois, le bateau s’est régalé.
Ce matin, réveil à l’heure où blanchie la campagne : 7 heures !
Le vent a faiblit un peu autour de 13 Nœuds, aussi j’ai décidé de monter le spi. Difficile ce matin, il y a des jours comme cela, ou bien c’est l’effet de la dialyse au Baron de Lestac mais rien n’allait bien.
La drisse de spi qui s’enroule dans le génois, l’écoute de spi passée du mauvais côté de l’écoute de génois, ……
Bon, j’ai fini par y arriver mais difficilement.
Sinon, il ne se passe pas grand-chose, le bateau avance bien et maintenant j’ai hâte d’arriver.
Les repas c’est conserve en entrée, poulet beurk et conserve en dessert.
Je rêve d’un bon steak tartare avec des frittes et d’un énorme café liégeois. Et puis avant tout cela, une énorme bière pression avec un bock qui sort du congélateur.
Ce matin j’ai vu deux grands oiseaux de mer comme l’autre jour. C’était un couple d’adultes. Là cela n’a pas trainé, ils ont fait un tour autour du bateau et plongés quelques mètres devant. Chacun est ressorti avec son poisson, ils ont fait petit déjeuner et sont repartis on ne sait où.
A midi moins le quart, j’étais en pleine sieste. Hé oui, c’est surprenant mais je m’étais levé très tôt. Et puis, on n’est pas sur le même fuseau horaire. Tout à coup je suis réveillé en sursaut par l’alarme collision. Cela fait trois semaines que je ne l’ai pas entendue. Que se passe t il ? Je me lève et file à la table à carte. Je valide l’alarme et regarde. Il y a un bel écho sur tribord, en limite de zone de garde. Je regarde par le hublot. C’est un gros cargo qui repars presqu’à vide vers le vieux continent. Il est à 2,5 milles, je le vois bien.
Ce matin c’était lessive. J’ai mis le groupe électrogène en marche et j’en profite pour recharger mes batteries. J’ai mis également le déssalinisateur en marche pour refaire un peu d’eau potable. Je ne suis pas satisfait de la charge des batteries et il me semble que mon gros chargeur de batterie, celui sensé fournir 80 Ampères ne fonctionne pas correctement. Je vais voir dans la salle machine, les leds n’arrêtent pas de clignoter. Cela ne me semble pas bon, il faudra que je regarde cela au port. Je viens déjà de le retourner chez le fournisseur où il est resté plusieurs mois. Heureusement, j’ai trois chargeurs de batteries. Du coup, si l’un tombe en panne, ce n’est pas une catastrophe.
Il fait un peu moins chaud avec 29°à l’intérieur du bateau, il y a quelques nuages mais cette chaleur est difficile à supporter.
135 Milles au loch ces dernières 24 heures, nous sommes maintenant à 314 Milles de l’arrivée. Il va falloir que je monte faire un empannage pour tirer un bord bâbord amure cette nuit.
Bonne soirée.
Jean Louis
16:01 hours shipboard time, 20:01 hours in France Hello everyone,
Is it serious, Doctor? As it is Sunday and as I am getting closer to my destination I decided to infuse myself with a pouch of Baron de Lestac instead of an Estraneal one for a change. I am not feeling myself and really feel like messing. Is it serious, Doctor?
Ok, I’m only joking. On board everything is going well, I just wanted to pull a fast one.
All through the night, the trade winds were excellent, blowing at between 15 and 18 knots. I slept like a baby and the boat, sailing under the mainsail, the mizzen and the jib, had a great time.
This morning I woke with the sunrise at 7 o’clock!
The wind had dropped a little, down to around 13 knots, and I decided to hoist the spinnaker. Bit of a difficult morning, some days are like that, it may have been the after effect of my Baron de Lestac dialysis but nothing was going right.
The spinnaker’s halyard that wound itself around the jib, the sheet of the spinnaker that ended up on the wrong side of the jib sheet ……
I got there in the end but with great difficulty.
Other than that, there isn’t much else to report, the boat is sailing well and now I’m really looking forward to my arrival.
Meals consist of tinned starters, yucky chicken and tinned desert.
I’m dreaming of a nice steak tartare with French fries and an enormous café liégeois [coffee ice cream sundae], but, first of all, an enormous draft beer in a glass straight out of the freezer.
This morning I saw two large seabirds like the ones I saw the other day. These were a pair of adults and didn’t waste any time. They simply flew around the boat and dived into the water a few meters ahead of the boat. They each surfaced with a fish, ate their breakfast and went on their merry way, heaven only knows whereto.
At a quarter to twelve, I was already having my siesta. Ah yes, bit of a surprise, but I did get up very early. And then of course, we’re in a different zone. All of a sudden I was woken by the collision alarm. It had been three weeks since I heard it last. What was going on? I got up and rushed to the map table. I confirmed the alarm and looked. A fine echo on starboard, just at the edge of the sea-watch area. I looked through the porthole. It was a large cargo vessel which was leaving for the Old Continent, almost empty. She was 2.5 miles away, I could see her clearly.
This morning, I did my washing. I switched on the power supply and charged my batteries into the process. I also turned on the desalinator to make myself some drinking water. I’m not happy with the battery charge and have a feeling that my big battery charger, the one that is supposed to supply 80 Amperes, isn’t working properly. I took a look in the engine room, the LEDs just keep flashing. That doesn’t look too good; I’ll have to check it out once I land. I did already send it back to the supplier who kept it for several months. Luckily, I have three battery chargers. So, if one breaks down, it’s not a total disaster.
It’s a little less warm now, 29°inside the boat, there are some clouds but this heat is difficult to bear.
135 miles in the log these past 24 hours, now we’re 314 miles away from our destination. I’ll have to go up and do some gybing to sail on port tack tonight.
Have a pleasant evening!
Jean Louis
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"Grosse flemme Cap’taine !! Et la photo ? Vous nous avez habitué à mieux que ça ;) " Envoyé par Anne-France le 17-12-2009 à 20:55
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"Hello captain Et si l envie de rien était simplement la plénitude??? Nous vivons dans un monde où nous devons contenter nos envies qui, une fois contentées, en entrainent d autres. Qui prends le temps de nos jours ? Le temps de contempler l horizon (quand on a la chance d en avoir un lol), de savourer chaque minute, chaque seconde qui passe, cela est un luxe accessible à peu d entre nous. Pour notre société, contempler le temps qui passe est de la faignantise ! Quel touriste occidental n a pas été frappé et ne s est pas empresser de juger de fainéants ces hommes assis au bord d une route, d un trottoir ou de nulle part et qui ne font "rien" ? Profites captain tu mérites d atteindre cette plénitude car ton courage est immense. Je suis tes aventures depuis un bon moment maintenant et c est avec bonheur que je lis chaque jour tes posts. Quel leçon pour nous tous qui nous plaignons du moindre bobos ! Grâce à toi j ai un peu l impression de retrouver cette vie qui m manque tant ! Je me permets de te tutoyer car depuis le temps que je suis tes aventures je me sens un peu proche ;-)) et mon bo papa chéri jacky m a tant parlé de toi... Bisous captain" Envoyé par chrystelle le 17-12-2009 à 21:45
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"Bonsoir Mon Capitaine, Savourez, profitez, appréciez... et merci pour vos récits qui, d’ici sous la neige, nous font voyager. Encore une fois, malgré votre relative solitude, vous n’êtes pas seul à bord, nous vous accompagnons. Bon vent. Nicolas Bisous de Lou-Anne." Envoyé par N Mullier le 17-12-2009 à 21:53
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"Salut Frangin,
Il n’est pas honteux de profiter de la vie et des bons moments qu’elle nous réserve. Tu les as assez attendus ces moments là pour en profiter pleinement maintenant. Je te l’ai écrit le 1er décembre, quand tu es parti : PROFITE ! Tu as enfin réussi à le faire et j’en suis heureuse pour toi. Ne culpabilise donc pas. Big bisous Marie" Envoyé par Marie le 17-12-2009 à 22:21
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"Bonswa cap’tain, Tu vois les réactions sont unanimes à propos de ta période de bulle, savoures, delectes toi de ces moments de farniente car comme disent les copains tu tu l’as mérité...Profites et prolonges cet état contemplatif avant de retrouver dans quelques jours ce monde de brute...(Encore qu’aux Antilles ce sera plus progressif.) Donc la devise c’est "même pas honte"...D’ailleurs j’aimerai bien la partager avec toi, histoire d’allèger le fardeau... A part ça tu as eu ton petit coup de vent matinal après les 1300 rpm de la nuit, in fine 122 Miles, tu t’en tires plutôt bien vu les conditions. Have a good night cap’tain. Jacky " Envoyé par jacky Peudevin le 17-12-2009 à 22:53
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"Salut Jean Louis, en lisant ton texte de ce jour j ai pense a une de mes chansons preferees de Montand, la tete a l ombre.. si tu ne l as pas je te la passerai, quand je suis dans les iles sur mon bateau a l ancre je la mets toujours, j adore.. c est exactement ce que tu decrivais.. Cela m a fait aussi penser a l oncle Espagnol de BJ qui lors des dernieres vacances passees avec lui se levait a midi, et dormait l apres midi sous les arbres a l ombre, de preference au moment ( l enfoire) de mettre la table, de la debarasser, de porter les poubelles etc.. comme nous le regardions d un oeil manifestement accusateur et nous mettions a faire du bruit pour le reveiller, bien sur sans succes, dans ces moments la . il a mis fin un jour a tout cela en nous disant avec un tres fort accent Espagnol, " moi ye soui en bacances, ye trabaille bocou touyour et en bacances ye ne ne fai pa RRien, RRien, seleument ye dor, ye dor, et ye ne pas RRRIEN! woila. " et comme dans les films comiques il s est recouche sous son arbre en remettant un chapeau sur le visage.. Bon il nous a pris de court, on a compris et on a continue, et lui il etait comme toi ce matin.. ( pour la petite histoire le lendemain on l a b.., on lui a fait honte expres devant la grand mere et du coup il est alle porter les poubelles..). C est vrai qu il faut cultiver l art de buller sur un bateau, c est une vraie delectation !! Ton coup de fil depuis le milieu de l Atlantique m a fait tres tres plaisir, j ai hate de pouvoir te rendre la pareille !! J ai prevenu Marc de ton arrivee, tu me disais au tel que tu devrais t occuper du bateau en arrivant, il pourrait peut etre s en occuper tres bien, notamment remettre tout en ordre pour la suite du voyage, il l a tres tres bien fait pour moi, et je supposes meme que si tu continues apres sur l arc Antillais, Odile et lui pourraient t accompagner un peu, j ai deja navigue avec Marc, il est tres efficace sur un bateau, Odile aussi. Comment fonctionne ton alternateur d arbre d helice, ? obtiens tu des Amp ? a partir de quelle vitesse est ce vraiment efficace ? Un truc: quand tu es dans la petole, avec la drisse d artimon tu peux envoyer un foc le plus leger possible en tete d artimon, amure en pied de grand mat, avec une estrope si necessaire, point d ecoute en bout de bome d artimon, il suffit d y frapper une poulie, cela te fait une voile d etai d artimon, cela fonctionne tres bien entre 120 et 160 deg du vent a peu pres, tu peux gagner un bon noeud, voire un noeud et demi sur la moyenne, pas negligeable dans le petit temps, de plus cette voile recentre le centre velique, et le bateau "encense " ou "salue" moins s il y a de la houle, donc freine moins lorsque cela est le cas et qu il y a du tangage .. Ce sont des petits trucs appris dans la petole a Tahiti..mais je dois enfoncer une porte ouverte.. Ce matin en petit dejeunant j ai pense a toi et a ta presque penurie de beurre, du coup j en ai remis une couche a ta sante. ! ..j espere que cela t as fait du bien.. apres j ai voulu manger des chocolats offets par des connaissances, pas vraiment des amis, j ai aussitot pense a toi et aux chocos parfumes au laxatif offerts a CCH, du coup je les ai reposes, je pense que je vais les balancer.. des fois qu il y ait de la mort aux rats dedans.. Bon, on a bien rit pendant ce coup de fil, je ne sais pas quand mais je t invite soit chez le chinois soit au couscous comme dab des que l on peut, histoire de reprendre les bonnes habitudes, mais tu devras m inviter a dormir dans ton camping car au bord de la mer comme dab aussi, histoire que comme dab toujours on refasse le monde apres diner et que l on se gave de critiquer CCH ( c est c.. s il devient sympa, nous allons nous ennuyer !! ) A bientot l ami, continues a bien profiter de ta belle aventure, bon vent pour la suite. JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 17-12-2009 à 23:15
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"Salut Jean Louis BRAVO! Et profites de ces merveilleux moments, que j’espére tu me raconteras de vive voix non pas devant la cheminée mais devant un "ti-punch"...Je reste en veille sur ton blog et continue à suivre ta belle aventure.Bon vent,Jean Louis. Marc(guadeloupe)" Envoyé par Marc Bernet le 17-12-2009 à 23:42
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"Météo du 18 décembre Salut Jean-Louis, ça y est.. ça va démarrer. Demain vendredi c’est annoncé entre 10 et 15 Kts d’Est, petite accalmie l’après-midi, puis ils prévoient enfin du vent la nuit suivante (vendredi à samedi). Ce ne sera pas une véritable montée en puissance des alizés, mais ça a l’air de tenir. Samedi du Est environ 15 Kts, dimanche entre 15 et 20 Kts toujours plein Est. ça mollit un peu lundi a-m (10 Kts), pour s’établir à partir de mardi à 15 Kts environ. Tu as très bien fait de descendre en-dessous de 14°N, au-dessus c’est très moyen. Restera donc à gérer le vent arrière, mais c’est tout de même mieux que rien ! à demain pour un nouveau point.. Pierre-Yves" Envoyé par pierre-yves le 17-12-2009 à 23:58
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"Vent dans l’cul Voiles en ciseau ! Les perspectives météos nous remettent en alerte... Allez, sortir de cette torpeur zénifiante, et quitter le charme du chant des sirènes qui annihile toute velléitude...et surtout ne pas y succomber! Vite un seau, briquer le pont, refaire l’ourlais de la grand voile au fer vapeur, une chemise propre, une frisure à la moustache, une aile d’exocet dans la casquette, l’amer vif horizon dans un oeil, le compas dans l’autre, ça y est, ça va godiller... De l’air bondieu, des milles dans l’pif et des noeuds dans le sillage, et que d’ici quelques jours une renverse de vent puisse te glisser déjà des prémisces de senteur couleur terre et tiponche. Va pas se laisser ensuquer par un p’tit océan de rien du tout not Jean Louis. Vaillant Cap’taine! Et devant , toujours droit devant, vent dans l’cul en godillant !!!" Envoyé par creusot alain le 18-12-2009 à 10:23
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"Bonsoir Amiral. Votre ( fausse ) torpeur attentive me rappelle les moments rares où je m’asseois dans une cathédrale ( en France, on en a toujours une à proximité )où je ferme les yeux et où je ne fais ..... rien. Luxe suprême.J’écoute, je m’imprègne, je sens les ondes, celles du lieu, celle des générations qui les ont traversés et je ne fais ... rien. Comme une éponge, tous les pores dilatés, je charge le disque dur, à la recherche de valeurs, de souvenirs. Comme je vous comprends ! Profitez en à fond, la réalité quotidienne est bien morne. Bon vent.... il arrive. Amitiés. GD et MD" Envoyé par gd le 18-12-2009 à 16:56
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"Je viens de passer l’après-midi à vous lire et je n’ai qu’un mot qui ressort de mon émotion : Bravo" Envoyé par Emmanuel S le 18-12-2009 à 17:01
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"Bonjour le privilégié Tout cela me fait trés envie mais il faut d’abord le mériter alors au boulot .quand à toi, profites en bien . j-christophe" Envoyé par jean-christophe le 18-12-2009 à 17:02
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"Bonsoir "Heureux Homme" Qu’il doit être bon de ne rien faire quand tout s’agite ou plutôt que l’on devine que tout s’agite autour.... Quel bonheur d’avoir à dormir sous les étoiles, alors qu’ici ça gèle, ça neige, ça glisse, ça se casse la gueule, ça froisse de la tôle, ça bloque partout... Je vous souhaite une très bonne fin de parcours et un bon noël. J.D." Envoyé par Dollée Jacques le 18-12-2009 à 19:05
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"non vraiment non ... c’est un scandale...
On nous annonce une aventure périlleuse, un exploit .... et le capitaine se dore la pillule au soleil .... rembourser.... Que du bonheur ce dernier article ... ici, en provence, à Carepentras il neige.... demain -6 prevu et mistral .....
Que j’ai envie de me teleporter, je ferais la cuisine des exocets....
Merci de nous faire rever encore... Luc" Envoyé par lud billaux le 18-12-2009 à 19:07
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"Jean-Louis, un mot à propos de ton traducteur/ta traductrice: Quel bon travail, mes compliments! Ainsi j’ai pu recommander de suivre ton voyage à plein d’amis qui ne comprennent pas le francais.
Et bravo à Didier pour le set-up du site: excellent!
Bises à toute la famille! Je vous souhaite de pouvoir être réunis sous l’arbre de Noel. " Envoyé par petra le 19-12-2009 à 23:50
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"Safe Friend,develop okay must recognize fit combine comparison interested other pattern injury shop walk restaurant prospect until variation before interest assembly threaten with professional expensive voice increasingly child secretary not equal agency ready round just only yesterday sale name hope relation soldier rule government as aircraft decide not after relatively media addition some love criminal discipline employment bad afraid narrow illustrate influence play night focus client own horse various slightly stock attractive boy code pain day existing provision professional party move traffic vote opportunity disappear an " Envoyé par hotel suchen oesterreich le 01-05-2010 à 18:17
Mon, 21 Dec 2009 19:15:00 GMT - Histoires de coques ! 13°57N 57°22’W
Mon, 21 Dec 2009 19:15:00 GMT - A tale of tangles! 13°57N 57°22’W
16H15 heure du bord, 20H15 en France Bonjour à tous,
Histoires de coques ! C’est la bérézina, quand les ennuis commencent ça vient toujours en rafale.
Hier soir, j’ai décidé de laisser le spi pour la nuit car la météo s’annonce clémente.
Je suis en train de lire « La femme du marin » de Katherine Scholes. Puis vers 20 heures, je sors de mon roman et trouve que tout est bien calme. Serait-on arrivés à la marina ?
Je pose le livre, enfile mes charentaises et sors dans le cockpit. HORREUR ! A la faveur d’un changement de direction du vent, le spi s’est enroulé autour du bas étai et forme une grosse coque en son milieu.
J’allume les feux de pont avant et vais jeter un coup d’œil. Très moche, le spi est véritablement tirebouchonné sur l’étai, il y a bien une dizaine de tours.
Je m’assoie et je réfléchie. Que faire ? Il fait nuit, je ne veux pas empirer les choses. Est-ce que je peux dérouler le génois ? Pas sûr !
Après de nombreuses réflexions, je décide de mettre le moteur et d’aller me coucher pour attendre le jour. La météo est clémente et je ne risque rien d’attendre.
Bien sûr, je ne dors pas de la nuit, je me fais trop de bile. Avant les premières lueurs de l’aube, vers 6 heures, je suis debout. Ça ne va pas. Je finie la tête dans la cuvette et comme je n’ai rien mangé je comprends le sens de l’expression « Se faire de la bile »
Dès que je sors sur le pont cela va mieux. Je m’assoie, je regarde et essaie de comprendre comment faire. Seul c’est très compliqué. A deux pas de problème mais seul c’est difficile.
Je reviens réfléchir à la table à carte et machinalement, je regarde mes instruments. HORREUR ! La réserve d’eau potable est totalement vide et la souillarde déborde. Cela fait beaucoup pour un seul homme et je me ferais bien une dialyse au Baron de Lestac. Non, soyons sérieux et essayons de mettre les choses à plat.
Pour la réserve d’eau, je ne vais même pas voir, je sais exactement d’où cela vient et je coupe immédiatement la pompe à eau douce et mets le déssalinisateur en marche. J’avais déjà eu le même problème en arrivant à Lanzarote. Sous ces latitudes, il fait excessivement chaud dans la salle machine. Il existe deux types de tuyau pour transporter l’eau alimentaire. Les tuyaux pour eau froide et les tuyaux pour eau chaude (120°). En toute logique, j’ai utilisé des tuyaux eau froide pour l’eau froide et des tuyaux eau chaude pour l’eau chaude. C’est une erreur.
Ce qui vient de se passer, c’est sur le tuyau qui apporte l’eau froide au ballon d’eau chaude. Avec la chaleur d’une part et la pression de la pompe à eau, une coque s’est formée et a crevée, produisant un jet d’eau dans la salle machine. Le réservoir s’est ainsi vidé pendant la nuit.
Pas grave, il suffit de laisser tourner le déssal pendant quelques heures et d’actionner la pompe de calle. Je réparerais cela au Marin.
Pour le spi, c’est beaucoup plus ennuyeux. Il n’y a pas trop de vent, de 10 à 12 Nœuds et si je n’ai pas le spi, cela va être beaucoup de moteur. Le caméraman et le photographe m’attendent en Martinique et je dois absolument arriver mercredi.
Heureusement, la jauge à gasoil indique la moitié mais comme le réservoir est conique, peut être ne reste t il que 200 litres.
Bon j’aimerai bien ne pas arriver à la marina avec mon spi enroulé sur l’étai. Cela fait désordre.
Je demande conseil à Pierre-Yves, je demande conseil à Frédéric qui m’a fabriqué mon spi et qui fait de la régate. Cela arrive bien sûr d’enrouler son spi sur le bas étai, mais là c’est copieux.
Il n’y a pas de recette miracle et seul c’est difficile. J’essaie de faire des ronds dans l’eau au moteur pour qu’il se déroule seul, mais il faudrait quelqu'un à l’avant pour l’aider.
J’essaie le conseil de Frédéric. Il me dit si j’arrive à démêler le bas, le haut viendra tout seul.
Je mets le harnais et m’emploie à détortiller le bas. Assez facile. Après une demi-heure d’efforts, j’ai tout le bas du spi dans les bras. Immédiatement je l’entoure de multiples rabans pour qu’il arrête de vivre sa vie.
J’essaie alors de le faire tourner autour de l’étai pour libérer le haut. Impossible, il se love à nouveau sur l’étai. Il me faudrait une chaussette, genre housse de polochon que j’enfilerai dessus pour l’endormir. Mais je n’en ai pas. Alors avec des cordes j’essaie de fabriquer une chaussette. Cela ne marche pas.
Je me décide en dernier recours à monter dans le gréement. J’ai préparé une dizaines de rabans et je vais le ficeler.
Pas facile, avec la houle qui est importante, je fais des grands cercles qui m’emmènent au dessus de l’océan à trois mètres du bateau puis je reviens violemment sur le mât. J’arrive à en mettre deux puis j’abandonne, épuisé.
Bon, le canard est toujours vivant et je vais m’y remettre quand le soleil sera un peu moins fort. Peut être vais-je devoir attendre d’être au port ?
Bon, j’ai quand même mis une bouteille de champagne au frais. Une demi-bouteille plus exactement, cela suffira pour mon bateau, les voiles et le capitaine. J’ai maintenant vraiment hâte d’arriver. Trois semaines de total solitude, c’est pas mal, après cela deviendrai de la gourmandise.
Dommage le problème du spi, cela gâche un peu les derniers jours. Si au moins j’arrivais à le démêler, ce serai le grand bonheur.
Bon, je suis à 205 Milles de la Martinique, pour vous situer, c’est la distance entre Marseille et les Baléares. 123 Milles ces dernières 24 heures, je suis sur un trip qui m’amène mercredi matin au Marin. Je suis par ailleurs à 131 Milles de La Barbade, la première île des Antilles sur la route.
Bon je vais vous laisser, j’ai du travail qui m’attend. A demain.
Jean Louis
16:15 hours shipboard time, 20:15 hours in France Hello everyone,
A tale of tangles! It’s true what they say, trouble never comes alone!
Last night, I decided to leave the spinnaker firmly in place for the night as the weather forecast was good.
I was reading the “La femme du marin [The Sailor’s Wife]” by Katherine Scholes. At about 8 p.m., I looked up from my book to find everything calm and peaceful. Would we ever have arrived at the marina?
I put my book down, put on my slippers and went into the cockpit. SHOCK HORROR! As a result of a change in wind direction, the spinnaker had become wrapped around the lower headstay and formed a huge tangle in the middle.
I switched on the front deck lights and went over to have a look. This was nasty; the spinnaker was coiled round and round the headstay, a dozen times at least.
I sat down and began to think. Now what? It was dark, the last thing I wanted to do was to make matters worse. Could I unroll the jib? Not too sure!
After some more pondering, I decided to switch on the engine and to go to bed and wait for day time to come. The weather forecast was mild and I wouldn’t be taking any risks by waiting.
Needless to say, I didn’t sleep a wink, I was worried sick. Even before the first glimmer of dawn, at 6 a.m., I was up. Things weren’t going too well. I ended up with my head in the basin and as I hadn’t had anything to eat yet I understood the meaning of the expression “sick with worry”.
But as soon as I got out on deck, I felt better. I sat down, looked and tried to figure out what to do next. By yourself, it’s extremely complicated. If there were two of us it wouldn’t be a problem but on my own it would be a different matter altogether.
I went back to the map table to think some more and automatically looked at my instruments. SHOCK HORROR! I had completely run out of drinking water and the box room was about to overflow. That was an awful lot for one man to cope with; I could have done with a Baron de Lestac dialysis. No, no time for joking, I had to examine all the angles.
I didn’t even bother to go and take a look at the water tank, I knew exactly what had caused it and I immediately cut the freshwater pump and switched on the desalinator. The same thing happened when I was arriving in Lanzarote. In these latitudes, the engine room gets far too hot. There are two types of pipes you can use to transport drinking water. Pipes for cold water and pipes for hot water (120°). As logic would dictate, I used the cold-water pipes for the cold water and the hot-water pipes for the hot water. Big mistake!
Now there was a problem with the pipe transporting the cold water to the hot-water tank. On account of the heat and the pressure from the water pump, the pipe started to bulge and then burst so the water simply sprayed into the engine room. The tank had run dry overnight.
Not too bad, that could be solved by switching on the desalinator for a couple of hours and by turning on the stall pump. I decided to fix that at Le Marin.
The spinnaker was far more annoying. As there wasn’t a whole lot of wind, 10 to 12 knots, it would mean using the engine quite a bit if the spinnaker was out of action. The cameraman and the photographer are waiting for me on Martinique and I must arrive on Wednesday, cost what may.
Luckily, the fuel gauge indicated that I had half a tank left, but, as the tank is conical in shape, it was also possible that there was only 200 litres left.
Right, I didn’t fancy the idea of arriving at the marina with my spinnaker wrapped around the headstay. It looks untidy.
I decided to ask Pierre-Yves for advice and to ask Frédéric, who made my spinnaker and takes part in regattas, for his opinion. Of course a spinnaker can get wrapped around the lower headstay, but it’s a dose.
There wasn’t a miracle cure and on my own it was undoubtedly going to be a challenge. I used some engine power to sail circles in the water in the hope that it would uncoil all by itself, but I really needed someone at the bow to lend a bit of a hand.
I tried to follow the advice Frédéric gave me. He told me that if I managed to untangle the bottom the top part would disentangle itself automatically.
I put on my safety harness and tried to untangle the bottom part. Easy enough. After about half an hour I was holding the entire lower part of the spinnaker in my arms. I quickly wrapped several ropes around it to prevent it coming back to life again.
I then tried to turn it around the headstay to free the upper section. Impossible, it coiled itself around the headstay again. I would need some sort of a cover, something like a bolster case to wrap around it and stop it from moving. But I didn’t have any. So I decided to try and manufacture one with the ropes. That didn’t work either.
As a last resort, I decided to climb into the rig. I had about twelve pieces of rope at the ready and I was going to truss it.
Not as easy, with the heavy swell, I ended up flying circles over the ocean, some three meters away from the boat before being banged into the mast again. I managed to get two of them on, then I gave up, I was exhausted.
Right, as the problem hadn’t been resolved, I decided to give it another go once the sun eased off a little. I might even end up having to wait until I get into the harbour.
But at least I had a bottle of champagne chilling; half a bottle to be precise, that should be plenty for my boat, the sails and the captain. Now, I simply can’t wait to arrive. Three weeks in complete solitude is great but anything more would be sheer greed.
Pity about that problem with the spinnaker, it puts a bit of a damper on these last few days. I would be absolutely thrilled if I could at least manage to untangle it.
Right, I am now 205 miles away from Martinique, to give you an idea, the same distance that lies between Marseille and the Balearic Islands. 123 miles these past 24 hours, I’m on a run that should see me arrive at Le Martin on Wednesday morning. I’m also at 131 miles from Barbados, the first Antilles Island on my course.
Right, I’ll leave you for now, duty calls. Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"Guten Tag, Hans-Ludwig! Wie gehts? Bon, le reste dépasse le peu de vocabulaire allemand que j’ai réussi à t’apprendre durant nos cinq années de voisinage à Port Napoléon.(Faut ajouter à ceux qui ne me connaissent pas: mon vocabulaire francais est limité aux vacheries que m’ont appris les frères Clémendot). Je profite de la bonne humeur de mon épouse (elle est ma voix, et moi son cerveau) pour qu’elle traduise le suivant: Avec le sondeur de ton thermomètre à côté du pot d’echappement et ton moteur qui doit tourner pendant la nuit, les 32,3° ne m’étonnent pas! Ou bien, tu t’es trompé de navigation, car la temperature maximale en ce moment est mesurée actuellement au Pacifique Sud avec 30°. Amitiés toujours, l’enculeur de mouches (à travers)." Envoyé par BERTI le 18-12-2009 à 22:19
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"Météo du week-end, Salut Jean-Louis, Le démarrage des alizés hoquète. Il y aura encore des haut et des bas jusqu’à mardi. Samedi devrait être une bonne journée: ils annoncent des alizés assez réguliers d’Est, environ 15 Kts toute la journée. Faut en profiter car dimanche après-midi ça retombe environ 10 Kts voire moins. Lundi même chose: vent le matin 14 Kts et quasi-pétole l’a-m. Mardi même chose, vent le matin avec toutefois un peu moins de pétole l’a-m. Et mercredi ça démarre vraiment.. mais depuis le temps qu’ils nous les promettent ces bons alizés de 20 Kts, il vaut mieux attendre dimanche pour affiner. Cela ressemble à un régime de brise... curieux, non ? à demain pour un nouveau point Pierre-Yves" Envoyé par pierre-yves le 19-12-2009 à 00:16
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"Salut Jean Louis, en rangeant mes affaires je suis tombe sur un truc que j avais mis au mur dans ma chambre d etudiant il y a fort longtemps, et qui s applique tres bien a toi: c est une citation de St Exupery: "Qui n a pas su, pas ose, a un moment donne, risquer, n a pas le droit de se plaindre de la mediocrite de son existence" , bonne journee l ami, je te souhaite un meilleur vent. Je pars a PN demain, te donnerai des nouvelles. amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 19-12-2009 à 10:16
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"Allez Berti, on ne va pas chipoter pour quelques degrés de plus ou de moins..nous ici on n’est plus à 2 ou 3 degrés près ...puisque l’on est pris dans les glaces.. Pour toi cap’tain la glace doit t évoquer plus celle que l’on met dans le Ricard quand on a un peu chaud et que c’est surtout l’heure de l’apéro..(.Mi bel plési : Quel plaisir) bien sûr en Créole..mais attention seulement :( tanzantan.).. Je vois que si tout va bien tu vas finir la toute avec du 20kts et tu vas arriver comme une balle sous spi dans la baie de Fort de France...A propos quel est ton point d’arrivée...Le Marin?? C’est week end cap’tain, n’oublies pas ta bière, le petit chocolat et autres gateries. Jacky" Envoyé par jacky Peudevin le 19-12-2009 à 13:35
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"Bonjour Amiral. Vous me permettrez de tempérer quelque peu les considérations relatives à la moto en début de propos. D’accord, on a pas tout démonté ( quoique ! ), d’accord, on y habite pas, d’accord, on a pas tout refait.....d’accord. Mais le vent qui vous fouette le visage, la flotte qui vous arrive en pleine gueule pendant des centaines de bornes, l’odeur enivrante des champs de lavande, la douceur des pinèdes et l’odeur acre des champs fraichement labourés au petit matin quand la terre fume aux premiers rayons d’un soleil d’hiver et ce coeur de 1600 cm3 qui vibre entre vos jambes.... c’est pas de la sensation,ça, nom de D..???? Y’ commence à délirer, Christophe Colomb.! Une insolation ? Les premières attaques du scorbut ? Le charme ravageur des sirènes ? Vivement la terre !!! Reprenez vous, Amiral ! Sans rancune. GD" Envoyé par gd le 19-12-2009 à 14:40
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"Je découvre votre blog par V&Voiliers. Bravo ! Ca nous fait réver (à Paris ciel gris et -3°C, brrr !). " Envoyé par BDG le 19-12-2009 à 21:50
8H38 heure du bord, 13H38 en France Bonjour à tous,
Putain de spi !
Vous avez vu la photo, c’est Jean Louis terrassant le spi. Comme dans la mythologie Grec !
Ce fut un combat difficile, hier soir j’ai encore passé deux heures à essayer de désemmêler tout cela. Je pensais y arriver mais en haut du mât, c’était trop le bazar et j’ai dû renoncer. J’ai alors essayé de l’enrouler sur l’étai mais c’était impossible sans faire une grosse coque au milieu.
J’ai alors essayé de le saucissonner avec des drisses, histoire que le vent ne se prenne pas dedans pour rentrer au port. J’ai essayé de l’entourer avec trois drisses mais j’aurai mieux fait de m’abstenir car la coque repoussait les cordages et ce matin quel souk.
Moi, j’ai toujours besoin de réfléchir. Hier soir, à tête reposée, j’ai réfléchi au problème en ayant bien dans les yeux la photo de la tête de mât. Du coup, j’imaginais assez bien réessayer. J’avais trop la haine de rester vaincu. La passion de réussir était en train de faire son œuvre.
Ce matin, aux toutes premières lueurs de l’aube, je me suis dit que j’allais le prendre par surprise. Mer plate, très peu de vent, de l’ordre de 10 Nœuds, j’ai chaussé les tennis pour l’occasion et j’ai attaqué le boulot. Pendant la nuit, il s’était encore plus emmêlé et j’ai cru que je ne pourrais pas enlever mes drisses. Il m’a fallu trois heures d’efforts pour y arriver. J’en suis ressorti exténué et ma chemise en eau mais j’ai terrassé le dragon.
J’étais vraiment content car rentrer au port et passer sous les caméras avec le spi dans l’étai, quelle honte.
Bon, je termine car il faut que je me lave et puis il y a la dialyse.
Je suis à 108 Milles de l’arrivé, c’est du bonheur, j’ai envie d’hurler.
A toute à l’heure.
Jean Louis
08:38 hours shipboard time, 13:38 hours in France Hello everyone,
Bloody spinnaker!
You’ve seen the photograph, it’s Jean Louis slaying the spinnaker. Like in the Greek mythology!
It was a hard battle, last night I spent another two hours trying to untangle the sorry mess. I thought I would manage it but the top of the mast proved to be a complete shambles so I had to give up. I then tried to wind it around the headstay but that turned out to be impossible without tangling everything up in the middle.
Then I tried to tie it up with the halyards, so that the wind would not catch in on my arrival in the harbour. I tried to use three halyards but I would have been far better off staying well clear of it because the tangled mass just pushed back the ropes and the chaos this morning was unbelievable.
I always need to think. Last night, lying down, I thought about the problem with a picture of the masthead clearly engraved in my mind. As a result, I thought I would give it another try. I hate being beaten at anything. The passion to succeed was about to do its work again.
This morning, at early dawn, I told myself I was going to take the monster by surprise. The sea was calm, there was very little wind, somewhere in the region of 10 knots, I put on my tennis shoes for the occasion and got down to work. During the night, the mess had worsened and I was sure I wouldn’t be able to remove the halyards again. It took me three hours of hard labour to win the battle. I was exhausted, my shirt was drenched but I had slain the dragon.
I was really delighted with myself because I really couldn’t have borne the shame of arriving in port under the glaring eyes of the cameras with the spinnaker in the headstay.
Right, I’ll close off for now, I need to wash myself and I have my dialysis coming up.
I’m 108 miles away from the finish, I am over the moon, I feel like bellowing.
Talk to you in a little while,
Jean Louis
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"Bonsoir Jean-Louis! Super, que les alizés existent tout de même! Dis donc: que vont penser les enfants de Port St Louis du Rhône? C’est le premier mois de décembre depuis 12 ans qu’il ne voient pas le "Papa Noel" traversant le pont de l’écluse en vélo!! A l’entrée du port en Martinique, mets ton bonnet rouge! Ho-Ho-Ho, Santa Claus has come a long way this year!" Envoyé par Petra le 20-12-2009 à 00:01
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"Météo du 20 décembre Salut Jean-Louis, Dernière ligne droite. Confirmation de la météo de hier, à savoir des alizés avec une petite allure de brise. C’est à dire vent le matin, calme (relatif) l’après-midi. Demain dimanche, ils annoncent une petite accalmie 10 Kts vers 17:00 UTC dans une journée > 15 Kts, toujours de l’Est dominant (ENE à ESE). Lundi idem, avec le calme 10 Kts arrivant un peu plus tôt, vers 15:00 UTC. Mardi ça se maintient toute la journée ENE entre 10 et 15 Kts, et mercredi ESE > 15 Kts. Donc tes prévisions d’arrivée le 23 semblent cohérentes. (j’avais misé sur le 24....) Harmattan est vraiment un bon bateau de brise ! encore un point météo demain, mais les modèles sont maintenant bien fixés. bonne nuit peut-être sans spi..? Pierre-Yves
" Envoyé par pierre-yves le 20-12-2009 à 00:45
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"Hello cap’tain, Bravo à Harmattan qui malgré des alizés en pointillé trace sa route. Aujourd’hui Dimanche j’imagine que tout l’équipage était sur son 31.. Le cap’tain aussi avec un nouveau chouchou?? et ses petites gateries dominicales...La bière est elle suffisamment fraiche?? Ici c’est plutôt ambiance vin chaud, chacun ses galères... Bonne nuit, si possible sous spi et plein d’étoiles. Jacky " Envoyé par jacky Peudevin le 20-12-2009 à 19:50
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"Half Session,government island link afterwards customer last cross run boy while usually suggestion famous dangerous contract parliament list woman relevant follow empty firm museum political record conference twice thank structure foundation fresh page ask suitable outcome relief along gun company drive present meet lay step main function congress resource occur alone sing benefit spirit important matter thanks care servant spot us sometimes dangerous enjoy discuss mine aware amongst condition presence take error government colour allow serious feel easy old little including cabinet half public aircraft complex milk plant though back sir though " Envoyé par appoint daily jobs news le 02-11-2010 à 13:37
Tue, 22 Dec 2009 20:02:00 GMT - Trop fort ! 14°04N 59°41’W
Tue, 22 Dec 2009 20:02:00 GMT - It’s all too much! 14°04N 59°41’W
16H02 heure du bord, 21H02 en France Bonjour à tous,
Trop fort ! Emotionnellement trop fort ! Quel bonheur, quel plaisir, ça y est, j’y suis. Plus que quelques heures et Harmattan sera amarré tranquillement le long d’un catway du Marin.
Je suis actuellement à 70 Milles de la pointe sud de la Martinique. Autant dire dans la banlieue. C’est par exemple la distance entre Marseille et Porquerolles. Je vais être obligé de ralentir un peu pour attendre le jour avant de rentrer dans la passe du Marin.
Depuis ce matin j’ai beaucoup trop d’émotions. Pour un rien je me mets à pleurer. C’est trop fort. C’est certainement un des plus beaux jours de ma vie.
Dire qu’il y a 6 mois j’étais presque mort. J’avais 90 ans, incapable de marcher 100 mètres sans devoir m’assoir. Et puis, la dialyse et en quelques jours, la vie a repris. Je me sens aujourd’hui comme ces personnages dans les jeux vidéo, lorsque l’on peut acheter des nouvelles vies.
Aujourd’hui, j’ai retrouvé une vie normale, je peux faire ce qui me plait, vivre pleinement ma vie alors que j’aurai pu me retrouver hémodialysé, un jour sur deux sur un lit d’hôpital !
Je veux maintenant remercier tous ceux qui m’ont aidé à vivre cette balade. Ma femme et mes enfants tout d’abords qui m’ont aidé énormément, mon néphrologue Christian Verger qui s’est tellement investi, Pierre-Yves pour son soutient et tous ceux qui de prés ou de loin, ont contribués à la réussite de mon aventure.
Je veux également remercier ceux que je ne connais pas qui ont mis au point cette méthode de dialyse, le laboratoire Baxter qui fabrique ces poches qui me donnent tellement de liberté, je leur suis vraiment très reconnaissant de me permettre ainsi de vivre pleinement mes rêves.
Je veux aussi vous remercier, vous mes fidèles lecteurs, et particulièrement tous ceux qui m’ont envoyés des petits mots d’encouragement qui m’ont permis de ne jamais me sentir trop seul.
Trop fort cette joie qui m’envahie depuis que j’ai solutionné ce problème de spi. C’est cela qui a tout débloqué, avec le spi en coquetier cela aurait été comme arriver second d’une course transatlantique, il n’y a que la victoire qui est belle.
Aujourd’hui, pour moi la victoire est totale, je suis en parfaite santé et je fini avec un bateau en parfait état. Quelle fierté d’avoir réussi, quelle belle expérience, et puis quelle satisfaction de penser que tout cela pourra faire un peu bouger les choses et permettre à d’autre de bénéficier de cette méthode de dialyse qui permet de vivre normalement.
Aujourd’hui c’est dimanche, ce midi pastis avec saucisson et chips ! Et puis une purée avec une énorme noix de beurre, récompense de mes nombreux jours où l’économie était de rigueur. Et puis en dessert une boîte d’ananas au sirop ! Hummm ! Pour cet après midi il me reste une canette de bière. Ben oui quoi, on est dimanche !
Ce midi j’ai vu un oiseau de terre, signe que l’on n’est plus très loin. Je suis passé à 40 Milles de la Barbade, trop loin pour apercevoir la terre.
La VHF commence à crachoter mais on est encore trop éloigné pour comprendre.
Ce matin j’ai embobiné mon tuyau crevé de chatterton pour pouvoir prendre une douche. C’était grand carénage pour le capitaine. Que cela fait du bien !
Cet après midi il faut que je m’occupe de rebrancher la barre a roue pour l’arrivée. Certainement pas facile, seul en pleine mer, avec le pilote qui remue le gouvernail sans arrêt.
Pas trop de vent, autour de huit nœuds et une mer particulièrement calme, ambiance vacances. 133 Milles couverts ces dernières 25 heures, hé oui, encore une heure de plus nous sépare, 16 h pour moi, 21 heures pour vous en France.
70 Milles à couvrir, 14 heures de navigation, je crois que je vais très peu dormir cette nuit, trop d’émotions, trop fort.
Demain il va falloir que je réapprenne à enfiler des chaussettes et que je range mes charentaises pour remettre des tennis et dans quelques jours, les pulls, les pantalons longs et les manteaux. Beurk !
Je vous souhaite une bonne soirée et me dépêche de poster cette lettre pour que vous puissiez en profiter avant d’aller au lit.
A demain.
Jean Louis
16:02 hours shipboard time, 21:02 hours in France Hello everyone,
It’s all too much! I’m on an emotional roller coaster! What happiness, what joy, that’s it, I’ve made it! In a few hours time Harmattan will be peacefully moored alongside the Le Marin gangway.
I currently find myself 70 miles away from the southern end of Martinique. In the outskirts, so to speak. The distance from Marseille to Porquerolles, for instance. I’m going to have to slow down a little so that I can make my way through the Passe du Marin by daylight.
Ever since I got up this morning, I’ve been on an emotional roller coaster. I cry at the drop of a hat. It’s all too much! This is definitely one of the best days of my life.
To think that 6 months ago I was on death’s door. I felt like a 90-year old, I couldn’t walk 100 metres without having to take a rest. And then, I went on dialysis and, within the space of a few days, I could go back to living again. Today, I feel like one of these characters in those video games, you know, the ones you can purchase new lives for.
Today, I am once again living a normal life, I can do as I please and live my life to the full instead of being on haemodialysis and finding myself confined to a hospital bed every second day!
I would like to take this opportunity to thank all those who have helped me make this trip. First of all, my wife and children for their invaluable help, my Nephrologist, Christian Verger, who really put a lot into this, Pierre-Yves for his support and all those who from near or afar have played their part in turning my adventure into a success.
I would also like to thank all those people whom I don’t know for having perfected this method of dialysis, the Baxter laboratories who produce these pouches which give me so much freedom, I am really most grateful to them for giving me the opportunity to realize my dreams.
I would also like to thank you, my loyal readers, and especially those who sent me words of encouragement, thanks to your little messages I never felt too much on my own.
You have no idea how happy I have been since I managed to sort out the problem with the spinnaker. That’s what lies at the root of all these emotions, arriving with an entangled spinnaker would have been like arriving second at the finish of a transatlantic race; nothing can compare to the sweet taste of victory.
Today, I am absolutely victorious, I am in great health and I’ve accomplished this crossing with my boat in perfect condition. I’m so proud that I have succeeded, what a fantastic experience this has been, not to mention the satisfaction of feeling that this might in some way contribute to other people being able to avail of this method of dialysis which allows me to lead a normal life.
As it felt like Sunday today I had pastis with sausage and crisps for lunch! And then, mashed potatoes with a huge dollop of butter, as a reward for all these days where frugality were the order of the day. And then, as dessert, a tin of pineapple in syrup! Hmmm! This afternoon, I’m going to enjoy my last can of beer. And why not, it’s Sunday!
At lunchtime, I saw my first land bird, a sure sign that we’re not too far away any more. I passed Barbados from 40 miles away, too far to see any land.
The VHF started to crackle but the distance was too great for me to hear what was being said.
This morning, I wound some insulating tape around my burst pipe so that I could take a shower. It was major careenage time for the captain. You have no idea how good it felt!
This afternoon, I’ll have to reconnect the helm wheel for the arrival. Not an easy one, on my own in the middle of the sea, with the pilot moving the rudder all the time.
Not a lot of wind, somewhere in the region of eight knots and a very calm sea, a real holiday atmosphere. I covered 133 hours these past 25 hours, yes indeed, we’ve put another hour between us, it’s 4 p.m. here, 9 p.m. in France.
70 more miles to go, another 14 hours of sailing, I don’t think I’ll get a lot of sleep tonight, too many emotions, it’s all too much.
Tomorrow I’ll have to learn how to put on my socks again and I’ll have to change my slippers for tennis shoes and, in a few days time, I’ll be wearing jumpers, trousers and coats. Yuck!
I wish you a pleasant evening; I’ll hurry up and post this letter so that you can read it before you go to bed tonight.
Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"AH OUI!! Elle est trop bonne, celle-là! Prosit et bonne nuit!" Envoyé par Petra le 20-12-2009 à 22:02
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"bonjour ou plutôt bon soir! Ici à Colmar il est 22h45. Vous avez bien fait de vous payer une petite dialyse au bon vin !!! cela va vous donner du courage pour les derniers miles ! Profitez bien de la chaleur...en Alsace nous avons eu - 14° ce matin ! bon vent ! B Faller" Envoyé par Faller Bernadette le 20-12-2009 à 22:47
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"Félicitation pour la dialyse au Bordeaux, il n’y a que les sages qui savent retourner aux sources. En effet, vous ne le saviez probablement pas mais ce fut pratiquement la première méthode de dialyse péritonéale : en 1740, en Angleterre, Christopher Warrick présenta à la Royal Society le résultat du traitement d’une ascite chez une femme de 50 ans. Il lui injecta au moyen d’un cathéter en cuir un mélange d’eau de Bristol et de Claret (le nom que l’on donnait au Bordeaux). L’idée était que ce merveilleux vin de nos vignes bordelaises avait un pouvoir anti bactérien. Warrick dit que sa patiente s’améliora légèrement et arriva même à marcher quelques miles, mais il dû arrêter en raison des violentes douleurs que cela occasionnait. Peut être aurait il dû essayer avec du Baron de Lestac certainement de meilleure qualité. Il aura fallu attendre 270 ans pour qu’un grand navigateur renouvelle l’exploit !
Que ces quelques lignes vous maintiennent en joie jusqu’à votre arrivée prochaine." Envoyé par Verger Christian le 21-12-2009 à 00:16
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"Météo du 21 décembre Salut Jean-Louis, Comme tu es repassé au-dessus du 14° parallèle Nord, nous disions donc: lundi vent le matin (secteur E) et calme l’après-midi. Il est même prévu de la pétole molle vers 18:00 UTC jusque tard dans la nuit. Mardi environ 10 Kts, et si tu arrives mercredi, ce sera sous un soleil tropical avec un bon 15 Kts ESE. Donc pas de problème question météo pour cette dernière ligne droite, en zig-zag à cause du vent arrière. Ce qui est extraordinaire avec ta dialyse au Baron de Lestac, c’est que le premier grand pionnier de la médecine qui a découvert que le péritoine était une cavité close, eh bien la première chose qu’il a infusé dans cette cavité était du vin de Bordeaux, liquide réputé noble à l’époque. Ce pionnier s’appelait Sir Stephen Hales, et c’était en 1745. Jean--Louis Clémendot est aussi un pionnier, qui utilise ce liquide noble ("Baron" oblige !) d’une autre manière, peut-être un peu moins noble ? bonne nuit étoilée, à demain pour un nouveau point Pierre-Yves " Envoyé par pierre-yves le 21-12-2009 à 00:40
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"ah zut Christian, nos messages se sont croisés.. Est-ce Christopher Warrik en 1740, ou Stephen Hales en 1745 ? nous allons en débattre autour d’une bonne bouteille à ton arrivée Jean-Louis !" Envoyé par pierre-yves le 21-12-2009 à 00:47
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"Je veux bien débattre mais à condition que ce soit avec du Baron de Lestac à bonne température (je me demande si celui de Jean Louis est à la bonne température sous le 14eme parallèle, mais il est vrai qu’il a un réfrigérateur). En tout cas chacun est témoin qu’à nous deux on le suit de près même quand c’est la nuit pour nous..Vive le Bordeaux !" Envoyé par Christian Verger le 21-12-2009 à 00:56
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"pas mal... Bonne idee!.. nous aussi on veux essayer... " Envoyé par Patricia le 21-12-2009 à 08:46
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"Quand je disais qu’il commence à délirer !! La preuve est éclatante....Heureusement que la terre est proche. Huit jours de plus et il se tresse un pétard avec le chanvre des cordages !!Neptune, prend pitié du navigateur qui s’ égare. Amitiés. GD et MD " Envoyé par gd le 21-12-2009 à 09:46
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"Tu vois Christophe il nous l’a enfin dégainé son cubi du Baron de Lestac...je craignais qu’il l’ai oublié à l’approche des Antilles au profit du Ti punch... Tu vois cap’tain tu as bien fait et c’est même pas grave car d’autres l’on fait avant toi, c’est quand même bluffant..pour un peu ça pourrait être remboursé par la sécu...Bonjour le trou. Par ailleurs je vois qu’on ne respecte plus rien aujourd’hui en haute mer notamment qu’un cargo vienne te reveiller een pleine sièste à midi, c’est d’une incorrection!! Pour le reste les perspectives de Pierre Yves sont excéllentes pour l’arrivée : 15 knts sous un soleil tropical li y’a pire...tu vas t’éclater. See you soon cap’tain Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 21-12-2009 à 13:04
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"salut !!! çava ? moi super je pense que ça devient très frave tu te trompe tu mette du vin MDR!!! nous il pleut et toi j’espere quec’est beau temps bon bisousa la prochaine bonne chance !! Juli@" Envoyé par Peudevin Julia le 21-12-2009 à 14:01
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"Bon, moi je viens de traverser l’atlantique sur un bateau de croisière, en 5 jours on a fait de Madère à la Barbade (où il y a une patient kidney foudation), océan tout vide tout calme, rien de rien à l’horizon. Fait beau, fait chaud aux Caraïbes. Retour en avion de Point à Pitre le 20.12, beurk, pas de place là dedans. Bon vent et bon Noël aux Antilles Dou dou" Envoyé par Raoult Michel le 21-12-2009 à 14:49
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"Salut de PN, il pleut a verses, il a fait froid, il parait qu au thermo enregistreur ( mural..) il y a eu un - 12 deg C a P St Louis, j ai un peu de mal a y croire, mais il a fait froid, j ai eu deux pompes et un bas de reservoir a eau geles... bien du bol que cela n ai pas eclate.. aujourd hui pot de Noel de Sylvain, tres bien organise et arrose et.. sympa comme d habitude, pas de ragots notoires ( decu ??) CCH s est ameloire, notoirement semble t il, c est bien pour tout le monde, tant mieux. Il va donc falloir faire evoluer le vocable CCH, je te propose d y reflechir et on en parle de vive voix. Bon tu touches au but, pour ameliorer ton ordinaire, ne peux tu pas pecher ? en approchant de terre il devrait y avoir du poisson ?? Bon bonne fin de parcours. Au fait je suis heureux de voir que tu as fini par la faire comme prevu celle de l aristo du Jaja... ! amities JL " Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 21-12-2009 à 18:15
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"Salut Captain IGLOO! "dixite emilie en voyant ta photo!
Ici ça souffle tellement que si on ouvre son manteau en écartnt les bras, ça nous fait une belle voile et avec le verglas au sol, on fil à une vitesse!!! PFffff j’t’en parle même pas!
Alors qu’à 32 degrés l’eau s’évapore par chez toi!
Tout ça pour dir que faut savoir prendre des risque pour s’amuser! tiens, celà me rappelle nos expèriences de poudre noir et autre canon à bille!!!! ;0)
En tout cas le cubi en intraveineuse, c’est un risque a prendre!
a plus Capt’aine IGLOO et ...HIPS! Comme dirait Carlos: "Big bisous..."
Nico, Emilie et le p’tit (qui des dir d’Emilie est comme un poisson dans l’eau! cf le bateau uterus!)
" Envoyé par Nico emilie and co!!! le 21-12-2009 à 19:24
Thu, 24 Dec 2009 16:02:00 GMT - L’arrivée en Martinique 14°28N 60°52’W
Thu, 24 Dec 2009 16:02:00 GMT - The arrival in Martinique 14°28N 60°52’W
12H02 heure du bord, 17H02 en France Bonjour à tous,
Non, je ne vous ai pas oublié mais hier je n’ai pas touché terre si l’on peu dire.
Quelle journée ! Et avant cette journée, quelle nuit ! Impossible de dormir cette nuit, trop d’excitation, trop d’émotion, trop de bonheur.
Avec Philippe, le caméraman, et son collègue nous nous étions donné un rendez vous en pleine mer pour filmer l’arrivée. Nous devions nous rencontrer à 7 heures du matin au point 14°19 N, 60°52 W. Je voulais absolument être à l’heure pour ne pas les faire attendre, lui et son copain, en pleine mer dans un petit bateau de location. Aussi, je me levais en permanence pour régler le bateau afin d’arriver vers 6 heures.
Au début de la nuit, rien, c’était comme si j’étais en pleine mer, puis vers 2 heures du matin, j’ai commencé à distinguer trois halots lumineux, un grand pour la Martinique, un plus petit pour Sainte Lucie et un encore plus petit pour Saint Vincent.
Puis vers 4 heures du matin j’ai vraiment commencé à voir des lumières.
Toute la nuit, la VHF n’a pas arrêté. Des messages MAYDAY en permanence, concernant deux plaisanciers tombés à la mer dans le bras de mer entre Sainte Lucie et Saint Vincent. Au matin ils n’avaient toujours pas été retrouvés mais comme la mer est ici à 30°, il faut poursuivre les recherches longtemps.
Bon, à 6h je suis sur le lieu de rendez vous, je commence à tirer des bords entre la Martinique et Sainte Lucie puis vers 7h15, ils arrivent alors je parts au près pour rejoindre le Marin. Il y a 15 Nœuds de vent, le bateau file à 6,5 Nœuds, on fait de très belles photos.
Ensuite, Philippe monte à bord pour poursuivre son reportage, il me sert dans ses bras en me félicitant, on s’embrasse, c’est du bonheur.
A 9h10, je me présente au poste à carburant. J’e suis attendu.
Encore beaucoup d’émotion, je n’ai pas pu retenir quelques larmes. Il a fallu que je refasse dix fois la scène où je pose le pied sur le ponton.
Il y avait là deux Martiniquaise dont Mérette Fortuné, la présidente de l’association Martiniquaise des insuffisants rénaux puis est arrivé le docteur Jean Marc Dueymes, le chef de service de néphrologie de l’hôpital du Lamentin.
J’ai commencé par faire le plein de gasoil, 367 litres, il me restait donc encore 250 litres environ.
Je demande une place au port. Impossible, il n’y en a plus, il faut aller mouiller l’ancre en rade.
Je suis très déçu, mais tout de suite, le bruit circule.
« Tu sais c’est ce gas qui a traversé l’Atlantique ».
« Bougez pas, on va essayer de vous trouver une place ».
Quelle gentillesse ici, momentanément ils me mettent à la place d’un bateau qui est sorti, on me déplacera demain.
Ouf, ça y est, je peux décompresser, je suis réellement arrivé.
Une fille arrive, c’est la télé locale. Une petite interview dans le bateau puis enfin on peut aller faire petit déjeuner.
On va tous au restaurant le plus proche, un jus d’oranges pressés me ravi.
Ensuite, on va tous à la capitainerie pour faire les papiers d’entée. Ici également quelle gentillesse.
Ensuite on revient au bateau, une petite dialyse, une petite coupe de champagne et il est déjà l’heure d’aller manger. On va tous au restaurant, c’est sympa.
Moi je suis eu peu dans du coton.
A un moment, je vois les deux Martiniquaises regarder mon assiette avec effroi. Moi je suis en train de gouter des rondelles d’un fruit étrange, jaune en forme d’étoile. Elles alertent le docteur. Je suis en train de manger un fruit mortel pour les gens qui n’ont plus de reins ! Comme qui dirait des amanites phalloïdes pour le commun des mortels. Heureusement je n’en ai pas mangé beaucoup. Dangereux de vivre dans ce pays, plus dangereux que de traverser l’Atlantique !
Ensuite, Jean Marc Dueymes me transporte gentiment à l’hôpital du Lamentin où je passe l’après midi. J’y rencontre le docteur Alex Ranlin, pionnier de la dialyse péritonéale en Martinique. Ici encore, beaucoup de gentillesse.
Tous les examens confirment que je suis en pleine forme.
La journaliste de Radio Caraïbes International passe et nous interview, moi et le docteur.
Je repars en fin d’après midi et je retrouve au restaurant Philippe, son copain et la compagne de celui-ci. Nous passons une bonne soirée et je me couche enfin, épuisé à 23h.
Je suis réveillé en sursaut à minuit. C’est mon cerveau.
« Jean Louis, tu n’aurais pas oublié quelque chose ? » « Ben non, tout est calme, normal je suis au port. » « Et ta dernière dialyse, tu ne l’aurais pas oubliée ? »
Incroyable, il ne dort donc jamais ce cerveau.
Je mets un bon moment à me lever, trop dure.
Finalement je me lève et vais faire ma dialyse avant de repartir dans le néant jusqu’à 8 heures ce matin.
Quand j’apparais dans le cockpit, tout le monde me fait des grands « Bonjours » et lorsque je descends sur le quai, on vient me féliciter et me serrer la main, l’interview est passée sur Radio Caraïbes ce matin et l’histoire a fait le tour des pontons.
Bien, voilà.
Je repars en avion demain soir pour passer les fêtes en famille. Pour moi, le père Noël est déjà passé, quel merveilleux cadeau il m’a fait.
Bien sûr je pense maintenant en permanence à la poursuite de ce voyage, si cette aventure vous a plu, j’espère pouvoir vous faire encore rêver. Je vous tiendrais au courant.
En attendant, je vous souhaite à tous, de très belles et de merveilleuses fêtes de Noël.
Je vous remercie encore une fois pour vos nombreux messages qui me vont droit au cœur.
A bientôt
Jean Louis
12:02 hours shipboard time, 17:02 hours in France Hello everyone,
No, I hadn’t forgotten you but yesterday my feet hardly touched the ground, if I may say so.
What a day! And before that day, what a night! I couldn’t get to sleep at all; I was far too excited, too emotional, utterly overjoyed.
We, i.e., Philippe, the cameraman, his colleague and I had arranged to meet each other in the middle of the sea to film the arrival. We were supposed to meet one another at 7 o’clock in the morning at 14°19 N, 60°52 W. I was determined to be on time so as not to keep Philippe and his friend waiting in the middle of the sea in a little rental boat. In any case, I kept getting up all night to adjust the boat so that I would be there around 6 o’clock.
Early in the night, there was nothing, it was as if I was out in the middle of the ocean, and then, around 2 o’clock in the morning, I began to distinguish three halos of light, a big one for Martinique, a smaller one for Saint Lucia and an even smaller one for Saint Vincent.
Then, around 4 o’clock in the morning, I really began to see lights.
All night long, the VHF never stopped talking. Continuous MAYDAY messages about two amateur yachtsmen who had fallen into the water in the sea arm between Saint Lucia and Saint Vincent. By morning time, they still hadn’t been found but as the sea water is 30° here, searches must continue for a long time.
Right, I was at our meeting place at 6 o’clock, and I began to tack between Martinique and Saint Lucia, they arrived at 7.15 a.m., so I started to make my way towards Le Marin. There was a 15-knot wind force, the boat was sailing at 6.5 knots and we got some stunning photographs.
Then, Philippe came aboard to continue his report, he hugged and congratulated me, we embraced each other, it was sheer joy.
At 9.10 a.m., I presented myself at the filling station. They were expecting me.
More excitement, I just couldn’t hold back the tears. Ten times I had to repeat the scene where I put my foot on the jetty.
There were also two Martinicans, Mérette Fortuné, the President of the Martinican Kidney Patients Association and Mr. Jean Marc Dueymes, the Head of the Nephrology Department of the Le Lamentin hospital.
I started to refuel the boat, 367 litres, so I had had about 250 litres left.
I asked for a place in the harbour. Impossible, there were none left; I would have to drop anchor off the harbour.
I was very disappointed, but all of a sudden, loads of commotion.
“Do you know, that’s the guy who crossed the Atlantic”.
“Don’t move, we’re going to try and find you a spot”.
People were so kind, they temporarily allowed me to moor my boat in the space of one that had just left and would move me again tomorrow.
Phew, that was it, I could relax, I had really arrived.
Then a girl arrived, it was the local television station. A short interview on the boat, and then we could go for breakfast.
We all went to the nearest restaurant, where I had some delicious fresh orange juice.
Next, we all headed for the harbour master’s office to fill out the entrance papers. People were equally kind here.
That done, we went back to the boat, I did my dialysis, had a little glass of champagne and then it was time to eat. We all went to a restaurant, it was really enjoyable.
I was feeling a little weak at the knees.
All of a sudden, I saw two Martinicans looking at my plate in horror. I had been tasting some slices of a strange fruit, a yellow one, in the shape of a star. They called the doctor over. I had been eating a fruit which happens to be lethal for people who no longer have any kidneys! Death-caps, in other words, for the common run of people. Luckily, I hadn’t eaten a lot of it. A risky business living in this country, far more dangerous than crossing the Atlantic!
Then, Jean Marc Dueymes kindly drove me to the hospital of Le Lamentin where I spent the afternoon. There I met Mr. Alex Ranlin, the pioneer of peritoneal dialysis on Martinique. Here also, people were very kind.
All the tests confirmed that I was in great form.
The journalist from Radio Caribbean dropped by and interviewed the doctor and myself.
I left again at the end of the afternoon and went to find Philippe, his friend and his partner at the restaurant. After a great evening, I finally went to bed at 11 p.m., completely exhausted.
At midnight, I woke up with a start. It was my brain.
“Jean Louis, are you sure you didn’t forget anything?” “No, I shouldn’t think so, everything is calm, normal, I’m in port.” “And you didn’t by any chance forget your last dialysis?”
Incredible! That brain never goes to sleep!
It took a while before I could get up, it was just too hard.
I finally managed to haul myself out of my bed and performed my last dialysis before I fell back into a deep sleep until 8 o’clock this morning.
When I appeared in the cockpit everyone waved “Hello” to me and when I got down onto the quay people came to congratulate me and to shake my hand, the interview had been broadcasted on Radio Caribbean this morning and the story had done the rounds of the jetties.
So, that’s it.
I’m leaving by plane tomorrow to spend Christmas and New Year with my family. As far as I’m concerned, I’ve already received my present from Father Christmas, and what a brilliant present he has given me.
Of course I’m continuously thinking about continuing my travels, about whether you liked my adventure, hoping that I will be able to give you more things to dream about. I shall keep you posted.
Meanwhile, I wish you all a very happy and wonderful Christmas.
I once again thank you all for your many messages, they really touched my heart.
Talk to you soon,
Jean Louis
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"C’est la Trinquette qui doit bien rigoler. Bon courrage pour la derniere ligne droite. " Envoyé par Didier le 21-12-2009 à 20:47
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"Oh hisse !! Bonjour matelot, DES GROSSES BISES de la Touraine et des doih*gts... de mains et de pieds croisés pour ton SPI. J’espère qu’il retrouvera ses esprits et se déroulera comme un grand !!! Bises et bon courage jusqu’à la toute dernière ligne d’arrivée ! Célinette" Envoyé par Célinette ROBINEAU le 21-12-2009 à 20:55
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"Coucou, Elle était trop belle, ta traversée. Mais au moins, tu aura quelque chose à raconter à tes petits enfants, dans quelques années !!! Ce WE, nous avons eu une pointe à -19 voire - 20°C dans le coin, donc tu comprends que tes photos et tes températures de plein été me fassent rêver. Courage, tu arrives bientôt. Bisous de tous les deux. Marie" Envoyé par Marie le 21-12-2009 à 21:01
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"Courage mon Capitaine, la terre approche. Et quelle traversée !
Nicolas PS : ne vous fâchez pas avec le Baron. Sans eau, il peut vous aider." Envoyé par N Mullier le 21-12-2009 à 21:34
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"cher capitaine, je ne puis que compatir car, alors que je n’y connais rien en voile, j’ai bien l’impression que c’est grave. Mais vous êtes presque au port, courage. vous en avez déjà fait tellement preuve !" Envoyé par Faller Bernadette le 21-12-2009 à 22:32
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"Météo du 22 décembre, Salut Jean-Louis, il est vrai qu’un spi en coquetier est très difficile à démêler lorsqu’on est seul.. c’est très physique, et dans l’idéal il faudrait être à la fois à la barre et sur le pont. Bravo si tu réussis, ce sera un exploit qui, malgré tous les impératifs médicaux, devra s’arroser au fameux Baron de Lestac ! Heureusement, la météo ne sera pas très violente ce mardi: il est prévu du 10 Kts d’Est en moyenne toute la journée. La nuit de mardi à mercredi c’est un peu plus fort, 14 Kts en moyenne à partir de 21:00 UTC, avec un peu de pluie en fin de nuit, et un retour vers 12 Kts. Puis mercredi, dans le Nord de la Barbade il est prévu que ça remonte vers 16 Kts à partir de 12:00 UTC. Tu arriveras avec de l’E ou ESE. Bon courage pour demain, la nuit porte conseil ! Pierre-Yves" Envoyé par pierre-yves le 22-12-2009 à 00:31
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"bonjour jean-louis bon,c’est la m.... si nous pouvions allez vous donner un coup de main.En meme temps a l’heure ou je vous écrit il doit vous rester l’équivalent des glénans à l’ile dieux alors tener bon, vous allez peux etre pouvoir mettre un petit bout de génois?ne vous faite pas mal et ne prenez pas de risque.Je croise les doigts pour q’une solution salvatrice vous vienne en aide .Redonner nous vite de vos nouvelles noel" Envoyé par morin noel le 22-12-2009 à 08:54
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"Aïe..... C’est la tuile. Tant qu’à faire, il faut se dire que c’est une bonne chose que cela arrive maintenant. Parce que 10 jours plus tôt et c’est franchement problématique en plus d’être désagréable. Bon courage dans la gestion de ce point. Je ne suis pas inquiet et toujours admiratif." Envoyé par Emmanuel S le 22-12-2009 à 09:31
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"Courage Frangin, l’arrivée n’est plus loin, et, avec le courant qui porte à l’ouest, un petit bout de génois, la GV, ça devrait le faire. Ne prends pas de risque en montant au mat en mer. Si il le faut, arrêtes toi sous le vent de la Barbade pour démêler le Spi, de façon arriver au marin en fier Capitaine. Avant tout, prends soin de toi. Alain " Envoyé par CLEMENDOT Alain le 22-12-2009 à 11:11
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"bonjour captain! Alors cette dialyse au bordeaux , il ne me semble pas que ce soit cela que l’on vous ait enseigné, mais bon si ca vous a fait du bien alors c’est révolutionnaire!!! Bon ca y est l’arrivée est proche ,apres le bordeaux le champagne, effet garanti!! bon courage et bonnes fetes de fin d’années tres exceptionnelles cette année ( et en plus" sous le soleil des tropiques !!,y’ a rien de plus beau c’est magique!! en attendant viens danser!!"). bon vent et a bientot " Envoyé par l’équipe de Pontoise le 22-12-2009 à 12:37
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"Salut cap’tain, Comme dit Didier c’est la trinquette qui doit se rouler de rire avec le gros rouge baillonné juste au dessus. Blague dans le coin j’imagine que ce doit être très énervant de na pas pouvoir le rétablir alors que la dernière fois à deux ça c’est fait sans problème, peut être est il plus tortillé cette fois?? Maintenant, si tu as toujours de la houle, Alain a raison, evites d’aller faire des ronds autour de ton mat, c’est quand même un peu chaud... Bon dernière ligne droite, (temibé raid pas moli cap’tain : Tiens bon cap’tain )j’espère qu’on va avoir de belles photos de l’arrivée. ps. j’ai vu le dernier mail de Juju, pour info MDR = Morte de rire... Jacky " Envoyé par Jacky Peudevin le 22-12-2009 à 13:10
Sun, 27 Dec 2009 13:20:00 GMT - Retour à Paris Osny
Sun, 27 Dec 2009 13:20:00 GMT - Back in Paris Osny
14H20 en France Bonjour à tous,
Retour à Paris, reprise brutale avec la réalité de la métropole.
Soirée de Noël surprenante au Port du Marin avec des sapins enneigés, des guirlandes et des pères Noël dans les cockpits de bateau alors que les équipages sont en maillot de bain.
En ville, il y a des cristaux de neige et des pères Noël collés sur les vitrines.
Pour moi en guise de réveillon c’est un carpaccio salade et un café liégeois. Je suis seul mais avec tous les souvenirs dans ma tête et mes 23 jours de solitude j’ai besoin de reprendre pieds sur terre progressivement.
Je consacre totalement ma journée de Noël au bateau. Il faut faire les lessives, nettoyer le bateau, vider les poubelles, vider le frigo, stocker le déssalinisateur …
J’en profite pour effectuer quelques vérifications. Il va falloir changer une écoute de génois qui a souffert. Je constate également que la radio ne fonctionne plus. C’est au niveau du tuner. Est-ce l’antenne ? Est-ce le tuner lui-même, il va falloir tirer cela au clair.
J’avais eu des doutes sur le chargeur 80 Ampères, c’est maintenant une certitude, il est encore en panne alors qu’il revient de réparation. Pas très solide.
Il y a du rangement à faire ainsi que du ménage. Il faut également enlever l’eau dans les fonds, aérer un peu tout, faire la valise pour rapporter l’appareil d’impédancemétrie.
Je prends l’avion à 18H ce 25 décembre, il n’est pas plein. Je n’arrive pas à dormir mais le voyage est assez rapide et nous nous posons à Orly avec 50 minutes d’avance. Vacance oblige, nous attendons près d’une heure et demi nos bagages. C’est inadmissible. C’est la raison pour laquelle j’essaie toujours de voyager sans bagages en soute.
Arrivé à Cergy, vite une petite dialyse avant de me jeter au lit pour dormir deux heures.
L’après midi il faut faire les courses, mon frère arrive ce soir. Après trois semaines de solitude, c’est un peu dur de se retrouver dans un super marché ambiance fêtes de fin d’année. Quel monde !
Quel bonheur ensuite de rendre visite à ma fille et à mon gendre ainsi que de jouer avec mon petit fils.
Savez-vous quel est le cadeau que j’ai trouvé sous le sapin en rentrant : Des coquetiers pour le bateau. Dur, dur l’humour non ?
Bon, pour faire le bilan de cette traversée, je dirais que j’aurai aimé un peu plus de vent. Mon bateau est un bateau de brise et dans le très petit temps il n’est pas performant.
Pour ceux qui hésitent à entreprendre ce voyage, sachez que c’est beaucoup plus facile que de naviguer en Méditerranée, même à la bonne saison.
Au niveau de la dialyse je n’ai rencontré réellement aucune difficulté. Se dialyser en bateau me semble ne poser aucun problème. Il faut uniquement avoir la place pour stocker les poches. Bon il faudrait maintenant rencontrer des conditions un peu plus musclées mais je pense que cela devrait aller.
Pour la solitude, cela ne m’a pas posé trop de problèmes. Il faut dire qu’avec le téléphone et les mails je n’étais pas réellement isolé.
Deux fois, d’une façon fugace j’ai ressenti un sentiment blizzard. Ce n’est pas le sentiment de solitude, c’est le sentiment de total isolement, le sentiment profond d’être loin de tout et en autonomie totale. C’est le ressenti que quoi qu’il arrive on est seul encore pendant de nombreux jours pour faire face à la situation.
Un des risques majeurs étant la péritonite, avant de partir je m’imaginais être inquiet en permanence dès la plus petite douleur ressentie au ventre. Mais non. Il faut dire que la formation en biologie et le matériel emporté à bord m’ont totalement rassuré et que cette préparation a été primordiale pour mon moral et la confiance en moi.
Le bateau a été parfait. Heureusement que j’avais ce spi même si il m’a donné du fil à retordre, il m’a énormément apporté dans le petit temps.
Formidable également le moteur principal. Avec très peu de vent portant, quel apport énorme. En le faisant tourner à seulement 1200 tours/minute je suis à 5 Nœuds alors que la consommation est très inférieure à de 2 litres à l’heure et en plus il permet de maintenir la charge des batteries.
J’ai quand même regretté la présence d’un tangon. Il faudrait que j’équipe Harmattan de cet équipement. Cela m’aurai permis de maintenir mon génois ouvert et d’être plus à l’aise avec ces vents portants.
Pour la nourriture, cela s’est très bien passé également. Heureusement que j’ai pu faire l’avitaillement à Tenerife car j’ai trouvé là bas vraiment tout ce qui était nécessaire à la traversée. Au niveau des yaourts, ne prendre dorénavant que des pasteurisés, ceux qui ne vont pas au frigo. Ils sont identiques aux frais et cela évitera la confusion.
Au niveau des moyens de communication il n’y a pas photo, le fleet 150, même si il est un peu plus cher que l’iridium est d’un tout autre niveau technique. Je n’ai eu aucun problème avec alors que l’iridium ne fonctionne pas partout et que même quand il fonctionne la qualité est souvent très médiocre.
Super aussi cette caméra appareil photo avec le bras magique permettant de la fixer n’importe où ainsi que la télécommande.
Et maintenant ?
Bon, il faudra attendre la prochaine news. Moi j’ai besoin de me lever tous les matins avec des défis dans la tête.
A bientôt.
Jean Louis
14:20 hours in France Hello everyone,
Back in Paris and back with a bang to the reality of the metropolis.
I spent an amazing Christmas Eve in Port du Marin with snow-clad Christmas trees, garlands and Father Christmases in the cockpits of boats while the crews were walking around in swimsuits.
In the city, the shop windows were decorated with snowflakes and Father Christmases.
For Christmas Eve dinner, I had carpaccio, a salad and a café liégeois. I was on my own, but with all these memories swirling through my mind and after 23 days of complete solitude, I need a little time to accustom myself slowly to life on land again.
I devoted the entire Christmas Day to the boat. There was washing to be done, the boat had to be cleaned, the bins and fridge were in need of emptying, the desalinator had to be stocked…
I also used that time to carry out some checks. One of the jib sheets was the worse for wear and will need to be replaced. I also discovered that the radio wasn’t working any more. Something to do with the tuner. Would it be the aerial? Or would there be a problem with the tuner itself; that will have to be cleared up.
I had my doubts about the 80 Amp charger, but now I’m sure, it’s on the blink again, even though I just had it repaired. It’s not very sturdy!
There was some tidying and housekeeping to be done. The water had to be drained from the lower section, everything needed to be aired, and I had to pack my suitcase so that I could bring back the bioimpedance device.
I took the 6 p.m. flight on 25 December, it wasn’t full. I couldn’t get to sleep but the flight wasn’t too long and we landed in Orly 50 minutes early. With the holiday period and all, we ended up waiting almost an hour and a half for our luggage. It’s unacceptable. That’s why I always try to travel without luggage in the hold.
When I got to Cergy, I quickly dialyzed myself before throwing myself onto my bed for a 2 hour sleep.
During the afternoon there was some shopping to be done as my brother is coming over tonight. After three weeks of solitude, it was a bit of a shock to find myself in a supermarket brimming with Holiday spirit. The place was milling with people!
What joy it was to then visit my daughter and son-in-law and play with my grandson.
Do you know what I found under the Christmas tree when I got back? Eggcups for the boat! Talk about someone with a sense of humour, wouldn’t you agree?
Right, when I take stock of this crossing, I would say that I would have preferred a little more wind. My boat was designed for wind and doesn’t perform all that well in calm weather.
Should any of you be in two minds about doing this crossing, I would like to tell you that this one is far easier than sailing the Mediterranean, even in the right season.
As regards my dialyses, I genuinely did not have any problems. Dialyzing oneself on a boat doesn’t seem to pose any problems. All you need is sufficient space to store all the pouches. Ok, you’d still have to see what it would be like in worse weather conditions, but I feel that it would be doable.
The solitude didn’t weigh too heavily on me either. It has to be said that I never felt really isolated as I had the telephone and the e-mails.
Twice, I fleetingly felt as if I was stuck in a blizzard. I didn’t feel lonely, I felt completely isolated, overwhelmed by the feeling that I was far away from everything and completely independent. It’s the feeling that, no matter what happens, you are days away from anyone and will have to deal with whatever crops up all by yourself.
As one of the major risks was contracting peritonitis, I thought before I left that I would constantly be fretting about the slightest pain in my abdomen. But no. It must be said that the biology course I had followed and the equipment I had on board made me feel completely at ease and that those preparations were essential to help me keep up my spirits and give me self-confidence.
The boat was really perfect. Just as well I had the spinnaker even though it caused me no end of trouble; it definitely proved its worth in calm weather.
The main engine also performed fantastically well. As the fair wind was in very short supply, my engine was a great help. By letting it run at a mere 1200 revs/minute, I managed to travel at 5 knots and keep the fuel consumption below 2 litres an hour and keep my batteries charged all at once.
I could have done with a swinging boom though. I’ll have to equip Harmattan with one of those. If I would have had that piece of equipment I would have been able to keep my jib hoisted and would have been more at ease in these fair winds.
Food-wise, everything went well too. Luckily, I had been able to refuel the boat in Tenerife because I actually found everything I needed there for the crossing. As far as yoghurts are concerned, I’ll only have to stick to the pasteurized ones, those that don’t require any refrigeration, from now on. They’re exactly the same as the fresh ones and that way there’s no confusion possible.
In terms of communication, there is no contest: the fleet 150, even though it is slightly more expensive than the Iridium, is at a different technical level altogether. It didn’t cause me any problems while the Iridium doesn’t work everywhere and even when it works, the quality is only average at best.
The camera with the magnetic arm was also a superb piece of equipment; I could attach it anywhere and could even operate it by remote control.
And now?
Well, you’ll only have to wait for my next news. I’m one of these people who need to wake up to new challenges every morning.
Talk to you soon,
Jean Louis
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"Trop fort le cap’tain, même si tu l’as eu par surprise li devait dormir que d’un oeil...c’est quand même balaise...chez toi la nuit porte toujours autant conseil... A plus tard Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 22-12-2009 à 16:00
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"Bravo Jean Louis, je me doutais bien que tu n’allais pas te faire avoir par ce spi rebelle et laisser la trinquette rigoler trop longtemps. Félicitations pour cette arrivée prochaine à laquelle je ne pourrais pas hélas assister. A bientôt dans la froidure." Envoyé par Paparazzi le 22-12-2009 à 16:01
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"Cap’tain! tout à ta joie d’avoir terrassé la bête immonde tu as oublié de modifier tes coordonnées. Ou alors tu as fais du surplace pendant la nuit." Envoyé par Paparazzi le 22-12-2009 à 16:16
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"Comme un chef, comme d’hab... Nous, on n’a fait que semblant (de se faire de la bile...)." Envoyé par Sophie le 22-12-2009 à 16:32
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"Bonsoir Amiral. C’est toujours la même chemise ? Faudra penser à en changer pour l’arrivée. Courage, le plus long est fait ! Amitiés GD" Envoyé par gd le 22-12-2009 à 17:03
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"un message depuis la Martinique et bin c’est vraiment étonnant en tout cas bon courage que Dieu vous benisse" Envoyé par joelle le 22-12-2009 à 17:09
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"Bravo Dragonslayer! Mais heureusement, tu n’avais pas besoin de le tuer, seulement de le calmer et endormir. Comme tu te rappelles peut-être, j’ai la coutume de donner des noms à certains parts de mon bateau ( je ne peux pas citer ici les prénoms de mes anciens moteurs, le c.. et la p..., mais tu t’en souviens?!).Alors, je me permets de suggérer un "nom de guerre" à ton spi: le Dragon rouge de Harmattan, volage, têtu, dangereux lorsqu’on ne le surveille pas, mais finalement dompté par son maître. Dernière ligne droite! Quel plaisir ce sera de lire de ton arrivée demain!" Envoyé par petra le 22-12-2009 à 17:24
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"YES Bravo pour cette tenacité.On a pensé a vous toute la journée.Maintenant on vous souhaite de profiter au MAXI de ces derniers milles Grand BRAVO" Envoyé par morin le 22-12-2009 à 17:57
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"Alors capitaine tu fais la guerre au spi... et tu gagnes la bataille... bravo parce qu’arriver au marin avec la voile rouge dans l’étai cela aurait fait désordre ! Alors ça y est la traversée se termine sans avoir eu besoin de godiller...J’ai hate de te retrouver au téléphone et te voir à Paris dans la semaine du 9 Janvier si les médias te laissent un peu de répit... A bientôt mon ami bernard" Envoyé par bernard lannion le 22-12-2009 à 19:37
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"Météo de la nuit du 22 au 23 décembre. DERNIERE NUIT Salut Jean-Louis, cette nuit, comme c’est la dernière, tu auras une météo un peu plus précise pour ton arrivée. A 00:00 UTC le vent monte un peu, ils annoncent 14,7 Kts sur ta position estimée, du 97°. Puis ça monte jusqu’à 15,7 Kts toujours Est (99°) à 03:00 UTC. Lors de ton arrivée, ils annoncent 13,1 Kts provenant du 98°. Ciel étoilé, pas de pluie. Cette traversée touche à sa fin, et ce que tu as fait est extraordinaire. On ne peut qu’avoir un immense respect pour le marin et une grande admiration pour l’homme, dans cette première mondiale qui restera dans l’Histoire. Bravo Jean-Louis ! Pierre-Yves " Envoyé par pierre-yves le 22-12-2009 à 21:41
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"Salut l ami, ca y est tu l auras fait quand tu recevras ce message, je suis tres tres content pour toi, de toutes facons je n ai jamais doute un instant que tu y arriverais, untuitivement la crainte majeure pour moi qui ne connait rien au domaine medical etait l infection de ton tuyau, bravo du fond du coeur !! bonne arrivee !! encore bravo, c est un exploit , tu peux en etre fier, et tu as donne l exemple et l espoir a de nombreux autres, vraiment re re re bravo, et toutes mes felicitations et tres sinceres amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 22-12-2009 à 21:47
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"bon pacifique je vais par votre blog suivre vos exploits amitiees roselune" Envoyé par roselynedemeestere le 27-02-2010 à 23:32
Tue, 29 Dec 2009 20:30:00 GMT - Et maintenant …. Osny
Tue, 29 Dec 2009 20:30:00 GMT - And now… Osny
21H30 en France Bonjour à tous,
Et maintenant ….
J’aime bien finir ce que j’ai commencé.
En 2007 c’était un grand tour de Méditerranée, la Corse, le détroit de Messine, le bas de la botte Italienne, l’île de Corfou, la Croatie avec Dubrovnik et Split puis le Monténégro. J’avais poursuivi le voyage par les îles Grecques, la Turquie de Kusadasi à Kemer puis la Crète, Malte, la Tunisie et retour sur Marseille. Le voyage avait duré 7 mois avec un retour de Turquie très difficile au mois de novembre, quand la Méditerranée devient impraticable.
En étant dialysé, bien évidemment je suis obligé de me limiter et un tour du monde n’est pas envisageable.
Par contre un grand tour de l’océan Atlantique me paraît envisageable. La moitié est déjà réalisée.
Pour le retour il faut monter au nord, là où les vents portent à l’Est. L’étape suivante consiste donc à remonter l’arc Antillais avec la Dominique, la Guadeloupe, Antigua, Barbuda, Saint Barthélemy, Saint Martin et les Îles vierges. Ensuite les grandes îles de Porto Rico, la république Dominicaine et Cuba avant de longer les « Cay » des Bahamas jusqu'à la Floride.
Pour traverser les Bahamas un catamaran avec un très petit tirant d’eau serait beaucoup plus adapté pour profiter pleinement de cet endroit merveilleux mais c’est toujours pareil, la navigation de plaisance est un perpétuel compromis.
L’entrée en Floride peut se faire à Miami et ensuite la route la plus sympathique consiste à remonter l’Intracoastal Waterway jusqu’à New York. Cette route est un réseau de canaux, de baies, de rivières et de détroits naturels situé le long du littoral américain. Elle permet de traverser la Floride, avec Fort Lauderdale, cap Kennedy et Orlando, Jacksonville puis la Géorgie avec Savannah, la Caroline du sud, la Caroline du nord, la Virginie avec Chesapeake et Norfolk, le Maryland avec Baltimore, puis New York.
Le retour proprement dit peut se faire en passant ou non par les Bermudes puis par les Acores avant d’embouquer Gibraltar. Cette partie doit être effectuée entre les mois de mai et de juin en raison des risques de cyclone.
Au niveau des distances le plus dur est accomplie puisque le parcoure entre Tenerife et la Martinique faisait plus de 3000 Milles d’une seule traite alors que New York les Bermudes c’est de l’ordre de 800 Milles, des Bermudes aux Acores 1800 Milles et des Acores à Gibraltar seulement 900 Milles.
Cela devrait me ramener à Marseille à l’été 2010. Ensuite il faudra bien faire des ronds dans l’eau en attendant la greffe. Quand l’heure de celle-ci va approcher il faudra que je puisse filer à l’hôpital si un greffon compatible m’est proposé.
Voilà mes projets. Pour l’instant je profite des fêtes, avant-hier dimanche c’était bowling, billard et baby foot avec mon frère et sa compagne puis un grand tour dans Paris illuminé avec le fameux gigot d’agneau de Sébillon et pour le réveillon je pars à Val Morel. Cela va me changer des Antilles et de la ballade sous les tropiques. J’aime bien la neige également, surtout pendant les fêtes de fin d’année.
Ensuite, je vais essayer d’œuvrer pour que les projecteurs éclairent un peu plus cette méthode de dialyse. Je sais que c’est un travail de très longue haleine mais si je peux ne serais ce que pour quelques un faire pencher la balance du côté de la liberté je pense que je n’aurais pas perdu mon temps.
Passez une bonne soirée.
Jean Louis
PS : La photo de ce jour est HARMATTAN au milieu de l'Atlantique, photo prise par le voilier que j'ai croisé.
21:30 hours in France Hello everyone,
And now…
I always like to finish what I started.
In 2007, I travelled the Mediterranean and sailed to Corsica, through the Strait of Messina down to the boot of Italy, the island of Corfu, Croatia with Dubrovnik and Split and then to Montenegro. I continued my travels via the Greek Islands, past Kusadasi and Kemer in Turkey, then Crete, Malta, Tunisia and back up to Marseille. The trip took 7 months with a very difficult voyage back from Turkey in the month of November when the Mediterranean becomes unnavigable.
Being on dialysis, I have no other option but to limit myself and a world tour is simply not conceivable.
A tour of the Atlantic Ocean, on the other hand, is not beyond the bounds of possibility. I’ve covered half of it already.
So, when I hit the waters again I’ll have to sail northwards, there where the winds blow from the east. My next stage will therefore consist of sailing back up via the Antilles Arc with the Commonwealth of Dominica, Guadeloupe, Antigua, Barbuda, Saint Bartholomew, Saint Martin and the Virgin Islands. Then the great islands of Puerto Rico, the Dominican Republic and Cuba before sailing along the “Quays” of the Bahamas to Florida.
To cross the Bahamas and fully enjoy this fantastic spot, a catamaran with a tiny draught would be far more suitable, but amateur sailing will always be a matter of compromising.
I could enter Florida via Miami and continue along the nicest route which would be sailing up the Intracoastal Waterway to New York. This particular route boasts a network of canals, bays, rivers and natural inlets all the way along the American coastline. That would bring me across Florida with Fort Lauderdale, Cape Kennedy and Orlando, Jacksonville, then Georgia with Savannah, South Carolina, North Carolina, Virginia with Chesapeake and Norfolk, Maryland with Baltimore, and then New York.
I would then have the option of returning via the Bermuda Islands if I chose to do so, past the Azores before entering the Strait of Gibraltar. That part of the journey will have to be accomplished during the months of May and June on account of the threat of cyclones.
From a mileage point of view, the hardest part is over as I already covered the 3000 miles between Tenerife and Martinique in one single go; the distance between New York and the Bermuda Islands is about 800 miles, from the Bermuda Islands to the Azores it’s another 1800 miles and from the Azores to Gibraltar it’s only 900 Milles.
That would bring me back to Marseille in the summer of 2010. And then I’ll just have to sail around a bit while I’ll be waiting for my transplant. Because when the time is there, I’ll simply have to rush to the hospital when a suitable kidney comes up.
So that’s what I have in mind. For the moment I am enjoying the festive season, the day before yesterday, Sunday that is, I went bowling, played billiards and table football with my brother and his partner and then we visited Paris by night and dined at the Sébillon where we had their famous leg of lamb and for New Year’s Eve I’ll be going to Val Morel. That’ll be some change from the Antilles and my trip under the tropics. But I also love the snow, especially around Christmas and the New Year.
After that, I’m going to concentrate on getting this method of dialysis put more into the spotlights. I know it’s going to be a long haul, but if I could accomplish that, even if it were only to get the balance tilted in favour of freedom, I feel that I won’t have wasted my time.
Have a pleasant evening!
Jean Louis
PS: Today’s photograph is one of HARMATTAN, in the middle of the Atlantic; it was taken by the sailing boat I crossed.
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"salut Grand MONSIEUR, grand marin, je ne dirais qu’un mot BRAVO, c’est moi qui est la larme a l’oeil de voir ce que vous avez accomplie je vous laisse dans votre joie et merci de nous avoir fait rever tout au long de ce superbe periple BRAVO MONSIEUR." Envoyé par SINTES FRED le 22-12-2009 à 22:30
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"Ca sent l’écurie! Merci d’avoir emporté avec toi dans cette traversée un bout de nos rêves. Toi le flâneur de grand chemin, conteur d’aventure, passeur d’une nouvelle voie navigable que l’on baptisera "la péritonéale", cap’tain exocet, danseur de flots en charentaises, qui fait des mouillettes au petit déjeuner dans son spi en coquetier, poète et concepteur de route océanique, une certaine conception de l’existence qui transforme le quotidien en art ’mattan’ de vivre..." Envoyé par creusot alain le 22-12-2009 à 22:33
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"Cher Jean Louis,
Eh oui, vous l’avez remarqué je vous ai toujours dit Monsieur Clemendot et aujourdh’ui c’est Jean Louis. Je laisse tomber la distance médicale que je m’étais imposée pour être plus sûr de conserver la neutralité nécessaire à des choix thérapeutiques dictés par les connaissances du moment et non par la charge émotionnelle de soigner un ami. Mais maintenant c’est détente et surtout le moment de parler en ami.
Votre exploit a montré à tous ceux qui souffrent qu’il est important de continuer quand on est malade à se donner des buts, se fixer des défis, lutter. Tout le monde ne sait pas ou n’a pas la possibilité de faire des exploits spectaculaires et le but de votre traversée n’était pas le spectacle, il était de montrer, je le sais, qu’il ne faut pas s’interdire ses rêves quelles que soient les circonstances, qu’il y a toujours possibilité de se fixer des défis à sa portée, de conquérir des morceaux de bonheur, que ce qui fait la supériorité de l’homme, c’est sa capacité à dépasser ce qu’il pense être ses limites. Vous permettez aussi de faire connaître une technique qui conviendrait au moins à 30 % des insuffisants rénaux alors que, pour des raisons extra médicales souvent imposées par des raisons administratives inadaptées, seuls 8 % des patients Français mais aussi dans d’autres pays se la voient proposée. Il n’est pas acceptable que près de 80 % des insuffisants rénaux, comme cela fût prouvé par une enquête nationale il y a quelques années, ne bénéficient pas d’une information complète sur toutes les modalités de traitements et n’aient pas un choix éclairé. La médiatisation que vous avez acceptée de donner à votre aventure permettra probablement de favoriser une meilleure égalité des malades face aux choix de vie qui leur seront proposé.
Vous avez aussi permis de démontrer ce que le travail d’équipe entre médecins permet de réaliser : il y a eu la collaboration entre mon service et Pierre Yves Durand bien sûr, mais aussi avec les néphrologues espagnoles, ceux des Canaries et pour terminer avec l’équipe médicale du Lamentin. Toutes ces équipes ont été honorées de vous aider.
L’équipe qui va vous accueillir en Martinique est une grande équipe, parmi les pionnières de la dialyse péritonéale malgré des conditions parfois difficiles. Vous ne pouviez pas avoir meilleur point de chute à votre arrivée. Demain matin tout le monde guettera la petite tache rouge du Spi à l’horizon qui grandira de plus en plus pour arriver en triomphe. Continuez à prendre soin de vous et j’espère car votre retour la transplantation rénale arrivera vite. Ne tombez pas dans une piscine de rhum à votre arrivée tout de même.
Très amicalement. " Envoyé par Christian Verger le 22-12-2009 à 23:37
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"You are the best, cap’tain, ça devait arriver tu nous l’a bouclé ce petit viron d’Atlantique. Je pense que la plupart d’entre nous n’a jamais douté de la réussite de ton challenge mais une fois qu’il touche à sa fin tout le monde se rassure et se prépare à faire péter le bouchon en ton honneur... J’espère que cette expérience va permettre à certains dyalisés de s’informer sur les techniques possibles aujourd’hui car c’est seulement 8% nous dit le docteur Verger, il y’a à faire au moins sur le plan de l’information. Dans tous les cas c’est vraiment un grand bonheur que je partage à distance avec toi car je me souviens de ce que tu as enduré il y’a quelques mois en arrière. avant la dyalise... ça appartient au passé....Champagne, Ti-punch, Planteur, et que la fète commence. Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 23-12-2009 à 01:25
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"Salut Jean Louis et félicitations tu as gagné ton pari, et bravo pour ton courage et ta ténacité, cela a payé. par contre j’aurais bien aimé savoir comment tu as fait pour désenmêler ton spi tout seul. Allez à bientôt peut être à Port St Louis. En attendant tu vas passer un joyeux Noël je crois!" Envoyé par Marie Christine Barbier le 23-12-2009 à 08:25
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"Bravo Jean-Louis" Envoyé par Hubert le 23-12-2009 à 09:01
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"Bravo, chapeau bas marin. Ne pleure pas trop tu risques de ne pas voir le catway... Est il utile de te souhaiter de bonne fêtes, le père Noel est déjà passer sur ton bateau. Merci encore de m’avoir fait traverser avec toi. " Envoyé par Claude le 23-12-2009 à 10:03
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"Comme dit Jacky, l’on ne doutait pas que tu allais réussir. Bravo pour ta persévérence et profite bien de ta victoire sur ces feignants d’ Alizés qui ont juste réussit à t’empêcher de passer Nöel en famille, mais bon en Martinique ce n’est pas mal non plus. Attention au Ti punch! Et encore bravo!!!" Envoyé par Paparazzi le 23-12-2009 à 12:20
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"Félicitation pour cette traversée que j’ai suivi journellement. A force de courage et d’abnégation on arrive à tout. Quel exemple ! encore bravo pour cet exploit aussi pour l’homme, le bateau et la medecine. Bien amicalement, je suis le frère de Jacky P" Envoyé par peudevin jean pierre le 23-12-2009 à 12:43
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"Bravo! Je ne parle (o ecrire) bien Francaise mais cet la opportunite pour vous donne de les congratulations pour voutre reussite extraordinaire ! Je suis sur que Julie Vernes etre heuresse de vous faire conaissance y que votre reussite et ancore plus important que une triumphe dans le Amerique Cup! Vous etes mon champion du mer ! Bonne Noel ! Jose Divino (un nephrologue bresilliene-suedois)
" Envoyé par jose divino le 23-12-2009 à 16:02
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"Salut Mr Clémendot, et félicitation ! Pouvez-vous m’indiquer le lieu de livraison de vos poches de Dialyse. Merçi et à bientôt " Envoyé par Francois-Christophe le 23-12-2009 à 18:13
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"bravo jean louis he bien alors tu vois la solitude ne ta pas rendu fou maintenant il ne te reste plus qu a sauter panama ou foncer plein sud et tourner a droite et bonjour pacifique ainsi tu constateras quelle est vraiment plate a bientot et bon noel sous les cocotiers" Envoyé par jean luc skipper le 23-12-2009 à 18:29
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"felicitation !!! de toute l equipe de fluid-elec qui a suivie toute ton avanture a bientot! " Envoyé par eric le 23-12-2009 à 18:48
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"bravo à vous, quel exemple et quel espoir pour tous ces hommes et femmes qui pensent que l’arrivée en dialyse est la synonyme de fin. J’imprime vos articles et les affiche dans l’entrée de notre centre de dialyse mais il n’y a plus de place; à quand le livre? Bravo encore (profitez bien du rhum mais pas trop! amicalement yannick Auffret" Envoyé par Yannick AUFFRET le 24-12-2009 à 08:45
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"Bravo et encore merci pour cette magnifique démonstration." Envoyé par Emmanuel S le 24-12-2009 à 09:37
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"on attend la suite de vos aventures, Bravo, Harmattan est vraiment un bateau super" Envoyé par Lafaye Bernard et Michèle le 24-12-2009 à 09:55
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"bravo jean louis ca a du leur faire bizarre de voir le pere noel avec 1 jour d avance" Envoyé par ludo de pn le 24-12-2009 à 13:02
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"je vous admire et étant dyalisé péritoneale depuis le 19/12/09 vous me redonnez espoir et envie d’entreprendre merci et bon vent" Envoyé par descamps bernard le 24-12-2009 à 13:11
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"protestations... Je participe depuis 3 semaines à la grande régate virtuelle organisée par l’association française de néphrologie. Mon bateau du nom de l’Harmattan skippé par le commandant virtuel Jean Louis a effectué sans encombre la traversée de l’atlantique, (je crois même à considérer la position d’autres joueurs que j’étais très bien positionné dans cette régate). Hors depuis hier matin il semble que l’Harmattan aît échoué quelque part dans le sud d’une île de l’archipel des antilles, et je ne parviens plus à le faire avancer. Je déplore cet incident regrettable et j’en appelle aux organisateurs du jeu de remettre mon navire en course au plus vite ou de m’informer des modifications survenues quant au déroulement de cette régate. D’avance merci!!! " Envoyé par creusot alain le 24-12-2009 à 14:32
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"merci pour ton tel j espere que tu a passe un bon noel a bientot" Envoyé par jean luc skipper le 25-12-2009 à 19:21
Sun, 03 Jan 2010 19:10:00 GMT - Une magnifique année 2010 Osny
Sun, 03 Jan 2010 19:10:00 GMT - Osny
18H10 en France Bonjour à tous,
Et tout d’abord je vous souhaite à tous une magnifique année 2010, la santé ou en tout cas la force nécessaire pour mener à bien tous vos projets.
Quel changement depuis huit jours, après le short et la chemisette ce sont les chaussures de neige, la salopette et la doudoune en duvet avec le bonnet en laine et les gans.
Je viens de passer quelques jours chez des amis à la station de ski de Valmorel. Avec un temps moyen, un premier janvier sous la neige c’était l’occasion de renouer avec le tarot. Cela fait de nombreuses années que je n’avais pas joué et c’est un vrai bonheur de m’y remettre.
Après plus de trois semaines seul au milieu de l’Atlantique quel plaisir d’être accueilli par Philippe et Patricia et de se retrouver dans cet appartement au pied des pistes. Quel changement de vie tout à coup, à 8 dans un appartement et pas d’internet.
Je ne ski pas. J’adorerais mais je n’ai jamais pris le temps d’apprendre. Mon cheval à s’occuper, de longues vacances d’été à longer les côtes Turques en bateau, des vacances d’hiver au soleil quelques fois et la vie professionnelle ont fait que j’ai fait l’impasse sur le ski. Un autre problème, Francine n’est pas attirée par le ski, du coup difficile de passer une semaine à la neige si elle reste en bas des pistes.
Philippe et Patricia sont des amis de mon frère Alain, je les connaissais très peu mais j’ai été séduit par leur gentillesse.
Vendredi soir nous sommes montés au Prarion, un restaurant d’altitude en haut des pistes. Une dameuse est venue nous chercher en haut de la station et le voyage s’est fait dans un cube vitré posé sur la dameuse. Eclats de rire garanties lorsque la dameuse escalade les pistes ou plonge dans les pentes. Les 15 ou 20 occupants se retrouvent alors les uns sur les autres écrasés sur une cloison. Le voyage dure 10 minutes mais on est très content d’arriver. Il n’y a pas de suspension, on se croirait dans un manège à sensation chez Mickey.
Beaucoup trop de repas de fêtes, il est temps que la vie normale reprenne le dessus.
Me voici de retour à Cergy, demain matin je vais aller a mon bureau pour faire le point sur les affaires. J’ai prévu de prendre la moto. Je crois que je vais devoir me couvrir car il est prévu -5°.
Bon, n’oubliez pas le rendez vous de jeudi (dans 4 jours) à 13h30 sur la cinquième chaîne. J’aurais l’occasion de parler de la dialyse péritonéale et de mon aventure dans le magazine de la santé.
En attendant je vous souhaite une fin de soirée agréable.
A bientôt
Jean Louis
news in translation
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"Nous sommes trés fiere de toi d’etre arrivé au bout de cette aventure. Nous n’avons jamais douté de ta réussite. Encore félicitations en attendant de te retrouver autour d’une coupe de champagne pour fêter cela. Gros bisous et a trés vite." Envoyé par Didier et Anne France le 24-12-2009 à 17:45
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"Bravo MONSIEUR le CAPITAINE. Quel bonheur ! Merci pour ce formidable voyage et quel cadeau de Noël pour tous. Encore bravo et merci pour tous les IR en DP.
Nicolas et d’énormes bisous de Lou-Anne. " Envoyé par Nicolas MULLIER le 24-12-2009 à 17:46
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"felicitation jean-louis nous partageons votre bonheur.Nous sommes tres heureux pour vous.c’est une belle histoire et merci de nous avoir permis de participer a cette transat. Si vous passez a concarneau nous aimerions vous revoir et passer un moment avec vous. Profitez de c’est fete en famille. amicalement noel et martine morin" Envoyé par morin noel le 24-12-2009 à 17:57
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"Salut Jean-Louis, Panne d’ordinateur pour nous mais mon gendre, que tu connais bien, a réparer l’engin, c’est pourquoi nous n’avons pu suivre tes dernières tribulations. Michèle et moi sommes heureux de ta réussite qui était bien préparée malgré le doute qui s’insinue toujours un peu en chacun de nous au moment de prendre le large. Tu t’étonnes de la gentillesse des gens, cela ne me surprend pas. Tu ne l’as peut-être pas remarqué mais tu véhicules beaucoup d’espoir et d’envie de vaincre les aléas douloureux de la vie et ça donne un capital sympathie qui peu bougé jusqu’à des montagnes. L’Harmattan t’a bien rendu l’amour que tu lui portes. Nous t’embrassons tous (Mamé, Michèle, Benoît, Didier, Anne-France et moi). Ce soir pense à nous, la coupe de champagne sera levée en ton honneur. Nous t’embrassons tous très affectueusement Jannick " Envoyé par jannick le 24-12-2009 à 18:17
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"Salut Frangin,
Hier, après mon message sur ton téléphone, je n’ai pas pu retenir quelques larmes, te savoir arrivé à bon port a été un réel soulagement ! Ensuite, j’ai attendu le récit de ton arrivée !!! Hier soir, ce matin, ce midi : RIEN !!!! Je me doutais bien que tu ne touchais pas terre... mais tout de même ..... ouf, ce soir, je l’ai !!! Je l’ai lu avec avidité et j’ai été heureuse que tu arrives à verser quelques larmes de bonheur, elles sont tellement bonnes, celles là !!! Et savoir que tu es en pleine forme, quel soulagement aussi ! Profite bien des fêtes avec ta petite famille, gros bisous à tous. Marie" Envoyé par Marie le 24-12-2009 à 18:22
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"Le père Noel a débaqué en Martinique!
Chapeau bas fier capitaine!
A quelques heures de Noel nous t’envoyons plein de bisous remplis d’amour, à tes proches et toi même!
à trés bientôt pour plein de nouvelles aventures!!
Emilie, Nico et le petit! ce joind à nous la famille d’Emilie.
" Envoyé par nicolas Clemendot le 24-12-2009 à 19:17
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"Bonsoir Amiral. Jeudi 19 heures local time. Il pleut sur Paris et ses quatre malheureux degrés.Les dindes vont encore souffrir dans les minutes qui viennent et quelques marrons leur viendront momentanément en aide.Rien que du banal, du réchauffé, du manque d’émotion. Non, ce soir, notre coeur est ailleurs, à vos côtés et au côté de celles et ceux qui vous ont soutenu dans cette aventure. Un magnifique rayon de soleil vient d’envahir le salon. Un immense BRAVO lui répond. La prochaine tournée est pour moi. On vous embrasse. GD et MD" Envoyé par GD le 24-12-2009 à 19:21
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"Heureux d’apprendre que tu est arrivé capitaine. Nous nous somme aperçu vers le 12/09 à17°50N - 31°04W avec contact radio. Je t’es pris en photo et je crois que tu a fais de meme. si tu me communique ton adresse mail on pourait se les echanger Apres ne escale d’une nuits à poite a pitre nous somme arrivé au Marin le 19/12/09 a 11h heure local Merci encors pour tes infos meteo nous ne possedions ni grib, ni BLU, ni balise, ni d’iridium. Notre bateau est un Sun Odyssey 54DS que nous devions convoyer aux antilles depuis les sables d’olonnes, il a beaucoups plus souvert que l’equipage. J’ai tenté un appel sur le canal 16 a l’approche de Fort de France qui est reste sans reponce. Bravo encors a toi capitaine et bonne fetes de fin d’année
Arezki MANCER" Envoyé par Four II le 24-12-2009 à 19:51
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"Quelle chance ils ont, ces Martiniquais: Le papa Noel "atterrit" sur un dragon rouge! On a pensé très fort à toi, Berti disait: Qu’est-ce qu’il va apprécier son premier steak-frites! Bon vol demain, et à bientôt au téléphone, On t’embrasse, Petra et Berti, finalement bercés sur Largyalo àPort Ginesta" Envoyé par petra le 24-12-2009 à 21:04
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"Et puis c’est tout, j’étais bien persuadé que tu n’allais pas te laisser emmerder par quelques milliers de milles nautiques, non mais!!!! C’est vrai que tu avais rajouter un challenge suppémentaire : la dialyse...chapeau cap’tain, car pour l’avoir vécu sur un plan logistique et au quotidien sur le bateau...c’est beaucoup de rigueur...notament quand la mer n’est pas tout à fait plate. Le plus dur n’est pas fait puiqu’il te reste leplus difficile au bar du port : Morito ou pinacolada... pas simple...Nous c’est vin chaud, donc profites de ces instants avant de replonger dans un quotidien un peu plus rude....Allez un petit coup pour la route... Encore congrutalations pour le circuit que tu viens d’accomplir, tu as fédéré autour de toi énormément de gens d’horizons différents et particulièrement les dyalisés qui reprennent espoir au travers de ce que tu viens d’accomplir. Même si tout le monde ne traverse pasl ’Atlantique demain , je suis sur que tu ouvres des portes à plein de gens qui ne voyaient pas la dyalise sous cet angle. See you soon cap’tain Jacky " Envoyé par Jacky Peudevin le 25-12-2009 à 01:07
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"BRAVO !!! De la part d’un IRC non dialysé qui a suivi avec grand intérêt votre aventure. Epatant. Vous avez donné une grande lecon de vie à énormément de personnes. Xavier " Envoyé par MASSON Xavier le 25-12-2009 à 06:51
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"Respect et amitiés" Envoyé par claude le 25-12-2009 à 12:17
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"WOW! You are a rock star! My husband is a PKD patient and he carries on with his life like a champion but you sir are an inspiration to all! I shall share your website with others. All the best for the New Year." Envoyé par Lyn Presley le 25-12-2009 à 16:12
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"Dear captain, congratulations for this great victory! Your story gives me courage and hope and I think all (pre)dialyses patients will think the same. Yvonne (Pays-Bas)" Envoyé par Yvonne van den Broek le 26-12-2009 à 13:20
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"Great story!! thanks for sharing your adventure. I will definitely share this great story with my CAPD pts and my staff. This story will give additional insight and hope to my pre-esrd pts and current pd pt’s.. Thanks again. Have a great Holiday.." Envoyé par sang Kim le 28-12-2009 à 16:11
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"Great story!! thanks for sharing your adventure. I will definitely share this great story with my CAPD pts and my staff. This story will give additional insight and hope to my pre-esrd pts and current pd pt’s.. Thanks again. Have a great Holiday.." Envoyé par sang Kim le 28-12-2009 à 16:17
Mon, 04 Jan 2010 23:55:00 GMT - Un petit morceau d’optimisme Osny
Mon, 04 Jan 2010 23:55:00 GMT - Osny
20H55 en France Bonjour à tous,
Hier après midi j’ai regardé l’émission « Le Magazine de la Santé » histoire de me mettre dans le bain.
Une très bonne surprise, la deuxième partie de l’émission, « Allo docteur » était consacrée à la dialyse justement. C’est une émission extrêmement intéressante et vous pouvez la regarder en cliquant sur le lien suivant :
http://www.france5.fr/allo-docteurs/index-fr.php?page=accueil# L'extrait : J’ai cependant été très surpris par l’affirmation de Marina disant que les séances de dialyse quelque soit le mode (l’hémodialyse et la dialyse péritonéale) étaient extrêmement éprouvante. Cela est vrai pour l’hémodialyse et j’entends souvent des dialysés dirent qu’ils doivent se coucher après une séance de dialyse, cela n’est absolument pas vrai pour la dialyse péritonéale.
Dans mon cas la séance de dialyse est tout à fait transparente pour ma forme immédiate. Cela est fondamental, c’est une des différences énormes avec l’hémodialyse.
Un petit morceau d’optimisme, c’est ainsi que Marina Carrère d'Encausse a annoncée à la fin de l’émission mon aventure et ma prochaine visite au Magazine de la Santé sur France 5 le jeudi 7 janvier (après demain donc).
Ne manquez pas cette émission, c’est à 13H30. Le Docteur Verger sera présent et on va parler de dialyse péritonéale.
A part cela l’année commence fort.
Déjà au niveau informatique puisque mon netbook (mon PC portable) a été infecté par un virus. Sur le bateau pour passer par le satellite il n’est pas conseillé de mettre un antivirus. J’aurai du en réinstaller un dès mon retour. Résultat, obligé de reformater le disque dur et de réinstaller Windows. Quel boulot ! Merci Didier.
Ensuite au boulot. En arrivant lundi matin nous découvrons avec horreur la catastrophe. L’immeuble est inondé sur trois étages. C’est un malveillant qui a fermé, au deuxième étage, les bondes des lavabos en début de weekend du premier de l’an et ouvert les robinets en grand. Jusqu’où peut aller la bêtise humaine ? C’est incroyable.
Résultat, les plafonds par terre sur trois étages, les moquettes sous plusieurs centimètres d’eau, les armoires électriques dégoulinantes, pas d’électricité pendant deux jours avec moins cinq dehors.
Moralité, dans les immeubles collectifs les robinets pressostats sont indispensables.
C’est Christophe et Didier qui s’y sont collés, aspirer l’eau en trop et tout sécher avec un énorme sèche-cheveux (50 cm de diamètre) et un groupe électrogène.
Voilà une nouvelle année qui débute fort ! Bon, je vous joints les photos de la fameuse dameuse qui nous a transporté au restaurant d’altitude.
A bientôt
Jean Louis
news in translation
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"Bravo pour votre très jolie transat ! Bon courage pour le retour en métropôle... Matali de retour après un an de voyage... http://perso.vendeenet.fr/transatalimat/" Envoyé par le calvic le 28-12-2009 à 18:27
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"félicitations pour votre ténacité et votre réussite. Je vous souhaite de partir encore longtemps au bout de vos rêves. Bonne et heureuse année 2010 " Envoyé par Agnès le 29-12-2009 à 12:03
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"Bernard Moitessier écrivait : " Mieux vaut flotter sans grâce que couler en beauté ! "Mais quand on peu flotter avec brio et panache, nom de D.... ça a une autre gueule !. Encore bravo, Amiral. Sacré coup de rein que cette traversée ! Bonne fin d’année parmi les vôtres. Je le répète, la prochaine tournée est pour moi.Amitiés. GD" Envoyé par GD le 29-12-2009 à 18:21
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"Toutes mes félicitations pour cette aventure que j’ai suivie avec beaucoup d’intéret .J’attend maintenant la suite ...? Je te souhaite une bonne et heureuse année 2010 remplie de voyages et de grands moments comme ceux que tu viens de vivre ." Envoyé par jean-christophe le 02-01-2010 à 08:06
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"bravo bel exemple votre pere se pénommait :rené? vous avez un frère jumeau?" Envoyé par deschiens le 07-01-2010 à 16:53
Tue, 07 Jan 2010 21:00:00 GMT - Quel moment sympa ! Osny
Tue, 07 Jan 2010 21:00:00 GMT - Osny
20H59 en France
Bonjour à tous,
Quel moment sympa ! Je sors du studio où est réalisé le Magazine de la Santé et j’ai découvert les dessous du tournage d’une émission de télé avec les particularités du « direct».
C’est extrêmement intéressant. Ce que j’ai remarqué en tout premier lieu c’est cette ambiance super sympathique. A l’étage c’est rempli de jeunes femmes qui ont chacune une tâche bien définie. Il y a les maquilleuses, les programmatrices, les secrétaires, celles qui sont chargées de guider les invités…..
J’ai été accueilli, Marina est venue nous saluer, puis chacun est passé au maquillage et ensuite nous sommes descendus en studio.
En bas il y a deux zones, le studio proprement dit et la zone technique. Dix fois on nous a demandé d’éteindre les téléphones. Une autre consigne mainte fois répétée, il faut faire silence.
Sur la droite de la zone technique l’ingénieur du son avec tout son matériel. Il équipe chaque invité d’un micro émetteur dans le dos avec le micro lui-même accroché sur la poitrine en camouflant bien le fil.
Sur la gauche, plusieurs personnes avec des écrans, de l’informatique et pleins de câbles.
Dans le studio il y a pas mal de monde.
En pleine lumière il y a Michel et Marina. A l’aise, ils répètent l’introduction.
Il y a le grand ordonnateur. Il doit y avoir un nom pour ce métier mais je ne le connais pas. Il a un casque sur la tête, un bloc dans la main sur une planchette et régulièrement il annonce des temps en criant fort « Une minute », « Dix secondes », « Neuf », »Huit »……
Il y a également plusieurs caméramans. Je suis surpris de voir des caméras tenues à bout de bras. Je pensais qu’elles étaient sur des pieds.
Il y a deux grosses machines sur pied avec un opérateur derrière chaque. Ce sont les prompteurs. Un pour Michel et un second pour Marina. Il y a un grand écran ou apparaît ce qu’ils ont à dire.
Une fois la répétition terminée, juste avant de démarrer Michel vient me saluer. Il me semble très sympa.
13H30 arrive, c’est le top départ, le grand ordonnateur décompte, « cinq », »quatre », »trois » Il ne va pas plus loin, ça y est c’est « l’antenne ».
C’est Michel qui commence, « La gastroentérite ….. ». Marina reprends, ils présentent les différents sujets de l’émission. Chaque sujet fait l’objet d’un petit reportage enregistré. Pendant le reportage tout s’agite, chacun se mets en place pour la séquence suivante.
Le premier invité est dirigé devant les caméras, c’est un médecin urgentiste. Je le regarde sur les écrans de contrôle et me dit qu’il semble très à l’aise.
Tout d’un coup, pendant un reportage, on doit très vite rentrer sur le plateau et se mettre dans une zone d’ombre pour être prêts à prendre notre place quand notre tour va être venu. La fille qui nous cornaque nous explique comment cela va se passer et où chacun doit s’assoir.
Maintenant Michel et Marina parlent de la Joconde.
Top ! Vite, en place, c’est à nous. Pas le temps d’avoir peur.
On est tous les quatre autour d’une table, Michel, Marina, le Docteur Verger et moi. Au milieu de la table il y a une grande vitre et dessous cette vitre des moniteurs qui permettent de voir ce qui passe à l’antenne en temps réel.
Michel et Marina sont très professionnels, on ne voit pas les caméras, on a l’impression d’une discussion sympa et on oubli totalement qu’on est sous les projecteurs.
L’interview est très bien menée, chacun peut faire passer les messages qui lui tiennent à cœur et après 10 minutes agréables c’est déjà fini. Je remercie, je dis « au revoir », Michel me sert la main et nous quittons le studio.
Nous croisons le rédacteur en chef, petite discussion, remerciement de part et d’autre et on remonte à l’étage pour une nouvelle visite aux maquilleuses. Séquence démaquillage cette fois ci. Encore une fois très sympa. La maquilleuse me dit que c’était très bien, que mon bateau est très beau … Cela me fait plaisir. Forcément on est toujours inquiet de n’avoir pas été à la hauteur.
J’ai mon sac à dos à côté de moi, j’avais jeté le portable dedans avant de descendre, il n’arrête pas de sonner, ce sont les sms qui arrivent. Je jette un coup d’œil, que des messages sympa, le bonheur quoi.
Voilà. Maintenant j’ai hâte de rentrer et de regarder l’émission en rediffusion sur Internet. Je vous mets le lien :
PS : J’attire votre attention, lorsque vous mettez un commentaire, faites très attention de bien saisir votre adresse Internet car sinon je ne peux pas vous répondre. C’est par exemple le cas de monsieur Deschiens
news in translation
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"Bonjour Mon Capitaine, Que du rêve en perspective... Passez un excellent réveillon de fin d’année et à bientôt. Amicalement. Nicolas" Envoyé par N Mullier le 30-12-2009 à 08:29
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"Salut Jean Louis, belle conclusion. Je te souhaite ainsi qu aux tiens, ton epouse, Alain et sa compagne, ainsi qu a ceux que je ne connais pas, une tres bonne annee 2010, passes un bon reveillon, profites en bien, j allais dire tu l as bien gagne !! Je te souhaites pour 2010 de realiser ce que tu a projete, (mais je suis deja sur que tu vas y arriver) et a tous je vous souhaite la realisation des projets auxquels vous tenez, la methode est toute tracee.. amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 30-12-2009 à 10:03
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"Salut Jean-Louis.... Je viens d,apprendre deux choses importantes: 1- que tu t,en sortais bien avec ta dialise!! 2- que tu étais partis faire la traversée!! Felicitations!!cela nous rappelle quelques bons souvenirs! je n,ai pas encore lu tous tes articles , j,etais trop pressé de te parler....Tu viens de realiser un de tes reves de 30 ans voire plus!!! continues ton blog , afin que je puisse suivre tes exploits, et continuer à te parler, j,ai l,impression d’etre à tes cotés!! churchill disait pendant la guerre < never give up> et < who dares , will win> je pense que tu aurais pu les dire aussi!!! je t’embrasse .... eric " Envoyé par eric pepin le 30-12-2009 à 14:27
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"Tous mes meilleurs voeux à toi et à ta famille. Belle année en perspective.... Amitiés." Envoyé par Paparazzi le 01-01-2010 à 14:14
Tue, 12 Jan 2010 20:45:00 GMT - La conférence de presse ! Osny
Tue, 12 Jan 2010 20:45:00 GMT - Osny
21H45 en France Bonsoir à tous,
C’était le jour de la conférence de presse. Encore un moment sympa chez MEDIA, sur le bord des Champs Elysées.
Tout d’abord j’ai découvert le film que Philippe a réalisé. Super top. Il dure 5 minutes et présente le départ de Lanzarote puis la dialyse à bord et enfin l’arrivé en Martinique. Très bien ce film, très émouvant. Je vais voir pour vous le mettre dès demain sur le blog.
Il y avait les médias importants et nous avons pu leur présenter l’aventure. Christian Verger et Pierre-Yves Durand ont pu parler de la dialyse et moi j’ai pu faire passer les messages de ma situation de « malade »
Dès ce soir nous avons les premières retombées et actuellement un sujet est diffusé sur France Info très régulièrement. Vous pouvez l’écouter en vous branchant sur France Info ou en allant sur Internet, France Info, Payer direct, [Actualité] ROUGIER. Nous allons vous mettre cette article sur le blog.
Il y avait aussi l’AFP, le journal « Le Parisien » et d’autres. Certains médias n’étaient pas là mais vont venir à mon bureau pour faire un bout de film ou une interview.
C’est bien car nous espérons une vingtaine de retombées, cela permet de faire parler de la dialyse péritonéale et c’est de cela que cette technique a le plus besoin.
Bonne soirée.
Jean Louis
news in translation
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"bonjour jean louis tous nos meilleurs voeux pour cette nouvelle annee 2010.Grosse sante et bonheur pour vous et votre famille.De tres beaux periples marins.Je pense que le retour d’HARMATAN sera surement un grand moment de navigation. Couvrer vous bien pour faire de la moto par un temps pareil. bonne journee noel" Envoyé par morin noel le 04-01-2010 à 07:58
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"Bonne journée à celui construit lui-même sa survie de façon forte. Ami de Gérard Duguet, administrateur du Centre de dialyse d’Aressy-Pau qui est une référence en France, et responsable du Cercle Bleu, que puis-je essayer de faire pour toi? Cordialement." Envoyé par CRISTINI Georges le 04-01-2010 à 09:04
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"Bravo Jean-Louis pour cet exploit que tu viens de réaliser, c’est en effet un espoir pour tous les dialisés. Nous serons tous devant la télé jeudi prochain. Si tu passes un jour par La Rochelle n’oublie pas de venir me voir ! Yves" Envoyé par Dumasdelage Yves le 04-01-2010 à 09:26
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"bonjour Jean Louis, très bonne année à vous et à votre famille. La meilleure santé possible J’ espère avoir l’occasion de vous connaitre. Je ne manquerai pas d’enregistrer et de regarder france 5. A jeudi pour les commentaires amicalement yannick Auffret" Envoyé par Yannick AUFFRET le 04-01-2010 à 22:31
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"bonjour ,je regarde tous les jour le magazine de la santyer ,je syui tomber sur votre reportage ,c’est super ,continuer comme sa ,un bonjour du 66,de la montagne catalane ," Envoyé par pierro le 07-01-2010 à 14:02
Wed, 13 Jan 2010 18:50:00 GMT - Quel beau film ! Osny
Wed, 13 Jan 2010 18:50:00 GMT - Osny
19H50 en France Bonsoir à tous,
Quel beau film ! Christophe a ajouté un onglet « VIDEO et RADIO » sur le blog. Si vous sélectionnez cet onglet vous pourrez regarder les différentes vidéos, celles que j’ai tourné moi-même, les extraits d’émissions télé, le film qu’a fait Philippe…. Et entendre ou réentendre les émissions radio concernant mon aventure.
Pour le film de Philippe, il existe une version en langue française et une autre en langue anglaise.
J’aime beaucoup ce film et vous qu’en pensez vous ?
Nous travaillons pour insérer l’émission « Le magasine de la santé » du 7 janvier et le sujet de France Info du 12 janvier.
Par ailleurs nous avons inséré dans le volet « Presse » le sujet paru ce matin dans les journaux « Le Parisien » et « Aujourd’hui en France ».
Aujourd’hui encore deux interviews dont « La Gazette du Val d’Oise » qui paraîtra mercredi prochain. La photo de cette news fera la une en couleur de ce numéro. Que d’honneurs, quelle fierté ! Ce journal est tiré à 7 000 exemplaires sur le Val d’Oise et distribué à 35 000 exemplaires dans toutes les gares Parisiennes dont les stations de métro et de RER.
Je pense que progressivement l’image de la dialyse péritonéale progresse, il y a encore beaucoup à faire mais le chemin parcouru n’est plus à faire.
Demain après midi ce sera une séance de tournage pour la télé régionale, VOnews. Encore une petite pierre à l’édifice.
Je commence tout doucement à penser à l’étape suivante. Bon, mon bateau ne me manque pas encore, j’ai eu ma dose, je ne suis pas déjà en manque. Ce qui commence à me manquer c’est un projet à préparer, à travailler, à rêver.
Je vous tiendrai au courant dès que je verrai plus clair dans tout cela.
Bonne soirée
Jean Louis
news in translation
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"Bonsoir Jean Louis,
Tous mes vœux aux lecteurs de ce merveilleux site.
Votre remarque sur l’affirmation de Marina est exacte. En ce qui nous concerne, Lou-Anne (4 ans 1/2), après 1243 dialyses péritonéale en cycles automatiques (cycles de 10h30 toutes les nuits 7j/7 et après une néphrectomie bilatérale) ne s’est jamais plainte de douleurs physiques. Parfois, c’est l’abdomen qui tire un peu quand il se vide par exemple. Il faut savoir qu’en dehors des cycles nocturnes, Lou-Anne a en permanence 400 ml dans le ventre. Il est donc «normal» d’éprouver une légère gêne quand le ventre se vide. A l’inverse, le soir, quand elle mangé plus que d’habitude et que la surcharge la guette, la dialyse par l’ultra-filtration, lui fait même du bien très rapidement.
C’est le type de dialyse de première intention, la plus douce et la moins éprouvante, surtout chez les enfants. C’est pour cela qu’il faut la faire connaître. En contre partie, c’est une certaine logistique qui faut assurer. Et il ne faut pas oublier que le péritoine n’est pas fait pour cela. Il faut donc le ménager par des règles d’hygiènes simples mais strictes. Et, dans l’état actuel de la médecine, après la DP, c’est l’hémodialyse sans retour possible vers la DP.
Votre intervention lors de l’émission est donc la bienvenue. Nos amitiés à Marina Carrère d’Encausse et Michel Cymes.
A bientôt
Nicolas. " Envoyé par Nicolas MULLIER le 05-01-2010 à 22:10
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"Terrible, l’inondation! Mais, faut voir ca positif: il y a pire! Je me rappelle d’un bateau inondé de gasoil......Ceux que ne vivent pas en France, peuvent-ils voir l’emission sur le web? Bisous et ne prenez pas froid! " Envoyé par petra wolfinger le 06-01-2010 à 18:51
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"Pour répondre à votre question, la video de chaque émission est visible dès la fin d’après midi et pendant une semaine à l’adress suivante : http://www.france5.fr/magazinesante/W00443/4/118178.cfm" Envoyé par Christian Verger le 06-01-2010 à 19:32
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"Bonjour, Je viens de vous voir a l’émission de santé sur la 5" BRAVO " MON mari a été dialysé en 2007 a la maison "la nuit"10h, ce qui lui permettait d’aller travailler l’apres-midi malgré la fatigue Le 21/03/2008 il a été gréffé et a repris son travail 4mois aprés. Je trouve que c’est une belle leçon de vie . je vais lire votre livre et souhaite bon vent . Eliane " Envoyé par DAVOU Eliane le 07-01-2010 à 14:20
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"je vous donne toutes les bonne chose pour l’année 2010.vous êtes un espoirs pour tous les dialyser,moi je suis en bonne santer et j’aimerais vous suivre pour continuer se tour du mondes ,mai je sais bien que c’est impossible .en tous cas rester comme sa ,et désoler pour les fautes ,j’ai pas trop étais a l’école ,merci pour tous se que vous faites et si vous passer vers les P.O venner nous rendre visite .bonne continuation et le bonjour des montagne catalane " Envoyé par pierro le 07-01-2010 à 14:23
Mon, 18 Jan 2010 21:00:00 GMT - La traversée du Pacifique ! Osny
Mon, 18 Jan 2010 21:00:00 GMT - Osny
22H00 en France
Bonsoir à tous, J’espère que vous êtes assis car c’est un scoop. Je l’ai rêvée, je la pensais impossible en étant dialysé et puis en travaillant le sujet, en en parlant avec Pierre-Yves pour le côté maritime et avec le laboratoire Baxter pour la logistique de la livraison des poches je m’aperçois que finalement ce n’est pas si compliqué que cela et autrement plus excitant que de revenir par l’Atlantique nord.
Ce matin c’était le premier rendez vous d’après traversée de l’Atlantique avec mon Néphrologue. Vendredi j’ai été au laboratoire d’analyses médicales pour la prise de sang mensuelle. Tout va bien, les résultats sont bons, la dialyse fonctionne correctement.
Bon, l’équipe de greffe demande à ce que je passe une coronarographie. Il va falloir faire cela rapidement. Il y a un risque de perdre la diurèse après cet examen (arrêter de faire pipi). Mais le risque est faible.
J’ai alors posé la question de confiance : Puis je faire la traversée du Pacifique ?
J’ai expliqué au docteur Verger les différentes étapes, nous avons regardés une carte. Il faut commencer par rallier Panama. C’est la traversée de la mer Caraïbe, 1150 milles, une dizaine de jours.
Ensuite la traversée du canal de Panama. Un grand moment à faire en équipage. A cet endroit on peu faire une halte pour bien préparer le bateau. Ensuite il faut faire un avitaillement pour 6 semaines en produits qui se gardent.
C’est maintenant une traversée en plusieurs étapes, la première étant de rejoindre les Galápagos. La distance est de 880 milles, une semaine de mer. L’arrêt aux Galápagos doit être très court, le temps de faire quelques photos, le plein en produits frais et en gasoil et puis c’est la traversée proprement dite. 2980 Milles pour rejoindre les Marquises. Pour vous situer la chose, c’est la même distance qu’entre les Canaries et la Martinique. J’ai parcouru 3200 Milles pour rallier le port du Marin.
Au niveau météo et difficultés de navigation, la traversée de la mer Caraïbe peut être dure parfois mais je pense qu’ensuite dans le Pacifique cela ne doit pas être trop mal, c’est de la navigation tropicale avec le passage de l’équateur. Attention à prévoir la fête à ce moment là.
Puis une fois de l’autre côté de la ligne pouvoir admirer la croix du sud, la nuit, que de bonheurs en perspective.
Ensuite arriver dans la baie des vierges aux Marquises, puis aller se recueillir sur les tombes de Gauguin et de Brel et poursuivre jusqu'à Tahiti à 800 milles environ, une petite semaine de navigation. Quel projet !
Eh bien, si ma diurèse se maintient j’ai le feu vert. Quelle journée importante. J’ai immédiatement appelé la « Librairie de la mer » pour faire le point sur les guides nautiques à se procurer. Ce soir je suis passé acheter le « Petit futé » concernant le Panama. Ça y est je suis reparti dans l’aventure.
Il faut maintenant que je m’organise pour remettre le bateau en état, que je fasse la liste des travaux à faire, que je trouve un endroit au Panama pour faire une halte. J’ai pas mal de choses à prévoir. Souvent la préparation du voyage demande beaucoup plus d’énergie que le voyage lui-même.
Je vous tiendrais au courant.
Pour l’actualité : Un sujet sympa de VOnews, diffusé également sur la TNT (NRJ Paris) au JT de vendredi dernier et que vous pouvez voir en cliquant sur ce lien : VONEWS Nous allons mettre le sujet sur le blog.
Et puis suite à la dépêche de l’AFP, de nombreuses publications et dans les jours à venir un article dans « Le télégramme de Brest » que nous mettrons sur le site.
Voilà encore quelques petites contributions pour cette méthode de dialyse qui permet de vivre presque normalement.
Pour terminer, je voulais vous faire partager ce témoignage de Florence reçu aujourd’hui :
« Bravo, je viens vous témoigner mon expérience fantastique de la péritonéale ! J'ai été dialysée pendant un an 1/2 avec une péritonéale puis greffée. J'ai été ravie de cette expérience qui m'a permis de vivre normalement sans fatigue et sans douleur. Je n'ai arrêté aucune activité, surtout que je ne le faisais que 3 fois par jour et que cela me prenait une demi heure ! Je suis suivie à Necker et ai été remarquablement soignée et conseillée à tel point que je fais tous les ans un bout du chemin de Compostelle et que cette dialyse ne m'a pas gênée. Il suffit de s'organiser et d'être très hygiénique, c'est très important. » « En tout cas bravo et bonne route !!!!!!!! » « Florence Laurin »
Je vous souhaite à tous une très bonne soirée.
A bientôt
Jean Louis
news in translation
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"bonjour, Le "grand ordonnateur" s’apelle un chef de plateau ou un script (boy ou girl) car c’est lui qui mene la danse et qui sait precisement ce qui se passe, quand, ou, comment et avec qui.
Cdlt" Envoyé par romi le 08-01-2010 à 11:32
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"Sympa ces explications sur le déroulement du tournage.
Ca me donne envie d’aller fouiller dans votre blog maintenant :)
Je vous souhaite d’autres belles excursions et succes dans votre tour de l’atlantique. nous devrions chacun avoir plus l’ame d’un "colibri"!
Fri, 22 Jan 2010 13:50:00 GMT - La presse en parle Osny
Fri, 22 Jan 2010 13:50:00 GMT - Osny
14H50 Bonjour à tous,
La une dans la Gazette du Val d’Oise, la une dans le Télégramme de Brest, des articles ici et là, c’est sympa et surtout cela contribue à faire parler de la dialyse péritonéale.
Vous pouvez retrouver tous ces articles dans l’onglet « Presse » de mon blog. Je trouve le sujet sur la dialyse péritonéale du Télégramme de Brest particulièrement bien fait.
Il faudrait maintenant que les politiques prennent en main ce problème et mettent en place des mesures incitatives pour que cette méthode de dialyse soit dans tous les cas proposée aux futurs dialysés. Il faudrait également que, lorsqu’elle est proposée, le malade puisse recevoir une information impartiale et que le témoignage des dialysés qui vivent normalement ne soit pas occulté.
Cette méthode de dialyse peut convenir à un grand nombre de malades, c’est leur intérêt et c’est l’intérêt de la société car elle coûte beaucoup moins cher que l’hémodialyse. Aujourd’hui le coût de la dialyse représente 2% du budget de la sécurité sociale. C’est énorme au regard du nombre de dialysés qui est inférieur à 40 000.
Ce qui freine le développement de la dialyse péritonéale c’est que cela ne rapporte pas aux hôpitaux et que la direction des hôpitaux aura toujours un intérêt financier à favoriser l’hémodialyse au détriment des intérêts du malade.
Voilà, ça c’est dit.
La suite des réjouissances c’est jeudi prochain, le 28 janvier, je serais l’invité du jour sur « La radio de la mer » entre 12 et 13 heures avec Marjorie Philibert. Vous pourrez nous écouter sur la FM si vous êtes à Brest 90.5, Lorient 92.7, Les Sables d’Olonne 106.3, Dunkerque 90.7, Boulogne sur mer 105, Fécamp 102.9, Cherbourg 103.5, Granville 88.4 ainsi que partout ailleurs sur Internet www.laradiodelamer.com
Ensuite il y aura le 16 Février cette émission sur Radio France Internationale mais je vous en reparlerais.
Bon, c’est programmé, je rentre dimanche après midi à l’hôpital pour qu’on me fasse une coronarographie. C’est un acte important et indispensable à mon âge pour être inscrit sur la liste des personnes en attente de greffe. Si tout va bien je dois ressortir mardi après midi. On va entrer par ma cuisse dans une artère et remonter une petite sonde jusqu'à mon cœur. Arrivé là on va injecter une petite dose de produit iodé et faire des photos, des radios plus exactement. C’est beau la technique.
Actuellement j’ai encore une diurèse importante, les reins n’éliminent plus les déchets de l’organisme et c’est pour cela que la dialyse est nécessaire mais ils éliminent encore l’eau en excès et c’est très important pour moi. Le risque est que cet acte casse ma diurèse. Cela serait très ennuyeux et remettrait en question mon projet de traversée du Pacifique. Tout va être fait pour que cela n’arrive pas.
Mercredi je me suis rendu à « La librairie de la Mer » à Paris dans le 15 eme. Toujours aussi sympa le libraire. Nous avons discuté un bon moment. Je suis reparti avec deux guides.
J’ai un guide sur la Polynésie Française mais je vous le présenterai plus tard et puis j’ai :
« The Panama Cruising Guide » d’Eric Bauhaus. C’est un guide en anglais sur l’isthme de Panama. Il y a tout un chapitre consacré à la traversée du canal. Quelle aventure en perspective ! C’est compliqué.
Il y a déjà l’approche, une passe d’environ 10 kilomètres et de 500 mètres de large.
Ensuite toutes les formalités qui peuvent durer plusieurs jours. Il faut s’adresser au service de mesure qui va déterminer le paiement des taxes en fonction de la longueur du bateau. Cette formalité doit être effectuée au moins 10 jours avant la date retenue pour le passage du canal.
Ensuite il faut préparer le bateau.
Il doit y avoir : - quatre grandes aussières de 40 mètres de long chacune, de 2 centimètres de diamètre, sans défaut et sans nœud, - Une ancre à poste, - De nombreux pare-battages. On peut louer de vieux pneus de voiture recouverts de tissus de chaque côté du canal. Il faut au moins un pneu tous les mètres, - Le moteur doit être capable de propulser le bateau à au moins 8 nœuds dans le canal, - Quatre équipiers, un pour chaque amarre, - Le skipper en pleine forme, - Un pilote du canal, - Enfin, et le plus important, de quoi nourrir et désaltérer le pilote. Ce n’est pas une plaisanterie car il est capable sinon de commander à l’extérieur un déjeuner au frais du bateau.
La traversée du canal se fait en partant du port de Colon et en passant les trois écluses de Gatun qui élèvent le bateau de 26 mètres jusqu’au lac Gatun. Ces trois écluses, large de 33,5 mètres et longue chacune de 305 mètres sont physiquement interconnectées entre elles et représentent un ouvrage de 2 kilomètres qui fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 depuis près de 100 ans.
On passe dans les écluses derrière de très gros cargos et ensuite le trajet consiste à traverser le lac Gatun qui est un lac artificiel sur 38 kilomètres avant de suivre le canal de Gaillard Cut sur 14 kilomètres avant de rencontrer l’écluse de Pedro Miguel. C’est la première écluse qui permet de redescendre sur le Pacifique.
Après cette écluse, c’est la traversée du lac de Miraflores avant d’emprunter les deux écluses de Miraflores et de se retrouver à Panama City dans l’océan Pacifique.
Quel grand moment en perspective, cela fait un peu peur. Vous pourrez me voir en live puisqu’il y a des webcams à différents endroits du canal. Vous pouvez y jeter un coup d’œil sur le site www.pancanal.com
Je vous recommande l’écluse de Miraflores en haute résolution. Attention, jusqu'à midi chez nous il fait nuit là bas, il vaut mieux regarder cela l’après midi ou bien le soir.
Bon, je vous laisse car je suis au bureau et il faut que je travaille un peu.
A bientôt
Jean Louis
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"salut tout simplement SUPER !!!!!!!! Bisous Marie" Envoyé par Marie le 13-01-2010 à 06:37
Wed, 27 Jan 2010 20:10:00 GMT - La coronarographie Osny
Wed, 27 Jan 2010 20:10:00 GMT - Osny
21H10 en France Bonsoir à tous,
Je suis rentré à la maison hier soir, et je dois faire un effort ce soir pour écrire cette news. Je suis épuisé et j’ai beaucoup de mal à marcher.
Quelle bonne idée d’avoir fait cette coronarographie. C’est le docteur François FUNCK qui a effectué cet acte. On est nu sur la table d’opération, il fait très froid, vers les 17 degrés et c’est le plus désagréable. Sinon on ne sent rien du tout.
Le docteur a les cheveux en bataille, il ressemble beaucoup à Souchon. Il est sympa, il m’a expliqué ce qu’il va faire.
Moi je ne vois rien, je suis sous la machine qui passe d’un côté et de l’autre de ma tête. Le docteur travail à partir du pli de l’aine de ma jambe droite. Il commence par faire une anesthésie locale puis je sens vaguement qu’il s’active mais je n’ai absolument aucunes sensations.
Après environ un car d’heure, il vient vers ma tête et me dit que l’examen est terminé. Je n’en reviens pas. Déjà !
Par contre il me dit qu’il a trouvé un problème, une sténose, en fait un rétrécissement de l’artère principale à hauteur d’environ 75%. Il me propose de réparer cela immédiatement et de me poser un stent. Nous en avions parlé avant l’intervention. C’est un petit ressort qui vient tenir l’artère ouverte. Je lui donne bien sûr immédiatement mon accord et nous voici repartis pour trois quarts d’heures de manipulations. Je suis frigorifié et j’ai hâte que cela se termine.
Quel bonheur de revenir en « salle de réveil » où la température est normale et où on me couvre avec la couverture. Là on comprime énormément mon artère avec une machine pneumatique équipée d’un manomètre et toutes les vingt minutes une infirmière vient enlever un peu de pression.
A un moment j’ai le plaisir de voir mon néphrologue, le Docteur Verger qui vient me rendre visite accompagné d’une infirmière.
J’ai faim. Je n’ai pas eu le droit de manger ce matin. Je suis descendu à 9 heures et ce n’est qu’à 14 heures que la manipulation se termine. On me fait un gros pansement compressif et on appel un brancardier.
De retour dans ma chambre je dois encore attendre plus d’une heure avant de pouvoir boire et manger un bout.
Quelle chance d’avoir fait cet examen, j’aurais pu faire un problème cardiaque à tout moment.
Une autre bonne nouvelle, le Docteur Funck a utilisé très peu d’iode et ma diurèse à l’aire de se maintenir. Je ferais une mesure de celle-ci pour le 12 février.
Sympa les infirmières de cardiologie. Elles ont du cœur ! Elles ne connaissaient pas bien la dialyse péritonéale, j’en ai profité pour leur faire un cours avec démonstration d’une dialyse. Il serait bien que toutes les infirmières aient vu cela au moins une fois pendant leur formation.
Des bonnes nouvelles, j’en ai plein. D’abord on va essayer de faire traduire le blog en Espagnol. Ensuite, je vais pouvoir être livré de mes poches directement par BAXTER en Martinique et à Panama. A Panama je vais pouvoir rencontrer un néphrologue qui va pouvoir faire un checkup comme cela s’était passé à Barcelone.
Les choses se précisent petit à petit et je pense repartir mi mars.
Aujourd’hui j’ai eu une interview avec France Dimanche. L’article paraîtra normalement le 12 février.
Et puis n’oubliez pas demain c’est sur La Radio de la Mer entre 12 et 13 heures que je vais pouvoir parler de la dialyse péritonéale.
Bon, la dialyse est terminée, Je vous laisse là. Bonne Soirée.
Jean Louis
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"Bravo Christophe, bravo au cameraman pour la qualité du film, ça reflète vraiment très bien le quotidien du cap’tain sur Harmattan. ( Harmattan d’ailleurs qui est le seul à se la couler douce au soleil alors qu’on se péle de froid ici) mais bon il le méritte... Jacky" Envoyé par Jacky le 14-01-2010 à 11:42
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"W-O-N-D-E-R-F-U-L !!!!!!" Envoyé par Petra le 14-01-2010 à 13:12
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"Bravo pour ce témoignage de volonté et d’audace face à l’adversité, pour moi qui suis transplanté cardiaque il me redonne la motivation qui m’a parfois fait défaut depuis quelques temps.
Que le vent te soit longtemps favorable et que ton périple permettent à ceux qui n’osent pas se "mouiller" de se lancer et de relever la tête." Envoyé par Vincent le 14-01-2010 à 20:33
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"Bonjour a toi jean louis et bravo pour ton chalenge,je te souhaite qu’il ne reste pas dans le silence.Je suis transplanté rénal depuis quelques mois,et tout comme toi a travers cet attente j’ai souvent entendu ...tiens le coup on est avec toi on te comprend....pour savoir une fois isolé sans vouloir faire de mal comprendre le fameux Pourquoi moi? tout comme toi j’ai accepter,dans mon petit monde et j’ai tenu par le sport ma passion.Moi je te souhaite aujourd’hui de rejoindre le club des greffes trés bientôt,il nous faut montrer maintenant a tous ces gens en attente,qu’on peut tous leurs enlever un jour mais pas la force ni le moral de vouloir..qui sera aussi je te l’avoue une leçon pour d’autres.A travers le mot sport maintenant nous savons nous deux que la raison dépasse la passion a nous maintenant de la faire partagés a nos adhérents....je te souhaite pleins de bonne choses pour la suite,de tes voyages,le plus beau reste a venir.....Franck" Envoyé par Franck le 15-01-2010 à 10:44
Sun, 30 Jan 2010 10:55:00 GMT - Encore l’hôpital. Osny
Sun, 30 Jan 2010 10:55:00 GMT - Osny
11H55 en France Bonjour à tous,
Eh oui, je suis à nouveau hospitalisé. J’étais sorti mardi après midi. Mercredi je me suis rendu normalement au bureau. Le matin c’était l’interview pour France Dimanche. L’après midi j’étais très fatigué puis le soir en rentrant à la maison j’étais épuisé.
Au moment de me coucher j’enlève mon pantalon et je découvre que ma cuisse droite, celle par laquelle a eu lieu la coronarographie a doublée de volume. J’ai un peu de fièvre. Téléphone au SAMU : il faut vous rendre aux urgences.
Lorsque j’arrive aux urgences, la réceptionniste me dit : « vous êtes sûr de vouloir rester monsieur, il y a 4 heures d’attente. »
J’ai envie de repartir immédiatement mais je me raisonne et après une heure d’attente je pars dans les couloirs. Francine me suit et elle voit une infirmière, lui explique la situation puis on nous fait rentrer immédiatement dans une pièce où je m’allonge sur un brancard.
Electrocardiogramme, mise en place d’une aiguille pour les perfusions, prise de sang pour les hémocultures, injection pour éviter la formation de caillot de sang …. Puis le docteur vient, très sympa. Il a entendu parler de mon aventure, on parle bateau, on parle dialyse péritonéale.
Vers 2 heures du matin je comprends qu’on va me garder. Le problème : l’hôpital est complet ! Je vais devoir dormir sur le brancard dans la pièce des urgences. C’est étroit et c’est dur. L’infirmière sort une couverture et commence à m’installer. Puis vers 3 heures, miracle on vient de me trouver un lit. C’est dans un service qui n’a rien à voir avec ma pathologie mais c’est mieux que sur un brancard.
Un brancardier me pousse jusque dans la chambre. Je suis épuisé et m’endors immédiatement.
Les docteurs hésitent entre une infection et une phlébite. Aussi j’ai droit à des perfusions d’antibiotique et par ailleurs je dois rester strictement allongé sur mon lit.
Pour avoir une certitude il faut faire un doppler mais le jeudi il n’y a jamais de doppler et ce n’est que vendredi matin qu’on me descend pour cet examen. Immédiatement on découvre le problème. C’est un faux anévrisme sur l’artère fémorale. En fait celle-ci est fissurée à l’endroit où a eu lieu la coronarographie et le sang s’échappe et se répands dans ma cuisse qui est bien noire maintenant.
Le traitement consiste à effectuer une forte pression à cet endroit pendant le temps nécessaire à l’organisme pour cicatriser cette fissure.
La séance de torture est planifiée pour 14 heures. On utilise un fémostop comme lundi après la coronarographie. C’est un infirmier de coronarographie qui monte, toutes les infirmières veulent assister à la mise en place de cet instrument, il y a du monde dans la chambre tout à coup. Je demande s’ils ont peur que je me débatte.
On me place la sangle sous les fesses et l’infirmier gonfle le piston avec la poire. Cela fait mal et je me demande comment je vais tenir jusqu’au soir comme cela. Avant qu’ils ne sortent je fais la photo pour le blog.
Après une heure difficile la douleur devient extrêmement forte et je ne peux plus supporter. J’ai l’impression qu’on me rentre un couteau dans l’aine et qu’on le tourne ensuite. Cela me fait mal jusqu’aux doigts de pieds. La douleur vient par vagues successives avec très peu de répits entre chaque vague.
Je pense que je vais finir par tourner de l’œil aussi je sonne et on me donne plusieurs cachets. Encore un quart d’heure et les cachets commencent à faire leur effet. La douleur est toujours présente mais un peu plus supportable. Je sais que cela va durer jusqu’à 19 heures puis on descendra la pression de 10 graduations toutes les 20 minutes jusqu’à 21 heures.
Je compte les heures et l’après midi me paraît très longue. Heureusement Didier puis Christophe viennent me tenir un peu compagnie. Ensuite pour oublier la douleur je passe quelques coups de téléphone.
A 21heures on enlève le fémostop et on me met un pansement compressif. Je dois ensuite rester strictement allongé sur mon lit jusqu'au prochain contrôle doppler lundi soir ou bien mardi matin.
Avec cette hospitalisation d’urgence j’ai raté l’émission sur La Radio de la Mer. Il va falloir planifier cela pour une autre date.
Enfermé à l’hôpital, devant rester strictement allongé dans mon lit je suis loin de ma liberté, seul au milieu de l’Atlantique. La vie c’est comme cela, faite de moments moins mais également faite de moments plus. Vivement dans quelques semaines, la traversée de la mer des Antilles pour commencer.
Bon dimanche après midi, A bientôt
Jean Louis
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"Hola cap’tain en voilà des bonnes nouvelles, bon le Pacifique c’est de la gourmandise mais c’est ce qu’on aime et pluis il y’a le feu vert de la médecine...alors cap à l’ouest...et un petit viron Martinique, Panama et galapagos, je le sens bien... Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 19-01-2010 à 10:45
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"Berti et moi sont FIERs de toi! Et maintenant j’ose le dire: Depuis Noel, je me doutais de cela, que tu continueras, s’ils te le permettent! Quel bonheur!" Envoyé par Petra le 19-01-2010 à 10:54
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"salut le marin, FELICITATION, je vois que vous n’avez rien perdu de votre motivation c’est vraiment super d’avoir de vos nouvelles et de vous voir passer a la télé! toute ma famille est au courant de votre periple, "vous etes un surhomme" me disent t’ils. merci pour le message de volonté que vous faite passer sur votre blog. si vous etes dans le coin appelez moi cela me fera plaisir de vous revoir autrement qu’en photo mes amities a votre famille et a votre frere. amities FRED S" Envoyé par FRED SINTES le 19-01-2010 à 13:09
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"Bonsoir Amiral. Bon, si je comprends bien, je ne suis pas prêt de vous payer une mousse ! " Envoyé par GD le 19-01-2010 à 19:53
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"J’ai découvert votre blog suite à un article trouvé dans un magasine qui se trouvait dans une salle d’attente; Je me suis interessé car mon voisin (qui est plus âgé) est aussi atteind d’insuffisance rénale. Je vous félicite pour ce bel exemple de courage qui pourra donner tant d’espoir. Continuer à tenir la barre et bon vent !
Jean-Luc (prés du Mans 72)" Envoyé par jean-luc Picard le 20-01-2010 à 08:40
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"Projet bluffant et belle leçon, tout simplement. Félicitations" Envoyé par Emmanuel S le 20-01-2010 à 08:41
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"Hello captain’
Comme beaucoup de vos fans, je pense que nous avions pensé au pacifique pour vous avant que vous n’en rêviez :)
A très bientôt pour la suite de vos aventures.
Foucault" Envoyé par foucault le 26-01-2010 à 14:05
Enfin ! A l’hôpital ils ont ouvert la porte de la cage hier soir et j’ai pu retrouver ma liberté.
Voici les derniers évènements. Lundi matin on descend mon lit dans le local du doppler et l’opératrice pose sa sonde sur mon aine. Il ne lui faut que quelques secondes pour voir que cela va beaucoup mieux et que mon « faux anévrisme » est en train de guérir. Je suis très impressionné par son professionnalisme, moi j’ai vu des couleurs, du rouge, du bleu et du jaune mais c’est tout.
Je suis content et je me dis que je l’on va me libérer. Un brancardier pousse mon lit dans les couloires et soudain une dame me dit : « Ce n’est pas vous que j’ai vu dans le journal ce weekend ? « Je l’interroge, quel journal ? « L’Echo »
Je suis surpris car je ne pense pas qu’il y a un article dans ce journal.
Une fois revenu dans ma chambre je passe un coup de téléphone à Didier et lui demande d’aller chercher ce journal. Puis j’attends confiant ma libération.
Tout d’un coup, c’est une nuée d’infirmières qui entre dans la chambre. « Le cardiologue a dit qu’il faut vous mettre le fémostop pour 24 heures » Je blêmi, je pense avoir mal entendu mais je vois qu’une des infirmières tient en main l’objet de torture.
Il y a deux jours j’ai eu du mal à le supporter pendant 5 heures, je n’imagine pas possible de le garder si longtemps. Il me faut plusieurs dizaines de secondes pour me dire que je ne rêve pas et accepter la réalité.
L’infirmière installe l’appareil pendant que les autres regardent pour apprendre.
C’est en place, pour l’instant cela ne me fait pas mal. Une infirmière sympa me demande si je veux des cachets. C’est supportable et je dis « Attendons que la douleur soit là »
Je n’ai pas longtemps à attendre, au bout d’un quart d’heure je sonne. On m’apporte deux cachets mais un quart d’heure plus tard je n’en peux plus alors on me donne un cachet de morphine.
C’est intenable, cela ne fait pas une heure que l’appareil est posé. Je suis dans un état terrible, en sueur, croyant que je vais me trouver mal, je gigote comme un ver de terre coupé en deux et des sanglots nerveux me secouent. Je pense que je vais tomber fou.
C’est Noémie qui vient me voir, elle enlève l’appareil et immédiatement tout redevient normal. Elle est gentille et essaie de comprendre. L’appareil était mal mis et rentrait dans la peau. Elle le replace, gonfle et maintenant c’est supportable avec des cachets.
Je passe quand même 24 heures difficiles d’autant plus que l’infirmière de nuit me refuse un cachet pour dormir, moi qui n’en prends jamais.
Mardi soir c’est encore Noémie qui retire cet engin de torture. Quel bonheur ! Que la vie semble belle, quel sentiment de liberté. Je passe alors une nuit de rêve et je dors comme un bébé.
Je devrais retourner à l’hôpital le 8 mars pour un doppler de contrôle.
Ah, j’ai oublié de vous dire, il y a effectivement un article dans le journal l’Echo. C’est le même article que la Gazette avec une photo différente. Les deux journaux ont des zones géographiques de diffusion différentes.
Au niveau des futures réjouissances il y a :
Le 13 février une conférence à Nancy Le 16 février une émission de radio (Radio France Internationale) Le 18 février une émission de radio (La Radio de la Mer)
Aujourd’hui j’ai été chercher la cartographie électronique des îles du Pacifique.
Au niveau du canal de Panama je veux remercier Dominique Vervin, un copain de Pierre-Yves qui vie là bas et qui se démène pour que tout se passe correctement.
Je veux également remercier Jaime Rozo directeur de ROZO y Cia qui a la gentillesse de s’occuper gratuitement de toutes les formalités pour le passage du canal.
Ils méritent tous deux de grands remerciements ainsi qu’une inscription dans la rubrique « Partenaires » du blog.
Voilà où j’en suis ce soir. Mi mars va arriver très rapidement.
A bientôt
Jean Louis
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"Salut depuis notre dernier coup de fil, j espere que tes examens se sont bien passes j attends un peu que tu te reposes et je te tel, j ai rencontre dans une station service sur l autoroute un couple tres sympa dont le Mr etait sous dialyse "normale" je lui ai parle de ce que tu fais et lui ai indique ton site, il etait impressionne mais ausi encourage d apprendre ce que tu fais, je crois vraiment a la vertu de l exemple. J ai eu mes resultats d analyse pour les maux de mains, artrose degenerative, bon comme j ai fit a mes amis, c est "pipi de chat" a cote de ce qu a mon pote Jean Louis, donc je vais traiter cela par le mepris, prendre des trucs quand cela fera trop mal, et moi aussi partir naviguer, comme BJ a la meme chose, on se tiendra les mains.. bon tres sympa les articles, je vais essayer de contacter mes amis a Tahiti. Je repars a PN jeudi matin, quand descends tu ? amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 24-01-2010 à 23:29
Lundi soir, une longue journée de travail qui se termine. Hé oui, je dois travailler comme beaucoup.
Jeudi et vendredi j’étais dans les chiffres, la rédaction du rapport d’activité de mes sociétés pour l’année 2009 et les prévisions pour l’année 2010.
C’est très important. C’est du travail mais tellement amusant, tellement passionnant que je me jette dessus avec avidité. Sortir les chiffres est toujours un moment magique car même si on est très proche de ses affaires, il n’y a que les chiffres et surtout les comparaisons que l’on peut faire qui permettent de comprendre exactement l’évolution des choses, le fonctionnement précis de toute cette mécanique complexe.
Ce rapport d’activité est un document qui me sert énormément. En tout premier lieu il permet à mes banquiers de savoir exactement comment se porte le groupe. Il est très utile également pour mes associés.
Ces quelques jours tous les ans sont toujours très riches d’enseignement. Je découvre à chaque fois des subtilités qui m’avaient échappées et puis cela me permet de définir les actions à mener sur l’année qui vient.
En résumé, l’année 2009 est une année de transition. Nous avons maintenu la rentabilité par contre nous n’avons pas progressé. Je suis globalement satisfait d’autant plus que nous sommes maintenant dans une très bonne position pour relancer une nouvelle phase de développement.
Aussi j’ai décidé d’effectuer quelques investissements et d’acheter des immeubles avant de repartir au bateau. C’est un travail agréable, un peu comme aller chercher des champignons.
Du coup j’ai passé du temps sur internet pour repérer des immeubles puis dans la voiture pour aller les voir. Je crois que je vais consacrer les deux ou trois prochaines semaines à cette tâche. Il y a urgence maintenant car je repars au bateau dans un mois, cela va venir très vite.
Au niveau santé, cela va beaucoup mieux. Samedi j’ai été au cinéma voir le film « Océan ». Quand on aime la mer c’est vraiment top.
Hier j’ai été à Thoiry voir les animaux. Cela m’a obligé à marcher à pied une partie de l’après midi et m’a fait énormément de bien. Et puis les tigres, les panthères, les éléphants, les girafes et autres animaux exotiques je ne m’en lasserais jamais.
Je vous souhaite une bonne soirée.
A bientôt
Jean Louis
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"SUPER !! SUPER !! SUPER !!! et ton appel ce midi m’a fait un très grand plaisir !!! Continue ainsi. Bisous Marie" Envoyé par Marie le 27-01-2010 à 22:35
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"Mon cher Jean-Louis, Toujours de tout coeur avec toi, je suis tes aventures planétaires, et aussi tes aventures intérieures, avec émotion, admiration et amité. Bien cordialement. Dominique" Envoyé par Dominique Manchon le 28-01-2010 à 11:41
Tout d’abord l’évènement du jour : La conférence organisée à Nancy par l’ALTIR. L’ALTIR c’est l’association régionale qui, entre autre, livre les poches aux dialysés. C’est Jacques Chanliau qui s’est occupé d’organiser cette conférence.
On a eu la chance de pouvoir disposer de l’auditorium du musée des beaux arts sur la fameuse place Stanislas.
Beaucoup de monde pour cette conférence, des gens pile à l’heure, une installation de projection et de sonorisation impeccable, tout s’est bien passé. C’est le Président de l’ALTIR, Raymond Chabrol, qui a ouvert la conférence. Ensuite Jacques Chanliau a présenté le sujet de la conférence puis j’ai eu le plaisir de parler de mon aventure.
J’ai pu projeter des photos de mer, les articles de presses, les sujets télé et radios et le film de la traversée.
La conférence s’est terminée par des questions/réponses et tout le monde est reparti content. Moi j’ai l’impression de rendre un peu de tout ce que l’on m’a donné pour que je puisse réaliser cette aventure.
A la fin une interview par France Bleu Loraine va encore apporter à la diffusion de l’information.
Comme je suis venu à Nancy en voiture avec Francine, nous allons en profiter pour passer un weekend sympa à visiter la ville.
Au niveau des médias, encore des articles sympas :
Un article dans France Dimanche de ce jour, avec la très belle photo du bateau arrivant en Martinique,
Un article dans Echange de l’AFIDTN de décembre, une revue à destination des infirmiers et infirmières de dialyse, transplantation et néphrologie.
Un article dans le dernier Contact Entreprises, une publication régionale, à destination des entrepreneurs,
Vous pouvez retrouver tous ces articles dans notre volet « Presse ».
Et puis, n’oubliez pas cette semaine, deux radios :
-RFI, Emission « Priorité Santé » mardi de 10h à 11h, diffusé en direct à 10H10 sur le continent Africain et en différé, à 15h10 sur le reste du monde.
-La Radio de la Mer, en direct jeudi de 12H à 13 h, sur toute la côte de Calais aux Sables d’Olonne et partout ailleurs sur Internet www.laradiodelamer.com
Encore des moments sympas en perspective et puis l’occasion de parler de la dialyse péritonéale et de la liberté qu’elle procure.
Hier matin j’étais à l’hôpital. Bilan complet avec le Docteur Verger. Tout va bien, tous les feux sont au vert pour poursuivre l’aventure. Ma diurèse a été préservée lors de la Coronarographie et cela c’est super.
Je veux ici remettre à leurs places les responsabilités de chacun dans le couple Malade/Docteur. La seule responsabilité du Docteur est de prévenir le Malade des risques qu’il encourt aux regards de sa pathologie. Un point c’est tout. Le Malade, une fois prévenu doit pouvoir choisir de vivre la vie qu’il veut mais en contrepartie, il est le seul responsable de ce qui peut lui arriver du fait de ce choix.
Donc, dans un petit mois maintenant l’aventure va recommencer.
El Nino, est ce que vous connaissez ?
Il y a des années normales dans le Pacifique, les alizes soufflent avec force et le transit entre les Galápagos et les Marquises est un régal. Malheureusement, de temps en temps, et cela d’une façon parfaitement aléatoire, il y a le phénomène El Nino.
El Nino (L’enfant Jésus en Espagnole) est un phénomène maritimo-climatique qui survient certaines années dans le Pacifique un peu après Noël. Il est encore très mal connu. Ses premières manifestations sont : - Pas de neige à Vancouver - Des cyclones à Tahiti
Etonnant non, il semble que c’est ce qu’il vient de se passer.
Je vous joins un lien qui permet de comprendre le phénomène :
Il suffit de cliquer sur la petite flèche pour lancer l’animation et lire les textes.
A cause de lui, j’ai peur d’avoir à affronter à nouveau des vents très faibles et devoir faire beaucoup de moteur. Il faudra partir des Galápagos avec le réservoir de gasoil totalement rempli.
Voilà pour aujourd’hui, tout commence à s’accélérer.
A bientôt
Jean Louis
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" Bon courage , un coucou de Saint Malo" Envoyé par Mauricette Mabire le 31-01-2010 à 16:35
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"Bonjour,
Bon courage pour ce coup de tabac sur ton océan d’espoir, le marin est allongé mais je sais que la tête est debout. De tout cœur avec toi." Envoyé par claude le 01-02-2010 à 08:15
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"Hello cap’tain
Pas facile ces quelques derniers jours,confiné dans une chambre d’hopital après les grands espaces Atlantique, mais je sais que tu t’évades déjà vers d’autres espaces....Pacifique ceux la. Courage, je sais que tu as ce qu’il faut.. Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 01-02-2010 à 15:08
Wen, 17 Feb 2010 20:30:00 GMT - Dans un mois l’aventure repart. Osny
Wen, 17 Feb 2010 20:30:00 GMT - Osny
21H30 en France
Bonsoir à tous,
Je commence à piaffer d’impatience. Le froid de la région Parisienne commence à me peser, j’ai hâte de retrouver mon bateau.
J’ai passé un moment aujourd’hui dans le guide de la Polynésie. Tahiti, Bora-Bora, tous ces atolls, que de grands moments en perspective. En parcourant ce livre j’ai vraiment compris ce que j’allais trouver là bas et je comprends mieux que tout ceux qui ont visités ces coins en soient tombés amoureux.
Pour l’instant il faut patienter et s’occuper de faire tourner les affaires. C’est passionnant également, ici aussi j’ai l’impression de bâtir, d’être utile à quelque chose.
Tout autre chose, lundi je suis passé chez ma marchande de journaux pour acheter « Notre temps » où je savais trouver un petit sujet. Elle me dit alors qu’en feuilletant le dernier « Pleine vie » elle à vu un sujet sur moi, et elle part me le chercher. Effectivement encore un article bien écrit, qui fait la promotion de la dialyse péritonéale. Christophe a mis les deux extraits sur le blog.
Et puis mardi c’était « Priorité Santé », l’émission de Marina Mielczarek sur RFI. Ambiance sympa avec le Docteur Christian Verger et le Docteur Rémi Mifsud. C’est une émission de 50 minutes entrecoupée au milieu par un flash info de 3 minutes. Le thème était « Médecine des Sports et Conditions Extrêmes » Vous pouvez écouter ce sujet en allant sur l’onglet « Vidéo et Radio ». En sortant du studio j’étais un peu déçu et puis en réécoutant l’émission j’ai trouvé cela pas mal.
Le prochain grand moment c’est demain matin, plus exactement de midi à 13 heures, La Radio de la Mer avec Marjorie Philibert. Vous pouvez l’écouter en FM de Calais aux Sables d’Olonne si vous habitez auprès de la mer ou bien directement sur Internet. Je pense que l’on va parler un peu de dialyse péritonéale et surtout beaucoup de bateau.
Ensuite je pense qu’il va falloir commencer à s’occuper de la prochaine aventure.
Le plus gros problème que j’avais à résoudre concernait mon chargeur de batteries 80 Ampères. C’est un CRISTEC et il est tombé en panne durant la traversé. J’ai envoyé un mail à l’usine qui se trouve à Quimper. Un service irréprochable, Mickaël qui s’occupe du SAV m’a envoyé un long mail en me posant plein de questions sur l’utilisation de mon chargeur. Il s’avère qu’il faut impérativement couper le chargeur pendant les phases de démarrage et d’arrêt du groupe électrogène. La carte électronique de celui-ci n’a pas résisté. Il me propose cependant de prendre contact avec Monsieur Fauquet de la société DIGINAV au port du Marin qui va s’occuper de me changer cette carte et, cerise sur le gâteau, celle-ci sera prise en charge sous garantie à titre commercial.
Je suis ravi et je ne peux que remercier ces gens pour leur gentillesse et leur efficacité.
Maintenant il faut que j’organise la sortie de l’eau de HARMATTAN afin d’effectuer un carénage. Il va falloir gratter un peu la coque, enlever les coquillages et rendre la carène glissante. C’est très important et cela peut faire gagner plusieurs jours sur une telle distance. J’ai également plusieurs petites réparations à faire, entre autre changer mes écoutes de génois.
Je pense qu’il me faudra quelques jours en Martinique avant de pouvoir reprendre la mer. Mon copain Jacky m’accompagne. Il va pouvoir m’aider à faire ces travaux. Il va m’accompagner pour traverser la mer des Caraïbes, passer Panama et jusqu’aux Galápagos. Ensuite j’effectuerais en solitaire la traversée du Pacifique.
Sun, 21 Feb 2010 10:30:00 GMT - La Radio de la Mer Osny
Sun, 21 Feb 2010 10:30:00 GMT - Osny
11H30 en France
Bonjour à tous,
Difficile de se rendre aux studios de La Radio de la Mer. C’est dans une petite rue, dans le 17 éme prés de l’avenue de Clichy. Beaucoup d’embouteillages, je trouve un parking à un kilomètre et fini à pieds. Je pensais être bien en avance et finalement j’arrive cinq minutes avant le début de l’émission. Marjorie commence à s’impatienter et me passe un coup de téléphone alors que je suis en bas de l’immeuble.
C’est un petit bout de femme très dynamique. Le studio est différent de celui de RFI. Juste une petite pièce avec un opérateur et un tout petit bout de table avec un écran pour Marjorie et moi.
Marjorie m’explique que nous allons avoir cinq fois quatre minutes pour parler de l’aventure. Elle m’explique le fonctionnement de l’écran. Puis le début de l’émission arrive, Marjorie lance le sujet, je vois sur l’écran le décompte des 4 minutes. C’est à moi de parler, le début est toujours un peu difficile. Ce qui est impressionnant c’est ce décompte, on sait qu’il faut parler juste pendant ce temps précis, sans déborder alors que l’on a tellement de choses à dire. Et puis finalement tout se passe bien.
Un peu de musique, on prépare les quatre minutes suivantes et c’est reparti.
Je suis surpris que cela soit déjà fini. Nous avons parlé cinq fois quatre minutes. J’aurais bien continué à discuter. Elle est sympa Marjorie.
Christophe a mis l’interview sur le blog. Vous pouvez l’écouter.
Il y a toujours ce problème qui me poursuit. Comment me peser sur le bateau. D’une part il y a la gite du bateau et d’autre part ces mouvements continuels qui affolent la balance et la font passer en erreur. Moi je pense qu’il faudrait se pendre au bout d’un peson et que ce peson effectue de nombreuses pesées successives et les transmette à un ordinateur qui effectuera une moyenne.
J’en parle avec Pierre-Yves qui trouve sur Internet un peson avec une capacité de 150 kg et une connexion pour ordinateur. C’est fabriqué par la société DIRECT PESAGE. Vendredi soir je passe un coup de téléphone à la société qui se trouve en seine et marne et tombe sur Frédéric Timbert. Très sympa, excité par ce problème difficile, il me dit qu’ils ont de balances qui pèsent les poulets vivants. Comme ceux-ci remuent en permanence, ils doivent faire une moyenne des pesées pour avoir le bon poids.
Il me promet de me rappeler dans la semaine pour me tenir au courant de ses cogitations.
Nous avions envisagés avec Pierre-Yves qu’il me rejoigne à Panama pour faire un petit bout de route ensemble. Malheureusement il n’a pu se libérer. Ce sera pour une autre fois.
J’ai pris mon billet d’avion pour Fort de France. Je pars le 12 Mars au matin. D’ici là encore pas mal de rendez vous.
Le 10 Mars je suis à Bruxelles pour une conférence de presse dans le cadre de la journée mondiale du rein. Et jeudi 11 Mars je vais assister au colloque qui a lieu au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, organisée par la Société de Néphrologie et la Fondation du Rein.
Le thème cette année est justement « Les alternatives à la dialyse en centre : un choix d’avenir ? » Cela tombe bien. La dialyse péritonéale est vraiment l’alternative à la dialyse en centre.
J’y vais en curieux, j’ai envie d’entendre ce qui va être dit.
Voilà pour les dernières nouvelles. Je vous souhaite un bon dimanche.
A bientôt
Jean Louis
news in translation
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"Hello cap’tain Alors tu rejoues au monopoly géant, avec la décote immobilière tu vas pouvoir acheter la rue de la Paix...et le week end au milieu des fauves, vas plutôt chez Mickey c’est moins dangereux...(je n’ai toujours pas l’info Newsletter) Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 09-02-2010 à 10:39
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"salut Frangin, El les ZEBRES !!! tu ne nous a pas parlés de tes grands copains les zèbres.... ceux là ne t’auraient peut etre pas mordu..... ;-) Bisous Marie" Envoyé par Marie le 09-02-2010 à 12:29
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"This is one amazing adventure, what inspiration to the dialysis community. Thus far I’ve taken the liberty of posting your story at Canadian Kidney Connection on Facebook and more site’s to come...god speed
Richard Ontario Canada" Envoyé par richard st amour le 09-02-2010 à 18:14
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"Bonsoir Amiral. Un cordial salut en passant. Je suis avec attention les projets du navigateur. Bien à vous. GD" Envoyé par GD le 12-02-2010 à 18:49
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"Thanks for sharing your journey. It gives people facing dialysis hope and encouragement, which are so important to continue to live. I would like to post your story on www.ouiworks.com, a non-profit site dedicated to eduation the community about kidney disease, transplants and the requirements for living donor assistnace." Envoyé par Glenda Roberts le 19-04-2010 à 00:29
Fri, 26 Feb 2010 14:23:00 GMT - La Journée Mondiale du Rein Osny
Fri, 26 Feb 2010 14:23:00 GMT - Osny
15H23 en France
Bonjour à tous,
Le 11 Mars c’est la Journée Mondiale du Rein. Cette journée sert à sensibiliser l’opinion, les pouvoirs publics et les professionnels de santé à l’impact des maladies rénales sur la santé publique.
Cela va commencer pour moi par la conférence de presse du 4 mars à l’Académie nationale de médecine, à Paris. Cette conférence est organisée par la Société de Néphrologie et la Fondation du Rein.
Ensuite ce sera le 10 mars à Bruxelles avec une autre conférence de presse sur les mêmes thèmes.
Puis le mercredi 10 mars au soir, le Gala de la Fondation du Rein à la Sorbonne ouvert par Madame Roselyne Bachelot, Ministre de la Santé et des Sports.
Et enfin le 11 mars après midi, un colloque dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne dont le thème est « Les alternatives à la dialyse en centre »
Puis vendredi 12 au matin, décollage pour la Martinique.
Quel emploie du temps chargé ! Cela vient en plus de quelques visites de contrôle à l’hôpital mais tout cela c’est pour la bonne cause et je pense avoir l’occasion de porter la bonne parole.
Tout commence à s’accélérer.
Lundi 15 mars à 8h15 rendez vous est pris en Martinique pour sortir le bateau de l’eau. C’est très important car cela va me permettre de nettoyer la coque et de lui redonner un peu de glisse. Entre une carène salle et la même propre, on peut gagner jusqu'à un nœud de vitesse. C’est énorme et sur 6000 milles cela peut représenter une semaine de différence à l’arrivée.
Pour la livraison des poches tout semble OK. J’en profite pour remercier tous ceux qui ont contribué à faire que cela soit possible. En particulier le Docteur Verger, Sonia Amato de l’AURA, Michèle d’Herde et Guillaume Lefévre de BAXTER et puis tous ceux qui ont œuvré dans l’ombre et que je ne connais pas. Je vais recevoir 25 jours de traitement en Martinique et 6 semaines à Panama. C’est Dominique Vervin qui a la gentillesse de recevoir les poches à son domicile à Panama City.
J’arrive donc avec Jacky et mon épouse à Fort de France le vendredi 12 mars après midi. Samedi courses et nettoyage du bateau. Dimanche petite visite de l’île. Lundi matin sortie du bateau. Lundi, mardi et mercredi grand carénage, petites réparations, vidange du moteur, installation de l’antenne de la BLU …. Et puis jeudi remise à l’eau, avitaillement complet, Francine reprends l’avion pour la métropole et Jacky et moi on largue les amarres direction les San Blas.
Les San Blas c’est l’endroit, d’après le navigateur Antoine où se trouve la plus belle île du monde. Ayez la curiosité de taper San Blas dans Google. Ce sont 365 îlots coralliens le long des côtes du Panama où vivent les indiens Kunas. Totalement à l’abri du tourisme, ils vivent de chasse et de pêche dans des eaux bleu turquoise.
Nous devrions arriver aux San Blas vers le 26 ou 27 mars.
La traversée de la mer des Caraïbes peut être un peu difficile à cette saison car les alizés peuvent y être forts mais actuellement c’est du 10 à 15 nœuds, soit un vent très faible. De toute façon c’est normalement un vent portant (venant de l’arrière) et pour cela HARMATTAN est un très bon bateau même si le vent est fort.
Hier au soir j’ai reçu un courrier sympathique qui m’annonçait que je suis maintenant inscrit sur la liste des patients en attente d’une greffe de rein. C’est une très bonne nouvelle, il n’y a plus qu’à attendre maintenant.
Voilà les dernières nouvelles.
Bon weekend et à bientôt
Jean Louis
news in translation
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"Bonjour, Notre escale en métropole nous a permis de connaître votre blog, et comme beaucoup nous sommes très admiratifs ! L’année dernière, à cette époque nous avons passé le canal de Panama, puis ce fût, l’île Coco et les Gàlapagos. Nous sommes restés 3 semaines à Puerto Ayora, île de Santa Cruz,où il n’y a aucun problème pour faire le plein de Gasoil, mais aussi un bon stock de fruits et légumes au marché qui se tient en fin de semaine. Nous repartons dans 3 semaines pour Raïta, îles sous le vent, où se trouve notre voilier (ovni 395). Si vous désirez des renseignements n’hésitez pas à nous écrire . Bon vent Amicalement ; Dominique et Benoît notre blog : http://www.ramatoa.com
" Envoyé par Derel Dominique le 18-02-2010 à 06:44
Thu, 02 Mar 2010 16:10:00 GMT - En pleine forme Osny
Thu, 02 Mar 2010 16:10:00 GMT - Osny
16H10 en France Bonjour à tous,
Plus qu’une dizaine de jours avant le départ et je suis en pleine forme.
Ce matin c’était la dernière visite à mon néphrologue le Docteur Verger. J’ai eu droit à un bilan complet, un prélèvement de 17 petits tubes de sang !
Tous les feux sont au vert. Question santé, tout va bien, je suis parfaitement remis de mon dernier stage à l’hôpital. J’ai quand même un tout dernier contrôle lundi prochain, un doppler de mon artère fémorale. Mais comme c’est le jour de mon anniversaire, le jour de mes 60 ans, je pense qu’ils vont m’annoncer une bonne nouvelle.
Au niveau des poches de dialyse, tout fini par s’arranger. Je devrais trouver 25 jours de traitement à la capitainerie du port du Marin en Martinique et 6 semaines à Panama City chez Dominique Vervin. Je ne le connais que par échange de mail. C’est un copain à Pierre-Yves, il est super sympa et m’aide énormément. C’est encore un des plus de cette aventure qui me permet de faire ces belles rencontres. Il avait oublié de prévenir son épouse. Vous imaginez la surprise de celle-ci lorsque BAXTER l’a appelé pour lui dire qu’ils livraient 350 kg de poches de dialyse !
Je viens de passer un super weekend chez mes amis Richard et Montsé en Camargue. Rien n’était prévu, j’ai pris le TGV samedi matin et je suis rentré lundi matin. C’était un weekend « produits du terroir ». J’ai eu l’occasion de gouter des produits que nous autres parisiens ne connaissons pas. Il y a eu la poutargue. Ce sont des œufs de muge séchés et entourés de paraffine. Samedi soir, petites grives entourées d’une fine tranche de lard avec des petits poids, un régal. Et puis dimanche midi, du sanglier tué par un ami à Richard au fonds de son jardin. C’est bon le sanglier grillé au barbecue.
Demain je vais au salon de l’agriculture avec Matis. C’est mon petit fils. Quelle journée sympa en perspective. Nous allons allez voir tous les animaux et puis aussi les tracteurs car il adore les tracteurs.
Et puis jeudi matin c’est la conférence de presse à l’Académie Nationale de Médecine dans le cadre de la journée mondiale du rein. Je vais faire des rencontres intéressantes.
Ensuite, dès vendredi soir, grand weekend de fête chez ma sœur Solange à Sens, dans l’Yonne. C’est un weekend en famille avec mon frère jumeau et mes sœurs. Avec mon frère nous faisons 60 ans lundi 8 mars.
Voilà pour les dernières nouvelles. Mon bateau me manque, j’ai hâte maintenant de reprendre la mer et de vivre l’aventure.
Avec mon copain Jacky nous avons un rituel vraiment sympa. L’avion décolle vendredi 12 à 11h40. Dès que nous serons à l’altitude de croisière et que l’hôtesse va se lever, nous allons l’appeler et commander des coupes de champagne. L’aventure va vraiment commencer à cet instant précis.
En attendant je vous souhaite une bonne soirée.
A bientôt
Jean Louis
news in translation
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"bonjour, je me présente, je m’appelle Roselyne, j’ai 81 ans et je me permets de vous écrire car j’ai lu ce matin un article concernant votre traversée sur l’Atlantique. Etant moi même dialysée, 3 fois par semaine, a La louvière près de lille dans le Nord, j’ai été épatée par votre aventure. Je me questionnais et j’aimerais entrer en contact avec vous pour connaitre la facon dont vous effectuez vos dialyse seul sur votre bateau. je vous remercie, et je vous souhaite bonne chance pour votre périple sur le pacifique." Envoyé par roselyne.demeestere le 18-02-2010 à 14:20
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"salut,
Bien ta rubrique "un peu de moi"..... ceux qui arrivent sur le blog comprennent un peu mieux ta vie et ton aventure. Bisous Marie" Envoyé par Marie le 18-02-2010 à 19:14
Sun, 07 Mar 2010 21:25:00 GMT - La fête avant le départ Osny
Sun, 07 Mar 2010 21:25:00 GMT - Osny
La fête avant le départ
21H25 en France
Bonsoir à tous,
C’est encore un weekend de fête. Nous sommes en famille chez ma sœur Solange à Sens. C’est à 110 km au sud de Paris. C’est ici, près de Sens, que j’ai passé toute mon enfance, entre Courtois sur Yonne et Saint Martin du Tertre. Que de souvenirs !
Mon père s’occupait de la Sous Station SNCF de Saint Martin du Tertre. Nous vivions dans la maison de fonction près de la Sous Station. C’était très isolé, coincé entre les voies de chemin de fer et l’Yonne. De chaque côté un bois de peupliers et un petit chemin en terre qui permettait de rejoindre un passage à niveau. Du côté de Saint Martin le chemin était un peu empierré mais du côté de Courtois dès qu’il pleuvait un peu le chemin était impraticable.
Nous vivions presque en autarcie avec un grand jardin de chaque côté de la maison. Mon père qui faisait du gardiennage pour la Sous Station avait beaucoup de temps pour s’occuper des jardins. Quand j’étais petit, j’avais l’impression de vivre au paradis. Ma mère avait planté des fleurs partout.
Il y en avait une très grande bordure le long du petit chemin côté Saint Martin. Il y en avait également dans la coure, le long des voies de chemin de fer et puis le long du grillage. Il y avait des dahlias, toutes sortes de dahlias, des gros, des petits, des pompons, de toutes les couleurs, des rouges, des jaunes, des bigarrés … Il y avait des glaïeuls également. C’est très beau les glaïeuls !
Dans les jardins il y avait de tout, des pommes de terre, des haricots, des petits poids, des carottes, des radis, des poireaux, des blettes mais également des courgettes, des potirons, des concombres, des cornichons. Et puis des planches de fraises, des cassis, des framboises ainsi que des arbres fruitiers avec des cerises, des abricots, des poires, des pommes … Tout était parfaitement ordonné avec des grandes allées qui desservaient des plus petites.
Ma mère passait beaucoup de temps à faire des conserves dans le stérilisateur. Comme la maison était reliée électriquement à la Sous Station nous vivions au tout électrique. A l’époque c’était un luxe énorme. Dans chaque pièce des radiateurs électriques nous apportaient une chaleur douillette et moi j’avais l’impression que nous étions des nantis.
Ma mère avait une machine à coudre sur laquelle mon père avait installé un petit moteur électrique. Elle aimait coudre et nous faisait de beaux habits. J’étais alors persuadé que nous étions les plus riches de la région.
L’été il y avait des campeurs dans les bois côté Saint Martin. Maman leur vendait des fruits et des légumes. Et puis nous allions à la plage, au bord de la rivière dans le terrain de camping. C’était toujours un grand bonheur.
Et puis à 12 ans j’ai perdu ma mère brusquement. Le petit paradis s’est effondré très vite.
Bon, les dernières nouvelles. Mercredi j’ai emmené Matis au salon de l’agriculture. Quelle grande journée de bonheur. Nous avons vu tous les animaux de la ferme et puis surtout nous sommes montés dans le petit train. Et puis nous avons vu les gros tracteurs.
Il a trois ans. Passer la journée avec son petit fils c’est toujours un grand moment de bonheur.
Jeudi c’était la conférence de presse à l’Académie de Médecine à Paris. J’y allais juste comme cela, pour voir. C’était organisé dans le cadre de la journée mondiale du rein. Et puis, j’ai été mis à l’honneur, Michel Chevalet, le journaliste de télé m’a fait venir et m’assoir à sa place pour que je raconte mon aventure. Mon néphrologue, le Docteur Verger a été mis à l’honneur également et nous avons eu droit aux applaudissements.
Du coup, vendredi matin il y avait un bel article dans le Figaro sur l’insuffisance rénale en générale et celui-ci se termine avec la dialyse péritonéale qui permet de garder sa liberté et l’exemple est donné de ma traversée de l’Atlantique en solitaire et mon départ pour le Pacifique.
Hier soir nous avons été au cabaret « La ruche gourmande ». C’est près de Joigny dans l’Yonne. C’était une soirée sympa. Grand dîner avant d’assister à un spectacle de cabaret.
La semaine qui arrive va être intense. Demain j’ai mon doppler fémoral de contrôle à l’hôpital. Ma cuisse est toujours douloureuse et j’ai hâte d’avoir le résultat et d’être sûr que tout va bien de ce côté-là.
Mardi j’ai différents rendez vous. Mercredi je suis en Belgique pour une conférence de presse et le soir à 19h15 c’est la soirée de gala pour la journée mondiale du rein. Jeudi après midi je vais au colloque à la Sorbonne et vendredi matin je décolle pour la Martinique.
Thu, 11 Mar 2010 21:25:00 GMT - La dernière soirée d’hiver pour cette année Osny
Thu, 11 Mar 2010 21:25:00 GMT - Osny
22H25 en France
Bonsoir à tous,
Je me dépêche de vous écrire une petite news avant d’aller me coucher car demain la journée va être longue et il faut que je me repose.
Ces derniers jours c’était un peu speed.
Lundi je me suis rendu à l’hôpital pour ce fameux doppler de contrôle. Très bonne nouvelles, l’anévrisme est résorbé, il y a encore un hématome mais celui-ci n’est plus alimenté par l’artère. Il suffit d’attendre qu’il se résorbe de lui-même.
Par ailleurs la femme qui était à la machine m’a dit que les artères de mes jambes étaient excellentes. Je l’ai remercié mais elle m’a dit n’y être pour rien. J’étais content, on ne peut pas tout avoir faux quand même !
Mercredi j’allais à Bruxelles. La journée à mal commencée. J’arrive à 6H20 à la gare de Pontoise, je regarde le tableau d’affichage et monte dans le train pour la gare du Nord. Pas mal de gens font comme moi et à l’heure où le train doit partir, c’est celui d’en face qui s’en va. Erreur d’affichage ! Tout le monde est furieux.
On se transporte dans le train suivant. Il part à 6h47. Il est maintenant 6H50 et le train est toujours en gare. On redescend du train, à nouveau erreur d’affichage. Maintenant cela devient grave, j’avais pris pas mal de marge mais maintenant il n’y en à plus.
Le troisième train s’en va enfin, je n’aurais que 5 mn en gare du Nord pour prendre mon Thalys.
Super top le Thalys. Petit déjeuner à la place, le luxe. Un petit somme et on est déjà arrivé.
Un taxi m’attend et je me retrouve sur le lieu de la conférence de presse.
Celle-ci est vraiment bien organisée. Bravo Margot !
Je suis en train de faire une dialyse quand la chaîne de télé RTL arrive. On en profite pour faire du film et une interview. On a à peine fini que c’est maintenant la radio. L’équivalent pour la Belgique de France Inter. Maintenant c’est le photographe du premier journal Belge. Il faut faire des photos pendant la dialyse, des dizaines de photos ! Je vois l’heure tourner, la dialyse est finie et il faudrait que je me débranche car la conférence de presse a commencée. Heureusement je n’interviens qu’à la fin. Mais il faut encore faire des photos.
Ouf, c’est fini pour l’instant, je me débranche vite fait et je fonce à la salle où se tient la conférence.
C’est plein de journalistes, il y a deux néphrologues de renom et la plus grosse association de dialysés. Les sujets sont intéressants. Mon tour arrive, je raconte mon aventure. Quelques questions et la conférence se termine.
Immédiatement le photographe de tout à l’heure me saute dessus, il veut encore faire plein de photos.
Ce n’est que bien plus tard que je peux rejoindre tout le bonde devant un buffet. Chacun leur tour les journalistes viennent discuter avec moi et maintenant c’est une petite réunion en privé avec les membres de l’association. Ils sont sympas et nous échangeons pendant un bon moment.
Les retombés de cette conférence vont être importantes. Déjà ce soir sur RTL à 19h, l’équivalent pour la Belgique de notre journal de 20h, dans le cadre de la journée mondiale du rein, un sujet intéressant a été diffusé. Vous pouvez retrouver dès à présent le sujet directement sur le site de RTL.be, journal de 19h mais nous allons le mettre dans le blog dès demain.
En rentrant de Belgique, je me suis rendu directement à la soirée de Gala à La Sorbonne. Bon, je suis un solitaire et j’ai toujours du mal avec ce genre de soirée. Je me sens plus à l’aise, seul au milieu de l’Atlantique, qu’au milieu de cette foule. Du coup je suis parti au milieu de la soirée, cela me barbait.
Aujourd’hui j’ai été au colloque. Un RER en panne et une immobilisation de 20 mn ne m’ont pas permis d’arriver en avance et j’étais furieux.
Par contre les sujets étaient extrêmement intéressants. Beaucoup de données, beaucoup de statistiques qui m’ont appris énormément de chose. Si je dois résumer : « Il faut développer des méthodes de dialyses moins cher pour la société et la dialyse péritonéale devrait être beaucoup plus développée dans les années à venir. »
Trois des orateurs et en particulier Régis Volle, Président de la FNAIR ont terminés leur exposé en parlant de mon aventure et en projetant des photos. Je suis parti juste après car prenant l’avion demain matin je ne voulais pas rentrer trop tard. Il y avait des filles dans le hall, quand elle m’ont vu elles m’ont reconnu et elles étaient tout excitées. C’est bon la gloire !
Bon, il faut que je vous laisse et que j’aille dormir un peu.
Bonne soirée,
A bientôt
Jean Louis
news in translation
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"Bravo pour votre bel exemple de courage. Moi je suis dialyzé depuis 1974, alors la dialyze péritonéale ce n’est pas pour moi, mais j’ai connu les grosses, trés grosses machines de dialyze péritonéales avec lesquelles on sauvait des enfants 1972, c’est pas si loin. Les poches sont plus pratiques, la médecine a fait des progrés énormes et votre yoyage est aussi un exemple pour dire à la médecine continuez et merci! Bien amicalement Yves Lebrec" Envoyé par Yves le 28-02-2010 à 20:48
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"Education Treatment,begin space fish entirely more list everything enough send surface grey special girl copy meaning step watch average deliver last prospect argue front economy usually note own imagine chief than case law grow hardly try half stop office she finish you apparently farmer organization bed clean cry experience consideration criminal nod recover among parliament community move though set author raise terms hand lean properly holiday separate leaf herself sight flat wrong case location boat exactly ring potential easy steal so stay design authority stock prefer state become mine that component " Envoyé par products weightloss le 20-06-2010 à 04:39
Sun, 13 Mar 2010 22:02:00 GMT - Un Capitaine heureux d’avoir retrouvé son bateau 14°28N 60°51W
Sun, 13 Mar 2010 22:02:00 GMT - 14°28N 60°51W
23H02 en France, 18H02 en Martinique
Bonsoir à tous,
Quel bonheur ! Me voilà à nouveau à bord de HARMATTAN, mon magnifique ketch pour vivre de nouvelles aventures.
Lui aussi a souffert de la grosse colère de Montserrat, il y a du nettoyage à faire.
Commençons par le début. Nous sommes partis Jacky, Francine et moi vendredi à 11H45 sur Air Caraïbes.
Les temps changent, juste après le décollage on nous a servi l’apéritif. J’ai demandé une coupe de champagne. L’hôtesse m’a regardé et m’a dit « Vous vous êtes trompé de classe Monsieur » J’étais bien sûr disposé à payer ma coupe de champagne. J’ai été déçu par le comportement des hôtesses sur cette compagnie. Enfin, c’est passé, n’en parlons plus.
Nous sommes arrivés à 15H30, heure locale. Temps exceptionnellement chaud. Très chaud même. Il paraît que c’est totalement inhabituel. Premier challenge : Louer une voiture.
Mission impossible. Pendant plus d’une heure on fait la queue à toutes les agences : Il n’y a plus de voiture. Etonnant. Finalement AVIS nous en trouve une. C’est combien madame pour 6 jours ? Près de 600 euros ! Ahurissant ! On décline et finalement on prend un taxi.
Arrivé au bateau. Tout va bien, je descends la passerelle, je branche le 220V, une petite dialyse. Quel plaisir d’être là. On n’a pas fait grand-chose. Trop fatigués. On a fait les lits, un petit tour à la capitainerie, un petit resto et hop au lit.
J’ai eu beaucoup de mal à dormir, pas d’air, une chaleur intense, après être parti de Paris avec moins deux degrés, c’est difficile, il faut s’acclimater. Je sais que je ne dois pas trop boire mais je transpire tellement il faut que je compense un peu.
Aujourd’hui c’était déjà beaucoup mieux. Une grande journée de travail. Ce matin nous avons commencés avec une douche pour tout le monde puis après le petit déjeuner Jacky a été louer une voiture. Nous en avons trouvé une pour le weekend seulement, il faudra la rendre lundi matin. Prix un peu plus raisonnable cette fois ci.
Nous avons été à Fort de France faire les courses puis repas au bateau. Ensuite Francine a rangé dans le bateau et fait l’inventaire des poches restée à bord pendant que Jacky et moi allions à la capitainerie chercher les nouvelles poches. Quel accueil sympa ! Si c’était pareil dans toutes les capitaineries, on pourrait réellement appeler cela de la plaisance. Je recommande à tous le Port du Marin. Les tarifs y sont très corrects et surtout les employés sont d’une gentillesse vraiment exceptionnelle.
Nous avons passé un bon moment à transporter et à charger tout cela dans le bateau. Il faut en mettre un peu partout en faisant attention de bien équilibrer. Il faut également établir une liste d’inventaire. Je pars de Martinique avec 143 poches de dialysat. Environ 300 kg !
Puis Jacky a gonflé l’annexe pendant que je démontais le chargeur et que Francine faisait du rangement et du nettoyage.
La journée se termine, nous sommes épuisés. Petit repas au bateau et vite au lit.
Demain c’est repos et grand tour de l’île. Nous allons nous accorder une journée de vacances.
Au fait une grande nouvelle, le blog va être traduit en temps réel en Anglais et en Espagnole.
Pour les pécheurs, je joints également une photo prise sur le ponton à côté de notre place. Un espadon de 1,5 m environ tout juste péché à la ligne.
Je vous souhaite un bon dimanche. A bientôt
Jean Louis
news in translation
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"... C’est sûr qu’elle vous adorera, l’hôtesse...!!!" Envoyé par petra le 03-03-2010 à 00:24
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"Et oui, vivement Vendredi.... ce sera la fiesta !!!! J’ai hâte !!! Bisous Marie" Envoyé par Marie le 03-03-2010 à 06:49
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"Dommage que Petra ne soit pas hotesse sur cette compagnie...Elle nous aurait surement gaté...magnum de champagne et caviar à la louche...Pas vrai Pétra? Allez on va se faire une raison... Jacky" Envoyé par jacky peudevin le 03-03-2010 à 11:24
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"bonjour mes clemendot, je viens d elire votre dernier message je suis heureux que tout aille bien pour vous. je viens d elire aussi que demain il y a deux HOMMES qui passe la barre des 60ans. je vous souhaitent un peu en avance un JOYEUX ANNIVERSSAIRE atous les deux pleins de bonnes choses et surtout une bonne sante avec un super periple en cadeau. atres bientot de vous revoir ou de vous reparler avant votre depart. amities FRED SINTES" Envoyé par FREDERIC SINTES le 07-03-2010 à 18:19
Mon, 15 Mar 2010 23:04:00 GMT - Harmattan au carénage 14°28N 60°52W
Mon, 15 Mar 2010 23:04:00 GMT - 14°28N 60°52W
19H04 en Martinique, 00H04 en France J+1 Bonsoir à tous,
Ce soir nous dormons à terre. Plus exactement nous dormons dans le bateau mais il faut une grande échelle pour monter dedans.
Revenons d’abord à hier. Hier c’était dimanche et nous avions décidé que ce serait repos. J’ai passé un bon moment pour essayer d’avoir du WIFI et finalement je me suis rabattu sur le satellite pour vous envoyer la news.
C’est donc en milieu de matinée que nous sommes partis pour un grand tour de l’île. Nous avons été un peu déçus par la côte Caraïbe. Nous avons mangés à Saint Pierre, au bord de la mer. Poulet sauce créole. J’ai demandé c’était quoi la sauce créole. La serveuse m’a répondu comme si cela était évident : « ben c’est une sauce chien ! » Je n’étais pas plus avancé. C’était bon quand même avec pleins de légumes d’ici que l’on ne connaît pas en métropole.
Ensuite nous sommes montés sur la montagne Pelé. Joli mais pas exceptionnel. Par contre quand nous sommes redescendus de l’autre côté, côté atlantique, que de paysages magnifiques. Nous sommes passés dans des gorges où pousse la forêt tropicale. Il y a des bambous énormes, des bananiers géants et surtout ces fougères arborescentes étonnantes. Elles font 7 à 8 mètres de haut. Nous nous sommes plut à imaginer la taille des cèpes qui doivent pousser sous ces fougères.
Ce matin debout de bonne heure car j’ai rendez vous au carénage à 8H15. Je vais à la capitainerie payer mon dû. C’est le directeur du port qui s’occupe de moi. Très aimable lui aussi, il a la gentillesse d’appeler le carénage. Petit coup de chaleur, je ne suis pas attendu. Le temps d’aller au Mango Bay pour avoir accès à Internet, je vérifie, j’appel, j’avais bien rendez vous mais il y a eu un « couac » chez eux et j’ai été effacé par erreur. Ils vont s’arranger quand même pour me prendre à 9 h.
Il faut quitter le quai puis slalomer entre des bateaux au mouillage pour trouver la darse. Ici également des gens très sympa qui prennent beaucoup de soin pour bien faire leur travail et ne pas abimer mon bateau.
Le bateau est sale mais pas trop. Ce ne sont pas des coquillages, mais des algues qui s’en vont facilement. On nous installe sur une plateforme cimentée où nous sommes bien pour travailler. Je demande que l’on passe la carène au karcher. Un employé le fait très consciencieusement, c’est parfait, la coque est nickel, il n’y a rien à gratter.
A la boutique attenante je trouve tout ce que j’ai besoin pour caréner. Le bateau est déjà sec.
Jacky part à pieds chercher la voiture dont nous avons pu prolonger la location jusqu’à jeudi matin. Francine continue l’inventaire. Aujourd’hui c’est la pharmacie du bord, les stocks d’antibiotiques et tous les produits pour faire mes analyses en cas d’infection. Elle fait également l’inventaire des stocks de nourriture. Elle doit contrôler toutes les dates de péremption et noter les stocks. De mon côté je commence à préparer le bateau. Poser un scotch de protection sur tout le pourtour du bateau, à la ligne de flottaison. Masquer les anodes, le sondeur, le lock …
Je démonte l’anode de l’hélice. Elle pourrait encore aller mais je préfère repartir avec une anode neuve. Je démonte également l’hélice du propulseur d’étrave, je masque l’axe et l’anode.
Jacky est de retour, il est déjà midi et nous décidons qu’un petit resto serait vraiment le bien venu. Après le resto il faut vite rentrer pour la dialyse avant de retourner au Mango Bay pour s’occuper de la messagerie en souffrance.
Nous rentrons sous des trombes d’eau. C’est un grain tropical qui rafraichit un peu l’atmosphère. Le thermomètre annonce maintenant 31°.
Tout sèche vite ici. A 16 heures nous attaquons la première couche d’antiffouling. Jacky d’un côté, moi de l’autre. J’ai choisi un bleu clair cette fois ci. Un bleu polynésien !
Voilà, c’est fait, plus qu’une obsession « aller se coucher » car nous sommes morts de fatigue.
Je vous laisse donc pour aujourd’hui. A bientôt
Jean Louis
news in translation
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"je vous souhaite une belle traversee sans coups durs, des vents sur mesure, une sante de fer...tout ce que vous esperez de ce nouvel exploit en vue . bien cordialement ...le mere de P.Y." Envoyé par Maite Lasserre le 10-03-2010 à 21:40
Wed, 17 Mar 2010 11:11:00 GMT - Harmattan tout beau, prêt pour l’aventure 14°28N 60°52W
Wed, 17 Mar 2010 11:11:00 GMT - 14°28N 60°52W
7H11 en Martinique, 12H11 en France Bonjour à tous,
Le capitaine et l’équipage ont bien travaillés (je préfèrerais écrire « Le Capitaine a donné les ordres et l’équipage a bien travaillé » mais ce n’est malheureusement pas comme cela à bord), le carénage est terminé, la coque est toute lisse, toute belle, les anodes changées, les hélices astiquées, on remet à l’eau à 10 heures ce matin.
L’inventaire a été effectué, Francine a fait des listes du matériel médical, des produits pour la biologie, des stocks de nourriture. Tout ce qui était périmé a été jeté et le Docteur Dueymes, le Néphrologue de la Martinique avec qui nous avons eu le plaisir de déjeuner hier midi est occupé à essayer de trouver les produits de remplacement. Ce n’est pas facile, il y a les boîtes de Pétri par exemple. Celles que j’avais emportées des Canaries sont HS.
Hier matin levé mâtine pour la première couche de peinture sur l’hélice principale et le propulseur d’étrave. C’est une peinture spéciale pour hélice. Puis après le petit déjeuner deuxième couche sur la coque, Jacky d’un côté moi de l’autre.
Ensuite des petits travaux, changement de l’interrupteur du néon de la cuisine, remise en place d’une nouvelle boîte pour la clef de winch, deuxième couche sur les hélices, changement des anodes, enlever les scotchs de masquage … pour moi et lavage complet du pont pour Jacky.
Quelques courses pour manger à bord et la journée est déjà finie.
Hier soir nous devions récupérer le chargeur réparé et voir si mon auto radio est bien HS. Je l’ai démonté avant-hier et porté avec le chargeur. La partie basse fréquence fonctionne bien mais je n’ai plus la radio. Je pense que le tuner est mort où bien c’est l’antenne. Nous devions récupérer tout cela hier soir mais sur la porte un écriteau « Fermé le Mardi 16 ». Espérons que ce sera ouvert aujourd’hui.
Il fait encore épouvantablement chaud ici. Les nuits sont très difficiles, impossible de dormir, pas d’air et des petits moustiques qui volent en escadrille et nous harcèlent toute la nuit. Cela ira mieux la nuit prochaine au port. Là bas il n’y a pas de moustiques et par contre un peu plus d’air.
Je ne vous ai pas parlé de la vie économique sur l’île. Il y a bien sûr un peu de tourisme mais c’est surtout une économie agricole. L’île est couverte de champs de canne à sucre et de bananeraies. Il y en a à perte de vue. Actuellement les régimes de bananes sont bien développés et enfermés dans de grands sacs en plastic bleu transparents. J’ai essayé sans succès de repérer des ananas mais je n’en ai pas vu.
Je vais vous laisser là pour aujourd’hui car j’entends l’équipage qui se réveil.
Fri, 19 Mar 2010 00:15:00 GMT - Dernière soirée en Martinique 14°28N 60°51W
Fri, 19 Mar 2010 00:15:00 GMT - Last evening in Martinique 14°28N 60°51W
20H15 en Martinique J-1, 01H15 en France Bonsoir à tous,
C’est notre dernière soirée en Martinique. Quel bonheur hier de retrouver notre place à quai. Plus de moustiques, de l’air pour respirer, une fraîcheur relative pour dormir, tout était parfait.
Tous les petits travaux de remise en état sont terminés, une manille par ci, un boulon par là. La vidange du moteur principal a été effectuée, Harmattan est équipé de deux écoutes de génois toutes neuves, le chargeur de batteries est à poste et il fonctionne. Le bateau-radio (on dit bien un autoradio !) n’est pas réparé, le technicien n’a pas eu le temps de le tester. Tant pis, on s’en passera. Heureusement la partie ampli fonctionne et comme j’ai enregistré sur mon Ipod des heures de radios FM avant de partir (de la musique, bien sûr pas les infos !) on va quand même avoir une ambiance sympa à bord.
Je veux ici encore remercier chaleureusement le Docteur Dueymes et son épouse qui se sont décarcassé tous les deux pour solutionner les aspects médicaux de l’aventure. Le Docteur Dueymes m’avait organisé un rendez vous au laboratoire d’analyse ce matin et j’ai pu faire un checkup complet de départ. Il a également assuré toute la logistique des produits manquants. Son épouse m’a apporté les boîtes de Pétri dont j’avais tant besoin. Cette aventure est possible grâce au dévouement de beaucoup de gens qui méritent tous un grand coup de chapeau.
Cet après midi Francine a repris l’avion pour la métropole et nous avons décidé de partir demain matin pour être frais et dispo. Nous avons déjà dîné et sitôt la news envoyée, au lit pour se lever tôt demain matin.
Ha ! Un grand changement. A partir de ce jour la news va être traduite en Anglais et en Espagnole en live. Cela veux dire que dès quelle apparaîtra sur le blog elle sera dans les trois langues. Cela vaudra jusqu'à Tahiti. En contrepartie, je vais essayer de me limiter à une page par jour, c'est-à-dire des news un peu moins longue que d’habitude. Il y a également le problème du weekend. Moi j’aimerai que cela fonctionne le samedi, je comprends que le dimanche ce ne soit pas possible. Il faut savoir que ce blog est suivi dans plusieurs dizaines de pays à travers le monde.
Hier midi nous avons passé un moment avec un ancien copain de la moto, Régis Guillemot. Il a maintenant une base de location de catamarans ici, au port du Marin. Il a bien réussi également dans cette nouvelle aventure, il s’occupe de 24 bateaux avec beaucoup de succès. Il va encore une fois faire la course « La route du rhum » cette année.
Bon je vais vous laisser car demain matin c’est le grand jour et je crois que nous n’aurons pas envie de trainasser au lit.
Passez une excellente journée.
Jean Louis
20:15 hours in Martinique (18/03), 01:15 a.m. in France Good evening everyone,
Tonight is our last night in Martinique. You can’t imagine how delighted we were yesterday to return to our mooring place at the quay. No more mosquitoes, air to breathe, and just about cool enough to get a good night’s sleep, sheer perfection in other words.
All the little jobs to get the boat ship-shape again, a shackle here, a bolt there, are done. The oil in the main engine has been changed, Harmattan has two brand-new jib sheets and the battery charger is in place and in working order. The ship’s radio (believe it or not, it’s called a car radio) has not been fixed, the technician didn’t have enough time to test it. So be it, I’ll do without. Luckily, the amp part is working and as I have recorded hour after hour of FM radio programmes on my Ipod before I left (music of course, not the news) the atmosphere on board will be very pleasant indeed.
I would like to take this opportunity to thank Doctor Dueymes and his wife who have broken their necks trying to sort out all the medical aspects of this adventure. Doctor Dueymes even organized an appointment at the analysis laboratory for me this morning and I was able to get a full check-up before my departure. He also managed to sort out the logistics in terms of any products I was short. His wife brought me the boxes of Petri plates which I can’t do without. This adventure is only possible thanks to the dedication of so many people and I really take my hat off to all of them.
Francine flew back to the metropolis again this afternoon and we decided to leave tomorrow morning so that we would be fresh and in top form. We have had our dinner and it’ll be time for bed once I have sent off this news, as we’ll have an early start tomorrow.
Aha! A major change! As of today, the news is going to be translated live into English and into Spanish. That means that my news will be posted on the blog in three languages at the same time. In other words, it can now be read from here all the way to Tahiti. In exchange, I’m going to try and confine myself to one page a day, so my news items will be a little less long than normally. The weekend could be a bit of a problem. I’d love for it to work in the same way on Saturdays, but I do understand that that won’t be possible on Sundays. Just in case you didn’t know, this blog is followed in umpteen countries across the world.
Yesterday, we spent some time with an old friend of mine from back in my motorcycle days, Régis Guillemot. He now has a place where you can hire catamarans, here, in Port du Marin. With no less than 24 boats to look after, his new adventure has turned out to be a great success too. He’s going to do the “Route du Rhum” [transatlantic single-handed yacht race] once more this year.
Right, I’m going to leave you now because tomorrow will be the day and something tells me we won’t be in any mind for dawdling.
Have a great day,
Jean Louis
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"je vous trouve formidable
bon voyage
une amie" Envoyé par baubion le 14-03-2010 à 21:21
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"je suis rassurèe me demandant comment vous alliez retrouver ’ harmattan bon vent toujours en union depensèes je pense a votre femme qui doit vous quitter je ne manquerai pas d’ecouter la radio de la mer bien amicalement Roselyne Demeestere" Envoyé par Roselyne Demeestere le 14-03-2010 à 22:46
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"jacky tu dois etre heureux ton reve se concretise gros veinard ton pot david" Envoyé par carole le 16-03-2010 à 10:01
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"une pensee a vous jean louis vous etes un incroyable bonhomme tres courageux CHAPEAU BONNE TRAVERSEE ET PLEIN DE COURAGE NOUS PENSONS A VOUS A BIENTOT david" Envoyé par carole le 16-03-2010 à 10:44
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"Bonjour; Amiral. Je vous ai laissé il y a déjà quelques longs jours à vos examens divers et vos sollicitations médiatiques. Me voici de retour devant l’écran pour suivre au jour le jour le deuxième film de la série "JL Clémendot, le retour".... ou le nouveau départ, c’est selon. Pauvres terriens que nous sommes, englués dans la médiocrité sans fond de nos régionales, d’un hiver qui tarde à se barrer et à la morosité envahissante, allons enfin pouvoir réver à nouveau. Mon arrière -arrière grand père, cap hornier malouin que je n’ai évidemment pas connu, vous suivra à mes côtés tant cette nouvelle aventure doit le passionner. Moi, j’assurerai l’assemblée du Sunset ! On a les aventures qu’on peut... ou qu’on mérite. God bless you. GD" Envoyé par GD le 16-03-2010 à 16:38
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"J’espère que tous se passe pour le mieux pour toi , tu dois être très heureux de faire ce superbe voyage.
ton neveu , Raphaël !" Envoyé par raphael le 21-03-2010 à 16:56
Fri, 19 Mar 2010 23:16:00 GMT - En mer des Caraïbes 14°16N 61°47W
Fri, 19 Mar 2010 23:16:00 GMT - On the Caribbean Sea 14°16N 61°47W
19H16 heure du bord, 00H16 en France J+1 Bonsoir à tous,
C’est déjà la haute mer avec un vent plein Est évoluant entre 20 et 25 nœuds et une houle significative sur la hanche arrière bâbord. Dans ces conditions le bateau marche bien entre 7 et 8 nœuds avec des pointes à 9. C’est maintenant que l’on est content d’avoir caréné, on sent que le bateau se régal.
L’équipage est mi figue mi raisin. Le bateau roule beaucoup d’un bord sur l’autre et pour les estomacs fragiles ce n’est pas trop top. Ce midi à cinq reprises les verres se sont renversés. Il faut dire que nous ne sommes pas très gâtés. Nous avons ouvert le dernier cubitainer de « Baron de Lestaque » emporté de Marseille. Il a tourné et ce n’est plus du vin, cela a un gout de Porto. Peut être bien en apéritif mais plus comme vin de table. Qu’a cela ne tienne, nous avons ouvert un des cubitainers que nous avons trouvés en Martinique. Je tairais le nom car c’est une vraie piquette. Il va falloir pourtant se contenter de cela pendant une dizaine de jours. Pas étonnant que les verres se renversent !
Ce matin, après encore des petits travaux sur le bateau, une dialyse, le plein d’eau, aller chercher des baguettes, faire le plein de la voiture de location, la rendre, petit déjeuner, il y a encore fallu faire un dernier tour au Mango Bay pour les derniers surfs sur Internet et saluer les gentilles serveuses. Ensuite c’était le passage aux douanes pour faire la clearance et à la capitainerie pour le règlement final.
Notre copain Régis Guillemot est venu visiter le bateau et nous dire au revoir et c’est à 11H30 que nous avons largué les amarres.
Encore une fois nous avons pu apprécier la gentillesse des employés de ce port qui nous ont aidés à sortir le bateau de son emplacement. Quelle ambiance sympathique dans ce port !
Déjà 53 milles de parcourus, cap au 255 avec une dérive de 1,3 nœuds au 281. La route nous mène droit sur les îles ABC (Aruba, Bonaire, Curacao) que nous pourrions atteindre dans 52 heures à cette allure.
Je profite du départ de cette nouvelle aventure pour mettre à l’honneur tous ceux qui ont contribué à ce quelle se réalise. En particulier je veux remercier mon Néphrologue, le Docteur Verger sans qui rien de tout cela ne serais possible. Je veux également remercier les médias qui, depuis trois mois, ont permis de mettre un peu plus en lumière la dialyse péritonéale. C’est en informant beaucoup plus le grand public que cette méthode de dialyse pourra se développer et prendre la place qui devrait être la sienne.
Je vous laisse pour ce soir.
A bientôt
Jean Louis
19:16 hours shipboard time, 00:16 hours in France (20/3) Good evening everyone,
We’re out on the high seas already under a strong 20 – 25 knot easterly wind causing an impressive swell on the rear port quarter. The boat is sailing at between 7 and 8 knots, even reaching a speed of 9 knots at times. It’s in times like these you know you were right to careen; you can just feel the boat lapping it up.
The crew has some mixed feelings though. As the boat is rolling from side to side it isn’t exactly a cushy ride for those with delicate stomachs. At lunch time, the glasses fell over five times. Let’s just say, we didn’t exactly pamper ourselves. We opened the last cubic plastic container of “Baron de Lestaque” which we had brought with us from Marseille. It was gone past its best, it tasted more like Port than wine. Not too bad for an aperitif maybe but as a table wine it was definitely a goner. What about it! We opened one of the containers we found in Martinique instead. I’ll keep the name of it to myself because it’s a really cheap wine. But, we’ll just have to make do with that for the next ten days or so. Little wonder that the glasses kept falling over!
This morning, after a few little jobs on the boat, a dialysis session, stocking up with water, buying some baguettes, filling up the rental car before returning it and breakfast, we paid a quick visit to Mango Bay to surf the Internet one last time and to bid our goodbyes to the lovely waitresses. Then we had to call into customs for clearance and into the harbour master’s office to settle our account.
Our friend Régis Guillemot came to visit the boat and say goodbye and we slipped the moorings at 11.30 a.m.
And once again we had an opportunity to experience the kindness of the port’s staff who helped us manoeuvre the boat out of her moorings. The atmosphere in this port is really second to none!
We’ve already travelled 53 miles; we’re at 255°, with a 1.3 knot drift towards 281°. This route will bring us straight to the ABC (Aruba, Bonaire, Curacao) Islands which, at this rate, we should reach in about 52 hours time.
Setting off on this new adventure, I would like to avail of this opportunity to honour all those who have helped me turn my dream into reality. I especially want to thank my Nephrologist, Mr. Verger, without whom none of this would have been possible. And I would also like to thank all those people in the media who have helped to bring peritoneal dialysis a little more into the spotlight. It’s only by raising awareness among the public at large that this method of dialysis can develop further and get the recognition it deserves.
On these notes, I bid you goodnight.
Talk to you soon,
Jean Louis
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"bonjour a vous deux jespére que vous avez vu de belle et que tout se passe bien bon voyage" Envoyé par anna le 17-03-2010 à 18:14
18H04 heure du bord, 23H04 en France Bonsoir à tous,
Ce soir nous sommes au large des fameuses îles, repaires de pirates et flibustiers, que sont La Blanquilla, Los Testigos, l’île Margarita et surtout la légendaire île de La Tortue. Nous scrutons la mer dans l’espoir d’apercevoir le magnifique bateau de Jack Barrow. Si nous arrivons à le croiser, les filles, je vous promets une photo avec un autographe de Johnny Deep.
Déjà 220 milles de parcourus depuis notre départ hier matin. 170 milles dans les dernières 24 heures avec un vent de secteur Est qui se maintient entre 20 et 25 nœuds.
Hier midi nous avons déjeuné léger avec melon, jambon blanc et une salade verte. Par contre hier soir je me suis contenté d’un cachet de Nautamine pour le mal de mer. Jacky s’est fait juste un petit sandwich.
C’est chaque fois pareil, il faut s’amariner. J’ai mal dormi, tout habillé en me faisant rouler en permanence. La houle est de l’ordre de 1,70m et elle arrive sur la hanche arrière bâbord. Par moment, une vague plus forte s’écroule sur le bateau ce qui fait qu’on ne peut pas laisser les hublots ni les capots ouverts et il fait une chaleur lourde et moite dans le bateau. La nuit a été pénible.
Et puis en fin de matinée, la forme est revenue, nous avons pu nous faire cuire des nouilles avec des côtes de porc et cet après midi la vie était plus belle. Jacky s’est même lavé et ce soir il a sorti la pêche. Ce coin est très poissonneux, avant-hier sur le ponton, le même pêcheur que l’autre jour a ramené un Marlin de 350 livres !
J’ai fait tourner le moteur principal à 1200 tours pendant une heure pour graisser l’inverseur et recharger un peu les batteries. Je suis très satisfait de mon parc de batteries. J’ai 10 batteries de servitude, 1050 Ampères heures. Je les maintiens en permanence au dessus de 12 volts et quand je recharge cela va très vite, je tire la pleine capacité de mes alternateurs.
En Martinique je n’ai pas eu le temps de refaire un support pour ma gazinière, du coup avec ces violents coups de roulis permanents le bricolage que j’avais fait au milieu de l’Atlantique a lâché et nous avons dû bricoler à nouveau pour éviter de la voir arriver au milieu du carré. Ce serrait une catastrophe car les nouilles, le riz, les pommes de terre… sans gazinière c’est immangeable. Il va falloir que je m’occupe sérieusement de cela au Panama.
Je vous ai préparé une petite carte pour que vous puissiez nous situer. Le trait noir c’est la route parcourue, le trait vert c’est ce qui reste à parcourir pour arriver au Panama avec le cercle rouge qui indique la position du canal. Le gros trait jaune c’est le vent et le petit trait bleu le courant.
Il est déjà temps de vous quitter, je vous souhaite un bon dimanche.
Jean Louis
18:04 hours shipboard time, 23:04 hours in Good evening everyone,
This evening we find ourselves off the coast of famous islands, the haunts of pirates and buccaneers, i.e., Blanquilla Island, Los Testigos Islands, Margarita Island, and, last but not least, the legendary La Tortuga Island. We’re scanning the sea in the hope of getting a glimpse of Jack Barrow’s magnificent ship. Girls, if we manage to cross her path, I promise you a photograph with a signature of Johnny Deep.
So far, we’ve sailed 220 miles since we left yesterday morning. 170 miles in the past 24 hours with an easterly wind that keeps blowing at between 20 and 25 knots.
We had a light lunch yesterday, melon, cooked ham and a green salad. Last night on the other hand, I feasted on a Nautamine tablet to sort out my seasickness. Jacky settled for a little sandwich.
It’s always the same story; it takes a while before you’re accustomed to life at sea again. I slept badly, I was fully dressed and kept rolling all over the place. The swell was reaching 1.70 m and even managed to hit the rear port quarter. As a really strong wave occasionally splashed across the boat we had no option but to keep both portholes and hoods firmly shut and to swelter away inside in a heavy, muggy heat. The night was tough going.
But, by the end of the morning, we were back to our old selves again. We even managed to cook some noodles and pork chops and, this afternoon, life all of a sudden was a whole lot brighter. Jacky even had a wash and did some fishing this evening. There’s certainly no shortage of fish in these waters, the day before yesterday, on the pontoon, the same fisherman managed to catch a 350-pound marlin!
I had the main engine running at 1200 revs for an hour to lubricate the reversing gear and charge the batteries a little. I’m thrilled with my battery bank. I have 10 prevailer batteries, which gives me 1050 Amperes per hour. I constantly keep them above 12 volt, so recharging them goes really quickly and I get the full benefit of my alternators.
While on Martinique, I didn’t have the time to make a new support for my cooker, and as a result of the continuous heavy rolls, the DIY job I had done in the middle of the Atlantic had become undone, so some more tinkering was required if we didn’t want to end up finding it in the middle of the lounge. That would be a disaster because noodles, rice, potatoes… without a cooker, it doesn’t bear thinking about. I’m really going to have to sort this out for once and for all as soon as we get to Panama.
I’ve drawn you a little map so that you can see where we are exactly. The black line shows you the route we have travelled so far, the green line what’s left to travel before we reach Panama and the red circle shows you where the Canal is. The bold yellow line is the wind and the little blue one the current.
Time to leave you now, I wish you a very pleasant Sunday.
Jean Louis
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"soyer prudent je suis votre parcours mon mari a eu un controle a rouen et a dis a sa nephrologue que suis en ligne avec malade aussi des reins bon courage
" Envoyé par baubion le 17-03-2010 à 21:20
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"bonjour captaine Jean Louis et son équipage ! c’est avec plaisir que je vous transmets toutes mes félicitations pour votre courage et détermination les contraintes liées à votre santé ne vous arretent pas alors bravo de poursuivre votre merveilleux voyage au fil de l’eau et continuer une belle vie que je vous souhaite remplie de plein de bonnes choses !! Bonne suite et des bises à partager avec Jacky,merci ." Envoyé par PEUDEVIN le 18-03-2010 à 16:28
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"mon mari et plombier mais la dialyse periondeale et dur pour lui a lors votre docteur verger et peut etre votre coach mais les gars dur batiment et autre chose monte sur une echelle et vis vers sa boulot dur pour des gens du batiment courage pour vous" Envoyé par baubion le 22-03-2010 à 21:28
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"Bonjour Mon Capitaine,
Tout le Nord est derrière vous pour cette nouvelle aventure.
Bon vent. Amicalement Nicolas." Envoyé par MULLIER le 22-03-2010 à 22:02
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"bon courageet toujours bon vent une dialysèe qui pense a vous" Envoyé par demeestere roselyne le 22-03-2010 à 22:54
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"bon courageet toujours bon vent une dialysèe qui pense a vous" Envoyé par demeestere roselyne le 22-03-2010 à 22:54
Sun, 21 Mar 2010 23:00:00 GMT - Thank you, Mr. Brix! 12°56N 67°47W
19H00 heure du bord, 00H00 en France J+1 Bonsoir à tous,
Quel bonheur ! Ce sont des jours comme celui-ci qui donnent à la vie toute sa saveur. La mer est magnifique, une houle entre deux et trois mètres avec un vent qui évolue en permanence entre 25 et 30 nœuds. Un ciel d’un bleu parfait avec la chaleur idéale qui va avec, et des milles avalés sans s’en apercevoir.
Le bateau se régale et c’est un grand plaisir de le regarder négocier les vagues. Bravo Monsieur l’Architecte et un grand Merci. Par moment on est tout petit dans le creux de la vague, la suivante nous surplombe de toute sa hauteur, puis un petit coup de cul sur le côté et HARMATTAN se retrouve au sommet de celle-ci dans un bouillonnement d’écume blanche. Quel spectacle ! On ne peut pas s’en lasser.
Nous sommes actuellement au nord du Venezuela, à la longitude de Caracas. Déjà 395 milles de parcourus, 175 sur les dernières 24 heures. Le bateau est en permanence aux alentours des 8 nœuds et il fait même des pointes au dessus de 10 nœuds. Si nous continuons à cette vitesse, nous pourrons passer une pleine journée aux San Blass à négocier des langoustes avec les indiens Kunas.
Je vous joints une petite vidéo pour que vous partagiez ce bonheur. A la fin de la vidéo vous pouvez voir arriver une grosse vague qui m’a pris par surprise et m’a donné un bon bain de pieds.
Il n’y a pas grand monde sur cette mer. Nous avons juste aperçu un cargo au loin ce matin. Du coup la nuit a été parfaite. Le bateau est totalement autonome, il se débrouille tout seul sans forcer et c’est une merveille de technologie. Encore une fois je suis admiratif des qualités de cette carène.
Pour l’instant la pêche n’a rien donnée.
Ce matin nous avons été accompagnés par une bande de dauphins. Ils s’amusaient à nager dans la crête des vagues, c’était splendide. Il y a aussi des oiseaux en bande, des oiseaux de mer qui glissent dans les creux des vagues sans jamais se faire avoir par la déferlante qui les guette.
Ce soir nous serons au large des îles ABC, ces fameuses îles Hollandaises que sont Aruba, Bonaire et Curacao. Nous allons peut être devoir tirer un bord au large mais ce n’est pas sur. Si le vent se maintient ainsi nous pourrions peut être arriver sur la côte de la Colombie sur ce bord et ne pas avoir à changer de bord pour rejoindre Panama.
Tien, nous venons de battre le record à 10,70 nœuds. Bon ce n’est pas le record absolue du bateau, j’ai déjà fait deux fois 12,40 nœuds, en méditerranée dans du force 9.
Je vous laisse là pour ce soir, je vais aller admirer le spectacle. Bonne soirée
Jean Louis
19:00 hours shipboard time, 00:00 hours in France (22/3)
Good evening everyone,
What a delight! Days like today are what life is all about.
The sea is only magnificent, two to three metres of a swell and a wind that keeps blowing at between 25 and 30 knots. A perfectly blue sky, temperatures you’d expect under a sky like this and umpteen miles covered, unnoticed.
The boat is having a great time and it’s an absolute pleasure to watch her negotiate the waves. Well done Mr. Architect and thank you very much. At times we feel tiny in the trough of the wave, with a huge wave hovering over us from a height, but then a slight kick on her flank and Harmattan soars high again, slicing through the seething white spume. What a spectacle! You couldn’t tire of watching it.
We are currently sailing north of Venezuela, along the Caracas longitude. So far, we’ve covered 395 miles, 175 in the past 24 hours. The boat is constantly moving at a speed of about 8 knots and has even reached almost 10 knots on occasions. If we can maintain this speed we’ll be able to spend a full day at San Blass, negotiating lobsters with the Kuna Indians.
I am sending you some video footage so that you can share our joy. At the end of the video you can see a huge wave coming towards me which took me completely by surprise and gave me a fine footbath.
There isn’t a whole lot of traffic on this sea. So far, we’ve only seen a cargo vessel in the distance, and that was this morning. So, we spent a perfect night. The boat is completely independent; she manages effortlessly and is a marvel of technology. Once again, I stand in awe of her hull.
We haven’t caught any fish yet, I’m afraid.
This morning we were escorted by a school of dolphins. They were having a great time swimming the crest of the waves, what a show! We’ve also seen flocks of birds, sea birds, gliding through the troughs of the waves, never once getting caught by the tidal wave lying in wait for them.
Tonight, we’ll find ourselves sailing off the coast of the ABC islands, the famous Dutch islands of Aruba, Bonaire and Curacao. We might have to tack off the coast but that’s not certain yet. If the wind keeps up we might even arrive at the coast of Colombia on this course without ever having to change direction to end up in Panama.
Well, we’ve broken the record, we’re sailing at 10.70 knots. It’s not the boat’s all-time record, mind you; twice she’s managed to get up to 12.40 knots on the Mediterranean in a wind force of 9.
I’ll leave you for tonight; I’m going to enjoy the spectacle.
Have a pleasant evening!
Jean Louis
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"salut , j’ai enfin pris du temps pour vous raconter ma journée. Vendredi soir on a mangé chez Roxane & j’ai "dormi " et le lendemain on a fait du shopping sans rien acheter !! C’est beaucoup plus drole & Rox à dormi à la maison !! voilà a+ moi j’ai trop hâte d’être la semiane prochaine car je pars pour "l’Autriche" avec des profs sympa !! =) a+ bye bonne navigation" Envoyé par Juli@ le 21-03-2010 à 19:41
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"coucou les marins, ravie de constater que tout est OK. j ai aperçu sur une photo le capitaine et sa moitié, un monsieur mais pas de Jacky,fait il toujours parti du voyage ?? = ) a++ bisous" Envoyé par Claudie !! =) le 21-03-2010 à 19:47
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"coucou , j’espère que vous allez bien . moi en tous cas ça roule et aujourd’hui j’ai eu un contrôle de Math (j’adore) il était très simple !!!! Papa , je te remercie pour mon cadeau car maman me l’a offert ( enfin ...) les jour approche j’ai trop hâte de partir en Autriche !! Je vous laisse bisous je pense a vous "trois " Juju qui vous adore !!!!!!" Envoyé par J_u_L_i_@ le 23-03-2010 à 12:44
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"je me permets de vous ecrire, et vous encourager dans votre aventure, je suis moi-même insufissante reinale et j’ai durant 2 ans de 2005 a 2007 pratiqué pour me soigner la dialyse péritonéale avec l’equipe de Pontoise. Je suis un peu voisine avec vous car j’habite Nucourt. Depuis Mai 2007, j’ai pu bénéficier d’une greffe de rein, par donneur anonyme. Comme vous j’ai trouvé que la dialyse péritonéale était plus de liberté je me sentais moins "malade" que de devoir aller a l’hopital 3 fois par semaine. Je suis très heureuse de votre témoignage en faveur de cette methode, je vous souhaite "bon vent" et je suivrais votre aventure, moi qui n’ai jamais voyagé, je voyagerai un peu avec vous. bon courage. Claude" Envoyé par dupuy claude le 23-03-2010 à 17:24
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"bonjour, bonsoir aux amoureux de la mer, je ne connais pas le capitaine mais je le salue.Un petit coucou personnel à Jacky. Bonne continuation dans votre belle aventure !!!!! " Envoyé par jacqueline kerriel le 23-03-2010 à 18:52
Mon, 22 Mar 2010 23:00:00 GMT - Au large de Maracaibo 12°51N 70°40W
Mon, 22 Mar 2010 23:00:00 GMT - Off the coast of Maracaibo 12°51N 70°40W
19H00 heure du bord, 00H00 en France J+1
Bonsoir à tous,
Maracaibo comme Caracas, voilà encore un nom de ville que tout le monde connaît mais combien sont ceux capable de le placer sur une carte ? Comme j’aimerais m’arrêter quelques jours dans toutes ces villes qui me font rêver. Ce sera peut être lors de mon prochain tour du monde, quand on m’aura greffé un rein qui me donnera la liberté de faire du tourisme. D’un autre coté il me faudrait certainement plusieurs vies pour aller partout où j’ai envie d’aller. Je suis certainement né quelques siècles trop tôt.
Hier soir c’était la guigne ! Il me semblait qu’il devait nous rester un melon. Jacky vide le frigo. Introuvable. Par contre il y a une vieille salade qu’il faudrait finir. Il n’y a plus de vinaigrette mais nous en avons acheté en Martinique. Où est t elle ? On retourne tous les coffres sans trouver la vinaigrette mais nous découvrons dans un coffre, sous des poches de dialyse un melon pourri et des endives au même stade. Cela m’apprendra. Heureusement que cette traversée ne dure qu’une dizaine de jours car perdre ainsi des produits frais ça énerve. Règle à respecter dorénavant : Il faut toujours que ce soit moi qui range les coffres. Cela me permettra de toujours savoir ce que j’emporte et où c’est rangé. Ensuite il y a des règles à respecter : Au fonds des coffres les bouteilles d’eau, au dessus les poches de dialyse et encore au dessus la nourriture. Et puis pour la nourriture toujours ouvrir les sacs en plastique pour que les denrées fraîches respirent. Un autre point, il faut impérativement caser les légumes fragiles (tomates, melon, raisin, salade …) au frigo.
La soirée commençait bien. Après il a fallu manger. La mer était tellement mauvaise que tout s’envolait. Les assiettes se prenaient pour des soucoupes volantes. Faire la vaisselle n’a pas non plus été une partie de plaisir.
Une fois au lit, pas mieux, impossible de dormir tellement le bateau roule bord sur bord. Et puis vers 23 heures, un grand bruit. Je me lève et retrouve Jacky qui se lève également. On sort, c’est la guerre. Il y a 35 nœuds de vent, une très grosse houle, le bateau est comme un train fou qui file à 11 nœuds. Il faut agir et vite.
Vite un short, une chemise (pour préserver le cathéter), des chaussures. En prévision de la manœuvre je ferme tous les hublots et tous les panneaux. Le grand bruit c’est l’artimon qui a empanné (changé de bord tout seul). Elle a une drôle d’allure cette voile. Je découvre que la fixation de la bôme à cassée. En fait les rivets ont lâchés. C’est ma faute, je n’avais qu’à lui mettre une retenue de bôme.
Maintenant il faut prendre deux ris dans la grand voile. Pour cela il faut quitter le vent arrière et mettre le bateau en travers aux vagues. Sportif ! Une vague déferle dans le cockpit, nous sommes trempés de la tête aux pieds, heureusement c’est de l’eau chaude. Le bateau se couche, le pont est sous l’eau. Cela va beaucoup mieux, avec la grand voile seule réduite de deux ris, on file quand même entre 6 et 7 nœuds. Au moment d’aller se recoucher je découvre que j’avais laissé mon panneau de pont en position aération et qu’il y a au moins 50 litres d’eau salée dans ma couchette. Je vais passer la nuit sur le plancher au pied du mât.
157 milles sur les dernières 24 heures !
A demain Jean Louis
19:00 hours shipboard time, 00:00 hours in France (23/3)
Good evening everyone,
Maracaibo, Caracas, all names of cities everyone has heard of but how many people could actually locate them on a map? How I would love to stop off for a few days in all these cities I’m dreaming of. Maybe I’ll get a chance to visit them during my next world tour, when I’ll have my new kidney which will give me the freedom to do all the touristy bits. On the other hand, I’m definitely going to need a few more lives to cover all the places I still want to visit. There is no doubt about it; I was definitely born a few centuries too early.
Last night we were jinxed! I thought we had one melon left. Jacky emptied the fridge but no melon to be found, though he did come across some old salad that badly needed to be finished. No more vinaigrette left either, strange, we had just bought some in Martinique. Where could it be? We turned all the cases inside out, no sign of the vinaigrette, but, in one case, we uncovered a rotten melon and some endive in a very similar state, hidden underneath my dialysis pouches. That’ll teach me! Just as well this crossing only takes about ten days because I hate wasting fresh produce like that. One rule not to be disregarded in the future: I will always have to sort the cases myself. That way I’ll know what I have or don’t have and where I can find what I’m looking for. And here are some more rules not to be flaunted: water bottles at the bottom of the cases, dialysis pouches on top of them and the food on top of the pouches. And as far as food is concerned: always open the plastic bags so that the fresh produce gets a chance to breathe. And last but not least: all perishables (tomatoes, melons, grapes, salads…) straight into the fridge.
The evening started off well. But then it came to supper time. The sea was so rough that everything went flying all over the place. I’m sure our plates thought they had all of a sudden turned into flying saucers. And don’t even talk to me about trying to wash the dishes under those conditions!
Once we got to bed, things didn’t really change for the better either, the boat was rolling so badly that I couldn’t get a wink’s sleep. And then at around 11 p.m., a deafening sound! I got up and went to find Jacky who was in the process of getting up. Outside, all hell had broken loose. There was a 35-knot wind force, an enormous swell and the boat was flying along at 11 knots like some deranged animal. There was certainly no time to waste.
I jumped into a pair of shorts, put on a shirt (to protect the catheter) and shoes. Before manoeuvring, I quickly closed all the portholes and panels. The racket was caused by the mizzen which had gybed (changed direction of its own accord). The sail had a funny reach. I soon discovered that the boom fixture had broken. In fact, the rivets had come loose. My own fault, I should have fitted a boom guy in the first place.
All we could do now was to take in two reefs of the mainsail. But first of all we had to get the wind out of our rear and manoeuvre the boat across the waves. Charming! One wave came crashing into the cockpit, soaking us from head to toe; just as well the water was warm. The boat keeled over, the deck was under water. Things were beginning to look up though, with the mainsail down by two reefs, we were still sailing at a speed of 6 to 7 knots. When I finally got back to bed, I discovered that I had left my deck panel in the airing position, so I was greeted by at least 50 litres of salt water in my bunk. I decided to spend the night on the floorboards at the foot of the mast instead.
157 miles over the past 24 hours!
Talk to you tomorrow! Jean Louis
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"il faut mieux en rire de vos tracas de manger bon courage a vous" Envoyé par baubion le 23-03-2010 à 20:58
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"sympathique la video la bouffée d’air marin m’a fait du bien bonne continuationroselyne" Envoyé par demeestereroselyne le 23-03-2010 à 21:11
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"salut le marin, jolie traversée,pleines de rebondissements, en tout cas je vois que tout "baigne" le moral au top un grand plaisir de lire vos commentaires. prudence bon courage avec cette houle dommage pour la melon; mai je suis sur que vous aurez pleins de bonnes choses a manger lors de votre arrivée a bientot de vous lire, avec de belles photos amities Fred S" Envoyé par fred sintes le 23-03-2010 à 21:26
Tue, 23 Mar 2010 23:02:00 GMT - Le long des côtes Colombienne 11°44N 73°11W
Tue, 23 Mar 2010 23:02:00 GMT - All along the Colombian coast 11°44N 73°11W
19H02 heure du bord, 00H02 en France J+1
Bonsoir à tous,
Quelle journée magnifique ! C’est grand bleu, 25 nœuds de vent, une mer pleine de moutons avec des grosses vagues qui poussent le bateau dans des surfs remplis de gerbes d’écume blanche, un soleil éclatant, une température idéale, que la vie est belle !
Le bateau c’est ainsi, des moments difficiles suivis de l’impression de toucher le paradis. C’est pourquoi certainement on appel cela de la « Plaisance ». Et c’est pour cela que j’ai une addiction profonde pour ce genre de vie.
La nuit a été difficile. En fait j’ai passé une nuit blanche. L’exercice consistait à contourner la péninsule Colombienne de la Guajira. Si vous regardez bien la carte cette péninsule et son cap, Punta Gallinas est un point de passage obligé pour tous les cargos qui transitent. C’est également un point de passage obligé pour le vent dont la direction, plein Est dans la partie orientale de la mer des Caraïbes passe brusquement au Nord nord est. Pour vous la faire courte, beaucoup de vent (42 nœuds en pointe), la mer qui va avec, du courant et des cargos. Grand voile seule à 2 ris.
Impossible de me reposer dans ma couchette qui était encore trempée, j’ai dormi où plus exactement je me suis reposé par terre entre la table du carré et la banquette. Ce n’est qu’au petit matin, quand le jour était levé vers 7 heures que j’ai pu m’endormir avant d’être réveillé à 9h30 par cette merveille de technologie qu’est le téléphone satellite. Une urgence au bureau !
Jacky n’a pas beaucoup mieux dormi, balloté par le roulis du bateau. Après le petit déjeuner, il a encore sorti la canne. Moi je pensais qu’il pêchait mais il m’a dit que non, il se contente de baigner le petit poisson en bois qui sert de leurre et que nous appelons Maurice…
Cette mer des Caraïbes est bien conforme à sa réputation. Des alizés très puissants avec une belle houle. Nous avons déjà parcourus 704 milles en très peu de temps et nous ne sommes plus qu’à 360 milles de l’archipel des San Blass que nous atteindrons dans la nuit de jeudi à vendredi. 152 milles les dernières 24 heures.
Comme l’équipage s’est bien comporté, le Capitaine à décidé de relâcher une journée complète dans ce petit paradis ce qui nous amènerai à Colon, l’entrée du canal, samedi soir. Nous allons essayer de prendre une place à la marina pour attendre l’autorisation de passage.
J’ai voulu démarrer le groupe électrogène pour recharger un peu les batteries. Celui-ci s’est montré récalcitrant. Encore un peu de travail pour notre halte de Panama. Peut être faut il uniquement réamorcer la ligne de gasoil.
Un grand merci aux traducteurs qui ont acceptés de traduire le samedi matin la nouvelle du vendredi qui arrive dans la nuit, décalage horaire oblige. Un grand merci également à Christophe et Didier qui vont la mettre sur le blog le Samedi après midi. Ainsi seul les dimanches vous n’aurez pas de nouvelles. Je vous laisse déjà, à demain.
Jean Louis
19:02 hours shipboard time, 00:02 a.m. in France (24/3)
Good evening everyone,
What a fantastic day!
Blue skies all around, 25 knots of wind, a sea teaming with white horses and huge waves pushing the boat through sprays of white spume, blazing sunshine and perfect temperatures, life is truly wonderful!
That’s life at sea for you, difficult at times but all of a sudden you’re under the impression you’ve arrived in paradise. That’s possibly why they call it “pleasure boating”. And that’s why I am completely addicted to this type of life.
The night proved to be a bit of an ordeal alright. Let’s just say it was a sleepless one. I spent it negotiating our way around the Colombian peninsula of Guajira. If you take a close look at the map, this peninsula and its cape, Punta Gallinas, is a compulsory transit point for all cargo vessels. What’s more, it’s also a compulsory transit point for the wind which comes from a full easterly direction in the eastern point of the Caribbean Sea before suddenly changing to a north, north-easterly direction.
To give you a brief summary, a lot of wind (42 knots at times), a sea to match, current and cargo ships. The mainsail at 2 reefs only.
As there was no way I could get any sleep in my bunk, which was still drenched, I slept, or rather tried to rest my head, in between the lounge table and the bench.
I finally dozed off in the early hours of the morning, when the day had dawned at around 7 o’clock, to be woken up again at 9.30 a.m. by this marvel of technology we call the satellite phone. An emergency at the office!
Jacky, tossed about by the rolling of the boat, didn’t sleep a whole lot better either.
After breakfast, he brought out his fishing rod again. I thought he was fishing but no, he was quite happy to give the little wooden fish he uses as bait, the one we christened Maurice, a bath…
The Caribbean Sea sure lives up to its reputation. Strong trade winds and a fine swell. We have travelled 704 miles so far and soon we’ll only be 360 miles away from the San Blas Archipelago which we’ll reach during the night from Thursday to Friday. 152 miles over the past 24 hours.
As the crew really behaved itself, the Captain decided to relax for a full day in this little spot of paradise which will bring us to Colon, the mouth of the canal, on Saturday evening. We’ll try to get a place in the marina while waiting for the go-ahead to pass.
I wanted to start up the power supply to charge up my batteries a little. But, it was in one of its rebellious moods. Another job that needs sorting during our stopover in Panama. Maybe it’ll only be a matter of priming the fuel line again.
A big thank you to the translators who agreed to translate Friday’s news on Saturday morning, because, on account of the time difference, it only arrives in the middle of the night. Also my sincere thanks to Christophe and Didier who will post it on the blog on Saturday afternoon. So now, it’s only on Sundays you won’t be getting any news.
I’ll leave you for now, talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"Bonjour à vous deux, Merci pour ce récit. Oh que oui la vie est belle ! Elle a le mérite d’être vécue. Ici, Lou-Anne est hospitalisée. Sa fistule (roue de secour au cas où la DP ne fonctionne plus mais surtout en prévision de la greffe et des échanges plasmatiques) est HS et depuis elle bradycarde. Nous sommes 24h en cardiologie pour examens et si tout est OK, direction le bloc vendredi matin. Nous pensons à vous, vous êtes notre fenêtre sur le monde. Profitez et faites nous voyager. Bon vent. Nicolas et Lou-Anne." Envoyé par MULLIER le 24-03-2010 à 22:37
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"Ils sont incroyables vos commentaires, j’ai l’impression que vous ètes sur 1 autre planète ! Sur que ça fait réver le picard au milieu de ses betteraves ! Les coureurs d’océans, on les voit plutot à la télé, mais ici, on les touche du bout de la souris ! Aussi, bon vent à tous les 2 et la bise à Jacky. Pascal BAK" Envoyé par BAK Pascal le 25-03-2010 à 15:15
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"Bonsoir,
Point besoin d’être Picard au milieu de ses betteraves pour rêver.......
Jean Louis a, dans un autre coin de France, une petite soeur qui ne regarde jamais la télé mais qui rêve aussi en se disant, comme quand elle était petite fille : Waouh, c’est mon frère qui fait ça !!!!!
CHAPEAU, frangin, de donner de l’espoir à tous les dyalisés actuels ou futurs et merci de nous faire rêver par tes aventures relatées sur ce blog.
Bisous et bonne continuation. Marie " Envoyé par Marie le 25-03-2010 à 20:29
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"Captain Rock Star: You’re back in English!! as well!!! Good to be able to follow your adventure that inspires so many once again. Keep safe and Keep Rockin’" Envoyé par Lyn le 26-03-2010 à 05:20
Wed, 24 Mar 2010 23:05:00 GMT - Au large de Carthagène 11°00N 76°05W
Wed, 24 Mar 2010 23:05:00 GMT - Off Cartagena 11°00N 76°05W
19H05 heure du bord, 00H05 en France J+1
Bonsoir à tous,
Carthagène, encore un nom de ville qui fait rêver ! Encore un endroit que l’on aimerait découvrir. Mais non, pas pour cette fois ci, il faut poursuivre la route.
Musclés les alizés Caraïbes, cela me change de l’Atlantique. Nous commençons à être fatigués et rêvons d’un bon calme plat comme un chien rêve d’un os. Cette nuit encore impossible de se reposer, les pêcheurs, les cargos et surtout beaucoup de vent, 35 nœuds établi avec rafales à 44 nœuds, des creux de 3m à 3,5m et Harmattan qui a encore battu son record à 12,2 nœuds sachant que son record absolue en Méditerrané dans un force 9 est de 12,4 nœuds. Pour les marins, nous naviguons avec la seule grand voile sans ris.
Quand le bateau saute ainsi en permanence d’une vague sur l’autre la vie à bord est difficile. Dormir est presque impossible et chaque déplacement demande énormément d’efforts. Faire le repas, manger, faire la vaisselle sont des activités digne des meilleurs jongleurs de chez Pinder.
Régulièrement la mer envahi le pont, de grandes cascades dévalent les passavants. Quelques fois elle vient même nous chercher dans le cockpit, sous la capote. Ce matin une vague plus musclée que les autres a recouvert le rouf, sauté le pare-brise et a envahi le carré en passant par la descente.
Malgré cela quel sentiment de sécurité dans ce bateau, on voit bien qu’il se régal. On passe des heures, chacun allongé sur un banc du cockpit à l’admirer négocier les vagues. Il n’a peur de rien. Les vagues çà fonctionnent par trois. Vous voyez passer de nombreuses vagues qui doivent toutes faires dans les trois mètres à trois mètres cinquante et puis tout a coup vous entendez un grondement. C’est un train de trois grosses vagues qui arrive, la cime est blanche d’écume qui déferle, très impressionnant. Celles-ci font bien dans les 6 mètres. On descend alors dans le creux qui précède et on est surplombé par cette montagne liquide. On ne peut s’empêcher de penser que l’on n’aimerait pas qu’elle s’écroule, on se sent tout petit. Et puis tout se passe bien, je pense que la voute à l’arrière du bateau y est pour beaucoup.
C’est quand une vague arrive perpendiculairement aux autres que cela devient Rock n’roll. Le bateau prend alors une grande claque qui le fait vibrer et il se couche violemment. Si vous êtes en train de manger, gare à celui qui ne tient pas son assiette, ses couverts, le pain ….
Déjà 879 milles de parcourus, nous sommes à 170 milles de l’archipel des San Blass, qui se trouve droit devant. Encore 175 milles sur les dernières 24 heures. Quelle moyenne !
Nous y serons demain en début de nuit. Il va être grand temps de sortir le guide nautique. Attention, navigation difficile avec pleins de bancs de sable et de récifs de coraux.
C’est le territoire des indiens Kunas, le Kunas Yala, nom qu’ils préfèrent à San Blass, ainsi nommé par les envahisseurs Espagnols. Demain je vous expliquerais comment ce peuple rattaché maintenant à la République de Panama à su préserver son petit paradis.
A demain donc.
Jean Louis
19:05 hours shipboard time, 00:05 hours in France (25/03)
Good evening everyone,
Cartagena, another name of a city I can’t help but dream about! Another spot I’d love to explore. But, it’ll have to wait for another day; now, we have a course to follow.
The Caribbean trade winds are something else, big change from the Atlantic. We’re getting tired now and are dreaming of a calm spell like a dog of a bone. Tonight, once again no sleep, fishing boats, cargo ships and above all lots of wind, 35 knots as a matter of course with gusts of up to 44 knots, troughs some 3 to 3.5 m deep and Harmattan who set another record, 12.2 knots this time, knowing full well that her own absolute record is 12.4 knots in a wind force of 9 which she set on the Mediterranean Sea. For the sailors amongst you, we’re moving along under the mainsail without reefs.
When the boat keeps jumping from wave to wave, life on board becomes quite a challenge. Sleeping is almost impossible and even moving around takes tremendous effort. Cooking, eating, washing up all become juggling acts any juggler at Pinder [Paris circus] would be proud of.
The sea sweeps across the deck on a regular basis with huge waterfalls gushing down the catwalk. At times, the water even manages to get into the cockpit, underneath the hood. This morning, the strongest wave we had seen so far actually swooped across the deckhouse, over the windscreen and into the lounge, after having found its way through the hatchway.
But in spite of all that, we’re feeling really safe on this boat, you can tell she’s having the time of her life. We’re spending hours, stretched out on a cockpit bench each, watching her negotiate the waves. Nothing fazes her. Waves operate in threes. First there are loads of waves each one between three and three and a half metres high and then all of a sudden you get this rumble. And the wave train comes rolling in, its peak white with breaking spume, very impressive. These are definitely at least 6 metres high. First we are pushed into the trough that precedes the train and find ourselves with a mountain of water towering over us. You just can’t help hoping that it won’t collapse, you feel that tiny. But then, everything turns out just fine; I think that the vault at the back of the boat has a lot to do with it.
It’s only when a wave hits us at a right angle that we’re really rocking ‘n rolling. Then the boat takes a huge slap, knocking her for six and she keels violently. Bad news if you just happen to be eating and weren’t quick enough to grab your plate, cutlery, bread….
879 miles on the clock so far, now we’re only 170 miles away from the San Blas Archipelago which lies straight ahead of us. Another 175 miles over the past 24 hours! What an average!
We should arrive tomorrow in the early hours of the night. High time to take out the sailing guide! Careful, difficult sailing, loads of sandbanks and coral reefs.
It’s the home of the Kuna Indians or the Kuna Yala Indians, as they prefer to call them in San Blas, which is the name they were given by the Spanish invaders.
Tomorrow I’ll tell you how these people, governed by the Republic of Panama, have managed to preserve their little piece of heaven.
Till tomorrow so!
Jean Louis
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"de tout coeur avec vous ,video et photos super;bonne traversée et bon vent A + tenez bon la barre;" Envoyé par peudevin jp le 26-03-2010 à 12:08
Thu, 25 Mar 2010 23:02:00 GMT - Le Kuna Yala 9°48N 77°56W
Thu, 25 Mar 2010 23:02:00 GMT - The Kuna Yala 9°48N 77°56W
18H02 heure du bord, 00H02 en France J+1
Nuégambi (Bonjour en langue Kuna),
Tout va bien à bord. Il fait un temps splendide, 31°, une petite brise de 15 nœuds et une légère houle. Tout le monde à bien dormi, la vie est belle et nous arrivons ce soir au Kuna Yala, le territoire de la Nation Kuna.
Le Kuna Yala est composé de plus de 340 îles ainsi que de la bande côtière adjacente. Il est habité par 55 000 indiens Kunas, à peu près 10% de la population existante avant l’invasion Espagnole.
C’est aujourd’hui un territoire faisant parti de la république du Panama jouissant d’une très grande autonomie. Le Kuna Yala a sa propre constitution. Ses traditions et sa culture sont respectés et il gère ses propres lois.
Les Kunas acceptent les visiteurs mais aucun étranger ne peut s’y établir, ni acheter un bout de terrain, ni se marier avec un membre d’une tribu Kuna. Si un ou une Kuna décide de vivre avec une ou un étranger, il ou elle est immédiatement expulsé du Kuna Yala. La nation Kuna est organisée autour d’une hiérarchie de chefs tribaux. A sa tête, 3 « Caciques » ou grands chefs élisent le leader suprême de la nation.
C’est une société matriarcale, c’est la fille qui choisi son mari et celui-ci viendra vivre avec la famille de son épouse. C’est la femme qui gère l’argent du ménage.
L’économie fonctionne grâce à la noix de coco. Il y a encore peu de temps celle-ci servait de monnaie d’échange.
Vivre auprès des indiens Kunas est facile car ils sont amicaux mais certaines règles doivent être respectées. La première est de ne pas détruire leur pipeline d’eau potable avec l’ancre du bateau. Il ne faut pas ramasser les noix de coco même tombée à terre, chaque arbre appartient à un indien. La majorité des rivières est totalement pure, il ne faut pas y aller en annexe avec le moteur hors bord. Il ne faut pas draguer les filles Kuna. Les Kunas n’aiment pas que des visiteurs se promènent dans leur village la nuit tombée. Il est déconseillé de se promener en bikini ou les seins nus.
Ces îles sont renommées pour être les plus belles du monde et beaucoup d’indiens Kunas vivent très vieux en excellente santé. Des études ont été effectuées, cela est certainement dû à un environnement très pur et à l’absence de stress.
Pas de chance, en avril et en mai la pêche à la langouste est interdite. Au niveau de la navigation, il n’y a pratiquement pas de marées (30 centimètres), pratiquement pas de courants mais de nombreux bancs de sables et de nombreux récifs de corail. Ce soir nous devrions atterrir à Devil cays, derrière l’île de Niadup. L’arrivé est prévue entre deux et trois heures du matin, heure locale.
1022 milles parcourus depuis le départ, 143 milles les dernières 24 heures.
Je vous laisse pour aujourd’hui. Deguimal?
Jean Louis
18:02 hours shipboard time, 00:02 a.m. in France (26/3)
Nuegambi (Hello in the Kuna language),
Everything is under control on board. Stunning weather, 31°, a light 15-knot breeze and a slight swell. We’ve all had a good night’s sleep, life is great and tonight we’ll arrive in Kuna Yala, the land of the Kuna Nation.
Kuna Yala territory is made up of more than 340 islands and the adjoining coastal line. It is inhabited by 55 000 Kuna Indians, about 10% of the numbers living here before the Spanish invaders set foot ashore.
Nowadays, it forms part of the Republic of Panama but enjoys extensive autonomy. Kuna Yala has its own constitution. Its traditions and culture have been preserved and this territory implements its own laws.
The Kuna Indians do welcome visitors but foreigners are not allowed to set up home here, buy land or marry a member of the Kuna tribe. If a Kuna citizen decides to go and live with a foreigner, he or she is immediately expelled from Kuna Yala.
The Kuna nation is organized around a hierarchy of tribal chiefs. It is governed by 3 “Caciques” or first chiefs who elect the nation’s supreme leader.
This is a matriarchal society, girls get to choose their husband and the husband goes to live with his wife’s family. Here, the wife manages the household finances.
The economy is based on the sales of coconuts. It wasn’t all that long ago that coconuts were still used as currency.
Living near the Kuna Indians is easy because they are a friendly people but certain rules must be observed. The first one being that you’re not allowed to damage their drinking-water pipeline with the boat’s anchor.
You are not allowed to gather coconuts, even the ones that have fallen off the trees because they belong to an Indian.
The majority of their rivers are completely unpolluted, so, you shouldn’t go near them with an outboard motor.
You are not allowed to chat up Kuna girls.
The Kuna don’t like visitors walking through their village once night has fallen.
Walking around in bikini or topless is not recommended.
These islands are known as the most beautiful on Earth and many Kuna Indians enjoy excellent health and live to a ripe old age. Studies on this topic came to the conclusion that this had to be due to the pure environment and the lack of stress.
No luck, fishing for lobster during April and May is prohibited.
From a navigation point of view, there is hardly any tide (30 centimetres), hardly any current but there are loads of sandbanks and coral reefs. Tonight we should hit land at Devil Cays, behind the island of Niadup. We hope to arrive somewhere between two and three in the morning, local time.
1022 miles travelled since our departure, 143 in these past 24 hours.
I’ll leave you for tonight.
Deguimal?
Jean Louis
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"Coucou , nous espérons que vous allez bien ?? nous super aujourd’hui j’ai fais du tennis pas bien joué et demain à 19 h " en route pour l’Autriche " ON vas s’arrêter toute les 3 heures !! = ) " Envoyé par papy & mamie & Julia le 27-03-2010 à 12:58
Fri, 26 Mar 2010 23:05:00 GMT - Atterrissage aux cayes du Diable 9°35N 78°40W
Fri, 26 Mar 2010 23:05:00 GMT - Landfall at Devils Cay 9°35N 78°40W
18H05 heure du bord, 00H05 en France J+1
Nuégambi,
Chaude notre arrivée au Kuna Yala ! Il faut dire qu’avec un nom pareil « Cayes du Diable » il fallait s’attendre à des difficultés. Minuit 30, une toute petite lune et des nuages pour la cacher. J’ai choisi un endroit facile. Normalement il faudrait rester en mer et attendre le lever du jour. Jacky est à l’avant pour surveiller et nous avançons en marche lente. Le GPS me place au milieu de la passe avec plusieurs centaines de mètres de chaque bord.
J’ai 20 mètres d’eau sous la quille. Tout à coup, Jacky hurle « Corail ». Je mets la barre à fond à gauche et au même moment un mur d’eau de plusieurs mètres de haut et 200 mètres de large s’élève juste devant nous dans un grondement terrible. Je regarde le sondeur, 5,5 mètres, nous sommes sur le récif. Quelle émotion !
Cela passe mais comprenant que la cartographie n’est pas en phase avec le GPS, je décide de mouiller ici, il y a 13 mètres d’eau. Nous sommes dans le canal et la houle rentre en plein. Le bateau roule terriblement et nous nous préparons à une nuit difficile. Je mets à jour la navigation et commence à retirer ma chemise pour aller me coucher lorsque l’on voit une lampe de poche qui se balance au ras de l’eau. C’est un indien Kuna dans sa pirogue.
Il gesticule, parle fort et nous comprenons qu’il nous invite à le suivre. Je remets en route et pendant une demi-heure je suis sa pirogue dans le dédale de corail. Il nous amène dans un endroit où l’eau est aussi calme que dans une cuvette.
Nous essayons de communiquer, il s’appel « Léonce » et sent la fumée de bois. Quel accueil, quelle gentillesse, nous en restons sans voix.
Ce matin visite du village de Niadup. Etonnant ! Ils vivent dans le plus parfait dénuement, dans des huttes en palme. Ils sont très nombreux, pleins de jeunes enfants très propres et très bien habillés. Il n’y a pas de dentiste ici, les hommes ont tous la bouche remplie de chicots. Les jeunes filles sont habillées comme chez nous, avec des shorts, des bermudas ou des jeans. Les femmes mures sont souvent très belles dans des tenues traditionnelles avec pleins de couleurs vives, du rouge, du jaune, du vert… Elles sont bien maquillées et portent un anneau en or dans le nez.
Ce qui m’a frappé c’est la gentillesse de cette population, le sourire est naturel chez eux. Les petits garçons nous tournent autour, les petites filles veulent se faire photographier. Personne ne tend la main.
Ils vivent dans des huttes en palme qui comporte une pièce unique, le sol est en terre. Leur seule richesse est leur pirogue qu’ils ont taillée à la machette dans un tronc d’arbre. La mer est remplis de pirogues, ils vivent sur l’île mais vont dans la forêt chercher des bananes, des palmes, des cannes mais surtout des noix de coco. C’est le travail des hommes. Le village est bien organisé, il y a un château d’eau avec des tuyaux et des robinets sur les différentes places du village. Il y a également plusieurs écoles où l’on enseigne de 7 heures à midi, l’espagnol, l’anglais et les mathématiques. Une grande hutte (congreso) permet de réunir tous les villageois.
Nous sommes maintenant dans le « mouillage de la piscine », à 20 milles de Niadup. Nous sommes dans un autre siècle avec plusieurs dizaines de bateau dans une eau couleur émeraude dont la température commence par un 3 !
Je vous laisse pour aujourd’hui, passez un bon dimanche, je vous joints pleins de photos.
Deguimal?
Jean Louis
18:05 hours shipboard time, 00:05 hours in France (27/03)
Nuégambi,
Hairy our arrival in Kuna Yala! Now, let’s face it, when you’re planning to hit land at a place called “Devils Cay” you should expect the odd problem or two.
Half past twelve in the morning, a tiny moon and plenty of cloud cover. I’ve picked an easy spot. Normally you have to remain at sea and wait till dawn breaks. Jacky stands at the front to keep an eye out and we’re moving along very slowly. The GPS tells me I’m right in the middle of the passage with several hundred meters on either side.
There’s 20 metres of water under the keel. All of a sudden, Jacky roars: “Coral!”. I pull the helm as far left as I can and at that moment a wall of water several metres high and about 200 metres wide appears in front of us and we hear a dreadful rumble. I check the sounder, 5.5 metres, we‘re on top of the reef. What a fright!
I get over it but, having realized that the cartography and the GPS are out of sync, I decide to drop anchor here, there’s a good 13 metres of water. We’re in the canal and are getting the full blast of the swell. The boat is rolling all over the place and we’re steeling ourselves for a rough night. I had just updated the navigation and was taking off my shirt to get ready for bed when, all of a sudden, I saw the light of a torch, just above water level. A Kuna Indian, in his canoe.
He is gesticulating wildly, talking at the top of his voice, and we finally understand that he wants us to follow him. So, I started up the boat again and spent the next half an hour following his canoe through the maze of coral. He leads us to a spot where the water is as still as in a basin.
We’re trying to communicate, his name is “Léonce” and he smells of wood smoke. Such welcome, such kindness, we’re speechless.
This morning we visited Niadup. Amazing!
They’re completely destitute, living in palm huts. Certainly no shortage of people here! Loads of young children, all very clean and very well dressed.
And no dentist by the signs of it, all the men have mouths full of broken teeth.
The young girls are dressed like their French counterparts, in shorts, Bermuda shorts or jeans. Many of the more mature women are very beautiful, dressed in brightly-coloured traditional garb, with lots of reds, yellows, greens… They are beautifully made up and wear a golden nose ring.
What really amazed me was the kindness of the population; they’re smiling all the time. The little boys flock around; the little girls want to have their photograph taken. No one shakes hands.
They live in one-roomed palm huts; the floor is made of earth. Their only wealth is their canoe, carved from a trunk of a tree with a machete.
The sea is awash with canoes, they live on the island but go into the forest to look for bananas, palm, sticks and, above all, coconuts. That’s the job of the men.
The village is well organized; the village squares all have their own water tower with pipes and taps. There are also several schools where children learn Spanish, English and maths from 7 o’clock in the morning till noon.
One large hut (congreso) serves as the village hall, where the whole village can assemble.
We’re currently at the “berth”, 20 miles away from Niadup. It’s like a scene from a different era, boats all around, crisscrossing the emerald-green water, of which the temperature begins with a 3!
I’ll leave you for today, have a great Sunday, I’ve sent you plenty of photographs to look at.
Deguimal?
Jean Louis
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"Coucou Jacky! On avait perdu l’adresse e mail et Julia nous l’a donnée cet après- midi. Merci pour ton SMS. Nous aussi on aimerait être + près des Indiens. On se contente des cyprès qui nous donnent des allergies! Profite bien du calme de la mer et des chansons que tu aimes écouter. Au retour tu auras le chant des cigales, ç’est pas mal non +. On pense à toi et on sera heureuses de te revoir.On part demain à Barcelone en même temps que Julia en Autriche. Gros, gros bisous des 2 sisters. Embrasse ton copain que nous espérons connaitre un jour." Envoyé par Les Sisters le 27-03-2010 à 19:49
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"bonjour a vous deux jacky j ai recu ton message tu es chez les kunas dans ces fameuses iles san blas nous savons qu a l instant tout va bien ces iles san blas que tu me decrivais doivent t emerveiller Nous pensons a vous et demain dimanche ta petite famille viendra dejeuner a la maison avant que julia parte pour l Autriche dans la soiree Une bonne continuation et prenez soin de vous David caro nath et rox" Envoyé par CAROLE le 27-03-2010 à 20:03
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"Salut l ami, merci pour tes coups de fil en live, super sympa. Je t envoie ce mail de Sagarmatha, enfin dans l eau !! bravo a Jacky d avoir vu les recifs a temps, il m est arrive deux trucs similaires dans les passes de Polynesie, je ne sais pas si tu t en souviens je t en ai parle, depuis, au risque de faire rire certains ( ceux qui rient sont generalement ceux qui ont surtout navigue au bar des marinas..) je ne m approche plus de nuit des passes et sites un peu risques, la cape aui large, et on entre de jour et s il a des marees fortes le plus pres possible des heures d etale, si tu t arretes aux Tuamotus souviens t en avant de prendre une passe.. Bon sejour a terre a tous les 2, Bientot Panama, il parait que c est une aventure a laquelle il faut bien se preparer. Amities et bon vent a tous les 2, en fait a tous les 3 , j allais oublier l ami fidele Harmattan.." Envoyé par Jean Louis Pierrefeu le 28-03-2010 à 09:47
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"aAors les amis... c’est fait... la petite frayeur de la nuit qui fait monter l’adrénaline vous l’avez eu !!! Heureusement le capitaine de l’Harmattan a fait mieux que La pérouse sur l’Astrolabe.... Allez, j’arrête de vous charrier et suis bien content d’apprendre que malgré cette galère tout se passe plutôt bien à bord du navire. Bientôt à vous le Pacifique et cette grande navigation vers les Galapagos. Je vous envie les amis. Amitiés à tous les deux Bernard" Envoyé par lannion bernard le 29-03-2010 à 22:49
Sun, 28 Mar 2010 02:00:00 GMT - A Colon, République de Panama 9°22N 79°57W
Sun, 28 Mar 2010 02:00:00 GMT - In Colon, Republic of Panama 9°22N 79°57W
21H00 heure du bord, 04H00 J+1 en France
Buenos dias !
Nous sommes au ponton à Shelter bay marina, dans le port de Colon, à l’entrée Est du canal de Panama. Tout va bien, le temps est moyen, très chaud mais très humide. Il y a en permanence des gros nuages noirs et par moment il tombe quelques grosses goutes.
Hier nous avons longé la côte entre les « Holandes Cays » et la baie de Portobello où nous avons ancré pour la nuit. La végétation est luxuriante, de type équatorial. Tout est d’un vert très soutenu, on voit que l’atmosphère est saturée d’eau. Quand il y a une pelouse, on croirait une moquette tant l’herbe est rase et dense. On marche dessus et c’est très souple, comme un tapis épais.
Nous allons attendre ici le temps de faire toutes les formalités pour passer le canal. Il faut compter une petite semaine.
Nous avons fait la rencontre de Dominique et de son épouse. Dominique c’est l’ami de Pierre-Yves qui vit au Panama. C’est chez lui que sont arrivé les 350 kilogrammes de poches de dialyse que nous devons embarquer jeudi. D’ailleurs à ce sujet encore un grand merci à toutes les équipes de Baxter et de l’Aura qui se sont démenée pour me livrer ces poches ici.
Sympa Dominique, nous avons déjeuné ensemble au Washington à Colon. Quelle surprise ! Déjà, la ville est à une heure de voiture. Shelter bay marina est totalement isolé, au bout du monde et il n’y a rien autour. C’est tellement isolé qu’en venant nous chercher Dominique a failli rentrer dans un jaguar qui traversait la route devant lui.
Autre surprise, c’est cette « ville » de Colon. En fait cela ressemble à une gigantesque « favela » et on n’a vraiment pas envie de trainer seul dans les rues. Je n’ai quasiment pas vu de boutiques, ce ne sont que des quartiers populaires sales et mal entretenus. Il n’est pas question d’aller faire un restaurant le soir à Colon.
Demain matin deux priorités. La première trouver une voiture pour pouvoir aller à Panama City et la seconde trouver la panne du groupe électrogène pour avoir le temps d’approvisionner la pièce.
Bon, ce sera tout pour ce soir. Je suis fatigué, il est tard et je n’ai qu’une hâte c’est de retrouver mon lit.
Hasta pronto !
Jean Louis
21:00 hours shipboard time, 04:00 a.m. in France (29/3)
¡Buenos días!
We’re in the Shelter Bay Marina floating dock, in the port of Colon, at the east entrance to the Panama Canal.
All is well, though the weather is only fair; it’s very hot and very humid. Loads of big black clouds with the odd huge raindrop now and again.
Last night, we followed the coastline between “Holland Cays” and Portobello Bay where we dropped anchor for the night. The vegetation here is lush, typically equatorial. Everything is a deep green; you can just tell that the atmosphere is full of water. The lawns would remind you of carpet, the grass blades are that closely-mown and thick. When you walk across it, it feels very soft, like a thick carpet.
We’ll stay here until all the formalities for our transit through the Canal have been sorted. A little under a week should cover it.
We’ve met Dominique and his wife. Dominique is Pierre-Yves’ friend who lives in Panama. It’s at his place the 350 kilograms of dialysis pouches we’ll have to load on Thursday arrived. Talking about pouches, a big thank you to the Baxter and Aura teams who didn’t leave a stone unturned to get the pouches delivered here.
Dominique is a nice guy; we had lunch together at the Washington in Colon.
What a surprise! For one, the city is an hour’s drive away. Shelter Bay Marina is completely isolated, at the end of the world and there is absolutely nothing around.
It is so isolated that Dominique almost ran into a jaguar which happened to be crossing the road when he came to pick us up.
Another surprise is the “city” of Colon. It would remind you of a huge “favela”, definitely not a place you’d feel like walking around on your own in. I hardly saw any boutiques, only dirty and badly maintained working-class areas. Going out for a meal in Colon at night is out of the question.
Tomorrow morning we’ll have two priorities. The first one is finding a car so that we can go to Panama City and the next one is figuring out what’s wrong with the power supply so that we’ll be able to get the part in time.
Well, that’s it for tonight. I’m tired, it’s late and I can’t wait to get to bed.
¡Hasta pronto!
Jean Louis
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"De tout coeur avce toi. Dominique Manchon" Envoyé par d.manchon le 30-03-2010 à 08:25
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"Famille Clémendot, Pouvez-vous ajouter dans votre liste de distribution l’adresse de Véronique mon épouse : **.*******@orange.fr(mail retirer pour ne pas être spamé et demande faite)
Vifs remerciements et vives félicitations
Dominique" Envoyé par D manchon le 30-03-2010 à 08:31
Mon, 30 Mar 2010 03:45:00 GMT - Le temps des réparations 9°22N 79°57W
Mon, 30 Mar 2010 03:45:00 GMT - Time to bring out the tools 9°22N 79°57W
22H45heure du bord J-1, 05H45 en France
Buenos dias !
Voici venu le temps des petites réparations et de l’entretien. Hier soir j’avais lancé une lessive, ce matin, au moment de sortir le linge je m’aperçois que la machine n’a pas vidangé. Je cherche la panne, relance le cycle, un vilain bruit se fait entendre au moment de la vidange. J’ouvre le filtre, rien. Je referme et à l’aide d’une bassine j’ouvre le filtre en grand au moment de la vidange. Après plusieurs tentatives toujours un bruit. Je pense que c’est la vanne de vidange. J’arrive à faire les lessives mais il faut rester prés de la machine et ouvrir le filtre dès qu’il y a le bruit. Je n’ai pas le temps de tout démonter ici, il faudra se contenter de ce mode de fonctionnement jusqu’à Tahiti.
Côté groupe électrogène cela va mieux. J’ai purgé la canalisation de gasoil, démonté la vanne électrique d’arrivé, ouvert l’écrou de ventilation de la pompe d’injection et le moteur à daigné repartir. J’ai quand même passé deux heures là-dessus.
J’ai également réparé le problème de l’absence d’éclairage dans la chambre arrière. C’était de l’oxydation à une connexion qui avait pris des paquets de mer.
Maintenant il faut que je m’occupe de cette histoire de bôme d’artimon. J’ai percé pour enlever les vieux rivets. Il va falloir trouver des tarauds et des vis inox pour réparer cela.
De son côté Jacky est parti en ville en taxi chercher une voiture de location. Il a pu passer dans une banque pour changer de l’argent et obtenir des dollars. Maintenant on est mieux, on peut se déplacer. Le problème est qu’ici c’est férié jeudi et vendredi. On ne pourra rendre la voiture que dimanche matin. Du coup on ne reprendra la mer qu’au mieux dimanche midi.
Ce soir nous sommes allés faire un tour et manger à Colon. Quelle ville étrange. Ici il n’y a qu’une classe pauvre. Les autres, ceux qui travaillent dans la zone libre habitent à Panama City à 75 kilomètres. Ils viennent en voiture tous les matins et repartent le soir. Lorsque l’on rentre dans la ville, on verrouille les portières et on n’a pas envie de tomber en panne. Les habitants de Colon qui ont la chance de travailler touchent 150$ le 15 du mois et 150$ le 30. Entre le 10 et le 15 et entre le 25 et le 30, il est conseillé de ne pas trainer en ville.
Et puis au milieu de tout cela quelle surprise de découvrir des écolières en uniforme, chaussettes blanches, jupe plissée en tissus écossais et chemisier blanc.
Etonnant cette ville. Une autre particularité, la plupart des voitures n’ont pas de plaques d’immatriculation ! Et les bus, qu’ils sont beaux. Ce sont de très vieux bus des écoles repeints et décorés par leur conducteur. Beaucoup de lumières, beaucoup de chromes alors qu’ils pissent l’huile et que les roues ne tournent pas droit.
Il y a également beaucoup de filles très provocantes avec des shorts ultra courts et très moulants. La population vie dans la rue. Tout est sale et dans un état de délabrement avancé. C’est plein de recoins louches, de montées d’escaliers noirs et sales.
Demain nous en serons plus pour la procédure de transit. Je ne peux attendre longtemps avant de traverser car mes poches de dialyse sont comptées.
Hasta pronto !
Jean Louis
22:45 hours shipboard time D-1, 05:45 a.m. in France
¡Buenos dias!
Out with the tools and time to get down to some repair and maintenance work!
Last night, I put on a wash but when I went to empty out the washing machine this morning I noticed that the water had never drained. I went in search of the fault, switched it on again, but it wasn’t long before the machine loudly announced it was about to drain. I opened up the filter, nothing. I closed it up again, got a basin and opened up the filter fully just when it was about to drain again. But no luck, several attempts later, the noise was still there. I reckon it’s probably the drain-off valve. I managed to get the laundry done but had to stay near the machine and open up the filter every time the noise reappeared. I haven’t got the time to take the whole thing apart here, so we’ll just have to make do until we get to Tahiti.
On the power-supply side, things are looking a whole lot better. I drained the fuel pipe, took out the incoming power valve, opened up the ventilation screw of the injection pump and the engine started up again. It did take me two hours though.
I also managed to sort out the light problem in the back cabin. One of the connections had started to oxidize under the influence of the seawater.
Now, all that remains is the mizzen boom. I had to use the drill to get the old rivets out. Now, it’s just a matter of finding some screw taps and stainless-steel screws and we’ll have that problem solved.
Jacky took a taxi into town in search of a rental car. He also found a bank and bought some dollars.
Things are looking up; at least we’ll be able to get around now. The problem is that everything is closed on Thursday and Friday here, which means that we won’t be able to return the car until Sunday morning and that it’ll be Sunday lunchtime at the earliest before we’ll set sail again.
Tonight, we went for a drive and had a bite to eat in Colon. What a strange city. Only the poorer class is living here. All the others, those who work in the free zone, live in Panama City, 75 kilometres away. They drive to work in the morning and leave the area again in the evening.
Once we got to the city we locked the doors of the car and willed it not to break down. Colon residents who do have a job are paid $ 150 on the 15th of every month and another $ 150 on the 30th of every month. So, hanging about town between the 10th and the 15th and between the 25th and the 30th would not be the smartest of moves.
But then in the middle of all that and much to our amazement, we saw school children, dressed in uniform, white socks, pleated tartan skirts and white shirts.
What an amazing city. Another strange one, most of the cars here don’t have any number plates! The buses on the other hand are really beautiful. They’re very old school buses their drivers have repainted and decorated. Loads of lights, plenty of chrome but leaking oil everywhere and wheels that don’t seem to drive in a straight line.
There are also loads of provocative girls, dressed in very skimpy and tight shorts. The locals live on the streets. Everything is dirty and in an advanced state of disrepair. The place is full of sleazy corners, dark and dirty stairwells.
Tomorrow we’ll only have to sort out our transit papers here. I need to keep moving because my supply of dialysis pouches isn’t endless.
¡Hasta pronto!
Jean Louis
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"bravo pour tout toujours en union rodelynedemeestere" Envoyé par demeestereroselyne le 31-03-2010 à 18:22
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"Bit Boat,bird sex investigation court fully manage also before mark centre reform box ball car trust everyone negotiation rapidly launch room quiet home nature race okay introduction retain north god estimate user fair prove match understand accompany minute football trust contact their sport criterion intention brain their fire museum describe contribution forget session over account consider approach state quarter entirely past then island relation driver begin box pool focus agreement sky mountain employment review include bridge individual nice description total discuss voice internal document technique club like military better roof explore off tape " Envoyé par Hotel in Muenster buchen le 31-03-2010 à 20:52
Wed, 31 Mar 2010 02:45:00 GMT - Expédition à Panama City 9°22N 79°57W
Wed, 31 Mar 2010 02:45:00 GMT - Expedition to Panama City 9°22N 79°57W
21H45 J-1 heure du bord, 04H45 en France
Buenos dias !
Bonne nouvelle ce matin, Jaime Rozo a chargé un de ses collaborateurs de s’occuper de notre transit. Celui-ci a pris contact hier avec les autorités du canal et demain nous attendons la visite des officiels qui viennent mesurer Harmattan.
Tout étant en cliqueté notre objectif de la journée est de trouver et d’acheter une pince à rivets et quelques rivets pour réparer la bôme d’artimon.
Après nous être informés, nous ne trouverons pas cela à la ville de Colon, il faut aller jusqu’à Panama City.
Cela semble simple, ce n’est qu’à 75 kilomètres et il y a une autoroute entre les deux villes. En France ce serais une affaire de deux heures tout au plus.
Ici tout est différent. Nous sommes partis à 10 heures et demi ce matin et nous rentrons à l’instant, il est 20 heures et nous sommes épuisés. Heureusement nous ramenons une pince et des rivets. Mission accomplie !
Déjà il y a la route. Ici les routes sont dans un très mauvais état et l’autoroute qui est toute neuve mais réalisée en béton est très « ondulée ». Comme notre voiture de location est un très vieux modèle avec des amortisseurs hors d’usage, nous avons l’impression d’avoir parcouru 800 kilomètres.
Ensuite il y a la signalisation. En fait soit il n’y en a pas soit elle ne coïncide pas avec la carte. Nous avons ainsi tournés pendant des heures dans Panama City.
Pour vous situer, Panama City c’est un petit Hong Kong avec des dizaines d’immenses tours qui bordent l’océan Pacifique. C’est très étendu, très allongé devrais je dire. C’est très sympa, il y a des quartiers modernes, des hyper modernes, des quartiers anciens et des quartiers populeux. C’est une ville où il fait chaud, cela se voit, ce n’est pas toujours très propre mais j’aime beaucoup cette ambiance, par moment on pourrait se croire à Marseille.
Après un petit resto j’ai fait une dialyse dans la voiture. Au soleil, la clim arrêtée et les fenêtres fermées cela vaut bien un sauna ou bien une hémodialyse question perte de liquide.
Et puis nous avons tournés jusqu’à trouver un « Do it », c’est une chaîne de magasins de bricolage. Déception, aujourd’hui c’est une fête religieuse et tous les magasins « Do it » sont fermés.
Il faut encore tourner et tout à coup on passe devant un « Novey ». Quelle chance enfin. Il est ouvert et je trouve ce qu’il faut pour réparer.
Pour retourner à la marina nous devons passer sous les écluses de Gatun. Ce midi pas de problème mais ce soir nous avons encore dû attendre trois quarts d’heure qu’ils rentrent deux bateaux avant de pouvoir passer. Sur la route une chose m’a marqué. Ici la grande majorité de la population est d’origine antillaise et donc basanée. Hé bien pourquoi sur tous les panneaux publicitaires voit on des hommes ou des femmes de race blanche ? C’était la question du jour.
Je vous ai mis la photo de ce merle siffleur dont le cri est si particulier.
Je vous laisse,
Hasta pronto !
Jean Louis
21:45 hours shipboard time (30/03), 04:45 hours in France
¡Buenos días!
Good news this morning! Jaime Rozo has asked one of his associates to sort out our transit. He contacted the Canal authorities yesterday and, hey presto..., they’re coming to measure Harmattan tomorrow!
As the ball is finally rolling now, we’ve decided to go in search of a set of rivet pliers and some rivets to fix the mizzen boom.
After having asked around a little, we were told that we wouldn’t be able to get any of that in Colon and that the only place to go was Panama City.
Piece of cake we thought; Panama City is only 75 kilometres away and there is a motorway between the two cities. In France, that wouldn’t take more than two hours.
But this isn’t France. We left at half past ten this morning and we only just got back; it’s eight o’clock in the evening and we’re exhausted. But now we are the proud owners of a set of pliers and rivets. Mission accomplished!
The first problem was the road. They’re in an appalling condition and the motorway, which is brand new but built in concrete, is very “wavy”. As our rental car was ancient and its shock absorbers completely redundant, we feel as if we’ve just driven 800 kilometres.
And then, the signs. These are either non-existent or don’t tally with the map. So, we spent hours driving around Panama City.
To give you an idea, Panama City is like a small version of Hong Kong, with loads of tower blocks on the shores of the Pacific Ocean. It is quite stretched out, very long, I should say. It’s very pleasant, it boasts modern areas, hypermodern areas and then you have the old areas and the densely populated ones. It gets very hot in this city, you can tell, some parts could be cleaner but I loved the atmosphere, it felt a bit like Marseille at times.
After we had a bite to eat, I did my dialysis in the car. Under the blazing sun, with the air-conditioning off and the windows shut it felt as if I was in a sauna or even undergoing haemodialysis from a loss of fluid point of view.
And then we drove around, in search of a “Do it”, a DIY chain. Bit of a disappointment, today is a religious feast and all the “Do it” shops are shut.
More driving, but all of a sudden we came across a “Novey”. We were in luck. It was open and I managed to get everything I needed for my repairs.
To return to the marina, we had to get across the Gatun locks. Not much of a problem at lunchtime but this evening we were waiting forty-five minutes for two boats to sail through before we could pass.
Something really struck me during our drive. The majority of the population here is of West-Indian origin and therefore tanned. So why do all the billboards show white men or women? I kept wondering about it all day.
I’m sending you a photograph of the whistling blackbird with the funny squawk.
I’ll leave you for now,
¡Hasta pronto!
Jean Louis
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"que de beau paysage si je pouvais faire tous sa je serais heureuse
a bientot" Envoyé par baubion le 31-03-2010 à 21:26
Thu, 01 Apr 2010 01:15:00 GMT - What a dreary day! 9°22N 79°57W
20H15 J-1 heure du bord, 03H15 en France
Buenos dias !
Quelle triste journée ! Ici il y a deux saisons, la saison sèche et la saison des pluies. La saison des pluies commence normalement début mai, on ne sait pas pourquoi, cette année elle a déjà démarrée. Le ciel est très nuageux, régulièrement il tombe des averses. Les averses tropicales c’est bref mais violent et cela mouille. Le temps est très chaud et très lourd. Dans le bateau c’est intenable, on passe notre temps à ouvrir les hublots et les panneaux de pont qu’il faut refermer précipitamment quand il commence à pleuvoir.
Et puis il y a surtout que notre transit n’avance pas. Un officiel du canal, un « Admesureur » devait passer aujourd’hui pour mesurer le bateau et faire le tour de celui-ci pour voir si tout était en ordre. Il fallait rester à bord pour l’attendre. Eh bien, personne ! C’est très inquiétant car ce n’est qu’ensuite qu’il faudra aller effectuer le règlement et cela n’est possible qu’en semaine. Malheureusement les journées de jeudi et vendredi sont fériées ici et ensuite c’est le weekend.
Cela me tracasse beaucoup car j’avais prévu de reprendre la mer le deux, soit vendredi. Chaque jour de retard est un problème car j’ai un stock de poches limité et je ne peux en recharger avant Tahiti. Si je prenais trop de retard ici cela pourrait compromettre ma traversée.
Pendant que je restais au bateau, Jacky est parti en ville acheter des bouteilles d’eau. Nous en avons chargé 60 en Martinique, il en restait une vingtaine à bord et pour aller jusqu'à Tahiti il m’en faut 70 de plus. C’est plus facile à charger pendant que nous sommes ici, au port qu’à Panama où nous devrons rester au mouillage et utiliser l’annexe. Eh bien chou blanc également. Il n’a trouvé que 19 bouteilles. Il faudra compléter à Panama City.
Un autre problème, l’écrou des crochets de ris sur ma bôme d’artimon m’a échappé et il est tombé à la mer. Je sors aussitôt mon gros aimant mais j’avais oublié que l’inox est amagnétique et je ne peux le récupérer. C’est ennuyeux.
Il y a des jours comme cela où il vaudrait mieux rester coucher tellement tout va de travers.
Le restaurant de la marina n’est pas terrible. C’est très américain. Hamburgers, morceau de poulets frits, frittes et c’est à peu près tout. Exceptionnellement ce soir nous avons pu avoir une salade verte avec quelques petits morceaux de poulet. La chance serait elle en train de revenir ?
Je vais vous laisser là pour ce soir.
Hasta pronto !
Jean Louis
20:15 hours shipboard time (31/03), 03:15 hours in France
¡Buenos días!
What a dreary day! Here, there are two seasons, the dry season and the rainy season. The rainy season normally begins at the start of May, but this year, for some mysterious reason, it decided to come early. The sky is very overcast and showers are aplenty. Tropical rain showers are short but very heavy, so everything gets soaked in no time at all. It’s very hot and very humid. Inside the boat, this weather is unbearable; we’ve spent the day going around opening the deck portholes and panels before quickly closing them again when it started to rain.
But what makes it even drearier is that there seems to be no move on our transit. One Canal official, an “Admeasurer” was supposed to call today to measure the boat and to take a look around to make sure everything was in order. So I had to stay put to wait for him. Well, there wasn’t sight or sound of him.
That’s very worrying because we can’t pay our dues until he has been and that can only be done on weekdays. Thursday and Friday are bank holidays here, and then it’s the weekend.
It really bugs me because I was hoping to head back to sea on the second, i.e. Friday. Every day of delay only compounds the problems as I only have a limited number of pouches and won't be able to stock up again until I get to Tahiti. If the delays run out of hand here, my crossing could be jeopardized.
While I was waiting around on the boat, Jacky went into town to buy some water. We brought 60 bottles with us from Martinique, have about 20 left and to get to Tahiti we're going to need 70 more. They’re easier to load here, in port rather than in Panama, where we’ll have to stay at the moorings and use the dinghy. Well, another blank. He could only find 19 bottles. We’ll have to go back to Panama City to buy the rest.
And it never rains but it pours, I managed to drop one of the nuts of the reef hooks of my mizzen boom straight into the water. I quickly took out my large magnet but I had forgotten that the nut was made of stainless steel and non-magnetic so it’s gone for good. A real bummer!
There are days like that, you’d be far better off staying in bed because anything you’ll turn your hand to will turn pear-shaped.
The restaurant in the marina isn’t particularly exciting. It’s very American. Hamburgers, chicken nuggets, chips, and that’s about it. But tonight, we were able to get a green salad with some bits of chicken. Could our bad luck be turning?
On these notes, I’ll leave you for tonight.
¡Hasta pronto!
Jean Louis
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"b courage pour vos ennuis cela va s’arranger union roselyne" Envoyé par demeestereroselyne le 02-04-2010 à 09:33
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"Joyeuses Fêtes de PAQUES, depuis quelques mois je suis vos aventures
B R A V O à vous" Envoyé par Bonnet-Sentier le 02-04-2010 à 15:55
Fri, 02 Apr 2010 03:45:00 GMT - Quelle journée de folie 9°22N 79°57W
Fri, 02 Apr 2010 03:45:00 GMT - What a day of madness! 9°22N 79°57W
22H45 J-1 heure du bord, 05H45 en France
Buenos dias !
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Quelle journée de folie !
Cela a commencé très tôt ce matin. Je reçois un mail de Rozo & Co, notre agent maritime qui me dit que tout va s’organiser dans la journée et que nous passons les écluses de Gatun demain après midi, nous passons la nuit du 2 au 3 à l’ancre au milieu du lac et nous terminons la traversé du canal le 3. Incroyable !
Ici c’est férié aujourd’hui. Ce matin, réveil 7 heures, toilette, une petite dialyse, petit déjeuné, je suis tout excité par la nouvelle et je me jette sur le travail.
Premier travail, réparation de la bôme d’artimon. Pas de problème, tout se déroule à merveille. Ensuite faire le plein d’eau, lancer une lessive, refixer correctement le drapeau de Panama, mettre un drapeau Français neuf pour passer le canal ….
Et puis vers 11 heures 15, Dominique arrive avec un couple d’amis, il m’apporte 350 kilogrammes de poches de dialyse que Baxter à livré chez lui. C’est formidable le travail de Baxter et des associations, tout arrive toujours à la date prévue, pas d’inquiétude à avoir.
Il fait un temps magnifique, quel changement par rapport à hier. On a chaud, c’est un grand verre d’eau pour chacun puis on va décharger les poches. Il y a des petits chariots en libre service dans cette marina. C’est top.
Nous décidons ensuite de déjeuner ensemble. A peine avons-nous commandé que l’ « Admesureur » arrive. C’est un officiel du canal. Il mesure la longueur du bateau. Il y a deux tarifs, moins de 50 pieds et plus de 50 pieds. La différence c’est 250 $ ! J’essaie d’enlever l’annexe à l’arrière mais rien à faire, le bateau fait un tout petit peu plus que 50 pieds.
Nous allons nous assoir au bar, il passe trois quarts d’heure à remplir des papiers qu’il faut ensuite que je signe. C’est très compliqué et j’ai droit à un interrogatoire en règle.
Je peux ensuite finir de manger avant qu’arrive le représentant de Rozo & Co. Eric est très sympa, il nous explique tout et nous nous donnons rendez vous à Colon car je dois aller retirer 1500$ en liquide pour le payer.
Il y a également le problème des lignes, il en faut 4 de 38 mètres que nous devons louer ainsi qu’une douzaine de vieux pneus pour protéger le bateau tout autour. On s’arrange avec le superviseur de la marina qui nous trouve cela.
Un autre problème : il faut une personne capable au bout de chaque ligne. Dominique se décarcasse. Le couple d’amis qui est avec lui va venir, comme ils ont un petit garçon de 7 ans, il sera là également et Dominique se charge de trouver une troisième personne. Jacky fera le quatrième. Avec le pilote qui va monter à bord demain en début d’après midi, nous serons donc 7 à bord. Il faut maintenant acheter de quoi nourrir et surtout abreuver tout ce petit monde pendant la traversée. Nous faisons les courses et trouvons les 54 bouteilles d’eau qui nous manquaient.
Quand nous rentrons au bateau, la nuit est tombée depuis longtemps mais il faut encore faire une dialyse et charger en les rangeant les bouteilles d’eau et les poches de dialyse. Il y en a absolument partout, en vrac dans les coffres et dans leurs cartons dans toutes les coursives. Ce qui est surprenant ce n’est pas d’avoir réussi à tout caser, c’est de ne pas avoir coulé.
Nous passons les écluses de Gatun demain soir vers 17 heures local (24 heures en France) Vous pouvez nous voir en direct sur le site du canal «Pancanal ». Il y a des webcams. Si vous nous voyez n’hésitez pas à nous mettre un petit message.
Un très grand merci à Dominique et aux équipes de Rozo & Co pour leur efficacité et leur gentillesse.
Je vais maintenant essayer de dormir un peu avant cette grande journée de demain.
Hasta Pronto !
Jean Louis
22:45 hours shipboard time (01/04), 05:45 hours in France
¡Buenos días!
No two days are ever the same. Today beat all, though!
It even started before we were properly awake. I received an e-mail from Rozo & Co, our shipping agent who told us that everything would get sorted today and that we would be passing the Gatun locks tomorrow afternoon, that we would spend the night from the 2nd to the 3rd anchored in the middle of the lake and that we’d be through the Canal on the 3rd. Unbelievable!
It’s a bank holiday here. I got up at 7, had a wash, did my dialysis, had breakfast and couldn’t wait to set down to work after that piece of news.
First job, fixing the mizzen boom. No problems there, it went like a dream. Next, stocking up with water, putting on a wash, adjusting the position of the Panama flag, hanging a new French flag to cross the Canal…
And then, at about 11.15, Dominique arrived with a couple of friends and the 350 kilograms of dialysis pouches Baxter had delivered at his place in tow. Baxter and the associations do a marvellous job, everything always arrives on time, there’s never any need to worry.
The weather was only splendid, what a change from yesterday. It was hot, so first, huge glasses of water all around and then it was time to unload the pouches. This marina even has trolleys you can use. Fantastic!
Job done, we decided to have lunch together. Just as we had ordered, the “Admeasureur” arrived. He is one of the Canal officials. He measures the length of the boat. They operate only two rates, one for boats of less than 50 feet and one for boats of more than 50 feet. There’s $ 250 of a difference! I tried to remove the dinghy at the back, but waste of time, the boat was a fraction over 50 feet.
We took a seat at the bar, and he spent the next forty-five minutes filling out papers I had to sign. It was really complicated and I was entitled to someone to help me with the questions.
I finally got around to finishing my lunch before the Rozo & Co agent arrived. Eric is very nice; he explained everything and arranged to meet us in Colon because I had to cash $ 1500 to pay him.
Next, the issue of the lines: we would have to hire four 38-meter lines and find about twelve old tyres to protect the boat all around. The supervisor of the marina promised to locate all that for us.
Another problem: every line would need to be manned by a capable person. Dominique broke his neck trying to help. The friends he brought offered to come along, and as they have a 7-year old son, he’ll be part of the trip too, which meant that Dominique had to find a third person. Jacky will act as linesman number four. So, with the pilot who will join us tomorrow afternoon, there’ll be 7 of us on board.
Back to the shops in other words, this little army would need to be fed and above all watered during the crossing. We did our shopping and managed to find the 54 bottles of water we were still short.
It was well after nightfall by the time we got back to the boat, but there was still a dialysis to be done and of course the bottles of water and dialysis pouches to be put away. We’re swamped with pouches now, every case is chock-a-block and the gangways are full of boxes. What really amazes me is that we didn’t end up damaging the lot, that they didn’t start to leak.
We’ll pass the Gatun locks tomorrow evening around 5 p.m. local time (midnight in France). As there are webcams, you’ll be able to watch our crossing live via the Canal’s website “Pancanal”.
Do drop us a line if you happen to spot us.
My sincere thanks to Dominique and the Rozo & Co teams for their efficiency and kindness.
Now I’m going to try and get some sleep, big day ahead tomorrow!
¡Hasta pronto!
Jean Louis
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"Bonjour Amiral. Quelques minutes de répit pour prendre connaissance des dernières nouvelles.N’hésitez pas à prendre des notes. Je commence à pressentir la suite d"Harmattan".Thierry et Magalie m’accompagnent dans nos souhaits de bon voyage. Soyez prudent. Revenez nous sain et sauf et félicitez l’équipage. Cordialement. GD" Envoyé par GD le 02-04-2010 à 18:22
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"Et l’aventure continue de plus belle..... Profite bien de ces moments magiques pour toi !!! Bisous Marie" Envoyé par Marie le 02-04-2010 à 20:57
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"SALUT CAPITAINE BRAVO POUR CETTE AVENTURE BONNE TRAVERSEE A HARMATHAN ANNE ET PHIL" Envoyé par HIPONE le 03-04-2010 à 10:14
Sat, 03 Apr 2010 01:40:00 GMT - Sur le lac Gatun 9°15N 79°54W
Sat, 03 Apr 2010 01:40:00 GMT - On Gatun Lake 9°15N 79°54W
20H40 J-1 heure du bord, 03H40 en France
Buenos dias !
Eh bien ça y est, la traversée du canal de Panama a commencée. Que d’émotions !
Ce matin très tôt il a fallu fixer tout autour du bateau pour le protéger 12 vieux pneus de voiture entourés de sacs poubelle que j’ai acheté à la capitainerie. Il y a ensuite fallu mettre à l’avant et à l’arrière du bateau des lignes louées à la capitainerie. Chaque ligne fait 38 mètres de long. Encore un billet de 200 $. C’est un canal de riche !
Et puis, vers 10 heures et quart Dominique est arrivé avec toute l’équipe. Il y a Amaury et puis Ernesto et Keyla accompagnés de Jose Ernesto leur petit garçon de 7 ans. Ce sont des Cubains amis à lui.
Un dernier passage par le bar où ici on ne sert pas d’alcool aujourd’hui pour cause de fête religieuse et nous voilà partis pour les « Flats », l’endroit où l’on doit charger le pilote. Sur ce bateau c’est le monde à l’envers, c’est le capitaine qui épluche les pommes de terre. Nous déjeunons dans le cockpit puis un petit café après la vaisselle et nous goutons au fameux « Seco », le rhum local. Très bon, différent du rhum de la Martinique.
Le pilote arrive vers 15 heures. Pas très sympa. Je mets en marche et nous allons à l’entrée des écluses pour retrouver un autre voilier. Avec beaucoup de difficultés nous arrivons à nous mettre à couple et c’est ainsi que nous allons passer tout le canal.
C’est ensuite l’entrée dans les écluses. Impressionnant. Cela fait un peu peur. Et puis nous recevons les « toullines », ces petits cordages terminés par une balle que nous jettent des lamaneurs. Il faut vite raccorder nos lignes.
Les lamaneurs marchent sur chaque bord de l’écluse pour accompagner les bateaux. Sur un signe du pilote, ils tirent sur les bouts et nous devons filler les lignes pour qu’ils les passent sur des bites. Nous n’avons plus qu’a tirer fermement pour que nos deux bateaux se retrouvent bien immobilisés au milieu de l’écluse.
Très vite les portes se ferment et des tourbillons impressionnants apparaissent. En quinze minutes nous nous sommes élevés de 9 mètres. Il faut reprendre en permanence le mou sur les lignes.
Et puis sur un coup de sifflet du pilote les lamaneurs retirent les lignes des bites et nous les renvoient. Il n’y a plus qu’à faire moteur pendant que nos quatre lamaneurs suivent à pieds pour aller à l’écluse suivante. Trois fois l’opération se reproduit pour nous élever de 26 mètres. Plus de 1000 mètres d’écluses. Impressionnant.
Ensuite le pilote nous à fait nous amarrer sur une bouée, en restant à couple et demain il arrive à 6 heures du matin pour poursuivre la route.
Nos Cubains sont contents, c’est une journée de vacances. Ils se sont baignés, heureusement nous n’avons pas vu de crocodiles.
Je vous laisse là car demain c’est debout aux aurores.
Hasta pronto !
Jean Louis
20:40 hours shipboard time (02/04), 03:40 hours in France
¡Buenos días!
Well, the moment of truth has arrived! We’ve started crossing the Panama Canal. No shortage of emotion, might I add!
Very early on this morning we had to attach 12 old tyres, wrapped in rubbish bags, which I had bought at the harbour master’s, all around the boat. Then we had to install the lines we had hired at the harbour master’s at the front and the back of the boat. Each line is 38 meters long. Another $ 200 note, talk about an expensive spot!
And then, at around 10.15 a.m., Dominique and his crew arrived: Amaury, Ernesto and Keyla with Jose Ernesto, their 7-year old son, Cuban nationals whom Dominique is friendly with.
We paid a last visit to the bar where alcohol was off the menu as it’s a religious holiday today and set off for the “Flats”, where we were supposed to pick up the pilot.
On this boat, the world stands on its head; it’s the captain who gets to peel the potatoes here. We had our lunch in the cockpit, followed by coffee once the dishes were done and sampled the famous “Seco”, the local rum. Very nice, different from the Martinique rum.
The pilot arrived at around 3 p.m. I have met nicer guys in my time, I must say. I started up the boat and we moved towards the entrance of the locks to meet up with another sailor. With great difficulty, we eventually ended up side by side because this is how we’re supposed to travel through the Canal.
Next, we moved into the locks, very impressive, a little frightening even.
And then the harbour pilots threw us the “towlines”, which have a ball at the end. We quickly had to attach our own lines to these.
The harbour pilots walk on either side of the lock, accompanying the boats. At the pilot’s signal, they pull on the ends and we pay out the lines so that they end up on the bollards. All there was to it then was to pull very tightly so that the two boats couldn’t move inside the lock.
Only moments later, the doors shut and we found ourselves in an amazing whirlpool. We rose 9 metres in 15 minutes. On no account can the lines be allowed to slacken.
And then, when the pilot blew his whistle, the harbour pilots pulled the lines from the bollards and threw them back to us. We used the engine to move along while our four harbour pilots followed us on foot to the next lock. To rise us up by 26 meters, we had to go through this operation three times. More than 1000 meters of locks, impressive.
Eventually, the pilot got us to moor on a buoy as a twosome; he’ll be back tomorrow morning at 6 to guide us the rest of the way.
Our Cubans are delighted; to them it’s a holiday. They even went for a swim. Just as well we didn’t come across any crocodiles.
I’ll leave you for now; another early start tomorrow!
¡Hasta pronto!
Jean Louis
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"felicitations vive le lac gatumamitièes roselyne bon courage pour lasuite" Envoyé par demeestereroselyne le 04-04-2010 à 01:09
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"Salut Jean Louis, me voici enfin a cannes avec sagarmatha> je viens de rattraper le retard et lire tous ce que je n avais pas lu de ton site. Suite a ton dernier coup de fil tu es actuellement en train de voguer sur le Pacifique, cela m a fait tres tres plaiosir que tu me tel a ce moment la tu sais a quel point j aime cet ocean. Quelle aventure ce passage du canal de Paname ! c est une facon polie de dire quel B... ! je le savais par mes predecesseurs qui l ont passe avec Sagarmatha. Bon l aventure continue, bravo !! pour moi elle recommence, apres mult ennuis, j ai fianlement quitte Port St Louis dans une fenetre meteo, du moins ce que nous croyions en etre une selon la meteo, finalement il y a eu forte mer, du coup nous n avons mis que 22hrs Depart de Pnapoleon arrivee dans la baie de cannes, le moteur a tourne moins dune heure sur l ensemble du trajet, c est a dire sortie de PN et vraiment entrree du vieux port. La je suis sous le Suquet, c est genial pour finaliser le bateau et l avitailler. voila les news, je vais pouvoir recommencer a suivre ton cheminement comme on dit en Espagnol, que tu commences apparemment a pratiquer que le vaya bien amigo !! " Envoyé par Pierrefeu Jean louis le 04-04-2010 à 14:20
Sun, 04 Apr 2010 03:47:00 GMT - La quille dans l’Océan Pacifique 8°54N 79°31W
Sun, 04 Apr 2010 03:47:00 GMT - With our keel in the Pacific! 8°54N 79°31W
22H47 J-1 heure du bord, 05H47 en France
Buenos dias !
C’est une journée exceptionnelle, une journée comme on n’en vie pas tous les jours.
Jacky est tout fier, il a pris du gallon, il est devenu « Maître d’équipage ». Hier soir il a voulu jouer son rôle à fond et il a aidé nos cubains à vider la bouteille de « Seco » !!!
Ce matin réveil à 6 heures pour tout le monde. C’est un nouveau pilote qui arrive à 6h40. Très sympa celui là. Immédiatement il nous fait désaccoupler les deux bateaux et nous partons au moteur à 7 nœuds pour traverser le lac Gatun. Une quarantaine de milles à parcourir sous une chaleur qui va devenir écrasante. Il n’y a pas de vent.
Nos cubains restent en plein soleil. Dans le cockpit c’est intenable. Quand on rentre dans le bateau on ressent une douce fraicheur, il fait pourtant 30 degrés !
La traversée est monotone. Jacky scrute les berges aux jumelles, pas de crocodiles n’y d’anacondas en vue. J’en profite pour faire une dialyse dans le cockpit car ce ne seras pas possible dans les écluses. Le pilote s’informe, il me demande de lui noter l’adresse du blog.
C’est ensuite « Gaillard cut ». Rien à voir avec la tranchée du canal de Corinthe, ici c’est extrêmement large. On croise d’énormes porte containaires mais il y a de la place pour tout le monde.
C’est ensuite le passage sous le magnifique pont du centenaire et l’arrivée à l’écluse de Pedro Miguel. Nous devons attendre dans l’écluse que d’autres bateaux arrivent puis nous sommes éclusés avant de rejoindre les fameuses écluses de Miraflorès.
C’est un moment énorme, tous les téléphones du bord se mettent à sonner, la famille et les amis en France nous aperçoivent sur les webcams du canal.
Et puis à 13 heures 12 précise, les dernières portes commencent à s’ouvrir, nous sommes dans les eaux de l’océan Pacifique. Je m’empresse de jeter une pièce de un euros dans l’écluse en espérant que cela me portera chance.
Nous passons sous le pont des américains et un peu plus loin un bateau vient chercher le pilote et nous nous arrêtons à Balboa faire du gasoil et débarquer nos cubains. Très sympa ces cubains mais qu’est ce qu’ils parlent fort.
Nous poursuivons ensuite jusqu’au mouillage de « Flamenco ». Une marina est en construction mais ce sera pour mon prochain passage. 15 heures, l’heure de la dialyse, l’heure de manger enfin.
Pendant que je faits la vaisselle, Jacky téléphone pour louer une voiture. Demain il faut que nous retournions à Colon rendre les grandes lignes et rendre le véhicule que nous avions loué à Colon.
Les trois îles de « Flamenco » où nous avons mouillé sont l’endroit où tous les habitants de Panama se retrouvent le samedi soir. Il y a des dizaines de restaurants et une ambiance du tonnerre. Nous ne résistons pas au plaisir d’un petit restaurant en bord de mer. Une petite brise rafraîchie l’atmosphère, c’est divin.
Nous sommes heureux, la tension est retombée, nous sommes dans le pacifique et c’est le bonheur total.
A demain, Hasta Magnana !
Jean Louis
22:47 hours shipboard time (03/04), 05:47 hours in France
¡Buenos días!
This is a day in a million, one you don’t come across too often in your lifetime.
Jacky is as proud as Punch, he’s been promoted to “Boatswain”. Last night, he really took his role to heart and helped our Cubans empty the bottle of “Seco”!!!
This morning, everyone got a wake-up call at 6. A new pilot arrived at 6.40 a.m. This one was really nice. He immediately got us to uncouple the boats and we set off under engine, at 7 knots, to cross Gatun Lake. A forty-mile long trip under a heat which would soon become unbearable. Not a puff of wind to be felt.
Our Cubans stayed out in the blazing sunshine. In the cockpit, the heat was excruciating. Once you got into the boat, you were met by a welcoming coolness even though the thermometer read 30 degrees!
The crossing was monotonous. Jacky scrutinized the banks with his binoculars, not a crocodile or anaconda in sight. I decided to do my dialysis in the cockpit because inside the locks, that would be out of the question. The pilot was really interested, he asked me to write down the address of the blog for him.
Then we came to “Gaillard Cut”. The one in the Corinth Canal isn’t a patch on this particular one; it’s extremely wide. We passed enormous container carriers, but there is plenty of space for everyone.
Then we passed under the magnificent Centennial Bridge before finally making it to the Pedro Miguel Lock. In this lock, we had to wait for other boats to join us before we were locked and could make our way towards the famous Miraflores Locks.
What a moment! All the shipboard phones started to ring at once; our families and friends in France had spotted us on the Canal webcams.
And then, at 13.12 hours on the dot, the last gates began to open and we were finally in the Pacific. I quickly threw a one-euro coin into the lock, hoping it would bring us luck.
We sailed under the Bridge of the Americas and, a little further up, we were met by a boat which came to pick up our pilot and then made a stop at Balboa to refuel and give our Cubans a chance to disembark. These Cubans were very nice but, goodness me, they were loud.
We continued along, towards the “Flamenco” moorings. One of the marinas is still under construction; I’ll have to take a look at it the next time I pass. 3 o’clock in the afternoon, time for a dialysis and a bite to eat.
While I was washing up, Jacky phoned around to hire a car. Tomorrow, we’ll have to get back to Colon to return the long lines and the first car we had hired there.
Here, at the three “Flamenco” islands, where we are moored, all the residents of Panama meet up on a Saturday evening. There are loads of restaurants and the atmosphere is only fantastic. Needless to say, we couldn’t deny ourselves the pleasure of sampling the cuisine in one of the little seaside restaurants. There’s a slight breeze, it’s pure bliss.
We’re delighted, all the tension is gone, we've finally reached the Pacific and our happiness is complete.
Talk to you tomorrow, ¡hasta mañana!
Jean Louis
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"Quel récit, ces jours derniers. Maintenant que tu es dans le Pacifique, bonne traversée.
La photo 160 est très belle. Toi, avec des yeux d’enfant, et le pilote....
Bisous Marie" Envoyé par Marie le 04-04-2010 à 22:33
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"Buenos dias, Quelles aventures et quels récits. Encore merci. Et maintenant Adios Panama et ia orana Tahiti. Nicolas" Envoyé par MULLIER le 05-04-2010 à 09:45
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"Estimados Jean Loui y Jacky, ante todo mil gracias por darnos la oportunidad de conocerlos y acompañarlos en su travesía por el Canal de Panamá.
Ernesto y yo aprendimos varias cosas nuevas, yo en particular reforcé mi creencia de que con perseverancia y voluntad, todo es posible en la vida.
Además aprendí a hacer el nudo marinero 8 y muy rápido y a pelar las piñas de una manera diferente.
Suerte amigos, que Dios los bendiga y los guarde!" Envoyé par Amaury García le 05-04-2010 à 16:25
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"Bonjour à tous les deux, enfin le Pacifique et bientôt les Galapagos..., quel pied! Content que tout se passe bien. Profitez bien. J’ai beaucoup aimé votre petite escale chez les indiens Kunas. Amitiés à vous deux." Envoyé par Paparazzi le 05-04-2010 à 17:07
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"Petit message pour Maurice: j’ai l’impression que tu n’as pas beaucoup bossé en Atlantique, il va falloir mettre les bouchées doubles dans le Pacifique et ramener quelques beaux poissons à Jacky!!!! " Envoyé par Paparazzi le 05-04-2010 à 17:14
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"Heureka! Sacré chemin depuis Port Napoléon! On partage ton bonheur de tout nos coeurs, Petra et Berti" Envoyé par Petra le 05-04-2010 à 17:57
C’était notre dernière journée à Panama. Encore une journée chargée. Ici une marina pour voiliers est en construction, ce sera bien quand elle sera finie. Pour l’instant il faut se mettre au mouillage et aller à la côte en annexe. C’est très compliqué car c’est une plage de rochers où rien n’est aménagé.
Ce matin nous sommes partis après la dialyse en chargeant l’annexe avec les lignes et nous les avons ramenées à Shelter Bay pour récupérer la caution. Cette voiture de location est presque neuve et la route nous à parue moins longue.
C’est ensuite sous un déluge impressionnant que nous sommes allés rendre notre première voiture de location à Colon.
Comme il était l’heure de déjeuner nous n’avons pas résistés au plaisir de nous offrir un dernier filet à la plancha à l’hôtel Washington. Déjà il y a l’ambiance, une ambiance de fin de règne colonial dans un très pur style art déco dépassé. Surprenant cet hôtel du siècle dernier au milieu de cette ville où règne partout la misère. Et puis ces trombes d’eaux qui tombent du ciel et nous voilà nostalgiques. Nous sommes un peu tristes de quitter ce pays attachant. Bien sûr il y a la misère mais les gens sont gentils et toujours souriants. Nous n’avons pas vu de mendiants ni de signes d’agressivité.
Au fait si vous passez par ici ne ratez surtout pas le filet à la plancha du Washington. Il est tout simplement divin avec un rapport qualité prix exceptionnel.
J’avais jeté une poche de dialyse dans mon sac à dos et j’ai fait une dialyse dans la voiture pendant que Jacky conduisait pour nous ramener à Panama City. En fait c’est simple. Il faut essayer de garer la voiture à l’ombre. Je me lave bien les mains aux toilettes du restaurant, puis je m’installe à la place passager. Portes et fenêtres fermées et surtout sans mettre la climatisation je me connecte. Ensuite j’incline le fauteuil et je suspends la poche pleine à la poignée au dessus de la portière à l’aide d’un crochet en « S ». Quand la dialyse est terminée il suffit de s’arrêter en bordure de route, de couper le moteur et la climatisation, fermer les portes et les fenêtres et de se déconnecter.
Nous avons ensuite passés deux heures au super marché pour faire l’avitaillement qu’il a fallu transborder au bateau avec l’annexe. Un vrai travail !
Une dernière petite dialyse et vite il faut rendre la voiture. C’est presque une mission impossible mais nous l’avons acceptée. C’est en plein milieu de Panama city et nous ne sommes pas sûrs de retrouver l’endroit. Il faut rendre le véhicule avant 20 heures et nous arrivons à 19 heures 55 !
Retour en taxi, un petit restaurant d’adieu et nous retournons à notre annexe. C’est marée basse, il faut la porter et Jacky fini par s’étaler dans l’eau. Heureusement elle est à 30 degrés.
Pour votre culture il faut savoir que si côté atlantique le marnage n’est que de 30 centimètres (1 pied), côté pacifique il peut être de 6 mètres (18 pieds) ! Etonnant. J’ai toujours pensé que le canal était orienté Est/Ouest et bien non, il est Nord/Sud et même la sortie pacifique du canal est plus à l’est que la sortie atlantique.
Et puis le pays qui borde le Panama au sud c’est la Colombie mais connaissez vous le pays frontalier au nord du Panama. C’est le Costa Rica, quelle beau nom pour un pays que l’on va mieux situer maintenant sur un planisphère.
Voilà pour ce soir, demain matin dès l’ouverture on va voir le marchand d’article de pêche et je lève l’ancre. Direction les Galápagos dans 900 milles nautiques.
A demain, Hasta magana !
Jean Louis
23:39 hours shipboard time (04/04), 06:39 hours in France
¡Buenos días!
Our last day in Panama, and another very busy one. They are currently building a marina for sailing boats here; it’ll be great once it’s finished. At the moment, however, boats are moored at the moorings and if you want to get to the coast you have to travel by dinghy. And that’s a complicated affair because the beach is made of rock and undeveloped.
This morning, after my dialysis, we loaded the lines into the dinghy and returned them to Shelter Bay to get our guarantee back. This rental car was almost new and the road seemed a whole lot shorter.
Then, under an impressive downpour, we went to return our first rental car in Colon.
And, as it happened to be lunchtime, we weren’t going to deny ourselves the pleasure of having one last grilled steak at the Hotel Washington. The ambience at the hotel is really quaint, very much end of the colonial era, pure but outdated art deco style. Even the fact that there is one of these last-century hotels in a city so full of misery is surprising in itself.
And with the downpours, nostalgia suddenly set in. It saddens us a little to leave this captivating country. Of course it’s poverty-stricken but the people here are very nice, always smiling. We didn’t come across any beggars or didn’t see any signs of aggression.
If you ever happen to be in the area, don’t forget to call into the Hotel Washington for one of their grilled steaks. They are quite simply divine and exceptional value for money.
I had thrown one of my dialysis pouches into my backpack so I could do my dialysis in the car while Jacky drove to Panama City.
A piece of cake! All you have to do is try to park the car somewhere in the shade. Then, having washed my hands very carefully in the restrooms of the hotel, I simply got into the passenger seat and, with the doors and windows shut and above all the air-conditioning switched off, I hook myself up. Next, I simply tilt the seat back and hang the full pouch from the handle over the door with an S-shaped hook.
Dialysis done, all that’s required then is to stop somewhere on the side of the road, switch off the engine and the air-conditioning, shut the doors and windows and unhook yourself.
After that, we spent the next two hours at the supermarket stocking up with fuel which we subsequently had to load into the dinghy and transfer to the boat. What a dose!
One final dialysis and then it was high time to return the car. Almost mission impossible but we did sign up for it. We had to return the car somewhere in the centre of Panama City but were not all together sure we would be able to find the place again. The car had to be back by 8 p.m., we made it by 7.55 p.m.!
Return by taxi, one final meal in a restaurant and then back to the dinghy. It was low tide, so we had to carry it and Jacky ended up in the water. Just as well the water is 30 degrees here.
To be up to speed you should know that the tidal range on the Atlantic side is only 30 centimetres (1 foot) while on the Pacific side it can reach as much as 6 meters (18 feet)! Amazing!
I always thought the Canal was positioned in an easterly/westerly direction, but I was wrong, it actually runs from north to south and even the Pacific exit of the Canal lies more easterly than its Atlantic counterpart.
The country that borders Panama to the south is Colombia, but do you know which country lies to its north? It’s Costa Rica, what a beautiful name for a country we’ll now be able to locate more accurately on a planisphere.
That’s it for tonight, tomorrow we’ll have to go to the fishing-tackle shop as soon as it opens its doors and after that I shall be weighing anchor, into the direction of the Galapagos, 900 nautical miles away.
Talk to you tomorrow, hasta mañana!
Jean Louis
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"super votre voyage, cela nous fait rêver et donne de l’espoir à ceux qui n’oseraient pas forcément aller de l’avant, la maladie ne doit pas empêcher de vivre, vous nous donnez Monsieur une très belle leçon de courage. Et puis vous avez l’air tellement heureux tous les deux d’avoir pu réaliser votre rêve !" Envoyé par IDEM le 06-04-2010 à 09:21
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"bonjour Jean Louis De quimper ,nous suivons votre périple avec grande attention.J’aimerai etre avec vous physiquement,virtuellement nous voyageons avec vous en lisant vos récits. bon vent sur le pacifique bonjour a Jacky prenez soins de vous noel" Envoyé par morin noel MOTOMAN le 06-04-2010 à 09:24
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"bamitravo et bonne continuationamitièes roselyne grace a vous je garde le moral" Envoyé par demeestereroselyne le 06-04-2010 à 17:13
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"bonjour les amis, Cette fois c’est parti pour la grande épopée du pacifique. Content de lire que tout va bien pour vous deux. Il va falloir que Jacky se distingue pour la pêche aux GROS. Alors bon vent et bonne glissade jusqu’aux Galapagos
amitiés à tous les deux
bernardlannion" Envoyé par lannion le 06-04-2010 à 17:24
Tue, 06 Apr 2010 00:03:00 GMT - En route pour les Galápagos 7°50N 79°48W
Tue, 06 Apr 2010 00:03:00 GMT - On our way to the Galapagos 7°50N 79°48W
19H03 J-1 heure du bord, 02H03 en France
Bonjour à tous,
Debout à 6 heures et demi ce matin pour préparer le bateau au départ. A 8 heures moins le quart nous sautons dans l’annexe pour aller à terre et nous faisons l’ouverture du magasin d’article de pèche. Jacky est comme un gamin chez Toysarus, il se fait conseiller et il repart avec ses jouets.
Nous levons l’ancre à 8heures 45, et nous partons Sud Sud Ouest pour les Galápagos. La mer est plate comme une crêpe bretonne, pas de houle, pas de vagues, pas même de vaguelettes. C’est donc au moteur que nous commençons cette traversée. 900 milles nautiques soit environ une semaine de mer.
Il faut tout d’abord franchir une véritable barrière de cargos à l’ancre dans la baie puis parer toutes les îles qui s’étendent jusqu’à 20 milles au large avant de retrouver la pleine mer.
Jacky installe un fil neuf sur le moulinet et monte son bas de ligne. Nous avons déjà sorti deux petites canettes de ce liquide jaune et pétillant pour arroser le passage du canal quand le poissonnier passe et nous livre une belle daurade coryphène d’environ 50 centimètres. Je mets à cuire du riz et nous nous régalons. A 13 heures 45 c’est un petit thon de 50 centimètres lui aussi qui monte à bord.
Et puis tout à coup, sur l’avant tribord, l’aileron d’un grand requin qui somnole en surface. Je réduis les gaz et nous nous approchons. Il remue doucement sa nageoire caudale qui se trouve loin derrière l’aileron. Nous sommes à trois mètres de lui quand il se réveil en sursaut. Il s’agite brutalement et plonge. Décidément quelle différence avec l’atlantique.
Notre route nous emmène toujours plus sud, nous approchons de l’équateur et cela devient réellement intenable. La chaleur est inimaginable, nous sommes assommés, burinés, écrasés, liquéfiés par cette chape de plomb qui nous tombe sur les épaules. A l’intérieur du bateau nous avons l’impression d’être dans un bureau climatisé alors que le thermomètre indique 31 degrés. Nous passons l’après midi à « commater », allongés sur les banquettes du carré.
Le bateau est très bas dans ses lignes et je le sens lourd. Avec son chargement complet pour aller jusqu'à Tahiti il est à la limite de l’acceptable. Il a perdu beaucoup de sa vivacité. Heureusement, chaque jour il va s’alléger un peu et retrouver la forme lorsque je serais dans les alizés d’ici une douzaine de jours.
Ce soir, avant le couché du soleil c’est une bande de grands dauphins qui viennent jouer avec nous. Je saute sur l’appareil photo et c’est, comme d’habitude, très difficile d’en mettre un dans la boîte au moment où il saute. Le problème est le petit instant de décalage entre le moment où l’on appuie sur le déclencheur et le moment où la photo est prise.
Voilà une première journée de mer bien remplie avec 61 milles au compteur.
A demain
Jean Louis
19:03 hours shipboard time (05/04), 02:03 hours in France
Hello everyone,
Up at 6.30 this morning to get the boat ready for our departure! By 7.45 a.m., we were in the dinghy, sailing shoreward to help open up the fishing-tackle shop. Jacky was like a child in Toys “R” Us, asked around for some advice and off he went with his toys.
We weighed anchor at 8.45 a.m. and set off on a south-south-easterly course towards the Galapagos. The sea was as flat as a pancake, no swell, no waves, no wavelets even. So, our crossing began under engine. 900 nautical miles, that’s about one week at sea.
First, we had to clear an absolute barrier of cargo vessels anchored in the bay before negotiating our way around all the islands which stretch some 20 miles into the sea before we finally hit the high sea.
Jacky put a new line on the reel and attached his bait. So far, we’ve managed to catch two little cans of that yellow, sparkling liquid fishermen are known to celebrate their crossing the canal with and a coral bream of some 50 centimetres in length. I put some rice on and we sat down to a feast. At 1.45 p.m., he hauled in a little tuna of about 50 centimetres.
And then all of a sudden, on the front starboard side, we spotted the fin of a large shark, slumbering on the water surface. I slowed down and we edged closer. He slowly twitched his caudal fin, a fair distance away from his fin. When we were about three metres away, he woke up with a start. Very upset at having been woken, the shark dived off. Definitely very different from the Atlantic.
We are steadily moving southwards, coming closer to the equator all the time and it’s becoming unbearable. The heat beggars belief, it’s killing us, we’re drained, overcome, knocked out by this lead weight on our shoulders. Inside the boat, you get the impression of being in an office with air-conditioning even though the thermometer reads 31 degrees. We spent the afternoon on the benches in the lounge, comatose.
The boat is lying low in the water and she feels very heavy. With a cargo that should get us to Tahiti, she’s finding it a struggle. She’s lost a lot of her sprightliness. But luckily, she’ll get lighter by the day and in about twelve days’ time, by the time we’ll meet the trade winds, she’ll be back to her old self.
This evening, just before sunset, a school of large dolphins came to play with us. I grabbed my camera, but as always, it once again proved very difficult to capture one just when it’s jumping. The problem is the little interval between me pressing the shutter release and the moment the photograph is taken.
So this was our first well-packed day at sea, we’ve clocked up 61 miles so far.
Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"Ah ben voilà il suffisait de piquer Maurice au vif pour qu’il se bouge un peu.! Bravo Jacky pour la pêche, la prochaine fois attrape le requin...." Envoyé par Paparazzi le 06-04-2010 à 22:36
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"Salut a tous les 2, bravo Jacky, magnifique peche, et bravo au Skipper de continuer a bien mener Harmattan. Comme tu le dis le Pacifique est un autre univers, si tu peux essaies vraiment de passer ne serait ce que 24 hrs dans les Tuamotus, Rangiroa ou Manihi !! il faut que tu commences a etudier le Tahitien, Maururu, Ia Orana, Fiu, Aita pea pea etc.. Pour nous la phase finalisation commence, details, rangements avitaillement, je suis alle hier a Port Nap en train pour chercher la Land et une partie des affaires restantes, je ne dois y retourner q une seule fois pour finir de vider le conteneur, un aller retour de Land Rover et ce sera fini, il y a des gens de la bas qui vont vraiment me manquer. Mais l on fait un bateau pour s en servir ! ce n est pas a toi qu il faut le dire !! c est un vrai plaisir voire une source d energie que de consulter ton site !! merci pour cela. Bonne route a Jacky et a toi pour les jours a venir, sinceres amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 07-04-2010 à 21:58
Wed, 07 Apr 2010 00:01:00 GMT - The simple joys of life 6°17N 81°24W
19H01 J-1 heure du bord, 02H01 en France
Bonjour à tous,
Aujourd’hui c’était une journée de bonheur ordinaire, rien d’exceptionnel, le bonheur de vivre et c’est tout.
La nuit dernière a été un peu mouvementée au début puisqu’il fallait arrondir la pointe Lagarta à la sortie du golfe de Panama. Dans ce genre d’endroit il y a toujours un trafic qu’il faut gérer et puis il a fallu parer le danger « Frailes del sur » avant de virer cap au 233, direct sur les Galápagos à 780 milles.
C’est donc vers une heure du matin qu’a eu lieu l’extinction des feux (pas des feux de navigation bien sûr !). Le reste de la nuit a été calme avec seulement 2 ou 3 alarmes.
Quel bonheur de retrouver la douce fraicheur de la nuit d’autant que le vent était monté à 15 nœuds et que le bateau filait gaillardement à 7 nœuds.
Le temps aujourd’hui est différent d’hier, le ciel est un peu plombé et il y a des nuages d’altitude qui atténuent un peu les ardeurs du soleil. Il fait très chaud mais c’est supportable.
Sur la sonorisation du bord Mark Knopfler sort le meilleur de sa guitare.
Le bateau marche bien avec 8 nœuds de vent sur l’arrière bâbord à 150 degrés. La mer est très calme, encore aujourd’hui nous sommes au milieu de notre crêpe bretonne. Nous sommes sous grand voile, artimon et spi avec le moteur qui ronronne doucement dans un petit ralenti accéléré à 1200 tours. Nous avançons tranquillement autour de 5,5 nœuds.
Ce matin nous avons doublé une belle tortue de mer, verte, d’environ 80 centimètres. Heureusement nous sommes partis à temps ! (CF « Le lièvre et la tortue » de Monsieur de la Fontaine)
Au repas ce midi c’était filets de thon marinés toute la nuit dans de l’huile d’olive avec une pointe de vinaigre et un peu de persil accompagnés de pommes de terre en robe des champs. Un vrai régal.
Ensuite, Jacky fait la vaisselle, moi une petite dialyse, un bon café et bien sûr une sieste réparatrice. Il est déjà 16 heures.
Après nous occupons le temps à rêvasser et à regarder la mer, nous n’avons même pas envie de lire. C’est 18 heures 30, le soleil se couche déjà, le vent tombe, il faut rentrer le spi, border les voiles et pousser un peu le régime moteur.
Voilà comment se termine une journée ordinaire entre Panama et les Galápagos. C’est du bonheur, rien que du bonheur et on se dit que l’on a beaucoup de chance d’être là et que la vie est vraiment douce à vivre.
199 milles depuis le départ, 138 milles sur les dernières 24 heures, nous sommes à 675 milles des Galápagos.
A demain
Jean Louis
19:01 hours shipboard time (06/04), 02:01 hours in France
Hello everyone,
Our day today was one of simple happiness, nothing extraordinary to report, just one of those days you feel lucky to be alive.
Last night started off quite eventful as we had to round Lagarta at the exit of the Gulf of Panama. In a spot like that there is always plenty of traffic to negotiate and of course we had to steer clear of the dangerous “Frailes del Sur” before rounding the cape at 233, straight into the direction of the Galapagos Islands, 780 miles away.
So, it wasn’t until 1 a.m. that we finally switched off the lights (not the sailing lights obviously!). Everything was peaceful during the rest of the night; the alarm sounded 2 or 3 times.
Such pleasure to feel the coolness of the night, all the more as the wind had risen to 15 knots and the boat was cheerfully sailing along at 7 knots.
Today’s weather is different from yesterday’s; the sky is somewhat leaden and the high clouds bring a welcome relief from the crushing heat of the sun. It’s still very hot but it’s bearable.
Mark Knopfler is giving us a rendition of his best guitar music over the shipboard sound system.
The boat is moving along well with 8 knots of wind on rear port at 150 degrees. The sea is very calm; once again it’s like sitting on a pancake. We’re sailing under mainsail, mizzen and spinnaker and the motor is purring away gently at a slightly accelerated speed of 1200 revolutions. We’re progressing steadily at about 5.5 knots.
This morning we passed a gorgeous green turtle, some 80 centimetres in size. Just as well we weren’t late leaving! (Cf. “The Hare and the Tortoise” by Mr. de la Fontaine)
For lunch we had fillet of tuna which had been left marinating in olive oil and a dash of vinegar and some parsley overnight, accompanied by jacket potatoes. An absolute treat!
Then, Jacky did the dishes, I my dialysis and then it was time for coffee, not to mention a restorative siesta. And all of a sudden it was 4 p.m.
We then spent our time daydreaming and watching the sea; we didn’t even feel like reading. It’s 6.30 p.m., the sun is going down, the wind is following suit, time to lower the spinnaker, haul on the sails and give the engine a workout.
So, an ordinary day, spent between Panama and the Galapagos Islands, draws to a close. It’s bliss, unadulterated bliss and we tell ourselves that we are so lucky to be here and that life is sweet.
199 miles on the clock since our departure, 138 over these past 24 hours, we’re 675 miles away from the Galapagos Islands.
Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"Que du bonheur..... à lire.
Merci" Envoyé par Emmanuel S le 08-04-2010 à 09:20
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"c’est superbe merci pour tout amitièes roselyne" Envoyé par demeestereroselyne le 08-04-2010 à 10:19
La zone où nous nous trouvons est appelée par tous les marins du monde le « pot au noir ». En langage plus scientifique, c’est la ZCI (ITCZ en anglais), la Zone de Convergence Intertropicale. Cette zone de basses pressions est située entre les alizés de l’hémisphère nord qui soufflent de nord est et les alizés de l’hémisphère sud qui soufflent de sud est.
Les vents dans cette zone sont généralement faibles ou inexistants, et le temps est lourd et chaud. Il y a des grains ou des orages et les précipitations peuvent y être très importantes.
Depuis que l’homme navigue les marins redoutent le pot au noir car des navires peuvent y être encalminés pendant des jours entiers. Cette zone fait bien entendu le tour de la planète, elle est plus étroite à certains endroits et sa position varie en latitude avec les périodes de l’année.
La zone entre Panama et les Galápagos est l’endroit où la ZCI est la plus large, il est donc impossible de l’éviter. C’est certainement la raison qui a fait que les Galápagos soient restées si longtemps à l’écart du monde.
Cette nuit pas de vent, c’est donc au moteur que nous naviguons jusqu'à 4 heures et demi du matin quand l’alarme a retentie. L’écran est entièrement rempli par les échos des orages qui nous encerclent. Avec les orages est venu un peu de vent mais nous attendrons que le jour se lève pour envoyer le spi. C’est Jacky qui prend le quart, en effet au milieu des orages le radar est inutilisable.
A 8 heures, un bon vent de 15 nœuds en plein sur l’arrière me décide à prendre une option sud ouest. Du coup nous pouvons couper le moteur et le bateau marche fort à 7 nœuds. C’est important de descendre au sud car plus loin nous allons rencontrer des vents de secteur sud et nous serons ainsi mieux placés pour faire de la voile et économiser notre carburant.
Et puis en milieu d’après midi le vent tourne sans prévenir, nous mettant le spi dans l’étai. Après avoir bataillé pour le sortir la chaussette ne veut plus descendre, un vieux reste de l’atlantique certainement. Il faut affaler le spi dans l’eau à l’ancienne. Un peu physique tout de même ces manœuvres, heureusement que Jacky est là.
Une des attaches de mon frein de bôme à lâché, j’avais du construire cela un peu faible, cela me contrarie, je vais devoir mettre des retenues de bôme, c’est moins pratique.
Et puis il faut que je vous parle de notre passagère clandestine. C’est Colette, une petite hirondelle à tête rouge et ventre blanc. Elle a élu domicile à l’intérieur du bateau et nous siffle des sérénades impressionnantes. Sa position préférée c’est sur la tête à Jacky !
Nous allons bientôt franchir ce cercle mythique qu’est l’équateur. Je crois savoir qu’il y a une procédure à respecter pour l’équipage qui passe cette ligne pour la première fois. Un genre de bizutage quoi. Pour ceux qui connaissent la procédure, merci de me mettre un petit mot. Et merci à tous ceux qui mettent des commentaires sur le blog, c’est vraiment sympathique et cela fait toujours plaisir.
Encore 138 milles parcourus ces dernières 24 heures, pour l’instant on s’est pas mal débrouillés.
A demain
Jean Louis
19:01 hours shipboard time (07/04), 02:01 hours in France
Hello everyone,
We currently find ourselves in a place sailors all over the world have christened the “doldrums”. In more scientific parlance it’s called the ITCZ, the Intertropical Convergence Zone. This area of low pressure is located between the trade winds of the northern hemisphere which blow from the northeast and the trade winds from the southern hemisphere which blow from the southeast.
Winds in this area are generally slack or non-existent and the weather is heavy and hot. It’s known for its squalls or storms and rainfall can be heavy.
Sailors have been dreading the doldrums for time immemorial because boats can be left becalmed here for days on end. This zone does travel around the world alright, only, it’s far narrower in certain spots and its position varies in latitude depending on the time of the year.
The zone between Panama and the Galapagos is where the ITCZ is at its widest, so there is no way of avoiding it. That’s certainly the reason why the Galapagos Islands have been isolated from the world for so long.
Last night, no wind, so we sailed under engine until half past four in the morning when the alarm started to sound. The radar screen was awash with echoes of thunderstorms circling around us. The thunderstorms brought a bit of wind in their wake but we decided to await daylight before hoisting the spinnaker. Jacky stood watch as, in these thunderstorms, the radar becomes unusable.
At 8 o’clock, with a decent 15-knot wind blowing from the back, I decided to head in a south-westerly direction. As a result, we could switch off the engine and the boat flew ahead at 7 knots. We need to sail more southwards because further up we’ll meet the winds from the southern sector and this way we have a better chance of continuing our travels under sail and save some fuel.
And then, in the middle of the afternoon and without the slightest warning, the wind veered, and the spinnaker ended up in the headstay. After struggling to unwrap her, the cover refused to come down, an antic it picked up during its time on the Atlantic no doubt. We ended up hauling it down into the water the old-fashioned way. A bit of struggle all these manoeuvres, just as well Jacky was around.
One of the straps of my boom brake had come away; I obviously didn’t secure it strongly enough, which annoys me, now I’ll have to put some boom vangs in place which is not half as practical.
And now it’s time to introduce you to our stowaway. Her name is Colette, a little swallow with a red head and a white tummy. She elected domicile inside the boat and serenades us with gusto. Her favourite place is on top of Jacky’s head!
Soon we’ll be crossing this mythical circle known as the equator. I believe there is some tradition to follow for crews who cross this line for the very first time. Some sort of initiation in other words. I would be grateful to anyone who knows the exact procedure if you could drop me a line. And thank you to all of you who have been writing comments on the blog, it’s really nice of you and gives me great joy.
We’ve covered another 138 miles over these past 24 hours, so far, we’re doing quite well.
Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"Quel plaisir de vous lire tous les jours ! Ca me donne la pêche et encore plus l’envie de faire connaitre cette technique de diayse. Je souhaite que de nombreux patients vous lisent et qu’ils reçoivent un peu de votre énergie et de votre envie de vivre leurs rêves. Bonne route et bon vent (parce que dans le pot y’en a pas trop...). Pour le passage de la ligne mytique, je crois qu’il faut sacrifier un peu de champagne à Neptune... Florence" Envoyé par Florence Loupy le 09-04-2010 à 09:16
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"ceremonie datant de 1848
Bonne continuation
La veille du jour où l’on doit passer la Ligne, un postillon portant la dépêche du Roi de la Ligne vient trouver le Commandant et lui remet sa missive. Le lendemain, au moment où la frégate passe la Ligne, une mascarade complète formée par les matelots descend de toutes les parties du gréement. Elle se compose du Dieu de la Ligne Neptune et d’une suite de diables, diablotins, astronomes et gendarmes dont les fonctions consistent à faire paraître toutes les personnes quelque soit leur rang. Neptune prend le quart qui lui est remis par l’officier de service; il est alors chargé du commandement du navire et le manœuvre à son gré. Pendant ce temps l’astronome donne des conseils à l’officier chargé des montres marines. En un mot, la discipline si dure et si sévère se trouve tout à coup abolie; il n’y a plus ni officiers ni Commandant, tous courent pêle-mêle parmis les matelots. Une chapelle construite sur le gaillard d’arrivée renferme une baille remplie d’eau. Les tuyaux des pompes à incendie, cachés par les plis ondoyants des pavillons qui décorent la chapelle, sont braqués sur la baille où doit être plongée la pauvre victime.
La cérémonie commence par la messe, suivie d’un sermon peu orthodoxe où mille bêtises sont débitées. Chaque officier reçoit son tribut de compliments ou de médisances. Personne n’est épargné! Le sermon achevé, commence le Baptême. Le prêtre fait jurer à chaque personne différentes choses qu’il est inutile de vous répéter. Le patient dépose ensuite la pièce d’offrande, va s’assoir sur le siège qui est au dessus de la baille. Là un barbier lui barbouille le visage de peinture et autres saletés, puis le siège est retiré et l’individu disparaît au fond de la cuve, les pompes agissent, l’individu se débat, mais de tous côtés et de toute part, il reçoit de l’eau et de la farine; il n’échappe enfin à l’abrutissement que lorsqu’une seconde victime est livrée au public. Les marins se montrent en cette circonstance très généreux avec les dames; le prêtre leur verse un peu d’eau en rosée dans la manche, elles sont baptisées. Un tumulte général succède au Baptême, on se bat de toutes parts pendant tout l’après-midi, le navire est mouillé et rempli de plusieurs pieds d’eau. Enfin, lorsque chacun est fatigué, l’officier reprend son autorité. Le sifflet aigu du Maître fait cesser les jeux. On nettoye, on fait la toilette de la frégate, les habits mouillés sont mis à sécher et le silence se rétablit partout avec la discipline. Là où un moment avant les matelots étaient les égaux des officiers, ils tremblent alors à leur commandement.
" Envoyé par romi le 09-04-2010 à 09:41
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"Coucou Frangin, Bonjour Jacky, Salut Romi,
Alors, là, tous les deux, je vous envie d’avoir Colette à vos cotés.... L’Hirondelle, mon oiseau préféré, qui annonce si bien le début des beaux jours sous nos latitudes.... j’attend tous les ans avec impatience de revoir la première......et ses copines. Et Colette qui se perche sur la tête de Jacky, heureux veinard !!! Je ferais presque une crise de jalousie ... si je savais faire...
Et toi, Romi, avec ta cérémonie pêchée je ne sais où, tu délires totalement !!!! Sur le bateau, ils ne sont que DEUX, aucun n’est prêtre, donc la messe ne sera pas dite, et tout le restant de ta cérémonie n’est pas adaptée à leur cas... Allez, tu m’as bien fait rire, en tout cas. Et j’apprécie que tu continues à lire avec avidité les aventures de mon frère.
Bisous à tous Marie" Envoyé par Marie le 09-04-2010 à 12:21
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"de plus en plus fèeriquebisous àcoletteet bonne continuationroselyne" Envoyé par demeestereroselyne le 09-04-2010 à 21:57
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"Bonjour, Au passage de la ligne, la tradition veut que le capitaine et son équipage fassent une offrande à Neptune, le roi des océans.
L’offrande peut même aller jusqu’à une sorte de bizutage pour les néophytes. Dans la marine Nationale, c’est un véritable rite qui embarque tous les marins dans une cérémonie inoubliable.
Le rituel du passage de la ligne est une tradition très ancienne, qui remonte à l’époque des grandes découvertes, lorsque marins et voyageurs, après avoir enduré une mer souvent violente, atteignaient les eaux calmes et chaudes de l’équateur. C’est au milieu du XVIème siècle que les explorateurs portugais commencèrent à fêter le franchissement de la ligne, synonyme de victoire sur l’océan et de découverte de terres inconnues.
Reste à définir quelle offrande à faire à Neptune. L’idée dans un premier temps peut être de vous déguiser en Neptune (la barbe de Jean Louis est parfaite). Reste Amphytrite, son épouse pour Jacky.
Une fois le cercle franchit vous serez alors Chevaliers, voir dignitaires au deuxième passage.
Bon vent et d’éternels mercis pour votre récit. Nicolas" Envoyé par MULLIER le 10-04-2010 à 09:11
Fri, 09 Apr 2010 00:00:00 GMT - Le sexe des spis 3°40N 84°52W
Fri, 09 Apr 2010 00:00:00 GMT - The sex of spinnakers 3°40N 84°52W
19H00 J-1 heure du bord, 02H00 en France
Bonjour à tous,
Le spi, ou spinnaker est une voile que l’on porte à l’avant du bateau. Elle est très grande et ressemble à un grand ballon. Elle est souvent de couleur vive, la mienne est rouge vif. Pour vous donner une idée de sa dimension, mon artimon fait 16 m², ma grand voile en fait 45, mon génois 65 et mon spi 150 m² !
Son sexe est indéterminé puisque l’on dit « un » spi et « une » voile. Il y a cependant beaucoup de féminité dans cette voile, d’une part on ne peut pas s’en passer et on recherche en permanence l’occasion de la sortir. Elle ne sort que quand il fait beau, quand il n’y a pas trop de vent, quand la mer est belle. Que de bonheur et de plaisir elle peut nous apporter. Quand on croise un autre bateau on est très fière et les skippers des bateaux que l’on double sont jaloux de ne pas posséder une si belle voile. Par contre qu’elle est susceptible cette voile, quand elle fait son mauvais caractère, que le vent tourne et qu’elle s’enroule dans l’étai quelle prise de tête ! Quand on la sort on ne sait jamais si cela va bien se terminer et pourtant on ne peut pas s’empêcher de le sortir. Je crois qu’il y a beaucoup de féminité dans cette voile.
La nuit a été calme, encore difficile de dormir avec cette chaleur et des orages ont déclenchés l’alarme au petit matin. Loin devant nous les feux d’un bateau que le radar ne voit pas encore, certainement un voilier.
Et puis dès que le jour se lève, je réveil Jacky pour hisser le spi. On a 10 nœuds de vent sur bâbord avant, au 80 environ, c’est la limite mais le spi bien bordé devrait pouvoir accepter. On rentre le génois, on envoie le spi et je coupe le moteur. Ouf !
Harmattan file entre 5 et 6 nœuds, c’est le bonheur. J’allume la VHF, le voilier de ce matin est à 2 milles sur tribord. « Sailing boat pour Maupiti »
Ce sont des français, Gérard et Catherine, on discute pendant une demi heure, la météo, le pot au noir, Panama, les Galápagos, les Marquises … Maupiti est un Ovni 36, ils n’ont pas de spi, ils marchent à 2,5 nœuds. Très vite ils disparaissent sur l’arrière. Merci le spi.
Un peu plus tard nous croisons encore une tortue de mer. Je ne pensais pas voir des tortues si loin des côtes.
Ensuite c’est bain de pieds pour tout le monde, la mer est à 34,8 degrés et même si mon thermomètre n’est pas très bien étalonné l’eau est très chaude. Qu’elle rigolade avec le bateau qui file à 6 nœuds et la mer qui envahie le passe avant par moments.
Et puis ce soir encore une rencontre, un bateau de pêche avec 4 marins en train de remonter deux énormes poissons pêchés à la ligne. On est à 170 milles de l’ile coco qui dépend du Costa Rica. Une photo, quelques signes de la main et c’est fini.
Pour notre route, on n’a pas assez de sud dans notre ouest, mais on est bien obligé de faire avec le vent que l’on a. Avançons et on avisera plus tard. Si le vent tombait cette nuit, on partirait plein sud au moteur. Encore 129 milles aujourd’hui, déjà 466 milles de parcourus depuis Panama, plus que 408 milles pour Santa Cruz.
Voilà pour aujourd’hui, a demain.
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (08/04), 02:00 hours in France
Hello everyone,
The spinnaker is a sail you’ll find at the front of boats. It’s very big and looks a bit like a huge balloon. It often comes in bright colours, mine, for instance, is red.
To give you an idea of size, my mizzen is 16 m², my mainsail 45 m², my jib 65 m² and my spinnaker 150 m²!
Its sex is indeterminate because we say “a” spinnaker and “a” sail.
However, it has a fair few female characteristics, none in the least because you can’t live without her and you’re always looking for some excuse to show her off. She only comes out when the weather is fine, when there isn’t too much wind and when the sea is nice. What joy and pleasure she can bring!
When we cross other boats, we burst with pride and the other skippers we pass are green with envy that their sail isn’t half as nice.
But with all that, she’s also fairly touchy, when she’s in bad form, when the wind veers and she wraps herself around the headstay, then you’re talking stubborn!
When you bring her out you never know how things will end and, yet, you just can’t help yourself, you just want to show her off. I believe this sail has an awful lot of the female character, wouldn’t you agree?
The night was calm, difficult to get some sleep mind you, with this heat and the thunderstorms setting off the alarm in the early hours of the morning. A good distance away we could see the lights of another boat the radar hadn’t picked up on yet, probably a sailing boat.
And then, as soon as the day dawned, I woke Jacky to hoist the spinnaker. With a 10-knot strong wind on the front port side, at about 80°, I could be pushing it a bit but when the spinnaker is properly hauled on she should be able to cope. We lowered the jib, hoisted the spinnaker and I switched off the engine. Phew!
Harmattan is flying ahead at between 5 and 6 knots, what a delight! I switched on the VHF; the sailing boat we spotted this morning is 2 miles on starboard side.
“Sailing boat to Maupiti”
They’re French, Gérard and Catherine, we chat for about half an hour, about the forecast, the doldrums, Panama, the Galapagos Islands, the Marquesas Islands… Maupiti is an Ovni 36, they don’t have any spinnaker, they’re moving along at 2.5 knots. Before long, they were out of sight. Thank you spinnaker!
A little later, we came across another sea turtle. I never thought I’d meet turtles this far away from the coast.
Then it’s footbaths all around, the sea is 34.8 degrees, and even if my thermometer wouldn’t be the most accurate, the water still feels very warm. What a laugh with the boat flying along at 6 knots and the sea splashing across the ladder at times.
And tonight, we had another encounter, a fishing boat with 4 men, trying to haul in two enormous fish on their lines. We’re at 170 miles from Cocos Island, an island which forms part of Costa Rica. A photograph, a few waves and they’re gone.
We could do with a little more southerly wind in our westerly course, but beggars can’t be choosers. For the moment, we’ll just keep going; we’ll see how we can sort that problem later. If the wind were to drop tonight, we’ll switch on the engine and head south. Another 129 miles covered today, 466 miles since we left Panama, only 408 miles to go before we’ll reach Santa Cruz.
That's it for today, talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"Supermimi, la définition du caractère du spi! Bise ( et un souffle de vent du bon côté!)" Envoyé par petra le 10-04-2010 à 19:56
Dans deux jours nous atteindrons l’équateur. Cette ligne mythique a fait rêver bien plus que tous les marins du monde, quel enfant ne s’est posé milles questions sur cette ligne qui sépare le monde en deux univers tellement différents.
On a tous appris que les lavabos ne se vidaient pas dans le même sens dans l’hémisphère sud que dans l’hémisphère nord. Mais sur la ligne même que se passe t il ? Et un lavabo qui a commencé à se vider dans un sens, au moment où l’on passe la ligne qu’arrive t il ?
Une autre question me tracasse, on sait tous que le ciel n’est pas le même d’un côté et de l’autre de la ligne, alors si l’on passe la ligne la nuit est ce qu’il y a un tout petit moment de jour pour que le nouveau ciel se mette en place ?
Dans deux jours j’aurai enfin la réponse à ces questions.
Pour l’instant je me contente de données concrètes. La ligne équinoxiale, la latitude 0 degrés, fait environ 40075 kilomètres de long, elle se trouve à une distance égale des deux pôles qui est de 10002 kilomètres. Sur son passage elle a donné son nom à un pays, l’Equateur, capital Quito, la deuxième capitale la plus haute du monde à 2850 mètres après La Paz. Sa population est de 14 millions d’habitants et c’est un pays producteur de pétrole membre de l’OPEP.
L’archipel de Colon, nom officiel des îles Galápagos fait partie de ce pays, d’ailleurs l’équateur coupe l’archipel en deux, certaines îles se trouvant dans l’hémisphère nord, d’autre dans l’hémisphère sud. D’origine volcanique, l’archipel se compose de 19 îles et de divers îlots. Aucun homme n’a mis les pieds sur ces îles avant le 16 ème siècle. En 1835, Charles Darwin y séjourna cinq semaines et c’est ensuite qu’il élabora la théorie de l’évolution des espèces. La population y est actuellement de l’ordre de 20 000 habitants.
Le centre touristique est l’île de Santa Cruz et son port « Puerto Ayora ». Ces îles sont un asile pour une population monstrueuse, tortues centenaires, iguanes géantes, albatros, manchots, lions de mer, otaries, requins, raies mantas ….
Pour les nouvelles du bord, le capitaine et l’ensemble de l’équipage sont fatigués. Depuis deux jours nous naviguons au pré, c'est-à-dire face au vent. C’est épuisant. Harmattan est en permanence à la gîte, de 20 à 30 degrés et chaque déplacement est une épreuve. Je ne parle même pas de la préparation des repas et de la vaisselle. Malgré cela nous n’arrivons pas à mettre assez de sud dans notre ouest, espérons que le vent tourne avant d’arriver aux îles.
La température extérieure a baissée d’une dizaine de degrés et c’est plus vivable. Dans le bateau comme tout doit rester fermé, il fait encore 29 degrés et c’est très humide. Nous avons parcouru difficilement 134 milles ces dernières 24 heures, déjà 600 milles au compteur, encore 288 milles pour arriver.
Ah j’allais oublier, des nouvelles de Colette la petite hirondelle. En fait elle nous à pris pour un hôtel, elle s’est installée en hauteur dans la coursive et s’est envolée par un hublot au petit matin nous laissant de nombreux souvenirs sous son perchoir qu’il a fallu nettoyer.
Voilà pour aujourd’hui, je vous souhaite un bon weekend.
Jean Louis
19:11 hours shipboard time (09/04), 02:11 hours in France
Hello everyone,
In two days’ time we shall reach the equator. This mythical line has not only kept the sailors of this world enthralled, but show me a child that did not have hundreds of question about this line which divides the Earth into two completely different worlds.
We’ve all been told that sinks in the southern hemisphere drain in a different direction than those in the northern hemisphere. But what exactly happens on the very line itself? And what happens the minute a sink, which is in the process of draining in one particular direction, crosses the line?
And here’s another one I’ve always wondered about: we all know that the sky on one side of the line is different from the sky on the other side of the line, so if you happen to cross the line in the middle of the night, do you get a tiny bit of daylight so that the new sky can take up position?
In two days’ time I’ll finally have the answer to these questions.
But at the moment, I’m happy to stick to concrete facts. The equinoctial line, latitude 0°, is about 40 075 kilometres long and is located at an equal distance from the two poles which is 10 002 kilometres. On its path, it has given its name to one country, Ecuador, capital Quito, the second highest capital in the world after La Paz, at 2 850 metres above sea level. Ecuador is home to 14 million people, is one of the oil-producing countries and is a member of OPEC.
The Colon Archipelago, which is the official name of the Galapagos Islands, forms part of this country, and as the equator cuts the archipelago in two, some islands are located in the northern hemisphere while others find themselves in the southern hemisphere.
This archipelago, which is volcanic in origin, consists of 19 islands and a number of islets. Up and until the 16th century, no one had ever set foot on them. In 1835, Charles Darwin spent five weeks there before developing his theory on the evolution of the species.
The archipelago currently numbers some 20 000 inhabitants.
The tourist hotspot is the island of Santa Cruz and its port “Puerto Ayora”. These islands are also a haven to the huger creatures of this world, one-hundred year old tortoises, giant iguanas, albatrosses, penguins, sea lions, seals, sharks, manta rays….
The latest shipboard news is that the captain and his crew are tired. For two days now we have been sailing into the wind, an exhausting business. Harmattan is constantly listing by 20 to 30 degrees and trying to move around is an ordeal. And then I’m not even talking about cooking a meal or washing the dishes.
In spite of that we can’t seem to get enough of a southerly direction into our westerly course, let’s just hope that the wind veers before we arrive at the islands.
The temperature has dropped by about ten degrees and things have become more bearable now. As we have to keep everything closed on the boat, the inside temperature is still hovering around 29 degrees and it’s extremely humid.
These 134 miles over the past 24 hours have been a struggle, 600 miles on the clock already so another 288 miles to go.
Oh, I almost forgot to tell you the latest about Colette, the little swallow. She really thought we were running a hotel here; she had made herself at home high up in the gangway and checked out through one of the portholes in the early hours of the morning, leaving a fine display of little souvenirs under her perch for us to clean up.
That's it for today; I wish you all a very pleasant weekend.
Mon, 12 Apr 2010 01:09:00 GMT - Dans l’hémisphère Sud 0°25S 89°53W
Mon, 12 Apr 2010 01:09:00 GMT - In the southern hemisphere 0°25S 89°53W
19H09 J-1 heure du bord, 03H09 en France
Bonjour à tous,
La journée avait pourtant mal commencée. Hier matin le vent a tourné, prenant une composante beaucoup plus ouest en faiblissant à 10 nœuds nous permettant ainsi de faire une route directe sur Santa Cruz à 60 degrés du vent réel dans une allure beaucoup plus confortable. Nous avons parcourus 138 milles ce samedi.
En début de nuit le vent à commencé à mollir et ce matin nous nous réveillons au large de Brest dans un crachin breton. Triste début de journée, la visibilité est très médiocre et tout est humide. Et puis très vite le temps se lève, le vent tombe à deux nœuds et un soleil radieux se met à briller.
Vite j’en profite pour aérer le bateau en grand, j’ouvre tous les hublots et tous les panneaux de pont. La couette à cheval sur la trinquette, les oreillers sur le pont et le spi en haut du mat dans sa chaussette pour qu’il sèche lui aussi.
Ma couchette dans la pointe avant du bateau est trempée et depuis deux jours je dors mal sur une banquette du carré.
Aujourd’hui c’est grand carénage, nous nous sommes fait beaux pour cette journée de fête. Neptune nous a rendu visite avec sa grande barbe, ses cheveux longs et son magnifique trident. Il a convoqué toutes les figures mythiques de la mer et Ulysse a dû s’attacher au grand mat pour ne pas succomber aux chants des sirènes.
Ce matin le Capitaine à décidé le changement de fuseau horaire et toutes les pendules et montres du bord ont été reculées d’une heure. Et c’est donc à 12h09 heure du bord, 18h09 TU que nous franchissons cette ligne tant attendue, l’équateur, et que nous passons dans l’hémisphère sud. Un peu de déception tout de même car nous nous attendions à quelque chose de grand, peut être un cordeau, un poteau indicateur, mais non, pas même un trait rouge fait à la bombe, rien ! La mer vide et c’est tout, si il n’y avait pas le GPS on serait incapable de savoir si l’on se trouve dans l’hémisphère nord ou dans l’hémisphère sud. Incroyable non ?
Pour être sûr de l’avoir bien passée, nous la coupons et la recoupons plusieurs fois avant de faire pétiller les bulles sans oublier d’en offrir à Neptune et à ce magnifique Harmattan qui mérite tant lui aussi.
D’après vos commentaires, nous venons de rentrer ainsi dans la catégorie de « Loups de mer », ce qui me gène un peu car l’adjectif « Vieux » y est souvent associé. Pour d’autre nous serions devenus « Chevaliers » et même « Dignitaires » puisque nous l’avons passé plusieurs fois. Ensuite il y a eu un déjeuner amélioré avec entrée, plat, fromage et dessert. Le tout suivi par un bon café. Le Capitaine a ensuite ordonné qu’une double ration de rhum soit servie à tout l’équipage.
Ensuite c’était sieste pour tout le monde.
Quelle journée agréable. Nous sommes en ce moment à 32 milles de Puerto Ayora. J’ai réduit pour n’arriver qu’au petit jour. Nous avons parcourus 134 milles aujourd’hui, soit 872 depuis Panama.
A demain
Jean Louis
19:09 hours shipboard time (11/04), 03:09 hours in France
Hello everyone,
The day could have got off to a better start.
Yesterday morning the wind changed, veering a lot more west and dropping down to 10 knots which allowed us to head straight for Santa Cruz under 60 degrees of true wind which made the speed far more comfortable. On Saturday we covered 138 miles.
Early on in the night, the wind began to abate and this morning we thought we had woken up off Brest under a Breton drizzle. Dreary start to the day, visibility was only very fair and everything felt damp. But that didn’t last very long, soon the wind dropped down to 2 knots making way for a radiant sunshine.
I wasn’t long airing the boat, opening all the deck’s portholes and panels. I hung the duvet over the forestaysail, put the pillows on the bridge and the spinnaker on top of the mast in its cover to dry it out.
My bunk at the front of the boat is drenched and I spent these last two days on the bench in the lounge, not sleeping very well.
Today, major careenage, we've dressed ourselves up for this day of celebration. Neptune, with his huge beard, long hair and magnificent trident decided to drop by. He had brought all the mythical characters of the sea along and Ulysses had to tie himself to the main mast so as not to succumb to the sirens’ call.
This morning, the Captain decided to enter into a different time zone and all the clocks and watches on board were set back one hour. So we crossed the long-awaited line, the equator, which brings us into the southern hemisphere, at 12:09 hours shipboard time or 18:09 hours UT. A bit of a let-down all the same, we expected something major, a line or a signpost perhaps, but nothing, not even a red mark of a spray can, absolutely nothing! An empty sea, that was it, if it weren’t for our GPS we wouldn’t even be able to tell whether we were in the northern or the southern hemisphere. Incredible, don’t you think?
To make sure that we had actually passed it, we crossed it again and again before finally cracking open a bottle; needless to say, Neptune and the magnificent and highly-deserving Harmattan also got their share of bubbly.
From what you’ve told me, we have now joined the ranks of the “Sea-Dogs”, which really bothers me a little because that particular term is usually preceded by the adjective “Old”. According to some others amongst you we have now become “Knights”, “Dignitaries” even, as we crossed the line several times.
Then we had a celebratory dinner with starter, main course, cheese and dessert, followed by an excellent coffee. After that, the Captain ordered that the entire crew should be served a double ration of rum.
Then, everyone was told to go for a siesta.
What an enjoyable day! We are currently 32 miles away from Puerto Ayora. I’m slowing down a little so that we don’t end up arriving at daybreak. We’ve travelled 134 miles today, 872 miles since we left Panama.
Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"alors heureux ? sympa les photos, c’était avant ou après la rasade de rhum ? " Envoyé par IDEM le 13-04-2010 à 09:14
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"Bonjour Je suis le b eau-frère de Jean-Pierre Peudevin qui est le frère de Jacky. J’habite en Vendée au-dessus des Sables d’Olonne au départ du Vendée Globe. Mes félicitations pour ce que vous faites c’est magnifique car atteint d’une hémiplégie j’ai remonté la pente par moi même et je sais qu’il faut beaucoup de courage.Bon vent et bonne mer." Envoyé par ANDRE Michel le 13-04-2010 à 11:06
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"salut,
Et bien, quelle aventure de passer cette ligne.... et la visite de Neptune et Ulysse .... la cerise sur le gâteau..... Profitez en bien, vous avez tant attendu ces moments de joie pure !!! Bisous Marie" Envoyé par Marie le 13-04-2010 à 19:12
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"Magnifiques !!! vous êtes magnifiques. Enfin des Dieux en photo. Bravo et continuez. Nicolas" Envoyé par MULLIER le 13-04-2010 à 21:37
Première journée aux Galápagos et un premier abord très décevant.
Après avoir reçu le mail météo de Pierre-Yves accompagné de différents avis de plaisanciers déjà passés ici, je décide de réduire à 1,5 nœud pour attendre le jour avant de rentrer dans Puerto Ayora. Nuit difficile sur la banquette du carré et à 6 heures je remets en avant toute.
En fait de Puerto ce n’est qu’une grande baie totalement ouverte sur la houle du large avec des récifs à différents endroits. Il n’y a pas de port et un cargo est en train de se faire décharger à l’aide de barges. Le bateau roule terriblement, ce n’est pas du tout agréable.
Une chose de bien, c’est le service de taxi d’eau que l’on appel sur le canal 14. Pour 0,60$ par personne on va à terre. Première étape, aller se faire connaître des autorités.
Et là on rentre dans un système d’arnaque organisé fort déplaisant. Si on ne parle pas espagnol on a tout faux, les autorités ne parlent qu’espagnol. Il faut alors prendre un agent qu’il faudra payer bien sûr. On nous trouve un agent qui soit disant parle français. En fait il connaît quelques mots. Je ne veux qu’une chose c’est faire le plein de gasoil et de produits frais avant de repartir.
Le gasoil c’est en ville, à la station service. Il faut prendre des bidons, le taxi d’eau, un taxi en ville, revenir, à nouveau le taxi d’eau et on a chargé avec beaucoup d’efforts 40 litres. Il m’en faut 360 ! Je ne me sens pas de faire cette corvée. C’est alors que l’agent m’annonce qu’il y a un tarif spécial « international ». En ville, pour un local c’est 1$ le gallon (4 litre) mais pour moi ce sera 3,78 $ le gallon. Mais le gasoil me sera livré à bord. Je dis que c’est du vol mais il ne comprend pas ce mot !
Après maintes hésitations, devant l’inéluctable je fini par accepter. Et nous allons boire une bière et faire un restaurant pour essayer de chasser cette contrariété.
Cet après midi nous allons faire un tour au centre Darwin pour voir les tortues géantes. Sympa. Une autre attraction c’est le quai des pêcheurs. Ils vendent leur pèche à la population et préparent les poissons sur des grandes tables. Ils sont entourés de pélicans et d’otaries qui se disputent les restes. Il y a d’ailleurs des otaries partout, comme des chiens dans nos villes. On peu d’ailleurs les caresser elles sont totalement domestiquées.
Et puis à 17 heures c’est la livraison du gasoil. Sportif les deux bateaux à couple avec cette houle. Heureusement ils ont un petit groupe électrogène et une pompe. En 20 minutes nous avons vidés un bon nombre de bidons.
C’est à 18h30 que l’agent vient à bord avec un gradé de la capitainerie. Il faut payer des frais de capitainerie. Nous sommes au départ à 438$ mais après de nombreuses négociations nous tombons d’accord (comment faire autrement) pour 150$. L’agent m’annonce que de son côté il ne prendra pas de commission. Forcément, il s’est gavé sur le gasoil.
Quel désagréable impression de se faire plumer. Je raye définitivement les Galápagos de la liste des escales à recommander.
Voilà, Jacky pars demain matin, vol pour Quito puis Bogota et enfin Barcelone.
Moi je vais faire des vivres, cela va être très difficile et je reprends la mer.
A demain
Jean Louis
19:19 hours shipboard time (12/04), 03:19 hours in France
Hello everyone,
Our first day on the Galapagos and a most disappointing introduction at that!
On account of the weather forecast Pierre-Yves e-mailed me and the various nuggets of wisdom from the amateur yachtsmen who had already passed through this neck of the woods, I decided to cut down my speed to 1.5 knots so that I would be entering Puerto Ayora by daylight. After another rough night on the lounge bench, I got up at 6 to get organized.
Puerto is in fact nothing other than a huge bay which gets the full swell of the sea and has reefs dotted all over. There is no harbour and, when we were making our approach, they were unloading a cargo vessel with barges. The boat was rolling heavily, not a pleasant experience at all.
One good thing though is their water taxi service you can call on channel 14. It takes you to shore for $ 0.60 per person. Our first step was to introduce ourselves to the authorities.
And this is where you become acquainted with a system of organized swindle that sure leaves a sour taste. If you don’t speak Spanish you’ve had it as the officials here speak Spanish and Spanish only. So then you have no option but to find yourself an agent who must be paid of course. We could only find one agent who claimed to speak French. It didn’t take us long to find out he only had a mouthful of French.
All I wanted to do was refuel, buy whatever perishables I needed and get out.
But if you’re looking for fuel you have to go to the petrol station in the city. So that means taking your jerry cans, the water taxi, a taxi into town, come back, take another water taxi, all that for a measly 40 litres of fuel. Now, I needed 360 litres of the stuff! I really was in no mind to embark on that expedition.
So then the agent told us that there is a special “international” rate. In town, locals are charged $ 1 per gallon (4 litres), for me it’ll be $ 3.78 a gallon. But for that price, the fuel will be delivered on board. I told him it was daylight robbery but needless to say he didn’t have a clue what I was saying!
After a lot of hesitation and stuck between a rock and a hard place, I decided to accept the offer. We also decided to go for a glass of beer and a bite to eat to try and digest that setback.
This afternoon, we visited the Darwin centre to see the giant tortoises. Very nice indeed! Another attraction here is the fishermen’s quay. They sell their fish to the locals and prepare them on huge tables. They’re surrounded by pelicans and seals, fighting over the leftovers. There are seals everywhere, a bit like dogs in our cities. They're so domesticated you can even rub them.
And then, at 5 p.m., the fuel arrived. Impressive, these two boats doubly-moored under this swell. Luckily they came with a power supply and a pump. Within 20 minutes we managed to empty a fair few jerry cans.
At 6.30 p.m. the agent arrived on board with an officer from the harbour master’s office. There were harbour master’s charges to be paid. We started off at $ 438 but after lengthy negotiations we managed to agree (we didn’t have much of a choice) on $ 150. The agent then told me he wouldn’t be charging us any commission. He must have done well on the fuel.
What an awful feeling being fleeced. I have crossed the Galapagos Islands from my list of places to visit for once and for all.
And Jacky is leaving tomorrow morning, he’ll take a flight to Quito and fly on to Barcelona after that.
I’m going to stock up on food, that’s going to be a hard one, and then I'll head back to sea.
Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"hello captain, como esta? bien arrive a quito...moi en short...eux en doudoune...il pleut des cordes et ça caille. bonne route. Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 14-04-2010 à 01:21
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"Désormais vous allez donc poursuivre seul, je suis votre périple avec intérêt et vous souhaite bonne route." Envoyé par Agnès le 14-04-2010 à 14:18
Ca y est, c’est parti la grande traversée en solitaire.
Ce matin nous sommes retournés chez l’agent. Jacky était inquiet de se présenter à l’aéroport sans avoir de cachet d’entré sur son passeport. Effectivement, il y a urgence et l’agent nous conduit dans sa voiture aux autorités. Il faut encore sortir 30$ et les passeports sont tamponnés, nous voici en règle.
Nous retournons au bateau, Jacky prends sa valise, appel un taxi d’eau, il me souhaite bon vent et je me retrouve seul à bord. L’agent m’apporte la clearance, je suis libre de partir.
Il ne me reste plus qu’à approvisionner des produits frais. Ici c’est mission impossible. Comme fruits et légumes je ne trouve qu’une dizaine de pommes, une grappe de raisin et 7 ou 8 tomates trop mures. Ici il n’y a pas de boucherie.
Je me résous à prendre des boulettes de viande en boîte. J’en prends une dizaine et chaque boîte peut me faire deux repas. Pour mes repas de midi j’ai donc des boulettes de viande, des saucisses et deux douzaines d’œufs dont je ne connais ni la date de ponte ni la date limite de consommation. Pour mes repas du soir j’ai du jambon longue conservation acheté à Panama, en fait il ressemble plus à du salami. J’ai des boîtes de sardine, de thon et de pâté. Par contre j’ai des pates et du riz à volonté et puis un stock de maïs, petits poids et haricots verts. J’ai trouvé in extrémiste du fromage. J’ai dévalisé le stock. Ce sont des gros morceaux de fromage à pate dure. En dessert, j’ai mes 10 pommes et des boîtes de compote et de fruits au sirop achetées à Panama. J’oubliais ma grappe de raisin.
J’ai aussi trouvé des petits pains, genre demi baguette. J’en ai pris 6 et j’ai un stock impressionnant de biscottes. J’ai pris également 6 boîtes de margarine. Je suis surpris car ici il ne la conserve pas au réfrigérateur comme chez nous. Serait-elle différente ?
Au niveau de l’eau, du vin et du jus de fruit j’avais fait mon stock à Panama.
Au niveau choix de nourriture je pars quand même dans cette aventure dans des conditions beaucoup plus difficiles que pour l’atlantique.
Après un dernier restaurant je remonte l’ancre et prends la direction du large. Je passe à côté d’un petit cargo en train d’être déchargé. C’est réellement très folklorique. Il y a plusieurs barges autour du cargo, une nuée de dockers et tout se fait à la main. J’en profite pour faire la photo et les dockers qui ont compris que je partais pour le grand saut s’arrêtent de travailler et me font des grands signes en criant très forts. Quelle ovation !
Cela me remet un peu en ligne car depuis le départ de Jacky je me sens un peu cafardeux. D’une part se retrouver seul après avoir passé un mois avec un ami c’est dur et puis il y a l’appréhension de la grande aventure qui m’attend. C’est très différent de l’atlantique car quand je suis parti de Tenerife je filais sur le Cap Vert à une semaine de navigation. Je savais que si j’avais un souci je pouvais toujours me dérouter vers ces îles. Il faut savoir qu’une fois parti c’est impossible de faire marche arrière, les vents poussent et remonter les alizés c’est pratiquement impossible. Cela veux dire que dans quelques jours je serais vraiment seul au monde quoi qu’il advienne pendant au minimum trois semaines. Cela fait un peu peur bien entendu mais n’est ce pas ce que je suis venu chercher ?
Le temps s’est mis au diapason, les sommets de l’île sont noyés dans de gros nuages noirs.
Je parts au moteur, vent de 8 nœuds à 20 degrés sur bâbord avant avec la houle venant de la même direction. C’est inconfortable, mais je dois longer les îles jusqu’au cap Rosa sur Isabella. Je devrais atteindre cette marque de parcours vers trois heures du matin. Encore une petite nuit en perspective.
Devant moi un autre voilier. Je vois son écho sur l’écran radar, il est à 4 milles. Peut être allons nous faire la route ensemble ? Peut être va-t-il s’arrêter sur Isabella. Je verrais bien dans la nuit. 23 milles au compteur depuis 14 heures.
Je vous laisse pour aujourd’hui. A demain.
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (13/04), 03:00 hours in France
Hello everyone,
Well, that’s it! My solitary voyage has begun.
This morning we went to see the agent again. Jacky was worried about presenting himself at the airport without having his entrance into the country stamped into his passport. And he was right, this was urgent and the agent drove us to the authorities. Another $ 30 later, his passport was stamped and everything was fully above board.
We went back to the boat, Jacky collected his suitcase, called a taxi, wished me luck and all of a sudden I found myself on my own on the boat. The agent delivered my clearance, I was free to go.
All I had to do now was to find some fresh produce. Mission impossible here! The sum total of what I could find in the fruit and vegetable line was ten apples, a bunch of grapes and 7 or 8 overripe tomatoes. No butcher shop here.
I decided to go for tinned meat balls. I bought about ten tins; I reckon I should get two meals out of every tin. So for lunch, I have meat balls, sausage and two dozen eggs of which the laying or use-by dates remain a mystery.
For supper I’ll have a choice between the long-life ham I bought in Panama, which tastes more like salami if you ask me, tins of sardines, tuna and pâté.
But I do have a fine stock of pasta, as much rice as I can eat and a whole stack of sweet corn, peas and green beans.
I even managed to find some cheese when I was unpacking the cases. So now I also have some large blocks of hard cheese. For dessert, I have my 10 apples and the tins of stewed fruit and the tinned fruit in syrup I had bought in Panama. I nearly forgot my bunch of grapes.
I also found some little rolls, about the size of a half baguette. I bought 6 of them and I do have an impressive supply of toasted bread it has to be said. I also managed to find 6 tubs of margarine. Surprisingly, they don’t seem to store it in the fridge here as we would in France. Would it be different I wonder?
As regards water, wine and fruit juice, I had already stocked up on all that in Panama.
From a food point of view, I’m embarking on an adventure that will be far more challenging than my trip across the Atlantic.
After one final restaurant meal, I lifted anchor and headed back for sea. I sailed past a little cargo vessel that was being unloaded. Really quite a spectacle! Several barges around the boat, a horde of dockers and everything is done by hand. I took a photograph and any of the dockers who realized I was taking the big plunge stopped working, waved madly and roared on the top of their voices. Now, that’s what I’d call an ovation!
It gave me a bit of a boost all the same because I’d been feeling a little low since Jacky left.
On the one hand, it’s tough being on your own after having spent a whole month with a friend and then of course I’m a little apprehensive about this great adventure that’s awaiting me. It’s very different from the Atlantic because when I left Tenerife I was heading towards Cape Verde in the space of a week. I knew that if I had any problems I could always divert to these islands. You must realize that, once you’re gone, it’s impossible to turn back because the winds push you forward and sailing into the trade winds is next to impossible. That means that, in a couple of days’ time, I’ll find myself all alone in the world, whatever happens, and that for three weeks at least. Fairly daunting, but isn’t that what I came here for in the first place?
The weather matches my mood; the peaks of the islands are stuck high up in huge black clouds.
I took off under engine, an 8-knot strong wind at 20 degrees on the front port side with a swell coming from the same direction. It’s uncomfortable but I have to hug the islands as far as Cape Rosa on Isabella Island. I should get to that point at about three o’clock in the morning, another short night ahead in other words.
There’s another sailing boat ahead of me. I can see her echo on the radar; she's roughly 4 miles away. You never know, we might even end up travelling this route together. Or maybe she’s heading for Isabella Island. Tonight, I’ll know for sure. 23 miles on the clock since 2 o’clock this afternoon.
I’ll leave you for tonight. Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"Coucou,
Et oui, c’est un sentiment mitigé : un grand bonheur de commencer ce dont on a rêvé depuis tant de temps, mélangé à un sentiment de vide et de solitude, en voyant partir la dernière personne connue, ainsi que de l’appréhension légitime devant l’inconnu... En lisant tes lignes, je retrouve vraiment des sensations déjà vécues, dans deux - trois jours, il n’y paraitra plus. Gros bisous et bonne chance dans ta nouvelle traversée. Marie" Envoyé par Marie le 14-04-2010 à 21:12
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"un petit coucou" Envoyé par baubion le 14-04-2010 à 21:36
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"coucou !! = ) ça va ?? moi super je te souhaite bonne chance car maintenant tu es tout seul bon a bientôt j’espère (vient nous rendre visite un de c’est jour)
a+ bye et encore bonne chance" Envoyé par Juli...AAA le 14-04-2010 à 21:55
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"salut !! Enfin ce moment tant attendu arrive , savoure ce moment exceptionnel qui j’en suis sur sera merveilleux !! je t’embrasse claudie bon navigue !! a bientôt" Envoyé par Claudie !! =) le 14-04-2010 à 21:59
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"Enfin le grand départ!!! Magnifique moment plein d’émotions mitigées. Je suis de tout coeur avec toi Captain. Nous sommes tous avec toi. Bonne navigation" Envoyé par Paparazzi le 15-04-2010 à 01:45
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"Salut Jean-Louis, Nous sommes ravis de lire que ton voyage se déroule merveilleusement. Bon, pour Jacky, c’est sûrment lui le plus triste des deux ! On t’embrasse affectueusement." Envoyé par Sophie le 15-04-2010 à 18:24
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"courage tout ira bienunion de pensées j’admire votre courageet votre bon humeur bien affectueusement roselyne d" Envoyé par demeestereroselyne le 15-04-2010 à 18:43
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"nous sommes avec vous par la pensèe couragetout ira bien affection roselyved" Envoyé par demeestereroselyne le 15-04-2010 à 18:51
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"courage tout ira bienen union de pensées bien affectueusement roselyned" Envoyé par roselyne demeestere le 15-04-2010 à 18:54
Quelle belle journée ! Dès le réveil ce matin j’ai su que ce serait une journée magnifique.
J’ai quitté les Galápagos hier soir sous un ciel habituellement noir, les sommets invisibles dans les nuages. La houle du large formait sur les hauts fonds proches des côtes une mer désagréable. Et ce matin je me réveil en haute mer sous un ciel uniformément bleu si ce n’est quelques petits nuages blancs de beau temps.
La mer est plate, on se croirait sur un lac. Il fait juste bon, pas trop chaud avec un petit vent du sud qui souffle entre 6 et 7 nœuds.
J’ai dû veiller tard hier soir pour parer le cap Rosa. Je surveillais au radar la position du bateau qui me précédait. Faire la course. Je crois que c’est dans nos gènes, on ne peut pas s’en empêcher. Peaufiner le réglage des voiles, choisir une option en pariant sur l’évolution de la force et la direction du vent.
Ce matin je me précipite au radar, je suis devant ! Pour garder mon avantage je me dépêche d’envoyer le spi avant la première dialyse. Facile, il n’a pas de spi lui. En milieu de matinée je m’aperçois qu’il y a un troisième bateau qui fait la même route. Il doit être petit celui là car il ne tien pas notre allure et je perds rapidement son écho sur le radar.
J’ai réussi à régler les paramètres de mon pilote et il ne décroche plus en mode vent. Je suis donc depuis ce matin en mode vent, c'est-à-dire que le bateau conserve en permanence un angle défini par rapport au vent. Pour que le spi porte bien je marche à 90 degrés du vent réel. En milieu d’après midi, le vent tourne à nouveau et passe sud sud ouest, du coup mon cap passe à Ouest nord ouest. Je préfère faire un peu de nord en marchant entre 6,5 et 7 nœuds que rester Ouest sud ouest à 4 nœuds au moteur.
Mon compagnon de route préfère rester sur une route directe et très vite je perds son écho sur le radar.
Cet après midi est consacrée à l’entretien et aux petites réparations. C’est incroyable sur un bateau comment les choses peuvent tomber en panne. Il faut vraiment être bon bricoleur. Ah, la machine à laver, souvenez vous elle ne vidangeait plus à Shelter Bay marina. Et bien c’était tout simplement le secteur fourni par la prise de quai. Avec le groupe électrogène tout fonctionne normalement et c’est un soulagement pour moi.
En arrivant à Puerto Ayora, au moment de descendre l’ancre j’ai constaté que les commandes à l’avant du bateau ne fonctionnent plus. Heureusement j’ai des commandes doublées à la barre à roue mais je ne veux pas arriver en Polynésie avec cette panne. C’était des fils en cuivre rongés par le sel dans la baille à mouillage. Quand la mer est si calme et que le bateau est aussi immobile que s’il était au port c’est le moment de bricoler.
Je suis bien, seul sur mon bateau. Il y a certainement beaucoup d’égoïsme là dedans mais j’aime bien être seul sur mon bateau, quel énorme sentiment de liberté ! Progressivement je range et d’ici à deux ou trois jours j’aurais retrouvé mes marques. Quel bonheur !
Voilà pour aujourd’hui. Encore 138 milles ces dernières 24 heures, plus que 2789 milles pour arriver à Hiva-Oa dans les Marquises soit environ 500 heures de route !!!!!!
A demain
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (14/04), 03:00 hours in France
Hello everyone,
What a beautiful day! The moment I woke I knew it was going to be a stunning day.
I left the Galapagos Islands under their black sky, their peaks invisible through the clouds. The swell of the sea against the seamounts near the coast made it really unpleasant. But this morning, I woke up, out in the open sea, under a completely blue sky with only a few white nice-weather clouds.
The sea is calm; it feels like being on a lake. The temperature is just right, not too hot, with a slight 6 to 7-knot southerly wind.
I had to stay up late last night because I had to steer clear of Cape Rosa. I kept watching the boat ahead of me on the radar. Racing, I think it must be in our genes, you just can’t help yourself; adjusting the sails, choosing your options, gambling on the strength and direction of the wind.
This morning I rushed to the radar, I was ahead of her! To keep my advantage, I quickly hoisted the spinnaker even before I had my first dialysis. No competition there, the other boat doesn’t have a spinnaker. Halfway through the morning I spotted a third boat, following the exact same course. It had to be a small one because it couldn’t keep up with us and I wasn’t long losing its echo on the radar.
I also managed to adjust the settings of the pilot and now it no longer stalls when activated in wind mode. So, since this morning I have been in wind mode, which means that the boat does not deviate from its angle to the wind. To get the best out of the spinnaker I’m sailing under 90 degrees of true wind. During the afternoon, the wind veered again in a south-south-westerly direction and all of a sudden my course changed west-north-west. I prefer to keep slightly more north at between 6.5 and 7 knots rather than continuing west-south-west at 4 knots under engine.
My travel companion seemed to prefer the straight course and before long I had lost his echo on the radar.
This afternoon it was time to get down to some maintenance and a few small repair jobs. You have no idea how easily things break down on a boat. You really need DIY skills. Aha, the washing machine, you might remember it wasn’t draining any longer when we were in Shelter Bay marina. Believe it or not, the mains at the quay were the cause there. With my own power supply everything works as it should and that’s a relief.
When we landed in Puerto Ayora, and just when I was dropping anchor I noticed that the controls at the front of the boat weren‘t working anymore. Luckily I have another set of them at the helm wheel but I don’t fancy arriving in Polynesia with that problem. One of the copper wires had been damaged by the salt in the berths. When the sea is calm like this and the boat is as still as if she was in port it’s time to take out the tools.
I’m quite happy here on my own on my boat. I have no doubt that sounds very selfish but I adore being on my own on my boat, I feel as free as a bird! Slowly but surely I’m getting sorted and in a day or two, even three, I’ll be back to my old self again. What a delight!
That's it for today. Another 138 miles over these past 24 hours, only 2789 miles to go before I’ll reach Hiva-Oa on the Marquesas Islands, about 500 hours of travel!!!
Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"salut Frangin, Tu es unique, même si tu as un frère jumeau !!!!!!! Trouver un autre bateau dans une traversée en solitaire, pour faire la course avec lui !!!! Allez, bisous et continue comme ça, tu gagneras ....
Marie" Envoyé par Marie le 15-04-2010 à 20:40
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"salut Frangin, Tu es unique, même si tu as un frère jumeau !!!!!!! Trouver un autre bateau dans une traversée en solitaire, pour faire la course avec lui !!!! Allez, bisous et continue comme ça, tu gagneras ....
Marie" Envoyé par Marie le 15-04-2010 à 20:41
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"Hola captain, bon le petit coup de blues dans les retros te voila gaillard pour faire la course, c’est super tu vas tous les gratter, mets une croix a chaque fois pour peter le score a l arrivee. D’ailleurs as tu pense a un apero pour cette 1ere victoire, en + on est Jeudi. Bien arrive a Barcelone cette am, je me suis accorde un petit resto place Reial ou nous etions avec el Paparazzi. Le depart de Quito et Bogotta ont ete tres chauds, je t expliquerai dans 1 mail. Allez Harmattan, tu vas tous les taxer. Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 15-04-2010 à 22:43
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"Well, that’s really unbelievable... En surfant sur le net, je tombe sur votre aventure qui me renvoie 30 ans en arriere ou presque ! Bravo !
Que ne feriez vous pas, mon cher Jean-Louis pour echapper aux femmes... vous qui me disiez, il y a bien longtemps, un soir de debuggage -je cite de memoire- "les femmes, tout ca, c’est bien mais on est quand meme sacrement bien au boulot..." Il etait plus de 23h00 !!!
Bon vent, belle mer... et merci pour votre enthousiasme.
" Envoyé par YB le 16-04-2010 à 05:37
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"Well, that’s really unbelievable... En surfant sur le net, je tombe sur votre aventure qui me renvoie 30 ans en arriere ou presque ! Bravo !
Que ne feriez vous pas, mon cher Jean-Louis pour echapper aux femmes... vous qui me disiez, il y a bien longtemps, un soir de debuggage -je cite de memoire- "les femmes, tout ca, c’est bien mais on est quand meme sacrement bien au boulot..." Il etait plus de 23h00 !!!
Bon vent, belle mer... et merci pour votre enthousiasme.
" Envoyé par YB le 16-04-2010 à 05:38
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"Tous mes voeux de réussite Bon vent pour cette grande aventure qui restera dans les annales... C’est bien parti A bientôt.
" Envoyé par Christine le 16-04-2010 à 14:46
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"Un gros bisou de Bangkok! Définitivement pas de risque pour toi de tomber sur un nuage volcanique. Et encore, qu’est-ce qu ca te ferait? Rien du tout, tu fonceras tout droit! Moi par contre je reste bloquée ici en Thailande...mais faut dire qu’ il y a des endroits pires! Bon vent Cpt Harmattan!" Envoyé par petra le 17-04-2010 à 06:26
Quel dilemme hier soir à la tombée de la nuit. Laisser le spi à poste ou l’affaler ?
Toute la journée Harmattan a marché parfaitement avec ce spi. Depuis le matin le vent évolue entre 7 et 8 nœuds et la situation semble parfaitement stable. A 90 degrés du vent je marche entre 6 et 7 nœuds. Si j’enlève mon spi je vais retomber à 4 nœuds. D’un autre côté si je le garde c’est jusqu’au matin car j’ai du mal à imaginer affaler le spi en pleine nuit. Ici il n’y a pas de lune, c’est surprenant, les nuits sont d’un noir d’encre et on ne voit même pas l’avant du bateau.
Je consulte à nouveau la météo, la situation semble stable et je me dis que si le vent devait forcir il reviendrait au sud ouest. En plus mon pilote avec son nouveau paramétrage ne décroche plus en mode vent. Du coup si le vent tourne, le bateau tournera avec. Aussi je décide de laisser le spi à poste pour la nuit.
Je dors mal, je fais des mauvais rêves, je suis quand même un peu stressé par la situation. A minuit je me réveil et je sais immédiatement que les choses vont mal tourner. J’ai l’oreille collée sur la coque et j’entends l’eau qui glisse longuement et de façon appuyée pendant que le bateau gîte un peu plus. Va-t-il se reprendre ? Non, une deuxième glissade un peu plus appuyée, un peu plus de gîte, il faut que je gicle. Le bateau est maintenant couché et je n’arrive pas à m’extraire de ce trou. Je n’avais pas mis à poste les toiles antiroulis et j’entends que dans le carré tout le matériel change de bord.
C’est avec beaucoup de difficultés que je sors de cette chambre qui n’est plus dans le bon sens, maintenant il faut que j’arrive à franchir les obstacles dans le carré. Il y a des boîtes de coquilles et de bouchons pour la dialyse, un microscope, un duvet, des biscottes ….
Pour parfaire l’ambiance le pilote qui ne peut plus rien faire déclenche l’alarme et en plus d’une sirène hurlante le gyrophare jette ses éclaires orange.
Maintenant il faut escalader l’échelle qui est oblique pour atteindre le cockpit. Ouf, enfin ! Me voilà à la barre à roue, pieds nues et le cathéter pendant. Vite, ‘Standby », la barre à gauche toute. Je lance le moteur et libère un bon bout d’écoute de spi. Le bateau se redresse. Je me mets à 140 degrés du vent et repasse en automatique pour analyser les choses.
Le vent souffle toujours plein sud mais il est passé à 15 nœuds. Je suis beaucoup trop toilé pour cette allure. J’ai deux options, soit naviguer avec le vent beaucoup plus sur l’arrière mais cela m’obligerai à faire pas mal de nord alors que les Marquises sont à l’Ouest sud ouest soit affaler ce spi. C’est cette décision que je prends. Je redescends m’habiller un peu pour protéger mon cathéter et mettre mes charentaises.
J’allume les feux de pont, cap au nord, moteur accéléré, grand voile débordée et après une demi-heure d’efforts le spi est dans son sac. Ouf ! Il ne me reste plus qu’à reprendre le cap, reborder la grand voile, dérouler le génois et je peux aller me recoucher.
J’ai du mal à me rendormir, je suis un peu marqué. Je fini quand même par me rendormir quand une vague traitresse arrive à escalader le pont et je suis réveillé en sursaut par 10 litres d’eau qui me dégringolent dessus. Je suis rincé, ma couchette également. Je n’ai même plus le courage de me lever, je me retourne et me rendors dans un lit trempé.
Ah, j’oubliais, au niveau médiatique, une double page dans la revue de la FNAIR, la fédération française sur ma traversée de l’atlantique ainsi qu’un sujet en préparation pour le numéro double de Juin Juillet du magasine «çà m’intéresse ».
Aujourd’hui 162 milles au compteur journalier, mais il ne reste plus que 2618 milles soit 171 milles parcourus en 24 heures. La différence c’est ce courant qui porte à l’ouest. Merci le courant.
A demain
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (15/04), 03:00 hours in France
Hello everyone,
Major dilemma at nightfall yesterday! Would I leave the spinnaker where it was or would I haul it down?
Harmattan had been doing really well under spinnaker yesterday. The wind force had been fluctuating between 7 and 8 knots all day and the weather seemed stable enough. Under 90 degrees of wind I could move along at between 6 and 7 knots. If I were to bring it in, my speed would drop to 4 knots.
On the other hand, if I kept it in place, it would have to stay there until the morning because I really couldn’t see how I would be able to haul it down in the middle of the night. There’s no moonlight here, amazing, the nights are pitch-black, you can’t even see the front of the boat.
I rechecked the weather forecast, seemed steady enough, and decided that if the wind was to rise it would be from a south-westerly direction. And as my pilot, now that it has been reset, doesn’t stall in wind mode anymore, the boat would follow suit if the wind happened to turn. So, I decided to chance it.
I didn’t have a peaceful sleep, bad dreams; the situation was obviously playing on my mind.
I woke up at midnight and I knew straight away that something was amiss. With my ear glued to the hull I could hear the water sliding long and heavily and the boat was listing a little more than normal. Would she straighten up again? No, another slightly heavier slide, even more of a list, time to move! By now the boat had keeled over and I hadn’t a hope of digging myself out of that hole. I had skipped on the emery cloth and I could hear all the stuff in the lounge rolling around.
With great difficulty I extracted myself from my cabin, which was no longer facing in the right direction, and began to negotiate my way around all the obstacles in the lounge: boxes of shells and dialysis caps, a microscope, a duvet, packets of toasted bread….
To really get me into the mood, the pilot, with nothing better to do, set off the alarm, so now I wasn’t only treated to the sounds of a screeching alarm but also to the special effects of the orange beacon light.
Right, I had to get up the slanted ladder to reach the cockpit. Phew, finally! So there I was, at the helm wheel, on bare feet and with my catheter sticking out. Quick, ‘Standby’, helm fully left. I started up the engine and managed to free up a good bit of the spinnaker sheet. The boat straightened herself up again. I positioned myself at 140 degrees under the wind and switched to autopilot to take stock of the situation.
The wind was still coming from the south but it had risen to 15 knots. I have far too much cloth for that speed. I had two options, either sail with more wind in the back, which would mean heading fairly northward even though the Marquesas island are west-south-west or I could haul down the spinnaker. That’s the course of action I decided to take. I went down again to get dressed to protect my catheter a little and to put on some slippers.
I switched on the deck lights, turned north, accelerated, mainsail open and after half an hour’s struggle the spinnaker was back in its bag. Phew!
All that remained was to change course, tuck in the mainsail, let down the jib and I could head back to bed.
Getting back to sleep was another thing though, I was a bit shaken. But sleep finally caught up with me until an underhanded wave swept across the deck that is, waking me with a start when 10 litres of water landed on top of me. I was completely drenched and so was my bunk. I didn’t even have the energy to get up anymore, I rolled over and went back to sleep in a soaking-wet bed.
Aha, I almost forgot, on the media side of things, the French federation FNAIR published a two-page article on my Atlantic voyage in its magazine and the magazine “çà m’intéresse” is currently preparing a feature for its double June/July issue.
162 miles on the day counter today, but I only have another 2618 miles to go so that means I actually travelled 171 miles in these past 24 hours. The difference lies in the current which runs west. Thank you current.
Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"Bonjour Jean-Louis, Je suis tes aventures depuis le début de ta traversée de l’atlantique avec passion et curiosité mais sans jamais t’avoir laissé de message. Aujourd’hui je trouve dommage que tu ne saches pas qu’une personne de plus s’intéresse et se passionne par ce que tu fais. Je dirais même que le récit de la journée d’hier m’a fait prendre conscience des risques et des difficultés que tu rencontres. Moi qui ne suis qu’un petit plaisancier je mesure exploit que tu es en train d’accomplir. Peut-être n’en es tu pas encore conscient. Excuses moi, sans te connaitre de te tutoyer mais d’une part nous avons à peu près le même age, la même passion du bateau et le fait de te suivre depuis des mois semble m’autoriser à te considérer comme un copain. Félicitations et dans les moments difficiles penses que nous sommes nombreux à penser à toi. A bientôt. Didier" Envoyé par Didier le 17-04-2010 à 12:14
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"hello captain, Je vois que tu ne t ennuies pas entre le spi et et tes 10 litres habituels dans la chambre avant....je pense definitivement que le spi est du mode feminin....( y aura t il des réactions?) En ce qui concerne ma derniere étape Barecelone/Marseille, arrivant à la gare on m’explique que les trains français sont en greve (j avais oublie ce detail quasi permanent) donc j ai pris un bus,. départ 9h30...a ce moment la je me dis pil poil arrivee debut am mais le chauffeur me dit...18h30 a st Charles....(bon, il doit passer par Chateauroux) non, non en fait il fait sa fonction de bus c est a dire de ramassage tout au long de la route...Pour la phase finale c était top, j ai utilisé tous les moyens de transport sauf le camion... je ferai un petit commentaire complementaire pour faire un recap de ce voyage retour...globalement pas triste. Bonne route captain et n oublies pas ton ciré pour bien dormir devant. Jacky" Envoyé par Jacky le 17-04-2010 à 20:04
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"que d’emotions courage bravo je vous des bonnes pensèes affectionroselyne d" Envoyé par roselyne demeestere le 17-04-2010 à 21:23
Sat, 17 Apr 2010 01:00:00 GMT - Droit devant « Les Marquises » 01°58S 98°43W
Sat, 17 Apr 2010 01:00:00 GMT - Straight towards the Marquesas Islands 01°58S 98°43W
19H00 J-1 heure du bord, 03H00 en France
Bonjour à tous,
Une journée de rêve cela commence la veille au soir. Avant d’aller me coucher j’ai enroulé le génois de quelques tours. Bien sûr j’ai perdu un tout petit peu en vitesse mais cela a calmé le bateau et j’ai pu dormir comme un bébé. J’ai dormi sur la banquette du carré car ma couchette est encore trempée.
C’est fou comme on se sent bien après une bonne nuit de sommeil. La vie est plus rose, tout semble plus beau. Le temps est magnifique, grand soleil, 13 nœuds de vent, la mer est plate et j’ai abattu progressivement à 120 degrés du vent au fur et à mesure que celui-ci tournait. Du coup Harmattan gîte beaucoup moins et la vie à bord est beaucoup plus agréable. Je veux garder une route nord pour pouvoir avoir du sud à courir lorsque le vent tournera plein est. Pour l’instant le bateau marche à merveille. En permanence autour de 7 nœuds. Quelle carène magnifique. Merci Monsieur Brix. La mer est immensément vide. Le premier jour j’ai vu quelques bateaux, depuis plus rien, c’est le vide total.
Ce midi j’ai ouvert ma première boîte de boulettes de viande. Ce sont des « Albondigas en Salsa de Tomate ». J’ai garnie l’assiette de riz et j’ai posé les boulettes au milieu. Lorsque j’ai porté l’assiette dans le cockpit j’avais l’impression de donner la pâté à Médor. Mais contre toute attente c’est bon, pas délicieux mais bon et cela se mange avec appétit.
Cet après midi j’ai réorganisé mes poches de dialysat. J’ai soulagé l’avant du bateau. C’est vraiment bien d’être dialysé pour traverser le pacifique car comme toute la traversée se fait sur le même bord on peut utiliser les poches de dialysat comme ballaste. Il suffit de bien garnir tous les coffres au vent et de soulager les coffres sous le vent et le bateau est plus raide à la toile !
Dans une quinzaine de jours je serais aux îles Marquises, « Fenua Enata », Terre des hommes. J’attends beaucoup de cette visite. La population d’origine, d’environ 60000 personnes à la découverte des îles a failli disparaître et n’était plus que de 2094 habitants lors du recensement de 1921. Aujourd’hui la population Marquisienne est de l’ordre de 10000 habitants.
Ce que je recherche quand je voyage ce ne sont pas les beaux paysages, c’est une ambiance. L’ambiance est faite bien entendu par le climat et l’environnement mais surtout par les hommes. Je suis extrêmement sensible à la relation humaine. Jusqu’à ce jour l’endroit au monde que je préfère c’est le sud de la Turquie. C’est le berceau de l’humanité, il y fait très beau, les eaux sont cristallines, dans chaque crique il y a des vestiges historiques et les Turcs sont extrêmement accueillants envers les étrangers. C’est frappant car cela n’est pas courant dans les autres pays. Les Turcs ont la tradition de l’hospitalité. Que c’est bon d’être considéré comme un ami alors que l’on ne se connaît pas. J’ai également ressenti cela au Kuna Yala, j’aimerai y retourner et passer quinze jours parmi ces gens, assister à un conseil, vivre avec eux. Quel accueil au milieu de la nuit, que de sourires le lendemain en visitant le village de huttes.
Les Marquises sont à l’écart des cyclones et on dit que le Marquisien est doux et accueillant. Si le bateau continue ainsi j’espère arriver vers le 3 mai. Comme mon plan de marche prévoit de repartir le 7 cela me permettrai de passer 4 jours dans ce paradis, le bonheur quoi.
Voilà pour aujourd’hui. 159 Milles au compteur aujourd’hui. Je vous souhaite un très bon weekend, je crois qu’en France le printemps arrive. A bientôt
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (16/04), 03:00 hours in France
Hello everyone,
A dream day starts the evening before. Before I went to bed, I rolled up the jib a little. Admittedly, I lost a bit of speed but it calmed the boat and I slept like a baby. I slept on the bench in the lounge because my bunk is still drenched.
It’s amazing what a difference a good night’s sleep can make. You see things through rose-tinted spectacles, everything seems far more beautiful. The weather is fantastic, brilliant sunshine, 13 knots of wind, the sea is calm and I managed to stay under 120 degrees of wind, following its direction as it turned. As a result, Harmattan isn't listing half as much now and life on boat is far more pleasant.
I want to stick to my northerly course in the hope of going south when the wind starts to blow from a full easterly direction. At the moment, the boat is sailing like a dream, steadily at around 7 knots. What a magnificent hull she has. Thank you, Mr. Brix.
The sea is unbelievably empty. The first day I saw a few boats but since then, nothing, not a living soul.
At lunchtime, I opened my first tin of meatballs, “Albondigas en Salsa de Tomate”, meatballs in tomato sauce. I took my time spooning the rice on my plate and put the meatballs in the middle. When I took my lunch into the cockpit I felt as if I was going to give Rover his dinner. But against all expectations, it was actually nice, not delicious but nice and very tasty.
This afternoon I sorted my dialysate pouches. I lightened the weight at the front of the boat. Being on dialysis when sailing the Pacific is not half bad because as you’re always sailing on the same side you can use the dialysate pouches as ballast. All you have to do is stuff the cases upwind and lighten the weight of the cases on the lee side and the boat is far steadier!
In about fifteen days’ time I’ll have reached the Marquesas Islands, “Fenua Enata”, “The Land of Men”. I’m really looking forward to that visit. When the islands were discovered first, they were inhabited by some 60 000 people but, by the time the 1921 census was taken, the population had dwindled down to 2094. Now there are about 10 000 people living on the islands.
What I look for in my travels is not stunning scenery but atmosphere. Of course, weather and scenery do help but it really is the people who create the atmosphere. The way humans interact is what counts for me. My favourite place in the world so far is the south of Turkey. It’s the cradle of humanity, the weather is glorious, the water crystal clear, every creek has its own historical remains and the Turks are unbelievably hospitable. It’s really striking because you don’t get that in every country. The Turks have a tradition of hospitality. It’s so nice to be treated like a friend even if you don’t know one another from Adam. I also got that same feeling in Kuna Yala. I’d love to go back there for two weeks, attend one of their meetings, live among the local population. What a welcome we got there in the middle of the night, and again the following morning when we visited the huts, nothing but smiles.
The Marquesas Islands are not in the path of the cyclones and I have been told that the Marquesan people are gentle and welcoming. If the boat keeps going like she is now I should get there on or about 3rd May. As I have planned to leave again on May 7 that should give me 4 days in that paradise, bliss!
That’s it for today. 159 Miles on the day counter. I wish you all a great weekend; I believe springtime has arrived in France.
Talk to you soon,
Jean Louis
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"ouf cela vamieux je vais dormir sans trop m’en faire bonne continuation amitiées roselyned" Envoyé par demeestereroselyne le 17-04-2010 à 21:33
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"Salut Jean Louis, desole de cette absence e mailesque, mais j ai pu finalement faire faire les soins dentaires tout en quelques jours comme je le souhaitais, moyen finances ( grave) mais c a y est j ai ete opere je suis en convalescence, huit points dans la machoires, la puree etc.. mais c est bon, avec une greffe d os de taureau dans un peu plus de 6 mois on devrait pouvoir me mettre des implants cote droit. il fallait faire cela avant de partir, c est fait, avec le bateau dans le vieux port de Cannes , j ai enfin l impression de progresser.. quant a toi tu progresses beaucoup, je vois que l escale aux Galapagos a ete la fete de l arnaque.. pas sympa, et puis que faire ?? besoin imperatif de ravitaillement et de gazole, ils en profitent.. bon, c est derriere toi ( sans mauvais jeu de mot..) tu avances et c est ce qui compte. bon vent l ami, j ai tres tres hate d etre aussi en nav.. sinceres amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 18-04-2010 à 12:04
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"Bonjour,Amiral....ou bonsoir, on ne sait plus très bien. Ici, les trains ne roulent plus, les avions ne volent plus et les voitures font la queue... quelle bonne idée d’avoir choisi le bateau !Je vais fouiller dans ma pile de vynils à la recherche des Marquises de Brel. Histoire d’être un peu dans l’ambiance. Bon vent. Amitiés. GD" Envoyé par GD le 18-04-2010 à 12:07
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"Hello, Jean Louis .... I enjoy your travel as you. Did you read "The old man and Sea"?...It is the good moment .. Good Luck. The "Seco" finish ? ...." Envoyé par Ernesto(El cubano) le 18-04-2010 à 17:22
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"Hola captain,
Comme promis je te fais un petit recap de mon retour notamment pour ceux qui souhaiteraient aller se ballader dans ces régions magnifiques mais avec une administration un peu lourde. Donc apres t’avoir quitté au bateau mardii à 11h j’ai pris le taxi boat, puis le taxi à roue, roue (av,droite) qui a crevé dans la pampa, pas de roue de secours, on attend un 2eme taxi qui me dépose devant l embarcadere d’un bac qui me fait traverser un bras de mer, de l’autre coté un bus m’attend (pour moi tout seul) qui me dépose à l aéroport, là au moment d’embarquer on me réclame les 100$ dont je t ai parlé, négo à 80€, l’avion qui devait partir à 13h part à 12h, donc course sur le tarmack pour sauter dans l avion pret à décoller, c’est fait... escale à Quito tout va bien, je repars et arrive à l’aéroport avec 2h30 d’avance, c’est cool, j’allais enregistrer quand 1 type en civil me demande mon passeport puis vide ma valise par terre, un 2 eme préposé arrive qui à l’aide d’un petit canif perfore l’intérieur de ma valise en sentant à chaque fois pour savoir s il n ya pas un peu de farine cachée??? C’est bon... (je suis blanchi)...j’enregistre puis monte au départ et fait quelques achats souvenirs (je vais 2 fois à la tirette car les commerçants ne veulent que du cash.°) .je vais à l immigration et là on me dit que ne suis pas conforme car je n’ai pas le timbre qui va bien et qui vaut 48,50$...je proteste...j’ai payé 100$ la veille...on me dit que c’était pour l’entrée mais maintenant c est la sortie...il faut payer...en cash...vaincu je vais à la tirette...elle ne veut plus rien donner...ça fait la 3eme fois, je veux utiliser une 2eme carte, j’ai oublié le code, j essaie quand meme....rien...j’essaie une carte professionnellle...rien...je retourne au guichet, on me dit d’essayer avec un autre distributeur à l’extrérieur de l’aéroport...je commence à cavaler, l’heure tourne...meme résultat, je retourne au guichet, on me dit que la seule solution c’est de faire d’autres achats en carte, de majorer le prix de 50 $, et de récupérer aupres du commerçant les 50 $ en cash, ok je n’ai pas le choix, le 1er refuse, le 2eme accepte (j’ai déjà acheté pas mal chez lui...) j’ai mes 50$, je cavale au guichet, j’ai mon timbre, je suis conforme, je remonte à l’immigration, grosse file d’attente, au bout d’un moment j’entend mon nom dans le HP de l’aéroport, c’est en Espagnol,je ne comprends pas, je devine qu’il y a urgence...je sors de la file, je grille tout le monde, tollé général, j’explique en Anglais, il y a un jeune qui comprend et qui explique aux autres...je suis au comptoir...la préposée ne comprend pas que je sois arrivé aux Galapagos puisqu’il n y a pas de vols internationaux...je lui dit que je suis arrivé en " Barco"...elle appelle le chef..le temps passe de + en + douloureusement...ça dure...j’ai enfin droit au coup de tampon...je cours...j’arrive à la fouille, sac + moi....je repasse 3 fois je termine presque à poil pour arreter le bip, je cours à l’enregistrement, on me dit que ma valise a été ressortie du lot pour un nouveau connrole, je dois courir et suivre un gus qui m’amène sur le tarmack et là une brigade des stups r’ouvre des valises au milieu de chiens qui sniffent tous les bagages...les mecs ouvrent et sniffent également...pas déçus avec mon linge sale...c’est bon, je suis encore blanchi, on repart en courant, dans le haut des escaliers un enieme préposé me barre la route et me fouille de nouveau recto/verso...je recours jusqu’a l’embarquement , donne ma carte, court à l’avion, l’hotesse me rappelle, je devais noter mon nom au dos de la carte??? je m’execute et je suis dans l’avion....le bonheur...j’arrive à l’aéroport de Bogota, une hotesse m’attend en me disant: pasagers pour Barcelone il faut la suivre en courant (m’en fous j’ai l’entrainement) car l’enregistrement se termine...Il faut repasser le portique de controle (bien que je sois en transit) meme scenario ça ne passe pas du 1er coup, je dépose tout dans le bac plastique...c’est bon...on court jusqu’à l’enregistrement, c’est bon..sauf que au bout de qq minutes je cherche machinalement mon téléphone.. pas là...je comprends tout de suite que je l’ai oublié dans le bac au control...j’explique à l’hotesse, elle me dit vous avez " cinquo minutos maxi"..donc je retraverse l aeroport en courant...normal...j’arrive a l endroit que je reconnais, il faut descendre, il y a un seul escalier...mecanique mais qui monte...j y vais...j’arrive en bas pratiquement à 4 pattes..tout le monde me regarde...je dis "telefono"?? un gradé sort mon téléphone de sa poche....je lui arrache...pas le temps de l’embrasser....je remonte les escaliers qui cette fois sont dans le bon sens...j’arrive à l’enregistrement....canon, je suis qualif..il me restait 30 sec...passé l’enregistrement, je retrouve une grande table avec des préposés à la fouille dérrière, once again, la fouille, le sniff, je suis ok, je vais à l’avion, encore un dernier flic, fouille recto/verso...je suis dans l’avion...les pays les + corrompus ne seraient t ils pas un peu dans l’excès par rapport aux touristes??, une vitrine pour compenser??voilà mes reflexions pendant le décollage ..10h30 de vol..je n’arrive pas à dormir...arrivée Barcelone...de l’aéroport je prend un train qui va me déposer au centre, cad, gare de Sants, je comate dans le train et fini par m’endormir..je zappe Barcelone...et me retrouve a un moment seul dans le train...je suis allé beaucoup trop loin...( en gros partant de Mantes la Jolie je suis arrivé à Meaux en passant par Paris) Donc je reprend un train dans l’autres sens + un taxi et je suis à mon hotel (pas belle la vie?) nuit difficile car il fait un froid de canard dans la chambre et le chauffage est vérouillé je rajoute 2 T shirts (un gérant économe)... petit matin, train à 8h’45 je quitte l’hotel à 7h45, le gérant me dit prenez le bus, NR 57 il vous déposera devant la gare...il y en a toutes les 5 mn, j’arrive, j’attend 20 mn, je monte, aucune info de station dans le bus, je demande au chauffeur de me dire lorsqu on y sera, il a du oublié...j’arrive au terminus...seul dans le car...il me dit que ce n’est pas très loin, je pars, valise de 25 Kgs à roulettes, au bout d’un moment je ne le sens pas, demande à des passants...me disent que c’est loin...j’appelle 1 taxi (j’aurai du le faire depuis le début) train à 8h45 j’arrive à 42, donc je profite d’avoir les jambes, je cours dans la gare avec ma valise à roulettes de 25 Kgs, je ne vois pas de train...panique...j’aperçois un "préposé" qui me répond que les Français sont en grève (j’avais oublié ce détail quasi permanent) solution??? prenez l’autocar...donc taxi; gare routière...un car part à 9h30...génial , j’estime arrivé en début d’AM...non nous serons à la gare ST Charles à 18h30 ( à ce moment là je me dis il doit passer par Chateauroux) non, non il accompli sa fonction d’autobus, il fait du ramassage...je m’autorise une sieste car Marseille est le terminus...pas de souci...et telle une montre Suisse nous sommes à 18h30 à St Charles...Je n’ai plus qu’a attendre Claudie qui me récupère 2 bieres pression + tard car bloquée dans les embouteillages ...j’ai compris la prochaine fois je prend un vol direct Galapagos/Cadenet Bonne nav. Jacky
La Polynésie, un mot qui fait rêver. On ne connaît pas bien mais rien qu’à entendre ce mot on se retrouve au paradis.
La Polynésie Française est composée essentiellement de cinq archipels. Les Marquises au nord. Au sud est de celles-ci, à 500 milles les Tuamotu composées de 76 îles, puis encore plus au sud, l’archipel des Gambier. Au sud est des Tuamotu et à 300 milles, l’archipel de la société avec l’île principale de Tahiti dont Papeete est le centre administratif de la Polynésie française. Raiatea et Bora-Bora font partie de l’archipel de la société. Enfin, encore plus au sud est et très disséminées, les îles Australes.
La plaque terrestre sur laquelle se trouvent ces îles dérive tous les ans d’environ 10 cm. Ce sont des îles volcaniques créées par des poussées de magma. Au fil du temps elles s’éloignent du lieu de leur création et d’autres îles surgissent. En s’éloignant, sous l’action de leur propre poids elles s’enfoncent dans la croute terrestre mais le corail qui avait colonisé le rivage reste sur sa base récifale. Progressivement l’île diminue en hauteur et l’espace entre le récif et l’île est alors occupée par un lagon. Au dernier stade, il n’y a plus qu’un lagon entouré par un récif, on a alors un atoll.
Leur surface terrestre totale est de l’ordre de 4000 km² pour 118 îles, alors qu’elles s’étendent sur une surface maritime égale à celle de l’Europe de Brest à Bucarest et de Stockholm à Rabat. Quelques poussières éparpillées sur un vaste océan.
Le climat est tropical humide et l’on distingue une saison sèche et une saison humide. L’hiver austral courre de mai à octobre tandis que l’été austral va de novembre à avril, période où des cyclones peuvent sévir.
Durant l’hiver austral les alizés soufflent régulièrement et le temps est ensoleillé. La température se situe autour de 28 degrés. La nuit elle peut descendre à 16 degrés.
La faune marine est très riche et fait la joie des plongeurs.
Pour les nouvelles du bord, tout va bien. Ambiance croisière, il fait un temps merveilleux, soleil, 13 nœuds de vent, mer calme, un courant porteur de 1,5 nœuds ! Le bonheur quoi.
Je passe mon temps à rêver en regardant la mer. J’écris également. Je m’y suis remis. J’aimerais finir ce deuxième livre. Pour l’instant son titre est « Vents contraires ». Et puis il faut faire les repas, faire la vaisselle, faire les dialyses, s’occuper de la navigation, écrire la nouvelle du jour …Ah, j’allais oublier, faire la sieste. En fait les journées passent à toute vitesse et le soir j’ai hâte d’aller me coucher car je suis fatigué. Comme la mer est absolument vide je dors comme un bébé sans être dérangé par l’alarme. Heureusement que j’ai un radar et un système d’alarme car je suis persuadé que les équipages qui font des quarts ne sont plus vigilants au bout de nombreux jours sans voir personne.
Comme le vent ne veux pas tourner à l’est j’ai modifié ma stratégie et maintenant je fais route directe au 256 sur Hiva-Oa à 2080 milles.
Hier j’avais 166 milles au compteur et aujourd’hui ce sont encore 163 milles qui s’ajoutent. Quelle moyenne ! Je suis étonné par la stabilité et la régularité de ces « vents du commerce » comme les appels les Anglos saxons.
Voilà pour aujourd’hui, à demain.
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (18/04), 03:00 hours in France
Hello everyone,
Polynesia, a word that would make you dream. Although few amongst us have probably ever visited this part of the world, the very word is enough to conjure up images of paradise.
French Polynesia essentially consists of five archipelagos. The Marquesas Islands in the north, then, 500 miles further south, the Tuamotu Islands which number 76 islands and then, even further south, the Gambier Archipelago. 300 miles to the southeast of the Tuamotu Islands, you have the Society Islands with the main island of Tahiti and Papeete, the administrative centre of French Polynesia. Raiatea and Bora Bora are part of the Society Islands. And then, even further south and very scattered, you have the Austral Islands.
The tectonic plate on which these islands are located moves by some 10 cm a year. The islands are volcanic in origin; they were created by magmatic eruptions. As time goes by, they move further away from the place where they were created and other islands emerge. While moving away, and due to the effect of their own weight, they push themselves deeper into the crust of the earth but the coral that colonized the shores stays put on its reef base. The island gradually decreases in height and a lagoon is formed between the reef and the island. Finally, you end up with a lagoon, surrounded by reef, an atoll in other words.
The 118 islands cover about 4 000 km² of the earth’s surface even though they run over an expanse you could compare with the distance between Brest and Bucharest and between Stockholm and Rabat, to put things in a European perspective. Mere specks of dust scattered across the vast ocean.
They have a humid tropical climate and know only two seasons: the dry season and the humid season. The winter in the southern hemisphere runs from May to October, the summer from November to April, and during this period there is a risk of cyclones.
During the southern-hemisphere winter, you have the trade winds and plenty of sunshine. The temperature hovers at around 28 degrees. During the night, it can drop down to 16 degrees.
The area is known for its rich marine fauna and is a haven for divers.
On the boat, everything is going splendidly, a cruise-like atmosphere, glorious weather, sunshine, 13 knots of wind, a calm sea, and a 1.5-knot positive current! Things couldn’t be better in other words.
I spend my time daydreaming, watching the sea. I’m also writing. Yes, I have finally begun writing again. I would love to finish this second book. For the moment, I’ve called it “Vents contraires [Headwind]” And then there are of course the meals to prepare, dishes to wash, my dialyses, the navigation-side of things, writing the news of the day… and before I forget, my daily siesta of course. In fact the days are flying by and I can’t get to bed quickly enough at night, I’m that tired. Being the only boat in these waters, I sleep like a baby; the alarm hasn’t woken me once. Just as well I have a radar and an alarm system because I am convinced that crews standing watch for days on end without seeing a soul become less vigilant.
As the wind doesn’t seem to have any intention of turning east, I have changed my strategy and now I am sailing directly towards Hiva-Oa, 2080 miles away, at 256 degrees.
Yesterday, I covered 166 miles and today I’ve managed to travel another 163 miles. Some average! I’m utterly amazed by the stability and regularity of what the Anglo-Saxons call the “trade winds”.
Une fois n’est pas coutume, aujourd’hui je vais vous parler de dialyse. Cela va faire 9 mois que je suis dialysé et j’ai acquis une bonne vision et une bonne expérience de la chose.
Tout d’abord il faut savoir qu’il n’y a pas encore si longtemps on mourait d’insuffisance rénale chronique puis est venue la période difficile où, devant le manque de moyens techniques, le néphrologue devait choisir entre les malades qu’il autorisait à vivre et ceux qu’il laissait mourir.
Aujourd’hui les méthodes de dialyse ont fait des progrès spectaculaires et en particulier la dialyse péritonéale permet de vivre normalement sa vie.
Il y a un an, avant d’être dialysé, mon état de santé est catastrophique. Je fais des montées en tension importantes avec une tension systolique qui atteint 24. J’ai des céphalées avec des sentiments de tête lourde et des points névralgiques localisés. Je ressens des frissons et des sensations de fièvre alors que je n’en ai pas. J’ai des boutons dans le dos, les yeux larmoyants, des selles très molles et des douleurs abdominales. Par moment je perds ma voix, j’ai des sifflements importants dans les oreilles en permanence. Mes bronches sifflent, je suis essoufflé, je vois des papillons, j’ai des sensations fréquentes d’étourdissement et de vertiges, j’ai des nuits agitées et difficiles et en permanence une légère envie de vomir. J’ai souvent des crampes dans les jambes ainsi que des spasmes incontrôlables. Et puis je suis très fatigué, j’ai l’impression d’avoir 90 ans, je suis incapable de marcher 100 mètres sans devoir m’assoir. Certains jours je reste au lit incapable de me lever.
Et puis la dialyse commence et déjà au bout de huit jours cela va beaucoup mieux et très vite je redeviens pratiquement normal.
Je veux m’adresser ici à tout le corps médical ainsi qu’aux techniciens, aux ingénieurs, aux chercheurs des laboratoires médicaux et à tous je veux dire un grand merci pour la liberté que vous m’apportez.
Mais je veux également vous dire qu’il y a encore beaucoup à faire. Je crois que le plus urgent c’est d’inventer un système de connexion « tout terrain », un système de connexion automatique qui permette de se dialyser n’importe où. On doit pouvoir se connecter et se déconnecter à l’extérieure, pouvoir se dialyser sans prendre toutes ces précautions d’hygiène qui font que beaucoup de dialysés n’imaginent pas se dialyser autre part qu’à leur domicile, dans la pièce qu’ils ont aménagé pour cela. Dans ces conditions la dialyse péritonéale devient plus contraignante que l’hémodialyse.
Puisque la dialyse péritonéale permet de vivre normalement j’aimerai que le maçon qui est en train de monter son mur puisse faire une pause pour se dialyser au pied de ce mur. C’est à cela qu’il faut arriver. C’est vrai qu’il y a la dialyse nocturne, elle convient très bien à certains, mais pour moi c’est également une contrainte et je me sens beaucoup plus autonome avec mes poches manuelles. Je pense que la dialyse manuelle, la dialyse à l’ancienne, ne doit pas être abandonnée et qu’au contraire on doit la développer pour qu’elle s’adapte encore mieux à une utilisation naturelle quel que soit l’endroit où l’on se trouve. Voilà, ici il fait un temps magnifique, ambiance croisière. Cette nuit à trois heures, alarme. Ce sont des orages, après une heure de veille je retourne au lit, la pluie n’est pas tombée.
Le vent à tourné un peu au sud est en se renforçant vers 17 nœuds, l’allure est un petit peu plus confortable et je suis en plein sur la route directe. La température est idéale, c’est un vrai bonheur.
Et puis ce soir, le vent est encore parti un peut plus à l’est en se renforçant entre 22 et 23 nœuds, le bateau est en permanence au dessus de 8 nœuds, cela devient de la gourmandise aussi j’ai pris un ris dans la grand voile et j’ai roulé le génois de quelques tours pour la nuit.
Déjà plus du tiers de la distance de couvert, aujourd’hui 167 milles au compteur, 7 nœuds de moyenne ! Sur la photo la flèche jaune c’est le vent et la flèche bleu le courant.
A demain
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (19/04), 03:00 hours in France
Hello everyone,
For a change, I’m going to talk to you about kidney dialysis today. After almost 9 months on dialysis I feel I have gained some insight in the matter and can talk from experience.
First of all, you should know that it is not all that long ago that chronic renal insufficiency was quite simply fatal. In the earlier days, when dialysis was still in its infancy and nephrologists did not have access to the modern-day techniques, kidney specialists were faced with the awful dilemma of having to decide which patient they would allow to live and which patient they would leave to die.
Since then, dialysis has come on with leaps and bounds and now, especially thanks to peritoneal dialysis, kidney patients can live a normal life.
A year ago, before I went on dialysis, I was very ill. My blood pressure was all over the place and my systolic pressure would rise to 24. I was plagued with headaches; my head felt heavy all the time, even my nerve centre was affected. I would get the shivers and feel as if I had a temperature even though I had no fever. I had a rash on my back, my eyes were tearing, my stools were very soft and I was suffering abdominal pains. At times I would lose my voice, and I would hear a constant whistling in my ears. My bronchi were wheezing, I was breathless, I had gloomy thoughts, I often felt faint, was suffering from vertigo, my nights were restless, it was difficult to get to sleep and I always felt slightly sick. I often had cramps in my legs and spasms I couldn’t control.
And I felt exhausted; I felt like a 90-year old, I couldn’t walk 100 metres without having to sit down somewhere. There were days I stayed in bed because I was simply unable to get up.
And then, I was put on dialysis and after about eight days I felt a lot better already and it wasn’t long before I was almost back to my old self again.
I would like to address the medical corps here, and the technicians, the engineers and the researchers working in the medical laboratories and I would like to thank you all from the bottom of my heart for the freedom you have given me.
But I would also like to tell you that there still is quite a bit of work to be done. I feel a “tout terrain” connection system should urgently be invented, an automatic connection system that would allow patients to do their dialysis anywhere. Patients should be able to connect and disconnect themselves outside the home without having to take all these hygiene precautions which have caused many dialysis patients to believe that they can only have their dialysis at home, in the room set up for the purpose. When you’re doing it like that, peritoneal dialysis becomes even more of a constraint than haemodialysis.
As peritoneal dialysis allows patients to lead a normal life, it would be nice if the mason building a wall would be able to take a little break and do his dialysis at the foot of that very wall. That’s the goal to aim for. I do appreciate that nocturnal dialysis agrees with some patients but, I personally experience that also as a constraint and I feel far more independent with my manual pouches. In my opinion, manual intermittent peritoneal dialysis, the old-fashioned dialysis way, should not be abandoned but it should be developed even further so that it would become even easier to use, no matter where patients are.
That’s it, brilliant weather here, like being on a cruise. The alarm went off at three o’clock in the morning, thunderstorms, after standing watch for an hour I went back to bed; the rain didn’t fall after all.
The wind has turned slightly south and has risen to 17 knots, the pace is slightly more comfortable and I am straight on course. The temperature is just perfect, I’m in heaven.
This evening, the wind veered eastward again and rose to between 22 and 23 knots, the boat is consistently sailing at under 8 knots, almost verging on gluttony you could say, I took in one reef of the mainsail and I rolled up the jib a few notches for the night.
I’ve covered more than one third of my course already, 167 miles on the clock today, an average speed of 7 knots!
The yellow arrow on the photograph is the wind and the little blue one the current.
Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"la dialyse je connais car mon mari a passer par la cela du bien dans parler vous etre formidable" Envoyé par baubion le 20-04-2010 à 21:34
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"j’aimerai faire des dialyse peritoneane mais dans le nord on en parle pas ils sont nuls mon generalste m’ en parle grace a vous on en reparlera bonne contiuation roselyned" Envoyé par demeestereroselyne le 20-04-2010 à 22:30
Wed, 21 Apr 2010 02:00:00 GMT - Les jours se suivent … 04°07 S 111°18 W
Wed, 21 Apr 2010 02:00:00 GMT - Every day… 04°07 S 111°18 W
19H00 J-1 heure du bord, 04H00 en France
Bonjour à tous,
Fini l’ambiance croisière, les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Pas si pacifique que cela cet océan.
Hier soir, avant la nuit, comme le vent montait progressivement j’ai pris un ris dans la grand voile et roulé un peu de génois. Je n’aime pas quand le temps commence à changer juste avant la nuit.
Je n’ai pas faim, je décide de me coucher juste après avoir posté la nouvelle du jour. Je dors sur la banquette du carré car à l’avant ce n’est plus possible. Soit je n’ouvre pas et il y fait une chaleur insoutenable, soit j’entrouvre et je me prends des sceaux d’eau.
Impossible de dormir, trop chaud ici également. Dès que j’ouvre un peu un hublot ou un capot dans le bateau la mer doit guetter car elle se précipite immédiatement.
Dehors cela forcit encore un peu et la mer commence à se former. A trois heures du matin je ne dors toujours pas et ce sont les orages qui arrivent. Pas gênants mais ils déclenchent le radar.
Avec cette grosse mer je risque de tomber de la couchette, alors je me suis installé par terre entre les coffres et la table. Il y fait encore plus chaud.
J’ai quand même fini par m’endormir quand je me réveil vers 5h30, ayant la prémonition du problème. Le bateau va vite, trop vite. Je bondis et avant d’arriver à l’échelle le pilote abandonne, alarme, gyrophare, ambiance.
J’arrive dans le cockpit, il pleut et il y a énormément de vent. Il fait nuit noire, je n’y vois rien. Le bateau est parti au lof, (dans le lit du vent) trop toilé. Vite « Standby », la barre à droite toute, c’est dur. Il ne se passe rien, le bateau reste couché. Je largue l’écoute de génois et commence à le rentrer tout en tenant la barre. Tout d’un coup le bateau vient, ma barre est très démultipliée, je n’ai pas le temps de réagir qu’il part de l’autre côté, empannage, merde !
Je suis furieux, en plus j’ai une bastaque à poste sur bâbord. Heureusement que j’avais fait une réparation provisoire du frein de bôme.Je laisse le génois faseyer et je me jette sur le winch d’écoute de grand voile et mouline. Je lance le moteur et je remets le bateau au cap. Ouf ! Je commence à réfléchir et comprends que je suis passé sous un grain. Il y a des grains sans vent et des grains avec du vent. Il a du arriver par l’arrière et mon radar ne l’a pas vu. Il faut maintenant que je mette une zone de garde circulaire et plus uniquement sur l’avant.
Je laisse le génois enroulé et retourne m’allonger. Quand je me lève, à 7 heures, le vent est entre 22 et 24 nœuds, je renvoie un peu de génois pour équilibrer le bateau et regagner un peu en vitesse. A 8 heures, tout l’horizon sur l’arrière devient tout noir. Très vite le grain est sur nous et je comprends mieux. J’ai juste le temps d’enrouler le génois et le vent monte brutalement entre 35 et 40 nœuds, cette fois j’évite d’empanner. Cela dure un quart d’heure, je me retrouve à nouveau trempé, mes pauvres charentaises ! Immédiatement je prends un deuxième ris dans la grand voile, il suffira que j’enroule le génois avant les grains. Au troisième grain tout se passe bien et le pilote assure. Depuis je navigue avec l’artimon, la grand voile à deux ris et le génois enroulé l’équivalent de deux ris.
Il y a beaucoup de mer et à chaque vague le bateau bouge énormément, c’est fatigant. La seule position à peu prés vivable est allongée sur la banquette du carré. Le vent à forcit, il souffle entre 25 et 28 nœuds maintenant.
Aujourd’hui 175 milles au compteur, record battu ! Plus que 1685 milles pour Hiva-Oa.
A demain
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (20/04), 04:00 hours in France
Hello everyone,
Every day is a new dawn and the cruise is well and truly over. The ocean is no longer as pacific as it had lulled me into believing.
Yesterday evening, before nightfall, I gradually reefed the mainsail and rolled the jib a little as the wind was gradually getting stronger. I hate the weather changing going into the night.
As I wasn’t hungry, I decided to go to bed once the news of the day was posted. I slept on the bench in the lounge because sleeping in the front of the boat is a disaster. If I keep everything shut I pass out with the heat and, if I half-open, I end up being showered with sea water.
I just couldn’t get to sleep; even in the lounge it was far too hot. I’m beginning to think the sea is lying in wait for me because the minute I open anything at all it hurls itself at me.
Outside, the weather was getting rougher; the sea was beginning to swell. By three a.m., I still hadn’t slept a wink and I could hear the thunderstorms getting closer. They weren’t causing too much of a racket but set off the radar all the same.
I changed my bunk for the space between the cases and the table because with this heavy sea I could see myself landing on the floor yet. It was even hotter there.
I finally managed to get some sleep until about 5.30, when I was woken with a premonition. The boat was bombing it; she was going far too fast. I jumped up and before I even managed to reach the ladder, the pilot abandoned ship, alarm, beacon and all hell broke loose.
When I got to the cockpit, it was raining and the wind was ferocious. It was pitch-black, I couldn’t see a thing. The boat had luffed, (in the eye of the wind) with far too much sail. Quick, ‘Standby’, helm to the right, what a battle. Nothing, the boat remained keeled. I slipped the jib sail and began to lower it while holding the helm. All of a sudden, the boat came up, but my helm was geared down too much and, before I could react, it swung in the other direction, gybing, shit!
I was furious, and I had a runner and tackle on the port side to crown it all. Just as well I had done a temporary job on the boom brake. I let the jib shiver and threw myself on the winch of the mainsail sheet and reeled for dear life. I started up the engine and got the boat back on course. Phew! I put on my thinking cap and realized that I had met with a squall. There are squalls without wind and then there are squalls with wind. This one must have crept up from behind and my radar never saw it coming. Circular sea-watch area from now on, no more front watch only!
I left the jib rolled up and went to lie down. When I got up at 7 the wind was blowing at between 22 and 24 knots, I paid the jib a little to stabilize the boat and get up some speed. At 8 o’clock, the horizon behind me became completely dark. The squall was upon us in no time at all but I was getting the hang of it. I just had the time to roll up the jib before the wind rose to somewhere between 35 and 40 knots, but this time around, I didn’t have to gybe. It lasted fifteen minutes, there I was, drenched to the skin again, my poor slippers! Straight away, I took in a second reef in the mainsail; I would simply have to roll up the jib before the squalls. Come the third squall, everything went ok and the pilot was secure. Since then, I’ve been sailing under mizzen, with the mainsail at two reefs and the jib rolled up by the equivalent of two reefs.
The sea is very high and the boat sways heavily with each wave, it’s exhausting. The only place where I am halfway comfortable is stretched out on the lounge bench. The wind has risen, it’s blowing at between 25 and 28 knots now.
175 miles on the counter today, record beaten! Only 1685 miles to go to Hiva-Oa.
Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"Je n’avais pas de vos nouvelles mais Alain Tardieu m’a aiguillé sur ce site ! Félicitations et bon courage pour les grains à venir... Yannick Le Noan" Envoyé par LE NOAN le 22-04-2010 à 11:00
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"salut l ami, je sors de ma soute de mes problemes de compresseurs de frigos, miseen route de desdal reussie, P Wagner de Dessalator est vraiment un type correct, il est venu m a aide, refus de paiement une biere tout tourne, et je lis ton site, j aurais voulu te filet un p ti coup de main qunad tu en as ch.. ces jours ci, c est ca les amis, j ai vraiment tres sincerement ressenti l envie de te filer un coup de main quand tu as pris un coup de ce Pacifique que j aime tant et dont je t ai beaucoup parle mais qui n est pas toujours si Pacifique que cela, bon ca va passer, tiens le coup, le soleil va revenir tu vas y arriver, tes potes pensent tellement fort a toi que les dieux dont eole vont aider; Ce soir je dine avec Rene Nozerand de TRAMP, lejoli Fisher 31 qui etait a cote de toi au sec et qui a achete et t as fait dedicacer ton 1 er bouquin, il attend le second, moi aussi, d autres aussi.Je lui ai communique ton site, il a tout lu ilva te mettre un petit mot, ce soir nous parlons de toi et de l exemple que tu donnes a l entour, et de l espoir que tu donnes aux autres bravo, continues, avec toute notre amitie et notre estime, Jean Loiuis et Rene depuis Cannes " Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 22-04-2010 à 20:18
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"courage et confiance bonne continuationamitièes roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 23-04-2010 à 09:24
Que d’émotions durant cette traversée du Pacifique en solitaire !
Je suis en larmes, je viens juste d’apprendre la nouvelle, je suis grand père d’une petite Léonie, fille de mon fils Didier et de sa femme Anne-France. La petite puce est née à 13h30 heure du bord, 23h30 en France. 50 cm, 3,360 kg de bonheur. J’ai immédiatement porté l’évènement sur le livre de bord avant de faire pétiller les bulles prévues pour l’occasion. Maintenant j’attends les photos avec impatience.
Hier soir, je venais juste de me coucher quand l’alarme retentie. Je me lève rapidement et je vais à la table à carte pour voir que c’est le pilote qui a un problème. Cela arrive, de temps en temps il repasse en « Standby » tout seul, il suffit d’appuyer sur « Auto » ou « Track » et cela repart. Je monte donc à la barre à roue.
Il y a une inscription que je n’ai jamais vue « No pilote ». Y aurait-il un pilote dans le bateau ? J’appuie sur « Standby » et prends la main à la barre à roue, je remets le bateau sur son cap et je commence à tripoter les boutons du pilote, plus rien ne fonctionne, j’ai plein de messages d’erreur et à la fin « Failure ». Grosse frayeur tout à coup, les goutes de sueur sur le front et un frisson désagréable le long de la colonne vertébrale.
Sur l’échelle des catastrophes, lorsque l’on fait une ballade en solitaire à travers un océan la perte du pilote automatique vient juste après la grosse voie d’eau et l’avarie de barre.
Heureusement sur mon bateau j’ai deux systèmes de barre, ma barre à roue qui est mécanique et prise en direct sur la mèche du gouvernail et mon pilote qui est hydraulique et pris lui aussi en direct. Si un système tombe en panne, l’autre fonctionne toujours. En Grèce je suis tombé en panne de barre à roue, je suis rentré au port au pilote.
Pour l’instant je barre dans la nuit noire en essayant de tenir le cap à 120 degrés du vent et je fais le point de la situation. A Panama j’ai chargé des poches de dialysat pour 6 semaines, il y a quinze jours de cela. J’ai donc quatre semaines pour arriver aux Marquises. Il me reste 1750 milles à parcourir, si je fais ne serais ce que 60 milles par jour j’arrive pile dans les temps. Un point pour moi, c’est ce courant portant de 1 nœud. Je peux certainement trouver des solutions d’équilibre qui me permettent de lâcher la barre une minute ou deux, pour préparer les repas, manger, faire mes dialyses, mes besoins … Et puis la nuit je peux mettre à la cape.
Mettre à la cape c’est bloquer la barre à fond dans un sens. Il y a la cape sèche, sans voile, je l’ai pris une fois en Grèce par 75 nœuds de vent et la cape courante avec la grand voile bordée à contre. On dit également mettre en pane. Le bateau dérive alors à environ 2 nœuds dans le lit du vent en aplatissant la mer à son vent.
En attendant j’essaye de voir si je peux abandonner la barre pendant les 6 ou 7 secondes qu’il me faut pour descendre couper le pilote et remonter. Je fais une première tentative mais ne trouve pas l’interrupteur dans le noir. La deuxième tentative est la bonne. Je barre ensuite pendant une demi heure en réfléchissant. Cela peut être une vraie panne, un faux contact ou bien un plantage de son petit ordinateur interne. Si c’est le cas, il peut repartir.
Je me dis que la situation est grave mais pas dramatique, au pire je vais barrer 10 heures par jour pendant un mois. Peu réjouissant !
Au bout d’un moment, je redescends et remets le pilote en marche. Il cafouille un peu puis se remet à fonctionner. Que c’est bon ! Je reste à ses cotés une vingtaine de minutes puis retourne me coucher un peu stressé au début puis me détendant progressivement.
Au niveau météo, cela s’arrange, le vent à faiblit vers les 20 nœuds, parallèlement la mer s’est aplatie.
Encore 172 milles au compteur ce jour et un autre évènement à fêter, le passage de la marque de milieu de parcourt à 18h54 ce soir. Plus que 1480 milles sur 2960 au départ !
A demain
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (21/04), 05:00 hours in France
Hello everyone,
No shortage of emotion during this solitary voyage across the Pacific!
I’m in tears! I just heard that I have become grandfather to little Léonie, daughter of my son Didier and his wife Anne-France. The little mite was born at 13:30 hours shipboard time, 23:30 hours in France. 50 cm, 3.360 kg of joy! I immediately recorded the event in the log before opening a bottle of champagne to wet the baby’s head. I can’t wait to see the photographs!
I had just gone to bed last night when the alarm went off. I rushed out of bed, went to the chart table to see if there was a problem with the pilot. It does happen you know, every now and again he goes into “Standby” all by himself, then I simply press “Auto” or “Track” and away he goes. So, I went up to the helm wheel.
I was greeted with a message I had never seen before "No pilot". Would there be a pilot on board? I pushed the “Standby” button, placed my hand on the helm, brought the boat back on course and started to fiddle with the buttons of the pilot, but nothing worked, all I got were error messages and then a final “Failure”. That gave me some fright, I broke out in a sweat and a very unpleasant shiver ran down my spine.
On the scale of disasters, losing your auto pilot, when you're sailing an ocean all by yourself, ranks third after your boat springing a leak and your helm breaking down.
I’m lucky to have two helm systems on my boat, my helm wheel, which is mechanical and linked directly to the stock, and my pilot which is hydraulic and also linked directly to it. So, if one breaks down, I always have the other one to fall back on. When I was in Greece, my helm wheel packed it in, and it was the pilot who got me into port.
For now, I would only have to steer through the pitch-black night, trying to keep course under 120 degrees of wind and I took stock of the situation. In Panama, I loaded up enough pouches of dialysate to last me for 6 weeks, fifteen days worth of that is gone. That means that I have 4 weeks to reach the Marquesas Islands. I have another 1750 miles to travel and if I only managed to cover 60 miles a day, I should make it just in time. One thing in my favour is the 1-knot positive current. I should surely be able to come up with some solution to keep the helm in position for a minute or two so that I would have the time to cook, eat, do my dialyses, go to the bathroom… And then during the night I could heave to.
Heaving to means blocking the helm solid in one particular direction. You have lying ahull, without sails, which is what I had to do in Greece once under 75 knots of wind and then you have heaving to sailing off the wind with the mainsail hauled on to the opposite side. It’s also called heaving the boat to. The boat then drifts at about 2 knots into the eye of the wind and sails the sea with the wind.
In the meantime, I tried to check whether I could leave the helm for 6 or 7 seconds to switch off the pilot and get back up again. On my first attempt, I couldn’t find the switch in the dark. But luck was on my side the second time around. I spent the next half an hour steering and thinking. It could either have broken down completely but it could also be a bad contact or a crash in the little internal computer. If that’s the case, I might get it working again.
I told myself that the situation was serious but not dramatic, worst case scenario I could always steer 10 hours a day for the next month. Not something to jump up and down about!
After a little while, I went down again and switched the pilot on. He dithered for a while but all of a sudden he started up again. I was over the moon! I stayed by his side for about twenty minutes and went back to bed, fairly stressed out at the start but I slowly began to relax.
Weather-wise, things are looking fine, the wind has dropped to about 20 knots and the sea has calmed as a result.
Another 172 miles on the clock today and another event to celebrate: I crossed the halfway line at 18:54 hours tonight. Only 1480 miles left of the 2960 miles at the start!
Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"Et oui, que d’émotions, comme à chaque naissance..... Vive Léonie, vive ses parents, vive ses grands parents ..... Bon, je vais m’arreter là, tout de même !!!! Maintenant, nous attendons avec impatience la prochaine naissance... Et pleins de gros bisous à tous Marie" Envoyé par Marie le 23-04-2010 à 13:17
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"Salut, Amiral. Vous ne pensiez tout de même pas que ça allait être "La croisière s’amuse "pendant tout le parcours ? C’est beau, Léonie. Y’a Eole dans son prénom, c’est un bon début. Have a nice trip and have fun. Amitiés. GD" Envoyé par GD le 23-04-2010 à 15:57
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"de tout coeur je felicite l’heureuxgrand pèremes petits sont ma raison de vivre et vive l leonieaffection roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 23-04-2010 à 22:13
Journée difficile aujourd’hui, loin des miens et surtout loin de cette petite Léonie que j’aime déjà si fort. Je suis nostalgique et la solitude me pèse un peu au milieu de cet océan immensément vide.
Petite Léonie, tu as un jour, je voudrais te souhaiter de réussir pleinement ta vie comme ton grand père à réussi la sienne. Pour cela je vais te donner un conseil, ne baisse jamais les bras, bat toi, bat toi toujours pour vivre le meilleur, la vie est tellement courte mais si belle. Donne toi des objectifs et arrache toi pour les réussir, c’est la meilleur façon d’atteindre le bonheur.
Je vais te raconter l’histoire de cette dent qui a forgé ma vie. Je suis jumeau et je suis né avec quelques malformations dont une petite dent. Tu imagine ma pauvre mère pendant la tété. A un mois cette petite dent de souris est tombée et à la première dentition la nature a comblé ce vide. Mais à la deuxième dentition, il manquait une place et toutes les dents se sont bousculées. Devant ce spectacle mes parents, sous prétexte que je ne trouverai pas de fille pour me marier, ont décidés de me faire soigner. Comme mon père travaillait à la SNCF, le dentiste était gratuit mais il n’y en avait qu’un seul qui exerçait Gare de Lyon à Paris.
Tous les mercredis je devais prendre le train en gare de Sens à 12h20, puis arrivé à Paris attendre 14 heures que le cabinet ouvre puis attendre mon tour et ensuite attendre le train de 17h30 pour rentrer. Au début mon père m’accompagnait mais très vite il s’est lassé et à 8 ans je passais seul tous mes mercredis à Paris.
A 10 ans, ayant pris suffisamment d’autonomie je partais seul de Sens et allais chez ma grand-mère dans l’Eure en traversant Paris. Je prenais le bus, changeais aux stations appropriées pour me rendre gare Saint Lazare et prendre le bon train pour Gisors.
A l’âge où les autres petits garçons étaient encore dans les jupes de leurs mères, moi je voyageais déjà en solitaire et j’ai appris à aimer cela. La seule chose qui était importante pour moi et que je vérifiais à chaque fois avant de monter dans le train c’était d’avoir sur moi mon porte monnaie avec de l’argent dedans. J’étais persuadé qu’avec de l’argent je m’en sortirais toujours. C’est peut être pour cela que l’argent a tant compté dans ma vie, pour la liberté et la sécurité qu’il m’apporte. Et c’est à 50 ans, ayant fait fortune dans l’immobilier que j’ai pu commencer à vivre mes rêves.
Tu vois, Léonie, cette petite dent de souris m’a appris l’autonomie, la confiance en moi et le goût d’affronter seul les plus grandes difficultés. C’est elle qui me pousse à me fixer des objectifs difficiles à atteindre. Du plaisir que je ressens à réussir ces challenges naît le bonheur de vivre que j’éprouve en permanence.
Je te souhaite à toi aussi, petite puce, de rencontrer la petite dent qui t’aidera à mordre la vie à pleines dents.
Au milieu de l’océan pacifique, enfin une nuit où je me suis vraiment reposé. Temps à grains ce matin mais soleil cet après midi. Vent idéale à 16 nœuds, mer légèrement agitée, le bateau marche bien, autour des 7 nœuds. Je suis génois entièrement déroulé, grand voile à deux ris et artimon entier.
Ce matin j’ai trouvé sur le planché du carré un poisson d’une trentaine de centimètres qui a du rentrer par un hublot avec un paquet de mer.
Tout va bien à bord, aujourd’hui 162 milles au compteur, 192 milles sur la route fond.
A demain
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (22/04), 05:00 hours in France
Hello everyone, Hello Léonie,
Tough day today, far away from my loved ones and above all from baby Léonie whom I love to bits already. I’m nostalgic and a bit lonely here in the middle of this vast, incredibly empty ocean.
Little Léonie, you are one day old, and I wish you a full and happy life, just like your grandfather’s has been. So, here is some advice, never throw in the towel, fight and keep on fighting for a better life, life is so short but oh, so sweet. Set yourself goals and stick with them, it’s the sure path to happiness.
I’m going to tell you the story about this tooth that forged my life. I am part of a twin and I was born with a few malformations, one of them a little tooth. You can imagine my poor mother when she was trying to suckle me. When I was one month old, this little tooth, the size of a mouse’s, fell out and when I eventually got my baby teeth, nature covered up the gap it had left. But, when my adult teeth started coming through, my mouth all of a sudden wasn’t big enough and my teeth started to jostle for space. Watching this, my parents, under the pretext that I would never find a girl who would marry me, decided to get my teeth sorted. As my father was working for the SNCF [French Rail], the dentist was free but there was only one and he was practising at Lyon Station in Paris.
So every Wednesday, I had to take the 12.20 train at the station in Sens, travel to Paris, wait for the dentist to open at 2, wait for my turn and then more waiting for the 5.30 train to take me back home. At the start, my father came along but he wasn’t long getting sick of it and at the age of 8, I was spending every Wednesday in Paris, on my own.
By the time I was 10, I would have been fairly independent by then, I would leave Sens on my own and go to see my grandmother in Eure, travelling across Paris. I would take the bus, change at the right stops to get me to Saint Lazare Station and then take the correct train to Gisors.
At an age where other little boys were still clinging to their mothers’ skirts, I was travelling by myself and grew to love it. The only thing that mattered to me and that I checked every time before boarding another train was that I had my purse in my pocket and money in it. I was convinced that I would always manage as long as I had money. That’s probably why money has always been so important to me, because it gave me freedom and security. So, when I turned 50, having done very well out of real estate, I was able to start thinking about living my dreams.
You see, Léonie, this little mouse’s tooth taught me independence, gave me self-confidence and pushed me to face even the biggest problems by myself. It’s that little tooth that made me set goals for myself that were difficult to attain. The pleasure I derive from succeeding in these challenges stems from this joy for life I feel every day.
Little mite, I hope that you too will find this little tooth that will help you live your life to the full.
Out in the middle of the Pacific Ocean, I finally had a peaceful night’s sleep. Squally weather this morning but sunshine during the afternoon. A perfect 16-knot wind force, the sea is fairly rough; the boat is going well, at about 7 knots. I'm sailing under full jib, mainsail at two reefs and full mizzen.
This morning, I found a thirty cm long fish on the floor of my lounge which must have come in with another wave of sea water.
On board, everything is fine, 162 miles on the clock, 192 miles of true course covered.
Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"Bonjour Jean-Louis, Ne laisse pas de place à la nostalgie et garde toute ton énergie à la bonne marche du bateau. Fais le pour tous ceux qui te sont chères et plus particulièrement pour ta petite fille Léonie. j’ai le bonheur moi aussi d’être grand-père d’une petite fille de 3 ans, c’est tout simplement génial! Nous sommes très nombreux à te suivre et à t’encourager. Nous sommes avec toi par la pensée. A bientôt Didier" Envoyé par Didier le 23-04-2010 à 21:27
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"Bravo pour la petite fille, et ouf pour le pilote ! que d emotions en peu de temps ! c est bon, tu tiens le coup, et tu le tiendras. Bernard Moitessier a dit : " Tout ce que les hommes ont fait de beau et de bien, ils l ont construit avec leurs reves" cela s applique parfaitement a Harmattan qui te mene bien ou tu le conduis, et il en est de meme pour ce voyage dont tu revais depuis longtemps. Bon vent, tes amis pensent a toi et te rendent visite a bord par la pensee ( et par e mail) Bravo aussi pour la peche au carre, je connaissais outre la traine, la palangre et d autres styles dont la peche sur le pont, notamment pour les possons volants, mais pas la peche au sol du carre. J espere que tu t es regale avec ce poisson. Fais gaffe un peu plus bas aux poissons qui ont la "gratte" en fait la ciguathera, j ai failli crever avec ca en Polynesie, il n y a pas que les poissons de lagon qui l ont, certains predateurs qui ont mange des poissons qui avaient la gratte la transmettent aussi. idem pour la partie rouge du thon, qui peut, rarement, mais cela arrive contenir du mercure. Bon, bon appetit quand meme ce n est generalement qu a une centaine de milles des cotes que cela arrive ( sauf pour le thon) bonne journee " Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 24-04-2010 à 08:15
Dans quelques jours je serais aux îles Marquises, mais est ce bien raisonnable ?
Robert Louis Stevenson ce grand voyageur et écrivain écossais (L’île au trésor) écrivait au sujet des Marquisiens : « Ils n’étaient pas cruels à l’exception de cette coutume, c’est une race d’une douceur extrême ». Il faisait allusion au fait qu’ils étaient cannibales !
Comme en Nouvelle-Zélande, en Nouvelle-Guinée, aux îles Salomon et ailleurs on consommait couramment ces fameux « cochon long ». Le repas pouvait être aussi bien un ennemi tué à la guerre qu’un ami de sa propre tribu. Dans ce cas la victime était assommée par surprise puis partagée entre les membres éminents du clan. Les femmes ainsi que les hommes de basse condition ne mangeaient pas de chair humaine. Le festin avait lieu après cuisson au four canaque. Le Norvégien Thor Heyerdahl (radeau Kon Tiki) rapporte que les plus fins connaisseurs la préféraient faisandée et qu’elle à le goût sucré de la patate douce. Les yeux étaient des morceaux de choix réservés aux chefs et aux prêtres.
Le cannibalisme a cessé aux Marquises mais il faut remarquer que le tatouage, qui avait disparu, connaît aujourd’hui une belle renaissance.
Moi je n’ai pas envie d’être dégusté, aussi si je constate que l’on est en train d’allumer le four et que certains me regarde avec un air d’envie en se pourléchant les babines, méfiance.
Remarquez bien, cela peut être l’occasion de se faire des amis, c’est ainsi par exemple que Robinson Cruzoé rencontra Vendredi en évitant qu’il devienne l’invité d’honneur de ce genre de festin.
Nuit calme, seul le pilote me fait maintenant une grève perlée. Au milieu de la nuit un petit « tut » me propulse à la barre à roue. Il est passé en « Standby ». J’appuie sur « Auto », réajuste le cap et retourne me coucher.
Ce matin comme les grains semblaient vouloir s’estomper et que le vent avait molli autour de 16 à 18 nœuds, j’ai largué les deux ris de la grand voile, regagnant ainsi un peu de vitesse.
En milieu de matinée j’ai aperçu un cargo assez loin sur l’arrière. C’est la première présence humaine depuis dix jours. Sinon, c’est une journée tranquille, ciel pommelé, douce chaleur, vent idéale, mer juste ce qu’il faut pour être belle, le bateau est confortable avec ce vent de l’arrière mais pas trop. J’en ai profité pour faire quelques lessives et sortir les poubelles qui s’amassent maintenant sur la plage arrière. Tout va bien.
Le groupe électrogène marche bien ainsi que la machine à laver et le désalinisateur. Seul l’alternateur d’arbre d’hélice fait un « couic-couic » pas très normal que je devrais regarder à Tahiti. Tous les soirs je mets le moteur principal en marche lente pendant une heure afin de lubrifier correctement l’inverseur. J’ai maintenant 10 heures de décalage avec la France, je vais encore rajouter une heure dimanche puis une demi-heure avant d’arriver puisque les Marquises ont 11h30 de décalage horaire.
Au niveau de la route ce n’est pas une journée exceptionnelle avec 158 milles au compteur. La route fond, 169 milles, n’est pas elle non plus décoiffante car le courant a un peu faiblit. Hiva-Oa est ce soir à 1119 milles.
Harmattan ne marche pas trop mal à 145 degrés du vent réel et surprise, le vent a remis un peu de sud dans son est me permettant de faire une route plus nord que la route directe. Je serais ainsi mieux positionné lorsque le vent tournera plein est.
Avec les prévisions météo actuelles je prévois une arrivée samedi prochain, le premier mai. Peut être le vendredi soir 30 avril si cela veux sourire.
Bon weekend.
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (23/04), 05:00 hours in France
Hello everyone,
In a few days’ time I’ll be on the Marquesas Islands, but I wonder just how wise a decision that has been.
Robert Louis Stevenson, famous traveller and Scottish writer (Treasure Island) wrote about the Marquesan people: “They weren’t cruel, and aside from this custom, they are an extremely gentle race”. With that statement he was referring to the fact that they were cannibals!
Just like in New Zealand, New Guinea, on the Salomon Islands and elsewhere, the natives frequently ate "long pig”. And, they were just as likely to feast on an enemy killed during the war as on friend of their own tribe. In that case, the victim was taken out by surprise and then divided up between the prominent members of the clan. Women and men who were not in good shape did not eat human flesh.
The feast would begin once their prey had been cooked in a Kanak oven.
The Norwegian Thor Heyerdahl (Kon Tiki raft) reported that the real connoisseurs preferred it gamy and that “long pig” doesn’t taste unlike sweet potato. The eyes were the choice parts and these were reserved for their chiefs and priests.
Cannibalism is a thing of the past on the Marquesas Islands but it has to be said that tattoos, which had gone completely out of fashion, have made a real comeback.
I don’t fancy becoming someone’s dinner, but I did notice the oven being fired up and that some of them are looking at me with relish, licking their chops, I’ll have to watch my back.
On the other hand, I might make myself some new friends, because this is how Robinson Crusoe met Friday when he saved him from becoming the guest of honour at this type of feast.
A calm night, only the pilot is on go-slow. In the middle of the night, a little “tut” saw me making a dive for the helm wheel. He had gone into “Standby” mode. I pressed “Auto”, adjusted the course and went back to bed.
This morning, as the squalls seemed to die down and the wind had dropped to between 16 and 18 knots, I slipped the two reefs of the mainsail which allowed me to regain a little speed.
Midway through the morning I spotted a cargo vessel far behind me. That was the first sign of human life in ten days. Other than that, it was a quiet day, a dapple-grey sky, gentle heat, perfect wind, just enough waves to make the sea look great and life on board is comfortable now that I have just the right amount of wind in the back. I availed of the opportunity to do a couple of washes and put out the rubbish that was accumulating on quarterdeck. All is well.
The power supply is doing its job and the washing machine and watermaker are behaving themselves. Only the shaft alternator is making a peculiar noise which I’ll have to investigate when I get to Tahiti. Every night, I run the main engine at low speed for an hour to lubricate my reversing gear. At the moment, the time difference with France is 10 hours and on Sunday I’ll be adding another hour onto that and then, before I get to the Marquesas Islands, another half an hour because they are 11.5 hours behind.
Mileage-wise, the day hasn't been extraordinary, only 158 miles on the clock today. In true-course terms, 169 miles, which isn’t all that exciting either, but the current has weakened a little. Tonight, Hiva-Oa is 1119 miles away.
Harmattan isn’t doing too badly under 145 degrees of true wind and surprise, surprise, the wind has turned a little more south which means that I’ll be following a more northerly course instead of the straight one. That way, I’ll be in a better position when the wind turns fully east.
Going on the current weather forecast, I expect to arrive next Saturday, the first of May. Maybe even Friday, 30 April, in the evening, with a bit of luck.
Have a nice weekend.
Jean Louis
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"Como esta Captain, Nous sommes Lundi 12h30 je viens de recevoir ce blog. J’ai raté ton coup de fil Samedi car j’étais en train d’étaler 12 m3 de terre dans mon jardin, tu sais, la terre c’est cet élément solide qu’on trouve parfois au bout des océans quand la vigie crie "tewe, tewe, captain". Tiens une petite revue de presse pour te distraire un peu : Pas de cas de cannibalisme signalé ces derniers jours, nous sommes il est vrai dans une civilisation avancée ou seulement de nouveaux cas de pédophilie sont signalés dans les plus hautes sphères de l’église...même Benoit 16 est obligé de s’en méler dans la presse...Les avions revolent (cette fois on n’avait pas eu de chance car contrairement à Tchernobil le nuage ne s’est pas arrêté a notre frontière). les trains re-roulent grace à la CGT qui a rappelé les grévistes qui eux sont furieux parce qu’ils n’ont pas pu pour certains utiliser le train pendant les vacances scolaires...Sarko dans l’applaudimètre international est nr 5 derière Obama, Le Dalai Lama, H.Clinton et Merkel...en fait il a pris la place de Benoit 16 qui compte tenu de l’actualité perd des places...Ribéry et d’autres joueurs de léquipe de France impliqués dans une affaire de prostitution de mineures, Domenech qui va les emmener 40 jours en Afrique du Sud hésite entre une cargaison de bromure ou un charter de dames de compagnies...moi j’ai la réponse, ne rien prévoir car ils n’y seront que quelques jours...Sarko a pris uin bain de foule en province, il a sérré la maion à un jeune qui aussitôt s’est essuyé la main d’un air dégouté...Sarko lui a dit "Fais pas le malin toi...tu vois toujours un peu de rififi...et toujours réactif notre président...Une femme voilée s’est faite verbalisée pour conduite dangereuse...elle proteste officiellement et ne veut pas payer...Hortefeux enquète, on s’aperçoit quelle est l’une des 4 femmes d’un polygame, ils ont au total 12 enfants et chacune des femmes percevrait l’allocation parent isolé....l’affaire fait la une des journaux...serait ce un cas isolé??? enfin j’ai un peu trop de gamma gt dans mes analyses...mais ça c’est local pas national... Voila captain mon petit best off pour, j’espère te faire rigoler un peu entre 2 grains.
Bonne nav, bonne peche?? et bonne journée Jacky." Envoyé par Jacky Peudevin le 26-04-2010 à 13:18
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"Salut, Amiral. Pour le plaisir :Ils parlent de la mort comme tu parles d’un fruit Ils regardent la mer comme tu regardes un puits Les femmes sont lascives au soleil redouté Et s’il n’y a pas d’hiver, cela n’est pas l’été La pluie est traversière, elle bat de grain en grain Quelques vieux chevaux blancs qui fredonnent Gauguin Et par manque de brise, le temps s’immobilise Aux Marquises
Du soir, montent des feux et des points de silence Qui vont s’élargissant, et la lune s’avance Et la mer se déchire, infiniment brisée Par des rochers qui prirent des prénoms affolés Et puis, plus loin, des chiens, des chants de repentance Et quelques pas de deux et quelques pas de danse Et la nuit est soumise et l’alizé se brise Aux Marquises
Le rire est dans le cœur, le mot dans le regard Le cœur est voyageur, l’avenir est au hasard Et passent des cocotiers qui écrivent des chants d’amour Que les sœurs d’alentour ignorent d’ignorer Les pirogues s’en vont, les pirogues s’en viennent Et mes souvenirs deviennent ce que les vieux en font Veux-tu que je te dise : gémir n’est pas de mise Aux Marquises
Bon vent. Amitiés. GD" Envoyé par GD le 26-04-2010 à 18:32
Quel beau jouet cet Harmattan, quel weekend sympathique. Depuis deux jours je m’amuse comme un adolescent sur un dériveur.
Cela à commencé vendredi soir. J’étais artimon, grand voile pleine et génois à un ris, je venais de me coucher et progressivement le vent à forci. C’était une vraie cavalcade, le bateau marchait en permanence autour de 8 nœuds et partait dans des accélérations qui lui faisaient prendre entre 9 et 10 nœuds. Bien sur, impossible de dormir dans ces conditions, je ne suis pas en course. Aussi je me suis levé et j’ai presque roulé en totalité le génois.
Cela s’est poursuivi tout le weekend, un vent assez soutenu de l’ordre de 24 nœuds et un système complexe au niveau des vagues. Ce système est composé de deux trains de houle différents, un train sud est arrivant par l’arrière et un autre train d’onde arrivant du sud, pourtant ce n’est pas la saison du mara’amu.
J’aime les vagues, si elles n’existaient pas la mer serait bien triste. Il y a la vague qui arrive de l’arrière, elle impressionne quand on se trouve au pied, dans le creux et qu’elle nous domine de toute sa hauteur. Puis c’est le miracle de la voute de ce bateau, tout l’arrière se soulève comme dans un ascenseur et l’on se retrouve avec le bateau très incliné sur l’avant. La vague le projette alors dans une accélération qui fait trembler toutes les membrures. Et puis la vague passe et le bateau s’aplatie dans un tapi d’écume en s’inclinant sur l’arrière d’une façon importante, en ralentissant.
Très différente, la vague qui arrive sur le côté. Cela peut être beaucoup plus brusque. Elle peut se cogner sur le flanc du bateau comme sur une digue. Cela provoque un choc violent qui fait faire un pas de côté au bateau. Elle est alors projetée en hauteur et avec le vent retombe sur le pont en grandes cascades. Gare au hublot au vent ou au panneau de pont ouvert. Elle peut également agir avec plus de subtilité, passer sous le bateau et le rouler. Il commence alors à se pencher du côté où arrive la vague et lorsque la vague passe il se redresse et se vautre sur l’autre côté dans un lit de mousse blanche. Attention alors au hublot ouvert sous le vent, il se retrouve sous le niveau de l’eau qui peut monter jusqu’au milieu des chandeliers.
Et puis il y a tous les mariages entre ces deux systèmes de houle, avec des très belles vagues longitudinales surmontées d’une crête toute blanche qui déferle et d’autres qui ressemblent à des pyramides et qui s’élèvent au dessus de la mêlé.
Le summum c’est quand le bateau est pris en même temps par une vague de chaque système qui ne se sont pas mariés. L’effet est décoiffant car le bateau se couche très fort sur le côté tout en partant comme une fusé dans des tourbillons d’eau. Hier après midi j’étais allongé dans le cockpit, sur des coussins sur le banc tribord, sous le vent. C’est un endroit idéal pour flemmarder, on est bien, coincé contre l’hiloire, abrité du soleil par la capote, rafraichit par un petit courant d’air et avec une vue magnifique sur la mer. Avec un coussin dans le dos on est comme dans une chaise longue. J’étais en train de lire le guide de navigation de la Polynésie. Tout d’un coup le bateau a été pris dans un système de vagues croisées, il est parti au surf en se couchant d’une façon inhabituelle, la totalité des chandeliers s’est retrouvé sous l’eau et moi avec. L’eau est rentrée à gros bouillons dans le cockpit en me submergeant, surpris j’ai bu la tasse par le nez. Heureusement mon livre que je tenais à bout de bras n’a pas été trop abimé. J’en ai été quitte pour me changer, enfin changer de slip je ne porte que cela, et surtout refaire immédiatement le pansement de mon cathéter.
Aujourd’hui je navigue avec deux ris dans la grand voile et le génois totalement déroulé. Quel bonheur, ces semaines de navigations continues en solitaire m’apprennent beaucoup sur mon bateau. Je n’aurais jamais pensé m’amuser autant qu’avec un dériveur. Quand on le cherche un peu on s’aperçoit que malgré ses 16 tonnes il peut être extrêmement joueur. Bien entendu cela n’est pas possible en croisière familiale, un peu trop rock n’roll.
Voilà pour aujourd’hui. Ce soir le vent tombe et la mer s’aplatie, hier 174 milles au compteur et seulement 178 sur la route directe. Le courant n’est plus porteur. Aujourd’hui, 163 milles sur la route surface, 169 sur la route directe et il me reste 772 milles pour Hiva-Oa.
Le pilote est toujours dans sa grève perlée mais çà va.
A demain
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (25/04), 05:00 hours in France
Hello everyone,
What a wonderful toy my beloved Harmattan, what a great weekend! For the past two days I felt like a teenager on a sailing dinghy.
It all began last Friday evening. I was sailing under mizzen, full mainsail, jib at one reef and had just gone to bed when the wind began to rise. The boat was absolutely flying it; she never dropped below 8 knots or thereabouts and even managed to get up to between 9 and 10 knots at times. Needless to say, sleep was out of the question under those conditions, this wasn’t a race after all. So, I got up and unrolled the jib almost to the full.
I spent my weekend under a steady wind force of about 24 knots trying to negotiate the rather complicated wave system. This system consists of two different wave trains, the south train which comes in from the back and another wave train from the south, even though it isn’t mara’amu season.
I love waves, without them the sea wouldn’t be half as interesting. There are waves that come in from the back, most impressive when you find yourself at the bottom of one, in the belly and have this wave towering over you. And as this boat miraculously has a vault, the entire back part just lifts off as if you were in a lift so that the boat lists very steeply forward. The wave then thrusts her forward with such speed that her whole rib shakes. And then, as the wave passes, the boat crushes into a carpet of foam heavily listing on the back, slowing down.
Now, the waves that come in from the side are a different kettle of fish altogether. They hit you far more suddenly. They can hit the side of the boat like they would a flood barrier. The shock is so violent that the boat jerks sideways. Then, she is thrown up only to cascade down again with the wind. Woe betide if the wind catches an open porthole or deck panel.
Waves can also sneak upon you more subtly, go underneath the boat and make her roll. Then, she’ll start to list on the side the wave is coming from and straighten herself up again as the wave passes and wallow on the other side in a bed of white foam. Watch out if you left one of the portholes open under the wind because it will end up below water level with the result that the water can rise up as far as the candelabras.
And then you have the combination of these two swell systems, with amazing longitudinal waves and their snow-white breaking crest and others that would remind you of pyramids and rise above the melee.
The absolute highlight is when the boat is caught simultaneously by one wave from each system, both having joined forces. The effect is unbelievable because the boat will then keel very heavily to one side before taking off like a canon ball through a whirlpool of water. Yesterday afternoon, I was stretched out in the cockpit, on cushions on the starboard-side bench, under the wind. The ideal spot to loaf about, you’re perfectly comfortable, stuck against the hatch coaming, sheltered from the sun by the hood, nice and cool thanks to fresh air coming in and with a magnificent view of the sea. With a cushion in your back, it’s like lounging on a chaise longue. I was reading the Polynesian navigation guide. All of a sudden, the boat was caught up in system of cross waves, she surfed and keeled quite uncharacteristically and all of a sudden the candelabras and yours truly were stuck under the water. The water had rushed into the cockpit, submerging me, and taken completely by surprise, I ended up breathing in water through my nose. Luckily, the book I was holding up as high as I could didn’t suffer too badly. I had no option but to go and change, my boxer shorts that is, as that’s all I am wearing here and to quickly change my catheter dressing.
Today, I’m sailing with the mainsail at two reefs and the jib completely open. I’m thrilled with myself, during these weeks of non-stop sailing on my own I have learned a lot about my boat. I would never have believed that a dinghy could give me so much joy. Under the right conditions, she can be very playful indeed, in spite of her 16 tons.
Of course, you couldn’t do this during a family cruise, the rock ‘n roll would be too much.
That's it for today. The wind has dropped tonight; the sea has become calmer, 174 miles on the clock yesterday, 178 miles of true course only. I no longer have a positive current. Today, 163 miles of track, 169 miles of true course so now I only have another 772 miles to go before I’ll reach Hiva-Oa.
The pilot is still on go slow but I’m managing.
Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"Salut captain, Il est 11h ici, quelle belle analyse de vagues, c’est clair, c’est vrai les longues traversées laissent le temps de les observer finement. Je viens d’aller me ballader aux Marquises sur la toile, c’est magnifique, beaux reliefs, belles criques franchement mieux que Caro et puis on peut comprendre Gauguin et Brel les marquisiennes sont extrèmement belles...Tu feras attention quand même car les marquisiens sont eux aussi très beaux (du moins sur les photos) mais surtout ce sont des athlètes... Alors une info importante le fameux HAKA cri de guerre des All Blacks vient en fait des Marquises, les enfants l’apprennent à l’école, les fètes sont ponctuées par cette danse et les personnalités sont reçues de cette manière, donc ne crains rien quand tu mettras pied à terre, sil y a un Haka ce ne sera pas pour t’agresser mais pour t’honorer... Bonne route captain, Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 27-04-2010 à 11:21
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"Toujours avec toi dans la pensée. Et toujours hautement impressionné. ... et jaloux.
Bien amicalement.
Do Manchon" Envoyé par Dominique Manchon le 27-04-2010 à 13:59
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"Inouï. Je te laisse fin décembre à l’approche des Antilles, admiratif devant ton périple transatlantique. Puis je me dis, voilà, maintenant not’vagabond il a réalisé son périple, il va rester tranquille...en père peinard... Le temps de remiser ma pelle à neige, de démarrer les semis de printemps (radis, salades, pois mange-tout), je viens faire un tour sur le site toujours inscrit en favori, et alors là, la tasse! une tasse d’écume bien bouillonnante venue de je ne sais où, de trois quarts arrière ou de face pour le coup! Enorme! je te retrouve en maître du Pacifique, baguenaudant sur les crêtes d’eau salée quelquepart le nez pointé vers les Marquises. Et là je me dis que ben oui c’est tellement dans la logique des choses, avec un tel bonhomme et un tel bateau. On ne pouvait pas arrêter une telle chevauchée et mettre les deux sous la bride. Alors oui je vais me remettre à rêver marin au fil de ton périple, rallumer ma vieille lampe d’écume et ma pipe tempête, faire des noeuds de chaise à mon mouchoir pour ne pas oublier de t’envoyer par ci, par là, quelques bouteilles à la mer! Tiens bon la vague...et à bientôt Capitaine !" Envoyé par Creusot Alain le 27-04-2010 à 14:51
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"Encore en train de t’amuser pendant que les autres rament... m’étonne pas ! Allez, j’retourne au bouillon... Camille, Jean-Michel, Lou, Swann et les autres..." Envoyé par Sophie le 27-04-2010 à 15:23
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"Bises affectueuses !" Envoyé par Sophie le 27-04-2010 à 15:25
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"salut l ami, bien recu ton mail, y ai repondu sur gmail bonne arrivee amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 28-04-2010 à 09:18
Ce matin j’ai encore retardé les pendules du bord d’une heure, j’ai maintenant 11 heures de différence avec la France, lorsque je me couche vous venez de vous lever et lorsque je me lève vous n’allez pas tarder à vous coucher. Difficile avec ces horaires décalés de se téléphoner. C’est ainsi que parfois je suis réveillé au milieu de la nuit.
Aux Marquises c’est un petit peu plus compliqué, ce n’est pas une heure ronde, ils ont 11h 30 de décalage horaire. Il faudra s’y faire.
Je veux ici remercier GD le Biker de nous avoir mis sur le blog le texte de cette chanson du grand Jacques « Les Marquises ». Cette chanson est extrêmement importante car c’est elle qui a fait découvrir au monde qu’il existait un archipel de paradis. C’est cette chanson qui fait que je suis aujourd’hui au milieu du Pacifique en m’ayant toujours juré de connaître un jour cet endroit d’exception.
Je vais certainement terminer cette traversée du Pacifique vendredi soir si le courant, contraire maintenant, ne veux pas trop me retarder. Quelle différence avec l’Atlantique où, sur la même distance j’avais mis 23 jours alors que là cela va faire de l’ordre de 17 jours !
Une semaine de gagnée, c’est énorme. Que vais-je en faire ? Il y a une semaine de navigation pour arriver à Tahiti, 800 milles environ. J’ai un billet d’avion pour revenir en France le 26 mai. Cela me laisse presque trois semaines de bonheur pour visiter ces îles, trois semaines de vacances. Sur la route il y a les Tuamotu.
Trois bassins de navigation très différents, les Marquises sont des îles montagneuses d’origine volcanique sans lagon, avec des criques. Je vais y passer quelques jours, après Hiva-Oa, peut être aller sur Nuku-Hiva la plus grande et celle qui a le plus de mouillages abrités. Peut être également la belle Ua-Pou.
J’ai envie de passer également beaucoup de temps aux Tuamotu. Cet archipel est composé de 76 atolls coralliens. Ce sont comme des anneaux qui dépassent de l’eau avec un grand lagon au milieu. Généralement une passe, genre de fente dans l’anneau, permet de pénétrer dans le lagon. Celui-ci est souvent navigable dans des eaux turquoise. Attention cependant aux pattés de coraux à fleur d’eau. La faune dans ces lagons, le long du récif et surtout dans les passes est exceptionnelle. C’est le paradis des pêcheurs, des plongeurs et des chasseurs sous marins. J’aimerai voir les atolls de Manihi, et Rangiroa et quelques un plus petits. Fakarava me semble trop sud pour cette fois.
Ensuite il y a Tahiti et plus généralement l’archipel de le Société. Comme je ne pourrais pas tout faire, je pense oublier les îles sous le vent et donc Bora-Bora et Raiatea. Je pense que je vais me contenter de Tahiti et peut être Moorea. Ces îles sont un peu un mixte des précédentes puisqu’il s’agit de montagnes d’origine volcanique entourées d’un anneau de corail à l’extérieur, et un lagon entre l’anneau et l’île.
Il faut également que je m’organise pour trouver où stationner mon bateau pendant mon retour en France. Stationnement à flot où stationnement à sec ? Il ne faut pas que j’arrive trop tard à Tahiti pour gérer tout cela. La nuit dernière a été entrecoupée de grains qui ont perdurés jusqu’en milieu de matinée. Pas trop de vent sous ces grains, de l’ordre de 27 à 28 nœuds mais il faut quand même se lever pour être prêt à réagir. Au niveau du temps, j’approche des Marquises et le climat correspond à ce qu’écrit Jaques Brel, ce n’est pas l’hiver mais ce n’est pas l’été, c’est juste bien.
173 milles au compteur mais que 167 milles sur la route du fait du courant contraire.
A demain
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (26/04), 06:00 hours in France
Hello everyone,
This morning I turned the shipboard clocks back another hour, now I am 11 hours behind France, so when I go to bed you are just after getting up and when I get up you will be on your way to bed. The time difference makes phoning one another awkward. Little wonder I get woken by the phone in the middle of the night at times.
On the Marquesas Islands it becomes even more complicated as they are 11.5 hours behind, so no more counting in whole hours. I’m sure I’ll cope!
I would hereby like to thank GD the Biker for having taken the time to put the text of the song “Les Marquises [The Marquesas Islands]” by the great Jacques on the blog. This song is extremely important because that is how the world got to hear about this idyllic archipelago. It’s because of this song that I currently find myself in the middle of the Pacific, having always sworn that one day I would visit this exceptional spot.
I will certainly end this crossing of the Pacific on Friday evening if the current, which is working against me now, is not going to throw a spanner in the works. What a difference with the Atlantic where it took me 23 days instead of about 17 days to travel the same distance!
I gained a whole week, incredible. Now what am I going to do with that time? It’ll take me one week to get to Tahiti, which is about 800 miles away. I have a plane ticket to fly back to France on 26 May. That’ll give me almost three weeks to visit these islands, three weeks of holidays. The Tuamotu Islands are on my route.
Three very different sailing areas, the Marquesas Islands are mountainous, volcanic in origin, no lagoon but there are creeks. I’m going to spend a few days there, then, after I’ve visited Hiva Oa, I could always go on to Nuku Hiva which is the largest of the islands and has the most sheltered moorings. I could also visit the beautiful Ua Pu.
And I would really like to spend quite a bit of time on the Tuamotu Islands. This archipelago encompasses 76 coral atolls. These are like rings that stick out of the water, forming a huge lagoon in the middle. There are channels, a bit like cracks in the ring, which will bring you into the lagoon. These cracks, which are filled with water the colour of turquoise, are often navigable, though, you do have to keep your eyes peeled for patch reefs. The fauna in the lagoons, along the reef and especially in the channels is breathtaking. It’s a paradise for fishermen, divers and submarine hunters. I would love to visit Manihi and Rangiroa and a few of the smaller atolls. Fakarava is possibly too far south for me this time around.
Next, you have Tahiti and the Society Archipelago in general. As I can’t visit them all, I’m thinking of skipping the islands under the wind, Bora Bora and Raiatea, that is. I’ll probably settle for Tahiti and possibly Moorea. These islands are like a mixture of the other ones I just mentioned because they are made up of mountains of volcanic origin, surrounded by a coral ring on the outside, with a lagoon between the ring and the island.
I shall also have to sort out where I’ll leave my boat when I go back to France. Shall I leave her in a floating dock or will I put her in dry dock? I must make it my business to arrive in Tahiti in time to organize all that.
Last night, right through to mid-morning, there were loads of squalls. The wind wasn’t too high under these squalls, somewhere around 27 to 28 knots, but you still have to get up and be ready to take action. Weather-wise, well, I’m approaching the Marquesas Islands, and it’s exactly as Jacques Brel said, not quite winter but not quite summer either, just perfect.
173 miles on the clock today but only 167 miles of track covered on account of the counter current.
Wed, 28 Apr 2010 04:00:00 GMT - Une tache rouge dans le bleu 08°34S 131°26W
Wed, 28 Apr 2010 04:00:00 GMT - A red dot amidst all this blue 08°34S 131°26W
19H00 J-1 heure du bord, 06H00 en France
Bonjour à tous,
Je vais vous situer le décor de ce mardi : Vous imaginez une grande galette bretonne d’un bleu profond et juste au milieu, mais en plein milieu, un tout petit bateau crème avec un énorme ballon rouge vif sur l’avant. Et puis rien d’autre, absolument rien. Au dessus un énorme ciel bleu azur avec juste deux ou trois petits bouts de coton blanc et à la verticale du bateau un gros disque jaune d’or avec des rayons.
Cette nuit le vent a callé comme ils disent en Camargue. La mer s’est amortie petit à petit et ce matin c’est grand beau temps. Juste une petite brise qui évolue entre 12 et 16 nœuds, un grand soleil dans un ciel d’azure, le bonheur quoi !
Je n’avais pas voulu larguer mes deux ris dans la grand voile cette nuit de peur d’un dernier grain, aussi dès le lever, à 6 heures ce matin j’ai largué ces deux ris. Puis immédiatement j’ai entrepris d’aérer. C’est incroyable tout est humide. J’ouvre en grand touts les panneaux et touts les hublots. Que c’est bon, cet air qui circule et ce soleil qui rentre.
Je n’étais pas allé à l’avant du bateau depuis une semaine au moins, je pourrais ouvrir une poissonnerie. Il y a des poissons de toutes tailles et puis également des encornets d’environ 6 ou 7 centimètres. Bon certain ne sont plus d’une toute première fraîcheur.
Le bateau marche à 5 nœuds, 5 nœuds et demi. Il faut que j’envoie le spi. Je m’y mets avant le petit déjeuner. Je l’avais laissé sur le pont, c’est vite fait et immédiatement c’est le bonheur, le bateau part à 7,5 nœuds dans ce bruit de soie déchirée que fait l’étrave en fendant l’eau.
Progressivement le vent a tourné plein est. Je me suis mis à 150 degrés du vent, c’est le maximum admissible pour mon bateau et pourtant je fais une route trop sud. Je vais au 249 alors que la route est au 260. Espérons que le vent va mettre un peu de sud dans son est sinon il faudra que je tire un bord à l’arrivée.
Ce soir le vent est encore tombé, il n’est plus qu’à 12 nœuds. Du coup ma vitesse a chutée, me donnant une arrivée dans la nuit de vendredi à samedi. Je n’aime pas, je préfèrerais arriver de jour bien que l’entrée de nuit est tout à fait possible dans la baie Tahauku, le port de Hiva-Oa. De plus on est en pleine lune actuellement. Enfin il peut encore se passer pleins de choses d’ici là.
Petit parcours aujourd’hui avec 149 milles au compteur, 150 sur la route.
Bonne soirée et à demain
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (27/04), 06:00 hours in France
Hello everyone,
Let me describe you this Tuesday’s scenery:
Imagine this huge blue Breton pancake and right in the middle, and I mean right in the middle, you have this tiny cream boat with a huge bright-red balloon at the front. That’s it, nothing else. I’m sailing under an incredibly azure-blue sky with only two or three little white clouds and, on the vertical line of the boat, there is this huge, beaming golden disc.
Last night, the wind receded as they would say in the Camargue. Slowly but surely, the sea quietened down and this morning I woke up to blazing sunshine. Just a tiny little breeze fluctuating between 12 and 16 knots, radiant sunshine and an azure-blue sky, bliss in other words!
I didn’t want to slip my two reefs in the mainsail last night for fear of meeting with one last squall, so, as soon as I got up, at 6 this morning, I slipped the two reefs. No sooner that done and I decided to air the boat. You have no idea how damp everything is. I opened all the panels and portholes as wide as I could. It’s so nice to feel the air and sunshine coming in.
I hadn’t set foot on the front for a week at least and let me tell you, I could open a fish shop. I found fish in every size and also some squid of about 6 to 7 cm. Judging by their smell, they definitely didn’t land there last night.
The boat was sailing along at 5 to 5.5 knots, time to hoist the spinnaker. I decided to get that job out of the way before breakfast. As I had left it on deck it didn’t take me any time at all and suddenly the boat took off at 7.5 knots, accompanied by this sound of tearing silk the bow makes when slicing through the water.
The wind gradually turned fully east. I positioned myself at 150 degrees of the wind, which is the absolute maximum for my boat; I was going too far south anyhow. I’m at 249 degrees while the course I need to follow lies at 260. Let’s hope that the wind will turn slightly more southward otherwise I’ll have to tack when I get there.
The wind dropped even further tonight, it’s only blowing at 12 knots now. As a result my speed plummeted, which means that I shan’t be arriving now until sometime during the night from Friday to Saturday. I don’t like that; I prefer arriving during daylight even though sailing into Tahauku Bay, the port of Hiva Oa, is quite feasible. And I do have a full moon at the moment. But you never know what might happen between now and then.
I didn’t cover a whole load of track today, 149 miles on the clock, 150 miles of true course.
Have a good evening, talk to you tomorrow,
Jean Louis
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"salut l ami, bon il y a les jours avec et les jours sans, cela vaut aussi pour le vent.. un p ti conseil d ami, en Polynesie si tu arrives de nuit pour une premiere entree, mets toi a 2 milles de la cote, capeye jusqu au matin et rentre calmos apres le lever du jour, j ai failli casser mon bateau a Huahine et a moorea pourtant faciles, chacun fait comme il veut, ( surtout toi... ) mais quand on compare le temps qu il faut pour preparer un beau bateau comme Harmattan et les quelques minutes qu il faut pour le casser, qu est ce que quelques heures a la cape ?? j espere que tu vas retrouver le vent, amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 29-04-2010 à 01:06
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"Salut l ami pas de vent, m...! bon ca arrive, patiente et courage. La bonne nouvelle, mes amis de Tahiti m ont repondu et s occuperont de toi a l arrivee, je t enverrai dans un autre mail leurs coordonnees e mail il te faudra les contacter a l avance, ils seront a l arrivee, ils s occupent aussi de te rouver un mouillage que tu pourras si tu veux faire surveiller en ton absence, ouvrir et faire tourner le bateau etc.. par ailleurs ils regardent aussi pour une mise a sec, ainsi en arrivant tu auras plusieurs choix et surtout comme il y a beaucoup de bateaux et peu de places, tu ne seras pas embete. Mes amis ont vecu a bord et ont eu deux bateaux, ils sont a Tahiti depuis plus de 20 ans, ils sont tres sympas , ils sont assez occupes professionellement mais ils prendront le temps pour toi. Voila, donc tu arriveras en terre connue. Bon vent quand meme, amities JL ( l autre ..) " Envoyé par Pierrefeu Jean louis le 29-04-2010 à 10:25
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"Hello Captain, Je vois bien que Eole joue un peu avec tes nerfs mais je sais que tu les a solides...et je vois dans ton dernier bulletin météo que tu penses arriver dans la baie Tahauku Samedi matin, donc toute une journée pour la douche, mettre du sent bon et te faire beau pour la Saturday Night Fever... Pas belle la vie? Aujourd’hui Vendredi je suis allé déjeuner à la Grotte, calanque de Callelongue..ça te rappelle quelques bons souvenirs? temps super; c’était magnifique Par contre, surprise le garde barrière n’était pas là...je suppose qu’il est en stage au Panama entre Colon et Shelter Bay avant la saison... Vu le commentaire de Jean Louis j’imagine que tu vas etre cocooné à ton arrivée à Tahiti...Bon courage pour les quelques dizaines de miles qu’il te reste et bonne nav. Jacky " Envoyé par Jacky Peudevin le 29-04-2010 à 20:13
Thu, 29 Apr 2010 04:00:00 GMT - Pas vraiment la pétole… 09°04S 133°30W
Thu, 29 Apr 2010 04:00:00 GMT - Not quite up shit creek… 09°04S 133°30W
19H00 J-1 heure du bord, 06H00 en France
Bonjour à tous,
Pas vraiment la pétole … mais presque ! Quel marin faisant de la voile n’a jamais prononcé d’une façon dégouté « C’est la pétole ! ». La pétole c’est quand il n’y a plus de vent, quand les voiles pendent lamentablement et que tout bat, tout claque, que le bateau roule et que le marin est désabusé.
Hier soir le vent est tombé autour de huit nœuds en passant pile dans l’axe de la route. Quelle déveine, après une traversée aussi rapide de se retrouver presqu’à l’arrêt si prêt du but. J’ai tout essayé, tirer un bord vers le nord ouest, serrer au plus près le vent arrière, avec le génois, sans le génois, en me mettant à 20 degrés du vent, puis à 25, puis à 30. Rien à faire, toujours aussi mauvaise ma VMG. La VMG c’est la vitesse de rapprochement sur l’objectif.
Alors qu’il y a deux jours l’ordinateur me donnait moins de 90 heures pour arriver, maintenant je suis à plus de 100 heures. J’ai fini par passer la nuit avec artimon, grand voile et moteur à 1000 tours sans pour autant faire des étincelles.
Ce matin debout à 5h30, au lever du jour pour envoyer le spi. Moteur coupé je me traine à 4 nœuds à 30 degrés du cap idéal. Misère ! Je remets le moteur à 1000 tours et ma VMG atteint péniblement les 4,5 nœuds.
Dans la matinée quelques pointes de vent vers les 15 ou 16 nœuds me redonnent espoir mais très vite cela retombe dans les 10 nœuds. En début d’après midi je m’y remets et je fais de nombreux essais mais le vent est maintenant à 8 nœuds et il est ridicule de tirer des bords à 30 degrés de la route, le peut de gain en vitesse est totalement absorbé par la distance supplémentaire.
Dégouté, à 16 heures je rentre le spi, borde les voiles dans l’axe et continue au moteur seul à 1200 tours, seule solution si je ne veux pas rater la fièvre du samedi soir sur Hiva-Oa. J’en ai marre de jouer avec ces voiles qui ne me servent à rien.
Après avoir boudé pendant une heure, j’y retourne tout de même et je déborde à fonds ma grand voile et mon artimon et je frappe des retenus de bôme. L’inconvénient c’est que le bateau roule, l’avantage c’est ce demi nœud de gagné qui peut me permettre d’arriver dans la journée de samedi.
Hier j’ai lavé les draps gorgés de sel de la cabine avant. Tout commence à bien sécher et cet après midi j’ai pu réintégrer ma cabine pour faire la sieste.
Je commence à voir beaucoup plus clair dans mon programme. Je vais passer deux jours sur Hiva-Oa, environ 2000 habitants. Je vais louer une voiture et faire le tour de l’île. Il y a des marae à visiter. Les marae sont des lieux de culte d’avant la colonisation. Il faut visiter le marae de TAAOA et celui de PUAMAU. Je veux également me rendre dans ce fameux cimetière avec une vue si belle sur la baie et le motu Anakee et faire une visite aux tombes de Gauguin et de Jacques Brel.
Et puis je veux me balader dans les villages pour rencontrer les gens.
Je vais ensuite me rendre sur Nuku-Hiva, à 80 milles, une journée de mer. Environ 2500 habitants. Je vais également y passer deux jours en louant une voiture. Aux Marquises il faut visiter l’intérieur des îles, voir cette végétation luxuriante, ces paysages magnifiques, ces cascades immenses. Ici également plusieurs sites historiques à visiter et puis des rencontres à faire, des villages à visiter.
Ensuite avitaillement, plein de gasoil et en route pour les Tuamotu et en particulier l’atoll de Manihi à 500 milles de là, 3 ou 4 jours de mer si l’alizé le veut bien.
Aujourd’hui 136 milles au compteur mais seulement 126 milles sur la route directe.
A demain
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (28/04), 06:00 hours in France
Hello everyone,
Not quite up shit creek… but almost!
I’m sure there isn’t one sailor who did not at one time disgustedly say “I’m up shit creek!” Being up shit creek means that there is no wind, when the sails droop sadly and everything bangs and clatters, the boat rolls and the sailor has become completely disillusioned.
Last night, the wind dropped down to eight knots, straight on my course as you can guess. Hard luck, after such a speedy crossing I am now almost at a complete standstill and that so close to my destination. I’ve tried everything, tacking north-west, hugging the wind in the back, with the jib, without the jib, positioning myself under 20 degrees of the wind, then under 25 degrees, then under 30 degrees. Waste of time, no change in my VMG. The VMG is the velocity made good, i.e. the velocity in the direction of the next mark.
Two days ago, my computer told me I had another 90 hours’ sailing ahead of me, now I’m told there is still more than 100 hours to go. I ended up spending the night under mizzen, mainsail and the engine at 1000 revolutions and still didn’t burn any rubber, so to speak.
I got up at 5.30 this morning, at the crack of dawn, to hoist the spinnaker. With the engine switched off, I was dawdling along at 4 knots, 30 degrees off course. Sheer misery! I switched on the engine and let it run at 1000 revs again; my VMG barely reached 4.5 knots!
A few 15 to 16-knot gusts of wind rekindled my hopes but it wasn’t long dropping down to 10 knots again. I had another go at it early afternoon and tried a number of things but, by then, the wind had fallen to 8 knots and it is ludicrous to tack at 30 degrees off course, what I gain in speed is cancelled out again by the extra distance I have to cover.
Disgusted, I lowered the spinnaker at 4 p.m., hauled on the sails in the direction and continued my route under engine at 1200 revs, as this is the only solution if I don’t want to miss out on the Saturday night fever on Hiva Oa. I’m sick of messing around with these sails that are completely useless.
An hour’s sulking later, I decided to make another attempt and shoved off my mainsail and mizzen to the fullest and struck the boom vangs. The disadvantage is that the boat is rolling now, but I did gain an extra half a knot, which means I should land sometime Saturday during the day.
Yesterday I washed the sheets of the front cabin, they were almost pickled. Everything is beginning to dry out now and this afternoon I was able to take my siesta in my own cabin.
My programme is taking shape. I’m going to spend two days on Hiva Oa, which has about 2000 inhabitants. I’m going to hire myself a car and travel the island. There are marae I want to visit. Marae are sacred places that served both a religious and social purpose in the pre-Christian Polynesian societies. I’ll be visiting the TAAOA marae and the PUAMAU one. I also want to visit this famous cemetery with this amazing view over the bay and Motu Anakee and visit the graves of Gauguin and Jacques Brel.
And then I want to stroll around the villages to meet the people.
Then I’m going to move on to Nuku Hiva, 80 miles away, one day’s sailing. Nuku Hiva is home to about 2500 inhabitants. There, I’ll spend another two days and hire a car again. On the Marquesas Islands, you must go inland; see the lush vegetation, the magnificent landscapes, the enormous waterfalls. Here, there are also a good few historic sites to explore and then people to meet, villages to visit.
Then, refuelling, as much fuel as the tank will take, and up to the Tuamotu Islands and Manhihi Atoll, 500 miles from there, 3 or 4 days of sailing if the trade winds decide to oblige.
136 miles on the clock today but only 126 miles of true course covered.
Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"toujours en union j’aimerai admirer avec vous ces sites sublimes affection roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 30-04-2010 à 09:49
Fri, 30 Apr 2010 04:00:00 GMT - A taste of the Atlantic 09°33S 135°51W
19H00 J-1 heure du bord, 06H00 en France
Bonjour à tous,
Dans ce morceau de Pacifique ce très petit temps me rappel étrangement ma traversée de l’Atlantique.
Quelle bonne nuit ! Hier soir j’ai réintégré ma couchette dans la cabine avant. J’étais totalement détendu, grand voile et artimon bien débordés avec une retenue de bôme et le moteur à 1200 tours, mer plate, pleine lune, le rêve quoi. Quel changement après tous ces jours à dormir sur la banquette du carré et même souvent sur le plancher, coincé entre la banquette et la table. Quelle volupté de pouvoir se répandre, les jambes et les bras écartés avec la tête dans les oreillers. Un tout petit roulis qui berce, pas ce gros qui oblige à se tenir en dormant. Malgré m’être levé trois ou quatre fois pour voir si tout allait bien, je me suis bien reposé et ce matin c’était grasse matinée jusqu'à huit heure.
Bonne surprise au réveil, plus que 255 milles, la terre dans 46 heures ! C’est une bonne formule ce moteur au ralenti accéléré. Je l’utilise souvent. Cette nuit sous voiles seules j’aurais marché à 2,5 nœuds, au moteur à peu prés à la même vitesse alors que les deux réunis c’était entre 5,5 et 6 nœuds. Cela change tout. A cette vitesse le moteur ne fait presque pas de bruit et il consomme moins de 2 litres. Comme j’ai une réserve de 600 litres de gasoil j’ai donc ainsi une autonomie de 1800 milles.
Mauvaise nouvelle, ma couchette est à nouveau trempée. C’est entièrement ma faute. J’avais repéré un problème sur la grand voile. La petite rotule en bout de la latte principale s’était dévissée, du coup la latte n’était plus fixée au chariot. J’ai descendu la voile pour amener la latte au niveau de la bôme, j’ai réparé et pour hisser à nouveau la voile j’ai dû me mettre face au vent et à la lame. J’aurais dû aller fermer le capot de ma cabine. Malgré le peu de vent et le peu de mer une lame un peu plus hardi que les autres a sauté sur la plage avant et s’est répandue dans ma couchette. Quelle misère !
En fin de matinée le vent a forci un peu vers les 15 à 16 nœuds en prenant un peu de sud. Chouette, je vais envoyer le spi. Je commence à tout préparer et en me retournant je vois un gros grain tout noir arriver par derrière. Ha, ça calme ! Je n’ai pas envie de me retrouver avec le spi sous 40 nœuds de vent. Du coup je me mets à 150 degrés du vent, envoie le génois et coupe le moteur. Le bateau file à 6 nœuds à 15 degrés de la route, c’est le bonheur. Puis en début d’après midi les grains s’étant enfuis, je roule le génois et envoie le spi. C’est de la gourmandise, je le sais mais quel bonheur. Le bateau qui marchait à 6 nœuds bondit à huit nœuds et demi et mon temps de parcourt passe de 39 heures à 28 heures. J’arrêterais la cavalcade et l’affalerais avec regrets à la nuit lorsque de gros nuages noirs apparaissent.
Au niveau santé, tout va bien. Je suis en pleine forme. Je suis normal, pas malade du tout. Je n’ai plus aucuns des symptômes qui me pourrissaient la vie juste avant d’être dialysé. J’ai quand même beaucoup de chance d’avoir une maladie dont la médecine a la solution qui me permet de continuer à vivre normalement.
Je sais maintenant que je peux charger des poches de dialyse pour deux mois. Etre en autonomie totale pendant deux mois, que demander de plus, c’est vraiment fabuleux. Je prends ma tension tous les matins mais je ne fais une impédancemétrie de contrôle qu’une fois par semaine. Je me connais assez maintenant pour sentir si je suis trop ou bien pas assez hydraté.
Au niveau média, vous pouvez découvrir avant moi ce que Christophe vient d’intégrer dans le site. Il s’agit dans l’onglet «Vidéo et Radio » de mes interviews pour la journée mondiale du rein au journal du soir de la première chaîne de télévision Belge ainsi qu’à la première radio Belge. Et dans l’onglet « Presse », le sujet paru dans la revue trimestrielle de la FNAIR.
Voilà une journée bien sympathique qui se termine, 146 milles au compteur, 140 sur la route directe et plus que 189 milles pour arriver dans la baie de Tahauku sur Hiva-Oa.
A demain
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (29/04), 06:00 hours in France
Hello everyone,
Strangely enough, in this part of the Pacific the weather reminds me of my trip across the Atlantic.
What a great night’s sleep I had! Last night, I slept in my bunk in the front cabin again. I was completely relaxed, mainsail and mizzen shoved off well with a boom guy and the engine at 1200 revs, a calm sea, full moon, the stuff dreams are made of. What a change after spending night after night on the lounge bench or on the floor, jammed between the bench and the table. What a sensual pleasure to have room again, to sleep with your legs and arms outspread and your head on pillows. A slight roll rocked me to sleep, gone is that awful roll that forces you to try and stay asleep. And although I got up three or four times during the night to check whether everything was ok, I was well rested this morning and even had a lie-in until eight o’clock.
Nice surprise when I got up too, more than 255 miles done, I’ll reach land in 46 hours’ time! An excellent feature of this engine this fast idle. I often use it. If I would have relied on my sails only last night, I would have been dawdling along at 2.5 knots whereas, with the combined power of the sails and the engine running at more or less the same speed, I managed to increase my speed to somewhere between 5.5 and 6 knots. That does change everything. At that speed you can barely hear the engine and, what’s more, it uses less than 2 litres. As I still have 600 litres of fuel left I am still good for another 1800 miles.
Bad news though, my bunk is soaked again. My own fault this time! I had spotted a problem with the mainsail. The little ball-and-socket joint at the far end of the main batten had come loose, so the batten was no longer attached to the trolley. I lowered the sail to bring the batten at boom level, fixed it and, to hoist the sail again, I had to turn into the wind and into the swell. I should have closed the hood of my cabin of course. So, in spite of the low wind force and the calm sea, a wave that was rather rasher than all the others managed to get over the front deck, drenching my bunk. There’s misery for you!
Towards lunchtime the wind rose to between 15 and 16 knots and veered slightly southward. Excellent, I decided to hoist the spinnaker. I was getting everything ready but, when I turned around, I saw a huge black squall trying to sneak up from behind. Aha, that settled things! I didn’t feel like having my spinnaker hoisted under 40 knots of wind. So, I positioned myself at 150 degrees under the wind, hoisted the jib and switched off the engine. The boat was now flying along at 6 knots, 15 degrees off course, a sailor’s delight! Early afternoon, when the squalls had moved away, I rolled up the jib and hoisted the spinnaker. Gluttony, I’ll admit, but do I love it or what. The boat sped up from 6 to 8 and a half knots and all of a sudden my travel time dropped from 39 hours to 28 hours. It’ll be with great regret that I’ll abandon this ride tonight and bring in the sails when the big black clouds appear.
Health-wise everything is going well. I am in great form. I feel normal, as if there was nothing wrong with me. All the symptoms that marred my life before I went on dialysis have disappeared. I am really lucky that I contracted an illness medical science has found a solution to so that I can lead a normal life.
Now I know that I can stock up on two months’ worth of dialysis pouches. What more can you ask for, two months of complete independence, isn’t that marvellous? I measure my blood pressure every morning and I have to do a bioimpedance check once a week. I know my body all too well to realize when I am overhydrated or dehydrated.
On the media side of things, well you’ll be able to see before I will what Christopher has put on the website. You’ll find it under the tab “Video and Radio” which features the interviews I gave during the evening news on the main Belgian television and radio stations on the occasion of World Kidney Day. And under the tab “Press”, you’ll find the feature that appeared in the FNAIR quarterly magazine.
A really nice day is drawing to a close, 146 miles on the clock, 140 miles of true course travelled and only another 189 miles to go before I’ll reach Tahauku Bay on Hiva Oa.
Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"Bien le bonjour captain, Super ton option voile/moteur, c’est vrai qu’a 1200 tours la conso est insignifiante mais ça change pas mal l’allure. J’imagine que les dernières heures sont des heures de bonheur, il faut vraiment profiter de celles la..elles sont tellement fortes... Demain, si tvb tu seras au mouillage dans cette belle région, profites au maximum, envoies nous de belles photos et accordes toi une belle ballade dans cette ile...et puis c’est le 1er Mai...y a t il du muguet ici? Eclates toi bien... Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 01-05-2010 à 00:53
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"Super!! Bizzzzzzzz allemandes!" Envoyé par petra le 01-05-2010 à 12:05
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"Toutes mes félicitations et surtout, toute mon admiration !" Envoyé par Emmanuel S le 01-05-2010 à 13:23
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"Bravo pour cette traversée et avoir si bien géré votre traitement. Pierre Yves et moi espérons vraiment que vous attendrez d’être greffé maintenant pour poursuivre votre tour du monde car cela vous donnera une bien plus grande sécurité que la dialysé péritonéale, même si vous avez démontré ce qu’elle peut apporter de liberté et de qualité de vie quand il y a une bonne prévention des complications et qu’elle maintient un peu de fonctionnement rénal. Toute l’équipe de Pontoise et Pierre Yves Durand se joignent à moi pour vous adresser, par la pensée, un très gros bouquet de muguet qui vous apportera chance et bonheur." Envoyé par Verger Christian le 01-05-2010 à 13:32
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"hello capitaine, Je viens de passer plusieurs heures avec toi en relisant tout l’historique de tes aventures, j’avais l’impression de t’écouter et de participer aux manoeuvres... J’admire tes performances et ta force de caractère, même dans les moments "les plus chauds" tu as toujours le calme et la réflexion qui s’imposent. Tu vas ou tu es maintenant arrivé aux Marquises. Quand tu seras devant la tombe de Jacques Brel pour te recueillir pense à tous les amis qui te soutiennent dans cette merveilleuse aventure. A bientôt de se revoir. Bernard" Envoyé par bernard lannion le 01-05-2010 à 16:24
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"Salut l ami c est bien cette journee de calme avant l arrivee, tu vas arriver frais et dispos au Marquises. Mon ami qui va te voir a Papeete s appelle Didier Chomer, il a vendu dans les annees 80 son premier bateau qui s appelait Papaki a des gens qui sont alles aux marquises et ... ont perdu leur bateau echoue puis eclate sur la plage ( bateau en bois) parce qu il a derape pendant qu ils se promenaient a terre: attention il y a parfois des vagues erratiques beaucoup plus fortes que d autres, meme par temps tres calme, vagues qui peuvent faire decrocher l ancre donc deraper, et une fois que c est parti... tu connais. Par consequent meme si grand calme, et quoiqu en disent les conseilleurs habituels, je me permets de te suggerer de toujours bien fermer le bateau et mouiller le plus long possible, pas trop pres de la plage, et enpenneler si possible quand tu quittes le bord. Bonne arrivee aux Marquises, Brigitte et moi pensons bien a toi et nous rejouissons tres fort du succes de ce voyage, bon sejour aux marquises, prends plein de belles photos et eclates toi le plus possible. Bien sincerement JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 02-05-2010 à 09:37
Sat, 01 May 2010 04:00:00 GMT - Une traversée qui se termine 09°47S 138°04W
Sat, 01 May 2010 04:00:00 GMT - The end of a crossing 09°47S 138°04W
19H00 J-1 heure du bord, 06H00 en France
Bonjour à tous,
Hé bien, ça y est, encore une traversée qui se termine ! Bon je suis loin d’être au bout de cet immense océan qu’est le Pacifique. Déjà il me reste 800 milles pour atteindre Tahiti, ensuite le Pacifique se termine au détroit de Torres entre l’Australie et la Papouasie Nouvelle Guinée. Et ce détroit il est à 4000 milles de Tahiti !
Mais traditionnellement la traversée du Pacifique se fait entre les Galápagos et la Polynésie. C’est même dans un tour du monde la plus longue route sans escales, 3000 milles, c’est énorme. Ma traversée de l’Atlantique a fait également 3000 milles mais j’aurai pu m’arrêter aux îles du Cap Vert et dans ce cas je n’aurais eu que 2100 milles environ.
Maintenant la route est parsemée d’îles qui sont autant d’escales possibles, les Marquises, les Tuamotu, Tahiti, Bora-Bora, les Cook, les Tonga, les Fiji, le Vanuatu … Autant de noms qui font rêver.
Super cette traversée, elle me laissera des souvenirs énormes. Ce soir je vais ralentir pour arriver à l’aube. J’aurais mis 17 jours et demi, c’est vraiment une excellente performance, largement inférieur à ce qui se pratique normalement. Je le dois en tout premier lieu à ce très bon bateau qu’est Harmattan, il est vraiment fait pour la croisière hauturière. Très marin il se comporte à merveille quand le vent souffle un peu fort et que la mer est formée. Je le dois également aux alizés qui cette fois ci ont répondus « présent » et même très présents puisqu’ils ont soufflés force 6 sur les trois quarts du parcourt. Je le dois également à ce spi magnifique qui m’a beaucoup aidé dès que le vent descend sous les 20 nœuds.
17,5 jours alors que j’ai mis 23 jours pour l’Atlantique, une petite semaine de moins, c’est là également qu’est le bonheur, cela n’a pas été trop long.
Et puis j’ai encore énormément appris sur mon bateau, c’est peut être là qu’est le bonheur le plus important. C’est très fin maintenant, c’est par petites touches. Vous savez, c’est comme le joueur d’un instrument de musique, il y a le bon et il y a le virtuose. C’est très fin la différence mais quelle jouissance d’atteindre la perfection. Bon, je n’en suis pas encore là, heureusement j’ai encore une marge de progression. Dans la vie ce qui est le plus agréable et ce que l’on recherche en permanence c’est d’apprendre.
Demain c’est le premier mai, je ne sais pas ce que je vais trouver aux Marquises. Est-ce que tout va être fermé ? C’est toujours un grand moment de découvrir un nouvel endroit, un nouveau pays, des gens différents, une civilisation, des coutumes différentes. Je ne vais pas dormir beaucoup cette nuit aussi j’ai pris un peu d’avance et aujourd’hui c’était sieste le matin et sieste l’après midi. Du coup je suis un peu ensuqué.
En arrivant en Martinique j’avais une grande envie de retrouver le monde, d’une grande bière pression, d’un steak frittes alors que là je ne suis pas impatient du tout, je suis serein. Peut être que je m’habitue à ces grands voyages en solitaires, peut être que j’y prends goût. Une grande différence c’est mon alimentation. Au début de cette traversée je pensais être beaucoup moins bien au niveau avitaillement. Hé bien je trouve que finalement je m’en suis bien sorti et que tous les repas ont été appétissants. Il est vrai encore une fois que la durée du voyage change tout. Quand le voyage dure 2 semaines et demi au lieu de trois semaines et demi on n’a moins le temps de se lasser.
Aujourd’hui c’était encore une grande journée spi avec soleil et petite brise à 15 nœuds. Très agréable. La houle infernale d’hier au soir s’est atténuée. Ce matin j’ai tiré un long bord nord ouest sous grand voile, artimon et génois puis j’ai pris la route directe sous spi et je me laisse glisser maintenant sur Hiva-Oa.
A 19 heures ce soir je suis à 57 milles de l’arrivée, j’ai parcouru 144 milles et 132 sur la route directe.
Je vous souhaite un bon 1er mai, un bon weekend et à lundi.
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (30/04), 06:00 hours in France
Hello everyone,
Well, that’s it; the end to another crossing is in sight! Fair enough, I am still a long way from having covered this mind-boggling huge Pacific Ocean. To begin with, there are still 800 miles to go to Tahiti, and then the Pacific finishes at the Torres Strait between Australia and Papua New Guinea. And that strait is 4000 miles away from Tahiti!
But traditionally speaking, you cross the Pacific between the Galapagos Islands and Polynesia. Even on a tour around the world that would be the longest route without any stops, 3000 miles, enormous. My trip across the Atlantic was also 3000 miles long, but, that time, I could always have pulled in at the Cape Verde Islands, which would have made it about 2100 miles.
Now I have a pick of islands I could head for, the Marquesas Islands, the Tuamotu Islands, Tahiti, Bora Bora, the Cook Islands, Tonga, Fiji, Vanuatu … So many names that conjure up dreams.
This crossing has been amazing, I’ll never forget it. Tonight, I’m going to slow down so that I’ll arrive at dawn. That means it will have taken me 17 and a half days, an excellent record, far less than it would normally take. I first of all have my wonderful Harmattan to thank for that, she was made for ocean navigation. Highly seaworthy, she really comes into her own when winds are high and the sea is rough. And I also have the trade winds to thank because this time they genuinely excelled themselves with a force of 6 for three quarters of the way. And then of course, there is great credit due to my magnificent spinnaker which proved to be indispensable when the wind dropped to below 20 knots.
17,5 days, and it took me 23 days to cross the Atlantic, almost one week less, now that’s also a bonus because it didn’t feel too long.
And I learned an awful lot about my boat of course, that is possibly the greatest satisfaction of all. I’m completely in tune with her now. It’s a bit like playing a musical instrument, there is good and then there is brilliant. The difference is minute but the joy you derive from reaching perfection is something else. I haven’t quite reached that level yet, luckily there is still some room left for improvement. Learning, one of the nicest things in life, something we’re always looking for.
Tomorrow is May Day and I have no idea what to expect when I get to the Marquesas Islands. Will everything be closed? It’s always great to discover a new place, a new country, meet different people, come across another civilization, different customs. I won’t be getting a whole lot of sleep tonight; I decided to catch up on that early and had a siesta during the morning and one during the afternoon, so now, I’m in a bit of a daze.
When I was about to land on Martinique, all I could think of was to be amongst people again, to drink a draught beer, have steak and chips, I don’t have that same urgency now, I feel serene. Maybe I have become used to travelling on my own; maybe the bug has bitten me. My food was also very different. At the start of this trip, I was worried that it would be fairly rough going. But I have to say that I managed perfectly well and that all my meals were tasty. Admittedly, the length of the journey probably has something to do with that. When the trip takes two and a half weeks instead of three and a half weeks there is less of a chance that you get sick of eating the same things.
And I put down another fantastic spinnaker day today, radiant sunshine and a 15-knot breeze, highly enjoyable. The terrible swell from last night has died down. This morning I tacked north-west under mainsail, mizzen and jib and then headed straight for Hiva Oa under spinnaker, so now all I have to do is let the sea take me there.
At 7 o’clock this evening, I am 57 miles away from my destination; I travelled 144 miles and covered 132 miles of true course.
Happy May Day, have a nice weekend and I’ll talk to you on Monday.
Jean Louis
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"MAGNIFIQUE ! Merci Jean-Louis pour ce rêve que tu nous fait partager et félicitation pour ce nouvel exploit. Didier" Envoyé par Didier le 02-05-2010 à 12:10
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"Bravo Captain pour cette magnifique traversée, une de plus et ce dans un temps record digne d’une course en solitaire. Merci de nous avoir fait un peu vivre par procuration, ton aventure avec tes lettres quotidiennes. Dommage que je ne sois pas là pour immortaliser ton arrivée triomphale en Polynésie. " Envoyé par Paparazzi le 02-05-2010 à 15:50
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"salut l autre jean Louis .. j espere que tu es bien arrive aux marquises, mon ami Didier Chomer a du t envoyer directement un e mail, apres renseignements pris aupres de tous les voileux, l avis est unanyme, le meilleur endroit pour faire gardienner ton bateau en ton absence et si necessaire faire quelques travaux est sur l un des deux chantiers de Raiatea. Le chantier dont je te parlais a ferme mon copain Warren a pris sa retraite.. De plus apparemment Papeete s est beaucoup urbanise, un peu de delinquance etc.. vraiment tous conseillent d aller a Raiatea, ce qui est sympa car juste a cote de Taha, qui est splendide, et de Bora Bora moulages spolendides aussi. Voila, n hesiters pas a contacter Didier il t attend et t aideras il connait tres tres bien Tahiti ou il est installe depuis 30 ans. amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean louis le 03-05-2010 à 08:03
Mon, 03 May 2010 04:00:00 GMT - Arrivée aux Marquises 09°48 S 139°01 W
Mon, 03 May 2010 04:00:00 GMT - Arrival at the Marquesas Islands 09°48 S 139°01 W
19H00 J-1 heure du bord, 06H00 en France
Bonjour à tous,
Depuis que je vous ai laissé vendredi soir, il s’en est passé des choses ! Ma dernière nuit en mer à été fatigante, j’ai très peu dormi. C’était une nuit à grain et le radar n’a pas arrêté de signaler des alarmes. Et puis cette houle terrible. Comme il y avait peu de vent le bateau ne pouvait s’appuyer dessus et à l’intérieur c’était infernal à vivre. Au lever du jour je me présente devant la baie Tahauku. Impressionnant, des lourds nuages noirs barrent l’horizon d’un bord à l’autre.
Il faut absolument que je mouille avant l’orage. La baie est toute petite, déjà une quinzaine de bateaux ! A l’intérieur la mer se brise sur les rochers en montant à plusieurs mètres, il y a même un « souffleur » où la mer monte jusqu’à une vingtaine de mètres. Je fais un premier tour de repérage puis au deuxième tour je jette l’ancre au seul endroit possible. Je m’aperçois alors que les autres bateaux sont en mouillage bahamien, une ancre devant, une ancre derrière. Je ne peux rester ainsi car sous l’orage je vais aller cogner les autres, aussi je relève mon ancre et je ressors de la baie. L’orage arrive, je mouille à l’extérieur pour attendre.
Quel orage, pendant une heure et demie il tombe des cordes. Si les femmes ici sont aussi lascives que la pluie est traversière cela doit être quelque chose ! (« Les Marquises » de Jacques Brel)
J’ai sortie mon ancre légère, je l’ai montée, portée à l’arrière et raccordée à la ligne plombée que j’ai étendue sur le pont. Je me présente pour prendre le mouillage. Après trois tours et un premier mouillage infructueux me voilà enfin mouillé correctement. Il est dix heures, je suis mort de fatigue et j’ai enfin droit à un petit déjeuner réconfortant.
Je fais une dialyse puis je dois m’occuper du bateau. Ranger les voiles, les cordages, remplir le livre de bord … A ce moment arrive une très grosse vague, certainement renvoyée par la falaise en face. C’est impressionnant dans un mouillage, elle fait bien un mètre et elle est très épaisse. Le bateau est projeté violemment en arrière et le cordage que j’installe toujours entre la chaîne d’ancre et la bitte de remorquage explose. Pourtant c’est du 12 millimètre ! Je rallonge un peu de chaîne mais j’ai déjà 30 mètres alors qu’il n’y a que 3,5 mètres de fond. Je ne peux pas en mettre beaucoup plus car il y a un marnage de 1,5 m et je calle 2 mètres. Le fond remonte assez vite derrière moi. J’en rajoute un peu tout de même et cela donne du mou sur l’ancre arrière, le bateau va être plus libre. Je mets cette fois ci un cordage de 16 millimètre sur la chaîne d’ancre.
Je dors un peu, déjeuner, petite dialyse et sieste. C’est vers cinq heures, lorsque le soleil tape un peu moins que je me risque à débarquer. Pas facile avec le ressac. Il faut amarrer l’annexe par l’arrière pour qu’elle ne s’explose pas sur le petit ponton. J’ai mis mon grappin.
Je pars à pieds pour aller au cœur du village. Après deux kilomètres de marche je crois être arrivé mais non, il faut continuer. Cela monte, c’est fatigant, je demande, je ne suis pas sur la bonne route, je repars … Cela fait 4 kilomètres que je marche, je ne suis que devant le cimetière mais il fait nuit, j’abandonne, je fais demi tour. J’ai les pieds plats. C’est un énorme problème pour moi car je ne peux pas marcher. Cela peut paraître anodin mais c’est un calvaire. Petit, en colonie de vacances les ballades étaient pour moi une torture alors que tous les autres gamins étaient heureux de vivre. Moi je devais luter en permanence. Sur le retour je passe près d’un bâtiment où j’entends de la musique. Je rentre, c’est le groupe de danse traditionnelle qui effectue son entrainement hebdomadaire. Quelle chance le spectacle est rien que pour moi ! C’est une musique à base de percutions, il y a 8 musiciens, 12 danseuses et 4 danseurs, des athlètes, j’allais écrire des sauvages. Beaucoup de décibels. Cela rappel la guerre, les hommes dansent les jambes écartées, les genoux pliés, en poussant des cris gutturaux, la position du AKA. Ce n’est pas le Kuna Yala ici, les femmes sont soumises, prostrées devant les males, c’est la séduction, l’appel aux plaisirs charnels. Elles poussent également des cris, c’est réellement impressionnant, on n’a pas du tout l’impression qu’ici c’est la France. Pas étonnant que cette ambiance ait plu au grand Jacques.
Malheureusement il y a la dialyse, il faut que je parte. Difficile de monter dans l’annexe avec ce ressac énorme. Mon grappin est pris, je ne peux le récupérer, dommage, un beau grappin et un beau cordage ! Je fais vite fait ma dialyse et me jette au lit sans avoir le courage de dîner, je suis trop épuisé.
Dimanche matin grand beau temps. Du bateau j’ai la vue sur la montagne. C’est magnifique. Les paysages ici sont d’une grande splendeur et les couleurs sont incroyables. Ce n’est pas étonnant que Gauguin se soit enraciné ici. La flore est conquérante, c’est un climat chaud et humide, tout pousse dans des proportions hors norme. Il y a toutes les nuances de vert, des rouges, des noirs, du blanc, du gris …
Ce matin c’est pour le bateau, en priorité corvée poubelles. Avec la dialyse c’est énorme. J’ai trois grands sacs de 200 litres chacun. Au ponton je rencontre d’autres plaisanciers, certains ont été au village ce matin, tout est fermé, il faut attendre demain. On discute, je suis le seul à avoir mis si peu de temps pour venir des Galápagos. Je suis fier d’autan que mon bateau ne fait que 11,4 m à la flottaison et que la vitesse de carène est directement proportionnelle à cette longueur.
Je répare diverses petites choses puis dialyse, déjeuner et sieste. Je suis dans la chambre avant, le panneau grand ouvert, il fait bon, un petit courant d’air me rafraîchit, la vie ne peut pas être plus belle. Tout d’un coup, un bruit de cascade, je n’ai le temps de rien qu’un véritable tsunami arrive sur le bateau. On est sous l’eau, des centaines de litres s’abattent sur moi, je me dis « On ne peut pas couler ? » Cela semble ne pas vouloir finir. Tout l’avant jusqu’au carré est inondé, les coussins sont gorgés d’eau comme des éponges. Je commence à tout sortir dehors, dégouté. J’ai enlevé le plus gros de l’eau, les planchers sont propres maintenant. Je suis dehors en train d’étendre mon drap que j’ai rincé à l’eau claire quand une deuxième vague arrive. Je pensais cela tellement exceptionnel que j’avais tout ouvert en grand pour faire sécher. Un désastre ! La vague fait bien dans les deux mètres et déferle. Quand elle s’abat sur le bateau tout l’avant est soixante centimètres sous l’eau. Par contre je constate qu’il n’y a qu’a cet endroit précis du mouillage que les vagues arrivent ainsi. Immédiatement je mets le moteur en marche, saute dans l’annexe pour aller relever mon mouillage arrière et change de place avant de prendre mon éponge. J’enlève à nouveau dans tous les recoins l’excès d’eau.
En fin d’après midi les douaniers me font une visite. Le douanier a sa mère qui est dialysée comme moi et suivie par le docteur Garnier qui m’attends à Papeete. Cela crée immédiatement des liens.
Voilà pour un weekend bien fourni. Ce soir je vais dormir dans la cabine arrière et demain je vais louer une voiture pour pouvoir me déplacer.
A demain.
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (02/05), 06:00 hours in France
Hello everyone,
There has been no shortage of excitement since I left you last Friday evening let me tell you! My last night at sea was a tiring one; I didn’t get a whole lot of sleep. It was a night of squalls and the radar set off the alarm continuously. To make matters worse, the swell was terrible. As there was practically no wind, the boat had nothing to lean into which made life on the inside a nightmare. At dawn, I found myself at the mouth of Tahauku Bay. I was greeted by an impressive sight, heavy black clouds all across the horizon.
It was essential that I’d drop anchor before the thunderstorm hit. The bay was tiny and there were already about fifteen boats moored there! Inside the bay, the sea was smashing meters high into the rocks; I even saw a “thrower”, where the sea comes up some 20 meters high. I sailed around once, trying to find a spot and on my second attempt I decided I might as well drop anchor in the only place I could find. Then I noticed that all the other boats were anchored the Bahamian way, i.e. one anchor in the front and one in the back. I couldn’t stay the way I was because I would end up banging into the others during the storm, so I lifted anchor again and moved out of the bay. The thunderstorm arrived, I dropped anchor outside the bay and waited.
Some storm it turned out to be, the rain pelted down for an hour and a half. If the women here are as lascivious as the rain, well! (“Les Marquises [The Marquesas Islands]” by Jacques Brel)
I took out my light anchor, hauled it up, brought it to the back and tied it to the weighted line I stretched out across my deck. I made another anchoring attempt. Three hours later, and initially unsuccessful, I finally managed to anchor the boat correctly. It was ten o’clock; I was ready to drop with exhaustion and finally sat down to a restorative breakfast.
I did my dialysis and then I had to look after the boat. Sort the sails, ropes, fill out the log… and right at that moment of course the cliff in front of me decided to send me this enormous wave. An impressive sight in the moorings, it must have been a metre high and was very thick. The boat was thrown violently backwards and the rigging that I would always have between the chain of the anchor and the tugging bitt snapped. I wouldn’t mind but this thing is 12 mm thick! I decided to extend the chain a little but I had left it out by 30 meters already and I only had a 3.5-meter drop. I couldn’t overdo it because the tidal range was 1.5 m, so I secured 2 meters. The back came up rather quickly behind me. I added another bit to be on the safe side which gave the rear anchor a little slack, so that the boat would be freer. This time around I put 16-mm rigging on the anchor chain.
I had a little doze, then lunch, a dialysis and then it was time for a siesta. Around five o’clock, when the sun was a little less high in the sky, I reckoned it was time to land. Not an easy matter with this backwash. I had to fasten the dinghy so that it wouldn’t smash into the little pontoon. I had to resort to my grapnel.
I set off for the village on foot. After a two-kilometre walk I thought I had got there, but no, the road went on and on. It was steep and tiring, I asked for directions, I was on the wrong road, off again… I had walked 4 kilometres and had only managed to get as far as the cemetery, but, as it had become dark by then, I decided to abandon my plans and to turn back again. Now, I have flat feet which have been the bane of my life as they don’t make walking very comfortable. It may seem trivial, but it turns hiking into an ordeal. When I was small and on one of my holiday camps, every other boy loved hiking, to me it was torture. Nothing has ever come easy to me. On route, I came across a building where they were playing music. I went in; one of the traditional Marquesan dance groups was having their weekly practice sessions. And they staged a performance only for me! Their music is based on percussion, there were 8 musicians, 12 female and 4 male dancers, utter athletes, I was about to write savages. The volume was unbelievable. It reminded me of a war dance, the men dancing with their legs outspread, knees bent, uttering guttural cries, like the Haka. Completely different to Kuna Yala, the women were submissive, lying down in front of the men, pure seduction, they were appealing to the pleasures of the flesh. The women uttered their own cries, really impressive, you wouldn’t believe for a minute that this is France. Little wonder the great Jacques loved the atmosphere here.
But it was time for my dialysis so I had to get back. Getting into the dinghy with this enormous backwash was no mean feat. My grapnel was stuck; I couldn’t retrieve it, such a shame, my nice grapnel and rope! I quickly did my dialysis and threw myself on to my bed, I didn’t even bother with supper; I was far too exhausted.
On Sunday morning the weather was magnificent. From the boat, I have a great view of the mountains. Amazing! The landscapes are incredibly stunning and the colours unbelievable. Easy to understand why Gauguin decided to stay here. The flora is only breathtaking, the climate is hot and humid, everything grows to enormous proportions. There is every shade of green, red, black, white, grey…
During the morning, I had to give some time to the boat, the rubbish bins being my first priority. On account of my dialysis, the rubbish really mounts up. I managed to accumulate three large 200-litre bags of stuff. On the pontoon, I met up with other amateur yachtsmen, some had been to the village already during the morning but everything was closed, I’d have to wait until tomorrow. We were talking away and it turned out that I was the only one who had made it from the Galapagos Islands in such little time. I am as proud as Punch, all the more so because my boat only measures 11.4 m on the waterline and the hull speed is directly proportionate to the length.
I went to fix a few things, did my dialysis, had lunch and went for a siesta. I had taken up quarters in the front cabin, panel open wide, it was great, a little breeze brought some welcoming coolness and life couldn’t have been more wonderful. All of a sudden, the sound of a waterfall, I didn’t get a second before a real tsunami hit the boat. I found myself under water, hundreds of litres of water pouring in on top of me; I was actually wondering whether I had sprung a leak. It just kept on coming. The whole front as far as the lounge was flooded; the cushions were soaked like sponges. I began to haul everything outside, disgusted. I managed to get most of the water out; at least the floorboards were clean now. I was just hanging my sheet that I had rinsed out to dry when a second wave arrived. As I had thought this would have been a one-off I had everything open wide to dry out. Disaster! The wave was at least 2 meters high and broke. When it hit the boat, her entire front was 60 centimetres under water. One thing I spotted though was that this was the only spot in the moorings where the waves behaved like that. I immediately switched on the engine, jumped into the dinghy to lift my rear anchor and moved away quickly before I was going to do any more mopping. That done, I got back to my bucket and mop.
Towards the end of the afternoon, Customs paid me a visit. It turned out that the customs’ agent’s mother is also on dialysis and sees Mr. Garnier who looked after me in Papeete. We bonded immediately.
So, that was my eventful weekend. Tonight I’m going to sleep in the rear cabin and tomorrow I’m going to hire a car so that I can travel around.
Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"et ben mon Jean Louis quelle arrivée au Paradis des Marins... Olivier m’avait dit que les Marquises et les Tuamotou ce n’était pas fait pour les marins du dimanche... il a encore des souvenirs douloureux de son service militaire sur son drageur de mines à fond plat qui croisait dans les îles. Heureusement que les heures de voile du capitaine ont permis de faire face aux éléments déchainés!!! Ceci-dit bravo encore pour l’exploit de cette traversée record. Je suis fier de toi et de ton beau bateau. Profite au maximum de cette belle île... mais attention aux femmes lascives qui ont perdue bien des marins et des capitaines. Ici à Lyon après une fin Avril exceptionnelle avec des températures de 27 degrés "celcius" nous sommes retournés depuis le 1er mai, en hiver, 6 degrés le matin, pluie vent et cerise sur le gateau tempête sur la méditerranée avec de vents de plus de 130 kmh. Je suis prêt à changer ma place contre la tienne !!! Allez, j’arrête mon bavardage pour aujourdhui, à demain bernard..." Envoyé par bernard lannion le 04-05-2010 à 17:52
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"Coucou,
J’aurai du me transformer en petite souris et monter dans ta valise..... pour me retrouver dans un pays comme ça.....j’en suis verte !!! J’ai tant besoin de soleil et de paysages verdoyants... Profite pour nous aussi, fais nous de belles photos... Bises Marie" Envoyé par Marie le 04-05-2010 à 19:36
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"BRAVO POUR CETTE TRAVERSEE ET QUELLE AVENTURE CE MOUILLAGE. SOIS BIEN PRUDENT ET PROFITES BIEN DE TOUT ET DES CHANTS ENJOLEURS..." Envoyé par PHILIPPE ANNE le 04-05-2010 à 21:29
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"Et bien voila, tu es en Polynesie, cela me fait tout drole; je t en ai tellement parle et tu y es avant moi.. belle arrivee, je vois que mes avertissements sur les vagues scelerates se sont materialises .. C est horrible de mouiller son couchage a l eau salee ! par ma betise nous avons eu cela au depart des Seychelles avec Brigitte, on a dormi le derriere dans le sel pendant une semaine!! pas sympa!! Alors comme je t avais prevenu pour les vagues scelerayes, je te previens pour les Tuamotus de deux risques forts, tu as sans doute deja lus, mais tu sais que j aime radoter 1/ tention les entrees de passes, attendre l etale, sinon tu peux avoir 5 ou 6 Kts de courant voire beaucoup plus, dans certains grands atolls cela depasse par moments les 10 Kts... c est vraiment dangereux, deuxiemement, les courants en mer sont aussi erratiques, et peuvent aller a 4 Kts, donc a surveiller le GPS, du temps ou ilo n y avait pas de GPS il y a eu plein de bateaux sur les recifs da " Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 04-05-2010 à 23:47
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"suite.. dans les Tuamotus..ces courants ne sont pas repertories du moins pas tous car vraiment erratiques, C est tres tres dangereux, attention !!! troisiemement, pour les mouillages, tu vois du sable tu crois que tu mouilles dans du sable, mais il n y en a que 3 ou 4 cm dessous c est le platier c est comme le verglas pour l ancre.. il faut vraiment tester fort en marche arriere les mouillages dans les tuamotus.. Bon, profites bien des Marquises ( les Iles j entends..), les fleurs de tiare, les odeurs les oiseaux, la vegetation, les chevaux sauvages, etc etc.. je suis vraiment content pour toi que tu y sois arrive ! et en un temps record en plus bravo l ami, et a bientot. Au fait j etais a P Nap aujourd hui j ai fini de vider le conteneur, rendu les clefs, et meme rendu mon badge, mon bateau est a present un SDF .. une page qui se tourne. Amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 05-05-2010 à 00:00
Tue, 04 May 2010 04:00:00 GMT - Hommage au Grand Jacques 09°48 S 139°01 W
Tue, 04 May 2010 04:00:00 GMT - Tribute to the Great Jacques 09°48 S 139°01 W
19H00 J-1 heure du bord, 06H30 en France
Bonjour à tous,
Journée émotions ! Je ne pensais pas éprouver autant de sentiments ce matin en me rendant sur la tombe de Jacques Brel.
Après avoir loué très cher un 4X4 Suzuki juste à côté du port, je me rends immédiatement à la gendarmerie pour faire ma déclaration d’arrivée. Je sonne à l’interphone : « On n’a pas le temps, repassez à 14 heures ». Heureusement que je ne suis pas venu à pieds.
Le cœur du village est tout petit, il s’étale sur 2 ou 300 mètres maximum. Juste en face de la gendarmerie il y a la maison du tourisme. J’ai l’impression de rentrer chez des particuliers, tout le monde s’embrasse ou se serre la main. Immédiatement on me demande « Qu’est ce que tu veux ? » La discussion est engagée, c’est partie pour une demi-heure. Quel bonheur, j’ai l’impression d’être chez des amis de longue date. J’achète une carte du village, en fait une photocopie format A4. C’est 300 francs. Mais je croyais que j’étais en France. Et bien non, ici ce sont les Francs CFP qui ont cours. Je donne 10 dollars, on me rend des beaux billets et des pièces énormes.
J’ai compris, je fais 100 mètres et me rends à la banque. Le distributeur est en panne, il faut faire la queue au guichet, il y a des bancs et des chaises, on se serre avec de grands sourires pour me faire de la place. Quand quelqu'un rentre, il me serre la main comme si on se connaissait. Etonnant !
Je fais ensuite un saut au dispensaire car mon néphrologue a absolument besoin de mon poids et ma balance est tombée en panne. Il y a plein de monde mais tout de suite dans la queue, une dame me demande ce que je veux et m’aiguille vers l’endroit où je peux me peser immédiatement. Encore de la gentillesse.
Je monte ensuite au cimetière. Le Grand Jacques est à la place d’honneur, face à la mer qu’il aimait tant. Sa tombe est dépouillée, juste une stèle avec une superbe gravure et une plaque de remerciement aux marins qui passent le voir. Un frisson me parcourt l’échine, je ne pensais pas ressentir autant d’émotions. Je suis bouleversé. Je réalise quelques photos en pensant à vous et je vais voir la tombe de Gauguin qui se trouve dix mètres derrière. Là rien du tout, ce n’est pas mon époque, c’est un inconnu pour moi.
En revenant au bateau pour ma dialyse et déjeuner, mon annexe m’échappe alors que je viens de monter sur Harmattan. Mince, la gaffe, trop loin, trop tard, vite j’enlève mon sac à dos et sans réfléchir je plonge tout habillé avec mes chaussures pour la récupérer. C’est ensuite le cycle douche, rinçage des affaires à l’eau douce et pansement du cathéter.
Après déjeuner je repars à la gendarmerie pour faire les papiers. « Ha non, monsieur, les papiers de première touche ce n’est que le matin ». J’explose. Et tout de suite je me sens ridicule, je me rends compte que je suis aux Marquises, que les gens sont tous d’une gentillesse hors norme avec moi et que je n’ai pas à m’emporter comme cela. Plus calmement j’explique et tout s’arrange.
Je me rends en face pour visiter l’espace Jaques Brel. C’est une heure et demie de pure émotion. Le Grand Jacques est arrivé ici au matin du 19 novembre 1975 sur son Ketch « Askoy » après avoir traversé l’océan Pacifique en compagnie de sa jeune compagne. Il fuit le monde et tout comme Gauguin il se trouve bien ici avec des gens simples qui ne lui sautent pas dessus pour lui demander des autographes. Il va très vite se battre pour que le pouvoir centralisé à Papeete pense un peu à ces îles oubliées.
Sa compagne lui achète un bimoteur et il assurera des vols humanitaires entre les îles pour aider la population. Son avion a été restauré et il est le centre de l’espace portant son nom.
Il décèdera seulement trois ans après son arrivée.
Voilà pour aujourd’hui, demain c’est visite de l’île.
A demain
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (3/05), 06:30 hours in France
Hello everyone,
An emotional day! I really didn’t think visiting the grave of Jacques Brel would have had such an effect on me.
After having hired a 4X4 Suzuki just next to the port, which almost cost me an arm and a leg, I went straight to the police station to fill out the landing papers. I pressed the button on the security phone: “We’re busy, come back at 2”. Just as well I hadn’t walked over there!
The centre of the village is tiny, no more than 2 or 300 meters long. The tourist office was right in front of the police station. I felt as if I was arriving in a private house, everyone either hugged or shook hands. Straight away they asked me “What do you want?” And we were off, conversation flowing for half an hour. It was great; I felt as if I was amongst old friends. I bought a map of the village, an A4 photocopy to be precise. It cost me 300 francs. There was I thinking I was in France. Forget it, here they use CFP Francs. I handed over 10 dollars and got two beautiful notes and some enormous coins change.
I got the message; I walked another 100 meters further up and went into the bank. The cash machine was out of order, so I joined the queue for the counter, there were some benches and chairs and everyone simply moved up with great smiles on their faces to make room for me. Whenever anyone came in, they shook my hand as if we knew each other. Amazing!
Next, I went to the pharmacy to weigh myself because my nephrologist badly needed to know my weight and my scales aren’t working anymore. The place was packed but, straight away, a lady in the queue asked me what I was looking for and pointed me to where I could immediately weigh myself. People were really kind.
Next I went up to the cemetery. The Great Jacques has a place of honour here, looking out over the sea which he loved so much. His grave is simple, just a stela with a stunning carving and a plaque thanking the sailors who call to visit him. I felt a shudder down my spine; I would never have believed it would have had such an effect on me. I was deeply moved. I took a few photographs for you and moved on to the grave of Gauguin which is only 10 meters further back. There, I felt nothing, he wasn’t a contemporary, he’s just a stranger to me.
When I went back to the boat to do my dialysis and have some lunch, my dinghy floated off when I was climbing onto Harmattan. Blast, the stupidity of it, too far, too late, I quickly removed my backpack and, without thinking twice, dived into the water, fully dressed, shoes and all, to try and retrieve it. Next, into the shower, wash my clothes in freshwater and change my catheter dressing.
After lunch, I returned to the police station to sort out the paper work. “Oh no Sir, the landing papers can only be filled out in the morning”. I blew a fuse but immediately felt like a complete ass. I was on the Marquesas Islands after all, everyone had been unbelievably kind to me and I was completely out of order. I explained everything in a calmer fashion and everything got sorted.
I went across the road to visit the Jacques Brel memorial centre. One and a half hour of unmitigated emotion. The Great Jacques arrived here during the morning of 19 November 1975 on his Ketch “Askoy” after having crossed the Pacific with his young partner. He was escaping from the world and, like Gauguin, he felt at home with these simple folk who didn’t constantly harass him looking for autographs. Soon after he arrived, he started lobbying the powers that be in Papeete to put these forgotten islands on their agenda.
His partner bought him a twin-engine aircraft and he started his humanitarian flights between the islands to help the population. His plane has been restored and now takes up centre stage in the memorial space named after him.
He died only three years after he arrived.
That's it for today; tomorrow I’m going to visit the island.
Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"6degrès je suis gelèe envoyez du soleil merci pour tout amitièes roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 05-05-2010 à 09:44
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"Un seul mot : RESPECT. A bientôt j’espère. Amitiés. GD" Envoyé par gd le 05-05-2010 à 10:59
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"Alors mon jean louis les misères ne te quitte pas... l’annexe voulait sans doute se balader toute seule aux marquises...j’ai pensé à toi hier et était quasiment sur que tu aurais une petite larme à verser pour nous tous, sur la tombe de JBrel. Profite du beau temps des Marquises car ici en France c’est toujours le froid, la tempête (à Nice et Cannes des vagues de plus de six mêtres ont dévastées les plages et... les plagistes) Tout le monde se plaint ou du temps ou de la conjoncture qui ne s’améliore pas. Les Grecs (et sans doute les Portugais) vont devoir se serrer la ceinture pour rembourser en trois ans un prêt de 110mds à 5 pour cent l’an...Cela annonce pour toutela zone euro des lendemains qui déchantent!!! Alors à quand la prochaine escale avec une splendide photo ,
Bonne journée
bernard " Envoyé par lannion bernard le 05-05-2010 à 12:47
Wed,05 May 2010 04:30:00 GMT - Le Tiki de Puamau 09°48 S 139°01 W
Wed,05 May 2010 04:30:00 GMT - The Tiki of Puamau 09°48 S 139°01 W
19H00 J-1 heure du bord, 06H30 en France
Bonjour à tous,
Aujourd’hui c’était visite de l’île en voiture. Vers 9 heures je vais à terre et j’entends un grand « Jean Louis Clémendot » crié d’une voix joviale. Sur le quai, en face du petit ponton où l’on peut débarquer avec les annexes, il y a un petit bungalow qui est lié avec la maison de tourisme dont je vous ai parlé hier. Je la reconnais, c’est Titaua que j’ai vu hier là bas. Je monte les marches et l’on s’embrasse comme des amis de très longue date. « Tu va bien ? »
Quelle gentillesse, on est sur une autre planète et il faut faire très attention que le tour du monde ne s’arrête pas ici. D’autres avant moi n’ont pas su repartir de Hiva-Oa !
Nous discutons, elle m’indique ce qu’il faut voir sur l’île et me voilà parti. Pour commencer il faut passer par Atuona, sur le chemin je ramasse comme à chaque fois un couple de plaisanciers. Je suis le seul à avoir une voiture et je commence à connaître tout le monde. Hier des plaisanciers que j’avais véhiculés m’ont offert un beau pamplemousse qu’ils avaient troqué avec des habitants sur Fatu-Hiva.
Je vais ensuite à Taaoa, ce n’est pas très loin et ce n’est pas un site extraordinaire. Sur la route j’admire tout de même cette végétation étonnante. Tout pousse ici, il y a des dizaines d’espèces que je ne connais pas dont beaucoup portent des fruits. Les plus beaux paysages sont dans les vallées, ce sont des palmeraies mariées avec des bananiers. Le sol est fait de fine pelouse et comme à chaque fois quelques familles habitent dans ces petits coins de paradis, c’est plein d’arbustes d’ornement avec des fleurs.
Arrivé au bout de la route, une très belle église certainement bâtie par les premiers missionnaires.
Mon deuxième point d’intérêt est beaucoup plus important mais beaucoup plus loin également. C’est le site archéologique de Puamau. Il y a là bas le plus grand Tiki de toutes les Marquises. Ce sont deux heures et demie de piste caillouteuse qui passe son temps à grimper en haut de la montagne pour redescendre dans la vallée suivante. Merci mon 4X4 de location mais c’est une petite Suzuki et au niveau suspension c’est un peu dur. J’admire à chaque fois ces vallées qui ressemblent à des petits paradis mais des paradis du bout du monde. Souvent je vois la maîtresse qui instruit 5 ou 6 enfants du primaire sous une paillote sur la plage. Dès que je m’arrête pour consulter mon plan, si quelqu'un passe, il me demande aussitôt « Je peux t’aider ? ». Les gens d’ici sont gentils et c’est bon.
J’arrive enfin à Puamau et j’au du mal à trouvé le marae. Ici rien n’est indiqué, il n’y a aucun panneau. Je le trouve enfin au pied d’un immense piton rocheux. C’est un site extraordinaire. Je suis toujours ému par les sites archéologiques. C’est un lieu sacré où l’on pratiquait les sacrifices humains. On pouvait même immoler des petits enfants pour faire plaisir aux dieux. Quand même, quelles atrocités peut-on commettre au nom de la religion ! Il y a un panneau avec un plan qui montre les différentes salles et qui explique en Français et en Anglais l’histoire du site. Sur le site plusieurs Tiki, ces grandes statues de pierre que je pensais exister uniquement sur l’île de Pâques. Le plus grand fait 2,45 mètres et il représente un grand guerrier, chef de clan qui a impressionné son peuple par sa force extraordinaire.
Je redescends et m’arrête un peu plus bas à l’unique restaurant du hameau. En fait cela ne fait restaurant que pour les petits groupes qui viennent visiter le site, cornaqués par des gens d’Atuona équipés de gros 4X4. La patronne attend trois tables de 5 que j’ai vus sur la route et ensuite sur le marae. Elle me prend quand même, on sympathise. Elle me présente le menu Marquisien, chèvre au lait de coco, porc sauvage aux petits légumes du pays, poisson cru au lait de coco, bananes … et comme boisson du jus de carambole. Heureusement que je suis passé en Martinique où j’ai appris que la carambole était un fruit mortel pour l’insuffisant rénal !
J’en parle à la patronne, lui dit que je suis dialysé. Elle me dit qu’elle aussi va devoir être dialysé et que cela lui fait peur. Je la rassure, lui parle de la dialyse péritonéale. Finalement elle me fait un petit menu à base de porc sauvage, de petits légumes délicieux et de frittes faites avec le fruit de l’arbre à pain. Excellent.
Je repars en reprenant la route en sens inverse car ici il n’y a qu’une seule route, enfin une seule piste pour être plus précis.
Voilà, fin de la visite de l’île, ce soir je suis invité à manger sur Tago Mago, un voilier Français avec le Capitaine, son frère et trois jeunes équipiers qui aiment les voyages. Ici tout le monde commence à se connaître et le soir les invitations se succèdent.
A demain
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (4/05), 06:30 hours in France
Hello everyone,
Today I toured the island by car. I went ashore at 9 o’clock this morning and was greeted by a friendly roar “Jean Louis Clémendot!” On the quay, right in front of the little pontoon where people can leave their dinghies, there is a small bungalow which is connected to the tourist office I spoke to you about yesterday. I recognize her; it was Titaua whom I met yesterday. I climbed the steps and we hugged as if we were old friends. “How are you?”
Such friendliness, it’s like being on another planet and I’ll really have to watch myself or my world tour could very well stop here. Others before me have been unable to tear themselves away from Hiva Oa!
We chatted for a while and she showed me what the island has to offer and off I went. First of all I had to drive through Atuona, and on route, like always, I picked up a few amateur sailors. I’m the only one driving a car and I’m beginning to know everyone. The amateur yachtsmen I offered a spin to yesterday gave me a gorgeous grapefruit they had swapped with the people on Fatu Hiva.
Next, I drove on to Taaoa, that wasn’t too far away but wasn’t all that spectacular, though I did get a chance to admire the most amazing vegetation. Everything grows here, there are numerous species I don’t recognize and a lot of them bear fruit. The most beautiful landscapes are to be found in the valleys, palm groves interplanted with banana trees. The ground is covered in fine grass and wherever you have a number of families living together in these little corners of paradise, the place is awash with ornamental shrubs covered in flowers.
At the end of the road, a stunning church, more than likely built by the very first missionaries.
The second spot I wanted to visit is far more important but was also a lot further away. It’s the Puamau archaeological site. There you will find the largest Tiki built anywhere on the Marquesas Islands. Two and a half hours of travel along a stony course that climbs up into the mountains before running down into the next valley again. I was delighted to have my rental 4X4 but it’s a little Suzuki and the suspension is a little hard. Time and time again I stood in awe of these valleys that look like little bits of paradise but bits of paradise in the back of beyond. I also spotted a few teachers teaching 5 or 6 primary-school children under straw huts on the beach. The minute I stopped anywhere to look at my map and, if anyone happened to pass by, they asked me “Can I help you?” The locals are really friendly and it’s delightful.
I finally made it to Puamau but had a few problems finding the marae. No signposts here let me tell you. I finally found it at the foot of a huge rocky outcrop. This was an extraordinary site. Archaeological sites never fail to move me. It’s a sacred place where they used to sacrifice humans. They were even allowed to immolate little children to please the gods. The atrocities people can commit in the name of religion! There is a board with a plan that shows the various rooms and relates the history of the site both in French and in English. On the site, there are several Tikis, these huge stone statues that I believed to be unique to the Easter Islands. The largest one is 2.45 metres tall and personifies a great warrior, chief of a clan who impressed his people with his extraordinary strength.
I drove down again and stopped at the only restaurant in the hamlet. In fact, it caters for small groups that come to visit the site, guided by people from Atuona, driving big 4X4s. The landlady was waiting for three tables of 5 whom I had met on route and then again on the site. She does offer me a table though, we got on well. She handed me a Marquesan menu, kid in coconut milk, wild boar with local vegetables, raw fish in coconut milk … and to drink star-fruit juice. Just as well I had discovered in Martinique that star-fruit juice is lethal to people suffering from renal insufficiency!
I related my story to the landlady and also told her I am on dialysis. She told me she too would have to go on dialysis and that it scares her. I reassured her and went on to tell her about peritoneal dialysis. In the end, she offered me a lunch based on wild boar, delicious vegetables and breadfruit-tree chips. Excellent!
I headed back via the road I came because there is only one road here, or one single trail to be more precise.
So that concluded my visit of the island, tonight I have been invited to have dinner on the Tago Mago, a French sailing boat, manned by the Captain, his brother and three young crew members who love travelling. Everyone is getting to know one another here and there is no shortage of invitations.
Thu, 06 May 2010 06:00:00 GMT - Ile TAHUATA, baie de Vaitahu 09°48 S 139°01 W
Thu, 06 May 2010 06:00:00 GMT - Tahuata Island, Vaitahu Bay 09°48 S 139°01 W
20H30 J-1 heure du bord, 08H00 en France
Bonjour à tous,
Il est 19h45, je viens de jeter l’ancre dans la baie Vaitahu sur l’île de Tahuata. Il fait nuit noire, heureusement que j’ai mon projecteur orientable en tête de mât.
J’ai eu beaucoup de mal à quitter Hiva-Oa. D’une part quand on vient de traverser le Pacifique avec cette vingtaine de jours de solitude on a besoin de rencontrer des gens et de discuter. Tout le monde discute avec tout le monde, il y a un couple d’australiens, un couple de canadiens, beaucoup de français, des anglais, des américains, des hollandais, des allemands …. En quelques jours j’ai pleins d’amis, ce couple d’australiens m’apporte des bananes. Pas de chance je n’y ai pas droit, c’est bourré de potassium. Le canadien m’aide à ranger mon annexe … En fait ça y est, on est déjà une petite communauté et on n’a plus envie de se quitter.
Hier soir je suis allé manger sur Tago Mago. Le capitaine est un jeune retraité. Il y a son frère et un couple de jeunes d’une trentaine d’années qui ont arrêté de travailler pour découvrir le monde. Ils sont très sympathiques et j’ai passé une bonne soirée. Ils souhaitaient visiter Harmattan, aussi ce matin je les ai invité à venir prendre l’apéritif. Il y avait Frédéric le capitaine et puis Delphine et Laurent. Comme on était bien je les ai gardés à déjeuner. C’était super.
Et puis je fais la dialyse, pendant la dialyse la vaisselle, voilà je suis prêt à partir. Je prépare le bateau, remplie le livre de bord, mets le moteur en marche et saute dans l’annexe pour remonter l’ancre arrière. Mince, elle est croisée. Un gros catamaran a posé son ancre sur ma ligne. Je pagaye jusqu'à lui, frappe sur la coque. Deux personnes sortent mais ils m’expliquent que le capitaine n’est pas là et que eux ne savent rien faire, qu’il faut attendre son retour.
Je suis un peu déçu, j’aurais voulu faire la route et arriver de jour. Vers cinq heures j’entends un sifflement, je sors, c’est le capitaine qui est revenu. Même procédure et me voici dans l’annexe à pied d’œuvre. Je lui demande de remonter sa chaîne et arrive mon ancre emmêlée dans des cordages et dans sa chaîne. Il me faut une demie heure aidé du canadien qui est venu à mon secours pour démêler tout cela. Du coup je m’arrache avec la nuit qui arrive et ce soir je ne voie pas grand-chose de cette baie Vaitahu. Je vous en dirais plus demain.
Voilà pour aujourd’hui. A demain
Jean Louis
20:30 hours shipboard time (5/04), 08:00 hours in France
Hello everyone,
It is 7.45 p.m. and I’m just after dropping anchor in Vaitahu Bay, on Tahuata Island. It is pitch dark outside; just as well there is a swivel floodlight on top of my mast.
Leaving Hiva Oa proved to be a difficult one. On the one hand, after spending about twenty days on my own crossing the Pacific, I needed to meet people and to be able to talk. Everyone talks to everyone there; I met an Australian couple, A Canadian couple, loads of French, English, Americans, Dutch, Germans… Within a few days I made loads of friends, the Australian couple even brought me some bananas. Bad luck though, I can’t have them, they’re full of potassium. The Canadian helped me sort out my dinghy… We had a right little community over there and leaving is the last thing you want to do.
Last night I had dinner on the Tago Mago. The captain retired young. I met his brother and a couple of thirty-year olds who gave up work to travel the world. They were really nice and I had an excellent night. As they wanted to take a look at Harmattan, I invited them over for an aperitif this morning. Frédéric, the captain, and Delphine and Laurent took me up on my invitation. A highly enjoyable affair so I asked them to stay around for lunch. It was great!
Then I did my dialysis, and while doing my dialysis I saw to the dishes, and then I was ready to go. I got the boat ready, filled out the log, started up the engine and jumped into my dinghy to lift the rear anchor. Blast, it had been crossed. A huge catamaran had dropped its anchor on my line. I paddled over to the culprit and banged on the hull. Two people came out but they told me the captain wasn’t there and that they didn’t know what to do, so all there was to it was wait until he came back.
I was a little disappointed; I wanted to leave and get there before nightfall. Around five o’clock I heard someone whistling, I went out to take a look, it was the captain who had returned. Same procedure, back into the dinghy to get down to the job. I asked him to raise his chain and up my anchor came entangled in rigging and in his chain. With the help of the Canadian, who had come to my rescue, it took me half an hour to untangle the mess. In the end I departed close to nightfall and tonight I can’t see a whole lot of Vaitahu Bay. I’ll be able to tell you more about it tomorrow.
Well, that's it for today. Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"d’une ile à l’autre un petit bonjour de Corse ou le temps est moin clément que pour vous amicalement gérard" Envoyé par verger gerard le 06-05-2010 à 16:28
Fri, 07 May 2010 06:00:00 GMT - La baie des dauphins 09°56 S 139°07 W
Fri, 07 May 2010 06:00:00 GMT - Dolphin bay 09°56 S 139°07 W
20H30 J-1 heure du bord, 08H00 en France
Bonjour à tous,
La baie de Vaitahu est largement ouverte sur l’ouest. Elle donne sur une toute petite vallée entourée de très hautes montagnes qui tombent à la verticale. Comme partout l’endroit est joli, des palmiers et des bananiers décorent le fond de la vallée.
Elle est à l’abri de la houle et des vents dominants mais des rafales dégringolent du haut des montagnes en secouant durement le bateau. Cela me rappel les vents catabatiques du Monténégro.
Après une nuit tranquille je me lève et immédiatement je repère les dauphins. La baie est habitée par une famille de dauphins. Il y a plusieurs dizaines d’individus et je passe ma journée à les observer. Je n’avais encore jamais vu de bébés dauphins. Je n’imaginais d’ailleurs pas que cela puisse exister car ceux qui viennent à la rencontre des navires en pleine mer sont toujours des adultes.
En faite les mères ont choisie cette baie tranquille pour venir mettre bas. Ils passent leur temps à sillonner la baie dans tous les sens, toujours groupés. Le jeu est omniprésent. Une chose amusante c’est de taper très fort la surface de l’eau avec la queue. Mais ce qui reviens en permanence c’est la quadruple boucle piquée. Le jeu consiste à surgir de la mer à la verticale en tournant sur soi même comme une toupie. Il y a les adultes, 3 mètres de long, certainement 150 ou 200 kilogrammes. Et puis il y a les bébés, 60 à 80 centimètres qui jaillissent de l’eau comme des fusées en tournant très vite sur eux même. Et puis il y en à qui sont un peu plus grand, 1m à 1,20 m.
En fin de matinée je vais faire un tour à terre, c’est l’occasion de discuter avec les habitants. Sur Hiva-Oa j’avais vu pleins de poules et de coqs. En fait, ils sont sauvages et très peu consommés par les habitants. Ce qui m’a marqué c’est que, comme beaucoup d’oiseaux, ils vivent en couple, une poule et un coq. Il y a également beaucoup de chèvres et de cochons sauvages.
J’étais en train de faire la sieste et quelque chose me réveil, je sors la tête, il y a un Marquisien dans sa petite pirogue. Il m’explique en parlant difficilement le français que son bateau est en panne et voudrais savoir si je peux aller l’aider. Je prends ma caisse à outils et saute dans mon annexe. C’est un bateau à moteur, il n’y a plus d’électricité au tableau de bord. Je passe deux heures à chercher la panne, c’est une prise sur le faisceau qui est totalement oxydée par l’eau de mer. Je coupe les fils et mets des dominos. Contact, cela fonctionne. Mon copain Philippau est ravi. Il m’emmène chez sa fille où il ceuille pour moi des pamplemousses et des oranges. Nous allons ensuite à l’épicerie chercher deux canettes et allons les boire devant la maison du village où les femmes dansent pour s’entrainer en vue de la kermesse de samedi prochain.
Voilà l’après midi se termine, vite retour au bateau où je range tout avant de mettre en route pour Nuku-Hiva où j’espère arriver demain en fin de matinée.
A demain
Jean Louis
20:30 hours shipboard time (6/05), 08:00 hours in France
Hello everyone,
Vaitahu Bay basically faces west. It gives out on to a tiny valley surrounded by enormous mountains that rise up vertically. This spot is only beautiful; palm trees and banana trees are dotted across the bottom of the valley.
It is open to the swell of the sea and the prevailing winds but it’s the gusts coming down from the mountains that give the boat an awful doing. It reminds me of the katabatic winds in Montenegro.
After a peaceful night, I got up and the first thing I noticed was the dolphins. The bay is home to a family of dolphins. Umpteen of them, and I spent my day watching them. It’s my first time ever seeing baby dolphins. I even wondered whether there was actually any such thing because the ones that swim up to the boats out at sea are always adults.
In fact, their mothers had chosen this peaceful bay to give birth. They spend their time criss-crossing the bay in every direction, always in group. Their life is one big game. One thing they love to do is bang their tails on the water surface. But they always go back to their quadruple nose-dive loops. The game consists of jumping vertically out of the sea, and spinning around like a top. The adults are 3 meters long and weigh at least 150 or 200 kg. And then there are the babies, 60 to 80 cm long, shooting out of the water like bullets before quickly spinning around. There are also some larger ones, about 1 to 1.20 m long.
Towards lunchtime I decided to take a look on land, it would be an opportunity to chat to the locals. On Hiva Oa I had seen loads of hens and roosters. They were wild ones actually and the locals didn’t really eat them. What struck me was that, like many birds, they live in couples, one hen and one cockerel. There were also loads of wild goats and wild boar.
I was having my siesta when all of a sudden something woke me, I went to have a look; it was a Marquesan in his little outrigger. He explained to me in broken French that his boat had broken down and was wondering if I could give him a hand. I took my toolbox and jumped into my dinghy. It was a boat with an engine, and there was no more current coming through to the control panel. I spent two hours looking for the problem; in the end, it was a plug on the beam which had oxidized under the effect of the sea water. I cut the wires and fitted a few connecting blocks. Hey presto! Contact, it worked! My friend Philippau was over the moon. He brought me over to his daughter’s where he picked me some grapefruit and oranges. Then we went on the grocery shop where we bought two cans and went to drink them in front of the town hall where women where rehearsing their dances for next Saturday's fête.
So that was my afternoon, I hurried back to the boat where I got myself sorted before setting sail for Nuku Hiva where I hope to arrive by lunchtime tomorrow.
Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"Salut, Amiral. Plus humblement ( mais on n’a que 10 jours ) voilà le prochain programme. Paris, l’Aube, le Jura, la Faucille, puis la descente par la Bresse et le Bugey, Annecy, Les Saisies, Beaufort, le cormet de Roseland (lunaire ! )Bourg Saint Maurice, l’Iseran, le Mont Cenis, le Nord de Turin pour remonter vers les Dolomites, le lac Majeur, le lac de Lugano, le lac de Côme et retour au bercail par les Alpes.S’il fait beau, ça devrait être somptueux. A défaut de jus de carambole, on trouvera bien un petit vin de Pays. On lèvera notre verre à la santé des navigateurs. Amitiés. GD" Envoyé par gd le 07-05-2010 à 12:38
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"bonsoir l’ami, Je viens de faire lire tes derniers messages à Marie elle trouve que tu es déjà au Paradis sans être passé au purgatoire!!! ’est une blague n’est ce pas... Ceci dit c’est un enchantement pour moi et sans doute pour tout ceux qui te lise de parcourir "dans son fauteuil" la route des îles sous le vent. Alors maintenant plus de mistoufle, tout baigne et te voilà même dépanneur électricien... tu te souviens à Houat quand le cable de l’accélérateur s’était cassé ? toi dans le compartiment moteur et moi à la barre en train d’hurler marche avant toute... et nous étions rentrés quelques heures plus tard au port de Pornichet avec une manoeuvre impeccable.Déjà démerde le père Clémendot. Je vois que tout se passe bien et que les amis ne manquent pas, effectivement le plus dur doit-être de repartir afin de respecter le plan de route. Alors bon vent et à demain
bernard" Envoyé par bernard lannion le 07-05-2010 à 20:29
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"bonjour jean-louis Cela faisait quelques semaines que je n’avais pas suivi ton périple j’y ai donc consacré une bonne heure de rêverie ce matin. Je pense que je finirai par etre entrainé dans ton sillage .profites de tous les instants et à bientôt ." Envoyé par jean-christophe le 08-05-2010 à 08:26
Sat, 08 May 2010 04:30:00 GMT - Ile de Nuku-Hiva, baie de Taiohae 08°55 S 140°06 W
Sat, 08 May 2010 04:30:00 GMT - Nuku Hiva Island, Taiohae Bay 08°55 S 140°06 W
19H00 J-1 heure du bord, 06H30 en France
Bonjour à tous,
Quelle belle baie, un mille et demie de long, la houle ne rentre pas, c’est le calme absolue.
J’ai donc levé l’ancre à 18h30 hier au soir, il faisait déjà presque nuit et c’est à 9h30 ce matin que je l’ai jetée ici après une traversée de 89 milles. Au départ, près des îles du sud, le vent était très variable en force et en direction, avec de violentes rafales, demandant une vigilance de tous les instants. Ensuite, c’était mieux, 18 nœuds de vent en moyenne avec des rafales à 24 nœuds. J’ai navigué avec l’artimon et la grand voile sans ris et le génois roulé à deux ris. Il y avait une houle importante, pas très agréable. Je n’ai pas dîné, j’ai très peu dormi et pourtant je suis en pleine forme.
La baie de Taiohae ressemble à toutes les baies aux Marquises, un tout petit espace de terre en bout de plage entouré de hautes montagnes qui dégringolent à pic dans la vallée. Je suis ici à la capitale des Marquises, la plus grande ville et la seule doté d’un hôpital. Quand une Marquisienne attend un bébé, quelques semaines avant la date prévue, elle vient ici à l’hôpital attendre l’heureux évènement. C’est ici que résident les administrations ainsi que l’évêque du diocèse. La « ville » compte 1500 habitants. Il y a un aérodrome sur l’île, il est à 1h30 de 4X4 d’ici. C’est là bas que j’irais attendre Francine dimanche matin. Elle vient terminer le voyage jusqu'à Tahiti avec moi.
Cet après midi j’ai descendu et mis en route pour la première fois depuis Marseille mon moteur hors bord. D’une part il y a une distance entre le bateau et le point de débarquement mais surtout je voulais vérifier que tout va bien car j’en aurais besoin au Tuamotu pour aller me promener dans les petits coins sympas des lagons.
J’en ai profité pour faire une reconnaissance du village. Il y a une banque et deux épiceries. Tout est cher ici, ce midi j’ai terminé la bouteille de Pastis que Christophe Lepetit avait acheté aux Canaries. Il faut dire que des assoiffés sont passés à bord. J’en ai acheté une petite, 60€ !!! Les bouteilles de vins c’est entre 20 et 40€. Il y a d’ailleurs un trafic, les skippers qui convoient régulièrement des bateaux entre le Panama et ici chargent de grandes quantités de vin là bas et les revendent ici en multipliant le prix par cinq.
J’ai été, également, réserver un véhicule 4X4 Suzuki que je prendrais dimanche matin et qui va me permettre de faire le tour de l’île. A cette occasion j’ai encore été très surpris du tutoiement immédiat qu’emploient les gens ici. Cela donne une autre dimension aux relations. « Ecoute, passe vers 9 heures, on est fermé mais tu n’auras qu’à cogner à la fenêtre. »
J’en ai un peu mare de manger mes boulettes de viandes depuis plus de trois semaines. J’ai vu une « pension » avec une carte où il y a écrit « Magrets de canard » et « Côte de porc », j’en salive d’avance et je crois que je ne vais pas pouvoir me retenir d’aller faire un festin ce soir. Bon, il va falloir choisir. Encore un truc compliqué. Et puis il y a la perspective d’une fameuse bière Hinano, la bière de la Polynésie.
Voilà, je vous quitte pour ce soir. Bon weekend
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (7/05), 06:30 hours in France
Hello everyone,
What a stunning bay, one and a half meters long, no swell, complete calmness.
I lifted anchor at 6.30 p.m. yesterday, it was almost dark and I dropped it again at 9.30 this morning after having sailed 89 miles. Initially, close to the southerly islands, the wind force and direction kept changing constantly, with very strong gusts, so I had to keep an eye out all the time. Then things suddenly took a turn for the better, with an average wind force of 18 knots and gusts of up to 24 knots. I sailed under mizzen, no reefs on the mainsail and the jib at two reefs. There was a fair swell, not very pleasant. I skipped dinner, didn’t get a whole lot of sleep but I’m in great form.
Taiohae Bay is a bit like all the Marquesan bays, a tiny patch of land, surrounded by huge mountains that go straight down into the valley. This is the capital of the Marquesas Islands, the largest city and the only one that has a hospital. When Marquesan women expect a baby they come to the hospital here a few weeks before their expected due date and wait around for the happy event. This is also the administrative seat and the place where the diocesan bishop lives. The “city” is home to 1500 residents. The island has its own airfield, 1.5 hours away, by 4x4, that is. That’s where I’ll be picking up Francine on Sunday morning. She’s going to travel with me all the way to Tahiti.
This afternoon I brought out my outboard motor and started it up for the first time since I left Marseille. On the one hand, there is the distance between the boat and where you actually land and, on the other hand, I wanted to check whether it was working properly because I’m going to need it if I want to visit all the nice little corners in the lagoons.
I availed of the opportunity to take a look around the village. It has a bank and two grocery shops. Everything is expensive here, at lunchtime I finished the bottle of Pastis Christophe Lepetit had bought on the Canary Islands. It has to be said I didn’t get any parched visitors on board. I bought a small bottle, € 60!! Wine here costs between € 20 and € 40. There’s quite a bit of trafficking here; skippers who regularly sail between Panama and here load up huge quantities of wine over there and sell it at five times the price over here.
I also went to book a 4X4 Suzuki which I shall pick up on Sunday morning so that I’ll be able to travel around the island. Once again, I was surprised by the familiar way everyone talks to complete strangers here. It really gives relationships a different dimension. “Listen here, come back at 9, we’ll be closed but just knock on the window.”
I’m kind of sick of eating meatballs day after day for more than three weeks now. I saw a “pension [guesthouse]” that had a menu and on the menu … “fillet of duck breast” and “pork chop”, the water comes in my mouth just thinking about it and there is no way I'll be able to stop myself from having a right feast tonight. The problem is I’m going to have to choose. Now, there’s a conundrum. And then of course, I have the famous Hinano, the Polynesian beer, to look forward to.
That’s it for tonight. Have a nice weekend.
Jean Louis
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"Bonjour Amiral. Effectivement, choisir entre un magret et une côte de porc...... vachement compliqué ! Je ne sais pas comment vous faites pour supporter ça. Prenez les deux...? Amitiés. GD PS : la bise de ma part à la passagère lorsqu’elle embarquera." Envoyé par GD le 10-05-2010 à 11:34
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"Salut captain, Je vois que tu as maintenant une connaissance quasi parfaite des us et coutumes locales. j’imagine que le tutoiement permet éffectivement de se lier plus vite avec les habitants. En tout cas ça a l’air très sympa. Par ailleurs je ne sais pas non plus qui sont les assoiffés qui ont taquiné ton Ricard mais en réalité une bouteille qui fait Les Canaries / Les marquises...et dure plus de 6 mois...je suis certain que sur certains bateaux c’est la consommation hebdomadaire...mais tu me donnes une idée : je vais acheter des caisses de Ricard au Pertus et les convoyer jusqu’aux Marquises...c’est juteux vu le prix à l’arrivée. Passes une bonne journée. Jacky
Mon, 10 May 2010 04:30:00 GMT - Mon ami Philippau 08°55 S 140°06 W
Mon, 10 May 2010 04:30:00 GMT - My friend Philippau 08°55 S 140°06 W
19H00 J-1 heure du bord, 06H30 en France
Bonjour à tous,
Aux Marquises, le weekend c’est le weekend et tout est fermé. Le restaurant est fermé, il n’y a pas de bar. Samedi c’était férié, les deux épiceries et le petit marché ont quand même ouvert mais ils ont tous fermé à 10 heures du matin ! Dimanche pareil, ouverture de 7h à 10h du matin. Pour le pain il faudra attendre lundi.
J’aurais aimé rester quelques jours dans la baie Vaitahu sur Tahuata avec mon ami Philippau. Nous ne nous sommes croisés que 2 ou trois heures mais c’est réellement mon ami. Il est assez âgé et ne parle pas très bien le français, il cherche ses mots, il n’a pas l’habitude de cette langue. Lui, il parle le Marquisien, c’est sa langue maternelle, il est né sur Tahuata. Il parle également le Tahitien car il a travaillé 30 ans à Tahiti. Ce n’est pas la même langue.
Il est heureux lui aussi de vivre aux Marquises, la vie est très chère mais c’est une vie facile, si l’on a faim il suffit de tendre la main, on cueille un fruit, une mangue, un pamplemousse, un avocat, une banane … Si l’on a un peu plus faim, on peut tuer un cochon ou une chèvre sauvage et puis on cueille ce fruit de l’arbre à pain, sorte de grosse boule verte comme un melon. On la jette comme cela dans le feu et lorsqu’elle est bien noire on enlève la peau et on la mange comme une pomme de terre.
J’étais étonné de voir des poules et des coqs partout, en liberté, autant que les moineaux chez nous. « Vous les mangez pas ? » « Non, c’est trop compliqué, il faut enlever les plumes »
Je n’ai pas vu de pécheurs aux Marquises, mais tout le monde pèche. Comme il y a énormément de poissons en très peu de temps on ramène du poisson pour tous les amis. On le mange cru, macéré dans du lait de noix de coco.
Avant les femmes avaient 12 ou 14 enfants, maintenant c’est mieux, dit-il, il y a des « médicaments » et elles n’ont plus que 3 ou 4 enfants.
Sa fille n’était pas dans sa maison, elle a 4 enfants, 3 garçons et une fille, un des garçons travaille à Tahiti. Sa petite fille a 18 ans, elle vie encore avec sa fille. C’est une très grande maison en bois sur des petits pilotis. Elle est très belle cette maison avec une énorme véranda. C’est le gouvernement qui l’a construite, sa fille paye tous les mois.
Il roule comme tout le monde dans un énorme pickup double cabines. « C’est pas cher, on est aidé ». Je ne vois que des très beaux et très gros pickups tout neufs et même plusieurs Humer.
En bas du village les femmes s’entrainent à danser, il me dit « Tu vois la très grosse, c’est ma fille, ils mangent beaucoup trop. » Je crois qu’ils mangent surtout très mal, et boivent énormément de boissons sucrées. L’obésité est en train de prendre des proportions incroyables.
Il a un petit boulot Philippau, il va tous les jours sur Hiva-Oa avec son bateau, il transporte les malades et puis les gens qui ont besoin d’y aller. Le weekend c’est son fils qui conduit le bateau. Voilà, j’aurais voulu passer beaucoup plus de temps avec mon ami, avec son franc parlé il avait certainement beaucoup de choses à me faire découvrir.
En faisant une petite visite d’inspection, je me suis rendu compte que les bas haubans arrières du grand mat étaient un peu mou. En cherchant un peu plus je trouve la cause, le bas étai est tout détendu. L’axe ou le boulon qui le tenait en bas sur la cadène n’est plus là. Fâcheux. J’arrive à faire une réparation provisoire avec une manille en vissant le manillon à l’envers.
Ce matin je suis allé chercher Francine à l’aérodrome, c’est à une heure et demie d’ici et une partie de la route est en fait de la piste caillouteuse. L’île est très différente de Hiva-Oa mais je vous en dirais plus demain soir car demain c’est visite de l’île.
Bonne journée,
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (9/05), 06:30 hours in France
Hello everyone,
On the Marquesas Islands, the weekend really means the weekend and everything is closed. The restaurant is closed, there is no bar. Saturday was a public holiday; the two grocery shops and the little market did open up all right but closed their doors again at 10 o’clock in the morning! Sunday the same story, open from 7 to 10 a.m. If you need bread, tough, you simply have to wait till Monday.
I would have loved to spend a couple of days on Tahuata in Vaitahu Bay with my friend Philippau. We only met for 2 or 3 hours but he became a real friend. He’s not a spring chicken any more, speaks broken French, has to look for his words but he is not used to speaking this language. He speaks Marquesan, it’s his mother tongue, he was born on Tahuata. He also speaks Tahitian because he spent 30 years working in Tahiti. That’s a different language again.
He loves living on the Marquesas Islands, everything is very expensive but life is easy, if you’re hungry all you have to do is stick up your hand and pick yourself a mango, a grapefruit, an avocado, a banana… And if you are really hungry you can always kill a boar or a wild goat and then of course there are the breadfruit trees, they bear these melon-like huge, round, green fruits. All you have to do is throw them on the fire and once they are completely charred you simply peel of the skin and eat them like a potato.
I was amazed to see hens and cockerels everywhere, roaming around freely, a bit like the sparrows in France. “Don’t you eat them?” “No, too much hassle, you have to pluck them first.”
I didn’t see any fishermen on the Marquesas Islands, yet everyone fishes. As the waters are full of fish here you can catch enough for all your friends in no time at all. They eat their fish raw, macerated in coconut milk.
Years ago, women had 12 to 14 children, but that has changed for the better as there are “medicines” now and they don’t have any more than 3 or 4 children these days.
His daughter wasn’t at home, she has 4 children, 3 boys and a girl, one of her sons is working in Tahiti. His granddaughter is 18 years old and is still living with his daughter. They live in a huge timber house, built on short stilts. It is really beautiful and has an enormous veranda. It was built by the government and his daughter pays her dues every month.
Like everyone else on the island, he drives a huge double-cab pickup truck. “It’s not expensive, we do get aid”. All the pickups I saw were beautiful and huge; I even saw some Hummers.
At the lower end of the village, the women were rehearsing their dancing. He said “Do you see the very heavy girl, that's my daughter, they eat far too much”. I would be inclined to say that they above all eat far too unhealthily, and that they drink far too many sweetened drinks. Obesity is becoming major issue.
Philippau still holds down a little job, he travels to Hiva Oa by boat every day and ferries the sick and anyone who needs to travel between the islands. During the weekend, it’s his son who does the run. I really wanted to spend more time with my friend; he doesn’t mince his words and can definitely teach me a thing or two.
On one of my rounds of the boat, I discovered that the lower rear shrouds of the main mast were rather on the slack side. Looking into the cause, I discovered that the lower headstay was completely slack. The axle or the bolt that kept it stuck to the chainplate seemed to have disappeared. I did a temporary job on it with a shackle, screwing it in the opposite way around.
This morning I went to collect Francine from the airfield, a one and a half hour drive away, part of the road is only a stony track. This island is completely different to Hiva Oa, but I’ll tell you more about it tomorrow as I'll have toured the island by then.
Have a nice day!
Jean Louis
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"bonsoir mon jean louis, bien reçu ton "short message" bien sur que personne ne t’oublie et la lecture quotidienne de ton blog nous aide aussi à supporter les tracasseries du moment. Si toi du navigue avec les dauphins nous avons eu ce soir à Fontaines une petite biche qui est venue nous rendre visit, quel bonheur !!! Hier je suis aller dejeuner chez le grand père de la filleule de Lucie, il adore le bateau et possède un Armagnac (chantier Aubin à Nantes) bateau à l’ancienne à b ouchains. Le bateau est aux marines de cogolin et je pense que nous irons faire un petit tour dans les îles...Je lui ai donné tes coordonnées il va sans doute te passer un petit message car je lui ai recommandé la lecture de l’historique. bises" Envoyé par bernard lannion le 10-05-2010 à 21:20
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"je suis heureuse de vos bonnes nouvelles quelle joie des retrouvailles avec votre femme union et amitièes roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 11-05-2010 à 08:40
Tue, 11 May 2010 04:30:00 GMT - Tour de l’île de Nuku-Hiva 08°55 S 140°06 W
Tue, 11 May 2010 04:30:00 GMT - Tour of Nuku Hiva Island 08°55 S 140°06 W
19H00 J-1 heure du bord, 06H30 en France
Bonjour à tous,
Quelle belle balade ! Aujourd’hui c’était « Tour de l’île de Nuku-Hiva ». Elle est très différente de Hiva-Oa, beaucoup plus diversifiée. Première destination, la vallée de Hooumi et de Taipivai dans la baie du Controleur. C’est ici que Melville, alors matelot sur un baleinier, déserta et passa 6 mois en 1842 avec les féroces guerriers de la tribu. Il écrira ensuite les classiques TYPEE et OMOO où il décrit la vie Marquisienne d’avant la colonisation. Quelle belle vallée, ici c’est réellement le paradis. Une petite rivière coule et le village s’étale le long de celle-ci. Il n’y a que quelques familles mais tout est parfaitement entretenu, c’est plein de fleurs et, entre les berges de la rivière et les pentes des montagnes qui grimpent à 30 degrés, tout pousse. Tous les arbres fruitiers trouvent l’humidité qu’il leur faut pour se développer pleinement.
On s’arrête chez des Marquisiens qui ont mis un petit panneau « Snack ». On rentre dans leur maison. Un est en train de tresser des panneaux en lamelles de bambou. La maison traditionnelle aux Marquises est construite en bambou, par endroit des bambous entiers serrés les uns contre les autres et à d’autres endroits de grands panneaux de lattes de bambou tressées encadrées de bois vernis. Il n’y a pas de fenêtres. Les ouvertures sont fermées par des volets, cadre bois remplis de bambous tressés, qui s’articule par le côté supérieur pour s’ouvrir plus ou moins en donnant de l’aération tout en protégeant de la pluie. Thomas, le chef de famille nous presse deux pamplemousses, un vrai régal.
Ensuite direction Hatiheu. La piste est très dure, caillouteuse et très fatigante. Les paysages sont époustouflants, la nature est très belle. En chemin nous nous arrêtons visiter les sites archéologiques dont le Tohua Hikokua. Ici aussi une plateforme où l’on pratiquait les sacrifices. Et puis sur un des sites un banian d’une taille exceptionnelle. Combien de dizaines de personnes les bras écartés se tenant par la main faudrait t il pour en faire le tour ?
Il est midi, nous allons au restaurant d’Yvonne Katupa. On ne peut pas manquer les langoustes de la baie, nous avons droit chacun à trois demi langoustes. Quelle fête ! Yvonne vient nous serrer la main, elle est maire du village. Nous discutons un peu. Comme je m’émerveillais d’avoir vu l’école et la petite cantine installée juste en bordure de mer elle me dit que malheureusement c’est la dernière année, une école toute neuve est en construction sur la colline, à l’abri des tsunamis. Ce sont les directives gouvernementales. Elle me dit qu’en 1946 un tsunami a atteint le cimetière qui se trouve à 200 mètres de la plage et à une vingtaine de mètres d’altitude.
Nous continuons par la piste qui traverse toute l’île par le nord, jusqu'à l’aérodrome. Trois heures de piste caillouteuse. Quelle balade ! Nous avons l’occasion de croiser les fameux cochons sauvages et en particulier des petits. Cela ressemble à s’y méprendre à des petits de sangliers. Ils ne sont pas très sauvages, ils se sauvent mais pas très vite.
Nous sommes de retour au bateau vers 18 heures morts de fatigue.
Je vais rendre la voiture demain matin, nous allons faire quelques courses et lever l’ancre direction les Tuamotu. Je suis un peu contrarié car je n’ai pas pu refaire le plein de Gasoil : « Il n’y en a plus pour les voiliers, dans huit jours, quand le bateau sera passé » Je n’aime pas partir sans avoir un réservoir plein. Ce n’est pas catastrophique, il doit me rester au moins deux cents litres mais je n’aime pas cela. C’est de ma faute, j’aurais dû faire le plein sur Hiva-Oa.
A demain
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (10/05), 06:30 hours in France
Hello everyone,
What an amazing drive! Today we did the “Tour of Nuku Hiva Island”. This island is very different from Hiva Oa, there is far more variation. First port of call, the Hooumi and Taipivai Valley in Controller Bay. This is where Melville, deck hand on a whaler at the time, deserted in 1842 and ended up spending 6 months amongst the ferocious tribe warriors. He later went on to write the classics TYPEE and OMOO in which he described life on the Marquesas Islands, pre-colonization. The valley is absolutely stunning, it truly is paradise. There is a little river and the village has been built on its banks. There are only a handful of families living here but everything is immaculate, there are flowers everywhere and between the river banks and the mountain slopes which climb at 30 degrees you could grow absolutely anything. The fruit trees get the perfect amount of humidity to crop heavily.
We stopped off at a Marquesan house displaying a “Snack” sign. We walked into the house. They were weaving panels from strips of bamboo. Traditional Marquesan houses are built in bamboo, with entire bamboo plants pulled tight together, interspersed with huge bamboo-cane panels affixed to a framework of varnished timber. There are no windows. Any apertures are closed with shutters, timber frameworks filled with woven bamboo, which hinge at the top so that they can be opened up just wide enough to leave in fresh air and keep out the rain. Thomas, the family chef, squeezed us two grapefruit, heavenly.
Then, we headed into the direction of Hatiheu. A rough track, full of stones, an exhausting affaire. The scenery was breathtaking, there is only one way to describe the countryside: stunning. En route we stopped off at a number of archaeological sites, one being Tohua Hikokua. Here another platform where they used to sacrifice humans. And then, on one of the sites we saw a huge banyan. We wondered how many multiples of ten people it would take with their arms open wide to encircle its trunk.
By then it was lunchtime and we went to the restaurant run by Yvonne Katupa. The local lobster came highly recommended, we got three half lobsters each. Talk about a feast! Yvonne came to shake our hand; she is the mayor of the town. We chatted for a while. I was marvelling about the school and its little refectory I had seen on the seashore but she informed us that unfortunately this would be the last year children would be taught there, they are building a new school up on the hill, well away from tsunamis. These are the government directives. She also told us that, in 1946, a tsunami came up as far as the cemetery which is 200 meters away from the beach and some twenty meters above sea level.
We continued our travels along the track that runs all the way to the north of the island, right up to the airfield. Three hours along a stony track. What a drive! We came across many a wild pig and even saw a good few little ones. You could mistake them for baby wild boar. They are not very wild; they do run off alright but not all that quickly either.
We got back to the boat at around 6 p.m. and were quite simply ready to drop.
Tomorrow, I shall be returning the car, we’ll do some shopping and then lift anchor to set sail for the Tuamotu Islands. I’m slightly annoyed because I wasn’t able to refuel: “There isn’t any left for sailing boats, in eight days’ time, when the ship has been.” I hate sailing off when my tank isn’t full. It’s not dramatic, I reckon I have about two-hundred litres left but I still don’t like it. My own fault, I should have refuelled on Hiva Oa.
Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"Et oui ! Dés qu’une femme monte à bord, on oublie l’essentiel !! Amitiés. GD" Envoyé par GD le 12-05-2010 à 14:10
Wed, 12 May 2010 04:30:00 GMT - Baie Taioa, anse Hakatea 08°56 S 140°09 W
Wed, 12 May 2010 04:30:00 GMT - Taioa Bay, Hakatea Cove 08°56 S 140°09 W
19H00 J-1 heure du bord, 06H30 en France
Bonjour à tous,
C’est très difficile de partir des Marquises. Je devais lever l’ancre en fin de matinée ou bien en début d’après midi pour les Tuamotu et puis ce soir je suis encore sur l’île de Nuku-Hiva, dans la baie Taioa, l’anse Hakatea.
Ce matin réveil à huit heures pour aller rendre la voiture de location. Je passe par l’unique station service de l’île pour rendre la voiture avec le plein et à tout hasard j’ai pris deux bidons de 20 litres pour essayer d’avoir du gasoil. Impossible, je me fais jeter par le pompiste dès que je sors mes bidons. Je demande à voir le patron et après une négociation très difficile il accepte enfin de me remplir un seul bidon. C’est mieux que rien, je vais le laisser en secours dans le coqueron.
Nous avons décidé de partir après déjeuner. Nous voulons faire un restaurant avant de prendre la mer. En rentrant au bateau j’allume la VHF et je lance un appel « Tago Mago pour Harmattan » et tout d’un coup j’entends crier « Jean Louis ». Quelle coïncidence, ce sont mes amis de Tago Mago qui sont bord à bord. Je les laisse mouiller puis je prends l’annexe et je vais discuter avec eux. Ils me disent que je ne peux pas quitter l’île sans aller à l’anse Hakatea. Le capitaine me dit que c’est la plus belle crique dans laquelle il a jamais été. Comme j’ai lu dans le guide de navigation beaucoup d’éloges sur cette baie, je ressors le guide et je relis « Le mouillage de Hakatea est une escale obligatoire à Nuku-Hiva, on peut y passer plusieurs jours tellement le spectacle de cette baie est magnifique. »
Ma décision est prise immédiatement, on ne peut pas partir sans passer par là, c’est seulement à une heure de navigation. J’en profite pour inviter mes amis à l’apéritif. Nous arriverons ainsi à 13h45 au restaurant qui est déjà fermé. Nous repartons au bateau un peu déçus tout de même.
Voilà comment nous sommes ce soir dans cette baie. Nous sommes arrivés juste avant la nuit et il faudra attendre demain matin pour admirer le spectacle et faire les photos.
Je vous laisse pour aujourd’hui.
A demain
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (11/05), 06:30 hours in France
Hello everyone,
Leaving the Marquesas Islands is not so easy. I was supposed to weigh anchor towards lunchtime or early afternoon and head for the Tuamotu Islands but guess what, tonight I’m still on Nuku Hiva Island, in Taioa Bay, in Hakatea Cove to be precise.
I got up at eight this morning to return the rental car. I stopped by the only petrol station on the island so that I could return the car with a full tank and decided to chance my arm and brought two 20-litre jerrycans in the hope of getting at least some gasoil. Impossible, the minute I took out the jerrycans I got an earful from the petrol-pump attendant. I asked to speak to the boss and after some tough negotiations he finally agreed to fill up one of my jerrycans. Better than nothing, I’ll leave it in the peak in the case of an emergency.
We had decided to leave after lunch. We wanted to have one last meal in a restaurant before we set sail. When we got back to the boat, I switched on my VHF and put out a call “Harmattan calling Tago Mago” and all of a sudden I heard a roar “Jean Louis”. What a coincidence, the roar came from my friends from the Tago Mago who were edge to edge. I gave them a chance to cast anchor and jumped into the dinghy to go and have a chat with them. They told me I couldn’t possibly leave the island without calling to Hakatea Cove first. The captain said it was the most beautiful creek he had ever visited. Now, as my navigation guide contained more than one eulogy about this bay, I decided to bring out the guide again and read the passage “Mooring at Hakatea is something no one should miss out on, this bay is so stunning that you could easily spend several days there.”
So that settled that, there was no way we could leave without stopping there first, it was only one hour’s sailing away. And it was an excellent opportunity to invite my friends over for an aperitif. In the end, we arrived at the restaurant at 1.45 p.m. to find it closed already. There was nothing to it but to return to the boat, rather disappointed all the same.
So that’s how we ended up in this bay tonight. We got there just before nightfall so we’ll have to wait till the morning to admire the scenery and take some photographs.
Thu, 13 May 2010 04:30:00 GMT - En route pour les Tuamotu 09°40 S 140°51 W
Thu, 13 May 2010 04:30:00 GMT - On our way to the Tuamotu Islands 09°40 S 140°51 W
19H00 J-1 heure du bord, 06H30 en France
Bonjour à tous,
Ce matin réveil dans la baie Taioa, la plus belle baie de l’île de Nuku-Hiva. C’est vraie qu’elle est grandiose cette baie avec ce canyon très profond, ces montagnes qui tombent verticalement dans la vallée. Comme partout aux Marquises, la vallée est étroite, remplie de cocotiers et de bananiers. Les montagnes sont rouges et extrêmement majestueuses.
Ici la protection est parfaite et aucune houle ne vient perturber le mouillage, par contre je suis un peu déçu, je m’attendais encore à mieux depuis que Frédéric, le capitaine de Tago Mago, m’a dit que c’était la plus belle crique qu’il ait jamais fait. Il n’a pas dû aller en Turquie. La grande différence c’est qu’ici aux Marquises, il pleut beaucoup et que les vallées ont toutes une petite rivière qui se jette dans la mer. Du coup la rivière ramène des limons qui forment de la vase dans la baie qui la prolonge, rendant l’eau trouble et peu engageante à la baignade. En Turquie, il pleut rarement et l’eau est d’une transparence incroyable. On peu compter les petits cailloux par 6 mètres de fond. Pour ma part je n’ai encore jamais rencontré de criques aussi belles que dans le sud de la Turquie.
Ce matin levé de l’ancre à 9 heures trente, direction l’île de Manihi dans l’archipel des Tuamotu. La mer est belle, le ciel uniformément bleu et il souffle une brise de nord est entre 16 et 18 nœuds. C’est le bonheur absolu, grande journée de spi, la grosse bulle rouge au milieu de tout ce bleu. Le bateau file entre 7 et 8 nœuds dans un confort de wagon pullman.
Manihi est à 480 milles de la baie de Taioa, dans le sud ouest. C’est un atoll et il faut rentrer par une passe étroite où le courant peut être très fort. Pour la première fois je ne veux pas passer cette difficulté de nuit. Autre problème, il faut la passer à l’étal, c'est-à-dire quand il n’y a pas de courant dans la passe. L’idéale serait que j’arrive en vue de Manihi samedi matin et que j’ai la journée pour gérer ce problème de passe.
L’archipel des Tuamotu est constitué de 76 îles. Ces îles sont rendues au stade d’atolls, couronne corallienne affleurant sur laquelle sont disséminés des motu ou îlots très bas de l’ordre de 3 ou 4 mètres au dessus du niveau de la mer. A l’intérieur, un lagon où les habitants, les Paumotu, cultivent la perle noire qui est devenue la première ressource après le tourisme.
Avant l’arrivé du GPS, les premiers navigateurs l’avait baptisé l’archipel dangereux. Aujourd’hui avec le GPS et la cartographie nous vivons une époque beaucoup plus facile.
61 milles au compteur aujourd’hui, je suis à 420 milles de Manihi.
A demain
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (12/05), 06:30 hours in France
Hello everyone,
This morning we woke up in Taioa Bay, the most beautiful bay of Nuku Hiva Island. This bay is truly awe-inspiring with its deep canyon, and its mountains that drop vertically into the valley. The valley is narrow, awash with coconut and banana trees, just like on the other Marquesas Islands. The mountains are red and extremely majestic.
You are well protected from the swell of the sea here as it doesn’t reach the moorings but I was a little disappointed all the same, I expected something even more impressive because Frédéric, the Captain of the Tago Mago, had told me that it was the most beautiful creek he had ever visited. He must never have been to Turkey so. The difference is that, here on the Marquesas Islands, it rains a lot and that all the valleys have their own little river plunging into the sea. This river water brings plenty of silt with it, creating a lot of mud in the bay which makes the water murky and not all that appealing to swim in. In Turkey, they get very little rain so the water is unbelievably clear. There, you can even count the little pebbles 6 m below water level. As far as I’m concerned, the creeks in the south of Turkey are the most beautiful ones I have ever come across.
This morning, we weighed anchor at 9.30, in the direction of Manihi Island in the Tuamotu Archipelago. The sea is great, there isn’t a cloud in the sky and we have a little northerly breeze of between 16 and 18 knots. We're in heaven; it's the perfect day to sail under spinnaker, an amazing sight, this big red bubble amidst all this blue. The boat is sailing at between 7 and 8 knots and we feel as if we’re travelling in one of those luxurious Pullman cars.
Manihi is 480 miles away and lies to the south west of Taioa Bay. It’s an atoll and to get there you have to navigate your way through a narrow channel where the current can be very strong at times. As it will be my first time ever there I don’t want to try and negotiate my way through it in the dark. And another problem is that you must wait for a slack sea, in other words, when there is no current in the pass. The ideal situation would be that I would get within view of Manihi on Saturday morning so that I would have the day to sort out this channel problem.
The Tuamotu Archipelago numbers 76 islands. These islands have become atolls, with a coral-ring outcrop and little very low-lying 3 or 4-metre motus or islets below sea level. On the inside, you have a lagoon were the locals, the Paumotu, cultivate black pearls which have become their main source of income after tourism that is.
The first sailors, who called to this particular spot long before the arrival of the GPS, had christened it the Dangerous Archipelago. Nowadays, thanks to the GPS and cartography sailors’ lives have become much easier.
61 miles on the counter today, I’m 420 miles away from Manihi.
Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"bonjour les amis,
Eh bien nous revenons d’une petite escapade en Ariège, splendide paysn merveilleux paysages, grandioses falaises au-desus de l’Ariège tumultueuse à cette époque car... il pleut comme aux Marquises!!! seulement la température de 9° degrés ne prête pas à la baignade... splendide chateau à Uzer mais nous sommes rentrés plus tôt que prévu compte tenu d’un temps de chien, rien à voir avec un mois de mai habituel. A la lecture de ton blog, je constate que tu as embarqué une équipière, fini donc les quarts de nuit épuisants !!! je vous embrasse tous les deux bernard " Envoyé par lannion bernard le 14-05-2010 à 14:41
Fri, 14 May 2010 04:30:00 GMT - En panne d’alizé 11°28 S 142°03 W
Fri, 14 May 2010 04:30:00 GMT - Out of … trade winds 11°28 S 142°03 W
19H00 J-1 heure du bord, 06H30 en France
Bonjour à tous,
Pour certains, à terre, il ferait un temps extraordinaire. 30 degrés dans le bateau, un soleil de plomb et pratiquement pas de vent. La mer est totalement plate, seule une longue houle agite gentiment le bateau. Le vent est tombé progressivement, il varie maintenant entre 7 et 9 nœuds, nord nord est, en plein dans l’axe du cap. C’est la misère totale, malgré le spi nous n’avançons pas à plus de 3 nœuds. Comme je n’ai pas pu refaire mon plein de gasoil je ne peux envoyer la risée Volvo, du coup on se traine, les voiles claques, le gréement bat, on a l’impression que le temps s’est arrêté ici. Tout travail, tout s’use, tout s’abime, je n’aime pas que mon bateau souffre, cela me fait mal physiquement.
Comme je ne peux pas être plein vent arrière, je navigue à 30 degrés du vent cela me donne une route presque plein sud. Ce n’est pas du tout le cap et je vais devoir tirer un bord à l’ouest pour corriger ma route. Quel changement depuis hier soir où j’espérais arriver samedi matin ! C’est cela la navigation à voile.
L’atoll de Manihi est un atoll allongé de sud ouest à nord est sur 14 milles et 4,5 milles dans sa plus grande largeur. On y entre par une passe qui se trouve au sud ouest, la passe Tairapa. Elle est large de 60 mètres et profonde mais barrée par un haut fond à son extrémité qui limite à 2,5 mètres le tirant d’eau des bateaux voulant y entrer. Harmattan fait 2 mètres, tout va bien. Le village de Paeua se trouve au bord de la passe à tribord en entrant. Le lagon est navigable dans sa quasi-totalité mais attention aux fermes perlières. Le village est typique des Tuamotu, il est doté d’une petite épicerie mais il n’y a pas ici de possibilité de faire le plein de gasoil. A l’extérieur de la couronne corallienne les fonds tombent pratiquement à pic à 1000 ou 1500 mètres sauf au niveau de la passe où il y a peut être une possibilité de mouillage.
Je voulais vous parler maintenant des tourdumondistes que je rencontre à l’occasion de mon voyage. Ce sont des plaisanciers totalement différents de ceux que j’ai l’habitude de croiser en méditerrané pendant les vacances d’été. Le plaisancier des vacances d’été a un budget, il consomme, va au restaurant, passe de longs moments au bistro alors que le tourdumondiste économise. Ce sont soit de jeunes couples soit des retraités et dans les deux cas leur budget est serré. Ils préfèrent marcher à pieds ou bien faire du stop que de louer une voiture, ils ne vont pas au restaurant ni au café sauf si il y a Internet. Ils passent des journées entières au mouillage dans leur bateau. Du coup aux Marquises le tourisme qui est en grande partie fait des plaisanciers des bateaux de passage n’apporte pas une manne énorme. Cela m’a un peu déçu, j’aurais aimé un peu plus de convivialité, des petites paillotes dans le fond des criques comme en Turquie où l’on peut boire un coup et faire des rencontres. Où l’on peut également le soir se retrouver autour d’un repas sympathique et pourquoi pas déguster une langouste fraichement péchée.
Finalement avec la nuit j’ai rentré le spi et comme on était à 1,3 nœud j’ai mis un peu de moteur, au ralenti légèrement accéléré je marche à 4,3 nœuds et j’en profite pour tirer un grand bord à l’ouest pour rattraper le cap et être mieux positionné demain matin lorsque je vais envoyer le spi. Je vais me lever souvent cette nuit pour contrôler mon stock de gasoil.
129 milles seulement au compteur aujourd’hui et 284 milles pour la passe Tairapa.
Hé bien à demain.
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (13/05), 06:30 hours in France
Hello everyone,
For some, those on land that is, the weather is only fantastic. Here, it’s 30 degrees inside the boat, the sun is blazing and there is hardly any wind. The sea is completely still; the boat is being rocked gently by long waves. The wind dropped as time went by and is currently fluctuating between 7 and 9 knots, coming from a north north-easterly direction, straight in our course of course. Utter misery, in spite of the spinnaker we still can’t manage to raise our speed above 3 knots. As I had been unable to refuel I can’t just turn on the engine at a whim so now we’re dawdling along, the sails are banging, the rigging is clattering and we feel as if time has stopped. Everything is working, wearing itself out, getting damaged, I can’t stand it when my boat is suffering, I can actually feel her pain.
As I can’t have the wind coming fully from the back, I’m sailing under 30 degrees of wind so that I’m almost going fully south. I’m completely off course and I’ll have to tack west to correct it. Some change from last night when I was hoping to arrive on Saturday morning! But that’s sailing for you.
Manihi Atoll is 14 miles long and 4.5 miles wide at its widest point and runs from the south-west to the north. It is accessible via a channel to the south west, the Tairapa Pass. This channel is 60 meters wide and is deep but also blocked by a high seamount at the edge which gives boats only a 2.5-meter draught. Harmattan has a 2 meter draught, so that should work. The village of Paeua is located on the banks of the channel, on the starboard side as you go in. The lagoon is almost completely navigable but you do have to keep your eyes peeled for the pearl farms. It’s a typical Tuamotu village; it has its own little grocery shop but no refuelling facilities. Outside the coral ring, the seamounts drop down 1000 or 1500 meters straight except near the channel where it may be possible to moor.
Now I want to tell you about the people touring the world I have come across on this trip. These are a completely different lot from those I would normally meet in the Mediterranean during the summer holidays. Summer-holiday sailors have set aside a holiday budget, they spend, eat out in restaurants, relax in the pubs, while those travelling the world watch their money. They are either young couples or retired people and are all on a tight budget. They prefer to walk or hitchhike instead of renting a car; they don’t eat out and don’t go to the cafés unless there is an Internet connection. They spend their days in the moorings on their boat. This means of course that, for the people on the Marquesas Islands, where an awful lot of these sailing boats call, tourism isn’t all that profitable. I found that a little disappointing, I would have preferred a little more conviviality, little straw huts in the back of the creeks like they have in Turkey where people can have a drink and meet other travellers. You know, a spot where you could also meet up at night for a nice meal or where you could have a freshly caught lobster perhaps.
For the night, I decided to bring in the spinnaker and, as our speed had dropped to 1.3 knots, I switched on the engine and let it run on fast idle which increased our speed to 4.3 knots. I availed of the opportunity to tack west to get us back on course and be in a better position when I’ll be hoisting the spinnaker tomorrow morning. Trust me, I’ll be getting up more than once to check my fuel supply during the night!
Only 129 miles on the counter today, another 284 miles to go before we’ll reach the Tairapa Pass.
Ah well, talk to you tomorrow.
Jean Louis
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"Hello Captain, mes hommages Madame la capitaine. Je compatie à ta souffrance captain, à écouter les voiles claquer dans le pétole, c’est pas naturel. Quand je vois que le spi t’a amené jusqu’à 1.3 mile, c’est pas du vent négatif mais pas loin...mais comme ça au moins pour madame la captain ça ne penche pas trop...et puis quel confort à table, pas d’assiettes et de verres (pleins) qui volent...mes T shirts s’en souviennent encore. J’ai quand même noté un petit côté nostalgique (que je comprend bien) dans ta comparaison avec les ballades de méditerrannée...Cette bassine qui pour beaucoup ne peut être comparée aux grands espaces Atlantique et Pacifique...et pourtant! On l’avait déjà noté mais c’est vrai que les tourdumondistes ont un fonctionnement très spécifique...budget oblige pour la plupart. J’espère que tu vas récupérer un peu d’air faute de gas oil... incantation, signe indien.. ça va souffler! Bonne nav, Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 14-05-2010 à 20:49
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"ou la la !!!je me souviens d’un vendeur de logiciel qui me disait "j’en ai marre ,j’en ai marre " à priori il a réussi à changer de cap bon maintenant MANIHI j’y suis allé en 1988 environ et au bout de 5 jours j’avais fait le tour le must c’est bora et moorea tu veras peut à MOOREA un pote un certain robert THERITTEHAU tu lui passeras le bon jour d’ ALAIN Sinon toujours pareil fidèle au poste malgré les diverses tempêtes subies le ciel semble se dégager je suis content pour lui qu’il s’eclate j’ai aperçu aussi "son pote JACKY". j’ai eu vent de l’histoire par REGIS qui m’énerve bien avec sa qualité de vie mais je ne suis pas marin je suis planchiste une pensée pour les déjeuners au restaurant "la criée "de COIGNIERES bon vent A LUI" Envoyé par TARDIEU le 15-05-2010 à 17:42
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"bonsoir les amis, alors pas de vent...et la godille ça sert à quoi!!! allez je galège, il faut que tu prennes ton mal en patience, le Paradis cela se mérite et tu arriveras bientôt aux tuamoutus frais et dispo et, cerise sur le gateau Francine peut te faire de bons petits plats bien mijotés. Au fait est-ce que tues devenu pêcheur? Petite nouvelle du coin : je suis allé chercher ma Ducati aujourd’hui après sa révision annuelle et je me suis fait un plaisir d’enfer. Voilà les dernières nouvelle du jour, la température es toujours aussi fraiche mais on nous promet le retour du beau temps pour la semaine prochaine.. bisous à tous les deux bernard" Envoyé par lannion bernard le 15-05-2010 à 20:00
Sat, 15 May 2010 05:00 :00 GMT - L’alternateur d’arbre d’hélice 12°23 S 143°59 W
Sat, 15 May 2010 05:00 :00 GMT - The shaft alternator 12°23 S 143°59 W
19H00 J-1 heure du bord, 07H00 en France
Bonjour à tous,
Cà y est, je suis de l’autre côté de la terre, nous avons maintenant 12 heures de décalage horaire. Quand il est 7 heures du soir à bord de l’Harmattan, il est 7 heures du matin en France.
Quelle merveille que l’alternateur d’arbre d’hélice en croisière transocéanique ! Quand on navigue sous voile, si l’on a une hélice normale, je veux dire une hélice qui ne se replie pas, celle-ci tourne en permanence. On peut alors positionner sur l’arbre d’hélice une très grande poulie qui entraine un alternateur spécial à très bas niveau d’amorçage. Cet alternateur fournie ainsi en permanence de l’ordre de 5 ampères ce qui permet de compenser parfaitement les consommations du pilote automatique, du radar, de la cartographie et de tous les instruments de navigation.
Depuis quelques jours, au mouillage, je devais faire tourner tous les jours mon groupe électrogène. D’habitude ce n’est que tous les trois ou quatre jours. J’avais beau réfléchir, je ne comprenais pas d’où venait le problème. Et puis mercredi, premier jour de traversé c’est deux fois dans la journée que j’ai dû faire tourner mon groupe et à chaque fois pendant trois heures. Mercredi soir je suis couché et le problème me turlupine. Et puis tout d’un coup je comprends. Je dois avoir une batterie en court circuit. Je me lève aussi tôt et je vais tâter toutes mes batteries. J’en ai 10 branchées en parallèle. Bien sûr c’est la dernière, elle est brulante. Je la débranche et retourne me coucher, heureux d’avoir trouvé la cause de mes soucis. Et puis le lendemain je constate que, si il y a de l’amélioration, j’ai encore un problème, mes batteries se déchargent anormalement en navigation. Et c’est dans la journée que je découvre que j’ai oublié de brancher mon alternateur d’arbre. Qu’elle différence, avec celui-ci je n’ai pratiquement plus besoin de faire appel au groupe, les consommations du bord sont assurées.
Revenons à la navigation, hier soir, à 19 heures, panne de vent, le bateau n’avance plus, aussi je me résous à lancer le moteur. Ralenti accéléré pour ne pas trop consommer, je marche à 4,4 nœuds. Puis vers 22 heures, le vent revient entre 11 et 12 nœuds. Je coupe le moteur et envoie le génois. A une heure et demie, à nouveau plus de vent, moteur, cap au 260, presque plein ouest. A cinq heures, à nouveau un peu de vent, je coupe le moteur et me mets à 150 degrés du vent, cap à peu près au 260. Malgré tout j’ai bien tapé dans ma réserve de gasoil. Comme il ne m’en reste plus beaucoup, quelques litres en moins c’est énorme. Il faut absolument que je trouve du vent pour arriver à Manihi avant le calme plat prévu dimanche.
Aujourd’hui c’est encore grand beau, ciel bleu, soleil de plomb et spi bien gonflé. Il y a une quinzaine de nœuds de vent de nord nord est, je suis à 150 degrés du vent, tribord amure. Le bateau est en permanence autour de 7 nœuds, sur une route trop nord mais comme le vent va tourner dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, cela devrait m’amener dimanche matin pile sur Manihi.
La nuit vient de tomber, de gros nuages noirs sur l’avant avec un rideau de pluie reliant les nuages à la mer m’ont découragé de garder le spi cette nuit. Le vent est tombé lui aussi vers les 8 à 9 nœuds aussi nous sommes à moins de trois nœuds ! Cette fois ci il n’est pas question de mettre le moteur, je n’ai plus assez de gasoil. C’est la mouscaille. 128 milles au compteur aujourd’hui et encore 174 milles pour arriver à Manihi.
Je vous souhaite un bon weekend.
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (14/05), 07:00 hours in France
Hello everyone,
That’s it, I’m right at the other side of the world, there is exactly 12 hours between us now. When it’s 7 o’clock in the evening on Harmattan, it is 7 o’clock in the morning in France.
What a marvellous thing this shaft alternator for anyone on a transatlantic cruise. When you’re sailing under sail and have a normal propeller, I mean one that doesn’t fold back, it never stops going. Now, what you can do is fit the shaft with a huge block that drives a special very low-energy alternator. This alternator then constantly supplies you with about 5 Amp which compensates for the power the automatic pilot, the radar, the cartography and all the navigation instruments use.
Over the past number of days, it started when I was at the moorings, I had to run my power supply every day. Normally I only have to run in once every three or four days. No matter how much I thought about it, I still couldn’t figure out what the problem was. And then on Wednesday, the day I set sail, I had to run the power supply twice a day for three hours at a time. When I went to bed on Wednesday night, the problem was still bugging me. But all of a sudden it struck me. One of the batteries had to be short-circuiting. I got up straight away and went to check all my batteries. I have 10 of them, connected in parallel. Of course it would have to be the last one, it was roasting hot. I disconnected it and went back to bed, delighted that I had got to the root of the problem. But the following morning I found that, although things had improved, I had another problem as my batteries were not discharging as they should during sailing. During the day I discovered that I had forgotten to connect my shaft alternator. Now that I have reconnected it, the difference is unreal, there’s hardly any need to call on the power supply at all and at least I can be sure to have power on board.
Back to sailing business now; last night, at 7 p.m., no wind, the boat was not making any progress so I decided to switch on the engine. With the engine on fast idle, so as not to use too much fuel, I managed to get her up to 4.4 knots. And then, at 10 p.m., the wind all of a sudden rose to between 11 and 12 knots. I switched off the engine and hoisted the jib. At half past one in the morning once again no wind, so I switched on the engine again, on a 260-degree course, almost fully west. At five o’clock, the wind came back again; I switched off the engine and positioned myself under 150 degrees of the wind, more or less on a 260-degree course. But in spite of all that my fuel supply is dwindling fast. Since I didn’t have a whole lot to begin with, the few litres I used have really made a difference. I badly need the wind to come up now so that I can get to Manihi on Sunday and before the wind drops altogether as has been forecasted.
Another beautiful day today, blue sky, blazing sunshine and a nicely swollen spinnaker. With a 15-knot wind force coming from the north-north-east, I positioned myself under 150 degrees of wind, on the starboard side. The boat kept going at around 7 knots for the best part of the day, too far north admittedly but, as the wind is going to turn anti-clockwise, I should be right on course to arrive on Manihi on Sunday morning.
Night has fallen, and with the huge black clouds coming towards me and a sheet of rain that makes it look like the clouds and the sea are running into one I feel it would be wiser to bring in the spinnaker for the night. The wind has dropped to between 8 and 9 knots again and we’re struggling to make even 3 knots now. I can forget about turning on the engine, my fuel supply is too low as it is. This really is the pits! 128 miles on the counter today and another 174 miles away from Manihi.
Have a good weekend!
Jean Louis
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"Bonjour Amiral ou bonsoir, on ne sait plus très bien ! Et un bon moteur électrique avec des capteurs solaires sur le pont......? Votre avis m’interesse car je suis sûr que vous y avez pensé. Bon vent, c’est le cas de le dire. Amitiès à partager avec la sirène du bord. GD" Envoyé par GD le 17-05-2010 à 15:11
Mon, 17 May 2010 05:00:00 GMT - Ma première passe 14°27 S 146°02 W
Mon, 17 May 2010 05:00:00 GMT - My first pass 14°27 S 146°02 W
19H00 J-1 heure du bord, 07H00 en France
Bonjour à tous,
Enfin nous voici arrivés à Manihi. Quel moment impressionnant cette première passe !
Je vous ai quitté vendredi soir sans vent et avec plus beaucoup de gasoil. A 19 heures j’avais mis moteur en avant doucement pour marcher à 4,4 nœuds dans une mer très calme. Vers 23 heures je suis réveillé par le bateau qui penche un peu, il y a 11 à 12 nœuds de vent de sud est. Je déroule le génois et coupe le moteur. En fait c’est un orage, cela dure une heure, il pleut et à nouveau plus de vent. Je remets le moteur en marche. A cinq heure du matin, à nouveau un peu de vent, il est passé au nord ouest, j’envoie le génois et coupe le moteur. Le ciel est tout noir, pendant plus d’une heure la pluie tombe, c’est un déluge. Puis à 7 heures je roule le génois et j’envoie le spi. On marche bien, entre 7 et 8 nœuds.
Et vers midi le vent chute très rapidement. Le spi pend lamentablement. J’ai bordé depuis un moment à fond l’artimon et la grand voile. On descend le spi, vitesse sur le loch-speedo 0,00 nœuds !
La mer est absolument inerte, les voiles ne claquent même pas, le gréement ne bat même pas. Nous passons l’après midi ainsi. La nuit arrive, j’ai l’impression que l’on va dériver au grès des courants jusqu'à lundi. Nous sommes à 96 milles de Manihi. J’ai quand même encore du gasoil et puis j’ai ce bidon de 20 litres dans mon coqueron. Je fini par me décider à mettre le moteur en marche lente. Le moral remonte d’un bon cran à bord.
A cinq heure ce matin nous sommes à 50 milles de Manihi et le vent est revenu, 11 à 12 nœuds de sud est. Je déroule le génois, au pré nous sommes à 20 degrés du cap. Je peux couper le moteur. Le vent tourne progressivement en forcissant à 17, 18 nœuds et progressivement je reviens sur le cap. Le bateau file maintenant entre 7 et 8 nœuds et vers 11 heures nous commençons à apercevoir la tête des palmiers entourant l’atoll.
C’est un peu l’angoisse. Est-ce que cela va aller pour la passe ? Nous arrivons à 13h30 à la pointe sud ouest de l’île, maintenant il faut rentrer les voiles et finir au moteur. Un catamaran vient à notre rencontre, je comprends qu’il est en train d’attendre le bon moment pour franchir la passe. Cela fait bien longtemps que je n’avais pas navigué face au vent et à la mer, je suis surpris du régime moteur qu’il faut atteindre pour avancer de quelques nœuds.
Le catamaran me double, je crois que c’est le bon moment pour la passe, je le suis. C’est extrêmement impressionnant. A l’entrée de la passe la mer est grosse et brise de chaque coté sur les récifs. Et puis tout semble s’apaiser, on passe devant le quai et on continue dans la passe. Le bateau ne demande qu’à m’échapper, je dois me battre avec la barre. Juste devant on a l’impression que la mer bouillonne, sur les cotés il y a pleins de tourbillons. Tout d’un coup le fond remonte, 6m,5m,4m,3m,2,6m,2,5m. Je calle 2 mètres, suis-je bien dans la passe, 5m. Ouf ! Je suis passé.
Dans le lagon tout est beaucoup plus calme mais je comprends vite que les dangers me guettent. Il y a plus de 40 mètres de fonds mais un peu partout des patates de corail affleurent. J’envoie Francine à l’avant pour qu’elle me les signale. Enfin, à 14h30 nous sommes mouillés à l’abri d’un motu, dans 6 mètres d’eau, fond de sable blanc. On peut enfin s’occuper du repas. Malheureusement le ciel est tout noir et nous passons un après midi sous la pluie. Il fait 30 degrés mais c’est Manihi sur mer quelque part en Bretagne et Cotentin.
Voilà pour notre arrivé aux Tuamotu. Je n’avais jamais imaginé qu’il puisse pleuvoir ici. Attendons demain pour aller au village et voir un lagon sous le soleil.
A demain
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (16/05), 07:00 hours in France
Hello everyone,
We’ve made it to Manihi! Travelling through this first pass was a fairly impressive moment.
When I left you on Friday evening there was no sign of any wind and my fuel supplies were miserably low. At 7 p.m. I switched on the engine at low speed and we managed to get up to 4.4 knots on a very still sea. I was woken at about 11 p.m. to find that the boat was rocking a little; the wind had risen to between 11 and 12 knots and was coming from the south-east. I hoisted the jib and switched off the engine. But it turned out to be a thunderstorm which lasted for an hour, it rained and then the wind once again disappeared. So, I switched on the engine again. At five o’clock in the morning, the wind reappeared, from the north-west this time, so I hoisted the jib once more and switched off the engine again. The sky was pitch-dark and for well over an hour the rain came streaming down, an absolute downpour. Then, at 7 o’clock, I rolled up the jib and hoisted the spinnaker. Things were going well; we were travelling at between 7 and 8 knots.
And then around lunchtime, the wind dropped really suddenly. The spinnaker hung sadly. By then, I had hauled on the mizzen and the mainsail already. We brought in the spinnaker and our log speedometer read 0.00 knots!
The sea was so still that even the sails and the rigging couldn't be bothered to bang or clatter. That went on for the entire afternoon. Night fell, and I really thought that we would be left at the mercy of the current until Monday. At that stage, we were still 96 miles away from Manihi. At least I hadn’t run out of fuel completely and I still had 20 litres stashed away in the jerrycan in the peak. In the end, I decided to switch on the engine and run it at low speed. Shipboard moral all of a sudden rose by a notch or two.
At five o’clock in the morning, by then we were only 50 miles away from Manihi, the wind came up again, blowing from the south-east at between 11 and 12 knots. I unrolled the jib, we were 20 degrees off course. I could finally switch off the engine again. The wind gradually turned, rising to between 17 and 18 knots and I gradually got back on course. The boat was sailing along at between 7 and 8 knots and at about 11 o’clock we could finally see the tops of the palm trees growing around the atoll.
Apprehension set in. Would I manage to negotiate my way through the pass? By 1.30 p.m. we had reached the south-westerly point of the island, time to bring in the sails and travel the rest of the way under engine. A catamaran came up to meet us; I figured he was awaiting the right moment to get through the pass. It had been quite a while since I had to sail into the wind and the sea; I was amazed how hard the engine had to work to get up a few knots of speed.
The catamaran went to overtake me so I figured it was the right time to make a move and I followed him. It was most impressive. As you enter the pass the sea is really high and the waves break violently into the coral reefs. And then, all of a sudden, things seem to quieten down, you sail past the quay and travel further into the pass. All the boat wanted to do was to get out of there, I really had to struggle with the helm. Ahead of us it looked as if the sea was bubbling, the water was swirling into the sides. All of a sudden the back rose 6m, 5m, 4m, 3m, 2.6m, 2.5m. I stalled at 2 meters, did I make the pass, 5 m. Phew! I had made it through!
Inside the lagoon, things were a whole lot quieter but it didn’t take me long to realize that I would have to keep my eyes wide open. There are more than 40 meters of seamounts with pockets of coral all over the place. I sent Francine to the front so that she could tell me where they were. At 2.30 p.m. we were finally moored near a motus, in 6 meters of water, over white sand. At last we could think about having something to eat. Unfortunately, the sky was pitch-dark again and we spent an afternoon in the rain. It is 30 degrees outside but we might as well have been in Brittany or Cotentin.
So that was our arrival on the Tuamotu Islands. It hadn't even occurred to me that it could rain here. We’ll wait till tomorrow to go to the village and see a sun-soaked lagoon.
Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"merci pour les nouvelles envyez nous du soleil car il
envoyer nous dusoleil il se fait rare bien amicalementroselyne demeestere
se fait rare il ne fait chaud" Envoyé par demeestereroselyne le 17-05-2010 à 18:24
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"Maeva mon Capitaine.
Que de souvenirs qui nous remontent. 13 ans déjà.
Nicolas & Co." Envoyé par MULLIER le 17-05-2010 à 22:14
Tue, 18 May 2010 05:00:00 GMT - En route pour Rangiroa 14°38 S 146°32 W
Tue, 18 May 2010 05:00:00 GMT - En route to Rangiroa 14°38 S 146°32 W
19H00 J-1 heure du bord, 07H00 en France
Bonjour à tous,
Nous voici en route pour Rangiroa, à 97 milles au sud ouest de Manihi. Nous allons longer l’atoll d’Ahe puis descendre cap au 260 pour les passes d’Avatoru ou de Tiputa.
Quel bonheur ce matin de se réveiller dans le lagon, au bord des palmiers en entendant la mer briser sur le récif tout proche. Grand beau ce matin après une nuit pluvieuse. Un lagon baigné de soleil c’est vraiment merveilleux.
Vers 9 heures trente, je lève l’ancre et nous allons à petite vitesse mouiller juste devant le village de Paeua. Il y a une petite darse où l’eau est verte et où l’on peut débarquer facilement avec l’annexe. Nous voulons faire » quelques provisions, trouver du gasoil et si possible faire un petit restaurant.
Quel village sympathique, tout le monde nous dit de grands bonjours et toujours avec un gentil sourire. C’est absolument incroyable, je n’ai pas vu une seule personne qui ne nous ait pas dit bonjour. Les gens sont disponibles pour discuter, ici la vie coule doucement et on a encore plus envie de rester qu’aux Marquises.
On achète deux baguettes de pain qui sortent du four. Je discute avec le propriétaire de la petite boulangerie. Il se bouge lui, c’est lui qui a construit cette boulangerie et puis il s’occupe des touristes, les aide à passer la passe, leur porte du pain au mouillage, les fait visiter son île. Il a également un petit snack. Je lui parle de mon problème de gasoil. Ils sont à sec ici également. « Tu en trouveras à Rangi ». Je lui demande à quelle heure je peux emprunter la passe « A deux heures »
Pour le restaurant, la dame qui s’en occupait est tombée malade, c’est fermé et au snack il n’y a que des sandwiches à emporter. Tant pis !
On va à l’épicerie, encore une fois il faudra manger au bateau.
Retour au bateau, déjeuner, dialyse et nous voilà partis. Je serre les fesses dans la passe pour sortir. Le temps s’est couvert mais il ne pleut pas, il fait 30 degrés. Ici c’est comme aux Marquises, gémir n’est pas de mise.
Ici les gens mangent mieux qu’aux Marquises, Les vahinés sont belles. J’ai vu de nombreux pécheurs, ils partent à deux sur une petite barque, à 100 mètres du village seulement et pèchent à la palangrotte au bord du massif de corail près de la passe. Cela mord énormément et ils remontent de gros poissons de 60 centimètres de long qu’ils assomment à grand coup de gourdin.
Voilà, il va être 19 heures, la dernière dialyse se termine, nous venons de passer la pointe sud d’Ahé et sommes maintenant au largue. Le bateau marche bien dans ces 15 nœuds de vent de travers. Nous sommes en permanence entre 6 et au dessus de 7 nœuds et il va falloir ralentir car cela nous amène à Rangiroa vers 4 heures 30 du matin. Nous devrons attendre le jour pour rentrer.
A demain
19:00 hours shipboard time (17/05), 07:00 hours in France
Hello everyone,
We’re currently en route to Rangiroa, 97 miles south-west of Manihi. We’ll be sailing along Ahe Atoll and then come down again at 260 degrees towards Avatoru Pass or Tiputa Pass.
It was so nice to wake up in the lagoon this morning, looking out on the palm trees, listening to the sound of the sea breaking into the reef nearby. After a wet night, the weather this morning was only fantastic. A sun-soaked lagoon really is a sight to behold.
I weighed anchor at about half past nine this morning and headed slowly towards the moorings in front of the village of Paeua. It has a little basin full of green water where it is easy to land with the dinghy. We wanted to do some shopping, find fuel and have a meal if at all possible.
What a lovely village, everyone saluted us and always with a gentle smile. It was quite extraordinary; I didn’t come across anyone who didn’t say hello to us. People have time to chat, the pace of life is slow and you'd even be more inclined to stay put here than on the Marquesas Islands.
We bought two baguettes that had freshly come out of the oven. I had a chat with the owner of the little bakery. This guy doesn’t believe in hanging about let me tell you, it was he who built the bakery, and he looks after the tourists, helps them negotiate the pass, delivers their bread to the moorings and gets them to visit his island. He also runs a little snack bar. I told him about my fuel predicament. Unfortunately, there isn’t any to be got on the island either. “You’ll be able to get some on Rangi”. I asked him at what time I would be able to sail through the pass again “at two o’clock”.
As far as our meal out was concerned, the lady who runs the restaurant was ill, the place was closed and the snack bar only sold sandwiches we could take away. Never mind!
We went to the grocery shop and settled for eating on the boat again instead.
So, back to the boat we went, had some lunch, I did my dialysis and off we were. I kept my fingers crossed trying to make my way out of the pass. It was overcast but at least it was dry, it was 30 degrees. It’s just like on the Marquesas Islands here, moaning is out of place.
The people have a healthier diet here than on the Marquesas Islands, the Tahitian women are beautiful. I saw loads of fishermen, travelling in twosomes in their small fishing boats, to go angling along the coral reef near the pass, some 100 meters away from the village. The place is teeming with fish and they haul up 60-centimeter ones which they put out of their misery with a belt of a cudgel.
Well, it’s nearly 7 p.m., my last dialysis of the day is almost finished, we have just passed the southerly tip of Ahe Atoll and are now reaching. The boat is making great headway under this 15-knot crosswind. We are steadily sailing at between 6 and 7 knots and I’ll have to slow down otherwise we’ll reach Rangiroa at about half past 4 in the morning and we’ll have to wait for daylight to sail into it.
Talk to you tomorrow!
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"Putain !! c’est l’enfer !!! Amitiés. GD" Envoyé par GD le 18-05-2010 à 17:04
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"Salut captain,
Comme dit GD y a pire..Pas facile la vie dans les atolls, pas de resto, obligé de manger au bateau et les requins qui rodent autour...vraiment c’est plus cool dans la Beauce surtout en Novembre... D’un autre côté il y a moins de vahinés, on ne peut pas tout avoir. Alors, apres ta première passe, comment s’est passée la 2eme...moins stressé j’imagine. Enfin je vois que Harmattan est plus fringuant que jamais car à peine parti il faut déjà que tu freines..attention à ta prochaine passe. Bonne nav. Jacky
" Envoyé par Jacky Peudevin le 18-05-2010 à 18:05
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"Nom d’une pipe, quelle balade ! T’en a pas marre de voir des belles choses ???" Envoyé par Sophie le 20-05-2010 à 18:20
Wed, 19 May 2010 05:00:00 GMT - L’atoll de Rangiroa 14°59 S 147°52 W
Wed, 19 May 2010 05:00:00 GMT - Rangiroa Atoll 14°59 S 147°52 W
19H00 J-1 heure du bord, 07H00 en France
Bonjour à tous,
C’est vers 7 heures ce matin que nous franchissons la passe Tiputa et que nous entrons dans le lagon de Rangiroa après une traversée sans histoire. Après avoir doublé le cap sud d’Ahé, j’ai réduit le génois et ouvert la grand voile pour limiter la vitesse du bateau à 5 nœuds. C’est ainsi qu’au levé du jour nous étions devant notre destination.
Qu’il est grand cet atoll, une fois franchie la passe on à l’impression d’une vaste mer sans houle. On ne voit pas les côtes en face, la ligne d’horizon est matérialisée par la rencontre du ciel avec la surface du lagon ! Il mesure 45 milles de long sur 18 de large. On pourrait faire tenir à l’intérieure toute l’île de Tahiti.
Nous embouquons la petite passe entre la terre et le motu Nuhi Nuhi pour aller mouiller devant l’hôtel Kia Ora. L’endroit est paradisiaque, il y a déjà quelques bateaux, on a l’impression de naviguer dans une piscine. Après un petit déjeuner bien mérité, je mets l’annexe à l’eau et j’installe le moteur hors-bord. Nous asseyons de débarquer aux pontons de l’hôtel mais il est fermé et l’entrée est interdite. Dommage, en retournant au bateau nous apercevons notre premier requin.
En relisant le guide nautique, il semble que le village situé près de la passe d’Avatoru est plus développé. Je relève l’ancre et nous faisons les 3 milles qui séparent les deux passes. La navigation est facile dans ce lagon et s’il y avait du vent nous pourrions être sous voiles. Il est très bien hydrographié.
Ici le mouillage est juste à l’entrée de la passe. Je fais ma dialyse. J’imagine déjà le bon restaurant que nous allons trouver là bas. Moi j’ai encore envie de langouste. Il est midi, c’est l’heure où le lagon se vide et nous sommes dans une veine de courant. C’est assez impressionnant de voir l’eau passer en tourbillonnant de chaque côté du bateau. Mettre en place l’échelle, sur le côté du bateau est un exploit car elle est entrainée très fort par le courant, ensuite il faut ramener l’annexe au pied de l’échelle alors que le courant l’entraine très fort sur l’arrière.
Je m’installe dans l’annexe et je suis un peu inquiet car tout à l’heure le moteur avait du mal à fonctionner. Nous nous interrogeons, est-ce raisonnable ? La perspective de cette langouste me galvanise et je lance le moteur, nous libérons l’annexe et je commence à remonter le courant. Nous n’avons pas fait 30 mètres que le moteur s’arrête. Je n’ai pas le choix, je saute sur les rames et je pagaie comme un forcené en travers du courant pour lutter contre celui-ci et en même temps me rapprocher de la plage qui se trouve à 200 mètres. Quel bonheur d’arriver sur cette plage. Nous voyons alors notre première raie. 80 centimètres de diamètre et une très longue queue pointue.
C’est encore un village très sympathique, on croirait un village de vacances. Tout le monde nous dit bonjour en nous faisant de grands sourires et en nous regardant bien en face. C’est un peu plus grand ici, il y a même une banque. Le magasin d’alimentation est fermé. Nous allons jusqu’à la passe et discutons avec les pécheurs. Dans la passe c’est plein de poissons. Il y a une dizaine de raies qui rodent devant le quai.
Mais nous n’avons pas vu de restaurant. Juste deux snacks, dont un sans clients. Nous allons dans l’autre et en guise de langouste c’est un poulet frittes avec une Hinano. L’étape suivante c’est la station service pour mon plein de gasoil. Je demande à la patronne du snack, c’est à 20 minutes à pieds. C’est sympathique de marcher un peu mais le soleil tape vraiment très fort. Arrivés sur place, très mauvaise nouvelle, ils ne livrent plus le gasoil à bord. Il va falloir trimballer des bidons. C’est bon pour aujourd’hui, je ne me sens pas d’entreprendre cette corvée. Comme il n’y a absolument pas de vent, j’ai décidé d’aller au lagon bleu, c’est paraît il magnifique mais il faut naviguer 3 ou 4 heures dans le lagon pour y arriver et cela ne peut être entrepris que par très beau temps ce qui est le cas. C’est ainsi que nous nous trouvons mouillés ce soir devant le motu Pomariorio, à une heure du fameux lagon bleu.
A demain pour la description de ce fameux lagon bleu.
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (18/05), 07:00 hours in France
Hello everyone,
It was about 7 o’clock this morning when we sailed through Tiputa Pass and entered into Rangiroa Lagoon after an uneventful crossing. Once we had rounded the southerly cap of Ahe, I lowered the jib and hoisted the mainsail to reduce the boat’s speed to 5 knots. That way, we were exactly where we were supposed to be at dawn.
This atoll is really big, once you’ve sailed through the pass it’s like ending up in a big sea devoid of any swell. The eye doesn’t even reach the coast ahead of you; all you can see is the point where the sky and the surface of the lagoon meet! It is 45 miles long and 18 miles wide. You could fit the entire island of Tahiti in it.
We entered the little channel between land and Motu Nuhi Nuhi to moor in front of the Kia Ora Hotel. This spot is heavenly, there were a few boats moored already, it felt like sailing across a swimming pool. After a well-earned breakfast, I lowered the dinghy into the water and brought out the outboard motor. We tried to land at the hotel pontoons but the place was closed and entrance was prohibited. Shame, on our way back to the boat we spotted our first blue shark.
Reading through our guide book again, it transpired that the village near Avatoru Pass has more facilities. I weighed anchor and we travelled the 3 miles that separate the two passes. Sailing on this lagoon is a piece of cake and if there was wind you could do it under sail. The hydrography is excellent.
In this particular spot, the moorings are located right at the mouth of the channel. I did my dialysis and caught myself dreaming about the great restaurant we would be finding here. I certainly could manage another lobster. By then, it was midday, the time at which the water recedes and we were in a fast-moving ocean current. A fairly impressive sight to see all that water swirling on either side of the boat. Trying to fit the ladder to the side of the boat and getting the dinghy to stay put at the bottom of the ladder with the current pulling it back was no joke.
I got into the dinghy slightly worried because the motor hadn’t been running all that well earlier. We were wondering whether this was actually a smart thing to do. But the thought of another lobster spurred me into action, I started up the engine, we untied the dinghy and I began sailing up current. No more than 30 meters further up, the engine stopped. I had no choice but to grab the oars and paddle like a madman into the current to get to the beach which was only 200 meters away. You have no idea how delighted I was to reach the beach. There we saw our first ray. It measured 80 cm across and had a very long pointed tail.
This was another lovely little village, a bit like a holiday village. Everyone saluted us with a big smile, looking us straight in the eye. This place is slightly bigger, it even has a bank. The grocery shop was closed. We walked over to the pass and had a chat with the fishermen. The pass here is teeming with fish. I counted at least ten rays in front of the quay.
But we didn’t come across any restaurant. There were only two snack bars, one of them empty. We went into the other one and instead of having lobster we settled for chicken and chips with a glass of Hinano. Our next port of call was the petrol station so that I could finally refuel. I asked the lady running the snack bar where it was, only a 20-minute walk away. The walk wasn’t too bad but the sun was really hot. Once we got there, very bad news, they don’t deliver fuel on board anymore. We’ll have to lug jerrycans. I had had enough for today; there was no way I was going to take on that dose. As there was no wind at all, I decided to go to the blue lagoon, it is supposed to be magnificent but it is 3 or 4 hours’ sailing away across the lagoon and should only be done in very nice weather which is what we had now. So that is how we ended up in front of Motu Pomariorio tonight, one hour away from the famous blue lagoon.
You’ll have to wait till tomorrow for my description of this famous blue lagoon.
Jean Louis
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"Good morning captain,
Bon, des petits soucis d’intendance, pas de langouste que du poulet, c’est vrai que c’est dur, le moteur HB qui te permet de te préparer les bras pour la séance de transport du GO...bref la routine, pour le reste, les poissons et l’orgie de turquoise sur tes photos...je bave sur mon clavier...et pourtant hier on est allé se ballader à la pointe Rouge, grand bleu, mistral force 7, eau turquoise ,plein de types en planche et kite surf, c’était super et puis déjeuner à la Grotte de Callelongue,c’était pas mal aussi (toujours pas de garde barrière), mais ton turquoise est quand même plus turquoise que le marseillais... Bon, maintenant on attend tes infos et tes photos du lagon bleu. Jacky
" Envoyé par Jacky Peudevin le 19-05-2010 à 18:28
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"bonsoir les petits... c’est Nounours qui vient passer un moment avec vous. A la lecture de tes messages je me rends compte que tu as un vrai problème de gas oil le prochain bateau ce sera la voile, la girouette, et les panneaux solaires et comme ça plus de stress mon petit jean louis. Tu rèves de Restaurants à chaque escale, est-ce que Francine aurait perdue la main ? j’ai le souvenir de bons petits plats bien mijotés quand j’allais vous voir à Cergy. Profitez bien tous les deux de cette belle échappée au Paradis.
amitiés bernard" Envoyé par bernard lannion le 20-05-2010 à 21:27
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"c’est sublime merci de nous faire part de toute cette belle nature dans le nord oa lesoleil mais il manque le lagon amitièes roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 20-05-2010 à 22:05
Thu, 20 May 2010 05:00:00 GMT - Le lagon bleu 15°05 S 147°56 W
Thu, 20 May 2010 05:00:00 GMT - The Blue Lagoon 15°05 S 147°56 W
19H00 J-1 heure du bord, 07H00 en France
Bonjour à tous,
Il y a tromperie sur la marchandise, il n’est pas bleu, il est vert ce lagon.
En fait c’est tout simplement une étendue d’eau entre des motus, pas très profond, de l’ordre de 1 à 3 mètres, fond de sable blanc et des patates de corail. Magnifique ! Au bout du lagon une petite île isolée et couverte de palmiers. Je décide d’y aller jouer les Robinsons. Nous débarquons au milieu des requins et des raies et sommes accueillis par trois jeunes Paumotu.
Ils nous proposent à boire, de l’eau ou du jus de fruit. Ils viennent de déposer des touristes à l’île aux oiseaux et se reposent avant de préparer le repas. Il y en a un qui nettoie et qui balaie le sable. C’est très propre, c’est leur fond de commerce. Il y a une petite paillote avec une table, des chaises et un barbecue. L’endroit est magnifique. Je leur demande si ils sont heureux ici, ils me répondent que la vie est facile, seul l’un d’entre eux regrette de ne pas connaître la neige. Quand il n’y a pas de touriste, la meilleure saison est le mois de juillet, ils sont pécheurs ou ils font du coprah. Le coprah c’est la pulpe de noix de coco séchée qu’ils vendent pour faire de l’huile et des produits de luxe. Ils ramassent la noix de coco tombée au sol, la fendent en deux avec une hache puis font sécher les deux parties avant d’enlever la pulpe avec des crochets.
Je leur parle de mon envie de langouste. Malheureusement elle a été trop péchée et il n’en reste plus.
Là, ils sont venus d’Avatoru avec quelques touristes dans leur bateau, il y a une quinzaine de milles, après manger ils vont les emmener voir les requins un peu plus loin, il y a semble t il des requins citrons de 4 mètres. Ensuite ils rentreront.
Ici, sur la plage, dans 30 centimètres d’eau il y a de nombreux requins. Les plus grands font 80 centimètres de long. Je fais quelques photos et nous repartons pour traverser le lagon dans l’autre sens. Ce matin à 6h30 j’étais sur mon moteur hors-bord. Le problème c’est que je ne m’en sers qu’une fois par an, l’essence se détériore et le carburateur est plein de saletés. En revenant du lagon bleu, à nouveau j’ai fini à la rame et à nouveau il faut que je nettoie le carburateur.
Le lagon bleu est entouré de petites îles et sur chacune, nous pouvons voir une petite paillote, une table et des chaises. L’endroit est tellement paradisiaque que c’est la destination obligatoire pour tout touriste qui passe à Rangiroa.
Le temps est magnifique, grand soleil, un peu chaud tout de même car il n’y a pas du tout de vent. Après un bon bain, j’ai refais le pansement de mon cathéter avant de lever l’ancre pour rentrer. Encore une fois je me félicite de ma chaîne de 12 et surtout de n’avoir pas lésiné sur la puissance du guindeau malgré les railleries des copains. La chaîne se coince sous les patates de corail et l’avant du bateau plonge sérieusement avant que la chaîne se décoince.
Demain il faut que je m’occupe d’approvisionner un peu de gasoil car il y a 200 milles pour aller à Papeete et les prévisions météo ne sont pas très généreuses en vent pour les jours qui viennent. Je pense arriver à Papeete dans la journée de samedi.
A bientôt
Jean louis
19:00 hours shipboard time (19/05), 07:00 hours in France
Hello everyone,
How’s this for a surprise, this lagoon isn’t blue at all, it’s green!
All it is in fact is a stretch of water between two motus, maybe 1 to 3 metres deep, so not that deep at all, over white sand, with coral potatoes. But it certainly is magnificent! At the end of the lagoon, there is a little isolated island full of palm trees. I decided I wanted to go and play the Robinsons there. We landed amidst sharks and rays and were welcomed by three young Paumotu people.
They asked us whether we would like anything to drink and offered us water or fruit juice. They were just after dropping off some tourists on Bird Island and were having a rest before starting the cooking. One of them was cleaning and sweeping the sand. The place was spotless, this was their business. There was a little straw hut with a table, chairs and a barbecue. The spot was stunning. I asked them whether they were happy here; they replied that life was easy, though one of them regrets not knowing what snow feels like. When there are no tourists, their best season would be the month of July, they fish or make copra. Copra is dried coconut pulp which they sell to extract oil and make luxury products from. They collect the coconuts that have fallen off the trees and cleave them in two with an axe and then let them dry before removing the pulp with hooks.
I told them I would kill for a lobster. Unfortunately lobster was overfished in the past and now there are none left.
They came from Avatoru, some fifteen miles away, carrying tourists in their boat and after lunch they were going to take them to see the sharks a little further up, it seems that you can see 4-metre long lemon sharks there. Then, they’ll be heading for home again.
Here, on the beach, where the water is only 30 cm deep, we saw several sharks. The biggest one was 80 cm long. I took some photographs and off we went to cross the lagoon in the other direction. This morning at 6.30, I was already working on my outboard motor. The problem is that I only use it about once a year, so the fuel deteriorates and the carburettor was full of dirt. Coming back from the Blue Lagoon I had to paddle again and clean out the carburettor once more.
The Blue Lagoon is surrounded by little islands and on every little island we saw a little straw hut, a table and chairs. This spot is so paradisiacal that it is a compulsory stop for any tourist going to Rangiroa.
The weather is fantastic, blazing sunshine, a little too warm for me but that is because there is no wind at all. After a nice swim, I changed my catheter dressing before I weighed anchor to travel back. Once again I’m delighted with my 12-mm chain and especially that I did not spare on the strength of the windlass in spite of all the mocking I got from my friends. The chain got stuck under the coral potatoes and the front of the boat made a fair nosedive before I managed to get the chain out.
Tomorrow I’ll have to concentrate on my fuel problem because Papeete is 200 miles away and the weather forecast doesn’t predict a whole lot of wind over the next few days. I hope to reach Papeete Saturday at some stage.
Talk to you soon,
Jean Louis
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"pour ton moteur d’annexe si c’est un deux temps tu vides le réservoir et nettoie le gicleur sans oublier le gicleur de ralenti qui est focément très petit et caché en général il est fin et long l’essence sur le long terme pourri et les carbus s’encrassent avec l’huile pour améliorer le tout pose un petit filtre à essence entre le réservoir et le carbu tu trouveras ça à PAPEETE ainsi que ta langouste pendant que je me régale avec des homards bretons avec un petit blanc avant d’attaquer un bon camembert et un petit vert de rouge j’espére que tout cela te manques a+ alain" Envoyé par tardieu le 21-05-2010 à 15:53
Fri, 21 May 2010 05:00:00 GMT - En route pour Tahiti 14°57 S 147°53 W
Fri, 21 May 2010 05:00:00 GMT - En route to Tahiti 14°57 S 147°53 W
19H00 J-1 heure du bord, 07H00 en France
Bonjour à tous,
Hé oui, c’est le cœur gros que je quitte Rangiroa, que je quitte les Tuamotu.
C’est vrai que ce fut un passage éclair, mais je sais toujours reconnaître en très peu de temps les endroits où je vivrais avec plaisir et ceux où je ne resterais pour rien au monde. Ici, à Rangiroa, je me sens comme un poisson dans l’eau. Est-ce parce que l’endroit ressemble étonnamment à la Camargue, les chevaux et les taureaux en moins. Avec ces landes de terres cernées par la mer, ces sols sablonneux, ces petites maisons plates, l’absence de clôtures, cette gentillesse si particulière des gens vivant au niveau de l’eau et cernés par celle-ci. Ici on est propriétaire d’un bout de terrain entre le lagon et la route, on a construit sa petite maison toute simple avec une immense terrasse couverte pour vivre dehors. Mais n’importe qui peut arriver par la mer et traverser la propriété pour gagner la route, c’est naturel.
- Qu‘est ce qu’il y a à voir ici ? - La mer ! Tu va à droite, tu va à gauche, tu va tout droit, tu va derrière, c’est la mer.
Ici les gens n’essaient pas de paraître, ils sont simples, ils sont naturels. J’ai demandé à tous ceux avec qui j’ai pu discuter s’ils étaient bien ici, la réponse est unanime. Ils sont heureux, la vie est facile, ils ne quitteraient leur paradis pour rien au monde.
Ce midi nous sommes allés déjeuner au « Snack de la marina », un des seuls endroits où l’on peut manger. Après le repas, la patronne, Henriette était en train de donner le biberon à sa petite fille assise à l’ombre d’un arbre. J’ai été m’assoir à côté d’elle et nous avons passé un bon moment à discuter. Bien sûr la vie est chère ici, très chère même mais qu’est ce que c’est cool. Nous avons bien entendu parlé dialyse. Ici quand les gens doivent être dialysés, souvent ils s’en vont vivre à l’hôpital à Papeete. La vie est finie. On s’est quitté en s’embrassant, je lui ai laissé une carte pour qu’elle aille voir le blog et elle m’a offert ainsi qu’à Francine un magnifique collier en coquillages et perles noires. Quelle gentillesse, qu’elle marque d’amitié spontanée envers des étrangers. Ce comportement me touche profondément, ils sont tellement rares dans le monde les endroits où l’étranger est à priori considéré comme un ami très proche.
Bien qu’ils soient entourés d’eau, et d’eau d’une limpidité extrême, ils manquent cruellement d’eau douce. Il n’y a pas de sources bien entendu, la seule eau douce est celle qui tombe du ciel, l’eau de pluie. Chaque maison est équipée d’une énorme cuve en plastique noire. Un gros tuyau relie la gouttière à la cuve.
- C’est beaucoup moins bien que nos anciennes cuves en béton, avec ces cuves en plastic, l’eau est toujours très chaude.
Ce matin, très tôt, je me suis occupé de mon moteur hors bord, j’ai à nouveau nettoyé le carburateur. Ensuite j’ai vidé et nettoyé la nourrice avant d’aller à la côte à grands coups de rames pour remplir la nourrice à la station service. Très sympathique lui aussi, le pompiste.
- Il fait très chaud aujourd’hui mais cela va bientôt être l’hiver. Il fait très froid ici l’hiver, Ils appellent çà l’hiver austral. La nuit ça peut descendre jusqu'à 21 degrés, on met deux couettes !
Oui, on vit sur des planètes différentes !
Avec un moteur hors bord qui fonctionne parfaitement, la corvée de gasoil n’a pas été trop pénible. En plus elle s’est étalée sur la journée. J’ai mis 140 litres, je suis tranquille jusqu'à Papeete.
Cette corvée terminée, nous avons pris la mer et c’est à 17 heures que nous franchissons la passe d’Avatoru. Direction Papeete, à 200 milles.
A demain
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (20/05), 07:00 hours in France
Hello everyone,
Ah yes, I’m leaving Rangiroa, leaving the Tuamotu Islands, with a heavy heart.
I do realize this was only a blitz visit, but it never takes me long to know where I would actually love to live or where I wouldn’t live for all the tea in China.
Here, in Rangiroa, I felt like a fish in water. Maybe it had something to do with the fact that this place bore an amazing resemblance to the Camargue, minus the horses and bulls. With these moors of land surrounded by the sea, the sandy soil, the little flat houses, the lack of fencing, this typical kindness of people who have always lived at sea level and have always been surrounded by the sea. Here, people own a little stretch of ground between the lagoon and the road; they have built their simple little houses with a huge covered terrace so that they can live outside. But anyone coming in from the sea can walk across their property to get to the road, it’s only natural.
- What is there to visit here?
- The sea! You go straight ahead, turn left, continue straight ahead again, go through, and you’re at the sea.
People around here don’t pretend, they live simply and behave naturally. I asked anyone I got a chance to talk to whether they were happy here and I always got the same reply. They are happy, life is easy, they wouldn’t leave their paradise for love nor money.
At lunchtime we went to have a bite to eat in the “Snack de la marina”, one of the few places where you can get something to eat. After our meal, the owner, Henriette, was giving her little daughter, who was sitting in the shade of a tree, her bottle. I went to sit beside her for a while and we had a nice little chat. Of course life is expensive here, very expensive in actual fact, but can you think of a cooler place to live?
We have heard about dialysis alright. Here, when people need to go on dialysis, they often leave to go and live in the hospital in Papeete. Life is over.
We hugged each other goodbye, I left her a card so that she could go and look at the blog and she offered Francine and me a beautiful necklace made of shells and black pearls. Such kindness, what a sign of spontaneous friendship towards complete strangers!
Her behaviour had touched me deeply, there are very few places left in this world where strangers are in principle considered to be close friends.
Even though they are surrounded by water, water so clear that it has to be seen to be believed, they have a chronic shortage of freshwater. There are no springs of course, the only freshwater they get is the water that falls out of the sky, rainwater. Every house has a huge black plastic tank. The gutter is connected to the tank with a wide hose.
- These plastic tanks are not half as good as our old concrete ones because now our water is always very warm.
I got up really early this morning to check out my outboard motor and clean out the carburettor again. Then I emptied and cleaned out my spare can before rowing over to the coast to fill up my can at the petrol station. The petrol-pump attendant was also really nice.
- It’s very hot today but winter is on its way. It gets very cold here during the winter, they call it the austral winter. The temperature can drop down to as low as 21 degrees at night and we need two duvets to keep warm!
Yes, we’re certainly living on different planets!
Now that I had my outboard motor working again, the fuel-hauling business didn't turn out to be too much of an ordeal. And we were able to stagger it across the day. I put 140 litres in my tank, so I have plenty to get to Papeete.
Once that chore was over and done with we took to the sea again and found ourselves sailing through Avatoru Pass at 5 o’clock this evening, in the direction of Papeete, 200 miles away.
Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"bonsoir les amis,
Alors ça y est l’arrivée est proche et vous allez retrouver la civilisation avec tout les problèmes des terriens... mais quelle chance pour vous deux d’avoir rempli votre "réservoir" avec ces merveilleux paysages et gentils iliens? Que du bonheur, comme du le dis frequemment. Alors à bientôt de vous revoir.
bisous à tous les deux
bernard" Envoyé par bernard.lannion le 22-05-2010 à 20:38
Sat, 22 May 2010 05:00:00 GMT - Dialysé et libre 16°57 S 149°13 W
Sat, 22 May 2010 05:00:00 GMT - On dialysis and as free as a bird 16°57 S 149°13 W
19H00 J-1 heure du bord, 07H00 en France
Bonjour à tous,
Dialysé et libre, comment aurais je pu imaginer cela il y a un an ?
Je viens de parcourir la moitié du tour de la terre sur mon voilier, dont une grande partie en solitaire. Cela n’a rien à voir avec un exploit, c’est simplement la preuve que je suis capable de mener une vie normale, c’est la preuve que la maladie est tellement bien soignée qu’elle est devenue anodine, insignifiante, anecdotique.
J’ai exactement la même vie, je mène mes rêves de la même façon que si je n’étais pas malade, que demander de plus, qu’exiger de plus. Encore une fois je veux remercier tous ceux qui ont contribués à mettre au point cette méthode de dialyse, ceux qui m’ont fait confiance et qui m’ont permis de continuer à vivre ma vie telle que je la conçois. En particulier je veux remercier le Docteur Verger mon néphrologue ainsi que Pierre-Yves Durand néphrologue, chef de bord aux Glénan, le Docteur Duhem qui m’a bien aidé en Martinique, Dominique Vervins, indispensable à Panama avec Jaime Rozo, le Docteur Garnier ici, en Polynésie. Je veux également remercier le laboratoire Baxter et ses ingénieurs pour ce médicament tellement efficace ainsi que toutes les associations, à Paris, en Martinique et ici en Polynésie pour leur efficacité et leur dévouement.
Ce qui me tient à cœur maintenant c’est que tout futur dialysé soit parfaitement informé, qu’on lui présente de façon tout à fait objective la dialyse péritonéale et qu’il puisse choisir lui-même en toute connaissance de cause entre l’hémodialyse et la dialyse péritonéale.
Je suis prêt à donner de mon temps pour aider les associations à faire passer l’information. Je suis tellement reconnaissant d’avoir pu continuer à vivre normalement que, chaque fois qu’un dialysé perdra sa liberté parce qu’il n’a pas eu le loisir de choisir la dialyse péritonéale alors qu’il était éligible à cette méthode, cela me touchera profondément.
En sortant de la passe d’Avatoru hier soir, nous voyons à un mille de la côte un catamaran qui venait de sortir par la passe de Tiputa. Très vite je comprends que nous sommes sur la même route et bien sûr la course s’engage. Des fois devant, des fois derrière, on passe son temps à peaufiner le réglage des voiles. Levé quinze fois dans la nuit pour savoir. On est devant ? On est derrière ? C’est d’autant plus subtil qu’il y a très peu de vent, par moment il faut mettre le moteur. Bien entendu on ne le met qu’au ralenti. On sait tout de suite sur le radar si l’autre a mis le moteur, l’écart se creuse instantanément. Lui est beaucoup plus léger que moi qui fait 17 tonnes, par contre j’ai un spi. Si le vent monte à 12 nœuds, il va plus vite que moi mais à 7 nœuds, mon spi l’emporte et je le gratte. Voilà comment on passe une journée sympathique en mer. Tout à l’heure il m’appel sur le VHF, son bateau s’appel SELAH, on discute un moment, c’est bon.
A 17h30, le soleil se couche, on va affaler et ranger le spi. Puis Francine retourne à l’intérieur : « Jean Louiiiiiiiiis ! »
Il y a de l’eau au dessus des planchers. Je vais dans la salle machine, le moteur barbotte dans l’eau. Immédiatement je repère le problème, c’est un collier qui a laché sur le circuit d’eau de mer, la pompe est en train de remplir consciencieusement le bateau. Je ferme la pompe et les vannes de coque et lance aussitôt la pompe de calle. Elle sort plusieurs centaines de litres d’eau et tout rentre dans l’ordre. Heureusement que je ne dormais pas. Normalement j’ai une alarme mais elle n’a pas fonctionnée.
Voilà pour aujourd’hui, arrivée prévue au milieu de la nuit. Le réseau de l’amitié a encore une fois fonctionné, Didier Chomer, un ami d’un ami, a préparé mon arrivée. Il s'est rendu à la capitainerie et je suis attendu.
A demain
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (21/05), 07:00 hours in France
Hello everyone,
One year ago, I would never have believed that dialysis would give me my freedom back again.
I’m after travelling halfway around the globe in my sailing boat, and a large part of it all on my own at that. This is not about achievements but only proves that I am able to lead a normal life, that the medical profession has this condition so well under control now that it has become harmless, insignificant, anecdotic even.
My life is just like it was before I became ill, I still have the same dreams, now what more could anyone expect or ask for? Once again I would like to thank everyone who was instrumental in fine-tuning this method of dialysis, those who believed in me and who allowed me to continue leading my life as I see fit. I especially want to thank Mr. Verger, my own nephrologist, and Nephrologist Pierre-Yves Durand, purser at Les Glénan, Doctor Duhem who helped me out on Martinique, Dominique Vervins, without whom I wouldn’t have been able to manage in Panama and Jaime Rozo of course, and Doctor Garnier, here, in Polynesia. I would also like to thank the Baxter Laboratories and all their engineers who came up with this incredibly effective drug and all the associations in Paris, on Martinique and here in Polynesia for their efficiency and dedication.
What really lies close to my heart now is that anyone who will need to go on dialysis in the future will be properly informed and will be told in all objectivity about peritoneal dialysis so that patients are in a position to make their own and informed choice between going on haemodialysis or on peritoneal dialysis.
I am definitely more than happy to give up my time to help the associations get the information across. I am so grateful that I got a chance to lead a normal life again that I get really upset every time I hear about a kidney patient who has to forsake his freedom because he wasn’t given the opportunity to go on peritoneal dialysis even though he would have been perfectly eligible for it.
When we were leaving Avatoru Pass last night we saw a catamaran one mile away from the coast that was just after making its way through Tiputa Pass. It didn’t take me long to figure out that we were on the exact same course and in for a race. At times we were ahead and then again behind, I spent my time fine-tuning the sails. I got up fifteen times during the night to check our position. Were we beating him? Or was he getting the better of us? This becomes all the more subtle when there is very little wind, at times I even had to switch on the engine... on fast idle only of course. The radar would tell you straight away whether your competitor is using engine power; the gap between the two boats would suddenly become too big. The catamaran is far lighter than my 17-ton boat but I have a spinnaker. When the wind rises to 12 knots he is a lot faster than me but, at 7 knots, my spinnaker comes into its own and beats him hands down. So this is how we spent a great day out at sea. He radioed me over the VHF a while ago, his boat is called SELAH, we chatted for a while, really enjoyable.
As the sun sets at 5.30 p.m., we hauled in and sorted the spinnaker. Francine went inside, next: “Jean Louiiiiiiiiis!”
The water was coming up through the floorboards. I took a look in the engine room to find the engine standing in water. I spotted the problem immediately, one of the rings on the seawater circuit had come loose and the pump was dutifully filling up the boat. I shut off the pump and the hull valves and switched on the stall pump. It pumped out hundreds of litres of water and everything soon returned back to normal. Just as well I hadn’t been asleep. I do have an alarm but that must have been on the blink.
That's it for today; we are scheduled to arrive in the middle of the night. My network of friends has once again sprung into action, Didier Chomer, a friend of a friend of mine, has got everything ready for my arrival. He called into harbour master’s office and they’re awaiting me.
Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"bravo pour tout j’aurai tant voulue faire des peritoneales helas impossible amitièes à vous deux roselyned" Envoyé par roselynedemmeestere le 23-05-2010 à 23:13
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"Hello captain, Tu as tout à fait raison de rendre cet hommage à tous ceux qui ont permi de réaliser cette belle aventure et pour y avoir participé en partie je m’associe complètement à ces remerciements envers ceux qui ont permis que ces rèves deviennent réalité. Je vois par ailleurs que tu t’amuses à gratter un cata, merci le spi, et que tu rempli le bateau d’eau de mer, bref le train train... Bonne ballade à Tahiti et envoies nous quelques belles photos. Jacky
" Envoyé par Jacky Peudevin le 24-05-2010 à 21:21
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"Nor Restaurant,pressure face least studio institute at image dress decade in afford destroy over remove accompany song reasonable alternative perform feature apparent morning sorry anybody join our place review historical information lead year her good trial broad bridge individual late wind water huge information suppose pattern drive nature estimate enter handle completely sex inside begin copy addition pool select everything something majority song find level explanation itself guide best local division director expenditure relation hour less obtain otherwise soil male essential connection eye youth help out couple trend safety old " Envoyé par news about jobs court le 08-12-2010 à 15:58
Tue, 25 May 2010 05:00:00 GMT - Escale à Tahiti 17°31 S 149°33 W
Tue, 25 May 2010 05:00:00 GMT - Into port in Tahiti 17°31 S 149°33 W
19H00 J-1 heure du bord, 07H00 en France
Bonjour à tous,
Mission accomplie, je suis amarré au quai des yachts dans le port de Papeete. C’est à deux heures du matin dans la nuit de vendredi à samedi que j’ai franchi la passe de Papeete. J’avais encore un peu de stress mais les alignements sont impeccables et c’était un jeu d’enfants. Quel bonheur d’aller se coucher en étant stationné en plein centre ville.
En début de matinée Didier et sa femme Gaëlle sont venus à bord et nous avons fait connaissance. Ils sont d’une gentillesse à toute épreuve et nous avons tout de suite sympathisés. Ils vivent à Tahiti depuis trente ans. Toute la matinée ils nous ont fait découvrir le cœur de la ville. Il n’est pas bien grand, quelques centaines de mètres par quelques centaines de mètres. Nous avons vu le port des ferrys et surtout le marché couvert. Quel bonheur ce marché, que de bonnes odeurs et que de belles couleurs. J’y ai découvert le poisson perroquet magnifique avec toutes ses nuances de vert et de jaune. Il y a énormément de poissons ici, le thon rouge est mangé cru en tartare ou bien en carpaccio. Et puis j’ai pu apprendre les noms de tous ces légumes et de tous ces fruits exotiques que je ne connaissais pas. Il y a également toutes ces fleurs plus belles les unes que les autres. Tahiti c’est le pays des fleurs, les vahinés ne sortent pas sans une très belle fleur rouge dans les cheveux, un hibiscus. Si elles le portent à droite c’est qu’elles ont un amoureux, à gauche c’est un cœur à prendre.
Quelle surprise de découvrir dans les kiosques une grande page couleur avec pleins de photos sur mon aventure dans « Les nouvelles de Tahiti ». Quelle synchronisation, je suis arrivé dans la nuit !
Samedi après midi c’est repos car je suis un peu fatigué de toute cette navigation. Dimanche et lundi j’ai loué une voiture pour visiter l’île. J’ai un gros problème, il faut que je trouve un stationnement satisfaisant pour Harmattan, je repars jeudi soir et le laisse seul pendant deux mois, je reviens le 27 juillet. Malheureusement, encore une fois j’arrive un début de grand weekend et tout est fermé, j’ai beau appeler les marinas, il n’y a personne. Mardi matin cela va être la course pour trouver une solution.
J’ai donc passé ces deux jours à me promener dans l’île. Qu’est ce qu’il pleut dans cette montagne ! Il y a des cascades partout et malheureusement on ne peut aller dans la montagne, tout est trop trempé. Il faut se contenter de la seule route côtière qui fait tout le tour de l’île. La population vit sur une étroite bande côtière entre la montagne et la mer. Sur la partie est il n’y a pas de lagon. Tous les Tahitien sont à la plage, c’est le weekend de Pentecôte.
Samedi soir nous étions invités chez Didier et Gaëlle, ils habitent dans un luxueux appartement au bord de la plage. Avant de faire l’apéritif nous sortons sur la plage pour admirer le coucher de soleil sur l’île de Moorea toute proche. Nous sommes assis sur le sable et un promeneur s’arrête et demande :
- « Vous ne seriez pas monsieur Clémendot ? »
Etonnant, c’est François LORET, le Directeur administratif APURAD/ APAIR TAHITI, l’association des insuffisants rénaux de Polynésie.
Nous faisons connaissance et discutons un moment.
Voilà pour aujourd’hui, à bientôt.
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (24/05), 07:00 hours in France
Hello everyone,
Mission accomplished, I am moored at the yacht quay in the harbour of Papeete! We made our way through Papeete Pass at two o’clock on Saturday morning. I was a bit stressed out about it but the alignment was impeccable and in the end it proved to be child’s play. I was overjoyed to be able to go to sleep, moored in the heart of the city.
During the morning Didier and his wife came on board to greet us. They were really kind and we instantly liked each other. They have been living in Tahiti for thirty years. During the morning, they showed us around the centre of the city. It is not exactly big, only a few hundred meters by a few hundred metres. They showed us the ferry port and took us around the covered market. And what a delightful market it was, full of heavenly scents and stunning colours. We saw the magnificent parrot fish in all its shades of green and yellow. The selection of fish was incredible, red tuna is eaten raw here as tartare or carpaccio. And I got a chance to learn the names of all these exotic vegetables and different kinds of fruit I didn’t know. And then of course, there were all these stunning flowers, one more beautiful than the next. Tahiti is the country of flowers; Tahitian women wouldn’t leave their house without a gorgeous red hibiscus flower in their hair. When they wear their flower on the right-hand side, they are in love, when they’re wearing it on the left-hand side they are still on the lookout.
I was really surprised to find a full colour page in “Les nouvelles de Tahiti [The Tahiti News]” about my adventure, complete with photographs and all. How’s that for timing, I was only after arriving that night!
Saturday afternoon I took it easy because all the sailing had taken its toll a little. On Sunday and Monday I hired a car to tour the island. Mind you, at the moment I do have a bit of a problem, I urgently need to find a suitable place for Harmattan, I’ll be flying out on Thursday and will be leaving her on her own for two months as I shan’t be back until July 27. Unfortunately, I once again managed to arrive at the start of a long weekend and everything was closed, phoning around the marinas was a waste of time because there was no one there. It’ll be a hell of a rush on Tuesday morning to try and find a solution.
As I said, I spent these past two days discovering the island. The rainfall in the mountain is extraordinary! There were waterfalls everywhere and unfortunately we couldn’t go up into the mountain as everything was soaking wet. So we had to settle for the only coastal road that runs right around the island. The locals live on a narrow strip of land between the mountain and the sea. There is no lagoon on the east side. All the Tahitians were at the beach, it was Whit weekend.
Saturday night we were invited at Didier’s and Gaëlle’s, they live in a luxurious apartment right at the beach. Before we had our aperitif we went out onto the beach to admire the sunset over nearby Moorea Island. While we were sitting at the table, a passerby stopped and asked:
- “Would you be Mr. Clémendot, by any chance?”
Amazingly enough, it turned out to be François LORET, the Executive Director of APURAD/ APAIR TAHITI, the Polynesian Kidney Association.
We introduced ourselves and chatted for a while.
That's it for today, talk to you soon!
Jean Louis
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"Bonjour, Je viens d’avoir de vos nouvelles par votre standardiste. Vous êtes donc "en amoureux" à TAHITI. Quelle bonheur. Votre collaboratrice m’a ouvert les yeux sur mon côté "ringard" avec les moyens de communications modernes parce que je lui disais avoir lu de vos nouvelles dans le figaro d’il y a quelques temps. En tout cas, je suis sincèrement heureux de savoir que vous profitez pleinement de votre voyage dans les conditions les plus favorables pour vous. Avec mon amical souvenir émerveillé. Arnaud GROMEZ" Envoyé par gromez le 25-05-2010 à 15:43
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"Salut Jean Louis, c est lautre jean louis depuis un mouillage sur ancre a Porto pollo partis de Ajaccio ce matin.. Comme nous bougeons tous les jours, pas facile d aller sur internet tous les jours !! je suis tres content que tu aies pu passer du bon temps avec Didier et Gaelle, ce sont des gens charmants, c est d ailleurs bien pour cela que je t ai mis en rapport avec eux, content de lire tes commentaires sur les Tuamotus, tu comprends mieux tout ce que je te racontais sur ces iles.. nous y retournons, lentement mais surement, mon fils nous y rejoindra pour quelques jours pour un pelerinage en famille sur son lieu de naissance et d enfance. je devrais dire sur les mouillages de son enfance et adolescence, puisque nous sommes descendus du bateau dans le zodiac a l epoque pour aller a la clinique d accouchement ( Cardella a Papeete) et y revenir lorsaqu il avait 8 jours,, La Polynesie est un endroit vraiment special et j ai hate d y retourner, je suis vraiment content que nous puissions a present en parler entre nous. Quand tu rentreras en Metropole, passes un coup de fil, comme l autre jour cela fait tres plaisir. amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 26-05-2010 à 00:02
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"j’ai les larmes aux yeux je suis heureuse pour vous deux merci pour tout c’est magnifique amitièes roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 26-05-2010 à 09:45
Wed, 26 May 2010 05:00:00 GMT - La journée des démarreurs 17°33 S 149°36 W
Wed, 26 May 2010 05:00:00 GMT - The day of the starters 17°33 S 149°36 W
19H00 J-1 heure du bord, 07H00 en France
Bonjour à tous,
Aujourd’hui c’était la fête des démarreurs. Cela a commencé ce matin, je devais aller rendre ma Smart de location. Pas le temps de prendre le petit déjeuner ni de faire la dialyse, nous nous lavons vite fait et montons dans notre superbe Smart de location. Clic ! Rien ne se passe. J’ai dû oublier quelque chose, je m’assure que le frein à main est bien mis, j’appuie sur la pédale de frein, je bouge le levier de vitesse et le mets sur « Neutre » et je tourne la clef : Clic ! Rien ne se passe. Après avoir essayé une dizaine de fois, il faut que je me rende à l’évidence, nous sommes en panne et nous n’avons plus qu’à aller à pied chez Avis.
Cela commence mal avec tout ce que nous avons à faire aujourd’hui. De retour au bateau, avec toute cette marche à pieds, nous prenons un petit déjeuner copieux avant que je m’attaque au problème de stationnement de mon bateau pour les deux mois qui viennent. A la marina Taina, ils sont extrêmement gentils mais malheureusement il n’y a pas de place. Après plusieurs tentatives j’arrive à joindre la marina qui se trouve au pied de la presqu’île, au sud de l’île. J’y suis passé hier en reconnaissance, ce n’est pas reluisant, beaucoup de gadoue, c’est tout petit, quelques mètres d’un quai en mauvais état mais il faut reconnaître qu’ici le bateau ne craindra pas les gros coups de vent. Il y a un chantier nautique à côté, et Harmattan sera mieux ici qu’au quai des yachts où il y a par moment de grosses vagues.
C’est à Taravao, à 35 milles de Papeete, il y a une place pour moi. Je décide de partir cet après midi juste après déjeuner et de faire une partie de la route avant la nuit pour finir demain matin tôt afin de ne pas perdre la journée de demain. Vers 13 heures je prépare donc le bateau, je range tout, range le tuyau d’eau, débranche l’électricité du quai, remonte la passerelle, remets en place l’annexe sur ses bossoirs, allume l’électronique, rempli mon livre de bord. Tout est prêt, j’y vais. Je tourne la clef de contact : Clic ! Rien ne se passe. Je ne le crois pas. Qu’ai-je oublié ? Je réfléchi, me penche pour regarder le tableau moteur, tourne à nouveau la clef : Clic ! Rien !
Mes batteries moteur ne seraient elles pas déchargées. Je tourne la manette qui met en parallèle les batteries moteur avec les batteries de servitude, je manœuvre la clef de contact : Clic ! Rien !
Je sors alors ma caisse de clefs à cliquet et en mettant une douille sur l’écrou du vilebrequin je m’assure que mon moteur n’est pas bloqué. Non, ça tourne. Je contrôle la tension sur les bornes du démarreur, c’est bon, je dois me rendre à l’évidence c’est encore ici le démarreur qui est en panne. Je le démonte et constate que le lanceur est resté en position sortie. Je le branche et le test, il fonctionne. Est-ce qu’il pourrait n’y avoir que cela ? Je le bourre de graisse marine et le remonte. Miracle mon moteur démarre. Je coupe, j’essaye à nouveau. Cela fonctionne.
Nous quittons le port aussitôt mais il est 15h30 et je ne peux plus faire la moitié du chemin avant la nuit comme je l’espérais. En plus le ciel est noir et il n’arrête pas de pleuvoir. Nous passons les pistes de l’aéroport en demandant à la vigie les autorisations de passage avant de jeter l’ancre devant l’Hôtel Sofitel Maeva Beach. Nous repartirons demain au lever du jour.
Voilà une journée qui se termine sous la pluie. Tahiti sous la pluie c’est aussi triste que Paris sous la pluie.
A demain
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (25/05), 07:00 hours in France
Hello everyone,
Today was the feast of the starters. The celebrations began first thing this morning when I was about to return my rental Smart. No time for breakfast or a dialysis even, we just had a quick wash and got into our superb rental Smart. Click! Nothing happened. I thought I had forgotten something, so I checked that the handbrake was pulled, stepped on the brake pedal, changed into "Neutral" and turned the key: Click! Nothing happened. After having tried it about ten times, I had to face up to the fact that we had broken down and that our only option was to walk to the Avis office.
A bad start to the day especially with everything we had to organize today. Back on the boat, and after all that walking, we sat down to a hearty breakfast before I got down to sorting out the boat's mooring for the next two months. At Taina Marina, they were very nice but unfortunately they had no space. After trying a couple of times I finally managed to get hold of someone at the marina at the end of the peninsula, south of the island. I went on a reconnaissance there yesterday, it looked rather shabby, there was an awful lot of mud, it was really small, only a few metres of badly kept quay but I had to admit that the boat wouldn’t suffer too much from any strong wind gusts there. There was a boat yard right beside it and Harmattan would be safer there than at the yacht quay where the huge waves could be a problem.
In Taravao, 35 miles away from Papeete, they had space for me. I decided to head off straight after lunch so that I would have part of the course covered before nightfall and would get there early in the morning rather than wasting all day tomorrow. So, at 1 p.m., I started to get the boat ready, I tidied up, put the water hose in its place, disconnected from the quay’s power supply, pulled up the gangplank, put the dinghy on the davit, switched on the electronics and filled out my logbook. Everything was sorted, we were ready to go. I turned the ignition key: Click! Nothing happened. I couldn’t believe it. What had I forgotten? I thought for a while, leant over to check the engine board and turned the key again: Click! Nothing!
I began to wonder whether the engine batteries were flat. I turned the lever that puts the engine batteries in parallel with the prevailer batteries, turned the ignition key: Click! Nothing!
Right, I decided to bring out the box of pawl keys to check whether my engine wasn’t blocked and put a socket on the crankshaft nut. No, that was working alright. I checked the voltage on the starter terminals; that was fine too, so the only conclusion I could come to was that it was another starter problem. I took it apart only to find that the launcher was still in the exit position. I connected it and did a test, it was working fine. Could that be the only thing that was wrong? I applied some marine grease and reassembled it. Hey presto, the engine started! I switched it off again and tried once more. It was working!
We quickly left the harbour but, as it was 3.30 p.m. already, there was no way we would be able to cover half of our course before nightfall as I had hoped. The sky was black and it never stopped pouring. As we had to sail past the airport runways we had to ask the look-out post for permission to proceed before we could cast anchor in front of the Sofitel Maeva Beach Hotel. We’ll continue our journey at the break of day tomorrow.
The evening turned out to be very wet. Believe me, Tahiti in the rain is every bit as dreary as Paris in the rain.
Talk to you tomorrow!
Jean Louis
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"Mon cher Tahitien préféré, Tu sais fatalement que Richard Berry, célèbre comédien, a donné un rein à sa soeur il y a un an ou deux, pour la sauver. Comme l’affaire a connu un grand retentissement national - eu égard à la notorité de ce Richard - Richard Berry est associé entalement par les média, au traitement du rein. Bien entendu tu le savais. Mais si ce n’est fait, il serait intéressant que R. Berry ait connaissance de ton traitement et de tes exploits, et qu’il puisse se faire une caisse de résonnance de ton existence et de tes expériences pas si banales. C’est juste une idée en passant. Fidèle amitié.
Dominique " Envoyé par Dominique Manchon le 27-05-2010 à 15:31
Fri, 28 May 2010 05:00:00 GMT - Port Phaeton 17°43 S 149°19 W
Fri, 28 May 2010 05:00:00 GMT - Port Phaeton 17°43 S 149°19 W
19H00 J-1 heure du bord, 07H00 en France
Bonjour à tous,
Que c’est fatigant l’escale ! Je vous ai laissé mardi soir avec ma journée des démarreurs. Ce n’était malheureusement pas fini. J’avais mouillé pour la nuit juste après les pistes de l’aéroport et au levé du soleil, mercredi matin, je veux remettre en marche et tourne la clef de contact : Clic ! Rien ! Quelle rage ! Je démonte à nouveau le démarreur, même sorti du carter, il tourne vraiment lentement. Je sais que mon ami Richard se lève tôt, je n’hésite pas et l’appel. Il me dit de l’ouvrir par l’arrière et de nettoyer les charbons. Je démonte tout, nettoie consciencieusement les charbons et constate qu’ils sont très usés. Je le remonte : Clic ! Rien ! Je suis un peu découragé d’autant que je vois l’horloge tourner et que cela va me tuer ma journée. J’appel à nouveau mon ami Richard qui me dit de mettre un tournevis directement entre les bornes du relais. J’essaye plusieurs fois, le relais colle, cela grésille dans le démarreur mais il ne se lance pas. En désespoir de cause, sur les conseils de Richard, en mettant le tournevis je tape sur le corps du démarreur, miracle le moteur démarre.
Nous avons maintenant plus de trente milles devant nous, avec une forte houle et un force 5 dans le nez. C’est à 14h30 que nous arrivons à Port Phaeton. Yvan, le responsable de la petite marina nous aide à amarrer le bateau, déjeuner très rapide et à 15h15 nous sommes sur la route de Papeete, le pouce levé. C’est à 60 kilomètres !
Très vite une voiture s’arrête, elle va à un village 10 kilomètres avant Papeete. On monte, c’est Corinne. Elle est d’une gentillesse exceptionnelle, c’est une vraie Polynésienne. La route passe très vite, la discussion roule sur tous les sujets, c’est un vrai bonheur. On a l’impression de se connaître depuis toujours et d’être de très bons amis. Dans un sac en plastic, elle a des ramboutans. Ce sont des petits fruits rouges avec pleins de pics, c’est délicieux. Elle me demande où l’on va et je lui dis que nous allons à l’hôpital, que je suis dialysé et que je viens de traverser le Pacifique. Du coup, elle décide de nous emmener jusqu’à la porte de l’hôpital. Quelle gentillesse. Je lui laisse une carte avec l’adresse du blog et on se promet de rester en contact.
C’est ce genre de rencontre que je recherche en voyageant. Il est 16h45, l’association ferme à 17 heures, quelle chance d’avoir rencontré Corinne.
Encore un grand moment de sympathie à l’hôpital, je rencontre Manu qui prend mes constantes, refait mon pansement et me prélève de quoi faire un bilan sanguin. Je fais la connaissance de Fabrice Garnier, le contact est très chaleureux, je vois également Carole et puis la diététicienne. Enfin je peux rencontrer le président de l’association, le Docteur Fournier. Nous discutons un moment de la dialyse en Polynésie.
Ensuite c’est un petit dîner vite fait avant d’aller à l’aéroport louer une voiture.
Aujourd’hui il faut tout nettoyer à bord, j’ai démonté le démarreur et nous avons fait un aller retour en ville pour le porter au spécialiste et rendre visite aux douanes afin de faire suspendre le délai de stationnement du bateau en Polynésie.
Nous prenons l’avion ce soir, jeudi, à 23h30 et nous arriverons à Paris samedi matin à 8h30. Quel voyage ! J’ai demandé au docteur Garnier, dans l’avion, je vais voyager le ventre vide et je ne ferais pas de dialyse entre ce soir et samedi matin.
Je suis content de rentrer, niveau bateau j’ai un peu ma dose. Deux mois de mer c’était une très belle ballade.
A très bientôt en métropole.
Jean Louis
19:00 hours shipboard time (27/05), 07:00 hours in France
Hello everyone,
What an exhausting stop! When I left you last Tuesday I thought that all my starter problems were well and truly over. I had definitely spoken too soon. I had moored near the airport runways for the night, and at dawn, on Wednesday morning that is, all ready to go, I turned on the ignition: Click! Nothing! I was fit to be tied! I took out the starter again, the same crankcase exit, it was running incredibly slowly. Knowing that my friend Richard is an early riser, I didn’t think twice and gave him a call. He told me to open it up at the back and to clean the carbons. I dismantled the lot, cleaned everything meticulously but noticed that they were really worn. I reassembled the whole thing again: Click! Nothing! I was becoming pretty disheartened by now all the more because the clock kept ticking away and this is not how I had planned to spend my day. I phoned my friend Richard again and he told me to put the screwdriver directly in between the relay terminals. I tried it several times, the relay stuck, the starter sputtered alright but that was about it. As a last resort, on Richard's advice, screwdriver in position, I tapped the starter body and lo and behold, the engine started up.
We now still had more than thirty miles of sailing ahead, in a strong swell and with a headwind of 5 knots. We finally got to Port Phaeton at 2.30 p.m. Yvan, the person in charge of the marina, gave us a hand to fasten the boat, we had a quick lunch and by 3.15 p.m. we were en route to Papeete, thumbing! We were 60 kilometres away!
It wasn’t long before a car stopped; the driver was travelling to a village 10 kilometres away from Papeete. We got in; the lady driving the car was called Corinne. She was extremely nice, Polynesian born and bred. The trip flew by; we talked about everything and anything, an absolute delight. It was as if we had known each other for ever and that we were the best of friends. In a plastic bag she had some rambutans, little red fruits covered in spikes, they were delicious. She asked us where we were heading for. When I told her to the hospital, that I am on dialysis and that I was just after travelling the Pacific she decided to drive us all the way to the hospital doors. Such kindness! I left her a card with the address of the blog and we promised to keep in touch.
These are the type of people I love to meet when I’m travelling. It was 4.45 p.m., the association closes at 5, we had been so lucky to have crossed Corinne's path.
Everyone at the hospital was really kind, I met Manu who measured my blood pressure etc., changed my dressing and took some samples to check my bloods. I met Fabrice Garnier, he had a great welcome for me and I also saw Carole and then the dietician. Then it was time to meet the president of the association, Mr. Fournier. We talked about dialysis in Polynesia for a while.
Then we had a quick dinner and headed for the airport to hire a car.
Today, we had to clean the boat from top to bottom; I took out the starter again and drove into the city to bring it to a specialist and call into Customs to sort out the boat's mooring in Polynesia.
We’ll be catching the plane at 11.30 p.m. tonight and should land in Paris Saturday morning, at 8.30. What a trip! I checked with Mr. Garnier, on the plane, I’ll have to travel on an empty tummy and I shan’t be having another dialysis between tonight and Saturday morning.
I’m happy to go home again; I’ve had my fill of boats for the moment. Two months at sea is a very nice trip by any standards.
See you soon in the metropolis!
Jean Louis
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"un grand bravo Jean-Louis! j’ai lu vos blogs tous les jours, et je reste admirative devant tous ces efforts couronnés de réussite...et maintenant , BON REPOS bien mérité! merci pour la promotion de cette dialyse, et pour le partage de votre périple via les blogs, bien cordialement Maïté lasserre" Envoyé par lasserre le 28-05-2010 à 15:09
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"bravo pour tout je n’oserai pas vousenvoyez des messages àparis je pars à lourdes le10juin je rentre lle 15juinunion de prieres je fais mes dialyse au centre dedialyseamitièes roselyne" Envoyé par roselynedemeestered le 29-05-2010 à 21:03
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"BONJOUR JEAN-LOUIS.COMMENT ALLEZ-VOUS?VOTRE BLOG EST EXCELLENT.QUE DU BONHEUR.POUR MA PART JE VIENS JUSTE DE DEPOSER MES VALISES.ME VOICI DONC DE RETOUR EN NOUVELLE CALEDONIE.LE SOLEIL DE TAHITI ME MANQUE DEJA.VIVEMENT JUILLET.EN ATTENDANT D’AVOIR DE TES NOUVELLES JE T’EMBRASSE TRES FORT.PRENDS BIEN SOIN DE TOI.NANA ET A TRES BIENTOT.CORINNE" Envoyé par CORINNE le 29-05-2010 à 21:08
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"Bonjour Jean-Louis,
Bravo et j’espère que vous allez continuer à exercer cette inspiration en vivant et en parlant de votre expérience. Une telle passion de vivre mérite une inclinaison et un applaudissement, simplement magnifique! Merci de l’avoir partagé." Envoyé par Maria le 31-05-2010 à 05:35
Quel changement de vie ! Me voici au bureau, chaussures, chaussettes, pantalon, maillot de corps, chemise et polaire. Après 2 mois à vivre nuit et jour en maillot de bain comme seul vêtement, il faut se réhabitué. Question température quel changement également. En arrivant samedi matin j’ai jeté du bois dans la cheminée avant de craquer une allumette et j’ai mis deux couettes dans le lit.
Ce n’est pas rien ce voyage entre la Polynésie et la métropole. 8 heures d’avion entre Papeete et Los Angeles, 2 heures en transit à faire la queue pour le contrôle des passeports puis 11 heures d’avion avant d’atterrir à Roissy avec 12 heures de décalage horaire. Il faut quelques jours pour s’en remettre et se recaler sur le fuseau horaire de Paris et ne pas se lever à 5 heures du matin avec une furieuse envie de bifteck frittes.
Au niveau médical, cela s’est passé moyen. J’ai eu énormément mal au ventre pendant toute la deuxième partie du voyage. En fait je ne supporte pas le fait d’avoir le ventre vide de dialysat. Ce n’est pas du tout le cas de la plus part des dialysés. Pour la prochaine fois il faudra envisager une autre procédure.
Quel changement également dans l’alimentation. Nous avons énormément de chance ici et nous ne le savons pas. Quand nous allons au super marché le choix de produits est immense. Les variétés de fruits et légumes frais se déclinent à l’infinie et la qualité ainsi que la fraicheur sont toujours irréprochable. J’avais envie de tout acheter, des fraises, des cerises, des belles tomates rouges, des melons, des pêches, du raisin, des haricots verts …. Au rayon viande également j’avais oublié les linéaires de viande fraiche et le choix énorme de morceaux différents. Depuis deux mois je n’ai pas vu un rayon de viande, cela n’existe pas. Juste quelques pièces de viande congelées au fond d’un congélateur.
Cela fait du bien d’oublier un peu le bateau, de pouvoir dormir dans un lit qui ne tangue pas et surtout dans un lit qui n’est pas en train de faire route. Ici je peux me coucher totalement serein, je n’ai pas à penser que je peux rentrer à tout moment en collision avec un cargo. C’est la détente complète. Cela fait du bien également de retrouver ces prés d’herbe verte, ces arbres de chez nous, ces oiseaux de chez nous … J’ai un peu ma dose de mer et de bateau. Ce qui me semble important dans la vie c’est l’équilibre. Après deux mois de mer je vais avoir deux mois de terre à l’issue des quels je n’aurais qu’une envie, c’est de retrouver la mer et mon bateau. J’espère d’ici là aller me promener un peu à la montagne. J’adore la montagne l’été.
Depuis quelque temps les photos n’étaient plus intégrées dans le volet « Photo ». Nous avons corrigé cela, vous pouvez les retrouver maintenant. N’hésitez pas à aller voir toutes ces belles photos des Tuamotu.
Au niveau médiatique, j’ai reçu la publication de l’association américaine d’insuffisants rénaux (AAKP) avec Harmattan en première de couverture. Christophe l’a intégré dans le volet « Presse » ainsi que l’article dans « Les nouvelles de Tahiti »
Voilà pour aujourd’hui. A bientôt
Jean Louis
16:00 hours in France
Hello everyone,
Talk about a culture shock! Here I am, back in the office, wearing shoes, socks, trousers, vest, shirt and a quilted jacket. After 2 months of wearing nothing but swimming togs it takes some getting used to, let me tell you! Big difference in temperature too! When we got home on Saturday morning I actually lit the fire and I put two duvets on the bed.
What a trek from Polynesia to the metropolis! First an eight-hour flight from Papeete to Los Angeles, then 2 hours in transit queuing to get through passport control and then another 11-hour flight before landing in Roissy with a 12-hour time difference. It’ll take a few days before I’ll get over the jet lag and readjust to Paris time again and not wake up at 5 o’clock in the morning dying for steak and chips.
From a medical point of view, things went just about ok. I had terrible stomach pains especially during the second leg of the journey. It seems I can’t do without dialysate in my abdomen. Most patients on dialysis don’t seem to have any problems with it. We’ll have to think of some other method the next time.
And what a change from a food point of view too! We don’t even realize how lucky we are over here. The choice of products in the supermarkets is bewildering. There is an endless selection of fruit and vegetables, all beautifully fresh and of outstanding quality. I wanted to buy the lot, strawberries, cherries, gorgeous red tomatoes, melons peaches, grapes, green beans… When I came to the meat counter I suddenly realized that I had actually forgotten the incredible choice of fresh meats and cuts we have over here. For two months, I didn’t even see a meat counter, they simply don’t exist. All I came across were a few pieces of frozen meat at the back of a deep freezer.
It’s nice to be able to forget the boat a little, to sleep in a bed that doesn’t pitch and especially in a bed that isn’t moving all the time. Here I can get a peaceful night sleep and I don’t have to worry about crashing into cargo vessels. I am completely relaxed. It’s also great to see green fields and our own trees and birds again… I kind of had my fill of sea and boats for the moment. I feel that it is important to have a happy medium in life. After two months at sea I’m going to be spending two months on land and by the time they’ll be up I’ll be itching to get back to sea and my boat again. I hope that between now and then I’ll have a chance to do some hiking in the mountains. I love the mountains in the summer.
Of late the photographs weren’t appearing in the "Photograph" section any more. That problems has been sorted, they are now there for your viewing. Don’t forget to take a look at all the beautiful snaps I took on the Tuamotu Islands.
And talking media for a second, I received a copy of the magazine the American Association of Kidney Patients (AAPK) publishes; it actually has a photograph of Harmattan on the cover! Christophe put it and the article that appeared in “Les nouvelles de Tahiti” under the “Press” section of the blog.
Well, that's it for today. Talk to you soon,
Jean Louis
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"I also am a kidney patients. I am not on dialysis. I love to sail and at one time had a small sail boat. You make me feel good just reading your article in Renalife. So glad you did and can sail around the world. Keep it up. What is your boats name. She is a pretty lady, keep her busy rr" Envoyé par Rita le 02-06-2010 à 18:53
Thu, 03 Jun 2010 16:00:00 GMT - Retour brutal à la civilisation
Thu, 03 Jun 2010 16:00:00 GMT - Back to civilization with a bang
Le 3 Juin 2010 à 16 H en France
Bonjour à tous,
Quel retour brutal à la civilisation. Je suis en train de préparer la suite de mon tour du monde. Lundi je suis allé commander les cartes électroniques de l’Australie et de l’océan indien et hier c’était visite à la librairie de la mer, à Paris dans le XVème. Il n’y a jamais de places pour se garer en milieux d’après midi. Aussi, pensant en avoir pour peu de temps je me gare à un emplacement pour livraison.
On se connait bien maintenant avec le patron de la librairie. Il a déjà traversé le Pacifique en équipage jusqu’à Tahiti et puis il retape un vieux bateau. On a des sujets de conversation. Je lui raconte ma traversée puis il me conseil les guides nautiques pour poursuivre le voyage.
Je prends :
- South Pacific Anchorages de Warwick Clay chez Imray - Cruising the coral coast de Alain Lucas - Indian Ocean Cruising Guide de Rod Heikell chez Imray
On discute encore un peu, je paye et ressors.
Plus de voiture ! Envolée !
Quelle farce de mauvais gout. Je comprends tout de suite que je suis revenue au pays des méchants. Je vois un peu plus loin les gyrophares d’une remorqueuse de la fourrière, je marche rapidement jusque là et demande au conducteur où est la fourrière. C’est à Ballard, à cinq kilomètres. Je n’ai plus qu’à prendre le métro pour aller récupérer mon véhicule. Coût de l’opération 170 € qui se rajoute au prix de mes guides nautiques. Un peu cher tout de même.
Je repars à Tahiti le 27 juillet pour l’étape suivante. Cela va se dérouler de la façon suivante :
- Préparation du bateau - Moorea - Raiatea - Bora Bora - Les Cook - Les Tonga - Les Fidji - Le Vanuatu - La Papouasie Nouvelle Guinée - Le détroit de Torres - Darwin en Australie - Christmas Islands - Ile Maurice - Durban en Afrique du sud
Encore une belle ballade en perspective ! 10 750 milles à parcourir, une navigation intéressante avec beaucoup de passages difficiles au milieu de poussières d’îles et de récifs. Au niveau météo cela devrait aller, c’est encore l’époque des alizés de sud est et à ce moment de l’année ils devraient être assez vigoureux.
Je voulais faire un stop à Darwin en Australie mais il faut impérativement faire le trajet ile Maurice à Durban en octobre. La saison des cyclones dans le sud de l’océan Indien démarre dès novembre. Cela va déjà être très juste et je vais devoir raccourcir les arrêts à leur strict minimum.
Pour l’instant je suis pas mal occupé, différents rendez vous et puis le travail tout de même. Je profite également de ma petite fille et de mon petit fils. Lundi je vais emmener Matis à Disneyland ou bien chez Astérix.
Cela fait du bien de se retrouver sur terre. Aujourd’hui il fait un temps magnifique, j’ai ressortie la moto. Encore un jouet sympathique.
Je vous laisse pour aujourd’hui, il faut que je travail ma route. A bientôt
Jean Louis
16:00 hours in France
Hello everyone,
Talk about getting back to civilization with a bang! At the moment I am busy preparing the next stage of my world tour. On Monday I went to order the electronic maps of Australia and the Indian Ocean and yesterday I paid a visit to the maritime library in Paris, in the XVth district. It is completely impossible to find parking space there during the afternoon. Thinking that I would only be a minute I decided to park in one of the delivery bays.
By now, I have gotten to know the person in charge of the library very well. He too has sailed the Pacific as part of a crew and travelled as far as Tahiti and is now doing up an old boat. We’re never stuck for something to talk about. I told him about my crossing and he recommended some guides I should purchase for the next stage of my travels.
I bought:
- South Pacific Anchorages by Warwick Clay published by Imray - Cruising the coral coast by Alain Lucas - Indian Ocean Cruising Guide by Rod Heikell published by Imray
We chatted for another bit; I paid for my purchases and walked out the building.
Lone and behold, my car was gone! Vanished into thin air!
Blooming hilarious! It immediately dawned on me that I was back in the land of the wicked. Not too far away I saw the flashing lights of the impound truck, I made a dash for it and asked the driver where I might find the pound. In Ballard, five kilometres away. All there was to it was to take the underground and get my car out of the pound. Cost of the exercise: € 170 on top of what I had paid for my guides of course. Rather expensive all the same.
I’ll be heading back to Tahiti on 27 July to embark on my next stage. This is the schedule as I have planned it now.
- Sorting out the boat - Moorea - Raiatea - Bora Bora - The Cook Islands - Tonga - Fiji - Vanuatu - Papua New Guinea - The Torres Strait - Darwin in Australia - The Christmas Islands - Mauritius - Durban in South Africa
Another very nice trip! 10 750 miles to cover, some interesting sailing with loads of difficult passes through islands and coral reefs to negotiate. From a weather point of view it should work, I’ll have the southern trade winds in my favour which should be quite strong that time of the year.
I wanted to have a stopover in Darwin, Australia, but the crossing from Mauritius to Durban must be done during the month of October. Cyclone season in the southern part of the Indian Ocean starts in November. I’m cutting it fine as it is and will have to keep all my stopovers to a bare minimum.
Between my various appointments and work, I have plenty to do at the moment. I’m also enjoying spending some time with my little granddaughter and grandson. Monday, I’ll be taking Matis to Disneyland or to Asterix even.
It’s nice to be on land again. As the weather was only fantastic today I decided to bring out my motorbike. There’s another great toy!
I’ll leave you for today; my itinerary is calling! Talk to you soon,
Jean Louis
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"salut mon jeanlouis,
Eh oui te voilà revenu dans les pays civilisés... avec les voitures, les encombrements et les contredenses...je vois qu’il te tarde de repartir dans les îles, reprendre les grandes glissades dans les alizés loin de la foule. Le nouveau programme est alléchant et devrait rajouter une étoile à ton palmarès J’attends de tes nouvelles avant ton départ pour tahiti. Il faut qu’avant ton départ on se fasse un bon resto (avec une big entrecôte)
Amitiés à toute la famille
bernard et marie. .
" Envoyé par lannion bernard le 07-06-2010 à 21:13
Thu, 10 Jun 2010 16:00:00 GMT - La peste ou le choléra ?
Thu, 10 Jun 2010 16:00:00 GMT - Pest or cholera?
Le 10 Juin 2010 à 16 H en France
Bonjour à tous,
Depuis huit jours je potasse les guides nautiques et je passe également beaucoup de temps sur Internet.
Pour poursuivre ce tour du monde après l’Australie il y a deux possibilités, soit passer par le nord, le golfe d’Aden, la mer Rouge et la Méditerranée, soit passer par le sud, l’île Maurice, le sud de Madagascar, l’Afrique du sud avec le cap de Bonne Espérance puis remonter tout l’océan Atlantique et rentrer par Gibraltar en Méditerranée.
La route par le nord est maintenant infestée de pirates et le risque est très important d’être pris en otage pendant plusieurs mois. Avec ma maladie cela est tout à fait inenvisageable.
La route par le sud est extrêmement rude. Cela commence à partir de l’île Maurice et jusqu’au cap de Bonne Espérance. Il y a à cet endroit le courant des Aiguilles qui descends sud ouest en longeant la côte sud Africaine. Ce courant est très important, c’est de l’eau chaude et il vient se heurter d’une part à un courant froid (circumpolaire antarctique) et d’autre part aux coups de vents de sud ouest ce qui crée une des mers les plus dangereuses du globe. Il est extrêmement fréquent d’y rencontrer ce que les marins appellent des vagues scélérates de 18 à 20 mètres de haut. Ces vagues sont des murs d’eau verticale capables de couler des cargos en parfait état.
Choisir la route de retour consiste donc comme le dis Pierre-Yves à choisir entre la peste et le choléra. Dans les deux cas il faut croiser les doigts et c’est un peu la loterie.
J’ai fini par choisir la route sud car c’est une route de marins. On ne peut pas tout prévoir et il faudra également compter sur la bonne étoile mais on peut tout de même énormément atténuer les risques. En tout premier lieu il faut passer à la bonne saison. C’est un peu comme si l’on veut traverser Paris en maillot de bain. Si on le fait en été, Juillet ou Aout, cela va se passer sans problème. Par contre si l’on veut le faire aux mois de Janvier ou Février, cela devient un exploit et c’est beaucoup plus difficile.
L’océan Indien est réputé pour être difficile avec beaucoup de houle et de mer croisée mais cela devrait aller.
Le plus dur c’est la route entre l’île Maurice ou la Réunion et le port de Durban en Afrique du sud. C’est 1570 milles, 12 jours de mer. Il faut passer très au sud de Madagascar car les vagues scélérate apparaissent sur des lignes de fond de 200 mètres. Je pense qu’il faut passer au moins à 150 milles de la pointe sud de Madagascar. Ensuite, entre Durban et le Cap c’est plus facile car c’est de la route côtière et il n’y a pas plus de 200 milles entre chaque abri, soit un jour et demi de mer. En étant extrêmement attentif à la météo cela ne doit pas poser de problème.
La remontée de l’Atlantique ensuite sera une vraie récompense.
La meilleur période pour passer de l’île Maurice à Durban est le mois d’Octobre. J’ai donc été amené à supprimer de mon planning des escales sympathiques pour arriver plus tôt à l’île Maurice. Ainsi il va falloir oublier Moorea, Raiatea et Bora-Bora. Il va falloir également réduire le temps de préparation du bateau ainsi que certaines escales. Je repars le 26 juillet au matin pour Tahiti, cela va venir très vite.
En attendant je profite un peu de ma vie de terrien. Vendredi dernier c’était une grande réunion à Châteauroux avec mec copains de l’école de sous officiers que je n’avais pas revus depuis 41 ans ! Nous nous sommes trouvés changés. Que de souvenirs oubliés ont ressurgis !
Et puis lundi j’ai emmené mon petit fils chez Mickey. Journée vraiment très agréable.
Je viens de faire une demande de visa pour l’Australie. Pour l’Afrique du sud ce n’est pas nécessaire si l’on reste au bateau mais peut être va-t-il m’en falloir un puisque je prendrais l’avion pour revenir quelques semaines en France.
A très bientôt.
Jean Louis
Hello everyone,
For the past eight days I have been studying the nautical guides and I have also been spending a good bit of time on the Internet.
To continue my tour around the world I have a choice of two routes once I get to Australia; I can either sail northwards, via the Gulf of Aden, the Red Sea and the Mediterranean or I can head south, via Mauritius, the south of Madagascar, South Africa with Cape of Good Hope and sail all the way up the Atlantic and get back via Gibraltar in the Mediterranean Sea.
The northern route is infested with pirates at the moment and there is a fair chance I could be spending a few months as a hostage there. With my condition that doesn’t even bear thinking about.
The southerly route is extremely rough. It starts as soon as you reach Mauritius and continues all the way up to Cape of Good Hope. There I’ll be meeting the Angulhas current which runs southwest all the way along the South-African coast. This current is not to be underestimated, its water is warm and collides on the one hand with a cold stream (the Antarctic circumpolar current) and on the other hand with strong south-westerly gusts which makes it one of the most dangerous stretches of sea in the world. It would not be uncommon to meet with, what sailors would call, rogue waves which can be anything up to between 18 and 20 meters high. These waves are in fact vertical walls of water that can sink cargo vessels, even those in perfect nick.
As Pierre-Yves would say, choosing my return route is a bit like deciding whether I would like to contract pest or cholera. Whichever one I pick, it’ll be a matter of keeping my fingers crossed because both are a gamble.
I settled for the southerly one because that’s a sailors’ route. It’s impossible to foresee everything and you do have to count on your lucky stars but there are certainly ways to reduce the risks. First of all, you have to pick your season. You could compare it to walking through Paris in swimming togs. If you choose to do so during the summer, in July or August, you should be alright. But if you choose to do it in January or February it would certainly become a challenge to say the least.
The Indian Ocean has a reputation for being difficult with heavy swells and a confused sea but I should be able to manage.
The hardest part will be the route from Mauritius or La Réunion to Durban Port in South Africa. That section is 1570 miles long, 12 days of sailing. I would have to keep a fair bit south from Madagascar because the rogue waves appear at a base line of 200 meters. I reckon I would have to stay at least 150 miles away from the most southerly point of Madagascar.
Then, between Durban and the Cape, it should be a piece of cake because that is a coastal route with no more than 200 miles, or a day and a half sailing, between stops. If I heed the weather forecast really carefully that shouldn’t be a problem.
After that, sailing up across the Atlantic will be a godsend.
The best time of the year to sail from Mauritius to Durban is the month of October. So, I abandoned my plans of having some nice stopovers in order to reach Mauritius earlier. That means I’ll have to forget about Moorea, Raiatea and Bora Bora. I will also have to cut down on the time I was going to spend on getting my boat ready and shorten some of my stopovers.
I’ll be heading back to Tahiti on 26 July in the morning, which won’t be long coming.
But for now, I am enjoying life on land. Last Friday, I attended a great reunion in Châteauroux with my friends from the non-commissioned officers’ college; our paths hadn’t crossed for over 41 years! Would you believe that we all thought we had changed? How we talked about the old times!
And on Monday, I took my grandson to see Mickey. A most enjoyable day!
I’m after applying for a visa for Australia. I won’t need one for South Africa if I stay on the boat but I might be needing one all the same because I’ll be flying back to France for a couple of weeks.
Talk to you very soon,
Jean Louis
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"Mon cher JLC, Dans un immense océan d’infinie admiration, j’ai quelques murs de vagues d’inquiétude. Le pistolet russe. Et si tu prenais la route Nord en te joignant une fois sur telle ou telle portion de route, à des petits "convois" accompagnés, qui garantissent la sécurité de galopins comme toi. Ton mérite ne serait entamé en rien, et, vu les qualités du Monsieur, nous te garderions longtemps pour tout ce qui t’attend encore. Affectueuse amitié. Dominique." Envoyé par Manchon Dominique le 14-06-2010 à 14:28
Wed, 16 jun 2010 22:00:00 GMT - Une idée qui fait son chemin
Wed, 16 jun 2010 22:00:00 GMT - From little acorns…
Le 16 Juin 2010 à 22 H en France
Bonsoir à tous,
Cà y est, le numéro hors série de « Ca m’intéresse » est en kiosque. Quelle belle photo en double page, c’est mon spi. Pour moi qui adore le rouge, c’est un grand bonheur. Je trouve l’article très bien et c’est encore une occasion pour le grand public de découvrir la dialyse péritonéale. Le magazine consacre 6 pages sur le sujet, le texte est très bien écrit et les photos de Christophe Lepetit sont magnifiques.
Progressivement l’idée de la dialyse péritonéale fait son chemin, il y a eu des télévisions, des radios et plus de 30 magasines ont fait des publications sur la liberté que cette méthode de dialyse peut procurer. J’ai bien conscience qu’il y a encore du chemin à parcourir mais je trouve qu’en quelques mois nous avons déjà bien travaillé dans le sens de donner un grand coup de projecteur à cette méthode de dialyse qui est extrêmement sous employée.
J’ai vraiment une addiction, ce weekend je l’ai passé au bord de la mer, en Bretagne nord. Mon frère qui a son brevet de pilote privé avait décidé de prendre mes amis Camarguais Richard et Montserrat, de traverser toute la France en avion et de se poser à Lannion. J’ai voulu leurs faire une surprise et vendredi après midi nous sommes partis pour la Bretagne. Nous avons dormis à Avranches, près du Mont saint Michèle et samedi nous avons été à Roscoff ainsi qu’à l’île de Batz. Le soir nous avons retrouvés mon frère, Patricia ainsi que Richard et Montserrat à Paimpol. Puis dimanche matin nous avons loué des vélos sur l’île de Bréhat. Il faisait un temps magnifique. Quel bonheur la Bretagne quand il fait beau, on ne s’en lasse pas.
Je vais vous laisser là pour ce soir car demain je vais en Belgique. Je suis invité à l’inauguration des nouveaux locaux de Baxter Europe. Cela me fait plaisir. C’est le laboratoire qui fabrique ces poches qui me donnent autant d’autonomie.
A très bientôt
Jean Louis
16 June 2010, 22:00 hours in France
Good evening everyone,
Yes! The special feature of “Ça m’intéresse” has hit the newsagent shelves, complete with a stunning, two-page photograph of my spinnaker and all! As I adore the colour red, it simply couldn’t have turned out any better. The article itself is excellent and makes for very informative reading for people who don’t really know what peritoneal dialysis is all about. The magazine actually dedicated 6 pages to the topic, the text is very well written and Christophe Lepetit’s photographs are magnificent.
There is certainly more awareness about peritoneal dialysis now than there was before, it has been discussed on television, radio and well over 30 magazines have so far highlighted what freedom this method of dialysis can bring to kidney patients. I am under no illusions that there is still quite a bit of work to be done but I feel that we have come a long way in the space of a few months and have managed to finally put the spotlight on a method of dialysis which is very much underused.
I might as well admit it, I am a certified addict, I actually spent my weekend at the seaside in northern Brittany. My brother, who has a private pilot licence, decided to show my Camargue friends, Richard and Montserrat, what France looks like from the sky and to fly as far as Lannion. I wanted to surprise them so, come Friday afternoon, we decided to head for Brittany. We spent the night in Avranches, near Mont Saint Michèle and, on Saturday, we visited Roscoff and Batz Island. In the evening we met up with my brother, Patricia and Richard and Montserrat in Paimpol. Then, on Sunday morning we rented bicycles and toured Bréhat Island. The weather was fantastic. You can’t beat Brittany in the sunshine, breathtaking!
I’ll leave you for tonight because I’m off to Belgium tomorrow. I’ve been invited to attend the opening of the new headquarters of Baxter Europe. I am rather chuffed, I must admit, as this is the company who manufactures these pouches that have given me my independence back.
Talk to you very soon,
Jean Louis
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"J’achète le magazine ce soir. Mes parents étaient à coté de Lannion. La Bretagne est magnique. Et le Mt St Michel !! Bonne virée en Belgique ! Amitiés.
Dominique Manchon " Envoyé par Dominique Manchon le 17-06-2010 à 17:01
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"je reviens de lourdes bon pelè train tres fatigant corail beaucoup d’arret j’ai priée pour toutes vos intentions je vais acheter le magagine je pars pour leweekendau touquetamitièesroselyned" Envoyé par roselynedemeesteredroselyne le 17-06-2010 à 23:06
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"Bonsoir Jean Louis,
Pour tous les dialysés en DP mille mercis à Baxter. Soyez notre représentant.
Amicalement Nicolas" Envoyé par MULLIER le 19-06-2010 à 21:09
Mon, 21 Jun 2010 16:00:00 GMT - Quelques jours de vacances
Mon, 21 Jun 2010 16:00:00 GMT - Quelques jours de vacances
Le 21 Juin 2010 à 16 H en France
Bonjour à tous,
Je suis dans mon camping car, au milieu des étangs, juste avant la plage de Piémanson en Camargue. Sur ma gauche un groupe de flamands roses piétine le fond de l’étang pour faire sortir les crevettes et sur ma droite de nombreux signes tout blancs sortent de temps en temps la tête de l’eau après avoir fouillé la vase de leur long bec corné.
Un peu plus loin les hectares des tables roses, presque rouges, des Salins du Midi sont balayées par un puissant mistral qui accélère l’évaporation de l’eau et va permettre la récolte du sel de mer.
Je suis seul au milieu de cette nature, le camping car est violemment secoué par les rafales de vent, des paquets de mousse de sel, comme de la neige, passent à l’horizontale, j’ai l’impression d’être en mer. C’est le bonheur.
Quel changement après ces derniers jours. Jeudi c’était l’inauguration des nouveaux locaux de Baxter en Belgique. Ce sont deux immeubles vraiment magnifiques, le centre européen de recherche et développement et les bureaux de Baxter Europe.
Pour moi cela a commencé par une interview et des prises de vues pour la première chaîne de télévision Belge. Ensuite c’était l’inauguration avec le ministre de la santé, le ministre de l’économie, divers présidents et l’ambassadeur des Etats Unis. Le roi n’a pas pu venir à cause de la crise gouvernementale. Les discours se font en trois langues, le français, le néerlandais et l’anglais.
L’après midi c’était le symposium, uniquement en anglais pendant lequel le film de ma traversée de l’atlantique en version anglaise à été projeté. Ensuite j’ai répondu à diverses questions de l’assistance avant d’en profiter pour remercier les services de recherche et développement de Baxter pour cette merveilleuse liberté que m’apporte cette méthode de dialyse.
Au bureau j’ai du travail. C’est du travail mais c’est un vrai plaisir. Je dois investir. Il faut que je trouve, que je négocie et que j’achète des immeubles. J’adore. C’est un peu comme jouer au Monopoli, mais attention il ne faut pas se tromper et surtout il faut acheter au bon prix. Ce n’est pas facile, déjà la zone géographique de recherche est très précise et puis il faut trouver l’oiseau rare, pas un immeuble vide, pas un immeuble plein, l’idéale étant un immeuble plein à moitié depuis de nombreuses années. Pas facile. Il faut être malin, faire preuve de psychologie avec les vendeurs et puis il faut être tenace, pousser à la roue en permanence. Les négociations durent souvent de nombreux mois, j’aime beaucoup ce métier, cela fait un bon équilibre avec mes ballades en bateau.
Je suis un peu inquiet au sujet de mon démarreur. Je n’ai pas de nouvelles. J’ai envoyé un mail mais pas de réponse. Il va falloir que je passe un coup de fil mais avec 12 heures de décalage horaire ce n’est pas facile.
Je vous laisse pour aujourd’hui, à bientôt.
Jean Louis
Le 21 Juin 2010 à 16 H en France
Bonjour à tous,
Je suis dans mon camping car, au milieu des étangs, juste avant la plage de Piémanson en Camargue. Sur ma gauche un groupe de flamands roses piétine le fond de l’étang pour faire sortir les crevettes et sur ma droite de nombreux signes tout blancs sortent de temps en temps la tête de l’eau après avoir fouillé la vase de leur long bec corné.
Un peu plus loin les hectares des tables roses, presque rouges, des Salins du Midi sont balayées par un puissant mistral qui accélère l’évaporation de l’eau et va permettre la récolte du sel de mer.
Je suis seul au milieu de cette nature, le camping car est violemment secoué par les rafales de vent, des paquets de mousse de sel, comme de la neige, passent à l’horizontale, j’ai l’impression d’être en mer. C’est le bonheur.
Quel changement après ces derniers jours. Jeudi c’était l’inauguration des nouveaux locaux de Baxter en Belgique. Ce sont deux immeubles vraiment magnifiques, le centre européen de recherche et développement et les bureaux de Baxter Europe.
Pour moi cela a commencé par une interview et des prises de vues pour la première chaîne de télévision Belge. Ensuite c’était l’inauguration avec le ministre de la santé, le ministre de l’économie, divers présidents et l’ambassadeur des Etats Unis. Le roi n’a pas pu venir à cause de la crise gouvernementale. Les discours se font en trois langues, le français, le néerlandais et l’anglais.
L’après midi c’était le symposium, uniquement en anglais pendant lequel le film de ma traversée de l’atlantique en version anglaise à été projeté. Ensuite j’ai répondu à diverses questions de l’assistance avant d’en profiter pour remercier les services de recherche et développement de Baxter pour cette merveilleuse liberté que m’apporte cette méthode de dialyse.
Au bureau j’ai du travail. C’est du travail mais c’est un vrai plaisir. Je dois investir. Il faut que je trouve, que je négocie et que j’achète des immeubles. J’adore. C’est un peu comme jouer au Monopoli, mais attention il ne faut pas se tromper et surtout il faut acheter au bon prix. Ce n’est pas facile, déjà la zone géographique de recherche est très précise et puis il faut trouver l’oiseau rare, pas un immeuble vide, pas un immeuble plein, l’idéale étant un immeuble plein à moitié depuis de nombreuses années. Pas facile. Il faut être malin, faire preuve de psychologie avec les vendeurs et puis il faut être tenace, pousser à la roue en permanence. Les négociations durent souvent de nombreux mois, j’aime beaucoup ce métier, cela fait un bon équilibre avec mes ballades en bateau.
Je suis un peu inquiet au sujet de mon démarreur. Je n’ai pas de nouvelles. J’ai envoyé un mail mais pas de réponse. Il va falloir que je passe un coup de fil mais avec 12 heures de décalage horaire ce n’est pas facile.
Je vous laisse pour aujourd’hui, à bientôt.
Jean Louis
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"j ai lu avec interet votre article dans ca m interesse et je tenais a vous féliciter c est formidable de réaliser des aventures comme vous dites avec du courage félicitation et encor chapeaux l artiste .jb du nord de la france departement 54 a bientot " Envoyé par dufour le 23-06-2010 à 10:10
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"Bonsoir Amiral. Quelle déception ! On a droit à un message par jour quand vous êtes au bout du monde à lutter contre les éléments et .......un par semaine quand vous êtes calfeutré au fond du camping car à bailler aux flamands roses !Je rappelle également que vous n’avez plus de décalage horaire avec Paris et que cette excuse ne tient plus. Vivement le grand large qu’on se remette à rêver! Ca nous changera du Sunset !Amitiés à l’équipage et bises aux sirènes. Cordialement GD" Envoyé par gd le 24-06-2010 à 21:20
Aujourd’hui c’est le jour de l’APEX. Je passe la matinée à l’hôpital de Pontoise, dans le service de dialyse péritonéale du docteur Verger. Cet examen que l’on pratique une fois l’an est destiné à faire le point sur la perméabilité du péritoine. Je suis arrivé à 9 heures, on m’a injecté une poche d’hypertonique, c’est un dialysat fortement concentré en glucose que l’on ne garde que deux heures. Toutes les demi heures Florence vient me voir et effectue un prélèvement du liquide. Cela sert à mesurer la vitesse de diffusion de l’urée et la quantité d’eau soustraite.
Je suis remonté de Camargue mercredi soir d’un coup de TGV car hier avec les grèves il ne circulait pas.
Mardi soir je suis allé faire un restaurant à Port Saint Louis du Rhône avec mon frère qui est en train de préparer son bateau pour traverser l’atlantique. Pas grand monde dans ce restaurant, juste un couple en train de dîner. Tout d’un coup arrivent plusieurs voitures, c’est Georges Pernoud et toute l’équipe de Thalassa, une douzaine de personnes.
Moi je n’ai pas osé aller voir Georges Pernoud, ce n’est pas mon truc de réclamer, mais mon frère à discuté avec un des membres de la bande qui fumait sa cigarette à l’extérieur. Il lui a raconté mon aventure, celui-ci était impressionné mais c’est tout. Je crois que les gens qui ne sont pas dans le domaine médical n’ont pas une idée précise de ce qu’est la dialyse et surtout de l’immense liberté et de la grande amélioration de la qualité de vie qu’apporte la dialyse péritonéale. C’est dommage car un sujet dans le magasine Thalassa apporterait beaucoup à cette méthode de dialyse.
Par contre tous ceux qui touchent de prés ou de loin au domaine médical comprennent parfaitement l’intérêt de cette aventure. Pour prendre mon TGV j’ai laissé mon camping car sur un terrain prés de Nîmes. La propriétaire m’avait vu à la télé, au magasine de la santé et s’en souvenait très bien. En discutant un peu plus elle me dit être une ancienne infirmière !
Mercredi matin je suis allé voir mes copains à Port Napoléon, une chose m’a étonné, tous m’ont dit me trouver beaucoup plus en forme que lorsque je suis parti. C’est vrai que je me sens en pleine forme mais je ne pensais pas que c’était à ce point. C’est peut être aussi mon bronzage.
Au niveau médiatique, nous rajoutons dans l’onglet « Presse » une publication en langue néerlandaise. Je vous rappel l’utilisation de cette fonctionnalité, vous pouvez faire défiler les revues et en cliquant sur le titre, le sujet apparaît.
Voilà. Je repars ce soir d’un coup de TGV et ce weekend c’est balade en mer sur le bateau de mon frère avant d’aller faire un grand tour dans les Alpes avec mon camping car. L’été est arrivé, cela va être très agréable.
A bientôt
Jean Louis
Le 25 Juin 2010 à 11 H en France
Bonjour à tous,
Aujourd’hui c’est le jour de l’APEX. Je passe la matinée à l’hôpital de Pontoise, dans le service de dialyse péritonéale du docteur Verger. Cet examen que l’on pratique une fois l’an est destiné à faire le point sur la perméabilité du péritoine. Je suis arrivé à 9 heures, on m’a injecté une poche d’hypertonique, c’est un dialysat fortement concentré en glucose que l’on ne garde que deux heures. Toutes les demi heures Florence vient me voir et effectue un prélèvement du liquide. Cela sert à mesurer la vitesse de diffusion de l’urée et la quantité d’eau soustraite.
Je suis remonté de Camargue mercredi soir d’un coup de TGV car hier avec les grèves il ne circulait pas.
Mardi soir je suis allé faire un restaurant à Port Saint Louis du Rhône avec mon frère qui est en train de préparer son bateau pour traverser l’atlantique. Pas grand monde dans ce restaurant, juste un couple en train de dîner. Tout d’un coup arrivent plusieurs voitures, c’est Georges Pernoud et toute l’équipe de Thalassa, une douzaine de personnes.
Moi je n’ai pas osé aller voir Georges Pernoud, ce n’est pas mon truc de réclamer, mais mon frère à discuté avec un des membres de la bande qui fumait sa cigarette à l’extérieur. Il lui a raconté mon aventure, celui-ci était impressionné mais c’est tout. Je crois que les gens qui ne sont pas dans le domaine médical n’ont pas une idée précise de ce qu’est la dialyse et surtout de l’immense liberté et de la grande amélioration de la qualité de vie qu’apporte la dialyse péritonéale. C’est dommage car un sujet dans le magasine Thalassa apporterait beaucoup à cette méthode de dialyse.
Par contre tous ceux qui touchent de prés ou de loin au domaine médical comprennent parfaitement l’intérêt de cette aventure. Pour prendre mon TGV j’ai laissé mon camping car sur un terrain prés de Nîmes. La propriétaire m’avait vu à la télé, au magasine de la santé et s’en souvenait très bien. En discutant un peu plus elle me dit être une ancienne infirmière !
Mercredi matin je suis allé voir mes copains à Port Napoléon, une chose m’a étonné, tous m’ont dit me trouver beaucoup plus en forme que lorsque je suis parti. C’est vrai que je me sens en pleine forme mais je ne pensais pas que c’était à ce point. C’est peut être aussi mon bronzage.
Au niveau médiatique, nous rajoutons dans l’onglet « Presse » une publication en langue néerlandaise. Je vous rappel l’utilisation de cette fonctionnalité, vous pouvez faire défiler les revues et en cliquant sur le titre, le sujet apparaît.
Voilà. Je repars ce soir d’un coup de TGV et ce weekend c’est balade en mer sur le bateau de mon frère avant d’aller faire un grand tour dans les Alpes avec mon camping car. L’été est arrivé, cela va être très agréable.
Wed, 7 Jul 2010 20:00:00 GMT - Un grand tour dans les Alpes
Wed, 7 Jul 2010 20:00:00 GMT - Un grand tour dans les Alpes
Le 7 Juillet 2010 à 20 H en France
Bonjour à tous,
Hé non je ne vous ai pas oubliés ! Seulement c’est les vacances. La flemme, quelques bons livres et un emploie du temps à 300 à l’heure font que je n’ai pas pris le temps d’écrire depuis 15 jours maintenant.
Je vais donc vous raconter ces quinze jours de vacances. Cela à commencé par un weekend sur le voilier de mon frère en rade de Marseille avec mes amis Richard et Montsé. Un grand weekend de bonheur avec des ballades sur l’île du Frioul et une superbe friture de girelles pêchées par Richard. En rentrant vers minuit le dimanche soir, gros problème, les clefs de mon camping car tombent malencontreusement à l’eau. Il y a 6 mètres de fonds, Richard courageusement plonge en apnée mais impossible de les retrouver. Mauvaise nuit ! Il faudra au petit matin réquisitionner un plongeur avec des bouteilles et trouver la combine pour désactiver le système d’alarme car le bip ne marche plus après une nuit passé au fond de la mer.
Ensuite c’est la remontée dans les Alpes en passant par Aix en Provence. Le bas Verdon avec le lac de Sainte Croix puis les gorges du Verdon suivi de ce magnifique Haut Verdon avec le parc du Mercantour. Il fait un temps magnifique toute la journée et le soir invariablement, l’orage arrive avec beaucoup d’éclairs et de tonnerre.
Puis vient le col d’Allos. Un grand moment cette route très étroite qui longe un à pic vertigineux. Il faut parfois faire des manœuvres dans les virages et l’arrière du camping car frotte par moment sur le macadam. C’est vrai qu’il fait 10 mètres de long pour 5 tonnes alors que le col est interdit aux plus de 3,5 tonnes ! La grosse suée c’est quand il faut croiser un camping car qui descends, je suis coté précipice et les roues sont à 10 centimètres à peine du bord !
Mais quelle récompense ensuite de passer ce col à 2247 mètres. En descendant nous rencontrons un berger qui garde son troupeau de moutons avec deux gros chiens et nous croisons un gros camion qui monte une autre cargaison de moutons. Heureusement je vois ce camion de très loin et je peux me garer à un endroit où l’on peut se croiser. Nous sommes vraiment soulagés dans la soirée en retrouvant une route normale.
C’est ensuite Barcelonnette puis Embrun et Briançon avant le parc des Ecrins. Il faut maintenant escalader le col du Lautaret (2058 m), endroit magnifique avec restaurants, boutiques de souvenirs, marchands ambulants de produits des Alpages …. C’est également le point de passage obligé de tous ces fous de petite reine qui pédalent vaillamment pour afficher ce palmarès à leurs exploits.
Mais ce n’est pas fini, en partant du Lautaret il faut encore grimper pour mériter cet Everest qu’est le col du Galibier à 2642 mètres. En haut un photographe shoot les grimpeurs en face du panneau et courre à côté pour leur donner une carte de visite numérotée. Ils pourront ainsi commander une photo souvenir de ce très grand moment. Moi je les admire, grimper si haut à la force du mollet. Chapeau ! Au Galibier la route est dégagée mais sur les côtés il y a des congères de neige qui peuvent Atteindre 3 mètres d’épaisseur par endroit.
C’est ensuite la grande descente sur Valloire puis Modane avant le parc de la Vanoise et une grande montée à nouveau pour atteindre le col de l’Iseran à 2764 mètres. Trop froid pour y passer la nuit, je préfère redescendre sur Val d’Isère où mon frère et sa copine viennent nous rejoindre pour passer le weekend.
Depuis des années je ne pouvais plus marcher sur de longues distances. Comme c’est le parc de la Vanoise et qu’un vacancier rencontré sur le parking me dit que l’on peut voir des animaux dans ce coin, nous décidons d’essayer de faire une marche. J’ai pris mes chaussures de montagne. Le premier jour le refuge est à 1h15, c’est un peu dur au début puis le rythme revient. Nous croisons un bouquetin, je peux l’approcher à quelques mètres pour faire une magnifique photo. Le lendemain nous partons pour une marche un peu plus longue où nous voyons pleins de marmottes t de bouquetins. C’est le bonheur.
Puis lundi matin nous passons le col du petit Saint Bernard à 2188 mètres avant de dégringoler sur Chamonix en passant le tunnel du Mont Blanc.
J’adore Chamonix, en fait c’était le but de tout ce parcours. Maintenant l’été est bien là, les journées sont magnifiques et il n’y a plus d’orages le soir. Hier journée exceptionnelle avec montée à l’aiguille du midi, 3842 mètres et traversée de cette fameuse vallée blanche grâce a la télécabine de 5 kilomètres qui survole tous les glaciers. Exceptionnel et inoubliable. Ensuite c’est un déjeuner dans le super restaurant panoramique tout en haut de l’aiguille du midi avant de redescendre à la station intermédiaire pour une randonnée de 3 heures afin de rejoindre la mer de glace et de redescendre avec le petit train du Montenvers. J’arrive à la gare du petit train totalement épuisé, quel parcours ! Ce ne sont que traversées de séracs et pendant trois heures on a l’impression de descendre où de monter des marches en permanence. S’il y avait eu 500 mètres de plus je n’aurais pas pu finir.
Je suis malgré tout étonné de cette performance, c’est la dialyse qui me permet de vivre à nouveau une vie normale. Bien sûr je ne suis pas à 100% mais je pense quand même être à 80 % de mes capacités normales. Il y a un an, avant la dialyse, j’étais dans l’incapacité de parcourir 100 mètres sans devoir m’assoir pour me reposer.
Hier soir j’étais totalement épuisé mais ce matin je me suis levé en pleine forme et nous avons pu monter au Brévent, 2525 mètres où nous avons déjeuné avant de redescendre à pieds à Planpraz, 2000mètres. Nous avons passé une partie de l’après midi à marcher dans les névés. Demain c’est retour à Paris, je suis un peu inquiet de retrouver la canicule.
La mauvaise nouvelle c’est qu’en haut de l’aiguille du midi j’ai fait une mauvaise manipulation et j’ai effacé toutes les photos dont la photo du bouquetin.
Le départ de la troisième étape de mon tour du monde est très proche maintenant, un peu plus de 15 jours !
A très bientôt
Jean Louis
Le 7 Juillet 2010 à 20 H en France
Bonjour à tous,
Hé non je ne vous ai pas oubliés ! Seulement c’est les vacances. La flemme, quelques bons livres et un emploie du temps à 300 à l’heure font que je n’ai pas pris le temps d’écrire depuis 15 jours maintenant.
Je vais donc vous raconter ces quinze jours de vacances. Cela à commencé par un weekend sur le voilier de mon frère en rade de Marseille avec mes amis Richard et Montsé. Un grand weekend de bonheur avec des ballades sur l’île du Frioul et une superbe friture de girelles pêchées par Richard. En rentrant vers minuit le dimanche soir, gros problème, les clefs de mon camping car tombent malencontreusement à l’eau. Il y a 6 mètres de fonds, Richard courageusement plonge en apnée mais impossible de les retrouver. Mauvaise nuit ! Il faudra au petit matin réquisitionner un plongeur avec des bouteilles et trouver la combine pour désactiver le système d’alarme car le bip ne marche plus après une nuit passé au fond de la mer.
Ensuite c’est la remontée dans les Alpes en passant par Aix en Provence. Le bas Verdon avec le lac de Sainte Croix puis les gorges du Verdon suivi de ce magnifique Haut Verdon avec le parc du Mercantour. Il fait un temps magnifique toute la journée et le soir invariablement, l’orage arrive avec beaucoup d’éclairs et de tonnerre.
Puis vient le col d’Allos. Un grand moment cette route très étroite qui longe un à pic vertigineux. Il faut parfois faire des manœuvres dans les virages et l’arrière du camping car frotte par moment sur le macadam. C’est vrai qu’il fait 10 mètres de long pour 5 tonnes alors que le col est interdit aux plus de 3,5 tonnes ! La grosse suée c’est quand il faut croiser un camping car qui descends, je suis coté précipice et les roues sont à 10 centimètres à peine du bord !
Mais quelle récompense ensuite de passer ce col à 2247 mètres. En descendant nous rencontrons un berger qui garde son troupeau de moutons avec deux gros chiens et nous croisons un gros camion qui monte une autre cargaison de moutons. Heureusement je vois ce camion de très loin et je peux me garer à un endroit où l’on peut se croiser. Nous sommes vraiment soulagés dans la soirée en retrouvant une route normale.
C’est ensuite Barcelonnette puis Embrun et Briançon avant le parc des Ecrins. Il faut maintenant escalader le col du Lautaret (2058 m), endroit magnifique avec restaurants, boutiques de souvenirs, marchands ambulants de produits des Alpages …. C’est également le point de passage obligé de tous ces fous de petite reine qui pédalent vaillamment pour afficher ce palmarès à leurs exploits.
Mais ce n’est pas fini, en partant du Lautaret il faut encore grimper pour mériter cet Everest qu’est le col du Galibier à 2642 mètres. En haut un photographe shoot les grimpeurs en face du panneau et courre à côté pour leur donner une carte de visite numérotée. Ils pourront ainsi commander une photo souvenir de ce très grand moment. Moi je les admire, grimper si haut à la force du mollet. Chapeau ! Au Galibier la route est dégagée mais sur les côtés il y a des congères de neige qui peuvent Atteindre 3 mètres d’épaisseur par endroit.
C’est ensuite la grande descente sur Valloire puis Modane avant le parc de la Vanoise et une grande montée à nouveau pour atteindre le col de l’Iseran à 2764 mètres. Trop froid pour y passer la nuit, je préfère redescendre sur Val d’Isère où mon frère et sa copine viennent nous rejoindre pour passer le weekend.
Depuis des années je ne pouvais plus marcher sur de longues distances. Comme c’est le parc de la Vanoise et qu’un vacancier rencontré sur le parking me dit que l’on peut voir des animaux dans ce coin, nous décidons d’essayer de faire une marche. J’ai pris mes chaussures de montagne. Le premier jour le refuge est à 1h15, c’est un peu dur au début puis le rythme revient. Nous croisons un bouquetin, je peux l’approcher à quelques mètres pour faire une magnifique photo. Le lendemain nous partons pour une marche un peu plus longue où nous voyons pleins de marmottes t de bouquetins. C’est le bonheur.
Puis lundi matin nous passons le col du petit Saint Bernard à 2188 mètres avant de dégringoler sur Chamonix en passant le tunnel du Mont Blanc.
J’adore Chamonix, en fait c’était le but de tout ce parcours. Maintenant l’été est bien là, les journées sont magnifiques et il n’y a plus d’orages le soir. Hier journée exceptionnelle avec montée à l’aiguille du midi, 3842 mètres et traversée de cette fameuse vallée blanche grâce a la télécabine de 5 kilomètres qui survole tous les glaciers. Exceptionnel et inoubliable. Ensuite c’est un déjeuner dans le super restaurant panoramique tout en haut de l’aiguille du midi avant de redescendre à la station intermédiaire pour une randonnée de 3 heures afin de rejoindre la mer de glace et de redescendre avec le petit train du Montenvers. J’arrive à la gare du petit train totalement épuisé, quel parcours ! Ce ne sont que traversées de séracs et pendant trois heures on a l’impression de descendre où de monter des marches en permanence. S’il y avait eu 500 mètres de plus je n’aurais pas pu finir.
Je suis malgré tout étonné de cette performance, c’est la dialyse qui me permet de vivre à nouveau une vie normale. Bien sûr je ne suis pas à 100% mais je pense quand même être à 80 % de mes capacités normales. Il y a un an, avant la dialyse, j’étais dans l’incapacité de parcourir 100 mètres sans devoir m’assoir pour me reposer.
Hier soir j’étais totalement épuisé mais ce matin je me suis levé en pleine forme et nous avons pu monter au Brévent, 2525 mètres où nous avons déjeuné avant de redescendre à pieds à Planpraz, 2000mètres. Nous avons passé une partie de l’après midi à marcher dans les névés. Demain c’est retour à Paris, je suis un peu inquiet de retrouver la canicule.
La mauvaise nouvelle c’est qu’en haut de l’aiguille du midi j’ai fait une mauvaise manipulation et j’ai effacé toutes les photos dont la photo du bouquetin.
Le départ de la troisième étape de mon tour du monde est très proche maintenant, un peu plus de 15 jours !
A très bientôt
Jean Louis
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"Cher Jean-Louis, Toujours très présent de toi par la pensée, je te piste dans tous tes instants depuis des mois. Et je reste émerveillé. Quel exemple ! Tu as tout mon soutien, camarade, sauf si tu te risques trop.. Bien amicalement à toi, et à toute ta famille. Dominique Manchon" Envoyé par d.manchon le 09-07-2010 à 17:15
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"Cher Jean-Louis, Toujours très présent de toi par la pensée, je te piste dans tous tes instants depuis des mois. Et je reste émerveillé. Quel exemple ! Tu as tout mon soutien, camarade, sauf si tu te risques trop.. Bien amicalement à toi, et à toute ta famille. Dominique Manchon" Envoyé par d.manchon le 09-07-2010 à 17:15
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"Bonjour Jean Louis juste un petit mot pour te dire que tu peux peut être encore récupérer tes photos sur ta carte: il y a des logiciels de récupération qui font çà très bien (ils sont spécifiques de la marque de ta carte en général) mais il ne faut pas faire trop de photos par dessus. A bientôt. Amicalement Paparazzi." Envoyé par Paparazzi le 13-07-2010 à 12:52
Wed, 17 Jul 2010 20:00:00 GMT - A quelques jours de la troisième étape
Wed, 17 Jul 2010 20:00:00 GMT - A quelques jours de la troisième étape
Le 14 Juillet 2010 à 20 H en France
Bonjour à tous,
Le challenge n’est plus une simple traversée de l’océan Atlantique mais bien de boucler ce tour du monde.
La traversée de l’Atlantique ainsi que celle du Pacifique étaient deux étapes faciles comparativement à ce qui m’attend dans cette troisième étape. D’une part ce parcours est très long, 11500 milles, plus du double de chacune des deux étapes précédentes. D’autre part les difficultés vont aller crescendo.
La partie ouest du Pacifique, de Tahiti jusqu’au détroit de Torres est plus difficile que la partie est que je viens de traverser. Les vents y sont beaucoup moins réguliers et peuvent même être contraires. Par ailleurs la route est parsemée d’atolls et de récifs coralliens.
Il faut ensuite se faufiler au milieu des récifs dans le détroit de Torres avant de traverser l’océan Indien qui est réputé pour être viril.
La dernière partie entre l’île Maurice et le cap de bonne Espérance est particulièrement difficile avec des mers très grosses et des vents contraires. Cela m’impressionne un peu.
Je vais naviguer en solitaire la plus grande partie du parcours, des équipiers vont me rejoindre à l’île Maurice pour finir l’étape jusqu’au cap de bonne Espérance.
Je suis maintenant prêt pour repartir, j’ai investi dans un ordinateur portable de secours. Le mien commence à être très oxydé et je ne peux me permettre de tomber en panne car dans cette étape la bonne connaissance des prévisions météo est fondamentale. J’ai également en secours l’ordinateur fixe de la table à carte.
J’ai la cartographie nécessaire à ce parcours et les guides nautiques correspondants.
Je viens de réussir à obtenir les références gravées sur mon ancien démarreur, cela m’a permis d’en commander un neuf que je recevrais en fin de semaine.
Concernant mes poches de dialyse les associations (AURA et APURADAPAIR) ainsi que le laboratoire BAXTER ont fait le nécessaire pour me livrer deux mois de traitement à Tahiti et deux autres mois de traitement à Darwin en Australie. Cela représente à chaque fois 400 kg à charger dans le bateau.
En arrivant à Tahiti j’ai énormément de travail. Il faut que je prépare le bateau. Remontage du démarreur, vidange et vérification du moteur principal et du groupe électrogène, vérification complète du gréement, nettoyage complet, remontage du pilote automatique … Je ne sais pas encore si je vais effectuer un carénage. Cela va dépendre de l’état de la coque.
Ensuite il va falloir charger les poches de dialyse avant de faire un avitaillement sérieux et puis faire le plein de gasoil.
Ce n’est qu’après tout cela que je pourrais prendre la mer. Il faudrait que cela ne me prenne pas plus de trois jours, difficile. Encore une très belle retombée médiatique pour la dialyse péritonéale, samedi soir un sujet de 2 minutes dans le journal du soir de la RTBF, la première chaine de télévision Belge. Vous pouvez regarder ce document dans l’onglet « Vidéo et Radio » de mon blog. Cela me fait beaucoup plaisir car à force de parler de cette méthode de dialyse j’espère que de plus en plus de dialysés pourront profiter de la qualité de vie qu’apporte la dialyse péritonéale.
J’envisage d’ailleurs la création d’une association dont le but sera de faire part de mon expérience en particulier aux futurs dialysés qui voient arriver avec une très grande inquiétude la phase terminale de l’insuffisance rénale.
A bientôt
Jean Louis
Le 14 Juillet 2010 à 20 H en France
Bonjour à tous,
Le challenge n’est plus une simple traversée de l’océan Atlantique mais bien de boucler ce tour du monde.
La traversée de l’Atlantique ainsi que celle du Pacifique étaient deux étapes faciles comparativement à ce qui m’attend dans cette troisième étape. D’une part ce parcours est très long, 11500 milles, plus du double de chacune des deux étapes précédentes. D’autre part les difficultés vont aller crescendo.
La partie ouest du Pacifique, de Tahiti jusqu’au détroit de Torres est plus difficile que la partie est que je viens de traverser. Les vents y sont beaucoup moins réguliers et peuvent même être contraires. Par ailleurs la route est parsemée d’atolls et de récifs coralliens.
Il faut ensuite se faufiler au milieu des récifs dans le détroit de Torres avant de traverser l’océan Indien qui est réputé pour être viril.
La dernière partie entre l’île Maurice et le cap de bonne Espérance est particulièrement difficile avec des mers très grosses et des vents contraires. Cela m’impressionne un peu.
Je vais naviguer en solitaire la plus grande partie du parcours, des équipiers vont me rejoindre à l’île Maurice pour finir l’étape jusqu’au cap de bonne Espérance.
Je suis maintenant prêt pour repartir, j’ai investi dans un ordinateur portable de secours. Le mien commence à être très oxydé et je ne peux me permettre de tomber en panne car dans cette étape la bonne connaissance des prévisions météo est fondamentale. J’ai également en secours l’ordinateur fixe de la table à carte.
J’ai la cartographie nécessaire à ce parcours et les guides nautiques correspondants.
Je viens de réussir à obtenir les références gravées sur mon ancien démarreur, cela m’a permis d’en commander un neuf que je recevrais en fin de semaine.
Concernant mes poches de dialyse les associations (AURA et APURADAPAIR) ainsi que le laboratoire BAXTER ont fait le nécessaire pour me livrer deux mois de traitement à Tahiti et deux autres mois de traitement à Darwin en Australie. Cela représente à chaque fois 400 kg à charger dans le bateau.
En arrivant à Tahiti j’ai énormément de travail. Il faut que je prépare le bateau. Remontage du démarreur, vidange et vérification du moteur principal et du groupe électrogène, vérification complète du gréement, nettoyage complet, remontage du pilote automatique … Je ne sais pas encore si je vais effectuer un carénage. Cela va dépendre de l’état de la coque.
Ensuite il va falloir charger les poches de dialyse avant de faire un avitaillement sérieux et puis faire le plein de gasoil.
Ce n’est qu’après tout cela que je pourrais prendre la mer. Il faudrait que cela ne me prenne pas plus de trois jours, difficile. Encore une très belle retombée médiatique pour la dialyse péritonéale, samedi soir un sujet de 2 minutes dans le journal du soir de la RTBF, la première chaine de télévision Belge. Vous pouvez regarder ce document dans l’onglet « Vidéo et Radio » de mon blog. Cela me fait beaucoup plaisir car à force de parler de cette méthode de dialyse j’espère que de plus en plus de dialysés pourront profiter de la qualité de vie qu’apporte la dialyse péritonéale.
J’envisage d’ailleurs la création d’une association dont le but sera de faire part de mon expérience en particulier aux futurs dialysés qui voient arriver avec une très grande inquiétude la phase terminale de l’insuffisance rénale.
A bientôt
Jean Louis
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"je suis heureuse d’avoir de bonnes nouvelles j’espere que vous aurez bientot une greffequanq amoi tourjours le train train habituelaffection roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 15-07-2010 à 17:52
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"Mon cher ami Jean-Louis, J’ai passé un merveilleux week-end : j’ai beaucoup et splendidement voyagé! ... grâce à la relecture intégrale et en séquence de tous tes messages depuis septembre ! Et en prenant mon temps.
Quel bonheur et quelle émotion ! Tu es un véritable phénomène dans toutes les composantes de ton être aux facettes si riches et variées. Sans oublier les traits humoristiques! MERCI pour tout. Je suis fier et heureux de te connaître, et de partager un peu de ton existence. Amitié. Dominique Manchon." Envoyé par Dominique Manchon le 20-07-2010 à 11:37
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"Bonjour, Amiral, heureux de vous retrouver en pleine forme. Je vois que nous avons partagé pour quelques heures les mêmes routes... terrestres. De retour de 4000 km de petites routes entre les Jura , les Alpes, les Dolomites, les lacs italiens, la Suisse et un resto inoubliable dans les environs de Dijon. La Harley est au mieux de sa forme, le pilote a pris 2 kg ! Début août ce sera le Massif central et la Dordogne. Bon , d’accord, ça sonne moins bien que le cap de Bonne Espérance... Amitiés à partager avec votre sirène. GD " Envoyé par GD le 20-07-2010 à 12:00
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"dans le journal de santhelys j’ai eue la joie de lire votre article ainsi que les photos quand à moi le moral est bondonnez moide vos nouvellesaffection roselyned" Envoyé par roselynedemeestered le 25-07-2010 à 08:29
Hé bien c’est reparti ! Demain matin, à 11H30, je prends l’avion à Roissy pour retourner à Tahiti et retrouver Harmattan qui m’attends là bas. C’est encore une grande aventure qui va me tenir près de quatre mois en mer. C’est plus du double de mon précédent parcours avec des mers beaucoup plus difficiles et la traversée en solitaire de l’Océan Indien.
Je suis tout à fait prêt. Une bonne nouvelle, mon copain Jacky va me rejoindre à l’île Maurice ou à la Réunion mi octobre, pour que nous fassions ensemble la fin du parcours. J’avais prévu la fin de cette étape à Durban mais si je peux rejoindre Cap Town ce serait mieux. Entre Durban et Cap Town la route est longue et comme il faut longer la côte il faut veiller en permanence. A deux c’est plus facile pour se reposer. Du coup il me faut le guide nautique pour l’Afrique du sud. C’est le « South African Nautical Almanac». Difficile à trouver en France. J’ai tout de même réussi à en trouver un exemplaire à la « Librairie Maritime OUTREMER » de Marseille. Merci Internet.
Cap Town, le cap de Bonne Espérance, le Cap des tempêtes que je vais passer à l’envers face aux vents dominants, c’est un Everest. Et maintenant les baleines qui attaquent les voiliers dans ces eaux déjà difficiles. J’ai été impressionné par cette vidéo montrant une baleine jaillissant de l’eau et s’écrasant sur un voilier. J’espère en croiser de plus sympathiques.
Je prends donc l’avion demain matin à 11H30 pour arriver lundi soir à 21h30 heure locale après une escale à Los Angeles. En fait j’arrive à Papeete à 9h30 mardi matin heure de Paris. C’est un voyage très long. Cette fois ci je vais voyager avec 1,5 litre d’extraneal dans le ventre, c’est le type de poche que j’utilise la nuit et que l’on peut garder normalement jusqu’à 16 heures. Je vais la garder une trentaine d’heures, je vais certainement la réabsorber en partie mais je serais bien mieux que lors de mon voyage précédent avec le ventre vide.
Beaucoup de travail m’attend à Tahiti. Ce qui me préoccupe le plus c’est l’état de la carène. Dois-je sortir le bateau et effectuer un carénage ? Avec 11 500 milles devant l’étrave il faut absolument que ma carène soit nickel car quelques dixièmes de nœuds de gagnés c’est plusieurs jours, voir plusieurs semaines à l’arrivée. Et puis il faut que je revois mon gréement et que j’effectue un réglage de celui-ci, que je fasse les vidanges, que je remonte mon démarreur et mon pilote automatique, peut être un changement de courroie de distribution, l’avitaillement, le rangement de mes poches, un plein de gasoil, la récupération de mon acte de francisations au service des douanes …. Quel bonheur lorsque tout seras terminé de pouvoir reprendre la mer. J’espère ne pas perdre trop de jours dans tous ces préparatifs.
Je dois être revenu à Paris le 30 novembre car je suis invité par le SNITEM, à intervenir lors d’une journée de rencontres et de débats qui se déroulera à l’institut Pasteur. Le SNITEM est un syndicat qui regroupe les industriels des technologies médicales.
Je dois vous laisser maintenant car je dois faire ma valise et aller faire la bise à mes petits enfants.
A bientôt Jean Louis
Le 25 Juillet 2010 à 14H30 H en France
Bonjour à tous,
Hé bien c’est reparti ! Demain matin, à 11H30, je prends l’avion à Roissy pour retourner à Tahiti et retrouver Harmattan qui m’attends là bas. C’est encore une grande aventure qui va me tenir près de quatre mois en mer. C’est plus du double de mon précédent parcours avec des mers beaucoup plus difficiles et la traversée en solitaire de l’Océan Indien.
Je suis tout à fait prêt. Une bonne nouvelle, mon copain Jacky va me rejoindre à l’île Maurice ou à la Réunion mi octobre, pour que nous fassions ensemble la fin du parcours. J’avais prévu la fin de cette étape à Durban mais si je peux rejoindre Cap Town ce serait mieux. Entre Durban et Cap Town la route est longue et comme il faut longer la côte il faut veiller en permanence. A deux c’est plus facile pour se reposer. Du coup il me faut le guide nautique pour l’Afrique du sud. C’est le « South African Nautical Almanac». Difficile à trouver en France. J’ai tout de même réussi à en trouver un exemplaire à la « Librairie Maritime OUTREMER » de Marseille. Merci Internet.
Cap Town, le cap de Bonne Espérance, le Cap des tempêtes que je vais passer à l’envers face aux vents dominants, c’est un Everest. Et maintenant les baleines qui attaquent les voiliers dans ces eaux déjà difficiles. J’ai été impressionné par cette vidéo montrant une baleine jaillissant de l’eau et s’écrasant sur un voilier. J’espère en croiser de plus sympathiques.
Je prends donc l’avion demain matin à 11H30 pour arriver lundi soir à 21h30 heure locale après une escale à Los Angeles. En fait j’arrive à Papeete à 9h30 mardi matin heure de Paris. C’est un voyage très long. Cette fois ci je vais voyager avec 1,5 litre d’extraneal dans le ventre, c’est le type de poche que j’utilise la nuit et que l’on peut garder normalement jusqu’à 16 heures. Je vais la garder une trentaine d’heures, je vais certainement la réabsorber en partie mais je serais bien mieux que lors de mon voyage précédent avec le ventre vide.
Beaucoup de travail m’attend à Tahiti. Ce qui me préoccupe le plus c’est l’état de la carène. Dois-je sortir le bateau et effectuer un carénage ? Avec 11 500 milles devant l’étrave il faut absolument que ma carène soit nickel car quelques dixièmes de nœuds de gagnés c’est plusieurs jours, voir plusieurs semaines à l’arrivée. Et puis il faut que je revois mon gréement et que j’effectue un réglage de celui-ci, que je fasse les vidanges, que je remonte mon démarreur et mon pilote automatique, peut être un changement de courroie de distribution, l’avitaillement, le rangement de mes poches, un plein de gasoil, la récupération de mon acte de francisations au service des douanes …. Quel bonheur lorsque tout seras terminé de pouvoir reprendre la mer. J’espère ne pas perdre trop de jours dans tous ces préparatifs.
Je dois être revenu à Paris le 30 novembre car je suis invité par le SNITEM, à intervenir lors d’une journée de rencontres et de débats qui se déroulera à l’institut Pasteur. Le SNITEM est un syndicat qui regroupe les industriels des technologies médicales.
Je dois vous laisser maintenant car je dois faire ma valise et aller faire la bise à mes petits enfants.
Mon, 26 Jul 2010 16:00:00 GMT - Au dessus du Groenland
Mon, 26 Jul 2010 16:00:00 GMT - Au dessus du Groenland
Le 26 Juillet 2010 à 16H00 H en France, 4 heure du matin à Papeete
Bonjour à tous,
Je suis actuellement dans l’avion en train de survoler le Groenland. C’est plus blanc que blanc ! Hé bien oui, c’est la route directe pour Tahiti. Comme on a l’habitude des représentations du monde en projection Mercator, on a une vue très déformée de celui-ci. Pour de courtes distances c’est très bien mais pas pour de très longues distances. Le monde c’est une sphère, ce n’est pas un rectangle horizontal que l’on peut plaquer sur une feuille de papier au format A4.
Au départ notre commandant nous a annoncé un temps de vol de 11h35 en fonction de la météo du jour. Sur de pareilles distances le temps de vol peut varier d’une façon importante selon que l’on rencontre des vents favorables ou non.
Après avoir décollé de Roissy nous sommes montés sur Abbeville puis nous avons traversé la manche. Nous avons ensuite remonté l’Angleterre du sud au nord avant de passer au sud des îles Féroé puis à l’aplomb de Reykjavik en Island pour atteindre le sud du Groenland.
Il est maintenant 19 heures à Paris, 7 heures à Papeete. Nous avons survolé la mer de Baffin puis la baie d’Hudson. Ce sont maintenant les territoires du nord ouest avec les milliers de lacs que nous pouvons apercevoir grâce à une caméra se trouvant sous la carlingue et un ciel sans nuages.
Ce sera ensuite une descente de nord est en sud ouest du Canada (Manitoba et Saskatchewan)
21 H à Paris, 9 H à Papeete Nous rentrons maintenant dans l’espace aérien des Etats Unis et nous survolons le Montana en passant juste au dessus de Great Falls puis c’est le Wyoming, l’Idaho, l’Utah, le Nevada et enfin la Californie pour atterrir à Los Angeles à 23h35 heure de Paris, 14h35 heure local et11h35 heure de Papeete. Comme j’aimerais avoir le temps de passer quelques jours à LA. C’est une ville mythique pour le lecteur de série noire que je suis. L’escale de Los Angeles dure normalement deux heures. Tout ce temps est occupé pour faire la queue aux guichets de l’immigration bien que l’on soit parqués ensuite dans une salle de transit. C’est très long. On est photographiés et les empruntes digitales des 5 doigts de la main droite puis des 5 doigts de la main gauche sont relevées puis enregistrées.
Pendant ce temps l’avion est nettoyé et l’on redécolle pour 8 heures de vol direction Tahiti. Quel voyage ! En fait on prends du retard et on ne redécolle qu’à 2h15 heure de Paris, 17h15 heure de Los Angeles. Je vais arriver à 22H30 heure locale, 10h30 mardi matin heure de Paris. Il faudra alors que je trouve à louer une voiture et que je fasse une heure de route pour rejoindre mon bateau près de 30 heures après être parti de chez moi.
Nous arrivons enfin à Papeete, ici c’est l’hiver, il est 22H30 heure locale mais il fait quand même 27 degrés, bien plus qu’à Paris où c’est l’été.
Je récupère mes bagages, je passe à la douane où je dois raconter toute mon aventure et je sors enfin dans un hall d’arrivé encombré de familles qui se retrouvent. J’arrive quand même à me frayer un chemin pour me diriger vers le coin des loueurs de voiture quand une belle jeune fille me court après en m’interpellant :
- « C’est vous le navigateur ? »
Je suis surpris.
- « Oui c’est moi » - « C’est la radio, je voudrais vous interviewer »
Quel accueil ! Toute m’a fatigue s’envole. Comme les astres doivent être bien positionnés, je lui demande de patienter et je vais chez Hertz. Miracle, il y a une voiture de disponible. Je fais les papiers puis nous passons un bon moment à discuter avant l’interview proprement dit. Elle est très sympathique et en se quittant j’ai même droit à la bise ! J’en oublie de lui demander de m’envoyer l’enregistrement pour que je le mette sur mon blog. J’espère quelle va lire cette news.
C’est Radio 1, le sujet va passer mardi aux infos de midi.
Une heure de route difficile pour rejoindre Harmattan. Mauvaise surprise, les batteries sont à plat. Le voltmètre indique 6 volts. Je dois encore avoir une batterie qui s’est mise en court circuit. Je branche le 220V et mets en route le chargeur principal. Quel drôle de bruit dans la salle machine. Un Psssiiiit. Cela vient d’une batterie, du coup je n’ai pas à chercher la fautive de mes problèmes, je la débranche et le chargeur retrouve sa forme, la tension remonte. Elles ont 6 ans ces batteries, il va falloir que je les change.
Une autre mauvaise surprise, toute l’avant du bateau est dans un état terrible, l’humidité a fait moisir un peu tout, les coussins mais même toutes les parois. Je suis fatigué, je m’installe dans la chambre arrière pour faire ma dialyse. Impeccable cette fois ci. Il y a 31 heures que j’ai cette poche et je n’ai même pas réabsorbé. Une fois la dialyse terminée je me jette sur la couchette, il est 2 heures du matin ici mais pour mois c’est 2 heures de l’après midi, j’ai faim et beaucoup de mal à dormir. Difficile 12 heures de décalage horaire.
A bientôt
Jean Louis
Le 26 Juillet 2010 à 16H00 H en France, 4 heure du matin à Papeete
Bonjour à tous,
Je suis actuellement dans l’avion en train de survoler le Groenland. C’est plus blanc que blanc ! Hé bien oui, c’est la route directe pour Tahiti. Comme on a l’habitude des représentations du monde en projection Mercator, on a une vue très déformée de celui-ci. Pour de courtes distances c’est très bien mais pas pour de très longues distances. Le monde c’est une sphère, ce n’est pas un rectangle horizontal que l’on peut plaquer sur une feuille de papier au format A4.
Au départ notre commandant nous a annoncé un temps de vol de 11h35 en fonction de la météo du jour. Sur de pareilles distances le temps de vol peut varier d’une façon importante selon que l’on rencontre des vents favorables ou non.
Après avoir décollé de Roissy nous sommes montés sur Abbeville puis nous avons traversé la manche. Nous avons ensuite remonté l’Angleterre du sud au nord avant de passer au sud des îles Féroé puis à l’aplomb de Reykjavik en Island pour atteindre le sud du Groenland.
Il est maintenant 19 heures à Paris, 7 heures à Papeete. Nous avons survolé la mer de Baffin puis la baie d’Hudson. Ce sont maintenant les territoires du nord ouest avec les milliers de lacs que nous pouvons apercevoir grâce à une caméra se trouvant sous la carlingue et un ciel sans nuages.
Ce sera ensuite une descente de nord est en sud ouest du Canada (Manitoba et Saskatchewan)
21 H à Paris, 9 H à Papeete Nous rentrons maintenant dans l’espace aérien des Etats Unis et nous survolons le Montana en passant juste au dessus de Great Falls puis c’est le Wyoming, l’Idaho, l’Utah, le Nevada et enfin la Californie pour atterrir à Los Angeles à 23h35 heure de Paris, 14h35 heure local et11h35 heure de Papeete. Comme j’aimerais avoir le temps de passer quelques jours à LA. C’est une ville mythique pour le lecteur de série noire que je suis. L’escale de Los Angeles dure normalement deux heures. Tout ce temps est occupé pour faire la queue aux guichets de l’immigration bien que l’on soit parqués ensuite dans une salle de transit. C’est très long. On est photographiés et les empruntes digitales des 5 doigts de la main droite puis des 5 doigts de la main gauche sont relevées puis enregistrées.
Pendant ce temps l’avion est nettoyé et l’on redécolle pour 8 heures de vol direction Tahiti. Quel voyage ! En fait on prends du retard et on ne redécolle qu’à 2h15 heure de Paris, 17h15 heure de Los Angeles. Je vais arriver à 22H30 heure locale, 10h30 mardi matin heure de Paris. Il faudra alors que je trouve à louer une voiture et que je fasse une heure de route pour rejoindre mon bateau près de 30 heures après être parti de chez moi.
Nous arrivons enfin à Papeete, ici c’est l’hiver, il est 22H30 heure locale mais il fait quand même 27 degrés, bien plus qu’à Paris où c’est l’été.
Je récupère mes bagages, je passe à la douane où je dois raconter toute mon aventure et je sors enfin dans un hall d’arrivé encombré de familles qui se retrouvent. J’arrive quand même à me frayer un chemin pour me diriger vers le coin des loueurs de voiture quand une belle jeune fille me court après en m’interpellant :
- « C’est vous le navigateur ? »
Je suis surpris.
- « Oui c’est moi » - « C’est la radio, je voudrais vous interviewer »
Quel accueil ! Toute m’a fatigue s’envole. Comme les astres doivent être bien positionnés, je lui demande de patienter et je vais chez Hertz. Miracle, il y a une voiture de disponible. Je fais les papiers puis nous passons un bon moment à discuter avant l’interview proprement dit. Elle est très sympathique et en se quittant j’ai même droit à la bise ! J’en oublie de lui demander de m’envoyer l’enregistrement pour que je le mette sur mon blog. J’espère quelle va lire cette news.
C’est Radio 1, le sujet va passer mardi aux infos de midi.
Une heure de route difficile pour rejoindre Harmattan. Mauvaise surprise, les batteries sont à plat. Le voltmètre indique 6 volts. Je dois encore avoir une batterie qui s’est mise en court circuit. Je branche le 220V et mets en route le chargeur principal. Quel drôle de bruit dans la salle machine. Un Psssiiiit. Cela vient d’une batterie, du coup je n’ai pas à chercher la fautive de mes problèmes, je la débranche et le chargeur retrouve sa forme, la tension remonte. Elles ont 6 ans ces batteries, il va falloir que je les change.
Une autre mauvaise surprise, toute l’avant du bateau est dans un état terrible, l’humidité a fait moisir un peu tout, les coussins mais même toutes les parois. Je suis fatigué, je m’installe dans la chambre arrière pour faire ma dialyse. Impeccable cette fois ci. Il y a 31 heures que j’ai cette poche et je n’ai même pas réabsorbé. Une fois la dialyse terminée je me jette sur la couchette, il est 2 heures du matin ici mais pour mois c’est 2 heures de l’après midi, j’ai faim et beaucoup de mal à dormir. Difficile 12 heures de décalage horaire.
A bientôt
Jean Louis
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"je suis nulle je vous retrouve q’aujourdhui mercredi bon vent unions de pensèes affection roselyned" Envoyé par roselyne.demeestereroselynedemeestere le 28-07-2010 à 08:34
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"Salut Amiral. Heureux de vous savoir à bon port.... mais que ne faut-il pas faire pour avoir la bise d’une jolie jeune fille ... ! Quel séducteur ! Amitiés. GD" Envoyé par GD le 28-07-2010 à 10:14
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"Hola Captain, como esta hombre....tu vois je travaille mon Espagnol à Marbella, les jambes le matin :10kms et la tête l’après midi entre la siesta et l’apéro... Bon, je vois que les heures se suivent et ne se ressemblent pas, entre la petite vahiné de Radio 1 et la reprise en main de l’Harmattan ça contraste... Le plus emmerdant c’est surement l’humidité dans ta chambre mais j’imagine que tu aères tout ça (sauf s’il tombe des cordes??) Tiens nous au courant de l’évolution des choses. Bon courage captain. Jacky," Envoyé par Jacky Peudevin le 28-07-2010 à 14:17
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"bonjour,sui une ami de pierryves durand,le grand docteur qui sui votre périple,j’apprend que l’harmattan va rejoindre Durban en octobre,serai tré interressée par cette traversée,ya pa une tit place?quel sangène!sui prete a fair cuisine,ménage,surveillance médicale,je sui médecin généraliste ds pti village,j’ai qq connaissances sur dialyse ,je pratique voile ds golfe morbihan,je peu donc aider aux manoeuvres;merci de bien vouloir me répondre et encore pleins de belles choses ds la poursuite de votre périple! " Envoyé par pavard veronique le 29-07-2010 à 08:57
Thu, 29 Jul 2010 07:00:00 GMT - Journée de chargement
Thu, 29 Jul 2010 07:00:00 GMT - Journée de chargement
Le 29 Juillet 2010 à 7H00 H en France, 19 heures J-1 à Tahiti, Port de Phaéton
Bonjour à tous,
Quelle fatigue ! Ce soir le bateau est 500 kg plus lourd que ce matin. Jusqu'à présent à chaque départ j’avais de l’aide pour charger le bateau mais ici, aux antipodes je suis seul et ce soir le travail est terminé mais je suis très fatigué.
Hier c’était difficile, 12 heures de décalage horaire c’est redoutable. J’ai quand même réussi à faire quelques courses puis à nettoyer minutieusement tout l’intérieur du bateau et à remonter le pilote automatique. Après déjeuner j’ai fait une bonne sieste puis le soir j’ai dormi de 17h à 20h avant de manger vite fait et de me jeter à nouveau dans la couchette. Du coup aujourd’hui cela allait beaucoup mieux. Heureusement car je venais juste de finir de remonter le démarreur quand le livreur de l’APURAD, l’association qui s’occupe en Polynésie des dialysés, est arrivé avec une palette de 36 cartons de poches de dialyse, 400kg de médicaments pour tenir deux mois et me permettre d’aller jusqu’à Darwin en Australie où la même palette m’attendra.
Très sympa, il m’a aidé à monter les poches jusque dans le cockpit d’Harmattan. Un grand merci à tous ceux qui se sont activés pour me livrer ces poches et en particulier à Sonia de l’AURA à Paris et à Céline de l’APURAD, ici en Polynésie.
J’ai bien l’habitude maintenant, je tapisse le fond de mes coffres avec des bouteilles d’eau que je couche à l’horizontale. Cela évite que mes poches se retrouvent à même les fonds où il peut y avoir de l’eau et même du gasoil.
J’ai donc été chercher 60 bouteilles d’eau, 10 packs de 6 bouteilles, cela me fait une bouteille par jour mais si j’en bois plus je pourrais en réapprovisionner lors de mon escale au Vanuatu qui se trouve à 2500 milles, dans trois semaines environ. J’ai ensuite porté ces 10 packs jusqu’au bateau avant de tout descendre et de tout ranger dans les coffres. Quel boulot ! Ce n’était pas fini, ensuite il a fallu que je traite ces 36 cartons pour les aplatir et les porter à la benne. Je suis content que ce travail soit dans les rétroviseurs.
Demain je vais partir de bonne heure pour Papeete rechercher mon acte de francisation que j’ai dû laisser aux douanes pendant mon absence. Je dois également aller récupérer mon vieux démarreur car j’ai besoin d’une cosse qui est dessus pour mettre en marche celui-ci. Je vais également acheter de l’huile pour faire mes vidanges. Si j’ai le temps demain j’aimerais également revoir mon gréement et laver l’extérieur du bateau.
Si tout va bien je pourrais ainsi faire l’avitaillement vendredi matin puis rendre ma voiture de location avant de prendre la mer.
Le monde est très petit, à 10 mètres de moi, un gas travail sur un bateau, il vient se présenter, c’est le neveu de Régis Voll, le président de la FNAIR, la fédération nationale des insuffisants rénaux, en France. C’est un grand Monsieur qui à l’époque avait fait une traversée de la méditerranée en hémodialyse. C’était héroïque.
Le sujet sur mon aventure et la dialyse péritonéale est passé ce midi sur Radio 1 (C’est une radio qui fonctionne avec Europe 1). Un très bon sujet d’environ 3 minutes. C’est repassé dans l’après midi. Je vais essayer de le récupérer pour vous en faire profiter.
Ha ! J’oubliais. Ce matin encore cette odeur d’hydrogène sulfuré. Je vais voir dans ma salle machine, une des batteries est bouillante. Une de plus en moins, c’est la troisième qui me lâche, à ce rythme dans huit jours je n’ai plus de batteries. En fait ce sont toutes les batteries qui se trouvent dans la salle machine. Avec la chaleur qu’il fait dans cet endroit confiné elles ont vieilli plus vite.
Voilà pour les nouvelles du jour. Je vous laisse. A bientôt.
Jean Louis
Le 29 Juillet 2010 à 7H00 H en France, 19 heures J-1 à Tahiti, Port de Phaéton
Bonjour à tous,
Quelle fatigue ! Ce soir le bateau est 500 kg plus lourd que ce matin. Jusqu'à présent à chaque départ j’avais de l’aide pour charger le bateau mais ici, aux antipodes je suis seul et ce soir le travail est terminé mais je suis très fatigué.
Hier c’était difficile, 12 heures de décalage horaire c’est redoutable. J’ai quand même réussi à faire quelques courses puis à nettoyer minutieusement tout l’intérieur du bateau et à remonter le pilote automatique. Après déjeuner j’ai fait une bonne sieste puis le soir j’ai dormi de 17h à 20h avant de manger vite fait et de me jeter à nouveau dans la couchette. Du coup aujourd’hui cela allait beaucoup mieux. Heureusement car je venais juste de finir de remonter le démarreur quand le livreur de l’APURAD, l’association qui s’occupe en Polynésie des dialysés, est arrivé avec une palette de 36 cartons de poches de dialyse, 400kg de médicaments pour tenir deux mois et me permettre d’aller jusqu’à Darwin en Australie où la même palette m’attendra.
Très sympa, il m’a aidé à monter les poches jusque dans le cockpit d’Harmattan. Un grand merci à tous ceux qui se sont activés pour me livrer ces poches et en particulier à Sonia de l’AURA à Paris et à Céline de l’APURAD, ici en Polynésie.
J’ai bien l’habitude maintenant, je tapisse le fond de mes coffres avec des bouteilles d’eau que je couche à l’horizontale. Cela évite que mes poches se retrouvent à même les fonds où il peut y avoir de l’eau et même du gasoil.
J’ai donc été chercher 60 bouteilles d’eau, 10 packs de 6 bouteilles, cela me fait une bouteille par jour mais si j’en bois plus je pourrais en réapprovisionner lors de mon escale au Vanuatu qui se trouve à 2500 milles, dans trois semaines environ. J’ai ensuite porté ces 10 packs jusqu’au bateau avant de tout descendre et de tout ranger dans les coffres. Quel boulot ! Ce n’était pas fini, ensuite il a fallu que je traite ces 36 cartons pour les aplatir et les porter à la benne. Je suis content que ce travail soit dans les rétroviseurs.
Demain je vais partir de bonne heure pour Papeete rechercher mon acte de francisation que j’ai dû laisser aux douanes pendant mon absence. Je dois également aller récupérer mon vieux démarreur car j’ai besoin d’une cosse qui est dessus pour mettre en marche celui-ci. Je vais également acheter de l’huile pour faire mes vidanges. Si j’ai le temps demain j’aimerais également revoir mon gréement et laver l’extérieur du bateau.
Si tout va bien je pourrais ainsi faire l’avitaillement vendredi matin puis rendre ma voiture de location avant de prendre la mer.
Le monde est très petit, à 10 mètres de moi, un gas travail sur un bateau, il vient se présenter, c’est le neveu de Régis Voll, le président de la FNAIR, la fédération nationale des insuffisants rénaux, en France. C’est un grand Monsieur qui à l’époque avait fait une traversée de la méditerranée en hémodialyse. C’était héroïque.
Le sujet sur mon aventure et la dialyse péritonéale est passé ce midi sur Radio 1 (C’est une radio qui fonctionne avec Europe 1). Un très bon sujet d’environ 3 minutes. C’est repassé dans l’après midi. Je vais essayer de le récupérer pour vous en faire profiter.
Ha ! J’oubliais. Ce matin encore cette odeur d’hydrogène sulfuré. Je vais voir dans ma salle machine, une des batteries est bouillante. Une de plus en moins, c’est la troisième qui me lâche, à ce rythme dans huit jours je n’ai plus de batteries. En fait ce sont toutes les batteries qui se trouvent dans la salle machine. Avec la chaleur qu’il fait dans cet endroit confiné elles ont vieilli plus vite.
Voilà pour les nouvelles du jour. Je vous laisse. A bientôt.
Fri, 30 Jul 2010 06:00:00 GMT - La préparation du bateau
Fri, 30 Jul 2010 06:00:00 GMT - La préparation du bateau
Le 30 Juillet 2010 à 6H TU, 8H00 H en France, 20 heures J-1 à Tahiti, Port de Phaéton
Bonjour à tous,
Encore une journée épuisante. Ce matin je suis parti de bonne heure pour Papeete. Il faut presque une heure et demie car la route est longue et très encombrée.
Ma première visite a été pour les douanes où j’ai pu récupérer l’acte de francisation du bateau. J’en ai profité pour faire ma déclaration de sortie du territoire. J’ai prévu mon départ pour samedi.
Pendant que j’y étais j’ai décidé de faire toutes les démarches de sortie. Je me suis rendu aux bureaux du port pour me faire établir la « Clearance » puis ensuite à la police des frontières pour obtenir la déclaration de départ définitif. Maintenant je suis en règle et je peux partir samedi sans avoir à faire d’autres formalités.
Grace à la « Clearance » je vais pouvoir faire un plein de gasoil détaxé. C’est très intéressant et si j’avais su cela plus tôt j’aurais évité d’en remettre autant à Rangiroa.
Le temps de rentrer, d’acheter le pain et c’était déjà midi.
J’ai passé mon après midi dans ma salle machine. Dur ! On est plié en quatre et il y fait une chaleur énorme, de l’ordre de 50 ou 60 degrés. Je suis mort ce soir et j’attends avec impatiente le moment de me jeter dans ma couchette. J’ai tout vérifié, réglé, nettoyé. J’ai remis en marche le groupe électrogène et j’ai fait la vidange.
Je me suis ensuite occupé du moteur principal. Il mérite toutes mes attentions car cette étape va être longue et il va beaucoup servir. J’ai fait le niveau d’huile de l’inverseur. J’ai galéré, ce n’est pas facile. J’ai fini par prendre une seringue de mon stock de pharmacie et c’était beaucoup plus facile. J’ai ensuite fait la vidange du moteur principal et j’ai changé le filtre. Je voulais changer la turbine de la pompe à eau de mer mais c’est en rupture de stock en Polynésie. J’en ai une neuve à bord ainsi qu’une autre usagée que j’ai gardé pour dépanner. Du coup je ne vais pas la changer, il sera toujours temps si elle me lâche. J’ai lu qu’au Vanuatu, ma prochaine étape, ils sont très bien approvisionnés.
J’ai pas pu faire tout ce que j’avais prévu mais je suis tout de même très content car c’est un travail que je n’aime pas trop qui est maintenant dans les rétroviseurs.
Si tout va bien mon départ reste prévu pour samedi matin.
A bientôt
Jean Louis
Le 30 Juillet 2010 à 6H TU, 8H00 H en France, 20 heures J-1 à Tahiti, Port de Phaéton
Bonjour à tous,
Encore une journée épuisante. Ce matin je suis parti de bonne heure pour Papeete. Il faut presque une heure et demie car la route est longue et très encombrée.
Ma première visite a été pour les douanes où j’ai pu récupérer l’acte de francisation du bateau. J’en ai profité pour faire ma déclaration de sortie du territoire. J’ai prévu mon départ pour samedi.
Pendant que j’y étais j’ai décidé de faire toutes les démarches de sortie. Je me suis rendu aux bureaux du port pour me faire établir la « Clearance » puis ensuite à la police des frontières pour obtenir la déclaration de départ définitif. Maintenant je suis en règle et je peux partir samedi sans avoir à faire d’autres formalités.
Grace à la « Clearance » je vais pouvoir faire un plein de gasoil détaxé. C’est très intéressant et si j’avais su cela plus tôt j’aurais évité d’en remettre autant à Rangiroa.
Le temps de rentrer, d’acheter le pain et c’était déjà midi.
J’ai passé mon après midi dans ma salle machine. Dur ! On est plié en quatre et il y fait une chaleur énorme, de l’ordre de 50 ou 60 degrés. Je suis mort ce soir et j’attends avec impatiente le moment de me jeter dans ma couchette. J’ai tout vérifié, réglé, nettoyé. J’ai remis en marche le groupe électrogène et j’ai fait la vidange.
Je me suis ensuite occupé du moteur principal. Il mérite toutes mes attentions car cette étape va être longue et il va beaucoup servir. J’ai fait le niveau d’huile de l’inverseur. J’ai galéré, ce n’est pas facile. J’ai fini par prendre une seringue de mon stock de pharmacie et c’était beaucoup plus facile. J’ai ensuite fait la vidange du moteur principal et j’ai changé le filtre. Je voulais changer la turbine de la pompe à eau de mer mais c’est en rupture de stock en Polynésie. J’en ai une neuve à bord ainsi qu’une autre usagée que j’ai gardé pour dépanner. Du coup je ne vais pas la changer, il sera toujours temps si elle me lâche. J’ai lu qu’au Vanuatu, ma prochaine étape, ils sont très bien approvisionnés.
J’ai pas pu faire tout ce que j’avais prévu mais je suis tout de même très content car c’est un travail que je n’aime pas trop qui est maintenant dans les rétroviseurs.
Si tout va bien mon départ reste prévu pour samedi matin.
A bientôt
Jean Louis
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"gros bisous de toute la famille et bon voyage " Envoyé par jeanine Barbier le 30-07-2010 à 20:14
Sun, 01 Aug 2010 06:00:00 GMT - Départ de la troisième étape
Sun, 01 Aug 2010 06:00:00 GMT - Départ de la troisième étape
8H00 H en France, 20 heures J-1 à Tahiti, Port de Phaéton
Bonjour à tous,
C’est parti, ce matin à 7h10, j’ai largué les amarres. Quel sentiment blizzard fait d’un peu d’appréhension devant l’ampleur de ce parcourt. Heureusement cela va aller crescendo. Il n’y a personne, c’est samedi, tout le monde dors encore. Je parts sur la pointe des pieds.
Maintenant il faut sortir du lagon, merci aux messieurs des balises, cela nous facilite énormément la tâche. Dehors il n’y a pas de vent, je remonte la côte au moteur, 300 milles à parcourir pour aller à Papeete faire mon plein de gasoil. A 13h je suis dans le lagon, pas loin des pompes à carburant. Je jette l’ancre pour déjeuner tranquillement.
Au moment de prendre le quai je découvre que mon propulseur d’étrave ne fonctionne plus. C’est fâcheux. En fait cela arrive quand il est resté assez longtemps sans être utilisé. Des coquillages poussent dans la tuyère et grossissent. Lorsque je veux utiliser mon propulseur, l’hélice se coince alors et la clavette de sécurité casse. Heureusement, j’ai des clavettes de secours, il faut seulement que je les retrouve ! Je réparerais cela au Vanuatu car il faut être dans des eaux calmes. Je suis un peu ennuyé car il m’est très utile ce propulseur. C’est vrai que pépé Vieux, l’ancien propriétaire de Harmattan, a fait sans pendant 25 ans mais moi j’aime le confort.
Comme je quitte la Polynésie, j’ai eu droit à du gasoil détaxé. 321 litres pour 270€ environ. A mon avis ils ne m’ont pas enlevé toutes les taxes. Enfin c’est toujours cela de pris. Cela compense un peu le coût de mon avitaillement d’hier. Un caddy pour 560€ ! Impressionnant, tout est au double ou au triple des prix de la métropole.
Une fois mon avitaillement effectué je me suis offert un bon restaurant et j’ai ramené la voiture de location à l’aéroport. Le problème c’était de repartir à la marina, à 60 kilomètres de là. J’attends une heure le bus, quand il arrive je fais des signes mais il ne s’arrête pas. On m’explique qu’il devait être plein et que je dois attendre le suivant qui passe dans une heure et qui ne s’arrêteras peut être pas.
Je me décide donc à faire du stop. En ville c’est difficile et j’attends un bon moment mais je fini par être pris et je rentre assez tôt pour faire une dialyse avant de passer le bateau au Karcher.
Cet après midi pas de vent, j’avance donc au moteur puis tout à coup en doublant la pointe sud de Moorea vers 18h le vent se lève à 22 nœuds sur la hanche arrière bâbord. Harmattan s’élance ente 7 et 8 nœuds, c’est le bonheur. Je devrais passer au sud de l’atoll Maiao vers 4 heures du matin puis plus de terre avant les Cook dans 4 jours environ. Ce sera ensuite les Tonga puis les Fidji avant d’arriver dans une petite vingtaine de jours au Vanuatu à 24OO milles d’ici. Je ferais un stop au Vanuatu pour avitailler.
Voila pour aujourd’hui. A bientôt
Jean Louis
8H00 H en France, 20 heures J-1 à Tahiti, Port de Phaéton
Bonjour à tous,
C’est parti, ce matin à 7h10, j’ai largué les amarres. Quel sentiment blizzard fait d’un peu d’appréhension devant l’ampleur de ce parcourt. Heureusement cela va aller crescendo. Il n’y a personne, c’est samedi, tout le monde dors encore. Je parts sur la pointe des pieds.
Maintenant il faut sortir du lagon, merci aux messieurs des balises, cela nous facilite énormément la tâche. Dehors il n’y a pas de vent, je remonte la côte au moteur, 300 milles à parcourir pour aller à Papeete faire mon plein de gasoil. A 13h je suis dans le lagon, pas loin des pompes à carburant. Je jette l’ancre pour déjeuner tranquillement.
Au moment de prendre le quai je découvre que mon propulseur d’étrave ne fonctionne plus. C’est fâcheux. En fait cela arrive quand il est resté assez longtemps sans être utilisé. Des coquillages poussent dans la tuyère et grossissent. Lorsque je veux utiliser mon propulseur, l’hélice se coince alors et la clavette de sécurité casse. Heureusement, j’ai des clavettes de secours, il faut seulement que je les retrouve ! Je réparerais cela au Vanuatu car il faut être dans des eaux calmes. Je suis un peu ennuyé car il m’est très utile ce propulseur. C’est vrai que pépé Vieux, l’ancien propriétaire de Harmattan, a fait sans pendant 25 ans mais moi j’aime le confort.
Comme je quitte la Polynésie, j’ai eu droit à du gasoil détaxé. 321 litres pour 270€ environ. A mon avis ils ne m’ont pas enlevé toutes les taxes. Enfin c’est toujours cela de pris. Cela compense un peu le coût de mon avitaillement d’hier. Un caddy pour 560€ ! Impressionnant, tout est au double ou au triple des prix de la métropole.
Une fois mon avitaillement effectué je me suis offert un bon restaurant et j’ai ramené la voiture de location à l’aéroport. Le problème c’était de repartir à la marina, à 60 kilomètres de là. J’attends une heure le bus, quand il arrive je fais des signes mais il ne s’arrête pas. On m’explique qu’il devait être plein et que je dois attendre le suivant qui passe dans une heure et qui ne s’arrêteras peut être pas.
Je me décide donc à faire du stop. En ville c’est difficile et j’attends un bon moment mais je fini par être pris et je rentre assez tôt pour faire une dialyse avant de passer le bateau au Karcher.
Cet après midi pas de vent, j’avance donc au moteur puis tout à coup en doublant la pointe sud de Moorea vers 18h le vent se lève à 22 nœuds sur la hanche arrière bâbord. Harmattan s’élance ente 7 et 8 nœuds, c’est le bonheur. Je devrais passer au sud de l’atoll Maiao vers 4 heures du matin puis plus de terre avant les Cook dans 4 jours environ. Ce sera ensuite les Tonga puis les Fidji avant d’arriver dans une petite vingtaine de jours au Vanuatu à 24OO milles d’ici. Je ferais un stop au Vanuatu pour avitailler.
Voila pour aujourd’hui. A bientôt
Jean Louis
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"Hola captain,
Bravo tu as tenu ton timing, c’est jamais gagné d’avance après quelques mois de stand bye. Les réparations, l’avitaillement poches plus le miam, les formalités et le dernier petit resto, tout est en ordre, en plus tu chopes le petit vent qui va bien dès la sortie avec du 7/8 noeuds sous la quille...Pas belle la vie?? Allez bonne nav.et à plus de tes nouvelles Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 01-08-2010 à 20:42
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"ravie d’avoir de vos nouvelles bravo pour votre courage affection roselynedemeestered" Envoyé par roselynedemeestere le 02-08-2010 à 07:52
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"Bon vent Amiral. J’ai mis un mail à Neptune.com pour qu’il prenne soin de vous. Amitiés. GD" Envoyé par GD le 02-08-2010 à 12:25
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"Bravo pour le périple accompli, et bons vents pour la suite...merci pour les blogs qui permettent de vous suivre à la trace. Bien cordialement, Maïté" Envoyé par lasserre maïté le 02-08-2010 à 14:28
Mon, 02 Aug 2010 05:00:00 GMT - Un départ musclé 152°38W 17°26S
Mon, 02 Aug 2010 05:00:00 GMT - Un départ musclé 152°38W 17°26S
7H00 H en France, 19 heures J-1 à Tahiti,
Bonjour à tous,
Plutôt musclé le départ, j’ai été cueilli à froid. Hier après midi c’était moteur avec 7 nœuds de vent dans le nez puis tout à coup, en passant au large de Moorea, un 20 nœud en plein sur l’arrière. Super, je coupe le moteur, Harmattan se régal et moi je fais une petite sieste. Je suis réveillé vers 20 h par les mouvements importants du bateau, le vent à forci, il est maintenant établi autour de 27N et la mer est forte. Il est temps que je réduise la voilure. C’est ce qui est bien avec ce bateau, il accepte assez facilement d’être surtoilé alors que j’ai installé des mats de 1,5 m plus hauts que ceux d’origine. Je roule un peu de génois et je prends un ris dans la grand voile. Pour prendre les ris plein vent arrière j’ai ma technique, je soulage un peu le hale bas puis je reprends un peu d’écoute avant de border les trois bosses de ris en commençant par la troisième. Le but est que la voile ne soit pas en appuie sur le gréement et les barres de flèche. Puis je largue de la drisse par étape de 30 centimètres en reprenant mes bosses de ris. Cela va parfaitement bien.
Alors que je suis en train d’effectuer la manœuvre j’entends un grand cri juste à coté de moi. C’est un très beau oiseau de mer, blanc et noir avec une très longue et très fine queue, qui s’est installé sur le roof arrière, juste au bord du cockpit pour déguster le poisson qu’il vient de pêcher. Il n’est pas content et part en abandonnant sa proie à moitié dévorée.
Commence alors une période difficile. La mer est blanche, les haubans piaulent, les grains sont présents en permanence et le capitaine n’est pas en forme. Je ne dine pas, je suis un peu barbouillé. L’écriture de la nouvelle du jour est une corvée. Je m’y reprends à 10 fois et je dois en permanence m’interrompre et aller respirer dehors tellement je suis nauséeux. J’envisage d’abandonner cette nouvelle mais je n’en ai pas écrit la veille alors j’insiste. Je passe une nuit blanche et en milieu de matinée je fini par vomir mon petit déjeuner. Et dire que je suis là pour mon plaisir normalement ! Ne serais-je pas un peu sado-maso ?
Une bonne nouvelle dans tout cela c’est que les choses ne peuvent que s’améliorer. Je consacre la fin de matinée à une sieste réparatrice et le moral revient au galop. Etonnant les grains ont totalement disparus, c’est grand bleu et ma situation me paraît super top. Beaucoup de mer, beaucoup de vent, le bateau se régale et moi aussi.
Je déjeune avec appétit même si c’est un déjeuner aérien. Tout s’envole, assiette avec les nouilles qui se répandent dans le cockpit, verre (toujours quand il est plein), morceau de pain, fourchette, couteau, cuillère qui se prennent pour des petits missiles. Tout traverse le cockpit.
Au niveau navigation le bateau marche bien. Je ne le mène pas à fond, le temps de m’amariner je la joue calme. J’ai mis un peu de nord dans mon ouest pour ne pas être pile vent arrière. Le vent est plein est à 22 nœuds. Je file aux alentours de 6,5 nœuds avec un tout petit peu de génois, grand voile à un ris et artimon plein. Il faudrait que je fasse sauter ce ris mais je n’ai pas le courage, peut être tout à l’heure après la sieste. Après tout je ne suis pas en course.
Voilà, je quitte la Polynésie. Qu’est ce que j’en retiens ? Une situation politique très difficile dont on ne sait rien en France. Le sentiment que tout va exploser à moyen terme. L’état est en situation de cessation de paiement.
Je crois que le cœur du problème est lié à la fiscalité. Ici on ne paie pas d’impôts. Les dépenses publiques sont financées par des taxes sur les produits d’importation. Cela rend la vie extrêmement chère et fait payer au touriste les impôts. Du coup les touristes ne viennent plus alors que cela devrait être le revenu principal de ce pays.
Sur le soir le vent forcit à nouveau. On est maintenant dans les 27 à 28 nœuds. Je vais attendre un peu pour reprendre le ris que j’ai fait sauter après la sieste.
155 milles de parcouru aujourd’hui. A bientôt
Jean Louis
7H00 H en France, 19 heures J-1 à Tahiti,
Bonjour à tous,
Plutôt musclé le départ, j’ai été cueilli à froid. Hier après midi c’était moteur avec 7 nœuds de vent dans le nez puis tout à coup, en passant au large de Moorea, un 20 nœud en plein sur l’arrière. Super, je coupe le moteur, Harmattan se régal et moi je fais une petite sieste. Je suis réveillé vers 20 h par les mouvements importants du bateau, le vent à forci, il est maintenant établi autour de 27N et la mer est forte. Il est temps que je réduise la voilure. C’est ce qui est bien avec ce bateau, il accepte assez facilement d’être surtoilé alors que j’ai installé des mats de 1,5 m plus hauts que ceux d’origine. Je roule un peu de génois et je prends un ris dans la grand voile. Pour prendre les ris plein vent arrière j’ai ma technique, je soulage un peu le hale bas puis je reprends un peu d’écoute avant de border les trois bosses de ris en commençant par la troisième. Le but est que la voile ne soit pas en appuie sur le gréement et les barres de flèche. Puis je largue de la drisse par étape de 30 centimètres en reprenant mes bosses de ris. Cela va parfaitement bien.
Alors que je suis en train d’effectuer la manœuvre j’entends un grand cri juste à coté de moi. C’est un très beau oiseau de mer, blanc et noir avec une très longue et très fine queue, qui s’est installé sur le roof arrière, juste au bord du cockpit pour déguster le poisson qu’il vient de pêcher. Il n’est pas content et part en abandonnant sa proie à moitié dévorée.
Commence alors une période difficile. La mer est blanche, les haubans piaulent, les grains sont présents en permanence et le capitaine n’est pas en forme. Je ne dine pas, je suis un peu barbouillé. L’écriture de la nouvelle du jour est une corvée. Je m’y reprends à 10 fois et je dois en permanence m’interrompre et aller respirer dehors tellement je suis nauséeux. J’envisage d’abandonner cette nouvelle mais je n’en ai pas écrit la veille alors j’insiste. Je passe une nuit blanche et en milieu de matinée je fini par vomir mon petit déjeuner. Et dire que je suis là pour mon plaisir normalement ! Ne serais-je pas un peu sado-maso ?
Une bonne nouvelle dans tout cela c’est que les choses ne peuvent que s’améliorer. Je consacre la fin de matinée à une sieste réparatrice et le moral revient au galop. Etonnant les grains ont totalement disparus, c’est grand bleu et ma situation me paraît super top. Beaucoup de mer, beaucoup de vent, le bateau se régale et moi aussi.
Je déjeune avec appétit même si c’est un déjeuner aérien. Tout s’envole, assiette avec les nouilles qui se répandent dans le cockpit, verre (toujours quand il est plein), morceau de pain, fourchette, couteau, cuillère qui se prennent pour des petits missiles. Tout traverse le cockpit.
Au niveau navigation le bateau marche bien. Je ne le mène pas à fond, le temps de m’amariner je la joue calme. J’ai mis un peu de nord dans mon ouest pour ne pas être pile vent arrière. Le vent est plein est à 22 nœuds. Je file aux alentours de 6,5 nœuds avec un tout petit peu de génois, grand voile à un ris et artimon plein. Il faudrait que je fasse sauter ce ris mais je n’ai pas le courage, peut être tout à l’heure après la sieste. Après tout je ne suis pas en course.
Voilà, je quitte la Polynésie. Qu’est ce que j’en retiens ? Une situation politique très difficile dont on ne sait rien en France. Le sentiment que tout va exploser à moyen terme. L’état est en situation de cessation de paiement.
Je crois que le cœur du problème est lié à la fiscalité. Ici on ne paie pas d’impôts. Les dépenses publiques sont financées par des taxes sur les produits d’importation. Cela rend la vie extrêmement chère et fait payer au touriste les impôts. Du coup les touristes ne viennent plus alors que cela devrait être le revenu principal de ce pays.
Sur le soir le vent forcit à nouveau. On est maintenant dans les 27 à 28 nœuds. Je vais attendre un peu pour reprendre le ris que j’ai fait sauter après la sieste.
155 milles de parcouru aujourd’hui. A bientôt
Jean Louis
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"bonjour j’ai lu ton livre en corse pendant les vacances je me sens incapable de vivre tes aventures sur HARMATTAN pourtant les découvertes me font réver je suis content que ton aventure continue j’etais en manque avant le départ de la route du RHUM de régis fin octobre tu passes après les banques le matin et cela m’évade en toute sécurité je rève ,sois prudent quand même,je te suis par la pensée et JACKY peut se préparer à vomir... amitiés alain" Envoyé par tardieu le 03-08-2010 à 21:45
Wed, 04 Aug 2010 05:00:00 GMT - Un Pacifique trop pacifique 156°56W 17°41S
Wed, 04 Aug 2010 05:00:00 GMT - Un Pacifique trop pacifique 156°56W 17°41S
7H00 H en France, 19 heures J-1 heure du bord,
Bonjour à tous,
C’est le calme plat ! J’ai passé la nuit au moteur puis ce matin un petit vent de 12 Nœuds s’est levé qui m’a permis d’envoyer le spi. Quel bonheur, c’est toujours un grand régal d’envoyer cette voile. Le bateau a passé toute la matinée à 6 Nœuds puis à 11 heures tout s’est arrêté. J’ai dû rentrer mon spi et lancer à nouveau le moteur car cela oscille entre 2 et 3 nœuds. Puis vers 15 heures, à nouveau un peu de vent et le spi nous tire jusqu’à 17 heures avant de renvoyer à nouveau le moteur par manque de vent. Une chose positive dans cela, je n’ai plus à décider si je garde mon spi cette nuit.
La mer est plate, c’est une galette bretonne. Depuis mon départ de Tahiti je n’ai rien vu, pas de terre, pas de poissons, pas de bateau, c’est le grand désert salé. Il fait une chaleur intenable encore amplifiée par l’absence de vent. Heureusement que c’est l’hiver ici car passer par là en plein été cela doit être mission impossible. Ma sonde de température indique une mer à 32°7 en plein hiver !!!! Je crois qu’à Granville certains se baignent en plein été avec une eau à 17°. On n’est pas sur la même planète.
Sur l’écran de la cartographie la trace s’allonge petit à petit. Le parcourt qui m’attends est tout de même très impressionnant. Ce matin j’ai essayé de faire un planning et je l’ai comparé avec les différentes étapes déjà effectuées.
Je suis parti de Marseille le 5 octobre 2009 pour arriver à Lanzarote le 17 après 1347 milles. Je suis reparti de Lanzarote le 28 novembre pour arriver en Martinique le 23 décembre après 3048 milles soit plus du double. Je suis ensuite reparti de Martinique le 19 mars 2010 pour arriver à Tahiti le 22 mai après 5866 milles soit presque le double.
Ce qui m’attend cette fois c’est encore presque le double puisque j’ai 11626 milles pour arriver à Cap Town. Cela se décompose de la façon suivante :
Tahiti – Tonga 1477 Tonga – Fidji 400 Fidji – Vanuatu 531 Soit 2408 milles Stop au Vanuatu de 1 à 2 jours
Vanuatu – Détroit de Torres 1520 Détroit de Torres – Darwin 830 Soit 2350 milles Stop à Darwin de 4 jours
Darwin – Iles Christmas 1475
Stop à Christmas de 1 à 2 jours
Iles Christmas – Ile Maurice 2902 milles
Stop à l’île Maurice de 3 jours
Ile Maurice – Durban 1576 milles
Durban – Table Bay 915 milles (Par petites étapes en fonction de la météo)
Voilà le menu des quatre mois à venir. Une fois à Table Bay, il ne me restera plus qu’à remonter l’Atlantique pour boucler ce tour du monde. Je pense rentre à Marseille courant mai ou juin 2011. Quelle fête on va faire ! J’espère qu’il y aura du monde pour m’attendre.
Pour l’instant je viens de quitter les eaux territoriales de la France pour rentrer dans celles des Cook Islandes. En quelque sorte je viens de passer la frontière. Je n’ai pas vu de douaniers mais à tout hasard j’ai crié « Rien à déclarer » et pour faire bonne mesure en entrant dans ce nouveau pays j’ai hurlé « Nothing to declare »
C’est une toute petite journée aujourd’hui avec seulement 113 milles au compteur journalier et 431 depuis le départ de Tahiti.
A demain
Jean Louis
7H00 H en France, 19 heures J-1 heure du bord,
Bonjour à tous,
C’est le calme plat ! J’ai passé la nuit au moteur puis ce matin un petit vent de 12 Nœuds s’est levé qui m’a permis d’envoyer le spi. Quel bonheur, c’est toujours un grand régal d’envoyer cette voile. Le bateau a passé toute la matinée à 6 Nœuds puis à 11 heures tout s’est arrêté. J’ai dû rentrer mon spi et lancer à nouveau le moteur car cela oscille entre 2 et 3 nœuds. Puis vers 15 heures, à nouveau un peu de vent et le spi nous tire jusqu’à 17 heures avant de renvoyer à nouveau le moteur par manque de vent. Une chose positive dans cela, je n’ai plus à décider si je garde mon spi cette nuit.
La mer est plate, c’est une galette bretonne. Depuis mon départ de Tahiti je n’ai rien vu, pas de terre, pas de poissons, pas de bateau, c’est le grand désert salé. Il fait une chaleur intenable encore amplifiée par l’absence de vent. Heureusement que c’est l’hiver ici car passer par là en plein été cela doit être mission impossible. Ma sonde de température indique une mer à 32°7 en plein hiver !!!! Je crois qu’à Granville certains se baignent en plein été avec une eau à 17°. On n’est pas sur la même planète.
Sur l’écran de la cartographie la trace s’allonge petit à petit. Le parcourt qui m’attends est tout de même très impressionnant. Ce matin j’ai essayé de faire un planning et je l’ai comparé avec les différentes étapes déjà effectuées.
Je suis parti de Marseille le 5 octobre 2009 pour arriver à Lanzarote le 17 après 1347 milles. Je suis reparti de Lanzarote le 28 novembre pour arriver en Martinique le 23 décembre après 3048 milles soit plus du double. Je suis ensuite reparti de Martinique le 19 mars 2010 pour arriver à Tahiti le 22 mai après 5866 milles soit presque le double.
Ce qui m’attend cette fois c’est encore presque le double puisque j’ai 11626 milles pour arriver à Cap Town. Cela se décompose de la façon suivante :
Tahiti – Tonga 1477 Tonga – Fidji 400 Fidji – Vanuatu 531 Soit 2408 milles Stop au Vanuatu de 1 à 2 jours
Vanuatu – Détroit de Torres 1520 Détroit de Torres – Darwin 830 Soit 2350 milles Stop à Darwin de 4 jours
Darwin – Iles Christmas 1475
Stop à Christmas de 1 à 2 jours
Iles Christmas – Ile Maurice 2902 milles
Stop à l’île Maurice de 3 jours
Ile Maurice – Durban 1576 milles
Durban – Table Bay 915 milles (Par petites étapes en fonction de la météo)
Voilà le menu des quatre mois à venir. Une fois à Table Bay, il ne me restera plus qu’à remonter l’Atlantique pour boucler ce tour du monde. Je pense rentre à Marseille courant mai ou juin 2011. Quelle fête on va faire ! J’espère qu’il y aura du monde pour m’attendre.
Pour l’instant je viens de quitter les eaux territoriales de la France pour rentrer dans celles des Cook Islandes. En quelque sorte je viens de passer la frontière. Je n’ai pas vu de douaniers mais à tout hasard j’ai crié « Rien à déclarer » et pour faire bonne mesure en entrant dans ce nouveau pays j’ai hurlé « Nothing to declare »
C’est une toute petite journée aujourd’hui avec seulement 113 milles au compteur journalier et 431 depuis le départ de Tahiti.
A demain
Jean Louis
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"Bonjour Amiral. On souffle comme des malades sur l’écran de l’ordinateur depuis plusieurs minutes. Est ce que celà se ressent chez vous ?" Envoyé par gd le 04-08-2010 à 15:49
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"je vousadmire toujours tous les jours j’ai hate de consulter mon ordi j’ai le vertige un an de traversèe c’est long pour ceux quirestent à terre roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 04-08-2010 à 18:07
15° à bientôt" Envoyé par jeanine Barbier le 05-08-2010 à 11:27
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"coucou...une revenante.... qui vient de découvrir qu’au printemps 2011 tu comptes être de retour à Marseille. Pas de souci pour Jeanine et moi, nous t’attendrons !!!!! Elle viendra en vacances chez moi et le jour J, nous descendrons pour te souhaiter bon retour... bisous et à plus " Envoyé par CLEMENDOT le 05-08-2010 à 21:41
Thu, 05 Aug 2010 06:00:00 GMT - Une belle journée sous spi 159°22W 18°13S
Thu, 05 Aug 2010 06:00:00 GMT - Une belle journée sous spi 159°22W 18°13S
8H00 H en France, 19 heures J-1 heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé oui, j’ai encore retardé les montres du bord d’une heure. J’ai maintenant 13 heures de retard sur Paris. Quand il est 8 heure du matin à Paris moi je suis encore la veille à 19 heures. Tous les 15 degrés de longitude je gagne une heure. La prochaine fois ce sera en entrant dans l’archipel des Tonga.
Après une nuit sans vent où j’ai marché au moteur, dès le levé du jour c’est un bon Est Sud Est qui se met à souffler entre 15 et 18 nœuds. Quel bonheur, j’envoie immédiatement le spi tribord amure et je coupe le moteur. C’est une journée de régal avec le bateau qui marche comme un avion entre 7 et 8 nœuds en permanence.
Avec ce vent du sud il fait moins chaud, c’est plus supportable. Eh oui, ici tout est inversé, c’est le vent du sud qui est froid et le vent du nord qui est chaud. Le monde à l’envers quoi.
Ce soir vers 23 heures, heure du bord, je vais passer à 20 milles au nord de l’île Aitutaki. Elle fait partie des iles Cook. C’est un atoll élevé qui culmine à 86 mètres entouré d’un lagon. Le récif forme un petit triangle de 12 kilomètres de côtés entouré de fonds de 4000 mètres. La terre ferme est beaucoup moins grande, elle fait quelques kilomètres carrés. Cet îlot est habité et doté d’un terrain d’aviation.
Sur mon écran radar je vois un écho, c’est un bateau. Je sors sur le pont mais il est beaucoup trop loin pour que je l’aperçoive. Il se rapproche. Pendant une heure je monte sur le pont pour observer puis je redescends à l’écran radar. C’est fou, lorsque l’on n’a vu personne pendant de nombreux jour comment cela fait du bien d’apercevoir un bateau qui passe à 5 kilomètres sur l’arrière. On se sent moins seul, il y a des hommes, là tout près. C’est un cargo avec des mats de charge. Il doit caboter d’île en île.
Ce midi c’était très bon. C’était épinards à la crème, œufs sur le plat. Il faut choisir les menus en fonction de l’état de la mer. Ce midi cela allait pour les épinards car la grosse houle s’était calmée. Autant il peut être amusant de rechercher les coquillettes ou bien les petits poids au fond du cockpit, autant avec les épinards ça ne le fait pas.
Je ne vois plus de poissons volants, pourtant ce matin j’en ai trouvé un sur le pont. Il était énorme, au moins 30 à 35 centimètres. On aurait dit un maquereau mais avec des ailes.
La nuit arrive, c’est encore une fois le dilemme. Vais-je garder le spi pour la nuit ? Je consulte à nouveau la météo, je pèse les pours et les contres. Si je pouvais faire confiance à mon pilote je le garderais bien ce spi mais la nuit dernière il est passé tout seul en « Standby » et j’ai retrouvé mon bateau à 90 degrés de la route. Sous spi ce serai la catastrophe. Il y a quand même 16 nœuds de vent, le génois devrait porter. Et puis je ne suis pas en course et la route est encore longue. Il ne faudrait pas que je me prive définitivement de mon spi, je vais encore en avoir énormément besoin. La raison l’emporte et je fini par l’affaler. Avec mon génois j’ai quand même perdu presque deux nœuds de vitesse. Enfin je vais dormir plus serein.
Voila pour aujourd’hui. 139 milles au compteur journalier, merci le spi qui a sauvé ma moyenne.
A demain
Jean Louis
8H00 H en France, 19 heures J-1 heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé oui, j’ai encore retardé les montres du bord d’une heure. J’ai maintenant 13 heures de retard sur Paris. Quand il est 8 heure du matin à Paris moi je suis encore la veille à 19 heures. Tous les 15 degrés de longitude je gagne une heure. La prochaine fois ce sera en entrant dans l’archipel des Tonga.
Après une nuit sans vent où j’ai marché au moteur, dès le levé du jour c’est un bon Est Sud Est qui se met à souffler entre 15 et 18 nœuds. Quel bonheur, j’envoie immédiatement le spi tribord amure et je coupe le moteur. C’est une journée de régal avec le bateau qui marche comme un avion entre 7 et 8 nœuds en permanence.
Avec ce vent du sud il fait moins chaud, c’est plus supportable. Eh oui, ici tout est inversé, c’est le vent du sud qui est froid et le vent du nord qui est chaud. Le monde à l’envers quoi.
Ce soir vers 23 heures, heure du bord, je vais passer à 20 milles au nord de l’île Aitutaki. Elle fait partie des iles Cook. C’est un atoll élevé qui culmine à 86 mètres entouré d’un lagon. Le récif forme un petit triangle de 12 kilomètres de côtés entouré de fonds de 4000 mètres. La terre ferme est beaucoup moins grande, elle fait quelques kilomètres carrés. Cet îlot est habité et doté d’un terrain d’aviation.
Sur mon écran radar je vois un écho, c’est un bateau. Je sors sur le pont mais il est beaucoup trop loin pour que je l’aperçoive. Il se rapproche. Pendant une heure je monte sur le pont pour observer puis je redescends à l’écran radar. C’est fou, lorsque l’on n’a vu personne pendant de nombreux jour comment cela fait du bien d’apercevoir un bateau qui passe à 5 kilomètres sur l’arrière. On se sent moins seul, il y a des hommes, là tout près. C’est un cargo avec des mats de charge. Il doit caboter d’île en île.
Ce midi c’était très bon. C’était épinards à la crème, œufs sur le plat. Il faut choisir les menus en fonction de l’état de la mer. Ce midi cela allait pour les épinards car la grosse houle s’était calmée. Autant il peut être amusant de rechercher les coquillettes ou bien les petits poids au fond du cockpit, autant avec les épinards ça ne le fait pas.
Je ne vois plus de poissons volants, pourtant ce matin j’en ai trouvé un sur le pont. Il était énorme, au moins 30 à 35 centimètres. On aurait dit un maquereau mais avec des ailes.
La nuit arrive, c’est encore une fois le dilemme. Vais-je garder le spi pour la nuit ? Je consulte à nouveau la météo, je pèse les pours et les contres. Si je pouvais faire confiance à mon pilote je le garderais bien ce spi mais la nuit dernière il est passé tout seul en « Standby » et j’ai retrouvé mon bateau à 90 degrés de la route. Sous spi ce serai la catastrophe. Il y a quand même 16 nœuds de vent, le génois devrait porter. Et puis je ne suis pas en course et la route est encore longue. Il ne faudrait pas que je me prive définitivement de mon spi, je vais encore en avoir énormément besoin. La raison l’emporte et je fini par l’affaler. Avec mon génois j’ai quand même perdu presque deux nœuds de vitesse. Enfin je vais dormir plus serein.
Voila pour aujourd’hui. 139 milles au compteur journalier, merci le spi qui a sauvé ma moyenne.
Fri, 06 Aug 2010 06:00:00 GMT - On s’habitue à tout 162°06W 18°56S
Fri, 06 Aug 2010 06:00:00 GMT - On s’habitue à tout 162°06W 18°56S
8H00 H en France, 19 heures J-1 heure du bord,
Bonjour à tous,
Il y a quelques mois je partais pour une traversée de l’atlantique. Quelle aventure ! Aujourd’hui, après avoir traversé le pacifique, je pars pour une étape qui représente 4 traversées de l’atlantique mise bout à bout et pourtant c’est devenu de la routine. On s’habitue à tout !
Pour moi-même en tout premier lieu c’est devenu naturel. Je me souviens le soin que j’ai pris à Tenerife pour faire mon avitaillement et malgré tout les déceptions quand je mangeais ces plats composés à 80% d’eau.
C’est au Panama que j’ai découvert la solution. En partant de Tenerife je voulais manger en mer comme à la maison. Quelle erreur ! En fait il faut manger sur un bateau comme on mangerait sur une île perdue au milieu de l’océan. Il n’y a pas de produits frais et en particulier pas de viande fraiche. La solution ce sont les viandes en conserve. Quelle erreur de vouloir prendre des plats cuisinés. Il faut prendre de la viande d’une part et des légumes d’autre part. Du coup on prépare des repas extrêmement appétissants. J’ai été impressionné dans tous les magasins polynésiens par la dimension du linéaire consacré au corned-beef. Chez nous cela n’existe plus. C’est certainement un effet secondaire des guerres, comme les navets et les rutabagas. Quand on était gamin on appelait cela du singe et personne ne voulait en manger.
En Polynésie, dans tous les magasins d’alimentation, il y a une longueur totale de linéaire consacrée à ce produit. Il y a des boîtes de toutes les tailles et de toutes les couleurs. Certainement des préparations et des sauces différentes. En fait c’est de la viande en conserve et c’est un des éléments principaux de la nourriture Polynésienne.
Mes amis Didier et Gaëlle qui m’ont accueilli à Tahiti m’ont dit que c’était très bon si on enlevait le gras. Du coup j’en ai pris quatre boîtes et je vous dirais mes impressions.
Mon repas du soir se résume maintenant à un petit morceau de fromage et une pomme. Je n’ai pas beaucoup d’activité sur le bateau et cela me suffit. Le midi, un jour sur deux, ce sont des pâtes. C’est bon les pâtes et lorsque l’on n’a plus de rein c’est un aliment avec le riz sur le quel il n’y a pas de restriction.
J’ai fait une bêtise à Tahiti, j’ai omis de refaire mon plein de gaz. J’ai trois bouteilles, j’avais fait le plein en Martinique et là j’en ai une de vide, une en cours et une de pleine. A Tahiti quelle négligence. Bon ce n’est pas catastrophique mais je n’ai pas le droit de tomber en panne de gaz. Comment manger alors ? Les nouilles, le riz, les pommes de terre ne peuvent se manger que si on peut les cuire.
Sur les conseilles de mon cardiologue je fais maintenant tous les jours un peu d’exercices, des flexions, des abdominaux, des pompes. Cela me fait du bien et compte tenu de la longueur de l’étape, c’est très important.
J’ai découvert que le plastic des bouteilles d’eau minéral n’est pas parfaitement étanche. Mes bouteilles qui ont été entreposées dans les fonds du bateau pendant un certain temps ont pris un léger gout de gasoil. C’est léger mais bien réel et le Pastis avec un arrière gout de gasoil ce n’est pas top. Je pense que ce plastic est semi perméable et que par osmose des molécules de gasoil ont traversé pour aller polluer l’eau. Heureusement je n’ai plus que quelques bouteilles anciennes, les autres sont neuves.
Au niveau de la vie à bord, la nuit a été difficile et agitée. La mer est désordonnée et comme le vent a un peu forci en passant entre 20 et 24 nœuds, le bateau a passé la nuit à galoper en sautant de vague en vague et moi à être secoué comme un prunier dans ma cabine. D’ailleurs, heureusement que j’avais affalé le spi hier soir. Aujourd’hui cela s’est maintenu autour de 18 nœuds, du coup j’ai laissé le génois et j’ai fait une très bonne moyenne. 152 milles au compteur journalier, c’est très bon.
A demain
Jean Louis
8H00 H en France, 19 heures J-1 heure du bord,
Bonjour à tous,
Il y a quelques mois je partais pour une traversée de l’atlantique. Quelle aventure ! Aujourd’hui, après avoir traversé le pacifique, je pars pour une étape qui représente 4 traversées de l’atlantique mise bout à bout et pourtant c’est devenu de la routine. On s’habitue à tout !
Pour moi-même en tout premier lieu c’est devenu naturel. Je me souviens le soin que j’ai pris à Tenerife pour faire mon avitaillement et malgré tout les déceptions quand je mangeais ces plats composés à 80% d’eau.
C’est au Panama que j’ai découvert la solution. En partant de Tenerife je voulais manger en mer comme à la maison. Quelle erreur ! En fait il faut manger sur un bateau comme on mangerait sur une île perdue au milieu de l’océan. Il n’y a pas de produits frais et en particulier pas de viande fraiche. La solution ce sont les viandes en conserve. Quelle erreur de vouloir prendre des plats cuisinés. Il faut prendre de la viande d’une part et des légumes d’autre part. Du coup on prépare des repas extrêmement appétissants. J’ai été impressionné dans tous les magasins polynésiens par la dimension du linéaire consacré au corned-beef. Chez nous cela n’existe plus. C’est certainement un effet secondaire des guerres, comme les navets et les rutabagas. Quand on était gamin on appelait cela du singe et personne ne voulait en manger.
En Polynésie, dans tous les magasins d’alimentation, il y a une longueur totale de linéaire consacrée à ce produit. Il y a des boîtes de toutes les tailles et de toutes les couleurs. Certainement des préparations et des sauces différentes. En fait c’est de la viande en conserve et c’est un des éléments principaux de la nourriture Polynésienne.
Mes amis Didier et Gaëlle qui m’ont accueilli à Tahiti m’ont dit que c’était très bon si on enlevait le gras. Du coup j’en ai pris quatre boîtes et je vous dirais mes impressions.
Mon repas du soir se résume maintenant à un petit morceau de fromage et une pomme. Je n’ai pas beaucoup d’activité sur le bateau et cela me suffit. Le midi, un jour sur deux, ce sont des pâtes. C’est bon les pâtes et lorsque l’on n’a plus de rein c’est un aliment avec le riz sur le quel il n’y a pas de restriction.
J’ai fait une bêtise à Tahiti, j’ai omis de refaire mon plein de gaz. J’ai trois bouteilles, j’avais fait le plein en Martinique et là j’en ai une de vide, une en cours et une de pleine. A Tahiti quelle négligence. Bon ce n’est pas catastrophique mais je n’ai pas le droit de tomber en panne de gaz. Comment manger alors ? Les nouilles, le riz, les pommes de terre ne peuvent se manger que si on peut les cuire.
Sur les conseilles de mon cardiologue je fais maintenant tous les jours un peu d’exercices, des flexions, des abdominaux, des pompes. Cela me fait du bien et compte tenu de la longueur de l’étape, c’est très important.
J’ai découvert que le plastic des bouteilles d’eau minéral n’est pas parfaitement étanche. Mes bouteilles qui ont été entreposées dans les fonds du bateau pendant un certain temps ont pris un léger gout de gasoil. C’est léger mais bien réel et le Pastis avec un arrière gout de gasoil ce n’est pas top. Je pense que ce plastic est semi perméable et que par osmose des molécules de gasoil ont traversé pour aller polluer l’eau. Heureusement je n’ai plus que quelques bouteilles anciennes, les autres sont neuves.
Au niveau de la vie à bord, la nuit a été difficile et agitée. La mer est désordonnée et comme le vent a un peu forci en passant entre 20 et 24 nœuds, le bateau a passé la nuit à galoper en sautant de vague en vague et moi à être secoué comme un prunier dans ma cabine. D’ailleurs, heureusement que j’avais affalé le spi hier soir. Aujourd’hui cela s’est maintenu autour de 18 nœuds, du coup j’ai laissé le génois et j’ai fait une très bonne moyenne. 152 milles au compteur journalier, c’est très bon.
Sat, 07 Aug 2010 06:00:00 GMT - Histoire de spi 164°16W 19°41S
Sat, 07 Aug 2010 06:00:00 GMT - Histoire de spi 164°16W 19°41S
8H00 H en France, 19 heures J-1 heure du bord,
Bonjour à tous,
Ce matin réveil à 7 heures, une belle journée qui commence, la mer est plate et il y a un petit vent Est Sud Est de 15 nœuds.
Je saute sur le pont et à 7 heures 15 le génois est rentré et le spi est envoyé. Je reviens dans le cockpit, j’observe mon bateau. Quelques petits réglages permettraient de gagner quelques dixièmes de nœuds. Je décide de reprendre un peu du bras fixé sur le point d’amure du spi. Pour cela il faut que je le libère un peu et je largue pas mal d’écoute de spi. Je vais à l’avant reprendre le réglage. Horreur !!! Un coquetier ! Le spi n’a pris que quelques secondes pour s’enrouler autour du génois. Je reviens vite fait dans le cockpit, je prends de l’angle et retourne à l’avant. Horreur !!! Il s’est maintenant enroulé dans le bas étai. Je tente quelques manœuvres mais il n’aura fallu que quelques dizaines de secondes pour transformer un beau petit matin de navigation en gros cauchemar.
Je comprends très vite que c’est très mal parti. Je largue l’écoute pour le mettre en drapeau et je commence à essayer de démêler ce micmac. Le vent se renforce et c’est maintenant 17 nœuds, ce qui n’arrange rien. Le spi est furieux et il s’agite dans tous les sens. Je vais au cockpit et mets le moteur en marche allure accéléré et je déborde ma bôme en grand pour essayer de diminuer la vitesse du vent apparent.
L’estrope (petit bout de cordage) se trouvant sur le point d’écoute d’écrit de grands arcs de cercle dans les airs en sifflant. Elle fini par s’accrocher dans un lazy-jack de grand voile. Le spi se gonfle, tout se tends et crâââââcccc ! Le lazy bag s’arrache sur toute la longueur. Forcément cela énerve.
Je n’y arrive pas. Comme tout est tournicoté je n’ai plus ni spi ni génois. Je me vois déjà arriver à Darwin en Australie avec ce fatras et des lambeaux de spi en haut du mat. Je réfléchis un coup et reprends la technique que j’avais utilisé dans l’atlantique et petit à petit les choses s’améliorent. A 10 heures, enfin, le dernier tour autour du bas étai saute et j’essaye de descendre la chaussette. Impossible, tout est emmêlé la haut.
Je décide donc de le descendre à l’ancienne. Seul ce n’est pas facile. Je le mets dans l’eau sur le bord du bateau et le hisse à l’intérieur des filières.
Ouf ! Je suis éreinté, j’ai la bouche et la gorge sèche, l’impression que tout cela est en carton. Je peux enfin prendre mon petit déjeuné et faire ma dialyse.
Il me faudra encore une heure de travail sur le pont pour tout remettre en état et c’est à 11H30 qu’il est à nouveau hissé. 7 nœuds. C’est le bonheur. Je dois le redescendre en début d’après midi et lancer le moteur pour cause de manque de vent. Puis en milieu d’après midi le vent revient un petit peu. Je devrais mettre le spi mais je n’ai plus envie de jouer. Demain. Je déroule le génois, ce n’est pas top, on marche à 4 nœuds et demi, il n’y a que dix nœuds de vent. Dur cette traversée.
Au niveau de la navigation, je suis en train de quitter les îles Cook. Je n’en ai aperçu aucune. Il y a beaucoup d’îles dans cette partie du pacifique mais c’est tellement grand qu’il faut de la chance pour passer assez près d’une pour la voir.
Mon prochain point de passage est l’île Niue, à 300 milles sur l’avant. C’est un atoll élevé, comme un plateau, une table à 50 mètres au dessus de la mer. Assez grand, 15 kilomètres par 15 kilomètres environ, c’est un état indépendant sous la protection de la Nouvelle Zélande. Les natifs acquièrent d’ailleurs automatiquement la nationalité Néo-Zélandaise.
Voilà, une petite journée avec seulement 122 milles.
A demain
Jean Louis
8H00 H en France, 19 heures J-1 heure du bord,
Bonjour à tous,
Ce matin réveil à 7 heures, une belle journée qui commence, la mer est plate et il y a un petit vent Est Sud Est de 15 nœuds.
Je saute sur le pont et à 7 heures 15 le génois est rentré et le spi est envoyé. Je reviens dans le cockpit, j’observe mon bateau. Quelques petits réglages permettraient de gagner quelques dixièmes de nœuds. Je décide de reprendre un peu du bras fixé sur le point d’amure du spi. Pour cela il faut que je le libère un peu et je largue pas mal d’écoute de spi. Je vais à l’avant reprendre le réglage. Horreur !!! Un coquetier ! Le spi n’a pris que quelques secondes pour s’enrouler autour du génois. Je reviens vite fait dans le cockpit, je prends de l’angle et retourne à l’avant. Horreur !!! Il s’est maintenant enroulé dans le bas étai. Je tente quelques manœuvres mais il n’aura fallu que quelques dizaines de secondes pour transformer un beau petit matin de navigation en gros cauchemar.
Je comprends très vite que c’est très mal parti. Je largue l’écoute pour le mettre en drapeau et je commence à essayer de démêler ce micmac. Le vent se renforce et c’est maintenant 17 nœuds, ce qui n’arrange rien. Le spi est furieux et il s’agite dans tous les sens. Je vais au cockpit et mets le moteur en marche allure accéléré et je déborde ma bôme en grand pour essayer de diminuer la vitesse du vent apparent.
L’estrope (petit bout de cordage) se trouvant sur le point d’écoute d’écrit de grands arcs de cercle dans les airs en sifflant. Elle fini par s’accrocher dans un lazy-jack de grand voile. Le spi se gonfle, tout se tends et crâââââcccc ! Le lazy bag s’arrache sur toute la longueur. Forcément cela énerve.
Je n’y arrive pas. Comme tout est tournicoté je n’ai plus ni spi ni génois. Je me vois déjà arriver à Darwin en Australie avec ce fatras et des lambeaux de spi en haut du mat. Je réfléchis un coup et reprends la technique que j’avais utilisé dans l’atlantique et petit à petit les choses s’améliorent. A 10 heures, enfin, le dernier tour autour du bas étai saute et j’essaye de descendre la chaussette. Impossible, tout est emmêlé la haut.
Je décide donc de le descendre à l’ancienne. Seul ce n’est pas facile. Je le mets dans l’eau sur le bord du bateau et le hisse à l’intérieur des filières.
Ouf ! Je suis éreinté, j’ai la bouche et la gorge sèche, l’impression que tout cela est en carton. Je peux enfin prendre mon petit déjeuné et faire ma dialyse.
Il me faudra encore une heure de travail sur le pont pour tout remettre en état et c’est à 11H30 qu’il est à nouveau hissé. 7 nœuds. C’est le bonheur. Je dois le redescendre en début d’après midi et lancer le moteur pour cause de manque de vent. Puis en milieu d’après midi le vent revient un petit peu. Je devrais mettre le spi mais je n’ai plus envie de jouer. Demain. Je déroule le génois, ce n’est pas top, on marche à 4 nœuds et demi, il n’y a que dix nœuds de vent. Dur cette traversée.
Au niveau de la navigation, je suis en train de quitter les îles Cook. Je n’en ai aperçu aucune. Il y a beaucoup d’îles dans cette partie du pacifique mais c’est tellement grand qu’il faut de la chance pour passer assez près d’une pour la voir.
Mon prochain point de passage est l’île Niue, à 300 milles sur l’avant. C’est un atoll élevé, comme un plateau, une table à 50 mètres au dessus de la mer. Assez grand, 15 kilomètres par 15 kilomètres environ, c’est un état indépendant sous la protection de la Nouvelle Zélande. Les natifs acquièrent d’ailleurs automatiquement la nationalité Néo-Zélandaise.
Voilà, une petite journée avec seulement 122 milles.
A demain
Jean Louis
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"Une bise (pour calmer la fureur du dragon rouge) de la paisible Sardaigne où l’on navigue a présent également à 4 kn...." Envoyé par petra le 08-08-2010 à 16:14
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"courage pour vos mèsaventures j’enai des frissons toujours e union de pensèes affection roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 08-08-2010 à 17:54
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"Décidément, ce spi aime faire des siennes.... Je lis avec toujours autant d’intérêt ce blog pour beaucoup de raisons. Merci à vous et bonne nav." Envoyé par Emmanuel le 09-08-2010 à 10:15
Sun, 08, Aug 2010 06:00:00 GMT - La naissance de l’Harmattan 166°42W 19°49S
Sun, 08, Aug 2010 06:00:00 GMT - La naissance de l’Harmattan 166°42W 19°49S
8H00 H en France, 19 heures J-1 heure du bord,
Bonjour à tous,
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Hier c’était la mouise. Pour bien finir la soirée, au repas du soir mon verre s’est envolé et j’ai été douché ainsi que la banquette du carré. J’étais furieux.
Et puis ce matin je me lève à 7 heures, comme tous les matins je me précipite pour allumer l’ordinateur et consulter mes mails. D’ailleurs à ce sujet je remercie vivement ceux qui me mettent un petit mot de temps en temps. Vous ne pouvez savoir ce que cela fait du bien lorsque l’on est seul en mer.
Quelle émotion ! Voilà sur quoi je tombe :
« Je peux vous fournir des infos sur la naissance de votre bateau (Photos, dates, explications). Bien entendu sans aucune contrepartie. Son constructeur (Yves Fortin) était le conjoint de ma belle-sœur. J'ai personnellement été skipper de l'Harmattan en méditerranée en 1971-72. Très heureux d'apprendre qu'il navigue encore. Félicitations pour votre amour de cette magnifique coque. Jean-Louis Hugues, 67 ans, ex-officier Marine Marchande, Résident à Laval (Québec - Canada)
J’ai du mal à respirer, des larmes commencent à couler, je suis estomaqué. J’ai tellement cherché d’informations sur la naissance de mon bateau. Il a été construit en deux exemplaires, le numéro un en bois aux chantiers Rameau à Etel et celui-ci. J’ai retrouvé toute la genèse du numéro un, j’ai même pu parler avec son concepteur mais rien sur la naissance de Harmattan. Le numéro un a disparu, seul Harmattan existe aujourd’hui. Seule une mère peut comprendre l’émotion qui m’étreint à la réception de ce mail.
Immédiatement j’écris à Jean Louis Hugues mon émotion et mon désir de correspondre et c’est en début d’après midi que je reçois un très long mail me retraçant toute l’histoire où il est question de réussite professionnelle éblouissante, de drames terribles et de rêves de tour du monde. J’aimerai vous transmettre cette émouvante histoire et j’ai demandé à Jean Louis de m’autoriser à publier son récit mais le décalage horaire avec le Canada ne m’a pas permis de recevoir une réponse pour la news de ce jour.
Il me confirme comme je le pensais qu’Harmattan a bien été construit à Abidjan sur une forme mâle puis retourné pour faire les aménagements intérieurs.
Quel miracle ! Quand j’ai démarré mon aventure avec la traversée de l’atlantique j’étais loin de m’imaginer tout ce qui allait en découler. Que de joies, que de bonheurs ! C’est tellement incroyable de retrouver ainsi, après avoir autant cherché vainement, l’histoire de la naissance et des premières années de vies de mon bateau.
Au niveau de la navigation, la nuit et la matinée ont été magistrales avec des vents entre 20 et 24 nœuds le bateau a filé comme un avion mais depuis midi c’est plus difficile et avec la grosse houle qui fait rouler le bateau les voiles ont du mal à rester gonflée.
Avec 144 milles de parcouru aujourd’hui, cela nous fait 988 milles depuis le départ de Tahiti.
A demain
Jean Louis
8H00 H en France, 19 heures J-1 heure du bord,
Bonjour à tous,
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Hier c’était la mouise. Pour bien finir la soirée, au repas du soir mon verre s’est envolé et j’ai été douché ainsi que la banquette du carré. J’étais furieux.
Et puis ce matin je me lève à 7 heures, comme tous les matins je me précipite pour allumer l’ordinateur et consulter mes mails. D’ailleurs à ce sujet je remercie vivement ceux qui me mettent un petit mot de temps en temps. Vous ne pouvez savoir ce que cela fait du bien lorsque l’on est seul en mer.
Quelle émotion ! Voilà sur quoi je tombe :
« Je peux vous fournir des infos sur la naissance de votre bateau (Photos, dates, explications). Bien entendu sans aucune contrepartie. Son constructeur (Yves Fortin) était le conjoint de ma belle-sœur. J'ai personnellement été skipper de l'Harmattan en méditerranée en 1971-72. Très heureux d'apprendre qu'il navigue encore. Félicitations pour votre amour de cette magnifique coque. Jean-Louis Hugues, 67 ans, ex-officier Marine Marchande, Résident à Laval (Québec - Canada)
J’ai du mal à respirer, des larmes commencent à couler, je suis estomaqué. J’ai tellement cherché d’informations sur la naissance de mon bateau. Il a été construit en deux exemplaires, le numéro un en bois aux chantiers Rameau à Etel et celui-ci. J’ai retrouvé toute la genèse du numéro un, j’ai même pu parler avec son concepteur mais rien sur la naissance de Harmattan. Le numéro un a disparu, seul Harmattan existe aujourd’hui. Seule une mère peut comprendre l’émotion qui m’étreint à la réception de ce mail.
Immédiatement j’écris à Jean Louis Hugues mon émotion et mon désir de correspondre et c’est en début d’après midi que je reçois un très long mail me retraçant toute l’histoire où il est question de réussite professionnelle éblouissante, de drames terribles et de rêves de tour du monde. J’aimerai vous transmettre cette émouvante histoire et j’ai demandé à Jean Louis de m’autoriser à publier son récit mais le décalage horaire avec le Canada ne m’a pas permis de recevoir une réponse pour la news de ce jour.
Il me confirme comme je le pensais qu’Harmattan a bien été construit à Abidjan sur une forme mâle puis retourné pour faire les aménagements intérieurs.
Quel miracle ! Quand j’ai démarré mon aventure avec la traversée de l’atlantique j’étais loin de m’imaginer tout ce qui allait en découler. Que de joies, que de bonheurs ! C’est tellement incroyable de retrouver ainsi, après avoir autant cherché vainement, l’histoire de la naissance et des premières années de vies de mon bateau.
Au niveau de la navigation, la nuit et la matinée ont été magistrales avec des vents entre 20 et 24 nœuds le bateau a filé comme un avion mais depuis midi c’est plus difficile et avec la grosse houle qui fait rouler le bateau les voiles ont du mal à rester gonflée.
Avec 144 milles de parcouru aujourd’hui, cela nous fait 988 milles depuis le départ de Tahiti.
A demain
Jean Louis
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"bonjour jean-louis nous avons beaucoup de plaisir a lire vos lettres journalieres.Nous voyageons avec vous et profitons de votre aventure.nous parlons souvent de vous dans notre entourage et nous sommes surpris que beaucoup de gens sont au courant de ce que vous etes en train de vivre.je regrette vivement d’avoir ete absent a l’occasion de votre passage a quimper,j’espere qu’il y aura une prochaine fois.Ce soir en famille ,apres avoir lu avec emotion votre dernier bulletin concernant l’histoire de votre bateau,nous avons parle de "l’homme tranquille" sachez qu’a la foret fouesnant dans la "vallee des fous"que beaucoup de gens sont attentif a votre voyage hors du commun. Prenez soin de vous et bon vent noel " Envoyé par morin noel le 08-08-2010 à 22:18
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"Bonjour des voisins de la rue Chaudar Deux nouveaux passionnes par votre récit Nous suivons assidument votre périple, la plus belle aventure de cet été Merci de nous faire rêver. A bientôt. " Envoyé par Patrick et Maryse MARIE le 08-08-2010 à 22:58
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"Hola captain,
EXTRAORDINAIRE!!! cette histoire de l’Harmattan, c’est éffectivement du roman...On savait bien qu’il était bien né mais on y trouve maintenant tous les détails sur l’esprit de ses géniteurs, leurs projets et puis sa naissance, son adolescence avec toute l’émotion que ça déclanche et enfin toutes ces tragédies dignes des grands récits à suspens... On le savait bien qu’il était fait pour des grandes histoires de mer extraordinaires, mais là il nous bluffe encore un peu plus le bougre. Maintenant on en est sur, il ne pouvait tomber que sur toi pour partager l’AVENTURE pour lequel il a été créé et non pas pour faire le beau dans une marina et faire des ronds dans l’eau le Dimanche après midi... The right boat with the right man..at the right place. Bon, j’ai bien noté que tu avais fait un peu de close combat avec le gros rouge...je parle du spi bien sur et pas de ton verre de vino tinto...Je sais combien on en avait bavé à 2 j’imagine ta soif tout seul... Pour le lazy bag ça fout les boules, j espère que tu pourras le recupérer à l’escale. Pour la nav, finalement tu arrives avec des hauts et d es bas à maintenir une moyenne sympa. Je te souhaite une belle nav pour les jours à venir. Merci pour tes appels, ça m’a fait très plaisir de partager quelques instants. See you soon cap’tain. Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 09-08-2010 à 16:16
Mon, 09 Aug 2010 06:00:00 GMT - Le papa et la maman de Harmattan 168°50W 19°15S
Mon, 09 Aug 2010 06:00:00 GMT - Le papa et la maman de Harmattan 168°50W 19°15S
8H00 H en France, 19 heures J-1 heure du bord,
Bonjour à tous,
Pour les bateaux, ce n’est pas comme pour les petits d’homme, c’est souvent le papa qui porte l’enfant.
Je vais vous raconter la genèse de l’Harmattan. Un journaliste, François Brignon de son nom d’écrivain, vivait dans un bateau de 9 mètres et rêvait d’un bateau beaucoup plus grand où il pourrait inviter un couple d’amis. Tous les mois il écrivait un article pour « Les cahier du Yachting ». On est au début des années 1960.
Un architecte naval, Vicktor Brix, émigrant Russe venu en France avant les années 1920 avait quelques très belles réalisations dans la navigation de plaisance. François Brignon me raconte avec sa voix chevrotante de vieux Monsieur :
« Il a eu une histoire terrible, il a tué sa femme, à coups de hache je crois »
En fait c’est sa mère qu’il a tué dans un moment de démence et s’en suivi de très nombreuses années d’internement. François Brignon continue :
« Quand il est sorti de prison moi j’ai fait fi de tout cela parce que quand même il dessinait de merveilleux bateaux »
Et c’est ensemble qu’ils ont dessiné ce magnifique objet. Tous les mois, dans les cahiers du Yachting, François relatait l’avancé des travaux de son bateau, « L’homme tranquille », nommé ainsi me dit il en souvenir d’un film où joue John Wayne. D’ailleurs, je lance un appel, si quelqu’un possède encore des exemplaires de ces fameux cahiers, je suis très intéressé.
Un industriel vivant à Abidjan en Côte d’Ivoire, très certainement abonné aux cahiers du Yachting, décide alors de se construire également ce magnifique bateau. Il se procure les plans et entreprends là bas la construction de Harmattan.
Je laisse la parole à son beau frère, Jean Louis Hugues :
« Son constructeur (Yves Fortin) était le conjoint de ma belle-sœur. « Je commence donc par vous conter ce que je sais d'Yves Fortin, de sa bouche même:
« Natif de Laon (Aisne), Yves s'était expatrié en Côte d'Ivoire à l'âge de 17 ou 18 ans, avec « son CAP de plombier pour toute fortune (donc aux alentour de 1938 je pense) « Entrée comme contremaître à la SAPC (Ste Anonyme de Plomberie de Côte D'Ivoire), il en « rachetait toutes les parts quelques années plus tard, avec un gros emprunt bancaire qu'il « liquidait en 5 ans!... Devenu le plus gros entrepreneur dans son domaine, il réalisa les « plus gros chantiers d'AOF (Université de Dakar, Palais de la présidence, etc.). « C'est vers 1962 qu'il rencontrait me belle-sœur Arlette Vidal, réfugiée du Vietnam à « Abidjan. « Ils ne se marièrent pas, mais vécurent "le grand amour" à Abidjan et en France, où ses « affaires le menaient souvent.
« Je l'ai donc connu épisodiquement à partir de 1962. « Je me flatte d'avoir probablement une petite part de responsabilité dans sa décision de « construire un bateau: J'étais à cette époque officier Marine Marchande au Long Cours, et « c'est sur le paquebot Jean Mermoz, au cours d'un voyage Abidjan-Marseille que je fis la « connaissance de la famille Vidal (et surtout de Monique, sœur ainée d'Arlette, que j'ai « épousée en septembre 1964). Ayant toujours été un "Voileux", nous avons eu, Yves, « Arlette, Monique et moi, de longues rêveries sur les croisières à la voile.
« À la fin des années 60, Yves et Arlette avaient pris la décision de faire le tour du monde « à la voile dans quelques années, et Yves mit son bateau en chantier, sur un terrain au « bord de la lagune d'Abidjan. Il le construisit lui-même, avec plusieurs de ses ouvriers. « Comme vous le supposez sur votre site, il a effectivement été construit avec un moule, à « l'envers, puis retourné. Je me souviens très bien de la réflexion d'Yves, qui, une fois la « coque achevée et à l'endroit, pensait que dans un an tout serait terminé... Dure « confrontation à la réalité de la construction des aménagements, tout en bois massif, puis « de la recherche et des installations des accastillages Goyot.
« Quand vint enfin le temps de le baptiser, c'est tout naturellement qu'il lui donna le nom « du vent qui souffle souvent sur la lagune d'Abidjan.....
« Après quelques sorties dans la lagune et en Atlantique, Yves décida de faire transporter « l'Harmattan sur un cargo, jusqu'à Marseille, en 1971. « En 1964, je m'étais reconverti dans l'informatique, et je résidais à Lyon. Après l'a « réception de l'Harmattan, et son remâtage au bassin de carénage du vieux Port, nous « fîmes une petite croisière de Marseille à Nice, pour finalement louer une place à la « Grande Motte qui venait à peine d'ouvrir. Yves devant retourner en Afrique pour ses « affaires, il me confia l'Harmattan.
« Dans les années qui suivirent, je descendais donc régulièrement de Lyon (3 heures de « trajet), pour des sorties de fins de semaines, et quelques croisières d'une ou deux « semaines, toujours en méditerranée.
« Au cours de l'une de ces croisières où j'avais quelques croisiéristes payants et « inexpérimentés, un fort coup de Mistral et une panne moteur nous obligea à nous « réfugier à Puerto-Soler (côte ouest de Majorque). Mes passagers, avaient eu la plus « grande peur de leur vie, et décidèrent de rentrer en France par le prochain Paquebot... « Après réparation du Perkins, je me retrouvais seul, avec un beau bateau, mais pas « équipé pour la navigation en solitaire. Je décidais donc, la mort dans l'âme, et après « entente avec Yves, de laisser l'Harmattan à Soler, où il viendrait lui même le récupérer « dans quelques mois.
« Hélas, Arlette périt soudainement dans l'incendie d'une boite de nuit d'Abidjan, avec une « soixantaine d'autres personnes. « En quelques mois, Yves vendit toutes ses entreprises, en Afrique et en France, et coupa « tous les liens. « Je n'ai plus jamais eu de ses nouvelles. Je ne même sais pas s'il est venu chercher son « bateau. « Quelques années plus tard, une rumeur disait qu'il avait trouvé la mort en Amérique du « sud, mais je n'ai jamais pu en avoir confirmation.
« Triste fin pour une belle vie, une grande réussite et un grand rêve...
« Depuis, j'ai souvent fait des recherches pour essayer de savoir ce qu'était devenu « l'Harmattan. Chaque fois que je visitais une marina, au Canada, en France ou aux « Antilles, je cherchais à retrouver sa splendide silhouette de bateau capable d'affronter la « vraie Mer, celle dont parle B. Moitessier dans sa Longue Route.
« Aussi, quelle ne fut pas mon émotion quand je reçu vendredi une lettre de mon frère « Philippe (de France) avec les pages de la revue FNAIR de mars 2010 parlant de vous. « Ayant lui-même, avec son épouse Monika, eu l'occasion de faire une sortie en Mer sur « l'Harmattan, il a immédiatement pensé que je serai bien heureux de savoir que « L'Harmattan était enfin en train de réaliser ce pourquoi il a été construit.
« Je vous envie d'avoir pu le racheter, de l'avoir remis en état et équipé pour la navigation « en solitaire...
« Jean-Louis Hugues, 67 ans, ex-officier Marine Marchande, Résident à Laval (Québec –« Canada)
Hé oui, Harmattan est enfin à sa place, au milieu des océans, en train de faire le tour du monde, ce pour quoi il a été rêvé avant d’être conçu. Certains objets ont une véritable histoire de roman, Harmattan en fait parti. Quel bonheur pour pépé Vieu, le précédent propriétaire de voir son bateau au milieu du Pacifique et quel hommage pour Yves et Arlette de continuer à faire naviguer ce bateau qu’ils ont si bien réussi.
Un bateau comme celui-ci, qui a une si belle histoire doit absolument être préservée. C’est un exemplaire unique, j’espère qu’après moi des passionnés auront à cœur de le maintenir en bon état.
Au niveau du quotidien, c’est la grande forme. Aujourd’hui, dimanche, c’était petits gésiers de volaille et pommes de terre sautées dans la graisse des gésiers. Ma petite touche personnelle c’est la pointe de vinaigre à la fin de la cuisson. Après cela la sieste était la bien venue.
La mer est plate, il fait beau, vent d’Est Sud Est entre 12 et 15 nœuds. Nous nous trainons un peu entre 4,5 et 6 nœuds. La vie est belle. Heureusement que j’avais prévue un ordinateur portable de secours car le mien a rendu l’â
8H00 H en France, 19 heures J-1 heure du bord,
Bonjour à tous,
Pour les bateaux, ce n’est pas comme pour les petits d’homme, c’est souvent le papa qui porte l’enfant.
Je vais vous raconter la genèse de l’Harmattan. Un journaliste, François Brignon de son nom d’écrivain, vivait dans un bateau de 9 mètres et rêvait d’un bateau beaucoup plus grand où il pourrait inviter un couple d’amis. Tous les mois il écrivait un article pour « Les cahier du Yachting ». On est au début des années 1960.
Un architecte naval, Vicktor Brix, émigrant Russe venu en France avant les années 1920 avait quelques très belles réalisations dans la navigation de plaisance. François Brignon me raconte avec sa voix chevrotante de vieux Monsieur :
« Il a eu une histoire terrible, il a tué sa femme, à coups de hache je crois »
En fait c’est sa mère qu’il a tué dans un moment de démence et s’en suivi de très nombreuses années d’internement. François Brignon continue :
« Quand il est sorti de prison moi j’ai fait fi de tout cela parce que quand même il dessinait de merveilleux bateaux »
Et c’est ensemble qu’ils ont dessiné ce magnifique objet. Tous les mois, dans les cahiers du Yachting, François relatait l’avancé des travaux de son bateau, « L’homme tranquille », nommé ainsi me dit il en souvenir d’un film où joue John Wayne. D’ailleurs, je lance un appel, si quelqu’un possède encore des exemplaires de ces fameux cahiers, je suis très intéressé.
Un industriel vivant à Abidjan en Côte d’Ivoire, très certainement abonné aux cahiers du Yachting, décide alors de se construire également ce magnifique bateau. Il se procure les plans et entreprends là bas la construction de Harmattan.
Je laisse la parole à son beau frère, Jean Louis Hugues :
« Son constructeur (Yves Fortin) était le conjoint de ma belle-sœur. « Je commence donc par vous conter ce que je sais d'Yves Fortin, de sa bouche même:
« Natif de Laon (Aisne), Yves s'était expatrié en Côte d'Ivoire à l'âge de 17 ou 18 ans, avec « son CAP de plombier pour toute fortune (donc aux alentour de 1938 je pense) « Entrée comme contremaître à la SAPC (Ste Anonyme de Plomberie de Côte D'Ivoire), il en « rachetait toutes les parts quelques années plus tard, avec un gros emprunt bancaire qu'il « liquidait en 5 ans!... Devenu le plus gros entrepreneur dans son domaine, il réalisa les « plus gros chantiers d'AOF (Université de Dakar, Palais de la présidence, etc.). « C'est vers 1962 qu'il rencontrait me belle-sœur Arlette Vidal, réfugiée du Vietnam à « Abidjan. « Ils ne se marièrent pas, mais vécurent "le grand amour" à Abidjan et en France, où ses « affaires le menaient souvent.
« Je l'ai donc connu épisodiquement à partir de 1962. « Je me flatte d'avoir probablement une petite part de responsabilité dans sa décision de « construire un bateau: J'étais à cette époque officier Marine Marchande au Long Cours, et « c'est sur le paquebot Jean Mermoz, au cours d'un voyage Abidjan-Marseille que je fis la « connaissance de la famille Vidal (et surtout de Monique, sœur ainée d'Arlette, que j'ai « épousée en septembre 1964). Ayant toujours été un "Voileux", nous avons eu, Yves, « Arlette, Monique et moi, de longues rêveries sur les croisières à la voile.
« À la fin des années 60, Yves et Arlette avaient pris la décision de faire le tour du monde « à la voile dans quelques années, et Yves mit son bateau en chantier, sur un terrain au « bord de la lagune d'Abidjan. Il le construisit lui-même, avec plusieurs de ses ouvriers. « Comme vous le supposez sur votre site, il a effectivement été construit avec un moule, à « l'envers, puis retourné. Je me souviens très bien de la réflexion d'Yves, qui, une fois la « coque achevée et à l'endroit, pensait que dans un an tout serait terminé... Dure « confrontation à la réalité de la construction des aménagements, tout en bois massif, puis « de la recherche et des installations des accastillages Goyot.
« Quand vint enfin le temps de le baptiser, c'est tout naturellement qu'il lui donna le nom « du vent qui souffle souvent sur la lagune d'Abidjan.....
« Après quelques sorties dans la lagune et en Atlantique, Yves décida de faire transporter « l'Harmattan sur un cargo, jusqu'à Marseille, en 1971. « En 1964, je m'étais reconverti dans l'informatique, et je résidais à Lyon. Après l'a « réception de l'Harmattan, et son remâtage au bassin de carénage du vieux Port, nous « fîmes une petite croisière de Marseille à Nice, pour finalement louer une place à la « Grande Motte qui venait à peine d'ouvrir. Yves devant retourner en Afrique pour ses « affaires, il me confia l'Harmattan.
« Dans les années qui suivirent, je descendais donc régulièrement de Lyon (3 heures de « trajet), pour des sorties de fins de semaines, et quelques croisières d'une ou deux « semaines, toujours en méditerranée.
« Au cours de l'une de ces croisières où j'avais quelques croisiéristes payants et « inexpérimentés, un fort coup de Mistral et une panne moteur nous obligea à nous « réfugier à Puerto-Soler (côte ouest de Majorque). Mes passagers, avaient eu la plus « grande peur de leur vie, et décidèrent de rentrer en France par le prochain Paquebot... « Après réparation du Perkins, je me retrouvais seul, avec un beau bateau, mais pas « équipé pour la navigation en solitaire. Je décidais donc, la mort dans l'âme, et après « entente avec Yves, de laisser l'Harmattan à Soler, où il viendrait lui même le récupérer « dans quelques mois.
« Hélas, Arlette périt soudainement dans l'incendie d'une boite de nuit d'Abidjan, avec une « soixantaine d'autres personnes. « En quelques mois, Yves vendit toutes ses entreprises, en Afrique et en France, et coupa « tous les liens. « Je n'ai plus jamais eu de ses nouvelles. Je ne même sais pas s'il est venu chercher son « bateau. « Quelques années plus tard, une rumeur disait qu'il avait trouvé la mort en Amérique du « sud, mais je n'ai jamais pu en avoir confirmation.
« Triste fin pour une belle vie, une grande réussite et un grand rêve...
« Depuis, j'ai souvent fait des recherches pour essayer de savoir ce qu'était devenu « l'Harmattan. Chaque fois que je visitais une marina, au Canada, en France ou aux « Antilles, je cherchais à retrouver sa splendide silhouette de bateau capable d'affronter la « vraie Mer, celle dont parle B. Moitessier dans sa Longue Route.
« Aussi, quelle ne fut pas mon émotion quand je reçu vendredi une lettre de mon frère « Philippe (de France) avec les pages de la revue FNAIR de mars 2010 parlant de vous. « Ayant lui-même, avec son épouse Monika, eu l'occasion de faire une sortie en Mer sur « l'Harmattan, il a immédiatement pensé que je serai bien heureux de savoir que « L'Harmattan était enfin en train de réaliser ce pourquoi il a été construit.
« Je vous envie d'avoir pu le racheter, de l'avoir remis en état et équipé pour la navigation « en solitaire...
« Jean-Louis Hugues, 67 ans, ex-officier Marine Marchande, Résident à Laval (Québec –« Canada)
Hé oui, Harmattan est enfin à sa place, au milieu des océans, en train de faire le tour du monde, ce pour quoi il a été rêvé avant d’être conçu. Certains objets ont une véritable histoire de roman, Harmattan en fait parti. Quel bonheur pour pépé Vieu, le précédent propriétaire de voir son bateau au milieu du Pacifique et quel hommage pour Yves et Arlette de continuer à faire naviguer ce bateau qu’ils ont si bien réussi.
Un bateau comme celui-ci, qui a une si belle histoire doit absolument être préservée. C’est un exemplaire unique, j’espère qu’après moi des passionnés auront à cœur de le maintenir en bon état.
Au niveau du quotidien, c’est la grande forme. Aujourd’hui, dimanche, c’était petits gésiers de volaille et pommes de terre sautées dans la graisse des gésiers. Ma petite touche personnelle c’est la pointe de vinaigre à la fin de la cuisson. Après cela la sieste était la bien venue.
La mer est plate, il fait beau, vent d’Est Sud Est entre 12 et 15 nœuds. Nous nous trainons un peu entre 4,5 et 6 nœuds. La vie est belle. Heureusement que j’avais prévue un ordinateur portable de secours car le mien a rendu l’â
Tue, 10 Aug 2010 06:00:00 GMT - Navigation en aquarium 171°12W 19°11S
Tue, 10 Aug 2010 06:00:00 GMT - Navigation en aquarium 171°12W 19°11S
8H00 H en France, 19 heures J-1 heure du bord,
Bonjour à tous,
Quel spectacle ! Ce matin j’ai navigué dans un aquarium.
Je vais déjà vous brosser le décor. Il fait un temps magnifique, la mer est belle à peu agitée avec des vaguelettes et cette grande et longue houle du pacifique. Il y a un très léger vent du sud. Par moment il est même Sud Sud Ouest. Il souffle entre 7 et 8 nœuds. C’est grand beau, avec un ciel tout bleu et sur l’arrière tribord, à l’horizon, quelques nuages blancs qui indiquent la position de l’île Niue que je n’ai malheureusement pas vue, étant passé à 25 milles dans son sud.
Depuis Tahiti, je n’ai rien vu, l’océan me parait vide et sans vie. Un vrai désert. Pas étonnant, toute la faune s’est rassemblée à l’endroit précis où je me trouve ce matin. Je n’ai jamais vu autant de poissons de ma vie. Je dois certainement passer au dessus d’un élevage. Cela grouille littéralement. En permanence des bonites d’environ 60 centimètres sautent autour du bateau. A certain moments je peux compter jusqu’à 10 poissons qui sautent hors de l’eau en même temps. Depuis Tahiti je n’avais plus vu de poissons volants, là je les vois s’envoler dans tous les sens, effrayés devant cette meute affamée.
Au dessus du bateau, très haut, à 70 mètres environ, un peu sur l’avant tournent 6 ou 7 de ces magnifiques oiseaux dont je ne connais pas le nom. Ils sont très effilés, blanc comme neige, avec une queue très très longue et très très fine. Ils ont un battement d’aile rapide. Par moment ils plongent comme des fusés vers la surface de la mer. Parfois ils ressortent avec un poisson, parfois ils s’arrêtent brutalement à quelque mètres de l’eau, leur proie tant convoitée rattrapée avant eux par une bonite qui fait un grand saut hors de l’eau sous l’oiseau désabusé.
C’est un spectacle étonnant qui me tient sur le pont pendant deux heures. Je pense à mes copains pêcheurs, Jacky et Richard. S’ils étaient à bord, ils seraient comme des fous. Par moment je vois même les poissons nager autour du bateau. J’imagine alors qu’avant la pêche extensive de ces dernières décennies, cela devait être ainsi partout dans les océans et les polynésiens qui voyageaient dans leurs pirogues pour coloniser le pacifique n’avaient qu’à lancer leur harpon pour se nourrir.
Tout au long de la journée le vent s’est renforcé en tournant progressivement vers le sud sud est pour atteindre 16 nœuds en milieu d’après midi. Le bateau marche très bien avec ce vent de travers et je rattrape un peu la mauvaise performance de la nuit en filant en permanence entre 6 et 7 nœuds. Devant moi, à une journée et demie de mer c’est le royaume des Tonga dont je vous parlerais demain mais en attendant il va falloir franchir cette étonnante faille abyssale.
Pour essayer de vous faire visualiser, toute cette partie du pacifique est une énorme plaine, que je qualifiais déjà d’abyssale, 5000 mètres sous le niveau de la mer. Par endroit, des cônes vertigineux s’élèvent de plusieurs milliers de mètres. Ce sont des volcans. Si celui-ci ne fait « que » 4000 mètres, on ne le voit pas, il reste 1000 mètres sous la surface de la mer. Certains affleurent tout juste et dépassent le niveau de l’eau de quelques mètres seulement, ce sont les atolls.
Et puis, en plein travers de cette plaine gigantesque, une faille phénoménale, un canyon de plus de 4000 mètres de profondeur par rapport à la plaine environnante sur une trentaine de kilomètres de large. Un véritable trait de scie qui descend dans les abymes à près de 10 kilomètres sous le niveau de la mer. Pas étonnant qu’il y ait des volcans en activité dans cette zone.
Attention au vertige en passant au dessus de cette faille !
Voilà pour aujourd’hui, juste la moyenne avec 132 milles au compteur.
A demain Jean Louis
8H00 H en France, 19 heures J-1 heure du bord,
Bonjour à tous,
Quel spectacle ! Ce matin j’ai navigué dans un aquarium.
Je vais déjà vous brosser le décor. Il fait un temps magnifique, la mer est belle à peu agitée avec des vaguelettes et cette grande et longue houle du pacifique. Il y a un très léger vent du sud. Par moment il est même Sud Sud Ouest. Il souffle entre 7 et 8 nœuds. C’est grand beau, avec un ciel tout bleu et sur l’arrière tribord, à l’horizon, quelques nuages blancs qui indiquent la position de l’île Niue que je n’ai malheureusement pas vue, étant passé à 25 milles dans son sud.
Depuis Tahiti, je n’ai rien vu, l’océan me parait vide et sans vie. Un vrai désert. Pas étonnant, toute la faune s’est rassemblée à l’endroit précis où je me trouve ce matin. Je n’ai jamais vu autant de poissons de ma vie. Je dois certainement passer au dessus d’un élevage. Cela grouille littéralement. En permanence des bonites d’environ 60 centimètres sautent autour du bateau. A certain moments je peux compter jusqu’à 10 poissons qui sautent hors de l’eau en même temps. Depuis Tahiti je n’avais plus vu de poissons volants, là je les vois s’envoler dans tous les sens, effrayés devant cette meute affamée.
Au dessus du bateau, très haut, à 70 mètres environ, un peu sur l’avant tournent 6 ou 7 de ces magnifiques oiseaux dont je ne connais pas le nom. Ils sont très effilés, blanc comme neige, avec une queue très très longue et très très fine. Ils ont un battement d’aile rapide. Par moment ils plongent comme des fusés vers la surface de la mer. Parfois ils ressortent avec un poisson, parfois ils s’arrêtent brutalement à quelque mètres de l’eau, leur proie tant convoitée rattrapée avant eux par une bonite qui fait un grand saut hors de l’eau sous l’oiseau désabusé.
C’est un spectacle étonnant qui me tient sur le pont pendant deux heures. Je pense à mes copains pêcheurs, Jacky et Richard. S’ils étaient à bord, ils seraient comme des fous. Par moment je vois même les poissons nager autour du bateau. J’imagine alors qu’avant la pêche extensive de ces dernières décennies, cela devait être ainsi partout dans les océans et les polynésiens qui voyageaient dans leurs pirogues pour coloniser le pacifique n’avaient qu’à lancer leur harpon pour se nourrir.
Tout au long de la journée le vent s’est renforcé en tournant progressivement vers le sud sud est pour atteindre 16 nœuds en milieu d’après midi. Le bateau marche très bien avec ce vent de travers et je rattrape un peu la mauvaise performance de la nuit en filant en permanence entre 6 et 7 nœuds. Devant moi, à une journée et demie de mer c’est le royaume des Tonga dont je vous parlerais demain mais en attendant il va falloir franchir cette étonnante faille abyssale.
Pour essayer de vous faire visualiser, toute cette partie du pacifique est une énorme plaine, que je qualifiais déjà d’abyssale, 5000 mètres sous le niveau de la mer. Par endroit, des cônes vertigineux s’élèvent de plusieurs milliers de mètres. Ce sont des volcans. Si celui-ci ne fait « que » 4000 mètres, on ne le voit pas, il reste 1000 mètres sous la surface de la mer. Certains affleurent tout juste et dépassent le niveau de l’eau de quelques mètres seulement, ce sont les atolls.
Et puis, en plein travers de cette plaine gigantesque, une faille phénoménale, un canyon de plus de 4000 mètres de profondeur par rapport à la plaine environnante sur une trentaine de kilomètres de large. Un véritable trait de scie qui descend dans les abymes à près de 10 kilomètres sous le niveau de la mer. Pas étonnant qu’il y ait des volcans en activité dans cette zone.
Attention au vertige en passant au dessus de cette faille !
Voilà pour aujourd’hui, juste la moyenne avec 132 milles au compteur.
A demain Jean Louis
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"Good morning captain, Bah oui, si on était là Richard et moi, quel fiesta et quel festin....imagines de belles tranches fraiches et bien poelées avec tomate et riz, puis, pour varier les plaisirs le filet découpé en fines lamelles masséré dans de l’huile d’olive et petites herbes pendant 24 h et jétées dans la poele recto verso pôur les saisir et garder le moelleux...Bon je vais reboire un coup de blanc...ça m’énerve ton machin... Je me console, on aura d’autres occasions, en attendant bonne nav, à + captain. Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 10-08-2010 à 20:28
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"Ah j’oubliais, je suis en train de remplir pour la 1ere fois....ma piscine...ça s’arrose. Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 10-08-2010 à 20:30
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"Maintenant je suis fan de ce blog ! J attends tous les jours la suite de ce feuilleton. Vous nous avez tenu en haleine en nous parlons de l histoire de votre bateau. Que d’ émotions Quelle belle histoire. Et aujourd hui vous nous parlez de tout ces poissons qui vous narguent. Mais qu attendez vous pour en pêcher ? Un tartare de poissons. Cela ne vous tente pas ? Bon vent" Envoyé par Maryse MARIE le 10-08-2010 à 22:45
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"Bon il est tard presque minuit.... Il faut lire ’’en nous parlant....’’ " Envoyé par Maryse le 10-08-2010 à 22:49
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"Maintenant je suis fan de ce blog ! J attends tous les jours la suite de ce feuilleton. Vous nous avez tenu en haleine en nous parlons de l histoire de votre bateau. Que d’ émotions Quelle belle histoire. Et aujourd hui vous nous parlez de tout ces poissons qui vous narguent. Mais qu attendez vous pour en pêcher ? Un tartare de poissons. Cela ne vous tente pas ? Bon vent" Envoyé par Maryse MARIE le 10-08-2010 à 22:50
Wed, 11 Aug 2010 07:00:00 GMT - Au royaume des Tonga 174°22W 19°07S
Wed, 11 Aug 2010 07:00:00 GMT - Au royaume des Tonga 174°22W 19°07S
9H00 H en France, 19 heures J-1 heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé bien me voilà arrivé au royaume des Tonga.
Quelle cavalcade depuis hier soir, le vent, orienté grand largue, a monté progressivement. Dans la cabine avant impossible de dormir, j’étais secoué dans tous les sens. A 23 heures, 22 nœuds plein sud, le bateau file au dessus de 9 nœuds et de grosses vagues commencent à arriver rendant la situation un peu rock n’roll.
Il faut réduire. J’enroule le génois jusqu'à la marque de premier ris et je prends un ris dans la grand voile. Cela va tout de suite mieux, on marche encore autour de huit nœuds et le bateau est un peu plus calme. Je m’installe sur la couchette du carré mais je ne dors que très peu et en pointillé. Au petit matin, le vent est à 24 nœuds, je prends un deuxième ris dans la grand voile pour un peu plus de confort au petit déjeuner.
Toute la journée c’est la cavalcade avec cette grosse houle de travers. Dans ces conditions c’est épuisant et difficile de tout, difficile d’écrire, difficile de faire les repas, difficile de manger, difficile de dormir même. Par contre le point positif dans tout cela c’est la distance parcourue : 176 milles au compteur journalier !
J’ai passé la fosse abyssale sans problème et tout en haut de celle-ci se trouve l’archipel volcanique des Tonga. Réparti en trois archipels principaux, il est composé d’environ 170 îles et îlots. Le plus au nord, le groupe Vava’u est très populaire car il comporte de nombreux mouillages dans des eaux protégées. C’est souvent une longue escale à l’occasion d’un tour du monde, c’est également une destination privilégiée pour les yachts Néo Zélandais. Le groupe du milieu, Ha’pai, est volcanique. Les éruptions y sont fréquentes, la dernière ayant fait l’actualité début juillet. Il y a beaucoup de volcans sousmarins. Le plus au sud comporte la capital, Nuku’alofa ( « La patrie de l’amour » en tongien) sur l’île de Tongatapu. Le pays est assez pauvre, n’ayant jamais été colonisé les habitants n’ont pas eu l’occasion d’émigrer pour suivre une éducation de haut niveau et gagner de l’argent avant de retourner au pays comme beaucoup d’autres polynésiens. Les natifs sont battis très solidement et par le passé le roi du Tonga régnait sur un véritable empire qui contrôlait jusqu’à Hawaï. Leur étonnante carrure est également la raison qui les fait connaître en France puisqu’ils possèdent une équipe de rugby très redoutée.
Le Tonga est une démocratie parlementaire. Le roi Siaosi Tupou V a été couronné en juillet 2008.
Je suis passé au milieu des hauts fonds ente Vava’u et Ha’pai. Je n’ai rien vu, que la mer. Les terres étaient trop éloignées et trop basses pour que je puisse les apercevoir. Je me dirige maintenant vers les Fidji. Encore un fuseau horaire dans les rétroviseurs, 14 heures de décalage avec la France. A demain Jean Louis
9H00 H en France, 19 heures J-1 heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé bien me voilà arrivé au royaume des Tonga.
Quelle cavalcade depuis hier soir, le vent, orienté grand largue, a monté progressivement. Dans la cabine avant impossible de dormir, j’étais secoué dans tous les sens. A 23 heures, 22 nœuds plein sud, le bateau file au dessus de 9 nœuds et de grosses vagues commencent à arriver rendant la situation un peu rock n’roll.
Il faut réduire. J’enroule le génois jusqu'à la marque de premier ris et je prends un ris dans la grand voile. Cela va tout de suite mieux, on marche encore autour de huit nœuds et le bateau est un peu plus calme. Je m’installe sur la couchette du carré mais je ne dors que très peu et en pointillé. Au petit matin, le vent est à 24 nœuds, je prends un deuxième ris dans la grand voile pour un peu plus de confort au petit déjeuner.
Toute la journée c’est la cavalcade avec cette grosse houle de travers. Dans ces conditions c’est épuisant et difficile de tout, difficile d’écrire, difficile de faire les repas, difficile de manger, difficile de dormir même. Par contre le point positif dans tout cela c’est la distance parcourue : 176 milles au compteur journalier !
J’ai passé la fosse abyssale sans problème et tout en haut de celle-ci se trouve l’archipel volcanique des Tonga. Réparti en trois archipels principaux, il est composé d’environ 170 îles et îlots. Le plus au nord, le groupe Vava’u est très populaire car il comporte de nombreux mouillages dans des eaux protégées. C’est souvent une longue escale à l’occasion d’un tour du monde, c’est également une destination privilégiée pour les yachts Néo Zélandais. Le groupe du milieu, Ha’pai, est volcanique. Les éruptions y sont fréquentes, la dernière ayant fait l’actualité début juillet. Il y a beaucoup de volcans sousmarins. Le plus au sud comporte la capital, Nuku’alofa ( « La patrie de l’amour » en tongien) sur l’île de Tongatapu. Le pays est assez pauvre, n’ayant jamais été colonisé les habitants n’ont pas eu l’occasion d’émigrer pour suivre une éducation de haut niveau et gagner de l’argent avant de retourner au pays comme beaucoup d’autres polynésiens. Les natifs sont battis très solidement et par le passé le roi du Tonga régnait sur un véritable empire qui contrôlait jusqu’à Hawaï. Leur étonnante carrure est également la raison qui les fait connaître en France puisqu’ils possèdent une équipe de rugby très redoutée.
Le Tonga est une démocratie parlementaire. Le roi Siaosi Tupou V a été couronné en juillet 2008.
Je suis passé au milieu des hauts fonds ente Vava’u et Ha’pai. Je n’ai rien vu, que la mer. Les terres étaient trop éloignées et trop basses pour que je puisse les apercevoir. Je me dirige maintenant vers les Fidji. Encore un fuseau horaire dans les rétroviseurs, 14 heures de décalage avec la France. A demain Jean Louis
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"En avant mon ami ! Je te suis toujours par les rêves et la pensée. Tu es audacieux! Ne sois quand même pas trop téméraire. Bon vent et... Carpe Diem.
Dominique Manchon " Envoyé par Manchon Dominique le 11-08-2010 à 16:06
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"salut capitaine,
Je viens de lire tous les mails depuis ton départ de p Polynésie. C’est captivant...comme d’habitude et quel miracle d’avoir retrouvé les origines du bateau !!! je comprend ton émotion, effectivement c’est comme une naissance... joies et pleurs en même temps... La belle aventure continue dans des mers de plus en plus lointaines en souhaitant qu’elles restent toujours "manoeuvrantes" pour un marin solitaire. Encore bravo pour ce nouveau défi austral
bonne journée bernard et marie " Envoyé par lannion bernard le 11-08-2010 à 16:47
Thu, 12 Aug 2010 07:00:00 GMT - Sur la route du retour à la maison 177°21W 18°47S
Thu, 12 Aug 2010 07:00:00 GMT - 177°21W 18°47S
19 heures J-1 heure du bord,
Bonjour à tous,
Une grande nouvelle ce matin, je suis sur la route du retour. J’ai fini de m’éloigner, je commence à me rapprocher. C’est en effet au milieu de la nuit que j’ai coupé le méridien opposé à celui qui passe à Marseille. J’ai déjà effectué la moitié d’un tour du monde. J’ai parcouru la moitié de cette planète que l’on nome « Planète Terre » alors qu’on devrait l’appeler « Planète Mer ». Les terres sont extrêmement minoritaires et ne représentent que des gros îlots flottants sur toute cette masse liquide.
La nuit s’est mieux passée que la précédente, un tout petit peu moins de mer, un tout petit peu moins de vent ou bien alors c’est que je m’habitue. C’est vrai que l’être humain est capable de s’habituer à tout. Le problème a été de trouver où dormir. J’ai tout essayé et du coup je me suis endormi très tard.
La couchette avant, Il y pleut. Oui, il y pleut et impossible de savoir d’où cela vient. Dormir dans une couchette trempée c’est dur à envisager. Les couchettes arrière, cela remue et surtout je ne suis pas habitué. Les couchettes du carré, la tribord qui est sous le vent devrait convenir mais avec cette énorme houle, juste au moment où je m’endors, le bateau gîte un grand coup à contre et me voilà éjecté de la couchette, réveillé en catastrophe en train de me récupérer dans la chute. Pas évident de se rendormir après cela. La couchette bâbord, trop inconfortable car inclinée dans le mauvais sens.
La fatigue venant, à une heure du matin je trouve que dormir dans une couchette trempée, c’est mieux que ne pas dormir et je réintègre la cabine avant. Ce matin j’ai fini par trouver que l’eau passe par les poignées du panneau zénithal qui, avec ces vagues est sous l’eau en permanence. J’ai mis un petit coup de tournevis pour les resserrer un peu en espérant que cela suffise.
J’ai donc passé les Tonga comme un boulet de canon, et comme le vent ne mollit pas je devrais atteindre demain matin aux aurores les îles Lau. Cet archipel d’une centaine d’îles et d’îlots se trouve à la frontière entre deux grandes cultures. En effet les Tonga se trouvent en Polynésie et les Fidji en Mélanésie. Les îles Lau ont donc subit un métissage de culture qui les rends unique. Peuplées d’environ 10000 habitants elles dépendent des Fidji.
Le jeu va être de trouver un passage au milieu de ces îles pour passer ensuite au sud de Suva. Je n’ai pas envie de m’arrêter ici car il y a des tensions politiques et voici ce qu’en dit Warwick Clay dans son « South Pacific Anchorages »
“Possibility of severe problems with Melanesians have made it undesirable »
Quand on est en mer les prévisions météo sont extrêmement importantes. Il faut décrypter et interpréter les informations fournies par les centres de prévisions et les transmettre au bateau. On appel cela « faire un routage météo ». J’ai la chance de bénéficier de ce service, pour que vous compreniez bien comment cela se passe je vous recopie ci-dessous les prévisions reçues ce jour :
« ouh gars ptét ta u 1 pe dzef costo 25 - 30 choupettes soi plusse queue prévu, mé sa doigt seu calmé dan lé 20 - 25 choupettes 2main. Ce konar d'éol va gerbé plein Est mé ce con put1 lé pa précé sa sra seulman vendrdi merd... » Vous voyez qu’il y a encore du travail de traduction et que le capitaine n’a pas le temps de s’ennuyer. Quelle équipe !
Voilà pour aujourd’hui. Quand même 161 milles au compteur et 1586 depuis Tahiti.
A demain Jean Louis
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"J’aime beaucoup le routage météo..." Envoyé par Emmanuel le 13-08-2010 à 08:46
Fri, 13 Aug 2010 07:00:00 GMT - La ligne de changement de date 179°51W 19°02S
Fri, 13 Aug 2010 07:00:00 GMT - La ligne de changement de date 179°51W 19°02S
9H00 H en France, 19 heures J-1 heure du bord,
Bonjour à tous,
Lorsque j’étais petit, mon institutrice, madame André, nous faisait découvrir le monde. J’aimais bien les cours de géographie car cela me permettait de voyager et de rêver en imaginant comment la vie était ailleurs. Par contre quand il s’agissait d’apprendre par cœur le nombre de quintaux de blé que produisait la Russie cela ne m’allait plus du tout.
J’avais également du mal avec tout ce qui n’était pas concret, tout ce qui ne pouvait être touché. Les cercles polaires c’était facile, d’un côté il y avait de la glace et pas de l’autre, l‘équateur je pouvais m’imaginer, les tropiques avec leurs noms qui fait peur, Capricorne et Cancer, j’imaginais déjà beaucoup moins mais alors le bouquet c’était la ligne de changement de date. Difficile à conceptualiser ! Moi je me disais qu’il suffit d’attendre demain matin et qu’il n’y a pas besoin de ligne.
Encore aujourd’hui je me pose plein de questions. Je vais la passer ce soir. Est-ce une grande ligne blanche dans la mer ? Est-ce qu’il y a des bouées ? Comment c’est fait ? Est-ce que c’est dangereux ? Est-ce qu’il y a des tourbillons géants comme à Messine ?
Et puis j’imagine qu’il doit faire jour d’un côté et nuit de l’autre. Je regarde à l’avant du bateau mais je ne vois rien. Je vais ralentir un peu pour être sûr de la passer à minuit pile pour bien changer de date. Mais alors je vais passer directement de jeudi 24 heures à samedi 0 heures. Il va me manquer un jour de vie. Bon c’est un vendredi 13 mais quand même, j’aurais pu gagner au loto. Et puis, alors, je suis né le 8 mars, il va falloir maintenant me souhaiter mon anniversaire le 9 pour que j’aie bien tous mes jours. Mais alors et mon jumeaux ? Est-ce que l’on va bien continués d’être jumeaux ?
Que de questions alors que je n’aie pas dormi la nuit dernière. Voilà l’histoire. J’approchais les îles Lau, c’est un archipel d’îles et de récifs qui coupe la route, il faut traverser ce passage difficile. J’avais roulé totalement le génois pour réduire ma vitesse et j’étais grand voile à deux ris et artimon plein. L’arrivée aux îles était prévu aux environ de trois heures et demi du matin. J’avais mis des alarmes, activé le réveil sur mon téléphone portable mais impossible de dormir, trop de stress et la crainte de ne pas me réveiller et de me jeter sur les récifs. Le passage est difficile, c’est plein de récifs à fleur d’eau et il faut zigzaguer au milieu de tout cela. Je vous plante le décor : Une nuit d’un noir d’encre, pas de lune, je ne vois pas l’avant du bateau. Je suis entouré d’énormes nuages d’orage et il pleut. Il pleut à l’horizontale car le vent est monté à 30 nœuds et je m’engage dans un passage de plusieurs milles de long au milieu des récifs. Sur le radar je ne vois rien car les récifs sont à fleur d’eau, aussi je ne peux pas me situer. Après mon aventure aux Cailles du Diable dont vous vous souvenez, je n’ai aucune confiance dans la qualité des cartes, aussi je reste bien au milieu de la passe en serrant les fesses. Le problème c’est que le vent est pile dans l’axe, sur l’arrière et qu’il y a des rouleaux très impressionnants. Le bateau est chahuté par ces rouleaux et il se met en travers sans cesse. Ce qui devait arriver arriva, Pan, empannage ! Je suis furieux, je sors dehors et commence à reprendre de l’écoute de grand voile. Puis comme cela va recommencer, je décide de prendre tout de suite un troisième ris. Je largue un peu de drisse, blizzard l’angle que fait cette bôme. Je comprends tout de suite car hier j’ai vu que le pied de mon hale bas poussant était boursouflé, il vient de casser. Je n’ai pas le choix, je n’ai plus qu’à descendre totalement la grand voile et poser l’extrémité de la bôme sur le pont. Pendant ce temps le vent pousse sur l’artimon et mets le bateau en travers, ce n’était vraiment pas l’endroit pour avoir ce genre de problème. Le pilote qui n’en peu plus se met en alarme, cela hurle de partout. Surtout ne pas paniquer ! Je n’ai que deux bras, il faut absolument sérialiser les urgences et rétablir la situation. Le bateau est en travers et part sur le côté de la passe. J’essaye de récupérer ma bôme et de la caler. Je borde l’écoute de façon à la coincer sur le bord de l’arceau puis je saute au fond du bateau pour mettre le moteur en marche. Ouf il démarre ! Je n’ai plus qu’à me repositionner au milieu de la passe et réenclencher le pilote avant de m’occuper un peu plus à sécuriser ma bôme. Quelle chaleur ! Je suis inquiet, je ne vois toujours rien sur l’écran radar alors qu’il y a des îles au milieu des récifs. Suis-je au bon endroit ? Puis, 20 minutes plus tard je distingue un écho sur le sommet d’une île. Ouf !
Je passe le reste de la nuit à slalomer au milieu de ces îles avant de retrouver des eaux libres et de pouvoir envoyer le génois. J’ai passé la matinée à démonter ce hale bas. Je découvre un grand trou à l’intérieur, étonnant, il doit y avoir un défaut de conception car il est neuf. Il a juste un tour de méditerranée et un demi-tour du monde dans les pattes. J’ai gréé une balancine et je peux donc me servir à nouveau de la grand voile. Pour l’instant cela va bien avec le génois, je n’ai pas le courage de la hisser.
Voilà pour la vie du bord.
Maintenant je voulais parler de dialyse. Beaucoup de gens, sans me le dire franchement, pense que c’est impossible cette aventure, qu’il y a un trop grand décalage entre le dialysé que l’on connaît, bloqué à l’hôpital un jour sur deux et un aventurier qui parcourt le monde en solitaire sur son voilier. En fait ils pensent que je ne suis pas tout à fait malade autant que les autres et que ce n’est pas tout à fait une dialyse. Cela paraît trop beau pour être vrai. Hé bien, malheureusement, mes reins sont dans le même état que tous les autres dialysés, je suis inscrit sur la liste des personnes en attente de greffe et la dialyse péritonéale est reconnue par tous les néphrologues comme étant à égal efficacité que l’hémodialyse. Il n’y a pas une meilleure méthode que l’autre, elles se valent. Battons nous pour que tous les futurs dialysés aient l’opportunité de choisir en toute objectivité comment ils veulent être dialysés.
135 milles au compteur ce jour A demain Jean Louis
9H00 H en France, 19 heures J-1 heure du bord, 179°51W 19°02S
Bonjour à tous,
Lorsque j’étais petit, mon institutrice, madame André, nous faisait découvrir le monde. J’aimais bien les cours de géographie car cela me permettait de voyager et de rêver en imaginant comment la vie était ailleurs. Par contre quand il s’agissait d’apprendre par cœur le nombre de quintaux de blé que produisait la Russie cela ne m’allait plus du tout.
J’avais également du mal avec tout ce qui n’était pas concret, tout ce qui ne pouvait être touché. Les cercles polaires c’était facile, d’un côté il y avait de la glace et pas de l’autre, l‘équateur je pouvais m’imaginer, les tropiques avec leurs noms qui fait peur, Capricorne et Cancer, j’imaginais déjà beaucoup moins mais alors le bouquet c’était la ligne de changement de date. Difficile à conceptualiser ! Moi je me disais qu’il suffit d’attendre demain matin et qu’il n’y a pas besoin de ligne.
Encore aujourd’hui je me pose plein de questions. Je vais la passer ce soir. Est-ce une grande ligne blanche dans la mer ? Est-ce qu’il y a des bouées ? Comment c’est fait ? Est-ce que c’est dangereux ? Est-ce qu’il y a des tourbillons géants comme à Messine ?
Et puis j’imagine qu’il doit faire jour d’un côté et nuit de l’autre. Je regarde à l’avant du bateau mais je ne vois rien. Je vais ralentir un peu pour être sûr de la passer à minuit pile pour bien changer de date. Mais alors je vais passer directement de jeudi 24 heures à samedi 0 heures. Il va me manquer un jour de vie. Bon c’est un vendredi 13 mais quand même, j’aurais pu gagner au loto. Et puis, alors, je suis né le 8 mars, il va falloir maintenant me souhaiter mon anniversaire le 9 pour que j’aie bien tous mes jours. Mais alors et mon jumeaux ? Est-ce que l’on va bien continués d’être jumeaux ?
Que de questions alors que je n’aie pas dormi la nuit dernière. Voilà l’histoire. J’approchais les îles Lau, c’est un archipel d’îles et de récifs qui coupe la route, il faut traverser ce passage difficile. J’avais roulé totalement le génois pour réduire ma vitesse et j’étais grand voile à deux ris et artimon plein. L’arrivée aux îles était prévu aux environ de trois heures et demi du matin. J’avais mis des alarmes, activé le réveil sur mon téléphone portable mais impossible de dormir, trop de stress et la crainte de ne pas me réveiller et de me jeter sur les récifs. Le passage est difficile, c’est plein de récifs à fleur d’eau et il faut zigzaguer au milieu de tout cela. Je vous plante le décor : Une nuit d’un noir d’encre, pas de lune, je ne vois pas l’avant du bateau. Je suis entouré d’énormes nuages d’orage et il pleut. Il pleut à l’horizontale car le vent est monté à 30 nœuds et je m’engage dans un passage de plusieurs milles de long au milieu des récifs. Sur le radar je ne vois rien car les récifs sont à fleur d’eau, aussi je ne peux pas me situer. Après mon aventure aux Cailles du Diable dont vous vous souvenez, je n’ai aucune confiance dans la qualité des cartes, aussi je reste bien au milieu de la passe en serrant les fesses. Le problème c’est que le vent est pile dans l’axe, sur l’arrière et qu’il y a des rouleaux très impressionnants. Le bateau est chahuté par ces rouleaux et il se met en travers sans cesse. Ce qui devait arriver arriva, Pan, empannage ! Je suis furieux, je sors dehors et commence à reprendre de l’écoute de grand voile. Puis comme cela va recommencer, je décide de prendre tout de suite un troisième ris. Je largue un peu de drisse, blizzard l’angle que fait cette bôme. Je comprends tout de suite car hier j’ai vu que le pied de mon hale bas poussant était boursouflé, il vient de casser. Je n’ai pas le choix, je n’ai plus qu’à descendre totalement la grand voile et poser l’extrémité de la bôme sur le pont. Pendant ce temps le vent pousse sur l’artimon et mets le bateau en travers, ce n’était vraiment pas l’endroit pour avoir ce genre de problème. Le pilote qui n’en peu plus se met en alarme, cela hurle de partout. Surtout ne pas paniquer ! Je n’ai que deux bras, il faut absolument sérialiser les urgences et rétablir la situation. Le bateau est en travers et part sur le côté de la passe. J’essaye de récupérer ma bôme et de la caler. Je borde l’écoute de façon à la coincer sur le bord de l’arceau puis je saute au fond du bateau pour mettre le moteur en marche. Ouf il démarre ! Je n’ai plus qu’à me repositionner au milieu de la passe et réenclencher le pilote avant de m’occuper un peu plus à sécuriser ma bôme. Quelle chaleur ! Je suis inquiet, je ne vois toujours rien sur l’écran radar alors qu’il y a des îles au milieu des récifs. Suis-je au bon endroit ? Puis, 20 minutes plus tard je distingue un écho sur le sommet d’une île. Ouf !
Je passe le reste de la nuit à slalomer au milieu de ces îles avant de retrouver des eaux libres et de pouvoir envoyer le génois. J’ai passé la matinée à démonter ce hale bas. Je découvre un grand trou à l’intérieur, étonnant, il doit y avoir un défaut de conception car il est neuf. Il a juste un tour de méditerranée et un demi-tour du monde dans les pattes. J’ai gréé une balancine et je peux donc me servir à nouveau de la grand voile. Pour l’instant cela va bien avec le génois, je n’ai pas le courage de la hisser.
Voilà pour la vie du bord.
Maintenant je voulais parler de dialyse. Beaucoup de gens, sans me le dire franchement, pense que c’est impossible cette aventure, qu’il y a un trop grand décalage entre le dialysé que l’on connaît, bloqué à l’hôpital un jour sur deux et un aventurier qui parcourt le monde en solitaire sur son voilier. En fait ils pensent que je ne suis pas tout à fait malade autant que les autres et que ce n’est pas tout à fait une dialyse. Cela paraît trop beau pour être vrai. Hé bien, malheureusement, mes reins sont dans le même état que tous les autres dialysés, je suis inscrit sur la liste des personnes en attente de greffe et la dialyse péritonéale est reconnue par tous les néphrologues comme étant à égal efficacité que l’hémodialyse. Il n’y a pas une meilleure méthode que l’autre, elles se valent. Battons nous pour que tous les futurs dialysés aient l’opportunité de choisir en toute objectivité comment ils veulent être dialysés.
135 milles au compteur ce jour A demain Jean Louis
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"bonjour mon ami, Quelle chaleur... je t’imagine à poil sur le pont en train de te bagarrer avec ta baume !!! pendant que nous , lisons voiles et voiliers du mois d’aout qui relate les aventures de deux solitaires, l’un sur un 6m50 et l’autre sans escales...depuis son départ." Envoyé par bernard.lannion le 15-08-2010 à 12:30
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"Bonjour Captain, je profite d’un accès internet pour t’envoyer un rapide petit mot depuis Durban où tu dois te rendre bientôt. Content de voir que tout se passe bien. Déjà 3 semaines que je suis en Afrique du Sud et plus de 4000 photos... sur lesquelles j’ai 200 plaques qui tiennent pas trop mal la route. Encore 4 semaines à visiter ce pays magnifique. J’ai moi aussi beaucoup de chance. Profite bien de ton magnifique bateau, amitiés Paparazzi" Envoyé par Paparazzi le 16-08-2010 à 00:07
Sat, 14 Aug 2010 07:00:00 GMT - J’ai la mémoire qui flanche 177°49 E 19°12 S
Sat, 14 Aug 2010 07:00:00 GMT - J’ai la mémoire qui flanche 177°49 E 19°12 S
9H00 en France, 19 heures heure du bord
J’ai la mémoire qui flanche, je ne me souviens plus très bien ce que j’ai pu faire hier. Ce que j’ai fait jeudi je m’en souviens parfaitement, mais pour vendredi c’est un grand trou noir. Ce n’est pas Alzheimer ce truc ? Un vendredi 13 en plus, j’ai certainement joué au loto et j’ai peut être gagné le gros lot. Mais où j’ai pu bien mettre ce ticket ?
Dans tous les cas cela me fait un drôle d’effet. Moi qui aime toujours vivre plus vite que le temps, je suis servi. Ce matin j’ai avancé ma montre d’un jour et en milieu de matinée je me suis aperçu, tout comme Phileas Fogg, ce héros de Jules Vernes, que je n’avais pas pris cela en compte dans mon planning. Je pensais arriver au Vanuatu mardi avec quatre jours d’avance mais comme je viens de perdre un jour de vie je n’y serais que mercredi. Du coup plus que trois jours d’avance, c’est un jour de repos au Vanuatu qui saute.
Encore une nuit difficile où j’ai très peu dormi. Le vent se maintient entre 20 et 30 nœuds mais la mer est forte et comme je suis presque vent arrière, que je ne veux pas prendre trop d’incidence pour ne pas faire deux fois la route, le bateau, qui n’est pas appuyé sur ses voiles, roule énormément rendant la vie à bord très pénible.
Je sors du territoire des îles Fidji, direction l’archipel suivant, l’archipel des Vanuatu. Situé à l’Ouest Nord Ouest, à 550 milles environ. Je vais faire un stop à Port Vila pour me reposer, travailler sur le bateau et refaire un avitaillement qui devra me mener jusqu’à Darwin, en Australie, 2350 milles plus à l’Ouest.
J’espère pouvoir trouver quelques batteries neuves à Port Vila car les miennes sont en train de rendre l’âme. En partant de Marseille j’avais dix batteries et je mettais le groupe en marche tous les quatre jours, aujourd’hui je n’ai plus que 5 batteries en service et je dois faire tourner le groupe trois fois deux heures tous les jours ! Je pense devoir passer à quatre fois par jour très rapidement. Il est grand temps que j’arrive.
En milieu d’après midi le temps s’est amélioré. Le vent a progressivement baissé d’un cran pour passer autour de 17 nœuds et la mer s’est aplatie comme par miracle. Que cela fait du bien. Du coup j’ai hissé la grand voile et je tire un bord tribord amure droit sur Port Vila. Je vais enfin avoir une vraie nuit de repos.
Avec 132 milles, c’est encore une bonne journée ?
A demain
Jean Louis
9H00 en France, 19 heures heure du bord
J’ai la mémoire qui flanche, je ne me souviens plus très bien ce que j’ai pu faire hier. Ce que j’ai fait jeudi je m’en souviens parfaitement, mais pour vendredi c’est un grand trou noir. Ce n’est pas Alzheimer ce truc ? Un vendredi 13 en plus, j’ai certainement joué au loto et j’ai peut être gagné le gros lot. Mais où j’ai pu bien mettre ce ticket ?
Dans tous les cas cela me fait un drôle d’effet. Moi qui aime toujours vivre plus vite que le temps, je suis servi. Ce matin j’ai avancé ma montre d’un jour et en milieu de matinée je me suis aperçu, tout comme Phileas Fogg, ce héros de Jules Vernes, que je n’avais pas pris cela en compte dans mon planning. Je pensais arriver au Vanuatu mardi avec quatre jours d’avance mais comme je viens de perdre un jour de vie je n’y serais que mercredi. Du coup plus que trois jours d’avance, c’est un jour de repos au Vanuatu qui saute.
Encore une nuit difficile où j’ai très peu dormi. Le vent se maintient entre 20 et 30 nœuds mais la mer est forte et comme je suis presque vent arrière, que je ne veux pas prendre trop d’incidence pour ne pas faire deux fois la route, le bateau, qui n’est pas appuyé sur ses voiles, roule énormément rendant la vie à bord très pénible.
Je sors du territoire des îles Fidji, direction l’archipel suivant, l’archipel des Vanuatu. Situé à l’Ouest Nord Ouest, à 550 milles environ. Je vais faire un stop à Port Vila pour me reposer, travailler sur le bateau et refaire un avitaillement qui devra me mener jusqu’à Darwin, en Australie, 2350 milles plus à l’Ouest.
J’espère pouvoir trouver quelques batteries neuves à Port Vila car les miennes sont en train de rendre l’âme. En partant de Marseille j’avais dix batteries et je mettais le groupe en marche tous les quatre jours, aujourd’hui je n’ai plus que 5 batteries en service et je dois faire tourner le groupe trois fois deux heures tous les jours ! Je pense devoir passer à quatre fois par jour très rapidement. Il est grand temps que j’arrive.
En milieu d’après midi le temps s’est amélioré. Le vent a progressivement baissé d’un cran pour passer autour de 17 nœuds et la mer s’est aplatie comme par miracle. Que cela fait du bien. Du coup j’ai hissé la grand voile et je tire un bord tribord amure droit sur Port Vila. Je vais enfin avoir une vraie nuit de repos.
Sun, 15 Aug 2010 07:00:00 GMT - Quel beau dimanche ! 175°39 E 18°45 S
Sun, 15 Aug 2010 07:00:00 GMT - Quel beau dimanche ! 175°39 E 18°45 S
9H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quel beau dimanche, quelle belle journée ! Retour à hier après midi. Après plusieurs jours de mauvais temps, mer grosse et vents importants, en milieu d’après midi tout semble se calmer. Le vent tombe à 17 nœuds et la mer se calme pour devenir seulement agitée. Je suis toujours surpris en mer comme tout peut aller très vite et comme la mer s’aplatit rapidement quand le vent tombe. Je hisse immédiatement la grand voile qui était sur le pont depuis la veille et je déroule à fonds le génois. Le bateau file autour de 6 nœuds et c’est le bonheur. Je m’apprête à passer enfin une vraie nuit de repos.
J’ai dîné rapidement, j’attends un peu en me reposant pour effectuer ma dernière dialyse. Tout d’un coup je sens le bateau qui s’agite dans tous les sens puis se couche et se mets à vibrer. L’eau défile maintenant sur les hublots bâbord et par-dessus les panneaux de pont. Je me jette à la table à carte, 27 nœuds de vent, le bateau file à 11 nœuds.
Il faut tout de suite arrêter cela, j’ouvre le panneau de descente et je me précipite dehors. C’est la guerre ici. Le passe avant bâbord est entièrement sous l’eau et celle-ci arrive au winch de génois. Je commence par reprendre quelques degrés au pilote afin de porter l’angle d’attaque du vent moins sur le côté et plus sur l’arrière et ainsi diminuer la vitesse du vent apparent, je reprends ensuite pas mal d’écoute de grand voile pour donner de l’incidence au vent. Je m’occupe ensuite du génois, je largue l’écoute, elle m’est arrachée des mains bien qu’elle passe deux tours autour du winch. Je rentre le génois jusqu’au troisième ris. Au fur et à mesure de mes manœuvres la situation s’assagit et tends à redevenir normale. Pour finir je prends deux ris dans la grand voile et je retourne m’enfermer à l’intérieur en sueur. La vitesse du bateau est revenue autour des 6 nœuds et je vais pouvoir enfin dormir.
Comme je suis tribord amure je me suis organisé un couchage sur la banquette bâbord du carré. Celle-ci est près de la table et entre les deux j’ai stocké des cartons de poches de dialyse ce qui fait qu’il n’y a plus d’espace de libre sur le côté de la couchette. J’ai mis une serviette de bain sur la couchette, un oreiller à la tête et des coussins de chaque côté. Aux pieds, un drap que je pourrais tirer au milieu de la nuit pour me couvrir si j’avais froid. Quelle nuit ! Je n’ai pas dormi correctement depuis plusieurs jours et là je suis comme un coq en pâte. Je suis bien. Au milieu du bateau, près du pied du mat, ça ne bouge pas beaucoup. Je dors comme une souche. Je me lève quelques fois dans la nuit, vers 3 heures pour renvoyer le génois car le vent est tombé à 15 nœuds, vers 4 heures car je croise un pêcheur Fidjien, seule rencontre avec ce cargo il y a quelques jours depuis mon départ de Tahiti, vers 5 heures pour envoyer le moteur principal car il n’y a plus de vent … Chaque fois que je me lève, je suis dans un état entre la veille et le sommeil profond, je fais ce que j’ai à faire et je me recouche vite fait. En quelques secondes, rien qu’en repensant au rêve en cours, je replonge et repars dans mon monde imaginaire.
Ce matin j’ai du mal à me lever, je suis trop bien, trop détendu. C’est rare car lorsque l’on n’a plus de reins, le sommeil est difficile, les muscles ne se détendent pas, on a des crampes. Ce n’est qu’à huit heures que j’arrive à sortir de cette couchette. Il fait un temps magnifique, grand beau et la mer est plate comme une galette bretonne. Seulement trois nœuds de vent, en plein sur l’avant. Vite j’ouvre tout. Tout les hublots (fenêtre verticale sur le côté du roof) et les panneaux (horizontaux sur le dessus du roof).
Un courant d’air frais circule dans le bateau, c’est le bonheur. J’en profite pour faire un grand carénage. Grand carénage du capitaine mais également du bateau, nettoyage, réparation de tout ce qui a lâché de ci de là, réglages …
Ce genre de journée fait aussi partie des voyages en voilier. Et c’est bon une journée au moteur quand on s’est fait brasser pendant plusieurs jours. Cela apporte du calme et du repos et le moral remonte au zénith avec un peu de repos. Ce midi, exceptionnellement c’était choucroute royale, arrosée à la bière et cet après midi, sieste.
Voilà un dimanche bien rempli. Je fais route directe sur le Vanuatu dont je vous parlerais demain, à 425 milles sur l’avant.
Aujourd’hui c’est une petite journée avec seulement 120 milles au compteur.
A demain
Jean Louis
9H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quel beau dimanche, quelle belle journée ! Retour à hier après midi. Après plusieurs jours de mauvais temps, mer grosse et vents importants, en milieu d’après midi tout semble se calmer. Le vent tombe à 17 nœuds et la mer se calme pour devenir seulement agitée. Je suis toujours surpris en mer comme tout peut aller très vite et comme la mer s’aplatit rapidement quand le vent tombe. Je hisse immédiatement la grand voile qui était sur le pont depuis la veille et je déroule à fonds le génois. Le bateau file autour de 6 nœuds et c’est le bonheur. Je m’apprête à passer enfin une vraie nuit de repos.
J’ai dîné rapidement, j’attends un peu en me reposant pour effectuer ma dernière dialyse. Tout d’un coup je sens le bateau qui s’agite dans tous les sens puis se couche et se mets à vibrer. L’eau défile maintenant sur les hublots bâbord et par-dessus les panneaux de pont. Je me jette à la table à carte, 27 nœuds de vent, le bateau file à 11 nœuds.
Il faut tout de suite arrêter cela, j’ouvre le panneau de descente et je me précipite dehors. C’est la guerre ici. Le passe avant bâbord est entièrement sous l’eau et celle-ci arrive au winch de génois. Je commence par reprendre quelques degrés au pilote afin de porter l’angle d’attaque du vent moins sur le côté et plus sur l’arrière et ainsi diminuer la vitesse du vent apparent, je reprends ensuite pas mal d’écoute de grand voile pour donner de l’incidence au vent. Je m’occupe ensuite du génois, je largue l’écoute, elle m’est arrachée des mains bien qu’elle passe deux tours autour du winch. Je rentre le génois jusqu’au troisième ris. Au fur et à mesure de mes manœuvres la situation s’assagit et tends à redevenir normale. Pour finir je prends deux ris dans la grand voile et je retourne m’enfermer à l’intérieur en sueur. La vitesse du bateau est revenue autour des 6 nœuds et je vais pouvoir enfin dormir.
Comme je suis tribord amure je me suis organisé un couchage sur la banquette bâbord du carré. Celle-ci est près de la table et entre les deux j’ai stocké des cartons de poches de dialyse ce qui fait qu’il n’y a plus d’espace de libre sur le côté de la couchette. J’ai mis une serviette de bain sur la couchette, un oreiller à la tête et des coussins de chaque côté. Aux pieds, un drap que je pourrais tirer au milieu de la nuit pour me couvrir si j’avais froid. Quelle nuit ! Je n’ai pas dormi correctement depuis plusieurs jours et là je suis comme un coq en pâte. Je suis bien. Au milieu du bateau, près du pied du mat, ça ne bouge pas beaucoup. Je dors comme une souche. Je me lève quelques fois dans la nuit, vers 3 heures pour renvoyer le génois car le vent est tombé à 15 nœuds, vers 4 heures car je croise un pêcheur Fidjien, seule rencontre avec ce cargo il y a quelques jours depuis mon départ de Tahiti, vers 5 heures pour envoyer le moteur principal car il n’y a plus de vent … Chaque fois que je me lève, je suis dans un état entre la veille et le sommeil profond, je fais ce que j’ai à faire et je me recouche vite fait. En quelques secondes, rien qu’en repensant au rêve en cours, je replonge et repars dans mon monde imaginaire.
Ce matin j’ai du mal à me lever, je suis trop bien, trop détendu. C’est rare car lorsque l’on n’a plus de reins, le sommeil est difficile, les muscles ne se détendent pas, on a des crampes. Ce n’est qu’à huit heures que j’arrive à sortir de cette couchette. Il fait un temps magnifique, grand beau et la mer est plate comme une galette bretonne. Seulement trois nœuds de vent, en plein sur l’avant. Vite j’ouvre tout. Tout les hublots (fenêtre verticale sur le côté du roof) et les panneaux (horizontaux sur le dessus du roof).
Un courant d’air frais circule dans le bateau, c’est le bonheur. J’en profite pour faire un grand carénage. Grand carénage du capitaine mais également du bateau, nettoyage, réparation de tout ce qui a lâché de ci de là, réglages …
Ce genre de journée fait aussi partie des voyages en voilier. Et c’est bon une journée au moteur quand on s’est fait brasser pendant plusieurs jours. Cela apporte du calme et du repos et le moral remonte au zénith avec un peu de repos. Ce midi, exceptionnellement c’était choucroute royale, arrosée à la bière et cet après midi, sieste.
Voilà un dimanche bien rempli. Je fais route directe sur le Vanuatu dont je vous parlerais demain, à 425 milles sur l’avant.
Aujourd’hui c’est une petite journée avec seulement 120 milles au compteur.
Mon, 16 Aug 2010 07:00:00 GMT - En mer de Corail 173°25 E 18°30 S
Mon, 16 Aug 2010 07:00:00 GMT - En mer de Corail 173°25 E 18°30 S
9H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Que de rêves, que de paysages imaginaires ont suscités pour chacun d’entre nous ces mots magiques « La mer de Corail ». Encore une fois c’est à ma maîtresse d’école primaire que je pense. Comment arriver à comprendre ce qu’est le grand récif barrière dont elle nous parlait. Cela me semblait irréel, plus de 2 600 kilomètres de long !
La mer de Corail est délimitée par l’Australie à l’ouest, les îles Salomon et la mer éponyme au nord, le Vanuatu à l’est et la Nouvelle Calédonie au sud. J’y entre par le pacifique et j’en ressortirais au détroit de Torres pour entrer en mer d’Arafura. Encore un nom magique qui a entretenu mes rêveries de petit garçon.
Elle doit son nom à la Grande Barrière de Corail qui longe toute la côte nord est de l’Australie sur 2600 kilomètres. Composée de plus de plus de 2000 îles et plus de 3000 récifs, c’est une véritable barrière située à environ 50 kilomètres des côtes Australiennes. Des passes permettent de la franchir. Son extrémité sud se situe au bord de la mer de Tasmanie, vers Brisbane et elle monte au nord jusqu’à la Papouasie Nouvelle Guinée, le détroit de Torres faisant partie de la Grande Barrière ce qui rends son franchissement particulièrement difficile et cauchemardesque surtout pour un navigateur solitaire.
La Grande Barrière fut découverte par le grand navigateur britannique James Cook lorsqu’il s’échoua dessus avec son navire l’Endeavour, le 11 juin 1770. Il réussit à sauver son navire qui avait subit de très gros dégâts en l’allégeant considérablement pour le remettre à flot lors d’une marée montante. Quels gaillards ces grands navigateurs !
La nuit dernière l’alarme collision a retentie au moins 15 fois. Ces alarmes étaient le fait de grains qui ont tournés autour du bateau toute la nuit. J’ai dormi en pointillé mais j’ai très bien dormi. Ce matin au levé, un petit vent de 8 nœuds s’est levé. J’envoie le spi et coupe le moteur. Il évoluera toute la journée entre 8 nœuds et parfois jusqu’à 20 nœuds. Journée d’hiver, chaude (29 degrés) et humide, le ciel est tout gris et très bas et très souvent il tombe un crachin breton. Pour la nuit j’ai affalé le spi et déroulé le génois. Avec ce temps instable c’est plus sûr.
Alors ce midi j’ai ouvert une boîte de « singe », du corned-beef en fait. Pour ne pas être déçu j’y ai ajouté un bocal de bolognaise. Avec des pommes de terre cuite à l’eau c’était mangeable. Merci la bolognaise car on voit bien que ce n’est pas fabriqué avec des morceaux de filet.
Seulement 119 milles aujourd’hui, la fin de l’étape est difficile.
A demain
Jean Louis
9H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Que de rêves, que de paysages imaginaires ont suscités pour chacun d’entre nous ces mots magiques « La mer de Corail ». Encore une fois c’est à ma maîtresse d’école primaire que je pense. Comment arriver à comprendre ce qu’est le grand récif barrière dont elle nous parlait. Cela me semblait irréel, plus de 2 600 kilomètres de long !
La mer de Corail est délimitée par l’Australie à l’ouest, les îles Salomon et la mer éponyme au nord, le Vanuatu à l’est et la Nouvelle Calédonie au sud. J’y entre par le pacifique et j’en ressortirais au détroit de Torres pour entrer en mer d’Arafura. Encore un nom magique qui a entretenu mes rêveries de petit garçon.
Elle doit son nom à la Grande Barrière de Corail qui longe toute la côte nord est de l’Australie sur 2600 kilomètres. Composée de plus de plus de 2000 îles et plus de 3000 récifs, c’est une véritable barrière située à environ 50 kilomètres des côtes Australiennes. Des passes permettent de la franchir. Son extrémité sud se situe au bord de la mer de Tasmanie, vers Brisbane et elle monte au nord jusqu’à la Papouasie Nouvelle Guinée, le détroit de Torres faisant partie de la Grande Barrière ce qui rends son franchissement particulièrement difficile et cauchemardesque surtout pour un navigateur solitaire.
La Grande Barrière fut découverte par le grand navigateur britannique James Cook lorsqu’il s’échoua dessus avec son navire l’Endeavour, le 11 juin 1770. Il réussit à sauver son navire qui avait subit de très gros dégâts en l’allégeant considérablement pour le remettre à flot lors d’une marée montante. Quels gaillards ces grands navigateurs !
La nuit dernière l’alarme collision a retentie au moins 15 fois. Ces alarmes étaient le fait de grains qui ont tournés autour du bateau toute la nuit. J’ai dormi en pointillé mais j’ai très bien dormi. Ce matin au levé, un petit vent de 8 nœuds s’est levé. J’envoie le spi et coupe le moteur. Il évoluera toute la journée entre 8 nœuds et parfois jusqu’à 20 nœuds. Journée d’hiver, chaude (29 degrés) et humide, le ciel est tout gris et très bas et très souvent il tombe un crachin breton. Pour la nuit j’ai affalé le spi et déroulé le génois. Avec ce temps instable c’est plus sûr.
Alors ce midi j’ai ouvert une boîte de « singe », du corned-beef en fait. Pour ne pas être déçu j’y ai ajouté un bocal de bolognaise. Avec des pommes de terre cuite à l’eau c’était mangeable. Merci la bolognaise car on voit bien que ce n’est pas fabriqué avec des morceaux de filet.
Seulement 119 milles aujourd’hui, la fin de l’étape est difficile.
A demain
Jean Louis
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"Hola captain,
Elle est vraiment incroyable cette barrière de corail qui fait + de 2 fois la France dans toute sa longueur, mais les échelles ne sont pas les mêmes du côté de l’Australie.... Alors ou penses tu atterrir?? à Port-Vila dans l’ile Efate j’imagine, il n’y a pas beaucoup d’infrastructures maritimes, tout se passe au mouillage à priori. L’histoire dit que les colons Anglais et Français s’étaient mis pour une fois d’accord pour gérer le pays et malgré les réticences Françaises ils ont pris leur indépendance en 1980 : Vanuatu au lieu de Nouvelles Hébrides ( ce qu’on apprenait à l’ école à l’époque) En dehors de ça j’ai lu qu’il n’ya aucun impot sur le revenu, aucune retenue à la source, pas d’impot sur les + values, aucun droit de sussession et aucun controle des changes, Bref un paradis fiscal qui ne fournit aucune information sur les comptes financiers de ses investisseurs...et c’est également un pavillon de complaisance...on apprend plein de choses.. Bien vu ta technique de couchage gros temps, c’est le meilleur endroit. Finalement tu es plutot choucroute ou singe?? Bonne nav. captain Jacky
Tue, 17 Aug 2010 08:00:00 GMT - La République du Vanuatu 170°55 E 18°40 S
Tue, 17 Aug 2010 08:00:00 GMT - La République du Vanuatu 170°55 E 18°40 S
10H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé oui, j’ai encore reculé toutes les montres du bord d’une heure ce matin. Plus que 9 heures de décalage avec Paris ou Marseille. Difficile de vous téléphoner le soir maintenant ou bien il faut que je me lève de bonne heure.
Je vais arriver cette nuit dans le sud Vanuatu et il me restera à remonter Nord Ouest pour atteindre Port Vila, la capitale. L’archipel est composé de 83 îles, toutes d’origine volcaniques et certains volcans sont encore en activité comme sur l’île de Tanna dans le sud Vanuatu avec le volcan Yasur. En janvier 2002, un violent tremblement de terre suivi d’un tsunami a provoqué de gros dégâts à Port Vila. D’autres tremblements de terre ont eu lieu en aout 2006, en aout 2007 et encore la semaine dernière avec un tremblement de terre magnitude 7,5 suivi d’un petit tsunami. Trop profonds, ils n’ont pas fait de dégâts.
Vous comprendrez que je ne vais pas m’éterniser au Vanuatu.
Historiquement connu sous le nom de Nouvelles Hébrides, le pays était gouverné par un condominium Franco Anglais. C’est en 1980 qu’il devient Vanuatu avec son indépendance. Les gouvernements successifs ont su garder les bons côtés de chacune des deux administrations, ce qui fait qu’à ce jour le pays ne s’en sort pas trop mal.
Comme dans beaucoup de petits pays à base d’archipel dans le pacifique, il n’y a pas d’impôts sur le revenu ce qui fait rêver les Européens qui imaginent immédiatement le paradis.
En fait, tout pays doit être administré et cela a un coût. Si l’on voulait mesurer le niveau de paradis de chaque pays, peut être que le pourcentage de fonctionnaires par rapport à la population serait une première approche. Après il faut bien les payer et que l’on fasse son budget avec l’impôt sur le revenu ou bien avec les droits de douane, c’est le peuple qui paie. Quoi que les droits de douane ont l’avantage de faire cotiser toute la population et non une minorité comme avec l’impôt sur le revenu.
Par contre le budget du pays établi sur les droits de douane pose d’autres problèmes et rends la vie extrêmement chère. J’ai constaté à Tahiti une population excédée par le niveau du coût de la vie et je n’imagine pas que cela puisse continuer sans une crise majeure à moyen terme. Un des problèmes importants de Tahiti c’est qu’avec ce système la charge fiscale repose également sur les touristes qui, trouvant la vie trop cher fuient ce pays. J’ai lu quelque part qu’au Vanuatu les touristes peuvent acheter en « Duty free » ce qui serait alors une bonne solution pour favoriser le tourisme qui est une des seules ressources naturelles de ces pays. Attendons de voir.
La capitale, Port Vila est située sur l’île d’Efate, en centre Vanuatu. Il n’y a que deux villes dans ce pays, la deuxième est Luganville située sur l’île d’Esperitu Santo. La population totale du pays est d’environ 200 000 habitants dont environ le quart pour Port Vila.
Ha ! Putain de spi. J’ai l’impression que cela devient un jeu. Depuis ce matin je suis sous spi. J’étais devrais-je dire. Le vent est en accordéon. Il n’arrête pas d’évoluer en vitesse entre 8 et 15 nœuds et en direction, d’Est à Sud Sud Est. Je suis avec vous, en train d’écrire cette news et tout d’un coup je me dis « C’est bien calme ». Je sors dehors et découvre un magnifique coquetier. Il est uniquement autour du bas étai mais il a fait déjà 6 ou 7 tours. Pas de panique, j’ai l’habitude. Je commence par prendre les mesures d’urgence, un peu moins de cap et reprise d’un peu d’écoute, et je sors mon appareil photo pour vous faire bénéficier de la chose. Je vais quand même mettre une bonne demi-heure à démêler le lascar. Il n’est que 16 heures mais tant pis pour lui, hop dans son sac. Non mais !
Hum ! Le repas de ce midi, super top. J’ai fait revenir des petits copeaux de jambon sec dans ma poêle puis je les ai noyés dans des œufs brouillés et j’ai jeté le tout sur une assiette de nouilles au beurre. Avec le petit filet de vinaigre. Quel régal.
J’utilise du vinaigre d’alcool comme au bon vieux temps. Je n’aime pas tous ces vinaigres modernes. Cette bouteille je l’ai achetée en Turquie en 2007, elle aura fait le tour du monde.
En ce moment je passe au moins deux heures par jour sur mon livre. C’est un sacré travail d’écrire un livre, c’est un travail de longue haleine. J’ai le titre, c’est « Vents contraires ». Bien sûr j’y parle de ce cancer et puis de ma maladie de rein et de cette dialyse qui voulait m’obliger à rester au port. Et puis de mon bonheur quand, malgré ces vents contraires, j’arrive à faire route.
Voilà pour aujourd’hui. 134 milles au compteur, à 160 milles de Port Vila.
A demain
Jean Louis
10H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé oui, j’ai encore reculé toutes les montres du bord d’une heure ce matin. Plus que 9 heures de décalage avec Paris ou Marseille. Difficile de vous téléphoner le soir maintenant ou bien il faut que je me lève de bonne heure.
Je vais arriver cette nuit dans le sud Vanuatu et il me restera à remonter Nord Ouest pour atteindre Port Vila, la capitale. L’archipel est composé de 83 îles, toutes d’origine volcaniques et certains volcans sont encore en activité comme sur l’île de Tanna dans le sud Vanuatu avec le volcan Yasur. En janvier 2002, un violent tremblement de terre suivi d’un tsunami a provoqué de gros dégâts à Port Vila. D’autres tremblements de terre ont eu lieu en aout 2006, en aout 2007 et encore la semaine dernière avec un tremblement de terre magnitude 7,5 suivi d’un petit tsunami. Trop profonds, ils n’ont pas fait de dégâts.
Vous comprendrez que je ne vais pas m’éterniser au Vanuatu.
Historiquement connu sous le nom de Nouvelles Hébrides, le pays était gouverné par un condominium Franco Anglais. C’est en 1980 qu’il devient Vanuatu avec son indépendance. Les gouvernements successifs ont su garder les bons côtés de chacune des deux administrations, ce qui fait qu’à ce jour le pays ne s’en sort pas trop mal.
Comme dans beaucoup de petits pays à base d’archipel dans le pacifique, il n’y a pas d’impôts sur le revenu ce qui fait rêver les Européens qui imaginent immédiatement le paradis.
En fait, tout pays doit être administré et cela a un coût. Si l’on voulait mesurer le niveau de paradis de chaque pays, peut être que le pourcentage de fonctionnaires par rapport à la population serait une première approche. Après il faut bien les payer et que l’on fasse son budget avec l’impôt sur le revenu ou bien avec les droits de douane, c’est le peuple qui paie. Quoi que les droits de douane ont l’avantage de faire cotiser toute la population et non une minorité comme avec l’impôt sur le revenu.
Par contre le budget du pays établi sur les droits de douane pose d’autres problèmes et rends la vie extrêmement chère. J’ai constaté à Tahiti une population excédée par le niveau du coût de la vie et je n’imagine pas que cela puisse continuer sans une crise majeure à moyen terme. Un des problèmes importants de Tahiti c’est qu’avec ce système la charge fiscale repose également sur les touristes qui, trouvant la vie trop cher fuient ce pays. J’ai lu quelque part qu’au Vanuatu les touristes peuvent acheter en « Duty free » ce qui serait alors une bonne solution pour favoriser le tourisme qui est une des seules ressources naturelles de ces pays. Attendons de voir.
La capitale, Port Vila est située sur l’île d’Efate, en centre Vanuatu. Il n’y a que deux villes dans ce pays, la deuxième est Luganville située sur l’île d’Esperitu Santo. La population totale du pays est d’environ 200 000 habitants dont environ le quart pour Port Vila.
Ha ! Putain de spi. J’ai l’impression que cela devient un jeu. Depuis ce matin je suis sous spi. J’étais devrais-je dire. Le vent est en accordéon. Il n’arrête pas d’évoluer en vitesse entre 8 et 15 nœuds et en direction, d’Est à Sud Sud Est. Je suis avec vous, en train d’écrire cette news et tout d’un coup je me dis « C’est bien calme ». Je sors dehors et découvre un magnifique coquetier. Il est uniquement autour du bas étai mais il a fait déjà 6 ou 7 tours. Pas de panique, j’ai l’habitude. Je commence par prendre les mesures d’urgence, un peu moins de cap et reprise d’un peu d’écoute, et je sors mon appareil photo pour vous faire bénéficier de la chose. Je vais quand même mettre une bonne demi-heure à démêler le lascar. Il n’est que 16 heures mais tant pis pour lui, hop dans son sac. Non mais !
Hum ! Le repas de ce midi, super top. J’ai fait revenir des petits copeaux de jambon sec dans ma poêle puis je les ai noyés dans des œufs brouillés et j’ai jeté le tout sur une assiette de nouilles au beurre. Avec le petit filet de vinaigre. Quel régal.
J’utilise du vinaigre d’alcool comme au bon vieux temps. Je n’aime pas tous ces vinaigres modernes. Cette bouteille je l’ai achetée en Turquie en 2007, elle aura fait le tour du monde.
En ce moment je passe au moins deux heures par jour sur mon livre. C’est un sacré travail d’écrire un livre, c’est un travail de longue haleine. J’ai le titre, c’est « Vents contraires ». Bien sûr j’y parle de ce cancer et puis de ma maladie de rein et de cette dialyse qui voulait m’obliger à rester au port. Et puis de mon bonheur quand, malgré ces vents contraires, j’arrive à faire route.
Voilà pour aujourd’hui. 134 milles au compteur, à 160 milles de Port Vila.
A demain
Jean Louis
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"salut Grand Messieurs, c’est vraiment toujours un grand plaisir de vous lire, j’ai repris le boulot lundi apres 2 semaines de conges bien merité et dimanche soir j’ai ouvert mon pc pour commencer a prendre mes mails, j’en ai profité pour lire tous vos articles, meme que j’ai repris depuis le debut presque 2 heures de lecture c’etait trop bon j’avais l’impression d’etre sur le bateau avec vous ainsi que ma femme qui a de vos news tres souvent et toujours aussi admirative de votre acharnement a la reussite, j’ai vu vos divers soucis avec le spi asy et le halebas est ce reparé? si vous avez besoin de pieces ou autres ne pas hesiter a me contacter soit par mail soit tel je me couche tard. pour le spi si je peux me permettre vu le nombre d’heures de nave il faudrait peut etre plus le tendre au niveau du guindant ce qui eviterais qu’il vienne dans le bas etai. etre un tout petit peu moins choquer sur l’ecoute de spi vu la force de vent(8a15noeuds) je me languis de vous revoir pour nous raconter tout vos exploits et lire votre livre avec une superbe dedicace. en france il est 12h45 et nous sommes mardi 17/8/2010 c’est l’heure du repas a table. et bien grand messieurs encore toute mes felicitations pour ce superbe tour du monde de superbes messages; je crois que c’est ce qu’on appel un REVE. a tres bientot par mail amities Fred Sintes" Envoyé par FRED SINTES le 17-08-2010 à 12:48
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"passionnan t votre aventure je me delecte en vous lisant j’ai hate d’avoir le bouquin mais patience affection roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 18-08-2010 à 09:56
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"Salut Amiral, heureux de vous retrouver après quelques jours passés sur nos fidèles destriers à parcourir le Massif Central et la Dordogne non sans oublier de passer par Royan pour faire la bise à Petit Louis qui a fêté ses trois ans.En gros, 6000 km quand même depuis la mi juillet.Quel plaisir de quitter les autoroutes à la découverte de cette France magnifique, hospitalière, généreuse par sa nature et ses habitants ! Quel plaisir que ces rencontres inattendues, improvisées de gens simples et accueillants ! Que notre vie de Parisiens nous pollue dans nos relations et notre façon de voir le Monde, fût t’il ( futile? ) à quelques pas ? HARmattan HARley. Y’a pas de doute, y’a quelque chose !! On vous embrasse. GD et sa Galie" Envoyé par gd le 18-08-2010 à 10:27
Wed, 18 Aug 2010 08:00:00 GMT - Dans la grisaille 168°31 E 18°03 S
Wed, 18 Aug 2010 08:00:00 GMT - Dans la grisaille 168°31 E 18°03 S
10H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
On imagine le Vanuatu avec des couleurs de paradis, des bleus et des verts de toute beauté. Hé bien pas toujours.
A la tombée de la nuit hier soir, le vent a forcit tout à coup pour s’établir autour de 20 à 22 nœuds en s’orientant de plus en plus sud au fil de la nuit. Cela m’a permis de monter mon cap de plus en plus au nord en reprenant 5 degrés toutes les heures. Cette évolution m’amène à midi 12 milles au nord d’Erromango sans avoir eu besoin de tirer un bord. Le bateau marche bien et si les choses continuent ainsi je devrais être mouillé à Port Vila avant minuit ce soir.
Au niveau du temps ce n’est pas terrible. Toute la nuit j’ai eu droit à un petit crachin breton et ce matin j’étais entouré sur 360 degrés de nuages bas. Ce n’est qu’à midi, en passant au plus près de cette île que j’ai pu l’apercevoir. C’est une île volcanique assez grande, une cinquantaine de kilomètres dans sa plus grande longueur et son sommet culmine à 828 mètres.
Avec 26 degrés c’est l’hiver et comme on s’habitue à tout, même aux grosses chaleurs, ce matin j’avais froid et j’ai passé une chemise et une paire de chaussettes basses. A Rangiroa, le pompiste m’a affirmé que lui l’hiver il mettait deux couettes dans son lit.
J’ai rebaptisé le pont d’Harmattan. Je l’appel le ring. Hier j’ai dû me battre avec ce spi mais la soirée n’était pas finie. A l’occasion d’un virement de bord, impossible de border le génois, la nouvelle écoute étant coincée dans la poupée du guindeau. Je vais à l’avant pour libérer la récalcitrante pendant que le génois, furieux, se débat dans un vent d’une vingtaine de nœuds. Ce n’est pas facile, cela tire, puis au moment où je la libère, le génois claque et la contre écoute vient me gifler violement la bouche. J’en voie trente six chandelles, l’impression de recevoir un grand coup de poing dans la figure. Ce matin j’ai les lèvres épaisses et la supérieure un peu ouverte à l’intérieur. Elles sont très dangereuses ces écoutes de génois et cela aurait pu être plus grave. Lors de mon tour de méditerranée j’ai eu ainsi une vitre en altuglace épais de mon par brise totalement explosée. La voile peut être un sport à risque !
Quelle triste journée. J’ai vraiment hâte d’arriver et de retrouver la civilisation. A 19 heures ce soir j’ai encore 24 milles à parcourir pour arriver à Port Villa. Toute l’après midi le vent à oscillé entre 18 et 25 nœuds ce qui m’a permis de parcourir 139 milles ces dernières 24 heures.
A demain.
Jean Louis
10H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
On imagine le Vanuatu avec des couleurs de paradis, des bleus et des verts de toute beauté. Hé bien pas toujours.
A la tombée de la nuit hier soir, le vent a forcit tout à coup pour s’établir autour de 20 à 22 nœuds en s’orientant de plus en plus sud au fil de la nuit. Cela m’a permis de monter mon cap de plus en plus au nord en reprenant 5 degrés toutes les heures. Cette évolution m’amène à midi 12 milles au nord d’Erromango sans avoir eu besoin de tirer un bord. Le bateau marche bien et si les choses continuent ainsi je devrais être mouillé à Port Vila avant minuit ce soir.
Au niveau du temps ce n’est pas terrible. Toute la nuit j’ai eu droit à un petit crachin breton et ce matin j’étais entouré sur 360 degrés de nuages bas. Ce n’est qu’à midi, en passant au plus près de cette île que j’ai pu l’apercevoir. C’est une île volcanique assez grande, une cinquantaine de kilomètres dans sa plus grande longueur et son sommet culmine à 828 mètres.
Avec 26 degrés c’est l’hiver et comme on s’habitue à tout, même aux grosses chaleurs, ce matin j’avais froid et j’ai passé une chemise et une paire de chaussettes basses. A Rangiroa, le pompiste m’a affirmé que lui l’hiver il mettait deux couettes dans son lit.
J’ai rebaptisé le pont d’Harmattan. Je l’appel le ring. Hier j’ai dû me battre avec ce spi mais la soirée n’était pas finie. A l’occasion d’un virement de bord, impossible de border le génois, la nouvelle écoute étant coincée dans la poupée du guindeau. Je vais à l’avant pour libérer la récalcitrante pendant que le génois, furieux, se débat dans un vent d’une vingtaine de nœuds. Ce n’est pas facile, cela tire, puis au moment où je la libère, le génois claque et la contre écoute vient me gifler violement la bouche. J’en voie trente six chandelles, l’impression de recevoir un grand coup de poing dans la figure. Ce matin j’ai les lèvres épaisses et la supérieure un peu ouverte à l’intérieur. Elles sont très dangereuses ces écoutes de génois et cela aurait pu être plus grave. Lors de mon tour de méditerranée j’ai eu ainsi une vitre en altuglace épais de mon par brise totalement explosée. La voile peut être un sport à risque !
Quelle triste journée. J’ai vraiment hâte d’arriver et de retrouver la civilisation. A 19 heures ce soir j’ai encore 24 milles à parcourir pour arriver à Port Villa. Toute l’après midi le vent à oscillé entre 18 et 25 nœuds ce qui m’a permis de parcourir 139 milles ces dernières 24 heures.
A demain.
Jean Louis
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"Cher Jean-Louis, Je ne t’écris pas chaque jour, mais je ne suis jamais très loin de mon écran et de tes aventures, quelquefois tumultueuses. Une question en passant : j’aimais te suivre sur la carte de tes océans. quelqu’un peut-il mettre à jour ta progression, datée ? Cela m’intéresse. Encouragements. Félicitations. Amitiés. Dominique" Envoyé par Manchon le 19-08-2010 à 08:47
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"salut Frangin,
justement, ce we, je disais à Alain que tu n’as pas mis la 3è carte sur ton site et que je ne te situe pas du tout. Bisous Marie" Envoyé par Marie le 19-08-2010 à 21:04
Thu, 19 Aug 2010 08:00:00 GMT - Au mouillage à Port Vila 168°18 E 17°44 S
Thu, 19 Aug 2010 08:00:00 GMT - Au mouillage à Port Vila 168°18 E 17°44 S
10H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Que c’est bon la civilisation ! Comme d’habitude les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Hier c’était l’horreur et aujourd’hui cela ressemble beaucoup au bonheur.
Je vais vous le faire dans l’ordre chronologique. On est hier soir, je viens juste de vous envoyer la news et je pratique la dernière dialyse de la journée. Depuis le matin je la vie mal cette journée, beaucoup de vent (entre 20 et 27N), pile sur l’arrière comme d’habitude et puis une très grosse houle. Je suis sous grand voile pleine et artimon plein. J’ai passé la journée dans le cockpit à régler en permanence mon cap afin de suivre le vent pour éviter l’empannage. Je suis un peu chagriné car je me suis aperçu qu’un chandelier bouge. C’est une écoute de génois qui l’a forcé. Je n’aime pas quand il y a des problèmes sur mon bateau. Je fais donc cette dialyse et comme c’est la journée des problèmes, pour une fois cela ne se passe pas bien. D’habitude en une demie heure c’est fait, là j’y suis depuis trois quart d’heure et cela ne veux pas rentrer, la poche est encore aux deux tiers pleine. Cela m’énerve, je sais que je devrais être dans le cockpit mais que faire pour que cela aille plus vite ? Rien !
Tout d’un coup, une vague plus grosse et plus méchante que les autres soulève le bateau et le mets en travers. Vlan ! Comme un coup de canon, tout tremble, je sais que la catastrophe est arrivée. Le pilote se mets à hurler, le bateau penche énormément. J’attrape mes deux poches sous le bras et je grimpe difficilement dans le cockpit. Je constate immédiatement que l’on a empanné et que le bateau est maintenant en travers du vent. Je rétablie promptement la situation et commence à faire le point des dégâts. Le chariot de grand voile s’est envolé et les billes sont parties à la mer. Je ne peux rien faire pour l’instant et maintenant que la situation est sécurisée je redescends finir ma dialyse et me débrancher pour pouvoir gérer la crise.
Une fois libéré, je remonte à la manœuvre. Il faut que j’affale cette grand voile sans faire plus de dégâts. Je dois en premier lieu sécuriser la bôme. J’allume mes projecteurs de barre de flèche, ils ont trinqués eux aussi, sur les quatre un seul fonctionne. J’ai mis le moteur en route et il me faut une demi-heure pour arriver à mes fins. Maintenant à l’artimon. Je veux affaler celui-ci quand je me rends compte que lui aussi a trinqué, la bôme n’est plus fixée au mat.
Je suis furieux. Je le voyais venir ce problème. C’est de ma faute aussi de toujours vouloir naviguer avec ma grand voile plutôt qu’avec le génois, je ne suis pas en course, je n’avais qu’à jouer la sécurité. De toute façon j’ai bien compris la leçon cette fois et maintenant je ferais comme Moitessier et sa bande, uniquement des voiles d’avant dans les alizés.
La journée n’est pas finie, je rentre de nuit dans port Vila sous une pluie fine. Ce n’est pas très agréable. A 0h15 je jette l’ancre dans la zone de quarantaine. Heureusement que j’ai 100 mètres de chaîne car il y a 30 mètres de fond. Avant de me coucher je veux allumer mon feu de mouillage mais la palette de l’interrupteur me reste dans les doigts. C’est trop pour aujourd’hui, je me jette dans ma couchette.
Ce matin, après une bonne nuit je suis en forme, je monte sur le pont et découvre l’endroit. C’est très joli. Comme il pleut souvent il y a de magnifiques pelouses. Il y a également plein de jolies maisons et des paillotes. Je range mes voiles et commence à gonfler mon annexe quand un gas des douanes vient me chercher avec son bateau. Très sympa il me fait faire le tour des services et me ramène ensuite sur Harmattan. Je suis tout de suite séduit par l’ambiance. La plupart des gens parlent français et c’est agréable. Les gens sont aimables et très souriants. Nous sommes plusieurs à être arrivés dans la nuit et je m’aperçois que tout le monde à ses ennuis. Un à explosé son spi, un autre à son désalinisateur en panne… Cela relativise un peu les miens.
Etant administrativement en règle, je décide de bouger le bateau et d’aller plus près de la ville dans un endroit avec moins de fonds. Je mets le moteur en marche, je remonte l’ancre et je commence à faire route quand je vois arriver une annexe avec un homme et une femme qui me fond des grands signes et j’entends « Jean Louiiiis «
Je n’en reviens pas, ce sont Chloé et Jacques du bateau Tangaroa. On a travaillés côte à côte sur nos bateaux respectifs à Port Saint Louis du Rhône. Ils sont arrivés hier. Je les invite au restaurant et nous allons au steak house local manger des steaks tartares avec des frites et de la bière pression. Je leur raconte mon aventure. Que c’est bon de communiquer lorsque l’on est resté 20 jours seul en mer.
Je demande à Jacques s’il a des outils et je lui raconte mes histoires de bômes. Il me rappel alors qu’il est gréeur, quelle chance. Je n’en reviens pas. Du coup ce soir l’artimon est réparé et cette fois on a remplacé les rivets pop par des vis dans le mât. Beaucoup plus solide. On a également démonté totalement le hale bas. C’est un défaut de conception. Il y aurait dû avoir un trou dans le bas pour laisser échapper l’eau.
Demain Jacques va monter en haut du mât et me vérifier et régler tout le gréement. Aujourd’hui c’était un jour de paradis. Cela compense.
Je m’aperçois que je n’ai pris aucune photo. Je me rattraperais demain.
Bonne journée, à demain.
Jean Louis
10H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Que c’est bon la civilisation ! Comme d’habitude les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Hier c’était l’horreur et aujourd’hui cela ressemble beaucoup au bonheur.
Je vais vous le faire dans l’ordre chronologique. On est hier soir, je viens juste de vous envoyer la news et je pratique la dernière dialyse de la journée. Depuis le matin je la vie mal cette journée, beaucoup de vent (entre 20 et 27N), pile sur l’arrière comme d’habitude et puis une très grosse houle. Je suis sous grand voile pleine et artimon plein. J’ai passé la journée dans le cockpit à régler en permanence mon cap afin de suivre le vent pour éviter l’empannage. Je suis un peu chagriné car je me suis aperçu qu’un chandelier bouge. C’est une écoute de génois qui l’a forcé. Je n’aime pas quand il y a des problèmes sur mon bateau. Je fais donc cette dialyse et comme c’est la journée des problèmes, pour une fois cela ne se passe pas bien. D’habitude en une demie heure c’est fait, là j’y suis depuis trois quart d’heure et cela ne veux pas rentrer, la poche est encore aux deux tiers pleine. Cela m’énerve, je sais que je devrais être dans le cockpit mais que faire pour que cela aille plus vite ? Rien !
Tout d’un coup, une vague plus grosse et plus méchante que les autres soulève le bateau et le mets en travers. Vlan ! Comme un coup de canon, tout tremble, je sais que la catastrophe est arrivée. Le pilote se mets à hurler, le bateau penche énormément. J’attrape mes deux poches sous le bras et je grimpe difficilement dans le cockpit. Je constate immédiatement que l’on a empanné et que le bateau est maintenant en travers du vent. Je rétablie promptement la situation et commence à faire le point des dégâts. Le chariot de grand voile s’est envolé et les billes sont parties à la mer. Je ne peux rien faire pour l’instant et maintenant que la situation est sécurisée je redescends finir ma dialyse et me débrancher pour pouvoir gérer la crise.
Une fois libéré, je remonte à la manœuvre. Il faut que j’affale cette grand voile sans faire plus de dégâts. Je dois en premier lieu sécuriser la bôme. J’allume mes projecteurs de barre de flèche, ils ont trinqués eux aussi, sur les quatre un seul fonctionne. J’ai mis le moteur en route et il me faut une demi-heure pour arriver à mes fins. Maintenant à l’artimon. Je veux affaler celui-ci quand je me rends compte que lui aussi a trinqué, la bôme n’est plus fixée au mat.
Je suis furieux. Je le voyais venir ce problème. C’est de ma faute aussi de toujours vouloir naviguer avec ma grand voile plutôt qu’avec le génois, je ne suis pas en course, je n’avais qu’à jouer la sécurité. De toute façon j’ai bien compris la leçon cette fois et maintenant je ferais comme Moitessier et sa bande, uniquement des voiles d’avant dans les alizés.
La journée n’est pas finie, je rentre de nuit dans port Vila sous une pluie fine. Ce n’est pas très agréable. A 0h15 je jette l’ancre dans la zone de quarantaine. Heureusement que j’ai 100 mètres de chaîne car il y a 30 mètres de fond. Avant de me coucher je veux allumer mon feu de mouillage mais la palette de l’interrupteur me reste dans les doigts. C’est trop pour aujourd’hui, je me jette dans ma couchette.
Ce matin, après une bonne nuit je suis en forme, je monte sur le pont et découvre l’endroit. C’est très joli. Comme il pleut souvent il y a de magnifiques pelouses. Il y a également plein de jolies maisons et des paillotes. Je range mes voiles et commence à gonfler mon annexe quand un gas des douanes vient me chercher avec son bateau. Très sympa il me fait faire le tour des services et me ramène ensuite sur Harmattan. Je suis tout de suite séduit par l’ambiance. La plupart des gens parlent français et c’est agréable. Les gens sont aimables et très souriants. Nous sommes plusieurs à être arrivés dans la nuit et je m’aperçois que tout le monde à ses ennuis. Un à explosé son spi, un autre à son désalinisateur en panne… Cela relativise un peu les miens.
Etant administrativement en règle, je décide de bouger le bateau et d’aller plus près de la ville dans un endroit avec moins de fonds. Je mets le moteur en marche, je remonte l’ancre et je commence à faire route quand je vois arriver une annexe avec un homme et une femme qui me fond des grands signes et j’entends « Jean Louiiiis «
Je n’en reviens pas, ce sont Chloé et Jacques du bateau Tangaroa. On a travaillés côte à côte sur nos bateaux respectifs à Port Saint Louis du Rhône. Ils sont arrivés hier. Je les invite au restaurant et nous allons au steak house local manger des steaks tartares avec des frites et de la bière pression. Je leur raconte mon aventure. Que c’est bon de communiquer lorsque l’on est resté 20 jours seul en mer.
Je demande à Jacques s’il a des outils et je lui raconte mes histoires de bômes. Il me rappel alors qu’il est gréeur, quelle chance. Je n’en reviens pas. Du coup ce soir l’artimon est réparé et cette fois on a remplacé les rivets pop par des vis dans le mât. Beaucoup plus solide. On a également démonté totalement le hale bas. C’est un défaut de conception. Il y aurait dû avoir un trou dans le bas pour laisser échapper l’eau.
Demain Jacques va monter en haut du mât et me vérifier et régler tout le gréement. Aujourd’hui c’était un jour de paradis. Cela compense.
Je m’aperçois que je n’ai pris aucune photo. Je me rattraperais demain.
Bonne journée, à demain.
Jean Louis
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"coucou,
et oui, comme d’habitude, à fond, à fond, à fond, ........ tu m’as bien fait rire aujourd’hui, aussi bien avec la leçon tirée de tes problèmes de voile mais aussi avec la rencontre de tes amis, voisins de chantier à Port St Louis. Le monde est petit.... Bisous et bonne continuation Marie" Envoyé par Marie le 19-08-2010 à 21:07
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"’’ouh gars ! Ko men va d’puis c tan. Nou e t ion quec jours a EVian. Bo cou d’ 1000 au compteur’’. Style ’’routage métro’’. Vous continuez a nous faire rêver très passionnant. Cours d’ histoire, de géographie, de cuisines. Nous ressentons en lisant vos commentaires votre moral un peu bas puis un rayon de soleil et le voilà au beau fixe. Continuez de nous faire rêver belle aventure ! AUjourd hui a Cormeilles nous avons eu enfin une belle journée tellement belle que nous avons mange ce soir sur la terrasse. La nouvelle maison du bas de la rue est maintenant habitée. Mais la rue Chaudar est toujours aussi calme. Je ne me vois pas finir mes jours dans ce coin. Patrick est d’ accord avec moi. Il préfère la mer et moi aussi. A bientôt sur votre livre de bord. Maryse " Envoyé par Maryse MARIE le 19-08-2010 à 23:32
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"Hurrah! Super, cette rencontre entre "vieux voisins"! De grosses bises pour Chloé et Jacques, dont on suit les "news" aussi avidement que les tiennes. De grosseS biseS de la belle Sardaigne, les "autres vieux voisins" de Port Nap" Envoyé par petra et berti le 20-08-2010 à 16:14
Fri, 20 Aug 2010 08:00:00 GMT - L’entretien du bateau 168°18 E 17°44 S
Fri, 20 Aug 2010 08:00:00 GMT - L’entretien du bateau 168°18 E 17°44 S
10H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Que de problèmes résolus dans une journée. Ce matin très tôt, Jacques arrive à bord avec son sac à dos rempli d’outils. Moi je viens de finir ma dialyse, j’en suis encore à la toilette.
Il fait le tour de tout le gréement. Il vérifie tout, reprends, modifie, règle, change une goupille, ressert les fixations de latte, un peu de Loctite par ci, un peu de Loctite par là. A la fin il reprend le réglage de la tension de tous les câbles. A 10 heures il a fini, je peux repartir du Vanuatu complètement rassuré sur mon gréement.
Pendant ce temps je m’occupe du chariot de grand voile. Heureusement j’ai des billes dans un sachet, je remonte le chariot avec une cinquantaine de bille. Il en faudrait le double mais cela va me permettre d’aller jusqu’à Darwin où je vais m’en faire envoyer. Ensuite je fais un bricolage avec des cordages pour fixer mon chariot de grand voile au centre du rail. Je crois que cela peut convenir jusqu’à Marseille.
Je m’occupe ensuite du propulseur d’étrave. Ce n’est pas facile mais j’ai l’habitude, en une heure la goupille neuve est en place et le propulseur fonctionne à nouveau.
Maintenant c’est le tour du moteur hors bord qui comme d’habitude ne fonctionne plus. Il faut démonter le carburateur et tout nettoyer pour le remettre en route. Ce n’est qu’à 11H15 que je peux partir en annexe pour faire mes formalités de sortie. J’arrive à la douane à 11H40, cela ferme à midi mais aujourd’hui c’est jour de paye, tout le monde est parti. Je viens de me payer 40 minutes d’annexe, je suis furieux. Il faut retourner au bateau et revenir en début d’après midi. En rentrant c’est tellement loin que je tombe en panne d’essence et que je dois finir en ramant.
Après un repas au steak house avec Jacques et Chloé, nous nous séparons, Chloé va vaquer à ses occupations et Jacques va passer l’après midi avec moi. On prends Harmattan pour aller à la douane, Jacques fait des ronds dans l’eau pendant que je me rends aux bureaux avec l’annexe, je passe au port payer et le douanier me donne la « Clearance » Nous allons maintenant à l’immigration à un mille de là et nous procédons de la même manière. Il faut se dépêcher car tout ferme à 16H30 jusqu’à lundi matin.
Nous allons ensuite mouiller en face du garage Toyota pour acheter des batteries. Je suis étonné car ils ne prennent pas la carte bleue. Un jeune mécanicien nous transporte en ville pour aller retirer du liquide et nous explique que la carte bleue vient juste de faire son apparition au Vanuatu. Du coup il nous transporte les batteries dans son pickup jusqu’au quai en face de Harmattan.
Jacques m’aide à changer les batteries. Nous faisons cela sans interrompre le 12 volts.
Et au milieu de tout cela il faut s’occuper des lessives. Heureusement que la machine à laver fonctionne correctement.
Ce soir je suis heureux, le bateau est en état, prêt pour repartir vivre l’aventure des longues traversées. Demain c’est l’avitaillement, peut être un peu de tourisme et ensuite ce sera la pleine mer.
A demain
Jean Louis
INTERVENTION A LA RADIO 1 POLYNESIE
10H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Que de problèmes résolus dans une journée. Ce matin très tôt, Jacques arrive à bord avec son sac à dos rempli d’outils. Moi je viens de finir ma dialyse, j’en suis encore à la toilette.
Il fait le tour de tout le gréement. Il vérifie tout, reprends, modifie, règle, change une goupille, ressert les fixations de latte, un peu de Loctite par ci, un peu de Loctite par là. A la fin il reprend le réglage de la tension de tous les câbles. A 10 heures il a fini, je peux repartir du Vanuatu complètement rassuré sur mon gréement.
Pendant ce temps je m’occupe du chariot de grand voile. Heureusement j’ai des billes dans un sachet, je remonte le chariot avec une cinquantaine de bille. Il en faudrait le double mais cela va me permettre d’aller jusqu’à Darwin où je vais m’en faire envoyer. Ensuite je fais un bricolage avec des cordages pour fixer mon chariot de grand voile au centre du rail. Je crois que cela peut convenir jusqu’à Marseille.
Je m’occupe ensuite du propulseur d’étrave. Ce n’est pas facile mais j’ai l’habitude, en une heure la goupille neuve est en place et le propulseur fonctionne à nouveau.
Maintenant c’est le tour du moteur hors bord qui comme d’habitude ne fonctionne plus. Il faut démonter le carburateur et tout nettoyer pour le remettre en route. Ce n’est qu’à 11H15 que je peux partir en annexe pour faire mes formalités de sortie. J’arrive à la douane à 11H40, cela ferme à midi mais aujourd’hui c’est jour de paye, tout le monde est parti. Je viens de me payer 40 minutes d’annexe, je suis furieux. Il faut retourner au bateau et revenir en début d’après midi. En rentrant c’est tellement loin que je tombe en panne d’essence et que je dois finir en ramant.
Après un repas au steak house avec Jacques et Chloé, nous nous séparons, Chloé va vaquer à ses occupations et Jacques va passer l’après midi avec moi. On prends Harmattan pour aller à la douane, Jacques fait des ronds dans l’eau pendant que je me rends aux bureaux avec l’annexe, je passe au port payer et le douanier me donne la « Clearance » Nous allons maintenant à l’immigration à un mille de là et nous procédons de la même manière. Il faut se dépêcher car tout ferme à 16H30 jusqu’à lundi matin.
Nous allons ensuite mouiller en face du garage Toyota pour acheter des batteries. Je suis étonné car ils ne prennent pas la carte bleue. Un jeune mécanicien nous transporte en ville pour aller retirer du liquide et nous explique que la carte bleue vient juste de faire son apparition au Vanuatu. Du coup il nous transporte les batteries dans son pickup jusqu’au quai en face de Harmattan.
Jacques m’aide à changer les batteries. Nous faisons cela sans interrompre le 12 volts.
Et au milieu de tout cela il faut s’occuper des lessives. Heureusement que la machine à laver fonctionne correctement.
Ce soir je suis heureux, le bateau est en état, prêt pour repartir vivre l’aventure des longues traversées. Demain c’est l’avitaillement, peut être un peu de tourisme et ensuite ce sera la pleine mer.
A demain
Jean Louis
INTERVENTION A LA RADIO 1 POLYNESIE
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"bonjour capitaine,
Eh bien je te laisse qq jours sans nouvelle et diable à la lecture de ton blog aujourd’hui je m’aperçols que tu as reçu un sérieux baptème du feu... et bien sur avec la chance que tu as (le bon dieu surement) un bon samaritain s’est trouvé sur ta route avec les bons outils!!! Alors maintenant prudence car effectivement tu n’est pas en course et, il faut préserver ta monture jusqu’à Port Saint Louis. Ici à Lyon toujours l’alternance de la pluie et des nuages avec une tempéraure qui est redevenue correcte 25/28° ce vendredi. Merci pour la carte mise à jour cela permet à tous de mieux suivre la progression du navire. Quel périple !!! J’ai été déçu de n’avoir pu te prendre au téléphone car j’étais en haut de l’échelle en train de couper la vigne vierge envahissant le mur de la terrasse. Jean louis préserve toi et surtout pas d’imprudence la route est encore longue avant le retour au bercail. Bon week end à toi et tes amis. bernard" Envoyé par bernard.lannion le 20-08-2010 à 14:22
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"Bonsoir Jean-Louis. Nous prenons l apéro chez nos voisins du rond point. Et nous avons parler de votre periple dans les mers du sud. Sans être la vous étiez la vedette. Il reste une coupe ! Vous avez acquit de nouveaux lecteurs et admirateurs. Ils sont tous étonnes et admiratifs d’ avoir un voisin aussi courageux Bon vent et bonne route. A bientôt Signe. Le rond point de la rue Chaudar. " Envoyé par Maryse Sophie Chantal Patrick Hervé Daniel de la rue chaudar le 20-08-2010 à 21:34
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"bravo pour l’interventionradio j’aime entrendre votre voix je suis plongèe sur mon atlasbonne chance affection roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 20-08-2010 à 22:22
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"salut !! j’espere que tu va bien moi super je profit des vacs et toi du paysage bis a + moi j’ai envie que ça sois la rentrée pour les amis bon a bientot !!
Sat, 21 Aug 2010 08:00:00 GMT - Tourisme au Vanuatu 168°18 E 17°44 S
Sat, 21 Aug 2010 08:00:00 GMT - Tourisme au Vanuatu 168°18 E 17°44 S
10H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé bien je suis prêt pour reprendre la mer.
Ce matin j’ai fait le plein de gasoil (environ un euro le litre en duty free). Pendant que j’étais au quai gasoil j’ai descendu mes vieilles batteries et l’équipe Toyota est passée les reprendre.
Ensuite, un bon bout de marche à pieds pour aller louer un véhicule. Environ 64 euros pour la journée, moins cher qu’en Polynésie mais pas donné tout de même.
Avec le véhicule je me suis rendu au « Bon marché », c’est un super marché assez bien achalandé. C’est ici que l’on voit que les français ont séjournés longtemps dans ce pays, on trouve beaucoup de produits que l’on a l’habitude d’acheter en France. Il y a d’ailleurs énormément de produits français. Les prix ne sont pas exorbitants. Par contre pour les produits frais j’ai été très surpris car s’ils ont bien une date d’emballage ils n’ont pas de date limite de consommation. C’est très ennuyeux et du coup j’ai limité mes achats de produits frais. Maintenant je sais très bien faire sans. Avant je ne mangeais pratiquement jamais de pommes, dans ce tour du monde c’est devenu mon dessert principal.
Très gentiment le pompiste m’a aidé à tout charger dans mon annexe. Hier soir j’avais mis en marche mon deuxième réfrigérateur pour dégivrer mon réfrigérateur principal, je l’ai laissé en marche car pendant quelques jours j’aurais besoin des deux pour absorber tout le volume de nourriture. Je ne veux pas faire comme au départ de Tahiti, laisser mes pommes dans un coffre car avec les chaleurs des tropiques j’en ai retrouvé certaines abimée. Et les pommes cela prends de la place !
Après un repas au restaurant de la marina avec Chloé et Jacques, où d’ailleurs la viande était ici aussi d’excellente qualité, nous avons entrepris un tour de l’île en voiture. Très sympa, beaucoup d’arbres fruitiers, des pâturages dignes de la Normandie où paissent des vaches en excellent état et pleins de petits villages avec des cases souvent recouvertes de feuilles mais parfois aussi de tôle ondulée.
Tout au long de la route nous avons croisés des gens souriants, qui nous criaient des bonjours en agitant très fort les mains. Etonnant, à croire qu’ils ne voient que très rarement des blancs. Les enfants s’arrêtaient de jouer pour nous saluer en hurlant. Cela à durer toute l’après midi. La route à été agrandie et goudronnée récemment sur presque toute sa longueur et on a l’impression que toute la population se retrouve là. Beaucoup marchent en portant de lourds fardeaux, surtout les femmes d’ailleurs qui portent les charges sur leur tête comme en Afrique. Beaucoup également sont assis sur le bord de la route, au milieu de nulle part, en pleine forêt. On a l’impression que la route est le point de rencontre, l’endroit où l’on peut croiser les autres.
Nous sommes rentrés alors que la nuit était tombée depuis un bon moment. Un petit apéro et c’était l’heure de se quitter. Quel bonheur d’avoir rencontré Chloé et Jacques à cette escale.
Demain matin je vais rendre la voiture et je lève l’ancre pour de nouvelles aventures. Bon dimanche.
Jean Louis
10H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé bien je suis prêt pour reprendre la mer.
Ce matin j’ai fait le plein de gasoil (environ un euro le litre en duty free). Pendant que j’étais au quai gasoil j’ai descendu mes vieilles batteries et l’équipe Toyota est passée les reprendre.
Ensuite, un bon bout de marche à pieds pour aller louer un véhicule. Environ 64 euros pour la journée, moins cher qu’en Polynésie mais pas donné tout de même.
Avec le véhicule je me suis rendu au « Bon marché », c’est un super marché assez bien achalandé. C’est ici que l’on voit que les français ont séjournés longtemps dans ce pays, on trouve beaucoup de produits que l’on a l’habitude d’acheter en France. Il y a d’ailleurs énormément de produits français. Les prix ne sont pas exorbitants. Par contre pour les produits frais j’ai été très surpris car s’ils ont bien une date d’emballage ils n’ont pas de date limite de consommation. C’est très ennuyeux et du coup j’ai limité mes achats de produits frais. Maintenant je sais très bien faire sans. Avant je ne mangeais pratiquement jamais de pommes, dans ce tour du monde c’est devenu mon dessert principal.
Très gentiment le pompiste m’a aidé à tout charger dans mon annexe. Hier soir j’avais mis en marche mon deuxième réfrigérateur pour dégivrer mon réfrigérateur principal, je l’ai laissé en marche car pendant quelques jours j’aurais besoin des deux pour absorber tout le volume de nourriture. Je ne veux pas faire comme au départ de Tahiti, laisser mes pommes dans un coffre car avec les chaleurs des tropiques j’en ai retrouvé certaines abimée. Et les pommes cela prends de la place !
Après un repas au restaurant de la marina avec Chloé et Jacques, où d’ailleurs la viande était ici aussi d’excellente qualité, nous avons entrepris un tour de l’île en voiture. Très sympa, beaucoup d’arbres fruitiers, des pâturages dignes de la Normandie où paissent des vaches en excellent état et pleins de petits villages avec des cases souvent recouvertes de feuilles mais parfois aussi de tôle ondulée.
Tout au long de la route nous avons croisés des gens souriants, qui nous criaient des bonjours en agitant très fort les mains. Etonnant, à croire qu’ils ne voient que très rarement des blancs. Les enfants s’arrêtaient de jouer pour nous saluer en hurlant. Cela à durer toute l’après midi. La route à été agrandie et goudronnée récemment sur presque toute sa longueur et on a l’impression que toute la population se retrouve là. Beaucoup marchent en portant de lourds fardeaux, surtout les femmes d’ailleurs qui portent les charges sur leur tête comme en Afrique. Beaucoup également sont assis sur le bord de la route, au milieu de nulle part, en pleine forêt. On a l’impression que la route est le point de rencontre, l’endroit où l’on peut croiser les autres.
Nous sommes rentrés alors que la nuit était tombée depuis un bon moment. Un petit apéro et c’était l’heure de se quitter. Quel bonheur d’avoir rencontré Chloé et Jacques à cette escale.
Demain matin je vais rendre la voiture et je lève l’ancre pour de nouvelles aventures. Bon dimanche.
Jean Louis
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"Bonsoir. Il est 22h nous sommes sur la terrasse a cormeilles. Il fait encore 26 degré Une journée superbe. Lundi matin nous prenons la route pour les sables d’ olonne et vous vous prenez la mer. Attention aux radars ! A bientôt. Maryse et Patrick" Envoyé par Maryse et Patrick MARIE le 21-08-2010 à 22:03
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"et oui, des pommes, comme notre grand mère.... elle en mangait sans arrêt, matin, midi, gouter et le soir... Bisous Marie" Envoyé par Marie le 21-08-2010 à 22:32
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"Quelques news de nos aventures. Après quelques aléas avec le cathéter d’hémodialyse Romain a fait aujourd’hui sa 1ère séance de DP! Nous sommes plein d’espoir pour améliorer son quotidien en attendant la greffe. Envoyez lui vos bonnes ondes depuis les flots lointains. Je pense souvent à votre courage et a votre ténacité. Profitez bien de votre super périple. A bientôt Emma" Envoyé par Emma & Romain le 22-08-2010 à 14:42
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"Salut Amiral. J’en ai connu un autre qui disait :"" Envoyé par gd le 22-08-2010 à 16:55
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"Salut Amiral. J’en ai connu un autre qui disait :"" Envoyé par gd le 22-08-2010 à 16:55
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"Salut Amiral. J’en ai connu un autre qui disait : "Mangez des pommes !". Il a fini à l’Elysée ! Bon vent Amitiés. G et sa Galie" Envoyé par gd le 22-08-2010 à 16:56
Sun, 22 Aug 2010 08:00:00 GMT - Au revoir Vanuatu 167°23 E 17°37 S
Sun, 22 Aug 2010 08:00:00 GMT - Au revoir Vanuatu 167°23 E 17°37 S
10H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Au revoir Vanuatu, ce matin, le 22 aout à 9H30 j’ai relevé l’ancre. Mon planning prévisionnel prévoyait un départ des Vanuatu le 22 aout, je suis pile sur la prévision.
Avant j’ai dû faire le plein de la voiture de location. J’en ai profité pour faire le plein de la nourrice du moteur hors bord de l’annexe. J’aurais aimé également faire le plein de gaz mais ici ils n’ont pas l’air de connaître les bouteilles Camping-gaz. J’aurais pu acheter une grosse bouteille et remplir mes petites en transvasant mais comme j’ai encore une bouteille non entamée je vais attendre Darwin.
Avant de rendre la voiture je m’étais dit que je dépenserais la monnaie qu’il me reste en achetant quelques bouteilles de vin au super marché. Pas de chance, ici comme dans toutes les îles du Pacifique et à Panama également, la vente d’alcool est interdit entre le samedi midi et le lundi matin. Pareil pour les jours de fête. Il me reste 6500 Vatu, environ 65 euros. Je ne sais quoi en faire et finalement je les offre à Chloé et Jacques puisqu’ils pensent rester un mois ici.
Le vent est de secteur Sud Est, entre 15 et 18 nœuds. J’envoie le spi dès la sortie du port et c’est une grande journée de spi sous un soleil magnifique qui me fait oublier le Vanuatu. J’ai beaucoup aimé ce pays et surtout la gentillesse des habitants. Ici il n’y a pas ce climat lourd et pesant que j’ai connu à Tahiti. La vie est aussi chère qu’en Europe mais la gentillesse, les sourires, le fait que l’on peut toujours s’exprimer en Français font que l’on se sent bien ici. J’y reviendrais avec grand plaisir.
Bien. Cette nouvelle aventure va me conduire à Darwin en Australie où m’attendent 400 kg de poches de dialyse, ma ration pour deux mois. Cette route peut être divisée en deux tronçons, Vanuatu-Détroit de Torres, environ 1550 milles, puis Détroit de Torres-Darwin, environ 830 milles. Pour rejoindre le détroit de Torres je vais tirer tout droit sur l’île de Tagula, dans l’archipel Louisiade, à l’extrême est de la Papouasie Nouvelle Guinée. Je vais ensuite longer la côte sud de la Papouasie, passer au large de Port Moresby, traverser le golfe de Papouasie avant de franchir ce fameux détroit. 900 milles environ pour arriver au large de l’île Tagula, c'est-à-dire une petite semaine de mer entre la Nouvelle Calédonie à 200 milles dans mon sud et les îles Salomon à 300 milles au nord de ma route.
Je suis encore tout étonné d’être tombé sur Chloé et Jacques ici. Le premier métier de Jacques à été la course au large et ses copains de jeux sont tous les grands noms de la voile d’aujourd’hui. La marraine d’une de ses filles est Florence Artaud. Il a fait beaucoup de courses en équipages ainsi qu’en double et il a passé trois fois le cap Horn. Il a quelques victoires à son palmarès. Du coup nous avons beaucoup parlé bateau. Ils sont partis de Port Saint Louis du Rhône il y a 18 mois et s’arrêtent de temps en temps travailler localement pour renflouer la caisse de bord.
Bien, voilà pour ce dimanche, 53 milles au compteur depuis ce matin.
A demain
Jean Louis
10H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Au revoir Vanuatu, ce matin, le 22 aout à 9H30 j’ai relevé l’ancre. Mon planning prévisionnel prévoyait un départ des Vanuatu le 22 aout, je suis pile sur la prévision.
Avant j’ai dû faire le plein de la voiture de location. J’en ai profité pour faire le plein de la nourrice du moteur hors bord de l’annexe. J’aurais aimé également faire le plein de gaz mais ici ils n’ont pas l’air de connaître les bouteilles Camping-gaz. J’aurais pu acheter une grosse bouteille et remplir mes petites en transvasant mais comme j’ai encore une bouteille non entamée je vais attendre Darwin.
Avant de rendre la voiture je m’étais dit que je dépenserais la monnaie qu’il me reste en achetant quelques bouteilles de vin au super marché. Pas de chance, ici comme dans toutes les îles du Pacifique et à Panama également, la vente d’alcool est interdit entre le samedi midi et le lundi matin. Pareil pour les jours de fête. Il me reste 6500 Vatu, environ 65 euros. Je ne sais quoi en faire et finalement je les offre à Chloé et Jacques puisqu’ils pensent rester un mois ici.
Le vent est de secteur Sud Est, entre 15 et 18 nœuds. J’envoie le spi dès la sortie du port et c’est une grande journée de spi sous un soleil magnifique qui me fait oublier le Vanuatu. J’ai beaucoup aimé ce pays et surtout la gentillesse des habitants. Ici il n’y a pas ce climat lourd et pesant que j’ai connu à Tahiti. La vie est aussi chère qu’en Europe mais la gentillesse, les sourires, le fait que l’on peut toujours s’exprimer en Français font que l’on se sent bien ici. J’y reviendrais avec grand plaisir.
Bien. Cette nouvelle aventure va me conduire à Darwin en Australie où m’attendent 400 kg de poches de dialyse, ma ration pour deux mois. Cette route peut être divisée en deux tronçons, Vanuatu-Détroit de Torres, environ 1550 milles, puis Détroit de Torres-Darwin, environ 830 milles. Pour rejoindre le détroit de Torres je vais tirer tout droit sur l’île de Tagula, dans l’archipel Louisiade, à l’extrême est de la Papouasie Nouvelle Guinée. Je vais ensuite longer la côte sud de la Papouasie, passer au large de Port Moresby, traverser le golfe de Papouasie avant de franchir ce fameux détroit. 900 milles environ pour arriver au large de l’île Tagula, c'est-à-dire une petite semaine de mer entre la Nouvelle Calédonie à 200 milles dans mon sud et les îles Salomon à 300 milles au nord de ma route.
Je suis encore tout étonné d’être tombé sur Chloé et Jacques ici. Le premier métier de Jacques à été la course au large et ses copains de jeux sont tous les grands noms de la voile d’aujourd’hui. La marraine d’une de ses filles est Florence Artaud. Il a fait beaucoup de courses en équipages ainsi qu’en double et il a passé trois fois le cap Horn. Il a quelques victoires à son palmarès. Du coup nous avons beaucoup parlé bateau. Ils sont partis de Port Saint Louis du Rhône il y a 18 mois et s’arrêtent de temps en temps travailler localement pour renflouer la caisse de bord.
Bien, voilà pour ce dimanche, 53 milles au compteur depuis ce matin.
A demain
Jean Louis
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"Hola captain, Ah il s’en est passé des choses sur ces derniers jours entre la casse de tes baumes, la rencontre avec Chloé et Jacques le skipper spécialiste des gréments...que du bonheur comme dirait un captain de mes connaissances...Les dieux qui s’étaient un peu assoupis sont de nouveau revenus vers toi... Par ailleurs tu nous donnes envie de visiter le Vanuatu un de ces jours prochains.. Alors maintenant bonne nav. captain, il reste du boulot et puis n’oublies pas de lever la tête régulièrement pour éviter de prendre une vache sur le pont, sauf s’il s’agit de steacks ou de carpaccios. Merci de ton coup de fil, ça m’a fait très plaisir de t’entendre en pleine forme. Have a good trip captain. Jacky
" Envoyé par Jacky Peudevin le 22-08-2010 à 20:16
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"J’ai bien aimé cette petite escale au vanuatu, émaillée d’avaries et de rencontres magiques. Les dieux du vent continuent à border ton périple et c’est bien comme ça. Hier, c’était poule au pot, j’en ai profité pour inspecter les viscères, et les auspices présagent favorablement la poursuite de ta chevauchée Pacifique. Bon du cap bon dieu, enfin on reprend la mer plein est en ta compagnie. Aujourd’hui c’est la reprise du boulot, mais sur un coin de mon bureau subsiste une trace de sillage dans les flots bleus. Bien installé en cabine invité à bord je ne lâche pas un noeud de ton périple. L’espoir et le rêve comme voiles d’avant dans les alizés...je retiens la leçon. A bientôt dans l’Indien ou peut être un peu plus tôt.
Alainmarin des Vosges" Envoyé par alain des vosges le 23-08-2010 à 11:37
Mon, 23 Aug 2010 08:00:00 GMT - Déjà la routine des longues traversées 165°20 E 16°57 S
Mon, 23 Aug 2010 08:00:00 GMT - Déjà la routine des longues traversées 165°20 E 16°57 S
10H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
C’est une journée ordinaire en haute mer, la routine des grandes traversées.
J’ai eu beaucoup de mal à dormir cette nuit, l’appréhension, le contre coup de ma journée difficile en arrivant au Vanuatu. Il faut que je reprenne confiance, que je me décontracte. Je me suis levé cinquante fois alors que cela n’était pas nécessaire, simplement pour vérifier que tout allait bien.
Au début de la nuit pas beaucoup de vent, le bateau marche entre 3 et 4 nœuds. Je suis bâbord amure et comme le vent tourne de plus en plus à l’Est je reprends du cap et fini par être plein Ouest. J’empanne vers 23H30 pour faire une route Nord Nord Ouest et rattraper un peu ma route idéale qui devrait être Ouest Nord Ouest. Puis vers 4 heures du matin le vent tourne brutalement au sud en se renforçant autour de 18 nœuds. Du coup j’empanne à nouveau pour prendre un cap au 285 qui est presque mon cap idéal. Le bateau marche bien autour de 6 nœuds de moyenne et avant le petit déjeuner, le vent ayant maintenant des rafales à 20, 21 Nœuds, par prudence, je prends un ris dans la grand voile.
Il fait beau, un bon petit déjeuner et j’en profite pour dormir un peu avant la dialyse matinale. J’en ressorts en pleine forme, totalement reposé.
Pendant la dialyse l’alarme anti collision retentie, ce sont deux gros bateaux de pêche, genre bateau usine. Justement je me faisais la réflexion que depuis mon départ de Marseille je n’ai vu que très peu de baleines. Jacques, qui court les mers depuis trente ans me disait également être extrêmement surpris de ne plus croiser de baleines. A Saint Malo j’ai visité un bateau usine qui fabriquait le surimi. Impressionnant, il ramasse 50 tonnes par jour de poisson ! Pas étonnant que les océans soient vides après cela.
A midi j’ai ouvert une bouteille de Tusker, la bière made in Vanuatu. Pas mauvaise du tout, moins amer que la Hinano, la bière Tahitienne. Cela m’étonnera toujours, c’est vraiment une boisson universelle. Y a-t-il un pays au monde qui ne fabrique pas sa bière ?
Après manger, le vent venant de plus en plus à l’Est, j’ai empanné de nouveau pour passer tribord amure et mettre pas mal de nord dans ma route. Je suis sur le 17 ème parallèle et les vents vont faiblir par là, il faut que je passe au dessus du 15 ème si je veux continuer à avoir de bons vents. De toute façon l’entrée « Bligh Entrance » du détroit de Torres par laquelle je veux passer est à 9 degrés 10 de latitude, aussi je dois gravir 8 degrés de latitude. Je dois également parer les dangers de cette mer de Corail (Le grand lagon nord de Nouvelle Calédonie et le Mellish Reef) qui sont à peu près sur ma latitude actuelle.
Voilà pour aujourd’hui, 136 milles au compteur journalier. Bon courage à tous ceux qui reprennent le boulot.
A demain.
Jean Louis
10H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
C’est une journée ordinaire en haute mer, la routine des grandes traversées.
J’ai eu beaucoup de mal à dormir cette nuit, l’appréhension, le contre coup de ma journée difficile en arrivant au Vanuatu. Il faut que je reprenne confiance, que je me décontracte. Je me suis levé cinquante fois alors que cela n’était pas nécessaire, simplement pour vérifier que tout allait bien.
Au début de la nuit pas beaucoup de vent, le bateau marche entre 3 et 4 nœuds. Je suis bâbord amure et comme le vent tourne de plus en plus à l’Est je reprends du cap et fini par être plein Ouest. J’empanne vers 23H30 pour faire une route Nord Nord Ouest et rattraper un peu ma route idéale qui devrait être Ouest Nord Ouest. Puis vers 4 heures du matin le vent tourne brutalement au sud en se renforçant autour de 18 nœuds. Du coup j’empanne à nouveau pour prendre un cap au 285 qui est presque mon cap idéal. Le bateau marche bien autour de 6 nœuds de moyenne et avant le petit déjeuner, le vent ayant maintenant des rafales à 20, 21 Nœuds, par prudence, je prends un ris dans la grand voile.
Il fait beau, un bon petit déjeuner et j’en profite pour dormir un peu avant la dialyse matinale. J’en ressorts en pleine forme, totalement reposé.
Pendant la dialyse l’alarme anti collision retentie, ce sont deux gros bateaux de pêche, genre bateau usine. Justement je me faisais la réflexion que depuis mon départ de Marseille je n’ai vu que très peu de baleines. Jacques, qui court les mers depuis trente ans me disait également être extrêmement surpris de ne plus croiser de baleines. A Saint Malo j’ai visité un bateau usine qui fabriquait le surimi. Impressionnant, il ramasse 50 tonnes par jour de poisson ! Pas étonnant que les océans soient vides après cela.
A midi j’ai ouvert une bouteille de Tusker, la bière made in Vanuatu. Pas mauvaise du tout, moins amer que la Hinano, la bière Tahitienne. Cela m’étonnera toujours, c’est vraiment une boisson universelle. Y a-t-il un pays au monde qui ne fabrique pas sa bière ?
Après manger, le vent venant de plus en plus à l’Est, j’ai empanné de nouveau pour passer tribord amure et mettre pas mal de nord dans ma route. Je suis sur le 17 ème parallèle et les vents vont faiblir par là, il faut que je passe au dessus du 15 ème si je veux continuer à avoir de bons vents. De toute façon l’entrée « Bligh Entrance » du détroit de Torres par laquelle je veux passer est à 9 degrés 10 de latitude, aussi je dois gravir 8 degrés de latitude. Je dois également parer les dangers de cette mer de Corail (Le grand lagon nord de Nouvelle Calédonie et le Mellish Reef) qui sont à peu près sur ma latitude actuelle.
Voilà pour aujourd’hui, 136 milles au compteur journalier. Bon courage à tous ceux qui reprennent le boulot.
A demain.
Jean Louis
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"Hello Captain, Bon, tu es donc reparti au boulot...ça tombe bien c’est la rentrée, la plupart sont dans le métro ou leur bagnole sur le periph...je pense que leur mine est un peu plus grise que la tienne. J’ai regardé ta position précise sur Google Earth..j’ai vu que tu allais passer surement sur la Loyalty Basin..je pensai que c’était un peu comme la Baignoire de Joséphine en Martinique avec 1m50 de fond ou comme dans les Samblas, en fait non, ne plonges pas il n’y a rien au dessus de 5000m....c’est vraiment une grosse bassine... Te voila reparti avec un Harmattan tout beau tout neuf, ça fait plaisir et en plus avec de la Tusker... il y a pire, non? Bonne nav. captain à plus de tes infos. Jacky" Envoyé par PEUDEVIN JACKY le 23-08-2010 à 20:05
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"j’ai découvert votre blog en cherchant pour un patient des informations sur la D.P..cette personne en rééducation souhaite + d’autonomie.j’ai imprimé des articles vous concernant .Son moral n’’étant pas au beau fixe; ce soir (je travaille la nuit) une petite lueur va briller chambre 222. BON VENTCAPITAINE ,je vais suivre votre périple. fanfan " Envoyé par durand le 24-08-2010 à 19:50
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"bonsoir capitaine. je viens de lire ton dernier message et je vois avec plaisir que la forme est revenue ainsi que le moral. Quelle chance d’avoir un bon et beau bateau et de pouvoir l’emmener découvrir ces contrées lointaines... guinée papouasie... c’est le rêve absolu. Quand tu raconteras tout cela à tes petits enfants, le père Noël à coté fera pale figure, surtout si tu montres les photos de tes découvertes. Prends bien soin de toi et de ton bateau.
amitiés
bernard" Envoyé par bernard.lannion le 24-08-2010 à 21:16
Tue, 24 Aug 2010 08:00:00 GMT - Un train de sénateur 163°47 E 16°27 S
Tue, 24 Aug 2010 08:00:00 GMT - Un train de sénateur 163°47 E 16°27 S
10H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Il n’est pas pressé de rentrer à la maison ce bateau, aujourd’hui c’est un train de sénateur. Entre 3 et 4 nœuds et puis c’est tout !
Un début de nuit assez rapide puisque, pour une fois, le pilote à décroché quand Harmattan est parti au lof. Fort de mon expérience récente j’ai immédiatement pris un ris dans la grand voile puis un deuxième pas longtemps plus tard pour passer une nuit tranquille. Les rafales montaient à 25 nœuds.
Mais cela n’a pas tenu, dans ma couchette j’ai bien conscience que l’on se traine mais j’ai la flemme de me lever. A quatre heures du matin je suis réveillé par le téléphone, le temps que je me lève celui-ci ne sonne plus. Peut être un plaisantin ou bien quelqu’un qui a oublié qu’ici c’est la nuit. Maintenant que je suis levé j’en profite pour faire un point. Il y a 10 nœuds de vent et l’on marche à 3 nœuds, je décide d’envoyer le moteur pour recharger les batteries et améliorer la moyenne.
Au réveil je hisse le spi et coupe le moteur. Pas très brillant, une route au 250 alors qu’elle devrait être au 285 ! Et moins de 4 nœuds de moyenne ! On voit que le carénage commence à dater. Je pense que j’aurais quand même dû en refaire un avant de partir de Tahiti, j’aurais très largement récupéré les deux jours que j’aurais perdus.
Je crois que mon problème de propulseur d’étrave n’est pas solutionné. Lorsque je suis dans la couchette avant j’entends l’hélice tourner. J’ai remarqué que la goupille de sécurité, qui permet de faire la liaison entre le moteur et l’axe de la boîte à engrenage est légèrement trop fine, peut être un dixième de millimètre. Du coup, elle est un peu trop libre et je pense qu’elle s’échappe simplement sous l’effet de la gravité. Ce qui m’a étonné c’est qu’il n’y avait pas de morceaux restés dans les logements. Si elle s’était rompu on peu penser que des morceaux seraient restés coincés. J’aurais dû la coller à la Loctite. Je vais être obligé de démonter à nouveau ce propulseur.
Jacques m’a donné une idée pour mon frein de bôme. Rappelez-vous, la fixation tribord que j’avais effectuée au travers du roof n’avait pas tenue et depuis un bon moment j’étais en mode dégradé. Grace à une sangle je l’ai fixé sur la cadène du galhauban. Cela me permet de retrouver toute son efficacité. Avec ce montage je suis un peu plus sécurisé contre les empannages involontaires. Maintenant je vois bien comment monter également un frein de bôme sur mon artimon en le prenant sur les cadènes de pataras.
Ce midi c’était petits poids carottes avec des copeaux de jambon sec passés à la poêle et par-dessus des œufs sur le plat. Quel bonheur ! Quand j’ai encore du pain je fais des œufs sur le plat pour saucer le jaune avec la mie, ensuite ce sera des œufs brouillés. Et puis j’ai trouvé à Port Vila des petits camemberts bien crémeux. Après un repas pareil j’ai mis la musique un peu fort dans le carré. C’est ambiance disco cet après midi. Que c’est bon, je n’avais pas mis la musique depuis mon départ de Tahiti. En ce moment ce sont les Eagles, Hôtel California, un mythe. Du coup le vent s’y met lui aussi, je suis à 7 nœuds, le paradis quoi. Dommage cela ne tient pas plus longtemps que ce morceau.
Que j’aime la musique, cela me remue profondément, jusque dans les tripes. J’adore le disco, les années 80 et puis le R and B également. Je suis assez éclectique mais la musique classique ce n’est pas trop mon truc. J’adore les beaux accords, la guitare et puis les textes également. Et puis ce qui me touche au plus profond de moi c’est le rythme. Cela doit réveiller en moi mes instincts primitifs. Aux Marquises j’ai été extrêmement remué par ces danses et cet orchestre fait uniquement de percutions. J’ai l’impression que cela agit sur moi comme une drogue, je pense qu’avec une musique à base de percutions on peut abattre des montagnes.
Un après midi comme celui-ci fait partie des perles de vies comme dirait Goldman, 28 degrés, une mer plate, un petit vent de 12 nœuds, le bateau est bien et le capitaine aussi, que demander de plus ? Des amis ? C’est certainement ce qui me manque le plus ici, avoir les gens que j’aime près de moi.
15 heures 30, le vent est encore tombé, moins de deux nœuds maintenant. Ce n’est plus raisonnable, Mark Knopfler a beau gratter frénétiquement sa guitare, il faut réagir. Trêve d’indolence ! J’affale le spi et lance le moteur. J’en profite pour faire un peu de cap. Je lance également le déssalinisateur pour faire un peu d’eau. J’ai fait deux lessives à Port Vila, cela consomme pas mal. Heureusement que j’avais prévu.
Hé bien ce sera tout pour aujourd’hui, 119 milles au compteur.
A demain.
Jean Louis
10H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Il n’est pas pressé de rentrer à la maison ce bateau, aujourd’hui c’est un train de sénateur. Entre 3 et 4 nœuds et puis c’est tout !
Un début de nuit assez rapide puisque, pour une fois, le pilote à décroché quand Harmattan est parti au lof. Fort de mon expérience récente j’ai immédiatement pris un ris dans la grand voile puis un deuxième pas longtemps plus tard pour passer une nuit tranquille. Les rafales montaient à 25 nœuds.
Mais cela n’a pas tenu, dans ma couchette j’ai bien conscience que l’on se traine mais j’ai la flemme de me lever. A quatre heures du matin je suis réveillé par le téléphone, le temps que je me lève celui-ci ne sonne plus. Peut être un plaisantin ou bien quelqu’un qui a oublié qu’ici c’est la nuit. Maintenant que je suis levé j’en profite pour faire un point. Il y a 10 nœuds de vent et l’on marche à 3 nœuds, je décide d’envoyer le moteur pour recharger les batteries et améliorer la moyenne.
Au réveil je hisse le spi et coupe le moteur. Pas très brillant, une route au 250 alors qu’elle devrait être au 285 ! Et moins de 4 nœuds de moyenne ! On voit que le carénage commence à dater. Je pense que j’aurais quand même dû en refaire un avant de partir de Tahiti, j’aurais très largement récupéré les deux jours que j’aurais perdus.
Je crois que mon problème de propulseur d’étrave n’est pas solutionné. Lorsque je suis dans la couchette avant j’entends l’hélice tourner. J’ai remarqué que la goupille de sécurité, qui permet de faire la liaison entre le moteur et l’axe de la boîte à engrenage est légèrement trop fine, peut être un dixième de millimètre. Du coup, elle est un peu trop libre et je pense qu’elle s’échappe simplement sous l’effet de la gravité. Ce qui m’a étonné c’est qu’il n’y avait pas de morceaux restés dans les logements. Si elle s’était rompu on peu penser que des morceaux seraient restés coincés. J’aurais dû la coller à la Loctite. Je vais être obligé de démonter à nouveau ce propulseur.
Jacques m’a donné une idée pour mon frein de bôme. Rappelez-vous, la fixation tribord que j’avais effectuée au travers du roof n’avait pas tenue et depuis un bon moment j’étais en mode dégradé. Grace à une sangle je l’ai fixé sur la cadène du galhauban. Cela me permet de retrouver toute son efficacité. Avec ce montage je suis un peu plus sécurisé contre les empannages involontaires. Maintenant je vois bien comment monter également un frein de bôme sur mon artimon en le prenant sur les cadènes de pataras.
Ce midi c’était petits poids carottes avec des copeaux de jambon sec passés à la poêle et par-dessus des œufs sur le plat. Quel bonheur ! Quand j’ai encore du pain je fais des œufs sur le plat pour saucer le jaune avec la mie, ensuite ce sera des œufs brouillés. Et puis j’ai trouvé à Port Vila des petits camemberts bien crémeux. Après un repas pareil j’ai mis la musique un peu fort dans le carré. C’est ambiance disco cet après midi. Que c’est bon, je n’avais pas mis la musique depuis mon départ de Tahiti. En ce moment ce sont les Eagles, Hôtel California, un mythe. Du coup le vent s’y met lui aussi, je suis à 7 nœuds, le paradis quoi. Dommage cela ne tient pas plus longtemps que ce morceau.
Que j’aime la musique, cela me remue profondément, jusque dans les tripes. J’adore le disco, les années 80 et puis le R and B également. Je suis assez éclectique mais la musique classique ce n’est pas trop mon truc. J’adore les beaux accords, la guitare et puis les textes également. Et puis ce qui me touche au plus profond de moi c’est le rythme. Cela doit réveiller en moi mes instincts primitifs. Aux Marquises j’ai été extrêmement remué par ces danses et cet orchestre fait uniquement de percutions. J’ai l’impression que cela agit sur moi comme une drogue, je pense qu’avec une musique à base de percutions on peut abattre des montagnes.
Un après midi comme celui-ci fait partie des perles de vies comme dirait Goldman, 28 degrés, une mer plate, un petit vent de 12 nœuds, le bateau est bien et le capitaine aussi, que demander de plus ? Des amis ? C’est certainement ce qui me manque le plus ici, avoir les gens que j’aime près de moi.
15 heures 30, le vent est encore tombé, moins de deux nœuds maintenant. Ce n’est plus raisonnable, Mark Knopfler a beau gratter frénétiquement sa guitare, il faut réagir. Trêve d’indolence ! J’affale le spi et lance le moteur. J’en profite pour faire un peu de cap. Je lance également le déssalinisateur pour faire un peu d’eau. J’ai fait deux lessives à Port Vila, cela consomme pas mal. Heureusement que j’avais prévu.
Hé bien ce sera tout pour aujourd’hui, 119 milles au compteur.
Wed, 25 Aug 2010 08:00:00 GMT - Trop beau temps ! 162°17 E 15°37 S
Wed, 25 Aug 2010 08:00:00 GMT - Trop beau temps ! 162°17 E 15°37 S
10H00 H en France, 19 heures heure du bord, Bonjour à tous,
Il fait trop beau ! Grand soleil, très chaud, mer calme, et si peu de vent.
C’est exactement le temps que l’on voit quand au cinéma on regarde des films retraçant la bataille du Pacifique pendant la deuxième guerre mondiale. C’est en faisant un voyage comme celui-ci que l’on prend vraiment conscience que dans le nom « Deuxième guerre mondiale » il y a le mot « Mondiale » et que cette guerre a bien embrasé le monde entier.
Je suis actuellement à 300 milles de la fameuse île de Guadalcanal, une île de l’archipel des Salomon associée à la fameuse bataille de Guadalcanal, les Etats Unis contre le Japon, un des plus terribles combats aéro naval.
J’ai été étonné au Vanuatu de voir des musés de la seconde guerre mondiale. En fait ce sont des petites paillotes où l’on fait du commerce. Vous ne devinerez jamais ce que l’on vend dans ces « Musés ». Et bien on y vend des cannettes de Coca Cola ! Oui, ces petites bouteilles en verre blanc très reconnaissables de la marque Coca Cola. Elles sont vides bien entendue et très souvent le goulot est ébréché. 1000 Vatu, environ 8 Euros. J’ai découvert à l’occasion que sur chaque bouteille il y a inscrit la ville ou le pays où celle-ci a été fabriquée. Du coup, certain font collection de ces cannettes et par la même occasion font vivre une famille Ni-Vanuatu (Habitant du Vanuatu). Ils ont dû en boire des canettes les Américains pour qu’il y en ait autant sur le marché.
Hé bien depuis hier après midi c’est moteur. A 1200 tours, il ne fait presque pas de bruit, juste un petit ronronnement et une petite vibration rassurante, signe que tout tourne rond. Cette nuit je me suis réveillé 3 ou 4 fois en me disant que c’était trop calme, que tout tournait trop rond. Mais non, tout était normal, 9 nœuds de vent en plein sur l’arrière, pas de quoi gonfler les voiles. A cette vitesse et avec le vent dans le dos, le moteur nous propulse un peu au dessus de 4 nœuds sans consommer trop. Sur la jauge l’aiguille indique encore le max.
Il faut que je m’habitue à mon nouveau parc de batteries. Les batteries automobile au plomb ne sont pas tout à fait identiques au batteries de bateau au plomb calcium. Pour le même niveau de charge elles ont un demi-volt de différence. Avant je rechargeais mes batteries avant qu’elles passent sous le niveau 12 volts, maintenant je dois le faire à 11,5 volts. Le premier jour j’ai eu du mal à m’y faire.
Quelle douceur de vivre dans ce pacifique. En haute mer l’atmosphère est stérile. Tous les habitants de ces milliers d’îles disséminées au milieu du pacifique ont longtemps été préservées et ont vécus dans de véritables paradis ou même les maladies étaient inconnues. Puis les Européens sont apparus et ils ont amenés avec eux leurs maladies. Je suis frappé en cherchant l’histoire de chacun de ces pays de constater qu’à chaque fois les populations originelles ont été détruites très rapidement après l’arrivée des conquistadors, décimées par les maladies que ceux-ci transportaient avec eux.
111 milles seulement aujourd’hui, je suis en train de battre un record de lenteur.
A demain.
Jean Louis
10H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Il fait trop beau ! Grand soleil, très chaud, mer calme, et si peu de vent.
C’est exactement le temps que l’on voit quand au cinéma on regarde des films retraçant la bataille du Pacifique pendant la deuxième guerre mondiale. C’est en faisant un voyage comme celui-ci que l’on prend vraiment conscience que dans le nom « Deuxième guerre mondiale » il y a le mot « Mondiale » et que cette guerre a bien embrasé le monde entier.
Je suis actuellement à 300 milles de la fameuse île de Guadalcanal, une île de l’archipel des Salomon associée à la fameuse bataille de Guadalcanal, les Etats Unis contre le Japon, un des plus terribles combats aéro naval.
J’ai été étonné au Vanuatu de voir des musés de la seconde guerre mondiale. En fait ce sont des petites paillotes où l’on fait du commerce. Vous ne devinerez jamais ce que l’on vend dans ces « Musés ». Et bien on y vend des cannettes de Coca Cola ! Oui, ces petites bouteilles en verre blanc très reconnaissables de la marque Coca Cola. Elles sont vides bien entendue et très souvent le goulot est ébréché. 1000 Vatu, environ 8 Euros. J’ai découvert à l’occasion que sur chaque bouteille il y a inscrit la ville ou le pays où celle-ci a été fabriquée. Du coup, certain font collection de ces cannettes et par la même occasion font vivre une famille Ni-Vanuatu (Habitant du Vanuatu). Ils ont dû en boire des canettes les Américains pour qu’il y en ait autant sur le marché.
Hé bien depuis hier après midi c’est moteur. A 1200 tours, il ne fait presque pas de bruit, juste un petit ronronnement et une petite vibration rassurante, signe que tout tourne rond. Cette nuit je me suis réveillé 3 ou 4 fois en me disant que c’était trop calme, que tout tournait trop rond. Mais non, tout était normal, 9 nœuds de vent en plein sur l’arrière, pas de quoi gonfler les voiles. A cette vitesse et avec le vent dans le dos, le moteur nous propulse un peu au dessus de 4 nœuds sans consommer trop. Sur la jauge l’aiguille indique encore le max.
Il faut que je m’habitue à mon nouveau parc de batteries. Les batteries automobile au plomb ne sont pas tout à fait identiques au batteries de bateau au plomb calcium. Pour le même niveau de charge elles ont un demi-volt de différence. Avant je rechargeais mes batteries avant qu’elles passent sous le niveau 12 volts, maintenant je dois le faire à 11,5 volts. Le premier jour j’ai eu du mal à m’y faire.
Quelle douceur de vivre dans ce pacifique. En haute mer l’atmosphère est stérile. Tous les habitants de ces milliers d’îles disséminées au milieu du pacifique ont longtemps été préservées et ont vécus dans de véritables paradis ou même les maladies étaient inconnues. Puis les Européens sont apparus et ils ont amenés avec eux leurs maladies. Je suis frappé en cherchant l’histoire de chacun de ces pays de constater qu’à chaque fois les populations originelles ont été détruites très rapidement après l’arrivée des conquistadors, décimées par les maladies que ceux-ci transportaient avec eux.
111 milles seulement aujourd’hui, je suis en train de battre un record de lenteur.
A demain.
Jean Louis
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"Buenos dias Captain, Je vois que tu la coules douce, 111 milles dans du temps de grand mère à 1200 trm et moi qui voulais te demander quel jour et à quelle HEURE précise tu arriverais à Maurice, pour prendre mon billet d’avion.... Bon la petite hollandaise est bien partie du Portugal, elle va faire le même circuit que toi mais on ne sait toujours pas si elle est vraiment solo ou accompagnée à distance?? Ici dans le Luberon la température est à 32° et l’eau de la piscine tant attendue à 28...c’est pas mal non plus...pendant que les pauvres parisiens sont en plein dans une rentrée pluvieuse...mauvaise pioche. Dans la presse aujourd’hui une bonne et une mauvaise nouvelle : Domenech serait définitivement viré de la Fédé...mais il partirait avec une négo de 1.5 à 2 millions €...Quelle honte de traiter de la sorte un adjudant aussi compétent... Voila les news, bonne nav. captain. Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 25-08-2010 à 19:49
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"Bonjour, je suis Alexis ( le neveu de Jacky, ou je suis en vacances ) J’aime bien votre blog et les voyages ce que vous avait fait dans le monde ,bonne continuation . Alexis" Envoyé par Alexis Pinot le 25-08-2010 à 20:48
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"je vous souhaite une bonne fete et oui c’ est saint louis pratique d’avoir un doublenomenvoyez du soleil car il pleut toutes les deux heures affection roselyneroselyned" Envoyé par roselynedemeesrere le 25-08-2010 à 21:34
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"Bonjour, Juste une petite précision technique concernant les batteries au plomb: le seuil bas de 20% de charge à ne pas dépasser se situe à 11,9v .Il est donc fortement déconseillé de ne pas descendre en dessous (sous peine de voir la ou les batteries ne jamais reprendre la capacité initiale). Pour info: 100% de charge à 12.7v ; 50% à12.2V ; 40% à 12.1V et 30% à 12V. En voyage , je garderais au mini 50% par sécurité. Cordialement et bonnes navs." Envoyé par MAUI le 25-08-2010 à 22:44
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"Bonjours Captain , c’est Raphaël ( un 2 eme neveu de mon tonton préféré ) je t’écris de chez Jacky Je trouve ton parcours très intéressant et très courageux . j’éspère que tous se passe pour le mieux pour toi , sur ce je te souhaite bonne voile !
Raphaël" Envoyé par raphaël godfroy le 26-08-2010 à 13:38
Thu, 26 Aug 2010 08:00:00 GMT - Pleine lune ! 160°41 E 14°49 S
Thu, 26 Aug 2010 08:00:00 GMT - Pleine lune ! 160°41 E 14°49 S
10H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Un peu trop en avance pour mon goût cette pleine lune, on y voit comme en plein jours. Dommage qu’elle ne soit pas montée une dizaine de jours plus tard pour éclairer les récifs lorsque je vais passer le détroit de Torres.
Ici on est en hivers, pourtant j’ai l’impression d’une nuit d’été en France, quand tout est calme, qu’il fait chaud et que la vie s’écoule doucement. Tous les jours je monte un peu plus en latitude, aujourd’hui j’ai atteint les 15 degrés et la température se réchauffe progressivement elle aussi. Maintenant on dépasse allègrement les 30 degrés la journée et la nuit on ne descend pas au dessous de 28 degrés.
Ce matin c’était petits travaux dans le bateau. En prenant mon petit déjeuner je me suis rendu compte que cela n’allait pas très bien sur mon chariot de grand voile. Pas assez de billes. Aussi j’ai démonté des poulies de renvoie qui ne servent plus dans ma réparation de fortune, j’ai récupéré les billes, une quarantaine en tout et je les ai insérées dans le chariot de grand voile. Il m’en aurait fallu une quinzaine de plus mais cela devrait quand même aller.
J’ai également rangé l’intérieur du bateau et en particulier j’ai réorganisé mes poches de dialyse. J’ai vidé tous les cartons et tout rangé dans les coffres. Je n’ai plus qu’un mois de traitement à bord, tout tiens dans les coffres. Que de place maintenant dans ce bateau !
A 11 heures et demi le vent s’est enfin levé, 13 nœuds de Est Sud est. J’ai enfin pu couper le moteur après deux jours et deux nuits ininterrompus. J’avance entre 4 et 5 nœuds, cap au 290. Je suis cependant réveillé de ma sieste à 15H30 par les voiles qui claquent. On est à 2,5 N. Je vérifie le niveau d’huile du moteur et le remets en route. Depuis mon départ du Vanuatu j’ai dû consommer environ 150 litres de gasoil.
Puis vers 16h15, un gros écho sur l’écran radar, un cargo certainement, il passe à 11 milles sur bâbord. Je ne le vois pas. Je vais commencer à être sur les routes qui conduisent au passage obligé qu’est le détroit de Torres. Méfiance !
La mer est calme, je suis bien. Je pourrai comprendre Moitessier qui, se rapprochant de l’arrivée lors de la première course autour du monde en solitaire, le Golden Globe, en 1968, décide de passer son chemin et de repartir pour un second tour du monde. Il était premier mais laisse ainsi sa place à Knox Johnston. Il faut que je me méfie, la solitude, seul en mer, peut devenir une drogue et moi je pourrais devenir adique.
Super repas ce midi, je m’en lèche encore les babines. Une Tusker en apéro, vraiment délicieuse cette bière. Puis une tomate en salade et ensuite une « Estofado de Carne ». J’avais acheté ces boîtes aux Galápagos. C’est délicieux et depuis plusieurs jours j’attendais ce moment. Ce sont des légumes, beaucoup de pommes de terres, un peu de petits poids et de carottes dans une sauce genre tomate un peu relevée mais pas trop, avec des beaucoup de morceaux de bœuf pas gras et très tendre. Un régal. Pour finir un gros morceau de bleue Néo Zélandais arrosé de Merlot du Pays d’Oc et une pomme.
Très bon le Merlot. Bravo aux vignerons du pays d’Oc, que de progrès ils ont fait en quelques années. Voilà pour aujourd’hui, 103 milles au compteur seulement. C’est la misère.
A demain.
Jean Louis
10H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Un peu trop en avance pour mon goût cette pleine lune, on y voit comme en plein jours. Dommage qu’elle ne soit pas montée une dizaine de jours plus tard pour éclairer les récifs lorsque je vais passer le détroit de Torres.
Ici on est en hivers, pourtant j’ai l’impression d’une nuit d’été en France, quand tout est calme, qu’il fait chaud et que la vie s’écoule doucement. Tous les jours je monte un peu plus en latitude, aujourd’hui j’ai atteint les 15 degrés et la température se réchauffe progressivement elle aussi. Maintenant on dépasse allègrement les 30 degrés la journée et la nuit on ne descend pas au dessous de 28 degrés.
Ce matin c’était petits travaux dans le bateau. En prenant mon petit déjeuner je me suis rendu compte que cela n’allait pas très bien sur mon chariot de grand voile. Pas assez de billes. Aussi j’ai démonté des poulies de renvoie qui ne servent plus dans ma réparation de fortune, j’ai récupéré les billes, une quarantaine en tout et je les ai insérées dans le chariot de grand voile. Il m’en aurait fallu une quinzaine de plus mais cela devrait quand même aller.
J’ai également rangé l’intérieur du bateau et en particulier j’ai réorganisé mes poches de dialyse. J’ai vidé tous les cartons et tout rangé dans les coffres. Je n’ai plus qu’un mois de traitement à bord, tout tiens dans les coffres. Que de place maintenant dans ce bateau !
A 11 heures et demi le vent s’est enfin levé, 13 nœuds de Est Sud est. J’ai enfin pu couper le moteur après deux jours et deux nuits ininterrompus. J’avance entre 4 et 5 nœuds, cap au 290. Je suis cependant réveillé de ma sieste à 15H30 par les voiles qui claquent. On est à 2,5 N. Je vérifie le niveau d’huile du moteur et le remets en route. Depuis mon départ du Vanuatu j’ai dû consommer environ 150 litres de gasoil.
Puis vers 16h15, un gros écho sur l’écran radar, un cargo certainement, il passe à 11 milles sur bâbord. Je ne le vois pas. Je vais commencer à être sur les routes qui conduisent au passage obligé qu’est le détroit de Torres. Méfiance !
La mer est calme, je suis bien. Je pourrai comprendre Moitessier qui, se rapprochant de l’arrivée lors de la première course autour du monde en solitaire, le Golden Globe, en 1968, décide de passer son chemin et de repartir pour un second tour du monde. Il était premier mais laisse ainsi sa place à Knox Johnston. Il faut que je me méfie, la solitude, seul en mer, peut devenir une drogue et moi je pourrais devenir adique.
Super repas ce midi, je m’en lèche encore les babines. Une Tusker en apéro, vraiment délicieuse cette bière. Puis une tomate en salade et ensuite une « Estofado de Carne ». J’avais acheté ces boîtes aux Galápagos. C’est délicieux et depuis plusieurs jours j’attendais ce moment. Ce sont des légumes, beaucoup de pommes de terres, un peu de petits poids et de carottes dans une sauce genre tomate un peu relevée mais pas trop, avec des beaucoup de morceaux de bœuf pas gras et très tendre. Un régal. Pour finir un gros morceau de bleue Néo Zélandais arrosé de Merlot du Pays d’Oc et une pomme.
Très bon le Merlot. Bravo aux vignerons du pays d’Oc, que de progrès ils ont fait en quelques années. Voilà pour aujourd’hui, 103 milles au compteur seulement. C’est la misère.
A demain.
Jean Louis
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"merci pour votre email cela m’a fait bien plaisir quel plaisir de vous suivrecela me reconforte car j’ai de rtemps un coup de déprimeamitié roselyned" Envoyé par roselyne demeestere le 26-08-2010 à 20:53
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"bonjour jean louis s est Anna (la nièce de Jacky) j espère que votre voyage se passe bien et que vous voyez de beaux animaux, bonne chance et bonne continuation au revoir. Anna" Envoyé par anna Godfroy le 27-08-2010 à 13:45
Fri, 27 Aug 2010 08:00:00 GMT - Une tache rouge sur une mer de Corail 158°38 E 14°38 S
Fri, 27 Aug 2010 08:00:00 GMT - Une tache rouge sur une mer de Corail 158°38 E 14°38 S
10H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Une tache rouge sur une mer de Corail ! J’ai longtemps pensé que la mer de Corail était de ce rouge intense que l’on imagine quand on parle de corail. Hé bien non, elle est bleue comme je pense toutes les mers du monde. J’ai eu l’occasion de me poser en avion à Hurghada, le long de la mer rouge. Hé bien on nous ment. Celle-ci non plus n’est pas rouge, elle est bleue.
Ce matin au réveil, 13 nœuds de vent j’ai envoyé le spi et coupé le moteur. Quel bonheur ! Puis c’est monté progressivement jusqu’à 17, 18 Nœuds. En milieu d’après midi le temps était bizarre, le soleil caché par des nuages bas, comme si il allait pleuvoir. J’avais réglé un peu bas le niveau de réponse de mon pilote afin de consommer moins, j’ai fini par partir au lof, le bateau s’est couché le spi dans l’eau. Du coup j’ai attendu un peu qu’il sèche et je l’ai affalé pour dérouler le génois. Je suis plus tranquille et peu aller écrire, le bateau marche quand même à 6 nœuds. Il est vrai qu’avec le spi j’étais à 8 nœuds. Que c’est bon quand depuis de nombreux jour on ne marche qu’autour de 4 nœuds.
Ma moyenne n’est vraiment pas bonne avec ce vent qui est aux abonnés absents. Ce soir je ne suis qu’à 635 milles depuis Port Vila alors que je devrais avoir fait au moins 800 milles. J’ai déjà un jour et demi de retard sur une marche normale. J’espère rattraper ce retard dans l’Indien. J’espère surtout que ce vent va tenir maintenant. Cette force et cette direction c’est parfait, il faudrait que cela tienne quelques jours. Je vise une moyenne de 130 milles par jours, ce n’est quand même pas demander l’impossible.
Le courant s’oriente de plus en plus à l’ouest. Jusqu’à présent il était pas mal sud. Je crois que ça y est je commence à toucher le courant subtropical sud. C’est un courant favorable qui va me pousser jusqu’au détroit de Torres. Par moment il peut atteindre deux nœuds.
Pendant ma dialyse en début d’après midi on a croisé un cargo. Je ne m’en suis pas aperçu, ce n’est qu’après en regardant l’écran radar que j’ai vu cet écho 5 milles sur l’arrière qui s’éloignait. J’étais un peu triste de ne pas l’avoir vu, il a dû passer juste sur le bord de ma zone de garde.
Aujourd’hui j’ai arrêté mon deuxième frigo. Les vivres frais commençant à diminuer j’ai pu caser tout dans mon frigo principal. C‘est autant de moins que je tire sur les batteries.
Hé bien c’est quand même 113 milles au compteur aujourd’hui. Merci le spi !
A demain.
Jean Louis
10H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Une tache rouge sur une mer de Corail ! J’ai longtemps pensé que la mer de Corail était de ce rouge intense que l’on imagine quand on parle de corail. Hé bien non, elle est bleue comme je pense toutes les mers du monde. J’ai eu l’occasion de me poser en avion à Hurghada, le long de la mer rouge. Hé bien on nous ment. Celle-ci non plus n’est pas rouge, elle est bleue.
Ce matin au réveil, 13 nœuds de vent j’ai envoyé le spi et coupé le moteur. Quel bonheur ! Puis c’est monté progressivement jusqu’à 17, 18 Nœuds. En milieu d’après midi le temps était bizarre, le soleil caché par des nuages bas, comme si il allait pleuvoir. J’avais réglé un peu bas le niveau de réponse de mon pilote afin de consommer moins, j’ai fini par partir au lof, le bateau s’est couché le spi dans l’eau. Du coup j’ai attendu un peu qu’il sèche et je l’ai affalé pour dérouler le génois. Je suis plus tranquille et peu aller écrire, le bateau marche quand même à 6 nœuds. Il est vrai qu’avec le spi j’étais à 8 nœuds. Que c’est bon quand depuis de nombreux jour on ne marche qu’autour de 4 nœuds.
Ma moyenne n’est vraiment pas bonne avec ce vent qui est aux abonnés absents. Ce soir je ne suis qu’à 635 milles depuis Port Vila alors que je devrais avoir fait au moins 800 milles. J’ai déjà un jour et demi de retard sur une marche normale. J’espère rattraper ce retard dans l’Indien. J’espère surtout que ce vent va tenir maintenant. Cette force et cette direction c’est parfait, il faudrait que cela tienne quelques jours. Je vise une moyenne de 130 milles par jours, ce n’est quand même pas demander l’impossible.
Le courant s’oriente de plus en plus à l’ouest. Jusqu’à présent il était pas mal sud. Je crois que ça y est je commence à toucher le courant subtropical sud. C’est un courant favorable qui va me pousser jusqu’au détroit de Torres. Par moment il peut atteindre deux nœuds.
Pendant ma dialyse en début d’après midi on a croisé un cargo. Je ne m’en suis pas aperçu, ce n’est qu’après en regardant l’écran radar que j’ai vu cet écho 5 milles sur l’arrière qui s’éloignait. J’étais un peu triste de ne pas l’avoir vu, il a dû passer juste sur le bord de ma zone de garde.
Aujourd’hui j’ai arrêté mon deuxième frigo. Les vivres frais commençant à diminuer j’ai pu caser tout dans mon frigo principal. C‘est autant de moins que je tire sur les batteries.
Hé bien c’est quand même 113 milles au compteur aujourd’hui. Merci le spi !
A demain.
Jean Louis
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"Hi Captain, Tu as raison elles sont finalement toutes bleues exceptée la mer du Nord à Berk, d’après Danny Boon elle est marron..beurk..et il ajoute que quand elle est bleue c’est qu’on a mis du canard Wc... Bien je vois que tu as touché un peu de vent, j’imagine le bonheur après ces heures de moteur...mais attention, pas de gourmandise avec gros rouge....je vois que tu n’as pas pu t’empêcher de le titiller.. Bon un petit point d’actualité: on renvoie des roms chaque jour vers leur beau pays d’origine, même le pape a fait part de son désaccord auprès de la France. Dans les cités les petits voyous cassent régulièrement du flic et c’est en train de se propager un peu partout..A propos je viens de lire que les flics les appelle les " crapauds " parce qu ils sont : jambes écatées, bras écartés et ne savent dire que " quoi, quoi, quoi "... Enfin notre vieux Jack Lang ’ ( 70 ans ) vient dêtre nommé par Ban Ki-moon ( ONU ) conseiller spécial concernant le problème de piraterie au large de la Somalie...Il va peut être y instaurer une fête de la musique ou une Gay Pride...Je crois surtout qu’il va faloir qu’il trouve les solutions pour les sortir de leur pauvreté et qu’ils aient à manger, ça éviiterait surement les Kalashnikovs.. Voilà ma petite revue de presse pour te distaire un peu...il y en aura d’autres.. Bonne Nav. Captain Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 27-08-2010 à 20:20
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"/BONJOUR JEAN/ LOUIS,UN BONJOUR DE LA PART DU PLOMBIER DE MAUREPAS QUI PENSE A TOI POUR TES EXPLOITS. JE SUIS LE BEAU FRERE DE JACKY EX ADOC BISE A TOI ET QUE LA ROUTE CONTINUE DIDIER" Envoyé par didier.godfroy le 27-08-2010 à 20:53
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"Merci pour votre mail (informations transmises à l’intéressé) . Le dieu EOLE est endormi !! gare lorsqu’il va se réveiller!!! Je pars bientot rejoindre mon port d’attache et mes racines vendéennes, je vais scruter l’horizon et passer de l’atlantique au pacifique grace à vous , merci de nous faire partager vos petits instants et vos grands moments sur votre bateau. fanfan" Envoyé par durand le 28-08-2010 à 19:32
Sat, 28 Aug 2010 09:00:00 GMT - La bête aux longues oreilles 156°41 E 14°30 S
Sat, 28 Aug 2010 09:00:00 GMT - La bête aux longues oreilles 156°41 E 14°30 S
11H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Le marin est très superstitieux. Avec raison d’ailleurs.
De par la précarité du milieu où il vit le marin est persuadé que le cours des choses est régit par des règles qui dépassent la logique humaine. Il est ainsi convaincu qu’il ne faut pas prononcer un certain mot. Si ce mot est prononcé sur le bateau les catastrophes ne vont pas tarder à se produire, pouvant aller même jusqu’à faire sombrer le navire.
Ce mot correspond à un petit animal possédant de longues oreilles, qui vit dans des terriers à l’état sauvage et dans des clapiers à l’état domestique. C’est « La bête aux longues oreilles ».
Tous les marins ont des histoires terribles à raconter sur leur propre vécu concernant ce phénomène. Moi-même j’ai emmené en 2006 pour une croisière de quinze jours mon copain Jacky et sa femme Claudie à bord de l’Harmattan. Je ne le savais pas au départ sinon j’aurai renoncé, mais mon copain parle à son épouse avec un petit mot tendre. Pour certains c’est « minou », « poussin », « chaton ». Lui c’est « La bête aux longues oreilles »
Vous imaginez les catastrophes que nous avons rencontrées durant cette croisière. Cela a été terrible. J’avais beau avoir prévenu Jacky, après autant d’années de mariage, le mot tendre revenait immanquablement.
A Ajaccio nous avons failli couler puis une vague énorme a arraché un taquet et tordu un bossoir, le tourteau a lâcher, nous privant de moteur et nous obligeant a rentrer au port à la voile …
Mon frère, son bateau étant à sec, organisait des dîners et de très nombreuses fois il nous a cuisinés de la « Bête aux longues oreilles ». Cela scandalisait mon copain Jean Luc, skipper. Hé bien depuis qu’il a mis son bateau à l’eau il va de problème en problème. La preuve est bien que la malédiction peut attendre son heure pendant plusieurs années.
D’après Pierre-Yves, mon copain chef de bord aux Glénan, si vous passer un dvd où le mot banni est prononcé, alors la malédiction agit. Peut être même si le mot est écrit dans un livre que l’on emmène à bord. Je suggère qu’une autorité, pourquoi pas les Glénan d’ailleurs, certifient les dvd et les livres que l’on peut emmener à bord sans risque en mettant un grand coup de tampon « BON A LA MER »
Moi je suis persuadé que l’esprit de la bête rode à bord de mon bateau. Peut être ai-je emmené un livre maudit ? Je suis convaincu que certains jours la malédiction se réveil et puis le lendemain tout revient en ordre, l’esprit taquin s’est rendormi pour quelques temps.
Voilà ce qui m’est arrivé hier soir :
Mon téléphone Inmarsat ne fonctionne plus, lorsque j’appel, j’entends bien mais mon correspondant ne m’entends pas. J’essaye de nombreuses fois tout au long de la soirée, avec plusieurs correspondants, même problème. Je fini par l’éteindre, dégouté.
J’essaie alors de téléphoner avec mon Iridium, impossible. Lorsque j’appel, le numéro se compose mais à chaque fois je perds la porteuse. Je tiens à signaler que ce sont deux réseaux de satellites totalement différents. Je fini par abandonner et aller me coucher.
A 23 heures, notez bien l’heure, c’est important, c’est encore sur hier, après un petit somme, je me lève pour vérifier que tout va bien et donner un petit coup au pilote car on serre un peu trop le vent. Plus de vent ! A la place de la vitesse du vent sur la girouette anémomètre, 3 petits traits et les aiguilles verticales. Mince, pas grave mais embêtant, je navigue énormément aux instruments. Je coupe l’appareil et le remets en marche pour voir si ce n’est pas un plantage de son microprocesseur mais rien n’y fait, j’ai dû perdre l’aérien. Cela m’est déjà arrivé en 2006 en entrant dans Ciutadella sur l’île de Minorque dans des conditions dantesques.
Je retourne au lit pal mal chagriné en imaginant me faire livrer un aérien à Darwin et devoir monter en haut du mat.
Ce matin au réveil, je me précipite dehors, mince, l’aérien est en place et a l’air de fonctionner. Je coupe à nouveau l’appareil et le remets en marche : tout fonctionne à nouveau normalement. Je mets en marche l’Inmarsat, passe un appel, ça fonctionne. J’essaie confiant avec l’Iridium, il fonctionne parfaitement lui aussi. Ce n’est pas un coup de la « Bête aux longues oreilles » ça ?
Bon, j’ai encore reculé les horloges du bord d’une heure ce matin, plus que 8 heures de décalage horaire. J’ai également changé ma cartographie pour mettre en place les côtes de l’Australie.
Pas mal de vent aujourd’hui, le bateau marche bien avec 128 milles parcourus, je pense que cela va durer.
A demain
Jean Louis
11H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Le marin est très superstitieux. Avec raison d’ailleurs.
De par la précarité du milieu où il vit le marin est persuadé que le cours des choses est régit par des règles qui dépassent la logique humaine. Il est ainsi convaincu qu’il ne faut pas prononcer un certain mot. Si ce mot est prononcé sur le bateau les catastrophes ne vont pas tarder à se produire, pouvant aller même jusqu’à faire sombrer le navire.
Ce mot correspond à un petit animal possédant de longues oreilles, qui vit dans des terriers à l’état sauvage et dans des clapiers à l’état domestique. C’est « La bête aux longues oreilles ».
Tous les marins ont des histoires terribles à raconter sur leur propre vécu concernant ce phénomène. Moi-même j’ai emmené en 2006 pour une croisière de quinze jours mon copain Jacky et sa femme Claudie à bord de l’Harmattan. Je ne le savais pas au départ sinon j’aurai renoncé, mais mon copain parle à son épouse avec un petit mot tendre. Pour certains c’est « minou », « poussin », « chaton ». Lui c’est « La bête aux longues oreilles »
Vous imaginez les catastrophes que nous avons rencontrées durant cette croisière. Cela a été terrible. J’avais beau avoir prévenu Jacky, après autant d’années de mariage, le mot tendre revenait immanquablement.
A Ajaccio nous avons failli couler puis une vague énorme a arraché un taquet et tordu un bossoir, le tourteau a lâcher, nous privant de moteur et nous obligeant a rentrer au port à la voile …
Mon frère, son bateau étant à sec, organisait des dîners et de très nombreuses fois il nous a cuisinés de la « Bête aux longues oreilles ». Cela scandalisait mon copain Jean Luc, skipper. Hé bien depuis qu’il a mis son bateau à l’eau il va de problème en problème. La preuve est bien que la malédiction peut attendre son heure pendant plusieurs années.
D’après Pierre-Yves, mon copain chef de bord aux Glénan, si vous passer un dvd où le mot banni est prononcé, alors la malédiction agit. Peut être même si le mot est écrit dans un livre que l’on emmène à bord. Je suggère qu’une autorité, pourquoi pas les Glénan d’ailleurs, certifient les dvd et les livres que l’on peut emmener à bord sans risque en mettant un grand coup de tampon « BON A LA MER »
Moi je suis persuadé que l’esprit de la bête rode à bord de mon bateau. Peut être ai-je emmené un livre maudit ? Je suis convaincu que certains jours la malédiction se réveil et puis le lendemain tout revient en ordre, l’esprit taquin s’est rendormi pour quelques temps.
Voilà ce qui m’est arrivé hier soir :
Mon téléphone Inmarsat ne fonctionne plus, lorsque j’appel, j’entends bien mais mon correspondant ne m’entends pas. J’essaye de nombreuses fois tout au long de la soirée, avec plusieurs correspondants, même problème. Je fini par l’éteindre, dégouté.
J’essaie alors de téléphoner avec mon Iridium, impossible. Lorsque j’appel, le numéro se compose mais à chaque fois je perds la porteuse. Je tiens à signaler que ce sont deux réseaux de satellites totalement différents. Je fini par abandonner et aller me coucher.
A 23 heures, notez bien l’heure, c’est important, c’est encore sur hier, après un petit somme, je me lève pour vérifier que tout va bien et donner un petit coup au pilote car on serre un peu trop le vent. Plus de vent ! A la place de la vitesse du vent sur la girouette anémomètre, 3 petits traits et les aiguilles verticales. Mince, pas grave mais embêtant, je navigue énormément aux instruments. Je coupe l’appareil et le remets en marche pour voir si ce n’est pas un plantage de son microprocesseur mais rien n’y fait, j’ai dû perdre l’aérien. Cela m’est déjà arrivé en 2006 en entrant dans Ciutadella sur l’île de Minorque dans des conditions dantesques.
Je retourne au lit pal mal chagriné en imaginant me faire livrer un aérien à Darwin et devoir monter en haut du mat.
Ce matin au réveil, je me précipite dehors, mince, l’aérien est en place et a l’air de fonctionner. Je coupe à nouveau l’appareil et le remets en marche : tout fonctionne à nouveau normalement. Je mets en marche l’Inmarsat, passe un appel, ça fonctionne. J’essaie confiant avec l’Iridium, il fonctionne parfaitement lui aussi. Ce n’est pas un coup de la « Bête aux longues oreilles » ça ?
Bon, j’ai encore reculé les horloges du bord d’une heure ce matin, plus que 8 heures de décalage horaire. J’ai également changé ma cartographie pour mettre en place les côtes de l’Australie.
Pas mal de vent aujourd’hui, le bateau marche bien avec 128 milles parcourus, je pense que cela va durer.
A demain
Jean Louis
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"Bonjour Jean Louis
Nous sommes vos voisins de longue date, on s aperçoit sans se connaître.
O surprise ! Maryse notre copine nous a raconté vos exploits marins et humains. Nous connaissons bien cette maladie de reins puisque la fille de nos amis est dialysée depuis toute petite, cela fait une trentaine d années. Elle a déjà eu deux greffes qu elle a rejetée (manque de sérieux dans la prise de médicaments anti rejet) sa mère et notre amie Nicole fait partie de l’association ADOT pour le don d’organes . Votre système de dialyse est différent de celui en milieu hospitalier et semble plus "humain" car la pauvre a des bras massacrés par les perfusions. On va lui en parler.
Félicitations pour le courage, pour poursuivre votre rêve.
Totalement admiratifs.
CHANTAL et DANIEL Voisins en face de Maryse et Patrick à CORMEILLES;
très amicalement et à tout bientôt." Envoyé par LE BOUQUIN le 29-08-2010 à 16:37
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"Buenos Dias Captain, Encore une fois pas de chance, j’étais en train de rafistoler mon parasol que le coup de mistral d’hier avait explosé quand tu m’as appelé...il m’a manqué 3 diziemes de seconde.... unlucky...Hier j’ai emmené mon fils David et mes neveux faire du kayak à la Ciotat...Bon mistral, on a jamais pu passer le bec de l’aigle, dans les rafales on reculait...excellent pour les bras. Je vois que la bète aux grandes oreilles rode toujours quelque part sur ta mer, pourtant il devrait y avoir prescription depuis la Corse 2006...il est tenace le bougre...Tu sais je fais gaffe maintenant parce que même si je fais du kayak dans les calanques avec Claudie, je ne l’appelle plus " la bète aux grandes oreilles " d’abord c’est un peu long pour un petit mot doux et puis elle n’aime pas. Je m’éfforce donc d’utiliser " Chaton " ce qui est tout à fait autorisé par les autorités maritimes... Je partage ton avis sur l’autorité compétente qui devrait faire un contrôle méticuleux à bord avant d’autoriser les croisières, ça prendrait un peu de temps mais ensuite quelle tranquilité d’esprit... Enfin, tout est rentré dans l’ordre...il est seulement un peu taquin parfois. Allez bonne nav. captain. Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 29-08-2010 à 19:41
Sun, 29 Aug 2010 09:00:00 GMT - Nuit d’orages 154°47 E 13°45 S
Sun, 29 Aug 2010 09:00:00 GMT - Nuit d’orages 154°47 E 13°45 S
11H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quelle nuit les amis !
Hier au soir l’esprit de la bête a du encore faire des siennes puisque mon vent est encore tombé en panne. Il est resté en panne toute la nuit et aujourd’hui il fonctionne à nouveau. Ha ! C’est vrai, j’ai oublié de vous dire, c’est un rongeur, la bête a deux grandes incisives et un nez qui remue en permanence. Peut être a-t-elle rongé le câble quelque part.
Je vais donc me coucher tranquille avec peut être dans les 17 nœuds de vent, le bateau marche bien.
Vers les deux heures du matin je suis réveillé par l’alarme collision. Je me lève pour constater que c’est encore un grain. J’en ai eu plusieurs depuis deux jours, cela passe avec un petit peu de pluie, il suffit juste d’attendre pour remettre en place l’alarme anti collision et retourner dans ma couchette.
Je pousse la limite de l’alarme et monte sur le pont voir comment cela se passe. Tout est calme quand soudain le bateau se couche littéralement sur le côté, le passe avant sous l’eau et part comme une fusée. Les grains c’est comme cela, imprévisibles, vous pouvez en avoir dix qui passent sans vent et le dernier avec des vents très violents.
Je ne réfléchie pas, il faut que je réduise tout de suite. Je saute sur l’écoute de génois et la libère, Cela va un tout petit peu mieux et me laisse le temps de l’enrouler. C’est comme dans les films à grand spectacle, c’est nuit noire et des éclairs qui claquent de tout côté en éclairant la scène de cette lumière bleue. Il se met à pleuvoir un vrai déluge et le vent se renforce. Je n’ai pas le temps de finir d’enrouler le génois que le pilote n’en peu plus et mets les pouces. L’alarme se mets à hurler et je saute sur la barre pour ne pas laisser partir le bateau.
Je dois m’arque bouter sur celle-ci, je dois mettre toutes mes forces pour maintenir le safran à fonds, alors le bateau revient degrés par degrés. Si je soulage ne serais ce qu’un tout petit peu, il repart. Je voudrais réduire ma grand voile mais c’est impossible, je n’ai accès ni à l’écoute ni à la drisse dont les bloqueurs ne sont pourtant qu’à un mètre de moi.
J’essaie de bloquer le frein mais il n’est pas suffisant, ça glisse. Je lutte ainsi pendant un bon quart d’heure, je fais cela au feeling car je n’ai aucune indication de la direction ni de la force du vent. Au bout d’un quart d’heure, la fatigue certainement fait que le bateau m’échappe et je me retrouve face au vent, le bateau à l’arrêt. Je saute sur le bloqueur de drisse et descends la grand voile. Waouh ! Quelle chaleur.
Avec l’artimon le bateau reste face au vent à l’arrêt et je vais m’allonger pour me reposer et me remettre de mes émotions. J’attends que l’orage se calme un peu, puis je mets le moteur pour placer le bateau sur sa route avant d’envoyer un peu de génois et de couper le moteur. Je ne remonterais la grand voile qu’au petit matin quand tout s’est calmé.
J’ai réfléchie toute la journée à cette manœuvre d’urgence. J’aurais certainement dû affaler la grand voile en premier mais j’ai toujours peur quelle se coince. Cela m’est déjà arrivé plusieurs fois, les coinceurs du nerf de chute à chaque ris attrapent la commande des lazzis jack et ensuite c’est tout un bazar à décoincer. Une grand voile de grande croisière devrait être beaucoup plus simple à mon avis.
Ensuite la journée s’est déroulée parfaitement avec 18 à 20 nœuds de vent et une mer étonnamment plate, cela se retrouve dans le score de la journée : 132 milles.
A demain.
Jean Louis
11H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quelle nuit les amis !
Hier au soir l’esprit de la bête a du encore faire des siennes puisque mon vent est encore tombé en panne. Il est resté en panne toute la nuit et aujourd’hui il fonctionne à nouveau. Ha ! C’est vrai, j’ai oublié de vous dire, c’est un rongeur, la bête a deux grandes incisives et un nez qui remue en permanence. Peut être a-t-elle rongé le câble quelque part.
Je vais donc me coucher tranquille avec peut être dans les 17 nœuds de vent, le bateau marche bien.
Vers les deux heures du matin je suis réveillé par l’alarme collision. Je me lève pour constater que c’est encore un grain. J’en ai eu plusieurs depuis deux jours, cela passe avec un petit peu de pluie, il suffit juste d’attendre pour remettre en place l’alarme anti collision et retourner dans ma couchette.
Je pousse la limite de l’alarme et monte sur le pont voir comment cela se passe. Tout est calme quand soudain le bateau se couche littéralement sur le côté, le passe avant sous l’eau et part comme une fusée. Les grains c’est comme cela, imprévisibles, vous pouvez en avoir dix qui passent sans vent et le dernier avec des vents très violents.
Je ne réfléchie pas, il faut que je réduise tout de suite. Je saute sur l’écoute de génois et la libère, Cela va un tout petit peu mieux et me laisse le temps de l’enrouler. C’est comme dans les films à grand spectacle, c’est nuit noire et des éclairs qui claquent de tout côté en éclairant la scène de cette lumière bleue. Il se met à pleuvoir un vrai déluge et le vent se renforce. Je n’ai pas le temps de finir d’enrouler le génois que le pilote n’en peu plus et mets les pouces. L’alarme se mets à hurler et je saute sur la barre pour ne pas laisser partir le bateau.
Je dois m’arque bouter sur celle-ci, je dois mettre toutes mes forces pour maintenir le safran à fonds, alors le bateau revient degrés par degrés. Si je soulage ne serais ce qu’un tout petit peu, il repart. Je voudrais réduire ma grand voile mais c’est impossible, je n’ai accès ni à l’écoute ni à la drisse dont les bloqueurs ne sont pourtant qu’à un mètre de moi.
J’essaie de bloquer le frein mais il n’est pas suffisant, ça glisse. Je lutte ainsi pendant un bon quart d’heure, je fais cela au feeling car je n’ai aucune indication de la direction ni de la force du vent. Au bout d’un quart d’heure, la fatigue certainement fait que le bateau m’échappe et je me retrouve face au vent, le bateau à l’arrêt. Je saute sur le bloqueur de drisse et descends la grand voile. Waouh ! Quelle chaleur.
Avec l’artimon le bateau reste face au vent à l’arrêt et je vais m’allonger pour me reposer et me remettre de mes émotions. J’attends que l’orage se calme un peu, puis je mets le moteur pour placer le bateau sur sa route avant d’envoyer un peu de génois et de couper le moteur. Je ne remonterais la grand voile qu’au petit matin quand tout s’est calmé.
J’ai réfléchie toute la journée à cette manœuvre d’urgence. J’aurais certainement dû affaler la grand voile en premier mais j’ai toujours peur quelle se coince. Cela m’est déjà arrivé plusieurs fois, les coinceurs du nerf de chute à chaque ris attrapent la commande des lazzis jack et ensuite c’est tout un bazar à décoincer. Une grand voile de grande croisière devrait être beaucoup plus simple à mon avis.
Ensuite la journée s’est déroulée parfaitement avec 18 à 20 nœuds de vent et une mer étonnamment plate, cela se retrouve dans le score de la journée : 132 milles.
A demain.
Jean Louis
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"Bonsoir capitaine, C’est du vrai Jules Verne tes histoires... Il va falloir en effet que tu reprennes la musculation et les ...pompes, pour remuscler les bras, les abdos-fessiers et... les jambes pour courrir plus vite sur le pont et mouliner les winches sans respirer. Tes reçits deviennent de plus en plus musclés et quand cela se passe dans la nuit tu dois avoir de sacrés montées d’adrénaline. Ce n’est plus de la croisière pépère...Heureusement l’Harmattan a été fait solide et te méneras à bon port. Petites nouvelles du Bord : Nous sommes allés avec Marie installer Lucie à Angers ou elle passera 5 ans à l’ESCAE. Tout le monde y est allé de sa petite larme et, la maison va devenir bien grande pour ceux qui reste à Lyon. Heureusement Marin nous rejoint Il ne sera pas pensionnaire aux Lazariste en 2011. Quant à Marie elle change de Job et s’occuperas uniquement des insulines à l’Hopital." Envoyé par bernardlannion le 30-08-2010 à 16:48
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"Salut Amiral. Vous ne pensiez tout de même pas traverser tout ça sans un minimum d’emmerdes ! Le bateau est solide et le skipper aguerri, pas d’inquiétude. La bestiole aux longues oreilles, c’est bien essayé, mais faudrait quand même limiter la dose d’alcool à bord à moins que ce ne soit le chant des sirènes qui ne commence à vous faire perdre la tête. Au fait, des sirènes, vous en avez vu ? Amitiés. GD et sa Galie" Envoyé par GD le 30-08-2010 à 17:10
Mon, 30 Aug 2010 09:00:00 GMT - Chez les Papous 152°39 E 13°21 S
Mon, 30 Aug 2010 09:00:00 GMT - Chez les Papous 152°39 E 13°21 S
11H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Encore une nuit à jouer à cache-cache avec les orages. Comme un homme averti en vaux deux, c’est plus facile maintenant, je ne suis pas seul pour la manoeuvre. Hier au soir avant de rejoindre ma couchette j’ai pris deux ris dans la grand voile pour passer une nuit plus tranquille. Ainsi je ne perds pas tellement en vitesse et je ne prends pas de risques. J’ai mis un cercle de garde autour du bateau, quand l’alarme se déclenche je regarde la progression de l’orage et je tire un bord à l’opposé.
La journée c’est plus facile on est éveillé et on y voit clair. Ce matin j’ai mis le bateau face à la lame pour faire sauter mes ris. Seulement j’ai oublié de refermer le capot de la cabine avant que j’avais ouvert pour aérer. Résultat un bon paquet d’eau de mer dans ma couchette et en plein milieu du lit ……. un poisson ! Cela aurait pu être la farce d’un équipier, mais non je suis en solitaire. Cela m’est arrivé hier également, le hublot des toilettes était ouvert quand le bateau s’est couché, de gros paquets de mer sont rentrés et j’ai retrouvé un poisson sur le caillebotis de la douche. Affectueux les poissons par ici ! En tous cas ce soir je vais encore dormir dans des draps mouillés, peu réjouissant.
Je finie juste de manger ce midi quand je vois un énorme orage arriver. L’écran radar en est tout blanc. Je me dépêche de débarrasser la table, de ramasser les miettes et de la ranger. Je crois que cela va être copieux. J’ai ma grand voile à deux ris, mon artimon plein et mon génois roulé d’un ris. Heureusement aujourd’hui ma girouette anémomètre fonctionne. Tout vient d’un coup, brutalement le vent passe de 17 nœuds à 37 nœuds, le bateau se couche, le passavant sous l’eau, et part comme une fusée. Je laisse faire et j’observe, comme j’ai laissé le génois le bateau est mieux équilibré et le pilote n’est pas débordé. Je reste au bouton de contrôle pour laisser en permanence le bateau à 150 degrés du vent. C’est beau la nature en colère. Pendant trente minutes les éléments se déchainent puis tout se calme jusqu’au prochain grain. J’ai le temps de faire 15 minutes de sieste et cela repart. C’est ainsi tout l’après midi. A la fin j’arrive même à gérer une dialyse en même temps qu’un grain.
Hé bien voilà, je suis chez les Papous. Ce terme veut dire « Crépu ». La partie Est de l’île de Nouvelle Guinée et l’archipel Louisiade qui la prolonge à l’Est sont habités par les Papous. Comme dans beaucoup de pays par ici, la population est encore composée d’une multitude de tribus, chacune ayant son propre territoire et sa propre langue. Cela a donné lieu à d’incessantes guerres tribales. Le simple fait de ne pas respecter le territoire déclenchait une guerre qui ne pouvait prendre fin que si l’on arrivait au même nombre de victimes dans les deux camps. Pour se préserver les femmes vivaient à part avec les enfants dans une case qui leur était réservée.
Comme j’aurai aimé avoir du temps pour parcourir cet archipel où l’on doit encore trouver de l’authentique. J’ai un tel souvenir de mon passage éclair au pays des Kunas, je pense qu’ici comme là bas on doit trouver des peuples que la civilisation n’a pas encore touchée.
Un bon score aujourd’hui avec 138 milles, 1033 milles depuis port Vila.
A demain.
Jean Louis
11H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Encore une nuit à jouer à cache-cache avec les orages. Comme un homme averti en vaux deux, c’est plus facile maintenant, je ne suis pas seul pour la manoeuvre. Hier au soir avant de rejoindre ma couchette j’ai pris deux ris dans la grand voile pour passer une nuit plus tranquille. Ainsi je ne perds pas tellement en vitesse et je ne prends pas de risques. J’ai mis un cercle de garde autour du bateau, quand l’alarme se déclenche je regarde la progression de l’orage et je tire un bord à l’opposé.
La journée c’est plus facile on est éveillé et on y voit clair. Ce matin j’ai mis le bateau face à la lame pour faire sauter mes ris. Seulement j’ai oublié de refermer le capot de la cabine avant que j’avais ouvert pour aérer. Résultat un bon paquet d’eau de mer dans ma couchette et en plein milieu du lit ……. un poisson ! Cela aurait pu être la farce d’un équipier, mais non je suis en solitaire. Cela m’est arrivé hier également, le hublot des toilettes était ouvert quand le bateau s’est couché, de gros paquets de mer sont rentrés et j’ai retrouvé un poisson sur le caillebotis de la douche. Affectueux les poissons par ici ! En tous cas ce soir je vais encore dormir dans des draps mouillés, peu réjouissant.
Je finie juste de manger ce midi quand je vois un énorme orage arriver. L’écran radar en est tout blanc. Je me dépêche de débarrasser la table, de ramasser les miettes et de la ranger. Je crois que cela va être copieux. J’ai ma grand voile à deux ris, mon artimon plein et mon génois roulé d’un ris. Heureusement aujourd’hui ma girouette anémomètre fonctionne. Tout vient d’un coup, brutalement le vent passe de 17 nœuds à 37 nœuds, le bateau se couche, le passavant sous l’eau, et part comme une fusée. Je laisse faire et j’observe, comme j’ai laissé le génois le bateau est mieux équilibré et le pilote n’est pas débordé. Je reste au bouton de contrôle pour laisser en permanence le bateau à 150 degrés du vent. C’est beau la nature en colère. Pendant trente minutes les éléments se déchainent puis tout se calme jusqu’au prochain grain. J’ai le temps de faire 15 minutes de sieste et cela repart. C’est ainsi tout l’après midi. A la fin j’arrive même à gérer une dialyse en même temps qu’un grain.
Hé bien voilà, je suis chez les Papous. Ce terme veut dire « Crépu ». La partie Est de l’île de Nouvelle Guinée et l’archipel Louisiade qui la prolonge à l’Est sont habités par les Papous. Comme dans beaucoup de pays par ici, la population est encore composée d’une multitude de tribus, chacune ayant son propre territoire et sa propre langue. Cela a donné lieu à d’incessantes guerres tribales. Le simple fait de ne pas respecter le territoire déclenchait une guerre qui ne pouvait prendre fin que si l’on arrivait au même nombre de victimes dans les deux camps. Pour se préserver les femmes vivaient à part avec les enfants dans une case qui leur était réservée.
Comme j’aurai aimé avoir du temps pour parcourir cet archipel où l’on doit encore trouver de l’authentique. J’ai un tel souvenir de mon passage éclair au pays des Kunas, je pense qu’ici comme là bas on doit trouver des peuples que la civilisation n’a pas encore touchée.
Un bon score aujourd’hui avec 138 milles, 1033 milles depuis port Vila.
A demain.
Jean Louis
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"Hola Captain, Impressionnant ta photo, tu deviens vraiment un surfeur de grains....je vois que tu les maitrises maintenant totalement, 2 ris dans la GV et 1 dans le génois....everiything under control...excepté la chambre avant ça devient un rituel avec en plus des poissons...un pêcheur sans canne livré à domicile..plus fort que Richard!! Tu vas donc bientôt froler la Papouasie - Nouvelle Guinée...J’ai lu qu’éffectivement c’est le pays le plus multilingue du monde, une étude récente a comptabilisé 860 langues pour 4.5 millions d’habitants...à titre d’exemple l’étude indique que le rapport appliqué aux Etats Unis comptabiliserait 50000 langues...étonnant. Etonnant également l’ile a été découverte à l’origine par les Portuguais, puis revendiquée par les espagnols, ensuite les britanniques, puis les hollandais et une autre partie de l’ile fut annéxée par les allemands.( l’allemand devint la langue officielle du territoire.).. In fine.. c’est l’Australie qui s’est vu confier par le britanniques l’administration du territoire...Pour une fois les français ne sont pas dans le coup... Bon surf captain, Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 30-08-2010 à 22:58
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"Au pays des Papous, tu affales dans la rafale, Bien loin d’île de Pâqu’ou des Vanuatu fait le gros dos sous l’orage, Le soleil même Pasroux se planque derrière le grain, Et toi même Pasaoul te cramponne à la barre. A bord pas de Patou chien de garde qui évite aux poissons d’entrer par effraction. Je ne sais Pavous, mais moi ton épique épopée au Pays des Papous crachine à mon âme voyageuse des grains de beauté sauvage tribales et guerrières. Haut les coeurs, et ne lâches pas la barre du rêve Capt’ain!" Envoyé par alain marin des vosges le 31-08-2010 à 11:05
Tue, 31 Aug 2010 09:00:00 GMT - La tempête 149°57 E 13°27 S
Tue, 31 Aug 2010 09:00:00 GMT - La tempête 149°57 E 13°27 S
11H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé oui, voilà un sujet qu’il faut bien aborder. Toujours la même question revient : « Avez-vous rencontré des tempêtes » et à chaque fois cela me mets dans un embarras profond.
Déjà, qu’entendons nous par « tempête » ? La définition peut être différente pour chacun d’entre nous. Pour celui qui n’est jamais sorti en mer un force 5 peut être ressenti comme une tempête alors que pour celui qui parcourt les océans, la tempête c’est 75 nœuds de vent lorsqu’il faut mettre à la cap à sec de toile.
Du coup je ne rencontre que très rarement des tempêtes et en tout cas je fais tout pour les éviter mais comment expliquer tout cela alors que souvent la personne attend une histoire fantastique où l’on a eu la vie sauve de justesse.
Alors aujourd’hui c’est selon ce que vous préférez, tempête ou bien voile virile. Cela piaule dans les haubans et la mer est blanche.
Toute la nuit j’ai eu droit à des orages et j’ai très peu dormi. Vers les deux heures du matin cela a été particulièrement violent avec beaucoup d’eau. Puis ce matin au réveil le vent n’avait plus besoin de l’excuse des orages pour s’y donner à fonds. C’est monté toute la matinée pour arriver à 30 nœuds établie en début d’après midi toujours avec de longues rafales à 35 nœuds et même parfois jusqu’à 40 nœuds.
Avant le petit déjeuner j’ai pris un ris dans l’artimon, première fois depuis mon départ de Marseille. Malgré tout j’ai du poser très rapidement ma tartine et empoigner la barre car le pilote a été débordé et nous sommes partis au lof. J’étais alors avec 2 ris dans le génois, 2 ris dans la grand voile et un ris dans l’artimon.
Il faut dire qu’il y a beaucoup de mer, ou plus exactement, par moment de très grosses vagues arrivent par le travers, toujours par trois. S’il y a une grosse rafale à ce moment, les vagues plus le vent font pivoter le bateau et le mettent en travers.
J’ai alors décidé, pour la première fois de prendre le troisième ris dans la grand voile. Puis, je me branche rapidement dans le carré pour ma dialyse du matin et je monte dans le cockpit avec tout mon bazar. Je ne suis revenu que depuis quelques dizaines de secondes et je dois à nouveau sauter sur la barre en gérant mes poches car le bateau est couché en travers du vent.
Je me résous alors à choquer un peu mes écoutes de grand voile et d’artimon. Depuis mon empannage au Vanuatu j’ai du mal à choquer ces écoutes. Je devrais néanmoins prendre le troisième ris dans le génois en début d’après midi pour garder la situation sous contrôle.
C’est comme cela que j’ai passé la journée dans le cockpit. Je ne me suis pas lavé (ni rasé d’ailleurs) et ce midi je n’ai pas cuisiné, c’était piquenique dans le cockpit. Tomate à la croque au sel, jambon et chips.
Je me suis fait un copain, un oiseau de mer qui tourne en permanence autour du bateau. Hier soir il volait dans les haubans pour essayer de se poser sur les barres de flèches. Incroyable dans ces conditions de vent la précision de son vol. Je l’ai vu voler en marche arrière ! Si, je vous assure. Ce matin il faisait du sur place à un mètre de moi, debout sur la plage arrière, alors qu’il y avait 30 nœuds de vent.
Je crois que ces conditions vont durer jusqu’à demain soir, en attendant le bateau abat la route, 155 milles aujourd’hui, le détroit de Torres dans 400 milles.
A demain.
Jean Louis
11H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé oui, voilà un sujet qu’il faut bien aborder. Toujours la même question revient : « Avez-vous rencontré des tempêtes » et à chaque fois cela me mets dans un embarras profond.
Déjà, qu’entendons nous par « tempête » ? La définition peut être différente pour chacun d’entre nous. Pour celui qui n’est jamais sorti en mer un force 5 peut être ressenti comme une tempête alors que pour celui qui parcourt les océans, la tempête c’est 75 nœuds de vent lorsqu’il faut mettre à la cap à sec de toile.
Du coup je ne rencontre que très rarement des tempêtes et en tout cas je fais tout pour les éviter mais comment expliquer tout cela alors que souvent la personne attend une histoire fantastique où l’on a eu la vie sauve de justesse.
Alors aujourd’hui c’est selon ce que vous préférez, tempête ou bien voile virile. Cela piaule dans les haubans et la mer est blanche.
Toute la nuit j’ai eu droit à des orages et j’ai très peu dormi. Vers les deux heures du matin cela a été particulièrement violent avec beaucoup d’eau. Puis ce matin au réveil le vent n’avait plus besoin de l’excuse des orages pour s’y donner à fonds. C’est monté toute la matinée pour arriver à 30 nœuds établie en début d’après midi toujours avec de longues rafales à 35 nœuds et même parfois jusqu’à 40 nœuds.
Avant le petit déjeuner j’ai pris un ris dans l’artimon, première fois depuis mon départ de Marseille. Malgré tout j’ai du poser très rapidement ma tartine et empoigner la barre car le pilote a été débordé et nous sommes partis au lof. J’étais alors avec 2 ris dans le génois, 2 ris dans la grand voile et un ris dans l’artimon.
Il faut dire qu’il y a beaucoup de mer, ou plus exactement, par moment de très grosses vagues arrivent par le travers, toujours par trois. S’il y a une grosse rafale à ce moment, les vagues plus le vent font pivoter le bateau et le mettent en travers.
J’ai alors décidé, pour la première fois de prendre le troisième ris dans la grand voile. Puis, je me branche rapidement dans le carré pour ma dialyse du matin et je monte dans le cockpit avec tout mon bazar. Je ne suis revenu que depuis quelques dizaines de secondes et je dois à nouveau sauter sur la barre en gérant mes poches car le bateau est couché en travers du vent.
Je me résous alors à choquer un peu mes écoutes de grand voile et d’artimon. Depuis mon empannage au Vanuatu j’ai du mal à choquer ces écoutes. Je devrais néanmoins prendre le troisième ris dans le génois en début d’après midi pour garder la situation sous contrôle.
C’est comme cela que j’ai passé la journée dans le cockpit. Je ne me suis pas lavé (ni rasé d’ailleurs) et ce midi je n’ai pas cuisiné, c’était piquenique dans le cockpit. Tomate à la croque au sel, jambon et chips.
Je me suis fait un copain, un oiseau de mer qui tourne en permanence autour du bateau. Hier soir il volait dans les haubans pour essayer de se poser sur les barres de flèches. Incroyable dans ces conditions de vent la précision de son vol. Je l’ai vu voler en marche arrière ! Si, je vous assure. Ce matin il faisait du sur place à un mètre de moi, debout sur la plage arrière, alors qu’il y avait 30 nœuds de vent.
Je crois que ces conditions vont durer jusqu’à demain soir, en attendant le bateau abat la route, 155 milles aujourd’hui, le détroit de Torres dans 400 milles.
A demain.
Jean Louis
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"Hello Captain, Comme tu dis tempête ou voile virile...ça nous rappelle une nuit d’ouragan dans les îles grecques...à la cape avec 75 noeuds de vent...c’était du super viril...mais qu"est ce qu elle était bonne la bière glacée dans la première île après cette tempète... Ta photo est éloquente, ça pète tout autour et vu la météo de Nico ça va durer quelques jours... Visiblement tu tiens les bons réglages mais j’imagine que ça doit être épuisant...pour toi et Harmattan. Allez, petite revue de presse pour changer de sujet : 33 mineurs chiliens sont bloqués à 700m de profondeur après un éboulement le 5.08, ils communiquent par caméra avec l’extérieur, et reçoivent de la nourriture, il faudra entre 3 et 4 mois pour les récupérer avec un nouveau forage. Gros cyclone ( Earl ) sur Saint Martin et St Barth, pas de victimes, il se dirige vers les côtes US. Ici un gros coup de mistral avec des incendies dans le Var, l’Hérault et à La Ciotat. Bon courage captain on pense tous rès fort à toi. Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 31-08-2010 à 23:18
Wed, 01 Sep 2010 09:00:00 GMT - Le cauchemar 148°10 E 11°57 S
Wed, 01 Sep 2010 09:00:00 GMT - Le cauchemar 148°10 E 11°57 S
11H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
C’est un peu après mes trente ans, famille fondée, maison construite et carrière professionnelle bien engagée, que j’ai commencé à m’intéresser aux voiliers habitables, à la croisière en famille. C’est en juillet 1984 que j’ai loué pour trois semaines à Rhodes, en Grèce, un 36 pieds pour aller découvrir les côtes sud de la Turquie avec ma femme et mes trois jeunes enfants.
C’est à cette même époque que j’ai commencé à dévorer tous ce qui avait été écrit sur les voyages en bateau et en particulier sur les quelques premiers tours du monde. Le GPS n’avait pas encore été inventé et les quelques circumnavigateurs décrivaient l’approche et surtout le passage du détroit de Torres comme la partie la plus difficile de leur tour du monde, un véritable cauchemar.
Afin de vous faire mieux comprendre la difficulté je vais essayer de vous d’écrire l’endroit. Le détroit par lui-même, sépare la Papouasie de l’Australie, sa largeur est de 83 milles. Seulement la Grande Barrière de Corail qui longe toute la côte Est de l’Australie se prolonge jusque sur la côte de la Papouasie, encombrant le détroit de milliers d’îles et de récifs plus ou moins émergeants. Il y a quelques dizaines de milliers d’années lorsque la mer était un peu plus basse, le papa Papou pouvait aller chasser en Australie sans se mouiller les pieds.
Aujourd’hui il existe un labyrinthe qui permet de passer de la mer de Corail à la mer d’Arafura. L’entré de celui-ci en venant de l’est se situe tout près des côtes de Papouasie, au nord est du détroit. C’est la « Bligh entrance ». Avant cette entrée il faut éviter quelques récifs mais l’entrée est marquée par un feu sur « Bramble Cay », visible à 11 milles. Ensuite je vais devoir emprunter le « Great North East Channel » qui slalome entre les récifs mais où des feux brillent permettant de se guider. Ce parcourt depuis « Bramble Cay » fait environ 85 milles. Ensuite, barre à droite toute, j’emprunte « Vigilant Channel » sur une quinzaine de milles puis barre à gauche toute et je fais un grand arc de cercle de 30 milles environ pour attraper l’entrée est de « Prince of Wales Channel » qui passe entre « Hammond Islande » et « North West Reef ». C’est l’endroit le plus étroit, il me mène 26 milles plus à l’Ouest à l’île de « Bobby Island » qui est la sortie du détroit dans la mer d’Arafura.
Cela représente avec les secteurs d’entré et de sortie environ 200 milles où il ne va pas falloir roupiller car l’attention doit être à 100%. Il y a cette route sinueuse, bordée de multiples récifs, mais également tous ces bateaux de toutes tailles, avec des vitesses différentes qui circulent dans les deux sens. Ici pas question de mettre une zone de garde et d’aller dormir.
Bon, si vraiment je ne pouvais pas faire autrement, je pourrais toujours mouiller à l’abri d’un îlot bien que cela soit interdit et très mal vu des autorités Australiennes. Le problème pour le navigateur solitaire est l’extrême longueur de cette difficulté qui demande une concentration extrême pendant un très long moment avec une veille permanente.
Pour bien faire il aurait fallu que j’arrive à la « Bligh Entrance » en début de nuit car les grosses difficultés se situent surtout dans la deuxième partie du parcours. Malheureusement je crois qu’au contraire je vais y arriver au petit matin. Heureusement, de nos jours le GPS permet d’aborder confiant ce passage.
Pour l’instant tout va bien à bord, j’ai l’impression que ce matin il y avait un peu moins de mer mais c’est remonté dans la matinée. Le vent se maintien autour de 30 nœuds avec des pointes jusqu’à 45 nœuds sous les orages, le bateau est parfaitement réglé et la moyenne est bonne. Comme j’aimerai avoir ce temps pour traverser l’Indien, la vie à bord est un peu difficile mais quelle satisfaction le soir quand on regarde le compteur journalier.
J’ai encore peu dormi cette nuit, les grains étaient nombreux. La vie du solitaire pendant les longues traversées est totalement déréglée par rapport à notre vie ordinaire. Parfois je fais une sieste le matin, une autre en début d’après midi, une autre en fin d’après midi. En fait on dort quand on peut et tout va bien comme cela.
Mon copain l’oiseau est toujours là, il s’amuse à faire du sur place entre le génois et la grand voile. Cet après midi il a essayé de se poser sur la capote mais avec 30 nœuds de vent il n’est pas resté bien longtemps.
Je suis ce soir à 220 milles de la « Bligh Entrance » et le compteur journalier affiche 153 milles. Déjà un mois que je suis parti de Tahiti, c’est long et en même temps c’est passé très vite.
Ah, je vous rassure, ce matin c’était grand carénage pour le capitaine et même taille des ongles de mains et de pieds ! On ne sait jamais, des fois que j’atterrisse sur une île et que je puisse participer à une danse Papou.
A demain.
Jean Louis
11H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
C’est un peu après mes trente ans, famille fondée, maison construite et carrière professionnelle bien engagée, que j’ai commencé à m’intéresser aux voiliers habitables, à la croisière en famille. C’est en juillet 1984 que j’ai loué pour trois semaines à Rhodes, en Grèce, un 36 pieds pour aller découvrir les côtes sud de la Turquie avec ma femme et mes trois jeunes enfants.
C’est à cette même époque que j’ai commencé à dévorer tous ce qui avait été écrit sur les voyages en bateau et en particulier sur les quelques premiers tours du monde. Le GPS n’avait pas encore été inventé et les quelques circumnavigateurs décrivaient l’approche et surtout le passage du détroit de Torres comme la partie la plus difficile de leur tour du monde, un véritable cauchemar.
Afin de vous faire mieux comprendre la difficulté je vais essayer de vous d’écrire l’endroit. Le détroit par lui-même, sépare la Papouasie de l’Australie, sa largeur est de 83 milles. Seulement la Grande Barrière de Corail qui longe toute la côte Est de l’Australie se prolonge jusque sur la côte de la Papouasie, encombrant le détroit de milliers d’îles et de récifs plus ou moins émergeants. Il y a quelques dizaines de milliers d’années lorsque la mer était un peu plus basse, le papa Papou pouvait aller chasser en Australie sans se mouiller les pieds.
Aujourd’hui il existe un labyrinthe qui permet de passer de la mer de Corail à la mer d’Arafura. L’entré de celui-ci en venant de l’est se situe tout près des côtes de Papouasie, au nord est du détroit. C’est la « Bligh entrance ». Avant cette entrée il faut éviter quelques récifs mais l’entrée est marquée par un feu sur « Bramble Cay », visible à 11 milles. Ensuite je vais devoir emprunter le « Great North East Channel » qui slalome entre les récifs mais où des feux brillent permettant de se guider. Ce parcourt depuis « Bramble Cay » fait environ 85 milles. Ensuite, barre à droite toute, j’emprunte « Vigilant Channel » sur une quinzaine de milles puis barre à gauche toute et je fais un grand arc de cercle de 30 milles environ pour attraper l’entrée est de « Prince of Wales Channel » qui passe entre « Hammond Islande » et « North West Reef ». C’est l’endroit le plus étroit, il me mène 26 milles plus à l’Ouest à l’île de « Bobby Island » qui est la sortie du détroit dans la mer d’Arafura.
Cela représente avec les secteurs d’entré et de sortie environ 200 milles où il ne va pas falloir roupiller car l’attention doit être à 100%. Il y a cette route sinueuse, bordée de multiples récifs, mais également tous ces bateaux de toutes tailles, avec des vitesses différentes qui circulent dans les deux sens. Ici pas question de mettre une zone de garde et d’aller dormir.
Bon, si vraiment je ne pouvais pas faire autrement, je pourrais toujours mouiller à l’abri d’un îlot bien que cela soit interdit et très mal vu des autorités Australiennes. Le problème pour le navigateur solitaire est l’extrême longueur de cette difficulté qui demande une concentration extrême pendant un très long moment avec une veille permanente.
Pour bien faire il aurait fallu que j’arrive à la « Bligh Entrance » en début de nuit car les grosses difficultés se situent surtout dans la deuxième partie du parcours. Malheureusement je crois qu’au contraire je vais y arriver au petit matin. Heureusement, de nos jours le GPS permet d’aborder confiant ce passage.
Pour l’instant tout va bien à bord, j’ai l’impression que ce matin il y avait un peu moins de mer mais c’est remonté dans la matinée. Le vent se maintien autour de 30 nœuds avec des pointes jusqu’à 45 nœuds sous les orages, le bateau est parfaitement réglé et la moyenne est bonne. Comme j’aimerai avoir ce temps pour traverser l’Indien, la vie à bord est un peu difficile mais quelle satisfaction le soir quand on regarde le compteur journalier.
J’ai encore peu dormi cette nuit, les grains étaient nombreux. La vie du solitaire pendant les longues traversées est totalement déréglée par rapport à notre vie ordinaire. Parfois je fais une sieste le matin, une autre en début d’après midi, une autre en fin d’après midi. En fait on dort quand on peut et tout va bien comme cela.
Mon copain l’oiseau est toujours là, il s’amuse à faire du sur place entre le génois et la grand voile. Cet après midi il a essayé de se poser sur la capote mais avec 30 nœuds de vent il n’est pas resté bien longtemps.
Je suis ce soir à 220 milles de la « Bligh Entrance » et le compteur journalier affiche 153 milles. Déjà un mois que je suis parti de Tahiti, c’est long et en même temps c’est passé très vite.
Ah, je vous rassure, ce matin c’était grand carénage pour le capitaine et même taille des ongles de mains et de pieds ! On ne sait jamais, des fois que j’atterrisse sur une île et que je puisse participer à une danse Papou.
Thu, 02 Sep 2010 09:00:00 GMT - Une journée difficile 146°10 E 11°01 S
Thu, 02 Sep 2010 09:00:00 GMT - Une journée difficile 146°10 E 11°01 S
11H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
J’ai maintenant hâte d’être dans ce détroit, je pense qu’au milieu des récifs la mer va se calmer un peu. Dur, dur, j’en ai marre ! Voilà c’est dit.
Depuis hier soir les orages se sont calmés et ce matin c’était grosse mer, beaucoup de vent mais ciel bleu et soleil. Cela devrait quand même être plus sympa pour le moral mais les choses s’enchaînent mal.
Je n’ai pas trop mal dormi mais trop peu. Je n’ai pas été réveillé par les orages mais qu’il est difficile de trouver le sommeil dans ces conditions de mer. Je monte, je descends, je roule à droite, je roule à gauche puis c’est un brusque mouvement latéral avant d’être projeté sur la cloison. Heureusement j’ai mis des coussins mais c’est dur de trouver le sommeil en s’agrippant pour ne pas trop bouger. Ce qui est étonnant c’est qu’une fois que le cerveau a compris que tout va bien on peut dormir en étant chahuté dans tous les sens.
Déjà il y a la route. Encore une fois le vent est pile dans l’axe et je dois tirer des bords pour avancer, parcourant ainsi beaucoup plus de distance. Et puis ce matin rien ne va. Le bateau n’arrête pas d’empanner. Je ne comprends pas, je passe la journée dans le cockpit à régler les voiles mais rien n’y fait. Même en faisant route à 45 degrés du vent cela ne fonctionne pas. Je fini par descendre l’artimon et crois avoir gagné, mais non cela recommence.
Est-ce que je n’aurais pas un problème au pilote ? Peut être l’accouplement est desserré ce qui pourrait expliquer mes problèmes. Mais je ne peux me rendre dans le coqueron car le pont est submergé en permanence par les vagues et je ne veux pas en plus embarquer quelques dizaines de litres d’eau de mer. Dans tous les cas il y a un problème. Pour finir j’affale la grand voile également et je navigue sous génois seul.
Forcément cela me mets moins la pression, je ne suis plus sur le qui vive en permanence mais question moral ce n’est pas bon, le bateau roule terriblement, tout claque, tout roule, tout s’entrechoque.
Par contre cela m’a permis d’améliorer considérablement mon cap. Que j’ai hâte d’arriver dans ces cailloux. Je pense que de l’autre côté de la barrière je n’aurais plus cette énorme houle.
Pour couronner le tout, le déssalinisateur et en panne. J’espère que ce n’est pas grave. Je me dis que peut être il a aspiré de l’air avec ce bateau qui se couche et qu’il faudra commencer par lui refaire la purge.
Il faudrait également que je passe le génois au voilier. Ce n’est pas grave pour l’instant mais quelques petits renforts ne lui feraient pas de mal. Mon lazzi jack bâbord s’est décroché, le tribord avait été arraché par le spi, du coup ma grand voile est sur le pont me cachant totalement la vue. Et puis il y a cette girouette qui fonctionne par intermittence, certainement un coup de bombe à contacts à mettre en haut du mat.
Tout cela me perturbe, je n’aime pas quand mon bateau n’est pas en forme et je me demande si je vais pouvoir tout faire à Darwin. Si c’est plus grave pour le déssalinisateur, comment vais-je faire ? Aurais-je la chance de tomber sur quelqu'un pour m’aider comme au Vanuatu. Les miracles cela n’arrive qu’une fois. Mon problème c’est le temps, je suis très juste pour le passage entre l’île Maurice et l’Afrique, après c’est la saison des cyclones et il n’y a plus moyen.
Ce midi j’avais prévu « Tartiflette » mais avec ces problèmes d’empannage m’obligeant à rester dans le cockpit, cela s’est transformé en piquenique avec chips et œufs dur à la croque au sel.
Cela ira mieux demain j’espère. 158 milles ces dernières 24 heures.
A demain.
Jean Louis
11H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
J’ai maintenant hâte d’être dans ce détroit, je pense qu’au milieu des récifs la mer va se calmer un peu. Dur, dur, j’en ai marre ! Voilà c’est dit.
Depuis hier soir les orages se sont calmés et ce matin c’était grosse mer, beaucoup de vent mais ciel bleu et soleil. Cela devrait quand même être plus sympa pour le moral mais les choses s’enchaînent mal.
Je n’ai pas trop mal dormi mais trop peu. Je n’ai pas été réveillé par les orages mais qu’il est difficile de trouver le sommeil dans ces conditions de mer. Je monte, je descends, je roule à droite, je roule à gauche puis c’est un brusque mouvement latéral avant d’être projeté sur la cloison. Heureusement j’ai mis des coussins mais c’est dur de trouver le sommeil en s’agrippant pour ne pas trop bouger. Ce qui est étonnant c’est qu’une fois que le cerveau a compris que tout va bien on peut dormir en étant chahuté dans tous les sens.
Déjà il y a la route. Encore une fois le vent est pile dans l’axe et je dois tirer des bords pour avancer, parcourant ainsi beaucoup plus de distance. Et puis ce matin rien ne va. Le bateau n’arrête pas d’empanner. Je ne comprends pas, je passe la journée dans le cockpit à régler les voiles mais rien n’y fait. Même en faisant route à 45 degrés du vent cela ne fonctionne pas. Je fini par descendre l’artimon et crois avoir gagné, mais non cela recommence.
Est-ce que je n’aurais pas un problème au pilote ? Peut être l’accouplement est desserré ce qui pourrait expliquer mes problèmes. Mais je ne peux me rendre dans le coqueron car le pont est submergé en permanence par les vagues et je ne veux pas en plus embarquer quelques dizaines de litres d’eau de mer. Dans tous les cas il y a un problème. Pour finir j’affale la grand voile également et je navigue sous génois seul.
Forcément cela me mets moins la pression, je ne suis plus sur le qui vive en permanence mais question moral ce n’est pas bon, le bateau roule terriblement, tout claque, tout roule, tout s’entrechoque.
Par contre cela m’a permis d’améliorer considérablement mon cap. Que j’ai hâte d’arriver dans ces cailloux. Je pense que de l’autre côté de la barrière je n’aurais plus cette énorme houle.
Pour couronner le tout, le déssalinisateur et en panne. J’espère que ce n’est pas grave. Je me dis que peut être il a aspiré de l’air avec ce bateau qui se couche et qu’il faudra commencer par lui refaire la purge.
Il faudrait également que je passe le génois au voilier. Ce n’est pas grave pour l’instant mais quelques petits renforts ne lui feraient pas de mal. Mon lazzi jack bâbord s’est décroché, le tribord avait été arraché par le spi, du coup ma grand voile est sur le pont me cachant totalement la vue. Et puis il y a cette girouette qui fonctionne par intermittence, certainement un coup de bombe à contacts à mettre en haut du mat.
Tout cela me perturbe, je n’aime pas quand mon bateau n’est pas en forme et je me demande si je vais pouvoir tout faire à Darwin. Si c’est plus grave pour le déssalinisateur, comment vais-je faire ? Aurais-je la chance de tomber sur quelqu'un pour m’aider comme au Vanuatu. Les miracles cela n’arrive qu’une fois. Mon problème c’est le temps, je suis très juste pour le passage entre l’île Maurice et l’Afrique, après c’est la saison des cyclones et il n’y a plus moyen.
Ce midi j’avais prévu « Tartiflette » mais avec ces problèmes d’empannage m’obligeant à rester dans le cockpit, cela s’est transformé en piquenique avec chips et œufs dur à la croque au sel.
Cela ira mieux demain j’espère. 158 milles ces dernières 24 heures.
A demain.
Jean Louis
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"Vous ne le savez pas, mais comme beaucoup d’autres, je vous lis tous les jours. Je suis devenue accro... Je suis un peu à bord, sans le baston et les paquets de mer certes, mais je voyage avec vous Capitaine. Je raconte même votre aventure à mes gosses avec un peu de géographie au passage. Les conditions difficiles qui durent plusieurs jours de suite, c’est chaud... j’imagine que la fatigue, le manque de sommeil, plus l’inquiétude du passage du détroit doivent contribuer à chahuter le moral en ce moment. Haut les coeurs ! c’est magnifique ce que vous faites. Biz à votre ami l’oiseau et bon slalom entre les coraux. Florence" Envoyé par Florence le 03-09-2010 à 09:31
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"Et ben Jean-Louis, Je sens une petite baisse de moral! Il y a déjà un bon petit moment que je t’ai laissé un message mais là je pense que tu as besoin de toute ton énergie. Nous sommes nombreux à te suivre, dans l’ombre, mais très présents. Encore merci pour ce rêve que tu me fait vivre. A bientôt Didier" Envoyé par Didier le 03-09-2010 à 11:06
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"Salut Captain, C’est pas du bonheur aujourd’hui, les emmerdes s’enchainent, c’est vrai que ça à l’air copieux cette série. ..Mais je te connais, ça va gamberger et trouver la solution dans les heures qui suivent car je suis bien certain que comme d’habitude, vu la masse de pépins tu vas rentrer très vite dans une zone de calme et de bonheur retrouvés... J’ai vu sur Google que dés que tu sortiras du détroit ta profondeur maxi jusqu’à Brisban sera de 50m maxi...c’est fou par rapport aux profondeurs que tu avais jusque là entre 3000 et 5000m...en fait c’est un plateau qui relie des 2 "continents". Je suis à Paris, il fait un temps magnifique et je pars en Allemagne passé le Week End dans un séminaire " Festif " avec un gros promoteur Allemand, pour la soirée on nous a demandé de porter une tenue "Bavaroise" donc short cuir, tirolien, bretelles...bref le kit complet...on va se marrer. Allez, bon courage et bonne Nav. Captain Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 03-09-2010 à 14:45
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"Autant pour moi, je voulais parler de Darwin et non pas de Brisban..of course...ça c’est un peu plus loin. Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 03-09-2010 à 14:48
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"Salut Amiral. Si l’oiseau est noir et blanc et ressemble à un pigeon, il peut s’agir d’un carpophage blanc, symbole des îles du détroit de Torres. On est avec vous. Amitiés.G et sa Galie" Envoyé par GD le 03-09-2010 à 15:32
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" Tu es bien courageux mon
jean-louis. Je t’embrasse." Envoyé par jeanine Barbier le 04-09-2010 à 21:25
Fri, 03 Sep 2010 09:00:00 GMT - « Bligh Entrance » 144° 25 E 9°28 S
Fri, 03 Sep 2010 09:00:00 GMT - « Bligh Entrance » 144° 25 E 9°28 S
11H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Tout va bien ! Oui, tout va bien. C’est ce qui fait le charme de la vie. On reçoit des difficultés, c’est dur, mais ensuite quel bonheur d’arriver à les surmonter.
Rien de spéciale la nuit dernière, j’ai réussi à bien me caller avec des oreillers et des coussins et je n’ai pas trop mal dormi. Je me suis beaucoup levé pour surveiller la navigation car on approchait des premiers récifs.
Ce matin un énorme orage mais il est passé à côté, nous on a été assez servi comme cela. Ensuite beau ciel bleu et soleil, j’en ai profité pour ouvrir tous les panneaux et aérer le bateau. Beaucoup moins de mer ce matin et cela change tout, beaucoup moins de vent également, le bateau marche sous génois seul à un ris, nous allons en moyenne à 6 nœuds. Et surtout nous allons sur la route. Que n’ai-je pas abattu cette grand voile deux jours plus tôt. Aujourd’hui j’ai 90 milles de retard sur mon plan de route, après avoir bien remonté ces trois derniers jours mais sous génois seul depuis trois jours c’est de l’avance que j’aurais eu.
Et puis ce soir, la mer s’est totalement aplatie et le vent est tombé autour de 15 nœuds. J’ai monté l’artimon et la grand voile que j’ai débordée à fond puis roulé le génois qui était déventé.
A 8 heures ce matin j’avais sur mon tribord ce grand champ de récifs nommé « Eastern fields » puis vers midi j’étais dans le « Pandora passage » avec l’ »Ashmore reef » puis le « Boot reef » dont j’ai frôlé la pointe nord est, sur mon bâbord.
Ce soir je vais passer la « Bligh Entrance » vers 21 heures. Cela va me permettre de faire toute la première partie du détroit, qui est la plus facile, de nuit.
Je suis soulagé, j’ai réussi à remettre en marche mon déssalinisateur. C’était bien ce que je pensais, l’amplificateur de pression n’aime pas du tout la moindre petite bulle d’air et hier matin, le bateau était tellement chahuté, que la crépine d’entrée d’eau de mer pourtant placée au ras de la quille, a dû se retrouver hors de l’eau un instant, faisant que la pompe a aspirer un peu d’air. Ce matin j’ai effectué une purge du circuit et la production d’eau douce est repartie. Quel bonheur ! Je n’aurais pas pu traverser l’Indien sans mon déssalinisateur.
Pour mon pilote, j’ai également l’explication. C’est de ma faute. J’avais eu un problème en traversant l’Atlantique. En Martinique j’aurais dû faire une réparation plus sérieuse. Il y a un jeu important dans la fixation entre le vérin du pilote et la mèche de gouvernail. Cela fait que le vérin passe son temps à rattraper le jeu. Je pense que cela va tenir jusqu’à Darwin mais là bas il faudra que je m’en occupe. Je vais écrire une liste des « A faire » pour ne rien oublier. Je dois penser au gaz, j’ai branché hier ma dernière bouteille.
Encore ce soir, à la tombé de la nuit, une bande de 4 oiseaux sont venu jouer dans le gréement. J’ai passé une heure à les regarder faire. Le jeu consiste à essayer de se poser quelque part, soit une barre de flèche, soit le haut du mât. C’est très dur sur mon bateau, en haut des mâts il y a les antennes et puis les girouettes. Cependant, ils insistent et reviennent des dizaines de fois. Puis à un moment, je pense qu’un des oiseaux à pensé « Je tente le tout pour le tout », il s’est posé en haut du mât principal mais s’est raté et je l’ai vu dégringoler dans le gréement et tomber à la mer juste sur le bord du bateau. Du coup cela a mis fin au jeu et tout le monde à disparu.
Voilà pour aujourd’hui, 132 milles au compteur, 1631 depuis le Vanuatu.
A demain.
11H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Tout va bien ! Oui, tout va bien. C’est ce qui fait le charme de la vie. On reçoit des difficultés, c’est dur, mais ensuite quel bonheur d’arriver à les surmonter.
Rien de spéciale la nuit dernière, j’ai réussi à bien me caller avec des oreillers et des coussins et je n’ai pas trop mal dormi. Je me suis beaucoup levé pour surveiller la navigation car on approchait des premiers récifs.
Ce matin un énorme orage mais il est passé à côté, nous on a été assez servi comme cela. Ensuite beau ciel bleu et soleil, j’en ai profité pour ouvrir tous les panneaux et aérer le bateau. Beaucoup moins de mer ce matin et cela change tout, beaucoup moins de vent également, le bateau marche sous génois seul à un ris, nous allons en moyenne à 6 nœuds. Et surtout nous allons sur la route. Que n’ai-je pas abattu cette grand voile deux jours plus tôt. Aujourd’hui j’ai 90 milles de retard sur mon plan de route, après avoir bien remonté ces trois derniers jours mais sous génois seul depuis trois jours c’est de l’avance que j’aurais eu.
Et puis ce soir, la mer s’est totalement aplatie et le vent est tombé autour de 15 nœuds. J’ai monté l’artimon et la grand voile que j’ai débordée à fond puis roulé le génois qui était déventé.
A 8 heures ce matin j’avais sur mon tribord ce grand champ de récifs nommé « Eastern fields » puis vers midi j’étais dans le « Pandora passage » avec l’ »Ashmore reef » puis le « Boot reef » dont j’ai frôlé la pointe nord est, sur mon bâbord.
Ce soir je vais passer la « Bligh Entrance » vers 21 heures. Cela va me permettre de faire toute la première partie du détroit, qui est la plus facile, de nuit.
Je suis soulagé, j’ai réussi à remettre en marche mon déssalinisateur. C’était bien ce que je pensais, l’amplificateur de pression n’aime pas du tout la moindre petite bulle d’air et hier matin, le bateau était tellement chahuté, que la crépine d’entrée d’eau de mer pourtant placée au ras de la quille, a dû se retrouver hors de l’eau un instant, faisant que la pompe a aspirer un peu d’air. Ce matin j’ai effectué une purge du circuit et la production d’eau douce est repartie. Quel bonheur ! Je n’aurais pas pu traverser l’Indien sans mon déssalinisateur.
Pour mon pilote, j’ai également l’explication. C’est de ma faute. J’avais eu un problème en traversant l’Atlantique. En Martinique j’aurais dû faire une réparation plus sérieuse. Il y a un jeu important dans la fixation entre le vérin du pilote et la mèche de gouvernail. Cela fait que le vérin passe son temps à rattraper le jeu. Je pense que cela va tenir jusqu’à Darwin mais là bas il faudra que je m’en occupe. Je vais écrire une liste des « A faire » pour ne rien oublier. Je dois penser au gaz, j’ai branché hier ma dernière bouteille.
Encore ce soir, à la tombé de la nuit, une bande de 4 oiseaux sont venu jouer dans le gréement. J’ai passé une heure à les regarder faire. Le jeu consiste à essayer de se poser quelque part, soit une barre de flèche, soit le haut du mât. C’est très dur sur mon bateau, en haut des mâts il y a les antennes et puis les girouettes. Cependant, ils insistent et reviennent des dizaines de fois. Puis à un moment, je pense qu’un des oiseaux à pensé « Je tente le tout pour le tout », il s’est posé en haut du mât principal mais s’est raté et je l’ai vu dégringoler dans le gréement et tomber à la mer juste sur le bord du bateau. Du coup cela a mis fin au jeu et tout le monde à disparu.
Voilà pour aujourd’hui, 132 milles au compteur, 1631 depuis le Vanuatu.
A demain.
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"bonjour jean louis tres heureux de voir que pour vous, tous est de retour revenu à (presque)la normale.Vous nous faite flipper par moment et on serre des fesses.Quelle belle aventure.Profiter de tous ces moments.Nous sommes avec vous. bien amicalement noel" Envoyé par noel morin le 04-09-2010 à 08:08
Sat, 04 Sep 2010 08:00:00 GMT - Derrière Rennel Islande 143° 15 E 9°45 S
Sat, 04 Sep 2010 08:00:00 GMT - Derrière Rennel Islande 143° 15 E 9°45 S
10H00 H en France, 18 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quelle aventure les amis !
Hier soir, vers 21 heures, l’alarme se mets à retentir. C’est au niveau du pilote automatique. Je monte dans le cockpit, il y a un message d’erreur : « Drive stopped » Je ne m’inquiète pas, ce n’est pas la première fois depuis quelques jours. Il va vraiment falloir que je révise totalement le circuit à Darwin car il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans ce pilote. Ma première alerte c’était avant-hier quand je n’arrêtais pas d’empanner et que j’ai fini par soupçonner le pilote. Quand j’ai vérifié, dans l’après midi, j’ai trouvé la pompe réversible extrêmement chaude, il faut que je me renseigne pour savoir si c’est normal.
Je ne m’inquiète donc pas, je fais « Standby » puis « Auto » pour relancer la machine. Pourtant le bateau ne revient pas sur son cap et commence à se coucher. Bizarre, « Standby », je redresse le bateau par la barre à roue, « Auto », rien ne se passe puis « Drive stopped ».
L’horreur commence à envahir mon cerveau et je commence à comprendre que je suis en panne. Je commence par rouler le génois et affaler les voiles afin de calmer le jeu. C’est le plus mauvais moment, je viens de rentrer dans le détroit, je suis mal. En plus il faut savoir que ce bateau est très difficile à barrer à la main car le gouvernail est commandé par un câble Morse, que celui-ci a 40 ans et que je n’ai pas réussi à le changer. De ce fait il y a un jeu d’un tour complet de roue dans la barre.
Je mets le moteur en marche et commence à faire route en faisant des lacets à 90 degrés de part et d’autre de la route. Ma nuit est cuite, je vais devoir rester à la barre en permanence.
Puis tout doucement je m’habitue à cette barre et au bout de quelques heures, je peux me détendre et j’arrive à faire un aller et retour rapide dans le carré sans que le bateau fasse demi-tour. J’ai repéré sur la cartographie un endroit assez vaste sans cailloux, j’y arrive exténué à 3h30 du matin. Il n’y a aucun récif dans un cercle de 5 milles autour du bateau. Comme le courant peut être de 1,5 nœud en fonction de la marée, cela me permet 3 heures de sommeil. Je mets le bateau en panne et le laisse dériver. Je crois que je n’ai pas encore atterri dans ma couchette que je dors déjà.
A 6 heures du matin, je remets en route, plus les heures passent et plus c’est facile. J’arrive à laisser la barre pendant deux minutes. Bien sûr, la route est un peu en dents de scie mais on avance et à 3 heures de l’après midi je jette l’ancre derrière Rennel Island pour me reposer. En arrivant je suis survolé deux fois à très basse altitude par un bi moteurs des autorités je pense.
Ma première action est d’aller voir dans le coqueron cette fameuse pompe. Dès que l’on demande une action au pilote la tension arrive bien et le moteur chauffe, signe qu’il essaie de faire son travail. Je pense que c’est la pompe elle-même qui est bloquée. D’ailleurs hier elle faisait énormément de bruit. Bien qu’ayant un diplôme d’hydraulicien, je ne pratique pas et j’aimerais quelques conseils. Merci d’avance.
Je ne peux bien entendu pas continuer sur Darwin comme cela, je vais rallier le port de « Thursday Island » qui se trouve dans le détroit, à 80 milles d’ici soit 16 heures derrière la barre. Je vais essayer de partir très tôt demain matin. Je n’ai malheureusement pas vu d’endroit pour faire une halte en route.
Voilà les aléas d’un tour du monde en solitaire. Combien de temps la résolution de ce problème va-t-il me coûter ? Comme à chaque fois je me dis que cela aurait pu être pire, en plein milieu d’une grande traversée par exemple.
85 milles au compteur depuis hier soir, l’essentiel en barrant à la main.
A demain.
Jean Louis
10H00 H en France, 18 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quelle aventure les amis !
Hier soir, vers 21 heures, l’alarme se mets à retentir. C’est au niveau du pilote automatique. Je monte dans le cockpit, il y a un message d’erreur : « Drive stopped » Je ne m’inquiète pas, ce n’est pas la première fois depuis quelques jours. Il va vraiment falloir que je révise totalement le circuit à Darwin car il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans ce pilote. Ma première alerte c’était avant-hier quand je n’arrêtais pas d’empanner et que j’ai fini par soupçonner le pilote. Quand j’ai vérifié, dans l’après midi, j’ai trouvé la pompe réversible extrêmement chaude, il faut que je me renseigne pour savoir si c’est normal.
Je ne m’inquiète donc pas, je fais « Standby » puis « Auto » pour relancer la machine. Pourtant le bateau ne revient pas sur son cap et commence à se coucher. Bizarre, « Standby », je redresse le bateau par la barre à roue, « Auto », rien ne se passe puis « Drive stopped ».
L’horreur commence à envahir mon cerveau et je commence à comprendre que je suis en panne. Je commence par rouler le génois et affaler les voiles afin de calmer le jeu. C’est le plus mauvais moment, je viens de rentrer dans le détroit, je suis mal. En plus il faut savoir que ce bateau est très difficile à barrer à la main car le gouvernail est commandé par un câble Morse, que celui-ci a 40 ans et que je n’ai pas réussi à le changer. De ce fait il y a un jeu d’un tour complet de roue dans la barre.
Je mets le moteur en marche et commence à faire route en faisant des lacets à 90 degrés de part et d’autre de la route. Ma nuit est cuite, je vais devoir rester à la barre en permanence.
Puis tout doucement je m’habitue à cette barre et au bout de quelques heures, je peux me détendre et j’arrive à faire un aller et retour rapide dans le carré sans que le bateau fasse demi-tour. J’ai repéré sur la cartographie un endroit assez vaste sans cailloux, j’y arrive exténué à 3h30 du matin. Il n’y a aucun récif dans un cercle de 5 milles autour du bateau. Comme le courant peut être de 1,5 nœud en fonction de la marée, cela me permet 3 heures de sommeil. Je mets le bateau en panne et le laisse dériver. Je crois que je n’ai pas encore atterri dans ma couchette que je dors déjà.
A 6 heures du matin, je remets en route, plus les heures passent et plus c’est facile. J’arrive à laisser la barre pendant deux minutes. Bien sûr, la route est un peu en dents de scie mais on avance et à 3 heures de l’après midi je jette l’ancre derrière Rennel Island pour me reposer. En arrivant je suis survolé deux fois à très basse altitude par un bi moteurs des autorités je pense.
Ma première action est d’aller voir dans le coqueron cette fameuse pompe. Dès que l’on demande une action au pilote la tension arrive bien et le moteur chauffe, signe qu’il essaie de faire son travail. Je pense que c’est la pompe elle-même qui est bloquée. D’ailleurs hier elle faisait énormément de bruit. Bien qu’ayant un diplôme d’hydraulicien, je ne pratique pas et j’aimerais quelques conseils. Merci d’avance.
Je ne peux bien entendu pas continuer sur Darwin comme cela, je vais rallier le port de « Thursday Island » qui se trouve dans le détroit, à 80 milles d’ici soit 16 heures derrière la barre. Je vais essayer de partir très tôt demain matin. Je n’ai malheureusement pas vu d’endroit pour faire une halte en route.
Voilà les aléas d’un tour du monde en solitaire. Combien de temps la résolution de ce problème va-t-il me coûter ? Comme à chaque fois je me dis que cela aurait pu être pire, en plein milieu d’une grande traversée par exemple.
85 milles au compteur depuis hier soir, l’essentiel en barrant à la main.
A demain.
Jean Louis
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"Bonjour Mr Clemendot, Je suis très touchée par votre courage et votre persévérence, justement mon beau frère est aussi atteint d’IRC et fait de la DP, et je vous dis que grâce à des personnes exceptionnelles comme vous on retrouve l’espoir que rien n’est impossible et qu’on peut vivre pleinement sa vie malgrès la maladie. Je vous souhaite bon courage et surtout bon vent! Cdt," Envoyé par Fatima Zahra Laachouri le 05-09-2010 à 14:24
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"bonjour capitaine,
Alors là... c’est la loi des emm...maiximum.J’espère qu’ à cette heure (il est 17h48 à lyon, grand soleil 28°) tu es arrivé à trouver un endroit pour reprendre ton souffle afin de remettre un peu d’ordre sur le pont..... Te connaissant, je suis persuadé que l’énergie qui t’habite va prendre le dessus et que tes forces vont vaincre ces enchainements de problèmes marin. Le plus dur est en train de se faire et, pense à ton arrivée à Maurice ou je l’espère nous aurons l’occasion de siroter ensemble, une bonne bière à l’ombre de filaos; Bonne nav et à demain
bernard " Envoyé par bernard lannion le 05-09-2010 à 17:57
Sun, 05 Sep 2010 09:00:00 GMT - Le détroit de Torres 142° 48 E 10°08 S
Sun, 05 Sep 2010 09:00:00 GMT - Le détroit de Torres 142° 48 E 10°08 S
11H00 H en France, 18 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quelle journée sympathique !
Il fait un temps magnifique, et quel endroit merveilleux que ce détroit de Tores. Dommage pour tous ceux, Moitessier et les autres, qui ont navigué ici avant l’avènement du GPS.
J’imagine aisément que ce coin ait pût être un cauchemar sans moyen de positionnement précis avec tous ces dangers, tous ces récifs, toutes ces cayes qui parsèment cette immense étendue d’eau. En plus on se croirait la plupart du temps en pleine mer, on ne voit rien mais une caye peut être tapie sous l’eau à moins de un mètre de profondeur, une patate de corail tranchante comme des lames de rasoir.
Pour moi tout est différent, c’est un véritable paradis. Sur mon écran de cartographie un petit bateau représente la position extrêmement précise d’Harmattan, un petit trait noir est la trace de sa route et je navigue en toute confiance au milieu de ces dangers. Cela me permet d’être serein et de profiter à fond de cet endroit.
J’aime énormément. Les fonds ne sont jamais beaucoup supérieurs à 20 mètres, rendant la couleur de la mer de ce bleu ciel de rêve, celui que l’on voit dans les piscines, celui qui donne envie de piquer une tête séance tenante.
De temps en temps, au milieu de cet énorme étang, apparaît une île. Même pas une île d’ailleurs, un îlet comme on dit en caraïbe. Un tout petit monticule de sable émergeant de quelques mètres au dessus du niveau de l’eau et couvert de cocotiers. Tout autour de magnifiques plages de sable d’un blanc immaculé mais attention, parfois 100 fois plus large que l’îlet, un énorme banc de corail en interdit l’approche. Ce n’est pas cartographié et une pirogue peut être nécessaire pour s’y rendre.
J’adore, cela ressemble à la Camargue, c’est sauvage, la faune aquatique est très développée. Je comprends les Papous qui essayent de venir vivre ici illégalement. Moi aussi j’aimerais vivre ici comme un robinson. Hier j’ai aperçu des gros poissons passer sous le bateau, environ deux mètres de long, des dauphins, des requins, des otaries, des gros poissons ? Je n’ai pas bien vu. J’ai aperçu également une tortue énorme lorsque j’étais au mouillage. D’ailleurs l’élevage des tortues est une des ressources des habitants de cet endroit. Ce matin j’en ai doublé une énorme qui nageait en flottant à la surface de l’eau. Elle a sorti sa grosse tête de l’eau pour me regarder et semblait étonnée.
Pendant toute la matinée, le tronçon que j’ai à parcourir me fait naviguer face au vent, à 35 degrés de celui-ci environ. Le bateau a trouvé une position d’équilibre et je peux abandonner la barre pendant parfois 20 minutes sans qu’il dévie de sa trajectoire. Un vrai bonheur. Mais dès qu’il a fallu revenir en vent portant, c’était à nouveau du plein temps.
Et puis, comme posé au dessus de la mer, un cargo. Quelle image étrange, le capitaine du Wangalla, un cargo de 400 tonnes, a voulu couper trop court, il s’est raté et son cargo va pourrir ici. Cela rappel à tous les navigateurs les dangers de cette mer.
A 14 heures j’ai jeté l’ancre derrière « Bet Islet », un petit coin de paradis. J’ai fait la moitié de la distance me séparant de Thursday Island, soit 40 milles. Je me suis dit qu’il ne servait à rien d’arriver au port un dimanche et qu’arriver la nuit n’était pas l’idéal.
Demain encore je me lèverai dès potron-minet pour lever l’ancre vers 6 heures et arriver à Thursday Island vers 14 heures.
En déjeunant, à l’abri de mon île, je me suis rendu compte que je m’étais trompé dans ce sentiment bizarre qui m’étreignait quand j’étais au milieu des océans. Je prenais cela comme un sentiment d’extrême solitude alors que ce n’est pas du tout cela. Je suis parti du Vanuatu il y a 15 jours aujourd’hui et je n’ai vu personne depuis alors qu’à l’abri de mon île, pourtant inhabitée ou bien en croisant un cargo en pleine mer je n’ai pas ce sentiment. En fait il s’agit d’un sentiment d’isolement, de grand isolement. On se rend compte que l’on est seul face à tout ce qui peut arriver. Certain me disent « Si il y a un problème, on envoie un hélicoptère ». Je ne réponds rien mais ils ne se rendent pas compte que le rayon d’action d’un hélicoptère est très limité.
Non, on est seul, isolé, en total autonomie et c’est cela qui fait l’aventure et je crois que malgré tous les progrès techniques à venir la traversée des océans en solitaire restera longtemps une des plus grands aventures que l’on peut vivre sur terre. Enfin, sur mer.
Voilà pour aujourd’hui. Ah, au fait, j’ai encore retardé les pendules du bord d’une heure aujourd’hui, plus que 7 heures d’avance sur Paris ou Marseille.
A demain.
Jean Louis
11H00 H en France, 18 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quelle journée sympathique !
Il fait un temps magnifique, et quel endroit merveilleux que ce détroit de Tores. Dommage pour tous ceux, Moitessier et les autres, qui ont navigué ici avant l’avènement du GPS.
J’imagine aisément que ce coin ait pût être un cauchemar sans moyen de positionnement précis avec tous ces dangers, tous ces récifs, toutes ces cayes qui parsèment cette immense étendue d’eau. En plus on se croirait la plupart du temps en pleine mer, on ne voit rien mais une caye peut être tapie sous l’eau à moins de un mètre de profondeur, une patate de corail tranchante comme des lames de rasoir.
Pour moi tout est différent, c’est un véritable paradis. Sur mon écran de cartographie un petit bateau représente la position extrêmement précise d’Harmattan, un petit trait noir est la trace de sa route et je navigue en toute confiance au milieu de ces dangers. Cela me permet d’être serein et de profiter à fond de cet endroit.
J’aime énormément. Les fonds ne sont jamais beaucoup supérieurs à 20 mètres, rendant la couleur de la mer de ce bleu ciel de rêve, celui que l’on voit dans les piscines, celui qui donne envie de piquer une tête séance tenante.
De temps en temps, au milieu de cet énorme étang, apparaît une île. Même pas une île d’ailleurs, un îlet comme on dit en caraïbe. Un tout petit monticule de sable émergeant de quelques mètres au dessus du niveau de l’eau et couvert de cocotiers. Tout autour de magnifiques plages de sable d’un blanc immaculé mais attention, parfois 100 fois plus large que l’îlet, un énorme banc de corail en interdit l’approche. Ce n’est pas cartographié et une pirogue peut être nécessaire pour s’y rendre.
J’adore, cela ressemble à la Camargue, c’est sauvage, la faune aquatique est très développée. Je comprends les Papous qui essayent de venir vivre ici illégalement. Moi aussi j’aimerais vivre ici comme un robinson. Hier j’ai aperçu des gros poissons passer sous le bateau, environ deux mètres de long, des dauphins, des requins, des otaries, des gros poissons ? Je n’ai pas bien vu. J’ai aperçu également une tortue énorme lorsque j’étais au mouillage. D’ailleurs l’élevage des tortues est une des ressources des habitants de cet endroit. Ce matin j’en ai doublé une énorme qui nageait en flottant à la surface de l’eau. Elle a sorti sa grosse tête de l’eau pour me regarder et semblait étonnée.
Pendant toute la matinée, le tronçon que j’ai à parcourir me fait naviguer face au vent, à 35 degrés de celui-ci environ. Le bateau a trouvé une position d’équilibre et je peux abandonner la barre pendant parfois 20 minutes sans qu’il dévie de sa trajectoire. Un vrai bonheur. Mais dès qu’il a fallu revenir en vent portant, c’était à nouveau du plein temps.
Et puis, comme posé au dessus de la mer, un cargo. Quelle image étrange, le capitaine du Wangalla, un cargo de 400 tonnes, a voulu couper trop court, il s’est raté et son cargo va pourrir ici. Cela rappel à tous les navigateurs les dangers de cette mer.
A 14 heures j’ai jeté l’ancre derrière « Bet Islet », un petit coin de paradis. J’ai fait la moitié de la distance me séparant de Thursday Island, soit 40 milles. Je me suis dit qu’il ne servait à rien d’arriver au port un dimanche et qu’arriver la nuit n’était pas l’idéal.
Demain encore je me lèverai dès potron-minet pour lever l’ancre vers 6 heures et arriver à Thursday Island vers 14 heures.
En déjeunant, à l’abri de mon île, je me suis rendu compte que je m’étais trompé dans ce sentiment bizarre qui m’étreignait quand j’étais au milieu des océans. Je prenais cela comme un sentiment d’extrême solitude alors que ce n’est pas du tout cela. Je suis parti du Vanuatu il y a 15 jours aujourd’hui et je n’ai vu personne depuis alors qu’à l’abri de mon île, pourtant inhabitée ou bien en croisant un cargo en pleine mer je n’ai pas ce sentiment. En fait il s’agit d’un sentiment d’isolement, de grand isolement. On se rend compte que l’on est seul face à tout ce qui peut arriver. Certain me disent « Si il y a un problème, on envoie un hélicoptère ». Je ne réponds rien mais ils ne se rendent pas compte que le rayon d’action d’un hélicoptère est très limité.
Non, on est seul, isolé, en total autonomie et c’est cela qui fait l’aventure et je crois que malgré tous les progrès techniques à venir la traversée des océans en solitaire restera longtemps une des plus grands aventures que l’on peut vivre sur terre. Enfin, sur mer.
Voilà pour aujourd’hui. Ah, au fait, j’ai encore retardé les pendules du bord d’une heure aujourd’hui, plus que 7 heures d’avance sur Paris ou Marseille.
A demain.
Jean Louis
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"Bjr Jean-Louis, Tous les matin, je traverse le couloir, j’allume l’ordi et je vais sur le site pour lire la news du jour. Important. Quand parfois il n’y a pas de nouvelle news, cela me manque et j’espère que rien de facheux ne se passe. En fait je lis une page d’un bouquin passionnant chaque matin. Je comprends bien le bonheur et l’horreur des situations qui se suivent. Un détail étonnant: votre orthographe s’améliore de jour en jour, vous avez un dico ou quoi? J’ai acheté les plans de mon futur bateau et je suis en train d’aménager un espace bateau dans l’entrepôt. prochaine étape: la construction du marbre. Pour les membrures, je vais les faire faire en découpe numérique 3D afin d’avoir une précision maxi et le bon angle de jointure avec les lattes. Bon voyage bon vent, vous arrivez bientôt dans une zone où j’ai plein de souvenirs, entre autres de navigation: les Iles de la Sonde, les Célèbes, les Iles Mentawaï dont l’une d’elle s’appelle Siberut, le nom de mon association qui a lancé HD Auto et qui maintenant lance la construction du bateau. " Envoyé par Hubert Durand-Lemazurier le 06-09-2010 à 09:27
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"Hola Captain,
Que d’émotions ce week end...Comme toujours le chaud et le froid, la misère puis le bonheur...tu as du en baver dans le dur notamment dans tes premières heures à la barre...finalement comme toujours tu finis par trouver la solution...un peu de barre, un peu de cape, une planque derrière une île et revoila le paradis... Par contre impressionnant le cargo fracassé sur les récifs...au moins on sait de quoi on parle. En ce qui me concerne TVB après mon séminaire allemand, j’ai retrouvé mon portable dans le car...et je suis maintenant en train de trouver un TGV aujourd’hui car mon train de demain est annulé car grèves générales en France...tu sais ce sont des gens qui défilent dans la rue pour protester...en l’occurence contre la modifications des retraites...et bien sûr en tête la Sncf, Ratp et autres enseignants ( 2 jours après la rentrée )... Voilà les news, Bon courage et bonne Nav. Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 06-09-2010 à 11:57
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"Salut Amiral. Une petite citation que j’aime beaucoup: "Il y aura toujours de la solitude pour ceux qui en sont dignes" Jules Barbey d’Aurevilly. Ca colle bien, non ? Amitiés. GD" Envoyé par GD le 07-09-2010 à 12:35
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"hola Capt’ain ! Depuis dimanche planqué à l’abri de ton ilet, et plus de messages! Avaries, réparations, trop occupé à slalomer entre les récifs pour donner ta position, satellites en grèves contre la réforme des retraites, toi même qui te mutine tout seul à bord et fait la grève des milles??? Beaucoup de questions mille sabords suite à ton dernier message, pas question d’aller faire escale au paradis, j’ai vérifié sur les cartes c’est pas là!!! Ohé Capt’aine en attente d’une bouteille à la mer et faire la nique à cet infernal passage à vide de Torrès." Envoyé par alain marin des vosges le 07-09-2010 à 21:44
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"ou alors les z’hotorités z’australiennes sont venues te cueillir et te prendre en remorque? Tu disais justement qu’elles étaient plutôt chatouilleuses sur le fait de mouiller à l’abri des ilets? Et qu’un avion était venu te survoler les jours derniers? La dernière fois que j’ai vu un avion survoler le voilier en mer, dans les 10 heures qui suivaient un commando de douaniers débarquait à bord et se vidait dans le gosier notre réserve de Pommeau. Bien fait il était dégueulasse!" Envoyé par alain marin des vosges le 07-09-2010 à 21:53
Mon, 06 Sep 2010 10:00:00 GMT - Thursday Island Harbour 142° 14 E 10°35 S
Mon, 06 Sep 2010 10:00:00 GMT - Thursday Island Harbour 142° 14 E 10°35 S
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Un endroit du bout du monde. Pour arriver ici il faut vraiment en avoir envie. Imaginez une étoile composée de 6 ou 7 îles en travers des forts courants de marées entre l’océan Pacifique et l’océan Indien. Au milieu de cet amas d’îles, une toute petite île, une petite colline qui s’élève à 57 m dont le sommet est hérissée d’antennes en tout genre. C’est le centre névralgique de l’administration du « Torres Strait »
Entre toutes ces îles, des bras de mer de quelques centaines de mètres de large ont du mal à absorber les flux de marée et le courant qui est de 4 nœuds en général peut aller jusqu’à 7 nœuds ! Mais ce n’est pas tout, les « Trade Wind » comme ils les appellent ici, les vents du commerce, en fait les alizés se renforcent et soufflent presque chaque jour autour des 30 nœuds. Et puis dans les bras de mer, des hauts fonds, des roches, des récifs qui s’étendent de tout côté et qui obstruent presque totalement le passage. Sur la carte de nombreuses bouées, des vertes, des rouges, des jaunes, des bouées cardinales mais dans l’eau, tout cela a été détruit par les rudes conditions qui règnent ici.
Ce matin je me lève à 5 heures du fait du décalage horaire que j’ai pris hier et je lève l’ancre aussitôt. Il ne fait pas beau, ciel bas, peu de visibilité et il pleut par moment. Je trouve une position d’équilibre au largue pour Harmattan et j’arrive dans les chenaux entre les îles vers 13 heures sans pratiquement avoir barré. Ce n’est pas facile de passer dans tout ce dédale sans pilote. Je n’arrête pas de courir entre la barre et la cartographie.
Normalement il faut mouiller juste devant Thursday Island Harbour. Comme je suis discipliné je fais une tentative, il y a 4 nœuds de courant et 30 nœuds de vent qui arrive de la mer ! C’est l’apocalypse, la chaîne d’encre est tendue à l’horizontale, elle vibre, et le bateau fait des bonds comme un taureau pris au lasso.
Ce n’est pas raisonnable, je dois vite partir d’ici. Remonter l’ancre sans que le bateau aille s’échouer est déjà un exploit. Il faut maintenant traverser pour aller mouiller en face, sur l’île Horn. Quel parcourt compliqué il faut faire, juste pour traverser un bras de mer. Sans les bouées c’est un peu rock n’roll.
Sous l’île Horn, il y a deux ou trois bateaux de voyageurs. Je jette l’ancre, c’est quand même beaucoup mieux. Entre le courant et le vent le bateau trouve une position d’équilibre qui évolue avec la marée.
Normalement je ne dois pas quitter le bateau avant d’avoir vu la douane. Je passe mon après midi à appeler sur la VHF sans jamais pouvoir joindre personne. Le guide précise que certains ont attendus ainsi plus d’une semaine. Je ne crois pas que j’aurais cette patiente.
Après un bon repas (encore des œufs brouillés car je sais que la quarantaine va me les confisquer) et une dialyse, je démonte ma pompe réversible de pilote.
En fait c’est un moteur électrique qui fait tourner deux petits pignons qui s’encliquète l’un dans l’autre, le tout dans un logement ajusté. En tournant dans un sens ou dans l’autre, l’huile circule et fait aller et venir le piston. Hé bien c’est usé, le frottement a créé une petite bavure qui bloque l’engrenage et a fini par casser l’axe. Didier a réussi à trouver une pompe de remplacement et Francine s’active pour me la faire parvenir en exprès. Normalement je devrais l’avoir sous quatre ou cinq jours.
A demain.
Jean Louis
PS : Au moment d’envoyer cette news je m’aperçois que je n’ai plus accès à Internet. Je fini par trouver une solution avec un jour de retard à travers mon téléphone portable.
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Un endroit du bout du monde. Pour arriver ici il faut vraiment en avoir envie. Imaginez une étoile composée de 6 ou 7 îles en travers des forts courants de marées entre l’océan Pacifique et l’océan Indien. Au milieu de cet amas d’îles, une toute petite île, une petite colline qui s’élève à 57 m dont le sommet est hérissée d’antennes en tout genre. C’est le centre névralgique de l’administration du « Torres Strait »
Entre toutes ces îles, des bras de mer de quelques centaines de mètres de large ont du mal à absorber les flux de marée et le courant qui est de 4 nœuds en général peut aller jusqu’à 7 nœuds ! Mais ce n’est pas tout, les « Trade Wind » comme ils les appellent ici, les vents du commerce, en fait les alizés se renforcent et soufflent presque chaque jour autour des 30 nœuds. Et puis dans les bras de mer, des hauts fonds, des roches, des récifs qui s’étendent de tout côté et qui obstruent presque totalement le passage. Sur la carte de nombreuses bouées, des vertes, des rouges, des jaunes, des bouées cardinales mais dans l’eau, tout cela a été détruit par les rudes conditions qui règnent ici.
Ce matin je me lève à 5 heures du fait du décalage horaire que j’ai pris hier et je lève l’ancre aussitôt. Il ne fait pas beau, ciel bas, peu de visibilité et il pleut par moment. Je trouve une position d’équilibre au largue pour Harmattan et j’arrive dans les chenaux entre les îles vers 13 heures sans pratiquement avoir barré. Ce n’est pas facile de passer dans tout ce dédale sans pilote. Je n’arrête pas de courir entre la barre et la cartographie.
Normalement il faut mouiller juste devant Thursday Island Harbour. Comme je suis discipliné je fais une tentative, il y a 4 nœuds de courant et 30 nœuds de vent qui arrive de la mer ! C’est l’apocalypse, la chaîne d’encre est tendue à l’horizontale, elle vibre, et le bateau fait des bonds comme un taureau pris au lasso.
Ce n’est pas raisonnable, je dois vite partir d’ici. Remonter l’ancre sans que le bateau aille s’échouer est déjà un exploit. Il faut maintenant traverser pour aller mouiller en face, sur l’île Horn. Quel parcourt compliqué il faut faire, juste pour traverser un bras de mer. Sans les bouées c’est un peu rock n’roll.
Sous l’île Horn, il y a deux ou trois bateaux de voyageurs. Je jette l’ancre, c’est quand même beaucoup mieux. Entre le courant et le vent le bateau trouve une position d’équilibre qui évolue avec la marée.
Normalement je ne dois pas quitter le bateau avant d’avoir vu la douane. Je passe mon après midi à appeler sur la VHF sans jamais pouvoir joindre personne. Le guide précise que certains ont attendus ainsi plus d’une semaine. Je ne crois pas que j’aurais cette patiente.
Après un bon repas (encore des œufs brouillés car je sais que la quarantaine va me les confisquer) et une dialyse, je démonte ma pompe réversible de pilote.
En fait c’est un moteur électrique qui fait tourner deux petits pignons qui s’encliquète l’un dans l’autre, le tout dans un logement ajusté. En tournant dans un sens ou dans l’autre, l’huile circule et fait aller et venir le piston. Hé bien c’est usé, le frottement a créé une petite bavure qui bloque l’engrenage et a fini par casser l’axe. Didier a réussi à trouver une pompe de remplacement et Francine s’active pour me la faire parvenir en exprès. Normalement je devrais l’avoir sous quatre ou cinq jours.
A demain.
Jean Louis
PS : Au moment d’envoyer cette news je m’aperçois que je n’ai plus accès à Internet. Je fini par trouver une solution avec un jour de retard à travers mon téléphone portable.
Tue, 07 Sep 2010 10:00:00 GMT - Mauvaise passe 142° 14 E 10°35 S
Tue, 07 Sep 2010 10:00:00 GMT - Mauvaise passe 142° 14 E 10°35 S
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Décidément je suis dans une mauvaise passe.
Hier au soir impossible de vous envoyer la news du jour, Internet ne fonctionne plus. Je coupe mon ordinateur et le redémarre, je coupe le Fleet et le redémarre, j’essaye avec l’autre ordinateur mais il n’y a rien à faire, cela ne fonctionne plus. La liaison est bonne entre l’ordinateur et le Fleet. Je peux téléphoner mais la liaison data est inopérante. Didier appel le fournisseur, on pense qu’il y a un problème chez Inmarsat qui sera réglé rapidement.
Ce matin je me jette sur l’ordinateur mais cela ne fonctionne toujours pas.
Un autre problème de taille, je suis bloqué sur mon bateau et je n’ai aucune nouvelles de la douane. J’ai passé au moins 50 appels sur mes VHF mais jamais personne ne répond, à croire que mes deux VHF sont en panne !
En cherchant dans ma documentation je trouve le numéro d’appel du centre national de communication des douanes, j’essaye d’appeler avec mon mobile en faisant 00 61 3 … « Numéro non attribué ». J’essaye 3 … pareil, J’essaye 03 …, une voix me dit de rappeler dans quelques minutes, après 5 ou 6 tentatives ou l’on me répond toujours la même chose, j’abandonne. Je ne peux pas aller sur Internet, sinon j’aurais trouvé une solution.
Et puis vers 11H30, je fais une dernière tentative, cette fois avec mon téléphone satellite et je fais + 61 3 … et là, miracle je tombe sur un douanier. Très sympa mais quel difficulté pour se comprendre. Il ne connaît pas Thursday Island, c’est vrai que c’est le bout du bout du monde. Je lui donne ma position, c’est plus facile. On va me rappeler.
Puis quelques minutes après c’est une douanière qui m’appel, elle semble connaître Thursday Island mais la communication est brusquement interrompue. Je suis rassuré, ma situation va se décanter.
Dans la matinée j’ai réparé mon propulseur d’étrave. Comme je n’ai pas de Loctite à bord j’ai copieusement frappé une goupille avec mon gros marteau pour la rendre un peu carré et je l’ai ensuite rentrée en force. Je pense que cette fois ci cela va tenir.
C’est midi, je mets ma table de cockpit, installe tout ce qu’il faut pour passer à table et je me mets à la gazinière pour préparer le repas tout en me faisant une dialyse. Tout d’un coup un énorme choc dans mon bateau, je manque tomber. Je me précipite dehors, ce sont les douaniers. Ils sont trois plus le conducteur du bateau qui les dépose et s’en retourne. Ils ont des énormes sacs, très lourds et je me demande pour combien de temps ils comptent s’inviter à bord. Il y a un homme assez jeune, c’est un douanier, il est tout bleu, couvert de tatouages énormes, je n’ai jamais vu cela. Il y a une grande et belle jeune femme, elle s’appelle Félicity, très sympa celle là, une douanière également, je pense que c’est elle que j’ai eu tout à l’heure au téléphone. Et puis il y a une autre femme, qui représente le service de quarantaine.
Ils appellent une interprète de leur téléphone portable et nous allons ainsi passer deux heures ensemble. Ils fouillent tout le bateau, c’est impressionnant. En permanence par le biais de l’interprète les questions pleuvent. Ils ne comprennent pas que je n’avais pas prévu cet arrêt. J’aurais dû prévenir 4 jours à l’avance que j’allais tomber en panne. Heureusement Felicity essaye d’arrondir les angles.
La fille de la quarantaine fouille partout. Elle ouvre mon frigo. Horreur des « Vache qui rit » ! Elle me pique mes « Vache qui rit » et les fourre dans une poubelle. Ensuite c’est le tour de mon jambon sec. Heureusement que j’avais anticipé et mangé tout ce qui n’allait pas lui plaire. Cela dure deux heures et à la fin on me fait demander par l’interprète de bien vouloir me rendre au bureau des douanes aujourd’hui ou demain car il y a un problème, j’aurais dû prévenir au moins 4 jours à l’avance de mon arrêt ici.
Ils finissent par me demander 330 $ à payer immédiatement. Quel accueil !
Comme c’est fini et qu’ils appellent par radio leur copain avec le bateau, je sors dehors et aussitôt je me précipite pour voir l’état de ma coque. Je suis consterné, il y a une énorme balafre là où ils ont tapé en arrivant. Je leur montre très fort mon mécontentement, Felicity me dit qu’il faudra en parler au bureau. Qui va me dédommager ? Qui va payer la réparation ? Je suis furieux.
L’urgence maintenant c’est de retrouver Internet mais il faut attendre qu’en France ce soit l’heure du bureau. Et puis il faut mettre en fonctionnement l’annexe et le moteur hors bord car ici avec ce fort courant et ce vent c’est tout à fait impossible à la rame. Je commence donc par mettre l’annexe à l’eau puis je travail une heure sur le moteur hors bord afin de le remettre en marche.
Dès huit heure j’appel Didier, le problème à l’air compliqué, après avoir travaillé un moment on est obligé d’arrêter car Didier a un rendez vous important. Ici il commence à faire nuit et je suis fatigué. Je m’allonge un peu pour me reposer et je me souviens tout à coup qu’avec mon ancien ordinateur je peux accéder à Internet à travers mon téléphone portable. Je monte la manip, ça marche, je suis heureux. Cela va me permettre de patienter quelques jours le temps de solutionner le problème avec le Fleet.
Voilà pour aujourd’hui, demain c’est expédition à terre.
A demain.
Jean Louis
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Décidément je suis dans une mauvaise passe.
Hier au soir impossible de vous envoyer la news du jour, Internet ne fonctionne plus. Je coupe mon ordinateur et le redémarre, je coupe le Fleet et le redémarre, j’essaye avec l’autre ordinateur mais il n’y a rien à faire, cela ne fonctionne plus. La liaison est bonne entre l’ordinateur et le Fleet. Je peux téléphoner mais la liaison data est inopérante. Didier appel le fournisseur, on pense qu’il y a un problème chez Inmarsat qui sera réglé rapidement.
Ce matin je me jette sur l’ordinateur mais cela ne fonctionne toujours pas.
Un autre problème de taille, je suis bloqué sur mon bateau et je n’ai aucune nouvelles de la douane. J’ai passé au moins 50 appels sur mes VHF mais jamais personne ne répond, à croire que mes deux VHF sont en panne !
En cherchant dans ma documentation je trouve le numéro d’appel du centre national de communication des douanes, j’essaye d’appeler avec mon mobile en faisant 00 61 3 … « Numéro non attribué ». J’essaye 3 … pareil, J’essaye 03 …, une voix me dit de rappeler dans quelques minutes, après 5 ou 6 tentatives ou l’on me répond toujours la même chose, j’abandonne. Je ne peux pas aller sur Internet, sinon j’aurais trouvé une solution.
Et puis vers 11H30, je fais une dernière tentative, cette fois avec mon téléphone satellite et je fais + 61 3 … et là, miracle je tombe sur un douanier. Très sympa mais quel difficulté pour se comprendre. Il ne connaît pas Thursday Island, c’est vrai que c’est le bout du bout du monde. Je lui donne ma position, c’est plus facile. On va me rappeler.
Puis quelques minutes après c’est une douanière qui m’appel, elle semble connaître Thursday Island mais la communication est brusquement interrompue. Je suis rassuré, ma situation va se décanter.
Dans la matinée j’ai réparé mon propulseur d’étrave. Comme je n’ai pas de Loctite à bord j’ai copieusement frappé une goupille avec mon gros marteau pour la rendre un peu carré et je l’ai ensuite rentrée en force. Je pense que cette fois ci cela va tenir.
C’est midi, je mets ma table de cockpit, installe tout ce qu’il faut pour passer à table et je me mets à la gazinière pour préparer le repas tout en me faisant une dialyse. Tout d’un coup un énorme choc dans mon bateau, je manque tomber. Je me précipite dehors, ce sont les douaniers. Ils sont trois plus le conducteur du bateau qui les dépose et s’en retourne. Ils ont des énormes sacs, très lourds et je me demande pour combien de temps ils comptent s’inviter à bord. Il y a un homme assez jeune, c’est un douanier, il est tout bleu, couvert de tatouages énormes, je n’ai jamais vu cela. Il y a une grande et belle jeune femme, elle s’appelle Félicity, très sympa celle là, une douanière également, je pense que c’est elle que j’ai eu tout à l’heure au téléphone. Et puis il y a une autre femme, qui représente le service de quarantaine.
Ils appellent une interprète de leur téléphone portable et nous allons ainsi passer deux heures ensemble. Ils fouillent tout le bateau, c’est impressionnant. En permanence par le biais de l’interprète les questions pleuvent. Ils ne comprennent pas que je n’avais pas prévu cet arrêt. J’aurais dû prévenir 4 jours à l’avance que j’allais tomber en panne. Heureusement Felicity essaye d’arrondir les angles.
La fille de la quarantaine fouille partout. Elle ouvre mon frigo. Horreur des « Vache qui rit » ! Elle me pique mes « Vache qui rit » et les fourre dans une poubelle. Ensuite c’est le tour de mon jambon sec. Heureusement que j’avais anticipé et mangé tout ce qui n’allait pas lui plaire. Cela dure deux heures et à la fin on me fait demander par l’interprète de bien vouloir me rendre au bureau des douanes aujourd’hui ou demain car il y a un problème, j’aurais dû prévenir au moins 4 jours à l’avance de mon arrêt ici.
Ils finissent par me demander 330 $ à payer immédiatement. Quel accueil !
Comme c’est fini et qu’ils appellent par radio leur copain avec le bateau, je sors dehors et aussitôt je me précipite pour voir l’état de ma coque. Je suis consterné, il y a une énorme balafre là où ils ont tapé en arrivant. Je leur montre très fort mon mécontentement, Felicity me dit qu’il faudra en parler au bureau. Qui va me dédommager ? Qui va payer la réparation ? Je suis furieux.
L’urgence maintenant c’est de retrouver Internet mais il faut attendre qu’en France ce soit l’heure du bureau. Et puis il faut mettre en fonctionnement l’annexe et le moteur hors bord car ici avec ce fort courant et ce vent c’est tout à fait impossible à la rame. Je commence donc par mettre l’annexe à l’eau puis je travail une heure sur le moteur hors bord afin de le remettre en marche.
Dès huit heure j’appel Didier, le problème à l’air compliqué, après avoir travaillé un moment on est obligé d’arrêter car Didier a un rendez vous important. Ici il commence à faire nuit et je suis fatigué. Je m’allonge un peu pour me reposer et je me souviens tout à coup qu’avec mon ancien ordinateur je peux accéder à Internet à travers mon téléphone portable. Je monte la manip, ça marche, je suis heureux. Cela va me permettre de patienter quelques jours le temps de solutionner le problème avec le Fleet.
Voilà pour aujourd’hui, demain c’est expédition à terre.
A demain.
Jean Louis
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"Como esta Captain, Quel accueil mes amis, on a connu mieux chez les Kunas...c’est normal, les Kunas n’ont pas voulu être colonisés et je suis sûr que l’accueil aurait été d’une autre qualité avec les aborigènes locaux s’ils n’avaient pas été colonisés par nos amis britaniques...et oui la civilisation n’apporte pas que des plus... Scandaleux, cette confisquation de vache qui rit dans un pays ou l’on mange encore (véridique) du kangourou grillé...culture anglo-saxone. ..ils n’ont jamais su de près ou de loin ce qu’est le fromage ( je ne parle même pas des cuisses de grenouille).. Voila pour la séquence gastronomique, maintenant pour l’abordage viril, je trouve ça scandaleux également, j’imagine ton état de nerf... tu sais je crois qu’après un certain épisode du "Rainbow Varrior"...ils nous en veulent toujours un peu...(peut être ai je l’imagination un peu trop débordante..) Je viens de visiter l’endroit ou tu te trouves...pas grand chose à voir à Waiben, excepté quelques églises, le mémorial japonais et son cimetière ou reposent 700 japonais qui étaient arrivés à partir de 1878 pour participer à la culture des perles, Green Hill Fort avec ses canons, et boire une bonne biere "Fosters Lager" à priori la meilleure... Par contre je ne vois pas de piste d’aterrissage?? peut etre sur une autre île? On attend avec impatience tes nouvelles en espérant que la suite sera un peu plus sympathique...j’oubliais les 330$...les plaisanciers australiens doivent être drolement contents sur ce plan là lorsqu’ils viennent naviguer chez nous, l’économie leur paie le carburant... Bon j’arrête, c’est vrai que ça énerve. Bon courage captain Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 08-09-2010 à 11:36
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"coucou !! j’espere que ça va ?? est aussi que tu n’a pas beaucoup de galères en espèrant ! pour moi la rentrée super mais ma classe me plait pas mais on fera avec et je trouve que les vacances passe beaucoup trop vite !! Mais bon... Bon courage J-L Bisous a bientôt Juju" Envoyé par PEUDEVIN Julia le 08-09-2010 à 16:33
Wed, 08 Sep 2010 10:00:00 GMT - Le bout du bout du monde 142° 14 E 10°35 S
Wed, 08 Sep 2010 10:00:00 GMT - Le bout du bout du monde 142° 14 E 10°35 S
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé bien ça y est, je me suis rendu à terre. Il a déjà fallu lutter contre le courant et le vent pour rejoindre la jetée où accostent les ferrys. Puissant le vent, moi qui suis habitué au mistral à Port Saint Louis du Rhône je crois qu’ici c’est pire. Par contre ce n’est pas du vent froid.
Ensuite il n’y a pratiquement pas à attendre, une noria de ferrys effectue en permanence des allers et retours sur Thursday Island. La traversée dure 10 minutes environ.
Quelle ville bizarre. « Ville » est un bien grand mot car il ne faut pas plus d’un quart d’heure de marche à pieds pour la traverser de part en part. J’ai l’impression d’être tombé dans un village de la conquête de l’ouest. Les maisons sont basses, en construction très légère, tôle ondulée ou bien petites planches de bois, certaines en fibrociment. On n’investit pas dans la pierre dans la région. Par ci, par là, il y a de vieille carcasses de voitures, un vieux camion pourrie, une vieille machine de travaux public … Dans la coure des maisons de vieux objets trainent à l’abandon. Et puis un peu partout, souvent reconditionnés pour des usages spécifiques, des containers maritimes.
Attention, ici on roule à gauche, c’est très piégeant quand on veut traverser une route. Il y a un peu toute sorte de magasins. C’est étonnant, la ville est toute petite, l’île est toute petite, il y a très peu d’habitants mais on trouve de tout, on doit venir de loin pour faire ses courses ici, ce qui explique tous ces ferrys.
Il y a une banque, une poste, un hôpital, beaucoup de bureaux de l’administration, un très grand super marché bien achalandé, une grande quincaillerie, des réparateurs de moteurs hors bord, de groupe électrogène … Et puis il y a une boucherie, des marchant d’habits, une grande boutique de location de cassettes vidéo, enfin il y a de tout.
Je commence par passer aux douanes où l’on se contente de me donner une enveloppe scellée à remettre aux douaniers de Darwin lorsque je quitterais le pays. Puis le douanier me demande de passer aux services de quarantaine. J’y retrouve la fille qui m’a piqué mes « Vache qui rit », elle me remet un papier et me dit qu’en arrivant à Darwin le service de quarantaine local va à nouveau inspecter mon bateau et me confisquer tous mes produits frais achetés ici. Attention donc de n’acheter que ce que j’ai besoin pour aller jusqu’à Darwin. C’est bien ce que je pensais, la Papouasie, le détroit de Torres, et la péninsule du Cap York sont mis dans le même panier par le reste de l’Australie. On est au bout du bout du monde.
Dans les rues beaucoup de pickup et de 4X4 et puis des gens de toutes les races et de toutes les couleurs. Ici aussi on mange mal, le nombre d’obèses et de très gros obèses et très important. Depuis Panama j’ai l’impression de faire le tour du monde de l’obésité.
Je comprends lorsque je cherche un restaurant pour déjeuner. Il n’y en a pas. Par contre je vois plusieurs fastfood où, chose étonnante mais après tout on touche à l’Asie, on sert à côté des frites du riz. Quel riz, c’est du riz qui colle et qui se mange par morceau, on pique dans l’assiette des morceaux de riz et des frittes toutes molles. Beurk, demain je mange au bateau. Seule la bière pression est délicieuse, ils sont équipés d’ailleurs, il y a un nombre de bières à la pression impressionnant et les verres sont sortis du congélateur. Des connaisseurs.
Il y a des salles de jeux, une boîte de nuit, un hôtel louche et puis à côté de cela un nombre faramineux d’églises ou d’endroits de culte, il y en a presque plus que de maisons, c’est impressionnant.
J’ai acheté un peu de produits frais et puis de la viande rouge chez le boucher pour voir si elle est bonne. Depuis mon départ de Marseille c’est la première fois que je vais chez un boucher.
Cet après midi j’ai rangé le bateau, j’ai réorganiser mes poches de dialyse, heureusement que j’ai un stock pour aller jusqu’à la fin du mois avec cet imprévu.
Hé bien à demain.
Jean Louis
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé bien ça y est, je me suis rendu à terre. Il a déjà fallu lutter contre le courant et le vent pour rejoindre la jetée où accostent les ferrys. Puissant le vent, moi qui suis habitué au mistral à Port Saint Louis du Rhône je crois qu’ici c’est pire. Par contre ce n’est pas du vent froid.
Ensuite il n’y a pratiquement pas à attendre, une noria de ferrys effectue en permanence des allers et retours sur Thursday Island. La traversée dure 10 minutes environ.
Quelle ville bizarre. « Ville » est un bien grand mot car il ne faut pas plus d’un quart d’heure de marche à pieds pour la traverser de part en part. J’ai l’impression d’être tombé dans un village de la conquête de l’ouest. Les maisons sont basses, en construction très légère, tôle ondulée ou bien petites planches de bois, certaines en fibrociment. On n’investit pas dans la pierre dans la région. Par ci, par là, il y a de vieille carcasses de voitures, un vieux camion pourrie, une vieille machine de travaux public … Dans la coure des maisons de vieux objets trainent à l’abandon. Et puis un peu partout, souvent reconditionnés pour des usages spécifiques, des containers maritimes.
Attention, ici on roule à gauche, c’est très piégeant quand on veut traverser une route. Il y a un peu toute sorte de magasins. C’est étonnant, la ville est toute petite, l’île est toute petite, il y a très peu d’habitants mais on trouve de tout, on doit venir de loin pour faire ses courses ici, ce qui explique tous ces ferrys.
Il y a une banque, une poste, un hôpital, beaucoup de bureaux de l’administration, un très grand super marché bien achalandé, une grande quincaillerie, des réparateurs de moteurs hors bord, de groupe électrogène … Et puis il y a une boucherie, des marchant d’habits, une grande boutique de location de cassettes vidéo, enfin il y a de tout.
Je commence par passer aux douanes où l’on se contente de me donner une enveloppe scellée à remettre aux douaniers de Darwin lorsque je quitterais le pays. Puis le douanier me demande de passer aux services de quarantaine. J’y retrouve la fille qui m’a piqué mes « Vache qui rit », elle me remet un papier et me dit qu’en arrivant à Darwin le service de quarantaine local va à nouveau inspecter mon bateau et me confisquer tous mes produits frais achetés ici. Attention donc de n’acheter que ce que j’ai besoin pour aller jusqu’à Darwin. C’est bien ce que je pensais, la Papouasie, le détroit de Torres, et la péninsule du Cap York sont mis dans le même panier par le reste de l’Australie. On est au bout du bout du monde.
Dans les rues beaucoup de pickup et de 4X4 et puis des gens de toutes les races et de toutes les couleurs. Ici aussi on mange mal, le nombre d’obèses et de très gros obèses et très important. Depuis Panama j’ai l’impression de faire le tour du monde de l’obésité.
Je comprends lorsque je cherche un restaurant pour déjeuner. Il n’y en a pas. Par contre je vois plusieurs fastfood où, chose étonnante mais après tout on touche à l’Asie, on sert à côté des frites du riz. Quel riz, c’est du riz qui colle et qui se mange par morceau, on pique dans l’assiette des morceaux de riz et des frittes toutes molles. Beurk, demain je mange au bateau. Seule la bière pression est délicieuse, ils sont équipés d’ailleurs, il y a un nombre de bières à la pression impressionnant et les verres sont sortis du congélateur. Des connaisseurs.
Il y a des salles de jeux, une boîte de nuit, un hôtel louche et puis à côté de cela un nombre faramineux d’églises ou d’endroits de culte, il y en a presque plus que de maisons, c’est impressionnant.
J’ai acheté un peu de produits frais et puis de la viande rouge chez le boucher pour voir si elle est bonne. Depuis mon départ de Marseille c’est la première fois que je vais chez un boucher.
Cet après midi j’ai rangé le bateau, j’ai réorganiser mes poches de dialyse, heureusement que j’ai un stock pour aller jusqu’à la fin du mois avec cet imprévu.
Hé bien à demain.
Jean Louis
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"bonjour jean louis un peu de reconfort,meme si l’acceuil a été un peu rugueux ne fait pas de mal.Il vaut mieux bien cuire la viande ,on ne sait jamais.J’espere que vous aller trouvez de quoi reparer le pilote,a priori il doit y avoir du materiel et des competences sur place.Attention quand vous allez sur Darwin ,il y a beaucoup de crocodil,meme en mer.Bon ,la semaine prochaine je suis sur mon bateau et je vais dans le golf du morbihan(je suis petit joueur) bonne continuation jean louis et soyez prudent noel" Envoyé par morin le 09-09-2010 à 08:58
Thu, 09 Sep 2010 10:00:00 GMT - L’attente 142° 14 E 10°35 S
Thu, 09 Sep 2010 10:00:00 GMT - L’attente 142° 14 E 10°35 S
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Journée d’attente, journée de repos. Je suis resté au bateau car à terre il n’y a pas grand-chose à voir.
Ce matin j’ai essayé de bricoler un peu sur le bateau mais je n’ai pas réussi grand-chose. J’ai voulu monter en haut du mat pour mettre un coup de bombe sur les contacts de ma girouette et rattacher mes lazzis jack mais avec ce vent ce n’est pas facile. Arrivé au milieu du mat j’ai abandonné, trop épuisant. Ou peut-être pas assez motivé.
Bon, je n’ai plus 20 ans et puis avec ma maladie je ne suis plus à 100% de mes moyens physiques. Je pense qu’il va falloir que j’installe des marches sur mes mats. Je n’avais pas envie car je trouve cela pas très esthétique mais il faut que je puisse monter à mes mats à tout moment.
Hé bien finalement j’ai pris un roman policier et puis ce soir il est presque terminé. Aujourd’hui il a fait plus beau que les jours précédents, grand soleil et moins de vent.
C’est bien le suivi avec DHL, hier soir à 23h55 ma pompe était à Brisbane et avait passé la douane. J’espère qu’elle sera ici demain.
Pour le Fleet 150 ce n’est pas gagné. Le vendeur semble incompétent, l’importateur n’a pas de techniciens. Didier s’arrache les cheveux, il est en contact avec différents importateurs mais le problème semble dépasser tout le monde. Pour l’instant ce sont des heures de communications téléphoniques à ma charge (et on connaît le prix des communications stellites) pour essayer de solutionner le problème.
A demain
Jean Louis
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Journée d’attente, journée de repos. Je suis resté au bateau car à terre il n’y a pas grand-chose à voir.
Ce matin j’ai essayé de bricoler un peu sur le bateau mais je n’ai pas réussi grand-chose. J’ai voulu monter en haut du mat pour mettre un coup de bombe sur les contacts de ma girouette et rattacher mes lazzis jack mais avec ce vent ce n’est pas facile. Arrivé au milieu du mat j’ai abandonné, trop épuisant. Ou peut-être pas assez motivé.
Bon, je n’ai plus 20 ans et puis avec ma maladie je ne suis plus à 100% de mes moyens physiques. Je pense qu’il va falloir que j’installe des marches sur mes mats. Je n’avais pas envie car je trouve cela pas très esthétique mais il faut que je puisse monter à mes mats à tout moment.
Hé bien finalement j’ai pris un roman policier et puis ce soir il est presque terminé. Aujourd’hui il a fait plus beau que les jours précédents, grand soleil et moins de vent.
C’est bien le suivi avec DHL, hier soir à 23h55 ma pompe était à Brisbane et avait passé la douane. J’espère qu’elle sera ici demain.
Pour le Fleet 150 ce n’est pas gagné. Le vendeur semble incompétent, l’importateur n’a pas de techniciens. Didier s’arrache les cheveux, il est en contact avec différents importateurs mais le problème semble dépasser tout le monde. Pour l’instant ce sont des heures de communications téléphoniques à ma charge (et on connaît le prix des communications stellites) pour essayer de solutionner le problème.
A demain
Jean Louis
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"des nouvelles depuis le sympathique déjeuner à la criée,evidemment tu fais partie intégrante de nos journées et quand un message ne vient pas comme l’autre jour un clignotant s’allume ,les scénarios vont bons trains,en lisant les commentaires je vois que tu es suivi par certains de tes anciens clients motard/marin c’est sympa ,la photo d’aujourd’hui me rapelle un peu margarita spot notoir au VENEZUELA j’aimerai bien tirer un bord jusqu’a l’ile d’en face avec les poissons volants dans les doigts de pied comme à la BARBADE ,mais voila je reste pres de mon logiciel de gestion qui n’aime pas que je m’éloigne trop de lui...Les guerriers de la route du rhum affutent leurs bateaux franck CAMMAS ne disposera que de 657m2 de voile pour la course ,Francis Joyon lui que de 450 m2 !!! j’hallucine donc dit toi que ton mat est tout petit que tu as du temps et qu’il faut récupérer avant avec 2 ou 3 pressions dont une pour nous.Régis a réussi sa qualification en classe 40 pied avec son nouveau bateau baptisé allucine2,il est revenu épuisé car le bateau tape beaucoup et il prends beaucoup de coup .Sinon r.a.s pour la rentée très timide pour le boulot amitiés alain et bonjour aux collègues .Alain" Envoyé par tardieu le 10-09-2010 à 15:31
Fri, 10 Sep 2010 10:00:00 GMT - Au pays de crocodiles géants 142° 14 E 10°35 S
Fri, 10 Sep 2010 10:00:00 GMT - Au pays de crocodiles géants 142° 14 E 10°35 S
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Toute cette partie du nord de l’Australie, en gros de Cairnes à Darwin, et plus particulièrement le détroit de Torres et le golf de Carpentaria, est le pays des crocodiles. Dès que l’on met pied à terre, de grands panneaux préviennent des risques et donnent des conseils pour éviter de se faire croquer par ces monstres.
Il y a deux grandes familles. La première est constituée des crocodiles d’eau douce. Ce sont les plus petits, les plus gentils, ils peuvent atteindre deux mètres et peser 60 kg. Ils ont une mâchoire fine et élancée et se rencontre dans les rivières d’eau douce.
La seconde famille est beaucoup plus impressionnante : les crocodiles d’eau salée. Un mâle adulte peut mesurer jusqu’à 7 mètres de long et peser jusqu’à une tonne ! L’hiver est la meilleur saison pour les apercevoir, ils doivent pratiquer la thermorégulation, c'est-à-dire qu’ils sortent de l’eau et s’étendent sur les plages de sables des îles désertes ou sur la vase à marée basse pour se faire dorer au soleil.
Ce sont des chasseurs et il est fortement déconseillé de se baigner ou de laisser les enfants ou les animaux domestiques jouer au bord de l’eau. De même dans les bateaux il ne faut jamais laisser les enfants jouer sur les bords et les mettre toujours au centre de l’annexe lorsque l’on va à terre. Un crocodile de mer est capable de sortir de l’eau jusqu’aux pattes arrière ! Vous imaginez qu’un chien sur le bord d’un bateau (ou un enfant) est une proie facile. Ce qui est particulièrement déconseillé c’est de se baigner la nuit.
Les pêcheurs doivent faire énormément attention, les crocodiles raffolent de poisson et on en a vu attaquer des annexes qui sentaient le poisson. Ils peuvent aller très loin en mer, on en a aperçu à plus de 100 kilomètres des côtes.
Journée positive, dès mon réveil, je me précipite comme tous les jours sur mon ordinateur, miracle j’ai retrouvé ma connexion Internet à travers le Fleet 150. C’est le fournisseur d’accès, Global Satellite, qui avait omis d’autoriser la transmission de data à partir des zones sensibles (Australie, Chine, Russie). C’est inadmissible d’avoir dû dépenser tant de temps et tant d’argent pour arriver à leur faire résoudre leur problème.
Et puis ce matin je suis monté jusqu’au deuxième étage de barres de flèche, ce qui montre bien qu’hier je n’étais pas motivé. Malheureusement je n’ai pas pût faire grand-chose, sinon constater ce que je vais devoir faire. Ce n’est pas facile seul, car dès que l’on a besoin de quelque chose il faut redescendre.
Pour ma pompe ce n’est pas gagné. Elle est restée 24 heures sans bouger à Brisbane et est arrivée ce matin à Cairnes, trop tard pour être livrée aujourd’hui à Thursday Island. Du coup il va maintenant falloir attendre lundi car tout est fermé pour le weekend.
Je commence à trouver le temps long, enfermé dans ce bateau au mouillage.
Bon weekend, à demain.
Jean Louis
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Toute cette partie du nord de l’Australie, en gros de Cairnes à Darwin, et plus particulièrement le détroit de Torres et le golf de Carpentaria, est le pays des crocodiles. Dès que l’on met pied à terre, de grands panneaux préviennent des risques et donnent des conseils pour éviter de se faire croquer par ces monstres.
Il y a deux grandes familles. La première est constituée des crocodiles d’eau douce. Ce sont les plus petits, les plus gentils, ils peuvent atteindre deux mètres et peser 60 kg. Ils ont une mâchoire fine et élancée et se rencontre dans les rivières d’eau douce.
La seconde famille est beaucoup plus impressionnante : les crocodiles d’eau salée. Un mâle adulte peut mesurer jusqu’à 7 mètres de long et peser jusqu’à une tonne ! L’hiver est la meilleur saison pour les apercevoir, ils doivent pratiquer la thermorégulation, c'est-à-dire qu’ils sortent de l’eau et s’étendent sur les plages de sables des îles désertes ou sur la vase à marée basse pour se faire dorer au soleil.
Ce sont des chasseurs et il est fortement déconseillé de se baigner ou de laisser les enfants ou les animaux domestiques jouer au bord de l’eau. De même dans les bateaux il ne faut jamais laisser les enfants jouer sur les bords et les mettre toujours au centre de l’annexe lorsque l’on va à terre. Un crocodile de mer est capable de sortir de l’eau jusqu’aux pattes arrière ! Vous imaginez qu’un chien sur le bord d’un bateau (ou un enfant) est une proie facile. Ce qui est particulièrement déconseillé c’est de se baigner la nuit.
Les pêcheurs doivent faire énormément attention, les crocodiles raffolent de poisson et on en a vu attaquer des annexes qui sentaient le poisson. Ils peuvent aller très loin en mer, on en a aperçu à plus de 100 kilomètres des côtes.
Journée positive, dès mon réveil, je me précipite comme tous les jours sur mon ordinateur, miracle j’ai retrouvé ma connexion Internet à travers le Fleet 150. C’est le fournisseur d’accès, Global Satellite, qui avait omis d’autoriser la transmission de data à partir des zones sensibles (Australie, Chine, Russie). C’est inadmissible d’avoir dû dépenser tant de temps et tant d’argent pour arriver à leur faire résoudre leur problème.
Et puis ce matin je suis monté jusqu’au deuxième étage de barres de flèche, ce qui montre bien qu’hier je n’étais pas motivé. Malheureusement je n’ai pas pût faire grand-chose, sinon constater ce que je vais devoir faire. Ce n’est pas facile seul, car dès que l’on a besoin de quelque chose il faut redescendre.
Pour ma pompe ce n’est pas gagné. Elle est restée 24 heures sans bouger à Brisbane et est arrivée ce matin à Cairnes, trop tard pour être livrée aujourd’hui à Thursday Island. Du coup il va maintenant falloir attendre lundi car tout est fermé pour le weekend.
Je commence à trouver le temps long, enfermé dans ce bateau au mouillage.
Bon weekend, à demain.
Jean Louis
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"je reve d’aller en australie mon pere etait peigneurde laineà tourcoing vous etes dans coin feerique vive les crocodiles le 24septembre je fais une agioplastie c’est la troisieme cela fait souffrir on endort un peule bras je reste une nuit en cliniquele moral reste bon vous lire est un cadeau bonne continuation affection roselyned" Envoyé par demeestereroselyne le 11-09-2010 à 18:03
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"Salut Captain, Je vois que tu passes le temps comme tu peux entre les crocos et The Saturday Nignt Fever...courageux de ta part de convoyer les jeunes locaux en panne sèche à pas d’heure..je reconnais bien là ton grand coeur...ça doit être un peu dur pour eux de ne même pas s’offrir une bière un Samedi soir...prohibition oblige...as tu rencontré Helliot Ness ou Al Capone?? A part ça je suis un peu surpris que tu ne recoives pas plus de commentaires ( excepté bien sûr les fidèles métérologues pointus que sont Pierre-Yves et Nico ) et également Roselyne...peut être que ceux qui lisent tes récits ne s’imagienent pas à quel point c’est sympa de recevoir de recevoir des nouvellles ou même un simple petit coucou lorsqu’on est au bout de nulle part...alors pour ceux qui hésitent ou qui n’osent pas...faites le ça lui fera super plaisir au captain. Bon une petite revue de presse : Alonso gagne le GP d’Italie sur Ferrari...Une BMW en tête du Bol D’or, mais rattrapée par une Suzuki...PSG gagne son match 4/0 contre le dernier...quel exploit!! Plus sérieux, un pasteur fait peur à la planète en menaçant de bruler 200 exemplaires du Coran...Nicolas Sarkozy : pourquoi tant d’irrespect : Nouvel Obs : Cet homme est il dangereux , Marianne : Le voyou de la République, Le Point : Est il si nul?, même la presse internationale a pris le relai...La guerre des gangs à Marseille...la police n’a plus qu’a récupérer les cadavres...Les députés ont voté la retraite à 62 ans...l’expulsion des roms par la France fait toujours des vagues au sein de l’Europe...même Fidèle Castro s’en mèle...Dans le Luberon il fait un temps canon j’use et abuse de la piscine...Enfin super génial ton plan B. Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 12-09-2010 à 18:32
Sat, 11 Sep 2010 10:00:00 GMT - Une porte se ferme, des rêves se forment 142° 14 E 10°35 S
Sat, 11 Sep 2010 10:00:00 GMT - Une porte se ferme, des rêves se forment 142° 14 E 10°35 S
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Déjà une semaine de perdue suite à mon avarie de pilote automatique. J’étais très juste pour faire ce parcourt entre l’île Maurice et l’Afrique du sud, maintenant cela ne va plus être possible sur cette année, la porte est en train de se refermer. Ce parcourt doit impérativement être fait pendant le mois d’octobre car avant il y a trop de mauvais temps et après c’est le début de la saison des cyclones. A cet endroit on rencontre couramment des vagues de 20 mètres de haut très abruptes. Il vaut donc mieux passer à l’époque où l’on a le moins de chance d’en rencontrer. Avant mon avarie le planning me faisait arriver le 18 octobre à Maurice, ce qui était déjà très tard. Maintenant je ne pourrais arriver avant le 28 octobre ce qui est trop tard.
Dans une dizaines de jours je serais à Darwin. Cette ville est soumise à une saison cyclonique et je ne veux pas laisser mon bateau ici subir un cyclone. Si vous observez la mappemonde des cyclones, il y a deux grandes bandes de territoires soumis aux cyclones, l’une au sud de l’équateur, l’autre au nord.
La bande du sud comprend le nord de l’Australie (Torres et Darwin en particulier), la Papouasie, le Timor, Bali, Java, le sud de Sumatra et bien sûr l’île Maurice, la Réunion et Madagascar. Dans cette zone les cyclones sévissent de Décembre (et même à partir de mi novembre à l’ouest) à Avril.
La bande nord comprend les Philippines, le golf de Tonkin, le Vietnam, la Thaïlande et son golf, le nord de la Malaisie, le golf du Bengale, l’Inde, le Sri Lanka et la partie est de la mer d’Arabie. Ici la saison des cyclones est décalée, elle va d’avril à décembre.
Et puis entre ces deux bandes, le nord de Sumatra, le sud de la Malaisie, Bornéo et en plein milieu de ces pays, juste sur l’équateur, Singapour, sont totalement à l’abri des cyclones.
Mon nouveau programme est donc en partant de Darwin, de rejoindre Singapour. Pour laisser le bateau au repos quelques mois c’est un endroit idéal, il y a trois belles marinas. Puis, la saison des cyclones dans la zone nord terminée, c'est-à-dire à partir de janvier, je voudrais explorer tous ces pays qui me font rêver. Est il possible de remonter toute la côte Vietnamienne pour visiter la fameuse baie d’Ha Long, c’est certainement un des plus beaux endroits de cette planète avec ces gens qui vivent dans des maisons flottante. Puis la Malaisie, la Thaïlande et le golf du Bengale, le Sri Lanka et l’Inde avec Pondicherry et Cochin. Enfin redescendre sur Madagascar en passant par les Maldives et les Seychelles, quel programme de rêve !
Dire que j’ai failli passer à côté de l’Asie du sud est sans m’y arrêter. Quelle grosse bêtise j’ai failli faire.
Pour me rendre à Singapour je dois traverser l’Indonésie. Ce pays, le plus grand archipel au monde, constitué de 17 500 îles avec une population de 240 millions d’habitants est le 4ème pays le plus peuplé au monde et le premier à majorité musulman. Il comprend entre autre la partie occidentale de la Nouvelle Guinée, les Célèbes, le sud de Bornéo, le Timor occidental, Florès, Sumbawa, Bali, Java et Sumatra. Sa capital est Jakarta. Pour visiter l’Indonésie, il faut un permis de naviguer (CAIT). Pour obtenir ce permis il faut environ 4 semaines, trop tard pour cette première partie du voyage. Ce permis permet de s’arrêter un peu partout sur la route. Je pense quand même que s’il le fallait je pourrais m’arrêter à Bali. Le parcourt entre Darwin et Singapour est assez complexe. Il y a d’abord Darwin à Bali, un peu moins de 1000 milles, une grande semaine. La route directe passe entre les récifs Hibernia et Ashmore, seulement, gros problème, la cartographie Navionics possède un défaut à cet endroit, c’est la limite entre la carte « Océan Indien-Chine SE » et la carte « Australie ». On ne peut trouver ni sur l’une ni sur l’autre une carte de détail de cette zone dangereuse, aussi je vais être obligé de donner un grand tour à cet endroit pour ne pas prendre de risque.
Ensuite la route passe entre Bali et Lombok pour rejoindre la mer de Java, puis entre Bornéo et Java, au nord de Jakarta, puis au sud de la mer de Chine en longeant Sumatra pour arriver à Singapour. C’est à nouveau un peu moins de 1000 milles. Ce n’est pas la période idéale pour faire ce parcourt, un ou deux mois plus tôt aurait été mieux, je risque de rencontrer des calmes et beaucoup de grains.
Cela devrait m’amener mi octobre à Singapour, et me permettre de passer tranquillement les fêtes de fin d’année en famille en France.
Voilà pour la grande nouvelle du jour. Ici il y a beaucoup moins de vent et la vie coule doucement. J’ai passé la journée à préparer ce nouveau parcourt, ce soir je suis un peu fatigué.
A demain.
Jean Louis
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Déjà une semaine de perdue suite à mon avarie de pilote automatique. J’étais très juste pour faire ce parcourt entre l’île Maurice et l’Afrique du sud, maintenant cela ne va plus être possible sur cette année, la porte est en train de se refermer. Ce parcourt doit impérativement être fait pendant le mois d’octobre car avant il y a trop de mauvais temps et après c’est le début de la saison des cyclones. A cet endroit on rencontre couramment des vagues de 20 mètres de haut très abruptes. Il vaut donc mieux passer à l’époque où l’on a le moins de chance d’en rencontrer. Avant mon avarie le planning me faisait arriver le 18 octobre à Maurice, ce qui était déjà très tard. Maintenant je ne pourrais arriver avant le 28 octobre ce qui est trop tard.
Dans une dizaines de jours je serais à Darwin. Cette ville est soumise à une saison cyclonique et je ne veux pas laisser mon bateau ici subir un cyclone. Si vous observez la mappemonde des cyclones, il y a deux grandes bandes de territoires soumis aux cyclones, l’une au sud de l’équateur, l’autre au nord.
La bande du sud comprend le nord de l’Australie (Torres et Darwin en particulier), la Papouasie, le Timor, Bali, Java, le sud de Sumatra et bien sûr l’île Maurice, la Réunion et Madagascar. Dans cette zone les cyclones sévissent de Décembre (et même à partir de mi novembre à l’ouest) à Avril.
La bande nord comprend les Philippines, le golf de Tonkin, le Vietnam, la Thaïlande et son golf, le nord de la Malaisie, le golf du Bengale, l’Inde, le Sri Lanka et la partie est de la mer d’Arabie. Ici la saison des cyclones est décalée, elle va d’avril à décembre.
Et puis entre ces deux bandes, le nord de Sumatra, le sud de la Malaisie, Bornéo et en plein milieu de ces pays, juste sur l’équateur, Singapour, sont totalement à l’abri des cyclones.
Mon nouveau programme est donc en partant de Darwin, de rejoindre Singapour. Pour laisser le bateau au repos quelques mois c’est un endroit idéal, il y a trois belles marinas. Puis, la saison des cyclones dans la zone nord terminée, c'est-à-dire à partir de janvier, je voudrais explorer tous ces pays qui me font rêver. Est il possible de remonter toute la côte Vietnamienne pour visiter la fameuse baie d’Ha Long, c’est certainement un des plus beaux endroits de cette planète avec ces gens qui vivent dans des maisons flottante. Puis la Malaisie, la Thaïlande et le golf du Bengale, le Sri Lanka et l’Inde avec Pondicherry et Cochin. Enfin redescendre sur Madagascar en passant par les Maldives et les Seychelles, quel programme de rêve !
Dire que j’ai failli passer à côté de l’Asie du sud est sans m’y arrêter. Quelle grosse bêtise j’ai failli faire.
Pour me rendre à Singapour je dois traverser l’Indonésie. Ce pays, le plus grand archipel au monde, constitué de 17 500 îles avec une population de 240 millions d’habitants est le 4ème pays le plus peuplé au monde et le premier à majorité musulman. Il comprend entre autre la partie occidentale de la Nouvelle Guinée, les Célèbes, le sud de Bornéo, le Timor occidental, Florès, Sumbawa, Bali, Java et Sumatra. Sa capital est Jakarta. Pour visiter l’Indonésie, il faut un permis de naviguer (CAIT). Pour obtenir ce permis il faut environ 4 semaines, trop tard pour cette première partie du voyage. Ce permis permet de s’arrêter un peu partout sur la route. Je pense quand même que s’il le fallait je pourrais m’arrêter à Bali. Le parcourt entre Darwin et Singapour est assez complexe. Il y a d’abord Darwin à Bali, un peu moins de 1000 milles, une grande semaine. La route directe passe entre les récifs Hibernia et Ashmore, seulement, gros problème, la cartographie Navionics possède un défaut à cet endroit, c’est la limite entre la carte « Océan Indien-Chine SE » et la carte « Australie ». On ne peut trouver ni sur l’une ni sur l’autre une carte de détail de cette zone dangereuse, aussi je vais être obligé de donner un grand tour à cet endroit pour ne pas prendre de risque.
Ensuite la route passe entre Bali et Lombok pour rejoindre la mer de Java, puis entre Bornéo et Java, au nord de Jakarta, puis au sud de la mer de Chine en longeant Sumatra pour arriver à Singapour. C’est à nouveau un peu moins de 1000 milles. Ce n’est pas la période idéale pour faire ce parcourt, un ou deux mois plus tôt aurait été mieux, je risque de rencontrer des calmes et beaucoup de grains.
Cela devrait m’amener mi octobre à Singapour, et me permettre de passer tranquillement les fêtes de fin d’année en famille en France.
Voilà pour la grande nouvelle du jour. Ici il y a beaucoup moins de vent et la vie coule doucement. J’ai passé la journée à préparer ce nouveau parcourt, ce soir je suis un peu fatigué.
Sun, 12 Sep 2010 10:00:00 GMT - La Saturday Night Fever 142° 14 E 10°35 S
Sun, 12 Sep 2010 10:00:00 GMT - La Saturday Night Fever 142° 14 E 10°35 S
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Ici comme partout, le samedi soir est consacré à la fête.
Comme dans beaucoup d’endroits dans le monde, les jeunes profitent de la fin de semaine pour se retrouver, se rencontrer et faire la fête ensemble. Par contre ici, pas d’alcool, c’est la prohibition ! Cela m’a surpris au supermarché je n’ai pas vu de rayon pour les produits alcoolisés. Pas d’apéritifs, pas de vin, juste quelques canettes de bière. J’aime bien gouter la bière produite dans chaque pays, aussi j’ai pris un pack de 4 canettes que j’ai mis au frigo en rentrant.
Hier, c’était samedi, je décide de faire un apéritif à la bière. Je sors les gâteaux salés et je prends dans le frigo une bouteille de « Ginger beer », la bière locale. Première surprise, ce n’est pas une capsule, c’est un bouchon à dévisser. Je dévisse, pas de pshiiit. Etonnant. Je verse la bière dans mon verre, cela doit être de la bière blanche car elle est très claire. Je goute. Pouhâââ ! C’est de la limonade ! Avec les gâteaux salés c’est moyen.
Mon stock de Bordeaux diminue de manière dramatique, il va falloir prendre des mesures de rationnement drastiques.
Avec toutes ces îles, chaque famille possède un bateau, sorte de grande barque en aluminium de 6 à 8 mètres de long propulsée par un puissant moteur hors bord. Le samedi soir les jeunes empruntent la barque familiale pour se rassembler. L’île Horn et en particulier le ponton où je débarque est un des lieux où l’on se retrouve et où l’on fait la fête.
L’essentiel de la population est d’origine Mélanésienne, très peu ou pas de blancs, et quelques asiatiques. La très grande majorité est noire, avec à peu près toutes les nuances de noir. Les jeunes filles ont toutes quelques kilos de trop par rapport aux canons de la beauté européenne.
Vers minuit je suis réveillé par des rires de filles et par le bruit caractéristique d’un démarreur qui s’avère impuissant à démarrer son moteur. Je me lève et découvre sur l’avant d’Harmattan une de ces barques en aluminium avec 7 ou 8 jeunes à bord. Ils sont tout excités, chauds bouillants. Ils me demandent de l’essence car ils sont en panne sèche. Ils me tendent un immense réservoir, moi je n’ai qu’un tout petit moteur et je n’arrive qu’à leur donner environ un litre et demi. Je crois que cela doit corresponde à la consommation d’un tour de vilebrequin de leur gros moteur. Finalement nous décidons que je vais essayer de les remorquer avec ma toute petite annexe jusqu’au ponton. Quelle aventure ! Après beaucoup de difficultés ponctuées de paroles fortes et de rires nous arrivons enfin au ponton. Ici tout le monde fume, les filles comme les garçons. Je crois que c’est l’activité principale. On ne dense pas, on ne boit pas et pour cause, mais on fume. Des barques arrivent « full speed » comme ils disent de toutes les îles environnantes et on se retrouve ici. Ils sont un peu brute de décoffrage mais sympas. Comme mon amarre s’est prise dans l’hélice ils m’aident à sortir le hors bord et à démêler tout cela. Cela me change de la routine dans laquelle je me suis installé.
Hier soir deux très gros catamarans à moteur sont arrivés. Je suis toujours surpris de voir des gens traverser des océans à bord de bateaux à moteur. Bonjour le budget gasoil.
Ce matin un couple, d’un des catamarans est venu me voir pour me demander de les emmener à terre demain matin car ils vont prendre l’avion.
J’espère recevoir ma pompe demain car cela fait une semaine qu’elle est partie, ce n’est plus tout à fait de l’expresse. DHL nous avait promis 4 jours !
Je vous souhaite un bon dimanche,
A demain.
Jean Louis
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Ici comme partout, le samedi soir est consacré à la fête.
Comme dans beaucoup d’endroits dans le monde, les jeunes profitent de la fin de semaine pour se retrouver, se rencontrer et faire la fête ensemble. Par contre ici, pas d’alcool, c’est la prohibition ! Cela m’a surpris au supermarché je n’ai pas vu de rayon pour les produits alcoolisés. Pas d’apéritifs, pas de vin, juste quelques canettes de bière. J’aime bien gouter la bière produite dans chaque pays, aussi j’ai pris un pack de 4 canettes que j’ai mis au frigo en rentrant.
Hier, c’était samedi, je décide de faire un apéritif à la bière. Je sors les gâteaux salés et je prends dans le frigo une bouteille de « Ginger beer », la bière locale. Première surprise, ce n’est pas une capsule, c’est un bouchon à dévisser. Je dévisse, pas de pshiiit. Etonnant. Je verse la bière dans mon verre, cela doit être de la bière blanche car elle est très claire. Je goute. Pouhâââ ! C’est de la limonade ! Avec les gâteaux salés c’est moyen.
Mon stock de Bordeaux diminue de manière dramatique, il va falloir prendre des mesures de rationnement drastiques.
Avec toutes ces îles, chaque famille possède un bateau, sorte de grande barque en aluminium de 6 à 8 mètres de long propulsée par un puissant moteur hors bord. Le samedi soir les jeunes empruntent la barque familiale pour se rassembler. L’île Horn et en particulier le ponton où je débarque est un des lieux où l’on se retrouve et où l’on fait la fête.
L’essentiel de la population est d’origine Mélanésienne, très peu ou pas de blancs, et quelques asiatiques. La très grande majorité est noire, avec à peu près toutes les nuances de noir. Les jeunes filles ont toutes quelques kilos de trop par rapport aux canons de la beauté européenne.
Vers minuit je suis réveillé par des rires de filles et par le bruit caractéristique d’un démarreur qui s’avère impuissant à démarrer son moteur. Je me lève et découvre sur l’avant d’Harmattan une de ces barques en aluminium avec 7 ou 8 jeunes à bord. Ils sont tout excités, chauds bouillants. Ils me demandent de l’essence car ils sont en panne sèche. Ils me tendent un immense réservoir, moi je n’ai qu’un tout petit moteur et je n’arrive qu’à leur donner environ un litre et demi. Je crois que cela doit corresponde à la consommation d’un tour de vilebrequin de leur gros moteur. Finalement nous décidons que je vais essayer de les remorquer avec ma toute petite annexe jusqu’au ponton. Quelle aventure ! Après beaucoup de difficultés ponctuées de paroles fortes et de rires nous arrivons enfin au ponton. Ici tout le monde fume, les filles comme les garçons. Je crois que c’est l’activité principale. On ne dense pas, on ne boit pas et pour cause, mais on fume. Des barques arrivent « full speed » comme ils disent de toutes les îles environnantes et on se retrouve ici. Ils sont un peu brute de décoffrage mais sympas. Comme mon amarre s’est prise dans l’hélice ils m’aident à sortir le hors bord et à démêler tout cela. Cela me change de la routine dans laquelle je me suis installé.
Hier soir deux très gros catamarans à moteur sont arrivés. Je suis toujours surpris de voir des gens traverser des océans à bord de bateaux à moteur. Bonjour le budget gasoil.
Ce matin un couple, d’un des catamarans est venu me voir pour me demander de les emmener à terre demain matin car ils vont prendre l’avion.
J’espère recevoir ma pompe demain car cela fait une semaine qu’elle est partie, ce n’est plus tout à fait de l’expresse. DHL nous avait promis 4 jours !
Je vous souhaite un bon dimanche,
A demain.
Jean Louis
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"Salut c est un revenant, l autre JL Je viens de rentrer a cannes, direct de Majorque, bateau a St Raph, tel Francais de nouveau operationnel, ce matin tu m as tel le cell etait reste dans la land.. sorry. mais maintenant il fonctionne. Je t envoie un mail ce soir, je t explique ce long silence, desole, vois le mail . Je viens de lire tout ton recit depuis Tahiti, bravo, mais il y a eu quelques moments pas faciles, tu t en es bien sorti. re bravo! tu te rapelles nos discussions re pilote, tu vois un regulateur d allures t aurais quand meme bien dem... je viens de prendre une bonne raclee en rentrant de Majorque en direct, mer croisee dans tous les sens, petites deferlantes sur le cote, winches dans l eau quand meme, vent qui changeait de direction sans arret, tu connais la Mediterannee quand elle se met a etre deplaisante.. tu as deja donne. L Aries a tout gere, nous ne sommes meme pas sortis, le bateau a suivi le vent , il faisait nuit et ca petait dehors, comme nous etions loin de tout dfonc pas de risques de faire cote, j ai laisse faire, je n avais pas envie de me mouiller, et de risquer de passer a la baille. l’ on devient feignant en vieillissant ! Grande agreable surprise, l Aries a garde un cap parfait sous gennaker seul, la je ne pensais pas qu il pourrait faire cela. C est amusant j ai decouvert en meme temps que toi cet ete les vertus de la navigation sous genois seul. Toute ma vie j ai navigue principalement autour de la grand voile, et la j ai beaucoup navigue sous genois seul et le bateau va tres tres bien ainsi. Bien plus facile ! j ai lu avec interet ton paragraphe sur la reduction de grand voile en restant vent arriere, faudra me re expliquer, moi j en suis toujours a aller face au vent, pas toujours facile !! Ton commentaire re ton stock de Bordeaux qui diminue, il y a en Australie de tres bons vins produits dans le sud, tu devrais pouvoir te refaire un stock a Darwin. Ceci dit leurs blancs ( je parle des vins) sont meilleurs que leurs rouges, mais il y a quand meme de tres bons " Burgundy " Dommage que tu ne sois pas passe a Sydney j ai un tres tres bon ami a Sydney, Francais installe la bas depuis plus de 30 ans, il a lui aussi un voilier. Finalement quand passes tu a Maurice et quand et ou prevois tu de passer en RSA ? Passes tu par Richards Bay ? mon ami qui habite la bas, c est quand meme le parrain de mon fils et je n ai qu un fils, sera a St Raph sur Sagar puis a Cannes demain, je vais lui reparler de toi. Et un autre de mes tres bons amis Heinz Gussmann qui est en RSA va sans doute te contacter, c est un Allemand qui parle bien le Francais, tres tres sympa, voileux aussi, qui vient aussi le pauvre de ramasser pour la prostate. Je prevois, si tu veux, de te re organiser un accueil comme a Tahiti par D et Gaelle tant a Maurice qu en RSA, veux tu ? A Maurice, prevois, apres les formalites a Port Louis d aller a Grand Baie, c est tres tres agreable et tu auras tes entrees au tres ferme yacht club de maurice juste dans la baie, meilleur endroit de l ile, restos vie agreable et tout. j espere que tu auras bientot ta pompe de pilote !! Fais gaffe quand meme, quand je suis passe en Melanesie en 97, a Rabaul et P Moresby, il y a eu des cas d antropophagie .. ils ont bouffe deux cures...! avec ta grande barbe et un tres tres tres leger embonpoint ( je suis sympa..) tu cours de gros risques... Anecdote: Le papou qui gardait mon bateau en mon absence s appelait Moise.. c est sans doute pour cela que Sagar a survecu sans problemes au tres mauvais temps qu il y avait eu quand il etait sur ancre a Rabaul.. "ma parole c est vrai.." comme on dit chez nous, je precise: en France.. Bon, je suis sur que mes conneries te manquaient .. amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 12-09-2010 à 20:48
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"Bon c est re moi. Je n avais pas lu ton message de samedi, (qui n apparaissit pas ce matin). avec explications re routage. Si tu passes a bali j ai un tres bon ami avocat la bas, il a un tres beau bateau "Slow dancer" (architecte Bob Perry fabrique a taiwan). qu il avait a saipan ou nous avons bosse ensemble, puis a Noumea ou nous avons aussi bosse ensemble, Sagar et Slow Dancer etaient voisins de ponton a Port moselle a Noumea. Il est alle en Australie puis il y a quelques annees s est installe a bali. Je pense qu il y est toujours je n ai pas eu de nouvelles de lui depuis un moment mais si tu le contactes de ma part je serai surpris qu il ne te fasses pas la fete. Il s appele Ben Abrams. tu dois le trouver sur l annuaire, il a un passeport US, et a epouse une balinaise. Bon re ton nouveau parcours, c est plein de pirates la ou tu veux passer. Mayotte est en dehors de la ceinture cyclonique, il y a un tres bon mouillage ( corps morts du Yacht Club) tres tres protege, a petite Ile au centre du lagon. Avions directs pour la France plusieurs fois par semaine, possibilite au yacht club de faire gardienner le bateau, c est sympa. A mon avis ce serait une autre alternative. S il reste du temps, apres il y a aussi une solution a Richards Bay, en passant par le Nord de mada. et la cote Mozambique. ce que nous avons fait avec BJ il y a quelques annees. A R Bay je peux t organiser une place au sec en toute securite et avec tous les corps de metier pour le bateau. Dans une autre vie j ai ete administrateur delegue de la Ste a Singapour, Djakarta et Kuala Lumpur, dans les annees 92/95, j ai un peu navigue a Singapour, sur un Grand Banks 65, c est tres boueux, je n ai pas ete tres impressionne. Par contre Il parait que la navigation est sympa en malaisie, sais pas connais pas, je connais la malaisie cote terre, pas cote mer. Mais renseignes toi bien, cote piraterie la mer de chine est un des hauts lieux de la piraterie mondiale. Si Ben est toujours a bali, c est le genre de personne qui peut demmerder les papiers dans ces coins la, autrement c est tres difficilement gerable !! Bon, ce n est pas pour casser ton enthousiasme, je te fais part de ce que je sais apres tu geres. ( bien apparemment) amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean louis le 12-09-2010 à 21:16
Mon, 13 Sep 2010 10:00:00 GMT - Y a-t-il un pilote dans le bateau ? 142° 14 E 10°35 S
Mon, 13 Sep 2010 10:00:00 GMT - Y a-t-il un pilote dans le bateau ? 142° 14 E 10°35 S
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Y a-t-il un pilote dans le bateau ? Oui ! J’ai enfin retrouvé mon équipier, pas mon fidèle équipier car il m’a abandonné huit jours mais mon brave équipier tout de même car il m’est indispensable.
Je me suis rendu en ville à midi. Trempé ! Oui, le seul fait d’aller à terre en annexe avec ce vent terrible contre le courant crée des vagues qui passent par-dessus l’annexe. Heureusement il fait chaud et avec ce vent on sèche très vite.
Le correspondant de DHL (et de plein d’autre compagnie expresse) tient boutique sur le port avec sa camionnette. Il n’a toujours pas reçu mon colis et me demande de patienter jusqu’au prochain avion. J’en profite pour aller déjeuner rapidement au pub Australien.
En revenant je vois mon gars qui passe avec sa camionnette. Il me voit, s’arrête, me demande mon nom et me dit « You are very luky » en me tendant ma pompe. C’est vrai, pour un peu je le ratais et j’aurais dû attendre demain.
Je m’en retourne au ferry puis à nouveau la douche avec l’annexe et je me jette sur la réparation. Le corps de pompe est en aluminium, il y a trois tuyaux, deux vont à chacun des bouts du vérin et le troisième est pour le retour et également pour le réservoir d’huile. Je dévisse les tuyaux de l’ancienne pompe et les revisse sur la nouvelle.
Les deux premiers tuyaux se montent sans trop de difficulté. Par contre le troisième ne veut pas prendre dans les filets du trou de la pompe. Cela semble pourtant facile, visser une vis dans un écrou. Je crois devenir chèvre, c’est impossible. Le bouchon en plastique vis bien mais pas mon tuyau. Je fini par démonter l’adaptation du bout du tuyau, c’est déjà plus facile mais malgré tout cela ne veux pas rentrer. Quelle suée. Je fini par penser que je n’y arriverais jamais, cela fait deux heures et demie que je bataille. C’est long deux heures et demie pour visser une vis dans un écrou. Je tente une dernière manœuvre, je lime en biseau sur un demi centimètre mon pas de vis, pour faire un cône puis je le nettoie méticuleusement et miracle, cela monte. Ouf, je n’y croyais plus, quel bonheur !
Il ne me reste plus qu’à raccorder les fils électrique du moteur, ouvrir la réserve d’huile et je suis prêt à faire un essaye. Je n’en reviens pas, il n’y a aucun bruit et pourtant cela fonctionne. Je suis fatigué mais heureux. L’ancienne pompe a quand même fait 23 000 milles, soit près de 40 000 kilomètres, l’équivalent d’un tour du monde. Espérons que celle-ci en fera au moins autant.
Voilà, je suis prêt à repartir, demain matin je vais aller en ville faire un avitaillement de produits frais puis je lève l’ancre. Je commençais à en avoir un peu marre de cet endroit trop venté. Je m’en vais maintenant sur Darwin, à 850 milles environ, une semaine de navigation.
A demain.
Jean Louis
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Y a-t-il un pilote dans le bateau ? Oui ! J’ai enfin retrouvé mon équipier, pas mon fidèle équipier car il m’a abandonné huit jours mais mon brave équipier tout de même car il m’est indispensable.
Je me suis rendu en ville à midi. Trempé ! Oui, le seul fait d’aller à terre en annexe avec ce vent terrible contre le courant crée des vagues qui passent par-dessus l’annexe. Heureusement il fait chaud et avec ce vent on sèche très vite.
Le correspondant de DHL (et de plein d’autre compagnie expresse) tient boutique sur le port avec sa camionnette. Il n’a toujours pas reçu mon colis et me demande de patienter jusqu’au prochain avion. J’en profite pour aller déjeuner rapidement au pub Australien.
En revenant je vois mon gars qui passe avec sa camionnette. Il me voit, s’arrête, me demande mon nom et me dit « You are very luky » en me tendant ma pompe. C’est vrai, pour un peu je le ratais et j’aurais dû attendre demain.
Je m’en retourne au ferry puis à nouveau la douche avec l’annexe et je me jette sur la réparation. Le corps de pompe est en aluminium, il y a trois tuyaux, deux vont à chacun des bouts du vérin et le troisième est pour le retour et également pour le réservoir d’huile. Je dévisse les tuyaux de l’ancienne pompe et les revisse sur la nouvelle.
Les deux premiers tuyaux se montent sans trop de difficulté. Par contre le troisième ne veut pas prendre dans les filets du trou de la pompe. Cela semble pourtant facile, visser une vis dans un écrou. Je crois devenir chèvre, c’est impossible. Le bouchon en plastique vis bien mais pas mon tuyau. Je fini par démonter l’adaptation du bout du tuyau, c’est déjà plus facile mais malgré tout cela ne veux pas rentrer. Quelle suée. Je fini par penser que je n’y arriverais jamais, cela fait deux heures et demie que je bataille. C’est long deux heures et demie pour visser une vis dans un écrou. Je tente une dernière manœuvre, je lime en biseau sur un demi centimètre mon pas de vis, pour faire un cône puis je le nettoie méticuleusement et miracle, cela monte. Ouf, je n’y croyais plus, quel bonheur !
Il ne me reste plus qu’à raccorder les fils électrique du moteur, ouvrir la réserve d’huile et je suis prêt à faire un essaye. Je n’en reviens pas, il n’y a aucun bruit et pourtant cela fonctionne. Je suis fatigué mais heureux. L’ancienne pompe a quand même fait 23 000 milles, soit près de 40 000 kilomètres, l’équivalent d’un tour du monde. Espérons que celle-ci en fera au moins autant.
Voilà, je suis prêt à repartir, demain matin je vais aller en ville faire un avitaillement de produits frais puis je lève l’ancre. Je commençais à en avoir un peu marre de cet endroit trop venté. Je m’en vais maintenant sur Darwin, à 850 milles environ, une semaine de navigation.
A demain.
Jean Louis
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"Hola Captain, Quand ça ne veut pas c’est jusqu’au bout, bravo pour ta persévérence et le petit coup de lime final. Je pense que tu vas appareiller au plus vite dans quelques heures après ton "lèger" avitaillement local. Petite revue de presse pour t’accompagner : Rallye du Japon victoire de Sébastien...Ogier et pas Loeb pour une fois il fini 5eme...mais il devrait être couronné une 7eme fois lors du prochain rallye... Bol d’or : Meilland et sa Suzuki remporte sa 9eme vicoire sur 10 à Magny cours...Claud Chabrol est dcd à l’âge de 80 ans, Eric Woerth toujours lapidé au quotidien par la presse, été indien dans le Sud 25° dans l’eau, jnusqu’à 30° dans l’air, mais mistral depuis ce matin...un peu plus frisquet... Allez bonne nav. captain, Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 13-09-2010 à 20:45
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"Salut et merci pour tes deux mails, ravi que tu aies enfin recu ta piece. Re commentaire pour le vent arriere: c est pour cela que j ai fait mettre deux tangons avec chacun son rail sur le cote du mat, et leux genois sur enrouleur a l avant, donc plein vent arriere j enleve tout, mets les deux genois et les deux tangons et ca roule, avec l avantage de pouvoir reduire facilement avec les enrouleurs si le vent monte, deja essaye ca marche impeccable, deux inconvenients, (a) c est du boulot a installer malgre les chariots de tangon avec renvois, coinceurs etc..(b) c est vrai que cela induit un roulis rythmique assez fort et qu il faut regler les tangons assez haut pour qu ils n engagent pas dans l eau.. mais ca marche vraiment bien, barre bloquee au milieu, pilote debranche. cela peut se faire avec un genois sur enrouleur et un genois envoye en bordure libre, un de mes amis avait un booster ( deux genois cousus ensemble ) sur un seul enrouleur, le top.. Bon vent et bonne mer pour l etape Darwin amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 13-09-2010 à 22:45
Tue, 14 Sep 2010 10:00:00 GMT - En mer d’Arafura 141° 48 E 10°35 S
Tue, 14 Sep 2010 10:00:00 GMT - En mer d’Arafura 141° 48 E 10°35 S
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé bien voilà, j’ai repris la mer. Je suis ce soir en mer d’Arafura. Quel beau nom, encore des sonorités qui me faisaient rêver quand ma maîtresse faisait les cours de géographie, la mer d’Arafura, hé bien j’y suis.
Cela n’a pas été facile de quitter Thursday Harbour. Je me lève tôt et je prends le ferry pour aller faire mes courses de produits frais. A 11h je suis de retour au bateau, une petite dialyse rapide et à midi moins dix je lève l’ancre.
Je ne vais pas très loin, dès que le safran force un peu le pilote met les pouces. Quelle déception. Je fais demi-tour et je jette l’ancre à nouveau. Je n’ai pas besoin de faire des tests pour comprendre qu’il y a de l’air dans les tuyaux et que la pompe tourne dans le vide.
Je déjeune avant de m’y mettre. C’est difficile car le vérin est dans le coqueron, juste sous le pont. La pompe doit être au dessus du vérin et la réserve d’huile au dessus de la pompe. C’est impossible, il faudrait les mettre au dessus du pont. Je démonte la pompe et la réserve d’huile et je les sors par le capot du coqueron. Je pends la réserve d’huile à la bôme d’artimon et je pose la pompe sur ma caisse à outils puis pendant une demie heure je fais jouer tout cela en mettant la barre à fond d’un côté puis de l’autre afin de chasser l’air.
Au bout d’un moment cela à l’air de fonctionner mieux, je fais un essaie dans la baie avant de remonter. Tout semble fonctionner cette fois. Je remonte et c’est finalement à 15 heures que je quitte définitivement le mouillage.
Je suis presqu’à la sortie du détroit de Torres, et c’est vers 17 heures trente que je double « Bobby Island « et me retrouve en mer ouverte, libéré de tous ces récifs et ces hauts fonds.
Maintenant je tire tout droit en passant au nord du golf de « Carpentaria » pour rejoindre dans 300 milles le cap Wessel.
Je suis en pleine mer, je ne vois plus la terre, mais mon sondeur indique 14 mètres, alors que mon mat en fait 15 ! Hé oui, ce n’est plus comme de l’autre côté du détroit ou il était courant de voir des fonds de 5000 mètres. Ici c’est entre 11 et 12 mètres mais comme on est à marée haute j’ai 14 mètres de fonds. Je pourrais mouiller pour passer une nuit tranquille. D’ailleurs il y a des cargos mouillés par endroit qui attendent je ne sais quoi.
24 milles depuis 15 heures.
A demain.
Jean Louis
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé bien voilà, j’ai repris la mer. Je suis ce soir en mer d’Arafura. Quel beau nom, encore des sonorités qui me faisaient rêver quand ma maîtresse faisait les cours de géographie, la mer d’Arafura, hé bien j’y suis.
Cela n’a pas été facile de quitter Thursday Harbour. Je me lève tôt et je prends le ferry pour aller faire mes courses de produits frais. A 11h je suis de retour au bateau, une petite dialyse rapide et à midi moins dix je lève l’ancre.
Je ne vais pas très loin, dès que le safran force un peu le pilote met les pouces. Quelle déception. Je fais demi-tour et je jette l’ancre à nouveau. Je n’ai pas besoin de faire des tests pour comprendre qu’il y a de l’air dans les tuyaux et que la pompe tourne dans le vide.
Je déjeune avant de m’y mettre. C’est difficile car le vérin est dans le coqueron, juste sous le pont. La pompe doit être au dessus du vérin et la réserve d’huile au dessus de la pompe. C’est impossible, il faudrait les mettre au dessus du pont. Je démonte la pompe et la réserve d’huile et je les sors par le capot du coqueron. Je pends la réserve d’huile à la bôme d’artimon et je pose la pompe sur ma caisse à outils puis pendant une demie heure je fais jouer tout cela en mettant la barre à fond d’un côté puis de l’autre afin de chasser l’air.
Au bout d’un moment cela à l’air de fonctionner mieux, je fais un essaie dans la baie avant de remonter. Tout semble fonctionner cette fois. Je remonte et c’est finalement à 15 heures que je quitte définitivement le mouillage.
Je suis presqu’à la sortie du détroit de Torres, et c’est vers 17 heures trente que je double « Bobby Island « et me retrouve en mer ouverte, libéré de tous ces récifs et ces hauts fonds.
Maintenant je tire tout droit en passant au nord du golf de « Carpentaria » pour rejoindre dans 300 milles le cap Wessel.
Je suis en pleine mer, je ne vois plus la terre, mais mon sondeur indique 14 mètres, alors que mon mat en fait 15 ! Hé oui, ce n’est plus comme de l’autre côté du détroit ou il était courant de voir des fonds de 5000 mètres. Ici c’est entre 11 et 12 mètres mais comme on est à marée haute j’ai 14 mètres de fonds. Je pourrais mouiller pour passer une nuit tranquille. D’ailleurs il y a des cargos mouillés par endroit qui attendent je ne sais quoi.
24 milles depuis 15 heures.
A demain.
Jean Louis
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"Salut et fraternite comme disait notre grand ancien , j ai vraiment souffert pour toi quand tu as raconte que apres le depart ca a recommence a m... et que du a du revenir pour purger l air, la c est tres dur, parce que tu pars super content et patratras !! heureusement que tu morpionnes, du verbe s accrocher quand ca foire, sans cela tu te serais decourage ! Bon, enfin bravo pour la perseverance, ca y est, c est parti, le pilote a l air de tenir, tant mieux. Bon vent l ami. " Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 14-09-2010 à 22:18
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"Bonsoir Amiral.heureux de constater que tout s’arrange peu à peu... à part le calendrier !Je pensais à vous dimanche à Roissy quand, lors d’escales diverses, vous vous insurgez contre telle ou telle taxe exorbitante et plus ou moins justifiée. Petite anecdote donc : 2 allers- retours Ajaccio réservés sur Easy jet. Enregistrement: le 1 er billet est au nom de M. Gilles D, le 2 ème au nom de Madame Gilles D. Impossible , me rétorque le cerbère à l’accueil, il doit y avoir un prénom différent par billet. Nous sommes là tous les deux avec nos pièces d’identité, la rectification ne devrait pas poser de problème. Tu parles ! Ce n’est pas conforme, donc c’est passible d’une amende. J’en accepte le principe, pensant que l’erreur a pu venir de moi lors de la saisie. Changer un prénom sur un ordinateur ne devrait pas coûter bien cher . Tu parles !!Pendant ce temps, l’enregistrement est terminé, l’avion est plein et le départ imminent. Je vois le moment où nous allons rester à quai. Impossible, j’ai deux rendez-vous professionnels sur place lundi. Nous sommes partis moyennant le règlement sur le champ d’une amende de......208 euros !!!Sinon pas d’avion !Je recommande donc chaudement cette compagnie qui pourrait se rébaptiser en Arnaq Airways. Si cette expérience peut servir..... Bon vent. Amitiés GD" Envoyé par GD le 15-09-2010 à 17:46
Wed, 15 Sep 2010 10:00:00 GMT - Un parfum de vacances estivales 139° 28 E 10°45 S
Wed, 15 Sep 2010 10:00:00 GMT - Un parfum de vacances estivales 139° 28 E 10°45 S
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Cette journée a un parfum de vacances estivales. Quelle douceur de vivre, quelle volupté, il fait un temps idéal, grand soleil, un ciel bleu pommelé de touts petits nuages blancs comme des boules de coton. Il fait bon, ni trop chaud, ni trop froid, juste le temps idéale pour vivre jour et nuit avec un simple slip.
Plus je m’éloigne du détroit de Torres et plus le vent faiblit, cela va même finir par être trop peu. Protégé par le détroit et le golfe de Carpentaria, il n’y a pas de houle, la mer est plate, de cette couleur vert clair que lui donne le peu de profondeur.
J’ai très peu dormi, pas envie, pas besoin. J’étais debout en permanence pour parer les dangers isolés et les cargos à l’ancre. Puis ce midi, juste après la limite de la zone réservée aux pêcheurs Australiens, 4 ou 5 gros navires de pêche, ancrés eux aussi. Cet après midi c’était un bateau de guerre.
Harmattan avance gentiment, cette nuit et ce matin aux alentour de 6 nœuds, un peu moins cet après midi puis ce soir plus de vent, j’ai mis le moteur au ralenti et j’avance à un peu plus de 4 nœuds.
Je traverse le golfe de Carpentaria, où les cargos viennent charger la bauxite qui servira à faire de l’aluminium. Le fond du golfe est un lieu de pêche. On y trouve des crevettes géantes. Cela a été pendant longtemps également l’endroit où se retrouvaient les chasseurs de crocodiles. L’espèce est maintenant protégée car les excès ont failli lui être fatals.
Hier matin j’ai découvert par hasard où l’on pouvait acheter de l’alcool à Thursday Island. Vous ne devinerez jamais. Ce sont les hôtels qui possèdent cette licence. Chaque hôtel a une petite boutique où l’on peut trouver du vin (assez cher, les premiers prix autour de 10$ la bouteille), de la bière, des apéritifs, des digestifs, des liqueurs …
129 milles depuis hier soir.
A demain.
Jean Louis
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Cette journée a un parfum de vacances estivales. Quelle douceur de vivre, quelle volupté, il fait un temps idéal, grand soleil, un ciel bleu pommelé de touts petits nuages blancs comme des boules de coton. Il fait bon, ni trop chaud, ni trop froid, juste le temps idéale pour vivre jour et nuit avec un simple slip.
Plus je m’éloigne du détroit de Torres et plus le vent faiblit, cela va même finir par être trop peu. Protégé par le détroit et le golfe de Carpentaria, il n’y a pas de houle, la mer est plate, de cette couleur vert clair que lui donne le peu de profondeur.
J’ai très peu dormi, pas envie, pas besoin. J’étais debout en permanence pour parer les dangers isolés et les cargos à l’ancre. Puis ce midi, juste après la limite de la zone réservée aux pêcheurs Australiens, 4 ou 5 gros navires de pêche, ancrés eux aussi. Cet après midi c’était un bateau de guerre.
Harmattan avance gentiment, cette nuit et ce matin aux alentour de 6 nœuds, un peu moins cet après midi puis ce soir plus de vent, j’ai mis le moteur au ralenti et j’avance à un peu plus de 4 nœuds.
Je traverse le golfe de Carpentaria, où les cargos viennent charger la bauxite qui servira à faire de l’aluminium. Le fond du golfe est un lieu de pêche. On y trouve des crevettes géantes. Cela a été pendant longtemps également l’endroit où se retrouvaient les chasseurs de crocodiles. L’espèce est maintenant protégée car les excès ont failli lui être fatals.
Hier matin j’ai découvert par hasard où l’on pouvait acheter de l’alcool à Thursday Island. Vous ne devinerez jamais. Ce sont les hôtels qui possèdent cette licence. Chaque hôtel a une petite boutique où l’on peut trouver du vin (assez cher, les premiers prix autour de 10$ la bouteille), de la bière, des apéritifs, des digestifs, des liqueurs …
129 milles depuis hier soir.
A demain.
Jean Louis
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"merci pour votre mail qui me reconforte ce soir je vais voir au cinéma des hommes et des dieuxavec vero ma fille et paulineautre joie philippine une petite fille de loos angelesvient chez moi la semaine prochaine joies et bonheur toujours en union et affectionroselyne" Envoyé par roselyne demeestere le 16-09-2010 à 17:44
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"Mail envoye depuis Sagar a St Raph: bon cela fait plaisir de voir que tout rentre dans l ordre et que tu peux te faire plaisir avec un pilote qui fonctionne, et un temps gerable et agreable, apres les m... que tu as eues. Croisons les doigts pour que cela continue ainsi agreablement , amities JL " Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 16-09-2010 à 20:31
Thu, 16 Sep 2010 10:00:00 GMT - La douceur de vivre 137° 15 E 10°43 S
Thu, 16 Sep 2010 10:00:00 GMT - La douceur de vivre 137° 15 E 10°43 S
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Dans mon salon trône une pendule comtoise, un héritage, certainement l’objet qui me relie le plus à mes ancêtres. Lorsque j’étais petit, nous nous rendions en famille chez mes grands parents paternels dans le Morvan. Et toute la nuit j’entendais le Tic Tac reposant de la comtoise qui mesurait le temps qui passe.
Mes racines sont profondément ancrées dans les montagnes du Morvan. Au XVIIIème siècle, l’ancêtre était tisseur en toile puis on est devenu paysan de père en fils. Je me souviens de cette époque : « La vie est dure pour mes grands-parents, Louis a pris sa retraite de la SNCF. Maintenant il s’occupe à plein temps de sa ferme de Savilly au cœur du Morvan, à 25 km de Saulieu. Francine, s’occupe de la ferme avec Louis. Il y a quatre vaches qu’il faut sortir au pré le matin et rentrer le soir avant de traire à la main, dans un sceau. Il faut mettre le foin dans le râtelier puis nourrir les deux cochons, couper un peu de luzerne pour les lapins, ramasser les œufs, donner du grain aux poules, les enfermer le soir. Quand il reste un peu de temps, il y a toujours du travail dans l’un des deux jardins potagers entourant la maison. Le soir avant de se coucher il faut passer le lait à l’écrémeuse pour séparer le lait de la crème qui sera stockée dans des récipients en gré, ensuite il faut nettoyer soigneusement l’écrémeuse. C’est une vie de travail. Louis s’occupe aux champs où il plante des pommes de terre, cultive la luzerne, entretien les prés et les « barrages », les clôtures faites de piquets, de fils de fer barbelés et de haies vives. Il y a également les murets de pierres sèches qu’il faut vérifier, le bois qu’il faut couper, débiter en rondins de 1 mètre et transporter jusqu’a la ferme pour former de longs empilages qui sèchent plusieurs années. A la fin de l’été, on sort de la remise la scie à buche et on coupe chaque rondin en trois morceaux que l’on fend en deux d’un grand coup de hache après l’avoir placé sur un billot. Pour se reposer, on charge la brouette en bois et on effectue de nombreux voyages jusqu’au bucher où l’on empile soigneusement les morceaux de bois. Cà sent bon le bois coupé et la sciure dans ce bûché. C’est un travail fatigant mais il faut s’y tenir. Ici l’hiver est long et rigoureux. La cuisinière à bois est allumée en permanence. Elle chauffe la pièce principale où l’on vit. Dans la chambre à coucher, une cheminée permet une flambée avant de se mettre au lit. Quand l’hiver arrive, le bucher doit être totalement garni, cela représente environ 20 m3. Ensuite, tout l’hiver, ce sera la corvée de bois. On chausse les sabots et dans la neige, on va chercher deux grands paniers de buches que l’on verse dans le coffre à bois près de la cuisinière. L’hiver, c’est le travail de Louis de fabriquer les paniers. Dans un des potagers il cultive de l’osier qu’il coupe à l’automne et met à sécher. Pendant les longes soirées d’hiver, il tresse des paniers. Il y en a de toutes tailles. Certains font plus de 2 mètres de long avec des poignées en bois. Ils serviront aux champs, à ramasser les pommes de terre. L’hiver, les vaches restent à l’étable jour et nuit. Ça donne du travail, il y a la corvée d’eau, le foin à descendre du grenier et à mettre dans le râtelier, le fumier à sortir et à empiler sur le tas, au fond de la cour. Il faut nettoyer les cochons et les lapins. Le poulailler c’est plus facile, il y a seulement les fientes à ramasser, on ne met pas de paille, les poules perchent. L’été, ce n’est pas plus facile, les jours sont longs et il faut se lever tôt pour ne pas perdre les heures de jour. Il faut cultiver, ramasser et stocker pour passer sans encombre les mois d’hiver. Il faut du grain pour les volailles, de la luzerne pour les lapins, du foin pour les vaches, des pommes de terre pour la famille et les cochons, du bois pour se chauffer. Tout est fait à la main. Louis a une grande fau équipée de râteau qui prend les gerbes et les met en ligne. Dans la grange est rangé un char à banc et on emprunte le cheval de trait d’un cousin pour ramasser le foin. Les plaisirs sont rares dans cette vie de travail, c’est au mieux un piquenique que Francine descend à Louis aux champs et une sieste à l’ombre d’une haie après avoir mangé quand le soleil brille trop fort. Dans ce village reculé, toutes les familles ont essayées de trouver une solution pour faire un peu d’argent tout en gardant la ferme. Louis est entré à la SNCF, d’autres familles ont pris des enfants à l’Assistance Public. Ça fait d’une pierre deux coups, on touche de l’argent pour élever les enfants et cela fait des bras en plus pour travailler. On ne s’en prive pas. » Extrait de mon livre « Vents contraires » à paraître Hé oui, comme la roue a tournée ! Comme le balancier de cette comtoise a fait évoluer les choses. Mes grands parents n’auraient jamais imaginé que la vie puisse être autre chose que du travail 365 jours par an. Moi j’ai aimé travailler, d’ailleurs je travail encore mais la vie ne peut pas se réduire à uniquement du travail, Il y a tant à découvrir, tant à réussir à côté du travail. Aujourd’hui grand beau temps, la douceur de vivre. Quel changement avec la semaine dernière. J’ai dormi comme un bébé avec le moteur au ralenti puis vers 4 heures du matin le vent s’est levé et j’ai stoppé le moteur pour naviguer sous grand voile seule. Au levé du jour j’ai envoyé le génois sur l’autre bord, j’ai ainsi navigué jusqu’en début d’après midi avec les voiles en ciseaux. Quel bonheur d’avoir un pilote performant permettant ce genre de configuration! Après déjeuner, le vent ayant un peu tourné, j’ai transféré mon génois bâbord amure en reprenant 20 degrés au cap. La mer est plate, le bateau marche bien, c’est le bonheur. La semaine dernière c’était le purgatoire avec ces vents infernaux, aujourd’hui c’est le paradis. J’ai l’impression de naviguer sur un étang, jamais plus de 50 mètres de fond. Et puis je ne me sens pas seul, ce matin j’ai aperçu un gros bimoteur. Quand il m’a vu il a effectué un grand arc de cercle pour venir me survoler puis le pilote a poussé le manche pour descendre à la hauteur de mes mâts. Malheureusement pour monsieur l’aviateur coquin il n’y a pas de plaisancière en tenue d’Eve sur mon bateau. C’est d’ailleurs un des problèmes de ce bateau, je n’ai pas dû lire complètement le mode d’emploie. En déjeunant j’ai vu passer sur le bord du bateau trois gros aillerons inclinés sur l’arrière. Impressionnant ! Les requins ne jouent pas autour du bateau, ils passent une fois et c’est tout, pas le temps de prendre l’appareil photo. Et ce soir, alors que le soleil était en train de descendre dans la mer et de teinter le ciel de toutes les nuances de rouge, une bande dauphins est arrivée et j’ai passé une demie heure à les regarder jouer dans l’étrave. J’aperçois également beaucoup de cargos, c’est une route maritime très empruntée. Ce soir j’arrive au cap Wessel, adieu le golfe de Carpentaria, 121 mille au compteur. A demain. Jean Louis
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Dans mon salon trône une pendule comtoise, un héritage, certainement l’objet qui me relie le plus à mes ancêtres. Lorsque j’étais petit, nous nous rendions en famille chez mes grands parents paternels dans le Morvan. Et toute la nuit j’entendais le Tic Tac reposant de la comtoise qui mesurait le temps qui passe.
Mes racines sont profondément ancrées dans les montagnes du Morvan. Au XVIIIème siècle, l’ancêtre était tisseur en toile puis on est devenu paysan de père en fils. Je me souviens de cette époque : « La vie est dure pour mes grands-parents, Louis a pris sa retraite de la SNCF. Maintenant il s’occupe à plein temps de sa ferme de Savilly au cœur du Morvan, à 25 km de Saulieu. Francine, s’occupe de la ferme avec Louis. Il y a quatre vaches qu’il faut sortir au pré le matin et rentrer le soir avant de traire à la main, dans un sceau. Il faut mettre le foin dans le râtelier puis nourrir les deux cochons, couper un peu de luzerne pour les lapins, ramasser les œufs, donner du grain aux poules, les enfermer le soir. Quand il reste un peu de temps, il y a toujours du travail dans l’un des deux jardins potagers entourant la maison. Le soir avant de se coucher il faut passer le lait à l’écrémeuse pour séparer le lait de la crème qui sera stockée dans des récipients en gré, ensuite il faut nettoyer soigneusement l’écrémeuse. C’est une vie de travail. Louis s’occupe aux champs où il plante des pommes de terre, cultive la luzerne, entretien les prés et les « barrages », les clôtures faites de piquets, de fils de fer barbelés et de haies vives. Il y a également les murets de pierres sèches qu’il faut vérifier, le bois qu’il faut couper, débiter en rondins de 1 mètre et transporter jusqu’a la ferme pour former de longs empilages qui sèchent plusieurs années. A la fin de l’été, on sort de la remise la scie à buche et on coupe chaque rondin en trois morceaux que l’on fend en deux d’un grand coup de hache après l’avoir placé sur un billot. Pour se reposer, on charge la brouette en bois et on effectue de nombreux voyages jusqu’au bucher où l’on empile soigneusement les morceaux de bois. Cà sent bon le bois coupé et la sciure dans ce bûché. C’est un travail fatigant mais il faut s’y tenir. Ici l’hiver est long et rigoureux. La cuisinière à bois est allumée en permanence. Elle chauffe la pièce principale où l’on vit. Dans la chambre à coucher, une cheminée permet une flambée avant de se mettre au lit. Quand l’hiver arrive, le bucher doit être totalement garni, cela représente environ 20 m3. Ensuite, tout l’hiver, ce sera la corvée de bois. On chausse les sabots et dans la neige, on va chercher deux grands paniers de buches que l’on verse dans le coffre à bois près de la cuisinière. L’hiver, c’est le travail de Louis de fabriquer les paniers. Dans un des potagers il cultive de l’osier qu’il coupe à l’automne et met à sécher. Pendant les longes soirées d’hiver, il tresse des paniers. Il y en a de toutes tailles. Certains font plus de 2 mètres de long avec des poignées en bois. Ils serviront aux champs, à ramasser les pommes de terre. L’hiver, les vaches restent à l’étable jour et nuit. Ça donne du travail, il y a la corvée d’eau, le foin à descendre du grenier et à mettre dans le râtelier, le fumier à sortir et à empiler sur le tas, au fond de la cour. Il faut nettoyer les cochons et les lapins. Le poulailler c’est plus facile, il y a seulement les fientes à ramasser, on ne met pas de paille, les poules perchent. L’été, ce n’est pas plus facile, les jours sont longs et il faut se lever tôt pour ne pas perdre les heures de jour. Il faut cultiver, ramasser et stocker pour passer sans encombre les mois d’hiver. Il faut du grain pour les volailles, de la luzerne pour les lapins, du foin pour les vaches, des pommes de terre pour la famille et les cochons, du bois pour se chauffer. Tout est fait à la main. Louis a une grande fau équipée de râteau qui prend les gerbes et les met en ligne. Dans la grange est rangé un char à banc et on emprunte le cheval de trait d’un cousin pour ramasser le foin. Les plaisirs sont rares dans cette vie de travail, c’est au mieux un piquenique que Francine descend à Louis aux champs et une sieste à l’ombre d’une haie après avoir mangé quand le soleil brille trop fort. Dans ce village reculé, toutes les familles ont essayées de trouver une solution pour faire un peu d’argent tout en gardant la ferme. Louis est entré à la SNCF, d’autres familles ont pris des enfants à l’Assistance Public. Ça fait d’une pierre deux coups, on touche de l’argent pour élever les enfants et cela fait des bras en plus pour travailler. On ne s’en prive pas. » Extrait de mon livre « Vents contraires » à paraître Hé oui, comme la roue a tournée ! Comme le balancier de cette comtoise a fait évoluer les choses. Mes grands parents n’auraient jamais imaginé que la vie puisse être autre chose que du travail 365 jours par an. Moi j’ai aimé travailler, d’ailleurs je travail encore mais la vie ne peut pas se réduire à uniquement du travail, Il y a tant à découvrir, tant à réussir à côté du travail. Aujourd’hui grand beau temps, la douceur de vivre. Quel changement avec la semaine dernière. J’ai dormi comme un bébé avec le moteur au ralenti puis vers 4 heures du matin le vent s’est levé et j’ai stoppé le moteur pour naviguer sous grand voile seule. Au levé du jour j’ai envoyé le génois sur l’autre bord, j’ai ainsi navigué jusqu’en début d’après midi avec les voiles en ciseaux. Quel bonheur d’avoir un pilote performant permettant ce genre de configuration! Après déjeuner, le vent ayant un peu tourné, j’ai transféré mon génois bâbord amure en reprenant 20 degrés au cap. La mer est plate, le bateau marche bien, c’est le bonheur. La semaine dernière c’était le purgatoire avec ces vents infernaux, aujourd’hui c’est le paradis. J’ai l’impression de naviguer sur un étang, jamais plus de 50 mètres de fond. Et puis je ne me sens pas seul, ce matin j’ai aperçu un gros bimoteur. Quand il m’a vu il a effectué un grand arc de cercle pour venir me survoler puis le pilote a poussé le manche pour descendre à la hauteur de mes mâts. Malheureusement pour monsieur l’aviateur coquin il n’y a pas de plaisancière en tenue d’Eve sur mon bateau. C’est d’ailleurs un des problèmes de ce bateau, je n’ai pas dû lire complètement le mode d’emploie. En déjeunant j’ai vu passer sur le bord du bateau trois gros aillerons inclinés sur l’arrière. Impressionnant ! Les requins ne jouent pas autour du bateau, ils passent une fois et c’est tout, pas le temps de prendre l’appareil photo. Et ce soir, alors que le soleil était en train de descendre dans la mer et de teinter le ciel de toutes les nuances de rouge, une bande dauphins est arrivée et j’ai passé une demie heure à les regarder jouer dans l’étrave. J’aperçois également beaucoup de cargos, c’est une route maritime très empruntée. Ce soir j’arrive au cap Wessel, adieu le golfe de Carpentaria, 121 mille au compteur. A demain. Jean Louis
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"bonjour jean-louis tres heureux de vous voir profiter de bon moment de navigation.Il faut bien que cela arrive tout de meme.J’ai eu du plaisir a lire votre courriel,cela ma rappelé mon enfance passé chez mes grands parents.c’etait la meme vie,sauf que l’hiver au lieu de travailler l’osier mon grand pére allait casser des caillous dans une carriere.J’ai eu la chance de recupérer la grande pendule qui etait dans la piece unique en terre batue.Son tic tac me raméne parfois a des souvenirs d’il y a longtemps.Quand je raconte cela a mes enfants ,il me demande si je ne suis pas née du temps de jacquou croquant. Le week end dernier ,je suis descendu dans le golfe du morbihan avec le voilier,je me prepare pour l’avenir...... bon vent et profité de tous les bons moments amicalement noel " Envoyé par morin noel le 17-09-2010 à 18:33
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"Bon ca baigne, on est plutot dans la partie vents favorables de "vents contraires.. " prends des forces, recharges les accus, en mer il vaut mieux garder les accus charges au max tout le temps lorsque possible. Tu ne peches pas ? content de te savoir un peu au calme enfin ! amities JL" Envoyé par Pierrefeu jean Lous le 17-09-2010 à 22:26
Fri, 17 Sep 2010 10:00:00 GMT - La mer n’est pas un égout 134° 45 E 10°48 S
Fri, 17 Sep 2010 10:00:00 GMT - La mer n’est pas un égout 134° 45 E 10°48 S
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quelle honte !
J’ai passé la matinée dans une mer polluée de la plus inadmissible des façons. Une mer marron, sur des centaines de kilomètres carrés, des milliards de gouttelettes d’hydrocarbure, certainement la conséquence d’un dégazage sauvage à grande échelle. Cela me met hors de moi. Comment un professionnel de la mer peut il perpétrer un tel forfait ? Si on le prend, il faudrait pouvoir lui interdire tous les métiers de la mer à vie.
Cela me surprend d’autant plus que depuis mon départ de Marseille j’ai trouvé la mer particulièrement propre. Je ne sais pas si l’on a exagéré la pollution des mers ou bien si l’espèce humaine a commencée à prendre conscience que notre planète est toute petite et que l’on ne peut pas impunément pour le long terme tout rejeter à la mer. C’est peut être tout simplement une question de références. Je suis tellement habitué à voir l’égout à ciel ouvert qu’est devenue la mer méditerranée que les océans, en comparaison, me paraissent d’une propreté exemplaire.
Ce matin, à nouveau ma transmission satellite Inmarsat est en panne. Quelqu’un chez Global Satellite a encore dû toucher aux paramètres de mon compte car je ne suis plus reconnu. Puis deux heures plus tard, tout fonctionne à nouveau. C’est un peu inquiétant.
Encore une superbe journée, cela fait longtemps que je n’ai pas eu de conditions de navigation aussi idylliques. C’est tellement le paradis que ma girouette anémomètre a décidé de fonctionner. Un vent autour de 20 nœuds, juste dans la bonne direction permet à Harmattan de filer entre 6 et 7 nœuds en plein sur la route du cap « Croker », mon prochain point de passage dans 200 milles environ.
Je longe à quelques dizaines de milles les territoires du nord, « Arnhem land », l’ « Aboriginal Land », le pays des aborigènes. Il est interdit d’accoster sans un permis spécial et les relations de plaisanciers avec les aborigènes peuvent être difficiles. C’est également le pays des crocodiles, voici quelques noms de lieu : « Crocodile Island », « Caiman Creek », « East Alligator River »
Ce tour du monde m’aura vraiment fait prendre conscience du bouleversement dans l’équilibre de l’humanité qu’a été l’époque des colonisations. L’Australie également, il y a seulement trois cents ans était peuplée de Mélanésiens. Les aborigènes d’Australie. Puis les blancs sont arrivés et avec eux une arme redoutable. Non, pas la poudre, pas une puissance militaire, pas une puissance économique, non, cette puissance redoutable c’était les maladies qu’ils transportaient avec eux, la rougeole, la rubéole, la scarlatine, les oreillons …, toutes ces maladies inconnues des peuplades autochtones qui ont rapidement décimés des tribus entières.
L’homme est ainsi fait qu’il s’habitue à son environnement. C’est comme quand vous allez au Maroc ou en Tunisie et que vous attrapez une turista qui vous laisse exsangue alors que l’autochtone qui mange la même chose est habitué et n’est pas malade.
140 milles au compteur aujourd’hui.
A demain.
Jean Louis
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quelle honte !
J’ai passé la matinée dans une mer polluée de la plus inadmissible des façons. Une mer marron, sur des centaines de kilomètres carrés, des milliards de gouttelettes d’hydrocarbure, certainement la conséquence d’un dégazage sauvage à grande échelle. Cela me met hors de moi. Comment un professionnel de la mer peut il perpétrer un tel forfait ? Si on le prend, il faudrait pouvoir lui interdire tous les métiers de la mer à vie.
Cela me surprend d’autant plus que depuis mon départ de Marseille j’ai trouvé la mer particulièrement propre. Je ne sais pas si l’on a exagéré la pollution des mers ou bien si l’espèce humaine a commencée à prendre conscience que notre planète est toute petite et que l’on ne peut pas impunément pour le long terme tout rejeter à la mer. C’est peut être tout simplement une question de références. Je suis tellement habitué à voir l’égout à ciel ouvert qu’est devenue la mer méditerranée que les océans, en comparaison, me paraissent d’une propreté exemplaire.
Ce matin, à nouveau ma transmission satellite Inmarsat est en panne. Quelqu’un chez Global Satellite a encore dû toucher aux paramètres de mon compte car je ne suis plus reconnu. Puis deux heures plus tard, tout fonctionne à nouveau. C’est un peu inquiétant.
Encore une superbe journée, cela fait longtemps que je n’ai pas eu de conditions de navigation aussi idylliques. C’est tellement le paradis que ma girouette anémomètre a décidé de fonctionner. Un vent autour de 20 nœuds, juste dans la bonne direction permet à Harmattan de filer entre 6 et 7 nœuds en plein sur la route du cap « Croker », mon prochain point de passage dans 200 milles environ.
Je longe à quelques dizaines de milles les territoires du nord, « Arnhem land », l’ « Aboriginal Land », le pays des aborigènes. Il est interdit d’accoster sans un permis spécial et les relations de plaisanciers avec les aborigènes peuvent être difficiles. C’est également le pays des crocodiles, voici quelques noms de lieu : « Crocodile Island », « Caiman Creek », « East Alligator River »
Ce tour du monde m’aura vraiment fait prendre conscience du bouleversement dans l’équilibre de l’humanité qu’a été l’époque des colonisations. L’Australie également, il y a seulement trois cents ans était peuplée de Mélanésiens. Les aborigènes d’Australie. Puis les blancs sont arrivés et avec eux une arme redoutable. Non, pas la poudre, pas une puissance militaire, pas une puissance économique, non, cette puissance redoutable c’était les maladies qu’ils transportaient avec eux, la rougeole, la rubéole, la scarlatine, les oreillons …, toutes ces maladies inconnues des peuplades autochtones qui ont rapidement décimés des tribus entières.
L’homme est ainsi fait qu’il s’habitue à son environnement. C’est comme quand vous allez au Maroc ou en Tunisie et que vous attrapez une turista qui vous laisse exsangue alors que l’autochtone qui mange la même chose est habitué et n’est pas malade.
140 milles au compteur aujourd’hui.
A demain.
Jean Louis
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"Ni hao Capitaine ! Vous êtes dans la petole, et nous en voyage actuellement a Taiwan nous attendons le passage d’ un puissant typhon Nous espérons qu’il ne gênera pas notre retour lundi sur la France. Ainsi vont les vents et les mers du globe De votre cote gardez juste un peu de zéphyr. Amitiés " Envoyé par Maryse et Patrick MARIE le 18-09-2010 à 14:25
Sat, 18 Sep 2010 10:00:00 GMT - Ces animaux que l’on dit sauvages 132° 44 E 10°55 S
Sat, 18 Sep 2010 10:00:00 GMT - Ces animaux que l’on dit sauvages 132° 44 E 10°55 S
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Encore une journée magnifique. Le temps est idéal, ciel d’un bleu infini, grand soleil qui chauffe sans cuire, une petite brise qui pousse gentiment le bateau, une mer plate avec juste la petite houle qui va bien. Que demander de plus, c’est parfait. Dans le bateau tous les panneaux et tous les hublots sont ouverts, un petit courant d’air me caresse agréablement la peau, je suis en train de lire un bon livre, c’est « Quitter le monde » de Douglas Kennedy. J’adore cet auteur, il raconte des histoires de vie.
C’est onze heures et demie, je commence à penser au repas de ce midi. J’ai dégoté un pot de sauce carbonara, comme j’ai de la poitrine de porc achetée à Thursday Island, je vais la découper en petits morceaux, la faire revenir à la poêle et faire cuire une casserole de spaghettis. Je m’en pourliche les babines d’avance. Comme c’est samedi j’ai mis un verre dans le compartiment freezer de mon frigo et avant de passer à table je vais envoyer ma main plonger dans le fond du frigo. Si j’ai de la chance, celle-ci va revenir avec une Tusker, cette merveilleuse bière ni-Vanuatu et ce sera divin.
Ce soir je serais au cap Croker vers 21 heures. De là, deux possibilités s’offrent à moi. La première que conseil les guides nautique c’est de continuer tout droit pour passer au nord de « Melville Island » et de « Bathurst Island » avant de revenir Sud Est sur Darwin. C’est la route la plus simple mais également la plus longue car elle fait 100 milles de plus que la route directe. Elle est très bien cette route s’il y a beaucoup de vent, quoique les 100 derniers milles se fassent vent dans le nez.
La deuxième route est la route directe en passant au Sud Est de ces deux îles, par le golfe de Van Diemen. Pas facile cette route, comme dans le détroit de Torres, il faut slalomer entre les dangers. Et puis ici le marnage est énorme comparé au détroit de Torres, il atteint 6 mètres, provoquant des courants importants, la cartographie annonce à plusieurs endroits 31,5 nœuds, je pense que c’est une erreur et qu’il s’agit plus exactement de 3,15 nœuds. Quoi qu’il en soit la carte indique un peu partout des gros tourbillons.
Néanmoins une route existe dans ce golfe, comme la météo annonce pétole pour demain et que je vais devoir passer la journée au moteur, je préfère m’économiser le détour des 100 milles supplémentaires. Normalement je vais faire cette route de jours puisque je serais à l’entrée du golfe demain matin. Si nécessaire je pourrais mouiller demain soir pour arriver à Darwin lundi matin car la route dans le golfe fait environ 100 milles.
En arrivant à Darwin il va falloir que je mouille quelque part et que je fasse venir les services de la « Fisheries Aquatic Pest Management ». Ils vont envoyer des plongeurs inspecter ma coque pour voir si je ne suis pas infecté par le « Black Mussel ». Si c’est le cas, il faudra sortir le bateau de l’eau pour faire un carénage et sinon, je vais recevoir un certificat indispensable pour pénétrer dans la marina. Comme il y a 6 mètres de marnage, la marina est située derrière des écluses que l’on ne peut franchir que pendant les heures de services et en fonction des marées. Encore toute une difficulté à gérer.
Ce midi, un grand oiseau est venu se percher tout en haut de mon mat d’artimon et en début d’après midi un autre est venu se poser sur la bôme. J’ai pu m’approcher jusqu’à le caresser et puis il s’est envolé et est revenu se poser à un mètre de moi. Etonnant ces animaux que l’on dit sauvage. Quand ils ne connaissent pas l’homme, ils n’ont pas peur de lui et font une confiance aveugle.
Je me demande si hier je ne me suis pas trompé avec cette pollution car maintenant que je me rapproche de la terre c’est encore bien pire. La mer est toute marron et cela à l’air très épais. Je me demande en fin de compte si ce n’est pas tout simplement le pollen des cocotiers car ici c’est le printemps. J’ai du mal à imaginer une pollution sur plusieurs centaines de kilomètres. C’est dans tous les cas très impressionnant.
Vers 16 heures j’ai dû mettre le moteur, plus de vent. J’ai encore beaucoup de route et plus trop de gasoil, aussi c’est au ralenti, à 1000 tours minutes. Cela me permet une vitesse de 4 nœuds plus un demi-nœud de courant. J’ai intentionnellement monté une très large hélice pour avoir du couple et consommer peu. Je n’atteins pas la vitesse maximum du moteur mais à très bas régime j’avance bien en consommant très peu.
Du coup c’est seulement 111 milles pour aujourd’hui au compteur.
A demain.
Jean Louis
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Encore une journée magnifique. Le temps est idéal, ciel d’un bleu infini, grand soleil qui chauffe sans cuire, une petite brise qui pousse gentiment le bateau, une mer plate avec juste la petite houle qui va bien. Que demander de plus, c’est parfait. Dans le bateau tous les panneaux et tous les hublots sont ouverts, un petit courant d’air me caresse agréablement la peau, je suis en train de lire un bon livre, c’est « Quitter le monde » de Douglas Kennedy. J’adore cet auteur, il raconte des histoires de vie.
C’est onze heures et demie, je commence à penser au repas de ce midi. J’ai dégoté un pot de sauce carbonara, comme j’ai de la poitrine de porc achetée à Thursday Island, je vais la découper en petits morceaux, la faire revenir à la poêle et faire cuire une casserole de spaghettis. Je m’en pourliche les babines d’avance. Comme c’est samedi j’ai mis un verre dans le compartiment freezer de mon frigo et avant de passer à table je vais envoyer ma main plonger dans le fond du frigo. Si j’ai de la chance, celle-ci va revenir avec une Tusker, cette merveilleuse bière ni-Vanuatu et ce sera divin.
Ce soir je serais au cap Croker vers 21 heures. De là, deux possibilités s’offrent à moi. La première que conseil les guides nautique c’est de continuer tout droit pour passer au nord de « Melville Island » et de « Bathurst Island » avant de revenir Sud Est sur Darwin. C’est la route la plus simple mais également la plus longue car elle fait 100 milles de plus que la route directe. Elle est très bien cette route s’il y a beaucoup de vent, quoique les 100 derniers milles se fassent vent dans le nez.
La deuxième route est la route directe en passant au Sud Est de ces deux îles, par le golfe de Van Diemen. Pas facile cette route, comme dans le détroit de Torres, il faut slalomer entre les dangers. Et puis ici le marnage est énorme comparé au détroit de Torres, il atteint 6 mètres, provoquant des courants importants, la cartographie annonce à plusieurs endroits 31,5 nœuds, je pense que c’est une erreur et qu’il s’agit plus exactement de 3,15 nœuds. Quoi qu’il en soit la carte indique un peu partout des gros tourbillons.
Néanmoins une route existe dans ce golfe, comme la météo annonce pétole pour demain et que je vais devoir passer la journée au moteur, je préfère m’économiser le détour des 100 milles supplémentaires. Normalement je vais faire cette route de jours puisque je serais à l’entrée du golfe demain matin. Si nécessaire je pourrais mouiller demain soir pour arriver à Darwin lundi matin car la route dans le golfe fait environ 100 milles.
En arrivant à Darwin il va falloir que je mouille quelque part et que je fasse venir les services de la « Fisheries Aquatic Pest Management ». Ils vont envoyer des plongeurs inspecter ma coque pour voir si je ne suis pas infecté par le « Black Mussel ». Si c’est le cas, il faudra sortir le bateau de l’eau pour faire un carénage et sinon, je vais recevoir un certificat indispensable pour pénétrer dans la marina. Comme il y a 6 mètres de marnage, la marina est située derrière des écluses que l’on ne peut franchir que pendant les heures de services et en fonction des marées. Encore toute une difficulté à gérer.
Ce midi, un grand oiseau est venu se percher tout en haut de mon mat d’artimon et en début d’après midi un autre est venu se poser sur la bôme. J’ai pu m’approcher jusqu’à le caresser et puis il s’est envolé et est revenu se poser à un mètre de moi. Etonnant ces animaux que l’on dit sauvage. Quand ils ne connaissent pas l’homme, ils n’ont pas peur de lui et font une confiance aveugle.
Je me demande si hier je ne me suis pas trompé avec cette pollution car maintenant que je me rapproche de la terre c’est encore bien pire. La mer est toute marron et cela à l’air très épais. Je me demande en fin de compte si ce n’est pas tout simplement le pollen des cocotiers car ici c’est le printemps. J’ai du mal à imaginer une pollution sur plusieurs centaines de kilomètres. C’est dans tous les cas très impressionnant.
Vers 16 heures j’ai dû mettre le moteur, plus de vent. J’ai encore beaucoup de route et plus trop de gasoil, aussi c’est au ralenti, à 1000 tours minutes. Cela me permet une vitesse de 4 nœuds plus un demi-nœud de courant. J’ai intentionnellement monté une très large hélice pour avoir du couple et consommer peu. Je n’atteins pas la vitesse maximum du moteur mais à très bas régime j’avance bien en consommant très peu.
Du coup c’est seulement 111 milles pour aujourd’hui au compteur.
Sun, 19 Sep 2010 10:00:00 GMT - Quelle merde, quelle suée, quelle chance ! 132° 21 E 11°56 S
Sun, 19 Sep 2010 10:00:00 GMT - Quelle merde, quelle suée, quelle chance ! 132° 21 E 11°56 S
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quelle chaleur ! Sans vent cette journée est torride. Il ne faut pas sortir pieds nus sur le pont, il est brulant. Il n’y a pas de houle, la mer est plate, c’est comme un miroir qui reflète et renvoie les rayons du soleil. On a l’impression d’être en méditerranée début aout.
Je suis dans le golfe de Van Diemen, avec un nom pareil je vois que j’approche de l’Asie du Sud Est. C’est une véritable mer intérieure. Ici aussi, pas plus de 30 ou 40 mètres de fond, la couleur de l’eau est vert clair, j’ai l’impression de naviguer dans une grande piscine.
Hier soir j’ai dû attendre 22 heures 30 pour me mettre au lit, après avoir bien débordé le cap Croker pour pouvoir tracer une route d’une dizaine d’heure à l’écart des dangers. Il fait très chaud dans le bateau, je me jette dans ma cabine, j’ouvre en grand le capot de pont au dessus de ma couchette où je m’étale jambes et bras écartés. Que c’est bon de sentir le vent me caresser ! Je commence à m’endormir quand « Plassssh ! », je reçois quelque chose sur la poitrine. Beurk ! Je comprends immédiatement. Mon ami l’oiseau avec qui j’ai joué l’après midi, a décidé de passer la nuit sur la bôme de trinquette, juste au dessus de moi. Il vient de s’oublier et je n’ai plus qu’à refermer mon panneau de pont et aller faire un stage à la salle de bain.
Je n’ai pas envie d’aller le chasser, il doit être fatigué pour vouloir ainsi se reposer. Je fini donc par m’endormir malgré la chaleur. Mon ami me quittera en milieu de matinée après avoir copieusement décoré toute la partie avant du bateau.
Ce matin en entrant dans le golfe, trois voiliers ont quittés des mouillages au bord de ma route, nous avons un moment navigués ensemble, puis les vitesses étant différentes, nous nous sommes perdus de vue.
Il est 17 heures, il fait encore très chaud, j’en ai marre de lire, je décide de ranger le bateau. Je commence par dérouler le génois et le ré enrouler correctement puis je range les manœuvres dans le cockpit. Comme il n’y a absolument pas de vent et que je vais mouiller pour la nuit, je me dis que je peux descendre la grand voile et la ferler pendant qu’il fait jour. Je fais deux tours morts autour du winch et je lâche le bloqueur puis je choque un peu de drisse. Rien ne se passe ! Je vais en pied de mat où j’ai un deuxième bloqueur, il est ouvert. Je donne du mou à la drisse mais je dois me rendre à l’évidence, la grand voile est bloquée en tête de mat. Je commence à pâlir et j’ai des sueurs froides dans le dos. Quelle très grosse merde !
Je me dis que peut être je peux la décoincer en tirant sur les bosses de ris. Je prends une bosse sur chaque winch et j’étarque un maximum, impossible. Je comprends alors que je n’ai plus le choix, il faut impérativement que je monte en tête de mât décrocher ma voile. Je dois me dépêcher car il n’y a plus qu’une heure de jours. Je trace une route sur la cartographie pour avoir au moins deux heures devant moi, je m’habille, jean, chemise, chaussettes, chaussures et je prends un démanilleur ainsi qu’une pince multiprises. Je suis seul, je ne dois rien oublier et je dois être sûr de réussir car je ne pourrais y grimper deux fois de suite.
Me voilà parti à grimper, 15 mètres, finalement c’est facile, question de motivation et là je n’ai pas le choix, je suis condamné à réussir. En une demie heure je suis en haut, quelle suée, il fait très chaud, ma chemise est trempée comme si j’avais pris une douche. Je comprends de suite ce qu’il se passe, il y a deux poulies, une pour la drisse, l’autre pour la balancine. La joue de la poulie de drisse s’est cassée et la drisse est bloquée entre les deux poulies. Pas question d’essayer de la ressortir, je débloque la manille et l’arrache avec ma pince. La grand voile descend d’un seul coup. Ouf !
Quel soulagement, quelle chance j’ai encore eu sur ce coup là. Si du gros temps était venu dans quelle situation j’aurais pût être, si j’avais attendu la nuit et que le vent s’était levé, je n’ose même pas y penser. Merci ma bonne étoile. Que d’aventures extraordinaires j’aurais vécu, encore un chalenge très difficile que j’ai réussi à vaincre, cette nuit je crois que je vais dormir comme un bébé.
Voilà, 110 milles au compteur. Merci la risée Volvo.
A demain.
Jean Louis
12H00 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quelle chaleur ! Sans vent cette journée est torride. Il ne faut pas sortir pieds nus sur le pont, il est brulant. Il n’y a pas de houle, la mer est plate, c’est comme un miroir qui reflète et renvoie les rayons du soleil. On a l’impression d’être en méditerranée début aout.
Je suis dans le golfe de Van Diemen, avec un nom pareil je vois que j’approche de l’Asie du Sud Est. C’est une véritable mer intérieure. Ici aussi, pas plus de 30 ou 40 mètres de fond, la couleur de l’eau est vert clair, j’ai l’impression de naviguer dans une grande piscine.
Hier soir j’ai dû attendre 22 heures 30 pour me mettre au lit, après avoir bien débordé le cap Croker pour pouvoir tracer une route d’une dizaine d’heure à l’écart des dangers. Il fait très chaud dans le bateau, je me jette dans ma cabine, j’ouvre en grand le capot de pont au dessus de ma couchette où je m’étale jambes et bras écartés. Que c’est bon de sentir le vent me caresser ! Je commence à m’endormir quand « Plassssh ! », je reçois quelque chose sur la poitrine. Beurk ! Je comprends immédiatement. Mon ami l’oiseau avec qui j’ai joué l’après midi, a décidé de passer la nuit sur la bôme de trinquette, juste au dessus de moi. Il vient de s’oublier et je n’ai plus qu’à refermer mon panneau de pont et aller faire un stage à la salle de bain.
Je n’ai pas envie d’aller le chasser, il doit être fatigué pour vouloir ainsi se reposer. Je fini donc par m’endormir malgré la chaleur. Mon ami me quittera en milieu de matinée après avoir copieusement décoré toute la partie avant du bateau.
Ce matin en entrant dans le golfe, trois voiliers ont quittés des mouillages au bord de ma route, nous avons un moment navigués ensemble, puis les vitesses étant différentes, nous nous sommes perdus de vue.
Il est 17 heures, il fait encore très chaud, j’en ai marre de lire, je décide de ranger le bateau. Je commence par dérouler le génois et le ré enrouler correctement puis je range les manœuvres dans le cockpit. Comme il n’y a absolument pas de vent et que je vais mouiller pour la nuit, je me dis que je peux descendre la grand voile et la ferler pendant qu’il fait jour. Je fais deux tours morts autour du winch et je lâche le bloqueur puis je choque un peu de drisse. Rien ne se passe ! Je vais en pied de mat où j’ai un deuxième bloqueur, il est ouvert. Je donne du mou à la drisse mais je dois me rendre à l’évidence, la grand voile est bloquée en tête de mat. Je commence à pâlir et j’ai des sueurs froides dans le dos. Quelle très grosse merde !
Je me dis que peut être je peux la décoincer en tirant sur les bosses de ris. Je prends une bosse sur chaque winch et j’étarque un maximum, impossible. Je comprends alors que je n’ai plus le choix, il faut impérativement que je monte en tête de mât décrocher ma voile. Je dois me dépêcher car il n’y a plus qu’une heure de jours. Je trace une route sur la cartographie pour avoir au moins deux heures devant moi, je m’habille, jean, chemise, chaussettes, chaussures et je prends un démanilleur ainsi qu’une pince multiprises. Je suis seul, je ne dois rien oublier et je dois être sûr de réussir car je ne pourrais y grimper deux fois de suite.
Me voilà parti à grimper, 15 mètres, finalement c’est facile, question de motivation et là je n’ai pas le choix, je suis condamné à réussir. En une demie heure je suis en haut, quelle suée, il fait très chaud, ma chemise est trempée comme si j’avais pris une douche. Je comprends de suite ce qu’il se passe, il y a deux poulies, une pour la drisse, l’autre pour la balancine. La joue de la poulie de drisse s’est cassée et la drisse est bloquée entre les deux poulies. Pas question d’essayer de la ressortir, je débloque la manille et l’arrache avec ma pince. La grand voile descend d’un seul coup. Ouf !
Quel soulagement, quelle chance j’ai encore eu sur ce coup là. Si du gros temps était venu dans quelle situation j’aurais pût être, si j’avais attendu la nuit et que le vent s’était levé, je n’ose même pas y penser. Merci ma bonne étoile. Que d’aventures extraordinaires j’aurais vécu, encore un chalenge très difficile que j’ai réussi à vaincre, cette nuit je crois que je vais dormir comme un bébé.
Voilà, 110 milles au compteur. Merci la risée Volvo.
A demain.
Jean Louis
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"Bonjour Amiral.Vos fidèles et talentueux coéquipiers restés à terre pourraient ’ils mettre à jour la carte.?N’etant pas très coutumiers de ces contrées, on a un peu de mal à vous suivre. Bon vent. Amitiés. G et sa Galie" Envoyé par gd le 20-09-2010 à 08:29
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"bonjour jean louis Faire de la voile c’est du sport.Comme vous l’écrivier l’autre jour et vu ce qui peu ce passer la haut,je crois que sur une nav en solitaire que les marches sur le mat serait une bonne solution pour la securité,meme si cela n’est pas tres esthetique.C’est bien d’avoir réagit aussi vite.Chez nous a port la foret nous avons 22 degrés,c’est tres agréable.Il y a de l’effervecenve en ce moment au centre d’entrainement pour la course au large.On prepare la route du rhum.Le bateau de regis guillemot est sur le terre plein.C’est un magnifique pogo 40.J’espére le voir mercredi.Je viens d’assister a la mise a l’eau de foncia.Il on fait le test de routournement.c’est spectaculaire .Il va y avoir du sport. Je vous souhaite un peu plus de fraicheur et profité. bon vent noel" Envoyé par noel le 20-09-2010 à 15:31
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"trois semaine sans voir la mer et les grands parents de ma femme qui me disent qu’ils ne connassent pas TROUVILLE ni HONFLEUR!!!Aussitot le plein dans la voiture la météo prise nous voila pati sur le pont de NORMANDIE ,magnifique ligne sobre ey épurée trop fort les ingénieurs ,puis HONFLEUR de plus en plus beau à force des rénovations l’église SAINTE CATHERINE avec sa voute en coque de bateau retourné du 15 ieme siecle !! impéccable son clochet en face, le vieux port que de souvenirs de mon enfance ou personne ne voulait acheter la bas il pleuvait tout le temps , puis TROUVILLE le club de voile le c n t h avec des images de mes 4,20,4,70 des régates jusqu’a BLONVILLE avec les copains( la boum version bord de mer)et la maison de mes parents revendue depuis et laissée en mauvais état la haie que je coupait au carré devenu un arbre diforme une moule frite au restaurant les vapeurs en face de la halle au poisson qui avait brulée il y a trois ans le tout arrosé d’un demi bien frais sans désert ni café (trop cher)meme avec la tva à 5,5 % ils exagèrent mais c’est comme çà quel beau pays nous avons ,nous avons beaucoup de chançe retour en fin d’après midi avec la mer dans les yeux j’espere que ma balade t’auras permis de t’évader ou d’ouvrir les portes du souvenir que je ferment ce soir Amitiés alain" Envoyé par tardieu le 20-09-2010 à 18:16
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"Salut Frangin, Et oui, je le dis souvent, il y a toujours du positif dans toutes les situations que nous vivons, même les plus noires. Tu as cru t’embarquer dans une galère pas possible et finalement, c’était une sacrée chance.... Bonne continuation. Bisous Marie" Envoyé par Marie le 20-09-2010 à 18:43
Mon, 20 Sep 2010 09:30:00 GMT - Arrivée à Darwin 130° 49 E 12°25 S
Mon, 20 Sep 2010 09:30:00 GMT - Arrivée à Darwin 130° 49 E 12°25 S
11H30 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Ce matin départ à 6h30 après une nuit calme passée à « Adam Bay ». Le passage soit disant difficile dans les « Vernon Island » s’avère beaucoup plus facile que prévu. Je navigue sous génois seul, le vent s’est bien levé, autour de 20 nœuds.
C’est à 14 heures que je jette l’ancre dans « Fannie Bay », à l’entrée du port de Darwin, après un parcourt de 39 milles. Il y a déjà une dizaine de bateaux de voyage et je reconnais un de ceux que j’ai rencontré hier matin, les autres arriveront dans l’après midi. L’endroit est calme, 4 mètres d’eau à marée basse, 11 mètres à marée haute ! Je ne suis pas habitué.
Sitôt mouillé j’appel la « Fisheries Aquatic Pest Management Agency ». Je tombe sur une fille charmante, elle me rappelle quelques instants plus tard pour me donner le téléphone des plongeurs que je dois appeler pour qu’ils viennent inspecter mon bateau. Ils me donnent rendez vous dans une heure.
J’en profite pour appeler immédiatement l’AQIS, les services de quarantaine. Ici également je tombe sur une fille charmante, avec son collègue ils essaient de parler français mais finalement nous y arrivons mieux en anglais. Elle finie par me dire qu’ils arrivent dans une heure également.
Je n’ai plus qu’à attendre en faisant une petite dialyse. Celle-ci n’est pas finie que les plongeurs arrivent. Très sympas eux aussi. Un homme qui conduit le bateau et s’occupe des papiers et une jeune femme qui plonge. Elle est équipée d’un produit rose dans une bouteille avec une pipette. Je dois faire aller le toilette puis mettre le moteur en marche et dès qu’on m’en donne l’ordre, le stopper. En fait elle a injecté un produit dans l’aspiration d’eau de mer du moteur. Je ne dois pas remettre le moteur en marche pendant 12 heures et donc je n’irais à la marina que demain matin.
L’homme me fait signer des papiers et me remet un « Marine Pest Vessel Clearance Certificate », document qui me sera indispensable pour entrer dans la marina demain matin. Avant de partir la jeune femme me remet de la documentation sur Darwin ainsi qu’une table des marées.
Puis vers 17h, la VHF demande Harmattan. Je réponds et on m’annonce que la quarantaine ne viendra pas cet après midi et qu’il faut que je sois demain matin à 9 heures à « Cullen Bay Marina », je dis que moi je vais à « Bayview Marina » mais on me demande de passer avant à « Cullen Bay Marina ». C’est toujours très compliqué ce service de quarantaine, ce sont des rois ici.
J’ai raccroché quand tout d’un coup je me demande quelle heure il est ici. Je cherche dans ma documentation et je trouve 9h30 de décalage sur l’heure TU, je n’ai plus qu’à avancer ma montre d’une demie heure pour être à l’heure locale et ne pas manquer mon rendez vous.
Je viens d’avoir Sparcraft, le fabricant de mon mat. Ils sont super et m’envoient ce jour en expresse des réas de rechange. Les réas d’origine étaient en vulgaire plastique, maintenant on va mettre des réas en ertalite tournée, beaucoup plus solides. Reste encore à démonter les anciens et remonter les nouveaux sans les faire tomber à l’intérieur du mat. Du travail pas facile en perspective et certainement de nombreux aller et retour en haut du mat à prévoir.
Voilà pour les dernières nouvelles. A demain.
Jean Louis
11H30 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Ce matin départ à 6h30 après une nuit calme passée à « Adam Bay ». Le passage soit disant difficile dans les « Vernon Island » s’avère beaucoup plus facile que prévu. Je navigue sous génois seul, le vent s’est bien levé, autour de 20 nœuds.
C’est à 14 heures que je jette l’ancre dans « Fannie Bay », à l’entrée du port de Darwin, après un parcourt de 39 milles. Il y a déjà une dizaine de bateaux de voyage et je reconnais un de ceux que j’ai rencontré hier matin, les autres arriveront dans l’après midi. L’endroit est calme, 4 mètres d’eau à marée basse, 11 mètres à marée haute ! Je ne suis pas habitué.
Sitôt mouillé j’appel la « Fisheries Aquatic Pest Management Agency ». Je tombe sur une fille charmante, elle me rappelle quelques instants plus tard pour me donner le téléphone des plongeurs que je dois appeler pour qu’ils viennent inspecter mon bateau. Ils me donnent rendez vous dans une heure.
J’en profite pour appeler immédiatement l’AQIS, les services de quarantaine. Ici également je tombe sur une fille charmante, avec son collègue ils essaient de parler français mais finalement nous y arrivons mieux en anglais. Elle finie par me dire qu’ils arrivent dans une heure également.
Je n’ai plus qu’à attendre en faisant une petite dialyse. Celle-ci n’est pas finie que les plongeurs arrivent. Très sympas eux aussi. Un homme qui conduit le bateau et s’occupe des papiers et une jeune femme qui plonge. Elle est équipée d’un produit rose dans une bouteille avec une pipette. Je dois faire aller le toilette puis mettre le moteur en marche et dès qu’on m’en donne l’ordre, le stopper. En fait elle a injecté un produit dans l’aspiration d’eau de mer du moteur. Je ne dois pas remettre le moteur en marche pendant 12 heures et donc je n’irais à la marina que demain matin.
L’homme me fait signer des papiers et me remet un « Marine Pest Vessel Clearance Certificate », document qui me sera indispensable pour entrer dans la marina demain matin. Avant de partir la jeune femme me remet de la documentation sur Darwin ainsi qu’une table des marées.
Puis vers 17h, la VHF demande Harmattan. Je réponds et on m’annonce que la quarantaine ne viendra pas cet après midi et qu’il faut que je sois demain matin à 9 heures à « Cullen Bay Marina », je dis que moi je vais à « Bayview Marina » mais on me demande de passer avant à « Cullen Bay Marina ». C’est toujours très compliqué ce service de quarantaine, ce sont des rois ici.
J’ai raccroché quand tout d’un coup je me demande quelle heure il est ici. Je cherche dans ma documentation et je trouve 9h30 de décalage sur l’heure TU, je n’ai plus qu’à avancer ma montre d’une demie heure pour être à l’heure locale et ne pas manquer mon rendez vous.
Je viens d’avoir Sparcraft, le fabricant de mon mat. Ils sont super et m’envoient ce jour en expresse des réas de rechange. Les réas d’origine étaient en vulgaire plastique, maintenant on va mettre des réas en ertalite tournée, beaucoup plus solides. Reste encore à démonter les anciens et remonter les nouveaux sans les faire tomber à l’intérieur du mat. Du travail pas facile en perspective et certainement de nombreux aller et retour en haut du mat à prévoir.
Voilà pour les dernières nouvelles. A demain.
Jean Louis
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"Salut l ami, merci pour ton coup de fil qui m afait tres plaisir, bien lu tous tes derniers journaux de bord, tu as eu effectivement beaucoup de chance que le pb de reas de GV t arrive au calme !! tu finis toujours par t en sortir, quelquefois a l arrache, mais bon tu t en sors bravo. Cela me confirme dans ma conviction d avoir des echelons de mat, j ai eu des m... deja dans les mats et bien content de pouvoir monter tout seul. Les formalites sanitaires sont terribles en Australie, mais attends de voir la paperasserie des pays asiatiques.. par contre il est vrai que si tout est bien respecte, pas de problemes. Bon, nous avons bien parle de toi avec mes amis de prt St Louis, tout le monde dont moi te souhaite un bon sejour a Darwin avec toutes nos meilleures amities, a Bientot JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 21-09-2010 à 01:20
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"Bonsoir Amiral. Merci pour la mise à jour de la carte. Amitiés. G et sa Galie" Envoyé par gd le 21-09-2010 à 17:47
Tue, 21 Sep 2010 09:30:00 GMT - A « Bayview Marina » 130° 51 E 12°26 S
Tue, 21 Sep 2010 09:30:00 GMT - A « Bayview Marina » 130° 51 E 12°26 S
11H30 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Après pas loin de deux mois de mer je me retrouve à quai. Que c’est bon, que cela fait du bien.
Ce matin j’avais rendez vous avec la quarantaine à « Cullen Bay Marina ». Le fonctionnaire m’a serré la main, m’a demandé si j’avais tout mangé et il est reparti sans même monter à bord. Quel temps perdu, cela aurait bien pût se faire par téléphone.
Etonnant, à l’intérieur même de la marina, un couple de dauphins est en train de se promener. J’en avais déjà vu trois en train de jouer autour de mon bateau pendant que je prenais mon petit déjeuner. J’ai lu quelque part, une fois c’était un crcodile, déjà moins marant.
Je repars donc de « Cullen Bay Marina » pour « Bayview Marina » où m’attendent 400 kg de poches Baxter pour ma dialyse. C’est assez loin, j’aurais ainsi encore parcourut 9 milles ce matin. C’est presque marée basse et il faut vraiment faire attention et rester dans le chenal qui serpente et se reconnait à la couleur de l’eau. Celui-ci est d’ailleurs totalement encombré de bateaux au mouillage. J’ai au préalable téléphoné au « lockmaster », c’est celui qui s’occupe de l’écluse à l’entrée de la marina. Il m’a dit que je pouvais venir et qu’il m’ouvrirait les portes à mon arrivée. Je suis donc confiant, cela devrait passer mais souvent je n’ai que 50 centimètres d’eau sous la quille.
J’arrive enfin devant l’écluse, c’est impressionnant. Les portes sont fermées et comme on est à marée basse, elle me semblent très haute. De l’ordre d’une dizaine de mètres, 3 étages. Je téléphone à nouveau au « Lockmaster » qui me dit de patienter et lance le fonctionnement de l’écluse. Une fois l’eau vidée, les portes s’ouvrent. J’avance prudemment. Je vois juste devant l’écluse un haut fond. Tout d’un coup le bateau s’arrête, je regarde le sondeur : 1,40 mètre. Pas étonnant, on est planté dans la vase. Je mets le moteur en avant toute et centimètre par centimètre je vois le bateau avancer. Maintenant le sondeur indique 1,20 mètre. J’essaie de louvoyer un peu et je me dis que je vais rester planté là en attendant que la mer remonte. Le moteur est maintenant à fond et je vois le bateau avancer tout doucement puis tout à coup me voilà en eau libre juste à l’entrée de l’écluse.
Le « lockmaster » est équipé d’une longue perche avec un crochet pour attraper mes amarres, après Panama, passer une écluse n’a plus de secrets pour moi. La marina est très sympa, c’est une marina résidentielle avec pleins d’appartements tout autour, très classe, très calme.
Je fais vite une dialyse, j’attrape mon chapeau de soleil et mon sac à dos et me voilà parti attendre le bus pour aller en ville. La marina est un peu perdue, on est à 5 kilomètres de la ville. Il y a très peu de bateau de voyageur, tous les bateaux sont des bateaux de résidents. Les voyageurs restent mouillés en rade, faute de moyens.
Quelle bonne surprise cette ville de Darwin. J’adore immédiatement. Il fait un temps magnifique, on se croirait en France au mois d’aout. Tout est propre, les pelouses sont taillées impeccablement, très british, certainement un reste de la colonisation. C’est plein de petites maisons modernes à toit plat, genre petits appartements mais toujours en R+1. C’est très joli et on a envie de vivre ici. Je retrouve enfin des gens normaux, pas des tailles XXXL. Ce qui me marque le plus c’est la grande beauté des filles. Est-ce parce que je suis seul en mer depuis deux mois mais je suis littéralement scotché par la beauté des filles. Quel étonnement, je n’en reviens pas, elles sont fine, bien bronzées et beaucoup sont en short ultra court, ultra sexy. Je ne savais plus que cela existait ! Ce qui me bluff c’est que je n’en voie pas de moche ou de quelconque, elles ont toutes quelque chose qui les rends attirantes.
Je cherche un restaurant pour me faire servir mais c’est difficile. Les gens mangent sur le pouce. Il y a des places avec plein de tables et de chaises et tout autour les comptoirs de différentes échoppes. Dans une c’est du Chinois, une autre du Vietnamien, une autre un fast food … Mais dans tous les cas on doit aller faire la queue, acheter de la nourriture toute préparée, un soda ou un coca, on paye et on va s’assoir à une table avec son manger. Moi je n’aime pas trop.
En désespoir de cause je me rabats sur un Turc car il a la licence pour la bière et je mange un kebab dans une galette. Pas terrible !
En sortant je repère un super marché. C’est bien achalandé et je fais quelques courses avant d’aller attendre le bus car c’est déjà l’heure de la dialyse.
Quel bonheur d’être ici, maintenant que je ne suis plus pressé, la porte pour passer au sud de Madagascar étant refermé, je resterais volontiers un moment ici. C’est reposant, je n’ai pas de soucis à me faire pour mon bateau, il fait un temps magnifique, un peu chaud peut être mais cela ne me dérange pas. En ville j’ai repéré des bus avec une coque de bateau, des bus amphibie pour aller se promener au milieu des crocodiles. Je veux absolument faire cela. J’ai l’impression d’être en vacances.
Ce soir j’ai raccordé l’électricité du quai au bateau, j’ai dû démonter la borne. Puis c’était la corvée poubelles. Une heure de travail malgré le petit chariot à roulette de la marina.
Comme le soleil frappait sur le haut de mon mat, j’ai pris les jumelles pour observer le travail à réaliser. C’est moins compliqué que je le pensais. Il faut enlever une goupille, certainement le plus dur et ensuite chasser l’axe en faisant attention de ne pas laisser les réas tomber à l’intérieur du mat.
Voilà pour aujourd’hui. A demain.
Jean Louis
11H30 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Après pas loin de deux mois de mer je me retrouve à quai. Que c’est bon, que cela fait du bien.
Ce matin j’avais rendez vous avec la quarantaine à « Cullen Bay Marina ». Le fonctionnaire m’a serré la main, m’a demandé si j’avais tout mangé et il est reparti sans même monter à bord. Quel temps perdu, cela aurait bien pût se faire par téléphone.
Etonnant, à l’intérieur même de la marina, un couple de dauphins est en train de se promener. J’en avais déjà vu trois en train de jouer autour de mon bateau pendant que je prenais mon petit déjeuner. J’ai lu quelque part, une fois c’était un crcodile, déjà moins marant.
Je repars donc de « Cullen Bay Marina » pour « Bayview Marina » où m’attendent 400 kg de poches Baxter pour ma dialyse. C’est assez loin, j’aurais ainsi encore parcourut 9 milles ce matin. C’est presque marée basse et il faut vraiment faire attention et rester dans le chenal qui serpente et se reconnait à la couleur de l’eau. Celui-ci est d’ailleurs totalement encombré de bateaux au mouillage. J’ai au préalable téléphoné au « lockmaster », c’est celui qui s’occupe de l’écluse à l’entrée de la marina. Il m’a dit que je pouvais venir et qu’il m’ouvrirait les portes à mon arrivée. Je suis donc confiant, cela devrait passer mais souvent je n’ai que 50 centimètres d’eau sous la quille.
J’arrive enfin devant l’écluse, c’est impressionnant. Les portes sont fermées et comme on est à marée basse, elle me semblent très haute. De l’ordre d’une dizaine de mètres, 3 étages. Je téléphone à nouveau au « Lockmaster » qui me dit de patienter et lance le fonctionnement de l’écluse. Une fois l’eau vidée, les portes s’ouvrent. J’avance prudemment. Je vois juste devant l’écluse un haut fond. Tout d’un coup le bateau s’arrête, je regarde le sondeur : 1,40 mètre. Pas étonnant, on est planté dans la vase. Je mets le moteur en avant toute et centimètre par centimètre je vois le bateau avancer. Maintenant le sondeur indique 1,20 mètre. J’essaie de louvoyer un peu et je me dis que je vais rester planté là en attendant que la mer remonte. Le moteur est maintenant à fond et je vois le bateau avancer tout doucement puis tout à coup me voilà en eau libre juste à l’entrée de l’écluse.
Le « lockmaster » est équipé d’une longue perche avec un crochet pour attraper mes amarres, après Panama, passer une écluse n’a plus de secrets pour moi. La marina est très sympa, c’est une marina résidentielle avec pleins d’appartements tout autour, très classe, très calme.
Je fais vite une dialyse, j’attrape mon chapeau de soleil et mon sac à dos et me voilà parti attendre le bus pour aller en ville. La marina est un peu perdue, on est à 5 kilomètres de la ville. Il y a très peu de bateau de voyageur, tous les bateaux sont des bateaux de résidents. Les voyageurs restent mouillés en rade, faute de moyens.
Quelle bonne surprise cette ville de Darwin. J’adore immédiatement. Il fait un temps magnifique, on se croirait en France au mois d’aout. Tout est propre, les pelouses sont taillées impeccablement, très british, certainement un reste de la colonisation. C’est plein de petites maisons modernes à toit plat, genre petits appartements mais toujours en R+1. C’est très joli et on a envie de vivre ici. Je retrouve enfin des gens normaux, pas des tailles XXXL. Ce qui me marque le plus c’est la grande beauté des filles. Est-ce parce que je suis seul en mer depuis deux mois mais je suis littéralement scotché par la beauté des filles. Quel étonnement, je n’en reviens pas, elles sont fine, bien bronzées et beaucoup sont en short ultra court, ultra sexy. Je ne savais plus que cela existait ! Ce qui me bluff c’est que je n’en voie pas de moche ou de quelconque, elles ont toutes quelque chose qui les rends attirantes.
Je cherche un restaurant pour me faire servir mais c’est difficile. Les gens mangent sur le pouce. Il y a des places avec plein de tables et de chaises et tout autour les comptoirs de différentes échoppes. Dans une c’est du Chinois, une autre du Vietnamien, une autre un fast food … Mais dans tous les cas on doit aller faire la queue, acheter de la nourriture toute préparée, un soda ou un coca, on paye et on va s’assoir à une table avec son manger. Moi je n’aime pas trop.
En désespoir de cause je me rabats sur un Turc car il a la licence pour la bière et je mange un kebab dans une galette. Pas terrible !
En sortant je repère un super marché. C’est bien achalandé et je fais quelques courses avant d’aller attendre le bus car c’est déjà l’heure de la dialyse.
Quel bonheur d’être ici, maintenant que je ne suis plus pressé, la porte pour passer au sud de Madagascar étant refermé, je resterais volontiers un moment ici. C’est reposant, je n’ai pas de soucis à me faire pour mon bateau, il fait un temps magnifique, un peu chaud peut être mais cela ne me dérange pas. En ville j’ai repéré des bus avec une coque de bateau, des bus amphibie pour aller se promener au milieu des crocodiles. Je veux absolument faire cela. J’ai l’impression d’être en vacances.
Ce soir j’ai raccordé l’électricité du quai au bateau, j’ai dû démonter la borne. Puis c’était la corvée poubelles. Une heure de travail malgré le petit chariot à roulette de la marina.
Comme le soleil frappait sur le haut de mon mat, j’ai pris les jumelles pour observer le travail à réaliser. C’est moins compliqué que je le pensais. Il faut enlever une goupille, certainement le plus dur et ensuite chasser l’axe en faisant attention de ne pas laisser les réas tomber à l’intérieur du mat.
Voilà pour aujourd’hui. A demain.
Jean Louis
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"Hola Captain, Merci pour ton coup de fil, ça m’a fait très plaisir de te savoir en pleine forme et au "repos". Comme je te l’ai dit j’avais fait silence radio ces quelques derniers jours...énormément de boulot ( aujourd’hui je fonce à Toulouse pour ma VAE) et soirée crémaillère avec mes potes agés Samedi dernier ( soirée blanche, 35 personnes, 30 litres de planteur, et puis il faut les nourrir les bébés, il y en a un qui fait 1.99M et 170 kgs...Finalement la soirée a duré 3 jours) A part ça je vois bien que tu as traversé pas mal de turbulence, avec; non des moindres la grosse fatigue de la grand voile...j’espère que tu vas toucher tes pièces rapidement... Evidemment le plus dur était pour la fin : les Australiennes...j’ai bien compris que c’est très énervant après 2 mois de mer et de "boudins", autant pour moi...je ne vois vraiment qu’une seule solution....celle que j’avais utilisée au passage de l’Equateur...t’attacher au pied de mat comme notre vieux copain Ulysse...Je ne sais pas si ses sirènes portaient des petits short roses?? Bon, je te laisse dans la souffrance captain, tiens bon... Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 22-09-2010 à 09:07
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"Salut JL content de te savoir au repos dans un coin agreable. L australie est un pays manifique, puisque tu ne continue pas vers le sud tu devrais visiter c est splendide propre et en ordre, Sydney avec ses baies est magnifique, Brisbane aussi, les gens la bas donnent une tres tres grande place au sport et a la vie dehors, 4x4 baeau petits avions etc.. ce qui explique les belles filles bronzees etc.. Darwin n est pas du tout ce qu il y a de mieux en Australie, donc tu imagines le reste c est effectivement partout style colonial Anglais les pelouses tres nettes etc.. Bon sejour, profites en bien. amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean louis le 22-09-2010 à 17:05
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"Bonjour Amiral. Les filles en short ultra court et sexy c’est bien joli mais je ne vois qu’une photo d’écluse !On doit pouvoir améliorer ça! Je compte sur vous. Amitiés. GD" Envoyé par gd le 22-09-2010 à 17:21
Wed, 22 Sep 2010 09:30:00 GMT - Quelle escale sympathique 130° 51 E 12°26 S
Wed, 22 Sep 2010 09:30:00 GMT - Quelle escale sympathique 130° 51 E 12°26 S
11H30 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quelle escale sympathique !
Que je suis bien ici. J’ai vraiment l’impression d’être en vacances, rien ne me presse, la vie est belle. Il fait un temps magnifique, certainement un peu chaud pour certain, il suffit de faire la sieste.
Mes voisins ont un joli petit bateau. Ils sont jeunes, ils vivent dans le bateau et travaillent en ville. Ils partent tôt le matin. Ils ont une petite moto Yamaha et partent ensemble puis rentrent le soir vers 17 heures. Commencent alors les travaux dans le bateau. Comme ils se lèvent tôt, ils se couchent de bonne heure. L’homme m’a dit que si j’avais besoin d’aide de ne pas hésiter à lui demander. J’ai trouvé cela sympa.
Ce matin j’ai géré le problème des poches de dialyse. J’ai commencé par ranger le bateau et par mettre le petit stock qui me reste dans les coffres où je pioche tous les jours. Monsieur Trevors, le « Lockmaster » avait rangé les nouvelles poches dans un local climatisé. Malgré la planche à roulette, quel travail de tout transporter jusqu’au bateau, de tout monter à bord et de tout ranger. Quelle suée également, cela m’a pris toute la matinée. Heureusement que je me lève de bonne heure. Il me restait tous les cartons à plier et à porter au local poubelle. J’ai fait cela à la fraiche ce soir. Encore une bonne heure et demie de travail.
A l’heure de l’apéritif ce midi j’ai plongé ma main dans le fond du frigo, miracle une Tusker. Je crois que je l’ai bien méritée. Avant cela une bouteille d’un litre et demi d’eau y était passée. C’est ce qui est bien avec cette méthode de dialyse, on n’est pas condamné à sucer des glaçons comme avec l’hémodialyse. Pour moi ce serait une punition, j’aime trop boire. En mer, avec le vent je bois très peu mais ici il fait tellement chaud, je transpire tellement que j’ai toujours soif.
Ce midi c’était fête sous la forme d’un magnifique beefsteak bien tendre, cela fait également partie du bonheur de l’escale. J’ai trouvé un camembert de Tasmanie fait à point. Et puis c’est le printemps ici, je me suis fait une ventrée de fraises bien mures. Elles étaient succulentes. J’ai également entamé le vin rouge Australien. C’est un cabernet sauvignon. Pas mauvais du tout.
Ensuite j’ai sacrifié à la sieste. Grande sieste jusqu’à 16 heures, que c’est bon quand il fait chaud comme cela. Il faisait très lourd et je me suis levé quand j’ai entendu des grosses goutes tomber. Juste le temps de fermer tous mes panneaux, c’était déjà fini. Cela a fait changer le temps cependant, une petite brise s’est levée et le ciel est redevenu tout bleu.
J’ai commencé ce soir les travaux sur le bateau. J’ai fait la vidange du groupe électrogène. Il en avait besoin car normalement c’est toutes les 100 heures et depuis Tahiti, où j’avais fait la dernière vidange, j’ai tourné 112 heures.
J’ai commencé à préparer tout ce qu’il me faut pour mon expédition en haut du mat. Cela va être un travail à faire à la fraiche un matin.
Contrairement à ce que je pensais mes réas ne sont toujours pas partis de France, ils sont vraiment nuls chez Sparcraft, déjà deux jours dans la vue. Les promesses non tenues me mettent toujours hors de moi.
Voilà pour aujourd’hui, le soleil vient de se coucher, quel moment agréable. Je vais dîner sous les étoiles dans le cockpit, après avoir pris une bonne douche et refait mon pansement. Les toilettes sont dans un état d propreté irréprochable.
A demain.
Jean Louis
11H30 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quelle escale sympathique !
Que je suis bien ici. J’ai vraiment l’impression d’être en vacances, rien ne me presse, la vie est belle. Il fait un temps magnifique, certainement un peu chaud pour certain, il suffit de faire la sieste.
Mes voisins ont un joli petit bateau. Ils sont jeunes, ils vivent dans le bateau et travaillent en ville. Ils partent tôt le matin. Ils ont une petite moto Yamaha et partent ensemble puis rentrent le soir vers 17 heures. Commencent alors les travaux dans le bateau. Comme ils se lèvent tôt, ils se couchent de bonne heure. L’homme m’a dit que si j’avais besoin d’aide de ne pas hésiter à lui demander. J’ai trouvé cela sympa.
Ce matin j’ai géré le problème des poches de dialyse. J’ai commencé par ranger le bateau et par mettre le petit stock qui me reste dans les coffres où je pioche tous les jours. Monsieur Trevors, le « Lockmaster » avait rangé les nouvelles poches dans un local climatisé. Malgré la planche à roulette, quel travail de tout transporter jusqu’au bateau, de tout monter à bord et de tout ranger. Quelle suée également, cela m’a pris toute la matinée. Heureusement que je me lève de bonne heure. Il me restait tous les cartons à plier et à porter au local poubelle. J’ai fait cela à la fraiche ce soir. Encore une bonne heure et demie de travail.
A l’heure de l’apéritif ce midi j’ai plongé ma main dans le fond du frigo, miracle une Tusker. Je crois que je l’ai bien méritée. Avant cela une bouteille d’un litre et demi d’eau y était passée. C’est ce qui est bien avec cette méthode de dialyse, on n’est pas condamné à sucer des glaçons comme avec l’hémodialyse. Pour moi ce serait une punition, j’aime trop boire. En mer, avec le vent je bois très peu mais ici il fait tellement chaud, je transpire tellement que j’ai toujours soif.
Ce midi c’était fête sous la forme d’un magnifique beefsteak bien tendre, cela fait également partie du bonheur de l’escale. J’ai trouvé un camembert de Tasmanie fait à point. Et puis c’est le printemps ici, je me suis fait une ventrée de fraises bien mures. Elles étaient succulentes. J’ai également entamé le vin rouge Australien. C’est un cabernet sauvignon. Pas mauvais du tout.
Ensuite j’ai sacrifié à la sieste. Grande sieste jusqu’à 16 heures, que c’est bon quand il fait chaud comme cela. Il faisait très lourd et je me suis levé quand j’ai entendu des grosses goutes tomber. Juste le temps de fermer tous mes panneaux, c’était déjà fini. Cela a fait changer le temps cependant, une petite brise s’est levée et le ciel est redevenu tout bleu.
J’ai commencé ce soir les travaux sur le bateau. J’ai fait la vidange du groupe électrogène. Il en avait besoin car normalement c’est toutes les 100 heures et depuis Tahiti, où j’avais fait la dernière vidange, j’ai tourné 112 heures.
J’ai commencé à préparer tout ce qu’il me faut pour mon expédition en haut du mat. Cela va être un travail à faire à la fraiche un matin.
Contrairement à ce que je pensais mes réas ne sont toujours pas partis de France, ils sont vraiment nuls chez Sparcraft, déjà deux jours dans la vue. Les promesses non tenues me mettent toujours hors de moi.
Voilà pour aujourd’hui, le soleil vient de se coucher, quel moment agréable. Je vais dîner sous les étoiles dans le cockpit, après avoir pris une bonne douche et refait mon pansement. Les toilettes sont dans un état d propreté irréprochable.
A demain.
Jean Louis
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"Mon cher Jean-Louis, Quel bonheur ces nouvelles régulières de toi, qui m’apportent bien du plaisir, et aussi de véritables frousses. Je ne compte plus les épisodes où ta survie n’a tenu qu’à un fil, soit parce qu’un objet technique vital t’a lâché, soit parce que les éléments se sont déchaînés, ou soit parce que tu dis modestement que tu aurais dû faire ceci ou cela. Les péripéties de James Bond sont comparativement de paisibles promenades d’enfants de choeur. Statistiquement c’est le plus souvent une pièce qui a lâché, car telle vis était hors d’âge, une batterie aussi, telles billes qui manquent dans le chariot, ou je ne sais quoi. Ne peux-tu mettre au rebut telle gentille pièce qui a honorablement rendu service pendant des décennies et qui pourrait prendre une retraite bien méritée, et la remplacer par une jeunesse ? Tu lui expliqueras gentiment. C’est d’ailleurs attendrissant de te voir personnifier le bateau, le spi, le pilote et tous les autres objets, musiciens du grand orchestre que tu diriges. A bientôt, Capitaine, et bonjour pour moi à tout l’équipage. Fidèle amitié. Dominique" Envoyé par Manchon Dominique le 23-09-2010 à 10:11
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"Bonnes nouvelles ! cela fait plaisir. "Que du bonheur" comme dirait mon ami l autre Jean Louis ... profites en bien, je suis vraiment content pour toi. Dommage que ce soit si loin, je serais bien venu trinquer avec toi, comme dans ton camping car a PSL ou dans Harmattan ! Bon, je le fais par internet !!. Meilleures amitites JL" Envoyé par Pierrefeu jean Louis le 23-09-2010 à 20:45
Thu, 23 Sep 2010 09:30:00 GMT - Une mission presque impossible 130° 51 E 12°26 S
Thu, 23 Sep 2010 09:30:00 GMT - Une mission presque impossible 130° 51 E 12°26 S
11H30 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Aujourd’hui je m’étais fixé un objectif : faire le plein de gasoil. Je n’ai pas réussi. C’est une mission presqu’impossible à réaliser.
C’est incroyable, il n’y a pas de pompe. Sur le tableau d’affichage il y a une publicité pour faire le plein à couple d’une barge. Il y a ses coordonnées GPS, c’est à 200 milles d’ici ! Il faut faire le plein avec des jerricans en ville. Seulement j’ai 400 litres à approvisionner, 20 jerricans !
Et puis j’ai également des produits lourds, que je ne peux rapporter de la ville à bout de bras, 4 packs de 6 bouteilles d’eau d’un litre et demi, quelques cubitainers de vin, des briques de jus d’orange, un bidon de 5 litres d’huile pour le moteur …
Ce matin j’ai donc décidé de me rendre en ville pour louer une voiture. Il y a un bus tous les deux heures environ, j’ai pris celui de 11 heures. Avant j’ai bricolé sur le bateau, j’ai rempli de billes mon chariot d’écoute de grand voile, j’ai fait le plein d’huile du groupe électrogène, j’ai lancé une lessive, fait le plein d’eau …
Quand j’arrive chez Europecar, la fille est au téléphone et il y a au moins sept personnes devant moi. Quelqu’un demande s’il y a des voitures de disponible, elle répond une longue phrase en parlant du nez, tout le monde ressort et je comprends que je n’ai plus qu’à suivre le mouvement. On se retrouve chez Avis, c’est pareil. Ce n’est pas la peine que je parcours la ville en long en large et en travers, il faut que je retourne au bateau et que je réserve d’avance.
Je retourne donc à la gare des bus où j’arrive à attraper celui de 13 heures. Voilà une journée de perdue.
Ce soir j’ai quand même fait un travail que je n’aime pas trop, la vidange de l’huile du moteur principal. Demain matin quand il sera refroidi je changerais le filtre.
Voilà une journée pas très efficace qui se termine.
A demain.
Jean Louis
11H30 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Aujourd’hui je m’étais fixé un objectif : faire le plein de gasoil. Je n’ai pas réussi. C’est une mission presqu’impossible à réaliser.
C’est incroyable, il n’y a pas de pompe. Sur le tableau d’affichage il y a une publicité pour faire le plein à couple d’une barge. Il y a ses coordonnées GPS, c’est à 200 milles d’ici ! Il faut faire le plein avec des jerricans en ville. Seulement j’ai 400 litres à approvisionner, 20 jerricans !
Et puis j’ai également des produits lourds, que je ne peux rapporter de la ville à bout de bras, 4 packs de 6 bouteilles d’eau d’un litre et demi, quelques cubitainers de vin, des briques de jus d’orange, un bidon de 5 litres d’huile pour le moteur …
Ce matin j’ai donc décidé de me rendre en ville pour louer une voiture. Il y a un bus tous les deux heures environ, j’ai pris celui de 11 heures. Avant j’ai bricolé sur le bateau, j’ai rempli de billes mon chariot d’écoute de grand voile, j’ai fait le plein d’huile du groupe électrogène, j’ai lancé une lessive, fait le plein d’eau …
Quand j’arrive chez Europecar, la fille est au téléphone et il y a au moins sept personnes devant moi. Quelqu’un demande s’il y a des voitures de disponible, elle répond une longue phrase en parlant du nez, tout le monde ressort et je comprends que je n’ai plus qu’à suivre le mouvement. On se retrouve chez Avis, c’est pareil. Ce n’est pas la peine que je parcours la ville en long en large et en travers, il faut que je retourne au bateau et que je réserve d’avance.
Je retourne donc à la gare des bus où j’arrive à attraper celui de 13 heures. Voilà une journée de perdue.
Ce soir j’ai quand même fait un travail que je n’aime pas trop, la vidange de l’huile du moteur principal. Demain matin quand il sera refroidi je changerais le filtre.
Voilà une journée pas très efficace qui se termine.
A demain.
Jean Louis
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"Salut Jean Louis, juste un petit mot rapide avant d’aller me coucher. Content que tout se passe bien dans l’ensemble à part tes ennuis de pilote et de grand voile. Mauvaise journée aujourd’hui, ce n’est pas grave, il faut bien des mauvaises journées pour compenser les bonnes! Question d’équilibre. Çà ira mieux demain. Si tout allait toujours bien, il faudrait un jour ou l’autre en payer le prix! Question de statistiques, de probabilité, d’équilibre entre les choses... Çà y est je suis rentré d’Afrique, 7 semaines, 13 000 km et 13 000 photos, quel pied!!!!! Je ne t’envoie pas le lien pour voir les photos à cause de ta liaison satellite. A bientôt, je tombe de sommei, bon courage pour le plein de gazoil. Amitiés. Paparazi" Envoyé par Paparazzi le 24-09-2010 à 00:59
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"Bon ! cest la m.. mouise. Dans ces cas la je chercherais un Australopitus arborigenus ou similaire, il y en a souvent qui trainent, et apres bonne discussion on se met d accord sur un prix, pour un job defini, a regler seulement quand le boulot est fini. C est un deal gagnant gagnant. J avais fait cela en Papouasie a Rabaul, ca a bien marche, je suis parti en laissant un copain. C est une recette, il y en a plein et je suis sur que tu en trouveras une. Je continue de penser que tu devrais aller te ballader un peu dans le new south wales, et entre Sydney et Brisbane, c est vraiment tres beau. Nous avions loue un combi VW avec le toit qui s ouvre, couchette dans le toit, tres bien equipe, de plus il y a des campings tres tres bien en Australie. Camping car loue mis a disposition a l arrivee a l aeroport de Sydney. Mon ex femme et mon fils ont double nationalite, Francaise et Australienne, nous y sommes alles souvent. Bonne journee l ami, bon courage pour l avitaillement, operations d entretien etc.. amities JL " Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 24-09-2010 à 17:47
Fri, 24 Sep 2010 09:30:00 GMT - Mission accomplie 130° 51 E 12°26 S
Fri, 24 Sep 2010 09:30:00 GMT - Mission accomplie 130° 51 E 12°26 S
11H30 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé bien voilà, mission accomplie ! C’est fou comme les jours se suivent et peuvent ne pas se ressembler.
Ce matin, réveil à 6 heures et demie, j’ai décidé d’aller à l’aéroport pour louer une voiture et s’il n’y en a pas de disponible je vais en réserver une pour le début de la semaine prochaine.
J’effectue vite fait ma toilette, puis je lance une dialyse tout en prenant mon petit déjeuner et à huit heures moins le quart je quitte mon bateau pour aller attendre le bus qui passe à huit heures précise. J’ai pris un livre car je vais devoir pas mal attendre les bus aujourd’hui.
Mes voisins d’Anthelia, un Océanis 430, deux Australiens de Brisbane me demandent si je ne serais pas tombé du lit. Ce sont tous les deux des tailles XXL, il y a Trévors, le propriétaire du bateau, la soixantaine, pêcheur, maçon, enfin un peu tous les métiers et Ben, 33 ans, charpentier et pêcheur au gros.
Ils sont très sympas et convoient le bateau de Trévors qui vient d’être vendu de Brisbane à Perth. Un voyage de deux mois en remontant toute la mer de Corail puis après avoir contourné le cap York tout au nord en redescendant toute la côte ouest. Ils sont arrivés une nuit avant moi et tout comme moi font un arrêt pour effectuer un certain nombre de réparations dont une révision des voiles, la vidange du moteur et surtout la réparation du pilote automatique qui les a lâché deux jours avant d’arriver ici.
J’arrive à parler avec Ben mais je suis incapable de comprendre Trévors qui parle énormément du nez. Ils ne veulent pas me laisser partir pour louer une voiture car un ami à eux leur en a prêté une et ils tiennent absolument à me conduire pour gérer ce problème de gasoil. Ils sont tellement sympathiques et j’ai tellement du mal à trouver une voiture que je finis par accepter. Pour commencer Ben m’offre un thé et va faire sa toilette pendant que je le bois. Dans leur bateau il y a plusieurs bidons ainsi que dans la voiture. C’est un peu une épave cette voiture mais qu’elle est pratique pour transporter du gasoil.
Ben me conduit, je préfère car la conduite à gauche c’est spécial. Dans notre premier voyage je rapporte 225 litres de gasoil, 11 bidons de 20 litres. Quel bonheur.
Pour notre deuxième voyage, Ben me conduit au super marché. Je peux remplir un caddie de pleins de choses impossible à transporter sans une automobile : 4 packs de 6 bouteilles d’eau, 2 bouteilles de 2,5 litres de jus d’orange, 4 packs de 2 litres de vin rouge, 6 canettes de bière, 5 litres d’huile moteur … Et puis les courses pour trois jours.
A la station du super marché je reprends 125 litres de gasoil. J’aurais dû en prendre plus mais j’avais peur de déborder alors que j’aurais pût en caser encore au moins 150 litres. Bon ce n’est pas grave, je n’ai que deux milles miles à parcourir et puis je peux m’arrêter à Bali si je n’ai plus assez de gasoil.
J’en profite pour prendre trois gros steaks et nous déjeunons ensemble sur Harmattan. C’est un vrai moment de convivialité. Lorsque l’on voyage ainsi en solitaire les rencontres se font beaucoup plus facilement, les gens sont toujours attirés par un voyageur solitaire.
Et puis après la sieste, petits travaux sur le bateau. J’ai changé le filtre à huile du moteur principal et refaits le plein d’huile. Si je n’avais pas à attendre mes réas je pourrais repartir maintenant. Je vais essayer de grimper demain matin en haut de mon mat pour démonter. Je vais en profiter pour inspecter ma girouette anémomètre et démonter mon lazzi jack tribord pour changer la poulie qui est HS.
Mes réas ne sont annoncés que pour mardi. Ils n’ont pas été très performants sur ce coup là Sparcraft.
Voilà encore une journée sympa qui se termine.
A demain.
Jean Louis
11H30 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé bien voilà, mission accomplie ! C’est fou comme les jours se suivent et peuvent ne pas se ressembler.
Ce matin, réveil à 6 heures et demie, j’ai décidé d’aller à l’aéroport pour louer une voiture et s’il n’y en a pas de disponible je vais en réserver une pour le début de la semaine prochaine.
J’effectue vite fait ma toilette, puis je lance une dialyse tout en prenant mon petit déjeuner et à huit heures moins le quart je quitte mon bateau pour aller attendre le bus qui passe à huit heures précise. J’ai pris un livre car je vais devoir pas mal attendre les bus aujourd’hui.
Mes voisins d’Anthelia, un Océanis 430, deux Australiens de Brisbane me demandent si je ne serais pas tombé du lit. Ce sont tous les deux des tailles XXL, il y a Trévors, le propriétaire du bateau, la soixantaine, pêcheur, maçon, enfin un peu tous les métiers et Ben, 33 ans, charpentier et pêcheur au gros.
Ils sont très sympas et convoient le bateau de Trévors qui vient d’être vendu de Brisbane à Perth. Un voyage de deux mois en remontant toute la mer de Corail puis après avoir contourné le cap York tout au nord en redescendant toute la côte ouest. Ils sont arrivés une nuit avant moi et tout comme moi font un arrêt pour effectuer un certain nombre de réparations dont une révision des voiles, la vidange du moteur et surtout la réparation du pilote automatique qui les a lâché deux jours avant d’arriver ici.
J’arrive à parler avec Ben mais je suis incapable de comprendre Trévors qui parle énormément du nez. Ils ne veulent pas me laisser partir pour louer une voiture car un ami à eux leur en a prêté une et ils tiennent absolument à me conduire pour gérer ce problème de gasoil. Ils sont tellement sympathiques et j’ai tellement du mal à trouver une voiture que je finis par accepter. Pour commencer Ben m’offre un thé et va faire sa toilette pendant que je le bois. Dans leur bateau il y a plusieurs bidons ainsi que dans la voiture. C’est un peu une épave cette voiture mais qu’elle est pratique pour transporter du gasoil.
Ben me conduit, je préfère car la conduite à gauche c’est spécial. Dans notre premier voyage je rapporte 225 litres de gasoil, 11 bidons de 20 litres. Quel bonheur.
Pour notre deuxième voyage, Ben me conduit au super marché. Je peux remplir un caddie de pleins de choses impossible à transporter sans une automobile : 4 packs de 6 bouteilles d’eau, 2 bouteilles de 2,5 litres de jus d’orange, 4 packs de 2 litres de vin rouge, 6 canettes de bière, 5 litres d’huile moteur … Et puis les courses pour trois jours.
A la station du super marché je reprends 125 litres de gasoil. J’aurais dû en prendre plus mais j’avais peur de déborder alors que j’aurais pût en caser encore au moins 150 litres. Bon ce n’est pas grave, je n’ai que deux milles miles à parcourir et puis je peux m’arrêter à Bali si je n’ai plus assez de gasoil.
J’en profite pour prendre trois gros steaks et nous déjeunons ensemble sur Harmattan. C’est un vrai moment de convivialité. Lorsque l’on voyage ainsi en solitaire les rencontres se font beaucoup plus facilement, les gens sont toujours attirés par un voyageur solitaire.
Et puis après la sieste, petits travaux sur le bateau. J’ai changé le filtre à huile du moteur principal et refaits le plein d’huile. Si je n’avais pas à attendre mes réas je pourrais repartir maintenant. Je vais essayer de grimper demain matin en haut de mon mat pour démonter. Je vais en profiter pour inspecter ma girouette anémomètre et démonter mon lazzi jack tribord pour changer la poulie qui est HS.
Mes réas ne sont annoncés que pour mardi. Ils n’ont pas été très performants sur ce coup là Sparcraft.
Voilà encore une journée sympa qui se termine.
A demain.
Jean Louis
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"Coucou, Et bien, tu as l’air de couler des jours heureux là bas, malgré quelques petites contrariétés que tu nous a racontées hier. Il en faut bien de temps en temps pour pouvoir apprécier pleinement les jours remplis de bonheur, petits ou grands. Ici, en Provence, je m’habitue, je reconstruis mon petit cocon et les journées sont sympas aussi. Je ne regrette qu’une chose : ne pas l’avoir fait plus tot !
Bisous Marie" Envoyé par Marie le 25-09-2010 à 07:57
Sat, 25 Sep 2010 09:30:00 GMT - Les travaux avancent 130° 51 E 12°26 S
Sat, 25 Sep 2010 09:30:00 GMT - Les travaux avancent 130° 51 E 12°26 S
11H30 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Encore une journée qui se termine avec la réussite des objectifs. Je m’étais fixé de démonter mes poulies de tête de mat.
Après le petit déjeuner, je m’équipe donc. Pantalon, chemise, chaussettes, chaussures et j’enfile mon harnais. Dans un petit sac à dos j’ai mis quelques outils, un démanilleur, des tournevis, une pince universelle, une pince coupante, un couteau … J’ai bien réfléchie à la manœuvre.
Quand Ben me voit ainsi équipé il me propose immédiatement de me hisser en haut du mat. Je le préviens que je suis lourd mais il est costaud et franchement c’est tellement dur de monter seul que je ne refuse pas. Seulement la drisse part du cockpit et passe dans pas mal de réas ce qui fait que c’est excessivement dur. Le pauvre, j’ai mal pour lui, il peine excessivement. Je l’aide comme je peux en me tirant quand c’est possible. Je finie par arriver au deuxième étage de barres de flèches. Je lui demande de stopper un instant et je démonte la fixation de mon lazzi jack tribord car la poulie est totalement tordue. Déjà une chose de faite.
Il continue à me monter et bientôt je suis en haut du mat. La première chose que je fais c’est de verrouiller la manille de ma drisse de grand voile sur un pataras. Ainsi assurée, je ne risque pas de la voir filer à l’intérieur du mat. Ensuite j’essaye de la décoincer mais c’est impossible, j’y vais avec un tournevis, c’est pareil, tout est tellement coincé que rien ne bouge. Comment je vais bien pouvoir faire ?
Je m’attaque ensuite à la goupille qui retient l’axe. Elle est mal placée et en butée sur le bord du mat mais il est impossible de tourner l’axe. Je l’attaque alors à la pince coupante et progressivement j’arrive à l’extraire en lui donnant de la courbure. Quand elle sort je suis vraiment content. Comme je n’ai pas pris de marteau, je frappe sur le bout de l’axe avec le plat de ma pince coupante. Il vient. Maintenant je le pouce avec mon tournevis en frappant celui-ci avec ma pince coupante et j’arrive à extraire l’axe. Quel bonheur, je le mets dans mon sac à dos.
J’attaque à nouveau les réas au tournevis mais rien ne bouge. Je comprends bien que je ne vais pas y arriver et que je n’ai plus qu’à redescendre pour réfléchir. Avant il me reste une chose à faire, vérifier ma girouette anémomètre. Je la démonte et inspecte les contacts, ils sont nickel, rien à dire, le problème ne vient pas de là. Je m’assure également que le câble n’est pas abimé à l’endroit où il rentre dans le mat mais non, tout va bien.
Je n’ai plus qu’à redescendre.
J’essaie ensuite de libérer les réas en étarquant la balancine. Je la frappe en bout de bôme et grâce à des poulies de renvoie, je l’étarque très fort avec le winch de génois. Un moment j’entends un bruit, quelque chose à bougé mais tout est toujours bloqué. Je me dis alors que je dois remonter en haut du mat et frapper un bout sur la manille de ma drisse de grand voile afin de tirer celle-ci et son réa vers l’extérieur.
Afin de ne pas recommencer l’erreur de ce matin, je sors ma drisse de spi de son retour au cockpit et grâce à une poulie ouvrante que je frappe sur un taquet du mat je fais un renvoie sur la poupée de guindeau. Je m’équipe à nouveau, dans mon sac un démanilleur, un très gros tournevis et un marteau et sur mon dos une vieille écoute de génois.
Comme Ben n’est pas là, je demande à Lloyd, mon voisin de gauche, un jeune très sympa, celui qui a la moto Yamaha s’il peut m’aider. Il vient gentiment et là c’est beaucoup plus facile, il suffit d’appuyer sur le bouton.
Quand j’arrive en haut je constate que le réa de balancine est un peu sorti. J’essaye avec le tournevis et le marteau mais c’est impossible, je comprends bien que je n’y arriverais pas ainsi. Je frappe donc mon écoute de génois sur la manille de la drisse de grand voile après l’avoir retiré du pataras et je me faits redescendre.
C’est maintenant l’heure du repas. Je m’y recolle juste après la vaisselle. Je frappe une poulie ouvrante sur un taquet à l’arrière du bateau pour faire un renvoie sur un winch de génois et j’étarque au maximum. Tout d’un coup, « Craque », « Plafff », « Plafff », « Ploufff » La poulie est sortie, elle a rebondie deux fois sur le pont puis est tombée à l’eau. Quel bonheur ! J’aurais bien voulu la voir mais tant pis, le principal c’est quelle soit sortie. Je n’ai plus qu’à tirer sur mon bout pour récupérer ma drisse de grand voile.
Hé bien voilà l’objectif de la journée de réalisé. Je n’ai plus qu’à faire une grande sieste, demain sera un autre jour. Dans l’après midi je suis invité par Trévors à boire une bière sur « Anthélia » puis Lloyd m’apporte un DVD du film Indochine en Français et me prête son lecteur de DVD. Avec sa copine, ils sont de Cairnes, ils sont venus il y a trois ans pour travailler à Darwin et repartent courant octobre. Cela va être dur car ils repartent avec le vent dans le nez.
La vie est belle, les copains très sympas, quelle escale merveilleuse.
A demain.
Jean Louis
11H30 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Encore une journée qui se termine avec la réussite des objectifs. Je m’étais fixé de démonter mes poulies de tête de mat.
Après le petit déjeuner, je m’équipe donc. Pantalon, chemise, chaussettes, chaussures et j’enfile mon harnais. Dans un petit sac à dos j’ai mis quelques outils, un démanilleur, des tournevis, une pince universelle, une pince coupante, un couteau … J’ai bien réfléchie à la manœuvre.
Quand Ben me voit ainsi équipé il me propose immédiatement de me hisser en haut du mat. Je le préviens que je suis lourd mais il est costaud et franchement c’est tellement dur de monter seul que je ne refuse pas. Seulement la drisse part du cockpit et passe dans pas mal de réas ce qui fait que c’est excessivement dur. Le pauvre, j’ai mal pour lui, il peine excessivement. Je l’aide comme je peux en me tirant quand c’est possible. Je finie par arriver au deuxième étage de barres de flèches. Je lui demande de stopper un instant et je démonte la fixation de mon lazzi jack tribord car la poulie est totalement tordue. Déjà une chose de faite.
Il continue à me monter et bientôt je suis en haut du mat. La première chose que je fais c’est de verrouiller la manille de ma drisse de grand voile sur un pataras. Ainsi assurée, je ne risque pas de la voir filer à l’intérieur du mat. Ensuite j’essaye de la décoincer mais c’est impossible, j’y vais avec un tournevis, c’est pareil, tout est tellement coincé que rien ne bouge. Comment je vais bien pouvoir faire ?
Je m’attaque ensuite à la goupille qui retient l’axe. Elle est mal placée et en butée sur le bord du mat mais il est impossible de tourner l’axe. Je l’attaque alors à la pince coupante et progressivement j’arrive à l’extraire en lui donnant de la courbure. Quand elle sort je suis vraiment content. Comme je n’ai pas pris de marteau, je frappe sur le bout de l’axe avec le plat de ma pince coupante. Il vient. Maintenant je le pouce avec mon tournevis en frappant celui-ci avec ma pince coupante et j’arrive à extraire l’axe. Quel bonheur, je le mets dans mon sac à dos.
J’attaque à nouveau les réas au tournevis mais rien ne bouge. Je comprends bien que je ne vais pas y arriver et que je n’ai plus qu’à redescendre pour réfléchir. Avant il me reste une chose à faire, vérifier ma girouette anémomètre. Je la démonte et inspecte les contacts, ils sont nickel, rien à dire, le problème ne vient pas de là. Je m’assure également que le câble n’est pas abimé à l’endroit où il rentre dans le mat mais non, tout va bien.
Je n’ai plus qu’à redescendre.
J’essaie ensuite de libérer les réas en étarquant la balancine. Je la frappe en bout de bôme et grâce à des poulies de renvoie, je l’étarque très fort avec le winch de génois. Un moment j’entends un bruit, quelque chose à bougé mais tout est toujours bloqué. Je me dis alors que je dois remonter en haut du mat et frapper un bout sur la manille de ma drisse de grand voile afin de tirer celle-ci et son réa vers l’extérieur.
Afin de ne pas recommencer l’erreur de ce matin, je sors ma drisse de spi de son retour au cockpit et grâce à une poulie ouvrante que je frappe sur un taquet du mat je fais un renvoie sur la poupée de guindeau. Je m’équipe à nouveau, dans mon sac un démanilleur, un très gros tournevis et un marteau et sur mon dos une vieille écoute de génois.
Comme Ben n’est pas là, je demande à Lloyd, mon voisin de gauche, un jeune très sympa, celui qui a la moto Yamaha s’il peut m’aider. Il vient gentiment et là c’est beaucoup plus facile, il suffit d’appuyer sur le bouton.
Quand j’arrive en haut je constate que le réa de balancine est un peu sorti. J’essaye avec le tournevis et le marteau mais c’est impossible, je comprends bien que je n’y arriverais pas ainsi. Je frappe donc mon écoute de génois sur la manille de la drisse de grand voile après l’avoir retiré du pataras et je me faits redescendre.
C’est maintenant l’heure du repas. Je m’y recolle juste après la vaisselle. Je frappe une poulie ouvrante sur un taquet à l’arrière du bateau pour faire un renvoie sur un winch de génois et j’étarque au maximum. Tout d’un coup, « Craque », « Plafff », « Plafff », « Ploufff » La poulie est sortie, elle a rebondie deux fois sur le pont puis est tombée à l’eau. Quel bonheur ! J’aurais bien voulu la voir mais tant pis, le principal c’est quelle soit sortie. Je n’ai plus qu’à tirer sur mon bout pour récupérer ma drisse de grand voile.
Hé bien voilà l’objectif de la journée de réalisé. Je n’ai plus qu’à faire une grande sieste, demain sera un autre jour. Dans l’après midi je suis invité par Trévors à boire une bière sur « Anthélia » puis Lloyd m’apporte un DVD du film Indochine en Français et me prête son lecteur de DVD. Avec sa copine, ils sont de Cairnes, ils sont venus il y a trois ans pour travailler à Darwin et repartent courant octobre. Cela va être dur car ils repartent avec le vent dans le nez.
La vie est belle, les copains très sympas, quelle escale merveilleuse.
Sun, 26 Sep 2010 09:30:00 GMT - Quelle chaleur 130° 51 E 12°26 S
Sun, 26 Sep 2010 09:30:00 GMT - Quelle chaleur 130° 51 E 12°26 S
11H30 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
J’ai l’impression qu’il fait de plus en plus chaud. Le matin quand je me lève le thermomètre à l’intérieur du bateau affiche déjà 32 degrés. Quand il y a un peu d’air c’est supportable mais quand l’air stagne c’est difficile. Par moment, la nuit surtout, il pleut quelques goutes et ensuite cela va un peu mieux.
Je bois énormément, de l’eau bien fraîche et je transpire abondamment. Il paraît qu’en remontant sur Bali et surtout sur Singapour, c’est encore pire.
Aujourd’hui c’est dimanche, beaucoup de bateaux sont sortis pour la journée.
Mon copain Ben a dû retourner d’urgence à Brisbane car sont père a été hospitalisé pour un problème cardiaque. Quel garçon sympathique, il m’a montré ses photos de pêche au gros, c’est impressionnant. Très souvent quand il ramène un espadon, avec son long rostre et sa voile sur le dos, celui-ci en arrivant au bateau fait un saut très haut hors de l’eau. Cela fait des photos magnifiques.
Les eaux autour de Brisbane sont très poissonneuses, il y a plein de requins. Le record de Ben est un requin de 7 mètres !
Nous avons beaucoup discuté, ce qui m’a étonné c’est le nombre très bas d’Australiens, 21 millions alors que ce que nous autres Européens avons tendance à prendre pour une île est en fait un très vaste continent. Il y a paraît il des kangourous de toutes tailles, les plus grands font entre deux mètres cinquante et trois mètres de haut et ils sont très dangereux. Ils ont de grosses griffes sur les pattes avant et sont capable de vous déchiqueter. Ben chasse et il me disait qu’avant d’approcher un kangourou qui semble mort il lui remet toujours deux ou trois coups de fusils.
J’ai encore travaillé sur le bateau, j’ai changé deux interrupteurs qui ne fonctionnaient plus, celui pour le feu de mouillage ainsi que celui pour inhiber l’alarme. C’est l’air marin qui les abime. Ils s’oxydent puis se bloquent et la palette casse. J’ai également fait le niveau d’huile de l’inverseur. Quelques seringues d’huile pour boîte de vitesse automatique.
Cet après midi j’ai changé l’ « impeller », c’est la petite roue à aubes de la pompe à eau de mer du moteur principal. C’est de la maintenance préventive, je crois que celle-ci a fait le tour de méditerranée avant de faire les deux tiers du tour du monde, elle a bien mérité la retraite.
J’ai encore quelques problèmes à résoudre, demain matin je vais aller chez le shipchandler pour trouver des poulies afin de remonter mes lazzis jack. Il faut également que je trouve du gaz, j’ai peur que cela soit compliqué.
A demain
Jean Louis
11H30 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
J’ai l’impression qu’il fait de plus en plus chaud. Le matin quand je me lève le thermomètre à l’intérieur du bateau affiche déjà 32 degrés. Quand il y a un peu d’air c’est supportable mais quand l’air stagne c’est difficile. Par moment, la nuit surtout, il pleut quelques goutes et ensuite cela va un peu mieux.
Je bois énormément, de l’eau bien fraîche et je transpire abondamment. Il paraît qu’en remontant sur Bali et surtout sur Singapour, c’est encore pire.
Aujourd’hui c’est dimanche, beaucoup de bateaux sont sortis pour la journée.
Mon copain Ben a dû retourner d’urgence à Brisbane car sont père a été hospitalisé pour un problème cardiaque. Quel garçon sympathique, il m’a montré ses photos de pêche au gros, c’est impressionnant. Très souvent quand il ramène un espadon, avec son long rostre et sa voile sur le dos, celui-ci en arrivant au bateau fait un saut très haut hors de l’eau. Cela fait des photos magnifiques.
Les eaux autour de Brisbane sont très poissonneuses, il y a plein de requins. Le record de Ben est un requin de 7 mètres !
Nous avons beaucoup discuté, ce qui m’a étonné c’est le nombre très bas d’Australiens, 21 millions alors que ce que nous autres Européens avons tendance à prendre pour une île est en fait un très vaste continent. Il y a paraît il des kangourous de toutes tailles, les plus grands font entre deux mètres cinquante et trois mètres de haut et ils sont très dangereux. Ils ont de grosses griffes sur les pattes avant et sont capable de vous déchiqueter. Ben chasse et il me disait qu’avant d’approcher un kangourou qui semble mort il lui remet toujours deux ou trois coups de fusils.
J’ai encore travaillé sur le bateau, j’ai changé deux interrupteurs qui ne fonctionnaient plus, celui pour le feu de mouillage ainsi que celui pour inhiber l’alarme. C’est l’air marin qui les abime. Ils s’oxydent puis se bloquent et la palette casse. J’ai également fait le niveau d’huile de l’inverseur. Quelques seringues d’huile pour boîte de vitesse automatique.
Cet après midi j’ai changé l’ « impeller », c’est la petite roue à aubes de la pompe à eau de mer du moteur principal. C’est de la maintenance préventive, je crois que celle-ci a fait le tour de méditerranée avant de faire les deux tiers du tour du monde, elle a bien mérité la retraite.
J’ai encore quelques problèmes à résoudre, demain matin je vais aller chez le shipchandler pour trouver des poulies afin de remonter mes lazzis jack. Il faut également que je trouve du gaz, j’ai peur que cela soit compliqué.
A demain
Jean Louis
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"vendredi 24 dialyse 7heures matin ensuite clinique 5HEURES le soir angioplastie petit retrecissement j’aieue des crampes penible mais maitenant tout va bien je suis heureuse d’ avoir de vos nouvelles demain dialyse le soir phillippine pour 4jours il ya 4ans que jnous nous pas vues bon courage union de pen sèes affectionroselyned " Envoyé par roselynedemeestere le 26-09-2010 à 21:48
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"bonjour jean-louis trés heureux pour vous que tous vas pour le mieux.Je suis certain que dans la difficultée il faut s’accrocher et que des jours meilleurs arriverons de retour.Bravo jean louis pour ce que vous faite.nous ne pouvons etre qu’admiratif. J’ai rencontré regis au bar "la hune"ou nous avons pris un café ensemble.Il vous souhaite le bonjour et vous encourage dans votre aventure.Il se prépare pour la route du rhum.Il me dit que son bateau(un pogo 40 fabriquer a st marine)est trés sportif surtout quand il remonte au vent.le bateau est inconfortable.Bon en meme temps regis reste un grand sportif et je crois qu’il doit aimer cherher la performence.Bonne continuation pour la suite,en arrivant sur bali les paysages vont etre magnifique. bon vent noel" Envoyé par morin noel le 27-09-2010 à 08:15
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"salut jl, je pense en lisant tes chroniques journalieres a l appendice technique qu a fait notre grand ancien Bernard Moitessier a ses livres et qui sont tres tres utiles a tous ses congeneres au long cours. Tu nous rendrais grand service a tous en faisant en appendice de ton livre de bord un recap de tous les problemes techniques et autres rencontres, non seulement sur le bateau, mais aussi autres, je pense notamment au moment ou tu as failli te planter avant Panama parce que le GPS donnait une position assez ecartee de celle de la carte. Par exemple je n avais pas inclus dans ma liste de pieces de rechange une poulie de tete de mat pour la drisse de GV, je vais le faire. Ici le temps se met doucement au frais, beurk, je deteste l hiver et le froid, mais il faut vraiment faire les modifs sur le bateau et regler mes trucs en A du Sud et a mada.. avant de partir. Sagar est a St Raph, Santa Lucia, c est beaucoup plus pratique ! 45 mn en moto ou en Land. (Pas de place a Cannes). Ici la politique est omnipresente, c est le halali sur Sarko, c est fatiguant, voila aussi que l on negocie avec les preneurs d otage, le 1/3 monde rit de nous, un de mes amis Africains me demandait recemment pourquoi la France est devenue aussi faible, et pourquoi en retorsion nous ne prenions pas aussi en otage quelques responsables des organisations concernees pour les echanger contre nos otages, il est pour la loi du tallion et demi, il dit que c est le seul moyen en Afrique, et que nous raisonnons pour traiter des problems la bas en fonction de notre systeme de valeurs alors qu il faudrait tenir compte des valeurs de reference de nos interlocuteurs pour agir, ces personnes meprisent notre faiblesse et ne respectent que la force, je lui laisse la responsabilite de ses propos.. mais peut etre a t il raison dans son contexte. Si nous cedons systematiquement, les prises d otages vont aller crescendo. Bon dans ton campng car au bord de mer nous en aurions discute un bon moment.. amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 27-09-2010 à 08:37
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"Bjr J-Louis. Après 2 ou 3 ans à Singapour, à la fin de mes voyages , rentré en France , j’adorais l’hiver..... après avoir souffert de la chaleur . L’australie était ma destination 1ère, je n’y suis jamais allé, mais je crois que c’est toujours un endroit de grands horizons. Errol Flynn, l’acteur navigateur a bcp navigué dans ces coins là. Maintenant que la fenêtre Madagascar sud s’est refermée, où allez-vous faire escale ? Pour mon bateau, je dois recevoir le bati, les couples femelles et les membrures en Okoumé vers le 10/12 octobre, l’hiver va être intéressant. Bon Voyage ." Envoyé par Hubert Durand le 27-09-2010 à 09:11
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"Bonjour Jean-Louis, On sent que vous passez de bons moments ces derniers jours malgré tout le boulot à faire, tant mieux ! A se demander, si vous n’allez pas devenir Australien...Chez nous, à Paris, l’automne s’installe, et c’est d’autant plus nécessaire de voyager par correspondance avec vous ! Je suis donc très curieuse de savoir comment vous planifiez votre parcours pour la suite. Depuis que vous nous avez annoncé le changement de plan, je ne sais plus très bien. A l’occasion, dites nous ! Amitiés- Florence" Envoyé par Florence le 27-09-2010 à 11:18
Mon, 27 Sep 2010 09:30:00 GMT - Une bonne nouvelle 130° 51 E 12°26 S
Mon, 27 Sep 2010 09:30:00 GMT - Une bonne nouvelle 130° 51 E 12°26 S
11H30 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Ce soir j’ai rencontré le « Lockmaster », il m’a tendu un papier, le livreur de « Australian Air Express » est passé pour me délivrer un colis mais comme il y a un code sur la porte il n’a pas pût rentrer. J’ai appelé leur bureau et le livreur va remettre demain mon colis au « Lockmaster ». Mes réas sont donc arrivés et je vais bientôt pouvoir repartir, mercredi certainement.
Ce matin j’ai pris le bus de 8 heures pour aller chez le shipchandler à Tipperary Marina. J’ai acheté deux poulies pour remonter mes lazzis jack ainsi que deux mètres de cordage. J’espérais trouver des bouteilles de gaz mais il n’y en avait pas.
Le patron m’a indiqué la station BP en ville. J’ai attendu pendant une heure un bus qui finalement n’est pas passé et j’ai dû faire le trajet à pied, entre deux et trois kilomètres. A cette station il n’y avait pas non plus de bouteilles et j’ai compris qu’il fallait que je cherche à faire remplir mes bouteilles, que je ne trouverais pas de « Campingaz » ici. Le vendeur m’a dit d’aller à Night Cliff, c’est en banlieue, impossible de s’y rendre à pieds. Il faut que je m’informe un peu mieux avant de courir là bas. Avant de prendre le bus du retour je suis passé au super marché faire quelques courses, j’ai pris pour trois jours car j’espère partir mercredi après avoir fait un avitaillement.
J’ai visionné le film « Indochine » que m’a prêté Lloyd. C’est avec Catherine Deneuve. Quelle ambiance ! L’action se passe au Vietnam et une partie du film a été tourné dans la baie d’Ha Long. Cela tombe bien, que c’est beau, j’ai vraiment hâte de visiter ce pays, je suis persuadé que je vais aimer énormément.
Ce sera tout pour aujourd’hui.
A demain.
Jean Louis
11H30 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Ce soir j’ai rencontré le « Lockmaster », il m’a tendu un papier, le livreur de « Australian Air Express » est passé pour me délivrer un colis mais comme il y a un code sur la porte il n’a pas pût rentrer. J’ai appelé leur bureau et le livreur va remettre demain mon colis au « Lockmaster ». Mes réas sont donc arrivés et je vais bientôt pouvoir repartir, mercredi certainement.
Ce matin j’ai pris le bus de 8 heures pour aller chez le shipchandler à Tipperary Marina. J’ai acheté deux poulies pour remonter mes lazzis jack ainsi que deux mètres de cordage. J’espérais trouver des bouteilles de gaz mais il n’y en avait pas.
Le patron m’a indiqué la station BP en ville. J’ai attendu pendant une heure un bus qui finalement n’est pas passé et j’ai dû faire le trajet à pied, entre deux et trois kilomètres. A cette station il n’y avait pas non plus de bouteilles et j’ai compris qu’il fallait que je cherche à faire remplir mes bouteilles, que je ne trouverais pas de « Campingaz » ici. Le vendeur m’a dit d’aller à Night Cliff, c’est en banlieue, impossible de s’y rendre à pieds. Il faut que je m’informe un peu mieux avant de courir là bas. Avant de prendre le bus du retour je suis passé au super marché faire quelques courses, j’ai pris pour trois jours car j’espère partir mercredi après avoir fait un avitaillement.
J’ai visionné le film « Indochine » que m’a prêté Lloyd. C’est avec Catherine Deneuve. Quelle ambiance ! L’action se passe au Vietnam et une partie du film a été tourné dans la baie d’Ha Long. Cela tombe bien, que c’est beau, j’ai vraiment hâte de visiter ce pays, je suis persuadé que je vais aimer énormément.
Ce sera tout pour aujourd’hui.
A demain.
Jean Louis
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"Salut captain, Que de mésaventures, j’espère que tu as reçu ton cadeau de Noel, à l’heure qu’il est...J’imagine que tu as déjà les yeux rivés sur le large...et Bali..à ce propos je me suis balladé sur Google Earth et j’ai vu que la côte, la bas n’était pas très hospitalière en dehors de beaux mouillages je n’ ai pas trouvé de marina??? Sympas tes nouveaux cops (comme dirait Juju) ce sont des beaux bébés... Quand comptes tu lever l’ancre et combien de miles pour Bali. Ici, tout va bien...temùps pourri à Paris..tempète de ciel bleu en Provence...Demain nous allons passer la journée à Saint Trop, c’est la semaine des vieux gréments...ex New Largue...ça te rappelle des souvenirs??? En attente de tes nouvelles Ps, J’ai vu 3 fois "Indochine" quel beau film...je salive à l’avance sur la baie d’Ha Long...." Envoyé par Jacky Peudevin le 28-09-2010 à 10:27
Tue, 28 Sep 2010 09:30:00 GMT - Prêt pour reprendre la mer 130° 51 E 12°26 S
Tue, 28 Sep 2010 09:30:00 GMT - Prêt pour reprendre la mer 130° 51 E 12°26 S
11H30 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Je suis prêt pour reprendre la mer. Que de moments sympas j’ai vécu ici.
Hier soir Lloyd est venu boire l’apéritif sur Harmattan. Nous avons discuté un très long moment. Il a acheté son bateau il y a juste un an, il n’a jamais fait beaucoup de voile, il a encore plein de questions. C’était une soirée agréable.
Ce matin j’ai fait le plein d’eau et lancé une lessive avant que Trévors du bateau Anthelia me promène avec sa voiture dans tout Darwin pour essayer de trouver du gaz. C’est impossible car en Australie il n’y a pas de butane, seulement du propane. J’ai fini par acheter un petit réchaud portatif et huit cartouches de gaz de 220 gr chacune, le tout pour l’équivalent de 18 Euros. Cela me permet d’avoir une solution de secoure si je tombais en panne avec ma dernière bouteille.
J’aime beaucoup ce pays, c’est le pays des grands espaces et dès que l’on sort un peu de Darwin cela se voit. Le terre plein centrale sur les routes importantes est d’une largeur étonnante ainsi que les bas côté. L’Australie est un pays assez plat et du coup on peu voir des camions d’une longueur incroyable. J’ai vu un tracteur, très beau, énorme, qui tirait quatre remorques ! Imaginez la longueur, c’est grand comme quatre semi-remorque mis bout à bout. Pour doubler cela il faut plus d’un kilomètre.
Les gens sont sympa ici, ils ont l’esprit libre, ce sont encore des pioniers.
Puis en début d’après midi j’ai aperçu le « Lockmaster », il avait mon colis avec les réas neufs. Je me suis mis en tenu et un voisin m’a hissé en haut du mat à l’aide de mon guindeau. J’ai remonté mes deux réas neufs et j’en ai profité pour refixer mes lazzis jack. Tout s’est bien passé sauf que ma casquette s’est envolé. J’étais un peu triste car je l’aimais bien.
Demain matin je dois aller en ville pour voir la douane puis faire quelques courses de produits frais avant de prendre la mer. Je crois que je ne pourrais partir que demain soir car la marée basse est à 15h22.
A demain.
Jean Louis
11H30 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Je suis prêt pour reprendre la mer. Que de moments sympas j’ai vécu ici.
Hier soir Lloyd est venu boire l’apéritif sur Harmattan. Nous avons discuté un très long moment. Il a acheté son bateau il y a juste un an, il n’a jamais fait beaucoup de voile, il a encore plein de questions. C’était une soirée agréable.
Ce matin j’ai fait le plein d’eau et lancé une lessive avant que Trévors du bateau Anthelia me promène avec sa voiture dans tout Darwin pour essayer de trouver du gaz. C’est impossible car en Australie il n’y a pas de butane, seulement du propane. J’ai fini par acheter un petit réchaud portatif et huit cartouches de gaz de 220 gr chacune, le tout pour l’équivalent de 18 Euros. Cela me permet d’avoir une solution de secoure si je tombais en panne avec ma dernière bouteille.
J’aime beaucoup ce pays, c’est le pays des grands espaces et dès que l’on sort un peu de Darwin cela se voit. Le terre plein centrale sur les routes importantes est d’une largeur étonnante ainsi que les bas côté. L’Australie est un pays assez plat et du coup on peu voir des camions d’une longueur incroyable. J’ai vu un tracteur, très beau, énorme, qui tirait quatre remorques ! Imaginez la longueur, c’est grand comme quatre semi-remorque mis bout à bout. Pour doubler cela il faut plus d’un kilomètre.
Les gens sont sympa ici, ils ont l’esprit libre, ce sont encore des pioniers.
Puis en début d’après midi j’ai aperçu le « Lockmaster », il avait mon colis avec les réas neufs. Je me suis mis en tenu et un voisin m’a hissé en haut du mat à l’aide de mon guindeau. J’ai remonté mes deux réas neufs et j’en ai profité pour refixer mes lazzis jack. Tout s’est bien passé sauf que ma casquette s’est envolé. J’étais un peu triste car je l’aimais bien.
Demain matin je dois aller en ville pour voir la douane puis faire quelques courses de produits frais avant de prendre la mer. Je crois que je ne pourrais partir que demain soir car la marée basse est à 15h22.
A demain.
Jean Louis
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"salut JL Bon tout rentre dans l ordre. Moi je ne serai pas parti sans faire un plein total de gazole, quitte meme a retarder d un jour, car c est la securite. Mon autre pote Jean Louis qui a le 23 m de Ph Briand vient d avoir de serieux problemes par pollution ( bacteries) de fuel, c est une bonne precaution de mettre du produit anti bacteries quand tu fais tes pleins dans les pays exotiques, sinon plus de moteur plus de groupe..ces saletes mla bouchent tout. A la lecture de ton resume de ce jour je ne peux m empecher, tant pis si tu rales un coup, de te faire remarquer que si tu avais une soute a petrole de 80 l et une cuisiniere a petrole, tu ne serais pas em... avec le gaz..et tu seras emm... jusqu au bout avec les differences de nature de gaz ( bruleurs), de pressions detendeurs, raccords, etc.. Avec 90 l de petrole tu en as pour un an, en faisant du pain tous les jours, du petrole tu en trouves partout, et pas cher. Idem pour les echelons de mat, je les avais enleves sur Sagar, et puis je me suis depeche de les remettre, bien m en a pris un jour en mer en quittant Moorea vers Bora j ai eu un probleme de rea sur l artimon, je suis monte avec une ceinture de securite bien sur, et ai pu regler le probleme rapidement et sans aucune aide..idem un jour sur le grand mat avec un Pb d anemometre, et une autre fois ampoule de feu de tete de mat. Bon allez ne rales pas, tu me connais.. il fallait que je fasses ces remarques, suite a nos discussions passees a ce sujet. Bien content que tout ailles bien. Amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 28-09-2010 à 22:20
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"Hola captain, Quelle belle photo du haut du mat...il me suffit de la regarder pour avoir un putain de vertige...mais je l’aurai un jour, je l’aurai... Quand tu parles des australiens ( au fait tu ne nous parle plus des Australiennes??) ça donne effectivement envie de découvrir ce pays/continent avec ses camions à 4 remorques, ça doit changer de notre vieille Europe au ventre mou...Eux ils ont les tablettes de chocolat...c’est normal ils sont très sportifs ces Wallabies... A plus de tes nouvelles...je pars à St.Trop... Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 29-09-2010 à 09:07
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"Coucou, Et oui, comme Jacky, j’ai pensé au vertige en regardant ta belle photo du haut de ton mat !!!!! Je ne pourrais pas monter non plus.... ca me hérisse rien que d’y penser. Bisous Marie" Envoyé par Marie le 29-09-2010 à 13:02
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"Salut Amiral. Je m’associe aux commentaires précédents au sujet de la belle photo prise d’en haut ( c’est toujours plus joli, vu d’en haut ). Alors, après avoir appâté le mâle Européen dans votre premier billet de Darwin, pas une photo d’une Australienne belle et bronzée !!!! Je demande d’ores et déjà une saisie de tout le matériel photo à la prochaine escale. Ce n’est pas possible, il doit bien y en avoir une ou alors cachez vous ces trésors pour votre photothèque personnelle ? Allez, un petit effort.... On vous suit en on vous encourage. Amités. Gd et sa Galie" Envoyé par GD le 29-09-2010 à 17:51
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"Coucou Capitaine, Berti voudrait savoir si c’était la casquette "Harmattan" ou le bonnet "Papa Noél" qui s’est envolé. Très dommage, en tout cas! Bise de la capitaine de Largyalo!" Envoyé par Berti le 29-09-2010 à 18:45
Wed, 29 Sep 2010 09:30:00 GMT - Que d’eau, que d’eau, que d’eau ! 130° 47 E 12°26 S
Wed, 29 Sep 2010 09:30:00 GMT - Que d’eau, que d’eau, que d’eau ! 130° 47 E 12°26 S
11H30 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quel souvenir ce départ de Darwin !
Ce matin réveil tardif, à 8 heures. Cela ne fait rien, je décide de prendre le bus de 9 heures. Je me lave rapidement, petit déjeune et vais attendre le bus. Comme avant-hier j’attends pour rien puisque le bus ne passe pas. J’apprendrais plus tard que ce bus ne passe que les weekends.
Je rentre au bateau faire une dialyse et finalement je prends le bus de 11 heures. Première mission, les douanes. C’est assez loin, il faut marcher pendant une demi-heure. Lorsque j’arrive le préposé me demande quand je pars, je lui réponds « Ce soir », il me dit alors qu’il faut passer trois jours à l’avance pour faire les papiers. Je reconnais immédiatement les douanes Australiennes dans cette réponse. Le prétexte c’est qu’il faut taper la « Clearance ». Il y a juste mon nom et le nom du bateau ainsi que le port de destination. Je trouve qu’ils exagèrent un peu.
Finalement après 20 minutes d’attente je récupère ma « Clearance » et je peux partir ce soir. Il est midi vingt, je n’aurais pas le temps de tout faire pour le bus de 13 heures, aussi je décide de m’accorder du bon temps et de visiter le vivier des crocodiles. Impressionnant ! Je regrette de ne pas avoir pris mon appareil photo. Il y a toutes sortes de reptiles, des très gros serpents, mais surtout plein de crocodiles, beaucoup de petits mais surtout des très gros. Le plus gros fait 5,5 mètres et pèse 800 kg. On peut nager dans une cage au milieu des crocodiles, je ne m’y risque pas. J’apprends que si la mâchoire de l’homme a une force de 20 kg, celle d’un crocodile a une force de 3,6 tonnes. Incroyable non ?
Puisque je vais prendre la mer, je décide de m’offrir un bon petit restaurant. Je prends un filet mignon avec des frittes. Que c’est bon.
Je vais ensuite faire mes courses de produits frais pour quinze jours et je reprends le bus de 15 heures. Une petite dialyse en arrivant, je prépare le bateau, je vais payer et à 17 heures je dis au revoir à tout le monde et me retrouve dans l’écluse. Je suis un peu ému de quitter cet endroit où tout le monde était gentil et où je me suis autant plu.
La mer est encore très basse et je m’échoue dans le passage. Il me faut bien 10 minutes pour me sortir. En fait j’avais mis le pilote pour rentrer les pare-battage mais c’est tellement étroit que j’ai fait une sortie de route. Le ciel est tout noir, je me dis que l’on v s’en prendre une terrible. Je viens juste de sortir de la passe très étroite lorsque cela commence. Un vent terrible, la mer en est toute plate et toute blanche. Puis des trombes d’eau se mettent à tomber, je vois à peine l’avant du bateau. Comme il y a beaucoup de bateaux, dont certains au mouillage, il faut faire très attention et je reste dans le cockpit. J’ai tout fermé mais je suis quand même trempé. Je n’ai jamais vu cela. Pendant plus de trois quart d’heure c’est un véritable déluge. A l’intérieur du bateau tout est trempé. Je suis content lorsque cela cesse enfin et que je distingue ce qu’il y a devant moi.
Voilà pour aujourd’hui, 8 milles au compteur.
A demain. Jean Louis
11H30 H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quel souvenir ce départ de Darwin !
Ce matin réveil tardif, à 8 heures. Cela ne fait rien, je décide de prendre le bus de 9 heures. Je me lave rapidement, petit déjeune et vais attendre le bus. Comme avant-hier j’attends pour rien puisque le bus ne passe pas. J’apprendrais plus tard que ce bus ne passe que les weekends.
Je rentre au bateau faire une dialyse et finalement je prends le bus de 11 heures. Première mission, les douanes. C’est assez loin, il faut marcher pendant une demi-heure. Lorsque j’arrive le préposé me demande quand je pars, je lui réponds « Ce soir », il me dit alors qu’il faut passer trois jours à l’avance pour faire les papiers. Je reconnais immédiatement les douanes Australiennes dans cette réponse. Le prétexte c’est qu’il faut taper la « Clearance ». Il y a juste mon nom et le nom du bateau ainsi que le port de destination. Je trouve qu’ils exagèrent un peu.
Finalement après 20 minutes d’attente je récupère ma « Clearance » et je peux partir ce soir. Il est midi vingt, je n’aurais pas le temps de tout faire pour le bus de 13 heures, aussi je décide de m’accorder du bon temps et de visiter le vivier des crocodiles. Impressionnant ! Je regrette de ne pas avoir pris mon appareil photo. Il y a toutes sortes de reptiles, des très gros serpents, mais surtout plein de crocodiles, beaucoup de petits mais surtout des très gros. Le plus gros fait 5,5 mètres et pèse 800 kg. On peut nager dans une cage au milieu des crocodiles, je ne m’y risque pas. J’apprends que si la mâchoire de l’homme a une force de 20 kg, celle d’un crocodile a une force de 3,6 tonnes. Incroyable non ?
Puisque je vais prendre la mer, je décide de m’offrir un bon petit restaurant. Je prends un filet mignon avec des frittes. Que c’est bon.
Je vais ensuite faire mes courses de produits frais pour quinze jours et je reprends le bus de 15 heures. Une petite dialyse en arrivant, je prépare le bateau, je vais payer et à 17 heures je dis au revoir à tout le monde et me retrouve dans l’écluse. Je suis un peu ému de quitter cet endroit où tout le monde était gentil et où je me suis autant plu.
La mer est encore très basse et je m’échoue dans le passage. Il me faut bien 10 minutes pour me sortir. En fait j’avais mis le pilote pour rentrer les pare-battage mais c’est tellement étroit que j’ai fait une sortie de route. Le ciel est tout noir, je me dis que l’on v s’en prendre une terrible. Je viens juste de sortir de la passe très étroite lorsque cela commence. Un vent terrible, la mer en est toute plate et toute blanche. Puis des trombes d’eau se mettent à tomber, je vois à peine l’avant du bateau. Comme il y a beaucoup de bateaux, dont certains au mouillage, il faut faire très attention et je reste dans le cockpit. J’ai tout fermé mais je suis quand même trempé. Je n’ai jamais vu cela. Pendant plus de trois quart d’heure c’est un véritable déluge. A l’intérieur du bateau tout est trempé. Je suis content lorsque cela cesse enfin et que je distingue ce qu’il y a devant moi.
Voilà pour aujourd’hui, 8 milles au compteur.
A demain. Jean Louis
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"Salut JL c est parti ! bon vent, ( de ce cote la ca a bien commence !!) on va te suivre par internet, a+ amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 30-09-2010 à 10:39
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"bonjour jean louis ça y est ,vous voila reparti vers d’autre horizon.C’est toujours aussi pationnant de voyager avec vous.Quand vous serez de retour a Marseille ,vos aventures vont nous manquer La route du rhum par de st malo le 31 octobre.86 skippers sont engagés.Reccord a battre pour cette traversée 7jours et 17h,c’est un autre monde.Le plus gros bateaux ,le multicoques de CAMAS 32m de long,23m de large et 16 tonnes piloté par un homme de 63 kg et meusure 1,70.La compétition est ouverte également au 40 pieds(regis en fait parti)voila quelques news de cette course. je vous souhaite une belle navigation. jean louis ,votre retour en méditeranée ce fait par ou? noel" Envoyé par morin.noel le 30-09-2010 à 12:18
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"Hola captain, Alors c’est rouparti, comme dirai notre vieux copain camarguo-anglais... Tu n’en n’a pas marre de toutes ces émotions...les trombes d’eau du départ, les bouées à perpete et surtout le gros cata aveugle...ça doit faire très peur. Je suis allé voir ta position sur G/E et j’ai vu tes cailloux Hibernia et Ashmore, le plus petit des 2 au S/E du gros n’est pas nommé, cela dit il est magnifique, s"agit il? de Hibernia? il est peu fréquentable...quand même. A l’Est ( 124.19°, 12.24° ) il y a une enorme nappe de pétrole émanant d’une fuite de plateforme qui a eu lieu en 2009. Le WWF, explique qu’il y a eu pendant plusieurs jours 400 barrils à la mer par jour...et que des dizaines de milliers de tortues, serpents de mer, dauphins et autres qui l’ont ingéré sont condamnés " many will die "...ça fait froid dans le dos.. A part ça je vois que tu as toiujours aussi peu de fond sous la quille, normal tu es toujours sur le plateau...alors qu’au large, plein Sud de Bali il y a presque 7000m... J’imagine que si tout va bien tu seras Dimanche à la ponte S/O de Timor...fais tu un stop? J’étais hier à St Trop, on a pris un bateau pour se ballader au milieu des vieux gréments de course ( il y en avait un de 1896, magnifique ) et des immenses monocoques modernes de course...quel spectacle... Tu sais, je me disais que si tu étais rentré fin Novembre on pourrait peut être organiser un week end départ de course du Rhum à St Malo ( notre copain Régis s’entraine déjà sur son Pogo ) et pourquoi pas avec les fins météorologues de Qimper??? Bonne Nav., captain Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 30-09-2010 à 13:40
Thu, 30 Sep 2010 10:00:00 GMT - En mer de Timor 128° 56 E 11°57 S
Thu, 30 Sep 2010 10:00:00 GMT - En mer de Timor 128° 56 E 11°57 S
12H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Me voici en mer de Timor, Tout le monde connaît ce nom, malheureusement à cause de la dispute dans le Timor Oriental. Cette île est assez longue, orientée Est Ouest. La partie orientale, ancienne colonie Portugaise est indépendante, c’est la République du Timor Orientale. La partie Ouest fait partie de l’Indonésie, ancienne colonie Hollandaise, qui convoite la partie orientale.
Je me dirige sur la pointe sud ouest de l’île, à 450 miles au nord ouest de Darwin. Mon problème est que sur la route directe il y a deux récifs, Hibernia et Ashmore et que malheureusement cette zone est mal couverte par la cartographie Navionics. Elle se trouve à la limite de la cartouche « Australie » et de la cartouche « Océan Indien – Chine » et une carte de détail a été omise. J’aurais bien voulu m’arrêter sur ces récifs car paraît il la couleur de l’eau est exceptionnelle mais sans carte de détail je suis obligé de donner un bon tour à ces récifs. Un autre danger, se situant lui aussi au sud de l’île de Timor, ce sont les plateformes pétrolières avec leurs câbles de fixation qui les débordent de façon importante. Je fais actuellement une route Ouest Nord Ouest pour passer au nord des récifs et des plateformes pétrolières.
Je n’ai pas beaucoup dormi cette nuit. Il a déjà fallu sortir de la zone du port de Darwin. Il faut savoir que le chenal est étroit et que les deux bouées, la rouge et la verte qui marquent l’entrée du port sont à 20 miles de celui-ci ! C'est-à-dire qu’il faut quatre heures de moteur pour être sorti du port. Et puis ensuite il a fallu gérer le trafic des bateaux dans cette zone.
En Australie, il y a des grands catamarans de travail. Ils sont énormes, gros comme des petits ferrys, en aluminium et servent aussi bien à la pêche qu’au transport de voitures, camions ….
Il est une heure du matin, je ne dors pas, je me repose allongé sur ma couchette. Tout d’un coup l’alarme collision retentie. Je me lève tranquillement, et me rends à la table à carte. Je valide l’alarme et constate qu’il y a un écho juste devant moi à un quart de mile. Je me précipite dehors pour constater qu’un de ces catamarans me viens droit dessus, pile sur ma route. Il est si près que je me rends compte que je vais m’encastrer sous lui, je vois très bien sa coque avec son feu rouge sur mon tribord et celle avec son feu vert sur mon bâbord. Je bondis sur la barre, appuie sur le bouton « Standby » du pilote et jette la barre à droite toute. Quelques dizaines de secondes plus tard, le catamaran défile toutes lumières allumées sur mon bâbord. Il n’a pas dévié d’un pouce. Je pense qu’il n’y avait personne sur la passerelle, ils ne m’ont pas vu. Lorsque l’on arrive ainsi face à face, le système d’alarme réagit très tard car la surface pour réfléchir l’onde radar est très petite. C’est la première fois que j’évite une collision d’aussi près. Il va sans dire qu’après avoir vécu cela il est très difficile de trouver le sommeil. Dès que cela commence à venir, il faut que je me lève pour voir s’il n’y a rien devant.
Ce matin, vers dix heures trente, je suis en pleine dialyse, quand un avion me survole au ras des mats. Puis juste après, la VHF se mets à crachoter. Quelqu'un parle, Il cherche à parler avec un ketch blanc, position 12°02S, 129° 39E. Je demande à ce qu’il répète la position. Pas d’erreur c’est bien moi. Nous passons sur le canal 72 et je dois dire le nom du bateau, épeler, dire son port d’attache, d’où je viens, où je vais …. Cela semble le satisfaire et je peux terminer ma dialyse tranquillement.
Puis en début d’après midi, je termine ma dialyse et sors sur le pont pour mettre ma poche à vider, je vois alors que je suis entouré de dauphins. Je prends la caméra et vais à l’avant du bateau, sur la delphinière. Quel spectacle ! Il y en a une trentaine. Il y a les papas, ils sont longs et gros, entre 2,5 et 3 mètres. Ils sont sous la delphinière, le plus près possible de l’étrave. Et puis il y a les mamans avec les bébés. Que c’est émouvant, il y en a de tous les âges et de toutes les tailles. Ils nagent toujours ensemble, le bébé est comme collé à la mère. Les mères restent un peu plus loin et à l’écart des autres. Il y a un petit qui m’émeut particulièrement, il fait entre 40 et 60 centimètres, on dirait une bonite. Il fait des bêtises, par moment il saute hors de l’eau un peu n’importe comment, c’est trop drôle. Le spectacle dure plus d’une heure. Je n’arrive pas à m’en lasser. Et puis tout à coup je constate que nous sommes en train de croiser un serpent de mer, il nage à la surface de l’eau. Il est crème avec des anneaux marrons et fait environ un mètre cinquante de long pour 3 ou 4 centimètres de diamètre. Je me demande ce qu’il fait là si loin des côtes.
On voit que la saison de la mousson de sud est se termine car il n’y a pas beaucoup de vent. Hier soir je suis parti au moteur, pas du tout de vent. Cela s’est levé un tout petit peu vers midi, j’ai déroulé le génois et j’étais moteur et voile jusqu’à 15 heures où j’ai coupé le moteur. Cela n’a pas duré, à 16 heures je dois remettre le moteur en marche.
Ce soir le compteur journalier indique 119 miles.
A demain.
Jean Louis
12H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Me voici en mer de Timor, Tout le monde connaît ce nom, malheureusement à cause de la dispute dans le Timor Oriental. Cette île est assez longue, orientée Est Ouest. La partie orientale, ancienne colonie Portugaise est indépendante, c’est la République du Timor Orientale. La partie Ouest fait partie de l’Indonésie, ancienne colonie Hollandaise, qui convoite la partie orientale.
Je me dirige sur la pointe sud ouest de l’île, à 450 miles au nord ouest de Darwin. Mon problème est que sur la route directe il y a deux récifs, Hibernia et Ashmore et que malheureusement cette zone est mal couverte par la cartographie Navionics. Elle se trouve à la limite de la cartouche « Australie » et de la cartouche « Océan Indien – Chine » et une carte de détail a été omise. J’aurais bien voulu m’arrêter sur ces récifs car paraît il la couleur de l’eau est exceptionnelle mais sans carte de détail je suis obligé de donner un bon tour à ces récifs. Un autre danger, se situant lui aussi au sud de l’île de Timor, ce sont les plateformes pétrolières avec leurs câbles de fixation qui les débordent de façon importante. Je fais actuellement une route Ouest Nord Ouest pour passer au nord des récifs et des plateformes pétrolières.
Je n’ai pas beaucoup dormi cette nuit. Il a déjà fallu sortir de la zone du port de Darwin. Il faut savoir que le chenal est étroit et que les deux bouées, la rouge et la verte qui marquent l’entrée du port sont à 20 miles de celui-ci ! C'est-à-dire qu’il faut quatre heures de moteur pour être sorti du port. Et puis ensuite il a fallu gérer le trafic des bateaux dans cette zone.
En Australie, il y a des grands catamarans de travail. Ils sont énormes, gros comme des petits ferrys, en aluminium et servent aussi bien à la pêche qu’au transport de voitures, camions ….
Il est une heure du matin, je ne dors pas, je me repose allongé sur ma couchette. Tout d’un coup l’alarme collision retentie. Je me lève tranquillement, et me rends à la table à carte. Je valide l’alarme et constate qu’il y a un écho juste devant moi à un quart de mile. Je me précipite dehors pour constater qu’un de ces catamarans me viens droit dessus, pile sur ma route. Il est si près que je me rends compte que je vais m’encastrer sous lui, je vois très bien sa coque avec son feu rouge sur mon tribord et celle avec son feu vert sur mon bâbord. Je bondis sur la barre, appuie sur le bouton « Standby » du pilote et jette la barre à droite toute. Quelques dizaines de secondes plus tard, le catamaran défile toutes lumières allumées sur mon bâbord. Il n’a pas dévié d’un pouce. Je pense qu’il n’y avait personne sur la passerelle, ils ne m’ont pas vu. Lorsque l’on arrive ainsi face à face, le système d’alarme réagit très tard car la surface pour réfléchir l’onde radar est très petite. C’est la première fois que j’évite une collision d’aussi près. Il va sans dire qu’après avoir vécu cela il est très difficile de trouver le sommeil. Dès que cela commence à venir, il faut que je me lève pour voir s’il n’y a rien devant.
Ce matin, vers dix heures trente, je suis en pleine dialyse, quand un avion me survole au ras des mats. Puis juste après, la VHF se mets à crachoter. Quelqu'un parle, Il cherche à parler avec un ketch blanc, position 12°02S, 129° 39E. Je demande à ce qu’il répète la position. Pas d’erreur c’est bien moi. Nous passons sur le canal 72 et je dois dire le nom du bateau, épeler, dire son port d’attache, d’où je viens, où je vais …. Cela semble le satisfaire et je peux terminer ma dialyse tranquillement.
Puis en début d’après midi, je termine ma dialyse et sors sur le pont pour mettre ma poche à vider, je vois alors que je suis entouré de dauphins. Je prends la caméra et vais à l’avant du bateau, sur la delphinière. Quel spectacle ! Il y en a une trentaine. Il y a les papas, ils sont longs et gros, entre 2,5 et 3 mètres. Ils sont sous la delphinière, le plus près possible de l’étrave. Et puis il y a les mamans avec les bébés. Que c’est émouvant, il y en a de tous les âges et de toutes les tailles. Ils nagent toujours ensemble, le bébé est comme collé à la mère. Les mères restent un peu plus loin et à l’écart des autres. Il y a un petit qui m’émeut particulièrement, il fait entre 40 et 60 centimètres, on dirait une bonite. Il fait des bêtises, par moment il saute hors de l’eau un peu n’importe comment, c’est trop drôle. Le spectacle dure plus d’une heure. Je n’arrive pas à m’en lasser. Et puis tout à coup je constate que nous sommes en train de croiser un serpent de mer, il nage à la surface de l’eau. Il est crème avec des anneaux marrons et fait environ un mètre cinquante de long pour 3 ou 4 centimètres de diamètre. Je me demande ce qu’il fait là si loin des côtes.
On voit que la saison de la mousson de sud est se termine car il n’y a pas beaucoup de vent. Hier soir je suis parti au moteur, pas du tout de vent. Cela s’est levé un tout petit peu vers midi, j’ai déroulé le génois et j’étais moteur et voile jusqu’à 15 heures où j’ai coupé le moteur. Cela n’a pas duré, à 16 heures je dois remettre le moteur en marche.
Ce soir le compteur journalier indique 119 miles.
A demain.
Jean Louis
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"salut l ami, et ben quelle frayeur avec le gros Cata! je comprends que tu aies eu du mal a dormir apres cela. Je ne me souviens plus si tu as un recepteur AIS ? de toutes facons dans le canal de mozambique la deuxieme fois que je l ai fait nous avions un AIS mais plein de bateaux ne respectent pas l obligation de le mettre en service et de plus de tres nombreux bateaux locaux ne l ont pas. Tu as eu de la chance que le serpent rencontre en mer n essaie pas de monter sur le bateau, en Caledonie ils le font parfois, de jour on peut les en empecher mais de nuit... Tres sympa la renconte avec les dauphins.. Je te souhaite une bonne nav , amities JL" Envoyé par Pierrefeu jean Louis le 30-09-2010 à 22:16
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"que d’aventures c’est merveilleux bravo pour votre maitrisequand àmoi tout va bien tristesse phillipinepart elle va à un mariage a bruxelles ensuite paris et l’ amerique amitiès roselyne d " Envoyé par roselynedemeestere le 01-10-2010 à 09:15
Fri, 1 Oct 2010 11:00:00 GMT - Quelle journée agréable 127° 00 E 11°44 S
Fri, 1 Oct 2010 11:00:00 GMT - Quelle journée agréable 127° 00 E 11°44 S
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé oui, encore un fuseau horaire d’effacé. Ce matin j’ai reculé d’une heure toutes les pendules du bord.
Quelle journée agréable ! La nuit s’est bien passée, au moteur et à 4 heures du matin j’ai abattu la grand voile car un énorme orage arrivait par l’arrière.
Debout à 6 heures, j’espérais pouvoir utiliser les voiles mais j’ai dû attendre 9 heures que le vent s’établisse pour déborder la grand voile, mettre le génois sur l’autre bord ainsi que l’artimon que j’ai assuré par une retenue de bôme. Cela m’a permis de couper enfin le moteur. Ce n’est pas folichon, j’avance autour de 4 nœuds mais de toute façon je ne pourrais pas rejoindre Bali avec uniquement le moteur, il va bien falloir que je fasse un peu de voile. Heureusement il y a un courant portant entre 1 et 2 nœuds qui m’aide énormément.
Beaucoup de monde sur cette mer de Timor, ce matin vers 9 heures, lorsque je m’occupais de mes voiles mes amis les gardes côtes Australiens sont à nouveau passés avec leur énorme bimoteur. Ils arrivent par derrière et descendent des nuages pour passer à 50 mètres du bateau, au niveau des mats. Puis ils remontent sur l’avant dans les nuages. Ils ont parlés dans la VHF mais j’étais dehors, je n’ai pas compris.
Puis en milieu de matinée j’ai croisé un cargo et en début d’après midi c’est un navire de guerre qui m’a doublé.
Et qu’elle drôle de rencontre, ce matin, juste après avoir été survolé par les autorités, j’aperçois au loin, à quelques centaines de mètres, ce qui me semble être au début une embarcation de fortune. Cela dépasse d’environ deux mètres de la surface de la mer. Puis lorsque je me rapproche, je m’aperçois que c’est un arbre. Pas un tronc d’arbre, un arbre avec ses branches et ses racines, un arbre énorme dont les racines émergent de la mer à plus de deux mètres de haut. Je le croise à cinquante mètres environ et je me dis que je suis content d’avoir un bateau à quille longue car à quelques dizaines de mètres j’aurais pût le percuter.
Il fait un temps magnifique et avec cette petite brise la chaleur est très supportable. Cela fait deux mois exactement que je suis parti de Tahiti, quelle balade ! J’ai l’impression que cela fait une éternité.
110 miles au compteur journalier. A demain.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé oui, encore un fuseau horaire d’effacé. Ce matin j’ai reculé d’une heure toutes les pendules du bord.
Quelle journée agréable ! La nuit s’est bien passée, au moteur et à 4 heures du matin j’ai abattu la grand voile car un énorme orage arrivait par l’arrière.
Debout à 6 heures, j’espérais pouvoir utiliser les voiles mais j’ai dû attendre 9 heures que le vent s’établisse pour déborder la grand voile, mettre le génois sur l’autre bord ainsi que l’artimon que j’ai assuré par une retenue de bôme. Cela m’a permis de couper enfin le moteur. Ce n’est pas folichon, j’avance autour de 4 nœuds mais de toute façon je ne pourrais pas rejoindre Bali avec uniquement le moteur, il va bien falloir que je fasse un peu de voile. Heureusement il y a un courant portant entre 1 et 2 nœuds qui m’aide énormément.
Beaucoup de monde sur cette mer de Timor, ce matin vers 9 heures, lorsque je m’occupais de mes voiles mes amis les gardes côtes Australiens sont à nouveau passés avec leur énorme bimoteur. Ils arrivent par derrière et descendent des nuages pour passer à 50 mètres du bateau, au niveau des mats. Puis ils remontent sur l’avant dans les nuages. Ils ont parlés dans la VHF mais j’étais dehors, je n’ai pas compris.
Puis en milieu de matinée j’ai croisé un cargo et en début d’après midi c’est un navire de guerre qui m’a doublé.
Et qu’elle drôle de rencontre, ce matin, juste après avoir été survolé par les autorités, j’aperçois au loin, à quelques centaines de mètres, ce qui me semble être au début une embarcation de fortune. Cela dépasse d’environ deux mètres de la surface de la mer. Puis lorsque je me rapproche, je m’aperçois que c’est un arbre. Pas un tronc d’arbre, un arbre avec ses branches et ses racines, un arbre énorme dont les racines émergent de la mer à plus de deux mètres de haut. Je le croise à cinquante mètres environ et je me dis que je suis content d’avoir un bateau à quille longue car à quelques dizaines de mètres j’aurais pût le percuter.
Il fait un temps magnifique et avec cette petite brise la chaleur est très supportable. Cela fait deux mois exactement que je suis parti de Tahiti, quelle balade ! J’ai l’impression que cela fait une éternité.
Sat, 02 Oct 2010 11:00:00 GMT - Mes amis les gardes-côtes Australiens 125° 14E 11°32S
Sat, 02 Oct 2010 11:00:00 GMT - Mes amis les gardes-côtes Australiens 125° 14E 11°32S
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
A neuf heures pétantes, j’entends le vrombissement caractéristique du bimoteur de mes amis les gardes-côtes Australiens. Je sors rapidement dans le cockpit pour les regarder passer. Je n’arrive pas à me lasser de regarder un avion passer si près, ils sont à 50 mètres, au ras de mes mâts et toujours sur le côté tribord du bateau. Je les regarde remonter dans les nuages et comme on est en limite de « EEZ », la limite de zone économique exclusive Australienne, l’avion fait demi tour et repars vers l’Australie. Je n’en reviens pas de les voir encore aujourd’hui car je suis maintenant à près de 600 kilomètres de Darwin.
J’allume aussitôt ma VHF et celle-ci ne tarde pas à se mettre à crachoter puis le garde-côte demande à parler au ketch français. Je réponds, on se souhaite le « Good morning » et il me demande de passer sur le canal 72. Il me demande alors de confirmer que je viens de Darwin et que je vais à Singapour puis me demande de confirmer que le bateau (dont il a oublié le nom semble-t-il) est immatriculé à Marseille. Il me souhaite ensuite bonne route.
Depuis que je suis dans les eaux Australiennes, il ne s’est pas passé une journée sans que je sois survolé à très basse altitude par les gardes-côtes. A chaque fois ils ont essayé de rentrer en contact par VHF. Je n’ai pas toujours répondu car je n’étais pas préparé mais je trouve cela très bien et surtout très rassurant. Ce qui m’étonne c’est que je n’ai vu cela dans aucun autre pays.
J’ai encore croisé du monde aujourd’hui, un beau paquebot de croisière et deux cargos. Tous trois venaient d’Indonésie pour se rendre sur l’Australie.
Normalement la saison favorable pour cette traversée va de mai à fin septembre. Nous sommes maintenant début octobre, c’est la fin de la mousson de sud est et le temps est conforme à la saison, des calmes plats, un alizé extrêmement faiblard et de violents grains. Du coup je me traine entre 3 et 4 nœuds, quand cela descend en dessous de trois nœuds j’envoie le moteur et cet après midi j’ai subit un très gros orage, heureusement sans vent de force démesurée.
Il n’y a que 950 miles entre Darwin et Bali, mais je crois que je vais mettre une dizaine de jours, je ne peux pas tout faire au moteur, je suis obligé de me trainer avec le vent que je reçois. Je vais néanmoins utiliser une bonne partie de mes réserves de gasoil et je vais donc devoir faire un stop à Bali pour refaire le plein. Entre Bali et Singapour, je dois m’attendre au même type de temps avec énormément de calmes et de grains.
Aujourd’hui c’est seulement 96 miles au compteur journalier, 4 nœuds de moyenne.
A demain.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
A neuf heures pétantes, j’entends le vrombissement caractéristique du bimoteur de mes amis les gardes-côtes Australiens. Je sors rapidement dans le cockpit pour les regarder passer. Je n’arrive pas à me lasser de regarder un avion passer si près, ils sont à 50 mètres, au ras de mes mâts et toujours sur le côté tribord du bateau. Je les regarde remonter dans les nuages et comme on est en limite de « EEZ », la limite de zone économique exclusive Australienne, l’avion fait demi tour et repars vers l’Australie. Je n’en reviens pas de les voir encore aujourd’hui car je suis maintenant à près de 600 kilomètres de Darwin.
J’allume aussitôt ma VHF et celle-ci ne tarde pas à se mettre à crachoter puis le garde-côte demande à parler au ketch français. Je réponds, on se souhaite le « Good morning » et il me demande de passer sur le canal 72. Il me demande alors de confirmer que je viens de Darwin et que je vais à Singapour puis me demande de confirmer que le bateau (dont il a oublié le nom semble-t-il) est immatriculé à Marseille. Il me souhaite ensuite bonne route.
Depuis que je suis dans les eaux Australiennes, il ne s’est pas passé une journée sans que je sois survolé à très basse altitude par les gardes-côtes. A chaque fois ils ont essayé de rentrer en contact par VHF. Je n’ai pas toujours répondu car je n’étais pas préparé mais je trouve cela très bien et surtout très rassurant. Ce qui m’étonne c’est que je n’ai vu cela dans aucun autre pays.
J’ai encore croisé du monde aujourd’hui, un beau paquebot de croisière et deux cargos. Tous trois venaient d’Indonésie pour se rendre sur l’Australie.
Normalement la saison favorable pour cette traversée va de mai à fin septembre. Nous sommes maintenant début octobre, c’est la fin de la mousson de sud est et le temps est conforme à la saison, des calmes plats, un alizé extrêmement faiblard et de violents grains. Du coup je me traine entre 3 et 4 nœuds, quand cela descend en dessous de trois nœuds j’envoie le moteur et cet après midi j’ai subit un très gros orage, heureusement sans vent de force démesurée.
Il n’y a que 950 miles entre Darwin et Bali, mais je crois que je vais mettre une dizaine de jours, je ne peux pas tout faire au moteur, je suis obligé de me trainer avec le vent que je reçois. Je vais néanmoins utiliser une bonne partie de mes réserves de gasoil et je vais donc devoir faire un stop à Bali pour refaire le plein. Entre Bali et Singapour, je dois m’attendre au même type de temps avec énormément de calmes et de grains.
Aujourd’hui c’est seulement 96 miles au compteur journalier, 4 nœuds de moyenne.
A demain.
Jean Louis
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"Salut,
et bien, voici encore une petite journée bien sympa... Bon, le manque de vent n’est pas cool, mais c’est la vie, aussi. Dommage qu’Emeric n’aille à Shanghai qu’au mois de Mai prochain, sinon vous auriez pu faire une petite causette. Allez, bonne continuation et bisous. Marie" Envoyé par Marie le 03-10-2010 à 21:10
Sun, 03 Oct 2010 11:00:00 GMT - Entre Ashmore reef et le Timor occidental 123° 17E 11°18S
Sun, 03 Oct 2010 11:00:00 GMT - Entre Ashmore reef et le Timor occidental 123° 17E 11°18S
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Ce soir je suis à l’extrême pointe sud ouest du Timor occidental, le Timor Indonésien. Au sud de Kupang, et au sud de l’île Roti. Je suis ainsi très au nord de « Ashmore reef » dont je n’ai malheureusement pas de cartes de détail.
Encore une journée identique aux précédentes, grand soleil, mer plate, 11 à 12 nœuds de vent qui se lève vers 9 heures du matin. La nuit dernière j’ai envoyé le moteur vers 3 heures car le vent était totalement tombé puis je l’ai coupé vers 9 heures lorsque les voiles ont recommencé à porter. Ce n’est pas très brillant mais j’avance quand même autour de 4 nœuds et un petit courant porteur me fait gagner entre un demi et un nœud. Ah ! Les moyennes de la traversée du Pacifique à près de 7,5 nœuds sont bien loin. Je sens que la saison se termine. Et puis vers 18 heures, un très gros grain. C’était tout noir sur tribord et à l’arrière, le radar situait l’orage à 6 miles sur tribord, j’ai quand même roulé le génois. Il n’a pas plu mais le vent est monté d’un coup, m’obligeant à prendre deux ris d’un coup dans la grand voile et le bateau est parti entre 6 et 7 nœuds. A 19 heures, le vent souffle toujours et le bateau file.
C’est vers 10h45 qu’est passé l’avion des gardes-côtes. Etonnant car je n’étais plus dans les eaux Australiennes, je longeais l’Indonésie. Nous avons échangés quelques mots. Cette fois l’opérateur a demandé à parler au bateau « Harmattan » et il m’a demandé le port d’immatriculation du navire. Un contrôle quoi. Je me demande jusqu’où vont-ils me suivre ainsi. Lorsque j’ai effectué les papiers de sortie j’ai dit que mon prochain port de destination était Singapour, mais je crois que je vais être obligé de faire un stop à Bali pour refaire du gasoil car le moteur tourne énormément. J’espère que cela ne va pas me créer de problèmes.
Encore des rencontres aujourd’hui, ce matin c’était un gros porte containers et cet après midi, beaucoup plus intéressant, le grand voilier d’un pêcheur Indonésien qui revenait du récif Ashmore et rentrait sur le Timor. Dommage, je l’ai repéré alors que je terminais ma dialyse, en sortant la poche pour la vider et il était déjà assez loin sur mon tribord arrière. J’aurais bien aimé le voir de plus près avec son grand bout dehors, son immense bôme, grande comme un mat, qui monte à 30 degrés et sa grand voile très creuse de couleur vert clair ainsi que le génois. Puis vers 17 heures un autre voilier identique sur mon avant, il revient également de Ashmore. Je suis étonné de la vitesse de ce voilier. Il faut dire qu’ils ont une surface de voilure impressionnante et puis il est peut être aidé par son moteur car la côte est encore loin.
Je n’en reviens pas, cela fait déjà un mois que je suis en Australie. J’ai beaucoup aimé ce pays, surtout Darwin car Thursday n’est pas représentatif de l’Australie. Je crois que j’aimerais vivre ici, j’aime la mentalité des gens, cette notion de grands espaces et de liberté. C’est un peu comme le Canada sous les tropiques. Tout le monde est prêt à s’entraider. J’ai également aimé leurs habitations, ces petites résidences très modernes avec les garages au réez de chaussée et l’habitation à l’étage. Je ne vous ai pas dit mais à l’aquarium j’ai vu le crocodile qui a tourné dans le film « Crocodile Dundee ». Il a plus de 80 ans. Je n’imaginais pas qu’un crocodile puisse vivre si vieux.
Voilà pour aujourd’hui, 102 miles au compteur, 435 depuis le départ de Darwin. A demain.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Ce soir je suis à l’extrême pointe sud ouest du Timor occidental, le Timor Indonésien. Au sud de Kupang, et au sud de l’île Roti. Je suis ainsi très au nord de « Ashmore reef » dont je n’ai malheureusement pas de cartes de détail.
Encore une journée identique aux précédentes, grand soleil, mer plate, 11 à 12 nœuds de vent qui se lève vers 9 heures du matin. La nuit dernière j’ai envoyé le moteur vers 3 heures car le vent était totalement tombé puis je l’ai coupé vers 9 heures lorsque les voiles ont recommencé à porter. Ce n’est pas très brillant mais j’avance quand même autour de 4 nœuds et un petit courant porteur me fait gagner entre un demi et un nœud. Ah ! Les moyennes de la traversée du Pacifique à près de 7,5 nœuds sont bien loin. Je sens que la saison se termine. Et puis vers 18 heures, un très gros grain. C’était tout noir sur tribord et à l’arrière, le radar situait l’orage à 6 miles sur tribord, j’ai quand même roulé le génois. Il n’a pas plu mais le vent est monté d’un coup, m’obligeant à prendre deux ris d’un coup dans la grand voile et le bateau est parti entre 6 et 7 nœuds. A 19 heures, le vent souffle toujours et le bateau file.
C’est vers 10h45 qu’est passé l’avion des gardes-côtes. Etonnant car je n’étais plus dans les eaux Australiennes, je longeais l’Indonésie. Nous avons échangés quelques mots. Cette fois l’opérateur a demandé à parler au bateau « Harmattan » et il m’a demandé le port d’immatriculation du navire. Un contrôle quoi. Je me demande jusqu’où vont-ils me suivre ainsi. Lorsque j’ai effectué les papiers de sortie j’ai dit que mon prochain port de destination était Singapour, mais je crois que je vais être obligé de faire un stop à Bali pour refaire du gasoil car le moteur tourne énormément. J’espère que cela ne va pas me créer de problèmes.
Encore des rencontres aujourd’hui, ce matin c’était un gros porte containers et cet après midi, beaucoup plus intéressant, le grand voilier d’un pêcheur Indonésien qui revenait du récif Ashmore et rentrait sur le Timor. Dommage, je l’ai repéré alors que je terminais ma dialyse, en sortant la poche pour la vider et il était déjà assez loin sur mon tribord arrière. J’aurais bien aimé le voir de plus près avec son grand bout dehors, son immense bôme, grande comme un mat, qui monte à 30 degrés et sa grand voile très creuse de couleur vert clair ainsi que le génois. Puis vers 17 heures un autre voilier identique sur mon avant, il revient également de Ashmore. Je suis étonné de la vitesse de ce voilier. Il faut dire qu’ils ont une surface de voilure impressionnante et puis il est peut être aidé par son moteur car la côte est encore loin.
Je n’en reviens pas, cela fait déjà un mois que je suis en Australie. J’ai beaucoup aimé ce pays, surtout Darwin car Thursday n’est pas représentatif de l’Australie. Je crois que j’aimerais vivre ici, j’aime la mentalité des gens, cette notion de grands espaces et de liberté. C’est un peu comme le Canada sous les tropiques. Tout le monde est prêt à s’entraider. J’ai également aimé leurs habitations, ces petites résidences très modernes avec les garages au réez de chaussée et l’habitation à l’étage. Je ne vous ai pas dit mais à l’aquarium j’ai vu le crocodile qui a tourné dans le film « Crocodile Dundee ». Il a plus de 80 ans. Je n’imaginais pas qu’un crocodile puisse vivre si vieux.
Voilà pour aujourd’hui, 102 miles au compteur, 435 depuis le départ de Darwin. A demain.
Jean Louis
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"Hi Captain, ça avance bien finalement malgré le vent Volvo. Je viens de regarder ta position sur G/E, c’est dommage que tu n’aies pas le temps de faire un stop à l’ouest du Timor occidental, il y a des plages de sable blanc et des lagons de folie...Tu vas surement passer ou à proximité de la mer de Savu, ils exliquent que c’est la l’intersection entre les 2 océans Pacifique et Indien et c’est " l’autoroute " des cétaces et des tortues...plus de 14 espèces de baleines y compris la célèbre baleine bleue, la plus dangereuse... Tout ça grace aux profondeurs importantes, of course. Bon petite revue de presse : Grève des dockers à Fos, pénurie de carburants surtout en corse...tu te rends compte les corses ne vont pas pouvoir travailler...7 eme titre mondial consécutif pour Sebastien Loeb dans sa cour...Rallye de France...chez lui à Haguenau...il y a eu une tentative de coup d’état en Equateur...des morts...a priori la situation est stabilisée...La réforme des retraites motivent les Français à manifester pratiquement chaque semaine...c’est chaud...Grosse menace terroriste en France et en Allemagne...d’après les américains Al Quaida viserait la Tour Effel...5 otages français enlevés au Niger par Al Qaida...photo à la une de toutes le presses le 1er Oct. ou on les voit sous la menace armée des ravisseurs...cagoulés,..Tony Curtis est décédé à l’age de 85 ans...Ouverture le we dernier du Mondial de l’auto à Paris...plein de belles choses, une nouvelle Audi A7,..une Ferrari de 700cv à 1.5 million d’€... voila mon petit résumé.. Bonne nav.Captain Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 04-10-2010 à 11:18
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"Bonsoir Amiral. La mer et la route peuvent être enchanteresses ou traîtresses et nos passions respectives nous le rappellent régulièrement. La traîtresse a frappé samedi du côté d’Hazebrouck par une bande blanche bien humide et voilà ma Galie au sol. Fracture de l’omoplate et 4 semaines dans un carcan. Elle a déjà envie de remonter sur sa moto ! Passion, quand tu nous tiens.............! Bon vent, j’espère. Soyez prudent. Amitiés GD" Envoyé par gd le 04-10-2010 à 19:19
Mon, 04 Oct 2010 11:00:00 GMT - Dans la mer de Savu 121° 19E 10°52S
Mon, 04 Oct 2010 11:00:00 GMT - Dans la mer de Savu 121° 19E 10°52S
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé bien oui, je suis en mer de Savu. Mon institutrice, madame André, avait dû me parler également de cette mer mais son nom, certainement pas assez exotique, ne m’avait pas marqué ni fait rêver. Je longe maintenant par le sud toute la succession des îles de l’Indonésie du sud. Je dois rester assez au large, disons à une vingtaine de miles, afin de continuer à bénéficier du courant portant à l’ouest. Je suis ce soir à exactement 380 miles du port de Benoa, à l’extrême sud de l’île de Bali.
N’étant pas en possession du CAIT, le fameux permis de navigation Indonésien, je n’ai théoriquement pas le droit de m’arrêter à Bali. J’ai cependant envoyé un mail au directeur de la marina qui m’a répondu que je pouvais faire un stop et refaire mon plein de gasoil. Qu’entend-t-il par stop ? L’idéal serait de pouvoir rester 24 heures, histoire de voir la ville, l’ambiance et faire un restaurant ainsi qu’un peu de produits frais. Sur le site de la marina il est précisé que si l’on n’a pas le CAIT on risque une très lourde amende.
Après le fort orage d’hier soir la nuit s’est bien passée et j’ai dormi comme un bébé. A trois heures je me suis levé pour mettre le moteur en marche car il n’y avait plus de vent. J’ai constaté alors que le speedo ne fonctionnait plus, je n’avais donc plus de vitesse ni de distance parcourue. Ce matin au réveil il fonctionnait à nouveau. Il s’agit d’une petite roue à aubes sous la coque du bateau. Si une petite algue se prend dedans, la roue ne tourne plus et il n’y a plus de vitesse. On peut sortir la sonde, il faut aller vite car cela laisse un trou d’environ 3 centimètres de diamètre dans la coque et l’eau rentre très vite. J’ai une fausse sonde que j’insère dans le trou le temps de nettoyer la roue à aube. C’est incroyable comme ces mers chaudes ne salissent pas. Je n’ai pas nettoyé la sonde depuis mon carénage en Martinique alors qu’à Port Saint Louis du Rhône je dois la nettoyer tous les quinze jours.
L’Australie c’est finie, je n’ai pas vu mes gardes-côtes aujourd’hui. J’ai compris pourquoi je les voyais tous les jours, le récif Ashmore fait parti du territoire Australien bien qu’étant situé à moins de 100 miles des côtes Indonésiennes. Les Australiens doivent luter contre l’immigration clandestine et çà leur est arrivé de retrouver une centaine de clandestins sur le récif.
Ce matin de bonne heure un porte containers m’a doublé à moins d’un mile puis vers midi c’est un gazier avec ses 4 très grosses bombonnes qui est passé au large. Celui là on n’a pas envie qu’il passe très près, c’est une véritable bombe flottante. Pendant mon déjeuner, c’est un pécheur qui est passé pas loin. Etant donné la longueur de l’embarcation je devrais écrire un bateau mais en fait il était si bas sur l’eau que je ne peux que l’appeler barque, mais alors une très grande barque avec l’avant qui se relève et un voilage tendu au dessus de la partie arrière pour protéger les marins des ardeurs du soleil. Au coucher du soleil j’ai à nouveau aperçu cette longue barque qui se dirigeait vers les côtes de l’île de Savu.
Mon ami, Pierre-Yves Durand, Néphrologue mais également chef de bord à la fameuse école des Glénan vient d’organiser un stage d’école de croisière pour dialysés. C’était des hémodialysés. De son propre aveu cela a été difficile car il faut impérativement, un jour sur deux être dans un port doté de centre de dialyse et les patients ressortent de cette dialyse fatigués avec obligation de faire la sieste. Je crois que lorsque l’on est hémodialysé on souffre d’une maladie grave et handicapante alors qu’avec la dialyse péritonéale on vit tout simplement normalement.
Je ne sais pas très bien la distance parcourue aujourd’hui, un peu plus d’une centaine de miles, je pense.
A demain.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé bien oui, je suis en mer de Savu. Mon institutrice, madame André, avait dû me parler également de cette mer mais son nom, certainement pas assez exotique, ne m’avait pas marqué ni fait rêver. Je longe maintenant par le sud toute la succession des îles de l’Indonésie du sud. Je dois rester assez au large, disons à une vingtaine de miles, afin de continuer à bénéficier du courant portant à l’ouest. Je suis ce soir à exactement 380 miles du port de Benoa, à l’extrême sud de l’île de Bali.
N’étant pas en possession du CAIT, le fameux permis de navigation Indonésien, je n’ai théoriquement pas le droit de m’arrêter à Bali. J’ai cependant envoyé un mail au directeur de la marina qui m’a répondu que je pouvais faire un stop et refaire mon plein de gasoil. Qu’entend-t-il par stop ? L’idéal serait de pouvoir rester 24 heures, histoire de voir la ville, l’ambiance et faire un restaurant ainsi qu’un peu de produits frais. Sur le site de la marina il est précisé que si l’on n’a pas le CAIT on risque une très lourde amende.
Après le fort orage d’hier soir la nuit s’est bien passée et j’ai dormi comme un bébé. A trois heures je me suis levé pour mettre le moteur en marche car il n’y avait plus de vent. J’ai constaté alors que le speedo ne fonctionnait plus, je n’avais donc plus de vitesse ni de distance parcourue. Ce matin au réveil il fonctionnait à nouveau. Il s’agit d’une petite roue à aubes sous la coque du bateau. Si une petite algue se prend dedans, la roue ne tourne plus et il n’y a plus de vitesse. On peut sortir la sonde, il faut aller vite car cela laisse un trou d’environ 3 centimètres de diamètre dans la coque et l’eau rentre très vite. J’ai une fausse sonde que j’insère dans le trou le temps de nettoyer la roue à aube. C’est incroyable comme ces mers chaudes ne salissent pas. Je n’ai pas nettoyé la sonde depuis mon carénage en Martinique alors qu’à Port Saint Louis du Rhône je dois la nettoyer tous les quinze jours.
L’Australie c’est finie, je n’ai pas vu mes gardes-côtes aujourd’hui. J’ai compris pourquoi je les voyais tous les jours, le récif Ashmore fait parti du territoire Australien bien qu’étant situé à moins de 100 miles des côtes Indonésiennes. Les Australiens doivent luter contre l’immigration clandestine et çà leur est arrivé de retrouver une centaine de clandestins sur le récif.
Ce matin de bonne heure un porte containers m’a doublé à moins d’un mile puis vers midi c’est un gazier avec ses 4 très grosses bombonnes qui est passé au large. Celui là on n’a pas envie qu’il passe très près, c’est une véritable bombe flottante. Pendant mon déjeuner, c’est un pécheur qui est passé pas loin. Etant donné la longueur de l’embarcation je devrais écrire un bateau mais en fait il était si bas sur l’eau que je ne peux que l’appeler barque, mais alors une très grande barque avec l’avant qui se relève et un voilage tendu au dessus de la partie arrière pour protéger les marins des ardeurs du soleil. Au coucher du soleil j’ai à nouveau aperçu cette longue barque qui se dirigeait vers les côtes de l’île de Savu.
Mon ami, Pierre-Yves Durand, Néphrologue mais également chef de bord à la fameuse école des Glénan vient d’organiser un stage d’école de croisière pour dialysés. C’était des hémodialysés. De son propre aveu cela a été difficile car il faut impérativement, un jour sur deux être dans un port doté de centre de dialyse et les patients ressortent de cette dialyse fatigués avec obligation de faire la sieste. Je crois que lorsque l’on est hémodialysé on souffre d’une maladie grave et handicapante alors qu’avec la dialyse péritonéale on vit tout simplement normalement.
Je ne sais pas très bien la distance parcourue aujourd’hui, un peu plus d’une centaine de miles, je pense.
A demain.
Jean Louis
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"vraiment un courage
car mon mari a etais dialyse et maintenant greffee
je vous admire " Envoyé par baubion le 04-10-2010 à 21:28
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"Bonsoir Jean-Louis, juste un mot d’encouragement et une pensee amicale. En te souhaitant une bonne escale et un super restaurant a Bali. Bien amicalement. Jean-Gilles R. " Envoyé par Jean-Gilles Rosamond le 05-10-2010 à 01:40
Tue, 05 Oct 2010 11:00:00 GMT - En mer de Florès 119° 16E 10°11S
Tue, 05 Oct 2010 11:00:00 GMT - En mer de Florès 119° 16E 10°11S
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé bien oui, c’est encore une nouvelle mer que je visite aujourd’hui, la mer de Florès. Celle-ci va mouiller la quille de mon Harmattan pendant quelques jours puisqu’elle va m’accompagner jusqu’à la mer de Java au nord de Bali. Toutes ces mers font partie bien entendu de l’océan Indien. Ce sont des endroits précis de l’océan lui-même.
La mer de Florès baigne en tout premier lieu la très grande île de Florès, longue et orientée Est Ouest comme toutes les îles par ici, mais également toutes les îles autour de celle-ci. Toute la journée j’ai longé l’île de Sumba et juste derrière, au nord, se trouve l’île de Florès. A la pointe ouest de l’île de Florès et au nord de la pointe ouest de l’île Sumba, se trouve une toute petite île dont le nom a fait le tour de la terre. Je n’ai pas envie de m’échouer sur cette petite île, mais alors pas du tout.
Vous avez tous déjà entendu le nom de cette île car elle est habitée par des créatures redoutables. Rien que le nom fait frissonner, il s’agit de l’île de Komodo.
Tout droit issus de la préhistoire, les fameux dragons de Komodo sont terrifiants, de la famille des varans, ils sont atteints de gigantisme, ce sont les plus grands lézards du monde. Ils mesurent adultes jusqu’à 3 mètres et pèsent 70 kilos. On a même trouvé un individu de 166 kg ! Dotés de pattes puissantes terminées par des griffes acérées, ils ont une longue queue et une tête de crocodiles d’où sort une longue langue fourchue. Ils étaient d’ailleurs surnommés les crocodiles de terre. Très puissants, un individu est capable de terrassé un buffle. Ils sont carnivores, se nourrissent de charogne qu’ils sont à même de détecter à près de 10 kilomètres et n’hésitent pas à tuer de gros animaux, buffle, cheval, cerf … Les os de leur tête peuvent se déformer, leur permettant d’avaler une chèvre toute entière. Quelques heures plus tard ils recracheront une boule avec les cornes, les dents, les sabots et les poils. Lors d’un repas ils sont capables d’ingérer 80% de leur poids. Dépensant très peu d’énergie, seulement douze repas par an sont nécessaires au dragon.
Ils sont aussi cannibales, les gros se nourrissants des petits. Par contre ce sont des époux fidèles, ils vivent en couple et sont monogame. Ils s’accouplent entre mai et juin et courant septembre la femelle pond une vingtaine d’œuf qu’elle va couver. Les petits naîtront en avril. En l’absence de mâle, la femelle est capable de se reproduire mais seuls les petits de sexe mâle verront le jour, puis, lorsqu’ils seront en âge de se reproduire, ils s’accoupleront avec la mère et à ce moment des petites femelles pourront apparaître.
Endémique de l’île de Komodo, de l’île de Rindja qui la touche et de deux ou trois cailloux autour, on trouve également quelques individus sur l’île de Florès.
Il fait toujours aussi beau, c’est encore une fois une croisière de rêve, avec le petit vent qui va bien et une mer très plate. La vie coule doucement, maintenant que je sais trouver du gasoil à Bali, plus rien ne me presse et j’en profite pleinement. Je pense que je vais aimer énormément l’Asie, j’ai hâte du premier contact. J’arrive à Bali entre jeudi soir et vendredi matin. Si j’arrive une fois la nuit tombée jeudi, je vais mouiller à l’extérieur du port car il n’est pas conseillé de rentrer la nuit, la passe étant difficile. J’ai jeté un œil sur le site de la marina (balimarina.com), j’ai l’impression que c’est un petit paradis. J’imagine déjà le bon restaurant que je vais faire. Depuis le début d’après midi le vent s’est levé, un bon 20 à 25 Nœuds et le bateau file entre 6 et 8 Nœuds. Si celui-ci veut bien se maintenir je pourrais arriver jeudi dans la journée. Ce soir je ne suis plus qu’à 252 miles de l’entrée du port de Bali, j’ai parcourue 107 miles dans les dernières 24 heures.
A demain et attention aux cauchemars avec les fameux dragons.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé bien oui, c’est encore une nouvelle mer que je visite aujourd’hui, la mer de Florès. Celle-ci va mouiller la quille de mon Harmattan pendant quelques jours puisqu’elle va m’accompagner jusqu’à la mer de Java au nord de Bali. Toutes ces mers font partie bien entendu de l’océan Indien. Ce sont des endroits précis de l’océan lui-même.
La mer de Florès baigne en tout premier lieu la très grande île de Florès, longue et orientée Est Ouest comme toutes les îles par ici, mais également toutes les îles autour de celle-ci. Toute la journée j’ai longé l’île de Sumba et juste derrière, au nord, se trouve l’île de Florès. A la pointe ouest de l’île de Florès et au nord de la pointe ouest de l’île Sumba, se trouve une toute petite île dont le nom a fait le tour de la terre. Je n’ai pas envie de m’échouer sur cette petite île, mais alors pas du tout.
Vous avez tous déjà entendu le nom de cette île car elle est habitée par des créatures redoutables. Rien que le nom fait frissonner, il s’agit de l’île de Komodo.
Tout droit issus de la préhistoire, les fameux dragons de Komodo sont terrifiants, de la famille des varans, ils sont atteints de gigantisme, ce sont les plus grands lézards du monde. Ils mesurent adultes jusqu’à 3 mètres et pèsent 70 kilos. On a même trouvé un individu de 166 kg ! Dotés de pattes puissantes terminées par des griffes acérées, ils ont une longue queue et une tête de crocodiles d’où sort une longue langue fourchue. Ils étaient d’ailleurs surnommés les crocodiles de terre. Très puissants, un individu est capable de terrassé un buffle. Ils sont carnivores, se nourrissent de charogne qu’ils sont à même de détecter à près de 10 kilomètres et n’hésitent pas à tuer de gros animaux, buffle, cheval, cerf … Les os de leur tête peuvent se déformer, leur permettant d’avaler une chèvre toute entière. Quelques heures plus tard ils recracheront une boule avec les cornes, les dents, les sabots et les poils. Lors d’un repas ils sont capables d’ingérer 80% de leur poids. Dépensant très peu d’énergie, seulement douze repas par an sont nécessaires au dragon.
Ils sont aussi cannibales, les gros se nourrissants des petits. Par contre ce sont des époux fidèles, ils vivent en couple et sont monogame. Ils s’accouplent entre mai et juin et courant septembre la femelle pond une vingtaine d’œuf qu’elle va couver. Les petits naîtront en avril. En l’absence de mâle, la femelle est capable de se reproduire mais seuls les petits de sexe mâle verront le jour, puis, lorsqu’ils seront en âge de se reproduire, ils s’accoupleront avec la mère et à ce moment des petites femelles pourront apparaître.
Endémique de l’île de Komodo, de l’île de Rindja qui la touche et de deux ou trois cailloux autour, on trouve également quelques individus sur l’île de Florès.
Il fait toujours aussi beau, c’est encore une fois une croisière de rêve, avec le petit vent qui va bien et une mer très plate. La vie coule doucement, maintenant que je sais trouver du gasoil à Bali, plus rien ne me presse et j’en profite pleinement. Je pense que je vais aimer énormément l’Asie, j’ai hâte du premier contact. J’arrive à Bali entre jeudi soir et vendredi matin. Si j’arrive une fois la nuit tombée jeudi, je vais mouiller à l’extérieur du port car il n’est pas conseillé de rentrer la nuit, la passe étant difficile. J’ai jeté un œil sur le site de la marina (balimarina.com), j’ai l’impression que c’est un petit paradis. J’imagine déjà le bon restaurant que je vais faire. Depuis le début d’après midi le vent s’est levé, un bon 20 à 25 Nœuds et le bateau file entre 6 et 8 Nœuds. Si celui-ci veut bien se maintenir je pourrais arriver jeudi dans la journée. Ce soir je ne suis plus qu’à 252 miles de l’entrée du port de Bali, j’ai parcourue 107 miles dans les dernières 24 heures.
A demain et attention aux cauchemars avec les fameux dragons.
Jean Louis
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"que j’ai aimé ces coins. J’avais une tournée avec un rafiot de location avec équipage, partant de Bali , puis Lombok, Sumbawa, Sumba, Passant près de Komodo on voyait les dragons. Bali c’était le paradis à coté de ces iles délaissées sauf par le chinois commerçant. Sur que vous allez aimer l’Asie, grouillante, diverse, mystérieuse, accueillante, rafinée. Vous allez voir la grâce des balinaises. Mais en plus de 30 ans, cela a dù changer. J’ai habité à Padang Sumatra, puis à Singapour devant le port aux containers, non loin de l’ile Sentosa. Bon voyage " Envoyé par Hubert Durand le 06-10-2010 à 09:10
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"Hola Captain, Très, très impressionnant les komodos, ça fait vraiment froid dans le dos...pas envie de se retrouver en tête à tête avec ces bestioles...et puis quels droles de moeurs...entre les femelles...ses enfants...et s’il elle prend un amant...il faut qu’il soit très prudent...sinon il se fait bouffer par le mari trahi...c’est sur...qui ne recrachera que ses organes génitaux... Bon, je suis allé voir ta Marina, c’est tout petit mais ça a l’air très sympa..de l’autre coté de la Marina il y a " Benoa Harbour " le port de commerce qui a l’air très sympa avec de tres beaux bateaux en bois...tu vas te régaler...quelques infos que tu as peut être déjà : Alimentation, attention aux maux d’estomac "le Bali Belly " prendre du "Norit " dans toutes les bonnes " Apotik store "....Le Diesel, attention il faut bien le filtrer...car on y touve beaucoup de corps étrangers...Depuis les attentats on ne peut plus le transporter avec des jerricans...le " Solar " le moins cher ( env.90 $ le litre ) peut être livré à bord...enfin tu peux avoir a priori facilement ton CAIT " Cruising Application for Indonesian Territory " il te faut : Ton Passeport / Ton permis hauturier / Original de ton dernier Port Clearance / et tes documents de bord. ça peut être sympa si tu veux trainer un peu... Bonne Nav.Captain, Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 06-10-2010 à 11:25
Wed, 06 Oct 2010 11:00:00 GMT - Au large de « PULAU SUMBAWA » 117° 01E 9°23S
Wed, 06 Oct 2010 11:00:00 GMT - Au large de « PULAU SUMBAWA » 117° 01E 9°23S
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Je suis en pleine forme, comme Popeye. Ce midi c’était épinards à la crème, œufs sur le plat. J’adore. C’est un peu l’école du cirque car c’est comme de la soupe avec les œufs qui flottent au dessus. Avec les mouvements de roulis du bateau il faut contrôler en permanence. Heureusement aujourd’hui c’est calme plat. Pas de vent, nada, nitch, niet, que dalle. Il fait une chaleur à assommer un bœuf et c’est une journée pour le moteur.
Je navigue au large de « Pulau Sumbawa », l’île « Sumbawa ». Cette île se trouve entre l’île « Komodo » et l’île « Lombok », puis c’est Bali.
Hier le vent a bien soufflé entre le début de l’après midi et la tombée de la nuit ce qui devrait me permettre d’arriver à « Benoa », le port de Bali dans l’après midi de demain. Bali est l’île touristique de l’Indonésie, elle fait environ 80 km du nord au sud et 120 km d’est en ouest. Sa capitale, située dans le sud de l’île, pas très loin du port est « Denpasar ». Elle attire un tourisme haut de gamme grâce à un climat tropical et à la beauté de ses paysages intérieurs.
Le début de nuit à été un peu difficile à cause des pécheurs. Ils déploient des filets de plusieurs kilomètres de long. D’un côté il y a le bateau de pèche proprement dit, très visible avec ses lumières et de l’autre c’est juste un petit feu rouge clignotant que le radar a du mal à repérer. Avec mon bateau je suis malgré tout très confiant car c’est un vrai bateau de voyage avec une quille longue. Elle part de l’avant du bateau, inclinée à 45 degrés et va jusqu’après l’axe du gouvernail, protégeant celui-ci. L’hélice est intégrée dans la quille. Elle est ainsi totalement protégée elle aussi. Si je rencontre un filet, celui-ci va se baisser pour nous laisser passer et c’est tout.
Avec un bateau moderne ce n’est pas du tout pareil, la quille est un sabre vertical et le gouvernail également. Entre les deux, à nu, l’hélice. C’est sûr qu’au port c’est beaucoup plus facile à manœuvrer mais s’il rencontre un filet, c’est une catastrophe et le bateau va immanquablement s’emmêler dedans, l’hélice ne va pas arranger les choses et il faudra plonger et passer beaucoup de temps pour se sortir de ce très gros problème.
Je me suis dit qu’ils pouvaient essayer de me contacter, aussi j’ai allumé ma VHF. Je suis immédiatement tombé dans un autre monde. Ils ne connaissent apparemment pas l’usage du canal 16 réservé à la sécurité. Tout le monde piaillait sur les ondes, cela parlait asiatique, ça rigolait énormément, ils devaient se raconter des blagues. Du coup j’ai éteint ma VHF.
Ce soir, juste avant que la nuit tombe, j’ai à nouveau vu des pécheurs qui allaient se positionner. Ils sont en couple, à chaque fois Il y a un gros bateau et une vedette.
Je suis ce soir à 110 miles de Bali, le compteur journalier indique 123 miles.
A demain.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Je suis en pleine forme, comme Popeye. Ce midi c’était épinards à la crème, œufs sur le plat. J’adore. C’est un peu l’école du cirque car c’est comme de la soupe avec les œufs qui flottent au dessus. Avec les mouvements de roulis du bateau il faut contrôler en permanence. Heureusement aujourd’hui c’est calme plat. Pas de vent, nada, nitch, niet, que dalle. Il fait une chaleur à assommer un bœuf et c’est une journée pour le moteur.
Je navigue au large de « Pulau Sumbawa », l’île « Sumbawa ». Cette île se trouve entre l’île « Komodo » et l’île « Lombok », puis c’est Bali.
Hier le vent a bien soufflé entre le début de l’après midi et la tombée de la nuit ce qui devrait me permettre d’arriver à « Benoa », le port de Bali dans l’après midi de demain. Bali est l’île touristique de l’Indonésie, elle fait environ 80 km du nord au sud et 120 km d’est en ouest. Sa capitale, située dans le sud de l’île, pas très loin du port est « Denpasar ». Elle attire un tourisme haut de gamme grâce à un climat tropical et à la beauté de ses paysages intérieurs.
Le début de nuit à été un peu difficile à cause des pécheurs. Ils déploient des filets de plusieurs kilomètres de long. D’un côté il y a le bateau de pèche proprement dit, très visible avec ses lumières et de l’autre c’est juste un petit feu rouge clignotant que le radar a du mal à repérer. Avec mon bateau je suis malgré tout très confiant car c’est un vrai bateau de voyage avec une quille longue. Elle part de l’avant du bateau, inclinée à 45 degrés et va jusqu’après l’axe du gouvernail, protégeant celui-ci. L’hélice est intégrée dans la quille. Elle est ainsi totalement protégée elle aussi. Si je rencontre un filet, celui-ci va se baisser pour nous laisser passer et c’est tout.
Avec un bateau moderne ce n’est pas du tout pareil, la quille est un sabre vertical et le gouvernail également. Entre les deux, à nu, l’hélice. C’est sûr qu’au port c’est beaucoup plus facile à manœuvrer mais s’il rencontre un filet, c’est une catastrophe et le bateau va immanquablement s’emmêler dedans, l’hélice ne va pas arranger les choses et il faudra plonger et passer beaucoup de temps pour se sortir de ce très gros problème.
Je me suis dit qu’ils pouvaient essayer de me contacter, aussi j’ai allumé ma VHF. Je suis immédiatement tombé dans un autre monde. Ils ne connaissent apparemment pas l’usage du canal 16 réservé à la sécurité. Tout le monde piaillait sur les ondes, cela parlait asiatique, ça rigolait énormément, ils devaient se raconter des blagues. Du coup j’ai éteint ma VHF.
Ce soir, juste avant que la nuit tombe, j’ai à nouveau vu des pécheurs qui allaient se positionner. Ils sont en couple, à chaque fois Il y a un gros bateau et une vedette.
Je suis ce soir à 110 miles de Bali, le compteur journalier indique 123 miles.
A demain.
Jean Louis
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"hello le marin bon voyage ainsi qu une bonne traversé jb du 54 liverdun a 13 km de nancy" Envoyé par dufour le 07-10-2010 à 17:20
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"Bon j espere que tu es a Bali et que tout va bien, je suppose que tu es a Kuta ? nous sommes le 8 soir, pas de nouvelles bonnes nouvelles j espere. Tu as du avoir a courir pour le gazole les formalites etc.. mais je serai content de lire ton prochain blog, amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 08-10-2010 à 18:20
Thu, 07 Oct 2010 11:00:00 GMT - A Bali 115° 12E 8°44S
Thu, 07 Oct 2010 11:00:00 GMT - A Bali 115° 12E 8°44S
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Après une nuit encore pleine de bateaux de pécheurs, la matinée a commencée difficilement avec la traversée du canal de Lombok. C’est le canal d’environ une dizaine de miles de large entre Lombok et Bali.
Alors qu’il n’y a pas de vent, tout d’un coup je me retrouve dans une mer qui bouillonne. C’est assez impressionnant, la bande n’est pas très large, quelques centaines de mètres. C’est la zone où se rencontrent les eaux de la mer de Florès et celles de la mer de Bali. Tout de suite après ces bouillonnements, l’eau est plus calme mais le courant est important, 3 nœuds, en plein dans le nez. Cela réduit tout de suite la moyenne. Je n’avance plus qu’à trois nœuds et plus je me rapproche du centre du canal, plus la mer est forte et plus le courant est important, jusqu’à 5 nœuds en travers. Le bateau avance avec un angle de 60 degrés par rapport à sa route, heureusement que j’ai un bon moteur. En plus c’est une route maritime très fréquentée, des cargos passent dans tous les sens.
Finalement j’arrive vers 15H30 devant le port de Benoa. La passe est difficile et assez longue. Sur chaque bord des pécheurs avec de l’eau jusqu’aux genoux, la différence avec Port Napoléon c’est qu’ici ils ont des chapeaux pointus, les fameux chapeaux chinois.
La marina est toute petite, il y a un seul ponton. Lorsque j’arrive, on me fait des grands signes pour m’indiquer une place. Ils sont au moins 6 à m’attendre, ils sautent sur le bateau, attrapent les amarres, je n’ai rien à faire. Quelle accueil sympa, c’est plein de sourires, on échange des poignées de main, on se dit les prénoms.
A côté de moi ce sont des étrangers, ils sont arrivés également sans le fameux CAIT et cela s’est bien passé. Ils me disent qu’il va seulement falloir allonger quelques billets. Il y a un bateau français, je vais voir les propriétaires, pareil pour eux. Je comprends alors que je vais pouvoir rester quelques jours ici et visiter un peu l’île. De toute façon il faut compter deux jours rien que pour faire les formalités d’entrée. Cet après midi j’ai fait tous les papiers à la capitainerie de la marina et les douanes sont venus, j’ai traité également ce problème. Demain il faut que je passe à la banque puis que je fasse le circuit complet, Harbour Master, Quarantaine, Immigration et Navy. J’espère que là aussi cela va bien se passer. Finalement je pense que je ne repartirais qu’en milieu de semaine prochaine.
Les locaux de la marina sont très bien et le personnel est sympathique, il y a un restaurant très agréable. Sur le quai tout le monde me dit bonjour, je sens que je vais me plaire ici.
118 miles au compteur, j’ai parcouru en tout 872 miles avec la panne du speedo et les courants, la distance était de 951 miles.
A demain.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Après une nuit encore pleine de bateaux de pécheurs, la matinée a commencée difficilement avec la traversée du canal de Lombok. C’est le canal d’environ une dizaine de miles de large entre Lombok et Bali.
Alors qu’il n’y a pas de vent, tout d’un coup je me retrouve dans une mer qui bouillonne. C’est assez impressionnant, la bande n’est pas très large, quelques centaines de mètres. C’est la zone où se rencontrent les eaux de la mer de Florès et celles de la mer de Bali. Tout de suite après ces bouillonnements, l’eau est plus calme mais le courant est important, 3 nœuds, en plein dans le nez. Cela réduit tout de suite la moyenne. Je n’avance plus qu’à trois nœuds et plus je me rapproche du centre du canal, plus la mer est forte et plus le courant est important, jusqu’à 5 nœuds en travers. Le bateau avance avec un angle de 60 degrés par rapport à sa route, heureusement que j’ai un bon moteur. En plus c’est une route maritime très fréquentée, des cargos passent dans tous les sens.
Finalement j’arrive vers 15H30 devant le port de Benoa. La passe est difficile et assez longue. Sur chaque bord des pécheurs avec de l’eau jusqu’aux genoux, la différence avec Port Napoléon c’est qu’ici ils ont des chapeaux pointus, les fameux chapeaux chinois.
La marina est toute petite, il y a un seul ponton. Lorsque j’arrive, on me fait des grands signes pour m’indiquer une place. Ils sont au moins 6 à m’attendre, ils sautent sur le bateau, attrapent les amarres, je n’ai rien à faire. Quelle accueil sympa, c’est plein de sourires, on échange des poignées de main, on se dit les prénoms.
A côté de moi ce sont des étrangers, ils sont arrivés également sans le fameux CAIT et cela s’est bien passé. Ils me disent qu’il va seulement falloir allonger quelques billets. Il y a un bateau français, je vais voir les propriétaires, pareil pour eux. Je comprends alors que je vais pouvoir rester quelques jours ici et visiter un peu l’île. De toute façon il faut compter deux jours rien que pour faire les formalités d’entrée. Cet après midi j’ai fait tous les papiers à la capitainerie de la marina et les douanes sont venus, j’ai traité également ce problème. Demain il faut que je passe à la banque puis que je fasse le circuit complet, Harbour Master, Quarantaine, Immigration et Navy. J’espère que là aussi cela va bien se passer. Finalement je pense que je ne repartirais qu’en milieu de semaine prochaine.
Les locaux de la marina sont très bien et le personnel est sympathique, il y a un restaurant très agréable. Sur le quai tout le monde me dit bonjour, je sens que je vais me plaire ici.
118 miles au compteur, j’ai parcouru en tout 872 miles avec la panne du speedo et les courants, la distance était de 951 miles.
Fri, 08 Oct 2010 11:00:00 GMT - Formalités administratives 115° 12E 8°44S
Fri, 08 Oct 2010 11:00:00 GMT - Formalités administratives 115° 12E 8°44S
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
La marina est placée juste dans l’axe des pistes de l’aéroport de Denpasar. Hier soir j’étais fatigué, je me couche de bonne heure mais impossible de dormir. D’une part une chaleur moite et l’absence d’air et puis ces avions, énormes, qui passent au ras des mats à un rythme infernal. Puis c’est l’orage, quelques goutes qui cependant refroidissent bien l’atmosphère.
Et puis tout d’un coup, le beuglement puissant d’une corne de brume tout près de moi, j’ai l’impression qu’un énorme bateau est sur le point de m’accoster. Je me lève en catastrophe et passe la tête par le panneau de pont, non, je suis à la marina. Il est 5 heures du matin, et c’est le paquebot de croisière qui est arrivé hier soir. Je n’en reviens pas, j’ai dormi comme un caillou. Le vent se met aussitôt à souffler très fort et pas longtemps après c’est un énorme orage qui s’abat sur nous.
Ce matin c’est le moment des formalités administrative, nous nous sommes donnés rendez vous sur mon bateau avec Louis et Tania du bateau Lohengrin, les seuls français de la marina. Ils se sont proposé de me guider car ils sont arrivés il y a un an. Lui a 69 ans, c’est un ancien professeur des lycées, elle est Tahitienne, de Mooréa exactement. Nous faisons le tour à pieds pour visiter l’immigration, le Harbour Master, la quarantaine et les douanes. A chaque fois on me demande ce fameux CAIT, il faut expliquer, négocier et convaincre, ce n’est pas facile. Au Harbour master, ils sont au moins une vingtaine de fonctionnaires, chacun a son petit pouvoir matérialisé par un costume différent, plein d’inscriptions, de dorures et de gallons mais également par un tampon personnel à apposer sur une des nombreuses feuilles du dossier. Je suis content d’arriver à négocier à chaque fois et à me sortir de ces formalités sans problème. Louis me raconte que lui-même, lorsqu’il est arrivé n’avait pas non plus de CAIT et on lui a pris 200 dollars à l’immigration.
C’est l’heure de la dialyse et ensuite je dois me rendre à la Navy. C’est loin, il faut prendre un taxi. Nous y allons ensemble. Immédiatement je sais que cela va être plus difficile. Le fonctionnaire, lorsqu’il comprend que je n’ai pas de CAIT essaye de faire sortir Louis et Tania. Après avoir tourné longtemps autour du pot, il fini par me dire qu’il veut bien oublier le CAIT mais qu’il faut que je lui donne 100 dollars. Je commence à dire que je n’ai pas cent dollars, et je sors mon portefeuille, j’espère m’en tirer pour la moitié. Je n’ai que l’équivalent de 50 dollars en roupies. A ce moment, Louis dit mais moi je les ai et il jette un billet de cent dollars sur le bureau du fonctionnaire. Je suis un peu furieux mais c’est trop tard pour réagir. Depuis ce matin il me dit qu’il s’est fait plumer en arrivant, pas étonnant.
Ici le salaire mensuel d’un professeur est de un million de roupies, équivalent à cent dollars. C’est pourquoi ils essaient de tout négocier en dollars. Le prix d’un même produit, selon que l’on est considéré comme touriste ou non peut varier de un à cent.
Au niveau climat, ce n’est pas top. Il fait très lourd, pas de vent, un ciel bouché, de temps en temps quelques goutes, c’est presqu’un climat équatorial.
Je suis un peu déçu car j’imaginais Bali comme une perle, un endroit raffiné, alors que ce n’est pas du tout le cas, il y a des ordures partout et la mer est une déchetterie. Lorsque je vois des enfants jouer au milieu de toutes ces saloperies, cela me fait mal. Comme il y a une mangrove et beaucoup d’eau stagnante, par endroit la puanteur est impressionnante.
En fait, il y a deux Bali, la Bali des touristes, où une ville a été construite, réservée aux touristes avec des hôtels quatre étoiles et une propreté impeccable et la Bali des Indonésiens, la vraie Bali. Lorsque le président Suharto a voulu lancer le tourisme il a demandé à une société française de faire une étude, les conclusions ont été entre autre de bien séparer les touristes de la population locale. Sur le port il y a plein de gros bateaux pour les sorties à la journée. Le matin ils font le plein de touristes qu’ils ramènent le soir. Certains sont illuminés comme des boîtes de nuit et la musique sort de toutes les ouvertures avec une intensité sonore impressionnante. C’est de la musique de boîte de nuit, David Guetta et compagnie.
Ici aussi on roule à gauche, ou plus exactement on roule n’importe comment. C’est la première fois que je vois des scooters comme chez nous mais cinq places. Je savais que l’on pouvait monter à trois sur un scooter mais à cinq c’est encore une découverte. Il y a des petites motos partout, ce sont des 125 ou des 250, il y en a de garées partout, partout, partout. La moto ou le scooter sert à peu près à tout, on peut tout transporter sur un scooter, j’ai même vu un scooter épicerie. Les routes sont dans un état lamentable, j’ai hâte d’aller à Denpasar, il paraît que là bas la circulation des deux roues est apocalyptique. Je pense que je vais louer une moto pour aller voir cela.
Les Balinaises sont très belles, pas très grandes mais certaines ressemblent à des poupées. Elles sourient facilement, très menues, elles ont une belle couleur de peau et de longs cheveux noirs.
J’ai branché le bateau à l’électricité du quai, pour 230 volts, ici il n’y a que 185 volts. Heureusement mon chargeur de batterie est extrêmement permissif. Quant à l’eau du quai, elle est paraît il non potable. Heureusement que mon réservoir est encore bien rempli.
Voilà mes premières impressions sur l’Indonésie.
A demain.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
La marina est placée juste dans l’axe des pistes de l’aéroport de Denpasar. Hier soir j’étais fatigué, je me couche de bonne heure mais impossible de dormir. D’une part une chaleur moite et l’absence d’air et puis ces avions, énormes, qui passent au ras des mats à un rythme infernal. Puis c’est l’orage, quelques goutes qui cependant refroidissent bien l’atmosphère.
Et puis tout d’un coup, le beuglement puissant d’une corne de brume tout près de moi, j’ai l’impression qu’un énorme bateau est sur le point de m’accoster. Je me lève en catastrophe et passe la tête par le panneau de pont, non, je suis à la marina. Il est 5 heures du matin, et c’est le paquebot de croisière qui est arrivé hier soir. Je n’en reviens pas, j’ai dormi comme un caillou. Le vent se met aussitôt à souffler très fort et pas longtemps après c’est un énorme orage qui s’abat sur nous.
Ce matin c’est le moment des formalités administrative, nous nous sommes donnés rendez vous sur mon bateau avec Louis et Tania du bateau Lohengrin, les seuls français de la marina. Ils se sont proposé de me guider car ils sont arrivés il y a un an. Lui a 69 ans, c’est un ancien professeur des lycées, elle est Tahitienne, de Mooréa exactement. Nous faisons le tour à pieds pour visiter l’immigration, le Harbour Master, la quarantaine et les douanes. A chaque fois on me demande ce fameux CAIT, il faut expliquer, négocier et convaincre, ce n’est pas facile. Au Harbour master, ils sont au moins une vingtaine de fonctionnaires, chacun a son petit pouvoir matérialisé par un costume différent, plein d’inscriptions, de dorures et de gallons mais également par un tampon personnel à apposer sur une des nombreuses feuilles du dossier. Je suis content d’arriver à négocier à chaque fois et à me sortir de ces formalités sans problème. Louis me raconte que lui-même, lorsqu’il est arrivé n’avait pas non plus de CAIT et on lui a pris 200 dollars à l’immigration.
C’est l’heure de la dialyse et ensuite je dois me rendre à la Navy. C’est loin, il faut prendre un taxi. Nous y allons ensemble. Immédiatement je sais que cela va être plus difficile. Le fonctionnaire, lorsqu’il comprend que je n’ai pas de CAIT essaye de faire sortir Louis et Tania. Après avoir tourné longtemps autour du pot, il fini par me dire qu’il veut bien oublier le CAIT mais qu’il faut que je lui donne 100 dollars. Je commence à dire que je n’ai pas cent dollars, et je sors mon portefeuille, j’espère m’en tirer pour la moitié. Je n’ai que l’équivalent de 50 dollars en roupies. A ce moment, Louis dit mais moi je les ai et il jette un billet de cent dollars sur le bureau du fonctionnaire. Je suis un peu furieux mais c’est trop tard pour réagir. Depuis ce matin il me dit qu’il s’est fait plumer en arrivant, pas étonnant.
Ici le salaire mensuel d’un professeur est de un million de roupies, équivalent à cent dollars. C’est pourquoi ils essaient de tout négocier en dollars. Le prix d’un même produit, selon que l’on est considéré comme touriste ou non peut varier de un à cent.
Au niveau climat, ce n’est pas top. Il fait très lourd, pas de vent, un ciel bouché, de temps en temps quelques goutes, c’est presqu’un climat équatorial.
Je suis un peu déçu car j’imaginais Bali comme une perle, un endroit raffiné, alors que ce n’est pas du tout le cas, il y a des ordures partout et la mer est une déchetterie. Lorsque je vois des enfants jouer au milieu de toutes ces saloperies, cela me fait mal. Comme il y a une mangrove et beaucoup d’eau stagnante, par endroit la puanteur est impressionnante.
En fait, il y a deux Bali, la Bali des touristes, où une ville a été construite, réservée aux touristes avec des hôtels quatre étoiles et une propreté impeccable et la Bali des Indonésiens, la vraie Bali. Lorsque le président Suharto a voulu lancer le tourisme il a demandé à une société française de faire une étude, les conclusions ont été entre autre de bien séparer les touristes de la population locale. Sur le port il y a plein de gros bateaux pour les sorties à la journée. Le matin ils font le plein de touristes qu’ils ramènent le soir. Certains sont illuminés comme des boîtes de nuit et la musique sort de toutes les ouvertures avec une intensité sonore impressionnante. C’est de la musique de boîte de nuit, David Guetta et compagnie.
Ici aussi on roule à gauche, ou plus exactement on roule n’importe comment. C’est la première fois que je vois des scooters comme chez nous mais cinq places. Je savais que l’on pouvait monter à trois sur un scooter mais à cinq c’est encore une découverte. Il y a des petites motos partout, ce sont des 125 ou des 250, il y en a de garées partout, partout, partout. La moto ou le scooter sert à peu près à tout, on peut tout transporter sur un scooter, j’ai même vu un scooter épicerie. Les routes sont dans un état lamentable, j’ai hâte d’aller à Denpasar, il paraît que là bas la circulation des deux roues est apocalyptique. Je pense que je vais louer une moto pour aller voir cela.
Les Balinaises sont très belles, pas très grandes mais certaines ressemblent à des poupées. Elles sourient facilement, très menues, elles ont une belle couleur de peau et de longs cheveux noirs.
J’ai branché le bateau à l’électricité du quai, pour 230 volts, ici il n’y a que 185 volts. Heureusement mon chargeur de batterie est extrêmement permissif. Quant à l’eau du quai, elle est paraît il non potable. Heureusement que mon réservoir est encore bien rempli.
Voilà mes premières impressions sur l’Indonésie.
A demain.
Jean Louis
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"BALI,rentres dans BALI dans les terres les cultures en terrasse ,les couleurs ,les odeurs la gentillesse des balinais compte les religions qui cohabitent sans aucun soucis c’est magnifique quel exemple de tolérence que de souvenir... tu nous fais tous réver et frémir car tu ne t’arretes pas dans tous ces endroits magnifiques je reviens du salon de COLOGNE et entre deux portes j’ai pu taper sur l’epaule de mon collègue de QUIMPER qui te suis aussi l’image était furtive et très sympa ; mes amis arrivent pour diner je te quittes raconte nous la suite amitiés
alain" Envoyé par tardieu le 08-10-2010 à 20:49
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"bonjour jean-louis Je suis d’accord avec alain.Il faut rentrer dans cette ile et visiter l’interieur.Pour y etre passé ,je garde un exelent souvenir des gens par leur gentillesse et leur coutume tres familliale,de leurs cotes artistiques ,de leurs artisanats.Des temples,des offrandes,des rizieres et d’un grand moment golfiques prés du temple de tana loth(je ne suis pas sur de l’hortographe).Mais bon ,nous étions des touristes et nous avons été surement canalisé vers les bons endroits. bonne continuation et continuer à nous faire voyager et rever noel" Envoyé par noel le 09-10-2010 à 08:11
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"Salut JL bien content de te savoir arrive, Je connais tres bien l Indonesie pour y avoir beaucoup travaille et passe des vacances a Kuta precisemment ils peuvent te coincer pour un pretexte quelconque et t emmener et la cela peut etre tres tres long et tres cher pour sortir, et avec tes dialyses cela peut etre tres genant un petit conseil si tu pars en scooter dis a tes amis ou et quand tu pars et quand tu dois revenir a part cela effectivement les rizieres en terasse sont magnifiques a l interieur, il y a un lac dans la montagne qui est tres beau et plein de tres belles choses a voir notamment certains emples et si tu peux essaie de voir un spectacle de danse Balinaise, d une facon plus pragmatique fais gaffe au gazole des fois ils melangent avec de l eau ou autre chose pour faire du volume, j ai b... un groupe de 750 Kva comme cela.. quant a l eau tu as vraiment meilleur compte de prendre celle de ton dessal.. Bon sejour !! amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 09-10-2010 à 08:44
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"Si le bateau Lohengrin est un reve d Antilles il y a de fortes chances qu il ait precedemment appartenu a deux charmantes dames qui ont navigue de concert avec Sagar il y a longtemps avant que je n en sois proprietaire. Les anciens Proprietaires de Sagar auxquels j ai signale ta rencontre avec Lohengrin te mettra sans doute un mot a ce sujet. amusant de voir que ce sont beaucoup les memes bateaux qui tournent au niveau des hauturiers. amities JL " Envoyé par Pierrefeu jean Louis le 09-10-2010 à 21:47
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"Salut Jean-Louis Effectivement il fallait que je vienne sur ton "blog"! C’est une pure merveille, depuis le début de ma lecture je suis parti en voyage au long cours!... C’est bien simple j’ai l’odeur de la mer dans les narines! Je vais savourer ça comme un gâteau, petits bouts par petits bouts et je te dirais ( si tu veux bien) les émotions que cela me procure. J’ai pris bonne note de ton mouillage actuel et si par bonheur les roues de ma voitures passent par là, je serais très heureux et honorés de te voir. Cordiale accolades et surtout prends bien soins de toi. Henri" Envoyé par Henri Humblot le 03-06-2014 à 13:50
Sat, 09 Oct 2010 11:00:00 GMT - La religion Hindouiste 115° 12E 8°44S
Sat, 09 Oct 2010 11:00:00 GMT - La religion Hindouiste 115° 12E 8°44S
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Temps très chaud aujourd’hui, ce matin ciel bleu et soleil de plomb et cet après midi, comme tous les jours, le ciel se couvre et il tombe trois goutes qui ne mouillent même pas.
Hier soir c’était un peu plus facile au début pour s’endormir, toujours la même chaleur mais comme le vent avait tourné, les avions qui passaient au dessus étaient à l’atterrissage, donc beaucoup moins bruyants. Puis vers vingt deux heures, inversion, c’est à nouveau l’enfer des décollages. Et puis, c’est la fête chez mes voisins, certainement la Friday Night Fever ! Il y a un bateau Colombien, un bateau Allemand, un bateau Australien et un autre dont je ne connais pas la nationalité. La bière coule à flot, c’est impressionnant. Ils parlent de plus en plus fort et cela dure jusqu’à quatre heures du matin. A la fin les équipages se mélangent un peu et ce matin je trouve un équipier en train de dormir sur un pont pour laisser l’intimité dans les cabines. Puis vers dix heures, tout le monde regagne son propre bateau.
La religion historique de l’Indonésie c’était l’Indouisme. Puis vers les années 1700 à 1800, je crois, sous l’impulsion des chefs qui se sont convertis à l’islam pour bénéficier des mouvements commerciaux qui commençaient à se créer, le pays a basculé majoritairement vers cette religion. Seule l’ile de Bali est restée majoritairement Hindouiste. Les deux religions sont cependant présentes et cohabitent ici. Par exemple dans le personnel de la marina, certain sont musulmans et ne travaillent pas le vendredi après midi, ils vont prier à la mosquée alors que d’autres, la majorité, respectent les rites Hindouistes. Ce matin ces derniers sont arrivés dans leur costume de culte, les hommes sont en jupe longue et portent une coiffe, ils sont habillés de blanc, avec des broderies. C’était une journée de cérémonie comme il y en a beaucoup semble-t-il.
Dans la marina ils avaient construit un petit temple et ils avaient mis des offrandes sur l’hôtel, des fruits surtout. Il y avait beaucoup d’encens qui brulait, une clochette était agitée régulièrement, les femmes, en costume également, jetaient de l’eau et agitaient un balaie de feuilles de jonc. Elles sont venues faire toute une cérémonie sur un bateau. Il semble que c’était la fête des moyens de transport, le véhicule de notre taxi était lui aussi tout décoré et il sentait l’encens.
Tous les jours et un peu partout, devant chaque entrée de maison, à l’entrée de la marina, de l’immigration, du Harbour master, des douanes, de la quarantaine, de la banque, partout quoi, on trouve des petits paniers en jonc tressé avec des offrandes dedans et un bâton d’encens. Il y a dedans un peu de riz et puis des pétales de fleurs par exemple. Les passants finissent par marcher dessus, ou bien les voitures roulent dessus, mais le lendemain, il y aura de nouvelles offrandes. Au Harbour master, une femme en installait dans chacun des bureaux, elle en avait une vingtaine et avait allumé le même nombre de bâtons d’encens.
A chaque entrée, il y a toujours un passage entre deux piliers très décorés, avec pleins d’aspérités et de pointes qui dépassent. C’est semble-t-il pour repousser les mauvais esprits.
C’est cet attachement à la religion Hindouiste qui a valu à Bali un attenta attribué à Al Qaïda il y a quelques années. De ce fait, il y a maintenant des barrages à certains endroits et des gardes passent des miroirs sous les voitures, c’est le cas à l’entrée de la marina par exemple ou bien à l’entrée du parking du magasin Carrefour. Tous les jours je dois passer à la banque retirer un million de roupies, on ne peut retirer plus mais cela ne fait qu’environ 70 Euros et il faut payer la plupart du temps en liquide. Par exemple le stationnement du bateau ou bien le restaurant c’est en liquide. Ce matin nous avons été en repérage à Carrefour. C’est énormément cher et réservée à la classe supérieure. Une bouteille de champagne, un million de roupies (100 dollars), une bouteille de vin rouge, 40 dollars … J’ai été étonné de la diversité des produits, il y a de tout, les produits français bien sûr, mais tout un tas de produits asiatiques également. Lorsqu’il y a un magasin Carrefour dans un pays, c’est toujours un grand bonheur pour moi. La marchandise est de grande qualité et les dates limite de consommation sont toujours indiquées. On se sent en sécurité. Du coup j’ai invité Louis et Tania à manger sur Harmattan, on a passé un très bon moment. A Carrefour, j’ai été scotché par la beauté des Balinaises, c’est vraiment très impressionnant. Un ancien camarade de régiment, lisant mon blog et voyant que j’allais m’arrêter à Bali, m’avait envoyé un mail « Attention au filles ». Il a raison, elles ont une beauté à couper le souffle, on a du mal à en croire ses yeux. Pas du tout le même genre que les belles australiennes, ici ce sont des poupées, de véritables petites princesses. Pas très grandes, brunes bien sûr, menues, extrêmement féminines, extrêmement raffinées et quelle classe. Elles sont tout en douceur et en sourires. Avec Louis on se faisait la réflexion que la beauté est très mal répartie dans le monde, je ne vous en avais pas parlé mais quelle laideur chez les femmes aborigène d’Australie, je crois que cela dépasse l’imagination, on est obligé de détourner le regard. Ce n’est pas une question de couleur de peau puisque les femmes Kuna, descendantes des mayas sont d’une grande beauté avec leur nez aquilin. Je n’ai pas fini mon tour du monde mais je suis persuadé que la Balinaise aura sa place sur le podium, elle est assurément dans le top trois des femmes les plus belles dans le monde. Ce tour du monde m’aura ouvert les yeux, j’imaginais la femme polynésienne, la vahiné, d’une grande beauté. Quelle déception ! Peut être également que les choses changent avec les habitudes alimentaires, peut être dans le temps, à l’époque de Bougainville, étaient elles très belles mais la mal bouffe a effectué ses ravages. Sur ces considérations hautement philosophiques, je vais vous laisser pour ce soir. J’écris dans mon cockpit en effectuant une dialyse, il fait nuit maintenant, tout est calme, il fait relativement frais, c’est le bonheur. A demain. Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Temps très chaud aujourd’hui, ce matin ciel bleu et soleil de plomb et cet après midi, comme tous les jours, le ciel se couvre et il tombe trois goutes qui ne mouillent même pas.
Hier soir c’était un peu plus facile au début pour s’endormir, toujours la même chaleur mais comme le vent avait tourné, les avions qui passaient au dessus étaient à l’atterrissage, donc beaucoup moins bruyants. Puis vers vingt deux heures, inversion, c’est à nouveau l’enfer des décollages. Et puis, c’est la fête chez mes voisins, certainement la Friday Night Fever ! Il y a un bateau Colombien, un bateau Allemand, un bateau Australien et un autre dont je ne connais pas la nationalité. La bière coule à flot, c’est impressionnant. Ils parlent de plus en plus fort et cela dure jusqu’à quatre heures du matin. A la fin les équipages se mélangent un peu et ce matin je trouve un équipier en train de dormir sur un pont pour laisser l’intimité dans les cabines. Puis vers dix heures, tout le monde regagne son propre bateau.
La religion historique de l’Indonésie c’était l’Indouisme. Puis vers les années 1700 à 1800, je crois, sous l’impulsion des chefs qui se sont convertis à l’islam pour bénéficier des mouvements commerciaux qui commençaient à se créer, le pays a basculé majoritairement vers cette religion. Seule l’ile de Bali est restée majoritairement Hindouiste. Les deux religions sont cependant présentes et cohabitent ici. Par exemple dans le personnel de la marina, certain sont musulmans et ne travaillent pas le vendredi après midi, ils vont prier à la mosquée alors que d’autres, la majorité, respectent les rites Hindouistes. Ce matin ces derniers sont arrivés dans leur costume de culte, les hommes sont en jupe longue et portent une coiffe, ils sont habillés de blanc, avec des broderies. C’était une journée de cérémonie comme il y en a beaucoup semble-t-il.
Dans la marina ils avaient construit un petit temple et ils avaient mis des offrandes sur l’hôtel, des fruits surtout. Il y avait beaucoup d’encens qui brulait, une clochette était agitée régulièrement, les femmes, en costume également, jetaient de l’eau et agitaient un balaie de feuilles de jonc. Elles sont venues faire toute une cérémonie sur un bateau. Il semble que c’était la fête des moyens de transport, le véhicule de notre taxi était lui aussi tout décoré et il sentait l’encens.
Tous les jours et un peu partout, devant chaque entrée de maison, à l’entrée de la marina, de l’immigration, du Harbour master, des douanes, de la quarantaine, de la banque, partout quoi, on trouve des petits paniers en jonc tressé avec des offrandes dedans et un bâton d’encens. Il y a dedans un peu de riz et puis des pétales de fleurs par exemple. Les passants finissent par marcher dessus, ou bien les voitures roulent dessus, mais le lendemain, il y aura de nouvelles offrandes. Au Harbour master, une femme en installait dans chacun des bureaux, elle en avait une vingtaine et avait allumé le même nombre de bâtons d’encens.
A chaque entrée, il y a toujours un passage entre deux piliers très décorés, avec pleins d’aspérités et de pointes qui dépassent. C’est semble-t-il pour repousser les mauvais esprits.
C’est cet attachement à la religion Hindouiste qui a valu à Bali un attenta attribué à Al Qaïda il y a quelques années. De ce fait, il y a maintenant des barrages à certains endroits et des gardes passent des miroirs sous les voitures, c’est le cas à l’entrée de la marina par exemple ou bien à l’entrée du parking du magasin Carrefour. Tous les jours je dois passer à la banque retirer un million de roupies, on ne peut retirer plus mais cela ne fait qu’environ 70 Euros et il faut payer la plupart du temps en liquide. Par exemple le stationnement du bateau ou bien le restaurant c’est en liquide. Ce matin nous avons été en repérage à Carrefour. C’est énormément cher et réservée à la classe supérieure. Une bouteille de champagne, un million de roupies (100 dollars), une bouteille de vin rouge, 40 dollars … J’ai été étonné de la diversité des produits, il y a de tout, les produits français bien sûr, mais tout un tas de produits asiatiques également. Lorsqu’il y a un magasin Carrefour dans un pays, c’est toujours un grand bonheur pour moi. La marchandise est de grande qualité et les dates limite de consommation sont toujours indiquées. On se sent en sécurité. Du coup j’ai invité Louis et Tania à manger sur Harmattan, on a passé un très bon moment. A Carrefour, j’ai été scotché par la beauté des Balinaises, c’est vraiment très impressionnant. Un ancien camarade de régiment, lisant mon blog et voyant que j’allais m’arrêter à Bali, m’avait envoyé un mail « Attention au filles ». Il a raison, elles ont une beauté à couper le souffle, on a du mal à en croire ses yeux. Pas du tout le même genre que les belles australiennes, ici ce sont des poupées, de véritables petites princesses. Pas très grandes, brunes bien sûr, menues, extrêmement féminines, extrêmement raffinées et quelle classe. Elles sont tout en douceur et en sourires. Avec Louis on se faisait la réflexion que la beauté est très mal répartie dans le monde, je ne vous en avais pas parlé mais quelle laideur chez les femmes aborigène d’Australie, je crois que cela dépasse l’imagination, on est obligé de détourner le regard. Ce n’est pas une question de couleur de peau puisque les femmes Kuna, descendantes des mayas sont d’une grande beauté avec leur nez aquilin. Je n’ai pas fini mon tour du monde mais je suis persuadé que la Balinaise aura sa place sur le podium, elle est assurément dans le top trois des femmes les plus belles dans le monde. Ce tour du monde m’aura ouvert les yeux, j’imaginais la femme polynésienne, la vahiné, d’une grande beauté. Quelle déception ! Peut être également que les choses changent avec les habitudes alimentaires, peut être dans le temps, à l’époque de Bougainville, étaient elles très belles mais la mal bouffe a effectué ses ravages. Sur ces considérations hautement philosophiques, je vais vous laisser pour ce soir. J’écris dans mon cockpit en effectuant une dialyse, il fait nuit maintenant, tout est calme, il fait relativement frais, c’est le bonheur. A demain. Jean Louis
Sun, 10 Oct 2010 11:00:00 GMT - Bénoa 115° 12E 8°44S
Sun, 10 Oct 2010 11:00:00 GMT - Bénoa 115° 12E 8°44S
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Aujourd’hui nous sommes allés visiter le village de Bénoa. C’est ce village qui a donné son nom au port principal de l’île de Bali. Pour cela il a fallu traverser le port. Nous avons gonflé l’annexe de Lohengrin et au moment de mettre son moteur hors bord nous nous sommes aperçus qu’il manquait une pale à son hélice. Comme Lohengrin était amarré juste à l’entrée de la marina depuis un an, nous pensons qu’il a été percuté par un autre bateau qui a cassé l’hélice du moteur hors bord.
Du coup nous avons installé mon moteur hors bord, non sans difficultés car les vis de fixation étaient grippées et le levier de vitesse également. Nous avons dû aller à la station service faire le plein de la nourrice du moteur.
Il y a un bon mile pour aller au village, nous passons à côté des bateaux de pêche traditionnels, j’en profite pour prendre la photo. Nous débarquons à la station service des bateaux de pèche et rentrons dans le village. Ce n’est pas un village pour touristes, c’est un village traditionnel Indonésien. Ici tout est religion, tous les cinquante mètres il y a un temple. Chaque maison possède tous les attributs pour gérer le problème des esprits avec ces décorations pleines de formes pointues pour les repousser, ces statuts hideuses qui, je pense ont le même rôle et puis sur les murets, des petits coussins, peut être pour que les esprits se reposent. Partout, absolument partout, ces offrandes qui contribuent forcément à la saleté des lieux.
Ce qui me surprends également c’est les petites jupes en toile blanche et grise à carreaux sur toutes les statues.
Quand ce n’est pas un temple, c’est une boutique. On voit que l’on est en pays Asiatique. Le Balinais est avant tout commerçant. Chacun a son petit boulot, chacun essaye de vendre quelque chose à ses concitoyens. C’est souvent une épicerie, mais il y a de tout, ce sont de toutes petites échoppes. On aime bien le billard, il y a des salles de billard à chaque coin de rue et puis de grands damiers couvert. Je ne sais pas à quoi ils jouent car il n’y avait personne.
Et puis au coin d’une rue, une grande mosquée avec une grande plaque portant une inscription « Mujahidine ». Je crois que cela veux dire « Guerrier ». Etonnant !
Devant Benoa, c’est une autoroute dans la mer, il y passe au moins 20 vedettes toutes les minutes, elles vont vers cette plage de sable blanc où se trouvent tous les jeux d’eau. Comme la mer est chaude, les touristes en profitent. J’ai vu une sorte de tapis volant tiré par un puissant bateau. Il monte à une trentaine de mètre, Très impressionnant et certainement très dangereux. Il y a du parasailing, des boudins tirés par des bateaux, des scooters de mer, enfin tout ce que l’on peut imaginer dans un endroit pareil.
On a déjeuné au restaurant de la marina. Ce n’est pas mauvais, c’est un peu sucré comme cuisine, pas très épicé, j’ai bien aimé. Ils ont beaucoup de légumes, de la salade, de l’oignon, on mange bien.
Ce matin j’ai lancé une lessive, heureusement que j’avais fait le plein d’eau avant de partir de Darwin, 300 litres. Je marche encore avec cette eau et il faut que cela me tienne jusqu’à jeudi car ici l’eau n’est pas potable et je ne peux pas faire tourner mon déssalinisateur dans le port, l’eau est beaucoup trop sale.
Demain nous allons faire notre métier de touristes. Nous allons aller visiter ce fameux lac de montagne, ce temple, cette réserve de singe et ce spectacle de danse où tout le monde va. Il faut voir également cette face là de Bali et puis les cultures en terrasse.
A demain.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Aujourd’hui nous sommes allés visiter le village de Bénoa. C’est ce village qui a donné son nom au port principal de l’île de Bali. Pour cela il a fallu traverser le port. Nous avons gonflé l’annexe de Lohengrin et au moment de mettre son moteur hors bord nous nous sommes aperçus qu’il manquait une pale à son hélice. Comme Lohengrin était amarré juste à l’entrée de la marina depuis un an, nous pensons qu’il a été percuté par un autre bateau qui a cassé l’hélice du moteur hors bord.
Du coup nous avons installé mon moteur hors bord, non sans difficultés car les vis de fixation étaient grippées et le levier de vitesse également. Nous avons dû aller à la station service faire le plein de la nourrice du moteur.
Il y a un bon mile pour aller au village, nous passons à côté des bateaux de pêche traditionnels, j’en profite pour prendre la photo. Nous débarquons à la station service des bateaux de pèche et rentrons dans le village. Ce n’est pas un village pour touristes, c’est un village traditionnel Indonésien. Ici tout est religion, tous les cinquante mètres il y a un temple. Chaque maison possède tous les attributs pour gérer le problème des esprits avec ces décorations pleines de formes pointues pour les repousser, ces statuts hideuses qui, je pense ont le même rôle et puis sur les murets, des petits coussins, peut être pour que les esprits se reposent. Partout, absolument partout, ces offrandes qui contribuent forcément à la saleté des lieux.
Ce qui me surprends également c’est les petites jupes en toile blanche et grise à carreaux sur toutes les statues.
Quand ce n’est pas un temple, c’est une boutique. On voit que l’on est en pays Asiatique. Le Balinais est avant tout commerçant. Chacun a son petit boulot, chacun essaye de vendre quelque chose à ses concitoyens. C’est souvent une épicerie, mais il y a de tout, ce sont de toutes petites échoppes. On aime bien le billard, il y a des salles de billard à chaque coin de rue et puis de grands damiers couvert. Je ne sais pas à quoi ils jouent car il n’y avait personne.
Et puis au coin d’une rue, une grande mosquée avec une grande plaque portant une inscription « Mujahidine ». Je crois que cela veux dire « Guerrier ». Etonnant !
Devant Benoa, c’est une autoroute dans la mer, il y passe au moins 20 vedettes toutes les minutes, elles vont vers cette plage de sable blanc où se trouvent tous les jeux d’eau. Comme la mer est chaude, les touristes en profitent. J’ai vu une sorte de tapis volant tiré par un puissant bateau. Il monte à une trentaine de mètre, Très impressionnant et certainement très dangereux. Il y a du parasailing, des boudins tirés par des bateaux, des scooters de mer, enfin tout ce que l’on peut imaginer dans un endroit pareil.
On a déjeuné au restaurant de la marina. Ce n’est pas mauvais, c’est un peu sucré comme cuisine, pas très épicé, j’ai bien aimé. Ils ont beaucoup de légumes, de la salade, de l’oignon, on mange bien.
Ce matin j’ai lancé une lessive, heureusement que j’avais fait le plein d’eau avant de partir de Darwin, 300 litres. Je marche encore avec cette eau et il faut que cela me tienne jusqu’à jeudi car ici l’eau n’est pas potable et je ne peux pas faire tourner mon déssalinisateur dans le port, l’eau est beaucoup trop sale.
Demain nous allons faire notre métier de touristes. Nous allons aller visiter ce fameux lac de montagne, ce temple, cette réserve de singe et ce spectacle de danse où tout le monde va. Il faut voir également cette face là de Bali et puis les cultures en terrasse.
A demain.
Jean Louis
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"Hola captain, Merci de ton coup de fil, content de savoir que tout se passe bien, hormis il est vrai la température, les avions, le manque d’eau, le prix du vin,les voisins échangistes et de l’énervement causé par les balinaises...je compatis... Tes images et ton récit me font penser au Sud Est asiatique et surtout à la Thailande ou l’on trouve des Bouddhas à tous les coins de rue, à Bali c’est l’hindouisme mais la pratique est très ressemblante..J’ai lu sur Bali que plus qu’ailleurs il faut savoir y perdre et prendre son temps et que malgré le boom touristique de ces dernières années, c’est un des derniers endroits qui n’a pas complètement vendu son âme...même si les balinais ont toujours quelque chose à vendre...et l’intérèt principal de Bali réside dans la vie de tous les jours. Les balinais hindous croient à la réincarnation et le pire pour eux serait dêtre reincarné en chien....ce qui explique leur attitude envers ces bètes??? J’ai lu aussi que les balinais, balinaises sont très libres et que le mariage est célébré bien après sa consommation...On apprend aussi que leur " hindouisme" est très différent de celui pratiqué en Inde car influencé par le Boudhisme, l’animisme, et le culte des ancètres...Donc ils croient en Ida, dieu suprème mais aussi en Brahma, Visnhnu et Shiva...C’est passionnant de te suivre...ou de t’accompagner...il y a tellement de choses à apprendre...ce qui fait le charme et l’intéret de cette ballade. Bon tourisme captain, et envois nous de belles photos. Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 10-10-2010 à 20:42
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"merci de nous faire voyager dans ce paradissamedi je vais au salon de l’auto avec edouard j’adore les voitures ancienneset nouvelles bonne continuationamitièes roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 11-10-2010 à 09:36
Mon, 11 Oct 2010 11:00:00 GMT - La Bali des Touristes 115° 12E 8°44S
Mon, 11 Oct 2010 11:00:00 GMT - La Bali des Touristes 115° 12E 8°44S
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Aujourd’hui j’ai fait mon travail de touriste. Notre chauffeur habituel, il se prénomme Wayan, nous a pris à 8 heures et demie avec Louis et Tania. Notre première étape nous a conduits à un spectacle typique Balinais « La danse de Barong ».
Le Barong est une créature mythique représentant le Bien. La Rangda, reine des sorcières représente le Mal. Les Balinais croient que le bien et le mal coexistent l’un à côté de l’autre. C’est pourquoi l’histoire racontée par ce spectacle se concentre autour du Barong et de la Rangda et il n’y a pas de vainqueur.
Il y a une dizaine de musiciens avec des instruments et des sonorités propres à Bali, les costumes sont magnifiques. J’ai beaucoup aimé le Barong et la performance de l’acteur.
Ensuite nous avons repris la voiture pour nous rendre au centre de l’île, dans la montagne. Cela m’a permis de découvrir la route des touristes. Impressionnant ! Une énorme partie de l’île a basculé dans la gestion des touristes, sur des dizaines de kilomètres, ce n’est qu’échoppes d’artisans ou de commerçants. Les premiers kilomètres sont consacrés aux vendeurs de sculptures en pierre ou en pierre reconstituée. Il n’y a que cela, ils se touchent tous et la route est bordée sur deux côtés de ces sculptures représentant des dragons, des bouddhas et toutes les créatures souvent grimaçantes que l’on peut trouver dans les temples. Il y en a de toutes tailles, j’ai même vu des chevaux gigantesques, plus grands que nature.
Ensuite on passe aux sculptures sur bois. C’est la même chose, ils se touchent tous. C’est ahurissant, il y en a des milliers. Chaque village a sa spécialité, j’ai vu des objets magnifiques, les artisans Balinais sont devenus de véritables artistes. Il y en a de toutes tailles, dans toutes les sortes de bois, des objets de culte ou de simple objet d’art, de l’ancien, du moderne, on trouve de tout.
Ensuite il y a le bois peint, puis les sculptures identiques reproduites à l’infinie. Puis les poteries, les objets en matériaux tressés …
A midi nous nous sommes arrêtés sur la lèvre de l’ancien cratère du volcan. Il y a des restaurants dont la salle surplombe un à pic vertigineux, un peu comme sur l’île de Santorin. Malheureusement la brume est arrivée avant que je n’ai pût faire la photo. Nous avons mangé typiquement Balinais, c’était délicieux. Il y avait un genre de buffet avec une trentaine de plats. J’ai commencé par une soupe avec des légumes, un peu piquante mais tellement bonne. Comme nous étions au dessus de 2200 mètres, nous avions limite froid. Ensuite j’ai pris un peu de tout, c’est une nourriture asiatique qui ressemble beaucoup aux restaurants chinois. C’est assez sucré, j’ai beaucoup aimé.
Il s’est mis à pleuvoir. A voir la végétation, il doit pleuvoir très souvent car c’est luxuriant. Il y a plein d’orangers et c’est la pleine récolte, il y a du café, de l’arabica, Bali est un très gros producteur. Il y a du cacao et puis énormément de riz.
Le terrain est étonnant, ce ne sont que lignes de crête et ravins vertigineux. L’eau coule de partout et il y a des sources. Nous avons visité un temple qui enserrait une source. L’eau était ainsi purifiée et filait ensuite alimenter les rizières. Celles-ci sont à flanc de montagne, il y a des centaines, peut être des milliers d’années, les Balinais ont construits des terrasses et les parcelles de riz sont cultivées dans ces terrasses. C’est impressionnant, quel travail énorme que de construire ces terrasses, il y a des murs de soutient car chaque parcelle est un petit lac et peut être alimentée en eau par des canaux d’irrigation. Tout est très vert, c’est vraiment magnifique.
Enfin nous avons visité un autre temple avec des singes sacrés. Nous sommes rentrés à dix sept heures trente crevés. Quelle journée sympathique, que de souvenirs engrangés pour les longues soirées d’hiver.
Wayan, notre chauffeur est Hindouiste. J’ai pu discuter longuement avec lui. Je comprends un peu mieux ce que j’ai vu avec tous ces temples. En fait, chaque famille Hindouiste possède un « Familly temple », un temple familial. C’est le lieu où vivent tous les membres d’une famille. Ils sont très grégaires. Le temple familial est une grande surface entourée de murs assez hauts, avec une seule entrée décorée comme l’entrée d’un temple. A l’intérieur, il y a un temple proprement dit, une salle de rassemblement et une multitude de petites maisons, très petites même, où vivent tous les membres de la même famille, sur plusieurs générations, les frères, les sœurs, les oncles, les tantes, les cousins, les cousines … Cela peut faire plusieurs dizaines, voir plusieurs centaines de personnes.
Quelque chose de très positif, je n’ai pas retrouvé ailleurs l’état de saleté qu’il règne aux abords du port.
Contrairement à l’islam ou au catholicisme, la religion Hindouiste me semble une religion très permissive et les gens ici sont d’une gentillesse exceptionnelle. Bien sûr ce sont des commerçants et il faut aimer la négociation, mais ensuite qu’ils sont charmants. J’ai été très surpris de la gentillesse des filles particulièrement. On ne se connait pas, on se fait un sourire et c’est parti, on se met à discuter comme si on se connaissait depuis toujours et c’est très agréable.
Ce soir je suis fatigué mais quelle bonne journée.
A demain.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Aujourd’hui j’ai fait mon travail de touriste. Notre chauffeur habituel, il se prénomme Wayan, nous a pris à 8 heures et demie avec Louis et Tania. Notre première étape nous a conduits à un spectacle typique Balinais « La danse de Barong ».
Le Barong est une créature mythique représentant le Bien. La Rangda, reine des sorcières représente le Mal. Les Balinais croient que le bien et le mal coexistent l’un à côté de l’autre. C’est pourquoi l’histoire racontée par ce spectacle se concentre autour du Barong et de la Rangda et il n’y a pas de vainqueur.
Il y a une dizaine de musiciens avec des instruments et des sonorités propres à Bali, les costumes sont magnifiques. J’ai beaucoup aimé le Barong et la performance de l’acteur.
Ensuite nous avons repris la voiture pour nous rendre au centre de l’île, dans la montagne. Cela m’a permis de découvrir la route des touristes. Impressionnant ! Une énorme partie de l’île a basculé dans la gestion des touristes, sur des dizaines de kilomètres, ce n’est qu’échoppes d’artisans ou de commerçants. Les premiers kilomètres sont consacrés aux vendeurs de sculptures en pierre ou en pierre reconstituée. Il n’y a que cela, ils se touchent tous et la route est bordée sur deux côtés de ces sculptures représentant des dragons, des bouddhas et toutes les créatures souvent grimaçantes que l’on peut trouver dans les temples. Il y en a de toutes tailles, j’ai même vu des chevaux gigantesques, plus grands que nature.
Ensuite on passe aux sculptures sur bois. C’est la même chose, ils se touchent tous. C’est ahurissant, il y en a des milliers. Chaque village a sa spécialité, j’ai vu des objets magnifiques, les artisans Balinais sont devenus de véritables artistes. Il y en a de toutes tailles, dans toutes les sortes de bois, des objets de culte ou de simple objet d’art, de l’ancien, du moderne, on trouve de tout.
Ensuite il y a le bois peint, puis les sculptures identiques reproduites à l’infinie. Puis les poteries, les objets en matériaux tressés …
A midi nous nous sommes arrêtés sur la lèvre de l’ancien cratère du volcan. Il y a des restaurants dont la salle surplombe un à pic vertigineux, un peu comme sur l’île de Santorin. Malheureusement la brume est arrivée avant que je n’ai pût faire la photo. Nous avons mangé typiquement Balinais, c’était délicieux. Il y avait un genre de buffet avec une trentaine de plats. J’ai commencé par une soupe avec des légumes, un peu piquante mais tellement bonne. Comme nous étions au dessus de 2200 mètres, nous avions limite froid. Ensuite j’ai pris un peu de tout, c’est une nourriture asiatique qui ressemble beaucoup aux restaurants chinois. C’est assez sucré, j’ai beaucoup aimé.
Il s’est mis à pleuvoir. A voir la végétation, il doit pleuvoir très souvent car c’est luxuriant. Il y a plein d’orangers et c’est la pleine récolte, il y a du café, de l’arabica, Bali est un très gros producteur. Il y a du cacao et puis énormément de riz.
Le terrain est étonnant, ce ne sont que lignes de crête et ravins vertigineux. L’eau coule de partout et il y a des sources. Nous avons visité un temple qui enserrait une source. L’eau était ainsi purifiée et filait ensuite alimenter les rizières. Celles-ci sont à flanc de montagne, il y a des centaines, peut être des milliers d’années, les Balinais ont construits des terrasses et les parcelles de riz sont cultivées dans ces terrasses. C’est impressionnant, quel travail énorme que de construire ces terrasses, il y a des murs de soutient car chaque parcelle est un petit lac et peut être alimentée en eau par des canaux d’irrigation. Tout est très vert, c’est vraiment magnifique.
Enfin nous avons visité un autre temple avec des singes sacrés. Nous sommes rentrés à dix sept heures trente crevés. Quelle journée sympathique, que de souvenirs engrangés pour les longues soirées d’hiver.
Wayan, notre chauffeur est Hindouiste. J’ai pu discuter longuement avec lui. Je comprends un peu mieux ce que j’ai vu avec tous ces temples. En fait, chaque famille Hindouiste possède un « Familly temple », un temple familial. C’est le lieu où vivent tous les membres d’une famille. Ils sont très grégaires. Le temple familial est une grande surface entourée de murs assez hauts, avec une seule entrée décorée comme l’entrée d’un temple. A l’intérieur, il y a un temple proprement dit, une salle de rassemblement et une multitude de petites maisons, très petites même, où vivent tous les membres de la même famille, sur plusieurs générations, les frères, les sœurs, les oncles, les tantes, les cousins, les cousines … Cela peut faire plusieurs dizaines, voir plusieurs centaines de personnes.
Quelque chose de très positif, je n’ai pas retrouvé ailleurs l’état de saleté qu’il règne aux abords du port.
Contrairement à l’islam ou au catholicisme, la religion Hindouiste me semble une religion très permissive et les gens ici sont d’une gentillesse exceptionnelle. Bien sûr ce sont des commerçants et il faut aimer la négociation, mais ensuite qu’ils sont charmants. J’ai été très surpris de la gentillesse des filles particulièrement. On ne se connait pas, on se fait un sourire et c’est parti, on se met à discuter comme si on se connaissait depuis toujours et c’est très agréable.
Ce soir je suis fatigué mais quelle bonne journée.
Tue, 12 Oct 2010 11:00:00 GMT - Vivre à Bali 115° 12E 8°44S
Tue, 12 Oct 2010 11:00:00 GMT - Vivre à Bali 115° 12E 8°44S
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
La vie à Bali est très agréable pour nous autres Européens, on est dépaysés mais nous pouvons y retrouver toutes nos habitudes si nous le souhaitons. Avec ce magasin Carrefour, il y a des baguettes de pain comme à la maison par exemple.
J’ai été frappé par la jeunesse de la population. Il y a énormément de très jeunes enfants et beaucoup d’adolescents. On voit que la vie économique fonctionne correctement avec tous ces touristes, l’avenir est assuré. Pour situer un peu les choses, Wayan dit qu’il y a 350 000 Balinais qui reçoivent entre 15 et 20 millions de touristes tous les ans. Parmi ceux-ci, une majorité d’Australiens qui viennent passer ici les fêtes de fin d’année.
Une image qui certainement restera longtemps dans ma tête et qui représente vraiment l’impression que j’ai de cette île, ce sont ces jeunes lycéennes, à deux ou trois sur les scooter, toutes avec le même uniforme fait d’une jupe droite bleue marine, un chemisier blanc et des grandes nattes noires de chaque côté de la tête qui flottent au vent à l’horizontal avec tout au bout ce petit nœud rouge vif.
Un autre indicateur de la vie ici, c’est le nombre impressionnants de radio FM. Et surtout la qualité de celles-ci. Depuis mon départ de France je n’avais pas connu cela et c’est un vrai bonheur. Sur toutes les radios, la programmation est excellente. La régionale de l’étape est bien entendu la sublime Angune. Elle est assez proche d’ailleurs de la beauté Balinaise.
Pour le tourisme la vie n’est pas très cher et c’est toujours un plus. Je n’aime pas les endroits où la vie est excessivement chère comme à Tahiti. Pour donner un exemple, le coût pour la journée complète en taxi, hier, était de 45 euros. Alors que pour le chauffeur de taxi c’est une très bonne journée. Je rappel que le salaire d’un professeur est de 100 euros par mois. Le prix du litre de gasoil est de l’ordre de 0,5 euro. Bien sûr certains produits sont chers comme l’alcool. Le balinais n’aime pas l’alcool, une canette de bière et ils sont bon pour aller dormir.
Si l’on mange au restaurant normal, pas un restaurant pour touriste, un euro et demi suffit très largement. Au restaurant de la marina réputé pour être très cher, les plats principaux varient entre 1 et 4,5 euros, la bière 1,5 euros, mais à cela il faut ajouter la taxe de l’ordre de 20%. Hier, au super restaurant pour touriste sur le bord du précipice, le repas était à 7 euros plus les boissons !
Maintenant, s’il fallait dormir à l’hôtel, je pense que cela changerait totalement la donne. C’est l’intérêt du voyage en bateau. Je paye environ 18 euros par jour pour la marina, ce qui est énorme pour eux mais très correct pour moi. Bon, l’eau n’est pas potable mais mon copain Louis a installé des filtres, un filtre avec du sable et un filtre à particule, et il a rempli sont réservoir. Avec mon déssalinisateur je préfère attendre d’être en mer. Nous avons l’électricité du quai et puis il y a les douches et les toilettes à la marina, état moyen mais propre.
Le petit balinais ou la petite balinaise n’ont d’autres alternatives que de travailler pour les touristes. Cela leur vient d’ailleurs très tôt, c’est inscrit dans leurs gènes. Hier dans la montagne, une petite fille d’environ 6 ans (je vous ai mis sa photo dans le blog d’hier) essayait de me vendre des cartes postales. Elle faisait cela très bien. Je finis par lui donner un billet de 5000 roupies (un demi-dollar), et elle me surprend en me lançant un grand « Merci beaucoup » sans aucun accent.
Hier soir il faisait beaucoup moins chaud, dans les 27 degrés. C’est beaucoup plus facile pour s’endormir, j’ai même mis un drap. Par contre il a plu une partie de la nuit et très souvent ce matin. Cela sent la fin de la mousson, il est grand temps de partir pour Singapour. Je crois qu’il va y avoir beaucoup de calmes mais si j’attends encore un peu, c’est du vent de face qui va arriver avec l’autre mousson, la mousson de Nord Ouest.
Ce matin un nouveau bateau de français est arrivé. Ce sont trois jeunes qui font le tour du monde. Comme beaucoup ils me disent qu’ils vont rentrer par la mer rouge, nonobstant le problème des pirates. Mes voisins allemands vont également rentrer par la mer rouge. Ils sont à court d’argent et ils doivent rentrer rapidement. Ces deux bateaux sont passés par la Papouasie, avec arrêt à Port Moresby puis les îles Indonésiennes et le Timor Orientale où paraît-il on est très bien reçu. Ni l’un ni l’autre ne sont passés par l’Australie à cause des formalités beaucoup trop compliquées. Par contre, beaucoup se sont arrêtés aux Tonga et aux Fidji et ils ont tous énormément appréciés. Je crois qu’il faudra que je fasse au moins un deuxième tour du monde mais il me faudrait plusieurs vies pour tout voir. Mes voisins allemands ont fait le passage du nord ouest, au nord du canada. Cela doit être sympa également.
Et puis un autre bateau vient d’arriver, avec une jeune française de Biarritz et son copain Espagnol. Il y a beaucoup de Français qui voyagent autour du monde.
Cet après midi j’ai fait le plein de gasoil, j’ai déplacé mon bateau pour aller à la pompe. J’ai mis 264 litres, je vais pouvoir repartir tranquille pour Singapour. Je me suis également occupé du gaz. J’ai donné mes deux bonbonnes vides au gars de la sécurité qui va me les ramener pleines demain après midi.
Voilà pour les nouvelles du jour.
A demain.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
La vie à Bali est très agréable pour nous autres Européens, on est dépaysés mais nous pouvons y retrouver toutes nos habitudes si nous le souhaitons. Avec ce magasin Carrefour, il y a des baguettes de pain comme à la maison par exemple.
J’ai été frappé par la jeunesse de la population. Il y a énormément de très jeunes enfants et beaucoup d’adolescents. On voit que la vie économique fonctionne correctement avec tous ces touristes, l’avenir est assuré. Pour situer un peu les choses, Wayan dit qu’il y a 350 000 Balinais qui reçoivent entre 15 et 20 millions de touristes tous les ans. Parmi ceux-ci, une majorité d’Australiens qui viennent passer ici les fêtes de fin d’année.
Une image qui certainement restera longtemps dans ma tête et qui représente vraiment l’impression que j’ai de cette île, ce sont ces jeunes lycéennes, à deux ou trois sur les scooter, toutes avec le même uniforme fait d’une jupe droite bleue marine, un chemisier blanc et des grandes nattes noires de chaque côté de la tête qui flottent au vent à l’horizontal avec tout au bout ce petit nœud rouge vif.
Un autre indicateur de la vie ici, c’est le nombre impressionnants de radio FM. Et surtout la qualité de celles-ci. Depuis mon départ de France je n’avais pas connu cela et c’est un vrai bonheur. Sur toutes les radios, la programmation est excellente. La régionale de l’étape est bien entendu la sublime Angune. Elle est assez proche d’ailleurs de la beauté Balinaise.
Pour le tourisme la vie n’est pas très cher et c’est toujours un plus. Je n’aime pas les endroits où la vie est excessivement chère comme à Tahiti. Pour donner un exemple, le coût pour la journée complète en taxi, hier, était de 45 euros. Alors que pour le chauffeur de taxi c’est une très bonne journée. Je rappel que le salaire d’un professeur est de 100 euros par mois. Le prix du litre de gasoil est de l’ordre de 0,5 euro. Bien sûr certains produits sont chers comme l’alcool. Le balinais n’aime pas l’alcool, une canette de bière et ils sont bon pour aller dormir.
Si l’on mange au restaurant normal, pas un restaurant pour touriste, un euro et demi suffit très largement. Au restaurant de la marina réputé pour être très cher, les plats principaux varient entre 1 et 4,5 euros, la bière 1,5 euros, mais à cela il faut ajouter la taxe de l’ordre de 20%. Hier, au super restaurant pour touriste sur le bord du précipice, le repas était à 7 euros plus les boissons !
Maintenant, s’il fallait dormir à l’hôtel, je pense que cela changerait totalement la donne. C’est l’intérêt du voyage en bateau. Je paye environ 18 euros par jour pour la marina, ce qui est énorme pour eux mais très correct pour moi. Bon, l’eau n’est pas potable mais mon copain Louis a installé des filtres, un filtre avec du sable et un filtre à particule, et il a rempli sont réservoir. Avec mon déssalinisateur je préfère attendre d’être en mer. Nous avons l’électricité du quai et puis il y a les douches et les toilettes à la marina, état moyen mais propre.
Le petit balinais ou la petite balinaise n’ont d’autres alternatives que de travailler pour les touristes. Cela leur vient d’ailleurs très tôt, c’est inscrit dans leurs gènes. Hier dans la montagne, une petite fille d’environ 6 ans (je vous ai mis sa photo dans le blog d’hier) essayait de me vendre des cartes postales. Elle faisait cela très bien. Je finis par lui donner un billet de 5000 roupies (un demi-dollar), et elle me surprend en me lançant un grand « Merci beaucoup » sans aucun accent.
Hier soir il faisait beaucoup moins chaud, dans les 27 degrés. C’est beaucoup plus facile pour s’endormir, j’ai même mis un drap. Par contre il a plu une partie de la nuit et très souvent ce matin. Cela sent la fin de la mousson, il est grand temps de partir pour Singapour. Je crois qu’il va y avoir beaucoup de calmes mais si j’attends encore un peu, c’est du vent de face qui va arriver avec l’autre mousson, la mousson de Nord Ouest.
Ce matin un nouveau bateau de français est arrivé. Ce sont trois jeunes qui font le tour du monde. Comme beaucoup ils me disent qu’ils vont rentrer par la mer rouge, nonobstant le problème des pirates. Mes voisins allemands vont également rentrer par la mer rouge. Ils sont à court d’argent et ils doivent rentrer rapidement. Ces deux bateaux sont passés par la Papouasie, avec arrêt à Port Moresby puis les îles Indonésiennes et le Timor Orientale où paraît-il on est très bien reçu. Ni l’un ni l’autre ne sont passés par l’Australie à cause des formalités beaucoup trop compliquées. Par contre, beaucoup se sont arrêtés aux Tonga et aux Fidji et ils ont tous énormément appréciés. Je crois qu’il faudra que je fasse au moins un deuxième tour du monde mais il me faudrait plusieurs vies pour tout voir. Mes voisins allemands ont fait le passage du nord ouest, au nord du canada. Cela doit être sympa également.
Et puis un autre bateau vient d’arriver, avec une jeune française de Biarritz et son copain Espagnol. Il y a beaucoup de Français qui voyagent autour du monde.
Cet après midi j’ai fait le plein de gasoil, j’ai déplacé mon bateau pour aller à la pompe. J’ai mis 264 litres, je vais pouvoir repartir tranquille pour Singapour. Je me suis également occupé du gaz. J’ai donné mes deux bonbonnes vides au gars de la sécurité qui va me les ramener pleines demain après midi.
Wed, 13 Oct 2010 11:00:00 GMT - La « Clearance out » 115° 12E 8°44S
Wed, 13 Oct 2010 11:00:00 GMT - La « Clearance out » 115° 12E 8°44S
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
La mission du jour était d’obtenir la « Clearance out », les formalités de sorties. Beaucoup plus facile qu’à l’arrivé, il suffit de passer voir toutes les administrations dans l’ordre suivant : l’immigration, la quarantaine, les douanes, la Navy et pour terminer le Harbour master.
Avant de partir pour faire la tournée, il ne faut pas oublier de rédiger une « Crew list », une liste d’équipage en cinq exemplaires. Cette liste, outre le nom du bateau, son port d’attache, la date d’arrivé, le dernier port visité … comporte la liste de toutes les personnes à bord avec leur nom, nationalité, date et lieu de naissance, numéro de passeport … Chaque administration apposera sur les « crew list » un nombre impressionnant de coups de tampons, de grigris et de signatures puis gardera un exemplaire. Le Harbour master est chargé de vérifier que l’on est bien clair avec toutes les administrations et que celles-ci ont bien tamponné la « crew list ».
J’ai attaqué à 8 heures, à 10 heures c’était terminé.
Ensuite j’ai payé mes dettes à la marina. C’est impressionnant, j’ai eu l’impression de flamber avec tous ces billets. Rien que pour le gasoil, il y en avait pour deux millions de roupies, 40 gros billets de 50 000 roupies ! … mais moins de 140 euros pour 264 litres.
Après la dialyse, c’était l’heure du super marché. Nous nous sommes rendus dans un supermarché australien, car semble-t-il le vin était moins cher qu’à Carrefour. Plus de 50 dollars quand même pour 4 litres. Pour le reste je n’ai rien acheté car la qualité n’était pas satisfaisante. Nous avons gouté le vin ce midi, c’est du vin de Bali, vraiment pas bon, cher et pas bon.
Finalement nous sommes retournés à Carrefour pour faire l’avitaillement. Je compte une dizaine de jours pour aller à Singapour, il y a un tout petit peu moins de 1000 miles, à peu près la même distance que pour faire Darwin – Bali. La différence c’est qu’il commence à y avoir du vent de nord ouest et puis peut être les courants dans le nez. D’après Louis, qui est de la rivière d’Etel, nous partons en mortes eaux, du coup nous ne devrions pas rencontrer de courants trop forts.
Puis c’était les adieux avec Wayan, notre chauffeur. Nous nous sommes serrés dans les bras, en quelques jours nous étions devenus copains.
Hier soir, j’ai reçu mes voisins Allemands pour l’apéritif, ils ont pris la mer juste après. C’est dommage de se découvrir comme cela au tout dernier moment. Nous avons échangés nos mails et l’adresse de nos sites Internet et nous nous sommes promis de nous retrouver à Singapour.
Ce soir c’est un bateau néo zélandais qui vient d’arriver. Il y a finalement pas mal de passages ici alors que c’est vraiment la fin de la saison. J’attends toujours mes bouteilles de gaz. J’espère que le gars ne va pas me faire faux bond. De toute façon, je ne partirais pas sans mes bouteilles, vides ou bien pleines. Finalement celui-ci vient de passer, sans mes bouteilles, il doit me les rendre demain matin vide car comme en Australie, il n’y a pas de butane en Indonésie, seulement du propane. Je crois que je vais changer mes bruleurs pour fonctionner au propane. Quelle bêtise d’avoir oublié de faire le plein à Papeete.
A demain.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
La mission du jour était d’obtenir la « Clearance out », les formalités de sorties. Beaucoup plus facile qu’à l’arrivé, il suffit de passer voir toutes les administrations dans l’ordre suivant : l’immigration, la quarantaine, les douanes, la Navy et pour terminer le Harbour master.
Avant de partir pour faire la tournée, il ne faut pas oublier de rédiger une « Crew list », une liste d’équipage en cinq exemplaires. Cette liste, outre le nom du bateau, son port d’attache, la date d’arrivé, le dernier port visité … comporte la liste de toutes les personnes à bord avec leur nom, nationalité, date et lieu de naissance, numéro de passeport … Chaque administration apposera sur les « crew list » un nombre impressionnant de coups de tampons, de grigris et de signatures puis gardera un exemplaire. Le Harbour master est chargé de vérifier que l’on est bien clair avec toutes les administrations et que celles-ci ont bien tamponné la « crew list ».
J’ai attaqué à 8 heures, à 10 heures c’était terminé.
Ensuite j’ai payé mes dettes à la marina. C’est impressionnant, j’ai eu l’impression de flamber avec tous ces billets. Rien que pour le gasoil, il y en avait pour deux millions de roupies, 40 gros billets de 50 000 roupies ! … mais moins de 140 euros pour 264 litres.
Après la dialyse, c’était l’heure du super marché. Nous nous sommes rendus dans un supermarché australien, car semble-t-il le vin était moins cher qu’à Carrefour. Plus de 50 dollars quand même pour 4 litres. Pour le reste je n’ai rien acheté car la qualité n’était pas satisfaisante. Nous avons gouté le vin ce midi, c’est du vin de Bali, vraiment pas bon, cher et pas bon.
Finalement nous sommes retournés à Carrefour pour faire l’avitaillement. Je compte une dizaine de jours pour aller à Singapour, il y a un tout petit peu moins de 1000 miles, à peu près la même distance que pour faire Darwin – Bali. La différence c’est qu’il commence à y avoir du vent de nord ouest et puis peut être les courants dans le nez. D’après Louis, qui est de la rivière d’Etel, nous partons en mortes eaux, du coup nous ne devrions pas rencontrer de courants trop forts.
Puis c’était les adieux avec Wayan, notre chauffeur. Nous nous sommes serrés dans les bras, en quelques jours nous étions devenus copains.
Hier soir, j’ai reçu mes voisins Allemands pour l’apéritif, ils ont pris la mer juste après. C’est dommage de se découvrir comme cela au tout dernier moment. Nous avons échangés nos mails et l’adresse de nos sites Internet et nous nous sommes promis de nous retrouver à Singapour.
Ce soir c’est un bateau néo zélandais qui vient d’arriver. Il y a finalement pas mal de passages ici alors que c’est vraiment la fin de la saison. J’attends toujours mes bouteilles de gaz. J’espère que le gars ne va pas me faire faux bond. De toute façon, je ne partirais pas sans mes bouteilles, vides ou bien pleines. Finalement celui-ci vient de passer, sans mes bouteilles, il doit me les rendre demain matin vide car comme en Australie, il n’y a pas de butane en Indonésie, seulement du propane. Je crois que je vais changer mes bruleurs pour fonctionner au propane. Quelle bêtise d’avoir oublié de faire le plein à Papeete.
Thu, 14 Oct 2010 11:00:00 GMT - En mer de Bali 115° 36E 8°11S
Thu, 14 Oct 2010 11:00:00 GMT - En mer de Bali 115° 36E 8°11S
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
J’ai repris la mer ce matin à 8 heures et demi. Ce soir je suis en mer de Bali avant de rentrer en mer de Java demain matin.
A 7 heures ce matin Joseph, le gardien m’a rapporté mes deux bouteilles de gaz, vides malheureusement.
Après la toilette et le petit déjeuné, j’étais prêt à partir. J’ai réveillé Juliana en tapant sur son bateau, c’est ma petite voisine Colombienne. Je lui ai fait cadeau de mes dernières roupies car je quitte l’Indonésie. Comme toujours, nous avons échangés nos adresses mail. Bien qu’on ne se connaisse que depuis quelques jours, c’est toujours un moment difficile de partir. On a le sentiment de faire parti de la même communauté des gens qui voyagent en bateau. Juliana a environ 26 ans, elle est seule sur son bateau car son capitaine a dû rentrer en Colombie pour un deuil dans sa proche famille. Elle va encore devoir attendre plusieurs semaines son retour et pour elle c’est la solitude et sa seule compagnie, ce sont les voyageurs comme moi qui passent.
Lohengrin est parti juste après moi. Nous avons convenus de rester sur le canal 10 de la VHF pour pouvoir dialoguer. Hier soir Tania m’a donné 4 cuisses de poulets qu’elle avait fait cuire. J’ai trouvé cela très sympathique. Elle a un gros problème d’élocution mais elle est d’une gentillesse exceptionnelle, j’arrive quand même à la comprendre à peu près.
Nous sommes partis au milieu de tous les bateaux charters. Il y en a de toutes les tailles, bateaux à voile, bateaux à moteur, catamarans, monocoques. Tout le monde se rend sur l’île Lembongan, en face de Bali, c’est le nec plus ultra du tourisme Balinais.
Pour partir, le courant est dans le nez, 2,6 nœuds. Je n’avance qu’à 2,5 nœuds de vitesse fond. Puis petit à petit, au fil des heures, le courant faiblit puis après l’île Lembongan, il fini par s’inverser et devient favorable. Un léger vent de travers, sud est, permet alors de dépasser les 6 nœuds de vitesse fond et c’est beaucoup plus agréable, les distances se réduisent énormément.
J’ai profité de cette journée au moteur pour faire le plein d’eau. Il est super mon déssalinisateur, il produit 30 litres à l’heure pour une consommation de 8 ampères en 12 volts. Si je le laisse tourner 8 heures, j’ai donc 240 litres dans mon réservoir qui en contient 300. Je peux tenir au moins une dizaine de jours. Le double si je fais très attention. En bateau, la gestion de l’eau est très importante, il faut totalement changer ses habitudes de terrien Européen. C’est ainsi que je pratique la toilette lavabo au quotidien, c’est beaucoup plus économique que la douche. La douche c’est une fois de temps en temps pour le plaisir car j’ai quand même des douches à bord.
Pour la vaisselle, il ne faut pas laver sous le robinet qui coule en permanence, on met juste quelques litres dans le fond de l’évier. On ne rince pas, il suffit de ne pas mettre trop de produit vaisselle.
C’est bien de naviguer à deux bateaux, on s’appel souvent avec la VHF, on échange des données, nos impressions, c’est sympa. Par contre il est difficile de se suivre, chacun vit sa vie. Lohengrin est un Swan 44, pas le bateau idéal pour un tour du monde, il n’a que 4 jours d’autonomie au moteur, du coup Louis est obligé de le ménager. Il tourne à 1400 tours et va à peu près un nœud moins vite que moi. Moi je tourne à 1600 tours pour me sortir de ce passage, j’ai près de 4 fois plus de gasoil que lui et je peux presque rallier Singapour uniquement au moteur. Je pense que son bateau sera bien dans le petit temps, mais dans le gros temps je serais beaucoup mieux. Ce soir nous avons touchés un peu de vent, il est pas mal revenu. Je suis étonné car il avait déjà pris deux ris alors que moi j’étais loin de prendre mon premier ris.
Toute la journée nous avons longé la côte Est de Bali. Cela m’a permis d’admirer les volcans qui sont à l’origine de l’île. Les flans des volcans sont cultivés avec des terrasses, ce sont comme des escaliers qui montent à l’assaut des volcans. A la pointe Est, sur chaque plage, il y a des centaines de pirogues à balancier avec une voile de couleur vive. En tout il y en a des milliers, certainement pour la location. Chaque voile est de couleur différente. Il y en a également pas mal en mer. La voile est levée entre deux mats, la pointe en bas pour le vent arrière. Elles ont deux balanciers très arrondi, on croirait des araignées d’eau.
Ce soir je suis sur une direction Nord Nord Ouest qui va m’amener entre l’île Kamudi et le récif Karang Takat dans la matinée de demain. C’est une route qui passe assez au large de tous les dangers et qui va me permettre de dormir tranquille.
Ce soir j’ai 56 miles au compteur.
A demain.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
J’ai repris la mer ce matin à 8 heures et demi. Ce soir je suis en mer de Bali avant de rentrer en mer de Java demain matin.
A 7 heures ce matin Joseph, le gardien m’a rapporté mes deux bouteilles de gaz, vides malheureusement.
Après la toilette et le petit déjeuné, j’étais prêt à partir. J’ai réveillé Juliana en tapant sur son bateau, c’est ma petite voisine Colombienne. Je lui ai fait cadeau de mes dernières roupies car je quitte l’Indonésie. Comme toujours, nous avons échangés nos adresses mail. Bien qu’on ne se connaisse que depuis quelques jours, c’est toujours un moment difficile de partir. On a le sentiment de faire parti de la même communauté des gens qui voyagent en bateau. Juliana a environ 26 ans, elle est seule sur son bateau car son capitaine a dû rentrer en Colombie pour un deuil dans sa proche famille. Elle va encore devoir attendre plusieurs semaines son retour et pour elle c’est la solitude et sa seule compagnie, ce sont les voyageurs comme moi qui passent.
Lohengrin est parti juste après moi. Nous avons convenus de rester sur le canal 10 de la VHF pour pouvoir dialoguer. Hier soir Tania m’a donné 4 cuisses de poulets qu’elle avait fait cuire. J’ai trouvé cela très sympathique. Elle a un gros problème d’élocution mais elle est d’une gentillesse exceptionnelle, j’arrive quand même à la comprendre à peu près.
Nous sommes partis au milieu de tous les bateaux charters. Il y en a de toutes les tailles, bateaux à voile, bateaux à moteur, catamarans, monocoques. Tout le monde se rend sur l’île Lembongan, en face de Bali, c’est le nec plus ultra du tourisme Balinais.
Pour partir, le courant est dans le nez, 2,6 nœuds. Je n’avance qu’à 2,5 nœuds de vitesse fond. Puis petit à petit, au fil des heures, le courant faiblit puis après l’île Lembongan, il fini par s’inverser et devient favorable. Un léger vent de travers, sud est, permet alors de dépasser les 6 nœuds de vitesse fond et c’est beaucoup plus agréable, les distances se réduisent énormément.
J’ai profité de cette journée au moteur pour faire le plein d’eau. Il est super mon déssalinisateur, il produit 30 litres à l’heure pour une consommation de 8 ampères en 12 volts. Si je le laisse tourner 8 heures, j’ai donc 240 litres dans mon réservoir qui en contient 300. Je peux tenir au moins une dizaine de jours. Le double si je fais très attention. En bateau, la gestion de l’eau est très importante, il faut totalement changer ses habitudes de terrien Européen. C’est ainsi que je pratique la toilette lavabo au quotidien, c’est beaucoup plus économique que la douche. La douche c’est une fois de temps en temps pour le plaisir car j’ai quand même des douches à bord.
Pour la vaisselle, il ne faut pas laver sous le robinet qui coule en permanence, on met juste quelques litres dans le fond de l’évier. On ne rince pas, il suffit de ne pas mettre trop de produit vaisselle.
C’est bien de naviguer à deux bateaux, on s’appel souvent avec la VHF, on échange des données, nos impressions, c’est sympa. Par contre il est difficile de se suivre, chacun vit sa vie. Lohengrin est un Swan 44, pas le bateau idéal pour un tour du monde, il n’a que 4 jours d’autonomie au moteur, du coup Louis est obligé de le ménager. Il tourne à 1400 tours et va à peu près un nœud moins vite que moi. Moi je tourne à 1600 tours pour me sortir de ce passage, j’ai près de 4 fois plus de gasoil que lui et je peux presque rallier Singapour uniquement au moteur. Je pense que son bateau sera bien dans le petit temps, mais dans le gros temps je serais beaucoup mieux. Ce soir nous avons touchés un peu de vent, il est pas mal revenu. Je suis étonné car il avait déjà pris deux ris alors que moi j’étais loin de prendre mon premier ris.
Toute la journée nous avons longé la côte Est de Bali. Cela m’a permis d’admirer les volcans qui sont à l’origine de l’île. Les flans des volcans sont cultivés avec des terrasses, ce sont comme des escaliers qui montent à l’assaut des volcans. A la pointe Est, sur chaque plage, il y a des centaines de pirogues à balancier avec une voile de couleur vive. En tout il y en a des milliers, certainement pour la location. Chaque voile est de couleur différente. Il y en a également pas mal en mer. La voile est levée entre deux mats, la pointe en bas pour le vent arrière. Elles ont deux balanciers très arrondi, on croirait des araignées d’eau.
Ce soir je suis sur une direction Nord Nord Ouest qui va m’amener entre l’île Kamudi et le récif Karang Takat dans la matinée de demain. C’est une route qui passe assez au large de tous les dangers et qui va me permettre de dormir tranquille.
Ce soir j’ai 56 miles au compteur.
A demain.
Jean Louis
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"salut l ami, content de voir que tout va bien, BJ sort ce matin de clinique ou elle est depuis lundi soir, donc juste un petit bonjour, j y vais , bon vent , JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 15-10-2010 à 09:48
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"Buenos dias captain,
ça y est tu as repris la route, mer de Java..te revoila sur le plateau avec pas beaucoup d’eau sous la quille...j’ai bien compris que tu as particulièrement apprécié Bali et ses balinaises, tu as raison car en plus, tu parles d’Angun ( je quitte ma mère pour cette nana..)qui est du coin et si ses cousines lui ressemblent...Je vois que tu as tout dans le pif pour partir, vent, courant, a priori ça ne dure pas. Je pense que ça va te faire très drôle d’arriver à Singapour, c’est encore un monde à part, un peu comme Hong Kong...j’ai fait la ballade sur G/E...impressionnant, le trafic maritime, le nombre de cargos à quai et les buildings...un copain vient de m’envoyer des photos de 3 gratte ciel qui sont reliés à leur sommet par une grande plateforme terrasse avec piscine à débordement...hallucinant..je n’ai pas trouvé la Marina? peux tu me l’indiquer? Quelques actus en France : Les CRS ont débloqués ce matin les terminaux pétroliers dont celui de Fos occupés par les grévistes, les lycéens sont dans la rue...encouragés par Ségolène...elle ferait mieux de la fermer et eux d’aller bosser...un jeune Français vient de pulvériser le record de vitesse à la voile tous types....+ de 100 km/h sur un Kite Surf...il est de PSLDR.....pas étonnant... De mon côté j’ai plein de boulot..j’ai cavalé toute la semaine...Avignon, Toulouse, Montpellier, Perpignan...oui je sais je ne suis qu’un térrien...à côté d’un Bali / Singapour c’est un peu léger... Allez bonne Nav. captain. Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 15-10-2010 à 11:30
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"Bonsoir Captain, dommage de quitter Bali, c’était bien sympa. Merci encore pour ton coup de fil qui m’a bien fait plaisir. Il y a 1 an, on devait être en train de pêcher la mouette à la traîne.... en route vers les Canaries. Et tu as déjà fait une grosse partie de ton tour du monde!!! Bravo.
Ici depuis mon retour d’Afrique du Sud, c’est le train train parisien qui a repris ses droits sur fond de grèves et de manifestations contre la réforme des retraites. Mais pour le moment rien à voir avec 1995. A propos des grèves, les CRS ont eu une super idée pour que les lycéens descendent davantage dans la rue: ils leur ont tiré dessus avec des flashball, bilan un gamin est à l’hôpital le sinus fracassé et le maxillaire enfoncé, il risque de perdre son oeil... Cela risque d’être beaucoup plus efficace que l’appel de Ségolène! Le lendemain, le nombre de lycées en grève avait presque doublé... A part ça, tout va bien. Bonjour à Jacky au passage. A bientôt. Paparazzi" Envoyé par Paparazzi le 15-10-2010 à 23:05
Fri, 15 Oct 2010 11:00:00 GMT - Au près en mer de Java 114° 31E 6°48S
Fri, 15 Oct 2010 11:00:00 GMT - Au près en mer de Java 114° 31E 6°48S
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Depuis hier soir, je suis au près, en effet le vent a tourné Nord Ouest. La nuit a été pas mal agitée avec beaucoup de bateaux et puis des orages. Ce n’est que vers quatre heures que j’ai pu commencer à dormir.
Mon moteur tourne à 1100 tours, cette nuit avec le vent dans le nez, j’avançais à trois nœuds, j’avais pris deux ris dans la grand voile car le ciel était tout illuminé par l’activité électrique. Ce matin j’ai libéré mes deux ris, sorti le génois et bordé mes voiles bien à plat, avec mon moteur à 1100 tours j’arrive à marcher à 5 nœuds en moyenne. Puis en début d’après midi, le vent tombe totalement, c’est la calmasse.
J’ai perdu Louis et Tania sur leur Lohengrin, ils doivent être loin derrière car Louis ne voulais pas mettre le moteur. J’ai beau lancer des appels sur la VHF, personne ne répond puis vers midi, « Harmattan pour Lohengrin », ils sont à 12 miles derrière moi. Finalement Louis a quand même donné un peu du moteur. Ils vont plus vite que moi dans le très petit temps, leur bateau a été conçu pour faire de la régate.
Je suis en pleine mer, il n’y a pas de terres en vue sur mes 360 degrés d’horizon, pourtant la mer est une déchetterie, il y a plein de papiers, de plastiques, d’ordures de toutes sortes. Ceci montre bien que la pollution générée par les populations locales se répand très loin en mer. C’est une question de culture, quand on ne gère pas ses ordures c’est que l’on est encore au moyen âge.
A midi je double la pointe Kamudi, il y a ici des îles coralliennes, très basses sur l’eau, un peu comme aux San Blas. Ces îles sont habitées, si j’avais du temps j’aimerais bien faire un stop ici. D’ailleurs j’aimerais bien passer plusieurs mois en Indonésie, je pense que c’est un peuple à découvrir. Je viens de finir la vaisselle, je sors dans le cockpit et sur mon tribord, juste à côté du bateau, une barque de pêcheurs Indonésiens qui passe sur mon avant. Ils sont trois à bord et rentrent dans leurs îles. Je prends la photo, on se fait signe de la main, j’aimerais bien les suivre.
Je suis donc en mer de Java, au nord de l’île éponyme. Comme en mer d’Arafura, il y a très peu de fond, entre 50 et 70 mètres. Les eaux doivent être poissonneuses, il y a plein de ces gros bateaux de pêche locaux. Ils sont ancrés et attendent certainement la nuit pour pécher. Les équipages flemmardent sous la chaleur écrasante de l’après midi et mon alarme collision n’arrête pas.
Ce soir c’est un voilier qui me double, c’est un genre motor-sailer, il doit avoir une très grosse quantité de gasoil car il ne ménage pas son moteur.
Ma route passe maintenant à l’Est de « Pulau Bawean », l’île Bawean, au sud de Bornéo. J’y serais demain soir.
Pour aujourd’hui, seulement 97 miles. J’espère que le bateau ne va pas danser toute la nuit et qu’il ne va pas faire la java non plus.
A demain.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Depuis hier soir, je suis au près, en effet le vent a tourné Nord Ouest. La nuit a été pas mal agitée avec beaucoup de bateaux et puis des orages. Ce n’est que vers quatre heures que j’ai pu commencer à dormir.
Mon moteur tourne à 1100 tours, cette nuit avec le vent dans le nez, j’avançais à trois nœuds, j’avais pris deux ris dans la grand voile car le ciel était tout illuminé par l’activité électrique. Ce matin j’ai libéré mes deux ris, sorti le génois et bordé mes voiles bien à plat, avec mon moteur à 1100 tours j’arrive à marcher à 5 nœuds en moyenne. Puis en début d’après midi, le vent tombe totalement, c’est la calmasse.
J’ai perdu Louis et Tania sur leur Lohengrin, ils doivent être loin derrière car Louis ne voulais pas mettre le moteur. J’ai beau lancer des appels sur la VHF, personne ne répond puis vers midi, « Harmattan pour Lohengrin », ils sont à 12 miles derrière moi. Finalement Louis a quand même donné un peu du moteur. Ils vont plus vite que moi dans le très petit temps, leur bateau a été conçu pour faire de la régate.
Je suis en pleine mer, il n’y a pas de terres en vue sur mes 360 degrés d’horizon, pourtant la mer est une déchetterie, il y a plein de papiers, de plastiques, d’ordures de toutes sortes. Ceci montre bien que la pollution générée par les populations locales se répand très loin en mer. C’est une question de culture, quand on ne gère pas ses ordures c’est que l’on est encore au moyen âge.
A midi je double la pointe Kamudi, il y a ici des îles coralliennes, très basses sur l’eau, un peu comme aux San Blas. Ces îles sont habitées, si j’avais du temps j’aimerais bien faire un stop ici. D’ailleurs j’aimerais bien passer plusieurs mois en Indonésie, je pense que c’est un peuple à découvrir. Je viens de finir la vaisselle, je sors dans le cockpit et sur mon tribord, juste à côté du bateau, une barque de pêcheurs Indonésiens qui passe sur mon avant. Ils sont trois à bord et rentrent dans leurs îles. Je prends la photo, on se fait signe de la main, j’aimerais bien les suivre.
Je suis donc en mer de Java, au nord de l’île éponyme. Comme en mer d’Arafura, il y a très peu de fond, entre 50 et 70 mètres. Les eaux doivent être poissonneuses, il y a plein de ces gros bateaux de pêche locaux. Ils sont ancrés et attendent certainement la nuit pour pécher. Les équipages flemmardent sous la chaleur écrasante de l’après midi et mon alarme collision n’arrête pas.
Ce soir c’est un voilier qui me double, c’est un genre motor-sailer, il doit avoir une très grosse quantité de gasoil car il ne ménage pas son moteur.
Ma route passe maintenant à l’Est de « Pulau Bawean », l’île Bawean, au sud de Bornéo. J’y serais demain soir.
Pour aujourd’hui, seulement 97 miles. J’espère que le bateau ne va pas danser toute la nuit et qu’il ne va pas faire la java non plus.
Sat, 16 Oct 2010 11:00:00 GMT - Quelle calmasse ! 112° 59E 5°41S
Sat, 16 Oct 2010 11:00:00 GMT - Quelle calmasse ! 112° 59E 5°41S
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quelle calmasse ! Mais quelle calmasse ! Je suis en plein dans le pot au noir mi octobre, au changement de mousson. Je crois qu’on ne peut pas faire mieux si l’on veut être assuré de subir la calmasse. Il n’y a pas un brin d’air, le temps est très chaud, lourd et orageux et le moteur tourne 24 heures par jours. Après près de 60 heures sans interruptions, le niveau de mon réservoir de gasoil est à peu près celui qu’il était lors de mon départ de Darwin. Je ne me fais pas de soucis, je peux aller jusqu’à Singapour sans refaire le plein. Je tourne à 1100 tours minutes, c’est un ralenti accéléré. A cette allure le moteur consomme très peu et je vais quand même à plus de 4 nœuds.
La nuit a encore été mouvementée. Il y avait des dizaines de bateaux de pêche qui barraient totalement l’horizon. Il fallait slalomer pour passer et découvrir un autre barrage un peu plus loin et ainsi de suite. Il y a les bateaux et puis les bouées à l’autre bout du filet. Sur les bouées il y a de puissants projecteurs, on les croie très loin et tout d’un coup on passe à quelques dizaines de mètres. Au milieu de tout cela les ferrys fraient leur chemin sous un ciel illuminé en permanence par les éclairs de chaleur. C’est un peu apocalyptique et encore une fois je n’ai pu dormir qu’à partir de 4 heures ce matin.
Ils sont étonnant ces bateaux de pêche, assez grands, ils ont l’avant très protégé, avec une grande pointe qui monte très haut à la verticale. Cela ressemble beaucoup à l’avant des drakkars, les bateaux Vikings. Le milieu est assez bas et la « maison » à l’arrière n’est pas horizontale, l’arrière est très haut et elle est inclinée vers le centre du bateau. Malgré leur grande taille, ils ont une grande voile triangulaire, la pointe à l’avant. Je regrette vraiment de ne pas avoir été assez près pour faire la photo.
Malgré tous ces pêcheurs, les eaux sont très poissonneuses. Je voie sauter en permanence des poissons qui ressemblent à des daurades d’environ 40 centimètres. Très souvent également je vois l’eau bouillonner pas très loin du bateau, sur une centaine de mètres carrés, avec des têtes de poisson qui émergent de l’eau, un peu comme dans une pisciculture quand le fermier nourrit les poissons.
Et puis vers 15 heures, ça craque enfin. C’est un violent orage avec du vent et de grosses goutes de pluie. Avant l’orage j’ai pris deux ris dans la grand voile et roulé le génois puis, lorsque les choses se sont calmées un peu, j’ai hissé à nouveau la grand voile et déroulé le génois car un peu de vent est arrivé sur tribord avant. Avec mon moteur à 1100 tours, je marche autour de 6 nœuds, c’est le bonheur, malheureusement cela ne durera pas. Vers 17h30 je commence à apercevoir l’île Bawean qui est ma marque de parcourt pour ce soir. C’est une île montagneuse et volcanique, assez grande. Je dois éviter les dangers qui l’entourent pour continuer et passer entre l’île Belitung et Bornéo dans un peu plus de 250 miles.
Voilà pour aujourd’hui, 106 miles au compteur.
A demain.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quelle calmasse ! Mais quelle calmasse ! Je suis en plein dans le pot au noir mi octobre, au changement de mousson. Je crois qu’on ne peut pas faire mieux si l’on veut être assuré de subir la calmasse. Il n’y a pas un brin d’air, le temps est très chaud, lourd et orageux et le moteur tourne 24 heures par jours. Après près de 60 heures sans interruptions, le niveau de mon réservoir de gasoil est à peu près celui qu’il était lors de mon départ de Darwin. Je ne me fais pas de soucis, je peux aller jusqu’à Singapour sans refaire le plein. Je tourne à 1100 tours minutes, c’est un ralenti accéléré. A cette allure le moteur consomme très peu et je vais quand même à plus de 4 nœuds.
La nuit a encore été mouvementée. Il y avait des dizaines de bateaux de pêche qui barraient totalement l’horizon. Il fallait slalomer pour passer et découvrir un autre barrage un peu plus loin et ainsi de suite. Il y a les bateaux et puis les bouées à l’autre bout du filet. Sur les bouées il y a de puissants projecteurs, on les croie très loin et tout d’un coup on passe à quelques dizaines de mètres. Au milieu de tout cela les ferrys fraient leur chemin sous un ciel illuminé en permanence par les éclairs de chaleur. C’est un peu apocalyptique et encore une fois je n’ai pu dormir qu’à partir de 4 heures ce matin.
Ils sont étonnant ces bateaux de pêche, assez grands, ils ont l’avant très protégé, avec une grande pointe qui monte très haut à la verticale. Cela ressemble beaucoup à l’avant des drakkars, les bateaux Vikings. Le milieu est assez bas et la « maison » à l’arrière n’est pas horizontale, l’arrière est très haut et elle est inclinée vers le centre du bateau. Malgré leur grande taille, ils ont une grande voile triangulaire, la pointe à l’avant. Je regrette vraiment de ne pas avoir été assez près pour faire la photo.
Malgré tous ces pêcheurs, les eaux sont très poissonneuses. Je voie sauter en permanence des poissons qui ressemblent à des daurades d’environ 40 centimètres. Très souvent également je vois l’eau bouillonner pas très loin du bateau, sur une centaine de mètres carrés, avec des têtes de poisson qui émergent de l’eau, un peu comme dans une pisciculture quand le fermier nourrit les poissons.
Et puis vers 15 heures, ça craque enfin. C’est un violent orage avec du vent et de grosses goutes de pluie. Avant l’orage j’ai pris deux ris dans la grand voile et roulé le génois puis, lorsque les choses se sont calmées un peu, j’ai hissé à nouveau la grand voile et déroulé le génois car un peu de vent est arrivé sur tribord avant. Avec mon moteur à 1100 tours, je marche autour de 6 nœuds, c’est le bonheur, malheureusement cela ne durera pas. Vers 17h30 je commence à apercevoir l’île Bawean qui est ma marque de parcourt pour ce soir. C’est une île montagneuse et volcanique, assez grande. Je dois éviter les dangers qui l’entourent pour continuer et passer entre l’île Belitung et Bornéo dans un peu plus de 250 miles.
Sun, 17 Oct 2010 11:00:00 GMT - Au large de Bornéo 111° 23E 4°43S
Sun, 17 Oct 2010 11:00:00 GMT - Au large de Bornéo 111° 23E 4°43S
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Je remonte toute la mer de Java, au nord de l’île de Java et au sud de Bornéo pour contourner la pointe sud ouest de cette île.
Bornéo est une grande île, la quatrième du monde par sa superficie (736 OOO KM²) après l’Australie, le Groenland et la Nouvelle Guinée. Elle est peuplée de 10 millions d’habitants et les quatre cinquième de sa superficie, tout le sud en fait, font parties de l’Indonésie. Son nom indonésien est « Kalimantan ».
Une grande partie du nord de l’île fait partie de la Malaisie et il reste un tout petit bout de terrain, moins de 6 000 kilomètres carrés dont le nom est connu dans le monde entier parce que très riche et que l’on place facilement par erreur à un autre endroit de la terre, vers l’Arabie Saoudite. Il s’agit du grand producteur de pétrole qu’est le Sultanat de Brunei.
La forêt primaire bénéficie d’un climat très particulier et extrême, chaud et très humide. C’est un paradis pour de nombreuses espèces endémiques et rares. On y trouve ainsi des plantes carnivores, des lézards et des singes qui volent et des crapauds qui savent se déguiser en feuille morte.
Les feux de forêt, certainement criminels afin de créer des plantations de palmiers à huile, sont une catastrophe pour la biodiversité ainsi que pour le climat à l’échelle mondiale. Un quart de la forêt primaire de Bornéo est partie en fumée sur les dix dernières années !
Peuplée depuis 40 000 ans, Bornéo est un des berceaux de l’humanité avec de nombreux sites préhistoriques et des grottes ornées de peintures rupestres.
La nuit dernière j’ai pu récupérer un peu, beaucoup moins de pêcheurs m’ont permis de dormir convenablement. Je me suis seulement levé sept à huit fois pour des pêcheurs, des cargos ou bien des ferrys. Avec toutes ces îles, et surtout entre les deux grandes îles que sont Java et Bornéo, la circulation maritime est intense. Ce matin un cargo m’arrivait droit dessus, c’est toujours une impression étrange quand le mastodonte n’est plus qu’à deux ou trois cent mètres et qu’on ne sait si il va passer d’un côté, de l’autre ou carrément sur nous. On ne peut rien faire car si l’on tente une échappée sur un côté et que c’est justement par là que le capitaine avait décidé de passer, c’est la collision assurée. On est comme hypnotisé par le géant. Puis au dernier moment je comprends qu’il va passer sur mon arrière, à quelques dizaines de mètres.
Ce matin encore, des poissons sortent la tête de l’eau un peu partout autour de moi. En dix minutes, j’en ai vu plus de cent. Je me demande pourquoi ils font cela. C’est peut être pour s’oxygéner un peu car la mer stagne depuis de nombreux jours. Ici ce sont des plus petits, entre 20 et 30 centimètres, étroits, avec des nageoires de queue triangulaires. Ou bien c’est peut être qu’ils sont en train de cuire au court bouillon tout simplement car mon thermomètre indique une température de l’eau à 35,2 degrés ! Impressionnant, je n’ai jamais vu cela, il faut dire que je suis au quatrième degré de latitude sud, que la mer est très peu profonde et que dans quatre jours je vais être sur l’équateur. Il n’y a toujours pas de vent, la chaleur est écrasante, caniculaire, c’est difficilement supportable. Dans le bateau qui est extrêmement bien isolé, il fait 33 degrés et il est impossible de marcher pieds nus sur le pont, celui-ci devant être au tour des 60 degrés. Je vie dans le bateau et régulièrement je sors, trempé de sueur, à l’ombre de ma capote pour bénéficier du léger souffle dû à la vitesse du bateau.
Les indonésiens sont friands de barges. Je vois tous les jours de très grosses barges tirées par un remorqueur au bout d’un long câble de remorque. Cette mer est extrêmement fréquentée, rare sont les moments où je n’aperçois pas un bateau sur l’horizon. Il y a de moins en moins de fond, actuellement c’est de l’ordre de 50 mètres et bientôt il y aura moins de 20 mètres. L’impression est totalement différente que lors de la traversée d’océans. Ici je ne me sens pas seul du tout. Je me dis que même si je passais par-dessus bord il y aurait bien quelqu'un pour me repêcher.
La mer est très polluée. A un moment, j’entends les coups sourds d’un tronc contre la coque. Un coup devant, un coup au milieu et un coup derrière. Je vois également beaucoup de bouteilles en plastic flotter sur l’eau.
Voila un dimanche qui se termine, j’attends avec impatiente la fraîcheur relative de la nuit. 104 miles au compteur.
A demain
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Je remonte toute la mer de Java, au nord de l’île de Java et au sud de Bornéo pour contourner la pointe sud ouest de cette île.
Bornéo est une grande île, la quatrième du monde par sa superficie (736 OOO KM²) après l’Australie, le Groenland et la Nouvelle Guinée. Elle est peuplée de 10 millions d’habitants et les quatre cinquième de sa superficie, tout le sud en fait, font parties de l’Indonésie. Son nom indonésien est « Kalimantan ».
Une grande partie du nord de l’île fait partie de la Malaisie et il reste un tout petit bout de terrain, moins de 6 000 kilomètres carrés dont le nom est connu dans le monde entier parce que très riche et que l’on place facilement par erreur à un autre endroit de la terre, vers l’Arabie Saoudite. Il s’agit du grand producteur de pétrole qu’est le Sultanat de Brunei.
La forêt primaire bénéficie d’un climat très particulier et extrême, chaud et très humide. C’est un paradis pour de nombreuses espèces endémiques et rares. On y trouve ainsi des plantes carnivores, des lézards et des singes qui volent et des crapauds qui savent se déguiser en feuille morte.
Les feux de forêt, certainement criminels afin de créer des plantations de palmiers à huile, sont une catastrophe pour la biodiversité ainsi que pour le climat à l’échelle mondiale. Un quart de la forêt primaire de Bornéo est partie en fumée sur les dix dernières années !
Peuplée depuis 40 000 ans, Bornéo est un des berceaux de l’humanité avec de nombreux sites préhistoriques et des grottes ornées de peintures rupestres.
La nuit dernière j’ai pu récupérer un peu, beaucoup moins de pêcheurs m’ont permis de dormir convenablement. Je me suis seulement levé sept à huit fois pour des pêcheurs, des cargos ou bien des ferrys. Avec toutes ces îles, et surtout entre les deux grandes îles que sont Java et Bornéo, la circulation maritime est intense. Ce matin un cargo m’arrivait droit dessus, c’est toujours une impression étrange quand le mastodonte n’est plus qu’à deux ou trois cent mètres et qu’on ne sait si il va passer d’un côté, de l’autre ou carrément sur nous. On ne peut rien faire car si l’on tente une échappée sur un côté et que c’est justement par là que le capitaine avait décidé de passer, c’est la collision assurée. On est comme hypnotisé par le géant. Puis au dernier moment je comprends qu’il va passer sur mon arrière, à quelques dizaines de mètres.
Ce matin encore, des poissons sortent la tête de l’eau un peu partout autour de moi. En dix minutes, j’en ai vu plus de cent. Je me demande pourquoi ils font cela. C’est peut être pour s’oxygéner un peu car la mer stagne depuis de nombreux jours. Ici ce sont des plus petits, entre 20 et 30 centimètres, étroits, avec des nageoires de queue triangulaires. Ou bien c’est peut être qu’ils sont en train de cuire au court bouillon tout simplement car mon thermomètre indique une température de l’eau à 35,2 degrés ! Impressionnant, je n’ai jamais vu cela, il faut dire que je suis au quatrième degré de latitude sud, que la mer est très peu profonde et que dans quatre jours je vais être sur l’équateur. Il n’y a toujours pas de vent, la chaleur est écrasante, caniculaire, c’est difficilement supportable. Dans le bateau qui est extrêmement bien isolé, il fait 33 degrés et il est impossible de marcher pieds nus sur le pont, celui-ci devant être au tour des 60 degrés. Je vie dans le bateau et régulièrement je sors, trempé de sueur, à l’ombre de ma capote pour bénéficier du léger souffle dû à la vitesse du bateau.
Les indonésiens sont friands de barges. Je vois tous les jours de très grosses barges tirées par un remorqueur au bout d’un long câble de remorque. Cette mer est extrêmement fréquentée, rare sont les moments où je n’aperçois pas un bateau sur l’horizon. Il y a de moins en moins de fond, actuellement c’est de l’ordre de 50 mètres et bientôt il y aura moins de 20 mètres. L’impression est totalement différente que lors de la traversée d’océans. Ici je ne me sens pas seul du tout. Je me dis que même si je passais par-dessus bord il y aurait bien quelqu'un pour me repêcher.
La mer est très polluée. A un moment, j’entends les coups sourds d’un tronc contre la coque. Un coup devant, un coup au milieu et un coup derrière. Je vois également beaucoup de bouteilles en plastic flotter sur l’eau.
Voila un dimanche qui se termine, j’attends avec impatiente la fraîcheur relative de la nuit. 104 miles au compteur.
A demain
Jean Louis
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"salut l’ami je viens de lire tes nouvelles ....; les programmes changent, le plaisir reste. et oui l’asie doit etre genial a visiter je suis allé a singapour pour le boulot a la grande marina dont je ne me souviens pas le nom c’etait super et tres bon acceuil. nous sommes finalement restés plus longtemps au vanuatu, les gens valent vraiment le detour, et cette semaine la meteo devrait nous permettre de descendre en nouvelle zealande bon vent biz de jacques et chloe" Envoyé par tangaroa le 18-10-2010 à 07:49
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"Cher Jean-Louis, Je te suis toujours du bout des yeux et de la pensée, avec sous le coude quelques jours de récits de retard à avaler à la première occasion. Tiens bon mon ami ! Quelle aventure ! Amitiés. Dominique." Envoyé par Manchon Dominique le 18-10-2010 à 16:52
Mon, 18 Oct 2010 11:00:00 GMT - La pêche de nuit au lamparo 109° 49E 3°26S
Mon, 18 Oct 2010 11:00:00 GMT - La pêche de nuit au lamparo 109° 49E 3°26S
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quel endroit étonnant cette mer de Java. C’est pourtant une mer immense, 400 km de large sur plus de 1 000 km de long, hé bien il y a des bateaux partout. Rares sont les moments ou je n’aperçois pas au moins un bateau sur la ligne d’horizon et plus souvent, je peux en compter au moins une dizaine. Il y a les ferrys et les cargos bien entendu mais surtout énormément de pêcheurs. Et des pêcheurs de toutes sortes avec toutes sortes de bateaux. Ce matin c’était un pécheur en train de remorquer un filet qu’il remontait à la main.
Mais ce que je vois le plus ce sont les pêcheurs au lamparo, il y en a des milliers sur cette mer. La nuit il y en a partout, la mer est illuminée de ces sources lumineuses extrêmement puissantes. Les éviter n’est pas facile, d’autant que le radar ne les voit pas toutes. Pendant la journée, ils sont ancrés un peu n’importe ou, en pleine mer, souvent par 5 ou 6. Ils dorment et se reposent. Comme il n’y a que 30 mètres de fond, ils jettent une ancre avec un long câblot en textile. Du coup il faut veiller en permanence car un petit point à l’horizon devient très vite un bateau à l’ancre juste sur la route. Comme il y en a beaucoup, le radar est inefficace car en permanence en alarme.
Je suis passé intentionnellement au milieu d’un groupe pour observer et faire la photo. Ce sont des bateaux assez grands, chargés de gros bidons de gasoil et portants des rampes impressionnantes de grosses lampes à incandescences. Ils ont également des projecteurs très puissants et tout autour du bateau, débordent de très grandes perches. Je pense qu’elles sont destinées à porter des carrelets. Ils ont tous de très gros groupes électrogènes et la nuit ils deviennent des sources de lumières très intenses qui se voient à des kilomètres. Je pense que pour les pêcheurs cela doit être très dur car la chaleur dégagée par ces lampes doit être terrible.
En parlant de chaleur, c’est beaucoup plus supportable aujourd’hui. C’est certainement dû au petit vent de nord ouest qui s’est levé au milieu de la nuit. Oh, juste quelques nœuds, pas de quoi faire avancer le bateau sans l’aide du moteur mais cela rafraîchit bien l’atmosphère ou en tout cas la rends plus respirable. Et puis quand même, en s’appliquant dans le réglage des voiles, j’arrive à gagner un demi à presqu’un nœud de vitesse.
Ce soir je suis environ à mi parcourt entre Bali et Singapour. Je suis à l’entrée du détroit entre Bornéo et l’île Belitung, un endroit qui s’appel Karang ou Karimata. Dans la nuit je vais quitter la mer de Java pour rentrer dans la partie sud de la mer de Chine.
Louis et Tania sont à environ un jour de navigation derrière moi. Nous communiquons par mail. Louis s’est résolu à utiliser son moteur et il va devoir faire du gasoil sur l’île Belitung. Moi je consomme très peu, certainement moins de 150 litres depuis le départ. Cela va être intéressant de calculer la consommation réelle à cette vitesse. J’espère arriver en dessous de 1,5 litre par heure.
En écrivant cette news, « la pêche de nuit au lamparo », cela m’a rappelé la chanson sublime et si peu connue de ce poète qu’est Pierre Perret « Mon p’tit loup », je suis allé chercher les paroles et encore une fois j’ai craqué. Cette chanson déclenche chez moi une émotion incontrôlable, difficile à expliquer. C’est peut-être déjà le contexte, un enfant qui a un énorme chagrin, qui ne croit plus en rien, comment le supporter. Et puis c’est une façon de dire que la vie est si belle et qu’il ne faut pas manquer de voyager à travers le monde, qu’il y a tant de choses magnifiques à voir, tant de belles choses à découvrir et que beaucoup d’hommes ont laissés des réalisations hors du commun.
Voilà pour aujourd’hui, 113 miles au compteur. J’aurais dû changer d’heure car j’ai changé de fuseau horaire mais Singapour est sur l’heure Indonésienne alors je vais conserver l’heure actuelle.
Et puis tien, je vous mets à suivre les magnifiques paroles de cette chanson. Sortez la boîte de Kleenex, c’est de la dentelle, une beauté pure, le bonheur absolu.
A demain.
Jean Louis
Mon P’tit Loup par Pierre Perret {Refrain:} T'en fais, pas mon p'tit loup, C'est la vie, ne pleure pas. T'oublieras, mon p'tit loup, Ne pleur' pas.
Je t'amèn'rai sécher tes larmes Au vent des quat' points cardinaux, Respirer la violett' à Parme Et les épices à Colombo. On verra le fleuve Amazon' Et la vallée des Orchidées Et les enfants qui se savonn'nt Le ventre avec des fleurs coupées.
{Refrain}
Allons voir la terre d'Abraham. C'est encore plus beau qu'on le dit. Y a des Van Gogh à Amsterdam Qui ressemblent à des incendies. On goût'ra les harengs crus Et on boira du vin d'Moselle. J'te racont'rai l'succès qu'j'ai eu Un jour en jouant Sganarelle.
{Refrain}
Je t'amèn'rai voir Liverpool Et ses guirlandes de Haddock Et des pays où y a des poul's Qui chant'nt aussi haut que les coqs. Tous les livres les plus beaux, De Colette et d'Marcel Aymé, Ceux de Rab'lais ou d'Léautaud, Je suis sûr qu'tu vas les aimer.
{Refrain}
J't'apprendrai, à la Jamaïque La pêche' de nuit au lamparo Et j't'emmènerai faire un pique-nique En haut du Kilimandjaro Et tu grimperas sur mon dos Pour voir le plafond d'la Sixtine. On s'ra fasciné au Prado Par les Goya ou les Menine.
{Refrain}
Connais-tu, en quadriphonie, Le dernier tube de Mahler Et les planteurs de Virginie Qui ne savent pas qu'y a un hiver. On en a des chos's à voir Jusqu'à la Louisiane en fait Où y a des typ's qui ont tous les soirs Du désespoir plein la trompett'.
T'en fais pas, mon p'tit loup, C'est la vie, ne pleur' pas. Oublie-les, les p'tits cons Qui t'ont fait ça. T'en fais pas, mon p'tit loup, C'est la vie, ne pleur' pas. J't'en supplie, mon p'tit loup, Ne pleure pas.
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quel endroit étonnant cette mer de Java. C’est pourtant une mer immense, 400 km de large sur plus de 1 000 km de long, hé bien il y a des bateaux partout. Rares sont les moments ou je n’aperçois pas au moins un bateau sur la ligne d’horizon et plus souvent, je peux en compter au moins une dizaine. Il y a les ferrys et les cargos bien entendu mais surtout énormément de pêcheurs. Et des pêcheurs de toutes sortes avec toutes sortes de bateaux. Ce matin c’était un pécheur en train de remorquer un filet qu’il remontait à la main.
Mais ce que je vois le plus ce sont les pêcheurs au lamparo, il y en a des milliers sur cette mer. La nuit il y en a partout, la mer est illuminée de ces sources lumineuses extrêmement puissantes. Les éviter n’est pas facile, d’autant que le radar ne les voit pas toutes. Pendant la journée, ils sont ancrés un peu n’importe ou, en pleine mer, souvent par 5 ou 6. Ils dorment et se reposent. Comme il n’y a que 30 mètres de fond, ils jettent une ancre avec un long câblot en textile. Du coup il faut veiller en permanence car un petit point à l’horizon devient très vite un bateau à l’ancre juste sur la route. Comme il y en a beaucoup, le radar est inefficace car en permanence en alarme.
Je suis passé intentionnellement au milieu d’un groupe pour observer et faire la photo. Ce sont des bateaux assez grands, chargés de gros bidons de gasoil et portants des rampes impressionnantes de grosses lampes à incandescences. Ils ont également des projecteurs très puissants et tout autour du bateau, débordent de très grandes perches. Je pense qu’elles sont destinées à porter des carrelets. Ils ont tous de très gros groupes électrogènes et la nuit ils deviennent des sources de lumières très intenses qui se voient à des kilomètres. Je pense que pour les pêcheurs cela doit être très dur car la chaleur dégagée par ces lampes doit être terrible.
En parlant de chaleur, c’est beaucoup plus supportable aujourd’hui. C’est certainement dû au petit vent de nord ouest qui s’est levé au milieu de la nuit. Oh, juste quelques nœuds, pas de quoi faire avancer le bateau sans l’aide du moteur mais cela rafraîchit bien l’atmosphère ou en tout cas la rends plus respirable. Et puis quand même, en s’appliquant dans le réglage des voiles, j’arrive à gagner un demi à presqu’un nœud de vitesse.
Ce soir je suis environ à mi parcourt entre Bali et Singapour. Je suis à l’entrée du détroit entre Bornéo et l’île Belitung, un endroit qui s’appel Karang ou Karimata. Dans la nuit je vais quitter la mer de Java pour rentrer dans la partie sud de la mer de Chine.
Louis et Tania sont à environ un jour de navigation derrière moi. Nous communiquons par mail. Louis s’est résolu à utiliser son moteur et il va devoir faire du gasoil sur l’île Belitung. Moi je consomme très peu, certainement moins de 150 litres depuis le départ. Cela va être intéressant de calculer la consommation réelle à cette vitesse. J’espère arriver en dessous de 1,5 litre par heure.
En écrivant cette news, « la pêche de nuit au lamparo », cela m’a rappelé la chanson sublime et si peu connue de ce poète qu’est Pierre Perret « Mon p’tit loup », je suis allé chercher les paroles et encore une fois j’ai craqué. Cette chanson déclenche chez moi une émotion incontrôlable, difficile à expliquer. C’est peut-être déjà le contexte, un enfant qui a un énorme chagrin, qui ne croit plus en rien, comment le supporter. Et puis c’est une façon de dire que la vie est si belle et qu’il ne faut pas manquer de voyager à travers le monde, qu’il y a tant de choses magnifiques à voir, tant de belles choses à découvrir et que beaucoup d’hommes ont laissés des réalisations hors du commun.
Voilà pour aujourd’hui, 113 miles au compteur. J’aurais dû changer d’heure car j’ai changé de fuseau horaire mais Singapour est sur l’heure Indonésienne alors je vais conserver l’heure actuelle.
Et puis tien, je vous mets à suivre les magnifiques paroles de cette chanson. Sortez la boîte de Kleenex, c’est de la dentelle, une beauté pure, le bonheur absolu.
A demain.
Jean Louis
Mon P’tit Loup par Pierre Perret {Refrain:} T'en fais, pas mon p'tit loup, C'est la vie, ne pleure pas. T'oublieras, mon p'tit loup, Ne pleur' pas.
Je t'amèn'rai sécher tes larmes Au vent des quat' points cardinaux, Respirer la violett' à Parme Et les épices à Colombo. On verra le fleuve Amazon' Et la vallée des Orchidées Et les enfants qui se savonn'nt Le ventre avec des fleurs coupées.
{Refrain}
Allons voir la terre d'Abraham. C'est encore plus beau qu'on le dit. Y a des Van Gogh à Amsterdam Qui ressemblent à des incendies. On goût'ra les harengs crus Et on boira du vin d'Moselle. J'te racont'rai l'succès qu'j'ai eu Un jour en jouant Sganarelle.
{Refrain}
Je t'amèn'rai voir Liverpool Et ses guirlandes de Haddock Et des pays où y a des poul's Qui chant'nt aussi haut que les coqs. Tous les livres les plus beaux, De Colette et d'Marcel Aymé, Ceux de Rab'lais ou d'Léautaud, Je suis sûr qu'tu vas les aimer.
{Refrain}
J't'apprendrai, à la Jamaïque La pêche' de nuit au lamparo Et j't'emmènerai faire un pique-nique En haut du Kilimandjaro Et tu grimperas sur mon dos Pour voir le plafond d'la Sixtine. On s'ra fasciné au Prado Par les Goya ou les Menine.
{Refrain}
Connais-tu, en quadriphonie, Le dernier tube de Mahler Et les planteurs de Virginie Qui ne savent pas qu'y a un hiver. On en a des chos's à voir Jusqu'à la Louisiane en fait Où y a des typ's qui ont tous les soirs Du désespoir plein la trompett'.
T'en fais pas, mon p'tit loup, C'est la vie, ne pleur' pas. Oublie-les, les p'tits cons Qui t'ont fait ça. T'en fais pas, mon p'tit loup, C'est la vie, ne pleur' pas. J't'en supplie, mon p'tit loup, Ne pleure pas.
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"Hoayo gosaimasu, Captain ( c’est bonjour en Japonais...je ne sais pas en Malais) Je vois que tu n’est pas tout seul sur la route, mais quand on voit les profondeurs on imagine le vivier vivant qui fretille sous la quille...qu’elle envie j’ai de balancer un petit rapala...mais je l’aurai un jour, je l’aurai... Tu sais, je bouquine un peu " Singapour " sur Wikipedia...je pense que tu es préparé...tu vas en prendre plein les yeux...5 millions d’habitants, un des plus forts PIB du monde, 2 eme place financière d’Asie et 2 eme port ( + de 20 millions de containers / an,)3 eme raffineur mondial de pétrole, 2 eme densité de population du monde, après...Monaco..on surnome Singapour " La Suisse d’Asie.. Bon, petite revue de presse : Conflit social la France rentre dans une phase de blocages...grève SNCF , RATP, aéroports, plus de Kerosen, Stations services beaucoup sont à sec, les Lycéens débordés par les casseurs...+ de 200 arretés hier, raffinerie, chauffeurs routiers, les poubelles débordent à Marseille ( ça, c’est du courant ) . Notre fleuron de la marine " Charles De Gaulle " qui était en révision depuis 2 ans est parti la semaine dernière de Toulon pour 4 mois de manoeuvre dans l’Ocean Indien ..il a fait demi tour au large de...Porquerolles...problème electrique...bloqué pour plusieurs semaines...pas glop....on devait donné un coup de main aux américains qui eux en ont 12 qui marchent... Je ne sais plus si je t’ai donné l’info mais les 33 mineurs chiliens sont tous remonté la semaine dernière...après 69 jours au fond du puit...c’était très émouvant... Voila captain, bonne nav. Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 19-10-2010 à 10:19
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"Bonjour Jean-Louis, Hé bien oui, je te suis toujours, dans l’ombre. Aujourd’hui, un grand merci pour les paroles de cette chanson de Pierre PERRET que j’avais écouté jusqu’à présent d’une oreille distraite. Plus attiré par la mélodie que les paroles! Continu à me faire voyager et rêver. A bientôt pour d’autres émotions partagées. Didier" Envoyé par Didier le 19-10-2010 à 10:32
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"grace à vous je reve c’est merveillieux salon de l’auto magnifique quel est la voiture de vos reves quanà moi j’ai une peugeot107automatique cela me suffit je suis curieuse mais caillasse je n’ai pas trouvé dans le dico ni dans le bouquin harmattan affectieuses pensèes roselyne d" Envoyé par roselyne demeestere le 19-10-2010 à 18:11
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"Salut Amiral. Aujourd’hui, je suis heureux ! J’ai réussi à trouver 20 euros de gaz oil. Putain ! quel pied !! Amitiés. G et sa Galie" Envoyé par gd le 19-10-2010 à 20:07
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"Salut, bravo pour le périple. Nous sommes sur la meme longueur d’onde et voici mon récit à la Réunion ces derniers temps avec la dialyse : http://www.emmanuelgastaud.com/index.php?option=com_content&view=article&id=59:aventure-a-la-reunion-2010&catid=18:voyages&Itemid=78 A bientot,
Emmanuel" Envoyé par Emmanuel le 19-10-2010 à 20:09
Tue, 19 Oct 2010 11:00:00 GMT - En mer de Chine 108° 19E 1°53S
Tue, 19 Oct 2010 11:00:00 GMT - En mer de Chine 108° 19E 1°53S
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé bien je suis en mer de Chine ! Incroyable non ? Il y a deux mois on m’aurait dit que j’allais aller en mer de Chine, je ne l’aurais pas cru.
Bon, pour l’instant je ne vois pas beaucoup de différence avec la mer de Java. Si cela n’était pas écrit sur la cartographie, difficile de le savoir.
La nuit a été particulièrement difficile. Dès le début de la nuit je suis rentré dans le détroit de Karang. Je pense que les pêcheurs n’y ont pas le droit de séjour car dès l’entrée du détroit les lamparos ont disparus. Par contre quel trafic de cargos, très impressionnant. Par moment j’en ai compté jusqu’à cinq qui me venaient droit dessus. Avec ma toute petite signature radar et juste ma petite lampe en haut du mat, comparé aux lumières aveuglantes des lamparos, j’ai toujours peur de n’être pas aperçu.
Puis l’orage est arrivé, un orage important, en plein sur moi. Juste avant j’ai roulé mon génois et dès que le vent a commencé à souffler j’ai pris deux ris dans la grand voile. Je me suis terré à l’intérieur du bateau, devant mon radar et j’essaye de gérer le trafic. Devant moi, sur tribord arrive un gros cargo. Je vois son petit écho au-delà du gros patté fait autour de moi par l’orage. Il n’est plus qu’à trois miles et apparemment il me vient droit dessus. Peut-il me voir ? Une si petite signature radar au milieu de cet énorme orage ? Je me le demande. Moi au travers de ce rideau de pluie je ne vois rien du tout. Alors j’allume mes projecteurs de pont et j’allume également le puissant projecteur orientable que j’ai installé au sommet de mon mat principal. Et puis j’essaye de régler au mieux la fonction « Pluie » afin de continuer à voir son écho. Si il continue à venir vers moi, à un mile j’essayerai de prendre contact avec lui par VHF. Il n’est plus qu’à un mile. Ouf ! Il m’a vu enfin car sa trajectoire s’incurve légèrement sur bâbord. Je peux éteindre mes projecteurs.
L’orage s’est enfin calmé mais une houle musclée venant par le travers bâbord s’est levée et elle fait rouler le bateau d’une façon importante m’empêchant de trouver le sommeil. En permanence l’alarme collision se déclenche à cause de tous ces cargos qui vont leur chemin et ce n’est vraiment qu’au petit matin que je peux enfin me reposer.
Je viens d’avoir un mail de mes amis Louis et Tania. Sur mes conseils ils se sont ravitaillés en gasoil auprès d’un pêcheur au lamparo. Ils ont eu 4 jerricans, 80 litres pour 100$ US. Et en prime deux beaux poissons tout frais pêchés. Tout le monde a fait une affaire dans cette opération. Ils sont à 120 miles derrière moi. J’espère qu’ils ne vont pas trop prendre de retard car j’aimerais les revoir à Singapour. J’ai un vol pour Paris le jeudi 28 au soir. Moi j’espère arriver à Singapour dans la journée de samedi, pour la « Saturday night fever ».
En fin de matinée j’ai enfin pu couper le moteur, j’ai un petit vent de nord ouest qui me propulse entre cinq et six nœuds au près dans une mer redevenue plate. Que c’est bon de naviguer à la voile, j’avais oublié combien cela pouvait être agréable. Puis vers 16h30, je dois remettre le moteur, le vent est tombé et la mauvaise houle est revenue.
Depuis ce matin en mer de Chine, je n’ai pas vu un pêcheur. Peut être vais-je être tranquille cette nuit ? Malgré tout, il y aura toujours tous les tankers, vraquiers, gaziers, portes containers et autres cargos qui commercent par ici puisqu’il y a une seul route à l’abri des dangers et que je suis dessus. Encore à l’instant j’en ai trois dans les 3 miles autour de moi dont un qui vient de passer à 150 mètres sur mon bâbord.
Je vous laisse pour ce soir avec 117 miles dans la journée.
A demain.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé bien je suis en mer de Chine ! Incroyable non ? Il y a deux mois on m’aurait dit que j’allais aller en mer de Chine, je ne l’aurais pas cru.
Bon, pour l’instant je ne vois pas beaucoup de différence avec la mer de Java. Si cela n’était pas écrit sur la cartographie, difficile de le savoir.
La nuit a été particulièrement difficile. Dès le début de la nuit je suis rentré dans le détroit de Karang. Je pense que les pêcheurs n’y ont pas le droit de séjour car dès l’entrée du détroit les lamparos ont disparus. Par contre quel trafic de cargos, très impressionnant. Par moment j’en ai compté jusqu’à cinq qui me venaient droit dessus. Avec ma toute petite signature radar et juste ma petite lampe en haut du mat, comparé aux lumières aveuglantes des lamparos, j’ai toujours peur de n’être pas aperçu.
Puis l’orage est arrivé, un orage important, en plein sur moi. Juste avant j’ai roulé mon génois et dès que le vent a commencé à souffler j’ai pris deux ris dans la grand voile. Je me suis terré à l’intérieur du bateau, devant mon radar et j’essaye de gérer le trafic. Devant moi, sur tribord arrive un gros cargo. Je vois son petit écho au-delà du gros patté fait autour de moi par l’orage. Il n’est plus qu’à trois miles et apparemment il me vient droit dessus. Peut-il me voir ? Une si petite signature radar au milieu de cet énorme orage ? Je me le demande. Moi au travers de ce rideau de pluie je ne vois rien du tout. Alors j’allume mes projecteurs de pont et j’allume également le puissant projecteur orientable que j’ai installé au sommet de mon mat principal. Et puis j’essaye de régler au mieux la fonction « Pluie » afin de continuer à voir son écho. Si il continue à venir vers moi, à un mile j’essayerai de prendre contact avec lui par VHF. Il n’est plus qu’à un mile. Ouf ! Il m’a vu enfin car sa trajectoire s’incurve légèrement sur bâbord. Je peux éteindre mes projecteurs.
L’orage s’est enfin calmé mais une houle musclée venant par le travers bâbord s’est levée et elle fait rouler le bateau d’une façon importante m’empêchant de trouver le sommeil. En permanence l’alarme collision se déclenche à cause de tous ces cargos qui vont leur chemin et ce n’est vraiment qu’au petit matin que je peux enfin me reposer.
Je viens d’avoir un mail de mes amis Louis et Tania. Sur mes conseils ils se sont ravitaillés en gasoil auprès d’un pêcheur au lamparo. Ils ont eu 4 jerricans, 80 litres pour 100$ US. Et en prime deux beaux poissons tout frais pêchés. Tout le monde a fait une affaire dans cette opération. Ils sont à 120 miles derrière moi. J’espère qu’ils ne vont pas trop prendre de retard car j’aimerais les revoir à Singapour. J’ai un vol pour Paris le jeudi 28 au soir. Moi j’espère arriver à Singapour dans la journée de samedi, pour la « Saturday night fever ».
En fin de matinée j’ai enfin pu couper le moteur, j’ai un petit vent de nord ouest qui me propulse entre cinq et six nœuds au près dans une mer redevenue plate. Que c’est bon de naviguer à la voile, j’avais oublié combien cela pouvait être agréable. Puis vers 16h30, je dois remettre le moteur, le vent est tombé et la mauvaise houle est revenue.
Depuis ce matin en mer de Chine, je n’ai pas vu un pêcheur. Peut être vais-je être tranquille cette nuit ? Malgré tout, il y aura toujours tous les tankers, vraquiers, gaziers, portes containers et autres cargos qui commercent par ici puisqu’il y a une seul route à l’abri des dangers et que je suis dessus. Encore à l’instant j’en ai trois dans les 3 miles autour de moi dont un qui vient de passer à 150 mètres sur mon bâbord.
Je vous laisse pour ce soir avec 117 miles dans la journée.
Wed, 20 Oct 2010 11:00:00 GMT - La république de Singapour 106° 43E 0°31S
Wed, 20 Oct 2010 11:00:00 GMT - La république de Singapour 106° 43E 0°31S
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Dans deux jours je serais à Singapour. Quel changement avec Bali, je vais passer du moyen âge au vingt deuxième siècle.
Singapour fait partie des quatre dragons d’Asie avec la Corée du sud, Taïwan et Hong Kong. Cette cité état (comme Monaco plus près de chez nous) possède une économie moderne et prospère, dans un environnement ouvert et exempt de corruption, elle a l’un des PIB les plus importants au monde. Les habitants ont un niveau de vie particulièrement élevé. En 2009, Singapour affichait ainsi la plus forte concentration de millionnaires rapportés à la population totale devançant Hong-Kong, la Suisse, le Qatar et le Koweït.
Formée d’une île principale et de plusieurs petites îles annexes, à la pointe sud de la péninsule Malaise dont elle est séparée par le détroit de Johor, Singapour est devenue indépendante en 1965. Elle a été dirigée jusqu’en 1990 avec une main de fer par Lee Kuan Yew. Aujourd’hui c’est son fils qui est au pouvoir. On peut dire que c’est une république dictatoriale.
Le slogan présidentiel « Nous ne sommes pas les plus riches, nous ne sommes pas les plus puissants, et nous ne sommes pas les plus nombreux. Nous devons donc pour nous faire une place au soleil être parmi les plus capables et les plus instruits » est un peu dépassé puisque leur réussite est vraiment exceptionnelle. Singapour est le premier port mondial en termes de tonnage exporté, le premier port pétrolier au monde, la deuxième place financière d’Asie, le deuxième port mondiale en termes de tonnage total, le troisième raffineur mondial …
La propreté qui pour moi est un signe du niveau de civilisation est exceptionnelle. Les chewing-gums sont tout simplement interdits à la vente ! Les policiers sont nombreux et la plus part du temps en civil. Quelle bonne idée, vous ne savez jamais si votre voisin n’est pas un policier. S’il vous surprend à jeter un mégot par terre, c’est immédiatement 500 dollars d’amende ! Pareil pour les graffitis, il n’y en a pas car sévèrement réprimés. C’est une des villes les plus sûrs du monde, de jour comme de nuit.
Quelle bonne idée de passer par Singapour, je suis persuadé que je vais adorer. J’imagine que cela va ressembler à Shanghai où j’ai eu la chance de me rendre. J’ai été estomaqué et c’est là bas que je me suis rendu compte combien notre Europe était vieillissante et à l’arrêt.
Tien, en France, en ce moment, tout est en grève, il n’y a plus moyen de trouver du gasoil, il faut marcher à pied. C’est certainement une façon de reculer encore un peu plus et de s’appauvrir encore un peu plus face à ces « dragons » Asiatiques qui sont en train de dominer le monde. A Singapour les grèves sont tout simplement interdites et pourtant les habitants sont devenus parmi les plus riches du monde ! Cela devrait donner à méditer. Moi je suis un travailleur, c’est vrai je me ballade à travers le monde mais j’ai certainement travaillé plus d’heures dans ma vie que ne pourra en faire le travailleur lambda qui n’aura sa retraite qu’à 70 ans. Je suis persuadé que l’on ne peut réussir dans la vie qu’en travaillant avec acharnement. C’est vrai j’ai fait fortune mais ce n’est pas venu tout seul.
Au niveau pratique, il y a 5 millions d’habitants, c’est la plus forte densité mondiale après Monaco. On y roule à gauche mais le réseau de bus est très maillé et il y a quatre lignes de métro. C’est également l’endroit du monde où il y a le plus de taxis par habitants. Pour recevoir les plaisanciers il y a trois belles marinas dont deux très récentes. L’animal symbolique est le Merlion, un lion à queue de poisson. La population est évidemment à majorité chinoise (76,8%) dû à l’immigration massive durant la colonisation Britannique. C’est ce qui a provoqué la séparation d’avec la Malaisie en 1965 et certainement également l’exceptionnelle réussite économique actuelle.
Pour moi le début de la nuit dernière a été très agité. Des dizaines de cargos de toutes natures m’ont interdits de dormir toute la première moitié de nuit. Impressionnant ! Cela passait de tous côtés et souvent à quelques centaines de mètres. Les capitaines s’appellent par VHF et se mettent d’accord pour se croiser. C’est « Green to green » ou bien « Red to red » ou bien « Starboard to starboard ». C’est à dire bâbord contre bâbord ou bien tribord contre tribord.
Et puis au milieu de la nuit, j’ai du mal à distinguer, on croirait un bateau d’un kilomètre de long qui se contorsionne. En fait, je fini par comprendre qu’il s’agit d’un remorqueur qui traîne une énorme barge au bout d’une remorque de plusieurs centaines de mètres. Par moment, pour faire tourner la barge, le remorqueur tire presqu’à 90 degrés de la route. Quel équipage !
Puis tout se calme et le reste de la nuit se passe sans alarme. Aujourd’hui, je ne croise en mer que deux ou trois bateaux. J’ai l’impression d’être dans un autre monde.
Depuis 10 heures ce matin et jusqu’à 17 heures, j’ai chopé un petit vent de sud ouest qui m’a permis de couper le moteur. Harmattan gîte gentiment et file sur une mer très plate entre 5 et 7 nœuds. C’est le bonheur absolue, me voilà redevenu un plaisancier alors que depuis plusieurs jours je me sentais dans la peau d’un chauffeur poids lourd.
Ce soir la mer est totalement vide, pas de pêcheurs, pas de cargos, j’espère bien dormir cette nuit car demain soir je vais arriver dans le détroit de Singapour et il est hors de question que je dorme la nuit suivante, le détroit est beaucoup trop encombré. J’ai révisé mon heure d’arrivée à la marina, avec ce bon vent, j’espère y être dans l’après midi de vendredi.
115 miles aujourd’hui, déjà 708 miles depuis Bali en route surface.
A demain.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Dans deux jours je serais à Singapour. Quel changement avec Bali, je vais passer du moyen âge au vingt deuxième siècle.
Singapour fait partie des quatre dragons d’Asie avec la Corée du sud, Taïwan et Hong Kong. Cette cité état (comme Monaco plus près de chez nous) possède une économie moderne et prospère, dans un environnement ouvert et exempt de corruption, elle a l’un des PIB les plus importants au monde. Les habitants ont un niveau de vie particulièrement élevé. En 2009, Singapour affichait ainsi la plus forte concentration de millionnaires rapportés à la population totale devançant Hong-Kong, la Suisse, le Qatar et le Koweït.
Formée d’une île principale et de plusieurs petites îles annexes, à la pointe sud de la péninsule Malaise dont elle est séparée par le détroit de Johor, Singapour est devenue indépendante en 1965. Elle a été dirigée jusqu’en 1990 avec une main de fer par Lee Kuan Yew. Aujourd’hui c’est son fils qui est au pouvoir. On peut dire que c’est une république dictatoriale.
Le slogan présidentiel « Nous ne sommes pas les plus riches, nous ne sommes pas les plus puissants, et nous ne sommes pas les plus nombreux. Nous devons donc pour nous faire une place au soleil être parmi les plus capables et les plus instruits » est un peu dépassé puisque leur réussite est vraiment exceptionnelle. Singapour est le premier port mondial en termes de tonnage exporté, le premier port pétrolier au monde, la deuxième place financière d’Asie, le deuxième port mondiale en termes de tonnage total, le troisième raffineur mondial …
La propreté qui pour moi est un signe du niveau de civilisation est exceptionnelle. Les chewing-gums sont tout simplement interdits à la vente ! Les policiers sont nombreux et la plus part du temps en civil. Quelle bonne idée, vous ne savez jamais si votre voisin n’est pas un policier. S’il vous surprend à jeter un mégot par terre, c’est immédiatement 500 dollars d’amende ! Pareil pour les graffitis, il n’y en a pas car sévèrement réprimés. C’est une des villes les plus sûrs du monde, de jour comme de nuit.
Quelle bonne idée de passer par Singapour, je suis persuadé que je vais adorer. J’imagine que cela va ressembler à Shanghai où j’ai eu la chance de me rendre. J’ai été estomaqué et c’est là bas que je me suis rendu compte combien notre Europe était vieillissante et à l’arrêt.
Tien, en France, en ce moment, tout est en grève, il n’y a plus moyen de trouver du gasoil, il faut marcher à pied. C’est certainement une façon de reculer encore un peu plus et de s’appauvrir encore un peu plus face à ces « dragons » Asiatiques qui sont en train de dominer le monde. A Singapour les grèves sont tout simplement interdites et pourtant les habitants sont devenus parmi les plus riches du monde ! Cela devrait donner à méditer. Moi je suis un travailleur, c’est vrai je me ballade à travers le monde mais j’ai certainement travaillé plus d’heures dans ma vie que ne pourra en faire le travailleur lambda qui n’aura sa retraite qu’à 70 ans. Je suis persuadé que l’on ne peut réussir dans la vie qu’en travaillant avec acharnement. C’est vrai j’ai fait fortune mais ce n’est pas venu tout seul.
Au niveau pratique, il y a 5 millions d’habitants, c’est la plus forte densité mondiale après Monaco. On y roule à gauche mais le réseau de bus est très maillé et il y a quatre lignes de métro. C’est également l’endroit du monde où il y a le plus de taxis par habitants. Pour recevoir les plaisanciers il y a trois belles marinas dont deux très récentes. L’animal symbolique est le Merlion, un lion à queue de poisson. La population est évidemment à majorité chinoise (76,8%) dû à l’immigration massive durant la colonisation Britannique. C’est ce qui a provoqué la séparation d’avec la Malaisie en 1965 et certainement également l’exceptionnelle réussite économique actuelle.
Pour moi le début de la nuit dernière a été très agité. Des dizaines de cargos de toutes natures m’ont interdits de dormir toute la première moitié de nuit. Impressionnant ! Cela passait de tous côtés et souvent à quelques centaines de mètres. Les capitaines s’appellent par VHF et se mettent d’accord pour se croiser. C’est « Green to green » ou bien « Red to red » ou bien « Starboard to starboard ». C’est à dire bâbord contre bâbord ou bien tribord contre tribord.
Et puis au milieu de la nuit, j’ai du mal à distinguer, on croirait un bateau d’un kilomètre de long qui se contorsionne. En fait, je fini par comprendre qu’il s’agit d’un remorqueur qui traîne une énorme barge au bout d’une remorque de plusieurs centaines de mètres. Par moment, pour faire tourner la barge, le remorqueur tire presqu’à 90 degrés de la route. Quel équipage !
Puis tout se calme et le reste de la nuit se passe sans alarme. Aujourd’hui, je ne croise en mer que deux ou trois bateaux. J’ai l’impression d’être dans un autre monde.
Depuis 10 heures ce matin et jusqu’à 17 heures, j’ai chopé un petit vent de sud ouest qui m’a permis de couper le moteur. Harmattan gîte gentiment et file sur une mer très plate entre 5 et 7 nœuds. C’est le bonheur absolue, me voilà redevenu un plaisancier alors que depuis plusieurs jours je me sentais dans la peau d’un chauffeur poids lourd.
Ce soir la mer est totalement vide, pas de pêcheurs, pas de cargos, j’espère bien dormir cette nuit car demain soir je vais arriver dans le détroit de Singapour et il est hors de question que je dorme la nuit suivante, le détroit est beaucoup trop encombré. J’ai révisé mon heure d’arrivée à la marina, avec ce bon vent, j’espère y être dans l’après midi de vendredi.
115 miles aujourd’hui, déjà 708 miles depuis Bali en route surface.
A demain.
Jean Louis
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"bjr J-Louis. Il y a 35 ans Singapour était un endroit extrèmement actif et sophistiqué, bien tenu. Au vu de votre description cela a continué à aller dans le bon sens. Je ne sais pas si c’est tjrs pareil mais un homme ne pouvait pas avoir les cheveux longs. J’habitais au 37ème étage de l’International Plazza sur Anson road près de Shenton way, face au port à containers; au 35ème il y avait un terrain de badminton, sport national. Je me suis fiancé à Mary Khng, non non pas de faute sur le nom. Les car parks se transformaient en restaurants ambulants le soir, pas cher et absolument bon et varié; Que de souvenirs me reviennent. Tout me plaisait sauf la chaleur humide. Une dictature comme cela c’est pas mal du tout. Le marbre et les membrure du bateau sont arrivés. Pour que le bâti du marbre soit le plus vrai possible j’ai décidé de poser cela sur des IPN, plutôt que direct sur le sol ou sur des madriers mais je ne vais pas me faciliter la vie pour la manipulation de 3 IPN de 7m. Un bateau c’est une aventure, vous en savez quelque chose hein. Bon voyage. " Envoyé par Hubert Durand le 21-10-2010 à 09:58
Thu, 21 Oct 2010 11:00:00 GMT - Quel accueil en Asie ! 105° 08E 0°51N
Thu, 21 Oct 2010 11:00:00 GMT - Quel accueil en Asie ! 105° 08E 0°51N
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quel accueil en Asie, Baxter en Chine ( www.baxter.com.cn ) et Baxter en Corée ( www.baxter.co.kr ) ont mis mon aventure sur la page d’accueil de leur site Internet. C’est vraiment la mondialisation de la promotion pour la dialyse péritonéale.
C’est devenu une routine, cette nuit, en dormant, j’ai encore une fois traversé l’équateur. Pas de fête, rien, je ne m’en suis même pas aperçu. Adieu la croix du sud, bonjour la grande ourse.
Enfin une nuit très calme, seulement trois alarmes collision, j’ai fait la grasse matinée jusqu’à 7 heures et je me suis réveillé un peu ensuqué, comme lorsque l’on a trop dormi.
Ce matin le temps est bouché par une brume basse et la visibilité est réduite à 2 miles autour du bateau. J’ai encore une fois croisé un convoi fait d’un petit remorqueur et d’une énorme barge. J’ai pu mesurer la remorque, elle fait entre 600 et 700 mètres. Impressionnant ! Et le remorqueur tire à hu et à dia pour faire aller sa barge là où il le souhaite. Il n’y a qu’en Asie que l’on peut voir cela. Peut être aussi ont-ils la chance d’avoir des mers très calme. Je n’imagine pas un tel attelage dans notre méditerranée avec une grosse tempête.
Cet après midi c’est le temps typique que l’on rencontre sur l’équateur, lourd, humide, un très léger vent. La mer est plate, il ne se passe rien. Le ciel est bouché, on a l’impression d’être seul sur terre et puis de temps en temps un cargo passe assez près pour être aperçu.
Moi je me concentre, je me prépare à la nuit qui vient et à la journée de demain. Le canal de Singapour est certainement une zone où la navigation en solitaire est la plus difficile au monde. Je vais vous brosser le tableau.
La petite île de Singapour est la pointe extrême de la péninsule Malaise dont elle est séparée par le très étroit canal de Johor. Cette péninsule est composée de la Malaisie au sud et de la Thaïlande au nord. Elle est bordée par le golfe du Bengale à l’est avec le Cambodge et le Vietnam et la baie du Bengale à l’ouest avec le Bengladesh, l’Inde et le Sri Lanka. Le sud de l’île est longé par le canal de Singapour, un canal de 2 à 5 miles de large sur une soixantaine de long où la fréquentation est apocalyptique. Il y a des cargos de tout tonnage, des pétroliers, des supers pétroliers, des gaziers, des portes containeurs, des vraquiers, des barges tirées par des remorqueurs, des ferrys qui utilisent des routes transversales, des bateaux de travail, et puis, peut-être, des gars comme moi qui se baladent.
Au sud de ce canal c’est l’Indonésie avec les îles principales de Bulan, Batam et Bintan. A l’est c’est la mer de Chine et à l’ouest l’île de Sumatra, séparée de Singapour par le fameux détroit de Malacca. Pendant très longtemps cette zone a été le point noir de la piraterie dans le monde. Aujourd’hui la marine de la république de Singapour y a mis bon ordre et il n’y a plus de risques pour les bateaux de plaisance.
Je vais arriver vers 3 heures du matin à l’entrée Est de ce canal et je dois l’emprunter sur toute sa longueur puis le traverser pour me rendre à l’entrée ouest. Lorsque l’on arrive de l’étranger, l’entrée n’est permise dans la marina qu’entre 8 heures et 16 heures, ceci afin de pouvoir accomplir les formalités d’entrée dans le pays. Si je ne peux arriver avant 16 heures, je dois mouiller dans le canal et attendre samedi matin.
Hubert, un ami à moi, qui a passé plusieurs années à Singapour, c’était il y a 35 ans, m’écrit un commentaire sur le blog en me précisant qu’à l’époque, les hommes n’avaient pas le droit d’avoir les cheveux longs. Je suis un peu inquiet, je n’aimerais pas me retrouver tondu et rasé !
Voilà pour aujourd’hui, 112 miles au compteur.
A demain.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quel accueil en Asie, Baxter en Chine ( www.baxter.com.cn ) et Baxter en Corée ( www.baxter.co.kr ) ont mis mon aventure sur la page d’accueil de leur site Internet. C’est vraiment la mondialisation de la promotion pour la dialyse péritonéale.
C’est devenu une routine, cette nuit, en dormant, j’ai encore une fois traversé l’équateur. Pas de fête, rien, je ne m’en suis même pas aperçu. Adieu la croix du sud, bonjour la grande ourse.
Enfin une nuit très calme, seulement trois alarmes collision, j’ai fait la grasse matinée jusqu’à 7 heures et je me suis réveillé un peu ensuqué, comme lorsque l’on a trop dormi.
Ce matin le temps est bouché par une brume basse et la visibilité est réduite à 2 miles autour du bateau. J’ai encore une fois croisé un convoi fait d’un petit remorqueur et d’une énorme barge. J’ai pu mesurer la remorque, elle fait entre 600 et 700 mètres. Impressionnant ! Et le remorqueur tire à hu et à dia pour faire aller sa barge là où il le souhaite. Il n’y a qu’en Asie que l’on peut voir cela. Peut être aussi ont-ils la chance d’avoir des mers très calme. Je n’imagine pas un tel attelage dans notre méditerranée avec une grosse tempête.
Cet après midi c’est le temps typique que l’on rencontre sur l’équateur, lourd, humide, un très léger vent. La mer est plate, il ne se passe rien. Le ciel est bouché, on a l’impression d’être seul sur terre et puis de temps en temps un cargo passe assez près pour être aperçu.
Moi je me concentre, je me prépare à la nuit qui vient et à la journée de demain. Le canal de Singapour est certainement une zone où la navigation en solitaire est la plus difficile au monde. Je vais vous brosser le tableau.
La petite île de Singapour est la pointe extrême de la péninsule Malaise dont elle est séparée par le très étroit canal de Johor. Cette péninsule est composée de la Malaisie au sud et de la Thaïlande au nord. Elle est bordée par le golfe du Bengale à l’est avec le Cambodge et le Vietnam et la baie du Bengale à l’ouest avec le Bengladesh, l’Inde et le Sri Lanka. Le sud de l’île est longé par le canal de Singapour, un canal de 2 à 5 miles de large sur une soixantaine de long où la fréquentation est apocalyptique. Il y a des cargos de tout tonnage, des pétroliers, des supers pétroliers, des gaziers, des portes containeurs, des vraquiers, des barges tirées par des remorqueurs, des ferrys qui utilisent des routes transversales, des bateaux de travail, et puis, peut-être, des gars comme moi qui se baladent.
Au sud de ce canal c’est l’Indonésie avec les îles principales de Bulan, Batam et Bintan. A l’est c’est la mer de Chine et à l’ouest l’île de Sumatra, séparée de Singapour par le fameux détroit de Malacca. Pendant très longtemps cette zone a été le point noir de la piraterie dans le monde. Aujourd’hui la marine de la république de Singapour y a mis bon ordre et il n’y a plus de risques pour les bateaux de plaisance.
Je vais arriver vers 3 heures du matin à l’entrée Est de ce canal et je dois l’emprunter sur toute sa longueur puis le traverser pour me rendre à l’entrée ouest. Lorsque l’on arrive de l’étranger, l’entrée n’est permise dans la marina qu’entre 8 heures et 16 heures, ceci afin de pouvoir accomplir les formalités d’entrée dans le pays. Si je ne peux arriver avant 16 heures, je dois mouiller dans le canal et attendre samedi matin.
Hubert, un ami à moi, qui a passé plusieurs années à Singapour, c’était il y a 35 ans, m’écrit un commentaire sur le blog en me précisant qu’à l’époque, les hommes n’avaient pas le droit d’avoir les cheveux longs. Je suis un peu inquiet, je n’aimerais pas me retrouver tondu et rasé !
Voilà pour aujourd’hui, 112 miles au compteur.
A demain.
Jean Louis
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"merci pour tout je suis plongée dans mon atlas merci pour votre message calmasse je ne sais plus lire bravo pour la mercedes elle est super am:itiés roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 21-10-2010 à 18:25
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"salut,
Waouh, c’est vrai, c’est la classe !!! L’accueil de Baxter Corée est encore mieux que celui de Baxter Chine !!!!! Par contre, pour la traduction, on s’adresse à qui ???? ;-) ;-)
Bisous et bonne saturday night fever. Marie " Envoyé par Marie le 21-10-2010 à 19:40
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"Bjr J-Louis, pour les cheveux, Karl Lagerfeld est personna grata à Singapour alors ça devrait aller; mais pour la barbe à mon avis ça passe pas. trève de plaisanterie, c’était comme cela il y a 35 ans avec les beatniks cradingues qui débarquaient aujourd’hui j’en sais rien. Ah que j’aimerai être avec vous et revoir cet endroit, prendre le Causeway ( pont reliant Singapour à la Malaysie) et rouler jusqu’à Malacca puis Penang et traverser la jungle pour aller sur l’autre côte voir les tortues. Mes années dans cette région ont été merveilleuses. A Singapour Allez prendre un pot au Raffles Hotel pour l’ambiance coloniale et aussi dans ces palaces que sont les grands hotels comme le Shangri-La avec sa cascade, On peut y entendre de merveilleux musiciens en buvant une bierre. Et peut-être que tout ça est dépassé, ou disparu. Bon voyage, bon séjour." Envoyé par Hubert Durand le 22-10-2010 à 09:08
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"Bravo l’ami clemendot pour cette publicité sur la dialyse peritonéale. Je suis un ex-dialysé qui a eu la chance d’avoir une greffe de rein.
Votre exemple de vie, en temps que "dialysé peritonéale" est plus convaincante que n’importe quel commentaire d’un toubib néphrologue.
Fri, 22 Oct 2010 11:00:00 GMT - Le canal de Singapour 103° 49E 01°13N
Fri, 22 Oct 2010 11:00:00 GMT - Le canal de Singapour 103° 49E 01°13N
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
C’était impossible pour moi d’arriver à la marina aujourd’hui avant 16 heures, beaucoup trop de distance encore à parcourir. Du coup, à deux heures du matin, juste avant de rentrer dans le canal de Singapour, j’ai jeté l’ancre devant la plage Tima de l’île Indonésienne Bintan. J’ai dû slalomer entre les lumières des pêcheurs posées un peu partout dans la baie.
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
C’était impossible pour moi d’arriver à la marina aujourd’hui avant 16 heures, beaucoup trop de distance encore à parcourir. Du coup, à deux heures du matin, juste avant de rentrer dans le canal de Singapour, j’ai jeté l’ancre devant la plage Tima de l’île Indonésienne Bintan. J’ai dû slalomer entre les lumières des pêcheurs posées un peu partout dans la baie.
Ce matin départ à 7h15 après une courte nuit et immédiatement j’ai découvert mes premières maisons flottantes. C’était donc cela toutes ces lumières dans la baie, des maisons flottantes, des gens qui habitent sur l’eau. C’est impressionnant, il y a plusieurs petites constructions sur une plateforme qui flotte faite en bambous. Ils doivent être équipés d’un groupe électrogène car la nuit les projecteurs sont puissants. Encore une chose qui me permet de penser que les mers d’ici ne sont pas très méchantes. On voit bien également que les cyclones sont inconnus dans cette région.
Chaque maison est équipée d’une grande barque à moteur non pontée. Ils vont très loin en mer avec cette barque, elle leur permet également de changer la maison de place. A quelques miles seulement de Singapour, il est étonnant de voir cela. C’est comme si, Monaco étant ce quelle est, on en était encore au moyen âge à Antibes !
Je vire la pointe Berakit puis c’est le canal de Singapour. 70 miles nautiques à parcourir encore pour aller à la marina. Au début tout se passe bien, c’est large à cet endroit et il fait beau. Puis les orages arrivent.
En début d’après midi je me trouve au cœur du sujet. C’est encore plus compliqué que je l’imaginais. Je n’avais pas pensé au courant contraire de 1,5 à 2,5 nœuds, aux énormes paquebots de croisière et la noria de transbordeurs qui portent les passagers à la ville, les centaines de cargos mouillés un peu partout comme si, sur le périphérique parisien des voitures étaient stationnées sur les trois voies. Puis pour couronner le tout, une brume épaisse, qui bouche la visibilité.
En plein milieu du canal, il y a cette autoroute pour les bateaux avec une voie qui descend et une voie qui monte. Les bateaux se suivent en permanence et parfois se doublent dans les deux sens. Moi je dois traverser cette autoroute. La tentation serait de traverser là où elle est le plus étroite. C’est une erreur, il faut traverser là où c’est très large de façon à ce que les gros bateaux puissent m’éviter. Après manger, un bon coup de whisky et je me lance à la perpendiculaire. Je n’aime pas cela et à chaque fois ce sont des moments qui me stress.
J’essaye de me glisser entre deux bateaux, je mets le moteur à fond, je marche à 7 nœuds mais non, cela ne va pas passer, je vire à 90 degrés pour faire face au mastodonte qui arrive et maintien en permanence mon cap sur son arrière. Dès qu’il est passé, je reprends ma route qui coupe en travers et après une demi-heure environ me voila arrivé sur le terreplein central si j’ose dire. Le plus dur est fait. Maintenant je marche dans le même sens que les bateaux qui circulent sur l’autoroute, je n’ai plus qu’à rejoindre le côté droit. Je garde mon moteur à fond encore trois quarts d’heure, ça y est je suis sur le bord droit de la route, je peux ralentir et me détendre. J’ai encore une vingtaine de miles pour arriver à la zone de quarantaine où je vais mouiller ce soir. J’y serais entre 20 et 21 heures ce soir. C’est fou ce courant contraire, il y avait environ 40 miles, j’en ai parcourus une soixantaine aujourd’hui.
Sat, 23 Oct 2010 11:00:00 GMT - La fin d’une tranche de vie 103° 38E 01°20N
Sat, 23 Oct 2010 11:00:00 GMT - La fin d’une tranche de vie 103° 38E 01°20N
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé bien oui, c’est la fin d’une tranche de vie. Et quelle tranche, trois mois en mer en solitaire, presque 7 000 miles. Pas un exploit, non, juste une super balade. De Tahiti à Singapour quel chemin parcouru, que de moments sympas, que de belles rencontres. Et puis que de souvenirs à raconter à mes petits enfants quand ils seront un peu plus grands.
J’étais contents de partir, je suis content d’arriver, ça y est j’ai ma dose, maintenant j’ai besoin de brasser un peu des affaires. Je rentre vendredi 29, dès lundi matin je vais me jeter sur le boulot. J’ai hâte. Beaucoup de projets intéressants. Pour commencer il va y avoir le lancement de la construction de notre deuxième immeuble dans la région Lilloise et puis la négociation pour acheter un immeuble ancien de 10 000 m² dans la petite couronne parisienne. Nous avons deux immeubles en vue. Et puis essayer de trouver un accord de partenariat pour démarrer notre activité sur une autre des grandes villes de France. Tout cela m’excite. J’ai énormément de chance, ma vie est une succession de moments plus sympa les uns que les autres.
Hier soir j’ai à peine eu le temps de jeter l’ancre aux Sisters qu’une vedette équipée de deux énormes moteurs et d’un puissant projecteur m’aborde. Ce sont les autorités. Moi je n’ai qu’une envie, c’est d’ouvrir une canette de bière glacée car je suis fatigué et j’ai eu ma dose pour la journée. Ils me disent « You get clerance ». J’essaye d’expliquer que je suis ici pour la nuit et que je ferais mon entrée demain à la marina. La même phrase revient sans cesse. Ils finissent par me demander mon passeport. Je descends dans la cabine chercher les papiers. Ils disent quelque chose dans leur hautparleur puis s’en vont.
Je suis content. Je bois ma bière, dîne et me couche. Je ne tarde pas à m’endormir car j’ai pas mal de sommeil en retard. Puis vers 22h30, je suis réveillé en sursaut par le même hautparleur « Sailing boat , Sailing boat ». Je passe la tête par le panneau de pont et en étant ébloui par le projecteur je comprends qu’ils sont revenus. « You get clearance ». Qu’est ce qu’ils me veulent encore ? Je prends ma pochette de papier et la pose au fond de l’épuisette qu’ils me tendent. Il se passe un bon moment puis sans rien me dire, ils mettent les gaz et disparaissent à l’horizon avec tous mes papiers, mon passeport, le livret d’immatriculation du bateau … Je suis un peu inquiet. Et si c’était des malfaisants ?
Vingt minutes plus tard, alors que je désespère, je les voie revenir. Ils ont établie les papiers d’entrée. Mon interlocuteur est très aimable, il me fait signer, m’explique tout, s’inquiète du tuyau qui sort de mon ventre … Du coup j’ai ma clearance et cela me fait économiser les 100$ que je devais donner à la marina pour l’obtenir. Je me rendors heureux.
Ce matin levé à 6 heures, je me lance immédiatement dans le trafic. C’est ahurissant. Normalement je dois couper la voie de circulation pour sortir des Sister. Je m’y engage et je me retrouve entouré de 6 remorqueurs tirants chacun leur barge et de quatre très gros cargos. Je suis dans la difficulté. Tout d’un coup, l’énorme cargo qui arrive sur mon bâbord se met à beugler avec insistance. Je comprends bien que je gêne. Tant pis, je prends la barre et fais un virage à 90 degrés pour me mettre dans le sens de la marche général. Cela me fait faire un énorme détour mais comment faire autrement ?
J’arrive à la marina à 11H10. Quel bonheur, c’est du haut de gamme. Devant celle-ci est stationné un méga yacht impressionnant, pas très beau mais impressionnant. Une coque très longue avec des flotteurs de chaque côtés et des superstructures énormes, un énorme trimaran quoi. C’est ici aussi une marina résidentielle, il y a trois restaurants dont un normal sous un péplum tendu et un haut de gamme avec un menu à 550$. Il y a une piscine paysagée intégrée au restaurant. Sur un arrondi de la piscine, une fosse avec un cuisinier, un bar en pierre à 20 centimètres au dessus de l’eau et dans la piscine des sièges à 50 centimètres sous l’eau. On peut manger tout en se baignant. Je ne sais pas comment cela se passe au moment de l’adition. Et puis il y a une salle de billard, un grand bowling, une salle de jeux vidéo … Et puis un grand shipchandler très bien achalandé. Je vais être bien ici.
Voilà pour aujourd’hui.
A demain.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé bien oui, c’est la fin d’une tranche de vie. Et quelle tranche, trois mois en mer en solitaire, presque 7 000 miles. Pas un exploit, non, juste une super balade. De Tahiti à Singapour quel chemin parcouru, que de moments sympas, que de belles rencontres. Et puis que de souvenirs à raconter à mes petits enfants quand ils seront un peu plus grands.
J’étais contents de partir, je suis content d’arriver, ça y est j’ai ma dose, maintenant j’ai besoin de brasser un peu des affaires. Je rentre vendredi 29, dès lundi matin je vais me jeter sur le boulot. J’ai hâte. Beaucoup de projets intéressants. Pour commencer il va y avoir le lancement de la construction de notre deuxième immeuble dans la région Lilloise et puis la négociation pour acheter un immeuble ancien de 10 000 m² dans la petite couronne parisienne. Nous avons deux immeubles en vue. Et puis essayer de trouver un accord de partenariat pour démarrer notre activité sur une autre des grandes villes de France. Tout cela m’excite. J’ai énormément de chance, ma vie est une succession de moments plus sympa les uns que les autres.
Hier soir j’ai à peine eu le temps de jeter l’ancre aux Sisters qu’une vedette équipée de deux énormes moteurs et d’un puissant projecteur m’aborde. Ce sont les autorités. Moi je n’ai qu’une envie, c’est d’ouvrir une canette de bière glacée car je suis fatigué et j’ai eu ma dose pour la journée. Ils me disent « You get clerance ». J’essaye d’expliquer que je suis ici pour la nuit et que je ferais mon entrée demain à la marina. La même phrase revient sans cesse. Ils finissent par me demander mon passeport. Je descends dans la cabine chercher les papiers. Ils disent quelque chose dans leur hautparleur puis s’en vont.
Je suis content. Je bois ma bière, dîne et me couche. Je ne tarde pas à m’endormir car j’ai pas mal de sommeil en retard. Puis vers 22h30, je suis réveillé en sursaut par le même hautparleur « Sailing boat , Sailing boat ». Je passe la tête par le panneau de pont et en étant ébloui par le projecteur je comprends qu’ils sont revenus. « You get clearance ». Qu’est ce qu’ils me veulent encore ? Je prends ma pochette de papier et la pose au fond de l’épuisette qu’ils me tendent. Il se passe un bon moment puis sans rien me dire, ils mettent les gaz et disparaissent à l’horizon avec tous mes papiers, mon passeport, le livret d’immatriculation du bateau … Je suis un peu inquiet. Et si c’était des malfaisants ?
Vingt minutes plus tard, alors que je désespère, je les voie revenir. Ils ont établie les papiers d’entrée. Mon interlocuteur est très aimable, il me fait signer, m’explique tout, s’inquiète du tuyau qui sort de mon ventre … Du coup j’ai ma clearance et cela me fait économiser les 100$ que je devais donner à la marina pour l’obtenir. Je me rendors heureux.
Ce matin levé à 6 heures, je me lance immédiatement dans le trafic. C’est ahurissant. Normalement je dois couper la voie de circulation pour sortir des Sister. Je m’y engage et je me retrouve entouré de 6 remorqueurs tirants chacun leur barge et de quatre très gros cargos. Je suis dans la difficulté. Tout d’un coup, l’énorme cargo qui arrive sur mon bâbord se met à beugler avec insistance. Je comprends bien que je gêne. Tant pis, je prends la barre et fais un virage à 90 degrés pour me mettre dans le sens de la marche général. Cela me fait faire un énorme détour mais comment faire autrement ?
J’arrive à la marina à 11H10. Quel bonheur, c’est du haut de gamme. Devant celle-ci est stationné un méga yacht impressionnant, pas très beau mais impressionnant. Une coque très longue avec des flotteurs de chaque côtés et des superstructures énormes, un énorme trimaran quoi. C’est ici aussi une marina résidentielle, il y a trois restaurants dont un normal sous un péplum tendu et un haut de gamme avec un menu à 550$. Il y a une piscine paysagée intégrée au restaurant. Sur un arrondi de la piscine, une fosse avec un cuisinier, un bar en pierre à 20 centimètres au dessus de l’eau et dans la piscine des sièges à 50 centimètres sous l’eau. On peut manger tout en se baignant. Je ne sais pas comment cela se passe au moment de l’adition. Et puis il y a une salle de billard, un grand bowling, une salle de jeux vidéo … Et puis un grand shipchandler très bien achalandé. Je vais être bien ici.
Voilà pour aujourd’hui.
A demain.
Jean Louis
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"Mon petit déjeuner en votre compagnie va me manquer!! au-delà de l’horizon, je voyageais et le récit de votre belle aventure a été une pépite d’espoir pour bien plus de personnes que vous ne pouvez imaginer. MERCI encore CAPITAINE et bon retour à votre port d’attache!!! fanfan ( la luciole toujours en é- veille)" Envoyé par fanfan le 24-10-2010 à 18:03
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"bonsoir jean louis tous vos recits vont me manquer..Merci de m’avoir permis de faire ce bout de route avec vous,j’ai vraiment voyager à travers vos recits.Je ne sais pas si un jour j’aurai le courage de faire tout cela ,mais une chose est sur vous m’avez donner des clés pour preparer un périple ou j’aurais trés certainement des pensées pour vous.J’espére que vous allez rassembler tous ces recits dans un livre qui sera en bonne place dans ma bibliothéque.Bonne chance pour vos affaires et a trés bientot j’éspére noel" Envoyé par noel morin le 24-10-2010 à 20:03
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"Hi Captain,
Bon, voila encore un petit bout de route de fait...Fabuleux cette ballade parce qu’en plus sans être totalement improvisée...on ne pensait pas en quittant PSLDR pour les Canaries qu’on te retrouverai quelques mois plus tard entre Bali et Singapour...que du bonheur...moi aussi j’adore l’Asie et je me régale à l’avance de faire un bout de chemin avec toi vers la Thailande, le Vietnam...et + si affinité... J’ai trouvé ta Marina sur G/E, la photo est de 2010 et l’on voit le gros bateau bizzare qui est à l’entrée...pour le reste ça me parait très sympa et très classe...bonne ballade à Singapour et au plaisir de te retrouver un de ces jours prochains... Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 24-10-2010 à 20:27
Sun, 24 Oct 2010 11:00:00 GMT - Première sortie dans Singapour 103° 38E 01°20N
Sun, 24 Oct 2010 11:00:00 GMT - Première sortie dans Singapour 103° 38E 01°20N
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hier soir je fais la connaissance des équipiers du bateau voisin. C’est un catamaran qui est venu de France par cargo après avoir été caréné à Port Saint Louis du Rhône. Il vient d’être débarqué. Le propriétaire leur a demandé de venir convoyer le bateau aux Philippines. Ils sont très sympas, il y a un hollandais et sa femme suissesse qui sont en train de refaire un vieux bateau à côté de Toulon. Ils parlent français, et bien entendu on a plusieurs copains en commun. On se retrouve sur les relax de la piscine à minuit en train de boire des bières et de parler vieux bateau.
Ce matin plus de beurre pour mettre sur mes biscottes, il faut absolument que je me rende en ville. Je vais en profiter pour aller à l’immigration, c’est à l’autre bout de la ville. Il y a des bus gratuits qui permettent de rejoindre une station de métro. Dans le bus je fais la connaissance d’Australiens qui viennent de Melbourne avec leur bateau. On fait copain et on se promet de visiter nos bateaux respectifs. Puis juste avant d’arriver au métro, je fais la connaissance d’un jeune Français qui a participé à la remise en état d’un voilier de 30 mètres qui est arrivé à Singapour la semaine dernière. Ils sont passés par la mer rouge et la Somalie. On fait copain et il me guide pour mes premiers pas dans le métro. Il s’appel Fred, comme tous il est étonné que je voyage en solitaire sur un si grand bateau et comme c’est son ambition, il me demande de pouvoir passer voir l’Harmattan. On promet donc de se revoir.
Le métro est très récent et très bien. Tout est propre. Comme il y a des tronçons à l’air libre je peux admirer Singapour. C’est top mais quand même quelques crans en dessous de Shanghai. Je vois quand même un ensemble d’immeubles étonnant couverts par la même structure, je fais la photo. C’est énormément construit, des tours partout et beaucoup de grues.
A l’immigration j’ai besoin de déployer tout mon charme car il y a deux femmes et elles me demandent de leur présenter mon billet d’avion que je n’ai pas puisqu’il s’agit d’un billet électronique. Elles me demandent de revenir, il y a trois heures de trajet allé et retour, je n’ai absolument pas envie. Les yeux bleus, les cheveux longs et l’immense barbe que je n’ai pas taillé depuis trois mois, alliés à un baratin où je mets toute mon énergie finissent par les faire craquer et je repars en ayant effectué les formalités.
Au retour je m’arrête au centre commercial pour faire quelques achats de nourriture. Il est énorme, plusieurs dizaines de restaurants et des centaines de boutiques autour d’un grand super marché bondé de client. Ici il n’y a pas de dimanche, tout est ouvert normalement. J’en profite pour déjeuner.
De retour à la marina, après la dialyse, je me promène un peu sur les quais pour aller voir les beaux bateaux. Il y en a un magnifique, un vieux gréement, pleins de vernis. Il fait 30 mètres de long. Son propriétaire me hèle, il m’a vu passer hier sur Harmattan, il me demande de monter à bord. On passe une heure et demi ensemble à refaire le monde. C’est un richissime homme d’affaire de Singapour, un Chinois, il me donne sa carte, il possède des appartements un peu partout en Europe, Paris, Londres, Rome et il passe son temps à voyager pour son plaisir. On fait copain avec lui, sa femme et son petit fils qui me fait visiter le bateau et qui vient ensuite visiter Harmattan. On promet de se revoir.
Quelle journée sympa, que de belles rencontres. Lorsque l’on voyage en solitaire, dès que l’on arrive dans un port on se fait toujours de nombreux amis.
Voilà pour aujourd’hui. Mes amis Louis et Tania ne sont toujours pas arrivés.
A demain.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hier soir je fais la connaissance des équipiers du bateau voisin. C’est un catamaran qui est venu de France par cargo après avoir été caréné à Port Saint Louis du Rhône. Il vient d’être débarqué. Le propriétaire leur a demandé de venir convoyer le bateau aux Philippines. Ils sont très sympas, il y a un hollandais et sa femme suissesse qui sont en train de refaire un vieux bateau à côté de Toulon. Ils parlent français, et bien entendu on a plusieurs copains en commun. On se retrouve sur les relax de la piscine à minuit en train de boire des bières et de parler vieux bateau.
Ce matin plus de beurre pour mettre sur mes biscottes, il faut absolument que je me rende en ville. Je vais en profiter pour aller à l’immigration, c’est à l’autre bout de la ville. Il y a des bus gratuits qui permettent de rejoindre une station de métro. Dans le bus je fais la connaissance d’Australiens qui viennent de Melbourne avec leur bateau. On fait copain et on se promet de visiter nos bateaux respectifs. Puis juste avant d’arriver au métro, je fais la connaissance d’un jeune Français qui a participé à la remise en état d’un voilier de 30 mètres qui est arrivé à Singapour la semaine dernière. Ils sont passés par la mer rouge et la Somalie. On fait copain et il me guide pour mes premiers pas dans le métro. Il s’appel Fred, comme tous il est étonné que je voyage en solitaire sur un si grand bateau et comme c’est son ambition, il me demande de pouvoir passer voir l’Harmattan. On promet donc de se revoir.
Le métro est très récent et très bien. Tout est propre. Comme il y a des tronçons à l’air libre je peux admirer Singapour. C’est top mais quand même quelques crans en dessous de Shanghai. Je vois quand même un ensemble d’immeubles étonnant couverts par la même structure, je fais la photo. C’est énormément construit, des tours partout et beaucoup de grues.
A l’immigration j’ai besoin de déployer tout mon charme car il y a deux femmes et elles me demandent de leur présenter mon billet d’avion que je n’ai pas puisqu’il s’agit d’un billet électronique. Elles me demandent de revenir, il y a trois heures de trajet allé et retour, je n’ai absolument pas envie. Les yeux bleus, les cheveux longs et l’immense barbe que je n’ai pas taillé depuis trois mois, alliés à un baratin où je mets toute mon énergie finissent par les faire craquer et je repars en ayant effectué les formalités.
Au retour je m’arrête au centre commercial pour faire quelques achats de nourriture. Il est énorme, plusieurs dizaines de restaurants et des centaines de boutiques autour d’un grand super marché bondé de client. Ici il n’y a pas de dimanche, tout est ouvert normalement. J’en profite pour déjeuner.
De retour à la marina, après la dialyse, je me promène un peu sur les quais pour aller voir les beaux bateaux. Il y en a un magnifique, un vieux gréement, pleins de vernis. Il fait 30 mètres de long. Son propriétaire me hèle, il m’a vu passer hier sur Harmattan, il me demande de monter à bord. On passe une heure et demi ensemble à refaire le monde. C’est un richissime homme d’affaire de Singapour, un Chinois, il me donne sa carte, il possède des appartements un peu partout en Europe, Paris, Londres, Rome et il passe son temps à voyager pour son plaisir. On fait copain avec lui, sa femme et son petit fils qui me fait visiter le bateau et qui vient ensuite visiter Harmattan. On promet de se revoir.
Quelle journée sympa, que de belles rencontres. Lorsque l’on voyage en solitaire, dès que l’on arrive dans un port on se fait toujours de nombreux amis.
Voilà pour aujourd’hui. Mes amis Louis et Tania ne sont toujours pas arrivés.
A demain.
Jean Louis
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"Selamat pagi ( bonjour en indonésien/malais) J-Louis. une question qui me brûle les lèvres: le nom de ce voilier de 30m plein de vernis; je devrais le connaître. Bon séjour." Envoyé par Hubert Durand le 26-10-2010 à 10:06
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"selamatpagi jean louis vive l’indonesie en france c’ est lebazard dans le nord il gelej’ai hate d’avoir des nouvelles marion s’est envolée pour la reunion ou elle continue ses études de medecine elle sera pediatre affection roselyne d " Envoyé par roselyne demeestere le 26-10-2010 à 16:25
Tue, 26 Oct 2010 11:00:00 GMT - Merci le Bateau 103° 38E 01°20N
Tue, 26 Oct 2010 11:00:00 GMT - Merci le Bateau 103° 38E 01°20N
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
C’est un grand Merci que je veux dire au bateau. Merci Harmattan. Il s’est globalement bien comporté. Il y a peu de bateaux sur lesquels on peut partir en solitaire en toute tranquillité. Cela suppose une préparation du bateau très étudié. Bien sûr j’ai eu quelques ennuis, mon pilote automatique, mes poulies de tête de mat, mais cela fait partie de l’aventure, celui qui ne tiens pas à avoir des problèmes à résoudre ne doit pas partir en bateau.
Je me dois de le bichonner un peu à l’étape. Le nettoyer bien entendu, mais surtout effectuer ou faire effectuer toutes les petites réparations afin de pouvoir repartir en toute tranquillité.
Hier j’ai changé tous les joints toriques des poignées de panneaux de pont. Au moins il ne pleuvra plus dans ma cabine. J’ai effectué la procédure de stockage du déssalinisateur, j’ai rincé et fait sécher le spinnaker. Aujourd’hui je l’ai rangé, j’ai démonté l’artimon et commencé à démonter la capote. J’ai enfin trouvé un maître voilier, il passe demain au bateau. Je vais lui faire réparer mon artimon, il a une latte qui est sorti par la chute. Cela avait déjà été réparé. Le génois est à réviser complètement au niveau de la chute, peut être faut il changer la bande anti UV. Il faut que je le démonte demain matin. Il y a un petit trou et une déchirure de 15 centimètres à réparer dans le spi. Il y a des coutures à reprendre et une petite déchirure dans la capote. Et puis surtout il y a ce gros problème de lazzi bag de grand voile. Avec l’expérience, je suis de l’avis des coureurs d’océans, les lazzis bag c’est bien pour les bateaux de location ou pour ceux qui ne sortent pas et ils sont nombreux mais pas pour les bateaux de voyage.
Je vais demander au maître voilier de mettre des sangles au bout des lazzis jack et de me fabriquer une house que j’installerais seulement au port pour protéger ma voile.
Louis et Tania sont arrivés hier soir. Ils étaient en panne de moteur, l’impeller qui avait lâché, c’est la petite roue à aube de la pompe d’eau de mer. Cet après midi nous avons fait du tourisme. Nous sommes allés visiter ces fameuses tours avec une terrasse commune. Cela s’appel le Skye Park. Bravo messieurs les architectes, c’est vraiment trop beau. Ce sont trois grandes tours de 200 mètres de haut, 57 étages ! Au réez de chaussée, il y a un immense hall commun. Chaque tour à deux pieds. Et tout là haut, au 57 ème étage, il y a une terrasse qui recouvre les trois tours, elle déborde de 50 mètres dans le vide. Sur cette terrasse, se trouvent un grand restaurant avec vue panoramique sur Singapour, une immense piscine à débordement de plus de 200 mètres de long. Quand on se baigne dedans, on a l’impression qu’elle déborde dans le vide et on a une vue magnifique sur tout le quartier des affaires. Et puis également, un immense jardin, je dirais presque une petite forêt. Très impressionnant. Ce complexe est un immense centre hôtelier. Pour essayer d’imaginer l’ampleur de la chose, un seul chiffre, l’ensemble dispose de 250 salles des conférences !!!
Voilà pour aujourd’hui, je prends l’avion jeudi soir à 23 heures et j’ai encore pas mal de boulot sur le bateau. Lorsque je reviendrais mi janvier, je devrais le sortir de l’eau pour le caréner et puis faire la révision du moteur et du groupe. Il va falloir que je fasse la distribution du moteur principal. Je crois que je vais revenir de France avec les pièces.
A bientôt.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
C’est un grand Merci que je veux dire au bateau. Merci Harmattan. Il s’est globalement bien comporté. Il y a peu de bateaux sur lesquels on peut partir en solitaire en toute tranquillité. Cela suppose une préparation du bateau très étudié. Bien sûr j’ai eu quelques ennuis, mon pilote automatique, mes poulies de tête de mat, mais cela fait partie de l’aventure, celui qui ne tiens pas à avoir des problèmes à résoudre ne doit pas partir en bateau.
Je me dois de le bichonner un peu à l’étape. Le nettoyer bien entendu, mais surtout effectuer ou faire effectuer toutes les petites réparations afin de pouvoir repartir en toute tranquillité.
Hier j’ai changé tous les joints toriques des poignées de panneaux de pont. Au moins il ne pleuvra plus dans ma cabine. J’ai effectué la procédure de stockage du déssalinisateur, j’ai rincé et fait sécher le spinnaker. Aujourd’hui je l’ai rangé, j’ai démonté l’artimon et commencé à démonter la capote. J’ai enfin trouvé un maître voilier, il passe demain au bateau. Je vais lui faire réparer mon artimon, il a une latte qui est sorti par la chute. Cela avait déjà été réparé. Le génois est à réviser complètement au niveau de la chute, peut être faut il changer la bande anti UV. Il faut que je le démonte demain matin. Il y a un petit trou et une déchirure de 15 centimètres à réparer dans le spi. Il y a des coutures à reprendre et une petite déchirure dans la capote. Et puis surtout il y a ce gros problème de lazzi bag de grand voile. Avec l’expérience, je suis de l’avis des coureurs d’océans, les lazzis bag c’est bien pour les bateaux de location ou pour ceux qui ne sortent pas et ils sont nombreux mais pas pour les bateaux de voyage.
Je vais demander au maître voilier de mettre des sangles au bout des lazzis jack et de me fabriquer une house que j’installerais seulement au port pour protéger ma voile.
Louis et Tania sont arrivés hier soir. Ils étaient en panne de moteur, l’impeller qui avait lâché, c’est la petite roue à aube de la pompe d’eau de mer. Cet après midi nous avons fait du tourisme. Nous sommes allés visiter ces fameuses tours avec une terrasse commune. Cela s’appel le Skye Park. Bravo messieurs les architectes, c’est vraiment trop beau. Ce sont trois grandes tours de 200 mètres de haut, 57 étages ! Au réez de chaussée, il y a un immense hall commun. Chaque tour à deux pieds. Et tout là haut, au 57 ème étage, il y a une terrasse qui recouvre les trois tours, elle déborde de 50 mètres dans le vide. Sur cette terrasse, se trouvent un grand restaurant avec vue panoramique sur Singapour, une immense piscine à débordement de plus de 200 mètres de long. Quand on se baigne dedans, on a l’impression qu’elle déborde dans le vide et on a une vue magnifique sur tout le quartier des affaires. Et puis également, un immense jardin, je dirais presque une petite forêt. Très impressionnant. Ce complexe est un immense centre hôtelier. Pour essayer d’imaginer l’ampleur de la chose, un seul chiffre, l’ensemble dispose de 250 salles des conférences !!!
Voilà pour aujourd’hui, je prends l’avion jeudi soir à 23 heures et j’ai encore pas mal de boulot sur le bateau. Lorsque je reviendrais mi janvier, je devrais le sortir de l’eau pour le caréner et puis faire la révision du moteur et du groupe. Il va falloir que je fasse la distribution du moteur principal. Je crois que je vais revenir de France avec les pièces.
A bientôt.
Jean Louis
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"Merci Jean-Louis pour cette belle étape du voyage que vous nous avez fait partager et pour l’énergie que vous nous transmettez. Bon atterrissage à Paris dans tous les sens du terme. Amitiés, Florence" Envoyé par Florence le 27-10-2010 à 09:37
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"Bon voyage, Capitaine! Et dommage qu’on se soit loupé de si peu à Singapur. Je pourrai passer faire la bise au Harmattan??!Pourtant, je préfère la faire à toi...." Envoyé par petra le 27-10-2010 à 12:40
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"Salut JL, je viens de revenir a Cannes, de retour de Brest Crozon, et Paris, tel quand tu pourras et je t attends avec plaisir sur la cote, bon retour, amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 27-10-2010 à 15:53
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"bon vol lorsque vous serez essayer à l’occasion de me joindre mathis va etre content de retrouver son grand pereainsi que tous les votres affection roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 27-10-2010 à 21:14
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"Bonjour Amiral. Bravo pour cette nouvelle et longue étape et merci de nous envoyer vos embruns quotidiens. Nous attendons votre appel sur Paris . Bon retour. Amitiés. G et sa Galie" Envoyé par gd le 28-10-2010 à 13:40
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"Avec Fabienne, nous venons de découvrir le site. Quel courage ! Je me souviens lorsque j’avais mes problèmes de santé, tu me disais "nous avons tous notre petite croix à porter", cette petite phrase me suit toujours, et je ne pensais pas qu’elle pouvait porter aussi loin ! .
Tue, 02 Nov 2010 19:00:00 GMT - Difficile retour à la vie normale Osny
Tue, 02 Nov 2010 19:00:00 GMT - Difficile retour à la vie normale Osny
19 heures à Cormeilles en Vexin (France)
Bonjour à tous,
Non, je ne vous ai pas oublié mais j’ai eu un peu de mal à revenir dans la vie normale. Il y a quelques jours j’étais encore à Singapour, à 175 kilomètres de l’équateur, avec le climat qui va avec et je venais de passer trois mois seul en mer, en slip 24 heures sur 24.
Avant de partir, j’ai pu rencontrer le maître voilier. Je lui ai confié pour réparation mon génois, mon spi, mon artimon, la capote et je lui ai demandé de me fabriquer un nouveau tau pour ma grand voile. J’ai décidé de changer de système, je ne veux plus de lazzi bag, juste des lazzis jacks avec des sangles sur la bôme et un tau que je mettrais sur la voile uniquement au port.
Jeudi soir j’ai donc pris le métro pour me rendre à l’aéroport. Il est à l’autre bout de la ville. Il y a trois terminaux, reliés entre eux par des couloirs et un train. Les adjectifs se bousculent pour parler de cet aéroport, immense, moderne, d’une propreté exceptionnelle, une véritable petite ville …
J’étais un peu perdu pour aller à mon terminal, je demande mon chemin à une fille qui attendait son copain en haut d’un escalator, elle me dit que justement elle y va et que, si je peux patienter un peu nous pouvons y aller ensemble. Le copain arrive à cet instant. Nous discutons en chemin, ils vont à Kuala Lumpur. Je leur parle de mon aventure, ils sont sidérés. Ils notent l’adresse de mon blog et avant de nous quitter, la fille veux absolument que sont copain la prenne en photo avec moi. Que c’est sympathique !
Le retour en avion est une partie de plaisir. Je voyage sur Air France, le service est irréprochable. Nous décollons à 23 heures. Depuis trois mois j’ai été sevré de musique, à part les quelques jours passés à Bali où j’ai pu capter une bonne radio FM. Quel bonheur dans l’avion de pouvoir écouter RFM. J’ai passé de longs moments les yeux fermés, une main sur chaque joue avec les poignets rassemblés au niveau du menton et les majeurs appuyant sur les écouteurs. Que c’est bon ! On a l’impression que la musique arrive juste au milieux du cerveau, c’est divin. Et puis quelle émotion quand Mika a entonné « Love Today », j’ai vraiment prix conscience à quel point j’avais une vie merveilleuse et quelle chance j’avais de vivre tous ces moments fabuleux.
Après un repas commençant par une coupe de champagne en guise d’apéritif, l’extinction des feux est arrivée. Mon heure était passé et les crampes ainsi que les contractions musculaires dues à mon insuffisance rénale m’ont obligées à me lever pour marcher. Je me suis rendu à l’arrière de la cabine et j’ai commencé à discuter avec un steward et une hôtesse. On a parlé de plein de choses et nous en sommes venus à mon aventure, l’hôtesse avait un voisin dialysé qui venait d’être transplanté. Elle comprenait donc parfaitement ce que représentait le chalenge de traverser les océans en solitaire en étant dialysé. Elle m’a demandé de lui prêter la revue « Ca m’intéresse » pour lire l’article. Juste avant de nous poser à Roissy, elle est venue dans l’allée, elle s’est accroupie à côté de moi et en me frottant le bras elle m’a dit : « Je vous souhaite encore pleins de voyages magnifiques avec votre bateau et je vous souhaite également de recevoir un rein rapidement. Vous êtes formidable » Quelle émotion ! Quel bonheur ! Les larmes me sont venues aux yeux. Quelle chance j’ai de recevoir tout cet amour !
Vendredi matin j’ai été à mon bureau mais ensuite j’ai passé trois jours à commater. J’avais froid continuellement, je n’étais bien que sous la couette à dormir. J’ai dormi les matins, les après midi et le soir je devais me coucher très tôt. Par contre à trois heures du matin j’avais les yeux grands ouverts. Aujourd’hui j’ai repris le travail. Ce matin c’était rendez vous à l’hôpital avec le docteur Verger. Ce soir j’ai les résultats, tout va bien, je suis en pleine forme. Je constate toujours que je suis plus en forme lorsque je reviens d’un séjour en mer que lors de mon départ. Le bateau est une bonne thérapie.
Samedi matin j’ai vendu la voiture de mon épouse, comme j’avais vendu mon camping car avant de repartir à Tahiti, nous n’avons plus que les motos pour nous déplacer, mon objectif numéro un est de trouver une nouvelle voiture. Cela devient très urgent.
Je vous laisse là pour ce soir. Un rappel, je repars à Singapour le 13 janvier pour de nouvelles aventures.
A très bientôt.
Jean Louis
19 heures à Cormeilles en Vexin (France)
Bonjour à tous,
Non, je ne vous ai pas oublié mais j’ai eu un peu de mal à revenir dans la vie normale. Il y a quelques jours j’étais encore à Singapour, à 175 kilomètres de l’équateur, avec le climat qui va avec et je venais de passer trois mois seul en mer, en slip 24 heures sur 24.
Avant de partir, j’ai pu rencontrer le maître voilier. Je lui ai confié pour réparation mon génois, mon spi, mon artimon, la capote et je lui ai demandé de me fabriquer un nouveau tau pour ma grand voile. J’ai décidé de changer de système, je ne veux plus de lazzi bag, juste des lazzis jacks avec des sangles sur la bôme et un tau que je mettrais sur la voile uniquement au port.
Jeudi soir j’ai donc pris le métro pour me rendre à l’aéroport. Il est à l’autre bout de la ville. Il y a trois terminaux, reliés entre eux par des couloirs et un train. Les adjectifs se bousculent pour parler de cet aéroport, immense, moderne, d’une propreté exceptionnelle, une véritable petite ville …
J’étais un peu perdu pour aller à mon terminal, je demande mon chemin à une fille qui attendait son copain en haut d’un escalator, elle me dit que justement elle y va et que, si je peux patienter un peu nous pouvons y aller ensemble. Le copain arrive à cet instant. Nous discutons en chemin, ils vont à Kuala Lumpur. Je leur parle de mon aventure, ils sont sidérés. Ils notent l’adresse de mon blog et avant de nous quitter, la fille veux absolument que sont copain la prenne en photo avec moi. Que c’est sympathique !
Le retour en avion est une partie de plaisir. Je voyage sur Air France, le service est irréprochable. Nous décollons à 23 heures. Depuis trois mois j’ai été sevré de musique, à part les quelques jours passés à Bali où j’ai pu capter une bonne radio FM. Quel bonheur dans l’avion de pouvoir écouter RFM. J’ai passé de longs moments les yeux fermés, une main sur chaque joue avec les poignets rassemblés au niveau du menton et les majeurs appuyant sur les écouteurs. Que c’est bon ! On a l’impression que la musique arrive juste au milieux du cerveau, c’est divin. Et puis quelle émotion quand Mika a entonné « Love Today », j’ai vraiment prix conscience à quel point j’avais une vie merveilleuse et quelle chance j’avais de vivre tous ces moments fabuleux.
Après un repas commençant par une coupe de champagne en guise d’apéritif, l’extinction des feux est arrivée. Mon heure était passé et les crampes ainsi que les contractions musculaires dues à mon insuffisance rénale m’ont obligées à me lever pour marcher. Je me suis rendu à l’arrière de la cabine et j’ai commencé à discuter avec un steward et une hôtesse. On a parlé de plein de choses et nous en sommes venus à mon aventure, l’hôtesse avait un voisin dialysé qui venait d’être transplanté. Elle comprenait donc parfaitement ce que représentait le chalenge de traverser les océans en solitaire en étant dialysé. Elle m’a demandé de lui prêter la revue « Ca m’intéresse » pour lire l’article. Juste avant de nous poser à Roissy, elle est venue dans l’allée, elle s’est accroupie à côté de moi et en me frottant le bras elle m’a dit : « Je vous souhaite encore pleins de voyages magnifiques avec votre bateau et je vous souhaite également de recevoir un rein rapidement. Vous êtes formidable » Quelle émotion ! Quel bonheur ! Les larmes me sont venues aux yeux. Quelle chance j’ai de recevoir tout cet amour !
Vendredi matin j’ai été à mon bureau mais ensuite j’ai passé trois jours à commater. J’avais froid continuellement, je n’étais bien que sous la couette à dormir. J’ai dormi les matins, les après midi et le soir je devais me coucher très tôt. Par contre à trois heures du matin j’avais les yeux grands ouverts. Aujourd’hui j’ai repris le travail. Ce matin c’était rendez vous à l’hôpital avec le docteur Verger. Ce soir j’ai les résultats, tout va bien, je suis en pleine forme. Je constate toujours que je suis plus en forme lorsque je reviens d’un séjour en mer que lors de mon départ. Le bateau est une bonne thérapie.
Samedi matin j’ai vendu la voiture de mon épouse, comme j’avais vendu mon camping car avant de repartir à Tahiti, nous n’avons plus que les motos pour nous déplacer, mon objectif numéro un est de trouver une nouvelle voiture. Cela devient très urgent.
Je vous laisse là pour ce soir. Un rappel, je repars à Singapour le 13 janvier pour de nouvelles aventures.
A très bientôt.
Jean Louis
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"salut, grand navigateur c’est vrai que c’est fabuleux ce que vous avez fait et ce que vous aller finir de faire: votre tour du monde avec votre dialyse, je vosi que certaines voiles ont donnees des soucis. j’espere vous revoir a paris pendant le salon? de me raconter de belles histoires a ecouter cela me ferait vraiment plaisir. a tres bientot de vous revoir et bon retour a la vie parisienne cordialement fred sintes" Envoyé par SINTES FRED le 02-11-2010 à 21:46
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"je vous suis depuis le courage
mon mari vient de passer 1mois a hopital de rouen on n a eu peur au rejet de son rein des gens formidable tous sais malade " Envoyé par baubion le 02-11-2010 à 21:46
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"salut JL, c est l autre JL. Je t ai laisse un msge sur ton portable juste avant ton arrivee a Paris, je sais bien que le retour est dur et qu il te faut du temps pour aterrir, assimiler les decalages, les differences de temperatures , le retour a la vie " normale" ( laquelle est normale en fait ?) le monde autour de soi, et puis ce sol qui ne bouge pas .. Bon, bon retour, quand tu auras un moment passes un coup de fil, rien ne presse. Content de te savoir de retour en entier, et bravo pour ton exploit. amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 02-11-2010 à 22:11
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"ouf de bon
oof de bonnes nouvelles courage et confiance vous aurez une greffe je vous admire affection roselyneda bientot
nes nouvelles union depe" Envoyé par roselyne demeestere le 03-11-2010 à 10:36
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"Bonjour Jean-Louis. Oct et nov en panne d’ Internet. 16 décembre arrivée de mon fils sa femme et son petit garçon (13 mois) que j avais vu la première fois septembre Et aujourd hui je viens de me remettre a lire cette aventure extraordinaire. Vous nous emportez dans des récits très riches nous rentrons dans votre voyage. Même le retour est émouvant lorsque cette hôtesse vous accroupie vous souhaite beaucoup de voyages j ai eu un pincement au cœur l émotion en pensant au bonheur que vous devez vivre. Et je viens de voir que l aventure recommence le 13 janvier. Tous les soirs j avais mon livre de chevet votre récit et je viens de me dire qu il y a un 2ème tome je vous souhaite santé bonheur et que tous vos vœux se realisent pour cette nouvelle année MARYSE" Envoyé par Maryse MARIE le 10-01-2011 à 13:46
Fri, 12 Nov 2010 19:00:00 GMT - Plus le temps de rien Osny
Fri, 12 Nov 2010 19:00:00 GMT - Plus le temps de rien Osny
19 heures à Cormeilles en Vexin (France)
Bonjour à tous,
C’est fou, je n’ai plus le temps de rien, je suis totalement surbooké et c’est bon. Depuis ma dernière news il s’est passé plein de choses.
Mon premier objectif était d’acheter une voiture car j’avais vendu mon camping car avant de repartir pour Tahiti et en rentrant de Singapour j’ai vendu la voiture de Francine. Il fallait la donner mercredi dernier, nous allions nous retrouver à pieds.
Comme je suis maintenant la moitié du temps à l’autre bout du monde sur mon bateau, j’ai trouvé ridicule d’avoir chacun une grosse voiture. J’ai donc décidé de prendre une grosse voiture pour les longs trajets et une petite Smart pour les petits déplacements quotidiens. Nous allons ainsi nous partager les voitures. Francine se déplace pas mal au quotidien pour faire les visites immobilières, mais ce n’est souvent qu’à deux ou trois kilomètres.
Pour moi la voiture idéale c’est le coupé CL 500 de Mercedes. Il n’existe aucune voiture aussi spacieuse ni aussi confortable. C’est le modèle le plus haut de gamme de la marque à l’étoile. J’en ai trouvé une à Bordeaux. Elle est de couleur bordeaux avec l’intérieur en cuire gris foncé et bois. Très belle, c’est un modèle 2008 avec seulement 19 000 kilomètres.
Quelle expédition pour aller la chercher ! Nous avions décidé qu’étant dans le sud nous pourrions remonter sur Paris en passant par la Camargue pour passer voir nos amis. Nous sommes donc partis une semaine, départ par le TGV vendredi 5 et retour le jeudi 11. C’est donc 21 poches de dialyse qu’il fallait emporter, plus le réchauffeur, plus tout le petit matériel et les habits pour deux personnes. Près de 80 kilos de bagages dans trois valises qu’il a fallu traîner dans les couloirs du métro. Arrivés à la gare Montparnasse, quelle surprise de constater qu’il n’y a pas d’escalator. Il faut monter plusieurs volées d’escaliers avec des valises impossibles à porter par une seule personne. Heureusement que d’autres voyageurs se sont montrés compatissants, merci à eux.
Arrivés à Bordeaux nous avons pris le tram. Que c’est pratique ! Pas étonnant que l’on soit en train d’en installer à nouveau dans toutes les grandes villes. Nous arrivons chez le garagiste, quelle belle voiture. C’est un salon sur roue, une berline luxueuse qui affiche 388 chevaux DIN, 30 chevaux fiscaux, propulsée par un V8 que l’on n’entend même pas. Ce qui me frappe le plus ce sont les sièges avants, une douzaine de réglages pour chaque siège dont la moitié pneumatiques. Une fois réglé, on mémorise la position du siège, du volant, des rétroviseurs … et on peut rappeler celle-ci à tout moment.
Nous partons ensuite pour un périple de deux milles kilomètres où nous allons pouvoir apprécier tous les plus de ce véhicule. Ce qui est frappant c’est le silence, pas de bruit de moteur, pas de bruit d’air, rien. Et puis cette suspension pneumatique, un régal. C’est au moins ma quinzième Mercedes, mais celle-ci est vraiment une marche au dessus de tout ce que je connaissais avant. Je découvre le Distronic, un système révolutionnaire qui permet de ne plus s’occuper ni du frein ni de l’accélérateur. On défini la vitesse maximum que l’on veut atteindre puis la courbe de distance de sécurité et la voiture va gérer toute seule les accélérations et les ralentissements dus au trafic. Dans les embouteillages ou sur l’autoroute, on peut rester les pieds sous le fauteuil, on n’en a plus besoin. C’est un peu stressant au début mais cela fonctionne à merveille. Si l’on est sur la fille de gauche sur l’autoroute et qu’une voiture déboite devant nous brutalement la voiture freine toute seule, violemment parfois, une seule chose à améliorer pour moi, les appels de phares rapides pour manifester son mécontentement auprès de l’automobiliste imprudent. Ce nouveau système peut être comparé en termes de facilité de conduite à l’apport de la boîte de vitesse automatique sur la boîte manuelle.
Nous avons été chez les beaux parents de mon fils à Revel, nous en avons profité pour aller aux champignons dans la forêt noire. Puis visite à mes amis Richard et Montsé en Camargue avant de passer chez Jacky pour parler de notre future balade en Asie. Il part normalement le 13 janvier pour me rejoindre à Singapour. Je dis normalement car il a choisi Singapour Air line, c’est un Airbus 380, volerons t ils encore dans deux mois ?
Dernière étape chez mon beau frère et ma belle sœur près d’Allés avant de rentrer sur Cergy en traversant toutes les Cévennes. Les Cévennes en automne c’est à voir.
Aujourd’hui c’était travail. Mission trouver une Smart. J’en ai trouvé une à Sens, la ville où je suis né et où habite encore ma grande sœur. Nous y partons demain et devons rentrer lundi matin, Francine avec le coupé Mercedes et moi avec la Smart.
Voilà pour aujourd’hui. A bientôt.
Jean Louis
19 heures à Cormeilles en Vexin (France)
Bonjour à tous,
C’est fou, je n’ai plus le temps de rien, je suis totalement surbooké et c’est bon. Depuis ma dernière news il s’est passé plein de choses.
Mon premier objectif était d’acheter une voiture car j’avais vendu mon camping car avant de repartir pour Tahiti et en rentrant de Singapour j’ai vendu la voiture de Francine. Il fallait la donner mercredi dernier, nous allions nous retrouver à pieds.
Comme je suis maintenant la moitié du temps à l’autre bout du monde sur mon bateau, j’ai trouvé ridicule d’avoir chacun une grosse voiture. J’ai donc décidé de prendre une grosse voiture pour les longs trajets et une petite Smart pour les petits déplacements quotidiens. Nous allons ainsi nous partager les voitures. Francine se déplace pas mal au quotidien pour faire les visites immobilières, mais ce n’est souvent qu’à deux ou trois kilomètres.
Pour moi la voiture idéale c’est le coupé CL 500 de Mercedes. Il n’existe aucune voiture aussi spacieuse ni aussi confortable. C’est le modèle le plus haut de gamme de la marque à l’étoile. J’en ai trouvé une à Bordeaux. Elle est de couleur bordeaux avec l’intérieur en cuire gris foncé et bois. Très belle, c’est un modèle 2008 avec seulement 19 000 kilomètres.
Quelle expédition pour aller la chercher ! Nous avions décidé qu’étant dans le sud nous pourrions remonter sur Paris en passant par la Camargue pour passer voir nos amis. Nous sommes donc partis une semaine, départ par le TGV vendredi 5 et retour le jeudi 11. C’est donc 21 poches de dialyse qu’il fallait emporter, plus le réchauffeur, plus tout le petit matériel et les habits pour deux personnes. Près de 80 kilos de bagages dans trois valises qu’il a fallu traîner dans les couloirs du métro. Arrivés à la gare Montparnasse, quelle surprise de constater qu’il n’y a pas d’escalator. Il faut monter plusieurs volées d’escaliers avec des valises impossibles à porter par une seule personne. Heureusement que d’autres voyageurs se sont montrés compatissants, merci à eux.
Arrivés à Bordeaux nous avons pris le tram. Que c’est pratique ! Pas étonnant que l’on soit en train d’en installer à nouveau dans toutes les grandes villes. Nous arrivons chez le garagiste, quelle belle voiture. C’est un salon sur roue, une berline luxueuse qui affiche 388 chevaux DIN, 30 chevaux fiscaux, propulsée par un V8 que l’on n’entend même pas. Ce qui me frappe le plus ce sont les sièges avants, une douzaine de réglages pour chaque siège dont la moitié pneumatiques. Une fois réglé, on mémorise la position du siège, du volant, des rétroviseurs … et on peut rappeler celle-ci à tout moment.
Nous partons ensuite pour un périple de deux milles kilomètres où nous allons pouvoir apprécier tous les plus de ce véhicule. Ce qui est frappant c’est le silence, pas de bruit de moteur, pas de bruit d’air, rien. Et puis cette suspension pneumatique, un régal. C’est au moins ma quinzième Mercedes, mais celle-ci est vraiment une marche au dessus de tout ce que je connaissais avant. Je découvre le Distronic, un système révolutionnaire qui permet de ne plus s’occuper ni du frein ni de l’accélérateur. On défini la vitesse maximum que l’on veut atteindre puis la courbe de distance de sécurité et la voiture va gérer toute seule les accélérations et les ralentissements dus au trafic. Dans les embouteillages ou sur l’autoroute, on peut rester les pieds sous le fauteuil, on n’en a plus besoin. C’est un peu stressant au début mais cela fonctionne à merveille. Si l’on est sur la fille de gauche sur l’autoroute et qu’une voiture déboite devant nous brutalement la voiture freine toute seule, violemment parfois, une seule chose à améliorer pour moi, les appels de phares rapides pour manifester son mécontentement auprès de l’automobiliste imprudent. Ce nouveau système peut être comparé en termes de facilité de conduite à l’apport de la boîte de vitesse automatique sur la boîte manuelle.
Nous avons été chez les beaux parents de mon fils à Revel, nous en avons profité pour aller aux champignons dans la forêt noire. Puis visite à mes amis Richard et Montsé en Camargue avant de passer chez Jacky pour parler de notre future balade en Asie. Il part normalement le 13 janvier pour me rejoindre à Singapour. Je dis normalement car il a choisi Singapour Air line, c’est un Airbus 380, volerons t ils encore dans deux mois ?
Dernière étape chez mon beau frère et ma belle sœur près d’Allés avant de rentrer sur Cergy en traversant toutes les Cévennes. Les Cévennes en automne c’est à voir.
Aujourd’hui c’était travail. Mission trouver une Smart. J’en ai trouvé une à Sens, la ville où je suis né et où habite encore ma grande sœur. Nous y partons demain et devons rentrer lundi matin, Francine avec le coupé Mercedes et moi avec la Smart.
Voilà pour aujourd’hui. A bientôt.
Jean Louis
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"je suis contente d’avoirdes bonnes nouvelles genial la mercedes je l’ai admiré au salon de l’auto les stm:arts sont adorables bravo la famille contente de vous avoir prés d’eux comment vont les petits enfants,?j’ai toujours mal au genou operation trop risquée vue mon ètat de santè pour le reste tout va bien j’ai ma tete dialyse trois fois par semaine bonne contination affectionroselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 14-11-2010 à 17:01
Fri, 19 Nov 2010 19:00:00 GMT - La préparation de ma prochaine ballade Osny
Fri, 19 Nov 2010 19:00:00 GMT - La préparation de ma prochaine ballade Osny
19 heures à Cormeilles en Vexin (France)
Bonjour à tous,
J’ai solutionné mes problèmes de voiture, je peux me consacrer à travailler sur ma prochaine ballade. J’avais envisagé de faire un tour à l’Est de la péninsule Malaise, de monter jusqu’au Cambodge et au Vietnam mais ce n’est pas possible. La saison des cyclones commençant en mai, je n’ai pas le temps de faire l’est puis l’ouest de cette péninsule.
Je vais donc faire la partie ouest, ce qui corresponds mieux à ma route de tour du monde et me rapprochera du cap de Bonne Espérance.
Ma première mission était de me procurer des guides. Nous avons une très grande librairie à Cergy, j’en suis revenu avec une collection impressionnante de « Petits Futés » et de « Guide du routard ».
- La Malaisie - La Thaïlande - La Birmanie - L’Inde du sud - Le Sri Lanka - Les Maldives - Les Seychelles - Mayotte
Mission suivante, aller à la Librairie de la Mer à Paris en essayant cette fois ci de ne pas aller récupérer ma belle voiture à la fourrière de Ballard. Mission accomplie avec succès, je reviens avec l’East Africa Pilot de Delwyn McPhum chez Imray Laurie Norie & Wilson Ltd. C’est un guide pour les côtes du Kenya, de la Tanzanie, du Mozambique, de Madagascar et des Comores (dont fait partie l’île Française de Mayotte).
Depuis le début de la semaine je travail à plein temps sur la préparation de ma ballade. Pour la Malaisie et la Thaïlande, pas de problèmes, je vais longer la côte, ces deux pays sont très ouverts, pas besoin de visa, le passeport suffit. J’ai le guide nautique « Océan Indien », pas terrible, il n’y a que les quelques endroits principaux, essentiellement Langkawi et Phuket. Mais j’ai une cartographie détaillée et comme il n’y a rien d’autre je vais me débrouiller avec cela. Au départ je dois remonter le fameux détroit de Malacca, l’une des plus importantes voies de navigation au monde, une zone privilégiée pour la piraterie. Je veux absolument visiter Kuala Lumpur en Malaisie. Ce n’est pas loin de la côte, à une cinquantaine de kilomètres. La religion officielle de la Malaisie est l’islam, pratiquée à 53%, elle cohabite avec une grande diversité d’autres religions. J’aime bien connaître la religion principale d’un pays avant de m’y rendre, c’est très important dans la façon d’être des habitants.
Après la Malaisie avec Penang, « la perle de l’orient » et l’île de Langkawi dont le nouveau « Langkawi cable car », une télécabine proposant une vue époustouflante, je vais longer le sud ouest de la Thaïlande et toutes ses îles merveilleusement sauvages dans la mer d’Andaman, puis des îles plus connues, en particulier les îles de Ko Phi Phi et la très médiatique Ko Lanta. Ce sera ensuite la région de Phuket baignée par de somptueuses eaux turquoise et ses multiples parcs nationaux maritimes. Avant de quitter la Thaïlande j’ai prévu une petite visite à Bangkok, 90 euros environ le trajet aller et retour en avion depuis Phuket. Un nouveau pays, une nouvelle religion, ici c’est le bouddhisme à 95%. La Thaïlande est une royauté avec le plus vieux monarque du monde, le roi Bhumibol.
J’aurai vraiment aimé visiter la Birmanie (Le Myanmar en fait) et surtout la ville de Rangoon (Yangon) avec ses pagodes magnifiques en particulier la superbe pagode Shewedagon couverte d’or et ce restaurant étonnant, le Karaweik Palace, une barge en forme de dragon, couvert d’or lui aussi, sur le lac Kandawgyi. Malheureusement ce pays est une dictature militaire et il est très difficile de s’y rendre. J’ai appelé l’ambassade et on ne peut pas arriver dans ce pays par la mer, il n’y a qu’une entrée possible, l’aéroport internationale. Peut être puis je m’y rendre d’un coup d’avion lorsque je serais à Bangkok, le problème c’est bien entendu la partie logistique du transport des poches de dialyse, à raison d’une dizaine de kilos par jour, on arrive très vite au maximum admis dans les avions. Je vais néanmoins réfléchir à tout cela. Il y a un autre problème en Birmanie, il n’y a pas de carte bleue, il faut arriver avec des dollars américains et en plus il faut des billets neufs, sans pliure ni taches !!!!
De Phuket je vais tirer directement sur Port Blair, dans les îles Andaman. Ces îles rattachées à l’Inde, se trouvent au milieu de la mer éponyme. C’est d’après Marco Polo le pays des chasseurs de têtes. Encore aujourd’hui certaines îles restent des réserves pour des peuples en voie de disparition. Par exemple les « Sentinelles » qui vivent sur l’île du même nom ne représentent plus aujourd’hui que quelques dizaines d’individus, c’est le peuple le plus isolé du monde, ils n’ont établis aucun contact amical avec le monde extérieur. Après le tsunami du 26 décembre 2004 qui a fait plus de 7000 morts dans ces îles, le gouvernement a envoyé un hélicoptère survoler l’île et tout le monde à été soulagé lorsque celui-ci a été pris pour cible par des flèches tirées par les habitants.
Après quelques jours passés dans ce paradis, traversée du golfe du Bengale, environ 730 miles, pour atterrir en Inde, du côté de Pondichéry. Visite du sud de l’Inde en suivant la côte jusqu’à Cochin puis direction le Sri Lanka, plus connue par les anciens sous le nom de Ceylan où j’espère pouvoir laisser mon bateau dans le port de Galle. Toutes les infrastructures ont été démolies par le tsunami de décembre 2004 qui a fait plusieurs milliers de victimes dans la ville. Une marina est actuellement en construction, au 15 octobre les pontons avait été reçus, il reste à les installer. Je pense que cela sera fait fin mars lorsque je vais arriver.
Un des problèmes importants à résoudre : le visa pour l’Inde. J’ai passé une journée complète pour faire le dossier. Un exemple de difficulté, les chèques personnels ou de société ne sont pas acceptés, pour 84 euros, il faut impérativement un chèque de banque ou bien un mandat postal !!!
Je pars le 13 janvier et espère rentre mi mars.
J’ai approvisionné de quoi faire une révision de mon moteur principal. Comme j’ai 2500 heures je vais refaire la distribution. C’est assez facile, il s’agit de changer la courroie ainsi que le roulement et le tendeur. Il n’est pas nécessaire de changer la pompe à eau comme sur les voitures.
Voilà pour cette semaine,
A bientôt.
Jean Louis
19 heures à Cormeilles en Vexin (France)
Bonjour à tous,
J’ai solutionné mes problèmes de voiture, je peux me consacrer à travailler sur ma prochaine ballade. J’avais envisagé de faire un tour à l’Est de la péninsule Malaise, de monter jusqu’au Cambodge et au Vietnam mais ce n’est pas possible. La saison des cyclones commençant en mai, je n’ai pas le temps de faire l’est puis l’ouest de cette péninsule.
Je vais donc faire la partie ouest, ce qui corresponds mieux à ma route de tour du monde et me rapprochera du cap de Bonne Espérance.
Ma première mission était de me procurer des guides. Nous avons une très grande librairie à Cergy, j’en suis revenu avec une collection impressionnante de « Petits Futés » et de « Guide du routard ».
- La Malaisie - La Thaïlande - La Birmanie - L’Inde du sud - Le Sri Lanka - Les Maldives - Les Seychelles - Mayotte
Mission suivante, aller à la Librairie de la Mer à Paris en essayant cette fois ci de ne pas aller récupérer ma belle voiture à la fourrière de Ballard. Mission accomplie avec succès, je reviens avec l’East Africa Pilot de Delwyn McPhum chez Imray Laurie Norie & Wilson Ltd. C’est un guide pour les côtes du Kenya, de la Tanzanie, du Mozambique, de Madagascar et des Comores (dont fait partie l’île Française de Mayotte).
Depuis le début de la semaine je travail à plein temps sur la préparation de ma ballade. Pour la Malaisie et la Thaïlande, pas de problèmes, je vais longer la côte, ces deux pays sont très ouverts, pas besoin de visa, le passeport suffit. J’ai le guide nautique « Océan Indien », pas terrible, il n’y a que les quelques endroits principaux, essentiellement Langkawi et Phuket. Mais j’ai une cartographie détaillée et comme il n’y a rien d’autre je vais me débrouiller avec cela. Au départ je dois remonter le fameux détroit de Malacca, l’une des plus importantes voies de navigation au monde, une zone privilégiée pour la piraterie. Je veux absolument visiter Kuala Lumpur en Malaisie. Ce n’est pas loin de la côte, à une cinquantaine de kilomètres. La religion officielle de la Malaisie est l’islam, pratiquée à 53%, elle cohabite avec une grande diversité d’autres religions. J’aime bien connaître la religion principale d’un pays avant de m’y rendre, c’est très important dans la façon d’être des habitants.
Après la Malaisie avec Penang, « la perle de l’orient » et l’île de Langkawi dont le nouveau « Langkawi cable car », une télécabine proposant une vue époustouflante, je vais longer le sud ouest de la Thaïlande et toutes ses îles merveilleusement sauvages dans la mer d’Andaman, puis des îles plus connues, en particulier les îles de Ko Phi Phi et la très médiatique Ko Lanta. Ce sera ensuite la région de Phuket baignée par de somptueuses eaux turquoise et ses multiples parcs nationaux maritimes. Avant de quitter la Thaïlande j’ai prévu une petite visite à Bangkok, 90 euros environ le trajet aller et retour en avion depuis Phuket. Un nouveau pays, une nouvelle religion, ici c’est le bouddhisme à 95%. La Thaïlande est une royauté avec le plus vieux monarque du monde, le roi Bhumibol.
J’aurai vraiment aimé visiter la Birmanie (Le Myanmar en fait) et surtout la ville de Rangoon (Yangon) avec ses pagodes magnifiques en particulier la superbe pagode Shewedagon couverte d’or et ce restaurant étonnant, le Karaweik Palace, une barge en forme de dragon, couvert d’or lui aussi, sur le lac Kandawgyi. Malheureusement ce pays est une dictature militaire et il est très difficile de s’y rendre. J’ai appelé l’ambassade et on ne peut pas arriver dans ce pays par la mer, il n’y a qu’une entrée possible, l’aéroport internationale. Peut être puis je m’y rendre d’un coup d’avion lorsque je serais à Bangkok, le problème c’est bien entendu la partie logistique du transport des poches de dialyse, à raison d’une dizaine de kilos par jour, on arrive très vite au maximum admis dans les avions. Je vais néanmoins réfléchir à tout cela. Il y a un autre problème en Birmanie, il n’y a pas de carte bleue, il faut arriver avec des dollars américains et en plus il faut des billets neufs, sans pliure ni taches !!!!
De Phuket je vais tirer directement sur Port Blair, dans les îles Andaman. Ces îles rattachées à l’Inde, se trouvent au milieu de la mer éponyme. C’est d’après Marco Polo le pays des chasseurs de têtes. Encore aujourd’hui certaines îles restent des réserves pour des peuples en voie de disparition. Par exemple les « Sentinelles » qui vivent sur l’île du même nom ne représentent plus aujourd’hui que quelques dizaines d’individus, c’est le peuple le plus isolé du monde, ils n’ont établis aucun contact amical avec le monde extérieur. Après le tsunami du 26 décembre 2004 qui a fait plus de 7000 morts dans ces îles, le gouvernement a envoyé un hélicoptère survoler l’île et tout le monde à été soulagé lorsque celui-ci a été pris pour cible par des flèches tirées par les habitants.
Après quelques jours passés dans ce paradis, traversée du golfe du Bengale, environ 730 miles, pour atterrir en Inde, du côté de Pondichéry. Visite du sud de l’Inde en suivant la côte jusqu’à Cochin puis direction le Sri Lanka, plus connue par les anciens sous le nom de Ceylan où j’espère pouvoir laisser mon bateau dans le port de Galle. Toutes les infrastructures ont été démolies par le tsunami de décembre 2004 qui a fait plusieurs milliers de victimes dans la ville. Une marina est actuellement en construction, au 15 octobre les pontons avait été reçus, il reste à les installer. Je pense que cela sera fait fin mars lorsque je vais arriver.
Un des problèmes importants à résoudre : le visa pour l’Inde. J’ai passé une journée complète pour faire le dossier. Un exemple de difficulté, les chèques personnels ou de société ne sont pas acceptés, pour 84 euros, il faut impérativement un chèque de banque ou bien un mandat postal !!!
Je pars le 13 janvier et espère rentre mi mars.
J’ai approvisionné de quoi faire une révision de mon moteur principal. Comme j’ai 2500 heures je vais refaire la distribution. C’est assez facile, il s’agit de changer la courroie ainsi que le roulement et le tendeur. Il n’est pas nécessaire de changer la pompe à eau comme sur les voitures.
Voilà pour cette semaine,
A bientôt.
Jean Louis
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"passionnant votre itinéraire mes petires filles d" amérique vont tréssouventen inde je suis en pays de connaissance mon atlas reste ouvert merci d’avoir pris le temps de nous écrirea bientot et affection roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 21-11-2010 à 17:24
Fri, 27 Nov 2010 19:00:00 GMT - L’hiver à Paris Osny
Fri, 27 Nov 2010 19:00:00 GMT - L’hiver à Paris Osny
19 heures à Cormeilles en Vexin (France)
Bonjour à tous,
Brrrrr ! C’est l’hiver à Paris et je regrette la chaleur des tropiques. J’ai beaucoup de mal à supporter. J’aime bien la neige mais quand elle reste au sol et qu’il y en a épais. Quand il fait froid, que le vent souffle et qu’il faut travailler ce n’est pas drôle.
Heureusement qu’il y a les petits enfants. J’en profite à fond. Dans la semaine je suis allé chercher mon petit fils, Matis, à la sortie de l’école. Nous avons passé la soirée ensemble, c’était un grand moment de bonheur. Tant que l’on n’a pas connu ce bonheur, on ne peut pas imaginer tout l’amour et tous les sentiments extraordinaires que l’on ressent à vivre à côté de ses petits enfants.
Nous sommes très proche l’un de l’autre. C’est peut être lié au fait que pendant mes périodes en mer il me manque et je lui manque. Il a trois ans et demi. Nous bricolions ensemble sur la Smart et comme j’avais du mal à faire ce que je voulais, j’ai lâché un jurons. Il m’a dit « Pépé, il ne faut pas dire de gros mots »
Sa grand-mère qui passait l’aspirateur dans la Mercedes, n’a entendu que la réplique de Matis. Elle dit « Il a dit un gros mot ? » et Matis a répondu « Non, il a dit mince ». J’étais sidéré, à trois ans et demi, cela m’a bluffé.
Nous avons passé la soirée à construire une fusée. Il a adoré, nous l’avons déjà emmené plusieurs fois au musé de l’air et de l’espace au Bourget, sa mère également, il est en plein dans sa période fusée. C’est une vraie fusée, d’une quarantaine de centimètres, avec une rampe de lancement et une poignée de commande pour l’allumage électrique. Il ne nous reste plus qu’à la lancer. Je lui ai promis que ce sera lui qui appuiera sur le bouton.
Sinon, je travail à fond. J’ai créé une association. Elle s’appel « Vivre sous dialyse » et son objet est de fournir aux futurs dialysés des témoignages sur la vie au quotidien sous dialyse, que ce soit en hémodialyse ou en dialyse péritonéale. Site Internet, conférences, diffusion dans les médias, publications, que ceux qui souhaitent y adhérer n’hésitent pas à me contacter. J’ai trop souffert de n’avoir pas eu cette information, je voudrais que tout futur dialysé sache que l’on peut continuer à vivre normalement sa vie même en étant dialysé.
Mardi prochain, le 30 novembre, j’interviens dans une table ronde lors des Rencontres du Progrès médicale à l’institut Pasteur, je vous raconterais. J’ai également été contacté par une association de Loire Atlantique qui gère un millier de dialysé. Ils souhaitent des conseils pour organiser une aventure en bateau. Je n’en sais pas plus pour l’instant.
Je consacre beaucoup de temps à préparer ma prochaine ballade. J’ai relancé le maître voilier car le temps tourne et il n’a pas encore attaqué. Pour le carénage du bateau j’ai des difficultés car je ne vais pas pouvoir le faire à Singapour, il y a deux endroits où l’on peut sortir le bateau mais ils veulent faire le carénage eux même et cela ne me va pas, je ne suis pas encore manchot. Je pense que je pourrais le faire à Phuket.
Nous serons trois à bord pour aller jusqu’à Phuket, puis Francine rentrera et je continuerai avec Jacky jusqu’au Sri Lanka où j’espère arriver mi mars. J’y laisserai le bateau pour revenir début mai et traverser l’océan Indien en solitaire. J’aimerai rallier la Réunion en passant par l’île Maurice ou bien l’île de Mayotte ce qui me permettrai ensuite d’aller en Tanzanie. J’ai vraiment envie de passer par l’île de Zanzibar, ce nom est trop beau et me fait trop rêver.
J’ai organisé notre visite de Bangkok. Le 2 février nous prenons l’avion à Phuket à 6h15 pour Bangkok, une petite heure de vol. Puis nous repartons de Bangkok le 3 au soir pour atterrir une heure plus tard à Rangoon en Birmanie. Nous y passons deux nuits et repartons le 5 au soir pour Phuket via Bangkok où nous laissons Francine qui repart sur Paris le lendemain matin en passant par New Dehli.
Je suis extrêmement surpris par le faible prix des billets d’avion. Cela a énormément chuté et on peut maintenant se promener dans le monde entier pour vraiment pas cher. C’est moins cher d’aller à Bangkok en avion (350€) que d’aller de Paris à Marseille en voiture ! L’aller et retour Phuket Bangkok est à 100€ et l’aller et retour Bangkok Rangoon est à 130€ ! Quand on sait que l’on peut trouver à se loger sur place ou bien prendre un repas pour quelques euros, il ne faut vraiment pas se priver. C’est encore une fois Internet qui a permis tous ces progrès, bien sûr il faut y consacrer un peu de temps pour trouver les bons plans mais que c’est bon. Un rêve partagé par une majorité n’est il pas de voyager ?
Voilà pour aujourd’hui.
A bientôt
Jean Louis
19 heures à Cormeilles en Vexin (France)
Bonjour à tous,
Brrrrr ! C’est l’hiver à Paris et je regrette la chaleur des tropiques. J’ai beaucoup de mal à supporter. J’aime bien la neige mais quand elle reste au sol et qu’il y en a épais. Quand il fait froid, que le vent souffle et qu’il faut travailler ce n’est pas drôle.
Heureusement qu’il y a les petits enfants. J’en profite à fond. Dans la semaine je suis allé chercher mon petit fils, Matis, à la sortie de l’école. Nous avons passé la soirée ensemble, c’était un grand moment de bonheur. Tant que l’on n’a pas connu ce bonheur, on ne peut pas imaginer tout l’amour et tous les sentiments extraordinaires que l’on ressent à vivre à côté de ses petits enfants.
Nous sommes très proche l’un de l’autre. C’est peut être lié au fait que pendant mes périodes en mer il me manque et je lui manque. Il a trois ans et demi. Nous bricolions ensemble sur la Smart et comme j’avais du mal à faire ce que je voulais, j’ai lâché un jurons. Il m’a dit « Pépé, il ne faut pas dire de gros mots »
Sa grand-mère qui passait l’aspirateur dans la Mercedes, n’a entendu que la réplique de Matis. Elle dit « Il a dit un gros mot ? » et Matis a répondu « Non, il a dit mince ». J’étais sidéré, à trois ans et demi, cela m’a bluffé.
Nous avons passé la soirée à construire une fusée. Il a adoré, nous l’avons déjà emmené plusieurs fois au musé de l’air et de l’espace au Bourget, sa mère également, il est en plein dans sa période fusée. C’est une vraie fusée, d’une quarantaine de centimètres, avec une rampe de lancement et une poignée de commande pour l’allumage électrique. Il ne nous reste plus qu’à la lancer. Je lui ai promis que ce sera lui qui appuiera sur le bouton.
Sinon, je travail à fond. J’ai créé une association. Elle s’appel « Vivre sous dialyse » et son objet est de fournir aux futurs dialysés des témoignages sur la vie au quotidien sous dialyse, que ce soit en hémodialyse ou en dialyse péritonéale. Site Internet, conférences, diffusion dans les médias, publications, que ceux qui souhaitent y adhérer n’hésitent pas à me contacter. J’ai trop souffert de n’avoir pas eu cette information, je voudrais que tout futur dialysé sache que l’on peut continuer à vivre normalement sa vie même en étant dialysé.
Mardi prochain, le 30 novembre, j’interviens dans une table ronde lors des Rencontres du Progrès médicale à l’institut Pasteur, je vous raconterais. J’ai également été contacté par une association de Loire Atlantique qui gère un millier de dialysé. Ils souhaitent des conseils pour organiser une aventure en bateau. Je n’en sais pas plus pour l’instant.
Je consacre beaucoup de temps à préparer ma prochaine ballade. J’ai relancé le maître voilier car le temps tourne et il n’a pas encore attaqué. Pour le carénage du bateau j’ai des difficultés car je ne vais pas pouvoir le faire à Singapour, il y a deux endroits où l’on peut sortir le bateau mais ils veulent faire le carénage eux même et cela ne me va pas, je ne suis pas encore manchot. Je pense que je pourrais le faire à Phuket.
Nous serons trois à bord pour aller jusqu’à Phuket, puis Francine rentrera et je continuerai avec Jacky jusqu’au Sri Lanka où j’espère arriver mi mars. J’y laisserai le bateau pour revenir début mai et traverser l’océan Indien en solitaire. J’aimerai rallier la Réunion en passant par l’île Maurice ou bien l’île de Mayotte ce qui me permettrai ensuite d’aller en Tanzanie. J’ai vraiment envie de passer par l’île de Zanzibar, ce nom est trop beau et me fait trop rêver.
J’ai organisé notre visite de Bangkok. Le 2 février nous prenons l’avion à Phuket à 6h15 pour Bangkok, une petite heure de vol. Puis nous repartons de Bangkok le 3 au soir pour atterrir une heure plus tard à Rangoon en Birmanie. Nous y passons deux nuits et repartons le 5 au soir pour Phuket via Bangkok où nous laissons Francine qui repart sur Paris le lendemain matin en passant par New Dehli.
Je suis extrêmement surpris par le faible prix des billets d’avion. Cela a énormément chuté et on peut maintenant se promener dans le monde entier pour vraiment pas cher. C’est moins cher d’aller à Bangkok en avion (350€) que d’aller de Paris à Marseille en voiture ! L’aller et retour Phuket Bangkok est à 100€ et l’aller et retour Bangkok Rangoon est à 130€ ! Quand on sait que l’on peut trouver à se loger sur place ou bien prendre un repas pour quelques euros, il ne faut vraiment pas se priver. C’est encore une fois Internet qui a permis tous ces progrès, bien sûr il faut y consacrer un peu de temps pour trouver les bons plans mais que c’est bon. Un rêve partagé par une majorité n’est il pas de voyager ?
Voilà pour aujourd’hui.
A bientôt
Jean Louis
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"il est adorable matis lorsque je dirai un gros mot je penserai à lui et je dirai mince il re ssemble a son grand’pere son humourl’ associationm’intéressej’attends des nouvelles et la puce comment va t’elle?affection roselyne d " Envoyé par roselynedemeesteredroselyne le 27-11-2010 à 18:04
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"Malgré les bas prix des billets d’avion, il faut tout de même penser à la quantité considérable de carbone que ces voyages occasionnent ... et les limiter si possible ! :) Le bateau est certainement plus doux comme mode de transport." Envoyé par lap le 30-11-2010 à 11:28
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"toujours aussi sympa de te lire a auckland l’ete est la et le boulot devrait commencer bientot A+" Envoyé par jaco le 30-11-2010 à 20:12
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"toujours tres interessant de te lire. Ton petit fils Matis est adorable. Quand passeras tu pres de la Chine? Je pourrai te voir probablement. A tres bientot de te lire. Gros bisous a toi et egalement a Francine." Envoyé par Li junrong le 04-12-2010 à 05:28
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"Matis tu feras attention lorsque tu appuieras sur le bouton du lanceur de fusée regarde bien si la fusée n est pas dirigée vers le rond point. Car c est la que j habite et je tiens un peu a ma maison. Bisous" Envoyé par Maryse le 10-01-2011 à 14:01
Fri, 04 Dec 2010 19:00:00 GMT - Des actions pour la Dialyse Péritonéale Osny
Fri, 04 Dec 2010 19:00:00 GMT - Des actions pour la Dialyse Péritonéale Osny
19 heures à Cormeilles en Vexin (France)
Bonjour à tous,
Brrrrrr !!! C’est toujours l’hiver. On est sous la neige depuis huit jours, dur dur lorsque l’on est habitué à la chaleur des tropiques, la cheminée marche à fond et cet après midi j’ai décoré le sapin, activité toujours aussi sympa.
Comme je vous l’ai dit j’ai créé une association, « Vivre sous Dialyse » car il y a un gouffre entre ce que le grand public et surtout les futurs dialysés pensent de ce qu’est la vie sous dialyse et la vérité de ma vie actuelle.
Lorsqu’il m’est apparu que j’allais être dialysé prochainement, comme beaucoup, je me suis mis devant mon ordinateur et dans Google j’ai tapé « Dialyse ». Après m’être informé sur les deux méthodes de dialyse dont aucune des deux ne me satisfaisait à priori, car dans les deux cas il me semblait que j’allais perdre ma précieuse liberté, je me suis rendu sur les forums pour essayer de voir ce que les dialysés pensaient de leur sort.
L’horreur! Dans ces forums, seuls les mécontents se manifestent et du coup, on a une image très noire de la vie sous dialyse. Avec « Vivre sous dialyse » je veux lutter contre cette mauvaise information en permettant à tous de s’exprimer, et surtout pour inciter tous ceux qui ont une vie quasi normale à faire part de leur expérience et à décrire comment ils ont réussis à surmonter les difficultés.
Je tiens également à lutter contre les informations tout à fait fausse qui sont diffusées, parfois même par des personnes que l’on pense très averties sur le sujet et qui font, du coup, encore plus de mal.
Je découvre par exemple dans le journal « Le Monde » de vendredi 3 décembre un article intitulé « La révision de la loi bioéthique doit elle servir à sauver des vies ? » par Yvanie Caillé, animatrice de l’association Renaloo.
J’ai du respect pour cette personne. Son site Internet est très visité et il apporte un grand nombre d’informations aux futurs dialysés. Cependant cet article qui part d’une bonne intention propage des informations tout à fait fausse, susceptibles de faire beaucoup de tord aux populations concernées par l’insuffisance rénale chronique.
De ma fenêtre, avec mon expérience, je ne peux que m'insurger quand elle écrit :
" Elle représente (les greffes rénales), pour des milliers de malades, l'unique espoir non seulement de survivre, mais aussi de retrouver une existence simplement normale."
"...laisser s'épuiser et mourir leurs malades sur des listes d'attente."
"... le législateur prive sciemment des milliers de malades du seul traitement qui pourrait les sauver"
"On oublie de rappeler que l'espérance de survie d'un malade pris en charge en dialyse en France n'excède pas cinq ans, et avec quelle qualité de vie…"
Cela me fait bondir, car on ne peut, pour faire avancer la cause louable qu’est la greffe de rein d’un donneur vivant, propager des fausses informations et être aussi loin de la vérité
Non seulement on peut vivre pratiquement normalement sous dialyse mais on peut vivre très longtemps. Je connais personnellement des personnes hémodialysées depuis plus de trente ans, et il en est de même pour des dialysés en dialyse péritonéale.
Si je prends mon cas personnel, j’ai une qualité de vie normale. J’ai déjà fait les trois quart du tour du monde à la voile en solitaire sous dialyse. Que puis-je espérer de mieux, si ce n’est de terminer mon tour du monde. Aujourd’hui, les difficultés pour terminer celui ci sont plus maritimes que médicales. Je vie une vie tout à fait normale, je n’ai absolument pas l’impression de réaliser un exploit, je vie normalement la vie qui est la mienne et c’est tout.
Je crois que face à l’insuffisance rénale chronique, il n’y a pas une solution miracle, mais plusieurs solutions, la dialyse péritonéale, l’hémodialyse et la greffe de rein (qui n’est pas définitive car souvent le rein greffé fini par être rejeté). Chaque solution peut apporter un plus à un moment donné à une personne donnée. Restons les yeux ouverts, faisons part de nos expérience mais gardons nous de donner des avis sur ce que nous ne connaissons pas.
Au niveau médiatique, j’ai eu l’occasion de participer à une table ronde à l’Institut Pasteur dans le cadre des Rencontres du Progrès Médicale. Un article va paraître sur la revue du SNITEM.
L’animateur médiateur de ces Rencontres était Bruno Rougier, le journaliste de France Info. Nous devons nous revoir pour faire un sujet sur France Info au moment de Noël.
Par ailleurs, je me rends sur le stand de Voiles et Voiliers au salon nautique afin de préparer un sujet dans cette grande revue.
Enfin, mon aventure a été abordée dans la revue américaine PM360 diffusée à 17 000 exemplaires. La société Baxter qui me fournit les poches de dialyse a été élue « Companie of the year » Un texte de deux pages, élogieux pour la société Baxter, se terminait par :
« Finally, Baxter also pulled off the marketing coup of the year, thanks to one tough Frenchman …… » et suivait un texte sur la liberté qu’apporte la dialyse péritonéale.
Pas très bon en langue anglaise, j’ai cherché la traduction de « tough » c’est : « Ferme. Dur. Résistant. Coriace. Solide. Rude. Difficile. Acharné. Apre ». Bon, je n’adhère pas à tous ces adjectifs, j’ai simplement envie de vivre normalement ma vie et de profiter au maximum de celle-ci.
Je mettrais cette revue sur le blog lorsque je l’aurais reçue.
Ce matin j’ai reçue en retour mon passeport avec le visa pour l’Inde. Je vais pouvoir l’envoyer pour obtenir le visa pour la Birmanie.
Voilà pour cette semaine.
A bientôt.
Jean Louis
19 heures à Cormeilles en Vexin (France)
Bonjour à tous,
Brrrrrr !!! C’est toujours l’hiver. On est sous la neige depuis huit jours, dur dur lorsque l’on est habitué à la chaleur des tropiques, la cheminée marche à fond et cet après midi j’ai décoré le sapin, activité toujours aussi sympa.
Comme je vous l’ai dit j’ai créé une association, « Vivre sous Dialyse » car il y a un gouffre entre ce que le grand public et surtout les futurs dialysés pensent de ce qu’est la vie sous dialyse et la vérité de ma vie actuelle.
Lorsqu’il m’est apparu que j’allais être dialysé prochainement, comme beaucoup, je me suis mis devant mon ordinateur et dans Google j’ai tapé « Dialyse ». Après m’être informé sur les deux méthodes de dialyse dont aucune des deux ne me satisfaisait à priori, car dans les deux cas il me semblait que j’allais perdre ma précieuse liberté, je me suis rendu sur les forums pour essayer de voir ce que les dialysés pensaient de leur sort.
L’horreur! Dans ces forums, seuls les mécontents se manifestent et du coup, on a une image très noire de la vie sous dialyse. Avec « Vivre sous dialyse » je veux lutter contre cette mauvaise information en permettant à tous de s’exprimer, et surtout pour inciter tous ceux qui ont une vie quasi normale à faire part de leur expérience et à décrire comment ils ont réussis à surmonter les difficultés.
Je tiens également à lutter contre les informations tout à fait fausse qui sont diffusées, parfois même par des personnes que l’on pense très averties sur le sujet et qui font, du coup, encore plus de mal.
Je découvre par exemple dans le journal « Le Monde » de vendredi 3 décembre un article intitulé « La révision de la loi bioéthique doit elle servir à sauver des vies ? » par Yvanie Caillé, animatrice de l’association Renaloo.
J’ai du respect pour cette personne. Son site Internet est très visité et il apporte un grand nombre d’informations aux futurs dialysés. Cependant cet article qui part d’une bonne intention propage des informations tout à fait fausse, susceptibles de faire beaucoup de tord aux populations concernées par l’insuffisance rénale chronique.
De ma fenêtre, avec mon expérience, je ne peux que m'insurger quand elle écrit :
" Elle représente (les greffes rénales), pour des milliers de malades, l'unique espoir non seulement de survivre, mais aussi de retrouver une existence simplement normale."
"...laisser s'épuiser et mourir leurs malades sur des listes d'attente."
"... le législateur prive sciemment des milliers de malades du seul traitement qui pourrait les sauver"
"On oublie de rappeler que l'espérance de survie d'un malade pris en charge en dialyse en France n'excède pas cinq ans, et avec quelle qualité de vie…"
Cela me fait bondir, car on ne peut, pour faire avancer la cause louable qu’est la greffe de rein d’un donneur vivant, propager des fausses informations et être aussi loin de la vérité
Non seulement on peut vivre pratiquement normalement sous dialyse mais on peut vivre très longtemps. Je connais personnellement des personnes hémodialysées depuis plus de trente ans, et il en est de même pour des dialysés en dialyse péritonéale.
Si je prends mon cas personnel, j’ai une qualité de vie normale. J’ai déjà fait les trois quart du tour du monde à la voile en solitaire sous dialyse. Que puis-je espérer de mieux, si ce n’est de terminer mon tour du monde. Aujourd’hui, les difficultés pour terminer celui ci sont plus maritimes que médicales. Je vie une vie tout à fait normale, je n’ai absolument pas l’impression de réaliser un exploit, je vie normalement la vie qui est la mienne et c’est tout.
Je crois que face à l’insuffisance rénale chronique, il n’y a pas une solution miracle, mais plusieurs solutions, la dialyse péritonéale, l’hémodialyse et la greffe de rein (qui n’est pas définitive car souvent le rein greffé fini par être rejeté). Chaque solution peut apporter un plus à un moment donné à une personne donnée. Restons les yeux ouverts, faisons part de nos expérience mais gardons nous de donner des avis sur ce que nous ne connaissons pas.
Au niveau médiatique, j’ai eu l’occasion de participer à une table ronde à l’Institut Pasteur dans le cadre des Rencontres du Progrès Médicale. Un article va paraître sur la revue du SNITEM.
L’animateur médiateur de ces Rencontres était Bruno Rougier, le journaliste de France Info. Nous devons nous revoir pour faire un sujet sur France Info au moment de Noël.
Par ailleurs, je me rends sur le stand de Voiles et Voiliers au salon nautique afin de préparer un sujet dans cette grande revue.
Enfin, mon aventure a été abordée dans la revue américaine PM360 diffusée à 17 000 exemplaires. La société Baxter qui me fournit les poches de dialyse a été élue « Companie of the year » Un texte de deux pages, élogieux pour la société Baxter, se terminait par :
« Finally, Baxter also pulled off the marketing coup of the year, thanks to one tough Frenchman …… » et suivait un texte sur la liberté qu’apporte la dialyse péritonéale.
Pas très bon en langue anglaise, j’ai cherché la traduction de « tough » c’est : « Ferme. Dur. Résistant. Coriace. Solide. Rude. Difficile. Acharné. Apre ». Bon, je n’adhère pas à tous ces adjectifs, j’ai simplement envie de vivre normalement ma vie et de profiter au maximum de celle-ci.
Je mettrais cette revue sur le blog lorsque je l’aurais reçue.
Ce matin j’ai reçue en retour mon passeport avec le visa pour l’Inde. Je vais pouvoir l’envoyer pour obtenir le visa pour la Birmanie.
Voilà pour cette semaine.
A bientôt.
Jean Louis
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"je lis votre message moi j ai la preuve dialyse et maintenant greffe depuis 4ans en fevrier vous vives mon mari va passer les fetes de noel a rouen il a eu un probleme d infection et va etre operer d une urethere d un rein qui ne fonctionne plus mais il vie il et jeune voila les articles il faut pas les lires moi j ai preuve vivante toutes jours vous aussi vous avez le courage sais pour sa qui faut des gens comme vous et mon epoux en plus nous habitons pas loin mais internet tres bien courage a tous sais gens il n e faut pas baisser les bras les gens se renferme sur toutes maladies heureusement que tous le monde et pas pareils vous etre des modele la vie continue et avec petit fils de 4ans il bouter mon mari et mon mari travail dur un plombier jamais un repos seulement en se moment suite a son infection les gens dis qu il es remarquable meme ou il est suvie a rouen courage a des gens comme vous la vie et belle " Envoyé par baubion le 05-12-2010 à 14:27
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"la conférence de l’école de psychothérapie institutionnelle avait pour thème : " ma vie vaut elle d’être vécue ?" la question de l’hémodialyse y a été évoquée dans cette conférence dans le sens où que vaut la notion de "valeur de la vie" dans les choix que doivent faire les médecins face aux différentes situations qu’ils rencontrent "brancher, débrancher des comas plus ou moins dépassés" par exemple... bon un peu philosophique... mais un pue plus qu’intéressant...tu es la preuve vivante que l’on ne peut pas débattre de la valeur de la vie sans entendre le vivant qui la vit ( une histoire de résilence sans doute)... à plus patrikc" Envoyé par berthier le 07-12-2010 à 05:34
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"passionnantvotre messageet toujours réconfortantpour les dialysées bon salon nautique avec matisj’aurai aimer yaller ..affection roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 07-12-2010 à 17:19
Tue, 07 Dec 2010 19:00:00 GMT - Emotions extraordinaires pour une vie pas ordinaire Osny
Tue, 07 Dec 2010 19:00:00 GMT - Emotions extraordinaires pour une vie pas ordinaire Osny
19 heures à Cormeilles en Vexin (France)
Bonjour à tous,
Enormes, monstrueux, incroyables, je n’ai pas d’adjectifs pour qualifier les sentiments vécus lors de cette soirée et cette nuit de folie. Je vais vous planter le décor :
On est dimanche soir, je me rends à une soirée de marins organisée par Pierre-Yves, mon ami, néphrologue à Quimper et chef de bord à la fameuse école des Glénans. La soirée a un but, fêter dignement mon escale de Singapour et pour cela un concours d’Irish Coffee a été organisé.
Je suis sur le périphérique Parisien, près de la porte de Bercy, énervé car englué dans les embouteillages. Il est 19 heures 30 et je suis en retard. Le téléphone sonne, c’est Christian Verger mon néphrologue qui me dit qu’il a une nouvelle à m’annoncer et que celle-ci va me perturber énormément. Il m’annonce alors que l’équipe de greffe de l’hôpital de Caen a un greffon pour moi, que c’est un rein âgé de plus de 70 ans mais qu’il est « full » compatible. J’ai entre une et deux heures pour prendre ma décision. Je suis sonné, dans le même état que le boxeur qui vient de se prendre un uppercut. Que dois-je faire dans l’immédiat, rentrer chez moi ou bien aller à cette soirée ? Nous ne sommes plus très loin, quelques centaines de mètres et j’aimerai bien parler avec Pierre-Yves. Gertrude (c’est la fille qui parle dans mon GPS) essaye de me guider mais je suis perdu, elle me dit d’aller à droite et je tourne à gauche … Mon cerveau fonctionne à 300 à l’heure, quelle décision compliquée.
Nous arrivons enfin au « Dis Vin Gaulois », c’est un restaurant, bar à vin, situé rue Dutot. Nous sommes une petite dizaine, je ne connais que Pierre-Yves. Celui-ci vient juste de recevoir un SMS de Christian Verger, et c’est en disant bonjour à tous ces gens que je ne connais pas que je leur annonce ce qui vient de me tomber dessus. Ils se demandent vraiment qui c’est cet extraterrestre qui débarque. Pierre-Yves explique la situation.
Moi j’ai l’impression d’être comme ces toupies folles, vous savez, ces toupies qu’on lance avec une ficelle. Elles partent en tournant sur elles même à une vitesse incroyable en décrivant une trajectoire au sol et lorsqu’elles rencontrent un obstacle, elles sont éjectées violemment dans une autre direction en continuant à tourner sur elles même toujours aussi vite.
Je viens de taper dans une plainte et de partir dans une direction totalement opposée. La situation me semble irréelle mais très vite au fond de moi je sais que je vais accepter. C’est incroyable tout ce qui passe dans la tête. Pour situer les choses, si je refuse, tout continue comme avant, j’ai déjà pris mes billets d’avion, je pourrais manger demain soir mon reste de blanquette … Incroyable les futilités auxquelles on peut penser. Si j’accepte, je dois partir immédiatement pour Caen, subir l’opération, passer 15 jours sur place dont 8 jours en chambre stérile, puis pendant 6 mois je ne pourrais pas retourner à mon bateau.
Je sais que la greffe est le top lorsque l’on est dialysé mais je vie tellement bien avec ma dialyse péritonéale que je n’attends pas après cette greffe. Christian Verger m’à dit que j’avais 60% de chances d’avoir toujours ce rein dans dix ans.
Au Dis Vin Gaulois, chacun comprends bien toute l’intensité émotionnelle du moment, Cyril le patron, me propose de boire un verre. Mes amis Camarguais Richard et Montsé m’ont racontés cette expérience. Ils étaient en train de faire un barbecue avec un copain à eux dialysé, lorsque celui-ci a été appelé pour une greffe, il a refusé. Cela me choquait et je me disais « comment peut-on refuser d’être greffé ? ». Maintenant je comprends, la décision est très difficile à prendre, c’est un bouleversement de vie et même si on y a réfléchi avant, on est secoué très fort par cette annonce.
Pierre-Yves m’aide en me disant qu’en 20 ans de carrière il n’a vu que trois fois un « full » compatible et que c’est une chance incroyable. Il ne s’est pas passé trois quarts d’heure depuis l’appel du docteur Verger que je le rappel pour lui donner mon accord. Nous décidons que je dois être à 8 heures le lendemain matin à l’hôpital de Caen qui se trouve à 2 heures et demi de mon domicile. Le rein doit être prélevé puis analysé, c'est-à-dire qu’une biopsie doit être pratiquée pour voir son état. Je demande au docteur Verger de me faire prévenir quelque soit le résultat de la biopsie et quelque soit l’heure. Nous devrions avoir le résultat vers minuit.
J’appel alors mes enfants, mon copain Jacky et mes amis Richard et Montsé. Puis je décide de rester faire la fête en attendant les résultats. Il me faut une heure pour rentrer à mon domicile, une heure pour me préparer et deux heures et demi de route. Un rapide rétro planning, je ne dois partir du Dis Vin Gaulois après trois heures du matin.
Nous faisons donc la fête, tout le monde est très excité. Cyril, le patron, bouteille d’or du meilleur bistrot à vin est également un as de la cuisine traditionnelle. Pour commencer il nous a préparé une tranche de foie gras chaud sur une tartine grillée. Tout simplement divin. Puis un sorbet bourguignon avant une pièce du boucher succulente accompagnée de ravioles au conté. Un vrai régal, la viande fonds réellement dans la bouche. Le tout est accompagné de vins correspondant à chaque plat choisis par le maître des lieux.
C’est minuit passé, tout le monde regarde sa montre régulièrement. Moi je suis cool, excité mais cool car je n’attends pas ce rein comme le messie, et puis je vais passer une période difficile, je veux profiter à fond de cette soirée sympathique.
Un peu avant une heure du matin mon téléphone sonne. Je me lève et vais un peu plus loin. C’est le néphrologue de l’hôpital de Caen. Il m’annonce que la biopsie n’est pas bonne et que le chirurgien ne veut pas m’implanter ce rein. Ma toupie vient de heurter un autre obstacle et de repartir comme une folle dans une autre direction. Que d’émotions dans une seule soirée. Je ne suis absolument pas déçu, c’est comme cela et c’est tout, c’est ma vie quoi.
Incroyable cette nuit de folie, je n’ai jamais vécu d’émotions aussi intenses, et cela fait des années que je n’ai pas fait une fête pareil. Je suis en pleine forme, je n’ai absolument pas sommeil et je m’amuse comme un fou. Et puis je n’ai plus de contrainte, je ressens une très grande liberté.
C’est maintenant le moment du concours d’Irish Coffee. C’est très sérieux, le concours est entre le Maître Cyril et l’élève Pierre-Yves. Cyril œuvre au bar et Pierre-Yves en cuisine. Chacun a sa technique, ses secrets mais il n’y a pas de temps imposé. Chacun doit réaliser trois verres. Puis le jugement se fait sur plusieurs critères, l’aspect et la séparation des trois couches, whisky, café et crème. Au final, tout le monde goûte chaque verre à l’aide d’une paille. Chaque verre est numéroté et on doit les classer dans l’ordre de préférence.
C’est Pierre-Yves qui remporte la première manche à l’unanimité générale. Bien entendu, Cyril l’accuse d’avoir triché et d’avoir mis trop de Whisky. Il faut absolument faire une deuxième manche en vérifiant la quantité de Whisky.
Le choix est alors beaucoup plus difficile, les avis sont partagés mais Pierre-Yves finit par l’emporter d’une courte tête. L’élève a dépassé le maître !
Avant de partir Cyril disparaît sous le comptoir et reviens de la cave avec une bouteille d’eau de vie de prune incroyable et nous finissons la soirée sur ce petit alcool.
Finalement j’arrive chez moi à quatre heures du matin. Quelle soirée de folie !!! Tout cela m’a fait prendre conscience du dévouement incroyable de toute la chaîne humaine qui permet de réaliser des greffes. Chapeau !
A bientôt
Jean Louis
19 heures à Cormeilles en Vexin (France)
Bonjour à tous,
Enormes, monstrueux, incroyables, je n’ai pas d’adjectifs pour qualifier les sentiments vécus lors de cette soirée et cette nuit de folie. Je vais vous planter le décor :
On est dimanche soir, je me rends à une soirée de marins organisée par Pierre-Yves, mon ami, néphrologue à Quimper et chef de bord à la fameuse école des Glénans. La soirée a un but, fêter dignement mon escale de Singapour et pour cela un concours d’Irish Coffee a été organisé.
Je suis sur le périphérique Parisien, près de la porte de Bercy, énervé car englué dans les embouteillages. Il est 19 heures 30 et je suis en retard. Le téléphone sonne, c’est Christian Verger mon néphrologue qui me dit qu’il a une nouvelle à m’annoncer et que celle-ci va me perturber énormément. Il m’annonce alors que l’équipe de greffe de l’hôpital de Caen a un greffon pour moi, que c’est un rein âgé de plus de 70 ans mais qu’il est « full » compatible. J’ai entre une et deux heures pour prendre ma décision. Je suis sonné, dans le même état que le boxeur qui vient de se prendre un uppercut. Que dois-je faire dans l’immédiat, rentrer chez moi ou bien aller à cette soirée ? Nous ne sommes plus très loin, quelques centaines de mètres et j’aimerai bien parler avec Pierre-Yves. Gertrude (c’est la fille qui parle dans mon GPS) essaye de me guider mais je suis perdu, elle me dit d’aller à droite et je tourne à gauche … Mon cerveau fonctionne à 300 à l’heure, quelle décision compliquée.
Nous arrivons enfin au « Dis Vin Gaulois », c’est un restaurant, bar à vin, situé rue Dutot. Nous sommes une petite dizaine, je ne connais que Pierre-Yves. Celui-ci vient juste de recevoir un SMS de Christian Verger, et c’est en disant bonjour à tous ces gens que je ne connais pas que je leur annonce ce qui vient de me tomber dessus. Ils se demandent vraiment qui c’est cet extraterrestre qui débarque. Pierre-Yves explique la situation.
Moi j’ai l’impression d’être comme ces toupies folles, vous savez, ces toupies qu’on lance avec une ficelle. Elles partent en tournant sur elles même à une vitesse incroyable en décrivant une trajectoire au sol et lorsqu’elles rencontrent un obstacle, elles sont éjectées violemment dans une autre direction en continuant à tourner sur elles même toujours aussi vite.
Je viens de taper dans une plainte et de partir dans une direction totalement opposée. La situation me semble irréelle mais très vite au fond de moi je sais que je vais accepter. C’est incroyable tout ce qui passe dans la tête. Pour situer les choses, si je refuse, tout continue comme avant, j’ai déjà pris mes billets d’avion, je pourrais manger demain soir mon reste de blanquette … Incroyable les futilités auxquelles on peut penser. Si j’accepte, je dois partir immédiatement pour Caen, subir l’opération, passer 15 jours sur place dont 8 jours en chambre stérile, puis pendant 6 mois je ne pourrais pas retourner à mon bateau.
Je sais que la greffe est le top lorsque l’on est dialysé mais je vie tellement bien avec ma dialyse péritonéale que je n’attends pas après cette greffe. Christian Verger m’à dit que j’avais 60% de chances d’avoir toujours ce rein dans dix ans.
Au Dis Vin Gaulois, chacun comprends bien toute l’intensité émotionnelle du moment, Cyril le patron, me propose de boire un verre. Mes amis Camarguais Richard et Montsé m’ont racontés cette expérience. Ils étaient en train de faire un barbecue avec un copain à eux dialysé, lorsque celui-ci a été appelé pour une greffe, il a refusé. Cela me choquait et je me disais « comment peut-on refuser d’être greffé ? ». Maintenant je comprends, la décision est très difficile à prendre, c’est un bouleversement de vie et même si on y a réfléchi avant, on est secoué très fort par cette annonce.
Pierre-Yves m’aide en me disant qu’en 20 ans de carrière il n’a vu que trois fois un « full » compatible et que c’est une chance incroyable. Il ne s’est pas passé trois quarts d’heure depuis l’appel du docteur Verger que je le rappel pour lui donner mon accord. Nous décidons que je dois être à 8 heures le lendemain matin à l’hôpital de Caen qui se trouve à 2 heures et demi de mon domicile. Le rein doit être prélevé puis analysé, c'est-à-dire qu’une biopsie doit être pratiquée pour voir son état. Je demande au docteur Verger de me faire prévenir quelque soit le résultat de la biopsie et quelque soit l’heure. Nous devrions avoir le résultat vers minuit.
J’appel alors mes enfants, mon copain Jacky et mes amis Richard et Montsé. Puis je décide de rester faire la fête en attendant les résultats. Il me faut une heure pour rentrer à mon domicile, une heure pour me préparer et deux heures et demi de route. Un rapide rétro planning, je ne dois partir du Dis Vin Gaulois après trois heures du matin.
Nous faisons donc la fête, tout le monde est très excité. Cyril, le patron, bouteille d’or du meilleur bistrot à vin est également un as de la cuisine traditionnelle. Pour commencer il nous a préparé une tranche de foie gras chaud sur une tartine grillée. Tout simplement divin. Puis un sorbet bourguignon avant une pièce du boucher succulente accompagnée de ravioles au conté. Un vrai régal, la viande fonds réellement dans la bouche. Le tout est accompagné de vins correspondant à chaque plat choisis par le maître des lieux.
C’est minuit passé, tout le monde regarde sa montre régulièrement. Moi je suis cool, excité mais cool car je n’attends pas ce rein comme le messie, et puis je vais passer une période difficile, je veux profiter à fond de cette soirée sympathique.
Un peu avant une heure du matin mon téléphone sonne. Je me lève et vais un peu plus loin. C’est le néphrologue de l’hôpital de Caen. Il m’annonce que la biopsie n’est pas bonne et que le chirurgien ne veut pas m’implanter ce rein. Ma toupie vient de heurter un autre obstacle et de repartir comme une folle dans une autre direction. Que d’émotions dans une seule soirée. Je ne suis absolument pas déçu, c’est comme cela et c’est tout, c’est ma vie quoi.
Incroyable cette nuit de folie, je n’ai jamais vécu d’émotions aussi intenses, et cela fait des années que je n’ai pas fait une fête pareil. Je suis en pleine forme, je n’ai absolument pas sommeil et je m’amuse comme un fou. Et puis je n’ai plus de contrainte, je ressens une très grande liberté.
C’est maintenant le moment du concours d’Irish Coffee. C’est très sérieux, le concours est entre le Maître Cyril et l’élève Pierre-Yves. Cyril œuvre au bar et Pierre-Yves en cuisine. Chacun a sa technique, ses secrets mais il n’y a pas de temps imposé. Chacun doit réaliser trois verres. Puis le jugement se fait sur plusieurs critères, l’aspect et la séparation des trois couches, whisky, café et crème. Au final, tout le monde goûte chaque verre à l’aide d’une paille. Chaque verre est numéroté et on doit les classer dans l’ordre de préférence.
C’est Pierre-Yves qui remporte la première manche à l’unanimité générale. Bien entendu, Cyril l’accuse d’avoir triché et d’avoir mis trop de Whisky. Il faut absolument faire une deuxième manche en vérifiant la quantité de Whisky.
Le choix est alors beaucoup plus difficile, les avis sont partagés mais Pierre-Yves finit par l’emporter d’une courte tête. L’élève a dépassé le maître !
Avant de partir Cyril disparaît sous le comptoir et reviens de la cave avec une bouteille d’eau de vie de prune incroyable et nous finissons la soirée sur ce petit alcool.
Finalement j’arrive chez moi à quatre heures du matin. Quelle soirée de folie !!! Tout cela m’a fait prendre conscience du dévouement incroyable de toute la chaîne humaine qui permet de réaliser des greffes. Chapeau !
A bientôt
Jean Louis
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"Et oui, les réactions à l’annonce d’un greffon disponible sont totalement différentes d’une personne à une autre. Mon collègue, il y a une dizaine d’années de celà, qui était dyalisé, est arrivé un matin au travail tout excité et heureux : il partait se faire greffer un rein !!!!! Quelques temps après, il est revenu au travail, tout aussi excité, la greffe avait bien pris et il n’était plus tenu par ses dyalises... il se sentait revivre. C’est super qu’ils t’aient proposé une greffe, dommage que le rein n’ait pas eu les qualités requises... ce sera pour la prochaine fois !! Bisous et porte toi bien Marie" Envoyé par clemendot Marie le 08-12-2010 à 20:28
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"à filer la métaphore marine.... tu as traversé cette soirée comme un marin choisi sa route à l’estime, corrigeant le cap, faisant valoir la route, soucieux de sa coque et de l’équipage, un bel exemple de navigation... patrick " Envoyé par berthier patrick le 09-12-2010 à 06:13
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"awsome in english genial top grave ça dechire en marseillais quelle belle histoire tout simplement " Envoyé par tangaroa le 09-12-2010 à 21:44
C’est la fin d’année, le moment de faire le bilan d’une année d’activité, de se pencher sur les résultats afin de déterminer vraiment ce qui a marché et ce qui a moins bien fonctionné. J’adore faire ces analyses. J’ai remarqué que souvent on a tendance à faire confiance à ses impressions alors que celles-ci sont souvent fausses. C’est pourquoi tous les ans je travail en fin d’année sur mes tableaux de gestion. C’est riche d’enseignements, je découvre à chaque fois des subtilités qui m’avaient échappé précédemment et qui me conduisent à orienter mes actions afin d’améliorer encore mes performances. Je crois que c’est cela qui m’a permis de réussir aussi bien.
Compte tenu de l’environnement l’année 2010 a été une bonne année pour mon activité professionnelle et il est urgent maintenant d’investir. Ma priorité c’est d’arriver à acheter un nouvel immeuble. Je suis sur plusieurs coups mais c’est difficile, c’est même le travail le plus difficile de mon activité. Acheter c’est très facile mais « bien » acheter c’est très difficile, c’est parfois plusieurs années de négociation et pourtant c’est ce qui permet de réussir.
Tout cela me prends énormément de mon temps et je n’ai même plus le temps de m’occuper de mon blog. Et puis il y a eu le salon du bateau. J’ai surtout été dire bonjour à mes connaissances car je n’ai plus grand-chose à découvrir. Et puis mes amis Richard et Montsé sont montés de Camargue pour visiter les voiliers. Richard a un Bertram, c’est un bateau à moteur qui lui permet d’aller à la pêche mais il commence à s’intéresser aux voiliers. Nous en avons visité pas mal et le soir nous sommes allés dîner au 57 eme étage de la tour Montparnasse. Quelle vue ! Soirée sympa. Le lendemain c’était compétition de karting. On s’est bien amusé.
Je dois m’occuper également de mon association « Vivre Sous Dialyse », ça y est elle est immatriculée. Hier je me suis rendu à la maison de la radio pour enregistrer une interview pour France Info. J’ai été accueilli par Bruno Rougier. Quel moment sympathique ! Il m’a fait visiter les locaux et j’ai été surpris car c’est une toute petite équipe qui fait une très grande radio. J’ai pu serrer la main et mettre un visage sur beaucoup de nom très connus : Régis Picart, Christian Bex, Julien Brigot, Mireille Lemaresquier … Nous avons enregistré ensuite un sujet qui va passer entre les fêtes sur la dialyse péritonéale. C’est encore une petite pierre qui fait avancer une technique de dialyse permettant de garder une qualité de vie normale.
Au salon nautique j’ai rencontré Jean Luc Gourmelin, c’est le journaliste qui s’occupe des grandes croisières chez Voiles et Voiliers. J’ai découvert qu’il a passé une information sur le numéro de mai et une autre sur celui de juin avec l’adresse de mon blog. C’est sympa. Je vais avoir le plaisir de le recevoir à bord d’Harmattan pour faire un article plus étoffé.
J’ai réussi à avoir un visa « multi entrée » pour l’Inde ce qui va me permettre de visiter les îles Andaman puis l’Inde et maintenant mon passeport est à l’ambassade du Myanmar, la Birmanie et je dois le récupérer tout début janvier. Il sera grand temps car c’est le 13 janvier que je repars à Singapour pour continuer mon voyage.
En attendant j’ai encore plein de choses à faire et j’attends lundi avec impatiente car j’ai Matis, mon petit fils pour toute la journée. J’ai l’intention de l’emmener à Paris visiter l’aquarium de Trocadéro et si on a le temps j’aimerai lui montrer le musée de la marine.
Ensuite ce seront les fêtes de Noël et du nouvel an, cela va passer très vite. Je vais aller en Savoie pour le nouvel an avec mon frère jumeaux et mes amis Richard et Montsé.
Et puis le 13 janvier va venir très vite. Il va d’ailleurs falloir que je passe un mail au maître voilier car je ne suis pas certain que mes voiles soient révisées.
A bientôt.
Jean Louis
19 heures à Cormeilles en Vexin (France)
Bonjour à tous,
C’est la fin d’année, le moment de faire le bilan d’une année d’activité, de se pencher sur les résultats afin de déterminer vraiment ce qui a marché et ce qui a moins bien fonctionné. J’adore faire ces analyses. J’ai remarqué que souvent on a tendance à faire confiance à ses impressions alors que celles-ci sont souvent fausses. C’est pourquoi tous les ans je travail en fin d’année sur mes tableaux de gestion. C’est riche d’enseignements, je découvre à chaque fois des subtilités qui m’avaient échappé précédemment et qui me conduisent à orienter mes actions afin d’améliorer encore mes performances. Je crois que c’est cela qui m’a permis de réussir aussi bien.
Compte tenu de l’environnement l’année 2010 a été une bonne année pour mon activité professionnelle et il est urgent maintenant d’investir. Ma priorité c’est d’arriver à acheter un nouvel immeuble. Je suis sur plusieurs coups mais c’est difficile, c’est même le travail le plus difficile de mon activité. Acheter c’est très facile mais « bien » acheter c’est très difficile, c’est parfois plusieurs années de négociation et pourtant c’est ce qui permet de réussir.
Tout cela me prends énormément de mon temps et je n’ai même plus le temps de m’occuper de mon blog. Et puis il y a eu le salon du bateau. J’ai surtout été dire bonjour à mes connaissances car je n’ai plus grand-chose à découvrir. Et puis mes amis Richard et Montsé sont montés de Camargue pour visiter les voiliers. Richard a un Bertram, c’est un bateau à moteur qui lui permet d’aller à la pêche mais il commence à s’intéresser aux voiliers. Nous en avons visité pas mal et le soir nous sommes allés dîner au 57 eme étage de la tour Montparnasse. Quelle vue ! Soirée sympa. Le lendemain c’était compétition de karting. On s’est bien amusé.
Je dois m’occuper également de mon association « Vivre Sous Dialyse », ça y est elle est immatriculée. Hier je me suis rendu à la maison de la radio pour enregistrer une interview pour France Info. J’ai été accueilli par Bruno Rougier. Quel moment sympathique ! Il m’a fait visiter les locaux et j’ai été surpris car c’est une toute petite équipe qui fait une très grande radio. J’ai pu serrer la main et mettre un visage sur beaucoup de nom très connus : Régis Picart, Christian Bex, Julien Brigot, Mireille Lemaresquier … Nous avons enregistré ensuite un sujet qui va passer entre les fêtes sur la dialyse péritonéale. C’est encore une petite pierre qui fait avancer une technique de dialyse permettant de garder une qualité de vie normale.
Au salon nautique j’ai rencontré Jean Luc Gourmelin, c’est le journaliste qui s’occupe des grandes croisières chez Voiles et Voiliers. J’ai découvert qu’il a passé une information sur le numéro de mai et une autre sur celui de juin avec l’adresse de mon blog. C’est sympa. Je vais avoir le plaisir de le recevoir à bord d’Harmattan pour faire un article plus étoffé.
J’ai réussi à avoir un visa « multi entrée » pour l’Inde ce qui va me permettre de visiter les îles Andaman puis l’Inde et maintenant mon passeport est à l’ambassade du Myanmar, la Birmanie et je dois le récupérer tout début janvier. Il sera grand temps car c’est le 13 janvier que je repars à Singapour pour continuer mon voyage.
En attendant j’ai encore plein de choses à faire et j’attends lundi avec impatiente car j’ai Matis, mon petit fils pour toute la journée. J’ai l’intention de l’emmener à Paris visiter l’aquarium de Trocadéro et si on a le temps j’aimerai lui montrer le musée de la marine.
Ensuite ce seront les fêtes de Noël et du nouvel an, cela va passer très vite. Je vais aller en Savoie pour le nouvel an avec mon frère jumeaux et mes amis Richard et Montsé.
Et puis le 13 janvier va venir très vite. Il va d’ailleurs falloir que je passe un mail au maître voilier car je ne suis pas certain que mes voiles soient révisées.
A bientôt.
Jean Louis
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"bonsoir jean louis que d’aventures...je pense bien à vous bonne fete de noel en famille bon courage pour le boulot en plus dans la neigeà l’annee prochaine affection roselyned" Envoyé par roselynedemeestered le 19-12-2010 à 17:18
Mo, 27 Dec 2010 15:00:00 GMT - Bonnes Fêtes de fin d’année Osny
Mo, 27 Dec 2010 15:00:00 GMT - Bonnes Fêtes de fin d’année Osny
INTERVENTION 2 A LA RADIO FRANCE INFO - DECEMBRE 2010
19 heures à Cormeilles en Vexin (France)
Bonjour à tous,
La semaine qui se situe entre Noël et le premier de l’an est toujours une semaine bizarre, tout s’arrête, la France est en panne. C’est un peu comme un moment de dépression. Si on ne part pas en vacances, on ne sait pas trop quoi faire, on tourne en rond. L’activité intense des dernières semaines est stoppée nette. L’excitation qui allait avec n’a plus de carburant et retombe dans l’ennuie et le mal être. On attend la reprise de début janvier avec impatiente. C’est comme lorsque l’on est en train de jouer au Monopoli et qu’il faut interrompre le jeu pour passer à table.
Le weekend de Noël s’est passé auprès du feu dans la cheminée avec à l’extérieur un froid glacial et des congères de neige. Cela fait bien longtemps que l’on n’avait pas eu un Noël blanc, il ne manquait plus que les traineaux et les rennes. J’ai passé le réveillon chez ma fille avec mon petit fils. Quelle soirée sympathique.
Dans quinze jours l’aventure reprend, je serai de retour à Singapour auprès d’Harmattan. Que le temps passe vite ! J’ai hâte de retrouver le climat équatorial, ici j’ai froid en permanence. Et puis cette étape va être captivante, la Malaisie avec Kuala Lumpur, la Thaïlande avec Phuket et Bangkok, la Birmanie avec Rangoon, les îles Andaman, l’Inde avec Pondichéry et Cochin puis le Sri Lanka.
D’ici là il va y avoir des moments sympa, mercredi soir nous faisons Noël avec tous les enfants. Hé oui, le père Noël ne peut pas passer chez tous le monde le même jour. J’ai pris pour Matisse une mappemonde. Cela va me permettre de lui faire découvrir le monde. Petit j’ai toujours rêvé de posséder une mappemonde mais je n’en ai jamais eu. Actuellement j’ai dans mon bureau une carte du monde de deux mètres de haut sur 4 mètres de large. J’adore. Encore aujourd’hui je peux passer de longs moments à regarder et découvrir des régions que je ne connais pas en rêvant aux populations qui vivent sur place dans des climats totalement différents du notre.
D’ici là il va y avoir également le weekend du premier janvier qui va démarrer pour moi jeudi matin. Je vais en Isère, dans un gîte que nous avons loué pour passer le weekend avec mon frère et mes amis de Camargue Richard et Montsé. Weekend sympa en perspective.
Au niveau professionnel, c’est très fort en ce moment. L’année 2010 n’a pas été mauvaise et je me m’arrache actuellement pour essayer d’acheter un immeuble. Cela à l’air de s’encliqueter correctement et j’en ai également un deuxième en vu. C’est extrêmement excitant, comme dans un grand jeu de Monopoli, au moment où l’on va enfin pouvoir acheter la fameuse « Rue de la Paix ».
La semaine dernière mon interview est passée sur France Info. C’est encore un petit plus pour la dialyse péritonéale. Christophe l’a mise sur le blog, vous pouvez l’écouter dans l’onglet « Vidéo et Radio ». Il a mis également les trois articles parus dans Voiles et Voiliers tout au long de l’année, vous pouvez les voir dans l’onglet « Presse »
Voilà pour aujourd’hui, je vous souhaite en attendant de joyeuses fêtes de fin d’année.
A bientôt
Jean Louis
INTERVENTION 2 A LA RADIO FRANCE INFO - DECEMBRE 2010
19 heures à Cormeilles en Vexin (France)
Bonjour à tous,
La semaine qui se situe entre Noël et le premier de l’an est toujours une semaine bizarre, tout s’arrête, la France est en panne. C’est un peu comme un moment de dépression. Si on ne part pas en vacances, on ne sait pas trop quoi faire, on tourne en rond. L’activité intense des dernières semaines est stoppée nette. L’excitation qui allait avec n’a plus de carburant et retombe dans l’ennuie et le mal être. On attend la reprise de début janvier avec impatiente. C’est comme lorsque l’on est en train de jouer au Monopoli et qu’il faut interrompre le jeu pour passer à table.
Le weekend de Noël s’est passé auprès du feu dans la cheminée avec à l’extérieur un froid glacial et des congères de neige. Cela fait bien longtemps que l’on n’avait pas eu un Noël blanc, il ne manquait plus que les traineaux et les rennes. J’ai passé le réveillon chez ma fille avec mon petit fils. Quelle soirée sympathique.
Dans quinze jours l’aventure reprend, je serai de retour à Singapour auprès d’Harmattan. Que le temps passe vite ! J’ai hâte de retrouver le climat équatorial, ici j’ai froid en permanence. Et puis cette étape va être captivante, la Malaisie avec Kuala Lumpur, la Thaïlande avec Phuket et Bangkok, la Birmanie avec Rangoon, les îles Andaman, l’Inde avec Pondichéry et Cochin puis le Sri Lanka.
D’ici là il va y avoir des moments sympa, mercredi soir nous faisons Noël avec tous les enfants. Hé oui, le père Noël ne peut pas passer chez tous le monde le même jour. J’ai pris pour Matisse une mappemonde. Cela va me permettre de lui faire découvrir le monde. Petit j’ai toujours rêvé de posséder une mappemonde mais je n’en ai jamais eu. Actuellement j’ai dans mon bureau une carte du monde de deux mètres de haut sur 4 mètres de large. J’adore. Encore aujourd’hui je peux passer de longs moments à regarder et découvrir des régions que je ne connais pas en rêvant aux populations qui vivent sur place dans des climats totalement différents du notre.
D’ici là il va y avoir également le weekend du premier janvier qui va démarrer pour moi jeudi matin. Je vais en Isère, dans un gîte que nous avons loué pour passer le weekend avec mon frère et mes amis de Camargue Richard et Montsé. Weekend sympa en perspective.
Au niveau professionnel, c’est très fort en ce moment. L’année 2010 n’a pas été mauvaise et je me m’arrache actuellement pour essayer d’acheter un immeuble. Cela à l’air de s’encliqueter correctement et j’en ai également un deuxième en vu. C’est extrêmement excitant, comme dans un grand jeu de Monopoli, au moment où l’on va enfin pouvoir acheter la fameuse « Rue de la Paix ».
La semaine dernière mon interview est passée sur France Info. C’est encore un petit plus pour la dialyse péritonéale. Christophe l’a mise sur le blog, vous pouvez l’écouter dans l’onglet « Vidéo et Radio ». Il a mis également les trois articles parus dans Voiles et Voiliers tout au long de l’année, vous pouvez les voir dans l’onglet « Presse »
Voilà pour aujourd’hui, je vous souhaite en attendant de joyeuses fêtes de fin d’année.
A bientôt
Jean Louis
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"bonne fetes de fin annee pour nous operation de mon mari bien passer on n avais peur au retour de la dialyse courage a vous pour l avenir du depart" Envoyé par baubion le 27-12-2010 à 20:56
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"bonjour jean louis bonne fetes de fin d’année tous mes voeux pour 2011santéet bon ventle 12janvierj’ airai 82ans...je vous suivrez a vec passionaffectionroselyned" Envoyé par roselyne.demeestere le 29-12-2010 à 08:23
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"Bonsoir Jean-Louis, A mon tour de vous souhaiter une bonne et heureuse année 2011. Bravo pour tout ce que vous faites pour la dialyse péritonéale et chapeau pour les prouesses en tant que navigateur solitaire. Bientôt la suite des aventures....... Bien cordialement." Envoyé par MAJKUT Marcel le 31-12-2010 à 22:53
Je vous souhaite à tous une excellente année 2011, la santé en tout premier lieu ou tout au moins suffisamment de santé pour profiter à fond de la vie, et puis beaucoup de bonheur ainsi que la réussite de tous vos projets. C’est pour moi ce qu’il y a de plus important, à partir du moment où nous pouvons réaliser nos projet, que demander de plus à la vie?
Je suis pour ma part comblé. Mercredi dernier, le 29, nous faisions en famille le repas de Noël. En effet, le père noël ne peut pas être chez tout le monde le 24 au soir. Tous les enfants étaient à la maison avec les petits enfants. On s’est quittés à minuit, et à 2 heures du matin nous recevions un mail de ma fille pour nous dire qu’elle partait pour la maternité. C’est à 7h30 le lendemain matin, 30 décembre, que Valentine est née. Bienvenue sur terre petite demoiselle. Quelle est belle ! Elle est toute mignonne et possède déjà pleins de cheveux noirs. Tout s’est bien passé et ma fille est rentrée chez elle dès samedi. Le plus dur c’est pour Matis, il a du mal à accepter l’intruse. Il dit qu’il a deux cousines en espérant certainement qu’un de ses oncles la récupère.
Du coup, nous ne sommes partis pour la montagne que vendredi matin. Nous étions à Allemont, à côté de l’Alpes d’Huez, avec mon frère jumeaux et sa compagne. Mes amis Richard et Montsé devaient venir également mais Richard a dû être opéré d’urgence la veille, c’est vraiment dommage. Nous avons passé un très bon moment avec repas le premier janvier dans un restaurant d’altitude, très sympa. Pour le retour sur Paris le dimanche après midi c’était moins drôle avec des embouteillages monstres. Durant ce weekend nous avons beaucoup parlé bateau. Celui de mon frère est actuellement aux Canaries, il repart le 16 janvier pour traverser l’Atlantique en passant par les îles du Cap Vert.
Ce matin j’ai été avisé par mail que mon passeport était prêt aujourd’hui à l’ambassade de Birmanie. Il va m’être retourné par Chronopost. Tout va bien de ce côté-là.
Dans une grande semaine je ne serais plus loin du départ puisque je décolle le 13. Il faut que je reprenne contact avec le maître voilier pour savoir si mes voiles sont prêtes. J’ai vraiment hâte de retrouver la chaleur de l’équateur, ici il fait trop froid !
D’ici là, j’ai pas mal de travail, mes banquiers à rencontrer et puis j’aimerai bien obtenir une position de principe sur l’acquisition d’un immeuble.
Il faut également que je regarde ce film « L’Homme Tranquille ». Christophe l’a trouvé sur Internet, c’est un DVD « Collector », d’occasion, il n’est plus édité en France. On ne peut trouver sur le marché que des versions en langue anglaise. Il y a plus de dix ans que je veux voir ce film car d’une part c’est un film culte mais c’est surtout ce qui a inspiré François Brigneau (de son vrai nom Emmanuel Allot) lorsqu’il a construit son bateau et qu’il l’a appelé « L’Homme Tranquille ». Harmattan est le seul bateau construit sur les mêmes plans.
C’est semble-t-il un des meilleurs films de John Ford, avec John Wayne très jeune puisqu’il a été tourné en 1952. Je suis né en 1950, je ne connais donc pas ce film mais je crois qu’il a marqué profondément la génération précédant la mienne. Ainsi pépé Vieu, l’ancien propriétaire d’Harmattan m’en a parlé. Ce film fait en tout cas parti des racines profondes de mon bateau et je dois absolument le regarder.
Voilà pour aujourd’hui.
A bientôt.
Jean Louis
19 heures à Cormeilles en Vexin (France)
Bonjour à tous,
Je vous souhaite à tous une excellente année 2011, la santé en tout premier lieu ou tout au moins suffisamment de santé pour profiter à fond de la vie, et puis beaucoup de bonheur ainsi que la réussite de tous vos projets. C’est pour moi ce qu’il y a de plus important, à partir du moment où nous pouvons réaliser nos projet, que demander de plus à la vie?
Je suis pour ma part comblé. Mercredi dernier, le 29, nous faisions en famille le repas de Noël. En effet, le père noël ne peut pas être chez tout le monde le 24 au soir. Tous les enfants étaient à la maison avec les petits enfants. On s’est quittés à minuit, et à 2 heures du matin nous recevions un mail de ma fille pour nous dire qu’elle partait pour la maternité. C’est à 7h30 le lendemain matin, 30 décembre, que Valentine est née. Bienvenue sur terre petite demoiselle. Quelle est belle ! Elle est toute mignonne et possède déjà pleins de cheveux noirs. Tout s’est bien passé et ma fille est rentrée chez elle dès samedi. Le plus dur c’est pour Matis, il a du mal à accepter l’intruse. Il dit qu’il a deux cousines en espérant certainement qu’un de ses oncles la récupère.
Du coup, nous ne sommes partis pour la montagne que vendredi matin. Nous étions à Allemont, à côté de l’Alpes d’Huez, avec mon frère jumeaux et sa compagne. Mes amis Richard et Montsé devaient venir également mais Richard a dû être opéré d’urgence la veille, c’est vraiment dommage. Nous avons passé un très bon moment avec repas le premier janvier dans un restaurant d’altitude, très sympa. Pour le retour sur Paris le dimanche après midi c’était moins drôle avec des embouteillages monstres. Durant ce weekend nous avons beaucoup parlé bateau. Celui de mon frère est actuellement aux Canaries, il repart le 16 janvier pour traverser l’Atlantique en passant par les îles du Cap Vert.
Ce matin j’ai été avisé par mail que mon passeport était prêt aujourd’hui à l’ambassade de Birmanie. Il va m’être retourné par Chronopost. Tout va bien de ce côté-là.
Dans une grande semaine je ne serais plus loin du départ puisque je décolle le 13. Il faut que je reprenne contact avec le maître voilier pour savoir si mes voiles sont prêtes. J’ai vraiment hâte de retrouver la chaleur de l’équateur, ici il fait trop froid !
D’ici là, j’ai pas mal de travail, mes banquiers à rencontrer et puis j’aimerai bien obtenir une position de principe sur l’acquisition d’un immeuble.
Il faut également que je regarde ce film « L’Homme Tranquille ». Christophe l’a trouvé sur Internet, c’est un DVD « Collector », d’occasion, il n’est plus édité en France. On ne peut trouver sur le marché que des versions en langue anglaise. Il y a plus de dix ans que je veux voir ce film car d’une part c’est un film culte mais c’est surtout ce qui a inspiré François Brigneau (de son vrai nom Emmanuel Allot) lorsqu’il a construit son bateau et qu’il l’a appelé « L’Homme Tranquille ». Harmattan est le seul bateau construit sur les mêmes plans.
C’est semble-t-il un des meilleurs films de John Ford, avec John Wayne très jeune puisqu’il a été tourné en 1952. Je suis né en 1950, je ne connais donc pas ce film mais je crois qu’il a marqué profondément la génération précédant la mienne. Ainsi pépé Vieu, l’ancien propriétaire d’Harmattan m’en a parlé. Ce film fait en tout cas parti des racines profondes de mon bateau et je dois absolument le regarder.
Voilà pour aujourd’hui.
A bientôt.
Jean Louis
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"meilleurs voeux cher jean louis vive l’harmattan félicitations pour valentine je vais etre arriere grand"mere pour la premiérefois ce sera pour le mois de juillet ma petite fille ludivine l’heureuse habite tours céest la fille de mon fils pasquier bon vent union de pensées roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 05-01-2011 à 08:46
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"le vendredi etant le jour du poisson ,il n’y a pas eu de tempete cette semaine le poisson devrait etre en abondance sylvie et moi aimerions vous recevoir à la maison avant ton départ midi ou soir "as you want"histoire de s’évader j’espere que vous serez dispo et en attendant meilleurs voeux alain" Envoyé par tardieu le 06-01-2011 à 20:25
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"Bonjour, Dialysé depuis plusieurs années, j’ai été dans l’obligation de revendre mon ketch jouêt 1280 il y a 2 ans.Dommage" Envoyé par VERPRAET le 10-01-2011 à 12:15
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"Je vous souhaite une très bonne et heureuse année, vous allez bien la commencer puisque vous repartez au soleil, veinard !" Envoyé par Agnès le 10-01-2011 à 16:43
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"merci d’avoir pensé à mes 82ans bonne chance je suis contente de pouvoir suivre vos exploits tous les jours soyez prudent bon vol et bon vent amitiés roselyned" Envoyé par roselyne demeestere le 11-01-2011 à 16:28
Tue, 11 Jan 2011 19:00:00 GMT - Dans deux jours le départ Osny
Tue, 11 Jan 2011 19:00:00 GMT - Dans deux jours le départ Osny
Bonsoir à tous,
Dans deux jours c’est le départ pour une grande croisière dans le détroit de Malacca, la mer d’Andaman, le golfe du Bengale et la mer des Maldives. Température quotidienne, plus de 30 degrés ! Dans quel état vais-je retrouver Harmattan ? Et mes voiles ? Je n’ai pu obtenir qu’une seule réponse du maître voilier, c’est qu’il était en vacances avec sa fille !!! Depuis il fait le mort. Je suis extrêmement inquiet.
Jacky arrive demain après midi, il va coucher à la maison demain soir puis le lendemain matin je vais emmener à l’avion Francine et Jacky car ils partent jeudi matin sur un airbus A380 de Singapour Air Line ! Quelle chance ils ont, moi j’avais pris un aller et retour Singapour Paris, aussi je ne parts que jeudi soir vers 23h30 sur un Boeing d’Air France. Le voyage dure treize heures, avec le décalage horaire ils vont arriver vendredi matin, ils vont mettre leurs bagages à la consigne et auront la journée pour visiter Singapour et venir m’attendre à l’avion vendredi soir. C’est tout les trois que nous rejoindrons ensuite le bateau. J’arrive vers 18h30, nous prendrons le métro pour traverser toute la ville puis un taxi pour terminer le voyage.
En attendant je suis à 300 à l’heure. Que de travail ! J’ai reçu les banquiers, je visite plein d’immeubles, je fais des propositions, je négocie, c’est captivant.
J’ai profité du weekend pour voir mes petits enfants. Quel bonheur ! Valentine est vraiment adorable. Elle est toute mignonne et en plus je ne l’ai encore jamais entendu pleurer. D’habitude j’ai du mal avec les tout petits bébés, c’est quand ils commencent à marcher et à parler qu’ils m’intéressent alors qu’avec Valentine c’est très différent. J’ai en permanence envie d’aller la voir et de la tenir dans mes bras. Tous les trois ils vont vraiment me manquer énormément. Heureusement j’ai pris des photos.
Vendredi soir je suis allé dîner chez mon copain Alain Tardieu. Quelle bonne soirée nous avons passés. Il a une des plus belles réussites dans la moto. J’adore les gens qui réussissent, ils sont toujours extrêmement intéressants.
Durant le weekend, j’ai pris le temps de regarder ce film « L’Homme Tranquille ». C’est un film de 1952 qui a été colorisé. Quelle différence avec les films d’aujourd’hui, aucune comparaison n’est possible, tout est différent. Les personnages, la façon de filmer, les canons de la beauté, la morale … Quelle expérience intéressante ! Et puis je comprends très bien pourquoi cela a représenté un film culte pour la génération précédent la mienne. Ensuite j’ai regardé un film culte de ma propre génération : « Le bon, la brute et le truand ». Je ne l’avais pas revue depuis 40 ans. C’était également extrêmement intéressant et j’ai retrouvé tout ce que j’aimais à l’âge de vingt ans. C’est passionnant ces voyages dans le temps car on comprend mieux les choses et l’on prend conscience que la terre tourne vraiment et que tout change très vite.
Je vais vous laissez là pour ce soir car il faut que je prépare mon voyage.
A très bientôt
Jean Louis
Bonsoir à tous,
Dans deux jours c’est le départ pour une grande croisière dans le détroit de Malacca, la mer d’Andaman, le golfe du Bengale et la mer des Maldives. Température quotidienne, plus de 30 degrés ! Dans quel état vais-je retrouver Harmattan ? Et mes voiles ? Je n’ai pu obtenir qu’une seule réponse du maître voilier, c’est qu’il était en vacances avec sa fille !!! Depuis il fait le mort. Je suis extrêmement inquiet.
Jacky arrive demain après midi, il va coucher à la maison demain soir puis le lendemain matin je vais emmener à l’avion Francine et Jacky car ils partent jeudi matin sur un airbus A380 de Singapour Air Line ! Quelle chance ils ont, moi j’avais pris un aller et retour Singapour Paris, aussi je ne parts que jeudi soir vers 23h30 sur un Boeing d’Air France. Le voyage dure treize heures, avec le décalage horaire ils vont arriver vendredi matin, ils vont mettre leurs bagages à la consigne et auront la journée pour visiter Singapour et venir m’attendre à l’avion vendredi soir. C’est tout les trois que nous rejoindrons ensuite le bateau. J’arrive vers 18h30, nous prendrons le métro pour traverser toute la ville puis un taxi pour terminer le voyage.
En attendant je suis à 300 à l’heure. Que de travail ! J’ai reçu les banquiers, je visite plein d’immeubles, je fais des propositions, je négocie, c’est captivant.
J’ai profité du weekend pour voir mes petits enfants. Quel bonheur ! Valentine est vraiment adorable. Elle est toute mignonne et en plus je ne l’ai encore jamais entendu pleurer. D’habitude j’ai du mal avec les tout petits bébés, c’est quand ils commencent à marcher et à parler qu’ils m’intéressent alors qu’avec Valentine c’est très différent. J’ai en permanence envie d’aller la voir et de la tenir dans mes bras. Tous les trois ils vont vraiment me manquer énormément. Heureusement j’ai pris des photos.
Vendredi soir je suis allé dîner chez mon copain Alain Tardieu. Quelle bonne soirée nous avons passés. Il a une des plus belles réussites dans la moto. J’adore les gens qui réussissent, ils sont toujours extrêmement intéressants.
Durant le weekend, j’ai pris le temps de regarder ce film « L’Homme Tranquille ». C’est un film de 1952 qui a été colorisé. Quelle différence avec les films d’aujourd’hui, aucune comparaison n’est possible, tout est différent. Les personnages, la façon de filmer, les canons de la beauté, la morale … Quelle expérience intéressante ! Et puis je comprends très bien pourquoi cela a représenté un film culte pour la génération précédent la mienne. Ensuite j’ai regardé un film culte de ma propre génération : « Le bon, la brute et le truand ». Je ne l’avais pas revue depuis 40 ans. C’était également extrêmement intéressant et j’ai retrouvé tout ce que j’aimais à l’âge de vingt ans. C’est passionnant ces voyages dans le temps car on comprend mieux les choses et l’on prend conscience que la terre tourne vraiment et que tout change très vite.
Je vais vous laissez là pour ce soir car il faut que je prépare mon voyage.
A très bientôt
Jean Louis
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"Coucou Et bien, en voilà un grand père tout ému avec deux de ses petits enfants !!!!! Et vive Valentine, Léonie et Matis !!!!!! Bisous et bonne continuation Marie" Envoyé par clemendot Marie le 12-01-2011 à 13:24
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"Quelle belle photo! Félicitations, sutout aux parents, mais aussi aux grand-parents, qui sont aussi responsable pour ces beaux bébés! Bons vols, et d’heureuses retrouvailles avec le Big H!!" Envoyé par petra le 12-01-2011 à 20:26
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"génial la photo ils sont adorables félicitations aux gr’ands parents et aux parentstoujours en union tout ira bien vous ferez faceamitiées roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 12-01-2011 à 21:59
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"je vous souhaite bon vent pour cette nouvelle aventure et la bise à jacky de la part de son cousin" Envoyé par peudevin gérard le 15-01-2011 à 13:36
Sat, 15 Jan 2011 15:00:00 GMT - De retour à Singapour 103° 38E 01°20N
Sat, 15 Jan 2011 15:00:00 GMT - De retour à Singapour 103° 38E 01°20N
12H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Nous voici arrivés au bateau. Pour moi le voyage s’est très bien passé, en décollant à 23h30 c’est parfait. Juste après le décollage les hôtesses d’Air France servent le repas : Champagne en apéritif, petite entrée de crudité avec du saumon fumé, poulet et nouilles au gingembre, camembert, petit gâteau à la crème et mandarine, le tout arrosé avec un bon bordeaux. Le temps d’avaler un café, il est 2 heures du matin, je n’ai pas besoin de chercher trop longtemps le sommeil. 1 heure 30 avant d’atterrir, les lumières sont rallumées, une petite collation est servie et il est déjà temps de remettre les chaussures et boucler la ceinture.
Il ne fait pas très beau sur Singapour, 26 degrés, temps orageux. C’est quand même bon de plier le gilet et la polaire dans le sac à dos.
Je retrouve Jacky et Francine. Arrivés ce matin par Singapour Air Line, ils sont dans un état qui fait peur à voir. En partant le matin, ils n’ont pas pu dormir dans l’avion et les 13 heures de vols combinés au décalage horaire de 7 heures les a fait arriver à Singapour à 6h30. Ils ont placé leurs bagages à la consigne pour visiter la ville et en particulier ces fameuses tours avec la piscine à débordement qui culmine à 200 mètres d’altitude. Beaucoup de marche à pieds, 24 heures sans dormir, ils sont cuits. J’ai hâte qu’ils me parlent de leur vol sur un A380 opéré par la fameuse Singapour Air Line. Déçus ! C’est comme un autre avion, ils étaient placés à côté de gamins qui n’ont pas arrêté de brailler et en plus pas de champagne et le vin rouge servi parcimonieusement au verre ! Une bonne nuit de sommeil devrait permettre de remonter un peu le moral.
Il faut maintenant rejoindre le bateau, une bonne heure de métro et pour finir le taxi. Il y a une queue énorme à la station. On a du mal à comprendre comment cela fonctionne. Certains taxis déposent des passagers et repartent à vide. D’autre prennent des passagers qui ne font pas la queue. Il nous faut une heure pour arriver à monter dans un taxi qui nous dépose à la marina. Le restaurant est en train de fermer, nous ne prenons pas le temps d’aller au bateau. Il faut commander très vite, comme la caissière s’en va il faut payer avant d’avoir mangé, c’est un peu rock n’roll.
Finalement nous arrivons au bateau vers 22H30. Le bateau n’est pas dans le même état d’humidité que lors de mon retour à Tahiti mais il y a des odeurs désagréables. Il faut tout aérer, ce qui n’est pas facile avec ces grains continuels. Je fais une dialyse pendant que Francine fait le lit à l’avant et Jacky le lit à l’arrière. Et puis c’est l’extinction des feux.
Ce matin après la toilette et le petit déjeuner pris au restaurant de la marina, je passe à la capitainerie. Mes poches sont arrivées. Puis nous partons Jacky et moi faire les courses pendant que Francine commence à laver l’intérieur du bateau. C’est très sale, elle va avoir un énorme boulot, mais comme nous n’avons pas les voiles et que Brad (c’est le maître voilier) ne répond plus à mes mails ni à mes appels téléphoniques, tant sur sa ligne directe que sur son portable, nous avons quelques jours devant nous.
Au super marché de Boon Lay, tout est décoré car nous sommes dans une période de fêtes. C’est le nouvel an chinois le 4 février et il y a plein de produits spécial fêtes. Au rayon légumes nous sommes étonnés de découvrir autant de produits que nous ne connaissons pas. Il y a un étalage avec plein de feuilles, de toutes formes, des longues, des trapues, certaines en bouquets, mais toutes d’une belle couleur vert foncé. A côté il y a un étalage de racines. De toutes les couleurs, de toutes les formes, c’est impressionnant. Et puis à côté encore, tout un étalage avec des dizaines de champignons différents. Dans un coin, un tout petit rayon de 50cm par 50cm, ce sont les pommes de terre !
Nous n’oublions ni les produits à récurer ni les « sent bon » à disperser dans le bateau.
Nous rentrons manger au bateau avant de faire une sieste. L’après midi est triste, il pleut sans arrêt. Francine continue le nettoyage, j’essaye à nouveau sans succès de joindre Brad et je fini par lui faire à nouveau un mail dans lequel je lui demande si il ne serait pas mort. Vers 18h30 il fini quand même par appeler. Les voiles ne sont pas prêtes, je lui dis que je pars lundi matin mais ce n’est pas possible. Avec Jacky nous allons débouler dans son magasin lundi matin afin de le secouer un peu et lui mettre la pression. Je suis furieux.
Voilà pour aujourd’hui.
Ah, j’oubliais, j’ai reçu la fameuse revue américaine PM360 qui a attribué au laboratoire Baxter cette récompense. Christophe a intégré l’article dans l’onglet « Presse » de mon blog. Vous pouvez le consulter (Cliquez sur la page de garde pour le lire). En parlant de mon aventure, le journaliste écrit « le coup marketing de l’année ». Je crois que c’est plus exactement une énorme avancée pour que beaucoup comprennent que la dialyse péritonéale et fantastique au niveau de la qualité de vie des dialysés.
A demain.
Jean Louis
12H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Nous voici arrivés au bateau. Pour moi le voyage s’est très bien passé, en décollant à 23h30 c’est parfait. Juste après le décollage les hôtesses d’Air France servent le repas : Champagne en apéritif, petite entrée de crudité avec du saumon fumé, poulet et nouilles au gingembre, camembert, petit gâteau à la crème et mandarine, le tout arrosé avec un bon bordeaux. Le temps d’avaler un café, il est 2 heures du matin, je n’ai pas besoin de chercher trop longtemps le sommeil. 1 heure 30 avant d’atterrir, les lumières sont rallumées, une petite collation est servie et il est déjà temps de remettre les chaussures et boucler la ceinture.
Il ne fait pas très beau sur Singapour, 26 degrés, temps orageux. C’est quand même bon de plier le gilet et la polaire dans le sac à dos.
Je retrouve Jacky et Francine. Arrivés ce matin par Singapour Air Line, ils sont dans un état qui fait peur à voir. En partant le matin, ils n’ont pas pu dormir dans l’avion et les 13 heures de vols combinés au décalage horaire de 7 heures les a fait arriver à Singapour à 6h30. Ils ont placé leurs bagages à la consigne pour visiter la ville et en particulier ces fameuses tours avec la piscine à débordement qui culmine à 200 mètres d’altitude. Beaucoup de marche à pieds, 24 heures sans dormir, ils sont cuits. J’ai hâte qu’ils me parlent de leur vol sur un A380 opéré par la fameuse Singapour Air Line. Déçus ! C’est comme un autre avion, ils étaient placés à côté de gamins qui n’ont pas arrêté de brailler et en plus pas de champagne et le vin rouge servi parcimonieusement au verre ! Une bonne nuit de sommeil devrait permettre de remonter un peu le moral.
Il faut maintenant rejoindre le bateau, une bonne heure de métro et pour finir le taxi. Il y a une queue énorme à la station. On a du mal à comprendre comment cela fonctionne. Certains taxis déposent des passagers et repartent à vide. D’autre prennent des passagers qui ne font pas la queue. Il nous faut une heure pour arriver à monter dans un taxi qui nous dépose à la marina. Le restaurant est en train de fermer, nous ne prenons pas le temps d’aller au bateau. Il faut commander très vite, comme la caissière s’en va il faut payer avant d’avoir mangé, c’est un peu rock n’roll.
Finalement nous arrivons au bateau vers 22H30. Le bateau n’est pas dans le même état d’humidité que lors de mon retour à Tahiti mais il y a des odeurs désagréables. Il faut tout aérer, ce qui n’est pas facile avec ces grains continuels. Je fais une dialyse pendant que Francine fait le lit à l’avant et Jacky le lit à l’arrière. Et puis c’est l’extinction des feux.
Ce matin après la toilette et le petit déjeuner pris au restaurant de la marina, je passe à la capitainerie. Mes poches sont arrivées. Puis nous partons Jacky et moi faire les courses pendant que Francine commence à laver l’intérieur du bateau. C’est très sale, elle va avoir un énorme boulot, mais comme nous n’avons pas les voiles et que Brad (c’est le maître voilier) ne répond plus à mes mails ni à mes appels téléphoniques, tant sur sa ligne directe que sur son portable, nous avons quelques jours devant nous.
Au super marché de Boon Lay, tout est décoré car nous sommes dans une période de fêtes. C’est le nouvel an chinois le 4 février et il y a plein de produits spécial fêtes. Au rayon légumes nous sommes étonnés de découvrir autant de produits que nous ne connaissons pas. Il y a un étalage avec plein de feuilles, de toutes formes, des longues, des trapues, certaines en bouquets, mais toutes d’une belle couleur vert foncé. A côté il y a un étalage de racines. De toutes les couleurs, de toutes les formes, c’est impressionnant. Et puis à côté encore, tout un étalage avec des dizaines de champignons différents. Dans un coin, un tout petit rayon de 50cm par 50cm, ce sont les pommes de terre !
Nous n’oublions ni les produits à récurer ni les « sent bon » à disperser dans le bateau.
Nous rentrons manger au bateau avant de faire une sieste. L’après midi est triste, il pleut sans arrêt. Francine continue le nettoyage, j’essaye à nouveau sans succès de joindre Brad et je fini par lui faire à nouveau un mail dans lequel je lui demande si il ne serait pas mort. Vers 18h30 il fini quand même par appeler. Les voiles ne sont pas prêtes, je lui dis que je pars lundi matin mais ce n’est pas possible. Avec Jacky nous allons débouler dans son magasin lundi matin afin de le secouer un peu et lui mettre la pression. Je suis furieux.
Voilà pour aujourd’hui.
Ah, j’oubliais, j’ai reçu la fameuse revue américaine PM360 qui a attribué au laboratoire Baxter cette récompense. Christophe a intégré l’article dans l’onglet « Presse » de mon blog. Vous pouvez le consulter (Cliquez sur la page de garde pour le lire). En parlant de mon aventure, le journaliste écrit « le coup marketing de l’année ». Je crois que c’est plus exactement une énorme avancée pour que beaucoup comprennent que la dialyse péritonéale et fantastique au niveau de la qualité de vie des dialysés.
A demain.
Jean Louis
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"ravie d’avoir de vos nouvelles pour la presse je ne suis calée en anglais je demanderai de l’aide pour la traductionfrançaisej e croise les doigts pour les voilese en union amitiésroselyned" Envoyé par roselynedemeestered le 16-01-2011 à 15:13
Sun, 16 Jan 2011 11:00:00 GMT - Toujours pas de voiles 103° 38E 01°20N
Sun, 16 Jan 2011 11:00:00 GMT - Toujours pas de voiles 103° 38E 01°20N
12H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Brad est réapparu, maintenant il m’envoie des SMS. Aux dernières informations les voiles devraient être terminées mardi. Je n’y crois absolument pas. Je pense qu’il ne s’est mis dessus qu’aujourd’hui même. Hier soir je lui ai écrit que je serais à son magasin lundi matin à l’ouverture. Je suis en train de réviser tous les noms d’oiseau en langue anglaise pour lui dire ce que je pense de son professionnalisme.
Aujourd’hui c’était encore une journée de travail. Francine a continué le nettoyage intérieur, Jacky est allé en ville chercher une soixantaine de bouteilles d’eau pendant que j’attaquais la mécanique. J’ai vidangé l’huile moteur, je n’aime pas cela mais il faut bien que je m’y colle.
Cet après midi, après la sieste, nous avons rangé les coffres et déballé puis rangé à l’intérieur tout le reste de poches que j’avais chargé à Darwin. Ensuite nous nous sommes rendus à la capitainerie pour chercher les cartons de poches de dialyse qui viennent d’être livré. Très sympa, le personnel de la marina nous a aidé à charger cela sur le plateau d’une voiture électrique qui a apporté les poches jusqu’au bateau. Deux gars nous ont aidés à descendre les 300 kg de poches sur le quai devant Harmattan. Il ne restait plus qu’à les monter à bord et trouver une place pour ces 30 cartons de 10 Kg.
J’ai commencé également à m’occuper du problème de gaz. Il faut absolument que je reparte avec mes bouteilles pleines. J’en ai parlé avec mon voisin, il m’a montré une bouteille d’ici, il ne nous reste plus qu’à trouver un adaptateur pour brancher mon tuyau de transfert dessus. Il a bien compris et va essayer demain de me trouver cela.
Rude travail, le bateau s’est encore enfoncé de quelques centimètres. Après ces efforts nous avons estimé avoir droit à une bonne bière. Francine et moi prenons une « small » et Jacky qui a très soif demande une « big ». La serveuse pose une question, personne ne comprend ce qu’elle raconte et après plusieurs tentatives infructueuses, elle repart fâchée après que nous lui ayons répété que nous voulions deux « small » et une « big ». Quand elle revient, elle porte trois verres d’environ 25 cl, 2 pleins et un autre vide encore tout blanc de givre. Dans l’autre main elle porte un broc de bière d’environ 2 litres qu’elle pose devant Jacky ! Quelle rigolade, pour une « big », c’est une « big ». La serveuse ne rigole pas du tout, elle finit par remplir le troisième verre et repart avec son broc. Jacky vide son verre d’un coup puis se dégonfle d’en demander un second à la serveuse. Il fini quand même par héler le patron.
Nous sommes contents du travail accompli dans la journée, il a fait un temps magnifique avec une petite brise qui permet de rafraîchir un peu l’atmosphère, super top.
Voilà pour aujourd’hui, demain matin réveil aux aurores pour aller secouer Brad.
A bientôt.
Jean Louis
12H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Brad est réapparu, maintenant il m’envoie des SMS. Aux dernières informations les voiles devraient être terminées mardi. Je n’y crois absolument pas. Je pense qu’il ne s’est mis dessus qu’aujourd’hui même. Hier soir je lui ai écrit que je serais à son magasin lundi matin à l’ouverture. Je suis en train de réviser tous les noms d’oiseau en langue anglaise pour lui dire ce que je pense de son professionnalisme.
Aujourd’hui c’était encore une journée de travail. Francine a continué le nettoyage intérieur, Jacky est allé en ville chercher une soixantaine de bouteilles d’eau pendant que j’attaquais la mécanique. J’ai vidangé l’huile moteur, je n’aime pas cela mais il faut bien que je m’y colle.
Cet après midi, après la sieste, nous avons rangé les coffres et déballé puis rangé à l’intérieur tout le reste de poches que j’avais chargé à Darwin. Ensuite nous nous sommes rendus à la capitainerie pour chercher les cartons de poches de dialyse qui viennent d’être livré. Très sympa, le personnel de la marina nous a aidé à charger cela sur le plateau d’une voiture électrique qui a apporté les poches jusqu’au bateau. Deux gars nous ont aidés à descendre les 300 kg de poches sur le quai devant Harmattan. Il ne restait plus qu’à les monter à bord et trouver une place pour ces 30 cartons de 10 Kg.
J’ai commencé également à m’occuper du problème de gaz. Il faut absolument que je reparte avec mes bouteilles pleines. J’en ai parlé avec mon voisin, il m’a montré une bouteille d’ici, il ne nous reste plus qu’à trouver un adaptateur pour brancher mon tuyau de transfert dessus. Il a bien compris et va essayer demain de me trouver cela.
Rude travail, le bateau s’est encore enfoncé de quelques centimètres. Après ces efforts nous avons estimé avoir droit à une bonne bière. Francine et moi prenons une « small » et Jacky qui a très soif demande une « big ». La serveuse pose une question, personne ne comprend ce qu’elle raconte et après plusieurs tentatives infructueuses, elle repart fâchée après que nous lui ayons répété que nous voulions deux « small » et une « big ». Quand elle revient, elle porte trois verres d’environ 25 cl, 2 pleins et un autre vide encore tout blanc de givre. Dans l’autre main elle porte un broc de bière d’environ 2 litres qu’elle pose devant Jacky ! Quelle rigolade, pour une « big », c’est une « big ». La serveuse ne rigole pas du tout, elle finit par remplir le troisième verre et repart avec son broc. Jacky vide son verre d’un coup puis se dégonfle d’en demander un second à la serveuse. Il fini quand même par héler le patron.
Nous sommes contents du travail accompli dans la journée, il a fait un temps magnifique avec une petite brise qui permet de rafraîchir un peu l’atmosphère, super top.
Voilà pour aujourd’hui, demain matin réveil aux aurores pour aller secouer Brad.
A bientôt.
Jean Louis
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"Bonjour à l’équipage. Heureux de vous savoir réunis et visiblement bien occupés. A bientôt. Les Harley." Envoyé par GD le 17-01-2011 à 17:31
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"Enchanté de vous avoir rencontré sur le ponton de Raffles M. Dommage que ce soit qu’un bref contact. Je suis réellement impressionné par votre exploit. Quel exemple! Olivier" Envoyé par Olivier Masurel le 18-01-2011 à 04:51
Mon, 17 Jan 2011 11:00:00 GMT - Prêt à appareiller 103° 38E 01°20N
Mon, 17 Jan 2011 11:00:00 GMT - Prêt à appareiller 103° 38E 01°20N
12H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Les choses commencent à s’éclaircir, ce matin nous avons fait une expédition commando chez Evolution Sail Asia, la société dont s’occupe (mal) Brad. Quelle bonne idée ! C’est effectivement une expédition, 20 minutes de bus, une heure de métro, une demi heure pour avoir un taxi et 20 minutes de taxi à nouveau. Nous sommes partis du bateau à 8 heures et ce n’est qu’à 10h20 que nous arrivons sur place.
Je comprends très vite que nous ne tirerons pas grand-chose de ce mec. J’ai rarement rencontré quelqu’un d’aussi fourbe et aussi menteur. C’est un pas bon, c’est tout. Il a quand même réparé les voiles. Le génois, le spi et l’artimon sont prêts. Pour le reste rien n’a été fait, il a fait une couture sur la capote mais il n’a pas fait la déchirure principale et surtout il n’a aucune solution pour réparer les systèmes de fixation qui ont rendu l’âme lorsque je l’ai démonté. Il n’a rien fait pour remplacer le tube en alu de mon hale bas. Quant a la protection de grand voile rien n’est entamé alors que c’est là qu’il y a le plus de travail. Après une demi-heure de palabres où il se contente de nous répéter 20 fois qu’il a été malade, je décide de tout stopper là et je lui demande de tout rapporter au bateau en début d’après midi.
Il est au bateau vers 13h30, heureusement il me fait un tout petit prix (250$ Singapour soit environ 145€). J’aurais cependant préféré payer beaucoup plus pour avoir un travail irréprochable.
Avec Jacky nous passons l’après midi à regréer Harmattan. Ce qui me fâche le plus c’est que ma grand voile vient de passer 2 mois et demi en plein soleil et que les UV sont redoutables pour le polyester dans lequel sont taillées mes voiles.
Demain matin nous devons aller faire l’avitaillement, je dois terminer ma vidange, je n’ai pas fait ma distribution, je ferais cela un peu plus loin. Mon voisin s’est occupé de mes bouteilles de gaz, un gars est venu les chercher, il doit me les rapporter pleines demain matin. J’ai convoqué les autorités à 15 heures pour faire la clearance puis nous pourrons prendre la mer.
Voilà pour les dernières nouvelles.
Nous commençons à bien connaître Singapour. J’adore cette ville et je me verrai bien y vivre. Les gens sont en générale d’une gentillesse à toute épreuve et puis on sent bien que l’on se trouve dans une civilisation au top de sa forme. Tout est nickel, dans le métro on peut manger par terre, pas de chewing-gum, pas de mégots, pas de tags. Dans le wagon, il y a une affiche de 2 mètres de large pour inciter les jeunes à entrer dans la police. Etonnant, elle n’est pas abimée, même pas taguée. D’ailleurs on ne voit pas de mendiant, pas de loubards.
Ici c’est une démocratie autoritaire. Quand on regarde vivre les habitants, on voit bien qu’ils travaillent et que l’argent circule facilement (C’est le pays au monde où il y a la plus grande proportion de milliardaires et l’un des plus haut revenu par habitant.) Quelqu’un m’a demandé si ces gens étaient heureux. Sous entendu « Est ce que l’argent fait le bonheur ? ». Cela me fait bondir à chaque fois. Quelle question d’homme riche ! Comment peut-on penser que l’argent ne contribue pas au bonheur ? Il suffit simplement de se rappeler un tout petit instant combien d’hommes sur terre ne mangent pas à leur faim, des pays entiers ont leur population qui sont dans la misère et crève de faim à longueur de vie, certain même en meurent ! Alors qu’imaginez-vous que ces gens là vont répondre à cette question stupide. Pour eux, le bonheur serait de pouvoir gagner les quelques euros par jour, une véritable richesse qui leur permettrait de manger enfin à leur faim.
Bon, cela fait du bien de se lâcher un peu et de faire tomber la pression après s’être retenu face à ce pas bon de Brad.
A demain.
Jean Louis
12H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Les choses commencent à s’éclaircir, ce matin nous avons fait une expédition commando chez Evolution Sail Asia, la société dont s’occupe (mal) Brad. Quelle bonne idée ! C’est effectivement une expédition, 20 minutes de bus, une heure de métro, une demi heure pour avoir un taxi et 20 minutes de taxi à nouveau. Nous sommes partis du bateau à 8 heures et ce n’est qu’à 10h20 que nous arrivons sur place.
Je comprends très vite que nous ne tirerons pas grand-chose de ce mec. J’ai rarement rencontré quelqu’un d’aussi fourbe et aussi menteur. C’est un pas bon, c’est tout. Il a quand même réparé les voiles. Le génois, le spi et l’artimon sont prêts. Pour le reste rien n’a été fait, il a fait une couture sur la capote mais il n’a pas fait la déchirure principale et surtout il n’a aucune solution pour réparer les systèmes de fixation qui ont rendu l’âme lorsque je l’ai démonté. Il n’a rien fait pour remplacer le tube en alu de mon hale bas. Quant a la protection de grand voile rien n’est entamé alors que c’est là qu’il y a le plus de travail. Après une demi-heure de palabres où il se contente de nous répéter 20 fois qu’il a été malade, je décide de tout stopper là et je lui demande de tout rapporter au bateau en début d’après midi.
Il est au bateau vers 13h30, heureusement il me fait un tout petit prix (250$ Singapour soit environ 145€). J’aurais cependant préféré payer beaucoup plus pour avoir un travail irréprochable.
Avec Jacky nous passons l’après midi à regréer Harmattan. Ce qui me fâche le plus c’est que ma grand voile vient de passer 2 mois et demi en plein soleil et que les UV sont redoutables pour le polyester dans lequel sont taillées mes voiles.
Demain matin nous devons aller faire l’avitaillement, je dois terminer ma vidange, je n’ai pas fait ma distribution, je ferais cela un peu plus loin. Mon voisin s’est occupé de mes bouteilles de gaz, un gars est venu les chercher, il doit me les rapporter pleines demain matin. J’ai convoqué les autorités à 15 heures pour faire la clearance puis nous pourrons prendre la mer.
Voilà pour les dernières nouvelles.
Nous commençons à bien connaître Singapour. J’adore cette ville et je me verrai bien y vivre. Les gens sont en générale d’une gentillesse à toute épreuve et puis on sent bien que l’on se trouve dans une civilisation au top de sa forme. Tout est nickel, dans le métro on peut manger par terre, pas de chewing-gum, pas de mégots, pas de tags. Dans le wagon, il y a une affiche de 2 mètres de large pour inciter les jeunes à entrer dans la police. Etonnant, elle n’est pas abimée, même pas taguée. D’ailleurs on ne voit pas de mendiant, pas de loubards.
Ici c’est une démocratie autoritaire. Quand on regarde vivre les habitants, on voit bien qu’ils travaillent et que l’argent circule facilement (C’est le pays au monde où il y a la plus grande proportion de milliardaires et l’un des plus haut revenu par habitant.) Quelqu’un m’a demandé si ces gens étaient heureux. Sous entendu « Est ce que l’argent fait le bonheur ? ». Cela me fait bondir à chaque fois. Quelle question d’homme riche ! Comment peut-on penser que l’argent ne contribue pas au bonheur ? Il suffit simplement de se rappeler un tout petit instant combien d’hommes sur terre ne mangent pas à leur faim, des pays entiers ont leur population qui sont dans la misère et crève de faim à longueur de vie, certain même en meurent ! Alors qu’imaginez-vous que ces gens là vont répondre à cette question stupide. Pour eux, le bonheur serait de pouvoir gagner les quelques euros par jour, une véritable richesse qui leur permettrait de manger enfin à leur faim.
Bon, cela fait du bien de se lâcher un peu et de faire tomber la pression après s’être retenu face à ce pas bon de Brad.
A demain.
Jean Louis
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"encore un depart mon mari va mieux greffee du rein nous allons passer quelque jour dans ht pyrenees pour souffler un peu 31/janvier bon vent et a bientot" Envoyé par baubion le 17-01-2011 à 21:18
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"bon vent et belle mer a toi a bientot sur ton blog jaco et chloe " Envoyé par tangaroa le 18-01-2011 à 04:34
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"bonjour jean-louis d’abord tous mes meilleurs voeux,une tres bonne santée et je vous souhaite de passer une aussi bonne année en 2011 quand 2010. Bonjour a jacky avec qui je garde un tres bon souvenir quand j’était jeune concessionnaire. courage ,tout va finir par s’arranger sinon j’arive vous donner un coup de main a bientot noel" Envoyé par noel morin le 18-01-2011 à 17:56
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"Salut les amis, C’est reparti... après ces contrariétés... j’espère que toutes vos énergies sont à 100/100 pour affronter les qq milliers de miles qu’ils vous restent avant de rentrer à la maison. Nous serons à Maurice, la deuxième quinzaine de février... serez-vous dans les parages ? Amitiés à tous les deux
bernard " Envoyé par bernardlannion le 18-01-2011 à 21:51
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"salut l ami, un grand bonjour de Paris ou je passe la soiree chez mon fils et demain chez les filles et le petit fils a Crozon. Bon tu fais connaissance avec le 1/3 monde developpe, c est parfois penible, mais c est vrai que Singapour est tres tres agreable. Je te souhaite bon vent pour ce nouveau depart, avec toutes mes amities, bien le bonjour a Jacky. JL " Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 19-01-2011 à 19:18
Tue, 18 Jan 2011 20:00:00 GMT - En route pour la Malaisie 102° 43E 01°45N
Tue, 18 Jan 2011 20:00:00 GMT - En route pour la Malaisie 102° 43E 01°45N
21H en France, 4 heures J+1 heure du bord,
Bonjour à tous,
Eh bien nous voilà enfin en mer, en route pour la Malaisie et Kuala Lumpur. Nous nous sommes débarrassés de nos dollars Singapour et nous allons devoir acheter des Ringgits.
Tout s’est bien passé. Nous sommes partis tôt ce matin, Jacky et moi, pour faire l’avitaillement. Les bouteilles de gaz nous ont été rapportées pleines un peu avant midi et les autorités sont passées à 17 heures. Cela nous a permis de larguer les amarres vers 17h30.
Il y a environ 190 miles pour rejoindre Port Klang où nous ferons les formalités d’entrée en Malaisie. C’est l’endroit idéal pour aller visiter Kuala Lumpur qui n’est qu’à une quarantaine de kilomètres par la route.
Ce pays est une monarchie constitutionnelle régie par un système démocratique parlementaire fédéral. La population est constituée par des Malais (65%), des Chinois (26%) et des Indiens (8%). Au niveau religion, 60% des habitants sont musulmans, tout ferme le vendredi à midi pour ne rouvrir que le dimanche matin.
Cela me fait drôle de naviguer en équipage. Je peux jouer au Capitaine, les ordres claquent. Comme me l’a appris mon ami Pierre-Yves, éminent néphrologue et en même temps chef de bord à la fameuse école de voile des Glénans, je termine les ordres qui ont besoin d’être exécutés promptement par « Bordel ». Par exemple je peux dire « Borde moi cette drisse bordel ! ». Du coup la drisse est bordée avec beaucoup plus d’entrain.
Le bateau n’a jamais été aussi lourd, c’est impressionnant, il roule beaucoup avec des mouvements lents.
Je reprends ce blog vers 4 heures du matin. L’arrivée de la nuit à été difficile. C’est avec l’électronique du bord. Je suis équipé comme beaucoup de matériel Raymarine. J’avais un problème très embêtant et très dangereux, par moment, suite à l’utilisation normale de l’appareil, celui-ci visualisait bien la zone de garde du radar mais cette fonction n’était plus active et si un bateau rentrait dans la zone de garde, il n’était plus signalé. De ce fait je ne dormais plus jamais sur mes deux oreilles. J’en ai parlé avec Raymarine, ils m’ont conseillé d’installer la dernière version du logiciel dans l’appareil. J’ai donc fait cela en arrivant il y a trois jours, tout semblait bien marcher mais comme tous les réglages ont été perdus, j’ai eu un peu de mal à reprendre pieds lors des premiers miles. Puis la nuit arrive, je veux mettre le radar, il ne fonctionne plus ! Branlebas de combat ! Je cherche mais ne trouve pas de solution. Je fini par appeler Didier qui réussit à entrer en communication avec le technicien de Raymarine. Ce problème est normal, après une mise à jour du logiciel il faut faire une remise à zéro générale et cela se fait par une combinaison de touches. Impeccable, je suis tout content de retrouver mon radar. J’ai passé deux heures difficiles. Cela m’a permis de découvrir des fonctions intéressantes de mon appareil que je n’utilisais pas jusqu’alors.
Jusqu’à 3 heures nous avons eu un petit vent de nord est qui nous à permis de marcher au près entre 5 et 6 nœuds. Maintenant il est tombé, c’est moteur.
Je vous poste rapidement cette news et je vais aller m’allonger un peu.
A bientôt.
Jean Louis
21H en France, 4 heures J+1 heure du bord,
Bonjour à tous,
Eh bien nous voilà enfin en mer, en route pour la Malaisie et Kuala Lumpur. Nous nous sommes débarrassés de nos dollars Singapour et nous allons devoir acheter des Ringgits.
Tout s’est bien passé. Nous sommes partis tôt ce matin, Jacky et moi, pour faire l’avitaillement. Les bouteilles de gaz nous ont été rapportées pleines un peu avant midi et les autorités sont passées à 17 heures. Cela nous a permis de larguer les amarres vers 17h30.
Il y a environ 190 miles pour rejoindre Port Klang où nous ferons les formalités d’entrée en Malaisie. C’est l’endroit idéal pour aller visiter Kuala Lumpur qui n’est qu’à une quarantaine de kilomètres par la route.
Ce pays est une monarchie constitutionnelle régie par un système démocratique parlementaire fédéral. La population est constituée par des Malais (65%), des Chinois (26%) et des Indiens (8%). Au niveau religion, 60% des habitants sont musulmans, tout ferme le vendredi à midi pour ne rouvrir que le dimanche matin.
Cela me fait drôle de naviguer en équipage. Je peux jouer au Capitaine, les ordres claquent. Comme me l’a appris mon ami Pierre-Yves, éminent néphrologue et en même temps chef de bord à la fameuse école de voile des Glénans, je termine les ordres qui ont besoin d’être exécutés promptement par « Bordel ». Par exemple je peux dire « Borde moi cette drisse bordel ! ». Du coup la drisse est bordée avec beaucoup plus d’entrain.
Le bateau n’a jamais été aussi lourd, c’est impressionnant, il roule beaucoup avec des mouvements lents.
Je reprends ce blog vers 4 heures du matin. L’arrivée de la nuit à été difficile. C’est avec l’électronique du bord. Je suis équipé comme beaucoup de matériel Raymarine. J’avais un problème très embêtant et très dangereux, par moment, suite à l’utilisation normale de l’appareil, celui-ci visualisait bien la zone de garde du radar mais cette fonction n’était plus active et si un bateau rentrait dans la zone de garde, il n’était plus signalé. De ce fait je ne dormais plus jamais sur mes deux oreilles. J’en ai parlé avec Raymarine, ils m’ont conseillé d’installer la dernière version du logiciel dans l’appareil. J’ai donc fait cela en arrivant il y a trois jours, tout semblait bien marcher mais comme tous les réglages ont été perdus, j’ai eu un peu de mal à reprendre pieds lors des premiers miles. Puis la nuit arrive, je veux mettre le radar, il ne fonctionne plus ! Branlebas de combat ! Je cherche mais ne trouve pas de solution. Je fini par appeler Didier qui réussit à entrer en communication avec le technicien de Raymarine. Ce problème est normal, après une mise à jour du logiciel il faut faire une remise à zéro générale et cela se fait par une combinaison de touches. Impeccable, je suis tout content de retrouver mon radar. J’ai passé deux heures difficiles. Cela m’a permis de découvrir des fonctions intéressantes de mon appareil que je n’utilisais pas jusqu’alors.
Jusqu’à 3 heures nous avons eu un petit vent de nord est qui nous à permis de marcher au près entre 5 et 6 nœuds. Maintenant il est tombé, c’est moteur.
Je vous poste rapidement cette news et je vais aller m’allonger un peu.
Wed, 19 Jan 2011 20:00:00 GMT - Des pipi…, des pipi…, des pirates ! 101° 48E 02°31N
Wed, 19 Jan 2011 20:00:00 GMT - Des pipi…, des pipi…, des pirates ! 101° 48E 02°31N
21H en France, 4 heures J+1 heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé oui, nous sommes chez les pirates du détroit de Malacca, l’endroit le plus chaud au monde ces dernières décennies avant que la Somalie n’ait pris la relève.
Ici pas besoin de skiff, les pirates arrivent le long des cargos qui passent au ralentie dans ces parages difficiles tout simplement avec des barques. Ils escaladent la coque et montent à bord puis propose au capitaine un choix tout simple, soit il ouvre le coffre fort soit ils lui coupent la main. Le choix est assez basique et souvent le capitaine préfère la première solution.
Le problème s’est énormément réduit ces dernières années après que les gouvernements des trois pays limitrophes (Singapour, l’Indonésie et la Malaisie) aient pris des mesures drastiques contre cette piraterie. Elle existe encore un peu à l’encontre des cargos mais il y a bien une quinzaine d’années qu’aucun bateau de plaisance ne s’est fait attaqué.
Le détroit de Malacca est un long corridor où passent des dizaines de milliers de bateaux tous les ans. Très étroit, il ne fait que 25 miles de large au niveau de la ville de Malacca où nous sommes passés ce matin vers 11H30. Il est par contre très long et fait bien 200 miles dans sa partie la plus étroite. Il est orienté Sud est à nord ouest et délimité par la péninsule Malaise d’un côté et par l’île de Sumatra de l’autre côté.
Navigation facile au milieu des cargos, un vent venant sur tribord avant nous autorise de marcher autour de 6 nœuds. Par moment il tombe et c’est moteur puis il revient et ainsi de suite. La mer est plate, tout va bien. La nuit à été très courte pour tout l’équipage car il faut être en alerte continuellement. C’est le bonheur lorsque j’annonce vers midi que nous stopperons en milieu d’après midi à Admiral Marina.
Nous arrivons dans cette marina résidentielle à 16 heures après un slalom très précis en suivant des « way points » car l’approche est entourée de patates de corail. Comme dit Francine on a l’impression de rentrer chez Mickey. C’est une toute nouvelle marina, elle n’est pas encore tout à fait terminée et sur les 180 places très peu sont occupées. Les mots me manquent pour décrire l’ambiance, somptueux, grandiose, luxueuse … Quelle impression de calme et de repos ici. Il y a une piscine bien sûr mais également tennis, gymnase, billard, babyfoot, massage, restaurants, superette … Nous partirons demain matin de bonne heure pour aller faire les formalités d’entrée à Port Dickson puis nous irons visiter Kuala Lumpur.
En attendant je dois réparer un problème d’eau potable. Il doit y avoir une énorme fuite quelque part car mon réservoir d’eau potable s’est vidé dans la souillarde en moins de cinq minutes. Je crois savoir d’où cela vient et je suis inquiet car cela va engendrer pas mal de démontage pour solutionner ce problème.
Bon j’attendais des réactions suite à ma news d’hier, car on ne dit pas « border une drisse », on dit « étarquer une drisse ». Le terme « border » s’applique pour les écoutes car cela consiste à raidir le bord de la voile situé entre le point d’amure et le point d’écoute. Ce bord s’appel la bordure d’où le terme border. Dans le même sens, on a le verbe « souquer » qui s’applique aux nœuds …
Bon, la dialyse se termine, je dois vous laisser car il faut que je m’occupe de cette fuite d’eau.
A bientôt.
Jean Louis
21H en France, 4 heures J+1 heure du bord,
Bonjour à tous,
Hé oui, nous sommes chez les pirates du détroit de Malacca, l’endroit le plus chaud au monde ces dernières décennies avant que la Somalie n’ait pris la relève.
Ici pas besoin de skiff, les pirates arrivent le long des cargos qui passent au ralentie dans ces parages difficiles tout simplement avec des barques. Ils escaladent la coque et montent à bord puis propose au capitaine un choix tout simple, soit il ouvre le coffre fort soit ils lui coupent la main. Le choix est assez basique et souvent le capitaine préfère la première solution.
Le problème s’est énormément réduit ces dernières années après que les gouvernements des trois pays limitrophes (Singapour, l’Indonésie et la Malaisie) aient pris des mesures drastiques contre cette piraterie. Elle existe encore un peu à l’encontre des cargos mais il y a bien une quinzaine d’années qu’aucun bateau de plaisance ne s’est fait attaqué.
Le détroit de Malacca est un long corridor où passent des dizaines de milliers de bateaux tous les ans. Très étroit, il ne fait que 25 miles de large au niveau de la ville de Malacca où nous sommes passés ce matin vers 11H30. Il est par contre très long et fait bien 200 miles dans sa partie la plus étroite. Il est orienté Sud est à nord ouest et délimité par la péninsule Malaise d’un côté et par l’île de Sumatra de l’autre côté.
Navigation facile au milieu des cargos, un vent venant sur tribord avant nous autorise de marcher autour de 6 nœuds. Par moment il tombe et c’est moteur puis il revient et ainsi de suite. La mer est plate, tout va bien. La nuit à été très courte pour tout l’équipage car il faut être en alerte continuellement. C’est le bonheur lorsque j’annonce vers midi que nous stopperons en milieu d’après midi à Admiral Marina.
Nous arrivons dans cette marina résidentielle à 16 heures après un slalom très précis en suivant des « way points » car l’approche est entourée de patates de corail. Comme dit Francine on a l’impression de rentrer chez Mickey. C’est une toute nouvelle marina, elle n’est pas encore tout à fait terminée et sur les 180 places très peu sont occupées. Les mots me manquent pour décrire l’ambiance, somptueux, grandiose, luxueuse … Quelle impression de calme et de repos ici. Il y a une piscine bien sûr mais également tennis, gymnase, billard, babyfoot, massage, restaurants, superette … Nous partirons demain matin de bonne heure pour aller faire les formalités d’entrée à Port Dickson puis nous irons visiter Kuala Lumpur.
En attendant je dois réparer un problème d’eau potable. Il doit y avoir une énorme fuite quelque part car mon réservoir d’eau potable s’est vidé dans la souillarde en moins de cinq minutes. Je crois savoir d’où cela vient et je suis inquiet car cela va engendrer pas mal de démontage pour solutionner ce problème.
Bon j’attendais des réactions suite à ma news d’hier, car on ne dit pas « border une drisse », on dit « étarquer une drisse ». Le terme « border » s’applique pour les écoutes car cela consiste à raidir le bord de la voile situé entre le point d’amure et le point d’écoute. Ce bord s’appel la bordure d’où le terme border. Dans le même sens, on a le verbe « souquer » qui s’applique aux nœuds …
Bon, la dialyse se termine, je dois vous laisser car il faut que je m’occupe de cette fuite d’eau.
A bientôt.
Jean Louis
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"JL....Bon vent a toi Marin. Que ta fuite s’étanche, que ta drisse s’étarque et enfin que les bords de ta voile raidissent. Merci de nous éclairer sur ce jargon de mer... souquer...non cela ne vient pas du souk...voyons voir cela viendrait-il, mais oui... j’y suis! cela vient de ....on est coupes! A plus" Envoyé par Gilles le 19-01-2011 à 22:52
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"bon anniversaire jacky" Envoyé par anna le 20-01-2011 à 15:01
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"Bonjours Jacky et Jean Louis , une petit coucou , aujourd’hui c’est l’anniversaire de Jacky , BON ANNIV JACKY! consulte t’es E-mails une petite surprise t’y attends , gros bisous ou et bonne route ..oups bonne mer !" Envoyé par Raphael le 20-01-2011 à 16:06
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"je ne connais pas jacques je lsouhaite à ce capricorne un trés bon anniversaire je suis un vieux capricorne ce sont les meilleurs merci pour tout envoyez du soleil amitiés à tous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 20-01-2011 à 18:22
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"je constate que vous êtes bien arrivés à singapour. et que Harmattan à repris la mer gare aux pirates mettez vos mains dans les poches, josette et moi te souhaitons un très bon anniversaire, nous trinquons à ta santé. bonjour au captain et bon vent pour votre périple, tenez bien la barre. grosses bises et à + JP/JOS" Envoyé par jean pierre le 20-01-2011 à 18:34
Thu, 20 Jan 2011 11:00:00 GMT - A Kuala Lumpur pour le Thaïpusam 101° 48E 02°31N
Thu, 20 Jan 2011 11:00:00 GMT - A Kuala Lumpur pour le Thaïpusam 101° 48E 02°31N
12H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Ce matin levé de bonne heure pour une journée fatigante. Mission numéro un, aller à Port Dickson effectuer les formalités d’entrée. Grosse surprise lorsque nous demandons à la réception de l’hôtel de nous commander un taxi, aujourd’hui c’est le Thaïpusam, un jour de fête pour cette partie de la Malaisie et tout est fermé. Il faudra attendre demain matin pour effectuer les formalités d’entré.
Cela ne nous empêche pas de partir pour Kuala Lumpur afin de visiter la ville. C’est encore une fois un parcours du combattant : Taxi jusqu’à Port Dickson puis bus jusqu’à Séremban à environ 45 kilomètres, à nouveau bus jusqu’à Kuala Lumpur soit 65 kilomètres de plus et enfin le fameux monorail pour rejoindre le centre ville.
Premier objectif, les tours Petronas. On les voit de loin, il nous suffit de 15 minutes de marche à pieds pour nous retrouver aux pieds des tours. Impressionnant ! Quelles sont belles, entièrement en inox, elles brillent de tous leurs feux. Après avoir pris des photos de l’extérieur, on décide de déjeuner dans le restaurant en haut des tours car c’est aujourd’hui les 62 ans de Jacky. Pas de chance, à cause de la fête tout est complet, et on ne peut même plus monter pour profiter de la vue.
Changement de programme, on décide d’aller voir la fameuse fête de Thaïpusam. C’est la fête Hindoue la plus spectaculaire, « à ne manquer sous aucun prétexte ». Cette fête est interdite en Inde mais se pratique encore en Malaisie et à Singapour. Les pénitents après avoir jeûné pendant le mois qui précède se transpercent le visage d’une tige de fer et installent sur la tête et sur les épaules le kavadi, objet semi circulaire d’où pendent des hameçons qui s’enfoncent dans la poitrine.
Malheureusement c’est un peu tard et les taxis ne veulent pas nous y emmener car il y a tellement de monde que la circulation est bloquée.
Nous décidons donc d’aller manger au restaurant Seri Angkasa en haut de la KL tower, la tour de télécommunication de 421 m de hauteur. Pas de chance, ici aussi c’est complet, nous nous rabattons dans un restaurant Indien au pied de la tour. Très moyen.
C’est ensuite un petit tour à « l’observation deck », 276 m de haut d’où nous pouvons constater la modernité de cette ville champignon. Créée il y a juste 150 ans au milieu des marais boueux, les mines d’étain ont permis à la ville un développement spectaculaire. Aujourd’hui le nombre de tours de grande hauteur est incalculable.
D’une façon générale tout est propre, très propre même, ma première impression de la Malaisie est extrêmement positive, c’est beau, l’architecture est resplendissante, les religions s’y côtoient harmonieusement et l’on a une impression de grande sérénité.
Ce soir en rentrant j’ai fait ma dialyse et je me suis penché ensuite sur mon problème d’eau potable. J’ai pu effectuer une réparation de fortune à l’aide d’un morceau de tuyau d’arrosage, nous n’avons plus d’eau chaude mais ce n’est pas grave, la température monte tous les jours de l’année au dessus des 30 degrés. Je réparerais mieux lorsque je pourrais acheter un peu de matériel dans un shipchandler.
Je vous laisse là car Jacky nous invite au restaurant de la marina pour son anniversaire. Il commence à s’impatienter.
A bientôt.
Jean Louis
12H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Ce matin levé de bonne heure pour une journée fatigante. Mission numéro un, aller à Port Dickson effectuer les formalités d’entrée. Grosse surprise lorsque nous demandons à la réception de l’hôtel de nous commander un taxi, aujourd’hui c’est le Thaïpusam, un jour de fête pour cette partie de la Malaisie et tout est fermé. Il faudra attendre demain matin pour effectuer les formalités d’entré.
Cela ne nous empêche pas de partir pour Kuala Lumpur afin de visiter la ville. C’est encore une fois un parcours du combattant : Taxi jusqu’à Port Dickson puis bus jusqu’à Séremban à environ 45 kilomètres, à nouveau bus jusqu’à Kuala Lumpur soit 65 kilomètres de plus et enfin le fameux monorail pour rejoindre le centre ville.
Premier objectif, les tours Petronas. On les voit de loin, il nous suffit de 15 minutes de marche à pieds pour nous retrouver aux pieds des tours. Impressionnant ! Quelles sont belles, entièrement en inox, elles brillent de tous leurs feux. Après avoir pris des photos de l’extérieur, on décide de déjeuner dans le restaurant en haut des tours car c’est aujourd’hui les 62 ans de Jacky. Pas de chance, à cause de la fête tout est complet, et on ne peut même plus monter pour profiter de la vue.
Changement de programme, on décide d’aller voir la fameuse fête de Thaïpusam. C’est la fête Hindoue la plus spectaculaire, « à ne manquer sous aucun prétexte ». Cette fête est interdite en Inde mais se pratique encore en Malaisie et à Singapour. Les pénitents après avoir jeûné pendant le mois qui précède se transpercent le visage d’une tige de fer et installent sur la tête et sur les épaules le kavadi, objet semi circulaire d’où pendent des hameçons qui s’enfoncent dans la poitrine.
Malheureusement c’est un peu tard et les taxis ne veulent pas nous y emmener car il y a tellement de monde que la circulation est bloquée.
Nous décidons donc d’aller manger au restaurant Seri Angkasa en haut de la KL tower, la tour de télécommunication de 421 m de hauteur. Pas de chance, ici aussi c’est complet, nous nous rabattons dans un restaurant Indien au pied de la tour. Très moyen.
C’est ensuite un petit tour à « l’observation deck », 276 m de haut d’où nous pouvons constater la modernité de cette ville champignon. Créée il y a juste 150 ans au milieu des marais boueux, les mines d’étain ont permis à la ville un développement spectaculaire. Aujourd’hui le nombre de tours de grande hauteur est incalculable.
D’une façon générale tout est propre, très propre même, ma première impression de la Malaisie est extrêmement positive, c’est beau, l’architecture est resplendissante, les religions s’y côtoient harmonieusement et l’on a une impression de grande sérénité.
Ce soir en rentrant j’ai fait ma dialyse et je me suis penché ensuite sur mon problème d’eau potable. J’ai pu effectuer une réparation de fortune à l’aide d’un morceau de tuyau d’arrosage, nous n’avons plus d’eau chaude mais ce n’est pas grave, la température monte tous les jours de l’année au dessus des 30 degrés. Je réparerais mieux lorsque je pourrais acheter un peu de matériel dans un shipchandler.
Je vous laisse là car Jacky nous invite au restaurant de la marina pour son anniversaire. Il commence à s’impatienter.
A bientôt.
Jean Louis
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"Bon anniversaire Jacky" Envoyé par GERARD PEUDEVIN le 21-01-2011 à 10:18
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"WOW, Jacky: Bon anniversaire, tu les fais pas, ces 62!!! A toute la "crew" une belle célébration, bises d’Allemagne!" Envoyé par petra/berti le 21-01-2011 à 23:09
Fri, 21 Jan 2011 11:00:00 GMT - La sortie du détroit de Malacca 101° 08E 02°50N
Fri, 21 Jan 2011 11:00:00 GMT - La sortie du détroit de Malacca 101° 08E 02°50N
12H en France, 19 heures heure du bord,
Selamat tengahari, bonjour à tous,
Nous voici à nouveau en mer, à la sortie du détroit de Malacca, en route vers Langkawi et la baie du Bengale et plus précisément la mer des Andamans.
Ce matin nous nous sommes levés tôt afin de nous rendre à Port Dickson effectuer les formalités d’entrée. Le « harbour master » puis la douane et enfin l’immigration. J’ai rarement vu un pays aussi cool, tout s’est fait en un rien de temps derrière le comptoir. Dans chaque administration il y a des Malaises qui sont d’une efficacité remarquable.
En rentrant, une petite dialyse, je vais payer à la capitainerie et à 11 heures nous prenons la mer. Il n’y a pratiquement pas de vent, le ciel est voilé par des nuages très bas, tout est calme, la mer est un lac. Vers 14h30 nous avons rejoint le rail et nous le suivons jusqu’à la sortie du détroit de Malacca que nous atteignons dans la soirée. La route est maintenant difficile car nous avançons pratiquement sans vent face à une houle qui nous fait planter des choux. Ce n’est pas très agréable et nous n’avançons qu’entre 3 et 4 nœuds.
Notre prochaine destination est l’île de Langkawi, faisant partie de la Malaisie, cette île est sur la frontière avec la Thaïlande, au nord du pays, à environ 260 miles de Port Dickson. En fait, Pulau Langkawi est plus exactement un archipel d’une centaine d’îles. C’est un endroit spectaculaire avec des hautes falaises et des piliers de roche couverts de végétation qui sortent de la mer, un peu comme dans la baie d’Allonge au Vietnam. Il y a des fjords profonds et des plages désertes de sable blanc. L’île est une zone franche, il n’y a pas de taxes et, plaisir suprême, on peut y louer des motos. Tout cela explique le développement touristique important de cet endroit. Les habitants disent qu’il n’y a pas de voleurs car ils sont tous devenus riches grâce aux touristes ! J’aimerai passer deux ou trois jours dans ce paradis.
Je vais vous parler un peu de la Malaisie. C’est une royauté, Sa Majesté le roi Tuanku Syed Sirajuddin bin Almarhum Tuanku Syed Putra Jamalullail règne sur une fédération de 13 états. Grosso modo la moitié de sa surface qui est de 330 000 km² se trouve sur la péninsule Malaise, l’autre moitié sur l’île de Bornéo. Sa population de 28 millions d’habitants a un niveau de vie assez élevé avec un PIB par habitant de 6 700 US$ environ avec un taux de croissance de 7,1%. Elle a beaucoup de ressources naturelles et produit du pétrole. D’ailleurs, nous longeons parfois des plateformes pétrolières. Le Ringgit Malais est la monnaie nationale, il faut environ 4 Ringgit pour un Euro. La population est composée de Malais, Chinois et Indiens. Chacun a ses spécificités, les Chinois sont commerçants, les Indiens plutôt ouvriers … Je n’ai pas vu de pauvres et d’après le chauffeur de taxi il n’y a pas de chômage.
Les femmes ne sont pas d’une grande beauté, mis à part peut être certaines Indiennes. Elles sont toutes très différentes. Les Indiennes sont très féminines avec énormément de bijoux, des beaux habits avec beaucoup de dorures, des bagues aux doigts de pieds, des bijoux incrustés dans le front, des peintures et des maquillages étudiés. Elles sont grandes et élancées. Les Chinoises sont classiquement petites, elles se ressemblent toutes, mignonnes sans plus, elles ne sont pas très féminines. Les Malaises sont toutes voilées, elles cachent très bien leur beauté qui doit être intérieur je pense. Souvent en jean et baskets, pas très grandes et plutôt rondes, j’ai du mal à apprécier, mais cela doit être fait pour.
Grosse fureur du Capitaine. Pour effectuer le trajet entre Singapour et Port Dickson, je n’avais pas sorti l’artimon. Mais ce matin je décide de porter toute la garde robe et nous montons cette voile. Horreur ! Je constate alors que cette voile n’a pas été réparée comme me l’a affirmé Brad et que la latte sort toujours par la chute. Il va falloir la démonter à nouveau à Phuket pour solutionner ce problème. Je suis excédé, d’autant plus que j’ai payé. Je fais immédiatement un mail à Brad dans lequel je le qualifie de tous les noms d’oiseau que nous avons bien fait de réviser il y a quelque jours. J’ai été très impoli mais cela m’à soulagé. Marin, si tu passe par Singapour, surtout ne traite pas avec Evolution Sail Asia !
Je suis très étonné car la cartographie indique des fonds d’une centaine de mètres alors que le sondeur affiche entre 20 et 35 mètres. Je fini par comprendre que suite au changement de logiciel le réglage usine a été remis en place et que ma cartographie m’indique les profondeurs en pieds. Cela aurait pu être grave. C’est fou tous les pièges que l’on peut rencontrer. Heureusement que j’ai mon guide nautique et que je ne fais pas une confiance absolue dans ma cartographie. En bateau il faut douter en permanence et de tout.
Ce sera tout pour aujourd’hui.
Selamat jalan.
Jean Louis
12H en France, 19 heures heure du bord,
Selamat tengahari, bonjour à tous,
Nous voici à nouveau en mer, à la sortie du détroit de Malacca, en route vers Langkawi et la baie du Bengale et plus précisément la mer des Andamans.
Ce matin nous nous sommes levés tôt afin de nous rendre à Port Dickson effectuer les formalités d’entrée. Le « harbour master » puis la douane et enfin l’immigration. J’ai rarement vu un pays aussi cool, tout s’est fait en un rien de temps derrière le comptoir. Dans chaque administration il y a des Malaises qui sont d’une efficacité remarquable.
En rentrant, une petite dialyse, je vais payer à la capitainerie et à 11 heures nous prenons la mer. Il n’y a pratiquement pas de vent, le ciel est voilé par des nuages très bas, tout est calme, la mer est un lac. Vers 14h30 nous avons rejoint le rail et nous le suivons jusqu’à la sortie du détroit de Malacca que nous atteignons dans la soirée. La route est maintenant difficile car nous avançons pratiquement sans vent face à une houle qui nous fait planter des choux. Ce n’est pas très agréable et nous n’avançons qu’entre 3 et 4 nœuds.
Notre prochaine destination est l’île de Langkawi, faisant partie de la Malaisie, cette île est sur la frontière avec la Thaïlande, au nord du pays, à environ 260 miles de Port Dickson. En fait, Pulau Langkawi est plus exactement un archipel d’une centaine d’îles. C’est un endroit spectaculaire avec des hautes falaises et des piliers de roche couverts de végétation qui sortent de la mer, un peu comme dans la baie d’Allonge au Vietnam. Il y a des fjords profonds et des plages désertes de sable blanc. L’île est une zone franche, il n’y a pas de taxes et, plaisir suprême, on peut y louer des motos. Tout cela explique le développement touristique important de cet endroit. Les habitants disent qu’il n’y a pas de voleurs car ils sont tous devenus riches grâce aux touristes ! J’aimerai passer deux ou trois jours dans ce paradis.
Je vais vous parler un peu de la Malaisie. C’est une royauté, Sa Majesté le roi Tuanku Syed Sirajuddin bin Almarhum Tuanku Syed Putra Jamalullail règne sur une fédération de 13 états. Grosso modo la moitié de sa surface qui est de 330 000 km² se trouve sur la péninsule Malaise, l’autre moitié sur l’île de Bornéo. Sa population de 28 millions d’habitants a un niveau de vie assez élevé avec un PIB par habitant de 6 700 US$ environ avec un taux de croissance de 7,1%. Elle a beaucoup de ressources naturelles et produit du pétrole. D’ailleurs, nous longeons parfois des plateformes pétrolières. Le Ringgit Malais est la monnaie nationale, il faut environ 4 Ringgit pour un Euro. La population est composée de Malais, Chinois et Indiens. Chacun a ses spécificités, les Chinois sont commerçants, les Indiens plutôt ouvriers … Je n’ai pas vu de pauvres et d’après le chauffeur de taxi il n’y a pas de chômage.
Les femmes ne sont pas d’une grande beauté, mis à part peut être certaines Indiennes. Elles sont toutes très différentes. Les Indiennes sont très féminines avec énormément de bijoux, des beaux habits avec beaucoup de dorures, des bagues aux doigts de pieds, des bijoux incrustés dans le front, des peintures et des maquillages étudiés. Elles sont grandes et élancées. Les Chinoises sont classiquement petites, elles se ressemblent toutes, mignonnes sans plus, elles ne sont pas très féminines. Les Malaises sont toutes voilées, elles cachent très bien leur beauté qui doit être intérieur je pense. Souvent en jean et baskets, pas très grandes et plutôt rondes, j’ai du mal à apprécier, mais cela doit être fait pour.
Grosse fureur du Capitaine. Pour effectuer le trajet entre Singapour et Port Dickson, je n’avais pas sorti l’artimon. Mais ce matin je décide de porter toute la garde robe et nous montons cette voile. Horreur ! Je constate alors que cette voile n’a pas été réparée comme me l’a affirmé Brad et que la latte sort toujours par la chute. Il va falloir la démonter à nouveau à Phuket pour solutionner ce problème. Je suis excédé, d’autant plus que j’ai payé. Je fais immédiatement un mail à Brad dans lequel je le qualifie de tous les noms d’oiseau que nous avons bien fait de réviser il y a quelque jours. J’ai été très impoli mais cela m’à soulagé. Marin, si tu passe par Singapour, surtout ne traite pas avec Evolution Sail Asia !
Je suis très étonné car la cartographie indique des fonds d’une centaine de mètres alors que le sondeur affiche entre 20 et 35 mètres. Je fini par comprendre que suite au changement de logiciel le réglage usine a été remis en place et que ma cartographie m’indique les profondeurs en pieds. Cela aurait pu être grave. C’est fou tous les pièges que l’on peut rencontrer. Heureusement que j’ai mon guide nautique et que je ne fais pas une confiance absolue dans ma cartographie. En bateau il faut douter en permanence et de tout.
Sat, 22 Jan 2011 11:00:00 GMT - Au milieu des pécheurs Malais 100° 16E 04°45N
Sat, 22 Jan 2011 11:00:00 GMT - Au milieu des pécheurs Malais 100° 16E 04°45N
12H en France, 19 heures heure du bord,
Selamat tengahari, bonjour à tous,
Nous faisons route au nord nord ouest entre 10 et 15 miles de la côte Malaise. Les fonds sont d’environ une quarantaine de mètres et les eaux sont extrêmement poissonneuses. C’est une déduction assez facile à faire au vu de ces centaines de bateaux de pêche. De plus, lorsque l’on passe à côté d’eux et qu’ils remontent leurs filets, ceux ci sont remplis de poissons.
C’est une déduction moins facile à faire lorsque l’on constate que le pécheur du bord n’a toujours rien pris. Du coup ce midi c’était boulettes de viande accompagné de riz.
Quelle nuit ! Nuit en pointillé, j’ai dû me lever au moins une trentaine de fois pour éviter tous ces bateaux de pèche. Nuit au moteur, le vent ne s’est levé que vers 5 heures ce matin et il n’a pas tenu très longtemps. Nuit dans le cockpit pour Francine et Jacky, moi je suis fidèle à une banquette du carré. La mer est très plate et, à bord, le temps s’étire doucement. Il fait chaud mais pas trop, c’est juste à mon goût. Contrairement à mes balades en solitaires je porte un short mais c’est tout. La nuit il fait doux et on n’est pas tenu de porter un autre vêtement.
Depuis hier soir et jusqu’en milieu de matinée nous avons été aidés par un courant portant qui peut atteindre jusqu’à trois nœuds ! C’est beaucoup plus sympa que de l’avoir dans le nez. Le bateau va bien quoique très lourd. Il a également besoin d’un bon carénage. Finalement nous avons décidé de monter d’une seule traite jusqu’à Langkawi où nous devrions arriver demain dans l’après midi. Encore une fois tout va dépendre du courant. Nous marchons au moteur, à 1500 tours par minutes. Si le courant est avec nous, nous arrivons à 8 nœuds en vitesse fond mais avec le courant contre nous cela tombe à 3 nœuds et les distances s’étirent alors à l’infini.
Dans les restaurants en Malaisie, il n’y a pas d’alcool. Nous avons demandé des bières et le serveur a dû aller les chercher dans un débit de boisson un peu plus loin. Il a fallu payer nos bières en liquide, un prix fou d’ailleurs. A Kuala Lumpur (KL pour les intimes), dans le restaurant Indien, à une table voisine de la notre, déjeunait une famille Indienne. Tout le monde était en habit du dimanche, les femmes avec de très belles robes et l’homme avec costume et chemise blanche. Quelle surprise et quel choc pour moi-même, avec ma culture Européenne de constater qu’ils mangeaient avec leurs mains. Plus exactement d’ailleurs, ils mangeaient avec leur main droite, la gauche étant impure. Voir ces belles dames et cet homme en costume plonger la main dans leur bol de riz, le malaxer fortement pour en faire des boulettes en s’en mettant jusqu’au poignet et les porter à leur bouche m’a profondément interpelé.
Cela me fait prendre conscience d’une façon extrêmement aigue de la force des cultures. Ce qui peut paraître pour certain le summum de la mauvaise éducation peut être dans une autre culture le signe d’un grand raffinement. Décidément ce tour du monde m’apporte énormément et renforce ma conviction que la tolérance est une vertu fondamentale qu’il est important de cultiver. Il est certain que je reviendrai de cette balade avec un peu plus de sagesse en moi que lorsque j’ai quitté Marseille.
Pour revenir sur la bière, nous avons acheté quelques canettes de Chang à Singapour, c’est de la bière Thaïlandaise. Elle est délicieuse, rien à voir avec la bière de Bali qui était très moyenne. Nous nous dirigions du bon côté. En parlant de Bali, j’y ai acheté un cubitainer de 2 litres de vin rouge que nous avons entamés en partant de Singapour, nous n’avons jamais bu de vin aussi mauvais. Il n’a absolument rien à voir avec le vin australien que l’on trouve dans cette partie du monde (sauf en Malaisie).
Selamat jalan, à bientôt
Jean Louis
12H en France, 19 heures heure du bord,
Selamat tengahari, bonjour à tous,
Nous faisons route au nord nord ouest entre 10 et 15 miles de la côte Malaise. Les fonds sont d’environ une quarantaine de mètres et les eaux sont extrêmement poissonneuses. C’est une déduction assez facile à faire au vu de ces centaines de bateaux de pêche. De plus, lorsque l’on passe à côté d’eux et qu’ils remontent leurs filets, ceux ci sont remplis de poissons.
C’est une déduction moins facile à faire lorsque l’on constate que le pécheur du bord n’a toujours rien pris. Du coup ce midi c’était boulettes de viande accompagné de riz.
Quelle nuit ! Nuit en pointillé, j’ai dû me lever au moins une trentaine de fois pour éviter tous ces bateaux de pèche. Nuit au moteur, le vent ne s’est levé que vers 5 heures ce matin et il n’a pas tenu très longtemps. Nuit dans le cockpit pour Francine et Jacky, moi je suis fidèle à une banquette du carré. La mer est très plate et, à bord, le temps s’étire doucement. Il fait chaud mais pas trop, c’est juste à mon goût. Contrairement à mes balades en solitaires je porte un short mais c’est tout. La nuit il fait doux et on n’est pas tenu de porter un autre vêtement.
Depuis hier soir et jusqu’en milieu de matinée nous avons été aidés par un courant portant qui peut atteindre jusqu’à trois nœuds ! C’est beaucoup plus sympa que de l’avoir dans le nez. Le bateau va bien quoique très lourd. Il a également besoin d’un bon carénage. Finalement nous avons décidé de monter d’une seule traite jusqu’à Langkawi où nous devrions arriver demain dans l’après midi. Encore une fois tout va dépendre du courant. Nous marchons au moteur, à 1500 tours par minutes. Si le courant est avec nous, nous arrivons à 8 nœuds en vitesse fond mais avec le courant contre nous cela tombe à 3 nœuds et les distances s’étirent alors à l’infini.
Dans les restaurants en Malaisie, il n’y a pas d’alcool. Nous avons demandé des bières et le serveur a dû aller les chercher dans un débit de boisson un peu plus loin. Il a fallu payer nos bières en liquide, un prix fou d’ailleurs. A Kuala Lumpur (KL pour les intimes), dans le restaurant Indien, à une table voisine de la notre, déjeunait une famille Indienne. Tout le monde était en habit du dimanche, les femmes avec de très belles robes et l’homme avec costume et chemise blanche. Quelle surprise et quel choc pour moi-même, avec ma culture Européenne de constater qu’ils mangeaient avec leurs mains. Plus exactement d’ailleurs, ils mangeaient avec leur main droite, la gauche étant impure. Voir ces belles dames et cet homme en costume plonger la main dans leur bol de riz, le malaxer fortement pour en faire des boulettes en s’en mettant jusqu’au poignet et les porter à leur bouche m’a profondément interpelé.
Cela me fait prendre conscience d’une façon extrêmement aigue de la force des cultures. Ce qui peut paraître pour certain le summum de la mauvaise éducation peut être dans une autre culture le signe d’un grand raffinement. Décidément ce tour du monde m’apporte énormément et renforce ma conviction que la tolérance est une vertu fondamentale qu’il est important de cultiver. Il est certain que je reviendrai de cette balade avec un peu plus de sagesse en moi que lorsque j’ai quitté Marseille.
Pour revenir sur la bière, nous avons acheté quelques canettes de Chang à Singapour, c’est de la bière Thaïlandaise. Elle est délicieuse, rien à voir avec la bière de Bali qui était très moyenne. Nous nous dirigions du bon côté. En parlant de Bali, j’y ai acheté un cubitainer de 2 litres de vin rouge que nous avons entamés en partant de Singapour, nous n’avons jamais bu de vin aussi mauvais. Il n’a absolument rien à voir avec le vin australien que l’on trouve dans cette partie du monde (sauf en Malaisie).
Selamat jalan, à bientôt
Jean Louis
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"je me cultive grace à vous passionant votre traverséebonne contiuationamitiées pour tout l’equipage selamat jalan roselyned " Envoyé par roselynedemeestere le 22-01-2011 à 17:54
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"Salut l’équipage. Voici un extrait d’un chat trouvé sur le guide du routard au sujet du vin balinais :
Bonjour, Mon chauffeur m’a fait un stop dans le vignoble balinais....c’était incroyable....une vraie décharge d’ordure....j’ai voulu faire qqs photos mais le seul cliché possible était un zoom sur la grappe que j’ai gouté...c’était plus de la "framboise", appellation peut être typiquement du sud de la france ? bref....un peu ragoutant l’endroit !
Bon , la -dessus on va s’ouvrir un Auxey Duresse 1982 à votre santé. Bon vent. Les HD" Envoyé par GD le 22-01-2011 à 18:42
Sun, 23 Jan 2011 11:00:00 GMT - Pulau Langkawi 99° 51E 06°18N
Sun, 23 Jan 2011 11:00:00 GMT - Pulau Langkawi 99° 51E 06°18N
12H en France, 19 heures heure du bord,
Selamat tengahari, bonjour à tous,
En Malaisie toutes les îles s’appellent « Pulau » comme en Thaïlande elles s’appellent « Ko ». C’est donc ce matin vers 11h que nous sommes arrivés sur Langkawy. La fin du parcourt a été un peu difficile avec un vent sur l’avant tribord et la mer qui va avec. Nous étions contents d’arriver et de retrouver un peu de calme.
C’est un endroit très dépaysant. Nous avons passé quelques heures dans une crique très jolie entourés par des falaises qui tombent dans la mer. Ensuite nous avons fait route vers la marina que nous avons atteinte à 19 heures. Du coup j’ai un travail du diable, faire les formalités dans la marina, faire la dialyse, brancher une prise pour avoir l’électricité, m’occuper du bateau, faire un brin de toilette … avant d’aller faire un petit restaurant.
Aussi je n’ai pas le temps d’écrire plus avant ce soir, je vous décrirais l’endroit demain.
A bientôt
Jean Louis
12H en France, 19 heures heure du bord,
Selamat tengahari, bonjour à tous,
En Malaisie toutes les îles s’appellent « Pulau » comme en Thaïlande elles s’appellent « Ko ». C’est donc ce matin vers 11h que nous sommes arrivés sur Langkawy. La fin du parcourt a été un peu difficile avec un vent sur l’avant tribord et la mer qui va avec. Nous étions contents d’arriver et de retrouver un peu de calme.
C’est un endroit très dépaysant. Nous avons passé quelques heures dans une crique très jolie entourés par des falaises qui tombent dans la mer. Ensuite nous avons fait route vers la marina que nous avons atteinte à 19 heures. Du coup j’ai un travail du diable, faire les formalités dans la marina, faire la dialyse, brancher une prise pour avoir l’électricité, m’occuper du bateau, faire un brin de toilette … avant d’aller faire un petit restaurant.
Aussi je n’ai pas le temps d’écrire plus avant ce soir, je vous décrirais l’endroit demain.
Mon, 24 Jan 2011 14:00:00 GMT - Tourisme à Langkawi 99° 51E 06°18N
Mon, 24 Jan 2011 14:00:00 GMT - Tourisme à Langkawi 99° 51E 06°18N
15H en France, 22 heures heure du bord,
Selamat tengahari, bonjour à tous,
Excusez-moi, j’étais un peu surbooké hier au soir. Je n’ai même pas eu le temps de vous décrire l’endroit. Donc, nous arrivons vers 11 heures hier matin dans un endroit que l’on ne peut trouver qu’en Asie, avec, exactement comme dans la baie d’Allonge au Viet Nam, des concrétions calcaires, de véritables montagnes de pierre tombées dans la mer on ne sait trop comment et rongées par les vagues à leur base. Cela donne un paysage étonnant avec des canaux autour de ces concrétions, canaux dans les quels on rencontre des pêcheurs Malais avec leurs « longtails », ces barques locales équipées de moteurs avec une ligne d’arbre de 4 mètres de long leur permettant de naviguer dans des eaux extrêmement peu profondes.
Aujourd’hui nous avons joué aux touristes. Déguisés de la sorte, avec chemises et short du dimanche, chapeaux et lunettes de soleil, nous avons commencé par aller louer des « motos ». En fait ce ne sont que de vulgaires scooters, des 150 cc tout de même.
Temps radieux, comme tous les jours de l’année ici, nous voici partis pour faire le tour de l’île. Les routes sont de bonnes qualités. Conduite à gauche, il faut s’habituer. Ce qui est difficile, c’est de repartir du bon côté aux croisements et ronds points. Au début on roule doucement pour admirer le paysage. Il y a beaucoup de forêt et puis quelques rizières. C’est une île touristique mais on ne voit pas les touristes, ils restent dans leur hôtel et tourniquent comme des chevaux de manège entre le bar, la piscine, le restaurant et la plage.
A midi nous arrivons du côté de l’île où il y a les plus belles plages et nous nous arrêtons dans un restaurant en bord de mer. Un moment de paradis ! Au moment de repartir, mon scooter ne veut plus rien savoir. Nous sommes obligés de patienter plus d’une heure pour que l’on vienne nous le changer. Tant pis, cela sera une monnaie d’échange pour les garder un peu plus longtemps demain.
Nous filons ensuite au parc où se trouve le « Langkawi cable car ». C’est une télécabine qui nous emporte à 700 mètres d’altitude tout en haut de la falaise. Au sommet, c’est très bien arrangé, on a une vue magnifique sur toutes les îles. Un peu plus loin, en empruntant des escaliers dans la roche, on accède à un pont suspendu entre deux sommets. C’est réellement top.
Il est tard, il faut déjà rentrer. Nous avons bien une centaine de kilomètres pour rejoindre le bateau. Maintenant il n’est plus question de trainer, c’est poignée dans le coin dans une route extrêmement sinueuse. Un régal !
Nous arrivons au bateau à 20 heures passées et en passant devant le restaurant de la marina, nous ne pouvons pas résister. Nous allons donc dîner au restaurant. Il faut dire qu’en Malaisie, dans des restaurants haut de gamme, le déjeuner ou le dîner ce n’est qu’environ 10 euros par personne boissons comprises. Pourquoi s’en priver ?
Au niveau du climat, c’est l’idéal, environ 31 degrés tous les jours et de l’ordre de 25 la nuit. Comme dit Jacky « C’est rare qu’il fasse si chaud au mois de janvier ! » Et pourtant, ici c’est comme cela 12 mois sur 12.
Je vous laisse là pour ce soir car la dialyse se termine et je suis mort.
A bientôt. Selamat Jalan
Jean Louis
15H en France, 22 heures heure du bord,
Selamat tengahari, bonjour à tous,
Excusez-moi, j’étais un peu surbooké hier au soir. Je n’ai même pas eu le temps de vous décrire l’endroit. Donc, nous arrivons vers 11 heures hier matin dans un endroit que l’on ne peut trouver qu’en Asie, avec, exactement comme dans la baie d’Allonge au Viet Nam, des concrétions calcaires, de véritables montagnes de pierre tombées dans la mer on ne sait trop comment et rongées par les vagues à leur base. Cela donne un paysage étonnant avec des canaux autour de ces concrétions, canaux dans les quels on rencontre des pêcheurs Malais avec leurs « longtails », ces barques locales équipées de moteurs avec une ligne d’arbre de 4 mètres de long leur permettant de naviguer dans des eaux extrêmement peu profondes.
Aujourd’hui nous avons joué aux touristes. Déguisés de la sorte, avec chemises et short du dimanche, chapeaux et lunettes de soleil, nous avons commencé par aller louer des « motos ». En fait ce ne sont que de vulgaires scooters, des 150 cc tout de même.
Temps radieux, comme tous les jours de l’année ici, nous voici partis pour faire le tour de l’île. Les routes sont de bonnes qualités. Conduite à gauche, il faut s’habituer. Ce qui est difficile, c’est de repartir du bon côté aux croisements et ronds points. Au début on roule doucement pour admirer le paysage. Il y a beaucoup de forêt et puis quelques rizières. C’est une île touristique mais on ne voit pas les touristes, ils restent dans leur hôtel et tourniquent comme des chevaux de manège entre le bar, la piscine, le restaurant et la plage.
A midi nous arrivons du côté de l’île où il y a les plus belles plages et nous nous arrêtons dans un restaurant en bord de mer. Un moment de paradis ! Au moment de repartir, mon scooter ne veut plus rien savoir. Nous sommes obligés de patienter plus d’une heure pour que l’on vienne nous le changer. Tant pis, cela sera une monnaie d’échange pour les garder un peu plus longtemps demain.
Nous filons ensuite au parc où se trouve le « Langkawi cable car ». C’est une télécabine qui nous emporte à 700 mètres d’altitude tout en haut de la falaise. Au sommet, c’est très bien arrangé, on a une vue magnifique sur toutes les îles. Un peu plus loin, en empruntant des escaliers dans la roche, on accède à un pont suspendu entre deux sommets. C’est réellement top.
Il est tard, il faut déjà rentrer. Nous avons bien une centaine de kilomètres pour rejoindre le bateau. Maintenant il n’est plus question de trainer, c’est poignée dans le coin dans une route extrêmement sinueuse. Un régal !
Nous arrivons au bateau à 20 heures passées et en passant devant le restaurant de la marina, nous ne pouvons pas résister. Nous allons donc dîner au restaurant. Il faut dire qu’en Malaisie, dans des restaurants haut de gamme, le déjeuner ou le dîner ce n’est qu’environ 10 euros par personne boissons comprises. Pourquoi s’en priver ?
Au niveau du climat, c’est l’idéal, environ 31 degrés tous les jours et de l’ordre de 25 la nuit. Comme dit Jacky « C’est rare qu’il fasse si chaud au mois de janvier ! » Et pourtant, ici c’est comme cela 12 mois sur 12.
Je vous laisse là pour ce soir car la dialyse se termine et je suis mort.
A bientôt. Selamat Jalan
Jean Louis
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"Merci encore de ton coup de fil qui m a fait tres plaisir, en lisant le recit de ta journee, je suis tres content pour toi, en effet cette region est tres belle, et le climat agreable, je dis cela avecd autant de nostalgie, ayant grandi dans ce type d endroit, que j arrive de Bretagne, tres bel endroit mais a cette saison le climat y est quelque peu different... Bien content de savoir que tu es avec ton epouse et Jacky, que je te demande de saluer pour moi. bon vent pour demain et la suite, meilleures amities, JL" Envoyé par Pierrefeu jean Louis le 25-01-2011 à 20:37
Tue, 25 Jan 2011 11:00:00 GMT - Adieu la Malaisie 99° 51E 06°18N
Tue, 25 Jan 2011 11:00:00 GMT - Adieu la Malaisie 99° 51E 06°18N
12H en France, 19 heures heure du bord,
Selamat tengahari, bonjour à tous,
Dernière journée en Malaisie, dommage, je me plaisais énormément ici. Le climat est top, on y mange bien et les gens sont adorables. Ce matin nous avons rendu nos supers montures pour visiter à pieds Langkawi. Ce sont essentiellement des magasins pour touristes, duty free, ils vendent tous la même chose, alcools, parfums, chocolats, cigarettes, produits de beauté, linges, vaisselles, valises … D’ailleurs sur les paquets de cigarettes, ils ont fait plus fort que nous, il y a carrément des photos horribles, par exemple de cancer de la bouche !...
Ce midi nous avons fait un restaurant « seafood ». Avec Jacky nous nous sommes offerts pour chacun 10€ des «Garlic Tiger Prawns ». Quel régal, mais quel régal ! On nous a servi à chacun une énorme crevette, de la taille d’une demi-langouste. Ouverte en deux dans le sens de la longueur, cuite à la perfection avec une petite sauce « Garlic » divine, c’était à mourir de bonheur. Beaucoup moins sec que la langouste, d’un goût très fin, je ne crois pas que l’on puisse faire mieux. Immédiatement j’ai demandé à Jacky, le pêcheur du bord, de se débrouiller pour nous attraper ce genre de crustacé. Il faut vous dire qu’au salon du bateau à Paris, j’ai investi dans un casier pliant en filet de pèche.
Du coup, dans l’après midi il a fallu faire un tour chez le marchand d’articles de pèche. Malheureusement il n’y avait pas mieux qu’un vulgaire « rapala ». Cela ne va pas nous aider pour prendre langouste ou crevette tigre.
Il fallait également faire un peu de produits frais. Difficile ici. Pas de café, ni en grain ni moulu, il y a juste des dosettes de Nescafé. Le rayon viande fraiche ne fait pas plus de 50 centimètres de large ! Il y a deux sacs d’ailes de poulet, un sac de gésiers, un sac de foies de volaille, un sac de pates de poules, vous savez le bout des pates, avec les doigts, et puis deux poulets. C’est tout !
Pour beaucoup d’emballages, ce n’est écrit qu’en Malais, pas de langue anglaise sur les étiquettes, dur, dur. C’est une des premières fois où je ne trouve pas de baguettes de pain. Pour nous autres européens pour lesquels le porc est un composant essentiel de notre alimentation, c’est très dur de faire des courses dans un pays où le porc est totalement inexistant. D’habitude, je prends toujours un peu de bacon, cela agrémente mes œufs brouillés, du jambon pour le soir et puis une paire de côtes de porc. Ici rien !
Retour au bateau en taxi pour ranger toutes ces courses. Ici il n’y a pas de transports en commun, on ne se déplace qu’en taxi. La course coûte 6 Ringgits, soit un euro cinquante. Pour ce prix, on va d’un bout à l’autre de la ville, pourquoi s’en priver ?
Il est 17h30 lorsque nous allons au « Harbour Master » pour faire la « Clearance ». Trop tard, cela ferme à 17 heures, il faudra revenir demain à 8 heures.
En ville j’ai pu trouver de quoi faire une réparation provisoire sur mon circuit d’eau douce. Je vais réparer ce soir car nous n’avons plus d’eau chaude et il n’y a plus d’eau du tout dans la chambre arrière. Ensuite nous irons manger au restaurant de la marina. Je sais déjà ce que je vais tenter : la soupe d’ « oxtail », de la soupe de queue de bœuf. C’est un peu « Spicy », un peu épicé mais pas trop j’espère. Et demain matin levé dès l’aube pour être à l’ouverture sur le port pour effectuer les formalités de sortie.
A demain
Jean Louis
12H en France, 19 heures heure du bord,
Selamat tengahari, bonjour à tous,
Dernière journée en Malaisie, dommage, je me plaisais énormément ici. Le climat est top, on y mange bien et les gens sont adorables. Ce matin nous avons rendu nos supers montures pour visiter à pieds Langkawi. Ce sont essentiellement des magasins pour touristes, duty free, ils vendent tous la même chose, alcools, parfums, chocolats, cigarettes, produits de beauté, linges, vaisselles, valises … D’ailleurs sur les paquets de cigarettes, ils ont fait plus fort que nous, il y a carrément des photos horribles, par exemple de cancer de la bouche !...
Ce midi nous avons fait un restaurant « seafood ». Avec Jacky nous nous sommes offerts pour chacun 10€ des «Garlic Tiger Prawns ». Quel régal, mais quel régal ! On nous a servi à chacun une énorme crevette, de la taille d’une demi-langouste. Ouverte en deux dans le sens de la longueur, cuite à la perfection avec une petite sauce « Garlic » divine, c’était à mourir de bonheur. Beaucoup moins sec que la langouste, d’un goût très fin, je ne crois pas que l’on puisse faire mieux. Immédiatement j’ai demandé à Jacky, le pêcheur du bord, de se débrouiller pour nous attraper ce genre de crustacé. Il faut vous dire qu’au salon du bateau à Paris, j’ai investi dans un casier pliant en filet de pèche.
Du coup, dans l’après midi il a fallu faire un tour chez le marchand d’articles de pèche. Malheureusement il n’y avait pas mieux qu’un vulgaire « rapala ». Cela ne va pas nous aider pour prendre langouste ou crevette tigre.
Il fallait également faire un peu de produits frais. Difficile ici. Pas de café, ni en grain ni moulu, il y a juste des dosettes de Nescafé. Le rayon viande fraiche ne fait pas plus de 50 centimètres de large ! Il y a deux sacs d’ailes de poulet, un sac de gésiers, un sac de foies de volaille, un sac de pates de poules, vous savez le bout des pates, avec les doigts, et puis deux poulets. C’est tout !
Pour beaucoup d’emballages, ce n’est écrit qu’en Malais, pas de langue anglaise sur les étiquettes, dur, dur. C’est une des premières fois où je ne trouve pas de baguettes de pain. Pour nous autres européens pour lesquels le porc est un composant essentiel de notre alimentation, c’est très dur de faire des courses dans un pays où le porc est totalement inexistant. D’habitude, je prends toujours un peu de bacon, cela agrémente mes œufs brouillés, du jambon pour le soir et puis une paire de côtes de porc. Ici rien !
Retour au bateau en taxi pour ranger toutes ces courses. Ici il n’y a pas de transports en commun, on ne se déplace qu’en taxi. La course coûte 6 Ringgits, soit un euro cinquante. Pour ce prix, on va d’un bout à l’autre de la ville, pourquoi s’en priver ?
Il est 17h30 lorsque nous allons au « Harbour Master » pour faire la « Clearance ». Trop tard, cela ferme à 17 heures, il faudra revenir demain à 8 heures.
En ville j’ai pu trouver de quoi faire une réparation provisoire sur mon circuit d’eau douce. Je vais réparer ce soir car nous n’avons plus d’eau chaude et il n’y a plus d’eau du tout dans la chambre arrière. Ensuite nous irons manger au restaurant de la marina. Je sais déjà ce que je vais tenter : la soupe d’ « oxtail », de la soupe de queue de bœuf. C’est un peu « Spicy », un peu épicé mais pas trop j’espère. Et demain matin levé dès l’aube pour être à l’ouverture sur le port pour effectuer les formalités de sortie.
A demain
Jean Louis
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"bonjour jean-louis vous nous avez mis l’eau a la bouche avec vos crevettes grossssses comme des homards(breton).L’autre jour je n’ai pas voulu vous reprendre sur les drisses et les écoutes.C’est vous le chef:respect Merci encore de vos recits,grace a vous pendant cette lecture nous sortons de la grisaille hivernale. bonjour a tout l’equipage et bonne peche bon vent noel" Envoyé par noel morin le 26-01-2011 à 16:33
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"Garlic means ail" Envoyé par romi le 26-01-2011 à 16:45
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"selamattengaharij’en ai l’eau à la bouche moi qui adore les langoustinesbone continuation selamatjalanamitiées roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 26-01-2011 à 18:18
Wed, 27 Jan 2011 11:00:00 GMT - Sur l’île médiatique de Ko Lanta 99° 04E 07°29N
Wed, 27 Jan 2011 11:00:00 GMT - Sur l’île médiatique de Ko Lanta 99° 04E 07°29N
12H en France, 19 heures heure du bord,
Sà-wàt-dii, bonjour à tous,
Que j’aime les nuits au mouillage. C’est beaucoup plus calme que dans les marinas et surtout, le bateau se met dans le lit du vent, permettant à l’air de circuler à l’intérieur. C’est encore mieux qu’une climatisation.
Après une nuit tranquille, réveil à 6h30. Jacky doit remonter le casier. Il est vide ! Il n’y a plus de beefsteak mais pas non plus de poissons ni de crustacés. Nous levons l’ancre dans une nuit encore bien noire à 6h45. Le jeu consiste maintenant à slalomer entre les bateaux de pèche. Il y en a des dizaines, les poissons n’ont aucune chance de passer au travers.
Nous sommes dans la mer d’Andaman et les fonds sont rarement au-delà de 10 mètres, c’est plus souvent dans les 5 à 6 mètres, parfois moins. Nous devons slalomer également entre les îles, il y en a des centaines, quel paysage étonnant. Certaines sont basses, mais d’autres sont de véritables colonnes d’un diamètre de quelques dizaines de mètres qui s’élèvent à la verticale dans le ciel, certaines pouvant dépasser les 200 mètres ! Ce paysage est très typique de cette région du monde.
Ce midi c’était saucisses avec du choux fleur et des pommes de terre. Exceptionnellement à la fin du repas j’ai sorti une bouteille que je garde pour les grandes occasions. C’est ma copine Petra qui me l’a offerte il y a une dizaine d’années. Elle est allemande, c’est du « Gräfen » quelque chose, en fait c’est du « Shnapps ». Il y a de la mirabelle là dedans mais le goût est très allemand, très rude. Je trouve cependant qu’elle s’améliore, ce grand voyage doit y être pour quelque chose.
L’île de Ko Lanta n’est plus le havre de paix pour voyageurs indépendants, c’est devenu une destination touristique très fréquentée avec de nombreux hôtels en bord de plage. Elle porte maintenant 20 000 habitants, c’est une île basse, ourlée de longues plages de sable blanc.
La journée est agréable, un petit force 4 à 5 de travers tribord nous pousse gentiment entre 5 et 6 nœuds. Il fait beau, pas trop chaud, c’est pille poil.
Nous arrivons à 17 heures et mouillons au bord d’une plage sur la côte ouest. C’est assez joli avec cette jungle épaisse qui couvre l’île. Il y a des hôtels mais ils sont en bois et très bien intégrés dans le paysage. Quelques touristes se baignent et d’autre vont d’île en île sur les bateaux « longtail » des habitants. Impressionnants ces bateaux, en bout d’arbre, ce sont des moteurs de voiture, souvent avec des systèmes d’échappement bricolés, cela fait un potin de tous les diables. J’étais à l’intérieur du bateau et je suis sorti en courant car je croyais qu’un hydravion était au décollage. Non, juste un longtail !
Ce soir, après la dialyse, nous allons aller faire un tour à terre et peut être un petit restaurant.
Voilà pour aujourd’hui, laa kàwn, à bientôt,
Jean Louis
12H en France, 19 heures heure du bord,
Sà-wàt-dii, bonjour à tous,
Que j’aime les nuits au mouillage. C’est beaucoup plus calme que dans les marinas et surtout, le bateau se met dans le lit du vent, permettant à l’air de circuler à l’intérieur. C’est encore mieux qu’une climatisation.
Après une nuit tranquille, réveil à 6h30. Jacky doit remonter le casier. Il est vide ! Il n’y a plus de beefsteak mais pas non plus de poissons ni de crustacés. Nous levons l’ancre dans une nuit encore bien noire à 6h45. Le jeu consiste maintenant à slalomer entre les bateaux de pèche. Il y en a des dizaines, les poissons n’ont aucune chance de passer au travers.
Nous sommes dans la mer d’Andaman et les fonds sont rarement au-delà de 10 mètres, c’est plus souvent dans les 5 à 6 mètres, parfois moins. Nous devons slalomer également entre les îles, il y en a des centaines, quel paysage étonnant. Certaines sont basses, mais d’autres sont de véritables colonnes d’un diamètre de quelques dizaines de mètres qui s’élèvent à la verticale dans le ciel, certaines pouvant dépasser les 200 mètres ! Ce paysage est très typique de cette région du monde.
Ce midi c’était saucisses avec du choux fleur et des pommes de terre. Exceptionnellement à la fin du repas j’ai sorti une bouteille que je garde pour les grandes occasions. C’est ma copine Petra qui me l’a offerte il y a une dizaine d’années. Elle est allemande, c’est du « Gräfen » quelque chose, en fait c’est du « Shnapps ». Il y a de la mirabelle là dedans mais le goût est très allemand, très rude. Je trouve cependant qu’elle s’améliore, ce grand voyage doit y être pour quelque chose.
L’île de Ko Lanta n’est plus le havre de paix pour voyageurs indépendants, c’est devenu une destination touristique très fréquentée avec de nombreux hôtels en bord de plage. Elle porte maintenant 20 000 habitants, c’est une île basse, ourlée de longues plages de sable blanc.
La journée est agréable, un petit force 4 à 5 de travers tribord nous pousse gentiment entre 5 et 6 nœuds. Il fait beau, pas trop chaud, c’est pille poil.
Nous arrivons à 17 heures et mouillons au bord d’une plage sur la côte ouest. C’est assez joli avec cette jungle épaisse qui couvre l’île. Il y a des hôtels mais ils sont en bois et très bien intégrés dans le paysage. Quelques touristes se baignent et d’autre vont d’île en île sur les bateaux « longtail » des habitants. Impressionnants ces bateaux, en bout d’arbre, ce sont des moteurs de voiture, souvent avec des systèmes d’échappement bricolés, cela fait un potin de tous les diables. J’étais à l’intérieur du bateau et je suis sorti en courant car je croyais qu’un hydravion était au décollage. Non, juste un longtail !
Ce soir, après la dialyse, nous allons aller faire un tour à terre et peut être un petit restaurant.
Voilà pour aujourd’hui, laa kàwn, à bientôt,
Jean Louis
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"Quelle idée de manger des choux et des saucisses au milieu de ce paysage! (Attention Jacky, demain il te sortira les poiraux!) Enfin, j’ai décidé de me sentir flattée que le SCHNAPS des mirabelles du verger de mon père ait pu faire un si grand voyage! Des bises à vous trois de la rude allemande qui tente de s’améliorer sur son long voyage...." Envoyé par Petra le 28-01-2011 à 20:13
Fri, 28 Jan 2011 12:00:00 GMT - Koh Lanta, des épreuves de confort 98° 55E 07°36N
Fri, 28 Jan 2011 12:00:00 GMT - Koh Lanta, des épreuves de confort 98° 55E 07°36N
13H en France, 19 heures heure du bord,
Sà-wàt-dii, bonjour à tous,
La première épreuve qui nous attend ce jeudi soir consiste à rejoindre la plage en annexe. Ce n’est pas gagné car la mousson de nord est souffle ce soir en coup de vent et de violentes rafales balaient la baie en venant de la terre. Il y a environ deux cents mètres à parcourir, je me colle aux rames et au prix d’un effort intense, nous remportons cette épreuve de confort dont l’enjeu consiste à fêter notre débarquement en Thaïlande au bar de la plage et à continuer par un bon restaurant.
Première découverte, nous venons de gagner une heure de vie car nos montres indiquent 19h alors qu’ici il n’est que 18 heures. Deuxièmes découverte, on roule à gauche comme en Malaisie et le nombre de scooter et de mobylettes est impressionnant. Il y a énormément de mobylettes avec une caisse sur le côté et une troisième roue au bout de la caisse. Un petit toit et des bancs complètent le tout. Ils sont souvent 5 ou 6 installés sur le véhicule et lorsque ce sont des femmes musulmanes avec tous ces voiles qui volent au vent, on a l’impression d’être en train de tourner un film comique.
En effet, ma troisième découverte est le nombre important de musulmans. C’est vrai que l’on est dans le sud de la Thaïlande, encore très près de la Malaisie. Puisque le sujet revient sur les femmes voilées, je dois vous faire part de ma découverte. C’était à Langkawi, dans les magasins, dans les lieux touristiques, il y a énormément de jeunes filles voilées. J’ai été étonné du comportement de ces jeunes filles, elles me regardent droit dans les yeux, ont de grands sourires non exempts de séduction, parlent et même plaisantes extrêmement facilement. Je n’imaginais pas cela.
Ma quatrième découverte est dans l’orthographe du mot « Ko ». Sur ma cartographie, il est écrit « Ko » mais ici, les Thaïlandais l’écrivent « Koh »
Après avoir tiré des « Baths », c’est la monnaie locale, 42 Baths pour un Euro, nous commençons notre soirée au bar de la plage. Quelle ambiance ! C’est un grand moment de vie. Notre hôtesse est une grande Thaïe (une Thaïe de grande taille), très belle et très souriante, elle s’appelle Hom. Les serveurs sont adorables également, le tout baigne dans une demie pénombre, avec les meilleurs morceaux de slow des années 1970. La pina colada et le mojito coulent à flot. Nous sommes sidérés par la gentillesse des gens, c’est évident que nous sommes arrivés au pays du sourire, ce n’est pas un cliché !
Nous continuons par un bon restaurant arrosé de vin français. Quelle soirée inoubliable ! Maintenant il faut rentrer. Cela semble plus facile. Le vent s’est encore renforcé, les rafales sont extrêmement violentes. Comme il porte vers le large, il suffit juste de ne pas rater le bateau. Nous sommes maintenant à trois mètres du bateau, je termine par un bon coup de rame et crrrraaaaaaak ! une des rames se casse brusquement, je me retrouve avec un bout de tube en aluminium et c’est tout. Je crie à Francine d’essayer d’attraper le bateau mais c’est impossible, nous passons à un mètre puis rapidement l’annexe s’éloigne en direction du large poussée par les vents violents. Il faut réagir très vite. C’est encore une épreuve de confort, soit nous réussissons et passons la nuit dans nos couchettes, soit nous dérivons vers le large au milieu du golfe du Bengale. La perspective d’une nuit et peut être de plusieurs jours à dériver à trois dans cette annexe exigüe ne me convient pas du tout, à l’aide de Jacky nous désolidarisons rapidement la rame de l’annexe et je lui hurle de me la passer car souvent je n’utilise qu’une seule rame et je sais que j’ai plus l’habitude que lui.
Je commence alors à pagayer rapidement en allant chercher l’eau le plus loin possible. Nous ne sommes qu’à dix mètres environ du bateau mais cela nous semble inatteignable. Jacky et Francine pagayent avec les mains frénétiquement. On ne s’éloigne plus, puis tout doucement il nous semble que nous nous rapprochons. Cela nous motive et du coup nous y mettons encore plus d’ardeur. Quel soulagement de pouvoir enfin agripper le liston du bateau, nous montons à bord en prenant conscience que nous avons vraiment eu chaud.
Je me jure de ne plus jamais me mettre dans cette difficulté. Avant j’avais toujours un grappin et quelques mètres de cordage dans mon annexe mais mon grappin est resté à Hiva Oa, aux îles Marquises, coincé au fond de l’eau dans une chaîne. Ce matin j’ai demandé à Jacky de sortir ma toute petite ancre Brittany du fond du coqueron. C’est un plaisancier qui me l’a offerte à Darwin. Je l’ai installé dans l’annexe au bout d’un long cordage puis nous avons mis le moteur hors bord en marche et nous l’avons installé sur l’annexe. Il reste une rame de secoure pour si le moteur tombe en panne.
Aujourd’hui c’était visite de l’île sur des scooters de location, petit restaurant en bord de plage puis un petit bonjour aux éléphants de travail. Nous avons donné des bananes à une femelle d’une trentaine d’années. Quelle grosse bête !
C’est déjà l’heure de quitter Koh Lanta, nous levons l’ancre vers 17 heures, en route pour Koh Phi Phi que nous devrions atteindre vers 22 heures.
Ma première impression concernant la Thaïlande est extrêmement positive, si je dois classer ce pays dans mon échelle de valeur de plaisancier, il est c’est sûr dans le haut du classement. Les gens sont d’une gentillesse exceptionnelle, la nourriture est bonne et variée, le climat est idéal. Un des petits couacs, les eaux ne sont pas cristallines, on ne voit pas l’ombre portée du bateau sur des fonds de 6 mètres comme en Turquie. Ce qui est sûr, c’est qu’après avoir été accueilli comme on est accueilli ici, il y a pleins d’endroits où l’on n’a plus envie de mettre les pieds.
A demain.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Sà-wàt-dii, bonjour à tous,
La première épreuve qui nous attend ce jeudi soir consiste à rejoindre la plage en annexe. Ce n’est pas gagné car la mousson de nord est souffle ce soir en coup de vent et de violentes rafales balaient la baie en venant de la terre. Il y a environ deux cents mètres à parcourir, je me colle aux rames et au prix d’un effort intense, nous remportons cette épreuve de confort dont l’enjeu consiste à fêter notre débarquement en Thaïlande au bar de la plage et à continuer par un bon restaurant.
Première découverte, nous venons de gagner une heure de vie car nos montres indiquent 19h alors qu’ici il n’est que 18 heures. Deuxièmes découverte, on roule à gauche comme en Malaisie et le nombre de scooter et de mobylettes est impressionnant. Il y a énormément de mobylettes avec une caisse sur le côté et une troisième roue au bout de la caisse. Un petit toit et des bancs complètent le tout. Ils sont souvent 5 ou 6 installés sur le véhicule et lorsque ce sont des femmes musulmanes avec tous ces voiles qui volent au vent, on a l’impression d’être en train de tourner un film comique.
En effet, ma troisième découverte est le nombre important de musulmans. C’est vrai que l’on est dans le sud de la Thaïlande, encore très près de la Malaisie. Puisque le sujet revient sur les femmes voilées, je dois vous faire part de ma découverte. C’était à Langkawi, dans les magasins, dans les lieux touristiques, il y a énormément de jeunes filles voilées. J’ai été étonné du comportement de ces jeunes filles, elles me regardent droit dans les yeux, ont de grands sourires non exempts de séduction, parlent et même plaisantes extrêmement facilement. Je n’imaginais pas cela.
Ma quatrième découverte est dans l’orthographe du mot « Ko ». Sur ma cartographie, il est écrit « Ko » mais ici, les Thaïlandais l’écrivent « Koh »
Après avoir tiré des « Baths », c’est la monnaie locale, 42 Baths pour un Euro, nous commençons notre soirée au bar de la plage. Quelle ambiance ! C’est un grand moment de vie. Notre hôtesse est une grande Thaïe (une Thaïe de grande taille), très belle et très souriante, elle s’appelle Hom. Les serveurs sont adorables également, le tout baigne dans une demie pénombre, avec les meilleurs morceaux de slow des années 1970. La pina colada et le mojito coulent à flot. Nous sommes sidérés par la gentillesse des gens, c’est évident que nous sommes arrivés au pays du sourire, ce n’est pas un cliché !
Nous continuons par un bon restaurant arrosé de vin français. Quelle soirée inoubliable ! Maintenant il faut rentrer. Cela semble plus facile. Le vent s’est encore renforcé, les rafales sont extrêmement violentes. Comme il porte vers le large, il suffit juste de ne pas rater le bateau. Nous sommes maintenant à trois mètres du bateau, je termine par un bon coup de rame et crrrraaaaaaak ! une des rames se casse brusquement, je me retrouve avec un bout de tube en aluminium et c’est tout. Je crie à Francine d’essayer d’attraper le bateau mais c’est impossible, nous passons à un mètre puis rapidement l’annexe s’éloigne en direction du large poussée par les vents violents. Il faut réagir très vite. C’est encore une épreuve de confort, soit nous réussissons et passons la nuit dans nos couchettes, soit nous dérivons vers le large au milieu du golfe du Bengale. La perspective d’une nuit et peut être de plusieurs jours à dériver à trois dans cette annexe exigüe ne me convient pas du tout, à l’aide de Jacky nous désolidarisons rapidement la rame de l’annexe et je lui hurle de me la passer car souvent je n’utilise qu’une seule rame et je sais que j’ai plus l’habitude que lui.
Je commence alors à pagayer rapidement en allant chercher l’eau le plus loin possible. Nous ne sommes qu’à dix mètres environ du bateau mais cela nous semble inatteignable. Jacky et Francine pagayent avec les mains frénétiquement. On ne s’éloigne plus, puis tout doucement il nous semble que nous nous rapprochons. Cela nous motive et du coup nous y mettons encore plus d’ardeur. Quel soulagement de pouvoir enfin agripper le liston du bateau, nous montons à bord en prenant conscience que nous avons vraiment eu chaud.
Je me jure de ne plus jamais me mettre dans cette difficulté. Avant j’avais toujours un grappin et quelques mètres de cordage dans mon annexe mais mon grappin est resté à Hiva Oa, aux îles Marquises, coincé au fond de l’eau dans une chaîne. Ce matin j’ai demandé à Jacky de sortir ma toute petite ancre Brittany du fond du coqueron. C’est un plaisancier qui me l’a offerte à Darwin. Je l’ai installé dans l’annexe au bout d’un long cordage puis nous avons mis le moteur hors bord en marche et nous l’avons installé sur l’annexe. Il reste une rame de secoure pour si le moteur tombe en panne.
Aujourd’hui c’était visite de l’île sur des scooters de location, petit restaurant en bord de plage puis un petit bonjour aux éléphants de travail. Nous avons donné des bananes à une femelle d’une trentaine d’années. Quelle grosse bête !
C’est déjà l’heure de quitter Koh Lanta, nous levons l’ancre vers 17 heures, en route pour Koh Phi Phi que nous devrions atteindre vers 22 heures.
Ma première impression concernant la Thaïlande est extrêmement positive, si je dois classer ce pays dans mon échelle de valeur de plaisancier, il est c’est sûr dans le haut du classement. Les gens sont d’une gentillesse exceptionnelle, la nourriture est bonne et variée, le climat est idéal. Un des petits couacs, les eaux ne sont pas cristallines, on ne voit pas l’ombre portée du bateau sur des fonds de 6 mètres comme en Turquie. Ce qui est sûr, c’est qu’après avoir été accueilli comme on est accueilli ici, il y a pleins d’endroits où l’on n’a plus envie de mettre les pieds.
A demain.
Jean Louis
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"Bonjour à tous les trois. Désolé d’avoir raté votre coup de fil qui m’a néanmoins fait très plaisir. Je vois que tout se passe bien à part cette grosse frayeur de ce soir. Comme quoi il ne faut pas grand chose pour que tout bascule dans la catastrophe quand on s’y attend le moins. Message personnel à Jacky: comment va la pêche? Çà fait vraiment plaisir d’avoir de vos nouvelles tous les jours. A bientôt! Peut être sur Viber. " Envoyé par P le 28-01-2011 à 23:16
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"Je résume ,les femmes te regarde droit dans les yeux elles sont belles il fait chaud,tu es bronzé la pina colada coule a flot ,un bon restaurant ton pote Jacky avec toi, ton épouse. c’est bon pour moi pour aujourd’hui...il fait -1 degré le bussiness n’est pas encore de retour l’EGYPTE s’enflamme après la TUNISIE vivementqu’ils règlent le compte du colonel LYBIEN de service et ce sera une grande fête pour tous ces peuples .... En vous lisant vous m’avez sapé le moral heureusement que vous avez eu une bonne galère avec votre rame ,cela m’a remonté le moral ... Vivement la suite de vos aventures amitié à tous les trois et bon courage aux CLEMENDOT restés en FRANCE alain" Envoyé par TARDIEU le 29-01-2011 à 11:02
Sat, 29 Jan 2011 10:00:00 GMT - A Ton Sai Bay sur Koh Phi Phi 98° 46E 07°44N
Sat, 29 Jan 2011 10:00:00 GMT - A Ton Sai Bay sur Koh Phi Phi 98° 46E 07°44N
11H en France, 17 heures heure du bord,
Sà-wàt-dii, bonjour à tous,
Nous jetons l’ancre à 21h10 ce vendredi soir sur la plage Ton Sai Bay au sud de l’île de Koh Phi Phi. Pas facile d’arriver ici de nuit, c’est plein de bateaux au mouillage sans être éclairés et plus difficile, il y a plein de bouées non utilisées portant un bout de quelques mètres flottant à la surface de l’eau. Je me félicite encore une fois d’avoir un bateau à quille longue protégeant parfaitement l’hélice.
Quel spectacle cette traversée entre Koh Lanta et Koh Phi Phi ! Nous sommes partis à 6 nœuds sous génois seul, mer plate, vent de trois quart arrière tribord. La mousson de nord est c’est comme un système d’alizés, cela souffle plus ou moins régulièrement toujours de la même direction, et souvent de force entre 4 et 5. Dès que la nuit est tombée la mer s’est illuminée de tous ces bateaux qui pèchent au lamparo. On se serait cru en plein jour. Cela me chagrine un peu car c’est vraiment du pillage.
J’arrive à trouver une petite place dans la nuit noire pour jeter mon ancre au milieu de toute une flottille de bateaux de transport de touristes. Ici ce n’est plus le petit paradis retiré du monde qu’est Koh Lanta, nous comprenons immédiatement que nous venons d’atterrir dans un endroit à touristes. Tout le fond de la baie est illuminée de milles lumières de toutes les couleurs, dans un coin on aperçoit un jongleur qui lance en l’air des torches enflammées et le bruit des boîtes de nuit arrive jusqu’au bateau.
Une houle assez forte rentre dans cet endroit largement ouvert sur le sud est et le bateau danse énormément. Il n’est pas facile de s’endormir dans ces conditions.
Ce matin je dois mettre en route le groupe électrogène car nous commençons à manquer d’électricité. Comme d’habitude après un long moment sans fonctionner (la dernière fois qu’il a tourné j’étais dans le détroit de Torres !) il faut faire preuve de beaucoup de persuasion. Je dois lancer une procédure automatique de purge d’air du circuit de gasoil. Comme cela ne suffit pas, il faut que j’ouvre l’écrou de ventilation de la pompe à gasoil. Il consent enfin à démarrer. Celui qui ne veut pas avoir des problèmes à résoudre n’a qu’a pas faire de bateau car la « plaisance » apporte quotidiennement son lot de difficultés pour lesquelles il faut bien trouver une solution.
Il faut ensuite mettre l’annexe à l’eau et là aussi, difficulté, un des treuils pose problème, il va falloir graisser tout cela, et il faut enfin descendre le moteur hors bord et le fixer au tableau arrière de l’annexe. Maintenant je peux faire ma dialyse puis ma toilette. Je râle un peu car jusqu'à présent j’avais une solution hydro alcoolique pour me désinfecter les mains avant de me brancher qui était sous forme de gel. C’était impeccable. J’ai maintenant un produit très liquide qui se répand partout et beaucoup plus grave, qui attaque tout. Ainsi une moindre goute sur un vernis et celui-ci est foutu. Je suis en train de ruiner tous les vernis de mon bateau.
C’est vers 11 heures que nous partons explorer l’île. C’est une usine à touristes mais ce n’est pas désagréable, tout le fond de la baie est constitué d’une longue plage de sable blanc très fin. Une ruelle pavée longe cette plage d’un bout à l’autre, recouverte de feuillages, elle offre un endroit frais et agréable pour des centaines de touristes qui vont et viennent au milieu des boutiques et des restaurants. Du côté de la plage ce n’est qu’une suite de terrasses de restaurants couvertes elles aussi de feuillages, celles-ci permettent d’apercevoir l’alignement impressionnant de « longtails » prêts à emporter les touristes visiter les îles alentours. Leurs propriétaires parcourent la ruelle, munies de petites pancartes décrivant le « trip » qu’ils proposent.
De l’autre côté de la ruelle, ce sont des magasins pour touristes, souvenirs, massage, habits, chapeaux, lunettes de soleil, cafés internet, banque, masques de plongé …
Après avoir parcouru cette ruelle d’un bout à l’autre, nous nous installons à la terrasse d’un restaurant pour déjeuner. Nous sommes face à ce plan d’eau étonnant. Quelle agitation et que de pétarades !
Des « speedboats » arrivent en permanence, très certainement de Phuket et déversent continuellement des flots de touristes. Incroyable le nombre de touristes que transportent ces bateaux, de 30 à 50 dans des bateaux que l’on penserait fait pour 6 personnes. Ils sont équipés de gros moteurs hors bord. Sur un nous ne comptons pas moins de 5 moteurs de 225 chevaux chacun ! Ils arrivent, jettent l’ancre et reculent jusqu’à la plage. Les touristes descendent dans 50 centimètres d’eau puis les bateaux repartent jeter l’ancre un peu plus loin afin de libérer le bord de plage pour les nouveaux arrivants. Ils attendent en rade entre une demi-heure et une heure avant de reprendre leur cargaison de touristes pour aller les débarquer un peu plus loin, dans un autre endroit pour touristes.
Au bout d’un moment, quelque chose me frappe. Nous sommes les seuls Européens dans ce restaurant. Pourtant il est immense, c’est un self service. En y regardant de plus près, je m’aperçois que pratiquement tous les touristes qui débarquent des « speedboats » devant nous sont Asiatiques. C’est vrai que je me suis rendu compte que les Européens en règle générale n’aime pas trop l’Asie. Pourquoi ? Je ne sais pas. Je pense que ce peuple intelligent et travailleur, qui n’a pas de gros besoins peut faire peur. En tout cas, moi j’adore. Je préfère beaucoup l’Asie au Pacifique. Je n’ai pas beaucoup aimé le Pacifique.
Cet après midi c’est dialyse puis sieste au bateau pendant que Jacky est resté dans un café Internet. Ce soir nous allons passer la « Saturday night fever » à terre pour profiter de l’ambiance et demain matin nous partons sur Phuket afin de faire enfin les formalités d’entrée dans le pays.
A demain, laa kàwn,
Jean Louis
11H en France, 17 heures heure du bord,
Sà-wàt-dii, bonjour à tous,
Nous jetons l’ancre à 21h10 ce vendredi soir sur la plage Ton Sai Bay au sud de l’île de Koh Phi Phi. Pas facile d’arriver ici de nuit, c’est plein de bateaux au mouillage sans être éclairés et plus difficile, il y a plein de bouées non utilisées portant un bout de quelques mètres flottant à la surface de l’eau. Je me félicite encore une fois d’avoir un bateau à quille longue protégeant parfaitement l’hélice.
Quel spectacle cette traversée entre Koh Lanta et Koh Phi Phi ! Nous sommes partis à 6 nœuds sous génois seul, mer plate, vent de trois quart arrière tribord. La mousson de nord est c’est comme un système d’alizés, cela souffle plus ou moins régulièrement toujours de la même direction, et souvent de force entre 4 et 5. Dès que la nuit est tombée la mer s’est illuminée de tous ces bateaux qui pèchent au lamparo. On se serait cru en plein jour. Cela me chagrine un peu car c’est vraiment du pillage.
J’arrive à trouver une petite place dans la nuit noire pour jeter mon ancre au milieu de toute une flottille de bateaux de transport de touristes. Ici ce n’est plus le petit paradis retiré du monde qu’est Koh Lanta, nous comprenons immédiatement que nous venons d’atterrir dans un endroit à touristes. Tout le fond de la baie est illuminée de milles lumières de toutes les couleurs, dans un coin on aperçoit un jongleur qui lance en l’air des torches enflammées et le bruit des boîtes de nuit arrive jusqu’au bateau.
Une houle assez forte rentre dans cet endroit largement ouvert sur le sud est et le bateau danse énormément. Il n’est pas facile de s’endormir dans ces conditions.
Ce matin je dois mettre en route le groupe électrogène car nous commençons à manquer d’électricité. Comme d’habitude après un long moment sans fonctionner (la dernière fois qu’il a tourné j’étais dans le détroit de Torres !) il faut faire preuve de beaucoup de persuasion. Je dois lancer une procédure automatique de purge d’air du circuit de gasoil. Comme cela ne suffit pas, il faut que j’ouvre l’écrou de ventilation de la pompe à gasoil. Il consent enfin à démarrer. Celui qui ne veut pas avoir des problèmes à résoudre n’a qu’a pas faire de bateau car la « plaisance » apporte quotidiennement son lot de difficultés pour lesquelles il faut bien trouver une solution.
Il faut ensuite mettre l’annexe à l’eau et là aussi, difficulté, un des treuils pose problème, il va falloir graisser tout cela, et il faut enfin descendre le moteur hors bord et le fixer au tableau arrière de l’annexe. Maintenant je peux faire ma dialyse puis ma toilette. Je râle un peu car jusqu'à présent j’avais une solution hydro alcoolique pour me désinfecter les mains avant de me brancher qui était sous forme de gel. C’était impeccable. J’ai maintenant un produit très liquide qui se répand partout et beaucoup plus grave, qui attaque tout. Ainsi une moindre goute sur un vernis et celui-ci est foutu. Je suis en train de ruiner tous les vernis de mon bateau.
C’est vers 11 heures que nous partons explorer l’île. C’est une usine à touristes mais ce n’est pas désagréable, tout le fond de la baie est constitué d’une longue plage de sable blanc très fin. Une ruelle pavée longe cette plage d’un bout à l’autre, recouverte de feuillages, elle offre un endroit frais et agréable pour des centaines de touristes qui vont et viennent au milieu des boutiques et des restaurants. Du côté de la plage ce n’est qu’une suite de terrasses de restaurants couvertes elles aussi de feuillages, celles-ci permettent d’apercevoir l’alignement impressionnant de « longtails » prêts à emporter les touristes visiter les îles alentours. Leurs propriétaires parcourent la ruelle, munies de petites pancartes décrivant le « trip » qu’ils proposent.
De l’autre côté de la ruelle, ce sont des magasins pour touristes, souvenirs, massage, habits, chapeaux, lunettes de soleil, cafés internet, banque, masques de plongé …
Après avoir parcouru cette ruelle d’un bout à l’autre, nous nous installons à la terrasse d’un restaurant pour déjeuner. Nous sommes face à ce plan d’eau étonnant. Quelle agitation et que de pétarades !
Des « speedboats » arrivent en permanence, très certainement de Phuket et déversent continuellement des flots de touristes. Incroyable le nombre de touristes que transportent ces bateaux, de 30 à 50 dans des bateaux que l’on penserait fait pour 6 personnes. Ils sont équipés de gros moteurs hors bord. Sur un nous ne comptons pas moins de 5 moteurs de 225 chevaux chacun ! Ils arrivent, jettent l’ancre et reculent jusqu’à la plage. Les touristes descendent dans 50 centimètres d’eau puis les bateaux repartent jeter l’ancre un peu plus loin afin de libérer le bord de plage pour les nouveaux arrivants. Ils attendent en rade entre une demi-heure et une heure avant de reprendre leur cargaison de touristes pour aller les débarquer un peu plus loin, dans un autre endroit pour touristes.
Au bout d’un moment, quelque chose me frappe. Nous sommes les seuls Européens dans ce restaurant. Pourtant il est immense, c’est un self service. En y regardant de plus près, je m’aperçois que pratiquement tous les touristes qui débarquent des « speedboats » devant nous sont Asiatiques. C’est vrai que je me suis rendu compte que les Européens en règle générale n’aime pas trop l’Asie. Pourquoi ? Je ne sais pas. Je pense que ce peuple intelligent et travailleur, qui n’a pas de gros besoins peut faire peur. En tout cas, moi j’adore. Je préfère beaucoup l’Asie au Pacifique. Je n’ai pas beaucoup aimé le Pacifique.
Cet après midi c’est dialyse puis sieste au bateau pendant que Jacky est resté dans un café Internet. Ce soir nous allons passer la « Saturday night fever » à terre pour profiter de l’ambiance et demain matin nous partons sur Phuket afin de faire enfin les formalités d’entrée dans le pays.
A demain, laa kàwn,
Jean Louis
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"sawatdii vive l’asie nous sommes gelés _1degrés à17heures je suis pleine d’arthose c’est le cadeau de mamere je marche trés difficilement mais je garde le moral grace a vous laakwn roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 30-01-2011 à 17:20
Sun, 30 Jan 2011 14:00:00 GMT - Arrivée sur l’île de Phuket 98° 23’ 231E 07°57’ 786N
Sun, 30 Jan 2011 14:00:00 GMT - Arrivée sur l’île de Phuket 98° 23’ 231E 07°57’ 786N
15H en France, 21 heures heure du bord,
Sà-wàt-dii, bonjour à tous,
On s’est lâché un peu pour la « Saturday night fever ». Première étape, contrôler si les Mojitos de Koh Phi Phi sont aussi bons que ceux de Koh Lanta. Grande déception, pour les Mojitos comme pour énormément de choses dans la vie, je ne supporte que l’excellence. Ici, le sucre de canne à été remplacé par du vulgaire sucre en poudre, quelle erreur ! Je n’arrive pas à comprendre. Ce n’est pas plus compliqué de le faire avec du sucre de canne et le résultat est tellement différent.
Nous passons ensuite à table et choisissons trois belles langoustes. Elles sont bonnes, mais notre plaisir est très loin des fameuses « Garlic Tiger Prawns » de Langkawi. J’ai d’ailleurs oublié de vous donner l’endroit, on ne sait jamais si vous passiez dans le coin, c’est chez Weng Fong, 26, Pandak Maya. C’est une toute petite échoppe, remplie d’un bazar hétéroclite, avec 3 tables de jardin en plastic et des chaises assorties. Pas très engageant, mais la cuisine est divine.
A la fin du repas, nous décidons de prendre un café. Impossible d’expliquer à la serveuse que je veux un déca. Après moult explications, elle croit avoir compris ce que nous demandons et nous propose …. des Irish Coffee ! Comment résister à une telle offre, nous acceptons immédiatement. Un moment plus tard nous la voyons revenir avec deux grandes chopes en grès d’un demi-litre chacune, genre Taverne de Maître Kanter ! D’habitude c’est dans des verres de quelques centilitres. J’ai été président du jury lors d’un concoure très officiel d’Irish Coffee. Comment contrôler si les trois couches sont bien séparées, et comment contrôler si la proportion des quantités est bien respectée. A l’évidence il y a bien trop de café et pas assez de Whisky. Résultat, je n’ai pas fermé l’œil de la nuit.
Nous levons l’ancre à 7 heures ce matin, direction Ao Chalong, sur l’île de Phuket, point de passage obligé pour effectuer les formalités d’entrée en Thaïlande. Pas de vent, c’est au moteur que nous parcourons ces 25 miles nautiques. La baie est profonde de 4 miles et large d’à peu près autant. Les fonds varient entre 6 et 2 mètres, par endroit 1,5 mètre. Il y a donc un parcourt qui semble bien cartographié, en plus dans le guide nautique j’ai une carte de détail. Nous avançons à 5 nœuds sur un large plateau dont les sondes sont répertoriées à 5,5 mètres, aussi bien sur la cartographie du bord que sur la carte de détail. Je suis tout à fait tranquille, je regarde mon sondeur, il indique 5,5 mètres, la seconde suivante le bateau est stoppé net, les alarmes se déclenchent et se mettent à hurler, je regarde à nouveau mon sondeur, il indique 1,6 mètres alors que mon tirant d’eau avoisine les deux mètres ! Je mets immédiatement en arrière toute mais le bateau ne veux pas se dégager. Je joue du gouvernail dans un sens puis dans l’autre avant d’envoyer le propulseur d’étrave. Celui-ci fait tourner le bateau et je sens que par moment il flotte. Il me faut bien 4 minutes pour me dégager de cette mauvaise passe. Je pense que la cartographie des fonds est fausse car les échos radar des îles environnantes sont bien positionnés.
Nous attrapons une bouée de corps mort pour nous amarrer puis c’est plusieurs centaines de mètres en annexe pour rejoindre la jetée. Il est 13 heures, nous sommes dimanche et comprenons assez vite que nous ne sommes pas les bienvenus. Les autorités sont devant la télé ou bien en train de faire un petit somme. Quelle paperasserie ! J’ai l’impression que nous n’en finirons jamais. En plus il faut payer à l’immigration ainsi qu’aux douanes. En plus c’est cher car c’est dimanche ! Quelle différence avec la Malaisie. On en ressort à 14h passée pour aller faire un restaurant vite fait.
Nous retournons au bateau, il faut maintenant se rendre à la marina, c’est à 15 milles nautiques de là. C’est au moteur avec un force 5 en plein dans le nez et la mer qui va avec. Pas très agréable. Nous arrivons à l’entrée du canal d’accès à la marina à 18h30, le jour est en train de tomber. Les instructions nautique précisent de ne pas emprunter le canal la nuit. Un trawler est à l’ancre. Je fais demi-tour et décide de revenir demain matin quand la marée sera pleine. A ce moment je vois le trawler qui relève son ancre. Il attendait que la mer soit haute, je décide alors de le suivre. Quelle tension. Il y a des piquets planté dans l’eau, ils délimitent un chenal dragué à 2,5 mètres. C’est comme un serpent, cela tourne dans tous les sens, par moment mon sondeur indique 1,7m alors je sais que je n’ai que un ou deux centimètres sous la quille. Quel longueur ce chenal, plus de deux kilomètres ! Nous finissons par arriver à l’entrée de la marina que nous ne pouvons pas franchir, le bateau se plante dans la vase. J’arrive à le sortir et nous commençons à repartir quand un gars de la marina arrive avec son dinghie. Discussion, cela doit passer, il faut le suivre. Nous faisons des zigzags dans la passe et nous voici enfin en eaux libres dans la marina.
Tout le monde est fatigué, on va manger et aller vite fait au lit.
A demain.
Jean Louis
15H en France, 21 heures heure du bord,
Sà-wàt-dii, bonjour à tous,
On s’est lâché un peu pour la « Saturday night fever ». Première étape, contrôler si les Mojitos de Koh Phi Phi sont aussi bons que ceux de Koh Lanta. Grande déception, pour les Mojitos comme pour énormément de choses dans la vie, je ne supporte que l’excellence. Ici, le sucre de canne à été remplacé par du vulgaire sucre en poudre, quelle erreur ! Je n’arrive pas à comprendre. Ce n’est pas plus compliqué de le faire avec du sucre de canne et le résultat est tellement différent.
Nous passons ensuite à table et choisissons trois belles langoustes. Elles sont bonnes, mais notre plaisir est très loin des fameuses « Garlic Tiger Prawns » de Langkawi. J’ai d’ailleurs oublié de vous donner l’endroit, on ne sait jamais si vous passiez dans le coin, c’est chez Weng Fong, 26, Pandak Maya. C’est une toute petite échoppe, remplie d’un bazar hétéroclite, avec 3 tables de jardin en plastic et des chaises assorties. Pas très engageant, mais la cuisine est divine.
A la fin du repas, nous décidons de prendre un café. Impossible d’expliquer à la serveuse que je veux un déca. Après moult explications, elle croit avoir compris ce que nous demandons et nous propose …. des Irish Coffee ! Comment résister à une telle offre, nous acceptons immédiatement. Un moment plus tard nous la voyons revenir avec deux grandes chopes en grès d’un demi-litre chacune, genre Taverne de Maître Kanter ! D’habitude c’est dans des verres de quelques centilitres. J’ai été président du jury lors d’un concoure très officiel d’Irish Coffee. Comment contrôler si les trois couches sont bien séparées, et comment contrôler si la proportion des quantités est bien respectée. A l’évidence il y a bien trop de café et pas assez de Whisky. Résultat, je n’ai pas fermé l’œil de la nuit.
Nous levons l’ancre à 7 heures ce matin, direction Ao Chalong, sur l’île de Phuket, point de passage obligé pour effectuer les formalités d’entrée en Thaïlande. Pas de vent, c’est au moteur que nous parcourons ces 25 miles nautiques. La baie est profonde de 4 miles et large d’à peu près autant. Les fonds varient entre 6 et 2 mètres, par endroit 1,5 mètre. Il y a donc un parcourt qui semble bien cartographié, en plus dans le guide nautique j’ai une carte de détail. Nous avançons à 5 nœuds sur un large plateau dont les sondes sont répertoriées à 5,5 mètres, aussi bien sur la cartographie du bord que sur la carte de détail. Je suis tout à fait tranquille, je regarde mon sondeur, il indique 5,5 mètres, la seconde suivante le bateau est stoppé net, les alarmes se déclenchent et se mettent à hurler, je regarde à nouveau mon sondeur, il indique 1,6 mètres alors que mon tirant d’eau avoisine les deux mètres ! Je mets immédiatement en arrière toute mais le bateau ne veux pas se dégager. Je joue du gouvernail dans un sens puis dans l’autre avant d’envoyer le propulseur d’étrave. Celui-ci fait tourner le bateau et je sens que par moment il flotte. Il me faut bien 4 minutes pour me dégager de cette mauvaise passe. Je pense que la cartographie des fonds est fausse car les échos radar des îles environnantes sont bien positionnés.
Nous attrapons une bouée de corps mort pour nous amarrer puis c’est plusieurs centaines de mètres en annexe pour rejoindre la jetée. Il est 13 heures, nous sommes dimanche et comprenons assez vite que nous ne sommes pas les bienvenus. Les autorités sont devant la télé ou bien en train de faire un petit somme. Quelle paperasserie ! J’ai l’impression que nous n’en finirons jamais. En plus il faut payer à l’immigration ainsi qu’aux douanes. En plus c’est cher car c’est dimanche ! Quelle différence avec la Malaisie. On en ressort à 14h passée pour aller faire un restaurant vite fait.
Nous retournons au bateau, il faut maintenant se rendre à la marina, c’est à 15 milles nautiques de là. C’est au moteur avec un force 5 en plein dans le nez et la mer qui va avec. Pas très agréable. Nous arrivons à l’entrée du canal d’accès à la marina à 18h30, le jour est en train de tomber. Les instructions nautique précisent de ne pas emprunter le canal la nuit. Un trawler est à l’ancre. Je fais demi-tour et décide de revenir demain matin quand la marée sera pleine. A ce moment je vois le trawler qui relève son ancre. Il attendait que la mer soit haute, je décide alors de le suivre. Quelle tension. Il y a des piquets planté dans l’eau, ils délimitent un chenal dragué à 2,5 mètres. C’est comme un serpent, cela tourne dans tous les sens, par moment mon sondeur indique 1,7m alors je sais que je n’ai que un ou deux centimètres sous la quille. Quel longueur ce chenal, plus de deux kilomètres ! Nous finissons par arriver à l’entrée de la marina que nous ne pouvons pas franchir, le bateau se plante dans la vase. J’arrive à le sortir et nous commençons à repartir quand un gars de la marina arrive avec son dinghie. Discussion, cela doit passer, il faut le suivre. Nous faisons des zigzags dans la passe et nous voici enfin en eaux libres dans la marina.
Tout le monde est fatigué, on va manger et aller vite fait au lit.
Mon, 31 Jan 2011 13:00:00 GMT - La marina de Phuket Boat Lagoon 98° 23’ 231E 07°57’ 786N
Mon, 31 Jan 2011 13:00:00 GMT - La marina de Phuket Boat Lagoon 98° 23’ 231E 07°57’ 786N
14H en France, 20 heures heure du bord,
Sà-wàt-dii, bonjour à tous,
C’est le plus souvent avec plaisir que j’écris cette news quotidienne, mais je dois reconnaître que ce soir cela frise la corvée. Je suis exténué et ne suis bien qu’allongé sur une banquette du carré occupé à comater.
Quelle journée de travail épuisante. Boat Lagoon est une marina résidentielle d’une taille exceptionnelle. Ici il y a tout, une marina bien entendu mais également de luxueuses résidences, un « Resort », des hôtels, des restaurants, des supermarchés, et tout le lot d’endroits pour se détendre, piscines (oui, je mets un « s » car il y en a plusieurs), tennis, spa, sauna, salle de jeux, fitness ainsi qu’un très grand nombre de magasins.
Ici les deux roues sont interdit et il n’y a pas d’autres solution que de marcher à pieds et cela prends des proportions gigantesques. Pour aller à la capitainerie, ou bien aux toilettes ou à la douche, il faut marcher pendant un bon quart d’heure et c’est encore un bon quart d’heure pour revenir au bateau.
J’ai pris rendez vous pour sortir le bateau demain matin. En attendant nous avons dû démonter à nouveau la voile d’artimon ainsi que la capote pour porter cela à la voilerie de Phuket. Nous en avons profité pour maudire énergiquement Brad, le maître voilier de Singapour de nous obliger à refaire à nouveau un travail déjà fait inutilement.
Le temps de prendre une douche, il est déjà midi. Nous engageons un taxi pour l’après midi et filons à la voilerie. Impressionnant ! Il n’y a pas d’autres mots devant ce bâtiment de près d’un hectare où s’activent à même le sol des dizaines de Thaïlandaises. Sur les bords je ne compte pas moins d’une trentaine de machines à coudre. Ici on sort environ 7000 voiles par an !
Nous sommes reçus par une femme extrêmement compétente, et je passe plus d’une heure à lui expliquer ce que j’attends. Malheureusement elle ne pourra pas faire la housse pour la grand voile car je ne peux lui accorder qu’une semaine et elle en à besoin de deux. Pour mon hale bas, ce n’est pas possible ici non plus. Cependant mon artimon et la capote vont être réparés.
Nous filons ensuite à l’immigration car il y a encore de nombreux papiers à remplir pour pouvoir nous rendre en Birmanie. Cela nous coûte encore un billet de 35 euros. Il est déjà 16 heures passé quand nous en ressortons. Nous demandons à notre chauffeur de nous conduire dans un bon restaurant et nous nous retrouvons dans un endroit des plus sympathique, en bord de mer, en train de choisir dans des viviers les crustacés que nous allons déguster.
Il est 18 heures lorsque nous rentrons crevés au bateau. Il est grand temps de faire la dialyse.
Voilà une journée bien remplie. Le temps est moyen, couvert, assez venté mais la température est idéale. Notre première sortie dans Phuket nous à un peu déçu, nous n’avons vu que des bas quartiers, rien de bien extraordinaire.
A demain. Jean Louis
14H en France, 20 heures heure du bord,
Sà-wàt-dii, bonjour à tous,
C’est le plus souvent avec plaisir que j’écris cette news quotidienne, mais je dois reconnaître que ce soir cela frise la corvée. Je suis exténué et ne suis bien qu’allongé sur une banquette du carré occupé à comater.
Quelle journée de travail épuisante. Boat Lagoon est une marina résidentielle d’une taille exceptionnelle. Ici il y a tout, une marina bien entendu mais également de luxueuses résidences, un « Resort », des hôtels, des restaurants, des supermarchés, et tout le lot d’endroits pour se détendre, piscines (oui, je mets un « s » car il y en a plusieurs), tennis, spa, sauna, salle de jeux, fitness ainsi qu’un très grand nombre de magasins.
Ici les deux roues sont interdit et il n’y a pas d’autres solution que de marcher à pieds et cela prends des proportions gigantesques. Pour aller à la capitainerie, ou bien aux toilettes ou à la douche, il faut marcher pendant un bon quart d’heure et c’est encore un bon quart d’heure pour revenir au bateau.
J’ai pris rendez vous pour sortir le bateau demain matin. En attendant nous avons dû démonter à nouveau la voile d’artimon ainsi que la capote pour porter cela à la voilerie de Phuket. Nous en avons profité pour maudire énergiquement Brad, le maître voilier de Singapour de nous obliger à refaire à nouveau un travail déjà fait inutilement.
Le temps de prendre une douche, il est déjà midi. Nous engageons un taxi pour l’après midi et filons à la voilerie. Impressionnant ! Il n’y a pas d’autres mots devant ce bâtiment de près d’un hectare où s’activent à même le sol des dizaines de Thaïlandaises. Sur les bords je ne compte pas moins d’une trentaine de machines à coudre. Ici on sort environ 7000 voiles par an !
Nous sommes reçus par une femme extrêmement compétente, et je passe plus d’une heure à lui expliquer ce que j’attends. Malheureusement elle ne pourra pas faire la housse pour la grand voile car je ne peux lui accorder qu’une semaine et elle en à besoin de deux. Pour mon hale bas, ce n’est pas possible ici non plus. Cependant mon artimon et la capote vont être réparés.
Nous filons ensuite à l’immigration car il y a encore de nombreux papiers à remplir pour pouvoir nous rendre en Birmanie. Cela nous coûte encore un billet de 35 euros. Il est déjà 16 heures passé quand nous en ressortons. Nous demandons à notre chauffeur de nous conduire dans un bon restaurant et nous nous retrouvons dans un endroit des plus sympathique, en bord de mer, en train de choisir dans des viviers les crustacés que nous allons déguster.
Il est 18 heures lorsque nous rentrons crevés au bateau. Il est grand temps de faire la dialyse.
Voilà une journée bien remplie. Le temps est moyen, couvert, assez venté mais la température est idéale. Notre première sortie dans Phuket nous à un peu déçu, nous n’avons vu que des bas quartiers, rien de bien extraordinaire.
A demain. Jean Louis
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"Salut JL, c es JL. Quelques jours de silence, j emerge de mes antibiotiques etc.. une molaire une greffe osseuse encore et trois implants biens cousus sous la 1/2 machoire superieure gauche.. j ai une petite GTI dans la bouche!! j ai tout lu, c est bon, tout baigne, quelques jolies photos, de bons restos, enfin une vraie voilerie, la vie est belle, tant mieux. J ai eu longuement Didier et Gaelle ce soir au tel, ils sont en France chez nos amis communs, les anciens proprietaires du sagar. Cela m a fait tres plaisir de les avoir au tel, nous avons bien parle de ton passage, ils etaient ravis de t avoir rencontre a Tahiti et te passent le bonjour. Bon vent pour la suite, mes amities a partager avec Jacky et Francine, JL" Envoyé par Pierrefeu Jean louis le 02-02-2011 à 21:42
Tue, 01 Feb 2011 12:00:00 GMT - Au sec sur le « Hard standing » 98° 23’ 231E 07°57’ 786N
Tue, 01 Feb 2011 12:00:00 GMT - Au sec sur le « Hard standing » 98° 23’ 231E 07°57’ 786N
13H en France, 19 heures heure du bord,
Sà-wàt-dii, bonjour à tous,
Ce matin, à 8 heures, branle-bas de combat, nous sommes en train de déjeuner dans le cockpit lorsque le chef des manutentionnaires vient nous dire qu’il est temps de nous rendre au slip.
Quelle accueil, mon copain de Port Saint Louis du Rhône, Jean Christophe, qui manipule des bateaux tous les jours et souvent à deux seulement ne va pas en revenir. Ici il y a le chef, un chinois qui n’arrête pas de hurler méchamment, pas moins de 10 manœuvres, un plongeur, 2 vigiles, un préposé au nettoyeur haute pression et un manipulateur pour la lance de l’appareil. Je crois que je n’ai oublié personnes.
Harmattan n’en revient pas lui non plus, tout ce monde s’occupe de lui deux heures durant, on le bichonne, on lui gratte le ventre, on lui parle gentiment. Une fois le bateau sorti de l’eau, un manutentionnaire monte la fourche du chariot élévateur pour nous inviter à nous installer sur cette fourche et nous redescendre à terre. Voici maintenant Harmattan bien callé au sec, près d’une prise électrique et d’un robinet. On voit bien qu’il a couru les océans, sa carène est couverte de plaques où il n’y a plus d’antifouling, mais elle est propre, aucune trace des deux talonnages.
En allant à la capitainerie pour récupérer la clef des cadenas pour l’eau et l’électricité, je remarque qu’il y a une petite voilerie dans le port. Je m’y rends en fin de matinée et je tombe sur un gars très sympathique qui peut me faire un bag pour ma grand voile. Il vient prendre les mesures, je lui explique ce que je veux et il doit m’envoyer un devis par mail ce soir. Si je suis OK, il peut le faire pour lundi.
Nous décidons ensuite d’aller faire un tour. Aujourd’hui, c’est l’autre visage de Phuket que nous visitons. Cela fait plaisir à Jacky, c’est le Phuket pour touristes, la côte ouest. Moi, les longues plages de sable blanc remplies de parasols, de transat et de touristes ce n’est pas trop mon truc. Je préfère observer les Thaïlandais vivre dans la ville de Phuket où il n’y a pas de touristes. Je préfèrerais également m’arrêter pour prendre le temps d’observer l’architecture magnifique d’un temple, mais cela sera pour les jours qui viennent car nous partons demain matin très tôt, à 5 heures pour passer deux jours à Bangkok et deux jours à Rangoon en Birmanie.
En Thaïlande, il ne doit pas y avoir de lois pour gérer les affichages publicitaires. J’ai été absolument stupéfait devant la taille des publicités. Elles sont tout simplement énormes. Vous n’allez pas me croire mais j’en ai vu qui font entre 60 et 80 mètres de large sur 20 mètres de haut ! C’est ahurissant.
Sinon, le Thaïlandais moyen vie en scooter ou bien en petite moto, il y a énormément de petits commerces, de petits magasins, de petits ateliers. C’est très asiatique, chaque échoppe fait environ 6 mètres de façade et elles s’alignent à l’infinie au bord des rues. Des poteaux supportent des dizaines de fils électriques et téléphoniques, au point que cela fait un véritable écran pour le soleil. Il y a énormément de restaurants également, enfin, c’est un bien grand mot, disons plus exactement d’échoppes à vocation alimentaires. Les Thaïlandais mangent souvent, un peu n’importe où, une assiette de nouilles ou bien du riz mélangé à des petits morceaux de viande ou des fruits de mer.
La Thaïlande est une royauté et la photo du roi en différente tenue trône un peu partout, dans les magasins, au milieu des ronds points, sur des affiches …
D’une façon générale, on a du mal à se comprendre avec les habitants, ils parlent très mal l’anglais et le comprenne difficilement. Et puis, qu’ils sont lent, tout prends un temps énorme, on a souvent du mal à supporter des temps d’attente aussi longs. Pour être servi de deux bières, il faut souvent attendre 20 minutes après avoir commandé, pour les repas il faut compter 45 minutes et je ne parle pas de l’embarras lorsque l’on sort la carte bleue.
Sinon, le temps est agréable, les gens gentils et la vie pas chère. Hier nous avons gardé le taxi tout l’après midi, le chauffeur a attendu en somnolant dans sa voiture à chaque arrêt et même lorsque nous sommes allé déjeuner. Cela ne nous à couté qu’un peu plus de 20 euros. Aujourd’hui nous nous sommes fait avoir car nous n’avons pas négocié le prix avant de partir.
Je vous laisse ici pour aujourd’hui.
A demain à Bangkok.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Sà-wàt-dii, bonjour à tous,
Ce matin, à 8 heures, branle-bas de combat, nous sommes en train de déjeuner dans le cockpit lorsque le chef des manutentionnaires vient nous dire qu’il est temps de nous rendre au slip.
Quelle accueil, mon copain de Port Saint Louis du Rhône, Jean Christophe, qui manipule des bateaux tous les jours et souvent à deux seulement ne va pas en revenir. Ici il y a le chef, un chinois qui n’arrête pas de hurler méchamment, pas moins de 10 manœuvres, un plongeur, 2 vigiles, un préposé au nettoyeur haute pression et un manipulateur pour la lance de l’appareil. Je crois que je n’ai oublié personnes.
Harmattan n’en revient pas lui non plus, tout ce monde s’occupe de lui deux heures durant, on le bichonne, on lui gratte le ventre, on lui parle gentiment. Une fois le bateau sorti de l’eau, un manutentionnaire monte la fourche du chariot élévateur pour nous inviter à nous installer sur cette fourche et nous redescendre à terre. Voici maintenant Harmattan bien callé au sec, près d’une prise électrique et d’un robinet. On voit bien qu’il a couru les océans, sa carène est couverte de plaques où il n’y a plus d’antifouling, mais elle est propre, aucune trace des deux talonnages.
En allant à la capitainerie pour récupérer la clef des cadenas pour l’eau et l’électricité, je remarque qu’il y a une petite voilerie dans le port. Je m’y rends en fin de matinée et je tombe sur un gars très sympathique qui peut me faire un bag pour ma grand voile. Il vient prendre les mesures, je lui explique ce que je veux et il doit m’envoyer un devis par mail ce soir. Si je suis OK, il peut le faire pour lundi.
Nous décidons ensuite d’aller faire un tour. Aujourd’hui, c’est l’autre visage de Phuket que nous visitons. Cela fait plaisir à Jacky, c’est le Phuket pour touristes, la côte ouest. Moi, les longues plages de sable blanc remplies de parasols, de transat et de touristes ce n’est pas trop mon truc. Je préfère observer les Thaïlandais vivre dans la ville de Phuket où il n’y a pas de touristes. Je préfèrerais également m’arrêter pour prendre le temps d’observer l’architecture magnifique d’un temple, mais cela sera pour les jours qui viennent car nous partons demain matin très tôt, à 5 heures pour passer deux jours à Bangkok et deux jours à Rangoon en Birmanie.
En Thaïlande, il ne doit pas y avoir de lois pour gérer les affichages publicitaires. J’ai été absolument stupéfait devant la taille des publicités. Elles sont tout simplement énormes. Vous n’allez pas me croire mais j’en ai vu qui font entre 60 et 80 mètres de large sur 20 mètres de haut ! C’est ahurissant.
Sinon, le Thaïlandais moyen vie en scooter ou bien en petite moto, il y a énormément de petits commerces, de petits magasins, de petits ateliers. C’est très asiatique, chaque échoppe fait environ 6 mètres de façade et elles s’alignent à l’infinie au bord des rues. Des poteaux supportent des dizaines de fils électriques et téléphoniques, au point que cela fait un véritable écran pour le soleil. Il y a énormément de restaurants également, enfin, c’est un bien grand mot, disons plus exactement d’échoppes à vocation alimentaires. Les Thaïlandais mangent souvent, un peu n’importe où, une assiette de nouilles ou bien du riz mélangé à des petits morceaux de viande ou des fruits de mer.
La Thaïlande est une royauté et la photo du roi en différente tenue trône un peu partout, dans les magasins, au milieu des ronds points, sur des affiches …
D’une façon générale, on a du mal à se comprendre avec les habitants, ils parlent très mal l’anglais et le comprenne difficilement. Et puis, qu’ils sont lent, tout prends un temps énorme, on a souvent du mal à supporter des temps d’attente aussi longs. Pour être servi de deux bières, il faut souvent attendre 20 minutes après avoir commandé, pour les repas il faut compter 45 minutes et je ne parle pas de l’embarras lorsque l’on sort la carte bleue.
Sinon, le temps est agréable, les gens gentils et la vie pas chère. Hier nous avons gardé le taxi tout l’après midi, le chauffeur a attendu en somnolant dans sa voiture à chaque arrêt et même lorsque nous sommes allé déjeuner. Cela ne nous à couté qu’un peu plus de 20 euros. Aujourd’hui nous nous sommes fait avoir car nous n’avons pas négocié le prix avant de partir.
Wed, 02 Feb 2011 12:00:00 GMT - La galère pour Bangkok
Wed, 02 Feb 2011 12:00:00 GMT - La galère pour Bangkok
13H en France, 19 heures à Bangkok
Sà-wàt-dii, bonjour à tous,
Quelle journée de galères !
Ce matin réveil à 4 heures car je dois faire une dialyse avant de partir pour l’aéroport. Tout se passe bien jusqu’à 5 heures. Nous avons donné rendez vous à un chauffeur de taxi qui doit nous prendre au pied du bateau. A 4h50 nous sommes en bas avec nos valises et commençons à attendre. Le chauffeur va-t-il être au rendez vous ? A 5 heures, personne. A 5h05 nous commençons à nous impatienter et à 5h10 nous comprenons qu’il ne viendra pas.
Il faut maintenant agir très vite, heureusement il y a les vigiles. Ils ont passé la nuit au pied du bateau. Après nous avoir fait confirmer 4 fois que nous voulons bien un taxi pour aller à l’aéroport, un des vigiles prend son téléphone portable et appel. Un taxi arrive très vite, ouf nous voilà en route. Jacky doit le bousculer un peu pour qu’il accélère : « Speed please, we have a fly »
Nous ne partons pas tous par le même avion. Jacky et moi partons à 6h45 sur Air Asia et Francine à 7h05 sur Bangkok Air Ways. Les enregistrements se passent correctement mais avec les poches de dialyse stockées dans la valise de Jacky et la mienne nous devons acquitter un supplément pour poids excessif. Puis le temps de manger deux cookies et de boire un café, nous décidons de nous retrouver au « meeting point » de l’aéroport de Bangkok.
Jacky et moi embarquons maintenant sur un Airbus A320, une heure et 15 minutes de voyage, cela va être rapide. L’avion s’ébranle, on arrive en bout de piste, le commandant de bord annonce le décollage et pousse les réacteurs à fond, l’avion s’ébranle puis s’élance rapidement et tout d’un coup, les moteurs se coupent puis l’avion ralenti fortement. Je comprends de suite que les galères continuent. L’avion parcourt toute la longueur de la piste avant de faire demi-tour pour revenir au parking. On ne sait pas trop ce qu’il se passe, un voyant rouge à dû s’allumer sur la planche de bord au moment du décollage.
Après un moment d’attente, on nous annonce qu’il faut débarquer. Je laisse un message sur le portable de Francine pour qu’elle ne s’inquiète pas puis commencent les heures d’attente. Vers 9 heures une annonce est faite, nous devrions décoller vers midi.
C’est vraiment dommage car avec le problème du poids des poches de dialyse à transporter, nous ne pouvions partir que 4 jours, soit deux jours à Bangkok et deux jours à Rangoon. Nous décollons demain à 16h25 pour Rangoon, j’ai bien peur que nous ne voyons pas grand-chose de la ville de Bangkok. Il faudrait au moins voir le fameux Bouddha couché. Mais que faire ? Cela fait parti des aléas de l’aventure et du voyage.
Un couple d’agriculteurs de la région d’Amiens qui ont une correspondance à Bangkok pour Paris vers midi arrive à être embarqué sur un autre avion. Je me pose la question du problème des bagages. Moi je dois suivre le gros de la troupe, je ne peux arriver à Bangkok sans mes poches de dialyse.
Le temps passe, nous faisons copain avec un couple d’allemands. Ils font les marchés de Noël et viennent acheter en Asie leurs produits. Ils ont un bateau et nous font rêver en nous parlant de leur mer, la mer Baltique.
A midi on nous offre des sandwichs et des …..Coca colas ! Il est 13 heures, Jacky sort du bar d’où on ne peut entendre les annonces, il n’y a plus personne des passagers de notre avion. Un employé le repère, lui saute dessus, tout le monde nous cherche, nous avons un bus rien que pour nous deux. La galère continue. Lorsque nous entrons enfin dans l’avion nous nous faisons tout petits.
Finalement nous arrivons à 16 heures à l’hôtel, juste à temps pour faire une dialyse. Il y a 12 heures que nous sommes debout, quel voyage !
J’aime immédiatement Bangkok, c’est haut en couleur, très agité, très populeux. Nous prenons un Tuk Tuk qui nous promène dans Bangkok pendant deux heures pour …. 60 centimes d’Euros ! Ce n’est pas cher mais quel travail, il faut se battre en permanence avec le chauffeur qui n’a qu’une idée, nous faire passer par les boutiques de ses copains tailleurs qui soit disant lui payent son essence. Nous visitons des temples, ils sont réellement magnifiques, beaucoup d’or, beaucoup de paillettes, beaucoup de brillants.
Ce soir nous allons aller dîner dans le quartier chinois car c’est le nouvel an, nous allons entrer dans l’année du Lapin. Pas bon pour les bateaux.
A bientôt.
Jean Louis
13H en France, 19 heures à Bangkok
Sà-wàt-dii, bonjour à tous,
Quelle journée de galères !
Ce matin réveil à 4 heures car je dois faire une dialyse avant de partir pour l’aéroport. Tout se passe bien jusqu’à 5 heures. Nous avons donné rendez vous à un chauffeur de taxi qui doit nous prendre au pied du bateau. A 4h50 nous sommes en bas avec nos valises et commençons à attendre. Le chauffeur va-t-il être au rendez vous ? A 5 heures, personne. A 5h05 nous commençons à nous impatienter et à 5h10 nous comprenons qu’il ne viendra pas.
Il faut maintenant agir très vite, heureusement il y a les vigiles. Ils ont passé la nuit au pied du bateau. Après nous avoir fait confirmer 4 fois que nous voulons bien un taxi pour aller à l’aéroport, un des vigiles prend son téléphone portable et appel. Un taxi arrive très vite, ouf nous voilà en route. Jacky doit le bousculer un peu pour qu’il accélère : « Speed please, we have a fly »
Nous ne partons pas tous par le même avion. Jacky et moi partons à 6h45 sur Air Asia et Francine à 7h05 sur Bangkok Air Ways. Les enregistrements se passent correctement mais avec les poches de dialyse stockées dans la valise de Jacky et la mienne nous devons acquitter un supplément pour poids excessif. Puis le temps de manger deux cookies et de boire un café, nous décidons de nous retrouver au « meeting point » de l’aéroport de Bangkok.
Jacky et moi embarquons maintenant sur un Airbus A320, une heure et 15 minutes de voyage, cela va être rapide. L’avion s’ébranle, on arrive en bout de piste, le commandant de bord annonce le décollage et pousse les réacteurs à fond, l’avion s’ébranle puis s’élance rapidement et tout d’un coup, les moteurs se coupent puis l’avion ralenti fortement. Je comprends de suite que les galères continuent. L’avion parcourt toute la longueur de la piste avant de faire demi-tour pour revenir au parking. On ne sait pas trop ce qu’il se passe, un voyant rouge à dû s’allumer sur la planche de bord au moment du décollage.
Après un moment d’attente, on nous annonce qu’il faut débarquer. Je laisse un message sur le portable de Francine pour qu’elle ne s’inquiète pas puis commencent les heures d’attente. Vers 9 heures une annonce est faite, nous devrions décoller vers midi.
C’est vraiment dommage car avec le problème du poids des poches de dialyse à transporter, nous ne pouvions partir que 4 jours, soit deux jours à Bangkok et deux jours à Rangoon. Nous décollons demain à 16h25 pour Rangoon, j’ai bien peur que nous ne voyons pas grand-chose de la ville de Bangkok. Il faudrait au moins voir le fameux Bouddha couché. Mais que faire ? Cela fait parti des aléas de l’aventure et du voyage.
Un couple d’agriculteurs de la région d’Amiens qui ont une correspondance à Bangkok pour Paris vers midi arrive à être embarqué sur un autre avion. Je me pose la question du problème des bagages. Moi je dois suivre le gros de la troupe, je ne peux arriver à Bangkok sans mes poches de dialyse.
Le temps passe, nous faisons copain avec un couple d’allemands. Ils font les marchés de Noël et viennent acheter en Asie leurs produits. Ils ont un bateau et nous font rêver en nous parlant de leur mer, la mer Baltique.
A midi on nous offre des sandwichs et des …..Coca colas ! Il est 13 heures, Jacky sort du bar d’où on ne peut entendre les annonces, il n’y a plus personne des passagers de notre avion. Un employé le repère, lui saute dessus, tout le monde nous cherche, nous avons un bus rien que pour nous deux. La galère continue. Lorsque nous entrons enfin dans l’avion nous nous faisons tout petits.
Finalement nous arrivons à 16 heures à l’hôtel, juste à temps pour faire une dialyse. Il y a 12 heures que nous sommes debout, quel voyage !
J’aime immédiatement Bangkok, c’est haut en couleur, très agité, très populeux. Nous prenons un Tuk Tuk qui nous promène dans Bangkok pendant deux heures pour …. 60 centimes d’Euros ! Ce n’est pas cher mais quel travail, il faut se battre en permanence avec le chauffeur qui n’a qu’une idée, nous faire passer par les boutiques de ses copains tailleurs qui soit disant lui payent son essence. Nous visitons des temples, ils sont réellement magnifiques, beaucoup d’or, beaucoup de paillettes, beaucoup de brillants.
Ce soir nous allons aller dîner dans le quartier chinois car c’est le nouvel an, nous allons entrer dans l’année du Lapin. Pas bon pour les bateaux.
A bientôt.
Jean Louis
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"quelle aventure....toujours union de pensées 5degrés dans le nord....sawwatdiiamitiées roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 03-02-2011 à 07:50
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"Contente d’avoir de vos nouvelles,mais quelles péripéties ! En France on mange des crêpes, c’est la Chandeleur. Pourquoi l’année du lapin n’est pas bonne pour les bateaux ? " Envoyé par Agnès le 03-02-2011 à 09:22
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"c’est un super message pour tous les dyalisés , le fait qu’on puisse vivre des galere eux aussi loin de chez eux!!!" Envoyé par xavier le 04-02-2011 à 13:02
Fri, 04 Feb 2011 08:30:00 GMT - Découverte du Myanmar
Fri, 04 Feb 2011 08:30:00 GMT - Découverte du Myanmar
9H30 en France, 15 heures à Rangoon
Bonjour à tous,
Quelle soirée ! Incroyable, gigantesque, inoubliable, exceptionnelle, unique, je n’ai pas assez de mots pour vous décrire la soirée que nous avons passés hier soir. Tout d’abord il faut que vous sachiez que c’était le jour de l’an pour les Chinois, le tout premier jour de l’année du Lapin.
Nous ne pouvions faire autrement que de nous rendre à Chinatown, le quartier Chinois de Bangkok. A 20 heures nous prenons donc un taxi qui nous dépose 20 minutes plus tard en plein cœur de la fête. C’est impressionnant, il y a un monde fou, énormément de Chinois bien sûr, très peu de Thaïs et très peu de touristes. Tout le monde fait la fête, il fait chaud, autour de 27 degrés, la température idéale. Les filles sont belles, très dévêtues et souriantes. Les trottoirs et les rues sont encombrées de tables en fer, alignées en se touchants sur des distances importantes, de chaque côté des tabourets en plastiques et un nombre incroyable de gens en train de manger des repas de fête. On croirait un banquet. Tout autour une foule avance lentement, des voitures, des Tuk Tuk et des scooters essayent de se frayer un passage car la circulation n’est pas interrompue. Nous parcourons les rues au milieu de cette foule compacte et très vite nous ne pouvons plus résister aux odeurs alléchantes de tous ces mets. Nous réussissons à trouver trois places au milieu d’une table de banquet. Nous sommes maintenant en immersion profonde au milieu de ce peuple Chinois.
La bière est fraîche, mais il n’y a que des bouteilles de 50cc. Nous commandons tout un tas de plats différents, des moules, des coques, des soupes, des prawns avec ces fameuses petites nouilles chinoises … Nous avons l’impression d’avoir eu les yeux plus gros que le ventre, il n’y a plus de place sur la table pour les plats qui arrivent à un rythme soutenu. Quelle ambiance incroyable, nous faisons copains avec nos voisins de table, la question est rituelle : « Where are you comming from ? ». Dès qu’ils ont compris d’où nous venons le nom qui revient à chaque fois est « Zinédine Zidane »
Nous pouvons discuter alors de leur pays, de leur vie, de leurs coutumes, c’est toujours très sympathique. Finalement c’est un repas de réveillon très arrosé pour seulement l’équivalent de 10 Euros par personnes. Je crois que je me souviendrais toute ma vie de ce moment. Il y a le bruit de toute cette foule qui fait la fête et qui rie et puis toutes ces odeurs, les odeurs de nourriture bien sûr mais également les odeurs de pot d’échappement, les odeurs de rue pas très propre et les odeurs de tous ces corps en sueurs. Je prends tout à coup conscience de la chance que j’ai d’être là alors que la plus part des dialysés ne vont pas plus loin que le fond de leur jardin. J’ai réellement une vie exceptionnelle et j’aimerai tellement que cette aventure aide à développer d’une façon beaucoup plus importante cette méthode de dialyse qui permet de continuer à vivre normalement sa vie.
Nous prenons un Tuk Tuk pour rentrer, en passant je ne sais si c’est les effets de la bière bue en abondance mais nous passons devant des fruits qui ressemblent à des lychees mais de la taille de ballons de foot.
Ce matin réveil à 7 heures, et petit déjeuné dans le bar branché du coin. Notre hôtel est vraiment au cœur du quartier à la mode. Les rues sont remplies de jeunes, beaucoup de jeunes touristes, la trentaine, le sac au dos, des routards. Quelle ambiance, Bangkok est vraiment une ville exceptionnelle, très « busy » comme disent les anglo-saxons. J’adore cet endroit et c’est sûr j’y reviendrais. Nous prenons ensuite un taxi pour aller visiter le Bouddha couché. Il fait parti d’un temple étendu sur plusieurs hectares. Long de 46 mètres, recouvert de feuilles d’or, il est très impressionnant. Nous visitons ensuite le parc fait de nombreux temples. Quelle architecture magnifique.
Nous ne pouvons quitter Bangkok sans faire un tour en bateau taxi sur la rivière Chao Phraya. Notre taxi est une longue pirogue, environ 18m de long sur seulement 1,2 m de large. L’avant est très effilé et remonte fortement. A l’arrière, un moteur de camion en équilibre sur un cardant et un arbre de 5 ou 6 mètres avec une petite hélice au bout. Cela fait un potin des cinq cents diables et même au ralenti le bateau fille comme une fusée. Nous visitons les canaux au bord des quels des gens vivent dans des cabanes sur pilotis.
C’est déjà l’heure de nous rendre à l’aéroport. Une heure de vol et nous atterrissons au Myanmar, plus connu en France sous le nom de Birmanie. Rangoon (Yangon est son nom local), est la capital de cette « république ». Le gouvernement est une junte militaire, certainement la dictature la plus féroce qui soit actuellement au monde. Je ne me suis encore jamais rendu dans une dictature mais dès l’entré dans l’aéroport je comprends que nous venons de changer de planète. Les procédures de contrôle sont longue et fastidieuses et la paperasserie impressionnante.
Nous prenons un taxi pour nous rendre à notre hôtel et premier constat le parc automobile est absolument hors d’usage. Deuxième constat, il n’y a ni scooter ni motos. Elles sont interdites pour éviter les attentats. C’est ahurissant, dans un pays où l’extrême majorité de la population n’est pas assez riche pour se payer une voiture.
Nous entrons dans la ville, tout est vieux. Je n’y suis jamais allé mais j’ai l’impression de rentrer en Russie du temps de l’URSS. Nous arrivons à l’hôtel, genre hôtel coloniale de bonne réputation. Quelle découverte, on à l’impression de retomber dans les années trente. C’est moyennement propre, et surtout très vieux. Je ne vous parlerai pas de la salle de bain mais la baignoire est remplie de grosses taches noires, des endroits d’où l’émaille est partie. Une affiche nous mets de suite dans l’ambiance : « Don’t worry No cctv in this room and no camera in this room », elle est accompagnée d’un dessin de caméra et d’un dessin d’appareil photo dans un rond rouge barré !
Nous décidons d’essayer de trouver un restaurant et sortons à pied en ville. Quelle sensation bizarre, nous sommes au moyen âge. Les rues et surtout les trotoires sur lesquels vit une foule incroyable sont d’une saleté repoussante et pourtant des gens vivent et mangent ici, assis à même le sol. Les odeurs sont épouvantables, c’est nauséabond. Il faut faire très attention car il y a des trous dans les trotoires où l’on peut se casser une jambe où une cheville sans problème. Rien n’est entretenu, lorsqu’un trottoir est trop défoncé, on verse dedans un camion de gravats. Quelques chiffres, ici l’espérance de vie n’est que de 55 ans et la mortalité infantile atteint 92 pour mille ! Ahurissant !
Je ne vous enverrai pas cette news ce soir car ici nous sommes coupés du reste du monde, le téléphone portable ne capte pas de porteuse et il n’y a pas d’Internet. Nous avons vraiment l’impression d’être sur une autre planète.
Très tôt ce matin, réveil en fanfare par un coq qui chante dans l’immeuble en face. Pourtant nous sommes au 8 eme étage. Le but de cette matinée est de visiter la fameuse pagode Shwedagon. Un Birman qui à l’air de bien connaître nous conseil de nous y rendre à pieds. « Ce n’est pas très loin ». Nous partons et n’en finissons pas de marcher. Pour moi c’est un exercice très difficile. Nous marchons plus d’une heure et j’arrive totalement épuisé à la pagode. Quelle merveille, c’est immense et il y a de l’or absolument partout. Avec ce soleil c’est éblouissant. Beaucoup de monde qui prient, qui mangent, qui dorment, qui font des offrandes … Nous devons laisser nos chaussures et nos chaussettes à l’entrée. Il nous faut plus d’une heure pour faire le tour. Tout est propre, il y a des boiseries magnifiques, quel contraste, toutes ces richesses et à l’extérieur toute cette pauvreté.
C’est maintenant vendredi après midi, je vais essayer d’envoyer cette news. En bas il y a une pièce avec une vingtaine d’ordinateurs. Peut être qu’Internet fonctionne aujourd’hui, si c’est le cas ce n’est qu’à 50Kbits pas seconde, impossible de vous envoyer des photos.
J’ai hâte d’être de retour en Thaïlande demain
9H30 en France, 15 heures à Rangoon
Bonjour à tous,
Quelle soirée ! Incroyable, gigantesque, inoubliable, exceptionnelle, unique, je n’ai pas assez de mots pour vous décrire la soirée que nous avons passés hier soir. Tout d’abord il faut que vous sachiez que c’était le jour de l’an pour les Chinois, le tout premier jour de l’année du Lapin.
Nous ne pouvions faire autrement que de nous rendre à Chinatown, le quartier Chinois de Bangkok. A 20 heures nous prenons donc un taxi qui nous dépose 20 minutes plus tard en plein cœur de la fête. C’est impressionnant, il y a un monde fou, énormément de Chinois bien sûr, très peu de Thaïs et très peu de touristes. Tout le monde fait la fête, il fait chaud, autour de 27 degrés, la température idéale. Les filles sont belles, très dévêtues et souriantes. Les trottoirs et les rues sont encombrées de tables en fer, alignées en se touchants sur des distances importantes, de chaque côté des tabourets en plastiques et un nombre incroyable de gens en train de manger des repas de fête. On croirait un banquet. Tout autour une foule avance lentement, des voitures, des Tuk Tuk et des scooters essayent de se frayer un passage car la circulation n’est pas interrompue. Nous parcourons les rues au milieu de cette foule compacte et très vite nous ne pouvons plus résister aux odeurs alléchantes de tous ces mets. Nous réussissons à trouver trois places au milieu d’une table de banquet. Nous sommes maintenant en immersion profonde au milieu de ce peuple Chinois.
La bière est fraîche, mais il n’y a que des bouteilles de 50cc. Nous commandons tout un tas de plats différents, des moules, des coques, des soupes, des prawns avec ces fameuses petites nouilles chinoises … Nous avons l’impression d’avoir eu les yeux plus gros que le ventre, il n’y a plus de place sur la table pour les plats qui arrivent à un rythme soutenu. Quelle ambiance incroyable, nous faisons copains avec nos voisins de table, la question est rituelle : « Where are you comming from ? ». Dès qu’ils ont compris d’où nous venons le nom qui revient à chaque fois est « Zinédine Zidane »
Nous pouvons discuter alors de leur pays, de leur vie, de leurs coutumes, c’est toujours très sympathique. Finalement c’est un repas de réveillon très arrosé pour seulement l’équivalent de 10 Euros par personnes. Je crois que je me souviendrais toute ma vie de ce moment. Il y a le bruit de toute cette foule qui fait la fête et qui rie et puis toutes ces odeurs, les odeurs de nourriture bien sûr mais également les odeurs de pot d’échappement, les odeurs de rue pas très propre et les odeurs de tous ces corps en sueurs. Je prends tout à coup conscience de la chance que j’ai d’être là alors que la plus part des dialysés ne vont pas plus loin que le fond de leur jardin. J’ai réellement une vie exceptionnelle et j’aimerai tellement que cette aventure aide à développer d’une façon beaucoup plus importante cette méthode de dialyse qui permet de continuer à vivre normalement sa vie.
Nous prenons un Tuk Tuk pour rentrer, en passant je ne sais si c’est les effets de la bière bue en abondance mais nous passons devant des fruits qui ressemblent à des lychees mais de la taille de ballons de foot.
Ce matin réveil à 7 heures, et petit déjeuné dans le bar branché du coin. Notre hôtel est vraiment au cœur du quartier à la mode. Les rues sont remplies de jeunes, beaucoup de jeunes touristes, la trentaine, le sac au dos, des routards. Quelle ambiance, Bangkok est vraiment une ville exceptionnelle, très « busy » comme disent les anglo-saxons. J’adore cet endroit et c’est sûr j’y reviendrais. Nous prenons ensuite un taxi pour aller visiter le Bouddha couché. Il fait parti d’un temple étendu sur plusieurs hectares. Long de 46 mètres, recouvert de feuilles d’or, il est très impressionnant. Nous visitons ensuite le parc fait de nombreux temples. Quelle architecture magnifique.
Nous ne pouvons quitter Bangkok sans faire un tour en bateau taxi sur la rivière Chao Phraya. Notre taxi est une longue pirogue, environ 18m de long sur seulement 1,2 m de large. L’avant est très effilé et remonte fortement. A l’arrière, un moteur de camion en équilibre sur un cardant et un arbre de 5 ou 6 mètres avec une petite hélice au bout. Cela fait un potin des cinq cents diables et même au ralenti le bateau fille comme une fusée. Nous visitons les canaux au bord des quels des gens vivent dans des cabanes sur pilotis.
C’est déjà l’heure de nous rendre à l’aéroport. Une heure de vol et nous atterrissons au Myanmar, plus connu en France sous le nom de Birmanie. Rangoon (Yangon est son nom local), est la capital de cette « république ». Le gouvernement est une junte militaire, certainement la dictature la plus féroce qui soit actuellement au monde. Je ne me suis encore jamais rendu dans une dictature mais dès l’entré dans l’aéroport je comprends que nous venons de changer de planète. Les procédures de contrôle sont longue et fastidieuses et la paperasserie impressionnante.
Nous prenons un taxi pour nous rendre à notre hôtel et premier constat le parc automobile est absolument hors d’usage. Deuxième constat, il n’y a ni scooter ni motos. Elles sont interdites pour éviter les attentats. C’est ahurissant, dans un pays où l’extrême majorité de la population n’est pas assez riche pour se payer une voiture.
Nous entrons dans la ville, tout est vieux. Je n’y suis jamais allé mais j’ai l’impression de rentrer en Russie du temps de l’URSS. Nous arrivons à l’hôtel, genre hôtel coloniale de bonne réputation. Quelle découverte, on à l’impression de retomber dans les années trente. C’est moyennement propre, et surtout très vieux. Je ne vous parlerai pas de la salle de bain mais la baignoire est remplie de grosses taches noires, des endroits d’où l’émaille est partie. Une affiche nous mets de suite dans l’ambiance : « Don’t worry No cctv in this room and no camera in this room », elle est accompagnée d’un dessin de caméra et d’un dessin d’appareil photo dans un rond rouge barré !
Nous décidons d’essayer de trouver un restaurant et sortons à pied en ville. Quelle sensation bizarre, nous sommes au moyen âge. Les rues et surtout les trotoires sur lesquels vit une foule incroyable sont d’une saleté repoussante et pourtant des gens vivent et mangent ici, assis à même le sol. Les odeurs sont épouvantables, c’est nauséabond. Il faut faire très attention car il y a des trous dans les trotoires où l’on peut se casser une jambe où une cheville sans problème. Rien n’est entretenu, lorsqu’un trottoir est trop défoncé, on verse dedans un camion de gravats. Quelques chiffres, ici l’espérance de vie n’est que de 55 ans et la mortalité infantile atteint 92 pour mille ! Ahurissant !
Je ne vous enverrai pas cette news ce soir car ici nous sommes coupés du reste du monde, le téléphone portable ne capte pas de porteuse et il n’y a pas d’Internet. Nous avons vraiment l’impression d’être sur une autre planète.
Très tôt ce matin, réveil en fanfare par un coq qui chante dans l’immeuble en face. Pourtant nous sommes au 8 eme étage. Le but de cette matinée est de visiter la fameuse pagode Shwedagon. Un Birman qui à l’air de bien connaître nous conseil de nous y rendre à pieds. « Ce n’est pas très loin ». Nous partons et n’en finissons pas de marcher. Pour moi c’est un exercice très difficile. Nous marchons plus d’une heure et j’arrive totalement épuisé à la pagode. Quelle merveille, c’est immense et il y a de l’or absolument partout. Avec ce soleil c’est éblouissant. Beaucoup de monde qui prient, qui mangent, qui dorment, qui font des offrandes … Nous devons laisser nos chaussures et nos chaussettes à l’entrée. Il nous faut plus d’une heure pour faire le tour. Tout est propre, il y a des boiseries magnifiques, quel contraste, toutes ces richesses et à l’extérieur toute cette pauvreté.
C’est maintenant vendredi après midi, je vais essayer d’envoyer cette news. En bas il y a une pièce avec une vingtaine d’ordinateurs. Peut être qu’Internet fonctionne aujourd’hui, si c’est le cas ce n’est qu’à 50Kbits pas seconde, impossible de vous envoyer des photos.
Petit à petit nous commençons à aimer cet endroit. Je suis persuadé que l’on peut s’attacher vraiment à ce pays.
Hier soir nous nous sommes rendus au lac Kandawgyl, c’est un petit paradis de bonheur au cœur de cette ville du 19 eme siècle. Nous voulions manger dans la barge royale, le Karaweik palace mais à 18 heures, c’était déjà complet. Nous avons quand même pu admirer ce magnifique bateau, digne des milles et une nuits.
Les traces du cyclone Nargis qui à dévasté Rangoon en 2008 sont extrêmement présentes, il y a des quartiers entiers totalement dévastés, au cœur de la ville, des milliers de m² de toiture ont disparus. Il faut dire qu’énormément d’immeubles anciens sont couverts avec des tôles ondulées.
Ce qui surprends lorsque l’on se ballade dans la ville, ce sont tous ces endroits entourés de barbelés ou de hauts murs hérissés de défenses, parfois il y a même deux clôtures espacées de quelques mètres. Derrière ces clôtures, il y a des parcs à l’abandon. Comme un peu partout, rien n’est entretenu. Parfois, dans les avenues, sous un petit auvent, un homme garde on ne sait trop quoi, armé d’un fusil de guerre. Hier nous avons été suivis, je devrais dire espionné pendant une bonne partie de notre marche à travers la ville.
La plus part des hommes portes le sarong, ce grand morceau de toile noué à la taille, de couleur violette, qui descends jusqu’aux chevilles. Ils sont très beaux, très fins et élancés. Les femmes aussi sont belles, très fines, très féminines, elles ont souvent deux ronds de crème claire sur les joues. Le sourire est ici également omniprésent. Il suffit de prendre le temps de regarder une fille pour avoir en retour un sourire éblouissant.
Le taux de scolarisation est extrêmement faible, je crois autour de 25%, les écoles ferment, c’est une façon d’éviter les rassemblements. De ce fait les jeunes ne parlent pratiquement pas anglais et il est extrêmement difficile de se faire comprendre.
Les gens sont gentils et accueillants, si par exemple vous demandez votre chemin, ils vont se mettre en quatre pour vous aider. Ils sont toujours prêts à vous guider eux même ou bien à trouver quelqu’un qui va par là pour vous accompagner. Je crois que la qualité première des Birmans est la tolérance, la population est composée de plus de 150 ethnies, 172 tribus qui parlent 242 langages. Aucune ethnie n’est majoritaire.
Ce pays est bordé par la mer d’Andaman à l’ouest et au sud. Il a des frontières communes avec le Bangladesh à l’ouest, l’Inde et la Chine au nord, le Laos et la Thaïlande à l’est. Peuplé de 45 millions d’habitants pour une superficie de 678 milles kilomètres carrés, le Bouddhisme est pratiqué par 89% des Birmans.
Les ressources naturelles sont importante, pétrole, zinc, charbon, bois (le Teck de Birmanie), pierres précieuses, calcaire, gaz naturel, antimoine, tungstène, cuivre, plomb, énergie hydraulique (les montagnes au nord dépassent les 3000 mètres). La Birmanie est également le 2 eme producteur mondial d’opium illicite après l’Afghanistan.
La monnaie officielle est le Kyat. C’est une monnaie qui bouge en permanence, sur les derniers 12 mois le taux d’inflation s’est situé au tour de 39%. En ce moment pour faire rapide, on compte 1000 Kyat pour un Euro. Pour le touriste le problème de l’argent est difficile car ici la carte bleue n’existe pas. Il faut arriver dans le pays avec suffisamment d’argent liquide pour tout le séjour. Il faut des dollars en billet neufs impérativement, si l’on vous rend la monnaie en dollars, attention de n’accepter que des billets neufs car sinon vous ne pourrez plus les utiliser, personne n’en veux. Il faut néanmoins changer des dollars en Kyat car pour les taxis et toutes les dépenses courantes, on ne peut payer qu’en Kyat. On pourrait s’attendre à un coup de la vie plus bas mais non, il est légèrement supérieur à celui de la Thaïlande.
L’usage d’Internet est extrêmement contrôlé, il ne fonctionne pas en permanence, il va très lentement et on ne peut accéder à tout. Hier, lorsque j’ai voulu envoyer mon mail, je n’avais pas accès à …….Google !!! J’ai dû aller demander et l’opératrice est venue bidouiller sur le poste pour me donner exceptionnellement l’autorisation.
L’absence de réseau pour le téléphone portable, l’absence de carte bleue, l’accès très difficile à Internet, le fait d’être espionné et cet alphabet bizarre que l’on ne sait pas lire donnent un sentiment d’isolement extrême, on a l’impression d’être sur une autre planète.
Nous quittons ce pays ce soir. Francine nous quitte et retourne à Paris tandis que Jacky et moi repartons pour Phuket entamer le carénage d’Harmattan pour poursuivre notre voyage vers l’Inde.
Thwa ba ohn meh, à bientôt.
Jean Louis
9H30 en France, 15 heures à Rangoon
Mingalaba, bonjour à tous,
Petit à petit nous commençons à aimer cet endroit. Je suis persuadé que l’on peut s’attacher vraiment à ce pays.
Hier soir nous nous sommes rendus au lac Kandawgyl, c’est un petit paradis de bonheur au cœur de cette ville du 19 eme siècle. Nous voulions manger dans la barge royale, le Karaweik palace mais à 18 heures, c’était déjà complet. Nous avons quand même pu admirer ce magnifique bateau, digne des milles et une nuits.
Les traces du cyclone Nargis qui à dévasté Rangoon en 2008 sont extrêmement présentes, il y a des quartiers entiers totalement dévastés, au cœur de la ville, des milliers de m² de toiture ont disparus. Il faut dire qu’énormément d’immeubles anciens sont couverts avec des tôles ondulées.
Ce qui surprends lorsque l’on se ballade dans la ville, ce sont tous ces endroits entourés de barbelés ou de hauts murs hérissés de défenses, parfois il y a même deux clôtures espacées de quelques mètres. Derrière ces clôtures, il y a des parcs à l’abandon. Comme un peu partout, rien n’est entretenu. Parfois, dans les avenues, sous un petit auvent, un homme garde on ne sait trop quoi, armé d’un fusil de guerre. Hier nous avons été suivis, je devrais dire espionné pendant une bonne partie de notre marche à travers la ville.
La plus part des hommes portes le sarong, ce grand morceau de toile noué à la taille, de couleur violette, qui descends jusqu’aux chevilles. Ils sont très beaux, très fins et élancés. Les femmes aussi sont belles, très fines, très féminines, elles ont souvent deux ronds de crème claire sur les joues. Le sourire est ici également omniprésent. Il suffit de prendre le temps de regarder une fille pour avoir en retour un sourire éblouissant.
Le taux de scolarisation est extrêmement faible, je crois autour de 25%, les écoles ferment, c’est une façon d’éviter les rassemblements. De ce fait les jeunes ne parlent pratiquement pas anglais et il est extrêmement difficile de se faire comprendre.
Les gens sont gentils et accueillants, si par exemple vous demandez votre chemin, ils vont se mettre en quatre pour vous aider. Ils sont toujours prêts à vous guider eux même ou bien à trouver quelqu’un qui va par là pour vous accompagner. Je crois que la qualité première des Birmans est la tolérance, la population est composée de plus de 150 ethnies, 172 tribus qui parlent 242 langages. Aucune ethnie n’est majoritaire.
Ce pays est bordé par la mer d’Andaman à l’ouest et au sud. Il a des frontières communes avec le Bangladesh à l’ouest, l’Inde et la Chine au nord, le Laos et la Thaïlande à l’est. Peuplé de 45 millions d’habitants pour une superficie de 678 milles kilomètres carrés, le Bouddhisme est pratiqué par 89% des Birmans.
Les ressources naturelles sont importante, pétrole, zinc, charbon, bois (le Teck de Birmanie), pierres précieuses, calcaire, gaz naturel, antimoine, tungstène, cuivre, plomb, énergie hydraulique (les montagnes au nord dépassent les 3000 mètres). La Birmanie est également le 2 eme producteur mondial d’opium illicite après l’Afghanistan.
La monnaie officielle est le Kyat. C’est une monnaie qui bouge en permanence, sur les derniers 12 mois le taux d’inflation s’est situé au tour de 39%. En ce moment pour faire rapide, on compte 1000 Kyat pour un Euro. Pour le touriste le problème de l’argent est difficile car ici la carte bleue n’existe pas. Il faut arriver dans le pays avec suffisamment d’argent liquide pour tout le séjour. Il faut des dollars en billet neufs impérativement, si l’on vous rend la monnaie en dollars, attention de n’accepter que des billets neufs car sinon vous ne pourrez plus les utiliser, personne n’en veux. Il faut néanmoins changer des dollars en Kyat car pour les taxis et toutes les dépenses courantes, on ne peut payer qu’en Kyat. On pourrait s’attendre à un coup de la vie plus bas mais non, il est légèrement supérieur à celui de la Thaïlande.
L’usage d’Internet est extrêmement contrôlé, il ne fonctionne pas en permanence, il va très lentement et on ne peut accéder à tout. Hier, lorsque j’ai voulu envoyer mon mail, je n’avais pas accès à …….Google !!! J’ai dû aller demander et l’opératrice est venue bidouiller sur le poste pour me donner exceptionnellement l’autorisation.
L’absence de réseau pour le téléphone portable, l’absence de carte bleue, l’accès très difficile à Internet, le fait d’être espionné et cet alphabet bizarre que l’on ne sait pas lire donnent un sentiment d’isolement extrême, on a l’impression d’être sur une autre planète.
Nous quittons ce pays ce soir. Francine nous quitte et retourne à Paris tandis que Jacky et moi repartons pour Phuket entamer le carénage d’Harmattan pour poursuivre notre voyage vers l’Inde.
Thwa ba ohn meh, à bientôt.
Jean Louis
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"mingalaba que de beautés louise demeestere ma petite fille est en inde elle y va souvent elle adore bonvoyage à francine pour vous et jacky bonne continuation affectueuses pensées roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 06-02-2011 à 09:17
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"Bonjour à l’équipage. Un petit coucou de Paris où le soleil daigne se montrer depuis ce matin. Bon vol à la passagère. Amitiés. G et M." Envoyé par GD le 07-02-2011 à 12:25
Sun, 06 Feb 2011 12:00:00 GMT - Retour à la civilisation 98° 23’ 231E 07°57’ 786N
Sun, 06 Feb 2011 12:00:00 GMT - Retour à la civilisation 98° 23’ 231E 07°57’ 786N
13H en France, 19 heures heure du bord,
Sà-wàt-dii, bonjour à tous,
Nous voici de retour au 21eme siècle, sur la marina de Phuket. Retour difficile et dangereux, encore une fois l’aventure. Après avoir fait un bon restaurant, retour à l’hôtel pour prendre les valises puis nous demandons un taxi pour l’aéroport. Les portiers de l’hôtel, toujours aussi sympa, négocient pour nous. Ils écartent les trois premiers taxis qui se présentent et finissent par sélectionner le taxi ad hoc. Le prix correspond, nous embarquons. Très vite nous comprenons que nos chances d’arriver en vie à l’aéroport sont fortement compromises. Le chauffeur dort littéralement au volant. Au début nous pensons qu’il est seulement fatigué, c’est vrai qu’il est musulman, avec 4 femmes les nuits doivent être courtes. Mais nous comprenons très vite qu’il y a autre chose, il a peut être abusé sur le bétel. Il zigzag en permanence sur les trois voies de circulation, se fait klaxonner continuellement, manque le trottoir de peu et l’instant d’après nous nous retrouvons carrément sur la chaussée opposée. Le chauffeur essaie de réagir, il se verse une bouteille d’eau sur la tête, se frotte la nuque mais rien n’y fait. Quand le feu passe au vert, il reste planté là, nous sommes obligés de le secouer pour qu’il se réveil et reparte. Il crache sans arrêt par la fenêtre, Francine est verte. Le voyage nous semble durer très longtemps et nous ne commençons à respirer que quand nous passons enfin sous le portique d’entrée dans l’aéroport.
Autre surprise avant de pouvoir aller à l’enregistrement, il faut payer une taxe de 5 dollars par passagers. Nous faisons tous les fonds de tiroir, donnons notre reste de dollars, notre reste de Kyat et nous devons compléter avec des Bahts.
Du Myanmar il me restera cette vision de trottoirs dans un état calamiteux, grouillant de gens dans des odeurs nauséabondes. Tous les dix mètres, une petite cantine, équipée de ces tables très basses et de ces petits tabourets en plastic que l’on trouve habituellement en France dans les écoles maternelles. Et puis, un peu partout, sur ce qui reste de trottoir, des gros groupes électrogènes alimentant un hôtel, un restaurant ou un immeuble plus cossu se mettent en marche plusieurs fois par jour pour pallier aux coupures de l’électricité publique.
L’avion part avec 20 minutes de retard, cela craint car Jacky et moi n’avons qu’une heure à Bangkok pour changer d’avion. Avec le passage à l’immigration nous arrivons trop tard pour prendre l’avion de 20h30. Pas de problèmes, il y en a un à 21h15. Comme c’est toujours la même compagnie nous ne nous inquiétons pas. Grosse surprise, pour prendre cet avion il faut payer une amende. Ce n’est que 40€ mais je suis ulcéré de cette injustice. Non seulement c’est de leur faute puisque notre précédent avion avait 20 minutes de retard mais en plus nous n’avons eu aucun dédommagement pour les 7 heures de retard lors de notre voyage aller. La compagnie s’appelle Air Asia, c’est vrai que c’est une compagnie low cost mais il devrait y avoir quand même un minimum de règle sur ce marché.
Arrivés à Phuket, encore un problème de taxi pour rejoindre la marina. Nous nous retrouvons dans une autre marina alors que nous avons bien précisé « Boat Lagoon marina ». Le chauffeur monte dans les tours immédiatement, nous insulte et je pense qu’il va nous débarquer là et que nous allons en venir aux mains. Nous comprenons qu’il est sous l’emprise d’une substance qui le chauffe anormalement. Après moult noms d’oiseaux de part et d’autre, il comprend qu’il est seul, que nous sommes deux et que nous n’avons pas l’intention de nous laisser faire. Il fini par repartir et nous conduit au bon endroit. En sortant du taxi je précise à Jacky en plaisantant de ne surtout rien oublier à bord. Nous posons nos valises au bateau et filons dans un restaurant qui est sur le point de fermer car on approche de minuit. Jacky commence à sortir toutes ses affaires de son sac à dos. Je lui demande ce qu’il cherche : « Mon téléphone »
Il faut se rendre à l’évidence, il l’a oublié ……..dans le taxi !!!! Du coup, il doit se rendre à l’aéroport ce matin de bonne heure et passer la matinée là bas pour retrouver le fameux chauffeur qui étant à jeun va beaucoup mieux aujourd’hui et lui rends son téléphone.
C’est dimanche, il fait une chaleur épouvantable et il faut gratter le bateau. C’est très dur, très physique. Ce matin je m’y colle pendant que Jacky est à l’aéroport, et cet après midi c’est lui qui gratte, il est tout bleu, on croirait un martien. Pendant ce temps j’attaque la distribution du moteur principal. Au moment de remonter la courroie neuve que j’ai acheté chez Galli à Marseille, le concessionnaire Volvo Penta qui m’a vendu mon moteur, je découvre quelle est deux fois moins large et deux fois moins longue que l’ancienne. Je suis furieux, que c’est nul ! Dès demain matin je dois me mettre en chasse de la bonne courroie. Si je n’en trouve pas je serais obligé de remonter la vielle pour aller jusqu’au Sri Lanka. L’aventure continue !
Voilà pour aujourd’hui.
A bientôt.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Sà-wàt-dii, bonjour à tous,
Nous voici de retour au 21eme siècle, sur la marina de Phuket. Retour difficile et dangereux, encore une fois l’aventure. Après avoir fait un bon restaurant, retour à l’hôtel pour prendre les valises puis nous demandons un taxi pour l’aéroport. Les portiers de l’hôtel, toujours aussi sympa, négocient pour nous. Ils écartent les trois premiers taxis qui se présentent et finissent par sélectionner le taxi ad hoc. Le prix correspond, nous embarquons. Très vite nous comprenons que nos chances d’arriver en vie à l’aéroport sont fortement compromises. Le chauffeur dort littéralement au volant. Au début nous pensons qu’il est seulement fatigué, c’est vrai qu’il est musulman, avec 4 femmes les nuits doivent être courtes. Mais nous comprenons très vite qu’il y a autre chose, il a peut être abusé sur le bétel. Il zigzag en permanence sur les trois voies de circulation, se fait klaxonner continuellement, manque le trottoir de peu et l’instant d’après nous nous retrouvons carrément sur la chaussée opposée. Le chauffeur essaie de réagir, il se verse une bouteille d’eau sur la tête, se frotte la nuque mais rien n’y fait. Quand le feu passe au vert, il reste planté là, nous sommes obligés de le secouer pour qu’il se réveil et reparte. Il crache sans arrêt par la fenêtre, Francine est verte. Le voyage nous semble durer très longtemps et nous ne commençons à respirer que quand nous passons enfin sous le portique d’entrée dans l’aéroport.
Autre surprise avant de pouvoir aller à l’enregistrement, il faut payer une taxe de 5 dollars par passagers. Nous faisons tous les fonds de tiroir, donnons notre reste de dollars, notre reste de Kyat et nous devons compléter avec des Bahts.
Du Myanmar il me restera cette vision de trottoirs dans un état calamiteux, grouillant de gens dans des odeurs nauséabondes. Tous les dix mètres, une petite cantine, équipée de ces tables très basses et de ces petits tabourets en plastic que l’on trouve habituellement en France dans les écoles maternelles. Et puis, un peu partout, sur ce qui reste de trottoir, des gros groupes électrogènes alimentant un hôtel, un restaurant ou un immeuble plus cossu se mettent en marche plusieurs fois par jour pour pallier aux coupures de l’électricité publique.
L’avion part avec 20 minutes de retard, cela craint car Jacky et moi n’avons qu’une heure à Bangkok pour changer d’avion. Avec le passage à l’immigration nous arrivons trop tard pour prendre l’avion de 20h30. Pas de problèmes, il y en a un à 21h15. Comme c’est toujours la même compagnie nous ne nous inquiétons pas. Grosse surprise, pour prendre cet avion il faut payer une amende. Ce n’est que 40€ mais je suis ulcéré de cette injustice. Non seulement c’est de leur faute puisque notre précédent avion avait 20 minutes de retard mais en plus nous n’avons eu aucun dédommagement pour les 7 heures de retard lors de notre voyage aller. La compagnie s’appelle Air Asia, c’est vrai que c’est une compagnie low cost mais il devrait y avoir quand même un minimum de règle sur ce marché.
Arrivés à Phuket, encore un problème de taxi pour rejoindre la marina. Nous nous retrouvons dans une autre marina alors que nous avons bien précisé « Boat Lagoon marina ». Le chauffeur monte dans les tours immédiatement, nous insulte et je pense qu’il va nous débarquer là et que nous allons en venir aux mains. Nous comprenons qu’il est sous l’emprise d’une substance qui le chauffe anormalement. Après moult noms d’oiseaux de part et d’autre, il comprend qu’il est seul, que nous sommes deux et que nous n’avons pas l’intention de nous laisser faire. Il fini par repartir et nous conduit au bon endroit. En sortant du taxi je précise à Jacky en plaisantant de ne surtout rien oublier à bord. Nous posons nos valises au bateau et filons dans un restaurant qui est sur le point de fermer car on approche de minuit. Jacky commence à sortir toutes ses affaires de son sac à dos. Je lui demande ce qu’il cherche : « Mon téléphone »
Il faut se rendre à l’évidence, il l’a oublié ……..dans le taxi !!!! Du coup, il doit se rendre à l’aéroport ce matin de bonne heure et passer la matinée là bas pour retrouver le fameux chauffeur qui étant à jeun va beaucoup mieux aujourd’hui et lui rends son téléphone.
C’est dimanche, il fait une chaleur épouvantable et il faut gratter le bateau. C’est très dur, très physique. Ce matin je m’y colle pendant que Jacky est à l’aéroport, et cet après midi c’est lui qui gratte, il est tout bleu, on croirait un martien. Pendant ce temps j’attaque la distribution du moteur principal. Au moment de remonter la courroie neuve que j’ai acheté chez Galli à Marseille, le concessionnaire Volvo Penta qui m’a vendu mon moteur, je découvre quelle est deux fois moins large et deux fois moins longue que l’ancienne. Je suis furieux, que c’est nul ! Dès demain matin je dois me mettre en chasse de la bonne courroie. Si je n’en trouve pas je serais obligé de remonter la vielle pour aller jusqu’au Sri Lanka. L’aventure continue !
Mon, 07 Feb 2011 12:00:00 GMT - La toilette de la Grande Dame 98° 23’ 231E 07°57’ 786N
Mon, 07 Feb 2011 12:00:00 GMT - La toilette de la Grande Dame 98° 23’ 231E 07°57’ 786N
13H en France, 19 heures heure du bord,
Sà-wàt-dii, bonjour à tous,
Pour les Anglo-Saxons il y a « He » les hommes, « She » les femmes et « It » les objets. Mais bizarrement ils classent les bateaux dans les « She », les femmes. Et ils donnent toujours des noms de femme à leurs bateaux. Est-ce parce que les hommes tombent facilement amoureux de leur bateau, est ce parce qu’ils sont capables d’y laisser tout leur argent ? C’est vrai que le bateau est très souvent une maîtresse très exigeante.
Pour ma part j’ai plutôt tendance à considérer Harmattan comme faisant partie du sexe male avec son goût pour l’aventure, son besoin de liberté et sa soif de découvrir les océans.
Quoi qu’il en soit, c’est le moment de la toilette. Quel boulot ! Quelle chance également que Jacky soit là. L’opération consistant à racler l’ancien antifouling est très physique, il y a encore passé la matinée. Si j’avais dû le faire moi-même, avec mes capacités physiques bien diminuées, il m’aurait fallu beaucoup plus de temps.
Pendant ce temps je me suis occupé des approvisionnements. Qu’il est efficace le petit Thaïe de chez Volvo Penta Phuket. Lorsque je suis rentré dans le magasin, il m’a tendu une courroie neuve, la bonne. Il m’avait vu arriver en tenant à la main ma vieille courroie. 100€ tout de même, je ne vais pas aller à Marseille pour rendre la pas bonne. Je n’aime pas le gâchis et cela me fâche un peu.
Ensuite je m’occupe de la peinture. Il m’en faut dix litres, j’en trouve en bidons de 2,5 litres, quand la fille m’annonce le prix, 650€, je n’en crois pas mes oreilles, c’est plus cher qu’en France ! Le mythe comme quoi la vie n’est pas chère en Thaïlande est à revoir totalement. En général c’est un peu moins cher qu’en France mais pas énormément.
J’achète également tout le petit matériel, anode, bacs à peinture, rouleaux, pinceaux, gants, peinture pour l’hélice, papier de verre, ruban de masquage ….
Je m’occupe ensuite de la ligne de flottaison. C’est toujours cet endroit qui est le plus sale, il y a plein de barbe à enlever, de la mousse. Il est midi maintenant, il fait une chaleur épouvantable. Nous partons manger et au retour c’est dialyse et sieste en attendant que le cagnard passe un peu. Vers 15h30 nous prenons un taxi pour aller chercher mon artimon et ma capote. Les filles sont adorables, le travail excellent. Au retour nous nous arrêtons dans un supermarché où il y a de tout. Nous prenons deux ventilateurs car la nuit avec cette énorme chaleur, l’absence de vent et les moustiques nous ne dormons pas.
Je trouve également une perceuse électrique et des forêts. Depuis mon départ de Marseille, je me dis en permanence que j’aurais dû emporter une perceuse. Voilà, il y en a une à bord maintenant.
Pendant que je terminais la ligne de flottaison, Jacky à passé un coup de Karcher sur la sous marine, nous devrions avoir passé au moins la première couche demain soir.
Ma dialyse se termine, je vous laisse là pour aujourd’hui.
A bientôt Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Sà-wàt-dii, bonjour à tous,
Pour les Anglo-Saxons il y a « He » les hommes, « She » les femmes et « It » les objets. Mais bizarrement ils classent les bateaux dans les « She », les femmes. Et ils donnent toujours des noms de femme à leurs bateaux. Est-ce parce que les hommes tombent facilement amoureux de leur bateau, est ce parce qu’ils sont capables d’y laisser tout leur argent ? C’est vrai que le bateau est très souvent une maîtresse très exigeante.
Pour ma part j’ai plutôt tendance à considérer Harmattan comme faisant partie du sexe male avec son goût pour l’aventure, son besoin de liberté et sa soif de découvrir les océans.
Quoi qu’il en soit, c’est le moment de la toilette. Quel boulot ! Quelle chance également que Jacky soit là. L’opération consistant à racler l’ancien antifouling est très physique, il y a encore passé la matinée. Si j’avais dû le faire moi-même, avec mes capacités physiques bien diminuées, il m’aurait fallu beaucoup plus de temps.
Pendant ce temps je me suis occupé des approvisionnements. Qu’il est efficace le petit Thaïe de chez Volvo Penta Phuket. Lorsque je suis rentré dans le magasin, il m’a tendu une courroie neuve, la bonne. Il m’avait vu arriver en tenant à la main ma vieille courroie. 100€ tout de même, je ne vais pas aller à Marseille pour rendre la pas bonne. Je n’aime pas le gâchis et cela me fâche un peu.
Ensuite je m’occupe de la peinture. Il m’en faut dix litres, j’en trouve en bidons de 2,5 litres, quand la fille m’annonce le prix, 650€, je n’en crois pas mes oreilles, c’est plus cher qu’en France ! Le mythe comme quoi la vie n’est pas chère en Thaïlande est à revoir totalement. En général c’est un peu moins cher qu’en France mais pas énormément.
J’achète également tout le petit matériel, anode, bacs à peinture, rouleaux, pinceaux, gants, peinture pour l’hélice, papier de verre, ruban de masquage ….
Je m’occupe ensuite de la ligne de flottaison. C’est toujours cet endroit qui est le plus sale, il y a plein de barbe à enlever, de la mousse. Il est midi maintenant, il fait une chaleur épouvantable. Nous partons manger et au retour c’est dialyse et sieste en attendant que le cagnard passe un peu. Vers 15h30 nous prenons un taxi pour aller chercher mon artimon et ma capote. Les filles sont adorables, le travail excellent. Au retour nous nous arrêtons dans un supermarché où il y a de tout. Nous prenons deux ventilateurs car la nuit avec cette énorme chaleur, l’absence de vent et les moustiques nous ne dormons pas.
Je trouve également une perceuse électrique et des forêts. Depuis mon départ de Marseille, je me dis en permanence que j’aurais dû emporter une perceuse. Voilà, il y en a une à bord maintenant.
Pendant que je terminais la ligne de flottaison, Jacky à passé un coup de Karcher sur la sous marine, nous devrions avoir passé au moins la première couche demain soir.
Ma dialyse se termine, je vous laisse là pour aujourd’hui.
Tue, 08 Feb 2011 12:00:00 GMT - La liberté 98° 23’ 231E 07°57’ 786N
Tue, 08 Feb 2011 12:00:00 GMT - La liberté 98° 23’ 231E 07°57’ 786N
13H en France, 19 heures heure du bord,
Sà-wàt-dii, bonjour à tous,
Quoi de plus important que la liberté. D’ailleurs la peine maximum qui est censé punir les fautes les plus terribles n’est-t-elle pas dans les pays civilisés la privation totale de liberté. « Liberté », c’est le mot de la langue française que je préfère. C’est pour moi la valeur fondamentale d’une existence réussie. Dans un pays totalitaire je serais prêt à mourir pour obtenir la liberté.
Je ne peux trouver mon épanouissement que dans une liberté totale, la liberté d’expression bien entendu, la liberté d’agir, la liberté de se tromper, la liberté de prendre des risques, la liberté d’espace, la liberté de voyager sans aucunes frontières. Mais cela va bien plus loin, on ne peut être heureux dans un monde libre qu’en prenant soin d’accorder aux autres une liberté absolue, cela s’appelle la tolérance. Rien ne me répugne plus qu’une personne intolérante.
C’est dans la pratique de la voile que j’éprouve au plus haut niveau le sentiment de liberté. Rod Stewart ne chante-t-il pas cette merveilleuse chanson « I am sailing to be free » ? La voile c’est s’affranchir de toutes contraintes, ce n’est pas comme naviguer avec un moteur, il faut du gasoil, il peut tomber en panne … Avec un voilier, on hisse les voiles et c’est parti, on peut naviguer au bout du monde et on ne doit rien à personne. On est aussi libre que l’air, comme l’oiseau qui plane dans les courants ascendants. C’est cette recherche de liberté qui ne me fait aimer que le voyage, la croisière côtière ne m’intéresse pas, la sortie à la journée avec la contrainte de devoir rentrer le soir ce n’est pas pour moi.
Quand on parle de liberté, on ne peut omettre la mère de toutes les libertés, la liberté financière. Il n’y a pas de réelles libertés sans liberté financière, ce n’est qu’une fois libéré des contraintes financières que l’on peut atteindre la plénitude dans ce domaine. Depuis mon adolescence je n’avais qu’un but, atteindre le stade où j’aurais suffisamment de revenus pour ne plus me soucier d’avoir à gagner de l’argent pour vivre. J’ai eu la chance d’avoir une réussite professionnelle qui m’a permis de faire fortune, la chance mais également le travail, j’ai travaillé souvent 16 heures par jours et 7 jours sur 7 pendant de nombreuses années. Je pense que l’on ne peut pas vivre au jour le jour, il faut se projeter très loin et essayer d’organiser son parcourt terrestre, tout simplement pour réussir sa vie.
Quand j’ai appris, il y a une quinzaine d’année, qu’un jour je serais dialysé, cela a été terrible. Je ne connaissais de la dialyse que l’hémodialyse et je savais que je devrais être enfermé, branché sur une machine un jour sur deux. J’ai pensé que ma vie s’arrêterait là.
Fini ma si précieuse liberté, fini mes rêves de voyage et d’aventures, fini ma raison même de vivre.
Et puis j’ai découvert la dialyse péritonéale, je n’ai pas compris immédiatement que c’était « LA » solution, « MA » solution. Aujourd’hui, après plus d’un an et demi de vie sous dialyse, je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi les médias ne se battent pas plus pour faire connaître au grand public cette méthode de dialyse qui apporte réellement la liberté, une liberté totale, finie l’enfermement, fini la punition qu’est la privation de liberté. Cette méthode de dialyse devrait être proposée systématiquement à tous les futurs dialysés, sans arrières pensées mercantiles, les néphrologues devraient être beaucoup plus incisifs sur le fait que seule cette méthode permet de conserver une totale liberté, une qualité de vie égale à une personne non dialysée. L’insuffisance rénale chronique n’est pas un délit, tout le monde à droit à la liberté, cela devrait être la norme.
Pour que cette méthode de dialyse se développe il faudrait que le personnel médical comme le grand public accepte la notion de risque. Que peut valoir une vie où l’on reste enfermé. C’est vrai que l’idéale serait de faire ses dialyse dans une pièce stérile, mais il y a l’idéale et la vie de tous les jours, prenons soin de ne pas boquer les malades chez eux, laissons les vivre leur vie même si c’est au prix de quelques risques. Je suis persuadé que l’hémodialyse est la solution dans un certains nombre de cas, mais la dialyse péritonéale devrait être le choix numéro un pour la majorité des malades.
Ici, les travaux continuent, c’est peinture et mécanique. Peinture pour Jacky, mécanique pour moi. Il fait toujours aussi chaud, 32 degrés dans le bateau à 8 heures du soir ! Travailler dans le compartiment moteur par une telle chaleur est très éprouvant. J’ai ainsi perdu plusieurs litres de sueur dans l’après midi. Peut être une nouvelle méthode de dialyse à développer ? Hier soir nous avons branché chacun notre ventilateur, cela nous à permis de passer enfin une bonne nuit, pas trop chaude et sans moustiques. Nous sommes tellement contents que nous leur avons donné du grade, ce sont maintenant des « climatiseurs ».
Dans un magasin du port j’ai trouvé une rame pour remplacer celle perdue à Koh Lanta.
Voilà pour aujourd’hui.
A bientôt.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Sà-wàt-dii, bonjour à tous,
Quoi de plus important que la liberté. D’ailleurs la peine maximum qui est censé punir les fautes les plus terribles n’est-t-elle pas dans les pays civilisés la privation totale de liberté. « Liberté », c’est le mot de la langue française que je préfère. C’est pour moi la valeur fondamentale d’une existence réussie. Dans un pays totalitaire je serais prêt à mourir pour obtenir la liberté.
Je ne peux trouver mon épanouissement que dans une liberté totale, la liberté d’expression bien entendu, la liberté d’agir, la liberté de se tromper, la liberté de prendre des risques, la liberté d’espace, la liberté de voyager sans aucunes frontières. Mais cela va bien plus loin, on ne peut être heureux dans un monde libre qu’en prenant soin d’accorder aux autres une liberté absolue, cela s’appelle la tolérance. Rien ne me répugne plus qu’une personne intolérante.
C’est dans la pratique de la voile que j’éprouve au plus haut niveau le sentiment de liberté. Rod Stewart ne chante-t-il pas cette merveilleuse chanson « I am sailing to be free » ? La voile c’est s’affranchir de toutes contraintes, ce n’est pas comme naviguer avec un moteur, il faut du gasoil, il peut tomber en panne … Avec un voilier, on hisse les voiles et c’est parti, on peut naviguer au bout du monde et on ne doit rien à personne. On est aussi libre que l’air, comme l’oiseau qui plane dans les courants ascendants. C’est cette recherche de liberté qui ne me fait aimer que le voyage, la croisière côtière ne m’intéresse pas, la sortie à la journée avec la contrainte de devoir rentrer le soir ce n’est pas pour moi.
Quand on parle de liberté, on ne peut omettre la mère de toutes les libertés, la liberté financière. Il n’y a pas de réelles libertés sans liberté financière, ce n’est qu’une fois libéré des contraintes financières que l’on peut atteindre la plénitude dans ce domaine. Depuis mon adolescence je n’avais qu’un but, atteindre le stade où j’aurais suffisamment de revenus pour ne plus me soucier d’avoir à gagner de l’argent pour vivre. J’ai eu la chance d’avoir une réussite professionnelle qui m’a permis de faire fortune, la chance mais également le travail, j’ai travaillé souvent 16 heures par jours et 7 jours sur 7 pendant de nombreuses années. Je pense que l’on ne peut pas vivre au jour le jour, il faut se projeter très loin et essayer d’organiser son parcourt terrestre, tout simplement pour réussir sa vie.
Quand j’ai appris, il y a une quinzaine d’année, qu’un jour je serais dialysé, cela a été terrible. Je ne connaissais de la dialyse que l’hémodialyse et je savais que je devrais être enfermé, branché sur une machine un jour sur deux. J’ai pensé que ma vie s’arrêterait là.
Fini ma si précieuse liberté, fini mes rêves de voyage et d’aventures, fini ma raison même de vivre.
Et puis j’ai découvert la dialyse péritonéale, je n’ai pas compris immédiatement que c’était « LA » solution, « MA » solution. Aujourd’hui, après plus d’un an et demi de vie sous dialyse, je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi les médias ne se battent pas plus pour faire connaître au grand public cette méthode de dialyse qui apporte réellement la liberté, une liberté totale, finie l’enfermement, fini la punition qu’est la privation de liberté. Cette méthode de dialyse devrait être proposée systématiquement à tous les futurs dialysés, sans arrières pensées mercantiles, les néphrologues devraient être beaucoup plus incisifs sur le fait que seule cette méthode permet de conserver une totale liberté, une qualité de vie égale à une personne non dialysée. L’insuffisance rénale chronique n’est pas un délit, tout le monde à droit à la liberté, cela devrait être la norme.
Pour que cette méthode de dialyse se développe il faudrait que le personnel médical comme le grand public accepte la notion de risque. Que peut valoir une vie où l’on reste enfermé. C’est vrai que l’idéale serait de faire ses dialyse dans une pièce stérile, mais il y a l’idéale et la vie de tous les jours, prenons soin de ne pas boquer les malades chez eux, laissons les vivre leur vie même si c’est au prix de quelques risques. Je suis persuadé que l’hémodialyse est la solution dans un certains nombre de cas, mais la dialyse péritonéale devrait être le choix numéro un pour la majorité des malades.
Ici, les travaux continuent, c’est peinture et mécanique. Peinture pour Jacky, mécanique pour moi. Il fait toujours aussi chaud, 32 degrés dans le bateau à 8 heures du soir ! Travailler dans le compartiment moteur par une telle chaleur est très éprouvant. J’ai ainsi perdu plusieurs litres de sueur dans l’après midi. Peut être une nouvelle méthode de dialyse à développer ? Hier soir nous avons branché chacun notre ventilateur, cela nous à permis de passer enfin une bonne nuit, pas trop chaude et sans moustiques. Nous sommes tellement contents que nous leur avons donné du grade, ce sont maintenant des « climatiseurs ».
Dans un magasin du port j’ai trouvé une rame pour remplacer celle perdue à Koh Lanta.
Wed, 09 Feb 2011 12:00:00 GMT - Envie de grand large 98° 23’ 231E 07°57’ 786N
Wed, 09 Feb 2011 12:00:00 GMT - Envie de grand large 98° 23’ 231E 07°57’ 786N
13H en France, 19 heures heure du bord,
Sà-wàt-dii, bonjour à tous,
Super top nos « clims », encore une nuit de repos sous une température idéale et sans moustiques. Cela change vraiment la vie, nous n’en pouvions plus de ne pas dormir.
Ce matin j’ai reçu un mail de mon frère, il est en train de traverser l’Atlantique sur son bateau avec deux équipiers. Ils filent à plus de 7 nœuds de moyenne avec 25 à 30 nœuds de vent. Ils sont déjà au milieu du parcourt. Je les imagine facilement et les envie vraiment. Quel bonheur ces grandes traversée, surtout si le vent souffle bien et que le bateau se régale. Avec Jacky nous n’avons qu’une hâte, c’est de repasser le chenal d’entrée dans le sens inverse, de hisser les voiles et de nous retrouver en pleine mer. C’est comme une drogue, cela devient une addiction, c’est trop de bonheur.
Ce qui me surprend énormément, ce qui me fait me poser de nombreuses questions, c’est que depuis son départ de Marseille ses passagers sont perpétuellement malades et qu’ils sont si chahutés qu’ils prennent des bleus. Pourtant il a eu plusieurs équipages. Son bateau est un Nauticat, très haut sur l’eau avec une quille étroite et de très grands volumes intérieurs. Au port c’est le bateau idéal, avec un salon de pont et une chambre royale avec lit central, mais à la mer je pense que c’est un bateau extrêmement inconfortable, ce n’est pas vraiment un bateau de tour du monde.
Je n’imagine pas un bateau de tour du monde autrement qu’avec une quille longue. D’abord il faut pouvoir passer sur un filet de pèche sans que celui-ci s’accroche dans la quille. En mer de Java, en mer d’Andaman, il y a des milliers de filets de pèche, il est impossible d’éviter toutes les bouées tellement il y en a ou bien alors il ne faut naviguer que de jour et être à la barre continuellement. Ensuite la quille longue apporte une stabilité de route qui rend le bateau confortable. Sur Harmattan, c’est vraiment exceptionnel qu’un équipier (ou le capitaine) soit malade. Il faut ensuite une voilure ramassée, avec des mâts plutôt petits et de longues bômes, et puis un bateau étroit avec des couchettes le long de la coque pour pouvoir se caller à la mer. Les longues traversées doivent être un régal et non une épreuve.
Je crois qu’il faut un bateau très bas sur l’eau de façon à ce que les vagues qui viennent de travers ne puissent pas trop le bousculer. Ainsi les anciens concevaient des bateaux avec une tonture de pont prononcée, c'est-à-dire un avant très haut pour se défendre lorsque l’on remonte au vent, un arrière légèrement relevé pour se défendre des déferlantes venant de l’arrière et un milieu de bateau très bas sur l’eau. C’est comme cela qu’Harmattan est construit, dans les ports les gens sont toujours étonnés qu’il soit le plus bas sur l’eau de tous les bateaux du port. Aujourd’hui les architectes conçoivent des bateaux dont le pont est aussi plat qu’une planche à repasser, c’est bien au port, cela donne du volume intérieur, mais en mer c’est absolument inconfortable.
Quel dommage qu’aucun chantier aujourd’hui ne construise de véritables bateaux de voyage. Traverser les océans sur Harmattan est un véritable régal, le bateau ne se défends pas dans la mer, il compose avec, il se fait plaisir et cela se voit, cela se sent. Je peux passer des heures à le regarder faire. Je crois que la voute arrière est également très importante. C’est elle qui travaille et qui assouplit le mouvement lorsqu’une très grosse houle arrive de l’arrière. Mais aujourd’hui on veut une jupe arrière pour se baigner. On le paye très cher en haute mer. Ici il fait de plus en plus chaud, un peu orageux, pas d’air, c’est éprouvant. Ce matin Jacky a passé la deuxième couche de peinture pendant que je travaillais dans la salle machine. Sur un bateau il y a toujours des surprises et on ne sait jamais où cela va s’arrêter. Mon levier de gaz était extrêmement dur, je démonte et m’aperçois que c’est carrément le levier sur la pompe à injection qui est grippé. Même le gros ressort est incapable de ramener le levier, du coup je n’ai plus de ralenti. Quelques pschitt de WD40, le produit magique, et tout revient en ordre mais j’ai trop tiré sur la manette de gaz qui était débranchée, la voilà bloquée. Je suis obligé de démonter toute la colonne de barre, résultat une matinée de perdue. C’est aussi cela la plaisance.
Ce soir nous avons remonté la capote et l’artimon, Jacky a lavé le bateau, nous sommes fin prêts pour retourner à l’eau. Nous avons rendez vous avec le slip demain matin à 10 heures.
A bientôt.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Sà-wàt-dii, bonjour à tous,
Super top nos « clims », encore une nuit de repos sous une température idéale et sans moustiques. Cela change vraiment la vie, nous n’en pouvions plus de ne pas dormir.
Ce matin j’ai reçu un mail de mon frère, il est en train de traverser l’Atlantique sur son bateau avec deux équipiers. Ils filent à plus de 7 nœuds de moyenne avec 25 à 30 nœuds de vent. Ils sont déjà au milieu du parcourt. Je les imagine facilement et les envie vraiment. Quel bonheur ces grandes traversée, surtout si le vent souffle bien et que le bateau se régale. Avec Jacky nous n’avons qu’une hâte, c’est de repasser le chenal d’entrée dans le sens inverse, de hisser les voiles et de nous retrouver en pleine mer. C’est comme une drogue, cela devient une addiction, c’est trop de bonheur.
Ce qui me surprend énormément, ce qui me fait me poser de nombreuses questions, c’est que depuis son départ de Marseille ses passagers sont perpétuellement malades et qu’ils sont si chahutés qu’ils prennent des bleus. Pourtant il a eu plusieurs équipages. Son bateau est un Nauticat, très haut sur l’eau avec une quille étroite et de très grands volumes intérieurs. Au port c’est le bateau idéal, avec un salon de pont et une chambre royale avec lit central, mais à la mer je pense que c’est un bateau extrêmement inconfortable, ce n’est pas vraiment un bateau de tour du monde.
Je n’imagine pas un bateau de tour du monde autrement qu’avec une quille longue. D’abord il faut pouvoir passer sur un filet de pèche sans que celui-ci s’accroche dans la quille. En mer de Java, en mer d’Andaman, il y a des milliers de filets de pèche, il est impossible d’éviter toutes les bouées tellement il y en a ou bien alors il ne faut naviguer que de jour et être à la barre continuellement. Ensuite la quille longue apporte une stabilité de route qui rend le bateau confortable. Sur Harmattan, c’est vraiment exceptionnel qu’un équipier (ou le capitaine) soit malade. Il faut ensuite une voilure ramassée, avec des mâts plutôt petits et de longues bômes, et puis un bateau étroit avec des couchettes le long de la coque pour pouvoir se caller à la mer. Les longues traversées doivent être un régal et non une épreuve.
Je crois qu’il faut un bateau très bas sur l’eau de façon à ce que les vagues qui viennent de travers ne puissent pas trop le bousculer. Ainsi les anciens concevaient des bateaux avec une tonture de pont prononcée, c'est-à-dire un avant très haut pour se défendre lorsque l’on remonte au vent, un arrière légèrement relevé pour se défendre des déferlantes venant de l’arrière et un milieu de bateau très bas sur l’eau. C’est comme cela qu’Harmattan est construit, dans les ports les gens sont toujours étonnés qu’il soit le plus bas sur l’eau de tous les bateaux du port. Aujourd’hui les architectes conçoivent des bateaux dont le pont est aussi plat qu’une planche à repasser, c’est bien au port, cela donne du volume intérieur, mais en mer c’est absolument inconfortable.
Quel dommage qu’aucun chantier aujourd’hui ne construise de véritables bateaux de voyage. Traverser les océans sur Harmattan est un véritable régal, le bateau ne se défends pas dans la mer, il compose avec, il se fait plaisir et cela se voit, cela se sent. Je peux passer des heures à le regarder faire. Je crois que la voute arrière est également très importante. C’est elle qui travaille et qui assouplit le mouvement lorsqu’une très grosse houle arrive de l’arrière. Mais aujourd’hui on veut une jupe arrière pour se baigner. On le paye très cher en haute mer. Ici il fait de plus en plus chaud, un peu orageux, pas d’air, c’est éprouvant. Ce matin Jacky a passé la deuxième couche de peinture pendant que je travaillais dans la salle machine. Sur un bateau il y a toujours des surprises et on ne sait jamais où cela va s’arrêter. Mon levier de gaz était extrêmement dur, je démonte et m’aperçois que c’est carrément le levier sur la pompe à injection qui est grippé. Même le gros ressort est incapable de ramener le levier, du coup je n’ai plus de ralenti. Quelques pschitt de WD40, le produit magique, et tout revient en ordre mais j’ai trop tiré sur la manette de gaz qui était débranchée, la voilà bloquée. Je suis obligé de démonter toute la colonne de barre, résultat une matinée de perdue. C’est aussi cela la plaisance.
Ce soir nous avons remonté la capote et l’artimon, Jacky a lavé le bateau, nous sommes fin prêts pour retourner à l’eau. Nous avons rendez vous avec le slip demain matin à 10 heures.
Thu, 10 Feb 2011 12:00:00 GMT - Fin de l’escale technique 98° 23’ 231E 07°57’ 786N
Thu, 10 Feb 2011 12:00:00 GMT - Fin de l’escale technique 98° 23’ 231E 07°57’ 786N
13H en France, 19 heures heure du bord,
Sà-wàt-dii, bonjour à tous,
C’est la fin de l’escale technique, nous voici enfin de retour à l’eau. A 9h30 ce matin les employés du port ont mis Harmattan dans le slip et nous ont laissé le temps de terminer la peinture sous les patins et les endroits où reposait le bateau. A 11h ils sont revenus et après un « vol » de 10 minutes, ce fut la mise à l’eau. Harmattan était tout content et nous aussi. Puis le moment tant attendu de la remise en marche du moteur après le changement de courroie de distribution est arrivé. J’ai actionné la clef et il s’est mis à tourner gentiment, c’était le bonheur absolu.
Ici on ne peut quitter la marina quand on le veut, il faut faire avec la marée. L’amplitude du marnage est d’environ 3 m et la marina est construite à l’intérieur des terres. Un chenal a été creusé sur 2 kilomètres environ, il donne 2,7 m à marée haute. On ne peut donc sortir qu’à marée haute. C’était trop juste pour cet après midi. Nous avons donc planifié notre départ pour demain à 15 heures, quand la marée sera au plus haut. Nous bénéficierons ensuite du fort vent de mousson de l’après midi qui va nous pousser pour sortir de la grande baie. Nous devrons faire du sud pendant une quinzaine de mille avant de contourner la pointe de la presqu’île de Phuket et partir Nord Ouest pour les îles Andaman.
Notre prochaine étape est Port Blair dans les Andaman du sud. Le pays des chasseurs de tête comme l’écrivait Marco Polo. Environ 400 milles à parcourir dans la mer Andaman, poussé par un vent de travers de Nord Est j’espère. Les îles Andaman dépendent administrativement de l’Inde tout comme leurs voisines du sud, les îles Nicobar qu’il est interdit de visiter. Ce sont des îles sauvages où vivent les peuples les plus isolés de la planète. Ainsi les Sentinelles qui vivent sur l’île éponyme ne seraient plus qu’une cinquantaine d’individus. Très sauvages ils refusent toutes visites et accueil ceux qui voudraient s’y risquer avec une volée de flèches.
Cet après midi nous avons fait les courses, nous avons prévu 15 jours pour rejoindre Pondichéry au sud est de l’Inde. Après les îles Andaman il faudra encore compter 750 miles nautiques pour la traversée du golfe du Bengale. Il nous fallait du gaz, il y a ici une station de remplissage. C’est impressionnant, 16 bouteilles de tout format peuvent être traitées simultanément. Chaque poste se compose d’une balance, une balance antique avec un poids que l’on déplace sur une règle. L’employé à mis le poids sur deux kilos, la contenance de chacune de mes bouteilles, il a vissé le raccord ad hoc et les bouteilles se sont remplie en un rien de temps. Coût : deux euros pour 4 kg de gaz!
Notre taxi préféré, un pickup Isuzu double cabine nous à emmené au gaz puis au supermarché. Il nous a attendus avant de nous ramener. Il est équipé d’un lecteur de DVD avec un écran et d’une sono haut de gamme. Nous sommes rentrés avec les Eagle qui jouaient et chantaient avec beaucoup de décibels ce morceau universelle, qui rallie toutes les générations, « Hôtel California »
Quel voyage merveilleux, en deux mois de temps nous en auront vu des pays magnifiques, nous en auront hissé des pavillons, nous en auront utilisé des monnaies !
Cet après midi, pendant les courses je reçois un coup de téléphone de Régis Picard qui s’occupe de la rubrique « Les Grand Aventuriers » sur France Info. L’interview que nous avons réalisée par téléphone passera sur la radio ce samedi ou le suivant. Merci à France Info, c’est encore une occasion de parler de cette méthode de dialyse trop peu connue qui apporte une totale liberté.
A bientôt.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Sà-wàt-dii, bonjour à tous,
C’est la fin de l’escale technique, nous voici enfin de retour à l’eau. A 9h30 ce matin les employés du port ont mis Harmattan dans le slip et nous ont laissé le temps de terminer la peinture sous les patins et les endroits où reposait le bateau. A 11h ils sont revenus et après un « vol » de 10 minutes, ce fut la mise à l’eau. Harmattan était tout content et nous aussi. Puis le moment tant attendu de la remise en marche du moteur après le changement de courroie de distribution est arrivé. J’ai actionné la clef et il s’est mis à tourner gentiment, c’était le bonheur absolu.
Ici on ne peut quitter la marina quand on le veut, il faut faire avec la marée. L’amplitude du marnage est d’environ 3 m et la marina est construite à l’intérieur des terres. Un chenal a été creusé sur 2 kilomètres environ, il donne 2,7 m à marée haute. On ne peut donc sortir qu’à marée haute. C’était trop juste pour cet après midi. Nous avons donc planifié notre départ pour demain à 15 heures, quand la marée sera au plus haut. Nous bénéficierons ensuite du fort vent de mousson de l’après midi qui va nous pousser pour sortir de la grande baie. Nous devrons faire du sud pendant une quinzaine de mille avant de contourner la pointe de la presqu’île de Phuket et partir Nord Ouest pour les îles Andaman.
Notre prochaine étape est Port Blair dans les Andaman du sud. Le pays des chasseurs de tête comme l’écrivait Marco Polo. Environ 400 milles à parcourir dans la mer Andaman, poussé par un vent de travers de Nord Est j’espère. Les îles Andaman dépendent administrativement de l’Inde tout comme leurs voisines du sud, les îles Nicobar qu’il est interdit de visiter. Ce sont des îles sauvages où vivent les peuples les plus isolés de la planète. Ainsi les Sentinelles qui vivent sur l’île éponyme ne seraient plus qu’une cinquantaine d’individus. Très sauvages ils refusent toutes visites et accueil ceux qui voudraient s’y risquer avec une volée de flèches.
Cet après midi nous avons fait les courses, nous avons prévu 15 jours pour rejoindre Pondichéry au sud est de l’Inde. Après les îles Andaman il faudra encore compter 750 miles nautiques pour la traversée du golfe du Bengale. Il nous fallait du gaz, il y a ici une station de remplissage. C’est impressionnant, 16 bouteilles de tout format peuvent être traitées simultanément. Chaque poste se compose d’une balance, une balance antique avec un poids que l’on déplace sur une règle. L’employé à mis le poids sur deux kilos, la contenance de chacune de mes bouteilles, il a vissé le raccord ad hoc et les bouteilles se sont remplie en un rien de temps. Coût : deux euros pour 4 kg de gaz!
Notre taxi préféré, un pickup Isuzu double cabine nous à emmené au gaz puis au supermarché. Il nous a attendus avant de nous ramener. Il est équipé d’un lecteur de DVD avec un écran et d’une sono haut de gamme. Nous sommes rentrés avec les Eagle qui jouaient et chantaient avec beaucoup de décibels ce morceau universelle, qui rallie toutes les générations, « Hôtel California »
Quel voyage merveilleux, en deux mois de temps nous en auront vu des pays magnifiques, nous en auront hissé des pavillons, nous en auront utilisé des monnaies !
Cet après midi, pendant les courses je reçois un coup de téléphone de Régis Picard qui s’occupe de la rubrique « Les Grand Aventuriers » sur France Info. L’interview que nous avons réalisée par téléphone passera sur la radio ce samedi ou le suivant. Merci à France Info, c’est encore une occasion de parler de cette méthode de dialyse trop peu connue qui apporte une totale liberté.
Wed, 11 Feb 2011 12:00:00 GMT - Adieu la Thaïlande 98° 17’E 07°46’N
Wed, 11 Feb 2011 12:00:00 GMT - Adieu la Thaïlande 98° 17’E 07°46’N
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Adieu la Thaïlande, adieu Phuket ! C’est avec un peu de tristesse que je quitte ce pays où je me sens si bien. De tous les pays d’Asie où j’ai pu m’arrêter, c’est celui-ci qui remporte tout mes suffrages. Que je me sentais bien ici. Le niveau de vie y est très acceptable, il suffit de se mettre au bord d’une route et regarder les véhicules passer, il y a énormément de belles voitures récentes. Les gens sont gentils et très souriants, les filles sont belles, le peuple est au travail, on ne voit pas de gens traîner ou attendre que le temps passe.
Nous avons déjà pris nos habitudes, nous déjeunons tous les midis au même restaurant sur le quai et tous les soirs à la petite pizzéria du port. Lorsque nous arrivons les filles nous accueil avec de grands sourires et elles savent exactement quoi nous servir. Nous sommes un peu chouchoutés et c’est bon.
Du coup c’est un peu avec tristesse que je quitte cet endroit si sympathique. Ce matin nous nous sommes rendus à Ao Chalong pour faire les formalités de sortie, la « Clearance out ». Que de paperasses à remplir, et il faut encore payer. La marée est à 15 heures, nous prenons un peu d’avance et quittons le quai à 14 heures pour nous arrêter à la station faire le plein de gasoil. 338 litres pour 12400 bath, l’équivalent de 300 euros environ.
Je vais payer à la capitainerie, la petite mignonne me demande si je pars, je lui réponds que oui, elle parle avec sa copine dans leur langue et elles rigolent. La copine parle un peu français, elle me dit alors « Elle veut partir avec vous ». « Pas de problème, j’ai une petite place à bord ». Je paye mon gasoil puis je dois partir « You come with me », elle me regarde un peu triste et comprends que ce n’est pas sérieux puis on rigole, c’est aussi cela la Thaïlande. Un homme seul, d’âge mur est une proie pour toutes ces demoiselles. Incroyable le nombre de couples ici dont l’homme, un occidental à plus de 50 ans et la fille, une Thaïe n’a pas 30 ans. Pourtant lorsqu’on leur demande si elles sont heureuses ici elles répondent que oui, elles sont heureuses.
Vient ensuite l’épreuve de la passe de sortie. Il est maintenant 14h45, la haute mer est à 15 heures. Nous embouquons la passe de sortie mais dès le départ nous nous échouons, il nous faut manœuvrer un bon moment pour pouvoir repartir. Par moment le moteur à fond, nous n’avançons qu’à un nœud en repoussant la vase. Nous nous échouons de nombreuses fois avant d’atteindre la mer libre.
Il n’y a pas de vent, le soleil est de plomb et la mer plate comme un lac. C’est donc au moteur que nous remontons la côte intérieure de la péninsule. Nous constatons immédiatement les effets du carénage, moteur à 1800 tours nous filons à 6 nœuds.
Ce soir nous allons nous arrêter devant la plage de Patong, sur la côte ouest de la presqu’île car Jacky veut connaître ce haut lieu du tourisme.
Ce matin à l’immigration j’ai croisé un couple de Français avec leurs deux enfants, ils sont partis de la Réunion il y a deux ans et ils y retournent maintenant, nous devrions nous y retrouver fin mai lors de mon passage. J’ai reçu également le « journal de Néos » d’Olivier Masurel que j’ai rencontré sur un quai à Singapour, il est maintenant à Bali, cela me rappel de nombreux souvenirs. C’est cela également le voyage, on fait des rencontres puis on s’écrit des mails puis on fini par s’oublier pour peut être se retrouver un jour dans un port à l’autre bout du monde.
Voilà pour aujourd’hui. A bientôt.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Adieu la Thaïlande, adieu Phuket ! C’est avec un peu de tristesse que je quitte ce pays où je me sens si bien. De tous les pays d’Asie où j’ai pu m’arrêter, c’est celui-ci qui remporte tout mes suffrages. Que je me sentais bien ici. Le niveau de vie y est très acceptable, il suffit de se mettre au bord d’une route et regarder les véhicules passer, il y a énormément de belles voitures récentes. Les gens sont gentils et très souriants, les filles sont belles, le peuple est au travail, on ne voit pas de gens traîner ou attendre que le temps passe.
Nous avons déjà pris nos habitudes, nous déjeunons tous les midis au même restaurant sur le quai et tous les soirs à la petite pizzéria du port. Lorsque nous arrivons les filles nous accueil avec de grands sourires et elles savent exactement quoi nous servir. Nous sommes un peu chouchoutés et c’est bon.
Du coup c’est un peu avec tristesse que je quitte cet endroit si sympathique. Ce matin nous nous sommes rendus à Ao Chalong pour faire les formalités de sortie, la « Clearance out ». Que de paperasses à remplir, et il faut encore payer. La marée est à 15 heures, nous prenons un peu d’avance et quittons le quai à 14 heures pour nous arrêter à la station faire le plein de gasoil. 338 litres pour 12400 bath, l’équivalent de 300 euros environ.
Je vais payer à la capitainerie, la petite mignonne me demande si je pars, je lui réponds que oui, elle parle avec sa copine dans leur langue et elles rigolent. La copine parle un peu français, elle me dit alors « Elle veut partir avec vous ». « Pas de problème, j’ai une petite place à bord ». Je paye mon gasoil puis je dois partir « You come with me », elle me regarde un peu triste et comprends que ce n’est pas sérieux puis on rigole, c’est aussi cela la Thaïlande. Un homme seul, d’âge mur est une proie pour toutes ces demoiselles. Incroyable le nombre de couples ici dont l’homme, un occidental à plus de 50 ans et la fille, une Thaïe n’a pas 30 ans. Pourtant lorsqu’on leur demande si elles sont heureuses ici elles répondent que oui, elles sont heureuses.
Vient ensuite l’épreuve de la passe de sortie. Il est maintenant 14h45, la haute mer est à 15 heures. Nous embouquons la passe de sortie mais dès le départ nous nous échouons, il nous faut manœuvrer un bon moment pour pouvoir repartir. Par moment le moteur à fond, nous n’avançons qu’à un nœud en repoussant la vase. Nous nous échouons de nombreuses fois avant d’atteindre la mer libre.
Il n’y a pas de vent, le soleil est de plomb et la mer plate comme un lac. C’est donc au moteur que nous remontons la côte intérieure de la péninsule. Nous constatons immédiatement les effets du carénage, moteur à 1800 tours nous filons à 6 nœuds.
Ce soir nous allons nous arrêter devant la plage de Patong, sur la côte ouest de la presqu’île car Jacky veut connaître ce haut lieu du tourisme.
Ce matin à l’immigration j’ai croisé un couple de Français avec leurs deux enfants, ils sont partis de la Réunion il y a deux ans et ils y retournent maintenant, nous devrions nous y retrouver fin mai lors de mon passage. J’ai reçu également le « journal de Néos » d’Olivier Masurel que j’ai rencontré sur un quai à Singapour, il est maintenant à Bali, cela me rappel de nombreux souvenirs. C’est cela également le voyage, on fait des rencontres puis on s’écrit des mails puis on fini par s’oublier pour peut être se retrouver un jour dans un port à l’autre bout du monde.
Voilà pour aujourd’hui. A bientôt.
Jean Louis
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"Incroyable!!!!!!!!! que vous ayez pu résister aux douces et jolies Thaie. Moi j’aurais pas pu, je trrouve en plus qu’il faut consommer local..... Je plaisante, vous êtes un homme marié. Un saint, comme Robert d’Arbrissel, le fondateur de l’abbaye de Fontevrault qui pour apprendre à résister à la tentation s’isolait dans les clairières en compagnie de jolies femmes. Votre comparatif sur vos bateaux respectif avec votre frère m’a bien plu, les bateaux dans l’eau et les bateaux sur l’eau. Votre avis sur ces pays d’Asie du Sud Est rejoint le mien à 35 ans d’écart, Accueil, développement, J’ai pensé la même chose de ces pays et la Thailande était mon préféré. J’ai fini la carlingue du bateau, Les lisses et les membrures sont solidaires par l’epoxy. Je suis en phase d’achat de cèdre rouge pour latter la coque, j’apprends, c’est passionnant. Andaman et Nicobar, je voulais y aller, interdit à l’époque, je crois me souvenir qu’il y a un bagne redouté dans une de ces iles. Bon vent au Capitaine et à l’équipage, Jacky aura bien pensé embarquer au moins une cuisinière Thaie, juste une cuisinière. " Envoyé par Hubert le 12-02-2011 à 08:08
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"marion ma petite fille fait un stage à la reunion jecroise les doigts pour que vous lpuissiez la voir elle est ravissante elle pediatre on en reparlera tous mes petits enfants vous suivent par la pensée comment va ton jean louis ,? bonne continuationroselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 12-02-2011 à 10:26
Fri, 12 Feb 2011 12:00:00 GMT - En route pour les îles Andaman 96° 46’E 08°56’N
Fri, 12 Feb 2011 12:00:00 GMT - En route pour les îles Andaman 96° 46’E 08°56’N
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Nous voici donc en route pour les îles Andaman à 400 miles de Phuket, trois à quatre jours de mer. La chaleur est absolument intenable et il n’y a aucun souffle d’air. La mer est un lac, nous avançons gentiment à 4,8 nœuds, moteur à 1200 tours au ralenti accéléré. La vie s’écoule doucement, après une nuit de veille au milieu des pêcheurs, nous somnolons dans le cockpit ou bien à l’intérieur du bateau où il fait moins chaud même si le thermomètre indique quand même 32 degrés.
Hier soir nous avons fait un stop dans la baie de Patong. Lorsque nous sommes arrivés il y avait dans la baie un énorme paquebot de croisières. Comme je m’y attendais ce n’était pas terrible, un endroit à touristes avec une foultitude de petites boutiques pour touristes bas de gamme. Pas de restaurants sympas sur la plage, nous avons quand même trouvé un « grill » où nous avons pu déguster de merveilleux steaks, ce qui ne nous était pas arrivé depuis plus d’un mois. Le challenge était de parcourir à la rame les 500 mètres nous séparant de la plage. Au retour le ventre plein c’était plus facile.
Ce matin nous avons été accompagnés un moment par un groupe de dauphins. Avec Jacky nous nous entendons bien, cela fait des années que nous naviguons ensembles et il n’y a jamais de heurts. En général je mets la table et prépare le repas, Jacky de son côté fait le café et la vaisselle mais cela n’est pas immuable, nous ne nous posons pas de questions, on fait comme ça vient. Maintenant qu’il n’y a plus de pêcheurs, que nous sommes en pleine mer, tout va bien, c’est le bonheur absolu. Dans le bateau nous avons un peu de musique, en ce moment c’est un enregistrement de Chérie FM qui date d’une année. Cela fait drôle au moment des informations qui ne sont plus d’actualité.
Nous partons maintenant vers l’Inde puisque les îles Andaman sont administrées par l’Inde. Ce n’est plus vraiment l’Asie, cela va être encore différent. Que j’ai aimé l’Asie, je n’ai pas encore parlé de cette culture de la gentillesse et du respect. Quand vous rentrez dans un restaurant ou bien quand vous repartez, dans les boutiques, un peu partout, un geste essentiellement féminin m’a profondément marqué. La fille joint ses deux mains sous son menton et baisse la tête en se voutant légèrement. Souvent, pour montrer un respect encore plus grand vis-à-vis de l’autre, pour vous honorer encore un peu plus, elle recule de quelques pas et recommence. Quelle sensation exquise ! Que d’honneurs ! Cela change tout et la relation qui commence, même si ce n’est que pour un simple repas est tout autre que celle démarrée par un « Deux couverts ? » jeté par une voie éraillée dans les brasseries Parisiennes.
Aujourd’hui c’était samedi. Nous avons eu droit après le café aux « biscuits ». Avec Jacky nous plaisantons là-dessus. C’est le bateau Néos, ils se sont fait arraisonner par un bateau de pécheur au large de l’île Indonésienne de Bangka, l’un deux, certainement descendant des pirates de ces dernières années a sauté à bord de leur bateau en demandant avec insistance « Biscuit ». Olivier et Pascaline lui ont gentiment offert un paquet de biscuits. Par précaution, en plus de notre bouteille de Whisky nous avons emporté un paquet de gâteaux.
Voilà pour aujourd’hui, 93 miles sur la route surface depuis la baie de Patong, encore 285 miles pour Port Blair.
A bientôt.
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Nous voici donc en route pour les îles Andaman à 400 miles de Phuket, trois à quatre jours de mer. La chaleur est absolument intenable et il n’y a aucun souffle d’air. La mer est un lac, nous avançons gentiment à 4,8 nœuds, moteur à 1200 tours au ralenti accéléré. La vie s’écoule doucement, après une nuit de veille au milieu des pêcheurs, nous somnolons dans le cockpit ou bien à l’intérieur du bateau où il fait moins chaud même si le thermomètre indique quand même 32 degrés.
Hier soir nous avons fait un stop dans la baie de Patong. Lorsque nous sommes arrivés il y avait dans la baie un énorme paquebot de croisières. Comme je m’y attendais ce n’était pas terrible, un endroit à touristes avec une foultitude de petites boutiques pour touristes bas de gamme. Pas de restaurants sympas sur la plage, nous avons quand même trouvé un « grill » où nous avons pu déguster de merveilleux steaks, ce qui ne nous était pas arrivé depuis plus d’un mois. Le challenge était de parcourir à la rame les 500 mètres nous séparant de la plage. Au retour le ventre plein c’était plus facile.
Ce matin nous avons été accompagnés un moment par un groupe de dauphins. Avec Jacky nous nous entendons bien, cela fait des années que nous naviguons ensembles et il n’y a jamais de heurts. En général je mets la table et prépare le repas, Jacky de son côté fait le café et la vaisselle mais cela n’est pas immuable, nous ne nous posons pas de questions, on fait comme ça vient. Maintenant qu’il n’y a plus de pêcheurs, que nous sommes en pleine mer, tout va bien, c’est le bonheur absolu. Dans le bateau nous avons un peu de musique, en ce moment c’est un enregistrement de Chérie FM qui date d’une année. Cela fait drôle au moment des informations qui ne sont plus d’actualité.
Nous partons maintenant vers l’Inde puisque les îles Andaman sont administrées par l’Inde. Ce n’est plus vraiment l’Asie, cela va être encore différent. Que j’ai aimé l’Asie, je n’ai pas encore parlé de cette culture de la gentillesse et du respect. Quand vous rentrez dans un restaurant ou bien quand vous repartez, dans les boutiques, un peu partout, un geste essentiellement féminin m’a profondément marqué. La fille joint ses deux mains sous son menton et baisse la tête en se voutant légèrement. Souvent, pour montrer un respect encore plus grand vis-à-vis de l’autre, pour vous honorer encore un peu plus, elle recule de quelques pas et recommence. Quelle sensation exquise ! Que d’honneurs ! Cela change tout et la relation qui commence, même si ce n’est que pour un simple repas est tout autre que celle démarrée par un « Deux couverts ? » jeté par une voie éraillée dans les brasseries Parisiennes.
Aujourd’hui c’était samedi. Nous avons eu droit après le café aux « biscuits ». Avec Jacky nous plaisantons là-dessus. C’est le bateau Néos, ils se sont fait arraisonner par un bateau de pécheur au large de l’île Indonésienne de Bangka, l’un deux, certainement descendant des pirates de ces dernières années a sauté à bord de leur bateau en demandant avec insistance « Biscuit ». Olivier et Pascaline lui ont gentiment offert un paquet de biscuits. Par précaution, en plus de notre bouteille de Whisky nous avons emporté un paquet de gâteaux.
Voilà pour aujourd’hui, 93 miles sur la route surface depuis la baie de Patong, encore 285 miles pour Port Blair.
Sat, 13 Feb 2011 12:00:00 GMT - Pétole et grains 95° 12’E 10°00’N
Sat, 13 Feb 2011 12:00:00 GMT - Pétole et grains 95° 12’E 10°00’N
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Ce matin c’est pétole et grains. La nuit s’est passée tout en douceur, très peu d’alarmes, j’ai pu bien me reposer. Jacky a, quant à lui, fait une nuit complète. La mer d’Andaman est assez fréquentée, des cargos la traverse de part en part et l’on en croise régulièrement. Au milieu de la nuit il y avait un peu de mer puis tout s’est calmé à nouveau. J’ai déroulé le génois de nombreuses fois mais il n’y a rien à faire, le vent ne tiens jamais, je dois l’enrouler à nouveau très vite. Nous sommes donc au moteur depuis le départ. Quelle molasse cet océan Indien ! Ici pas besoin de bateau très marin, une bassine avec un bon moteur suffirait amplement. Depuis que je suis entré dans l’océan Indien, au détroit de Torres, je n’ai pratiquement plus utilisé mes voiles, c’est moteur 24 heures sur 24.
Par moment j’aimerai retrouver cette grosse houle du Pacifique et ce vent entre 30 et 35 nœuds qui propulsait Harmattan entre 8 et 9 nœuds. Peut être aurais je de bonnes conditions pour descendre à la Réunion, en tout cas je l’espère car c’est tellement agréable une grande chevauchée comme celle que j’ai connue entre les Galápagos et les Marquises.
Jacky est beaucoup plus fort pour attraper des coups de soleil que des poissons. Aucun d’entre eux n’est monté à bord depuis …. les côtes du Maroc !!!!!! Moi je ne pêche pas mais Jacky adore, il faut bien reconnaître que le succès n’est pas la.
Je ne suis pas très poisson mais un filet de daurade coryphène ou bien un steak de thon à la mode provençale de temps à autre ne me déplairait pas.
A 10 heures, enfin un peu de vent de travers, pas plus que force 3 mais nous pouvons couper le moteur et le bateau marche à plus de 6 nœuds. Malheureusement cela ne tiens pas, à midi il faut relancer le moteur sous les orages. Nous finissons par trouver un compromis voile et moteur qui nous permet 6,5 nœuds de vitesse surface mais uniquement 5 nœuds de vitesse fond car nous avons un courant contraire de 1,5 nœuds. Puis dans l’après midi nous pouvons à nouveau couper le moteur pendant une heure.
Puisqu’aujourd’hui il n se passe pas grand-chose, je vais vous parler de ces lampions que j’ai vu dans le ciel de la baie de Patong. Ce sont de grands sacs inversés, en tissu léger mais un peu rigide, d’environ 60 centimètres de diamètre et un mètre de haut. A la base, un cercle en fil de métal avec trois rayons tiens l’ouverture, au centre des rayons un serpentin qui une fois allumé produit une flamme importante pendant de très nombreuses minutes. Comme il n’y a absolument pas de vent, ces montgolfières improvisées atteignent des altitudes de plusieurs centaines de mètres, tel de gros lampions qui montent dans le ciel.
Nous espérons arriver à Port Blair mardi matin et passer un jour ou deux sur place. Un peu de balade, des petits restaurants et nous repartons pour Chenai, l’ancienne Madras, la capital du Tamil Nadu, cette région qui couvre tout le sud est de la péninsule indienne. Nous avons pris la décision de laisser le bateau à Chenai et de voyager un peu dans le pays en empruntant les trains express. Nous aimerions visiter Bangalore, la silicone vallée du Karnataka, Kochi (Cochin), la capital du Kerala et puis cette ville mythique pour nous autre Français qu’est Pondichéry. Entre Port Blair et Chenai, il y a encore 700 miles, soit une semaine de mer avec les conditions actuelles.
Ce matin, la deuxième bouteille de gaz remplie à Singapour a elle aussi rendue l’âme. Je me suis fait avoir, je pense qu’on ne m’a mis que 500gr de gaz par bouteille, je suis tombé sur des filous. Je n’aurai pas de problèmes avec celles remplies à Phuket car j’ai été moi-même à la station. Je suis maintenant très vigilant et je remplie mes bouteilles dès que c’est possible.
Avec tous ces orages la température s’est énormément rafraichie et l’on est bien mieux. Dans le bateau le thermomètre affiche maintenant 25 degrés et c’est le bonheur.
113 miles depuis hier soir, à 175 miles de Port Blair. A demain
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Ce matin c’est pétole et grains. La nuit s’est passée tout en douceur, très peu d’alarmes, j’ai pu bien me reposer. Jacky a, quant à lui, fait une nuit complète. La mer d’Andaman est assez fréquentée, des cargos la traverse de part en part et l’on en croise régulièrement. Au milieu de la nuit il y avait un peu de mer puis tout s’est calmé à nouveau. J’ai déroulé le génois de nombreuses fois mais il n’y a rien à faire, le vent ne tiens jamais, je dois l’enrouler à nouveau très vite. Nous sommes donc au moteur depuis le départ. Quelle molasse cet océan Indien ! Ici pas besoin de bateau très marin, une bassine avec un bon moteur suffirait amplement. Depuis que je suis entré dans l’océan Indien, au détroit de Torres, je n’ai pratiquement plus utilisé mes voiles, c’est moteur 24 heures sur 24.
Par moment j’aimerai retrouver cette grosse houle du Pacifique et ce vent entre 30 et 35 nœuds qui propulsait Harmattan entre 8 et 9 nœuds. Peut être aurais je de bonnes conditions pour descendre à la Réunion, en tout cas je l’espère car c’est tellement agréable une grande chevauchée comme celle que j’ai connue entre les Galápagos et les Marquises.
Jacky est beaucoup plus fort pour attraper des coups de soleil que des poissons. Aucun d’entre eux n’est monté à bord depuis …. les côtes du Maroc !!!!!! Moi je ne pêche pas mais Jacky adore, il faut bien reconnaître que le succès n’est pas la.
Je ne suis pas très poisson mais un filet de daurade coryphène ou bien un steak de thon à la mode provençale de temps à autre ne me déplairait pas.
A 10 heures, enfin un peu de vent de travers, pas plus que force 3 mais nous pouvons couper le moteur et le bateau marche à plus de 6 nœuds. Malheureusement cela ne tiens pas, à midi il faut relancer le moteur sous les orages. Nous finissons par trouver un compromis voile et moteur qui nous permet 6,5 nœuds de vitesse surface mais uniquement 5 nœuds de vitesse fond car nous avons un courant contraire de 1,5 nœuds. Puis dans l’après midi nous pouvons à nouveau couper le moteur pendant une heure.
Puisqu’aujourd’hui il n se passe pas grand-chose, je vais vous parler de ces lampions que j’ai vu dans le ciel de la baie de Patong. Ce sont de grands sacs inversés, en tissu léger mais un peu rigide, d’environ 60 centimètres de diamètre et un mètre de haut. A la base, un cercle en fil de métal avec trois rayons tiens l’ouverture, au centre des rayons un serpentin qui une fois allumé produit une flamme importante pendant de très nombreuses minutes. Comme il n’y a absolument pas de vent, ces montgolfières improvisées atteignent des altitudes de plusieurs centaines de mètres, tel de gros lampions qui montent dans le ciel.
Nous espérons arriver à Port Blair mardi matin et passer un jour ou deux sur place. Un peu de balade, des petits restaurants et nous repartons pour Chenai, l’ancienne Madras, la capital du Tamil Nadu, cette région qui couvre tout le sud est de la péninsule indienne. Nous avons pris la décision de laisser le bateau à Chenai et de voyager un peu dans le pays en empruntant les trains express. Nous aimerions visiter Bangalore, la silicone vallée du Karnataka, Kochi (Cochin), la capital du Kerala et puis cette ville mythique pour nous autre Français qu’est Pondichéry. Entre Port Blair et Chenai, il y a encore 700 miles, soit une semaine de mer avec les conditions actuelles.
Ce matin, la deuxième bouteille de gaz remplie à Singapour a elle aussi rendue l’âme. Je me suis fait avoir, je pense qu’on ne m’a mis que 500gr de gaz par bouteille, je suis tombé sur des filous. Je n’aurai pas de problèmes avec celles remplies à Phuket car j’ai été moi-même à la station. Je suis maintenant très vigilant et je remplie mes bouteilles dès que c’est possible.
Avec tous ces orages la température s’est énormément rafraichie et l’on est bien mieux. Dans le bateau le thermomètre affiche maintenant 25 degrés et c’est le bonheur.
113 miles depuis hier soir, à 175 miles de Port Blair. A demain
Mon, 14 Feb 2011 12:00:00 GMT - Les « Négritos » des îles Andaman 93° 36’E 11°05’N
Mon, 14 Feb 2011 12:00:00 GMT - Les « Négritos » des îles Andaman 93° 36’E 11°05’N
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Les îles Andaman forment avec les îles Nicobar un arc de cercle entre l’île de Sumatra et les deltas de l’Irrawaddy. Cet arc de cercle orienté nord sud dans la baie du Bengale est constitué des sommets émergeants d’un ancien passage qui reliait l’île de Sumatra au continent. L’ensemble des îles Andaman représente plus de 200 îles et îlots mais seules quelques îles ont une surface conséquente. Il s’agit des petites Andaman au sud et des grandes Andaman au nord, elles même constituées de la « South Andaman », de la « Middle Andaman » et de la « North Andaman ». Ces trois îles sont très proche les unes des autres, seulement séparée par d’étroits bras de mer.
Les îles Nicobar sont totalement fermées au tourisme, il est interdit d’y naviguer près des côtes et encore moins d’y mouiller. Elles portent des bases militaires.
Les îles Andaman, peuplée d’un peu plus de 300 000 habitants sont ouvertes au tourisme mais c’est assez compliqué, avant d’y entrer il faut obtenir un permis spécial de visite. J’essaye d’appeler par téléphone « Port Blair Contrôle » depuis deux jours mais personne ne répond. Sur ce permis, on décrit précisément ce que l’on veut voir et pas question de sortir de l’itinéraire préétabli.
Dans cet archipel, sur les îles plus petites, vivent des peuples extrêmement isolés, les « Négritos », très différents morphologiquement du reste de la population Asiatique, chaque groupe ne comporte plus que quelques dizaines d’individus. Cette population viendrais d’Afrique, ils ont les cheveux noirs et crépus, leurs plus proches parents génétiquement parlant seraient les Bochimans du désert du Kalahari.
Les « Grands Adamanais », qui ne sont plus que 52, considéré comme le plus petit peuple du monde, vivent sur l’îlot « Stait Island ». Les « Sentinelles » dont j’ai déjà parlé sont considéré comme le peuple le plus isolé du monde, ils vivent sur un îlot de 47 km² appelé « North Sentinel » et s’attaquent à quiconque s’en approche. Les informations les concernant sont donc très parcellaires, ils seraient entre 50 et 200. Les « Jarawa », sont eux aussi isolés, ils ne sont plus que 270 pour 8000 le siècle dernier. Les « Onge » vivent sur la petite Andaman, ils ne sont plus que 99 et les « Jangil » ont totalement disparus à ce jour.
Encore une fois ce tour du monde m’a fait prendre conscience des ravages causés depuis 2 siècles seulement à toutes ces populations originelles qui vivaient tranquillement depuis des millénaires. Monsieur Christophe Colomb, en lançant la mode des voyages au long cour a lancé un mouvement de colonisation par lequel quelques pays, la France, l’Angleterre, la Hollande, le Portugal et dans une moindre mesure l’Espagne ont envahie la planète et décimés les peuples vivant initialement sur ces « nouveaux mondes ». La catastrophe s’est déroulée toujours de la même façon, ce n’est pas par les armes, ce sont les maladies importées par ces colonisateurs et inconnues des populations locales puis l’alcool et enfin la déprime engendrée par des conditions de vie rendues beaucoup plus difficiles suite à la réduction drastique des terres donc des ressources de cueillette et de chasse.
A bord la vie est belle, depuis hier soir le vent à tourné légèrement plus est, nous avons pu couper le moteur, la mer est plate, il n’y a aucune houle et le bateau glisse gentiment autour de 5 nœuds. On se croirait au port, le bruit et les moustiques en moins. La nuit a été douce et tranquille, nous ne voyons plus d’autre bateaux, nous sommes totalement isolés. Ce matin c’était grand ciel bleu, ensuite cela s’est un peu couvert par des nuages d’altitude mais le vent de la mousson souffle toujours aussi régulièrement, c’est le bonheur. C’est pour vivre des journées comme celles-ci que je fais du voilier. J’ai passé ma journée à lire dans le cockpit, « La ballade de Lila K » écrit par Blandine Le Callet, un très bon livre que je recommande à tous.
Au niveau de la pêche cela ne s’améliore pas, tous les jours nous perdons au moins un « Rapala ». Entre le parcourt dans la mer Caraïbe que j’ai fait avec Jacky et maintenant, le budget « Rapala » est énorme mais aucun poisson n’est jamais monté à bord. Je pense que Jacky sert beaucoup trop le frein mais je ne suis pas le spécialiste. Il prétend que s’il sert moins le frein, le poisson va tout débobiner et à la fin cela cassera quand même. Je pense que dans ce domaine également il faut un peu de finesse. Jacky c’est la force à l’état pure, c’est bien aussi dans certaines situations.
Je viens de parcourir la route qu’il reste à faire sur la cartographie. J’ai bien fait car à grande échelle tout semble claire mais à très petite échelle je m’aperçois qu’en plein milieu de nulle part, et surtout en plein sur la route que j’avais prévu, dans des fonds de plus de deux kilomètre de profondeur, à 100 kilomètres de toute cote, un caillou effleure à peine le niveau de la mer, le Flat Rock, le sommet d’un pic sous-marin. On pourrait se retrouver coulé sans avoir compris comment.
Voilà pour aujourd’hui, 119 miles ces dernières 24 heures, nous sommes à 63 miles de Port Blair où nous comptons arriver demain matin.
A bientôt
Jean Louis
13H en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Les îles Andaman forment avec les îles Nicobar un arc de cercle entre l’île de Sumatra et les deltas de l’Irrawaddy. Cet arc de cercle orienté nord sud dans la baie du Bengale est constitué des sommets émergeants d’un ancien passage qui reliait l’île de Sumatra au continent. L’ensemble des îles Andaman représente plus de 200 îles et îlots mais seules quelques îles ont une surface conséquente. Il s’agit des petites Andaman au sud et des grandes Andaman au nord, elles même constituées de la « South Andaman », de la « Middle Andaman » et de la « North Andaman ». Ces trois îles sont très proche les unes des autres, seulement séparée par d’étroits bras de mer.
Les îles Nicobar sont totalement fermées au tourisme, il est interdit d’y naviguer près des côtes et encore moins d’y mouiller. Elles portent des bases militaires.
Les îles Andaman, peuplée d’un peu plus de 300 000 habitants sont ouvertes au tourisme mais c’est assez compliqué, avant d’y entrer il faut obtenir un permis spécial de visite. J’essaye d’appeler par téléphone « Port Blair Contrôle » depuis deux jours mais personne ne répond. Sur ce permis, on décrit précisément ce que l’on veut voir et pas question de sortir de l’itinéraire préétabli.
Dans cet archipel, sur les îles plus petites, vivent des peuples extrêmement isolés, les « Négritos », très différents morphologiquement du reste de la population Asiatique, chaque groupe ne comporte plus que quelques dizaines d’individus. Cette population viendrais d’Afrique, ils ont les cheveux noirs et crépus, leurs plus proches parents génétiquement parlant seraient les Bochimans du désert du Kalahari.
Les « Grands Adamanais », qui ne sont plus que 52, considéré comme le plus petit peuple du monde, vivent sur l’îlot « Stait Island ». Les « Sentinelles » dont j’ai déjà parlé sont considéré comme le peuple le plus isolé du monde, ils vivent sur un îlot de 47 km² appelé « North Sentinel » et s’attaquent à quiconque s’en approche. Les informations les concernant sont donc très parcellaires, ils seraient entre 50 et 200. Les « Jarawa », sont eux aussi isolés, ils ne sont plus que 270 pour 8000 le siècle dernier. Les « Onge » vivent sur la petite Andaman, ils ne sont plus que 99 et les « Jangil » ont totalement disparus à ce jour.
Encore une fois ce tour du monde m’a fait prendre conscience des ravages causés depuis 2 siècles seulement à toutes ces populations originelles qui vivaient tranquillement depuis des millénaires. Monsieur Christophe Colomb, en lançant la mode des voyages au long cour a lancé un mouvement de colonisation par lequel quelques pays, la France, l’Angleterre, la Hollande, le Portugal et dans une moindre mesure l’Espagne ont envahie la planète et décimés les peuples vivant initialement sur ces « nouveaux mondes ». La catastrophe s’est déroulée toujours de la même façon, ce n’est pas par les armes, ce sont les maladies importées par ces colonisateurs et inconnues des populations locales puis l’alcool et enfin la déprime engendrée par des conditions de vie rendues beaucoup plus difficiles suite à la réduction drastique des terres donc des ressources de cueillette et de chasse.
A bord la vie est belle, depuis hier soir le vent à tourné légèrement plus est, nous avons pu couper le moteur, la mer est plate, il n’y a aucune houle et le bateau glisse gentiment autour de 5 nœuds. On se croirait au port, le bruit et les moustiques en moins. La nuit a été douce et tranquille, nous ne voyons plus d’autre bateaux, nous sommes totalement isolés. Ce matin c’était grand ciel bleu, ensuite cela s’est un peu couvert par des nuages d’altitude mais le vent de la mousson souffle toujours aussi régulièrement, c’est le bonheur. C’est pour vivre des journées comme celles-ci que je fais du voilier. J’ai passé ma journée à lire dans le cockpit, « La ballade de Lila K » écrit par Blandine Le Callet, un très bon livre que je recommande à tous.
Au niveau de la pêche cela ne s’améliore pas, tous les jours nous perdons au moins un « Rapala ». Entre le parcourt dans la mer Caraïbe que j’ai fait avec Jacky et maintenant, le budget « Rapala » est énorme mais aucun poisson n’est jamais monté à bord. Je pense que Jacky sert beaucoup trop le frein mais je ne suis pas le spécialiste. Il prétend que s’il sert moins le frein, le poisson va tout débobiner et à la fin cela cassera quand même. Je pense que dans ce domaine également il faut un peu de finesse. Jacky c’est la force à l’état pure, c’est bien aussi dans certaines situations.
Je viens de parcourir la route qu’il reste à faire sur la cartographie. J’ai bien fait car à grande échelle tout semble claire mais à très petite échelle je m’aperçois qu’en plein milieu de nulle part, et surtout en plein sur la route que j’avais prévu, dans des fonds de plus de deux kilomètre de profondeur, à 100 kilomètres de toute cote, un caillou effleure à peine le niveau de la mer, le Flat Rock, le sommet d’un pic sous-marin. On pourrait se retrouver coulé sans avoir compris comment.
Voilà pour aujourd’hui, 119 miles ces dernières 24 heures, nous sommes à 63 miles de Port Blair où nous comptons arriver demain matin.
A bientôt
Jean Louis
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"Jean-Louis je trouve que vous êtes bien dur avec notre civilisation. Les conquérants ont toujours existés. Avant C. Colomb, les Solutréens ont colonisé l’Amérique et il y avait déjà un peuple peu évolué, puis les asiatiques (les époques glaciaires ont permis ces passages), puis les Vikings avec de bons bateaux, Pour prendre un exemple qui m’est très cher, Madagascar a été colonisé par les indonésiens qui ont apporté leur savoir faire agricole , puis les Anglais qui ont fait du commerce côtier pour le bénéfice de tous, puis les Français qui ont développé une infrastructure, ont permis à la population de doubler. Sur les plantations privé, nous avions des dispensaires et des écoles primaires au frais des planteurs. Madagascar exportait du riz, puis les Français sont partis, maintenat les Malgaches importent du riz . Je suis de culture coloniale française et très fier. Cela me fait sourire de voir que les exportateurs Français en France sont cités pour fait d’exportation et que les Français exportateurs à Madagascar autrefois, sont classés comme pilleurs. Ne pietinons pas l’esprit conquérant que vous- même possédez à un degré fort. Avec mon amitié, mon admiration et mon envie de lire la suite de votre voyage. " Envoyé par Hubert le 15-02-2011 à 09:55
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"mon petit fils EDOUARDparticipe au 4LTROPHYil pars de PARISle 17fevrier avec sa 4Letsacopilote Léa ils participent à une action humanitaire il s’y prépare depuis 1ANachat et réparations de la voiture trouver sponsors il traverse la france l’espagnele maroc pour rejoindre le bateau à tangerje crois il traverse le désert marocain il sont DEUXMILLES ETUIDIANTS je vais sur internet equipage 187 je croise les doigts sur la porte il a mis mon nom mamy rose au maroc ce n’est pas trés bienvue cela fait maison close;;;union avec vous et jackyamitiées edouard reviensle 28 fevrier" Envoyé par roselynedemeestered le 15-02-2011 à 18:19
Tue, 15 Feb 2011 13:30:00 GMT - Port Blair, premier contact avec l’Inde 92° 43’E 11°41’N
Tue, 15 Feb 2011 13:30:00 GMT - Port Blair, premier contact avec l’Inde 92° 43’E 11°41’N
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
C’est notre premier contact avec l’Inde, nous avons hissé le drapeau national à trois bandes horizontales orné de la roue de la vie sous la barre de flèche tribord et le drapeau jaune de demande de douane sous la barre de flèche bâbord. Nous sommes prévenus que les formalités en Inde sont particulièrement compliquées.
Depuis hier soir nous avons rentré le génois et débordé la grand voile afin de ralentir le bateau pour ne pas arriver à l’entrée du port avant 8 heures. Attention car ici le décalage horaire par rapport à Phuket est de 1h30 en moins. Nous n’avons plus que 4h30 de décalage avec la France. Arrivé à une dizaine de miles de l’entrée du port, nous arrivons à prendre contact avec le « Port contrôle ». S’en suit 15 minutes d’interrogatoire dans un anglais difficile à comprendre, l’opérateur débitant à toute vitesse des « Golf Roméo Oscar Sierra Sierra Echo ... ». On en ressort tout chamboulé, ayant l’impression que l’on nous a bandé les yeux et fait tourné sur nous même avant de nous lâcher. C’est éprouvant. A la fin de l’interrogatoire il nous dit d’aller mouiller derrière Chatham Island et de le rappeler pour lui donner notre position.
Nous mouillons juste dans l’entrée de ce petit port, à quelques brasses du quai et appelons le « Port Contrôle » pour lui donner notre position. « Have a good day ». Les formalités seraient elles terminées ? Nous petit déjeunons puis mettons l’annexe à l’eau et rejoignons le quai. Nous sommes bien accueillis par des pêcheurs et un chauffeur de taxi. Ils nous expliquent que nous n’avons pas le droit de descendre du bateau, qu’il faut attendre la douane à bord du bateau, combien de temps ? On ne sait pas. Un anglais qui est arrivé une heure avant nous dit que l’on peut attendre deux jours !!!! Lui il a pris un agent pour que cela aille plus vite, c’est 200 US$. Nous décidons de nous en passer et retournons au bateau.
Vers midi nous entendons des grands cris, sur le quai on nous fait signe. Je saute dans l’annexe et rame vigoureusement pour ramener à bord deux personnes de l’immigration. Je repars aussi tôt pour ramener un docteur. Il n’a pas l’air de savoir ce qu’est la dialyse. On remplie des tonnes de paperasses puis ces messieurs s’en vont en nous taxant d’une belle pomme granit. Maintenant c’est le tour des douaniers, il est 13 heures, 14h30 pour nous dans notre fuseau horaire d’hier, nous avons faim mais il faut recevoir ces messieurs. On remplie à nouveau des tonnes de paperasse, on nous demande la « PPL », qu’est ce ? On ne me l’a jamais fait celle là. Ils sont étonnés de notre étonnement ! C’est la « Personal Properties Liste », la liste de ce que chacun possède, appareil photo, portable, GSM, montre … C’est fini pour eux, ils demandent à voir notre réserve de vin rouge, « C’est du bon ? ». Puis ils sortent dans le cockpit pour attendre qu’un autre plaisancier vienne les chercher. Je veux être sympa, je leur propose un verre de ce fameux vin rouge. « Non merci, mais donnez nous donc six cannettes de bière pour boire au bureau demain ». Les salops !
On est maintenant au milieu de l’après midi, impossible de se rendre à terre, il faut attendre les « Coast garde ». Ce n’est pas sûr qu’ils viennent aujourd’hui, on ne sait pas. C’est étonnant, certains pays sont infernal de procédure, l’Australie, l’Indonésie, ici en Inde, alors que pour d’autre comme la Malaisie c’est d’une simplicité étonnante.
Ils arrivent en milieu d’après midi, sur leur propre bateau, ils montent à 4 sur Harmattan, il y a le chef, le sous chef, un caméraman qui film partout et qui me demande de mettre en marche tous les instruments plus un matelot. L’ « interrogatoire » dure trois quart d’heures, ils remplissent des tonnes de papier encore une fois, il y a même des classeurs spécifiques pour Harmattan. Impressionnant ! Ils sont cependant très sympas et je dois leur reconnaître un grand professionnalisme. Leur boulot c’est la sécurité et le « Rescue » en cas de pépin.
Lorsqu’ils s’en vont, c’est l’Anglais de ce matin qui a payé un agent qui vient les chercher avec son annexe pour qu’ils fassent le travail chez lui. Avec Jacky nous rions beaucoup.
A 16 heures nous appelons le « Port Contrôle », nous sommes enfin libre de sortir à terre. Ouf ! Lorsque l’on a passé plusieurs jours en mer et que l’on arrive dans un nouveau pays, on est absolument impatient de partir à la découverte de ce nouveau territoire.
Nous voilà donc sur le quai pour prendre un taxi, c’est une très vieille voiture, une Morris Ambassador, j’ai l’impression de retrouver la 203 Peugeot de mes 18 ans. Immédiatement, les 200 premiers mètres parcourus, nous savons à quoi nous attendre. Je ne pouvais m’imaginer qu’il existe des endroits aussi sales et aussi arriérés. La « ville », puisqu’il faut bien appeler cela ainsi est encore pire, si cela est possible, que la ville de Rangoon. Ici il n’y a même pas de trottoirs, on marche dans la rue au milieu d’une circulation de folie ou bien on saute de pierre en pierre au dessus de tranchées nauséabondes qui servent de caniveaux. Il y a des immondices partout, les hommes pissent directement le long des murs, des rats courent par endroit, c’est immonde. C’est plein de petites boutiques genre moyen âge, il y a beaucoup de tailleurs, des ateliers avec des établis. Les hommes travaillent assis en tailleur directement sur leur établi. Dans les rues circulent des voitures d’un autre âge, des scooters du siècle dernier, beaucoup de rickshaws, ces trois roues si particuliers et puis également quelques voitures neuves, et quelques motos neuves. Etonnant !
Ici fini les filles en minijupes ou bien en shorts ultracourt de la Thaïlande, dans toute cette saleté, au milieu d’odeurs abominables, les femmes passent altières, fines et élancées dans leurs saris multicolores d’une propreté étonnante. Quel pays de contraste mais quel coup au moral. En une heure nous avons tout vu, je me demande ce que nous sommes venus faire ici. Ce sont cependant des images que je n’oublierais jamais, cela aide à relativiser. Le challenge va être maintenant de trouver un restaurant pour ce soir. Je pense qu’il va falloir sortir de la ville et trouver un « ressort », cela doit bien exister.
Voilà pour aujourd’hui.
A bientôt
Jean Louis
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
C’est notre premier contact avec l’Inde, nous avons hissé le drapeau national à trois bandes horizontales orné de la roue de la vie sous la barre de flèche tribord et le drapeau jaune de demande de douane sous la barre de flèche bâbord. Nous sommes prévenus que les formalités en Inde sont particulièrement compliquées.
Depuis hier soir nous avons rentré le génois et débordé la grand voile afin de ralentir le bateau pour ne pas arriver à l’entrée du port avant 8 heures. Attention car ici le décalage horaire par rapport à Phuket est de 1h30 en moins. Nous n’avons plus que 4h30 de décalage avec la France. Arrivé à une dizaine de miles de l’entrée du port, nous arrivons à prendre contact avec le « Port contrôle ». S’en suit 15 minutes d’interrogatoire dans un anglais difficile à comprendre, l’opérateur débitant à toute vitesse des « Golf Roméo Oscar Sierra Sierra Echo ... ». On en ressort tout chamboulé, ayant l’impression que l’on nous a bandé les yeux et fait tourné sur nous même avant de nous lâcher. C’est éprouvant. A la fin de l’interrogatoire il nous dit d’aller mouiller derrière Chatham Island et de le rappeler pour lui donner notre position.
Nous mouillons juste dans l’entrée de ce petit port, à quelques brasses du quai et appelons le « Port Contrôle » pour lui donner notre position. « Have a good day ». Les formalités seraient elles terminées ? Nous petit déjeunons puis mettons l’annexe à l’eau et rejoignons le quai. Nous sommes bien accueillis par des pêcheurs et un chauffeur de taxi. Ils nous expliquent que nous n’avons pas le droit de descendre du bateau, qu’il faut attendre la douane à bord du bateau, combien de temps ? On ne sait pas. Un anglais qui est arrivé une heure avant nous dit que l’on peut attendre deux jours !!!! Lui il a pris un agent pour que cela aille plus vite, c’est 200 US$. Nous décidons de nous en passer et retournons au bateau.
Vers midi nous entendons des grands cris, sur le quai on nous fait signe. Je saute dans l’annexe et rame vigoureusement pour ramener à bord deux personnes de l’immigration. Je repars aussi tôt pour ramener un docteur. Il n’a pas l’air de savoir ce qu’est la dialyse. On remplie des tonnes de paperasses puis ces messieurs s’en vont en nous taxant d’une belle pomme granit. Maintenant c’est le tour des douaniers, il est 13 heures, 14h30 pour nous dans notre fuseau horaire d’hier, nous avons faim mais il faut recevoir ces messieurs. On remplie à nouveau des tonnes de paperasse, on nous demande la « PPL », qu’est ce ? On ne me l’a jamais fait celle là. Ils sont étonnés de notre étonnement ! C’est la « Personal Properties Liste », la liste de ce que chacun possède, appareil photo, portable, GSM, montre … C’est fini pour eux, ils demandent à voir notre réserve de vin rouge, « C’est du bon ? ». Puis ils sortent dans le cockpit pour attendre qu’un autre plaisancier vienne les chercher. Je veux être sympa, je leur propose un verre de ce fameux vin rouge. « Non merci, mais donnez nous donc six cannettes de bière pour boire au bureau demain ». Les salops !
On est maintenant au milieu de l’après midi, impossible de se rendre à terre, il faut attendre les « Coast garde ». Ce n’est pas sûr qu’ils viennent aujourd’hui, on ne sait pas. C’est étonnant, certains pays sont infernal de procédure, l’Australie, l’Indonésie, ici en Inde, alors que pour d’autre comme la Malaisie c’est d’une simplicité étonnante.
Ils arrivent en milieu d’après midi, sur leur propre bateau, ils montent à 4 sur Harmattan, il y a le chef, le sous chef, un caméraman qui film partout et qui me demande de mettre en marche tous les instruments plus un matelot. L’ « interrogatoire » dure trois quart d’heures, ils remplissent des tonnes de papier encore une fois, il y a même des classeurs spécifiques pour Harmattan. Impressionnant ! Ils sont cependant très sympas et je dois leur reconnaître un grand professionnalisme. Leur boulot c’est la sécurité et le « Rescue » en cas de pépin.
Lorsqu’ils s’en vont, c’est l’Anglais de ce matin qui a payé un agent qui vient les chercher avec son annexe pour qu’ils fassent le travail chez lui. Avec Jacky nous rions beaucoup.
A 16 heures nous appelons le « Port Contrôle », nous sommes enfin libre de sortir à terre. Ouf ! Lorsque l’on a passé plusieurs jours en mer et que l’on arrive dans un nouveau pays, on est absolument impatient de partir à la découverte de ce nouveau territoire.
Nous voilà donc sur le quai pour prendre un taxi, c’est une très vieille voiture, une Morris Ambassador, j’ai l’impression de retrouver la 203 Peugeot de mes 18 ans. Immédiatement, les 200 premiers mètres parcourus, nous savons à quoi nous attendre. Je ne pouvais m’imaginer qu’il existe des endroits aussi sales et aussi arriérés. La « ville », puisqu’il faut bien appeler cela ainsi est encore pire, si cela est possible, que la ville de Rangoon. Ici il n’y a même pas de trottoirs, on marche dans la rue au milieu d’une circulation de folie ou bien on saute de pierre en pierre au dessus de tranchées nauséabondes qui servent de caniveaux. Il y a des immondices partout, les hommes pissent directement le long des murs, des rats courent par endroit, c’est immonde. C’est plein de petites boutiques genre moyen âge, il y a beaucoup de tailleurs, des ateliers avec des établis. Les hommes travaillent assis en tailleur directement sur leur établi. Dans les rues circulent des voitures d’un autre âge, des scooters du siècle dernier, beaucoup de rickshaws, ces trois roues si particuliers et puis également quelques voitures neuves, et quelques motos neuves. Etonnant !
Ici fini les filles en minijupes ou bien en shorts ultracourt de la Thaïlande, dans toute cette saleté, au milieu d’odeurs abominables, les femmes passent altières, fines et élancées dans leurs saris multicolores d’une propreté étonnante. Quel pays de contraste mais quel coup au moral. En une heure nous avons tout vu, je me demande ce que nous sommes venus faire ici. Ce sont cependant des images que je n’oublierais jamais, cela aide à relativiser. Le challenge va être maintenant de trouver un restaurant pour ce soir. Je pense qu’il va falloir sortir de la ville et trouver un « ressort », cela doit bien exister.
Wed, 16 Feb 2011 13:30:00 GMT - Le bagne de Port Blair 92° 43’E 11°41’N
Wed, 16 Feb 2011 13:30:00 GMT - Le bagne de Port Blair 92° 43’E 11°41’N
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quelle soirée catastrophe ! A 20 heures hier soir nous prenons un rickshaw et demandons au chauffeur de nous emmener au meilleur restaurant de la ville. On arrive devant un « ressort », cela devrait aller. On rentre dans le restaurant, cela ressemble à une cantine sous officier dans un camp de manœuvre. C’est triste à mourir, il n’y a qu’un pauvre éclairage et des tables alignées. Nous commandons deux bières, non messieurs, ici il n’y a que de l’eau, même pas de l’eau minérale, de la « drinking water », de l’eau à boire. En fait de l’eau du robinet, passée aux UV et à l’ozone. Nous prenons le buffet, c’est une horreur, des plats dont on ne peut savoir ce que c’est, sont à peine mangeable.
Nous ressortons un peu cafardeux et le ventre seulement à moitié plein. Nous repérons un bar et l’on se dit qu’ici nous pourrions peut être boire une petite bière. Il y a le bar et à l’étage en dessous le restaurant, on descend l’escalier, cela pue terriblement. Sur le palier un énorme cafard d’au moins 4 centimètres de long, on rentre quand même dans le bar, c’est lugubre, très peu de lumière, un froid de canard et des odeurs pas très sympa. Nous commandons deux bières, les meilleures. On nous sert une bière avec un goût très bizarre, que nous n’arrivons même pas à finir.
Nous rentrons au bateau avec une seule envie, repartir en Thaïlande.
Aujourd’hui c’était visite de l’île en taxi. Première étape le bagne des Andaman. Quelle impression étrange la visite d’un ancien bagne. J’avais déjà eu les mêmes sentiments en visitant le bagne de Cayenne, aux îles du Salut en Guyane. Ici c’est immense, presque 700 cellules, des boyaux très sombres de quelques mètres carrés sans eau, sans toilettes. Construit par les colons Anglais pour déporter les prisonniers politiques Indiens dont le seul tord était de ne pas penser comme les colonisateurs. Combien d’entre eux sont morts ici, sous les sévices, torturés ou bien exécutés ? Il y a une pièce pour les exécutions avec au plafond une poutre où sont attachés trois cordes terminées par des nœuds coulants, sous chaque corde des trappes et dans un coin la poignée de manœuvre qui libère les trappes. Ensuite les corps étaient jetés à la mer. Dire que dans le monde il existe encore des bagnes. Cela fait frémir.
Quoi de plus horrible qu’un bagne lorsque comme moi on est épris de liberté. Hubert, qui est un de mes meilleurs amis et qui fait parti d’une famille de colons veux défendre ceux-ci. Moi je ne serais jamais du côté des colons, j’aime beaucoup trop la tolérance. D’ailleurs les Français ne sont pas partis de Madagascar comme il l’écrit, ils ont été chassés par une population qui, comme souvent, ne voulais pas être colonisée. On n’a pas le droit de vouloir imposer sa culture ou ses valeurs.
Le bagne de Port Blair a été fermé il y a une cinquantaine d’année suite à l’indépendance de l’Inde.
Ensuite nous avons roulés dans l’île. Quel bazar ! Il y a des vaches partout, sur les tas d’ordures, sur les bas côtés, couchées au milieu de la route en train de ruminer au milieu d’une circulation démente. Il faut tourner autour en faisant attention. Il y a également des chèvres et une foultitude de chiens errants.
Nous arrivons à une plage où le collège du coin fait sa sortie journalière. C’est plein d’enfants, tous dans le même uniforme. Un groupe de jeunes filles, entre 12 et 13 ans, s’approche de nous. La plus hardie commence la conversation : D’où venez-vous ? Très vite nous sommes entourés d’une vingtaine de filles qui nous bombardent de questions. Vous parlez Hindi ? Non et vous vous parlez Français ? Eclat de rire général. Jacky sort son appareil photo, c’est alors la folie générale, ils sont maintenant cinquante autour de nous, garçons et filles qui sautent et nous entourent pour être sur la photo. Du coup on ne peut pas faire la photo. Une jeune fille me tends un paquet avec des chips d’ici, j’en prends une, c’est très épicé. Maintenant elles doivent remonter dans leur car, « Nice to meet you », il faut serrer cinquante mains, quel bonheur cette rencontre! Quel bonheur ces pays où les femmes sont l’égale des hommes. Quel gâchis de les enfermer à la maison.
Nous trouvons enfin un « ressort » pour déjeuner. Nous commandons des bières, non il n’y a pas d’alcool ici. Cà y est, encore un repas comme hier soir. Nous demandons de l’eau « chill », froide, on nous sert une bouteille d’« eau à boire » tiède. Le premier plat arrive, nous décidons de leur faire une farce et demandons du « red wine ». Le serveur va voir si c’est possible, le chef arrive, stupeur ! ils en ont. Le sommelier arrive dix minutes plus tard (ils sont 5 et nous sommes les seuls clients) avec une bouteille de « red wine » qui ressemble étrangement à du vin blanc. Nous acceptons quand même car il n’y a que cela.
Nous voici de retour en ville pour les courses. Ici ils n’ont pas encore inventés les feux tricolores. A chaque carrefour, dans une guérite un peu surélevée, une fliquette en uniforme. Elles sont grandes, belles, et exécutent une chorégraphie étudiée pour facilité les flots de circulation. C’est très élégant, très féminin. De mon rickshaw je tente un petit signe d’amitié, j’ai droit en retour à un sourire ainsi qu’à un petit signe de la main très discret. Encore une fois c’est du bonheur.
Au niveau des courses, il n’y a rien, nous trouvons juste un paquet de nouille, une brique de jus d’orange, des œufs et du pain de mie. Il va falloir tenir huit jours avec cela. Heureusement il reste un tout petit peu de nourriture à bord. Le taxi nous conduit pour acheter du poulet, c’est horrible, cela pue comme ce n’est pas possible, c’est plein de cage avec des poulets vivants, le principe, on vous tue votre poulet, on vous l’emballe et vous partez avec. Nous nous enfuyons sans rien prendre.
Voilà, ce soir nous avons dîné à l’hôtel « Emerald View», c’était super, enfin un repas normal avec bière, vin rouge et « Tiger Prawns » délicieuses.
A bientôt.
Jean Louis
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quelle soirée catastrophe ! A 20 heures hier soir nous prenons un rickshaw et demandons au chauffeur de nous emmener au meilleur restaurant de la ville. On arrive devant un « ressort », cela devrait aller. On rentre dans le restaurant, cela ressemble à une cantine sous officier dans un camp de manœuvre. C’est triste à mourir, il n’y a qu’un pauvre éclairage et des tables alignées. Nous commandons deux bières, non messieurs, ici il n’y a que de l’eau, même pas de l’eau minérale, de la « drinking water », de l’eau à boire. En fait de l’eau du robinet, passée aux UV et à l’ozone. Nous prenons le buffet, c’est une horreur, des plats dont on ne peut savoir ce que c’est, sont à peine mangeable.
Nous ressortons un peu cafardeux et le ventre seulement à moitié plein. Nous repérons un bar et l’on se dit qu’ici nous pourrions peut être boire une petite bière. Il y a le bar et à l’étage en dessous le restaurant, on descend l’escalier, cela pue terriblement. Sur le palier un énorme cafard d’au moins 4 centimètres de long, on rentre quand même dans le bar, c’est lugubre, très peu de lumière, un froid de canard et des odeurs pas très sympa. Nous commandons deux bières, les meilleures. On nous sert une bière avec un goût très bizarre, que nous n’arrivons même pas à finir.
Nous rentrons au bateau avec une seule envie, repartir en Thaïlande.
Aujourd’hui c’était visite de l’île en taxi. Première étape le bagne des Andaman. Quelle impression étrange la visite d’un ancien bagne. J’avais déjà eu les mêmes sentiments en visitant le bagne de Cayenne, aux îles du Salut en Guyane. Ici c’est immense, presque 700 cellules, des boyaux très sombres de quelques mètres carrés sans eau, sans toilettes. Construit par les colons Anglais pour déporter les prisonniers politiques Indiens dont le seul tord était de ne pas penser comme les colonisateurs. Combien d’entre eux sont morts ici, sous les sévices, torturés ou bien exécutés ? Il y a une pièce pour les exécutions avec au plafond une poutre où sont attachés trois cordes terminées par des nœuds coulants, sous chaque corde des trappes et dans un coin la poignée de manœuvre qui libère les trappes. Ensuite les corps étaient jetés à la mer. Dire que dans le monde il existe encore des bagnes. Cela fait frémir.
Quoi de plus horrible qu’un bagne lorsque comme moi on est épris de liberté. Hubert, qui est un de mes meilleurs amis et qui fait parti d’une famille de colons veux défendre ceux-ci. Moi je ne serais jamais du côté des colons, j’aime beaucoup trop la tolérance. D’ailleurs les Français ne sont pas partis de Madagascar comme il l’écrit, ils ont été chassés par une population qui, comme souvent, ne voulais pas être colonisée. On n’a pas le droit de vouloir imposer sa culture ou ses valeurs.
Le bagne de Port Blair a été fermé il y a une cinquantaine d’année suite à l’indépendance de l’Inde.
Ensuite nous avons roulés dans l’île. Quel bazar ! Il y a des vaches partout, sur les tas d’ordures, sur les bas côtés, couchées au milieu de la route en train de ruminer au milieu d’une circulation démente. Il faut tourner autour en faisant attention. Il y a également des chèvres et une foultitude de chiens errants.
Nous arrivons à une plage où le collège du coin fait sa sortie journalière. C’est plein d’enfants, tous dans le même uniforme. Un groupe de jeunes filles, entre 12 et 13 ans, s’approche de nous. La plus hardie commence la conversation : D’où venez-vous ? Très vite nous sommes entourés d’une vingtaine de filles qui nous bombardent de questions. Vous parlez Hindi ? Non et vous vous parlez Français ? Eclat de rire général. Jacky sort son appareil photo, c’est alors la folie générale, ils sont maintenant cinquante autour de nous, garçons et filles qui sautent et nous entourent pour être sur la photo. Du coup on ne peut pas faire la photo. Une jeune fille me tends un paquet avec des chips d’ici, j’en prends une, c’est très épicé. Maintenant elles doivent remonter dans leur car, « Nice to meet you », il faut serrer cinquante mains, quel bonheur cette rencontre! Quel bonheur ces pays où les femmes sont l’égale des hommes. Quel gâchis de les enfermer à la maison.
Nous trouvons enfin un « ressort » pour déjeuner. Nous commandons des bières, non il n’y a pas d’alcool ici. Cà y est, encore un repas comme hier soir. Nous demandons de l’eau « chill », froide, on nous sert une bouteille d’« eau à boire » tiède. Le premier plat arrive, nous décidons de leur faire une farce et demandons du « red wine ». Le serveur va voir si c’est possible, le chef arrive, stupeur ! ils en ont. Le sommelier arrive dix minutes plus tard (ils sont 5 et nous sommes les seuls clients) avec une bouteille de « red wine » qui ressemble étrangement à du vin blanc. Nous acceptons quand même car il n’y a que cela.
Nous voici de retour en ville pour les courses. Ici ils n’ont pas encore inventés les feux tricolores. A chaque carrefour, dans une guérite un peu surélevée, une fliquette en uniforme. Elles sont grandes, belles, et exécutent une chorégraphie étudiée pour facilité les flots de circulation. C’est très élégant, très féminin. De mon rickshaw je tente un petit signe d’amitié, j’ai droit en retour à un sourire ainsi qu’à un petit signe de la main très discret. Encore une fois c’est du bonheur.
Au niveau des courses, il n’y a rien, nous trouvons juste un paquet de nouille, une brique de jus d’orange, des œufs et du pain de mie. Il va falloir tenir huit jours avec cela. Heureusement il reste un tout petit peu de nourriture à bord. Le taxi nous conduit pour acheter du poulet, c’est horrible, cela pue comme ce n’est pas possible, c’est plein de cage avec des poulets vivants, le principe, on vous tue votre poulet, on vous l’emballe et vous partez avec. Nous nous enfuyons sans rien prendre.
Voilà, ce soir nous avons dîné à l’hôtel « Emerald View», c’était super, enfin un repas normal avec bière, vin rouge et « Tiger Prawns » délicieuses.
A bientôt.
Jean Louis
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"Bjr Jean-louis, quelques précisions et une anecdote sur Madagascar. 1962 indépendance, les 50000 français restent, président Philibert TsIranana pro français. 1974 révolution, virage à gauche toute, l’administration malgache visite les affaires françaises et impose une cession de part majoritaire,,,, gracieuse. La famille part en laissant tout. D’autres restent notamment les gens moins aisés, au fil du temps la plupart des anciens colons français disparaissent, remplacés par des français moins ancien régime, ils sont parait-il encore 35000. On dit que Madagascar est devenu un des pays les plus pauvres; cela n’est pas la faute des colons ou de l’administration française. Quelques mois avant la révolution de 1974, j’étais à l’ile Sainte Marie sur la côte est de Madagascar, ile où le pirate La Bigorne avait établi son camp de base puis, grand séducteur, avait marié la reine de l’ile. Avant de mourir, se sentant sans doute plein de contrition vis à vis de son pays d’origine, il avait donné l’ile à la France. Donc en 1974 ou un peu avant , quittant l’ile Sainte Marie pour retourner sur mes plantations, je suis retenu par une délégation des notables malgaches de l’ile qui me remettent cérémonieusement une lettre pour Pompidou, demandant à redevenir français.... J’ai posté la lettre consciencieusement, sans l’ouvrir; imaginez que j’en ai une copie. Si vous passez par Madagascar, dites vous que ce pays devenu délabré, sale et morne, a été pour moi un exemple d’entreprenariat et d’harmonie sociale, j’en ai une très grande nostalgie, un monde a disparu. Et si vous longez la côte ouest, vous verrez des goëlettes de transport qui sont probablement toujours fabriquées selon les plans d’un architecte francais venu sur place en mission de la France au 19ème je crois, pour améliorer le transport cotier. Je réclame plus de tolérance et plus de connaissance du monde colonial. Et j’attends votre escale à Pondichéry car j’en garde des souvenirs très marquand et aussi très liés à la colonie, mais tout cela a sans doute disparu aussi Cela n’empèchera pas l’échange de vue. Bon vent et bon voyage . " Envoyé par Hubert le 17-02-2011 à 10:50
Thu, 17 Feb 2011 13:30:00 GMT - Boqués à Port Blair 92° 43’E 11°41’N
Thu, 17 Feb 2011 13:30:00 GMT - Boqués à Port Blair 92° 43’E 11°41’N
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Ce matin, debout très tôt. Il faut faire les formalités, immigration, douane et « harbour master » puis nous prenons enfin la mer. Nous avons hâte de partir de cet endroit où nous ne nous plaisons pas. Toilette, petit déjeuné et nous sautons dans l’annexe pour rejoindre la terre ferme. Notre taxi habituel est là : « go to immigration please »
Bizarre, les ronds points sont vide, les fliquettes ne sont pas sur leur podiums. Nous arrivons à l’immigration, c’est fermé, il y a un gros cadenas sur la porte. Le chauffeur de taxi nous apprend alors qu’aujourd’hui est un jour férié pour l’administration en Inde. S’en suit un parcourt difficile, il faut aller d’un bout à l’autre de la ville, rencontrer des gens, parlementer, téléphoner, repartir ailleurs. Après un bon moment, nous arrivons à obtenir qu’un officier de l’immigration soit au bateau dans une demi-heure. Sur la route du retour nous nous arrêtons à la douane. Ici la porte est entrebâillée. Nous entrons et dans un bureau nous retrouvons le douanier que nous connaissons en tenue décontractée, short et chemisette. Il est en vacances et nous le répète plusieurs fois.
Certainement l’effet retard des 6 canettes de bière offertes, il décide d’être sympa et passe trois quart d’heure à établir tous les documents de la clearance de sortie.
Entre temps l’officier d’immigration est reparti pour l’aéroport, nous décidons de nous rendre au « Harbour master » avant d’aller le retrouver. C’est encore un parcourt du combattant. Nous finissons par aboutir dans la tour du « port contrôle » où nous tombons sur le connard de service de l’administration Indienne. Très excité, il hurle, s’en prends même à notre chauffeur de taxi à qui il menace de retirer sa licence. Les hostilités durent près d’une demie heure au bout de laquelle il nous interdit formellement et méchamment de lever l’ancre. Il faut attendre 9 heures demain matin.
Nous repartons furieux car les relations avec les autres administrations s’étaient passées le plus courtoisement du monde, beaucoup trop de paperasse mais toujours dans la bonne humeur. Nous voilà contraint de rester un jour de plus dans cet endroit pourri que nous n’aimons pas. Heureusement, maintenant nous connaissons « le » restaurant qui va bien.
Nous avons hâte d’être à Chenai (Madras), comment cela va-t-il être ? Est-ce que cela va nous plaire ? C’est toujours l’Inde là bas mais nous pensons pouvoir trouver plus facilement des restaurants qui nous conviennent, des super marchés où nous pourrons approvisionner l’indispensable.
Pour moi c’est un après midi de farniente au bateau et un après midi dans un Internet café pour Jacky qui a chopé une addiction au net. C’est terrible cette maladie, cela touche de plus en plus de gens et c’est très handicapant.
Je vais maintenant vous parler des règles de conduite en Inde. On roule normalement à gauche mais rien n’interdit de rouler à droite, même si c’est pour doubler un autre véhicule dans un virage sans visibilité. Il suffit alors d’actionner très vivement le klaxon. D’ailleurs, il ne faut pas parcourir plus de cent mètres sans actionner vivement et plusieurs fois celui-ci. Pour un Européen c’est absolument ahurissant, on devient sourd de tout ce bruit, nous avons hâte de retrouver le calme de la pleine mer. Les routes sont très étroites mais cela n’empêche pas de doubler même si quelqu’un arrive en face. Les piétons ne sont pas prioritaires et traverser une route est un entrainement pour faire toréro. A chaque sortie en ville je ne m’explique pas comment il n’y a pas plus d’accidents.
Ce matin nous avons assistés à une procession mortuaire. La dame était posée sur un brancard en branches porté à l’épaule par des hommes, sans cercueil, dans ses plus beaux habits et la tête à l’air. Une foule impressionnante suivait le cortège, les hommes devant, les femmes derrières. Le cortège a traversé une bonne partie de la ville créant un embouteillage monstre.
Voilà pour aujourd’hui,
A bientôt
Jean Louis
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Ce matin, debout très tôt. Il faut faire les formalités, immigration, douane et « harbour master » puis nous prenons enfin la mer. Nous avons hâte de partir de cet endroit où nous ne nous plaisons pas. Toilette, petit déjeuné et nous sautons dans l’annexe pour rejoindre la terre ferme. Notre taxi habituel est là : « go to immigration please »
Bizarre, les ronds points sont vide, les fliquettes ne sont pas sur leur podiums. Nous arrivons à l’immigration, c’est fermé, il y a un gros cadenas sur la porte. Le chauffeur de taxi nous apprend alors qu’aujourd’hui est un jour férié pour l’administration en Inde. S’en suit un parcourt difficile, il faut aller d’un bout à l’autre de la ville, rencontrer des gens, parlementer, téléphoner, repartir ailleurs. Après un bon moment, nous arrivons à obtenir qu’un officier de l’immigration soit au bateau dans une demi-heure. Sur la route du retour nous nous arrêtons à la douane. Ici la porte est entrebâillée. Nous entrons et dans un bureau nous retrouvons le douanier que nous connaissons en tenue décontractée, short et chemisette. Il est en vacances et nous le répète plusieurs fois.
Certainement l’effet retard des 6 canettes de bière offertes, il décide d’être sympa et passe trois quart d’heure à établir tous les documents de la clearance de sortie.
Entre temps l’officier d’immigration est reparti pour l’aéroport, nous décidons de nous rendre au « Harbour master » avant d’aller le retrouver. C’est encore un parcourt du combattant. Nous finissons par aboutir dans la tour du « port contrôle » où nous tombons sur le connard de service de l’administration Indienne. Très excité, il hurle, s’en prends même à notre chauffeur de taxi à qui il menace de retirer sa licence. Les hostilités durent près d’une demie heure au bout de laquelle il nous interdit formellement et méchamment de lever l’ancre. Il faut attendre 9 heures demain matin.
Nous repartons furieux car les relations avec les autres administrations s’étaient passées le plus courtoisement du monde, beaucoup trop de paperasse mais toujours dans la bonne humeur. Nous voilà contraint de rester un jour de plus dans cet endroit pourri que nous n’aimons pas. Heureusement, maintenant nous connaissons « le » restaurant qui va bien.
Nous avons hâte d’être à Chenai (Madras), comment cela va-t-il être ? Est-ce que cela va nous plaire ? C’est toujours l’Inde là bas mais nous pensons pouvoir trouver plus facilement des restaurants qui nous conviennent, des super marchés où nous pourrons approvisionner l’indispensable.
Pour moi c’est un après midi de farniente au bateau et un après midi dans un Internet café pour Jacky qui a chopé une addiction au net. C’est terrible cette maladie, cela touche de plus en plus de gens et c’est très handicapant.
Je vais maintenant vous parler des règles de conduite en Inde. On roule normalement à gauche mais rien n’interdit de rouler à droite, même si c’est pour doubler un autre véhicule dans un virage sans visibilité. Il suffit alors d’actionner très vivement le klaxon. D’ailleurs, il ne faut pas parcourir plus de cent mètres sans actionner vivement et plusieurs fois celui-ci. Pour un Européen c’est absolument ahurissant, on devient sourd de tout ce bruit, nous avons hâte de retrouver le calme de la pleine mer. Les routes sont très étroites mais cela n’empêche pas de doubler même si quelqu’un arrive en face. Les piétons ne sont pas prioritaires et traverser une route est un entrainement pour faire toréro. A chaque sortie en ville je ne m’explique pas comment il n’y a pas plus d’accidents.
Ce matin nous avons assistés à une procession mortuaire. La dame était posée sur un brancard en branches porté à l’épaule par des hommes, sans cercueil, dans ses plus beaux habits et la tête à l’air. Une foule impressionnante suivait le cortège, les hommes devant, les femmes derrières. Le cortège a traversé une bonne partie de la ville créant un embouteillage monstre.
Fri, 18 Feb 2011 13:30:00 GMT - En route pour Chennai, l’ancienne Madras 92° 20’E 11°34’N
Fri, 18 Feb 2011 13:30:00 GMT - En route pour Chennai, l’ancienne Madras 92° 20’E 11°34’N
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Nous avons enfin retrouvé la pleine mer, quel bonheur. Il nous a fallu encore une matinée pour obtenir la « clearance out ». Et encore, ce n’est qu’une « clearance out » intérieure à l’Inde. Sur nos passeports nous avons des tampons de sortie mais qui nous interdisent d’aller dans un autre pays que l’Inde. C’est quand même très particulier.
Nous avons retrouvé ici un pays où la productivité est vraiment très basse, on voit un peu partout des gens qui restent assis à ne rien faire. Dans l’administration c’est effarant de voir tout ce personnel qui n’a pas grand-chose à faire. Par exemple il y a une personne qui a la responsabilité de mettre un coup de tampon, une autre qui a la responsabilité d’apposer une signature et une troisième qui a la responsabilité de transmettre le document du premier au second alors qu’ils sont dans le même bureau. En dehors de ces gestes précis, ils passent leur temps en discutions interminables pendant que nous devons patienter des heures. Et c’est ainsi dans toutes les administrations. A l’immigration ils sont au moins une vingtaine à ne rien faire. On nous fait patienter un moment puis on nous demande d’aller attendre sur la jetée, en face du bateau. Nous attendons encore trois quart d’heure puis ils arrivent à trois en moto. Discutions, signature, coup de tampon sur la selle de la moto. Pourquoi tout ce cinéma ?
Ce qui m’a marqué ici, c’est l’étendue importante de l’échelle sociale. Il n’y a pas vraiment de pauvres, nous avons vu un seul mendiant, mais énormément de petit peuple. Par exemple nous n’avons pas vu de pelleteuse mais une foule de personnes en train de creuser des tranchées, parfois même des femmes ! A côté, il y a les notables, le personnel des administrations en fait partie, avec de très belles chaussures en cuir et très bien habillés. Il y a également des jeunes dynamiques qui roulent sur des motos japonaises belles et récentes. Il y a beaucoup de femmes très grandes, très fières dans leur saris, elles ont souvent un parapluie noir pour protéger leur peau du soleil. Il y a toutes les couleurs de peau, du très foncé au très clair, je pense que les peaux claires sont très prisées. Nous n’avons vu aucune belle femme, je veux dire jolie, selon notre sensibilité d’Européen. La seule qui m’a marqué est cette fille hier soir au restaurant, très particulière, très foncée de peau, très fine, des avants bras étonnamment fins et très longs, des mains avec des doigts extrêmement longs, on aurait dit une princesse, la fille du chef de la tribu.
A 11h20 nous levons enfin l’ancre et contournons Chatam Island pour prendre le large. La VHF se met à grésiller : « Yacht Harmattan for Port Contrôle ». Il faut encore parler pendant cinq minutes, dire où nous allons, combien de personnes à bord, la nationalité …. Il est midi et demi, Jacky a mis la pêche pendant que je prépare le déjeuner. Je vois la cane se plier en deux mais le moulinet ne lâche rien. Jacky remonte la pêche, il n’y a plus de « Rapala ». Je suis un peu remonté car nous n’avons pratiquement rien à manger et il faudrait bien pêcher quelques poissons. Je dis à Jacky qu’il a encore trop serré le frein, il me répond que non, c’est la touche « qui était trop forte ». Je dis alors à Jacky que comme ces maris qui ne peuvent plus contrôler leur femme, je vais mettre une annonce dans le journal pour dire que je me désolidarise du budget « Rapala ».
Jacky sort un autre « Rapala » et le jette à l’eau, puis nous commençons à manger. Je vois alors la cane faire de grands mouvements, encore une fois le moulinet ne lâche rien mais c’est un petit thon rouge, le fil arrive à ne pas casser et Jacky nous le remonte à bord. Quel bonheur, il a la taille idéale pour un repas à deux. Jacky le détache, le mets dans un sceau, relance la pêche en mettant encore un peu moins de frein et revient à ses nouilles. Il ne se passe pas cinq minutes avant que nous entendions enfin le moulinet qui se déroule violemment. C’est un deuxième thon rouge de la même taille. Nous voici deux repas d’assurés, tout va bien, nous arrêtons là les hostilités et rangeons la canne.
Il est maintenant 14h30, nous embouquons le Macpherson Strait, ce canal qui sépare la south Andaman de Rutland Island. C’est vraiment très beau, très sauvage. Mis à par cette ville d’Aberdeen (il y a Port Blair et la petite ville tellement pourrie, à trois kilomètres s’appelle Aberdeen), les îles Andaman pourraient être un paradis de la plaisance, il y a de nombreuses îles, des collines couvertes de forêts splendides, des plages magnifiques. C’est un spot de snorkeling, les eaux sont extrêmement poissonneuses, assez claires, le climat est idéale, c’est un petit paradis. Il y a par contre de nombreuses îles où l’on n’a pas le droit de débarquer, ce sont les réserves des fameux « Négritos ».
Le canal est étroit et sinueux, il faut faire très attention aux rochers qui émergent et ne sont pas obligatoirement signalés. Nous ressortons vers 16 heures par Elphinstone Passage et nous nous retrouvons en mer libre, direction l’île de North Sentinel, repère du peuple éponyme à environ 20 miles devant l’étrave.
C’est extrêmement étonnant, aux Andaman mais également en Thaïlande et en Malaisie il n’y a aucun oiseau de mer. Sur terre il y a quelques oiseaux mais en mer on ne peut voir que cet énorme rapace, ce symbole de Langkawi qu’ils appellent là bas un aigle. Pour moi cela ressemble beaucoup plus à une énorme buse, ses ailes sont d’une magnifique couleur orange et son cou ainsi que sa tête sont blanc. C’est un très bel oiseau.
A 17 heures, il me semble voir le jet d’eau de baleines, je réveil Jacky mais finalement c’est un bateau militaire Indien qui fait une campagne de tir. Nous passons à côté, c’est impressionnant, je pense que c’est un chasseur de mines ou bien de sous-marin. Quand la grenade éclate dans la mer cela fait un vrai geyser. La VHF crépite, c’est le bateau militaire, nous sommes interrogés pendant 10 bonnes minutes, il faut à nouveau refaire toute l’histoire.
Les conditions de navigation sont bonnes, grand beau, soleil, la mer est plate, pas de houle ni de vagues. Ce soir nous avons touché un peu de vent. Avec moteur à 1000 tours minute et les voiles nous avançons à 5 nœuds. Une foi paré la pointe nord de North Sentinel, vers 20 heures j’espère, je vais pouvoir mettre un peu plus d’ouest dans notre route et peut être couper le moteur.
Voilà pour aujourd’hui, 38 miles au compteur, 710 miles devant l’étrave.
A bientôt.
Jean Louis
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Nous avons enfin retrouvé la pleine mer, quel bonheur. Il nous a fallu encore une matinée pour obtenir la « clearance out ». Et encore, ce n’est qu’une « clearance out » intérieure à l’Inde. Sur nos passeports nous avons des tampons de sortie mais qui nous interdisent d’aller dans un autre pays que l’Inde. C’est quand même très particulier.
Nous avons retrouvé ici un pays où la productivité est vraiment très basse, on voit un peu partout des gens qui restent assis à ne rien faire. Dans l’administration c’est effarant de voir tout ce personnel qui n’a pas grand-chose à faire. Par exemple il y a une personne qui a la responsabilité de mettre un coup de tampon, une autre qui a la responsabilité d’apposer une signature et une troisième qui a la responsabilité de transmettre le document du premier au second alors qu’ils sont dans le même bureau. En dehors de ces gestes précis, ils passent leur temps en discutions interminables pendant que nous devons patienter des heures. Et c’est ainsi dans toutes les administrations. A l’immigration ils sont au moins une vingtaine à ne rien faire. On nous fait patienter un moment puis on nous demande d’aller attendre sur la jetée, en face du bateau. Nous attendons encore trois quart d’heure puis ils arrivent à trois en moto. Discutions, signature, coup de tampon sur la selle de la moto. Pourquoi tout ce cinéma ?
Ce qui m’a marqué ici, c’est l’étendue importante de l’échelle sociale. Il n’y a pas vraiment de pauvres, nous avons vu un seul mendiant, mais énormément de petit peuple. Par exemple nous n’avons pas vu de pelleteuse mais une foule de personnes en train de creuser des tranchées, parfois même des femmes ! A côté, il y a les notables, le personnel des administrations en fait partie, avec de très belles chaussures en cuir et très bien habillés. Il y a également des jeunes dynamiques qui roulent sur des motos japonaises belles et récentes. Il y a beaucoup de femmes très grandes, très fières dans leur saris, elles ont souvent un parapluie noir pour protéger leur peau du soleil. Il y a toutes les couleurs de peau, du très foncé au très clair, je pense que les peaux claires sont très prisées. Nous n’avons vu aucune belle femme, je veux dire jolie, selon notre sensibilité d’Européen. La seule qui m’a marqué est cette fille hier soir au restaurant, très particulière, très foncée de peau, très fine, des avants bras étonnamment fins et très longs, des mains avec des doigts extrêmement longs, on aurait dit une princesse, la fille du chef de la tribu.
A 11h20 nous levons enfin l’ancre et contournons Chatam Island pour prendre le large. La VHF se met à grésiller : « Yacht Harmattan for Port Contrôle ». Il faut encore parler pendant cinq minutes, dire où nous allons, combien de personnes à bord, la nationalité …. Il est midi et demi, Jacky a mis la pêche pendant que je prépare le déjeuner. Je vois la cane se plier en deux mais le moulinet ne lâche rien. Jacky remonte la pêche, il n’y a plus de « Rapala ». Je suis un peu remonté car nous n’avons pratiquement rien à manger et il faudrait bien pêcher quelques poissons. Je dis à Jacky qu’il a encore trop serré le frein, il me répond que non, c’est la touche « qui était trop forte ». Je dis alors à Jacky que comme ces maris qui ne peuvent plus contrôler leur femme, je vais mettre une annonce dans le journal pour dire que je me désolidarise du budget « Rapala ».
Jacky sort un autre « Rapala » et le jette à l’eau, puis nous commençons à manger. Je vois alors la cane faire de grands mouvements, encore une fois le moulinet ne lâche rien mais c’est un petit thon rouge, le fil arrive à ne pas casser et Jacky nous le remonte à bord. Quel bonheur, il a la taille idéale pour un repas à deux. Jacky le détache, le mets dans un sceau, relance la pêche en mettant encore un peu moins de frein et revient à ses nouilles. Il ne se passe pas cinq minutes avant que nous entendions enfin le moulinet qui se déroule violemment. C’est un deuxième thon rouge de la même taille. Nous voici deux repas d’assurés, tout va bien, nous arrêtons là les hostilités et rangeons la canne.
Il est maintenant 14h30, nous embouquons le Macpherson Strait, ce canal qui sépare la south Andaman de Rutland Island. C’est vraiment très beau, très sauvage. Mis à par cette ville d’Aberdeen (il y a Port Blair et la petite ville tellement pourrie, à trois kilomètres s’appelle Aberdeen), les îles Andaman pourraient être un paradis de la plaisance, il y a de nombreuses îles, des collines couvertes de forêts splendides, des plages magnifiques. C’est un spot de snorkeling, les eaux sont extrêmement poissonneuses, assez claires, le climat est idéale, c’est un petit paradis. Il y a par contre de nombreuses îles où l’on n’a pas le droit de débarquer, ce sont les réserves des fameux « Négritos ».
Le canal est étroit et sinueux, il faut faire très attention aux rochers qui émergent et ne sont pas obligatoirement signalés. Nous ressortons vers 16 heures par Elphinstone Passage et nous nous retrouvons en mer libre, direction l’île de North Sentinel, repère du peuple éponyme à environ 20 miles devant l’étrave.
C’est extrêmement étonnant, aux Andaman mais également en Thaïlande et en Malaisie il n’y a aucun oiseau de mer. Sur terre il y a quelques oiseaux mais en mer on ne peut voir que cet énorme rapace, ce symbole de Langkawi qu’ils appellent là bas un aigle. Pour moi cela ressemble beaucoup plus à une énorme buse, ses ailes sont d’une magnifique couleur orange et son cou ainsi que sa tête sont blanc. C’est un très bel oiseau.
A 17 heures, il me semble voir le jet d’eau de baleines, je réveil Jacky mais finalement c’est un bateau militaire Indien qui fait une campagne de tir. Nous passons à côté, c’est impressionnant, je pense que c’est un chasseur de mines ou bien de sous-marin. Quand la grenade éclate dans la mer cela fait un vrai geyser. La VHF crépite, c’est le bateau militaire, nous sommes interrogés pendant 10 bonnes minutes, il faut à nouveau refaire toute l’histoire.
Les conditions de navigation sont bonnes, grand beau, soleil, la mer est plate, pas de houle ni de vagues. Ce soir nous avons touché un peu de vent. Avec moteur à 1000 tours minute et les voiles nous avançons à 5 nœuds. Une foi paré la pointe nord de North Sentinel, vers 20 heures j’espère, je vais pouvoir mettre un peu plus d’ouest dans notre route et peut être couper le moteur.
Voilà pour aujourd’hui, 38 miles au compteur, 710 miles devant l’étrave.
A bientôt.
Jean Louis
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"FELICITATIONS, Jacky! Vous êtes tout beaux vous deux!!!Une bises aussi pour le capitaine de Petra, bien décoiffée du Mistral" Envoyé par petra le 18-02-2011 à 22:14
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"bonjour jean-louis cela fait un moment que je ne vous est pas envoyer un mail,mais croyez moi je n’ai rien perdu de votre périple et je délecte toutes vos news avec vos récits sur votre blog. Quel beau voyage,magnifique aventure humaine.J’apprecie beaucoup votre complicité avec jacky.En fait je suis emerveillé et un peu jaloux.A moi maintenant d’avoir le courage d’en faire autant.....? J’espere que je pourrais etre present a votre arrivée bon vent et profiter de cette liberté maritime.A bientot noel" Envoyé par morin le 19-02-2011 à 09:31
Sat, 19 Feb 2011 13:30:00 GMT - La baie du Bengale 90° 19’E 11°53’N
Sat, 19 Feb 2011 13:30:00 GMT - La baie du Bengale 90° 19’E 11°53’N
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Nous voici déjà le 19 février, c’est effarant comme le temps passe vite. La baie du Bengale est un énorme plan d’eau d’environ mille miles de large sur autant de haut. Elle est délimitée à l’ouest par le Sri Lanka, ancienne Ceylan, et l’Inde, au nord par tous les deltas et les plaines au ras de la mer du Bengladesh et à l’Est par le Myanmar et la Thaïlande. Au mois de février, elle dort, c’est un lac, pas de houle, pas de vagues, pas de vent. Mais ce n’est pas toujours ainsi. A partir du moi de mai et jusqu’au mois de décembre il s’y déchaine de redoutables typhons, parmi les plus violents au monde.
Il y a deux saisons, correspondant aux moussons. La mousson de nord est, en ce moment génère normalement des vents de cette direction. Ils sont sensés nous pousser vers le Sri Lanka. Va venir ensuite avec les typhons la mousson de sud ouest pendant laquelle les vents vont s’inverser. C’est pour ces raisons qu’il faut que je quitte le Sri Lanka avant début mai. Les bateaux qui veulent rentrer en France par le canal de suez doivent effectuer la traversée de la mer arabique jusqu’à Suez maintenant et dans tous les cas avant le mois de mai.
Malgré les pirates, la majorité des bateaux qui font le tour du monde passent encore par la mer rouge pour rentrer. Le cap de bonne espérance fait vraiment peur aux navigateurs. Le problème c’est que l’on doit le passer à l’envers, contre les dépressions. Et puis il y a également cette énorme distance supplémentaire. Souvent un autre facteur joue, les navigateurs, arrivés ici ont le sentiment d’avoir réussis leur tour du monde, la caisse de bord est totalement à sec et ils ont hâte de rentrer à la maison. Pour ma part je pense que si je n’étais pas sous dialyse, si je n’avais pas cette contrainte de livraison de poches, je passerais également par la mer rouge.
Faire un tour du monde est très facile et très agréable à condition de passer à chaque endroit au moment idéal. Je prends souvent cet exemple : quelqu’un voudrait traverser Paris de la Défense à Bercy en maillot de bain. S’il le fait au mois de juillet ou bien au mois d’aout, pas de problème, il y a de grandes chances pour que cela soit agréable mais s’il le fait au mois de Février, c’est à peu prés certain qu’il éprouvera de grandes difficultés. En mer c’est pareil, il faut passer au bon endroit au bon moment.
Des flashs me reviennent, que j’ai adoré Bangkok ! Il y a énormément de moines, des jeunes vêtus uniquement d’un morceau de tissus de couleur orangée. Une image me restera, celle de ce moine assis sur les marches d’un temple. Il avait récupéré un morceau de cartons et des capsules de bouteilles de bière. Sur le carton il avait dessiné un damier, une capsule à l’endroit c’est un pion blanc, une capsule à l’envers un pion noir. Il conviait les passants à de très captivantes parties de dames.
Hier soir, vers 20 heures nous avons longé la côte de l’île Sentinel. Quelle drôle d’impression, comment imaginer qu’ici, à quelques centaines de mètres vit une population totalement démunie, hors du temps. Nous n’avons pas vu de feu, mais comment feraient ils, ils n’ont pas d’allumettes, pas de briquets. Ont-ils des barques, cela semble improbable car ils n’ont aucun outil. Quelle est leur culture, quels sont leurs rites. Nous avons énormément d’interrogations et nous longeons la côte pendant une heure sans parler, perdus dans nos pensées.
Ce matin Jacky a remis la pêche. Moi je n’apprécie pas trop. Nous avons déjà plusieurs repas à faire et le frigo est plein. Pêcher pour se nourrir je trouve cela normal mais pêcher uniquement pour le plaisir m’indispose. Je ne suis pas vraiment écolo mais j’ai des petits enfants, j’ai conscience que c’est à eux que nous avons emprunté cette terre. En plus j’aime respecter la nature, j’ai horreur du gâchis. Ce tour du monde m’aura fait comprendre encore plus violement combien notre planète est en danger. En mer de Java, en mer de chine et en mer d’Andaman j’ai vu des centaines de bateaux de pêche au lamparo, c’est un véritable pillage organisé de la ressource qui est en train de se produire. Il est certain que les enfants de tous ces pêcheurs devront se débrouiller pour trouver une autre source de protéine, la mer sera vide.
En milieu de matinée, Jacky aperçois par la fenêtre du carré des dauphins. Nous filons sur la delphinière avec les appareils photos. Il y en a au moins une cinquantaine, c’est un festival. Nous passons une demi-heure à les observer jouer dans l’étrave.
Nous n’avons toujours pas pu couper le moteur, il n’y a pratiquement pas de vent et en plus il est pile sur l’arrière. Le génois est rentré, la grand voile et l’artimon débordés à fond. Moteur entre 1000 et 1200 tours, nous avançons à 4 nœuds. Les voiles nous font gagner un demi nœud, pas plus. Nous n’aurons pas assez de gasoil pour marcher ainsi 7 jours et 7 nuits. Espérons que le vent finira par se lever un peu plus ou bien par virer un peu au nord.
Voilà pour aujourd’hui, la journée s’est écoulée gentiment, à bord la vie est vraiment cool. 101 miles sur ces dernières 24 heures, à 589 miles de Chennai, arrivée dans approximativement 105 heures.
A bientôt
Jean Louis
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Nous voici déjà le 19 février, c’est effarant comme le temps passe vite. La baie du Bengale est un énorme plan d’eau d’environ mille miles de large sur autant de haut. Elle est délimitée à l’ouest par le Sri Lanka, ancienne Ceylan, et l’Inde, au nord par tous les deltas et les plaines au ras de la mer du Bengladesh et à l’Est par le Myanmar et la Thaïlande. Au mois de février, elle dort, c’est un lac, pas de houle, pas de vagues, pas de vent. Mais ce n’est pas toujours ainsi. A partir du moi de mai et jusqu’au mois de décembre il s’y déchaine de redoutables typhons, parmi les plus violents au monde.
Il y a deux saisons, correspondant aux moussons. La mousson de nord est, en ce moment génère normalement des vents de cette direction. Ils sont sensés nous pousser vers le Sri Lanka. Va venir ensuite avec les typhons la mousson de sud ouest pendant laquelle les vents vont s’inverser. C’est pour ces raisons qu’il faut que je quitte le Sri Lanka avant début mai. Les bateaux qui veulent rentrer en France par le canal de suez doivent effectuer la traversée de la mer arabique jusqu’à Suez maintenant et dans tous les cas avant le mois de mai.
Malgré les pirates, la majorité des bateaux qui font le tour du monde passent encore par la mer rouge pour rentrer. Le cap de bonne espérance fait vraiment peur aux navigateurs. Le problème c’est que l’on doit le passer à l’envers, contre les dépressions. Et puis il y a également cette énorme distance supplémentaire. Souvent un autre facteur joue, les navigateurs, arrivés ici ont le sentiment d’avoir réussis leur tour du monde, la caisse de bord est totalement à sec et ils ont hâte de rentrer à la maison. Pour ma part je pense que si je n’étais pas sous dialyse, si je n’avais pas cette contrainte de livraison de poches, je passerais également par la mer rouge.
Faire un tour du monde est très facile et très agréable à condition de passer à chaque endroit au moment idéal. Je prends souvent cet exemple : quelqu’un voudrait traverser Paris de la Défense à Bercy en maillot de bain. S’il le fait au mois de juillet ou bien au mois d’aout, pas de problème, il y a de grandes chances pour que cela soit agréable mais s’il le fait au mois de Février, c’est à peu prés certain qu’il éprouvera de grandes difficultés. En mer c’est pareil, il faut passer au bon endroit au bon moment.
Des flashs me reviennent, que j’ai adoré Bangkok ! Il y a énormément de moines, des jeunes vêtus uniquement d’un morceau de tissus de couleur orangée. Une image me restera, celle de ce moine assis sur les marches d’un temple. Il avait récupéré un morceau de cartons et des capsules de bouteilles de bière. Sur le carton il avait dessiné un damier, une capsule à l’endroit c’est un pion blanc, une capsule à l’envers un pion noir. Il conviait les passants à de très captivantes parties de dames.
Hier soir, vers 20 heures nous avons longé la côte de l’île Sentinel. Quelle drôle d’impression, comment imaginer qu’ici, à quelques centaines de mètres vit une population totalement démunie, hors du temps. Nous n’avons pas vu de feu, mais comment feraient ils, ils n’ont pas d’allumettes, pas de briquets. Ont-ils des barques, cela semble improbable car ils n’ont aucun outil. Quelle est leur culture, quels sont leurs rites. Nous avons énormément d’interrogations et nous longeons la côte pendant une heure sans parler, perdus dans nos pensées.
Ce matin Jacky a remis la pêche. Moi je n’apprécie pas trop. Nous avons déjà plusieurs repas à faire et le frigo est plein. Pêcher pour se nourrir je trouve cela normal mais pêcher uniquement pour le plaisir m’indispose. Je ne suis pas vraiment écolo mais j’ai des petits enfants, j’ai conscience que c’est à eux que nous avons emprunté cette terre. En plus j’aime respecter la nature, j’ai horreur du gâchis. Ce tour du monde m’aura fait comprendre encore plus violement combien notre planète est en danger. En mer de Java, en mer de chine et en mer d’Andaman j’ai vu des centaines de bateaux de pêche au lamparo, c’est un véritable pillage organisé de la ressource qui est en train de se produire. Il est certain que les enfants de tous ces pêcheurs devront se débrouiller pour trouver une autre source de protéine, la mer sera vide.
En milieu de matinée, Jacky aperçois par la fenêtre du carré des dauphins. Nous filons sur la delphinière avec les appareils photos. Il y en a au moins une cinquantaine, c’est un festival. Nous passons une demi-heure à les observer jouer dans l’étrave.
Nous n’avons toujours pas pu couper le moteur, il n’y a pratiquement pas de vent et en plus il est pile sur l’arrière. Le génois est rentré, la grand voile et l’artimon débordés à fond. Moteur entre 1000 et 1200 tours, nous avançons à 4 nœuds. Les voiles nous font gagner un demi nœud, pas plus. Nous n’aurons pas assez de gasoil pour marcher ainsi 7 jours et 7 nuits. Espérons que le vent finira par se lever un peu plus ou bien par virer un peu au nord.
Voilà pour aujourd’hui, la journée s’est écoulée gentiment, à bord la vie est vraiment cool. 101 miles sur ces dernières 24 heures, à 589 miles de Chennai, arrivée dans approximativement 105 heures.
Sun, 20 Feb 2011 13:30:00 GMT - Les Aventuriers 88° 26’E 12° 09’N
Sun, 20 Feb 2011 13:30:00 GMT - Les Aventuriers 88° 26’E 12° 09’N
INTERVENTION A LA RADIO FRANCE INFO - FEVRIER 2011
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
« Les Aventuriers », c’est le nom de la rubrique de France Info dans laquelle Régis Picart a parlé de la dialyse péritonéale ce samedi. C’est un sujet d’un peu plus de 2 minutes qui est passé à l’antenne 6 fois dans la journée et qui apporte un grand coup de projecteur sur la liberté totale qu’apporte cette formidable méthode de dialyse. Encore un grand merci à Régis Picart ainsi qu’à cette station de radio. C’est la troisième fois qu’elle diffuse un sujet qui met en évidence un traitement de l’insuffisance rénale chronique beaucoup trop peu employé dans notre pays, au détriment de la qualité de vie des malades.
Debout à 7 heures ce dimanche matin pour le Capitaine. L’équipage fait grasse matinée. Il est temps de prendre des mesures, le moteur tourne depuis 48 heures et le niveau de gasoil affiche une baisse significative. Seulement 200 miles de parcourus, il en reste 500 devant l’étrave. Je prends la météo, elle n’annonce rien de mirobolant, le mieux sur les trois prochains jours sera du 8 nœuds mais ce sera plus souvent du 5 nœuds. Je décide alors d’envoyer le spi. Je ne l’ai pas sorti depuis la mer de Corail, j’ai hâte de lui faire prendre l’air. C’est d’ailleurs tout ce qu’il est capable de faire, il pends lamentablement en drapant le mât et les haubans et ne se gonfle même pas.
Vers 9 heures, la faim me tenaille l’estomac, je sonne le réveil pour l’équipage et prépare le petit déjeuner. Par moment le spi se gonfle un peu, puis ces moments reviennent de plus en plus souvent. Je finis par couper le moteur, ouf ! Quel calme. Le vent n’est pas encore très régulier, la vitesse varie entre 2 et 5 nœuds puis progressivement, vers midi, elle reste plus longtemps sur les 5 nœuds. Il fait un temps splendide, c’est le bonheur absolu. Dès le début d’après midi, le vent retombe et nous sommes plus souvent à 3 nœuds qu’à quatre. Il faut cependant s’en contenter car nous devons économiser le gasoil. Nous avons déjà fait une bonne partie des 400 miles entre Phuket et les îles Andaman au moteur et n’avons remis que deux jerrycans de gasoil à Port Blair ce qui n’a pas complété le réservoir. La manipulation des bidons de gasoil est toujours une corvée.
Jacky m’appel, à l’avant nous avons un banc de poissons qui ressemblent à des petits thons avec des bandes d’un beau bleu violet. Comme des dauphins, ils nagent dans l’étrave et précèdent le bateau. Jacky leur tends un leurre mais cela ne les intéresse pas. Ce soir ils sont encore là.
Au niveau de la pêche Jacky n’a pas beaucoup de succès. Nous n’avons plus perdu de « Rapala » malgré plusieurs touches très sérieuses. Une fois le poisson s’est décroché après une demi-heure de bagarre, une autre fois une des branche d’un hameçon à trois branches s’est cassée et une autre fois l’hameçon s’est ouvert. Nous avons déjà fait deux repas de thon frais, il nous reste encore un repas. Hier soir, samedi soir, c’était menue amélioré. J’avais fait des assiettes avec une tomate et demie coupée en tranches, un œuf dur et demi coupé en quartier, des patates à l’huile chaudes, des petits lardons le tout recouvert d’une mayonnaise maison faite avec un œuf et cette moutarde liquide que l’on trouve par ici. C’était divin. Le soir nous aimons ce genre de salade.
A 18 heures nous avons rentré le spi, sorti le génois et relancé le moteur à 1100 tours pour être tranquille cette nuit. Encore une fois merci le spi, quelle voile merveilleuse. Je ne comprends pas que si peu l’utilise, c’est indispensable pour faire un tour du monde.
Voilà pour aujourd’hui, 93 miles ces dernières 24 heures, à 477 miles de l’arrivée.
A bientôt.
Jean Louis
INTERVENTION A LA RADIO FRANCE INFO - FEVRIER 2011
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
« Les Aventuriers », c’est le nom de la rubrique de France Info dans laquelle Régis Picart a parlé de la dialyse péritonéale ce samedi. C’est un sujet d’un peu plus de 2 minutes qui est passé à l’antenne 6 fois dans la journée et qui apporte un grand coup de projecteur sur la liberté totale qu’apporte cette formidable méthode de dialyse. Encore un grand merci à Régis Picart ainsi qu’à cette station de radio. C’est la troisième fois qu’elle diffuse un sujet qui met en évidence un traitement de l’insuffisance rénale chronique beaucoup trop peu employé dans notre pays, au détriment de la qualité de vie des malades.
Debout à 7 heures ce dimanche matin pour le Capitaine. L’équipage fait grasse matinée. Il est temps de prendre des mesures, le moteur tourne depuis 48 heures et le niveau de gasoil affiche une baisse significative. Seulement 200 miles de parcourus, il en reste 500 devant l’étrave. Je prends la météo, elle n’annonce rien de mirobolant, le mieux sur les trois prochains jours sera du 8 nœuds mais ce sera plus souvent du 5 nœuds. Je décide alors d’envoyer le spi. Je ne l’ai pas sorti depuis la mer de Corail, j’ai hâte de lui faire prendre l’air. C’est d’ailleurs tout ce qu’il est capable de faire, il pends lamentablement en drapant le mât et les haubans et ne se gonfle même pas.
Vers 9 heures, la faim me tenaille l’estomac, je sonne le réveil pour l’équipage et prépare le petit déjeuner. Par moment le spi se gonfle un peu, puis ces moments reviennent de plus en plus souvent. Je finis par couper le moteur, ouf ! Quel calme. Le vent n’est pas encore très régulier, la vitesse varie entre 2 et 5 nœuds puis progressivement, vers midi, elle reste plus longtemps sur les 5 nœuds. Il fait un temps splendide, c’est le bonheur absolu. Dès le début d’après midi, le vent retombe et nous sommes plus souvent à 3 nœuds qu’à quatre. Il faut cependant s’en contenter car nous devons économiser le gasoil. Nous avons déjà fait une bonne partie des 400 miles entre Phuket et les îles Andaman au moteur et n’avons remis que deux jerrycans de gasoil à Port Blair ce qui n’a pas complété le réservoir. La manipulation des bidons de gasoil est toujours une corvée.
Jacky m’appel, à l’avant nous avons un banc de poissons qui ressemblent à des petits thons avec des bandes d’un beau bleu violet. Comme des dauphins, ils nagent dans l’étrave et précèdent le bateau. Jacky leur tends un leurre mais cela ne les intéresse pas. Ce soir ils sont encore là.
Au niveau de la pêche Jacky n’a pas beaucoup de succès. Nous n’avons plus perdu de « Rapala » malgré plusieurs touches très sérieuses. Une fois le poisson s’est décroché après une demi-heure de bagarre, une autre fois une des branche d’un hameçon à trois branches s’est cassée et une autre fois l’hameçon s’est ouvert. Nous avons déjà fait deux repas de thon frais, il nous reste encore un repas. Hier soir, samedi soir, c’était menue amélioré. J’avais fait des assiettes avec une tomate et demie coupée en tranches, un œuf dur et demi coupé en quartier, des patates à l’huile chaudes, des petits lardons le tout recouvert d’une mayonnaise maison faite avec un œuf et cette moutarde liquide que l’on trouve par ici. C’était divin. Le soir nous aimons ce genre de salade.
A 18 heures nous avons rentré le spi, sorti le génois et relancé le moteur à 1100 tours pour être tranquille cette nuit. Encore une fois merci le spi, quelle voile merveilleuse. Je ne comprends pas que si peu l’utilise, c’est indispensable pour faire un tour du monde.
Voilà pour aujourd’hui, 93 miles ces dernières 24 heures, à 477 miles de l’arrivée.
Mon, 21 Feb 2011 13:30:00 GMT - Indigestion de Thon 86° 36’E 12° 24’N
Mon, 21 Feb 2011 13:30:00 GMT - Indigestion de Thon 86° 36’E 12° 24’N
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Nos deux petits thons nous ont fournis trois repas. Jacky en a découpé un en rondelles, avant-hier nous en avons mangé la moitié avec du riz. Nous avons grillé à la poêle ces steaks de thon, nous avons ajouté une sorte de sauce bolognaise acheté aux Galápagos et mis dessus un peu d’origan, c’était divin. Jacky avait prélevé uniquement le dos de l’autre thon et mis à macérer dans de l’huile et des herbes. Nous l’avons mangé juste poêlé hier midi. Ce midi il nous reste encore un repas de steak de thon et un sachet de bolognaise des Galápagos. Moi j’adore le poisson mais en petite quantité, en manger tous les jours va finir par m’indisposer, pourtant ce matin un nouveau thon est monté à bord, il fait le double de taille des précédents.
J’ai demandé à Jacky s’il ne pouvait pas essayer de pêcher un rôti de porc, un gigot ou tout simplement une bavette, mais non, il paraît qu’il n’a pas le matériel.
Nous sommes ce soir à mis parcourt entre les îles Andaman et l’Inde continentale.
L’Inde est un très grand pays, peuplé d’environ 1,2 milliard d’habitant, c’est plus du sixième de la population mondiale, au deuxième rang derrière la Chine. Le taux de mortalité infantile est ici de 61 pour mille et le taux d’alphabétisation moyen est de 64% mais de 76% pour les hommes contre 52% pour les femmes. L’espérance de vie moyenne est de 64 ans. C’est la religion Hindou qui est majoritaire dans le pays (80%). L’hindi est la langue officielle mais on y compte près de 200 langues parlées. Le revenu par habitant n’est que d’environ 550 € par an. L’unité monétaire est la Roupie Indienne, en ce moment un euro correspond à environ 61 roupies.
L’Inde du sud est composée de plusieurs états. Le Tamil Nadu ayant pour capitale Chennai, est l’endroit où nous allons atterrir. Cet état occupe le sud est de l’Inde du sud, il est connu pour ses temples magnifiques et ses réserves dans lesquelles on peut admirer de magnifiques tigres du Bengale. Au sud de Chennai se trouve la fameuse ville de Pondichéry, ancienne colonie Française, rien que le nom m’a toujours fait rêver. L’état frontalier qui occupe tout le sud ouest de l’Inde du sud s’appel le Kerala, c’est dans celui-ci que se trouvent la ville cosmopolite de Cochin (Kochi), sur la côte de Malabar bordée par la mer des Laccadives (Maldives), un endroit particulier de la mer Arabique. Au nord de ces deux états se trouve le Karnataka, avec sa capitale Bangalore, haut lieu de la haute technologie, la Silicone Valley de l’Inde.
Nous envisageons de bourrer les valises de poches de dialyse et de prendre le train pour rayonner dans l’Inde du sud et visiter ces endroits magiques. Il faudrait quand même ne pas trop trainer car de Chennai à Galle, le port au sud du Sri Lanka où je compte laisser mon bateau il y a encore environ 500 miles soit une semaine de mer et je ne voudrais pas rentrer sur Paris après le 15 mars.
Ce matin nous avons eu des visites. En début de matinée, quelques grands dauphins sont venus jouer dans l’étrave puis vers 10 heures c’est un troupeau de petites baleines qui est passé à environ 200 mètres, c’est les premières que j’aperçois depuis les côtes du Maroc. Ensuite à nouveau des grands dauphins. La mer est étonnamment peuplée ici, quand Jacky jette la pêche à l’eau, il ne se passe pas 5 minutes avant qu’un poisson s’accroche à l’hameçon et nous avons toujours ces petits thons qui jouent à l’avant du bateau. Enfin vers midi, nous apercevons à quelques centaines de mètres un grand objet jaune, cela ressemble à un canot de survie, je détourne le bateau pour nous approcher. En fait c’est une énorme bouée métallique à la dérive. C’est très dangereux mais que faire, je note sur mon livre de bord la position à tout hasard. Elle fait bien deux mètres de diamètre et doit peser quelques centaines de kilos, voir quelques tonnes.
La grosse bêtise ! Hier midi, Jacky a prononcé par inadvertance le mot terrible qu’il ne faut jamais prononcer sur un bateau et pour couronner le tout, hier soir c’est moi-même qui ai commis cette horrible bévue. Vous savez, c’est le mot qui désigne la bête aux longues oreilles, je n’ose même pas l’écrire, c’est le signe de l’année chinoise qui vient de commencer. Je ne suis pas superstitieux mais je dois bien reconnaître que chaque fois que cela s’est produit il est subvenu d’énormes catastrophes à bord. Nous avons immédiatement consulté mon ami Pierre-Yves, moniteur de voile aux Glénan et spécialiste de ce genre de problèmes. Il n’y a semble t il rien à faire qu’à attendre que la catastrophe nous tombe sur la tête. Néanmoins, sur ses conseils, nous avons effectué ce midi la manœuvre qui conjure le mauvais sort lorsque l’on change le nom d’un bateau. Cela ne servira peut être à rien, mais sait on jamais, cela ne mange pas de pain. La manœuvre consiste à couper trois fois la queue du serpent en tirant à chaque fois un coup de canon. Après déjeuner nous avons donc remplis nos verres de vin rouge, et avons fait faire demi-tour au bateau pour qu’il coupe 3 fois son sillage. A chaque fois nous avons crié très fort « Pan ! » et avons bu un canon. Espérons que cela suffira à enrayer les catastrophes.
Quelle journée, nous n’avons pas eu du tout de vent aujourd’hui, ou plus exactement un vent venant pile de l’arrière et dont la vitesse est exactement celle du bateau. Du coup nous ne ressentons pas de vent. La grand voile bat, le spi que j’avais hissé ce matin drape le mat et les haubans, j’ai fini par descendre la chaussette. Nous avançons au moteur, à 1200 tours il nous propulse à 4,5 nœuds. A cette vitesse nous devrions être à Chennai vendredi soir.
Nous avons fait 103 miles ces dernières 24 heures et il nous reste 368 miles pour arriver au Madras Royal Yacht Club de Chennai.
A bientôt
Jean Louis
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Nos deux petits thons nous ont fournis trois repas. Jacky en a découpé un en rondelles, avant-hier nous en avons mangé la moitié avec du riz. Nous avons grillé à la poêle ces steaks de thon, nous avons ajouté une sorte de sauce bolognaise acheté aux Galápagos et mis dessus un peu d’origan, c’était divin. Jacky avait prélevé uniquement le dos de l’autre thon et mis à macérer dans de l’huile et des herbes. Nous l’avons mangé juste poêlé hier midi. Ce midi il nous reste encore un repas de steak de thon et un sachet de bolognaise des Galápagos. Moi j’adore le poisson mais en petite quantité, en manger tous les jours va finir par m’indisposer, pourtant ce matin un nouveau thon est monté à bord, il fait le double de taille des précédents.
J’ai demandé à Jacky s’il ne pouvait pas essayer de pêcher un rôti de porc, un gigot ou tout simplement une bavette, mais non, il paraît qu’il n’a pas le matériel.
Nous sommes ce soir à mis parcourt entre les îles Andaman et l’Inde continentale.
L’Inde est un très grand pays, peuplé d’environ 1,2 milliard d’habitant, c’est plus du sixième de la population mondiale, au deuxième rang derrière la Chine. Le taux de mortalité infantile est ici de 61 pour mille et le taux d’alphabétisation moyen est de 64% mais de 76% pour les hommes contre 52% pour les femmes. L’espérance de vie moyenne est de 64 ans. C’est la religion Hindou qui est majoritaire dans le pays (80%). L’hindi est la langue officielle mais on y compte près de 200 langues parlées. Le revenu par habitant n’est que d’environ 550 € par an. L’unité monétaire est la Roupie Indienne, en ce moment un euro correspond à environ 61 roupies.
L’Inde du sud est composée de plusieurs états. Le Tamil Nadu ayant pour capitale Chennai, est l’endroit où nous allons atterrir. Cet état occupe le sud est de l’Inde du sud, il est connu pour ses temples magnifiques et ses réserves dans lesquelles on peut admirer de magnifiques tigres du Bengale. Au sud de Chennai se trouve la fameuse ville de Pondichéry, ancienne colonie Française, rien que le nom m’a toujours fait rêver. L’état frontalier qui occupe tout le sud ouest de l’Inde du sud s’appel le Kerala, c’est dans celui-ci que se trouvent la ville cosmopolite de Cochin (Kochi), sur la côte de Malabar bordée par la mer des Laccadives (Maldives), un endroit particulier de la mer Arabique. Au nord de ces deux états se trouve le Karnataka, avec sa capitale Bangalore, haut lieu de la haute technologie, la Silicone Valley de l’Inde.
Nous envisageons de bourrer les valises de poches de dialyse et de prendre le train pour rayonner dans l’Inde du sud et visiter ces endroits magiques. Il faudrait quand même ne pas trop trainer car de Chennai à Galle, le port au sud du Sri Lanka où je compte laisser mon bateau il y a encore environ 500 miles soit une semaine de mer et je ne voudrais pas rentrer sur Paris après le 15 mars.
Ce matin nous avons eu des visites. En début de matinée, quelques grands dauphins sont venus jouer dans l’étrave puis vers 10 heures c’est un troupeau de petites baleines qui est passé à environ 200 mètres, c’est les premières que j’aperçois depuis les côtes du Maroc. Ensuite à nouveau des grands dauphins. La mer est étonnamment peuplée ici, quand Jacky jette la pêche à l’eau, il ne se passe pas 5 minutes avant qu’un poisson s’accroche à l’hameçon et nous avons toujours ces petits thons qui jouent à l’avant du bateau. Enfin vers midi, nous apercevons à quelques centaines de mètres un grand objet jaune, cela ressemble à un canot de survie, je détourne le bateau pour nous approcher. En fait c’est une énorme bouée métallique à la dérive. C’est très dangereux mais que faire, je note sur mon livre de bord la position à tout hasard. Elle fait bien deux mètres de diamètre et doit peser quelques centaines de kilos, voir quelques tonnes.
La grosse bêtise ! Hier midi, Jacky a prononcé par inadvertance le mot terrible qu’il ne faut jamais prononcer sur un bateau et pour couronner le tout, hier soir c’est moi-même qui ai commis cette horrible bévue. Vous savez, c’est le mot qui désigne la bête aux longues oreilles, je n’ose même pas l’écrire, c’est le signe de l’année chinoise qui vient de commencer. Je ne suis pas superstitieux mais je dois bien reconnaître que chaque fois que cela s’est produit il est subvenu d’énormes catastrophes à bord. Nous avons immédiatement consulté mon ami Pierre-Yves, moniteur de voile aux Glénan et spécialiste de ce genre de problèmes. Il n’y a semble t il rien à faire qu’à attendre que la catastrophe nous tombe sur la tête. Néanmoins, sur ses conseils, nous avons effectué ce midi la manœuvre qui conjure le mauvais sort lorsque l’on change le nom d’un bateau. Cela ne servira peut être à rien, mais sait on jamais, cela ne mange pas de pain. La manœuvre consiste à couper trois fois la queue du serpent en tirant à chaque fois un coup de canon. Après déjeuner nous avons donc remplis nos verres de vin rouge, et avons fait faire demi-tour au bateau pour qu’il coupe 3 fois son sillage. A chaque fois nous avons crié très fort « Pan ! » et avons bu un canon. Espérons que cela suffira à enrayer les catastrophes.
Quelle journée, nous n’avons pas eu du tout de vent aujourd’hui, ou plus exactement un vent venant pile de l’arrière et dont la vitesse est exactement celle du bateau. Du coup nous ne ressentons pas de vent. La grand voile bat, le spi que j’avais hissé ce matin drape le mat et les haubans, j’ai fini par descendre la chaussette. Nous avançons au moteur, à 1200 tours il nous propulse à 4,5 nœuds. A cette vitesse nous devrions être à Chennai vendredi soir.
Nous avons fait 103 miles ces dernières 24 heures et il nous reste 368 miles pour arriver au Madras Royal Yacht Club de Chennai.
A bientôt
Jean Louis
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"Bonjour Amiral. Pouvez-vous donner quelques directives pour que l’équipe restée au sol mette la carte à jour ? Ca facilitera la poursuite. Cordialement. GD Salutations à l’équipage" Envoyé par GD le 22-02-2011 à 18:06
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"bravo pour la belle peche j’ai louise demeestere ma petite fille qui est en INDEelle y va regulierementedouard est en plein désert pour le 4Ltrophy iest parti de paris le 17 FEVRIERet reviens le 28 tout vabien equipage 187 amaury pars à HONGVONG 6 MOIS faire un stage pour son école d’ angers moi toujours tourcoing le weeqend dernier paris avec ma fille sous la pluie teatre avec ar diti la vérité qiu pleine de mensonges tres bien jouée ensuite tres bon repas a la coupole quartier monparnasse le lundi dialyse potassium trés elevé lj’adore PARIS de temps en temps bonne contiuation en INDE amitiées roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 22-02-2011 à 22:35
Incroyable ! Un petit mot de rien du tout prononcé par inadvertance et c’est l’effet papillon, petite action grande conséquence comme dit Bénabar. Nous avons eu beau essayer de conjurer le sort en coupant trois fois la queue du serpent, rien n’y a fait, il a fallu payer cash.
Voici les faits : Avant-hier midi, Jacky prononce par mégarde le mot maudit, celui qui désigne la bête aux grandes oreilles et qu’il ne faut jamais prononcer sur un bateau sous peine de catastrophe imminente. Le soir même j’en remets une couche. Avant-hier soir il commence à ressentir une douleur sous le genou droit, au dessus de la cicatrice d’une éraflure qu’il s’est fait en remontant de l’annexe dans le bateau lorsque nous étions à Koh Phi Phi. Aujourd’hui la blessure est belle et totalement cicatrisée. Après une nuit difficile, il se réveil hier matin avec un peu plus de douleurs et la jambe un peu gonflée. En fin de matinée, il marche difficilement et le mollet commence à enfler. Nous faisons un meeting et décidons de demander conseil à mon ami Pierre-Yves qui est Néphrologue, spécialiste de dialyse péritonéale et chef de bord à la fameuse école des Glénan. Si quelqu’un peut gérer ce problème, c’est bien lui.
Il est midi ici, 7h30 en France, un peu tôt pour l’appeler. Nous attendons 13 heures, mais son portable ne répond pas. A 14 heures, je décide de lui faire un mail pour lui décrire notre problème. A 15 heures, après la dialyse et la sieste, je découvre sa réponse, il demande des précisions, si Jacky a de la température ainsi qu’une photo des jambes. Je lui envoie le tout et nous attendons, Jacky a un peu de fièvre, 38 degrés.
C’est la matinée en France, il est en consultation. A 17 h Jacky me dit qu’il a froid alors qu’il fait 30 degrés et il passe un pantalon et un polo. Je lui demande de prendre sa température, 39°. J’appel Pierre-Yves au téléphone, il vient de terminer ses consultations. Il n’est pas habitué aux diagnostics à distance mais pense tout de même qu’il y a deux possibilités, soit un abcès mais ce qui est étonnant c’est qu’il n’y a pas de rougeur, soit une phlébite mais alors pourquoi la fièvre ? Il me fait faire une manip, Jacky allongé je dois lui lever la jambe pour voir si cela fait mal. J’ai une grosse boîte d’antibiotiques mais ce sont essentiellement des remèdes en cas de péritonite. J’ai quand même un antibiotique à large spectre, de l’amoxiciline. Pierre-Yves décide de lui en administrer 3 grammes par jour.
Quelques temps après, je reçois un mail de Pierre-Yves, il a contacté le CCMM de Toulouse, le Centre de Consultation Médicale Maritime. C’est une structure composée de neuf docteurs urgentistes qui dépend du SAMU de Toulouse. Leur métier est de faire des diagnostics à distance pour tous les marins Français autour du monde, marine marchande, pêcheurs mais également plaisanciers. Vers 19 heures nous sommes appelés par le Docteur Girardi, la Doctoresse plus exactement. Très sympa, elle passe une demi heure au téléphone avec Jacky pour confirmer le diagnostique de Pierre-Yves. Que ce soit un abcès ou une phlébite, elle estime la situation assez sérieuse pour organiser une opération lourde de « rescue » et elle contact le CROSS, les pompiers de la mer pour prendre l’opération en main.
Vers 20 heures, le téléphone sonne à nouveau, c’est le CROSS Gris nez. C’est le Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage je crois. Ils prennent nos coordonnées, latitude, longitude, cap et vitesse et vont voir somment envoyer quelqu’un. Ils rappellent une heure plus tard, il n’y a aucun bateau Français ni de l’Otan sur zone, il va falloir qu’ils fassent appel aux pays limitrophes.
Nous sommes à ce moment à 350 milles de Madras, en plein milieu du golfe du Bengale, à encore 4 jours de mer du premier hôpital.
Antibiotiques et doliprane, Jacky va un peu mieux, la fièvre est tombée et nous allons nous coucher rassurés. A une heure et demie du matin le téléphone sonne, c’est un médecin Indien. Il veut que Jacky raconte ce qu’il a mais nous n’avons pas les mots, la conversation est difficile. Il fini par dire « I am coming ». Puis à 6 heures du matin ce sont les Coast Guard qui appellent, il faut donner notre position, notre cap et notre vitesse. A 7 heures, puis à 8h30, à nouveau les Coast Guard, à chaque fois il faut redonner les mêmes informations.
Ce matin Jacky n’a pas de fièvre mais sa jambe est enflée jusqu’au pied et elle est entrain de changer de couleur, de devenir rouge.
Ici nous sommes en Inde et tout est compliqué, j’imagine que pour envoyer un bateau des Coast Guard il faut remplir une tonne de paperasse. Toutes les deux à trois heures, le téléphone sonne, ce sont les Coast Guard qui me demandent à chaque fois notre position, notre cap et notre vitesse. Ce n’est que vers 13 heures que j’arrive à avoir une heure estimée d’arrivée sur zone. Ils pensent arriver vers ….. 20h30 ! Ils n’ont pas dû partir très tôt ou bien ils viennent à la rame. Nous ne sommes pas sûrs qu’il y ait un médecin à bord, Jacky a posé la question plusieurs fois mais il n’a pas pu obtenir une réponse claire. Ils ont une « infirmerie » à bord. Quelle est la taille de leur bateau, nous ne savons pas non plus.
Jacky a préparé sa valise ainsi qu’un sac à dos. Il a pris quelques livres pour passer le temps. Nous ne savons absolument pas quel va être son sort, va-t-il être soigné à bord ? Va-t-il être emporté à l’hôpital de Madras ? Va-t-il être rapatrié en France ?
Je veux en tout cas remercier très vivement et féliciter pour leur efficacité le CCMM et le CROSS. Quel professionnalisme !
Pour ce soir j’ai préparé un petit repas de fin de croisière, patates à l’huile, escargots de bourgogne. Je les avais achetés à Tahiti afin les avoir en réserve pour une grande occasion.
Nous sommes sous spi depuis ce matin, le vent ne souffle qu’à une dizaine de nœuds mais il est plein travers et la mer est plate, nous filons entre 6 et 7 nœuds, c’est un régal. Aujourd’hui nous avons parcourus 118 miles et ce soir nous ne sommes plus qu’à 240 miles de Madras que j’espère atteindre vendredi matin. En fait je devrais écrire Chennai mais tout le monde continue à appeler cette ville Madras. C’est comme Bombay, tout le monde connaît la ville de Bombay, hé bien elle ne s’appelle plus comme cela, maintenant on doit dire Mumbai ! Que c’est barbant de changer ainsi le nom des villes.
A demain pour de nouvelles aventures.
Jean Louis
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Incroyable ! Un petit mot de rien du tout prononcé par inadvertance et c’est l’effet papillon, petite action grande conséquence comme dit Bénabar. Nous avons eu beau essayer de conjurer le sort en coupant trois fois la queue du serpent, rien n’y a fait, il a fallu payer cash.
Voici les faits : Avant-hier midi, Jacky prononce par mégarde le mot maudit, celui qui désigne la bête aux grandes oreilles et qu’il ne faut jamais prononcer sur un bateau sous peine de catastrophe imminente. Le soir même j’en remets une couche. Avant-hier soir il commence à ressentir une douleur sous le genou droit, au dessus de la cicatrice d’une éraflure qu’il s’est fait en remontant de l’annexe dans le bateau lorsque nous étions à Koh Phi Phi. Aujourd’hui la blessure est belle et totalement cicatrisée. Après une nuit difficile, il se réveil hier matin avec un peu plus de douleurs et la jambe un peu gonflée. En fin de matinée, il marche difficilement et le mollet commence à enfler. Nous faisons un meeting et décidons de demander conseil à mon ami Pierre-Yves qui est Néphrologue, spécialiste de dialyse péritonéale et chef de bord à la fameuse école des Glénan. Si quelqu’un peut gérer ce problème, c’est bien lui.
Il est midi ici, 7h30 en France, un peu tôt pour l’appeler. Nous attendons 13 heures, mais son portable ne répond pas. A 14 heures, je décide de lui faire un mail pour lui décrire notre problème. A 15 heures, après la dialyse et la sieste, je découvre sa réponse, il demande des précisions, si Jacky a de la température ainsi qu’une photo des jambes. Je lui envoie le tout et nous attendons, Jacky a un peu de fièvre, 38 degrés.
C’est la matinée en France, il est en consultation. A 17 h Jacky me dit qu’il a froid alors qu’il fait 30 degrés et il passe un pantalon et un polo. Je lui demande de prendre sa température, 39°. J’appel Pierre-Yves au téléphone, il vient de terminer ses consultations. Il n’est pas habitué aux diagnostics à distance mais pense tout de même qu’il y a deux possibilités, soit un abcès mais ce qui est étonnant c’est qu’il n’y a pas de rougeur, soit une phlébite mais alors pourquoi la fièvre ? Il me fait faire une manip, Jacky allongé je dois lui lever la jambe pour voir si cela fait mal. J’ai une grosse boîte d’antibiotiques mais ce sont essentiellement des remèdes en cas de péritonite. J’ai quand même un antibiotique à large spectre, de l’amoxiciline. Pierre-Yves décide de lui en administrer 3 grammes par jour.
Quelques temps après, je reçois un mail de Pierre-Yves, il a contacté le CCMM de Toulouse, le Centre de Consultation Médicale Maritime. C’est une structure composée de neuf docteurs urgentistes qui dépend du SAMU de Toulouse. Leur métier est de faire des diagnostics à distance pour tous les marins Français autour du monde, marine marchande, pêcheurs mais également plaisanciers. Vers 19 heures nous sommes appelés par le Docteur Girardi, la Doctoresse plus exactement. Très sympa, elle passe une demi heure au téléphone avec Jacky pour confirmer le diagnostique de Pierre-Yves. Que ce soit un abcès ou une phlébite, elle estime la situation assez sérieuse pour organiser une opération lourde de « rescue » et elle contact le CROSS, les pompiers de la mer pour prendre l’opération en main.
Vers 20 heures, le téléphone sonne à nouveau, c’est le CROSS Gris nez. C’est le Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage je crois. Ils prennent nos coordonnées, latitude, longitude, cap et vitesse et vont voir somment envoyer quelqu’un. Ils rappellent une heure plus tard, il n’y a aucun bateau Français ni de l’Otan sur zone, il va falloir qu’ils fassent appel aux pays limitrophes.
Nous sommes à ce moment à 350 milles de Madras, en plein milieu du golfe du Bengale, à encore 4 jours de mer du premier hôpital.
Antibiotiques et doliprane, Jacky va un peu mieux, la fièvre est tombée et nous allons nous coucher rassurés. A une heure et demie du matin le téléphone sonne, c’est un médecin Indien. Il veut que Jacky raconte ce qu’il a mais nous n’avons pas les mots, la conversation est difficile. Il fini par dire « I am coming ». Puis à 6 heures du matin ce sont les Coast Guard qui appellent, il faut donner notre position, notre cap et notre vitesse. A 7 heures, puis à 8h30, à nouveau les Coast Guard, à chaque fois il faut redonner les mêmes informations.
Ce matin Jacky n’a pas de fièvre mais sa jambe est enflée jusqu’au pied et elle est entrain de changer de couleur, de devenir rouge.
Ici nous sommes en Inde et tout est compliqué, j’imagine que pour envoyer un bateau des Coast Guard il faut remplir une tonne de paperasse. Toutes les deux à trois heures, le téléphone sonne, ce sont les Coast Guard qui me demandent à chaque fois notre position, notre cap et notre vitesse. Ce n’est que vers 13 heures que j’arrive à avoir une heure estimée d’arrivée sur zone. Ils pensent arriver vers ….. 20h30 ! Ils n’ont pas dû partir très tôt ou bien ils viennent à la rame. Nous ne sommes pas sûrs qu’il y ait un médecin à bord, Jacky a posé la question plusieurs fois mais il n’a pas pu obtenir une réponse claire. Ils ont une « infirmerie » à bord. Quelle est la taille de leur bateau, nous ne savons pas non plus.
Jacky a préparé sa valise ainsi qu’un sac à dos. Il a pris quelques livres pour passer le temps. Nous ne savons absolument pas quel va être son sort, va-t-il être soigné à bord ? Va-t-il être emporté à l’hôpital de Madras ? Va-t-il être rapatrié en France ?
Je veux en tout cas remercier très vivement et féliciter pour leur efficacité le CCMM et le CROSS. Quel professionnalisme !
Pour ce soir j’ai préparé un petit repas de fin de croisière, patates à l’huile, escargots de bourgogne. Je les avais achetés à Tahiti afin les avoir en réserve pour une grande occasion.
Nous sommes sous spi depuis ce matin, le vent ne souffle qu’à une dizaine de nœuds mais il est plein travers et la mer est plate, nous filons entre 6 et 7 nœuds, c’est un régal. Aujourd’hui nous avons parcourus 118 miles et ce soir nous ne sommes plus qu’à 240 miles de Madras que j’espère atteindre vendredi matin. En fait je devrais écrire Chennai mais tout le monde continue à appeler cette ville Madras. C’est comme Bombay, tout le monde connaît la ville de Bombay, hé bien elle ne s’appelle plus comme cela, maintenant on doit dire Mumbai ! Que c’est barbant de changer ainsi le nom des villes.
A demain pour de nouvelles aventures.
Jean Louis
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"Bon courage à vous, je vous souhaite que tout se passe bien et que Jacky se rétablisse au plus vite. Amicalement Paparazzi.
PS: désolé d’avoir encore raté votre coup de fil qui m’a bien fait plaisir." Envoyé par Paparazzi le 23-02-2011 à 01:20
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"Bonjour Amiral. Merci pour la mise à jour de la carte.On croise les doigts pour la santé du mousse.Cordialement GD" Envoyé par GD le 23-02-2011 à 16:15
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"desolée pour jackyil doit avoir la volonté de son péretout ira bien pas de panique je pense bien à vous deux je prie la vierge de LOURDESen qui j’ai toute confiance mais c’est dur de souffrir courage j’espére avoir des nouvelles demain ilest 22heures je n’ai pas ouvert monordi avant beaucause la dialyse toute mon affection à vous deux roselyned" Envoyé par roselynedemeestered le 23-02-2011 à 22:10
Wed, 23 Feb 2011 13:30:00 GMT - Evacuation sanitaire en haute mer 82° 05’E 12° 54’N
Wed, 23 Feb 2011 13:30:00 GMT - Evacuation sanitaire en haute mer 82° 05’E 12° 54’N
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Il est 19h15 hier soir, je monte dans le cockpit nos deux assiettes avec pommes de terres à l’huile et escargots de Bourgogne sous le cri d’admiration de Jacky quand la VHF crépite. Ce sont nos Coast Guard qui arrivent en vue du bateau. Ils sont à 8 miles et seront là dans 10 minutes environ. Ils ont une heure d’avance et nous aurions préféré qu’ils nous laissent déguster ensemble ce merveilleux repas. Il faut maintenant avaler à toute vitesse car ce qui est pris est pris.
Ils nous ordonnent maintenant de stopper Harmattan et de baisser toutes les voiles. La mer qui était plate jusqu’à présent a commencée à se former depuis quelques heures et le bateau danse violemment dans tous les sens, c’est très inconfortable.
Le navire de « Rescue » est une frégate rapide de 130 mètres de long ! Je n’en reviens pas, tout cela pour mon Jacky. C’est vraiment quelqu’un de très important. Dommage, il fait nuit, je ne la voie pas bien et les photos que j’ai tenté sont inexploitables. Ils mettent une chaloupe à la mer, en fait c’est plus exactement un très gros semi rigide et ils arrivent à 7 sur Harmattan.
L’accostage est très délicat car la mer est devenue assez formée. J’ai mis des pare battages sur tribord et je leur demande donc de se présenter sur « starboard ». Nous attrapons les amarres, et je récupère tant bien que mal les hommes qui un a un essayent de monter à bord. C’est impressionnant, leur bateau est par moment très bas par rapport à nous, par moment au dessus de nous et par moment jeté violement contre Harmattan. Deux « sauveurs » sont restés dans le canot, l’un d’entre eux ne tarde pas à avoir le mal de mer et à vomir à répétition en poussant des cris effroyables.
Pendant ce temps, le docteur s’est déjà installé dans le carré et il examine Jacky pendant que je suis moi-même interviewé dans le cockpit. Je ne sais pas si c’est un journaliste mais il se comporte de la même façon, il me pose plein de questions sur mon voyage, sait que je suis dialysé et prends plein de photos. Nous comprenons assez rapidement qu’ils veulent emmener Jacky mais ce qui les gènes c’est de me laisser seul à bord sans assistance. Nous devons leur répéter de nombreuses fois qu’il n’y a aucun problème, que j’ai l’habitude de voyager seul sur mon bateau, ils ont du mal à l’entendre et reposent sans cesse la question.
Ils sont en liaison permanent avec leur commandant resté sur la frégate et finalement prennent la décision de rédiger une lettre qu’ils me font signer pour les dégager de toutes responsabilités. Ils finissent par repartir en emmenant mon copain Jacky, l’embarquement est très délicat. Ca y est, je me retrouve seul à bord, il est 21 heures.
Je dois maintenant rétablir dare-dare la voilure pour stabiliser le bateau puis le remettre en ordre. C’est du boulot et lorsque j’ai fini j’ai pris une bonne suée mais je suis content d’être à nouveau en marche. La VHF crépite, ils me demandent mon « ETA », mon « Estimated Time of Arrival ». Jeudi soir ou vendredi matin. Ouf, cela va enfin s’arrêter, depuis 24 heures le téléphone satellite sonne en permanence et parfois pendant que l’un d’entre eux me parle au téléphone un autre essaye de me contacter par VHF. C’est usant.
Je me retrouve seul à bord et je me délecte de cette tranquillité retrouvée. Que c’est bon. Jacky est entre de bonnes mains et moi je peux reprendre ma vie de coureur d’océan solitaire. J’aime vraiment cela. Seul avec mon bateau c’est vraiment ce qui me va le mieux. J’adore naviguer avec Jacky, nous avons navigués tellement souvent ensemble, nous nous connaissons parfaitement et nous entendons si bien mais naviguer à deux provoque quand même des contraintes. C’est comme lorsque l’on reçoit de très bons amis, si ils sont à la maison depuis un mois, on est content lorsqu’ils repartent de retrouver son train-train quotidien. Par exemple si le soir je n’ai envie de dîner que d’une pomme, si Jacky est là nous allons faire un vrai repas.
Ce qui va être dur pour Jacky, ce sont les repas justement. La cuisine Indienne est très particulière, très épicée et on a du mal à apprécier. En plus pas de bière, pas de vin et de l’eau chaude. Jacky comme moi, si nous devons boire de l’eau, il faut quelle soit fraîche. Dans un restaurant, un serveur nous apporte une bouteille d’eau « à boire » qui doit être dans les 35 degrés. Jacky l’attrape vivement et dit « May i have fraîche water ? », le serveur le regarde, un peu outré et réponds « It is fresh water, Sir ». S’en suit un échange de mot un peu rude avant que le serveur comprenne et dise « You want chill water, Sir ». En effet « fresh water » c’est de l’eau douce en opposition à « sea water », l’eau de mer. Maintenant Jacky a le bon mot, reste à savoir si à l’hôpital ils auront l’eau qui correspond au mot.
La règlementation sur l’alcool en Inde est extrêmement stricte. Comme je l’ai déjà précisé, rare sont les restaurant où l’on peut commander autre chose que de l’eau à température ambiante. Aux îles Andaman, on ne pouvait acheter de l’alcool, bière, vin, spiritueux, que dans un endroit de la ville, une sorte de blockhaus avec une fenêtre munie de barreaux, genre l’armurerie à la caserne. Ce n’est pas ouvert tous les jours et fermé un grand nombre de jours « sensibles » (veille de fête). Le préposé sert à travers les barreaux une foule qui se presse et se bouscule pour avoir « sa dose », souvent un flacon d’alcool fort. On repart ensuite en cachant son flacon dans un tissu comme au temps de la prohibition.
18h30, le téléphone satellite sonne, c’est enfin Jacky. Il me raconte son périple. Arrivé sur le navire des Coast Guard il est accueilli par le pacha. C’est un très grand bateau, 100 hommes d’équipage, de nombreux officiers. Il est conduit immédiatement à « l’infirmerie », en fait un vrai bloc opératoire. Piqures, perfusion, trois flacons d’antibiotique, il se réveil ce matin beaucoup plus en forme, l’état de sa jambe s’est déjà énormément améliorée. Ce matin petit déjeuner café et toast et ce midi riz et poulet, c’est très acceptable.
A l’arrivé au port vers 13h30, il y a un comité d’accueil. Police, immigration … le grand jeu. Une ambulance l’attend et roule pendant une heure toutes sirènes hurlantes (ils adorent cela ici) pour l’emmener à l’hôpital RAMACHANDRA à Madras où une jolie infirmière (me dit- il) l’attend avec un fauteuil roulant. Il est aux urgences et c’est maintenant un défilé de médecins, à chacun il doit raconter son histoire complète.
Nous sommes confiants et pensons qu’il ne pourrait rester hospitalisé que quelques jours. Nous pourrions alors poursuivre ensemble jusqu’au Sri Lanka.
La nuit dernière et aujourd’hui beaucoup de vent et la mer qui va avec. J’ai parcourut 127 miles, du coup je ne suis plus qu’à 100 miles tout rond de Madras où j’espère arriver demain en début d’après midi.
A bientôt
Jean Louis
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Il est 19h15 hier soir, je monte dans le cockpit nos deux assiettes avec pommes de terres à l’huile et escargots de Bourgogne sous le cri d’admiration de Jacky quand la VHF crépite. Ce sont nos Coast Guard qui arrivent en vue du bateau. Ils sont à 8 miles et seront là dans 10 minutes environ. Ils ont une heure d’avance et nous aurions préféré qu’ils nous laissent déguster ensemble ce merveilleux repas. Il faut maintenant avaler à toute vitesse car ce qui est pris est pris.
Ils nous ordonnent maintenant de stopper Harmattan et de baisser toutes les voiles. La mer qui était plate jusqu’à présent a commencée à se former depuis quelques heures et le bateau danse violemment dans tous les sens, c’est très inconfortable.
Le navire de « Rescue » est une frégate rapide de 130 mètres de long ! Je n’en reviens pas, tout cela pour mon Jacky. C’est vraiment quelqu’un de très important. Dommage, il fait nuit, je ne la voie pas bien et les photos que j’ai tenté sont inexploitables. Ils mettent une chaloupe à la mer, en fait c’est plus exactement un très gros semi rigide et ils arrivent à 7 sur Harmattan.
L’accostage est très délicat car la mer est devenue assez formée. J’ai mis des pare battages sur tribord et je leur demande donc de se présenter sur « starboard ». Nous attrapons les amarres, et je récupère tant bien que mal les hommes qui un a un essayent de monter à bord. C’est impressionnant, leur bateau est par moment très bas par rapport à nous, par moment au dessus de nous et par moment jeté violement contre Harmattan. Deux « sauveurs » sont restés dans le canot, l’un d’entre eux ne tarde pas à avoir le mal de mer et à vomir à répétition en poussant des cris effroyables.
Pendant ce temps, le docteur s’est déjà installé dans le carré et il examine Jacky pendant que je suis moi-même interviewé dans le cockpit. Je ne sais pas si c’est un journaliste mais il se comporte de la même façon, il me pose plein de questions sur mon voyage, sait que je suis dialysé et prends plein de photos. Nous comprenons assez rapidement qu’ils veulent emmener Jacky mais ce qui les gènes c’est de me laisser seul à bord sans assistance. Nous devons leur répéter de nombreuses fois qu’il n’y a aucun problème, que j’ai l’habitude de voyager seul sur mon bateau, ils ont du mal à l’entendre et reposent sans cesse la question.
Ils sont en liaison permanent avec leur commandant resté sur la frégate et finalement prennent la décision de rédiger une lettre qu’ils me font signer pour les dégager de toutes responsabilités. Ils finissent par repartir en emmenant mon copain Jacky, l’embarquement est très délicat. Ca y est, je me retrouve seul à bord, il est 21 heures.
Je dois maintenant rétablir dare-dare la voilure pour stabiliser le bateau puis le remettre en ordre. C’est du boulot et lorsque j’ai fini j’ai pris une bonne suée mais je suis content d’être à nouveau en marche. La VHF crépite, ils me demandent mon « ETA », mon « Estimated Time of Arrival ». Jeudi soir ou vendredi matin. Ouf, cela va enfin s’arrêter, depuis 24 heures le téléphone satellite sonne en permanence et parfois pendant que l’un d’entre eux me parle au téléphone un autre essaye de me contacter par VHF. C’est usant.
Je me retrouve seul à bord et je me délecte de cette tranquillité retrouvée. Que c’est bon. Jacky est entre de bonnes mains et moi je peux reprendre ma vie de coureur d’océan solitaire. J’aime vraiment cela. Seul avec mon bateau c’est vraiment ce qui me va le mieux. J’adore naviguer avec Jacky, nous avons navigués tellement souvent ensemble, nous nous connaissons parfaitement et nous entendons si bien mais naviguer à deux provoque quand même des contraintes. C’est comme lorsque l’on reçoit de très bons amis, si ils sont à la maison depuis un mois, on est content lorsqu’ils repartent de retrouver son train-train quotidien. Par exemple si le soir je n’ai envie de dîner que d’une pomme, si Jacky est là nous allons faire un vrai repas.
Ce qui va être dur pour Jacky, ce sont les repas justement. La cuisine Indienne est très particulière, très épicée et on a du mal à apprécier. En plus pas de bière, pas de vin et de l’eau chaude. Jacky comme moi, si nous devons boire de l’eau, il faut quelle soit fraîche. Dans un restaurant, un serveur nous apporte une bouteille d’eau « à boire » qui doit être dans les 35 degrés. Jacky l’attrape vivement et dit « May i have fraîche water ? », le serveur le regarde, un peu outré et réponds « It is fresh water, Sir ». S’en suit un échange de mot un peu rude avant que le serveur comprenne et dise « You want chill water, Sir ». En effet « fresh water » c’est de l’eau douce en opposition à « sea water », l’eau de mer. Maintenant Jacky a le bon mot, reste à savoir si à l’hôpital ils auront l’eau qui correspond au mot.
La règlementation sur l’alcool en Inde est extrêmement stricte. Comme je l’ai déjà précisé, rare sont les restaurant où l’on peut commander autre chose que de l’eau à température ambiante. Aux îles Andaman, on ne pouvait acheter de l’alcool, bière, vin, spiritueux, que dans un endroit de la ville, une sorte de blockhaus avec une fenêtre munie de barreaux, genre l’armurerie à la caserne. Ce n’est pas ouvert tous les jours et fermé un grand nombre de jours « sensibles » (veille de fête). Le préposé sert à travers les barreaux une foule qui se presse et se bouscule pour avoir « sa dose », souvent un flacon d’alcool fort. On repart ensuite en cachant son flacon dans un tissu comme au temps de la prohibition.
18h30, le téléphone satellite sonne, c’est enfin Jacky. Il me raconte son périple. Arrivé sur le navire des Coast Guard il est accueilli par le pacha. C’est un très grand bateau, 100 hommes d’équipage, de nombreux officiers. Il est conduit immédiatement à « l’infirmerie », en fait un vrai bloc opératoire. Piqures, perfusion, trois flacons d’antibiotique, il se réveil ce matin beaucoup plus en forme, l’état de sa jambe s’est déjà énormément améliorée. Ce matin petit déjeuner café et toast et ce midi riz et poulet, c’est très acceptable.
A l’arrivé au port vers 13h30, il y a un comité d’accueil. Police, immigration … le grand jeu. Une ambulance l’attend et roule pendant une heure toutes sirènes hurlantes (ils adorent cela ici) pour l’emmener à l’hôpital RAMACHANDRA à Madras où une jolie infirmière (me dit- il) l’attend avec un fauteuil roulant. Il est aux urgences et c’est maintenant un défilé de médecins, à chacun il doit raconter son histoire complète.
Nous sommes confiants et pensons qu’il ne pourrait rester hospitalisé que quelques jours. Nous pourrions alors poursuivre ensemble jusqu’au Sri Lanka.
La nuit dernière et aujourd’hui beaucoup de vent et la mer qui va avec. J’ai parcourut 127 miles, du coup je ne suis plus qu’à 100 miles tout rond de Madras où j’espère arriver demain en début d’après midi.
A bientôt
Jean Louis
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"Super! Content que tout se soit bien passé. J’espère que Jacky pourra rejoindre l’Harmattan et reprendre la route. Amitiés Paparazzi." Envoyé par Paparazzi le 23-02-2011 à 23:49
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"Je me demande quel est le cout d’une telle evacuation?" Envoyé par romi le 24-02-2011 à 15:54
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"bonjour jean louis impressionnant et rassurant cette chaine de secours.Bon vous voila de retour en solitaire,mais jacky qui est un solide gaillard va etre vite remis d’aplomb et pourra rapidement rejoindre le bord.bonne continuation et bon vent noel" Envoyé par morin le 24-02-2011 à 18:23
Thu, 24 Feb 2011 13:30:00 GMT - Arrivée à Madras 80° 19’E 13° 06’N
Thu, 24 Feb 2011 13:30:00 GMT - Arrivée à Madras 80° 19’E 13° 06’N
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hier 19h15, je viens d’envoyer le blog. Normalement je devrais me préparer un repas mais je n’ai pas faim. Je prends une pomme, monte dans le cockpit mais décidément, elle ne me fait même pas envie. Je décide de me coucher sans manger ni boire. Que c’est bon cette liberté, la liberté de sortir des conventions sans ne rien devoir à personne, c’est pour cela que j’aime la solitude.
Ventre vide je passe une excellente nuit. Je ne me lève que 4 ou 5 fois pendant la nuit. Je dors dans le carré, vers 1h30 je dois rentrer le génois qui bat car le vent est tombé et remettre le moteur en marche. Vers 5h je suis réveillé par un comportement anormal du bateau, il est face à la lame. C’est le pilote qui est passé tout seul en « Standby » et le bateau est parti vivre sa vie. Je remets les choses en ordre et je vais fermer le panneau avant qui était ouvert. La couchette avant est trempée.
7h30 ce matin. Réveil par mes amis les Coast Guard à 6h45. Ils me suivent comme le lait sur le feu et cela fait du bien. Ils veulent connaître ma position. Je pense que je vais être attendu à Madras. Je suis en pleine forme. Quand j’arrive dans un port je suis toujours équipé d’un guide qui me décrit le port, les procédures, qui donne les informations précises sur ce que l’on va trouver, le canal VHF, un plan de la marina … Ici rien ! Il n’existe rien sur la côte est de l’Inde. Le guide « Indien Océan Cruising Guide » décrit la côte ouest car c’est par là qu’est passé Rod Heikell pour rentrer en méditerranée, mais rien sur la côte est. Du coup, arriver en solitaire dans un endroit que l’on ne connaît pas et pour lequel on n’a aucune information est un peu stressant. Je vais devoir réagir en live. Je suis à 36 miles de l’entrée du port, je pense arriver vers 15 heures.
8h30 Je viens de finir mon petit déjeuner. J’ai un problème de pain. J’ai acheté du pain de mie aux Andaman, une fabrication locale, sans conservateur. Le pain, soit il sèche et alors il faut l’enfermer, soit il moisi et alors il faut l’aérer. A la fin il sèche et moisi en même temps. Depuis plusieurs jours, il faut avant de manger une tranche enlever toutes les parties moisies. Maintenant il y en a tellement qu’il ne reste plus qu’un tout petit bout à manger. Il est grand temps que je retrouve la civilisation.
J’ai également un problème de gaz. J’ai encore dû changer la bouteille hier. Cela fait trois bouteilles depuis Singapour. Ce sont des bouteilles de 2 kg. En solitaire une bouteille me fait un mois et demie, j’en ai trois, cela me fait une autonomie de 4,5 mois. Très raisonnable. J’avais pensé qu’à deux il faille diviser par deux et qu’une bouteille puisse faire trois semaines. Hé bien non, à deux il faut diviser par 6 !!!! Explications : le matin je ne prends qu’un verre de jus d’orange alors que quand j’ai des invités, il faut chauffer une bouilloire pour faire du café. Le midi, si l’on fait des nouilles, il faut deux fois plus de nouilles donc deux fois plus d’eau donc deux fois plus de gaz. Après c’est encore une bouilloire pour le café que je ne prends que très rarement seul. Le soir lorsque je voyage en solitaire je mange froid, jambon, fromage, pomme. Avec des invités, il faut cuisiner puis ensuite encore un café. Résultat, mes trois petites bouteilles de 2kg ne suffisent plus. J’ai juste devant le grand mât un coffre avec 2 Twini, je pense qu’elles contiennent dans les 6 kg chacune, mais je les ai débarquées lorsque j’ai appris que j’allais être dialysé et que j’ai désarmé le bateau et je n’ai pas pris garde de les remettre à poste avant mon départ de Marseille. Aujourd’hui elles me manquent.
9h J’appel Jacky, il va mieux, sa jambe s’arrange petit à petit. Il est pris en charge comme un chef d’état dans une suite royale, il en est baba. Il a reçu la visite de plus de 20 docteurs ! On va lui fournir du WIFI dans les minutes qui viennent, son moral est au beau fixe. Il a pu me raconter son séjour dans la frégate militaire, tout le monde est au courant de mon tour du monde sous dialyse et il a dû raconter l’histoire de nombreuses fois. Par contre, à la sortie, un officier lui a pris gentiment son appareil photo et à effacé toutes les photos qu’il avait pris sur le bateau.
13h Je viens de déjeuner, j’ai ouvert une boite de tartiflette dans laquelle j’ai ajouté du bacon et un œuf. Un peu copieux, ça calle, mais tellement délicieux. Vaisselle faite, j’ai un peu de temps avant la dialyse. Aujourd’hui j’ai choisi de faire deux dialyses de 4 heures avant de faire la dialyse de la nuit. J’ai fait une dialyse à 10h30, je vais en faire une autre à 14h30 et cela va me permettre d’être tranquille pendant mon arrivée, ne devant faire la prochaine dialyse que vers 18h30. De plus cela me permettra d’être libre toute la journée de demain en faisant une 16 heures au levé.
Je suis maintenant à 12 miles de la côte que je n’aperçois toujours pas. Elle est très basse et en plus il y a une légère brume de chaleur. Par contre je commence à l’apercevoir sur l’écran radar. Mon arrivée est prévue vers 15h20. Il va falloir que j’avance un peu ma dialyse ou bien que je réduise un peu les gaz si je ne veux pas être gêné à l’arrivée.
Les fonds sont remontés brutalement de plus de 3000 m à une centaine de mètre. Mon sondeur est maintenant opérationnel. Cela permet de vérifier les données de la cartographie et du GPS et c’est important près de la côte.
14h Je viens de lancer la dialyse. Je suis à 6 miles de la côte que je ne vois toujours pas, j’arrive tous juste à distinguer deux bateaux à l’ancre. Sur mon radar, il y en a une dizaine.
15h La dialyse est terminée. Pendant celle-ci j’ai affalé les voiles. Ensuite j’ai ferlé les voiles sur les bômes et passé une tenue correcte. Il ne me reste plus qu’à troquer mes charentaises contre une paire de tennis. Je ne suis plus qu’à 2 miles de la côte que je n’aperçois toujours pas. Je vais maintenant contacter le « Port Contrôle ».
16h30 Incroyable ! Je suis bloqué en pleine mer à l’extérieur du port. Je n’en reviens pas. Quel accueil désagréable. Une vedette de police est venue à ma rencontre et m’a interdit d’entrer dans le port. J’ai parlementé pendant une heure et demie mais rien à faire, j’ai fini par jeter l’ancre en pleine mer, à 3 kilomètres de l’entrée du port. Les Coast Guard m’ont téléphoné, pour me demander toujours la même chose, position, cap, vitesse. Je leur ai expliqué ma situation mais j’ai l’impression que cela ne gène personne. C’est kafkaïen, j’ai un tampon sur mon passeport qui m’interdit de me rendre dans un autre pays, mais je ne peux plus rentrer en Inde pour en faire ma sortie officielle ! Pourtant sur la cartographie je vois à l’intérieur du port « Yacht Club » et sur Internet, on parle du Madras Royal Yacht Club. J’ai vraiment l’impression d’être le premier bateau de plaisance à me rendre dans ces parages.
17h30 Le téléphone sonne, ouf, c’est quelqu'un qui parle français. C’est le Consulat qui a entendu parler de mon cas et qui prend contact avec moi. Mon cas les préoccupe me dit il car, bien qu’ayant un visa à entrées multiples, il faudrait au moins deux mois entre deux visites alors que par ailleurs nous ne sommes pas sortis du pays. On est chez Kafka. Il prend tous les renseignements de mon passeport et de mon visa et me laisse son téléphone. Il s’occupe de moi et va me rappeler. Je suis un peu plus rassuré sur mon avenir à moyen terme. Je pense être le premier navigateur à passer par les Andaman puis par Madras.
18h Le Consulat m’appel pour me dire de patienter, que tout le monde au Consulat s’occupe de mon problème. La règlementation vient de changer en Inde mais les douaniers et les officiers d’immigration aux Andaman n’ont pas l’air d’être informés. Je n’ai pas le droit de rentrer en Inde avant deux mois.
18h15 Je rappel le Consulat pour leur dire que sur mon tampon de sortie des Andaman c’est écrit « Domestic » et que le gars nous a bien dit de surtout ne pas aller à l’étranger ainsi. Je crois que je vais passer au moins la nuit ici. Ce n’est pas drôle car le bateau danse d’une façon très inconfortab
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Hier 19h15, je viens d’envoyer le blog. Normalement je devrais me préparer un repas mais je n’ai pas faim. Je prends une pomme, monte dans le cockpit mais décidément, elle ne me fait même pas envie. Je décide de me coucher sans manger ni boire. Que c’est bon cette liberté, la liberté de sortir des conventions sans ne rien devoir à personne, c’est pour cela que j’aime la solitude.
Ventre vide je passe une excellente nuit. Je ne me lève que 4 ou 5 fois pendant la nuit. Je dors dans le carré, vers 1h30 je dois rentrer le génois qui bat car le vent est tombé et remettre le moteur en marche. Vers 5h je suis réveillé par un comportement anormal du bateau, il est face à la lame. C’est le pilote qui est passé tout seul en « Standby » et le bateau est parti vivre sa vie. Je remets les choses en ordre et je vais fermer le panneau avant qui était ouvert. La couchette avant est trempée.
7h30 ce matin. Réveil par mes amis les Coast Guard à 6h45. Ils me suivent comme le lait sur le feu et cela fait du bien. Ils veulent connaître ma position. Je pense que je vais être attendu à Madras. Je suis en pleine forme. Quand j’arrive dans un port je suis toujours équipé d’un guide qui me décrit le port, les procédures, qui donne les informations précises sur ce que l’on va trouver, le canal VHF, un plan de la marina … Ici rien ! Il n’existe rien sur la côte est de l’Inde. Le guide « Indien Océan Cruising Guide » décrit la côte ouest car c’est par là qu’est passé Rod Heikell pour rentrer en méditerranée, mais rien sur la côte est. Du coup, arriver en solitaire dans un endroit que l’on ne connaît pas et pour lequel on n’a aucune information est un peu stressant. Je vais devoir réagir en live. Je suis à 36 miles de l’entrée du port, je pense arriver vers 15 heures.
8h30 Je viens de finir mon petit déjeuner. J’ai un problème de pain. J’ai acheté du pain de mie aux Andaman, une fabrication locale, sans conservateur. Le pain, soit il sèche et alors il faut l’enfermer, soit il moisi et alors il faut l’aérer. A la fin il sèche et moisi en même temps. Depuis plusieurs jours, il faut avant de manger une tranche enlever toutes les parties moisies. Maintenant il y en a tellement qu’il ne reste plus qu’un tout petit bout à manger. Il est grand temps que je retrouve la civilisation.
J’ai également un problème de gaz. J’ai encore dû changer la bouteille hier. Cela fait trois bouteilles depuis Singapour. Ce sont des bouteilles de 2 kg. En solitaire une bouteille me fait un mois et demie, j’en ai trois, cela me fait une autonomie de 4,5 mois. Très raisonnable. J’avais pensé qu’à deux il faille diviser par deux et qu’une bouteille puisse faire trois semaines. Hé bien non, à deux il faut diviser par 6 !!!! Explications : le matin je ne prends qu’un verre de jus d’orange alors que quand j’ai des invités, il faut chauffer une bouilloire pour faire du café. Le midi, si l’on fait des nouilles, il faut deux fois plus de nouilles donc deux fois plus d’eau donc deux fois plus de gaz. Après c’est encore une bouilloire pour le café que je ne prends que très rarement seul. Le soir lorsque je voyage en solitaire je mange froid, jambon, fromage, pomme. Avec des invités, il faut cuisiner puis ensuite encore un café. Résultat, mes trois petites bouteilles de 2kg ne suffisent plus. J’ai juste devant le grand mât un coffre avec 2 Twini, je pense qu’elles contiennent dans les 6 kg chacune, mais je les ai débarquées lorsque j’ai appris que j’allais être dialysé et que j’ai désarmé le bateau et je n’ai pas pris garde de les remettre à poste avant mon départ de Marseille. Aujourd’hui elles me manquent.
9h J’appel Jacky, il va mieux, sa jambe s’arrange petit à petit. Il est pris en charge comme un chef d’état dans une suite royale, il en est baba. Il a reçu la visite de plus de 20 docteurs ! On va lui fournir du WIFI dans les minutes qui viennent, son moral est au beau fixe. Il a pu me raconter son séjour dans la frégate militaire, tout le monde est au courant de mon tour du monde sous dialyse et il a dû raconter l’histoire de nombreuses fois. Par contre, à la sortie, un officier lui a pris gentiment son appareil photo et à effacé toutes les photos qu’il avait pris sur le bateau.
13h Je viens de déjeuner, j’ai ouvert une boite de tartiflette dans laquelle j’ai ajouté du bacon et un œuf. Un peu copieux, ça calle, mais tellement délicieux. Vaisselle faite, j’ai un peu de temps avant la dialyse. Aujourd’hui j’ai choisi de faire deux dialyses de 4 heures avant de faire la dialyse de la nuit. J’ai fait une dialyse à 10h30, je vais en faire une autre à 14h30 et cela va me permettre d’être tranquille pendant mon arrivée, ne devant faire la prochaine dialyse que vers 18h30. De plus cela me permettra d’être libre toute la journée de demain en faisant une 16 heures au levé.
Je suis maintenant à 12 miles de la côte que je n’aperçois toujours pas. Elle est très basse et en plus il y a une légère brume de chaleur. Par contre je commence à l’apercevoir sur l’écran radar. Mon arrivée est prévue vers 15h20. Il va falloir que j’avance un peu ma dialyse ou bien que je réduise un peu les gaz si je ne veux pas être gêné à l’arrivée.
Les fonds sont remontés brutalement de plus de 3000 m à une centaine de mètre. Mon sondeur est maintenant opérationnel. Cela permet de vérifier les données de la cartographie et du GPS et c’est important près de la côte.
14h Je viens de lancer la dialyse. Je suis à 6 miles de la côte que je ne vois toujours pas, j’arrive tous juste à distinguer deux bateaux à l’ancre. Sur mon radar, il y en a une dizaine.
15h La dialyse est terminée. Pendant celle-ci j’ai affalé les voiles. Ensuite j’ai ferlé les voiles sur les bômes et passé une tenue correcte. Il ne me reste plus qu’à troquer mes charentaises contre une paire de tennis. Je ne suis plus qu’à 2 miles de la côte que je n’aperçois toujours pas. Je vais maintenant contacter le « Port Contrôle ».
16h30 Incroyable ! Je suis bloqué en pleine mer à l’extérieur du port. Je n’en reviens pas. Quel accueil désagréable. Une vedette de police est venue à ma rencontre et m’a interdit d’entrer dans le port. J’ai parlementé pendant une heure et demie mais rien à faire, j’ai fini par jeter l’ancre en pleine mer, à 3 kilomètres de l’entrée du port. Les Coast Guard m’ont téléphoné, pour me demander toujours la même chose, position, cap, vitesse. Je leur ai expliqué ma situation mais j’ai l’impression que cela ne gène personne. C’est kafkaïen, j’ai un tampon sur mon passeport qui m’interdit de me rendre dans un autre pays, mais je ne peux plus rentrer en Inde pour en faire ma sortie officielle ! Pourtant sur la cartographie je vois à l’intérieur du port « Yacht Club » et sur Internet, on parle du Madras Royal Yacht Club. J’ai vraiment l’impression d’être le premier bateau de plaisance à me rendre dans ces parages.
17h30 Le téléphone sonne, ouf, c’est quelqu'un qui parle français. C’est le Consulat qui a entendu parler de mon cas et qui prend contact avec moi. Mon cas les préoccupe me dit il car, bien qu’ayant un visa à entrées multiples, il faudrait au moins deux mois entre deux visites alors que par ailleurs nous ne sommes pas sortis du pays. On est chez Kafka. Il prend tous les renseignements de mon passeport et de mon visa et me laisse son téléphone. Il s’occupe de moi et va me rappeler. Je suis un peu plus rassuré sur mon avenir à moyen terme. Je pense être le premier navigateur à passer par les Andaman puis par Madras.
18h Le Consulat m’appel pour me dire de patienter, que tout le monde au Consulat s’occupe de mon problème. La règlementation vient de changer en Inde mais les douaniers et les officiers d’immigration aux Andaman n’ont pas l’air d’être informés. Je n’ai pas le droit de rentrer en Inde avant deux mois.
18h15 Je rappel le Consulat pour leur dire que sur mon tampon de sortie des Andaman c’est écrit « Domestic » et que le gars nous a bien dit de surtout ne pas aller à l’étranger ainsi. Je crois que je vais passer au moins la nuit ici. Ce n’est pas drôle car le bateau danse d’une façon très inconfortab
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"jesuis rassurée pour jacky tous mes voeux pour l’entrée en inde je reviens du cinema avec pauline rien à déclarer avec dany boom habitant tout prés de la frontiere bons souvenirs apr’és le ciné shushi j’adore je termine car demain dialyseamitiés roselyne" Envoyé par roselynedemeestere le 24-02-2011 à 23:32
Fri, 25 Feb 2011 13:30:00 GMT - Le coût d’une telle évacuation ? 80° 17’E 13° 05’N
Fri, 25 Feb 2011 13:30:00 GMT - Le coût d’une telle évacuation ? 80° 17’E 13° 05’N
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Dans vos commentaires, Romi a écrit «Je me demande quel est le coût d'une telle évacuation ? » Je dois dire que je m’attendais à un tel commentaire. Un certain forum sur « Hisse et Ho » m’y avait préparé (voir le début de mon tour du monde).
On est en droit bien entendu de se poser cette question mais cela n’aura pas grand intérêts tant que l’on n’aura pas répondu clairement et de façon définitive à la question « Que vaut la vie d’un homme ? »
Sur terre comme en mer, tous les jours des millions d’hommes travaillent pour sauver ou tout simplement maintenir en vie d’autres hommes. Si nous pouvions donner une valeur à la vie d’un homme, cela révolutionnerait le monde. Peut être pourrions nous nous apercevoir qu’il serait beaucoup plus rentable de fermer les casernes de pompiers, on pourrait peut être également fermer les hôpitaux qui sont un gouffre financier, mettre au chômage tous les docteurs, réduire considérablement le nombre de pharmacies, fermer les cliniques, les dentistes ... Les laboratoires médicaux, les sociétés de technologie de pointe fabriquant ces appareils médicaux très coûteux pourraient eux aussi fermer. Ah, j’oubliais, il y a également l’armée. Tous ces militaires qui protègent notre vie, quelle source d’économie ! Bon, pour être tout à fait honnête, il faudrait embaucher un peu dans les services de pompe funèbre, mais le bilan financier serait je le pense encore positif.
Il y a des centaines de millier, peut être des millions d’êtres humains en mer tous les jours, marine marchande, pêcheurs, militaires, croisiéristes, plaisanciers … Ils ont droit tout comme sur terre à la protection du SAMU et à l’assistance des pompiers. Cela a un coût bien entendu mais il faut également le relativiser. Quand un bateau militaire se porte au secours d’un marin, quel est le coût pour la société ? Une frégate, quelle fasse une patrouille de routine (tiens, justement il y en a une qui rentre de patrouille et qui me tourne autour) ou bien qu’elle aille sauver une vie, le coût pour la société est le même.
En attendant, ici j’ai la sensation d’être puni. Je suis au coin. Quelle bêtise ai je fais pour mériter pareil traitement. Après presque un tour du monde, les endroits où j’ai été mal accueilli, c’était encore dix fois mieux qu’ici. Un petit bateau de plaisance n’est pas fait pour être ancré en pleine mer comme un cargo, un porte container ou bien un tanker. Il aime trop la liberté. Ainsi entravé, il se cabre, il roule bord sur bord à tremper dans l’eau les listons. La nuit a été épouvantable, bien entendu je n’ai pas dormi.
Ce qui me rend furieux c’est que je suis parfaitement en règle. J’ai un visa valable jusqu’au mois de mai. Je vais vous expliquer comment les choses ont été manipulées pour m’interdire l’entrée du port. En Inde, il faut faire une clairance in lorsque l’on arrive de l’étranger. Ensuite chaque fois que l’on change de port à l’intérieur même du pays, il faut faire une clairance out en partant du port et une clairance in en arrivant dans le nouveau port. On a alors une clairance domestique qui nous interdit de nous rendre à l’étranger. Avant de partir pour l’étranger, il faut faire une clairance internationale. En partant de Port Blair, nous avons bien fait une clairance « DOMESTIC », c’est indiqué sur nos passeports, ainsi que sur tous les papiers mais ici, à CHENNAI, certainement en mesure de rétorsion, ils m’interdisent l’entrée du port en prétendant que j’ai quitté l’Inde et de ce fait, en raison des règles d’attribution de visa, je ne peux prétendre entrer à nouveau en Inde avant un laps de temps de deux mois.
Ce matin je n’en peux plus, j’ai photographié tous les documents qui prouvent mon voyage « DOMESTIC » au consulat. Lorsque je leur téléphone je comprends bien que la situation est inextricable. Vers 10 heures, le pilote du port vient me demander de quitter les lieux, « ma situation est dangereuse ». Je le sais bien que je ne suis pas bien ici. Je lève l’ancre et décide de rejoindre au plus vite le SRI LANKA. Cela va être un peu de la survie car je n’ai plus grand-chose à manger mais ce seras mieux que d’attendre encore 4 ou 5 jours en pleine mer pour partir tout de même au SRI LANKA ensuite. Je n’ai plus de pain ni de gâteaux sec. Il me reste quelques chips que je pourrais avaler au petit déjeuner. Je n’ai plus de viande, plus de fruits, presque plus de fromage. J’ai 4 œufs, quelques saucisses et surtout au moins deux kilos de nouilles.
Midi moins le quart, je suis déjà à 5 miles de Chennai, direction le SRI LANKA. Mon correspondant au Consulat, Boris Dupuy de La Badonnière me rappel pour me dire qu’il ne faut pas que j’aille au SRI LANKA car comme je n’ai pas fait ma sortie officielle de l’Inde je risque de me faire jeter. Avec les documents qui prouvent que je suis en transit « DOMESTIC », ils ont contacté un officier d’immigration qui, a enfin reconnu que je pouvais rentrer dans le port. Il me conseil de forcer l’entrée, « ils ne vont pas vous couler ». Quel bordel, que cela me gave, ils vont finir ma me faire tourner chèvre. L’exploit lorsque l’on voyage en solitaire ce n’est pas de surmonter les tempêtes et de traverser les océans, c’est d’arriver à résoudre les problèmes administratifs.
Je fais donc demi-tour en étant tout de même très stressé par cette entrée en force dans un port que je ne connais même pas et de plus en solitaire. Il va falloir s’occuper du bateau tout en négociant à la VHF et en essayant de se repérer pour trouver un endroit où s’amarrer. Difficile, très difficile. Enfin c’est l’aventure, je l’ai voulu, je ne vais tout de même pas me plaindre.
A 13 heures je me glisse dans le port subrepticement en longeant la côte et en passant derrière la vedette de la police. Lorsqu’ils m’aperçoivent je suis déjà bien avancé dans le port. Ils arrivent full speed alors qu’une autre vedette arrive par l’avant. S’en suis une véritable bataille navale qui dure deux heures. Harmattan prends encore des gnons, ils m’aboient dessus, fous furieux, moi-même j’en ai autant à leur service, je leur hurle tout un tas d’insultes en français. Que cela me fait du bien après tous ces tracas. Ils ne veulent rien entendre et veulent me mettre dehors du port alors que je n’ai qu’une idée c’est de rester dans le port. Je finis par leur glisser une feuille où j’ai noté le nom et le téléphone de l’officier d’immigration. Ils l’appellent mais cela n’arrange rien, ils veulent quand même me mettre dehors du port. Ma grande force c’est que c’est moi qui tien ma barre à roue et qui actionne la poignée des gaz. Je n’en fais qu’a ma tête, alors ils hurlent. Enfin vers 14h30, une des deux vedettes s’en va chercher les officiers d’immigration. Ils montent à bord et constatent que j’ai bien mes papiers en ordre.
J’ai gagné, je rejoins la « marina » en les suivant. En fait de marina, c’est une flotte d’optimistes, ces tout petits bateaux pour apprendre aux enfants à naviguer. Je commence par m’amarrer le long d’un quai qui s’écroule. J’esquinte ma coque. Ils me proposent ensuite de m’amarrer à couple d’une vedette de Coast Guard. Et là tout change. Je suis reçu par le directeur de la marina qui me traite comme un ministre, tous les Coast Guard montent à bord, on visite mon bateau, on m’attribue un jeune qui me conduit sur la moto du directeur de la marina à l’immigration et aux douanes. Le douanier est obligé de faire venir son chef car il ne sait pas remplir les papiers.
Encore plus fort, on m’attribut deux policiers qui se relaient pour monter la garde jour et nuit dans le cockpit d’Harmattan !
Je fini par découvrir que seul une fois, il y a très longtemps, un plaisancier allemand est passé par ici. Du coup ils ne savent pas faire et c’est pourquoi ils ne voulaient pas me laisser entrer.
Je n’ai maintenant plus qu’une idée, aller me coucher et profiter enfin d’un peu de repos.
A bientôt.
Jean Louis
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Dans vos commentaires, Romi a écrit «Je me demande quel est le coût d'une telle évacuation ? » Je dois dire que je m’attendais à un tel commentaire. Un certain forum sur « Hisse et Ho » m’y avait préparé (voir le début de mon tour du monde).
On est en droit bien entendu de se poser cette question mais cela n’aura pas grand intérêts tant que l’on n’aura pas répondu clairement et de façon définitive à la question « Que vaut la vie d’un homme ? »
Sur terre comme en mer, tous les jours des millions d’hommes travaillent pour sauver ou tout simplement maintenir en vie d’autres hommes. Si nous pouvions donner une valeur à la vie d’un homme, cela révolutionnerait le monde. Peut être pourrions nous nous apercevoir qu’il serait beaucoup plus rentable de fermer les casernes de pompiers, on pourrait peut être également fermer les hôpitaux qui sont un gouffre financier, mettre au chômage tous les docteurs, réduire considérablement le nombre de pharmacies, fermer les cliniques, les dentistes ... Les laboratoires médicaux, les sociétés de technologie de pointe fabriquant ces appareils médicaux très coûteux pourraient eux aussi fermer. Ah, j’oubliais, il y a également l’armée. Tous ces militaires qui protègent notre vie, quelle source d’économie ! Bon, pour être tout à fait honnête, il faudrait embaucher un peu dans les services de pompe funèbre, mais le bilan financier serait je le pense encore positif.
Il y a des centaines de millier, peut être des millions d’êtres humains en mer tous les jours, marine marchande, pêcheurs, militaires, croisiéristes, plaisanciers … Ils ont droit tout comme sur terre à la protection du SAMU et à l’assistance des pompiers. Cela a un coût bien entendu mais il faut également le relativiser. Quand un bateau militaire se porte au secours d’un marin, quel est le coût pour la société ? Une frégate, quelle fasse une patrouille de routine (tiens, justement il y en a une qui rentre de patrouille et qui me tourne autour) ou bien qu’elle aille sauver une vie, le coût pour la société est le même.
En attendant, ici j’ai la sensation d’être puni. Je suis au coin. Quelle bêtise ai je fais pour mériter pareil traitement. Après presque un tour du monde, les endroits où j’ai été mal accueilli, c’était encore dix fois mieux qu’ici. Un petit bateau de plaisance n’est pas fait pour être ancré en pleine mer comme un cargo, un porte container ou bien un tanker. Il aime trop la liberté. Ainsi entravé, il se cabre, il roule bord sur bord à tremper dans l’eau les listons. La nuit a été épouvantable, bien entendu je n’ai pas dormi.
Ce qui me rend furieux c’est que je suis parfaitement en règle. J’ai un visa valable jusqu’au mois de mai. Je vais vous expliquer comment les choses ont été manipulées pour m’interdire l’entrée du port. En Inde, il faut faire une clairance in lorsque l’on arrive de l’étranger. Ensuite chaque fois que l’on change de port à l’intérieur même du pays, il faut faire une clairance out en partant du port et une clairance in en arrivant dans le nouveau port. On a alors une clairance domestique qui nous interdit de nous rendre à l’étranger. Avant de partir pour l’étranger, il faut faire une clairance internationale. En partant de Port Blair, nous avons bien fait une clairance « DOMESTIC », c’est indiqué sur nos passeports, ainsi que sur tous les papiers mais ici, à CHENNAI, certainement en mesure de rétorsion, ils m’interdisent l’entrée du port en prétendant que j’ai quitté l’Inde et de ce fait, en raison des règles d’attribution de visa, je ne peux prétendre entrer à nouveau en Inde avant un laps de temps de deux mois.
Ce matin je n’en peux plus, j’ai photographié tous les documents qui prouvent mon voyage « DOMESTIC » au consulat. Lorsque je leur téléphone je comprends bien que la situation est inextricable. Vers 10 heures, le pilote du port vient me demander de quitter les lieux, « ma situation est dangereuse ». Je le sais bien que je ne suis pas bien ici. Je lève l’ancre et décide de rejoindre au plus vite le SRI LANKA. Cela va être un peu de la survie car je n’ai plus grand-chose à manger mais ce seras mieux que d’attendre encore 4 ou 5 jours en pleine mer pour partir tout de même au SRI LANKA ensuite. Je n’ai plus de pain ni de gâteaux sec. Il me reste quelques chips que je pourrais avaler au petit déjeuner. Je n’ai plus de viande, plus de fruits, presque plus de fromage. J’ai 4 œufs, quelques saucisses et surtout au moins deux kilos de nouilles.
Midi moins le quart, je suis déjà à 5 miles de Chennai, direction le SRI LANKA. Mon correspondant au Consulat, Boris Dupuy de La Badonnière me rappel pour me dire qu’il ne faut pas que j’aille au SRI LANKA car comme je n’ai pas fait ma sortie officielle de l’Inde je risque de me faire jeter. Avec les documents qui prouvent que je suis en transit « DOMESTIC », ils ont contacté un officier d’immigration qui, a enfin reconnu que je pouvais rentrer dans le port. Il me conseil de forcer l’entrée, « ils ne vont pas vous couler ». Quel bordel, que cela me gave, ils vont finir ma me faire tourner chèvre. L’exploit lorsque l’on voyage en solitaire ce n’est pas de surmonter les tempêtes et de traverser les océans, c’est d’arriver à résoudre les problèmes administratifs.
Je fais donc demi-tour en étant tout de même très stressé par cette entrée en force dans un port que je ne connais même pas et de plus en solitaire. Il va falloir s’occuper du bateau tout en négociant à la VHF et en essayant de se repérer pour trouver un endroit où s’amarrer. Difficile, très difficile. Enfin c’est l’aventure, je l’ai voulu, je ne vais tout de même pas me plaindre.
A 13 heures je me glisse dans le port subrepticement en longeant la côte et en passant derrière la vedette de la police. Lorsqu’ils m’aperçoivent je suis déjà bien avancé dans le port. Ils arrivent full speed alors qu’une autre vedette arrive par l’avant. S’en suis une véritable bataille navale qui dure deux heures. Harmattan prends encore des gnons, ils m’aboient dessus, fous furieux, moi-même j’en ai autant à leur service, je leur hurle tout un tas d’insultes en français. Que cela me fait du bien après tous ces tracas. Ils ne veulent rien entendre et veulent me mettre dehors du port alors que je n’ai qu’une idée c’est de rester dans le port. Je finis par leur glisser une feuille où j’ai noté le nom et le téléphone de l’officier d’immigration. Ils l’appellent mais cela n’arrange rien, ils veulent quand même me mettre dehors du port. Ma grande force c’est que c’est moi qui tien ma barre à roue et qui actionne la poignée des gaz. Je n’en fais qu’a ma tête, alors ils hurlent. Enfin vers 14h30, une des deux vedettes s’en va chercher les officiers d’immigration. Ils montent à bord et constatent que j’ai bien mes papiers en ordre.
J’ai gagné, je rejoins la « marina » en les suivant. En fait de marina, c’est une flotte d’optimistes, ces tout petits bateaux pour apprendre aux enfants à naviguer. Je commence par m’amarrer le long d’un quai qui s’écroule. J’esquinte ma coque. Ils me proposent ensuite de m’amarrer à couple d’une vedette de Coast Guard. Et là tout change. Je suis reçu par le directeur de la marina qui me traite comme un ministre, tous les Coast Guard montent à bord, on visite mon bateau, on m’attribue un jeune qui me conduit sur la moto du directeur de la marina à l’immigration et aux douanes. Le douanier est obligé de faire venir son chef car il ne sait pas remplir les papiers.
Encore plus fort, on m’attribut deux policiers qui se relaient pour monter la garde jour et nuit dans le cockpit d’Harmattan !
Je fini par découvrir que seul une fois, il y a très longtemps, un plaisancier allemand est passé par ici. Du coup ils ne savent pas faire et c’est pourquoi ils ne voulaient pas me laisser entrer.
Je n’ai maintenant plus qu’une idée, aller me coucher et profiter enfin d’un peu de repos.
A bientôt.
Jean Louis
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"bonjour jean louis chaud,tres chaud.Encore une leçon de vie.Il faut parfois forçer le destin.Bon j’espere que vous allez vous poser pour recupérer de toutes ces émotions et avitailler le bateau pour la suite du voyage.J’éspére également que "Harmattan" n’a pas trop souffert de cette arrivée en force.Tres bonne anlyse du "combien ça coute" Jean louis vous etes dans le fief des plus vielles motos du monde les Royal enfield.La fameuse Bullet 500.Nous vendons ce produit en magasin.Elles sont fabriquer a MADRAS. Bon jean louis ,COURAGE ,prenez soins de vous. bon vent noel" Envoyé par morin le 26-02-2011 à 10:43
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"Salut l autre jean Louis, merci pour le coup de fil malheureusement cela a coupe et impossible de rappeler ?? J esper que tu vas pouvoir te tirer de la, bien content aussi de savoir que Jacky est ok. Quelle m.. ! si tu as besoin de quelquechose n hesites pas a appeler au secours, s il faut t envoyer des trucs, n importe quelle action qui puisse t aider. Je n ai pas beaucoup regarde ton blog ces temps ci car j ai du finir mon carenage fissa, il fallait liberer la place au chantiuer, puis essais du propulseur d etrave, et de la nouvelle position du guindeau, ( 87 cm plus en arriere) tout fonctionne parfaitement, maintenent il faut tout nettoyer remonter refaire une partie du vaigrage avant etc etc.. mais le gros du travail est fait, mais quel boulot !! avec les intemperies, la mise en place de trois implants, un arrachage de dent etc.. plus mon fils qui quitte la france et son boulot pour partir autour du monde a l aventure, a 25 ans il a raison mais bon je vais moins le voir.. bon courage l ami bon courage aussi a Jacky. j esper que vous allez pouvoir sortir de ce m... asap bon vent pour la prochaine etape amities a tous les 2 JL " Envoyé par Pierrefeu Jean louis le 27-02-2011 à 17:51
Sat, 26 Feb 2011 13:30:00 GMT - Mare de l’Inde et de ses fonctionnaires 80° 17’E 13° 05’N
Sat, 26 Feb 2011 13:30:00 GMT - Mare de l’Inde et de ses fonctionnaires 80° 17’E 13° 05’N
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quel étonnement, après un accueil aussi désagréable de découvrir un peuple aussi gentil, aussi serviable.
Tout s’explique. L’Inde a certainement une des bureaucraties les plus tatillonnes au monde. Rien n’est informatisé, la paperasse est énorme et les fonctionnaires extrêmement précis et méticuleux. Ici, à CHENNAI, quatrième ville de l’Inde, on ne connaît pas les bateaux de plaisance. Il n’en vient jamais. Du coup ils ont été totalement déroutés par ce bateau de plaisance qui se présente à l’entrée du port et ils ont appliqué les règles qu’ils connaissent. Ils n’avaient jamais entendu parler de la clearance « DOMESTIC ».
Encore une fois merci à ma connexion Internet qui m’a permis d’envoyer les photos de tous mes documents de transit. Je reverrais toujours la tête du douanier, 35 ans, très sympathique mais gêné comme une poule avec un couteau lorsque je lui ai tendu mes papiers, il m’a fait patienter et s’est rendu chez ses collègues de l’immigration pour qu’ils lui expliquent. Mais cela n’a pas suffit, il a quand même téléphoné au chef, qui a décidé de se déplacer en personne pour simplement regarder les papiers et finir par dire que tout était OK.
Les fonctionnaires des îles Andaman étaient beaucoup plus en avance sur leurs collègues de CHENNAI tout simplement pars qu’ils ont souvent des bateaux de plaisance. Ceux-ci repartent en tirant tout droit sur Cochin et ne passent pas par Madras.
Cette absence de visiteurs m’a créé des soucis pour arriver à entrer, la contrepartie c’est que maintenant je suis traité comme un roi. Je ne suis pas amarré au « Royal Madras Yacht Club » (2 petits bateaux de 6 mètres en tout et pour tout) comme je le pensais mais au « Tamil Nadu Sailing Association », c’est pompeux mais c’est glauque, au fin fond du port, dans une marre d’huile de vidange, au milieu de bateaux en démolition et infesté de moustiques.
Le port m’a affecté 5 policiers qui se relaient jour et nuit pour assurer ma sécurité et celle du bateau. Le directeur du Yacht Club m’a affecté un jeune de 27 ans qui est là pour m’aider et me cornaquer. Il est très collant et s’est installé dans le carré mais il est tellement gentil et prévenant.
Hier soir, je dinais d’une pomme lorsque le directeur est venu me voir pour me proposer de dormir chez lui, il avait une chambre à ma disposition.
Je suis amarré contre une vedette des Coast Guard, ils ont passés des heures à me questionner sur ma vie, ma maladie, ma profession, ma famille … Ils sont adorables et cela me permet de découvrir l’Inde et la vie des habitants. A la nuit j’ai eu également le loisir de discuter un bon moment avec le policier installé dans le cockpit. Il est heureux de vivre ici et m’a dit que pour lui la vie était belle. Il est bien payé et vie dans une maison attribuée par le gouvernement.
Ce matin, changement de tout au tout. Lorsque je veux sortir de mon bateau, le policier me l’interdit. Je ne comprends pas « I am free », la tension monte et je n’en fais qu’à ma tête. Jacky me téléphone, il est sortant. Nous décidons d’aller en ville faire un restaurant pour fêter cela. C’est long tous ces papiers, il n’arrive qu’à 14h30. Lorsqu’il veut rentrer dans le port, il est bloqué par les gardes : « C’est interdit ». Je me rends à l’immigration suivi comme mon ombre par le policier dont le travail aujourd’hui n’est plus de surveiller le bateau mais de me surveiller. Après 20 minutes de marche à pieds, j’arrive au poste, je suis très remonté de toutes ses tracasseries, les noms d’oiseau pleuvent. Après trois quarts d’heures d’explication, on se transporte tous à la porte d’entrée et je retrouve Jacky. L’affaire n’est pas résolue, ils sont maintenant 8 autour de nous à discuter du problème. Pour cette équipe, nous ne sommes pas libres, devons rester au bateau et quitter le port le plus vite possible.
Il y a maintenant le problème de la valise. Le bateau n’a même pas été visité mais la valise pose un énorme problème. Après une demi-heure de discutions très intense, ils décident de la fouiller. Tout le linge est étalé par terre alors que c’est très sale et ils passent même le fond de la valise au détecteur de je ne sais quoi.
Cela fait maintenant 2h30 que nous sommes sur le problème et nous n’avons plus qu’une idée, fuir au plus vite ce pays de fous. Nous trouvons un accord qui nous autorise à filler en ville acheter un peu de nourriture, nous devons être de retour avant 20 h et nous quitterons l’Inde immédiatement. Ils nous assurent que l’immigration et la douane sont ouvertes 24h sur 24.
Nous filons et arrivons au « grand » super marché de Chennai. Il est 18h et nous prenons enfin notre repas de midi dans un faste Food. Poulet Tandoori et frittes arrosé avec de la « drinking watter ».
Au retour une petite dialyse et nous filons à l’immigration. C’est maintenant l’officier sympa qui m’a permis de rentrer dans le port. Il ne comprend pas les problèmes que nous avons eus, il est désolé. Il nous dit que nous avons un visa valide et que nous sommes libres de circuler à notre guise. Il nous tamponne nos passeports, nous nous serrons la main et traversons la rue pour aller à la douane.
Gros problème ! Le personnel en place fini par appeler le grand chef, celui que j’ai vu la première fois et qui m’avais dit que j’étais libre. Il fini par décider de venir et arrive une heure et demie plus tard. Il nous dit qu’il ne peut pas nous donner notre clearance car cela est fait au « grand » bureau qui est fermé jusqu’à lundi matin. Il est étonné car pour lui nous sommes tout à fait en règle et libre de circuler à notre guise.
Nous devons donc maintenant retourner à l’immigration faire annuler notre sortie. Il est minuit passé, nous en avons vraiment mare. L’officier sympa nous dit que nos papiers sont en règles et qu’il n’y a aucun problème pour que nous nous rendions à Pondichéry demain.
Nous souhaiterions des laisser passer mais cela ne se fait pas. Il nous dit de passer demain matin, qu’il en parlera avec ses collègues. Il fini son service à 9h.
Je me rends ce matin au poste à 8h25, il n’est plus là et c’est à nouveau l’horreur. Mots d’oiseaux, « vous parlez à un officier », j’ai compris je devrais dire « Sir, morning, Sir » et ainsi de suite mais ce n’est pas mon genre. Après une heure de vive discutions, ils finissent par me faire rédiger une lettre par laquelle je les dégage d’une responsabilité qu’ils n’ont pas. Mais Jacky n’est pas là et cela fait à nouveau un énorme patacaisse.
Voilà où nous en sommes ce dimanche matin à 10h. Même plus le temps de rédiger mon blog.
A bientôt Jean Louis
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quel étonnement, après un accueil aussi désagréable de découvrir un peuple aussi gentil, aussi serviable.
Tout s’explique. L’Inde a certainement une des bureaucraties les plus tatillonnes au monde. Rien n’est informatisé, la paperasse est énorme et les fonctionnaires extrêmement précis et méticuleux. Ici, à CHENNAI, quatrième ville de l’Inde, on ne connaît pas les bateaux de plaisance. Il n’en vient jamais. Du coup ils ont été totalement déroutés par ce bateau de plaisance qui se présente à l’entrée du port et ils ont appliqué les règles qu’ils connaissent. Ils n’avaient jamais entendu parler de la clearance « DOMESTIC ».
Encore une fois merci à ma connexion Internet qui m’a permis d’envoyer les photos de tous mes documents de transit. Je reverrais toujours la tête du douanier, 35 ans, très sympathique mais gêné comme une poule avec un couteau lorsque je lui ai tendu mes papiers, il m’a fait patienter et s’est rendu chez ses collègues de l’immigration pour qu’ils lui expliquent. Mais cela n’a pas suffit, il a quand même téléphoné au chef, qui a décidé de se déplacer en personne pour simplement regarder les papiers et finir par dire que tout était OK.
Les fonctionnaires des îles Andaman étaient beaucoup plus en avance sur leurs collègues de CHENNAI tout simplement pars qu’ils ont souvent des bateaux de plaisance. Ceux-ci repartent en tirant tout droit sur Cochin et ne passent pas par Madras.
Cette absence de visiteurs m’a créé des soucis pour arriver à entrer, la contrepartie c’est que maintenant je suis traité comme un roi. Je ne suis pas amarré au « Royal Madras Yacht Club » (2 petits bateaux de 6 mètres en tout et pour tout) comme je le pensais mais au « Tamil Nadu Sailing Association », c’est pompeux mais c’est glauque, au fin fond du port, dans une marre d’huile de vidange, au milieu de bateaux en démolition et infesté de moustiques.
Le port m’a affecté 5 policiers qui se relaient jour et nuit pour assurer ma sécurité et celle du bateau. Le directeur du Yacht Club m’a affecté un jeune de 27 ans qui est là pour m’aider et me cornaquer. Il est très collant et s’est installé dans le carré mais il est tellement gentil et prévenant.
Hier soir, je dinais d’une pomme lorsque le directeur est venu me voir pour me proposer de dormir chez lui, il avait une chambre à ma disposition.
Je suis amarré contre une vedette des Coast Guard, ils ont passés des heures à me questionner sur ma vie, ma maladie, ma profession, ma famille … Ils sont adorables et cela me permet de découvrir l’Inde et la vie des habitants. A la nuit j’ai eu également le loisir de discuter un bon moment avec le policier installé dans le cockpit. Il est heureux de vivre ici et m’a dit que pour lui la vie était belle. Il est bien payé et vie dans une maison attribuée par le gouvernement.
Ce matin, changement de tout au tout. Lorsque je veux sortir de mon bateau, le policier me l’interdit. Je ne comprends pas « I am free », la tension monte et je n’en fais qu’à ma tête. Jacky me téléphone, il est sortant. Nous décidons d’aller en ville faire un restaurant pour fêter cela. C’est long tous ces papiers, il n’arrive qu’à 14h30. Lorsqu’il veut rentrer dans le port, il est bloqué par les gardes : « C’est interdit ». Je me rends à l’immigration suivi comme mon ombre par le policier dont le travail aujourd’hui n’est plus de surveiller le bateau mais de me surveiller. Après 20 minutes de marche à pieds, j’arrive au poste, je suis très remonté de toutes ses tracasseries, les noms d’oiseau pleuvent. Après trois quarts d’heures d’explication, on se transporte tous à la porte d’entrée et je retrouve Jacky. L’affaire n’est pas résolue, ils sont maintenant 8 autour de nous à discuter du problème. Pour cette équipe, nous ne sommes pas libres, devons rester au bateau et quitter le port le plus vite possible.
Il y a maintenant le problème de la valise. Le bateau n’a même pas été visité mais la valise pose un énorme problème. Après une demi-heure de discutions très intense, ils décident de la fouiller. Tout le linge est étalé par terre alors que c’est très sale et ils passent même le fond de la valise au détecteur de je ne sais quoi.
Cela fait maintenant 2h30 que nous sommes sur le problème et nous n’avons plus qu’une idée, fuir au plus vite ce pays de fous. Nous trouvons un accord qui nous autorise à filler en ville acheter un peu de nourriture, nous devons être de retour avant 20 h et nous quitterons l’Inde immédiatement. Ils nous assurent que l’immigration et la douane sont ouvertes 24h sur 24.
Nous filons et arrivons au « grand » super marché de Chennai. Il est 18h et nous prenons enfin notre repas de midi dans un faste Food. Poulet Tandoori et frittes arrosé avec de la « drinking watter ».
Au retour une petite dialyse et nous filons à l’immigration. C’est maintenant l’officier sympa qui m’a permis de rentrer dans le port. Il ne comprend pas les problèmes que nous avons eus, il est désolé. Il nous dit que nous avons un visa valide et que nous sommes libres de circuler à notre guise. Il nous tamponne nos passeports, nous nous serrons la main et traversons la rue pour aller à la douane.
Gros problème ! Le personnel en place fini par appeler le grand chef, celui que j’ai vu la première fois et qui m’avais dit que j’étais libre. Il fini par décider de venir et arrive une heure et demie plus tard. Il nous dit qu’il ne peut pas nous donner notre clearance car cela est fait au « grand » bureau qui est fermé jusqu’à lundi matin. Il est étonné car pour lui nous sommes tout à fait en règle et libre de circuler à notre guise.
Nous devons donc maintenant retourner à l’immigration faire annuler notre sortie. Il est minuit passé, nous en avons vraiment mare. L’officier sympa nous dit que nos papiers sont en règles et qu’il n’y a aucun problème pour que nous nous rendions à Pondichéry demain.
Nous souhaiterions des laisser passer mais cela ne se fait pas. Il nous dit de passer demain matin, qu’il en parlera avec ses collègues. Il fini son service à 9h.
Je me rends ce matin au poste à 8h25, il n’est plus là et c’est à nouveau l’horreur. Mots d’oiseaux, « vous parlez à un officier », j’ai compris je devrais dire « Sir, morning, Sir » et ainsi de suite mais ce n’est pas mon genre. Après une heure de vive discutions, ils finissent par me faire rédiger une lettre par laquelle je les dégage d’une responsabilité qu’ils n’ont pas. Mais Jacky n’est pas là et cela fait à nouveau un énorme patacaisse.
Voilà où nous en sommes ce dimanche matin à 10h. Même plus le temps de rédiger mon blog.
A bientôt Jean Louis
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"Salut Jean-Louis, A la lecture de tes dernières journées, je comprends combien il est difficile de voyager dans certaines parties du monde en solitaire.C’est presque un exploit quotidien que de comprendre l’inconnu et de se faire comprendre de lui. Bon courage à tous les deux pour la suite, et bon voyage pour le Sri Lanka. Je vous embrasse." Envoyé par Sophie le 28-02-2011 à 09:48
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"Bonjour Amiral. Heureux de savoir le mousse sorti d’affaires.Je vous recommande également la douane sénégalaise vers 1 heure du mat quand vous n’avez pas la facture de votre appareil photo ! Un inoubliable moment. UBU serait-il un roi hindou ? Bon vent GD" Envoyé par GD le 28-02-2011 à 13:08
Mon, 28 Feb 2011 13:30:00 GMT - Enchainés à Chennai 80° 19’E 13° 00’N
Mon, 28 Feb 2011 13:30:00 GMT - Enchainés à Chennai 80° 19’E 13° 00’N
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Je vous ai laissé hier matin alors que je faisais ma dialyse après une heure passé dans les bureaux de l’immigration et que Jacky était parti là bas pour faire ce que nous croyons être les formalités nous permettant de sortir du port.
A 10h nous sommes prêts à partir quand le responsable de l’Association monte à bord avec un journaliste qui désire faire une interview et des photos. Nous discutons, exprimons notre désire de partir visiter Pondichéry, c’est à trois heures de taxi, nous ne devons pas traîner. Le responsable nous dit alors qu’il s’occupe de tout, qu’il va nous trouver une voiture et que nous n’avons à nous inquiéter de rien. Parfait ! Nous passons donc une heure avec le journaliste puis nous fermons le bateau et nous nous rendons dans les bureaux.
On nous tend immédiatement deux chaises comme toujours ici et l’on nous demande si nous voulons de l’eau fraîche. Où est notre taxi ? Il arrive dans un quart d’heure. Encore une heure d’attente, nous ne comprenons pas ce qu’il se passe, pourtant ce sont des amis ici.
Il est maintenant 13h, nous commençons à être excédés. Nous ne sommes absolument pas dans la même culture, dans le même espace temps. Avec mes dialyses, c’est très difficile car j’ai fait une dialyse à 10h, je devrais faire la suivante à 18h, dans 5 heures, alors qu’il y a déjà 6 heures aller et retour pour Pondichéry ! Dans combien de temps le taxi, 3 minutes. Ok. Vers 13h15, le responsable de l’association nous emmène au poste de sortie, nous nous apercevons qu’il a rempli de nombreux papiers, en nous bombardant au passage « Membres honoraires » de l’association et qu’il nous a obtenu des laissez passer. Il faut néanmoins encore passer un bon moment au poste puis attendre le taxi et ce n’est que vers 2 heures moins le quart que nous partons enfin.
C’est la liberté, nous sommes affamés et nous avons vraiment besoin d’un peu de réconfort pour nous remonter le moral. Les héros sont fatigués. Nous optons carrément pour le restaurant de l’Hôtel Méridien. Quel luxe, que cela fait du bien. Nous choisissons une formule buffet où tout est compris pour 1500 roupies, soit un peu moins de 25 euros. C’est grandiose, bière, vin et café à volonté, environ 70 plats différents entre entrées, plats et desserts. Nous ressortons réconciliés avec la vie.
C’est ensuite trois heures de route pour la ville mythique de Pondichéry, l’ancien comptoir français des Indes. C’est également l’occasion de découvrir véritablement l’Inde. Quel pays de contraste. Je crois que c’est le mot qui caractérise le plus ce pays.
L’échelle sociale est extrêmement déployée, tout en haut, les dieux. Les officiers en font partie, le commun des mortels est en adoration, au garde à vous devant eux. On ne peut s’adresser à eux qu’avec un « Sir » (prononcez sœur) devant et derrière chaque mot. Ils ont en général (car j’en ai rencontré d’une qualité exceptionnelle) un égo surdimensionné : « Mais monsieur vous parlez à un officier ! ». Leur langue « maternelle » est l’Anglais, ils ne parlent entre eux qu’en anglais, chez eux ils ne parlent qu’anglais, ils parlent à leurs enfants en anglais, leurs femmes parlent entre elles en anglais.
Tout en bas de l’échelle, il y a ces femmes qui, courbées en deux, déplacent la poussière à l’aide de balais en nervures de feuilles de palmier. Quel travail ingrat et inutile, payées moins de 2 euros par jour, elles ont juste de quoi manger. Lorsque nous sommes revenus de Pondichéry, vers une heure du matin, quel étonnement de voir tous ces gens dormir par terre, à certains endroits les places, les terre pleins sont remplis de formes allongées en train de dormir. On croirait qu’une bombe atomique a explosée et que toutes ces formes sont des morts. Ils dorment enroulés dans un tissus, ce ne sont pas des mendiants, ce sont des travailleurs. Les rickshaws sont garés côte à côte, il y en a des milliers, souvent leur conducteur fait sa nuit sur la banquette arrière.
Leur culture est totalement différente de la nôtre, ils n’ont pas le sens de l’autre et cela nous paraît choquant. Ce sont des individualistes et cela se retrouve en permanence dans leur attitude. Par exemple la nuit, dans leur voiture, ils ne connaissent pas les codes, ils sont en permanence en phare et ne s’inquiètent pas de gêner celui qui vient en face.
Sur les « speedway », les voies rapides à 4 voies, il y a la voie de gauche pour les véhicules lents, la voie de droite pour les véhicules un peu plus rapide et les autres ont les deux voies, ils slaloment en permanence d’une voie sur l’autre en essayant continuellement de gratter une place. Ils sont aidés par leur clackson. Quand notre chauffeur de taxi appuie sur son clackson, celui-ci ne fait pas « tuuuuuuuuttttt » mais « tuutt » « tuutt » « tuutt » « tuutt » et tous les deux cent mètres il envoie ainsi une douzaines de « tuutt » à la suite. C’est irrespectueux pour les autres automobilistes et extrêmement agaçant.
Dans la campagne, beaucoup de gens vivent encore dans ces huttes en branchages avec des murs en torchis et des toits en paille. Mais ce qui est plus étonnant, c’est de voir ces huttes en pleine ville, entre deux immeubles flambants neufs. Une grande partie de la population est paysanne. On peut voir souvent sur la voie d’arrêt d’urgence, marcher un couple avec une vache ou un troupeau de chèvres, lui vêtu d’un simple pagne et elle d’un long sari, tous deux portant sur la tête une lourde charge.
C’est le pays des Tata, cette marque de véhicules Indiens. Il y a les camions Tata bien sûr et les voitures Tata. C’est le gros du parc avec les fameux Rickshaws. Au niveau des motos, on ne voit que très peu de Royale Enfield, cette moto indienne mythique fabriquée à Madras justement mais énormément de motos japonaises, des Honda essentiellement.
Je n’aimerais pas vivre dans ce pays, trop de choses me choquent, en premier lieu la saleté, en second lieu, ce système de castes. Et puis, il faut bien reconnaître qu’il n’y a pas beaucoup de belles filles, avec Jacky nous avons essayé de faire un pourcentage mais c’est impossible, peut être cela pourrait il s’exprimer en pour mille. Il faut dire que les saris n’arrangent rien, ce n’est pas particulièrement sexy. Et puis de temps en temps, on tombe sur une véritable princesse mais nous pouvons les compter sur les doigts d’une main.
J’ai beaucoup aimé Pondichéry, c’est beaucoup plus propre. Nous nous sommes baladés sur la promenade en bord de plage au milieu d’une foule d’Indiens, c’était top. Ensuite nous sommes allés manger au Satsanga, le point de rencontre des Français. Quel moment sympa, nous avons put y déguster des filets de bœuf beurre maître d’hôtel succulents avec de délicieuses frittes. Quel réconfort. Nous avons discutés avec des françaises en vacance ici.
Retour au bateau à une heure du matin, nous sommes confiants avec nos laissez passer. Grosse erreur, il manque un tampon et on ne veut pas nous laisser entrer. C’est encore une demi-heure de bagarre pour arriver à passer.
Ce matin, réveil de bonne heure, nous nous enfuyons. Nous sommes à 9 heures dans les bureaux des administrations. Cela ne va pas être long. A 14 heures nous y sommes toujours, nous sommes alors dans le bureau du grand directeur du port mais nous n’avons toujours pas notre clearance. Je suis obligé d’abandonner Jacky pour aller au bateau faire une dialyse. Il revient vers 14h30 sur la moto du directeur de l’Association. Je prépare un repas rapide avant que nous y retournions car nous n’avons pas encore tous les papiers. Arrive alors le Commodore de l’association, c’est un grand ponte, il charge le directeur de l’Association de faire les papiers pour nous et pendant ce temps nous voyons défiler tout l’après midi les pontes de l’association. Beaucoup me disent qu’ils ont visités Harmattan hier alors que nous étions à Pondichéry. Oui, c’est comme cela ici, ils ont une autre notion de la propriété que dans notre culture. Même si je ne suis pas là, ils sont chez eux dans mon bateau. Cela ne me dérange pas, c’est une autre culture et il faut être tolérant. C’est un après mi
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Je vous ai laissé hier matin alors que je faisais ma dialyse après une heure passé dans les bureaux de l’immigration et que Jacky était parti là bas pour faire ce que nous croyons être les formalités nous permettant de sortir du port.
A 10h nous sommes prêts à partir quand le responsable de l’Association monte à bord avec un journaliste qui désire faire une interview et des photos. Nous discutons, exprimons notre désire de partir visiter Pondichéry, c’est à trois heures de taxi, nous ne devons pas traîner. Le responsable nous dit alors qu’il s’occupe de tout, qu’il va nous trouver une voiture et que nous n’avons à nous inquiéter de rien. Parfait ! Nous passons donc une heure avec le journaliste puis nous fermons le bateau et nous nous rendons dans les bureaux.
On nous tend immédiatement deux chaises comme toujours ici et l’on nous demande si nous voulons de l’eau fraîche. Où est notre taxi ? Il arrive dans un quart d’heure. Encore une heure d’attente, nous ne comprenons pas ce qu’il se passe, pourtant ce sont des amis ici.
Il est maintenant 13h, nous commençons à être excédés. Nous ne sommes absolument pas dans la même culture, dans le même espace temps. Avec mes dialyses, c’est très difficile car j’ai fait une dialyse à 10h, je devrais faire la suivante à 18h, dans 5 heures, alors qu’il y a déjà 6 heures aller et retour pour Pondichéry ! Dans combien de temps le taxi, 3 minutes. Ok. Vers 13h15, le responsable de l’association nous emmène au poste de sortie, nous nous apercevons qu’il a rempli de nombreux papiers, en nous bombardant au passage « Membres honoraires » de l’association et qu’il nous a obtenu des laissez passer. Il faut néanmoins encore passer un bon moment au poste puis attendre le taxi et ce n’est que vers 2 heures moins le quart que nous partons enfin.
C’est la liberté, nous sommes affamés et nous avons vraiment besoin d’un peu de réconfort pour nous remonter le moral. Les héros sont fatigués. Nous optons carrément pour le restaurant de l’Hôtel Méridien. Quel luxe, que cela fait du bien. Nous choisissons une formule buffet où tout est compris pour 1500 roupies, soit un peu moins de 25 euros. C’est grandiose, bière, vin et café à volonté, environ 70 plats différents entre entrées, plats et desserts. Nous ressortons réconciliés avec la vie.
C’est ensuite trois heures de route pour la ville mythique de Pondichéry, l’ancien comptoir français des Indes. C’est également l’occasion de découvrir véritablement l’Inde. Quel pays de contraste. Je crois que c’est le mot qui caractérise le plus ce pays.
L’échelle sociale est extrêmement déployée, tout en haut, les dieux. Les officiers en font partie, le commun des mortels est en adoration, au garde à vous devant eux. On ne peut s’adresser à eux qu’avec un « Sir » (prononcez sœur) devant et derrière chaque mot. Ils ont en général (car j’en ai rencontré d’une qualité exceptionnelle) un égo surdimensionné : « Mais monsieur vous parlez à un officier ! ». Leur langue « maternelle » est l’Anglais, ils ne parlent entre eux qu’en anglais, chez eux ils ne parlent qu’anglais, ils parlent à leurs enfants en anglais, leurs femmes parlent entre elles en anglais.
Tout en bas de l’échelle, il y a ces femmes qui, courbées en deux, déplacent la poussière à l’aide de balais en nervures de feuilles de palmier. Quel travail ingrat et inutile, payées moins de 2 euros par jour, elles ont juste de quoi manger. Lorsque nous sommes revenus de Pondichéry, vers une heure du matin, quel étonnement de voir tous ces gens dormir par terre, à certains endroits les places, les terre pleins sont remplis de formes allongées en train de dormir. On croirait qu’une bombe atomique a explosée et que toutes ces formes sont des morts. Ils dorment enroulés dans un tissus, ce ne sont pas des mendiants, ce sont des travailleurs. Les rickshaws sont garés côte à côte, il y en a des milliers, souvent leur conducteur fait sa nuit sur la banquette arrière.
Leur culture est totalement différente de la nôtre, ils n’ont pas le sens de l’autre et cela nous paraît choquant. Ce sont des individualistes et cela se retrouve en permanence dans leur attitude. Par exemple la nuit, dans leur voiture, ils ne connaissent pas les codes, ils sont en permanence en phare et ne s’inquiètent pas de gêner celui qui vient en face.
Sur les « speedway », les voies rapides à 4 voies, il y a la voie de gauche pour les véhicules lents, la voie de droite pour les véhicules un peu plus rapide et les autres ont les deux voies, ils slaloment en permanence d’une voie sur l’autre en essayant continuellement de gratter une place. Ils sont aidés par leur clackson. Quand notre chauffeur de taxi appuie sur son clackson, celui-ci ne fait pas « tuuuuuuuuttttt » mais « tuutt » « tuutt » « tuutt » « tuutt » et tous les deux cent mètres il envoie ainsi une douzaines de « tuutt » à la suite. C’est irrespectueux pour les autres automobilistes et extrêmement agaçant.
Dans la campagne, beaucoup de gens vivent encore dans ces huttes en branchages avec des murs en torchis et des toits en paille. Mais ce qui est plus étonnant, c’est de voir ces huttes en pleine ville, entre deux immeubles flambants neufs. Une grande partie de la population est paysanne. On peut voir souvent sur la voie d’arrêt d’urgence, marcher un couple avec une vache ou un troupeau de chèvres, lui vêtu d’un simple pagne et elle d’un long sari, tous deux portant sur la tête une lourde charge.
C’est le pays des Tata, cette marque de véhicules Indiens. Il y a les camions Tata bien sûr et les voitures Tata. C’est le gros du parc avec les fameux Rickshaws. Au niveau des motos, on ne voit que très peu de Royale Enfield, cette moto indienne mythique fabriquée à Madras justement mais énormément de motos japonaises, des Honda essentiellement.
Je n’aimerais pas vivre dans ce pays, trop de choses me choquent, en premier lieu la saleté, en second lieu, ce système de castes. Et puis, il faut bien reconnaître qu’il n’y a pas beaucoup de belles filles, avec Jacky nous avons essayé de faire un pourcentage mais c’est impossible, peut être cela pourrait il s’exprimer en pour mille. Il faut dire que les saris n’arrangent rien, ce n’est pas particulièrement sexy. Et puis de temps en temps, on tombe sur une véritable princesse mais nous pouvons les compter sur les doigts d’une main.
J’ai beaucoup aimé Pondichéry, c’est beaucoup plus propre. Nous nous sommes baladés sur la promenade en bord de plage au milieu d’une foule d’Indiens, c’était top. Ensuite nous sommes allés manger au Satsanga, le point de rencontre des Français. Quel moment sympa, nous avons put y déguster des filets de bœuf beurre maître d’hôtel succulents avec de délicieuses frittes. Quel réconfort. Nous avons discutés avec des françaises en vacance ici.
Retour au bateau à une heure du matin, nous sommes confiants avec nos laissez passer. Grosse erreur, il manque un tampon et on ne veut pas nous laisser entrer. C’est encore une demi-heure de bagarre pour arriver à passer.
Ce matin, réveil de bonne heure, nous nous enfuyons. Nous sommes à 9 heures dans les bureaux des administrations. Cela ne va pas être long. A 14 heures nous y sommes toujours, nous sommes alors dans le bureau du grand directeur du port mais nous n’avons toujours pas notre clearance. Je suis obligé d’abandonner Jacky pour aller au bateau faire une dialyse. Il revient vers 14h30 sur la moto du directeur de l’Association. Je prépare un repas rapide avant que nous y retournions car nous n’avons pas encore tous les papiers. Arrive alors le Commodore de l’association, c’est un grand ponte, il charge le directeur de l’Association de faire les papiers pour nous et pendant ce temps nous voyons défiler tout l’après midi les pontes de l’association. Beaucoup me disent qu’ils ont visités Harmattan hier alors que nous étions à Pondichéry. Oui, c’est comme cela ici, ils ont une autre notion de la propriété que dans notre culture. Même si je ne suis pas là, ils sont chez eux dans mon bateau. Cela ne me dérange pas, c’est une autre culture et il faut être tolérant. C’est un après mi
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"que depéripéties j’ai chezmoi un tableau représentant un oiseau majestueux rose brodée à pondicherie point par point sur une toile louise est toujours en inde j’avais cru comprendre que vous rentrerez à PARISdébut mars? quant à moi rien de bien neuf toujoirs le roron habituel grace à lvous je voyage merci amitiées roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 01-03-2011 à 17:45
Tue, 01 Mar 2011 13:30:00 GMT - Cavalcade endiablée dans l’Indien 80° 47’E 10° 52’N
Tue, 01 Mar 2011 13:30:00 GMT - Cavalcade endiablée dans l’Indien 80° 47’E 10° 52’N
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quelle cavalcade ! L’océan Indien s’est enfin réveillé. Un bon vent nous pousse sur l’arrière bâbord, Harmattan file entre 7 et 8 nœuds, c’est le grand bonheur de la liberté enfin retrouvée.
Il y a du vent et la mer qui va avec, du coup, avec le moment de décompression suite à cette folle semaine où le stress à dominé au quotidien, j’étais un peu barbouillé. J’ai avalé ce matin un comprimé de Nautamine et j’ai passé ma journée à comater dans le carré. Cela fait un bien fou.
Jacky a passé une bonne partie de la matinée à laver le bateau avec une serpillière et des grands sceaux d’eau de mer. Il était dans un état épouvantable. Dans ce port, il tombe en permanence une espèce de poussière grasse et noire qui salit tout. Nous passions notre temps à nous laver les mains car dès que l’on touche quelque chose, on a les mains noires. Un seul exemple, la corde à linge. Le seul fait de la plier j’avais les mains noires. Je pense que je vais devoir la passer à la machine à laver.
C’est vraiment sans aucuns regrets que nous quittons cet endroit pourri. J’aurais tout de même aimé voir la côte ouest, je pense qu’à Cochin ou à Goa, nous aurions apprécié ce pays un peu plus. Il m’en restera un pays de contrastes et l’image la plus marquante sera certainement cette vision étonnante au milieu de la nuit de centaines de corps enroulés dans un tissu, comme un linceul, couchés à même le sol, sur les terres pleins de la ville.
Nous filons maintenant sur le Sri Lanka et le cap est mis au nord est de l’île, sur le port naturel de Trincomalee. Nous ne savons pas encore si nous allons nous arrêter là bas car il y avait encore récemment une guerre civile au Sri Lanka entre les « Tigre Tamoules » et les forces gouvernementales et le nord est encore vivement déconseillé au tourisme. J’ai demandé à mon bureau qu’ils surfent sur Internet pour connaître la situation actuelle exacte. Si les conditions ne changent pas nous y serons demain en fin d’après midi.
Je vous parlerais demain du Sri Lanka, aujourd’hui c’est un peu une journée de récupération et je vais retourner comater.
158 milles sur ces dernières 24 heures, il en reste encore 139 pour Trincomalee car nous avons un courant contraire en permanence de l’ordre de 1 nœud.
A bientôt.
Jean Louis
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Quelle cavalcade ! L’océan Indien s’est enfin réveillé. Un bon vent nous pousse sur l’arrière bâbord, Harmattan file entre 7 et 8 nœuds, c’est le grand bonheur de la liberté enfin retrouvée.
Il y a du vent et la mer qui va avec, du coup, avec le moment de décompression suite à cette folle semaine où le stress à dominé au quotidien, j’étais un peu barbouillé. J’ai avalé ce matin un comprimé de Nautamine et j’ai passé ma journée à comater dans le carré. Cela fait un bien fou.
Jacky a passé une bonne partie de la matinée à laver le bateau avec une serpillière et des grands sceaux d’eau de mer. Il était dans un état épouvantable. Dans ce port, il tombe en permanence une espèce de poussière grasse et noire qui salit tout. Nous passions notre temps à nous laver les mains car dès que l’on touche quelque chose, on a les mains noires. Un seul exemple, la corde à linge. Le seul fait de la plier j’avais les mains noires. Je pense que je vais devoir la passer à la machine à laver.
C’est vraiment sans aucuns regrets que nous quittons cet endroit pourri. J’aurais tout de même aimé voir la côte ouest, je pense qu’à Cochin ou à Goa, nous aurions apprécié ce pays un peu plus. Il m’en restera un pays de contrastes et l’image la plus marquante sera certainement cette vision étonnante au milieu de la nuit de centaines de corps enroulés dans un tissu, comme un linceul, couchés à même le sol, sur les terres pleins de la ville.
Nous filons maintenant sur le Sri Lanka et le cap est mis au nord est de l’île, sur le port naturel de Trincomalee. Nous ne savons pas encore si nous allons nous arrêter là bas car il y avait encore récemment une guerre civile au Sri Lanka entre les « Tigre Tamoules » et les forces gouvernementales et le nord est encore vivement déconseillé au tourisme. J’ai demandé à mon bureau qu’ils surfent sur Internet pour connaître la situation actuelle exacte. Si les conditions ne changent pas nous y serons demain en fin d’après midi.
Je vous parlerais demain du Sri Lanka, aujourd’hui c’est un peu une journée de récupération et je vais retourner comater.
158 milles sur ces dernières 24 heures, il en reste encore 139 pour Trincomalee car nous avons un courant contraire en permanence de l’ordre de 1 nœud.
A bientôt.
Jean Louis
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"Bonsoir, il est exactement 20 heures à paris et je tenais à vous encourager et vous souhaiter un bon parcours. Vous êtes un bon exemple de courage et une belle illustration dans la lutte contre la maladie et pour la vie...Je présente demain un topo sur l’handicap en dialyse et comment le surmonter et je me servirai de votre aventure et histoire comme exemple. Bon courage et A bientôt. Dr A. ABBASSI Néphrologue" Envoyé par abbassi le 02-03-2011 à 20:21
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"Salut JL et Jacky, content de vous savoir sorti de ce cloaque, je vous voyais mal partis !! Le Sri Lanka est beaucoup plus sympa du moins habituellement. Amusant, ma fille cadette et mon petit fils y sont depuis 3 jours en vacances ... ils se balladent en ce moment autour de l Ile, et se plaisent beaucoup !! j espere que vous allez souffler un peu et profiter une peu de cette Ile splendide, ne pas manquet les plantations de The !! bon vent bonne arrivee, amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 02-03-2011 à 21:00
Wed, 02 Mar 2011 13:30:00 GMT - Le Sri Lanka 81° 43’E 8° 31’N
Wed, 02 Mar 2011 13:30:00 GMT - Le Sri Lanka 81° 43’E 8° 31’N
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
La grande cavalcade continue, nous descendons sur le sud du Sri Lanka à la vitesse d’un obus. Que c’est bon après toutes ces semaines de pétole de toucher un vent qui va bien. Le bateau est en permanence au dessus de 7 nœuds, il négocie les vagues merveilleusement, c’est un régal. Comme dit Jacky, après le karma que nous avons dû endurer la semaine dernière, c’est normale que nous atteignions maintenant le Nirvana. Pour la nuit nous avons pris un ris dans la grand voile et deux dans le génois sans pratiquement perdre de vitesse et au petit matin j’ai à nouveau déroulé le génois en totalité.
Nous avons fini par prendre la décision de ne pas nous arrêter à Trincomalee et de tirer directement sur Galle. La décision était difficile à prendre car il y a beaucoup de plus pour un arrêt, l’un des ports naturels les plus beaux au monde, une ville sans touristes, qui se relève tout juste de 20 années de guerre, toute une région à découvrir. Il y a également pas mal de moins. Il faut faire une clearance in et une clearance out à chaque port au Sri Lanka, à chaque fois c’est 200$ et du temps à passer. C’est dans une zone rouge, fortement déconseillée par le ministère des affaires étrangères. Puis enfin, je viens de recevoir un mail de Sonia de l’AURA, c’est la personne qui s’occupe de me faire livrer mes poches de dialyse, elle veut le nom d’une personne au Sri Lanka pour ma prochaine livraison. Je dois donc arriver rapidement à Galle pour gérer cela.
Nous devrions arriver à Galle dans la journée de vendredi et nous avons pris des billets de retour à Paris pour le 14 mars, cela va nous laisser du temps pour découvrir ce nouveau pays.
De la forme d’une larme, tout au sud est du sous continent Indien, l’ancienne Ceylan est raccrochée à celui-ci par le « Palk Strait », un passage étroit et très long, qui n’est plus praticable aujourd’hui mais qui a permis les migrations il y a 50 000 ans.
Sa population d’environ 20 millions d’habitants est bouddhiste à 70%, la mortalité infantile est de 13 pour mille et le taux d’alphabétisation de 92%. L’espérance de vie est de 74 ans pour les femmes et 69 ans pour les hommes. Ces chiffres donnent à penser que nous allons découvrir un pays assez développé où l’hygiène et l’éducation prennent une place importante.
La monnaie locale est la Roupie Sri Lankaise (Rs), qui n’a rien à voir avec la Roupie Indienne. Il faut 153 roupies pour un euro. Le salaire moyen est de 50€ par mois (Environ 7650 Rs).
La superficie du pays est de 65 525 km², l’équivalent de l’Irlande. Au niveau politique, c’est une république avec une démocratie présidentielle. La capitale économique est Colombo, mais la capitale politique officielle est Sri Jayewardenepura Kotte.
Ceylan, très connue pour ses plantations de thé effectuées par les Anglais pendant l’époque coloniale, devient indépendante en février 1948 et c’est en 1972 que son nom fut changé pour devenir Lanka, puis Sri Lanka. En 1983, l’incendie des quartiers de la minorité Tamoul à Colombo fait plus de 600 morts, s’en suit une guerre civile entre les Tamoul (Les Tigres Tamoul) qui tiennent le nord et l’est du pays et les forces gouvernementales. Bien que le gouvernement ait déclarée la guerre terminée de nombreuses fois, les attaques terroristes continuent, et ne semblent pas prêtes de s’arrêter. Il y a déjà eu des centaines de millier de victimes, les conséquences pour l’économie sont désastreuses car le tourisme était une source de revenus importante. Aujourd’hui, le nord et l’est sont considérés comme zone à très fort risque pour les touristes.
Le port de Galle a été extrêmement touché par le Tsunami, le fort qui entoure la vielle ville a fait effet d’entonnoir, rendant la vague encore plus violente et condamnant la plus part des habitants de la vieille ville.
Une marina est en construction, au mois d’octobre dernier ils avaient reçu les pontons flottants, j’espère qu’aujourd’hui ils sont installés et que l’on peut y accoster.
Suite à une attaque terroriste des Tigres Tamoul en 2006, on ne peut plus y entrer la nuit et les contrôles sont extrêmement rigoureux. Les kamikazes étaient entrés en pleine nuit avec des bateaux bourrés d’explosif et ils s’étaient fait sauter au milieu du port faisant un certain nombre de morts et de blessés.
Le Sri Lanka est un des pays qui protège le plus sa nature. Déjà en 300 avant Jésus Christ, des réserves existaient pour protéger les animaux. Aujourd’hui, il y a de nombreux parcs et je pense que ceux-ci vont être notre destination favorite. Je ne voudrais pas manquer le Pinnawala, un orphelinat pour éléphants. Il y a également beaucoup de temples et de sites archéologiques.
A bord tout va bien, à 17 heures nous avons essuyé un violent orage qui a bien lavé le bateau. Après notre séjour à Madras il en avait bien besoin. 159 miles ces dernières 24 heures.
A bientôt.
Jean Louis
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
La grande cavalcade continue, nous descendons sur le sud du Sri Lanka à la vitesse d’un obus. Que c’est bon après toutes ces semaines de pétole de toucher un vent qui va bien. Le bateau est en permanence au dessus de 7 nœuds, il négocie les vagues merveilleusement, c’est un régal. Comme dit Jacky, après le karma que nous avons dû endurer la semaine dernière, c’est normale que nous atteignions maintenant le Nirvana. Pour la nuit nous avons pris un ris dans la grand voile et deux dans le génois sans pratiquement perdre de vitesse et au petit matin j’ai à nouveau déroulé le génois en totalité.
Nous avons fini par prendre la décision de ne pas nous arrêter à Trincomalee et de tirer directement sur Galle. La décision était difficile à prendre car il y a beaucoup de plus pour un arrêt, l’un des ports naturels les plus beaux au monde, une ville sans touristes, qui se relève tout juste de 20 années de guerre, toute une région à découvrir. Il y a également pas mal de moins. Il faut faire une clearance in et une clearance out à chaque port au Sri Lanka, à chaque fois c’est 200$ et du temps à passer. C’est dans une zone rouge, fortement déconseillée par le ministère des affaires étrangères. Puis enfin, je viens de recevoir un mail de Sonia de l’AURA, c’est la personne qui s’occupe de me faire livrer mes poches de dialyse, elle veut le nom d’une personne au Sri Lanka pour ma prochaine livraison. Je dois donc arriver rapidement à Galle pour gérer cela.
Nous devrions arriver à Galle dans la journée de vendredi et nous avons pris des billets de retour à Paris pour le 14 mars, cela va nous laisser du temps pour découvrir ce nouveau pays.
De la forme d’une larme, tout au sud est du sous continent Indien, l’ancienne Ceylan est raccrochée à celui-ci par le « Palk Strait », un passage étroit et très long, qui n’est plus praticable aujourd’hui mais qui a permis les migrations il y a 50 000 ans.
Sa population d’environ 20 millions d’habitants est bouddhiste à 70%, la mortalité infantile est de 13 pour mille et le taux d’alphabétisation de 92%. L’espérance de vie est de 74 ans pour les femmes et 69 ans pour les hommes. Ces chiffres donnent à penser que nous allons découvrir un pays assez développé où l’hygiène et l’éducation prennent une place importante.
La monnaie locale est la Roupie Sri Lankaise (Rs), qui n’a rien à voir avec la Roupie Indienne. Il faut 153 roupies pour un euro. Le salaire moyen est de 50€ par mois (Environ 7650 Rs).
La superficie du pays est de 65 525 km², l’équivalent de l’Irlande. Au niveau politique, c’est une république avec une démocratie présidentielle. La capitale économique est Colombo, mais la capitale politique officielle est Sri Jayewardenepura Kotte.
Ceylan, très connue pour ses plantations de thé effectuées par les Anglais pendant l’époque coloniale, devient indépendante en février 1948 et c’est en 1972 que son nom fut changé pour devenir Lanka, puis Sri Lanka. En 1983, l’incendie des quartiers de la minorité Tamoul à Colombo fait plus de 600 morts, s’en suit une guerre civile entre les Tamoul (Les Tigres Tamoul) qui tiennent le nord et l’est du pays et les forces gouvernementales. Bien que le gouvernement ait déclarée la guerre terminée de nombreuses fois, les attaques terroristes continuent, et ne semblent pas prêtes de s’arrêter. Il y a déjà eu des centaines de millier de victimes, les conséquences pour l’économie sont désastreuses car le tourisme était une source de revenus importante. Aujourd’hui, le nord et l’est sont considérés comme zone à très fort risque pour les touristes.
Le port de Galle a été extrêmement touché par le Tsunami, le fort qui entoure la vielle ville a fait effet d’entonnoir, rendant la vague encore plus violente et condamnant la plus part des habitants de la vieille ville.
Une marina est en construction, au mois d’octobre dernier ils avaient reçu les pontons flottants, j’espère qu’aujourd’hui ils sont installés et que l’on peut y accoster.
Suite à une attaque terroriste des Tigres Tamoul en 2006, on ne peut plus y entrer la nuit et les contrôles sont extrêmement rigoureux. Les kamikazes étaient entrés en pleine nuit avec des bateaux bourrés d’explosif et ils s’étaient fait sauter au milieu du port faisant un certain nombre de morts et de blessés.
Le Sri Lanka est un des pays qui protège le plus sa nature. Déjà en 300 avant Jésus Christ, des réserves existaient pour protéger les animaux. Aujourd’hui, il y a de nombreux parcs et je pense que ceux-ci vont être notre destination favorite. Je ne voudrais pas manquer le Pinnawala, un orphelinat pour éléphants. Il y a également beaucoup de temples et de sites archéologiques.
A bord tout va bien, à 17 heures nous avons essuyé un violent orage qui a bien lavé le bateau. Après notre séjour à Madras il en avait bien besoin. 159 miles ces dernières 24 heures.
Thu, 03 Mar 2011 13:30:00 GMT - Le Tsunami du 25 décembre 2004 81° 47’E 6° 27’N
Thu, 03 Mar 2011 13:30:00 GMT - Le Tsunami du 25 décembre 2004 81° 47’E 6° 27’N
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Ce qui m’aura frappé dans cette ballade, c’est l’ampleur de la zone dévastée par le Tsunami du 25 décembre 2004 et la catastrophe épouvantable que cela a été.
Partout où l’on passe, celui-ci se rappel à notre souvenir. En Thaïlande, des chemins de dégagement ont été créés un peu partout qui montent sur les hauteurs, des panneaux omniprésents rappellent la conduite à tenir en cas d’alerte et les routes de fuite sont fléchées. Le long des plages, on peut voir les ruines des constructions démolies.
Dans le port de Chennai, le Tsunami a été terrible, la mer est montée jusqu’au dessus du deuxième étage des bâtiments en coulant dans le port un cargo de plus de 120 m de long. Il est actuellement en train d’être démonté sur place. Heureusement, la catastrophe s’est produit un dimanche et le port était fermé ce jour là.
Le Sri Lanka fut extrêmement touché lui aussi avec 40 000 morts, la vague de 6 m de haut emporta tout sur son passage, bateaux de pêche, voitures, maisons et même un train qui transportait 1700 personnes. Elle pénétra de 5 km à l’intérieur des terres.
Depuis hier soir la navigation le long des côtes du Sri Lanka est difficile. En début de soirée le vent est tombé et il a fallu mettre le moteur en marche puis, avec la nuit les pêcheurs sont apparus. Ici point de lamparo comme en mer de Java, en mer de Chine ou en mer d’Andaman, ce sont des « trappes », ces filets dérivants en forme de grands V disposés perpendiculairement à la côte. Les deux pointes extérieurs du V peuvent être à plusieurs kilomètres l’un de l’autre et sont matérialisés par des bouées qui clignotent bleu et rouge. Au centre du V se tient un petit bateau de pêche. Ils attrapent ainsi les poissons qui migrent du golfe du Bengale vers la mer d’Arabie.
Nous longeons la côte à environ 25 miles au large, il y a 3000 mètres de fond, tous les deux miles environ il y a un filet, il y en a à perte de vue sur tribord et à perte de vue sur bâbord. Un voilier qui ne serait pas construit spécifiquement pour gérer ce genre de difficulté ne pourrait pas passer par ici. Avec Harmattan je suis serein, lorsqu’il arrive sur un filet, l’avant de la quille qui est très inclinée le force à plonger puis le filet glisse sous la quille pour ne ressortir qu’après le gouvernail.
Il me reste cependant à veiller les bateaux des pêcheurs, ce sont de petits bateaux et le radar ne les voit qu’au dernier moment. Du coup j’ai très peu dormi, quelques fois 10 minutes entre deux alarmes radar et c’est tout. A 7h30 je n’en peu plus, je réveil Jacky et vais faire un petit somme.
Un peu avant midi, ce sont deux énormes orages qui nous arrivent dessus avec du vent en plein dans le nez. Nous prenons deux ris dans la grand voile et changeons de cap en nous rapprochant de la côte pour garder un peu de vitesse. Cela devient de la navigation musclée et nous déjeunons d’un paquet de chips et d’un canon de rouge.
Puis toute l’après midi, ce sont des pluies continuelles, assez fortes, la visibilité est très mauvaise, le radar est inopérant avec toute cette pluie et je dois passer une bonne partie de l’après midi à surveiller si il n’y a pas de pêcheur sur l’avant du bateau. Tout est mouillé à bord, heureusement il fait chaud et nous sommes en maillot de bain.
Ce soir, vers 18h un bateau de pêche arrive droit sur nous, le pêcheur à l’aide de grands cris et force geste nous explique que nous ne pouvons pas passer, qu’il y a des filets partout. Il ne sait pas qu’Harmattan est pourvu d’une quille longue et que contrairement à la plus part des bateaux, cela ne nous gêne pas.
Au dîner ce sera nouille corned-beef car nous avons épuisé nos stocks d’œufs et de saucisses.
Voilà pour aujourd’hui, une journée un peu triste qui se termine avec toute cette pluie. Il fera plus beau demain. Nous avons parcourut 125 miles ces dernières 24h et il reste 105 miles pour arriver à Galle où nous devrions arriver demain en fin d’après midi, avant la nuit j’espère, sinon nous devrons faire des ronds devant toute la nuit.
A bientôt.
Jean Louis
14H30 en France, 19 heures heure du bord,
Bonjour à tous,
Ce qui m’aura frappé dans cette ballade, c’est l’ampleur de la zone dévastée par le Tsunami du 25 décembre 2004 et la catastrophe épouvantable que cela a été.
Partout où l’on passe, celui-ci se rappel à notre souvenir. En Thaïlande, des chemins de dégagement ont été créés un peu partout qui montent sur les hauteurs, des panneaux omniprésents rappellent la conduite à tenir en cas d’alerte et les routes de fuite sont fléchées. Le long des plages, on peut voir les ruines des constructions démolies.
Dans le port de Chennai, le Tsunami a été terrible, la mer est montée jusqu’au dessus du deuxième étage des bâtiments en coulant dans le port un cargo de plus de 120 m de long. Il est actuellement en train d’être démonté sur place. Heureusement, la catastrophe s’est produit un dimanche et le port était fermé ce jour là.
Le Sri Lanka fut extrêmement touché lui aussi avec 40 000 morts, la vague de 6 m de haut emporta tout sur son passage, bateaux de pêche, voitures, maisons et même un train qui transportait 1700 personnes. Elle pénétra de 5 km à l’intérieur des terres.
Depuis hier soir la navigation le long des côtes du Sri Lanka est difficile. En début de soirée le vent est tombé et il a fallu mettre le moteur en marche puis, avec la nuit les pêcheurs sont apparus. Ici point de lamparo comme en mer de Java, en mer de Chine ou en mer d’Andaman, ce sont des « trappes », ces filets dérivants en forme de grands V disposés perpendiculairement à la côte. Les deux pointes extérieurs du V peuvent être à plusieurs kilomètres l’un de l’autre et sont matérialisés par des bouées qui clignotent bleu et rouge. Au centre du V se tient un petit bateau de pêche. Ils attrapent ainsi les poissons qui migrent du golfe du Bengale vers la mer d’Arabie.
Nous longeons la côte à environ 25 miles au large, il y a 3000 mètres de fond, tous les deux miles environ il y a un filet, il y en a à perte de vue sur tribord et à perte de vue sur bâbord. Un voilier qui ne serait pas construit spécifiquement pour gérer ce genre de difficulté ne pourrait pas passer par ici. Avec Harmattan je suis serein, lorsqu’il arrive sur un filet, l’avant de la quille qui est très inclinée le force à plonger puis le filet glisse sous la quille pour ne ressortir qu’après le gouvernail.
Il me reste cependant à veiller les bateaux des pêcheurs, ce sont de petits bateaux et le radar ne les voit qu’au dernier moment. Du coup j’ai très peu dormi, quelques fois 10 minutes entre deux alarmes radar et c’est tout. A 7h30 je n’en peu plus, je réveil Jacky et vais faire un petit somme.
Un peu avant midi, ce sont deux énormes orages qui nous arrivent dessus avec du vent en plein dans le nez. Nous prenons deux ris dans la grand voile et changeons de cap en nous rapprochant de la côte pour garder un peu de vitesse. Cela devient de la navigation musclée et nous déjeunons d’un paquet de chips et d’un canon de rouge.
Puis toute l’après midi, ce sont des pluies continuelles, assez fortes, la visibilité est très mauvaise, le radar est inopérant avec toute cette pluie et je dois passer une bonne partie de l’après midi à surveiller si il n’y a pas de pêcheur sur l’avant du bateau. Tout est mouillé à bord, heureusement il fait chaud et nous sommes en maillot de bain.
Ce soir, vers 18h un bateau de pêche arrive droit sur nous, le pêcheur à l’aide de grands cris et force geste nous explique que nous ne pouvons pas passer, qu’il y a des filets partout. Il ne sait pas qu’Harmattan est pourvu d’une quille longue et que contrairement à la plus part des bateaux, cela ne nous gêne pas.
Au dîner ce sera nouille corned-beef car nous avons épuisé nos stocks d’œufs et de saucisses.
Voilà pour aujourd’hui, une journée un peu triste qui se termine avec toute cette pluie. Il fera plus beau demain. Nous avons parcourut 125 miles ces dernières 24h et il reste 105 miles pour arriver à Galle où nous devrions arriver demain en fin d’après midi, avant la nuit j’espère, sinon nous devrons faire des ronds devant toute la nuit.
Fri, 04 Mar 2011 13:30:00 GMT - Arrivée au port de Galle 80° 13’E 6° 02’N
Fri, 04 Mar 2011 13:30:00 GMT - Arrivée au port de Galle 80° 13’E 6° 02’N
18H en France, 22H30 heure du bord,
Bonjour à tous,
Après une nuit beaucoup plus cool que la précédente nous longeons la côte sud de Ceylan.
C’est Jacky qui s’est collé à la surveillance hier soir, énormément de pêcheurs à la pointe sud est, du côté de Yala, Palatupana et Kirinde. Il y a des hauts fonds à cet endroit et c’est vraiment un passage obligé pour les poissons qui migrent. Tout d’un coup le vent tombe, la mer s’aplatie et le vent revient sur notre tribord, venant de terre. Nous sommes maintenant à l’abri de la côte, la mer est plate, il n’y a plus de pêcheurs et la nuit se poursuit beaucoup plus calmement dans les odeurs délicieuses de la terre que nous apporte le vent.
Au matin c’est la douceur de vie qui prédomine, il n’y a plus d’orages, le soleil est présent comme un petit matin d’été, il y a une légère brise et le bateau glisse gentiment sur une mer totalement au repos.
Vers 9 heures, c’est notre premier contact avec la population locale. Nous croisons un prao de pêche, ce sont des jeunes, ils viennent à notre couple et veulent nous vendre des poissons. Ils sont beau ces poissons mais nous arrivons au port, nous n’en avons pas besoin. Ils sont sympas, nous discutons un peu puis Jacky leur lance un paquet de cigarettes, ils sont ravis et s’en vont avec de grands sourires en nous faisant signe de la main.
La côte que nous longeons est jolie, couverte de cocotiers et de temps en temps au milieu de ceux-ci, une belle maison. Régulièrement une digue en enrochement protège quelques praos de pêche. Ils sont équipés d’une structure en branches permettant à un des jeunes de se situer très au dessus du niveau de l’eau et d’apercevoir les poissons de loin. Ils sont équipés de filets de pêche, que 6 ou 7 jeunes remontent à la main.
En milieu de matinée j’ai hissé le drapeau de courtoisie avec le lion doré portant le sabre sur tribord et le drapeau jaune de demande de clearance sur bâbord.
Nous arrivons à midi aux abords du port de Galle. Le « port contrôle » à qui nous avons signalé notre arrivée, nous envoie une vedette de la Navi, ils nous font jeter l’ancre dans l’avant port sans oublier de nous taxer d’un paquet de cigarettes. Nous en profitons pour déjeuner, nous avons à peine fini que la vedette revient avec des officiers qui montent à bord. Ils commencent à fouiller partout à la recherche d’alcool, ils ouvrent tous les placards et tous les coffres. Pas de chance pour eux, nous n’avons pas grand-chose. Ils arrivent quand même à nous taxer de deux canettes de bière et d’une bouteille d’un bon bordeaux. Maintenant ils nous disent de lever l’ancre, ils vont nous emmener à une « bonne » place. Pendant la manœuvre ils s’emparent sans rien demander d’un paquet de gâteaux à apéritif qui traîne par là et se goinfrent en laissant le fond du cockpit rempli de miettes. Les porcs ! Qu’ils sont sans gène !
Nous découvrons bien vite qu’ici la corruption atteint des sommets. Un agent arrive qui me fait remplir comme souvent une montagne de papiers puis me réclame 200US$. L’agent est obligatoire, on ne peut faire son entrée sans celui-ci. Ensuite arrive le douanier, il fouille partout et veut nous taxer notre dernière bouteille de bordeaux. Nous protestons énergiquement, il fini par s’en aller bredouille. Maintenant c’est l’immigration, deux officiers accompagnés de deux gars, on ne sait quel est leur rôle. Ils nous demandent si nous avons des dollars, sur notre réponse négative, ils nous disent que les euros c’est bon aussi et nous réclament un petit cadeau de 50€. Nous résistons, pourquoi avons-nous déjà donné 200$ à l’agent ? Ils réclament alors notre dernière bouteille de bordeaux ainsi que des bières. Ils insistent, je fini par exploser, leur dit que je n’ai jamais vu cela, que je fais le tour du monde et que c’est la première fois qu’il faut « payer » à toutes les administrations. Je leur demande de faire sortir de mon bateau leurs deux gugusses. Ils s’aperçoivent alors que cela tourne au vinaigre et abandonnent leurs prétentions.
Quel accueil désagréable, le tourisme est une manne vitale pour un grand nombre de pays, les gouvernements devraient prendre conscience que la corruption de leurs fonctionnaires porte un préjudice extrême à l’image de leur pays. Par exemple le Sri Lanka est réputé pour cela et beaucoup de plaisanciers ne s’y arrêtent plus.
La marina n’est pas encore en place, nous sommes le long d’un quai équipé de pneus. Je suis un peu triste pour mon bateau qui ne va pas être dans les meilleures conditions pour passer les deux mois à venir.
Nous avons maintenant nos laissez passer et partons faire un tour en ville. En sortant nous remarquons une énorme affiche à l’entrée du port, écrite dans la langue d’ici, avec l’alphabet d’ici mais également en anglais : C’est un « crime » de « demander », « proposer » ou « accepter » un bakchich. Etonnant non ?
Nous prenons un « treeweels », c’est ici le nom des tuk tuk ou des rickshaws. Première constatation, c’est propre ! Quel bonheur, quel changement avec l’Inde toute proche. Nous allons en ville, c’est une ville normale, comme nous les aimons. Après avoir tiré de l’argent et acheté une bombe pour les moustiques, nous demandons au chauffeur de nous emmener dans un bon restaurant.
Nous nous retrouvons dans un lieu très touristique, sur une plage de sable blanc et extrêmement fin avec un grand feu de bois. C’est soirée barbecue. Nous choisissons des « Jumbo Prawns », quel délice ! Cela ressemble à s’y méprendre à des « Tiger Prawns » mais ici le terme de « Tiger » n’est pas très aimé à cause des « Tiger Tamils »
Voilà, nous avons retrouvé un pays civilisé, c’est le bonheur et je suis content de terminer cette étape ici, cela aurait été trop triste de terminer par l’Inde. Nous avons parcourut 2121 miles depuis Singapour. Que d’aventures, que de souvenirs, que de choses à raconter plus tard à mes petits enfants !
A bientôt
Jean Louis
18H en France, 22H30 heure du bord,
Bonjour à tous,
Après une nuit beaucoup plus cool que la précédente nous longeons la côte sud de Ceylan.
C’est Jacky qui s’est collé à la surveillance hier soir, énormément de pêcheurs à la pointe sud est, du côté de Yala, Palatupana et Kirinde. Il y a des hauts fonds à cet endroit et c’est vraiment un passage obligé pour les poissons qui migrent. Tout d’un coup le vent tombe, la mer s’aplatie et le vent revient sur notre tribord, venant de terre. Nous sommes maintenant à l’abri de la côte, la mer est plate, il n’y a plus de pêcheurs et la nuit se poursuit beaucoup plus calmement dans les odeurs délicieuses de la terre que nous apporte le vent.
Au matin c’est la douceur de vie qui prédomine, il n’y a plus d’orages, le soleil est présent comme un petit matin d’été, il y a une légère brise et le bateau glisse gentiment sur une mer totalement au repos.
Vers 9 heures, c’est notre premier contact avec la population locale. Nous croisons un prao de pêche, ce sont des jeunes, ils viennent à notre couple et veulent nous vendre des poissons. Ils sont beau ces poissons mais nous arrivons au port, nous n’en avons pas besoin. Ils sont sympas, nous discutons un peu puis Jacky leur lance un paquet de cigarettes, ils sont ravis et s’en vont avec de grands sourires en nous faisant signe de la main.
La côte que nous longeons est jolie, couverte de cocotiers et de temps en temps au milieu de ceux-ci, une belle maison. Régulièrement une digue en enrochement protège quelques praos de pêche. Ils sont équipés d’une structure en branches permettant à un des jeunes de se situer très au dessus du niveau de l’eau et d’apercevoir les poissons de loin. Ils sont équipés de filets de pêche, que 6 ou 7 jeunes remontent à la main.
En milieu de matinée j’ai hissé le drapeau de courtoisie avec le lion doré portant le sabre sur tribord et le drapeau jaune de demande de clearance sur bâbord.
Nous arrivons à midi aux abords du port de Galle. Le « port contrôle » à qui nous avons signalé notre arrivée, nous envoie une vedette de la Navi, ils nous font jeter l’ancre dans l’avant port sans oublier de nous taxer d’un paquet de cigarettes. Nous en profitons pour déjeuner, nous avons à peine fini que la vedette revient avec des officiers qui montent à bord. Ils commencent à fouiller partout à la recherche d’alcool, ils ouvrent tous les placards et tous les coffres. Pas de chance pour eux, nous n’avons pas grand-chose. Ils arrivent quand même à nous taxer de deux canettes de bière et d’une bouteille d’un bon bordeaux. Maintenant ils nous disent de lever l’ancre, ils vont nous emmener à une « bonne » place. Pendant la manœuvre ils s’emparent sans rien demander d’un paquet de gâteaux à apéritif qui traîne par là et se goinfrent en laissant le fond du cockpit rempli de miettes. Les porcs ! Qu’ils sont sans gène !
Nous découvrons bien vite qu’ici la corruption atteint des sommets. Un agent arrive qui me fait remplir comme souvent une montagne de papiers puis me réclame 200US$. L’agent est obligatoire, on ne peut faire son entrée sans celui-ci. Ensuite arrive le douanier, il fouille partout et veut nous taxer notre dernière bouteille de bordeaux. Nous protestons énergiquement, il fini par s’en aller bredouille. Maintenant c’est l’immigration, deux officiers accompagnés de deux gars, on ne sait quel est leur rôle. Ils nous demandent si nous avons des dollars, sur notre réponse négative, ils nous disent que les euros c’est bon aussi et nous réclament un petit cadeau de 50€. Nous résistons, pourquoi avons-nous déjà donné 200$ à l’agent ? Ils réclament alors notre dernière bouteille de bordeaux ainsi que des bières. Ils insistent, je fini par exploser, leur dit que je n’ai jamais vu cela, que je fais le tour du monde et que c’est la première fois qu’il faut « payer » à toutes les administrations. Je leur demande de faire sortir de mon bateau leurs deux gugusses. Ils s’aperçoivent alors que cela tourne au vinaigre et abandonnent leurs prétentions.
Quel accueil désagréable, le tourisme est une manne vitale pour un grand nombre de pays, les gouvernements devraient prendre conscience que la corruption de leurs fonctionnaires porte un préjudice extrême à l’image de leur pays. Par exemple le Sri Lanka est réputé pour cela et beaucoup de plaisanciers ne s’y arrêtent plus.
La marina n’est pas encore en place, nous sommes le long d’un quai équipé de pneus. Je suis un peu triste pour mon bateau qui ne va pas être dans les meilleures conditions pour passer les deux mois à venir.
Nous avons maintenant nos laissez passer et partons faire un tour en ville. En sortant nous remarquons une énorme affiche à l’entrée du port, écrite dans la langue d’ici, avec l’alphabet d’ici mais également en anglais : C’est un « crime » de « demander », « proposer » ou « accepter » un bakchich. Etonnant non ?
Nous prenons un « treeweels », c’est ici le nom des tuk tuk ou des rickshaws. Première constatation, c’est propre ! Quel bonheur, quel changement avec l’Inde toute proche. Nous allons en ville, c’est une ville normale, comme nous les aimons. Après avoir tiré de l’argent et acheté une bombe pour les moustiques, nous demandons au chauffeur de nous emmener dans un bon restaurant.
Nous nous retrouvons dans un lieu très touristique, sur une plage de sable blanc et extrêmement fin avec un grand feu de bois. C’est soirée barbecue. Nous choisissons des « Jumbo Prawns », quel délice ! Cela ressemble à s’y méprendre à des « Tiger Prawns » mais ici le terme de « Tiger » n’est pas très aimé à cause des « Tiger Tamils »
Voilà, nous avons retrouvé un pays civilisé, c’est le bonheur et je suis content de terminer cette étape ici, cela aurait été trop triste de terminer par l’Inde. Nous avons parcourut 2121 miles depuis Singapour. Que d’aventures, que de souvenirs, que de choses à raconter plus tard à mes petits enfants !
A bientôt
Jean Louis
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"Bonjour Amiral.Bonjour à l’équipage. Quelle est la signification du drapeau de courtoisie?.Amitiés. GD" Envoyé par GD le 05-03-2011 à 10:14
Sat, 05 Mar 2011 13:30:00 GMT - Vacances à Galle 80° 13’E 6° 02’N
Sat, 05 Mar 2011 13:30:00 GMT - Vacances à Galle 80° 13’E 6° 02’N
14H30 en France, 19H heure du bord,
Bonjour à tous,
Que c’est bon de retrouver un pays civilisé, ici c’est la douceur de vivre. Il fait bon, c’est propre comme peut l’être un pays où le taux d’humidité et la chaleur sont importante. On pourrait tout à fait se croire dans certains quartiers de Marseille. Après la saleté et la puanteur de l’Inde, on a l’impression d’être au paradis. Les Sri Lankais sont gentils, ici fini les saris, les femmes sont habillées comme chez nous.
Avec la mauvaise expérience de Chennai, c’était l’angoisse des moustiques, nous avions acheté une bombe, mais finalement j’ai dormi le panneau ouvert sans être importuné. Quelle bonne nuit, j’ai pu récupérer tout mon sommeil en retard et ce matin je me suis réveillé en pleine forme.
Nous avons passé la matinée au bateau. Pendant que Jacky rangeais et faisait un peu de ménage dans sa chambre, j’ai travaillé sur mon livre. Déjà 631 pages ! A cette occasion j’ai relu des passages de mes dernières news. Que d’émotions ! Je crois qu’un des moments les plus intenses de cette cinquième étape fût ce repas de réveillon dans le quartier chinois de Bangkok. Un autre moment plein d’émotion, lorsque nous revenions de Pondichéry, il est une heure du matin, le taxi tourne pour monter sur un boulevard, celui-ci est barré par des grands panneaux où il est inscrit que c’est fermé, qu’il y a un accident. Il y a un homme en arme. Le taxi fait demi tour et contourne le rond point et je découvre tout à coup des dizaines de corps inanimés enroulés dans des draps sur le terre plein. J’ai l’impression de voir des morts. Quelle émotion ! Il me faut un bon moment pour comprendre que ce sont des gens en train de dormir, des gens qui n’ont même pas un tout petit coin pour s’y sentir chez eux, pour y déposer quelques affaires. Quelle horreur ! Comment peut-on accepter cela ? Ce ne sont pas des mendiants, je n’en ai vu qu’un seul à Chennai, ce sont des gens qui travaillent.
Ce midi nous nous sommes rendus dans la vieille ville. C’est sympa, c’est cool. Nous avons mangé dans un restaurant sur les remparts. Ce n’est vraiment pas cher. Les plats sont entre 3 et 5 euros. Nous étions à la terrasse avec vu sur la mer, un bonheur !
Ici le port est sécurisé, il y a de nombreuses guérites et des miradors avec des hommes en arme. Même les taxis n’ont pas le droit de rentrer. La nuit, de façon aléatoire la Navi tire des charges sous marines, au cas où il y aurait des plongeurs kamikazes. Nous avons des laisser passer et ne sommes absolument pas gênés comme à Chennai. Il y a en permanence un bateau militaire dans le port et un second patrouille à l’extérieur.
C’est une ancienne colonie Anglaise, on le devine immédiatement en se promenant dans les rues. Comme chez nous tous les jeunes jouent au foot dans les rues, ici c’est la folie du criquet. C’est d’ailleurs actuellement le championnat du monde.
Cet après midi, pendant que Jacky était à l’Internet café, après la dialyse j’ai commencé à m’occuper du bateau. J’ai doublé les amarres et puis j’ai retourné l’annexe. Je fais ainsi maintenant, j’enlève les rames et je la laisse sur les bossoirs, à l’envers. De cette façon, s’il pleut, elle ne se remplie pas. Je pense que je vais la laisser ainsi également pour traverser l’océan Indien. Si une grosse vague arrive par l’arrière, elle ne peut pas la remplir et je pense qu’ainsi je ne risque pas de la perdre. J’ai une sangle sur chaque bossoir qui la soutient.
Nous ne serons reliés à l’électricité que lundi. En attendant je dois faire tourner le groupe une fois par jour pour assurer la consommation du frigo. Lundi je voudrais également faire le plein de gasoil car il est important de toujours avoir un réservoir plein, cela évite la condensation et donc d’avoir de l’eau dans le gasoil.
A partir de mardi, Dee Dee, c’est notre chauffeur, nous organise une visite de l’île sur quatre jours, parcs, temples, chutes, montagne sacrée … Cela va être très agréable et cela va bien clôturer cette étape qui s’en être particulièrement difficile aura été riche en émotions.
Le docteur Verger m’a informé qu’il y a une quinzaine de jours un deuxième rein avait été disponible pour moi. Comme j’étais en Inde, cela n’a pas été possible mais cela veux dire également que j’aurais déjà pu être greffé. Vraiment cet épisode de dialyse aura été pour moi une simple formalité.
J’ai vu passer un commentaire sur le blog il y a quelques jours. C’était le docteur Abbassi, néphrologue, qui présentait un topo sur le handicap de la dialyse et comment le surmonter. Je suis persuadé que chaque fois que c’est possible, il faut orienté les malades vers la dialyse péritonéale qui n’apporte qu’un handicap minime alors que l’hémodialyse conduit à être enchaîné à une machine pendant 4 heures un jour sur deux. Là c’est un vrai handicap.
Ce soir nous avons réorganisé le stock de poches et effectué l’inventaire de façon à déterminer la livraison pour ma prochaine ballade.
Voilà pour aujourd’hui.
A bientôt.
Jean Louis
14H30 en France, 19H heure du bord,
Bonjour à tous,
Que c’est bon de retrouver un pays civilisé, ici c’est la douceur de vivre. Il fait bon, c’est propre comme peut l’être un pays où le taux d’humidité et la chaleur sont importante. On pourrait tout à fait se croire dans certains quartiers de Marseille. Après la saleté et la puanteur de l’Inde, on a l’impression d’être au paradis. Les Sri Lankais sont gentils, ici fini les saris, les femmes sont habillées comme chez nous.
Avec la mauvaise expérience de Chennai, c’était l’angoisse des moustiques, nous avions acheté une bombe, mais finalement j’ai dormi le panneau ouvert sans être importuné. Quelle bonne nuit, j’ai pu récupérer tout mon sommeil en retard et ce matin je me suis réveillé en pleine forme.
Nous avons passé la matinée au bateau. Pendant que Jacky rangeais et faisait un peu de ménage dans sa chambre, j’ai travaillé sur mon livre. Déjà 631 pages ! A cette occasion j’ai relu des passages de mes dernières news. Que d’émotions ! Je crois qu’un des moments les plus intenses de cette cinquième étape fût ce repas de réveillon dans le quartier chinois de Bangkok. Un autre moment plein d’émotion, lorsque nous revenions de Pondichéry, il est une heure du matin, le taxi tourne pour monter sur un boulevard, celui-ci est barré par des grands panneaux où il est inscrit que c’est fermé, qu’il y a un accident. Il y a un homme en arme. Le taxi fait demi tour et contourne le rond point et je découvre tout à coup des dizaines de corps inanimés enroulés dans des draps sur le terre plein. J’ai l’impression de voir des morts. Quelle émotion ! Il me faut un bon moment pour comprendre que ce sont des gens en train de dormir, des gens qui n’ont même pas un tout petit coin pour s’y sentir chez eux, pour y déposer quelques affaires. Quelle horreur ! Comment peut-on accepter cela ? Ce ne sont pas des mendiants, je n’en ai vu qu’un seul à Chennai, ce sont des gens qui travaillent.
Ce midi nous nous sommes rendus dans la vieille ville. C’est sympa, c’est cool. Nous avons mangé dans un restaurant sur les remparts. Ce n’est vraiment pas cher. Les plats sont entre 3 et 5 euros. Nous étions à la terrasse avec vu sur la mer, un bonheur !
Ici le port est sécurisé, il y a de nombreuses guérites et des miradors avec des hommes en arme. Même les taxis n’ont pas le droit de rentrer. La nuit, de façon aléatoire la Navi tire des charges sous marines, au cas où il y aurait des plongeurs kamikazes. Nous avons des laisser passer et ne sommes absolument pas gênés comme à Chennai. Il y a en permanence un bateau militaire dans le port et un second patrouille à l’extérieur.
C’est une ancienne colonie Anglaise, on le devine immédiatement en se promenant dans les rues. Comme chez nous tous les jeunes jouent au foot dans les rues, ici c’est la folie du criquet. C’est d’ailleurs actuellement le championnat du monde.
Cet après midi, pendant que Jacky était à l’Internet café, après la dialyse j’ai commencé à m’occuper du bateau. J’ai doublé les amarres et puis j’ai retourné l’annexe. Je fais ainsi maintenant, j’enlève les rames et je la laisse sur les bossoirs, à l’envers. De cette façon, s’il pleut, elle ne se remplie pas. Je pense que je vais la laisser ainsi également pour traverser l’océan Indien. Si une grosse vague arrive par l’arrière, elle ne peut pas la remplir et je pense qu’ainsi je ne risque pas de la perdre. J’ai une sangle sur chaque bossoir qui la soutient.
Nous ne serons reliés à l’électricité que lundi. En attendant je dois faire tourner le groupe une fois par jour pour assurer la consommation du frigo. Lundi je voudrais également faire le plein de gasoil car il est important de toujours avoir un réservoir plein, cela évite la condensation et donc d’avoir de l’eau dans le gasoil.
A partir de mardi, Dee Dee, c’est notre chauffeur, nous organise une visite de l’île sur quatre jours, parcs, temples, chutes, montagne sacrée … Cela va être très agréable et cela va bien clôturer cette étape qui s’en être particulièrement difficile aura été riche en émotions.
Le docteur Verger m’a informé qu’il y a une quinzaine de jours un deuxième rein avait été disponible pour moi. Comme j’étais en Inde, cela n’a pas été possible mais cela veux dire également que j’aurais déjà pu être greffé. Vraiment cet épisode de dialyse aura été pour moi une simple formalité.
J’ai vu passer un commentaire sur le blog il y a quelques jours. C’était le docteur Abbassi, néphrologue, qui présentait un topo sur le handicap de la dialyse et comment le surmonter. Je suis persuadé que chaque fois que c’est possible, il faut orienté les malades vers la dialyse péritonéale qui n’apporte qu’un handicap minime alors que l’hémodialyse conduit à être enchaîné à une machine pendant 4 heures un jour sur deux. Là c’est un vrai handicap.
Ce soir nous avons réorganisé le stock de poches et effectué l’inventaire de façon à déterminer la livraison pour ma prochaine ballade.
Voilà pour aujourd’hui.
A bientôt.
Jean Louis
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" Bonjour à tous les deux. Content de savoir que vous pouvez souffler et profiter du Sri Lanka après vos dernières mésaventures. Je connais un peu ce pays pour y avoir passé 3 semaines il y a 10 ans. Si vous pouvez pendant votre périple, ne manquez sous aucun prétexte Sigirya. A bientôt. Amitiés. Paparazzi" Envoyé par Paparazzi le 06-03-2011 à 11:57
Sun, 06 Mar 2011 13:30:00 GMT - Un dimanche à la mer 80° 13’E 6° 02’N
Sun, 06 Mar 2011 13:30:00 GMT - Un dimanche à la mer 80° 13’E 6° 02’N
14H30 en France, 19H heure du bord,
Bonjour à tous,
C’est bon les vacances ! Il fait un temps magnifique, c’est grand bleu avec un soleil éclatant. Protégé par son quai, Harmattan reste frais et le petit matin est un vrai bonheur.
Aujourd’hui c’est dimanche et nous avons décidés d’aller ……à la mer ! A 9h30, Chutta, c’est le nom de notre chauffeur de « treewhells » nous apporte deux scooters à l’extérieur du poste de garde. Nous commençons par aller visiter la vieille ville à l’intérieur du fort Néerlandais, rien de bien terrible à voir, il faut dire qu’un très grand nombre de ses habitants sont décédés lors du tsunami.
Nous voilà partis maintenant en exploration en suivant la côte vers l’est. Quel pays magnifique, les plages sont vraiment belles, l’eau est absolument claire, pas trop de monde, c’est un petit paradis.
De place en place, les pêcheurs exposent leurs prises sur le bord de la route. Il y a énormément de poissons par ici, des thons de toutes tailles, des barracudas de toute beauté, des daurades coryphènes et plein d’autres dont je ne connais même pas le nom.
Nous finissons bien entendu dans une petite paillote en bord de mer où nous passons un moment très agréable. Ici ce n’est pas du tout comme en Inde, faire un restaurant est toujours un bonheur. Tout d’abord il y a de la bière fraîche et souvent du vin au verre et puis il y a de la cuisine « normale » pour nous autres européens. En Inde, ce ne sont que des plats dont nous n’avons pas l’habitude et qui plus est immangeables tant ils sont épicés. Ici il y a du poulet, du porc et du bœuf, nous n’avions plus connu cela depuis notre départ de Singapour. Ensuite nous faisons une petite sieste sur les transats devant la paillote et sommes réveillés par les serveurs lorsque la marée nous encercle et que nos sacs à dos trempent dans la mer.
Ah ! Une rectification, les « jumbos prawns » sont bien différentes des « tigers prawns », elles sont encore plus grosses.
Finalement nous nous sommes organisés un tour de la partie sud de l’île sur 5 jours. Il n’est pas possible de visiter le nord à cause de la guerre. Nous partons dans un van avec un guide mardi et visitons tout ce qu’il y a à voir et que je vous décrirais au fur et à mesure pour arriver samedi soir à Colombo. Nous passerons la journée de dimanche à Colombo et nous décollons lundi matin, le 14. Cela veux dire que demain lundi il va falloir se bouger sur le bateau, stockage du déssalinisateur, plein de gasoil, vidange du moteur principal si j’ai le temps, nettoyage des fonds ….
Mes premières impressions sur le Sri Lanka sont extrêmement positives, j’ai du mal à comprendre pourquoi ce n’est pas une destination plus fréquentée par les français. C’est certainement la peur de l’insécurité à cause de la guerre qui dure depuis 20 ans. Celle-ci ne touche que le nord et l’est du pays, ailleurs c’est un vrai paradis. Tous les soirs, vers 18 heures, le port est fermé à l’aide de grosses chaines comme cela se faisait dans l’antiquité. Je pense que c’est suite à l’attentat de 2006. A bientôt. Jean Louis
14H30 en France, 19H heure du bord,
Bonjour à tous,
C’est bon les vacances ! Il fait un temps magnifique, c’est grand bleu avec un soleil éclatant. Protégé par son quai, Harmattan reste frais et le petit matin est un vrai bonheur.
Aujourd’hui c’est dimanche et nous avons décidés d’aller ……à la mer ! A 9h30, Chutta, c’est le nom de notre chauffeur de « treewhells » nous apporte deux scooters à l’extérieur du poste de garde. Nous commençons par aller visiter la vieille ville à l’intérieur du fort Néerlandais, rien de bien terrible à voir, il faut dire qu’un très grand nombre de ses habitants sont décédés lors du tsunami.
Nous voilà partis maintenant en exploration en suivant la côte vers l’est. Quel pays magnifique, les plages sont vraiment belles, l’eau est absolument claire, pas trop de monde, c’est un petit paradis.
De place en place, les pêcheurs exposent leurs prises sur le bord de la route. Il y a énormément de poissons par ici, des thons de toutes tailles, des barracudas de toute beauté, des daurades coryphènes et plein d’autres dont je ne connais même pas le nom.
Nous finissons bien entendu dans une petite paillote en bord de mer où nous passons un moment très agréable. Ici ce n’est pas du tout comme en Inde, faire un restaurant est toujours un bonheur. Tout d’abord il y a de la bière fraîche et souvent du vin au verre et puis il y a de la cuisine « normale » pour nous autres européens. En Inde, ce ne sont que des plats dont nous n’avons pas l’habitude et qui plus est immangeables tant ils sont épicés. Ici il y a du poulet, du porc et du bœuf, nous n’avions plus connu cela depuis notre départ de Singapour. Ensuite nous faisons une petite sieste sur les transats devant la paillote et sommes réveillés par les serveurs lorsque la marée nous encercle et que nos sacs à dos trempent dans la mer.
Ah ! Une rectification, les « jumbos prawns » sont bien différentes des « tigers prawns », elles sont encore plus grosses.
Finalement nous nous sommes organisés un tour de la partie sud de l’île sur 5 jours. Il n’est pas possible de visiter le nord à cause de la guerre. Nous partons dans un van avec un guide mardi et visitons tout ce qu’il y a à voir et que je vous décrirais au fur et à mesure pour arriver samedi soir à Colombo. Nous passerons la journée de dimanche à Colombo et nous décollons lundi matin, le 14. Cela veux dire que demain lundi il va falloir se bouger sur le bateau, stockage du déssalinisateur, plein de gasoil, vidange du moteur principal si j’ai le temps, nettoyage des fonds ….
Mes premières impressions sur le Sri Lanka sont extrêmement positives, j’ai du mal à comprendre pourquoi ce n’est pas une destination plus fréquentée par les français. C’est certainement la peur de l’insécurité à cause de la guerre qui dure depuis 20 ans. Celle-ci ne touche que le nord et l’est du pays, ailleurs c’est un vrai paradis. Tous les soirs, vers 18 heures, le port est fermé à l’aide de grosses chaines comme cela se faisait dans l’antiquité. Je pense que c’est suite à l’attentat de 2006. A bientôt. Jean Louis
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"bonsoir jean louis le 8je suis e union avec vous joyeux anniversaire vous avez la chance d’etre jeunevous serez centenairelorsque vous serez àPARIS envoyez un messagej’attends votre bouquin quand repartez vous?toutes mes amitiées les plus sincéresroselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 06-03-2011 à 22:24
Mon, 07 Mar 2011 13:30:00 GMT - Le fléau des pirates Somaliens 80° 13’E 6° 02’N
Mon, 07 Mar 2011 13:30:00 GMT - Le fléau des pirates Somaliens 80° 13’E 6° 02’N
14H30 en France, 19H heure du bord,
Bonjour à tous,
J’ai presque fini mon tour du monde, dans 15 jours je pourrais être à Djibouti et 15 jours après en méditerranée, c'est-à-dire chez moi, dans mon jardin. Malheureusement il y a les pirates Somaliens. Bien entendu je me pose en permanence la question, peut on passer quand même ? Quels sont les risques réels ? Si je fais le tour par le Cap de Bonne Espérance je rentre à Marseille un an plus tard, c’est énorme.
Maintenant j’ai la réponse. Dans le port de Galle, il n’y a que très peu de bateaux de plaisance. Il faut dire que déjà il n’y a pas de marina. En fait il y a moins de 10 voiliers. Juste devant moi, mon voisin est un catamaran portant pavillon d’un pays faisant allégeance à sa très gracieuse Majesté et dont le nom est Real Time 2. Voici son histoire :
C’est un couple, entre 50 et 60 ans, ils sont passés par le port de Galle et il y a quelques semaines ils ont décidés de faire route vers Djibouti pour rentrer en méditerranée. Ils faisaient route en convoie avec un bateau où se trouvaient quatre Américains. Au milieu de la mer Arabique, tout d’un coup, ils sont contactés par la Navi qui leur demande de fuir au plus vite en direction de l’Inde car des pirates cherchent à les attaquer. Ils obtempèrent immédiatement. Ils ont donc rebroussé chemin pendant que le bateau où se trouvaient les quatre Américains était attaqué par les pirates Somaliens. Ils sont revenus au port de Galle, traumatisés après avoir tirés sur Bombai et redescendu toute la côte Indienne en utilisant les brises côtières n’ayant pas de visa Indien. Aujourd’hui les quatre Américains sont morts dans l’attaque des pirates et mes voisins estiment avoir été « very luky », très chanceux de s’en être sortis.
Ici, au Sri Lanka, la population est extrêmement remontée à l’encontre de ces pirates et ne souhaite qu’une chose, c’est que la Navi tire à vue sur leurs bateaux. Ils font un tord énorme à toute la région. Hier encore une attaque a eu lieu dont je ne connais pas encore les conséquences.
Dans mon voyage j’ai rencontré beaucoup d’équipages qui voulaient rentrer en méditerranée par la mer rouge en sous-estimant le danger des pirates. C’est de la folie, c’est une véritable roulette Russe. C’est vrai que le détour est impressionnant, une année de navigation supplémentaire avec un très gros morceau à passer, le Cap de Bonne Espérance à l’envers qui plus est ! Et puis maintenant les pirates ne se contentent plus de la mer Arabique, ils descendent jusqu’aux Seychelles, et même Madagascar et la Tanzanie, cela veut dire que je vais devoir descendre plein sud jusqu’à la latitude de l’île Maurice avant de mettre un grand coup de barre à tribord pour revenir sur cette île. Adieu l’escale aux Seychelles.
Je viens de discuter avec plusieurs équipages, des Néo zélandais, des Australiens, ils font demi tour, ne voulant ni se heurter aux pirates ni affronter les latitudes sud et repartent vers l’Asie qui je pense va devenir un vrai terrain de jeux pour les plaisanciers.
C’était aujourd’hui la journée petits soins pour Harmattan, nettoyage général, stockage du déssalinisateur, vidange du moteur principal, grande lessive, sortie des poubelles, mise en sommeil du frigo … Il a fallu faire les valises également car demain c’est départ à 7h30. Nous avons pu faire le plein de gasoil, 350 litres pour 228€, pas trop chère. 188h de moteur entre 4 et 5 nœuds de moyenne soit 1,86 litre à l’heure, vraiment ce n’est pas beaucoup et cela me donne une autonomie de 1500 miles. Pas mal !
Voilà pour aujourd’hui, maintenant une news quotidienne va peut être devenir difficile, je vais faire ce que je peux pour vous raconter le Sri Lanka en live.
A demain.
Ps : Il est 18h50, je reviens de la douche, un grand ketch, un gulet Turc avec un skipper Turc et des propriétaires Belges vient d’arriver dans le port, il vient de Turquie et va en Thaïlande. Ils sont passés par la mer rouge, Djibouti et la mer Arabique. En plein milieu de celle-ci ils ont été attaqués par des pirates. Accrochage très sérieux, au fusil automatique et à la roquette. La roquette a manqué sa cible et est passée au dessus du bateau mais il y a 14 trous dans la coque. Heureusement il n’y a pas eu de blessés et les pirates n’ont pas pu monter à bord de ce bateau au franc bord important. C’est totalement fou. Et pourtant ils étaient escortés mais je crois que cela ne sert pas à grand-chose. Quand va-t-on enfin se décider à mener une véritable guerre contre ce fléau ?
Jean Louis
14H30 en France, 19H heure du bord,
Bonjour à tous,
J’ai presque fini mon tour du monde, dans 15 jours je pourrais être à Djibouti et 15 jours après en méditerranée, c'est-à-dire chez moi, dans mon jardin. Malheureusement il y a les pirates Somaliens. Bien entendu je me pose en permanence la question, peut on passer quand même ? Quels sont les risques réels ? Si je fais le tour par le Cap de Bonne Espérance je rentre à Marseille un an plus tard, c’est énorme.
Maintenant j’ai la réponse. Dans le port de Galle, il n’y a que très peu de bateaux de plaisance. Il faut dire que déjà il n’y a pas de marina. En fait il y a moins de 10 voiliers. Juste devant moi, mon voisin est un catamaran portant pavillon d’un pays faisant allégeance à sa très gracieuse Majesté et dont le nom est Real Time 2. Voici son histoire :
C’est un couple, entre 50 et 60 ans, ils sont passés par le port de Galle et il y a quelques semaines ils ont décidés de faire route vers Djibouti pour rentrer en méditerranée. Ils faisaient route en convoie avec un bateau où se trouvaient quatre Américains. Au milieu de la mer Arabique, tout d’un coup, ils sont contactés par la Navi qui leur demande de fuir au plus vite en direction de l’Inde car des pirates cherchent à les attaquer. Ils obtempèrent immédiatement. Ils ont donc rebroussé chemin pendant que le bateau où se trouvaient les quatre Américains était attaqué par les pirates Somaliens. Ils sont revenus au port de Galle, traumatisés après avoir tirés sur Bombai et redescendu toute la côte Indienne en utilisant les brises côtières n’ayant pas de visa Indien. Aujourd’hui les quatre Américains sont morts dans l’attaque des pirates et mes voisins estiment avoir été « very luky », très chanceux de s’en être sortis.
Ici, au Sri Lanka, la population est extrêmement remontée à l’encontre de ces pirates et ne souhaite qu’une chose, c’est que la Navi tire à vue sur leurs bateaux. Ils font un tord énorme à toute la région. Hier encore une attaque a eu lieu dont je ne connais pas encore les conséquences.
Dans mon voyage j’ai rencontré beaucoup d’équipages qui voulaient rentrer en méditerranée par la mer rouge en sous-estimant le danger des pirates. C’est de la folie, c’est une véritable roulette Russe. C’est vrai que le détour est impressionnant, une année de navigation supplémentaire avec un très gros morceau à passer, le Cap de Bonne Espérance à l’envers qui plus est ! Et puis maintenant les pirates ne se contentent plus de la mer Arabique, ils descendent jusqu’aux Seychelles, et même Madagascar et la Tanzanie, cela veut dire que je vais devoir descendre plein sud jusqu’à la latitude de l’île Maurice avant de mettre un grand coup de barre à tribord pour revenir sur cette île. Adieu l’escale aux Seychelles.
Je viens de discuter avec plusieurs équipages, des Néo zélandais, des Australiens, ils font demi tour, ne voulant ni se heurter aux pirates ni affronter les latitudes sud et repartent vers l’Asie qui je pense va devenir un vrai terrain de jeux pour les plaisanciers.
C’était aujourd’hui la journée petits soins pour Harmattan, nettoyage général, stockage du déssalinisateur, vidange du moteur principal, grande lessive, sortie des poubelles, mise en sommeil du frigo … Il a fallu faire les valises également car demain c’est départ à 7h30. Nous avons pu faire le plein de gasoil, 350 litres pour 228€, pas trop chère. 188h de moteur entre 4 et 5 nœuds de moyenne soit 1,86 litre à l’heure, vraiment ce n’est pas beaucoup et cela me donne une autonomie de 1500 miles. Pas mal !
Voilà pour aujourd’hui, maintenant une news quotidienne va peut être devenir difficile, je vais faire ce que je peux pour vous raconter le Sri Lanka en live.
A demain.
Ps : Il est 18h50, je reviens de la douche, un grand ketch, un gulet Turc avec un skipper Turc et des propriétaires Belges vient d’arriver dans le port, il vient de Turquie et va en Thaïlande. Ils sont passés par la mer rouge, Djibouti et la mer Arabique. En plein milieu de celle-ci ils ont été attaqués par des pirates. Accrochage très sérieux, au fusil automatique et à la roquette. La roquette a manqué sa cible et est passée au dessus du bateau mais il y a 14 trous dans la coque. Heureusement il n’y a pas eu de blessés et les pirates n’ont pas pu monter à bord de ce bateau au franc bord important. C’est totalement fou. Et pourtant ils étaient escortés mais je crois que cela ne sert pas à grand-chose. Quand va-t-on enfin se décider à mener une véritable guerre contre ce fléau ?
Jean Louis
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"cher jean louis
bon anniversaire et
a bientot. bisous
jeanine" Envoyé par jeanine Barbier le 08-03-2011 à 09:31
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"salut Captain, et bien c’est toujours impressionnant votre périple et c’est avec une petite larme a l’oeil que nous lisons vos commentaires toujours tres bien ecrit. comment allez vous? pour la fin de votre tour du monde pensez a vous pas de décison attive pas la peine de prendre des risques. tout le monde vous attend sur les quai de notre belle mediterannée, et puis nous avons envie de lire votre bouquin. bon courage pour la suite a bientot de vous revoir cordialement fred S" Envoyé par Fred Sintes le 08-03-2011 à 11:11
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"Bon anniversaire Jean-Louis avant une coupe de champagne en ta compagnie à Courdimanche Michèle Jannick" Envoyé par caillet le 08-03-2011 à 14:46
Wed, 09 Mar 2011 13:30:00 GMT - Ballade à Ceylan …. Ella
Wed, 09 Mar 2011 13:30:00 GMT - Ballade à Ceylan …. Ella
14H30 en France, 19H heure du bord, A Ella
Bonjour à tous,
Je suis confortablement installé à la terrasse de ma chambre, à plus de 1200 mètres d’altitude, dans les montagnes du centre de l’île. La vue est magnifique sur la vallée et les montagnes environnantes. Le temps est idéal, à cette altitude il ne fait pas trop chaud, dans les 25 degrés, le ciel est uniformément bleu et il y a juste un petit brin d’air. J’entends un peu plus bas le bruit de la cascade qui dégringole la montagne et dans les arbres environnants les chants de différentes races d’oiseaux. Il y a une très légère odeur de fumée de bois, ce sont les champs de thé que l’on entretient. Ici, toutes les collines sont couvertes de thé, c’est un petit arbuste d’environ un mètre de haut avec des petites feuilles un peu grasses. Ils sont plantés un peu comme les vignes chez nous, en rangs compacts ceinturant la colline.
Nous sommes partis hier matin après les formalités à l’immigration et à la douane avec notre agent. Notre premier arrêt s’est effectué à la ferme des tortues de mer. Nous avons vu l’endroit où les œufs incubent, un grand bac de sable en plein soleil, puis un bac rempli d’eau avec des petites tortues nées pendant la nuit ainsi que différents bacs avec des tortues de toutes tailles.
Nous nous sommes arrêtés ensuite pour photographier les pêcheurs sur leurs échasses, typique du Sri Lanka puis un temple avant d’arriver au Yala National Parc. Après un repas d’anniversaire (c’était mes 61 ans hier) fait de succulentes « Jumbo Prawns » nous sommes montés dans une Land Rover équipée de bancs pour aller faire un safari photo dans le parc. C’est une énorme étendue sauvage de 1500 kilomètres carrés je crois, cela ressemble un peu à la Camargue avec d’énormes étendues d’eau, des garigues et des petites forêts. C’était trop bien ! Nous avons vu pleins d’animaux, des paons, des buffles d’eau dont seul le dessus de la tête et les naseaux dépassent des marres d’eaux dans lesquelles ils sont enfouis, des hardes de sangliers, des femelles éléphants, en groupe avec leurs petits. Elles grattent le sol avec leur patte pour déraciner des touffes d’herbes, puis en font une boule qu’elles saisissent dans leur trompe pour la secouer et enlever la terre avant de la porter à leur bouche.
Nous les avons vu ensuite aller à la marre pour se doucher et boire. Je n’en reviens pas, un éléphant est capable de boire 150 litres en une seule fois ! Quelle soif ! Nous avons vu également des grands males éléphants, toujours solitaires qui adorent les feuillages, puis des crocodiles, des daims, des biches, des marabouts et toutes sortes d’oiseaux différents, des varans, un serpent …
Le clou du spectacle et nous avons eu beaucoup de chance car c’est très rare, dans un fourré, juste au bord de la piste, à quelques mètres, un léopard était en train de manger un Bambi qu’il venait de chasser. C’est vrai, c’est triste mais c’est la dure loi de la jungle. Quel bel animal, de la taille d’un gros chien, très élancé, très félin avec ses petites oreilles, sa robe tachetée et sa très longue et magnifique queue. Quelle après midi !
Nous avons passé la nuit dans un hôtel très correct au bord du lac. Par contre les agences de voyage de Galle ont encore énormément de progrès à faire. Nous voyageons dans un van dont les amortisseurs arrière n’existent plus, c’est absolument l’horreur, nous sautons en permanence et c’est extrêmement fatigant. Pour ceux qui voudraient faire un circuit ici, faire très attention à tester la voiture avant de passer commande. Deuxième surprise, en arrivant à l’hôtel nous découvrons effarés qu’il n’y a qu’une chambre de réservée pour deux. Comme nous ne sommes ni mariés ni même pacsés, cela nous fâche et nous téléphonons à notre agent à qui nous manifestons vivement notre mécontentement. Attention également à ce point dans l’avenir. Heureusement il y avait une deuxième chambre de disponible mais il a fallu remettre la main au porte monnaie. Je pense qu’ici il faut vraiment se méfier de tout lorsqu’il est question d’argent.
Ce matin, au petit déjeuner, surprise, le personnel se rassemble autour de moi et entonne un « Happy birthday » en posant sur la table un gâteau au chocolat avec écrit dessus « Happy birthday CLEMENDOT ». Que c’est gentil ! C’est aussi cela le Sri Lanka. J’ai été réellement très surpris et très touché par cette délicate attention.
En milieu de matinée nous avons visité ce magnifique lieu Saint de Buduruwagala avec des Bouddha géants gravés dans un énorme mur de granit avant d’arriver dans le centre montagneux de l’île et de voir une cascade. Ici c’est un peu rustique, les chambres sont bien, lits baldaquins avec moustiquaires mais au niveau restaurant c’est extrêmement difficile. Ils n’ont pas la licence pour servir de l’alcool alors il n’y a pas de vin rouge et la bière est à température ambiante, autrement dit imbuvable. Nous sommes allés manger dans un autre restaurant en ville, c’était à peu près pareil. Ils n’ont jamais vu de vin rouge, et nous ont présenté une bouteille de whisky pour remplacer ! J’ai commandé un poulet grillé avec des « French frites », on m’a servi du riz avec quelques gâteaux à apéritif en forme de chips ! Nous avons vraiment l’impression d’être des aventuriers.
Voilà pour aujourd’hui, il va falloir que je trouve une solution pour envoyer ce mail car point d’Internet à l’hôtel.
A bientôt.
Jean Louis
14H30 en France, 19H heure du bord, A Ella
Bonjour à tous,
Je suis confortablement installé à la terrasse de ma chambre, à plus de 1200 mètres d’altitude, dans les montagnes du centre de l’île. La vue est magnifique sur la vallée et les montagnes environnantes. Le temps est idéal, à cette altitude il ne fait pas trop chaud, dans les 25 degrés, le ciel est uniformément bleu et il y a juste un petit brin d’air. J’entends un peu plus bas le bruit de la cascade qui dégringole la montagne et dans les arbres environnants les chants de différentes races d’oiseaux. Il y a une très légère odeur de fumée de bois, ce sont les champs de thé que l’on entretient. Ici, toutes les collines sont couvertes de thé, c’est un petit arbuste d’environ un mètre de haut avec des petites feuilles un peu grasses. Ils sont plantés un peu comme les vignes chez nous, en rangs compacts ceinturant la colline.
Nous sommes partis hier matin après les formalités à l’immigration et à la douane avec notre agent. Notre premier arrêt s’est effectué à la ferme des tortues de mer. Nous avons vu l’endroit où les œufs incubent, un grand bac de sable en plein soleil, puis un bac rempli d’eau avec des petites tortues nées pendant la nuit ainsi que différents bacs avec des tortues de toutes tailles.
Nous nous sommes arrêtés ensuite pour photographier les pêcheurs sur leurs échasses, typique du Sri Lanka puis un temple avant d’arriver au Yala National Parc. Après un repas d’anniversaire (c’était mes 61 ans hier) fait de succulentes « Jumbo Prawns » nous sommes montés dans une Land Rover équipée de bancs pour aller faire un safari photo dans le parc. C’est une énorme étendue sauvage de 1500 kilomètres carrés je crois, cela ressemble un peu à la Camargue avec d’énormes étendues d’eau, des garigues et des petites forêts. C’était trop bien ! Nous avons vu pleins d’animaux, des paons, des buffles d’eau dont seul le dessus de la tête et les naseaux dépassent des marres d’eaux dans lesquelles ils sont enfouis, des hardes de sangliers, des femelles éléphants, en groupe avec leurs petits. Elles grattent le sol avec leur patte pour déraciner des touffes d’herbes, puis en font une boule qu’elles saisissent dans leur trompe pour la secouer et enlever la terre avant de la porter à leur bouche.
Nous les avons vu ensuite aller à la marre pour se doucher et boire. Je n’en reviens pas, un éléphant est capable de boire 150 litres en une seule fois ! Quelle soif ! Nous avons vu également des grands males éléphants, toujours solitaires qui adorent les feuillages, puis des crocodiles, des daims, des biches, des marabouts et toutes sortes d’oiseaux différents, des varans, un serpent …
Le clou du spectacle et nous avons eu beaucoup de chance car c’est très rare, dans un fourré, juste au bord de la piste, à quelques mètres, un léopard était en train de manger un Bambi qu’il venait de chasser. C’est vrai, c’est triste mais c’est la dure loi de la jungle. Quel bel animal, de la taille d’un gros chien, très élancé, très félin avec ses petites oreilles, sa robe tachetée et sa très longue et magnifique queue. Quelle après midi !
Nous avons passé la nuit dans un hôtel très correct au bord du lac. Par contre les agences de voyage de Galle ont encore énormément de progrès à faire. Nous voyageons dans un van dont les amortisseurs arrière n’existent plus, c’est absolument l’horreur, nous sautons en permanence et c’est extrêmement fatigant. Pour ceux qui voudraient faire un circuit ici, faire très attention à tester la voiture avant de passer commande. Deuxième surprise, en arrivant à l’hôtel nous découvrons effarés qu’il n’y a qu’une chambre de réservée pour deux. Comme nous ne sommes ni mariés ni même pacsés, cela nous fâche et nous téléphonons à notre agent à qui nous manifestons vivement notre mécontentement. Attention également à ce point dans l’avenir. Heureusement il y avait une deuxième chambre de disponible mais il a fallu remettre la main au porte monnaie. Je pense qu’ici il faut vraiment se méfier de tout lorsqu’il est question d’argent.
Ce matin, au petit déjeuner, surprise, le personnel se rassemble autour de moi et entonne un « Happy birthday » en posant sur la table un gâteau au chocolat avec écrit dessus « Happy birthday CLEMENDOT ». Que c’est gentil ! C’est aussi cela le Sri Lanka. J’ai été réellement très surpris et très touché par cette délicate attention.
En milieu de matinée nous avons visité ce magnifique lieu Saint de Buduruwagala avec des Bouddha géants gravés dans un énorme mur de granit avant d’arriver dans le centre montagneux de l’île et de voir une cascade. Ici c’est un peu rustique, les chambres sont bien, lits baldaquins avec moustiquaires mais au niveau restaurant c’est extrêmement difficile. Ils n’ont pas la licence pour servir de l’alcool alors il n’y a pas de vin rouge et la bière est à température ambiante, autrement dit imbuvable. Nous sommes allés manger dans un autre restaurant en ville, c’était à peu près pareil. Ils n’ont jamais vu de vin rouge, et nous ont présenté une bouteille de whisky pour remplacer ! J’ai commandé un poulet grillé avec des « French frites », on m’a servi du riz avec quelques gâteaux à apéritif en forme de chips ! Nous avons vraiment l’impression d’être des aventuriers.
Voilà pour aujourd’hui, il va falloir que je trouve une solution pour envoyer ce mail car point d’Internet à l’hôtel.
A bientôt.
Jean Louis
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"contente d’avoir eu des nouvelles quelle aventureje serai ravie de dejeuner avec vous à seclin bonne fin de voyage quand repartirez vous? amitiées roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 10-03-2011 à 22:01
Fri, 11 Mar 2011 13:30:00 GMT - Le triangle culturel Kandy
Fri, 11 Mar 2011 13:30:00 GMT - Le triangle culturel Kandy
14H30 en France, 19H heure locale, A Kandy
Bonjour à tous,
Que c’est fatigant la vie d’aventurier, ce soir nous n’avons plus de jambes !
Mais revenons à hier matin. Quelle matinée sympathique ! Nous avons fait un voyage en train de montagne entre Ella et Nanu Oya. C’est un petit train tiré par une locomotive diesel, composé d’une dizaine de petits wagons de voyageurs, il serpente dans la montagne entre 30 et 40 kilomètres à l’heure. Attention, j’ai bien dit dans la montagne, pas dans la vallée. Partis de 1200 mètres d’altitude nous avons grimpés pendant près de deux heures avant d’atteindre un col à 1898 mètres au dessus du niveau de la mer. La descente a ensuite durée un peu moins d’une heure. Partis à 9h45 nous sommes arrivés à 12h30.
Il faisait un temps magnifique, pas trop chaud, l’idéale. Nous avons passé ces trois heures chacun juché sur le marche pied d’une portière à admirer le paysage et faire des photos. Que c’est beau cette partie du Sri Lanka que je ne peux m’empêcher d’appeler Ceylan tellement le thé est omniprésent.
Le thé est un petit arbuste qui peut atteindre un mètre de haut mais qui, le plus souvent mesure entre 40 et 60 centimètre pour un diamètre d’environ 80 centimètres. Environ tous les 15 jours, on peut cueillir le thé. Ce sont les Tamouls qui font ce travail. Aujourd’hui descendants d’esclaves déportés par les colons Anglais de l’Inde toute proche, du Tamil Nadhu très exactement, capital Madras où nous sommes passés récemment (Tamoul se traduit en Anglais par Tamil), quelques hommes et surtout beaucoup de femmes effectuent ce travail pas cher payé.
Le ramassage consiste à cueillir les jeunes feuilles, encore vert clair, et les mettre dans un sac porté sur le dos. Impossible de le faire à la machine, 15 jours plus tard des feuilles ont repoussées que l’on peut à nouveau ramasser. Les sacs sont ensuite portés à l’usine qui traite le thé. Il y a le thé blanc, séché naturellement à l’air libre et le thé noir (orange pécoe, orthographe non garantie) qui est travaillé par ventilation et étuvage entre autre pour, d’une feuille de thé juste ramassée en faire en deux jours un thé prêt à consommer. 5 tonnes de feuilles fraîches donnent une tonne de thé fini.
Lors de ce voyage en train j’ai été séduit par les paysages magnifiques de la campagne et des montagnes Sri Lankaises. Les habitants sont d’excellents cultivateurs, la terre est très fine, pas de cailloux, le rêve de tout jardinier. Ils pratiquent les cultures maraîchères en maîtrisant parfaitement la technique des terrasses. C’est plein de petits espaces, un peu surélevés, entourés de rigoles et l’irrigation est admirablement gérée. On voit de tout, tomates, oignons, poireaux, carottes, ris ….
Nous avons ensuite visité une usine à thé avant d’arriver à Kandy, la « capitale » du triangle culturel. Avant d’aller à l’hôtel nous avons pu assister à un spectacle de danses traditionnelles. Ensuite j’aurais dû visiter le temple de la dent mais j’ai été bloqué à l’entrée car je portais un short, j’aurais pu louer un sarong mais Jacky qui portait le porte monnaie commun a filé devant avec le « guide », du coup j’ai du retourner penaud à la voiture.
Aujourd’hui nous nous sommes rendus à la forteresse de Sigiriya situé à environ 90 kilomètres au nord de Kandy. C’est un énorme rocher de 370 mètres de haut située au milieu de marais dans une campagne très plate. Il se voit d’extrêmement loin et ses parois sont absolument verticales. Cet aberration géologique a, bien entendu, attiré l’homme et de tous temps il a transformé ce site en un lieu sacré. Un roi, certainement un peu paranoïaque a même habité au sommet de ce rocher. Classé au patrimoine de l’UNESCO, 8ème merveille du monde pour certains, il est entouré de magnifiques jardins qui évoquent un peu Versailles. On monte au sommet par des centaines de marches et des échelles en fer. 370mètres, c’est très haut, après deux heures d’escalade j’étais tout content d’arriver en haut alors que je suis dialysé et que je pensais être loin de ma forme normale. Au pied il y a des grottes ainsi qu’à mi hauteur. Dans la grotte intermédiaire, à 150 mètres du sol, il y a des peintures magnifiques qui sont vieilles de 1600 ans. Au sommet il y a l’emplacement de lieux de vie, une citerne pour l’eau douce et les fondations de quelques maisons, la demeure du roi.
Cet après midi, il a fallu encore grimper des centaines de marches pour visiter le temple d’or de Dambulla, classé lui aussi au patrimoine mondiale de l’UNESCO. Encore une fois une bizarrerie géologique a été transformée en lieu saint avec des grottes où l’on peut voire des Bouddha couchés ainsi que de très nombreuses statues.
Les Sri Lankais sont très gentils et aujourd’hui vendredi, les enfants des lycées, garçons et filles, visitaient les sites en même temps que nous. Ils étaient bien entendu avides de contacts et nous avons pas mal dialogué.
Au niveau circulation automobile, c’est de la folie, on se demande comment il n’y a pas plus d’accident. D’ailleurs nous nous sommes fait emboutir par l’arrière (cela nous était déjà arrivé en Inde), heureusement cela s’est passé à 13h30 devant un restaurant. Nous avons pu aller manger pendant que notre chauffeur réglait ce délicat problème.
A bientôt.
Jean Louis
14H30 en France, 19H heure locale, A Kandy
Bonjour à tous,
Que c’est fatigant la vie d’aventurier, ce soir nous n’avons plus de jambes !
Mais revenons à hier matin. Quelle matinée sympathique ! Nous avons fait un voyage en train de montagne entre Ella et Nanu Oya. C’est un petit train tiré par une locomotive diesel, composé d’une dizaine de petits wagons de voyageurs, il serpente dans la montagne entre 30 et 40 kilomètres à l’heure. Attention, j’ai bien dit dans la montagne, pas dans la vallée. Partis de 1200 mètres d’altitude nous avons grimpés pendant près de deux heures avant d’atteindre un col à 1898 mètres au dessus du niveau de la mer. La descente a ensuite durée un peu moins d’une heure. Partis à 9h45 nous sommes arrivés à 12h30.
Il faisait un temps magnifique, pas trop chaud, l’idéale. Nous avons passé ces trois heures chacun juché sur le marche pied d’une portière à admirer le paysage et faire des photos. Que c’est beau cette partie du Sri Lanka que je ne peux m’empêcher d’appeler Ceylan tellement le thé est omniprésent.
Le thé est un petit arbuste qui peut atteindre un mètre de haut mais qui, le plus souvent mesure entre 40 et 60 centimètre pour un diamètre d’environ 80 centimètres. Environ tous les 15 jours, on peut cueillir le thé. Ce sont les Tamouls qui font ce travail. Aujourd’hui descendants d’esclaves déportés par les colons Anglais de l’Inde toute proche, du Tamil Nadhu très exactement, capital Madras où nous sommes passés récemment (Tamoul se traduit en Anglais par Tamil), quelques hommes et surtout beaucoup de femmes effectuent ce travail pas cher payé.
Le ramassage consiste à cueillir les jeunes feuilles, encore vert clair, et les mettre dans un sac porté sur le dos. Impossible de le faire à la machine, 15 jours plus tard des feuilles ont repoussées que l’on peut à nouveau ramasser. Les sacs sont ensuite portés à l’usine qui traite le thé. Il y a le thé blanc, séché naturellement à l’air libre et le thé noir (orange pécoe, orthographe non garantie) qui est travaillé par ventilation et étuvage entre autre pour, d’une feuille de thé juste ramassée en faire en deux jours un thé prêt à consommer. 5 tonnes de feuilles fraîches donnent une tonne de thé fini.
Lors de ce voyage en train j’ai été séduit par les paysages magnifiques de la campagne et des montagnes Sri Lankaises. Les habitants sont d’excellents cultivateurs, la terre est très fine, pas de cailloux, le rêve de tout jardinier. Ils pratiquent les cultures maraîchères en maîtrisant parfaitement la technique des terrasses. C’est plein de petits espaces, un peu surélevés, entourés de rigoles et l’irrigation est admirablement gérée. On voit de tout, tomates, oignons, poireaux, carottes, ris ….
Nous avons ensuite visité une usine à thé avant d’arriver à Kandy, la « capitale » du triangle culturel. Avant d’aller à l’hôtel nous avons pu assister à un spectacle de danses traditionnelles. Ensuite j’aurais dû visiter le temple de la dent mais j’ai été bloqué à l’entrée car je portais un short, j’aurais pu louer un sarong mais Jacky qui portait le porte monnaie commun a filé devant avec le « guide », du coup j’ai du retourner penaud à la voiture.
Aujourd’hui nous nous sommes rendus à la forteresse de Sigiriya situé à environ 90 kilomètres au nord de Kandy. C’est un énorme rocher de 370 mètres de haut située au milieu de marais dans une campagne très plate. Il se voit d’extrêmement loin et ses parois sont absolument verticales. Cet aberration géologique a, bien entendu, attiré l’homme et de tous temps il a transformé ce site en un lieu sacré. Un roi, certainement un peu paranoïaque a même habité au sommet de ce rocher. Classé au patrimoine de l’UNESCO, 8ème merveille du monde pour certains, il est entouré de magnifiques jardins qui évoquent un peu Versailles. On monte au sommet par des centaines de marches et des échelles en fer. 370mètres, c’est très haut, après deux heures d’escalade j’étais tout content d’arriver en haut alors que je suis dialysé et que je pensais être loin de ma forme normale. Au pied il y a des grottes ainsi qu’à mi hauteur. Dans la grotte intermédiaire, à 150 mètres du sol, il y a des peintures magnifiques qui sont vieilles de 1600 ans. Au sommet il y a l’emplacement de lieux de vie, une citerne pour l’eau douce et les fondations de quelques maisons, la demeure du roi.
Cet après midi, il a fallu encore grimper des centaines de marches pour visiter le temple d’or de Dambulla, classé lui aussi au patrimoine mondiale de l’UNESCO. Encore une fois une bizarrerie géologique a été transformée en lieu saint avec des grottes où l’on peut voire des Bouddha couchés ainsi que de très nombreuses statues.
Les Sri Lankais sont très gentils et aujourd’hui vendredi, les enfants des lycées, garçons et filles, visitaient les sites en même temps que nous. Ils étaient bien entendu avides de contacts et nous avons pas mal dialogué.
Au niveau circulation automobile, c’est de la folie, on se demande comment il n’y a pas plus d’accident. D’ailleurs nous nous sommes fait emboutir par l’arrière (cela nous était déjà arrivé en Inde), heureusement cela s’est passé à 13h30 devant un restaurant. Nous avons pu aller manger pendant que notre chauffeur réglait ce délicat problème.
C’est déjà le dernier jour de cette étape. Demain matin décollage à 9h20 sur les Qatar Airways pour Paris où nous arriverons à 18h55 après une courte escale à Doha.
Hier matin nous avons visité l’orphelinat pour éléphants de Pinnawala. Quel délicieux moment ! Tous ces éléphants, sauf ceux qui sont nés dans la réserve sont soit orphelins soit handicapés. Ayant été élevés par l’homme, ils sont incapable de retourner à la vie sauvage. Ils bénéficient néanmoins d’une très grande liberté dans cet immense parc, la preuve en est qu’ils se reproduisent naturellement et que le troupeau fort d’une soixantaine d’individus compte un grand nombre de petits de tous âges. Il y avait entre autre un éléphanteau de 5 jours mignon comme tout qui n’arrêtait pas de jouer.
Ce sont essentiellement des éléphants d’Asie, pas très grands, 7 tonnes tout de même, le petit, au moment de sa naissance pesait 80 kilos ! Les éléphants vivent dans une très grande liberté et le point fort de cette matinée a été le bain dans la rivière. La rivière qui traverse le parc est large d’une centaine de mètres et les animaux s’égaillent d’un bord à l’autre sur une distance importante. Chacun vit sa vie, les quelques grands mâle montent sur les femelles, ces deux là se chicanent, ceux là se font des mamours, un petit passe son temps sous l’eau ou bien secoue sa trompe énergiquement dans l’eau, on voit qu’il se régal de ce moment sympa. Certains se promènent en tenant la queue du précédent dans sa trompe, d’autres, sur la berge s’aspergent de terre rouge, d’autres encore se baignent. Et puis, tout d’un coup, un grand male barrie, quelle puissance ! Nous sommes restés assis deux pleines heures rien qu’à regarder vivre ces animaux, on ne peut s’en lasser tellement le spectacle est exceptionnel.
Nous avons passés la soirée d’hier à marcher dans le quartier du port et sur la promenade en bord de mer. Ambiance sympa, il y avait un concert organisé sur le terre plein devant la mer avec une vedette Sri Lankaise et le tout Colombo était présent avec comme partout les marchands de petites babioles et les charrettes de petits en cas chauds ou froids ainsi que de cannettes de jus de fruit.
Aujourd’hui c’était un peu repos, un bon repas à midi et la visite de tous les quartiers de Colombo en Tuktuk. Pas de quoi fouetter un chat, il n’y a pas grand-chose à voir. Colombo est une ville sympa mais sans plus, on n’y voit pas d’extrême pauvreté, les habitants travaillent, c’est plein de petits commerce, chacun vit sa vie dans ce qui semble être une harmonie. Les chauffeurs de tuktuk semblent heureux de leur vie ici, ils gagnent bien leur vie, il y a les matches de cricket pour se distraire, il fait beau, le tsunami est un souvenir même si il est encore loin d’être enterré.
Je crois que je pourrais vivre ici, c’est un pays normal, il y a beaucoup de jolies filles, toutes faites dans le même moule, de taille moyenne, très minces, des jambes extrêmement fines, de petits seins et de longs, très longs cheveux d’un noir de gaie souvent arrangés en une longue tresse. Les hommes regardent les filles qui passent et les détaillent de la tête aux pieds en faisant des commentaires sur leurs jambes, un pays normal quoi. On peut même voir des jeunes gens se tenir par la taille, tout à fait impensable dans l’Inde toute proche.
Ce midi dans le hall de l’hôtel nous avons assistés à un « home coming », c’est d’après ce que j’ai compris la cérémonie lors de laquelle les jeunes mariés rentrent pour la première fois dans leur maison. Ils sont précédés par des danseurs et des joueurs de tambourin et ils avancent très lentement accompagnés de leurs parents et suivis par leur famille et leurs amis. La mariée était extrêmement jolie, habillée d’une longue robe rouge vif elle portait un énorme bouquet de fleures rouges également.
Cette étape aura été la phase touristique de mon tour du monde, pas beaucoup de distance parcourue, seulement 2120 miles mais beaucoup de pays visités, beaucoup de monnaie utilisée ( 7 monnaies en deux mois, dollar Singapour, ringgit, bath, dollar US, kyat, roupies Indiennes, roupies Sri Lankaises), j’ai vraiment découvert énormément de choses. Les paysages me marquent, bien entendu, mais ce qui m’attire le plus ce sont les cultures (je ne parle pas des cultures maraîchères), la vie des gens, leur façon d’être. Simplement traverser un village et regarder les gens vivre est pour moi un bonheur absolue, essayer de comprendre pourquoi ils réagissent comme ceci ou comme cela dans telle situation, essayer de comprendre quelles sont les lignes directrices de leur façon d’être.
Deux pays sont à l’opposé l’un de l’autre, la Thaïlande et l’Inde et cela m’a marqué profondément. Autant l’Indien est individualiste, autant le Thaïlandais est tourné vers l’autre. Forcément, je ne pouvais que détester l’Inde et adorer la Thaïlande. L’Indien ne vit que pour lui-même, sur la route c’est flagrant, il va toujours essayer de prendre la meilleur place, il va rouler plein phares, il va klaxonner sans cesse pour dire aux autres « poussez-vous ». C’est également la raison de l’accueil exécrable que nous avons reçu à Chennai, je pense que cela explique la saleté dans les rues, le système de castes aussi important, les gens si pauvres que leur travail arrive tout juste à leur payer de quoi subsister…
Par contre le Thaïlandais est en permanence tourné vers l’autre, en tout premier lieu il y a cet accueil, légèrement vouté, les mains jointes sous le menton en signe de profond respect puis il y a ces sourires continuels, le besoin de faire plaisir. C’est ce trait de caractère qui a permis de développer cet art que sont les massages Thaïlandais, le besoin d’être agréable et de faire du bien à l’autre. C’est également ce qui explique le niveau de la prostitution et malheureusement de la prostitution enfantine.
Je pourrais parler des heures sur tout ce que j’ai découvert et sur tout ce qui m’a marqué. C’est la raison pour laquelle j’aime autant les voyages, cela me permet de découvrir le fond de l’être humain et de comprendre les raisons d’un fonctionnement particulier. Je crois que l’on a du mal à imaginer à quel point le poids de la culture influence le fonctionnement général et particulier de chaque homme.
Une des choses qui m’ont marqué en Inde ainsi qu’au Sri Lanka d’ailleurs (il y a ici beaucoup de Tamoul qui sont en fait des Indiens) c’est la place des femmes dans les travaux de force, les travaux que nous autres européens imaginons qu’effectués par les hommes. J’ai ainsi vu un nombre beaucoup plus important de femmes que d’hommes occupées à faire du terrassement ou bien en train de préparer du béton et monter des parpaings. Qu’est ce qui explique cela ? J’ai remarqué également que les femmes Tamoul sont en général de maîtresses femmes, grandes, solidement charpentées alors que les hommes sont plus généralement maigres et chétifs.
Toutes ces différences engendrent un énorme sentiment de tolérance. Où est la vérité ? Ce qui est vrai pour l’un sera naturellement faux pour un autre. Ce qui se conçoit ici sera intolérable là bas. On dit que les voyages forment la jeunesse, je crois surtout qu’ils apportent la sagesse et la tolérance envers les autres. Cette étape aura été pour moi encore un grand moment de vie, un grand moment de découvertes ainsi qu’un grand moment de bonheur. J’en rapporte beaucoup de souvenirs ainsi qu’un énorme enrichissement personnel.
A très bientôt.
Jean Louis
14H30 en France, 19H heure locale, A Colombo
Bonjour à tous,
C’est déjà le dernier jour de cette étape. Demain matin décollage à 9h20 sur les Qatar Airways pour Paris où nous arriverons à 18h55 après une courte escale à Doha.
Hier matin nous avons visité l’orphelinat pour éléphants de Pinnawala. Quel délicieux moment ! Tous ces éléphants, sauf ceux qui sont nés dans la réserve sont soit orphelins soit handicapés. Ayant été élevés par l’homme, ils sont incapable de retourner à la vie sauvage. Ils bénéficient néanmoins d’une très grande liberté dans cet immense parc, la preuve en est qu’ils se reproduisent naturellement et que le troupeau fort d’une soixantaine d’individus compte un grand nombre de petits de tous âges. Il y avait entre autre un éléphanteau de 5 jours mignon comme tout qui n’arrêtait pas de jouer.
Ce sont essentiellement des éléphants d’Asie, pas très grands, 7 tonnes tout de même, le petit, au moment de sa naissance pesait 80 kilos ! Les éléphants vivent dans une très grande liberté et le point fort de cette matinée a été le bain dans la rivière. La rivière qui traverse le parc est large d’une centaine de mètres et les animaux s’égaillent d’un bord à l’autre sur une distance importante. Chacun vit sa vie, les quelques grands mâle montent sur les femelles, ces deux là se chicanent, ceux là se font des mamours, un petit passe son temps sous l’eau ou bien secoue sa trompe énergiquement dans l’eau, on voit qu’il se régal de ce moment sympa. Certains se promènent en tenant la queue du précédent dans sa trompe, d’autres, sur la berge s’aspergent de terre rouge, d’autres encore se baignent. Et puis, tout d’un coup, un grand male barrie, quelle puissance ! Nous sommes restés assis deux pleines heures rien qu’à regarder vivre ces animaux, on ne peut s’en lasser tellement le spectacle est exceptionnel.
Nous avons passés la soirée d’hier à marcher dans le quartier du port et sur la promenade en bord de mer. Ambiance sympa, il y avait un concert organisé sur le terre plein devant la mer avec une vedette Sri Lankaise et le tout Colombo était présent avec comme partout les marchands de petites babioles et les charrettes de petits en cas chauds ou froids ainsi que de cannettes de jus de fruit.
Aujourd’hui c’était un peu repos, un bon repas à midi et la visite de tous les quartiers de Colombo en Tuktuk. Pas de quoi fouetter un chat, il n’y a pas grand-chose à voir. Colombo est une ville sympa mais sans plus, on n’y voit pas d’extrême pauvreté, les habitants travaillent, c’est plein de petits commerce, chacun vit sa vie dans ce qui semble être une harmonie. Les chauffeurs de tuktuk semblent heureux de leur vie ici, ils gagnent bien leur vie, il y a les matches de cricket pour se distraire, il fait beau, le tsunami est un souvenir même si il est encore loin d’être enterré.
Je crois que je pourrais vivre ici, c’est un pays normal, il y a beaucoup de jolies filles, toutes faites dans le même moule, de taille moyenne, très minces, des jambes extrêmement fines, de petits seins et de longs, très longs cheveux d’un noir de gaie souvent arrangés en une longue tresse. Les hommes regardent les filles qui passent et les détaillent de la tête aux pieds en faisant des commentaires sur leurs jambes, un pays normal quoi. On peut même voir des jeunes gens se tenir par la taille, tout à fait impensable dans l’Inde toute proche.
Ce midi dans le hall de l’hôtel nous avons assistés à un « home coming », c’est d’après ce que j’ai compris la cérémonie lors de laquelle les jeunes mariés rentrent pour la première fois dans leur maison. Ils sont précédés par des danseurs et des joueurs de tambourin et ils avancent très lentement accompagnés de leurs parents et suivis par leur famille et leurs amis. La mariée était extrêmement jolie, habillée d’une longue robe rouge vif elle portait un énorme bouquet de fleures rouges également.
Cette étape aura été la phase touristique de mon tour du monde, pas beaucoup de distance parcourue, seulement 2120 miles mais beaucoup de pays visités, beaucoup de monnaie utilisée ( 7 monnaies en deux mois, dollar Singapour, ringgit, bath, dollar US, kyat, roupies Indiennes, roupies Sri Lankaises), j’ai vraiment découvert énormément de choses. Les paysages me marquent, bien entendu, mais ce qui m’attire le plus ce sont les cultures (je ne parle pas des cultures maraîchères), la vie des gens, leur façon d’être. Simplement traverser un village et regarder les gens vivre est pour moi un bonheur absolue, essayer de comprendre pourquoi ils réagissent comme ceci ou comme cela dans telle situation, essayer de comprendre quelles sont les lignes directrices de leur façon d’être.
Deux pays sont à l’opposé l’un de l’autre, la Thaïlande et l’Inde et cela m’a marqué profondément. Autant l’Indien est individualiste, autant le Thaïlandais est tourné vers l’autre. Forcément, je ne pouvais que détester l’Inde et adorer la Thaïlande. L’Indien ne vit que pour lui-même, sur la route c’est flagrant, il va toujours essayer de prendre la meilleur place, il va rouler plein phares, il va klaxonner sans cesse pour dire aux autres « poussez-vous ». C’est également la raison de l’accueil exécrable que nous avons reçu à Chennai, je pense que cela explique la saleté dans les rues, le système de castes aussi important, les gens si pauvres que leur travail arrive tout juste à leur payer de quoi subsister…
Par contre le Thaïlandais est en permanence tourné vers l’autre, en tout premier lieu il y a cet accueil, légèrement vouté, les mains jointes sous le menton en signe de profond respect puis il y a ces sourires continuels, le besoin de faire plaisir. C’est ce trait de caractère qui a permis de développer cet art que sont les massages Thaïlandais, le besoin d’être agréable et de faire du bien à l’autre. C’est également ce qui explique le niveau de la prostitution et malheureusement de la prostitution enfantine.
Je pourrais parler des heures sur tout ce que j’ai découvert et sur tout ce qui m’a marqué. C’est la raison pour laquelle j’aime autant les voyages, cela me permet de découvrir le fond de l’être humain et de comprendre les raisons d’un fonctionnement particulier. Je crois que l’on a du mal à imaginer à quel point le poids de la culture influence le fonctionnement général et particulier de chaque homme.
Une des choses qui m’ont marqué en Inde ainsi qu’au Sri Lanka d’ailleurs (il y a ici beaucoup de Tamoul qui sont en fait des Indiens) c’est la place des femmes dans les travaux de force, les travaux que nous autres européens imaginons qu’effectués par les hommes. J’ai ainsi vu un nombre beaucoup plus important de femmes que d’hommes occupées à faire du terrassement ou bien en train de préparer du béton et monter des parpaings. Qu’est ce qui explique cela ? J’ai remarqué également que les femmes Tamoul sont en général de maîtresses femmes, grandes, solidement charpentées alors que les hommes sont plus généralement maigres et chétifs.
Toutes ces différences engendrent un énorme sentiment de tolérance. Où est la vérité ? Ce qui est vrai pour l’un sera naturellement faux pour un autre. Ce qui se conçoit ici sera intolérable là bas. On dit que les voyages forment la jeunesse, je crois surtout qu’ils apportent la sagesse et la tolérance envers les autres. Cette étape aura été pour moi encore un grand moment de vie, un grand moment de découvertes ainsi qu’un grand moment de bonheur. J’en rapporte beaucoup de souvenirs ainsi qu’un énorme enrichissement personnel.
A très bientôt.
Jean Louis
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"bon courage pour la readaptation quelle merveilleuse aventure merci pour tout roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 14-03-2011 à 18:50
Sun, 20 Mar 2011 13:30:00 GMT - Quelle planète ! Cormeilles en Vexin
Sun, 20 Mar 2011 13:30:00 GMT - Quelle planète ! Cormeilles en Vexin
14H30 en France
Bonjour à tous,
Incroyable, il y a une semaine j’étais à Colombo, inconscient de l’actualité international, à des années lumières de ma vie d’aujourd’hui. J’ai l’impression d’avoir changé de vie, j’ai l’impression d’avoir changé de planète. Non, ce n’est pas possible, il ne peut pas ne s’être passé que quelques jours !
Il y a une semaine, je vivais sous les tropiques, 30 degrés tous les jours, short et chemisette, pas d’informations internationales, uniquement préoccupé à comprendre le pays que je visite. Dimanche soir, après dîner, nous montons à l’étage supérieur où un « home coming » se déroule, inondant de décibels le lobby. Quel accueil, tout le monde veut nous parler, beaucoup dansent sur les mêmes musiques que chez nous, l’alcool a déjà pas mal coulé. On nous présente le marié, un électricien très sympa, il va chercher sa femme pour nous la présenter. Quelle est belle ! J’ai envie de l’embrasser mais est ce que cela se fait ici ? Finalement je lui serre la main. « Congratulation ! » On nous propose à manger, de danser, difficile de s’éclipser.
Le retour sur les Qatar Airlines est super, avec la troisième compagnie mondiale il se passe sans problème. Avion neuf, repas de très haut niveau, bien qu’étant un pays musulman, il y a whisky et vin au repas. Lors de l’escale à Doha, faute de bière nous prenons des cafés, je paye en Roupies et on me rend un « Ryal », un très beau billet, encore une nouvelle monnaie.
Dès mardi matin je me jette sur le travail. Je ne touche pas terre, après deux mois de « vacances » le travail ne manque pas, le soir je suis épuisé et je n’ai qu’une idée, retrouver mon lit et dormir. Il faut dire que le décalage horaire ne m’arrange pas. A 8 heures du soir il est pour moi minuit et demi.
Ici il fait froid, je ne suis plus habitué, je charge la cheminée à bloc. Et puis surtout je passe mon temps libre sur les chaînes d’information en continue, je suis en manque, j’ai du retard à rattraper. De ce côté je suis servi, entre le Japon avec son tremblement de terre, son tsunami, la catastrophe nucléaire qui n’en fini pas d’empirer et les pays d’Afrique du nord qui font leur révolution les émissions spéciales se succèdent. Je n’avais pas totalement conscience jusqu’à présent du niveau des dictatures dans ces pays ni de la situation et de l’insatisfaction de tous ces peuples.
J’ai visité le Maroc, la Tunisie, l’Egypte, j’avais envisagé de visiter la Lybie, j’avais bien remarqué l’état de pauvreté de la population mais je n’imaginais pas que ces peuples se soulèveraient un jour contre leurs dictateurs. Quelle trainée de poudre, comme ce monde s’est embrasé en quelques semaines !
Ce sont mes garçons qui m’ont fait comprendre la situation en Lybie. Je n’ai pas suivi le conflit dès le départ et j’avais du mal à comprendre que l’ONU décide déjà d’envoyer des avions bombarder Tripoli. Comment imaginer que le responsable d’un pays massacre et fasse la guerre à son propre peuple.
Je ne suis parti que deux mois mais que de changements, je retrouve le monde dans un état effroyable. Un nuage de particules radioactives le parcourt, la civilisation Japonaise tremble sur ses bases, le monde arabe est en ébullition et maintenant la France est en guerre.
Hier après midi j’ai été au cinéma, je voulais voir « Rien à déclarer » de et avec Dany Boon. Pas mal mais quand même un bon cran en dessous des « Ch’tis » et puis hier soir je suis allé chercher Matis. Soirée sympa et aujourd’hui nous avons été au jardin des plantes à Paris. C’est sa période dinosaures alors nous avons visité le bâtiment où se trouvent des squelettes de tous les animaux préhistoriques. Ensuite nous avons visité le zoo, il a beaucoup aimé.
Puis ce soir c’était le lancement de la fusée que nous avons construit ensemble. Quel bonheur ! Elle monte au moins à 150 mètres et redescend en parachute. Nous avons fait 6 lancements, Matis était ravi.
Le numéro d’Avril de Voiles et Voiliers vient de paraître, Jean Luc Gourmelen a eu la gentillesse de rappeler que j’effectue un tour du monde sous dialyse péritonéale et communique le numéro de téléphone d’urgence du CCMM, le centre de consultation médical maritime, numéro qu’il faut absolument avoir sous la main lorsqu’on voyage à travers les océans. Encore un grand merci à cette équipe, Jacky va bien, il a fait un erysipèle, c’est mortel dans 15 à 40% des cas sans antibiothérapie !
Voilà pour les dernières nouvelles,
A bientôt.
Jean Louis
14H30 en France
Bonjour à tous,
Incroyable, il y a une semaine j’étais à Colombo, inconscient de l’actualité international, à des années lumières de ma vie d’aujourd’hui. J’ai l’impression d’avoir changé de vie, j’ai l’impression d’avoir changé de planète. Non, ce n’est pas possible, il ne peut pas ne s’être passé que quelques jours !
Il y a une semaine, je vivais sous les tropiques, 30 degrés tous les jours, short et chemisette, pas d’informations internationales, uniquement préoccupé à comprendre le pays que je visite. Dimanche soir, après dîner, nous montons à l’étage supérieur où un « home coming » se déroule, inondant de décibels le lobby. Quel accueil, tout le monde veut nous parler, beaucoup dansent sur les mêmes musiques que chez nous, l’alcool a déjà pas mal coulé. On nous présente le marié, un électricien très sympa, il va chercher sa femme pour nous la présenter. Quelle est belle ! J’ai envie de l’embrasser mais est ce que cela se fait ici ? Finalement je lui serre la main. « Congratulation ! » On nous propose à manger, de danser, difficile de s’éclipser.
Le retour sur les Qatar Airlines est super, avec la troisième compagnie mondiale il se passe sans problème. Avion neuf, repas de très haut niveau, bien qu’étant un pays musulman, il y a whisky et vin au repas. Lors de l’escale à Doha, faute de bière nous prenons des cafés, je paye en Roupies et on me rend un « Ryal », un très beau billet, encore une nouvelle monnaie.
Dès mardi matin je me jette sur le travail. Je ne touche pas terre, après deux mois de « vacances » le travail ne manque pas, le soir je suis épuisé et je n’ai qu’une idée, retrouver mon lit et dormir. Il faut dire que le décalage horaire ne m’arrange pas. A 8 heures du soir il est pour moi minuit et demi.
Ici il fait froid, je ne suis plus habitué, je charge la cheminée à bloc. Et puis surtout je passe mon temps libre sur les chaînes d’information en continue, je suis en manque, j’ai du retard à rattraper. De ce côté je suis servi, entre le Japon avec son tremblement de terre, son tsunami, la catastrophe nucléaire qui n’en fini pas d’empirer et les pays d’Afrique du nord qui font leur révolution les émissions spéciales se succèdent. Je n’avais pas totalement conscience jusqu’à présent du niveau des dictatures dans ces pays ni de la situation et de l’insatisfaction de tous ces peuples.
J’ai visité le Maroc, la Tunisie, l’Egypte, j’avais envisagé de visiter la Lybie, j’avais bien remarqué l’état de pauvreté de la population mais je n’imaginais pas que ces peuples se soulèveraient un jour contre leurs dictateurs. Quelle trainée de poudre, comme ce monde s’est embrasé en quelques semaines !
Ce sont mes garçons qui m’ont fait comprendre la situation en Lybie. Je n’ai pas suivi le conflit dès le départ et j’avais du mal à comprendre que l’ONU décide déjà d’envoyer des avions bombarder Tripoli. Comment imaginer que le responsable d’un pays massacre et fasse la guerre à son propre peuple.
Je ne suis parti que deux mois mais que de changements, je retrouve le monde dans un état effroyable. Un nuage de particules radioactives le parcourt, la civilisation Japonaise tremble sur ses bases, le monde arabe est en ébullition et maintenant la France est en guerre.
Hier après midi j’ai été au cinéma, je voulais voir « Rien à déclarer » de et avec Dany Boon. Pas mal mais quand même un bon cran en dessous des « Ch’tis » et puis hier soir je suis allé chercher Matis. Soirée sympa et aujourd’hui nous avons été au jardin des plantes à Paris. C’est sa période dinosaures alors nous avons visité le bâtiment où se trouvent des squelettes de tous les animaux préhistoriques. Ensuite nous avons visité le zoo, il a beaucoup aimé.
Puis ce soir c’était le lancement de la fusée que nous avons construit ensemble. Quel bonheur ! Elle monte au moins à 150 mètres et redescend en parachute. Nous avons fait 6 lancements, Matis était ravi.
Le numéro d’Avril de Voiles et Voiliers vient de paraître, Jean Luc Gourmelen a eu la gentillesse de rappeler que j’effectue un tour du monde sous dialyse péritonéale et communique le numéro de téléphone d’urgence du CCMM, le centre de consultation médical maritime, numéro qu’il faut absolument avoir sous la main lorsqu’on voyage à travers les océans. Encore un grand merci à cette équipe, Jacky va bien, il a fait un erysipèle, c’est mortel dans 15 à 40% des cas sans antibiothérapie !
Voilà pour les dernières nouvelles,
A bientôt.
Jean Louis
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"cher jean louis grace à vous j’etais sur une autre planete...c’ e’st dur de revenir à la realitée reposez vous dormer..en ce moment je soigne mes dents DEUXEN BAS DEUX ENHAUTCELA FAIT QUATRE FAUSSES c’est normal avec mes 82PRINTEMPS profitez bien de MATIS ces petitsenfants grandissent trop viteamitiés roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 21-03-2011 à 17:49
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"Hola Captain, Et oui, ça fait un peu bizarre de se retrouver dans notre bonne vieille France à des années lumière de certaines régions que nous avons visité. En même temps notre rentrée se fait au Printemps, ça c’est plutôt sympathique. Je voudrais profiter de ce blog pour remercier tous ceux qui ont pris de mes nouvelles pendant la péripétie Indienne...Je tiens aussi à remercier l’équipe de mèdecins de Toulouse : le CCMM ( Centre de consultation médicale maritime ) qui m’a fait un examen et un diagnostic par telephone satellite ainsi que le CROSS qui m’a envoyé ce bateau des gardes côtes Indiennes à 500 kms en haute mer, ce qui n’est vraiment pas facile...Grand MERCI à eux et BRAVO pour leur réactivité et leur éfficacité. Merci à vous Roselyne de vous ètes inquiété de ma santé et bravo pour la vitalité de vos 82 printemps, je vous embrasse. Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 22-03-2011 à 11:23
Sun, 27 Mar 2011 13:30:00 GMT - Indignez-vous Cormeilles en Vexin
Sun, 27 Mar 2011 13:30:00 GMT - Indignez-vous Cormeilles en Vexin
14H30 en France A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
J’ai bien du mal, maintenant, à chaque fois que je reviens après un séjour en mer j’ai des gros problèmes de santé. A croire que mon système de défense qui n’a rien à faire en pleine mer s’est un peu endormi. En pleine mer il n’y a pas de particules, pas de microbes, pas de pollens, l’air est extrêmement pur. Cette fois ci c’est une angine plus une bronchite accompagnée d’une très grosse allergie. Nous sommes dans une période où les pollens se promènent et j’ai la tête comme un compteur bleu, les yeux pleurent, le nez est une vraie fontaine et je n’arrête pas de tousser et d’éternuer. C’est extrêmement fatigant.
« Indignez-vous », c’est le titre de ce « livre », en fait un simple cahier de 22 pages qui vient de faire un tel succès ces dernières semaines. Ecrit par ce résistant, Stéphane Hessel, qui a rejoint très tôt le Général De Gaulle à Londres, arrêté sur dénonciation par la Gestapo à Paris, torturé puis envoyé à Buchenwald, il s’évadera deux fois et participera plus tard à la rédaction de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme.
J’ai voulu lire ce livre, on ne peut pas rester indifférent à un tel succès. C’est une petite révolution, pas étonnant qu’il plaise tant aux jeunes. Il est paru dans la collection « Ceux qui marchent contre le vent », tout un programme !
Bien entendu je n’adhère pas à toutes les idées de Stéphane Hessel mais je suis en harmonie sur l’essentiel. En tout premier lieu, il faut rester debout, s’indigner contre l’inacceptable. En 1941 l’inacceptable était évident, pourtant certains sont devenus collaborateurs alors que d’autres n’ont pas baissé les bras, ils sont entrés en résistance.
Ce livre m’a ouvert sur une idée qui me fait réfléchir. C’est au sujet de la Palestine et des actions terroristes que je rejette avec vigueur alors que je suis indigné par la façon dont est traité ce peuple. Hessel écrit que l’on ne peut accepter le terrorisme mais qu’on peut le comprendre, que c’est la réaction normal de gens qui n’ont plus d’espoir, que lorsque l’on est occupée par une puissance militaire qui vous est bien supérieur « la réaction populaire ne peut pas être que non violente » et que l’exaspération conduit au terrorisme.
Je crois qu’aujourd’hui il y a de nombreuses raisons de s’indigner mais en tout premier lieu c’est notre modèle de société qui ne fonctionne plus, qui ne fonctionne pas. Il faut bien reconnaître que ni le socialisme ni le capitalisme n’apportent des solutions satisfaisantes. Depuis quelques décennies, en France on essaye alternativement des gouvernements de droite et de gauche qui finissent tous par faire une politique identique qui ne donne pas satisfaction.
Je crois qu’il faudrait changer radicalement notre façon de voir les choses au niveau social et prendre en compte les « travers » importants de beaucoup d’hommes. L’homme est souvent individualiste, il ne roule que pour lui-même et n’hésite pas à profiter du système. Faire du social oui, mais du social extrêmement contrôlé afin d’éviter les profiteurs qui font un tord énorme à tout le monde. Prenons un exemple : L’assurance chômage. C’est très bien, il faut la conserver mais pas dans les conditions actuelles. Autour de moi, parmi mes amis, dans ma famille même, combien de fois j’ai constaté une « escroquerie », il faut bien employer le mot, à l’assurance chômage. Cela semblait naturel ! J’ai même entendu « J’ai cotisé, j’y ai droit ». Non, cela me révolte.
Du coup cela provoque des injustices, ceux qui profitent de la « combine » et ils sont extrêmement nombreux, le font au détriment des gens qui marchent debout. J’aimerai une société qui réfléchisse à cela, qui regarde la réalité de la nature humaine en face et qui en tienne compte.
Pourquoi ne pas verser le chômage qu’en échange d’un travail d’intérêt collectif par exemple. Je suis persuadé qu’alors les retenues sur salaire seraient beaucoup moins importantes.
Je pourrais parler pendant des heures de la façon dont je vois la société idéale. Du social bien sûr, il ne faut laisser personne sur le bord du chemin mais surtout pas de tires au flanc, pas de profiteurs, pas d’injustice et une juste récompense du travail de chacun. Je ne peux accepter que celui qui travail voit son salaire imputé d’une part énorme par des prélèvements, des taxes, des impôts destinés à faire vivre ceux qui profitent du système.
C’est soirée électorale, je pense que cette petite mise au point politique tombait à pic.
Quelle chance, j’ai eu le nez creux, enrhumé mais creux, je n’ai pas eu de pluie ce weekend. Vendredi midi je suis parti dans la forêt de Lyons, j’ai dormi dans un beau château puis samedi soir au bord de la mer à Veulette sur mer et ce midi retour par Etretat. Quel weekend sympa !
A bientôt.
Jean Louis
14H30 en France A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
J’ai bien du mal, maintenant, à chaque fois que je reviens après un séjour en mer j’ai des gros problèmes de santé. A croire que mon système de défense qui n’a rien à faire en pleine mer s’est un peu endormi. En pleine mer il n’y a pas de particules, pas de microbes, pas de pollens, l’air est extrêmement pur. Cette fois ci c’est une angine plus une bronchite accompagnée d’une très grosse allergie. Nous sommes dans une période où les pollens se promènent et j’ai la tête comme un compteur bleu, les yeux pleurent, le nez est une vraie fontaine et je n’arrête pas de tousser et d’éternuer. C’est extrêmement fatigant.
« Indignez-vous », c’est le titre de ce « livre », en fait un simple cahier de 22 pages qui vient de faire un tel succès ces dernières semaines. Ecrit par ce résistant, Stéphane Hessel, qui a rejoint très tôt le Général De Gaulle à Londres, arrêté sur dénonciation par la Gestapo à Paris, torturé puis envoyé à Buchenwald, il s’évadera deux fois et participera plus tard à la rédaction de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme.
J’ai voulu lire ce livre, on ne peut pas rester indifférent à un tel succès. C’est une petite révolution, pas étonnant qu’il plaise tant aux jeunes. Il est paru dans la collection « Ceux qui marchent contre le vent », tout un programme !
Bien entendu je n’adhère pas à toutes les idées de Stéphane Hessel mais je suis en harmonie sur l’essentiel. En tout premier lieu, il faut rester debout, s’indigner contre l’inacceptable. En 1941 l’inacceptable était évident, pourtant certains sont devenus collaborateurs alors que d’autres n’ont pas baissé les bras, ils sont entrés en résistance.
Ce livre m’a ouvert sur une idée qui me fait réfléchir. C’est au sujet de la Palestine et des actions terroristes que je rejette avec vigueur alors que je suis indigné par la façon dont est traité ce peuple. Hessel écrit que l’on ne peut accepter le terrorisme mais qu’on peut le comprendre, que c’est la réaction normal de gens qui n’ont plus d’espoir, que lorsque l’on est occupée par une puissance militaire qui vous est bien supérieur « la réaction populaire ne peut pas être que non violente » et que l’exaspération conduit au terrorisme.
Je crois qu’aujourd’hui il y a de nombreuses raisons de s’indigner mais en tout premier lieu c’est notre modèle de société qui ne fonctionne plus, qui ne fonctionne pas. Il faut bien reconnaître que ni le socialisme ni le capitalisme n’apportent des solutions satisfaisantes. Depuis quelques décennies, en France on essaye alternativement des gouvernements de droite et de gauche qui finissent tous par faire une politique identique qui ne donne pas satisfaction.
Je crois qu’il faudrait changer radicalement notre façon de voir les choses au niveau social et prendre en compte les « travers » importants de beaucoup d’hommes. L’homme est souvent individualiste, il ne roule que pour lui-même et n’hésite pas à profiter du système. Faire du social oui, mais du social extrêmement contrôlé afin d’éviter les profiteurs qui font un tord énorme à tout le monde. Prenons un exemple : L’assurance chômage. C’est très bien, il faut la conserver mais pas dans les conditions actuelles. Autour de moi, parmi mes amis, dans ma famille même, combien de fois j’ai constaté une « escroquerie », il faut bien employer le mot, à l’assurance chômage. Cela semblait naturel ! J’ai même entendu « J’ai cotisé, j’y ai droit ». Non, cela me révolte.
Du coup cela provoque des injustices, ceux qui profitent de la « combine » et ils sont extrêmement nombreux, le font au détriment des gens qui marchent debout. J’aimerai une société qui réfléchisse à cela, qui regarde la réalité de la nature humaine en face et qui en tienne compte.
Pourquoi ne pas verser le chômage qu’en échange d’un travail d’intérêt collectif par exemple. Je suis persuadé qu’alors les retenues sur salaire seraient beaucoup moins importantes.
Je pourrais parler pendant des heures de la façon dont je vois la société idéale. Du social bien sûr, il ne faut laisser personne sur le bord du chemin mais surtout pas de tires au flanc, pas de profiteurs, pas d’injustice et une juste récompense du travail de chacun. Je ne peux accepter que celui qui travail voit son salaire imputé d’une part énorme par des prélèvements, des taxes, des impôts destinés à faire vivre ceux qui profitent du système.
C’est soirée électorale, je pense que cette petite mise au point politique tombait à pic.
Quelle chance, j’ai eu le nez creux, enrhumé mais creux, je n’ai pas eu de pluie ce weekend. Vendredi midi je suis parti dans la forêt de Lyons, j’ai dormi dans un beau château puis samedi soir au bord de la mer à Veulette sur mer et ce midi retour par Etretat. Quel weekend sympa !
A bientôt.
Jean Louis
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"je vois que tu as des pensées philosophiques ,je ne sais pas si tu connais le nom de l’opération de l’armée française en LYBIE ..... tu donnes ta langue au chat ...... " HARMATTAN" je te laisse méditer amitiés alain" Envoyé par tardieu le 30-03-2011 à 08:27
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"j’ai de trés bons souvenirs d’ETRETAT..j’adore la mersoignez votre rhume vos allergies... contente d’avoir des nouvelles amitiées roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 30-03-2011 à 09:28
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"Bonjour Jean-louis. à propos de soirée électorale, Port saint louis s’enfonce dans le communisme .il est de ce fait plus confortable d’être du coté des profiteurs que des travailleurs ." Envoyé par jean-christophe le 02-04-2011 à 08:59
Sat, 02 Apr 2011 09:00:00 GMT - C’est le grand jour Caen
Sat, 02 Apr 2011 09:00:00 GMT - C’est le grand jour Caen
11H00 en France A Caen
Bonjour à tous,
Hé non, ce n’était pas un poisson d’avril. Hier soir vers 21h30, mon téléphone sonne, c’est le Docteur Verger, il m’annonce qu’un rein est disponible et qu’il m’a été attribué. Je suis un peu habitué maintenant et c’est beaucoup plus facile que la première fois. Nous discutons un peu de ce rein, il n’est pas parfait, c’était un rein de fumeur. J’hésite un peu, le Docteur Verger est favorable à une transplantation, j’appel le médecin à Caen, il me dit qu’après 60 ans tous les reins sont « limite » et que l’on ne connaît pas l’avenir. Certains reins très bons ne fonctionnent pas bien et d’autre pas très bon sur le papier fonctionnent très bien dans le temps.
J’ai donc accepté ce rein. Le temps de faire une valise, nous voilà partis sur Caen où nous arrivons vers une heure du matin. Après une courte nuit de sommeil dans un hôtel à l’entrée de la ville, je me présente à 7 heures à l’hôpital. Immédiatement on me prélève un très grand nombre de tubes de sang pour pouvoir effectuer les analyses de compatibilité avec le greffon. Ensuite c’est l’attente, il faut attendre les résultats, attendre que les chirurgiens voient le greffon, attendre que tous les feux soient au vert pour passer à la greffe proprement dite.
Pendant ce temps ça défile dans la chambre, interrogatoires en tout genre, auscultation, tension, température, électrocardiogramme, prélèvement de pipi, re prise de sang, formulaires à remplir, …
On est près de la mer, dehors il fait un temps magnifique, j’entends le cri des mouettes, cela me fait penser à mon bateau. Je suis un peu triste pour lui, ce n’était pas le moment idéal pour la greffe car Harmattan n’est pas dans de bonnes conditions, le long d’un quai, avec des marées et un ressac terrible qui le jette sur le quai puis l’éloigne ensuite violemment. En 24 heures mes housses de pare battages ont été détruites. Ma crainte c’est que les taquets soient arrachés.
Ici il y a deux hôpitaux, l’hôpital du centre ville où se trouvent les services de néphrologie et de greffe et le CHU, à l’extérieur de la ville où se trouvent le service d’urologie et les chirurgiens. Si tout passe au vert, je vais être transporté en début d’après midi au CHU pour recevoir la greffe proprement dite. L’intervention dure trois heures environ. Je redescendrais ensuite dans 24 heures pour être mis pendant quelques jours en chambre stérile. Si tout va bien je devrais sortir sous une dizaine de jours.
Voilà pour ce matin.
A bientôt.
Jean Louis
11H00 en France A Caen
Bonjour à tous,
Hé non, ce n’était pas un poisson d’avril. Hier soir vers 21h30, mon téléphone sonne, c’est le Docteur Verger, il m’annonce qu’un rein est disponible et qu’il m’a été attribué. Je suis un peu habitué maintenant et c’est beaucoup plus facile que la première fois. Nous discutons un peu de ce rein, il n’est pas parfait, c’était un rein de fumeur. J’hésite un peu, le Docteur Verger est favorable à une transplantation, j’appel le médecin à Caen, il me dit qu’après 60 ans tous les reins sont « limite » et que l’on ne connaît pas l’avenir. Certains reins très bons ne fonctionnent pas bien et d’autre pas très bon sur le papier fonctionnent très bien dans le temps.
J’ai donc accepté ce rein. Le temps de faire une valise, nous voilà partis sur Caen où nous arrivons vers une heure du matin. Après une courte nuit de sommeil dans un hôtel à l’entrée de la ville, je me présente à 7 heures à l’hôpital. Immédiatement on me prélève un très grand nombre de tubes de sang pour pouvoir effectuer les analyses de compatibilité avec le greffon. Ensuite c’est l’attente, il faut attendre les résultats, attendre que les chirurgiens voient le greffon, attendre que tous les feux soient au vert pour passer à la greffe proprement dite.
Pendant ce temps ça défile dans la chambre, interrogatoires en tout genre, auscultation, tension, température, électrocardiogramme, prélèvement de pipi, re prise de sang, formulaires à remplir, …
On est près de la mer, dehors il fait un temps magnifique, j’entends le cri des mouettes, cela me fait penser à mon bateau. Je suis un peu triste pour lui, ce n’était pas le moment idéal pour la greffe car Harmattan n’est pas dans de bonnes conditions, le long d’un quai, avec des marées et un ressac terrible qui le jette sur le quai puis l’éloigne ensuite violemment. En 24 heures mes housses de pare battages ont été détruites. Ma crainte c’est que les taquets soient arrachés.
Ici il y a deux hôpitaux, l’hôpital du centre ville où se trouvent les services de néphrologie et de greffe et le CHU, à l’extérieur de la ville où se trouvent le service d’urologie et les chirurgiens. Si tout passe au vert, je vais être transporté en début d’après midi au CHU pour recevoir la greffe proprement dite. L’intervention dure trois heures environ. Je redescendrais ensuite dans 24 heures pour être mis pendant quelques jours en chambre stérile. Si tout va bien je devrais sortir sous une dizaine de jours.
Voilà pour ce matin.
A bientôt.
Jean Louis
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"Cher Jean Louis, Nous vous envoyons les plus beaux rayons de soleil et d’espoir de Nice. Romain, Chloé et Elisa iront jeter quelques petits cailloux dans la mer cet apres midi en pensant très fort à vous. Tendres pensées. Emma " Envoyé par Emma&Romain le 03-04-2011 à 12:24
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"Nous vous réadressons l’énergie que vous avez su nous donner jusque maintenant avec votre merveilleux témoignage qui donne sens et courage a de très nombreuses personnes. je parle souvent de vous a mes patients. Dr jean-marc Desmet" Envoyé par Jean-marc le 03-04-2011 à 12:34
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"je suis trés émue bravo votre vie vaétre magnifique vosu serez radieux sur les mers plus de contraites union de pensées je prie..grande affection roselyned" Envoyé par roselyne.demeestere le 03-04-2011 à 18:34
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"bonjour matelot, bienvenue au "club des greffés", on est toujours content d’avoir un nouvel adhérent .... je suis greffé depuis 7 ans (le lendemain de mes 60 ans que j’avais arrosé au champagne). Si je peux te rassurer j’ai également un rein de fumeur de 60 ans et aucun problème ; par contre "la garantie ne fonctionne pas ..." en cas de problème et on ne peut pas se retourner contre la régie des tabacs ... En principe l’intervention dure (en moyenne) autour de 4 heures, et la durée d’hospitalisation conseillée est autour de 15 jours. Après il faut trouver le bon dosage pour le médicament anti-rejet et ensuite on court comme un lapin ....enfin presque.
harmattan attendra bien 1 ou 2 mois pour retrouver son capitaine en bonne santé. Cordialement noel" Envoyé par le père noel le 03-04-2011 à 19:46
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"voilà une bonne nouvelle, et une aventure ajoutée à toutes celles que vous avez vécues, et que vous nous avez fait partager avec autant de précision que d’humanité!...bon courage et surtout bonne nouvelle vie avec ce nouveau rein! bien cordialement, la maman de Pierre-Yves" Envoyé par maïté lasserre le 04-04-2011 à 19:06
Tue, 05Apr 2011 12:00:00 GMT - DES NOUVELLES DE JEAN LOUIS Osny
Tue, 05Apr 2011 12:00:00 GMT - DES NOUVELLES DE JEAN LOUIS Osny
Bonjour,
Voilà, Jean Louis a été greffé le samedi 2 avril. L'intervention a été un peu plus longue que prévue mais tout s'est bien passée. Parce qu'il n'a pas Internet et parce qu'il est très fatigué, Jean Louis ne peut pas vous donner lui même de ses nouvelles. par contre j'imprime tous les messages et je lui lis quand je vais le voir, en effet il est sous les effets de l'anesthésie, des calmants et des traitements pour la greffe. Ces petits messages lui font énormément plaisir et lui apporte beaucoup de chaleur. Actuellement, Jean Louis passe tout son temps à dormir et il faut être patient pour la suite. Il ne manquera pas de vous raconter cette nouvelle aventure dès qu'il le pourra.
Amicalement Francine
Bonjour,
Voilà, Jean Louis a été greffé le samedi 2 avril. L'intervention a été un peu plus longue que prévue mais tout s'est bien passée. Parce qu'il n'a pas Internet et parce qu'il est très fatigué, Jean Louis ne peut pas vous donner lui même de ses nouvelles. par contre j'imprime tous les messages et je lui lis quand je vais le voir, en effet il est sous les effets de l'anesthésie, des calmants et des traitements pour la greffe. Ces petits messages lui font énormément plaisir et lui apporte beaucoup de chaleur. Actuellement, Jean Louis passe tout son temps à dormir et il faut être patient pour la suite. Il ne manquera pas de vous raconter cette nouvelle aventure dès qu'il le pourra.
Amicalement Francine
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"merci pour les nouvelles souhaitez lui un tres bon retablissement, connaissant sa force de caractere et sa patience tout va bien ce passer bien cordialement fred Sintes" Envoyé par Fred Sintes le 05-04-2011 à 11:56
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"bonjour jean louis toutes nos pensées vont vers vous en ce moment.Courage,la guérison est au bout avec de retour une grande liberté sans contrainte.Nous sommes actuellement sur l’archipel des saintes et nous ne sommes pas sans penser a vous. bon rétablissement noël et martine" Envoyé par morin noel le 05-04-2011 à 12:54
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"Merci Francine pour ces nouvelles de Jean Louis. Nous vous souhaitons beaucoup de courage a tous pour cette nouvelle étape. L’avenir sera plus doux. " Envoyé par Emma&Romain le 05-04-2011 à 13:15
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"Bonjour Jean-Louis et Francine,
je suis très content de savoir que cette opération s’est bien passée, je te souhaite un prompt rétablissement pour que tu puisse terminer ton tour du monde avec moins de soucis sur le plan médical. . il y a peu nous nous sommes vus a Châteauroux,, j’espère bien vous revoir en pleine santé cette année a Bourges. Jean-Claude." Envoyé par jean-claude le 05-04-2011 à 13:54
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"Salut Amiral. C’est Harmattan qui va être content ! 400 kg de poches en moins dans les entrailles, ça vous redonne fière allure ! A moins que quelques caisses de Saint Emilion ne viennent les remplacer..... Qu’en pense la faculté ? On vous souhaite prompt rétablissement. Un vent nouveau va souffler. Amitiés. G et Sa Galie." Envoyé par GD le 05-04-2011 à 15:08
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"merci a FRANCINE pour les nouvelles quand je racontais tes aventures sur les mers aux enfants ils ouvraient de grand yeux alors la je leur explique ce qui t’arrive c’est science fiction bon courage pour ta convalescence amitiés alain" Envoyé par tardieu le 05-04-2011 à 17:50
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"Merci Francine pour ces nouvelles de Jean-Louis. Jean-Louis, après m’avoir fait rêvé avec le récit de tes navigations, ton courage et ton humour, à moi de t’apporter modestement un petit peu de réconfort. Ce n’est vraiment rien par rapport à ce que tu me procure à travers ton aventure. J’ai hâte de te lire, preuve d’une récupération après cette nouvelle épreuve. A très bientôt. Didier" Envoyé par Didier le 05-04-2011 à 21:20
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"chére madame merci pour les bonnes nouvelles de jean louis je pense souveent à lui ce que je pensec’est que jeanlouis a pu réaliser son reve grace à vous son épouse et aussi ave"c de ses fils et de matis....un grand merci pour tout cela m’aide pour mes dialyses cher jean louis soignez vous bien la belle vie vous attends courage et con fiance amitiées roselyned" Envoyé par roselynedemeestered le 05-04-2011 à 22:37
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"courage et a bientot sur la grande bleu chaleureusement tangaroa" Envoyé par tangaroa le 06-04-2011 à 09:46
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"je vous connais pas mes est attaché a votre site, je vous souhaite un bon retablissement, le bateau atten!!! courage xavier" Envoyé par AUGEM le 06-04-2011 à 15:07
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"desolé pour les fautes, j’ecris comme un cochon quant je suis moi meme à va-bord parfois ! bon courage " Envoyé par augem xavier le 06-04-2011 à 17:12
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"cher jean-louis
beau travail au cours de cette escale : admiration et courage à toi. jeanine" Envoyé par jeanine Barbier le 07-04-2011 à 11:39
Wen, 06Apr 2011 17:00:00 GMT - Une nouvelle cohabitation Caen
Wen, 06Apr 2011 17:00:00 GMT - Une nouvelle cohabitation Caen
Mercredi 6 Avril 2011 à 17H00 TU, 19H00 en France
A Caen
Bonjour à tous,
Cà y est, je reprends gout à la vie. C’est encore une belle expérience de vie. Tout s’est enchaîné très vite, samedi matin après que tous les voyants soient passés au vert la décision de transplanter a été prise. Rasage, douche à la Bétadine, casaque, sur chaussures … Me voici prêt pour monter au bloc. Ici il faut prendre une ambulance car le CHU est en ville haute. Me voici installé dans une chambre d’urologie, interrogatoire, prise de sang, bracelet avec mon nom. Ca y est on m’emmène enfin au bloc.
J’ai droit maintenant à toute la préparation poste opératoire. En fait c’est juste une perfusion pour pouvoir injecter l’anesthésiant, toutes les opérations plus traumatisantes seront faites pendant mon sommeil.
Il ne me reste plus qu’a attendre pendant que le chirurgien (c’est une fille) prépare le greffon. Enfin, vers 15 heures on me dit que c’a y est, on me met le masque avec l’oxygène et on commence l’injection. J’ai juste le temps de leur dire de s’appliquer et c’est parti.
Comme à chaque fois, je me réveil avec une douleur atroce. Heureusement j’ai l’habitude et je sais que cela ne va pas durer. L’anesthésiste me demande le niveau de ma douleur entre 0 et 10. C’est 10 bien sûr, il m’injecte de la morphine et trois minutes après même question, toujours 10, c’est intenable. Encore trois minutes, 7, c’est mieux. Encore une dose de morphine puis c’est 5, puis 3 et c’est fini je n’aurai plus jamais mal. C’est quand même formidable cette gestion de la douleur. Que de progrès ont été fait dans ce domaine.
J’ai un masque à oxygène sur la tête, la diurèse est bonne mais le nouveau rein n’assure pas pour l’instant. La chirurgie ne s’est pas très bien passée, suite à l’ablation de ma prostate il y a des adhérences et la chirurgienne a été obligée d’ouvrir le péritoine ce qui interdit de pratiquer une dialyse péritonéale. La question se pose, va-t-on devoir faire une hémodialyse ? Je suis un peu inquiet car ce serait un traitement d’urgence avec pose d’un cathéter. On me pose un respirateur artificiel pendant deux heures, ce n’est pas très agréable. Puis, vers 5 heures du matin la décision arrive, on va me redescendre en néphrologie. Je suis content et en début de matinée j’arrive dans ma chambre stérile. On me chouchoute, on me dorlote, que c’est bon.
En fait je ne vois pas grand-chose, je passe mon temps à dormir, nuit et jour je dors, abruti par les anesthésiants, les antalgiques et autres drogues. J’ai l’impression d’être hospitalisé au Maghreb car toutes les infirmières ont un masque sur le visage, chambre stérile oblige, je les trouve toutes très belles. Dans la chambre c’est une ruche, elles sont sans cesse en train de changer des flacons, de me piquer, de prendre ma tension, de mesurer la diurèse, les drains … Quelle agitation, je me sens en pleine sécurité.
Mon seul problème c’est cette soif persistante, c’est horrible avec l’oxygène ça dessèche. Mon premier demi-verre d’eau glacée est une délivrance.
Maintenant, pour pouvoir recommencer à manger il faut que le transit reparte. Pour être clair, il faut péter. Tant que l’on n’a pas péter, c’est l’angoisse. Cela peut mettre plusieurs jours.
Puis hier après midi, vers 14 heures, patatrack ! Je sonne immédiatement « J’ai pété ! » Quelle victoire. Dans les 10 minutes on m’apporte un plateau avec un bol de bouillon, un verre d’eau, une compote de pomme et un yaourt. Je vous assure, c’est du 5 étoiles, un vrai repas gastronomique, la réconciliation avec a vie.
Progressivement on m’enlève des tuyaux, hier après midi c’était un drain. Ce matin le Professeur Deligny m’a appris que le rein redémarrait tout doucement, ma créatinine est déjà descendu à 622, ce n’est pas rapide mais cela va dans la bon sens et il faut être patient. Je pense qu’il faut qu’il s’habitue à moi, c’était un rein de fumeur, il faut qu’il s’habitue à cette absence de nicotine peut être.
Malheureusement il n’y a pas Internet ici, mais on me lit vos messages. J’en profite pour vous remercier tous, vous ne pouvez pas savoir le bien que cela me fait. J’en profite également pour remercier tous ceux qui de prêt ou de loin agissent pour faire avancer ces techniques ou tout simplement faciliter la vie des malades.
Maintenant j’espère être sorti d’ici pour le 13 avril car je ne voudrais pas rater le symposium sur la dialyse péritonéale organisé par le Docteur Verger. Je dois intervenir pour raconter mon aventure et en profiter pour remercier tous ces grands professionnels. Je serais très triste si je devais rater cela.
A bientôt.
Jean Louis
Mercredi 6 Avril 2011 à 17H00 TU, 19H00 en France
A Caen
Bonjour à tous,
Cà y est, je reprends gout à la vie. C’est encore une belle expérience de vie. Tout s’est enchaîné très vite, samedi matin après que tous les voyants soient passés au vert la décision de transplanter a été prise. Rasage, douche à la Bétadine, casaque, sur chaussures … Me voici prêt pour monter au bloc. Ici il faut prendre une ambulance car le CHU est en ville haute. Me voici installé dans une chambre d’urologie, interrogatoire, prise de sang, bracelet avec mon nom. Ca y est on m’emmène enfin au bloc.
J’ai droit maintenant à toute la préparation poste opératoire. En fait c’est juste une perfusion pour pouvoir injecter l’anesthésiant, toutes les opérations plus traumatisantes seront faites pendant mon sommeil.
Il ne me reste plus qu’a attendre pendant que le chirurgien (c’est une fille) prépare le greffon. Enfin, vers 15 heures on me dit que c’a y est, on me met le masque avec l’oxygène et on commence l’injection. J’ai juste le temps de leur dire de s’appliquer et c’est parti.
Comme à chaque fois, je me réveil avec une douleur atroce. Heureusement j’ai l’habitude et je sais que cela ne va pas durer. L’anesthésiste me demande le niveau de ma douleur entre 0 et 10. C’est 10 bien sûr, il m’injecte de la morphine et trois minutes après même question, toujours 10, c’est intenable. Encore trois minutes, 7, c’est mieux. Encore une dose de morphine puis c’est 5, puis 3 et c’est fini je n’aurai plus jamais mal. C’est quand même formidable cette gestion de la douleur. Que de progrès ont été fait dans ce domaine.
J’ai un masque à oxygène sur la tête, la diurèse est bonne mais le nouveau rein n’assure pas pour l’instant. La chirurgie ne s’est pas très bien passée, suite à l’ablation de ma prostate il y a des adhérences et la chirurgienne a été obligée d’ouvrir le péritoine ce qui interdit de pratiquer une dialyse péritonéale. La question se pose, va-t-on devoir faire une hémodialyse ? Je suis un peu inquiet car ce serait un traitement d’urgence avec pose d’un cathéter. On me pose un respirateur artificiel pendant deux heures, ce n’est pas très agréable. Puis, vers 5 heures du matin la décision arrive, on va me redescendre en néphrologie. Je suis content et en début de matinée j’arrive dans ma chambre stérile. On me chouchoute, on me dorlote, que c’est bon.
En fait je ne vois pas grand-chose, je passe mon temps à dormir, nuit et jour je dors, abruti par les anesthésiants, les antalgiques et autres drogues. J’ai l’impression d’être hospitalisé au Maghreb car toutes les infirmières ont un masque sur le visage, chambre stérile oblige, je les trouve toutes très belles. Dans la chambre c’est une ruche, elles sont sans cesse en train de changer des flacons, de me piquer, de prendre ma tension, de mesurer la diurèse, les drains … Quelle agitation, je me sens en pleine sécurité.
Mon seul problème c’est cette soif persistante, c’est horrible avec l’oxygène ça dessèche. Mon premier demi-verre d’eau glacée est une délivrance.
Maintenant, pour pouvoir recommencer à manger il faut que le transit reparte. Pour être clair, il faut péter. Tant que l’on n’a pas péter, c’est l’angoisse. Cela peut mettre plusieurs jours.
Puis hier après midi, vers 14 heures, patatrack ! Je sonne immédiatement « J’ai pété ! » Quelle victoire. Dans les 10 minutes on m’apporte un plateau avec un bol de bouillon, un verre d’eau, une compote de pomme et un yaourt. Je vous assure, c’est du 5 étoiles, un vrai repas gastronomique, la réconciliation avec a vie.
Progressivement on m’enlève des tuyaux, hier après midi c’était un drain. Ce matin le Professeur Deligny m’a appris que le rein redémarrait tout doucement, ma créatinine est déjà descendu à 622, ce n’est pas rapide mais cela va dans la bon sens et il faut être patient. Je pense qu’il faut qu’il s’habitue à moi, c’était un rein de fumeur, il faut qu’il s’habitue à cette absence de nicotine peut être.
Malheureusement il n’y a pas Internet ici, mais on me lit vos messages. J’en profite pour vous remercier tous, vous ne pouvez pas savoir le bien que cela me fait. J’en profite également pour remercier tous ceux qui de prêt ou de loin agissent pour faire avancer ces techniques ou tout simplement faciliter la vie des malades.
Maintenant j’espère être sorti d’ici pour le 13 avril car je ne voudrais pas rater le symposium sur la dialyse péritonéale organisé par le Docteur Verger. Je dois intervenir pour raconter mon aventure et en profiter pour remercier tous ces grands professionnels. Je serais très triste si je devais rater cela.
A bientôt.
Jean Louis
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"Merci de nous faire partager ces grands moments. Bravo pour la manière dont tu les abordes. La vie est plus forte quand on le veut. Nous sommes maintenant à l’est de Flores dans des coins perdus et parfois magiques. Encore Merci. Pascaline et Olivier" Envoyé par Olivier de NEOS le 07-04-2011 à 12:00
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"Bravo Jean-Louis et toute l’équipe médicale! Merci à toi pour cette fabuleuse leçon de vie, moi qui suis plutôt pessimiste. Je me surprends, grâce à toi, à m’émouvoir pour ce qui arrive à une personne que je ne connais pas. J’en retiens que les sentiments passent au delà des frontières, des barrières et de son entourage proche. Encore merci Didier" Envoyé par Didier le 07-04-2011 à 12:59
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"Coucou Frangin,
Emeric et moi sommes heureux pour toi. ....
Bonne convalescence ....Mais je te retrouve bien là : encore en chambre stérile, déjà en train de penser à partir .... ;-) ;-) ;-)
Prend le temps de te remettre, à ton nouveau rein de s’habituer à ta vie à 300 à l’heure et tout ira bien !!! Gros bisous Marie" Envoyé par Marie le 07-04-2011 à 13:41
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"Je t’mbrasse tres fort, ou plutot pas trop fort, on pense a toi, Berti et moi, bisous!" Envoyé par petra le 07-04-2011 à 15:14
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"le "club des rafistolés" est heureux d’accueillir un nouveau membre au sein de la famille des greffés .
Le plus dûr est passé, maintenant il faut stabiliser tout cela à l’aide des médicaments, c’est une question de temps et de patience.
Il ne faudra pas oublier de rajouter une rubrique au tableau de bord de harmattan : le suvi de la créatinine pour conserver la bonne forme du capitaine ....
cordialement le père noel, "rafistolé" depuis 7 ans et en bonne forme." Envoyé par le père noel le 07-04-2011 à 16:48
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"BonjourJean-Louis, Nous nous réjouissons de vous savoir enfin greffé et que l’opération s’est bien déroulée. Isabelle se joint à nous pour vous souhaiter un prompt rétablissement. Merci d’avoir apporté du réconfort à notre fille Isabelle surtout durant ses premiers mois difficile en dialyse. Bon courage, Bien cordialement. Marcel" Envoyé par Majkut le 07-04-2011 à 22:58
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"cher jean louis ouf c’est merveilleux je crois à la priére la preuve... prompt rétablissement soyez prudent prevez vos médicaments régime sévere au début aprés cela ira mieux harmattant vous attend il vousà porté chance grande affection roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 08-04-2011 à 10:53
C’est à toi que je veux dédier cette news aujourd’hui, toi l’Inconnu qui m’a si généreusement offert une nouvelle vie. Je ne te connais pas, je ne te connaîtrais jamais mais j’ai une telle reconnaissance pour ce que tu as fait pour moi. Dans les jeux vidéo on peut acheter des nouvelles vies, toi tu me donne carrément une nouvelle vie, c‘est énorme, que d’émotions incontrôlable, je n’arrête pas de pleurer de bonheur. Je sais que tu avais 62 ans, que tu étais fumeur mais je ne connais rien de ta vie, de ta gentillesse, de ta générosité. Je veux te remercier infiniment.
Bien sûr avec la dialyse péritonéale j’avais déjà eu droit à une nouvelle vie, c’était formidable, je vivais normalement et je pourrais dire même beaucoup plus que normalement. Je n’ai jamais eu l’impression d’être réellement malade mais il faut bien reconnaître que je n’étais pas à 100% de ma forme, j’étais obligé de fonctionner au ralenti. Il paraît qu’avec ton rein je vais redevenir tout à fait normal et que je vais pouvoir continuer à mener une vie à trois cent à l’heure.
Je pense également à ta famille, à ta femme peut être, à tes enfants, à tes petits enfants, s’ils pouvaient savoir l’humanité dont ils ont fait preuve en acceptant que tes organes continuent à vivre. Je veux leur dire un grand merci, « respect » comme disent les jeunes.
Je pense à toi Guillette, toi qui a perdu ton mari très jeune, lorsque les médecins sont venus te voir pour te dire que tout était fini et te demander l’autorisation de prélever les organes de ton mari tu a accepté puis pendant des années tu as regretté en pensant que peut être cela avait fait partir ton mari plus vite. J’ai compris alors que la décision doit être terrible à prendre mais que tu as bien fait. J’y pense souvent et je suis admiratif de ces personnes qui acceptent de donner ce qu’ils ont le plus aimé.
Je veux te dire, à toi l’Inconnu que ton rein commence à trouver que la soupe est bonne ici aussi, il a recommencé à faire son travail et ma créatinine baisse tous les jours de façon spectaculaire. On m’a retiré tous les tuyaux, je suis à nouveau libre de me lever. Depuis ce matin je ne suis plus en chambre stérile et j’ai une pêche d’enfer. Je te fais la promesse de prendre un soin tout particulier pour ton cadeau, je vais tout faire pour que notre cohabitation se passe le mieux du monde. Je vais essayer également de lui donner une vie agréable, pleine de belles rencontres, pleines d’aventures et pleine d’humanité.
J’espère que de là où tu es maintenant tu seras fier de m’avoir fait ce cadeau inestimable.
Encore un énorme merci.
Ton frère,
Jean Louis
19H00 en France A Caen
Bonjour à tous,
C’est à toi que je veux dédier cette news aujourd’hui, toi l’Inconnu qui m’a si généreusement offert une nouvelle vie. Je ne te connais pas, je ne te connaîtrais jamais mais j’ai une telle reconnaissance pour ce que tu as fait pour moi. Dans les jeux vidéo on peut acheter des nouvelles vies, toi tu me donne carrément une nouvelle vie, c‘est énorme, que d’émotions incontrôlable, je n’arrête pas de pleurer de bonheur. Je sais que tu avais 62 ans, que tu étais fumeur mais je ne connais rien de ta vie, de ta gentillesse, de ta générosité. Je veux te remercier infiniment.
Bien sûr avec la dialyse péritonéale j’avais déjà eu droit à une nouvelle vie, c’était formidable, je vivais normalement et je pourrais dire même beaucoup plus que normalement. Je n’ai jamais eu l’impression d’être réellement malade mais il faut bien reconnaître que je n’étais pas à 100% de ma forme, j’étais obligé de fonctionner au ralenti. Il paraît qu’avec ton rein je vais redevenir tout à fait normal et que je vais pouvoir continuer à mener une vie à trois cent à l’heure.
Je pense également à ta famille, à ta femme peut être, à tes enfants, à tes petits enfants, s’ils pouvaient savoir l’humanité dont ils ont fait preuve en acceptant que tes organes continuent à vivre. Je veux leur dire un grand merci, « respect » comme disent les jeunes.
Je pense à toi Guillette, toi qui a perdu ton mari très jeune, lorsque les médecins sont venus te voir pour te dire que tout était fini et te demander l’autorisation de prélever les organes de ton mari tu a accepté puis pendant des années tu as regretté en pensant que peut être cela avait fait partir ton mari plus vite. J’ai compris alors que la décision doit être terrible à prendre mais que tu as bien fait. J’y pense souvent et je suis admiratif de ces personnes qui acceptent de donner ce qu’ils ont le plus aimé.
Je veux te dire, à toi l’Inconnu que ton rein commence à trouver que la soupe est bonne ici aussi, il a recommencé à faire son travail et ma créatinine baisse tous les jours de façon spectaculaire. On m’a retiré tous les tuyaux, je suis à nouveau libre de me lever. Depuis ce matin je ne suis plus en chambre stérile et j’ai une pêche d’enfer. Je te fais la promesse de prendre un soin tout particulier pour ton cadeau, je vais tout faire pour que notre cohabitation se passe le mieux du monde. Je vais essayer également de lui donner une vie agréable, pleine de belles rencontres, pleines d’aventures et pleine d’humanité.
J’espère que de là où tu es maintenant tu seras fier de m’avoir fait ce cadeau inestimable.
Encore un énorme merci.
Ton frère,
Jean Louis
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"LONGUE VIE AU GENTLEMAN ET AU MARIN. cordialement fred" Envoyé par Fred Sintes le 11-04-2011 à 13:45
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"bonjour jean louis Émouvant ce récit.Portez vous bien. noël" Envoyé par morin le 11-04-2011 à 14:04
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"je suis trés émue bon retablissement et bon vent.... j’espére vous rencontrer un jour affection" Envoyé par roselynedemeestere le 11-04-2011 à 17:42
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"Je suis aussi reconnaissant à ce monsieur d’avoir contribué de me maintenir mon ami Jean-Louis! D’ailleurs, bonne raison de porter une carte de donneur d’organes sur soi ( j’en ai une). Bon rétablissement, bisous!" Envoyé par Petra le 11-04-2011 à 19:34
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"Bonjour Jean Louis très heureux de vous savoir en pleine forme maintenant Nous allons continuer à suivre votre navigation avec ce "vieil" Harmatan que nous avons eu le plaisir de vous faire apprécier à Marseille avec notre cousin Bernard Vieu mais que vous avez si bien transformé Amitiés Michèle et Bernard" Envoyé par Lafaye Bernard le 12-04-2011 à 09:40
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"Cher Jean-Louis, merci pour ce moment d’émotion en lisant cette page. Merci à cet inconnu de nous apporter à nous aussi, tes amis, autant de joie et la plus grande bonne nouvelle de cette année. Bises à toi, Jean-Louis, et démarre doucement (est-ce bien un conseil utile ???)" Envoyé par Sophie le 12-04-2011 à 12:56
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"ouille! après trois quarts du tour du monde à la voile en semi-solitaire je te retrouve tanqué au port de Caen sur une nouvelle ligne de départ pour la Trans Tour de Rein. Une sacrée nouvelle épopée pleine d’espoir qui se dessine pour toi! Décidément ta bonne étoile trace toujours une aussi belle ligne dans ton sillage à l’image de ton Harmattan. Bon vent pour ta convalescence. Alainmarin des vosges" Envoyé par alainmarin des vosges le 12-04-2011 à 16:22
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"bonjours tout d’abord... c’est avec un grand intérét que j’ai lu tout les écrient qui relate votre séjour en mer sur votre voilier;et je sait combien l’exploi accompli est méritant! car je suis également en DPCA depuis 2,5 ans et le faite de vivre les même containte me fait mesuré combien l’exploi est grand de plus il permet aussi à d’autres patient de comprendre que cette forme de dialise permet de pouvoir vivre quasi normalement. je me réjouis aussi pour vous de votre greffe et j’espére bien que la mienne ne tarde pas trop pour pouvoir reprendre plus aisément toutes les activités que je ne peu plus actuelement faire à ma guise. pour le moment je me contente de faire de la voile virtuel sur liveskipper sa change la tête; enfin je vous souhaite une bonne convalescence. bien amicalement jean philippe depuis poitiers le 16-04-2011" Envoyé par jean philippe le 16-04-2011 à 17:20
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"après de longs mois je reprends la lecture de cet "ouvrage" intéressant, excitant, émouvant et je découvre la greffe au mois d’avril mois ou je préparais l’anniversaire de Patrick (60 ans) le 10 mai puis le voyage chez Georges Blanc au mois de mai et après installation aux Sables d’Olonne pour les vacances retour fin août et je me remets à lire les nouvelles que d’émotions et ce bouleversant message dédié à cet inconnu j’en ai eu la chair de poule ! Et une pensée pour Francine quel courage à tout de suite je continue ma lecture très amicalement " Envoyé par MARIE Maryse le 13-09-2011 à 10:02
Mon, 18 Apr 2011 17:00:00 GMT - Des dépressions qui se succèdent Caen
Mon, 18 Apr 2011 17:00:00 GMT - Des dépressions qui se succèdent Caen
19H00 en France Toujours à l’hôpital de Caen
Bonjour à tous,
Non, je ne vous ai pas oubliés, je suis toujours hospitalisé à l’hôpital de Caen. Il s’en est passé des choses depuis ma dernière news et je n’ai eu ni le temps ni le goût de vous donner des nouvelles. J’ai l’impression que c’était il y a une éternité.
Je veux déjà remercier tous ceux, et ils sont nombreux, qui m’ont envoyés des messages de soutient. Malheureusement je n’ai pas Internet ici et je ne prends connaissance de vos messages que par personne interposée. Je ne peux donc pas vous répondre mais sachez qu’ils me vont droit au cœur et que j’y répondrai lorsque je serais sorti de cette passe difficile et de retour à mon domicile.
On est en milieu de semaine dernière, au niveau de ma santé c’est globalement satisfaisant, le nouveau rein assure le travail même si ce n’est pas parfait, ma créatinine est descendu un peu trop doucement par rapport aux espérances des néphrologues, elle se situe mercredi matin à 300 et mon anémie se résout progressivement. Cela permet à mon néphrologue transplanteur de me libérer et de m’autoriser à effectuer mon exposé à la fameuse grand messe de la dialyse péritonéale qui à lieu tous les deux ans dans le château de Montvillargene dans la forêt de Chantilly.
C’est un rassemblement de néphrologues et d’infirmières de dialyses péritonéale de langue française. Cette intervention est extrêmement importante pour moi car d’une part j’ai une dette de reconnaissance envers cette profession dont la technicité m’a permis de continuer à vivre une vie normale tout en étant dialysé et puis, surtout, j’ai des messages à délivrer. En tout premier lieu je veux leur dire que mon aventure n’est pas un exploit mais simplement un exemple que l’on peut mener une vie tout à fait normale grâce à cette merveilleuse méthode de dialyse. Mon deuxième message c’est qu’il faut absolument arrêter de dire que la dialyse péritonéale se pratique à son domicile, cela donne beaucoup trop l’impression au futur dialysé qu’il va être emprisonné à son domicile. Moi-même je me suis dialysé partout dans le monde dans des endroits les plus improbables, bus, train, taxi, hôtel, véhicule de location … sans jamais faire d’infection péritonéale. Il y a des règles d’hygiène fondamentales à respecter mais c’est tout.
Je ne suis pas très en forme pour faire cet exposé, j’ai depuis un moment une douleur constante dans le flanc droit qui ne s’améliore pas. On a détecté lors d’une échographie une petite collection, c’est une poche de liquide près du rein transplanté. Ce n’est pas très grave, arrive assez souvent et doit se résorber avec le temps. Cela me fait juste un peu souffrir. Par contre depuis le milieu de la nuit j’ai contracté une diarrhée terrible et n’ai pratiquement pas dormis de la nuit. Comme je passe à midi j’ai dormi entre 7 et 10 heures du matin avant de me laver, puis de répéter mon intervention pour chronométrer la durée de celle-ci.
Après les interventions précédentes pleines de données techniques j’ai l’intention de les faire rêver un peu, j’ai 85 diapos, essentiellement des photos de bateau, de mer et d’endroits paradisiaques. Mon intervention dure 40 minutes, à la fin lorsque j’aborde ma greffe, je suis un peu dans l’émotion, c’est un peu frais pour que je puisse avoir le recul nécessaire.
Beaucoup viendrons ensuite me serrer la main pour me dire merci de cet exemple et me demander de bien vouloir venir faire un exposé dans leur région. Je suis bien entendu tout à fait disposé à aider là où on aura besoin de moi. Chaque fois qu’un futur dialysé choisira la DP comme méthode de dialyse pour continuer à vivre normalement sa vie, ce sera une victoire pour moi. Mon intervention a été filmée, j’espère pouvoir la mettre sur le blog.
Je déjeune ensuite avec tout le monde avant de rentrer chez moi me reposer. Le lendemain matin je dois être à 7h45 à l’hôpital de Caen en consultation. La diarrhée continue, je ne me sens absolument pas en forme et Francine me prépare une valise à tout hasard.
J’ai un peu de fièvre et le docteur de Ligny décide de m’hospitaliser à nouveau. Cela me va très bien, j’ai envie d’être remis sur pieds rapidement. On détecte une infection urinaire, puis une péritonite, certainement un germe pris lors de l’intervention. C’est un cas qui n’arrive jamais, samedi je monte au CHU passer un scanner et être examiné par les urologues. Le néphrologue souhaiterait que les urologues ouvrent le ventre, enlèvent mon cathéter qui peut être une source d’infection et nettoient la cavité péritonéale avant de refermer. Les urologues préfèrent temporiser le temps que l’antibiothérapie fasse bien son effet. Moi j’ai toujours ce problème sur le flanc droit, cela fait comme une bosse un peu dure et j’ai très mal.
Dimanche matin, je veux faire ma toilette, je me lève et une douleur abominable me vrille le flanc droit, c’en est à tomber dans les pommes. Je remonte au CHU et les urologues m’auscultent en regardant les clichés du scanner. C’est cette fameuse collection qui ne se dissout pas et qui comprime tout. Décision est prise de pratiquer une ponction, malheureusement je dois attendre car je rentre dans le cycle des urgences. Je prends donc mes quartiers dans ce nouvel hôpital, au CHU, en urologie. Je dois encore une fois rester à jeun et ce n’est finalement que vers 18h30 qu’arrive mon tour.
J’attendais cela avec impatiente. J’ai une chance terrible, rien ne m’impressionne, quelque soit l’intervention que je dois subir, j’y vais sans stress ni appréhension mais avec beaucoup de curiosité.
Cela est effectué par un médecin radiologue directement à l’intérieur du scanner. J’adore les scanner, quel invention merveilleuse, c’est une machine qui permet de voir en 3D, il y a un grand anneau dans lequel on est introduit. Ici au CHU, ce sont deux filles très sympas qui œuvrent, on commence à se connaître, on a déjà pas mal discuté hier. Le but est de repérer au millimètre près avec le scanner l’endroit exacte où enfoncer l’aiguille et sur quelle profondeur. C’est le plus long, ensuite tout se passe en un rien de temps, le médecin est ici aussi un as dans sa technique, il termine en me posant un drain qui va permettre au liquide de continuer à s’écouler pendant quelques jours. C’était un caillot de sang d’environ 200 millilitres. Je me sens immédiatement soulagée et je suis ravi.
La question qui se pose actuellement c’est de savoir s’il faut retirer le cathéter maintenant car il peut favoriser l’infection ou bien attendre un peu. Les avis sont partagés, finalement je devrais passer au bloc mercredi pour retirer ce compagnon des 20 derniers mois.
Une autre chose est apparu au scanner, 30% du rein n’est plus irrigué et ne fonctionne donc plus. Cela arrive paraît il et peut être que le reste du rein va s’hypertrophier pour compenser. Ma créatinine est ce matin à 275, ce qui veut dire que le rein n’a pas souffert de ces péripéties. Je crois que maintenant il faut laisser du temps au temps et voir venir.
Tout cela m’apporte cependant plusieurs réflexions, la première c’est sur l’évolution de la qualité de nos hôpitaux. J’ai eu l’occasion de fréquenter les hôpitaux depuis de nombreuses années et quel changement s’est opéré ! Le changement radical c’est dans la relation avec le patient. Aujourd’hui le patient est entièrement intégré à l’équipe médical et cela provoque un confort exceptionnel, à tous les niveaux il est informé, que ce soit par l’infirmière où l’aide infirmière, dès qu’une mesure est prise, tension, température, glycémie … on nous donne le résultat. Que ce soit par les internes, les docteurs, les professeurs, tout est dit, tout est expliqué, si le professionnel a des doutes le patient le sait, si on ne sait pas on le dit au patient. Chaque acte qui va être pratiqué est largement expliqué et commenté. Cela permet au patient de comprendre et d’aider énormément au diagnostic mais également de se sentir en toute sécurité.
Une autre chose qui me frappe en permanence, c’est le niveau exceptionnel de nos équipes de santé, il faut dire que l’équipe de néphrologie de Caen a une réputation excellente et cela me bluff car cela se resse
19H00 en France Toujours à l’hôpital de Caen
Bonjour à tous,
Non, je ne vous ai pas oubliés, je suis toujours hospitalisé à l’hôpital de Caen. Il s’en est passé des choses depuis ma dernière news et je n’ai eu ni le temps ni le goût de vous donner des nouvelles. J’ai l’impression que c’était il y a une éternité.
Je veux déjà remercier tous ceux, et ils sont nombreux, qui m’ont envoyés des messages de soutient. Malheureusement je n’ai pas Internet ici et je ne prends connaissance de vos messages que par personne interposée. Je ne peux donc pas vous répondre mais sachez qu’ils me vont droit au cœur et que j’y répondrai lorsque je serais sorti de cette passe difficile et de retour à mon domicile.
On est en milieu de semaine dernière, au niveau de ma santé c’est globalement satisfaisant, le nouveau rein assure le travail même si ce n’est pas parfait, ma créatinine est descendu un peu trop doucement par rapport aux espérances des néphrologues, elle se situe mercredi matin à 300 et mon anémie se résout progressivement. Cela permet à mon néphrologue transplanteur de me libérer et de m’autoriser à effectuer mon exposé à la fameuse grand messe de la dialyse péritonéale qui à lieu tous les deux ans dans le château de Montvillargene dans la forêt de Chantilly.
C’est un rassemblement de néphrologues et d’infirmières de dialyses péritonéale de langue française. Cette intervention est extrêmement importante pour moi car d’une part j’ai une dette de reconnaissance envers cette profession dont la technicité m’a permis de continuer à vivre une vie normale tout en étant dialysé et puis, surtout, j’ai des messages à délivrer. En tout premier lieu je veux leur dire que mon aventure n’est pas un exploit mais simplement un exemple que l’on peut mener une vie tout à fait normale grâce à cette merveilleuse méthode de dialyse. Mon deuxième message c’est qu’il faut absolument arrêter de dire que la dialyse péritonéale se pratique à son domicile, cela donne beaucoup trop l’impression au futur dialysé qu’il va être emprisonné à son domicile. Moi-même je me suis dialysé partout dans le monde dans des endroits les plus improbables, bus, train, taxi, hôtel, véhicule de location … sans jamais faire d’infection péritonéale. Il y a des règles d’hygiène fondamentales à respecter mais c’est tout.
Je ne suis pas très en forme pour faire cet exposé, j’ai depuis un moment une douleur constante dans le flanc droit qui ne s’améliore pas. On a détecté lors d’une échographie une petite collection, c’est une poche de liquide près du rein transplanté. Ce n’est pas très grave, arrive assez souvent et doit se résorber avec le temps. Cela me fait juste un peu souffrir. Par contre depuis le milieu de la nuit j’ai contracté une diarrhée terrible et n’ai pratiquement pas dormis de la nuit. Comme je passe à midi j’ai dormi entre 7 et 10 heures du matin avant de me laver, puis de répéter mon intervention pour chronométrer la durée de celle-ci.
Après les interventions précédentes pleines de données techniques j’ai l’intention de les faire rêver un peu, j’ai 85 diapos, essentiellement des photos de bateau, de mer et d’endroits paradisiaques. Mon intervention dure 40 minutes, à la fin lorsque j’aborde ma greffe, je suis un peu dans l’émotion, c’est un peu frais pour que je puisse avoir le recul nécessaire.
Beaucoup viendrons ensuite me serrer la main pour me dire merci de cet exemple et me demander de bien vouloir venir faire un exposé dans leur région. Je suis bien entendu tout à fait disposé à aider là où on aura besoin de moi. Chaque fois qu’un futur dialysé choisira la DP comme méthode de dialyse pour continuer à vivre normalement sa vie, ce sera une victoire pour moi. Mon intervention a été filmée, j’espère pouvoir la mettre sur le blog.
Je déjeune ensuite avec tout le monde avant de rentrer chez moi me reposer. Le lendemain matin je dois être à 7h45 à l’hôpital de Caen en consultation. La diarrhée continue, je ne me sens absolument pas en forme et Francine me prépare une valise à tout hasard.
J’ai un peu de fièvre et le docteur de Ligny décide de m’hospitaliser à nouveau. Cela me va très bien, j’ai envie d’être remis sur pieds rapidement. On détecte une infection urinaire, puis une péritonite, certainement un germe pris lors de l’intervention. C’est un cas qui n’arrive jamais, samedi je monte au CHU passer un scanner et être examiné par les urologues. Le néphrologue souhaiterait que les urologues ouvrent le ventre, enlèvent mon cathéter qui peut être une source d’infection et nettoient la cavité péritonéale avant de refermer. Les urologues préfèrent temporiser le temps que l’antibiothérapie fasse bien son effet. Moi j’ai toujours ce problème sur le flanc droit, cela fait comme une bosse un peu dure et j’ai très mal.
Dimanche matin, je veux faire ma toilette, je me lève et une douleur abominable me vrille le flanc droit, c’en est à tomber dans les pommes. Je remonte au CHU et les urologues m’auscultent en regardant les clichés du scanner. C’est cette fameuse collection qui ne se dissout pas et qui comprime tout. Décision est prise de pratiquer une ponction, malheureusement je dois attendre car je rentre dans le cycle des urgences. Je prends donc mes quartiers dans ce nouvel hôpital, au CHU, en urologie. Je dois encore une fois rester à jeun et ce n’est finalement que vers 18h30 qu’arrive mon tour.
J’attendais cela avec impatiente. J’ai une chance terrible, rien ne m’impressionne, quelque soit l’intervention que je dois subir, j’y vais sans stress ni appréhension mais avec beaucoup de curiosité.
Cela est effectué par un médecin radiologue directement à l’intérieur du scanner. J’adore les scanner, quel invention merveilleuse, c’est une machine qui permet de voir en 3D, il y a un grand anneau dans lequel on est introduit. Ici au CHU, ce sont deux filles très sympas qui œuvrent, on commence à se connaître, on a déjà pas mal discuté hier. Le but est de repérer au millimètre près avec le scanner l’endroit exacte où enfoncer l’aiguille et sur quelle profondeur. C’est le plus long, ensuite tout se passe en un rien de temps, le médecin est ici aussi un as dans sa technique, il termine en me posant un drain qui va permettre au liquide de continuer à s’écouler pendant quelques jours. C’était un caillot de sang d’environ 200 millilitres. Je me sens immédiatement soulagée et je suis ravi.
La question qui se pose actuellement c’est de savoir s’il faut retirer le cathéter maintenant car il peut favoriser l’infection ou bien attendre un peu. Les avis sont partagés, finalement je devrais passer au bloc mercredi pour retirer ce compagnon des 20 derniers mois.
Une autre chose est apparu au scanner, 30% du rein n’est plus irrigué et ne fonctionne donc plus. Cela arrive paraît il et peut être que le reste du rein va s’hypertrophier pour compenser. Ma créatinine est ce matin à 275, ce qui veut dire que le rein n’a pas souffert de ces péripéties. Je crois que maintenant il faut laisser du temps au temps et voir venir.
Tout cela m’apporte cependant plusieurs réflexions, la première c’est sur l’évolution de la qualité de nos hôpitaux. J’ai eu l’occasion de fréquenter les hôpitaux depuis de nombreuses années et quel changement s’est opéré ! Le changement radical c’est dans la relation avec le patient. Aujourd’hui le patient est entièrement intégré à l’équipe médical et cela provoque un confort exceptionnel, à tous les niveaux il est informé, que ce soit par l’infirmière où l’aide infirmière, dès qu’une mesure est prise, tension, température, glycémie … on nous donne le résultat. Que ce soit par les internes, les docteurs, les professeurs, tout est dit, tout est expliqué, si le professionnel a des doutes le patient le sait, si on ne sait pas on le dit au patient. Chaque acte qui va être pratiqué est largement expliqué et commenté. Cela permet au patient de comprendre et d’aider énormément au diagnostic mais également de se sentir en toute sécurité.
Une autre chose qui me frappe en permanence, c’est le niveau exceptionnel de nos équipes de santé, il faut dire que l’équipe de néphrologie de Caen a une réputation excellente et cela me bluff car cela se resse
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"c’est quoi ce petit appareil qui permettrait de mesurer sa créatinine à tout moment ? c’est une chose qui m’intéresse et souhaiterais connaître les références de l’appareil pour m’équiper. j’ai une greffe depuis quelques années .
le suivi de la créatinine est un élément important dans le "tableau de bord" du greffé
bonne continuation ; d’ici quelques semaines les problèmes trouveront des solutions et ensuite .... vole la galère .... amicalement" Envoyé par le pere noel le 19-04-2011 à 15:10
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"je n’aimais pas ne pas avoir de nouvelles ,l’esprit part en supputations les plus diverses je ne trouvais cela pas normal je regardais les dates du dernier message et je me doutais que les nouvelles allaient arriver , je vois que ton courage n’est pas entamé aujourd’hui on est accro à ton feuilleton alors quand un épisode n’arrive pas.... on pense tous à toi en regardant la mer du coté du golf du MORBIHAN amitiés les TARDIEU" Envoyé par tardieu le 19-04-2011 à 15:34
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"ouf je suis soulagée ce long silence me faisait peurj’admire votre cran bon courage de jour en jour cela va allez mieux mreci des nouvelles malgré la fatigue merci à clara union de pensées amitiées roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 19-04-2011 à 17:52
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"Un message pour le mélomane et sa muse locale ( Alain Chamfort ) Clara veut m’entendre Inventer des mots tendres Je devrais à chaque instant la surprendre Et Mademoiselle parle de se pendre S’il faut attendre Clara veut l’été De mars à février Pour que les grillons cessent pas d’chanter Et que ses gambettes soient bronzées Toute l’année
Clara veut la lune Il m’arrive de refuser Quand j’ai rangé la fusée Au garage et dehors y a d’l’orage Clara veut la lune Moi qui suis plus terre à terre Je vois bien que ça l’atterre Qu’elle m’en veut de n’pas remuer les cieux Pour ses beaux yeux
Clara dit l’ennui Ça devrait être interdit Elle dit : j’veux vivre dans une comédie Dont l’action sans cesse rebondit J’veux qu’tout le monde rit Clara vit l’amour Le vrai c’est pour toujours Elle dit on n’en fera jamais le tour Même toute la vie, même tous les jours C’est trop court
Amitiés. GD" Envoyé par gd le 20-04-2011 à 09:38
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"J’ai participé à votre transfert vers le CHR et vous êtes d’une force incroyable avec une volonté formidable qui doit permettre à tous de garder confiance et espoir quoi qu’il en soit. Bravo, bon rétablissement et un grand merci pour cette belle leçon de courage." Envoyé par catherine le 22-04-2011 à 07:30
Thu, 21 Apr 2011 17:00:00 GMT - Bilan de 20 mois de dialyse péritonéale Caen
Thu, 21 Apr 2011 17:00:00 GMT - Bilan de 20 mois de dialyse péritonéale Caen
19H00 en France Hôpital de Caen, service de Néphrologie
Bonjour à tous,
C’est une étape de vie qui se termine, 20 mois de dialyse péritonéale, environ 1800 dialyses effectuées, aucun problème rencontré, aucune infection, aucune péritonite.
Il est temps maintenant de faire un bilan, de tirer les leçons de cette expérience. Hier je suis passé au bloc opératoire, Sophie, mon chirurgien, m’a enlevé mon cathéter. Longue journée pour une petite opération car je suis descendu à 9h30 et remonté à 18h alors que l’opération par elle-même n’a durée qu’une heure. Malgré tout je n’ai pas vu passer la journée car j’ai pu observer en détail le fonctionnement du service d’anesthésie et de réanimation. C’est passionnant. L’opération s’est pratiquée sous anesthésie générale car il fallait également aller observer ce qu’il se passait dans ce ventre.
J’était un peu triste de me séparer de ce cathéter qui m’a permis de vivre tant de belles aventures. Au tout départ, en allant sur Internet pour m’informer sur la dialyse péritonéale j’ai découvert le fameux petit dessin avec l’homme en train de se dialyser avec un tuyau dans le ventre. Je dois dire que cela m’a impressionné et je me suis dit « que c’est barbare ! ». Puis comme tout le monde je pense, je me suis imaginé portant en permanence ce cathéter et ma grande interrogation était « Il va forcément me gêner ? » J’ai cherché des avis de patients sur Internet et malheureusement je n’ai trouvé que des avis négatifs.
Après 20 mois de cohabitation, je peux dire qu’il faisait parti de moi comme un autre de mes organes. Mis à part le fait qu’il faut refaire le pansement de temps en temps et surtout si celui-ci est mouillé (et cela prends tout de même 10 minutes), il ne m’a jamais empêché de faire quoi que ce soit. Une de mes grandes inquiétudes était de savoir si je pourrais continuer de monter en haut de mon mat avec ce cathéter. En effet, il n’y a pas de marche, il faut mettre un harnais puis se hisser le long du mat avec un cordage. En fait il suffit de mettre un bon vêtement et tout va bien. Ce n’est absolument pas douloureux et on l’oublie totalement. Il faut dire que le jour même où je suis rentré à la maison avec mon tout nouveau cathéter j’ai sorti la machine à coudre et je me suis confectionné des ceintures que j’attachais avec du velcro et des petits passants qui me permettaient de porter le cathéter horizontalement sur le ventre un peu au dessus de la ceinture de mon pantalon.
Durant mon voyage, je me suis dialysé dans les endroits les plus improbables, bateau bien entendu, camping car, taxi, bus, train, restaurant, voiture de location, bureau, chez les amis … tout cela sans jamais faire de péritonite. Je pense que si l’on a bien été informé, que l’on a bien compris la méthode et qu’on l’applique correctement, on peut se dialyser n’importe où et continuer à vivre une vie normale avec vraiment un minimum de contraintes.
Il est fondamental au départ de bien comprendre ce qu’est un germe, ce qu’est une bactérie. Il y en a un peu dans l’air bien entendu mais c’est négligeable, par contre il y en a des millions sur tout ce que l’on peut toucher. Sur une main propre, bien lavée à l’eau claire, il reste des millions de germes, on a bien les mains propres mais si l’on touche le bout du cathéter avec un doigt, on va déposer sur celui-ci immédiatement un nombre incalculable de germes qui ne vont avoir qu’une idée c’est d’aller se multiplier dans votre ventre et produire une infection. Lorsqu’on se connecte (20 secondes environ) ou lorsqu’on se déconnecte (10 secondes environ), et ce sont les deux seuls moments critiques de la séance de dialyse, il est impératif que le bout du cathéter ne touche pas une surface souillée, c'est-à-dire une surface qui n’a pas été stérilisée au préalable. La seule chose qui peut arriver, c’est que le bout du cathéter touche le doigt d’une main. Il est donc indispensable, mais vraiment indispensable avant chaque dialyse de se stériliser les mains avec une solution spéciale (hydro alcoolique) qui en trente seconde tue toutes les bactéries se trouvant sur les mains et les stérilise totalement. La manipulation doit bien entendu être faite dans la foulée et si par hasard on doit toucher quelque chose, par exemple si on a oublié d’ouvrir le sachet de la coquille, il est impératif de recommencer la procédure de stérilisation.
Il ne faut jamais, même avec le temps, même avec l’habitude, déroger à cette règle. Personne n’est infaillible et il arrive à tout le monde de faire une fausse manip. Moi-même, sur mes 1800 dialyses, deux fois le bout du cathéter a touché un doigt, comme celui-ci avait été stérilisé, il n’y a eu aucune conséquence.
Il faut bien entendu porter un masque pour éviter d’éternuer sur le cathéter, d’ailleurs la manip dure si peu de temps que je l’ai toujours faite en apnée. Il faut prendre ensuite des précautions de bon sens et surtout ne pas se mettre dans un courant d’air, par exemple dans un restaurant je me mets dans un coin de mur, dans une voiture je coupe le moteur et la clim, ferme les fenêtres et fait descendre les passagers.
On peut pratiquement tout faire en se dialysant sauf peut être courir après un ballon. Dans ma voiture, je m’arrête sur un parking, prends les précautions précitées, puis je pose la poche vide aux pieds de la place passager, la poche pleine je l’accroche au rétroviseur intérieur à l’aide de crochet en S que l’on trouve dans tous les magasins de bricolages puis je continue ma route. Quelques dizaines de kilomètres plus loin lorsque la dialyse est terminée, je cherche un parking pour me déconnecter et la dialyse est faite.
Il faut parler également du problème du réchauffage de la poche. C’est un problème mineur car dans les pays chauds les réchauffeurs n’existent pas, on place même les poches dans un endroit frais pour se rafraîchir avec la séance de dialyse. Se passer une poche à 20 degrés ne m’a jamais posé de problèmes. Dans tous les cafés, dans tous les restaurants, on ne m’a jamais refusé de connecter mon réchauffeur sur une prise de courant. A la limite, on peut même porter sur soi, directement contre sa peau la poche pour la réchauffer mais je n’ai jamais eu besoin de recourir à ce stratagème.
Depuis trois semaine je ne me dialyse plus, mais je n’ai senti aucun changement dans ma vie, il est vrai que je suis à l’hôpital et que c’est une vie différente de ma vie habituelle. Déjà les séances de dialyse ne me manquent pas mais elles me gênaient si peu que pour l’instant je ne ressens pas de mieux. Je referais un point là-dessus dans quelques semaines lorsque j’aurais repris une vie normale.
De toute façon la vie est faite de contraintes, le matin il faut se lever, après il faut se laver, il faut se brosser les dents, il faut aller acheter la baguette de pain, il faut petit déjeuner, il faut lasser ses chaussures … il y a ainsi des dizaines, peut être des centaines de contraintes à assurer tous les jours, la dialyse s’insère là dedans sans difficultés majeures et le fait de la supprimer ne change pas grand-chose mis à part la partie logistique de la chose.
Une autre chose très importante à mes yeux par rapport à un hémodialysé, j’ai toujours continué à boire normalement sans jamais me priver, au niveau régime c’est pareil, j’ai bien entendu fait attention au potassium, pas de bananes, peu de chocolats mais je peux dire que j’ai continué à manger normalement. Au niveau de ma forme physique je n’étais pas à 100% de ma forme mais par contre j’avais toujours la même forme, une séance de dialyse n’a absolument aucun effet sur la forme physique, on est après la séance exactement dans la même forme qu’avant.
J’arrivais ainsi à tout faire, je le faisais plus lentement qu’une personne en bonne santé mais j’ai toujours tout réussi. S’il y avait un site à visiter avec quelques centaines de marches à gravir, j’y allais lentement, je m’arrêtais pour souffler un peu mais je finissais toujours par arriver en haut.
C’est un bilan extrêmement positif et je souhaite que beaucoup de futurs dialysés puissent lire ce bilan pour se faire une bonne idée de la dialyse péritonéale au moment du ch
19H00 en France Hôpital de Caen, service de Néphrologie
Bonjour à tous,
C’est une étape de vie qui se termine, 20 mois de dialyse péritonéale, environ 1800 dialyses effectuées, aucun problème rencontré, aucune infection, aucune péritonite.
Il est temps maintenant de faire un bilan, de tirer les leçons de cette expérience. Hier je suis passé au bloc opératoire, Sophie, mon chirurgien, m’a enlevé mon cathéter. Longue journée pour une petite opération car je suis descendu à 9h30 et remonté à 18h alors que l’opération par elle-même n’a durée qu’une heure. Malgré tout je n’ai pas vu passer la journée car j’ai pu observer en détail le fonctionnement du service d’anesthésie et de réanimation. C’est passionnant. L’opération s’est pratiquée sous anesthésie générale car il fallait également aller observer ce qu’il se passait dans ce ventre.
J’était un peu triste de me séparer de ce cathéter qui m’a permis de vivre tant de belles aventures. Au tout départ, en allant sur Internet pour m’informer sur la dialyse péritonéale j’ai découvert le fameux petit dessin avec l’homme en train de se dialyser avec un tuyau dans le ventre. Je dois dire que cela m’a impressionné et je me suis dit « que c’est barbare ! ». Puis comme tout le monde je pense, je me suis imaginé portant en permanence ce cathéter et ma grande interrogation était « Il va forcément me gêner ? » J’ai cherché des avis de patients sur Internet et malheureusement je n’ai trouvé que des avis négatifs.
Après 20 mois de cohabitation, je peux dire qu’il faisait parti de moi comme un autre de mes organes. Mis à part le fait qu’il faut refaire le pansement de temps en temps et surtout si celui-ci est mouillé (et cela prends tout de même 10 minutes), il ne m’a jamais empêché de faire quoi que ce soit. Une de mes grandes inquiétudes était de savoir si je pourrais continuer de monter en haut de mon mat avec ce cathéter. En effet, il n’y a pas de marche, il faut mettre un harnais puis se hisser le long du mat avec un cordage. En fait il suffit de mettre un bon vêtement et tout va bien. Ce n’est absolument pas douloureux et on l’oublie totalement. Il faut dire que le jour même où je suis rentré à la maison avec mon tout nouveau cathéter j’ai sorti la machine à coudre et je me suis confectionné des ceintures que j’attachais avec du velcro et des petits passants qui me permettaient de porter le cathéter horizontalement sur le ventre un peu au dessus de la ceinture de mon pantalon.
Durant mon voyage, je me suis dialysé dans les endroits les plus improbables, bateau bien entendu, camping car, taxi, bus, train, restaurant, voiture de location, bureau, chez les amis … tout cela sans jamais faire de péritonite. Je pense que si l’on a bien été informé, que l’on a bien compris la méthode et qu’on l’applique correctement, on peut se dialyser n’importe où et continuer à vivre une vie normale avec vraiment un minimum de contraintes.
Il est fondamental au départ de bien comprendre ce qu’est un germe, ce qu’est une bactérie. Il y en a un peu dans l’air bien entendu mais c’est négligeable, par contre il y en a des millions sur tout ce que l’on peut toucher. Sur une main propre, bien lavée à l’eau claire, il reste des millions de germes, on a bien les mains propres mais si l’on touche le bout du cathéter avec un doigt, on va déposer sur celui-ci immédiatement un nombre incalculable de germes qui ne vont avoir qu’une idée c’est d’aller se multiplier dans votre ventre et produire une infection. Lorsqu’on se connecte (20 secondes environ) ou lorsqu’on se déconnecte (10 secondes environ), et ce sont les deux seuls moments critiques de la séance de dialyse, il est impératif que le bout du cathéter ne touche pas une surface souillée, c'est-à-dire une surface qui n’a pas été stérilisée au préalable. La seule chose qui peut arriver, c’est que le bout du cathéter touche le doigt d’une main. Il est donc indispensable, mais vraiment indispensable avant chaque dialyse de se stériliser les mains avec une solution spéciale (hydro alcoolique) qui en trente seconde tue toutes les bactéries se trouvant sur les mains et les stérilise totalement. La manipulation doit bien entendu être faite dans la foulée et si par hasard on doit toucher quelque chose, par exemple si on a oublié d’ouvrir le sachet de la coquille, il est impératif de recommencer la procédure de stérilisation.
Il ne faut jamais, même avec le temps, même avec l’habitude, déroger à cette règle. Personne n’est infaillible et il arrive à tout le monde de faire une fausse manip. Moi-même, sur mes 1800 dialyses, deux fois le bout du cathéter a touché un doigt, comme celui-ci avait été stérilisé, il n’y a eu aucune conséquence.
Il faut bien entendu porter un masque pour éviter d’éternuer sur le cathéter, d’ailleurs la manip dure si peu de temps que je l’ai toujours faite en apnée. Il faut prendre ensuite des précautions de bon sens et surtout ne pas se mettre dans un courant d’air, par exemple dans un restaurant je me mets dans un coin de mur, dans une voiture je coupe le moteur et la clim, ferme les fenêtres et fait descendre les passagers.
On peut pratiquement tout faire en se dialysant sauf peut être courir après un ballon. Dans ma voiture, je m’arrête sur un parking, prends les précautions précitées, puis je pose la poche vide aux pieds de la place passager, la poche pleine je l’accroche au rétroviseur intérieur à l’aide de crochet en S que l’on trouve dans tous les magasins de bricolages puis je continue ma route. Quelques dizaines de kilomètres plus loin lorsque la dialyse est terminée, je cherche un parking pour me déconnecter et la dialyse est faite.
Il faut parler également du problème du réchauffage de la poche. C’est un problème mineur car dans les pays chauds les réchauffeurs n’existent pas, on place même les poches dans un endroit frais pour se rafraîchir avec la séance de dialyse. Se passer une poche à 20 degrés ne m’a jamais posé de problèmes. Dans tous les cafés, dans tous les restaurants, on ne m’a jamais refusé de connecter mon réchauffeur sur une prise de courant. A la limite, on peut même porter sur soi, directement contre sa peau la poche pour la réchauffer mais je n’ai jamais eu besoin de recourir à ce stratagème.
Depuis trois semaine je ne me dialyse plus, mais je n’ai senti aucun changement dans ma vie, il est vrai que je suis à l’hôpital et que c’est une vie différente de ma vie habituelle. Déjà les séances de dialyse ne me manquent pas mais elles me gênaient si peu que pour l’instant je ne ressens pas de mieux. Je referais un point là-dessus dans quelques semaines lorsque j’aurais repris une vie normale.
De toute façon la vie est faite de contraintes, le matin il faut se lever, après il faut se laver, il faut se brosser les dents, il faut aller acheter la baguette de pain, il faut petit déjeuner, il faut lasser ses chaussures … il y a ainsi des dizaines, peut être des centaines de contraintes à assurer tous les jours, la dialyse s’insère là dedans sans difficultés majeures et le fait de la supprimer ne change pas grand-chose mis à part la partie logistique de la chose.
Une autre chose très importante à mes yeux par rapport à un hémodialysé, j’ai toujours continué à boire normalement sans jamais me priver, au niveau régime c’est pareil, j’ai bien entendu fait attention au potassium, pas de bananes, peu de chocolats mais je peux dire que j’ai continué à manger normalement. Au niveau de ma forme physique je n’étais pas à 100% de ma forme mais par contre j’avais toujours la même forme, une séance de dialyse n’a absolument aucun effet sur la forme physique, on est après la séance exactement dans la même forme qu’avant.
J’arrivais ainsi à tout faire, je le faisais plus lentement qu’une personne en bonne santé mais j’ai toujours tout réussi. S’il y avait un site à visiter avec quelques centaines de marches à gravir, j’y allais lentement, je m’arrêtais pour souffler un peu mais je finissais toujours par arriver en haut.
C’est un bilan extrêmement positif et je souhaite que beaucoup de futurs dialysés puissent lire ce bilan pour se faire une bonne idée de la dialyse péritonéale au moment du ch
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"bravo vous etes au bout du tunnel quelle résistance hélas la peritoneale n’est pas pour moi.. mon genou me tracasse je suis aller voir une rhumatologue piqures pour metre de l’huile dans les rouages .;ou opération,? je vous soouhaite de trés bonnes fete de paques en famille j’epére avoir encore de vos nouvelles cher jean louis je vous envoie toutes mes amitiées rose lyne d " Envoyé par roselynedemeestere le 23-04-2011 à 10:13
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"toujours admiratif, chacun de vos posts est un moment délicieux qui nous réconcilie avec nos petits bobos.
62 ans, avec une PKHR qui dégrade l’ensemble, je me prépare à la péritonéale. De nuit ou ambulante, je ne sais pas encore. Voyageant énormément, mes enfants vivent à HKong, vos conseils me sont précieux. un cousin de 80 ans doit passer en dyalise et peut etre, grace à vous, il va choisir la péritonéale. Pourquoi tant de blocage des professionnels ?
avec toute mon admiration et mes félicitations pour vos actions de vulgarisation, de sensibilisation à ces nouvelles techniques.
Bravo aussi pour votre moral, toujours au beau fixe, de l’oxygène pour ceux qui doutent de leur futur. merci avtonome qui est aussi un amoureaux de la mer. Versailles" Envoyé par Avtonome le 28-04-2011 à 15:52
Sun, 24 Apr 2011 15:00:00 GMT - Un grand bonheur Caen
Sun, 24 Apr 2011 15:00:00 GMT - Un grand bonheur Caen
17H00 en France Hôpital de Caen, service de Néphrologie
Bonjour à tous,
Quel grand bonheur ! Depuis trois semaines que je suis hospitalisé sans avoir accès à Internet je me morfondais au sujet de mon cher Harmattan. J’ai travaillé à plein temps 9 années entières sur ce bateau, cela représente 15 000 heures de travail, c’est énorme. De plus il me l’a bien rendu, il m’a fait vivre des moments inoubliables. Quand il souffre je souffre avec lui, c’est un peu comme s’il faisait partie de mes enfants.
Quand je l’ai quitté, dans le port de Galle au Sri Lanka, j’étais extrêmement inquiet car il n’y a pas de marina, il se trouvait le long d’un quai pour paquebots équipé de gros pneus de camion, il y a un marnage de deux mètres et énormément de ressac. Le bateau s’éloignait du quai violement, tendant les amarres très fort au point que les taquets d’amarrage pliaient, puis il revenait tout aussi violemment sur le quai. Autre situation alarmante, la saison des cyclones commence au Sri Lanka avec le mois de mai et dure jusqu’à fin novembre.
Normalement, si je n’avais pas eu d’appel de greffe, je devais y retourner vendredi dernier pour descendre sur La Réunion où la saison des cyclones se termine fin avril.
Hier j’ai enfin pu rassembler le matériel pour pouvoir aller sur Internet à travers mon téléphone portable et envoyer immédiatement un mail à Phil, un gars qui a cassé son mât et à qui j’avais demandé de veiller sur mon bateau.
Voici la réponse :
Bon jour Jean Louis Nous sommes desoles d'entendre parler de votre mauvaise sante. Nous esperons que vous etes bien vite. Veuilles ne vous inquietez, votre bateau est sans danger. Les nautique cordage est intact et regardez forte. Les fenders est intact et regardez forte aussi. La mousson n'a pas encore change, mais nous sommes encore plus de pluie maintenant. Nous partirons Galle cette semaine. Nous allons Malaisie, peut etre Langkawi. Le seul bateau ici apres nous quittons sera Ad Hoc. Vous savez Yves Georget? Avant de nous quitter, veuillez no vous inquietez pas, nous garantirons Harmattan. Ici un photo. Mon Francais n'est pas tres bon, j'ai utilise un traducteur d'Internet. Pardonner l'absence de ponctuation s'il vous plait. Bonne chance et bonne sante Jean Louis. Helen and Phil Galle Harbour
Phil and Helen SV Meridian - yachtmeridian@gmail.com
Quel émotion énorme, en plus était joint au mail une photo d’Harmattan qui à l’air en pleine forme. Je n’ai pas pu m’empêcher de mouiller mon clavier d’ordinateur.
Vous avez vu la photo, il n’y a plus les belles chaussettes bordeaux aux pares battage, elles ont été détruites par le ressac en 24 heures seulement, par contre Harmattan à l’air en pleine forme.
Une autre bonne nouvelle, mon frère jumeaux, Alain, qui est en Guadeloupe actuellement avec son bateau Nounours, part demain pour le Sri Lanka, il va convoyer mon bateau aux îles Maldives, à Malé, à l’ouest de la pointe indienne, là où les cyclones n’existent pas. Ce n’est pas très loin, 418 miles nautiques, 4 ou 5 jours de mer car il va être vent debout. J’avais été obligé de laisser le bateau au Sri Lanka car c’est le seul endroit dans le coin où l’on pouvait me livrer les poches de dialyse.
Il n’y a pas de marina mais une grande baie bien protégée où l’on peut laisser le bateau à l’ancre quelques mois. Cela va me laisser le temps de me remettre avant de descendre sur La Réunion.
Le problème de mon bateau résolu, mon moral est au beau fixe et je peux laisser le temps à mes néphrologues de me remettre correctement sur pieds.
Au niveau de ma santé c’est un peu compliqué, la greffe de rein n’est pas une opération anodine, d’ailleurs j’écrirais prochainement une news sur ce sujet car je m’aperçois que très peu ont une idée précise de la chose et beaucoup ont même des idées tout à fait erronées. Dans la majorité des cas cela se passe bien, mais les trois premiers mois sont souvent difficiles.
Par contre il n’y a pas de liens entre les difficultés de départ et le fonctionnement à moyen terme. Parfois cela se passe mal au début puis après tout va bien, parfois c’est l’inverse et puis tout peut se passer bien également.
Moi j’ai des débuts difficiles, mais il faut dire que j’ai déjà eu tellement d’interventions chirurgicales avec ma valve à l’urètre et mon ablation de prostate que je n’étais pas le malade idéal. Infection urinaire, infection péritonéale, grosse poche de sang qu’il a fallu ponctionner et poser un drain, maintenant on s’aperçoit que de l’urine sort par le drain, ce qui veut dire qu’il y a une fuite sur l’uretère. Malgré la pose d’une sonde vésicale pour faire chuter la pression et limiter la fuite, celle-ci augmente.
Pour l’instant il faut être patient, c’est comme une traversée de l’Atlantique ou du Pacifique, il faut laisser le temps faire son œuvre. Soit cela se répare tout seul, soit il va falloir ouvrir à nouveau pour réparer la fuite. J’en saurais un peu plus en début de semaine. C’est en fait un petit problème de plomberie, par ailleurs le nouveau rein fait des progrès tous les jours et ce matin ma créatinine était descendue à 235 ce qui est une très bonne nouvelle et indique que le rein ne souffre pas et se remet tout doucement de sa transplantation.
Ici mes journées passent très vite, j’ai énormément de travail, je voudrais terminer le livre sur mon aventure sous dialyse péritonéale au jour de ma greffe et le sortir rapidement. Il est bien avancé mais j’ai encore un peu d’écriture et beaucoup de relecture. Je n’ai pas le temps de m’ennuyer.
A bientôt.
Jean Louis
17H00 en France Hôpital de Caen, service de Néphrologie
Bonjour à tous,
Quel grand bonheur ! Depuis trois semaines que je suis hospitalisé sans avoir accès à Internet je me morfondais au sujet de mon cher Harmattan. J’ai travaillé à plein temps 9 années entières sur ce bateau, cela représente 15 000 heures de travail, c’est énorme. De plus il me l’a bien rendu, il m’a fait vivre des moments inoubliables. Quand il souffre je souffre avec lui, c’est un peu comme s’il faisait partie de mes enfants.
Quand je l’ai quitté, dans le port de Galle au Sri Lanka, j’étais extrêmement inquiet car il n’y a pas de marina, il se trouvait le long d’un quai pour paquebots équipé de gros pneus de camion, il y a un marnage de deux mètres et énormément de ressac. Le bateau s’éloignait du quai violement, tendant les amarres très fort au point que les taquets d’amarrage pliaient, puis il revenait tout aussi violemment sur le quai. Autre situation alarmante, la saison des cyclones commence au Sri Lanka avec le mois de mai et dure jusqu’à fin novembre.
Normalement, si je n’avais pas eu d’appel de greffe, je devais y retourner vendredi dernier pour descendre sur La Réunion où la saison des cyclones se termine fin avril.
Hier j’ai enfin pu rassembler le matériel pour pouvoir aller sur Internet à travers mon téléphone portable et envoyer immédiatement un mail à Phil, un gars qui a cassé son mât et à qui j’avais demandé de veiller sur mon bateau.
Voici la réponse :
Bon jour Jean Louis Nous sommes desoles d'entendre parler de votre mauvaise sante. Nous esperons que vous etes bien vite. Veuilles ne vous inquietez, votre bateau est sans danger. Les nautique cordage est intact et regardez forte. Les fenders est intact et regardez forte aussi. La mousson n'a pas encore change, mais nous sommes encore plus de pluie maintenant. Nous partirons Galle cette semaine. Nous allons Malaisie, peut etre Langkawi. Le seul bateau ici apres nous quittons sera Ad Hoc. Vous savez Yves Georget? Avant de nous quitter, veuillez no vous inquietez pas, nous garantirons Harmattan. Ici un photo. Mon Francais n'est pas tres bon, j'ai utilise un traducteur d'Internet. Pardonner l'absence de ponctuation s'il vous plait. Bonne chance et bonne sante Jean Louis. Helen and Phil Galle Harbour
Phil and Helen SV Meridian - yachtmeridian@gmail.com
Quel émotion énorme, en plus était joint au mail une photo d’Harmattan qui à l’air en pleine forme. Je n’ai pas pu m’empêcher de mouiller mon clavier d’ordinateur.
Vous avez vu la photo, il n’y a plus les belles chaussettes bordeaux aux pares battage, elles ont été détruites par le ressac en 24 heures seulement, par contre Harmattan à l’air en pleine forme.
Une autre bonne nouvelle, mon frère jumeaux, Alain, qui est en Guadeloupe actuellement avec son bateau Nounours, part demain pour le Sri Lanka, il va convoyer mon bateau aux îles Maldives, à Malé, à l’ouest de la pointe indienne, là où les cyclones n’existent pas. Ce n’est pas très loin, 418 miles nautiques, 4 ou 5 jours de mer car il va être vent debout. J’avais été obligé de laisser le bateau au Sri Lanka car c’est le seul endroit dans le coin où l’on pouvait me livrer les poches de dialyse.
Il n’y a pas de marina mais une grande baie bien protégée où l’on peut laisser le bateau à l’ancre quelques mois. Cela va me laisser le temps de me remettre avant de descendre sur La Réunion.
Le problème de mon bateau résolu, mon moral est au beau fixe et je peux laisser le temps à mes néphrologues de me remettre correctement sur pieds.
Au niveau de ma santé c’est un peu compliqué, la greffe de rein n’est pas une opération anodine, d’ailleurs j’écrirais prochainement une news sur ce sujet car je m’aperçois que très peu ont une idée précise de la chose et beaucoup ont même des idées tout à fait erronées. Dans la majorité des cas cela se passe bien, mais les trois premiers mois sont souvent difficiles.
Par contre il n’y a pas de liens entre les difficultés de départ et le fonctionnement à moyen terme. Parfois cela se passe mal au début puis après tout va bien, parfois c’est l’inverse et puis tout peut se passer bien également.
Moi j’ai des débuts difficiles, mais il faut dire que j’ai déjà eu tellement d’interventions chirurgicales avec ma valve à l’urètre et mon ablation de prostate que je n’étais pas le malade idéal. Infection urinaire, infection péritonéale, grosse poche de sang qu’il a fallu ponctionner et poser un drain, maintenant on s’aperçoit que de l’urine sort par le drain, ce qui veut dire qu’il y a une fuite sur l’uretère. Malgré la pose d’une sonde vésicale pour faire chuter la pression et limiter la fuite, celle-ci augmente.
Pour l’instant il faut être patient, c’est comme une traversée de l’Atlantique ou du Pacifique, il faut laisser le temps faire son œuvre. Soit cela se répare tout seul, soit il va falloir ouvrir à nouveau pour réparer la fuite. J’en saurais un peu plus en début de semaine. C’est en fait un petit problème de plomberie, par ailleurs le nouveau rein fait des progrès tous les jours et ce matin ma créatinine était descendue à 235 ce qui est une très bonne nouvelle et indique que le rein ne souffre pas et se remet tout doucement de sa transplantation.
Ici mes journées passent très vite, j’ai énormément de travail, je voudrais terminer le livre sur mon aventure sous dialyse péritonéale au jour de ma greffe et le sortir rapidement. Il est bien avancé mais j’ai encore un peu d’écriture et beaucoup de relecture. Je n’ai pas le temps de m’ennuyer.
A bientôt.
Jean Louis
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"coucou Frangin,
Tout est vraiment parfait ! Si ton bateau est en bon état et qu’Alain l’emmène en lieu sûr, tu n’as vraiment plus qu’à toi à penser !!!!! C’est super !!! Nickel !!! (commentaire de ton neveu)
Bisous et à plus Marie et Emeric" Envoyé par Marie et Emeric le 25-04-2011 à 09:12
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"vive l’harmattan dormez tou ira bienje suis hon teuse de mes fautes je vais trop vite...bonnecontinuation courage j’ai hate de lire le nouveau bouquin amitiées roselyned" Envoyé par roselyne demeestere le 25-04-2011 à 17:24
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"j’imagine l’émotion en découvrant l’harmattan J’ai l’impression qu’il posait pour le photographe en sachant que la photo vous était destinée ! bisous " Envoyé par MARIE Maryse le 13-09-2011 à 10:24
Thu, 28 Apr 2011 13:00:00 GMT - La greffe de rein Caen
Thu, 28 Apr 2011 13:00:00 GMT - La greffe de rein Caen
15H00 en France Hôpital de Caen, service d’urologie
Bonjour à tous,
Aujourd’hui je voudrais vous parler de la greffe de rein. Je m’aperçois que beaucoup ont des idées tout à fait erronées sur ce sujet. Bien entendu je ne suis pas médecin et je ne peux vous livrer que ce que j’ai compris, qui peut comporter des approximations, mais qui me semble suffisant et essentiel pour le commun des mortels.
En tout premier lieu, il faut comprendre comment fonctionne le système urinaire. Son rôle principal est de filtrer le sang pour éliminer d’une part les déchets comme l’urée et la créatinine et d’autre part l’eau en excédent dans l’organisme, le tout formant l’urine.
Nous avons donc deux reins, ce sont des filtres, ils ont trois connexions principales, une artère qui apporte le sang « sale », le sang est filtré par le rein et repart par une veine qui emporte le sang « propre ». Les déchets et l’eau en excédent sont évacués du rein par un « tuyau » appelé uretère. La connexion entre le rein et l’uretère s’appel le bassinet, mon chirurgien, Sophie, nome l’extrémité du bassinet, là où est connecté l’uretère le pyelon.
De l’autre côté, l’uretère pénètre dans la vessie qui stock l’urine entre chaque miction. Elle sera ensuite évacuée par l’urètre.
Le système urinaire dans son ensemble est géré par deux spécialités, les néphrologues qui s’occupent essentiellement de la santé du rein, ce sont des médecins et ils suivent souvent leurs patients pendant de nombreuses années, des relations étroites arrivent à s’instaurer. Il y a ensuite les urologues qui s’occupent de toute la tuyauterie, ce sont des chirurgiens, ce sont eux qui pratiquent physiquement la greffe, métier frustrant car si la greffe réussie ils ne revoient plus leur patient qui part immédiatement en néphrologie. Ils ne les revoient qu’en cas de problème.
La greffe, qu’ils nomment transplantation fait donc appel à ces deux spécialités. Les centres de greffe ne sont pas très répandus, soit je choisissais Paris et le temps d’attente était de quatre ans, soit je choisissais Caen et le temps d’attente n’était que de 18 mois. La réputation du centre de Caen est excellente, aussi j’ai choisi ce centre qui se trouve tout de même à 250 km de mon domicile.
Un des problèmes ici c’est que les services de néphrologie et d’urologie se trouvent dans deux hôpitaux différents chacun à un bout de la ville. Cela ne facilite pas les choses.
Lorsqu’un rein vous est attribué, il doit être implanté dans les heures qui suivent. Moi j’ai été appelé à 21h30 le premier avril, je devais être à Caen à 7h le lendemain matin pour les dernières analyses de compatibilité et la préparation à l’opération. Je suis rentré au bloc en début d’après midi. C’est Sophie qui m’a transplanté, suite aux problèmes que j’ai rencontrés depuis nous avons eu l’occasion de faire plus amplement connaissance. Je l’adore, elle est extrêmement sympathique, très humaine, elle m’explique tout et je lui fais entièrement confiance. En plus elle fait du voilier !
La transplantation, consiste à installer dans le ventre (la fosse iliaque je crois) ce troisième rein, c'est-à-dire qu’on se retrouve avec trois reins. Grosso modo, il faut connecter dessus une veine, une artère et connecter l’uretère à la vessie. C’est une opération qui dure normalement 3 heures, pour moi cela a duré 5 heures, dû à tous mes antécédents chirurgicaux du bas ventre.
Immédiatement le rein est vu par les globules blancs du sang, qui sont des guerriers lourdement armés, comme un élément étranger et ils vont essayer de le rejeter, de le détruire. On injecte donc des médicaments immunosuppresseurs qui aveuglent les globules blancs, rendant du même coup le patient « immunodéprimé », c'est-à-dire très sensible à tout type d’infections. C’est pour cela que l’on va immédiatement en chambre stérile.
Très rapidement on va pouvoir baisser les doses et partir sur des comprimés qu’il faudra prendre à vie et de façon extrêmement sérieuse, sans jamais oublier. C’est comprimés mettent un loup sur les yeux des globules blancs, ils passent ainsi devant le rein sans le voir. Par contre leur action dure 12 heures et le loup tombe alors. Cela fait que ces comprimés doivent être pris tous les jours à 8h précise le matin et à 20 heures précise le soir. Il est impératif de se munir d’un système d’alarme que l’on porte sur soi.
Contrairement à ce que beaucoup pensent, une greffe n’est pas définitive, ce rein restera toujours un corps étranger et finira souvent par être rejeté. Une greffe de rein a une durée de vie moyenne de 15 ans, il faut ensuite repartir en dialyse avant de tenter une nouvelle greffe.
Pour une greffe normale, l’hospitalisation dure en général une douzaine de jours, il faut ensuite revenir très souvent (tous les deux jours les premières semaines, puis tous les trois jours et ainsi de suite). Lorsque l’on habite à 250 km, c’est très éprouvant et cela coûte une fortune. Les trois premiers mois sont difficiles et on commence vraiment à être tranquille après 6 mois. De plus, à cause des corticoïdes, on doit suivre un régime sans sucre et sans sel ce qui est également une contrainte importante.
Alors, étant donné toutes ces contraintes et une perte momentanée mais énorme de qualité de vie, pourquoi accepter une greffe si l’on a une vie normale en étant dialysé ? Je suis en droit de me poser la question, moi qui vivais totalement libre et comblé avec ma dialyse péritonéale.
Je crois que c’est comme un voyage en bateau, on est dans un endroit de rêve mais au bout d’un moment on a envie de changer, de connaître un paradis encore plus beau quitte à affronter une énorme tempête pour y parvenir. Sauf qu’une tempête peut durer quelques heures et au maximum quelques jours alors que là on compte en semaine et peut être en mois pour mon cas particulier.
Il y a trois solutions pour traiter l’insuffisance rénale chronique, la dialyse péritonéale, la greffe de rein et l’hémodialyse. Je les ai mis intentionnellement dans cet ordre.
En effet, souvent l’insuffisance rénale en phase terminal fait que les reins n’élimines plus les impuretés mais élimines encore l’eau, on garde une diurèse correcte. La dialyse péritonéale élimine parfaitement les impuretés mais plus difficilement l’eau en excès, aussi cette méthode est extrêmement efficace en première dialyse et contrairement à l’hémodialyse qui assèche rapidement les reins, elle permet de maintenir plus longtemps une certaine diurèse. Durant tous le temps de ma dialyse péritonéale je ne me suis jamais privé de boire autant que j’en avais envie.
Par contre, avec le temps le péritoine peut finir par s’abimer et la diurèse finie quand même par diminuer, rendant la dialyse péritonéale plus difficile. Par ailleurs, même si cette dialyse permet de vivre normalement, on n’est pas à 100% de sa forme. J’estime avoir été à 80% au début de ma dialyse mais à 70% ces derniers temps.
La greffe de rein permet une fois les premiers mois de passés de retrouver 100% de sa forme, une espérance de vie accrue et une qualité de vie maximum sans aucune contrainte logistique. Le prix à payer est l’opération elle-même, une douzaine de jours d’hospitalisation et quelques mois difficiles pour assurer le suivi et la stabilisation de la greffe, puis une prise très rigoureuse des médicaments anti rejet et une sensibilité plus importante aux infections ainsi qu’aux cancers (essentiellement de la peau) puisque l’on vie en permanence immunodéprimé.
Je crois que la greffe est une étape difficile car générant beaucoup de contraintes mais, il faut penser à moyen et long terme aux plus indéniable qu’elle procure.
L’hémodialyse a ensuite sa place lorsque la diurèse résiduelle est quasi inexistante et que le rein a été rejeté.
Pour moi c’est encore plus difficile car une nécrose s’est installée à un très mauvais endroit, là où l’uretère se connecte au rein. Aujourd’hui 41% de l’urine se répands dans le ventre et est évacué par un drain, cela augmente tous les jours ce qui veux dire que la lésion s’étends. On essaye d’inverser le processus en ayant mis la vessie en aspiration mais pour l’instant il n’y
15H00 en France Hôpital de Caen, service d’urologie
Bonjour à tous,
Aujourd’hui je voudrais vous parler de la greffe de rein. Je m’aperçois que beaucoup ont des idées tout à fait erronées sur ce sujet. Bien entendu je ne suis pas médecin et je ne peux vous livrer que ce que j’ai compris, qui peut comporter des approximations, mais qui me semble suffisant et essentiel pour le commun des mortels.
En tout premier lieu, il faut comprendre comment fonctionne le système urinaire. Son rôle principal est de filtrer le sang pour éliminer d’une part les déchets comme l’urée et la créatinine et d’autre part l’eau en excédent dans l’organisme, le tout formant l’urine.
Nous avons donc deux reins, ce sont des filtres, ils ont trois connexions principales, une artère qui apporte le sang « sale », le sang est filtré par le rein et repart par une veine qui emporte le sang « propre ». Les déchets et l’eau en excédent sont évacués du rein par un « tuyau » appelé uretère. La connexion entre le rein et l’uretère s’appel le bassinet, mon chirurgien, Sophie, nome l’extrémité du bassinet, là où est connecté l’uretère le pyelon.
De l’autre côté, l’uretère pénètre dans la vessie qui stock l’urine entre chaque miction. Elle sera ensuite évacuée par l’urètre.
Le système urinaire dans son ensemble est géré par deux spécialités, les néphrologues qui s’occupent essentiellement de la santé du rein, ce sont des médecins et ils suivent souvent leurs patients pendant de nombreuses années, des relations étroites arrivent à s’instaurer. Il y a ensuite les urologues qui s’occupent de toute la tuyauterie, ce sont des chirurgiens, ce sont eux qui pratiquent physiquement la greffe, métier frustrant car si la greffe réussie ils ne revoient plus leur patient qui part immédiatement en néphrologie. Ils ne les revoient qu’en cas de problème.
La greffe, qu’ils nomment transplantation fait donc appel à ces deux spécialités. Les centres de greffe ne sont pas très répandus, soit je choisissais Paris et le temps d’attente était de quatre ans, soit je choisissais Caen et le temps d’attente n’était que de 18 mois. La réputation du centre de Caen est excellente, aussi j’ai choisi ce centre qui se trouve tout de même à 250 km de mon domicile.
Un des problèmes ici c’est que les services de néphrologie et d’urologie se trouvent dans deux hôpitaux différents chacun à un bout de la ville. Cela ne facilite pas les choses.
Lorsqu’un rein vous est attribué, il doit être implanté dans les heures qui suivent. Moi j’ai été appelé à 21h30 le premier avril, je devais être à Caen à 7h le lendemain matin pour les dernières analyses de compatibilité et la préparation à l’opération. Je suis rentré au bloc en début d’après midi. C’est Sophie qui m’a transplanté, suite aux problèmes que j’ai rencontrés depuis nous avons eu l’occasion de faire plus amplement connaissance. Je l’adore, elle est extrêmement sympathique, très humaine, elle m’explique tout et je lui fais entièrement confiance. En plus elle fait du voilier !
La transplantation, consiste à installer dans le ventre (la fosse iliaque je crois) ce troisième rein, c'est-à-dire qu’on se retrouve avec trois reins. Grosso modo, il faut connecter dessus une veine, une artère et connecter l’uretère à la vessie. C’est une opération qui dure normalement 3 heures, pour moi cela a duré 5 heures, dû à tous mes antécédents chirurgicaux du bas ventre.
Immédiatement le rein est vu par les globules blancs du sang, qui sont des guerriers lourdement armés, comme un élément étranger et ils vont essayer de le rejeter, de le détruire. On injecte donc des médicaments immunosuppresseurs qui aveuglent les globules blancs, rendant du même coup le patient « immunodéprimé », c'est-à-dire très sensible à tout type d’infections. C’est pour cela que l’on va immédiatement en chambre stérile.
Très rapidement on va pouvoir baisser les doses et partir sur des comprimés qu’il faudra prendre à vie et de façon extrêmement sérieuse, sans jamais oublier. C’est comprimés mettent un loup sur les yeux des globules blancs, ils passent ainsi devant le rein sans le voir. Par contre leur action dure 12 heures et le loup tombe alors. Cela fait que ces comprimés doivent être pris tous les jours à 8h précise le matin et à 20 heures précise le soir. Il est impératif de se munir d’un système d’alarme que l’on porte sur soi.
Contrairement à ce que beaucoup pensent, une greffe n’est pas définitive, ce rein restera toujours un corps étranger et finira souvent par être rejeté. Une greffe de rein a une durée de vie moyenne de 15 ans, il faut ensuite repartir en dialyse avant de tenter une nouvelle greffe.
Pour une greffe normale, l’hospitalisation dure en général une douzaine de jours, il faut ensuite revenir très souvent (tous les deux jours les premières semaines, puis tous les trois jours et ainsi de suite). Lorsque l’on habite à 250 km, c’est très éprouvant et cela coûte une fortune. Les trois premiers mois sont difficiles et on commence vraiment à être tranquille après 6 mois. De plus, à cause des corticoïdes, on doit suivre un régime sans sucre et sans sel ce qui est également une contrainte importante.
Alors, étant donné toutes ces contraintes et une perte momentanée mais énorme de qualité de vie, pourquoi accepter une greffe si l’on a une vie normale en étant dialysé ? Je suis en droit de me poser la question, moi qui vivais totalement libre et comblé avec ma dialyse péritonéale.
Je crois que c’est comme un voyage en bateau, on est dans un endroit de rêve mais au bout d’un moment on a envie de changer, de connaître un paradis encore plus beau quitte à affronter une énorme tempête pour y parvenir. Sauf qu’une tempête peut durer quelques heures et au maximum quelques jours alors que là on compte en semaine et peut être en mois pour mon cas particulier.
Il y a trois solutions pour traiter l’insuffisance rénale chronique, la dialyse péritonéale, la greffe de rein et l’hémodialyse. Je les ai mis intentionnellement dans cet ordre.
En effet, souvent l’insuffisance rénale en phase terminal fait que les reins n’élimines plus les impuretés mais élimines encore l’eau, on garde une diurèse correcte. La dialyse péritonéale élimine parfaitement les impuretés mais plus difficilement l’eau en excès, aussi cette méthode est extrêmement efficace en première dialyse et contrairement à l’hémodialyse qui assèche rapidement les reins, elle permet de maintenir plus longtemps une certaine diurèse. Durant tous le temps de ma dialyse péritonéale je ne me suis jamais privé de boire autant que j’en avais envie.
Par contre, avec le temps le péritoine peut finir par s’abimer et la diurèse finie quand même par diminuer, rendant la dialyse péritonéale plus difficile. Par ailleurs, même si cette dialyse permet de vivre normalement, on n’est pas à 100% de sa forme. J’estime avoir été à 80% au début de ma dialyse mais à 70% ces derniers temps.
La greffe de rein permet une fois les premiers mois de passés de retrouver 100% de sa forme, une espérance de vie accrue et une qualité de vie maximum sans aucune contrainte logistique. Le prix à payer est l’opération elle-même, une douzaine de jours d’hospitalisation et quelques mois difficiles pour assurer le suivi et la stabilisation de la greffe, puis une prise très rigoureuse des médicaments anti rejet et une sensibilité plus importante aux infections ainsi qu’aux cancers (essentiellement de la peau) puisque l’on vie en permanence immunodéprimé.
Je crois que la greffe est une étape difficile car générant beaucoup de contraintes mais, il faut penser à moyen et long terme aux plus indéniable qu’elle procure.
L’hémodialyse a ensuite sa place lorsque la diurèse résiduelle est quasi inexistante et que le rein a été rejeté.
Pour moi c’est encore plus difficile car une nécrose s’est installée à un très mauvais endroit, là où l’uretère se connecte au rein. Aujourd’hui 41% de l’urine se répands dans le ventre et est évacué par un drain, cela augmente tous les jours ce qui veux dire que la lésion s’étends. On essaye d’inverser le processus en ayant mis la vessie en aspiration mais pour l’instant il n’y
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"je reviens de ma dialyse je suis contented’avoir de nouvelles patience tout ira bien toujours union de pensées amitiées roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 29-04-2011 à 17:52
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" salut jean louis nous partons mardi pour la nouvelles caledonie avec notre nouveau jouet Beniguet tu as toute la force pour te sortir de cette tempete on t’envoie un peu de soleil des q’on est arrive a+ jaco et chloe " Envoyé par tangaroa le 01-05-2011 à 08:17
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"Merci de m’avoir expliqe La"tuyauterie", cela a du Te demander un enorme effort dans ton etat aktuell. Mais une fois de plus , tu Nous montres que Jamals tu baisseras les bras devant Cette maladie! Bise encourageante de Kazakhstan, cette fois-ci" Envoyé par Petra le 01-05-2011 à 17:14
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"Salut Amiral. Passionnant cette description même si la mer ne semble pas très calme et que ça secoue un peu. On garde confiance dans votre sagesse et votre expérience à gérer les coups de vent et on vous souhaite de retrouver une mer d’huile bientôt. On vous embrasse ainsi que votre pacifique sirène. G et M" Envoyé par GD le 02-05-2011 à 12:20
Mon, 02 Mai 2011 15:00:00 GMT - Dans la difficulté Caen
Mon, 02 Mai 2011 15:00:00 GMT - Dans la difficulté Caen
17H00 en France Hôpital de Caen, service d’urologie
Bonjour à tous,
Je ne vous ai jamais rien caché, mes bonheurs comme mes difficultés. Actuellement je suis dans une période difficile, Il est extrêmement rare qu’une greffe de rein se passe si mal, j’entame ma cinquième semaine d’hospitalisation et les choses ne s’arrangent pas. Je ne vois pas le bout du tunnel.
En règle général une greffe de rein se passe maintenant sans difficultés majeure, ici par exemple il y en a encore eu quatre de faites dans le weekend. Malgré tout, de temps en temps des difficultés peuvent surgir et moi j’ai l’impression d’avoir tiré le gros lot. Comme dit mon beau frère, les purs sangs c’est fragile.
Ce qui se passe c’est qu’une partie du rein s’est nécrosé, c'est-à-dire qu’elle n’est plus alimentée en sang. Malheureusement c’est mal placé et au niveau de la connexion avec l’uretère. Une ouverture s’est faite qui conduit à ce qu’une partie de l’urine se répand dans le ventre et est évacuée par un drain (qu’ils nomment une queue de cochon ») alors qu’une autre partie passe par la vessie.
Pour essayer d’assécher cela en espérant que ça cicatrise, on a mis la vessie en dépression. Malheureusement le système n’est pas fiable, lorsque cela fonctionne, on voit bien la fuite se résorber mais cela fini toujours par tomber en panne, ce n’est pas totalement au point.
Depuis huit jours cela joue au yoyo. Quand je suis arrivé dans le service j’étais à 26% de fuites puis les deux premiers jours le système ne fonctionnait pas, j’étais arrivé à 41% de fuite. Les chefs ont regardés cela de très prés, et enfin pendant 24 heures cela à fonctionné parfaitement, je suis retombé à seulement 27% de fuite. Cependant le système est extrêmement susceptible, pas fiable du tout et s’il arrête de fonctionner quelques heures pendant la nuit, on reperd tout le bénéfice. Hier matin on était revenus à 47% de fuite, c’est extrêmement démoralisant.
Après quelques modifications, hier soir j’étais à 30% mais dans la nuit le système a encore bogué et ce matin j’étais à 35%. Je n’en peux plus, si cela fonctionnait sans tomber en panne, ce serait super mais je n’y crois plus. Tout cela m’énerve prodigieusement, ce matin ma tension était à 24, beaucoup trop fort !
On n’arrête pas de me piquer, jusqu'à 7 fois dans la journée. Cela ne me gêne pas, je ne suis pas douillet, cela commence à gêner mes veines qui deviennent très dures.
Par contre ce qui me gêne énormément c’est la restriction hydrique. Je n’ai droit qu’à un litre d’eau par jour. Si on me sert un verre de thé, on retire un verre de mon peu d’eau pour jeter au lavabo. Psychologiquement très difficile.
Moi j’ai toujours bu énormément et à ma soif. S’il fait chaud, je peux boire trois litres dans ma journée. Quand je vois ces filles qui se contentent de seulement 2 verres d’eau dans la journée, cela m’étonne toujours. Je me dis comment font-elles.
Pour moi, cette restriction hydrique est un calvaire, une punition, j’ai soif à longueur de journée, la bouche pâteuse et l’impression d’avoir un morceau de bois à la place de la langue. Je me demande comment les hémodialysés arrivent à vivre comme cela, moi je ne peux pas supporter. De plus cela fait souffrir mon nouveau rein, ma créatinine qui était descendue à 212 remonte inexorablement, je suis maintenant au dessus de 270 !
J’en ai vraiment mare de cette aspiration qui n’est pas fiable, je ne veux pas continuer avec une solution qui ne fait rien avancer. Ce matin je suis allé passer nouveau un scanner pour voir si le drain ne serait pas rentrer dans l’uretère, ce qui pourrait expliquer cette situation.
Si ce n’est pas cela, il va falloir à nouveau ouvrir ce ventre et regarder de près ce qu’il se passe. Deux solutions possibles, soit le pyelon n’est pas nécrosé et alors Sophie pourra aller récupérer une de mes anciennes uretères pour la greffer sur le nouveau rein, soit le pyelon est lui-même nécrosé et il faudra enlever ce nouveau rein qui par ailleurs pouvais fonctionner parfaitement. Si c’est le cas je vais partir dans une grosse galère car il faudra réimplanter un cathéter si la dialyse péritonéale est encore possible et vivre avec de l’hémodialyse en attendant avec un branchement provisoire car je n’ai pas de fistule. Puis je devrais à attendre un nouveau rein et repasser dans la moulinette.
Je rassure les futurs transplantés, en général cela se passe très bien, qu’ils n’hésitent pas à y aller, moi-même je n’hésiterais pas si je dois y retourner.
Au niveau de mon bateau, mon frère y est depuis une semaine, il a fait un travail du diable pour sécuriser le bateau en cas de cyclone. Il était finalement impossible de trouver une place aux Maldives, le seuil pour entrer dans le lagon ne dépassant pas 1,5m alors qu’Harmattan calle 2 mètres. Il a installé plusieurs amarres neuves, réparé le taquet qui avait été arraché puis il a porté deux ancres à l’extérieur pour tenir le bateau à un mètre du quai. Il a mis des vieux pneus sur toute la longueur et désarmé totalement le bateau.
Cela me sécurise d’autant plus que les locaux disent qu’ils n’ont jamais vu de réels cyclones à cet endroit, c’est plus des grosses tempêtes avec au maximum 120 kilomètres heure de vent.
Il a trouvé un gardien qui va voir le bateau régulièrement et m’envoyer des photos moyennant une petite rétribution.
Voilà pour aujourd’hui. Le moral est encore là mais j’attends avec impatiente que les choses bougent.
A bientôt.
17H00 en France Hôpital de Caen, service d’urologie
Bonjour à tous,
Je ne vous ai jamais rien caché, mes bonheurs comme mes difficultés. Actuellement je suis dans une période difficile, Il est extrêmement rare qu’une greffe de rein se passe si mal, j’entame ma cinquième semaine d’hospitalisation et les choses ne s’arrangent pas. Je ne vois pas le bout du tunnel.
En règle général une greffe de rein se passe maintenant sans difficultés majeure, ici par exemple il y en a encore eu quatre de faites dans le weekend. Malgré tout, de temps en temps des difficultés peuvent surgir et moi j’ai l’impression d’avoir tiré le gros lot. Comme dit mon beau frère, les purs sangs c’est fragile.
Ce qui se passe c’est qu’une partie du rein s’est nécrosé, c'est-à-dire qu’elle n’est plus alimentée en sang. Malheureusement c’est mal placé et au niveau de la connexion avec l’uretère. Une ouverture s’est faite qui conduit à ce qu’une partie de l’urine se répand dans le ventre et est évacuée par un drain (qu’ils nomment une queue de cochon ») alors qu’une autre partie passe par la vessie.
Pour essayer d’assécher cela en espérant que ça cicatrise, on a mis la vessie en dépression. Malheureusement le système n’est pas fiable, lorsque cela fonctionne, on voit bien la fuite se résorber mais cela fini toujours par tomber en panne, ce n’est pas totalement au point.
Depuis huit jours cela joue au yoyo. Quand je suis arrivé dans le service j’étais à 26% de fuites puis les deux premiers jours le système ne fonctionnait pas, j’étais arrivé à 41% de fuite. Les chefs ont regardés cela de très prés, et enfin pendant 24 heures cela à fonctionné parfaitement, je suis retombé à seulement 27% de fuite. Cependant le système est extrêmement susceptible, pas fiable du tout et s’il arrête de fonctionner quelques heures pendant la nuit, on reperd tout le bénéfice. Hier matin on était revenus à 47% de fuite, c’est extrêmement démoralisant.
Après quelques modifications, hier soir j’étais à 30% mais dans la nuit le système a encore bogué et ce matin j’étais à 35%. Je n’en peux plus, si cela fonctionnait sans tomber en panne, ce serait super mais je n’y crois plus. Tout cela m’énerve prodigieusement, ce matin ma tension était à 24, beaucoup trop fort !
On n’arrête pas de me piquer, jusqu'à 7 fois dans la journée. Cela ne me gêne pas, je ne suis pas douillet, cela commence à gêner mes veines qui deviennent très dures.
Par contre ce qui me gêne énormément c’est la restriction hydrique. Je n’ai droit qu’à un litre d’eau par jour. Si on me sert un verre de thé, on retire un verre de mon peu d’eau pour jeter au lavabo. Psychologiquement très difficile.
Moi j’ai toujours bu énormément et à ma soif. S’il fait chaud, je peux boire trois litres dans ma journée. Quand je vois ces filles qui se contentent de seulement 2 verres d’eau dans la journée, cela m’étonne toujours. Je me dis comment font-elles.
Pour moi, cette restriction hydrique est un calvaire, une punition, j’ai soif à longueur de journée, la bouche pâteuse et l’impression d’avoir un morceau de bois à la place de la langue. Je me demande comment les hémodialysés arrivent à vivre comme cela, moi je ne peux pas supporter. De plus cela fait souffrir mon nouveau rein, ma créatinine qui était descendue à 212 remonte inexorablement, je suis maintenant au dessus de 270 !
J’en ai vraiment mare de cette aspiration qui n’est pas fiable, je ne veux pas continuer avec une solution qui ne fait rien avancer. Ce matin je suis allé passer nouveau un scanner pour voir si le drain ne serait pas rentrer dans l’uretère, ce qui pourrait expliquer cette situation.
Si ce n’est pas cela, il va falloir à nouveau ouvrir ce ventre et regarder de près ce qu’il se passe. Deux solutions possibles, soit le pyelon n’est pas nécrosé et alors Sophie pourra aller récupérer une de mes anciennes uretères pour la greffer sur le nouveau rein, soit le pyelon est lui-même nécrosé et il faudra enlever ce nouveau rein qui par ailleurs pouvais fonctionner parfaitement. Si c’est le cas je vais partir dans une grosse galère car il faudra réimplanter un cathéter si la dialyse péritonéale est encore possible et vivre avec de l’hémodialyse en attendant avec un branchement provisoire car je n’ai pas de fistule. Puis je devrais à attendre un nouveau rein et repasser dans la moulinette.
Je rassure les futurs transplantés, en général cela se passe très bien, qu’ils n’hésitent pas à y aller, moi-même je n’hésiterais pas si je dois y retourner.
Au niveau de mon bateau, mon frère y est depuis une semaine, il a fait un travail du diable pour sécuriser le bateau en cas de cyclone. Il était finalement impossible de trouver une place aux Maldives, le seuil pour entrer dans le lagon ne dépassant pas 1,5m alors qu’Harmattan calle 2 mètres. Il a installé plusieurs amarres neuves, réparé le taquet qui avait été arraché puis il a porté deux ancres à l’extérieur pour tenir le bateau à un mètre du quai. Il a mis des vieux pneus sur toute la longueur et désarmé totalement le bateau.
Cela me sécurise d’autant plus que les locaux disent qu’ils n’ont jamais vu de réels cyclones à cet endroit, c’est plus des grosses tempêtes avec au maximum 120 kilomètres heure de vent.
Il a trouvé un gardien qui va voir le bateau régulièrement et m’envoyer des photos moyennant une petite rétribution.
Voilà pour aujourd’hui. Le moral est encore là mais j’attends avec impatiente que les choses bougent.
A bientôt.
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"vous avez un grand courage,on me lave les reins tous les trois mois et les 6 jours d’hopital sont pour moi un calvaire, mais par rapprt a ce que vous faites, ce n’est rien. J’ai 88 ans et ce que vous faites manifeste un grand courage et un moral a toutes epreuves. meilleurs voeux de retablissement pour pouvoir suivre vos aventures de voyageur.
amities sinceres" Envoyé par halioua robert le 03-05-2011 à 08:53
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"COURAGE JEAN LOUIS nous suivons avec beaucoup d"attention vos bonheurs et vos malheurs de tout cœur avec vous Michèle et Bernard" Envoyé par Lafaye Bernard le 03-05-2011 à 09:44
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"Bonjour, Jean Louis.
Cela fait un petit bout de temps que je suis vos pérégrinations à travers le monde sans oser vous aborder; par timidité, je suppose. Si je me jette à l’eau aujourd’hui, c’est que je peux tout à fait me mettre à votre place et que j’imagine votre frustation. Vous êtes actuellement mon héros voyageur. Je suis dialysé depuis 6 ans en attente de greffe et voileux tout comme vous mais privé depuis autant de temps de ce plaisir immense. Grâce à vous je voyage et j’ai la pêche. Je me permet de vous écrire car je veux à mon tour vous donner de l’énergie. Il faut que vous teniez le coup, car vous êtes notre étoile polaire dans la tempête. Merci pour ce que vous faites. Petit conseil de dialysé pour tenir face à la restriction hydrique: demandez à ce que l’on vous donne des glaçons à sucer. Cela va calmer immédiatement votre sensation de soif.
Cordialement,
Gilles" Envoyé par Gilles Vaschetti le 03-05-2011 à 11:27
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"Bonjour Jean Louis,
Je suis la maman de Lou Anne. Nous pensons bien à vous et vous apportons tout notre soutien et notre courage. Je parle au Marin : je crois que vous savez que les "gros grains" passent toujours. Alors préservez le "bateau" en gardant votre force de caractère et faites confiance aux spécialistes." Envoyé par nadege le 03-05-2011 à 12:32
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"courage jean louis j’ai confiance si vous avez soif des glaçons et des rondellesdecitron à sucerje prie toujours pour vous gardez votre moral c’est la moitiée de la guerison..union de pensées affection roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 03-05-2011 à 12:40
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"Voyons Jean-Louis, réfléchissez un peu: vous avez toujours fait une vie différente des autres, pourquoi voudriez-vous tout à coup que votre opération se passe comme celle de tout le monde ? Haut les coeurs, Captain!..." Envoyé par Jean-Louis (Québec) le 03-05-2011 à 17:58
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"oh capitaine mon capitaine, faite un petit come back des annees passees sur votre HARMATTAN et le resultat apres c’est 9ans de travail acharné plus que satisfaisant. come back apres votre soucis au rein un tour du monde quasi en solitaire. vous avez une patience que tres peu d’Hommes possedent, il y a des jours plus difficile que d’autres. vous avez un courage et je suis sur que les jours avenir cette patience et ce courage sera avec vous et que votre rein va mieux ce conduire. allez Jean Louis si je peux me peremttre COURAGE PATIENTE vous vont si bien. pour vous aider je suis moi meme en AT de puis 6 semaines je me suis fais 2 entorses arrachements, ruptures des ligaments, 2 oedemes osseux, arrachement osseux au pied droit il vienne de me retirer le platre et j’ai encore +1mois de reeducation et c vrai que les journees sont tres longues et surtout garder le pied en l’aire sans bouger et le moral et la alors garder le moral et ca fait parti de la bonne convalescence a bientot de vos nouvelles et surtout je l’espere ds meilleurs avec tout mon soutien amities fred S" Envoyé par SINTES FRED le 03-05-2011 à 22:45
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"je suis inquiete voici mon telephoneavec répondeur xxxxxxxxxx mon portable xxxxxxxxxx epondeur 888 car les messages je n’arrive pas a les lire toujours confiance affection roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 08-05-2011 à 14:45
17H00 en France Hôpital de Caen, service d’urologie
Bonjour à tous,
Je suis toujours au mouillage, ancré dans le calvados. J’entame ma sixième semaine avec le moral au beau fixe.
Pour vous situer les choses, l’urinome consiste en une fuite d’urine dans le ventre. Pour l’assécher, on met la vessie en dépression, on réduit la consommation hydrique de façon à ce qu’il y ait moins d’urine et au bout de quelques semaines, cela fini normalement par guérir.
Dans mon cas c’est beaucoup plus compliqué et tout à fait exceptionnel. En effet, il s’est produit une nécrose de 30% du rein, ce qui en soit ne serait pas une catastrophe si cette nécrose ne touchait pas le bassinet. Du coup, celui-ci n’étant plus vascularisé, la question se pose de savoir si cela peut se réparer.
Vendredi, lors de la visite, le Professeur Bensadoun a regardé tous les scanners. Il a été très clair, si on ouvre on retire le rein. Ce serait dommage car par ailleurs ce rein fonctionne suffisamment pour me permettre de vivre normalement. Et puis avec tous ces efforts je n’aimerais pas terminer par un échec.
Pour l’instant il s’est donné 5 jours soit jusqu’à mardi pour voir comment cela évolue et éventuellement « bricoler ».
Plusieurs fois par jour je note le volume d’urine issue de la sonde vésicale et celle qui sort par le drain. Puis je fais le pourcentage de la fuite. La mesure n’est pas d’une fiabilité remarquable mais je trouve que globalement les choses s’améliorent. C’est très fin, il faut y croire, mais c’est plutôt dans le bon sens. Le problème c’est que cela fait un peu le yoyo. Un jour cela va de l’avant et le lendemain c’est un grand bon en arrière.
Je trouve que l’amélioration a commencée à se produire lorsque l’on a ressorti légèrement (2 à 3 centimètre) mon drain qui touchait vraiment le rein. Est ce lui qui nous posait des problèmes ? En tout cas, il s’en est suivi deux jours où du sang et des caillots sont arrivés dans la vessie, bouchant carrément la sonde qu’il a fallu changer.
Le pourcentage sortant par le drain semble diminuer, il évolue maintenant entre 20 et 35% alors qu’il y a quelques jours c’était entre 30 et 40%. Mais surtout le volume qui sort par le drain diminue un peu depuis quelques temps. Quand je suis arrivé c’était 1200 ml, énorme. D’une part il y a eu la restriction hydrique, avant je buvais 3 litres par jours, plus de quatre litre de diurèse ! Du jour au lendemain on m’a réduit à un litre par jour. J’ai très mal vécu cette contrainte, j’ai toujours bu énormément, j’ai toujours soif. Et puis on s’habitue à tout et maintenant j’arrive à vivre normalement avec un seul litre par jour, je crois même que je pourrais me contenter de moins.
Nous avons eu beaucoup de mal à faire fonctionner ce système d’aspiration, cela s’est fini par un changement du manomètre et enfin on est en aspiration en permanence et c’est certainement ce qui explique que les résultats s’améliorent.
Pendant de nombreux jours, la valeur absolue sortant par le drain était invariablement à 900 ml puis c’est passé à 800 puis 600 et ce matin nous sommes à 550 ml. Est-ce dû à la restriction hydrique, est ce dû à un début de cicatrisation ? Comment le savoir ? Ce qui est sûr c’est qu’il faut être patient, que ce n’est pas mon fort et si cela doit se solutionner il faudra énormément de temps. Il me semble que j’aperçois quand même une toute petite lueur au fonds du tunnel, et cela est primordial pour le moral.
Les journées passent relativement vite, à 6h30 je commence par lire vos messages, cela me fait un bien fou, après il y a le petit déjeuner, les soins, la toilette. Je lis un peu, j’écris beaucoup, quelle chance d’écrire, en plus cela permet de s’évader, c’est un bonheur.
Parfois une petite sieste, puis c’est déjà le déjeuner, après je regarde les informations de 13 heures. Encore un peu de lecture, souvent une petite sieste, c’est déjà l’heure du gouter. Ecrire, encore écrire, puis entre 18h et 18h30 c’est le repas du soir, encore un peu d’écriture et ce sont les informations. Pendant les informations j’ai droit aux dernières piqures de la journée et souvent à 20h30 c’est extinction des feux, je suis cuit.
J’ai la chance inestimable d’avoir une chambre à un lit, je suis chez moi. Moi qui adore la solitude, je ne supporterais pas une chambre à deux lits.
Je sais que j’en ai encore pour plusieurs semaines au moins mais mon bateau est en sécurité. Ici tout le monde est sympa, la nourriture est excellente, on voit que l’on est en Normandie. Beaucoup de malades se plaignent de la nourriture, ils n’ont qu’a aller faire un stage à Pontoise, ils ne connaissent pas leur chance.
Voilà pour aujourd’hui.
A bientôt.
Jean Louis
17H00 en France Hôpital de Caen, service d’urologie
Bonjour à tous,
Je suis toujours au mouillage, ancré dans le calvados. J’entame ma sixième semaine avec le moral au beau fixe.
Pour vous situer les choses, l’urinome consiste en une fuite d’urine dans le ventre. Pour l’assécher, on met la vessie en dépression, on réduit la consommation hydrique de façon à ce qu’il y ait moins d’urine et au bout de quelques semaines, cela fini normalement par guérir.
Dans mon cas c’est beaucoup plus compliqué et tout à fait exceptionnel. En effet, il s’est produit une nécrose de 30% du rein, ce qui en soit ne serait pas une catastrophe si cette nécrose ne touchait pas le bassinet. Du coup, celui-ci n’étant plus vascularisé, la question se pose de savoir si cela peut se réparer.
Vendredi, lors de la visite, le Professeur Bensadoun a regardé tous les scanners. Il a été très clair, si on ouvre on retire le rein. Ce serait dommage car par ailleurs ce rein fonctionne suffisamment pour me permettre de vivre normalement. Et puis avec tous ces efforts je n’aimerais pas terminer par un échec.
Pour l’instant il s’est donné 5 jours soit jusqu’à mardi pour voir comment cela évolue et éventuellement « bricoler ».
Plusieurs fois par jour je note le volume d’urine issue de la sonde vésicale et celle qui sort par le drain. Puis je fais le pourcentage de la fuite. La mesure n’est pas d’une fiabilité remarquable mais je trouve que globalement les choses s’améliorent. C’est très fin, il faut y croire, mais c’est plutôt dans le bon sens. Le problème c’est que cela fait un peu le yoyo. Un jour cela va de l’avant et le lendemain c’est un grand bon en arrière.
Je trouve que l’amélioration a commencée à se produire lorsque l’on a ressorti légèrement (2 à 3 centimètre) mon drain qui touchait vraiment le rein. Est ce lui qui nous posait des problèmes ? En tout cas, il s’en est suivi deux jours où du sang et des caillots sont arrivés dans la vessie, bouchant carrément la sonde qu’il a fallu changer.
Le pourcentage sortant par le drain semble diminuer, il évolue maintenant entre 20 et 35% alors qu’il y a quelques jours c’était entre 30 et 40%. Mais surtout le volume qui sort par le drain diminue un peu depuis quelques temps. Quand je suis arrivé c’était 1200 ml, énorme. D’une part il y a eu la restriction hydrique, avant je buvais 3 litres par jours, plus de quatre litre de diurèse ! Du jour au lendemain on m’a réduit à un litre par jour. J’ai très mal vécu cette contrainte, j’ai toujours bu énormément, j’ai toujours soif. Et puis on s’habitue à tout et maintenant j’arrive à vivre normalement avec un seul litre par jour, je crois même que je pourrais me contenter de moins.
Nous avons eu beaucoup de mal à faire fonctionner ce système d’aspiration, cela s’est fini par un changement du manomètre et enfin on est en aspiration en permanence et c’est certainement ce qui explique que les résultats s’améliorent.
Pendant de nombreux jours, la valeur absolue sortant par le drain était invariablement à 900 ml puis c’est passé à 800 puis 600 et ce matin nous sommes à 550 ml. Est-ce dû à la restriction hydrique, est ce dû à un début de cicatrisation ? Comment le savoir ? Ce qui est sûr c’est qu’il faut être patient, que ce n’est pas mon fort et si cela doit se solutionner il faudra énormément de temps. Il me semble que j’aperçois quand même une toute petite lueur au fonds du tunnel, et cela est primordial pour le moral.
Les journées passent relativement vite, à 6h30 je commence par lire vos messages, cela me fait un bien fou, après il y a le petit déjeuner, les soins, la toilette. Je lis un peu, j’écris beaucoup, quelle chance d’écrire, en plus cela permet de s’évader, c’est un bonheur.
Parfois une petite sieste, puis c’est déjà le déjeuner, après je regarde les informations de 13 heures. Encore un peu de lecture, souvent une petite sieste, c’est déjà l’heure du gouter. Ecrire, encore écrire, puis entre 18h et 18h30 c’est le repas du soir, encore un peu d’écriture et ce sont les informations. Pendant les informations j’ai droit aux dernières piqures de la journée et souvent à 20h30 c’est extinction des feux, je suis cuit.
J’ai la chance inestimable d’avoir une chambre à un lit, je suis chez moi. Moi qui adore la solitude, je ne supporterais pas une chambre à deux lits.
Je sais que j’en ai encore pour plusieurs semaines au moins mais mon bateau est en sécurité. Ici tout le monde est sympa, la nourriture est excellente, on voit que l’on est en Normandie. Beaucoup de malades se plaignent de la nourriture, ils n’ont qu’a aller faire un stage à Pontoise, ils ne connaissent pas leur chance.
Voilà pour aujourd’hui.
A bientôt.
Jean Louis
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"Bonjour Jean-Louis. Je continue de suivre de près la suite de votre aventure moins maritime actuellement certes mais toujours aussi exemplaire. Après un tel parcours et une si belle leçon de vie, les choses vont forcément s’arranger. Je note que quand vous n’êtes pas en train de bricoler une drisse de grand voile , une pompe sur Harmattan, ou une maquette pour votre petit fils vous ne lachez pas l’affaire et devenez expert de votre système de mesure de fuites...On ne va pas vous changer avec "si peu" ... Allez soyez fort et patient Capitaine.
A biêntôt
" Envoyé par Florence le 09-05-2011 à 12:23
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"quelle joie de savoir que votre situation s’améliore un peu!...que de courage et de patience au quotidien!!je vous souhaite tout le meilleur possible, bien cordialement Maïté" Envoyé par lasserre maïté le 09-05-2011 à 13:35
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"bonsoir jean louisjesuis rassurée tunnel est proche merci pour les détails de votre journée je suis de tout coeur a vec vous courage et confianceaffection roselyne demeestered" Envoyé par roselynedemeestere le 09-05-2011 à 18:11
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"une semaine sans nouvelles c’est trop long je trouve ,tu nous a habitué à des nouvelles quotidiennes pendant ton tour du monde donc il faut améliorer cela tant pis pour ton bouquin,tu sais dehors les journéées passent vite non sans stress, rendez vous chez le chirugien dentiste pour un tarodage de la machoire (pose d’implants),démission d’un de mes cadres qui n’a pas aimé que j’embauche un nouveau collaborateur sans lui en parler , répression des fraudes et dgccrf à cause d’un fabriquant de casque qui vend des écrans trop fumé ,visite de la commission de sécurité préfectorale pour valider les normes de sécurité pour l’établissement reçevant du public (3 heures a faire fonctionner les lanternaux ,les alarmes ,les wc handicapés ,les portes sécurités ,courrier de midi courrier du tribunal pour un prud’homme d’un salarié qui conteste sa démission il y a "1 an", 14 heures brigade de répression du banditisme pour des clients qui achètent sur notre site internet en escroquant les chéquiers de personnes décédées ou en soin intensifs ou en fin de vie c’est un gang basé dans le 93 qu’ils sont en train de démonter, tiens un client qui rentre enfin on va parler passion ,et bien non c’est le monsieur mystère d’une marque bien connue pour savoir si je dis bien bonjour à son client ,s’il n’attend pas trop si je lui dis bien au revoir ,si la télé avec des dvd marche ,lui offrir un café ,lui proposer un essai et surtout penser à le rappeler pour s’entendre dire qu’il n’a pas encore parlé de son projet à sa femme !!!! Une journée somme toute qui passe vite , Puis cachets pour le coeur puis pour bien dormir et puis à la mi temps du mach de foot à chao bonne nuit .... " Envoyé par tardieu le 09-05-2011 à 20:37
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"salut content d’avoir des nouvelles c"est pas marrant mais je crois que vous tenez bon Michèle, Bernard" Envoyé par Lafaye Bernard le 09-05-2011 à 20:52
Thu, 10 Mai 2011 16:00:00 GMT - On va de l’avant Caen
Thu, 10 Mai 2011 16:00:00 GMT - On va de l’avant Caen
18H00 en France Hôpital de Caen, service d’urologie
Bonjour à tous,
Ce matin un grand bonheur, à 6h30 j’écris enfin le dernier mot de la dernière phrase du dernier chapitre de mon livre « Vents Contraires ». Quel soulagement ! Quel grand bonheur également, c’est la fin d’une longue étape. C’est finalement grâce à cette immobilisation forcée que j’ai pu terminer ce livre. 780 pages, c’est un gros morceau, deux ans de travail. On n’imagine pas ce que c’est que d’écrire un livre, il faut s’y consacrer tous les jours, c’est un nombre d’heures énorme qu’il faut empiler.
Mais que de satisfactions, satisfaction au moment de l’écrire, satisfaction quand on le test auprès de quelques amis, satisfaction de voir sortir les premiers exemplaires, satisfaction d’en offrir, satisfaction des retours. Ce n’est que du bonheur !
Bon, il y a encore quelques semaines de travail, il faut mettre en page, tout relire plusieurs fois pour éviter les redites, reprendre une tournure de phrase, faire des corrections, écrire la quatrième de couverture, choisir quelques photos, …. Il faut ensuite le faire relire par mes correcteurs pointus en orthographe pour corriger les dernières fautes. J’ai un copain Hubert, qui est très doué et ma copine Petra, c’est une Allemande, étonnant !
Ensuite il faut faire la maquette définitive, la couverture, paginer le tout puis vient l’impression. J’ai maintenant hâte qu’il sorte ce livre, ce n’est qu’à ce moment que l’accouchement se termine réellement.
Au niveau santé, depuis quelques jours les choses stagnent à nouveau, le volume des urines qui sortent par le drain a baissé depuis que le drain a été reculé mais il s’est stabilisé maintenant à 600 ml par 24 heures. Aussi à la visite de ce soir, Sophie a décidé d’agir. A partir de minuit je suis à jeun et demain je passe au bloc.
La première manip va consister à retirer la sonde JJ. C’est une sonde qui est implantée au moment de la greffe entre le rein et la vessie en passant à l’intérieur de l’uretère. Je pense que son rôle c’est de protéger l’uretère pendant le temps que celle-ci cicatrise. C’est un tube terminé de chaque côté par une boucle comme un J.
Ensuite la deuxième manip va consister à envoyer un produit opacifiant pour déterminer avec précision l’endroit de la fuite et essayer de voir ce qui peut être tenté pour réparer cela. C’est fait je pense sous contrôle radiologique ou sous échographie.
Peut être ensuite sera positionné une sonde simple J qui favorise l’écoulement des urines.
Cela se fait je pense, sous anesthésie générale en passant par l’urètre puis par la vessie puis par l’uretère.
Je suis content, moi je ne suis bien que dans l’action, quand les choses n’évoluent plus cela ne ma va pas, j’ai besoin sans cesse d’aller de l’avant. J’ai maintenant hâte d’être à demain soir pour connaître les résultats de cette intervention, je pense et j’espère qu’on en saura un peu plus sur l’évolution probable de ce problème.
Voilà donc une journée positive qui se termine. A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France Hôpital de Caen, service d’urologie
Bonjour à tous,
Ce matin un grand bonheur, à 6h30 j’écris enfin le dernier mot de la dernière phrase du dernier chapitre de mon livre « Vents Contraires ». Quel soulagement ! Quel grand bonheur également, c’est la fin d’une longue étape. C’est finalement grâce à cette immobilisation forcée que j’ai pu terminer ce livre. 780 pages, c’est un gros morceau, deux ans de travail. On n’imagine pas ce que c’est que d’écrire un livre, il faut s’y consacrer tous les jours, c’est un nombre d’heures énorme qu’il faut empiler.
Mais que de satisfactions, satisfaction au moment de l’écrire, satisfaction quand on le test auprès de quelques amis, satisfaction de voir sortir les premiers exemplaires, satisfaction d’en offrir, satisfaction des retours. Ce n’est que du bonheur !
Bon, il y a encore quelques semaines de travail, il faut mettre en page, tout relire plusieurs fois pour éviter les redites, reprendre une tournure de phrase, faire des corrections, écrire la quatrième de couverture, choisir quelques photos, …. Il faut ensuite le faire relire par mes correcteurs pointus en orthographe pour corriger les dernières fautes. J’ai un copain Hubert, qui est très doué et ma copine Petra, c’est une Allemande, étonnant !
Ensuite il faut faire la maquette définitive, la couverture, paginer le tout puis vient l’impression. J’ai maintenant hâte qu’il sorte ce livre, ce n’est qu’à ce moment que l’accouchement se termine réellement.
Au niveau santé, depuis quelques jours les choses stagnent à nouveau, le volume des urines qui sortent par le drain a baissé depuis que le drain a été reculé mais il s’est stabilisé maintenant à 600 ml par 24 heures. Aussi à la visite de ce soir, Sophie a décidé d’agir. A partir de minuit je suis à jeun et demain je passe au bloc.
La première manip va consister à retirer la sonde JJ. C’est une sonde qui est implantée au moment de la greffe entre le rein et la vessie en passant à l’intérieur de l’uretère. Je pense que son rôle c’est de protéger l’uretère pendant le temps que celle-ci cicatrise. C’est un tube terminé de chaque côté par une boucle comme un J.
Ensuite la deuxième manip va consister à envoyer un produit opacifiant pour déterminer avec précision l’endroit de la fuite et essayer de voir ce qui peut être tenté pour réparer cela. C’est fait je pense sous contrôle radiologique ou sous échographie.
Peut être ensuite sera positionné une sonde simple J qui favorise l’écoulement des urines.
Cela se fait je pense, sous anesthésie générale en passant par l’urètre puis par la vessie puis par l’uretère.
Je suis content, moi je ne suis bien que dans l’action, quand les choses n’évoluent plus cela ne ma va pas, j’ai besoin sans cesse d’aller de l’avant. J’ai maintenant hâte d’être à demain soir pour connaître les résultats de cette intervention, je pense et j’espère qu’on en saura un peu plus sur l’évolution probable de ce problème.
Voilà donc une journée positive qui se termine. A bientôt.
Jean Louis
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"Je hâte de lire le livre, et je suis flattée d’être ta correctrice!! Mais surtout, j’ai hâte d’avoir des bonnes nouvelles à propos de ta santé! Berti et moi croisent les doigts demain, avec des milliers d’autres, comme j’espère!!!" Envoyé par petra le 11-05-2011 à 23:02
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"je pense bien à vous en ces moments pénibles courage pour les souffrancescela va aller...jj’attends avec impatience le bouquin amitiées roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 12-05-2011 à 15:04
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"j’ai beaucoup réflechie sur ce que vous nous avez expliqué ecrire c’est un sacré boulot tous les jours nous vous lisons en trouvant ce tout naturel depuis que vous étes à CAENvotre narration me manque en grande egoiste que je suis je me rends pas comptedes heures de travail mercide ceque vous faites haut les coeursvous allez sortir dutunnel bon courageaffection roselyned" Envoyé par roselyne demeestere le 12-05-2011 à 22:04
Wed, 11 Mai 2011 17:00:00 GMT - La toupie gyroscopique à ficelle Caen
Wed, 11 Mai 2011 17:00:00 GMT - La toupie gyroscopique à ficelle Caen
19H00 en France Hôpital de Caen, service de Néphrologie
Bonjour à tous,
Lorsque j’étais enfant nous avions deux toupies gyroscopiques à ficelle que nous tenions de notre père. Avec mon frère nous jouions souvent avec. Elles sont constituées d’un anneau en métal chromé. A chacun des pôles d’un diamètre, est vissé un axe dont la partie intérieur dans l’anneau est légèrement évidée, c’est entre ces deux coupelles que tourne la toupie proprement dite. Sur les côté extérieur de ces axes, l’un est pointu, l’autre est comme une tête de vis pour tournevis plat. Il permet de faire tourner la toupie sur une ficelle par exemple.
L’axe de la toupie est percé d’un trou dans lequel on insère une ficelle, on fait plusieurs tours puis en tenant fermement le bâti extérieur, on tire fortement sur la ficelle donnant ainsi un mouvement de rotation très important à la toupie.
On peut ensuite la poser au sol, elle part alors en faisant une courbe élégante et dès qu’elle rencontre un obstacle, elle est éjectée violemment dans une toute autre direction.
Aujourd’hui encore, j’ai vraiment l’impression d’être une toupie gyroscopique à ficelle. Voici le résumé des évènements :
Comme je vous l’ai écrit hier, je dois passer au bloc ce matin. A jeun à partir de minuit, ce matin c’est la douche à la Bétadine après avoir enlevé la montre, puis il faut bien se sécher et enfiler la casaque blanche à pois bleu et la petite gourmette en plastic avec son nom. Pendant ce temps mon lit est refait avec des draps propres, je suis prêt à descendre au bloc.
Il est 8h15, c’est le passage quotidien des médecins et de tout le staff. Ils sont une quinzaine à rentrer dans ma chambre dont le grand chef, le Professeur Bensadoun. Il regarde les chiffres que je note scrupuleusement, volume des urines produites à la vessie et volume des urines produites par le drain ainsi que le pourcentage correspondant. Je tourne actuellement autour d’un tiers du volume total qui sort par le drain.
Et le Professeur me dit « Comme vous notez bien tout, que vous suivez vous-même l’évolution, on va vous renvoyer chez vous ! » Je n’ai pas bien compris, mais qu’est ce qu’il me raconte, je vais au bloc. Ma propre toupie gyroscopique à ficelle vient de heurter la plainte et repartir dans une direction totalement opposée.
Il m’explique alors que ce n’est pas un véritable urinome mais une nécrose du bassinet et que cela peut prendre 3 ou 4 mois pour se solutionner, il faut que la nature forme un véritable kyste autour de la partie nécrosée et qu’il ne sert à rien d’intervenir maintenant car on peut être amené à faire plus de mal que de bien.
Il me dit que l’on va « m’appareiller » pour que je puisse vivre normalement. Que si je reste là 3 ou 4 mois je vais devenir chèvre !
L’idée ne me déplait pas, je sais que j’ai la faculté de m’adapter à toutes les situations mais sur le coup je suis tout de même abasourdi, je m’étais conditionné pour passer au bloc et je me retrouve libre de vivre ma vie, quel changement de direction brutal.
Cela veux dire tout de même que je vais avoir 24h sur 24 une sonde vésicale qui donne dans une poche que j’attache à mon mollet et que je vide régulièrement dans un bocal gradué de façon à connaître tous les jours le volume sorti par la vessie sur 24 heures.
J’ai par ailleurs une poche collée sur le flanc droit, juste sous les cotes, dans laquelle arrive le drain. Je vide également cette poche régulièrement dans un autre bocal gradué de façon à mesurer tous les jours le volume produit par le drain.
Ensuite le pourcentage entre ces deux valeurs me donne la tendance. Enfin, c’est un peu en dents de scie et l’on ne peut voir vraiment se dessiner une tendance que sur des durées longues de plusieurs jours, voir plusieurs semaines.
Les infirmières m’appareille donc, je me mets en pyjama et commence à déambuler dans les couloirs, je me sens tout de suite bien, c’est bon de ne plus être attaché à la prise murale de vide. En fait l’idée étant que la position debout ou assis favorise par gravité la descente de l’urine dans la vessie et que de ce fait la dépression n’est plus nécessaire.
Les néphrologues ont tout de même demandés à ce que je passe un jour ou deux chez eux de façon à faire un bilan complet avant d’ouvrir la porte de la cage et de me laisser rentrer chez moi.
Bon, il faut que dans trois mois tout soit solutionné car après il faudra absolument que je retourne à mon bateau car le seul mois où l’on peut passer de La Réunion à Durban est le mois d’octobre.
A bientôt.
Jean louis
19H00 en France Hôpital de Caen, service de Néphrologie
Bonjour à tous,
Lorsque j’étais enfant nous avions deux toupies gyroscopiques à ficelle que nous tenions de notre père. Avec mon frère nous jouions souvent avec. Elles sont constituées d’un anneau en métal chromé. A chacun des pôles d’un diamètre, est vissé un axe dont la partie intérieur dans l’anneau est légèrement évidée, c’est entre ces deux coupelles que tourne la toupie proprement dite. Sur les côté extérieur de ces axes, l’un est pointu, l’autre est comme une tête de vis pour tournevis plat. Il permet de faire tourner la toupie sur une ficelle par exemple.
L’axe de la toupie est percé d’un trou dans lequel on insère une ficelle, on fait plusieurs tours puis en tenant fermement le bâti extérieur, on tire fortement sur la ficelle donnant ainsi un mouvement de rotation très important à la toupie.
On peut ensuite la poser au sol, elle part alors en faisant une courbe élégante et dès qu’elle rencontre un obstacle, elle est éjectée violemment dans une toute autre direction.
Aujourd’hui encore, j’ai vraiment l’impression d’être une toupie gyroscopique à ficelle. Voici le résumé des évènements :
Comme je vous l’ai écrit hier, je dois passer au bloc ce matin. A jeun à partir de minuit, ce matin c’est la douche à la Bétadine après avoir enlevé la montre, puis il faut bien se sécher et enfiler la casaque blanche à pois bleu et la petite gourmette en plastic avec son nom. Pendant ce temps mon lit est refait avec des draps propres, je suis prêt à descendre au bloc.
Il est 8h15, c’est le passage quotidien des médecins et de tout le staff. Ils sont une quinzaine à rentrer dans ma chambre dont le grand chef, le Professeur Bensadoun. Il regarde les chiffres que je note scrupuleusement, volume des urines produites à la vessie et volume des urines produites par le drain ainsi que le pourcentage correspondant. Je tourne actuellement autour d’un tiers du volume total qui sort par le drain.
Et le Professeur me dit « Comme vous notez bien tout, que vous suivez vous-même l’évolution, on va vous renvoyer chez vous ! » Je n’ai pas bien compris, mais qu’est ce qu’il me raconte, je vais au bloc. Ma propre toupie gyroscopique à ficelle vient de heurter la plainte et repartir dans une direction totalement opposée.
Il m’explique alors que ce n’est pas un véritable urinome mais une nécrose du bassinet et que cela peut prendre 3 ou 4 mois pour se solutionner, il faut que la nature forme un véritable kyste autour de la partie nécrosée et qu’il ne sert à rien d’intervenir maintenant car on peut être amené à faire plus de mal que de bien.
Il me dit que l’on va « m’appareiller » pour que je puisse vivre normalement. Que si je reste là 3 ou 4 mois je vais devenir chèvre !
L’idée ne me déplait pas, je sais que j’ai la faculté de m’adapter à toutes les situations mais sur le coup je suis tout de même abasourdi, je m’étais conditionné pour passer au bloc et je me retrouve libre de vivre ma vie, quel changement de direction brutal.
Cela veux dire tout de même que je vais avoir 24h sur 24 une sonde vésicale qui donne dans une poche que j’attache à mon mollet et que je vide régulièrement dans un bocal gradué de façon à connaître tous les jours le volume sorti par la vessie sur 24 heures.
J’ai par ailleurs une poche collée sur le flanc droit, juste sous les cotes, dans laquelle arrive le drain. Je vide également cette poche régulièrement dans un autre bocal gradué de façon à mesurer tous les jours le volume produit par le drain.
Ensuite le pourcentage entre ces deux valeurs me donne la tendance. Enfin, c’est un peu en dents de scie et l’on ne peut voir vraiment se dessiner une tendance que sur des durées longues de plusieurs jours, voir plusieurs semaines.
Les infirmières m’appareille donc, je me mets en pyjama et commence à déambuler dans les couloirs, je me sens tout de suite bien, c’est bon de ne plus être attaché à la prise murale de vide. En fait l’idée étant que la position debout ou assis favorise par gravité la descente de l’urine dans la vessie et que de ce fait la dépression n’est plus nécessaire.
Les néphrologues ont tout de même demandés à ce que je passe un jour ou deux chez eux de façon à faire un bilan complet avant d’ouvrir la porte de la cage et de me laisser rentrer chez moi.
Bon, il faut que dans trois mois tout soit solutionné car après il faudra absolument que je retourne à mon bateau car le seul mois où l’on peut passer de La Réunion à Durban est le mois d’octobre.
A bientôt.
Jean louis
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"merci mon DIEU voila ma reaction en vous lisant patience je suis heureuse que vous puissiez rentrez chez vous avec votre famille qui vous attend avec impatience j’ espére avoir encore de vos nouvelles je pars à ma dialyse avec des ailles ma fille véronique arrive aujourdhui à la reunion sa fille marion fait un stagepédiatre elle adore la renuion bonne contiuation et grande affection roselyne d" Envoyé par roselynedemeestere le 13-05-2011 à 09:36
Sun, 15 Mai 2011 17:00:00 GMT - Quelle est rude cette pente ! Cormeilles en Vexin
Sun, 15 Mai 2011 17:00:00 GMT - Quelle est rude cette pente ! Cormeilles en Vexin
19H00 en France Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
J’ai quitté l’hôpital de Caen jeudi après midi après 6 semaines allongé dont les 4 dernières relié au mur par une aspiration. Elles ont finalement passées très vite ces 6 semaines, heureusement j’avais du travail à faire avec ce livre à terminer. Tout le personnel a été vraiment top et je remercie tout le monde pour leurs compétences, leur gentillesse et leur dévouement, c’est très important pour le moral.
Par contre, je n’imaginais pas l’état dans lequel je me retrouve aujourd’hui et la difficulté que j’ai à remonter la pente. C’est très dur ! J’ai perdu 9 kilos. Malheureusement ce n’est pas de la graisse mais un peu d’eau et surtout beaucoup de muscle que j’ai perdu. Je me retrouve dans le même état que juste avant ma dialyse, j’ai l’impression d’avoir 90 ans, j’ai des mollets de canarie, touts mes muscles sont réduits à la portion congrue.
Je peine énormément à marcher, je suis en permanence très fatigué, même épuisé et ne suis bien que dans la position allongé. J’ai tous mes muscles douloureux, en particulier ceux des jambes et ceux du dos. Je peux les compter. Marcher 100 mètres est une épreuve, monter un étage pour me rendre à ma chambre à coucher un Everest. Même le simple fait de rester assis devient vite difficile car les muscles du dos n’assurent plus.
Je pense que j’en ai pour quelques jours, voir peut être 15 jours pour retrouver mon autonomie.
Vendredi j’ai été au bureau, mon fauteuil est confortable, j’ai pu travailler un peu en me levant de temps en temps pour faire quelques pas, le soir j’étais mort de fatigue et surtout j’avais un problème avec la poche connectée à la sonde vésicale. Il y a un système au bout du tuyau, à l’entrée dans la poche pour éviter que de l’urine puisse remonter de la poche dans la vessie. Ce système n’est pas totalement au point et parfois bouche carrément le tuyau, ceci fait que la poche étant presque vide, le tuyau se rempli d’urine et la pression monte un peu dans la vessie, rendant celle-ci douloureuse. Lorsque j’ai réussi à obtenir les bonnes poches, vendredi soir, j’ai changé immédiatement la poche et petit à petit la vessie s’est vidée dans la nouvelle poche, quel soulagement !
Hier matin j’ai été faire les courses au supermarché mais j’ai dû m’assoir sur un banc pour me reposer tellement j’étais épuisé. L’après midi j’ai dormi deux heures. Aujourd’hui j’ai réussi à faire l’aller et retour à la boulangerie qui se trouve à 300 mètres. J’ai mis une bonne heure en marchant lentement et en me reposant un peu tous les cents mètres. Après une bonne sieste cet après midi, ce soir j’ai quand même l’impression que ma situation s’améliore un tout petit peu.
Au niveau de mon appareillage, je commence à m’habituer. J’ai donc une poche collée sur le flanc droit dans laquelle coule le drain. Elle fait 500 ml ce qui me donne pas mal d’autonomie. Puis j’ai la poche qui se trouve au bout de la sonde vésicale sanglée sur le mollet droit. Elle fait également 500 ml. Je les vide régulièrement dans deux bocaux spécifiques et tous les matins je relève les valeurs de chacun des bocaux.
J’ai découvert que les reins n’ont pas une production linéaire, chez moi ils fonctionnent essentiellement la nuit. Du coup, je vide les poches 3 ou 4 fois par nuit. Par contre, ce qui m’étonne c’est que la production du drain est relativement linéaire. J’ai ouvert un cahier pour noter mes différents paramètres car je ne retourne à Caen que dans 15 jours. Je note tous les jours à 8 heures, ma glycémie (j’ai un appareil qui mesure celle-ci), ma température corporelle, ma tension et mon pouls, la production de la sonde vésicale, du drain, ainsi que le total de la diurèse et le pourcentage que représente la production du drain. Celui-ci est actuellement entre 30 et 35% du total de la diurèse. Je note également mon poids ainsi que deux autres mesures de la glycémie.
Le Professeur Bensadoun m’a dit que la seule solution pour sauver le rein c’est qu’un kyste se forme autour de la nécrose pour étancher cette fuite. Il m’a prévenu que cela allait être très long, peut être 3 ou 4 mois ! Je me sens capable d’assumer cette nouvelle épreuve, par contre j’ai une limite dans le temps. Si je veux pouvoir rentrer à Marseille en 2012, il faut absolument que je transite de La Réunion à Durban au mois d’octobre, ce qui veut dire partir du Sri Lanka le 10 septembre au plus tard.
Si je n’arrive pas à tenir cette date, je perds une année pleine. Ce serait extrêmement fâcheux.
Ce matin j’ai reçu un mail de Vijaya, c’est le Sri Lankais qui surveille Harmattan, tout va bien, il m’a même envoyé une photo.
A bientôt.
Jean Louis
19H00 en France Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
J’ai quitté l’hôpital de Caen jeudi après midi après 6 semaines allongé dont les 4 dernières relié au mur par une aspiration. Elles ont finalement passées très vite ces 6 semaines, heureusement j’avais du travail à faire avec ce livre à terminer. Tout le personnel a été vraiment top et je remercie tout le monde pour leurs compétences, leur gentillesse et leur dévouement, c’est très important pour le moral.
Par contre, je n’imaginais pas l’état dans lequel je me retrouve aujourd’hui et la difficulté que j’ai à remonter la pente. C’est très dur ! J’ai perdu 9 kilos. Malheureusement ce n’est pas de la graisse mais un peu d’eau et surtout beaucoup de muscle que j’ai perdu. Je me retrouve dans le même état que juste avant ma dialyse, j’ai l’impression d’avoir 90 ans, j’ai des mollets de canarie, touts mes muscles sont réduits à la portion congrue.
Je peine énormément à marcher, je suis en permanence très fatigué, même épuisé et ne suis bien que dans la position allongé. J’ai tous mes muscles douloureux, en particulier ceux des jambes et ceux du dos. Je peux les compter. Marcher 100 mètres est une épreuve, monter un étage pour me rendre à ma chambre à coucher un Everest. Même le simple fait de rester assis devient vite difficile car les muscles du dos n’assurent plus.
Je pense que j’en ai pour quelques jours, voir peut être 15 jours pour retrouver mon autonomie.
Vendredi j’ai été au bureau, mon fauteuil est confortable, j’ai pu travailler un peu en me levant de temps en temps pour faire quelques pas, le soir j’étais mort de fatigue et surtout j’avais un problème avec la poche connectée à la sonde vésicale. Il y a un système au bout du tuyau, à l’entrée dans la poche pour éviter que de l’urine puisse remonter de la poche dans la vessie. Ce système n’est pas totalement au point et parfois bouche carrément le tuyau, ceci fait que la poche étant presque vide, le tuyau se rempli d’urine et la pression monte un peu dans la vessie, rendant celle-ci douloureuse. Lorsque j’ai réussi à obtenir les bonnes poches, vendredi soir, j’ai changé immédiatement la poche et petit à petit la vessie s’est vidée dans la nouvelle poche, quel soulagement !
Hier matin j’ai été faire les courses au supermarché mais j’ai dû m’assoir sur un banc pour me reposer tellement j’étais épuisé. L’après midi j’ai dormi deux heures. Aujourd’hui j’ai réussi à faire l’aller et retour à la boulangerie qui se trouve à 300 mètres. J’ai mis une bonne heure en marchant lentement et en me reposant un peu tous les cents mètres. Après une bonne sieste cet après midi, ce soir j’ai quand même l’impression que ma situation s’améliore un tout petit peu.
Au niveau de mon appareillage, je commence à m’habituer. J’ai donc une poche collée sur le flanc droit dans laquelle coule le drain. Elle fait 500 ml ce qui me donne pas mal d’autonomie. Puis j’ai la poche qui se trouve au bout de la sonde vésicale sanglée sur le mollet droit. Elle fait également 500 ml. Je les vide régulièrement dans deux bocaux spécifiques et tous les matins je relève les valeurs de chacun des bocaux.
J’ai découvert que les reins n’ont pas une production linéaire, chez moi ils fonctionnent essentiellement la nuit. Du coup, je vide les poches 3 ou 4 fois par nuit. Par contre, ce qui m’étonne c’est que la production du drain est relativement linéaire. J’ai ouvert un cahier pour noter mes différents paramètres car je ne retourne à Caen que dans 15 jours. Je note tous les jours à 8 heures, ma glycémie (j’ai un appareil qui mesure celle-ci), ma température corporelle, ma tension et mon pouls, la production de la sonde vésicale, du drain, ainsi que le total de la diurèse et le pourcentage que représente la production du drain. Celui-ci est actuellement entre 30 et 35% du total de la diurèse. Je note également mon poids ainsi que deux autres mesures de la glycémie.
Le Professeur Bensadoun m’a dit que la seule solution pour sauver le rein c’est qu’un kyste se forme autour de la nécrose pour étancher cette fuite. Il m’a prévenu que cela allait être très long, peut être 3 ou 4 mois ! Je me sens capable d’assumer cette nouvelle épreuve, par contre j’ai une limite dans le temps. Si je veux pouvoir rentrer à Marseille en 2012, il faut absolument que je transite de La Réunion à Durban au mois d’octobre, ce qui veut dire partir du Sri Lanka le 10 septembre au plus tard.
Si je n’arrive pas à tenir cette date, je perds une année pleine. Ce serait extrêmement fâcheux.
Ce matin j’ai reçu un mail de Vijaya, c’est le Sri Lankais qui surveille Harmattan, tout va bien, il m’a même envoyé une photo.
A bientôt.
Jean Louis
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"un petit coucou car je suis fatiguée de dialyse vous allez remonterlapente unpeu à lafois laissez vous dorlotez par ceux qui vousentourent union et affection roselyned" Envoyé par roselynedemeestered le 16-05-2011 à 18:37
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"Salut Amiral. Quand on pense qu’un kangourou arrive à faire des bonds de plusieurs mètres avec une seule poche, vous devriez en faire au moins le double !! Bon ,allez, encore un peu de courage et c’est dans la po......... Oui, je sais, c’est nul ! On vous embrasse. G et sa Galie" Envoyé par gd le 17-05-2011 à 15:57
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"courage courage que dire d’autre biz tangaroa" Envoyé par tangaroa le 17-05-2011 à 23:09
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"Mon grand et cher ami, Merci de me tenir informé par ce mail régulier qui suscite toujours ma surprise, mon émotion et mon admiration. Ainsi donc, rien ne t’arrête jamais sur le chemin des défis et des exploits. Je suis bien content que tu aies pu rentrer chez toi après un si long séjour à Caen. En attendant la suite de "L’Homme de Rio", comme ils disent à Cannes.. Tous mes encouragements. Dominique " Envoyé par Dominique Manchon le 18-05-2011 à 08:48
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"de tout coeur avec vous, Je suis moi meme le père d’un dialysé peritoneale depuis janvier 2011 suite à un rejet chronique d’un greffon agé de 10 ans...Courage et bon vent.. " Envoyé par jossemit Gilles le 22-05-2011 à 07:29
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"cher jean louis je suis sure que vous allez de mieux en mieux votre grande volonté va vous sauverje vous comprends car moi aussi j’aimerai courir mais avec fichu genou je vais lentement avec une canne je pars à TOURS chez mon fils le vendredi mai je rentre le dimanche je fais ma dialyse tot le matin c’est EDOUARDqui me conduit avec ma voiture je vais faire connaissance du papa de mon arriére petit filsqui va naitre au mois de juilletcourage et confiance et amitiées roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 22-05-2011 à 15:08
Sat, 21 Mai 2011 17:00:00 GMT - Une récupération en dents de scie Cormeilles en Vexin
Sat, 21 Mai 2011 17:00:00 GMT - Une récupération en dents de scie Cormeilles en Vexin
19H00 en France Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Je récupère doucement, il va falloir être patient. Si je compare ma forme actuelle avec celle d’une semaine en arrière, je me rends tout de même compte que je vais mieux. Déjà je n’ai plus mal à tous mes muscles.
C’est un peu en dents de scie, par moment je me sens bien, en petite forme mais bien et à d’autres moments, je suis épuisé. Des fois je suis bien le matin, d’autre fois c’est le soir, il n’y a pas de règles.
J’espère d’ici à quelques semaines avoir retrouvé une forme normale. Par contre, au niveau de la réparation de la nécrose, cela n’évolue pas. J’ai encore tous les jours 35% de ma diurèse qui sort par le drain. Je suis prévenu que cela va mettre plusieurs mois mais cela me ferait du bien de voir ne serait ce qu’une toute petite évolution.
Je suis maintenant tout à fait habitué à mon appareillage et je peux vivre ainsi équipé tout le temps qu’il va falloir. J’aimerais cependant être certain qu’il y aura une issue positive.
J’ai rendez vous à Caen jeudi pour faire le point. Au niveau de mon nouveau rein, il fonctionne malgré tout, ma créatinine se maintient, ce matin j’étais à 241.
Le fait de n’avoir plus à faire de dialyse n’a pas bouleversé ma vie. J’ai juste de temps en temps le sentiment d’avoir oublié de faire quelque chose, le soir en allant me coucher par exemple.
Par contre je commence à tourner en rond, cela fait deux mois que je suis sur la touche et je sens bien que je ne vais pas pouvoir retourner à mon bateau tant que je serais ainsi équipé. Il va falloir que je trouve un projet, quelque chose d’excitant à entreprendre qui me permette de me lever tous les matins excité par l’objectif à atteindre.
Mardi soir je suis tombé par hasard sur un film qui m’a énormément marqué, il s’agit de « Fleur du désert ». Ce film retrace le parcourt exceptionnel de Waris Dirie, cette petite nomade du désert Somalien, excisée à trois ans, à 13 ans son père veut la marier de force à un homme de plus de 60 ans contre cinq chameaux. Elle s’enfuit dans la nuit, traverse à pieds le désert au péril de sa vie et rejoint sa grand-mère et sa tante à Mogadiscio où elle vit pendant un an.
Son oncle étant envoyé comme ambassadeur de Somalie à Londres, il l’emmène avec lui. Elle va alors vivre enfermée dans l’ambassade pendant 4 ans comme femme de ménage. Le mandat de son oncle ayant expiré, il repart en Somalie et Waris décide de rester à Londres. Alors qu’elle travail dans un Mac Donald et vit dans un foyer elle est repérée par un photographe de mode et va devenir un brillant Top Model International.
Au milieu des années 90, alors qu’elle est interviewée par le magazine Marie Claire sur son parcourt, elle ose pour la première fois raconter le témoignage bouleversant de son excision. Elle va devenir ambassadrice de l’ONU et lutter contre les mutilations génitales féminines.
Encore aujourd’hui, chaque jours dans le monde 6000 fillettes subissent ce traumatisme suprême avec comme seule motivation la poursuite d’une tradition trois fois millénaire. Comment lutter contre cette barbarie ? C’est trop énervant de ne pouvoir rien faire.
A bientôt.
Jean Louis
19H00 en France Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Je récupère doucement, il va falloir être patient. Si je compare ma forme actuelle avec celle d’une semaine en arrière, je me rends tout de même compte que je vais mieux. Déjà je n’ai plus mal à tous mes muscles.
C’est un peu en dents de scie, par moment je me sens bien, en petite forme mais bien et à d’autres moments, je suis épuisé. Des fois je suis bien le matin, d’autre fois c’est le soir, il n’y a pas de règles.
J’espère d’ici à quelques semaines avoir retrouvé une forme normale. Par contre, au niveau de la réparation de la nécrose, cela n’évolue pas. J’ai encore tous les jours 35% de ma diurèse qui sort par le drain. Je suis prévenu que cela va mettre plusieurs mois mais cela me ferait du bien de voir ne serait ce qu’une toute petite évolution.
Je suis maintenant tout à fait habitué à mon appareillage et je peux vivre ainsi équipé tout le temps qu’il va falloir. J’aimerais cependant être certain qu’il y aura une issue positive.
J’ai rendez vous à Caen jeudi pour faire le point. Au niveau de mon nouveau rein, il fonctionne malgré tout, ma créatinine se maintient, ce matin j’étais à 241.
Le fait de n’avoir plus à faire de dialyse n’a pas bouleversé ma vie. J’ai juste de temps en temps le sentiment d’avoir oublié de faire quelque chose, le soir en allant me coucher par exemple.
Par contre je commence à tourner en rond, cela fait deux mois que je suis sur la touche et je sens bien que je ne vais pas pouvoir retourner à mon bateau tant que je serais ainsi équipé. Il va falloir que je trouve un projet, quelque chose d’excitant à entreprendre qui me permette de me lever tous les matins excité par l’objectif à atteindre.
Mardi soir je suis tombé par hasard sur un film qui m’a énormément marqué, il s’agit de « Fleur du désert ». Ce film retrace le parcourt exceptionnel de Waris Dirie, cette petite nomade du désert Somalien, excisée à trois ans, à 13 ans son père veut la marier de force à un homme de plus de 60 ans contre cinq chameaux. Elle s’enfuit dans la nuit, traverse à pieds le désert au péril de sa vie et rejoint sa grand-mère et sa tante à Mogadiscio où elle vit pendant un an.
Son oncle étant envoyé comme ambassadeur de Somalie à Londres, il l’emmène avec lui. Elle va alors vivre enfermée dans l’ambassade pendant 4 ans comme femme de ménage. Le mandat de son oncle ayant expiré, il repart en Somalie et Waris décide de rester à Londres. Alors qu’elle travail dans un Mac Donald et vit dans un foyer elle est repérée par un photographe de mode et va devenir un brillant Top Model International.
Au milieu des années 90, alors qu’elle est interviewée par le magazine Marie Claire sur son parcourt, elle ose pour la première fois raconter le témoignage bouleversant de son excision. Elle va devenir ambassadrice de l’ONU et lutter contre les mutilations génitales féminines.
Encore aujourd’hui, chaque jours dans le monde 6000 fillettes subissent ce traumatisme suprême avec comme seule motivation la poursuite d’une tradition trois fois millénaire. Comment lutter contre cette barbarie ? C’est trop énervant de ne pouvoir rien faire.
A bientôt.
Jean Louis
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"bon courage pour jeudi gardons de l’espoir je n’aurai le weekend prochain je suis à tours union confiance amitiées roselyned" Envoyé par roselynedeestere le 23-05-2011 à 17:52
Sun, 29 Mai 2011 17:00:00 GMT - Une lueur d’espoir Cormeilles en Vexin
Sun, 29 Mai 2011 17:00:00 GMT - Une lueur d’espoir Cormeilles en Vexin
19H00 en France Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Ce soir cela va mieux, j’ai l’impression d’avoir monté une marche ce midi. Pourtant cette semaine a été très difficile. C’est toujours comme cela, ce n’est pas progressif, l’amélioration se fait par paliers.
Autour de mon problème principal se greffent d’autres problèmes collatéraux. Par exemple j’ai en permanence les oreilles qui sifflent, j’ai les mains qui par moment tremblent comme si j’avais 90 ans, rendant mon écriture très étrange. Je perds très souvent ma voix, ce soir entre autre, je suis incapable de parler. Cela ne m’effraie plus car j’ai déjà vécu cela avant la dialyse, après mon cancer de la prostate, quand tout allait mal. Je sais que ces problèmes collatéraux disparaîtront lorsque ma forme sera revenue.
Dimanche dernier, c’est au niveau du rectum et de l’anus que tout s’est déréglé. Une fissure anale au droit du passage de ma sonde urinaire et des hémorroïdes m’ont valu une semaine très difficile et surtout très douloureuse. La position assis ne m’était plus permise. Lorsque je me suis présenté à l’hôpital jeudi matin, il a été décidé de me garder quelques jours pour faire un point complet.
Mon problème principal est ce problème d’anus, par moment c’est à hurler de douleur et à d’autre moment, si je suis couché par exemple dans certaines positions, je ne sens plus rien. La nuit de jeudi à vendredi c’est horrible, je souffre énormément et ne dors pas, à deux heures je sonne l’infirmière, elle me donne deux dolipranes qui calment ma douleur. Je dors deux heures et à quatre heures je danse à nouveau dans le lit.
Vendredi je découvre un métier que je n’imaginais même pas, les proctologues. Ce sont des docteurs qui ne s’occupent que des anus et des rectums. Etonnant ! Comment peut-on choisir cette spécialité ? Je suis examiné par un proctologue, cela me rassure, c’est un spécialiste. Il n’y a rien de grave, c’est douloureux mais il faut patienter, cela va passer. Il faut simplement des antalgiques puissants et il me prescrit une pommade anesthésiante.
Au niveau de la nécrose de mon rein, j’entrevoie une petite lueur d’espoir, la proportion d’urine sortant par celui-ci semble diminuer, elle était il y a trois semaines de 35%, maintenant elle semble se situer autour de 30%. Elle était même de 26% avant-hier et de 27% hier. J’ai l’impression que la réparation est en train de s’effectuer. C’est vraiment très bon pour le moral. On a découvert une légère infection des urines et du drain mais comme je n’ai pas de symptômes (douleurs et fièvre) il été décidé de laisser cela en l’état pour le moment.
J’ai donc pu quitter l’hôpital samedi après midi. Juste avant j’ai appliqué la pommade anesthésiante que je venais de recevoir. Mauvaise pioche, j’ai hurlé la mort pendant tout le retour tellement cela me faisait mal. Je pense avoir fait une allergie à cette pommade. En arrivant à la maison je me suis précipité à la salle de bain pour laver tout cela à grande eau et instantanément la douleur a disparu.
Heureusement, l’antalgique à base de morphine m’a permis de passer une nuit correcte. Puis ce matin j’ai pris mes anti rejets à 8 heures et redormi jusqu’à midi. Je me suis alors levé en pleine forme et je peux à nouveau m’assoir, je crois que ce problème est en train de se résoudre. Au niveau de ma forme, cela va beaucoup mieux, je peux marcher plusieurs centaines de mètres sans trop fatiguer.
Ce soir le moral est au beau fixe, j’entrevoie le bout du tunnel, j’ai l’impression que je peux espérer une sortie positive dans quelques semaines de cette période de vie difficile.
A bientôt
Jean Louis
19H00 en France Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Ce soir cela va mieux, j’ai l’impression d’avoir monté une marche ce midi. Pourtant cette semaine a été très difficile. C’est toujours comme cela, ce n’est pas progressif, l’amélioration se fait par paliers.
Autour de mon problème principal se greffent d’autres problèmes collatéraux. Par exemple j’ai en permanence les oreilles qui sifflent, j’ai les mains qui par moment tremblent comme si j’avais 90 ans, rendant mon écriture très étrange. Je perds très souvent ma voix, ce soir entre autre, je suis incapable de parler. Cela ne m’effraie plus car j’ai déjà vécu cela avant la dialyse, après mon cancer de la prostate, quand tout allait mal. Je sais que ces problèmes collatéraux disparaîtront lorsque ma forme sera revenue.
Dimanche dernier, c’est au niveau du rectum et de l’anus que tout s’est déréglé. Une fissure anale au droit du passage de ma sonde urinaire et des hémorroïdes m’ont valu une semaine très difficile et surtout très douloureuse. La position assis ne m’était plus permise. Lorsque je me suis présenté à l’hôpital jeudi matin, il a été décidé de me garder quelques jours pour faire un point complet.
Mon problème principal est ce problème d’anus, par moment c’est à hurler de douleur et à d’autre moment, si je suis couché par exemple dans certaines positions, je ne sens plus rien. La nuit de jeudi à vendredi c’est horrible, je souffre énormément et ne dors pas, à deux heures je sonne l’infirmière, elle me donne deux dolipranes qui calment ma douleur. Je dors deux heures et à quatre heures je danse à nouveau dans le lit.
Vendredi je découvre un métier que je n’imaginais même pas, les proctologues. Ce sont des docteurs qui ne s’occupent que des anus et des rectums. Etonnant ! Comment peut-on choisir cette spécialité ? Je suis examiné par un proctologue, cela me rassure, c’est un spécialiste. Il n’y a rien de grave, c’est douloureux mais il faut patienter, cela va passer. Il faut simplement des antalgiques puissants et il me prescrit une pommade anesthésiante.
Au niveau de la nécrose de mon rein, j’entrevoie une petite lueur d’espoir, la proportion d’urine sortant par celui-ci semble diminuer, elle était il y a trois semaines de 35%, maintenant elle semble se situer autour de 30%. Elle était même de 26% avant-hier et de 27% hier. J’ai l’impression que la réparation est en train de s’effectuer. C’est vraiment très bon pour le moral. On a découvert une légère infection des urines et du drain mais comme je n’ai pas de symptômes (douleurs et fièvre) il été décidé de laisser cela en l’état pour le moment.
J’ai donc pu quitter l’hôpital samedi après midi. Juste avant j’ai appliqué la pommade anesthésiante que je venais de recevoir. Mauvaise pioche, j’ai hurlé la mort pendant tout le retour tellement cela me faisait mal. Je pense avoir fait une allergie à cette pommade. En arrivant à la maison je me suis précipité à la salle de bain pour laver tout cela à grande eau et instantanément la douleur a disparu.
Heureusement, l’antalgique à base de morphine m’a permis de passer une nuit correcte. Puis ce matin j’ai pris mes anti rejets à 8 heures et redormi jusqu’à midi. Je me suis alors levé en pleine forme et je peux à nouveau m’assoir, je crois que ce problème est en train de se résoudre. Au niveau de ma forme, cela va beaucoup mieux, je peux marcher plusieurs centaines de mètres sans trop fatiguer.
Ce soir le moral est au beau fixe, j’entrevoie le bout du tunnel, j’ai l’impression que je peux espérer une sortie positive dans quelques semaines de cette période de vie difficile.
A bientôt
Jean Louis
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"Bonjour Jean Louis,
Tenez le cap ! Le grain est plus long que prévu mais ne lâchez pas la barre. Courage. La famille MULLIER" Envoyé par nicolas MULLIER le 30-05-2011 à 09:47
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"que de souffrances cher jean louis je suis en union avec vous dans tous les coups durs vous avez trouvé une porte de sortie trésbon séjour chez mes enbfants à TOURSje pars à LOURDES samedi matin avec le train bleu je suis soignée comme une reine je prierai pour vous je rnntre jeudi soirje fais deux dialyses à lourdes bon courage union de pensées j’ espére avoir de bonnes nouvelles à mon retour affection roselyne d" Envoyé par roselynedemeestere le 31-05-2011 à 15:34
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"Cher Jean-Louis, Etant en circuits depuis debut avril, je n’ai pas suivi de tes nouvelles, je viens de prendre nouvelles que tu es a l’hopital. Je t’admire beaucoup, tu es vraiement un homme tres courrageux. Bravo, Jean-Louis. Justement, je vais faire une croisiere dans quelques jours pour accompagner les touristes chinois pour aller a l’Ile de Taiwan. Cela me fait penser a toi, qui es expert des bateaux. Cette mauvaise nouvelle me fait triste. Je te souhaite bon courage, Jean-Louis.
Je t’embrasse bien fort. A tres bientot,
Li" Envoyé par Li le 01-06-2011 à 16:51
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"Cher Jean-Louis, J’ai bien recu ta reponse. J’espere que tu vas mieux. J’attendrai de tes nouvelles quand tu feras la cote chinoise. J’aimerai aller te voir si cela serait possible. Peux tu me donner l’adresse mail de Francine ou celle d’Alain? Je voudrais avoir de leurs nouvelles de temps en temps. J’espere qu’ils vont bien. Je te souhaite avoir un prompt retablissement. Gros bisous. Li" Envoyé par Li le 04-06-2011 à 16:18
Sun, 05 Jun 2011 17:00:00 GMT - Vers une amélioration Cormeilles en Vexin
Sun, 05 Jun 2011 17:00:00 GMT - Vers une amélioration Cormeilles en Vexin
19H00 en France Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
C’est une nette amélioration depuis quelques jours. Encore une fois, cela arrive tout d’un coup. Lundi dernier j’étais si mal que je ne pouvais pas m’assoir, j’ai passé la journée au lit et puis mardi matin la douleur disparaît, d’heure en heure je me sens mieux et maintenant j’arrive à avoir une vie presque normale. Je suis encore mou, certainement un peu d’anémie mais je vais beaucoup mieux. Je peux à nouveau faire de la voiture, ce n’est plus un calvaire et cela m’apporte beaucoup de liberté.
Au niveau de mon drain cela s’améliore également, maintenant la fuite se situe entre 25 et 30%, et même ce matin un record à 23%. Elle était à 35% il y a un mois. Cela me laisse espérer une solution à terme et le retour à mon bateau dans quelques mois. Mon drain est fixé à la peau par une suture. Hier matin je m’aperçois que la suture a lâché et que le drain est en train de sortir, j’ai dû faire un saut aux urgences de Pontoise pour qu’ils me le refixent. Une petite anesthésie locale, un peu de couture et c’est repartie.
Ma créatinine s’est stabilisée autour de 240. Etant donné que je n’ai que deux tiers de rein, un tiers étant nécrosé, cela n’est pas mal. Je peux vivre ainsi. Il faut savoir que la greffe de rein se passe bien dans 85% des cas, il y a 15% des greffes avec complication. Je n’ai pas eu de chance sur ce coup là, d’autant que question complication j’ai tiré le jackpot.
Néanmoins je n’échangerais ma vie avec celle de personne, j’ai par ailleurs des moments tellement énormes que la moyenne entre les bons moments et les moments difficiles est encore largement positive. Dans le cadre de l’édition de mon livre, je suis entrain de relire la totalité du blog de mon aventure et du coup cela me la fait revivre une nouvelle foi, que c’est bon, que de souvenirs émouvants, quelle vie fabuleuse !
Aujourd’hui nous avons fait un repas de famille avec tous mes enfants et mes petits enfants. Un moment de bonheur. Je me suis fait plaisir, j’ai préparé tout le repas. Nous ne nous étions pas réunis depuis les fêtes de Noël.
Depuis hier après midi nous avons quelques orages, cela fait du bien, il n’avait pas plu depuis de nombreux mois. J’étais au super marché lorsque cela à commencé, tout d’un coup nous avons entendu la pluie frapper les verrières du toit, tout le monde se regardait avec de grands sourires, c’était vraiment un grand évènement.
Dans mon jardin j’ai un grand cerisier, il était plein de cerises, j’attendais avec impatiente qu’elles soient mures pour les cueillir. Encore peut être une dizaine de jours. Puis le jeudi de la semaine dernière je suis parti à l’hôpital trois jours, lorsque je suis revenu le samedi il n’y avait plus aucune cerise dans l’arbre, juste un grand tas de noyaux par terre. J’étais très fâché. Les merles sont capables de nettoyer ainsi un cerisier en une seule journée alors que les fruits ne sont même pas totalement murs.
Comme je vois que la forme est en train de revenir je commence à envisager des vacances d’été. Je partirais bien à la montagne courant juillet. Je retournerais bien à Chamonix ou bien dans les Pyrénées. Est-ce que j’aurais alors suffisamment la forme pour faire des randonnées ? Est-ce que ma sonde, mon drain et mes poches ne vont pas m’empêcher de marcher dans la montagne. Il faut que d’ici là je m’entraine à faire des marches de plus en plus longues.
Aussitôt dit, aussitôt fait, je viens de vous abandonner pendant plus d’une heure pour aller marcher d’un pas soutenu pendant 40 minutes dans le parc du château. Ces quelques kilomètres m’ont fait un bien fou et je pense que je vais bien dormir ce soir.
J’ai hâte de revenir en Méditerranée, la baie de Marseille, les Calanques, la Camargue et surtout la Grèce et la Turquie me manquent. C’est vraiment dommage que l’on ne peut plus passer par la mer rouge. On va au bout du monde pour finalement confirmer ce que l’on savait déjà, la Méditerranée est un bassin de navigation vraiment exceptionnel.
A bientôt.
Jean Louis
19H00 en France Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
C’est une nette amélioration depuis quelques jours. Encore une fois, cela arrive tout d’un coup. Lundi dernier j’étais si mal que je ne pouvais pas m’assoir, j’ai passé la journée au lit et puis mardi matin la douleur disparaît, d’heure en heure je me sens mieux et maintenant j’arrive à avoir une vie presque normale. Je suis encore mou, certainement un peu d’anémie mais je vais beaucoup mieux. Je peux à nouveau faire de la voiture, ce n’est plus un calvaire et cela m’apporte beaucoup de liberté.
Au niveau de mon drain cela s’améliore également, maintenant la fuite se situe entre 25 et 30%, et même ce matin un record à 23%. Elle était à 35% il y a un mois. Cela me laisse espérer une solution à terme et le retour à mon bateau dans quelques mois. Mon drain est fixé à la peau par une suture. Hier matin je m’aperçois que la suture a lâché et que le drain est en train de sortir, j’ai dû faire un saut aux urgences de Pontoise pour qu’ils me le refixent. Une petite anesthésie locale, un peu de couture et c’est repartie.
Ma créatinine s’est stabilisée autour de 240. Etant donné que je n’ai que deux tiers de rein, un tiers étant nécrosé, cela n’est pas mal. Je peux vivre ainsi. Il faut savoir que la greffe de rein se passe bien dans 85% des cas, il y a 15% des greffes avec complication. Je n’ai pas eu de chance sur ce coup là, d’autant que question complication j’ai tiré le jackpot.
Néanmoins je n’échangerais ma vie avec celle de personne, j’ai par ailleurs des moments tellement énormes que la moyenne entre les bons moments et les moments difficiles est encore largement positive. Dans le cadre de l’édition de mon livre, je suis entrain de relire la totalité du blog de mon aventure et du coup cela me la fait revivre une nouvelle foi, que c’est bon, que de souvenirs émouvants, quelle vie fabuleuse !
Aujourd’hui nous avons fait un repas de famille avec tous mes enfants et mes petits enfants. Un moment de bonheur. Je me suis fait plaisir, j’ai préparé tout le repas. Nous ne nous étions pas réunis depuis les fêtes de Noël.
Depuis hier après midi nous avons quelques orages, cela fait du bien, il n’avait pas plu depuis de nombreux mois. J’étais au super marché lorsque cela à commencé, tout d’un coup nous avons entendu la pluie frapper les verrières du toit, tout le monde se regardait avec de grands sourires, c’était vraiment un grand évènement.
Dans mon jardin j’ai un grand cerisier, il était plein de cerises, j’attendais avec impatiente qu’elles soient mures pour les cueillir. Encore peut être une dizaine de jours. Puis le jeudi de la semaine dernière je suis parti à l’hôpital trois jours, lorsque je suis revenu le samedi il n’y avait plus aucune cerise dans l’arbre, juste un grand tas de noyaux par terre. J’étais très fâché. Les merles sont capables de nettoyer ainsi un cerisier en une seule journée alors que les fruits ne sont même pas totalement murs.
Comme je vois que la forme est en train de revenir je commence à envisager des vacances d’été. Je partirais bien à la montagne courant juillet. Je retournerais bien à Chamonix ou bien dans les Pyrénées. Est-ce que j’aurais alors suffisamment la forme pour faire des randonnées ? Est-ce que ma sonde, mon drain et mes poches ne vont pas m’empêcher de marcher dans la montagne. Il faut que d’ici là je m’entraine à faire des marches de plus en plus longues.
Aussitôt dit, aussitôt fait, je viens de vous abandonner pendant plus d’une heure pour aller marcher d’un pas soutenu pendant 40 minutes dans le parc du château. Ces quelques kilomètres m’ont fait un bien fou et je pense que je vais bien dormir ce soir.
J’ai hâte de revenir en Méditerranée, la baie de Marseille, les Calanques, la Camargue et surtout la Grèce et la Turquie me manquent. C’est vraiment dommage que l’on ne peut plus passer par la mer rouge. On va au bout du monde pour finalement confirmer ce que l’on savait déjà, la Méditerranée est un bassin de navigation vraiment exceptionnel.
A bientôt.
Jean Louis
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"Et oui, après la pluie, le beau temps !!!!! Bisous Marie" Envoyé par Marie le 05-06-2011 à 22:23
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"je me réjouis en lisant vos denières nouvelles, quelle épreuve ont été ces deux derniers mois! bon courage pour la suite, au milieu des creux et des vagues...je vous embrasse Maïté" Envoyé par lasserre le 06-06-2011 à 14:38
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"j e reviens ce soir de lourdes ou j’ai prié pour vous ouf vous allez mieux je suis fatiguée du voyage je vais me coucher tot je vous ferez un petit coucou samedi bien affectueusement roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 09-06-2011 à 20:50
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"juste un petit message concernant le cerisier : les merles sont venus ensuite en bas de la rue et ont dévasté mon cerisier !!!! puis ce fut l’écureuil sur le noisetier !!! je les attends pour l’année prochaine cela ne va pas se passer ainsi bisous" Envoyé par MARIE Maryse le 13-09-2011 à 11:01
Tue, 14 Jun 2011 08:00:00 GMT - Une issue positive est elle possible ? Cormeilles en Vexin
Tue, 14 Jun 2011 08:00:00 GMT - Une issue positive est elle possible ? Cormeilles en Vexin
10H00 en France Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Je serais totalement sorti de cette passe difficile lorsque le drain ne donnera plus rien, cela voudra dire que la fuite d’urine au niveau de l’uretère sera totalement colmatée.
Pour suivre l’évolution, je mesure quotidiennement la quantité d’urine sortant par la sonde vésicale et celle sortant par le drain placé dans mon ventre. J’effectue cette mesure tous les matins à 8 heures et j’attends toujours le chiffre avec une grande impatiente.
Il y a un mois, lorsque je suis sorti de l’hôpital je constatais que 35% du volume total sortait par le drain et petit à petit je voyais ce chiffre diminuer. J’ai même fait une courbe pour mieux voir la tendance. Hors depuis quelques temps, cette courbe a tendance à s’aplatir et le pourcentage à se stabiliser entre 23 et 24%. Et puis vendredi j’ai eu toute la journée envie d’uriner alors qu’avec la sonde cela ne devrait jamais arriver. En plus vendredi soir j’étais extrêmement fatigué. Résultat samedi matin j’étais à 32% ! Quel mauvais coup au moral. En plus je ne comprends pas, il n’y a rien eu de particulier. Peut être la sonde vésicale était elle un peu bouchée ?
Hier j’étais redescendu à 27% et ce matin 24%. Les jours qui viennent vont être déterminants, il faudrait que je pète un 21 ou même un 19. Cela serait la fête. D’un autre côté le professeur de Caen m’a dit il y a un mois qu’il faudrait 3 ou 4 mois, alors peut être que je suis un peu trop impatient.
Ce weekend je me suis rendu dans le Nord pour aller repérer des terrains. Je cherche des terrains pour construire de nouveau immeubles dans la région Lilloise. C’est beaucoup de travail et surtout il faut être persévérant. J’en ai profité pour aller visiter le musé de la mine à Lewarde près de Douai. C’est extrêmement intéressant. Deux heures de visite dans les galeries. Quelle chance nous avons, que la vie était difficile à cette époque et que de risques pris par ces pauvres mineurs. Le père de Francine, ses oncles, son grand père, tous les membres de sa famille étaient mineurs, ils sont tous morts de la silicose.
J’ai appris à cette occasion que le plus grand coup de grisou dans les années 1900 avait fait en quelques secondes 1099 morts ! Effrayant. A cette époque, les petits garçons commençaient à travailler à la mine dès l’âge de 10 ans et parfois jusqu’à 1500 mètres de profondeur.
Ce genre de visite nous rappel brutalement la chance que nous avons, les bouleversements qui ont eu lieu en quelques dizaines d’années et l’extrême qualité de vie qui est la notre aujourd’hui. Qu’il serait indécent de se plaindre et combien il est important de profiter à fond de ce qui nous est donné. Tous les matins en se levant nous devons prendre conscience que malgré nos petits problèmes nous sommes des supers privilégiés et mordre la vie à pleines dents.
Après deux heures de visite, j’étais totalement épuisé et je me suis rendu compte qu’il était pour moi utopique de penser aller faire un peu de randonnée au mois de juillet. Ma forme est encore beaucoup trop aléatoire. Je pense que tant que je serais appareillé avec ma sonde urinaire et mon drain je ne pourrais envisager une vie normale. Pour des vacances, il va falloir que je trouve une activité beaucoup plus statique.
A bientôt.
Jean Louis
10H00 en France Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Je serais totalement sorti de cette passe difficile lorsque le drain ne donnera plus rien, cela voudra dire que la fuite d’urine au niveau de l’uretère sera totalement colmatée.
Pour suivre l’évolution, je mesure quotidiennement la quantité d’urine sortant par la sonde vésicale et celle sortant par le drain placé dans mon ventre. J’effectue cette mesure tous les matins à 8 heures et j’attends toujours le chiffre avec une grande impatiente.
Il y a un mois, lorsque je suis sorti de l’hôpital je constatais que 35% du volume total sortait par le drain et petit à petit je voyais ce chiffre diminuer. J’ai même fait une courbe pour mieux voir la tendance. Hors depuis quelques temps, cette courbe a tendance à s’aplatir et le pourcentage à se stabiliser entre 23 et 24%. Et puis vendredi j’ai eu toute la journée envie d’uriner alors qu’avec la sonde cela ne devrait jamais arriver. En plus vendredi soir j’étais extrêmement fatigué. Résultat samedi matin j’étais à 32% ! Quel mauvais coup au moral. En plus je ne comprends pas, il n’y a rien eu de particulier. Peut être la sonde vésicale était elle un peu bouchée ?
Hier j’étais redescendu à 27% et ce matin 24%. Les jours qui viennent vont être déterminants, il faudrait que je pète un 21 ou même un 19. Cela serait la fête. D’un autre côté le professeur de Caen m’a dit il y a un mois qu’il faudrait 3 ou 4 mois, alors peut être que je suis un peu trop impatient.
Ce weekend je me suis rendu dans le Nord pour aller repérer des terrains. Je cherche des terrains pour construire de nouveau immeubles dans la région Lilloise. C’est beaucoup de travail et surtout il faut être persévérant. J’en ai profité pour aller visiter le musé de la mine à Lewarde près de Douai. C’est extrêmement intéressant. Deux heures de visite dans les galeries. Quelle chance nous avons, que la vie était difficile à cette époque et que de risques pris par ces pauvres mineurs. Le père de Francine, ses oncles, son grand père, tous les membres de sa famille étaient mineurs, ils sont tous morts de la silicose.
J’ai appris à cette occasion que le plus grand coup de grisou dans les années 1900 avait fait en quelques secondes 1099 morts ! Effrayant. A cette époque, les petits garçons commençaient à travailler à la mine dès l’âge de 10 ans et parfois jusqu’à 1500 mètres de profondeur.
Ce genre de visite nous rappel brutalement la chance que nous avons, les bouleversements qui ont eu lieu en quelques dizaines d’années et l’extrême qualité de vie qui est la notre aujourd’hui. Qu’il serait indécent de se plaindre et combien il est important de profiter à fond de ce qui nous est donné. Tous les matins en se levant nous devons prendre conscience que malgré nos petits problèmes nous sommes des supers privilégiés et mordre la vie à pleines dents.
Après deux heures de visite, j’étais totalement épuisé et je me suis rendu compte qu’il était pour moi utopique de penser aller faire un peu de randonnée au mois de juillet. Ma forme est encore beaucoup trop aléatoire. Je pense que tant que je serais appareillé avec ma sonde urinaire et mon drain je ne pourrais envisager une vie normale. Pour des vacances, il va falloir que je trouve une activité beaucoup plus statique.
A bientôt.
Jean Louis
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"cher jean louisun peuà la fois cela progresse si vous retournez à LILLE je serai heureuse de vous rencontrer mes priéres ont eté bénéfique je continue patience et soignez vous bien amitiées roselyned" Envoyé par demeestereroselyne le 14-06-2011 à 18:12
Sun, 19 Jun 2011 10:00:00 GMT - Une guérison miraculeuse Cormeilles en Vexin
Sun, 19 Jun 2011 10:00:00 GMT - Une guérison miraculeuse Cormeilles en Vexin
12H00 en France Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Incroyable, miraculeux, stupéfiant, ahurissant, je ne sais plus comment qualifier l’évolution qui vient de se produire. Depuis deux mois l’urinome n’avait pas beaucoup évolué et semblait se stabiliser autour de 25% puis brutalement samedi dernier il remonte à 32%. Quelle déception, je m’imaginais alors, que peut-être il ne guérirait jamais, ou bien qu’il faudrait encore passer de nombreux mois avec sonde et drain.
Puis dimanche 27%, lundi et mardi 24% avant que, mercredi matin, je sois surpris de sortir un 16%, un 11% jeudi et un 5% vendredi. Maintenant le drain est pratiquement tari, il ne sort plus qu’un peu de lymphe. L’urinome s’est totalement colmaté en quelques jours. Quel bonheur, quelle surprise, quel étonnement. Je n’en reviens pas. C’est quasiment miraculeux, est-ce l’action de Roselyne qui est allé prier pour moi à Lourdes la semaine dernière ? Est-ce la nature qui est merveilleusement faite ? Je ne sais pas mais c’est sidérant et cela m’ouvre en grand les portes du rêve avec la promesse de retrouver rapidement mon bateau et de poursuivre mon tour du monde.
Je suis néanmoins persuadé que, même si l’on a un problème de santé important, tant que l’on veut vivre, tant que l’on se bat, tant qu’on lutte pour continuer à mener une vie active, le corps se mettra au diapason et fera tout pour solutionner ses problèmes physiques de façon à maintenir la vie. Combien de fois voit-on des êtres disparaître rapidement tout simplement parce qu’ils n’ont plus envie de vivre.
J’ai rendez vous lundi après midi avec ma chirurgienne, j’ai hâte de la voir, elle va être ravie. Nous allons pouvoir définir l’évolution à court terme, à quelle date retirer la sonde, à quelle date retirer le drain. Pour la sonde je suis très impatient car il y a en permanence un peu d’infection, j’ai des envie d’uriner balaises. Il y a également la sonde JJ à retirer, c’est une sonde qui a été posée lors de la transplantation le 2 avril, elle relie le nouveau rein à la vessie, elle est à l’intérieur de l’uretère. Je pense qu’il va falloir attendre quelques semaines que l’uretère soit bien cicatrisée.
Lorsque j’ai rencontré mon néphrologue de transplantation le 9 juin, nous avons confirmé mon état d’anémie, mon taux d’hémoglobine était à 9g/dL alors que le minimum pour l’homme est de 13. C’est pour cela que je me sens faible. En plus de leur rôle de filtration, les reins sont chargés de réguler de nombreux paramètres. J’ai donc recommencé mes piqures d’EPO, cela va me permettre de retrouver une forme normale. C’est du dopage mais comme je n’ai pas l’intention de participer au Tour de France, ce n’est pas grave.
Tout autre chose, hier je suis allé voir le dernier « Pirate des Caraïbes » en version 3D. Je n’avais encore jamais vu de films en 3D, mis à part dans les parcs de jeux. J’ai été déçu. Déçu par le film lui-même qui n’est pas à la hauteur des films précédents mais également déçu par la 3D. On voit bien en 3D mais contrairement à la vision normale, les sujets qui sont devant ou derrière le sujet principal sont flous. Par ailleurs, le port des lunettes assombri l’image et pour ma part me fatigue énormément les yeux qui finissent par pleurer. J’ai eu un accident à l’œil droit, j’ai une cicatrice sur la cornée et je n’ai plus que deux dixièmes à cet œil. Je crois qu’il y a encore d’énormes progrès à faire dans ce domaine. Tant qu’il faudra porter des lunettes, la 3D ne sera pas aboutit.
Voilà pour aujourd’hui. A bientôt.
Jean Louis
12H00 en France Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Incroyable, miraculeux, stupéfiant, ahurissant, je ne sais plus comment qualifier l’évolution qui vient de se produire. Depuis deux mois l’urinome n’avait pas beaucoup évolué et semblait se stabiliser autour de 25% puis brutalement samedi dernier il remonte à 32%. Quelle déception, je m’imaginais alors, que peut-être il ne guérirait jamais, ou bien qu’il faudrait encore passer de nombreux mois avec sonde et drain.
Puis dimanche 27%, lundi et mardi 24% avant que, mercredi matin, je sois surpris de sortir un 16%, un 11% jeudi et un 5% vendredi. Maintenant le drain est pratiquement tari, il ne sort plus qu’un peu de lymphe. L’urinome s’est totalement colmaté en quelques jours. Quel bonheur, quelle surprise, quel étonnement. Je n’en reviens pas. C’est quasiment miraculeux, est-ce l’action de Roselyne qui est allé prier pour moi à Lourdes la semaine dernière ? Est-ce la nature qui est merveilleusement faite ? Je ne sais pas mais c’est sidérant et cela m’ouvre en grand les portes du rêve avec la promesse de retrouver rapidement mon bateau et de poursuivre mon tour du monde.
Je suis néanmoins persuadé que, même si l’on a un problème de santé important, tant que l’on veut vivre, tant que l’on se bat, tant qu’on lutte pour continuer à mener une vie active, le corps se mettra au diapason et fera tout pour solutionner ses problèmes physiques de façon à maintenir la vie. Combien de fois voit-on des êtres disparaître rapidement tout simplement parce qu’ils n’ont plus envie de vivre.
J’ai rendez vous lundi après midi avec ma chirurgienne, j’ai hâte de la voir, elle va être ravie. Nous allons pouvoir définir l’évolution à court terme, à quelle date retirer la sonde, à quelle date retirer le drain. Pour la sonde je suis très impatient car il y a en permanence un peu d’infection, j’ai des envie d’uriner balaises. Il y a également la sonde JJ à retirer, c’est une sonde qui a été posée lors de la transplantation le 2 avril, elle relie le nouveau rein à la vessie, elle est à l’intérieur de l’uretère. Je pense qu’il va falloir attendre quelques semaines que l’uretère soit bien cicatrisée.
Lorsque j’ai rencontré mon néphrologue de transplantation le 9 juin, nous avons confirmé mon état d’anémie, mon taux d’hémoglobine était à 9g/dL alors que le minimum pour l’homme est de 13. C’est pour cela que je me sens faible. En plus de leur rôle de filtration, les reins sont chargés de réguler de nombreux paramètres. J’ai donc recommencé mes piqures d’EPO, cela va me permettre de retrouver une forme normale. C’est du dopage mais comme je n’ai pas l’intention de participer au Tour de France, ce n’est pas grave.
Tout autre chose, hier je suis allé voir le dernier « Pirate des Caraïbes » en version 3D. Je n’avais encore jamais vu de films en 3D, mis à part dans les parcs de jeux. J’ai été déçu. Déçu par le film lui-même qui n’est pas à la hauteur des films précédents mais également déçu par la 3D. On voit bien en 3D mais contrairement à la vision normale, les sujets qui sont devant ou derrière le sujet principal sont flous. Par ailleurs, le port des lunettes assombri l’image et pour ma part me fatigue énormément les yeux qui finissent par pleurer. J’ai eu un accident à l’œil droit, j’ai une cicatrice sur la cornée et je n’ai plus que deux dixièmes à cet œil. Je crois qu’il y a encore d’énormes progrès à faire dans ce domaine. Tant qu’il faudra porter des lunettes, la 3D ne sera pas aboutit.
Voilà pour aujourd’hui. A bientôt.
Jean Louis
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"ouf je suis heureuse un miracle... la virege de LOURDES vous a surement aidé... mais comme vous ne dites jamais non mais cela va aller bravo j’etais tres inquiete..je vais mieux dormir cette nuit bon courage pour la suite il y aura encore des moments pénibles mais le bout du tunnel est proche je contiue de prier .et remercier bonne fete des péres bien affectuesement roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 19-06-2011 à 21:22
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"ça c’est une bonne nouvelle pour un lundi matin pluvieux...continue a te battre amitiés alain" Envoyé par alain le 20-06-2011 à 08:57
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"Cher Jean-Louis, Je suis ravi de cette excellente nouvelle. J’ai naturellement prié à cette intention et je suis très heureux 1) pour toi évidemment, cela va de soi cher Ami, et 2) pour la croisade en faveur de la dialyse péritonéale dont tu es l’emblème. Continue à nous surprendre par des hauts faits et gestes et sois assuré de notre affection et notre admiration. Dominique" Envoyé par D Manchon le 20-06-2011 à 09:19
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"Cher JL, votre attitude, votre ténacité face aux difficultés est, j’en suis persuadée, déterminante pour passer les caps difficiles. C’est une vrai leçon pour moi et surement pour d’autres. Merci ! Amitiés. Florence" Envoyé par Florence le 20-06-2011 à 09:39
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"coucou Frangin,
NICKEL CHROME !!!!!!!!!
Bisous Marie" Envoyé par Marie le 20-06-2011 à 13:48
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"bonjour Jean -louis J’ai suivi sur votre blog les suites de votre greffe du rein.A la maison nous parlions regulierement de vous.Je pense que vous avez connu des moments un peu compliqué et qu’il a fallu gerer cela avec courage et puniacité.Nous sommes tres heureux pour vous.C’est une tres bonne nouvelle.Vous nous donnez a tous une belle leçon de courage et de patience Bonne santée jean louis et a bientot " Envoyé par morin noel le 21-06-2011 à 13:50
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"Hi, We don’t understand much French but thanks to google translate, we are glad that you are doing well. Thanks for posting our photo. We’re the couple from Singapore Changi Airport Oct 2010 :) Take care and God bless." Envoyé par Jan and Danny le 26-06-2011 à 18:01
Sun, 26 Jun 2011 16:00:00 GMT - Encore un peu de patiente Cormeilles en Vexin
Sun, 26 Jun 2011 16:00:00 GMT - Encore un peu de patiente Cormeilles en Vexin
18H00 en France Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Maintenant que je vais mieux je suis très impatient de retrouver ma liberté mais il va falloir encore patienter. Lundi je me suis rendu à Caen pour une visite à ma chirurgienne. Le débit du drain s’était stabilisé à 50 ml par 24 h (Il était de 600 ml quelques jours avant). Nous avons effectué un prélèvement de la poche de drain pour savoir s’il contenait de l’urine. En fait on fait une recherche de créatinine, s’il y a de la créatinine, c’est qu’il y a une fuite d’urine.
Ma chirurgienne m’a téléphoné mercredi pour me confirmer qu’il y avait bien de l’urine et que la fuite n’était pas totalement résorbée. Comme elle part en vacances les 15 premiers jours de juillet, elle a décidé de m’hospitaliser le lundi 18 juillet pour faire un point complet et éventuellement me retirer ce drain puis me retirer ma sonde urinaire.
Dès jeudi, le débit a encore baissé et est passé à 10 ml par 24h soit l’équivalent d’un dé à coudre. Je pense que maintenant la fuite est totalement résorbée et je trouve dommage d’attendre encore trois semaines pour retirer ce drain et cette sonde. Cet appareillage est un peu inflammatoire et je serais bien mieux une fois cela retiré.
Par ailleurs mon anémie ne s’est pas encore solutionnée, au contraire elle continue à s’amplifier puisque mon taux d’hémoglobine était à 9,6g la dernière fois et lors de ma prise de sang du 22 elle est à 9,1g. Du coup je fatigue très vite. J’ai hâte que l’EPO fasse son effet. Il faut de 15 jours à trois semaines et je me la suis injecté le 10 juin. Il faut que les globules rouges naissent puis grossissent et cela prends du temps. Dès que je vais retrouver des taux de 11 ou 12 g je vais vraiment retrouver une pleine forme. J’espère être au top fin juillet.
En attendant je bricole, je construis une cabane à Matis au fond du jardin. Cela me permet d’y aller à mon rythme et de me reposer lorsque je suis exténué.
Vendredi je l’ai emmené au salon du Bourget voir les avions et assister aux démonstrations. Il a adoré, moi aussi d’ailleurs, c’était une journée très sympa.
Ce matin j’ai encore dû me rendre aux urgences de l’hôpital car la suture de mon drain avait lâchée. En fait c’est le morceau de peau qui finit par s’arracher. Trois heures d’attente alors qu’il y en a pour 5 minutes à refaire cette suture. Un dimanche matin alors que le temps est splendide c’est dur. La dernière fois j’avais eu droit à une anesthésie locale, cette fois ci c’était à vif et en plus il m’a mis deux sutures. J’ai dégusté.
Je suis surpris de toutes ces belles rencontres que j’ai faits pendant mon périple. Je viens juste de recevoir un mail d’un couple que j’ai rencontré à l’aéroport de Singapour en octobre. Nous ne nous sommes vus que quelques minutes mais cela a suffit pour qu’un lien se noue. C’est formidable.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Maintenant que je vais mieux je suis très impatient de retrouver ma liberté mais il va falloir encore patienter. Lundi je me suis rendu à Caen pour une visite à ma chirurgienne. Le débit du drain s’était stabilisé à 50 ml par 24 h (Il était de 600 ml quelques jours avant). Nous avons effectué un prélèvement de la poche de drain pour savoir s’il contenait de l’urine. En fait on fait une recherche de créatinine, s’il y a de la créatinine, c’est qu’il y a une fuite d’urine.
Ma chirurgienne m’a téléphoné mercredi pour me confirmer qu’il y avait bien de l’urine et que la fuite n’était pas totalement résorbée. Comme elle part en vacances les 15 premiers jours de juillet, elle a décidé de m’hospitaliser le lundi 18 juillet pour faire un point complet et éventuellement me retirer ce drain puis me retirer ma sonde urinaire.
Dès jeudi, le débit a encore baissé et est passé à 10 ml par 24h soit l’équivalent d’un dé à coudre. Je pense que maintenant la fuite est totalement résorbée et je trouve dommage d’attendre encore trois semaines pour retirer ce drain et cette sonde. Cet appareillage est un peu inflammatoire et je serais bien mieux une fois cela retiré.
Par ailleurs mon anémie ne s’est pas encore solutionnée, au contraire elle continue à s’amplifier puisque mon taux d’hémoglobine était à 9,6g la dernière fois et lors de ma prise de sang du 22 elle est à 9,1g. Du coup je fatigue très vite. J’ai hâte que l’EPO fasse son effet. Il faut de 15 jours à trois semaines et je me la suis injecté le 10 juin. Il faut que les globules rouges naissent puis grossissent et cela prends du temps. Dès que je vais retrouver des taux de 11 ou 12 g je vais vraiment retrouver une pleine forme. J’espère être au top fin juillet.
En attendant je bricole, je construis une cabane à Matis au fond du jardin. Cela me permet d’y aller à mon rythme et de me reposer lorsque je suis exténué.
Vendredi je l’ai emmené au salon du Bourget voir les avions et assister aux démonstrations. Il a adoré, moi aussi d’ailleurs, c’était une journée très sympa.
Ce matin j’ai encore dû me rendre aux urgences de l’hôpital car la suture de mon drain avait lâchée. En fait c’est le morceau de peau qui finit par s’arracher. Trois heures d’attente alors qu’il y en a pour 5 minutes à refaire cette suture. Un dimanche matin alors que le temps est splendide c’est dur. La dernière fois j’avais eu droit à une anesthésie locale, cette fois ci c’était à vif et en plus il m’a mis deux sutures. J’ai dégusté.
Je suis surpris de toutes ces belles rencontres que j’ai faits pendant mon périple. Je viens juste de recevoir un mail d’un couple que j’ai rencontré à l’aéroport de Singapour en octobre. Nous ne nous sommes vus que quelques minutes mais cela a suffit pour qu’un lien se noue. C’est formidable.
A bientôt.
Jean Louis
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"bonsoir jean louis je suis contente d’avoir des nouvelles il faut de la patience matis doit etre enchanté de bricoler avec son grand pére quand a moi je dois faire une angioplastie avant de partir au touquet je n’ai pas encore le rendez vous céest douloureux je reste une nuit en clinique j’ai un peu la frousse mais votre courage pour la douleurme donne de la force par ces chaleurs j’ ai de l’oedemeles chevilles gonflées ...j’espére pouvoir vous rencontrez bien affectueusement roselyned " Envoyé par roselynedemeestere le 28-06-2011 à 21:11
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"Bonsoir Jean Louis, C’est long, mais là aussi c’est une traversée. Pas simple ! Mais y a t-il une mer facile ? Ici, Lou-Anne doit être inscrite sur liste d’attente pour la greffe. Enfin le traitement qui empêchera la rechute est pris en charge financièrement par le CHR de LILLE (400 K€ / an). Quel bonheur mais quelles craintes aussi. Nous y pensons beaucoup alors que nous n’avons pas encore le courrier de l’agence de bio-médecine. Attendons mais il faut la préparer, elle qui ne sait pas ce qu’est pisser ! Amicalement et prenez soin de vous. Nicolas et la famille" Envoyé par nicolas MULLIER le 28-06-2011 à 21:44
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"Bonjour, J’espère que toute la famille va bien ??? Et c’est les vacances Matis doit être content. PS:la cabane pour Matis est très jolie !!! :D :) " Envoyé par jeanine le 30-06-2011 à 15:52
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"bonsoir jean louis merci pour votre mail je rentre à la louviére demain matin vers 11heures là jattends car ilya beaucoup de malades le docteur faits le agioplasties que le vendrediil me passe un fil atravers le bras le radiologue le guide avec la caméra on dilate la veine pour éviter qu’ellese bouche ilya unpetit ballonqui gonfle c’est là que c’est douloureux.;jeloge la nuit de vendredià samedien clinique le smedi matin dialyse et je retourne chez moi samediaprésmidibonne continuation et amitiées roselyned" Envoyé par roselyne demeestere le 30-06-2011 à 17:34
Mon, 04 Jul 2011 12:00:00 GMT - Un avant goût de liberté Au lac des Settons
Mon, 04 Jul 2011 12:00:00 GMT - Un avant goût de liberté Au lac des Settons
14H00 en France Au lac des Settons
Bonjour à tous,
C’est le début de la délivrance. Vendredi matin j’avais rendez vous à 7h30 à Caen avec le Néphrologue qui suit ma greffe. Levé à 4h30 pour partir à 5 heures (c’est à 230 km) en emportant le petit déjeuner car il faut arriver à jeun pour faire la prise de sang. Sitôt arrivé, l’infirmière me prélève les petits tubes et je peux enfin petit déjeuner. Aujourd’hui, on fait un dosage des antis rejet. Comme je prends ceux-ci à 8 heures précises, j’ai une nouvelle prise de sang à 8h20, une à 9 heures et enfin une dernière à 11 heures.
Juste après le petit déjeuner je suis reçu par le professeur Bruno Hurault de Ligny. Comme tout le monde, il est extrêmement surpris de la brusque guérison de mon urinome. Il pensait lui aussi que le drain s’était bouché. Mais non, il faut bien se rendre à l’évidence, c’est quasi miraculeux. Depuis une semaine, le drain ne donne plus que l’équivalent d’un dé à coudre par 24 heures et j’ai maintenant hâte qu’on me le retire. Je lui en parle, je ne trouve pas normal de le garder encore près de 3 semaines pour la simple raison que ma chirurgienne part en vacances. Il pense comme moi, et passe un coup de téléphone à Sophie Le Gal. Je dois monter au CHU pour la rencontrer juste après ma prise de sang de 9 h.
En attendant il m’ausculte, regarde mes résultats et constate que tout va bien avec ce nouveau rein. La créatinine s’est stabilisée autour de 250, c’est suffisant pour mener une vie normale, la prochaine visite est planifiée pour début août.
A 9h30 je suis reçu par ma chirurgienne. En quelques minutes, elle me retire ce drain et effectue un pansement. Pour moi c’est le bonheur, une partie du chemin vers la récupération de ma liberté. Par contre elle ne veut pas me retirer ma sonde urinaire et me prévient que « ce n’est pas négociable ». Mon hospitalisation est toujours prévue pour le 18 juillet et c’est à ce moment qu’elle sera retirée. En fait, le but est de ne pas mettre en pression le circuit urinaire de façon à ne pas risquer de rompre la cicatrisation toute fraîche. Je lui précise cependant que cela est déjà arrivé deux fois. Ma poche de sonde urinaire ne faisant que 500 ml, au milieu de la nuit elle peut se remplir en deux heures et ensuite la pression monte dans le circuit au fur et à mesure que la vessie se remplie. Lorsque je me réveil enfin et que je vidange ma poche la pression retombe. Les deux fois où cela m’est arrivé, j’ai ensuite surveillé l’écoulement du drain sans constater d’augmentation de volume.
J’avais, bien entendu, espéré qu’elle me retire la sonde mais c’est quand même un grand pas en avant de ne plus avoir ce drain. C’est la suppression d’une source d’infection et c’est un pas vers le retour à la normalité.
Malgré cette sonde qui m’handicape, je décide donc de prendre un peu de vacances et trouve une location de chalet au bord du lac des Settons. C’est dans le Morvan, le pays où j’ai mes racines paternelles. Mon frère qui rentre de la Guadeloupe où il a laissé son bateau m’y rejoint et ma petite sœur va venir cet après midi.
Hier soir nous sommes allé dîner avec des cousins de Savilly, c’est le village de mes ancêtres. C’est bon de se replonger dans ses racines.
Le temps est magnifique et nous avons prévu une soirée dans le grill Finlandais. C’est un petit chalet hexagonal avec un barbecue cheminé au milieu et des bancs recouverts de peaux de chèvres tout autour. Cela va être un moment sympathique. Mon frère repart demain soir, je pense que nous allons ensuite partir dans le centre de la France. J’ai envie de grands espaces.
Tous les jours je surveille ma température et je suis attentif aux douleurs du côté de mon nouveau rein. Je surveille par palpation si une collection ne se reforme pas mais j’ai l’impression que tout se passe bien et que tout rentre dans l’ordre.
Voilà pour aujourd’hui.
A bientôt
Jean Louis
14H00 en France Au lac des Settons
Bonjour à tous,
C’est le début de la délivrance. Vendredi matin j’avais rendez vous à 7h30 à Caen avec le Néphrologue qui suit ma greffe. Levé à 4h30 pour partir à 5 heures (c’est à 230 km) en emportant le petit déjeuner car il faut arriver à jeun pour faire la prise de sang. Sitôt arrivé, l’infirmière me prélève les petits tubes et je peux enfin petit déjeuner. Aujourd’hui, on fait un dosage des antis rejet. Comme je prends ceux-ci à 8 heures précises, j’ai une nouvelle prise de sang à 8h20, une à 9 heures et enfin une dernière à 11 heures.
Juste après le petit déjeuner je suis reçu par le professeur Bruno Hurault de Ligny. Comme tout le monde, il est extrêmement surpris de la brusque guérison de mon urinome. Il pensait lui aussi que le drain s’était bouché. Mais non, il faut bien se rendre à l’évidence, c’est quasi miraculeux. Depuis une semaine, le drain ne donne plus que l’équivalent d’un dé à coudre par 24 heures et j’ai maintenant hâte qu’on me le retire. Je lui en parle, je ne trouve pas normal de le garder encore près de 3 semaines pour la simple raison que ma chirurgienne part en vacances. Il pense comme moi, et passe un coup de téléphone à Sophie Le Gal. Je dois monter au CHU pour la rencontrer juste après ma prise de sang de 9 h.
En attendant il m’ausculte, regarde mes résultats et constate que tout va bien avec ce nouveau rein. La créatinine s’est stabilisée autour de 250, c’est suffisant pour mener une vie normale, la prochaine visite est planifiée pour début août.
A 9h30 je suis reçu par ma chirurgienne. En quelques minutes, elle me retire ce drain et effectue un pansement. Pour moi c’est le bonheur, une partie du chemin vers la récupération de ma liberté. Par contre elle ne veut pas me retirer ma sonde urinaire et me prévient que « ce n’est pas négociable ». Mon hospitalisation est toujours prévue pour le 18 juillet et c’est à ce moment qu’elle sera retirée. En fait, le but est de ne pas mettre en pression le circuit urinaire de façon à ne pas risquer de rompre la cicatrisation toute fraîche. Je lui précise cependant que cela est déjà arrivé deux fois. Ma poche de sonde urinaire ne faisant que 500 ml, au milieu de la nuit elle peut se remplir en deux heures et ensuite la pression monte dans le circuit au fur et à mesure que la vessie se remplie. Lorsque je me réveil enfin et que je vidange ma poche la pression retombe. Les deux fois où cela m’est arrivé, j’ai ensuite surveillé l’écoulement du drain sans constater d’augmentation de volume.
J’avais, bien entendu, espéré qu’elle me retire la sonde mais c’est quand même un grand pas en avant de ne plus avoir ce drain. C’est la suppression d’une source d’infection et c’est un pas vers le retour à la normalité.
Malgré cette sonde qui m’handicape, je décide donc de prendre un peu de vacances et trouve une location de chalet au bord du lac des Settons. C’est dans le Morvan, le pays où j’ai mes racines paternelles. Mon frère qui rentre de la Guadeloupe où il a laissé son bateau m’y rejoint et ma petite sœur va venir cet après midi.
Hier soir nous sommes allé dîner avec des cousins de Savilly, c’est le village de mes ancêtres. C’est bon de se replonger dans ses racines.
Le temps est magnifique et nous avons prévu une soirée dans le grill Finlandais. C’est un petit chalet hexagonal avec un barbecue cheminé au milieu et des bancs recouverts de peaux de chèvres tout autour. Cela va être un moment sympathique. Mon frère repart demain soir, je pense que nous allons ensuite partir dans le centre de la France. J’ai envie de grands espaces.
Tous les jours je surveille ma température et je suis attentif aux douleurs du côté de mon nouveau rein. Je surveille par palpation si une collection ne se reforme pas mais j’ai l’impression que tout se passe bien et que tout rentre dans l’ordre.
Voilà pour aujourd’hui.
A bientôt
Jean Louis
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"To my favorite rock star: Still checking your site! Keep well. You’re my hero!" Envoyé par Lyn Presley le 05-07-2011 à 05:32
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"Super sympa la soirée d’anniversaire dans le grill finlandais !!!!! Puis le tour de pédalo sur le lac ce matin, la visite de cet après midi à Bibracte.... Il est vrai que ça fait du bien de revenir parfois à ses racines. Excellentes retrouvailles, par le plus pur des hasards !!! Gros bisous et bonne continuation. Marie " Envoyé par Marie le 05-07-2011 à 22:37
Sun, 12 Jul 2011 16:00:00 GMT - Putain de sonde vésicale Cormeilles en Vexin
Sun, 12 Jul 2011 16:00:00 GMT - Putain de sonde vésicale Cormeilles en Vexin
18H00 en France A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Bon, les vacances sont déjà terminées. J’ai passé quatre jours en famille, dans le Morvan, au bord du lac des Settons, dans le berceau des Clémendot. C’était très sympa. J’ai retrouvé mon frère jumeau et nous avons bien entendu parlé de bateau.
J’ai été un peu déçu de m’apercevoir que j’avais, en fait, une très petite forme. Je peux marcher un peu si c’est plat ou bien si cela descend mais si il y a ne serais ce qu’une légère montée, au bout de 100 mètres je suis épuisé. Lors de ma dernière visite à Caen, mon taux d’hémoglobine n’avait pratiquement pas évolué, à 9,3 gr contre 9,1 gr. Cela veut dire que mon anémie ne s’améliore pas et que l’EPO n’a pratiquement pas fait effet. Nous avions alors doublé la dose mais il faut attendre au moins une quinzaine de jours pour que l’injection fasse effet. Il y a également cette infection urinaire permanente qui n’améliore pas les choses. J’estime n’être actuellement qu’à environ 20% de ma forme physique alors que sous dialyse j’atteignais au moins 70%. Quelle perte de qualité de vie ! J’étais bien mieux il y a un mois et espérais alors être en pleine forme pour le mois de juillet.
Ma sœur et mon neveu sont repartis mardi soir et mon frère mercredi matin. Nous sommes restés au chalet pour que je me repose toute la journée de mercredi et jeudi matin nous sommes partis pour descendre plus au sud. J’avais planifié de passer quelques jours à Super Besse, au sud de Clermont-Ferrand. Comme le Tour de France y passait samedi, peut être aurais je pu rencontrer le toubib de Contadore pour qu’il me prescrive quelque chose de pêchu ? Nous avons donc traversé le Morvan et la Nièvre par les petites routes de campagne. A cette occasion j’ai d’ailleurs remarqué que les Hollandais sont en train de racheter le Morvan, une voiture sur deux que j’ai vu était Hollandaise !
Je n’étais pas très bien et avais des douleurs à la vessie et dans l’urètre. J’ai compris que mon infection urinaire ne s’améliorait pas. A midi nous nous sommes arrêtés déjeuner à Décize. En quittant la voiture j’ai vidé ma poche qui ne contenait que très peu d’urine puis en sortant du restaurant, en remontant dans l’automobile, j’ai constaté que la poche était restée vide. Nous avons alors continué vers le sud en traversant l’Allier pour prendre l’autoroute A75 au sud de Moulins.
Au fil de la route les douleurs augmentent et je suis de plus en plus mal. Je décide de faire une pose sur l’aire des Volcans d’Auvergne. Je descends de la voiture en constate que je suis vraiment très mal, je tousse un coup et cela amplifie ma douleur à la vessie. Je vais aux toilettes pour essayer de comprendre ce qu’il se passe et je constate que ma poche urinaire est toujours vide et que des gouttes d’urine sortent en bout de verge à l’extérieur de la sonde. Je comprends alors que ma sonde est bouchée et que je dois me rendre le plus vite possible à l’hôpital. J’envisage de retirer ma sonde avant de repartir, je l’ai déjà fait, c’est facile. Il suffit de couper à l’aide d’une paire de ciseaux le petit tuyau qui sert à remplir le ballonnet, celui-ci se vide et ensuite il n’y a plus qu’à tirer gentiment sur la sonde. Je ne le fais pas, quelle grosse erreur !
J’hésite entre Vichy et Clermont-Ferrand. Je me décide finalement pour Clermont-Ferrand, c’est légèrement plus loin mais c’est certainement plus rapide. Je programme donc le CHU sur mon GPS, il y a 40 kms, je file. Lorsque j’arrive aux urgences, à 15h30, ma situation a encore empirée et c’est maintenant extrêmement douloureux, j’ai du mal à marcher. J’explique à la personne de l’accueil que ma sonde est bouchée, elle comprend tout de suite la situation et me demande de m’assoir, je vais être pris en charge très rapidement. Effectivement, il ne se passe pas 2 ou trois minutes avant qu’un infirmier vienne me chercher et m’introduise dans un box de soin. Il me fait allonger sur un brancard, je suis content car la délivrance est imminente. Mais non, il tape sur son ordinateur et me pose pleins de questions. Bon, maintenant il va me retirer cette putain de sonde. Mais non, il prend ma température, puis il prend ma tension et enfin il me pousse à l’extérieur dans la salle des urgences puis dans un autre box à deux places avec un rideau au milieu. Il y a déjà un homme dans l’autre place.
Une fenêtre donne sur la grande pièce des urgences où officient une quinzaine de personnes, des blouses blanches, des blouses bleues et des blouses vertes. Deux infirmières viennent me voir, ça y est on va me délivrer. Non, elles me demandent de me déshabiller totalement puis me font enfiler une casaque comme pour aller au bloc, me demandent si je porte des prothèses, un dentier, un pacemaker … puis s’en vont en me disant qu’ « ils vont venir s’occuper de moi » et elles ferment la porte. Je suis sidéré, je souffre énormément et j’ai tellement peur que mon urinome s’ouvre à nouveau sous la pression énorme qu’il supporte.
Maintenant que je suis allongé, mon rein fonctionne beaucoup plus que lorsque je suis debout et la pression augmente en permanence. La douleur n’est plus supportable, je me demande si je ne vais pas tomber dans les pommes. Des infirmières entrent pour s’occuper de mon voisin, je les supplie de me fournir une paire de ciseaux pour que je retire ma sonde mais elles ne veulent pas. J’ai beau expliquer la situation, personne ne semble comprendre. Cela fait maintenant 35 minutes que je suis abandonné, mon ventre est gonflé, dur comme du bois et extrêmement douloureux. Je fais le petit chien pour essayer de supporter la douleur.
La porte arrière du box s’ouvre, c’est Francine qui entre. Elle voit dans quel état je suis et va immédiatement dans la salle pour exiger que l’on s’occupe de moi immédiatement. On lui répond que tout le monde est occupé ! C’est sidérant qu’un service d’urgence ne sache pas traiter les TTU, les ‘Très Très Urgents’. Retirer une sonde vésicale prends moins d’une minute, après je peux attendre des heures avant que l’on s’occupe de moi. C’est incompréhensible. Je dois avoir une très salle tête car, alors que nous n’avons que deux ans de différence d’âge, une interne lui dit « ne vous inquiétez pas madame, on va s’en occuper de votre père »
Elle finit par faire bouger les choses et cela fait trois quarts d’heure que j’attends lorsque l’on vient enfin me retirer cette putain de sonde. Il faut deux ou trois minutes pour que la douleur diminue puis disparaisse. On me repose une nouvelle sonde, c’est le bonheur absolu, que c’est bon de ne plus souffrir. Je commence à me détendre, mes jambes sont agitées de tremblements convulsifs que je ne peux contenir et ce n’est qu’au bout d’un quart d’heure que je repose enfin totalement détendu. Je n’ai envie de rien, je n’ai besoin de rien, je me contente de savourer le moment présent et le bonheur d’être bien.
Une infirmière vient me poser une perfusion et en profite pour me soutirer quelques tubes de sang puis une autre vient effectuer un prélèvement pour une analyse d’urine. On constate que l’infection est toujours là mais comme à Caen, il est décidé de ne rien faire. Ce n’est qu’à 20 heures qu’on me libère enfin.
J’ai vraiment du mal à comprendre pourquoi on me maintient cette sonde. Son but est que la pression ne monte pas dans l’urinome. Pour le coup, c’est totalement raté. Cette sonde m’apporte beaucoup plus de conséquences négatives que d’effets positifs. D’une part elle entretien l’infection et en se bouchant la pression dans l’urinome est énormément plus importante que si je pouvais pisser normalement. Vendredi matin je me suis rendu dans un laboratoire pour faire effectuer un ECBU, j’aurais les résultats ainsi que l’antibiogramme demain. Je vais alors appeler Caen pour voir si on ne peut accélérer le processus. Normalement mon hospitalisation n’est prévu que lundi prochain.
Du coup je suis rentré chez moi, cela m’a semblé plus sage.
A bientôt
Jean Louis
18H00 en France A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Bon, les vacances sont déjà terminées. J’ai passé quatre jours en famille, dans le Morvan, au bord du lac des Settons, dans le berceau des Clémendot. C’était très sympa. J’ai retrouvé mon frère jumeau et nous avons bien entendu parlé de bateau.
J’ai été un peu déçu de m’apercevoir que j’avais, en fait, une très petite forme. Je peux marcher un peu si c’est plat ou bien si cela descend mais si il y a ne serais ce qu’une légère montée, au bout de 100 mètres je suis épuisé. Lors de ma dernière visite à Caen, mon taux d’hémoglobine n’avait pratiquement pas évolué, à 9,3 gr contre 9,1 gr. Cela veut dire que mon anémie ne s’améliore pas et que l’EPO n’a pratiquement pas fait effet. Nous avions alors doublé la dose mais il faut attendre au moins une quinzaine de jours pour que l’injection fasse effet. Il y a également cette infection urinaire permanente qui n’améliore pas les choses. J’estime n’être actuellement qu’à environ 20% de ma forme physique alors que sous dialyse j’atteignais au moins 70%. Quelle perte de qualité de vie ! J’étais bien mieux il y a un mois et espérais alors être en pleine forme pour le mois de juillet.
Ma sœur et mon neveu sont repartis mardi soir et mon frère mercredi matin. Nous sommes restés au chalet pour que je me repose toute la journée de mercredi et jeudi matin nous sommes partis pour descendre plus au sud. J’avais planifié de passer quelques jours à Super Besse, au sud de Clermont-Ferrand. Comme le Tour de France y passait samedi, peut être aurais je pu rencontrer le toubib de Contadore pour qu’il me prescrive quelque chose de pêchu ? Nous avons donc traversé le Morvan et la Nièvre par les petites routes de campagne. A cette occasion j’ai d’ailleurs remarqué que les Hollandais sont en train de racheter le Morvan, une voiture sur deux que j’ai vu était Hollandaise !
Je n’étais pas très bien et avais des douleurs à la vessie et dans l’urètre. J’ai compris que mon infection urinaire ne s’améliorait pas. A midi nous nous sommes arrêtés déjeuner à Décize. En quittant la voiture j’ai vidé ma poche qui ne contenait que très peu d’urine puis en sortant du restaurant, en remontant dans l’automobile, j’ai constaté que la poche était restée vide. Nous avons alors continué vers le sud en traversant l’Allier pour prendre l’autoroute A75 au sud de Moulins.
Au fil de la route les douleurs augmentent et je suis de plus en plus mal. Je décide de faire une pose sur l’aire des Volcans d’Auvergne. Je descends de la voiture en constate que je suis vraiment très mal, je tousse un coup et cela amplifie ma douleur à la vessie. Je vais aux toilettes pour essayer de comprendre ce qu’il se passe et je constate que ma poche urinaire est toujours vide et que des gouttes d’urine sortent en bout de verge à l’extérieur de la sonde. Je comprends alors que ma sonde est bouchée et que je dois me rendre le plus vite possible à l’hôpital. J’envisage de retirer ma sonde avant de repartir, je l’ai déjà fait, c’est facile. Il suffit de couper à l’aide d’une paire de ciseaux le petit tuyau qui sert à remplir le ballonnet, celui-ci se vide et ensuite il n’y a plus qu’à tirer gentiment sur la sonde. Je ne le fais pas, quelle grosse erreur !
J’hésite entre Vichy et Clermont-Ferrand. Je me décide finalement pour Clermont-Ferrand, c’est légèrement plus loin mais c’est certainement plus rapide. Je programme donc le CHU sur mon GPS, il y a 40 kms, je file. Lorsque j’arrive aux urgences, à 15h30, ma situation a encore empirée et c’est maintenant extrêmement douloureux, j’ai du mal à marcher. J’explique à la personne de l’accueil que ma sonde est bouchée, elle comprend tout de suite la situation et me demande de m’assoir, je vais être pris en charge très rapidement. Effectivement, il ne se passe pas 2 ou trois minutes avant qu’un infirmier vienne me chercher et m’introduise dans un box de soin. Il me fait allonger sur un brancard, je suis content car la délivrance est imminente. Mais non, il tape sur son ordinateur et me pose pleins de questions. Bon, maintenant il va me retirer cette putain de sonde. Mais non, il prend ma température, puis il prend ma tension et enfin il me pousse à l’extérieur dans la salle des urgences puis dans un autre box à deux places avec un rideau au milieu. Il y a déjà un homme dans l’autre place.
Une fenêtre donne sur la grande pièce des urgences où officient une quinzaine de personnes, des blouses blanches, des blouses bleues et des blouses vertes. Deux infirmières viennent me voir, ça y est on va me délivrer. Non, elles me demandent de me déshabiller totalement puis me font enfiler une casaque comme pour aller au bloc, me demandent si je porte des prothèses, un dentier, un pacemaker … puis s’en vont en me disant qu’ « ils vont venir s’occuper de moi » et elles ferment la porte. Je suis sidéré, je souffre énormément et j’ai tellement peur que mon urinome s’ouvre à nouveau sous la pression énorme qu’il supporte.
Maintenant que je suis allongé, mon rein fonctionne beaucoup plus que lorsque je suis debout et la pression augmente en permanence. La douleur n’est plus supportable, je me demande si je ne vais pas tomber dans les pommes. Des infirmières entrent pour s’occuper de mon voisin, je les supplie de me fournir une paire de ciseaux pour que je retire ma sonde mais elles ne veulent pas. J’ai beau expliquer la situation, personne ne semble comprendre. Cela fait maintenant 35 minutes que je suis abandonné, mon ventre est gonflé, dur comme du bois et extrêmement douloureux. Je fais le petit chien pour essayer de supporter la douleur.
La porte arrière du box s’ouvre, c’est Francine qui entre. Elle voit dans quel état je suis et va immédiatement dans la salle pour exiger que l’on s’occupe de moi immédiatement. On lui répond que tout le monde est occupé ! C’est sidérant qu’un service d’urgence ne sache pas traiter les TTU, les ‘Très Très Urgents’. Retirer une sonde vésicale prends moins d’une minute, après je peux attendre des heures avant que l’on s’occupe de moi. C’est incompréhensible. Je dois avoir une très salle tête car, alors que nous n’avons que deux ans de différence d’âge, une interne lui dit « ne vous inquiétez pas madame, on va s’en occuper de votre père »
Elle finit par faire bouger les choses et cela fait trois quarts d’heure que j’attends lorsque l’on vient enfin me retirer cette putain de sonde. Il faut deux ou trois minutes pour que la douleur diminue puis disparaisse. On me repose une nouvelle sonde, c’est le bonheur absolu, que c’est bon de ne plus souffrir. Je commence à me détendre, mes jambes sont agitées de tremblements convulsifs que je ne peux contenir et ce n’est qu’au bout d’un quart d’heure que je repose enfin totalement détendu. Je n’ai envie de rien, je n’ai besoin de rien, je me contente de savourer le moment présent et le bonheur d’être bien.
Une infirmière vient me poser une perfusion et en profite pour me soutirer quelques tubes de sang puis une autre vient effectuer un prélèvement pour une analyse d’urine. On constate que l’infection est toujours là mais comme à Caen, il est décidé de ne rien faire. Ce n’est qu’à 20 heures qu’on me libère enfin.
J’ai vraiment du mal à comprendre pourquoi on me maintient cette sonde. Son but est que la pression ne monte pas dans l’urinome. Pour le coup, c’est totalement raté. Cette sonde m’apporte beaucoup plus de conséquences négatives que d’effets positifs. D’une part elle entretien l’infection et en se bouchant la pression dans l’urinome est énormément plus importante que si je pouvais pisser normalement. Vendredi matin je me suis rendu dans un laboratoire pour faire effectuer un ECBU, j’aurais les résultats ainsi que l’antibiogramme demain. Je vais alors appeler Caen pour voir si on ne peut accélérer le processus. Normalement mon hospitalisation n’est prévu que lundi prochain.
Du coup je suis rentré chez moi, cela m’a semblé plus sage.
A bientôt
Jean Louis
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"Est-ce quelqu’un peut assurer qu’on lise ca à l’hôpital?? Quelle horreur, comment ils peuvent te laisser souffrir comme ca? " Envoyé par petra le 12-07-2011 à 02:43
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"salut amiral, Tellement dce temps sans nouvelle... et puis l’envie d’aller sur le site et catastrophe!!! je lis des choses abberantes qui se passent en France... Enfin, tout est rentré dans l’ordre et te voila de nouveau sur pied.J’espère que nous aurons bientôt l’occasion de se revoir avant les vacances de Callella. D’ici là j’espère que nous aurons le temps de nous appeler. amitiés
bernard" Envoyé par lannion bernard le 12-07-2011 à 17:26
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"suite un petit probleme de pc plus nouvelle de vous je voirs que vous avez des petits souci courage car mon mari a etais greffees et souci aussi a bientot
Thu, 14 Jul 2011 10:00:00 GMT - La fin d’une traversée longue et difficile Caen
Thu, 14 Jul 2011 10:00:00 GMT - La fin d’une traversée longue et difficile Caen
12H00 en France A l’hôpital de Caen
Bonjour à tous,
Quel bonheur d’apercevoir enfin la côte après cette traversée longue et difficile. Après trois mois et demi de cohabitation on vient enfin de retirer ma sonde vésicale. Que c’est bon, c’est la perspective de revoir bientôt mon bateau.
Lundi matin j’ai reçu les résultats de mon analyse d’urine. Il y a une infection importante de pseudomonas aeruginosa. C’est un germe nosocomial, très résistant. Je l’imagine tout velu, très vilain avec un corps difforme couvert de pustules, des grandes oreilles et des doigts crochus qui lui servent à agripper ma sonde mais en fait il est long et cylindrique avec une petite queue qui lui permet de se déplacer.
Je suis rentré à l’hôpital de Caen mardi matin et après une bonne antibiothérapie on m’a enlevé ma sonde ce matin. C’est le bonheur !
Demain matin on doit me retirer ma dernière sonde, la sonde JJ. C’est une sonde qui a été posée le 2 avril lors de la greffe elle-même. Elle relie le bassinet du nouveau rein à la vessie en passant à l’intérieur de l’uretère. C’est une opération délicate car comme le bassinet est nécrosé on ne sait pas bien ce qu’il va se passer. Si tout se passe bien je vais enfin pouvoir penser à retrouver la vie que j’aime, libre de toute prothèse.
Autre très bonne nouvelle, ma créatinine qui était stabilisée autour de 250 depuis un bon moment s’est remise à descendre, elle était à 194 hier matin. C’est incroyable ! Cela montre que la nature est en marche et que le nouveau rein s’adapte et s’hypertrophie pour compenser la partie nécrosée. Ce taux de créatinine est extrêmement satisfaisant et va me permettre de mener une vie parfaitement normale. Il ne reste plus que mon problème d’anémie. Il se solutionne très doucement. Mon taux d’hémoglobine était hier à 9,5. Il faudrait qu’il remonte à 11 pour que je redevienne totalement opérationnel.
Passer le 14 juillet à l’hôpital n’est pas très drôle mais les nouvelles sont bonnes et je suis tout excité de sortir enfin de ce passage très difficile qui aura duré trois mois et demi. Par moment j’ai bien cru que cela ne guérirai jamais. Même mes médecins doutaient et tout le monde a été surpris de ce brusque retournement des choses. Et maintenant ma créatinine qui passe en dessous de 200, c’est réellement incroyable et inespéré. C’est ma bonne étoile qui vient de ressortir de derrière les nuages.
Une autre bonne nouvelle, la revue trimestrielle éditée par la MACIF a été distribuée à tout ses assurés hier. La première page est consacrée à mon tour du monde sous dialyse. C’est encore un message de passé sur la liberté qu’apporte la dialyse péritonéale. Espérons que cette médiatisation permettra à des futurs dialysés de se voir proposé cette méthode de dialyse et qu’ils pourront appréhender la réelle qualité de vie qu’elle procure.
Voilà pour aujourd’hui, bons feux d’artifices, bons lampions et profitez bien du bal des pompiers.
A bientôt Jean Louis
12H00 en France A l’hôpital de Caen
Bonjour à tous,
Quel bonheur d’apercevoir enfin la côte après cette traversée longue et difficile. Après trois mois et demi de cohabitation on vient enfin de retirer ma sonde vésicale. Que c’est bon, c’est la perspective de revoir bientôt mon bateau.
Lundi matin j’ai reçu les résultats de mon analyse d’urine. Il y a une infection importante de pseudomonas aeruginosa. C’est un germe nosocomial, très résistant. Je l’imagine tout velu, très vilain avec un corps difforme couvert de pustules, des grandes oreilles et des doigts crochus qui lui servent à agripper ma sonde mais en fait il est long et cylindrique avec une petite queue qui lui permet de se déplacer.
Je suis rentré à l’hôpital de Caen mardi matin et après une bonne antibiothérapie on m’a enlevé ma sonde ce matin. C’est le bonheur !
Demain matin on doit me retirer ma dernière sonde, la sonde JJ. C’est une sonde qui a été posée le 2 avril lors de la greffe elle-même. Elle relie le bassinet du nouveau rein à la vessie en passant à l’intérieur de l’uretère. C’est une opération délicate car comme le bassinet est nécrosé on ne sait pas bien ce qu’il va se passer. Si tout se passe bien je vais enfin pouvoir penser à retrouver la vie que j’aime, libre de toute prothèse.
Autre très bonne nouvelle, ma créatinine qui était stabilisée autour de 250 depuis un bon moment s’est remise à descendre, elle était à 194 hier matin. C’est incroyable ! Cela montre que la nature est en marche et que le nouveau rein s’adapte et s’hypertrophie pour compenser la partie nécrosée. Ce taux de créatinine est extrêmement satisfaisant et va me permettre de mener une vie parfaitement normale. Il ne reste plus que mon problème d’anémie. Il se solutionne très doucement. Mon taux d’hémoglobine était hier à 9,5. Il faudrait qu’il remonte à 11 pour que je redevienne totalement opérationnel.
Passer le 14 juillet à l’hôpital n’est pas très drôle mais les nouvelles sont bonnes et je suis tout excité de sortir enfin de ce passage très difficile qui aura duré trois mois et demi. Par moment j’ai bien cru que cela ne guérirai jamais. Même mes médecins doutaient et tout le monde a été surpris de ce brusque retournement des choses. Et maintenant ma créatinine qui passe en dessous de 200, c’est réellement incroyable et inespéré. C’est ma bonne étoile qui vient de ressortir de derrière les nuages.
Une autre bonne nouvelle, la revue trimestrielle éditée par la MACIF a été distribuée à tout ses assurés hier. La première page est consacrée à mon tour du monde sous dialyse. C’est encore un message de passé sur la liberté qu’apporte la dialyse péritonéale. Espérons que cette médiatisation permettra à des futurs dialysés de se voir proposé cette méthode de dialyse et qu’ils pourront appréhender la réelle qualité de vie qu’elle procure.
Voilà pour aujourd’hui, bons feux d’artifices, bons lampions et profitez bien du bal des pompiers.
A bientôt Jean Louis
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"Génial capt’ain! A bientôt. Paparazzi" Envoyé par Paparazzi le 15-07-2011 à 10:42
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"On croise les doigts pour l’opération aujourd’hui et que le chirurgien n’ait pas trop fêté hier soir!!!! Berti et Petra" Envoyé par petra le 15-07-2011 à 13:41
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"Bonjour Jean Louis, nous aussi étions hospitalisés le 14 mais pour la greffe de Lou Anne qui a eu lieu ce matin. Croissons les doigts, elle pisse ! Mais une des artères du rein fut coupée trop courte au prélèvement. Il faut surveiller. Les heures feront des jours, puis des semaines et enfin des mois... Amicalement Nicolas et la petite famille" Envoyé par Nicolas mullier le 15-07-2011 à 23:59
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"en vacances je tombe sur l’article de la Macif sur ton aventure médico-maritime ! Avant que je parte en retraite tu m’avais longuement parlé de ton bateau ...alors chapeau Jean Louis pour avoir reussi ce tour de force !" Envoyé par Talineau André le 17-07-2011 à 14:24
Mon, 18 Jul 2011 10:00:00 GMT - Une forte odeur d’eau salée Cormeilles en Vexin
Mon, 18 Jul 2011 10:00:00 GMT - Une forte odeur d’eau salée Cormeilles en Vexin
12H00 en France A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Je commence à sentir une forte odeur d’eau salée, Harmattan doit commencer à avoir des fourmis dans la quille et une envie pressante de grand large. Je suis sorti samedi en fin de matinée de l’hôpital de Caen. Quel bonheur, j’ai l’impression d’avoir rajeuni de 10 ans.
Vendredi matin j’attendais avec impatiente de monter au CHU, chez les urologues, pour que l’on m’enlève ma sonde JJ. C’est une sonde qui part du bassinet de mon nouveau rein et qui se termine dans la vessie en traversant mon nouvel uretère. Le professeur Bensadoune qui est en vacances doit passer pour s’occuper de moi. C’est un peu compliqué et Romain, l’interne de néphrologie m’annonce en milieu de matinée que cela ne pourra se faire que lundi. Quel coup ! Je lui dis être surpris, que cela était prévu comme cela. Puis un peu plus tard, je vois entrer le professeur de Ligny qui est normalement en vacances lui aussi. Il me dit avoir récupéré le coup et que l’on m’attend en urologie. Quel bonheur !
Je suis admiratif de la compétence, de l’humanité et de la disponibilité de tous ces médecins. Ils sont vraiment admirables, je suis toujours étonné de constater leur niveau d’implication et combien ils sont concernés par notre santé et son évolution. Lorsqu’un résultat tombe, ils sont aussi heureux que nous si celui-ci est bon et à l’inverse extrêmement déçus si la nouvelle n’est pas bonne. Quel beau métier et combien d’hommes et de femmes de grande valeur cette maladie m’a permis de côtoyer. C’est encore une des retombées positive de toute cette aventure.
J’arrive donc en urologie vers 13 heures vendredi. C’est une infirmière que j’adore qui s’occupe de moi. Etonnant également ce contact qui s’établi avec les infirmières. Au fil des semaines on a appris à se connaître, on se confie, on échange sur des aspects très privés de nos vies. Ces contacts humains qui se nouent son un vrai bonheur et ont rendu mon séjour à l’hôpital extrêmement agréable. Je ne peux que remercier très chaleureusement tout le personnel de l’hôpital de Caen.
Elle me conduit en salle d’endoscopie, m’installe et prépare tout le matériel avant d’aller chercher le professeur Bensadoune. Celui-ci arrive, décontracté. Pas rasé, chemise de vacances sous sa blouse, il commence à monter son endoscope dans une ambiance sympathique. Celui-ci est rigide, métallique, équipé d’un système d’éclairage, d’une petite caméra qui projette son image sur un écran plat placé au dessus de ma tête et d’une petite pince qui permet de saisir la sonde. Comme d’habitude, il y a un système de lavage continu avec une poche placée en hauteur qui fait couler en permanence un liquide ce qui fait que l’on ne sent pratiquement rien.
L’opération commence, et j’assiste en direct à la remontée de l’urètre jusqu’à la vessie. L’image est d’excellente qualité, on constate alors que la paroi de la vessie a bien souffert. Il y a des lésions, des blessures laissées par la présence pendant trois mois et demi de ces deux sondes ainsi que par l’infection.
La sonde est introuvable, le professeur Bensadoune cherche de tous côtés, il m’appuie fortement sur le ventre, c’est un peu douloureux du côté des cicatrices de ma valve et de ma prostate, l’infirmière me caresse l’épaule et me dit des mots gentils. Finalement il faut ressortir les images du scanner pour essayer de voir où se trouve l’extrémité de cette sonde. Il a compris et cette fois ci il la trouve instantanément, je vois sortir la petite pince, il s’y reprend à deux ou trois fois et saisie enfin la sonde. Il n’a plus qu’à tirer pour ressortir le tout. Il me montre alors cette sonde et je suis surpris par la finesse de celle-ci. A l’écran, grossie par la caméra elle me paraissait énorme mais elle est très fine et fait environ 20 cm de long avec une boucle à chaque extrémité.
Je suis content que tout se soit bien passé. On me redescend en néphrologie et Romain vient me dire que je dois uriner pour voir si tout se passe bien. Je comprends que je dois surveiller mes urines pour voir s’il n’y a pas présence de sang. Je me sens en pleine forme et dès mes premières urines je constate que tout est normal. Quel bonheur !
Samedi matin l’infirmière me passe un dernier flacon d’antibiotiques puis elle m’enlève ma perfusion. C’est une libération. Je me rends compte alors que c’est la première fois depuis deux ans que je n’ai plus de tuyau qui sort de mon corps. Je n’ai plus de sonde, je suis redevenu quelqu'un de totalement normal. Mon taux d’hémoglobine est remonté à 9,7. Que c’est bon de se sentir tout simplement bien et libre. C’est maintenant que je peux apprécier tout ce qu’apporte une greffe de rein. C’est vrai que j’ai passé pendant trois mois et demi une période de vie extrêmement difficile mais quel bonheur à la sortie. La greffe de rein est d’une façon évidente la solution idéale à l’insuffisance rénale chronique.
Francine est venue me chercher. Nous quittons l’hôpital à 11 h et pour fêter cela nous nous dirigeons vers Honfleur où nous allons déjeuner sur le port au milieu des touristes. J’adore Honfleur, il y a beaucoup de monde malgré un temps exécrable. Les parapluies dégoulinent mais je me suis rarement senti aussi bien. Je me sens libre, sans chaînes et en pleine forme. Pour faire fête nous commençons par une coupe de Champagne puis c’est « Sole meunière ». Quel moment sympathique !
Dimanche je décide de monter à Lille pour porter un nouveau téléviseur à ma belle mère qui vient de changer de maison de retraite. Nous arrivons sur Lille à midi et faisons un stop dans les wagons du restaurant « Crocodile » avant de lui rendre visite. Mon téléphone sonne, c’est la fidèle lectrice de mon blog que vous connaissez tous, Roselyne. Je suis surpris, c’est la première fois que je l’ai au téléphone. Elle m’apprend qu’elle n’a plus accès à Internet car elle est hospitalisée, elle s’est cassé le col du fémur. Je décide alors d’aller lui rendre visite et après avoir visité ma belle mère nous téléphonons à Roselyne pour lui demander l’adresse de son hôpital. Quel moment sympa !
Vous vous souvenez certainement de la petite Lou Anne, en dialyse péritonéale, dont j’avais passé la photo au début de mon aventure. Hé bien, le 14 juillet elle a été greffée, quelle bonne nouvelle !
Christophe a mis l’article paru dans la revue MACIF dans l’onglet « Presse » du blog, vous pouvez aller le consulter en cliquant sur «Tous Sociétaires Juillet 2011».
A bientôt.
Jean Louis
12H00 en France A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Je commence à sentir une forte odeur d’eau salée, Harmattan doit commencer à avoir des fourmis dans la quille et une envie pressante de grand large. Je suis sorti samedi en fin de matinée de l’hôpital de Caen. Quel bonheur, j’ai l’impression d’avoir rajeuni de 10 ans.
Vendredi matin j’attendais avec impatiente de monter au CHU, chez les urologues, pour que l’on m’enlève ma sonde JJ. C’est une sonde qui part du bassinet de mon nouveau rein et qui se termine dans la vessie en traversant mon nouvel uretère. Le professeur Bensadoune qui est en vacances doit passer pour s’occuper de moi. C’est un peu compliqué et Romain, l’interne de néphrologie m’annonce en milieu de matinée que cela ne pourra se faire que lundi. Quel coup ! Je lui dis être surpris, que cela était prévu comme cela. Puis un peu plus tard, je vois entrer le professeur de Ligny qui est normalement en vacances lui aussi. Il me dit avoir récupéré le coup et que l’on m’attend en urologie. Quel bonheur !
Je suis admiratif de la compétence, de l’humanité et de la disponibilité de tous ces médecins. Ils sont vraiment admirables, je suis toujours étonné de constater leur niveau d’implication et combien ils sont concernés par notre santé et son évolution. Lorsqu’un résultat tombe, ils sont aussi heureux que nous si celui-ci est bon et à l’inverse extrêmement déçus si la nouvelle n’est pas bonne. Quel beau métier et combien d’hommes et de femmes de grande valeur cette maladie m’a permis de côtoyer. C’est encore une des retombées positive de toute cette aventure.
J’arrive donc en urologie vers 13 heures vendredi. C’est une infirmière que j’adore qui s’occupe de moi. Etonnant également ce contact qui s’établi avec les infirmières. Au fil des semaines on a appris à se connaître, on se confie, on échange sur des aspects très privés de nos vies. Ces contacts humains qui se nouent son un vrai bonheur et ont rendu mon séjour à l’hôpital extrêmement agréable. Je ne peux que remercier très chaleureusement tout le personnel de l’hôpital de Caen.
Elle me conduit en salle d’endoscopie, m’installe et prépare tout le matériel avant d’aller chercher le professeur Bensadoune. Celui-ci arrive, décontracté. Pas rasé, chemise de vacances sous sa blouse, il commence à monter son endoscope dans une ambiance sympathique. Celui-ci est rigide, métallique, équipé d’un système d’éclairage, d’une petite caméra qui projette son image sur un écran plat placé au dessus de ma tête et d’une petite pince qui permet de saisir la sonde. Comme d’habitude, il y a un système de lavage continu avec une poche placée en hauteur qui fait couler en permanence un liquide ce qui fait que l’on ne sent pratiquement rien.
L’opération commence, et j’assiste en direct à la remontée de l’urètre jusqu’à la vessie. L’image est d’excellente qualité, on constate alors que la paroi de la vessie a bien souffert. Il y a des lésions, des blessures laissées par la présence pendant trois mois et demi de ces deux sondes ainsi que par l’infection.
La sonde est introuvable, le professeur Bensadoune cherche de tous côtés, il m’appuie fortement sur le ventre, c’est un peu douloureux du côté des cicatrices de ma valve et de ma prostate, l’infirmière me caresse l’épaule et me dit des mots gentils. Finalement il faut ressortir les images du scanner pour essayer de voir où se trouve l’extrémité de cette sonde. Il a compris et cette fois ci il la trouve instantanément, je vois sortir la petite pince, il s’y reprend à deux ou trois fois et saisie enfin la sonde. Il n’a plus qu’à tirer pour ressortir le tout. Il me montre alors cette sonde et je suis surpris par la finesse de celle-ci. A l’écran, grossie par la caméra elle me paraissait énorme mais elle est très fine et fait environ 20 cm de long avec une boucle à chaque extrémité.
Je suis content que tout se soit bien passé. On me redescend en néphrologie et Romain vient me dire que je dois uriner pour voir si tout se passe bien. Je comprends que je dois surveiller mes urines pour voir s’il n’y a pas présence de sang. Je me sens en pleine forme et dès mes premières urines je constate que tout est normal. Quel bonheur !
Samedi matin l’infirmière me passe un dernier flacon d’antibiotiques puis elle m’enlève ma perfusion. C’est une libération. Je me rends compte alors que c’est la première fois depuis deux ans que je n’ai plus de tuyau qui sort de mon corps. Je n’ai plus de sonde, je suis redevenu quelqu'un de totalement normal. Mon taux d’hémoglobine est remonté à 9,7. Que c’est bon de se sentir tout simplement bien et libre. C’est maintenant que je peux apprécier tout ce qu’apporte une greffe de rein. C’est vrai que j’ai passé pendant trois mois et demi une période de vie extrêmement difficile mais quel bonheur à la sortie. La greffe de rein est d’une façon évidente la solution idéale à l’insuffisance rénale chronique.
Francine est venue me chercher. Nous quittons l’hôpital à 11 h et pour fêter cela nous nous dirigeons vers Honfleur où nous allons déjeuner sur le port au milieu des touristes. J’adore Honfleur, il y a beaucoup de monde malgré un temps exécrable. Les parapluies dégoulinent mais je me suis rarement senti aussi bien. Je me sens libre, sans chaînes et en pleine forme. Pour faire fête nous commençons par une coupe de Champagne puis c’est « Sole meunière ». Quel moment sympathique !
Dimanche je décide de monter à Lille pour porter un nouveau téléviseur à ma belle mère qui vient de changer de maison de retraite. Nous arrivons sur Lille à midi et faisons un stop dans les wagons du restaurant « Crocodile » avant de lui rendre visite. Mon téléphone sonne, c’est la fidèle lectrice de mon blog que vous connaissez tous, Roselyne. Je suis surpris, c’est la première fois que je l’ai au téléphone. Elle m’apprend qu’elle n’a plus accès à Internet car elle est hospitalisée, elle s’est cassé le col du fémur. Je décide alors d’aller lui rendre visite et après avoir visité ma belle mère nous téléphonons à Roselyne pour lui demander l’adresse de son hôpital. Quel moment sympa !
Vous vous souvenez certainement de la petite Lou Anne, en dialyse péritonéale, dont j’avais passé la photo au début de mon aventure. Hé bien, le 14 juillet elle a été greffée, quelle bonne nouvelle !
Christophe a mis l’article paru dans la revue MACIF dans l’onglet « Presse » du blog, vous pouvez aller le consulter en cliquant sur «Tous Sociétaires Juillet 2011».
A bientôt.
Jean Louis
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"Coucou,
SUPER !!!! Une nouvelle vie s’offre à toi !!!! Patricia me disait, il y a deux semaines, que tu devais regretter cette greffe de rein .... et bien, maintenant, non, tu as ENFIN vu le bout du tunnel et tu en es ressorti !!! Francine aussi doit être contente, de pouvoir ENFIN souffler également Bonne continuation et gros bisous. Marie" Envoyé par Marie le 18-07-2011 à 13:52
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"Bravo. Quelle belle leçon de courage. Bon retour sur Harmattan." Envoyé par olivier le 18-07-2011 à 14:23
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"Bravo. Quelle belle leçon de courage. Bon retour sur Harmattan." Envoyé par olivier le 18-07-2011 à 14:26
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"Bravo. Quelle belle leçon de courage. Bon retour sur Harmattan." Envoyé par olivier le 18-07-2011 à 15:28
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"Bonsoir, Dialysé depuis 3 ans, je dirige a temps plein une entreprise de transport. Bravo pour votre site, votre vécu, et quelle pub pour la DP. A bientot et bon vent !!" Envoyé par Pierre JULITTE le 18-07-2011 à 21:07
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"vive les odeurs d’eau salée et les fourmis dans la quille mille bravo" Envoyé par tangaroa le 20-07-2011 à 07:25
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"bonjour,suite a vos temoignages j’ai choisi la dialyse péritonéale dans peu de temps !,encore beaucoup d’apprehension j’admire votre courage!!!bonne continuation" Envoyé par louis le 25-07-2011 à 12:32
Mon, 25 Jul 2011 10:00:00 GMT - Merci la greffe Cormeilles en Vexin
Mon, 25 Jul 2011 10:00:00 GMT - Merci la greffe Cormeilles en Vexin
12H00 en France A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Que c’est bon d’être tout simplement bien ! J’ai enfin retrouvé une forme normale. Cela fait des années que je n’avais plus connu cela. C’est étonnant et rassurant cette puissance d’adaptation à la vie que l’on possède. Je ne me souvenais plus de la qualité de vie que l’on a lorsque notre santé est bonne.
Ce qui me frappe le plus c’est la qualité de sommeil que j’ai retrouvé. L’insuffisance rénale a une répercussion importante sur le sommeil. Depuis plusieurs années j’avais un sommeil extrêmement perturbé, des heures entières à rester éveillé et le matin, très tôt, je n’arrivais plus à dormir. Je viens de retrouver un vrai sommeil de bébé, je m’endors rapidement et au matin je peux rester des heures dans cet état second peuplé de rêves entre le sommeil profond et l’éveil. Je ne me souvenais plus combien c’est bon, je n’ai plus ces impatientes, ces tensions qui pourrissaient mes nuits.
Après deux ans avec mon cathéter de DP dans le ventre et ces trois mois et demi équipé d’une sonde vésicale et de la poche avec ce drain sur mon flanc, j’ai l’impression de revivre une vraie liberté. Je m’étais fait à ces appareillages et je pensais vivre normalement mais une fois retirés, quel sentiment de délivrance, c’est le bonheur absolue. Mon taux d’hémoglobine est à 9,7 alors que le taux minimum est à 13. Bien qu’étant encore en anémie, je n’ai plus cette infection importante et je suis déjà beaucoup plus en forme, les deux étages d’escaliers pour monter à mon bureau ne me posent plus aucun problème. L’insuffisance rénale chronique diminue la sécrétion par les reins de cette hormone qu’est l’érythropoïétine (EPO). Celle-ci a une influence importante au niveau de la moelle osseuse dans la fabrication des globules rouges. Les injections d’EPO de synthèse apportent alors une solution indispensable à l’anémie et permettent de retrouver une forme normale alors que sans elles on deviendrait un véritable légume.
La greffe de rein est vraiment la solution reine dans le traitement de l’insuffisance rénale chronique. Beaucoup de greffés m’avaient dit qu’après cette greffe ils avaient retrouvés une vie normale, en pleine forme. Je constate maintenant la même chose, c’est réellement merveilleux, j’ai l’impression de vivre une vie en plus. On n’est pas guéri, la greffe ne dure pas éternellement mais une nouvelle vie sans contrainte commence. Actuellement une greffe de rein dure en moyenne 13 ans, c’est formidable.
Environ 85% des greffes de rein se passent sans problème et le greffé repart au bout d’une douzaine de jours vers sa nouvelle vie. Les trois premiers mois il est surveillé comme le lait sur le feu et au bout de 6 mois il n’a plus de corticoïdes et peut reprendre une alimentation normale (sel et sucre). Dans 15% des cas il y a des complications mais très rarement du niveau de ce que j’ai vécu. Cela est du passé et maintenant tout va bien et c’est le principal.
Je revoie mon néphrologue à Caen le 3 août et je vais voir avec lui s’il n’a pas d’objection à ce que je retourne à mon bateau. J’aimerai le convoyer entre le Sri Lanka et La Réunion entre mi août et mi septembre, puis, dès début octobre, effectuer ce passage difficile entre La Réunion et l’Afrique du Sud. Je viens de recevoir des nouvelles d’Harmattan avec une photo. Il va apparemment bien mais j’ai quand même hâte de pouvoir vérifier si tout est correct et s’il est prêt à repartir.
Vous pouvez visualiser l’onglet « Presse », pour consulter l’article sur la dialyse péritonéale qui vient de paraître dans la revue « avenir et santé » du mois de juillet. (Pour lire l’article, cliquer sur le libellé « avenir & santé – Juillet 2011 »)
A bientôt.
Jean Louis
12H00 en France A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Que c’est bon d’être tout simplement bien ! J’ai enfin retrouvé une forme normale. Cela fait des années que je n’avais plus connu cela. C’est étonnant et rassurant cette puissance d’adaptation à la vie que l’on possède. Je ne me souvenais plus de la qualité de vie que l’on a lorsque notre santé est bonne.
Ce qui me frappe le plus c’est la qualité de sommeil que j’ai retrouvé. L’insuffisance rénale a une répercussion importante sur le sommeil. Depuis plusieurs années j’avais un sommeil extrêmement perturbé, des heures entières à rester éveillé et le matin, très tôt, je n’arrivais plus à dormir. Je viens de retrouver un vrai sommeil de bébé, je m’endors rapidement et au matin je peux rester des heures dans cet état second peuplé de rêves entre le sommeil profond et l’éveil. Je ne me souvenais plus combien c’est bon, je n’ai plus ces impatientes, ces tensions qui pourrissaient mes nuits.
Après deux ans avec mon cathéter de DP dans le ventre et ces trois mois et demi équipé d’une sonde vésicale et de la poche avec ce drain sur mon flanc, j’ai l’impression de revivre une vraie liberté. Je m’étais fait à ces appareillages et je pensais vivre normalement mais une fois retirés, quel sentiment de délivrance, c’est le bonheur absolue. Mon taux d’hémoglobine est à 9,7 alors que le taux minimum est à 13. Bien qu’étant encore en anémie, je n’ai plus cette infection importante et je suis déjà beaucoup plus en forme, les deux étages d’escaliers pour monter à mon bureau ne me posent plus aucun problème. L’insuffisance rénale chronique diminue la sécrétion par les reins de cette hormone qu’est l’érythropoïétine (EPO). Celle-ci a une influence importante au niveau de la moelle osseuse dans la fabrication des globules rouges. Les injections d’EPO de synthèse apportent alors une solution indispensable à l’anémie et permettent de retrouver une forme normale alors que sans elles on deviendrait un véritable légume.
La greffe de rein est vraiment la solution reine dans le traitement de l’insuffisance rénale chronique. Beaucoup de greffés m’avaient dit qu’après cette greffe ils avaient retrouvés une vie normale, en pleine forme. Je constate maintenant la même chose, c’est réellement merveilleux, j’ai l’impression de vivre une vie en plus. On n’est pas guéri, la greffe ne dure pas éternellement mais une nouvelle vie sans contrainte commence. Actuellement une greffe de rein dure en moyenne 13 ans, c’est formidable.
Environ 85% des greffes de rein se passent sans problème et le greffé repart au bout d’une douzaine de jours vers sa nouvelle vie. Les trois premiers mois il est surveillé comme le lait sur le feu et au bout de 6 mois il n’a plus de corticoïdes et peut reprendre une alimentation normale (sel et sucre). Dans 15% des cas il y a des complications mais très rarement du niveau de ce que j’ai vécu. Cela est du passé et maintenant tout va bien et c’est le principal.
Je revoie mon néphrologue à Caen le 3 août et je vais voir avec lui s’il n’a pas d’objection à ce que je retourne à mon bateau. J’aimerai le convoyer entre le Sri Lanka et La Réunion entre mi août et mi septembre, puis, dès début octobre, effectuer ce passage difficile entre La Réunion et l’Afrique du Sud. Je viens de recevoir des nouvelles d’Harmattan avec une photo. Il va apparemment bien mais j’ai quand même hâte de pouvoir vérifier si tout est correct et s’il est prêt à repartir.
Vous pouvez visualiser l’onglet « Presse », pour consulter l’article sur la dialyse péritonéale qui vient de paraître dans la revue « avenir et santé » du mois de juillet. (Pour lire l’article, cliquer sur le libellé « avenir & santé – Juillet 2011 »)
A bientôt.
Jean Louis
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"Bonjour Jean Louis Merci de nous indiquer ce que vous ressentez ! A 10 jours de la greffe nous trouvons Lou-Anne en pleine forme mais du haut de ses 6 ans, elle ne peut nous décrire ses sensations. Après le grain, le beau temps revient. Profitez ! Amicalement Nicolas" Envoyé par Mullier nicolas le 25-07-2011 à 19:19
Mon, 01 Aug 2011 13:00:00 GMT - Prêt pour de nouvelles aventures Osny
Mon, 01 Aug 2011 13:00:00 GMT - Prêt pour de nouvelles aventures Osny
13H00 TU, 15H00 en France A Osny
Bonjour à tous,
Ce matin je suis à mon bureau, c’est l’été, les fenêtres sont grandes ouvertes, le temps est magnifique, la vie est belle et je ne tiens plus en place. Je me sens en pleine forme, j’ai monté les deux étages d’un pas vif en prenant les marche deux par deux, quel plaisir !
La semaine dernière le résultat de mes analyses n’était pas très bons, j’avais deux germes dans les urines, toujours ces fameux pseudomonas et puis des entérocoques. Parallèlement ma créatinine était remontée à 253 et j’étais un peu inquiet. Je me suis rendu à l’hôpital de Caen où j’ai été reçu par le docteur Lobbedez. Il a palpé mon nouveau rein, fait une échographie, il est superbe ce greffon. Finalement ce n’est pas grave car je n’ai pas de fièvre, il n’y a pas de lymphocytes dans mes urines et ma CRP est inférieure à 3, cela signifie qu’il n’y a pas d’infection importante, seules mes urines ne sont pas stérile. Il n’y a pas lieu de traiter et avec le temps ces germes devraient disparaître.
Il faut cependant suivre l’évolution de cette créatinine. Ce matin je suis passé au laboratoire pour une prise de sang. Je revoie le professeur de Ligny, à Caen, ce mercredi 3 août. Je vais lui demander si je peux retourner vivre de nouvelles aventures.
Pierre-Yves Durand a trouvé un appareil qui permet de mesurer la créatinine en temps réel. C’est le StatSensor Xpress de Nova biomedical. Cet appareil a été testé par le professeur Laville à Lyon et d’après lui il est extraordinaire. Cela se présente sous la même forme que l’appareil servant à mesurer le taux de glycémie dans le sang, un petit boitier pas plus grand que celui qui vous permet d’ouvrir votre voiture, dans lequel on insère une petite languette. Il suffit ensuite de se piquer le bout du doigt pour obtenir une goutte de sang et de toucher celle-ci avec l’extrémité de la languette pour obtenir de façon instantanée le taux de créatinine dans le sang. Ces ce taux qui informe sur le bon fonctionnement ou non du rein. Je pense que si je peux informer mes néphrologues au quotidien de mon taux de créatinine, ils auront plus de facilité à me laisser vivre ma vie.
Tous les matins je remplie déjà un cahier avec mon taux de glycémie, ma température corporelle, ma tension, ma diurèse ainsi que mon poids. Sur le bateau je ne peux pas me peser mais ces informations plus mon taux de créatinine donneront une bonne idée sur l’évolution de ma santé.
Le bateau est actuellement au Sri Lanka, la prochaine étape consiste à rallier la Réunion. Le parcours fait 2500 miles, entre 3 semaines et un mois de mer en passant par les Maldives, les Chagos et l’île Maurice. J’ai hâte de retrouver les baleines et de pouvoir admirer Harmattan jouant avec les grosses vagues en filant dans des gerbes d’écume. Je suis en manque, cela fait quatre mois et demi que je l’ai quitté.
Depuis plusieurs semaines, je vois à la télé des reportages sur la Réunion. Je n’en ai jamais tant entendu parler. Cette île me semble magnifique, des paysages à couper le souffle et puis ce piton de la fournaise avec tous ces champs de lave pour moi qui adore les paysages lunaires des sites volcaniques.
Le parcours suivant, un des plus difficiles du tour du monde, consiste à descendre Sud, Sud Est, puis à passer 200 miles au sud de Madagascar pour atterrir à Richards Bay, en Afrique du sud. 1600 miles, 15 jours de mer si tout va bien et si je ne rencontre pas de vents contraires. La période la plus favorable est le mois d’octobre, quand le temps s’est un peu amélioré et avant la saison des cyclones.
La suite est plus facile et peut se faire en janvier. Il faudra alors rejoindre Cap Town en faisant des bonds entre deux abris, dans le fameux courant des aiguilles avant de remonter tout l’océan atlantique en passant peut-être par Saint Hélène, Ascension puis les îles du Cap Vert et les Canaries pour arriver à Marseille en Mai ou Juin 2012.
J’ai reçu un mail d’Herath le Sri Lankais, il a été obligé de déplacer Harmattan, il l’a mis contre un ponton flottant, et je pense qu’il est mieux ainsi.
Il faut que je vous parle de mon association « Vivre sous Dialyse. Je souhaite que mon aventure puisse servir et je veux que tous les futurs dialysés aient une information objective et suffisante qui leur permette de choisir leur mode de dialyse. C’est ce qui m’a le plus manqué. Nous sommes en train de réaliser un site Internet à l’usage des futurs dialysés. Sur ce site, ils doivent pouvoir trouver des informations sur les différents modes de dialyse ainsi que le témoignage de malades sur leurs vécus en étant dialysés. N’hésitez pas, quelque soit votre mode de dialyse à m’envoyer un petit témoignage sur votre expérience avec les plus et les moins. Merci aux professionnels de santé de relayer cette information.
Quel après midi sympa hier, Matis est rentré de vacances et il est venu tester le parc « Adventureland », au fond de mon terrain. Il s’est éclaté au propre et au figuré avec la tyrolienne. Par 2 fois, Il s’est jeté si fort que les mains ont lâché et qu’il est parti à l’horizontal. Il a bien aimé également le pont de singe.
Voilà pour aujourd’hui.
A bientôt
Jean Louis
13H00 TU, 15H00 en France A Osny
Bonjour à tous,
Ce matin je suis à mon bureau, c’est l’été, les fenêtres sont grandes ouvertes, le temps est magnifique, la vie est belle et je ne tiens plus en place. Je me sens en pleine forme, j’ai monté les deux étages d’un pas vif en prenant les marche deux par deux, quel plaisir !
La semaine dernière le résultat de mes analyses n’était pas très bons, j’avais deux germes dans les urines, toujours ces fameux pseudomonas et puis des entérocoques. Parallèlement ma créatinine était remontée à 253 et j’étais un peu inquiet. Je me suis rendu à l’hôpital de Caen où j’ai été reçu par le docteur Lobbedez. Il a palpé mon nouveau rein, fait une échographie, il est superbe ce greffon. Finalement ce n’est pas grave car je n’ai pas de fièvre, il n’y a pas de lymphocytes dans mes urines et ma CRP est inférieure à 3, cela signifie qu’il n’y a pas d’infection importante, seules mes urines ne sont pas stérile. Il n’y a pas lieu de traiter et avec le temps ces germes devraient disparaître.
Il faut cependant suivre l’évolution de cette créatinine. Ce matin je suis passé au laboratoire pour une prise de sang. Je revoie le professeur de Ligny, à Caen, ce mercredi 3 août. Je vais lui demander si je peux retourner vivre de nouvelles aventures.
Pierre-Yves Durand a trouvé un appareil qui permet de mesurer la créatinine en temps réel. C’est le StatSensor Xpress de Nova biomedical. Cet appareil a été testé par le professeur Laville à Lyon et d’après lui il est extraordinaire. Cela se présente sous la même forme que l’appareil servant à mesurer le taux de glycémie dans le sang, un petit boitier pas plus grand que celui qui vous permet d’ouvrir votre voiture, dans lequel on insère une petite languette. Il suffit ensuite de se piquer le bout du doigt pour obtenir une goutte de sang et de toucher celle-ci avec l’extrémité de la languette pour obtenir de façon instantanée le taux de créatinine dans le sang. Ces ce taux qui informe sur le bon fonctionnement ou non du rein. Je pense que si je peux informer mes néphrologues au quotidien de mon taux de créatinine, ils auront plus de facilité à me laisser vivre ma vie.
Tous les matins je remplie déjà un cahier avec mon taux de glycémie, ma température corporelle, ma tension, ma diurèse ainsi que mon poids. Sur le bateau je ne peux pas me peser mais ces informations plus mon taux de créatinine donneront une bonne idée sur l’évolution de ma santé.
Le bateau est actuellement au Sri Lanka, la prochaine étape consiste à rallier la Réunion. Le parcours fait 2500 miles, entre 3 semaines et un mois de mer en passant par les Maldives, les Chagos et l’île Maurice. J’ai hâte de retrouver les baleines et de pouvoir admirer Harmattan jouant avec les grosses vagues en filant dans des gerbes d’écume. Je suis en manque, cela fait quatre mois et demi que je l’ai quitté.
Depuis plusieurs semaines, je vois à la télé des reportages sur la Réunion. Je n’en ai jamais tant entendu parler. Cette île me semble magnifique, des paysages à couper le souffle et puis ce piton de la fournaise avec tous ces champs de lave pour moi qui adore les paysages lunaires des sites volcaniques.
Le parcours suivant, un des plus difficiles du tour du monde, consiste à descendre Sud, Sud Est, puis à passer 200 miles au sud de Madagascar pour atterrir à Richards Bay, en Afrique du sud. 1600 miles, 15 jours de mer si tout va bien et si je ne rencontre pas de vents contraires. La période la plus favorable est le mois d’octobre, quand le temps s’est un peu amélioré et avant la saison des cyclones.
La suite est plus facile et peut se faire en janvier. Il faudra alors rejoindre Cap Town en faisant des bonds entre deux abris, dans le fameux courant des aiguilles avant de remonter tout l’océan atlantique en passant peut-être par Saint Hélène, Ascension puis les îles du Cap Vert et les Canaries pour arriver à Marseille en Mai ou Juin 2012.
J’ai reçu un mail d’Herath le Sri Lankais, il a été obligé de déplacer Harmattan, il l’a mis contre un ponton flottant, et je pense qu’il est mieux ainsi.
Il faut que je vous parle de mon association « Vivre sous Dialyse. Je souhaite que mon aventure puisse servir et je veux que tous les futurs dialysés aient une information objective et suffisante qui leur permette de choisir leur mode de dialyse. C’est ce qui m’a le plus manqué. Nous sommes en train de réaliser un site Internet à l’usage des futurs dialysés. Sur ce site, ils doivent pouvoir trouver des informations sur les différents modes de dialyse ainsi que le témoignage de malades sur leurs vécus en étant dialysés. N’hésitez pas, quelque soit votre mode de dialyse à m’envoyer un petit témoignage sur votre expérience avec les plus et les moins. Merci aux professionnels de santé de relayer cette information.
Quel après midi sympa hier, Matis est rentré de vacances et il est venu tester le parc « Adventureland », au fond de mon terrain. Il s’est éclaté au propre et au figuré avec la tyrolienne. Par 2 fois, Il s’est jeté si fort que les mains ont lâché et qu’il est parti à l’horizontal. Il a bien aimé également le pont de singe.
Voilà pour aujourd’hui.
A bientôt
Jean Louis
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"salut jean louis que des bonnes nouvelles on va peut etre se croiser alors ça dependra nous se sera pour la saison prochaine l’ocean indien mais sait on jamais une question pour toi: mon papa est actuellement en hemodialyse ilest vieux et tres affaibli par un parkingson, crois tu que une dialyse peritoneale serais envisageable ? biz A+
" Envoyé par jacques le 03-08-2011 à 12:15
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"Bravo ! quelle énergie Je suis le frère (jumeau de Jacques DELORME (Voilier Tangaroa) Nous allons proposer cette methode de dialyse pour mon père Excellente continuation !! Que le vent vous soit favorable " Envoyé par DELORME-alain le 04-08-2011 à 15:34
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"Bonjour collègue de greffe,
Dans cet article, je relève une information hyper intéressante pour un greffé, je cite :
"Pierre-Yves Durand a trouvé un appareil qui permet de mesurer la créatinine en temps réel. C’est le StatSensor Xpress de Nova biomedical"
Ce type d’appareil m’intéresse.
Ma question : où peut-on se le procurer en france et est-ce abordable au niveau coût pour un particulier ?
pouvez-vous obtenir ce type d’infos ? merci d’avance cordialement" Envoyé par le père noel le 08-08-2011 à 22:10
Sun, 07 Aug 2011 17:00:00 GMT - Une barque surchargée qui prend l’eau Cormeilles en Vexin
Sun, 07 Aug 2011 17:00:00 GMT - Une barque surchargée qui prend l’eau Cormeilles en Vexin
17H00 TU, 19H00 en France A Cormeilles
Bonjour à tous,
Elle ne tourne plus rond cette terre, où va le monde ? Nous sommes à la dérive dans une barque surchargée qui prend l’eau de toutes parts.
Une grande partie de l’Afrique va mal.
Dans la corne, en Somalie, à Djibouti et même au nord du Kenya c’est la famine, il n’a pas plu depuis plus de 2 ans. Des troupeaux entiers sont morts de faim, maintenant ce sont les enfants mais que faire quand l’instabilité politique et des islamistes fanatiques interdisent toutes actions humanitaires ?
Tout le nord est dans l’huile bouillante. L’explosion de colère de la population contre ces dictateurs qui pillaient leurs pays s’est répandue de proche en proche mais qu’en ressortira-t-il ? Quel est l’avenir de ces révolutions ? L’Afrique est un continent tribal, c’est son grand problème, comment trouver une entente ? Comment éviter qu’une tribu ne s’accapare le pouvoir et les richesses au détriment des autres ? Un seul exemple, le peuple libyen est composé de 140 tribus !
Tous ces peuples spoliés recherchent la justice ainsi que la démocratie. Leurs modèles sont ces démocraties occidentales où bon nombre cherchent à émigrer mais dans la transition difficile entre la dictature et la démocratie, ne risquent ils pas de se retrouver sous le joug des fondamentalistes religieux ? La route est difficile et semée d’embûches, combien réussiront-ils ?
Ces démocraties occidentales, justement, montrent leurs limites. L’Europe, les Etats Unis, le Japon, sont au bord de la faillite financière. Comment a-t-on pu laisser nos hommes politiques gérer ainsi le pays depuis plusieurs décennies ? Tout chef d’entreprise sait que l’on ne peut pas arrêter un budget annuel déficitaire, qu’il est inconscient de souscrire un emprunt pour assurer les salaires en fin de mois. Tout chef de famille ayant un minimum de bon sens paysan sait qu’il ne peut dépenser plus que ce qu’il gagne et qu’il ne peut emprunter que pour un investissement important comme sa demeure principale.
Alors pourquoi tous ces économistes éminents, ces énarques censément formés à la gestion d’un pays se sont-ils autant fourvoyés ? Pourquoi avoir géré les pays comme l’aurait fait le chef de famille d’un ménage surendetté ?
La situation est extrêmement grave, nous allons droit dans le mur, vers des conflits intergénérationnels. Depuis des dizaines d’années nous vivons au dessus de nos moyens, empruntant pour consommer, en laissant des dettes colossales à nos enfants et nos petits enfants. Comme pour un ménage ou une entreprise, un état ne peut emprunter que pour financer un investissement lourd et précis, comme une autoroute ou bien une voie de chemin de fer. Le financement de cet emprunt doit être prévu et la ressource directement issue de cet investissement.
Le problème apparaissant simultanément dans toutes les démocraties, il faut bien convenir que ce n’est pas un problème de personne mais bien un problème de modèle. Il ne faut plus confier la gestion des pays à des politiques, cela ne peut pas fonctionner, il y a incompatibilité. La gestion implique des décisions à long terme, des décisions qui peuvent être impopulaires et elles sont incompatible avec un mandat remis en cause très régulièrement.
Le passé nous montre que toutes les civilisations naissent, vivent et finissent par disparaître. La notre est sur une pente descendante et elle ne pourra perdurer que si un changement profond se fait dans les mentalités. Depuis plusieurs années on nous a habitués à l’assistanat, à l’état providence. Dès qu’une difficulté se présente, c’est à l’état d’en assumer la solution. Un exemple récent : j’ai vu un reportage à la télévision sur les « Groupe de Surveillance de Voisinage » qui permettent d’assurer la sécurité pendant les périodes de vacance. Le journaliste demandait aux passants ce qu’ils pensaient de cette formule. Hé bien un nombre important a déclaré qu’il suffisait d’embaucher plus de policiers ! Sidérant. Cette image de l’état providence, acquise au fil de ces dizaines d’années de mauvaise gestion, fait maintenant partie de notre culture mais nous sommes dans l’erreur et la remise sur les rails va être extrêmement compliquée.
Non seulement il faut arrêter de creuser les déficits mais il faut en plus commencer à rembourser les 1646 milliard d’euros de la dette actuelle. Cela représente un peu plus de 25000 euros par habitant, y compris le petit bébé qui vient de naitre. Quel mauvais cadeau ! Les seuls intérêts de la dette représentent tous les ans plusieurs dizaines de milliards d’euros, et engloutissent la totalité de l’impôt sur le revenu ! Ahurissant !
Comment redresser la barre ? C’est très difficile. Il faut déjà changer les mentalités, il faut, en tout premier lieu, lutter contre la triche de tous ceux qui profitent du système mais il faut également que chacun se responsabilise. Fini l’assistanat, fini l’état providence. Apprendre à pêcher, oui. Donner un poisson, non.
La liberté, c’est réellement l’acquis de nos démocraties. Pour l’égalité c’est autre chose. Il faut rechercher l’égalité devant la justice et l’éducation mais, de naissance, nous ne sommes pas égaux, nous n’avons pas tous le même potentiel intellectuel, le même potentiel physique, le même caractère, les mêmes ambitions... Nous ne pouvons pas être égaux en tout, chacun doit gérer sa propre vie mais pour cela le travail doit être revalorisé et la charge dû à l’état pour une heure travaillée doit être minimale.
Notre préoccupation continuelle doit être de limiter les dépenses publiques. Cela peut être fait en tout premier lieu par une gestion responsable des deniers publics. L’état doit être géré comme une entreprise qui doit sortir des résultats et non comme un syndic de copropriété où il suffit, pour équilibrer les comptes d’effectuer des appels de fonds correspondants aux dépenses. Cela conduit inévitablement à une inflation des coûts.
Arriverons-nous à sortir par le haut de cette difficulté bien plus importante et bien plus grave que la crise financière de 2008 ? Je n’en suis pas certain et je crains des lendemains difficiles.
Un autre sujet qui me de préoccupe est le taux de peuplement de la terre. Depuis mon départ de Marseille, j’ai coupé 275 degrés de latitude soit environ 80% du tour du monde. Comme un enfant qui pense que la vie est éternelle, on pense volontiers que l’espace sur la terre est infinie et qu’il n’y a pas de limites à la population qu’elle peut supporter. En réalité cette terre est très petite, l’équateur ne fait qu’environ 40 fois la distance entre Lille et Marseille et il y a forcément une limite à son peuplement. Est-ce que cette limite est dépassée ? Aux vus de l’évolution exponentielle de la croissance actuelle, est-on sur le point de franchir la limite ? Et comment solutionner ce problème ? Va-t-on dans ce domaine également s’apercevoir de nos erreurs lorsqu’il sera trop tard ?
Mis à part ces préoccupations qui me tiennent souvent éveillé la nuit, tout va bien pour moi. Je suis allé à Caen cette semaine et j’ai les feux verts de mon néphrologue et de mon urologue pour, dès début septembre, poursuivre mon tour du monde en bateau. Je ne tiens plus en place, j’ai hâte de repartir. Si je n’avais pas eu cette infection urinaire en cours, je serais déjà au Sri Lanka. Mon urologue m’a prescrit des antibiotiques pour essayer de me débarrasser de ces germes.
Pour patienter, je cuisine. Hier on était fin novembre, pluies et temps triste au point de devoir allumer la lumière à 18 heures. Je me suis attelé à un lapin chasseur. Quatre râbles, des lardons, des petits oignons blancs, des rondelles de carotte, le tout revenu dans de la margarine, des petits champignons de Paris, du vin blanc, quelques cuillères de farine, de l’origan, des épices. Quel bonheur ! J’adore cuisiner.
Cet après-midi je suis allé aux champignons avec Matis. Nous avons mangé des myrtilles, nous avons trouvé quelques girolles, nous avons vu de très près une poule faisane avec ses poussins. J’aime beaucoup lui faire découvrir la nature.
Je vous laisse là pour ce soir.
A bientôt.
Jean Louis
17H00 TU, 19H00 en France A Cormeilles
Bonjour à tous,
Elle ne tourne plus rond cette terre, où va le monde ? Nous sommes à la dérive dans une barque surchargée qui prend l’eau de toutes parts.
Une grande partie de l’Afrique va mal.
Dans la corne, en Somalie, à Djibouti et même au nord du Kenya c’est la famine, il n’a pas plu depuis plus de 2 ans. Des troupeaux entiers sont morts de faim, maintenant ce sont les enfants mais que faire quand l’instabilité politique et des islamistes fanatiques interdisent toutes actions humanitaires ?
Tout le nord est dans l’huile bouillante. L’explosion de colère de la population contre ces dictateurs qui pillaient leurs pays s’est répandue de proche en proche mais qu’en ressortira-t-il ? Quel est l’avenir de ces révolutions ? L’Afrique est un continent tribal, c’est son grand problème, comment trouver une entente ? Comment éviter qu’une tribu ne s’accapare le pouvoir et les richesses au détriment des autres ? Un seul exemple, le peuple libyen est composé de 140 tribus !
Tous ces peuples spoliés recherchent la justice ainsi que la démocratie. Leurs modèles sont ces démocraties occidentales où bon nombre cherchent à émigrer mais dans la transition difficile entre la dictature et la démocratie, ne risquent ils pas de se retrouver sous le joug des fondamentalistes religieux ? La route est difficile et semée d’embûches, combien réussiront-ils ?
Ces démocraties occidentales, justement, montrent leurs limites. L’Europe, les Etats Unis, le Japon, sont au bord de la faillite financière. Comment a-t-on pu laisser nos hommes politiques gérer ainsi le pays depuis plusieurs décennies ? Tout chef d’entreprise sait que l’on ne peut pas arrêter un budget annuel déficitaire, qu’il est inconscient de souscrire un emprunt pour assurer les salaires en fin de mois. Tout chef de famille ayant un minimum de bon sens paysan sait qu’il ne peut dépenser plus que ce qu’il gagne et qu’il ne peut emprunter que pour un investissement important comme sa demeure principale.
Alors pourquoi tous ces économistes éminents, ces énarques censément formés à la gestion d’un pays se sont-ils autant fourvoyés ? Pourquoi avoir géré les pays comme l’aurait fait le chef de famille d’un ménage surendetté ?
La situation est extrêmement grave, nous allons droit dans le mur, vers des conflits intergénérationnels. Depuis des dizaines d’années nous vivons au dessus de nos moyens, empruntant pour consommer, en laissant des dettes colossales à nos enfants et nos petits enfants. Comme pour un ménage ou une entreprise, un état ne peut emprunter que pour financer un investissement lourd et précis, comme une autoroute ou bien une voie de chemin de fer. Le financement de cet emprunt doit être prévu et la ressource directement issue de cet investissement.
Le problème apparaissant simultanément dans toutes les démocraties, il faut bien convenir que ce n’est pas un problème de personne mais bien un problème de modèle. Il ne faut plus confier la gestion des pays à des politiques, cela ne peut pas fonctionner, il y a incompatibilité. La gestion implique des décisions à long terme, des décisions qui peuvent être impopulaires et elles sont incompatible avec un mandat remis en cause très régulièrement.
Le passé nous montre que toutes les civilisations naissent, vivent et finissent par disparaître. La notre est sur une pente descendante et elle ne pourra perdurer que si un changement profond se fait dans les mentalités. Depuis plusieurs années on nous a habitués à l’assistanat, à l’état providence. Dès qu’une difficulté se présente, c’est à l’état d’en assumer la solution. Un exemple récent : j’ai vu un reportage à la télévision sur les « Groupe de Surveillance de Voisinage » qui permettent d’assurer la sécurité pendant les périodes de vacance. Le journaliste demandait aux passants ce qu’ils pensaient de cette formule. Hé bien un nombre important a déclaré qu’il suffisait d’embaucher plus de policiers ! Sidérant. Cette image de l’état providence, acquise au fil de ces dizaines d’années de mauvaise gestion, fait maintenant partie de notre culture mais nous sommes dans l’erreur et la remise sur les rails va être extrêmement compliquée.
Non seulement il faut arrêter de creuser les déficits mais il faut en plus commencer à rembourser les 1646 milliard d’euros de la dette actuelle. Cela représente un peu plus de 25000 euros par habitant, y compris le petit bébé qui vient de naitre. Quel mauvais cadeau ! Les seuls intérêts de la dette représentent tous les ans plusieurs dizaines de milliards d’euros, et engloutissent la totalité de l’impôt sur le revenu ! Ahurissant !
Comment redresser la barre ? C’est très difficile. Il faut déjà changer les mentalités, il faut, en tout premier lieu, lutter contre la triche de tous ceux qui profitent du système mais il faut également que chacun se responsabilise. Fini l’assistanat, fini l’état providence. Apprendre à pêcher, oui. Donner un poisson, non.
La liberté, c’est réellement l’acquis de nos démocraties. Pour l’égalité c’est autre chose. Il faut rechercher l’égalité devant la justice et l’éducation mais, de naissance, nous ne sommes pas égaux, nous n’avons pas tous le même potentiel intellectuel, le même potentiel physique, le même caractère, les mêmes ambitions... Nous ne pouvons pas être égaux en tout, chacun doit gérer sa propre vie mais pour cela le travail doit être revalorisé et la charge dû à l’état pour une heure travaillée doit être minimale.
Notre préoccupation continuelle doit être de limiter les dépenses publiques. Cela peut être fait en tout premier lieu par une gestion responsable des deniers publics. L’état doit être géré comme une entreprise qui doit sortir des résultats et non comme un syndic de copropriété où il suffit, pour équilibrer les comptes d’effectuer des appels de fonds correspondants aux dépenses. Cela conduit inévitablement à une inflation des coûts.
Arriverons-nous à sortir par le haut de cette difficulté bien plus importante et bien plus grave que la crise financière de 2008 ? Je n’en suis pas certain et je crains des lendemains difficiles.
Un autre sujet qui me de préoccupe est le taux de peuplement de la terre. Depuis mon départ de Marseille, j’ai coupé 275 degrés de latitude soit environ 80% du tour du monde. Comme un enfant qui pense que la vie est éternelle, on pense volontiers que l’espace sur la terre est infinie et qu’il n’y a pas de limites à la population qu’elle peut supporter. En réalité cette terre est très petite, l’équateur ne fait qu’environ 40 fois la distance entre Lille et Marseille et il y a forcément une limite à son peuplement. Est-ce que cette limite est dépassée ? Aux vus de l’évolution exponentielle de la croissance actuelle, est-on sur le point de franchir la limite ? Et comment solutionner ce problème ? Va-t-on dans ce domaine également s’apercevoir de nos erreurs lorsqu’il sera trop tard ?
Mis à part ces préoccupations qui me tiennent souvent éveillé la nuit, tout va bien pour moi. Je suis allé à Caen cette semaine et j’ai les feux verts de mon néphrologue et de mon urologue pour, dès début septembre, poursuivre mon tour du monde en bateau. Je ne tiens plus en place, j’ai hâte de repartir. Si je n’avais pas eu cette infection urinaire en cours, je serais déjà au Sri Lanka. Mon urologue m’a prescrit des antibiotiques pour essayer de me débarrasser de ces germes.
Pour patienter, je cuisine. Hier on était fin novembre, pluies et temps triste au point de devoir allumer la lumière à 18 heures. Je me suis attelé à un lapin chasseur. Quatre râbles, des lardons, des petits oignons blancs, des rondelles de carotte, le tout revenu dans de la margarine, des petits champignons de Paris, du vin blanc, quelques cuillères de farine, de l’origan, des épices. Quel bonheur ! J’adore cuisiner.
Cet après-midi je suis allé aux champignons avec Matis. Nous avons mangé des myrtilles, nous avons trouvé quelques girolles, nous avons vu de très près une poule faisane avec ses poussins. J’aime beaucoup lui faire découvrir la nature.
Je vous laisse là pour ce soir.
A bientôt.
Jean Louis
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"bravo, belle info, combien sont conscient de cela malheureusement.... va vite sur harmatan et surtout donnes des news nous on part demain pour les vanuatu, puis l’australie a suivre,avec 2 mois poiur se baguenauder dans great barrier A+ jaco " Envoyé par tangaroa le 15-08-2011 à 00:29
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"hum ! il est 11h30 je viens de lire la recette du lapin chasseur j’ai comme l’odeur qui me monte aux narines. J’ai à la maison mon mari (Patrick) qui adore faire des bons plats il a d’ailleurs eu un cours samedi dernier au Ritz comme thème Pasta et Risotto et un truc tout simple faire des tuiles de parmesan : mettre sur une plaque un papier de cuisson (sulfurisé) saupoudrer une fine couche de parmesan râpé mettre la plaque au four à 200° durant 5 min de manière à cuire les tuiles une fois sortie du four mettre les tuiles de parmesan dans un cerle ou sur un rouleau à patisserie pour leur donner une forme un peu courbée (faire très vite car la tuile de parmesan sèche très vite) bisous" Envoyé par MARIE Maryse le 13-09-2011 à 11:44
Sun, 14 Aug 2011 18:00:00 GMT - Quelle est belle cette nouvelle vie ! Chamonix
Sun, 14 Aug 2011 18:00:00 GMT - Quelle est belle cette nouvelle vie ! Chamonix
20H00 en France A Chamonix
Bonjour à tous,
Je profite à fond de cette nouvelle vie qui m’est donnée. Pendant trois mois et demi j’ai subit une greffe de rein, maintenant je bénéficie d’une greffe de rein. C’est une énorme différence.
J’ai dans la poche un billet d’avion pour Colombo au Sri Lanka. Je pars à 16h05 le 30 août. Je vais enfin retrouver Harmattan que je vais mener en Afrique du Sud en passant par les Maldives, les Chagos, l’île Maurice et le Réunion, un voyage de deux mois avec une semaine de préparation au Sri Lanka et un arrêt de quinze jours pour découvrir la Réunion.
En attendant, j’étrenne ma toute nouvelle liberté en effectuant un tour de France à moto. Fini les dizaines de kilos de poches de dialyse, maintenant je peux voyager léger. Pour faire bonne mesure et bien marquer la différence, j’ai décidé de laisser ma 1000cc au garage et de prendre ma 125. C’est une Drag Star Yamaha, très belle avec des sacoches et plein de chromes. Elle est légère, possède une selle confortable et la position de conduite est agréable.
Par contre, la puissance n’est pas là et je plafonne à 100 kms/heure dans les descentes avec le vent dans le dos. Je ne prends que les petites routes. Avec les ronds-points, les feux, les traversées de village, ma moyenne tourne autour de 65 kms/heure et les distances paraissent infinies.
Je suis parti de Cergy mercredi après-midi. Autoroute A15, traversé de Paris avant d’emprunter l’ancienne nationale 6, Fontainebleau, Montereau puis Sens où j’ai passé la nuit chez ma sœur. Je suis arrivé fatigué après ces 170 kms alors que l’étape du lendemain fait plus de 540 kms ! Je suis un peu inquiet.
Jeudi, lorsque je me lève, je ressens les courbatures de la veille et me dis que la journée va être longue. Je pars à 9h30 et c’est la séquence nostalgie, toujours sur l’ancienne nationale 6, la route des vacances, Villeneuve sur Yonne, Joigny, Auxerre, Vermenton, Arcy sur Cure, Avallon, Saulieu une route que j’ai parcouru à vélo dans une vie précédente. L’Yonne, le canal du Nivernais, la Cure, des paysages magnifiques ! J’ai un demi-casque qui me permet de profiter à fond de toutes les bonnes odeurs de la campagne Bourguignonne, herbe coupée, pâturages, foin qui sèche au soleil, rivières qui courent, fermes, végétaux que l’on brûle …
Je passe ensuite à Arnay-le-Duc avant d’arriver difficilement à Chalon-sur-Saône à 13h15. Je n’arrête pas de changer de position sur ma selle, j’ai mal au dos et je suis plein de courbatures. Dire que je n’ai parcouru qu’à peine la moitié de la distance de cette étape et beaucoup moins en temps. Je déjeune à Chalon et repars en ayant récupéré un peu. Maintenant c’est Tournus, Cuisery et la traversée de la Bresse avec Bourg-en-Bresse puis Pont-d’Ain, Nantua, Bellegarde-sur-Valserine et Annecy. Je suis mort de fatigue mais le moral est bon car je commence à voir des panneaux indiquant Chamonix. Il me reste moins d’une centaine de kilomètres. Depuis le milieu de l’après-midi, je fais toutes les heures un stop de cinq à dix minutes pour me soulager le dos et finalement j’arrive fourbu mais content à Chamonix au alentour de 19h15. J’ai loué un studio aux Houches pour 5 jours, je prends les clefs et découvre dans la glace de la salle de bain que ma barbe a été teinte en noir ! Dans quel état sont les poumons ? 540 kms dans la journée, ce n’est pas raisonnable, il faut que je limite mes étapes à 350 kms maximum. Je fais quelques courses, Francine arrive à 21H30 avec le CL, elle est partie à 15h30 de Cergy !
Vendredi je me lève assez courbatu mais nous décidons quand même d’aller marcher. Nous prenons la télécabine du Prarion et marchons jusqu’à la ferme d’alpage de la Charme. Le fermier est sympathique, nous parlons de son travail, il possède 90 chèvres. L’été il embauche une jeune bergère pour garder le troupeau la journée, cela lui permet de recevoir les touristes pour vendre sa production. Boulot d’été sympa mais attention au loup, mademoiselle, avec tous ces touristes ! En parlant de loup, nous évoquons le problème de sa réintroduction. Comment ces paysans pourraient-ils accepter que ces prédateurs viennent détruire leurs troupeaux sur leurs propres terres. C’est un peu comme si l’on obligeait les jardiniers à supporter des taupes dans leurs parcelles ? Nous lui achetons quelques fromages de chèvre à différents stades d’affinage puis revenons au Col de Voza.
Alors que nous marchons depuis une heure, notre intention est de monter jusqu’au téléphérique de Bellevue (environ 40 mn) pour redescendre sur les Houches. Mais le petit tramway du Mont Blanc arrive à ce moment, il monte au Nid d’Aigle, à 2372m. Comme il n’est que 14h45, nous décidons de le prendre pour admirer le glacier de Bellevue.rrivés là haut, il ne fait pas chaud et il faut enfiler les polaires mais la vue est magnifique. La demi-heure de voyage nous a reposé et après quelques hésitations, nous décidons de redescendre à pied, le panneau précise « 2h, Echelles ». Nous voilà partis, la vue est magnifique bien qu’il commence à brouillasser. Le début du parcourt est un peu rocailleux mais très agréable. Nous sommes rapidement entourés de chamois, il y a des mères avec leurs petits de l’année et des jeunes de l’année précédente. Ils sont habitués aux randonneurs et ne sont pas craintifs, on peut approcher les plus téméraires à moins de deux mètres. Séance photos, puis il faut bien repartir. Cela devient assez pentu, par endroit il y a des escaliers très raides au dessus du vide. La descente est un dénivelé de 600 mètres qui passe au bord du glacier.
Je n’aime pas trop les glaciers, je les trouve sales. Je préfère de loin les sommets enneigés au dessus de 3500 mètres, comme il y neige souvent, ils sont toujours d’un blanc éclatant. L’anémie et la faiblesse musculaire ne vont pas très bien avec les randonnées en montagne. Arrivé à mi parcourt, je n’en peux plus, j’ai une douleur importante sur la partie extérieure du genou gauche et je ressens une fatigue générale importante. Je me demande si je vais pouvoir arriver au bout de ce défi.
La fatigue se fait de plus en plus intense et mon genou m’oblige à marcher en crabe, c’est très éprouvant. Je dois faire halte tous les 100 mètres pour me reposer. Nous finissons par arriver quand même au téléphérique de Bellevue à 18h, au moment où la dernière cabine va partir. Je suis totalement épuisé. Ce n’est pas très raisonnable, trop fort, trop tôt.
La nuit est difficile, je dois me traîner pour aller aux toilettes. Au matin je vais un peu mieux mais il est hors de question d’envisager une excursion. Dommage car la journée est magnifique.
Aujourd’hui dimanche, il a plut toute la matinée mais cet après-midi nous avons pu faire un parcourt d’une heure vingt.
Voilà pour aujourd’hui. Francine repart à Cergy mardi midi et moi je vais continuer à descendre dans le sud voir les copains avant de remonter par le Massif Central en début de semaine.
A bientôt.
Jean Louis
20H00 en France A Chamonix
Bonjour à tous,
Je profite à fond de cette nouvelle vie qui m’est donnée. Pendant trois mois et demi j’ai subit une greffe de rein, maintenant je bénéficie d’une greffe de rein. C’est une énorme différence.
J’ai dans la poche un billet d’avion pour Colombo au Sri Lanka. Je pars à 16h05 le 30 août. Je vais enfin retrouver Harmattan que je vais mener en Afrique du Sud en passant par les Maldives, les Chagos, l’île Maurice et le Réunion, un voyage de deux mois avec une semaine de préparation au Sri Lanka et un arrêt de quinze jours pour découvrir la Réunion.
En attendant, j’étrenne ma toute nouvelle liberté en effectuant un tour de France à moto. Fini les dizaines de kilos de poches de dialyse, maintenant je peux voyager léger. Pour faire bonne mesure et bien marquer la différence, j’ai décidé de laisser ma 1000cc au garage et de prendre ma 125. C’est une Drag Star Yamaha, très belle avec des sacoches et plein de chromes. Elle est légère, possède une selle confortable et la position de conduite est agréable.
Par contre, la puissance n’est pas là et je plafonne à 100 kms/heure dans les descentes avec le vent dans le dos. Je ne prends que les petites routes. Avec les ronds-points, les feux, les traversées de village, ma moyenne tourne autour de 65 kms/heure et les distances paraissent infinies.
Je suis parti de Cergy mercredi après-midi. Autoroute A15, traversé de Paris avant d’emprunter l’ancienne nationale 6, Fontainebleau, Montereau puis Sens où j’ai passé la nuit chez ma sœur. Je suis arrivé fatigué après ces 170 kms alors que l’étape du lendemain fait plus de 540 kms ! Je suis un peu inquiet.
Jeudi, lorsque je me lève, je ressens les courbatures de la veille et me dis que la journée va être longue. Je pars à 9h30 et c’est la séquence nostalgie, toujours sur l’ancienne nationale 6, la route des vacances, Villeneuve sur Yonne, Joigny, Auxerre, Vermenton, Arcy sur Cure, Avallon, Saulieu une route que j’ai parcouru à vélo dans une vie précédente. L’Yonne, le canal du Nivernais, la Cure, des paysages magnifiques ! J’ai un demi-casque qui me permet de profiter à fond de toutes les bonnes odeurs de la campagne Bourguignonne, herbe coupée, pâturages, foin qui sèche au soleil, rivières qui courent, fermes, végétaux que l’on brûle …
Je passe ensuite à Arnay-le-Duc avant d’arriver difficilement à Chalon-sur-Saône à 13h15. Je n’arrête pas de changer de position sur ma selle, j’ai mal au dos et je suis plein de courbatures. Dire que je n’ai parcouru qu’à peine la moitié de la distance de cette étape et beaucoup moins en temps. Je déjeune à Chalon et repars en ayant récupéré un peu. Maintenant c’est Tournus, Cuisery et la traversée de la Bresse avec Bourg-en-Bresse puis Pont-d’Ain, Nantua, Bellegarde-sur-Valserine et Annecy. Je suis mort de fatigue mais le moral est bon car je commence à voir des panneaux indiquant Chamonix. Il me reste moins d’une centaine de kilomètres. Depuis le milieu de l’après-midi, je fais toutes les heures un stop de cinq à dix minutes pour me soulager le dos et finalement j’arrive fourbu mais content à Chamonix au alentour de 19h15. J’ai loué un studio aux Houches pour 5 jours, je prends les clefs et découvre dans la glace de la salle de bain que ma barbe a été teinte en noir ! Dans quel état sont les poumons ? 540 kms dans la journée, ce n’est pas raisonnable, il faut que je limite mes étapes à 350 kms maximum. Je fais quelques courses, Francine arrive à 21H30 avec le CL, elle est partie à 15h30 de Cergy !
Vendredi je me lève assez courbatu mais nous décidons quand même d’aller marcher. Nous prenons la télécabine du Prarion et marchons jusqu’à la ferme d’alpage de la Charme. Le fermier est sympathique, nous parlons de son travail, il possède 90 chèvres. L’été il embauche une jeune bergère pour garder le troupeau la journée, cela lui permet de recevoir les touristes pour vendre sa production. Boulot d’été sympa mais attention au loup, mademoiselle, avec tous ces touristes ! En parlant de loup, nous évoquons le problème de sa réintroduction. Comment ces paysans pourraient-ils accepter que ces prédateurs viennent détruire leurs troupeaux sur leurs propres terres. C’est un peu comme si l’on obligeait les jardiniers à supporter des taupes dans leurs parcelles ? Nous lui achetons quelques fromages de chèvre à différents stades d’affinage puis revenons au Col de Voza.
Alors que nous marchons depuis une heure, notre intention est de monter jusqu’au téléphérique de Bellevue (environ 40 mn) pour redescendre sur les Houches. Mais le petit tramway du Mont Blanc arrive à ce moment, il monte au Nid d’Aigle, à 2372m. Comme il n’est que 14h45, nous décidons de le prendre pour admirer le glacier de Bellevue.rrivés là haut, il ne fait pas chaud et il faut enfiler les polaires mais la vue est magnifique. La demi-heure de voyage nous a reposé et après quelques hésitations, nous décidons de redescendre à pied, le panneau précise « 2h, Echelles ». Nous voilà partis, la vue est magnifique bien qu’il commence à brouillasser. Le début du parcourt est un peu rocailleux mais très agréable. Nous sommes rapidement entourés de chamois, il y a des mères avec leurs petits de l’année et des jeunes de l’année précédente. Ils sont habitués aux randonneurs et ne sont pas craintifs, on peut approcher les plus téméraires à moins de deux mètres. Séance photos, puis il faut bien repartir. Cela devient assez pentu, par endroit il y a des escaliers très raides au dessus du vide. La descente est un dénivelé de 600 mètres qui passe au bord du glacier.
Je n’aime pas trop les glaciers, je les trouve sales. Je préfère de loin les sommets enneigés au dessus de 3500 mètres, comme il y neige souvent, ils sont toujours d’un blanc éclatant. L’anémie et la faiblesse musculaire ne vont pas très bien avec les randonnées en montagne. Arrivé à mi parcourt, je n’en peux plus, j’ai une douleur importante sur la partie extérieure du genou gauche et je ressens une fatigue générale importante. Je me demande si je vais pouvoir arriver au bout de ce défi.
La fatigue se fait de plus en plus intense et mon genou m’oblige à marcher en crabe, c’est très éprouvant. Je dois faire halte tous les 100 mètres pour me reposer. Nous finissons par arriver quand même au téléphérique de Bellevue à 18h, au moment où la dernière cabine va partir. Je suis totalement épuisé. Ce n’est pas très raisonnable, trop fort, trop tôt.
La nuit est difficile, je dois me traîner pour aller aux toilettes. Au matin je vais un peu mieux mais il est hors de question d’envisager une excursion. Dommage car la journée est magnifique.
Aujourd’hui dimanche, il a plut toute la matinée mais cet après-midi nous avons pu faire un parcourt d’une heure vingt.
Voilà pour aujourd’hui. Francine repart à Cergy mardi midi et moi je vais continuer à descendre dans le sud voir les copains avant de remonter par le Massif Central en début de semaine.
A bientôt.
Jean Louis
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"wlorgqkzcdbavlorxklu, ftqgrzmiia , [url=http://www.xmdnzmgzbc.com]jdsgoewhnr[/url], http://www.hxgbblldpl.com ftqgrzmiia" Envoyé par bmrhoduswa le 17-08-2011 à 12:53
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"Coucou !!!! Tu t es arrêté à notre "cantine" "habituelle" à Chalon ????? Et oui, comme d’hab ..... Trop vite, trop loin, ...... ;-) Mais bon .... Ça fait aussi ton charme .... ;-) Gros bisous et prend bien soin de toi ... Marie" Envoyé par Marie Clemendot le 17-08-2011 à 23:30
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"bonjour de bretagne ton voyage quelle fraicheur tu aurais du me demander conseilpour ton voyage je t’aurais preté un crossrunner de chez honda une vfr 800avec une partie cycle de trail un vélo !!!! ta 125 DRAG STAR c’est l’époque du minitel !! maman à du mettre pied dedans avec le sl j’espère quelle avait son coyote vivement fin aout pour de nouvelles aventures tout est ok pour nous meme la méteo nous gate je fais pour la fin des vacances un apérot champagne rosé à houat je boirais une coupe en pensant à toi amiiés alain" Envoyé par TARDIEU le 18-08-2011 à 23:29
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"bonjour Jlouis Clemendot, joli ce periple que vous reste t’il a faire et que vous n’avez pas fait? joli tour de france, vous n’etiez pas loin de chez moi une fois a Aix 40 Mn environ(brigoles) ou le rosé est vraiment tres bon et bien glacé, cela m’aurait fait vraiment plaisir de vous recevoir chez nous, surement avec de belles veillees a vous ecouter raconter vos periples, je vois que la santé et au top c’est vraiment super, si besoin de quoi que ce soit au Sri lanka ne pas hesiter nous avons une voilerie North Sails, a bientot dans vos mails cordialement Fred S" Envoyé par fred Sintes le 23-08-2011 à 10:49
Mon, 22 Aug 2011 07:00:00 GMT - Un tour de France en 125 cc Clermont-Ferrand
Mon, 22 Aug 2011 07:00:00 GMT - Un tour de France en 125 cc Clermont-Ferrand
9H00 en France A Clermont-Ferrand
Bonjour à tous,
En tout premier lieu, un mea culpa, j’ai confondu des bouquetins avec des chamois. Les animaux que j’ai côtoyés près du Nid d’Aigle étaient des bouquetins. Les photos que l’on voit généralement de ces animaux correspondent à des males dont le look est extrêmement différent de celui de la femelle. Les males peuvent peser jusqu’à 100 et même 120 Kg et portent des cornes énormes et annelées. Les femelles qui vivent en groupe avec leurs petits, séparément des males, sont beaucoup plus petites (entre 35 et 50 Kg) et surtout possèdent une paire de cornes très petite et sans anneaux. Elles sont assez proches des chamois par leur taille et la longueur des cornes.
Un deuxième mea culpa, dû à la période des vacances, les mails n’ont pas été envoyés aux abonnés de ce blog pour les nouvelles « Prêt pour de nouvelles aventures » du premier août et « Une barque surchargée qui prend l’eau » du 7 août. Vous pouvez les lire en cliquant sur « précédent » au bas de ce texte.
Mon tour de France des copains est en train de se terminer, dans une grande semaine je prends l’avion pour le Sri Lanka et de nouvelles aventures.
Je vous avais laissé à Chamonix sous la pluie. Il a plut dimanche et lundi les nuages avaient envahi les montagnes à basse altitude. Impossible d’aller marcher. Nous sommes allés visiter une réserve d’animaux avec des bouquetins, des chamois, des cerfs, des daims …
Mardi matin je pars à 13 heures pour l’Alpe d’Huez où se trouve mon copain Jacky. Quel bonheur cette petite moto. D’une part elle est très belle et surtout très légère. Pour descendre les cols c’est un festival de cale-pieds et je double tout le monde, je m’amuse beaucoup. Par contre dans la ligne droite en bas des cols, tout le monde me redouble, un petit faux plat avec le vent dans le nez et je plafonne à 60 kms/h. Pour monter les cols, c’est très technique, il faut changer de vitesse des centaines de fois.
Saint Gervais, Megève, Albertville puis la route de Moûtiers, le col de la Madeleine, le col du Glandon, le Bourg d’Oisans avant la montée à l’Alpe d’Huez. J’y retrouve Jacky avec sa petite famille et des amis à eux, Monique et Max. Ambiance très sympa, nous dinons ensemble et mercredi matin faisons une heure et demi de marche en montagne. Je repars après le déjeuner. Il fait une chaleur terrible, c’est enfin le début de l’été.
C’est maintenant la descente de l’Alpe d’Huez et encore un peu de montagne avant de rejoindre Gap puis Sisteron et Manosque pour d’arriver en soirée à Puyricard près d’Aix en Provence chez mes copains Sophie et Jean Michel.
Cette balade en moto est un vrai bonheur. Je me régale des multiples odeurs que j’adore, l’odeur des alpages, des fleurs de prairie, des troupeaux, des feuillus, de l’humus et plus au sud des résineux et des aiguilles de pins surchauffées. A chaque étape j’arrive fatigué et fourbu mais heureux. Je revois des copains que je n’ai pas vus depuis plusieurs mois et c’est la fête tous les soirs.
Jeudi après midi je repars pour Port Saint Louis du Rhône où je m’installe pour la nuit dans la cabine d’un grand catamaran chez mes copains Berti et Petra. Encore une soirée sympa. Sur le port je rencontre des copains et de nombreuses connaissances.
Puis c’est la Camargue chez mes amis Richard et Montserrat. Nous sortons en mer avec le bateau de Richard, nous pêchons, nous baignons, ramassons des moules que Richard prépare avec talent. Quel bonheur d’être triste de repartir trop tôt, après ces heures trop brèves alors que l’on aurait envie de continuer à se voir.
Je reprends la route du retour en début d’après-midi sous une chaleur épouvantable. Le long de celle-ci je vois un panneau lumineux qui indique 39 degrés. Avec mon casque et mon cuir, en plein cagnard, c’est dur. Après Montpellier, je me dirige sur Millau et c’est bientôt le Massif Central avec ses multiples cols entre 900 et 1200 mètres. La température est un peu plus fraiche. J’arrive à Clermont-Ferrand vers 22 heures pour y passer la nuit. Ce soir je serais rentré et mercredi matin je dois être à Caen à 7h30 pour un dernier check-up avant mon départ pour le Sri Lanka.
Je vous laisse pour aujourd’hui car la route est encore longue et il va faire chaud.
A bientôt.
Jean Louis
9H00 en France A Clermont-Ferrand
Bonjour à tous,
En tout premier lieu, un mea culpa, j’ai confondu des bouquetins avec des chamois. Les animaux que j’ai côtoyés près du Nid d’Aigle étaient des bouquetins. Les photos que l’on voit généralement de ces animaux correspondent à des males dont le look est extrêmement différent de celui de la femelle. Les males peuvent peser jusqu’à 100 et même 120 Kg et portent des cornes énormes et annelées. Les femelles qui vivent en groupe avec leurs petits, séparément des males, sont beaucoup plus petites (entre 35 et 50 Kg) et surtout possèdent une paire de cornes très petite et sans anneaux. Elles sont assez proches des chamois par leur taille et la longueur des cornes.
Un deuxième mea culpa, dû à la période des vacances, les mails n’ont pas été envoyés aux abonnés de ce blog pour les nouvelles « Prêt pour de nouvelles aventures » du premier août et « Une barque surchargée qui prend l’eau » du 7 août. Vous pouvez les lire en cliquant sur « précédent » au bas de ce texte.
Mon tour de France des copains est en train de se terminer, dans une grande semaine je prends l’avion pour le Sri Lanka et de nouvelles aventures.
Je vous avais laissé à Chamonix sous la pluie. Il a plut dimanche et lundi les nuages avaient envahi les montagnes à basse altitude. Impossible d’aller marcher. Nous sommes allés visiter une réserve d’animaux avec des bouquetins, des chamois, des cerfs, des daims …
Mardi matin je pars à 13 heures pour l’Alpe d’Huez où se trouve mon copain Jacky. Quel bonheur cette petite moto. D’une part elle est très belle et surtout très légère. Pour descendre les cols c’est un festival de cale-pieds et je double tout le monde, je m’amuse beaucoup. Par contre dans la ligne droite en bas des cols, tout le monde me redouble, un petit faux plat avec le vent dans le nez et je plafonne à 60 kms/h. Pour monter les cols, c’est très technique, il faut changer de vitesse des centaines de fois.
Saint Gervais, Megève, Albertville puis la route de Moûtiers, le col de la Madeleine, le col du Glandon, le Bourg d’Oisans avant la montée à l’Alpe d’Huez. J’y retrouve Jacky avec sa petite famille et des amis à eux, Monique et Max. Ambiance très sympa, nous dinons ensemble et mercredi matin faisons une heure et demi de marche en montagne. Je repars après le déjeuner. Il fait une chaleur terrible, c’est enfin le début de l’été.
C’est maintenant la descente de l’Alpe d’Huez et encore un peu de montagne avant de rejoindre Gap puis Sisteron et Manosque pour d’arriver en soirée à Puyricard près d’Aix en Provence chez mes copains Sophie et Jean Michel.
Cette balade en moto est un vrai bonheur. Je me régale des multiples odeurs que j’adore, l’odeur des alpages, des fleurs de prairie, des troupeaux, des feuillus, de l’humus et plus au sud des résineux et des aiguilles de pins surchauffées. A chaque étape j’arrive fatigué et fourbu mais heureux. Je revois des copains que je n’ai pas vus depuis plusieurs mois et c’est la fête tous les soirs.
Jeudi après midi je repars pour Port Saint Louis du Rhône où je m’installe pour la nuit dans la cabine d’un grand catamaran chez mes copains Berti et Petra. Encore une soirée sympa. Sur le port je rencontre des copains et de nombreuses connaissances.
Puis c’est la Camargue chez mes amis Richard et Montserrat. Nous sortons en mer avec le bateau de Richard, nous pêchons, nous baignons, ramassons des moules que Richard prépare avec talent. Quel bonheur d’être triste de repartir trop tôt, après ces heures trop brèves alors que l’on aurait envie de continuer à se voir.
Je reprends la route du retour en début d’après-midi sous une chaleur épouvantable. Le long de celle-ci je vois un panneau lumineux qui indique 39 degrés. Avec mon casque et mon cuir, en plein cagnard, c’est dur. Après Montpellier, je me dirige sur Millau et c’est bientôt le Massif Central avec ses multiples cols entre 900 et 1200 mètres. La température est un peu plus fraiche. J’arrive à Clermont-Ferrand vers 22 heures pour y passer la nuit. Ce soir je serais rentré et mercredi matin je dois être à Caen à 7h30 pour un dernier check-up avant mon départ pour le Sri Lanka.
Je vous laisse pour aujourd’hui car la route est encore longue et il va faire chaud.
Thu, 25 Aug 2011 14:00:00 GMT - La dette publique Cergy
Thu, 25 Aug 2011 14:00:00 GMT - La dette publique Cergy
16H00 en France
A Cergy
Bonjour à tous,
C’est sidérant ! Nos hommes politiques n’ont toujours pas compris, ils nous emmènent droit dans le mur. Il y a le feu à la maison et on a décidé de l’attaquer avec un verre d’eau !
Je n’entends parler que de réduction du déficit public alors qu’au contraire, il est extrêmement urgent de s’attacher à réduire la dette publique. Comment peut-on s’estimer satisfait de prévoir pour 2012 un déficit de « seulement 4,7% » du PIB ? La dette publique va continuer à se creuser, c’est totalement inadmissible. Je ne peux plus entendre que l’objectif est de limiter, dans plusieurs années, le déficit à 3%, il faut, au contraire, lui tordre définitivement le cou.
Notre classe politique marche sur la tête et mène le pays à la faillite. Toute femme, tout homme ayant un minimum de bon sens prendrait le taureau par les cornes et adopterai de vraies mesures de rigueurs permettant au minimum de supprimer totalement le déficit voir de générer des bénéfices permettant de commencer à rembourser cette dette extravagante.
Il faut savoir que les taux d’intérêts sur nos emprunts s’envolent d’une façon exponentielle en fonction de la solvabilité du pays. La France emprunte à 3,23% alors que l’Allemagne qui a un déficit inférieur à 2% emprunte à 2,39%. Un point de moins sur le taux d’intérêt nous ferait gagner 16 milliards d’euros par an ! Cela me fait rager. L’Espagne et l’Italie sont respectivement à 5,24% et 5,31% alors que le Portugal et la Grèce arrivent à 11,02% et 15,26%. Comment ces deux derniers pays peuvent-ils se sortir de cette situation ? C’est impossible, et on peut les considérer en faillite.
Le déficit public prévu pour la France cette année est de 88,6 Milliards d’euros (359,8 milliards de dépenses et seulement 271,2 milliards de recettes), c’est tout simplement monstrueux. Notre classe politique ne prend que des mesurettes tout à fait insignifiantes et inadaptées à l’ampleur du problème. J’entends parler essentiellement de recettes supplémentaires alors qu’il faudrait s’attacher à réduire fortement les dépenses.
Mais en période pré-électorale, est-il possible d’adopter un plan de rigueur drastique ? Je pense que c’est notre modèle de société qui ne va plus. Il est encore temps de redresser la situation mais cela ne se fera qu’en prenant des mesures fortes et forcément impopulaires. La situation actuelle est l’effet pervers de la démocratie et je ne suis pas sûr que celle-ci soit adaptée pour la résoudre.
Dans le monde, il y a deux types de pays qui réussissent économiquement, les pays ayant des ressources naturelles importantes et en particulier certains pays producteurs de pétrole ainsi que certains pays d’Asie.
Lors de mon tour du monde, j’ai été frappé par la réussite du modèle économique des fameux « dragons » asiatiques et en particulier de Singapour. J’ai essayé de comprendre la raison de ce succès et il m’est apparu que le modèle politique de cette ville-état était très différent du notre et permettait d’imposer des mesures pouvant être fortement impopulaires dans le court terme mais nécessaires et bénéfique pour le long terme. Il s’agit d’une démocratie autoritaire. Je pense que, notre pays n’étant pas producteur de pétrole, il est nécessaire de changer radicalement notre modèle de société si nous voulons ne pas sombrer dans une situation catastrophique pour l’ensemble de la population.
Je suis rentré de mon voyage en moto lundi soir, fatigué et fourbu mais tellement heureux. Je suis parti le matin alors qu’il faisait près de 40 degrés et en arrivant sur Paris j’étais gelé, j’avais trop mal aux fesses, la barbe toute noire et dure. Je me suis jeté sous une douche brulante pour retrouver un peu de tonus.
Hier matin je me suis rendu à Caen, tout va bien. Ma créatinine est descendue à 209 et mon hémoglobine est maintenant à 11,4. Ce sont d’excellentes nouvelles et je me sens d’ailleurs en pleine forme. Seul persiste une infection urinaire mais cela n’est pas très important et par sécurité j’emporte quelques boîtes d’antibiotiques.
Je me suis procuré les guides pour l’île Maurice et la Réunion, j’ai récupéré l’aérien de ma girouette-anémomètre qui a été réparé, et j’ai commandé des dollars pour payer le gardien sri-lankais d’Harmattan. Je suis fin prêt. Je décolle mardi à 16h05 et j’arrive mercredi matin à 8h15, heure locale, à Colombo. J’ai hâte de voir mon bateau, j’ai peur que le parc de batteries soit HS, si c’est le cas, cela va me coûter cher et en plus c’est beaucoup de travail physique pour le changer.
Je suis tout excité de partir pour de nouvelles aventures et je nagerais dans le bonheur lorsque je serais sorti du port. C’est à ce moment précis que les différents problèmes qui m’attendent (problèmes techniques, problèmes administratifs, problèmes d’avitaillement …) seront solutionnés.
A bientôt.
Jean Louis
16H00 en France
A Cergy
Bonjour à tous,
C’est sidérant ! Nos hommes politiques n’ont toujours pas compris, ils nous emmènent droit dans le mur. Il y a le feu à la maison et on a décidé de l’attaquer avec un verre d’eau !
Je n’entends parler que de réduction du déficit public alors qu’au contraire, il est extrêmement urgent de s’attacher à réduire la dette publique. Comment peut-on s’estimer satisfait de prévoir pour 2012 un déficit de « seulement 4,7% » du PIB ? La dette publique va continuer à se creuser, c’est totalement inadmissible. Je ne peux plus entendre que l’objectif est de limiter, dans plusieurs années, le déficit à 3%, il faut, au contraire, lui tordre définitivement le cou.
Notre classe politique marche sur la tête et mène le pays à la faillite. Toute femme, tout homme ayant un minimum de bon sens prendrait le taureau par les cornes et adopterai de vraies mesures de rigueurs permettant au minimum de supprimer totalement le déficit voir de générer des bénéfices permettant de commencer à rembourser cette dette extravagante.
Il faut savoir que les taux d’intérêts sur nos emprunts s’envolent d’une façon exponentielle en fonction de la solvabilité du pays. La France emprunte à 3,23% alors que l’Allemagne qui a un déficit inférieur à 2% emprunte à 2,39%. Un point de moins sur le taux d’intérêt nous ferait gagner 16 milliards d’euros par an ! Cela me fait rager. L’Espagne et l’Italie sont respectivement à 5,24% et 5,31% alors que le Portugal et la Grèce arrivent à 11,02% et 15,26%. Comment ces deux derniers pays peuvent-ils se sortir de cette situation ? C’est impossible, et on peut les considérer en faillite.
Le déficit public prévu pour la France cette année est de 88,6 Milliards d’euros (359,8 milliards de dépenses et seulement 271,2 milliards de recettes), c’est tout simplement monstrueux. Notre classe politique ne prend que des mesurettes tout à fait insignifiantes et inadaptées à l’ampleur du problème. J’entends parler essentiellement de recettes supplémentaires alors qu’il faudrait s’attacher à réduire fortement les dépenses.
Mais en période pré-électorale, est-il possible d’adopter un plan de rigueur drastique ? Je pense que c’est notre modèle de société qui ne va plus. Il est encore temps de redresser la situation mais cela ne se fera qu’en prenant des mesures fortes et forcément impopulaires. La situation actuelle est l’effet pervers de la démocratie et je ne suis pas sûr que celle-ci soit adaptée pour la résoudre.
Dans le monde, il y a deux types de pays qui réussissent économiquement, les pays ayant des ressources naturelles importantes et en particulier certains pays producteurs de pétrole ainsi que certains pays d’Asie.
Lors de mon tour du monde, j’ai été frappé par la réussite du modèle économique des fameux « dragons » asiatiques et en particulier de Singapour. J’ai essayé de comprendre la raison de ce succès et il m’est apparu que le modèle politique de cette ville-état était très différent du notre et permettait d’imposer des mesures pouvant être fortement impopulaires dans le court terme mais nécessaires et bénéfique pour le long terme. Il s’agit d’une démocratie autoritaire. Je pense que, notre pays n’étant pas producteur de pétrole, il est nécessaire de changer radicalement notre modèle de société si nous voulons ne pas sombrer dans une situation catastrophique pour l’ensemble de la population.
Je suis rentré de mon voyage en moto lundi soir, fatigué et fourbu mais tellement heureux. Je suis parti le matin alors qu’il faisait près de 40 degrés et en arrivant sur Paris j’étais gelé, j’avais trop mal aux fesses, la barbe toute noire et dure. Je me suis jeté sous une douche brulante pour retrouver un peu de tonus.
Hier matin je me suis rendu à Caen, tout va bien. Ma créatinine est descendue à 209 et mon hémoglobine est maintenant à 11,4. Ce sont d’excellentes nouvelles et je me sens d’ailleurs en pleine forme. Seul persiste une infection urinaire mais cela n’est pas très important et par sécurité j’emporte quelques boîtes d’antibiotiques.
Je me suis procuré les guides pour l’île Maurice et la Réunion, j’ai récupéré l’aérien de ma girouette-anémomètre qui a été réparé, et j’ai commandé des dollars pour payer le gardien sri-lankais d’Harmattan. Je suis fin prêt. Je décolle mardi à 16h05 et j’arrive mercredi matin à 8h15, heure locale, à Colombo. J’ai hâte de voir mon bateau, j’ai peur que le parc de batteries soit HS, si c’est le cas, cela va me coûter cher et en plus c’est beaucoup de travail physique pour le changer.
Je suis tout excité de partir pour de nouvelles aventures et je nagerais dans le bonheur lorsque je serais sorti du port. C’est à ce moment précis que les différents problèmes qui m’attendent (problèmes techniques, problèmes administratifs, problèmes d’avitaillement …) seront solutionnés.
Sun, 28 Aug 2011 18:00:00 GMT - A l’aube d’une nouvelle aventure Cormeilles en Vexin
Sun, 28 Aug 2011 18:00:00 GMT - A l’aube d’une nouvelle aventure Cormeilles en Vexin
20H00 en France
Bonjour à tous,
Dans deux jours je serais dans l’avion pour Colombo au Sri Lanka. Quel bonheur ! Je vais retrouver mon bateau et je vais passer d’un temps automnal malgré l’été à un climat tropical. Il y a cinq mois et demi que je suis revenu du port de Galle, j’ai l’impression que cela fait une éternité étant donné par où je suis passé.
J’ai hâte de monter à bord d’Harmattan et d’en faire le tour. Dans quel état vais-je le retrouver ? Est-ce que les batteries seront encore en état ? Que vais-je découvrir ?
Je ne peux y accéder directement car il a été amarré à un ponton flottant au milieu du port. Il va falloir que quelqu’un aille le chercher et le remette à quai. Je n’arrive pas à joindre mon « gardien » sur place. J’envoie des mails et des SMS auxquels il ne répond pas et il est impossible de l’avoir au téléphone. Il devait venir me chercher à Colombo qui se trouve à 50 kilomètres du port de Galle mais je vais devoir trouver un autre chauffeur.
Une fois ces difficultés surmontées, je vais devoir réarmer totalement le bateau. Ce sont plusieurs jours de travail qui m’attendent avec à la clef une visite en tête de mat pour remettre en place ma girouette anémomètre.
Ensuite c’est le problème de l’avitaillement qui va se poser. Pour le gasoil, c’est déjà fait, j’ai effectué le plein avant de quitter le bateau. Pour l’eau douce, je vais vider le réservoir et je referais le plein grâce au déssalinisateur dès que je serais en mer. Par ailleurs, il me faut environ quarante bouteilles d’eau à boire. Je vais faire l’inventaire de ce que j’ai à bord avant de m’occuper des vivres. L’approvisionnement va être difficile car au Sri Lanka il n’y a pas de supermarchés tels que j’ai pu rencontrer dans d’autre pays. Il y a de toutes petites superettes, mais très mal achalandées et qui ne permettent pas de faire les vivres nécessaires à une traversée de trois semaines minimum.
Un autre problème est engendré par mon régime sans sucre ni sel. Je dois le poursuivre jusqu’à mon retour car on ne peut pas interrompre les corticoïdes sans contrôle. Le risque est de faire un rejet aigu. Je pense mettre dans mes valises quelques boîtes de biscottes sans sel car je ne vais pas en trouver au Sri Lanka. Je vais peut-être également emporter un peu de nourriture. A la Réunion, ce sera plus facile.
Que j’ai hâte de me retrouver en pleine mer !
Je pars mardi à 16h05 de Roissy CDG par Qatar Airways. Après une escale à Doha, au Qatar, je vais atterrir à Colombo mercredi matin, à 8h15 heure locale. Si j’arrive à m’organiser pour que l’on vienne me chercher j’espère pouvoir commencer à travailler sur mon bateau l’après midi.
J’ai maintenant hâte de revenir à Marseille, je suis en manque de Méditerranée, en manque de calanques, en manque de Grèce et surtout en manque de Turquie. J’ai déjà effectué 80% de mon tour du monde (275 degrés de latitudes coupés) et je n’ai pas trouvé d’endroits qui me plaisent autant que ceux de la civilisation méditerranéenne. Bien sûr il faut avoir vu un atoll mais j’ai l’impression qu’ils se ressemblent tous et surtout ils manquent de vestiges historiques, de culture, de civilisation et de criques avec leur petit restaurant et leurs eaux cristallines.
Ce qui va me manquer le plus lors de ma traversée, ce sont des informations sur la marche du monde. Comment va s’orienter la gestion de l’énorme problème des dettes monstrueuses que rencontrent nos démocraties. Pour minimiser celles-ci, nos classes politiques les rapportent au PIB de chaque pays. Cela n’a pas de sens, comme pour une entreprise, il faut comparer les pertes au chiffre d’affaire. Pour la France et l’année 2011, les pertes représentent 33% des recettes (du chiffre d’affaire) ! C’est monstrueux, comment peut-on accepter cela ? La dette publique représente plus de 6 fois notre chiffre d’affaire annuel ! Aucun chef d’entreprise n’aurait pu se mettre dans une telle situation. Il serait depuis longtemps accusé de délit de banqueroute et embastillé.
J’aimerai également pouvoir avoir des informations sur les révoltes arabes et en général sur tout ce qui se passe d’important dans le monde.
Il a fallu que je gère mon problème de médicaments antirejet. J’ai commencé depuis vendredi à décaler toutes mes prises de quinze minutes afin de rattraper sur une semaine le décalage horaire entre la France et le Sri Lanka.
Voilà pour aujourd’hui, à très bientôt.
Jean Louis
20H00 en France
Bonjour à tous,
Dans deux jours je serais dans l’avion pour Colombo au Sri Lanka. Quel bonheur ! Je vais retrouver mon bateau et je vais passer d’un temps automnal malgré l’été à un climat tropical. Il y a cinq mois et demi que je suis revenu du port de Galle, j’ai l’impression que cela fait une éternité étant donné par où je suis passé.
J’ai hâte de monter à bord d’Harmattan et d’en faire le tour. Dans quel état vais-je le retrouver ? Est-ce que les batteries seront encore en état ? Que vais-je découvrir ?
Je ne peux y accéder directement car il a été amarré à un ponton flottant au milieu du port. Il va falloir que quelqu’un aille le chercher et le remette à quai. Je n’arrive pas à joindre mon « gardien » sur place. J’envoie des mails et des SMS auxquels il ne répond pas et il est impossible de l’avoir au téléphone. Il devait venir me chercher à Colombo qui se trouve à 50 kilomètres du port de Galle mais je vais devoir trouver un autre chauffeur.
Une fois ces difficultés surmontées, je vais devoir réarmer totalement le bateau. Ce sont plusieurs jours de travail qui m’attendent avec à la clef une visite en tête de mat pour remettre en place ma girouette anémomètre.
Ensuite c’est le problème de l’avitaillement qui va se poser. Pour le gasoil, c’est déjà fait, j’ai effectué le plein avant de quitter le bateau. Pour l’eau douce, je vais vider le réservoir et je referais le plein grâce au déssalinisateur dès que je serais en mer. Par ailleurs, il me faut environ quarante bouteilles d’eau à boire. Je vais faire l’inventaire de ce que j’ai à bord avant de m’occuper des vivres. L’approvisionnement va être difficile car au Sri Lanka il n’y a pas de supermarchés tels que j’ai pu rencontrer dans d’autre pays. Il y a de toutes petites superettes, mais très mal achalandées et qui ne permettent pas de faire les vivres nécessaires à une traversée de trois semaines minimum.
Un autre problème est engendré par mon régime sans sucre ni sel. Je dois le poursuivre jusqu’à mon retour car on ne peut pas interrompre les corticoïdes sans contrôle. Le risque est de faire un rejet aigu. Je pense mettre dans mes valises quelques boîtes de biscottes sans sel car je ne vais pas en trouver au Sri Lanka. Je vais peut-être également emporter un peu de nourriture. A la Réunion, ce sera plus facile.
Que j’ai hâte de me retrouver en pleine mer !
Je pars mardi à 16h05 de Roissy CDG par Qatar Airways. Après une escale à Doha, au Qatar, je vais atterrir à Colombo mercredi matin, à 8h15 heure locale. Si j’arrive à m’organiser pour que l’on vienne me chercher j’espère pouvoir commencer à travailler sur mon bateau l’après midi.
J’ai maintenant hâte de revenir à Marseille, je suis en manque de Méditerranée, en manque de calanques, en manque de Grèce et surtout en manque de Turquie. J’ai déjà effectué 80% de mon tour du monde (275 degrés de latitudes coupés) et je n’ai pas trouvé d’endroits qui me plaisent autant que ceux de la civilisation méditerranéenne. Bien sûr il faut avoir vu un atoll mais j’ai l’impression qu’ils se ressemblent tous et surtout ils manquent de vestiges historiques, de culture, de civilisation et de criques avec leur petit restaurant et leurs eaux cristallines.
Ce qui va me manquer le plus lors de ma traversée, ce sont des informations sur la marche du monde. Comment va s’orienter la gestion de l’énorme problème des dettes monstrueuses que rencontrent nos démocraties. Pour minimiser celles-ci, nos classes politiques les rapportent au PIB de chaque pays. Cela n’a pas de sens, comme pour une entreprise, il faut comparer les pertes au chiffre d’affaire. Pour la France et l’année 2011, les pertes représentent 33% des recettes (du chiffre d’affaire) ! C’est monstrueux, comment peut-on accepter cela ? La dette publique représente plus de 6 fois notre chiffre d’affaire annuel ! Aucun chef d’entreprise n’aurait pu se mettre dans une telle situation. Il serait depuis longtemps accusé de délit de banqueroute et embastillé.
J’aimerai également pouvoir avoir des informations sur les révoltes arabes et en général sur tout ce qui se passe d’important dans le monde.
Il a fallu que je gère mon problème de médicaments antirejet. J’ai commencé depuis vendredi à décaler toutes mes prises de quinze minutes afin de rattraper sur une semaine le décalage horaire entre la France et le Sri Lanka.
Voilà pour aujourd’hui, à très bientôt.
Jean Louis
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"Bjr Jean-Louis, j’espère que vous avez retrouvé votre bateau en bon état et que les préparatifs ne sont pas trop éprouvants. Je vais suivre ce nouveau voyage avec émerveillement. Le 9 sept je passe sur le billard pour mon genou, chacun son tour. Bon vent. C’est top d’avoir mis les interviews. " Envoyé par Hubert Durand le 01-09-2011 à 17:47
Thu, 01 Sept 2011 16:30:00 GMT - Première journée au Sri Lanka très difficile 80° 13’E 6° 02’N
Thu, 01 Sept 2011 16:30:00 GMT - Première journée au Sri Lanka très difficile 80° 13’E 6° 02’N
18H30 en France, 22H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je vous écris de la table à carte d’Harmattan sur lequel s’abat un orage monumental. La mousson n’est pas encore terminée et tous les soirs il pleut abondamment. Cette pluie ne rafraîchit pas l’atmosphère, au contraire, si cela était possible on serait encore un peu plus moite. Il fait une chaleur terrible et c’est très dur de travailler avec la sueur qui coule dans les yeux.
Ce soir le moral est un peu meilleur, j’ai commencé à résoudre les nombreux problèmes du bord. C’est fou comme un bateau non habité peut vieillir très vite en quelques mois.
J’ai donc décollé mardi après midi, à 16h45, avec 40 minutes de retard. Le problème de cette liaison c’est le changement d’avion à Doha. Le temps que l’avion décolle et s’élève à son altitude de croisière, c’est l’apéritif avec les petites gourmandises puis le repas est servi. Sitôt les plateaux débarrassés, les lumières faiblissent et le sommeil est déjà là. Malheureusement, on ne sait pourquoi, un deuxième repas est prévu avant d’atterrir. Du coup, il n’y a même pas une heure que je dors que les lumières se rallument et que les hôtesses commencent à circuler dans les couloirs. Je n’en veux pas de ce repas mais plus moyen de se rendormir, c’est déjà la descente sur Doha.
Une heure d’escale, pas le temps de s’ennuyer, c’est déjà le décollage puis à nouveau un repas que je refuse, un petit somme d’une heure et il faut déjà se réveiller pour le petit déjeuner avant d’atterrir à Colombo à 8h30 heure locale. Un peu courte la nuit !
Devant l’aéroport je retrouve l’équipe qui m’a été envoyée par « Chuta » et commence un voyage éprouvant sur les petites routes très encombrées, de la deux fois une voie mais où l’on arrive, en rentrant bien les épaules, à doubler alors qu’en face deux véhicules sont déjà entrain de se doubler. L’angoisse est au maximum, assis à l’arrière je n’arrête pas de freiner, impossible de s’assoupir dans ces conditions.
La route n’en finie pas, il a déjà fallu, de l’aéroport, rejoindre Colombo avant de traverser la ville, cela s’avère aussi compliqué que de traverser Paris, et enfin rejoindre Galle. A 12h30, nous ne sommes plus qu’à 19 Kms mais les chauffeurs ont décidé que je devais déjeuner dans un restaurant qui se trouve entre la route et la mer. Je comprends vite la raison de cet arrêt car, comme dans beaucoup d’endroits à touristes, au Sri Lanka, les chauffeurs mangent gratuitement lorsqu’ils s’arrêtent avec un client.
Nous arrivons vers 15 heures à destination. Quel changement ! Il n’y a plus que deux bateaux de plaisance qui attendent leur propriétaire, amarrés sur un ponton flottant au milieu du port. Tous les autres pontons ont été démontés et il y a plein de bateaux de militaires. Par un étonnant hasard, les propriétaires de l’autre bateau de plaisance, des californiens, arrivent au même moment que moi. Ils l’ont laissé ici depuis fin mars.
Nous faisons ensemble les formalités, toujours aussi compliquées et c’est vers 17 heures que l’on nous transporte enfin sur nos bateaux.
QUELLE HORREUR !!!!! Mon bateau est dans un état catastrophique, d’une saleté repoussante, la sous-marine avec une barbe presqu’aussi longue que la mienne, la coque noire de traces de pneus, le pont couvert de fientes de corbeaux, les amarres sales et huileuses, les cordages verts de mousses. Sur la bôme se tient un corbeau, je veux le chasser et comprends qu’il a une pate coincée dans la gorge de celle-ci. J’essaye de le dégager mais il se défend et m’agresse avec son bec. Je le pousse alors jusqu’à l’engougure et il s’envole sans demander son reste mais avec une pate bien abimée. Une trentaine de corbeaux, n’ayant rien compris me plongent alors dessus en criant très fort. Je dois leurs expliquer que je viens de libérer leur copain.
A l’intérieur d’Harmattan ce n’est pas mieux, beaucoup de moisissures et à l’arrière de l’huile plein les planchers autour du moteur hors-bord. Mon frère qui possède un deux temps ne sait pas qu’il faut laisser un quatre temps verticale ou bien le coucher sur le côté ad-hoc. Pas de chance, il l’a couché sur l’autre côté. Je test immédiatement les batteries, rien, plus aucun électron de disponible dans les batteries de servitude. Les batteries moteur sont bonnes mais lorsque j’essaie de démarrer celui-ci, il ne se passe rien, seule la tension diminue. Pas d’électricité, donc pas d’eau, pas de toilettes, pas de frigo, pas de lumière … La première chose à faire est de sortir l’annexe et de la gonfler car je suis actuellement prisonnier sur ce ponton au milieu du port. Il fait une chaleur épouvantable et chaque action demande un effort important.
Je vais ensuite à quai car j’ai une envie pressante de faire une visite aux wouah wouah. Encore une catastrophe, comme il n’y a plus de plaisanciers, les toilettes ont été condamnées et il va falloir 24 heures pour les rouvrir.
Je n’en peux plus de tous ces problèmes et décide d’aller faire un restaurant où je vais bien sûr trouver des toilettes. Un des problèmes très urgent à solutionner, c’est de trouver un frigo pour entreposer mes seringues d’EPO, je vais négocier cela chez l’agent qui accepte de les prendre chez lui. Je rêve d’un petit verre de vin rouge pour me remettre de toutes ces tracasseries. Mauvaise pioche, c’est fête aujourd’hui, le nouvel an des musulmans et l’on ne sert pas d’alcool. Je prends une omelette et une bouteille d’eau plate et rentre me coucher en maudissant cette journée de poisse.
J’ai le moral dans les chaussettes et me dit que je me suis encore une fois mis dans de sales draps. Il faudrait être deux, seul, avec la petite forme qui est la mienne, je n’y arriverais jamais, il y a tellement de problèmes à résoudre. Des journées comme celle-ci, il ne faudrait pas se lever. Mais justement, je ne me suis pas levé puisque je ne me suis pas couché. Je nettoie rapidement la couchette du carré et m’endors sur cette constatation hautement philosophique.
Au matin, le moral n’est toujours pas là malgré une nuit acceptable. Je mange une biscotte qui a du mal à passer et sors le voltmètre. Après une heure et demie de travail, le groupe électrogène démarre enfin. C’est le début du bonheur, 220V égal 12V, donc de l’eau douce, des toilettes qui fonctionnent, un frigo qui peut être mis en marche …
Je refais un essai avec le moteur principal mais il n’y a rien à faire, il est bloqué. J’essaie de faire tourner le vilebrequin à l’aide d’une clef à douille sur l’écrou en bout de celui-ci, ça tourne bien et cela me rassure. Je pense au relais du démarreur qui doit être bloqué et décide de le bouder pour aujourd’hui. J’entame alors un tas de petits travaux pour remettre de l’ordre dans le bateau : Mise en place du moteur hors-bord, de sa bâche, de la bouée couronne, de la passerelle … Je remets en marche également le téléphone satellite et je vide les coffres de toutes les poches de dialyse qui ne me sont plus d’aucune utilité. Cela fait 200 Kgs en moins dans le bateau. Il faudra, plus tard, les vider avant de les jeter.
Voilà pour aujourd’hui, une journée qui se termine beaucoup mieux que la précédente.
A bientôt.
Jean Louis
18H30 en France, 22H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je vous écris de la table à carte d’Harmattan sur lequel s’abat un orage monumental. La mousson n’est pas encore terminée et tous les soirs il pleut abondamment. Cette pluie ne rafraîchit pas l’atmosphère, au contraire, si cela était possible on serait encore un peu plus moite. Il fait une chaleur terrible et c’est très dur de travailler avec la sueur qui coule dans les yeux.
Ce soir le moral est un peu meilleur, j’ai commencé à résoudre les nombreux problèmes du bord. C’est fou comme un bateau non habité peut vieillir très vite en quelques mois.
J’ai donc décollé mardi après midi, à 16h45, avec 40 minutes de retard. Le problème de cette liaison c’est le changement d’avion à Doha. Le temps que l’avion décolle et s’élève à son altitude de croisière, c’est l’apéritif avec les petites gourmandises puis le repas est servi. Sitôt les plateaux débarrassés, les lumières faiblissent et le sommeil est déjà là. Malheureusement, on ne sait pourquoi, un deuxième repas est prévu avant d’atterrir. Du coup, il n’y a même pas une heure que je dors que les lumières se rallument et que les hôtesses commencent à circuler dans les couloirs. Je n’en veux pas de ce repas mais plus moyen de se rendormir, c’est déjà la descente sur Doha.
Une heure d’escale, pas le temps de s’ennuyer, c’est déjà le décollage puis à nouveau un repas que je refuse, un petit somme d’une heure et il faut déjà se réveiller pour le petit déjeuner avant d’atterrir à Colombo à 8h30 heure locale. Un peu courte la nuit !
Devant l’aéroport je retrouve l’équipe qui m’a été envoyée par « Chuta » et commence un voyage éprouvant sur les petites routes très encombrées, de la deux fois une voie mais où l’on arrive, en rentrant bien les épaules, à doubler alors qu’en face deux véhicules sont déjà entrain de se doubler. L’angoisse est au maximum, assis à l’arrière je n’arrête pas de freiner, impossible de s’assoupir dans ces conditions.
La route n’en finie pas, il a déjà fallu, de l’aéroport, rejoindre Colombo avant de traverser la ville, cela s’avère aussi compliqué que de traverser Paris, et enfin rejoindre Galle. A 12h30, nous ne sommes plus qu’à 19 Kms mais les chauffeurs ont décidé que je devais déjeuner dans un restaurant qui se trouve entre la route et la mer. Je comprends vite la raison de cet arrêt car, comme dans beaucoup d’endroits à touristes, au Sri Lanka, les chauffeurs mangent gratuitement lorsqu’ils s’arrêtent avec un client.
Nous arrivons vers 15 heures à destination. Quel changement ! Il n’y a plus que deux bateaux de plaisance qui attendent leur propriétaire, amarrés sur un ponton flottant au milieu du port. Tous les autres pontons ont été démontés et il y a plein de bateaux de militaires. Par un étonnant hasard, les propriétaires de l’autre bateau de plaisance, des californiens, arrivent au même moment que moi. Ils l’ont laissé ici depuis fin mars.
Nous faisons ensemble les formalités, toujours aussi compliquées et c’est vers 17 heures que l’on nous transporte enfin sur nos bateaux.
QUELLE HORREUR !!!!! Mon bateau est dans un état catastrophique, d’une saleté repoussante, la sous-marine avec une barbe presqu’aussi longue que la mienne, la coque noire de traces de pneus, le pont couvert de fientes de corbeaux, les amarres sales et huileuses, les cordages verts de mousses. Sur la bôme se tient un corbeau, je veux le chasser et comprends qu’il a une pate coincée dans la gorge de celle-ci. J’essaye de le dégager mais il se défend et m’agresse avec son bec. Je le pousse alors jusqu’à l’engougure et il s’envole sans demander son reste mais avec une pate bien abimée. Une trentaine de corbeaux, n’ayant rien compris me plongent alors dessus en criant très fort. Je dois leurs expliquer que je viens de libérer leur copain.
A l’intérieur d’Harmattan ce n’est pas mieux, beaucoup de moisissures et à l’arrière de l’huile plein les planchers autour du moteur hors-bord. Mon frère qui possède un deux temps ne sait pas qu’il faut laisser un quatre temps verticale ou bien le coucher sur le côté ad-hoc. Pas de chance, il l’a couché sur l’autre côté. Je test immédiatement les batteries, rien, plus aucun électron de disponible dans les batteries de servitude. Les batteries moteur sont bonnes mais lorsque j’essaie de démarrer celui-ci, il ne se passe rien, seule la tension diminue. Pas d’électricité, donc pas d’eau, pas de toilettes, pas de frigo, pas de lumière … La première chose à faire est de sortir l’annexe et de la gonfler car je suis actuellement prisonnier sur ce ponton au milieu du port. Il fait une chaleur épouvantable et chaque action demande un effort important.
Je vais ensuite à quai car j’ai une envie pressante de faire une visite aux wouah wouah. Encore une catastrophe, comme il n’y a plus de plaisanciers, les toilettes ont été condamnées et il va falloir 24 heures pour les rouvrir.
Je n’en peux plus de tous ces problèmes et décide d’aller faire un restaurant où je vais bien sûr trouver des toilettes. Un des problèmes très urgent à solutionner, c’est de trouver un frigo pour entreposer mes seringues d’EPO, je vais négocier cela chez l’agent qui accepte de les prendre chez lui. Je rêve d’un petit verre de vin rouge pour me remettre de toutes ces tracasseries. Mauvaise pioche, c’est fête aujourd’hui, le nouvel an des musulmans et l’on ne sert pas d’alcool. Je prends une omelette et une bouteille d’eau plate et rentre me coucher en maudissant cette journée de poisse.
J’ai le moral dans les chaussettes et me dit que je me suis encore une fois mis dans de sales draps. Il faudrait être deux, seul, avec la petite forme qui est la mienne, je n’y arriverais jamais, il y a tellement de problèmes à résoudre. Des journées comme celle-ci, il ne faudrait pas se lever. Mais justement, je ne me suis pas levé puisque je ne me suis pas couché. Je nettoie rapidement la couchette du carré et m’endors sur cette constatation hautement philosophique.
Au matin, le moral n’est toujours pas là malgré une nuit acceptable. Je mange une biscotte qui a du mal à passer et sors le voltmètre. Après une heure et demie de travail, le groupe électrogène démarre enfin. C’est le début du bonheur, 220V égal 12V, donc de l’eau douce, des toilettes qui fonctionnent, un frigo qui peut être mis en marche …
Je refais un essai avec le moteur principal mais il n’y a rien à faire, il est bloqué. J’essaie de faire tourner le vilebrequin à l’aide d’une clef à douille sur l’écrou en bout de celui-ci, ça tourne bien et cela me rassure. Je pense au relais du démarreur qui doit être bloqué et décide de le bouder pour aujourd’hui. J’entame alors un tas de petits travaux pour remettre de l’ordre dans le bateau : Mise en place du moteur hors-bord, de sa bâche, de la bouée couronne, de la passerelle … Je remets en marche également le téléphone satellite et je vide les coffres de toutes les poches de dialyse qui ne me sont plus d’aucune utilité. Cela fait 200 Kgs en moins dans le bateau. Il faudra, plus tard, les vider avant de les jeter.
Voilà pour aujourd’hui, une journée qui se termine beaucoup mieux que la précédente.
A bientôt.
Jean Louis
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" bonjour, vous etes vraiment un homme courageux c’est pire qu’au boulot!!je vs souhaite une bonne traversée et surtout que votre état de santé soit au top. Personnellement je pars en septembre aux canaries avant de commencer les dialyses. BON COURAGE POUR LA SUITE CORDIALEMENT LOUIS" Envoyé par FABIAN LOUIS de toulouse le 02-09-2011 à 11:22
Fri, 02 Sept 2011 16:30:00 GMT - Un petit chantier naval 80° 13’E 6° 02’N
Fri, 02 Sept 2011 16:30:00 GMT - Un petit chantier naval 80° 13’E 6° 02’N
18H30 en France, 22H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Les travaux se poursuivent avec des hauts et des bas. Tout est à tester, tout est à réparer. Le gros problème c’est l’oxydation qui rend les contacts résistifs et qui soude les pièces entre elles.
Un seul exemple, le moteur principal. Après une heure et demie de travail pour résoudre les multiples problèmes qui l’empêche de démarrer, il daigne enfin renaître à la vie. Quel bonheur tout à coup. Hélas de courte durée car maintenant il va falloir encore travailler pour solutionner ce qui l’empêche de s’arrêter !
Rien n’a une fin, tout se ligue pour me mettre à l’épreuve. Ce soir je veux démarrer le groupe électrogène pour recharger un peu les batteries. Il démarre bien mais ne produit plus de 230 V alors qu’il a fonctionné correctement toute la journée d’hier. Encore quelque chose qui va devoir être solutionné avant de partir. Je me demande parfois comment font les navigateurs n’ayant aucun esprit technique. Dans les ports, on peut toujours trouver un bon bricoleur, cela coûte, c’est tout. Mais en mer, comment font-ils ? Souvent je me dis que cela frise l’inconscience.
Malgré tout, les choses avancent, ce matin j’ai vidé toutes mes poches de dialyse, une centaine, avant de les mettre à la benne. Je ne me sens pas très bien, je sais que dans le monde certains vendent leur maison pour pouvoir s’offrir un mois de dialyse, un mois de survie. Quel dommage de n’avoir pu en faire profiter quelqu’un ! Le bateau étant sous douane, je ne peux rien sortir du port.
Ensuite j’ai remis en marche le moteur principal ainsi que le propulseur d’étrave. Cet après-midi, après une petite sieste, je me suis attaqué à un gros morceau : la remise à poste de la grand voile. J’ai fini avec la nuit. Quel soulagement de me dire que ça, c’est fait. Elle est très lourde, dans les cinquante kilos je pense, et pour moi qui ne suis loin d’être à 100% de ma forme, c’est un travail rude et pénible.
Au niveau des voiles, il me reste l’artimon et la trinquette à remettre à poste. Ce sont des petites voiles et ce sera beaucoup plus facile. Je suis déçu que ce groupe ne fonctionne plus car je commençais à me dire que demain soir une bonne partie du travail aurait été derrière moi.
Un autre chantier va consister à nettoyer tout le bateau. Pour l’extérieur, j’ai un petit Karcher et c’est très pratique. Malgré tout il me faut du 230 V ainsi qu’une connexion à mon circuit d’eau douce car je n’ai pas de robinet à ma disposition. Pour l’intérieur, il faut uniquement de l’huile de coude.
Ensuite j’ai divers petits travaux dont la remise en place de ma girouette en tête de mât. J’espère avoir tout fini dimanche soir, faire mon avitaillement lundi et partir mardi.
Je ne mange pas au bateau, je vais en ville midi et soir. Un repas tout compris me revient entre 6 et 7 euros, 10 euros si vraiment je me lâche. Cela ne vaut pas le coût de s’en priver. D’une part c’est un moment de détente et en plus j’ai l’impression de faire une bonne action car un repas est offert à mon « Tuk tuk driver ». J’ai mon propre « Tuk tuk driver », il s’appel « Chuta » Je lui téléphone lorsque je quitte le bateau et il m’attend au poste de sorti. Pour traverser la ville, m’attendre pendant que je mange et me ramener au port, il me prend 3 euros ! Il a un rêve énorme, comme de posséder une Ferrari pour un européen, lui c’est de posséder une paire de tennis. Cela revient en permanence, il voulait même que je lui offre les miennes lorsque je vais partir. Malheureusement je n’ai que cette paire de chaussure. J’ai fait l’erreur d’en acheter une paire neuve avant de venir, tout le monde m’interpelle pour me demander le prix en dollars et me féliciter pour mes magnifiques tennis. Etonnant ! Un autre monde.
A bientôt.
Jean Louis
18H30 en France, 22H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Les travaux se poursuivent avec des hauts et des bas. Tout est à tester, tout est à réparer. Le gros problème c’est l’oxydation qui rend les contacts résistifs et qui soude les pièces entre elles.
Un seul exemple, le moteur principal. Après une heure et demie de travail pour résoudre les multiples problèmes qui l’empêche de démarrer, il daigne enfin renaître à la vie. Quel bonheur tout à coup. Hélas de courte durée car maintenant il va falloir encore travailler pour solutionner ce qui l’empêche de s’arrêter !
Rien n’a une fin, tout se ligue pour me mettre à l’épreuve. Ce soir je veux démarrer le groupe électrogène pour recharger un peu les batteries. Il démarre bien mais ne produit plus de 230 V alors qu’il a fonctionné correctement toute la journée d’hier. Encore quelque chose qui va devoir être solutionné avant de partir. Je me demande parfois comment font les navigateurs n’ayant aucun esprit technique. Dans les ports, on peut toujours trouver un bon bricoleur, cela coûte, c’est tout. Mais en mer, comment font-ils ? Souvent je me dis que cela frise l’inconscience.
Malgré tout, les choses avancent, ce matin j’ai vidé toutes mes poches de dialyse, une centaine, avant de les mettre à la benne. Je ne me sens pas très bien, je sais que dans le monde certains vendent leur maison pour pouvoir s’offrir un mois de dialyse, un mois de survie. Quel dommage de n’avoir pu en faire profiter quelqu’un ! Le bateau étant sous douane, je ne peux rien sortir du port.
Ensuite j’ai remis en marche le moteur principal ainsi que le propulseur d’étrave. Cet après-midi, après une petite sieste, je me suis attaqué à un gros morceau : la remise à poste de la grand voile. J’ai fini avec la nuit. Quel soulagement de me dire que ça, c’est fait. Elle est très lourde, dans les cinquante kilos je pense, et pour moi qui ne suis loin d’être à 100% de ma forme, c’est un travail rude et pénible.
Au niveau des voiles, il me reste l’artimon et la trinquette à remettre à poste. Ce sont des petites voiles et ce sera beaucoup plus facile. Je suis déçu que ce groupe ne fonctionne plus car je commençais à me dire que demain soir une bonne partie du travail aurait été derrière moi.
Un autre chantier va consister à nettoyer tout le bateau. Pour l’extérieur, j’ai un petit Karcher et c’est très pratique. Malgré tout il me faut du 230 V ainsi qu’une connexion à mon circuit d’eau douce car je n’ai pas de robinet à ma disposition. Pour l’intérieur, il faut uniquement de l’huile de coude.
Ensuite j’ai divers petits travaux dont la remise en place de ma girouette en tête de mât. J’espère avoir tout fini dimanche soir, faire mon avitaillement lundi et partir mardi.
Je ne mange pas au bateau, je vais en ville midi et soir. Un repas tout compris me revient entre 6 et 7 euros, 10 euros si vraiment je me lâche. Cela ne vaut pas le coût de s’en priver. D’une part c’est un moment de détente et en plus j’ai l’impression de faire une bonne action car un repas est offert à mon « Tuk tuk driver ». J’ai mon propre « Tuk tuk driver », il s’appel « Chuta » Je lui téléphone lorsque je quitte le bateau et il m’attend au poste de sorti. Pour traverser la ville, m’attendre pendant que je mange et me ramener au port, il me prend 3 euros ! Il a un rêve énorme, comme de posséder une Ferrari pour un européen, lui c’est de posséder une paire de tennis. Cela revient en permanence, il voulait même que je lui offre les miennes lorsque je vais partir. Malheureusement je n’ai que cette paire de chaussure. J’ai fait l’erreur d’en acheter une paire neuve avant de venir, tout le monde m’interpelle pour me demander le prix en dollars et me féliciter pour mes magnifiques tennis. Etonnant ! Un autre monde.
A bientôt.
Jean Louis
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"Bonjour Mon Capitaine, Courage, mais vous y arriverez. En ce qui concerne le matériel de dialyse, j’ai eu le même sentiment renforcé par le fait que c’est grâce à cela que Lou-Anne est restée en vie ! Merci Baxter. Mais quelle liberté, quelle joie, quel bonheur de profiter d’une vie "normale". Remettez vite en route l’Harmattan pour votre plus grand plaisir. A bientôt Nicolas et la petite famille. PS : Demain, c’est pour Lou-Anne la rentrée des classes. Les médecins ont donné le GO soit 1 mois et demi après la greffe." Envoyé par MULLIER le 04-09-2011 à 12:33
Sat, 03 Sept 2011 16:30:00 GMT - Les secrets du bonheur 80° 13’E 6° 02’N
Sat, 03 Sept 2011 16:30:00 GMT - Les secrets du bonheur 80° 13’E 6° 02’N
18H30 en France, 22H00 heure du bord 80° 13’E 6° 02’N
Bonjour à tous,
Quel moment de bonheur énorme cet après-midi quand le petit néon de présence secteur sur le groupe électrogène s’est allumé. Cela peut paraître anodin, mais après tant d’inquiétudes, après tant de doutes et après tout ce travail, c’est quasi miraculeux.
Hier au soir j’étais extrêmement satisfait de l’avancement des travaux, fourbu mais heureux. Et puis, juste avant d’aller dîner, je me dis que je ferais bien de faire tourner le groupe une heure ou deux afin de recharger les batteries pour la nuit. Je le démarre et ne comprends pas ce que j’ai pu oublier, il ne produit pas d’électricité. Je cherche, ne trouve rien alors je l’arrête puis le redémarre à nouveau sans plus de succès.
J’en suis bouche bé. Il a fonctionné la veille une grande partie de la journée, je l’ai arrêté normalement, alors pourquoi ne veut-il plus produire d’électricité. C’est une catastrophe et mon moral en prend un sacré coup, la soirée n’est pas très gaie. Je cogite toute la nuit. Il peut y avoir plusieurs causes, la pire étant que la génératrice soit HS mais je n’y crois pas car c’est bien le fait de l’avoir arrêté puis remis en marche qui a provoqué la panne. Je pencherais plutôt vers la boite de contrôle de l’excitation. Cette boîte gère la phase de démarrage du groupe et il se pourrait que quelque chose ait lâché pendant le fonctionnement normal, ce qui expliquerait qu’il ne veuille plus démarrer correctement.
Ce matin, les batteries ayant, de façon urgente besoin d’un coup de charge, je décide de démarrer le moteur principal. Rebelote, il me refait le coup de la clef qui ne commande plus rien. Je suis dans de beaux draps, plus de groupe, plus de moteur principal et pas de prise de quai. Je bataille à nouveau un bon moment pour mettre en marche ce récalcitrant avant d’attaquer la boîte de contrôle du groupe. Je me dis alors que je ne partirais d’ici qu’au mieux à la fin de la semaine prochaine. Trouver le composant, l’expédier par colis express, il faut bien une semaine complète. Lorsque j’arrive à ouvrir cette boîte, je vois trois condensateurs énormes, d’environ 5 cm de diamètre et 15 de long. Je constate immédiatement que l’un d’entre eux a explosé. Je sais que l’origine de mon problème est là. Je le dépose et regarde les schémas. Ils sont deux identiques montés en parallèle. Je me dis que si je le retire, cela va peut-être fonctionner. Mais non, toujours rien.
Que faire ? Si j’approvisionne ce condensateur et que dans huit jours je m’aperçois que la panne est toujours là, j’aurais des raisons d’être fou furieux. Tout d’un coup, je me souviens que j’ai un kit « Grande croisière », une mallette avec quelques pièces de premier secours. Je n’y crois pas trop car dans mon souvenir la mallette est très grosse mais très légère et il n’y a que quelques éléments dans le fond. Je vais certainement y trouver une roue à aube, des fusibles, peut-être des filtres et des courroies. Après avoir vidé le coffre où elle se trouve, je l’ouvre et miracle, il n’y a qu’une pièce de rechange mis à part les consommables énumérés plus haut et c’est strictement la pièce qui vient de me lâcher alors qu’il y a bien plus de mille pièces dans cet appareil. Je n’en reviens pas, pour un coup de chance c’est un coup de chance.
Mais mon bonheur est de courte durée car je constate rapidement que si le composant électrique a les mêmes caractéristiques, sa forme physique est différente, il est plus gros, plus long et surtout la vis faisant partie du culot qui sert à le fixer ainsi qu’à le mettre à la masse fait 12 mm de diamètre alors que, sur le précédent, celle-ci ne fait que 6 mm. Je râle, c’est quand même incroyable, les choses auraient pu être parfaites d’un bout à l’autre. C’est maintenant plusieurs heures de boulot pour démonter la boîte, la porter en ville et trouver un mécanicien pour agrandir le trou avant de la remonter dans la salle machine.
Puis vers 15 heures, tout est remonté, je n’y crois pas trop mais je me lance et encore une fois le miracle, le néon orange s’allume. Un bonheur immense m’envahi et je me dis alors que le bonheur c’est facile, qu’il suffit de réussir des petits challenges pour être heureux. C’est déjà ce que j’ai voulu transmettre dans mon premier livre « La passion de réussir ». La réussite est, j’en suis persuadé une des clefs du bonheur.
Dans les périodes difficiles, quand le monde ne semble plus tourner rond, quand la crise économique sévit, lorsque la valeur des biens est menacée, on se tourne comme par réflex vers des attentes beaucoup moins tangibles, beaucoup plus immatériels.
Actuellement, la recherche des voies pour accéder au bonheur est de mode. Le Dalaï Lama vient à Toulouse animer une conférence sur l’art du bonheur, des émissions de télévision foisonnent, ayant pour thème le bonheur: « Que du bonheur », « Nos années bonheur », « Leurs secrets du bonheur »...
Tout le monde aspire au bonheur, certains paraissent l’avoir trouvé, d’autre par contre semblent ne jamais devoir le rencontrer et le recherche désespérément. Pour ma part, je fais résolument parti de la première catégorie. Je trouve ma vie merveilleuse et je ne l’échangerais contre aucune autre. Le matin, quand je me lève, j’ai hâte de vivre cette nouvelle journée qui va m’apporter ses petits moments de bonheur. Naturellement je m’interroge, autour de moi je vois tellement d’insatisfaits, de mécontents, de malheureux qui trouvent la vie particulièrement injuste et qui désirent autre chose.
« Le bonheur, on ne le trouve pas, on le fait. Le bonheur ne dépend pas de ce qui nous manque, mais de la façon dont nous nous servons de ce que nous avons. » a écrit Arnaud Desjardins. Un autre a écrit « Il est inutile de chercher le chemin du bonheur car le bonheur c’est le chemin »
Je suis en totale osmose avec ces citations, je pense que le bonheur, tout comme la confiance en soi, ne dépends que de notre façon de voir la vie. C’est à chacun d’effectuer le travail sur soi nécessaire à cet état d’esprit. Quoi que l’on fasse, la vie se charge de répartir les malheurs et les difficultés, tout le monde est à un moment ou à un autre touché par la maladie, les difficultés professionnelles ou familiales, le deuil … Ce n’est pas une raison pour se replier et se lamenter. Tout le monde a également des moments de bonheur, à chacun de les savourer et de tout faire pour les provoquer.
C’est samedi soir et tout va bien, j’estime pouvoir m’accorder une petite récompense. Je demande à mon « Tuk tuk driver » de me conduire à la plage et plus exactement au « Tartaruga ». Je recommande cet endroit à tous ceux qui auraient l’occasion de passer par le Sri Lanka et par la ville de Galle. Ici tout est parfait, le cadre en tout premier lieu, les tables sont installées dans le sable, juste au bord de la mer avec le ressac comme bruit de fond. Des torches éclairent les lieux et une musique agréable est diffusée. Toute la jeunesse de Galle se retrouve ici et les filles sont belles. Je m’offre une ventrée de « Jumbo Prawns », ce n’est pas cher (environ 10 euros) et particulièrement délicieux. Pour moi c’est le meilleur des crustacés, cela rappelle la langouste mais en beaucoup moins sec, c’est divinement préparé, un régal.
Demain il me reste à mettre à poste l’artimon et surtout à nettoyer tout le bateau. Du boulot en perspective. Je vais me coucher car je suis mort de fatigue. A demain.
Jean Louis
18H30 en France, 22H00 heure du bord 80° 13’E 6° 02’N
Bonjour à tous,
Quel moment de bonheur énorme cet après-midi quand le petit néon de présence secteur sur le groupe électrogène s’est allumé. Cela peut paraître anodin, mais après tant d’inquiétudes, après tant de doutes et après tout ce travail, c’est quasi miraculeux.
Hier au soir j’étais extrêmement satisfait de l’avancement des travaux, fourbu mais heureux. Et puis, juste avant d’aller dîner, je me dis que je ferais bien de faire tourner le groupe une heure ou deux afin de recharger les batteries pour la nuit. Je le démarre et ne comprends pas ce que j’ai pu oublier, il ne produit pas d’électricité. Je cherche, ne trouve rien alors je l’arrête puis le redémarre à nouveau sans plus de succès.
J’en suis bouche bé. Il a fonctionné la veille une grande partie de la journée, je l’ai arrêté normalement, alors pourquoi ne veut-il plus produire d’électricité. C’est une catastrophe et mon moral en prend un sacré coup, la soirée n’est pas très gaie. Je cogite toute la nuit. Il peut y avoir plusieurs causes, la pire étant que la génératrice soit HS mais je n’y crois pas car c’est bien le fait de l’avoir arrêté puis remis en marche qui a provoqué la panne. Je pencherais plutôt vers la boite de contrôle de l’excitation. Cette boîte gère la phase de démarrage du groupe et il se pourrait que quelque chose ait lâché pendant le fonctionnement normal, ce qui expliquerait qu’il ne veuille plus démarrer correctement.
Ce matin, les batteries ayant, de façon urgente besoin d’un coup de charge, je décide de démarrer le moteur principal. Rebelote, il me refait le coup de la clef qui ne commande plus rien. Je suis dans de beaux draps, plus de groupe, plus de moteur principal et pas de prise de quai. Je bataille à nouveau un bon moment pour mettre en marche ce récalcitrant avant d’attaquer la boîte de contrôle du groupe. Je me dis alors que je ne partirais d’ici qu’au mieux à la fin de la semaine prochaine. Trouver le composant, l’expédier par colis express, il faut bien une semaine complète. Lorsque j’arrive à ouvrir cette boîte, je vois trois condensateurs énormes, d’environ 5 cm de diamètre et 15 de long. Je constate immédiatement que l’un d’entre eux a explosé. Je sais que l’origine de mon problème est là. Je le dépose et regarde les schémas. Ils sont deux identiques montés en parallèle. Je me dis que si je le retire, cela va peut-être fonctionner. Mais non, toujours rien.
Que faire ? Si j’approvisionne ce condensateur et que dans huit jours je m’aperçois que la panne est toujours là, j’aurais des raisons d’être fou furieux. Tout d’un coup, je me souviens que j’ai un kit « Grande croisière », une mallette avec quelques pièces de premier secours. Je n’y crois pas trop car dans mon souvenir la mallette est très grosse mais très légère et il n’y a que quelques éléments dans le fond. Je vais certainement y trouver une roue à aube, des fusibles, peut-être des filtres et des courroies. Après avoir vidé le coffre où elle se trouve, je l’ouvre et miracle, il n’y a qu’une pièce de rechange mis à part les consommables énumérés plus haut et c’est strictement la pièce qui vient de me lâcher alors qu’il y a bien plus de mille pièces dans cet appareil. Je n’en reviens pas, pour un coup de chance c’est un coup de chance.
Mais mon bonheur est de courte durée car je constate rapidement que si le composant électrique a les mêmes caractéristiques, sa forme physique est différente, il est plus gros, plus long et surtout la vis faisant partie du culot qui sert à le fixer ainsi qu’à le mettre à la masse fait 12 mm de diamètre alors que, sur le précédent, celle-ci ne fait que 6 mm. Je râle, c’est quand même incroyable, les choses auraient pu être parfaites d’un bout à l’autre. C’est maintenant plusieurs heures de boulot pour démonter la boîte, la porter en ville et trouver un mécanicien pour agrandir le trou avant de la remonter dans la salle machine.
Puis vers 15 heures, tout est remonté, je n’y crois pas trop mais je me lance et encore une fois le miracle, le néon orange s’allume. Un bonheur immense m’envahi et je me dis alors que le bonheur c’est facile, qu’il suffit de réussir des petits challenges pour être heureux. C’est déjà ce que j’ai voulu transmettre dans mon premier livre « La passion de réussir ». La réussite est, j’en suis persuadé une des clefs du bonheur.
Dans les périodes difficiles, quand le monde ne semble plus tourner rond, quand la crise économique sévit, lorsque la valeur des biens est menacée, on se tourne comme par réflex vers des attentes beaucoup moins tangibles, beaucoup plus immatériels.
Actuellement, la recherche des voies pour accéder au bonheur est de mode. Le Dalaï Lama vient à Toulouse animer une conférence sur l’art du bonheur, des émissions de télévision foisonnent, ayant pour thème le bonheur: « Que du bonheur », « Nos années bonheur », « Leurs secrets du bonheur »...
Tout le monde aspire au bonheur, certains paraissent l’avoir trouvé, d’autre par contre semblent ne jamais devoir le rencontrer et le recherche désespérément. Pour ma part, je fais résolument parti de la première catégorie. Je trouve ma vie merveilleuse et je ne l’échangerais contre aucune autre. Le matin, quand je me lève, j’ai hâte de vivre cette nouvelle journée qui va m’apporter ses petits moments de bonheur. Naturellement je m’interroge, autour de moi je vois tellement d’insatisfaits, de mécontents, de malheureux qui trouvent la vie particulièrement injuste et qui désirent autre chose.
« Le bonheur, on ne le trouve pas, on le fait. Le bonheur ne dépend pas de ce qui nous manque, mais de la façon dont nous nous servons de ce que nous avons. » a écrit Arnaud Desjardins. Un autre a écrit « Il est inutile de chercher le chemin du bonheur car le bonheur c’est le chemin »
Je suis en totale osmose avec ces citations, je pense que le bonheur, tout comme la confiance en soi, ne dépends que de notre façon de voir la vie. C’est à chacun d’effectuer le travail sur soi nécessaire à cet état d’esprit. Quoi que l’on fasse, la vie se charge de répartir les malheurs et les difficultés, tout le monde est à un moment ou à un autre touché par la maladie, les difficultés professionnelles ou familiales, le deuil … Ce n’est pas une raison pour se replier et se lamenter. Tout le monde a également des moments de bonheur, à chacun de les savourer et de tout faire pour les provoquer.
C’est samedi soir et tout va bien, j’estime pouvoir m’accorder une petite récompense. Je demande à mon « Tuk tuk driver » de me conduire à la plage et plus exactement au « Tartaruga ». Je recommande cet endroit à tous ceux qui auraient l’occasion de passer par le Sri Lanka et par la ville de Galle. Ici tout est parfait, le cadre en tout premier lieu, les tables sont installées dans le sable, juste au bord de la mer avec le ressac comme bruit de fond. Des torches éclairent les lieux et une musique agréable est diffusée. Toute la jeunesse de Galle se retrouve ici et les filles sont belles. Je m’offre une ventrée de « Jumbo Prawns », ce n’est pas cher (environ 10 euros) et particulièrement délicieux. Pour moi c’est le meilleur des crustacés, cela rappelle la langouste mais en beaucoup moins sec, c’est divinement préparé, un régal.
Demain il me reste à mettre à poste l’artimon et surtout à nettoyer tout le bateau. Du boulot en perspective. Je vais me coucher car je suis mort de fatigue. A demain.
Jean Louis
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"Bravo Jean-Louis, je suis contente pour toi! Et merci pour la belle phrase de M. Desjardins, vous avez tout à fait raison, vous deux!" Envoyé par petra le 05-09-2011 à 10:56
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"Bonjour Amiral. Heureux de vous savoir à bord même si tout n’est pas rose pour le moment. Mais pourquoi avoir choisi la voile si on passe son temps à réparer la mécanique ? Rien ne fonctionne au solaire ou à l’éolien ? Vive Costa Croisières ! Amitiés. GD" Envoyé par GD le 05-09-2011 à 16:20
Sun, 04 Sept 2011 14:30:00 GMT - Un bateau qui renaît 80° 13’E 6° 02’N
Sun, 04 Sept 2011 14:30:00 GMT - Un bateau qui renaît 80° 13’E 6° 02’N
16H30 en France, 20H00 heure du bord 80° 13’E 6° 02’N
Bonjour à tous,
Cela commence à ressembler à quelque chose, je suis en train de me réapproprier mon bateau. Ce soir je vais enfin pouvoir dormir dans ma cabine et bénéficier d’un vrai lit avec de vrais oreillers et un panneau zénithal qui va me procurer un doux courant d’air et me permettre d’admirer les étoiles. Fini, pour l’instant, la banquette étroite du carré.
Harmattan apprécie énormément, il danse gentiment sur l’eau. Lui aussi est content que la dialyse soit terminée car c’est beaucoup de poids en moins. Il y a plein de coffres vides, de la place partout, j’avais oublié comme cela peut être agréable.
J’ai encore bien avancé aujourd’hui, mise à poste de l’artimon, mise en marche de la gazinière et du guindeau, nettoyage, rangement … J’ai également démonté toutes les protections qu’avait installées mon frère, neuf pneumatiques (qu’il a fallu emporter à la décharge), ainsi qu’une grande bâche qui protégeait tout le côté du bateau le long du ponton. J’ai également remis un peu d’ordre dans les amarres.
Je viens de me rendre compte que je vais devoir remettre du gasoil car, comme il n’y a pas de prise de quai, le moteur principal ainsi que le groupe électrogène ont beaucoup tournés pour recharger les batteries. Du coup, je vais devoir me coltiner des jerricans, je veux partir avec le réservoir plein. La route qui m’attend pour aller à la Réunion fait environ 2500 milles, c’est l’équivalent d’une petite transat mais avec des vents qui ne vont pas toujours être favorables. Il y a également ce problème de parc de batteries de servitude qui a été totalement déchargé. Une batterie qui s’est retrouvée en décharge profonde ne récupérera au mieux que 80% de ses capacités. Ce qui veut dire que je vais devoir faire fonctionner le moteur principal ou le groupe électrogène tous les jours. Je ne me suis pas senti de changer à nouveau toutes les batteries, trop chère et trop pénible seul. Je l’ai fait au Vanuatu mais Jacques était là pour m’aider.
Demain j’ai encore du travail de nettoyage, surtout là ou étaient les pneus et puis le pont, il est dans un état apocalyptique. Je pense faire le gasoil demain et l’avitaillement mardi, ce qui me ferait partir mercredi. Je n’ai presque plus d’eau, je n’ai pas pu en refaire depuis mon arrivée début mars. A quai, il n’y en avait pas et il n’est pas question de faire tourner le déssalinisateur dans ce port. La toute première chose à faire, dès que je vais me retrouver en mer, va être de le mettre en marche et de vérifier qu’il fonctionne. Il n’est pas question d’effectuer cette traversée sans eau dans mon réservoir.
Ce soir, au moment d’aller dîner, j’ai fait un refus à l’obstacle. Je m’étais préparé avec des beaux habits, parfumé, chaussé, mais au dernier instant je ne me suis pas senti le courage. Je suis trop fatigué malgré la petite sieste de cet après-midi. Il faut dire qu’il fait une chaleur épouvantable. J’ai donc dîné au bateau d’une boîte d’ananas au sirop accompagné d’une canette de bière. Dans ce genre d’occasion, c’est bon d’être en solitaire car sinon je me serais senti obligé de sortir.
Vingt heures arrive, le moment de prendre mes antis rejet puis je me jette au lit.
A bientôt
Jean Louis
16H30 en France, 20H00 heure du bord 80° 13’E 6° 02’N
Bonjour à tous,
Cela commence à ressembler à quelque chose, je suis en train de me réapproprier mon bateau. Ce soir je vais enfin pouvoir dormir dans ma cabine et bénéficier d’un vrai lit avec de vrais oreillers et un panneau zénithal qui va me procurer un doux courant d’air et me permettre d’admirer les étoiles. Fini, pour l’instant, la banquette étroite du carré.
Harmattan apprécie énormément, il danse gentiment sur l’eau. Lui aussi est content que la dialyse soit terminée car c’est beaucoup de poids en moins. Il y a plein de coffres vides, de la place partout, j’avais oublié comme cela peut être agréable.
J’ai encore bien avancé aujourd’hui, mise à poste de l’artimon, mise en marche de la gazinière et du guindeau, nettoyage, rangement … J’ai également démonté toutes les protections qu’avait installées mon frère, neuf pneumatiques (qu’il a fallu emporter à la décharge), ainsi qu’une grande bâche qui protégeait tout le côté du bateau le long du ponton. J’ai également remis un peu d’ordre dans les amarres.
Je viens de me rendre compte que je vais devoir remettre du gasoil car, comme il n’y a pas de prise de quai, le moteur principal ainsi que le groupe électrogène ont beaucoup tournés pour recharger les batteries. Du coup, je vais devoir me coltiner des jerricans, je veux partir avec le réservoir plein. La route qui m’attend pour aller à la Réunion fait environ 2500 milles, c’est l’équivalent d’une petite transat mais avec des vents qui ne vont pas toujours être favorables. Il y a également ce problème de parc de batteries de servitude qui a été totalement déchargé. Une batterie qui s’est retrouvée en décharge profonde ne récupérera au mieux que 80% de ses capacités. Ce qui veut dire que je vais devoir faire fonctionner le moteur principal ou le groupe électrogène tous les jours. Je ne me suis pas senti de changer à nouveau toutes les batteries, trop chère et trop pénible seul. Je l’ai fait au Vanuatu mais Jacques était là pour m’aider.
Demain j’ai encore du travail de nettoyage, surtout là ou étaient les pneus et puis le pont, il est dans un état apocalyptique. Je pense faire le gasoil demain et l’avitaillement mardi, ce qui me ferait partir mercredi. Je n’ai presque plus d’eau, je n’ai pas pu en refaire depuis mon arrivée début mars. A quai, il n’y en avait pas et il n’est pas question de faire tourner le déssalinisateur dans ce port. La toute première chose à faire, dès que je vais me retrouver en mer, va être de le mettre en marche et de vérifier qu’il fonctionne. Il n’est pas question d’effectuer cette traversée sans eau dans mon réservoir.
Ce soir, au moment d’aller dîner, j’ai fait un refus à l’obstacle. Je m’étais préparé avec des beaux habits, parfumé, chaussé, mais au dernier instant je ne me suis pas senti le courage. Je suis trop fatigué malgré la petite sieste de cet après-midi. Il faut dire qu’il fait une chaleur épouvantable. J’ai donc dîné au bateau d’une boîte d’ananas au sirop accompagné d’une canette de bière. Dans ce genre d’occasion, c’est bon d’être en solitaire car sinon je me serais senti obligé de sortir.
Vingt heures arrive, le moment de prendre mes antis rejet puis je me jette au lit.
Mon, 05 Sept 2011 15:30:00 GMT - Le bagne à Galle 80° 13’E 6° 02’N
Mon, 05 Sept 2011 15:30:00 GMT - Le bagne à Galle 80° 13’E 6° 02’N
17H30 en France, 21H00 heure du bord 80° 13’E 6° 02’N
Bonjour à tous,
Ce n’est plus de la plaisance, c’est carrément le bagne. Des journées comme celle-ci, on aimerait bien ne pas naviguer en solitaires. Encore une fois je suis exténué par cette éprouvante journée et j’avais hâte de me jeter derrière mon ordinateur pour enfin me reposer.
Ce matin je me suis occupé du pont, rangé l’ancre secondaire et sa chaine, mis de l’ordre dans les amarres en laissant le strict nécessaire puis j’ai refixé l’instrument girouette-anémomètre que j’avais rapporté pour le contrôler. Ensuite je suis monté en haut du mat pour remettre en place l’aérien de cet instrument. Maintenant j’ai bien la direction du vent mais pas encore sa force, j’ai dû trop enfoncer la petite roue ajourée qui permet au microordinateur de calculer la force du vent. Je vais devoir remonter en tête de mat pour redescendre l’aérien, l’ouvrir et réparer puis remonter à nouveau le remettre en place. C’est beaucoup de travail, cela attendra bien d’être à la Réunion, la force du vent je peux l’estimer, j’ai assez d’expérience pour pouvoir gérer cette absence.
Cet après midi j’ai commencé l’avitaillement. Tien, au fait, certains se posent la question sur la différence entre avitailler et ravitailler. Avitailler consiste à approvisionner un aéronef ou bien un navire en effectuant tous les pleins, carburant, eau, munitions éventuellement, nourriture, linge, vaisselle, produits d’entretien … Le ravitaillement consiste à faire un réapprovisionnement, par exemple on parle de ravitaillement en vol.
J’ai donc commencé par la corvée la plus pénible, le plein de Gasoil. Le moteur principal à tourné 40 heures depuis mon arrivée au Sri Lanka (exclusivement pour procéder à la recharge des batteries). Un premier voyage pour rapporter 40 litres de gasoil n’a pas suffit, j’en ai encore fait tenir 20 litres et il me reste un jerrican de secours dans le coqueron. J’ai horreur de cette corvée, c’est sale, ça pue et pour moi c’est extrêmement physique. Il faut que je vous dise qu’entre le quai où j’atterrie avec mon annexe et la porte d’entrée du port où je retrouve mon tuk tuk, il y a entre trois et quatre cents mètres à parcourir (a pieds bien entendu) en plein cagnard avec une partie totalement défoncée. Rapporter dans ces conditions 80 litres de gasoil frise l’exploit.
Comme cela ne m’avait pas suffit, j’ai enchaîné comme au triathlon par la corvée de bouteilles d’eau. C’est un tout petit peu plus sympa, ce n’est pas sale et ça ne pue pas mais pour le reste c’est idem. Par sécurité je table sur 25 jours de traversée mais j’espère en mettre beaucoup moins. Il me restait à bord, environ 20 bouteilles (de 1,5 litre) que j’avais approvisionné à Singapour. Je veux pouvoir consommer deux bouteilles par jour, aussi comme il s’agit de pack de 12 bouteilles, j’en prends trois, puis me ravise et en achète un quatrième pour plus de sécurité. Un pack de 12 bouteilles fait dans les dix neuf kilos, c’est plus lourd qu’un jerrican de gasoil plein. Ce soir j’ai donc 68 bouteilles de 1,5 litre à bord. J’ai réorganisé mes stocks pour consommer en priorité les bouteilles les plus anciennes et comme je vais descendre jusqu’à l’équateur tribord amure, j’ai surtout chargé les coffres tribord pour mieux équilibrer le bateau.
Je me sens fourbu et fatigué mais j’ai l’impression qu’à force de demander beaucoup à ce corps, il est en train de reprendre totalement vie. Je n’ai plus ces moments de réel épuisement comme les premiers jours. Lorsqu’il y a quelque chose à faire, je me lève vivement pour l’effectuer alors qu’il y a quelques jours je devais prendre sur moi. C’est vraiment formidable un corps et cela montre encore une fois qu’il ne faut jamais baisser les bras et, au contraire, s’arracher pour se forcer à vivre. Pour vivre il faut bouger, çà c’est certain.
Voilà pour aujourd’hui, demain j’approvisionne la nourriture et normalement je prends la mer mercredi matin.
Ha ! Un dernier mot pour mes amis pêcheurs. Ils seraient fous ici, outre le fait que la mer et remplie de poissons, thons, dorades coryphènes, barracudas … lorsque je vais à terre avec mon annexe, il y a un endroit où la mer bouillonne réellement tout autour de moi. Ce sont des centaines de petits poissons, de 7 à 8 centimètres. Quelle belle friture on pourrait faire !
A bientôt.
Jean Louis
17H30 en France, 21H00 heure du bord 80° 13’E 6° 02’N
Bonjour à tous,
Ce n’est plus de la plaisance, c’est carrément le bagne. Des journées comme celle-ci, on aimerait bien ne pas naviguer en solitaires. Encore une fois je suis exténué par cette éprouvante journée et j’avais hâte de me jeter derrière mon ordinateur pour enfin me reposer.
Ce matin je me suis occupé du pont, rangé l’ancre secondaire et sa chaine, mis de l’ordre dans les amarres en laissant le strict nécessaire puis j’ai refixé l’instrument girouette-anémomètre que j’avais rapporté pour le contrôler. Ensuite je suis monté en haut du mat pour remettre en place l’aérien de cet instrument. Maintenant j’ai bien la direction du vent mais pas encore sa force, j’ai dû trop enfoncer la petite roue ajourée qui permet au microordinateur de calculer la force du vent. Je vais devoir remonter en tête de mat pour redescendre l’aérien, l’ouvrir et réparer puis remonter à nouveau le remettre en place. C’est beaucoup de travail, cela attendra bien d’être à la Réunion, la force du vent je peux l’estimer, j’ai assez d’expérience pour pouvoir gérer cette absence.
Cet après midi j’ai commencé l’avitaillement. Tien, au fait, certains se posent la question sur la différence entre avitailler et ravitailler. Avitailler consiste à approvisionner un aéronef ou bien un navire en effectuant tous les pleins, carburant, eau, munitions éventuellement, nourriture, linge, vaisselle, produits d’entretien … Le ravitaillement consiste à faire un réapprovisionnement, par exemple on parle de ravitaillement en vol.
J’ai donc commencé par la corvée la plus pénible, le plein de Gasoil. Le moteur principal à tourné 40 heures depuis mon arrivée au Sri Lanka (exclusivement pour procéder à la recharge des batteries). Un premier voyage pour rapporter 40 litres de gasoil n’a pas suffit, j’en ai encore fait tenir 20 litres et il me reste un jerrican de secours dans le coqueron. J’ai horreur de cette corvée, c’est sale, ça pue et pour moi c’est extrêmement physique. Il faut que je vous dise qu’entre le quai où j’atterrie avec mon annexe et la porte d’entrée du port où je retrouve mon tuk tuk, il y a entre trois et quatre cents mètres à parcourir (a pieds bien entendu) en plein cagnard avec une partie totalement défoncée. Rapporter dans ces conditions 80 litres de gasoil frise l’exploit.
Comme cela ne m’avait pas suffit, j’ai enchaîné comme au triathlon par la corvée de bouteilles d’eau. C’est un tout petit peu plus sympa, ce n’est pas sale et ça ne pue pas mais pour le reste c’est idem. Par sécurité je table sur 25 jours de traversée mais j’espère en mettre beaucoup moins. Il me restait à bord, environ 20 bouteilles (de 1,5 litre) que j’avais approvisionné à Singapour. Je veux pouvoir consommer deux bouteilles par jour, aussi comme il s’agit de pack de 12 bouteilles, j’en prends trois, puis me ravise et en achète un quatrième pour plus de sécurité. Un pack de 12 bouteilles fait dans les dix neuf kilos, c’est plus lourd qu’un jerrican de gasoil plein. Ce soir j’ai donc 68 bouteilles de 1,5 litre à bord. J’ai réorganisé mes stocks pour consommer en priorité les bouteilles les plus anciennes et comme je vais descendre jusqu’à l’équateur tribord amure, j’ai surtout chargé les coffres tribord pour mieux équilibrer le bateau.
Je me sens fourbu et fatigué mais j’ai l’impression qu’à force de demander beaucoup à ce corps, il est en train de reprendre totalement vie. Je n’ai plus ces moments de réel épuisement comme les premiers jours. Lorsqu’il y a quelque chose à faire, je me lève vivement pour l’effectuer alors qu’il y a quelques jours je devais prendre sur moi. C’est vraiment formidable un corps et cela montre encore une fois qu’il ne faut jamais baisser les bras et, au contraire, s’arracher pour se forcer à vivre. Pour vivre il faut bouger, çà c’est certain.
Voilà pour aujourd’hui, demain j’approvisionne la nourriture et normalement je prends la mer mercredi matin.
Ha ! Un dernier mot pour mes amis pêcheurs. Ils seraient fous ici, outre le fait que la mer et remplie de poissons, thons, dorades coryphènes, barracudas … lorsque je vais à terre avec mon annexe, il y a un endroit où la mer bouillonne réellement tout autour de moi. Ce sont des centaines de petits poissons, de 7 à 8 centimètres. Quelle belle friture on pourrait faire !
Tue, 06 Sept 2011 17:30:00 GMT - Fin prêt pour le départ 80° 13’E 6° 02’N
Tue, 06 Sept 2011 17:30:00 GMT - Fin prêt pour le départ 80° 13’E 6° 02’N
19H30 en France, 23H00 heure du bord 80° 13’E 6° 02’N
Bonjour à tous,
Hé bien, me voici fin prêt pour le départ. Aujourd’hui j’ai terminé l’avitaillement. Heureusement qu’il me restait quelques conserves à bord car ici il n’y a rien. Uniquement des boîtes de thon et des œufs.
Quelle rigolade cet après-midi ! Je reviens de la ville avec quelques bouteilles de vin et un carton marqué « Dry Gin », 12 bouteilles. Les gardiens de la porte d’entrée, sont tout excités et alléchés par l’idée d’avoir une bouteille d’alcool fort en guise de « droit de passage ».
Un officier vient me voir pour me demander une bouteille de « whisky » en me disant « help me ». Je lui explique que c’est un carton plein de cannettes de bière et que j’en ai juste le compte pour le voyage. Il me fait ouvrir le carton et constate mes dires. Il me demande alors de l’argent et je lui explique que j’ai donné tout ce qui me restait à mon « tuk tuk driver ».
Arrive bientôt son chef et les pleurnicheries recommencent. J’en ai alors assez car je n’aime pas les fraudeurs et resquilleurs en tout genre et d’un simple mouvement de tête je leur indique le panneau qui se trouve juste au dessus de leurs têtes. Ils se retournent et je les vois immédiatement rire mais d’un rire jaune qui sonne faux. En résumé, sur le panneau est écrit que demander ou offrir un bakchich est un crime sévèrement puni.
Fini les pleurnicheries, le chef est fou furieux. Il me demande de le suivre et m’entraine au bureau de la douane en disant que j’exporte illégalement des bières et du vin. Le planton douanier agrée en hochant vigoureusement la tête et me demande de le suivre avec mes cartons dans le bâtiment des douanes. Je fini par remonter au chef suprême qui me dit « No problem sir ». Que je me suis fait plaisir !
Bon, je ne vais pas passer beaucoup de temps avec vous ce soir, il est 23H, j’écris depuis 16 heures et j’en ai vraiment mare. J’ai reçu un coup de téléphone de France 2 pour leur prochaine émission « leur secrets du bonheur ». Je devais faire un mail pour raconter l’histoire habituelle, ma passion bateau, ma maladie, ma dialyse en mer … J’y passe quatre heures et comme j’avais écrit directement sous Google et que je n’avais pas rebranché mon câble réseau, vlan, je perds tout. Quelle claque ! D’habitude j’écris sous Word puis je fais un copier/coller. J’ai dû tout réécrire.
Demain matin j’ai rendez vous à 8h30 à l’immigration puis adieu le Sri Lanka, je prends la mer. J’ai hâte d’avoir passé 48h en mer pour retrouver mes marques, les départs sont toujours un peu stressants.
A bientôt
Jean Louis
19H30 en France, 23H00 heure du bord 80° 13’E 6° 02’N
Bonjour à tous,
Hé bien, me voici fin prêt pour le départ. Aujourd’hui j’ai terminé l’avitaillement. Heureusement qu’il me restait quelques conserves à bord car ici il n’y a rien. Uniquement des boîtes de thon et des œufs.
Quelle rigolade cet après-midi ! Je reviens de la ville avec quelques bouteilles de vin et un carton marqué « Dry Gin », 12 bouteilles. Les gardiens de la porte d’entrée, sont tout excités et alléchés par l’idée d’avoir une bouteille d’alcool fort en guise de « droit de passage ».
Un officier vient me voir pour me demander une bouteille de « whisky » en me disant « help me ». Je lui explique que c’est un carton plein de cannettes de bière et que j’en ai juste le compte pour le voyage. Il me fait ouvrir le carton et constate mes dires. Il me demande alors de l’argent et je lui explique que j’ai donné tout ce qui me restait à mon « tuk tuk driver ».
Arrive bientôt son chef et les pleurnicheries recommencent. J’en ai alors assez car je n’aime pas les fraudeurs et resquilleurs en tout genre et d’un simple mouvement de tête je leur indique le panneau qui se trouve juste au dessus de leurs têtes. Ils se retournent et je les vois immédiatement rire mais d’un rire jaune qui sonne faux. En résumé, sur le panneau est écrit que demander ou offrir un bakchich est un crime sévèrement puni.
Fini les pleurnicheries, le chef est fou furieux. Il me demande de le suivre et m’entraine au bureau de la douane en disant que j’exporte illégalement des bières et du vin. Le planton douanier agrée en hochant vigoureusement la tête et me demande de le suivre avec mes cartons dans le bâtiment des douanes. Je fini par remonter au chef suprême qui me dit « No problem sir ». Que je me suis fait plaisir !
Bon, je ne vais pas passer beaucoup de temps avec vous ce soir, il est 23H, j’écris depuis 16 heures et j’en ai vraiment mare. J’ai reçu un coup de téléphone de France 2 pour leur prochaine émission « leur secrets du bonheur ». Je devais faire un mail pour raconter l’histoire habituelle, ma passion bateau, ma maladie, ma dialyse en mer … J’y passe quatre heures et comme j’avais écrit directement sous Google et que je n’avais pas rebranché mon câble réseau, vlan, je perds tout. Quelle claque ! D’habitude j’écris sous Word puis je fais un copier/coller. J’ai dû tout réécrire.
Demain matin j’ai rendez vous à 8h30 à l’immigration puis adieu le Sri Lanka, je prends la mer. J’ai hâte d’avoir passé 48h en mer pour retrouver mes marques, les départs sont toujours un peu stressants.
Wed, 07 Sept 2011 14:30:00 GMT - Mauvaise journée pour les charentais?es 80° 13’E 6° 02’N
Wed, 07 Sept 2011 14:30:00 GMT - Mauvaise journée pour les charentais?es 80° 13’E 6° 02’N
16H30 en France, 20H00 heure du bord 80° 13’E 6° 02’N
Bonjour à tous,
La poisse continue !!! Je me lève de bonne heure ce matin car j’ai rendez vous à 8h30 chez mon agent pour effectuer ma sortie du territoire et obtenir ma clearance. Déjà la journée commence très mal, d’une part je n’ai plus d’eau de mer (je découvrirais un mauvais contact au niveau du disjoncteur), Internet ne fonctionne plus (le câble réseau qui relie l’ordinateur au téléphone satellite a une durée de vie très brève à cause de la corrosion des contacts, j’en avais apporté deux neuf, il y a un faux contact dans l’un des deux), la pompe de cale refuse de démarrer (encore un faux contact)…
Je pars pour être à 8h30 chez mon agent qui se trouve juste à l’extérieur de la porte de sortie et en arrivant près de la porte je m’aperçois que j’ai oublié mon sac à dos. Il y a dedans tous mes papiers, y compris mon passeport. Je dois retourner à l’annexe, ramer jusqu’au bateau, prendre le fameux sac et revenir. Je me traite de chèvre, plus exactement de « goat » pour faire couleur locale. Dix minutes de perdues et j’ai fait vite. Je suis d’ailleurs trempé de sueur car il fait déjà chaud à cette heure.
Au Sri Lanka, la paperasse est reine et le tampon apporte le poids officiel indispensable. Depuis le début de ma vie professionnelle, j’ai donné des dizaines de milliers de signatures, du coup j’ai optimisé dès le départ. Ma signature ressemble à une grande croix et elle est effectuée en un temps record. Ils n’en reviennent pas et me demandent un tampon ! Cela leur semblerait mieux convenir pour leurs archives. Le dossier Harmattan est énorme et je me demande ce qu’il va devenir. Toute cette paperasse pour pas grand-chose, c’est incroyable. Ce n’est qu’à 11h qu’est planté le dernier coup de tampon sur le dernier papier, çà y est, je suis libre de partir.
Je rentre au bateau, m’active pour finir de tout ranger, mets au clair les dernières amarres et sur le livre de bord j’inscris « Heure de départ 12h00 »
Au moment de mettre le moteur en marche, je m’aperçois que je n’ai pas vérifié le niveau d’huile de l’inverseur : il est tellement inaccessible qu’il me faut trois quarts d’heure. Je modifie le livre de bord et indique 12h45.
Je largue la dernière amarre, remonte l’ancre et cours à la barre à roue car il y a du vent et le bateau commence à dériver vers les autres bateau. Pas de panique, je mets « En avant toute » en tournant la barre à fond à droite, rien ne se passe, le bateau ne réagit pas. Incroyable ! Hier j’ai bien testé la marche avant et il y avait des remous à l’arrière du bateau. Je place le levier d’inverseur sur « En arrière toute », pas de marche arrière ! Il faut vraiment que je trouve une solution car le vent est assez fort et je dérive droit sur les autres bateaux. Je vais jeter l’ancre pour arrêter la dérive, pas de chance non plus, la manille de celle-ci s’est coincée dans le davier et il n’est plus temps de s’en occuper. Je cours à l’avant pour essayer d’amortir le choc, mes charentaise s’envolent et finissent à la mer. J’arrive à l’avant et tente de stopper ces 17 tonnes qui arrivent assez vite. Rien à faire, Harmattan monte sur un bateau de travail et j’entends un grand bruit, je sais immédiatement que la sous-barbe vient de lâcher (la chaine à l’avant du bateau qui relie la partie inférieur de la cadène d’étai principale à la coque). Heureusement, des marins ont accourus et on arrive à amarrer Harmattan à couple d’un bateau de travail au prix de quelques coups et quelques griffures supplémentaires sur mon ex beau bateau.
On fait des essais, pourtant l’arbre d’hélice tourne et on dirait qu’Harmattan veut y aller. Avec deux marins à bord, on va refaire une tentative. Moteur à fond, on avance à un dixième de nœud. J’arrive quand même à revenir à mon ponton où je m’amarre à nouveau.
Je réfléchis, que peut-il se passer ? Au ponton les tests sont plus faciles. Tous les marins pensent à un problème de filtre à gasoil. Moi aussi car le moteur ne prend pas ses tours, il plafonne vers les 1500 tours. Je change donc ce filtre mais le problème reste entier. J’appel mon ami Richard, le Camarguais. Je tombe sur sa messagerie. J’appel alors Obélix, un copain mécanicien de port Napoléon. Il me dit que c’est certainement le gasoil et en y réfléchissant un peu plus, qu’il faudrait aller voir l’hélice.
Je n’ai pas trop envie de prendre un bain étant donné la saleté de l’eau de ce port. Puis Richard me rappel, il est catégorique, c’est un problème au niveau de l’hélice. Je cherche donc un vieux maillot, je sorts les palmes et le masque et je me jette à l’huile (l’eau est en plus recouverte d’une couche très grasse).
Effectivement, la coque et surtout l’hélice sont recouvertes d’énormes coquillages. Pas étonnant que le bateau n’avance pas et que le moteur ne puisse pas prendre ses tours.
L’hélice, je pourrais la nettoyer moi-même mais j’ai 2500 milles à parcourir d’ici La Réunion, il faut absolument gratter la coque. Il me faut un plongeur. Je ressors de l’eau, prends une douche et choisis de beaux habits propres pour aller trainer sur le quai voir si je trouve un plongeur. J’ai chaussé une nouvelle paire de charentaises neuves et ne suis pas mécontent car les autres étaient au bout du rouleau.
Je me jette alors dans l’annexe, me rate et vlan à l’eau ! Ha, c’est vraiment ma journée. En nageant, je perds mes charentaises qui partent immédiatement au fond rejoindre leurs copines. Du coup je n’ai plus de charentaise jusqu'à La Réunion. Re douche et re habits propres !
Voilà comment se termine une journée de m…..
J’ai appelé mon agent, sans qui rien ne peut se faire ici. Demain matin je dois refaire une entrée au Sri Lanka, réparer et ensuite je devrais refaire une sortie. Au moins deux jours de perdus et beaucoup de paperasse en plus à stocker dans les archives.
A bientôt
Jean Louis
16H30 en France, 20H00 heure du bord 80° 13’E 6° 02’N
Bonjour à tous,
La poisse continue !!! Je me lève de bonne heure ce matin car j’ai rendez vous à 8h30 chez mon agent pour effectuer ma sortie du territoire et obtenir ma clearance. Déjà la journée commence très mal, d’une part je n’ai plus d’eau de mer (je découvrirais un mauvais contact au niveau du disjoncteur), Internet ne fonctionne plus (le câble réseau qui relie l’ordinateur au téléphone satellite a une durée de vie très brève à cause de la corrosion des contacts, j’en avais apporté deux neuf, il y a un faux contact dans l’un des deux), la pompe de cale refuse de démarrer (encore un faux contact)…
Je pars pour être à 8h30 chez mon agent qui se trouve juste à l’extérieur de la porte de sortie et en arrivant près de la porte je m’aperçois que j’ai oublié mon sac à dos. Il y a dedans tous mes papiers, y compris mon passeport. Je dois retourner à l’annexe, ramer jusqu’au bateau, prendre le fameux sac et revenir. Je me traite de chèvre, plus exactement de « goat » pour faire couleur locale. Dix minutes de perdues et j’ai fait vite. Je suis d’ailleurs trempé de sueur car il fait déjà chaud à cette heure.
Au Sri Lanka, la paperasse est reine et le tampon apporte le poids officiel indispensable. Depuis le début de ma vie professionnelle, j’ai donné des dizaines de milliers de signatures, du coup j’ai optimisé dès le départ. Ma signature ressemble à une grande croix et elle est effectuée en un temps record. Ils n’en reviennent pas et me demandent un tampon ! Cela leur semblerait mieux convenir pour leurs archives. Le dossier Harmattan est énorme et je me demande ce qu’il va devenir. Toute cette paperasse pour pas grand-chose, c’est incroyable. Ce n’est qu’à 11h qu’est planté le dernier coup de tampon sur le dernier papier, çà y est, je suis libre de partir.
Je rentre au bateau, m’active pour finir de tout ranger, mets au clair les dernières amarres et sur le livre de bord j’inscris « Heure de départ 12h00 »
Au moment de mettre le moteur en marche, je m’aperçois que je n’ai pas vérifié le niveau d’huile de l’inverseur : il est tellement inaccessible qu’il me faut trois quarts d’heure. Je modifie le livre de bord et indique 12h45.
Je largue la dernière amarre, remonte l’ancre et cours à la barre à roue car il y a du vent et le bateau commence à dériver vers les autres bateau. Pas de panique, je mets « En avant toute » en tournant la barre à fond à droite, rien ne se passe, le bateau ne réagit pas. Incroyable ! Hier j’ai bien testé la marche avant et il y avait des remous à l’arrière du bateau. Je place le levier d’inverseur sur « En arrière toute », pas de marche arrière ! Il faut vraiment que je trouve une solution car le vent est assez fort et je dérive droit sur les autres bateaux. Je vais jeter l’ancre pour arrêter la dérive, pas de chance non plus, la manille de celle-ci s’est coincée dans le davier et il n’est plus temps de s’en occuper. Je cours à l’avant pour essayer d’amortir le choc, mes charentaise s’envolent et finissent à la mer. J’arrive à l’avant et tente de stopper ces 17 tonnes qui arrivent assez vite. Rien à faire, Harmattan monte sur un bateau de travail et j’entends un grand bruit, je sais immédiatement que la sous-barbe vient de lâcher (la chaine à l’avant du bateau qui relie la partie inférieur de la cadène d’étai principale à la coque). Heureusement, des marins ont accourus et on arrive à amarrer Harmattan à couple d’un bateau de travail au prix de quelques coups et quelques griffures supplémentaires sur mon ex beau bateau.
On fait des essais, pourtant l’arbre d’hélice tourne et on dirait qu’Harmattan veut y aller. Avec deux marins à bord, on va refaire une tentative. Moteur à fond, on avance à un dixième de nœud. J’arrive quand même à revenir à mon ponton où je m’amarre à nouveau.
Je réfléchis, que peut-il se passer ? Au ponton les tests sont plus faciles. Tous les marins pensent à un problème de filtre à gasoil. Moi aussi car le moteur ne prend pas ses tours, il plafonne vers les 1500 tours. Je change donc ce filtre mais le problème reste entier. J’appel mon ami Richard, le Camarguais. Je tombe sur sa messagerie. J’appel alors Obélix, un copain mécanicien de port Napoléon. Il me dit que c’est certainement le gasoil et en y réfléchissant un peu plus, qu’il faudrait aller voir l’hélice.
Je n’ai pas trop envie de prendre un bain étant donné la saleté de l’eau de ce port. Puis Richard me rappel, il est catégorique, c’est un problème au niveau de l’hélice. Je cherche donc un vieux maillot, je sorts les palmes et le masque et je me jette à l’huile (l’eau est en plus recouverte d’une couche très grasse).
Effectivement, la coque et surtout l’hélice sont recouvertes d’énormes coquillages. Pas étonnant que le bateau n’avance pas et que le moteur ne puisse pas prendre ses tours.
L’hélice, je pourrais la nettoyer moi-même mais j’ai 2500 milles à parcourir d’ici La Réunion, il faut absolument gratter la coque. Il me faut un plongeur. Je ressors de l’eau, prends une douche et choisis de beaux habits propres pour aller trainer sur le quai voir si je trouve un plongeur. J’ai chaussé une nouvelle paire de charentaises neuves et ne suis pas mécontent car les autres étaient au bout du rouleau.
Je me jette alors dans l’annexe, me rate et vlan à l’eau ! Ha, c’est vraiment ma journée. En nageant, je perds mes charentaises qui partent immédiatement au fond rejoindre leurs copines. Du coup je n’ai plus de charentaise jusqu'à La Réunion. Re douche et re habits propres !
Voilà comment se termine une journée de m…..
J’ai appelé mon agent, sans qui rien ne peut se faire ici. Demain matin je dois refaire une entrée au Sri Lanka, réparer et ensuite je devrais refaire une sortie. Au moins deux jours de perdus et beaucoup de paperasse en plus à stocker dans les archives.
A bientôt
Jean Louis
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"il faut absolument que tu marches dans la m...avec le pied gauche...il parait que cela porte bonheur!!! Mon pauvre jean louis j’aurais voulu être avec toi pour t’aider dans tes misères. Sacré galères à répétition, je pense quand même que ton bateau c’est vengé de l’avoir abandonné si longtemps dan un endroit de merde. Allez courage tu vas retourner au Paradis des iles.
je t’embrasse
bernard" Envoyé par bernard lannion le 07-09-2011 à 19:26
______________________________________
"hooolàlàlàlà, putain, putain, putain: dois-je venir? J’y peux rien pour le moteur, mais veux bien gratter la coque, paraît que les bains d’huile, c’est bon pour la peau. Qu’elles reposent en paix au fond de la vase, tes charentaises, je t’ en emmènerais de belles neuves, style bavarois! On est rassuré que tu ne perds pas ton humour; biseS P et B" Envoyé par petra le 08-09-2011 à 09:57
Thu, 08 Sept 2011 13:30:00 GMT - L’école de la sagesse 80° 13’E 6° 02’N
Thu, 08 Sept 2011 13:30:00 GMT - L’école de la sagesse 80° 13’E 6° 02’N
15H30 en France, 19H00 heure du bord 80° 13’E 6° 02’N
Bonjour à tous,
Je ne résiste pas à vous dire la dernière, hier soir. Voulant enfin prendre un vrai repas, je me décide pour des nouilles, le gaz ne veut pas s’allumer. Je ne comprends pas, j’ai mis une bouteille neuve la veille. Je la sors, elle est vide !!!!! C’est-y-pas du mauvais esprit ça ?
Les choses progressent lentement mais ce soir je suis confiant, j’espère pouvoir partir dans un jour ou deux.
Ici c’est l’école de la sagesse et j’ai enfin appris la patiente. Vu mon âge, il était temps me direz vous et ce sont mes proches qui vont être ravis. J’ai passé ma journée entière à patienter.
Vers 9h30 ce matin je téléphone à nouveau à mon agent et lui réitère ma demande d’un plongeur. Vers 10h15, je m’entends héler, je sorts la tête et aperçois des garçons de mon agent sur le quai, je prends mon annexe et les rejoints, ils m’annoncent 300 US$ pour nettoyer l’hélice et la carène. Après réflexion, j’accepte. Ce n’est pas donné mais ais-je le choix.
Ils m’entrainent ensuite à l’immigration où je dois attendre une demi-heure pour obtenir un passe de sortie et me demandent ensuite de les suivre pour expliquer le travail au plongeur. On me fait assoir et j’attends, les quarts d’heure passent, les demi-heures également, je ne sais pas trop ce que l’on attend. Vers 11h15, mon « tuk tuk driver » entre, il parle avec tout le monde puis me demande de le suivre. On traverse la ville pour aller dans un atelier de mécanique générale. Vif palabre entre les patrons et les différents ouvriers au sujet du ridoir cassé de ma sous-barbe que j’ai apporté. Il en ressort qu’il faut refaire les deux extrémités, seul le corps central peut être récupéré. Le patron m’annonce 140 US$ ce qui me semble raisonnable car un neuf m’aurait coûté plus cher.
Je négocie âprement le délai pour l’avoir demain matin. Déjà un des deux problèmes de réglé, je suis en grande partie soulagé.
Nous revenons chez l’agent où je m’assoie et le temps s’écoule à nouveau sans que rien ne se passe. Au bout d’un moment, mon « tuk tuk driver », qui doit aller à un mariage l’après-midi, fait irruption, parle avec le chef et me dit de le suivre pour aller déjeuner.
Pour l’occasion je retourne au Tartaruga et me fait une ventrée de « Jumbo Prawns » en regardant les jolies filles se faire bronzer dans leurs plus que mini bikinis. La bière est glacée et je me dis que je suis finalement mieux ici que seul au milieu de l’océan.
Nous retournons ensuite chez l’agent où je continue à attendre indéfiniment. Au bout de trois quarts d’heure, je comprends enfin ce qu’il se passe. Le pays est en guerre contre la rébellion des Tigres Tamouls, le port est une zone sensible, entièrement fermée avec des miradors ou des casemates tous les 50 mètres occupés par des guetteurs et des hommes armés. Il ne faut pas oublier que le port a subit une attaque terroriste en octobre 2006 faisant trois morts et de nombreux blessés. Aussi, l’entrée est fermée par des chaînes une bonne partie de la journée et toute la nuit, par ailleurs la Navy sillonne le port et lâche des grenades au hasard pour lutter contre des plongeurs ennemis.
Il va sans dire que, pour envoyer un plongeur sous Harmattan, les formalités sont nombreuses. Il faut tout d’abord obtenir l’autorisation du « Harbour Master » puis celle de la Navy. Ce qui explique toute cette journée à attendre. Vers 16 heures, je vois enfin arriver mon plongeur, accompagné d’un aide et d’une personne de mon agent. Je transporte tout le monde et le matériel sur mon ponton flottant à l’aide de mon annexe. Arrive alors un membre de la Navy, qui va surveiller ce qui se fait.
Le plongeur se met à l’eau et en 20 minutes, il nettoie l’hélice en totalité puis remonte, enlève sa ceinture de plomb, sa bouteille, ses palmes … Pour lui le travail est fini. Commence alors une âpre discussion entre eux, avec de nombreux coups de téléphones. Moi je me contente de dire que ce n’est pas ce qui était convenu, sinon je ne dis rien et attends stoïquement. A un moment on me passe le téléphone, c’est un directeur de chez mon agent qui me réclame 500 US$ de plus !!!! Je lui dis qu’il n’en est pas question, que l’on s’est mis d’accord pour un prix ce matin et que je ne sortirais pas un dollar de plus. Je lui dis également que 300 US$ pour 20 minutes de travail cela n’existe dans aucun pays du monde.
L’attente se poursuit alors, on se regarde, on se fait des sourires, ils discutent entre eux mais j’ai bien compris leur jeu et je m’emploie à être plus fort qu’eux. Je reste stoïque, sans bouger, sans parler et en regardant mes chaussures. Un peu après 5 heures, ils finissent par me dire que l’autorisation de la Navy a expirée et qu’ils reviendront demain pour me nettoyer la coque. Je devrais cependant passer au bureau, j’imagine que la discussion va être difficile.
Lorsqu’ils sont partis, je ne peux résister à l’envie de tester mon hélice toute propre. Je mets le moteur à 1200 tours et je dois stopper rapidement car j’ai l’impression que je vais emmener le ponton ou que tout va casser. Quel bonheur !
Je termine cette soirée le moral au beau fixe, par contre demain je vais certainement devoir m’arracher si je ne veux pas me faire plumer. Ce que j’ai appris aujourd’hui, c’est que nous autres occidentaux sommes toujours pressés de conclure et ils en profitent. Il suffit de prendre plus de temps qu’eux pour la négociation.
A bientôt
Jean Louis
15H30 en France, 19H00 heure du bord 80° 13’E 6° 02’N
Bonjour à tous,
Je ne résiste pas à vous dire la dernière, hier soir. Voulant enfin prendre un vrai repas, je me décide pour des nouilles, le gaz ne veut pas s’allumer. Je ne comprends pas, j’ai mis une bouteille neuve la veille. Je la sors, elle est vide !!!!! C’est-y-pas du mauvais esprit ça ?
Les choses progressent lentement mais ce soir je suis confiant, j’espère pouvoir partir dans un jour ou deux.
Ici c’est l’école de la sagesse et j’ai enfin appris la patiente. Vu mon âge, il était temps me direz vous et ce sont mes proches qui vont être ravis. J’ai passé ma journée entière à patienter.
Vers 9h30 ce matin je téléphone à nouveau à mon agent et lui réitère ma demande d’un plongeur. Vers 10h15, je m’entends héler, je sorts la tête et aperçois des garçons de mon agent sur le quai, je prends mon annexe et les rejoints, ils m’annoncent 300 US$ pour nettoyer l’hélice et la carène. Après réflexion, j’accepte. Ce n’est pas donné mais ais-je le choix.
Ils m’entrainent ensuite à l’immigration où je dois attendre une demi-heure pour obtenir un passe de sortie et me demandent ensuite de les suivre pour expliquer le travail au plongeur. On me fait assoir et j’attends, les quarts d’heure passent, les demi-heures également, je ne sais pas trop ce que l’on attend. Vers 11h15, mon « tuk tuk driver » entre, il parle avec tout le monde puis me demande de le suivre. On traverse la ville pour aller dans un atelier de mécanique générale. Vif palabre entre les patrons et les différents ouvriers au sujet du ridoir cassé de ma sous-barbe que j’ai apporté. Il en ressort qu’il faut refaire les deux extrémités, seul le corps central peut être récupéré. Le patron m’annonce 140 US$ ce qui me semble raisonnable car un neuf m’aurait coûté plus cher.
Je négocie âprement le délai pour l’avoir demain matin. Déjà un des deux problèmes de réglé, je suis en grande partie soulagé.
Nous revenons chez l’agent où je m’assoie et le temps s’écoule à nouveau sans que rien ne se passe. Au bout d’un moment, mon « tuk tuk driver », qui doit aller à un mariage l’après-midi, fait irruption, parle avec le chef et me dit de le suivre pour aller déjeuner.
Pour l’occasion je retourne au Tartaruga et me fait une ventrée de « Jumbo Prawns » en regardant les jolies filles se faire bronzer dans leurs plus que mini bikinis. La bière est glacée et je me dis que je suis finalement mieux ici que seul au milieu de l’océan.
Nous retournons ensuite chez l’agent où je continue à attendre indéfiniment. Au bout de trois quarts d’heure, je comprends enfin ce qu’il se passe. Le pays est en guerre contre la rébellion des Tigres Tamouls, le port est une zone sensible, entièrement fermée avec des miradors ou des casemates tous les 50 mètres occupés par des guetteurs et des hommes armés. Il ne faut pas oublier que le port a subit une attaque terroriste en octobre 2006 faisant trois morts et de nombreux blessés. Aussi, l’entrée est fermée par des chaînes une bonne partie de la journée et toute la nuit, par ailleurs la Navy sillonne le port et lâche des grenades au hasard pour lutter contre des plongeurs ennemis.
Il va sans dire que, pour envoyer un plongeur sous Harmattan, les formalités sont nombreuses. Il faut tout d’abord obtenir l’autorisation du « Harbour Master » puis celle de la Navy. Ce qui explique toute cette journée à attendre. Vers 16 heures, je vois enfin arriver mon plongeur, accompagné d’un aide et d’une personne de mon agent. Je transporte tout le monde et le matériel sur mon ponton flottant à l’aide de mon annexe. Arrive alors un membre de la Navy, qui va surveiller ce qui se fait.
Le plongeur se met à l’eau et en 20 minutes, il nettoie l’hélice en totalité puis remonte, enlève sa ceinture de plomb, sa bouteille, ses palmes … Pour lui le travail est fini. Commence alors une âpre discussion entre eux, avec de nombreux coups de téléphones. Moi je me contente de dire que ce n’est pas ce qui était convenu, sinon je ne dis rien et attends stoïquement. A un moment on me passe le téléphone, c’est un directeur de chez mon agent qui me réclame 500 US$ de plus !!!! Je lui dis qu’il n’en est pas question, que l’on s’est mis d’accord pour un prix ce matin et que je ne sortirais pas un dollar de plus. Je lui dis également que 300 US$ pour 20 minutes de travail cela n’existe dans aucun pays du monde.
L’attente se poursuit alors, on se regarde, on se fait des sourires, ils discutent entre eux mais j’ai bien compris leur jeu et je m’emploie à être plus fort qu’eux. Je reste stoïque, sans bouger, sans parler et en regardant mes chaussures. Un peu après 5 heures, ils finissent par me dire que l’autorisation de la Navy a expirée et qu’ils reviendront demain pour me nettoyer la coque. Je devrais cependant passer au bureau, j’imagine que la discussion va être difficile.
Lorsqu’ils sont partis, je ne peux résister à l’envie de tester mon hélice toute propre. Je mets le moteur à 1200 tours et je dois stopper rapidement car j’ai l’impression que je vais emmener le ponton ou que tout va casser. Quel bonheur !
Je termine cette soirée le moral au beau fixe, par contre demain je vais certainement devoir m’arracher si je ne veux pas me faire plumer. Ce que j’ai appris aujourd’hui, c’est que nous autres occidentaux sommes toujours pressés de conclure et ils en profitent. Il suffit de prendre plus de temps qu’eux pour la négociation.
A bientôt
Jean Louis
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"Salut Amiral, vous avez raison, mieux vaut accumuler tous les emmerdes à quai ! J’ai mis un cierge pour vos charentaises......Bonne chance pour demain. Amitiés. GD" Envoyé par gd le 09-09-2011 à 18:04
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"Vive La Fontaine ! Patience et longueur de temps... Tu connais le poème, et la stratégie aussi... Courage ! Pense aux flots bleus qui t’attendent (bon, je suis sûre que tu ne penses qu’à ça). Bises des terriens JM et S." Envoyé par sophie gabet le 09-09-2011 à 18:32
Fri, 09 Sept 2011 13:30:00 GMT - Le lièvre et la tortue... 80° 13’E 6° 02’N
Fri, 09 Sept 2011 13:30:00 GMT - Le lièvre et la tortue... 80° 13’E 6° 02’N
15H30 en France, 19H00 heure du bord 80° 13’E 6° 02’N
Bonjour à tous,
Et oui, rien ne sert de courir, il faut partir à point. Mes voisins de ponton, ce couple de jeunes californiens, étaient partis mercredi matin direction Les Maldives. Ce n’est pas la bonne saison pour faire ce trajet, il faut attendre la renverse du vent. Mer et vent assez fort et dans le nez, les conditions ont dues être rude, ils sont en train de revenir au port, étai cassé.
Ce matin je n’ai pas vu mon plongeur. En début d’après midi j’ai vu un représentant de mon agent qui me réclame trois cents US$ de plus pour finir le travail (Soit 600US$ en tout, hier soir on était à 800). Je n’apprécie pas du tout car ce n’est pas ce qui avait été convenu et d’autre part 300 US$ pour 20 minutes de travail, cela est tout à fait hors de prix pour ce pays. Nous nous sommes quittés fâchés et rien n’a bougé de la journée.
J’ai récupéré mon ridoir en fin de matinée, j’ai passé l’après-midi à le remonter car, seul, c’est très difficile et j’ai dû retourner chez le mécanicien pour l’ajuster. Enfin, ça y est, ce soir il est en place. Je tire mon chapeau à ce mécanicien, un Monsieur très droit et qui m’a fait un travail formidable.
Si ma coque était propre, je serais prêt à partir. Je ne sais pas quoi faire, la nuit va porter conseil. Je suis tenté de partir ainsi, avec les miles, peut être la coque va se nettoyée seule car j’ai mis de l’antifooling autoérodable. De toute façon, il faut que demain matin dès l’aube je sois chez mon agent en disant que je veux partir. On va bien voir comment cela va se passer.
Il faudra que j’investisse dans une ventouse de vitrier car ainsi, dans une crique avec de l’eau claire, je pourrais nettoyer moi-même cette carène.
J’ai vraiment hâte de partir, j’en ai un peu marre maintenant de ce port pas très accueillant.
Depuis deux jours, je vivais sans chaussons et j’étais très malheureux, car porter des chaussures dans le bateau ce n’est pas très agréable. Par contre il est tout à fait inconscient de se balader pieds nus sur le pont, c’est la meilleur façon de s’exploser les doigts de pied. J’ai découvert par hasard, dans la cabine du capitaine des chaussons de fille avec un beau dessin de vache sur le dessus. Je les ai adoptés et ils me vont à merveille.
A bientôt.
Jean Louis
15H30 en France, 19H00 heure du bord 80° 13’E 6° 02’N
Bonjour à tous,
Et oui, rien ne sert de courir, il faut partir à point. Mes voisins de ponton, ce couple de jeunes californiens, étaient partis mercredi matin direction Les Maldives. Ce n’est pas la bonne saison pour faire ce trajet, il faut attendre la renverse du vent. Mer et vent assez fort et dans le nez, les conditions ont dues être rude, ils sont en train de revenir au port, étai cassé.
Ce matin je n’ai pas vu mon plongeur. En début d’après midi j’ai vu un représentant de mon agent qui me réclame trois cents US$ de plus pour finir le travail (Soit 600US$ en tout, hier soir on était à 800). Je n’apprécie pas du tout car ce n’est pas ce qui avait été convenu et d’autre part 300 US$ pour 20 minutes de travail, cela est tout à fait hors de prix pour ce pays. Nous nous sommes quittés fâchés et rien n’a bougé de la journée.
J’ai récupéré mon ridoir en fin de matinée, j’ai passé l’après-midi à le remonter car, seul, c’est très difficile et j’ai dû retourner chez le mécanicien pour l’ajuster. Enfin, ça y est, ce soir il est en place. Je tire mon chapeau à ce mécanicien, un Monsieur très droit et qui m’a fait un travail formidable.
Si ma coque était propre, je serais prêt à partir. Je ne sais pas quoi faire, la nuit va porter conseil. Je suis tenté de partir ainsi, avec les miles, peut être la coque va se nettoyée seule car j’ai mis de l’antifooling autoérodable. De toute façon, il faut que demain matin dès l’aube je sois chez mon agent en disant que je veux partir. On va bien voir comment cela va se passer.
Il faudra que j’investisse dans une ventouse de vitrier car ainsi, dans une crique avec de l’eau claire, je pourrais nettoyer moi-même cette carène.
J’ai vraiment hâte de partir, j’en ai un peu marre maintenant de ce port pas très accueillant.
Depuis deux jours, je vivais sans chaussons et j’étais très malheureux, car porter des chaussures dans le bateau ce n’est pas très agréable. Par contre il est tout à fait inconscient de se balader pieds nus sur le pont, c’est la meilleur façon de s’exploser les doigts de pied. J’ai découvert par hasard, dans la cabine du capitaine des chaussons de fille avec un beau dessin de vache sur le dessus. Je les ai adoptés et ils me vont à merveille.
Sat, 10 Sept 2011 13:30:00 GMT - Une réflexion à méditer 80° 15’E 5° 45’N
Sat, 10 Sept 2011 13:30:00 GMT - Une réflexion à méditer 80° 15’E 5° 45’N
15H30 en France, 19H00 heure du bord 80° 15’E 5° 45’N
Bonjour à tous,
Je n’en peu plus de ce port, ce matin réveil brutal par un violent choc sur mon bateau, je bondis du lit et cours dans le cockpit pour essayer de comprendre ce qu’il vient de se passer. Je ne vois rien et fini par comprendre qu’Harmattan talonne. C’est marée basse et sa quille frappe sur les rochers alors qu’il ne fait qu’un mètre quatre vingt dix de tirant d’eau.
Plaisancier, si tu as l’idée d’aller au Sri Lanka et de t’arrêter à Galle, passe ton chemin. En 2011, le port n’est plus du tout comme le décrit Rod Heikell dans son livre « Indian Ocean Cruising Guide », il n’est pas non plus ce que l’on peut lire sur Internet. De Marina il n’y a plus, les quelques pontons ont été démontés et de services, il n’y a point.
Je ne résiste pas à la tentation de vous faire part de la réflexion de ma copine Petra, tellement elle s’applique bien à mes relations avec l’agent « Windsor Reef » par qui tout doit passer ici :
« Vous êtes-vous rendu compte qu’avant le sexe, chacun aide l’autre à se dévêtir » « …. Après le sexe, chacun se rhabille tout seul. »
« Morale : » « Dans la vie, personne ne t’aide si on t’a baisé ; si on t’aide, c’est qu’on va te baiser »
Entre parenthèses, cela dénote de ma copine Petra une grande expérience du sexe, car en couple établi, chacun se déshabille seul.
Ceci dit, mes relations avec « Windsor Reef » sont très difficiles. Ce matin je me rends donc de bonne heure au bureau en précisant que je veux partir. S’en suit une discussion très houleuse où je leur dis que je suis très mécontent car ils sont malhonnêtes. Comme ils sont tout puissants ici, que j’ai vraiment hâte de partir, que ce sera bien mieux si ma coque est propre pour faire tout ce trajet et que je ne peux faire autrement, lorsqu’ils me proposent de faire tout le travail pour « seulement » 500 US$, j’accepte. Bien que ce ne soit pas ce qui avait été convenu précédemment.
J’impose par conte une limite dans le temps pour effectuer ce travail. Nous tombons d’accord pour que je puisse partir à 14h. Je demande également d’avoir un écrit signé sur cet accord.
Malgré mes demandes réitérées, je n’obtiendrais jamais cet écrit et le plongeur n’arrive qu’à 14 heures !!! On ne peut avoir aucune confiance dans la parole de ces gens, c’est terrible.
Enfin, le travail va finir par être fait.
Je viens d’apprendre qu’un catamaran a été retrouvé vide de ses quatre occupants au large des côtes du Yémen, après que ceux-ci aient lancé un SOS. Je ne comprends pas comment aujourd’hui on peut se mettre dans une telle situation. Si l’on est un plaisancier responsable, on est forcément informé, la presse nautique ne manque pas de le répéter, il ne faut plus passer par le golf d’Aden, le risque d’être attrapé ou même tué par les pirates est à un niveau maximum.
A 15h le nettoyage de la coque est fini, le temps de faire les papiers, de reporter tout le monde à terre et à 16h précise « Port contrôle for Harmattan … », je demande la permission de quitter le port. Cette fois-ci tout se passe bien. Dès que je sors du port, une grosse houle m’attend. Je pars plein sud, génois à un ris et grand voile à deux ris.
19h, le bateau marche fort au près, entre 6 et 7 nœuds, le capitaine est tout juste malgré la Nautamine, mais quel bonheur.
J’arrête là car il faut que je reste dans le cockpit.
A bientôt
Jean Louis
15H30 en France, 19H00 heure du bord 80° 15’E 5° 45’N
Bonjour à tous,
Je n’en peu plus de ce port, ce matin réveil brutal par un violent choc sur mon bateau, je bondis du lit et cours dans le cockpit pour essayer de comprendre ce qu’il vient de se passer. Je ne vois rien et fini par comprendre qu’Harmattan talonne. C’est marée basse et sa quille frappe sur les rochers alors qu’il ne fait qu’un mètre quatre vingt dix de tirant d’eau.
Plaisancier, si tu as l’idée d’aller au Sri Lanka et de t’arrêter à Galle, passe ton chemin. En 2011, le port n’est plus du tout comme le décrit Rod Heikell dans son livre « Indian Ocean Cruising Guide », il n’est pas non plus ce que l’on peut lire sur Internet. De Marina il n’y a plus, les quelques pontons ont été démontés et de services, il n’y a point.
Je ne résiste pas à la tentation de vous faire part de la réflexion de ma copine Petra, tellement elle s’applique bien à mes relations avec l’agent « Windsor Reef » par qui tout doit passer ici :
« Vous êtes-vous rendu compte qu’avant le sexe, chacun aide l’autre à se dévêtir » « …. Après le sexe, chacun se rhabille tout seul. »
« Morale : » « Dans la vie, personne ne t’aide si on t’a baisé ; si on t’aide, c’est qu’on va te baiser »
Entre parenthèses, cela dénote de ma copine Petra une grande expérience du sexe, car en couple établi, chacun se déshabille seul.
Ceci dit, mes relations avec « Windsor Reef » sont très difficiles. Ce matin je me rends donc de bonne heure au bureau en précisant que je veux partir. S’en suit une discussion très houleuse où je leur dis que je suis très mécontent car ils sont malhonnêtes. Comme ils sont tout puissants ici, que j’ai vraiment hâte de partir, que ce sera bien mieux si ma coque est propre pour faire tout ce trajet et que je ne peux faire autrement, lorsqu’ils me proposent de faire tout le travail pour « seulement » 500 US$, j’accepte. Bien que ce ne soit pas ce qui avait été convenu précédemment.
J’impose par conte une limite dans le temps pour effectuer ce travail. Nous tombons d’accord pour que je puisse partir à 14h. Je demande également d’avoir un écrit signé sur cet accord.
Malgré mes demandes réitérées, je n’obtiendrais jamais cet écrit et le plongeur n’arrive qu’à 14 heures !!! On ne peut avoir aucune confiance dans la parole de ces gens, c’est terrible.
Enfin, le travail va finir par être fait.
Je viens d’apprendre qu’un catamaran a été retrouvé vide de ses quatre occupants au large des côtes du Yémen, après que ceux-ci aient lancé un SOS. Je ne comprends pas comment aujourd’hui on peut se mettre dans une telle situation. Si l’on est un plaisancier responsable, on est forcément informé, la presse nautique ne manque pas de le répéter, il ne faut plus passer par le golf d’Aden, le risque d’être attrapé ou même tué par les pirates est à un niveau maximum.
A 15h le nettoyage de la coque est fini, le temps de faire les papiers, de reporter tout le monde à terre et à 16h précise « Port contrôle for Harmattan … », je demande la permission de quitter le port. Cette fois-ci tout se passe bien. Dès que je sors du port, une grosse houle m’attend. Je pars plein sud, génois à un ris et grand voile à deux ris.
19h, le bateau marche fort au près, entre 6 et 7 nœuds, le capitaine est tout juste malgré la Nautamine, mais quel bonheur.
J’arrête là car il faut que je reste dans le cockpit.
A bientôt
Jean Louis
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"Bonjour Cap’tain, content que tu aies enfin pu tout solutionner et que tu sois enfin en tête à tête avec ton bateau. Profite bien de l’air du large. Amitiés Paparazzi" Envoyé par Paparazzi le 11-09-2011 à 16:10
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"OUF !!! Bon vent! Nous suivons ta trace, prenant notre temps. Actuellement à KL, ayant laissé NEOS à Port Dickson. Amicalement." Envoyé par olivier pascaline de NEOS le 11-09-2011 à 16:38
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"salut a toi MARIN, enfin seul avec votre bateau, je vous souhaite une tres bonne navigation sans contrainte prudence a vous. "homme seul toujours tu cheriras la mer"" Envoyé par Sintes Frederic le 11-09-2011 à 17:42
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"Hola Captain, Ouf il était tant que tu te libères de ce bourbier...dans tous les sens du terme. J’imagine que tu prends ton pied après cette libération. J’ai bien aimé la phrase de Petra...quelle expérience... En ce qui concerne le cata attaqué par les pirates, un hélico français a pu les repérer...ils ont envoyé une vedette rapide...coulé le bateau pirate récupéré l’otage...uniquement la femme...et ficelé les pirates. Le mari y est resté...c’est incroyable de prendre des risques pareils et en faire prendre aux siens...qui, à ce jour n’est pas au courant de ce fléau...il pensait qu’en suivant de près les cotes du Yemen il s’en tirerai...paix à son âme. Je t’imagine toujours sur ta route Sud....donc au près...as tu envoyé la pêche??? Bonne route Captain" Envoyé par Jacky Peudevin le 12-09-2011 à 12:30
Sun, 11 Sept 2011 13:30:00 GMT - Première nuit en mer 80° 49’E 3° 34’N
Sun, 11 Sept 2011 13:30:00 GMT - Première nuit en mer 80° 49’E 3° 34’N
15H30 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hé bien, elle est enfin partie, cette grande croisière. C’est même parti très fort. Harmattan n’en pouvait plus d’être à quai, dès la sortie du port, il a commencé à se défouler dans la grosse houle venue du large.
Je ne me souvenais plus combien c’est bon de me retrouver seul en pleine mer avec mon bateau. Quel plaisir immense ! Arriver à maîtriser toute cette puissance pour en obtenir le meilleur quand les conditions sont difficiles, c’est encore une fois la passion de réussir.
Cela me rappel mon époque cheval, lorsque je sortais Feu Follet du box et qu’il n’avait qu’une idée, se libérer de toute cette puissance qu’il avait accumulé en restant passif. Lorsque je montais sur son dos, il dansait sur place, et lorsque j’arrivais en vue d’un champ en chaume, il n’en pouvait plus. Ce qui me fascinait alors, c’est d’arriver à contenir toute cette énergie uniquement avec la pression de mes deux petits doigts sur les rennes. Et lorsque je le libérais, Feu Follet partait dans un galop effréné, véritablement ventre à terre, jusqu’à ce qu’il se décharge de toute cette énergie en trop.
Je ressens un peu la même chose avec mon bateau. Je suis toujours impressionné d’arriver à maîtriser cette puissance énorme, cet équilibre, entre les 17 tonnes de mon bateau et les forces des éléments déchaînés.
En partant, j’ai subit une grosse houle de face jusqu’à quitter le plateau continental, une heure et demi après mon départ. Le vent est sud ouest, entre force 4 et 5, je suis donc au près et c’est une allure pas confortable. Le bateau danse en permanence et avec la dérive, je ne fais pas mieux que du sud, sud est. La première nuit à été mouvementée car j’ai dû gérer tout le trafic maritime dont la route passe par le sud de l’Inde et le sud du Sri Lanka ainsi que des orages continuels. J’ai très peu dormi mais je ne m’inquiète pas, en croisière solitaire, il n’y a plus de jours ni de nuits, je dors quand je peux, à n’importe quel moment du jour ou de la nuit. J’arrive ainsi à dormir une heure par ci, une heure par là et ce n’est pas un problème pour moi.
Il faut gérer chaque orage. Je suis avec ma grand voile à deux ris. Pour le génois, c’est un peu plus compliqué car le vent est variable en force. Parfois je le porte en entier, parfois dans la journée et toujours la nuit, je prends un ris. Quand l’orage arrive (je suis alerté par la zone de garde de mon radar), je monte dans le cockpit et j’attends que le vent commence à monter. Lorsque le passe-avant est sous l’eau en permanence, je soulage en libérant un peu d’écoute de génois puis je suis le vent qui tourne grâce à la molette qui commande le pilote automatique. Dès que le ciel ouvre les vannes de la pluie, je commence à reprendre de l’écoute de génois en suivant progressivement la rotation inverse du vent.
Globalement, voici comment la situation météo se présente : A la latitude de Galle, le vent est de sud ouest force 4, je descends donc sud sud est. Plus je vais me rapprocher de l’équateur, plus le vent va tourner dans le sens inverse des aiguilles d’une montre pour être plein sud sur l’équateur en faiblissant force 3. Puis il continue son mouvement de rotation au fur et à mesure que l’on monte dans les latitudes sud (en fait on continue à descendre dans le sud pour nous, gens du nord). Il finit plein ouest vers le sixième degré de latitude sud, force 4 actuellement.
Pour aller directement sur La Réunion, il faudrait faire une route sud sud ouest. Mais avec ce schéma de vent, je pars au près tribord amure, avec la dérive je fais donc une route sud est, et il va falloir calculer précisément le moment où je dois changer d’amure pour repartir sud ouest au départ puis sud sud ouest ensuite à mesure que le vent va tourner.
Mon bateau est sale et du coup tout est sale à bord, y compris le capitaine. Ce n’est pas agréable. C’est quand même incroyable que dans le port de Galle on ne puisse disposer d’un robinet pour brancher un tuyau et laver son bateau. Ce port est vraiment à rayer de la liste des escales sympas.
Au niveau climat c’est équatorial, extrêmement humide et chaud, tout colle, tout poisse, tout est trempé, tout dégouline. Les médicaments collent dans leur boîte. Dans deux jours je franchirais pour la troisième fois l’équateur. Je ne pense pas que la fête soit nécessaire car je n’ai pas de bizut à bord, mais aurais je droit à un titre supplémentaire ? J’ai hâte car pour moi cela va être une délivrance, fini ce près désagréable et bonjour l’agrément des vents portants.
La mer est très poissonneuse ici, ce matin j’ai vu deux très beaux thons effectuer un saut synchronisé. Ils faisaient bien dans les un mètre cinquante.
Sur les dernières 24h, 135 Miles de parcouru et 152 depuis Galle. Je remercie vivement tous ceux qui m’envoient des petits mails.
A bientôt
Jean Louis
15H30 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hé bien, elle est enfin partie, cette grande croisière. C’est même parti très fort. Harmattan n’en pouvait plus d’être à quai, dès la sortie du port, il a commencé à se défouler dans la grosse houle venue du large.
Je ne me souvenais plus combien c’est bon de me retrouver seul en pleine mer avec mon bateau. Quel plaisir immense ! Arriver à maîtriser toute cette puissance pour en obtenir le meilleur quand les conditions sont difficiles, c’est encore une fois la passion de réussir.
Cela me rappel mon époque cheval, lorsque je sortais Feu Follet du box et qu’il n’avait qu’une idée, se libérer de toute cette puissance qu’il avait accumulé en restant passif. Lorsque je montais sur son dos, il dansait sur place, et lorsque j’arrivais en vue d’un champ en chaume, il n’en pouvait plus. Ce qui me fascinait alors, c’est d’arriver à contenir toute cette énergie uniquement avec la pression de mes deux petits doigts sur les rennes. Et lorsque je le libérais, Feu Follet partait dans un galop effréné, véritablement ventre à terre, jusqu’à ce qu’il se décharge de toute cette énergie en trop.
Je ressens un peu la même chose avec mon bateau. Je suis toujours impressionné d’arriver à maîtriser cette puissance énorme, cet équilibre, entre les 17 tonnes de mon bateau et les forces des éléments déchaînés.
En partant, j’ai subit une grosse houle de face jusqu’à quitter le plateau continental, une heure et demi après mon départ. Le vent est sud ouest, entre force 4 et 5, je suis donc au près et c’est une allure pas confortable. Le bateau danse en permanence et avec la dérive, je ne fais pas mieux que du sud, sud est. La première nuit à été mouvementée car j’ai dû gérer tout le trafic maritime dont la route passe par le sud de l’Inde et le sud du Sri Lanka ainsi que des orages continuels. J’ai très peu dormi mais je ne m’inquiète pas, en croisière solitaire, il n’y a plus de jours ni de nuits, je dors quand je peux, à n’importe quel moment du jour ou de la nuit. J’arrive ainsi à dormir une heure par ci, une heure par là et ce n’est pas un problème pour moi.
Il faut gérer chaque orage. Je suis avec ma grand voile à deux ris. Pour le génois, c’est un peu plus compliqué car le vent est variable en force. Parfois je le porte en entier, parfois dans la journée et toujours la nuit, je prends un ris. Quand l’orage arrive (je suis alerté par la zone de garde de mon radar), je monte dans le cockpit et j’attends que le vent commence à monter. Lorsque le passe-avant est sous l’eau en permanence, je soulage en libérant un peu d’écoute de génois puis je suis le vent qui tourne grâce à la molette qui commande le pilote automatique. Dès que le ciel ouvre les vannes de la pluie, je commence à reprendre de l’écoute de génois en suivant progressivement la rotation inverse du vent.
Globalement, voici comment la situation météo se présente : A la latitude de Galle, le vent est de sud ouest force 4, je descends donc sud sud est. Plus je vais me rapprocher de l’équateur, plus le vent va tourner dans le sens inverse des aiguilles d’une montre pour être plein sud sur l’équateur en faiblissant force 3. Puis il continue son mouvement de rotation au fur et à mesure que l’on monte dans les latitudes sud (en fait on continue à descendre dans le sud pour nous, gens du nord). Il finit plein ouest vers le sixième degré de latitude sud, force 4 actuellement.
Pour aller directement sur La Réunion, il faudrait faire une route sud sud ouest. Mais avec ce schéma de vent, je pars au près tribord amure, avec la dérive je fais donc une route sud est, et il va falloir calculer précisément le moment où je dois changer d’amure pour repartir sud ouest au départ puis sud sud ouest ensuite à mesure que le vent va tourner.
Mon bateau est sale et du coup tout est sale à bord, y compris le capitaine. Ce n’est pas agréable. C’est quand même incroyable que dans le port de Galle on ne puisse disposer d’un robinet pour brancher un tuyau et laver son bateau. Ce port est vraiment à rayer de la liste des escales sympas.
Au niveau climat c’est équatorial, extrêmement humide et chaud, tout colle, tout poisse, tout est trempé, tout dégouline. Les médicaments collent dans leur boîte. Dans deux jours je franchirais pour la troisième fois l’équateur. Je ne pense pas que la fête soit nécessaire car je n’ai pas de bizut à bord, mais aurais je droit à un titre supplémentaire ? J’ai hâte car pour moi cela va être une délivrance, fini ce près désagréable et bonjour l’agrément des vents portants.
La mer est très poissonneuse ici, ce matin j’ai vu deux très beaux thons effectuer un saut synchronisé. Ils faisaient bien dans les un mètre cinquante.
Sur les dernières 24h, 135 Miles de parcouru et 152 depuis Galle. Je remercie vivement tous ceux qui m’envoient des petits mails.
A bientôt
Jean Louis
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"Bonsoir Amiral, heureux de vous savoir en mer. Je défie qui n’a pas fait de voile de comprendre un traitre mot de votre message de ce jour. Bon vent. Amitiés. GD" Envoyé par gd le 12-09-2011 à 21:04
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"Depuis ce matin je lisais tous les évènements que j’avais laissé depuis votre retour à Cormeilles. Il est 13h32 et je viens de rattraper le retard un vrai conte d’aventures, d’angoisse de surprise et de rêve. Me voici enfin prête pour poursuivre la traversée. Bon vent bisous Maryse" Envoyé par MARIE Maryse le 13-09-2011 à 13:42
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"mon cher jean louis enfin je vous retrouve je suis rentrée chez moi ce matin mardi 13 septembre je marche mieux j’ai encore des progrés àfaire ce qui me tue ce sont les dialyses malgré les ennuis vous etes heureux sur harmattan qui a interet a bien se tenir aprés ce sera le paradis avec francine vacances dans ile superbe de la reunion tous les jours je suis en union de pensées avec vous gros bisous roselyned" Envoyé par demeestereroselune le 13-09-2011 à 16:32
L’océan Indien ne faillit pas à sa réputation, le début de cette balade est viril, ce n’est pas un temps de demoiselles.
Contrairement à ma période sous dialyse où je pouvais dîner puis me coucher dès la nouvelle quotidienne envoyée, maintenant je dois attendre 20h pour prendre mes antis-rejet. Ils se prennent impérativement à 8h du matin et à 20h le soir.
Hier soir, dès que l’alarme de mon portable retentit me précisant que c’est l’heure de prendre mes médicaments je les avale, dîne d’une pomme et me jette dans la couchette de quart (couchette du carré sous le vent). Le bateau marche bien, dans la soirée j’ai pris un deuxième ris dans le génois pour être tranquille cette nuit.
A 22h30, je suis tiré de mon sommeil par le sentiment qu’il se passe quelque chose. Le gîte est très important et le bateau n’arrête pas de prendre des grandes claques qui le font trembler de la poupe à la proue. Je m’extraie difficilement de ma couchette et monte tout aussi difficilement dans le cockpit pour constater qu’ici on joue « cavalcade effrénée dans l’écume ». Le vent à forcit d’une façon importante et le bateau fonce entre 8 et 9 nœuds, le passe-avant bâbord sous 30 centimètres d’eau et d’écume blanche. Il est grand temps de faire quelque chose. Je prends immédiatement un troisième ris dans le génois. La grand voile est au deuxième ris. J’en profite pour lofer de 10 degrés et améliorer ma route avant d’aller me recoucher.
A minuit et demi, l’alarme du radar retentit, c’est un gros orage qui arrive sur nous. Vite dans le cockpit. Il n’y a plus du tout de vent, la mer est totalement plate et Harmattan est en train de bouchonner. Je mets immédiatement un coup de moteur pour remettre le bateau sur son cap, il était temps car les éléments se déchaînent aussitôt et il vaut mieux être dans le sens de la marche. Tout d’un coup, le vent se met à souffler en hurlant et en piaulant. Je n’ai pas d’anémomètre mais je pense qu’il doit bien avoir entre 40 et 50 nœuds. C’est extrêmement violant, le bateau se couche instantanément et part comme une fusée entre 8 et 9 nœuds, les chandeliers sous l’eau et la mer pénétrant dans le cockpit en passant par-dessus les hiloires. J’ai déjà trois ris dans le génois, inutile de chercher de ce côté, je me contente d’ouvrir la grand voile pour la mettre dans le lit du vent. On fonce quand même très vite. Il se met alors à tomber du ciel de véritables trombes d’eau. Après une dizaine de minute, ça se calme mais le vent reste soutenu, je retourne dans ma couchette après avoir repris mon écoute de grand voile.
A deux heures et demi, je me réveil, que se passe-t-il ? C’est anormalement calme tout à coup. Je sors et découvre que la mer est toute plate et qu’Harmattan file à 5 nœuds sous une petite brise régulière. Je corrige le cap et retourne au lit.
J’ai toujours été étonné. On s’attend, lorsque l’on est dans un endroit avec des grosses vagues et beaucoup de vent, à ce que tout se réduise progressivement. Hé bien non, souvent tout s’arrête brutalement. Je me souviens, être en train de remonter la côte sud est de la Corse. Comme tous les autres voiliers, je portais peu de toile et le bateau était couché sur l’eau. Puis en passant une ligne imaginaire perpendiculaire à la côte au large de la pointe Chiapa, tout d’un coup, le bateau s’est redressé et les voiles pendaient lamentablement. De ce côté-ci de la ligne, les bateaux portaient le spi.
A 6h30, nouvel orage. Il dure une demi-heure puis je retourne me coucher. Mais à 11h, c’est un mastodonte qui arrive. Très, très impressionnant, il faut avoir vu cela une fois au moins dans sa vie. Le spectacle est grandiose, la production n’a pas mégotté sur les effets spéciaux. Le vent est énorme et la pluie est torrentielle. Celui là dure trois heures, parfois cela diminue un peu pour repartir encore plus fort. Sur l’avant, je ne vois pas plus loin que le mat. La mer est, elle aussi, de la partie et envahit le cockpit. Je suis très impressionné, je n’ai pas peur car j’ai confiance en mon bateau mais les éléments sont déchainés et c’est beau à voir.
Pour ma part, je survie depuis trois jours, je suis trempé en permanence, je me jette trempé sur ma couchette, je dors trempé, je vie au minimum comme un rat dans son trou. Je ne me suis pas lavé, pas changé, à quoi bon, mes habits propres seraient trempés dans l’heure qui vient. J’attends que cela passe. Au niveau nourriture, c’est service minimum, hier midi une boîte de thon mangé directement dans la boîte avec une petite cuillère, un morceau de fromage et une crème. Hier soir, une simple pomme, ce midi une petite boîte de maïs mangée à la cuillère, un morceau de fromage et une crème. Heureusement que j’ai des réserves abdominales. Dans le bateau je ne peux pas faire grand-chose avec cette gîte et ces mouvements brusques et désordonnés. Je ne peux même pas rester dans le cockpit car entre la pluie et les assauts perfides de la mer cela ruisselle. Je ne suis bien que dans ma couchette.
Cet après-midi, cela va mieux, j’ai pu aller ranger le pont. Cela m’a permis d’enlever les pares-battage et les amarres au prix d’un bain chaud salé.
Voilà une journée qui se termine, j’espère que la nuit va être calme. 140 miles sur les 24 dernières heures, j’espère passer l’équateur demain après midi.
A bientôt
Jean Louis
15H30 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
L’océan Indien ne faillit pas à sa réputation, le début de cette balade est viril, ce n’est pas un temps de demoiselles.
Contrairement à ma période sous dialyse où je pouvais dîner puis me coucher dès la nouvelle quotidienne envoyée, maintenant je dois attendre 20h pour prendre mes antis-rejet. Ils se prennent impérativement à 8h du matin et à 20h le soir.
Hier soir, dès que l’alarme de mon portable retentit me précisant que c’est l’heure de prendre mes médicaments je les avale, dîne d’une pomme et me jette dans la couchette de quart (couchette du carré sous le vent). Le bateau marche bien, dans la soirée j’ai pris un deuxième ris dans le génois pour être tranquille cette nuit.
A 22h30, je suis tiré de mon sommeil par le sentiment qu’il se passe quelque chose. Le gîte est très important et le bateau n’arrête pas de prendre des grandes claques qui le font trembler de la poupe à la proue. Je m’extraie difficilement de ma couchette et monte tout aussi difficilement dans le cockpit pour constater qu’ici on joue « cavalcade effrénée dans l’écume ». Le vent à forcit d’une façon importante et le bateau fonce entre 8 et 9 nœuds, le passe-avant bâbord sous 30 centimètres d’eau et d’écume blanche. Il est grand temps de faire quelque chose. Je prends immédiatement un troisième ris dans le génois. La grand voile est au deuxième ris. J’en profite pour lofer de 10 degrés et améliorer ma route avant d’aller me recoucher.
A minuit et demi, l’alarme du radar retentit, c’est un gros orage qui arrive sur nous. Vite dans le cockpit. Il n’y a plus du tout de vent, la mer est totalement plate et Harmattan est en train de bouchonner. Je mets immédiatement un coup de moteur pour remettre le bateau sur son cap, il était temps car les éléments se déchaînent aussitôt et il vaut mieux être dans le sens de la marche. Tout d’un coup, le vent se met à souffler en hurlant et en piaulant. Je n’ai pas d’anémomètre mais je pense qu’il doit bien avoir entre 40 et 50 nœuds. C’est extrêmement violant, le bateau se couche instantanément et part comme une fusée entre 8 et 9 nœuds, les chandeliers sous l’eau et la mer pénétrant dans le cockpit en passant par-dessus les hiloires. J’ai déjà trois ris dans le génois, inutile de chercher de ce côté, je me contente d’ouvrir la grand voile pour la mettre dans le lit du vent. On fonce quand même très vite. Il se met alors à tomber du ciel de véritables trombes d’eau. Après une dizaine de minute, ça se calme mais le vent reste soutenu, je retourne dans ma couchette après avoir repris mon écoute de grand voile.
A deux heures et demi, je me réveil, que se passe-t-il ? C’est anormalement calme tout à coup. Je sors et découvre que la mer est toute plate et qu’Harmattan file à 5 nœuds sous une petite brise régulière. Je corrige le cap et retourne au lit.
J’ai toujours été étonné. On s’attend, lorsque l’on est dans un endroit avec des grosses vagues et beaucoup de vent, à ce que tout se réduise progressivement. Hé bien non, souvent tout s’arrête brutalement. Je me souviens, être en train de remonter la côte sud est de la Corse. Comme tous les autres voiliers, je portais peu de toile et le bateau était couché sur l’eau. Puis en passant une ligne imaginaire perpendiculaire à la côte au large de la pointe Chiapa, tout d’un coup, le bateau s’est redressé et les voiles pendaient lamentablement. De ce côté-ci de la ligne, les bateaux portaient le spi.
A 6h30, nouvel orage. Il dure une demi-heure puis je retourne me coucher. Mais à 11h, c’est un mastodonte qui arrive. Très, très impressionnant, il faut avoir vu cela une fois au moins dans sa vie. Le spectacle est grandiose, la production n’a pas mégotté sur les effets spéciaux. Le vent est énorme et la pluie est torrentielle. Celui là dure trois heures, parfois cela diminue un peu pour repartir encore plus fort. Sur l’avant, je ne vois pas plus loin que le mat. La mer est, elle aussi, de la partie et envahit le cockpit. Je suis très impressionné, je n’ai pas peur car j’ai confiance en mon bateau mais les éléments sont déchainés et c’est beau à voir.
Pour ma part, je survie depuis trois jours, je suis trempé en permanence, je me jette trempé sur ma couchette, je dors trempé, je vie au minimum comme un rat dans son trou. Je ne me suis pas lavé, pas changé, à quoi bon, mes habits propres seraient trempés dans l’heure qui vient. J’attends que cela passe. Au niveau nourriture, c’est service minimum, hier midi une boîte de thon mangé directement dans la boîte avec une petite cuillère, un morceau de fromage et une crème. Hier soir, une simple pomme, ce midi une petite boîte de maïs mangée à la cuillère, un morceau de fromage et une crème. Heureusement que j’ai des réserves abdominales. Dans le bateau je ne peux pas faire grand-chose avec cette gîte et ces mouvements brusques et désordonnés. Je ne peux même pas rester dans le cockpit car entre la pluie et les assauts perfides de la mer cela ruisselle. Je ne suis bien que dans ma couchette.
Cet après-midi, cela va mieux, j’ai pu aller ranger le pont. Cela m’a permis d’enlever les pares-battage et les amarres au prix d’un bain chaud salé.
Voilà une journée qui se termine, j’espère que la nuit va être calme. 140 miles sur les 24 dernières heures, j’espère passer l’équateur demain après midi.
A bientôt
Jean Louis
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"c’est sous un ciel bleu et soleil que je vous envoie un petit coucou de Cormeilles ce matin j’ai aperçu l’écureuil il doit chercher des noix le coquin ! dur dur capitaine cet orage bon courage bisous" Envoyé par marie maryse le 14-09-2011 à 11:35
Tue, 13 Sept 2011 13:30:00 GMT - Dans le pot au noir 82° 19’E 0° 22’S
Tue, 13 Sept 2011 13:30:00 GMT - Dans le pot au noir 82° 19’E 0° 22’S
15H30 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je suis ce soir dans le pot au noir, la fameuse ZCI, la Zone de Convergence Intertropicale. Je vous en ai déjà parlé, cette zone se trouve au niveau de l’équateur et elle sépare les vents qui courent au niveau des tropiques dans chaque hémisphère. A cette époque de l’année, dans l’océan indien, au nord les vents vont d’ouest en est et inversement dans le sud. Entre les deux systèmes, une zone sert à séparer les flux, il y a peu de vent, actuellement il est plein sud. Cette zone fait à cet endroit environ trois degrés de latitude et la traverser est difficile. Dès que j’en sortirais, les vents me pousseront droit sur la Réunion.
Ce matin, il fait beau, fini les orages, la mer est plate, c’est le paradis. Un petit vent régulier nous permet de filer tranquillement à 5 nœuds. Du près dans ces conditions, j’achète immédiatement.
Pour fêter ce retour à la vie, ce midi j’ai fait bombance. Deux tomates en entrée, suivie d’une choucroute garnie au jarret de porc (tout riquiqui le jarret de porc), arrosé d’une cannette de bière, fromage et crème.
J’étais en train de déguster ma choucroute et je ne me suis même pas aperçu que je franchissais l’équateur. Je suis ainsi passé d’un début d’automne à un début de printemps sans y prendre garde. Je m’attendais à voir des perce neige ou des crocus, que nenni, de l’eau, toujours de l’eau.
Hier soir je me suis couché un peu chagriné car mon moteur principal refusait de démarrer. Cette fois, il faisait entendre un bref grrrr… de démarreur, suivi d’un clic, clic, clic rapide. Je me voyais déjà arriver à la Réunion sans moteur. J’y ai réfléchi toute la nuit. L’inconvénient lorsque l’on est en solitaire, c’est que l’on ne peut pas être dans le cockpit en train d’actionner la clef et en même temps dans la salle machine, occupé à faire des mesures. J’adore ces problèmes compliqués à résoudre, moi je suis plus tête que jambes. Il faut collationner tout un tas de petits détails insignifiants que l’on a vécu les jours précédents, et puis tout d’un coup, sans que l’on y pense, le cerveau sort la solution.
Dans ce cas précis, il me dit que la clef de coupure du moins batterie doit être défaillante, c'est-à-dire qu’elle introduit une légère résistance. Tant que l’on ne tire pas d’intensité, on ne peut rien voir, de chaque côté, on aura bien 12V. Je me décide à la démonter et à la court-circuiter. J’actionne ensuite la clef de contact et le démarreur, gavé d’ampères, fait entendre son joyeux bruit. Depuis mon retour au Sri Lanka, il semblait tout triste et je le sentais comme épuisé. J’hurle de joie dans mon cockpit, quel soulagement ! D’autant que cela va peut être régler un autre problème, la charge des batteries de servitude. Pour l’instant, elles ne tiennent que deux heures. Cela veut dire que toutes les deux heures, nuit et jour, il faut intervenir soit pour lancer le groupe, soit pour l’arrêter.
En milieu d’après midi, les quelques rares soufflent d’air qui persistent s’orientent plein sud. Du coup, je mets le moteur, vire de bord et prends un cap droit sur la Réunion. Elle est tout de même à 2000 miles environ ! Cette route va me faire passer au sud de Diégo García. C’est cet atoll loué aux anglais par les américains, une énorme base aérienne. Ici la mer est bizarre, on dirait qu’elle respire, il n’y a pas vraiment de houle ordonnée, ça gonfle ou creuse par endroit, étrange. Avec la nuit les orages reprennent, normal, un pot au noir sans orage n’est pas un pot au noir.
Voilà pour aujourd’hui, 117 miles sur les dernières 24 heures, à 730 miles de Diégo Garcia, ma prochaine marque de parcourt.
A bientôt
Jean Louis
15H30 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je suis ce soir dans le pot au noir, la fameuse ZCI, la Zone de Convergence Intertropicale. Je vous en ai déjà parlé, cette zone se trouve au niveau de l’équateur et elle sépare les vents qui courent au niveau des tropiques dans chaque hémisphère. A cette époque de l’année, dans l’océan indien, au nord les vents vont d’ouest en est et inversement dans le sud. Entre les deux systèmes, une zone sert à séparer les flux, il y a peu de vent, actuellement il est plein sud. Cette zone fait à cet endroit environ trois degrés de latitude et la traverser est difficile. Dès que j’en sortirais, les vents me pousseront droit sur la Réunion.
Ce matin, il fait beau, fini les orages, la mer est plate, c’est le paradis. Un petit vent régulier nous permet de filer tranquillement à 5 nœuds. Du près dans ces conditions, j’achète immédiatement.
Pour fêter ce retour à la vie, ce midi j’ai fait bombance. Deux tomates en entrée, suivie d’une choucroute garnie au jarret de porc (tout riquiqui le jarret de porc), arrosé d’une cannette de bière, fromage et crème.
J’étais en train de déguster ma choucroute et je ne me suis même pas aperçu que je franchissais l’équateur. Je suis ainsi passé d’un début d’automne à un début de printemps sans y prendre garde. Je m’attendais à voir des perce neige ou des crocus, que nenni, de l’eau, toujours de l’eau.
Hier soir je me suis couché un peu chagriné car mon moteur principal refusait de démarrer. Cette fois, il faisait entendre un bref grrrr… de démarreur, suivi d’un clic, clic, clic rapide. Je me voyais déjà arriver à la Réunion sans moteur. J’y ai réfléchi toute la nuit. L’inconvénient lorsque l’on est en solitaire, c’est que l’on ne peut pas être dans le cockpit en train d’actionner la clef et en même temps dans la salle machine, occupé à faire des mesures. J’adore ces problèmes compliqués à résoudre, moi je suis plus tête que jambes. Il faut collationner tout un tas de petits détails insignifiants que l’on a vécu les jours précédents, et puis tout d’un coup, sans que l’on y pense, le cerveau sort la solution.
Dans ce cas précis, il me dit que la clef de coupure du moins batterie doit être défaillante, c'est-à-dire qu’elle introduit une légère résistance. Tant que l’on ne tire pas d’intensité, on ne peut rien voir, de chaque côté, on aura bien 12V. Je me décide à la démonter et à la court-circuiter. J’actionne ensuite la clef de contact et le démarreur, gavé d’ampères, fait entendre son joyeux bruit. Depuis mon retour au Sri Lanka, il semblait tout triste et je le sentais comme épuisé. J’hurle de joie dans mon cockpit, quel soulagement ! D’autant que cela va peut être régler un autre problème, la charge des batteries de servitude. Pour l’instant, elles ne tiennent que deux heures. Cela veut dire que toutes les deux heures, nuit et jour, il faut intervenir soit pour lancer le groupe, soit pour l’arrêter.
En milieu d’après midi, les quelques rares soufflent d’air qui persistent s’orientent plein sud. Du coup, je mets le moteur, vire de bord et prends un cap droit sur la Réunion. Elle est tout de même à 2000 miles environ ! Cette route va me faire passer au sud de Diégo García. C’est cet atoll loué aux anglais par les américains, une énorme base aérienne. Ici la mer est bizarre, on dirait qu’elle respire, il n’y a pas vraiment de houle ordonnée, ça gonfle ou creuse par endroit, étrange. Avec la nuit les orages reprennent, normal, un pot au noir sans orage n’est pas un pot au noir.
Voilà pour aujourd’hui, 117 miles sur les dernières 24 heures, à 730 miles de Diégo Garcia, ma prochaine marque de parcourt.
A bientôt
Jean Louis
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"super mais au fait on dis plus pot au noir mais ami de l’homme de couleur ....... allez bonne route " Envoyé par jaco le 14-09-2011 à 12:52
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"Bonjour Jean Louis,
En 24 heures, une grande étape a été franchie pour Romain greffé la nuit dernière. Il va bien et est sur haute surveillance avec les infirmières de réa. Les 1ers bilans de tolérance du greffon sont encourageants. Notre merveilleux bonhomme est capable d’accueillir ce merveilleux cadeau de la vie. Notre bonheur s’imprègne du profond respect que nous avons pour ceux qui souffrent de la perte d’un être cher. Il est difficile de trouver le juste mot dans ce moment extra-ordinaire et particulier de solidarité humaine. Un merveilleux merci a ce merveilleux anonyme et a sa merveilleuse famille, pour ce merveilleux don qui va merveilleusement améliorer la merveilleuse vie de notre merveilleux bonhomme." Envoyé par Emma&Romain le 14-09-2011 à 19:07
Quelle est belle cette journée ! La mer est plate, la température idéale (30 degrés tout rond), la brise de la bonne force et dans la bonne direction, des nuages d’altitude pas menaçants me protègent de l’ardeur du soleil, je me régale. Harmattan file autour de 6 nœuds dans un confort de train pullman, il n’est pas couché et ses mouvements sont très doux. Je n’entends que le bruit de l’eau qui court sur la coque et je passe des heures dans le cockpit à rêvasser en regardant la mer. Quel bonheur d’être là !
Les dernières heures ont été un peu chaude, hier matin en me levant, je me sens moyen et décide d’uriner dans une bouteille d’eau coupée en deux. Les urines sont toutes troubles, c’est bien ce que je pensais, je suis encore en train de faire une infection urinaire. Très fâcheux, seul au milieu de l’océan indien. Me revient en mémoire immédiatement toutes ces infections urinaires transformées en prostatites avec 40, 41 degrés de fièvre, et les urgences de l’hôpital le plus proche. C’est vrai, de prostate, je n’en ai plus mais cela peut remonter à mon rein greffé.
Il faut être mentalement fort pour traverser les océans en solitaire car, par moment, vous avez l’impression que tous les malheurs vous tombent en même temps sur la tête et lorsqu’il s’agit de votre santé, c’est moralement très difficile. Rappelez vous, lorsque je découvre cette infection, mon moteur principal vient de tomber en panne et mon parc de batteries de rendre l’âme.
Il faut ensuite s’atteler à résoudre les problèmes les uns après les autres. Chaque problème résolu est une victoire qui permet de garder le moral et de continuer à se battre.
Heureusement, au niveau médical, je suis entouré par une équipe exceptionnelle, de très haut niveau, et en qui j’ai entièrement confiance, c’est extrêmement important pour mon moral. Lorsque l’on a été greffé on est immunodéprimé, non, pas la déprime. Les médicaments antirejet ont pour rôle de diminuer les défenses de l’organisme (la férocité des guerriers blancs) de façon à ce qu’ils n’attaquent pas le greffon. Par contre ils sont également moins combatifs face à toute sorte d’infection.
Dans ma vie, j’ai fait de nombreuses infections urinaires. Avant que celles-ci ne se transforment en prostatite, l’organisme luttait et elles passaient, souvent même sans que je m’en aperçoive. Mais, lorsque l’on est immunodéprimé, il peut être nécessaire d’aider l’organisme avec des antibiotiques. Il a donc été décidé d’attendre pour voir comment allait évoluer ma température.
Toute la journée d’hier, j’étais un peu patraque mais ma température était de 37°1. Puis la nuit à été très difficile, j’étais mal, j’avais froid, à 2h 37°7 et au levé 38°2 ! Le problème est que les germes qui m’infectent sont multi résistant, cela veut dire qu’ils résistent à la plus part des antibiotiques.
Et puis, mes petits guerriers blancs se sont mobilisés, ils sont montés sur les remparts de la forteresse et se sont battus avec bravoure. Résultat, en milieu de matinée 37°7 et à 14h 36°8. Quelle victoire ! Pas eu besoin d’antibiotiques, c’est formidable. Par contre si l’on a gagné une bataille, on n’a pas gagné la guerre car au moment où je poste cette nouvelle, ma température atteint 38°4 !
Aujourd’hui, 126 miles au compteur, pas si mal étant donné que j’ai été au moteur toute la nuit dans la pétole du pot au noir.
A bientôt
Jean Louis
15H30 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle est belle cette journée ! La mer est plate, la température idéale (30 degrés tout rond), la brise de la bonne force et dans la bonne direction, des nuages d’altitude pas menaçants me protègent de l’ardeur du soleil, je me régale. Harmattan file autour de 6 nœuds dans un confort de train pullman, il n’est pas couché et ses mouvements sont très doux. Je n’entends que le bruit de l’eau qui court sur la coque et je passe des heures dans le cockpit à rêvasser en regardant la mer. Quel bonheur d’être là !
Les dernières heures ont été un peu chaude, hier matin en me levant, je me sens moyen et décide d’uriner dans une bouteille d’eau coupée en deux. Les urines sont toutes troubles, c’est bien ce que je pensais, je suis encore en train de faire une infection urinaire. Très fâcheux, seul au milieu de l’océan indien. Me revient en mémoire immédiatement toutes ces infections urinaires transformées en prostatites avec 40, 41 degrés de fièvre, et les urgences de l’hôpital le plus proche. C’est vrai, de prostate, je n’en ai plus mais cela peut remonter à mon rein greffé.
Il faut être mentalement fort pour traverser les océans en solitaire car, par moment, vous avez l’impression que tous les malheurs vous tombent en même temps sur la tête et lorsqu’il s’agit de votre santé, c’est moralement très difficile. Rappelez vous, lorsque je découvre cette infection, mon moteur principal vient de tomber en panne et mon parc de batteries de rendre l’âme.
Il faut ensuite s’atteler à résoudre les problèmes les uns après les autres. Chaque problème résolu est une victoire qui permet de garder le moral et de continuer à se battre.
Heureusement, au niveau médical, je suis entouré par une équipe exceptionnelle, de très haut niveau, et en qui j’ai entièrement confiance, c’est extrêmement important pour mon moral. Lorsque l’on a été greffé on est immunodéprimé, non, pas la déprime. Les médicaments antirejet ont pour rôle de diminuer les défenses de l’organisme (la férocité des guerriers blancs) de façon à ce qu’ils n’attaquent pas le greffon. Par contre ils sont également moins combatifs face à toute sorte d’infection.
Dans ma vie, j’ai fait de nombreuses infections urinaires. Avant que celles-ci ne se transforment en prostatite, l’organisme luttait et elles passaient, souvent même sans que je m’en aperçoive. Mais, lorsque l’on est immunodéprimé, il peut être nécessaire d’aider l’organisme avec des antibiotiques. Il a donc été décidé d’attendre pour voir comment allait évoluer ma température.
Toute la journée d’hier, j’étais un peu patraque mais ma température était de 37°1. Puis la nuit à été très difficile, j’étais mal, j’avais froid, à 2h 37°7 et au levé 38°2 ! Le problème est que les germes qui m’infectent sont multi résistant, cela veut dire qu’ils résistent à la plus part des antibiotiques.
Et puis, mes petits guerriers blancs se sont mobilisés, ils sont montés sur les remparts de la forteresse et se sont battus avec bravoure. Résultat, en milieu de matinée 37°7 et à 14h 36°8. Quelle victoire ! Pas eu besoin d’antibiotiques, c’est formidable. Par contre si l’on a gagné une bataille, on n’a pas gagné la guerre car au moment où je poste cette nouvelle, ma température atteint 38°4 !
Aujourd’hui, 126 miles au compteur, pas si mal étant donné que j’ai été au moteur toute la nuit dans la pétole du pot au noir.
A bientôt
Jean Louis
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"Hi Captain,
Bien joué les petits guerriers blancs dans le pot au noir...J’espère qu’ils continuent à se battre et que tu vas mieux?? Pour le reste ça doit effectivement etre du bonheur...je visualise très bien la glisse d’Harmattan...il aime ça le bougre... Bonne route, Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 15-09-2011 à 12:52
Thu, 15 Sept 2011 13:30:00 GMT - Petite forme pour le capitaine 79° 13’E 03° 24’S
Thu, 15 Sept 2011 13:30:00 GMT - Petite forme pour le capitaine 79° 13’E 03° 24’S
15H30 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle nuit difficile ! Je me couche hier soir avec 38°8 de fièvre et je ne suis vraiment pas bien. Si j’ouvre mon panneau de pont, j’ai des frissons et j’ai froid, mais si je le ferme j’ai trop chaud. Je fini par m’endormir puis je me réveil, j’ai l’impression d’être au petit matin mais lorsque je regarde ma montre je m’aperçois que je n’ai dormi que 10 minutes. J’ai mal partout et en particulier derrière la nuque. La nuit se poursuit par petites tranches de 10 minutes.
Et puis, tout à coup, vers 2h, je me sens beaucoup mieux et je peux enfin dormir plus longuement. Ver 3h30, l’alarme retentit. Le bateau qui se gérait seul depuis plusieurs jours a envie que je m’occupe de lui. Je me lève et constate que d’énormes orages approchent. C’est le début de longues manœuvres épuisantes, réduction des voiles, réglages … Les orages durent jusqu’à 9 heures, tout est trempé partout. Je ne suis plus très en forme et en milieu de matinée je constate que ma température est remontée à 38°6.
Je passe une bonne partie de la journée à dormir. Puis à 16h, cela va un peu mieux et je m’installe dans le cockpit pour lire un peu. Il fait un temps magnifique avec beaucoup de soleil et une mer absolument plate mais les orages ont perturbés le vent et je suis au moteur. Il n’y a qu’un tout petit souffle d’air.
Je n’ai pas mangé depuis hier midi et je commence à avoir un peu faim. Je rêve d’une assiette de coquillettes au beure avec une tranche de jambon. C’est impossible, il faudra patienter.
Je suis à 470 miles de Diego Garcia, si ma santé ne s’améliore pas, je pourrais m’y arrêter bien que cette île, propriété des anglais mais louée aux américains, soit interdite aux yachts. C’est là que se trouve une énorme base aérienne américaine. En cas d’absolue nécessité, il faut contacter la Navy qui peut en autoriser l’entrée. Je trouverais là-bas tout le soutient médical adapté.
Pour terminer, une bien heureuse nouvelle. Pour ceux qui suivent mon aventure depuis le début, vous vous souvenez certainement d’Emma et de son petit jumeau Romain atteint d’insuffisance rénale. Hé bien on lui a greffé un rein cette nuit, tout se passe bien et sa maman nage dans le bonheur. Par ailleurs, la petite Lou Anne greffée il y a quelques semaines a repris l’école, fini la dialyse, c’est une petite fille comme toutes les autres.
Je suis toujours révolté lorsque la maladie grave touche un enfant. Je trouve cela tellement injuste. Il faut bien reconnaître cependant que les enfants ont un pouvoir d’adaptation terrible, qu’ils savent faire avec et qu’ils continuent à jouer en trouvant la vie merveilleuse. Beaucoup d’adultes devraient essayer de retrouver leur pouvoir d’adaptation juvénile.
132 Miles au compteur aujourd’hui, dans trois jours je serais en approche de Diégo Garcia.
A bientôt Jean Louis
15H30 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle nuit difficile ! Je me couche hier soir avec 38°8 de fièvre et je ne suis vraiment pas bien. Si j’ouvre mon panneau de pont, j’ai des frissons et j’ai froid, mais si je le ferme j’ai trop chaud. Je fini par m’endormir puis je me réveil, j’ai l’impression d’être au petit matin mais lorsque je regarde ma montre je m’aperçois que je n’ai dormi que 10 minutes. J’ai mal partout et en particulier derrière la nuque. La nuit se poursuit par petites tranches de 10 minutes.
Et puis, tout à coup, vers 2h, je me sens beaucoup mieux et je peux enfin dormir plus longuement. Ver 3h30, l’alarme retentit. Le bateau qui se gérait seul depuis plusieurs jours a envie que je m’occupe de lui. Je me lève et constate que d’énormes orages approchent. C’est le début de longues manœuvres épuisantes, réduction des voiles, réglages … Les orages durent jusqu’à 9 heures, tout est trempé partout. Je ne suis plus très en forme et en milieu de matinée je constate que ma température est remontée à 38°6.
Je passe une bonne partie de la journée à dormir. Puis à 16h, cela va un peu mieux et je m’installe dans le cockpit pour lire un peu. Il fait un temps magnifique avec beaucoup de soleil et une mer absolument plate mais les orages ont perturbés le vent et je suis au moteur. Il n’y a qu’un tout petit souffle d’air.
Je n’ai pas mangé depuis hier midi et je commence à avoir un peu faim. Je rêve d’une assiette de coquillettes au beure avec une tranche de jambon. C’est impossible, il faudra patienter.
Je suis à 470 miles de Diego Garcia, si ma santé ne s’améliore pas, je pourrais m’y arrêter bien que cette île, propriété des anglais mais louée aux américains, soit interdite aux yachts. C’est là que se trouve une énorme base aérienne américaine. En cas d’absolue nécessité, il faut contacter la Navy qui peut en autoriser l’entrée. Je trouverais là-bas tout le soutient médical adapté.
Pour terminer, une bien heureuse nouvelle. Pour ceux qui suivent mon aventure depuis le début, vous vous souvenez certainement d’Emma et de son petit jumeau Romain atteint d’insuffisance rénale. Hé bien on lui a greffé un rein cette nuit, tout se passe bien et sa maman nage dans le bonheur. Par ailleurs, la petite Lou Anne greffée il y a quelques semaines a repris l’école, fini la dialyse, c’est une petite fille comme toutes les autres.
Je suis toujours révolté lorsque la maladie grave touche un enfant. Je trouve cela tellement injuste. Il faut bien reconnaître cependant que les enfants ont un pouvoir d’adaptation terrible, qu’ils savent faire avec et qu’ils continuent à jouer en trouvant la vie merveilleuse. Beaucoup d’adultes devraient essayer de retrouver leur pouvoir d’adaptation juvénile.
132 Miles au compteur aujourd’hui, dans trois jours je serais en approche de Diégo Garcia.
A bientôt Jean Louis
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"lisant chaque nouvelle , je navigue ainsi...par procuration J’espère que tes ennuis de santé vont se terminer rapidement de tout coeur avec toi .Bon courage !" Envoyé par andre talineau le 16-09-2011 à 12:01
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"Cher Jean Louis,
Prenez bien soin de vous et e votre santé. Nous vous envoyons plein de courage pour affronter et vous rétablir de cette fièvre. Merci de partager notre bonheur. Vous avez raison, malgré l’injustice de la maladie, les enfants ont des ressources extraordinaires. Romain a retrouver la joie de jouer avec ses petites voitures et laisse les infirmières faire les soins nécessaires. Tendres pensées Emma& Romain" Envoyé par Emma & Romain le 16-09-2011 à 12:14
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"enfin des nouvelles meilleures Il ne faut pas nous quitter en disant j’ai 38°5 c’était inquiétant jusqu’à ce nouveau message Les petits soldats vont venir à bout de cette petite infection Bon courage (la tranche de jambon et les coquillettes ne sont plus loin !!)" Envoyé par MARIE Maryse le 16-09-2011 à 12:19
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"Bonsoir Jean Louis, bon courage, j’attendais avec impatience les nouvelles, je regarde la méteo et ton avancemet sur google earth, ne va pas au bout de tes forces, il n’y a que le repos et faire un effort sur l’alimentation qui te permettront de tenir le coup, il y a encore beaucoup de milles et pas beaucoup d’arrêt possible alors si tu peux faire un stop remise en forme à Diego n’hésite pas. Nous savons que la mer épuise et que cette traversée est longue. Bon courage, je t’embrasse" Envoyé par Anik Delannoy le 16-09-2011 à 14:08
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"cher jeanlouis désolée d’apprendre que vous de la fiévre soigniez vousdemander de l’aide à diegoje ne suis trés en forme faire tout lentement c’est péniblequand jepenseà romain je ne dois pas me plaindre toujours en union affection roselyne" Envoyé par roselynedemeesteredroselyne le 16-09-2011 à 14:42
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"Bonjour Capt’ain, j’espère que çà va un peu mieux. Soigne-toi bien. Je ne te dis pas courage, car s’il y a une qualité qui ne te fait pas défaut c’est bien celle-là. Amitiés. Paparazzi" Envoyé par Paparazzi le 17-09-2011 à 00:09
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"Bonjour Jean-Louis, Prend soin de toi et continu à me faire rêver. Encore merci pour ces leçons de courage que tu me donnes et cette façon très positive de mordre la vie. C’est frustrant de ne pas pouvoir t’aider davantage que par des messages. J’attends avec impatience de tes nouvelles. Didier" Envoyé par Didier le 17-09-2011 à 10:43
Fri, 16 Sept 2011 13:30:00 GMT - Les CROSS, le CCMM, des services précieux 77° 51’E 04° 51’S
Fri, 16 Sept 2011 13:30:00 GMT - Les CROSS, le CCMM, des services précieux 77° 51’E 04° 51’S
15H30 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
J’ai encore passé une nuit compliquée, avec 39° de fièvre. Très difficile avec ce niveau de température de s’occuper du bateau et de gérer les orages. Je n’ai pas dormi de la nuit, un mal de tête terrible, trempé de sueur et en même temps frigorifié.
Ce matin j’avais encore 38°5 et à midi 37°1. Elle est étonnante cette température, dans la journée elle est à peu près normale mais la nuit elle passe à 39°. J’ai commencé à prendre des antibiotiques, j’espère qu’ils vont faire effet.
Cet après midi, le téléphone sonne, c’est le CROSS Gris Nez. Ils ont été alertés de ma situation par Pierre-Yves et viennent aux nouvelles. Après m’avoir interrogé, on fait une conférence à trois avec le CCMM, le Centre de Consultation Médicale Maritime. Une première décision est prise, ils vont me rappeler toutes les 12 heures pour connaître l’évolution de ma santé. La deuxième décision est d’essayer de me faire voir par un docteur de la base aérienne américaine de Diego Garcia.
A 18h15, le CROSS me rappelle pour me dire que, normalement, on ne peut pas rentrer dans cette base militaire mais qu’ils sont en train d’essayer de trouver une solution. Pour mon moral c’est bon, je me sens beaucoup moins seul. Lorsque l’on voyage en mer un problème de santé important est l’un des pires problèmes qui peuvent vous tomber sur le dos et lorsque l’on est pris en charge par un CROSS et par le CCMM, on se sent tout à fait rassuré et on a l’impression que rien de grave ne peut nous arriver.
Sinon, la mer est plate, il y a peu de vent, le bateau n’avance pas bien vite et comme j’ai changé mon cap pour faire un stop à Diego Garcia, il roule beaucoup. En effet la route directe pour la Réunion me faisait passer très au sud de cette île.
120 Miles au compteur aujourd’hui, 787 depuis le Sri Lanka et environ 350 pour Diego Garcia.
A bientôt
Jean Louis
15H30 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
J’ai encore passé une nuit compliquée, avec 39° de fièvre. Très difficile avec ce niveau de température de s’occuper du bateau et de gérer les orages. Je n’ai pas dormi de la nuit, un mal de tête terrible, trempé de sueur et en même temps frigorifié.
Ce matin j’avais encore 38°5 et à midi 37°1. Elle est étonnante cette température, dans la journée elle est à peu près normale mais la nuit elle passe à 39°. J’ai commencé à prendre des antibiotiques, j’espère qu’ils vont faire effet.
Cet après midi, le téléphone sonne, c’est le CROSS Gris Nez. Ils ont été alertés de ma situation par Pierre-Yves et viennent aux nouvelles. Après m’avoir interrogé, on fait une conférence à trois avec le CCMM, le Centre de Consultation Médicale Maritime. Une première décision est prise, ils vont me rappeler toutes les 12 heures pour connaître l’évolution de ma santé. La deuxième décision est d’essayer de me faire voir par un docteur de la base aérienne américaine de Diego Garcia.
A 18h15, le CROSS me rappelle pour me dire que, normalement, on ne peut pas rentrer dans cette base militaire mais qu’ils sont en train d’essayer de trouver une solution. Pour mon moral c’est bon, je me sens beaucoup moins seul. Lorsque l’on voyage en mer un problème de santé important est l’un des pires problèmes qui peuvent vous tomber sur le dos et lorsque l’on est pris en charge par un CROSS et par le CCMM, on se sent tout à fait rassuré et on a l’impression que rien de grave ne peut nous arriver.
Sinon, la mer est plate, il y a peu de vent, le bateau n’avance pas bien vite et comme j’ai changé mon cap pour faire un stop à Diego Garcia, il roule beaucoup. En effet la route directe pour la Réunion me faisait passer très au sud de cette île.
120 Miles au compteur aujourd’hui, 787 depuis le Sri Lanka et environ 350 pour Diego Garcia.
A bientôt
Jean Louis
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"Prenez soin de vous mon capitaine !" Envoyé par Nicolas Mullier le 18-09-2011 à 12:59
Sat, 17 Sept 2011 13:30:00 GMT - En meilleur forme 76° 11’E 06° 03’S
Sat, 17 Sept 2011 13:30:00 GMT - En meilleur forme 76° 11’E 06° 03’S
15H30 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Cela va beaucoup mieux, je me sens aujourd’hui en pleine forme, la preuve en est que j’ai commencé à nettoyer et ranger le bateau. Que cela fait du bien. Je me suis également occupé de moi avec taille des ongles de pieds et de mains, grande toilette avec lavage des cheveux, sent bon … Un petit problème tout de même, au milieu de la douche, au moment où je suis tout savonné et que je veux me rincer, elle se met à m’envoyer un genre de crachin puis carrément de l’air à la place de l’eau. Je comprends immédiatement que mon réservoir d’eau douce est vide. Normal, la dernière fois que j’ai pu faire de l’eau c’est à Phuket, en Thaïlande. Aux îles Andaman, aux Indes ou au Sri Lanka impossible. C’est ma jauge qui m’a trompé, elle doit être bloquée par de la mousse, il va falloir que je regarde cela. Du coup je dois mettre en marche le déssalinisateur.
C’est la première nuit depuis plusieurs où je n’ai pas de fièvre, je pense que les antibiotiques sont à l’œuvre. J’ai pu dormir correctement et je n’ai plus cette impression de lendemain d’une énorme cuite.
Je vais quand même vous faire une petite chronologie. Hier au soir, je venais juste de vous envoyer la news du jour quand mon téléphone sonne. C’est le CROSS qui m’appel pour me dire qu’ils ont eu les américains, si je stop à Diego Garcia, ils vont m’envoyer me faire soigner ailleurs. La seule possibilité c’est un billet sans retour pour Singapour. Cela veut dire que je ne pourrais plus jamais récupérer mon bateau. Je suis stupéfait, comment ose-t-on proposer une chose pareille. J’ai travaillé pendant 10 ans sur ce bateau, c’est mon bébé. Qui oserait, ne serais-ce que penser, proposer à quelqu’un de donner un de ses enfants contre sa propre vie. Je trouve cela immonde.
Il y a une autre solution, c’est de rallier Addoo Atoll aux Maldives qui se trouve 400 Miles au nord de Diego Garcia et à égal distance de la position où je me trouve. J’accepte et effectue la manœuvre de virement de bord. Cependant ma nouvelle position par rapport au vent fait que le bateau n’avance plus. Je suis à 2,8N sous voiles et moteur à 1200 tours !
J’appel Pierre-Yves, nous en discutons et décidons qu’il vaut mieux faire avancer le bateau, suivre la route initiale et attendre que la nuit passe pour y voir plus claire. Le CROSS accepte cette solution et je vais enfin me coucher.
Vers minuit, l’alarme retentit, ce sont de gros orages. Je réduis la toile mais le vent ne monte pas et au bout de trois quart d’heure de travail je retourne me coucher après avoir pris ma température : 36°8. Je suis aux anges.
On m’a prêté une petite moto sportive, 800cc, très légère et très maniable. Elle est belle, bleue et blanche. Je suis en train de tourner sur un circuit bitumé. Je me régale, c’est le bonheur. Pour rentrer je décide de couper à travers champs, je coupe la route qui longe le circuit en faisant bien attention à droite et à gauche et m’emmanche dans un chemin en terre caillouteux. Sur la droite un champ, à gauche une forêt. Etonnant, la moto fille sur ce chemin dans le même confort qu’une route goudronné, je n’en reviens pas, je suis ravi. Tout à coup, une sirène retentit. Que ce passe-t-il ? Je me réveil alors et m’aperçois que je suis dans le bateau et que c’est l’alarme anticollision qui se manifeste. Je vais à la table à carte, chausse mes lunettes et valide l’alarme. Je laisse un peu tourner le radar, pas d’écho. Il doit s’agir d’une vague plus grosse que les autres. J’augmente un peu la distance minimum de ma zone de garde pour diminuer la sensibilité et avant d’aller me recoucher, monte dans le cockpit où je pisse dans ma bouteille en plastique. J’allume, mire mes urines (hé oui, je suis comme ces sorciers des tributs sauvages qui lisent dans les urines l’état de santé de leurs patients), jette les urines, range la bouteille, éteint la lumière et me retourne pour redescendre dans le bateau. Je n’en crois pas mes yeux, là, sur mon avant droit un énorme bateau à environ 1,5 Miles ! Je redescends à la table à carte, il y a un tout petit écho, digne d’une grosse barque de pêche. Je constate alors que ce bateau vient droit sur moi. Je remonte, regarde, il est extrêmement éclairé. Qu’est ce que cela peut être ? Des pirates ? Non, ce n’est pas dans leur zone et ils s’arrangeraient pour être invisible. Un bateau de croisière ? Pas ici, au milieu de nulle part. Un cargo ? Je n’ai jamais vu un cargo aussi éclairé.
Je me rends compte bientôt que nous allons à la collision, il est très proche maintenant. J’allume mes projecteurs de pont et il me répond en allumant un projecteur de recherche. Je comprends qu’il m’a vu et éteint mes projecteurs de pont. Il commence alors à dévier. J’ai allumé ma VHF à tout hasard. Je distingue maintenant la silhouette caractéristique d’un bateau de guerre et comprends alors la faible signature radar. Il fait environ 50 mètres et est extrêmement puissant. Il passe au ralentit sur mon tribord en donnant de faibles coup d’accélérateur qui font mugir ses moteurs. Il allume ses projecteurs de côté pour m’éclairer, je sais que l’on m’observe mais la VHF reste muette. Je constate au loin le halo lumineux d’un de ses frères. Je pense que c’est la Navy de Diego Garcia.
A 6h45, à nouveau alarme. Cette fois-ci je vois très bien l’écho, il est tout petit mais stable. Je règle mon radar pour que la zone de garde ne couvre pas cet écho puis vérifie que l’écho est toujours là. Il y a bien un petit navire ici, à environ 1 Mile. Je monte dans mon cockpit, procédure pipi, puis je cherche mon bateau, rien, disparu. Je redescends à la table à carte, plus d’écho ! Etais-ce un sous marin ?
A 8h, des anglais m’appellent. Autorités des Chagos où de Diégo Garcia ? Nous discutons un peu, ils sont contents lorsque je leur dit que je vais beaucoup mieux. Ils me demandent si je compte m’arrêter à Diego Garcia et sont très soulagés lorsque je leur dit que je ne veux pas perdre mon bateau et que je ne m’arrêterais pas.
Un peu après, c’est le CROSS qui se manifeste, il organise une conférence avec un docteur du CCMM. Celui-ci me dit qu’il ne souhaite pas que je continue sans faire un bilan médicale et qu’il est possible de s’arrêter à Diego Garcia, de faire cette visite médicale, puis de repartir. Le CROSS me confirme qu’il peut arranger cela. J’accepte dans ces conditions de faire un stop et je devrais y être lundi soir.
A 12h30, c’est encore le CROSS qui a organisé une conférence à trois avec Pierre-Yves. Nous décidons que si cela n’allait vraiment pas, je leur demanderais le plein de gasoil et filerais sur Addoo Atoll.
Voilà où nous en sommes ce soir. Merci le téléphone satellite.
129 Miles au compteur, à 237 Miles de Diego Garcia, et 916 Miles en une semaine avec la traversée du pot au noir, pas mal pour Harmattan.
A bientôt
Jean Louis
15H30 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Cela va beaucoup mieux, je me sens aujourd’hui en pleine forme, la preuve en est que j’ai commencé à nettoyer et ranger le bateau. Que cela fait du bien. Je me suis également occupé de moi avec taille des ongles de pieds et de mains, grande toilette avec lavage des cheveux, sent bon … Un petit problème tout de même, au milieu de la douche, au moment où je suis tout savonné et que je veux me rincer, elle se met à m’envoyer un genre de crachin puis carrément de l’air à la place de l’eau. Je comprends immédiatement que mon réservoir d’eau douce est vide. Normal, la dernière fois que j’ai pu faire de l’eau c’est à Phuket, en Thaïlande. Aux îles Andaman, aux Indes ou au Sri Lanka impossible. C’est ma jauge qui m’a trompé, elle doit être bloquée par de la mousse, il va falloir que je regarde cela. Du coup je dois mettre en marche le déssalinisateur.
C’est la première nuit depuis plusieurs où je n’ai pas de fièvre, je pense que les antibiotiques sont à l’œuvre. J’ai pu dormir correctement et je n’ai plus cette impression de lendemain d’une énorme cuite.
Je vais quand même vous faire une petite chronologie. Hier au soir, je venais juste de vous envoyer la news du jour quand mon téléphone sonne. C’est le CROSS qui m’appel pour me dire qu’ils ont eu les américains, si je stop à Diego Garcia, ils vont m’envoyer me faire soigner ailleurs. La seule possibilité c’est un billet sans retour pour Singapour. Cela veut dire que je ne pourrais plus jamais récupérer mon bateau. Je suis stupéfait, comment ose-t-on proposer une chose pareille. J’ai travaillé pendant 10 ans sur ce bateau, c’est mon bébé. Qui oserait, ne serais-ce que penser, proposer à quelqu’un de donner un de ses enfants contre sa propre vie. Je trouve cela immonde.
Il y a une autre solution, c’est de rallier Addoo Atoll aux Maldives qui se trouve 400 Miles au nord de Diego Garcia et à égal distance de la position où je me trouve. J’accepte et effectue la manœuvre de virement de bord. Cependant ma nouvelle position par rapport au vent fait que le bateau n’avance plus. Je suis à 2,8N sous voiles et moteur à 1200 tours !
J’appel Pierre-Yves, nous en discutons et décidons qu’il vaut mieux faire avancer le bateau, suivre la route initiale et attendre que la nuit passe pour y voir plus claire. Le CROSS accepte cette solution et je vais enfin me coucher.
Vers minuit, l’alarme retentit, ce sont de gros orages. Je réduis la toile mais le vent ne monte pas et au bout de trois quart d’heure de travail je retourne me coucher après avoir pris ma température : 36°8. Je suis aux anges.
On m’a prêté une petite moto sportive, 800cc, très légère et très maniable. Elle est belle, bleue et blanche. Je suis en train de tourner sur un circuit bitumé. Je me régale, c’est le bonheur. Pour rentrer je décide de couper à travers champs, je coupe la route qui longe le circuit en faisant bien attention à droite et à gauche et m’emmanche dans un chemin en terre caillouteux. Sur la droite un champ, à gauche une forêt. Etonnant, la moto fille sur ce chemin dans le même confort qu’une route goudronné, je n’en reviens pas, je suis ravi. Tout à coup, une sirène retentit. Que ce passe-t-il ? Je me réveil alors et m’aperçois que je suis dans le bateau et que c’est l’alarme anticollision qui se manifeste. Je vais à la table à carte, chausse mes lunettes et valide l’alarme. Je laisse un peu tourner le radar, pas d’écho. Il doit s’agir d’une vague plus grosse que les autres. J’augmente un peu la distance minimum de ma zone de garde pour diminuer la sensibilité et avant d’aller me recoucher, monte dans le cockpit où je pisse dans ma bouteille en plastique. J’allume, mire mes urines (hé oui, je suis comme ces sorciers des tributs sauvages qui lisent dans les urines l’état de santé de leurs patients), jette les urines, range la bouteille, éteint la lumière et me retourne pour redescendre dans le bateau. Je n’en crois pas mes yeux, là, sur mon avant droit un énorme bateau à environ 1,5 Miles ! Je redescends à la table à carte, il y a un tout petit écho, digne d’une grosse barque de pêche. Je constate alors que ce bateau vient droit sur moi. Je remonte, regarde, il est extrêmement éclairé. Qu’est ce que cela peut être ? Des pirates ? Non, ce n’est pas dans leur zone et ils s’arrangeraient pour être invisible. Un bateau de croisière ? Pas ici, au milieu de nulle part. Un cargo ? Je n’ai jamais vu un cargo aussi éclairé.
Je me rends compte bientôt que nous allons à la collision, il est très proche maintenant. J’allume mes projecteurs de pont et il me répond en allumant un projecteur de recherche. Je comprends qu’il m’a vu et éteint mes projecteurs de pont. Il commence alors à dévier. J’ai allumé ma VHF à tout hasard. Je distingue maintenant la silhouette caractéristique d’un bateau de guerre et comprends alors la faible signature radar. Il fait environ 50 mètres et est extrêmement puissant. Il passe au ralentit sur mon tribord en donnant de faibles coup d’accélérateur qui font mugir ses moteurs. Il allume ses projecteurs de côté pour m’éclairer, je sais que l’on m’observe mais la VHF reste muette. Je constate au loin le halo lumineux d’un de ses frères. Je pense que c’est la Navy de Diego Garcia.
A 6h45, à nouveau alarme. Cette fois-ci je vois très bien l’écho, il est tout petit mais stable. Je règle mon radar pour que la zone de garde ne couvre pas cet écho puis vérifie que l’écho est toujours là. Il y a bien un petit navire ici, à environ 1 Mile. Je monte dans mon cockpit, procédure pipi, puis je cherche mon bateau, rien, disparu. Je redescends à la table à carte, plus d’écho ! Etais-ce un sous marin ?
A 8h, des anglais m’appellent. Autorités des Chagos où de Diégo Garcia ? Nous discutons un peu, ils sont contents lorsque je leur dit que je vais beaucoup mieux. Ils me demandent si je compte m’arrêter à Diego Garcia et sont très soulagés lorsque je leur dit que je ne veux pas perdre mon bateau et que je ne m’arrêterais pas.
Un peu après, c’est le CROSS qui se manifeste, il organise une conférence avec un docteur du CCMM. Celui-ci me dit qu’il ne souhaite pas que je continue sans faire un bilan médicale et qu’il est possible de s’arrêter à Diego Garcia, de faire cette visite médicale, puis de repartir. Le CROSS me confirme qu’il peut arranger cela. J’accepte dans ces conditions de faire un stop et je devrais y être lundi soir.
A 12h30, c’est encore le CROSS qui a organisé une conférence à trois avec Pierre-Yves. Nous décidons que si cela n’allait vraiment pas, je leur demanderais le plein de gasoil et filerais sur Addoo Atoll.
Voilà où nous en sommes ce soir. Merci le téléphone satellite.
129 Miles au compteur, à 237 Miles de Diego Garcia, et 916 Miles en une semaine avec la traversée du pot au noir, pas mal pour Harmattan.
A bientôt
Jean Louis
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"salut Frangin !!!! Ouf !!! Enfin la news !!!!! Ce n’est pas formidable, mais au moins, tu es bien suivi médicalement parlant, c’est un grand réconfort à la lecture de ton article. Bisous et prend bien soin de toi !!!! Marie" Envoyé par Marie le 18-09-2011 à 13:02
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"Hola Captain,
Que de péripéties...c’est vrai on commence à y être habitué mais entre ta rencontre nocturne avec la Navy...oups ça doit faire drôle....et les négos entre Diégo, le CROSS et le CCMM... j’espère que tout ça va aboutir favorablement. ça serait effectivement bien que tu puisses faire ta visite médicale...du gas oil et de l’eau...et reprendre ta route plus cool. On pense fort à toi et on attend tes nouvelles... Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 18-09-2011 à 13:07
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"Oufff, on s’en fait, tu sais?! En croisant les doigts pour toi ( et n’oublies pas de rincer le savon avant de te présenter aux Américains....) Bises, keep cool! " Envoyé par petra le 18-09-2011 à 13:37
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"Bonnes nouvelles mais ne prenez pas de risque avec votre santé ! Dès que possible, on se programme une rencontre ! Bon vent." Envoyé par Nicolas mullier le 18-09-2011 à 13:40
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"Salut Cap’tain content de te savoir à nouveau en forme. On attend avec impatience la suite de tes aventures. Amiités Papaprazzi" Envoyé par Paparazzi le 18-09-2011 à 15:47
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"ouf je suis rassurée vous avez une san té de fer mais soyez prudent je me déplace unpeuplus rapidement bonne douche chaude gros bisous de roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 18-09-2011 à 17:53
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"Ravie de cette amélioration. Il vous faut encore du courage, mais vous n’en manquez pas. Prenez soin de vous et de votre énergie. Je comprends votre position pour Harmattan, lui non plus ne vous laissera pas tomber, vous êtes une sacrée équipe. A bientôt Emma " Envoyé par Emma&Romain le 18-09-2011 à 18:20
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"T’as fini de nous faire des frayeurs ?????? La fièvre, l’armée, les pir’ates, la collision ?! C’est trop d’émotions ! Reviens dans des eaux plus tranquilles, please. Pense aux gentilles infirmières qui te bichonnaient il n’y pas si longtemps : elles doivent être désespérées ! Ou en extase... Bises." Envoyé par Sophie le 19-09-2011 à 18:39
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"C est pour que l on pense plus à vous que les nouvelles n arrivent pas. Je suis contente que votre santé s améliore. Vos récits nous emportent dans des aventures incroyables je passe un moment de crainte de stress de frayeur puis le calme revient c est la fin du récit il va falloir attendre quelques jours pour les nouvelles. Moi pendant ce temps je suis arrivée en TGV aux Sables d Olonne ce soirée je regardais les bateaux de pêche rentrés dans le port quel métier ! Attention à vous portez vous bien à bientôt pour la suite. Je vous embrasse" Envoyé par Marie Maryse le 20-09-2011 à 00:07
Sun, 18 Sept 2011 13:30:00 GMT - Cap sur La Réunion 74° 50’E 07° 42’S
Sun, 18 Sept 2011 13:30:00 GMT - Cap sur La Réunion 74° 50’E 07° 42’S
15H30 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hier soir en me couchant, j’étais un peu perdu. Trois choix s’offraient à moi. Soit je remontais sur le Maldives me « faire soigner », mais quel serait la suite pour Harmattan en pleine zone cyclonique. Soit je filais directement sur La Réunion. Soit je faisais un stop à Diego Garcia mais ensuite il faudrait choisir entre la solution un où la deux.
Les autorités maritimes, je veux dire le CCMM et l’Etat-major interarmées ALINDIEN me poussent violement dans la première voie alors qu’ils ne connaissent pas mon dossier médical. Tandis que mon néphrologue de transplantation souhaite que je relie rapidement La Réunion, solution qui me va très bien. A minuit le CROSS m’appel pour me dire qu’il a la réponse de Diego Garcia, si je m’arrête ils me mettent dans l’avion et je perds mon bateau. Ma décision est immédiatement prise et je change mon cap pour l’île de La Réunion.
Tout cela me travail, bien sûr. Par contre le bateau se régal et file à 7 nœuds toute la nuit. A 6h30 le premier orage arrive, suivit tout au long de cette triste journée par de multiples autres. Le vent est totalement tombé, le bateau roule bord sur bord, tout est trempé, c’est la misère, on se traine. Je passe la journée à l’intérieur, ces triste comme un dimanche soir de novembre dans la zone industrielle de Dunkerque en compagnie d’Arlette Chabaud. Tiens, je crois que je l’ai déjà entendu quelque part cette blague.
Lorsque l’on navigue, et encore plus en solitaire, il ne faut pas stresser pour un rien ou bien s’inquiéter au moindre problème car tous les jours apportent leur lot de difficultés. Ce matin, je veux tirer de l’eau douce mais ne reçois qu’un jet d’air. Je ne comprends pas car j’ai fait tourner le dessalinisateur pendant 4 heures hier soir, j’ai donc normalement une centaine de litre d’eau douce dans mon réservoir. Que se passe-t-il ? C’est très inquiétant. Heureusement j’ai mes bouteilles pour la boisson, c’est la sécurité, je ne mourrais jamais de soif. Par contre, plus de toilette et plus de vaisselle d’ici La Réunion si c’est le dessal qui est en panne. J’enlève la trappe du réservoir d’eau douce : vide !!!
Je n’avais pas mis en marche la pompe à eau, donc c’est qu’il ne s’est pas rempli. Il y a deux possibilités, soit le déssal n’a rien produit, soit il a produit dans une fuite et tout est parti dans la souillarde. Je mets immédiatement la pompe de cale en marche et voie sortir mes 100 litres d’eau. Quel soulagement !
Je regarde la partie visible du tuyau et ne détecte rien. Je décide de couper le tuyau lorsqu’il rentre dans la structure même de la coque. Immédiatement je constate que l’eau douce est bien produite. Je la goûte, elle est bonne. Je n’ai plus qu’à plonger le tuyau dans mon bidon de 20L réservé à l’eau douce, puis régulièrement aller le vider dans le réservoir. Encore une réparation à effectuer à la Réunion.
Ce soir je suis à 1245 Miles de la pointe nord de l’île Maurice, ma marque de parcours, une dizaine de jours de mer. 128 Miles au compteur ces dernières 24 heures.
A bientôt
Jean Louis
15H30 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hier soir en me couchant, j’étais un peu perdu. Trois choix s’offraient à moi. Soit je remontais sur le Maldives me « faire soigner », mais quel serait la suite pour Harmattan en pleine zone cyclonique. Soit je filais directement sur La Réunion. Soit je faisais un stop à Diego Garcia mais ensuite il faudrait choisir entre la solution un où la deux.
Les autorités maritimes, je veux dire le CCMM et l’Etat-major interarmées ALINDIEN me poussent violement dans la première voie alors qu’ils ne connaissent pas mon dossier médical. Tandis que mon néphrologue de transplantation souhaite que je relie rapidement La Réunion, solution qui me va très bien. A minuit le CROSS m’appel pour me dire qu’il a la réponse de Diego Garcia, si je m’arrête ils me mettent dans l’avion et je perds mon bateau. Ma décision est immédiatement prise et je change mon cap pour l’île de La Réunion.
Tout cela me travail, bien sûr. Par contre le bateau se régal et file à 7 nœuds toute la nuit. A 6h30 le premier orage arrive, suivit tout au long de cette triste journée par de multiples autres. Le vent est totalement tombé, le bateau roule bord sur bord, tout est trempé, c’est la misère, on se traine. Je passe la journée à l’intérieur, ces triste comme un dimanche soir de novembre dans la zone industrielle de Dunkerque en compagnie d’Arlette Chabaud. Tiens, je crois que je l’ai déjà entendu quelque part cette blague.
Lorsque l’on navigue, et encore plus en solitaire, il ne faut pas stresser pour un rien ou bien s’inquiéter au moindre problème car tous les jours apportent leur lot de difficultés. Ce matin, je veux tirer de l’eau douce mais ne reçois qu’un jet d’air. Je ne comprends pas car j’ai fait tourner le dessalinisateur pendant 4 heures hier soir, j’ai donc normalement une centaine de litre d’eau douce dans mon réservoir. Que se passe-t-il ? C’est très inquiétant. Heureusement j’ai mes bouteilles pour la boisson, c’est la sécurité, je ne mourrais jamais de soif. Par contre, plus de toilette et plus de vaisselle d’ici La Réunion si c’est le dessal qui est en panne. J’enlève la trappe du réservoir d’eau douce : vide !!!
Je n’avais pas mis en marche la pompe à eau, donc c’est qu’il ne s’est pas rempli. Il y a deux possibilités, soit le déssal n’a rien produit, soit il a produit dans une fuite et tout est parti dans la souillarde. Je mets immédiatement la pompe de cale en marche et voie sortir mes 100 litres d’eau. Quel soulagement !
Je regarde la partie visible du tuyau et ne détecte rien. Je décide de couper le tuyau lorsqu’il rentre dans la structure même de la coque. Immédiatement je constate que l’eau douce est bien produite. Je la goûte, elle est bonne. Je n’ai plus qu’à plonger le tuyau dans mon bidon de 20L réservé à l’eau douce, puis régulièrement aller le vider dans le réservoir. Encore une réparation à effectuer à la Réunion.
Ce soir je suis à 1245 Miles de la pointe nord de l’île Maurice, ma marque de parcours, une dizaine de jours de mer. 128 Miles au compteur ces dernières 24 heures.
Quelle cavalcade ! Depuis hier soir, je suis sortie de la zone orageuse, le vent a repris sa direction normale sud est et je file au largue. Cette nuit je n’avais mis qu’un petit peu de génois par crainte des orages mais ce matin j’ai pris un ris dans la grand voile et j’ai sorti le génois au deuxième ris. Harmattan file ainsi à plus de 7 nœuds dans un confort acceptable. Nous prenons cependant la mer de travers et par moment les vagues nous font prendre de forts coups de gîte. Il faut s’accrocher en permanence.
Il fait un temps magnifique, le vent souffle force 5 et la mer est blanche de moutons. Cette nuit il a fait très frais au point que j’ai été obligé de mettre une chemise. La mauvaise nouvelle c’est qu’en la cherchant dans mon placard à habits, j’ai découvert que tous mes habits sont mouillés suite aux pluies continuelles d’hier. Le problème vient du fait que, dans tous les pays où les gens ne sont pas habitués aux bateaux de plaisance, ils font avec ceux-ci comme avec leurs bateaux de travail. Ce qui trinque à chaque fois, ce sont les chandeliers et la peinture de coque.
Beaucoup de mes chandeliers ont du jeu et du coup, l’eau s’infiltre par le trou des vis et se répend partout à l’intérieur du bateau. Après un tour du monde, il faut prévoir quelques mois de travail pour effectuer une remise en état totale du bateau.
Hier soir, je dormais depuis pas très longtemps. Nous étions dans la zone orageuse, il n’y avait pas de vent et j’étais au moteur avec la grand voile pleine et un tout petit peu de génois. Notre vitesse devait tourner entre 4 et 5 nœuds. Dans mon sommeil, je prends conscience d’un changement, le bateau est maintenant à 6 nœuds et les sensations sont très différente. Cela me réveil et je sors dans le cockpit. Le ciel est clair, je ne vois plus de traces d’orages à venir, le vent est soutenue et dans la direction normale des alizés. Je décide alors de sortir le génois et de stopper le moteur, qui n’a plus son utilité.
Quelque chose claque, je jette un coup d’œil dans mon gréement, quelle surprise, ma bôme est d’un côté et ma grand voile vit sa vie ailleurs. Son point d’écoute décrit de jolies arabesques. Sur le coup, je suis chagriné car cela aurait put arriver de jour. Enfin, je me fais une raison car la mer est plate et le vent pas trop fort. J’essaie d’analyser la situation, Le bout qui sert à étarquer la bordure s’est rompu à force de raguer sur le réa de sortie de bôme. La sangle qui tient la voile à la bôme a ensuite suivi le mouvement.
La réparation est très délicate, seul et dans la nuit. Je commence par rentrer le génois puis amène le bateau dans le lit du vent avec une vitesse suffisante au moteur pour ne pas l’échapper mais pas plus afin de limiter le vent apparent. Ensuite je ramène la bôme dans l’axe du bateau et la fixe solidement de façon à ne pas subir le coup de Tabarly. Je prends alors le premier ris dans la voile pour la stabiliser et la rapprocher de la bôme. Je n’ai plus qu’à nettoyer correctement le bout de ma manœuvre, y refixer la manille avec un nœud de chaise et saisir à nouveau le point d’écoute. Une nouvelle sangle en enroulant autour de la bôme et en passant par le point d’écoute et le tour est joué, je n’ai plus qu’à faire sauter mon ris, étarquer la bordure et rouvrir la voile.
Mes beaux chaussons avec des vaches sont déjà fracassés. Ils n’ont pas trop supportés l’eau de mer. Comme je regrette mes charentaises qui, elles, sont increvable en bateau. Ce soir il y a un peu moins de mer, c’est un tout petit peu plus confortable.
Une belle journée avec 141 Miles au compteur, à 1250 Miles de la Réunion, je viens de prendre un deuxième ris dans la grand voile afin de calmer le jeu pour la nuit. Mon objectif est de faire une moyenne de 125 Miles par jour afin d’être à la Réunion dans 10 jours. Malgré ce ris supplémentaire, on file tout de même à 6,5 nœuds !
A bientôt
Jean Louis
15H30 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle cavalcade ! Depuis hier soir, je suis sortie de la zone orageuse, le vent a repris sa direction normale sud est et je file au largue. Cette nuit je n’avais mis qu’un petit peu de génois par crainte des orages mais ce matin j’ai pris un ris dans la grand voile et j’ai sorti le génois au deuxième ris. Harmattan file ainsi à plus de 7 nœuds dans un confort acceptable. Nous prenons cependant la mer de travers et par moment les vagues nous font prendre de forts coups de gîte. Il faut s’accrocher en permanence.
Il fait un temps magnifique, le vent souffle force 5 et la mer est blanche de moutons. Cette nuit il a fait très frais au point que j’ai été obligé de mettre une chemise. La mauvaise nouvelle c’est qu’en la cherchant dans mon placard à habits, j’ai découvert que tous mes habits sont mouillés suite aux pluies continuelles d’hier. Le problème vient du fait que, dans tous les pays où les gens ne sont pas habitués aux bateaux de plaisance, ils font avec ceux-ci comme avec leurs bateaux de travail. Ce qui trinque à chaque fois, ce sont les chandeliers et la peinture de coque.
Beaucoup de mes chandeliers ont du jeu et du coup, l’eau s’infiltre par le trou des vis et se répend partout à l’intérieur du bateau. Après un tour du monde, il faut prévoir quelques mois de travail pour effectuer une remise en état totale du bateau.
Hier soir, je dormais depuis pas très longtemps. Nous étions dans la zone orageuse, il n’y avait pas de vent et j’étais au moteur avec la grand voile pleine et un tout petit peu de génois. Notre vitesse devait tourner entre 4 et 5 nœuds. Dans mon sommeil, je prends conscience d’un changement, le bateau est maintenant à 6 nœuds et les sensations sont très différente. Cela me réveil et je sors dans le cockpit. Le ciel est clair, je ne vois plus de traces d’orages à venir, le vent est soutenue et dans la direction normale des alizés. Je décide alors de sortir le génois et de stopper le moteur, qui n’a plus son utilité.
Quelque chose claque, je jette un coup d’œil dans mon gréement, quelle surprise, ma bôme est d’un côté et ma grand voile vit sa vie ailleurs. Son point d’écoute décrit de jolies arabesques. Sur le coup, je suis chagriné car cela aurait put arriver de jour. Enfin, je me fais une raison car la mer est plate et le vent pas trop fort. J’essaie d’analyser la situation, Le bout qui sert à étarquer la bordure s’est rompu à force de raguer sur le réa de sortie de bôme. La sangle qui tient la voile à la bôme a ensuite suivi le mouvement.
La réparation est très délicate, seul et dans la nuit. Je commence par rentrer le génois puis amène le bateau dans le lit du vent avec une vitesse suffisante au moteur pour ne pas l’échapper mais pas plus afin de limiter le vent apparent. Ensuite je ramène la bôme dans l’axe du bateau et la fixe solidement de façon à ne pas subir le coup de Tabarly. Je prends alors le premier ris dans la voile pour la stabiliser et la rapprocher de la bôme. Je n’ai plus qu’à nettoyer correctement le bout de ma manœuvre, y refixer la manille avec un nœud de chaise et saisir à nouveau le point d’écoute. Une nouvelle sangle en enroulant autour de la bôme et en passant par le point d’écoute et le tour est joué, je n’ai plus qu’à faire sauter mon ris, étarquer la bordure et rouvrir la voile.
Mes beaux chaussons avec des vaches sont déjà fracassés. Ils n’ont pas trop supportés l’eau de mer. Comme je regrette mes charentaises qui, elles, sont increvable en bateau. Ce soir il y a un peu moins de mer, c’est un tout petit peu plus confortable.
Une belle journée avec 141 Miles au compteur, à 1250 Miles de la Réunion, je viens de prendre un deuxième ris dans la grand voile afin de calmer le jeu pour la nuit. Mon objectif est de faire une moyenne de 125 Miles par jour afin d’être à la Réunion dans 10 jours. Malgré ce ris supplémentaire, on file tout de même à 6,5 nœuds !
A bientôt
Jean Louis
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"cher jeanlouis que de mésaventarues j’admire votre cranau plus c’est dur vous content de vaincre la peur la peur vous refuzer de la connaytre vive la reunion francine doit etre heureuse de bientot vous rejoindre bonvent attention à votre santé moi rien de neuf le train trainhabituel bisous roselyne" Envoyé par roselynedemeestere le 20-09-2011 à 10:29
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"Bonjour Capitaine La vie à bord n est pas toujours facile heureusement que vous trouvez une solution à tous les problèmes. Doué notre Capitaine ! J ai mon IPad comme celà je peux continuer l’aventure avec vous Bisous Sablais" Envoyé par Marie Maryse le 20-09-2011 à 10:36
"cher jean-louis bon courage et bon vent. j’espère que tes ennuis sont passager pour que tu puisses profiter pleinement de cette merveilleuse aventure. je pense que tes ennuis de santé sont définitivement terminés et tant mieux ! encore bon vent et continue à nous faire part de tout ce qui se passe à bord car c’est passionnant. amitiés antoine de pampelonne" Envoyé par antoine de pampelonne le 20-09-2011 à 19:39
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"salut mon jean louis Alors l’Aventure se pimente... problèmes de santé... que j’espère en voie de résolution et, le bateau se venge d’avoir été abandonné trop longtemps par son marin. Mais te connaissant je suis persuadé que santé et bateau vont devoir se calmer et tout devra rentrer dans l’ordre!!! Malgré tout fait bien attention à toi et ménage des forces. La route est encore longue avant d’arriver à Port saint louis. Marie et moi pensons bien à toi et d’embrassons très fort. salut amiral" Envoyé par bernard.lannion le 20-09-2011 à 20:10
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"Bonjour à tous, Et oui, Jeanine, il en faut pour tous les gouts !!!! Mais nous serons ensemble à Marseille, enfin j’espère que tu viendra, pour attendre son arrivée TRIOMPHALE !!!! J’attends ce moment avec impatience !!!! Bisous et bonne continuation, Jean Louis, prends BIEN soin de toi : ton corps est ton plus grand bien !!!! Marie" Envoyé par Marie le 20-09-2011 à 21:19
Quelle nuit les amis, quelle nuit ! Lorsque je vous laisse hier au soir, je viens de prendre le deuxième ris dans la grand voile et j’avais déjà deux ris dans le génois. Cela calme momentanément le jeu et Harmattan file entre 6,5 et 7 nœuds au près bon plein.
A cette allure, c’est déjà une belle vitesse pour Harmattan. En vent arrière, on est confortable à 8 nœuds mais pas au près.
Très vite le vent forcit et la vitesse repasse au dessus de 7, puis de 8 nœuds. C’est très impressionnant, je ne peux pas dormir, je suis trop à l’écoute de mon bateau. Je ressens chacun des ses mouvements, j’écoute attentivement chacun de ses bruits afin de déceler un bruit anormal. J’ai le sentiment d’être lancé dans un train fou. En permanence l’eau défile sur le passe-avant tribord et de grosses vagues viennent se fracasser sur le flanc bâbord faisant trembler toutes les structures de la coque de la poupe à la proue. Elles s’élèvent alors et retombent en gros bouillons sur le pont, noyant tout.
Le panneau de pont zénithal du carré, a été malencontreusement tordu en mer Caraïbe et n’est plus étanche. Du coup, à chaque grosse vague qui s’écrase, la couchette de quart a droit à une douche d’eau salée. Très désagréable. L’eau rentre également par la descente que j’ai pourtant fermée, ainsi que par le pied de mât et par les chandeliers. Tout est trempé. La gîte est importante et les mouvements brusques.
A 4 heures, n’y tenant plus, je m’aventure dans le cockpit et prends le troisième ris dans le génois. Cela calme un peu les choses et me permet de prendre un peu de repos.
Puis en milieu de matinée, le vent prend un peu plus d’est et la situation devient plus confortable. A midi, je peux même déjeuner dans le cockpit après avoir lutté pour arriver à faire cuire une portion de coquillettes.
La récompense de cette situation difficile est la distance parcourue aujourd’hui : 164 Miles !
Pierre-Yves m’annonce une dépression pour lundi prochain au nord du dix huitième parallèle. J’espère lundi matin avoir franchi le dix neuvième parallèle et laisser cette méchante dépression derrière moi.
A bientôt
Jean Louis
15H30 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle nuit les amis, quelle nuit ! Lorsque je vous laisse hier au soir, je viens de prendre le deuxième ris dans la grand voile et j’avais déjà deux ris dans le génois. Cela calme momentanément le jeu et Harmattan file entre 6,5 et 7 nœuds au près bon plein.
A cette allure, c’est déjà une belle vitesse pour Harmattan. En vent arrière, on est confortable à 8 nœuds mais pas au près.
Très vite le vent forcit et la vitesse repasse au dessus de 7, puis de 8 nœuds. C’est très impressionnant, je ne peux pas dormir, je suis trop à l’écoute de mon bateau. Je ressens chacun des ses mouvements, j’écoute attentivement chacun de ses bruits afin de déceler un bruit anormal. J’ai le sentiment d’être lancé dans un train fou. En permanence l’eau défile sur le passe-avant tribord et de grosses vagues viennent se fracasser sur le flanc bâbord faisant trembler toutes les structures de la coque de la poupe à la proue. Elles s’élèvent alors et retombent en gros bouillons sur le pont, noyant tout.
Le panneau de pont zénithal du carré, a été malencontreusement tordu en mer Caraïbe et n’est plus étanche. Du coup, à chaque grosse vague qui s’écrase, la couchette de quart a droit à une douche d’eau salée. Très désagréable. L’eau rentre également par la descente que j’ai pourtant fermée, ainsi que par le pied de mât et par les chandeliers. Tout est trempé. La gîte est importante et les mouvements brusques.
A 4 heures, n’y tenant plus, je m’aventure dans le cockpit et prends le troisième ris dans le génois. Cela calme un peu les choses et me permet de prendre un peu de repos.
Puis en milieu de matinée, le vent prend un peu plus d’est et la situation devient plus confortable. A midi, je peux même déjeuner dans le cockpit après avoir lutté pour arriver à faire cuire une portion de coquillettes.
La récompense de cette situation difficile est la distance parcourue aujourd’hui : 164 Miles !
Pierre-Yves m’annonce une dépression pour lundi prochain au nord du dix huitième parallèle. J’espère lundi matin avoir franchi le dix neuvième parallèle et laisser cette méchante dépression derrière moi.
Hier midi, j’ai voulu me faire une petite récompense, je me suis offert un café. Bon, je l’ai peut-être fait un peu séré. Comme je n’avais bu ni café ni thé depuis trois semaines, l’effet a été explosif. Je n’ai pas pu fermer l’œil de la nuit. J’avais les yeux comme des boules de loto. Que la nuit fut longue ! Ce qui est le plus rageant, c’est que le bateau avançait dans le confort et que j’aurais vraiment pu profiter de ce moment de repos. Avec l’âge, je supporte de moins en moins la caféine mais comme j’aime toujours autant boire un café, je me fais souvent avoir.
Ici c’est le rythme des grandes traversées, que j’aime cela ! De l’eau, des vagues, du vent, un beau ciel avec quelques nuages et un petit bateau tout seul au milieu de cette immensité. Quel sentiment de solitude extrême, quelle tranquillité et quelle plénitude à la fois.
Je vie à l’intérieur du bateau car dehors les vagues envahissent souvent le pont. Les hublots et les panneaux de pont doivent rester fermés, sinon gare à la vague traitresse. Il fait doux, 27 degrés dans la journée mais la nuit il fait un peu frais et je me couvre les jambes avec un duvet. Je dors dans le carré, sur la couchette sous le vent. C’est beaucoup plus confortable qu’à l’avant où je suis trop secoué. Je lis beaucoup, en ce moment je termine « Sous les vents de Neptune » de Fred Vargas. J’écris un peu également, je fais mon courrier et je travail un petit peu.
Les journées filent à toute vitesse et je n’ai pas le temps de m’ennuyer. Je passe également beaucoup de temps à admirer la mer, ces vagues, quel beau spectacle ! J’aime la mer et j’aime quand elle est en colère. Par grande tempête, il m’arrive de faire 150 km en voiture pour aller admirer la mer déchaînée à Dieppe.
Quand elle me donne un peu de répit, qu’elle renonce pour quelque temps à envahir le cockpit, je sors, m’allonge sur les coussins et médite en la regardant respirer. Cela me fait du bien, cela me repose, cela me détends. Par contre une couture de la capote a lâché et je ne peux plus fermer la porte bâbord, c’est par là que rentrent le vent, la pluie et les vagues. Dès qu’une vague me repère, elle me saute dessus et je dois rentrer.
C’est parti, je viens d’envoyer le manuscrit de « Vents Contraires » à l’édition. J’ai enfin réussi à terminer la dernière relecture et les dernières corrections. Quel travail ? C’est un peu comme un accouchement, on est content d’en avoir terminé. Maintenant il n’y a plus qu’à attendre.
Encore une journée d’exception avec 178 Miles au compteur, difficile de faire mieux. Cela nous met dimanche soir à quelques dizaines de miles au nord de l’île Maurice. J’espère ainsi éviter la dépression annoncée par Pierre-Yves.
A bientôt
Jean Louis
15H30 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hier midi, j’ai voulu me faire une petite récompense, je me suis offert un café. Bon, je l’ai peut-être fait un peu séré. Comme je n’avais bu ni café ni thé depuis trois semaines, l’effet a été explosif. Je n’ai pas pu fermer l’œil de la nuit. J’avais les yeux comme des boules de loto. Que la nuit fut longue ! Ce qui est le plus rageant, c’est que le bateau avançait dans le confort et que j’aurais vraiment pu profiter de ce moment de repos. Avec l’âge, je supporte de moins en moins la caféine mais comme j’aime toujours autant boire un café, je me fais souvent avoir.
Ici c’est le rythme des grandes traversées, que j’aime cela ! De l’eau, des vagues, du vent, un beau ciel avec quelques nuages et un petit bateau tout seul au milieu de cette immensité. Quel sentiment de solitude extrême, quelle tranquillité et quelle plénitude à la fois.
Je vie à l’intérieur du bateau car dehors les vagues envahissent souvent le pont. Les hublots et les panneaux de pont doivent rester fermés, sinon gare à la vague traitresse. Il fait doux, 27 degrés dans la journée mais la nuit il fait un peu frais et je me couvre les jambes avec un duvet. Je dors dans le carré, sur la couchette sous le vent. C’est beaucoup plus confortable qu’à l’avant où je suis trop secoué. Je lis beaucoup, en ce moment je termine « Sous les vents de Neptune » de Fred Vargas. J’écris un peu également, je fais mon courrier et je travail un petit peu.
Les journées filent à toute vitesse et je n’ai pas le temps de m’ennuyer. Je passe également beaucoup de temps à admirer la mer, ces vagues, quel beau spectacle ! J’aime la mer et j’aime quand elle est en colère. Par grande tempête, il m’arrive de faire 150 km en voiture pour aller admirer la mer déchaînée à Dieppe.
Quand elle me donne un peu de répit, qu’elle renonce pour quelque temps à envahir le cockpit, je sors, m’allonge sur les coussins et médite en la regardant respirer. Cela me fait du bien, cela me repose, cela me détends. Par contre une couture de la capote a lâché et je ne peux plus fermer la porte bâbord, c’est par là que rentrent le vent, la pluie et les vagues. Dès qu’une vague me repère, elle me saute dessus et je dois rentrer.
C’est parti, je viens d’envoyer le manuscrit de « Vents Contraires » à l’édition. J’ai enfin réussi à terminer la dernière relecture et les dernières corrections. Quel travail ? C’est un peu comme un accouchement, on est content d’en avoir terminé. Maintenant il n’y a plus qu’à attendre.
Encore une journée d’exception avec 178 Miles au compteur, difficile de faire mieux. Cela nous met dimanche soir à quelques dizaines de miles au nord de l’île Maurice. J’espère ainsi éviter la dépression annoncée par Pierre-Yves.
Thu, 22 Sept 2011 14:00:00 GMT - Une journée au paradis 66° 35’E 15° 18’S
Thu, 22 Sept 2011 14:00:00 GMT - Une journée au paradis 66° 35’E 15° 18’S
16H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quel bonheur ! Que la vie est belle ! Je viens de passer une journée au paradis. Cela a commencé hier au soir, après deux nuits sans sommeil, j’ai amélioré mon repas du soir en ajoutant un morceau de fromage à ma pomme et je me suis jeté sur la couchette de quart où Morphée s’est aussitôt occupé de moi.
J’ai dormi comme un bébé, je devrais même dire que j’ai commaté. Je me suis juste levé deux fois pour pisser et à chaque fois, j’ai réussi à ne pas quitter mon rêve et à repartir instantanément dans la suite de l’histoire. Il aurait pu faire tempête dehors, je ne m’en serais même pas aperçu.
Ce matin, je suis réveillé par un rayon de soleil qui vient me chercher à travers un hublot de coque. Dehors, il fait un temps magnifique, grand bleu, une douce chaleur, une mer beaucoup moins agressive et une petite brise marine bien agréable. Après avoir largué deux ris dans le génois, je passe une partie de la matinée à flemmarder, allongé dans le cockpit en regardant la mer. La grande question de la matinée, c’est « que vais-je manger ce midi ? ».
Des œufs bien sûr car ils sont bons jusqu’au 23 et on est le 22. Je vais donc me faire des œufs brouillés mais avec, des coquillettes ? J’ai une furieuse envie d’épinards mais je n’en ai plus. Finalement j’opte pour un confit de courgettes que je traine depuis pas mal de temps. J’épluche quelques pommes de terre que je fais cuire à l’eau, puis je fais deux portions confit plus pommes de terre, une pour ce midi, une pour demain avec des saucisses hot dog qui me restent. Quel régal, mais quel régal. Ce n’est pas du Bocuse mais presque ! J’ai l’impression que c’est dimanche.
Je dois commencer à m’inquiéter du fuseau horaire de La Réunion. Il est, là bas, GMT+4, c'est-à-dire qu’à cette époque de l’année, il y a deux heures avec la France. Lorsqu’il est midi à la Réunion, il est 10h à Paris. Sur le bateau j’étais encore sur l’heure Sri Lankaise, c’est-à-dire GMT+5,5. J’ai donc décidé de retarder toutes les montres du bord d’une demi-heure. Avant d’arriver, j’aurais encore une heure à reprendre. Maintenant, avec mes anti-rejets, je dois gérer cela au mieux et ne pas dépasser une demi-heure de décalage.
Cet après-midi, j’ai passé pas mal de temps dans le guide de La Réunion. C’est une île volcanique, avec le piton des Neiges, qui culmine à 3070 mètres et le « Volcan », avec une majuscule comme le nomment les Réunionnais, ainsi que le fameux piton de la Fournaise, volcan en activité qui crache de la lave régulièrement. Il y a également des cirques importants (Cilaos, Mafate) qui correspondent à des effondrements. C’est le paradis de la randonnée et j’ai prévu quinze jours pour parcourir et découvrir cet endroit merveilleux. Il existe plus de 1000 km de sentiers de randonné. Ma première mission en arrivant va être de louer une voiture pour une quinzaine de jours. Ensuite je dois prendre contact avec l’équipe médicale de greffe de rein pour assurer le suivi de ma greffe, effectuer une ECBU pour voir où en est mon infection ainsi qu’un bilan sanguin pour évaluer l’état du rein après cette période difficile pour lui. Il va falloir également que je m’occupe du bateau. Mon problème le plus important concerne mon parc de batteries de servitude. Elles sont totalement mortes, je suis obligé de les recharger toutes les deux heures soit en faisant tourner le groupe électrogène, soit en lançant le moteur principal. La journée, je lance le groupe pendant deux heures toutes les deux heures et la nuit pour pouvoir dormir tranquille, je fais tourner le moteur principal au ralenti. Je vais dédier cette superbe journée aux services d’urologie et de néphrologie du centre hospitalier de Caen où j’ai passé pas mal de temps ces derniers mois. Que de compétences, que de gentillesse et que d’humanité j’y ai rencontré. Je n’ai jamais éprouvé au paravent ce sentiment de sécurité, ce sentiment de chaleur humaine, ce sentiment d’être bien tout simplement que dans ces services. J’oubliais totalement que j’étais à l’hôpital et je n’avais même pas hâte de sortir comme c’est en général le cas. Je sais que certain, dans les services, suivent mon blog, transmettez s’il vous plait, un grand merci à toutes les équipes. Encore une très belle journée avec 177 Miles au compteur. A bientôt. Jean Louis
16H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quel bonheur ! Que la vie est belle ! Je viens de passer une journée au paradis. Cela a commencé hier au soir, après deux nuits sans sommeil, j’ai amélioré mon repas du soir en ajoutant un morceau de fromage à ma pomme et je me suis jeté sur la couchette de quart où Morphée s’est aussitôt occupé de moi.
J’ai dormi comme un bébé, je devrais même dire que j’ai commaté. Je me suis juste levé deux fois pour pisser et à chaque fois, j’ai réussi à ne pas quitter mon rêve et à repartir instantanément dans la suite de l’histoire. Il aurait pu faire tempête dehors, je ne m’en serais même pas aperçu.
Ce matin, je suis réveillé par un rayon de soleil qui vient me chercher à travers un hublot de coque. Dehors, il fait un temps magnifique, grand bleu, une douce chaleur, une mer beaucoup moins agressive et une petite brise marine bien agréable. Après avoir largué deux ris dans le génois, je passe une partie de la matinée à flemmarder, allongé dans le cockpit en regardant la mer. La grande question de la matinée, c’est « que vais-je manger ce midi ? ».
Des œufs bien sûr car ils sont bons jusqu’au 23 et on est le 22. Je vais donc me faire des œufs brouillés mais avec, des coquillettes ? J’ai une furieuse envie d’épinards mais je n’en ai plus. Finalement j’opte pour un confit de courgettes que je traine depuis pas mal de temps. J’épluche quelques pommes de terre que je fais cuire à l’eau, puis je fais deux portions confit plus pommes de terre, une pour ce midi, une pour demain avec des saucisses hot dog qui me restent. Quel régal, mais quel régal. Ce n’est pas du Bocuse mais presque ! J’ai l’impression que c’est dimanche.
Je dois commencer à m’inquiéter du fuseau horaire de La Réunion. Il est, là bas, GMT+4, c'est-à-dire qu’à cette époque de l’année, il y a deux heures avec la France. Lorsqu’il est midi à la Réunion, il est 10h à Paris. Sur le bateau j’étais encore sur l’heure Sri Lankaise, c’est-à-dire GMT+5,5. J’ai donc décidé de retarder toutes les montres du bord d’une demi-heure. Avant d’arriver, j’aurais encore une heure à reprendre. Maintenant, avec mes anti-rejets, je dois gérer cela au mieux et ne pas dépasser une demi-heure de décalage.
Cet après-midi, j’ai passé pas mal de temps dans le guide de La Réunion. C’est une île volcanique, avec le piton des Neiges, qui culmine à 3070 mètres et le « Volcan », avec une majuscule comme le nomment les Réunionnais, ainsi que le fameux piton de la Fournaise, volcan en activité qui crache de la lave régulièrement. Il y a également des cirques importants (Cilaos, Mafate) qui correspondent à des effondrements. C’est le paradis de la randonnée et j’ai prévu quinze jours pour parcourir et découvrir cet endroit merveilleux. Il existe plus de 1000 km de sentiers de randonné. Ma première mission en arrivant va être de louer une voiture pour une quinzaine de jours. Ensuite je dois prendre contact avec l’équipe médicale de greffe de rein pour assurer le suivi de ma greffe, effectuer une ECBU pour voir où en est mon infection ainsi qu’un bilan sanguin pour évaluer l’état du rein après cette période difficile pour lui. Il va falloir également que je m’occupe du bateau. Mon problème le plus important concerne mon parc de batteries de servitude. Elles sont totalement mortes, je suis obligé de les recharger toutes les deux heures soit en faisant tourner le groupe électrogène, soit en lançant le moteur principal. La journée, je lance le groupe pendant deux heures toutes les deux heures et la nuit pour pouvoir dormir tranquille, je fais tourner le moteur principal au ralenti. Je vais dédier cette superbe journée aux services d’urologie et de néphrologie du centre hospitalier de Caen où j’ai passé pas mal de temps ces derniers mois. Que de compétences, que de gentillesse et que d’humanité j’y ai rencontré. Je n’ai jamais éprouvé au paravent ce sentiment de sécurité, ce sentiment de chaleur humaine, ce sentiment d’être bien tout simplement que dans ces services. J’oubliais totalement que j’étais à l’hôpital et je n’avais même pas hâte de sortir comme c’est en général le cas. Je sais que certain, dans les services, suivent mon blog, transmettez s’il vous plait, un grand merci à toutes les équipes. Encore une très belle journée avec 177 Miles au compteur. A bientôt. Jean Louis
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"unpetit coucouje ne suis pas trés enformejai les les jambes qui sont gonflées je marche pénible ment avec mon deambulateur toujours en depensées soignervous jj’ai hate que la reunionapprochebisous roselyne" Envoyé par roselynedemeestere le 23-09-2011 à 17:36
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"Salut, Amiral. Pouvez-vous mettre la carte à jour? on ne vous voit pas bien !! Amitiés. GD" Envoyé par Gd le 23-09-2011 à 17:52
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"Hello Captain,
Que des bonnes nouvelles, du fromage avec la pomme, confit de courgettes, y a pire... Et pendant ce temps là Harmattan qui glisse comme une planche de funboard...pas belle la vie? J’espère que tu as changé les plaquettes avant de partir car je t imagine debout sur les freins dans pas longtemps. Ici dans le Sud c’est l été indien avec 30°...Pour le reste c’est moins drôle : Nos dirigeants dans la tourmente des affaires...le cac qui n’en fini pas de plonger...DSK qui recommence à parler...Un satellite américain qui va nous tomber dessus..on ne sait pas ou mais peut être en Italie...Nos bleux rencontrent les blacks samedi matin...chaud devant...Voila quelques news... Et noublions pas: a tribord c’est à droite, babord c’est à gauche et à raz bord c’est l’apéro... Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 23-09-2011 à 19:59
Fri, 23 Sept 2011 14:30:00 GMT - Au nord de l’île Rodriguez 64° 13’E 16° 58’S
Fri, 23 Sept 2011 14:30:00 GMT - Au nord de l’île Rodriguez 64° 13’E 16° 58’S
16H30 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
J’ai encore repris une demi-heure ce matin et j’en reprendrais une autre demain matin pour me caller sur l’heure Réunionnaise. Je n’aurais alors plus que 2 heures d’avance sur Marseille ou Paris. Cela me rapproche de la maison, cela commence à sentir le retour. Finalement c’est plus facile par demi-heure, c’est plus doux.
Je suis ce soir à 160 Miles au nord de l’île Rodriguez, je commence à me rapprocher de la civilisation. L’île Rodriguez est toute petite, 11,5 Miles par 0,5 Mile. Elle est relativement haute avec un sommet qui atteint 400 mètres. Elle se situe à 300 Miles à l’est de l’île Maurice dont elle dépend administrativement. Dans d’autres circonstances, j’aurais aimé m’arrêter quelques jours ici. Très peu de bateau y font escale et l’accueil y est réputé chaleureux. C’est une île volcanique, très verte et très authentique. Elle est entourée d’un énorme lagon. Longtemps inhabitée, au dix-huitième siècle, elle sert de garde manger aux bateaux de la compagnie des Indes qui s’arrêtent pour se réapprovisionner en eau potable et en viande de tortue ce qui fera disparaître cette espèce de tortues géantes.
Je suis en plein sur une route maritime et tous les jours je croise 2 ou 3 portes-containers qui passent à un ou deux Miles de moi. Cela m’étonne toujours car la mer est tellement vaste. Par contre aucun ne m’a doublé, je vais peut-être trop vite pour eux ? J’espère une arrivée à La Réunion mardi midi, étant ce soir à 550 Miles du port de la pointe des Galets. Lundi midi je devrais doubler le cap Malheureux, à 410 Miles ce soir dans mon sud ouest. C’est la pointe nord de l’île Maurice que je vais laisser sur bâbord. Je vais passer bien au large car il est encombré de nombreux îlots.
Encore aujourd’hui c’était une belle journée de printemps, ciel bleu, soleil, mer belle, la navigation est beaucoup plus agréable, le bateau avance entre 6 et 7 nœuds, vent de travers, presque pas gîté et très stable. J’ai l’impression d’être dans un pullman. Ce matin j’ai déroulé le génois en totalité, je l’avais roulé à trois ris hier soir pour être tranquille la nuit. J’ai toujours ma grand voile arisée au deuxième ris. Je pourrais les faire sauter, mais je préfère le confort à quelques dixièmes de nœuds supplémentaires. Je dois luter contre un courant qui me dépale vers le sud est à la vitesse de un nœud.
Le compteur affiche ce soir 165 Miles, bon, on ne peut pas battre un record tous les jours tout de même. Je suis très satisfait de cette distance parcourue, d’autant que j’y ai gagné beaucoup de confort et de tranquillité.
A bientôt.
Jean Louis
16H30 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
J’ai encore repris une demi-heure ce matin et j’en reprendrais une autre demain matin pour me caller sur l’heure Réunionnaise. Je n’aurais alors plus que 2 heures d’avance sur Marseille ou Paris. Cela me rapproche de la maison, cela commence à sentir le retour. Finalement c’est plus facile par demi-heure, c’est plus doux.
Je suis ce soir à 160 Miles au nord de l’île Rodriguez, je commence à me rapprocher de la civilisation. L’île Rodriguez est toute petite, 11,5 Miles par 0,5 Mile. Elle est relativement haute avec un sommet qui atteint 400 mètres. Elle se situe à 300 Miles à l’est de l’île Maurice dont elle dépend administrativement. Dans d’autres circonstances, j’aurais aimé m’arrêter quelques jours ici. Très peu de bateau y font escale et l’accueil y est réputé chaleureux. C’est une île volcanique, très verte et très authentique. Elle est entourée d’un énorme lagon. Longtemps inhabitée, au dix-huitième siècle, elle sert de garde manger aux bateaux de la compagnie des Indes qui s’arrêtent pour se réapprovisionner en eau potable et en viande de tortue ce qui fera disparaître cette espèce de tortues géantes.
Je suis en plein sur une route maritime et tous les jours je croise 2 ou 3 portes-containers qui passent à un ou deux Miles de moi. Cela m’étonne toujours car la mer est tellement vaste. Par contre aucun ne m’a doublé, je vais peut-être trop vite pour eux ? J’espère une arrivée à La Réunion mardi midi, étant ce soir à 550 Miles du port de la pointe des Galets. Lundi midi je devrais doubler le cap Malheureux, à 410 Miles ce soir dans mon sud ouest. C’est la pointe nord de l’île Maurice que je vais laisser sur bâbord. Je vais passer bien au large car il est encombré de nombreux îlots.
Encore aujourd’hui c’était une belle journée de printemps, ciel bleu, soleil, mer belle, la navigation est beaucoup plus agréable, le bateau avance entre 6 et 7 nœuds, vent de travers, presque pas gîté et très stable. J’ai l’impression d’être dans un pullman. Ce matin j’ai déroulé le génois en totalité, je l’avais roulé à trois ris hier soir pour être tranquille la nuit. J’ai toujours ma grand voile arisée au deuxième ris. Je pourrais les faire sauter, mais je préfère le confort à quelques dixièmes de nœuds supplémentaires. Je dois luter contre un courant qui me dépale vers le sud est à la vitesse de un nœud.
Le compteur affiche ce soir 165 Miles, bon, on ne peut pas battre un record tous les jours tout de même. Je suis très satisfait de cette distance parcourue, d’autant que j’y ai gagné beaucoup de confort et de tranquillité.
Sat, 24 Sept 2011 15:00:00 GMT - Des coquillett?es del mare 62° 56’E 18° 17’S
Sat, 24 Sept 2011 15:00:00 GMT - Des coquillett?es del mare 62° 56’E 18° 17’S
17H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hé bien, me voilà calé sur l’heure réunionnaise. Je n’ai plus que deux heures d’avance sur Paris. Lorsqu’il est midi ici, il est 10h du matin en métropole.
La nuit dernière j’ai laissé le génois déroulé mais le vent a baissé et ma vitesse avec. Au petit matin le bateau n’avançait plus qu’entre 5 et 6 nœuds, j’ai alors largué les deux ris dans la grand voile. C’est encore une belle journée avec soleil et ciel bleu, mer belle et petite brise. Toutes voiles dehors Harmattan avance bien mais un courant de plus d’un nœud portant à l’est diminue d’autant la vitesse fond. C’est étonnant car à cette saison, dans ce secteur, le courant devrait porter à l’ouest et m’aider. J’aimerais bien continuer à couvrir 150 Miles par jour de route fond afin d’arriver au port des Galets mardi midi. Je n’aime pas arriver de nuit. Déjà être seul à bord pour accoster n’est pas facile alors la nuit cela devient réellement compliqué.
J’ai beaucoup appris pendant ce tour du monde et en premier lieu, comment me nourrir en mer. Je me souviens de l’avitaillement à Tenerife, c’était un peu l’angoisse. Pour moi, aujourd’hui c’est beaucoup plus simple et j’arrive toujours à m’en sortir simplement. On trouve des œufs, du thon en boîte, du fromage, des nouilles, du riz et des pommes partout dans le monde et cela devient une des bases de l’alimentation de mes traversées.
En mer je ne fais plus qu’un vrai repas par jour. Actuellement, au petit-déjeuner, je mange deux crackers, je n’ai trouvé rien d’autre au Sri Lanka, accompagné de deux crèmes de gruyère. A midi, il y a un plat principal, un morceau de fromage et une crème. En fait c’est inscrit yaourt mais cela ressemble à de la crème et au dîner j’avale un morceau de fromage et une pomme.
Ce midi je me suis préparé un plat que j’ai appelé « Coquillettes del mare ». J’ai ouvert une boîte de thon, une de moules au naturel et une de coques au naturel. J’ai fait deux parts, une pour ce midi, une pour lundi. J’ai ensuite cuit des coquillettes que j’ai fait revenir avec ma préparation, un peu d’huile d’olive, de l’origan, quel délice ! J’adore me faire ce genre de petite surprise, rien que d’y penser cela occupe ma matinée et je regarde la montre du bord en permanence tellement j’ai envie de m’y mettre et de passer à table. Ce midi ce n’était pas un repas, c’était un festin et j’imagine Jacky en train de saliver en lisant ces lignes. Seul, je n’utilise pas d’assiette, d’une part cela permet de déguster le plat très chaud. Je ne conçois la bonne cuisine que servie très chaude. D’autre part c’est plus facile, je tiens la casserole par la queue et je mange dedans. Je ne risque pas de voir mes coquillettes del mare traverser le cockpit sur un coup de gîte. Enfin, dernier avantage, cela fait moins de vaisselle.
Déjà deux semaines que je suis en mer. Il me semble que cela fait beaucoup plus longtemps car les dix jours que j’ai passé au Sri Lanka à préparer le bateau avant de partir étaient déjà dix jours d’isolement, dix jours difficiles, dix jours de stress. Après l’Inde et le Sri Lanka, que cela va être bon de retrouver enfin la civilisation. Une vraie marina avec eau courante et électricité, tout simplement pouvoir laver mon bateau et prendre une douche au bloc sanitaire, j’en rêve. Et puis pouvoir rentrer dans la boutique d’un shipchandler, acheter tout ce qui me manque pour remettre en état mon bateau et repartir dans de meilleures conditions. J’ai également envie de liberté, pouvoir louer une voiture où un scooter et me déplacer à volonté. Bon sang, que cette escale va me faire du bien !
Pour les longues traversées, j’estime faire une moyenne de 1000 Miles par semaine. Cela se confirme, en deux semaines j’ai parcouru 2032 Miles, 916 la première semaine avec la traversée du pot au noir et 1116 cette semaine.
Je termine la journée avec 163 Miles au compteur. Avec le courant je suis malheureusement sur un tapis roulant qui marche dans le mauvais sens et ma route fond est certainement inférieure d’une vingtaine de Miles.
A bientôt
Jean Louis
17H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hé bien, me voilà calé sur l’heure réunionnaise. Je n’ai plus que deux heures d’avance sur Paris. Lorsqu’il est midi ici, il est 10h du matin en métropole.
La nuit dernière j’ai laissé le génois déroulé mais le vent a baissé et ma vitesse avec. Au petit matin le bateau n’avançait plus qu’entre 5 et 6 nœuds, j’ai alors largué les deux ris dans la grand voile. C’est encore une belle journée avec soleil et ciel bleu, mer belle et petite brise. Toutes voiles dehors Harmattan avance bien mais un courant de plus d’un nœud portant à l’est diminue d’autant la vitesse fond. C’est étonnant car à cette saison, dans ce secteur, le courant devrait porter à l’ouest et m’aider. J’aimerais bien continuer à couvrir 150 Miles par jour de route fond afin d’arriver au port des Galets mardi midi. Je n’aime pas arriver de nuit. Déjà être seul à bord pour accoster n’est pas facile alors la nuit cela devient réellement compliqué.
J’ai beaucoup appris pendant ce tour du monde et en premier lieu, comment me nourrir en mer. Je me souviens de l’avitaillement à Tenerife, c’était un peu l’angoisse. Pour moi, aujourd’hui c’est beaucoup plus simple et j’arrive toujours à m’en sortir simplement. On trouve des œufs, du thon en boîte, du fromage, des nouilles, du riz et des pommes partout dans le monde et cela devient une des bases de l’alimentation de mes traversées.
En mer je ne fais plus qu’un vrai repas par jour. Actuellement, au petit-déjeuner, je mange deux crackers, je n’ai trouvé rien d’autre au Sri Lanka, accompagné de deux crèmes de gruyère. A midi, il y a un plat principal, un morceau de fromage et une crème. En fait c’est inscrit yaourt mais cela ressemble à de la crème et au dîner j’avale un morceau de fromage et une pomme.
Ce midi je me suis préparé un plat que j’ai appelé « Coquillettes del mare ». J’ai ouvert une boîte de thon, une de moules au naturel et une de coques au naturel. J’ai fait deux parts, une pour ce midi, une pour lundi. J’ai ensuite cuit des coquillettes que j’ai fait revenir avec ma préparation, un peu d’huile d’olive, de l’origan, quel délice ! J’adore me faire ce genre de petite surprise, rien que d’y penser cela occupe ma matinée et je regarde la montre du bord en permanence tellement j’ai envie de m’y mettre et de passer à table. Ce midi ce n’était pas un repas, c’était un festin et j’imagine Jacky en train de saliver en lisant ces lignes. Seul, je n’utilise pas d’assiette, d’une part cela permet de déguster le plat très chaud. Je ne conçois la bonne cuisine que servie très chaude. D’autre part c’est plus facile, je tiens la casserole par la queue et je mange dedans. Je ne risque pas de voir mes coquillettes del mare traverser le cockpit sur un coup de gîte. Enfin, dernier avantage, cela fait moins de vaisselle.
Déjà deux semaines que je suis en mer. Il me semble que cela fait beaucoup plus longtemps car les dix jours que j’ai passé au Sri Lanka à préparer le bateau avant de partir étaient déjà dix jours d’isolement, dix jours difficiles, dix jours de stress. Après l’Inde et le Sri Lanka, que cela va être bon de retrouver enfin la civilisation. Une vraie marina avec eau courante et électricité, tout simplement pouvoir laver mon bateau et prendre une douche au bloc sanitaire, j’en rêve. Et puis pouvoir rentrer dans la boutique d’un shipchandler, acheter tout ce qui me manque pour remettre en état mon bateau et repartir dans de meilleures conditions. J’ai également envie de liberté, pouvoir louer une voiture où un scooter et me déplacer à volonté. Bon sang, que cette escale va me faire du bien !
Pour les longues traversées, j’estime faire une moyenne de 1000 Miles par semaine. Cela se confirme, en deux semaines j’ai parcouru 2032 Miles, 916 la première semaine avec la traversée du pot au noir et 1116 cette semaine.
Je termine la journée avec 163 Miles au compteur. Avec le courant je suis malheureusement sur un tapis roulant qui marche dans le mauvais sens et ma route fond est certainement inférieure d’une vingtaine de Miles.
A bientôt
Jean Louis
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"Salut Capt’ain merci pour tes nouvelles régulières. Çà va être sympa ta petite halte à la Réunion. Si tu as besoin d’un kiné une fois là-bas, dis-le moi mon neveu bosse là-bas. Je te donnerai son contact. Tu pêches un peu? Amitiés Paparazzi" Envoyé par Parazzi le 24-09-2011 à 19:09
Sun, 25 Sept 2011 15:00:00 GMT - Un beau dimanche de printemps dans l’indien 59° 20’E 19° 26’S
Sun, 25 Sept 2011 15:00:00 GMT - Un beau dimanche de printemps dans l’indien 59° 20’E 19° 26’S
17H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle belle journée, c’est un beau dimanche de printemps dans l’océan indien qui se termine. Le ciel est bleu, le soleil brille, la température est idéale et l’alizé donne des ailes à Harmattan. « Maman les p’tits bateaux … », hé bien oui, parfois, lorsque la mer est belle, qu’il fait beau et que le vent est de bonne humeur, ils ont des ailes. C’est alors le bonheur absolue pour le navigateur solitaire, le nirvana, le paradis. Quelle satisfaction, quelle plénitude après ce moment énorme lorsqu’il a fallu prendre cette décision difficile, seul et malade au milieu de l’océan, abandonner ou prendre le risque de continuer.
Je suis parti du Sri Lanka avec seulement deux doses de Pastis, plus exactement une demi-dose dans laquelle j’ai tiré deux dosettes. Ce midi c’était fête, j’ai eu droit à la deuxième dosette. Je suis ce soir dans la banlieue de l’île Maurice, très exactement à 90 Miles, demain matin je passerais le cap Malheureux, la pointe nord de l’île avant de descendre sur La Réunion que j’espère atteindre mardi vers midi.
Aujourd’hui je suis aidé par un courant portant au sud sud ouest et je vois mon bateau se déplacer rapidement sur la cartographie. C’est bon et je préfère toujours les courants portants aux courants contraires.
Le log totalisateur que j’ai installé neuf sur Harmattan indique aujourd’hui 30 000 Miles. C’est incroyable, j’ai déjà parcouru 30 000 Miles à la barre de ce bateau. Cela fait un bon bout de chemin et beaucoup plus de distance qu’un simple tour du monde. Que d’expérience j’ai acquis, que de plaisir j’ai pris ! Comment, même très malade, pourrait-on envisager d’abandonner un tel bateau ? Mon bateau ce n’est pas une valeur marchande, c’est un placement sentimental. Dix ans de travail pour le reconstruire, comment en sortir indemne ? Que de belles aventures vécues ensembles, que de bon souvenirs ! Jamais je ne pourrais me séparer de mon bateau, il fait partie de moi. Même blessé ou très malade je ne pourrais me résoudre à l’abandonner.
Quelle impatiente, c’est à chaque fois pareil, après une longue traversée en solitaire de plusieurs milliers de Miles, je me langui de voir apparaître la terre. Je suis un solitaire, j’aime la solitude, mais j’aime également les contacts, la discussion, les échanges. Même si je suis encore bien trop éloigné, je commence à monter souvent dans le cockpit pour regarder au loin sur l’avant du bateau. Puis à un moment, lorsqu’il ne restera plus qu’une vingtaine de Miles, une forme va apparaître, floutée, difficile à distinguée. Je vais alors ressentir une émotion intense, après tous ces longs jour à travers cette immensité liquide, ce désert absolue, retrouver enfin une civilisation, des hommes et des femmes qui vivent. Au fil des Miles la forme va se préciser, les contours s’affiner, les détails apparaître, puis cela va être la manifestation de la vie, un bateau, un camion, un bus ou une voiture qui roule en bord de mer, la résurrection de mon téléphone portable absolument muet depuis quinze jours… enfin, la vie de tous les jours.
Que m’attend-t-il à l’escale ? Certainement de nouveaux amis, des rencontres intéressantes, des souvenirs à engranger, des moments de bonheur intenses, un bon steak frittes, des bocks de bière fraîche …
Cette traversée de l’océan indien restera pour moi un souvenir énorme, un moment difficile à vivre, une décision lourde de conséquences éventuelles puis un grand moment de navigation avec des moyennes journalières rarement atteintes, merci l’indien et respect.
Seulement 162 Miles au compteur ce jour, mais beaucoup plus sur la route fond grâce à un courant favorable.
A bientôt
Jean Louis
17H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle belle journée, c’est un beau dimanche de printemps dans l’océan indien qui se termine. Le ciel est bleu, le soleil brille, la température est idéale et l’alizé donne des ailes à Harmattan. « Maman les p’tits bateaux … », hé bien oui, parfois, lorsque la mer est belle, qu’il fait beau et que le vent est de bonne humeur, ils ont des ailes. C’est alors le bonheur absolue pour le navigateur solitaire, le nirvana, le paradis. Quelle satisfaction, quelle plénitude après ce moment énorme lorsqu’il a fallu prendre cette décision difficile, seul et malade au milieu de l’océan, abandonner ou prendre le risque de continuer.
Je suis parti du Sri Lanka avec seulement deux doses de Pastis, plus exactement une demi-dose dans laquelle j’ai tiré deux dosettes. Ce midi c’était fête, j’ai eu droit à la deuxième dosette. Je suis ce soir dans la banlieue de l’île Maurice, très exactement à 90 Miles, demain matin je passerais le cap Malheureux, la pointe nord de l’île avant de descendre sur La Réunion que j’espère atteindre mardi vers midi.
Aujourd’hui je suis aidé par un courant portant au sud sud ouest et je vois mon bateau se déplacer rapidement sur la cartographie. C’est bon et je préfère toujours les courants portants aux courants contraires.
Le log totalisateur que j’ai installé neuf sur Harmattan indique aujourd’hui 30 000 Miles. C’est incroyable, j’ai déjà parcouru 30 000 Miles à la barre de ce bateau. Cela fait un bon bout de chemin et beaucoup plus de distance qu’un simple tour du monde. Que d’expérience j’ai acquis, que de plaisir j’ai pris ! Comment, même très malade, pourrait-on envisager d’abandonner un tel bateau ? Mon bateau ce n’est pas une valeur marchande, c’est un placement sentimental. Dix ans de travail pour le reconstruire, comment en sortir indemne ? Que de belles aventures vécues ensembles, que de bon souvenirs ! Jamais je ne pourrais me séparer de mon bateau, il fait partie de moi. Même blessé ou très malade je ne pourrais me résoudre à l’abandonner.
Quelle impatiente, c’est à chaque fois pareil, après une longue traversée en solitaire de plusieurs milliers de Miles, je me langui de voir apparaître la terre. Je suis un solitaire, j’aime la solitude, mais j’aime également les contacts, la discussion, les échanges. Même si je suis encore bien trop éloigné, je commence à monter souvent dans le cockpit pour regarder au loin sur l’avant du bateau. Puis à un moment, lorsqu’il ne restera plus qu’une vingtaine de Miles, une forme va apparaître, floutée, difficile à distinguée. Je vais alors ressentir une émotion intense, après tous ces longs jour à travers cette immensité liquide, ce désert absolue, retrouver enfin une civilisation, des hommes et des femmes qui vivent. Au fil des Miles la forme va se préciser, les contours s’affiner, les détails apparaître, puis cela va être la manifestation de la vie, un bateau, un camion, un bus ou une voiture qui roule en bord de mer, la résurrection de mon téléphone portable absolument muet depuis quinze jours… enfin, la vie de tous les jours.
Que m’attend-t-il à l’escale ? Certainement de nouveaux amis, des rencontres intéressantes, des souvenirs à engranger, des moments de bonheur intenses, un bon steak frittes, des bocks de bière fraîche …
Cette traversée de l’océan indien restera pour moi un souvenir énorme, un moment difficile à vivre, une décision lourde de conséquences éventuelles puis un grand moment de navigation avec des moyennes journalières rarement atteintes, merci l’indien et respect.
Seulement 162 Miles au compteur ce jour, mais beaucoup plus sur la route fond grâce à un courant favorable.
A bientôt
Jean Louis
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"je t ai envoye par mail les contacts de mes amis Jean Yves et Christian que j ai prevenus cet apres midi de ton arrivee je te recontacte de Alcudia ou j ai laisse sagarmatha et ou je serai demain soir bonne arrivee dans cette tres belle ile de mon enfance et de mon adolescence .. bon rougaille saucisse, amities JL" Envoyé par Pierrefeu JL le 26-09-2011 à 18:22
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"Hi Captain,
C’est vrai que tu m as fais un peu salivé avec les petites pates fruits de mer...c’est tellement bon ce machin là... Je vois que tu commences à prévoir le freinage...tu as vraiment marché comme une fusée...Bravo Harmattan..il est comme le bon vin qui se bonifie en viellissant. C’est vrai que ça parait incroyable que tu aies déjà fait plus d’un tour de la planète mer alors qu’on rêvait, il n y a pas si longtemps de traverser l’Atlantique. Belle aventure..ma foi.. bois une bonne bière bien fraiche à l’arrivée à notre bonne santé.. Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 26-09-2011 à 20:12
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"Bonsoir Capitaine quelle belle traversée ! Mardi midi la Réunion c est l heure ou je prendrais le TGV pour rejoindre Cormeilles avec regret car il fait très beau et la semaine s annonce ensoleillée. Mais je vais revenir aux Sables à la fin de la semaine pour y passer le week end prochain avec Patrick. Je pense que la santé se maintient car vous n en parlez plus. Bon séjour à la Réunion ou je pense que peut être Francine sera là ? Bisous Sablais" Envoyé par Marie Maryse le 26-09-2011 à 21:47
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"bravovous etes à la reunionprofiter de ses vacances reposer vous les retrouvailles avec francinequel bonheurje pars à tours au baptémede gabriel j’espére que ma jambe ira mieux je vais mettre des chaussetesdecontentionsamedi au dimanche 5heures de routeplus le retour lundi matin dialysegros bisous à vous deux roselyned" Envoyé par roselyne le 27-09-2011 à 14:41
Mon, 26 Sept 2011 15:00:00 GMT - Au large de l’île Maurice 56° 46’E 20° 23’S
Mon, 26 Sept 2011 15:00:00 GMT - Au large de l’île Maurice 56° 46’E 20° 23’S
17H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Ce matin, vers 6h30, une forme élevée commence à se dessiner devant mon étrave. Bientôt cette forme se fait plus précise et une autre forme plus petite apparaît sur le côté. Il s’agit de Round Island et Sepent Island, deux îlots gisants au nord du cap Malheureux, la pointe nord de l’île Maurice.
Je passe ma matinée à me glisser entre les différents îlots qui encombrent ce passage. Comme au large de tous les caps, le vent et la mer se renforcent et je termine avec deux ris dans la grand voile et trois ris dans le génois ce qui n’empêche pas le bateau de filer à près de 8 nœuds dans une mer formée.
Incroyable le nombre de grands catamarans de croisière et de bateaux à moteurs que je croise près de l’îlot Gunner’s Quoin, ils vont déverser leurs cargaisons de touristes sur Flat Island. J’espère qu’ils ont le cœur bien accroché car la mer est dure dans ces parages.
Ensuite ma route me fait m’éloigner progressivement de la côte ouest de l’île Maurice, la côte sous le vent. Il y a beaucoup de plages de sable fin de ce côté-ci de l’île. Comme La Réunion, c’est une île volcanique entourée de lagons. Elle est un tout petit peu plus petite que la Réunion avec 63 Km du nord au sud et 47 Km d’est en ouest. Ses sommets culminent légèrement au dessus de 800 mètres. Indépendante, c’est une république parlementaire dont le président est élu pour cinq ans.
La canne à sucre y a été longtemps le moteur économique quasi exclusif. Puis une zone franche a été créée en 1970 et de gros efforts ont été effectués pour y développer le tourisme. C’est un tourisme international, haut de gamme qui est privilégié ici. Plus d’un tiers des touristes sont français. Port Louis est la ville principale et également le port d’entrée sur l’île. J’avais envisagé de m’y arrêter une semaine ou deux, mais je n’ai plus le temps et je préfère une vrai escale à la Réunion que deux petits bouts d’escale.
En milieu de matinée, le cap est derrière, progressivement la mer s’aplatit et le vent molli. En fin de matinée, c’est un lac et malgré toute la toile dehors, nous n’avançons plus qu’à 4 nœuds. Puis en milieu d’après midi, tout d’un coup, le bateau bondit comme une fusée, le vent monte et la mer se creuse très vite. De toute urgence je dois prendre deux ris dans la grand voile et deux dans le génois.
Une demi-heure plus tard, le vent ayant encore forcie, je prends le troisième ris dans le génois et à 17h le troisième ris dans la grand voile. Enfin, vers 17h30 j’enroule encore le génois de quelques tours. Je suis maintenant presqu’à bout de ressources. Si cela continue à grimper, je vais devoir prendre la cape !
Je me suis calfeutré au fond du bateau, j’ai tout fermé et je n’ai plus qu’à dormir en attendant des jours meilleurs.
157 Miles au compteur. Je suis ce soir à 90 Miles du port des Galets.
A bientôt
Jean Louis
17H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Ce matin, vers 6h30, une forme élevée commence à se dessiner devant mon étrave. Bientôt cette forme se fait plus précise et une autre forme plus petite apparaît sur le côté. Il s’agit de Round Island et Sepent Island, deux îlots gisants au nord du cap Malheureux, la pointe nord de l’île Maurice.
Je passe ma matinée à me glisser entre les différents îlots qui encombrent ce passage. Comme au large de tous les caps, le vent et la mer se renforcent et je termine avec deux ris dans la grand voile et trois ris dans le génois ce qui n’empêche pas le bateau de filer à près de 8 nœuds dans une mer formée.
Incroyable le nombre de grands catamarans de croisière et de bateaux à moteurs que je croise près de l’îlot Gunner’s Quoin, ils vont déverser leurs cargaisons de touristes sur Flat Island. J’espère qu’ils ont le cœur bien accroché car la mer est dure dans ces parages.
Ensuite ma route me fait m’éloigner progressivement de la côte ouest de l’île Maurice, la côte sous le vent. Il y a beaucoup de plages de sable fin de ce côté-ci de l’île. Comme La Réunion, c’est une île volcanique entourée de lagons. Elle est un tout petit peu plus petite que la Réunion avec 63 Km du nord au sud et 47 Km d’est en ouest. Ses sommets culminent légèrement au dessus de 800 mètres. Indépendante, c’est une république parlementaire dont le président est élu pour cinq ans.
La canne à sucre y a été longtemps le moteur économique quasi exclusif. Puis une zone franche a été créée en 1970 et de gros efforts ont été effectués pour y développer le tourisme. C’est un tourisme international, haut de gamme qui est privilégié ici. Plus d’un tiers des touristes sont français. Port Louis est la ville principale et également le port d’entrée sur l’île. J’avais envisagé de m’y arrêter une semaine ou deux, mais je n’ai plus le temps et je préfère une vrai escale à la Réunion que deux petits bouts d’escale.
En milieu de matinée, le cap est derrière, progressivement la mer s’aplatit et le vent molli. En fin de matinée, c’est un lac et malgré toute la toile dehors, nous n’avançons plus qu’à 4 nœuds. Puis en milieu d’après midi, tout d’un coup, le bateau bondit comme une fusée, le vent monte et la mer se creuse très vite. De toute urgence je dois prendre deux ris dans la grand voile et deux dans le génois.
Une demi-heure plus tard, le vent ayant encore forcie, je prends le troisième ris dans le génois et à 17h le troisième ris dans la grand voile. Enfin, vers 17h30 j’enroule encore le génois de quelques tours. Je suis maintenant presqu’à bout de ressources. Si cela continue à grimper, je vais devoir prendre la cape !
Je me suis calfeutré au fond du bateau, j’ai tout fermé et je n’ai plus qu’à dormir en attendant des jours meilleurs.
157 Miles au compteur. Je suis ce soir à 90 Miles du port des Galets.
Tue, 27 Sept 2011 13:00:00 GMT - Arrivée à la Réunion 55° 17’E 20° 56’S
Tue, 27 Sept 2011 13:00:00 GMT - Arrivée à la Réunion 55° 17’E 20° 56’S
15H00 en France, 17H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Lorsque je vous ai quitté hier soir, j’avais déjà trois ris dans la grand voile et trois également dans le génois. Je n’ai pas tardé à sortir pour finir d’enrouler le génois en totalité et sous grand voile à trois ris seule, Harmattan file quand même à plus de 8 nœuds. Je suis enfermé à l’intérieur, je ne mange pas, je n’ai pas fin.
A cette vitesse les miles défilent et je me rends bientôt compte que je vais arriver au port en pleine nuit. Il faut que je ralentisse l’allure pour arriver au petit matin. Je déborde la bôme pour avoir moins de prise au vent mais la vitesse ne peut descendre en dessous de 6,5 à 7 nœuds. La houle est importante et le bateau a des coups de roulis terribles.
Je suis obligé de caller des coussins entre la table du carré et la couchette tribord car je manque plusieurs fois d’être éjecté de la couchette. Impossible de dormir dans ces conditions. De toute façon, je ne peux jamais dormir lorsque la terre approche, je suis trop tendu, trop excité et j’ai trop peur de me réveiller alors que le bateau est déjà en train d’attaquer la falaise.
Je suis sans arrêt à la table à carte, je peaufine un réglage, je calcul l’heure d’arrivée, je passe la tête dehors voir comment cela se passe.
En début de matinée, le téléphone sonne, c’est le CROSS qui veut connaître ma position et savoir si tout se passe bien à bord. Je le rassure et le remercie.
Ce n’est finalement qu’à 10 heures que je rentre dans le port des Galets. Mauvaise surprise, je n’ai plus de barre à roue. Elle est coincée et je dois effectuer mes manœuvres de port au pilote automatique. Pas pratique du tout. Je m’apercevrais plus tard que c’est le pilote qui bug et qui ne libère pas la barre lorsqu’on le passe en « Standby ».
Immédiatement je sais que je vais être bien ici. Un gars qui travail sur les bateaux à sec vient chercher mes amarres, on fait copain, il me donne les premières explications sur les magasins existants, la voilerie, l’électronique …
Le téléphone sonne, c’est l’Etat Major ALINDIEN qui veut connaître ma position et mes intentions pour la suite de mon voyage. Très sympa, l’homme qui m’a déjà envoyé des mails il y a quelques jours veut me mettre ne garde contre les pirates et me conseiller la meilleur stratégie. C’est formidable, dans l’océan indien on n’est jamais seul, on est couvé comme le lait sur le feu.
Pierre-Yves, comme toujours un homme de ressource, m’avait donné l’adresse mail de Johanne, une fille qui a travaillé au port, elle a préparé mon arrivée et Pierre vient même me chercher en voiture au pied du bateau pour me conduire à la capitainerie. On fait les papiers puis il me ramène au bateau où je monte la prise qui va bien au bout de ma rallonge électrique pour brancher Harmattan au 220V du quai. J’en profite pour ouvrir une bière glacée que je déguste avec quelques petits gâteaux pour fêter mon arrivée ici et cette magnifique transocéanique.
Le téléphone sonne à nouveau, c’est le CROSS qui veut savoir si je suis bien arrivé et quand je repars.
Je ne peux résister ensuite à aller déjeuner au petit restaurant du port. J’y retrouve les professionnels qui travaillent sur les bateaux à sec. C’est rognons de veau, purée. Un bonheur !
En revenant je m’arrête à la voilerie pour voir s’il est possible de réparer ma capote. Au début ce n’est pas possible, puis on parle de mon aventure et la gentille dame me dit d’aller chercher cette capote. Finalement, elle me refait la couture sur le champ. Je lui demande ce que je dois, elle me répond « on donne ce que l’on veut ». Je me rends compte que je vais être vraiment très bien ici, avec tous ces gens si sympathiques. En plus quel bonheur de retrouver la langue française.
Comme je n’ai pratiquement pas dormi depuis deux jours, je me jette sur la couchette pour faire une sieste. Lorsque les douaniers tapent sur le bateau en demandant si il y a quelqu’un, je ne sais plus où je suis, j’étais parti pour un roupillon de 24 heures.
Le problème le plus important à résoudre est de trouver un moyen de locomotion. En effet, par exemple les toilettes sont à plus d’un kilomètre ! J’appel quelques agences sans résultat. Je fini par appeler ma cousine Sylvie qui vit à La Réunion et que je n’ai pas vu depuis 40 ans. Elle a une copine qui veut bien me louer une Clio pour une somme modique. Je suis d’accord et elle me l’amène ce soir au pied du bateau.
Tout va bien, je suis heureux et en pleine forme mais j’ai vraiment hâte de me retrouver ce soir dans ma couchette pour récupérer ce sommeil en retard et me remettre en ligne.
Voilà pour aujourd’hui, quelques chiffres, 92 miles depuis hier soir, soit une traversée de 2443 miles en 17,5 jours. J’ai perdu beaucoup de temps dans le pot au noir car, pour mémoire, j’avais mis 17,5 jours également pour traverser le pacifique entre les Galápagos et les Marquises mais en parcourant 3000 miles. Je suis quand même enchanté de cette traversée, elle restera elle aussi un grand moment de vie.
A bientôt
Jean Louis
15H00 en France, 17H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Lorsque je vous ai quitté hier soir, j’avais déjà trois ris dans la grand voile et trois également dans le génois. Je n’ai pas tardé à sortir pour finir d’enrouler le génois en totalité et sous grand voile à trois ris seule, Harmattan file quand même à plus de 8 nœuds. Je suis enfermé à l’intérieur, je ne mange pas, je n’ai pas fin.
A cette vitesse les miles défilent et je me rends bientôt compte que je vais arriver au port en pleine nuit. Il faut que je ralentisse l’allure pour arriver au petit matin. Je déborde la bôme pour avoir moins de prise au vent mais la vitesse ne peut descendre en dessous de 6,5 à 7 nœuds. La houle est importante et le bateau a des coups de roulis terribles.
Je suis obligé de caller des coussins entre la table du carré et la couchette tribord car je manque plusieurs fois d’être éjecté de la couchette. Impossible de dormir dans ces conditions. De toute façon, je ne peux jamais dormir lorsque la terre approche, je suis trop tendu, trop excité et j’ai trop peur de me réveiller alors que le bateau est déjà en train d’attaquer la falaise.
Je suis sans arrêt à la table à carte, je peaufine un réglage, je calcul l’heure d’arrivée, je passe la tête dehors voir comment cela se passe.
En début de matinée, le téléphone sonne, c’est le CROSS qui veut connaître ma position et savoir si tout se passe bien à bord. Je le rassure et le remercie.
Ce n’est finalement qu’à 10 heures que je rentre dans le port des Galets. Mauvaise surprise, je n’ai plus de barre à roue. Elle est coincée et je dois effectuer mes manœuvres de port au pilote automatique. Pas pratique du tout. Je m’apercevrais plus tard que c’est le pilote qui bug et qui ne libère pas la barre lorsqu’on le passe en « Standby ».
Immédiatement je sais que je vais être bien ici. Un gars qui travail sur les bateaux à sec vient chercher mes amarres, on fait copain, il me donne les premières explications sur les magasins existants, la voilerie, l’électronique …
Le téléphone sonne, c’est l’Etat Major ALINDIEN qui veut connaître ma position et mes intentions pour la suite de mon voyage. Très sympa, l’homme qui m’a déjà envoyé des mails il y a quelques jours veut me mettre ne garde contre les pirates et me conseiller la meilleur stratégie. C’est formidable, dans l’océan indien on n’est jamais seul, on est couvé comme le lait sur le feu.
Pierre-Yves, comme toujours un homme de ressource, m’avait donné l’adresse mail de Johanne, une fille qui a travaillé au port, elle a préparé mon arrivée et Pierre vient même me chercher en voiture au pied du bateau pour me conduire à la capitainerie. On fait les papiers puis il me ramène au bateau où je monte la prise qui va bien au bout de ma rallonge électrique pour brancher Harmattan au 220V du quai. J’en profite pour ouvrir une bière glacée que je déguste avec quelques petits gâteaux pour fêter mon arrivée ici et cette magnifique transocéanique.
Le téléphone sonne à nouveau, c’est le CROSS qui veut savoir si je suis bien arrivé et quand je repars.
Je ne peux résister ensuite à aller déjeuner au petit restaurant du port. J’y retrouve les professionnels qui travaillent sur les bateaux à sec. C’est rognons de veau, purée. Un bonheur !
En revenant je m’arrête à la voilerie pour voir s’il est possible de réparer ma capote. Au début ce n’est pas possible, puis on parle de mon aventure et la gentille dame me dit d’aller chercher cette capote. Finalement, elle me refait la couture sur le champ. Je lui demande ce que je dois, elle me répond « on donne ce que l’on veut ». Je me rends compte que je vais être vraiment très bien ici, avec tous ces gens si sympathiques. En plus quel bonheur de retrouver la langue française.
Comme je n’ai pratiquement pas dormi depuis deux jours, je me jette sur la couchette pour faire une sieste. Lorsque les douaniers tapent sur le bateau en demandant si il y a quelqu’un, je ne sais plus où je suis, j’étais parti pour un roupillon de 24 heures.
Le problème le plus important à résoudre est de trouver un moyen de locomotion. En effet, par exemple les toilettes sont à plus d’un kilomètre ! J’appel quelques agences sans résultat. Je fini par appeler ma cousine Sylvie qui vit à La Réunion et que je n’ai pas vu depuis 40 ans. Elle a une copine qui veut bien me louer une Clio pour une somme modique. Je suis d’accord et elle me l’amène ce soir au pied du bateau.
Tout va bien, je suis heureux et en pleine forme mais j’ai vraiment hâte de me retrouver ce soir dans ma couchette pour récupérer ce sommeil en retard et me remettre en ligne.
Voilà pour aujourd’hui, quelques chiffres, 92 miles depuis hier soir, soit une traversée de 2443 miles en 17,5 jours. J’ai perdu beaucoup de temps dans le pot au noir car, pour mémoire, j’avais mis 17,5 jours également pour traverser le pacifique entre les Galápagos et les Marquises mais en parcourant 3000 miles. Je suis quand même enchanté de cette traversée, elle restera elle aussi un grand moment de vie.
A bientôt
Jean Louis
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"Salut, Et bien, tant mieux que tu sois arrivé !!! Dans ton décompte du parcours, tu oublies que tu as été malade, aussi !!!! Et 40 ans que tu n’as pas vu Sylvie !!! J’ai été obligée de compter ... mais c’est fort possible au final !!! Que le temps passe vite. Tu lui diras bonjour de ma part. Profite bien de ton séjour là bas. Bisous Marie" Envoyé par Marie le 27-09-2011 à 20:32
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"enfin arrivée ! moi aussi mais c’est Cormeilles que la soirée était belle avec un coucher de soleil et un ciel tout rouge je vous souhaite de bons moments à la Réunion bisous Cormeillois !" Envoyé par MARIE Maryse le 27-09-2011 à 20:53
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"bonjour GRAND MARIN c’est vraiment magnifique ce que vous avez fait BRAVO BRAVO je vois que la santé va beaucoup ainsi que le moral depuis votre depart du Sri Lanka. si vous avez besoin j’ai un copain qui est policier a la reunion ne pas hesiter. bon repas grand marin a biento dans vos prochaines nouvelles amites " Envoyé par Sintes frederic le 27-09-2011 à 22:03
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"Bonsoir Mon Capitaine, Heureux de vous savoir en réunion (Euh ! A la réunion). Bon séjour. La famille MULLIER" Envoyé par nicolas MULLIER le 27-09-2011 à 22:03
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"bonnes vacancesà vousdeux majambe s’ameliore gros bisous à vous DEUX ce samedi je vais au baptéme de GABRIELrespirez l’air purroselyne" Envoyé par roselyne demeestere le 28-09-2011 à 16:58
Thu, 29 Sept 2011 16:00:00 GMT - Le bonheur d’être en France 55° 17’E 20° 56’S
Thu, 29 Sept 2011 16:00:00 GMT - Le bonheur d’être en France 55° 17’E 20° 56’S
18H00 en France, 20H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je ne m’imaginais plus quel bonheur on pouvait éprouver de se sentir chez soi, d’être tout simplement en France. La Réunion est un département français à part entière et ce statut change tout par rapport à des endroits comme Tahiti, par exemple, qui sont des territoires d’outre mer.
Ici, on est entièrement en France, bien entendu on parle français et c’est un réel bonheur, on est à l’Euro et non au franc pacifique, du coup les prix ne s’envolent pas comme à Tahiti, ils restent très raisonnables. Bien sûr ils subissent l’octroi de mer et les produits venant de France sont un peu plus cher qu’en métropole mais comme la production locale n’est pas très cher, le tout reste très correct.
Hier j’ai passé une partie de l’après midi au super marché du coin. J’ai fait consciencieusement tous les rayons. Quel plaisir de retrouver les produits auxquels on est habitué. Un seul exemple, le petit verre de moutarde de Dijon « fine et forte ». Depuis Tahiti, impossible de trouver de la vraie moutarde, on trouve une sorte de condiment au miel et c’est tout. Cela peut paraître insignifiant, mais lorsque l’on a été privé pendant plus d’un an de certains produits de base comme la moutarde, le fait d’en retrouver fait éprouver un immense sentiment de bonheur. J’ai l’impression de revenir d’une autre planète.
Quel bonheur également de retrouver cette cousine perdue de vue depuis près de quarante ans. Elle aussi est ravie de me voir, ravie de recevoir cette visite inopinée. Elle se met en quatre pour m’aider, pour me faire plaisir, pour me faire découvrir son pays d’adoption. Elle m’invite chez elle, je les invite, elle et son mari, à diner à bord du bateau. On passe de magnifiques moments ensemble.
Je m’occupe également de mon suivi médical, ce matin je suis allé au laboratoire d’analyse pour la prise de sang et l’ECBU. J’ai rendez vous le lundi 10 octobre au centre hospitalier pour rencontrer le médecin qui s’occupe ici de suivre les greffés. On va faire un point complet pour que je puisse poursuivre ma route vers l’Afrique du Sud.
En attendant, je m’occupe du bateau. Hier c’était journée plomberie. J’avais une fuite quelque part qui m’empêchait d’avoir l’eau courante à bord. J’ai passé une demi-journée pour arriver à solutionner provisoirement le problème. J’ai également à faire de l’électricité, de la mécanique, du matelotage, et beaucoup de nettoyage.
Lors d’une traversée comme celle que je viens de faire, l’eau de mer s’infiltre partout. J’ai retrouvé le linge, dans mes armoires, totalement trempé. J’enchaîne lessive après lessive, maintenant que l’eau courante est rétablie, la machine à laver du bord n’arrête pas et le bateau commence à retrouver une apparence de normalité que je n’avais pas connue depuis la Thaïlande.
Au Sri Lanka, j’ai attrapé des cafards. C’est l’éternel problème des bateaux sous les tropiques. Ce matin j’ai vidé totalement mon vaisselier, j’ai tout nettoyé et une bombe complète y est passée. J’espère être tranquille avec cela pendant un moment, mais le véritable traitement radical consiste à passer un hiver en France, lorsqu’il gèle à pierre fendre.
La Réunion est un pays tourné vers ses montagnes et la mer est totalement délaissée. Il y a très peu de bateaux de plaisance et, ici, à Saint Denis, il n’y a même pas de shipchandler. Du coup, je suis un peu handicapé pour remettre en état mon bateau. Dois-je attendre l’Afrique du Sud ? C’est la question que je me pose.
Francine arrive samedi matin pour 15 jours de vacances. Je lui ai demandé de prendre les chaussures de randonné car il y a ici de belles balades à faire.
Cet après-midi, j’ai décidé de commencer la révision du bateau. Quelle bonne idée ! Je commence par bien ranger les voiles puis je vérifie le pilote automatique. Rappelez-vous, lorsque je suis rentré dans le port, il ne voulait pas décrocher et je n’avais plus accès à la barre manuelle. Lorsque j’avais coupé l’alimentation, c’était revenu normal. Hé bien, maintenant c’est totalement en panne, je n’ai plus de pilote. Après investigation, il apparaît que c’est le « Clutch », l’électrovanne qui fait office d’embrayage. Ce soir tout est démonté, problème, le fournisseur ne vend que le vérin complet. Encore un billet de 1500€, aussi j’ai décidé d’essayer de réparer cette électrovanne. J’ai du temps, si j’y arrive, je vais gagner ma journée.
A bientôt
Jean Louis
18H00 en France, 20H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je ne m’imaginais plus quel bonheur on pouvait éprouver de se sentir chez soi, d’être tout simplement en France. La Réunion est un département français à part entière et ce statut change tout par rapport à des endroits comme Tahiti, par exemple, qui sont des territoires d’outre mer.
Ici, on est entièrement en France, bien entendu on parle français et c’est un réel bonheur, on est à l’Euro et non au franc pacifique, du coup les prix ne s’envolent pas comme à Tahiti, ils restent très raisonnables. Bien sûr ils subissent l’octroi de mer et les produits venant de France sont un peu plus cher qu’en métropole mais comme la production locale n’est pas très cher, le tout reste très correct.
Hier j’ai passé une partie de l’après midi au super marché du coin. J’ai fait consciencieusement tous les rayons. Quel plaisir de retrouver les produits auxquels on est habitué. Un seul exemple, le petit verre de moutarde de Dijon « fine et forte ». Depuis Tahiti, impossible de trouver de la vraie moutarde, on trouve une sorte de condiment au miel et c’est tout. Cela peut paraître insignifiant, mais lorsque l’on a été privé pendant plus d’un an de certains produits de base comme la moutarde, le fait d’en retrouver fait éprouver un immense sentiment de bonheur. J’ai l’impression de revenir d’une autre planète.
Quel bonheur également de retrouver cette cousine perdue de vue depuis près de quarante ans. Elle aussi est ravie de me voir, ravie de recevoir cette visite inopinée. Elle se met en quatre pour m’aider, pour me faire plaisir, pour me faire découvrir son pays d’adoption. Elle m’invite chez elle, je les invite, elle et son mari, à diner à bord du bateau. On passe de magnifiques moments ensemble.
Je m’occupe également de mon suivi médical, ce matin je suis allé au laboratoire d’analyse pour la prise de sang et l’ECBU. J’ai rendez vous le lundi 10 octobre au centre hospitalier pour rencontrer le médecin qui s’occupe ici de suivre les greffés. On va faire un point complet pour que je puisse poursuivre ma route vers l’Afrique du Sud.
En attendant, je m’occupe du bateau. Hier c’était journée plomberie. J’avais une fuite quelque part qui m’empêchait d’avoir l’eau courante à bord. J’ai passé une demi-journée pour arriver à solutionner provisoirement le problème. J’ai également à faire de l’électricité, de la mécanique, du matelotage, et beaucoup de nettoyage.
Lors d’une traversée comme celle que je viens de faire, l’eau de mer s’infiltre partout. J’ai retrouvé le linge, dans mes armoires, totalement trempé. J’enchaîne lessive après lessive, maintenant que l’eau courante est rétablie, la machine à laver du bord n’arrête pas et le bateau commence à retrouver une apparence de normalité que je n’avais pas connue depuis la Thaïlande.
Au Sri Lanka, j’ai attrapé des cafards. C’est l’éternel problème des bateaux sous les tropiques. Ce matin j’ai vidé totalement mon vaisselier, j’ai tout nettoyé et une bombe complète y est passée. J’espère être tranquille avec cela pendant un moment, mais le véritable traitement radical consiste à passer un hiver en France, lorsqu’il gèle à pierre fendre.
La Réunion est un pays tourné vers ses montagnes et la mer est totalement délaissée. Il y a très peu de bateaux de plaisance et, ici, à Saint Denis, il n’y a même pas de shipchandler. Du coup, je suis un peu handicapé pour remettre en état mon bateau. Dois-je attendre l’Afrique du Sud ? C’est la question que je me pose.
Francine arrive samedi matin pour 15 jours de vacances. Je lui ai demandé de prendre les chaussures de randonné car il y a ici de belles balades à faire.
Cet après-midi, j’ai décidé de commencer la révision du bateau. Quelle bonne idée ! Je commence par bien ranger les voiles puis je vérifie le pilote automatique. Rappelez-vous, lorsque je suis rentré dans le port, il ne voulait pas décrocher et je n’avais plus accès à la barre manuelle. Lorsque j’avais coupé l’alimentation, c’était revenu normal. Hé bien, maintenant c’est totalement en panne, je n’ai plus de pilote. Après investigation, il apparaît que c’est le « Clutch », l’électrovanne qui fait office d’embrayage. Ce soir tout est démonté, problème, le fournisseur ne vend que le vérin complet. Encore un billet de 1500€, aussi j’ai décidé d’essayer de réparer cette électrovanne. J’ai du temps, si j’y arrive, je vais gagner ma journée.
A bientôt
Jean Louis
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"Salut Capt’ain Content que tout se soit finalement bien passé. Bientôt l’Afrique...
Ah au fait pour les cafards j’ai un remède quasi infaillible: il faut acheter de l’Acide Borique en pharmacie (çà coûte 3 francs 6 sous!). C’est une poudre blanche qu’il faut mélanger avec du lait concentré sucré jusqu’à l’obtention de petites boulettes que l’on dépose un peu partout. Les cafards les mangent et çà leur détruit le tube digestif. Ce n’est pas un poison auquel ils peuvent devenir résistant. Assez rapidement ils finissent par disparaitre et les nouveaux venu subissent rapidement le même sort. Bon courage pour tout le travail de remise en état du bateau. Amitiés. Paparazzi " Envoyé par Paparazzi le 29-09-2011 à 22:08
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"cher jean-louis Tu nous a fais encore bien peur pendant ce trajet.... Sans sucre ni sel (si tu peux) Bon séjour à tous deux avec un guide familiale!!!!!!!" Envoyé par jeanine Barbier le 30-09-2011 à 15:08
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"Cher Jean-Louis, Là, vraiment, j’aimerais y être ! La Réunion, c’est un vrai rêve de voyage ! Envoie-moi une petite pensée quand tu seras dans les cirques ou sur le piton, sûr que je la recevrai ! Bises." Envoyé par Sophie le 03-10-2011 à 08:56
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"bonjour jeanlouissans oublier francine gros bisous de roselyne bapteme parfait mais trés fatiguant des bouchons à paris bonnes vacances" Envoyé par roselynedemeestere le 03-10-2011 à 09:45
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"Là je râle, ya plus de nouvelles !!
Bon repos, bon séjour , cette traversée a été haletante..........pour le lecteur.
Tue, 04 Oct 2011 16:00:00 GMT - Les cirques de Cilaos et Mafat 55° 17’E 20° 56’S
Tue, 04 Oct 2011 16:00:00 GMT - Les cirques de Cilaos et Mafat 55° 17’E 20° 56’S
18H00 en France, 20H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Que de paysages magnifiques et quelle cousine inestimable ! Sylvie vit depuis 30 ans à La Réunion et elle aime son île, c’est un guide de très haut niveau. Elle a parcourut à pieds tous les chemins de randonnées. Elle connaît les noms de tous les arbres, de tous les arbustes et de toutes les plantes. Elle maîtrise toute l’histoire de l’île et peut parler pendant des heures des différentes ethnies qui composent la population.
Dimanche nous avons visité le cirque de Cilaos. C’est un effondrement gigantesque, à 1200 mètres d’altitude, remplie de pitons et de crevasses vertigineuses, entouré de hautes montagnes dont le Piton des Neiges (3070 mètres). On y accède par une route tortueuse, qui suit une rivière très encaissée permettant à l’eau déversée par las cyclones de se jeter dans la mer. Cette route, constituée de 400 virages, longe le précipice et par moment une seule voie a été creusée. Des sources chaudes apportent une certaine activité thermale au village. Les habitants vivent sur des ilets (prononcer ilette), sortent de surfaces à peu près horizontales entourées de falaises abruptes ou d’à pic impressionnants. Pour passer d’un ilet à un autre, plusieurs heures de marche avec des dénivelés importants sont nécessaires.
Les sources chaudes, l’accueil des randonneurs, le tourisme, la culture de la lentille de Cilaos et du vin de Cilaos sont les principales sources de revenus. Nous avons déjeuné dans un restaurant Créole où j’ai pu déguster mon premier carry. C’était un carry de canard avec du riz, des grains (des lentilles de Cilaos en l’occurrence) et une rougaille (petit pot avec un mélange d’oignons et de piments). Un vrai délice !
Lundi, grand beau temps, nous sommes montés à Maïdo pour admirer, de la crête à 2200 mètres au dessus du niveau de la mer, ce cirque sauvage et mystérieux encaissé à l’écart du monde. On ne peut accéder à ce cirque qu’à pieds (plusieurs heures de marche) ou par hélicoptère. La crête est aménagée avec un garde du corps et des grillages au bord d’un à pic de près de 1000 mètres. On peut passer plusieurs heures à rêver sur ce paysage grandiose avec ses ilets et ses chemins de randonnées à flanc de précipice ou serpentant pour gravir des pitons impressionnants. Je comprends totalement que ma cousine soit tombée amoureuse de cette île.
A La Réunion, le plaisir est total. Il y a « les hauts », de la haute montagne ressemblant à la région de Chamonix, d’ailleurs Cilaos est jumelée avec Chamonix et un peloton de gendarmes de haute montagne y stationne. Et il y a « les bas », le bord de mer avec ses plages de sable blanc bordées par un lagon de près de 10 kilomètres de long où l’on peut se baigner en toute sécurité. Il y a également ces spots de surf, un peu moins fréquentés depuis que le responsable de l’école de surf de Boucan-Canot s’est fait dévorer par deux requins bulldogs il y a une vingtaine de jours.
Quel plaisir de déjeuner sur les terrasses en bord de mer en regardant les baleines jouer avec leurs baleineaux à quelques encablures. Par hasard, j’ai retrouvé ici le moniteur d’autoécole qui m’a fait passer mon permis il y a 43 ans et que je n’avais pas revu depuis. Il était de mon village et j’ai effectué ma scolarité avec son frère. Il a maintenant 80 ans mais en paraît 60. Quelle surprise lorsqu’il me descend la revue qu’il avait sur sa table de nuit en me disant qu’il a lut la veille au soir pour la troisième fois cet article sur ce gars qui a traversé l’atlantique sous dialyse. Il n’avait pas fait le rapprochement avec moi.
En parallèle, je travaille sur le bateau. J’ai réussi à réparer l’électro vanne de mon pilote. Néanmoins j’ai pu retrouver le fabricant de cette pièce en Angleterre et j’en ai commandé une par sécurité. Au niveau santé, mon nouveau rein va bien, tous les paramètres d’hématologie et de biochimie sont satisfaisants mais j’ai encore une infection urinaire avec encore une fois un nouveau germe multi résistant. C’est très ennuyeux et je suis passé à l’hôpital cet après midi. J’attends que les infectiologues se prononcent sur la stratégie à mettre en œuvre pour traiter ce cas vraiment compliqué.
Je vais bien par ailleurs mais mes 18 jours de mer ont laissés des traces et j’ai énormément de difficultés pour marcher. Tous les quelques dizaines de mètres, je dois m’assoir pour me reposer. Que j’aimerais pouvoir chausser les chaussures de randonnée et parcourir tous ces chemins qui me font rêver.
A bientôt
Jean Louis
18H00 en France, 20H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Que de paysages magnifiques et quelle cousine inestimable ! Sylvie vit depuis 30 ans à La Réunion et elle aime son île, c’est un guide de très haut niveau. Elle a parcourut à pieds tous les chemins de randonnées. Elle connaît les noms de tous les arbres, de tous les arbustes et de toutes les plantes. Elle maîtrise toute l’histoire de l’île et peut parler pendant des heures des différentes ethnies qui composent la population.
Dimanche nous avons visité le cirque de Cilaos. C’est un effondrement gigantesque, à 1200 mètres d’altitude, remplie de pitons et de crevasses vertigineuses, entouré de hautes montagnes dont le Piton des Neiges (3070 mètres). On y accède par une route tortueuse, qui suit une rivière très encaissée permettant à l’eau déversée par las cyclones de se jeter dans la mer. Cette route, constituée de 400 virages, longe le précipice et par moment une seule voie a été creusée. Des sources chaudes apportent une certaine activité thermale au village. Les habitants vivent sur des ilets (prononcer ilette), sortent de surfaces à peu près horizontales entourées de falaises abruptes ou d’à pic impressionnants. Pour passer d’un ilet à un autre, plusieurs heures de marche avec des dénivelés importants sont nécessaires.
Les sources chaudes, l’accueil des randonneurs, le tourisme, la culture de la lentille de Cilaos et du vin de Cilaos sont les principales sources de revenus. Nous avons déjeuné dans un restaurant Créole où j’ai pu déguster mon premier carry. C’était un carry de canard avec du riz, des grains (des lentilles de Cilaos en l’occurrence) et une rougaille (petit pot avec un mélange d’oignons et de piments). Un vrai délice !
Lundi, grand beau temps, nous sommes montés à Maïdo pour admirer, de la crête à 2200 mètres au dessus du niveau de la mer, ce cirque sauvage et mystérieux encaissé à l’écart du monde. On ne peut accéder à ce cirque qu’à pieds (plusieurs heures de marche) ou par hélicoptère. La crête est aménagée avec un garde du corps et des grillages au bord d’un à pic de près de 1000 mètres. On peut passer plusieurs heures à rêver sur ce paysage grandiose avec ses ilets et ses chemins de randonnées à flanc de précipice ou serpentant pour gravir des pitons impressionnants. Je comprends totalement que ma cousine soit tombée amoureuse de cette île.
A La Réunion, le plaisir est total. Il y a « les hauts », de la haute montagne ressemblant à la région de Chamonix, d’ailleurs Cilaos est jumelée avec Chamonix et un peloton de gendarmes de haute montagne y stationne. Et il y a « les bas », le bord de mer avec ses plages de sable blanc bordées par un lagon de près de 10 kilomètres de long où l’on peut se baigner en toute sécurité. Il y a également ces spots de surf, un peu moins fréquentés depuis que le responsable de l’école de surf de Boucan-Canot s’est fait dévorer par deux requins bulldogs il y a une vingtaine de jours.
Quel plaisir de déjeuner sur les terrasses en bord de mer en regardant les baleines jouer avec leurs baleineaux à quelques encablures. Par hasard, j’ai retrouvé ici le moniteur d’autoécole qui m’a fait passer mon permis il y a 43 ans et que je n’avais pas revu depuis. Il était de mon village et j’ai effectué ma scolarité avec son frère. Il a maintenant 80 ans mais en paraît 60. Quelle surprise lorsqu’il me descend la revue qu’il avait sur sa table de nuit en me disant qu’il a lut la veille au soir pour la troisième fois cet article sur ce gars qui a traversé l’atlantique sous dialyse. Il n’avait pas fait le rapprochement avec moi.
En parallèle, je travaille sur le bateau. J’ai réussi à réparer l’électro vanne de mon pilote. Néanmoins j’ai pu retrouver le fabricant de cette pièce en Angleterre et j’en ai commandé une par sécurité. Au niveau santé, mon nouveau rein va bien, tous les paramètres d’hématologie et de biochimie sont satisfaisants mais j’ai encore une infection urinaire avec encore une fois un nouveau germe multi résistant. C’est très ennuyeux et je suis passé à l’hôpital cet après midi. J’attends que les infectiologues se prononcent sur la stratégie à mettre en œuvre pour traiter ce cas vraiment compliqué.
Je vais bien par ailleurs mais mes 18 jours de mer ont laissés des traces et j’ai énormément de difficultés pour marcher. Tous les quelques dizaines de mètres, je dois m’assoir pour me reposer. Que j’aimerais pouvoir chausser les chaussures de randonnée et parcourir tous ces chemins qui me font rêver.
A bientôt
Jean Louis
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"merci jeanlouisde me faire admirer ces beauxpaysagesbonne continuationgros bisous à partageravec francineroselyne" Envoyé par roselynedemeestere le 06-10-2011 à 18:24
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"Salut content de voir que l ocean Indien te plaise, la bise a Francine, bon sejour a La Reunion, as tu contacte mes amis ? Je viens d arriver a l instant a Carthagene au Sud D Alicante apres plusieurs jours de nav par escales le long de la cote Espagnole en provenance des baleares. Avons un peu ramasse cette nuit mais cela nous a donne l occasion de nettoyer la coque... bonne suite de sejour a La Reunion amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 09-10-2011 à 19:04
Sat, 08 Oct 2011 13:00:00 GMT - Escale technique à La Réunion 55° 17’E 20° 56’S
Sat, 08 Oct 2011 13:00:00 GMT - Escale technique à La Réunion 55° 17’E 20° 56’S
15H00 en France, 17H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quel bonheur d’avoir un peu de temps pour travailler sur le bateau. Lorsque j’étais dialysé, j’avais en permanence la contrainte de la logistique des poches. Je ne pouvais pas prendre mon temps aux escales car mon stock était forcément limité et je préférais garder une sécurité pour le cas où j’aurais mis plus de temps que prévu pour rejoindre l’escale suivante. Maintenant, j’ai tout mon temps, je peux faire du tourisme, rien ne me presse et c’est vraiment bon.
Au Sri Lanka, aux Indes ou aux Andaman, impossible de travailler sérieusement sur le bateau. Ici, je suis le long d’un quai, j’ai l’eau courante, le 220V du quai, une voiture pour me déplacer et des grandes surfaces de bricolage à quelques minutes. Par contre il n’y a pas un vrai shipchandler et c’est un peu dommage.
Je suis très satisfait car j’ai compris pourquoi, lors de cette traversée, je devais lancer mon groupe électrogène toutes les deux heures. Lorsque j’ai quitté le Sri Lanka, j’avais démonté deux de mes trois chargeurs de batteries pour les emporter en France et les tester. Un était mort, j’en ai racheté un neuf mais sur l’autre seule la LED qui indique le bon fonctionnement était HS. En revenant au Sri Lanka, j’avais vraiment hâte de partir et je n’ai pas pris le temps de remonter ces chargeurs. En fait, en les démontant, j’avais débranché mon alternateur d’arbre d’hélice. Je viens de remonter tout cela, j’ai testé cet alternateur et il fonctionne maintenant parfaitement. Du coup, je n’envisage plus de changer mes batteries précipitamment car l’alternateur d’arbre produit 5 Ampères, ce qui compense une bonne partie de la consommation du bord. Si je ne dois faire tourner mon groupe qu’une fois par jour, tout va bien. Je ferais un bilan en arrivant à Durban.
J’ai également changé le thermostat de mon réfrigérateur qui ne fonctionnait plus. Le compresseur tournait ainsi en permanence entrainant une surconsommation d’électricité.
J’ai effectué la vidange du groupe électrogène et j’ai retiré tous les clamcleats qui servent à régler le nerf de chute sur ma grand voile. Je ne m’en sers pas et souvent, lorsque je prends des ris, ils se bloquent sur les drisses de lazyjack, m’obligeant à aller faire le guignol en pied de mât lorsque la mer est mauvaise.
Je travaille maintenant sur la pompe à eau de mer de mon moteur principal. Il y a une fuite et elle est entourée de cristaux de sel. Il faut que je tire cela au clair.
Je passe la moitié de mon temps à travailler sur le bateau et l’autre moitié à visiter l’île. Nous nous sommes arrêtés dans une distillerie de géranium. Il y a de nombreuses familles qui font ce métier. Ils cultivent une race de géranium sans fleurs dont ils cueillent les feuilles pour en extraire des huiles essentielles. Ils ont tous une petite alambique qui fonctionne à la pression atmosphérique, ils chauffent à ébullition 250 litres d’eau à l’aide d’un feu de bois, puis insèrent au dessus leurs feuilles de géranium, l’essence est entraînée avec la vapeur d’eau dans un serpentin en bas duquel un vase florentin sépare l’huile de l’eau. C’est une production de qualité et l’essentielle part à Grâce.
Dans la boutique nous avons quand même acheté un petit flacon ainsi qu’un jeu des sept familles « de la Réunion ». L’île n’est peuplée que depuis 300 ans environ, il n’y a donc pas de population originelle et les groupes ethniques sont encore très typés. Dans la rue on reconnaît très bien l’origine de chaque personne. Il y a les Malgaches, ce sont les premiers esclaves venant de Madagascar. Il y a les « Petits Blancs des Hauts » des créoles, descendants des premiers colons. Ruinés par une crise économique, ils ont dû se réfugier dans les hauts pour survivre. Ils sont souvent roux et cultivent la terre.
Il y a ensuite les Z’arab, en fait des musulmans du nord de l’Inde qui sont arrivés ici pour faire le commerce du tissus. Les chinois étaient au début des esclaves puis très vite ils sont devenus commerçants, dans l’alimentaire en particulier. Les Cafres sont des descendants d’esclaves africains et une autre ethnie, les Malbars sont également des descendants d’esclaves venant de la côte Malabare au sud ouest de l’inde. Ils sont de religion Tamoul. Enfin, il y a les Zoreilles, ce sont les blancs d’aujourd’hui, avec une différence pour ceux qui sont ici depuis quelques années comme ma cousine, les Zoreilles Pei (pays). Pourquoi les appels-t-on les Zoreilles, peut être parce qu’ils tendent l’oreille en entendant parler Créole.
Toute cette population vit en harmonie, il y a un peu de métissage ce qui fait de très beau spécimens, toutes les couleurs se retrouvent ici.
Beaucoup d’entre vous m’ont écrits que ma dernière traversée avait été captivante. C’est vrai que pour moi cela a été un énorme moment de vie. Comme je m’en suis douté avec les multiples contacts tant avec le CROSS qu’avec l’état major de la force Alindien, cette zone est maintenant infestée de pirates. Depuis quelques mois, ils ont énormément étendue leurs zones d’action, vers l’est ils vont jusqu’aux côtes de l’Inde, et les Maldives ainsi que les Chagos font partie de leurs territoires de chasse.
Dans le sud, ils tiennent maintenant les côtes de Tanzanie et du Mozambique, le canal de Mozambique, Madagascar et la zone entre le nord de Madagascar et l’île Maurice ainsi que La Réunion.
Je suis content d’être passé car je me demande si, dans un proche avenir, il sera encore possible sans prendre des risques inconsidérés, de faire un tour du monde à la voile. Cela est d’autant plus inquiétant que ces pirates deviennent de plus en plus violents et n’hésitent pas à tuer si cela se passe mal.
Je vais vous laisser car j’ai lancé des invitations, ce soir nous sommes huit à bord pour dîner, il faut que je m’occupe du repas.
A bientôt.
Jean Louis
15H00 en France, 17H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quel bonheur d’avoir un peu de temps pour travailler sur le bateau. Lorsque j’étais dialysé, j’avais en permanence la contrainte de la logistique des poches. Je ne pouvais pas prendre mon temps aux escales car mon stock était forcément limité et je préférais garder une sécurité pour le cas où j’aurais mis plus de temps que prévu pour rejoindre l’escale suivante. Maintenant, j’ai tout mon temps, je peux faire du tourisme, rien ne me presse et c’est vraiment bon.
Au Sri Lanka, aux Indes ou aux Andaman, impossible de travailler sérieusement sur le bateau. Ici, je suis le long d’un quai, j’ai l’eau courante, le 220V du quai, une voiture pour me déplacer et des grandes surfaces de bricolage à quelques minutes. Par contre il n’y a pas un vrai shipchandler et c’est un peu dommage.
Je suis très satisfait car j’ai compris pourquoi, lors de cette traversée, je devais lancer mon groupe électrogène toutes les deux heures. Lorsque j’ai quitté le Sri Lanka, j’avais démonté deux de mes trois chargeurs de batteries pour les emporter en France et les tester. Un était mort, j’en ai racheté un neuf mais sur l’autre seule la LED qui indique le bon fonctionnement était HS. En revenant au Sri Lanka, j’avais vraiment hâte de partir et je n’ai pas pris le temps de remonter ces chargeurs. En fait, en les démontant, j’avais débranché mon alternateur d’arbre d’hélice. Je viens de remonter tout cela, j’ai testé cet alternateur et il fonctionne maintenant parfaitement. Du coup, je n’envisage plus de changer mes batteries précipitamment car l’alternateur d’arbre produit 5 Ampères, ce qui compense une bonne partie de la consommation du bord. Si je ne dois faire tourner mon groupe qu’une fois par jour, tout va bien. Je ferais un bilan en arrivant à Durban.
J’ai également changé le thermostat de mon réfrigérateur qui ne fonctionnait plus. Le compresseur tournait ainsi en permanence entrainant une surconsommation d’électricité.
J’ai effectué la vidange du groupe électrogène et j’ai retiré tous les clamcleats qui servent à régler le nerf de chute sur ma grand voile. Je ne m’en sers pas et souvent, lorsque je prends des ris, ils se bloquent sur les drisses de lazyjack, m’obligeant à aller faire le guignol en pied de mât lorsque la mer est mauvaise.
Je travaille maintenant sur la pompe à eau de mer de mon moteur principal. Il y a une fuite et elle est entourée de cristaux de sel. Il faut que je tire cela au clair.
Je passe la moitié de mon temps à travailler sur le bateau et l’autre moitié à visiter l’île. Nous nous sommes arrêtés dans une distillerie de géranium. Il y a de nombreuses familles qui font ce métier. Ils cultivent une race de géranium sans fleurs dont ils cueillent les feuilles pour en extraire des huiles essentielles. Ils ont tous une petite alambique qui fonctionne à la pression atmosphérique, ils chauffent à ébullition 250 litres d’eau à l’aide d’un feu de bois, puis insèrent au dessus leurs feuilles de géranium, l’essence est entraînée avec la vapeur d’eau dans un serpentin en bas duquel un vase florentin sépare l’huile de l’eau. C’est une production de qualité et l’essentielle part à Grâce.
Dans la boutique nous avons quand même acheté un petit flacon ainsi qu’un jeu des sept familles « de la Réunion ». L’île n’est peuplée que depuis 300 ans environ, il n’y a donc pas de population originelle et les groupes ethniques sont encore très typés. Dans la rue on reconnaît très bien l’origine de chaque personne. Il y a les Malgaches, ce sont les premiers esclaves venant de Madagascar. Il y a les « Petits Blancs des Hauts » des créoles, descendants des premiers colons. Ruinés par une crise économique, ils ont dû se réfugier dans les hauts pour survivre. Ils sont souvent roux et cultivent la terre.
Il y a ensuite les Z’arab, en fait des musulmans du nord de l’Inde qui sont arrivés ici pour faire le commerce du tissus. Les chinois étaient au début des esclaves puis très vite ils sont devenus commerçants, dans l’alimentaire en particulier. Les Cafres sont des descendants d’esclaves africains et une autre ethnie, les Malbars sont également des descendants d’esclaves venant de la côte Malabare au sud ouest de l’inde. Ils sont de religion Tamoul. Enfin, il y a les Zoreilles, ce sont les blancs d’aujourd’hui, avec une différence pour ceux qui sont ici depuis quelques années comme ma cousine, les Zoreilles Pei (pays). Pourquoi les appels-t-on les Zoreilles, peut être parce qu’ils tendent l’oreille en entendant parler Créole.
Toute cette population vit en harmonie, il y a un peu de métissage ce qui fait de très beau spécimens, toutes les couleurs se retrouvent ici.
Beaucoup d’entre vous m’ont écrits que ma dernière traversée avait été captivante. C’est vrai que pour moi cela a été un énorme moment de vie. Comme je m’en suis douté avec les multiples contacts tant avec le CROSS qu’avec l’état major de la force Alindien, cette zone est maintenant infestée de pirates. Depuis quelques mois, ils ont énormément étendue leurs zones d’action, vers l’est ils vont jusqu’aux côtes de l’Inde, et les Maldives ainsi que les Chagos font partie de leurs territoires de chasse.
Dans le sud, ils tiennent maintenant les côtes de Tanzanie et du Mozambique, le canal de Mozambique, Madagascar et la zone entre le nord de Madagascar et l’île Maurice ainsi que La Réunion.
Je suis content d’être passé car je me demande si, dans un proche avenir, il sera encore possible sans prendre des risques inconsidérés, de faire un tour du monde à la voile. Cela est d’autant plus inquiétant que ces pirates deviennent de plus en plus violents et n’hésitent pas à tuer si cela se passe mal.
Je vais vous laisser car j’ai lancé des invitations, ce soir nous sommes huit à bord pour dîner, il faut que je m’occupe du repas.
A bientôt.
Jean Louis
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"j’aurai aimé etre convié a votre repas du soir illusion....je vais mieux ma petite fille marion rentre de la reunion le 28 ocrobre ensuite BORDEAUX bonne continuation grosses bises roselyned" Envoyé par roselyne demeestere le 12-10-2011 à 09:35
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"Bjr Jean-Louis? Moi le Zoreille de Madagascar , j’entendais une autre explication de ce mot: les Blancs ont des grandes Oreilles par rapport aux Noirs , alors ils nous appelaient comme cela . A bientôt" Envoyé par Hubert Durand le 12-10-2011 à 13:49
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"Que de récits enrichissants je me laisse bercer par ce voyage nous avons un beau soleil ciel très bleu mais ce matin 4° lundi Patrick part en Turquie et moi bien sur Les Sables Amitiés " Envoyé par MARIE Maryse le 15-10-2011 à 15:26
Fri, 14 Oct 2011 13:00:00 GMT - La diagonale des fous 55° 17’E 20° 56’S
Fri, 14 Oct 2011 13:00:00 GMT - La diagonale des fous 55° 17’E 20° 56’S
15H00 en France, 17H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hier soir, à 22heures, au sommet du volcan, a été donné le départ de la diagonale des fous.Inimaginable, une course à pied de 169 kilomètres avec plus de 8000 mètres dedénivelé positif !!!!
Fou, il faut vraiment l’être pour prendre ce départ. Ils étaient plus de mille, les premiers arriveront en fin d’après midi après une course de plus de vingt heures. Les derniers arriveront dans trois jours. Que cela m’impressionne, moi pour qui la marche à pieds est si difficile. Déjà qu’un marathon me semble un Everest ! C’est le raid le plus difficile au monde. Il a lieu tous le sans.
Je continue à alterner les journées ballades avec les journées de travail sur le bateau. Ce matin, levé à 5h30 pour être au rendez vous de 6h30 sur la piste de Corail Hélicoptère. Programme de la matinée : Survol du volcan et des cirques.Nous n’avons pas pu voir le cirque de Salazie sous les nuages mais le volcan était totalement dégagé. Quarante minutes de bonheur, des photos et des souvenirs inoubliables. Les paysages sont magnifiques, les cascades impressionnantes. La Réunion bat régulièrement des records mondiaux de pluviométrie. Extrait du Guide du Piton de la Fournaise : « Les 6 à 9 m annuels de pluie « officiels » relevées par des stations fixes (contre 0,65cm à Paris !) masquent des valeurs en réalité plus proches des 16 à 18 mètres, mises en évidence par des mesures ponctuelles. »
Hier par contre, c’était la journée pompe à eau. Sous celle-ci, il y avait un tapis de cristaux de sel,signe d’une fuite évidente. Je l’ai démontée puis désossée en totalité. C’étaitle joint spi qui était mort, du coup un des roulements était totalement rouilléet tournait difficilement. Si j’avais continué ainsi, il se serait probablement bloqué, me privant de moteur en pleine mer. J’ai changé les deux roulements, le joint spi, le joint torique, la turbine et le joint de capot. Elle est neuve.Dans l’après midi aidé par Francine et ma cousine, nous avons déplacé le bateau pour faire le plein de gasoil.
Au niveau santé, je me suis rendu à l’hôpital ce matin, mauvaise nouvelle, encore une infection urinaire et encore une fois avec un nouveau germe, le quatrième, tout aussi résistant que les précédent. Comme je n’ai pas de symptômes, ce ne serait pas catastrophique si je ne partais pas en mer. En effet, à terre, si la fièvre apparaît, je peux être hospitalisé immédiatement mais en mer je suis en totale autonomie et il faut que j’arrive à me traiter seul. Ce n’est pas évident carce sont des antibiotiques injectables. Je vais refaire des analyses mardi matin et revoir la néphrologue en fin de matinée. D’ici là, elle aura fait le point avec un infectiologue pour déterminer la conduite à tenir. Par contre, une excellente nouvelle, mon rein va de mieux en mieux puisque la créatinine estdescendue à 168 ! Cela veut dire qu’il n’a absolument pas souffert de mon infection au milieu de l’océan Indien. Celle-ci a dû se limiter au bas de l’appareil urinaire.
Voilà pour aujourd’hui. Ce soir c’est soirée diapositive chez ma cousine. Elle va nous projeter les photos qu’elle a faites depuis trente ans sur les éruptions duvolcan. C’est une passionnée et à chaque évènement elle s’est rendu au plusprès possible pour immortaliser ces phénomènes exceptionnels.
A bientôt.
Jean Louis
15H00 en France, 17H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hier soir, à 22heures, au sommet du volcan, a été donné le départ de la diagonale des fous.Inimaginable, une course à pied de 169 kilomètres avec plus de 8000 mètres dedénivelé positif !!!!
Fou, il faut vraiment l’être pour prendre ce départ. Ils étaient plus de mille, les premiers arriveront en fin d’après midi après une course de plus de vingt heures. Les derniers arriveront dans trois jours. Que cela m’impressionne, moi pour qui la marche à pieds est si difficile. Déjà qu’un marathon me semble un Everest ! C’est le raid le plus difficile au monde. Il a lieu tous le sans.
Je continue à alterner les journées ballades avec les journées de travail sur le bateau. Ce matin, levé à 5h30 pour être au rendez vous de 6h30 sur la piste de Corail Hélicoptère. Programme de la matinée : Survol du volcan et des cirques.Nous n’avons pas pu voir le cirque de Salazie sous les nuages mais le volcan était totalement dégagé. Quarante minutes de bonheur, des photos et des souvenirs inoubliables. Les paysages sont magnifiques, les cascades impressionnantes. La Réunion bat régulièrement des records mondiaux de pluviométrie. Extrait du Guide du Piton de la Fournaise : « Les 6 à 9 m annuels de pluie « officiels » relevées par des stations fixes (contre 0,65cm à Paris !) masquent des valeurs en réalité plus proches des 16 à 18 mètres, mises en évidence par des mesures ponctuelles. »
Hier par contre, c’était la journée pompe à eau. Sous celle-ci, il y avait un tapis de cristaux de sel,signe d’une fuite évidente. Je l’ai démontée puis désossée en totalité. C’étaitle joint spi qui était mort, du coup un des roulements était totalement rouilléet tournait difficilement. Si j’avais continué ainsi, il se serait probablement bloqué, me privant de moteur en pleine mer. J’ai changé les deux roulements, le joint spi, le joint torique, la turbine et le joint de capot. Elle est neuve.Dans l’après midi aidé par Francine et ma cousine, nous avons déplacé le bateau pour faire le plein de gasoil.
Au niveau santé, je me suis rendu à l’hôpital ce matin, mauvaise nouvelle, encore une infection urinaire et encore une fois avec un nouveau germe, le quatrième, tout aussi résistant que les précédent. Comme je n’ai pas de symptômes, ce ne serait pas catastrophique si je ne partais pas en mer. En effet, à terre, si la fièvre apparaît, je peux être hospitalisé immédiatement mais en mer je suis en totale autonomie et il faut que j’arrive à me traiter seul. Ce n’est pas évident carce sont des antibiotiques injectables. Je vais refaire des analyses mardi matin et revoir la néphrologue en fin de matinée. D’ici là, elle aura fait le point avec un infectiologue pour déterminer la conduite à tenir. Par contre, une excellente nouvelle, mon rein va de mieux en mieux puisque la créatinine estdescendue à 168 ! Cela veut dire qu’il n’a absolument pas souffert de mon infection au milieu de l’océan Indien. Celle-ci a dû se limiter au bas de l’appareil urinaire.
Voilà pour aujourd’hui. Ce soir c’est soirée diapositive chez ma cousine. Elle va nous projeter les photos qu’elle a faites depuis trente ans sur les éruptions duvolcan. C’est une passionnée et à chaque évènement elle s’est rendu au plusprès possible pour immortaliser ces phénomènes exceptionnels.
A bientôt.
Jean Louis
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"Salut Jl, je viens d arriver a Agua Dulce au Sud D almeria, apres avoir fait un AR de 24 hrs depuis Carthagene voir BJ dans sa maison de Carboneras. pas eu d internet depuis. Desole que tu aies encore une infection, mais ravi que ton rein aille bien, et que tu puisses faire des ballades en helico, La Reunion est magnifique vue des airs, quand je pilotais je l ai faite en avion etaussi en ULM, c est vraiment tres tres beau, j espere que ton infection va etre soignee rapidement, plus de news un peu plus tard la je suis en plein demontage du bateau pour hivernage, je le sors ici comme prevu pour carenage et hivernage, avec comme dab plein de travaux a faire avant de repartir.. Tu as eu chaud avec ton histoire de pompe a eau !! j ai eu la meme chose en juin avec une pompe a eau qui avait tourne 103 hrs.. bon la bise a Francine, bonne suite et fin de sejour amities JL " Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 16-10-2011 à 19:45
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"bonne fin de séjour la reunionc"est magique j"ai des diapos superbe tous mes voeux pour votre santégrosses bises pour vous sans oublier francine et aussi la cousine" Envoyé par roselynedemeestere le 16-10-2011 à 22:04
Tue, 18 Oct 2011 16:00:00 GMT - Feu vert pour Durban 55° 17’E 20° 56’S
Tue, 18 Oct 2011 16:00:00 GMT - Feu vert pour Durban 55° 17’E 20° 56’S
18H00 en France, 20H00 heure du bord Bonjour à tous,
L’escale à La Réunion touche à sa fin, que de bons moments j’ai vécus ici !
J’ai passé la matinée à l’hôpital, à 7h30 j’étais au laboratoire pour des analyses puis je suis revenu au bateau. Vers 9h30 la néphrologue me téléphone pour me demander de revenir passer une échographie de mon greffon et de ma vessie. Tout est en ordre, le greffon n’est pas dilaté et la vessie se vide bien.
Puis la néphrologue, le Dr Lefrançois, m’a reçu. Quel moment de bonheur lorsqu’elle m’offre un livre écrit par son père, marin lui-même, « Cours de navigation de plaisance » par le Capitaine de Vaisseau Malgorn aux Editions Maritimes et d’Outre-Mer.
C’est un vieux livre de 1974 ! On y parle de navigation à la sonde ! Oui, j’ai bien écrit« à la sonde » et pas « au sondeur ». Il y a des sujets encore d’actualité, les marées, le balisage, le règlement des abordages… et des sujets du passé, Radiotéléphonie à bord, Navigation radioélectrique…
Il va, bien entendu, avoir une place de choix dans ma bibliothèque.
C’est incroyable toutes les rencontres vraiment sympathiques que m’aura apporté cette maladie rénale.
Pour en revenir à mon problème d’infection récurrente, elle a vu un spécialiste des infections, je pars avec les mêmes antibiotiques qui ont calmés ma fièvre lors de la dernière étape. J’emmène ces antibiotiques par précaution, par ailleurs j’ai à bord du Fortum, un puissant antibiotique injectable. Cette étape entre La Réunion et Durban n’est pas très longue, entre 10 et 15 jours de mer en fonction de la météo.
Je pense partir jeudi. J’aurai d’ici là les résultats de mes analyses de ce matin. Demain je vais finir l’avitaillement. Aujourd’hui j’ai approvisionné les produits lourds et encombrants, les bouteilles d’eau (32 x 1,5L), le vin, la bière, les jus de fruit, l’huile pour le moteur, le papier essuietout, le papier toilette … Il ne me reste que les produits frais que je vais acheter au dernier moment.
Le bateau est pratiquement prêt. Hier j’ai réussi à réparer ma girouette anémomètre. C’était un fil de coupé dans le bateau. J’ai dû démonter une bonne partie de mon vaigrage de rouf, un long travail mais je suis vraiment content d’avoir retrouvé mon vent, car l’étape qui vient peut être extrêmement difficile et cette donnée pourra m’être utile.
Aujourd’hui, j’ai fait la vidange du moteur principal, j’ai changé le filtre, et j’ai fait le niveau d’huile de l’inverseur. J’ai également tiré l’annexe sur le quai et j’ai commencé à la laver. Je vais la démonter et la stocker dans la cabine arrière. Je ne la remettrai à poste qu’une fois passé ces parages délicats.
La route entre La Réunion et Durban, avec son prolongement jusqu’au Cap de Bonne Espérance, le fameux cap des tempêtes est réputée pour être la plus dangereuse dans un tour du monde, c’est ici que l’on peut rencontrer les fameuses « vagues scélérates », des vagues de 18 mètres de haut qui peuvent faire sombrer les cargos.
Je vais devoir descendre Sud ouest jusqu’à atteindre la latitude 29 degrés sud, puis continuer plein ouest jusqu’à Richards Bay ou Durban. Afin d’éviter les plus grosses déferlantes, il faut passer très au sud de Madagascar, à au moins 100 miles, voir 200 miles.
Cette étape m’impressionne. Ensuite, descendre la côte n’est pas très difficile, il faut partir juste après une dépression et filer voiles et moteur, le plus vite possible jusqu’au prochain abri. On est aidé par le courant des aiguilles qui peut aller jusqu’à 6 nœuds. C’est d’ailleurs de là que vient le problème, lorsqu’une dépression passe avec de forts vents de sud ouest en opposition avec le courant, cela donne un mélange détonnant.
Je vais laisser mon bateau à Durban et je continuerais la route début janvier, aux meilleurs jours dans cette partie du monde.
A bientôt.
18H00 en France, 20H00 heure du bord Bonjour à tous,
L’escale à La Réunion touche à sa fin, que de bons moments j’ai vécus ici !
J’ai passé la matinée à l’hôpital, à 7h30 j’étais au laboratoire pour des analyses puis je suis revenu au bateau. Vers 9h30 la néphrologue me téléphone pour me demander de revenir passer une échographie de mon greffon et de ma vessie. Tout est en ordre, le greffon n’est pas dilaté et la vessie se vide bien.
Puis la néphrologue, le Dr Lefrançois, m’a reçu. Quel moment de bonheur lorsqu’elle m’offre un livre écrit par son père, marin lui-même, « Cours de navigation de plaisance » par le Capitaine de Vaisseau Malgorn aux Editions Maritimes et d’Outre-Mer.
C’est un vieux livre de 1974 ! On y parle de navigation à la sonde ! Oui, j’ai bien écrit« à la sonde » et pas « au sondeur ». Il y a des sujets encore d’actualité, les marées, le balisage, le règlement des abordages… et des sujets du passé, Radiotéléphonie à bord, Navigation radioélectrique…
Il va, bien entendu, avoir une place de choix dans ma bibliothèque.
C’est incroyable toutes les rencontres vraiment sympathiques que m’aura apporté cette maladie rénale.
Pour en revenir à mon problème d’infection récurrente, elle a vu un spécialiste des infections, je pars avec les mêmes antibiotiques qui ont calmés ma fièvre lors de la dernière étape. J’emmène ces antibiotiques par précaution, par ailleurs j’ai à bord du Fortum, un puissant antibiotique injectable. Cette étape entre La Réunion et Durban n’est pas très longue, entre 10 et 15 jours de mer en fonction de la météo.
Je pense partir jeudi. J’aurai d’ici là les résultats de mes analyses de ce matin. Demain je vais finir l’avitaillement. Aujourd’hui j’ai approvisionné les produits lourds et encombrants, les bouteilles d’eau (32 x 1,5L), le vin, la bière, les jus de fruit, l’huile pour le moteur, le papier essuietout, le papier toilette … Il ne me reste que les produits frais que je vais acheter au dernier moment.
Le bateau est pratiquement prêt. Hier j’ai réussi à réparer ma girouette anémomètre. C’était un fil de coupé dans le bateau. J’ai dû démonter une bonne partie de mon vaigrage de rouf, un long travail mais je suis vraiment content d’avoir retrouvé mon vent, car l’étape qui vient peut être extrêmement difficile et cette donnée pourra m’être utile.
Aujourd’hui, j’ai fait la vidange du moteur principal, j’ai changé le filtre, et j’ai fait le niveau d’huile de l’inverseur. J’ai également tiré l’annexe sur le quai et j’ai commencé à la laver. Je vais la démonter et la stocker dans la cabine arrière. Je ne la remettrai à poste qu’une fois passé ces parages délicats.
La route entre La Réunion et Durban, avec son prolongement jusqu’au Cap de Bonne Espérance, le fameux cap des tempêtes est réputée pour être la plus dangereuse dans un tour du monde, c’est ici que l’on peut rencontrer les fameuses « vagues scélérates », des vagues de 18 mètres de haut qui peuvent faire sombrer les cargos.
Je vais devoir descendre Sud ouest jusqu’à atteindre la latitude 29 degrés sud, puis continuer plein ouest jusqu’à Richards Bay ou Durban. Afin d’éviter les plus grosses déferlantes, il faut passer très au sud de Madagascar, à au moins 100 miles, voir 200 miles.
Cette étape m’impressionne. Ensuite, descendre la côte n’est pas très difficile, il faut partir juste après une dépression et filer voiles et moteur, le plus vite possible jusqu’au prochain abri. On est aidé par le courant des aiguilles qui peut aller jusqu’à 6 nœuds. C’est d’ailleurs de là que vient le problème, lorsqu’une dépression passe avec de forts vents de sud ouest en opposition avec le courant, cela donne un mélange détonnant.
Je vais laisser mon bateau à Durban et je continuerais la route début janvier, aux meilleurs jours dans cette partie du monde.
A bientôt.
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"cher jean louis tous mes voeux pour cette traverséevers DURBANjunion de pen sées et affectionroselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 19-10-2011 à 09:18
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"cher Jean-louis
nous te suivons par la pensée et t’embrassons... la famille Barbier" Envoyé par jeanine Barbier le 19-10-2011 à 18:04
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"Salut et bon vent. Si tu passes par R Bay, le parrain de mon fils, avec lequel j ai fait il y a 3 ans Richards Bay Mayotte et Nosy Be sur son Cata de 44 y habite il a son bateau au Yacht Club de Durban et connait tout le monde notamment les artisans etc.. Il parle Francais. Si cela t interesse tu me le diras et je le previendrai. Bon courage et prudence pour cette etape qui est effectivement difficile. Jerry mon ami a fait plusieurs fois l AR R Bay Cape Town avec son Cata si tu le vois il pourra te donner des conseils utiles. Re bon courage pour cette etape, amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 19-10-2011 à 21:17
Avitaillement en produits frais, formalités de départ, un dernier restaurant avec ma cousine, et c’est à 15 heures précise que je largue la dernière amarre pendant que Sylvie fait des photos. Je barre pour sortir du port puis, une fois la passe franchie, j’enclenche le pilote automatique et je commence à ranger les pare-battages.
Sylvie est au bout de la digue, on se fait des grands signes d’adieu puis soudain je m’aperçois que le bateau tourne en rond. Je ne comprends pas, pendant une demi-heure je fais des essais mais je dois me rendre à l’évidence, le pilote est en panne.
C’est piteux et déconfit que je rentre à nouveau dans le port. Sylvie attrape mon amarre et je me remets à quai. C’est un faux départ.
Je coupe le moteur et m’assoie dans le cockpit, je n’y comprends rien. Je fais à nouveau des tests, le pilote fonctionne parfaitement. Que peut-il se passer ? Je suis sec .Puis je me souviens qu’à Thursday Island, dans le détroit de Torres, lorsque j’avais changé la pompe de mon pilote, j’avais eu le même problème. J’avais résolu cela en purgeant beaucoup mieux tout mon circuit hydraulique. Par contre cette fois j’ai pris soin de bien purger. Je décide cependant de démonter et de recommencer la purge.
Je purge mais je me rends compte que le problème ne vient pas de là, par contre je m’aperçois que si tout semble très bien fonctionner, je n’ai pas de puissance. Par exemple si je tiens la barre à roue, le vérin du pilote reste bloqué, il n’a pas assez de force pour lutter contre moi.
Lorsque je suis arrivé ici, tout marchait parfaitement, il ne peut pas y avoir deux pannes graves au même moment, cela n’existe pas. Du coup, j’incrimine forcément l’électrovanne que j’ai réparée. Elle fonctionne maintenant mais ne s’ouvre qu’un tout petit peu. Je m’étais dit que cela devait être normal mais maintenant je doute.
Je me suis fait envoyer une pièce de rechange neuve. Elle est partie de métropole le 10 octobre par Colissimo et arrivée à la Réunion il y a 5 ou 6 jours mais impossible de la recevoir. Elle est paraît-il bloquée en douane ! Je trouve cela scandaleux. Ici on est dans un département français au même titre que les autres départements. Pourquoi faut-il passer en douane ? Pourquoi est-cesi long ?
La bonne nouvelle c’est que cela me permet de passer une nouvelle soirée chez ma cousine. Demain à la première heure nous allons investir les locaux de La Poste en nous ne repartirons qu’avec la pièce. J’espère que le problème va se solutionner et que je vais pouvoir partir demain en début d’après-midi.
Une autre mauvaise nouvelle, c’est la météo. Pierre-Yves me dit qu’une dépression va passer dans quelques jours, avec des vents de sud-ouest entre 30 et 40 nœuds, en plein dans le nez !
C’est cela le voyage, c’est cela la grande croisière, il y a en permanence des imprévues.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 20H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Avitaillement en produits frais, formalités de départ, un dernier restaurant avec ma cousine, et c’est à 15 heures précise que je largue la dernière amarre pendant que Sylvie fait des photos. Je barre pour sortir du port puis, une fois la passe franchie, j’enclenche le pilote automatique et je commence à ranger les pare-battages.
Sylvie est au bout de la digue, on se fait des grands signes d’adieu puis soudain je m’aperçois que le bateau tourne en rond. Je ne comprends pas, pendant une demi-heure je fais des essais mais je dois me rendre à l’évidence, le pilote est en panne.
C’est piteux et déconfit que je rentre à nouveau dans le port. Sylvie attrape mon amarre et je me remets à quai. C’est un faux départ.
Je coupe le moteur et m’assoie dans le cockpit, je n’y comprends rien. Je fais à nouveau des tests, le pilote fonctionne parfaitement. Que peut-il se passer ? Je suis sec .Puis je me souviens qu’à Thursday Island, dans le détroit de Torres, lorsque j’avais changé la pompe de mon pilote, j’avais eu le même problème. J’avais résolu cela en purgeant beaucoup mieux tout mon circuit hydraulique. Par contre cette fois j’ai pris soin de bien purger. Je décide cependant de démonter et de recommencer la purge.
Je purge mais je me rends compte que le problème ne vient pas de là, par contre je m’aperçois que si tout semble très bien fonctionner, je n’ai pas de puissance. Par exemple si je tiens la barre à roue, le vérin du pilote reste bloqué, il n’a pas assez de force pour lutter contre moi.
Lorsque je suis arrivé ici, tout marchait parfaitement, il ne peut pas y avoir deux pannes graves au même moment, cela n’existe pas. Du coup, j’incrimine forcément l’électrovanne que j’ai réparée. Elle fonctionne maintenant mais ne s’ouvre qu’un tout petit peu. Je m’étais dit que cela devait être normal mais maintenant je doute.
Je me suis fait envoyer une pièce de rechange neuve. Elle est partie de métropole le 10 octobre par Colissimo et arrivée à la Réunion il y a 5 ou 6 jours mais impossible de la recevoir. Elle est paraît-il bloquée en douane ! Je trouve cela scandaleux. Ici on est dans un département français au même titre que les autres départements. Pourquoi faut-il passer en douane ? Pourquoi est-cesi long ?
La bonne nouvelle c’est que cela me permet de passer une nouvelle soirée chez ma cousine. Demain à la première heure nous allons investir les locaux de La Poste en nous ne repartirons qu’avec la pièce. J’espère que le problème va se solutionner et que je vais pouvoir partir demain en début d’après-midi.
Une autre mauvaise nouvelle, c’est la météo. Pierre-Yves me dit qu’une dépression va passer dans quelques jours, avec des vents de sud-ouest entre 30 et 40 nœuds, en plein dans le nez !
C’est cela le voyage, c’est cela la grande croisière, il y a en permanence des imprévues.
A bientôt.
Jean Louis
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"as tu pense a regarder le compas de ton pilote, branchement et libre fonctionnement bien a toi" Envoyé par olivier masurel le 21-10-2011 à 00:10
Fri, 21 Oct 2011 16:00:00 GMT - Histoire de « Clutch » 55° 17’E 20° 56’S
Fri, 21 Oct 2011 16:00:00 GMT - Histoire de « Clutch » 55° 17’E 20° 56’S
18H00 en France, 20H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je n’ai toujours pas solutionné mon problème de pilote. Hier soir, après de très nombreuses recherches, nous finissons par savoir où nous adresser pour réclamer mon Colissimo et ce matin, avec ma cousine, nous nous y rendons de très bonne heure.
Nous tombons sur un préposé revêche qui nous parle en mangeant et qui ne fait guère d’efforts pour débloquer mon colis. Il nous dit que nous allons recevoir un avis par la poste ! Après avoir insisté très lourdement, il finit par aller dans l’arrière-boutique et en revient avec une feuille en me disant qu’il faut que je leur envoie une facture. Je ne comprends pas, dois-je me faire à moi-même une facture ? Je demande à voir son chef mais il n’est pas là. Je commence à me faire lourd et il finit par me donner le numéro des douanes et me demande de les appeler.
La situation est très mal emmanchée. Il me dit que dans le meilleur des cas ma cousine recevra le colis lundi. Manque de chance, elle part en métropole dimanche pour trois semaines !
Nous sortons et je compose une douzaine de fois le numéro sans succès. Nous retournons alors voir le guichetier et redemandons à voir son chef. Il n’est soi-disant pas là, alors nous décidons de l’attendre en nous installant au milieu de l’accueil. Je manifeste bruyamment mon mécontentement et ce que je pense de ce service. Mon colis est parti depuis 11 jours, il est à La Réunion depuis 8 jours sans que personne ne se soit inquiété de rien et, alors que je viens récupérer mon colis on me réclame une facture !
Partout dans le monde, il faut seulement 4 jours pour recevoir un colis mais entre la France et la France, il faut 3 semaines. Ahurissant ! Il y a vraiment de nombreuses choses à réformer dans notre pays !
Nous n’attendons pas longtemps avant qu’une charmante jeune femme vienne nous demander si elle peut nous aider. Nous lui racontons notre histoire, je lui parle de mon tour du monde et elle se met en quatre pour résoudre cette difficulté. Elle nous demande de lui faire faxer la facture de notre fournisseur anglais. Avec le décalage horaire, elle reçoit celle-ci à 10h45 et à 11h45 elle me rappelle pour me dire de venir chercher le colis que nous enlèverons sans avoir à régler quoique ce soit.
Immédiatement je déballe l’électrovanne et je suis déçu de constater que l’ouverture n’est pas plus importante que dans la précédente. Après un petit restaurant, nous retournons au bateau dans lequel, ce matin, j’ai démonté mon vérin. Je démonte l’électrovanne d’origine et constate alors qu’il sort de l’air, ce qui est anormal et montre un problème de purge. Je remonte la nouvelle électrovanne, puis le vérin équipé. Je suis tout excité de procéder aux essais. Quelle déception, cette électrovanne ne fonctionne pas. Je démonte à nouveau et test la fautive sur ma table à carte. Elle fonctionne mais très doucement alors que l’ancienne claque fort. Je remonte la nouvelle dans le piston et constate à nouveau qu’elle ne fonctionne pas.
Elle doit être prévue pour un solénoïde 24W alors que le mien est un 12W. Je n’ai plus qu’à me contenter de remonter l’ancienne. Cette fois-ci, je mets le réservoir de liquide hydraulique en hauteur pour faire déborder l’huile avant de glisser l’électrovanne à sa place. Je remonte le piston et procède à la purge ainsi qu’aux tests. Tout semble bien fonctionner mais il est trop tard pour faire un essai en mer. Ma cousine viendra demain matin de bonne heure pour faire ce test. Croisons les doigts pour que cela fonctionne.
Je suis fatigué, je vais me coucher de bonne heure pour me lever tôt demain.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 20H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je n’ai toujours pas solutionné mon problème de pilote. Hier soir, après de très nombreuses recherches, nous finissons par savoir où nous adresser pour réclamer mon Colissimo et ce matin, avec ma cousine, nous nous y rendons de très bonne heure.
Nous tombons sur un préposé revêche qui nous parle en mangeant et qui ne fait guère d’efforts pour débloquer mon colis. Il nous dit que nous allons recevoir un avis par la poste ! Après avoir insisté très lourdement, il finit par aller dans l’arrière-boutique et en revient avec une feuille en me disant qu’il faut que je leur envoie une facture. Je ne comprends pas, dois-je me faire à moi-même une facture ? Je demande à voir son chef mais il n’est pas là. Je commence à me faire lourd et il finit par me donner le numéro des douanes et me demande de les appeler.
La situation est très mal emmanchée. Il me dit que dans le meilleur des cas ma cousine recevra le colis lundi. Manque de chance, elle part en métropole dimanche pour trois semaines !
Nous sortons et je compose une douzaine de fois le numéro sans succès. Nous retournons alors voir le guichetier et redemandons à voir son chef. Il n’est soi-disant pas là, alors nous décidons de l’attendre en nous installant au milieu de l’accueil. Je manifeste bruyamment mon mécontentement et ce que je pense de ce service. Mon colis est parti depuis 11 jours, il est à La Réunion depuis 8 jours sans que personne ne se soit inquiété de rien et, alors que je viens récupérer mon colis on me réclame une facture !
Partout dans le monde, il faut seulement 4 jours pour recevoir un colis mais entre la France et la France, il faut 3 semaines. Ahurissant ! Il y a vraiment de nombreuses choses à réformer dans notre pays !
Nous n’attendons pas longtemps avant qu’une charmante jeune femme vienne nous demander si elle peut nous aider. Nous lui racontons notre histoire, je lui parle de mon tour du monde et elle se met en quatre pour résoudre cette difficulté. Elle nous demande de lui faire faxer la facture de notre fournisseur anglais. Avec le décalage horaire, elle reçoit celle-ci à 10h45 et à 11h45 elle me rappelle pour me dire de venir chercher le colis que nous enlèverons sans avoir à régler quoique ce soit.
Immédiatement je déballe l’électrovanne et je suis déçu de constater que l’ouverture n’est pas plus importante que dans la précédente. Après un petit restaurant, nous retournons au bateau dans lequel, ce matin, j’ai démonté mon vérin. Je démonte l’électrovanne d’origine et constate alors qu’il sort de l’air, ce qui est anormal et montre un problème de purge. Je remonte la nouvelle électrovanne, puis le vérin équipé. Je suis tout excité de procéder aux essais. Quelle déception, cette électrovanne ne fonctionne pas. Je démonte à nouveau et test la fautive sur ma table à carte. Elle fonctionne mais très doucement alors que l’ancienne claque fort. Je remonte la nouvelle dans le piston et constate à nouveau qu’elle ne fonctionne pas.
Elle doit être prévue pour un solénoïde 24W alors que le mien est un 12W. Je n’ai plus qu’à me contenter de remonter l’ancienne. Cette fois-ci, je mets le réservoir de liquide hydraulique en hauteur pour faire déborder l’huile avant de glisser l’électrovanne à sa place. Je remonte le piston et procède à la purge ainsi qu’aux tests. Tout semble bien fonctionner mais il est trop tard pour faire un essai en mer. Ma cousine viendra demain matin de bonne heure pour faire ce test. Croisons les doigts pour que cela fonctionne.
Je suis fatigué, je vais me coucher de bonne heure pour me lever tôt demain.
Sat, 22 Oct 2011 15:00:00 GMT - En route pour Durban 55° 03’E 21° 30’S
Sat, 22 Oct 2011 15:00:00 GMT - En route pour Durban 55° 03’E 21° 30’S
17H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hé bien, ça y est, j’ai enfin pu prendre la mer. Ce matin Sylvie est arrivée au bateau à 7h40 et à 8 heures nous larguions les amarres pour un essai en mer du pilote automatique. Cette fois-ci, il fonctionne parfaitement. Le problème venait d’une bulle d’air au niveau du « clutch ». Lorsque je l’ai démonté, hier après midi, j’ai bien vu qu’il s’échappait de l’air, aussi, pour le remonter, j’ai positionné le bocal contenant la réserve d’huile en hauteur de façon à faire déborder l’huile dans la cavité du « clutch ». J’ai perdu un peu d’huile mais, en pratiquant ainsi, je n’ai pas emprisonné d’air.
Après le retour au quai, quelques dernières courses au super marché du coin, la bise à la cousine, j’ai quitté le quai à 10h15.
A la radio, ce matin, le présentateur a dit que l’alizé était en panne. Effectivement le vent évolue entre 5 et 6 nœuds, il vient du sud. Comme ma route est sud ouest, ce n’est pas terrible. Après avoir longé la côte pour passer devant chez ma cousine, je vire de bord et j’avance au près serré, entre 4,8 et 5 nœuds, voiles et moteur à 1500 tours.
La route pour Durban, en Afrique du Sud, me fait descendre sud ouest pendant environ 650 miles, pour passer à 150 miles au sud de Madagascar puis plein ouest pendant 850 miles environ soit à peu près 1500 miles en tout. C’est une route difficile, certainement la plus difficile du tour du monde car on peu rencontrer des dépressions avec des vents contraires de sud ouest qui lèvent une mer énorme face au courant. C’est ici que l’on peu trouver ces fameuses vagues scélérates de plus de 18 mètres de haut.
En partant fin octobre, c’est le meilleur moment pour passer et c’est maintenant que les risques sont moindres. Les habitants de La Réunion, disent que l’été est là et que maintenant on devrait avoir moins de houle de sud ouest, signe de dépression importante dans les quantièmes.
Pour l’instant la mer est plate comme un lac et il n’y a pas de vent alors que la semaine dernière soufflait un bon alizé d’est force 5. C’est dommage, enfin c’est comme cela, on ne choisi pas.
Si tout va bien je devrais être à Durban dans une douzaine de jours, soit vers le 4 ou 5 novembre. Arrivé à Durban, mon intention est de sortir le bateau de l’eau pour le faire sécher et de rentrer en France travailler la fin de l’année. Je voudrai revenir tout début janvier pour descendre la côte Sud Africaine jusqu’au Cap avant de remonter l’Atlantique en passant par Saint Hélène, Ascension, le Cap vert et les Canaries.
Dans ma tête, j’emporte de merveilleux souvenir de ce petit coin de France. Pourquoi ne suis-je pas venu plus tôt à La Réunion, c’est vraiment un coin de paradis. Ici il y a tout, la montagne de Chamonix, le climat et la mer des Caraïbes et surtout la gentillesse des habitants. Quelle différence d’ambiance avec la Caraïbe, tout le monde est souriant, on n’entend jamais un coup de klaxon, les gens sont cools. On se croise, on se dit bonjour. C’est vraiment très agréable.
Et puis surtout, un grand merci à ma cousine qui a été formidable. Quelle gentillesse, quelle disponibilité. Nous nous sommes découverts, en fait nous ne nous connaissions pas alors qu’enfants nous habitions à un kilomètre l’un de l’autre. Lorsque j’ai quitté mon village, j’avais dix huit ans, elle en avait dix. Son père était le frère de ma mère mais comme j’ai perdu celle-ci à l’âge de douze ans et que nos pères ne s’entendaient pas trop, nous ne nous fréquentions pas. Quel dommage, c’est incroyable comment nous nous ressemblons. Nous avons énormément de goûts en commun et surtout cette soif d’aventures.
Ce matin ma cousine me dit que des copains à elle m’ont vu dans la presse locale, sur Internet. Effectivement, il y a un article bien écrit qui fait la promotion de la dialyse péritonéale. J’ai demandé à Christophe de le récupérer et de le mettre sur le site où vous pourrez le consulter.
Voilà pour ce soir, 42 miles au compteur depuis ce matin.
A bientôt.
Jean Louis
17H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hé bien, ça y est, j’ai enfin pu prendre la mer. Ce matin Sylvie est arrivée au bateau à 7h40 et à 8 heures nous larguions les amarres pour un essai en mer du pilote automatique. Cette fois-ci, il fonctionne parfaitement. Le problème venait d’une bulle d’air au niveau du « clutch ». Lorsque je l’ai démonté, hier après midi, j’ai bien vu qu’il s’échappait de l’air, aussi, pour le remonter, j’ai positionné le bocal contenant la réserve d’huile en hauteur de façon à faire déborder l’huile dans la cavité du « clutch ». J’ai perdu un peu d’huile mais, en pratiquant ainsi, je n’ai pas emprisonné d’air.
Après le retour au quai, quelques dernières courses au super marché du coin, la bise à la cousine, j’ai quitté le quai à 10h15.
A la radio, ce matin, le présentateur a dit que l’alizé était en panne. Effectivement le vent évolue entre 5 et 6 nœuds, il vient du sud. Comme ma route est sud ouest, ce n’est pas terrible. Après avoir longé la côte pour passer devant chez ma cousine, je vire de bord et j’avance au près serré, entre 4,8 et 5 nœuds, voiles et moteur à 1500 tours.
La route pour Durban, en Afrique du Sud, me fait descendre sud ouest pendant environ 650 miles, pour passer à 150 miles au sud de Madagascar puis plein ouest pendant 850 miles environ soit à peu près 1500 miles en tout. C’est une route difficile, certainement la plus difficile du tour du monde car on peu rencontrer des dépressions avec des vents contraires de sud ouest qui lèvent une mer énorme face au courant. C’est ici que l’on peu trouver ces fameuses vagues scélérates de plus de 18 mètres de haut.
En partant fin octobre, c’est le meilleur moment pour passer et c’est maintenant que les risques sont moindres. Les habitants de La Réunion, disent que l’été est là et que maintenant on devrait avoir moins de houle de sud ouest, signe de dépression importante dans les quantièmes.
Pour l’instant la mer est plate comme un lac et il n’y a pas de vent alors que la semaine dernière soufflait un bon alizé d’est force 5. C’est dommage, enfin c’est comme cela, on ne choisi pas.
Si tout va bien je devrais être à Durban dans une douzaine de jours, soit vers le 4 ou 5 novembre. Arrivé à Durban, mon intention est de sortir le bateau de l’eau pour le faire sécher et de rentrer en France travailler la fin de l’année. Je voudrai revenir tout début janvier pour descendre la côte Sud Africaine jusqu’au Cap avant de remonter l’Atlantique en passant par Saint Hélène, Ascension, le Cap vert et les Canaries.
Dans ma tête, j’emporte de merveilleux souvenir de ce petit coin de France. Pourquoi ne suis-je pas venu plus tôt à La Réunion, c’est vraiment un coin de paradis. Ici il y a tout, la montagne de Chamonix, le climat et la mer des Caraïbes et surtout la gentillesse des habitants. Quelle différence d’ambiance avec la Caraïbe, tout le monde est souriant, on n’entend jamais un coup de klaxon, les gens sont cools. On se croise, on se dit bonjour. C’est vraiment très agréable.
Et puis surtout, un grand merci à ma cousine qui a été formidable. Quelle gentillesse, quelle disponibilité. Nous nous sommes découverts, en fait nous ne nous connaissions pas alors qu’enfants nous habitions à un kilomètre l’un de l’autre. Lorsque j’ai quitté mon village, j’avais dix huit ans, elle en avait dix. Son père était le frère de ma mère mais comme j’ai perdu celle-ci à l’âge de douze ans et que nos pères ne s’entendaient pas trop, nous ne nous fréquentions pas. Quel dommage, c’est incroyable comment nous nous ressemblons. Nous avons énormément de goûts en commun et surtout cette soif d’aventures.
Ce matin ma cousine me dit que des copains à elle m’ont vu dans la presse locale, sur Internet. Effectivement, il y a un article bien écrit qui fait la promotion de la dialyse péritonéale. J’ai demandé à Christophe de le récupérer et de le mettre sur le site où vous pourrez le consulter.
Voilà pour ce soir, 42 miles au compteur depuis ce matin.
A bientôt.
Jean Louis
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"bonjour Jean louis, j’imagine de tres belles retrouvailles avec votre cousine et un joli pays. maintenant la rte est longue, faite attention a vous, prudence prudence, regardez bien la meteo. il ne m reste plus qu’a vous souhaitez une tres bonne navigation et attendre vos prochains message bien a vous MARIN. amities fred" Envoyé par Sintes Frederic le 23-10-2011 à 13:03
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"Il etait temps que ce bateau fonctionne car je sentais des fourmis dans vos pieds pour reprendre l aventure. Capitaine il reste du chemin à faire et pas n importe quel chemin tenez bien la barre ! Nous vous suivons dans la pensée et surtout dans vos écrits Je suis rentrée des sables vendredi soir et j y retourne mercredi jusqu au 2 ou 3 novembre date à laquelle vous aurez presque atteint Durban. J emporte mon IPad pour pouvoir suivre l aventure. Bisous ensoleillés de Cormeilles" Envoyé par marie maryse le 23-10-2011 à 14:51
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"courage jean louis je vous suis par la penséeprudence tout ira bien ce soir nous fetons margaux qui à 18ansma dernier petite filleet moi j’avance en age...bisous de roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 23-10-2011 à 15:25
Sun, 23 Oct 2011 15:00:00 GMT - Première nuit en mer 53° 30’E 22° 55’S
Sun, 23 Oct 2011 15:00:00 GMT - Première nuit en mer 53° 30’E 22° 55’S
17H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je n’ai pas très bien dormi cette nuit, j’ai eu du mal à trouver le sommeil et l’impression d’être en permanence éveillé. Lorsque je pars pour une longue traversée, il me faut entre 24 et 48 heures pour me mettre dans le rythme, pour trouver mes marques, pour me sentir bien dans ces conditions de vie si particulières.
Pourtant, la mer est aussi plate qu’un galet, il n’y a absolument pas de vent, j’ai la sensation d’être au port. Je peux poser un verre rempli sur la table extérieure sans que celui-ci, comme à son habitude, ne cherche à traverser le cockpit comme une fusée.
J’ai longtemps pensé que s’amariner consistait à s’habituer aux mouvements désordonnés du bateau, mais non, c’est beaucoup plus subtil que cela. En fait il faut arriver à rentrer dans cette nouvelle vie faite de précarité et de d’incertitude. Il faut accepter ce rythme si différent de la vie à terre. Je pense qu’inconsciemment, le stress est là et qu’il est nécessaire de s’en libérer. Cela ne peut se faire qu’avec un minimum de temps. Il faut arriver à s’identifier complètement au bateau, ne faire plus qu’un avec lui afin de retrouver la confiance absolue qui permet de se sentir en pleine sécurité, en parfaite osmose.
Cette nuit, je me suis levé plusieurs fois pour voir si le radar fonctionnait bien. Je remets totalement ma vie aux bons soins de sa technologie. Dans quelques jours, je dormirais 12 heures d’affilé sans plus me poser de questions.
Je serai alors pleinement heureux, j’aurai ce sentiment de plénitude que je viens chercher dans ces aventures. L’autonomie totale, la liberté absolue, le calme, la sérénité, la sensation d’être le maître du monde, en fait le maître de mon monde. Je sais qu’alors, il peut arriver n’importe quoi, je ferais face sans peur ni inquiétude. Quoi qu’il arrive, je gèrerais la situation en toute lucidité et avec le maximum d’efficacité.
Les longues traversées en solitaires sont une véritable drogue. Ces moments sont tellement bons, ce que l’on ressent est tellement intense que lorsqu’on y a gouté, on n’a plus qu’une idée, c’est de recommencer.
Pour limiter les risques de faire une infection urinaire pendant ma traversée, je bois 3 litres d’eau par jour. Résultat, comme mon rein fonctionne essentiellement la nuit, je me lève toutes les deux heures, ce qui ne facilite pas un sommeil profond.
Pour la première fois que je fréquente cet hémisphère, ce matin, un peu avant le levé du jour, j’ai pu admirer la croix du sud. Je suis content de l’avoir vu.
En début de matinée, je suis entouré d’un banc de thons. Ils sautent et les oiseaux de mer plongent en piqué. Pour une fois, j’ai envie de mettre la pêche à l’eau. J’ai à bord du matériel de pêche, essentiellement pour les amis, car je ne suis pas trop intéressé par la pêche. Quelle surprise, s’il y a beaucoup de pêcheurs, il n’y a pas de candidats pour entretenir le matériel. Le moulinet est dans un état pitoyable. Le fil est totalement tirebouchonné et je suis obligé de le retirer en totalité. Le moulinet lui-même n’a jamais été graissé et je pense qu’il n’a même jamais été rincé à l’eau claire. Il est inexploitable, des pièces sont grippées. Je passe ma matinée et une partie de l’après midi à le réviser. Démontage complet, séparation des pièces grippées, nettoyage, graissage avant de regarnir le moulinet d’une bonne longueur de nylon neuf.
Je suis sur une route maritime, dans la journée j’ai vu au moins cinq cargos dont un énorme porte-containers qui est passé à environ deux miles sur mon bâbord. Comme la météo est clémente, je vais essayer de serrer au plus près le plateau continental de Madagascar, c'est-à-dire à 80 miles au sud. Si cela se gâtait, il serait toujours temps de descendre plus sud.
Vers 15h30, il se met à pleuvoir et un vent de nord est se lève autour de 22 nœuds, me permettant de couper le moteur pour la première fois depuis le départ. Malheureusement cela ne dure pas, une heure plus tard, on se traine, le ciel est tout bleu, le soleil brille et le vent est totalement retombé. Je dois renvoyer le moteur principal.
Voilà une journée bien calme qui se termine, 110 miles sur les dernières 24 heures, 152 depuis le départ de la Réunion, une allure d’escargot.
A bientôt.
Jean Louis
17H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je n’ai pas très bien dormi cette nuit, j’ai eu du mal à trouver le sommeil et l’impression d’être en permanence éveillé. Lorsque je pars pour une longue traversée, il me faut entre 24 et 48 heures pour me mettre dans le rythme, pour trouver mes marques, pour me sentir bien dans ces conditions de vie si particulières.
Pourtant, la mer est aussi plate qu’un galet, il n’y a absolument pas de vent, j’ai la sensation d’être au port. Je peux poser un verre rempli sur la table extérieure sans que celui-ci, comme à son habitude, ne cherche à traverser le cockpit comme une fusée.
J’ai longtemps pensé que s’amariner consistait à s’habituer aux mouvements désordonnés du bateau, mais non, c’est beaucoup plus subtil que cela. En fait il faut arriver à rentrer dans cette nouvelle vie faite de précarité et de d’incertitude. Il faut accepter ce rythme si différent de la vie à terre. Je pense qu’inconsciemment, le stress est là et qu’il est nécessaire de s’en libérer. Cela ne peut se faire qu’avec un minimum de temps. Il faut arriver à s’identifier complètement au bateau, ne faire plus qu’un avec lui afin de retrouver la confiance absolue qui permet de se sentir en pleine sécurité, en parfaite osmose.
Cette nuit, je me suis levé plusieurs fois pour voir si le radar fonctionnait bien. Je remets totalement ma vie aux bons soins de sa technologie. Dans quelques jours, je dormirais 12 heures d’affilé sans plus me poser de questions.
Je serai alors pleinement heureux, j’aurai ce sentiment de plénitude que je viens chercher dans ces aventures. L’autonomie totale, la liberté absolue, le calme, la sérénité, la sensation d’être le maître du monde, en fait le maître de mon monde. Je sais qu’alors, il peut arriver n’importe quoi, je ferais face sans peur ni inquiétude. Quoi qu’il arrive, je gèrerais la situation en toute lucidité et avec le maximum d’efficacité.
Les longues traversées en solitaires sont une véritable drogue. Ces moments sont tellement bons, ce que l’on ressent est tellement intense que lorsqu’on y a gouté, on n’a plus qu’une idée, c’est de recommencer.
Pour limiter les risques de faire une infection urinaire pendant ma traversée, je bois 3 litres d’eau par jour. Résultat, comme mon rein fonctionne essentiellement la nuit, je me lève toutes les deux heures, ce qui ne facilite pas un sommeil profond.
Pour la première fois que je fréquente cet hémisphère, ce matin, un peu avant le levé du jour, j’ai pu admirer la croix du sud. Je suis content de l’avoir vu.
En début de matinée, je suis entouré d’un banc de thons. Ils sautent et les oiseaux de mer plongent en piqué. Pour une fois, j’ai envie de mettre la pêche à l’eau. J’ai à bord du matériel de pêche, essentiellement pour les amis, car je ne suis pas trop intéressé par la pêche. Quelle surprise, s’il y a beaucoup de pêcheurs, il n’y a pas de candidats pour entretenir le matériel. Le moulinet est dans un état pitoyable. Le fil est totalement tirebouchonné et je suis obligé de le retirer en totalité. Le moulinet lui-même n’a jamais été graissé et je pense qu’il n’a même jamais été rincé à l’eau claire. Il est inexploitable, des pièces sont grippées. Je passe ma matinée et une partie de l’après midi à le réviser. Démontage complet, séparation des pièces grippées, nettoyage, graissage avant de regarnir le moulinet d’une bonne longueur de nylon neuf.
Je suis sur une route maritime, dans la journée j’ai vu au moins cinq cargos dont un énorme porte-containers qui est passé à environ deux miles sur mon bâbord. Comme la météo est clémente, je vais essayer de serrer au plus près le plateau continental de Madagascar, c'est-à-dire à 80 miles au sud. Si cela se gâtait, il serait toujours temps de descendre plus sud.
Vers 15h30, il se met à pleuvoir et un vent de nord est se lève autour de 22 nœuds, me permettant de couper le moteur pour la première fois depuis le départ. Malheureusement cela ne dure pas, une heure plus tard, on se traine, le ciel est tout bleu, le soleil brille et le vent est totalement retombé. Je dois renvoyer le moteur principal.
Voilà une journée bien calme qui se termine, 110 miles sur les dernières 24 heures, 152 depuis le départ de la Réunion, une allure d’escargot.
A bientôt.
Jean Louis
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"cher jean-louis
Dommage pour la canne à pêche.... Encore bravo avec Sylvie je t’embrasse." Envoyé par jeanine Barbier le 24-10-2011 à 21:04
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"du thon avec une ratatouille c’est bon n’est ce pas ! bonne route bisous Cormeillois" Envoyé par Marie Maryse le 24-10-2011 à 21:45
Mon, 24 Oct 2011 15:30:00 GMT - Les naufragés de l’îlot maudit 51° 43’E 24° 04’S
Mon, 24 Oct 2011 15:30:00 GMT - Les naufragés de l’îlot maudit 51° 43’E 24° 04’S
17H30 en France, 19H00 heure du bord 51° 43’E 24° 04’S
Bonjour à tous,
Nous sommes au 18e siècle, très exactement en 1761, l’île Maurice, appelée alors Ile de France, est encore française ainsi que Rodrigue. La Réunion s’appelle encore Ile Bourbon.
Elles sont administrées toutes les trois par un gouverneur, Monsieur Desforges-Boucher qui a pris un arrêté interdisant dans tout l’océan indien la traite des esclaves, se réservant pour lui-même ce commerce extrêmement lucratif.
Quelque part, entre la pointe nord de Madagascar et Ile de France, certains capitaines disent avoir aperçus la mer briser au beau milieu de l’océan. L’un d’eux place ce phénomène à 54° 51’ E et 16° 19 S, un autre à 52° 12’E et 15° 30’ S. Beaucoup sont passés par là sans rien voir. Sur de nombreuses cartes, rien n’est signalé mais sur une carte, un récif apparaît positionné à 52° 32’ E et 15° 55 S.
Les marins n’aiment pas ces parages. Ils l’appellent le Danger, l’île de Sable, l’îlot Maudit, l’île flottante mais personne ne sait si elle existe réellement.
Le 31 juillet, en plein hiver austral, l’Utile, une flûte de 800 tonneaux armée par la Compagnie des Indes, fait route. Elle est commandée par monsieur Jean de Lafargue. Partie de Madagascar, elle va livrer les marchandises qu’elle transporte à l’Ile de France. A fond de cale, juste au dessus du lest, une cargaison frauduleuse de 160 esclaves noirs est enfermée.
Ils ont entre 15 et 25 ans, il y a quelques enfants. Ils sont costauds et aptes au dur travail de la canne à sucre. Tous les jours, on fait monter les esclaves sur le pont pour les laver, les examiner, les faire marcher de façon à ce qu’ils restent un peu en forme pour en tirer un bon prix à l’arrivée.
Ce bateau n’est pas prévu pour transporter des esclaves, on ne peut les enchainer, alors les ouvertures par lesquelles ils descendent sont obturées par des planches que l’on fixe avec des clous.
L’équipage est composé de 9 officiers et de 134 marins en plus du capitaine. Malgré l’opposition de ses officiers qui ne veulent pas passer dans les parages de l’île maudite, le capitaine qui nie l’existence de celle-ci, maintient le cap. Vers 22h20, le bateau vibre puis talonne brutalement. Il est ensuite porté par les vagues qui déferlent en s’encastrant de plus en plus sur le récif.
Le naufrage dure plusieurs heures, le capitaine ayant perdu la raison, c’est le premier lieutenant, Barthélemy Castellan du Vernet qui prend le commandement. Il fait abattre les mâts pour essayer de maintenir le bateau sur l’eau. Personne ne pense ou ne veut aller délivrer ces pauvres gens enfermés dans la cale qui doivent avoir une peur terrible de se retrouver noyés comme des rats.
Progressivement le bateau se casse en six morceaux. Lorsque le jour se lève, certains ont réussis à gagner la terre et organisent avec des cordes un va et vient car la plupart des marins ne savent pas nager. Sur les 143 hommes d’équipage, 22 seront noyés et 121 rescapés, par contre sur les 160 esclaves, 88 seulement survivront au naufrage, 72 se sont noyés.
Au petit matin, les barriques d’eau libérées par l’épave commencent à arriver sur la plage. Les esclaves s’emparent de trois petites avant d’être chassés alors que l’équipage récupère un stock important.
L’îlot est tout petit, à peine 5 mètre à son point culminant, 700 mètres de large sur 1300 mètres de long. Pas d’arbre, juste quelques arbustes arrivant à la taille, des oiseaux, des nids avec des œufs, et quelques tortues. Ce n’est pas l’île de Robinson Crusoé avec ses montagnes, ses sources d’eau claires et ses chèvres.
Castellan sait qu’ils ne survivront pas longtemps sans eau. Il entreprend de faire creuser un puits. Après une journée de travail, il faut se rendre à l’évidence, il n’y a pas d’eau à cet endroit. Immédiatement il repère un endroit qui semble plus propice et encore une fois il faut creuser dans le corail. A 5 mètres, au niveau de la mer, ils trouvent enfin une eau un peu saumâtre mais buvable. L’équipage peut alors se désaltérer.
On pense alors aux esclaves noirs, sous cette chaleur torride, sans ombre pour se protéger du soleil et sans eau, 28 sont déjà morts de soif ces deux premiers jours.
Castellan sait qu’il ne faut attendre d’aide de personne. Il entreprend alors de construire une Prame en récupérant les matériaux de l’épave. Sur les 121 membres d’équipage survivants, seul 25 acceptent de l’aider. Il se tourne alors vers les esclaves et une quarantaine se joignent à eux. Ils construisent une forge avec une vieille malle ainsi qu’un four pour cuire des biscuits pour le voyage.
Le 27 septembre, soit moins de deux mois après le naufrage, la Prame est mise à l’eau. Elle est trop petite pour charger tous les survivants. Les blancs embarquent en promettant aux noirs de revenir les chercher. Elle mettra quatre jours pour rejoindre Madagascar.
Castellan étant sous l’autorité de Desforges-Boucher, jamais celui-ci n’acceptera d’affréter un bateau pour tenir cette promesse. Ce n’est que quinze ans plus tard, alors que cinq fois, des bateaux passant par là, on a revu l’île avec des silhouettes qui s’agitent sur la plage que Ternay, le nouveau gouverneur envoie la Sauterelle pour récupérer les naufragés. Une chaloupe est mise à la mer, cela se passe mal, un marin réussi à regagner le bord à la nage alors que l’autre reste sur l’île avec les 13 noirs survivants.
Un, puis deux, puis trois essais infructueux se succèdent avant que Tromelin sur la Dauphine arrive à récupérer les 7 femmes survivantes et le nourrisson, fils du marin de la Sauterelle.
Sur les 88 noirs survivant au naufrage, 28 sont morts de soifs dans les deux jours, au bout de deux ans, 18 sont partis sur un radeau, on ne les a jamais revus, le marin est parti lui aussi sur un radeau avec trois hommes et trois femmes, on ne les a jamais revus, les autres sont morts.
Les rescapés sont arrivés dans un état physique très dégradé à Ile de France le 14 décembre 1776, ils furent immédiatement déclarés libres et baptisés. Cette histoire contribuât fortement à l’abolition de l’esclavage.
L’île est maintenant appelée Ile Tromelin, elle continue à flotter puisque dans le livre d’Irène Frain « Les naufragés de l’île Tromelin » sorti en mars 2010, il est écrit « La position exacte de l’île – 15° 53’ S, 52° 11’ E – n’a été déterminée qu’en 1953 » alors que sur ma cartographie elle apparaît à 15° 53’ S, 54° 31’ E. Heureusement que je suis passé assez loin de ces parages !
A midi, j’ai commencé la procédure pour passer à l’heure de Madagascar. Avec mes anti-rejets je change par demi-heure. Demain je n’aurai plus qu’une heure de décalage avec Paris et lorsque je serais à Durban je serai sur le même fuseau horaire.
Je n’ai toujours pas de vent, je fais route au moteur, à allure réduite, pour essayer de limiter au maximum ma consommation de gasoil. Si je dois faire toute la route ainsi, il va me falloir 15 jours, soit 360h de moteur ! Je ne dois consommer au maximum qu’un litre six à l’heure alors que la consommation du moteur est donnée pour 5L à l’heure !
Puis, à midi trente, un orage débloque la situation et un vent d’environ 11 nœuds se met à souffler du nord ouest, en plein sur mon travers. Je coupe le moteur et Harmattan galope joyeusement entre 6 et 7 nœuds. Je ne me souvenais plus comment c’est bon. En milieu d’après midi, je suis même obligé de prendre un ris dans le génois, le vent étant maintenant à 15 nœuds.
En fin de matinée j’ai installé la pêche. A 14h15, alors que je bricole dans le bateau, je l’entends partir. Je pense que c’est un gros. Je freine doucement et le laisse se fatiguer. Après un quart d’heure, je freine totalement pour qu’il ne prenne pas plus de nylon et je le laisse se fatiguer encore. Le bateau sous génois, grand voile et artimon file à 7 nœuds, beaucoup trop pour que je puisse remonter le poisson. Aussi je rentre le génois pour limiter la vitesse à 3 nœuds.
Après trois quarts d’heure d’efforts j’amène au bord du bateau une superbe daurade coryphène d’environ 1,30 mètre et d’une dizaine d
17H30 en France, 19H00 heure du bord 51° 43’E 24° 04’S
Bonjour à tous,
Nous sommes au 18e siècle, très exactement en 1761, l’île Maurice, appelée alors Ile de France, est encore française ainsi que Rodrigue. La Réunion s’appelle encore Ile Bourbon.
Elles sont administrées toutes les trois par un gouverneur, Monsieur Desforges-Boucher qui a pris un arrêté interdisant dans tout l’océan indien la traite des esclaves, se réservant pour lui-même ce commerce extrêmement lucratif.
Quelque part, entre la pointe nord de Madagascar et Ile de France, certains capitaines disent avoir aperçus la mer briser au beau milieu de l’océan. L’un d’eux place ce phénomène à 54° 51’ E et 16° 19 S, un autre à 52° 12’E et 15° 30’ S. Beaucoup sont passés par là sans rien voir. Sur de nombreuses cartes, rien n’est signalé mais sur une carte, un récif apparaît positionné à 52° 32’ E et 15° 55 S.
Les marins n’aiment pas ces parages. Ils l’appellent le Danger, l’île de Sable, l’îlot Maudit, l’île flottante mais personne ne sait si elle existe réellement.
Le 31 juillet, en plein hiver austral, l’Utile, une flûte de 800 tonneaux armée par la Compagnie des Indes, fait route. Elle est commandée par monsieur Jean de Lafargue. Partie de Madagascar, elle va livrer les marchandises qu’elle transporte à l’Ile de France. A fond de cale, juste au dessus du lest, une cargaison frauduleuse de 160 esclaves noirs est enfermée.
Ils ont entre 15 et 25 ans, il y a quelques enfants. Ils sont costauds et aptes au dur travail de la canne à sucre. Tous les jours, on fait monter les esclaves sur le pont pour les laver, les examiner, les faire marcher de façon à ce qu’ils restent un peu en forme pour en tirer un bon prix à l’arrivée.
Ce bateau n’est pas prévu pour transporter des esclaves, on ne peut les enchainer, alors les ouvertures par lesquelles ils descendent sont obturées par des planches que l’on fixe avec des clous.
L’équipage est composé de 9 officiers et de 134 marins en plus du capitaine. Malgré l’opposition de ses officiers qui ne veulent pas passer dans les parages de l’île maudite, le capitaine qui nie l’existence de celle-ci, maintient le cap. Vers 22h20, le bateau vibre puis talonne brutalement. Il est ensuite porté par les vagues qui déferlent en s’encastrant de plus en plus sur le récif.
Le naufrage dure plusieurs heures, le capitaine ayant perdu la raison, c’est le premier lieutenant, Barthélemy Castellan du Vernet qui prend le commandement. Il fait abattre les mâts pour essayer de maintenir le bateau sur l’eau. Personne ne pense ou ne veut aller délivrer ces pauvres gens enfermés dans la cale qui doivent avoir une peur terrible de se retrouver noyés comme des rats.
Progressivement le bateau se casse en six morceaux. Lorsque le jour se lève, certains ont réussis à gagner la terre et organisent avec des cordes un va et vient car la plupart des marins ne savent pas nager. Sur les 143 hommes d’équipage, 22 seront noyés et 121 rescapés, par contre sur les 160 esclaves, 88 seulement survivront au naufrage, 72 se sont noyés.
Au petit matin, les barriques d’eau libérées par l’épave commencent à arriver sur la plage. Les esclaves s’emparent de trois petites avant d’être chassés alors que l’équipage récupère un stock important.
L’îlot est tout petit, à peine 5 mètre à son point culminant, 700 mètres de large sur 1300 mètres de long. Pas d’arbre, juste quelques arbustes arrivant à la taille, des oiseaux, des nids avec des œufs, et quelques tortues. Ce n’est pas l’île de Robinson Crusoé avec ses montagnes, ses sources d’eau claires et ses chèvres.
Castellan sait qu’ils ne survivront pas longtemps sans eau. Il entreprend de faire creuser un puits. Après une journée de travail, il faut se rendre à l’évidence, il n’y a pas d’eau à cet endroit. Immédiatement il repère un endroit qui semble plus propice et encore une fois il faut creuser dans le corail. A 5 mètres, au niveau de la mer, ils trouvent enfin une eau un peu saumâtre mais buvable. L’équipage peut alors se désaltérer.
On pense alors aux esclaves noirs, sous cette chaleur torride, sans ombre pour se protéger du soleil et sans eau, 28 sont déjà morts de soif ces deux premiers jours.
Castellan sait qu’il ne faut attendre d’aide de personne. Il entreprend alors de construire une Prame en récupérant les matériaux de l’épave. Sur les 121 membres d’équipage survivants, seul 25 acceptent de l’aider. Il se tourne alors vers les esclaves et une quarantaine se joignent à eux. Ils construisent une forge avec une vieille malle ainsi qu’un four pour cuire des biscuits pour le voyage.
Le 27 septembre, soit moins de deux mois après le naufrage, la Prame est mise à l’eau. Elle est trop petite pour charger tous les survivants. Les blancs embarquent en promettant aux noirs de revenir les chercher. Elle mettra quatre jours pour rejoindre Madagascar.
Castellan étant sous l’autorité de Desforges-Boucher, jamais celui-ci n’acceptera d’affréter un bateau pour tenir cette promesse. Ce n’est que quinze ans plus tard, alors que cinq fois, des bateaux passant par là, on a revu l’île avec des silhouettes qui s’agitent sur la plage que Ternay, le nouveau gouverneur envoie la Sauterelle pour récupérer les naufragés. Une chaloupe est mise à la mer, cela se passe mal, un marin réussi à regagner le bord à la nage alors que l’autre reste sur l’île avec les 13 noirs survivants.
Un, puis deux, puis trois essais infructueux se succèdent avant que Tromelin sur la Dauphine arrive à récupérer les 7 femmes survivantes et le nourrisson, fils du marin de la Sauterelle.
Sur les 88 noirs survivant au naufrage, 28 sont morts de soifs dans les deux jours, au bout de deux ans, 18 sont partis sur un radeau, on ne les a jamais revus, le marin est parti lui aussi sur un radeau avec trois hommes et trois femmes, on ne les a jamais revus, les autres sont morts.
Les rescapés sont arrivés dans un état physique très dégradé à Ile de France le 14 décembre 1776, ils furent immédiatement déclarés libres et baptisés. Cette histoire contribuât fortement à l’abolition de l’esclavage.
L’île est maintenant appelée Ile Tromelin, elle continue à flotter puisque dans le livre d’Irène Frain « Les naufragés de l’île Tromelin » sorti en mars 2010, il est écrit « La position exacte de l’île – 15° 53’ S, 52° 11’ E – n’a été déterminée qu’en 1953 » alors que sur ma cartographie elle apparaît à 15° 53’ S, 54° 31’ E. Heureusement que je suis passé assez loin de ces parages !
A midi, j’ai commencé la procédure pour passer à l’heure de Madagascar. Avec mes anti-rejets je change par demi-heure. Demain je n’aurai plus qu’une heure de décalage avec Paris et lorsque je serais à Durban je serai sur le même fuseau horaire.
Je n’ai toujours pas de vent, je fais route au moteur, à allure réduite, pour essayer de limiter au maximum ma consommation de gasoil. Si je dois faire toute la route ainsi, il va me falloir 15 jours, soit 360h de moteur ! Je ne dois consommer au maximum qu’un litre six à l’heure alors que la consommation du moteur est donnée pour 5L à l’heure !
Puis, à midi trente, un orage débloque la situation et un vent d’environ 11 nœuds se met à souffler du nord ouest, en plein sur mon travers. Je coupe le moteur et Harmattan galope joyeusement entre 6 et 7 nœuds. Je ne me souvenais plus comment c’est bon. En milieu d’après midi, je suis même obligé de prendre un ris dans le génois, le vent étant maintenant à 15 nœuds.
En fin de matinée j’ai installé la pêche. A 14h15, alors que je bricole dans le bateau, je l’entends partir. Je pense que c’est un gros. Je freine doucement et le laisse se fatiguer. Après un quart d’heure, je freine totalement pour qu’il ne prenne pas plus de nylon et je le laisse se fatiguer encore. Le bateau sous génois, grand voile et artimon file à 7 nœuds, beaucoup trop pour que je puisse remonter le poisson. Aussi je rentre le génois pour limiter la vitesse à 3 nœuds.
Après trois quarts d’heure d’efforts j’amène au bord du bateau une superbe daurade coryphène d’environ 1,30 mètre et d’une dizaine d
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"Bonjour Cap’tain, merci pour cette belle histoire et bravo pour la pêche j’en connais qui ont du saliver, c’est mieux que les mouettes... Bon vent. Amitiés " Envoyé par Paparazzi le 24-10-2011 à 22:47
Tue, 25 Oct 2011 16:00:00 GMT - Quelle navigation difficile ! 50° 38’E 25° 32’S
Tue, 25 Oct 2011 16:00:00 GMT - Quelle navigation difficile ! 50° 38’E 25° 32’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Pouahhh, quelle navigation difficile ! Comme je regrette les alizés. J’ai l’impression d’être déjà de retour en méditerranée, pas de vent, trop de vent ou bien vent dans le nez. Lorsque les distances à parcourir sont courtes passe encore, mais ici j’ai l’impression que je n’y arriverai jamais.
D’hier midi à ce matin 6h, rien à redire, 11 à 12 nœuds de vent en plein travers, le bateau s’est régalé. Moi un peu moins car le pilote fait encore des siennes, la purge n’est pas parfaite et toutes les demi-heures environ, il passe en faute. Pas très grave mais il faut se lever pour réarmer. J’ai l’impression de ne pas avoir dormi.
Puis à 6h, le vent faiblit un peu en tombant entre 8 et 10 nœuds et passe à l’ouest sud ouest. Je tire un bord plein sud en coupant le pilote et en réglant les voiles et le gouvernail pour que le bateau garde sa route seul. Il est formidable ce bateau, il a la capacité de se gouverner seul aux allures de près et de largue. Cela me permet de me reposer un peu.
A 15h, nouveau changement, le vent faiblit encore à moins de 6 nœuds en passant sud sud ouest. Je ne peux plus rien faire, c’est exactement là où je vais. Je suis contraint de remettre le moteur en descendant plein sud pour bénéficier du courant qui porte dans cette direction et essayer d’avancer un peu tout de même.
C’est décourageant, je vois ma réserve de gasoil diminuer et j’ai l’impression que je n’arriverai jamais. J’aimerai bien demander du vent mais j’ai trop peur d’être mal entendu et que l’on m’en envoie de trop.
Le pire c’est que les prévisions météo ne sont pas très optimistes et n’envisagent pas de conditions favorables dans les jours à venir. Peut être aurais-je dû monter cette daurade à bord ?
Je n’aime pas quand c’est calme plat, j’adore quand cela bouge et que le bateau se régal dans les vagues.
J’ai hâte d’être à l’ouest du « Madagascar Ridge », cette avancée rocheuse qui s’étend à plus de 80 miles au sud de Madagascar et ou de grosses déferlantes se forment lors des coups de vent de sud ouest. La route passe à au moins 150 miles au sud de l’île. Cela permet de prendre la cape si une dépression arrive.
Aujourd’hui je n’ai pas vu de cargos, je ne dois plus être sur une route maritime. Par contre quatre dauphins sont accourus en fin d’après midi en faisant de grandes cabrioles pour jouer dans l’étrave.
113 miles au compteur, 375 depuis La Réunion.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Pouahhh, quelle navigation difficile ! Comme je regrette les alizés. J’ai l’impression d’être déjà de retour en méditerranée, pas de vent, trop de vent ou bien vent dans le nez. Lorsque les distances à parcourir sont courtes passe encore, mais ici j’ai l’impression que je n’y arriverai jamais.
D’hier midi à ce matin 6h, rien à redire, 11 à 12 nœuds de vent en plein travers, le bateau s’est régalé. Moi un peu moins car le pilote fait encore des siennes, la purge n’est pas parfaite et toutes les demi-heures environ, il passe en faute. Pas très grave mais il faut se lever pour réarmer. J’ai l’impression de ne pas avoir dormi.
Puis à 6h, le vent faiblit un peu en tombant entre 8 et 10 nœuds et passe à l’ouest sud ouest. Je tire un bord plein sud en coupant le pilote et en réglant les voiles et le gouvernail pour que le bateau garde sa route seul. Il est formidable ce bateau, il a la capacité de se gouverner seul aux allures de près et de largue. Cela me permet de me reposer un peu.
A 15h, nouveau changement, le vent faiblit encore à moins de 6 nœuds en passant sud sud ouest. Je ne peux plus rien faire, c’est exactement là où je vais. Je suis contraint de remettre le moteur en descendant plein sud pour bénéficier du courant qui porte dans cette direction et essayer d’avancer un peu tout de même.
C’est décourageant, je vois ma réserve de gasoil diminuer et j’ai l’impression que je n’arriverai jamais. J’aimerai bien demander du vent mais j’ai trop peur d’être mal entendu et que l’on m’en envoie de trop.
Le pire c’est que les prévisions météo ne sont pas très optimistes et n’envisagent pas de conditions favorables dans les jours à venir. Peut être aurais-je dû monter cette daurade à bord ?
Je n’aime pas quand c’est calme plat, j’adore quand cela bouge et que le bateau se régal dans les vagues.
J’ai hâte d’être à l’ouest du « Madagascar Ridge », cette avancée rocheuse qui s’étend à plus de 80 miles au sud de Madagascar et ou de grosses déferlantes se forment lors des coups de vent de sud ouest. La route passe à au moins 150 miles au sud de l’île. Cela permet de prendre la cape si une dépression arrive.
Aujourd’hui je n’ai pas vu de cargos, je ne dois plus être sur une route maritime. Par contre quatre dauphins sont accourus en fin d’après midi en faisant de grandes cabrioles pour jouer dans l’étrave.
113 miles au compteur, 375 depuis La Réunion.
A bientôt.
Jean Louis
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"Bonsoir Mon Capitaine, Déjà 1 an que ce tour à commencé ! Quel voyage vous nous faites vivre. Merci. Bon vent (c’est le cas de le dire !). Amicalement et bisous de la miss. Nicolas & Co." Envoyé par nicolas MULLIER le 25-10-2011 à 22:36
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"bonjour jean louis courage vous aller droit au but je pense bien à vous mer pour tout bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 26-10-2011 à 09:10
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"Dans le TGV direction la mer les Sables d Olonne ici nous avons un joli soleil 7 degrés à Cormeilles ce matin ’’bonne traversée’’ bisous venteux" Envoyé par Marie Maryse le 26-10-2011 à 10:14
Wed, 26 Oct 2011 16:00:00 GMT - A contre courant 49° 13’E 26° 01’S
Wed, 26 Oct 2011 16:00:00 GMT - A contre courant 49° 13’E 26° 01’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Rouge à bord hippps !, verre à ras bord hippps ! J’ai mis en application les conseils de Pierre-Yves, qui me communique les prévisions météo.
Ce tour du monde m’aura beaucoup appris sur les courants. Bien entendu, en méditerranée il y a des courants mais ils sont sur des surfaces limitées et les distances à parcourir sont réduites. Je ne m’étais pas bien rendu compte de l’importance des courants au niveau planétaire. Les eaux sont parcourues de courants au même titre que l’atmosphère est parcourue par les vents.
Les courants sont connus, nommés et varient selon les saisons tout comme l’aérologie. Des milliards de mètres cubes d’eau se déplacent formant une source d’énergie énorme. Ces courants peuvent parfois être importants et se déplacer à plusieurs nœuds. Ils régissent les climats de la planète et certains comme El Nino ou La Nina sont responsables d’ouragans ou bien d’inondations colossales.
En navigation hauturière ils sont également très importants et selon qu’ils sont favorables ou défavorables peuvent changer totalement la face des choses. Ainsi un courant de 2 nœuds favorable ou défavorable sur une traversée de trois semaines peut faire varier la date d’arrivée d’une douzaine de jours, voir beaucoup plus s’il y a pétole.
Les prévisions météo doivent toujours être mises en perspective avec les courants rencontrés car contrairement à une automobile, la ligne de foi du bateau n’est pas alignée avec sa trajectoire. La différence peut être énorme et représenter plusieurs dizaines de degrés. C’est un peu comme si les automobiles marchaient en crabe.
Ainsi pour faire simple, prenons un courant qui porte au sud à trois nœuds. Pour qu’un bateau marchant à trois nœuds face route au sud ouest, il devra se diriger vers l’ouest, soit en crabe de 45 degrés avec sa route.
Ce matin, vers cinq heures, je constate qu’un courant de plus de trois nœuds (3,5 en milieu de matinée) m’emporte au sud est direction les îles Kerguelen. Bon, il y a de la distance à parcourir, n’empêche, ce n’est par là que je vais. Je dois réagir mais Harmattan est beaucoup plus conçu pour affronter le gros temps que pour se déhaler dans le petit temps.
Si je laisse faire, comme la météo ne prévoie pas de vent d’ici à samedi, d’ici là je serais partis dans le sud est à plus de 200 miles ! Les 7 nœuds de vent de nord ouest ne me servent pas à grand chose, aussi je dois mettre le moteur à plein régime et m’aider des voiles pour revenir vers la côte de Madagascar, là ou le courant sera moins fort. J’imagine le niveau de mon réservoir de gasoil en train de descendre à vue d’œil.
Enfin, en début d’après midi, j’ai retrouvé une zone où le courant, toujours portant au sud est se limite à 0,7 N, je peux réduire la vitesse de mon moteur de façon à réduire ma consommation. J’avance maintenant à moins de 2 N, en attendant que le vent vienne.
Cette traversée va être beaucoup plus longue que prévue. C’est un peu la loterie, une copine à moi, tourdumondiste elle aussi, l’a fait il y a un mois en une semaine et deux jours ! Je me demande combien de temps je vais mettre et je me suis levé, inquiet, à deux heures du matin pour faire une nouvelle fois le stock de mes médicaments antirejet. J’ai encore trente jours de stock, je pense quand même être arrivé quelque part d’ici là ! Les statistiques disent qu’à cette période, il y a un maximum de vents de secteur est !
Concernant l’eau, j’ai mon désalinisateur, pour la nourriture, j’ai un stock important de conserves et de nouilles. Et puis je peux me rationner. Il n’y a que le stock de rouge qui va faire défaut, il faut dire qu’en remplissant les verres à ras bord, il descend vite !
J’avais envisagé de m’arrêter à Madagascar pour faire un plein de gasoil, mais cela me semble compliqué d’une part et risque de me faire rater la période de vents supposés favorable entre samedi et lundi. Il va falloir que j’économise au maximum mon gasoil, quitte à rallonger énormément le temps de parcourt.
Voilà pour aujourd’hui, seulement 98 miles au compteur mais énormément moins en route utile, et 473 depuis La Réunion (pour 452 en route fonds directe).
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Rouge à bord hippps !, verre à ras bord hippps ! J’ai mis en application les conseils de Pierre-Yves, qui me communique les prévisions météo.
Ce tour du monde m’aura beaucoup appris sur les courants. Bien entendu, en méditerranée il y a des courants mais ils sont sur des surfaces limitées et les distances à parcourir sont réduites. Je ne m’étais pas bien rendu compte de l’importance des courants au niveau planétaire. Les eaux sont parcourues de courants au même titre que l’atmosphère est parcourue par les vents.
Les courants sont connus, nommés et varient selon les saisons tout comme l’aérologie. Des milliards de mètres cubes d’eau se déplacent formant une source d’énergie énorme. Ces courants peuvent parfois être importants et se déplacer à plusieurs nœuds. Ils régissent les climats de la planète et certains comme El Nino ou La Nina sont responsables d’ouragans ou bien d’inondations colossales.
En navigation hauturière ils sont également très importants et selon qu’ils sont favorables ou défavorables peuvent changer totalement la face des choses. Ainsi un courant de 2 nœuds favorable ou défavorable sur une traversée de trois semaines peut faire varier la date d’arrivée d’une douzaine de jours, voir beaucoup plus s’il y a pétole.
Les prévisions météo doivent toujours être mises en perspective avec les courants rencontrés car contrairement à une automobile, la ligne de foi du bateau n’est pas alignée avec sa trajectoire. La différence peut être énorme et représenter plusieurs dizaines de degrés. C’est un peu comme si les automobiles marchaient en crabe.
Ainsi pour faire simple, prenons un courant qui porte au sud à trois nœuds. Pour qu’un bateau marchant à trois nœuds face route au sud ouest, il devra se diriger vers l’ouest, soit en crabe de 45 degrés avec sa route.
Ce matin, vers cinq heures, je constate qu’un courant de plus de trois nœuds (3,5 en milieu de matinée) m’emporte au sud est direction les îles Kerguelen. Bon, il y a de la distance à parcourir, n’empêche, ce n’est par là que je vais. Je dois réagir mais Harmattan est beaucoup plus conçu pour affronter le gros temps que pour se déhaler dans le petit temps.
Si je laisse faire, comme la météo ne prévoie pas de vent d’ici à samedi, d’ici là je serais partis dans le sud est à plus de 200 miles ! Les 7 nœuds de vent de nord ouest ne me servent pas à grand chose, aussi je dois mettre le moteur à plein régime et m’aider des voiles pour revenir vers la côte de Madagascar, là ou le courant sera moins fort. J’imagine le niveau de mon réservoir de gasoil en train de descendre à vue d’œil.
Enfin, en début d’après midi, j’ai retrouvé une zone où le courant, toujours portant au sud est se limite à 0,7 N, je peux réduire la vitesse de mon moteur de façon à réduire ma consommation. J’avance maintenant à moins de 2 N, en attendant que le vent vienne.
Cette traversée va être beaucoup plus longue que prévue. C’est un peu la loterie, une copine à moi, tourdumondiste elle aussi, l’a fait il y a un mois en une semaine et deux jours ! Je me demande combien de temps je vais mettre et je me suis levé, inquiet, à deux heures du matin pour faire une nouvelle fois le stock de mes médicaments antirejet. J’ai encore trente jours de stock, je pense quand même être arrivé quelque part d’ici là ! Les statistiques disent qu’à cette période, il y a un maximum de vents de secteur est !
Concernant l’eau, j’ai mon désalinisateur, pour la nourriture, j’ai un stock important de conserves et de nouilles. Et puis je peux me rationner. Il n’y a que le stock de rouge qui va faire défaut, il faut dire qu’en remplissant les verres à ras bord, il descend vite !
J’avais envisagé de m’arrêter à Madagascar pour faire un plein de gasoil, mais cela me semble compliqué d’une part et risque de me faire rater la période de vents supposés favorable entre samedi et lundi. Il va falloir que j’économise au maximum mon gasoil, quitte à rallonger énormément le temps de parcourt.
Voilà pour aujourd’hui, seulement 98 miles au compteur mais énormément moins en route utile, et 473 depuis La Réunion (pour 452 en route fonds directe).
Thu, 27 Oct 2011 16:00:00 GMT - J’ai mis en panne 48° 27’E 25° 57’S
Thu, 27 Oct 2011 16:00:00 GMT - J’ai mis en panne 48° 27’E 25° 57’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Pour la première fois de ma vie de marin, j’ai mis en panne. Ce terme de marine est utilisé lorsque l’on stop le navire. Hier au soir, vers 22 heures, devant l’absence de vent, mon stock de gasoil qui diminue et la longue route qu’il me reste à parcourir, je me suis enfin résolu à mettre en panne. Le bateau a ainsi bouchonné toute la nuit en dérivant avec le courant. Ce matin j’étais 4 miles plus au NE de ma position d’hier soir.
Vers 6 heures, constatant un tout petit peu de vent venant du sud ouest, j’ai déroulé le génois et j’ai ainsi pu parcourir 8 miles vers le WNW avant qu’il s’évanouisse en début de matinée et que je sois obligé à nouveau de mettre en panne.
En prenant mon petit déjeuner, j’ai aperçu deux cargos et un voilier qui marchait au moteur. J’ai essayé de contacté celui-ci par VHF sans succès.
J’ai consacré ma matinée à de l’entretien. Malgré le bon fonctionnement de mon alternateur d’arbre d’hélice, j’étais surpris du peu de capacité de mes 6 batteries de servitudes. En contrôlant celles-ci une par une avec mon voltmètre, je constate que seule trois fonctionnent correctement. Je fini par trouver la panne, des cosses mal serrées et oxydées. C’est au départ un problème de cosses, ce sont des cosses avec un chapeau plastique vert ou rouge avec deux ailes. En fait il faut casser le plastique, dessous il y a un écrou que l’on peu serrer normalement. A mon retour en France, je vais devoir consacrer beaucoup de temps à faire une révision complète de tout le bateau et à remettre à neuf, de nouveau, l’installation électrique.
Hier j’ai constaté que mon moteur principal avait encore du mal à démarrer. J’ai manipulé plusieurs fois la clef rouge coupe batterie, cela va mieux. J’avais déjà dû court-circuiter la clef noire après mon départ du Sri Lanka, il va falloir également que je change ces clefs. Peut être pourrais-je en rapporter de France, à La réunion il n’y avait rien.
J’ai également mis mon pilote en purge et j’ai fait route ainsi toute la matinée. J’espère qu’il va aller mieux. Sinon, il faudra que je démonte mon vérin et que je le purge sur l’établi. Je pense qu’il y a de l’air dans le vérin lui-même et qu’il faut lui mettre la tête en bas pour le purger.
Puis en début d’après midi, un vent de SSW se lève autour de 10 nœuds. Ce serait parfait sans ce courant portant au NNE de plus de deux nœuds. Pour la première fois depuis mon départ de Marseille, je sors la trinquette et mets en place la bastaque. Sur la photo, vous pouvez voir en pointillé ma route, derrière le bateau ma trace, la flèche bleue est le courant et la jaune le vent. Je suis obligé d’appuyer au moteur à 1500 tours et n’avance qu’à 3,5 N. La ligne de foi du bateau est à 45 degrés du vent apparent. Ce n’est pas un bateau de près, un bateau d’aujourd’hui marcherait bien mieux dans ces conditions. Il est trop lourd et possède trop de surfaces mouillées. C’est un bateau de portant, un bateau de gros temps. Si dans ces conditions il pouvait filer à 7N, sa position par rapport au vent serait excellente et il n’y aurait pas besoin de l’appuie du moteur.
Maintenant j’attends que le vent continue sa rotation CCW (dans le sens inverse des aiguilles d’une montre). Il devrait être plein est à partir de samedi matin et ma situation va s’améliorer. En tout cas pour quelques temps.
Au compteur, 53 miles aujourd’hui mais bien moins en distance utile sur la carte.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Pour la première fois de ma vie de marin, j’ai mis en panne. Ce terme de marine est utilisé lorsque l’on stop le navire. Hier au soir, vers 22 heures, devant l’absence de vent, mon stock de gasoil qui diminue et la longue route qu’il me reste à parcourir, je me suis enfin résolu à mettre en panne. Le bateau a ainsi bouchonné toute la nuit en dérivant avec le courant. Ce matin j’étais 4 miles plus au NE de ma position d’hier soir.
Vers 6 heures, constatant un tout petit peu de vent venant du sud ouest, j’ai déroulé le génois et j’ai ainsi pu parcourir 8 miles vers le WNW avant qu’il s’évanouisse en début de matinée et que je sois obligé à nouveau de mettre en panne.
En prenant mon petit déjeuner, j’ai aperçu deux cargos et un voilier qui marchait au moteur. J’ai essayé de contacté celui-ci par VHF sans succès.
J’ai consacré ma matinée à de l’entretien. Malgré le bon fonctionnement de mon alternateur d’arbre d’hélice, j’étais surpris du peu de capacité de mes 6 batteries de servitudes. En contrôlant celles-ci une par une avec mon voltmètre, je constate que seule trois fonctionnent correctement. Je fini par trouver la panne, des cosses mal serrées et oxydées. C’est au départ un problème de cosses, ce sont des cosses avec un chapeau plastique vert ou rouge avec deux ailes. En fait il faut casser le plastique, dessous il y a un écrou que l’on peu serrer normalement. A mon retour en France, je vais devoir consacrer beaucoup de temps à faire une révision complète de tout le bateau et à remettre à neuf, de nouveau, l’installation électrique.
Hier j’ai constaté que mon moteur principal avait encore du mal à démarrer. J’ai manipulé plusieurs fois la clef rouge coupe batterie, cela va mieux. J’avais déjà dû court-circuiter la clef noire après mon départ du Sri Lanka, il va falloir également que je change ces clefs. Peut être pourrais-je en rapporter de France, à La réunion il n’y avait rien.
J’ai également mis mon pilote en purge et j’ai fait route ainsi toute la matinée. J’espère qu’il va aller mieux. Sinon, il faudra que je démonte mon vérin et que je le purge sur l’établi. Je pense qu’il y a de l’air dans le vérin lui-même et qu’il faut lui mettre la tête en bas pour le purger.
Puis en début d’après midi, un vent de SSW se lève autour de 10 nœuds. Ce serait parfait sans ce courant portant au NNE de plus de deux nœuds. Pour la première fois depuis mon départ de Marseille, je sors la trinquette et mets en place la bastaque. Sur la photo, vous pouvez voir en pointillé ma route, derrière le bateau ma trace, la flèche bleue est le courant et la jaune le vent. Je suis obligé d’appuyer au moteur à 1500 tours et n’avance qu’à 3,5 N. La ligne de foi du bateau est à 45 degrés du vent apparent. Ce n’est pas un bateau de près, un bateau d’aujourd’hui marcherait bien mieux dans ces conditions. Il est trop lourd et possède trop de surfaces mouillées. C’est un bateau de portant, un bateau de gros temps. Si dans ces conditions il pouvait filer à 7N, sa position par rapport au vent serait excellente et il n’y aurait pas besoin de l’appuie du moteur.
Maintenant j’attends que le vent continue sa rotation CCW (dans le sens inverse des aiguilles d’une montre). Il devrait être plein est à partir de samedi matin et ma situation va s’améliorer. En tout cas pour quelques temps.
Au compteur, 53 miles aujourd’hui mais bien moins en distance utile sur la carte.
Fri, 28 Oct 2011 16:00:00 GMT - Le secret du bonheur : du vent 46° 19’E 26° 45’S
Fri, 28 Oct 2011 16:00:00 GMT - Le secret du bonheur : du vent 46° 19’E 26° 45’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Le niveau de mon moral varie en harmonie avec ma SOG (Speed On Ground), ma vitesse fond en français. Aujourd’hui, il est particulièrement haut. Je vais passer au milieu de la nuit prochaine le fameux Madagascar Ridge, la pointe sud de l’île.
Cette nuit a été particulièrement captivante. Le vent qui s’est levé hier, en début d’après midi, a commencé à tourner très lentement dans le sens inverse des aiguilles d’une montre pour être plein sud ce matin à 7 heures, soufflant autour de 12N. De la même façon, le courant qui portait au NE, à 2N, hier après midi à commencé à tourner, lui aussi dans le sens inverse des aiguilles d’une montre en diminuant au fur et à mesure que je me rapprochais de la veine principale puis en augmentant à nouveau à plus de deux nœuds en portant SW, pile sur l’axe de la route menant à Durban.
J’ai passé une grande partie de la nuit dans mon cockpit pour suivre le mouvement en faisant effectuer au bateau un grand arc de cercle commençant plein ouest hier après midi et se terminant sud ouest ce matin. J’ai exploité totalement ce vent, manœuvrant en permanence, sortir du génois, rentrer du génois, +10 degrés à la barre, -5 degrés, réduire le régime moteur, l’augmenter …
Puis ce matin à 7 heures, l’angle avec le vent le permettant, je peux enfin couper ce moteur et retrouver calme et tranquillité d’esprit. Le bateau file en moyenne à 6 nœuds (le courant apportant entre 2N et 2,5N). Je suis sous génois à un ris, trinquette pleine, grand voile pleine et artimon plein.
Je vais passer à environ 80 miles de la pointe sud de l’île, ce qui est la distance minimum de sécurité. Si je n’avais pas une bonne couverture météo, j’aurai dû passer au minimum à 150 miles. La météo prévoie que le vent va continuer à tourner ainsi pour s’établir plein est, force 4, puis force 5 à partir de demain matin. Cela va me permettre de laisser loin derrière mois cet endroit dangereux.
Depuis ce matin je voie de nombreux bateaux dans les deux sens, c’est une route extrêmement fréquentée. Pas de risque que les pirates viennent par ici, ils n’aiment pas les endroits où la mer peut être dangereuse.
En milieu d’après midi, le vent ayant continué à tourner, je peux ranger la trinquette et dérouler totalement le génois. Le bateau est penché, il y a une longue houle de sud ouest, ce n’est pas très confortable mais c’est quand même le nirvana, ma SOG est en permanence au dessus de 7N, puis bientôt 8 lorsque le vent forcit momentanément à 15N.
Le travail fait sur mes batteries porte ses fruits dès aujourd’hui, j’ai retrouvé une autonomie correcte.
Etonnamment la route surface pour ces dernières 24 heures n’est que de 105 miles alors que la route fond doit approcher les 130. Depuis La Réunion au compteur, 631 miles.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Le niveau de mon moral varie en harmonie avec ma SOG (Speed On Ground), ma vitesse fond en français. Aujourd’hui, il est particulièrement haut. Je vais passer au milieu de la nuit prochaine le fameux Madagascar Ridge, la pointe sud de l’île.
Cette nuit a été particulièrement captivante. Le vent qui s’est levé hier, en début d’après midi, a commencé à tourner très lentement dans le sens inverse des aiguilles d’une montre pour être plein sud ce matin à 7 heures, soufflant autour de 12N. De la même façon, le courant qui portait au NE, à 2N, hier après midi à commencé à tourner, lui aussi dans le sens inverse des aiguilles d’une montre en diminuant au fur et à mesure que je me rapprochais de la veine principale puis en augmentant à nouveau à plus de deux nœuds en portant SW, pile sur l’axe de la route menant à Durban.
J’ai passé une grande partie de la nuit dans mon cockpit pour suivre le mouvement en faisant effectuer au bateau un grand arc de cercle commençant plein ouest hier après midi et se terminant sud ouest ce matin. J’ai exploité totalement ce vent, manœuvrant en permanence, sortir du génois, rentrer du génois, +10 degrés à la barre, -5 degrés, réduire le régime moteur, l’augmenter …
Puis ce matin à 7 heures, l’angle avec le vent le permettant, je peux enfin couper ce moteur et retrouver calme et tranquillité d’esprit. Le bateau file en moyenne à 6 nœuds (le courant apportant entre 2N et 2,5N). Je suis sous génois à un ris, trinquette pleine, grand voile pleine et artimon plein.
Je vais passer à environ 80 miles de la pointe sud de l’île, ce qui est la distance minimum de sécurité. Si je n’avais pas une bonne couverture météo, j’aurai dû passer au minimum à 150 miles. La météo prévoie que le vent va continuer à tourner ainsi pour s’établir plein est, force 4, puis force 5 à partir de demain matin. Cela va me permettre de laisser loin derrière mois cet endroit dangereux.
Depuis ce matin je voie de nombreux bateaux dans les deux sens, c’est une route extrêmement fréquentée. Pas de risque que les pirates viennent par ici, ils n’aiment pas les endroits où la mer peut être dangereuse.
En milieu d’après midi, le vent ayant continué à tourner, je peux ranger la trinquette et dérouler totalement le génois. Le bateau est penché, il y a une longue houle de sud ouest, ce n’est pas très confortable mais c’est quand même le nirvana, ma SOG est en permanence au dessus de 7N, puis bientôt 8 lorsque le vent forcit momentanément à 15N.
Le travail fait sur mes batteries porte ses fruits dès aujourd’hui, j’ai retrouvé une autonomie correcte.
Etonnamment la route surface pour ces dernières 24 heures n’est que de 105 miles alors que la route fond doit approcher les 130. Depuis La Réunion au compteur, 631 miles.
Sat, 29 Oct 2011 16:00:00 GMT - Le Madagascar Ridge derrière 44° 09’E 27° 49’S
Sat, 29 Oct 2011 16:00:00 GMT - Le Madagascar Ridge derrière 44° 09’E 27° 49’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quel soulagement d’avoir le Madagascar Ridge dans les rétroviseurs. C’est un endroit pas fréquentable du tout, la mer peut y être énorme et les vagues monstrueuses. Les fonds passent de plus de 8000 mètres à 50 mètres en quelques dizaines de miles. Ce plateau continental est extrêmement vaste et reçoit la forte houle levée par les tempêtes de SO qui se heurtent à un violent courent descendant le long de la côte pour aller rejoindre le courant des aiguilles le long de l’Afrique du Sud. Je me sens beaucoup plus serein maintenant.
Et pourtant, quelle nuit horrible. Je viens juste de me coucher quand le pilote se mets en alarme. Je me lève, annule l’alarme et le remets en service. Cinq minutes plus tard, rebelote. Je fini par me rendre à l’évidence, je vais devoir passer la nuit dans le cockpit. J’installe le siège de barreur. Je vais essayer de barrer moi-même. Je regarde ma girouette anémomètre. Que se passe-t-il, elle indique le vent en plein dans le nez ? Je regarde mon compas, je suis pourtant bien sur la route, cet instrument vient à nouveau de tomber en panne.
J’allume la lumière du cockpit, flash puis plus rien, l’ampoule vient de claquer et je n’en ai pas de rechange. Je n’ose plus toucher à rien, il faut que j’attende que cette période de poisse passe.
Le plus grave c’est le pilote. Je m’installe et essaye de comprendre en le regardant faire. Je fais de nombreux essais mais je n’arrive pas à le faire fonctionner sans qu’il se mette à hurler dans les minutes qui suivent. J’essaie de barrer à la main mais en vent arrière ce bateau est impossible à barrer, il fait des lacets de 90 degrés. Certainement l’effet de la quille ultra longue et du câble mors qui a pris du jeu et que je n’ai pas pu changer lors de la reconstruction.
J’ai de l’air dans le piston du pilote et au milieu de la nuit je fini par comprendre que si j’exerce moins de force sur le safran, le pilote peut gérer. Je réduis donc la voilure et cela va beaucoup mieux. Cependant je ne peux pas dormir, trop traumatisé par ce problème. Si le pilote rendait l’âme je serais très mal.
Toute la nuit la mer est désordonnée et le bateau est secoué dans tous les sens, malgré tout le courant est avec moi et au matin je suis sorti de cet endroit que je redoutais.
Au matin les choses se calment, ciel bleu, soleil, mer plus sereine, la journée commence beaucoup mieux. Par contre, le bon vent d’est prévu par la météo est aux abonnés absents, il est de SSE et ne fait que quelques nœuds. Le bateau se traine mais comme je chevauche un courant de trois nœuds favorable, la vitesse fond n’est pas mauvaise.
J’essaie de réparer ma girouette mais ce doit être l’aérien qui est de nouveau en panne.
Au fur et à mesure que je progresse en latitude, la température s’est refroidie et je suis obligé de mettre une chemise la journée car il ne fait que 25 degrés. La nuit je dois mettre pull et pantalon long.
La faune est importante, je vois des dauphins tous les jours et en déjeunant j’ai vu trois globicéphales noirs passer à 50 mètres du bateau. Ils étaient magnifiques très noirs sur le dessus et blancs immaculés sur le dessous, puis un énorme aileron dorsale noir. Il y a également beaucoup d’oiseaux de mer.
A 16h30 cet après midi, j’étais à égale distance de La Réunion et de Durban, 710 miles en ligne droite.
Voilà pour aujourd’hui, 121 miles au compteur ces dernières 24 heures, 145 sur la route fond grâce à un courant important.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quel soulagement d’avoir le Madagascar Ridge dans les rétroviseurs. C’est un endroit pas fréquentable du tout, la mer peut y être énorme et les vagues monstrueuses. Les fonds passent de plus de 8000 mètres à 50 mètres en quelques dizaines de miles. Ce plateau continental est extrêmement vaste et reçoit la forte houle levée par les tempêtes de SO qui se heurtent à un violent courent descendant le long de la côte pour aller rejoindre le courant des aiguilles le long de l’Afrique du Sud. Je me sens beaucoup plus serein maintenant.
Et pourtant, quelle nuit horrible. Je viens juste de me coucher quand le pilote se mets en alarme. Je me lève, annule l’alarme et le remets en service. Cinq minutes plus tard, rebelote. Je fini par me rendre à l’évidence, je vais devoir passer la nuit dans le cockpit. J’installe le siège de barreur. Je vais essayer de barrer moi-même. Je regarde ma girouette anémomètre. Que se passe-t-il, elle indique le vent en plein dans le nez ? Je regarde mon compas, je suis pourtant bien sur la route, cet instrument vient à nouveau de tomber en panne.
J’allume la lumière du cockpit, flash puis plus rien, l’ampoule vient de claquer et je n’en ai pas de rechange. Je n’ose plus toucher à rien, il faut que j’attende que cette période de poisse passe.
Le plus grave c’est le pilote. Je m’installe et essaye de comprendre en le regardant faire. Je fais de nombreux essais mais je n’arrive pas à le faire fonctionner sans qu’il se mette à hurler dans les minutes qui suivent. J’essaie de barrer à la main mais en vent arrière ce bateau est impossible à barrer, il fait des lacets de 90 degrés. Certainement l’effet de la quille ultra longue et du câble mors qui a pris du jeu et que je n’ai pas pu changer lors de la reconstruction.
J’ai de l’air dans le piston du pilote et au milieu de la nuit je fini par comprendre que si j’exerce moins de force sur le safran, le pilote peut gérer. Je réduis donc la voilure et cela va beaucoup mieux. Cependant je ne peux pas dormir, trop traumatisé par ce problème. Si le pilote rendait l’âme je serais très mal.
Toute la nuit la mer est désordonnée et le bateau est secoué dans tous les sens, malgré tout le courant est avec moi et au matin je suis sorti de cet endroit que je redoutais.
Au matin les choses se calment, ciel bleu, soleil, mer plus sereine, la journée commence beaucoup mieux. Par contre, le bon vent d’est prévu par la météo est aux abonnés absents, il est de SSE et ne fait que quelques nœuds. Le bateau se traine mais comme je chevauche un courant de trois nœuds favorable, la vitesse fond n’est pas mauvaise.
J’essaie de réparer ma girouette mais ce doit être l’aérien qui est de nouveau en panne.
Au fur et à mesure que je progresse en latitude, la température s’est refroidie et je suis obligé de mettre une chemise la journée car il ne fait que 25 degrés. La nuit je dois mettre pull et pantalon long.
La faune est importante, je vois des dauphins tous les jours et en déjeunant j’ai vu trois globicéphales noirs passer à 50 mètres du bateau. Ils étaient magnifiques très noirs sur le dessus et blancs immaculés sur le dessous, puis un énorme aileron dorsale noir. Il y a également beaucoup d’oiseaux de mer.
A 16h30 cet après midi, j’étais à égale distance de La Réunion et de Durban, 710 miles en ligne droite.
Voilà pour aujourd’hui, 121 miles au compteur ces dernières 24 heures, 145 sur la route fond grâce à un courant important.
A bientôt.
Jean Louis
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"je n’arrive à capter les derniéres photos..en vous lisant je passe de lapeur à l’espoiril faaudra l’améliorer ce cher HARMATTANbon courage prudence gros bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestered le 30-10-2011 à 14:50
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"ouf je suis contente vive les photos photos et non photoshd francine et vous trés belle re bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeesteredroselyne le 30-10-2011 à 15:04
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" Salut suite a nos differents echanges je viens de t envoyer un mail re ton arrivee en RSA. Bien content de te savoir sorti du Sud de Mada j espere que tu vas reussir a bien faire marcher ton pilote jusqu en RSA, bon vent amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 30-10-2011 à 20:18
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"Hello captain,
Que de péripéties, c’est vraiment une route mal pavée depuis ton départ de la Réunion et la dessus le pilote qui croise les bras...c’est vraiment pas une nav très cool...t’en as vu d’autres c’est vrai mais j’imagine que c’est pas très confortable...allez encore qq jours et tu vas rejoindre le pays des springboks...bon qq news...le couple sarko/merkel a encore sauvé l’europe et l’euro la semaine dernière mais c était chaud, Bangkok évacué à cause des inondations, 3000 ha déjà brulés suite à un vaste incendie à la Réunion, Florence Arteaux tombée de son bateau, en solo au large du cap corse a été récupérée grace à son tel.portable, le départ de la Transat J.Vabre reportée de qq jours...grosse météo au large..creux de 8m...été indien dans le Sud de la France..on se baigne... Bonne nav. captain, Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 31-10-2011 à 01:01
Sun, 30 Oct 2011 16:00:00 GMT - Dans le sud du canal de Mozambique 41° 58’E 27° 53’S
Sun, 30 Oct 2011 16:00:00 GMT - Dans le sud du canal de Mozambique 41° 58’E 27° 53’S
17H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Vous avez changé d’heure, nous avons donc à nouveau deux heures de décalage. Sous cette latitude, on ne change pas car la différence entre l’été et l’hiver est insignifiante.
Je suis dans l’extrême sud du canal du Mozambique et pour cause de repos dominical, Eole est aux abonnés absents. Il a pourtant bien soufflé cette nuit, montant en puissance à partir de la soirée. Venant de l’est, plein vent arrière, j’étais sous grand voile pleine, seule. Dans ma couchette, je sentais et j’entendais le bateau se régaler, vibrant et ronronnant de contentement à plus de 8N, me demandant tout de même s’il ne serait pas plus sage de prendre un ris.
Vers trois heures du matin je suis alerté par l’alarme anti collision. C’est un gros cargo, il m’arrive droit dessus. Je vois très bien son feu bâbord rouge, son feu tribord vert, ses deux feux blancs de proue et de poupe alignés ainsi que sa vague d’étrave. Je le trouve extrêmement large. Il est à deux miles et je l’observe pour voir s’il va changer de route.
Le vent souffle bien, mes enfants ont eu la bonne idée de m’offrir à la fête des pères, un anémomètre à main. Je mesure, il me donne 25N de vent apparent à deux mètres au dessus du pont, soit, comme le bateau marche à 8N et que le vent souffle en plein sur l’arrière, un vent réel de 33N. Il y a de grosses vagues qui vont dans le même sens en roulant dans des gerbes d’écume blanche.
Je reviens à mon cargo, rien ne se passe et lorsqu’il n’est plus qu’a un mile, je me décide à réagir. Je ne peux m’échapper que sur tribord, étant tribord amure, j’augmente donc mon cap de 40 degrés. Au même moment je vois mon cargo qui commence à partir sur son bâbord, nous sommes encore en route de collision ! Je n’aime pas ces moments qui sont toujours extrêmement stressant. Bon, il ne faudrait pas se faire de politesse, il faut que je sois ferme dans mon action. Puis je vois qu’il commence à partir sur son tribord et je commence à respirer à nouveau. Il ne passe pas très loin de moi.
Puisque je suis levé et que Pierre-Yves, qui m’envoie quotidiennement une prévision météo, me dit que cela risque de forcir à 35N, je décide de prendre deux ris dans la grand voile, ce sera plus prudent. C’est une bonne suée et une demi-heure de boulot.
Malheureusement, le vent commence à faiblir et au petit matin je suis obligé de larguer ces deux ris car le bateau n’avance plus. Toute la matinée ça faiblit et à midi, plus de vent. Par contre, la mer est très désordonnée et à bord c’est invivable. Harmattan part dans des coups de gîtes bord sur bord extrêmement impressionnants ainsi que dans de grands coups de tangage. Dedans tout bouge, tout s’envole, tout se répands. Je n’en peu plus, je borde la grand voile à plat et met le moteur pour essayer de stabiliser la situation et de vivre un peu plus confortablement.
Souvent, ceux qui ne font pas de la voile se disent que lorsque le bateau est « penché », lorsqu’il gîte, cela doit être inconfortable. En fait, on, s’habitue à ce que le plancher ne soit pas horizontal et on peut toujours trouver des coins pour se caler alors que lorsqu’on est en vent arrière, que le bateau gîte bord sur bord, c’est difficile à vivre. Rien que pour dormir par exemple, le corps roule d’un côté puis de l’autre et il faut arriver à se caler avec des cousins. Il est toujours difficile de trouver le sommeil dans ces conditions.
C’est encore bien pire lorsqu’il n’y a plus de vent, que le tangage s’y met lui aussi et que le bateau bouchonne.
Puis progressivement, la mer s’est assagie. Ce soir c’est un lac et j’ai presque l’impression d’être amarré à quai dans un port. Le moteur ronronne gentiment à 1000 tours minute, nous propulsant à 3 N et m’évitant de mettre en marche le groupe électrogène. Je crois que je vais avoir enfin une nuit de complet repos, cela va me faire du bien.
La route pour Durban passe par un « way point » se situant 28° 30’ S et 34° E. Cela permet d’éviter les dépressions passant plus sud et de traverser le courant des aiguilles à l’endroit où il est le moins large. Cela permet également de s’arrêter à Richards Bay si les conditions météo ne sont pas bonnes pour continuer et d’attendre la fenêtre météo permettant de poursuivre jusqu’à Durban.
Je dois donc continuer plein ouest pendant encore quatre jours, avant de descendre vers le sud. Ce dimanche a été ensoleillé, sans vent il a fait très chaud.
Pour l’instant c’est statut quo avec mon pilote, comme si nous nous étions réconciliés. Je pense que tribord amure lui va mieux que bâbord amure et qu’il faut surtout ne pas lui demander trop d’efforts.
Au niveau santé tout va bien, je suis en forme et je ne suis plus qu’à environ six jours de l’arrivée.
114 miles au compteur ce soir, en grande partie dus à notre cavalcade nocturne, 866 depuis la Réunion, 590 en ligne droite pour Durban, 520 pour Richards Bay. Si tout va bien, je pense être à Durban samedi.
A bientôt
Jean Louis
17H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Vous avez changé d’heure, nous avons donc à nouveau deux heures de décalage. Sous cette latitude, on ne change pas car la différence entre l’été et l’hiver est insignifiante.
Je suis dans l’extrême sud du canal du Mozambique et pour cause de repos dominical, Eole est aux abonnés absents. Il a pourtant bien soufflé cette nuit, montant en puissance à partir de la soirée. Venant de l’est, plein vent arrière, j’étais sous grand voile pleine, seule. Dans ma couchette, je sentais et j’entendais le bateau se régaler, vibrant et ronronnant de contentement à plus de 8N, me demandant tout de même s’il ne serait pas plus sage de prendre un ris.
Vers trois heures du matin je suis alerté par l’alarme anti collision. C’est un gros cargo, il m’arrive droit dessus. Je vois très bien son feu bâbord rouge, son feu tribord vert, ses deux feux blancs de proue et de poupe alignés ainsi que sa vague d’étrave. Je le trouve extrêmement large. Il est à deux miles et je l’observe pour voir s’il va changer de route.
Le vent souffle bien, mes enfants ont eu la bonne idée de m’offrir à la fête des pères, un anémomètre à main. Je mesure, il me donne 25N de vent apparent à deux mètres au dessus du pont, soit, comme le bateau marche à 8N et que le vent souffle en plein sur l’arrière, un vent réel de 33N. Il y a de grosses vagues qui vont dans le même sens en roulant dans des gerbes d’écume blanche.
Je reviens à mon cargo, rien ne se passe et lorsqu’il n’est plus qu’a un mile, je me décide à réagir. Je ne peux m’échapper que sur tribord, étant tribord amure, j’augmente donc mon cap de 40 degrés. Au même moment je vois mon cargo qui commence à partir sur son bâbord, nous sommes encore en route de collision ! Je n’aime pas ces moments qui sont toujours extrêmement stressant. Bon, il ne faudrait pas se faire de politesse, il faut que je sois ferme dans mon action. Puis je vois qu’il commence à partir sur son tribord et je commence à respirer à nouveau. Il ne passe pas très loin de moi.
Puisque je suis levé et que Pierre-Yves, qui m’envoie quotidiennement une prévision météo, me dit que cela risque de forcir à 35N, je décide de prendre deux ris dans la grand voile, ce sera plus prudent. C’est une bonne suée et une demi-heure de boulot.
Malheureusement, le vent commence à faiblir et au petit matin je suis obligé de larguer ces deux ris car le bateau n’avance plus. Toute la matinée ça faiblit et à midi, plus de vent. Par contre, la mer est très désordonnée et à bord c’est invivable. Harmattan part dans des coups de gîtes bord sur bord extrêmement impressionnants ainsi que dans de grands coups de tangage. Dedans tout bouge, tout s’envole, tout se répands. Je n’en peu plus, je borde la grand voile à plat et met le moteur pour essayer de stabiliser la situation et de vivre un peu plus confortablement.
Souvent, ceux qui ne font pas de la voile se disent que lorsque le bateau est « penché », lorsqu’il gîte, cela doit être inconfortable. En fait, on, s’habitue à ce que le plancher ne soit pas horizontal et on peut toujours trouver des coins pour se caler alors que lorsqu’on est en vent arrière, que le bateau gîte bord sur bord, c’est difficile à vivre. Rien que pour dormir par exemple, le corps roule d’un côté puis de l’autre et il faut arriver à se caler avec des cousins. Il est toujours difficile de trouver le sommeil dans ces conditions.
C’est encore bien pire lorsqu’il n’y a plus de vent, que le tangage s’y met lui aussi et que le bateau bouchonne.
Puis progressivement, la mer s’est assagie. Ce soir c’est un lac et j’ai presque l’impression d’être amarré à quai dans un port. Le moteur ronronne gentiment à 1000 tours minute, nous propulsant à 3 N et m’évitant de mettre en marche le groupe électrogène. Je crois que je vais avoir enfin une nuit de complet repos, cela va me faire du bien.
La route pour Durban passe par un « way point » se situant 28° 30’ S et 34° E. Cela permet d’éviter les dépressions passant plus sud et de traverser le courant des aiguilles à l’endroit où il est le moins large. Cela permet également de s’arrêter à Richards Bay si les conditions météo ne sont pas bonnes pour continuer et d’attendre la fenêtre météo permettant de poursuivre jusqu’à Durban.
Je dois donc continuer plein ouest pendant encore quatre jours, avant de descendre vers le sud. Ce dimanche a été ensoleillé, sans vent il a fait très chaud.
Pour l’instant c’est statut quo avec mon pilote, comme si nous nous étions réconciliés. Je pense que tribord amure lui va mieux que bâbord amure et qu’il faut surtout ne pas lui demander trop d’efforts.
Au niveau santé tout va bien, je suis en forme et je ne suis plus qu’à environ six jours de l’arrivée.
114 miles au compteur ce soir, en grande partie dus à notre cavalcade nocturne, 866 depuis la Réunion, 590 en ligne droite pour Durban, 520 pour Richards Bay. Si tout va bien, je pense être à Durban samedi.
A bientôt
Jean Louis
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"cher jean-louis,
Reviens vite, tu manques à tous et tu nous donnes souvent des angoisses bisous" Envoyé par jeanine Barbier le 31-10-2011 à 10:47
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"Je viens de prevenir mon ami a R Bay de ton passage eventuel, il se nomme Jerry Hodgson, son cata est Quazami, c est yn Knysna 44 blanc et bleu, tout le monde le connait au Yacht Club, si tu decides de t arreter a R Bay passes moi un coup de fil avant je lui telephonerai, il parle Francais sa femme Michelle est Francaise, c est le parrain de mon fils, ( je n ai qu un fils..) nous sommes tres tres amis depuis ... 1972 et c est en grande partie pour etre avec eux lui et Michelle que je suis alle vivre 15 ans en RSA..Bon vent amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 31-10-2011 à 21:13
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"Je viens de prevenir mon ami a R Bay de ton passage eventuel, il se nomme Jerry Hodgson, son cata est Quazami, c est yn Knysna 44 blanc et bleu, tout le monde le connait au Yacht Club, si tu decides de t arreter a R Bay passes moi un coup de fil avant je lui telephonerai, il parle Francais sa femme Michelle est Francaise, c est le parrain de mon fils, ( je n ai qu un fils..) nous sommes tres tres amis depuis ... 1972 et c est en grande partie pour etre avec eux lui et Michelle que je suis alle vivre 15 ans en RSA..Bon vent amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 31-10-2011 à 21:13
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"salut capitaine, enfin un moment pour bavarder avec toi. Je viens de lire tous les blogs depuis ton départ de la Réunion. Comme d’habitude toujours un peu périlleux mais maitrisé. C’est maintenant la grande chevauchée vers Durban et la... que vas tu faire ? remise à niveau du bateau et remontée vers le nord ou avion pour passer les fêtes en France. Qq nouvelles de la famille, nous sommes allés passer les vacances de la Toussaint à Callela et grace à Dieu du beau temps et une température de printemps "25/27°" ont aurait pu se baigner ! retour hier soir à fontaines et ce matin ramassage des feuilles avec un grand soleil.Hélas la pluie est revenue ce soir et le beau temps est sans doute terminé dans notre émisphère. J’espère que ce grand galop vers l’afrique du sud ne sera pas trop pénible pour toi et Harmattan. a bientôt bernard" Envoyé par bernardlannion le 01-11-2011 à 21:07
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"Salut, Amiral. J’avais pris du retard dans la lecture de vos messages mais je me suis rattapé depuis. D’ailleurs devrai-je dire "nous" puisque Thierry vous suit également avec intérêt.Week-end chez les ostréiculteurs de Marennes, c’est beaucoup plus calme que les déferlantes.... Courage. On vous suit. Amitiés GD" Envoyé par GD le 02-11-2011 à 09:41
Mon, 31 Oct 2011 16:00:00 GMT - Encore la calmasse 40° 46’E 28° 17’S
Mon, 31 Oct 2011 16:00:00 GMT - Encore la calmasse 40° 46’E 28° 17’S
17H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est encore la calmasse, comme je regrette le bon temps des alizés. Ce parcourt est vraiment l’apprentissage de la zen attitude, de cette patience qui n’a jamais été mon fort.
Je me couche hier soir pour une longue nuit réparatrice. Le moteur ronronne gentiment à 1000 tours minute, il n’y a pas de vent et la mer est plate.
Puis, vers 1h30, je suis réveillé par le bruit de l’eau sur la coque. Je sors pour découvrir un bon vent de NW. Je mets le bateau sur la trajectoire, règle les voiles pour un près serré et retourne me coucher. Je me rendors immédiatement mais cela ne dure pas longtemps car le vent tourne lentement CCW (Counter Clock Wise, « dans le sens inverse des aiguilles d’une montre », je ne comprends pas pourquoi nous autres français n’avons pas quelque chose de plus simple pour dire cela). Je suis rapidement réveillé par le bruit du génois qui claque et je dois me lever pour aller reprendre 5 degrés au cap.
Le reste de la nuit se passe ainsi, 5 degrés par 5 degrés. A 6 heures le vent est plein ouest et a beaucoup faiblit. Comme le courant me tire par les pieds, je n'avance plus. Le vent n’est pas assez fort pour me déhaler et je tire des bords à 180 degrés, plein sud, plein nord pour ne pas reculer.
Au moment de me coucher, hier au soir, je repère le feu de mat d’un voilier sur mon arrière bâbord. Je pense que c’est le voilier que j’ai aperçu de l’autre côté de Madagascar. Nous faisons route ensemble toute la nuit et je le perds au lever du jour. Peut être le reverrais-je prochainement ?
Il ne fait pas beau, le ciel est tout gris, et il pleut un peu de temps en temps, une journée de mois de novembre mais avec 27 degrés. Dans le bateau il fait sombre et c’est l’ennuie qui s’installe. J’en ai mare d’écrire, j’en ai mare de lire, j’en ai mare de tout, ce qui me va c’est l’action et pas cette attente dans ce climat triste et morose. Le bateau dérive doucement, j’ai quand même mis un peu de moteur pour passer la ligne des 41° E. Cela uniquement pour garder le moral. Depuis ce matin 6h j’ai battu un record, seulement 17 miles au compteur. Puis tout à coup, à 17 heures, je sens le bateau qui s’ébranle, je sors et constate au compas (j’ai éteins tous les instruments pour économiser l’électricité) que le vent a tourné SW en se renforçant autour de 15N. C’est le bonheur, je rallume les instruments, règle le cap, rentre la trinquette, sors le génois et nous voilà partis à 6,5N plein ouest.
Ce vent de SW a sauvé ma journée.
Au compteur ce soir 75 miles seulement, il va falloir ajouter un jour à la date d’arrivée prévue.
A bientôt.
Jean Louis
17H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est encore la calmasse, comme je regrette le bon temps des alizés. Ce parcourt est vraiment l’apprentissage de la zen attitude, de cette patience qui n’a jamais été mon fort.
Je me couche hier soir pour une longue nuit réparatrice. Le moteur ronronne gentiment à 1000 tours minute, il n’y a pas de vent et la mer est plate.
Puis, vers 1h30, je suis réveillé par le bruit de l’eau sur la coque. Je sors pour découvrir un bon vent de NW. Je mets le bateau sur la trajectoire, règle les voiles pour un près serré et retourne me coucher. Je me rendors immédiatement mais cela ne dure pas longtemps car le vent tourne lentement CCW (Counter Clock Wise, « dans le sens inverse des aiguilles d’une montre », je ne comprends pas pourquoi nous autres français n’avons pas quelque chose de plus simple pour dire cela). Je suis rapidement réveillé par le bruit du génois qui claque et je dois me lever pour aller reprendre 5 degrés au cap.
Le reste de la nuit se passe ainsi, 5 degrés par 5 degrés. A 6 heures le vent est plein ouest et a beaucoup faiblit. Comme le courant me tire par les pieds, je n'avance plus. Le vent n’est pas assez fort pour me déhaler et je tire des bords à 180 degrés, plein sud, plein nord pour ne pas reculer.
Au moment de me coucher, hier au soir, je repère le feu de mat d’un voilier sur mon arrière bâbord. Je pense que c’est le voilier que j’ai aperçu de l’autre côté de Madagascar. Nous faisons route ensemble toute la nuit et je le perds au lever du jour. Peut être le reverrais-je prochainement ?
Il ne fait pas beau, le ciel est tout gris, et il pleut un peu de temps en temps, une journée de mois de novembre mais avec 27 degrés. Dans le bateau il fait sombre et c’est l’ennuie qui s’installe. J’en ai mare d’écrire, j’en ai mare de lire, j’en ai mare de tout, ce qui me va c’est l’action et pas cette attente dans ce climat triste et morose. Le bateau dérive doucement, j’ai quand même mis un peu de moteur pour passer la ligne des 41° E. Cela uniquement pour garder le moral. Depuis ce matin 6h j’ai battu un record, seulement 17 miles au compteur. Puis tout à coup, à 17 heures, je sens le bateau qui s’ébranle, je sors et constate au compas (j’ai éteins tous les instruments pour économiser l’électricité) que le vent a tourné SW en se renforçant autour de 15N. C’est le bonheur, je rallume les instruments, règle le cap, rentre la trinquette, sors le génois et nous voilà partis à 6,5N plein ouest.
Ce vent de SW a sauvé ma journée.
Au compteur ce soir 75 miles seulement, il va falloir ajouter un jour à la date d’arrivée prévue.
Il est 19H30 hier au soir, je sors dans le cockpit et comprends tout de suite qu’il va se passer quelque chose. Il fait nuit mais je distingue malgré tout un ciel noir d’encre sur les 360 degrés de l’horizon. Des éclairs illuminent l’endroit où la mer et le ciel se rejoignent.
Le vent souffle bien et le bateau file au dessus de 7N. Il faut que je prenne de toute urgence les mesures de réduction de voilure à l’approche des orages. A ce moment, ce faux frère de pilote automatique, qui s’est bien comporté depuis deux jours, décide de coincer la bulle (d’où l’expression) et se met en faute.
Je reprends la main, le remets sur la route et le réenclenche. Trente secondes plus tard, il se remet en faute. Après plusieurs tentatives, je constate qu’il ne fonctionne que dans un sens, il semble bloqué dans l’autre. Très mauvaise nouvelle, je suis à 450 Miles du premier abri ! Je me mets à la barre mais le reste doit être fait également. Tout d’un coup, le vent cesse brutalement, le bateau se redresse et les voiles pendent. Vite, il faut descendre ouvrir la vanne gasoil, mettre le moteur en marche pour rester manœuvrant, allumer les feux de pont, enrouler le génois, prendre deux ris dans la grand voile, border les bômes de grand voile et d’artimon pour les amener dans l’axe du bateau. Tout cela en courant et en revenant sans cesse à la barre corriger l’angle du bateau.
Ouf ! C’est fait. Je m’assoie dans le siège de barre et décompresse un peu. Grand spectacle, ce n’est pas un grain comme sur l’équateur après mon départ du Sri Lanka. C’est un énorme orage avec cette fois de la foudre et du tonnerre mais beaucoup moins d’eau et surtout pas ces énormes bourrasques de vent.
Cela dure la moitié de la nuit. A la barre, je me sens comme on dit « mal barré ». Au bout d’une heure, je refais une tentative de réarmement du pilote et miracle, il est revenu à de meilleurs sentiments et fonctionne à nouveau. Je ne suis tout de même pas tranquille et comme je ne peux mettre en marche l’alarme du fait des orages, je veille.
A 1h30, le vent tombe et je mets le moteur à 1000 tours minutes pour poursuivre lentement la route.
Vers trois heures, je vois au loin une lumière bizarre. Sur l’écran radar c’est un petit écho immobile. Je suis un peu inquiet, il n’y a normalement pas de pirates si bas. J’arrive droit dessus pour m’apercevoir que c’est un petit cargo qui a mis en panne au milieu de l’océan. Lorsque je ne suis plus très loin il allume ses feux et les éteins après mon passage.
Puis, vers 5h, le vent repart de sud ouest et toute la journée c’est une cavalcade au près dans des conditions pas très confortables et même carrément épuisante.
Je m’arrête là pour aujourd’hui car rester à la table à carte est très fatigant, je n’ai qu’une hâte, aller m’allonger un peu. Je suis malgré tout très satisfait car le bateau marche bien et l’arrivée se rapproche.
Ce matin je me suis fait ma piqure mensuelle d’EPO, cette hormone que mes reins ne fabriquent plus. Est-ce-que, comme pour les cyclistes, cela va permettre à mon bateau de marcher plus vite ? En tout cas, je l’espère.
Ce soir nous avons parcourut 108 Miles mais un peu plus en distance utile, et sommes à 330 miles de Richards Bay, le premier abri. 1049 Miles depuis La Réunion. A bientôt.
Jean Louis
17H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Il est 19H30 hier au soir, je sors dans le cockpit et comprends tout de suite qu’il va se passer quelque chose. Il fait nuit mais je distingue malgré tout un ciel noir d’encre sur les 360 degrés de l’horizon. Des éclairs illuminent l’endroit où la mer et le ciel se rejoignent.
Le vent souffle bien et le bateau file au dessus de 7N. Il faut que je prenne de toute urgence les mesures de réduction de voilure à l’approche des orages. A ce moment, ce faux frère de pilote automatique, qui s’est bien comporté depuis deux jours, décide de coincer la bulle (d’où l’expression) et se met en faute.
Je reprends la main, le remets sur la route et le réenclenche. Trente secondes plus tard, il se remet en faute. Après plusieurs tentatives, je constate qu’il ne fonctionne que dans un sens, il semble bloqué dans l’autre. Très mauvaise nouvelle, je suis à 450 Miles du premier abri ! Je me mets à la barre mais le reste doit être fait également. Tout d’un coup, le vent cesse brutalement, le bateau se redresse et les voiles pendent. Vite, il faut descendre ouvrir la vanne gasoil, mettre le moteur en marche pour rester manœuvrant, allumer les feux de pont, enrouler le génois, prendre deux ris dans la grand voile, border les bômes de grand voile et d’artimon pour les amener dans l’axe du bateau. Tout cela en courant et en revenant sans cesse à la barre corriger l’angle du bateau.
Ouf ! C’est fait. Je m’assoie dans le siège de barre et décompresse un peu. Grand spectacle, ce n’est pas un grain comme sur l’équateur après mon départ du Sri Lanka. C’est un énorme orage avec cette fois de la foudre et du tonnerre mais beaucoup moins d’eau et surtout pas ces énormes bourrasques de vent.
Cela dure la moitié de la nuit. A la barre, je me sens comme on dit « mal barré ». Au bout d’une heure, je refais une tentative de réarmement du pilote et miracle, il est revenu à de meilleurs sentiments et fonctionne à nouveau. Je ne suis tout de même pas tranquille et comme je ne peux mettre en marche l’alarme du fait des orages, je veille.
A 1h30, le vent tombe et je mets le moteur à 1000 tours minutes pour poursuivre lentement la route.
Vers trois heures, je vois au loin une lumière bizarre. Sur l’écran radar c’est un petit écho immobile. Je suis un peu inquiet, il n’y a normalement pas de pirates si bas. J’arrive droit dessus pour m’apercevoir que c’est un petit cargo qui a mis en panne au milieu de l’océan. Lorsque je ne suis plus très loin il allume ses feux et les éteins après mon passage.
Puis, vers 5h, le vent repart de sud ouest et toute la journée c’est une cavalcade au près dans des conditions pas très confortables et même carrément épuisante.
Je m’arrête là pour aujourd’hui car rester à la table à carte est très fatigant, je n’ai qu’une hâte, aller m’allonger un peu. Je suis malgré tout très satisfait car le bateau marche bien et l’arrivée se rapproche.
Ce matin je me suis fait ma piqure mensuelle d’EPO, cette hormone que mes reins ne fabriquent plus. Est-ce-que, comme pour les cyclistes, cela va permettre à mon bateau de marcher plus vite ? En tout cas, je l’espère.
Ce soir nous avons parcourut 108 Miles mais un peu plus en distance utile, et sommes à 330 miles de Richards Bay, le premier abri. 1049 Miles depuis La Réunion. A bientôt.
Jean Louis
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"salut capitaine, Encore un petit coup de chaleur... heureusement que tu aimes les émotions fortes, la navigation en atlantique va te paraitre bien fade quand tu seras au large du croisic!!! Fais gaffe quand même à tes vieux os quand tu es à la manoeuvre un col du fémur en mer c’est difficilement réparable (surtout au large de madagascar) Allez courage le plus dur est fait encore qq miles et tu verras l’entrée du port de durban.
bonne nuit
bernard" Envoyé par bernardlannion le 02-11-2011 à 16:59
Wed, 02 Nov 2011 17:00:00 GMT - Quelle grosse bêtise ! 36° 06’E 27° 35’S
Wed, 02 Nov 2011 17:00:00 GMT - Quelle grosse bêtise ! 36° 06’E 27° 35’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Comme vous pouvez le constatez, j’ai franchi les 37°30’ E, j’ai donc changé de fuseau horaire et je suis maintenant sur l’heure sud africaine. A nouveau je n’ai plus qu’une heure de décalage avec la France.
Oui, quelle grosse bêtise, je n’ose même pas vous l’avouer. Quelle bille ! Cela concerne ma santé. Le problème important de cette traversée était le risque de déclarer une infection urinaire comme lors de ma traversée entre le Sri Lanka et La Réunion. Cela peut très vite dégénérer et, sans le traitement approprié, se terminer fatalement.
Heureusement, dans ma précédente traversée, j’avais l’antibiotique ad hoc et cela ma permis de vaincre cette infection. Il avait donc été décidé avec mes néphrologues, que je parte avec le même médicament.
Bien entendu, je surveille de très près tout signe pouvant indiquer une infection, douleur à la vessie, picotements, envie d’uriner un peu plus impérieuse … Je bois beaucoup et je prends ma température plusieurs fois par jour. Elle est en permanence parfaite et cela me rassure pour quelques heures. En fait je suis souvent inquiet et je me rends compte que cela n’est pas justifié. Mais comme il s’agit de ma vie, je ne peux m’empêcher d’être très attentif.
C’est ce qui m’est arrivé hier. J’étais inquiet et j’ai pris ma température plus souvent que d’habitude. La nuit, comme je dors extrêmement peu, je gamberge. Vers deux ou trois heures du matin, tout d’un coup, je me pose la question : « où sont donc mes antibiotiques ? »
Cela me tiens éveillé, j’ai beau fouiller partout dans ma mémoire, je ne me vois pas les ranger dans le bateau. Au bout d’une demi-heure, je n’y tiens plus, je me lève et j’allume. Ils ne sont pas dans mon sac à médicaments, là où ils auraient dû se trouver, ils ne sont pas non plus dans mon sac à dos. Je passe une demi-heure à fouiller le bateau, introuvables.
Je suis catastrophé, je me recouche et j’essaie de reconstituer mon parcours depuis la pharmacie. Je me vois très bien en train de ressortir avec un petit pochon et le mettre dans le coffre de la voiture. Cette voiture n’est pas une voiture de location, c’est la voiture d’une copine de ma cousine et il y a un peu de bazar dans le coffre.
En arrivant au bateau, ma cousine me dit « descend, je vais te passer les sacs » et elle n’a pas vu ce petit pochon. Moi je n’ai pas contrôlé si j’avais bien les médicaments et ils ont été oubliés dans le coffre. Je m’en veux, je suis entièrement responsable, je n’arrête pas de me traiter de bille. J’aurai dû les mettre immédiatement dans mon sac à dos lorsque le pharmacien me les a donnés. Maintenant c’est moins grave car je suis près de l’arrivée mais cela aurait pu être catastrophique.
Cela me fait encore une fois réfléchir sur le manque de fiabilité de la nature humaine. On n’est pas parfait, il faut bien faire avec et tout le monde peut se tromper, faire une erreur, oublier quelque chose. C’est pour cela qu’il faut être tolérant, l’erreur est humaine. Cela me ramène à cette civilisation du zéro danger. Je suis tout à fait contre, comment accepter cette tendance actuelle à tout interdire, à forcer l’humanité à vivre dans un monde aseptisé où le risque n’existe plus et où la liberté individuelle n’est plus d’actualité. Nous ne somme pas des enfants irresponsables, c’est à chacun de déterminer la part de risques qu’il veut prendre. Par contre, c’est aussi à lui de l’assumer.
Je suis contre toute cette jurisprudence dans laquelle on n’a pas tenu compte de la responsabilité individuelle de celui qui, un jour, a décidé de prendre un risque. Par exemple, au début qu’elle était à La Réunion, ma cousine pouvait, lors d’éruptions, aller au bord du cratère et assister à ce spectacle magnifique. Elle m’a montré des photos splendides qu’elle a fait elle-même. Hors, un jour, un malheureux a pris un risque de trop et est tombé dans la lave à 1200 degrés, il a été grillé instantanément. Procès, on a jugé l’état responsable. Le résultat est que maintenant, en cas d’éruption, la zone est fermée et on ne peut plus y assister ! Et où est la responsabilité personnelle, personne ne l’avait obligé à y aller tout de même.
Egalement je suis contre tous ces procès fait aux médecins. S’il y a eu une véritable faute oui, mais pas s’il s’agit d’une simple erreur humaine. La justice est extrêmement fautive, en particulier aux états unis. Cela va à l’encontre du bien des malades, plus personne ne prends de risque de peur de se faire poursuivre.
Il est 8h30 du matin, la journée commence bien. Je suis en forme aujourd’hui.
Petit retour en arrière, à 5h, je me rends compte que le vent est en train de tomber, je me lève, déroule le génois en totalité et fait sauter les deux ris de ma grand voile mais rien n’y fait, on n’avance plus.
Comme il faut recharger les batteries, je vais faire d’une pierre deux coups en mettant en marche le moteur principal. Je tourne la clef, rien. Quelque part je suis content car le fait que cela ne fonctionne plus du tout va m’aider à trouver cette panne intermittente.
Je m’y mets immédiatement, de façon à régler cela avant le petit déjeuner. Elle est facile, ce sont les cosses au niveau du démarreur qui sont totalement oxydées. Pourtant j’ai mis en place ce démarreur neuf à Tahiti. C’est fou comme ces six mois passés au Sri Lanka, pendant la mousson, dans une atmosphère chaude et humide ont abimés mon bateau. Je fais une réparation provisoire car enfermé dans cette sale machine alors que le bateau danse en tout sens ne me convient pas très bien et je rajoute une ligne sur la liste déjà longue des réparations à effectuer à Durban.
C’est une belle journée mais le vent s’est levé en milieu de matinée SW force 4 à 5. Je l’ai en plein dans le nez et suis obligé de tirer un bord WNW. Je suis déjà très au nord de ma destination mais si je pars sur l’autre bord, je descends plein sud alors qu’il est prévu un vent du nord pour demain après midi. Il vaut mieux que je prenne des miles vers l’ouest aujourd’hui et demain, ce vent va me permettre de redescendre sur Durban.
Aujourd’hui 91 miles au compteur.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Comme vous pouvez le constatez, j’ai franchi les 37°30’ E, j’ai donc changé de fuseau horaire et je suis maintenant sur l’heure sud africaine. A nouveau je n’ai plus qu’une heure de décalage avec la France.
Oui, quelle grosse bêtise, je n’ose même pas vous l’avouer. Quelle bille ! Cela concerne ma santé. Le problème important de cette traversée était le risque de déclarer une infection urinaire comme lors de ma traversée entre le Sri Lanka et La Réunion. Cela peut très vite dégénérer et, sans le traitement approprié, se terminer fatalement.
Heureusement, dans ma précédente traversée, j’avais l’antibiotique ad hoc et cela ma permis de vaincre cette infection. Il avait donc été décidé avec mes néphrologues, que je parte avec le même médicament.
Bien entendu, je surveille de très près tout signe pouvant indiquer une infection, douleur à la vessie, picotements, envie d’uriner un peu plus impérieuse … Je bois beaucoup et je prends ma température plusieurs fois par jour. Elle est en permanence parfaite et cela me rassure pour quelques heures. En fait je suis souvent inquiet et je me rends compte que cela n’est pas justifié. Mais comme il s’agit de ma vie, je ne peux m’empêcher d’être très attentif.
C’est ce qui m’est arrivé hier. J’étais inquiet et j’ai pris ma température plus souvent que d’habitude. La nuit, comme je dors extrêmement peu, je gamberge. Vers deux ou trois heures du matin, tout d’un coup, je me pose la question : « où sont donc mes antibiotiques ? »
Cela me tiens éveillé, j’ai beau fouiller partout dans ma mémoire, je ne me vois pas les ranger dans le bateau. Au bout d’une demi-heure, je n’y tiens plus, je me lève et j’allume. Ils ne sont pas dans mon sac à médicaments, là où ils auraient dû se trouver, ils ne sont pas non plus dans mon sac à dos. Je passe une demi-heure à fouiller le bateau, introuvables.
Je suis catastrophé, je me recouche et j’essaie de reconstituer mon parcours depuis la pharmacie. Je me vois très bien en train de ressortir avec un petit pochon et le mettre dans le coffre de la voiture. Cette voiture n’est pas une voiture de location, c’est la voiture d’une copine de ma cousine et il y a un peu de bazar dans le coffre.
En arrivant au bateau, ma cousine me dit « descend, je vais te passer les sacs » et elle n’a pas vu ce petit pochon. Moi je n’ai pas contrôlé si j’avais bien les médicaments et ils ont été oubliés dans le coffre. Je m’en veux, je suis entièrement responsable, je n’arrête pas de me traiter de bille. J’aurai dû les mettre immédiatement dans mon sac à dos lorsque le pharmacien me les a donnés. Maintenant c’est moins grave car je suis près de l’arrivée mais cela aurait pu être catastrophique.
Cela me fait encore une fois réfléchir sur le manque de fiabilité de la nature humaine. On n’est pas parfait, il faut bien faire avec et tout le monde peut se tromper, faire une erreur, oublier quelque chose. C’est pour cela qu’il faut être tolérant, l’erreur est humaine. Cela me ramène à cette civilisation du zéro danger. Je suis tout à fait contre, comment accepter cette tendance actuelle à tout interdire, à forcer l’humanité à vivre dans un monde aseptisé où le risque n’existe plus et où la liberté individuelle n’est plus d’actualité. Nous ne somme pas des enfants irresponsables, c’est à chacun de déterminer la part de risques qu’il veut prendre. Par contre, c’est aussi à lui de l’assumer.
Je suis contre toute cette jurisprudence dans laquelle on n’a pas tenu compte de la responsabilité individuelle de celui qui, un jour, a décidé de prendre un risque. Par exemple, au début qu’elle était à La Réunion, ma cousine pouvait, lors d’éruptions, aller au bord du cratère et assister à ce spectacle magnifique. Elle m’a montré des photos splendides qu’elle a fait elle-même. Hors, un jour, un malheureux a pris un risque de trop et est tombé dans la lave à 1200 degrés, il a été grillé instantanément. Procès, on a jugé l’état responsable. Le résultat est que maintenant, en cas d’éruption, la zone est fermée et on ne peut plus y assister ! Et où est la responsabilité personnelle, personne ne l’avait obligé à y aller tout de même.
Egalement je suis contre tous ces procès fait aux médecins. S’il y a eu une véritable faute oui, mais pas s’il s’agit d’une simple erreur humaine. La justice est extrêmement fautive, en particulier aux états unis. Cela va à l’encontre du bien des malades, plus personne ne prends de risque de peur de se faire poursuivre.
Il est 8h30 du matin, la journée commence bien. Je suis en forme aujourd’hui.
Petit retour en arrière, à 5h, je me rends compte que le vent est en train de tomber, je me lève, déroule le génois en totalité et fait sauter les deux ris de ma grand voile mais rien n’y fait, on n’avance plus.
Comme il faut recharger les batteries, je vais faire d’une pierre deux coups en mettant en marche le moteur principal. Je tourne la clef, rien. Quelque part je suis content car le fait que cela ne fonctionne plus du tout va m’aider à trouver cette panne intermittente.
Je m’y mets immédiatement, de façon à régler cela avant le petit déjeuner. Elle est facile, ce sont les cosses au niveau du démarreur qui sont totalement oxydées. Pourtant j’ai mis en place ce démarreur neuf à Tahiti. C’est fou comme ces six mois passés au Sri Lanka, pendant la mousson, dans une atmosphère chaude et humide ont abimés mon bateau. Je fais une réparation provisoire car enfermé dans cette sale machine alors que le bateau danse en tout sens ne me convient pas très bien et je rajoute une ligne sur la liste déjà longue des réparations à effectuer à Durban.
C’est une belle journée mais le vent s’est levé en milieu de matinée SW force 4 à 5. Je l’ai en plein dans le nez et suis obligé de tirer un bord WNW. Je suis déjà très au nord de ma destination mais si je pars sur l’autre bord, je descends plein sud alors qu’il est prévu un vent du nord pour demain après midi. Il vaut mieux que je prenne des miles vers l’ouest aujourd’hui et demain, ce vent va me permettre de redescendre sur Durban.
Aujourd’hui 91 miles au compteur.
A bientôt.
Jean Louis
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"Juste un petit bonjour amical, tout a l air d aller bien a part la frayeur de l oubli des medocs, tout a fait d accord avec toi pour ce qui concerne la responsabilisation des gens et la deresponsabilisation "legale", elle provient de toutes les attaques des "profiteurs.." amities L autre JL " Envoyé par JeanlouisPierrefeu le 03-11-2011 à 19:22
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"courage jean louis vous allez en sortir vousdonnez des émotions ;;;;a vos fidéles lecteurs toejours e union roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 04-11-2011 à 10:11
Thu, 03 Nov 2011 17:00:00 GMT - Encalminé au large de l’Afrique 34° 53’E 27° 45’S
Thu, 03 Nov 2011 17:00:00 GMT - Encalminé au large de l’Afrique 34° 53’E 27° 45’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Nous sommes encalminés à environ 130 Miles au large de la côte du Mozambique, Maputo n’est qu’à 150 Miles. A 5 heures, ce matin le peu de vent de SW qui nous permettait de faire une route WNW, sous génois trois ris étarqué, trinquette, grand voile et artimon nous a abandonné.
C’est une journée propice à la mutinerie, le ciel est bleu, le soleil brille, pas de vent, le bateau roule doucement. A bord tout claque, tout frappe, tout grince. L’équipage n’en peut plus et le capitaine à compris qu’il fallait mettre tout le monde au travail pour éviter ces petits groupes qui complotent. Il a ordonné des corvées : nettoyage, entretient, rangement, inspection du gréement … Tout le monde s’y est mis et la matinée est passée rapidement.
Avant le déjeuner, le capitaine a réuni tout l’équipage et a demandé à Frère Pierre-Yves, l’aumônier du bord, de procéder à une petite prière collective en demandant que nous soit envoyé un peu de vent du nord.
Au milieu du repas, quelqu’un crie « Voilier droit devant ». C’est un sloop, il est en train de bouchonner tout comme nous à un mile et demi sur notre avant. Nous le contactons par signaux optique, c’est un hollandais qui vient de l’île Maurice et qui va à Richards Bay. Une petite risée se lève bien à propos du nord. La poursuite s’engage. L’équipage est tout excité, le capitaine se fait un point d’honneur de remporter cette bataille. Nous finissons par le dépasser (en trichant un peu) avant que le vent ne tombe à nouveau.
Pour fêter cela, le capitaine ordonne qu’une double tournée de rhum soit servie à tout l’équipage. Du rhum « arrangé » de la Réunion bien entendu. La mutinerie sera pour un autre jour.
L’océan est tellement vaste qu’il est étonnant que nous nous suivions comme cela depuis La Réunion, en empruntant la même route et en plus à la même vitesse. Cela fait trois fois en deux semaines que nous naviguons côte à côte.
Cet après midi la mer est beaucoup moins agitée, mais il y a encore ce phénomène étonnant, cette énorme houle qui vient du sud ouest. Elle a une longueur d’onde très longue mais quelle est haute ! On a l’impression de collines et de vallées très profondes où le bateau se cache totalement. Lorsqu’on se trouve en haut d’une colline, on a l’impression de dominer le monde, on voit à l’infinie.
Les deux grands oiseaux noirs à bec blancs qui me suivaient depuis plusieurs jours m’ont abandonnés. Ils s’amusaient à se poser devant, regarder le bateau passer puis redécollaient pour recommencer ce jeu, ou bien ils planaient pendant de longs moments à l’arrière du bateau.
Le vent semble vouloir revenir un tout petit peu, les prévisions donnent du 6 – 7 cette nuit, il faudrait qu’il s’affole un peu. Si c’est le cas, je sens que je ne vais encore pas dormir beaucoup cette nuit.
Sur les dernières 24h, 56 Miles au compteur seulement !!! Je suis à 160 Miles de Richards Bay et à 240 Miles de Durban.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Nous sommes encalminés à environ 130 Miles au large de la côte du Mozambique, Maputo n’est qu’à 150 Miles. A 5 heures, ce matin le peu de vent de SW qui nous permettait de faire une route WNW, sous génois trois ris étarqué, trinquette, grand voile et artimon nous a abandonné.
C’est une journée propice à la mutinerie, le ciel est bleu, le soleil brille, pas de vent, le bateau roule doucement. A bord tout claque, tout frappe, tout grince. L’équipage n’en peut plus et le capitaine à compris qu’il fallait mettre tout le monde au travail pour éviter ces petits groupes qui complotent. Il a ordonné des corvées : nettoyage, entretient, rangement, inspection du gréement … Tout le monde s’y est mis et la matinée est passée rapidement.
Avant le déjeuner, le capitaine a réuni tout l’équipage et a demandé à Frère Pierre-Yves, l’aumônier du bord, de procéder à une petite prière collective en demandant que nous soit envoyé un peu de vent du nord.
Au milieu du repas, quelqu’un crie « Voilier droit devant ». C’est un sloop, il est en train de bouchonner tout comme nous à un mile et demi sur notre avant. Nous le contactons par signaux optique, c’est un hollandais qui vient de l’île Maurice et qui va à Richards Bay. Une petite risée se lève bien à propos du nord. La poursuite s’engage. L’équipage est tout excité, le capitaine se fait un point d’honneur de remporter cette bataille. Nous finissons par le dépasser (en trichant un peu) avant que le vent ne tombe à nouveau.
Pour fêter cela, le capitaine ordonne qu’une double tournée de rhum soit servie à tout l’équipage. Du rhum « arrangé » de la Réunion bien entendu. La mutinerie sera pour un autre jour.
L’océan est tellement vaste qu’il est étonnant que nous nous suivions comme cela depuis La Réunion, en empruntant la même route et en plus à la même vitesse. Cela fait trois fois en deux semaines que nous naviguons côte à côte.
Cet après midi la mer est beaucoup moins agitée, mais il y a encore ce phénomène étonnant, cette énorme houle qui vient du sud ouest. Elle a une longueur d’onde très longue mais quelle est haute ! On a l’impression de collines et de vallées très profondes où le bateau se cache totalement. Lorsqu’on se trouve en haut d’une colline, on a l’impression de dominer le monde, on voit à l’infinie.
Les deux grands oiseaux noirs à bec blancs qui me suivaient depuis plusieurs jours m’ont abandonnés. Ils s’amusaient à se poser devant, regarder le bateau passer puis redécollaient pour recommencer ce jeu, ou bien ils planaient pendant de longs moments à l’arrière du bateau.
Le vent semble vouloir revenir un tout petit peu, les prévisions donnent du 6 – 7 cette nuit, il faudrait qu’il s’affole un peu. Si c’est le cas, je sens que je ne vais encore pas dormir beaucoup cette nuit.
Sur les dernières 24h, 56 Miles au compteur seulement !!! Je suis à 160 Miles de Richards Bay et à 240 Miles de Durban.
A bientôt.
Jean Louis
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"Suite a ton dernier msge j ai tel a R Bay,cet apres midi a mon ami Jerry, il y est en ce moment, quand je l ai eu au tel il etait meme au Yacht Club, , il attend ton coup de fil si tu t arretes a R bay son tel cell 00 27 83 27 11 094 bon vent amities l autre JL" Envoyé par PierrefeuJean Louis le 05-11-2011 à 00:22
Fri, 04 Nov 2011 17:00:00 GMT - Trop de vent 32° 52’E 28° 49’S
Fri, 04 Nov 2011 17:00:00 GMT - Trop de vent 32° 52’E 28° 49’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Pierre-Yves m’avait prévenu, dans son bulletin météo quotidien, que ça allait souffler fort en venant du nord. Hier après midi je me suis donc préparé, j’ai rangé la trinquette et l’artimon et je me suis reposé.
Jusqu’à une heure du matin, le vent est monté progressivement et tout aussi progressivement, j’ai réduit la toile, un ris dans la grand voile, un ris dans le génois, deux ris dans la grand voile, deux ris dans le génois, trois ris dans le génois, suppression du génois, trois ris gans la grand voile. Le vent est alors autour de 30 à 35N mais mon cap est perpendiculaire au vent. Le vent est plein nord et mon cap est au 282 pour faire route au 233 !!!! (Hé oui, 49 degrés pour compenser la dérive essentiellement dû au fort courant portant au sud).
Même avec la seule grand voile à trois ris, le pilote, qui est un peu en anémie en ce moment, renâcle à lutter contre les forces exercées sur le gouvernail et n’arrête pas de passer en erreur. Je ne peux dormir car je dois l’assister en permanence.
Progressivement la mer devient de plus en plus forte. C’est étonnant dans ces parages comment la mer lève vite. Je ne me souviens pas d’avoir déjà vu une mer aussi formée, les creux sont impressionnants. Comme elle arrive par le travers, elle se fracasse sur le bateau en déversant des centaines de litres d’eau. A chaque fois je pense que le bateau va exploser tellement l’impact est important.
Dans le cockpit c’est la guerre. J’ai fermé toutes les ouvertures, malgré cela, l’eau, aidée par le vent, arrive à s’engouffrer et je suis totalement trempé. Elle arrive même à remplir totalement le cockpit, au moins 400 litres, et l’eau passe au dessus des surbaux puis dévale les descentes pour se répandre dans le bateau. Comme c’est un cockpit autovideur, il faut plus d’une minute pour que tout s’écoule.
A l’intérieur, tout est trempé, l’eau s’infiltre partout, je patauge.
Ces énormes vagues font gîter le bateau extrêmement fort d’un bord sur l’autre et tout s’envole. Je suis sidéré de voir les chandeliers séparer les flots en deux veines égales. Seuls les bouts de chandeliers apparaissent comme autant d’extrémités de périscopes.
Ce matin je n’en peux plus, je suis épuisé et le moral n’est pas très haut. Cependant, vers dix heures, le vent commence à baisser d’un cran et le pilote accepte de reprendre du service. J’en profite pour dormir enfin une heure. Lorsque je me réveille, la forme et le moral sont revenus et en observant l’agressivité de la mer, je constate qu’elle aussi est en régression.
Progressivement, le vent baisse. C’est plus long pour la mer. Puis à 16h, tout s’inverse. En une minute, le vent du nord s’arrête et un vent de sud est se met à souffler force 6. Cela me déprime un peu, j’aurai aimé un peu moins fort. Je vais à l’avant libérer la trinquette. Tiens un panneau de puits de chaîne s’est envolé, encore une réparation, je dirais même une reconstruction. Je reviens de l’avant trempé des pieds à la tête.
Je suis à environ 40 Miles de Richards Bay où je vais m’arrêter pour me reposer. 122 Miles au compteur pour ces dernières 24 heures.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Pierre-Yves m’avait prévenu, dans son bulletin météo quotidien, que ça allait souffler fort en venant du nord. Hier après midi je me suis donc préparé, j’ai rangé la trinquette et l’artimon et je me suis reposé.
Jusqu’à une heure du matin, le vent est monté progressivement et tout aussi progressivement, j’ai réduit la toile, un ris dans la grand voile, un ris dans le génois, deux ris dans la grand voile, deux ris dans le génois, trois ris dans le génois, suppression du génois, trois ris gans la grand voile. Le vent est alors autour de 30 à 35N mais mon cap est perpendiculaire au vent. Le vent est plein nord et mon cap est au 282 pour faire route au 233 !!!! (Hé oui, 49 degrés pour compenser la dérive essentiellement dû au fort courant portant au sud).
Même avec la seule grand voile à trois ris, le pilote, qui est un peu en anémie en ce moment, renâcle à lutter contre les forces exercées sur le gouvernail et n’arrête pas de passer en erreur. Je ne peux dormir car je dois l’assister en permanence.
Progressivement la mer devient de plus en plus forte. C’est étonnant dans ces parages comment la mer lève vite. Je ne me souviens pas d’avoir déjà vu une mer aussi formée, les creux sont impressionnants. Comme elle arrive par le travers, elle se fracasse sur le bateau en déversant des centaines de litres d’eau. A chaque fois je pense que le bateau va exploser tellement l’impact est important.
Dans le cockpit c’est la guerre. J’ai fermé toutes les ouvertures, malgré cela, l’eau, aidée par le vent, arrive à s’engouffrer et je suis totalement trempé. Elle arrive même à remplir totalement le cockpit, au moins 400 litres, et l’eau passe au dessus des surbaux puis dévale les descentes pour se répandre dans le bateau. Comme c’est un cockpit autovideur, il faut plus d’une minute pour que tout s’écoule.
A l’intérieur, tout est trempé, l’eau s’infiltre partout, je patauge.
Ces énormes vagues font gîter le bateau extrêmement fort d’un bord sur l’autre et tout s’envole. Je suis sidéré de voir les chandeliers séparer les flots en deux veines égales. Seuls les bouts de chandeliers apparaissent comme autant d’extrémités de périscopes.
Ce matin je n’en peux plus, je suis épuisé et le moral n’est pas très haut. Cependant, vers dix heures, le vent commence à baisser d’un cran et le pilote accepte de reprendre du service. J’en profite pour dormir enfin une heure. Lorsque je me réveille, la forme et le moral sont revenus et en observant l’agressivité de la mer, je constate qu’elle aussi est en régression.
Progressivement, le vent baisse. C’est plus long pour la mer. Puis à 16h, tout s’inverse. En une minute, le vent du nord s’arrête et un vent de sud est se met à souffler force 6. Cela me déprime un peu, j’aurai aimé un peu moins fort. Je vais à l’avant libérer la trinquette. Tiens un panneau de puits de chaîne s’est envolé, encore une réparation, je dirais même une reconstruction. Je reviens de l’avant trempé des pieds à la tête.
Je suis à environ 40 Miles de Richards Bay où je vais m’arrêter pour me reposer. 122 Miles au compteur pour ces dernières 24 heures.
A bientôt.
Jean Louis
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"Salut Jean Louis, merci de ton coup de fil nous etions en voiture avec BJ et un de mes amis d enfance de Mada et son epouse venus passer 2 jours avec nous a Cannes. Nous connaissons tous les 2 le canal de Mozambique et la mer et le vent qu il peut y faire donc imaginons tout a fait ce que tu decris ci dessus... Je viens d avoir Jerry, il m a mis au courant des derniers evenements et m a dit que tu restais dormir au bateau,ce soir, tu dois en effet etre creve. Demain il t aidera et essaiera de faire venir douane immigration etc.. et tu iras dejeuner chez eux. Tu as du avoir chaud sur ce coup la !! ancre au large par 19 m de fond sans moteur, dur !! si La mer s etait leve tres fort a ce moment la cela aurait pu etre tres grave. Heureusement que tu as pu etre remorque a R Bay, ouf !! Bon, le bateau et toi etes en securite a R Bay, tout est bien qui finit bien, Jerry et Michelle vont bien s occuper de toi, tu vas te reposer, reparer et en temps utile et quand tu seras pret repartir pour la suite. Je pensais te tel ce soir, mais comme Jerry vient de me dire que tu es reste te reposer, je t envoie ce message et te laisser dormir, caresse Einstein de ma part demain.. ( c est le chien de Michelle ) bon sejour a R Bay, envoies moi une photo de toi avec eux deux cela me fera vraiment plaisir, amities JL " Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 05-11-2011 à 19:39
Sat, 05 Nov 2011 17:00:00 GMT - Enfin l’Afrique du Sud 32° 04’E 28° 47’S
Sat, 05 Nov 2011 17:00:00 GMT - Enfin l’Afrique du Sud 32° 04’E 28° 47’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle émotion, je n’en peux plus, trop c’est trop. Depuis midi, heure à laquelle le « Rescue » local a amarré Harmattan dans la marina de Richards Bay, je n’arrête pas de pleurer. J’en suis à mon troisième mouchoir. De pleurer de bonheur bien sûr, de pleurer devant cette émotion énorme qui m’étreint, devant ce sentiment d’exaltation d’avoir « Réussi » tout simplement. L’énorme tension que j’avais sur les épaules depuis 15 jours vient de tomber brutalement, je suis dans la dépression, plus besoin d’être en permanence sur le qui vive. Il va me falloir plusieurs jours pour revenir dans la vie « normale ». Cette étape était de loin celle qui m’impressionnait le plus, celle que je redoutais, celle de tous les dangers, celle à ne pas faire en solitaire. Nombreux sont ceux qui préfèrent affronter les pirates que de passer par l’Afrique du Sud tellement cette étape fait peur.
Le titre de mon premier livre est « La passion de Réussir ». Je ne crois pas qu’il y ait de plus grands bonheurs sur terre que celui de réussir. Plus l’objectif est énorme, plus il semble impossible à atteindre, plus il demande de force morale et plus le bonheur sera grand à l’arrivée. Là j’ai été servi !
A chaque étape, ces émotions sont la récompense de l’énorme défi qu’induit la navigation en solitaire. J’ai hâte d’arriver à Marseille, terme de cette folle aventure. Ce jour sera certainement le plus beau de ma vie. J’espère que vous serez là nombreux pour partager ce moment de bonheur immense.
Dire Straits et Mark Knopfler sont réapparu dans le bateau. Le volume est un peu trop fort mais que c’est bon. Mark gratte sa guitare comme un fou ce qui n’aide pas à sécher mes joues.
Mais il faut que je revienne un peu en arrière. Hier soir à 19h, lorsque je vous ai quitté, je ne suis plus très loin de l’entrée du port de Richards Bay et nous pensons, vous et moi, que l’aventure est terminée. Mais non, rien ne m’aura été épargné.
A ce moment ça souffle force 6, de sud ouest. Je m’apprête à passer encore une nuit difficile et j’ai redescendu la trinquette pour ralentir le bateau de façon à ne me présenter devant l’entrée de la baie qu’au petit jour. Grand voile à trois ris, je règle l’écoute et mon cap de façon à dériver dans le courant à la vitesse d’environ 2,5N pour que ma trajectoire m’amène à l’entrée du port.
19h est le moment où ce vent souffle au maximum de sa force, ensuite, progressivement, il ne fait plus que de faiblir et la mer de se calmer. Du coup, je passe une nuit réparatrice en me levant seulement 4 ou 5 fois pour contrôler la dérive.
A 4h30, le jour se lève et moi avec. Je suis frais et dispo. Tout va bien, je suis tellement content d‘atterrir enfin. Il n’y a plus de vent, je descends la grand voile et lance le moteur à très petite vitesse, direction l’entrée du port que je ne veux pas atteindre avant 8h. Je passe une heure sur le pont à ranger, plier correctement les voiles, rouler les cordages, ranger la pêche … Puis je fais un petit tour sur Internet pour regarder une dernière fois la météo de Pierre-Yves.
Je trouve un message de l’autre Jean Louis, mon copain de Port Napoléon qui à des amis partout dans le monde et qui avait déjà organisé mon arrivée à Tahiti. Il me donne le nom de Jerry et son numéro de téléphone. Je le note sur un papier. Mon copain Jean Louis est l’heureux propriétaire d’un ketch de type Joshua construit par les chantiers Méta à Tarare, le même bateau que Moitessier. Les connaisseurs apprécieront.
Puis je consulte la météo et je suis en train d’écrire une réponse à Pierre-Yves lorsque j’entends le bruit du moteur qui change. Vite, je sors dehors et mets un coup de gaz, mais il fini par s’arrêter. Cela ressemble étrangement à une panne sèche. Etonnant car ma jauge est encore au quart du réservoir. Néanmoins je cherche mon bidon de secours et mon entonnoir, je vide 20 litres dans le réservoir et refais un essai. Pareil !
J’incrimine immédiatement ma pompe de gavage. Effectivement, la poignée est bloquée. Je remets un coup de démarreur pour le cas ou la came de l’arbre éponyme serait dans son point haut mais rien n’y fait. Je dois me rendre à l’évidence, je suis en panne. Quelle chance, cela aurait pu m’arriver il y a quelques jours, ou bien plus tard, lorsque je ferais mon transit entre Richards Bay et le Cap des tempêtes, parcourt ou le moteur est vital.
Pour l’instant je dois gérer ce nouveau problème. Je fais le deuil de mes voiles si bien rangées et établi grand voile et génois. Le vent revient un peu, une chance. Avec ce courant je m’aperçois qu’il faut que je fasse du près, aussi je roule le génois et établi la trinquette. Je dois jouer avec le courant qui est fort et porte au sud sur la ligne des 200 mètres et moins fort portant au nord le long de la côte. J’essaie de contacter le « Port Control » sur le canal 16 et sur le 12 mais personne ne réponds.
Je passe le temps, petit déjeune tout en essayant de nombreuses fois de rentrer en contact avec les autorités mais rien à faire. A 8 heures, je n’y tiens plus et appel Jerry. Il me dit de ne pas m’inquiéter, on va venir me chercher.
En attendant, j’arrive près de la côte et jette l’ancre à 4 miles de l’entrée du port. Je suis bientôt contacté par les « Rescue », ils viennent me tirer avec une remorque de 100 mètres de long puis dans le port on se met à couple pour me rentrer dans la marina. A midi pile, ils amarrent Harmattan, l’aventure est finie !
Encore une fois, je suis séduit par cette gentillesse, par cette chaîne de gens sympas que je rencontre tout le long du parcours.
La grande différence de cette étape par rapport aux précédentes aura été son côté physique. Sous les tropiques, on monte les voiles et on n’y touche plus pendant 15 jours alors que cette fois-ci, je me vois en train de tourner des winchs en permanence jours et nuits.
J’en profite pour remercier tous ceux qui m’ont aidé, et ils sont nombreux, afin que je puisse vivre cette aventure énorme qui restera pour toujours un des moments les plus intenses de ma vie.
Pour revenir sur une de mes dernières « news », je lis actuellement « Les îles éparses » d’Alain Hoareau. Il s’agit de ces petits morceaux d’îles françaises situées autour de Madagascar, Europa, Bassas da India, Juan da Nova, les îles Glorieuses et la fameuse Tromelin. On est en 1950 et l’auteur, un fonctionnaire de la météo, est envoyé sur Europa, île déserte, pour passer 6 mois à faire des observations météo. Une vraie aventure de Robinson. Ce fut le seul volontaire et il écrit « Il est vrai qu’en cette cinquantième année de notre siècle, le trait dominant du citoyen normal était déjà ce besoin obsessionnel de sécurité ». Je vois que cette tendance du zéro risque contre laquelle je me bats n’est pas d’aujourd’hui.
Je ne peux pas vous quitter sans vous parlez de ce sentiment étrange que j’ai éprouvé ces quinze derniers jours. J’avais en permanence le sentiment d’être deux à bord. Dans mon inconscience, lorsque je somnolais au début mais même éveillé ensuite, j’avais la certitude très vive d’une présence et à chaque fois, il fallait que je retombe sur terre pour me dire, « hé bien non, tu est seul ». Est-ce qu’avec le rein qu’on m’a greffé, il n’y aurait pas une toute petite partie de l’âme de celui qui l’a porté pendant 62 ans ?
Pour terminer, j’ai 1339 miles au compteur, signe que les courants favorables ont été importants car la distance réelle en ligne droite, ce que je n’ai pas fait est de 1373 miles.
Je vais maintenant gérer le stockage du bateau puis repartir en France pour revenir début janvier afin de continuer mon périple.
Encore merci à tous ceux qui m’ont aidé dont ceux qui m’ont envoyés des petits messages d’encouragements.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle émotion, je n’en peux plus, trop c’est trop. Depuis midi, heure à laquelle le « Rescue » local a amarré Harmattan dans la marina de Richards Bay, je n’arrête pas de pleurer. J’en suis à mon troisième mouchoir. De pleurer de bonheur bien sûr, de pleurer devant cette émotion énorme qui m’étreint, devant ce sentiment d’exaltation d’avoir « Réussi » tout simplement. L’énorme tension que j’avais sur les épaules depuis 15 jours vient de tomber brutalement, je suis dans la dépression, plus besoin d’être en permanence sur le qui vive. Il va me falloir plusieurs jours pour revenir dans la vie « normale ». Cette étape était de loin celle qui m’impressionnait le plus, celle que je redoutais, celle de tous les dangers, celle à ne pas faire en solitaire. Nombreux sont ceux qui préfèrent affronter les pirates que de passer par l’Afrique du Sud tellement cette étape fait peur.
Le titre de mon premier livre est « La passion de Réussir ». Je ne crois pas qu’il y ait de plus grands bonheurs sur terre que celui de réussir. Plus l’objectif est énorme, plus il semble impossible à atteindre, plus il demande de force morale et plus le bonheur sera grand à l’arrivée. Là j’ai été servi !
A chaque étape, ces émotions sont la récompense de l’énorme défi qu’induit la navigation en solitaire. J’ai hâte d’arriver à Marseille, terme de cette folle aventure. Ce jour sera certainement le plus beau de ma vie. J’espère que vous serez là nombreux pour partager ce moment de bonheur immense.
Dire Straits et Mark Knopfler sont réapparu dans le bateau. Le volume est un peu trop fort mais que c’est bon. Mark gratte sa guitare comme un fou ce qui n’aide pas à sécher mes joues.
Mais il faut que je revienne un peu en arrière. Hier soir à 19h, lorsque je vous ai quitté, je ne suis plus très loin de l’entrée du port de Richards Bay et nous pensons, vous et moi, que l’aventure est terminée. Mais non, rien ne m’aura été épargné.
A ce moment ça souffle force 6, de sud ouest. Je m’apprête à passer encore une nuit difficile et j’ai redescendu la trinquette pour ralentir le bateau de façon à ne me présenter devant l’entrée de la baie qu’au petit jour. Grand voile à trois ris, je règle l’écoute et mon cap de façon à dériver dans le courant à la vitesse d’environ 2,5N pour que ma trajectoire m’amène à l’entrée du port.
19h est le moment où ce vent souffle au maximum de sa force, ensuite, progressivement, il ne fait plus que de faiblir et la mer de se calmer. Du coup, je passe une nuit réparatrice en me levant seulement 4 ou 5 fois pour contrôler la dérive.
A 4h30, le jour se lève et moi avec. Je suis frais et dispo. Tout va bien, je suis tellement content d‘atterrir enfin. Il n’y a plus de vent, je descends la grand voile et lance le moteur à très petite vitesse, direction l’entrée du port que je ne veux pas atteindre avant 8h. Je passe une heure sur le pont à ranger, plier correctement les voiles, rouler les cordages, ranger la pêche … Puis je fais un petit tour sur Internet pour regarder une dernière fois la météo de Pierre-Yves.
Je trouve un message de l’autre Jean Louis, mon copain de Port Napoléon qui à des amis partout dans le monde et qui avait déjà organisé mon arrivée à Tahiti. Il me donne le nom de Jerry et son numéro de téléphone. Je le note sur un papier. Mon copain Jean Louis est l’heureux propriétaire d’un ketch de type Joshua construit par les chantiers Méta à Tarare, le même bateau que Moitessier. Les connaisseurs apprécieront.
Puis je consulte la météo et je suis en train d’écrire une réponse à Pierre-Yves lorsque j’entends le bruit du moteur qui change. Vite, je sors dehors et mets un coup de gaz, mais il fini par s’arrêter. Cela ressemble étrangement à une panne sèche. Etonnant car ma jauge est encore au quart du réservoir. Néanmoins je cherche mon bidon de secours et mon entonnoir, je vide 20 litres dans le réservoir et refais un essai. Pareil !
J’incrimine immédiatement ma pompe de gavage. Effectivement, la poignée est bloquée. Je remets un coup de démarreur pour le cas ou la came de l’arbre éponyme serait dans son point haut mais rien n’y fait. Je dois me rendre à l’évidence, je suis en panne. Quelle chance, cela aurait pu m’arriver il y a quelques jours, ou bien plus tard, lorsque je ferais mon transit entre Richards Bay et le Cap des tempêtes, parcourt ou le moteur est vital.
Pour l’instant je dois gérer ce nouveau problème. Je fais le deuil de mes voiles si bien rangées et établi grand voile et génois. Le vent revient un peu, une chance. Avec ce courant je m’aperçois qu’il faut que je fasse du près, aussi je roule le génois et établi la trinquette. Je dois jouer avec le courant qui est fort et porte au sud sur la ligne des 200 mètres et moins fort portant au nord le long de la côte. J’essaie de contacter le « Port Control » sur le canal 16 et sur le 12 mais personne ne réponds.
Je passe le temps, petit déjeune tout en essayant de nombreuses fois de rentrer en contact avec les autorités mais rien à faire. A 8 heures, je n’y tiens plus et appel Jerry. Il me dit de ne pas m’inquiéter, on va venir me chercher.
En attendant, j’arrive près de la côte et jette l’ancre à 4 miles de l’entrée du port. Je suis bientôt contacté par les « Rescue », ils viennent me tirer avec une remorque de 100 mètres de long puis dans le port on se met à couple pour me rentrer dans la marina. A midi pile, ils amarrent Harmattan, l’aventure est finie !
Encore une fois, je suis séduit par cette gentillesse, par cette chaîne de gens sympas que je rencontre tout le long du parcours.
La grande différence de cette étape par rapport aux précédentes aura été son côté physique. Sous les tropiques, on monte les voiles et on n’y touche plus pendant 15 jours alors que cette fois-ci, je me vois en train de tourner des winchs en permanence jours et nuits.
J’en profite pour remercier tous ceux qui m’ont aidé, et ils sont nombreux, afin que je puisse vivre cette aventure énorme qui restera pour toujours un des moments les plus intenses de ma vie.
Pour revenir sur une de mes dernières « news », je lis actuellement « Les îles éparses » d’Alain Hoareau. Il s’agit de ces petits morceaux d’îles françaises situées autour de Madagascar, Europa, Bassas da India, Juan da Nova, les îles Glorieuses et la fameuse Tromelin. On est en 1950 et l’auteur, un fonctionnaire de la météo, est envoyé sur Europa, île déserte, pour passer 6 mois à faire des observations météo. Une vraie aventure de Robinson. Ce fut le seul volontaire et il écrit « Il est vrai qu’en cette cinquantième année de notre siècle, le trait dominant du citoyen normal était déjà ce besoin obsessionnel de sécurité ». Je vois que cette tendance du zéro risque contre laquelle je me bats n’est pas d’aujourd’hui.
Je ne peux pas vous quitter sans vous parlez de ce sentiment étrange que j’ai éprouvé ces quinze derniers jours. J’avais en permanence le sentiment d’être deux à bord. Dans mon inconscience, lorsque je somnolais au début mais même éveillé ensuite, j’avais la certitude très vive d’une présence et à chaque fois, il fallait que je retombe sur terre pour me dire, « hé bien non, tu est seul ». Est-ce qu’avec le rein qu’on m’a greffé, il n’y aurait pas une toute petite partie de l’âme de celui qui l’a porté pendant 62 ans ?
Pour terminer, j’ai 1339 miles au compteur, signe que les courants favorables ont été importants car la distance réelle en ligne droite, ce que je n’ai pas fait est de 1373 miles.
Je vais maintenant gérer le stockage du bateau puis repartir en France pour revenir début janvier afin de continuer mon périple.
Encore merci à tous ceux qui m’ont aidé dont ceux qui m’ont envoyés des petits messages d’encouragements.
A bientôt.
Jean Louis
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"Bien joué Amiral ! Cordialement. GD" Envoyé par GD le 06-11-2011 à 12:54
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"Bonjour Jean-Louis. Encore une fois, je suis cloué par ta performance! Je ne trouve pas de mot assez fort pour te félicité. Tu vas certainement mettre beaucoup de temps à te rendre compte de l’exploit que tu viens d’accomplir. Pour le moment, ta modestie le temporise mais il n’en reste pas moins réel. Encore bravo. Didier" Envoyé par Didier le 06-11-2011 à 13:06
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"bonjour jean Louis, qu’elle bonheur de lire ce dernier message, qu’elle challenge, un exemple de courgae de force de caracteres, "quand on veux on peux" je crois que c’est bien vrai. BRAVO!BRAVO! BRAVO! vous voici un tour du mondiste a tres bien de vous revoir faites moi savoir votre arrive sur marseille FELICITATIONS fred S" Envoyé par Sintes fred le 06-11-2011 à 13:55
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"Re bonjour Jean-Louis, juste une petite idée pour le problème moteur que tu rencontres: Comme tu as eu du mauvais temps et donc que le gazole a été très brassé, il est possible que ton filtre ou pré-filtre soit bouché par des saletés type bactéries. Regarde en sortie de pompe si ça coule correctement. Bon courage Didier" Envoyé par Didier le 06-11-2011 à 21:06
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"Bravo Capt’ain, toutes mes félicitations pour cette traversée pleine d’émotions. A bientôt Paparazi" Envoyé par Paparazzi le 07-11-2011 à 02:14
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"le coup de francine m’a fait enormement de plaisir..félicitations jean louis bonne contiuations jean louis bisous dr roselyne" Envoyé par roselynedemeestere le 07-11-2011 à 09:17
Sun, 06 Nov 2011 17:00:00 GMT - Richards Bay 32° 04’E 28° 47’S
Sun, 06 Nov 2011 17:00:00 GMT - Richards Bay 32° 04’E 28° 47’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Après 24 heures consigné à bord d’Harmattan, les douaniers et l’immigration sont enfin passés grâce à l’intervention de Jerry. J’ai le tampon sur mon passeport (que je dois remplacer car il est plein), il est midi et je peux maintenant fouler le sol de ce nouveau pays.
La première chose que je fais, c’est sortir 15 jours de poubelles du fond du coffre prévu à cet effet et de les porter à l’emplacement ad hoc.
J’ai passé l’après midi d’hier et ce matin à entamer les réparations sur le bateau. Miracle, j’ai réussi à remettre le moteur en marche. Je n’ai rien compris, je me suis contenté de faire tourner le vilebrequin avec ma clef à cliquet de façon à ce que la came de la pompe à carburant soit bien positionnée. Puis j’ai découverts que celle-ci fonctionnait à nouveau, j’ai pompé et le moteur à démarré. Je n’aime pas cela. J’en ai parlé avec mon ami Richard le Camarguais, il me conseil de déposer et remettre à neuf la pompe. Il me conseil également de déposer les injecteurs et de les faire tarer car le moteur à 3000 heures.
Pour déjeuner, j’étais invité ce midi chez Jerry et Michèle. A 13h30, Jerry est passé me prendre au bateau et j’ai commencé à avoir une idée de l’Afrique du Sud. C’est magnifique, tout est vert, très bien entretenu. On se croirait dans les plus beaux coins de France. C’est très moderne, il y a de beaux magasins et des chaînes de restauration comme chez nous.
Leur maison est entourée de fils électrique pour éviter de retrouver un hippopotame ou un crocodile dans la piscine. Jerry est chef d’entreprise et il me fait découvrir toutes les particularités de ce pays où apparemment il fait bon vivre. Ce qui semble le plus positif, c’est la liberté d’entreprendre, c’est beaucoup plus facile qu’en France.
J’ai passé un moment très sympa, Michèle avait préparé un excellent repas et nous avons parlé de nos connaissances communes, de bateau, de la Tanzanie, des chutes Victoria et j’ai très envie de revenir dans cette partie de l’Afrique qui m’attire déjà.
Jerry est Commodore au club nautique, ce qui me facilite énormément les choses et demain matin je vais rejoindre ce club. Je voudrais sortir le bateau de l’eau pour le laisser sécher et pouvoir le caréner début janvier.
La monnaie d’ici est le Rand. Il faut compter 11 Rand pour un Euro. Pour le coût de la vie, cela dépends des produits. La main d’œuvre sans grande qualification étant vraiment pas cher, certains produits sont très attrayants. Le prix d’un restaurant va par exemple être moitié prix par rapport à la France. L’essence est à un Euro. Mais d’autres produits, les automobiles par exemple sont très chères.
Il ne fait pas très beau, il a plut ce matin et il fait un peu frais alors qu’il devrait faire 35° à cette saison. D’après Jerry, le temps est détraqué.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Après 24 heures consigné à bord d’Harmattan, les douaniers et l’immigration sont enfin passés grâce à l’intervention de Jerry. J’ai le tampon sur mon passeport (que je dois remplacer car il est plein), il est midi et je peux maintenant fouler le sol de ce nouveau pays.
La première chose que je fais, c’est sortir 15 jours de poubelles du fond du coffre prévu à cet effet et de les porter à l’emplacement ad hoc.
J’ai passé l’après midi d’hier et ce matin à entamer les réparations sur le bateau. Miracle, j’ai réussi à remettre le moteur en marche. Je n’ai rien compris, je me suis contenté de faire tourner le vilebrequin avec ma clef à cliquet de façon à ce que la came de la pompe à carburant soit bien positionnée. Puis j’ai découverts que celle-ci fonctionnait à nouveau, j’ai pompé et le moteur à démarré. Je n’aime pas cela. J’en ai parlé avec mon ami Richard le Camarguais, il me conseil de déposer et remettre à neuf la pompe. Il me conseil également de déposer les injecteurs et de les faire tarer car le moteur à 3000 heures.
Pour déjeuner, j’étais invité ce midi chez Jerry et Michèle. A 13h30, Jerry est passé me prendre au bateau et j’ai commencé à avoir une idée de l’Afrique du Sud. C’est magnifique, tout est vert, très bien entretenu. On se croirait dans les plus beaux coins de France. C’est très moderne, il y a de beaux magasins et des chaînes de restauration comme chez nous.
Leur maison est entourée de fils électrique pour éviter de retrouver un hippopotame ou un crocodile dans la piscine. Jerry est chef d’entreprise et il me fait découvrir toutes les particularités de ce pays où apparemment il fait bon vivre. Ce qui semble le plus positif, c’est la liberté d’entreprendre, c’est beaucoup plus facile qu’en France.
J’ai passé un moment très sympa, Michèle avait préparé un excellent repas et nous avons parlé de nos connaissances communes, de bateau, de la Tanzanie, des chutes Victoria et j’ai très envie de revenir dans cette partie de l’Afrique qui m’attire déjà.
Jerry est Commodore au club nautique, ce qui me facilite énormément les choses et demain matin je vais rejoindre ce club. Je voudrais sortir le bateau de l’eau pour le laisser sécher et pouvoir le caréner début janvier.
La monnaie d’ici est le Rand. Il faut compter 11 Rand pour un Euro. Pour le coût de la vie, cela dépends des produits. La main d’œuvre sans grande qualification étant vraiment pas cher, certains produits sont très attrayants. Le prix d’un restaurant va par exemple être moitié prix par rapport à la France. L’essence est à un Euro. Mais d’autres produits, les automobiles par exemple sont très chères.
Il ne fait pas très beau, il a plut ce matin et il fait un peu frais alors qu’il devrait faire 35° à cette saison. D’après Jerry, le temps est détraqué.
A bientôt.
Jean Louis
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"alors ça y est te voilà arrivé bien entier et avec ton bateau, bravo capitaine pour ce nouvel exploit. J’ai hate de revoir le barbu parmi nous.
je tembrasse, bernard" Envoyé par bernard.lannion le 07-11-2011 à 19:38
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"quelle aventure ! vous n’étiez pas seul sur votre bateau nous étions tous à bord à vous suivre dans cet exploit ! Parfois un récit calme d’autres stressants à la lecture de vos commentaires je sautais des lignes pour voir si à la fin de votre récit tout allait bien que de peur que d’émotions bravo pour cette traversée j’ai hâte d’être au mois de janvier pour reprendre mon livre de chevet en attendant je vous souhaite un bon retour dans notre petit village qui était bien gris aujourd’hui A bientôt bisous Cormeillois" Envoyé par MARIE Maryse le 07-11-2011 à 22:50
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"Salut Jean Louis, content de voir que tout se passe bien Jerry et Michelle sont tres sympas. Je n ai pas pu communiquer depuis 2 jours, des amis d enfance de Mada cote Est etaient de passage, en les racompagnat a Nice a l aeroport je me suis fait voler ma sacoche, tel, passeport clefs de voiture etc etc..je suis dans les ennuis serieux. Mon tel devrait etre retabli dans les 24 hrs.. bon sejour a R Bay amities JL " Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 08-11-2011 à 10:17
Mon, 07 Nov 2011 17:00:00 GMT - Au pays des Zoulous 32° 04’E 28° 47’S
Mon, 07 Nov 2011 17:00:00 GMT - Au pays des Zoulous 32° 04’E 28° 47’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je suis amarré ce soir au « Zululand Yacht Club », au pays des Zoulous. Les Zoulous sont l’ethnie la plus importante d’Afrique du Sud.
Je découvre un pays qui m’étonne, encore une fois je n’ai jamais rencontré cela ailleurs. L’apartheid n’existe plus mais je suis frappé par ces deux mondes qui vivent ensemble mais sans se mélanger. Il y a les blancs d’un côté, qui tiennent tous les postes à responsabilité et les noirs qui font les petits boulots pour un très bas salaire (manœuvre, serveur, femmes de ménage, maçon …)
Il y a certainement quelques noirs dans des postes à responsabilité (le président de la république est un noir) mais cela ne dois pas être la norme.
Que je suis loin de la Réunion avec toutes ses nuances entre le blanc et le noir. Ici on ne se mélange pas. L’insécurité est importante. Pas vraiment ici à Richards Bay qui est une toute petite ville mais à Durban ou Johannesburg. Néanmoins ce qui m’a choqué en circulant un peu, c’est de voir tous les lotissements où vivent les blancs entourés de murs de 2 à 3 mètres de haut, surmontés de barbelés ou bien de clôtures électriques. Je dis bien tous. Ce n’est certainement pas pour se protéger uniquement des hippopotames.
En tout début de matinée Jerry est arrivé avec deux collègues et nous avons entrepris de déplacer le bateau pour rejoindre la marina. Aussitôt sorti du port, le moteur a commencé à faire des siennes et j’ai dû effectuer le parcourt au ralenti pour qu’il ne calle pas. Etonnant car au port, j’enclenche l’inverseur, je mets gaz et je peux le laisser longtemps sans qu’il ne se passe rien.
On ne pourra me sortir le bateau que samedi, du coup je ne vais rentrer en France que le mercredi 16 au matin. En attendant je suis allé louer une voiture à l’aéroport. Pas facile, volant à droite, on roule à gauche et on passe les vitesses avec la main gauche. En plus il n’y a aucun panneau indicateur et j’ai eu beaucoup de mal à retrouver mon bateau.
Je vais travailler sur le bateau et peut être ce weekend je vais aller visiter les environs.
A bientôt
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je suis amarré ce soir au « Zululand Yacht Club », au pays des Zoulous. Les Zoulous sont l’ethnie la plus importante d’Afrique du Sud.
Je découvre un pays qui m’étonne, encore une fois je n’ai jamais rencontré cela ailleurs. L’apartheid n’existe plus mais je suis frappé par ces deux mondes qui vivent ensemble mais sans se mélanger. Il y a les blancs d’un côté, qui tiennent tous les postes à responsabilité et les noirs qui font les petits boulots pour un très bas salaire (manœuvre, serveur, femmes de ménage, maçon …)
Il y a certainement quelques noirs dans des postes à responsabilité (le président de la république est un noir) mais cela ne dois pas être la norme.
Que je suis loin de la Réunion avec toutes ses nuances entre le blanc et le noir. Ici on ne se mélange pas. L’insécurité est importante. Pas vraiment ici à Richards Bay qui est une toute petite ville mais à Durban ou Johannesburg. Néanmoins ce qui m’a choqué en circulant un peu, c’est de voir tous les lotissements où vivent les blancs entourés de murs de 2 à 3 mètres de haut, surmontés de barbelés ou bien de clôtures électriques. Je dis bien tous. Ce n’est certainement pas pour se protéger uniquement des hippopotames.
En tout début de matinée Jerry est arrivé avec deux collègues et nous avons entrepris de déplacer le bateau pour rejoindre la marina. Aussitôt sorti du port, le moteur a commencé à faire des siennes et j’ai dû effectuer le parcourt au ralenti pour qu’il ne calle pas. Etonnant car au port, j’enclenche l’inverseur, je mets gaz et je peux le laisser longtemps sans qu’il ne se passe rien.
On ne pourra me sortir le bateau que samedi, du coup je ne vais rentrer en France que le mercredi 16 au matin. En attendant je suis allé louer une voiture à l’aéroport. Pas facile, volant à droite, on roule à gauche et on passe les vitesses avec la main gauche. En plus il n’y a aucun panneau indicateur et j’ai eu beaucoup de mal à retrouver mon bateau.
Je vais travailler sur le bateau et peut être ce weekend je vais aller visiter les environs.
A bientôt
Jean Louis
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"Salut Jean Louis, je ne connais pas les marchands d outils a R bay, je ne connais pas bien RB je n y suis venu plusieurs fois que de passage, Jerry connait bien tout cela. Dans les parages il y a deux tres jolies reserves jumelles ou les pistes sont faciles, ce que je te conseille c est d aller y dormir un soir, il y a un lodge en haut de la colline de l une d elles dont j ai oublie le nom mais qui est tres agreable, petits dejeuners sympas avec une tres belle vue, nous y sommes alles plusieurs fois, encore avec BJ il y a 2 ans, tres sympa. Pour ton moteur j ai eu cela une fois,a tout hasard je te raconte ce qui s est passe dans mon cas: c etait de l encrassement: apres une longue periode sans nettoyage des reservoirs, un fort depot de boue noiratre tres fine et tres gluante s etait forme et apres avoir tourne en niveau bas gazole, j avais pompe tous ce depot accumule, j ai donc du vider et nettoyer les reservoirs ( plus de 25 l de cette m.....!!) et rincer puis passer a l air comprime tous les conduits et remplacer tous les filtres, depuis plus de problemes..mais quel boulot !! bon courage, amities et bonne ballade JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 09-11-2011 à 10:33
Wed, 09 Nov 2011 17:00:00 GMT - Grosse infection pour Harmattan 32° 04’E 28° 47’S
Wed, 09 Nov 2011 17:00:00 GMT - Grosse infection pour Harmattan 32° 04’E 28° 47’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Tel capitaine, tel bateau. Hé oui, les bateaux, tout comme les hommes peuvent être victimes d’infection importante, sans fièvre bien heureusement. C’est finalement ce que j’ai mis en évidence pour Harmattan, son réservoir de gasoil est rempli de bactéries. Cela ressemble un peu à de la laine, à du coton, à de la gélatine et ça bouche tout. Le pré-filtre étant entièrement colmaté, il ne laisse passer que très peu de gasoil et le moteur cale si je veux accélérer.
C’est ennuyeux. Je prends pourtant bien soin de remplir mon réservoir immédiatement en arrivant d’un long parcourt affin d’éviter la condensation dans le réservoir mais ce séjour de 6 mois en pleine période de mousson au Sri Lanka a dû favoriser l’infection.
Maintenant il faut traiter le patient. Heureusement en partant de France j’avais acheté un flacon d’antidote. Ce ne sont pas des antibiotiques, avec un bateau on peu mettre quelque chose de beaucoup plus fort qui va tuer instantanément toutes ces bactéries. Ensuite je dois changer et nettoyer tous mes filtres. Que dois-je faire ensuite ? Nettoyer le réservoir ou non ? Les avis sont partagés. Pour moi le réservoir c’est la coque elle-même. Il est donc hors de question de faire un trou dessous, ou de le sortir et le rincer. Il faut que je prenne plusieurs avis et que je me fasse ma propre idée dans les prochains jours. Je crois cependant que la sagesse voudrait que je le nettoie. Pour cela il faut commencer par trouver un fut de 200 litres propre. Cela ne va pas être facile. En attendant j’ai commandé des filtres et j’ai déjà commencé le nettoyage.
J’ai à nouveau démonté tout mon pilote et j’ai mieux compris le fonctionnement et mis au point une méthode de purge qui cette fois ci devrait être parfaite. J’avais oublié que j’ai un CAP militaire d’hydraulicien. Par ailleurs, le tuyau souple reliant la pompe au réservoir d’huile faisait un coude à 90° car la pompe est très près du haut du coqueron. J’ai donné le tout à un hydraulicien pour qu’il me mette un T et un coude. Ce sera mieux, même si le pilote à fait plus de 30 000 ainsi.
Autre chose, je suis furieux, comment peut-on concevoir un système aussi peu fiable lorsqu’il s’agit de la santé des citoyens.
L’histoire concerne encore une fois mes antibiotiques. Rappelez vous, j’ai eu l’angoisse de ma vie lorsque je me suis aperçu qu’ils n’étaient pas à bord. Je prends actuellement 19 cachets par jour et je suis parti (le 30 août) avec un stock pour trois mois. Vous pouvez imaginer le nombre de boîtes que cela représente. Mes médicaments sont stockés dans un gros sac de supermarché très solide, vous savez, ces sacs dans lesquelles on peut caser deux pacs de 6 bouteilles d’eau.
Lorsque je me suis levé, au milieu de la nuit pour contrôler si j’avais bien emporté mes antibiotiques, j’ai vidé le sac et je l’ai rempli à nouveau en cherchant des boîtes d’Oroken, médicament que l’on m’avait prescrit. Je connais bien ces boîtes, elles sont assez petites, de couleur jaune et blanche. J’en avais utilisé pour soigner mon infection urinaire lors de ma traversée précédente. J’ai alors conclu que je les avais oubliés. Pourtant je revoyais ma cousine mettre le pochon dans mon sac de médicament mais je me suis dit que c’était une erreur de ma mémoire.
Hier, Francine joint ma cousine qui lui affirme avoir mis les médicaments dans le sac. Je cherche à nouveau mais ne trouve rien. Par contre, en insistant, je découvre trois boîtes longues, bleues et blanches, avec inscrit dessus « Céfixime ». En consultant la notice, je constate que c’est un antibiotique. Je commence à comprendre. En recherchant dans mon dossier médical, je retrouve un antibiogramme sur lequel je constate que l’Oroken est un générique de la Céfixime !!!!
Comment peut-on laisser perdurer de telles sources d’erreurs qui peuvent être vitales. L’ensemble de la population n’a pas fait d’études de pharmacie. Comment deviner que ces médicaments étaient identiques ? Le pharmacien ne m’a bien entendu rien dit puisqu’il me refilait, à la place du générique prescrit, la molécule originale qui doit lui rapporter plus j’imagine. Si c’est le seul médicament que vous prenez et si c’est à consommer de suite, il n’y a pas trop de problème mais dans mon cas, c’était imparable.
Il y a forcément des solutions, pourquoi ne pas imposer que le nom tombe dans le domaine public en même temps que la molécule. Ce serait si simple.
Au lieu de voter sans cesse des nouvelles lois, il y en a déjà beaucoup trop, souvent même pas appliquées, on devrait s’attacher à simplifier. Abroger, abroger toutes ces lois qui compliquent tout et qui nous empêchent d’avancer. Par contre, voter des lois qui simplifient les choses, oui. Il n’y a que les choses simples qui fonctionnent.
Ici, la vie est douce. Le temps est magnifique, soleil, une légère brise, température entre 30 et 35° le matin, c’est le rêve. J’ai remis mon Ipod en marche et dans le bateau une douce musique donne l’ambiance. Je vaque tranquillement à mes occupations de ménagère, je fais mes lessives, plie mes chaussettes et mes chemises, je suis bien.
Par contre l’après-midi cela devient difficile à supporter. Je ne peux travailler à l’extérieur et dans le bateau il fait 35°. Je travail à l’intérieur une grande partie de l’après midi. Les travaux avancent bien et je me fais plaisir. La liste commence à raccourcir. Il parait que, lorsque je vais revenir, en janvier, l’après midi la température monte entre 40 et 45°. Il faut se reposer la journée et travailler la nuit. J’ai intérêt à avancer les travaux maintenant.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Tel capitaine, tel bateau. Hé oui, les bateaux, tout comme les hommes peuvent être victimes d’infection importante, sans fièvre bien heureusement. C’est finalement ce que j’ai mis en évidence pour Harmattan, son réservoir de gasoil est rempli de bactéries. Cela ressemble un peu à de la laine, à du coton, à de la gélatine et ça bouche tout. Le pré-filtre étant entièrement colmaté, il ne laisse passer que très peu de gasoil et le moteur cale si je veux accélérer.
C’est ennuyeux. Je prends pourtant bien soin de remplir mon réservoir immédiatement en arrivant d’un long parcourt affin d’éviter la condensation dans le réservoir mais ce séjour de 6 mois en pleine période de mousson au Sri Lanka a dû favoriser l’infection.
Maintenant il faut traiter le patient. Heureusement en partant de France j’avais acheté un flacon d’antidote. Ce ne sont pas des antibiotiques, avec un bateau on peu mettre quelque chose de beaucoup plus fort qui va tuer instantanément toutes ces bactéries. Ensuite je dois changer et nettoyer tous mes filtres. Que dois-je faire ensuite ? Nettoyer le réservoir ou non ? Les avis sont partagés. Pour moi le réservoir c’est la coque elle-même. Il est donc hors de question de faire un trou dessous, ou de le sortir et le rincer. Il faut que je prenne plusieurs avis et que je me fasse ma propre idée dans les prochains jours. Je crois cependant que la sagesse voudrait que je le nettoie. Pour cela il faut commencer par trouver un fut de 200 litres propre. Cela ne va pas être facile. En attendant j’ai commandé des filtres et j’ai déjà commencé le nettoyage.
J’ai à nouveau démonté tout mon pilote et j’ai mieux compris le fonctionnement et mis au point une méthode de purge qui cette fois ci devrait être parfaite. J’avais oublié que j’ai un CAP militaire d’hydraulicien. Par ailleurs, le tuyau souple reliant la pompe au réservoir d’huile faisait un coude à 90° car la pompe est très près du haut du coqueron. J’ai donné le tout à un hydraulicien pour qu’il me mette un T et un coude. Ce sera mieux, même si le pilote à fait plus de 30 000 ainsi.
Autre chose, je suis furieux, comment peut-on concevoir un système aussi peu fiable lorsqu’il s’agit de la santé des citoyens.
L’histoire concerne encore une fois mes antibiotiques. Rappelez vous, j’ai eu l’angoisse de ma vie lorsque je me suis aperçu qu’ils n’étaient pas à bord. Je prends actuellement 19 cachets par jour et je suis parti (le 30 août) avec un stock pour trois mois. Vous pouvez imaginer le nombre de boîtes que cela représente. Mes médicaments sont stockés dans un gros sac de supermarché très solide, vous savez, ces sacs dans lesquelles on peut caser deux pacs de 6 bouteilles d’eau.
Lorsque je me suis levé, au milieu de la nuit pour contrôler si j’avais bien emporté mes antibiotiques, j’ai vidé le sac et je l’ai rempli à nouveau en cherchant des boîtes d’Oroken, médicament que l’on m’avait prescrit. Je connais bien ces boîtes, elles sont assez petites, de couleur jaune et blanche. J’en avais utilisé pour soigner mon infection urinaire lors de ma traversée précédente. J’ai alors conclu que je les avais oubliés. Pourtant je revoyais ma cousine mettre le pochon dans mon sac de médicament mais je me suis dit que c’était une erreur de ma mémoire.
Hier, Francine joint ma cousine qui lui affirme avoir mis les médicaments dans le sac. Je cherche à nouveau mais ne trouve rien. Par contre, en insistant, je découvre trois boîtes longues, bleues et blanches, avec inscrit dessus « Céfixime ». En consultant la notice, je constate que c’est un antibiotique. Je commence à comprendre. En recherchant dans mon dossier médical, je retrouve un antibiogramme sur lequel je constate que l’Oroken est un générique de la Céfixime !!!!
Comment peut-on laisser perdurer de telles sources d’erreurs qui peuvent être vitales. L’ensemble de la population n’a pas fait d’études de pharmacie. Comment deviner que ces médicaments étaient identiques ? Le pharmacien ne m’a bien entendu rien dit puisqu’il me refilait, à la place du générique prescrit, la molécule originale qui doit lui rapporter plus j’imagine. Si c’est le seul médicament que vous prenez et si c’est à consommer de suite, il n’y a pas trop de problème mais dans mon cas, c’était imparable.
Il y a forcément des solutions, pourquoi ne pas imposer que le nom tombe dans le domaine public en même temps que la molécule. Ce serait si simple.
Au lieu de voter sans cesse des nouvelles lois, il y en a déjà beaucoup trop, souvent même pas appliquées, on devrait s’attacher à simplifier. Abroger, abroger toutes ces lois qui compliquent tout et qui nous empêchent d’avancer. Par contre, voter des lois qui simplifient les choses, oui. Il n’y a que les choses simples qui fonctionnent.
Ici, la vie est douce. Le temps est magnifique, soleil, une légère brise, température entre 30 et 35° le matin, c’est le rêve. J’ai remis mon Ipod en marche et dans le bateau une douce musique donne l’ambiance. Je vaque tranquillement à mes occupations de ménagère, je fais mes lessives, plie mes chaussettes et mes chemises, je suis bien.
Par contre l’après-midi cela devient difficile à supporter. Je ne peux travailler à l’extérieur et dans le bateau il fait 35°. Je travail à l’intérieur une grande partie de l’après midi. Les travaux avancent bien et je me fais plaisir. La liste commence à raccourcir. Il parait que, lorsque je vais revenir, en janvier, l’après midi la température monte entre 40 et 45°. Il faut se reposer la journée et travailler la nuit. J’ai intérêt à avancer les travaux maintenant.
A bientôt.
Jean Louis
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"bonsoir jean louis vous etes le plus heureuxdes hommes vous soign ez avec amour harmattan ouf pour les antibiotiquesle pharmacien est nulbonne continution gros bisous roselyne" Envoyé par demeestereroselyne le 10-11-2011 à 21:27
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"Bonsoir Jean-Louis. Un petit coucou de Cormeilles. Il fait un ciel bleu et un joli soleil. 15h25. 18 à l ombre. Je vais sortir dans le jardin ramasser les feuilles. Il fait doux. Très agréable. Lundi je reprends le TGV pour les Sables jusqu à jeudi. Patrick part en Turquie. Et la semaine d après idem car il sera en Russie. À bientôt dans notre petit village Bisous Cormeillois" Envoyé par Marie Maryse le 12-11-2011 à 15:26
Fri, 11 Nov 2011 17:00:00 GMT - Au pays des tisserands 32° 04’E 28° 47’S
Fri, 11 Nov 2011 17:00:00 GMT - Au pays des tisserands 32° 04’E 28° 47’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je suis au pays des tisserands. Mes aïeuls, dans les années 1700 étaient tisseurs en lin du coté de Lyon. Je m’aperçois que j’ai encore une fibre dans le tissage quand je regarde le travail extraordinaire de ces oiseaux d’Afrique du Sud que l’on nome les tisserands.
Ce sont des oiseaux de taille moyenne, équivalent à une petite grive et de couleur jaune. Ils tissent des nids d’une forme particulière qui sont pendus la tête en bas sur les branches des arbres. Devant la capitainerie, il y a un arbre où pendent environ une cinquantaine de nids. Cela piaille en permanence.
J’ai trouvé au sol un nid qui était tombé et je l’ai examiné de près. Quel travail incroyable ! Comment un oiseau arrive-t-il à réaliser un tel chef-d’œuvre ? Ont dit qu’ils ont des cervelles de moineau, ce n’est pas vrai, c’est un véritable travail d’artiste. Et comment les mères transmettent-t-elles ce savoir à leurs filles ? Mystère.
Je suis un capitaine heureux, ma liste des « à faire » est maintenant réduite à peau de chagrin et je suis quasiment prêt à repartir. Mon plus grand bonheur vient du solutionnement de mon problème de moteur. C’était finalement beaucoup moins grave que je ne l’avais pensé au départ. Mes filtres décanteurs étaient remplis de bactéries, une substance comme de la gelée de groseille mais de couleur grise et cela avait bouché les filtres à tel point que mon moteur ne recevant plus suffisamment de gasoil avait fini par s’arrêter. J’ai eu une chance énorme que cela n’arrive pas en pleine traversée car le groupe était lui aussi sur le point de s’arrêter et je me serais retrouvé sans propulsion ni électricité avant de comprendre ce qu’il se passait.
J’ai démonté tous mes filtres, tout nettoyé et remis en place des filtres neufs. J’en ai également pris un jeu en secours au cas où. Le problème suivant concerne mon réservoir. J’ai bien entendu versé dedans du biocide afin de tuer les méchantes bêbêtes mais la question était de savoir quel était son degré d’infection. Comme le gasoil est plus léger que l’eau, celle-ci ainsi que les dépôts, s’il y en a, se retrouvent au fonds du réservoir. Comme mon réservoir est la coque elle-même, j’ai placé la tape où passent tous les tuyaux au dessus du point le plus profond qui se trouve donc le plus bas. Dans cette tape, j’ai installé une jauge manuelle. Il suffit de la retirer pour dégager un trou de 10 mm.
J’ai passé ma journée d’hier pour trouver un mètre de tuyau de cuivre de 8mm de diamètre. J’ai visité au moins une vingtaine de magasin. Pas facile ici. Comme nous sommes bien en France avec nos grandes surfaces de bricolage !
J’ai donc plongé mon tuyau au plus profond de mon réservoir, branché à l’autre bout ma pompe manuelle de vidange d’huile moteur et commencé à pomper dans une bouteille d’eau vide. Quelle bonne surprise, je n’ai même pas sorti un demi-litre de gasoil pas très propre avant de pomper du carburant parfaitement clair. J’ai ensuite purgé le circuit et fais tourner mon moteur, inverseur enclenché, à 1600 tours minutes pendant une heure. Le gasoil dans le bol décanteur reste parfaitement propre. J’ai ensuite fait de même avec le groupe. Voilà un problème résolu, je l’espère.
Un autre problème de résolu, c’est celui du pilote. J’ai fait réaliser une modification de tuyauterie (mise en place d’un T et d’un coude pour que l’air s’échappe plus facilement), le gars en a profité pour remettre de l’huile. Le tout m’a coûté seulement 25€. J’ai bien purgé le tout et j’ai tout remonté. Je pense que cette fois-ci il devrait être content et ne plus me casser les pieds ce pilote.
Demain matin ce sera la sortie de l’eau puis le plein de gasoil avant un grand nettoyage.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je suis au pays des tisserands. Mes aïeuls, dans les années 1700 étaient tisseurs en lin du coté de Lyon. Je m’aperçois que j’ai encore une fibre dans le tissage quand je regarde le travail extraordinaire de ces oiseaux d’Afrique du Sud que l’on nome les tisserands.
Ce sont des oiseaux de taille moyenne, équivalent à une petite grive et de couleur jaune. Ils tissent des nids d’une forme particulière qui sont pendus la tête en bas sur les branches des arbres. Devant la capitainerie, il y a un arbre où pendent environ une cinquantaine de nids. Cela piaille en permanence.
J’ai trouvé au sol un nid qui était tombé et je l’ai examiné de près. Quel travail incroyable ! Comment un oiseau arrive-t-il à réaliser un tel chef-d’œuvre ? Ont dit qu’ils ont des cervelles de moineau, ce n’est pas vrai, c’est un véritable travail d’artiste. Et comment les mères transmettent-t-elles ce savoir à leurs filles ? Mystère.
Je suis un capitaine heureux, ma liste des « à faire » est maintenant réduite à peau de chagrin et je suis quasiment prêt à repartir. Mon plus grand bonheur vient du solutionnement de mon problème de moteur. C’était finalement beaucoup moins grave que je ne l’avais pensé au départ. Mes filtres décanteurs étaient remplis de bactéries, une substance comme de la gelée de groseille mais de couleur grise et cela avait bouché les filtres à tel point que mon moteur ne recevant plus suffisamment de gasoil avait fini par s’arrêter. J’ai eu une chance énorme que cela n’arrive pas en pleine traversée car le groupe était lui aussi sur le point de s’arrêter et je me serais retrouvé sans propulsion ni électricité avant de comprendre ce qu’il se passait.
J’ai démonté tous mes filtres, tout nettoyé et remis en place des filtres neufs. J’en ai également pris un jeu en secours au cas où. Le problème suivant concerne mon réservoir. J’ai bien entendu versé dedans du biocide afin de tuer les méchantes bêbêtes mais la question était de savoir quel était son degré d’infection. Comme le gasoil est plus léger que l’eau, celle-ci ainsi que les dépôts, s’il y en a, se retrouvent au fonds du réservoir. Comme mon réservoir est la coque elle-même, j’ai placé la tape où passent tous les tuyaux au dessus du point le plus profond qui se trouve donc le plus bas. Dans cette tape, j’ai installé une jauge manuelle. Il suffit de la retirer pour dégager un trou de 10 mm.
J’ai passé ma journée d’hier pour trouver un mètre de tuyau de cuivre de 8mm de diamètre. J’ai visité au moins une vingtaine de magasin. Pas facile ici. Comme nous sommes bien en France avec nos grandes surfaces de bricolage !
J’ai donc plongé mon tuyau au plus profond de mon réservoir, branché à l’autre bout ma pompe manuelle de vidange d’huile moteur et commencé à pomper dans une bouteille d’eau vide. Quelle bonne surprise, je n’ai même pas sorti un demi-litre de gasoil pas très propre avant de pomper du carburant parfaitement clair. J’ai ensuite purgé le circuit et fais tourner mon moteur, inverseur enclenché, à 1600 tours minutes pendant une heure. Le gasoil dans le bol décanteur reste parfaitement propre. J’ai ensuite fait de même avec le groupe. Voilà un problème résolu, je l’espère.
Un autre problème de résolu, c’est celui du pilote. J’ai fait réaliser une modification de tuyauterie (mise en place d’un T et d’un coude pour que l’air s’échappe plus facilement), le gars en a profité pour remettre de l’huile. Le tout m’a coûté seulement 25€. J’ai bien purgé le tout et j’ai tout remonté. Je pense que cette fois-ci il devrait être content et ne plus me casser les pieds ce pilote.
Demain matin ce sera la sortie de l’eau puis le plein de gasoil avant un grand nettoyage.
A bientôt.
Jean Louis
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"salut capitaine, Alors te voilà tout regaiilardi, le bateau tout net, les bons repas pays, la bonne chaleur, attention tu vas t’amoindrir, Il est temps que tu rentres en France pour retrouver... la brume, le brouillard, le froid et nos guignols de la politique !!! J’espère que nous nous retrouverons au salon nautique en décembre. Alors à dans un mois
bernard" Envoyé par bernard lannion le 14-11-2011 à 19:43
Mon, 14 Nov 2011 17:00:00 GMT - La réserve Hluhluwe iMfolozi 32° 04’E 28° 47’S
Mon, 14 Nov 2011 17:00:00 GMT - La réserve Hluhluwe iMfolozi 32° 04’E 28° 47’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonsoir à tous,
Ma grande balade touche à sa fin, je décolle de Richards Bay demain matin à 8h précise pour Johannesburg. Puis je voyage sur les lignes des Emirats Arabes Unis avec une escale à Abou Dhabi pour arriver mercredi matin à Roissy un peu avant 7 heures.
Je suis parti pour le Sri Lanka le 30 août. Que de belles aventures j’ai vécu ! J’ai engrangé des souvenirs inoubliables, comme j’aime cette vie qui me donne des émotions aussi fortes. Au niveau santé, je me sens beaucoup mieux qu’en partant comme chaque fois que je fais du bateau. Il faut dire que cette fois-ci il a fallu la tourner la manivelle de winch, cela m’a permis de me remuscler un peu. Pour la marche à pieds, cela s’est énormément amélioré et maintenant j’ai retrouvé le plaisir de marcher. Il va falloir que je ne lâche pas le morceau.
Pour le bateau ce n’est pas top. Samedi il devait être sorti de l’eau mais je n’ai vu personne. A force de roder près du slip, j’ai trouvé quelqu’un qui m’a dit que ce n’était pas possible car il n’y avait pas de place. Je trouve anormal que l’on ne m’ait pas prévenu. Aussi ce matin je suis allé aux nouvelles et c’est à ce moment qu’à été découvert que le slip ne pouvait pas sortir mon bateau sans démonter l’enrouleur et le bas étai ! Ce n’est pas très professionnel. Du coup j’ai abandonné l’idée de le sortir ici.
J’ai dû former deux plaisanciers à la manœuvre de mon bateau car il n’y a pas de place fixe et peut-être faudra-t-il le bouger. Du coup je ne peux pas démonter mes injecteurs que je voulais rapporter en France pour les réviser. Il va falloir que je fasse cela à Durban. Si non, tout ce que je pouvais faire avant de revenir en France a été effectué.
Hier, dimanche, comme le travail était terminé, le capitaine a décidé d’accorder à l’équipage une journée à terre. Non, celui-ci n’est pas allé trainer dans les tripots, il a choisi de visiter une réserve africaine car c’était un rêve depuis longtemps.
Levé de bonne heure, la douche, le petit déjeuner et en route pour une petite centaine de kilomètres, direction la grande réserve Hluhluwe iMfolozi. Elle est très grande, 96 000 hectares ! Bon, cela ne parle pas beaucoup, disons environ 50 kilomètres de long sur 30 de large. Le prix de l’entrée est ridicule, 10 euros, et elle est parcourue de pistes où une voiture normale (pas seulement les 4X4) peut rouler.
J’ai passé ma journée à circuler à petite vitesse sur toutes ces pistes. Les animaux sont ici chez eux depuis la nuit des temps, ils sont sauvages mais habitués aux voitures des visiteurs et, en général, ils ne s’en préoccupent pas trop et on les approche à quelques mètres.
Dès le départ je suis tombé sur deux énormes éléphants d’Afrique. Immenses avec leurs grandes oreilles et leurs longues défenses en ivoire, puis un peu plus loin, une bande de lions et de lionnes étaient perchés dans un arbre en train de se reposer. J’ai vu un nombre d’animaux très important, souvent très près, me permettant de les photographier. Des girafes, des zèbres, des antilopes, des impalas, des gnous bleus, des babouins, des buffles, des rhinocéros noirs, des rhinocéros blancs, des mâles, des femelles avec leur petit, des Nyala (dont on pense que la femelle et le mâle sont deux animaux différents tellement ils sont dissemblables), des sangliers, des phacochères, un crocodile, une hyène tachetée, un céphalophe, des babouins, des élands, des koudous, des aigles … Seul manquent à mon tableau les hippopotames.
Quelle journée extraordinaire, j’étais comme un enfant dans un magasin de jouet. La nuit allait arriver lorsque je vois un énorme mâle rhinocéros noir qui traverse la route juste devant moi. Puis il longe celle-ci en arrivant vers moi, sur ma droite (du côté de ma portière car j’ai une conduite à droite). Je m’arrête juste à côté, je peux presque le toucher. J’ouvre ma fenêtre, prends mon appareil photo et commence le réglage. Mais cela ne plait pas à monsieur qui doit se trouver peu photogénique. Il baise la tête, la corne au ras du sol et commence à frotter celui-ci avec sa patte avant droite. Quelle panique, vite il faut que je m’arrache. Dans l’affolement mon appareil photo m’échappe et au lieu de faire un bon en avant, je calle. C’est l’horreur, j’imagine déjà la voiture retournée. Dans la fraction de seconde, je comprends que la route est en pente, je lâche le frein et débraille. La voiture commence à reculer et le rhino se calme et s’éloigne. Quelle frousse les amis ! Un peu plus loin je croise une hyène, elle aussi sur le bord droit de la route. Je n’ouvre même pas ma fenêtre, je suis encore trop choqué.
N’hésitez pas à faire un tour dans l’onglet « Photos », j’y ai mis quelques animaux.
Je ne vous parle pas du retour, dans la nuit, sous la pluie et le brouillard, sans carte et avec des routes en latérites trempées et impraticables. J’en ai frotté tout le côté gauche de ma voiture en doublant, tellement peu habitué à cette conduite à droite sans vitesses automatiques.
Voilà pour ma dernière soirée en Afrique du Sud pour cette année. A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonsoir à tous,
Ma grande balade touche à sa fin, je décolle de Richards Bay demain matin à 8h précise pour Johannesburg. Puis je voyage sur les lignes des Emirats Arabes Unis avec une escale à Abou Dhabi pour arriver mercredi matin à Roissy un peu avant 7 heures.
Je suis parti pour le Sri Lanka le 30 août. Que de belles aventures j’ai vécu ! J’ai engrangé des souvenirs inoubliables, comme j’aime cette vie qui me donne des émotions aussi fortes. Au niveau santé, je me sens beaucoup mieux qu’en partant comme chaque fois que je fais du bateau. Il faut dire que cette fois-ci il a fallu la tourner la manivelle de winch, cela m’a permis de me remuscler un peu. Pour la marche à pieds, cela s’est énormément amélioré et maintenant j’ai retrouvé le plaisir de marcher. Il va falloir que je ne lâche pas le morceau.
Pour le bateau ce n’est pas top. Samedi il devait être sorti de l’eau mais je n’ai vu personne. A force de roder près du slip, j’ai trouvé quelqu’un qui m’a dit que ce n’était pas possible car il n’y avait pas de place. Je trouve anormal que l’on ne m’ait pas prévenu. Aussi ce matin je suis allé aux nouvelles et c’est à ce moment qu’à été découvert que le slip ne pouvait pas sortir mon bateau sans démonter l’enrouleur et le bas étai ! Ce n’est pas très professionnel. Du coup j’ai abandonné l’idée de le sortir ici.
J’ai dû former deux plaisanciers à la manœuvre de mon bateau car il n’y a pas de place fixe et peut-être faudra-t-il le bouger. Du coup je ne peux pas démonter mes injecteurs que je voulais rapporter en France pour les réviser. Il va falloir que je fasse cela à Durban. Si non, tout ce que je pouvais faire avant de revenir en France a été effectué.
Hier, dimanche, comme le travail était terminé, le capitaine a décidé d’accorder à l’équipage une journée à terre. Non, celui-ci n’est pas allé trainer dans les tripots, il a choisi de visiter une réserve africaine car c’était un rêve depuis longtemps.
Levé de bonne heure, la douche, le petit déjeuner et en route pour une petite centaine de kilomètres, direction la grande réserve Hluhluwe iMfolozi. Elle est très grande, 96 000 hectares ! Bon, cela ne parle pas beaucoup, disons environ 50 kilomètres de long sur 30 de large. Le prix de l’entrée est ridicule, 10 euros, et elle est parcourue de pistes où une voiture normale (pas seulement les 4X4) peut rouler.
J’ai passé ma journée à circuler à petite vitesse sur toutes ces pistes. Les animaux sont ici chez eux depuis la nuit des temps, ils sont sauvages mais habitués aux voitures des visiteurs et, en général, ils ne s’en préoccupent pas trop et on les approche à quelques mètres.
Dès le départ je suis tombé sur deux énormes éléphants d’Afrique. Immenses avec leurs grandes oreilles et leurs longues défenses en ivoire, puis un peu plus loin, une bande de lions et de lionnes étaient perchés dans un arbre en train de se reposer. J’ai vu un nombre d’animaux très important, souvent très près, me permettant de les photographier. Des girafes, des zèbres, des antilopes, des impalas, des gnous bleus, des babouins, des buffles, des rhinocéros noirs, des rhinocéros blancs, des mâles, des femelles avec leur petit, des Nyala (dont on pense que la femelle et le mâle sont deux animaux différents tellement ils sont dissemblables), des sangliers, des phacochères, un crocodile, une hyène tachetée, un céphalophe, des babouins, des élands, des koudous, des aigles … Seul manquent à mon tableau les hippopotames.
Quelle journée extraordinaire, j’étais comme un enfant dans un magasin de jouet. La nuit allait arriver lorsque je vois un énorme mâle rhinocéros noir qui traverse la route juste devant moi. Puis il longe celle-ci en arrivant vers moi, sur ma droite (du côté de ma portière car j’ai une conduite à droite). Je m’arrête juste à côté, je peux presque le toucher. J’ouvre ma fenêtre, prends mon appareil photo et commence le réglage. Mais cela ne plait pas à monsieur qui doit se trouver peu photogénique. Il baise la tête, la corne au ras du sol et commence à frotter celui-ci avec sa patte avant droite. Quelle panique, vite il faut que je m’arrache. Dans l’affolement mon appareil photo m’échappe et au lieu de faire un bon en avant, je calle. C’est l’horreur, j’imagine déjà la voiture retournée. Dans la fraction de seconde, je comprends que la route est en pente, je lâche le frein et débraille. La voiture commence à reculer et le rhino se calme et s’éloigne. Quelle frousse les amis ! Un peu plus loin je croise une hyène, elle aussi sur le bord droit de la route. Je n’ouvre même pas ma fenêtre, je suis encore trop choqué.
N’hésitez pas à faire un tour dans l’onglet « Photos », j’y ai mis quelques animaux.
Je ne vous parle pas du retour, dans la nuit, sous la pluie et le brouillard, sans carte et avec des routes en latérites trempées et impraticables. J’en ai frotté tout le côté gauche de ma voiture en doublant, tellement peu habitué à cette conduite à droite sans vitesses automatiques.
Voilà pour ma dernière soirée en Afrique du Sud pour cette année. A bientôt.
Jean Louis
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"Salut tu dois etre rentre. Bravo pour la visite des reserves, ce sont bien celles dont je t avais parle, content que tu en aies bien profite, avec les quelques frayeurs habituelles de ce genre de visite, mais cela fait des souvenirs tant qu il n y a pas de casse serieuse. Je sui surpris par ce que tu dis de la sortie du bateau a R Bay, Jerry n etait il pas rentre de Jhb ?? passe moi un coup de file de France quand l activite du retour sera calmee. amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 16-11-2011 à 10:59
Sun, 27 Nov 2011 18:00:00 GMT - Le yin et le yang Cormeilles en Vexin
Sun, 27 Nov 2011 18:00:00 GMT - Le yin et le yang Cormeilles en Vexin
19H00 en France A Cormeilles en Vexin
Bonsoir à tous,
Non, je ne vous ai pas oublié, lorsque l’on travail peu, on doit travailler beaucoup et je n’ai plus le temps de rien.
J’adore cette vie faite de yin et de yang, d’aventure et de travail, d’efforts physique et de réflexions intellectuelles, de la liberté des grands espaces et des contraintes liées aux affaires.
J’ai atterri à Roissy mercredi 16 à 6h du matin, à 10 heures j’étais déjà derrière mon bureau en train de brasser des affaires. C’est la fin de l’année, la charge de travail est énorme, beaucoup de dossiers doivent être bouclés avant le 31 décembre, il ne reste qu’un mois et demi avant la fin de l’exercice.
Il y a des modifications juridiques à apporter au groupe de façon à rester en permanence au top, un bilan de la situation à faire après 10,5 mois d’exercice, ce qui apporte la visibilité nécessaire à la prise de décision ainsi qu’au déplacement des curseurs qui permettront de terminer correctement l’année. Et puis il y a les salons, le salon professionnel de l’immobilier d’entreprise auquel nous participons, et puis le salon de la moto que nous avons fait de nombreuses années et où il est toujours agréable d’aller dire bonjour aux copains. Enfin le salon du bateau que je ne peux absolument pas rater.
Il y a également des immeubles à acheter. Ce n’est pas un travail, c’est plutôt un plaisir, le même que celui de jouer au Monopoli, mais un plaisir qui demande beaucoup de travail. Il faut visiter, étudier les dossiers, arriver à justifier un prix qui soit acceptable pour les deux parties. C’est finalement le volet le plus difficile de ce métier. Acheter au mauvais prix est très facile mais acheter au bon prix est extrêmement difficile. Il faut voir de nombreux immeubles avant de réussir à en acheter un et souvent la négociation dure plusieurs années. Trouver des terrains pour construire n’est pas plus facile.
Heureusement, nous travaillons en famille et c’est une chance énorme. Chacun est responsable de son domaine et nous restons en contact en permanence.
Au niveau santé, je me suis rendu à Caen ce jeudi pour un point avec mon néphrologue de transplantation. Ma créatinine se situe entre 160 et 180, ce qui n’est pas mal étant donné qu’un tiers du greffon a été nécrosé. C’est dans tous les cas parfaitement suffisant pour mener une vie normale. Il y a malgré tout ce problème d’infection urinaire permanente. J’ai passé un scanner vendredi où il apparaît que l’infection se situe au niveau du greffon et je retourne à Caen demain matin pour rencontrer l’urologue. J’ai hâte de savoir comment il compte s’y prendre pour solutionner ce problème. Est-ce cela qui a provoqué l’énorme gastro qui m’a épuisé cette semaine ? Je pense que si nous arrivons à solutionner ce problème d’infection chronique, je devrais retrouver une vie parfaitement normale. Aujourd’hui, pour la première fois depuis très longtemps, j’ai pu marcher plusieurs kilomètres avec plaisir.
Je repars en Afrique du Sud le 10 janvier, dans moins d’un mois et demi, pour poursuivre mon aventure. La première étape va consister à descendre jusqu’au Cap de Bonne Espérance. Cela va être la partie la plus difficile. Ensuite je n’aurais plus qu’à remonter tout l’atlantique. Je vais remonter sur l’île de Saint Hélène où je vais faire un stop puis je ne sais pas encore si je vais remonter par le Brésil et les Caraïbes avant de revenir par les Bermudes et les Acores, ce qui est la route « normale » ou bien si je vais remonter directement sur les Acores, quitte à marcher au près sur une distance importante ce qui n’est pas le point fort de mon bateau. J’imagine que c’est au milieu de l’océan, un peu après Saint Hélène que je prendrais la décision en fonction des vents.
Remettre les pantalons longs et les pulls n’a pas été trop difficile, j’aimerais même que le froid arrive et qu’il y ait un peu de neige avant que je reparte car pour moi l’hiver va être très court alors que c’est dans ce domaine également une question de yin et de yang.
Puisque nous sommes dans la philosophie chinoise, j’en profite pour faire un coucou aux Chinois que j’espère aller voir lors d’un prochain tour du monde et en particulier à mon amie Li qui vit à Pékin et qui suit mes aventures.
Bonne soirée.
A bientôt
Jean Louis
19H00 en France A Cormeilles en Vexin
Bonsoir à tous,
Non, je ne vous ai pas oublié, lorsque l’on travail peu, on doit travailler beaucoup et je n’ai plus le temps de rien.
J’adore cette vie faite de yin et de yang, d’aventure et de travail, d’efforts physique et de réflexions intellectuelles, de la liberté des grands espaces et des contraintes liées aux affaires.
J’ai atterri à Roissy mercredi 16 à 6h du matin, à 10 heures j’étais déjà derrière mon bureau en train de brasser des affaires. C’est la fin de l’année, la charge de travail est énorme, beaucoup de dossiers doivent être bouclés avant le 31 décembre, il ne reste qu’un mois et demi avant la fin de l’exercice.
Il y a des modifications juridiques à apporter au groupe de façon à rester en permanence au top, un bilan de la situation à faire après 10,5 mois d’exercice, ce qui apporte la visibilité nécessaire à la prise de décision ainsi qu’au déplacement des curseurs qui permettront de terminer correctement l’année. Et puis il y a les salons, le salon professionnel de l’immobilier d’entreprise auquel nous participons, et puis le salon de la moto que nous avons fait de nombreuses années et où il est toujours agréable d’aller dire bonjour aux copains. Enfin le salon du bateau que je ne peux absolument pas rater.
Il y a également des immeubles à acheter. Ce n’est pas un travail, c’est plutôt un plaisir, le même que celui de jouer au Monopoli, mais un plaisir qui demande beaucoup de travail. Il faut visiter, étudier les dossiers, arriver à justifier un prix qui soit acceptable pour les deux parties. C’est finalement le volet le plus difficile de ce métier. Acheter au mauvais prix est très facile mais acheter au bon prix est extrêmement difficile. Il faut voir de nombreux immeubles avant de réussir à en acheter un et souvent la négociation dure plusieurs années. Trouver des terrains pour construire n’est pas plus facile.
Heureusement, nous travaillons en famille et c’est une chance énorme. Chacun est responsable de son domaine et nous restons en contact en permanence.
Au niveau santé, je me suis rendu à Caen ce jeudi pour un point avec mon néphrologue de transplantation. Ma créatinine se situe entre 160 et 180, ce qui n’est pas mal étant donné qu’un tiers du greffon a été nécrosé. C’est dans tous les cas parfaitement suffisant pour mener une vie normale. Il y a malgré tout ce problème d’infection urinaire permanente. J’ai passé un scanner vendredi où il apparaît que l’infection se situe au niveau du greffon et je retourne à Caen demain matin pour rencontrer l’urologue. J’ai hâte de savoir comment il compte s’y prendre pour solutionner ce problème. Est-ce cela qui a provoqué l’énorme gastro qui m’a épuisé cette semaine ? Je pense que si nous arrivons à solutionner ce problème d’infection chronique, je devrais retrouver une vie parfaitement normale. Aujourd’hui, pour la première fois depuis très longtemps, j’ai pu marcher plusieurs kilomètres avec plaisir.
Je repars en Afrique du Sud le 10 janvier, dans moins d’un mois et demi, pour poursuivre mon aventure. La première étape va consister à descendre jusqu’au Cap de Bonne Espérance. Cela va être la partie la plus difficile. Ensuite je n’aurais plus qu’à remonter tout l’atlantique. Je vais remonter sur l’île de Saint Hélène où je vais faire un stop puis je ne sais pas encore si je vais remonter par le Brésil et les Caraïbes avant de revenir par les Bermudes et les Acores, ce qui est la route « normale » ou bien si je vais remonter directement sur les Acores, quitte à marcher au près sur une distance importante ce qui n’est pas le point fort de mon bateau. J’imagine que c’est au milieu de l’océan, un peu après Saint Hélène que je prendrais la décision en fonction des vents.
Remettre les pantalons longs et les pulls n’a pas été trop difficile, j’aimerais même que le froid arrive et qu’il y ait un peu de neige avant que je reparte car pour moi l’hiver va être très court alors que c’est dans ce domaine également une question de yin et de yang.
Puisque nous sommes dans la philosophie chinoise, j’en profite pour faire un coucou aux Chinois que j’espère aller voir lors d’un prochain tour du monde et en particulier à mon amie Li qui vit à Pékin et qui suit mes aventures.
Bonne soirée.
A bientôt
Jean Louis
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"mieux moi non plus je ne vous oublie pas ravie d’avoir de bonnes nouvelles attention à votre santéje suis tombée dans ma cumais bleus énormes j’ai eu trés mal cela va mieux v enez acheter une maison ou unterrainje pourrai vous voir je dois le 15decembre faire un doplerpour ma fistuleje pense bien à vous ainsi q’à francine et à matisje viens voirmon arriére petit fils gabrielsur skype vive le progrés et vous étesvous sur skype gros bisous de roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 29-11-2011 à 15:01
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"bonjour jean louis clemendot toujours a fond, je connais ca aussi, avez vous recu mes invits pour le salon de paris? merci de me tenir au courant je ferais le necessaire a tres bientot de vous revoir je serais present pendant toute la durée du salon,cordialement " Envoyé par Sintes fred le 30-11-2011 à 21:22
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"cher jean-louis Bien contente que tu sois revenu : n’en fais pas trop....ta santé est essentielle pour profiter de tes petits enfants. bisous" Envoyé par jeanine Barbier le 01-12-2011 à 11:46
Wed, 07 Dec 2011 19:00:00 GMT - En pleine forme Cormeilles en Vexin
Wed, 07 Dec 2011 19:00:00 GMT - En pleine forme Cormeilles en Vexin
20H00 en France
Bonsoir à tous,
C’est incroyable, j’ai retrouvé une forme que je n’ai pas connue depuis plusieurs années. Cela est arrivé brusquement il y a une dizaine de jour, lorsque je me suis levé le dimanche matin j’ai tout de suite senti que quelque chose avait changé. Cela se passe toujours ainsi, l’amélioration ne se fait pas progressivement mais par palier. C’est exactement comme s’il y avait des marches. Je viens de monter la dernière et je me retrouve au niveau maximum, sur le toit terrasse de ma forme. Quel bonheur ! Que c’est bon ! Je suis tout excité, je saute partout, j’ai un plaisir immense à marcher. Oui, tout simplement à me déplacer en marchant, c’est absolument étonnant.
La greffe de rein est vraiment la solution radicale à l’insuffisance rénale chronique, une fois celle-ci totalement acceptée par le corps, on redevient tout à fait normal, exactement comme si on n’avait jamais été malade. C’est formidable. Je ne sais pas si tous les greffés font la même constatation que moi mais j’ai l’impression d’avoir rajeuni de plusieurs années. Il n’y a pas si longtemps, j’avais 80 ans alors qu’aujourd’hui je suis un jeune sexagénaire.
J’ai toujours cette infection urinaire chronique mais elle ne me gêne pas. L’urologue est en train de chercher d’où cela peu venir, j’ai encore des examens à faire, j’aimerai bien que nous arrivions à solutionner ce problème, il y a forcément une cause.
Nous avons eu beaucoup de succès au salon de l’immobilier d’entreprise et beaucoup de travail nous attend sur 2012. Je suis à 300 à l’heure, il faut exploiter tous les contacts. Mes deux fils travaillent dans l’entreprise et mon gendre va nous rejoindre dès début janvier, c’est un vrai bonheur de travailler ainsi en famille.
Samedi soir, j’ai retrouvé comme l’année dernière au Dis Vin Gaulois, Pierre-Yves et Nicolas, mes routeurs. Lorsque je suis en mer, tous les jours ils m’envoient les prévisions météo de la zone où je me trouve. Nous avons passé une super soirée. Cyril, comme l’an passé nous a préparé un repas de fête. Quelle soirée merveilleuse. Nous avons beaucoup parlé de bateau, Cyril étant lui-même propriétaire d’un voilier.
Et puis, un grand bonheur, jeudi j’ai reçu les premiers exemplaires de mon livre « HARMATTAN - Vents Contraires - Dialysé et libre ». J’ai écrit ce livre pour mes petits enfants. J’espère que l’un d’entre eux sera attiré par la mer et qu’Harmattan continuera longtemps à voyager.
Je vous laisse là pour ce soir car le temps me manque.
A bientôt
Jean Louis
20H00 en France
Bonsoir à tous,
C’est incroyable, j’ai retrouvé une forme que je n’ai pas connue depuis plusieurs années. Cela est arrivé brusquement il y a une dizaine de jour, lorsque je me suis levé le dimanche matin j’ai tout de suite senti que quelque chose avait changé. Cela se passe toujours ainsi, l’amélioration ne se fait pas progressivement mais par palier. C’est exactement comme s’il y avait des marches. Je viens de monter la dernière et je me retrouve au niveau maximum, sur le toit terrasse de ma forme. Quel bonheur ! Que c’est bon ! Je suis tout excité, je saute partout, j’ai un plaisir immense à marcher. Oui, tout simplement à me déplacer en marchant, c’est absolument étonnant.
La greffe de rein est vraiment la solution radicale à l’insuffisance rénale chronique, une fois celle-ci totalement acceptée par le corps, on redevient tout à fait normal, exactement comme si on n’avait jamais été malade. C’est formidable. Je ne sais pas si tous les greffés font la même constatation que moi mais j’ai l’impression d’avoir rajeuni de plusieurs années. Il n’y a pas si longtemps, j’avais 80 ans alors qu’aujourd’hui je suis un jeune sexagénaire.
J’ai toujours cette infection urinaire chronique mais elle ne me gêne pas. L’urologue est en train de chercher d’où cela peu venir, j’ai encore des examens à faire, j’aimerai bien que nous arrivions à solutionner ce problème, il y a forcément une cause.
Nous avons eu beaucoup de succès au salon de l’immobilier d’entreprise et beaucoup de travail nous attend sur 2012. Je suis à 300 à l’heure, il faut exploiter tous les contacts. Mes deux fils travaillent dans l’entreprise et mon gendre va nous rejoindre dès début janvier, c’est un vrai bonheur de travailler ainsi en famille.
Samedi soir, j’ai retrouvé comme l’année dernière au Dis Vin Gaulois, Pierre-Yves et Nicolas, mes routeurs. Lorsque je suis en mer, tous les jours ils m’envoient les prévisions météo de la zone où je me trouve. Nous avons passé une super soirée. Cyril, comme l’an passé nous a préparé un repas de fête. Quelle soirée merveilleuse. Nous avons beaucoup parlé de bateau, Cyril étant lui-même propriétaire d’un voilier.
Et puis, un grand bonheur, jeudi j’ai reçu les premiers exemplaires de mon livre « HARMATTAN - Vents Contraires - Dialysé et libre ». J’ai écrit ce livre pour mes petits enfants. J’espère que l’un d’entre eux sera attiré par la mer et qu’Harmattan continuera longtemps à voyager.
Je vous laisse là pour ce soir car le temps me manque.
A bientôt
Jean Louis
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"cher jean louis je suis heureusede vos trés bonnes nouvellesj’aimerai avoir le nouveau bouquin vous me direz le prix vous devez rentrér dans vos frais bisous de roselyne je pense àvous tous" Envoyé par roselynedemestereroselyne. le 08-12-2011 à 15:09
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"heureux de voir que tout rentre dans l’ordre je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année et de nombreux milles en 2012 ." Envoyé par jean-christophe le 16-12-2011 à 19:21
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"A Votre Honneur,
Je sais que ce message vous apparaîtra comme une surprise puisse que nous ne nous connaissions pas mais la grâce de Dieu m’a dirigé vers vous et je voudrais que vous lisiez attentivement et soyez bénis au nom de Jésus.
Je suis Mme Loris Angéle ressortissante Francaise né le 02 Février 1948 à Bordeaux résidant à Abidjan. Je suis sous contrôle médical depuis plus de deux (2) mois ici à Abidjan. J’ai un cancer de gorge, je souffre terriblement en ce moment. Mon médecin traitant vient de m’informer que mes jours sont comptés du fait de mon état de santé dégradant donc condamne à une mort certaine.
Actuellement, j’ai épuisé toutes mes épargnes pour mes soins médicaux. Mais je dispose néanmoins de fonds destinés à mon projet d’œuvres caritatives, ces fonds sont sur un compte classé/fixe et bloqué au sein d’une banque local. Pour toute opération financière sur ces fonds il me faut d’abord les débloquer. Le déblocage direct de ces fonds entraîne immédiatement des taxes et les impôts exigés par le fisc ivoirien qui sont vraiment énorme ce qui réduirait environ de moitié le capital. Ma situation matrimoniale est telle que je suis célibataire du fait que j’ai perdu mon époux depuis plus de 10 ans maintenant et nous n’avons malheureusement pas eu d’enfant ensemble ce qui fais que je n’ai personne à qui léguer mon héritage.
C’est pourquoi, pour débloquer mes fonds que je voudrais procéder par une donation de façon à ce qu’il n’y a pas de taxe élevée sur mes fonds. Pour ce fait je voudrais de façon gracieuse et dans le souci d’aider les démunis vous donner ce dit héritage s’élevant à une valeur de Deux Millions d’euro (2.000.000 €) pour vous permettre d’établir une fondation de bienfaisance en ma mémoire afin que la grâce de Dieu soit avec moi jusqu’à ma dernière demeure pour que je puisse bénéficier d’une place honorable auprès du Seigneur notre père.
N’ayez aucune crainte car avant de vous contacter j’ai prié pendant plusieurs nuits pour que le seigneur Jésus Christ puisse m’accorder le contact d’une personne de confiance à qui je pourrai confier cette affaire et c’est à la suite de cela que j’ai fais des recherches qui m’ont permis d’avoir votre adresse.
Sachez que vous pouvez conserver la moitié de cet argent pour vous et le reste servira à crée une fondation de bienfaisance en ma mémoire ainsi qu’une fédération de lutte contre le cancer et construis aussi des orphelinats. Je voudrais avoir les informations suivantes : Votre nom et prénoms, votre adresse précise et votre contact téléphonique permanent afin de les transmettre à mon notaire pour que ensemble vous effectuiez les démarches de transaction. La Bible dit que chaque chose à son temps et il est temps pour vous de recevoir ces fonds pour les œuvres de l’éternel. Demandez vous recevrez, chercher et vous trouvez, frappez et l’on vous ouvrira. Mathieu 7:7.
Je compte sur votre bonne volonté et surtout le bon usage de ces fonds.
Je préfere que vous me répondez a mon adresse mail qui est : loris.angele@hotmail.fr
Dans l’attente de vos nouvelles, recevez mes cordiales et fraternelles salutations.
Sincèrement votre dévoue et que Dieu vous Bénisse.
Mme Loris angele" Envoyé par loris angele le 17-12-2011 à 11:34
Sun, 18 Dec 2011 19:00:00 GMT - Bonne fêtes de fin d’année Cormeilles en Vexin
Sun, 18 Dec 2011 19:00:00 GMT - Bonne fêtes de fin d’année Cormeilles en Vexin
20H00 en France
Bonsoir à tous,
Les vacances sont là, les fêtes de fin d’année commencent et comme tous les ans c’est le bazar, les vacanciers ne peuvent partir, une minorité prend en otage des familles qui ont attendues avec impatiente ce moment exceptionnel. C’est devenu une habitude, quand les trains roulent ce sont les avions qui ne volent plus et quand les avions volent ce sont les trains qui ne circulent pas ou les transporteurs qui bloquent les routes. Quelle mentalité ! Le droit de grève oui, mais la prise d’otage non. Il faut imposer un service minimum pour ces corporations qui s’organisent pour bloquer ainsi le pays. Je trouve ce comportement inadmissible.
Pour ma prochaine traversée, je vais pouvoir connaître ma créatinine et donc le fonctionnement de mon greffon à tout moment et au moins une fois par semaine. Maurice Laville, néphrologue à l’hôpital Edouard Herriot à Lyon m’a prêté son appareil. C’est tout petit, de la taille de l’appareil qui me permet de connaître ma glycémie. On se pique au bout du doigt et, tout comme pour la glycémie, on pose une goute de sang sur une bandelette. En quelques secondes, l’appareil affiche le taux de créatinine dans le sang. Je vais l’étalonner vendredi, en faisant en même temps une analyse au laboratoire.
Je repars dans un peu plus de trois semaines, cela va passer très vite. Au niveau de mon infection urinaire chronique, les choses avancent, j’ai encore passé des radios cette semaine et mes médecins pensent que ce n’est pas très grave et qu’une solution va pouvoir être trouvée. En tout cas, je me sens en pleine forme, je suis redevenu normal et je n’ai absolument pas l’impression d’être atteint d’une maladie grave. Je vis normalement ma vie.
Je ne me rends pas compte que les fêtes approchent, j’ai un travail énorme. En plus de tous mes rendez vous concernant ma santé, laboratoire, néphrologue, urologue, cardiologue, dermatologue, radiologue … je viens d’acheter un nouvel immeuble à Lille et je suis sur plusieurs autres affaires. Il y a les statistiques de fin d’année, la gestion, les évolutions juridiques, la réception des banquiers… Je ne vais pas avoir trop de ces trois semaines pour traiter tout ce que j’ai à traiter. Heureusement que nous travaillons en famille.
Je viens de regarder sur TF1 ce sujet à propos de la Birmanie et d’Aung San Suu Kyi. Etant passé à Rangoon l’an dernier, je me sens extrêmement concerné. Quel bonheur de voir les choses évoluer. Est-ce que la démocratie va enfin réussir à passer ? Est-ce que ce pays va enfin se redresser ? C’était jusqu’à très récemment la dictature la plus féroce au monde et un des pays les plus pauvres. Je suis admiratif de cette femme qui se bat dans la non-violence pour sortir son pays de l’ornière. Va-t-elle réussir ? Cela me semble tellement improbable. Juste un exemple, dans la chambre d’hôtel où j’ai dormi, un panneau affirmait que dans cette chambre nous n’étions ni filmé ni écouté !!!
Je suis content car des solutions sont à l’étude pour combattre les pirates Somaliens. Mon copain Michel dit Couscous, qui travail à la Sagem sur les drones m’a téléphoné il y a 15 jours. Son équipe était en manœuvre à Istres. Ils ont le droit de faire voler leurs drones au dessus des plages Camarguaises. Un client leur a demandé de faire une simulation de suivi de pirates Somaliens. Il cherchait quelqu’un possédant un bateau à moteur. Je l’ai mis en relation avec mon ami Richard, le Camarguais. Celui-ci à joué au pirate et ils ont ainsi pu faire une simulation assez réaliste. J’espère que leur client potentiel va être convaincu et que l’on va avancer dans la résolution de cet énorme problème que constitue la piraterie.
Voilà pour ce soir, je vous souhaite à tous de très bonne fêtes de fin d’année, plein de bonheur et de belles réunions de famille.
A bientôt.
Jean Louis
20H00 en France
Bonsoir à tous,
Les vacances sont là, les fêtes de fin d’année commencent et comme tous les ans c’est le bazar, les vacanciers ne peuvent partir, une minorité prend en otage des familles qui ont attendues avec impatiente ce moment exceptionnel. C’est devenu une habitude, quand les trains roulent ce sont les avions qui ne volent plus et quand les avions volent ce sont les trains qui ne circulent pas ou les transporteurs qui bloquent les routes. Quelle mentalité ! Le droit de grève oui, mais la prise d’otage non. Il faut imposer un service minimum pour ces corporations qui s’organisent pour bloquer ainsi le pays. Je trouve ce comportement inadmissible.
Pour ma prochaine traversée, je vais pouvoir connaître ma créatinine et donc le fonctionnement de mon greffon à tout moment et au moins une fois par semaine. Maurice Laville, néphrologue à l’hôpital Edouard Herriot à Lyon m’a prêté son appareil. C’est tout petit, de la taille de l’appareil qui me permet de connaître ma glycémie. On se pique au bout du doigt et, tout comme pour la glycémie, on pose une goute de sang sur une bandelette. En quelques secondes, l’appareil affiche le taux de créatinine dans le sang. Je vais l’étalonner vendredi, en faisant en même temps une analyse au laboratoire.
Je repars dans un peu plus de trois semaines, cela va passer très vite. Au niveau de mon infection urinaire chronique, les choses avancent, j’ai encore passé des radios cette semaine et mes médecins pensent que ce n’est pas très grave et qu’une solution va pouvoir être trouvée. En tout cas, je me sens en pleine forme, je suis redevenu normal et je n’ai absolument pas l’impression d’être atteint d’une maladie grave. Je vis normalement ma vie.
Je ne me rends pas compte que les fêtes approchent, j’ai un travail énorme. En plus de tous mes rendez vous concernant ma santé, laboratoire, néphrologue, urologue, cardiologue, dermatologue, radiologue … je viens d’acheter un nouvel immeuble à Lille et je suis sur plusieurs autres affaires. Il y a les statistiques de fin d’année, la gestion, les évolutions juridiques, la réception des banquiers… Je ne vais pas avoir trop de ces trois semaines pour traiter tout ce que j’ai à traiter. Heureusement que nous travaillons en famille.
Je viens de regarder sur TF1 ce sujet à propos de la Birmanie et d’Aung San Suu Kyi. Etant passé à Rangoon l’an dernier, je me sens extrêmement concerné. Quel bonheur de voir les choses évoluer. Est-ce que la démocratie va enfin réussir à passer ? Est-ce que ce pays va enfin se redresser ? C’était jusqu’à très récemment la dictature la plus féroce au monde et un des pays les plus pauvres. Je suis admiratif de cette femme qui se bat dans la non-violence pour sortir son pays de l’ornière. Va-t-elle réussir ? Cela me semble tellement improbable. Juste un exemple, dans la chambre d’hôtel où j’ai dormi, un panneau affirmait que dans cette chambre nous n’étions ni filmé ni écouté !!!
Je suis content car des solutions sont à l’étude pour combattre les pirates Somaliens. Mon copain Michel dit Couscous, qui travail à la Sagem sur les drones m’a téléphoné il y a 15 jours. Son équipe était en manœuvre à Istres. Ils ont le droit de faire voler leurs drones au dessus des plages Camarguaises. Un client leur a demandé de faire une simulation de suivi de pirates Somaliens. Il cherchait quelqu’un possédant un bateau à moteur. Je l’ai mis en relation avec mon ami Richard, le Camarguais. Celui-ci à joué au pirate et ils ont ainsi pu faire une simulation assez réaliste. J’espère que leur client potentiel va être convaincu et que l’on va avancer dans la résolution de cet énorme problème que constitue la piraterie.
Voilà pour ce soir, je vous souhaite à tous de très bonne fêtes de fin d’année, plein de bonheur et de belles réunions de famille.
A bientôt.
Jean Louis
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"Hola Captain,
Je partage totalement ton point de vue concernant ces grèves sauvages qui font maintenant partie du package des départs en vacances. Je suis moi aussi scandalisé par ces prises d’otages systématiques au moment ou chacun veut s’échapper un peu de la morosité quotidienne pour profiter de quelques jours de repos...Ailleurs qu’en France on essaie d’abord de négocier et si on n’abouti pas, alors on menace de faire grève...Ici la grève est tellement banalisée qu’on commence d’abord par ça... Bon on va éviter de s’énerver à la veille de ces fètes mais ça vaut quand même un bon coup de gueule... Pour les autres pirates, c’est effectivement une bonne nouvelle de constater qu’on intensifie le combat notamment grace à des drones....ça donne des idées d’ailleurs pour un autre usage...je plaisante... Comme toi je suis de près l’actualité concernant la dame de Rangoon...ça serait tellement bien que ce pays sorte de cette dictature qui tire tout le monde vers le bas depuis si longtemps...je me souviens parfaitement de ces affiches indiquant qu’on était ni phograpghié ni filmé dans nos chambres d’hotel à Rangoon...Tous nos souhaits à la veille des fètes pour que cette grande Dame réussisse dans la voie de la démocratie... Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 19-12-2011 à 10:29
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"bonjour jean louis, une chose attire mon attention dans ton commentaire :
"un petit appareil qui permet de connaître sa créatinine rapidement"
est-il possible d’avoir la référence de cet appareil et peut-on l’acheter dans le commerce ? je suis greffé depuis quelques années, je voyage en camping car et je pars 3 mois dans le sud maroc (avec mon stock de médicaments). ce type d’appareil m’intéresse . merci d’avance. noel" Envoyé par noel rousseau le 19-12-2011 à 10:54
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"bonjour jean louisvous etiez si prés de tourcoing lorsque vous aviez rendez vous à lille mais les affaires avant tout je vous souhaite de trés bonnes fetes de noelet du nouvel an je suis retourn’e e autodialyse c’est mieux que l’ambiance de l’hôpital je vais chez vero à noel je ferai une reunion de famillefin janvier bon vent vive la greffe gros bisous àfrancine et à matis bisous à tous les copains qui vous suivent sur internetroseline d" Envoyé par roselynedemeestere le 20-12-2011 à 16:22
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"nous sommes en affaire avec votre groupe sur cergy, mais peu importe, là n’est pas le sujet de mon propos, vous etes absolument extraordinaire, une telle volonté de se battre (mon épouse est infirmiere dont 10 ans aux urgences de garches), votre absolu besoin de faire vivre vos convictiion et vos passions devrait faire battre bien de coeurs. sincérement, je vous admire, et, ne changez rien, vous etes a vous tous seul, une magnifique esperance, bravo à vous, et que nous soyons tous avec vous pour vos nouvelles aventures, merci pour cette leçon de vie" Envoyé par dufay eric le 21-12-2011 à 00:07
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"chers JL et Francine, Bientôt déjà, tu vas repartir avec tous les problèmes que tu vas de nouveau ren- contrer... je sais c’est ton but. nous avons profité de Valen tine et Matis : super... je vous embrasse jeanine" Envoyé par jeanine Barbier le 29-12-2011 à 10:33
Sun ,25 Dec 2011 19:00:00 GMT - Noël sur les Champs Elysées Cormeilles en Vexin
Sun ,25 Dec 2011 19:00:00 GMT - Noël sur les Champs Elysées Cormeilles en Vexin
20H00 en France
A Cormeilles en Vexin
Bonsoir à tous,
J’adore Paris, quelle ville magnifique ! Cet après midi, j’ai été me promener à pieds sur les Champs Elysées. J’aime particulièrement cet endroit. Dommage, cette année les illuminations sont totalement ratées. Le décideur, à la mairie de Paris s’est planté, les arbres sont entourés de trois cercles lumineux et c’est tout. Il n’y a rien de féérique, c’est triste et cela ne correspond absolument pas à l’image que l’on se fait de la plus belle avenue du monde.
Il fait une dizaine de degrés, le temps est sec, c’est un vrai plaisir de s’y promener. Il y a peu d’endroits aussi cosmopolites. On y entend toutes les langues du monde. Chaque langue a une musique particulière qui nous transporte instantanément dans un pays souvent à l’autre bout du monde. Quel bonheur d’observer tous ces gens que je croise. Il y a de tout, de très belles filles parfois en short sous de grands manteaux de fourrure, des lilliputiens, des géants, des asiatiques, des africains, des sud américains, des populations d’Europe centrale, tous les types, toutes les races, toutes les morphologies sont représentées.
L’ambiance est très agréable, il y a des attroupements, des grands cercles autour de jeunes des banlieues qui ont montés des spectacles. Certains sont d’un excellent niveau et je suis admiratif du travail qu’il doit y avoir pour réaliser cela. Je leur tire mon chapeau, ils méritent de réussir.
En bas des Champs, le marché de Noël s’est installé. On se bouscule, la foule y est dense. Ce sont toutes ces odeurs qui me marquent ici. Il y a les pralines qui grillent, le vin chaud, les pommes d’amour, les crêpes, les gaufres, la barbe à papa, la bière, les marrons grillés, le maïs, les sucres d’orge, le reblochon … et toutes ces odeurs que j’ai du mal à situer.
Dans le Grand Palais, une petite fête foraine s’est installée. Il n’y a pas grand-chose mais ces quelques tours de grande roue ou de pousse-pousse donnent un but à la ballade. Rituellement je termine par une grenadine à l’eau au Georges V en haut de l’avenue.
Les garçons sont chez leurs beaux parents, Christophe est parti pour la semaine en Suisse et Didier à Revel. Du coup nous fêterons Noël le 7 janvier. La semaine qui vient va être calme, je vais en profiter pour affuter mes outils de gestion. J’adore. J’essaye en permanence d’améliorer l’information tout en essayant de garder une simplicité d’utilisation. Etant informaticien, c’est facile et agréable.
Notre présence au SIMI, le salon des professionnels de l’immobilier d’entreprise nous a beaucoup apporté. Nous recevons tous les jours des dossiers sur des terrains ou des immeubles. Hier je suis allé passer l’après midi à Rouen pour repérer deux immeubles et 4 terrains. Il y a à faire dans cette ville. La première semaine de janvier, nous avons rendez vous à Reims pour un premier contact à la Chambre de Commerce.
Au niveau santé c’est la grande forme. Ma copine Sophie m’a dit qu’elle me retrouvait comme j’étais il y a 5 ans. C’est vrai que je suis revenu à 100% de ma forme, la greffe de rein est réellement la solution royale à cette maladie. Je pète le feu, j’ai envi de tout croquer, je suis rempli d’énergie, c’est tellement incroyable.
Cette semaine j’ai reçu par la poste la revue « Echange » de l’AFIDTN, ils ont eu la gentillesse de parler de mon aventure et de faire passer le message que, de nos jours, le mot « dialyse » n’est plus un synonyme du mot « prison ». Christophe a mis l’article dans l’onglet « Presse », vous pouvez l’y retrouver.
Bon, il faut que je vous laisse car je dois ouvrir quelques huîtres pour le repas du soir.
A bientôt et joyeux Noël à tous.
Jean Louis
20H00 en France
A Cormeilles en Vexin
Bonsoir à tous,
J’adore Paris, quelle ville magnifique ! Cet après midi, j’ai été me promener à pieds sur les Champs Elysées. J’aime particulièrement cet endroit. Dommage, cette année les illuminations sont totalement ratées. Le décideur, à la mairie de Paris s’est planté, les arbres sont entourés de trois cercles lumineux et c’est tout. Il n’y a rien de féérique, c’est triste et cela ne correspond absolument pas à l’image que l’on se fait de la plus belle avenue du monde.
Il fait une dizaine de degrés, le temps est sec, c’est un vrai plaisir de s’y promener. Il y a peu d’endroits aussi cosmopolites. On y entend toutes les langues du monde. Chaque langue a une musique particulière qui nous transporte instantanément dans un pays souvent à l’autre bout du monde. Quel bonheur d’observer tous ces gens que je croise. Il y a de tout, de très belles filles parfois en short sous de grands manteaux de fourrure, des lilliputiens, des géants, des asiatiques, des africains, des sud américains, des populations d’Europe centrale, tous les types, toutes les races, toutes les morphologies sont représentées.
L’ambiance est très agréable, il y a des attroupements, des grands cercles autour de jeunes des banlieues qui ont montés des spectacles. Certains sont d’un excellent niveau et je suis admiratif du travail qu’il doit y avoir pour réaliser cela. Je leur tire mon chapeau, ils méritent de réussir.
En bas des Champs, le marché de Noël s’est installé. On se bouscule, la foule y est dense. Ce sont toutes ces odeurs qui me marquent ici. Il y a les pralines qui grillent, le vin chaud, les pommes d’amour, les crêpes, les gaufres, la barbe à papa, la bière, les marrons grillés, le maïs, les sucres d’orge, le reblochon … et toutes ces odeurs que j’ai du mal à situer.
Dans le Grand Palais, une petite fête foraine s’est installée. Il n’y a pas grand-chose mais ces quelques tours de grande roue ou de pousse-pousse donnent un but à la ballade. Rituellement je termine par une grenadine à l’eau au Georges V en haut de l’avenue.
Les garçons sont chez leurs beaux parents, Christophe est parti pour la semaine en Suisse et Didier à Revel. Du coup nous fêterons Noël le 7 janvier. La semaine qui vient va être calme, je vais en profiter pour affuter mes outils de gestion. J’adore. J’essaye en permanence d’améliorer l’information tout en essayant de garder une simplicité d’utilisation. Etant informaticien, c’est facile et agréable.
Notre présence au SIMI, le salon des professionnels de l’immobilier d’entreprise nous a beaucoup apporté. Nous recevons tous les jours des dossiers sur des terrains ou des immeubles. Hier je suis allé passer l’après midi à Rouen pour repérer deux immeubles et 4 terrains. Il y a à faire dans cette ville. La première semaine de janvier, nous avons rendez vous à Reims pour un premier contact à la Chambre de Commerce.
Au niveau santé c’est la grande forme. Ma copine Sophie m’a dit qu’elle me retrouvait comme j’étais il y a 5 ans. C’est vrai que je suis revenu à 100% de ma forme, la greffe de rein est réellement la solution royale à cette maladie. Je pète le feu, j’ai envi de tout croquer, je suis rempli d’énergie, c’est tellement incroyable.
Cette semaine j’ai reçu par la poste la revue « Echange » de l’AFIDTN, ils ont eu la gentillesse de parler de mon aventure et de faire passer le message que, de nos jours, le mot « dialyse » n’est plus un synonyme du mot « prison ». Christophe a mis l’article dans l’onglet « Presse », vous pouvez l’y retrouver.
Bon, il faut que je vous laisse car je dois ouvrir quelques huîtres pour le repas du soir.
A bientôt et joyeux Noël à tous.
Jean Louis
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"super,Jean Louis!J’ai suivi ton périple jour par jour et franchement ...chapeau ! Alors bonne année, pour de nouvelles aventures et une forme "explosive" !!" Envoyé par Talineau le 29-12-2011 à 14:29
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"bonne et heureuse année sur l’ocean de tempsen au bercail avec francine et matis moi je reçois mes enfants le 29 janvier noel trés avec véro et sa famille toujours union de pensées roselyned" Envoyé par roselynedemeestered le 30-12-2011 à 21:43
Sun, 01 Jan 2012 19:00:00 GMT - Bonne année 2012 Cormeilles en Vexin
Sun, 01 Jan 2012 19:00:00 GMT - Bonne année 2012 Cormeilles en Vexin
20H00 en France
Bonjour à tous,
C’est une nouvelle année qui commence, l’année de toutes les incertitudes. L’Euro arrivera-t-il à résister, la France gardera-t-elle son triple A et les faibles taux d’intérêts qui vont avec, la bourse ne va-t-elle pas plonger, le chaumage ne va-t-il pas s’envoler, la dette peut-elle se stabiliser, va-t-on enfin voir un budget voté à l’équilibre et non avec plus de 30% de déficit sur les recettes ?????
Pour la première fois j’ai entendu à la télévision des économistes prendre conscience qu’il ne faut pas rapprocher les pertes budgétaires au PIB mais au montant des recettes, comme dans n’importe laquelle des entreprises. Cela montre que l’on progresse tout de même mais c’est tellement lent alors qu’il faudrait aller très vite et prendre des mesures drastiques.
Je suis naturellement optimiste, je vois toujours le verre à moitié plein, mais je dois reconnaître que la situation actuelle m’inquiète au plus haut point.
Néanmoins, je vous souhaite à tous ainsi qu’à tous ceux que vous aimez beaucoup de bonheur, du travail et suffisamment de santé pour profiter pleinement de la vie et réaliser tous vos rêves même les plus fous.
Pour ma part je suis chaud bouillant, dans dix jours je serais dans l’avion qui me transportera vers l’Afrique du Sud où je vais retrouver Harmattan. Ma valise est déjà bien remplie. J’y ai notamment mis ma girouette réparée et son instrument, des injecteurs neufs pour mon moteur principal, des fixations pour le radiateur du carré, une planche en bois pour fermer provisoirement ma baille à mouillage suite à la perte du panneau de fermeture dans le gros temps entre Madagascar et Richards Bay, la pièce de rechange pour mon winch d’enrouleur, un nouveau thermostat pour mon frigo (celui que j’ai mis à la Réunion doit être un thermostat de congélateur), le « South African Nautical Almanac » …
Cette nouvelle aventure m’excite au plus haut point, après une semaine environ de préparation du bateau (je vais essayer de faire le carénage en le sortant quelques jours sur un chariot), je vais devoir attendre une fenêtre météo pour entamer le parcourt qui va me conduire à Cap Town. C’est une navigation extrêmement difficile. Dans sa bible « Routes de Grandes Croisières », Jimmy Cornell écrit « …un coup de vent de sud ouest combiné au fort courant qui se dirige vers le sud ouest peut générer des vagues géantes de 18 mètres de haut et même davantage » Par ailleurs, le temps à cet endroit du monde est particulièrement imprévisible. Lorsque je m’approchais de Richards Bay, alors que je subissais un coup de vent de nord force 7, en une minute à peine le vent est tombé et un force 6 s’est levé plein sud. Etonnant !
La tactique consiste à guetter en permanence la météo et dès qu’un coup de vent de sud ouest se termine, foncer toutes voiles dehors et à l’aide du moteur, pour rejoindre l’abri suivant. Il faut filer droit au large, à 20 Miles environ pour attraper le courant des aiguilles, véritable tapis roulant qui suit la côte parfois jusqu’à la vitesse de 6 nœuds.
Les abris sont Durban, à une centaine de Miles de Richards Bay, puis East London, 240 Miles plus loin, puis Port Elizabeth à 150 Miles, Mossel Bay à 190 Miles et enfin Cap Town à 210 Miles.
J’ai hâte d’être à Cap Town car la partie la plus difficile de ma balade sera dans les rétroviseurs. Je compte rester quelques jours à Cap Town avant de repartir vers Saint Hélène. Je devrais très rapidement retrouver des alizés de sud est et le bonheur de naviguer qui va avec. J’attends avec beaucoup d’impatiente cette escale à Saint Hélène. Il n’y a pas de port, il faut mouiller en rade. J’ai envie de visiter cette île et le tombeau de Napoléon. Ses cendres ont été rapportées aux Invalides mais son tombeau et la maison où il vécut sont toujours entretenus sur cette île.
Ensuite je pense que je continuerais sur Ascension, 800 Miles plus au nord. Là, deux options possibles, soit les vents me permettent de rallier les îles du Cap Vert, puis les Canaries ou bien les Acores. Si ce n’est pas possible, je serais obligé de filer sur la Martinique avant de revenir par les Bermudes et les Acores ce qui rallongera ma route de 3000 Miles.
Je ne vais pas rallier Marseille directement. Si je suis obligé de passer par les Antilles, je laisserais le bateau en Martinique pendant un à deux mois. Si je passe par les Canaries ou les Acores, j’en profiterais pour faire un saut à Paris également.
Dans tous les cas la route va être longue, 8500 Miles par la route directe et 11500 Miles par les Antilles, j’espère être de retour à Marseille au début de l’été.
Je pars pour Caen demain après midi pour des examens et je vois mon néphrologue et mon urologue mardi matin pour un dernier point avant mon départ. J’aurai demain matin le résultat de ma dernière analyse d’urine. Si elle est négative, que j’ai enfin réussi à retrouver des urines stériles, ce sera une grande victoire. En tout cas je me sens en pleine forme et c’est vraiment bon.
A bientôt
Jean Louis
20H00 en France
Bonjour à tous,
C’est une nouvelle année qui commence, l’année de toutes les incertitudes. L’Euro arrivera-t-il à résister, la France gardera-t-elle son triple A et les faibles taux d’intérêts qui vont avec, la bourse ne va-t-elle pas plonger, le chaumage ne va-t-il pas s’envoler, la dette peut-elle se stabiliser, va-t-on enfin voir un budget voté à l’équilibre et non avec plus de 30% de déficit sur les recettes ?????
Pour la première fois j’ai entendu à la télévision des économistes prendre conscience qu’il ne faut pas rapprocher les pertes budgétaires au PIB mais au montant des recettes, comme dans n’importe laquelle des entreprises. Cela montre que l’on progresse tout de même mais c’est tellement lent alors qu’il faudrait aller très vite et prendre des mesures drastiques.
Je suis naturellement optimiste, je vois toujours le verre à moitié plein, mais je dois reconnaître que la situation actuelle m’inquiète au plus haut point.
Néanmoins, je vous souhaite à tous ainsi qu’à tous ceux que vous aimez beaucoup de bonheur, du travail et suffisamment de santé pour profiter pleinement de la vie et réaliser tous vos rêves même les plus fous.
Pour ma part je suis chaud bouillant, dans dix jours je serais dans l’avion qui me transportera vers l’Afrique du Sud où je vais retrouver Harmattan. Ma valise est déjà bien remplie. J’y ai notamment mis ma girouette réparée et son instrument, des injecteurs neufs pour mon moteur principal, des fixations pour le radiateur du carré, une planche en bois pour fermer provisoirement ma baille à mouillage suite à la perte du panneau de fermeture dans le gros temps entre Madagascar et Richards Bay, la pièce de rechange pour mon winch d’enrouleur, un nouveau thermostat pour mon frigo (celui que j’ai mis à la Réunion doit être un thermostat de congélateur), le « South African Nautical Almanac » …
Cette nouvelle aventure m’excite au plus haut point, après une semaine environ de préparation du bateau (je vais essayer de faire le carénage en le sortant quelques jours sur un chariot), je vais devoir attendre une fenêtre météo pour entamer le parcourt qui va me conduire à Cap Town. C’est une navigation extrêmement difficile. Dans sa bible « Routes de Grandes Croisières », Jimmy Cornell écrit « …un coup de vent de sud ouest combiné au fort courant qui se dirige vers le sud ouest peut générer des vagues géantes de 18 mètres de haut et même davantage » Par ailleurs, le temps à cet endroit du monde est particulièrement imprévisible. Lorsque je m’approchais de Richards Bay, alors que je subissais un coup de vent de nord force 7, en une minute à peine le vent est tombé et un force 6 s’est levé plein sud. Etonnant !
La tactique consiste à guetter en permanence la météo et dès qu’un coup de vent de sud ouest se termine, foncer toutes voiles dehors et à l’aide du moteur, pour rejoindre l’abri suivant. Il faut filer droit au large, à 20 Miles environ pour attraper le courant des aiguilles, véritable tapis roulant qui suit la côte parfois jusqu’à la vitesse de 6 nœuds.
Les abris sont Durban, à une centaine de Miles de Richards Bay, puis East London, 240 Miles plus loin, puis Port Elizabeth à 150 Miles, Mossel Bay à 190 Miles et enfin Cap Town à 210 Miles.
J’ai hâte d’être à Cap Town car la partie la plus difficile de ma balade sera dans les rétroviseurs. Je compte rester quelques jours à Cap Town avant de repartir vers Saint Hélène. Je devrais très rapidement retrouver des alizés de sud est et le bonheur de naviguer qui va avec. J’attends avec beaucoup d’impatiente cette escale à Saint Hélène. Il n’y a pas de port, il faut mouiller en rade. J’ai envie de visiter cette île et le tombeau de Napoléon. Ses cendres ont été rapportées aux Invalides mais son tombeau et la maison où il vécut sont toujours entretenus sur cette île.
Ensuite je pense que je continuerais sur Ascension, 800 Miles plus au nord. Là, deux options possibles, soit les vents me permettent de rallier les îles du Cap Vert, puis les Canaries ou bien les Acores. Si ce n’est pas possible, je serais obligé de filer sur la Martinique avant de revenir par les Bermudes et les Acores ce qui rallongera ma route de 3000 Miles.
Je ne vais pas rallier Marseille directement. Si je suis obligé de passer par les Antilles, je laisserais le bateau en Martinique pendant un à deux mois. Si je passe par les Canaries ou les Acores, j’en profiterais pour faire un saut à Paris également.
Dans tous les cas la route va être longue, 8500 Miles par la route directe et 11500 Miles par les Antilles, j’espère être de retour à Marseille au début de l’été.
Je pars pour Caen demain après midi pour des examens et je vois mon néphrologue et mon urologue mardi matin pour un dernier point avant mon départ. J’aurai demain matin le résultat de ma dernière analyse d’urine. Si elle est négative, que j’ai enfin réussi à retrouver des urines stériles, ce sera une grande victoire. En tout cas je me sens en pleine forme et c’est vraiment bon.
A bientôt
Jean Louis
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"bonjour jean louis je vous souhaite tous mes voeux de santé et de bonheur pour cette année 2012.Je vous souhaite beaucoup de plaisir pour cette derniere ligne droite.Je ne vous est pas souvent ecrit ces derniers temps.Mes vies familiales et professionnelles m’ont perturbées ces derniers temps.Je suis vraiment passionné par votre histoire et votre aventure.J’ai souvent l’occasion d’en parler. Bonne préparation pour ce dernier bout de route amicalement" Envoyé par morin noel le 03-01-2012 à 12:40
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"cher jean-louis, Bonne Année aussi et à Francine ainsi que les jeunes.je transmets ton message à Françoise Couilleau qui fera Noël chez Nicole avec ses soeurs. jeanine
samedi avec ses soeurs " Envoyé par jeanine le 03-01-2012 à 18:08
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"tous mes meilleurs voeux pour la nouvelle année: la santé retrouvée, des aventures passionnantes que vous nous faites partager, et tout l’inconnu qui vous attend! et encore bravo pour cette dernière année si riche en progrès de santé et en humanité. je vous embrasse Maïté" Envoyé par lasserre le 09-01-2012 à 09:34
Sun, 08 Jan 2012 19:00:00 GMT - Dans les startings blocks Cormeilles en Vexin
Sun, 08 Jan 2012 19:00:00 GMT - Dans les startings blocks Cormeilles en Vexin
20H00 en France
Bonjour à tous,
Que ces quelques semaines de travail ont passé vite ! C’est mardi matin que je reprends l’avion pour Richards Bay en Afrique du Sud. Décollage de Roissy à 11h pour Abu Dhabi où j’atterris à 20h40, changement d’avion pour décoller à nouveau à 22h10 direction Johannesburg où j’arrive à 4h45, puis à 7h55 je prends un petit avion à hélices pour arriver fatigué à Richards Bay à 9h20. Quel voyage, heureusement, maintenant je suis habitué et cela ne me pèse pas trop.
Cette année je n’aurais pas connu l’hiver, sur la côte sud africaine, à la latitude de Durban, c’est un climat subtropical, il fait en ce moment autour de 35 degrés mais cela peut monter à plus de 40°, c’est le plein été. Au Cap, qui se trouve beaucoup plus bas, c’est un climat méditerranéen qui m’attend, les températures sont celles d’un mois d’aout à Marseille. Lorsque je serai passé en Atlantique et que je vais commencer à remonter, il va faire de plus en plus chaud, puis ce sera l’équateur que je vais passer une quatrième fois dans ce tour du monde. Je vais arriver alors dans l’hémisphère nord, ce sera le début du printemps puis bientôt l’été lorsque je vais passer Gibraltar et retrouver la méditerranée.
Je suis tout excité de repartir pour une aventure que j’attends avec impatiente. La partie difficile est cette descente jusqu’à Cap Town, mais je suis assez confiant, à cette époque de l’année je devrai trouver des fenêtres météo qui devraient me permettre de faire cette route sans trop de problèmes. Par contre je croise les doigts pour que mon moteur et mon pilote ne me laissent pas tomber au mauvais moment. J’emporte des injecteurs neufs, j’espère ne pas avoir de problèmes lorsque je vais les changer. Je vais le faire en arrivant de façon à avoir le temps de réagir si je rencontre une difficulté.
Il faudrait aussi que je fasse un carénage, j’ai tellement de milliers de Miles à parcourir qu’un nœud de différence fera des semaines à l’arrivée. Je vais essayer de sortir Harmattan sur un « trolley », c’est une remorque avec des montants sur un côté. On la descend dans l’eau et on amène le bateau au dessus. Il suffit d’attacher le bateau comme à un quai, puis de remonter la remorque. Une fois le carénage effectué, on redescend le tout dans l’eau.
J’espère ne pas passer plus d’une dizaine de jours avant de reprendre la mer car la route est longue et je ne vais pas à 35 nœuds comme le bateau de Loïck Peyron. Il m’impressionne ce bateau, quelques nœuds de vent et il part comme une fusée. Bravo les architectes, que de progrès ont été fait ces vingt dernières années.
Je viens de finir de rédiger mon rapport de gestion pour l’année 2011. Je suis content, les chiffres sont bons, meilleurs que ce que je pensais, c’est encore une excellent année qui se termine. J’ai mis en place de nouveaux outils de gestion, lancé l’acquisition d’un nouvel immeuble, initialisé de nouvelles opérations, cela a été une course effrénée mais j’aime quand la vie va à 300 à l’heure, c’est excitant.
Didier m’a acheté un nouveau net book car mon premier (que j’emportais en secours) est totalement mort, tout est oxydé à l’intérieur et celui que j’utilise actuellement commence à avoir des problèmes. L’air marin est redoutable pour l’électronique, tout s’oxyde. Je vais garder le nouveau en secoure, hermétiquement enfermé dans des sacs en plastique.
Hier c’était réunion de famille, nous avons fait Noël avec tous mes enfants et mes petits enfants et aujourd’hui nous avons fêté tous ensemble le premier anniversaire de Valentine. J’ai bien profité de mes petits enfants qui vont me manquer énormément pendant toutes ces semaines en mer.
Je vous laisse là pour aujourd’hui.
A bientôt.
Jean Louis
20H00 en France
Bonjour à tous,
Que ces quelques semaines de travail ont passé vite ! C’est mardi matin que je reprends l’avion pour Richards Bay en Afrique du Sud. Décollage de Roissy à 11h pour Abu Dhabi où j’atterris à 20h40, changement d’avion pour décoller à nouveau à 22h10 direction Johannesburg où j’arrive à 4h45, puis à 7h55 je prends un petit avion à hélices pour arriver fatigué à Richards Bay à 9h20. Quel voyage, heureusement, maintenant je suis habitué et cela ne me pèse pas trop.
Cette année je n’aurais pas connu l’hiver, sur la côte sud africaine, à la latitude de Durban, c’est un climat subtropical, il fait en ce moment autour de 35 degrés mais cela peut monter à plus de 40°, c’est le plein été. Au Cap, qui se trouve beaucoup plus bas, c’est un climat méditerranéen qui m’attend, les températures sont celles d’un mois d’aout à Marseille. Lorsque je serai passé en Atlantique et que je vais commencer à remonter, il va faire de plus en plus chaud, puis ce sera l’équateur que je vais passer une quatrième fois dans ce tour du monde. Je vais arriver alors dans l’hémisphère nord, ce sera le début du printemps puis bientôt l’été lorsque je vais passer Gibraltar et retrouver la méditerranée.
Je suis tout excité de repartir pour une aventure que j’attends avec impatiente. La partie difficile est cette descente jusqu’à Cap Town, mais je suis assez confiant, à cette époque de l’année je devrai trouver des fenêtres météo qui devraient me permettre de faire cette route sans trop de problèmes. Par contre je croise les doigts pour que mon moteur et mon pilote ne me laissent pas tomber au mauvais moment. J’emporte des injecteurs neufs, j’espère ne pas avoir de problèmes lorsque je vais les changer. Je vais le faire en arrivant de façon à avoir le temps de réagir si je rencontre une difficulté.
Il faudrait aussi que je fasse un carénage, j’ai tellement de milliers de Miles à parcourir qu’un nœud de différence fera des semaines à l’arrivée. Je vais essayer de sortir Harmattan sur un « trolley », c’est une remorque avec des montants sur un côté. On la descend dans l’eau et on amène le bateau au dessus. Il suffit d’attacher le bateau comme à un quai, puis de remonter la remorque. Une fois le carénage effectué, on redescend le tout dans l’eau.
J’espère ne pas passer plus d’une dizaine de jours avant de reprendre la mer car la route est longue et je ne vais pas à 35 nœuds comme le bateau de Loïck Peyron. Il m’impressionne ce bateau, quelques nœuds de vent et il part comme une fusée. Bravo les architectes, que de progrès ont été fait ces vingt dernières années.
Je viens de finir de rédiger mon rapport de gestion pour l’année 2011. Je suis content, les chiffres sont bons, meilleurs que ce que je pensais, c’est encore une excellent année qui se termine. J’ai mis en place de nouveaux outils de gestion, lancé l’acquisition d’un nouvel immeuble, initialisé de nouvelles opérations, cela a été une course effrénée mais j’aime quand la vie va à 300 à l’heure, c’est excitant.
Didier m’a acheté un nouveau net book car mon premier (que j’emportais en secours) est totalement mort, tout est oxydé à l’intérieur et celui que j’utilise actuellement commence à avoir des problèmes. L’air marin est redoutable pour l’électronique, tout s’oxyde. Je vais garder le nouveau en secoure, hermétiquement enfermé dans des sacs en plastique.
Hier c’était réunion de famille, nous avons fait Noël avec tous mes enfants et mes petits enfants et aujourd’hui nous avons fêté tous ensemble le premier anniversaire de Valentine. J’ai bien profité de mes petits enfants qui vont me manquer énormément pendant toutes ces semaines en mer.
Je vous laisse là pour aujourd’hui.
A bientôt.
Jean Louis
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"toujours union de pensées bonne chance tout ira bien vous etes le roi de la navigation bisous de roselyned" Envoyé par demeestereroselyne le 09-01-2012 à 10:19
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"bonjour Jean-Louis Que l’année 2012 réalise tous les voeux souhaités santé bonheur la réussite dans l’accomplissement de vos projets pour vous et votre famille Je vois que vous avez fêté Noël hier en famille Que d’évènements de mon côté depuis que nous nous sommes vus dans notre rue Mon papa (86 ans) a été hospitalisé et au bout d une semaine il a été opéré de la vésicule Je suis donc allée aux Sables pendant 1 mois avec des retours le week end. Il remonte doucement la pente Patrick va être en retraite cette année. Nous mettons donc notre maison en vente et nous irons nous installer aux Sables. A Noël ns avions les enfants mais il manquait celui qui habite Taïwan Alors nous avons décidé d’aller le voir Nous partons le 17 janvier pour Taïwan faire le nouvel an chinois qui a lieu le 22 Pour vous demain le départ je vous imagine excité comme une puce avez vous pensé à vos gros chaussons les charentaises je me souviens dans un récit que vous cherchiez des chaussons .. Harmattan va reprendre son aventure et nous ns allons voyager à travers vos récits très riches en détails Je vous souhaite bon vent bonne mer je vous embrasse à bientôt dans votre carnet de bord " Envoyé par Marie Maryse le 09-01-2012 à 10:57
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"Bonjour jean Louis,
je vous presente mes meileurs voeux pour cette nouvelle année 2012, la priorité me parait etre sur la santé je pense que vous en connaissez qque chose, Bonheur nous le vivons tout au long de ce periple vraiment magnifique a lire, je pense que vous etes un homme comblé, et que de belles choses a vivre et a nous raconter. nous n’avons pas pu nous voir suffisament longtemps pour me raconter en direct live qques histoires devant une bonne biere, partie remise surement a Marseille. toujours prudence en mer pas la peine de prendre des risques inutiles. a bientot avec de nouvelles histoires amicalement fred" Envoyé par Sintes le 09-01-2012 à 15:21
Wed, 11 Jan 2012 17:00:00 GMT - L’aventure est repartie 32° 04’E 28° 47’S
Wed, 11 Jan 2012 17:00:00 GMT - L’aventure est repartie 32° 04’E 28° 47’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
L’aventure est repartie, pour l’instant je suis à Roissy où je viens de prendre place à bord de l’Airbus A340-600 des ETIHAD AIRWAYS. Cette fois-ci l’avion est presque plein, heureusement j’ai pu avoir une place le long de l’allée et la place à côté de moi est libre.
Je commence doucement à me détendre, je viens de passer près de deux mois à 300 à l’heure, hier c’était l’apothéose, ce n’est qu’en toute fin d’après midi que j’ai pu rencontrer mon banquier et obtenir confirmation des prêts nécessaires pour acquérir notre nouvel immeuble et effectuer la restructuration juridique de notre groupe. Didier va avoir beaucoup de travail dans les semaines qui viennent pour finaliser tout ce qui a été initialisé. C’est vraiment formidable de travailler en famille et de pouvoir se reposer en toute confiance sur ses proches, j’ai beaucoup de chance.
J’ai tout de même pu m’arrêter à Auchan avant la fermeture pour m’acheter une dizaine de livre. Le parcourt qui m’attends va être long et, seul à bord, la lecture me permet de passer le temps agréablement.
Le premier challenge va être d’arriver à changer les injecteurs du moteur principal. Je n’ai jamais fait cela et j’ai un peu d’appréhension. Il suffit que je laisse tomber une rondelle joint sous le moteur pour me trouver confronté à l’énorme problème de devoir trouver une pièce de remplacement. Lorsque l’opération va être terminée et que le moteur va, à nouveau, tourner normalement, une grande étape sera franchie.
Nous décollons avec une demie heure de retard et partons Est Sud Est, en passant au dessus d’Innsbruck, Zagreb, Belgrade puis Istanbul, Ankara, Mosul, Ba’qubah, Kuweit avant d’atterrir à Abu Dhabi vers 20h40 heure locale, 17h40 heure de Paris.
J’ai tout juste le temps de parcourir près d’un kilomètre de couloirs pour passer à nouveau au contrôle de sécurité avant d’embarquer direction Johannesburg. Je suis déjà en été, c’est la nuit et il fait 23°. Nous décollons à 22h10, heure locale, 19h10 heure de Paris.
Après avoir survolé la péninsule arabique, c’est le golfe d’Aden puis la Somalie, le Kenya, la Tanzanie avec Dar es Salam, le Mozambique et enfin l’Afrique du Sud et Johannesburg où nous atterrissons à 3h15 du matin, heure de Paris, 4h15 heure locale. Je n’ai presque pas dormi, ces vols qui arrivent au milieu de la nuit sont très fatigants. Le temps de sortir de l’avion et il fait déjà jour. Ici, le soleil se lève étonnamment tôt, je suis toujours surpris. Il me faut une heure et demie pour sortir de l’avion, passer l’immigration, récupérer ma valise, passer la douane, aller au comptoir d’enregistrement et me débarrasser de celle-ci. Je me rends ensuite « Gate 35 ». J’ai un peu de temps, il n’y a personne, je mets mon loup sur mes yeux, m’allonge sur 4 siège consécutifs et me tape une heure et demie de ronflette. Que cela fait du bien !
L’avion qui vole une heure et demie entre Johannesburg et Richards Bay est tout petit, avec deux hélices. Nous sommes une quinzaine à faire ce trajet. Cela passe vite avec le petit déjeuner. A Richards Bay il n’y a pas de taxi. Il me faut une demi-heure pour le comprendre et découvrir dans l’aérogare un taxiphone.
Lorsque j’arrive à la marina, surprise ! Mon bateau n’est plus là. Je vais à la capitainerie, il a été déplacé au fond de la marina, il me faut marcher en trainant ma valise dans le sable. J’arrive réellement liquéfié tellement la chaleur est éprouvante.
Quel bonheur cependant de retrouver celui-ci en excellent état. Il est branché à l’électricité, tout va bien, il est tel que je l’ai quitté. Il y a très longtemps que cela ne m’étais pas arrivé. Je découvrirai un peu plus tard que mes quelques canettes de bière ont disparues, ce n’est pas grave.
J’ai décidé cette fois-ci de ne pas louer de voiture. Avec le peu d’utilisation que j’en ai, cela me coûte moins cher de me déplacer en taxi. Après un petit restaurant, je me suis fait conduire en ville pour faire un approvisionnement. Il y a une galerie commerciale énorme. Je ne pense pas avoir vu aussi grand en France. Je suis sur une autre planète. Quelle ambiance ! Ici ce sont les vacances d’été, les filles sont belles, court vêtues, il fait très chaud dehors mais l’intérieur du centre commercial est climatisé. J’ai réellement l’impression d’être au paradis.
En fin d’après midi, je constate avec stupeur que mon frigo s’est croisé les bras. Il fait si chaud dans le bateau (34°) que le groupe s’est mis en protection. Les ennuis commencent mais il m’en faudrait un peu plus pour me faire redescendre sur terre. Je mets le congélateur en marche, fonction frigo, et transvase tout le contenu. Je suis un peu déçu pour mes seringues d’EPO que j’avais mis dans un sac isotherme fourni par mon pharmacien en prenant soin d’insérer également deux pavés ayants passés plusieurs jours au congélateur. C’est étonnant, après une trentaine d’heures de voyage, je les ai trouvées encore glacées.
Beaucoup me demandent où ils peuvent trouver mon livre « Vents contraires ». Je n’ai pas encore pris le temps de faire le nécessaire sur Internet. Vous pouvez tout simplement le commander en adressant un chèque de 25€ à « Association Vivre sous Dialyse », 9 Chaussée Jules César, Bat 7, 95520 OSNY.
Je vous laisse pour ce soir car je vais dîner rapidement et me jeter dans ma couchette pour en terminer de cette journée de 48 heures.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
L’aventure est repartie, pour l’instant je suis à Roissy où je viens de prendre place à bord de l’Airbus A340-600 des ETIHAD AIRWAYS. Cette fois-ci l’avion est presque plein, heureusement j’ai pu avoir une place le long de l’allée et la place à côté de moi est libre.
Je commence doucement à me détendre, je viens de passer près de deux mois à 300 à l’heure, hier c’était l’apothéose, ce n’est qu’en toute fin d’après midi que j’ai pu rencontrer mon banquier et obtenir confirmation des prêts nécessaires pour acquérir notre nouvel immeuble et effectuer la restructuration juridique de notre groupe. Didier va avoir beaucoup de travail dans les semaines qui viennent pour finaliser tout ce qui a été initialisé. C’est vraiment formidable de travailler en famille et de pouvoir se reposer en toute confiance sur ses proches, j’ai beaucoup de chance.
J’ai tout de même pu m’arrêter à Auchan avant la fermeture pour m’acheter une dizaine de livre. Le parcourt qui m’attends va être long et, seul à bord, la lecture me permet de passer le temps agréablement.
Le premier challenge va être d’arriver à changer les injecteurs du moteur principal. Je n’ai jamais fait cela et j’ai un peu d’appréhension. Il suffit que je laisse tomber une rondelle joint sous le moteur pour me trouver confronté à l’énorme problème de devoir trouver une pièce de remplacement. Lorsque l’opération va être terminée et que le moteur va, à nouveau, tourner normalement, une grande étape sera franchie.
Nous décollons avec une demie heure de retard et partons Est Sud Est, en passant au dessus d’Innsbruck, Zagreb, Belgrade puis Istanbul, Ankara, Mosul, Ba’qubah, Kuweit avant d’atterrir à Abu Dhabi vers 20h40 heure locale, 17h40 heure de Paris.
J’ai tout juste le temps de parcourir près d’un kilomètre de couloirs pour passer à nouveau au contrôle de sécurité avant d’embarquer direction Johannesburg. Je suis déjà en été, c’est la nuit et il fait 23°. Nous décollons à 22h10, heure locale, 19h10 heure de Paris.
Après avoir survolé la péninsule arabique, c’est le golfe d’Aden puis la Somalie, le Kenya, la Tanzanie avec Dar es Salam, le Mozambique et enfin l’Afrique du Sud et Johannesburg où nous atterrissons à 3h15 du matin, heure de Paris, 4h15 heure locale. Je n’ai presque pas dormi, ces vols qui arrivent au milieu de la nuit sont très fatigants. Le temps de sortir de l’avion et il fait déjà jour. Ici, le soleil se lève étonnamment tôt, je suis toujours surpris. Il me faut une heure et demie pour sortir de l’avion, passer l’immigration, récupérer ma valise, passer la douane, aller au comptoir d’enregistrement et me débarrasser de celle-ci. Je me rends ensuite « Gate 35 ». J’ai un peu de temps, il n’y a personne, je mets mon loup sur mes yeux, m’allonge sur 4 siège consécutifs et me tape une heure et demie de ronflette. Que cela fait du bien !
L’avion qui vole une heure et demie entre Johannesburg et Richards Bay est tout petit, avec deux hélices. Nous sommes une quinzaine à faire ce trajet. Cela passe vite avec le petit déjeuner. A Richards Bay il n’y a pas de taxi. Il me faut une demi-heure pour le comprendre et découvrir dans l’aérogare un taxiphone.
Lorsque j’arrive à la marina, surprise ! Mon bateau n’est plus là. Je vais à la capitainerie, il a été déplacé au fond de la marina, il me faut marcher en trainant ma valise dans le sable. J’arrive réellement liquéfié tellement la chaleur est éprouvante.
Quel bonheur cependant de retrouver celui-ci en excellent état. Il est branché à l’électricité, tout va bien, il est tel que je l’ai quitté. Il y a très longtemps que cela ne m’étais pas arrivé. Je découvrirai un peu plus tard que mes quelques canettes de bière ont disparues, ce n’est pas grave.
J’ai décidé cette fois-ci de ne pas louer de voiture. Avec le peu d’utilisation que j’en ai, cela me coûte moins cher de me déplacer en taxi. Après un petit restaurant, je me suis fait conduire en ville pour faire un approvisionnement. Il y a une galerie commerciale énorme. Je ne pense pas avoir vu aussi grand en France. Je suis sur une autre planète. Quelle ambiance ! Ici ce sont les vacances d’été, les filles sont belles, court vêtues, il fait très chaud dehors mais l’intérieur du centre commercial est climatisé. J’ai réellement l’impression d’être au paradis.
En fin d’après midi, je constate avec stupeur que mon frigo s’est croisé les bras. Il fait si chaud dans le bateau (34°) que le groupe s’est mis en protection. Les ennuis commencent mais il m’en faudrait un peu plus pour me faire redescendre sur terre. Je mets le congélateur en marche, fonction frigo, et transvase tout le contenu. Je suis un peu déçu pour mes seringues d’EPO que j’avais mis dans un sac isotherme fourni par mon pharmacien en prenant soin d’insérer également deux pavés ayants passés plusieurs jours au congélateur. C’est étonnant, après une trentaine d’heures de voyage, je les ai trouvées encore glacées.
Beaucoup me demandent où ils peuvent trouver mon livre « Vents contraires ». Je n’ai pas encore pris le temps de faire le nécessaire sur Internet. Vous pouvez tout simplement le commander en adressant un chèque de 25€ à « Association Vivre sous Dialyse », 9 Chaussée Jules César, Bat 7, 95520 OSNY.
Je vous laisse pour ce soir car je vais dîner rapidement et me jeter dans ma couchette pour en terminer de cette journée de 48 heures.
A bientôt.
Jean Louis
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"ouf vous etes arrivé à bon port bonne continuationreposez vous je commande le livre j’ensuios ravie gros bisous de roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 12-01-2012 à 15:08
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"c’est kool les aventures reprennent je viens de finir celle de bruno PEYRON et la tienne reprends c’est chouette évidemment je te souhaite ainsi qu’a "ta tribu" beaucoup de bonnes choses .soit prudent .amitiés Alain" Envoyé par alain TARDIEU le 13-01-2012 à 09:06
Je savais que cela allait être difficile mais je ne pensais tout de même pas que l’épreuve était de ce niveau. J’ai travaillé toute la journée sur mon moteur et ce soir seuls deux injecteurs ont été démontés. Malheureusement c’est les plus facilement accessible !
J’ai commencé ce matin par bourrer l’espace se trouvant sous les injecteurs avec du papier essuie tout de façon à ne pas risquer de voir disparaître dans les fonds du bateau qui sont tout à fait inaccessibles les petites pièces ou les petits joints. Riche idée, car plusieurs fois j’ai dû aller à la pêche dans mon papier essuie tout.
Ensuite, j’ai démonté la tuyauterie de récupération de gasoil puis les tuyauteries d’alimentation entre la pompe à injection et les injecteurs. Tout cela s’est fait sans problème grâce à ma protection papier.
Le démontage des fourchettes de fixation des injecteurs a été un peu plus compliqué car les vis étaient bloquées. J’ai été obligé de faire un bricolage avec des colliers éléphants pour avoir un bras de levier suffisant.
Ensuite il « suffit » de tirer sur les injecteurs pour les retirer. Cà c’est la théorie car dans la pratique j’en suis fort loin. Mes injecteurs sont comme soudés dans la culasse. L’extrémité de l’injecteur se présente comme un rond d’acier avec deux méplats. On peu les prendre avec une clef plate ou une clef à molette si on arrive à passer à travers tous les tuyaux de gasoil qui sont nombreux à cet endroit.
J’essaye mais c’est impossible. J’ai peur de tout casser car je n’ai jamais fait cela. Je fini par trouver une solution, je prends une douille longue de 21 (Celle prévue pour démonter les bougies). Je vais ensuite acheter une lame de scie que je coupe en petits bouts de 3 centimètres et que je colle à l’intérieur de la douille sur deux côtés opposés grâce à de l’époxy rapide. Puis à l’aide d’un bras de levier de 80 centimètres, j’arrive à débloquer un injecteur. Il n’est pas sorti pour autant malgré force WD40, il me faut encore batailler deux heures avant de le voir enfin libre.
Il fait maintenant presque nuit, j’aimerai bien en faire un deuxième. Celui-ci, une fois débloqué grâce à mon outil spécial, s’extrait en quelques minutes.
Pour les deux derniers, cela va être beaucoup plus difficiles car ce sont ceux des extrémités, ils sont collés à un bossoir qui va m’interdire d’utiliser mon outil miracle et la clef à molette ne peut pratiquement pas passer. A chaque jour suffit sa peine, je suis mort, je verrai cela demain.
Le constructeur préconise de démonter les injecteurs tous les 600 heures pour les réviser et les tarer. Les miens ont 3000 heures et ils n’ont jamais été démontés. Je paye certainement aujourd’hui le fait de ne pas avoir pris le temps d’effectuer cet entretien.
Je n’aime pas trop faire de la mécanique. Même si rien ne m’arrête et que je sois capable de tout faire, ce n’est pas mon kif. Il faut souvent batailler beaucoup pour arriver à ses fins. C’est salissant et pas très motivant. En plus, dans ma salle machine je suis accroupi, ce soir j’ai très mal à un genou et malgré l’installation d’un ventilateur, il y fait une chaleur épouvantable. J’ai passé la journée avec la sueur qui me coule en permanence dans les yeux. On ne voit plus rien, cela pique et les yeux pleurent. Résultat, il faut s’essuyer et le travail n’avance pas.
Maintenant qu’il fait nuit, il fait moins chaud, c’est très agréable. Le temps est magnifique, il ne pleut pas, on se croirait dans le midi en plein été. Je dors tous hublots et capots de pont grands ouverts, c’est le bonheur.
Voilà pour aujourd’hui, Je vais dîner rapidement et hop, au lit.
A bientôt.
Jean Louis
19H00 en France, 20H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je savais que cela allait être difficile mais je ne pensais tout de même pas que l’épreuve était de ce niveau. J’ai travaillé toute la journée sur mon moteur et ce soir seuls deux injecteurs ont été démontés. Malheureusement c’est les plus facilement accessible !
J’ai commencé ce matin par bourrer l’espace se trouvant sous les injecteurs avec du papier essuie tout de façon à ne pas risquer de voir disparaître dans les fonds du bateau qui sont tout à fait inaccessibles les petites pièces ou les petits joints. Riche idée, car plusieurs fois j’ai dû aller à la pêche dans mon papier essuie tout.
Ensuite, j’ai démonté la tuyauterie de récupération de gasoil puis les tuyauteries d’alimentation entre la pompe à injection et les injecteurs. Tout cela s’est fait sans problème grâce à ma protection papier.
Le démontage des fourchettes de fixation des injecteurs a été un peu plus compliqué car les vis étaient bloquées. J’ai été obligé de faire un bricolage avec des colliers éléphants pour avoir un bras de levier suffisant.
Ensuite il « suffit » de tirer sur les injecteurs pour les retirer. Cà c’est la théorie car dans la pratique j’en suis fort loin. Mes injecteurs sont comme soudés dans la culasse. L’extrémité de l’injecteur se présente comme un rond d’acier avec deux méplats. On peu les prendre avec une clef plate ou une clef à molette si on arrive à passer à travers tous les tuyaux de gasoil qui sont nombreux à cet endroit.
J’essaye mais c’est impossible. J’ai peur de tout casser car je n’ai jamais fait cela. Je fini par trouver une solution, je prends une douille longue de 21 (Celle prévue pour démonter les bougies). Je vais ensuite acheter une lame de scie que je coupe en petits bouts de 3 centimètres et que je colle à l’intérieur de la douille sur deux côtés opposés grâce à de l’époxy rapide. Puis à l’aide d’un bras de levier de 80 centimètres, j’arrive à débloquer un injecteur. Il n’est pas sorti pour autant malgré force WD40, il me faut encore batailler deux heures avant de le voir enfin libre.
Il fait maintenant presque nuit, j’aimerai bien en faire un deuxième. Celui-ci, une fois débloqué grâce à mon outil spécial, s’extrait en quelques minutes.
Pour les deux derniers, cela va être beaucoup plus difficiles car ce sont ceux des extrémités, ils sont collés à un bossoir qui va m’interdire d’utiliser mon outil miracle et la clef à molette ne peut pratiquement pas passer. A chaque jour suffit sa peine, je suis mort, je verrai cela demain.
Le constructeur préconise de démonter les injecteurs tous les 600 heures pour les réviser et les tarer. Les miens ont 3000 heures et ils n’ont jamais été démontés. Je paye certainement aujourd’hui le fait de ne pas avoir pris le temps d’effectuer cet entretien.
Je n’aime pas trop faire de la mécanique. Même si rien ne m’arrête et que je sois capable de tout faire, ce n’est pas mon kif. Il faut souvent batailler beaucoup pour arriver à ses fins. C’est salissant et pas très motivant. En plus, dans ma salle machine je suis accroupi, ce soir j’ai très mal à un genou et malgré l’installation d’un ventilateur, il y fait une chaleur épouvantable. J’ai passé la journée avec la sueur qui me coule en permanence dans les yeux. On ne voit plus rien, cela pique et les yeux pleurent. Résultat, il faut s’essuyer et le travail n’avance pas.
Maintenant qu’il fait nuit, il fait moins chaud, c’est très agréable. Le temps est magnifique, il ne pleut pas, on se croirait dans le midi en plein été. Je dors tous hublots et capots de pont grands ouverts, c’est le bonheur.
Voilà pour aujourd’hui, Je vais dîner rapidement et hop, au lit.
A bientôt.
Jean Louis
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"Hi Captain,
Je comprends et ressens parfaitement ce que tu nous expliques...j’ai l’impréssion d y etre dans cette salle machine par 30°...Entre la position de torture et la sueur dans les yeux, c’est assez horrible...mais on ne doute pas une seconde de ton succès car je sais que tu ne vas pas te laisser emmerder par 2 derniers injecteurs aussi récalcitrants qu’ils soient... Bon courage captain...une petite bière à la fin pour fèter l’évenement??
Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 13-01-2012 à 10:26
Vendredi 13, c’est la journée du bonheur. En me couchant hier au soir, j’ai réalisé qu’aujourd’hui est un vendredi 13, une journée de la chance.
Tout commence bien, maintenant j’aime la mécanique. J’aurai mis du temps. Le déclique a eu lieu hier soir lorsque mon ami Richard le Camarguais m’a dit que le WD40 n’était pas adapté, qu’il fallait mettre du « Dégrippant » et laisser agir.
« Laisser agir », quel travail sympathique, j’adore. J’ai eu du mal à comprendre ce secret de la mécanique, pourtant j’ai eu un exemple à côté de moi pendant plusieurs années à Port Napoléon. Jean-Luc est un inconditionnel de ce travail. Il adore laisser agir et s’est fait une grande réputation dans cette occupation. Comme dans toutes les spécialités, il y a le maître, celui qui surpasse tous les autres. Jean-Luc a élevé ce principe au niveau d’une religion. Un seul exemple, un jour il décide de changer l’anode de son bateau qui est à sec. Il dévisse les écrous, l’anode subissant la force de gravité tombe à ses pieds et ensuite il laisse agir. Un mois après l’anode est toujours là et la neuve pas installée. Remarquez bien qu’on aurait pu constater un matin en se levant que l’anode a disparue.
Cela pose la question de combien de temps il est raisonnable de laisser agir. Peut être dans ce cas un mois n’est pas suffisant.
Dans notre civilisation moderne, souvent on ne prend plus le temps de laisser agir, pourtant, le temps, cette quatrième dimension, résout énormément de chose. Cela a été le cas pour ma greffe de rein. Après six semaines d’hospitalisation, ayant toujours une fuite d’urine dans le ventre, il avait été décidé de rouvrir. Au petit matin, à jeun, douché à la Bétadine, nu sous ma casaque blanche, je devais descendre au bloc d’une minute à l’autre. Le Professeur passe à ce moment et me dit « On va vous appareiller, vous rentrez chez vous. Il faut laisser agir ». Il avait raison et cette décision a probablement sauvé mon rein. Deux mois et demi après, alors que l’on n’y croyait plus, tout est rentré dans l’ordre.
Moi-même, j’utilise ce principe dans mon activité. Lorsque je veux un immeuble, je fais une proposition qui me semble réaliste mais qui est souvent à moitié du prix qu’en attend le vendeur. Je laisse agir et parfois, 2 ou 3 ans plus tard l’affaire se fait à mon prix.
De nombreux problèmes, dans tous les domaines se solutionnent en laissant agir. C’est un peu comme ce battement d’aile d’un papillon d’un côté de la planète qui crée un ouragan à l’autre bout de la terre. Une petite action, laisser agir, et un problème qui semblait insurmontable se solutionne tout seul grâce au temps.
Ce matin en me levant je me suis donc rendu au shipchandler de la marina. Je n’ai pas trouvé de dégrippant mais j’ai déniché un flacon de « Dégrippe tout », un produit français qui est fabriqué depuis 1933, cela ne peut pas être mauvais. Revenu au bateau j’ai copieusement arrosé la base des deux injecteurs restés en place puis j’ai poursuivi le travail en laissant agir. C’est bon, pas trop fatigant et pourtant c’est un vrai travail.
Du coup j’en ai profité pour aller faire un approvisionnement, 30 litres d’eau, 2 cubitainers de vin, 12 bières, 2 briques de jus d’orange et les produits frais pour quatre jours. Si à chaque fois que je vais en course je rapporte ainsi quelques produits « lourds », lorsque je reprendrais la mer je n’aurais pas un énorme avitaillement à faire. Etant seul, trimballer tous ces produits jusqu’au bateau sous le cagnard infernal est un gros travail.
Chaque coin du monde a ses habitudes alimentaires. Ici ce sont les « Beans », ces haricots en grain à la sauce tomate. Au supermarché il y en a un linéaire de 30 mètres. C’est impressionnant. Comme il n’y a rien d’autre, je vais devoir en charger pour remonter l’atlantique. Je décide donc d’en prendre une boite pour voir. Pas mauvais mais dans cette marque ils ont rajouté du sucre. Pas bon, ni pour la ligne, ni pour le goût. Je vais essayer une autre marque.
Après déjeuner, une petite sieste estivale et à 14h30 je me jette sur le moteur. Miracle, à 16h20 les deux derniers injecteurs sont extraits. Quel bonheur ! Quel plaisir d’avoir réussi ! Plus un travail est difficile et plus on a de plaisir à le réussir. Il fait bon dans le bateau, pour fêter cela je me prépare une grenadine avec de l’eau glacée et j’envoie « Dire Straits » dans le carré en montant un peu trop fort le son. Mark Knopfler se déchaine sur sa guitare électrique et je me dis que, quand même, je suis énormément gâté par la vie. Plus de bonheur cela n’existe pas. Quelle est loin maintenant cette maladie qui n’a été qu’une anecdote dans ma vie.
Ce soir les quatre nouveaux injecteurs sont en place et je n’ai plus qu’à connecter les tubulures, purger et tester. Dès que je vais être sûr que le moteur fonctionne, je vais voir si je peux sortir Harmattan pour effectuer un carénage.
Voilà une belle journée qui se termine, je vous envoie cette nouvelle et je vais aller déguster une petite « Miller » au frais dans le cockpit. C’est une bière américaine légère et très claire.
A bientôt
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Vendredi 13, c’est la journée du bonheur. En me couchant hier au soir, j’ai réalisé qu’aujourd’hui est un vendredi 13, une journée de la chance.
Tout commence bien, maintenant j’aime la mécanique. J’aurai mis du temps. Le déclique a eu lieu hier soir lorsque mon ami Richard le Camarguais m’a dit que le WD40 n’était pas adapté, qu’il fallait mettre du « Dégrippant » et laisser agir.
« Laisser agir », quel travail sympathique, j’adore. J’ai eu du mal à comprendre ce secret de la mécanique, pourtant j’ai eu un exemple à côté de moi pendant plusieurs années à Port Napoléon. Jean-Luc est un inconditionnel de ce travail. Il adore laisser agir et s’est fait une grande réputation dans cette occupation. Comme dans toutes les spécialités, il y a le maître, celui qui surpasse tous les autres. Jean-Luc a élevé ce principe au niveau d’une religion. Un seul exemple, un jour il décide de changer l’anode de son bateau qui est à sec. Il dévisse les écrous, l’anode subissant la force de gravité tombe à ses pieds et ensuite il laisse agir. Un mois après l’anode est toujours là et la neuve pas installée. Remarquez bien qu’on aurait pu constater un matin en se levant que l’anode a disparue.
Cela pose la question de combien de temps il est raisonnable de laisser agir. Peut être dans ce cas un mois n’est pas suffisant.
Dans notre civilisation moderne, souvent on ne prend plus le temps de laisser agir, pourtant, le temps, cette quatrième dimension, résout énormément de chose. Cela a été le cas pour ma greffe de rein. Après six semaines d’hospitalisation, ayant toujours une fuite d’urine dans le ventre, il avait été décidé de rouvrir. Au petit matin, à jeun, douché à la Bétadine, nu sous ma casaque blanche, je devais descendre au bloc d’une minute à l’autre. Le Professeur passe à ce moment et me dit « On va vous appareiller, vous rentrez chez vous. Il faut laisser agir ». Il avait raison et cette décision a probablement sauvé mon rein. Deux mois et demi après, alors que l’on n’y croyait plus, tout est rentré dans l’ordre.
Moi-même, j’utilise ce principe dans mon activité. Lorsque je veux un immeuble, je fais une proposition qui me semble réaliste mais qui est souvent à moitié du prix qu’en attend le vendeur. Je laisse agir et parfois, 2 ou 3 ans plus tard l’affaire se fait à mon prix.
De nombreux problèmes, dans tous les domaines se solutionnent en laissant agir. C’est un peu comme ce battement d’aile d’un papillon d’un côté de la planète qui crée un ouragan à l’autre bout de la terre. Une petite action, laisser agir, et un problème qui semblait insurmontable se solutionne tout seul grâce au temps.
Ce matin en me levant je me suis donc rendu au shipchandler de la marina. Je n’ai pas trouvé de dégrippant mais j’ai déniché un flacon de « Dégrippe tout », un produit français qui est fabriqué depuis 1933, cela ne peut pas être mauvais. Revenu au bateau j’ai copieusement arrosé la base des deux injecteurs restés en place puis j’ai poursuivi le travail en laissant agir. C’est bon, pas trop fatigant et pourtant c’est un vrai travail.
Du coup j’en ai profité pour aller faire un approvisionnement, 30 litres d’eau, 2 cubitainers de vin, 12 bières, 2 briques de jus d’orange et les produits frais pour quatre jours. Si à chaque fois que je vais en course je rapporte ainsi quelques produits « lourds », lorsque je reprendrais la mer je n’aurais pas un énorme avitaillement à faire. Etant seul, trimballer tous ces produits jusqu’au bateau sous le cagnard infernal est un gros travail.
Chaque coin du monde a ses habitudes alimentaires. Ici ce sont les « Beans », ces haricots en grain à la sauce tomate. Au supermarché il y en a un linéaire de 30 mètres. C’est impressionnant. Comme il n’y a rien d’autre, je vais devoir en charger pour remonter l’atlantique. Je décide donc d’en prendre une boite pour voir. Pas mauvais mais dans cette marque ils ont rajouté du sucre. Pas bon, ni pour la ligne, ni pour le goût. Je vais essayer une autre marque.
Après déjeuner, une petite sieste estivale et à 14h30 je me jette sur le moteur. Miracle, à 16h20 les deux derniers injecteurs sont extraits. Quel bonheur ! Quel plaisir d’avoir réussi ! Plus un travail est difficile et plus on a de plaisir à le réussir. Il fait bon dans le bateau, pour fêter cela je me prépare une grenadine avec de l’eau glacée et j’envoie « Dire Straits » dans le carré en montant un peu trop fort le son. Mark Knopfler se déchaine sur sa guitare électrique et je me dis que, quand même, je suis énormément gâté par la vie. Plus de bonheur cela n’existe pas. Quelle est loin maintenant cette maladie qui n’a été qu’une anecdote dans ma vie.
Ce soir les quatre nouveaux injecteurs sont en place et je n’ai plus qu’à connecter les tubulures, purger et tester. Dès que je vais être sûr que le moteur fonctionne, je vais voir si je peux sortir Harmattan pour effectuer un carénage.
Voilà une belle journée qui se termine, je vous envoie cette nouvelle et je vais aller déguster une petite « Miller » au frais dans le cockpit. C’est une bière américaine légère et très claire.
A bientôt
Jean Louis
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"laisser agir c’est une bonne iidée car moi je suis trop préssée pour tout rfavie d’avoir de vos bonnes nouvelles toujours union de pensées bonne continuation j’attends le livre avec impatiente bisous de roselyned" Envoyé par demeestereroselyned le 14-01-2012 à 18:45
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"aujourd’hui nous avons eu droit à du grand jean louisCLEMENDOT!!!!" Envoyé par tardieu le 15-01-2012 à 10:08
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"Ca c est fait. Doucement avec les haricots ou alors il faut penser aussi à emporter du riz. Il fait un ciel bleu avec un joli soleil mais 5 degrés. Nous revenons d une promenade le petit chemin en bas de notre rue et retour par le chemin du fleuriste. Je viens de lire votre récit avec un thé à la rose. Patrick écoute un disque de cette chanteuse Imany. Le titre : You Will Never Know’’. Magnifique Bon courage pour la suite. Bisous Cormeillois" Envoyé par Marie Maryse le 15-01-2012 à 17:16
Sat, 14 Jan 2012 17:00:00 GMT - Harmattan prêt à appareiller 32° 04’E 28° 47’S
Sat, 14 Jan 2012 17:00:00 GMT - Harmattan prêt à appareiller 32° 04’E 28° 47’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Premier travail, ce matin, terminer les injecteurs. Maintenant, il faut remonter les tuyauteries. Pas facile avec mes doigts courts et gros. Comme j’aimerais à cet instant avoir des mains de chirurgien. A travers une forêt de tuyaux il faut aller fixer les canalisations de retour de gasoil en insérant de chaque côté une petite rondelle en cuivre sachant que je ne peux me permettre d’en perdre une car je n’ai pas de rechange.
Finalement j’arrive avec deux longues tiges pour brochette, en acier, à trouver une technique et en milieu de matinée la canalisation de retour est remontée. Je fixe alors sur la pompe et sur les injecteurs les canalisations d’arrivé de gasoil. Je ne les serre pas dans un premier temps sur les injecteurs comme me l’à préciser mon ami Richard.
Je n’ai plus qu’à actionner le démarreur pour que le système se purge. Quand le gasoil commence à apparaître sur la tête des injecteurs, je sers les écrous. Commence alors une longue période de doute. J’actionne le démarreur pendant une dizaine de secondes toutes les dix minutes pour qu’il ne chauffe pas trop. Pendant très longtemps il ne se passe rien et je dois avouer que je suis un peu inquiet, puis il commence à y avoir quelques explosions et il faudra encore de nombreuses tentatives pour qu’enfin le moteur tourne rond.
Je suis immédiatement surpris par le nouveau bruit de mon moteur, il ne claque plus, il ronronne gentiment, on pourrait penser qu’il s’agit d’un moteur électrique. Quel bonheur et quelle bonne idée d’avoir pris la décision de changer ces injecteurs. Je repars totalement confiant pour terminer ce tour du monde.
Je constate cependant que mon ralenti est très élevé, de l’ordre de 1100T/mn. Pas normal ! Je descends dans la salle machine et constate que le ressort qui referme le boisseau sur la pompe à injection est cassé. Ce n’est pas très grave, ce n’est pas une vrai panne mais cela me chagrine quand même. Je cherche sur Internet mais il n’y a pas de concessionnaire Volvo Penta à Richards Bay. Il va falloir que j’attende d’être au Cap pour réparer. Je vais bricoler quelque chose avec un bout et une poulie.
Cet après-midi, je suis allé me renseigner sur la possibilité de sortir Harmattan au moyen de la remorque équipée d’un bord vertical. C’est possible, mais il faut attendre les prochaines grandes marées vu le tirant d’eau du bateau. Il faut compter une dizaine de jours ! Je ne réfléchie même pas, j’espère que dans dix jours je serais à Cap Town, le carénage peut attendre jusque là.
Je décide alors d’appareiller lundi soir ou mardi matin si la météo est clémente en ce début d’année. Je n’ai plus que quelques bricoles à faire. J’ai remis en place l’instrument girouette anémomètre. Demain je vais monter en haut du mat pour fixer l’aérien. J’ai bien avancé cet après-midi la fixation du radiateur qui s’était arraché dans le gros temps, je le finirai demain matin.
J’ai également passé une partie de l’après-midi à effectuer de nombreuses vérifications. En particulier je me suis assuré que le « cluch » de mon pilote fonctionnait correctement et ne s’était pas à nouveau grippé.
Lundi matin, il va falloir que je fasse un approvisionnement en vivres frais pour une bonne semaine. Si la météo est avec moi j’aimerai aller jusqu’à Cap Town sans faire escale car en Afrique du Sud, il faut effectuer les formalités d’entré et les formalités de sortie dans chaque port. C’est très contraignant.
Demain, dimanche, comme je vais avoir un peu de temps, je vais essayer de réviser mon moteur hors bord qui n’a pas tourné depuis la Thaïlande. Je vais en avoir besoin à Saint Hélène et à Ascension car il n’y a pas de port.
A bientôt
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Premier travail, ce matin, terminer les injecteurs. Maintenant, il faut remonter les tuyauteries. Pas facile avec mes doigts courts et gros. Comme j’aimerais à cet instant avoir des mains de chirurgien. A travers une forêt de tuyaux il faut aller fixer les canalisations de retour de gasoil en insérant de chaque côté une petite rondelle en cuivre sachant que je ne peux me permettre d’en perdre une car je n’ai pas de rechange.
Finalement j’arrive avec deux longues tiges pour brochette, en acier, à trouver une technique et en milieu de matinée la canalisation de retour est remontée. Je fixe alors sur la pompe et sur les injecteurs les canalisations d’arrivé de gasoil. Je ne les serre pas dans un premier temps sur les injecteurs comme me l’à préciser mon ami Richard.
Je n’ai plus qu’à actionner le démarreur pour que le système se purge. Quand le gasoil commence à apparaître sur la tête des injecteurs, je sers les écrous. Commence alors une longue période de doute. J’actionne le démarreur pendant une dizaine de secondes toutes les dix minutes pour qu’il ne chauffe pas trop. Pendant très longtemps il ne se passe rien et je dois avouer que je suis un peu inquiet, puis il commence à y avoir quelques explosions et il faudra encore de nombreuses tentatives pour qu’enfin le moteur tourne rond.
Je suis immédiatement surpris par le nouveau bruit de mon moteur, il ne claque plus, il ronronne gentiment, on pourrait penser qu’il s’agit d’un moteur électrique. Quel bonheur et quelle bonne idée d’avoir pris la décision de changer ces injecteurs. Je repars totalement confiant pour terminer ce tour du monde.
Je constate cependant que mon ralenti est très élevé, de l’ordre de 1100T/mn. Pas normal ! Je descends dans la salle machine et constate que le ressort qui referme le boisseau sur la pompe à injection est cassé. Ce n’est pas très grave, ce n’est pas une vrai panne mais cela me chagrine quand même. Je cherche sur Internet mais il n’y a pas de concessionnaire Volvo Penta à Richards Bay. Il va falloir que j’attende d’être au Cap pour réparer. Je vais bricoler quelque chose avec un bout et une poulie.
Cet après-midi, je suis allé me renseigner sur la possibilité de sortir Harmattan au moyen de la remorque équipée d’un bord vertical. C’est possible, mais il faut attendre les prochaines grandes marées vu le tirant d’eau du bateau. Il faut compter une dizaine de jours ! Je ne réfléchie même pas, j’espère que dans dix jours je serais à Cap Town, le carénage peut attendre jusque là.
Je décide alors d’appareiller lundi soir ou mardi matin si la météo est clémente en ce début d’année. Je n’ai plus que quelques bricoles à faire. J’ai remis en place l’instrument girouette anémomètre. Demain je vais monter en haut du mat pour fixer l’aérien. J’ai bien avancé cet après-midi la fixation du radiateur qui s’était arraché dans le gros temps, je le finirai demain matin.
J’ai également passé une partie de l’après-midi à effectuer de nombreuses vérifications. En particulier je me suis assuré que le « cluch » de mon pilote fonctionnait correctement et ne s’était pas à nouveau grippé.
Lundi matin, il va falloir que je fasse un approvisionnement en vivres frais pour une bonne semaine. Si la météo est avec moi j’aimerai aller jusqu’à Cap Town sans faire escale car en Afrique du Sud, il faut effectuer les formalités d’entré et les formalités de sortie dans chaque port. C’est très contraignant.
Demain, dimanche, comme je vais avoir un peu de temps, je vais essayer de réviser mon moteur hors bord qui n’a pas tourné depuis la Thaïlande. Je vais en avoir besoin à Saint Hélène et à Ascension car il n’y a pas de port.
Sun, 15 Jan 2012 17:00:00 GMT - Un dimanche d’été en Afrique 32° 04’E 28° 47’S
Sun, 15 Jan 2012 17:00:00 GMT - Un dimanche d’été en Afrique 32° 04’E 28° 47’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Depuis quelques jours, je nage dans le bonheur. Bien sûr j’ai envie de prendre la mer, de vivre de nouvelles aventures, mais que je suis bien ici !
J’ai l’impression de revivre mes colonies de vacance lorsque j’étais petit. J’adore l’été, j’adore la chaleur, j’adore cette langueur que l’on ressent en début d’après midi lorsque le soleil est au zénith et que la vie s’arrête, écrasée par cette canicule insoutenable.
Ici, les pontons sont rattachés à un terrain planté de résineux. Le sol est fait de sable recouvert d’un tapis d’aiguilles de filaos. Avec cette chaleur, la fameuse odeur de résine remonte, c’est enivrant. Que de bons souvenirs reviennent avec cette odeur si particulière. Des souvenirs de colonies de vacance à Saint Aygulf, à côté de Fréjus mais également des souvenirs d’un été à Saint Jean de Monts entre Noirmoutier et Saint Gilles Croix de Vie avec des parties de balle au prisonnier interminables l’après midi à l’ombre des pins.
Que j’ai aimé ces colonies de vacance. C’est à Duingt, sur les bords du lac d’Annecy que j’ai découvert le plaisir de la voile. Au départ il a fallu apprendre à nager et pour cela, apprendre à mettre la tête sous l’eau. Puis le brevet de 25M nage libre en poche, c’était l’accès aux C10 et aux C2, des canoës 10 places et des plus petits à deux places. Nous pouvions ainsi traverser le lac et découvrir des endroits inaccessibles autrement qu’en bateau, mon goût pour l’aventure était comblé.
La colonie possédait une flotte de 420, des petits voiliers deux places ainsi que deux Caravelles, un peu plus grandes. Un après midi d’été, au pied du château de Duingt, sous les pins, quelle découverte ! Suffisamment technique pour m’intéresser, le virus n’a pas eu de mal à s’introduire, dès que j’ai bordé la voile et que le dériveur à commencé à s’élancer, j’ai su que j’étais atteint irrémédiablement.
Le temps est extrêmement différent de celui que j’ai connu il y a deux mois. C’était alors le début du printemps, il faisait beau mais ce n’était pas l’été caniculaire comme maintenant. Pour vous donner une idée, nous sommes ici sur la latitude 28°50 S. Le climat actuel correspond au climat que nous avons le 14 juillet aux îles Canaries ou à Agadir, très chaud. Hier il a fait 39° à l’ombre.
Je suis bien loin de l’actualité Européenne. Comment ne pas perdre notre triple A alors que nous venons de voter un budget avec plus de 30% de dépenses supérieures aux recettes. C’est de la folie car ce sont nos petits enfants qui devront payer pour nous. C’est le début de la boule de neige, la descente aux enfers, les taux d’intérêt vont monter, il faudra emprunter plus … Le dirigeant de n’importe quelle entreprise en difficulté n’a pas besoin d’avoir fait de longue études pour savoir que la première chose à faire pour redresser son entreprise est de serrer les boulons. A quand un véritable économiste à la tête du pays ?
Et puis ce paquebot qui sombre sur un caillou. C’est incroyable ! Comment peut-on imaginer un commandant et des officiers aussi négligents avec plus de 4000 personnes à bord. Avec la cartographie et la précision des GPS, c’est incompréhensible, cela ne peut pas arriver à moins d’être totalement inconscient, en train de faire une partie de cartes sans personne à la barre ou sous l’emprise d’une substance euphorisante. C’est totalement ahurissant !
Aujourd’hui, c’était lessive, petite balade au sommet du mat pour remonter l’aérien de la girouette anémomètre (j’ai à nouveau l’indication du vent et cela va m’être très utile jusqu’au Cap), fixation du radiateur, test du propulseur, nettoyage du capteur de vitesse, début de la vérification du moteur hors bord …
J’ai maintenant un « Fait » écrit en rouge devant chaque ligne de ma liste des « A faire à Richards Bay », je peux partir. Une fenêtre météo semble se dessiner pour mardi matin, cela me laisse la journée de demain pour l’avitaillement et les formalités de sortie.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Depuis quelques jours, je nage dans le bonheur. Bien sûr j’ai envie de prendre la mer, de vivre de nouvelles aventures, mais que je suis bien ici !
J’ai l’impression de revivre mes colonies de vacance lorsque j’étais petit. J’adore l’été, j’adore la chaleur, j’adore cette langueur que l’on ressent en début d’après midi lorsque le soleil est au zénith et que la vie s’arrête, écrasée par cette canicule insoutenable.
Ici, les pontons sont rattachés à un terrain planté de résineux. Le sol est fait de sable recouvert d’un tapis d’aiguilles de filaos. Avec cette chaleur, la fameuse odeur de résine remonte, c’est enivrant. Que de bons souvenirs reviennent avec cette odeur si particulière. Des souvenirs de colonies de vacance à Saint Aygulf, à côté de Fréjus mais également des souvenirs d’un été à Saint Jean de Monts entre Noirmoutier et Saint Gilles Croix de Vie avec des parties de balle au prisonnier interminables l’après midi à l’ombre des pins.
Que j’ai aimé ces colonies de vacance. C’est à Duingt, sur les bords du lac d’Annecy que j’ai découvert le plaisir de la voile. Au départ il a fallu apprendre à nager et pour cela, apprendre à mettre la tête sous l’eau. Puis le brevet de 25M nage libre en poche, c’était l’accès aux C10 et aux C2, des canoës 10 places et des plus petits à deux places. Nous pouvions ainsi traverser le lac et découvrir des endroits inaccessibles autrement qu’en bateau, mon goût pour l’aventure était comblé.
La colonie possédait une flotte de 420, des petits voiliers deux places ainsi que deux Caravelles, un peu plus grandes. Un après midi d’été, au pied du château de Duingt, sous les pins, quelle découverte ! Suffisamment technique pour m’intéresser, le virus n’a pas eu de mal à s’introduire, dès que j’ai bordé la voile et que le dériveur à commencé à s’élancer, j’ai su que j’étais atteint irrémédiablement.
Le temps est extrêmement différent de celui que j’ai connu il y a deux mois. C’était alors le début du printemps, il faisait beau mais ce n’était pas l’été caniculaire comme maintenant. Pour vous donner une idée, nous sommes ici sur la latitude 28°50 S. Le climat actuel correspond au climat que nous avons le 14 juillet aux îles Canaries ou à Agadir, très chaud. Hier il a fait 39° à l’ombre.
Je suis bien loin de l’actualité Européenne. Comment ne pas perdre notre triple A alors que nous venons de voter un budget avec plus de 30% de dépenses supérieures aux recettes. C’est de la folie car ce sont nos petits enfants qui devront payer pour nous. C’est le début de la boule de neige, la descente aux enfers, les taux d’intérêt vont monter, il faudra emprunter plus … Le dirigeant de n’importe quelle entreprise en difficulté n’a pas besoin d’avoir fait de longue études pour savoir que la première chose à faire pour redresser son entreprise est de serrer les boulons. A quand un véritable économiste à la tête du pays ?
Et puis ce paquebot qui sombre sur un caillou. C’est incroyable ! Comment peut-on imaginer un commandant et des officiers aussi négligents avec plus de 4000 personnes à bord. Avec la cartographie et la précision des GPS, c’est incompréhensible, cela ne peut pas arriver à moins d’être totalement inconscient, en train de faire une partie de cartes sans personne à la barre ou sous l’emprise d’une substance euphorisante. C’est totalement ahurissant !
Aujourd’hui, c’était lessive, petite balade au sommet du mat pour remonter l’aérien de la girouette anémomètre (j’ai à nouveau l’indication du vent et cela va m’être très utile jusqu’au Cap), fixation du radiateur, test du propulseur, nettoyage du capteur de vitesse, début de la vérification du moteur hors bord …
J’ai maintenant un « Fait » écrit en rouge devant chaque ligne de ma liste des « A faire à Richards Bay », je peux partir. Une fenêtre météo semble se dessiner pour mardi matin, cela me laisse la journée de demain pour l’avitaillement et les formalités de sortie.
A bientôt.
Jean Louis
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"Un petit coucou avant le décollage très belle votre photo. Ça sent bon l été bon vent pour le départ. Bisous de roissy" Envoyé par Marie Maryse le 17-01-2012 à 14:36
La journée qui précède un départ est toujours une journée bizarre. Forcément, il y a de l’appréhension, c’est une nouvelle aventure qui commence avec son lot d’incertitudes, les galères qui vont forcément arriver, le saut dans l’inconnu.
Cette sensation étrange est particulièrement renforcée cette fois-ci car le parcourt qui m’attends jusqu’au Cap de Bonne Espérance, que beaucoup nomment le Cap des Tempêtes, et réputé un des plus difficiles de la planète. Même si je le passe en plein été austral, avec une couverture météo qui laisse penser que tout va bien se passer, on ne peut s’empêcher de s’imaginer ces fameuses vagues « scélérates » de 18 à 21 mètres de haut qui ont coulés de nombreux bateaux dont des énormes cargos tout neufs.
Ce sentiment étrange vient également des problèmes rencontrés lors de mon dernier parcourt et en particulier mes problèmes de pilote automatique ainsi que ma panne de moteur principal. Même si j’ai pris toutes les mesures pour palier aux difficultés rencontrées, je n’ai plus une absolue confiance dans ces appareils indispensable, surtout lorsque l’on navigue en solitaire. Il va me falloir un peu de temps pour retrouver cette confiance qui permet d’être serein.
Toutes les heures, je vais sur Internet consulter « Windfinder », le site de prévision météo. Bien entendu, rien ne change en une heure de temps mais je m’imprègne ainsi des prévisions jour après jour pour le départ de Richards Bay mais également pour Durban, East London et Port Elisabeth.
J’espère arriver d’une traite à Port Elisabeth, cela représente 460 Miles, soit la moitié du parcourt pour rejoindre Cap Town. Si tout va bien, je pourrais y être jeudi soir ou vendredi matin. Je verrais à ce moment là, en fonction de la météo et de mon ressenti si je continue ou si je fais un stop dans ce port. Pour vous situer un peu, cela représente une traversée de Méditerranée, de Marseille à Alger par exemple.
Depuis hier, le vent est de Sud Ouest, pas très fort mais il a apporté la pluie. Des grains plus exactement, une pluie très forte qui ne dure pas très longtemps mais qui revient souvent. Sud Ouest, c’est en plein dans le nez mais il devrait faiblir dans la nuit tout en restant Sud Ouest, ce qui devrait me permettre demain matin très tôt de rejoindre au moteur ce véritable tapis roulant qu’est le courant des aiguilles. Vers 14h, le vent devrait tourner à l’Est, et plus je vais avancer vers Durban, plus il va se renforcer en me poussant. Les vagues à cet endroit, de 3M environ, viendront de l’arrière.
Ensuite, il va souffler assez fort et je devrais débouler comme un boulet de canon sur East London et Port Elisabeth. Les vagues, venant toujours de l’arrière ne devraient pas dépasser 5M avec quelques déferlantes.
Aujourd’hui, j’ai effectué les formalités et j’ai fait un avitaillement pour une semaine. J’en ai profité pour rapporter encore des produits lourds. Je n’ai pas oublié Harmattan en rapportant un bidon de 5L d’huile moteur.
Le soleil se lève vers 4h30, je vais faire un point dès qu’il va se montrer et voir si les conditions me permettent de partir.
Ce soir j’ai fait le plein du réservoir d’eau et hisser le pavillon d’Afrique du Sud sur tribord ainsi que notre drapeau national en haut de l’artimon.
Je vais me coucher de bonne heure même si le sommeil va peut être avoir du mal à venir. De toute façon, le rythme des grandes traversées va démarrer dès que je vais larguer les amarres et si je suis fatigué dans la journée de demain, je pourrais dormir.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
La journée qui précède un départ est toujours une journée bizarre. Forcément, il y a de l’appréhension, c’est une nouvelle aventure qui commence avec son lot d’incertitudes, les galères qui vont forcément arriver, le saut dans l’inconnu.
Cette sensation étrange est particulièrement renforcée cette fois-ci car le parcourt qui m’attends jusqu’au Cap de Bonne Espérance, que beaucoup nomment le Cap des Tempêtes, et réputé un des plus difficiles de la planète. Même si je le passe en plein été austral, avec une couverture météo qui laisse penser que tout va bien se passer, on ne peut s’empêcher de s’imaginer ces fameuses vagues « scélérates » de 18 à 21 mètres de haut qui ont coulés de nombreux bateaux dont des énormes cargos tout neufs.
Ce sentiment étrange vient également des problèmes rencontrés lors de mon dernier parcourt et en particulier mes problèmes de pilote automatique ainsi que ma panne de moteur principal. Même si j’ai pris toutes les mesures pour palier aux difficultés rencontrées, je n’ai plus une absolue confiance dans ces appareils indispensable, surtout lorsque l’on navigue en solitaire. Il va me falloir un peu de temps pour retrouver cette confiance qui permet d’être serein.
Toutes les heures, je vais sur Internet consulter « Windfinder », le site de prévision météo. Bien entendu, rien ne change en une heure de temps mais je m’imprègne ainsi des prévisions jour après jour pour le départ de Richards Bay mais également pour Durban, East London et Port Elisabeth.
J’espère arriver d’une traite à Port Elisabeth, cela représente 460 Miles, soit la moitié du parcourt pour rejoindre Cap Town. Si tout va bien, je pourrais y être jeudi soir ou vendredi matin. Je verrais à ce moment là, en fonction de la météo et de mon ressenti si je continue ou si je fais un stop dans ce port. Pour vous situer un peu, cela représente une traversée de Méditerranée, de Marseille à Alger par exemple.
Depuis hier, le vent est de Sud Ouest, pas très fort mais il a apporté la pluie. Des grains plus exactement, une pluie très forte qui ne dure pas très longtemps mais qui revient souvent. Sud Ouest, c’est en plein dans le nez mais il devrait faiblir dans la nuit tout en restant Sud Ouest, ce qui devrait me permettre demain matin très tôt de rejoindre au moteur ce véritable tapis roulant qu’est le courant des aiguilles. Vers 14h, le vent devrait tourner à l’Est, et plus je vais avancer vers Durban, plus il va se renforcer en me poussant. Les vagues à cet endroit, de 3M environ, viendront de l’arrière.
Ensuite, il va souffler assez fort et je devrais débouler comme un boulet de canon sur East London et Port Elisabeth. Les vagues, venant toujours de l’arrière ne devraient pas dépasser 5M avec quelques déferlantes.
Aujourd’hui, j’ai effectué les formalités et j’ai fait un avitaillement pour une semaine. J’en ai profité pour rapporter encore des produits lourds. Je n’ai pas oublié Harmattan en rapportant un bidon de 5L d’huile moteur.
Le soleil se lève vers 4h30, je vais faire un point dès qu’il va se montrer et voir si les conditions me permettent de partir.
Ce soir j’ai fait le plein du réservoir d’eau et hisser le pavillon d’Afrique du Sud sur tribord ainsi que notre drapeau national en haut de l’artimon.
Je vais me coucher de bonne heure même si le sommeil va peut être avoir du mal à venir. De toute façon, le rythme des grandes traversées va démarrer dès que je vais larguer les amarres et si je suis fatigué dans la journée de demain, je pourrais dormir.
A bientôt.
Jean Louis
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"que du bonheur je me delecte en lisant avec le livrerecue le jour de mes 8O printemps je comprend mieux votre soif d’aventureunion de pensées et gros bisous de orselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 17-01-2012 à 17:56
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"Bonsoir Amiral. j’ai passé un mail à Eole et à Neptune pour qu’ils vous faciltent la tâche. J’attends l’accusé réception. Bon vent. Faites vous plaisir ! Amitiés G et M." Envoyé par GD le 17-01-2012 à 18:45
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"Un bonjour rapide de paris ou je viens de terminer de vider l apart, quel boulot !! 2 AR en camion Paris Cannes !! bon je te souhaite bon vent, si tu es oblige de t arreter a Durban demandes Paddy Pryde de ma part c est un skipper bien connu a la marina c est avec lui que j ai navigue des seychelles au sud mozambique. mais je te souhaite d arriver direct a P Elizabeth, ce serait mieux. Tu ne parles pas de Knysna comme escale possible, c est un bon endroit pour les voiliers, il faut juste faire attention a la barre entre les "heads". ( c est la qu il y a le resto avec les fameuses langoustes dont je t ai parle a Paris en Dec.. ) re bon vent l ami !!" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 18-01-2012 à 17:13
Il faut se rendre à l’évidence, il y a les vendredi 13 où tout va bien et puis les mardi 17 où tout va mal.
Tout commence par une nuit très difficile avec un mal de gorge épouvantable qui m’empêche de dormir. Cela me tient depuis quelques jours, mais cette nuit c’est l’apocalypse. Je n’arrête pas de tousser et ne m’endors qu’au petit matin. Lorsque le soleil se lève, je suis fatigué et n’ai vraiment pas envie de me lever.
Je sors tout de même de ma couchette vers cinq heures, le temps de m’occuper de moi et du bateau, je largue les amarres à 6h15. Il y a un tout petit peu de vent qui tend à éloigner le bateau du quai. Mon voisin, un américain, est levé et il me regarde partir sans même me proposer un coup de main alors que c’est une règle de bienséance que respectent tous les marins du monde. C’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit d’un navigateur solitaire.
Le bateau est prêt, le moteur tourne, je n’ai plus qu’à détacher les amarres. Je saute sur le quai, enlève l’amarre avant et la jette sur le pont puis je coure à l’arrière, j’enlève l’amarre et la jette sur le pont. Le bateau est déjà à un mètre du quai, je saute dessus in extrémis et envoie la marche arrière. Harmattan commence à reculer puis j’entends un bruit bizarre à l’arrière. Je découvre avec horreur que mon amarre arrière est retombée à l’eau et qu’elle s’est prise dans l’hélice.
Que faire ? Je suis seul, je remets un tout petit peu de marche avant pour me rapprocher du quai, le bateau se met en travers et en bataillant un bon moment, j’arrive à l’amarrer à nouveau. Je suis content de ne plus avoir mon cathéter dans le ventre car plonger dans un port ce n’est pas très sain. Je n’ai plus qu’à enfiler un maillot de bain, des palmes et un masque pour aller délivrer mon hélice.
Une bonne douche et je repars à 7h30 sans un regard pour mon voisin. Je suis encore dans le port que je comprends que cela ne va pas le faire. Moteur à fond, j’atteins à peine 2 nœuds et demi, 3 si le vent pousse un peu. Le bateau semble extrêmement lourd et je me pose la question si je dois ou non continuer. Au Sri Lanka j’ai fait gratter la coque par un plongeur (qui m’a d’ailleurs pris une fortune) en grattant, il a enlevé tout l’antifouling et le bateau étant resté deux mois ici, plus rien n’a empêché la faune et la flore marine de coloniser ma coque et mon hélice.
Je décide tout de même d’essayer de continuer en me disant qu’avec le courant je devrais arriver à Durban où je pourrais certainement caréner.
Dans l’entrée du port, un bateau de pêcheurs vient à ma rencontre, ils me disent que le « Port Contrôle » essaie de me joindre. Je vais à la VHF et appelle. La petite dame n’est pas trop contente, elle me dit que je dois demander l’autorisation, ce que je fais immédiatement. Elle me demande le nom du bateau puis je dois attendre dans l’avant port avec des vagues qui couchent le bateau d’un bord sur l’autre. Après cinq minutes d’attente, elle me rappelle pour me dire « You can proceed », je lui dis que je ne comprends pas, elle me répond « You can go ». « Thank You » et je repars direction le large.
Les ennuis continuent, maintenant c’est l’électronique du pilote automatique qui ne fonctionne plus correctement. Toutes les deux ou trois minutes, le pilote se met en erreur et repasse en « Standby ». J’insiste mais comme cela va en empirant et que je ne me vois pas aller même à Durban ainsi, à 9 heures je décide de rebrousser chemin et de rentrer au port régler ces problèmes.
En arrivant je file voir le chef des manutentionnaires pour lui demander à quel moment on peut sortir Harmattan. Il téléphone et me dit cet après midi. Par contre, comme il faut faire avec la marée, on ne pourra le remettre à l’eau que lundi prochain. Je me dis que je n’ai pas trop le choix et j’accepte. L’ouvrier qui s’occupe du trolley va venir me voir en fin de matinée.
Je suis content mais comme d’habitude, il y a ce que promet le chef et ce que peut l’ouvrier. La marée ne monte pas assez haut cet après midi, il faut attendre lundi, mais il y a déjà un autre bateau sur le planning et, du coup, il ne sera pas possible de sortir Harmattan avant le 7 février ! Je suis catastrophé. L’ouvrier comprend mon désarroi et me propose de faire intervenir un ami à lui qui est plongeur pour gratter la coque comme au Sri Lanka.
Le plongeur arrive alors que je suis en pleine sieste. Il me propose de faire cela pour 90€, ce que je trouve raisonnable. Il me demande quand je désire faire cela. « As soon as possible », il me dit alors, « The day after to morrow, wednesday ». Demain c’est mercredi. Quand va-t-il venir ? Demain ou jeudi ? Peu importe, j’ai du boulot en attendant.
Le problème du pilote est plus complexe à résoudre. Tous les instruments du bord sont branchés sur un réseau, en parallèle. C’est ce réseau qui ne fonctionne pas correctement. Le problème est que cela peut venir de n’importe lequel des instruments connectés à ce réseau mais également de n’importe quel endroit des 30 mètres de câble qui courent dans le bateau.
Heureusement, j’arrive à retrouver le fonctionnement instable de l’installation en étant à quai. Je fais de nombreux tests et je démonte toutes les prises que j’asperge avec un produit « spécial contacts » que j’ai eu la bonne idée d’emporter. J’y passe la fin de matinée et toute l’après midi. Ce soir, tout semble fonctionner à nouveau. Ce matin je n’avais que 2V sur le fil de donné du réseau, ce soir j’ai 10,5V et je n’ai plus du tout d’instabilité. Je vais laisser le pilote branché toute la nuit pour voir s’il tient le coup.
Ce matin, en rentrant dans le port à flot, j’ai croisé deux dauphins qui étaient venus faire un tour au milieu des bateaux. Ici, comme en Asie, je ne vois pas de goélands, il y a très peu de mouettes mais énormément de ces grands rapaces, un peu comme à Langkawi.
Voilà une journée qui se termine, je vais être rapidement au lit, je suis crevé.
A bientôt
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Il faut se rendre à l’évidence, il y a les vendredi 13 où tout va bien et puis les mardi 17 où tout va mal.
Tout commence par une nuit très difficile avec un mal de gorge épouvantable qui m’empêche de dormir. Cela me tient depuis quelques jours, mais cette nuit c’est l’apocalypse. Je n’arrête pas de tousser et ne m’endors qu’au petit matin. Lorsque le soleil se lève, je suis fatigué et n’ai vraiment pas envie de me lever.
Je sors tout de même de ma couchette vers cinq heures, le temps de m’occuper de moi et du bateau, je largue les amarres à 6h15. Il y a un tout petit peu de vent qui tend à éloigner le bateau du quai. Mon voisin, un américain, est levé et il me regarde partir sans même me proposer un coup de main alors que c’est une règle de bienséance que respectent tous les marins du monde. C’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit d’un navigateur solitaire.
Le bateau est prêt, le moteur tourne, je n’ai plus qu’à détacher les amarres. Je saute sur le quai, enlève l’amarre avant et la jette sur le pont puis je coure à l’arrière, j’enlève l’amarre et la jette sur le pont. Le bateau est déjà à un mètre du quai, je saute dessus in extrémis et envoie la marche arrière. Harmattan commence à reculer puis j’entends un bruit bizarre à l’arrière. Je découvre avec horreur que mon amarre arrière est retombée à l’eau et qu’elle s’est prise dans l’hélice.
Que faire ? Je suis seul, je remets un tout petit peu de marche avant pour me rapprocher du quai, le bateau se met en travers et en bataillant un bon moment, j’arrive à l’amarrer à nouveau. Je suis content de ne plus avoir mon cathéter dans le ventre car plonger dans un port ce n’est pas très sain. Je n’ai plus qu’à enfiler un maillot de bain, des palmes et un masque pour aller délivrer mon hélice.
Une bonne douche et je repars à 7h30 sans un regard pour mon voisin. Je suis encore dans le port que je comprends que cela ne va pas le faire. Moteur à fond, j’atteins à peine 2 nœuds et demi, 3 si le vent pousse un peu. Le bateau semble extrêmement lourd et je me pose la question si je dois ou non continuer. Au Sri Lanka j’ai fait gratter la coque par un plongeur (qui m’a d’ailleurs pris une fortune) en grattant, il a enlevé tout l’antifouling et le bateau étant resté deux mois ici, plus rien n’a empêché la faune et la flore marine de coloniser ma coque et mon hélice.
Je décide tout de même d’essayer de continuer en me disant qu’avec le courant je devrais arriver à Durban où je pourrais certainement caréner.
Dans l’entrée du port, un bateau de pêcheurs vient à ma rencontre, ils me disent que le « Port Contrôle » essaie de me joindre. Je vais à la VHF et appelle. La petite dame n’est pas trop contente, elle me dit que je dois demander l’autorisation, ce que je fais immédiatement. Elle me demande le nom du bateau puis je dois attendre dans l’avant port avec des vagues qui couchent le bateau d’un bord sur l’autre. Après cinq minutes d’attente, elle me rappelle pour me dire « You can proceed », je lui dis que je ne comprends pas, elle me répond « You can go ». « Thank You » et je repars direction le large.
Les ennuis continuent, maintenant c’est l’électronique du pilote automatique qui ne fonctionne plus correctement. Toutes les deux ou trois minutes, le pilote se met en erreur et repasse en « Standby ». J’insiste mais comme cela va en empirant et que je ne me vois pas aller même à Durban ainsi, à 9 heures je décide de rebrousser chemin et de rentrer au port régler ces problèmes.
En arrivant je file voir le chef des manutentionnaires pour lui demander à quel moment on peut sortir Harmattan. Il téléphone et me dit cet après midi. Par contre, comme il faut faire avec la marée, on ne pourra le remettre à l’eau que lundi prochain. Je me dis que je n’ai pas trop le choix et j’accepte. L’ouvrier qui s’occupe du trolley va venir me voir en fin de matinée.
Je suis content mais comme d’habitude, il y a ce que promet le chef et ce que peut l’ouvrier. La marée ne monte pas assez haut cet après midi, il faut attendre lundi, mais il y a déjà un autre bateau sur le planning et, du coup, il ne sera pas possible de sortir Harmattan avant le 7 février ! Je suis catastrophé. L’ouvrier comprend mon désarroi et me propose de faire intervenir un ami à lui qui est plongeur pour gratter la coque comme au Sri Lanka.
Le plongeur arrive alors que je suis en pleine sieste. Il me propose de faire cela pour 90€, ce que je trouve raisonnable. Il me demande quand je désire faire cela. « As soon as possible », il me dit alors, « The day after to morrow, wednesday ». Demain c’est mercredi. Quand va-t-il venir ? Demain ou jeudi ? Peu importe, j’ai du boulot en attendant.
Le problème du pilote est plus complexe à résoudre. Tous les instruments du bord sont branchés sur un réseau, en parallèle. C’est ce réseau qui ne fonctionne pas correctement. Le problème est que cela peut venir de n’importe lequel des instruments connectés à ce réseau mais également de n’importe quel endroit des 30 mètres de câble qui courent dans le bateau.
Heureusement, j’arrive à retrouver le fonctionnement instable de l’installation en étant à quai. Je fais de nombreux tests et je démonte toutes les prises que j’asperge avec un produit « spécial contacts » que j’ai eu la bonne idée d’emporter. J’y passe la fin de matinée et toute l’après midi. Ce soir, tout semble fonctionner à nouveau. Ce matin je n’avais que 2V sur le fil de donné du réseau, ce soir j’ai 10,5V et je n’ai plus du tout d’instabilité. Je vais laisser le pilote branché toute la nuit pour voir s’il tient le coup.
Ce matin, en rentrant dans le port à flot, j’ai croisé deux dauphins qui étaient venus faire un tour au milieu des bateaux. Ici, comme en Asie, je ne vois pas de goélands, il y a très peu de mouettes mais énormément de ces grands rapaces, un peu comme à Langkawi.
Voilà une journée qui se termine, je vais être rapidement au lit, je suis crevé.
A bientôt
Jean Louis
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"Hi Captain,
Que de péripéties...le coup de l’amarre ça met les boules surtout quand ton voisin de ponton ne daigne pas te prèter un minimum d’assistance...après la moto qui a aussi perdu cette solidarité on pensait que le monde de la navigation était le dernier bastion ou on entretenait encore cette entraide...espérons qu’il ne s’agisse que d’un seul exemplaire?? Pour le reste, j’imagine bien que ç’était chaud également et ça me rappelle un départ de Rhodes au moteur entre 2 et 3 noeuds... Enfin comme dit Pierre Yves il vaut mieux sacrifier un peu de temps et éviter le pire. Dis nous si ton plongeur nettoyeur est venu faire son boulot?? J’espère aussi qu’entre temps tu as pu solutionner aussi ton problème pilote. A te lire Captain, Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 19-01-2012 à 11:09
C’est un mercredi qui ressemble à un dimanche. Je n’ai pas grand-chose d’autre à faire qu’attendre demain et le passage du plongeur pour nettoyer cette coque. Heureusement j’ai de la lecture mais je ne veux pas me retrouver à court de lecture au milieu de l’atlantique, il faut que j’y aille avec parcimonie.
Ce matin j’ai nettoyé mon jerrycan d’essence pour le moteur hors bord puis j’ai appelé un taxi pour aller en ville et rapporter 10 litres d’essence. Cet après midi je me suis attaqué au circuit d’essence du moteur. J’ai démonté le réservoir interne et tous les tuyaux puis j’ai tout nettoyé avant de remonter et faire le plein. Quel plaisir lorsque je tire sur le lanceur et qu’à la deuxième tentative le moteur démarre sur un joli ralenti.
Cela m’a passé deux heures mais maintenant je n’ai plus rien à faire. Depuis mon arrivé à Richards Bay début novembre, j’ai travaillé plus de 15 jours sur le bateau, énormément de petits ou gros problèmes ont été solutionnés et je repars beaucoup plus confiant. Mon problème de pilote est parfaitement réglé, ma sortie d’hier matin m’a montré que mon moteur principal fonctionne correctement, mon escale au Sri Lanka, où le bateau a souffert est dans les rétroviseurs et je retrouve Harmattan dans sa forme des grands jours.
Malheureusement la fenêtre météo s’est refermée et je crois que je ne pourrais pas aller jusqu’à East London avant de rencontrer des vents contraires. Je vais devoir faire un stop à Durban pour attendre une météo plus favorable. C’est dommage mais c’est ainsi.
Voilà pour aujourd’hui.
A bientôt
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est un mercredi qui ressemble à un dimanche. Je n’ai pas grand-chose d’autre à faire qu’attendre demain et le passage du plongeur pour nettoyer cette coque. Heureusement j’ai de la lecture mais je ne veux pas me retrouver à court de lecture au milieu de l’atlantique, il faut que j’y aille avec parcimonie.
Ce matin j’ai nettoyé mon jerrycan d’essence pour le moteur hors bord puis j’ai appelé un taxi pour aller en ville et rapporter 10 litres d’essence. Cet après midi je me suis attaqué au circuit d’essence du moteur. J’ai démonté le réservoir interne et tous les tuyaux puis j’ai tout nettoyé avant de remonter et faire le plein. Quel plaisir lorsque je tire sur le lanceur et qu’à la deuxième tentative le moteur démarre sur un joli ralenti.
Cela m’a passé deux heures mais maintenant je n’ai plus rien à faire. Depuis mon arrivé à Richards Bay début novembre, j’ai travaillé plus de 15 jours sur le bateau, énormément de petits ou gros problèmes ont été solutionnés et je repars beaucoup plus confiant. Mon problème de pilote est parfaitement réglé, ma sortie d’hier matin m’a montré que mon moteur principal fonctionne correctement, mon escale au Sri Lanka, où le bateau a souffert est dans les rétroviseurs et je retrouve Harmattan dans sa forme des grands jours.
Malheureusement la fenêtre météo s’est refermée et je crois que je ne pourrais pas aller jusqu’à East London avant de rencontrer des vents contraires. Je vais devoir faire un stop à Durban pour attendre une météo plus favorable. C’est dommage mais c’est ainsi.
Voilà pour aujourd’hui.
A bientôt
Jean Louis
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"entre la lecture des vents contraireset vos missives journalieres je suis partagéle principal je vous suis sur les flots le 29JANVIER je fete avec les enfants mes QUATRESVINGTTROIS PRINTEMPS c’est du boulot mais comme vous dites c’est du bonheurbisous de roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 19-01-2012 à 17:40
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"patence et longueur de temps bonne annee 2012 a toi jaco et chloe" Envoyé par tangaroa le 20-01-2012 à 10:35
Thu, 19 Jan 2012 17:00:00 GMT - Des papouilles sur le ventre 32° 04’E 28° 47’S
Thu, 19 Jan 2012 17:00:00 GMT - Des papouilles sur le ventre 32° 04’E 28° 47’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est la journée des papouilles sur le ventre pour Harmattan. Il aime cela, on le débarrasse de toute cette vermine qui est venue se coller sur sa coque. C’est un peu comme une bonne douche avec un gant de crin.
Le plongeur est arrivé à 11 heures. C’est un gars bien, rien à voir avec ces charlots qui m’ont plumé au Sri Lanka, quel mauvais souvenir. Si je refais un tour du monde, je ne m’arrêterai pas au Sri Lanka, ou bien seulement quelques jours pour visiter à nouveau l’intérieur du pays qui vaut vraiment le coup.
Il est déjà 15 heures, mon plongeur est toujours au travail, il fait cela très sérieusement. Vers 13h30, il a fait surface en me présentant un reste d’anode d’arbre d’hélice. J’ai filé chez le shipchandler en acheter une neuve qu’il a remis aussitôt en place avant de continuer à gratter. Je pense que je devrais me munir d’une combinaison, d’une ceinture de plomb, d’un gilet gonflable, d’un petit compresseur et de quelques mètres de tuyaux pour travailler moi-même sur la coque.
Il est maintenant 16h30, les papouilles continuent, Harmattan n’en peut plus de bonheur et le plongeur fini sa troisième bouteille. La capitainerie est maintenant fermée et je ne pourrais pas partir ce soir. Ce n’est pas grave car je pense que je vais être obligé de faire un arrêt à Durban, il y a des vents contraires entre Durban et East London. De toute façon, je pars demain et je verrai bien en arrivant sur Durban si je peux continuer ou non en fonction de l’évolution des prévisions météo.
Finalement c’est un peu avant 18 heures que mon plongeur ressort de l’eau après avoir vidé sa quatrième bouteille. Je n’en reviens pas, de 11h à 18h en train de gratter le ventre de mon bateau !!!!! Il m’a fait des photos avant et après son travail. C’est nickel ! Je le paye avec énormément de plaisir et le remercie chaleureusement.
Cet après midi, je me suis refait un jeu d’amarres neuf car les miennes sont mortes. J’ai coupé des morceaux de 15m dans une grande glène et j’ai traité les extrémités pour qu’elles ne se dé-toronnent pas.
Demain matin je vais être obligé de faire à nouveau les formalités de départ. Maintenant j’ai hâte de larguer les amarres et de vérifier si mon bateau file comme le vent.
A bientôt
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est la journée des papouilles sur le ventre pour Harmattan. Il aime cela, on le débarrasse de toute cette vermine qui est venue se coller sur sa coque. C’est un peu comme une bonne douche avec un gant de crin.
Le plongeur est arrivé à 11 heures. C’est un gars bien, rien à voir avec ces charlots qui m’ont plumé au Sri Lanka, quel mauvais souvenir. Si je refais un tour du monde, je ne m’arrêterai pas au Sri Lanka, ou bien seulement quelques jours pour visiter à nouveau l’intérieur du pays qui vaut vraiment le coup.
Il est déjà 15 heures, mon plongeur est toujours au travail, il fait cela très sérieusement. Vers 13h30, il a fait surface en me présentant un reste d’anode d’arbre d’hélice. J’ai filé chez le shipchandler en acheter une neuve qu’il a remis aussitôt en place avant de continuer à gratter. Je pense que je devrais me munir d’une combinaison, d’une ceinture de plomb, d’un gilet gonflable, d’un petit compresseur et de quelques mètres de tuyaux pour travailler moi-même sur la coque.
Il est maintenant 16h30, les papouilles continuent, Harmattan n’en peut plus de bonheur et le plongeur fini sa troisième bouteille. La capitainerie est maintenant fermée et je ne pourrais pas partir ce soir. Ce n’est pas grave car je pense que je vais être obligé de faire un arrêt à Durban, il y a des vents contraires entre Durban et East London. De toute façon, je pars demain et je verrai bien en arrivant sur Durban si je peux continuer ou non en fonction de l’évolution des prévisions météo.
Finalement c’est un peu avant 18 heures que mon plongeur ressort de l’eau après avoir vidé sa quatrième bouteille. Je n’en reviens pas, de 11h à 18h en train de gratter le ventre de mon bateau !!!!! Il m’a fait des photos avant et après son travail. C’est nickel ! Je le paye avec énormément de plaisir et le remercie chaleureusement.
Cet après midi, je me suis refait un jeu d’amarres neuf car les miennes sont mortes. J’ai coupé des morceaux de 15m dans une grande glène et j’ai traité les extrémités pour qu’elles ne se dé-toronnent pas.
Demain matin je vais être obligé de faire à nouveau les formalités de départ. Maintenant j’ai hâte de larguer les amarres et de vérifier si mon bateau file comme le vent.
A bientôt
Jean Louis
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"cher jean-louis il y a encore des gars sérieux comme toi, et ça tu le mérite bien : alors, ton bateau et toi remis à neuf : super. je t’embrasse jeanine " Envoyé par jeanine Barbier le 20-01-2012 à 17:06
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"Bonsoir capitaine. Au moment ou j envoie ce message j espère que vous avez largué les amarres. Vous êtes bien préparé cette fois à prendre la mer et en avant l aventure ! Ce soir ça pète de partout pétards et feux d artifices c est le nouvel an chinois. L année du Dragon. Je profite à fond des moments passés avec mon fils sa femme et surtout ce petit bonhomme de 2 ans ce sont des moments de bonheur. Bon vent bisous de Taïwan " Envoyé par Marie Maryse le 21-01-2012 à 18:03
Fri, 20 Jan 2012 17:00:00 GMT - Comme un boulet de canon 31° 21’E 30° 04’S
Fri, 20 Jan 2012 17:00:00 GMT - Comme un boulet de canon 31° 21’E 30° 04’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Incroyable ! Je n’ai jamais vu cela ! Harmattan descend dans le sud comme un boulet de canon. Les appareils annoncent une vitesse fond de plus de 11 nœuds.
Ce matin, réveil à 7 heures car la capitainerie n’ouvre qu’à 8 heures. J’arrive 5 minutes avant l’ouverture pour ne pas perdre une seconde. La fille me donne les papiers à remplir et à porter à la police pour faire apposer le fameux tampon qui est le sésame permettant de sortir du port.
Il faut une heure en marchant d’un bon pas pour faire l’aller et retour. A 9 heures je suis à nouveau à la capitainerie, je paye mes deux jours de stationnement, la fille fait les papiers et à 9h15 je suis de retour au bateau. Le temps de tout mettre en ordre, porter la dernière poubelle, je largue les amarres à 9h30 précise.
Dès la sortie de la marina, je sais que je n’ai pas perdu mon temps en revenant faire nettoyer cette coque. Le bateau semble peser dix tonnes de moins, moteur à mi régime, il est déjà au dessus de cinq nœuds.
La mer est belle malgré une houle importante d’Est Nord Est qui fait rouler Harmattan. Le premier objectif est de rejoindre le fameux tapis roulant qu’est le courant des Aiguilles. Il circule sur la ligne des 200 mètres (de fond) qui se trouve à cet endroit à une quinzaine de Miles de la côte.
Je déroule le génois. Plus je m’éloigne de la côte et plus le vent forcit, il s’établit bientôt entre force 5 et force 6, parallèle à la côte, comme le courant.
J’arrive sur le tapis roulant un peu après midi. Je n’ai que mon génois, totalement déroulé avec un vent soufflant dedans autour de 20 nœuds, mon moteur à 1400 tours et ce courant d’environ 3,7 N. Dans le cockpit ce n’est pas très impressionnant si ce n’est le bateau qui roule pas mal et qui surf un peu sur les vagues mais lorsque je regarde la route qui défile sur la cartographie, je suis sidéré. La vitesse fond affiche souvent 11.4 ou 11.5 N, parfois même plus de 12N. C’est vraiment exceptionnel pour ce bateau qui est un déplacement lourd.
Le bateau part au surf sur les plus grosses vagues et le speedo prend momentanément deux nœuds de plus. A d’autres moments, les vagues le roulent jusqu’à mettre le passavant sous l’eau. Je dois m’amariner et ce midi je n’ai pas envi de cuisiner, je me prépare un petit piquenique et ouvre un paquet de chips acheté en Thaïlande. Elles sont un peu passées, je cherche la DLC, mai 2011, ce n’est pas étonnant.
A cette vitesse, les distances rapetissent et, à 17H j’arrive en face du port de Durban. Il faut prendre une décision, soit arrêter ici et attendre de meilleurs conditions météo pour continuer, soit poursuivre jusqu’à East London au minimum, soit 260 Miles plus loin. La décision n’est pas facile car il y a actuellement une renverse de vent sur East London. Cette renverse remonte progressivement sur Durban et va donner des vents de face pendant environ 24H. Il est prévu que ces vents se limitent à force 3 mais peut-on faire confiance, si le temps dérape je ne vais pas être bien.
J’appelle Pierre-Yves qui me transmet quotidiennement les prévisions météo et nous en discutons. Après avoir bien réfléchi, nous décidons qu’il faut poursuivre car sinon je vais perdre beaucoup de temps.
Je ne vois rien de Durban car je suis trop au large pour apercevoir la terre.
Voilà un départ en trombe, 70 Miles depuis ce matin en route surface, merci au plongeur et 88 Miles de parcouru sur la carte, merci au courant.
A bientôt
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Incroyable ! Je n’ai jamais vu cela ! Harmattan descend dans le sud comme un boulet de canon. Les appareils annoncent une vitesse fond de plus de 11 nœuds.
Ce matin, réveil à 7 heures car la capitainerie n’ouvre qu’à 8 heures. J’arrive 5 minutes avant l’ouverture pour ne pas perdre une seconde. La fille me donne les papiers à remplir et à porter à la police pour faire apposer le fameux tampon qui est le sésame permettant de sortir du port.
Il faut une heure en marchant d’un bon pas pour faire l’aller et retour. A 9 heures je suis à nouveau à la capitainerie, je paye mes deux jours de stationnement, la fille fait les papiers et à 9h15 je suis de retour au bateau. Le temps de tout mettre en ordre, porter la dernière poubelle, je largue les amarres à 9h30 précise.
Dès la sortie de la marina, je sais que je n’ai pas perdu mon temps en revenant faire nettoyer cette coque. Le bateau semble peser dix tonnes de moins, moteur à mi régime, il est déjà au dessus de cinq nœuds.
La mer est belle malgré une houle importante d’Est Nord Est qui fait rouler Harmattan. Le premier objectif est de rejoindre le fameux tapis roulant qu’est le courant des Aiguilles. Il circule sur la ligne des 200 mètres (de fond) qui se trouve à cet endroit à une quinzaine de Miles de la côte.
Je déroule le génois. Plus je m’éloigne de la côte et plus le vent forcit, il s’établit bientôt entre force 5 et force 6, parallèle à la côte, comme le courant.
J’arrive sur le tapis roulant un peu après midi. Je n’ai que mon génois, totalement déroulé avec un vent soufflant dedans autour de 20 nœuds, mon moteur à 1400 tours et ce courant d’environ 3,7 N. Dans le cockpit ce n’est pas très impressionnant si ce n’est le bateau qui roule pas mal et qui surf un peu sur les vagues mais lorsque je regarde la route qui défile sur la cartographie, je suis sidéré. La vitesse fond affiche souvent 11.4 ou 11.5 N, parfois même plus de 12N. C’est vraiment exceptionnel pour ce bateau qui est un déplacement lourd.
Le bateau part au surf sur les plus grosses vagues et le speedo prend momentanément deux nœuds de plus. A d’autres moments, les vagues le roulent jusqu’à mettre le passavant sous l’eau. Je dois m’amariner et ce midi je n’ai pas envi de cuisiner, je me prépare un petit piquenique et ouvre un paquet de chips acheté en Thaïlande. Elles sont un peu passées, je cherche la DLC, mai 2011, ce n’est pas étonnant.
A cette vitesse, les distances rapetissent et, à 17H j’arrive en face du port de Durban. Il faut prendre une décision, soit arrêter ici et attendre de meilleurs conditions météo pour continuer, soit poursuivre jusqu’à East London au minimum, soit 260 Miles plus loin. La décision n’est pas facile car il y a actuellement une renverse de vent sur East London. Cette renverse remonte progressivement sur Durban et va donner des vents de face pendant environ 24H. Il est prévu que ces vents se limitent à force 3 mais peut-on faire confiance, si le temps dérape je ne vais pas être bien.
J’appelle Pierre-Yves qui me transmet quotidiennement les prévisions météo et nous en discutons. Après avoir bien réfléchi, nous décidons qu’il faut poursuivre car sinon je vais perdre beaucoup de temps.
Je ne vois rien de Durban car je suis trop au large pour apercevoir la terre.
Voilà un départ en trombe, 70 Miles depuis ce matin en route surface, merci au plongeur et 88 Miles de parcouru sur la carte, merci au courant.
A bientôt
Jean Louis
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"Salut l ami, accroches toi ! pour le moment c est tout bon, pourvu que cela continue, bon vent bonne mer amities et plein de pensees pour toi l autre JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 21-01-2012 à 21:25
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"salut capitaine, Je viens passer un petit moment avec toi après avoir lu les premiers blogs depuis ton départ de France. Tout fonctionne à merveille et c’est surement bon signe pour la poursuite des évènements. Tu a retrouver l’Harmattan des bons jours et c’est que du bonheur pour lui et pour toi. Bon vent et bonne mer. Je pars tout à l’heure pour le ski... il y a de la bonne neige et du soleil (mais il fait froid !!!) amitiès bernardlannioé" Envoyé par bernard lannion le 22-01-2012 à 12:45
Sat, 21 Jan 2012 17:00:00 GMT - Les jours se suivent … 30° 47’E 30° 26’S
Sat, 21 Jan 2012 17:00:00 GMT - Les jours se suivent … 30° 47’E 30° 26’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Les jours se suivent … mais ne se ressemblent pas. Comme dirait mon copain Jacky, je suis parti comme un lion et je suis revenu comme un couillon.
Hier au soir, comme prévu, ce superbe vent force 5 à 6 qui me poussait Sud Sud Ouest a commencé à faiblir. Au lieu de foncer entre 11 et 12 nœuds, ce n’était plus que 9 à 10. C’était encore très acceptable. Malheureusement, il a continué à faiblir et, beaucoup plus embêtant, le tapis roulant sur lequel je surfais est tombé en panne avant de repartir …. en marche arrière !!! Du coup ma vitesse a fini par tomber en dessous de cinq nœuds.
Etant proche des côtes et dans une zone très fréquentée, il n’est pas question de faire une nuit de douze heures d’affilé, j’ai très peu dormi et toutes les demi heures j’ai fait un point comprenant un tour dans le cockpit avec une observation de la mer sur 360 degrés.
Puis, vers 7 heures, ce matin, la renverse à lieu et j’ai le vent en plein dans le nez. Pas très fort, mais tout de même Harmattan doit lutter contre le courant et contre le vent. Nous n’avançons plus et je suis contraint de donner un peu plus de puissance au moteur pour ne pas bouchonner sur place.
Tout va bien, et à 8 heures l’alarme de mon téléphone portable retentit pour me préciser qu’il est l’heure de prendre mes médicaments antirejet. J’obtempère avant de mettre la table pour le petit déjeuner. En plein milieu de celui-ci, tout d’un coup, l’ambiance du bord se fracasse lorsque le gentil ronronnement du moteur change de rythme en ralentissant. Cela me rappelle un très mauvais souvenir, je gicle dans le cockpit et réduit les gaz. Le moteur continue alors à tourner normalement au ralenti. Je n’ai pas besoin de dessin, maintenant je connais le scénario et je tourne immédiatement la clef de contact. Le moteur s’arrête.
Quelle catastrophe, j’ai tout contre moi, le vent, le courant et maintenant le moteur. Je suis planté là, dans un endroit où il ne faudrait pas trop traîner. Je n’ai plus qu’à changer mes filtres et pratiquer une purge complète du circuit d’alimentation. Je m’y colle, ce n’est pas une partie de plaisir. Le bateau bouchonne durement dans les vagues et dans la salle machine il fait une soixantaine de degrés.
Après une heure et demie d’efforts, le moteur redémarre. Je suis à 80 Miles au sud de Durban et à 170 Miles au nord d’East London, le premier abri sur la route. Je n’ai pas besoin de réfléchir longuement, le courant porte au nord, le vent vient du sud. Je regarde à nouveau les prévisions météo, les vents entre ma position et Durban vont être très légers dans les jours à venir et majoritairement portants. Je dois retourner à Durban.
Du fait de ce courant des Aiguilles qui peut s’inverser, donnée à laquelle je ne m’attendais pas, il faut absolument que je parte de Durban avec des vents portants sur toute la route de façon à pouvoir me passer totalement du moteur.
Du moteur, parlons-en ! Mon ami Richard le Camarguais m’a dit que l’on pouvait recycler les filtres en les nettoyants bien à l’essence. Heureusement, j’ai une nourrice de 10 litres pour mon moteur hors bord. Je m’y attèle et comprends immédiatement que c’est le filtre se trouvant sur le moteur qui s’est bouché. Le pré filtre est sale mais ce n’est pas lui la cause de la panne. Le problème vient de l’antibactérien que j’ai mélangé au gasoil. Il a fait son œuvre en tuant les bactéries mais leurs cadavres sont toujours dans le gasoil. Le pré filtre stop les grosses particules mais dans le filtre du moteur, il y a plein de particules très fines, comme des poussières. C’est marron, j’imagine que ce sont feu les bactéries.
Cela se lave très bien à l’essence et je pense que je dois approvisionner quelques filtre et très régulièrement dans un premier temps, changer uniquement le filtre moteur et vider le bac décanteur du pré-filtre.
Je vais arriver à Durban au milieu de la nuit si tout se passe bien. Un énorme problème, il n’y a plus de fenêtre météo pour repartir dans la limite des prévisions actuelles (7 jours) !! Plus exactement il y a des possibilités mais il faut envisager de faire toute la route au moteur. Pour cela il faut pouvoir compter dessus ou bien s’être préparé mentalement à effectuer quelques réparations en mer. Je crois qu’il faut que je travail ce point.
Aujourd’hui, 160 Miles pour rien, c’est la vie !
A bientôt
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Les jours se suivent … mais ne se ressemblent pas. Comme dirait mon copain Jacky, je suis parti comme un lion et je suis revenu comme un couillon.
Hier au soir, comme prévu, ce superbe vent force 5 à 6 qui me poussait Sud Sud Ouest a commencé à faiblir. Au lieu de foncer entre 11 et 12 nœuds, ce n’était plus que 9 à 10. C’était encore très acceptable. Malheureusement, il a continué à faiblir et, beaucoup plus embêtant, le tapis roulant sur lequel je surfais est tombé en panne avant de repartir …. en marche arrière !!! Du coup ma vitesse a fini par tomber en dessous de cinq nœuds.
Etant proche des côtes et dans une zone très fréquentée, il n’est pas question de faire une nuit de douze heures d’affilé, j’ai très peu dormi et toutes les demi heures j’ai fait un point comprenant un tour dans le cockpit avec une observation de la mer sur 360 degrés.
Puis, vers 7 heures, ce matin, la renverse à lieu et j’ai le vent en plein dans le nez. Pas très fort, mais tout de même Harmattan doit lutter contre le courant et contre le vent. Nous n’avançons plus et je suis contraint de donner un peu plus de puissance au moteur pour ne pas bouchonner sur place.
Tout va bien, et à 8 heures l’alarme de mon téléphone portable retentit pour me préciser qu’il est l’heure de prendre mes médicaments antirejet. J’obtempère avant de mettre la table pour le petit déjeuner. En plein milieu de celui-ci, tout d’un coup, l’ambiance du bord se fracasse lorsque le gentil ronronnement du moteur change de rythme en ralentissant. Cela me rappelle un très mauvais souvenir, je gicle dans le cockpit et réduit les gaz. Le moteur continue alors à tourner normalement au ralenti. Je n’ai pas besoin de dessin, maintenant je connais le scénario et je tourne immédiatement la clef de contact. Le moteur s’arrête.
Quelle catastrophe, j’ai tout contre moi, le vent, le courant et maintenant le moteur. Je suis planté là, dans un endroit où il ne faudrait pas trop traîner. Je n’ai plus qu’à changer mes filtres et pratiquer une purge complète du circuit d’alimentation. Je m’y colle, ce n’est pas une partie de plaisir. Le bateau bouchonne durement dans les vagues et dans la salle machine il fait une soixantaine de degrés.
Après une heure et demie d’efforts, le moteur redémarre. Je suis à 80 Miles au sud de Durban et à 170 Miles au nord d’East London, le premier abri sur la route. Je n’ai pas besoin de réfléchir longuement, le courant porte au nord, le vent vient du sud. Je regarde à nouveau les prévisions météo, les vents entre ma position et Durban vont être très légers dans les jours à venir et majoritairement portants. Je dois retourner à Durban.
Du fait de ce courant des Aiguilles qui peut s’inverser, donnée à laquelle je ne m’attendais pas, il faut absolument que je parte de Durban avec des vents portants sur toute la route de façon à pouvoir me passer totalement du moteur.
Du moteur, parlons-en ! Mon ami Richard le Camarguais m’a dit que l’on pouvait recycler les filtres en les nettoyants bien à l’essence. Heureusement, j’ai une nourrice de 10 litres pour mon moteur hors bord. Je m’y attèle et comprends immédiatement que c’est le filtre se trouvant sur le moteur qui s’est bouché. Le pré filtre est sale mais ce n’est pas lui la cause de la panne. Le problème vient de l’antibactérien que j’ai mélangé au gasoil. Il a fait son œuvre en tuant les bactéries mais leurs cadavres sont toujours dans le gasoil. Le pré filtre stop les grosses particules mais dans le filtre du moteur, il y a plein de particules très fines, comme des poussières. C’est marron, j’imagine que ce sont feu les bactéries.
Cela se lave très bien à l’essence et je pense que je dois approvisionner quelques filtre et très régulièrement dans un premier temps, changer uniquement le filtre moteur et vider le bac décanteur du pré-filtre.
Je vais arriver à Durban au milieu de la nuit si tout se passe bien. Un énorme problème, il n’y a plus de fenêtre météo pour repartir dans la limite des prévisions actuelles (7 jours) !! Plus exactement il y a des possibilités mais il faut envisager de faire toute la route au moteur. Pour cela il faut pouvoir compter dessus ou bien s’être préparé mentalement à effectuer quelques réparations en mer. Je crois qu’il faut que je travail ce point.
Sun, 22 Jan 2012 17:00:00 GMT - Arrivé à Durban 31° 02’E 29° 52’S
Sun, 22 Jan 2012 17:00:00 GMT - Arrivé à Durban 31° 02’E 29° 52’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Après une remontée sans histoire, je longe la banlieue de Durban. Quelle grande agglomération, j’ai l’impression que je ne vais jamais arriver. C’est un des plus grands ports d’Afrique, il est immense. A l’entrée une énorme tour avec des feux pour signaler si un bateau entre ou sort ou bien si le port est fermé. Les marinas sont au fond du port, en plein centre ville, au milieu des tours. C’est un peu comme si nous avions une énorme marina sur le parvis de la Défense. Le port fait 6 Km de long !
Avec tous les embranchements et les hauts fonds le parcourt est très technique. Avec toutes ces lumières, je ne découvre les voiliers amarrés aux pontons que lorsque je suis dessus. C’est finalement à 4h30 du matin que je jette l’ancre devant la marina, je me jette dans ma couchette et n’ai pas besoin de berceuse, je suis mort.
L’alarme de mon téléphone portable me réveil à 8 heures pour prendre mes médicaments antirejet et je sors dans le cockpit pour découvrir l’environnement. La météo n’annonce pas de fenêtre pour les 7 jours à venir, c’est la guigne. Je relis encore une fois le chapitre sur Durban dans mes deux guides nautiques, « East Africa Pilot » et « South African Nautical Almanac ». Je voulais repeindre la carène au Cap, il faut que je le fasse ici pour ne pas perdre de temps, aussi je vais essayer de faire sortir Harmattan.
En tout premier lieu toilette et petit déjeuner. Alors que je suis en pleine toilette, un gars accoste avec un pneumatique. C’est un employé de la marina, il me demande si je veux une place et je lui explique mon souhait de sortir le bateau. Aujourd’hui c’est dimanche, tout est fermé et il me propose de m’amarrer à un « Walk on » comme ils nomment ici les pontons puis de s’occuper demain de la sorti du bateau. Espérons que la liste d’attente n’est pas trop longue et que cela va être possible dans la semaine.
En attendant j’ai de l’occupation, il y a tout d’abord ce problème de moteur. En fait depuis que j’ai lavé les filtres à l’essence et que j’ai compris que je peux les réutiliser le problème s’est énormément dédramatisé dans ma tête. Il suffit que j’approvisionne quelques filtres et cela va aller.
J’ai découvert un autre problème, l’alternateur qui recharge les batteries de servitude ne fonctionne plus. Après analyse, il apparaît que celui-ci n’a plus d’excitation. Ce n’est pas étonnant et je m’étonne de ne pas avoir eu plus de problèmes. Rappelez vous, la veille de mon arrivée à Richards Bay, une déferlante a remplie mon cockpit, noyant le tableau moteur sous 40 cm d’eau salée. C’est un dégât collatéral.
Je passe une partie de mon après midi à poncer les cosses avec du papier de verre et a asperger le tout avec ce fameux spray « Special Contacts ». Il me faut plus d’une demi-heure pour arriver à extraire l’ampoule du témoin de charge de l’alternateur de son support. Cela me rappelle étrangement l’extraction de mes injecteurs. Malheureusement je n’arrive pas à récupérer l’ampoule, il va falloir que j’en trouve une.
Etonnant pour une grande marina comme celle-ci, les pontons ne sont pas équipés d’électricité. Il faut donc que je mette en marche le groupe électrogène d’où également un problème de filtre de ce côté-là à prévoir.
Mes deux écoutes de génois viennent de rendre l’âme. Je les avais changées en Martinique, elles ont bien servi d’autant que je n’avais pas pris une qualité exceptionnelle sachant que je devrais à nouveau les changer avant la fin de mon tour du monde car la contre écoute rague toujours sur le bas étai. Je ne vais pas avoir trop de mal à en trouver en Afrique du Sud.
J’ai terminé d’écrire la nouvelle du jour, je me jette sur le groupe électrogène, horreur il est en panne lui aussi. La pompe à gasoil tourne mais le démarreur est en grève. Cela devient lassant, les pannes arrivent plus vite que je ne peux les réparer. Bon, il faut que je sorte la documentation et que j’essaye de comprendre ce qui ne va plus. Heureusement qu’il me reste le deuxième alternateur du moteur principal, celui qui est dédié au parc de batteries de démarrage. Je peux mettre les deux parcs, batteries de démarrage et batteries de servitude en parallèle et ainsi recharger les deux parcs avec un seul alternateur.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Après une remontée sans histoire, je longe la banlieue de Durban. Quelle grande agglomération, j’ai l’impression que je ne vais jamais arriver. C’est un des plus grands ports d’Afrique, il est immense. A l’entrée une énorme tour avec des feux pour signaler si un bateau entre ou sort ou bien si le port est fermé. Les marinas sont au fond du port, en plein centre ville, au milieu des tours. C’est un peu comme si nous avions une énorme marina sur le parvis de la Défense. Le port fait 6 Km de long !
Avec tous les embranchements et les hauts fonds le parcourt est très technique. Avec toutes ces lumières, je ne découvre les voiliers amarrés aux pontons que lorsque je suis dessus. C’est finalement à 4h30 du matin que je jette l’ancre devant la marina, je me jette dans ma couchette et n’ai pas besoin de berceuse, je suis mort.
L’alarme de mon téléphone portable me réveil à 8 heures pour prendre mes médicaments antirejet et je sors dans le cockpit pour découvrir l’environnement. La météo n’annonce pas de fenêtre pour les 7 jours à venir, c’est la guigne. Je relis encore une fois le chapitre sur Durban dans mes deux guides nautiques, « East Africa Pilot » et « South African Nautical Almanac ». Je voulais repeindre la carène au Cap, il faut que je le fasse ici pour ne pas perdre de temps, aussi je vais essayer de faire sortir Harmattan.
En tout premier lieu toilette et petit déjeuner. Alors que je suis en pleine toilette, un gars accoste avec un pneumatique. C’est un employé de la marina, il me demande si je veux une place et je lui explique mon souhait de sortir le bateau. Aujourd’hui c’est dimanche, tout est fermé et il me propose de m’amarrer à un « Walk on » comme ils nomment ici les pontons puis de s’occuper demain de la sorti du bateau. Espérons que la liste d’attente n’est pas trop longue et que cela va être possible dans la semaine.
En attendant j’ai de l’occupation, il y a tout d’abord ce problème de moteur. En fait depuis que j’ai lavé les filtres à l’essence et que j’ai compris que je peux les réutiliser le problème s’est énormément dédramatisé dans ma tête. Il suffit que j’approvisionne quelques filtres et cela va aller.
J’ai découvert un autre problème, l’alternateur qui recharge les batteries de servitude ne fonctionne plus. Après analyse, il apparaît que celui-ci n’a plus d’excitation. Ce n’est pas étonnant et je m’étonne de ne pas avoir eu plus de problèmes. Rappelez vous, la veille de mon arrivée à Richards Bay, une déferlante a remplie mon cockpit, noyant le tableau moteur sous 40 cm d’eau salée. C’est un dégât collatéral.
Je passe une partie de mon après midi à poncer les cosses avec du papier de verre et a asperger le tout avec ce fameux spray « Special Contacts ». Il me faut plus d’une demi-heure pour arriver à extraire l’ampoule du témoin de charge de l’alternateur de son support. Cela me rappelle étrangement l’extraction de mes injecteurs. Malheureusement je n’arrive pas à récupérer l’ampoule, il va falloir que j’en trouve une.
Etonnant pour une grande marina comme celle-ci, les pontons ne sont pas équipés d’électricité. Il faut donc que je mette en marche le groupe électrogène d’où également un problème de filtre de ce côté-là à prévoir.
Mes deux écoutes de génois viennent de rendre l’âme. Je les avais changées en Martinique, elles ont bien servi d’autant que je n’avais pas pris une qualité exceptionnelle sachant que je devrais à nouveau les changer avant la fin de mon tour du monde car la contre écoute rague toujours sur le bas étai. Je ne vais pas avoir trop de mal à en trouver en Afrique du Sud.
J’ai terminé d’écrire la nouvelle du jour, je me jette sur le groupe électrogène, horreur il est en panne lui aussi. La pompe à gasoil tourne mais le démarreur est en grève. Cela devient lassant, les pannes arrivent plus vite que je ne peux les réparer. Bon, il faut que je sorte la documentation et que j’essaye de comprendre ce qui ne va plus. Heureusement qu’il me reste le deuxième alternateur du moteur principal, celui qui est dédié au parc de batteries de démarrage. Je peux mettre les deux parcs, batteries de démarrage et batteries de servitude en parallèle et ainsi recharger les deux parcs avec un seul alternateur.
A bientôt.
Jean Louis
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"Salut Jean Louis, ben quelle m... ! bon tu es amarre a quai, safe. Une bonne nouvelle il y a deux tres bons restos la ou tu es: un c est celui du Yacht Club pour le midi, deuxieme a gauche en sortant des pontons et en regardant vers la ville, une sorte de hangar peint en vert avec beaucoup de cloisons de verre, fruits de mer et poissons excellents, un mixed grill de poissons remarquable. Les shipchandlers sont assez bien forunis, meme avec du Plastimo, il y en a plusieurs sur la voie en face du yacht club mais cote " Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 23-01-2012 à 22:51
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"Salut Jean Louis, ben quelle m... ! bon tu es amarre a quai, safe, c est deja bien. Une bonne nouvelle il y a deux tres bons restos la ou tu es: un c est celui du Yacht Club pour le midi, deuxieme a gauche en sortant des pontons et en regardant vers la ville, une sorte de hangar peint en vert avec beaucoup de cloisons de verre, fruits de mer et poissons excellents, un mixed grill de poissons remarquable. Les shipchandlers sont assez bien fournis, meme avec du Plastimo, il y en a plusieurs sur la voie en face du yacht club mais cote ville . Bon, bon courage pour la suite, mais il vaut mieux passer du temps a bien regler tout a Durban car plus bas ca peut cogner dur et tout doit bien fonctionner, amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 23-01-2012 à 22:57
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"Salut Jean Louis, ben quelle m... ! bon tu es amarre a quai, safe, c est deja bien. Une bonne nouvelle il y a deux tres bons restos la ou tu es: un c est celui du Yacht Club pour le midi, deuxieme a gauche en sortant des pontons et en regardant vers la ville, une sorte de hangar peint en vert avec beaucoup de cloisons de verre, fruits de mer et poissons excellents, un mixed grill de poissons remarquable. Les shipchandlers sont assez bien fournis, meme avec du Plastimo, il y en a plusieurs sur la voie en face du yacht club mais cote ville . Bon, bon courage pour la suite, mais il vaut mieux passer du temps a bien regler tout a Durban car plus bas ca peut cogner dur et tout doit bien fonctionner, amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 23-01-2012 à 22:58
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"bonjour Jean-Louis! je vous souhaite bons vents et surtout bon courage pour la suite de votre aventure...un très grand merci pour l’envoi de votre beau livre que j’apprécie beaucoup, tant il est le fruit de votre vie pleine d’expériences et d’enthousiasmes , de foi en l’humanité....bien cordialement Maïté" Envoyé par lasserre le 24-01-2012 à 09:53
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"Salut Amiral. Ca démarre fort !C’est quand même un comble ,sur un voilier, de n’être emmerdé que par les moteurs ! On vous suit avec des encouragements gros comme ça. Amitiés. G et M" Envoyé par gd le 24-01-2012 à 10:11
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"bonjour jeanlouis j’admire votre cran avec tousces pepins courage et confiancecela va allergros bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 24-01-2012 à 10:19
Mon, 23 Jan 2012 17:00:00 GMT - A la découverte de Durban 31° 02’E 29° 52’S
Mon, 23 Jan 2012 17:00:00 GMT - A la découverte de Durban 31° 02’E 29° 52’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je vais vous la faire courte ce soir car je suis épuisé. Toute la journée j’ai arpenté les rues de Durban, je ne sais pas combien j’ai fait de kilomètres mais c’est copieux.
A chaque fois que je veux aller, ne serais-ce qu’aux toilettes, il faut que je rejoigne la racine du ponton……qui fait 320 mètres de long !!!
Ce matin j’ai dû me rendre à l’immigration pour faire les formalités d’entrée, c’est à plus d’un kilomètre de la capitainerie. Cela m’a permis de vérifier l’ambiance. Plein de gens m’ont dit qu’ici l’insécurité est à son maximum, je veux bien le croire. Il faut sortir sans sa montre si l’on veut revenir avec. Dans la journée cela va encore mais la nuit je ne m’y risquerais pas. Tous les magasins sont fermés par des grilles métalliques et ce n’est que lorsqu’ils voient la tête du client qu’ils appuient sur un bouton pour ouvrir la grille.
J’ai déjà résolu de nombreux problèmes. En tout premier lieu, la sorti du bateau. Elle va se faire mercredi à l’aide d’un trolley. Je vous ferais une photo car c’est particulier. Ici, les prix sont raisonnables, on me demande moins de 700€ pour l’aller et retour. Par la même occasion nous allons profiter que le bateau est à terre pour nettoyer mon gasoil en le pompant et le filtrant.
J’ai repéré le magasin où je peux acheter le « Micron Extra », la fameuse peinture antifouling que j’utilise habituellement. J’ai repéré également un rouleau de cordage pour me faire des écoutes de génois.
Pour l’ampoule du témoin de charge de mon alternateur de batteries de servitude cela a été beaucoup plus difficile comme je m’y attendais. Et puis en arpentant les rues, je vois un tout petit bouclard avec quelques bricoles de marine dans la toute petite vitrine. J’entre et le patron me sort cinq ou six boites, genre boites à chaussure remplies de vieilles ampoules et de fusibles. Je fouille et dans la dernière boîte, alors que je n’y crois plus, je découvre ma fameuse ampoule dans son emballage hermétique encore scellé. « You are lucky » me dit le patron. Oui sur ce coup là je crois que j’ai été « very lucky ». Une fois remise en place, mon alternateur charge à nouveau comme un fou.
Très tôt ce matin j’ai recherché la panne de mon groupe électrogène. C’est le solénoïde de commande du démarreur. Après quelques échanges de mails tant avec l’Afrique du Sud qu’avec l’Allemagne où se trouve le fabricant du groupe, j’ai réussi à prendre contact avec le distributeur qui vient d’être nommé pour l’Afrique du Sud. Malheureusement la pièce ne se vend pas, il faut changer tout l’alternateur. Celui-ci m’attendra à Cap Town à partir de lundi prochain. De ce côté-là tout va bien.
Par contre je n’ai pas encore trouvé où acheter mes filtres. L’adresse que j’avais n’existe plus mais je ne m’inquiète pas, cela va être facile à trouver. Du coup, je pense être en mesure de repartir à partir de samedi prochain.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je vais vous la faire courte ce soir car je suis épuisé. Toute la journée j’ai arpenté les rues de Durban, je ne sais pas combien j’ai fait de kilomètres mais c’est copieux.
A chaque fois que je veux aller, ne serais-ce qu’aux toilettes, il faut que je rejoigne la racine du ponton……qui fait 320 mètres de long !!!
Ce matin j’ai dû me rendre à l’immigration pour faire les formalités d’entrée, c’est à plus d’un kilomètre de la capitainerie. Cela m’a permis de vérifier l’ambiance. Plein de gens m’ont dit qu’ici l’insécurité est à son maximum, je veux bien le croire. Il faut sortir sans sa montre si l’on veut revenir avec. Dans la journée cela va encore mais la nuit je ne m’y risquerais pas. Tous les magasins sont fermés par des grilles métalliques et ce n’est que lorsqu’ils voient la tête du client qu’ils appuient sur un bouton pour ouvrir la grille.
J’ai déjà résolu de nombreux problèmes. En tout premier lieu, la sorti du bateau. Elle va se faire mercredi à l’aide d’un trolley. Je vous ferais une photo car c’est particulier. Ici, les prix sont raisonnables, on me demande moins de 700€ pour l’aller et retour. Par la même occasion nous allons profiter que le bateau est à terre pour nettoyer mon gasoil en le pompant et le filtrant.
J’ai repéré le magasin où je peux acheter le « Micron Extra », la fameuse peinture antifouling que j’utilise habituellement. J’ai repéré également un rouleau de cordage pour me faire des écoutes de génois.
Pour l’ampoule du témoin de charge de mon alternateur de batteries de servitude cela a été beaucoup plus difficile comme je m’y attendais. Et puis en arpentant les rues, je vois un tout petit bouclard avec quelques bricoles de marine dans la toute petite vitrine. J’entre et le patron me sort cinq ou six boites, genre boites à chaussure remplies de vieilles ampoules et de fusibles. Je fouille et dans la dernière boîte, alors que je n’y crois plus, je découvre ma fameuse ampoule dans son emballage hermétique encore scellé. « You are lucky » me dit le patron. Oui sur ce coup là je crois que j’ai été « very lucky ». Une fois remise en place, mon alternateur charge à nouveau comme un fou.
Très tôt ce matin j’ai recherché la panne de mon groupe électrogène. C’est le solénoïde de commande du démarreur. Après quelques échanges de mails tant avec l’Afrique du Sud qu’avec l’Allemagne où se trouve le fabricant du groupe, j’ai réussi à prendre contact avec le distributeur qui vient d’être nommé pour l’Afrique du Sud. Malheureusement la pièce ne se vend pas, il faut changer tout l’alternateur. Celui-ci m’attendra à Cap Town à partir de lundi prochain. De ce côté-là tout va bien.
Par contre je n’ai pas encore trouvé où acheter mes filtres. L’adresse que j’avais n’existe plus mais je ne m’inquiète pas, cela va être facile à trouver. Du coup, je pense être en mesure de repartir à partir de samedi prochain.
A bientôt.
Jean Louis
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"Salut l ami, je suis avec interet et compassion tes perigrinations, bravo, tu te dem... plutot bien. Tu trouveras tes filtres sans probleme. Si tu as une minute avant de partir, il y a un tres grand marche couvert Indien a Durban, en ville, cela vaut vraiment le coup d y faire un tour, il y a de tout la dedans, c est tres etonnant et tres sympa, il y a meme de tres bons samousas a grignoter. Bon courage pour la suite, amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 24-01-2012 à 18:14
Tue, 24 Jan 2012 17:00:00 GMT - Et toujours, laisser agir 31° 02’E 29° 52’S
Tue, 24 Jan 2012 17:00:00 GMT - Et toujours, laisser agir 31° 02’E 29° 52’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
J’ai encore beaucoup de progrès à faire dans ce domaine, je n’ai pas complètement intégré le principe du laisser agir.
Hier j’ai travaillé un bon moment sur mon problème de démarrage du groupe électrogène. J’ai fini par conclure que le solénoïde du contacteur de démarreur était en panne et comme cette pièce ne se vend pas séparément, en fin de soirée j’ai fini par passer une commande d’un démarreur complet. A 350€ HT, cela fait réfléchir.
Le dîner terminé, je rejoins ma couchette pour un repos bien mérité. Le sommeil ne vient pas et je laisse agir mon cerveau. Il mémorise et ordonne le vécu de cette journée. Comme cela a déjà dû vous arriver, tout à coup, alors que je suis allongé depuis deux bonnes heures, un éclair jaillit dans ma tête, vous savez, cette petite ampoule qui s’illumine en faisant « pop ». Je prends conscience d’une manière vive et absolument certaine que mon démarreur n’est pas en panne.
A un moment donné de mon analyse, j’ai pris le mauvais aiguillage. J’ai été trompé par le fait que ce démarreur est très différent d’un démarreur de voiture. Dans un démarreur de voiture, le lanceur est projeté sur la couronne par sa seule force d’inertie et pour le tester il suffit de court-circuiter avec un tournevis les deux plots du relais. Dans ce démarreur c’est totalement différent, le relais a deux fonctions, d’une part sa propre fonction de relais, d’autre part il commande une fourchette qui se charge de lancer le petit engrenage sur la couronne et surtout de le ramener lorsqu’on arrête d’actionner le démarreur.
Immédiatement je me lève, j’enfile un slip et me voilà dans la salle machine. Il ne me faut pas longtemps pour mettre un peu de graisse sur le lanceur et sur l’axe du démarreur, remettre en place celui-ci et effectuer les branchements. Je mets sous tension le groupe, j’appuie sur le bouton et « poum, poum, poum » le groupe démarre et le témoin 230V s’allume.
Quelle satisfaction, vite je branche le satellite et j’envoie un mail pour annuler ma commande. Je me recouche et m’endors immédiatement.
Aujourd’hui je l’ai joué cool avec même une petite sieste après déjeuner. Il ne fait pas très beau, il y a un petit coup de vent de sud ouest mais il fait tout de même 26 degrés. J’ai passé beaucoup de temps avec mon moteur, je le dorlote, je lui parle gentiment, je le chouchoute. J’ai découvert un nouveau problème, la courroie de l’alternateur des batteries de servitude patine et couine. En fait elle est usée et même l’alternateur réglé à fond de course, elle est trop longue. De 9,5mm de large au départ elle n’en fait plus que 6,5 et du coup elle est descendue au fond de sa gorge. Je l’ai démonté et j’ai été en commander une.
Le moteur a plus de 3000 heures, cela correspond à environ 120 000 Km pour un moteur de voiture, c’est normal que les pièces d’usure soient à changer. J’ai également fait la chasse aux « pouic pouic », un petit réglage par ci, une petite goute d’huile par là, maintenant il tourne comme une horloge ce moteur. Lorsque je vais repartir, je veux ne rien avoir à me reprocher.
J’ai commandé des filtres. Ici tout est beaucoup moins cher qu’à Richards Bay. Du coup j’ai commandé 3 pré-filtres et 10 filtres moteurs. J’ai également rapporté au bateau 20 Kg de peinture antifouling. C’est très cher cette peinture (450€), à chaque fois cela a du mal à passer mais c’est tellement important pour les performances du bateau.
L’ambiance du port est sympathique, les gens sont gentils, toujours un sourire, un mot agréable. Dommage qu’il n’y ait pas d’électricité sur les pontons. Il n’y a pas non plus de WIFI, je suis obligé d’utiliser ma connexion satellite comme en mer. Il y a certainement des Internet-cafés mais je n’ai pas envie de courir en ville.
Samedi le port à la visite du Queen Mary II, certainement le plus beau paquebot du monde. C’est un évènement, j’aimerai bien le voir.
Ce matin j’ai contrôlé ma créatinine avec le petit appareil que m’a prêté Maurice Laville. Il suffit de se piquer le bout d’un doigt et en 30 secondes, on a la valeur. C’est vraiment formidable, cela permet de contrôler si le greffon fonctionne correctement.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
J’ai encore beaucoup de progrès à faire dans ce domaine, je n’ai pas complètement intégré le principe du laisser agir.
Hier j’ai travaillé un bon moment sur mon problème de démarrage du groupe électrogène. J’ai fini par conclure que le solénoïde du contacteur de démarreur était en panne et comme cette pièce ne se vend pas séparément, en fin de soirée j’ai fini par passer une commande d’un démarreur complet. A 350€ HT, cela fait réfléchir.
Le dîner terminé, je rejoins ma couchette pour un repos bien mérité. Le sommeil ne vient pas et je laisse agir mon cerveau. Il mémorise et ordonne le vécu de cette journée. Comme cela a déjà dû vous arriver, tout à coup, alors que je suis allongé depuis deux bonnes heures, un éclair jaillit dans ma tête, vous savez, cette petite ampoule qui s’illumine en faisant « pop ». Je prends conscience d’une manière vive et absolument certaine que mon démarreur n’est pas en panne.
A un moment donné de mon analyse, j’ai pris le mauvais aiguillage. J’ai été trompé par le fait que ce démarreur est très différent d’un démarreur de voiture. Dans un démarreur de voiture, le lanceur est projeté sur la couronne par sa seule force d’inertie et pour le tester il suffit de court-circuiter avec un tournevis les deux plots du relais. Dans ce démarreur c’est totalement différent, le relais a deux fonctions, d’une part sa propre fonction de relais, d’autre part il commande une fourchette qui se charge de lancer le petit engrenage sur la couronne et surtout de le ramener lorsqu’on arrête d’actionner le démarreur.
Immédiatement je me lève, j’enfile un slip et me voilà dans la salle machine. Il ne me faut pas longtemps pour mettre un peu de graisse sur le lanceur et sur l’axe du démarreur, remettre en place celui-ci et effectuer les branchements. Je mets sous tension le groupe, j’appuie sur le bouton et « poum, poum, poum » le groupe démarre et le témoin 230V s’allume.
Quelle satisfaction, vite je branche le satellite et j’envoie un mail pour annuler ma commande. Je me recouche et m’endors immédiatement.
Aujourd’hui je l’ai joué cool avec même une petite sieste après déjeuner. Il ne fait pas très beau, il y a un petit coup de vent de sud ouest mais il fait tout de même 26 degrés. J’ai passé beaucoup de temps avec mon moteur, je le dorlote, je lui parle gentiment, je le chouchoute. J’ai découvert un nouveau problème, la courroie de l’alternateur des batteries de servitude patine et couine. En fait elle est usée et même l’alternateur réglé à fond de course, elle est trop longue. De 9,5mm de large au départ elle n’en fait plus que 6,5 et du coup elle est descendue au fond de sa gorge. Je l’ai démonté et j’ai été en commander une.
Le moteur a plus de 3000 heures, cela correspond à environ 120 000 Km pour un moteur de voiture, c’est normal que les pièces d’usure soient à changer. J’ai également fait la chasse aux « pouic pouic », un petit réglage par ci, une petite goute d’huile par là, maintenant il tourne comme une horloge ce moteur. Lorsque je vais repartir, je veux ne rien avoir à me reprocher.
J’ai commandé des filtres. Ici tout est beaucoup moins cher qu’à Richards Bay. Du coup j’ai commandé 3 pré-filtres et 10 filtres moteurs. J’ai également rapporté au bateau 20 Kg de peinture antifouling. C’est très cher cette peinture (450€), à chaque fois cela a du mal à passer mais c’est tellement important pour les performances du bateau.
L’ambiance du port est sympathique, les gens sont gentils, toujours un sourire, un mot agréable. Dommage qu’il n’y ait pas d’électricité sur les pontons. Il n’y a pas non plus de WIFI, je suis obligé d’utiliser ma connexion satellite comme en mer. Il y a certainement des Internet-cafés mais je n’ai pas envie de courir en ville.
Samedi le port à la visite du Queen Mary II, certainement le plus beau paquebot du monde. C’est un évènement, j’aimerai bien le voir.
Ce matin j’ai contrôlé ma créatinine avec le petit appareil que m’a prêté Maurice Laville. Il suffit de se piquer le bout d’un doigt et en 30 secondes, on a la valeur. C’est vraiment formidable, cela permet de contrôler si le greffon fonctionne correctement.
A bientôt.
Jean Louis
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"Quel boulot. Pour le gazoil ne va-t’il pas , en plus de filtrer le carburant, falloir rincer le réservoir ? Quelle belle coque .
Le passage du Cap est un peu comme la conquête d’un sommet pour un alpiniste, la bonne fenêtre méteo est primordiale.
Bon voyage, je vous suis au jour le jour." Envoyé par Hubert Durand le 27-01-2012 à 11:09
Wed, 25 Jan 2012 19:45:00 GMT - Comme dans l’ancien temps 31° 02’E 29° 52’S
Wed, 25 Jan 2012 19:45:00 GMT - Comme dans l’ancien temps 31° 02’E 29° 52’S
20H45 en France, 21H45 heure du bord 31° 02’E 29° 52’S
Bonjour à tous,
Aujourd’hui on revient un siècle en arrière, on va « tirer » Harmattan hors de l’eau. C’est pour 15 heures, j’ai le temps de faire encore quelques travaux.
Dès le petit déjeuner terminé et la vaisselle faite j’entreprends de vérifier l’état du filtre principal. Il a environ 24 heures de fonctionnement et horreur, il est rempli de boue. Je le nettoie à l’essence et le remets en place. Il faut absolument que je trouve un moyen de filtrer tout mon gasoil et de repartir avec ce problème dans les rétroviseurs. Merci Dan de m’en avoir remis une couche. A ce propos, merci à tous ceux qui m’envoient des petits mails d’encouragement, cela m’aide énormément.
Je n’ai plus l’habitude de faire de la mécanique. Quand j’avais 20 ans, comme tous les jeunes je n’avais pas d’argent et j’étais forcé de mettre les mains dans le cambouis. Ma première voiture était une 203 décapotable 4 portes, puis ce fut la DS19. Quand il fallait refaire un moteur ou changer une boîte, quel travail ! Heureusement, on était deux à s’y coller puisqu’avec mon frère jumeau on était en permanence ensemble.
Ensuite je suis devenu plus raisonnable …. ou plus faignant, je me suis contenté de 2CV. Au pluriel car j’en ai eu plusieurs. Je me souviens étant en déplacement à Madrid, je rentrais à 23h. Ma femme avait rapporté dans le train un embiellage et deux bidons d’huile. Elle avait nettoyé toutes les pièces dans le garage à vélo de l’immeuble et en arrivant nous avons remonté le moteur. Je nous revoie à 3 heures du matin, entrain de traverser la résidence avec le moteur dans une brouette pour le porter à la voiture. A 7H nous partions au travail en 2CV ! Il fallait être totalement fou. Il n’est pas étonnant que cela m’ai dégouté de la mécanique.
A l’époque je n’ai connu que les moteurs à essence et c’est maintenant que je découvre les moteurs diésel. Jusqu’à présent je n’avais jamais eu à changer un injecteur par exemple. C’est bien car j’apprends, et tant que l’on apprend, la vie est passionnante. Une fois mon entreprise créée, à l’âge de 30 ans, je n’ai plu eu le temps de faire de la mécanique.
En ce moment souffle un coup de vent de Sud Ouest, force 6 avec des rafales à 30 Nœuds. En général cela dure 36 heures et, si l’on va vers le Sud, il est conseillé de partir juste à la fin du coup de vent de Sud Ouest, c'est-à-dire demain matin. Trop court pour moi, il faudra que j’attende la prochaine fenêtre.
Il est maintenant 21h, Harmattan est à sec. Ce matin j’ai rencontré sur le ponton un australien qui parle français, il s’est proposé pour m’aider. Je suis content car avec ce vent, quitter le ponton va s’avérer délicat. Il arrive à 15h et nous larguons les amarres. Il y a un plan incliné qui descend assez loin dans la mer. Sur ce plan une remorque a été descendue. Le but est de se positionner au dessus de la remorque et d’attacher le grand mat de chaque côté de la remorque de façon à ce que le bateau repose sur sa quille et ne se couche pas.
La manœuvre est assez délicate. Cela semble un peu de l’amateurisme, Roy a l’habitude de sortir des sloops mais pas des ketchs à ce qu’il me semble. Sur un ketch le grand mat est très en avant et du coup le bateau est trop en arrière sur la remorque. Il faut batailler pas mal pour arriver à trouver une solution.
Tout en haut du plan incliné sont fixé au sol deux énormes poulies, sur la remorque il y a également deux poulies semblables et sur le côté de la rampe inclinée, un moteur électrique entraine un énorme winch. Une corde de très gros diamètre passe dans toutes ces poulies et deux aides manœuvre le winch. Tout ce système tire la remorque vers le haut de la rampe et progressivement le bateau sort de l’eau.
Malheureusement je découvrirais plus tard que l’avant de la quille a heurté le fer de la remorque produisant un « pock » de 2 centimètre de profondeur environ. Ce n’est pas très grave mais il va falloir le réparer et c’est du temps à passer.
Dès le bateau sorti je me jette dessus. Je gratte la coque des deux côtés et je commence à le passer au Karcher. Je suis arrêté à 20h par l’alarme de mes médicaments antirejet. C’est l’excuse pour arrêter de travailler, d’ailleurs il fait nuit depuis longtemps et je n’y vois plus rien. Je suis mort de fatigue, j’ai mal aux épaules et je ressemble à un Stroumf car l’antifouling est bleu. Jacky connaît cela très bien.
Une bonne douche, un dîner léger et je suis à nouveau avec vous mais pas très longtemps car je veux commencer entre 5 et 6h demain matin.
En faisant le tour du bateau j’ai repéré que les boulons qui tiennent le safran sont un peu desserrés. Il va falloir que je vérifie cela.
A bientôt.
Jean Louis
20H45 en France, 21H45 heure du bord 31° 02’E 29° 52’S
Bonjour à tous,
Aujourd’hui on revient un siècle en arrière, on va « tirer » Harmattan hors de l’eau. C’est pour 15 heures, j’ai le temps de faire encore quelques travaux.
Dès le petit déjeuner terminé et la vaisselle faite j’entreprends de vérifier l’état du filtre principal. Il a environ 24 heures de fonctionnement et horreur, il est rempli de boue. Je le nettoie à l’essence et le remets en place. Il faut absolument que je trouve un moyen de filtrer tout mon gasoil et de repartir avec ce problème dans les rétroviseurs. Merci Dan de m’en avoir remis une couche. A ce propos, merci à tous ceux qui m’envoient des petits mails d’encouragement, cela m’aide énormément.
Je n’ai plus l’habitude de faire de la mécanique. Quand j’avais 20 ans, comme tous les jeunes je n’avais pas d’argent et j’étais forcé de mettre les mains dans le cambouis. Ma première voiture était une 203 décapotable 4 portes, puis ce fut la DS19. Quand il fallait refaire un moteur ou changer une boîte, quel travail ! Heureusement, on était deux à s’y coller puisqu’avec mon frère jumeau on était en permanence ensemble.
Ensuite je suis devenu plus raisonnable …. ou plus faignant, je me suis contenté de 2CV. Au pluriel car j’en ai eu plusieurs. Je me souviens étant en déplacement à Madrid, je rentrais à 23h. Ma femme avait rapporté dans le train un embiellage et deux bidons d’huile. Elle avait nettoyé toutes les pièces dans le garage à vélo de l’immeuble et en arrivant nous avons remonté le moteur. Je nous revoie à 3 heures du matin, entrain de traverser la résidence avec le moteur dans une brouette pour le porter à la voiture. A 7H nous partions au travail en 2CV ! Il fallait être totalement fou. Il n’est pas étonnant que cela m’ai dégouté de la mécanique.
A l’époque je n’ai connu que les moteurs à essence et c’est maintenant que je découvre les moteurs diésel. Jusqu’à présent je n’avais jamais eu à changer un injecteur par exemple. C’est bien car j’apprends, et tant que l’on apprend, la vie est passionnante. Une fois mon entreprise créée, à l’âge de 30 ans, je n’ai plu eu le temps de faire de la mécanique.
En ce moment souffle un coup de vent de Sud Ouest, force 6 avec des rafales à 30 Nœuds. En général cela dure 36 heures et, si l’on va vers le Sud, il est conseillé de partir juste à la fin du coup de vent de Sud Ouest, c'est-à-dire demain matin. Trop court pour moi, il faudra que j’attende la prochaine fenêtre.
Il est maintenant 21h, Harmattan est à sec. Ce matin j’ai rencontré sur le ponton un australien qui parle français, il s’est proposé pour m’aider. Je suis content car avec ce vent, quitter le ponton va s’avérer délicat. Il arrive à 15h et nous larguons les amarres. Il y a un plan incliné qui descend assez loin dans la mer. Sur ce plan une remorque a été descendue. Le but est de se positionner au dessus de la remorque et d’attacher le grand mat de chaque côté de la remorque de façon à ce que le bateau repose sur sa quille et ne se couche pas.
La manœuvre est assez délicate. Cela semble un peu de l’amateurisme, Roy a l’habitude de sortir des sloops mais pas des ketchs à ce qu’il me semble. Sur un ketch le grand mat est très en avant et du coup le bateau est trop en arrière sur la remorque. Il faut batailler pas mal pour arriver à trouver une solution.
Tout en haut du plan incliné sont fixé au sol deux énormes poulies, sur la remorque il y a également deux poulies semblables et sur le côté de la rampe inclinée, un moteur électrique entraine un énorme winch. Une corde de très gros diamètre passe dans toutes ces poulies et deux aides manœuvre le winch. Tout ce système tire la remorque vers le haut de la rampe et progressivement le bateau sort de l’eau.
Malheureusement je découvrirais plus tard que l’avant de la quille a heurté le fer de la remorque produisant un « pock » de 2 centimètre de profondeur environ. Ce n’est pas très grave mais il va falloir le réparer et c’est du temps à passer.
Dès le bateau sorti je me jette dessus. Je gratte la coque des deux côtés et je commence à le passer au Karcher. Je suis arrêté à 20h par l’alarme de mes médicaments antirejet. C’est l’excuse pour arrêter de travailler, d’ailleurs il fait nuit depuis longtemps et je n’y vois plus rien. Je suis mort de fatigue, j’ai mal aux épaules et je ressemble à un Stroumf car l’antifouling est bleu. Jacky connaît cela très bien.
Une bonne douche, un dîner léger et je suis à nouveau avec vous mais pas très longtemps car je veux commencer entre 5 et 6h demain matin.
En faisant le tour du bateau j’ai repéré que les boulons qui tiennent le safran sont un peu desserrés. Il va falloir que je vérifie cela.
A bientôt.
Jean Louis
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"Helo Captain,
Je vois que tu vas jouer les shtroumps à ton tour. C’est quand même impressionnant de voir ce qui se passe sur une coque en à peu près 1 an... Je vois également que tu meubles bien ton temps entre l’electricité, les filtres et maintenant le grattage et le peinturage. Prends tu le temps de te taper une petite bière de temps en temps?? En parlant de bière un petit proverbe de troquet breton " Ceux qui boivent pour oublier sont priés de payer d’avance..merci." Bon courage captain. Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 26-01-2012 à 20:24
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"Salut l ami, bravo pour la sortie d eau sportive. Pour le gazole, comme tu t en souviens peut etre il n m est arrive exactement la meme chose. Finalement, la mort dans l ame ou plutot dans le portefeuille, j ai balance tout le gazole pollue, Cela coute moins cher en fin de compte qu un arret moteur en position critique, avec le bateau potentiellement sur les cailloux.. Amities et bon courage , JL " Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 26-01-2012 à 21:56
Thu, 26 Jan 2012 17:00:00 GMT - Des variétés en voie de disparitio?n 31° 02’E 29° 52’S
Thu, 26 Jan 2012 17:00:00 GMT - Des variétés en voie de disparitio?n 31° 02’E 29° 52’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Il existe moult associations ou fondations dont le but est de sauvegarder des espèces animales ou végétales en voie de disparition. Certains se battent pour réintroduire des loups ou des ours, d’autre pour sauvegarder tel papillon, tel plante spécifique.
Mais qui se préoccupe de la sauvegarde de variétés de l’espèce humaine endémique à certains pays du monde ? Ce tour du monde m’aura ouvert les yeux sur les énormes ravages que font les boissons sucrées. Ici le rayon « eau minérale » ne représente qu’au mieux 1,5M de linéaire alors que le rayon « soda » en fait plus de 30 !
Malheureusement pour la Polynésie, la Vahiné a succombé, c’est une énorme perte pour l’humanité. Ici, la Gazelle sud africaine n’a pas encore totalement disparue, mais, si rien n’est fait, cela en prend le chemin. Contrairement à la Polynésie, ici les mâles ne présentent pas de signes de dégénérescence, par contre les femelles sont atteintes à plus de 90% mais seul environ 10% ont rejoint un stade avancé.
Je croise souvent dans la rue, des adolescentes tenant sur le ventre une bouteille de 1,5L ou 2L de Coca ou autre soda. Dans la bouteille une grande paille dont l’autre extrémité est dans la bouche de l’adolescente qui aspire de temps en temps une gorgée, un peu comme lorsque l’on fume une cigarette.
Comme ce sont les femelles qui sont touchées, il y a peu de chance qu’elles apprennent à leurs petits dès leur plus jeune âge à apprécier le goût de l’eau.
Je ne sais pas si l’humanité disparaîtra à cause du réchauffement climatique mais je pense que cette tendance à l’extrême obésité est extrêmement préoccupante.
Ce matin, debout à 5 heures, il fait jour mais le soleil n’est pas encore levé. Je consacre 2h30 à finir de passer le Karcher sur la coque. A force c’est assez physique, les épaules souffrent. Un bon petit déjeuner le temps que le bateau sèche puis masquage et pose d’une couche sur les deux côtés de la coque. Je termine à 13h pétante fatigué mais heureux. Ce n’est plus le Grand Stoumf, c’est barbe bleue.
Cela me rappel ce livre que je lisais étant enfant, les comptes de Perrault, je crois. Je tenais ce livre de mes parents et je dois dire que cette lecture m’effrayait énormément. Le petit poucet, le petit chaperon rouge, Barbe Bleu … C’est ce dernier compte qui m’effrayait le plus.
Je n’ai toujours pas vu le gars qui devait passer pour nettoyer mon gasoil. Peut-être demain ? Ce soir j’ai resserré les vis qui fixent mon gouvernail sur l’axe, elles étaient toutes desserrées, dont une de plus d’un centimètre. Heureusement que j’ai fait sortir le bateau.
Voilà pour ce soir.
A bientôt
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Il existe moult associations ou fondations dont le but est de sauvegarder des espèces animales ou végétales en voie de disparition. Certains se battent pour réintroduire des loups ou des ours, d’autre pour sauvegarder tel papillon, tel plante spécifique.
Mais qui se préoccupe de la sauvegarde de variétés de l’espèce humaine endémique à certains pays du monde ? Ce tour du monde m’aura ouvert les yeux sur les énormes ravages que font les boissons sucrées. Ici le rayon « eau minérale » ne représente qu’au mieux 1,5M de linéaire alors que le rayon « soda » en fait plus de 30 !
Malheureusement pour la Polynésie, la Vahiné a succombé, c’est une énorme perte pour l’humanité. Ici, la Gazelle sud africaine n’a pas encore totalement disparue, mais, si rien n’est fait, cela en prend le chemin. Contrairement à la Polynésie, ici les mâles ne présentent pas de signes de dégénérescence, par contre les femelles sont atteintes à plus de 90% mais seul environ 10% ont rejoint un stade avancé.
Je croise souvent dans la rue, des adolescentes tenant sur le ventre une bouteille de 1,5L ou 2L de Coca ou autre soda. Dans la bouteille une grande paille dont l’autre extrémité est dans la bouche de l’adolescente qui aspire de temps en temps une gorgée, un peu comme lorsque l’on fume une cigarette.
Comme ce sont les femelles qui sont touchées, il y a peu de chance qu’elles apprennent à leurs petits dès leur plus jeune âge à apprécier le goût de l’eau.
Je ne sais pas si l’humanité disparaîtra à cause du réchauffement climatique mais je pense que cette tendance à l’extrême obésité est extrêmement préoccupante.
Ce matin, debout à 5 heures, il fait jour mais le soleil n’est pas encore levé. Je consacre 2h30 à finir de passer le Karcher sur la coque. A force c’est assez physique, les épaules souffrent. Un bon petit déjeuner le temps que le bateau sèche puis masquage et pose d’une couche sur les deux côtés de la coque. Je termine à 13h pétante fatigué mais heureux. Ce n’est plus le Grand Stoumf, c’est barbe bleue.
Cela me rappel ce livre que je lisais étant enfant, les comptes de Perrault, je crois. Je tenais ce livre de mes parents et je dois dire que cette lecture m’effrayait énormément. Le petit poucet, le petit chaperon rouge, Barbe Bleu … C’est ce dernier compte qui m’effrayait le plus.
Je n’ai toujours pas vu le gars qui devait passer pour nettoyer mon gasoil. Peut-être demain ? Ce soir j’ai resserré les vis qui fixent mon gouvernail sur l’axe, elles étaient toutes desserrées, dont une de plus d’un centimètre. Heureusement que j’ai fait sortir le bateau.
La vie est ainsi faite, il y des moments où les problèmes s’accumulent, où j’ai l’impression d’avoir une montagne devant moi à aplanir. Je suis à fond, je ne pense qu’à cela et tout le reste est masqué. Mon esprit et mon temps sont entièrement focalisés sur l’objectif, la concentration est énorme. Je m’attache à réaliser ou solutionner tous les points de la liste qui s’est constituée dans ma tête. Puis tout à coup, je réalise que c’est fini, le tunnel est percé, la voie est libre.
C’est ce qui vient de m’arriver à 17h lorsque j’ai eu fini d’amarrer Harmattan à son nouveau ponton. J’ai coupé le moteur et je me suis allongé, envie de rien, juste de commater et de décompresser enfin. J’ai mal aux pieds, je bail à m’en décrocher la mâchoire et mes yeux pleurent. Je ne sais même pas si vont s’ouvrir des fenêtres météo et ce n’est presque plus mon souci, je n’ai qu’une idée, me reposer enfin, l’esprit serein. J’ai même du mal à réaliser que ce problème de gasoil sal est définitivement résolu alors qu’il me semblait presque insurmontable.
Ce matin encore, je me suis levé à l’aube pour profiter des heures plus fraîches pour peindre. Je n’ai pas bien dormi car le vent étant tombé, des moustiques m’ont torturé toute la nuit. Caréner un bateau est assez physique. Pour le gratter, mettre la coque à nu, la laver très proprement au Karcher, centimètre carré par centimètre carré puis passer deux couches de cette peinture très épaisse qui fait mal aux épaules, le tout en 48 heures, il ne faut pas rester les deux pieds dans le même sabot.
Beaucoup passent et sont étonnés que le travail avance si vite. La plupart me disent qu’Harmattan est « so lovely ». Cela me fait toujours le même effet, je suis fière et je dis merci comme une jeune fille que l’on complimente sur sa beauté.
A huit heures, je fais une pause pour petit-déjeuner et quelqu'un frappe sur la coque. Je sors, c’est le gars pour le gasoil. Il est en camionnette sur laquelle est écrit « Mobile Diesel Tank Cleaner » et également « Diesel décontamination ». Cela me rassure immédiatement, c’est un professionnel. Il me propose de nettoyer mon gasoil et mon réservoir pour 230€. Je lui demande « quand ? », il me répond « immédiatement ». J’accepte aussitôt.
Il est accompagné d’un aide, ils descendent une machine de la camionnette, il y a une grosse pompe avec des tuyaux de 32 mm et de nombreux et énormes filtres. Il démonte la trappe de visite du réservoir et descend un tuyau au fond, pour l’aspiration et pose un autre en surface pour le refoulement. Il n’y a plus qu’à mettre en marche et le gasoil circule à travers les filtres. Au début on voit passer plein de saloperies. De temps en temps la machine est arrêtée pour vider le sac où s’amoncelle la boue puis après trois heures de ce traitement le gasoil est redevenu clair et transparent.
J’explique que mon réservoir est compartimenté mais le spécialiste me dit que de toute façon les saloperies et l’eau sont plus lourdes que le gasoil et finissent toujours par retomber à l’endroit le plus bas. En fait c’est son métier, il ne fait que cela, essentiellement sur des poids lourds. Bien entendu, il ne prend pas la carte bleue, je dois courir en ville chercher du cash. Je retourne également chez le shipchandler chercher les filtres que j’ai commandés. J’ai pris dix filtres, mais il n’arrive pas à avoir les pré-filtres qui sont pourtant un modèle standard. Il faudra que j’approvisionne au Cap. Il a réussi par contre à avoir une courroie, pas identique au modèle mais que j’arrive à monter sur mon alternateur.
Dans l’état actuel de la météo, j’espère partir mardi matin.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
La vie est ainsi faite, il y des moments où les problèmes s’accumulent, où j’ai l’impression d’avoir une montagne devant moi à aplanir. Je suis à fond, je ne pense qu’à cela et tout le reste est masqué. Mon esprit et mon temps sont entièrement focalisés sur l’objectif, la concentration est énorme. Je m’attache à réaliser ou solutionner tous les points de la liste qui s’est constituée dans ma tête. Puis tout à coup, je réalise que c’est fini, le tunnel est percé, la voie est libre.
C’est ce qui vient de m’arriver à 17h lorsque j’ai eu fini d’amarrer Harmattan à son nouveau ponton. J’ai coupé le moteur et je me suis allongé, envie de rien, juste de commater et de décompresser enfin. J’ai mal aux pieds, je bail à m’en décrocher la mâchoire et mes yeux pleurent. Je ne sais même pas si vont s’ouvrir des fenêtres météo et ce n’est presque plus mon souci, je n’ai qu’une idée, me reposer enfin, l’esprit serein. J’ai même du mal à réaliser que ce problème de gasoil sal est définitivement résolu alors qu’il me semblait presque insurmontable.
Ce matin encore, je me suis levé à l’aube pour profiter des heures plus fraîches pour peindre. Je n’ai pas bien dormi car le vent étant tombé, des moustiques m’ont torturé toute la nuit. Caréner un bateau est assez physique. Pour le gratter, mettre la coque à nu, la laver très proprement au Karcher, centimètre carré par centimètre carré puis passer deux couches de cette peinture très épaisse qui fait mal aux épaules, le tout en 48 heures, il ne faut pas rester les deux pieds dans le même sabot.
Beaucoup passent et sont étonnés que le travail avance si vite. La plupart me disent qu’Harmattan est « so lovely ». Cela me fait toujours le même effet, je suis fière et je dis merci comme une jeune fille que l’on complimente sur sa beauté.
A huit heures, je fais une pause pour petit-déjeuner et quelqu'un frappe sur la coque. Je sors, c’est le gars pour le gasoil. Il est en camionnette sur laquelle est écrit « Mobile Diesel Tank Cleaner » et également « Diesel décontamination ». Cela me rassure immédiatement, c’est un professionnel. Il me propose de nettoyer mon gasoil et mon réservoir pour 230€. Je lui demande « quand ? », il me répond « immédiatement ». J’accepte aussitôt.
Il est accompagné d’un aide, ils descendent une machine de la camionnette, il y a une grosse pompe avec des tuyaux de 32 mm et de nombreux et énormes filtres. Il démonte la trappe de visite du réservoir et descend un tuyau au fond, pour l’aspiration et pose un autre en surface pour le refoulement. Il n’y a plus qu’à mettre en marche et le gasoil circule à travers les filtres. Au début on voit passer plein de saloperies. De temps en temps la machine est arrêtée pour vider le sac où s’amoncelle la boue puis après trois heures de ce traitement le gasoil est redevenu clair et transparent.
J’explique que mon réservoir est compartimenté mais le spécialiste me dit que de toute façon les saloperies et l’eau sont plus lourdes que le gasoil et finissent toujours par retomber à l’endroit le plus bas. En fait c’est son métier, il ne fait que cela, essentiellement sur des poids lourds. Bien entendu, il ne prend pas la carte bleue, je dois courir en ville chercher du cash. Je retourne également chez le shipchandler chercher les filtres que j’ai commandés. J’ai pris dix filtres, mais il n’arrive pas à avoir les pré-filtres qui sont pourtant un modèle standard. Il faudra que j’approvisionne au Cap. Il a réussi par contre à avoir une courroie, pas identique au modèle mais que j’arrive à monter sur mon alternateur.
Dans l’état actuel de la météo, j’espère partir mardi matin.
A bientôt.
Jean Louis
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"bravo et toujours très intéressant à lire. Pascaline" Envoyé par Pascaline Masurel le 28-01-2012 à 15:32
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"Bon, ca y est .. bravo beaucoup de travail realise et de problemes resolus en peu de temps !! normal que tu sois creve !! Moteur ok reste fiabilite du pilote: sujet pilote de secours: j ai un ami qui a un pilote sur secteur de barre comme toi, en pilote principal, il a mis en secours un pilote de barre a roue genre autohelm 4000, il ne s en sert pas en temps normal, mais il a eu a s en servir une fois, et a ete tres content de l avoir ce jour la .. Je te souhaite une bonne fenetre meteo !! Bon week end, tres jolie la photo de Harmattan sur ber !! c est vrai que c est un tres tres beau bateau. Amities, JL " Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 28-01-2012 à 17:32
Sat, 28 Jan 2012 17:00:00 GMT - Les tâches domestiques 31° 02’E 29° 52’S
Sat, 28 Jan 2012 17:00:00 GMT - Les tâches domestiques 31° 02’E 29° 52’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est une journée cool qui se termine. Levé à 8h ce matin, réveillé par l’alarme pour la prise des médicaments antirejet, j’ai fait ma petite ménagère. Lessive, rangement, nettoyage, pliage du linge … Il faut bien s’en occuper de temps en temps.
J’ai également bricolé. En tout premier lieu, maintenant que j’ai du gasoil propre, j’ai changé le filtre à particules fines du groupe électrogène et je l’ai fait tourner pendant deux heures, le temps de laisser la machine à laver s’occuper d’une lessive.
Ensuite, j’ai changé le filtre du moteur principal, et comme je n’ai pas pu approvisionner de pré-filtre, j’ai nettoyé à l’essence celui qui est en place puis je l’ai réinstallé.
Quel confort cette tranquillité d’esprit, ce sentiment que tout est parfait et que tout tourne rond sur ce bateau. J’ai maintenant hâte de repartir, j’aimerai être déjà dans les alizés, en train de faire route sur Saint Hélène.
Après une bonne sieste, j’ai fait une grande marche à pieds dans Durban. C’est beaucoup moins craignos que tout ce qu’on m’en a dit et que mon ressenti lors de ma première sortie en ville. Je pense que l’on s’habitue, il y a juste un quartier en bordure de ville où j’ai retiré ma montre pour la mettre au fond de ma poche. Il est vrai que lorsque l’on s’est baladé dans les rues de Colon au Panama, on n’a plus peur de rien.
Ici, beaucoup de choses sont surprenantes. Ils n’ont pas les mêmes habitudes pour découper la viande, et il y a un os dans le beefsteak. Oui, un os en plein milieu, comme une grosse virgule. Par contre la nourriture, la viande en particulier, est extrêmement bon marché. Un très gros steak coûte autour d’un euro et demi. Au super marché, les gens font leurs courses, ils mettent dans le cadi tout ce qu’ils ont envie d’acheter, puis lorsqu’ils passent à la caisse, ils trient dans le cadi ce qu’ils peuvent réellement acheter. Dès que l’afficheur arrive à la limite de leurs moyens, ils laissent le cadi et une troupe d’exécutants est chargé de remettre en rayon les produits.
Il a encore fait très chaud aujourd’hui, à 18h il fait encore 30° dans le bateau. C’est « Summer time » comme ils disent. Comme il n’y a pas Internet à la marina, je suis entré en ville dans un Internet café. Quelle galère ! J’ai eu toutes les difficultés du monde à aller sur Windfinder voir les prévisions météo. Par contre je n’ai pas pu aller sur Skype pour parler et voir mes petits enfants. J’espère qu’à Cap Town cela ira mieux.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est une journée cool qui se termine. Levé à 8h ce matin, réveillé par l’alarme pour la prise des médicaments antirejet, j’ai fait ma petite ménagère. Lessive, rangement, nettoyage, pliage du linge … Il faut bien s’en occuper de temps en temps.
J’ai également bricolé. En tout premier lieu, maintenant que j’ai du gasoil propre, j’ai changé le filtre à particules fines du groupe électrogène et je l’ai fait tourner pendant deux heures, le temps de laisser la machine à laver s’occuper d’une lessive.
Ensuite, j’ai changé le filtre du moteur principal, et comme je n’ai pas pu approvisionner de pré-filtre, j’ai nettoyé à l’essence celui qui est en place puis je l’ai réinstallé.
Quel confort cette tranquillité d’esprit, ce sentiment que tout est parfait et que tout tourne rond sur ce bateau. J’ai maintenant hâte de repartir, j’aimerai être déjà dans les alizés, en train de faire route sur Saint Hélène.
Après une bonne sieste, j’ai fait une grande marche à pieds dans Durban. C’est beaucoup moins craignos que tout ce qu’on m’en a dit et que mon ressenti lors de ma première sortie en ville. Je pense que l’on s’habitue, il y a juste un quartier en bordure de ville où j’ai retiré ma montre pour la mettre au fond de ma poche. Il est vrai que lorsque l’on s’est baladé dans les rues de Colon au Panama, on n’a plus peur de rien.
Ici, beaucoup de choses sont surprenantes. Ils n’ont pas les mêmes habitudes pour découper la viande, et il y a un os dans le beefsteak. Oui, un os en plein milieu, comme une grosse virgule. Par contre la nourriture, la viande en particulier, est extrêmement bon marché. Un très gros steak coûte autour d’un euro et demi. Au super marché, les gens font leurs courses, ils mettent dans le cadi tout ce qu’ils ont envie d’acheter, puis lorsqu’ils passent à la caisse, ils trient dans le cadi ce qu’ils peuvent réellement acheter. Dès que l’afficheur arrive à la limite de leurs moyens, ils laissent le cadi et une troupe d’exécutants est chargé de remettre en rayon les produits.
Il a encore fait très chaud aujourd’hui, à 18h il fait encore 30° dans le bateau. C’est « Summer time » comme ils disent. Comme il n’y a pas Internet à la marina, je suis entré en ville dans un Internet café. Quelle galère ! J’ai eu toutes les difficultés du monde à aller sur Windfinder voir les prévisions météo. Par contre je n’ai pas pu aller sur Skype pour parler et voir mes petits enfants. J’espère qu’à Cap Town cela ira mieux.
A bientôt.
Jean Louis
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"cher Jean-louis,
chez nous la neige est an- noncée, par contre ds la haie le pommier du Japon fleurit ainsi que les camélias alentours.j’admire ton courage et aussi je le crains je t’embrasse
jeanine" Envoyé par jeanine Barbier le 28-01-2012 à 20:41
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"bonjour capitaine,
Après une semaine au ski, je suis de nouveau à lyon afin de récupérer éric et je retourne cet après-midi à Super Dévoluy pour une petite semaine. Je viens de parcourir les blogs de la semaine écoulée et je pense qu’il serait temps que tu inventes le moteur électrique afin de supprimer tous les problèmes de gas-oil... Donc petit retour en arrière cela n’est pas grave car tes poursuivants sont loin derrière ... J’espère que tout est ok pour toi concernant ta santé et que la forme est toujours au rendez-vous. Bon vent, bonne mer pour la prochaine étape.
amitiés,
bernard" Envoyé par bernard.lannion le 30-01-2012 à 11:12
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"Salut, je ne sais pas quand tu partiras, ce devrait etre imminent si la fenetre meteo se confirme, donc je te souhaite bon vent et bonne mer pour cette etape, avec toutes mes amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 30-01-2012 à 16:06
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"Bonsoir Amiral. Une pensée de mon copain Marc-Aurèle, pour la route : "uand même tu aurais à vivre trois mille ans, et trois fois dix mille ans, dis-toi bien que l’on ne peut jamais perdre une autre existence que celle qu’on vit ici-bas, et qu’on ne peut pas davantage en vivre une autre que celle qu’on perd. A cet égard, la plus longue vie en est tout à fait au même point que la plus courte. Pour tout le monde, le présent, le moment actuel est égal, bien que le passé qu’on laisse en arrière puisse être très inégal. Ainsi, ce qu’on perd n’est évidemment qu’un instant imperceptible. On ne peut perdre d’aucune façon ni le passé ni l’avenir ; car une chose que nous ne possédons pas, comment pourrait-on nous la ravir ? Voici donc deux considérations qu’il ne faut jamais perdre de vue : la première, que tout en ce monde roule éternellement dans le même cercle, et qu’il n’y a pas la moindre différence à voir toujours des choses pareilles, ou cent ans de suite, ou deux cents ans, et même pendant la durée infinie ; la seconde, que celui qui a le plus vécu et celui qui aura dû mourir le plus prématurément font exactement la même perte ; car ce n’est jamais que du présent qu’on peut être dépouillé, puisqu’il n’y a que le présent seul qu’on possède, et qu’on ne peut pas perdre ce qu’on n’a point" Bon vent.Amitiés. GD" Envoyé par GD le 30-01-2012 à 18:15
Sun, 29 Jan 2012 17:00:00 GMT - Le Queen Mary II 31° 02’E 29° 52’S
Sun, 29 Jan 2012 17:00:00 GMT - Le Queen Mary II 31° 02’E 29° 52’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle animation aujourd’hui sur le port ! Ce matin, réveil à 7h, je suis en forme, il fait un temps extraordinaire, après un passage par les toilettes, je rentre dans la quarré et que vois-je par le hublot ? Le Queen Mary II qui est à quai juste en face de moi !
Il est arrivé ce marin vers 6 heures mais je ne le sais pas et je voudrais le voir de plus près avant qu’il s’en aille. Toilette, petit déjeuner, lunettes de soleil, chapeau d’aventurier et me voilà parti pour rejoindre la digue qui va bien pour le prendre en photo.
Il y a déjà plein de monde, des blancs et des Indiens mais pas de noirs. Etonnant ! Je me fais d’ailleurs la réflexion que je n’avais pas remarqué qu’il y avait une communauté Indienne aussi importante ici.
Il est beau ce bateau mais franchement je m’attendais à encore plus beau. En fait c’est le mythe qui attire autant de monde.
A 18 heures, il corne avant de se mettre en branle pour quitter le port, c’est l’apothéose, les digues sont noire de monde et en ville il y a des embouteillages monstres.
Grosse chaleur aujourd’hui, j’ai bricolé gentiment, sur un bateau il y a toujours quelque chose à faire. Ce matin j’ai changé encore une fois le thermostat du frigo. A la Réunion on m’avait fourgué un thermostat de congélateur, du coup le frigo ne s’arrêtait jamais et le moteur chauffait. En France, j’ai commandé un vrai thermostat de frigo sur Internet. Cela va beaucoup mieux, la température va être normale pour un frigo et cela suffit, sauf peut-être pour la bière. Par contre, comme il va tourner que la moitié du temps, je vais économiser beaucoup d’énergie et le groupe électrogène sera moins sollicité.
Après une sieste réparatrice, cet après midi j’ai démonté les treuils de mes bossoirs. J’avais mis des câbles en acier, mais avec le temps, ils restent tortillés, ils se coincent à l’intérieur et ils ont fini par faire de gendarmes. Je pense que je vais les monter en textile cette fois-ci.
Je vais vous laisser là car j’ai invité un voisin de ponton belge. Je vais enfin pouvoir parler français.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle animation aujourd’hui sur le port ! Ce matin, réveil à 7h, je suis en forme, il fait un temps extraordinaire, après un passage par les toilettes, je rentre dans la quarré et que vois-je par le hublot ? Le Queen Mary II qui est à quai juste en face de moi !
Il est arrivé ce marin vers 6 heures mais je ne le sais pas et je voudrais le voir de plus près avant qu’il s’en aille. Toilette, petit déjeuner, lunettes de soleil, chapeau d’aventurier et me voilà parti pour rejoindre la digue qui va bien pour le prendre en photo.
Il y a déjà plein de monde, des blancs et des Indiens mais pas de noirs. Etonnant ! Je me fais d’ailleurs la réflexion que je n’avais pas remarqué qu’il y avait une communauté Indienne aussi importante ici.
Il est beau ce bateau mais franchement je m’attendais à encore plus beau. En fait c’est le mythe qui attire autant de monde.
A 18 heures, il corne avant de se mettre en branle pour quitter le port, c’est l’apothéose, les digues sont noire de monde et en ville il y a des embouteillages monstres.
Grosse chaleur aujourd’hui, j’ai bricolé gentiment, sur un bateau il y a toujours quelque chose à faire. Ce matin j’ai changé encore une fois le thermostat du frigo. A la Réunion on m’avait fourgué un thermostat de congélateur, du coup le frigo ne s’arrêtait jamais et le moteur chauffait. En France, j’ai commandé un vrai thermostat de frigo sur Internet. Cela va beaucoup mieux, la température va être normale pour un frigo et cela suffit, sauf peut-être pour la bière. Par contre, comme il va tourner que la moitié du temps, je vais économiser beaucoup d’énergie et le groupe électrogène sera moins sollicité.
Après une sieste réparatrice, cet après midi j’ai démonté les treuils de mes bossoirs. J’avais mis des câbles en acier, mais avec le temps, ils restent tortillés, ils se coincent à l’intérieur et ils ont fini par faire de gendarmes. Je pense que je vais les monter en textile cette fois-ci.
Je vais vous laisser là car j’ai invité un voisin de ponton belge. Je vais enfin pouvoir parler français.
Mon, 30 Jan 2012 17:00:00 GMT - Une lucarne 31° 02’E 29° 52’S
Mon, 30 Jan 2012 17:00:00 GMT - Une lucarne 31° 02’E 29° 52’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est le lot commun de tous les plaisanciers qui font cette route : l’attente de la fenêtre météo. Certains attendent ainsi de nombreuses semaines qu’une opportunité se dessine bien qu’à cette saison elles soient plus fréquentes.
On espère toujours, puis la météo évolue, il faut reporter, quel sentiment bizarre ! J’espérais partir demain mais ce n’est pas possible, en fait de fenêtre il s’avère que c’est plutôt une lucarne qui ne dure que 32 heures, pas suffisant pour rejoindre en toute sécurité l’abri d’East London qui se trouve à 230 Miles. La directive donnée par les marins locaux c’est de ne pas partir sans avoir une fenêtre d’au moins deux à trois jours.
Si je partais demain matin je risquerais de me retrouver face à un force 6 en plein dans le nez avant d’avoir atteint East London. Ensuite, il y a encore 130 Miles pour Port Elisabeth. Une fois arrivé là, la route sera plus facile car il y a de nombreux abri avec peu de route entre chaque.
La prochaine fenêtre s’ouvre vendredi matin et semble durer jusqu’à dimanche soir. Pourvu que les choses n’évoluent pas d’ici là dans le mauvais sens. Pour l’instant, en trois semaines je n’ai parcourut que 85 Miles, quelle moyenne !
Le monde est tout petit, j’ai retrouvé, amarré à 20 mètres d’Harmattan, le bateau qui était à côté de moi en octobre 2010 à Bali. Et puis j’écoute East Coast Radio, c’est une radio qui ressemble à ce que j’écoute en France. Pas étonnant, l’animatrice principale est Tracy Chapman, la fille qui fait les bulletins de circulation en anglais l’été entre Lyon et Marseille.
Hier soir j’ai refait le monde avec mon voisin belge qui vit ici depuis 50 ans. Il vient de faire un tour du monde sur un 32 pieds. Il m’a parlé de Saint Hélène, je pensais devoir sortir mon annexe mais il m’a dit qu’il y avait un service de bateaux taxi, un peu comme aux Galápagos.
Nous avons confrontés nos impressions, j’ai été surpris car nous avons exactement effectués les mêmes constatations. Ce qui l’a vraiment le plus marqué, tout comme moi, c’est la disparition des Vahinés. D’une façon générale, notre ressenti sur chaque endroit où nous sommes passés est identique. Il n’a malheureusement pas fait l’Asie, comme la plupart des tourdumondistes, dommage.
Je n’ai pas encore trouvé une solution pour surfer sur le net, au Club House il y a une connexion mais elle ne fonctionne pas, hier je me suis rendu dans un Internet café. La connexion plantait en permanence et aujourd’hui, dans un autre Internet Café, c’était en réparation ! Du coup j’utilise mon satellite mais compte tenu des coûts de communication je ne peux pas surfer. Quel dommage, alors que je dois attendre plusieurs jours ici, de ne pas pouvoir prendre un peu de temps sur Internet.
A bientôt
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est le lot commun de tous les plaisanciers qui font cette route : l’attente de la fenêtre météo. Certains attendent ainsi de nombreuses semaines qu’une opportunité se dessine bien qu’à cette saison elles soient plus fréquentes.
On espère toujours, puis la météo évolue, il faut reporter, quel sentiment bizarre ! J’espérais partir demain mais ce n’est pas possible, en fait de fenêtre il s’avère que c’est plutôt une lucarne qui ne dure que 32 heures, pas suffisant pour rejoindre en toute sécurité l’abri d’East London qui se trouve à 230 Miles. La directive donnée par les marins locaux c’est de ne pas partir sans avoir une fenêtre d’au moins deux à trois jours.
Si je partais demain matin je risquerais de me retrouver face à un force 6 en plein dans le nez avant d’avoir atteint East London. Ensuite, il y a encore 130 Miles pour Port Elisabeth. Une fois arrivé là, la route sera plus facile car il y a de nombreux abri avec peu de route entre chaque.
La prochaine fenêtre s’ouvre vendredi matin et semble durer jusqu’à dimanche soir. Pourvu que les choses n’évoluent pas d’ici là dans le mauvais sens. Pour l’instant, en trois semaines je n’ai parcourut que 85 Miles, quelle moyenne !
Le monde est tout petit, j’ai retrouvé, amarré à 20 mètres d’Harmattan, le bateau qui était à côté de moi en octobre 2010 à Bali. Et puis j’écoute East Coast Radio, c’est une radio qui ressemble à ce que j’écoute en France. Pas étonnant, l’animatrice principale est Tracy Chapman, la fille qui fait les bulletins de circulation en anglais l’été entre Lyon et Marseille.
Hier soir j’ai refait le monde avec mon voisin belge qui vit ici depuis 50 ans. Il vient de faire un tour du monde sur un 32 pieds. Il m’a parlé de Saint Hélène, je pensais devoir sortir mon annexe mais il m’a dit qu’il y avait un service de bateaux taxi, un peu comme aux Galápagos.
Nous avons confrontés nos impressions, j’ai été surpris car nous avons exactement effectués les mêmes constatations. Ce qui l’a vraiment le plus marqué, tout comme moi, c’est la disparition des Vahinés. D’une façon générale, notre ressenti sur chaque endroit où nous sommes passés est identique. Il n’a malheureusement pas fait l’Asie, comme la plupart des tourdumondistes, dommage.
Je n’ai pas encore trouvé une solution pour surfer sur le net, au Club House il y a une connexion mais elle ne fonctionne pas, hier je me suis rendu dans un Internet café. La connexion plantait en permanence et aujourd’hui, dans un autre Internet Café, c’était en réparation ! Du coup j’utilise mon satellite mais compte tenu des coûts de communication je ne peux pas surfer. Quel dommage, alors que je dois attendre plusieurs jours ici, de ne pas pouvoir prendre un peu de temps sur Internet.
A bientôt
Jean Louis
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"La disparition des vahinées, je n’en reviens pas. Ce WE , en Angleterre, je faisais la dernière journée de chasse de la saison et il y avait une fête avec bcp de chasseurs, rabateurs et leurs familles, et bcp de chiens .... of course. J’ai constaté que un bon nombre de ces chiens sont difformes , lourds , laids, incapable de courrir, en un mot trop nourris et pas du coca cola. Est-ce que notre problème occidental n’est pas la nourriture trop facile, et le manque d’exercice , conséquence de la mécanisation? On dit que pour qu’un chien soit en forme il faut le sous nourrir légèrement; et nous ? Je vous souhaite non pas une lucarne, mais une grande fenêtre baie avec terrasse et parasol, mais pas de Coca cola" Envoyé par Hubert Durand le 31-01-2012 à 13:11
Tue, 31 Jan 2012 17:00:00 GMT - La fin des vacances estivales 31° 02’E 29° 52’S
Tue, 31 Jan 2012 17:00:00 GMT - La fin des vacances estivales 31° 02’E 29° 52’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Cela sent la fin des vacances estivales. Dans les magasins les mamans se retrouvent devant le linéaire des fournitures scolaires. Il n’a jamais fait aussi chaud qu’aujourd’hui, 32° dans le bateau.
Dans le quartier des étudiants, c’est le moment des inscriptions. Les étudiants et surtout les étudiantes se massent sur le trottoir, devant les entrées des centres d’inscription ou de sélection, je ne sais pas exactement. Je n’ai vu que des noirs, peut être les écoles pour les blancs sont a d’autres endroits. D’ailleurs, dans ce quartier de Durban, le centre ville, il y a très peu de blancs dans les rues, peut être un pour cent, alors qu’à la marina, j’ai l’impression que seuls les blancs possèdent un bateau. Les noirs sont là pour le ménage et l’entretien des bateaux.
Le président de la république est un noir et je pense le gouvernement également. De ce fait, dans l’administration on rencontre essentiellement des noirs. Je pense qu’une minorité de noirs accèdent à des postes importants en dehors des administrations et la majorité est employée dans des petits boulots sans qualification. D’ailleurs, les entreprises sont tenues à un quota minimum de noirs dans leur personnel. C’est bien ces écoles supérieurs pour les noirs mais il y a beaucoup à faire et je pense que seule une minorité y ont accès.
Pour moi, c’est ambiance vacances également. Je bricole un peu, aujourd’hui un peu d’électricité et remontage de mes bossoirs. Je m’occupe également de l’approvisionnement. Lorsque je vais quitter le Cap, il faudra que j’aie à bord suffisamment de provisions pour tenir entre 2 et 3 mois car mon copain belge m’a prévenu qu’il ne faut pas compter faire des provisions à Saint Hélène. Tout vient du Cap par cargo et les prix s’envolent.
Je m’occupe donc de rapporter au bateau des cubitainers de vin et des canettes de bière. Je trouve du vin d’Afrique du Sud au supermarché. Il est bon et à chaque voyage je rapporte deux cubitainers de 3L, du Merlot ou du Cabernet Sauvignon. Le Shira n’est pas excellent. C’est étonnant, au super marché on trouve du vin mais pas d’alcool et pas de bière.
Les alcools, le vin et la bière sont vendu dans des boutiques transformées en camp retranché comme dans beaucoup d’endroits à travers le monde. Les vendeurs sont derrière des grilles énormes et seul un petit guichet de 20cm x 20cm permet de passer la monnaie dans un sens et les bouteilles dans l’autre sens. Les dimanches et jours fériés la vente d’alcool est interdite. Pourquoi trouve-t-on du vin au super marché et pas les bières dont le taux d’alcool est beaucoup moins important ? Mystère !
Je vais au super marché le matin, c’est à environ 2,5 Km et en fin d’après midi je fais un voyage pour rapporter quatre packs de 6 canettes, c’est un peu moins loin.
Je pense partir vendredi en fin de matinée. Il y a une fenêtre de 48 heures, mais tout peu encore changer, c’est dans trois jours. Les Néo Zélandais qui devaient partir comme moi ce matin ont reportés eux aussi. Cela m’a conforté dans mon choix. En fait l’endroit le plus mauvais c’est justement une trentaine de Miles avant East London, raison de plus pour ne pas être un peu juste et ne pas risquer de se retrouver avec un force 5 ou 6 dans le nez à cet endroit.
Ce matin j’ai effectué un petit contrôle de créatinine. L’appareil m’indique 183, ce n’est pas aberrant, les résultats varient ainsi lorsque l’analyse est faite par un laboratoire.
Comme je n’ai emporté qu’une dizaine de livres et que j’en ai déjà lu deux, il faut que j’économise un peu. Je me suis donc remis à écrire, j’aime et en plus cela m’occupe. Ce tour du monde m’aura fait prendre conscience d’un certain nombre de choses que j’ai envie de partager. Je crois qu’il faut plusieurs vies pour arriver à appréhender un peu mieux où va l’humanité, je n’en suis qu’au tout début de ma deuxième vie, j’ai encore beaucoup à découvrir.
A bientôt
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Cela sent la fin des vacances estivales. Dans les magasins les mamans se retrouvent devant le linéaire des fournitures scolaires. Il n’a jamais fait aussi chaud qu’aujourd’hui, 32° dans le bateau.
Dans le quartier des étudiants, c’est le moment des inscriptions. Les étudiants et surtout les étudiantes se massent sur le trottoir, devant les entrées des centres d’inscription ou de sélection, je ne sais pas exactement. Je n’ai vu que des noirs, peut être les écoles pour les blancs sont a d’autres endroits. D’ailleurs, dans ce quartier de Durban, le centre ville, il y a très peu de blancs dans les rues, peut être un pour cent, alors qu’à la marina, j’ai l’impression que seuls les blancs possèdent un bateau. Les noirs sont là pour le ménage et l’entretien des bateaux.
Le président de la république est un noir et je pense le gouvernement également. De ce fait, dans l’administration on rencontre essentiellement des noirs. Je pense qu’une minorité de noirs accèdent à des postes importants en dehors des administrations et la majorité est employée dans des petits boulots sans qualification. D’ailleurs, les entreprises sont tenues à un quota minimum de noirs dans leur personnel. C’est bien ces écoles supérieurs pour les noirs mais il y a beaucoup à faire et je pense que seule une minorité y ont accès.
Pour moi, c’est ambiance vacances également. Je bricole un peu, aujourd’hui un peu d’électricité et remontage de mes bossoirs. Je m’occupe également de l’approvisionnement. Lorsque je vais quitter le Cap, il faudra que j’aie à bord suffisamment de provisions pour tenir entre 2 et 3 mois car mon copain belge m’a prévenu qu’il ne faut pas compter faire des provisions à Saint Hélène. Tout vient du Cap par cargo et les prix s’envolent.
Je m’occupe donc de rapporter au bateau des cubitainers de vin et des canettes de bière. Je trouve du vin d’Afrique du Sud au supermarché. Il est bon et à chaque voyage je rapporte deux cubitainers de 3L, du Merlot ou du Cabernet Sauvignon. Le Shira n’est pas excellent. C’est étonnant, au super marché on trouve du vin mais pas d’alcool et pas de bière.
Les alcools, le vin et la bière sont vendu dans des boutiques transformées en camp retranché comme dans beaucoup d’endroits à travers le monde. Les vendeurs sont derrière des grilles énormes et seul un petit guichet de 20cm x 20cm permet de passer la monnaie dans un sens et les bouteilles dans l’autre sens. Les dimanches et jours fériés la vente d’alcool est interdite. Pourquoi trouve-t-on du vin au super marché et pas les bières dont le taux d’alcool est beaucoup moins important ? Mystère !
Je vais au super marché le matin, c’est à environ 2,5 Km et en fin d’après midi je fais un voyage pour rapporter quatre packs de 6 canettes, c’est un peu moins loin.
Je pense partir vendredi en fin de matinée. Il y a une fenêtre de 48 heures, mais tout peu encore changer, c’est dans trois jours. Les Néo Zélandais qui devaient partir comme moi ce matin ont reportés eux aussi. Cela m’a conforté dans mon choix. En fait l’endroit le plus mauvais c’est justement une trentaine de Miles avant East London, raison de plus pour ne pas être un peu juste et ne pas risquer de se retrouver avec un force 5 ou 6 dans le nez à cet endroit.
Ce matin j’ai effectué un petit contrôle de créatinine. L’appareil m’indique 183, ce n’est pas aberrant, les résultats varient ainsi lorsque l’analyse est faite par un laboratoire.
Comme je n’ai emporté qu’une dizaine de livres et que j’en ai déjà lu deux, il faut que j’économise un peu. Je me suis donc remis à écrire, j’aime et en plus cela m’occupe. Ce tour du monde m’aura fait prendre conscience d’un certain nombre de choses que j’ai envie de partager. Je crois qu’il faut plusieurs vies pour arriver à appréhender un peu mieux où va l’humanité, je n’en suis qu’au tout début de ma deuxième vie, j’ai encore beaucoup à découvrir.
Wed, 01 Feb 2012 17:00:00 GMT - And the wind carried us 31° 02’E 29° 52’S
Wed, 01 Feb 2012 17:00:00 GMT - And the wind carried us 31° 02’E 29° 52’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
« And the wind carried us », c’est le titre du livre que Gilbert m’a offert aujourd’hui, le livre qu’il a écrit suite à son tour du monde.
Lorsque l’on voyage en solitaire autour du monde, on rencontre des gens exceptionnels. C’est le cas de Gilbert, mon voisin de ponton, un belge qui vit en Afrique depuis 50 ans. Il a passé sa vie à jouer avec de la nitroglycérine dans les mines d’or du continent africain avant, la soixantaine venue, de partir faire un tour du monde sur Gipsy Girl, un petit voilier d’une trentaine de pieds.
Avec un budget d’environ 15 000 € seulement, il a fallu être économe. Il n’a pratiquement jamais mis en marche le moteur, 350 litres de gasoil pour un tour du monde, pas de radar, il lui est même arrivé de faire des moyennes journalières négatives !
J’adore la page de garde de ce livre, c’est tellement en accord avec ma vision des choses :
Do It I dedicate this book to all who, despite the odds, went and did it
C’est un livre écrit en langue anglaise, car c’est maintenant la langue naturelle de Gilbert, ni ses enfants ni ses petits enfants ne parlent le français. On a, bien entendu, visité les mêmes endroits, on a énormément de points communs et je vais me régaler en remontant l’Atlantique à lire ce livre.
Gilbert y raconte bien entendu son voyage mais en profite pour dresser également un état du monde tel qu’il l’a perçu comme je suis amené à le faire moi-même. A 68 ans maintenant, il compte repartir au mois d’avril pour retourner au Brésil qu’il a tant aimé puis en Caraïbe. Il a vendu son petit bateau, mais celui-ci est toujours amarré dans la marina de Durban, pour acheter un 39 pieds un peu plus confortable.
La fenêtre météo de vendredi semble se confirmer, peut-être même pourrais je partir dans la nuit de jeudi à vendredi. On est déjà en février et il est grand temps que le loch se mette à tourner d’une façon continue. J’ai vraiment hâte d’être dans les alizés, en train de remonter vers Saint Hélène.
Demain matin Gilbert m’emmène avec son Combi faire un approvisionnement, ensuite je vais faire les formalités. Puis le soir comme tous les jeudis, il y a un barbecue auquel je suis invité et je partirais peut-être ensuite si je me sens en forme.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
« And the wind carried us », c’est le titre du livre que Gilbert m’a offert aujourd’hui, le livre qu’il a écrit suite à son tour du monde.
Lorsque l’on voyage en solitaire autour du monde, on rencontre des gens exceptionnels. C’est le cas de Gilbert, mon voisin de ponton, un belge qui vit en Afrique depuis 50 ans. Il a passé sa vie à jouer avec de la nitroglycérine dans les mines d’or du continent africain avant, la soixantaine venue, de partir faire un tour du monde sur Gipsy Girl, un petit voilier d’une trentaine de pieds.
Avec un budget d’environ 15 000 € seulement, il a fallu être économe. Il n’a pratiquement jamais mis en marche le moteur, 350 litres de gasoil pour un tour du monde, pas de radar, il lui est même arrivé de faire des moyennes journalières négatives !
J’adore la page de garde de ce livre, c’est tellement en accord avec ma vision des choses :
Do It I dedicate this book to all who, despite the odds, went and did it
C’est un livre écrit en langue anglaise, car c’est maintenant la langue naturelle de Gilbert, ni ses enfants ni ses petits enfants ne parlent le français. On a, bien entendu, visité les mêmes endroits, on a énormément de points communs et je vais me régaler en remontant l’Atlantique à lire ce livre.
Gilbert y raconte bien entendu son voyage mais en profite pour dresser également un état du monde tel qu’il l’a perçu comme je suis amené à le faire moi-même. A 68 ans maintenant, il compte repartir au mois d’avril pour retourner au Brésil qu’il a tant aimé puis en Caraïbe. Il a vendu son petit bateau, mais celui-ci est toujours amarré dans la marina de Durban, pour acheter un 39 pieds un peu plus confortable.
La fenêtre météo de vendredi semble se confirmer, peut-être même pourrais je partir dans la nuit de jeudi à vendredi. On est déjà en février et il est grand temps que le loch se mette à tourner d’une façon continue. J’ai vraiment hâte d’être dans les alizés, en train de remonter vers Saint Hélène.
Demain matin Gilbert m’emmène avec son Combi faire un approvisionnement, ensuite je vais faire les formalités. Puis le soir comme tous les jeudis, il y a un barbecue auquel je suis invité et je partirais peut-être ensuite si je me sens en forme.
A bientôt.
Jean Louis
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"bonjour Capitaine brrrr il fait froid ce matin à Cormeilles - 9° dans le jardin et un vent glacial mais un ciel bleu et soleil Nous sommes revenus de Taïwan que du bonheur enfin des larmes de joie à l’arrivée en serrant mon fils à l’arrivée et ce petit bonhomme de 2 ans qui me regardait avec un grand sourire que du bonheur en le serrant dans mes bras je lui ai donné des calins bisous à lui en user les joues ; avec skype c’est bien mais le contact me manque toujours je ne vous raconte pas le déchirement au retour... dur dur ! Vos récits sont toujours très riches de commentaires et d’aventures j’avais un peu de retard en rentrant et j’étais déçue d’arriver au dernier il fallait attendre le lendemain Je pense qu’aujourd’hui le sang doit bouillir dans vos veines vous vous préparez au barbecue mais surtout au départ j’espère que la fenêtre s’ouvrira pour continuer votre périple merci de nous faire vivre ces bons moments bisous Cormeillois " Envoyé par MARIE le 02-02-2012 à 10:02
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"bisous jean louis et bon barbecue j ’espére que vous pourrez continuer votre périple je suis allée voir la cardiologue ce matin mon vieux coeur marche encoreunion de pensées roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 02-02-2012 à 17:59
Thu, 02 Feb 2012 17:00:00 GMT - Permission de sortir du port 31° 02’E 29° 52’S
Thu, 02 Feb 2012 17:00:00 GMT - Permission de sortir du port 31° 02’E 29° 52’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
La météo a encore évoluée depuis hier après midi et Pierre-Yves me confirme que la fenêtre s’ouvre à partir de ce midi. En me levant ce matin, je refais un tour sur les prévisions et décide de partir après déjeuner.
Gilbert m’a proposé de m’emmener faire les courses avec lui dans le grand super marché à l’extérieur de la ville. Il a un combi et c’est plus facile. A 9h nous voilà parti et cela me permet de découvrir une autre partie de Durban dont ce grand stade construit pour la coupe du monde. Il est immense, il est beau.
J’en profite pour rapporter des produits lourds, de l’eau, du vin, de la bière et du jus d’orange. Je commence à avoir un stock important, je souhaite partir de Cap Town avec au moins deux mois de stock car je ne sais pas ni où, ni quand je pourrais à nouveau faire un approvisionnement. Ce ne sera en tout cas ni à Saint Hélène, ni à Ascension. J’ai actuellement un stock pour deux mois de mer, j’en reprendrais un peu au Cap.
Il fait une chaleur épouvantable, lorsque je rentre au bateau ma chemise est à tordre et j’avale une demi-bouteille d’eau fraîche. J’ai du mal à imaginer le sud de la France sous la neige et du -9° à Paris !
Ce n’est pas fini, il faut que je fasse les formalités. Capitainerie, puis bureaux du port, à un kilomètre à pieds en plein cagnard, puis douanes, puis immigration, puis à nouveau bureaux du port, alors que je ne fais que de changer de ville tout en restant en Afrique du Sud !!!!!
Je rentre à 13h30, je me prépare vite fait un déjeuner, je fais le plein d’eau et à 15h je suis prêt à larguer les amarres.
C’est maintenant les adieux aux circumnavigateurs. C’est vraiment un monde à part, Gilbert est là bien sûr, il a tenu à larguer mes amarres. Nous espérons nous revoir peut-être au Brésil, peut être en Caraïbe.
Il y a également Juliana. C’est cette jeune Colombienne que j’avais croisé à Bali. Elle est étonnante elle aussi. Je savais qu’elle était arrivée à Durban fin octobre mais je pensais qu’elle était maintenant au Brésil. Hé bien non, depuis 4 mois elle profite de la vie ici. Elle est totalement intégrée avec les bandes de jeunes de la marina. Elle est un peu baba cool, elle doit avoir 27 ou 28 ans et n’a qu’une idée en tête : voyager à travers le monde en bateau. Elle tient également à larguer mes amarres. Nous espérons nous revoir un jour également, quelque part dans le monde.
Souvent les circumnavigateurs restent ainsi plusieurs mois dans chaque endroit du monde. Ils font vraiment le tour du pays, s’imprègnent de la culture. Souvent même ils se trouvent un travail pour remplir la caisse du bord avant de continuer la route.
Pour sortir du port je dois demander l’autorisation par VHF. Pas de problème, à la tour de contrôle ils ont été prévenus de mon départ. Me voilà maintenant en pleine mer, il n’y a pas trop de houle et presque pas de vent. Je pars au large sous grand voile et moteur pour essayer de trouver ce fameux courant. Je suis pour l’instant à 8 Miles de la côte, dans des fonds de 400 mètres et il n’est pas encore là, je dois aller plus au large.
Le loch indique 15 Miles.
A bientôt
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
La météo a encore évoluée depuis hier après midi et Pierre-Yves me confirme que la fenêtre s’ouvre à partir de ce midi. En me levant ce matin, je refais un tour sur les prévisions et décide de partir après déjeuner.
Gilbert m’a proposé de m’emmener faire les courses avec lui dans le grand super marché à l’extérieur de la ville. Il a un combi et c’est plus facile. A 9h nous voilà parti et cela me permet de découvrir une autre partie de Durban dont ce grand stade construit pour la coupe du monde. Il est immense, il est beau.
J’en profite pour rapporter des produits lourds, de l’eau, du vin, de la bière et du jus d’orange. Je commence à avoir un stock important, je souhaite partir de Cap Town avec au moins deux mois de stock car je ne sais pas ni où, ni quand je pourrais à nouveau faire un approvisionnement. Ce ne sera en tout cas ni à Saint Hélène, ni à Ascension. J’ai actuellement un stock pour deux mois de mer, j’en reprendrais un peu au Cap.
Il fait une chaleur épouvantable, lorsque je rentre au bateau ma chemise est à tordre et j’avale une demi-bouteille d’eau fraîche. J’ai du mal à imaginer le sud de la France sous la neige et du -9° à Paris !
Ce n’est pas fini, il faut que je fasse les formalités. Capitainerie, puis bureaux du port, à un kilomètre à pieds en plein cagnard, puis douanes, puis immigration, puis à nouveau bureaux du port, alors que je ne fais que de changer de ville tout en restant en Afrique du Sud !!!!!
Je rentre à 13h30, je me prépare vite fait un déjeuner, je fais le plein d’eau et à 15h je suis prêt à larguer les amarres.
C’est maintenant les adieux aux circumnavigateurs. C’est vraiment un monde à part, Gilbert est là bien sûr, il a tenu à larguer mes amarres. Nous espérons nous revoir peut-être au Brésil, peut être en Caraïbe.
Il y a également Juliana. C’est cette jeune Colombienne que j’avais croisé à Bali. Elle est étonnante elle aussi. Je savais qu’elle était arrivée à Durban fin octobre mais je pensais qu’elle était maintenant au Brésil. Hé bien non, depuis 4 mois elle profite de la vie ici. Elle est totalement intégrée avec les bandes de jeunes de la marina. Elle est un peu baba cool, elle doit avoir 27 ou 28 ans et n’a qu’une idée en tête : voyager à travers le monde en bateau. Elle tient également à larguer mes amarres. Nous espérons nous revoir un jour également, quelque part dans le monde.
Souvent les circumnavigateurs restent ainsi plusieurs mois dans chaque endroit du monde. Ils font vraiment le tour du pays, s’imprègnent de la culture. Souvent même ils se trouvent un travail pour remplir la caisse du bord avant de continuer la route.
Pour sortir du port je dois demander l’autorisation par VHF. Pas de problème, à la tour de contrôle ils ont été prévenus de mon départ. Me voilà maintenant en pleine mer, il n’y a pas trop de houle et presque pas de vent. Je pars au large sous grand voile et moteur pour essayer de trouver ce fameux courant. Je suis pour l’instant à 8 Miles de la côte, dans des fonds de 400 mètres et il n’est pas encore là, je dois aller plus au large.
Le loch indique 15 Miles.
A bientôt
Jean Louis
______________________________________
"Bonjour capitaine. Vous voilà enfin en mer. Harmattan va pouvoir se défouler et vous le dompter dans cette immensité quelle plaisir vous devez avoir de reprendre la mer. Je vous imagine heureux les voiles au vent un grand sourire sur votre visage les yeux rieurs. Bonne traversée. Quelque part Vous n etes pas seul nous sommes tous accrochés à l arrière de votre bateau bisous Cormeilles sous - 9 ce matin" Envoyé par Marie Maryse le 03-02-2012 à 07:35
______________________________________
"tu passes à la télé en ce moment !!!,en effet il y a une publicité de la marque ZADIG et VOLTAIRE d’un jeune motard qui a ta barbe sur une moto style 350 honda 1970 accompagné par une charmante passagère c’est tout a fait toi demande à DIDIER de te l’envoyer tu va rajeunir de 40 ans" Envoyé par alain le 03-02-2012 à 21:25
Fri, 03 Feb 2012 17:00:00 GMT - A cache-cache avec le courant 31° 02’E 29° 52’S
Fri, 03 Feb 2012 17:00:00 GMT - A cache-cache avec le courant 31° 02’E 29° 52’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je passe mon temps à jouer à cache-cache avec le courant. En partant hier soir, je suis allé très au large pour le trouver. J’ai rencontré également un bon SW de 10N et toute la première partie de nuit, je me suis régalé. Par moment le courant est même monté jusqu’à 5N.
Puis vers le milieu de la nuit, le vent retombe et je dois relancer le moteur que je n’ai pu arrêter depuis, faute de vent. Un peu avant l’aube, une mauvaise houle nous secoue dans tous les sens, Harmattan n’avance plus et je me dis qu’il faut que je me rapproche un peu de la ligne des 200 mètres ce qui me conduit à perdre le courant.
Toute la matinée, je l’ai cherché, en allant plus au large, en revenant plus près de la côte, mais sans succès. Puis vers 15 heures, an Cap Hermes, je le retrouve soudainement sur la ligne des 200M. Cela me fait passer directement de 4N à 7.5N, c’est excellent pour le moral.
Il fait lourd, pas de vent ou très peu, quelques nœuds inexploitables. La mer fait le gros dos, une houle très désordonnée fait rouler et tanguer le bateau dans tous les sens, c’est fatigant.
Hier soir je n’ai pas dîné, pas faim, et ce matin pas de petit déjeuner non plus. Je me suis rattrapé à midi avec un bon steak et des nouilles. En fait je n’ai pas dormi de la nuit et ce matin je n’étais pas frais. J’ai passé la matinée dans la couchette.
Je suis ce soir à 100M tout rond d’East London. Si tout va bien, je passerais devant demain vers midi. Comme la météo est bonne, je vais poursuivre sur Port Elisabeth, 130 Miles plus loin et peut-être plus loin encore, j’aviserai en temps réel. Port Elisabeth est à égale distance de Cap Town et de Durban, mais la route la plus difficile c’est Durban – Port Elisabeth.
Ce soir, le vent se renforce un peu au NE, j’espère qu’il va se stabiliser car pour l’instant ce sont surtout des rafales.
Mon moteur se comporte bien, je viens de regarder dans le bol du filtre décanteur, le gasoil à l’air propre. Quelle bonne chose d’avoir nettoyé ce réservoir.
116 Miles au loch ce soir, 101 Miles sur ces dernières 24h. Mais en route fond, 160 Miles depuis le départ, merci le courant.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je passe mon temps à jouer à cache-cache avec le courant. En partant hier soir, je suis allé très au large pour le trouver. J’ai rencontré également un bon SW de 10N et toute la première partie de nuit, je me suis régalé. Par moment le courant est même monté jusqu’à 5N.
Puis vers le milieu de la nuit, le vent retombe et je dois relancer le moteur que je n’ai pu arrêter depuis, faute de vent. Un peu avant l’aube, une mauvaise houle nous secoue dans tous les sens, Harmattan n’avance plus et je me dis qu’il faut que je me rapproche un peu de la ligne des 200 mètres ce qui me conduit à perdre le courant.
Toute la matinée, je l’ai cherché, en allant plus au large, en revenant plus près de la côte, mais sans succès. Puis vers 15 heures, an Cap Hermes, je le retrouve soudainement sur la ligne des 200M. Cela me fait passer directement de 4N à 7.5N, c’est excellent pour le moral.
Il fait lourd, pas de vent ou très peu, quelques nœuds inexploitables. La mer fait le gros dos, une houle très désordonnée fait rouler et tanguer le bateau dans tous les sens, c’est fatigant.
Hier soir je n’ai pas dîné, pas faim, et ce matin pas de petit déjeuner non plus. Je me suis rattrapé à midi avec un bon steak et des nouilles. En fait je n’ai pas dormi de la nuit et ce matin je n’étais pas frais. J’ai passé la matinée dans la couchette.
Je suis ce soir à 100M tout rond d’East London. Si tout va bien, je passerais devant demain vers midi. Comme la météo est bonne, je vais poursuivre sur Port Elisabeth, 130 Miles plus loin et peut-être plus loin encore, j’aviserai en temps réel. Port Elisabeth est à égale distance de Cap Town et de Durban, mais la route la plus difficile c’est Durban – Port Elisabeth.
Ce soir, le vent se renforce un peu au NE, j’espère qu’il va se stabiliser car pour l’instant ce sont surtout des rafales.
Mon moteur se comporte bien, je viens de regarder dans le bol du filtre décanteur, le gasoil à l’air propre. Quelle bonne chose d’avoir nettoyé ce réservoir.
116 Miles au loch ce soir, 101 Miles sur ces dernières 24h. Mais en route fond, 160 Miles depuis le départ, merci le courant.
Sat, 04 Feb 2012 17:00:000 GMT - Une dépression vicieuse 28° 27’E 32° 42’S
Sat, 04 Feb 2012 17:00:000 GMT - Une dépression vicieuse 28° 27’E 32° 42’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Elle s’était bien cachée cette dépression, personne ne l’avait vu venir.
Hier au soir, 19h, je viens de poster la nouvelle du jour, je monte dans le cockpit et constate qu’un vent de NE est entrain de se lever, pile sur mon arrière. Super top, j’ouvre la grand voile en grand et rapidement je peux couper le moteur, Harmattan file avec le courant et le vent dans le dos. Nous marchons bientôt à 9N, c’est un régal.
Comme le vent forcit encore un peu et que je crains un empannage toujours possible, vers minuit je prends un ris. A la vitesse où l’on va, je serais devant East London à l’aube. Mais à 3 heures, le vent faiblit et je dois relancer le moteur pour continuer à rester dans le lit du courant. A ce moment le courant est de 5,1N. Je me dis qu’avec les super prévisions de la météo, je vais peut-être pouvoir arriver d’une seule traite à Cap Town.
Puis, à 4 heures, le pilote se met en alarme. Que se passe-t-il ? Je sors dans le cockpit pour constater que le vent est tout à coup très fort. J’essaie de m’orienter et je comprends rapidement qu’il a tourné et qu’il nous arrive maintenant en pleine face, contre le courant. C’est un coup de vent et la conduite à tenir est très claire : « aller le plus vite possible à la côte », sortir de la veine du courant et pour cela aller de l’autre côté de la ligne des 200 mètres.
Je mets le moteur full speed, et avec la grand voile à un ris j’essaye de sortir au plus vite de ce piège. Comme les prévisions météo étaient bonnes, je me suis tenu au milieu de la veine de courant et je suis maintenant à 1h45 de cette fameuse ligne des 200M. Le vent se renforce et je prends rapidement un deuxième ris, puis comme il monte à 30N, je prends le troisième et dernier ris. C’est un peu sportif car la mer commence à être grosse et je dois aller au pied du mât.
Quel soulagement lorsque je passe la ligne et que le courant commence à diminuer. Bientôt il n’y en a plus et la mer est pour l’instant beaucoup moins agressive. Je n’ai pas le choix, je dois prendre la cape le temps que ce coup de vent passe.
Prendre la cape c’est descendre toutes les voiles, puis mettre la barre à fond dans un sens et la bloquer. Le bateau va alors présenter le côté sur lequel est le gouvernail face au vent puis il va dériver en avançant et en dérivant sous la pression du vent. Sa vitesse de dérive va dépendre de la force du vent, elle est souvent entre 1 et 2N. Cela permet de se mettre dans une situation de repos lorsque la mer n’est plus navigable.
Je ferme la descente et je suis dans mon chez moi douillet pendant que les éléments se déchaînent à l’extérieur. C’est assez confortable et j’en profite pour récupérer un peu de sommeil en retard. Il faut quand même surveiller toutes les heures la dérive pour ne pas aller à la côte.
Vers 11h, le vent forcit encore, il y a maintenant 50N et des rafales à 60. La mer est toute plate, la cime des vagues est emportée par le vent. Elle est horizontale et toute blanche, couverte de stries. Les vagues explosent au dessus du bateau en permanence. Je dois absolument sortir pour ferler mes voiles qui maintenant claquent dans ce vent de folie.
Je me déshabille et je sors, la première vague qui me recouvre me fait frissonner, ce n’est pas la manche ou la mer du nord mais tout de même, avec ce vent c’est froid. Je fais très attention car l’opération est périlleuse.
Puis vers 14h le vent se calme pour se stabiliser autour de 20N mais toujours de SW. Il faut attendre que cette dépression passe pour repartir. C’est dommage, je n’étais plus qu’à trois heures d’East London, elle aurait pu attendre un peu.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Elle s’était bien cachée cette dépression, personne ne l’avait vu venir.
Hier au soir, 19h, je viens de poster la nouvelle du jour, je monte dans le cockpit et constate qu’un vent de NE est entrain de se lever, pile sur mon arrière. Super top, j’ouvre la grand voile en grand et rapidement je peux couper le moteur, Harmattan file avec le courant et le vent dans le dos. Nous marchons bientôt à 9N, c’est un régal.
Comme le vent forcit encore un peu et que je crains un empannage toujours possible, vers minuit je prends un ris. A la vitesse où l’on va, je serais devant East London à l’aube. Mais à 3 heures, le vent faiblit et je dois relancer le moteur pour continuer à rester dans le lit du courant. A ce moment le courant est de 5,1N. Je me dis qu’avec les super prévisions de la météo, je vais peut-être pouvoir arriver d’une seule traite à Cap Town.
Puis, à 4 heures, le pilote se met en alarme. Que se passe-t-il ? Je sors dans le cockpit pour constater que le vent est tout à coup très fort. J’essaie de m’orienter et je comprends rapidement qu’il a tourné et qu’il nous arrive maintenant en pleine face, contre le courant. C’est un coup de vent et la conduite à tenir est très claire : « aller le plus vite possible à la côte », sortir de la veine du courant et pour cela aller de l’autre côté de la ligne des 200 mètres.
Je mets le moteur full speed, et avec la grand voile à un ris j’essaye de sortir au plus vite de ce piège. Comme les prévisions météo étaient bonnes, je me suis tenu au milieu de la veine de courant et je suis maintenant à 1h45 de cette fameuse ligne des 200M. Le vent se renforce et je prends rapidement un deuxième ris, puis comme il monte à 30N, je prends le troisième et dernier ris. C’est un peu sportif car la mer commence à être grosse et je dois aller au pied du mât.
Quel soulagement lorsque je passe la ligne et que le courant commence à diminuer. Bientôt il n’y en a plus et la mer est pour l’instant beaucoup moins agressive. Je n’ai pas le choix, je dois prendre la cape le temps que ce coup de vent passe.
Prendre la cape c’est descendre toutes les voiles, puis mettre la barre à fond dans un sens et la bloquer. Le bateau va alors présenter le côté sur lequel est le gouvernail face au vent puis il va dériver en avançant et en dérivant sous la pression du vent. Sa vitesse de dérive va dépendre de la force du vent, elle est souvent entre 1 et 2N. Cela permet de se mettre dans une situation de repos lorsque la mer n’est plus navigable.
Je ferme la descente et je suis dans mon chez moi douillet pendant que les éléments se déchaînent à l’extérieur. C’est assez confortable et j’en profite pour récupérer un peu de sommeil en retard. Il faut quand même surveiller toutes les heures la dérive pour ne pas aller à la côte.
Vers 11h, le vent forcit encore, il y a maintenant 50N et des rafales à 60. La mer est toute plate, la cime des vagues est emportée par le vent. Elle est horizontale et toute blanche, couverte de stries. Les vagues explosent au dessus du bateau en permanence. Je dois absolument sortir pour ferler mes voiles qui maintenant claquent dans ce vent de folie.
Je me déshabille et je sors, la première vague qui me recouvre me fait frissonner, ce n’est pas la manche ou la mer du nord mais tout de même, avec ce vent c’est froid. Je fais très attention car l’opération est périlleuse.
Puis vers 14h le vent se calme pour se stabiliser autour de 20N mais toujours de SW. Il faut attendre que cette dépression passe pour repartir. C’est dommage, je n’étais plus qu’à trois heures d’East London, elle aurait pu attendre un peu.
Sun, 05 Feb 2012 17:00:00 GMT - Toutes voiles dehors 26° 23’E 34° 25’S
Sun, 05 Feb 2012 17:00:00 GMT - Toutes voiles dehors 26° 23’E 34° 25’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Les journées se suivent et ne se ressemblent pas. Hier j’étais à la cape et aujourd’hui je file comme un avion !
A deux heures du matin, l’alarme collision se déclenche, c’est un cargo qui vient droit sur moi. Je me dis qu’il va se demander quel est ce bateau arrêté au beau milieu de nulle part et comme je préfère être actif que de laisser les autres gérer la situation, je lance le moteur et libère la barre à roue.
La mer est encore bien formée mais c’est navigable et le vent est toujours de SW, environ 13N. J’ai déjà bien dormi, je décide de partir pour bénéficier du tapis roulant. Dès que je me rapproche de la ligne des 200m, le courant se fait plus fort et comme le vent vient de face, les vagues viennent sur moi et le bateau plante des choux. Il rentre violemment dans la vague et s’arrête avant de repartir. C’est inconfortable et il faut mettre beaucoup de moteur pour avancer un tout petit peu.
Le jour a du mal à se lever, le ciel est noir de nuages, il pleut et il fait froid. Enfin pas tant qu’en Europe en ce moment, mais lorsque l’on est habitué à des températures supérieures à 30°, dès qu’il fait 24° on a froid.
Puis, progressivement le vent faiblit puis tourne au SE, les vagues se calment progressivement et je peux envoyer le génois puis la grand voile et enfin l’artimon avant de couper le moteur. C’est le bonheur immédiat. Le speedo indique bientôt 10N puis même 11N.
La mer est maintenant plate et j’ai l’impression d’être dans les alizés. C’est ainsi que j’aime traverser les océans.
Ce soir, le vent se renforce un peu, j’ai pris deux ris dans la grand voile et le bateau continue à filer à 11N.
Hier, tout au début du coup de vent j’ai vu une ombre passer. C’était un de mes coussins de cockpit. Dommage, je l’aimais bien. Je viens de découvrir la perte d’une latte d’artimon, à mettre également sur le dos du coup de vent, elle a dû partir avant que je sorte ferler cette voile. Avec des rafales à 60N, rien ne résiste. Je ne m’en sors pas trop mal.
Je me suis aperçu de cela car je viens de passer une heure au pied du grand mât à admirer mon bateau se régaler dans la mer. Le soir quand le soleil se couche sur l’horizon, quel spectacle ! Je ne m’en lasse pas.
J’ai bien marché aujourd’hui et je suis content d’être parti à 2h du matin car ce soir je suis à environ une trentaine de Miles de Port Elisabeth que j’aurais pu atteindre en début de nuit. J’ai décidé de tirer sur Mossel Bay, à environ 180 Miles de Port Elisabeth, ce qui me fait passer à 25 Miles au large de ce port. J’espère y être mardi matin, avant la renverse de vent. 68 Miles au compteur journalier depuis 2h ce matin, mais environ 130 sur la route fond.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Les journées se suivent et ne se ressemblent pas. Hier j’étais à la cape et aujourd’hui je file comme un avion !
A deux heures du matin, l’alarme collision se déclenche, c’est un cargo qui vient droit sur moi. Je me dis qu’il va se demander quel est ce bateau arrêté au beau milieu de nulle part et comme je préfère être actif que de laisser les autres gérer la situation, je lance le moteur et libère la barre à roue.
La mer est encore bien formée mais c’est navigable et le vent est toujours de SW, environ 13N. J’ai déjà bien dormi, je décide de partir pour bénéficier du tapis roulant. Dès que je me rapproche de la ligne des 200m, le courant se fait plus fort et comme le vent vient de face, les vagues viennent sur moi et le bateau plante des choux. Il rentre violemment dans la vague et s’arrête avant de repartir. C’est inconfortable et il faut mettre beaucoup de moteur pour avancer un tout petit peu.
Le jour a du mal à se lever, le ciel est noir de nuages, il pleut et il fait froid. Enfin pas tant qu’en Europe en ce moment, mais lorsque l’on est habitué à des températures supérieures à 30°, dès qu’il fait 24° on a froid.
Puis, progressivement le vent faiblit puis tourne au SE, les vagues se calment progressivement et je peux envoyer le génois puis la grand voile et enfin l’artimon avant de couper le moteur. C’est le bonheur immédiat. Le speedo indique bientôt 10N puis même 11N.
La mer est maintenant plate et j’ai l’impression d’être dans les alizés. C’est ainsi que j’aime traverser les océans.
Ce soir, le vent se renforce un peu, j’ai pris deux ris dans la grand voile et le bateau continue à filer à 11N.
Hier, tout au début du coup de vent j’ai vu une ombre passer. C’était un de mes coussins de cockpit. Dommage, je l’aimais bien. Je viens de découvrir la perte d’une latte d’artimon, à mettre également sur le dos du coup de vent, elle a dû partir avant que je sorte ferler cette voile. Avec des rafales à 60N, rien ne résiste. Je ne m’en sors pas trop mal.
Je me suis aperçu de cela car je viens de passer une heure au pied du grand mât à admirer mon bateau se régaler dans la mer. Le soir quand le soleil se couche sur l’horizon, quel spectacle ! Je ne m’en lasse pas.
J’ai bien marché aujourd’hui et je suis content d’être parti à 2h du matin car ce soir je suis à environ une trentaine de Miles de Port Elisabeth que j’aurais pu atteindre en début de nuit. J’ai décidé de tirer sur Mossel Bay, à environ 180 Miles de Port Elisabeth, ce qui me fait passer à 25 Miles au large de ce port. J’espère y être mardi matin, avant la renverse de vent. 68 Miles au compteur journalier depuis 2h ce matin, mais environ 130 sur la route fond.
A bientôt.
Jean Louis
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"Salut l ami, bravo pour avoir bien passe le 1er coup de vent, c est dur dans ces parages, je te souhaite de pouvoir arriver rapidos a C Town, apres c estdu gateau, parait il, personellement je n ai pas depasse le cap des aiguilles, donc je ne sais pas. L arrivee sur Cape Town est tres belle avec Table Moutain au fond, bon vent et bonne mer, nos meilleures pensees t accompagnent, amities JL PS, si tu remontes par les Antilles, j y serai, a St Martin, entre le 3 et le 10 Mars sur Teba le bateau de JL mon ami d ecole de Mada que tu as du voir a Pt St Louis, un sloop alu de 21m bleu de Ph Briand, ce serait sympa de se voir la bas apres Paris en Dec.. " Envoyé par JeanLouis Pierrefeu le 05-02-2012 à 19:27
Mon, 06 Feb 2012 17:00:00 GMT - Quel bon moment de voile ! 22° 59’E 34° 17’S
Mon, 06 Feb 2012 17:00:00 GMT - Quel bon moment de voile ! 22° 59’E 34° 17’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord 22° 59’E 34° 17’S
Bonjour à tous,
Je vous ai quitté hier soir à environ 30 Miles avant Port Elisabeth, le courant était alors de 6.2N, ahurissant ! Pas longtemps après, j’ai dû infléchir ma route vers l’ouest pour suivre la côte alors que le courant, lui, continuait à suivre une route SW. Avec ce vent d’Est, je me suis retrouvé plein vent arrière et j’ai dû rentrer grand voile et artimon pour ne conserver que le génois.
Forcément, les choses se sont calmées et ma vitesse fond est passé de 11 nœuds à 6 nœuds, c’est tout de suite moins fun.
Encore une fois, je n’ai pas beaucoup dormi. Jusqu’à quatre heures du matin, j’ai joué à éviter les pêcheurs. Ils ont des bateaux énormes, plus de 120 mètres de long et ils ratissent les fonds ! J’ai ainsi visité à Saint Malo le bateau qui fabrique le Surimi. C’est une usine flottante mais dans quel état allons nous laisser cette planète à nos petits enfants ?
Comme un bateau en particulier me tournait autour, impossible de mettre l’alarme anticollision et, donc, impossible d’aller dormir. Puis, en fin de nuit, plus assez de vent, je suis obligé de mettre du moteur pour ne pas me laisser entrainer au large par ce courant dément.
Je suis réveillé vers 7 heures par les vibrations du bateau. Je sors et découvre que le vent s’est énormément renforcé. Je stop le moteur et oriente le cap du bateau pour que la route, qui est une composante du courant portant au sud ouest et du cap NNE, nous amène sur Mossel Bay.
Commence alors une folle matinée de voile. C’est un moment immense qui me rappel les grandes cavalcades dans le Pacifique. Le vent pousse aux alentours de 27 N, venant du trois quart tribord arrière. Je suis sous génois seul, plein, et Harmattan file en permanence au dessus de 8 N, vibrant de toute part de contentement. La mer est très formée, et lance le bateau dans de grands surfs faisant tourner le générateur d’arbre d’hélice à toute vitesse. L’arbre vibre et le voltmètre s’envole au dessus des 13,5 volts.
Le spectacle est magnifique et Harmattan est en permanence entouré d’écume bouillonnante. A 13 heures, je fais un petit pique-nique (et oui, on est lundi, il n’y a que le dimanche que pique se repose !) et je me jette sur une couchette pour une sieste bien méritée. Je suis réveillé à 15h15 par le bateau qui roule et le génois qui claque. La bonne partie de voile est terminée. Le vent est retombé à 12N et la mer a retrouvé sont état de léthargie habituelle.
Je remets un peu de nord dans mon cap pour conserver ma route car le courant est resté le même, ce qui a l’avantage de redonner de l’air au génois. La vitesse fond est retombée en dessous de 5N, ce qui devrait me permettre d’être à Mossel Bay à l’aube.
Le temps a bien changé, cet après-midi le ciel est bleu mais il fait frisquet, pas plus de 20° je pense. C’est normal on est beaucoup plus au sud qu’à Durban. J’ai enfilé un maillot sous ma chemise, j’ai hâte de retrouver des températures plus tropicales. Depuis hier, j’ai ressorti les fargues de la descente et je m’enferme dans le bateau en permanence. Fini pour l’instant les farnientes dans le cockpit.
Je viens de passer devant Knysna mais je ne veux pas m’arrêter ici car c’est une grande lagune avec une toute petite entrée dans laquelle il y a une barre. Le passage est difficile et l’on peut être amené à attendre plusieurs heures que la marrée soit là pour entrer ou sortir.
Le loch journalier indique 140 Miles, la route fond est beaucoup plus importante grâce au courant.
A bientôt
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord 22° 59’E 34° 17’S
Bonjour à tous,
Je vous ai quitté hier soir à environ 30 Miles avant Port Elisabeth, le courant était alors de 6.2N, ahurissant ! Pas longtemps après, j’ai dû infléchir ma route vers l’ouest pour suivre la côte alors que le courant, lui, continuait à suivre une route SW. Avec ce vent d’Est, je me suis retrouvé plein vent arrière et j’ai dû rentrer grand voile et artimon pour ne conserver que le génois.
Forcément, les choses se sont calmées et ma vitesse fond est passé de 11 nœuds à 6 nœuds, c’est tout de suite moins fun.
Encore une fois, je n’ai pas beaucoup dormi. Jusqu’à quatre heures du matin, j’ai joué à éviter les pêcheurs. Ils ont des bateaux énormes, plus de 120 mètres de long et ils ratissent les fonds ! J’ai ainsi visité à Saint Malo le bateau qui fabrique le Surimi. C’est une usine flottante mais dans quel état allons nous laisser cette planète à nos petits enfants ?
Comme un bateau en particulier me tournait autour, impossible de mettre l’alarme anticollision et, donc, impossible d’aller dormir. Puis, en fin de nuit, plus assez de vent, je suis obligé de mettre du moteur pour ne pas me laisser entrainer au large par ce courant dément.
Je suis réveillé vers 7 heures par les vibrations du bateau. Je sors et découvre que le vent s’est énormément renforcé. Je stop le moteur et oriente le cap du bateau pour que la route, qui est une composante du courant portant au sud ouest et du cap NNE, nous amène sur Mossel Bay.
Commence alors une folle matinée de voile. C’est un moment immense qui me rappel les grandes cavalcades dans le Pacifique. Le vent pousse aux alentours de 27 N, venant du trois quart tribord arrière. Je suis sous génois seul, plein, et Harmattan file en permanence au dessus de 8 N, vibrant de toute part de contentement. La mer est très formée, et lance le bateau dans de grands surfs faisant tourner le générateur d’arbre d’hélice à toute vitesse. L’arbre vibre et le voltmètre s’envole au dessus des 13,5 volts.
Le spectacle est magnifique et Harmattan est en permanence entouré d’écume bouillonnante. A 13 heures, je fais un petit pique-nique (et oui, on est lundi, il n’y a que le dimanche que pique se repose !) et je me jette sur une couchette pour une sieste bien méritée. Je suis réveillé à 15h15 par le bateau qui roule et le génois qui claque. La bonne partie de voile est terminée. Le vent est retombé à 12N et la mer a retrouvé sont état de léthargie habituelle.
Je remets un peu de nord dans mon cap pour conserver ma route car le courant est resté le même, ce qui a l’avantage de redonner de l’air au génois. La vitesse fond est retombée en dessous de 5N, ce qui devrait me permettre d’être à Mossel Bay à l’aube.
Le temps a bien changé, cet après-midi le ciel est bleu mais il fait frisquet, pas plus de 20° je pense. C’est normal on est beaucoup plus au sud qu’à Durban. J’ai enfilé un maillot sous ma chemise, j’ai hâte de retrouver des températures plus tropicales. Depuis hier, j’ai ressorti les fargues de la descente et je m’enferme dans le bateau en permanence. Fini pour l’instant les farnientes dans le cockpit.
Je viens de passer devant Knysna mais je ne veux pas m’arrêter ici car c’est une grande lagune avec une toute petite entrée dans laquelle il y a une barre. Le passage est difficile et l’on peut être amené à attendre plusieurs heures que la marrée soit là pour entrer ou sortir.
Le loch journalier indique 140 Miles, la route fond est beaucoup plus importante grâce au courant.
A bientôt
Jean Louis
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"Salut JL c est l autre JL, dommage pour Knysna et ses langoustes et sa tres belle lagune, mais c est vrai que la barre entre les heads de Knysna est difficile, tu as raison de faire du Sud, le plus possible, tant que tu peux. Bonne route, a bientot de bonnes nouvelles, amities JL" Envoyé par Jean Louis Pierrefeu le 07-02-2012 à 20:14
Tue, 07 Feb 2012 18:00:00 GMT - Mossel Bay 22° 09’E 34° 11’S
Tue, 07 Feb 2012 18:00:00 GMT - Mossel Bay 22° 09’E 34° 11’S
19H00 en France, 20H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Mossel Bay est une jolie petite ville en pleine expansion. C’est une station estivale, avec des plages de sable fin. Beaucoup de plaisirs nautiques y sont organisés, notamment les rencontres avec les baleines, le tutoiement des grands requins blancs protégé dans une cage en acier, la plongée ….
C’est une ville en pente, dominée par une colline en longueur. Après les plages, les constructions s’échelonnent en gradin jusqu’au sommet. Sur celui-ci, comme à Rio, est érigée une énorme croix illuminée la nuit. La colline se termine par le cap Saint Blaize qui surplombe la mer.
Le centre est sympathique et juste au dessus du port. Comme dans tous les endroits touristiques il y a de nombreux restaurants et des lieux attractifs comme un aquarium, un karting en salle,... Sur la plage, à côté du port, il y a quelques paillotes en bord de mer où l’on peut déguster poissons et crustacés.
J’ai l’impression que la saison touristique est terminée, c’est la même ambiance qu’un début septembre sur les plages méditerranéennes. Il y a cependant beaucoup de jeunes dans les rues car la ville est tout de même assez étendue.
Je suis arrivé un peu après 4h ce matin, il faisait encore nuit (je suis un peu plus à l’ouest et un peu plus au sud de Durban ou Richards Bay et, ici, la nuit ne tombe qu’à 20h passé) et j’ai envoyé l’ancre le long de la plage, devant le cercle nautique, à l’abri de la jetée, par 6m de fond avant d’aller prendre un repos bien mérité.
Comme tous les jours à 8h, l’alarme retentie et je dois prendre mes médicaments antirejet. J’aurai bien continué à dormir mais une fois debout, autant profiter de cette journée qui commence. Il ne fait pas très beau, ciel nuageux et quelques goutes par moments. En milieu de matinée, j’appel le port contrôle pour demander l’autorisation d’entrer. C’est un port de pêche essentiellement, on me fait amarrer le long d’un quai pour cargos, avec des pneumatiques de 3m de haut et 1m de large. Le marnage dépasse 2m et ce n’est pas facile de « monter » à terre à marée basse.
Harmattan tire le nez, cela lui rappel trop le Sri Lanka, mais je lui promets que cette fois-ci je ne l’abandonnerais pas pendant six mois. Il y a une « marina », mais elle est toute petite et il n’y a pas de capitainerie. On peut appeler le responsable mais pas avant 16h. Je rentre donc au bateau, je déjeune et je me jette dans ma couchette car je dors à table.
Je me réveil juste à 16h, bien reposé et j’appel pour avoir une place sur le « walk on », le ponton. Malheureusement, comme je m’y attendais, Harmattan est trop grand et on ne peut pas me recevoir. Celui-ci se redresse, il est fier d’être au quai des cargos et cela compense un peu sa mauvaise impression initiale. Je suis autorisé à rester là pour la nuit mais je dois retourner au port contrôle demain matin.
Comme au Sri Lanka, le port est hyper protégé et je dois passer deux postes de police pour sortir en ville ainsi que pour revenir au bateau. C’est compliqué, à chaque fois il faut s’expliquer, parfois très longtemps, pour arriver à passer.
Je suis entouré par une bande d’otaries joueuses. Elles grimpent dans les pneus, le bas de ceux-ci leur procure une sorte de berceau où elles aiment se reposer. A marée basse, elles sont ainsi au niveau du pont et j’ai peur qu’elles sautent à bord mais elles sont si mignonnes que je craque et j’ai du mal à les faire déguerpir.
Je vais vous laisser là pour ce soir car il faut que je prépare le dîner du capitaine.
A bientôt.
Jean Louis
19H00 en France, 20H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Mossel Bay est une jolie petite ville en pleine expansion. C’est une station estivale, avec des plages de sable fin. Beaucoup de plaisirs nautiques y sont organisés, notamment les rencontres avec les baleines, le tutoiement des grands requins blancs protégé dans une cage en acier, la plongée ….
C’est une ville en pente, dominée par une colline en longueur. Après les plages, les constructions s’échelonnent en gradin jusqu’au sommet. Sur celui-ci, comme à Rio, est érigée une énorme croix illuminée la nuit. La colline se termine par le cap Saint Blaize qui surplombe la mer.
Le centre est sympathique et juste au dessus du port. Comme dans tous les endroits touristiques il y a de nombreux restaurants et des lieux attractifs comme un aquarium, un karting en salle,... Sur la plage, à côté du port, il y a quelques paillotes en bord de mer où l’on peut déguster poissons et crustacés.
J’ai l’impression que la saison touristique est terminée, c’est la même ambiance qu’un début septembre sur les plages méditerranéennes. Il y a cependant beaucoup de jeunes dans les rues car la ville est tout de même assez étendue.
Je suis arrivé un peu après 4h ce matin, il faisait encore nuit (je suis un peu plus à l’ouest et un peu plus au sud de Durban ou Richards Bay et, ici, la nuit ne tombe qu’à 20h passé) et j’ai envoyé l’ancre le long de la plage, devant le cercle nautique, à l’abri de la jetée, par 6m de fond avant d’aller prendre un repos bien mérité.
Comme tous les jours à 8h, l’alarme retentie et je dois prendre mes médicaments antirejet. J’aurai bien continué à dormir mais une fois debout, autant profiter de cette journée qui commence. Il ne fait pas très beau, ciel nuageux et quelques goutes par moments. En milieu de matinée, j’appel le port contrôle pour demander l’autorisation d’entrer. C’est un port de pêche essentiellement, on me fait amarrer le long d’un quai pour cargos, avec des pneumatiques de 3m de haut et 1m de large. Le marnage dépasse 2m et ce n’est pas facile de « monter » à terre à marée basse.
Harmattan tire le nez, cela lui rappel trop le Sri Lanka, mais je lui promets que cette fois-ci je ne l’abandonnerais pas pendant six mois. Il y a une « marina », mais elle est toute petite et il n’y a pas de capitainerie. On peut appeler le responsable mais pas avant 16h. Je rentre donc au bateau, je déjeune et je me jette dans ma couchette car je dors à table.
Je me réveil juste à 16h, bien reposé et j’appel pour avoir une place sur le « walk on », le ponton. Malheureusement, comme je m’y attendais, Harmattan est trop grand et on ne peut pas me recevoir. Celui-ci se redresse, il est fier d’être au quai des cargos et cela compense un peu sa mauvaise impression initiale. Je suis autorisé à rester là pour la nuit mais je dois retourner au port contrôle demain matin.
Comme au Sri Lanka, le port est hyper protégé et je dois passer deux postes de police pour sortir en ville ainsi que pour revenir au bateau. C’est compliqué, à chaque fois il faut s’expliquer, parfois très longtemps, pour arriver à passer.
Je suis entouré par une bande d’otaries joueuses. Elles grimpent dans les pneus, le bas de ceux-ci leur procure une sorte de berceau où elles aiment se reposer. A marée basse, elles sont ainsi au niveau du pont et j’ai peur qu’elles sautent à bord mais elles sont si mignonnes que je craque et j’ai du mal à les faire déguerpir.
Je vais vous laisser là pour ce soir car il faut que je prépare le dîner du capitaine.
A bientôt.
Jean Louis
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"Salut, bien content de te savoir amarre dans un port pour une escale; Je pense qu en etant tres attentif a la meteo comme tu l es, tu as fait le plus dur. Pour l anecdote c est de mossel Bay que nous sommes partis avec BJ passer le cap des aiguilles, harnaches, impressionnes et un peu effrayes, pour finalement le passer... au moteur !!!! Quand nous y etions il y avait a Mossel Bay une replique de caravelle portugaise exposee, tres tres interessant, je ne sais pas si elle y est toujours. Tres bons restos de poissnns sur le port a Mossel Bay. Bon j espere que la suite de la descente vers Cape Town se passera bien. Nous partons demain matin par la route pour le sud de l espagne donc je ne pourrai pas aller sur internet avant dimanche ou lundi soir pour voir la suite de tes perigrinations, mais nous penserons bien a toi. Je vais recuperer mon Aries refait a neuf en Angleterre et le reinstaller et commencer le carenage.. avant de revenir prendre l avion pour St Martin et passer du temps sur Teba avec le 3 ieme JL .. . bon vent bonne mer a Harmattan et a toi l ami, JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 08-02-2012 à 16:24
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"j e me délecte une fois de plus en vous lisantje me demande ce que faits a tourcoing dialyse etcje nne dois pas me plaindre ...bonne continuationgros bisous roselyned" Envoyé par roselynedemestere le 09-02-2012 à 17:21
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"salut mon ami jlouis, je viens de lire ton"courrier" tu as trouvé qq femelles otaries pour te souhaiter la bienvenue au port. Vas-tu rester qq temps afin de reprendre des forces et repartir en pleine forme pour la prochaine étape ? Alors c’est la fin de l’été dans ton coin... sache qu’ici à Lyon nous sommes en plein hiver et la température oscille entre -10/-15 et 0 degré. Heureusement c’est grand soleil et ma foi supportable quand il n’y a pas de vent. Le mot nouveau employé par la météo est "ressenti" quand le vent souffle et abaisse la température !!! il y a belle lurette que les voileux font cette différence mais ne ressentent rien... J’espère que tu vas toujours bien, bonne journée à toi et bon vent, bonne mer pour la prochaine étape
bernard" Envoyé par bernard.lannion le 09-02-2012 à 17:35
Wed, 08 Feb 2012 19:00:00 GMT - Le Harvest Florita 22° 09’E 34° 11’S
Wed, 08 Feb 2012 19:00:00 GMT - Le Harvest Florita 22° 09’E 34° 11’S
20H00 en France, 21H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Le Harvest Florita est un chalutier de grande taille, amarré juste devant moi, j’ai pu observer sa préparation et son départ pour une campagne.
Il mesure plus de 50 mètres de long et c’est seulement un outil de travail. Ce qui me frappe le plus au départ, ce sont ces multiples traces de rouille. Toute la matinée, des camions se succèdent pour apporter de très gros sacs de toile surmontés de 4 poignées. Sur le bateau, un homme d’équipage manie la grue pour les descendre à fond de calle. Chaque sac pèse entre 3 et 4 tonnes et, au début, j’ai cru que ce bateau faisait du transport de marchandises avant de comprendre que ces sacs étaient remplis de glace pilée.
Sous le sac une espèce d’entonnoir peut être ouvert par une corde pour libérer la glace. Plusieurs dizaines de sacs ont ainsi été chargés. Cela prend plus d’une demi-journée.
A partir de la mi-journée, l’équipage commence à arriver. Certains avec seulement un petit sac à dos, d’autre avec des valises, parfois trois valises ! Une fois la glace totalement chargée, ce sont les mécaniciens, grands et secs, qui font charger des caisses d’outillage, des futs d’huile et des pièces de rechanges. J’ai même vu une bouteille d’acétylène.
Ensuite c’est le tour des boscos, bien rondouillards, ils veillent sur leurs caisses de victuaille comme on surveille le lait sur le feu. Je ne sais pas combien de marins sont ainsi montés à bord mais je dirais bien une trentaine.
Puis le soir venu, les amarres sont larguées et le bateau part en mer pour rapporter de quoi faire tourner la petite usine de poisson où plusieurs dizaines de femmes sont employées.
Ce matin les prévisions météo ne sont pas bonnes et je craints d’être encore ici dans une semaine, des dépressions se succédant avec des vents contraires pour passer ce fameux cap Agulhas qui est en réalité la pointe extrême sud du continent africain et non Cap Town comme on le croit souvent.
Avant de lancer une lessive ce matin, j’ai voulu faire une petite révision à mon groupe électrogène et je me suis aperçu que j’avais encore plein de saloperies dans le pré-filtre décanteur. Je l’ai nettoyé bien entendu et il y en a également dans celui du moteur principal.
Cela me paraissait trop beau d’avoir pu nettoyer tout le réservoir alors que celui-ci est cloisonné et que seuls des trous de 32mm permettent au gasoil de circuler. Je pense que le plus gros a été fait mais que je vais devoir surveiller en permanence et changer mes filtres très souvent avant de retrouver une certaine tranquillité.
Je viens de passer au club pour voir si quelqu’un avait une solution pour me permettre d’aller sur Internet. J’y ai découvert un français qui est là depuis 3 semaines. Le voilier sur lequel il est passager vient comme moi du Sri Lanka et son moteur est tombé en panne pour un problème de bactéries dans le gasoil en arrivant à Mossel Bay. Pour Internet, il m’a donné une solution. Il y a un hôtel pas loin qui possède du WIFI et qui vend des cartes. Je m’installe à la terrasse et ce soir j’ai enfin pu voir mes petits enfants et leur parler. C’est le bonheur.
Je suis un peu triste pour Harmattan car, malgré les pare-battages, il arrive qu’il frotte contre les pneus et non seulement sa coque est noire mais elle est rayée par les coquillages qui se trouvent sur les pneus. Pour le consoler, je lui ai offert une paire d’écoutes neuves pour le génois, celles que j’avais acheté en Martinique étant totalement foutues.
A bientôt.
Jean Louis
20H00 en France, 21H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Le Harvest Florita est un chalutier de grande taille, amarré juste devant moi, j’ai pu observer sa préparation et son départ pour une campagne.
Il mesure plus de 50 mètres de long et c’est seulement un outil de travail. Ce qui me frappe le plus au départ, ce sont ces multiples traces de rouille. Toute la matinée, des camions se succèdent pour apporter de très gros sacs de toile surmontés de 4 poignées. Sur le bateau, un homme d’équipage manie la grue pour les descendre à fond de calle. Chaque sac pèse entre 3 et 4 tonnes et, au début, j’ai cru que ce bateau faisait du transport de marchandises avant de comprendre que ces sacs étaient remplis de glace pilée.
Sous le sac une espèce d’entonnoir peut être ouvert par une corde pour libérer la glace. Plusieurs dizaines de sacs ont ainsi été chargés. Cela prend plus d’une demi-journée.
A partir de la mi-journée, l’équipage commence à arriver. Certains avec seulement un petit sac à dos, d’autre avec des valises, parfois trois valises ! Une fois la glace totalement chargée, ce sont les mécaniciens, grands et secs, qui font charger des caisses d’outillage, des futs d’huile et des pièces de rechanges. J’ai même vu une bouteille d’acétylène.
Ensuite c’est le tour des boscos, bien rondouillards, ils veillent sur leurs caisses de victuaille comme on surveille le lait sur le feu. Je ne sais pas combien de marins sont ainsi montés à bord mais je dirais bien une trentaine.
Puis le soir venu, les amarres sont larguées et le bateau part en mer pour rapporter de quoi faire tourner la petite usine de poisson où plusieurs dizaines de femmes sont employées.
Ce matin les prévisions météo ne sont pas bonnes et je craints d’être encore ici dans une semaine, des dépressions se succédant avec des vents contraires pour passer ce fameux cap Agulhas qui est en réalité la pointe extrême sud du continent africain et non Cap Town comme on le croit souvent.
Avant de lancer une lessive ce matin, j’ai voulu faire une petite révision à mon groupe électrogène et je me suis aperçu que j’avais encore plein de saloperies dans le pré-filtre décanteur. Je l’ai nettoyé bien entendu et il y en a également dans celui du moteur principal.
Cela me paraissait trop beau d’avoir pu nettoyer tout le réservoir alors que celui-ci est cloisonné et que seuls des trous de 32mm permettent au gasoil de circuler. Je pense que le plus gros a été fait mais que je vais devoir surveiller en permanence et changer mes filtres très souvent avant de retrouver une certaine tranquillité.
Je viens de passer au club pour voir si quelqu’un avait une solution pour me permettre d’aller sur Internet. J’y ai découvert un français qui est là depuis 3 semaines. Le voilier sur lequel il est passager vient comme moi du Sri Lanka et son moteur est tombé en panne pour un problème de bactéries dans le gasoil en arrivant à Mossel Bay. Pour Internet, il m’a donné une solution. Il y a un hôtel pas loin qui possède du WIFI et qui vend des cartes. Je m’installe à la terrasse et ce soir j’ai enfin pu voir mes petits enfants et leur parler. C’est le bonheur.
Je suis un peu triste pour Harmattan car, malgré les pare-battages, il arrive qu’il frotte contre les pneus et non seulement sa coque est noire mais elle est rayée par les coquillages qui se trouvent sur les pneus. Pour le consoler, je lui ai offert une paire d’écoutes neuves pour le génois, celles que j’avais acheté en Martinique étant totalement foutues.
Thu, 09 Feb 2012 17:00:00 GMT - Le Shark Warrior 22° 09’E 34° 11’S
Thu, 09 Feb 2012 17:00:00 GMT - Le Shark Warrior 22° 09’E 34° 11’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
La grande attraction de cette station estivale c’est le tutoiement des grands requins blancs mangeurs d’homme. C’est une bête monstrueuse qui fait peur. Avec sa mâchoire immense, il ne fait que quelques bouchées d’un nageur imprudent.
A l’arrière d’une vedette, le Shark Warrior, est suspendue une cage en acier. Les volontaires (un peu kamikazes tout de même) s’équipent d’une combinaison de plongée car l’eau est assez fraîche, nous ne sommes pas sous les tropiques. Ensuite ils entrent dans la cage à 4 ou 5 et l’on descend la cage dans l’eau. Il n’y a plus qu’à vider à la mer un grand bac remplie de morceaux de poisson un peu passé ou de carcasse de viande et les grands requins blancs qui ont pris l’habitude du manège des touristes, rappliquent pour faire bombance.
Pour les touristes immergés il n’y a plus qu’à serrer les fesses, frissons garantis et pour ceux restés dans le bateau à faire la photo souvenir de vacances hors du commun.
Du coup, je n’ai plus envie de plonger sous le bateau pour voir si les vis de mon gouvernail tiennent bien, comme je l’avais projeté.
Aujourd’hui, ce fut encore une journée de maintenance. Ce matin j’ai changé mes écoutes de génois puis réhabilité les vieilles en enlevant la partie usée pour garder deux beaux morceaux d’une quinzaine de mètres ainsi que les âmes de la partie usée, ce qui me procure deux bouts de 6 mètres.
Petite frayeur avec le WC avant ce matin. Il ne fonctionne plus. Je me fais alors la réflexion que celui qui s’ennuie n’a qu’à s’acheter un bateau et plus jamais il ne se retrouvera à rien faire. Puis au moment de me laver, je cherche mon gant, impossible de le trouver. Je le mets normalement sur le rebord du hublot pour qu’il sèche et cette nuit, lorsque je suis allé aux toilettes, il a dû tomber dedans et comme je n’allume pas la lumière, je n’ai rien vu et j’ai actionné la chasse. Résultat, il a bouché le WC. Je n’ai eu qu’à le récupérer pour que tout fonctionne à nouveau normalement.
Cet après midi, c’était main dans le cambouis. J’ai démonté le pré filtre et le filtre à gasoil du moteur principal. Ils sont à nouveau extrêmement sales. Je pensais bien qu’il était impossible de le nettoyer entièrement, ce réservoir. Enfin, ce qui a été enlevé n’est plus là. Il va falloir que je surveille très régulièrement ce point. J’ai mis un filtre neuf et nettoyé à l’essence le pré filtre. Je ne peux en trouver ici, j’espère pouvoir en acheter au Cap.
J’ai effectué également la vidange d’huile du moteur principal et changé le filtre à huile. Je n’aime pas ce travail mais il faut bien le faire. Je me suis aperçu que la courroie de l’alternateur de batteries de servitude est à nouveau détendue alors que j’ai mis une neuve à Durban. Peut-être faut-il que cela prenne sa place, je la retendrais demain. Il faudra également que je regarde mon alternateur d’arbre d’hélice, j’ai constaté que cela fumait un peu du côté de la courroie. Je n’ai pas à m’en faire, j’ai du travail pour les jours à venir. Je me suis informé, la saison estivale se situe bien entre décembre et janvier. Début février c’est la rentrée des classe d’où cette ambiance de fin de saison. Il fait lourd, le ciel est nuageux, nous attendons un grand coup de vent d’ouest pour demain et samedi, certainement 45 à 50 Nœuds. Une fenêtre météo semble se dessiner pour lundi matin qui va durer plusieurs jours.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
La grande attraction de cette station estivale c’est le tutoiement des grands requins blancs mangeurs d’homme. C’est une bête monstrueuse qui fait peur. Avec sa mâchoire immense, il ne fait que quelques bouchées d’un nageur imprudent.
A l’arrière d’une vedette, le Shark Warrior, est suspendue une cage en acier. Les volontaires (un peu kamikazes tout de même) s’équipent d’une combinaison de plongée car l’eau est assez fraîche, nous ne sommes pas sous les tropiques. Ensuite ils entrent dans la cage à 4 ou 5 et l’on descend la cage dans l’eau. Il n’y a plus qu’à vider à la mer un grand bac remplie de morceaux de poisson un peu passé ou de carcasse de viande et les grands requins blancs qui ont pris l’habitude du manège des touristes, rappliquent pour faire bombance.
Pour les touristes immergés il n’y a plus qu’à serrer les fesses, frissons garantis et pour ceux restés dans le bateau à faire la photo souvenir de vacances hors du commun.
Du coup, je n’ai plus envie de plonger sous le bateau pour voir si les vis de mon gouvernail tiennent bien, comme je l’avais projeté.
Aujourd’hui, ce fut encore une journée de maintenance. Ce matin j’ai changé mes écoutes de génois puis réhabilité les vieilles en enlevant la partie usée pour garder deux beaux morceaux d’une quinzaine de mètres ainsi que les âmes de la partie usée, ce qui me procure deux bouts de 6 mètres.
Petite frayeur avec le WC avant ce matin. Il ne fonctionne plus. Je me fais alors la réflexion que celui qui s’ennuie n’a qu’à s’acheter un bateau et plus jamais il ne se retrouvera à rien faire. Puis au moment de me laver, je cherche mon gant, impossible de le trouver. Je le mets normalement sur le rebord du hublot pour qu’il sèche et cette nuit, lorsque je suis allé aux toilettes, il a dû tomber dedans et comme je n’allume pas la lumière, je n’ai rien vu et j’ai actionné la chasse. Résultat, il a bouché le WC. Je n’ai eu qu’à le récupérer pour que tout fonctionne à nouveau normalement.
Cet après midi, c’était main dans le cambouis. J’ai démonté le pré filtre et le filtre à gasoil du moteur principal. Ils sont à nouveau extrêmement sales. Je pensais bien qu’il était impossible de le nettoyer entièrement, ce réservoir. Enfin, ce qui a été enlevé n’est plus là. Il va falloir que je surveille très régulièrement ce point. J’ai mis un filtre neuf et nettoyé à l’essence le pré filtre. Je ne peux en trouver ici, j’espère pouvoir en acheter au Cap.
J’ai effectué également la vidange d’huile du moteur principal et changé le filtre à huile. Je n’aime pas ce travail mais il faut bien le faire. Je me suis aperçu que la courroie de l’alternateur de batteries de servitude est à nouveau détendue alors que j’ai mis une neuve à Durban. Peut-être faut-il que cela prenne sa place, je la retendrais demain. Il faudra également que je regarde mon alternateur d’arbre d’hélice, j’ai constaté que cela fumait un peu du côté de la courroie. Je n’ai pas à m’en faire, j’ai du travail pour les jours à venir. Je me suis informé, la saison estivale se situe bien entre décembre et janvier. Début février c’est la rentrée des classe d’où cette ambiance de fin de saison. Il fait lourd, le ciel est nuageux, nous attendons un grand coup de vent d’ouest pour demain et samedi, certainement 45 à 50 Nœuds. Une fenêtre météo semble se dessiner pour lundi matin qui va durer plusieurs jours.
Fri, 10 Feb 2012 17:00:00 GMT - Mes copines les otaries 22° 09’E 34° 11’S
Fri, 10 Feb 2012 17:00:00 GMT - Mes copines les otaries 22° 09’E 34° 11’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
La vie est belle lorsque l’on est otarie dans le port de Mossel Bay. Elles vivent sous le ponton central, il y en a une trentaine, au moins un gros mâle avec de belles dents et tout un troupeau de femelles. Leur vie se résume à trois occupations essentielles, manger, dormir (si possible au soleil) et jouer.
Manger n’est pas très difficile apparemment, le lieu est assez poissonneux et elles ne font pas pitié. Je pense que dans un port où tournent trois usines de pêche, cela doit être assez facile. Pour dormir, il suffit de se hisser à l’intérieur d’un pneu et tout le temps qui reste est réservé aux jeux.
Elles y consacrent toute leur énergie et l’eau gicle sur les passavants du bateau. Ces jeux sont bruyants et se poursuivent tard dans la nuit, ce qui ne m’aide pas à trouver le sommeil. Elles s’interpellent avec une voie très rauque, elles crient, elles hurlent, elles aboient, elles toussent, éternuent, elles rotent sans aucune gène, elles font des « glou glou » dans l’eau, des bruits de gargarisme … Cela n’arrête pas. C’est incroyable le vocal qu’elles possèdent.
Nous sommes devenus amis, je peux m’approcher à 20 centimètre sans qu’elles ne se sauvent. Je leur parle souvent et quand elles dépassent les bornes, je vais leur demander de se calmer.
Leur comportement vis-à-vis des hommes est très proche de celui des chiens. Quand une barque traverse le port, plusieurs otaries la suivent en jouant. Le jeu préféré consiste à nager en se vissant dans l’eau. Leurs nageoires avant ressemblent à des bras et les postérieurs à des jambes. Elles sont toutes terminées par une forme de main avec de très longs doigts. Elles sont aussi à l’aise dans l’eau qu’un oiseau dans le ciel.
Aujourd’hui c’est tempête, en milieu d’après midi j’ai doublé les amarres par sécurité. Il ne fait pas plus de 20 degrés et ce matin j’ai enfilé un maillot de corps, ma chemise et un polaire.
Il a plut pas mal en fin de nuit et lorsque je me suis levé, j’ai eu une impression de mois de novembre. J’ai hâte de doubler le cap des aiguilles pour repartir rapidement vers le nord, vers des cieux où il fait plus chaud. Ici c’est le « Sud » et je n’ai pas envie que mes doigts de pied gèlent. Je suis chez les Ch’ti de l’hémisphère sud.
Aujourd’hui les prévisions météo font penser à un départ possible mardi matin. De toute façon les autorités sont fermées jusqu’à lundi matin, je ferais le point à ce moment pour décider si je largue les amarres mardi matin. Pour l’instant je m’occupe de la mécanique. Aujourd’hui, mise à niveau de l’huile de l’inverseur, changement du filtre du groupe électrogène et tension de la courroie de l’alternateur des batteries de servitude.
De ce fait, tout ce que je pensais faire au Cap est déjà fait, je pourrais faire un arrêt éclair. L’approvisionnement, une petite visite en haut de la montagne de la table, les formalités et je pars direction Saint Hélène si la météo est avec moi.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
La vie est belle lorsque l’on est otarie dans le port de Mossel Bay. Elles vivent sous le ponton central, il y en a une trentaine, au moins un gros mâle avec de belles dents et tout un troupeau de femelles. Leur vie se résume à trois occupations essentielles, manger, dormir (si possible au soleil) et jouer.
Manger n’est pas très difficile apparemment, le lieu est assez poissonneux et elles ne font pas pitié. Je pense que dans un port où tournent trois usines de pêche, cela doit être assez facile. Pour dormir, il suffit de se hisser à l’intérieur d’un pneu et tout le temps qui reste est réservé aux jeux.
Elles y consacrent toute leur énergie et l’eau gicle sur les passavants du bateau. Ces jeux sont bruyants et se poursuivent tard dans la nuit, ce qui ne m’aide pas à trouver le sommeil. Elles s’interpellent avec une voie très rauque, elles crient, elles hurlent, elles aboient, elles toussent, éternuent, elles rotent sans aucune gène, elles font des « glou glou » dans l’eau, des bruits de gargarisme … Cela n’arrête pas. C’est incroyable le vocal qu’elles possèdent.
Nous sommes devenus amis, je peux m’approcher à 20 centimètre sans qu’elles ne se sauvent. Je leur parle souvent et quand elles dépassent les bornes, je vais leur demander de se calmer.
Leur comportement vis-à-vis des hommes est très proche de celui des chiens. Quand une barque traverse le port, plusieurs otaries la suivent en jouant. Le jeu préféré consiste à nager en se vissant dans l’eau. Leurs nageoires avant ressemblent à des bras et les postérieurs à des jambes. Elles sont toutes terminées par une forme de main avec de très longs doigts. Elles sont aussi à l’aise dans l’eau qu’un oiseau dans le ciel.
Aujourd’hui c’est tempête, en milieu d’après midi j’ai doublé les amarres par sécurité. Il ne fait pas plus de 20 degrés et ce matin j’ai enfilé un maillot de corps, ma chemise et un polaire.
Il a plut pas mal en fin de nuit et lorsque je me suis levé, j’ai eu une impression de mois de novembre. J’ai hâte de doubler le cap des aiguilles pour repartir rapidement vers le nord, vers des cieux où il fait plus chaud. Ici c’est le « Sud » et je n’ai pas envie que mes doigts de pied gèlent. Je suis chez les Ch’ti de l’hémisphère sud.
Aujourd’hui les prévisions météo font penser à un départ possible mardi matin. De toute façon les autorités sont fermées jusqu’à lundi matin, je ferais le point à ce moment pour décider si je largue les amarres mardi matin. Pour l’instant je m’occupe de la mécanique. Aujourd’hui, mise à niveau de l’huile de l’inverseur, changement du filtre du groupe électrogène et tension de la courroie de l’alternateur des batteries de servitude.
De ce fait, tout ce que je pensais faire au Cap est déjà fait, je pourrais faire un arrêt éclair. L’approvisionnement, une petite visite en haut de la montagne de la table, les formalités et je pars direction Saint Hélène si la météo est avec moi.
A bientôt.
Jean Louis
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"vive les otaries...c’est magnifique nous avons Odegré bien couvert on s’habitue j e siuis plong’e dans mon atlas et dans vents contrairestoujours des ennuis au retour des dialysescourage et bisous de roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 12-02-2012 à 16:21
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"bonjour Capitaine, Enfin un peu de répit dans le froid qui règne à Lyon. La saone est gelée depuis une semaine (ma piscine aussi...) et cette première journée à 0 degré est comme l’annonce du printemps !!! nous vivions depuis deux semaines avec des -10/15° pas vraiment supportable sauf à la montagne. Alors ton petit 20° c’est l’été en Bretagne... A te lire tu piaffes d’impatience d’en découdre avec l’Atlantique, comme je te comprends toutes ces préparations et entretiens divers doivent servir à qq chose. Le Cap t’attends et après de nouveau vogue Harmattan. A bientôt, bernard" Envoyé par bernard lannion le 13-02-2012 à 11:46
Sat, 11 Feb 2012 17:00:00 GMT - Tempête au cap des tempêtes 22° 09’E 34° 11’S
Sat, 11 Feb 2012 17:00:00 GMT - Tempête au cap des tempêtes 22° 09’E 34° 11’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Aujourd’hui c’est tempête sur le bien nommé cap des tempêtes. Cà pète fort !
Je pense que cet endroit est un des plus dangereux du monde. Cela est dû d’une part à ce monstre qu’est le courant des aiguilles. Il vient tout droit du Mozambique et atteint, dans sa partie sud, entre 6 et 7 nœuds. C’est énorme. En face, il y a ces dépressions qui circulent dans les quarantièmes, provoquant un phénomène que je n’ai rencontré nulle part ailleurs, l’inversion instantanée du flux.
Quand une tempête vient du Nord Est, dans le sens du courant, la mer se creuse énormément. J’ai connu ce phénomène juste avant d’arriver en Afrique du sud. La houle, générée par le courant et le vent dans le même sens, est énorme mais longue. Lorsque j’étais dans les creux, le sommet de la houle dépassait très largement le haut de mon mat qui est à 16,5m de haut par rapport au niveau de la mer. On a alors vraiment l’impression d’être sur un énorme tapis roulant avec des forces monstrueuses en présence.
Mais, les dépressions qui circulent d’Ouest en Est, font qu’en quelques minutes, une tempête de Sud Ouest peut succéder à une tempête de Nord Est. Et alors là, tout devient dément. Ce vent qui souffle violemment, verticalise la houle et c’est comme cela que l’on rencontre des vagues abruptes de 21 mètres de haut. Ces vagues, appelées « vagues scélérates », sont capable de briser net n’importe quel tanker, porte container, cargo ou paquebot, même neuf sortant du chantier naval.
Il suffit d’aller sur Internet pour voir des photos de ces monstres. C’est extrêmement impressionnant et beaucoup de plaisanciers préfèrent affronter les pirates somaliens que cet endroit où circulent toutes sortes d’histoires à faire peur. C’est vrai qu’en première approche, c’est choisir entre la peste et le choléra. Néanmoins, ici, on peut gérer et avec ces merveilleux outils que sont les prévisions météo (qui ne sont pas toujours fiable, on vient de le voir) on peut arriver à passer au travers de ces déchainements de la nature.
Quoi qu’il en soit, Mossel Bay est au centre géographique du problème et trois énormes remorqueurs de haute mer sont en alerte permanente dans le port. En plus de ceux-ci il faut ajouter un remorqueur moyen et un petit. La moitié du port est consacré à ces moyens de sécurité. Les remorqueurs de haute mer sont énormes. Je pense de la classe de l’Abeille Bourbon, peut-être supérieur même pour l’un d’entre eux. D’ailleurs le plus petit, si l’on peu parler ainsi de ces monstres s’appel le Bourbon Thetys. Il suffit sur la photo de comparer avec la taille des voiliers à côté.
De temps en temps ils font une sortie en mer, au retour un double semi remorque citerne vient faire le plein de carburant ! Ils sont beaux, quel sentiment de puissance ils diffusent !
Depuis le milieu de la nuit, la tempête souffle dans le port. J’ai encore dû me lever pour renforcer mes amarres et j’en ai remis en milieu de matinée. Le vent lève des vagues méchantes dans le port et Harmattan saute et se cabre comme un cheval sauvage pris au lasso. Je vois mes taquets bouger et cela ne me plaît pas. J’essaie de répartir les efforts sur différents endroits et d’en mettre le maximum sur la bite de remorquage à l’avant du bateau. C’est le point le plus solide, il fait partie de la structure même du navire.
Il ne fait pas très chaud, au matin 18 degrés à l’intérieur, les tropiques me manquent. Je suis enfermé, calfeutré dans mon cocon douillet et je surveille le travail de mes amarres en fonction du niveau de la marée. Puis, en début d’après midi, cela se calme un peu, le vent tombe d’un cran en passant SW et la mer dans le port redevient presque normale. Les tempêtes c’est ainsi, cela fini toujours par décroitre. Lorsqu’en mer on est pris dans une tempête, il faut toujours ce dire que ce n’est que momentané. Il faut faire le dos rond et cela fini par passer.
Là, cela devient du masochisme, ce n’est plus les mains uniquement dans le cambouis mais tout le haut du corps, les bras, la tête, tout. J’ai dû plonger au fond de ma salle machine pour travailler sur l’alternateur d’arbre d’hélice. Plonger est le mot adéquat. J’installe une vieille couverture sur le moteur, je m’allonge dessus et je descends la tête en bas jusqu’au tourteau en sorti d’inverseur. C’est très sale, noir de cambouis et de poudre de courroie. Je comprends rapidement ce qui ne va pas, il manque carrément des dents à la courroie. Heureusement, en prévision, j’avais passé une deuxième courroie retenue par des colliers rilsan. Il n’y a plus qu’à couper les colliers, couper la vieille courroie et installer la neuve. Cela me prend un peu de temps mais surtout je passe ensuite une heure à me frotter avec une éponge « gratte gratte ».
Je profite d’être dans la mécanique pour faire la vidange du groupe électrogène et réparer la porte de la salle machine dont les gonds s’en vont. J’aurais ainsi effectué tous les travaux prévus au Cap. Demain, je vais m’accorder une journée de repos et peut-être aller visiter le musé de la ville.
Je me rends compte que cela fait déjà un mois que je suis arrivé à Richards Bay, je n’ai pas beaucoup avancé et pourtant que de choses se sont passées.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Aujourd’hui c’est tempête sur le bien nommé cap des tempêtes. Cà pète fort !
Je pense que cet endroit est un des plus dangereux du monde. Cela est dû d’une part à ce monstre qu’est le courant des aiguilles. Il vient tout droit du Mozambique et atteint, dans sa partie sud, entre 6 et 7 nœuds. C’est énorme. En face, il y a ces dépressions qui circulent dans les quarantièmes, provoquant un phénomène que je n’ai rencontré nulle part ailleurs, l’inversion instantanée du flux.
Quand une tempête vient du Nord Est, dans le sens du courant, la mer se creuse énormément. J’ai connu ce phénomène juste avant d’arriver en Afrique du sud. La houle, générée par le courant et le vent dans le même sens, est énorme mais longue. Lorsque j’étais dans les creux, le sommet de la houle dépassait très largement le haut de mon mat qui est à 16,5m de haut par rapport au niveau de la mer. On a alors vraiment l’impression d’être sur un énorme tapis roulant avec des forces monstrueuses en présence.
Mais, les dépressions qui circulent d’Ouest en Est, font qu’en quelques minutes, une tempête de Sud Ouest peut succéder à une tempête de Nord Est. Et alors là, tout devient dément. Ce vent qui souffle violemment, verticalise la houle et c’est comme cela que l’on rencontre des vagues abruptes de 21 mètres de haut. Ces vagues, appelées « vagues scélérates », sont capable de briser net n’importe quel tanker, porte container, cargo ou paquebot, même neuf sortant du chantier naval.
Il suffit d’aller sur Internet pour voir des photos de ces monstres. C’est extrêmement impressionnant et beaucoup de plaisanciers préfèrent affronter les pirates somaliens que cet endroit où circulent toutes sortes d’histoires à faire peur. C’est vrai qu’en première approche, c’est choisir entre la peste et le choléra. Néanmoins, ici, on peut gérer et avec ces merveilleux outils que sont les prévisions météo (qui ne sont pas toujours fiable, on vient de le voir) on peut arriver à passer au travers de ces déchainements de la nature.
Quoi qu’il en soit, Mossel Bay est au centre géographique du problème et trois énormes remorqueurs de haute mer sont en alerte permanente dans le port. En plus de ceux-ci il faut ajouter un remorqueur moyen et un petit. La moitié du port est consacré à ces moyens de sécurité. Les remorqueurs de haute mer sont énormes. Je pense de la classe de l’Abeille Bourbon, peut-être supérieur même pour l’un d’entre eux. D’ailleurs le plus petit, si l’on peu parler ainsi de ces monstres s’appel le Bourbon Thetys. Il suffit sur la photo de comparer avec la taille des voiliers à côté.
De temps en temps ils font une sortie en mer, au retour un double semi remorque citerne vient faire le plein de carburant ! Ils sont beaux, quel sentiment de puissance ils diffusent !
Depuis le milieu de la nuit, la tempête souffle dans le port. J’ai encore dû me lever pour renforcer mes amarres et j’en ai remis en milieu de matinée. Le vent lève des vagues méchantes dans le port et Harmattan saute et se cabre comme un cheval sauvage pris au lasso. Je vois mes taquets bouger et cela ne me plaît pas. J’essaie de répartir les efforts sur différents endroits et d’en mettre le maximum sur la bite de remorquage à l’avant du bateau. C’est le point le plus solide, il fait partie de la structure même du navire.
Il ne fait pas très chaud, au matin 18 degrés à l’intérieur, les tropiques me manquent. Je suis enfermé, calfeutré dans mon cocon douillet et je surveille le travail de mes amarres en fonction du niveau de la marée. Puis, en début d’après midi, cela se calme un peu, le vent tombe d’un cran en passant SW et la mer dans le port redevient presque normale. Les tempêtes c’est ainsi, cela fini toujours par décroitre. Lorsqu’en mer on est pris dans une tempête, il faut toujours ce dire que ce n’est que momentané. Il faut faire le dos rond et cela fini par passer.
Là, cela devient du masochisme, ce n’est plus les mains uniquement dans le cambouis mais tout le haut du corps, les bras, la tête, tout. J’ai dû plonger au fond de ma salle machine pour travailler sur l’alternateur d’arbre d’hélice. Plonger est le mot adéquat. J’installe une vieille couverture sur le moteur, je m’allonge dessus et je descends la tête en bas jusqu’au tourteau en sorti d’inverseur. C’est très sale, noir de cambouis et de poudre de courroie. Je comprends rapidement ce qui ne va pas, il manque carrément des dents à la courroie. Heureusement, en prévision, j’avais passé une deuxième courroie retenue par des colliers rilsan. Il n’y a plus qu’à couper les colliers, couper la vieille courroie et installer la neuve. Cela me prend un peu de temps mais surtout je passe ensuite une heure à me frotter avec une éponge « gratte gratte ».
Je profite d’être dans la mécanique pour faire la vidange du groupe électrogène et réparer la porte de la salle machine dont les gonds s’en vont. J’aurais ainsi effectué tous les travaux prévus au Cap. Demain, je vais m’accorder une journée de repos et peut-être aller visiter le musé de la ville.
Je me rends compte que cela fait déjà un mois que je suis arrivé à Richards Bay, je n’ai pas beaucoup avancé et pourtant que de choses se sont passées.
A bientôt.
Jean Louis
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"Salut depuis Sagarmatha ou je suis arrive ce soir, la route est longue depuis cannes, dormi au sud de Barcelone, un arret sympa a Carthagene, 2 jours avec BJ a Carboneras, et me voila de retour au Sud d Almeria sur mon cher bateau, quel bonheur, tu connais ca. Sympa tes news de Mossel Bay, c est un bel endroit, un bon stop pour Harmattan et toi, histoire de vous remettre bien en quille avant le cap des tempetes ( pas de contrepetries !! ) juste ce qu il fallait avant de repartir pour la derniere etape vers le sud. Tu ecris que tu n as pas beaucoup avance, mais si, pour qui connait ces parages, tu as enormement avance, et tu t en es tres bien sorti, c est un endroit difficile et dangereux, pour survivre et passer il faut jongler avec les fenetres meteo, ce que disait Moitessier s applique particulierement bien a cet endroit, ou "il n y a de grand chef que la mer". Bon vent pour la suite, tous mes voeux les plus amicaux t accompagnent JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 13-02-2012 à 23:08
Sun, 12 Feb 2012 17:00:00 GMT - Le grand requin blanc 22° 09’E 34° 11’S
Sun, 12 Feb 2012 17:00:00 GMT - Le grand requin blanc 22° 09’E 34° 11’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord 22° 09’E 34° 11’S
Bonjour à tous,
Le film « Les dents de la mer » lui a fait une mauvaise réputation. C’est vrai que le grand requin blanc est monstrueux avec cette mâchoire impressionnante qui peut atteindre 90 centimètres de large pour un sujet de 6 mètres de long, pesant deux tonnes.
Cette énorme tête conique possède jusqu’à 52 dents plates, triangulaires et dentelées de 76 mm de long. Elles sont tranchantes comme des lames de rasoir. Il est capable de déceler une goute de sang dans 4,6 millions de litres d’eau et d’entendre une proie à 1 km de distance !
Cependant l’homme n’est pas une proie pour lui, tout simplement parce qu’il ne nous trouve pas à son goût, pas assez gras. Quoiqu’avec l’évolution des habitudes alimentaires actuelles, nous pourrions devenir un met acceptable.
En fait il préfère une bonne petite otarie bien ronde. Pour se nourrir, il commence par mordre un bon coup, la proie saigne et meurt d’hémorragie. C’est ensuite qu’il commence à la manger si elle est à son goût. Les attaques sur des hommes ont surtout eu lieu sur des surfeurs ou des véliplanchistes qu’il a confondu, vu par en dessous, avec une de ses proie habituelles. Bien que n’étant pas mangé, la victime peut décéder des blessures infligées par cette gueule monstrueuse.
Il peut également attaquer si l’on a une blessure ouverte et que le requin passe à moins d’un kilomètre. L’odeur du sang le rend très agressif.
Andrée Hartman, plongeur professionnel sud africain mondialement connu a été le premier à sortir de la cage pour nager en sa compagnie. Il s’est même permis de caresser son museau.
Le grand requin blanc est considéré à tord comme mangeur d’homme alors que dans la réalité, c’est l’homme qui est un prédateur pour ce poisson qui se trouve au sommet de la chaîne alimentaire dans les océans.
Le ciel bleu est revenu et malgré un vent encore soutenu, il fait bon au soleil. Je viens de m’accorder une journée de repos avant de repartir en mer. Ce matin j’ai rendu visite au musé local. Il est constitué de deux parties, la première concerne les coquillages et je ne pensais pas qu’il existe autant de variété différentes ni de si beaux coquillages.
Le deuxième pavillon est un musé maritime. Mossel Bay est le point d’atterrissage de Bartolomeu Dias, ce portugais qui fût le premier à passer le cap de Bonne Espérance et à mettre le pied en Afrique du Sud. Il montra le chemin à Vasco de Gamma pour trouver la route des Indes.
C’est en 1488 que, faisant route à l’Est, il comprit qu’il avait dépassé la pointe extrême du continent africain. Il remonta au Nord pour atterrir à Mossel Bay où il trouva une source pour faire le plein d’eau potable. La première rencontre avec la population locale, des éleveurs nomades permis quelques échanges.
Pour les 500 ans de cette découverte, une caravelle identique à celle de Bartolomeu Diaz fût construite, mise à l’eau à Lisbonne et une réplique de son voyage fût effectuée. Elle mit trois mois alors qu’a l’époque, Diaz avait mis six mois. Cette caravelle est exposée dans le musée.
Ensuite, je me suis offert un petit restaurant, escargots en entrée et sole meunière ensuite avant une bonne sieste. Une vraie journée de repos ! Que cela fait du bien.
Seule ma girouette anémomètre est encore en panne. Le problème vient de la connexion de l’aérien avec son support. Il y a un petit joint torique qui est mis là à la construction mais que l’on ne peut changer. Il ne fait plus sont effet et lorsqu’il pleut l’eau rentre dans la prise. Au SAV, ils m’ont dit de mettre du chatterton, ce que j’ai fait. Cependant j’ai mis un tour ou deux de large alors que j’aurais du emmailloter avec de l’étroit. Il faut que je remonte en haut du mât. Je ne me suis pas senti le courage, ce n’est pas très important, peut être à Cap Town.
Une fenêtre météo énorme s’ouvre entre demain et après demain. Je pense partir demain soir si tout va bien.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord 22° 09’E 34° 11’S
Bonjour à tous,
Le film « Les dents de la mer » lui a fait une mauvaise réputation. C’est vrai que le grand requin blanc est monstrueux avec cette mâchoire impressionnante qui peut atteindre 90 centimètres de large pour un sujet de 6 mètres de long, pesant deux tonnes.
Cette énorme tête conique possède jusqu’à 52 dents plates, triangulaires et dentelées de 76 mm de long. Elles sont tranchantes comme des lames de rasoir. Il est capable de déceler une goute de sang dans 4,6 millions de litres d’eau et d’entendre une proie à 1 km de distance !
Cependant l’homme n’est pas une proie pour lui, tout simplement parce qu’il ne nous trouve pas à son goût, pas assez gras. Quoiqu’avec l’évolution des habitudes alimentaires actuelles, nous pourrions devenir un met acceptable.
En fait il préfère une bonne petite otarie bien ronde. Pour se nourrir, il commence par mordre un bon coup, la proie saigne et meurt d’hémorragie. C’est ensuite qu’il commence à la manger si elle est à son goût. Les attaques sur des hommes ont surtout eu lieu sur des surfeurs ou des véliplanchistes qu’il a confondu, vu par en dessous, avec une de ses proie habituelles. Bien que n’étant pas mangé, la victime peut décéder des blessures infligées par cette gueule monstrueuse.
Il peut également attaquer si l’on a une blessure ouverte et que le requin passe à moins d’un kilomètre. L’odeur du sang le rend très agressif.
Andrée Hartman, plongeur professionnel sud africain mondialement connu a été le premier à sortir de la cage pour nager en sa compagnie. Il s’est même permis de caresser son museau.
Le grand requin blanc est considéré à tord comme mangeur d’homme alors que dans la réalité, c’est l’homme qui est un prédateur pour ce poisson qui se trouve au sommet de la chaîne alimentaire dans les océans.
Le ciel bleu est revenu et malgré un vent encore soutenu, il fait bon au soleil. Je viens de m’accorder une journée de repos avant de repartir en mer. Ce matin j’ai rendu visite au musé local. Il est constitué de deux parties, la première concerne les coquillages et je ne pensais pas qu’il existe autant de variété différentes ni de si beaux coquillages.
Le deuxième pavillon est un musé maritime. Mossel Bay est le point d’atterrissage de Bartolomeu Dias, ce portugais qui fût le premier à passer le cap de Bonne Espérance et à mettre le pied en Afrique du Sud. Il montra le chemin à Vasco de Gamma pour trouver la route des Indes.
C’est en 1488 que, faisant route à l’Est, il comprit qu’il avait dépassé la pointe extrême du continent africain. Il remonta au Nord pour atterrir à Mossel Bay où il trouva une source pour faire le plein d’eau potable. La première rencontre avec la population locale, des éleveurs nomades permis quelques échanges.
Pour les 500 ans de cette découverte, une caravelle identique à celle de Bartolomeu Diaz fût construite, mise à l’eau à Lisbonne et une réplique de son voyage fût effectuée. Elle mit trois mois alors qu’a l’époque, Diaz avait mis six mois. Cette caravelle est exposée dans le musée.
Ensuite, je me suis offert un petit restaurant, escargots en entrée et sole meunière ensuite avant une bonne sieste. Une vraie journée de repos ! Que cela fait du bien.
Seule ma girouette anémomètre est encore en panne. Le problème vient de la connexion de l’aérien avec son support. Il y a un petit joint torique qui est mis là à la construction mais que l’on ne peut changer. Il ne fait plus sont effet et lorsqu’il pleut l’eau rentre dans la prise. Au SAV, ils m’ont dit de mettre du chatterton, ce que j’ai fait. Cependant j’ai mis un tour ou deux de large alors que j’aurais du emmailloter avec de l’étroit. Il faut que je remonte en haut du mât. Je ne me suis pas senti le courage, ce n’est pas très important, peut être à Cap Town.
Une fenêtre météo énorme s’ouvre entre demain et après demain. Je pense partir demain soir si tout va bien.
Mon, 13 Feb 2012 17:00:00 GMT - Adieu Mossel Bay 22° 08’E 34° 13’S
Mon, 13 Feb 2012 17:00:00 GMT - Adieu Mossel Bay 22° 08’E 34° 13’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Et bien je suis reparti. J’ai pris la mer à 18h ce soir, direction le Cap de Bonne Espérance, direction l’Atlantique, direction Cap Town.
La mer est belle malgré une longue houle qui vient de bâbord avant. Je suis au moteur à 1200 tours car il y a très peu de vent du sud. Je fais route tout de même entre 4N et 4,5N. Le cap Agulhas est à 120 Miles sur l’avant. Contrairement à ce qu’on a l’habitude de penser, c’est bien ce cap et non Cap Town qui est le point le plus sud du continent africain. Une fois passé ce cap je serais en Atlantique et j’en aurai fini avec l’Indien.
Harmattan est content d’avoir quitté ses voisins les énormes pneus. La fenêtre météo est très vaste mais je vais avoir très peu de vent. Je pense que je vais beaucoup solliciter le moteur avant de passer ce cap. Ensuite, cela devrait aller mieux avec un vent portant un peu plus soutenu.
J’espère arriver à Cap Town mercredi soir. Il y a environ 250 Miles. Ensuite, dès qu’une bonne fenêtre météo me permet de quitter Cap Town, je n’aurai plus qu’à m’élancer pour rejoindre en quelques jours des bons alizés qui me conduiront à Saint Hélène.
Ce matin à 7 heures, le Harvest Florita est rentré de sa campagne de pêche. Les marins sont tous repartis avec chacun deux sacs en plastic transparent de 10 Kg de daurades, pesés sur une balance devant tout l’équipage pour qu’il n’y ait pas de jaloux. Puis le manège habituel a commencé et ce soir il est prêt à reprendre la mer.
J’ai consacré ma matinée à faire l’approvisionnement et les formalités de départ. Le temps est beau, le soleil brille et il fait chaud.
Il est déjà 19h, j’ai 5 Miles au compteur.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Et bien je suis reparti. J’ai pris la mer à 18h ce soir, direction le Cap de Bonne Espérance, direction l’Atlantique, direction Cap Town.
La mer est belle malgré une longue houle qui vient de bâbord avant. Je suis au moteur à 1200 tours car il y a très peu de vent du sud. Je fais route tout de même entre 4N et 4,5N. Le cap Agulhas est à 120 Miles sur l’avant. Contrairement à ce qu’on a l’habitude de penser, c’est bien ce cap et non Cap Town qui est le point le plus sud du continent africain. Une fois passé ce cap je serais en Atlantique et j’en aurai fini avec l’Indien.
Harmattan est content d’avoir quitté ses voisins les énormes pneus. La fenêtre météo est très vaste mais je vais avoir très peu de vent. Je pense que je vais beaucoup solliciter le moteur avant de passer ce cap. Ensuite, cela devrait aller mieux avec un vent portant un peu plus soutenu.
J’espère arriver à Cap Town mercredi soir. Il y a environ 250 Miles. Ensuite, dès qu’une bonne fenêtre météo me permet de quitter Cap Town, je n’aurai plus qu’à m’élancer pour rejoindre en quelques jours des bons alizés qui me conduiront à Saint Hélène.
Ce matin à 7 heures, le Harvest Florita est rentré de sa campagne de pêche. Les marins sont tous repartis avec chacun deux sacs en plastic transparent de 10 Kg de daurades, pesés sur une balance devant tout l’équipage pour qu’il n’y ait pas de jaloux. Puis le manège habituel a commencé et ce soir il est prêt à reprendre la mer.
J’ai consacré ma matinée à faire l’approvisionnement et les formalités de départ. Le temps est beau, le soleil brille et il fait chaud.
Il est déjà 19h, j’ai 5 Miles au compteur.
A bientôt.
Jean Louis
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"Bon vent Amiral. On vous suit.Amitiés. GD et sa Galie" Envoyé par GD le 14-02-2012 à 12:47
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"bonjour jean louis je reve toujours en lisant vos newletters.J’aimerai vivre des moments comme cela.Mais quel combat,C’est bien pire que de faire des courses dans le desert.Je vous admire Bonne nav et bon plaisir" Envoyé par morin le 14-02-2012 à 14:55
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"bonsoir jean louis vous sur la bonnevoie nous avon s 5degrés il fait humide profitez du soleil gros bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 14-02-2012 à 17:05
Tue, 14 Feb 2012 17:00:00 GMT - Le cap de Bonne Espérance 19° 58’E 34° 52’S
Tue, 14 Feb 2012 17:00:00 GMT - Le cap de Bonne Espérance 19° 58’E 34° 52’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je suis actuellement dans cet endroit mythique qu’est le cap de Bonne Espérance, le cap de Good Hope, le cap Agulhas, le cap des aiguilles, le cap des tempêtes, la pointe extrême sud du continent africain. Je viens de passer la ligne imaginaire entre les océans Indien et Atlantique à exactement 18h43, je suis donc maintenant dans l’Atlantique, au revoir l’Indien.
Je pensais que ce cap était un rocher aride, et bien non, il y a plein d’habitation, c’est carrément une ville.
Je suis à la limite la plus australe de mon tour du monde. Je suis parti hier soir au moteur, la mer est belle malgré une grande houle de SW. Puis vers 11h ce matin, un vent d’WSW s’est levé dans les 10, 11 nœuds me permettant d’accélérer un peu le rythme.
Je suis content de retrouver l’Atlantique mais je suis heureux et fière d’avoir effectué en solitaire ce difficile parcourt entre le sud de Madagascar et le cap de Bonne Espérance. Quelle leçon de navigation ! Il y a peu d’endroits au monde où les courants sont si importants sur de si longues distances. Cela oblige à réfléchir différemment de nos habitudes. Ici, avec des courants pouvant dépasser les 6N, tout change. Le bateau peut avancer avec sa ligne de foi à 70° de sa route, cela modifie tout et en particulier la route possible par rapport à la direction du vent.
Par exemple, ce matin mon routeur météo, Pierre-Yves, m’annonce un vent de face à partir de midi. Dans un autre endroit du monde, cela n’aurait pas été une bonne nouvelle mais ici au contraire, c’est le bonheur. En effet, j’ai un courant traversier de deux nœuds qui porte plein Sud, ma route est WSW. De ce fait la ligne de foi de mon bateau est WNW et ce vent me permet de remonter pile en face du vent, au près, à la vitesse de 6N, sans tirer de bords !!!!
Tout va bien jusqu’à une quinzaine de Miles du cap. Le courant évolue, le vent se renforce et j’ai l’impression alors, faisant route de Porquerolles à Marseille, de passer le cap Sicié par fort mistral.
Je pense aux anciens navigateurs, dans les années 1500, qu’ils étaient courageux de s’aventurer dans des endroits si redoutables avec le peu de moyens qu’il y avait à l’époque pour prévoir la météo. D’ailleurs, Bartolomeu Diaz est mort noyé lors d’une tempête quelque temps après avoir atterri à Mossel Bay.
Aujourd’hui, c’est beaucoup plus facile, on a des prévisions météo à 7 jours et, même si parfois un coup de vent qui n’avait pas été prévu se produit, dans l’ensemble cela rend ce parcourt moins risqué. C’est, dans tous les cas, beaucoup moins dangereux que de se heurter aux pirates Somaliens.
Au niveau de ma santé, je suis en pleine forme. Mon greffon a l’air heureux de sa nouvelle vie. Je pratique toutes les semaines une analyse de mon taux de créatinine grâce à ce petit boitier magique. La semaine dernière le résultat était de 133 et cette semaine de 111. Incroyable ! J’ai hâte de faire un examen dans un laboratoire pour voir si ce résultat se confirme, ce qui serait vraiment une très bonne nouvelle. De toute façon, lorsque je voyage en bateau, tous les résultats de mes examens sont nettement meilleurs que lorsque je vie à terre.
121 Miles au compteur depuis hier soir.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je suis actuellement dans cet endroit mythique qu’est le cap de Bonne Espérance, le cap de Good Hope, le cap Agulhas, le cap des aiguilles, le cap des tempêtes, la pointe extrême sud du continent africain. Je viens de passer la ligne imaginaire entre les océans Indien et Atlantique à exactement 18h43, je suis donc maintenant dans l’Atlantique, au revoir l’Indien.
Je pensais que ce cap était un rocher aride, et bien non, il y a plein d’habitation, c’est carrément une ville.
Je suis à la limite la plus australe de mon tour du monde. Je suis parti hier soir au moteur, la mer est belle malgré une grande houle de SW. Puis vers 11h ce matin, un vent d’WSW s’est levé dans les 10, 11 nœuds me permettant d’accélérer un peu le rythme.
Je suis content de retrouver l’Atlantique mais je suis heureux et fière d’avoir effectué en solitaire ce difficile parcourt entre le sud de Madagascar et le cap de Bonne Espérance. Quelle leçon de navigation ! Il y a peu d’endroits au monde où les courants sont si importants sur de si longues distances. Cela oblige à réfléchir différemment de nos habitudes. Ici, avec des courants pouvant dépasser les 6N, tout change. Le bateau peut avancer avec sa ligne de foi à 70° de sa route, cela modifie tout et en particulier la route possible par rapport à la direction du vent.
Par exemple, ce matin mon routeur météo, Pierre-Yves, m’annonce un vent de face à partir de midi. Dans un autre endroit du monde, cela n’aurait pas été une bonne nouvelle mais ici au contraire, c’est le bonheur. En effet, j’ai un courant traversier de deux nœuds qui porte plein Sud, ma route est WSW. De ce fait la ligne de foi de mon bateau est WNW et ce vent me permet de remonter pile en face du vent, au près, à la vitesse de 6N, sans tirer de bords !!!!
Tout va bien jusqu’à une quinzaine de Miles du cap. Le courant évolue, le vent se renforce et j’ai l’impression alors, faisant route de Porquerolles à Marseille, de passer le cap Sicié par fort mistral.
Je pense aux anciens navigateurs, dans les années 1500, qu’ils étaient courageux de s’aventurer dans des endroits si redoutables avec le peu de moyens qu’il y avait à l’époque pour prévoir la météo. D’ailleurs, Bartolomeu Diaz est mort noyé lors d’une tempête quelque temps après avoir atterri à Mossel Bay.
Aujourd’hui, c’est beaucoup plus facile, on a des prévisions météo à 7 jours et, même si parfois un coup de vent qui n’avait pas été prévu se produit, dans l’ensemble cela rend ce parcourt moins risqué. C’est, dans tous les cas, beaucoup moins dangereux que de se heurter aux pirates Somaliens.
Au niveau de ma santé, je suis en pleine forme. Mon greffon a l’air heureux de sa nouvelle vie. Je pratique toutes les semaines une analyse de mon taux de créatinine grâce à ce petit boitier magique. La semaine dernière le résultat était de 133 et cette semaine de 111. Incroyable ! J’ai hâte de faire un examen dans un laboratoire pour voir si ce résultat se confirme, ce qui serait vraiment une très bonne nouvelle. De toute façon, lorsque je voyage en bateau, tous les résultats de mes examens sont nettement meilleurs que lorsque je vie à terre.
121 Miles au compteur depuis hier soir.
A bientôt.
Jean Louis
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"Bjr J-L. Max garde un super souvenir du Cap où il était en vacances il y a 1 an. Moi connais pas , j’allais juste à Jo’burg lorsque j’habitais au Mozambique. Votre voyage est loin d’être fini mais je pensais à un voyage que j’aimerai faire , c’est le trajet des 49ers: au milieu du 19ème vers 1849 d’ou 49er. C’est d’ailleurs le nom de l’équipe de baseball de San Francisco de nombreux européen parmi lesquels bcp de français ont embarqués pour la Californie où les nouvelles de découvertes d’importants filons d’or ont provoqué une fièvre démente . Mais le canal de Panama n’existant pas encore il fallait passer par le Horn et aller vite. Les chantiers se sont mis à construire des voiliers à 4 et 5 mâts surtoilés pour transporter les aventuriers chercheurs d’or un peu déglingo. C’est une route historique, intéressante et difficile, Je rêve de vous retrouver à San Francisco, rouler sur les vieilles pistes des 49ers et longer la côte californienne ou se trouvent une bonne quantité des plus beaux voiliers de toutes les époques." Envoyé par Hubert Durand le 16-02-2012 à 11:29
Wed, 15 Feb 2012 17:00:00 GMT - Du cap Agulhas à Cap Town 18° 27’E 33° 55’S
Wed, 15 Feb 2012 17:00:00 GMT - Du cap Agulhas à Cap Town 18° 27’E 33° 55’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle journée agréable ! Je longe la côte sud ouest de l’Afrique entre le cap Agulhas et Cap Town. Je dois rester à plus de 3 Miles au large car cette bande des 3 Miles est réservée aux pêcheurs qui y placent des trappes en filet pour piéger les poissons.
J’aurais aimé m’approcher plus, car vu d’ici, les paysages sont magnifiques. Il y a des dunes et des plages d’un sable blanc immaculé comme je n’en ai jamais vu. Ensuite une petite plaine côtière avec des collines de 2 à 300 mètres de haut et encore derrière, des petites montagnes de 500 à 700 mètres.
C’est assez peuplé. De ci, de là, un village apparaît, tantôt en bord de mer, tantôt dans le creux des collines, au pied des plus hautes montagnes. Cela à l’air assez aride, caillouteux, il n’y a pas de forêts, juste de l’herbe rase il me semble. Ce sont des paysages qui rappellent ceux de la Turquie, entre Marmaris et Antalya.
De temps en temps, au dessus des plateaux rocheux sous marins, des pêcheurs sont rassemblés dans toutes tailles de bateaux, ils profitent que la mer est belle aujourd’hui. Il fait grand beau, soleil brillant, ciel bleu, juste un petit filet d’air, c’est le bonheur absolue.
Je suis détendu, j’ai dormi comme un bébé après la nuit précédente où je n’avais pratiquement pas fermé l’œil. C’est incroyable, dès que j’ai passé ce fameux cap, dès que je me suis retrouvé en Atlantique, la mer est devenue moins agressive, immédiatement j’ai eu l’impression que j’étais revenu chez moi, dans un océan que je connais et que j’aime.
Et puis, tout à coup, vers 13h, alors que je suis en train de déguster une Miller, m’apparaît dans le lointain la Montagne de la Table, dans une trouée. Ha ! On ne peut pas la rater, alors que tout le reste ressemble à des montagnes avec des sommets plus ou moins pointus, je découvre une énorme table, posé là, taillé à coups de serpe et totalement horizontale. Combien de fois dans mes lectures, j’ai rêvé d’arriver ainsi et de découvrir cette fameuse table ! C’est un endroit mythique. Je ne suis pas sensible aux paysages, mais les endroits mythiques me frappent. En fait ce qui m’attire, ce sont les ambiances. L’ambiance d’un site, d’un endroit, d’une ville, d’un pays.
Les ambiances sont faites de paysages bien entendu mais également de gens, d’odeurs, de cultures, de sonorités et éventuellement de vestiges historiques. Mis à part le sud de la Turquie qui est l’endroit du monde que je préfère, je suis attiré par un certains nombres de lieux comme Rio ou Valparaiso par exemple. Cap Town en fait parti et plus exactement Table Bay. C’est un lieu de passage obligatoire pour tous les marins et en particulier pour les circumnavigateurs, les tourdumondistes.
A 15 heures j’entre dans le rail de séparation de trafic. C’est un port important et l’approche de ce type d’endroit est toujours un moment un peu stressant. Ce matin j’ai eu des échanges de mails avec le Royal Cape Yacht Club pour réserver une place. Je suis attendu.
Finalement j’amarre Harmattan à 17 heures tapant au ponton du RCYC. C’est super, il y a l’électricité (même s’il faut encore une fois changer de prise) et l’eau bien entendu. Je vais pouvoir lancer mes lessives.
La capitainerie est fermée mais j’ai accès aux douches et il y a un bar et un restaurant un peu classieux. La Montagne de la Table nous surplombe, il y a beaucoup de monde, des bateaux de régate sortent sans arrêt. Comme à Durban, c’est frappant, contrairement à ce que je vois en France, ici les bateaux sont en mer en permanence à tirer des bords ou bien à régater.
Je vais vous laisser là pour ce soir car j’ai un peu de travail à faire, électricité, eau, lessive, douche, et peut être un petit restaurant pour fêter la fin et le succès de cette première étape.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle journée agréable ! Je longe la côte sud ouest de l’Afrique entre le cap Agulhas et Cap Town. Je dois rester à plus de 3 Miles au large car cette bande des 3 Miles est réservée aux pêcheurs qui y placent des trappes en filet pour piéger les poissons.
J’aurais aimé m’approcher plus, car vu d’ici, les paysages sont magnifiques. Il y a des dunes et des plages d’un sable blanc immaculé comme je n’en ai jamais vu. Ensuite une petite plaine côtière avec des collines de 2 à 300 mètres de haut et encore derrière, des petites montagnes de 500 à 700 mètres.
C’est assez peuplé. De ci, de là, un village apparaît, tantôt en bord de mer, tantôt dans le creux des collines, au pied des plus hautes montagnes. Cela à l’air assez aride, caillouteux, il n’y a pas de forêts, juste de l’herbe rase il me semble. Ce sont des paysages qui rappellent ceux de la Turquie, entre Marmaris et Antalya.
De temps en temps, au dessus des plateaux rocheux sous marins, des pêcheurs sont rassemblés dans toutes tailles de bateaux, ils profitent que la mer est belle aujourd’hui. Il fait grand beau, soleil brillant, ciel bleu, juste un petit filet d’air, c’est le bonheur absolue.
Je suis détendu, j’ai dormi comme un bébé après la nuit précédente où je n’avais pratiquement pas fermé l’œil. C’est incroyable, dès que j’ai passé ce fameux cap, dès que je me suis retrouvé en Atlantique, la mer est devenue moins agressive, immédiatement j’ai eu l’impression que j’étais revenu chez moi, dans un océan que je connais et que j’aime.
Et puis, tout à coup, vers 13h, alors que je suis en train de déguster une Miller, m’apparaît dans le lointain la Montagne de la Table, dans une trouée. Ha ! On ne peut pas la rater, alors que tout le reste ressemble à des montagnes avec des sommets plus ou moins pointus, je découvre une énorme table, posé là, taillé à coups de serpe et totalement horizontale. Combien de fois dans mes lectures, j’ai rêvé d’arriver ainsi et de découvrir cette fameuse table ! C’est un endroit mythique. Je ne suis pas sensible aux paysages, mais les endroits mythiques me frappent. En fait ce qui m’attire, ce sont les ambiances. L’ambiance d’un site, d’un endroit, d’une ville, d’un pays.
Les ambiances sont faites de paysages bien entendu mais également de gens, d’odeurs, de cultures, de sonorités et éventuellement de vestiges historiques. Mis à part le sud de la Turquie qui est l’endroit du monde que je préfère, je suis attiré par un certains nombres de lieux comme Rio ou Valparaiso par exemple. Cap Town en fait parti et plus exactement Table Bay. C’est un lieu de passage obligatoire pour tous les marins et en particulier pour les circumnavigateurs, les tourdumondistes.
A 15 heures j’entre dans le rail de séparation de trafic. C’est un port important et l’approche de ce type d’endroit est toujours un moment un peu stressant. Ce matin j’ai eu des échanges de mails avec le Royal Cape Yacht Club pour réserver une place. Je suis attendu.
Finalement j’amarre Harmattan à 17 heures tapant au ponton du RCYC. C’est super, il y a l’électricité (même s’il faut encore une fois changer de prise) et l’eau bien entendu. Je vais pouvoir lancer mes lessives.
La capitainerie est fermée mais j’ai accès aux douches et il y a un bar et un restaurant un peu classieux. La Montagne de la Table nous surplombe, il y a beaucoup de monde, des bateaux de régate sortent sans arrêt. Comme à Durban, c’est frappant, contrairement à ce que je vois en France, ici les bateaux sont en mer en permanence à tirer des bords ou bien à régater.
Je vais vous laisser là pour ce soir car j’ai un peu de travail à faire, électricité, eau, lessive, douche, et peut être un petit restaurant pour fêter la fin et le succès de cette première étape.
A bientôt.
Jean Louis
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"Ben Voila ! ca y est, le morceau difficile est passe avec succes. Le club dans lequel tu es amarre est l endroit ou BJ et moi avons passe notre RYA day skipper, par troncons d une semaine, en 8 mois quand je travaillais a JHB. Avec navs du cote de Langebaan ( La Mecque des kytes) plus au nord, et Mossel bay et la cote que tu viens de parcourir, que de souvenirs !! Bon sejour a Cape Town, pour info le tour des vignobles, qui peut se faire en 24 hrs, vaut vraiment la peine, si tu as une journee a y consacrer, en plus du telepherique qui monte a Table Moutain ( tention aux Babouins, ils te piquent tout a l arrache, notamment les sandwiches..) Beau soleil dans le sud de l espagne, j ai commence le carenage en tee shirt, entre 10 hrs et 15 hrs pour etre honnete, donc ca gratte !! bon vent pour la suite, St Helene doit etre tres interessant, je n ai pas pu visiter cette ile et aimerais bien le faire, j attends avec beaucoup d interet tes notes de visite de cette ile. Amities JL PS vraiment dommage que le timing ne permette pas de se retrouver a St Martin dans quelques semaines, je t ai lache les amarres a Pt St Louis, cela m aurait plu de les prendre a St Martin.. " Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 15-02-2012 à 21:05
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"Bonjour Amiral. Si je vous comprends bien, croiser au pied de la Montagne de la Table avec Harmattan, c’est un peu comme arriver au pied de Monument Valley avec sa Harley. Comme je vous comprends............!!! Amitiés. GD" Envoyé par gd le 16-02-2012 à 11:49
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"bonjour capitaine, Cette fois ça y est l’Atlantique est à toi... prends des forces avant d’attaquer la remontée vers ste Hélène que tu vas visiter j’espère, ai une pensée pour moi qui suis un inconditionnel de Napoléon Bonaparte. Bonne route... bernard" Envoyé par lannion bernard le 17-02-2012 à 09:37
Thu, 16 Feb 2012 17:00:00 GMT - Cap Town 18° 27’E 33° 55’S
Thu, 16 Feb 2012 17:00:00 GMT - Cap Town 18° 27’E 33° 55’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle journée speed ! Je me sens bien ici, le Yacht Club est vraiment sympathique, dommage que la marina soit aussi loin de la ville, heureusement que les taxis ne sont pas trop cher.
Debout à 7 heures, je fais l’ouverture du bureau de la capitainerie. Encore une fois, il faut aller à l’immigration alors que je viens de Durban. C’est tuant ces formalités à chaque fois que l’on change de port. En plus c’est en ville et je fais l’aller et retour à pied, une heure de marche !
Je m’occupe ensuite du gaz. C’est facile ici, il suffit de porter la bouteille au shipchandler du port et on me la rendra pleine demain matin. Plus difficile, les pré-filtres que je n’ai trouvé ni à Durban, ni à Mossel Bay. Cette fois j’appel un taxi et bien m’en prends car il va me promener de boutique en boutique pendant plus d’une heure et demi pour arriver à découvrir LA boutique où l’on vend ce produit. Malheureusement il n’y en a plus en stock, il faut les faire venir de Jo’bourg. Oui, ici lorsque l’on est affranchi, on ne dit pas Johannesburg. Heureusement, je les aurais demain matin.
Cet après midi, c’est la manip du plein de gasoil. A payer en liquide exclusivement. Du coup, il faut encore que j’appel un taxi pour faire un aller et retour à la banque. Ensuite il faut déplacer le bateau alors que le vent souffle bien. Un des tirants de ma delphinière frotte sur un pied de lampadaire et il casse net. Pas étonnant, il a 42 ans et l’intérieur du sertissage est tout rouillé. Ce n’est pas très grave car c’est presque uniquement décoratif. Je vais quand même essayer de le réparer.
Ce matin, je suis passé, bien entendu, sur le boulevard Christiaan Barnard. Quel grand chirurgien et surtout quel grand homme. Je suis toujours plein d’admiration pour son courage et son tallent. J’étais jeune et deux évènements m’ont marqués énormément à tel point que je revois exactement ce que j’étais en train de faire au moment où la radio a annoncé la nouvelle.
Le premier concerne l’atterrissage des premiers hommes sur la lune et le second c’est la première greffe cardiaque tentée et réussie par Christiaan Barnard. Impensable, un cœur greffé, le centre de la vie, le centre des sentiments, j’étais bien loin de m’imaginer que cela fût possible. Et surtout ce fût pour moi, mais certainement pour toute une génération, l’occasion de découvrir que l’Afrique n’était pas en totalité un continent sous développé mais qu’il existait un endroit encore plus en avance que l’Europe ou l’Amérique. Quelle découverte !
Malheureusement, quelque temps plus tard le tableau idyllique que je m’étais fait de ce pays fût beaucoup terni lorsque je compris ce que c’était que l’apartheid. Rien n’est parfait.
Il fait beau, 25° à l’ombre en milieu de journée, 16 au plus frais de la nuit. La vie est agréable et je serais bien resté une dizaine de jours ici. Je ne peux résister au plaisir de vous faire partager la météo de ce jour. Non seulement Pierre-Yves est un excellent routeur météo mais en plus, il est doublé d’un poète. Je vous laisse juger :
"Bienvenue chez nous, en Atlantique ! eh oui, comme dit dans le titre il est prévu sur ton parcours: du portant, secteur Sud à perte de vue, au moins jusqu'à jeudi 23/02. Plus ou moins fort en effet, mais au moins 15 Kts, puis variable 20 jusqu'à 30 Kts en rafales. De quoi faire de la route... En effet, l'anticyclone de Ste Hélène est bloqué aux latitudes 32° Sud, quelque part vers l'Ouest et il semble se blottir dans ces latitudes comme un monstre timide et bienveillant, ne regardant l'Est qu'avec les yeux humides d'un Roméo amoureux et transi révant à une Juliette Africaine qu'il voudrait rejoindre.. . désespérément. Il fera une timide tentative lundi 20 février, s'aventurant dans les longitudes Est au-delà de Greenwich. Mais après un rateau mémorable, il retournera dans sa tanière, loin derrière les 15° W de longitude... et ce con ne changera même pas de latitude ! A ce jour, selon les prévisions, après l'équateur (au Nord de celui-ci) c'est pas terrible comme tu t'en doutes, à cause de son rival: l'anticyclone des Açores.. mais nous avons le temps de voir venir...
Donc, tu as toute liberté pour quitter Cape Town, les vents sont avec toi !"
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle journée speed ! Je me sens bien ici, le Yacht Club est vraiment sympathique, dommage que la marina soit aussi loin de la ville, heureusement que les taxis ne sont pas trop cher.
Debout à 7 heures, je fais l’ouverture du bureau de la capitainerie. Encore une fois, il faut aller à l’immigration alors que je viens de Durban. C’est tuant ces formalités à chaque fois que l’on change de port. En plus c’est en ville et je fais l’aller et retour à pied, une heure de marche !
Je m’occupe ensuite du gaz. C’est facile ici, il suffit de porter la bouteille au shipchandler du port et on me la rendra pleine demain matin. Plus difficile, les pré-filtres que je n’ai trouvé ni à Durban, ni à Mossel Bay. Cette fois j’appel un taxi et bien m’en prends car il va me promener de boutique en boutique pendant plus d’une heure et demi pour arriver à découvrir LA boutique où l’on vend ce produit. Malheureusement il n’y en a plus en stock, il faut les faire venir de Jo’bourg. Oui, ici lorsque l’on est affranchi, on ne dit pas Johannesburg. Heureusement, je les aurais demain matin.
Cet après midi, c’est la manip du plein de gasoil. A payer en liquide exclusivement. Du coup, il faut encore que j’appel un taxi pour faire un aller et retour à la banque. Ensuite il faut déplacer le bateau alors que le vent souffle bien. Un des tirants de ma delphinière frotte sur un pied de lampadaire et il casse net. Pas étonnant, il a 42 ans et l’intérieur du sertissage est tout rouillé. Ce n’est pas très grave car c’est presque uniquement décoratif. Je vais quand même essayer de le réparer.
Ce matin, je suis passé, bien entendu, sur le boulevard Christiaan Barnard. Quel grand chirurgien et surtout quel grand homme. Je suis toujours plein d’admiration pour son courage et son tallent. J’étais jeune et deux évènements m’ont marqués énormément à tel point que je revois exactement ce que j’étais en train de faire au moment où la radio a annoncé la nouvelle.
Le premier concerne l’atterrissage des premiers hommes sur la lune et le second c’est la première greffe cardiaque tentée et réussie par Christiaan Barnard. Impensable, un cœur greffé, le centre de la vie, le centre des sentiments, j’étais bien loin de m’imaginer que cela fût possible. Et surtout ce fût pour moi, mais certainement pour toute une génération, l’occasion de découvrir que l’Afrique n’était pas en totalité un continent sous développé mais qu’il existait un endroit encore plus en avance que l’Europe ou l’Amérique. Quelle découverte !
Malheureusement, quelque temps plus tard le tableau idyllique que je m’étais fait de ce pays fût beaucoup terni lorsque je compris ce que c’était que l’apartheid. Rien n’est parfait.
Il fait beau, 25° à l’ombre en milieu de journée, 16 au plus frais de la nuit. La vie est agréable et je serais bien resté une dizaine de jours ici. Je ne peux résister au plaisir de vous faire partager la météo de ce jour. Non seulement Pierre-Yves est un excellent routeur météo mais en plus, il est doublé d’un poète. Je vous laisse juger :
"Bienvenue chez nous, en Atlantique ! eh oui, comme dit dans le titre il est prévu sur ton parcours: du portant, secteur Sud à perte de vue, au moins jusqu'à jeudi 23/02. Plus ou moins fort en effet, mais au moins 15 Kts, puis variable 20 jusqu'à 30 Kts en rafales. De quoi faire de la route... En effet, l'anticyclone de Ste Hélène est bloqué aux latitudes 32° Sud, quelque part vers l'Ouest et il semble se blottir dans ces latitudes comme un monstre timide et bienveillant, ne regardant l'Est qu'avec les yeux humides d'un Roméo amoureux et transi révant à une Juliette Africaine qu'il voudrait rejoindre.. . désespérément. Il fera une timide tentative lundi 20 février, s'aventurant dans les longitudes Est au-delà de Greenwich. Mais après un rateau mémorable, il retournera dans sa tanière, loin derrière les 15° W de longitude... et ce con ne changera même pas de latitude ! A ce jour, selon les prévisions, après l'équateur (au Nord de celui-ci) c'est pas terrible comme tu t'en doutes, à cause de son rival: l'anticyclone des Açores.. mais nous avons le temps de voir venir...
Donc, tu as toute liberté pour quitter Cape Town, les vents sont avec toi !"
A bientôt.
Jean Louis
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"J’adore! Pierre-Yves, je voudrais Vous connaître! " Envoyé par Petra le 18-02-2012 à 00:45
Fri, 17 Feb 2012 17:00:00 GMT - Escale technique à Cap Town 18° 27’E 33° 55’S
Fri, 17 Feb 2012 17:00:00 GMT - Escale technique à Cap Town 18° 27’E 33° 55’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est incroyable, je ne peux faire escale quelque part sans passer l’essentielle de mon temps à faire de la technique.
Hier soir j’ai travaillé tard pour régler mon gréement. Rappelez-vous, au Sri Lanka, au moment de partir, mon bateau n’était pas manœuvrant à cause d’un énorme paquet de coquillages dans l’hélice. J’avais ainsi dérivé et cassé la sous barbe, la chaine qui se trouve sous la delphinière. J’avais réparé et retendu cette chaîne à partir de mon annexe. Bien entendu, cette position instable ne m’avait pas permis de tendre suffisamment la chaîne et mon enrouleur ainsi que mes pataras étaient tout mous et ma tête de mât trop en arrière. Hier, j’ai rentré Harmattan face au ponton, ce qui m’a permis d’effectuer ce réglage, ce qui me rassure pour la remonté de l’Atlantique.
J’ai encore passé la matinée en taxi. Première étape, faire fabriquer le tirant pour la delphinière que j’ai cassé hier. En fait, il était rouillé à cœur. J’ai fini par trouver une fabrique de haubans, cela semble compliqué car la pièce est un ROD de 8mm, en unité métrique alors qu’ici ils n’ont que des unités anglaise, soit 7,6mm ou 8,4mm. Enfin, ils ont gardés le tout et je dois y retourner demain matin pour voir s’ils ont pu solutionner le problème.
Le reste de la matinée à été consacré à l’approvisionnement en filtres. Filtres à huile chez Volvo Penta et filtres à gasoil que j’avais commandé hier. Le temps de passer à la banque tirer du liquide (très liquide finalement ici, j’ai l’impression d’être en permanence à la tirette) et c’était l’heure du restaurant à la marina.
C’est un peu toujours ainsi, lors de l’escale on a l’impression de dépenser un maximum d’argent. Mais ensuite, pendant plusieurs semaines en mer on ne dépense plus rien. Ce qui explique que certains peuvent faire le tour du monde et vivre trois ans avec uniquement une caisse de bord de 15 000 € au départ.
Cet après midi, j’ai dû changer un des interrupteurs à pied de commande du guindeau. Il était mort. Puis je me suis rendu au super marché faire une première phase d’approvisionnement.
Je compte partir dimanche dans la journée. Ici, seule une fille est capable de faire les papiers pour la clearance de sortie. C’est incroyable. Je pouvais partir aujourd’hui car elle était là, demain impossible, elle a pris sa journée, et il ne faut pas rater la fenêtre de dimanche car ensuite elle a posé ses lundi, mardi et mercredi. Prochaine fenêtre jeudi prochain !!!!
Je pensais qu’il n’y avait pas de belles filles en Afrique du Sud. Je n’en ai point vu ni à Richards Bay, ni à Durban, ni à Mossel Bay. Surprise, Cap Town en regorge. Je ne sais pas ce qui les attire ici. Il faut dire que même si j’ai repéré quelques belles filles noires, cela reste des exceptions. Nos cannons de la beauté ne sont pas les même et forcément, les filles essaient de se rapprocher des goûts locaux. Ici c’est grosse fesses, gros seins.
Dans les endroits où je me suis arrêté, c’était surtout une population noire alors qu’ici, les blancs sont majoritaires et fonctionnent avec les cannons de la beauté de nous autres européens ce qui explique que je vois plus de belles filles ici qu’ailleurs. En plus, les petites tenues estivales leurs sont favorable. Un petit rappel tout de même, la population blanche est au départ d’origine hollandaise, d’ailleurs, la plus part du temps, ils parlent entre eux une langue qui ressemble beaucoup au Néerlandais.
Dans le port, le vent souffle très fort, 25N et rafales à 35 ! J’ai hâte de partir pour profiter de ce bon vent.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est incroyable, je ne peux faire escale quelque part sans passer l’essentielle de mon temps à faire de la technique.
Hier soir j’ai travaillé tard pour régler mon gréement. Rappelez-vous, au Sri Lanka, au moment de partir, mon bateau n’était pas manœuvrant à cause d’un énorme paquet de coquillages dans l’hélice. J’avais ainsi dérivé et cassé la sous barbe, la chaine qui se trouve sous la delphinière. J’avais réparé et retendu cette chaîne à partir de mon annexe. Bien entendu, cette position instable ne m’avait pas permis de tendre suffisamment la chaîne et mon enrouleur ainsi que mes pataras étaient tout mous et ma tête de mât trop en arrière. Hier, j’ai rentré Harmattan face au ponton, ce qui m’a permis d’effectuer ce réglage, ce qui me rassure pour la remonté de l’Atlantique.
J’ai encore passé la matinée en taxi. Première étape, faire fabriquer le tirant pour la delphinière que j’ai cassé hier. En fait, il était rouillé à cœur. J’ai fini par trouver une fabrique de haubans, cela semble compliqué car la pièce est un ROD de 8mm, en unité métrique alors qu’ici ils n’ont que des unités anglaise, soit 7,6mm ou 8,4mm. Enfin, ils ont gardés le tout et je dois y retourner demain matin pour voir s’ils ont pu solutionner le problème.
Le reste de la matinée à été consacré à l’approvisionnement en filtres. Filtres à huile chez Volvo Penta et filtres à gasoil que j’avais commandé hier. Le temps de passer à la banque tirer du liquide (très liquide finalement ici, j’ai l’impression d’être en permanence à la tirette) et c’était l’heure du restaurant à la marina.
C’est un peu toujours ainsi, lors de l’escale on a l’impression de dépenser un maximum d’argent. Mais ensuite, pendant plusieurs semaines en mer on ne dépense plus rien. Ce qui explique que certains peuvent faire le tour du monde et vivre trois ans avec uniquement une caisse de bord de 15 000 € au départ.
Cet après midi, j’ai dû changer un des interrupteurs à pied de commande du guindeau. Il était mort. Puis je me suis rendu au super marché faire une première phase d’approvisionnement.
Je compte partir dimanche dans la journée. Ici, seule une fille est capable de faire les papiers pour la clearance de sortie. C’est incroyable. Je pouvais partir aujourd’hui car elle était là, demain impossible, elle a pris sa journée, et il ne faut pas rater la fenêtre de dimanche car ensuite elle a posé ses lundi, mardi et mercredi. Prochaine fenêtre jeudi prochain !!!!
Je pensais qu’il n’y avait pas de belles filles en Afrique du Sud. Je n’en ai point vu ni à Richards Bay, ni à Durban, ni à Mossel Bay. Surprise, Cap Town en regorge. Je ne sais pas ce qui les attire ici. Il faut dire que même si j’ai repéré quelques belles filles noires, cela reste des exceptions. Nos cannons de la beauté ne sont pas les même et forcément, les filles essaient de se rapprocher des goûts locaux. Ici c’est grosse fesses, gros seins.
Dans les endroits où je me suis arrêté, c’était surtout une population noire alors qu’ici, les blancs sont majoritaires et fonctionnent avec les cannons de la beauté de nous autres européens ce qui explique que je vois plus de belles filles ici qu’ailleurs. En plus, les petites tenues estivales leurs sont favorable. Un petit rappel tout de même, la population blanche est au départ d’origine hollandaise, d’ailleurs, la plus part du temps, ils parlent entre eux une langue qui ressemble beaucoup au Néerlandais.
Dans le port, le vent souffle très fort, 25N et rafales à 35 ! J’ai hâte de partir pour profiter de ce bon vent.
Sat, 18 Feb 2012 17:00:00 GMT - Un peu de tourisme 18° 27’E 33° 55’S
Sat, 18 Feb 2012 17:00:00 GMT - Un peu de tourisme 18° 27’E 33° 55’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle belle journée, très grosse chaleur, ciel bleu et soleil ardent. Il fait 30 degrés à l’intérieur, dehors c’est intenable. Après une nuit de vent violent, il n’y a plus qu’un tout petit filet d’air, j’ai l’impression d’être aux calanques en plein mois d’août. Puis, vers 17 heures, le vent revient, toujours de la même direction, mais assez modéré pour l’instant.
Hier soir j’ai travaillé tard pour faire une révision complète de mon moteur principal. J’ai encore changé le pré-filtre ainsi que le filtre à gasoil. Ils étaient un peu sales mais bien moins que la dernière fois. Je pense que les choses se normalisent.
Ce matin je suis monté en haut du mât pour essayer de régler ce problème de girouette anémomètre. La prise était encore une fois remplie d’eau. J’ai bien séché puis mis du produit spécial contact mais malheureusement, c’est toujours en panne. J’en ai un peu mare de cet appareil. Il y a un vrai problème technique, ce n’est pas normal, cela fait cinq fois que je tombe en panne, toujours pour la même cause.
Puis, en milieu de matinée, un gars m’a rapporté mon morceau de gréement refait à neuf. Il a changé le ROD et usiné les deux extrémités. C’est un travail impeccable et il ne me demande que 20 € !!! Je n’en reviens pas, en France j’aurai déboursé 200 €. Que je regrette de ne pas lui avoir porté les deux côtés.
Après avoir remonté cette pièce, j’appel un taxi pour aller au pied de la Montagne de la Table, à la station basse du téléphérique. Il y a une queue de folie mais je veux absolument monter au sommet avant de quitter Cap Town. Si je ratais cette attraction, ce serait un peu comme si un étranger passait à Paris sans visiter la Tour Effel.
Elle culmine à un peu moins de 1100 mètres d’altitude. Ayant l’habitude de Chamonix, j’ai emporté un polaire plus un blouson chaud. Mais je n’ai besoin de rien, avec le temps qu’il fait aujourd’hui, la température à cette altitude est idéale. De là haut, la vue est magnifique et l’on découvre tout Cap Town d’un seul coup d’œil.
Il y a un self service à la station haute, j’en profite pour déjeuner. Incroyable, 4.6€ pour un plat principal, une bière et une bouteille d’eau minérale. Comme on dit, jamais deux sans trois, après mon ROD à 20€, ce repas à 4.6€, j’ai envie de redescendre et d’aller rendre visite au concessionnaire Aston Martin où j’ai vu de magnifiques voitures. Peut être lui aussi peut se tromper sur le prix. Je marche un peu et prends quelques photos souvenir avant de redescendre pour terminer mon avitaillement.
C’est assez vite fait car je n’ai plus qu’à m’occuper des produits frais. Heureusement que j’ai pensé au vin et à la bière à Mossel Bay car, ici la vente d’alcool est interdite le weekend comme dans beaucoup d’endroits au monde.
Mon copain Gilbert de Durban, le belge qui a fait le tour du monde sur Gipsy Girl, m’a appris que l’on peut garder très longtemps des œufs sans les mettre au réfrigérateur. Il suffit de retourner la boîte toutes les semaines, parait-il. Je vais essayer cette astuce. De toute façon, je n’ai plus de place dans le frigo.
Je suis donc fin prêt à partir. Je vais lancer une dernière lessive ce soir et ensuite je ferais le plein d’eau. Demain matin je vais effectuer les formalités et dès que j’ai ma clearance, je largue les amarres.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle belle journée, très grosse chaleur, ciel bleu et soleil ardent. Il fait 30 degrés à l’intérieur, dehors c’est intenable. Après une nuit de vent violent, il n’y a plus qu’un tout petit filet d’air, j’ai l’impression d’être aux calanques en plein mois d’août. Puis, vers 17 heures, le vent revient, toujours de la même direction, mais assez modéré pour l’instant.
Hier soir j’ai travaillé tard pour faire une révision complète de mon moteur principal. J’ai encore changé le pré-filtre ainsi que le filtre à gasoil. Ils étaient un peu sales mais bien moins que la dernière fois. Je pense que les choses se normalisent.
Ce matin je suis monté en haut du mât pour essayer de régler ce problème de girouette anémomètre. La prise était encore une fois remplie d’eau. J’ai bien séché puis mis du produit spécial contact mais malheureusement, c’est toujours en panne. J’en ai un peu mare de cet appareil. Il y a un vrai problème technique, ce n’est pas normal, cela fait cinq fois que je tombe en panne, toujours pour la même cause.
Puis, en milieu de matinée, un gars m’a rapporté mon morceau de gréement refait à neuf. Il a changé le ROD et usiné les deux extrémités. C’est un travail impeccable et il ne me demande que 20 € !!! Je n’en reviens pas, en France j’aurai déboursé 200 €. Que je regrette de ne pas lui avoir porté les deux côtés.
Après avoir remonté cette pièce, j’appel un taxi pour aller au pied de la Montagne de la Table, à la station basse du téléphérique. Il y a une queue de folie mais je veux absolument monter au sommet avant de quitter Cap Town. Si je ratais cette attraction, ce serait un peu comme si un étranger passait à Paris sans visiter la Tour Effel.
Elle culmine à un peu moins de 1100 mètres d’altitude. Ayant l’habitude de Chamonix, j’ai emporté un polaire plus un blouson chaud. Mais je n’ai besoin de rien, avec le temps qu’il fait aujourd’hui, la température à cette altitude est idéale. De là haut, la vue est magnifique et l’on découvre tout Cap Town d’un seul coup d’œil.
Il y a un self service à la station haute, j’en profite pour déjeuner. Incroyable, 4.6€ pour un plat principal, une bière et une bouteille d’eau minérale. Comme on dit, jamais deux sans trois, après mon ROD à 20€, ce repas à 4.6€, j’ai envie de redescendre et d’aller rendre visite au concessionnaire Aston Martin où j’ai vu de magnifiques voitures. Peut être lui aussi peut se tromper sur le prix. Je marche un peu et prends quelques photos souvenir avant de redescendre pour terminer mon avitaillement.
C’est assez vite fait car je n’ai plus qu’à m’occuper des produits frais. Heureusement que j’ai pensé au vin et à la bière à Mossel Bay car, ici la vente d’alcool est interdite le weekend comme dans beaucoup d’endroits au monde.
Mon copain Gilbert de Durban, le belge qui a fait le tour du monde sur Gipsy Girl, m’a appris que l’on peut garder très longtemps des œufs sans les mettre au réfrigérateur. Il suffit de retourner la boîte toutes les semaines, parait-il. Je vais essayer cette astuce. De toute façon, je n’ai plus de place dans le frigo.
Je suis donc fin prêt à partir. Je vais lancer une dernière lessive ce soir et ensuite je ferais le plein d’eau. Demain matin je vais effectuer les formalités et dès que j’ai ma clearance, je largue les amarres.
Sun, 19 Feb 2012 17:00:00 GMT - En route pour Saint Hélène 18° 13’E 33° 45’S
Sun, 19 Feb 2012 17:00:00 GMT - En route pour Saint Hélène 18° 13’E 33° 45’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Enfin !
C’est un grand bonheur, me voici enfin en route pour Saint Hélène, il y a des semaines, des mois que j’attends ce grand moment. Je ne suis pas fait pour la navigation côtière. Si, faire de la croisière en famille ou avec des amis en s’arrêtant tous les soirs dans un endroit paradisiaque, d’accord. Mais pas faire route en suivant la côte comme je viens de le faire depuis Richards Bay.
J’adore réellement traverser les océans en solitaire, je ne sais expliquer pourquoi mais c’est comme une addiction. Cela me procure un sentiment de liberté, de plénitude, incomparable. Ces moments sont pour moi le véritable sel de la vie.
En partant de Cape Town, (oui, au fait milles excuses, il y a un « e » à Cape et cela se prononce « keype tônne » ), j’entreprends un voyage d’environ six semaines en haute mer avant de retrouver un quai pour amarrer Harmattan. C’est énorme, même si je m’arrête deux jours à Saint Hélène et peut être dans une autre île en fonction de l’option de route que je choisirais à ce moment.
Une autre erreur que je veux rectifier, le cap de Bonne Espérance n’est pas la pointe extrême sud de l’Afrique comme je le pensais (en fait le cap Agulhas), mais en réalité c’est Cape Point, cette pointe de terre entre Table Bay et False Bay.
Revenons à Saint Hélène, c’est une petite île qui se trouve en plein milieu de l’Atlantique sud. Sa position est 15°58 S et 5°42W. Elle mesure environ 6,5M du Nord au Sud et 8M d’Est en Ouest. C’est une île anglaise et elle est très connue car c’est ici que les anglais assignèrent Napoléon Bonaparte à résidence jusqu’à sa mort.
Il y a ainsi de nombreuses îles perdues au milieu de l’océan. Ce qui est étonnant, c’est que ces îles soient peuplées. A Saint Hélène, il y a un peu plus de 4000 habitants je pense. Ils sont un peu loin de tout car il n’y a même pas d’aéroport. La seule façon de s’y rendre c’est en empruntant le RMS St. Helena, cargo mixte qui fait régulièrement la navette avec Cape Town. Il met 5 jours et m’a doublé ce soir sur la route. Il y a environ 1700 Miles, moi je vais mettre 12 jours si tout va bien.
Ce matin, debout à 7 heures pour être à la capitainerie à l’ouverture. Je me présente à 8h30, pas de chance, le dimanche ça n’ouvre qu’à 10 heures. Je retourne au bateau et j’en profite pour le préparer au départ. Je vide totalement mon réservoir d’eau douce et le remplie avec de l’eau fraîche et propre. A midi, j’ai terminé les formalités et j’ai ma clearance en poche, je peux partir.
Après un dernier restaurant avec un voisin de ponton français, je largue les amarres à 15h30. Il y a un peu de vent de NW et je pars au près à 5N, c’est le bonheur. Mais bientôt, vers 17h, le vent tombe totalement et je suis obligé de lancer le moteur.
La mer est un véritable miroir, pas de vagues, pas de houle et même pas de risées. J’adore car je voie tout ce qui se passe très loin autour du bateau. Il y a énormément d’animaux car la mer est très fraîche (17 degrés). Il y a des otaries, et même une baleine qui flâne à la surface en bougeant sa nageoire de côté. Et puis plein d’oiseaux pêchent en tombant dans l’eau comme des pierres avant de repartir avec force battements d’ailes.
Harmattan ouvre la mer en faisant un bruie de soie que l’on déchire. J’aime ce bruit qui n’apparaît que dans ces conditions de mer. Il est prévu un vent portant de force 4 pour les huit jours à venir, je pense que le spi va refaire son apparition sur le pont ces jours prochains.
15 Miles au compteur ce soir.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Enfin !
C’est un grand bonheur, me voici enfin en route pour Saint Hélène, il y a des semaines, des mois que j’attends ce grand moment. Je ne suis pas fait pour la navigation côtière. Si, faire de la croisière en famille ou avec des amis en s’arrêtant tous les soirs dans un endroit paradisiaque, d’accord. Mais pas faire route en suivant la côte comme je viens de le faire depuis Richards Bay.
J’adore réellement traverser les océans en solitaire, je ne sais expliquer pourquoi mais c’est comme une addiction. Cela me procure un sentiment de liberté, de plénitude, incomparable. Ces moments sont pour moi le véritable sel de la vie.
En partant de Cape Town, (oui, au fait milles excuses, il y a un « e » à Cape et cela se prononce « keype tônne » ), j’entreprends un voyage d’environ six semaines en haute mer avant de retrouver un quai pour amarrer Harmattan. C’est énorme, même si je m’arrête deux jours à Saint Hélène et peut être dans une autre île en fonction de l’option de route que je choisirais à ce moment.
Une autre erreur que je veux rectifier, le cap de Bonne Espérance n’est pas la pointe extrême sud de l’Afrique comme je le pensais (en fait le cap Agulhas), mais en réalité c’est Cape Point, cette pointe de terre entre Table Bay et False Bay.
Revenons à Saint Hélène, c’est une petite île qui se trouve en plein milieu de l’Atlantique sud. Sa position est 15°58 S et 5°42W. Elle mesure environ 6,5M du Nord au Sud et 8M d’Est en Ouest. C’est une île anglaise et elle est très connue car c’est ici que les anglais assignèrent Napoléon Bonaparte à résidence jusqu’à sa mort.
Il y a ainsi de nombreuses îles perdues au milieu de l’océan. Ce qui est étonnant, c’est que ces îles soient peuplées. A Saint Hélène, il y a un peu plus de 4000 habitants je pense. Ils sont un peu loin de tout car il n’y a même pas d’aéroport. La seule façon de s’y rendre c’est en empruntant le RMS St. Helena, cargo mixte qui fait régulièrement la navette avec Cape Town. Il met 5 jours et m’a doublé ce soir sur la route. Il y a environ 1700 Miles, moi je vais mettre 12 jours si tout va bien.
Ce matin, debout à 7 heures pour être à la capitainerie à l’ouverture. Je me présente à 8h30, pas de chance, le dimanche ça n’ouvre qu’à 10 heures. Je retourne au bateau et j’en profite pour le préparer au départ. Je vide totalement mon réservoir d’eau douce et le remplie avec de l’eau fraîche et propre. A midi, j’ai terminé les formalités et j’ai ma clearance en poche, je peux partir.
Après un dernier restaurant avec un voisin de ponton français, je largue les amarres à 15h30. Il y a un peu de vent de NW et je pars au près à 5N, c’est le bonheur. Mais bientôt, vers 17h, le vent tombe totalement et je suis obligé de lancer le moteur.
La mer est un véritable miroir, pas de vagues, pas de houle et même pas de risées. J’adore car je voie tout ce qui se passe très loin autour du bateau. Il y a énormément d’animaux car la mer est très fraîche (17 degrés). Il y a des otaries, et même une baleine qui flâne à la surface en bougeant sa nageoire de côté. Et puis plein d’oiseaux pêchent en tombant dans l’eau comme des pierres avant de repartir avec force battements d’ailes.
Harmattan ouvre la mer en faisant un bruie de soie que l’on déchire. J’aime ce bruit qui n’apparaît que dans ces conditions de mer. Il est prévu un vent portant de force 4 pour les huit jours à venir, je pense que le spi va refaire son apparition sur le pont ces jours prochains.
15 Miles au compteur ce soir.
A bientôt.
Jean Louis
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"Bon vent l ami, beau voyage, tres interessant que celui vers Ste Helene, j ai tres envie d aller un jour dans cet endroit, c est un endroit un peu mythique pour moi, de par son isolement et son histoire, et puis j ai pas mal lu sur la vie de Napoleon la bas, son interaction avec les gens du coin, son evolution, ses lettres, ils lui ont file un tout petit peu d arsenic dans la bouffe tous les jours nos amis grands bretons, ceci sur ordre venant d Europe bien entendu, et pas seulement de Londres.. tellement qu il en est mort a petit feu, ils avaient tous tellement la hantise qu il leur refasse le coup des 100 jours !! je pense que la visite de la maison ou il a reside et est mort doit etre un grand moment, bonne visite, tu nous raconteras, avec une petite photo j espere. Mes pensees tres amicales sont avec toi. JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 20-02-2012 à 22:48
Mon, 20 Feb 2012 17:00:00 GMT - Les chauffards de la mer 16° 11’E 32° 46’S
Mon, 20 Feb 2012 17:00:00 GMT - Les chauffards de la mer 16° 11’E 32° 46’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Dans un grand port comme Cape Town, il y a en permanence des navires qui entrent au port et d’autre qui le quittent. Lorsque l’on est en solitaire sur un voilier, il ne faut pas compter dormir la première nuit, ce n’est qu’à environ 50 Miles du port que les routes s’écartent suffisamment pour pouvoir commencer à être tranquille.
Hier soir, j’attaque donc la nuit au moteur car il n’y a pas du tout de vent. Puis vers 22h, je rentre dans un brouillard à couper au couteau. Je n’aime pas cela car mon écho radar doit être tout petit et avec ce brouillard les feux ne servent à rien. Immédiatement je pousse un peu plus le gain sur mon radar afin de voir même les tout petits bateaux. Tout est mouillé comme s’il pleuvait mais deux heures après, un petit vent se lève d’ouest et le brouillard disparait.
Un peu plus tard dans la nuit, mon alarme collision retentie et je constate que je suis cerné par quatre bateaux, deux qui quittent Cape Town et deux qui s’en approchent. J’essaye de gérer cela au mieux en surveillant leur course sur l’écran radar et en les observant à l’extérieur.
Un surtout m’inquiète car il se rapproche en permanence de moi et mon radar fini par émettre une alerte « Echo dangereux ». Il arrive par mon arrière bâbord et sa route coupe la mienne à quelque dizaines de mètres de mon avant. Il est maintenant à une centaine de mètres et si je ne fais rien, je vais frotter sur son flan. Je passe en « Standby » et mets un grand coup de barre à 90° puis reprends ma route dès que son arrière est passé.
La plus part des capitaines de navires de commerce sont corrects et traitent les voiliers comme des bateaux normaux en s’écartant pour éviter les collisions. Mais, tout comme sur la route, il y a des chauffards, de véritables inconscients qui ignorent totalement la présence des voiliers, alors qu’allant beaucoup plus vite et la mer étant vaste, ils peuvent éviter facilement la collision. J’essaye toujours de montrer clairement mes intentions, de ne pas changer de route inopinément. Il n’est pas question de dire comme certain « Je suis prioritaire, alors je passe ». C’est comme sur la route, en mer un minimum de fairplay est nécessaire. Heureusement que ces chauffards de la mer ne sont qu’une minorité.
Au cap Agulhas, le courant éponyme se sépare en deux branches, une qui descend vers le sud pour rejoindre le courant de l’océan Antarctique et l’autre qui remonte le long de la côte ouest de l’Afrique. Ce courant s’appel alors le courant Benguela et porte normalement au nord. Mon idée est de me mettre au milieu de la veine pour gagner 2 à 3 nœuds de vitesse. Malheureusement, il fonctionne à l’envers en ce moment et c’est entre deux et trois nœuds de vitesse en moins que je dois subir. Mauvaise pioche.
En début de matinée, le temps est maussade, il y a plein de nuages bas, tout est mouillé, le vent est d’ouest ce qui m’oblige à faire du près. Je coupe le moteur mais le vent n’est pas constant et par moment je n’avance qu’à 2 nœuds, parfois moins !
Mais vers midi, tout s’arrange, le vent se renforce un peu mais surtout devient stable, le ciel est tout bleu, le soleil brille et la mer est belle. Maintenant le bateau file et j’arrive à avoir une vitesse fond autour de 6 nœuds. La vie est belle.
Puis cela monte progressivement et en soirée je suis à 7,5N. Le bateau gite un peu mais les distances se raccourcissent. Je fini quand même par prendre un ris dans le génois.
Ce soir 127 Miles au compteur journalier et créatinine à 126, tout va bien.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Dans un grand port comme Cape Town, il y a en permanence des navires qui entrent au port et d’autre qui le quittent. Lorsque l’on est en solitaire sur un voilier, il ne faut pas compter dormir la première nuit, ce n’est qu’à environ 50 Miles du port que les routes s’écartent suffisamment pour pouvoir commencer à être tranquille.
Hier soir, j’attaque donc la nuit au moteur car il n’y a pas du tout de vent. Puis vers 22h, je rentre dans un brouillard à couper au couteau. Je n’aime pas cela car mon écho radar doit être tout petit et avec ce brouillard les feux ne servent à rien. Immédiatement je pousse un peu plus le gain sur mon radar afin de voir même les tout petits bateaux. Tout est mouillé comme s’il pleuvait mais deux heures après, un petit vent se lève d’ouest et le brouillard disparait.
Un peu plus tard dans la nuit, mon alarme collision retentie et je constate que je suis cerné par quatre bateaux, deux qui quittent Cape Town et deux qui s’en approchent. J’essaye de gérer cela au mieux en surveillant leur course sur l’écran radar et en les observant à l’extérieur.
Un surtout m’inquiète car il se rapproche en permanence de moi et mon radar fini par émettre une alerte « Echo dangereux ». Il arrive par mon arrière bâbord et sa route coupe la mienne à quelque dizaines de mètres de mon avant. Il est maintenant à une centaine de mètres et si je ne fais rien, je vais frotter sur son flan. Je passe en « Standby » et mets un grand coup de barre à 90° puis reprends ma route dès que son arrière est passé.
La plus part des capitaines de navires de commerce sont corrects et traitent les voiliers comme des bateaux normaux en s’écartant pour éviter les collisions. Mais, tout comme sur la route, il y a des chauffards, de véritables inconscients qui ignorent totalement la présence des voiliers, alors qu’allant beaucoup plus vite et la mer étant vaste, ils peuvent éviter facilement la collision. J’essaye toujours de montrer clairement mes intentions, de ne pas changer de route inopinément. Il n’est pas question de dire comme certain « Je suis prioritaire, alors je passe ». C’est comme sur la route, en mer un minimum de fairplay est nécessaire. Heureusement que ces chauffards de la mer ne sont qu’une minorité.
Au cap Agulhas, le courant éponyme se sépare en deux branches, une qui descend vers le sud pour rejoindre le courant de l’océan Antarctique et l’autre qui remonte le long de la côte ouest de l’Afrique. Ce courant s’appel alors le courant Benguela et porte normalement au nord. Mon idée est de me mettre au milieu de la veine pour gagner 2 à 3 nœuds de vitesse. Malheureusement, il fonctionne à l’envers en ce moment et c’est entre deux et trois nœuds de vitesse en moins que je dois subir. Mauvaise pioche.
En début de matinée, le temps est maussade, il y a plein de nuages bas, tout est mouillé, le vent est d’ouest ce qui m’oblige à faire du près. Je coupe le moteur mais le vent n’est pas constant et par moment je n’avance qu’à 2 nœuds, parfois moins !
Mais vers midi, tout s’arrange, le vent se renforce un peu mais surtout devient stable, le ciel est tout bleu, le soleil brille et la mer est belle. Maintenant le bateau file et j’arrive à avoir une vitesse fond autour de 6 nœuds. La vie est belle.
Puis cela monte progressivement et en soirée je suis à 7,5N. Le bateau gite un peu mais les distances se raccourcissent. Je fini quand même par prendre un ris dans le génois.
Ce soir 127 Miles au compteur journalier et créatinine à 126, tout va bien.
Tue, 21 Feb 2012 17:00:00 GMT - La plénitude des grandes traversées 14° 10’E 31° 01’S
Tue, 21 Feb 2012 17:00:00 GMT - La plénitude des grandes traversées 14° 10’E 31° 01’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quel bonheur, j’ai déjà retrouvé la plénitude des grandes traversées, cet énorme sentiment de liberté, cette impression d’être seul au monde. Il fait beau, la mer est belle, il n’y a pas assez de vent mais c’est mieux que lorsqu’il y en a trop. Je règle tranquillement mes voiles et mon cap pour bénéficier au mieux de ces quelques nœuds de vent. OTIS est passé, ils ont réparé cette nuit le tapis roulant sur lequel je navigue et c’est maintenant 2N de vitesse supplémentaire qui viennent s’ajouter à ma vitesse surface, c’est excellent pour le moral. 2N de bonus contre 2N de malus !
Cette nuit j’ai dormi douze heures d’affilé, je ne me suis levé que trois ou quatre fois pour vérifier que tout allait bien, effectuer un petit réglage ou tout simplement pour pisser. Je suis relax, j’ai entamé un bon livre, « La délicatesse » de David Foenkinos. J’adore. Le titre résume à lui seul tout ce que je peux aimer dans ce livre, la subtilité, la finesse des sentiments qui peuvent se développer entre un homme et une femme. Vous savez, c’est le livre qui a été adapté par les deux frères, avec Audrey Tautou et François Damiens. Je préfère toujours les livres, cela génère beaucoup plus d’images que les films. D’ailleurs comment un film de deux heures pourrait il rivaliser avec un livre que l’on met vingt heures à lire.
Il y a un décalage total entre les prévisions météo et la réalité. Depuis que je suis parti j’ai de l’Ouest et en début de matinée c’est passé au Nord Ouest mais avec juste quelques nœuds. Malgré tout j’arrive à progresser entre 5 et 6 nœuds. 2 nœuds par le courant, deux nœuds par le vent dans les voiles et 2 nœuds par le moteur au strict ralenti. Je progresse maintenant plein nord pour retrouver au plus vite les alizés. La température remonte au fur et à mesure et j’ai déjà abandonné la polaire pour la nuit, les chaussettes et le maillot de corps. La chemise ne va pas tarder à disparaître également. La température de la mer qui était à 17 degrés à Cape Town est maintenant à 26 degrés et cela change tout. C’est un peu comme si j’étais passé de Granville à Arcachon.
Ce midi c’était beefsteak haricots verts. Très bon. J’ai équeuté mes haricots et pelé des patates. J’adore ces petites tâches ménagères et puis cela fait passer le temps.
Dans la presse, il y a un article très sympa sur le dernier numéro de Voiles et Voiliers, le numéro de mars. C’est très bien écrit, Jean Luc Gourmelen fait la promotion de mon dernier livre « HARMATTAN - Vents contraires » et en profite pour mettre un coup d’éclairage sur la dialyse péritonéale qui m’a donné la liberté de faire ce tour du monde en solitaire. Vous pouvez retrouver cet article en allant sur mon blog dans l’onglet « Presse » puis vous cliquez sur la photo de couverture pour lire l’article. Merci à Christophe pour l’avoir intégré.
Vers 16h, le vent revient subitement plein ouest en se renforçant nettement. Je peux reprendre ma route droit sur Saint Hélène et couper enfin le moteur. Je suis génois plein, trinquette, grand voile et artimon. Le vent continuant de monter, je décide de prendre un ris dans le génois et je découvre alors une énorme déchirure dans celui-ci. Verticale, à peu près un mètre de long, un lai complet.
C’est fâcheux, pas encore catastrophique mais fâcheux car c’est la voile principale de ma garde robe et je ne pourrais réparer que dans quelques milliers de miles. Je pense que c’est le bout de la barre de flèche qui a fait cette déchirure, j’ai dû border trop plat. C’est nul. Je pense que la déchirure ne va pas s’agrandir car elle est stoppée par les coutures. J’ai à bord un nécessaire de réparation de voile mais ne m’en suis jamais servi. Un mail à Fred, mon maître voilier pour demander conseil me semble indispensable.
Encore 124 Miles au compteur aujourd’hui, un peu plus sur la route fond grâce au courant. Je suis ce soir à environ 1400 Miles de Saint Hélène.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quel bonheur, j’ai déjà retrouvé la plénitude des grandes traversées, cet énorme sentiment de liberté, cette impression d’être seul au monde. Il fait beau, la mer est belle, il n’y a pas assez de vent mais c’est mieux que lorsqu’il y en a trop. Je règle tranquillement mes voiles et mon cap pour bénéficier au mieux de ces quelques nœuds de vent. OTIS est passé, ils ont réparé cette nuit le tapis roulant sur lequel je navigue et c’est maintenant 2N de vitesse supplémentaire qui viennent s’ajouter à ma vitesse surface, c’est excellent pour le moral. 2N de bonus contre 2N de malus !
Cette nuit j’ai dormi douze heures d’affilé, je ne me suis levé que trois ou quatre fois pour vérifier que tout allait bien, effectuer un petit réglage ou tout simplement pour pisser. Je suis relax, j’ai entamé un bon livre, « La délicatesse » de David Foenkinos. J’adore. Le titre résume à lui seul tout ce que je peux aimer dans ce livre, la subtilité, la finesse des sentiments qui peuvent se développer entre un homme et une femme. Vous savez, c’est le livre qui a été adapté par les deux frères, avec Audrey Tautou et François Damiens. Je préfère toujours les livres, cela génère beaucoup plus d’images que les films. D’ailleurs comment un film de deux heures pourrait il rivaliser avec un livre que l’on met vingt heures à lire.
Il y a un décalage total entre les prévisions météo et la réalité. Depuis que je suis parti j’ai de l’Ouest et en début de matinée c’est passé au Nord Ouest mais avec juste quelques nœuds. Malgré tout j’arrive à progresser entre 5 et 6 nœuds. 2 nœuds par le courant, deux nœuds par le vent dans les voiles et 2 nœuds par le moteur au strict ralenti. Je progresse maintenant plein nord pour retrouver au plus vite les alizés. La température remonte au fur et à mesure et j’ai déjà abandonné la polaire pour la nuit, les chaussettes et le maillot de corps. La chemise ne va pas tarder à disparaître également. La température de la mer qui était à 17 degrés à Cape Town est maintenant à 26 degrés et cela change tout. C’est un peu comme si j’étais passé de Granville à Arcachon.
Ce midi c’était beefsteak haricots verts. Très bon. J’ai équeuté mes haricots et pelé des patates. J’adore ces petites tâches ménagères et puis cela fait passer le temps.
Dans la presse, il y a un article très sympa sur le dernier numéro de Voiles et Voiliers, le numéro de mars. C’est très bien écrit, Jean Luc Gourmelen fait la promotion de mon dernier livre « HARMATTAN - Vents contraires » et en profite pour mettre un coup d’éclairage sur la dialyse péritonéale qui m’a donné la liberté de faire ce tour du monde en solitaire. Vous pouvez retrouver cet article en allant sur mon blog dans l’onglet « Presse » puis vous cliquez sur la photo de couverture pour lire l’article. Merci à Christophe pour l’avoir intégré.
Vers 16h, le vent revient subitement plein ouest en se renforçant nettement. Je peux reprendre ma route droit sur Saint Hélène et couper enfin le moteur. Je suis génois plein, trinquette, grand voile et artimon. Le vent continuant de monter, je décide de prendre un ris dans le génois et je découvre alors une énorme déchirure dans celui-ci. Verticale, à peu près un mètre de long, un lai complet.
C’est fâcheux, pas encore catastrophique mais fâcheux car c’est la voile principale de ma garde robe et je ne pourrais réparer que dans quelques milliers de miles. Je pense que c’est le bout de la barre de flèche qui a fait cette déchirure, j’ai dû border trop plat. C’est nul. Je pense que la déchirure ne va pas s’agrandir car elle est stoppée par les coutures. J’ai à bord un nécessaire de réparation de voile mais ne m’en suis jamais servi. Un mail à Fred, mon maître voilier pour demander conseil me semble indispensable.
Encore 124 Miles au compteur aujourd’hui, un peu plus sur la route fond grâce au courant. Je suis ce soir à environ 1400 Miles de Saint Hélène.
A bientôt.
Jean Louis
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"Salut, bonne nav, ca roule. Pour ta dechirure de genois as tu pense, en provisoire et pour eviter qu elle ne s agrandisse, a mettre du tape, un morceau de chaque cote, ca permet d attendre la vraie reparation. Si tu veux que ce soit costaud tu recouds a travers le tape au depart de la dechirure en haut et en bas, et si tu peux un point tous les 10 cm cela devrait tenir jusqu a Ste Helene, du moins jusqu a 20/25 kts en vent ar, apres mieux vaut changer de voile si tu ne veux pas faire de la dentelle.. Par vent fort, dans une situation similaire, du temps ou je n avais pas d enrouleurs, j ai endraille la trinquette sur l etai de genois, au portant quand le vent monte ca va tres bien. Demain matin je pars pour Cannes par la route, 1480 kms en Land, il y en a plein qui disent que c est fou, moi j aime bien, alors je le fais. Ah une bonne nouvelle, j ai enfin pu recuperer les 2 photos que nous avions faite avec Francine et toi a Noel a Paris quand nous avons dine ensemble sur les champs, je l avais prise avec mon tel sophistique que je venais d avoir et dont je ne sais pas me servir, j ai enfin reussi a les mettre sur l ordi, te les enverrai de Cannes, elles sont sympas. Bon, bon vent bonne mer a Harmattan et toi, amities JL" Envoyé par Jean Louis Pierrefeu le 21-02-2012 à 22:07
Wed, 22 Feb 2012 17:00:00 GMT - La galère 12° 50’E 29° 35’S
Wed, 22 Feb 2012 17:00:00 GMT - La galère 12° 50’E 29° 35’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle galère ! Je n’ai plus de génois.
Toute la nuit ce problème de génois m’a travaillé. Je ne peux continuer ainsi et Fred, mon maître voilier me dit qu’il faut réparer. Cela n’a pas l’air trop compliqué mais le problème est de descendre ce génois.
Aussi, ce matin je me lève à 7 heures et sans prendre le temps de petit déjeuner je me jette sur cette difficulté. Seul, en mer avec les vagues et le vent, même s’il y en a peu, c’est compliqué. La déchirure se trouve à environ 80 centimètres de la chute, elle est verticale, fait tout un lai, soit 130 centimètres et elle est arrêtée par les coutures entre lai. Elle est au niveau des barres de flèches et je pense que j’ai dû border trop plat et que la barre de flèche est passée au travers du tissus.
Pour descendre cette voile, il faut la dérouler en totalité. Je me dis que je vais me mettre face au vent pour quelle tombe sur le pont. Malheureusement, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, la barre de flèche rentre dans la fente, le génois se gonfle et crâââââccc, il se déchire jusqu’en bas, jusqu'à la bordure ! Quelle catastrophe, je suis anéanti. Je roule mon génois et vais m’allonger, les bras me tombent du corps, c’est un problème majeur. Un peu comme si votre moteur se met à tourner sur trois pattes et qu’il vous reste 10 000 Kms de désert à parcourir.
Au bout d’une demi-heure, je me remets tout de même et je me dis que de toute façon il faut que je descende cette voile. Telle qu’elle est, si je prends 50N de vent, elle va terminer en lambeaux.
Cette fois, je prends la décision d’attacher le point d’écoute au bas étai, ce que j’aurai dû faire la première fois, puis je déroule la voile. Seul c’est difficile car on ne peut en même temps gérer la drisse et brasser le génois. Je largue un peu de drisse, le génois descend un peu puis il se bloque. Je laisse la drisse et vais tirer sur le génois mais tout vient d’un coup et une grande partie part à l’eau.
Fort de mon expérience avec le spi, je sais que je ne le remonterais pas en force. Je largue donc le point de drisse puis le point d’amure de façon à ce qu’il se mette en drapeau dans l’eau. C’est quand même difficile et au bout d’une demi-heure il est à bord mais je suis totalement épuisé et j’ai la bouche sèche comme du carton. Dans la bagarre mes lunettes sont parties à la mer, ce n’est pas mon jour.
Puis telle une fourmi, en tirant et en poussant, je le traîne progressivement dans la cabine arrière. Au passage j’en profite pour mesurer la longueur de la déchirure : 7,25 M. Je fais l’inventaire de ma boîte de réparation, je n’ai bien évidemment pas le matériel pour remettre en état ce génois, la déchirure est trop importante.
Que faire ? Sans le génois, le bateau n’avance plus. Même s’il n’y a pas péril, la situation est embarrassante. Première question, à Saint Hélène peut-on faire réparer une voile. J’envoie un mail au syndicat d’initiative, on me répond dans l’après midi qu’une femme fait cela. Très bonne nouvelle.
Autre solution, je ne suis pas loin de la Namibie, peut-être puis-je faire un stop ici ? Pierre-Yves et Jacky font des recherches pour savoir s’il y a un maître voilier sur cette côte. Mais c’est paraît-il ravitaillé par les pélicans. Je vais donc poursuivre sur Saint Hélène.
En début d’après midi, le vent passe à l’WSW, j’en profite pour envoyer le spi et couper le moteur. Que cela fait du bien, il y a bien longtemps qu’il n’était pas sorti de sous le lit du capitaine celui là. Mais c’est comme le vélo, on n’oublie pas. J’ai décidé de ne pas le laisser à poste pour la nuit, j’ai eu ma dose de galère pour aujourd’hui.
Quand même 112 Miles au compteur aujourd’hui.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle galère ! Je n’ai plus de génois.
Toute la nuit ce problème de génois m’a travaillé. Je ne peux continuer ainsi et Fred, mon maître voilier me dit qu’il faut réparer. Cela n’a pas l’air trop compliqué mais le problème est de descendre ce génois.
Aussi, ce matin je me lève à 7 heures et sans prendre le temps de petit déjeuner je me jette sur cette difficulté. Seul, en mer avec les vagues et le vent, même s’il y en a peu, c’est compliqué. La déchirure se trouve à environ 80 centimètres de la chute, elle est verticale, fait tout un lai, soit 130 centimètres et elle est arrêtée par les coutures entre lai. Elle est au niveau des barres de flèches et je pense que j’ai dû border trop plat et que la barre de flèche est passée au travers du tissus.
Pour descendre cette voile, il faut la dérouler en totalité. Je me dis que je vais me mettre face au vent pour quelle tombe sur le pont. Malheureusement, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, la barre de flèche rentre dans la fente, le génois se gonfle et crâââââccc, il se déchire jusqu’en bas, jusqu'à la bordure ! Quelle catastrophe, je suis anéanti. Je roule mon génois et vais m’allonger, les bras me tombent du corps, c’est un problème majeur. Un peu comme si votre moteur se met à tourner sur trois pattes et qu’il vous reste 10 000 Kms de désert à parcourir.
Au bout d’une demi-heure, je me remets tout de même et je me dis que de toute façon il faut que je descende cette voile. Telle qu’elle est, si je prends 50N de vent, elle va terminer en lambeaux.
Cette fois, je prends la décision d’attacher le point d’écoute au bas étai, ce que j’aurai dû faire la première fois, puis je déroule la voile. Seul c’est difficile car on ne peut en même temps gérer la drisse et brasser le génois. Je largue un peu de drisse, le génois descend un peu puis il se bloque. Je laisse la drisse et vais tirer sur le génois mais tout vient d’un coup et une grande partie part à l’eau.
Fort de mon expérience avec le spi, je sais que je ne le remonterais pas en force. Je largue donc le point de drisse puis le point d’amure de façon à ce qu’il se mette en drapeau dans l’eau. C’est quand même difficile et au bout d’une demi-heure il est à bord mais je suis totalement épuisé et j’ai la bouche sèche comme du carton. Dans la bagarre mes lunettes sont parties à la mer, ce n’est pas mon jour.
Puis telle une fourmi, en tirant et en poussant, je le traîne progressivement dans la cabine arrière. Au passage j’en profite pour mesurer la longueur de la déchirure : 7,25 M. Je fais l’inventaire de ma boîte de réparation, je n’ai bien évidemment pas le matériel pour remettre en état ce génois, la déchirure est trop importante.
Que faire ? Sans le génois, le bateau n’avance plus. Même s’il n’y a pas péril, la situation est embarrassante. Première question, à Saint Hélène peut-on faire réparer une voile. J’envoie un mail au syndicat d’initiative, on me répond dans l’après midi qu’une femme fait cela. Très bonne nouvelle.
Autre solution, je ne suis pas loin de la Namibie, peut-être puis-je faire un stop ici ? Pierre-Yves et Jacky font des recherches pour savoir s’il y a un maître voilier sur cette côte. Mais c’est paraît-il ravitaillé par les pélicans. Je vais donc poursuivre sur Saint Hélène.
En début d’après midi, le vent passe à l’WSW, j’en profite pour envoyer le spi et couper le moteur. Que cela fait du bien, il y a bien longtemps qu’il n’était pas sorti de sous le lit du capitaine celui là. Mais c’est comme le vélo, on n’oublie pas. J’ai décidé de ne pas le laisser à poste pour la nuit, j’ai eu ma dose de galère pour aujourd’hui.
Quand même 112 Miles au compteur aujourd’hui.
A bientôt.
Jean Louis
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"Salut Amiral. Une petite, pour la route : "La foi ne se prouve pas, elle s’éprouve. Les croyants n’ont pas besoin de preuves, mais d’épreuves. Amoralités familières (1964) Maurice Chapelan (journaliste français )
Bonne route. Amitiés. GD
Source : Epreuve - Citations; - citation " Envoyé par GD le 23-02-2012 à 12:09
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"bonjour jean louis bon courage en ce temps de careme je suis par internet tous les jours unem:editation je prie pour vous bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 24-02-2012 à 09:21
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"bonjour jean louis a l’heure ou je vous ecrit j’espere que vous avez trouvé plus de serenité dans votre navigation.Je vous souhaite bon courage .Je suis sur que vous aller trouver une solution.Apres tous ces milles parcourus sur une grande partie des mers du globe vous avez acqueri une experience a toute épreuve hors du commun. a bientot jean louis" Envoyé par morin le 24-02-2012 à 10:08
Thu, 23 Feb 2012 17:00:00 GMT - Les rencontres 10° 59’E 28° 10’S
Thu, 23 Feb 2012 17:00:00 GMT - Les rencontres 10° 59’E 28° 10’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Lorsque l’on fait le tour du monde, et surtout si l’on est en solitaire, on fait de multiples rencontres, la plus part du temps fortes intéressantes.
A chaque endroit où je m’arrête, ce n’est que pour quelques jours et je n’ai pas à me soucier des relations à long terme, du coup je peux me lier d’amitié très facilement même avec des gens que je n’aurais pas approché à terre.
Par exemple je ne supporte pas les défaitistes, ceux qui ressassent en permanence leurs malheurs (qui sont la plus part du temps anodins). Que l’on me parle d’une difficulté que l’on a rencontré pour m’expliquer comment on l’a surmontée, oui mais si c’est pour se plaindre que l’artisan qui devait venir hier n’est pas venu et que c’est pareil avec tous les artisans, cela ne m’intéresse pas.
Dans chaque port j’ai ainsi fait des connaissances. J’ai été étonné de constater que ce sont les français essentiellement qui tournent autour du monde. C’est la grande majorité. Il y a également quelques nordistes, suédois, danois, hollandais et quelques néozélandais. Mais je ne vois personne de ces peuples qui ont découvert le monde, les portugais où les espagnoles.
Très, très peu voyagent en solitaire, la plus part sont en couple. Beaucoup de ceux qui voyagent sont des gens intéressants, un peu en décalage. Ce sont toujours des passionnés.
J’ai été surpris de constater que beaucoup partent pour un tour du monde qui se fini la plus part du temps aux Antilles, même avant pour certains. Il est facile de commencer un tour du monde mais difficile de mener ce projet à terme. Il y a de nombreuses raisons, et en premier lieu la rencontre des difficultés. Au départ tout est beau et l’on a confiance en son bateau puis, invariablement, les problèmes surgissent, moteur, pilote automatique, voiles, électronique, forte mer … Tout le monde y passe et beaucoup perdent totalement confiance en leur bateau.
Il y a également la lassitude, certains se trouvent bien quelque part et ils y restent, d’autre abandonnent le bateau et rentrent à la maison. Ils cherchent ensuite un skipper pour le ramener. C’est l’occasion pour des jeunes skippers de vivre une vie d’aventure très sympa. On les retrouve dans les ports depuis souvent plusieurs semaines ou plusieurs mois en train d’attendre de l’argent du propriétaire pour payer une réparation, les frais de port et un maigre salaire. Ils vivent dans le bateau et ont extrêmement peu de frais. Lorsqu’ils font route, ils prennent des passagers qui alimentent la caisse de bord.
Plusieurs fois des jeunes sont venus me demander de les prendre à bord pour mon prochain trajet. J’aime trop ma solitude pour accepter.
Beaucoup sont bloqués par le problème financier. C’est le grand problème de la plus part des tourdumondistes. Je suis étonné que certains partent sans aucune connaissance technique, leur projet est forcément voué à l’échec. Il est indispensable d’être autonome. D’autre qui voyagent seul et ne parle absolument aucun mot d’anglais. C’est effarent, ils en finissent par devenir neurasthéniques.
Ici, à bord, tout va bien. J’ai passé la nuit au près avec trinquette, grand voile et artimon, le bateau a bien marché, autour de 5N. Puis à 7h ce matin réveil en fanfare par l’arrivé du vent du sud qui a fait empanner la bôme dans le bruit d’enfer de mon frein de bôme. J’ai rangé trinquette et artimon pour n’utiliser que la grand voile.
Toute la matinée et une partie de l’après midi, le vent était plutôt SSE et j’ai tiré un bord au nord puis vers seize heures trente il est venu SSW ce qui m’a permis de changer de bord et de repartir droit sur Saint Hélène. En fin de soirée, il est même SW. La vitesse moyenne est d’environ 5N car je suis encore gêné par un courant contraire qui porte au SW et qui fait entre 2 et 3N.
Je ne m’en sors pas trop mal sans le génois, le risque est toujours l’empannage involontaire qui peut tout casser. Le vent arrière n’est pas l’allure la plus confortable, le bateau n’arrête pas de giter d’un bord sur l’autre. Cela génère plein de bruits de toutes sortes et en particulier dans le vaisselier. Préparer une casserole de nouille est un vrai travail et pour les manger il faut avoir suivi des cours d’équilibriste au Cirque du Soleil si vous ne voulez pas qu’elles quittent l’assiette sans demander l’autorisation.
Le vent du sud ici, c’est comme le vent du nord chez nous, il fait beaucoup plus froid et j’ai remis chaussettes et maillot de corps.
Voilà pour aujourd’hui, 132 Miles au compteur.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Lorsque l’on fait le tour du monde, et surtout si l’on est en solitaire, on fait de multiples rencontres, la plus part du temps fortes intéressantes.
A chaque endroit où je m’arrête, ce n’est que pour quelques jours et je n’ai pas à me soucier des relations à long terme, du coup je peux me lier d’amitié très facilement même avec des gens que je n’aurais pas approché à terre.
Par exemple je ne supporte pas les défaitistes, ceux qui ressassent en permanence leurs malheurs (qui sont la plus part du temps anodins). Que l’on me parle d’une difficulté que l’on a rencontré pour m’expliquer comment on l’a surmontée, oui mais si c’est pour se plaindre que l’artisan qui devait venir hier n’est pas venu et que c’est pareil avec tous les artisans, cela ne m’intéresse pas.
Dans chaque port j’ai ainsi fait des connaissances. J’ai été étonné de constater que ce sont les français essentiellement qui tournent autour du monde. C’est la grande majorité. Il y a également quelques nordistes, suédois, danois, hollandais et quelques néozélandais. Mais je ne vois personne de ces peuples qui ont découvert le monde, les portugais où les espagnoles.
Très, très peu voyagent en solitaire, la plus part sont en couple. Beaucoup de ceux qui voyagent sont des gens intéressants, un peu en décalage. Ce sont toujours des passionnés.
J’ai été surpris de constater que beaucoup partent pour un tour du monde qui se fini la plus part du temps aux Antilles, même avant pour certains. Il est facile de commencer un tour du monde mais difficile de mener ce projet à terme. Il y a de nombreuses raisons, et en premier lieu la rencontre des difficultés. Au départ tout est beau et l’on a confiance en son bateau puis, invariablement, les problèmes surgissent, moteur, pilote automatique, voiles, électronique, forte mer … Tout le monde y passe et beaucoup perdent totalement confiance en leur bateau.
Il y a également la lassitude, certains se trouvent bien quelque part et ils y restent, d’autre abandonnent le bateau et rentrent à la maison. Ils cherchent ensuite un skipper pour le ramener. C’est l’occasion pour des jeunes skippers de vivre une vie d’aventure très sympa. On les retrouve dans les ports depuis souvent plusieurs semaines ou plusieurs mois en train d’attendre de l’argent du propriétaire pour payer une réparation, les frais de port et un maigre salaire. Ils vivent dans le bateau et ont extrêmement peu de frais. Lorsqu’ils font route, ils prennent des passagers qui alimentent la caisse de bord.
Plusieurs fois des jeunes sont venus me demander de les prendre à bord pour mon prochain trajet. J’aime trop ma solitude pour accepter.
Beaucoup sont bloqués par le problème financier. C’est le grand problème de la plus part des tourdumondistes. Je suis étonné que certains partent sans aucune connaissance technique, leur projet est forcément voué à l’échec. Il est indispensable d’être autonome. D’autre qui voyagent seul et ne parle absolument aucun mot d’anglais. C’est effarent, ils en finissent par devenir neurasthéniques.
Ici, à bord, tout va bien. J’ai passé la nuit au près avec trinquette, grand voile et artimon, le bateau a bien marché, autour de 5N. Puis à 7h ce matin réveil en fanfare par l’arrivé du vent du sud qui a fait empanner la bôme dans le bruit d’enfer de mon frein de bôme. J’ai rangé trinquette et artimon pour n’utiliser que la grand voile.
Toute la matinée et une partie de l’après midi, le vent était plutôt SSE et j’ai tiré un bord au nord puis vers seize heures trente il est venu SSW ce qui m’a permis de changer de bord et de repartir droit sur Saint Hélène. En fin de soirée, il est même SW. La vitesse moyenne est d’environ 5N car je suis encore gêné par un courant contraire qui porte au SW et qui fait entre 2 et 3N.
Je ne m’en sors pas trop mal sans le génois, le risque est toujours l’empannage involontaire qui peut tout casser. Le vent arrière n’est pas l’allure la plus confortable, le bateau n’arrête pas de giter d’un bord sur l’autre. Cela génère plein de bruits de toutes sortes et en particulier dans le vaisselier. Préparer une casserole de nouille est un vrai travail et pour les manger il faut avoir suivi des cours d’équilibriste au Cirque du Soleil si vous ne voulez pas qu’elles quittent l’assiette sans demander l’autorisation.
Le vent du sud ici, c’est comme le vent du nord chez nous, il fait beaucoup plus froid et j’ai remis chaussettes et maillot de corps.
Fri, 24 Feb 2012 17:00:00 GMT - Les chiures de mouche 8° 50’E 27° 06’S
Fri, 24 Feb 2012 17:00:00 GMT - Les chiures de mouche 8° 50’E 27° 06’S
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Souvent on n’en a pas conscience, mais les océans sont remplis de chiures de mouches, des îles plus ou moins grandes qui gisent là, au milieu de nulle part.
Comme sur terre, le fond des océans est composé de plaines et de montagnes. Ces montagnes peuvent atteindre plusieurs milliers de mètres d’altitude, près de 10 000 mètres dans le Pacifique. A côté notre Mont Blanc fait pâle figure.
Parfois, le sommet de la montagne atteint juste le niveau de la mer. Parfois il est quelques mètres sous la surface et en cas de grosse mer, cet endroit peut être extrêmement dangereux. C’est le cas du Valdivia Bank qui se trouve à 200 Miles sur mon avant, en plein sur ma route. Le sommet est à 23 mètres seulement sous la surface alors qu’autour les fonds sont de 5000 mètres. Je passerais au dessus dans la nuit de samedi à dimanche.
Parfois le sommet se trouve quelques mètres seulement au dessus de la surface. C’est le cas par exemple des rochers Saint Pierre et Saint Paul, qui se trouvent presque sur l’équateur, sur la route entre les îles du Cap Vert et l’Amérique du sud. Ils culminent à 22m et ne font que 200 mètres par 350m, vraiment des rochers.
Tous ces endroits ont été par le passé la cause de très nombreux naufrages. Je vous avais raconté il y a quelques mois l’histoire de l’île Tromelin qui culmine à 5 mètres et qui illustre bien ce dossier.
Le problème est que ces endroits dangereux ne sont pas toujours correctement cartographiés. La cartographie Navionics que j’utilise et qui est le numéro un dans ce domaine a totalement oublié ces endroits. J’avais déjà eu des problèmes avec le récif Ashmore au nord de Darwin. Les îles de Saint Hélène, Ascension, les toutes petites îles, lorsqu’elles apparaissent, ne sont souvent qu’une chiure de mouche sur l’écran. On frotte pour voir si c’est réel ou pas et lorsque l’on zoom, il n’y a, au mieux, qu’un rond jaune avec un nom.
C’est vraiment dommage, une carte de détail sur la chiure de mouche aurait été vraiment utile et surtout beaucoup plus sécurisant pour le plaisancier. Pour Saint Hélène par exemple, je n’ai qu’une carte de l’île que j’ai trouvée sur Internet mais rien sur les fonds autour de l’île, je vais un peu serrer les fesses en arrivant. Je vais devoir aller doucement au sondeur et ne pas serrer l’île de trop près.
J’avance doucement sous grand voile seule. Je vais, bien entendu, perdre deux ou trois jours. Hier soir le vent de SW a soufflé dans les 25N et Harmattan a filé 7N toute la première partie de nuit en faisant de grandes embardées. Puis, le vent a faiblit et depuis c’est mollasson. Je suis content quand la vitesse dépasse 4N. La mer s’est un peu aplatie et les conditions de vie à bord sont meilleurs.
Il fait toujours un peu frais, 26 degrés dans le bateau, mais beaucoup moins dehors. J’ai hâte de repasser au dessus des 20 degrés de latitude sud.
Encore 132 Miles au compteur aujourd’hui, 642 depuis le départ, peut être une arrivée à Saint Hélène samedi 3 ou dimanche 4 mars.
A bientôt.
Jean Louis
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Souvent on n’en a pas conscience, mais les océans sont remplis de chiures de mouches, des îles plus ou moins grandes qui gisent là, au milieu de nulle part.
Comme sur terre, le fond des océans est composé de plaines et de montagnes. Ces montagnes peuvent atteindre plusieurs milliers de mètres d’altitude, près de 10 000 mètres dans le Pacifique. A côté notre Mont Blanc fait pâle figure.
Parfois, le sommet de la montagne atteint juste le niveau de la mer. Parfois il est quelques mètres sous la surface et en cas de grosse mer, cet endroit peut être extrêmement dangereux. C’est le cas du Valdivia Bank qui se trouve à 200 Miles sur mon avant, en plein sur ma route. Le sommet est à 23 mètres seulement sous la surface alors qu’autour les fonds sont de 5000 mètres. Je passerais au dessus dans la nuit de samedi à dimanche.
Parfois le sommet se trouve quelques mètres seulement au dessus de la surface. C’est le cas par exemple des rochers Saint Pierre et Saint Paul, qui se trouvent presque sur l’équateur, sur la route entre les îles du Cap Vert et l’Amérique du sud. Ils culminent à 22m et ne font que 200 mètres par 350m, vraiment des rochers.
Tous ces endroits ont été par le passé la cause de très nombreux naufrages. Je vous avais raconté il y a quelques mois l’histoire de l’île Tromelin qui culmine à 5 mètres et qui illustre bien ce dossier.
Le problème est que ces endroits dangereux ne sont pas toujours correctement cartographiés. La cartographie Navionics que j’utilise et qui est le numéro un dans ce domaine a totalement oublié ces endroits. J’avais déjà eu des problèmes avec le récif Ashmore au nord de Darwin. Les îles de Saint Hélène, Ascension, les toutes petites îles, lorsqu’elles apparaissent, ne sont souvent qu’une chiure de mouche sur l’écran. On frotte pour voir si c’est réel ou pas et lorsque l’on zoom, il n’y a, au mieux, qu’un rond jaune avec un nom.
C’est vraiment dommage, une carte de détail sur la chiure de mouche aurait été vraiment utile et surtout beaucoup plus sécurisant pour le plaisancier. Pour Saint Hélène par exemple, je n’ai qu’une carte de l’île que j’ai trouvée sur Internet mais rien sur les fonds autour de l’île, je vais un peu serrer les fesses en arrivant. Je vais devoir aller doucement au sondeur et ne pas serrer l’île de trop près.
J’avance doucement sous grand voile seule. Je vais, bien entendu, perdre deux ou trois jours. Hier soir le vent de SW a soufflé dans les 25N et Harmattan a filé 7N toute la première partie de nuit en faisant de grandes embardées. Puis, le vent a faiblit et depuis c’est mollasson. Je suis content quand la vitesse dépasse 4N. La mer s’est un peu aplatie et les conditions de vie à bord sont meilleurs.
Il fait toujours un peu frais, 26 degrés dans le bateau, mais beaucoup moins dehors. J’ai hâte de repasser au dessus des 20 degrés de latitude sud.
Encore 132 Miles au compteur aujourd’hui, 642 depuis le départ, peut être une arrivée à Saint Hélène samedi 3 ou dimanche 4 mars.
Quelle journée importante ! Ce matin, à 11h25h, j’ai coupé le méridien 7°30’E qui passe à Menton pour rentrer dans le même fuseau horaire que j’ai quitté début octobre 2009, le fuseau horaire de Paris. Je n’ai plus de décalage horaire avec la France. Depuis un peu moins de deux ans et demi, Harmattan à traversé tous les fuseaux horaires de la planète. Le point d’orgue a été bien entendu lorsque j’ai coupé la ligne de changement de date. Quelle expérience exceptionnelle ! J’ai raté une journée complète, il me manque un jour de vie que bien entendu je ne manquerais pas de réclamer le moment venu.
Ai-je déjà accompli le tour du monde ? Je crois, dans tous les cas, qu’une partie de l’objectif est atteint et que cela doit être fêté.
En fait, la fin du tour du monde peut donner de multiples occasions de faire la fête. La première, bien entendu, lorsque l’on a passé par tous les fuseaux horaires. La deuxième occasion, ce sera demain j’espère, lorsque je vais couper le méridien 5°20, celui qui passe à Marseille, j’aurais alors coupé tous les méridiens de la terre, le tour complet de celle-ci sera réellement effectué.
Et puis immanquablement, va arriver le moment où je vais recouper le sillage que j’ai tracé lors de mon départ. Ce sera soit devant le port du Marin en Martinique, soit quelque part au nord des îles du Cap Vert selon l’option Ouest ou Est que je vais choisir en repartant de Saint Hélène.
Enfin, l’occasion la plus importante de faire la fête, et Jacky s’est déjà proposé pour l’organiser, c’est le jour où je vais rentrer dans le port de Marseille. Quel moment énorme ! J’en rêve depuis mon départ. Ce sera l’achèvement d’une énorme tranche de vie, certainement la ligne d’arrivée du défi de ma vie. Comment rêver d’un objectif encore plus ambitieux ? Je me le demande. Quand j’y repense, c’était énorme ce défi, partir alors que je n’étais dialysé que depuis deux mois !
J’avais derrière la tête l’idée bien sûr de faire le tour du monde mais cela ne me paraissait pas raisonnable. C’est quand Michel Cimès, sur le plateau du magasine de la santé, m’a dit « Et après, il y a les autres océans » que j’ai compris qu’il fallait que je continue, que la dialyse péritonéale méritait bien cela.
Depuis quelques jours, mes copains Jacky et Pierre-Yves mon routeur météo, n’arrêtent pas de fantasmer sur la petite couturière qui m’attend à Saint Hélène pour réparer mon génois.
Jacky en a même écrit un poème :
« Il était une fois un grand et fier capitaine Qui s'en allait la bas vers des courses lointaines Depuis pétole jusqu'au pire des tempètes et ouragans N'était il pas confiant dans son bel Harmattan Vent dans le pif, sur l'arrière ou au portant Sur de lui et son navire il bravait tous les temps Un jour pourtant dans sa course il péta son génois Des injures, des prières, rien ne pu calmer son émoi Au large de Namibie ses espoirs ont foutu le camp Quand il appris que la bas seuls régnaient les pélicans Par quel miracle pourrait il réparer son génois Mais contre vents et marées le marin gardait la foi Plutot que de miracle ne faudrait il pas une sorcière Pour recoudre cette déchirure avec des doigts de couturière Alors il pensa a cette petite ile droit devant sur sa route A Saint Hélène, peut être et même sans aucun doute Il trouverait la jeune et belle couturière aux doigts agiles Qui de ses mains douces , ses aiguilles et son fil Saura lui redonner sourire, vigueur et grand bonheur Pour un peu plus tard l'embrasser et la quitter sur l'heure »
Ils la voient bien sûr jeune et jolie avec de longs doigts fins et très habille de ses mains. Les filles de Saint Hélène sont des professionnelles de la dentelle. Mon génois risque d’en ressortir très joli mais sera-t-il efficace dans le gros temps ?
Je suis en ce moment en train de lire le livre de mon copain Gilbert Goor, ce belge, voisin de ponton à Durban, qui a fait le tour du monde sur son sloop de 32 pieds, Gipsi Girl. Lui aussi a vécu des aventures. La première, au début de son tour du monde puisqu’il est parti de Durban. Il arrive devant Mossel Bay. Il a rentré son génois et sa grand voile et s’apprête à mettre son moteur en marche. Il n’a pas encore sécurisé sa bôme, celle-ci, sur un coup de gîte balaie le pont et le jette à la mer. Heureusement qu’il n’y a pas trop de vent, que le génois est rentré et que le moteur n’est pas en marche, il arrive à remonter à bord par l’arrière du bateau.
Une autre aventure, qui pourrait se reproduire, on ne sait jamais et qui va encore faire fantasmer Jacky et Pierre-Yves. Il vient d’arriver à Saint Hélène après trois semaines de mer en solitaire. Il jette l’ancre pour se reposer et un autre bateau jette son ancre pas très loin de la sienne. Au milieu de la nuit, il est réveillé par le frottement du bateau voisin contre le sien. Il sort pour protéger son bateau et pendant qu’il s’active, sort du bateau voisin une jeune et jolie femme, entièrement nue. Savez-vous ce qu’elle lui dit ? « Pensez vous que je doive réveiller mon mari ? ». Les ronflements sonores de celui-ci sortent du bateau. Je crois qu’il n’a pas pu se rendormir avant l’aube.
Aujourd’hui il y a moins de 5N de vent. Ambiance mutinerie, tout claque, tout frappe, tout grince, le bateau danse et rien n’avance. La mer est absolument vide, depuis plusieurs jours je n’ai vu ni bateau ni animaux. Comme il n’y a pas de vent, il fait très chaud et pour la première fois j’ai pu revêtir la tenue digne des tropiques. J’ai passé l’après midi à me chauffer en me protégeant du soleil trop ardent et à lire dans le cockpit.
Ce matin en mettant le moteur en marche, je constate que l’alternateur des batteries de servitude vient de rendre l’âme. Le voyant de charge reste allumé, le régulateur doit être mort. Ce n’est certainement pas à Saint Hélène que je vais pouvoir réparer cela. Ce n’est pas très grave, j’ai mis en parallèle mes deux parcs de batteries et l’alternateur principal recharge le tout.
Le moteur tourne à 1000 tours/mn histoire d’avancer un peu, 119 Miles au compteur journalier, mais en 25 heures tout de même. Je suis ce soir sur le méridien de Cannes.
A bientôt.
Jean Louis
19H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle journée importante ! Ce matin, à 11h25h, j’ai coupé le méridien 7°30’E qui passe à Menton pour rentrer dans le même fuseau horaire que j’ai quitté début octobre 2009, le fuseau horaire de Paris. Je n’ai plus de décalage horaire avec la France. Depuis un peu moins de deux ans et demi, Harmattan à traversé tous les fuseaux horaires de la planète. Le point d’orgue a été bien entendu lorsque j’ai coupé la ligne de changement de date. Quelle expérience exceptionnelle ! J’ai raté une journée complète, il me manque un jour de vie que bien entendu je ne manquerais pas de réclamer le moment venu.
Ai-je déjà accompli le tour du monde ? Je crois, dans tous les cas, qu’une partie de l’objectif est atteint et que cela doit être fêté.
En fait, la fin du tour du monde peut donner de multiples occasions de faire la fête. La première, bien entendu, lorsque l’on a passé par tous les fuseaux horaires. La deuxième occasion, ce sera demain j’espère, lorsque je vais couper le méridien 5°20, celui qui passe à Marseille, j’aurais alors coupé tous les méridiens de la terre, le tour complet de celle-ci sera réellement effectué.
Et puis immanquablement, va arriver le moment où je vais recouper le sillage que j’ai tracé lors de mon départ. Ce sera soit devant le port du Marin en Martinique, soit quelque part au nord des îles du Cap Vert selon l’option Ouest ou Est que je vais choisir en repartant de Saint Hélène.
Enfin, l’occasion la plus importante de faire la fête, et Jacky s’est déjà proposé pour l’organiser, c’est le jour où je vais rentrer dans le port de Marseille. Quel moment énorme ! J’en rêve depuis mon départ. Ce sera l’achèvement d’une énorme tranche de vie, certainement la ligne d’arrivée du défi de ma vie. Comment rêver d’un objectif encore plus ambitieux ? Je me le demande. Quand j’y repense, c’était énorme ce défi, partir alors que je n’étais dialysé que depuis deux mois !
J’avais derrière la tête l’idée bien sûr de faire le tour du monde mais cela ne me paraissait pas raisonnable. C’est quand Michel Cimès, sur le plateau du magasine de la santé, m’a dit « Et après, il y a les autres océans » que j’ai compris qu’il fallait que je continue, que la dialyse péritonéale méritait bien cela.
Depuis quelques jours, mes copains Jacky et Pierre-Yves mon routeur météo, n’arrêtent pas de fantasmer sur la petite couturière qui m’attend à Saint Hélène pour réparer mon génois.
Jacky en a même écrit un poème :
« Il était une fois un grand et fier capitaine Qui s'en allait la bas vers des courses lointaines Depuis pétole jusqu'au pire des tempètes et ouragans N'était il pas confiant dans son bel Harmattan Vent dans le pif, sur l'arrière ou au portant Sur de lui et son navire il bravait tous les temps Un jour pourtant dans sa course il péta son génois Des injures, des prières, rien ne pu calmer son émoi Au large de Namibie ses espoirs ont foutu le camp Quand il appris que la bas seuls régnaient les pélicans Par quel miracle pourrait il réparer son génois Mais contre vents et marées le marin gardait la foi Plutot que de miracle ne faudrait il pas une sorcière Pour recoudre cette déchirure avec des doigts de couturière Alors il pensa a cette petite ile droit devant sur sa route A Saint Hélène, peut être et même sans aucun doute Il trouverait la jeune et belle couturière aux doigts agiles Qui de ses mains douces , ses aiguilles et son fil Saura lui redonner sourire, vigueur et grand bonheur Pour un peu plus tard l'embrasser et la quitter sur l'heure »
Ils la voient bien sûr jeune et jolie avec de longs doigts fins et très habille de ses mains. Les filles de Saint Hélène sont des professionnelles de la dentelle. Mon génois risque d’en ressortir très joli mais sera-t-il efficace dans le gros temps ?
Je suis en ce moment en train de lire le livre de mon copain Gilbert Goor, ce belge, voisin de ponton à Durban, qui a fait le tour du monde sur son sloop de 32 pieds, Gipsi Girl. Lui aussi a vécu des aventures. La première, au début de son tour du monde puisqu’il est parti de Durban. Il arrive devant Mossel Bay. Il a rentré son génois et sa grand voile et s’apprête à mettre son moteur en marche. Il n’a pas encore sécurisé sa bôme, celle-ci, sur un coup de gîte balaie le pont et le jette à la mer. Heureusement qu’il n’y a pas trop de vent, que le génois est rentré et que le moteur n’est pas en marche, il arrive à remonter à bord par l’arrière du bateau.
Une autre aventure, qui pourrait se reproduire, on ne sait jamais et qui va encore faire fantasmer Jacky et Pierre-Yves. Il vient d’arriver à Saint Hélène après trois semaines de mer en solitaire. Il jette l’ancre pour se reposer et un autre bateau jette son ancre pas très loin de la sienne. Au milieu de la nuit, il est réveillé par le frottement du bateau voisin contre le sien. Il sort pour protéger son bateau et pendant qu’il s’active, sort du bateau voisin une jeune et jolie femme, entièrement nue. Savez-vous ce qu’elle lui dit ? « Pensez vous que je doive réveiller mon mari ? ». Les ronflements sonores de celui-ci sortent du bateau. Je crois qu’il n’a pas pu se rendormir avant l’aube.
Aujourd’hui il y a moins de 5N de vent. Ambiance mutinerie, tout claque, tout frappe, tout grince, le bateau danse et rien n’avance. La mer est absolument vide, depuis plusieurs jours je n’ai vu ni bateau ni animaux. Comme il n’y a pas de vent, il fait très chaud et pour la première fois j’ai pu revêtir la tenue digne des tropiques. J’ai passé l’après midi à me chauffer en me protégeant du soleil trop ardent et à lire dans le cockpit.
Ce matin en mettant le moteur en marche, je constate que l’alternateur des batteries de servitude vient de rendre l’âme. Le voyant de charge reste allumé, le régulateur doit être mort. Ce n’est certainement pas à Saint Hélène que je vais pouvoir réparer cela. Ce n’est pas très grave, j’ai mis en parallèle mes deux parcs de batteries et l’alternateur principal recharge le tout.
Le moteur tourne à 1000 tours/mn histoire d’avancer un peu, 119 Miles au compteur journalier, mais en 25 heures tout de même. Je suis ce soir sur le méridien de Cannes.
Sun, 26 Feb 2012 18:00:00 GMT - Un alizé essoufflé 5° 21’E 24° 48’S
Sun, 26 Feb 2012 18:00:00 GMT - Un alizé essoufflé 5° 21’E 24° 48’S
19H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je vais couper dans quelques minutes la longitude 5° 20 E, le méridien de Marseille. J’aurais ainsi fait le tour de la terre en coupant tous les méridiens.
Je suis maintenant plus près de Saint Hélène que de Cape Town, mais je me demande quand je vais arriver car l’alizé est un peu asthmatique. Lorsque le speedo affiche 3N, c’est vraiment fête. Je ne peux tout de même pas appuyer au moteur jour et nuit pendant 15 jours. Etant donné la faiblesse de l’alizé ici, qu’est ce que cela va donner entre Saint Hélène et Ascension ?
Cela fait une semaine que j’ai quitté Cape Town, cette remontée de l’Atlantique est un parcourt sympathique, quelques nœuds de vent en plus et ce serait divin. Je touche maintenant du SSE, mais les alizés n’ont pas toute l’année la même force, il y a des saisons où ils soufflent fort et des saisons où ils sont plus calmes. Nous sommes maintenant à la fin de l’été austral et c’est le moment où ils sont en perte de forme. Au niveau de l’île Ascension, ils ne souffleront certainement pas plus fort que 5N. Remarquez bien que c’est déjà le cas ici.
En milieu d’après midi, le vent revient plus SSW en se renforçant un peu, ce qui me permet d’envoyer le spi. Grâce à un demi-nœud de courant favorable, j’arrive par moment à atteindre et parfois dépasser les 6N.
C’est dimanche et c’est fête alors ce midi j’ai ouvert une boîte de choucroute royale. Avec deux canettes de Millers, j’ai eu l’impression de déjeuner à la Taverne.
Dans la journée il fait chaud, c’est très agréable mais le soir je dois tout de même passer un maillot de corps. Dans quelques jours ce ne sera plus nécessaire. J’ai tracé la route entre Cape Town et Saint Hélène sur ma cartographie. Hier soir Saint Hélène a commencé à apparaître dans le coin supérieur gauche et cette nuit Cape Town va disparaître dans le coin inférieur droit. C’est bon, cela me permet de visualiser ma progression.
Mon alternateur de batteries de servitude s’est remis en marche, je dois lancer le moteur très fort pour qu’il amorce et ensuite, je peux ralentir. Je vais devoir changer le régulateur dès que cela sera possible.
Le vent évolue trop en direction pour que je garde le spi cette nuit, je vais aller le rentrer. Dommage que je n’ai pas mon génois, il aurait pu faire l’affaire. Du coup je vais avoir le choix entre avancer à deux nœuds ou mettre un peu de moteur.
Seulement 107 Miles aujourd’hui, merci le spi, tu nous a sauvé la journée.
A bientôt.
Jean Louis
19H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je vais couper dans quelques minutes la longitude 5° 20 E, le méridien de Marseille. J’aurais ainsi fait le tour de la terre en coupant tous les méridiens.
Je suis maintenant plus près de Saint Hélène que de Cape Town, mais je me demande quand je vais arriver car l’alizé est un peu asthmatique. Lorsque le speedo affiche 3N, c’est vraiment fête. Je ne peux tout de même pas appuyer au moteur jour et nuit pendant 15 jours. Etant donné la faiblesse de l’alizé ici, qu’est ce que cela va donner entre Saint Hélène et Ascension ?
Cela fait une semaine que j’ai quitté Cape Town, cette remontée de l’Atlantique est un parcourt sympathique, quelques nœuds de vent en plus et ce serait divin. Je touche maintenant du SSE, mais les alizés n’ont pas toute l’année la même force, il y a des saisons où ils soufflent fort et des saisons où ils sont plus calmes. Nous sommes maintenant à la fin de l’été austral et c’est le moment où ils sont en perte de forme. Au niveau de l’île Ascension, ils ne souffleront certainement pas plus fort que 5N. Remarquez bien que c’est déjà le cas ici.
En milieu d’après midi, le vent revient plus SSW en se renforçant un peu, ce qui me permet d’envoyer le spi. Grâce à un demi-nœud de courant favorable, j’arrive par moment à atteindre et parfois dépasser les 6N.
C’est dimanche et c’est fête alors ce midi j’ai ouvert une boîte de choucroute royale. Avec deux canettes de Millers, j’ai eu l’impression de déjeuner à la Taverne.
Dans la journée il fait chaud, c’est très agréable mais le soir je dois tout de même passer un maillot de corps. Dans quelques jours ce ne sera plus nécessaire. J’ai tracé la route entre Cape Town et Saint Hélène sur ma cartographie. Hier soir Saint Hélène a commencé à apparaître dans le coin supérieur gauche et cette nuit Cape Town va disparaître dans le coin inférieur droit. C’est bon, cela me permet de visualiser ma progression.
Mon alternateur de batteries de servitude s’est remis en marche, je dois lancer le moteur très fort pour qu’il amorce et ensuite, je peux ralentir. Je vais devoir changer le régulateur dès que cela sera possible.
Le vent évolue trop en direction pour que je garde le spi cette nuit, je vais aller le rentrer. Dommage que je n’ai pas mon génois, il aurait pu faire l’affaire. Du coup je vais avoir le choix entre avancer à deux nœuds ou mettre un peu de moteur.
Seulement 107 Miles aujourd’hui, merci le spi, tu nous a sauvé la journée.
A bientôt.
Jean Louis
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"Salut Amiral. Pardonnez le novice que je suis. Si je comprends bien, le génois sur un bateau de cette taille remplace le foc que l’on connait sur les dériveurs ? N’y a t’il pas la possibilité d’avoir également un foc, par secours ou pour réduire la surface de voilure si nécessaire tout en conservant une voile ? Bon vent. Amitiés. GD
PS : peut on tenir la carte à jour ? Merci" Envoyé par gidelarchi@orange.fr le 27-02-2012 à 11:30
Mon, 27 Feb 2012 18:00:00 GMT - La vie à bord 3° 35’E 23° 42’S
Mon, 27 Feb 2012 18:00:00 GMT - La vie à bord 3° 35’E 23° 42’S
19H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Aujourd’hui je vais vous faire partager un peu de ma vie à bord pendant ces traversées transocéaniques. C’est surtout une longue période de détente et de calme complet.
Au niveau des horaires, je respecte scrupuleusement l’heure des repas. Je fais trois repas par jour sauf les premiers jours, le temps de m’acclimater où je ne mange en général qu’au repas de mi-journée.
Les repas évoluent au cours de la traversée, au début il y a des produits frais, puis au fur et à mesure, ils disparaissent. Au petit déjeuner, un verre de jus d’orange, un triangle de vache qui rit et un morceau de pain beurré la première semaine puis des biscottes ou des crackers. La baguette tient une semaine exactement. Ensuite elle est soit trop dure soit moisie.
Le midi c’est le repas principal. Au début viande rouge car c’est celle qui se garde le moins longtemps puis porc. Après une semaine, il n’y a plus de viande fraîche, arrivent les œufs avec des tranches de bacon, et puis les viandes en conserve, boulettes de viande essentiellement, thon en boîte, saucisses … On ne trouve des plats en conserve, genre choucroute, potée, cassoulet, lentilles garnies ... qu’en France, Martinique, Réunion. Ailleurs il n’y a au mieux que des boulettes. En accompagnement c’est pommes de terre ou nouilles et la première semaine haricots verts ou choux fleur par exemple.
J’ai trouvé du fromage à toutes mes escales. Aux Galápagos j’ai dévalisé le stock. On trouve surtout des fromages hollandais, genre Gouda. J’en prends à chaque fois un stock. On trouve également des « Camembert » et des « Brie » de fabrication locale. Je trouve anormal que ces noms soient ainsi piratés. Au niveau des fruits, le raisin se garde quelques jours, les prunes, les poires une semaine, les pommes très longtemps. Je les mange donc dans cet ordre. On trouve également des yaourts qui se gardent jusqu’à trois semaines pour certains.
Le soir je mange léger, une salade verte ou une salade d’endive mais au bout de 8 jours elles sont en limite de vie, et encore, faut-il en prendre soin. Tous les soirs j’enlève de mes endives la couche des feuilles qui sont devenues marron. A la fin il n’y a plus rien à manger. Le jambon se conserve bien, parfois 15 jours. Un poulet BBQ peut faire toute la première semaine. Ensuite le traditionnel thon, des œufs cuits durs … En Afrique du sud j’ai trouvé des boîtes de poulet citronné, c’est délicieux. Ce sont des miettes de blanc de poulet.
Au niveau du sommeil, je n’ai pas de règles. Bien entendu j’essaye de dormir la nuit mais je suis surtout guidé par les circonstances. De toute façon, je dors dès que je suis fatigué et que la conduite du bateau me le permet, que ce soit le matin, l’après midi, n’importe quand.
Je me lave avant le repas du midi mais je n’ai pas d’heure, c’est parfois avant le petit déjeuner, parfois après, parfois juste avant midi. Le reste du temps je n’ai pas grand-chose à faire, un peu de temps à la navigation, la préparation des repas, la vaisselle, la consultation des mails, un peu de temps pour lire et énormément de temps pour rêvasser, pour regarder la mer, pour réfléchir, pour philosopher, pour analyser la marche du monde … Je m’installe dans le cockpit et je profite de ce temps qui m’appartient pleinement.
Il y a quand même la rédaction de ce blog. Je commence souvent le matin et je m’y remets plusieurs fois dans la journée. Cela me prend bien une à deux heures tous les jours.
Cette nuit, finalement, le bateau n’a pas trop mal marché. Sous grand voile seule jusqu’à 4h du matin la moyenne s’est établie à 3,5N. Puis le vent est tombé et j’ai dû envoyer un peu de moteur.
A 7h en me levant j’ai voulu envoyer le spi mais je n’avançais qu’à 3N, à 40° de ma route et en plus il n’arrêtait pas d’aller jouer avec le bas étai. J’ai déjà donné, rappeler vous lors de ma première traversée de l’Atlantique. Je l’ai descendu et j’ai continué au moteur.
Puis vers 11h, le vent ayant tourné SSW, je fais une deuxième tentative, en concédant 10° sur ma route, il tient et Harmattan file entre 6 et 7N, c’est bon ! La mer est plate, le bateau est stable et il file, il fait bon et une petite brise vient me rafraîchir, c’est le paradis !
Au niveau de ma santé, ce matin ma créatinine est à 114. C’est incroyable, j’ai hâte de valider cela par un examen en laboratoire mais je pense que mon greffon est entrain de compenser la partie qui s’est nécrosée. Je suis en pleine forme, exactement comme si je n’avais jamais été malade. C’est quand même étonnant l’efficacité d’une greffe. J’étais très bien en étant dialysé mais pas à 100% de ma forme alors qu’aujourd’hui je suis absolument à 100%.
Encore 117 Miles au compteur journalier, je suis ce soir à 700 Miles de Saint Hélène. Une nouvelle fois merci au spi. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi la plupart des circumnavigateurs n’emportent pas cette voile. Je n’ai vu aucun bateau depuis une semaine, je suis seul au monde.
A bientôt.
Jean Louis
19H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Aujourd’hui je vais vous faire partager un peu de ma vie à bord pendant ces traversées transocéaniques. C’est surtout une longue période de détente et de calme complet.
Au niveau des horaires, je respecte scrupuleusement l’heure des repas. Je fais trois repas par jour sauf les premiers jours, le temps de m’acclimater où je ne mange en général qu’au repas de mi-journée.
Les repas évoluent au cours de la traversée, au début il y a des produits frais, puis au fur et à mesure, ils disparaissent. Au petit déjeuner, un verre de jus d’orange, un triangle de vache qui rit et un morceau de pain beurré la première semaine puis des biscottes ou des crackers. La baguette tient une semaine exactement. Ensuite elle est soit trop dure soit moisie.
Le midi c’est le repas principal. Au début viande rouge car c’est celle qui se garde le moins longtemps puis porc. Après une semaine, il n’y a plus de viande fraîche, arrivent les œufs avec des tranches de bacon, et puis les viandes en conserve, boulettes de viande essentiellement, thon en boîte, saucisses … On ne trouve des plats en conserve, genre choucroute, potée, cassoulet, lentilles garnies ... qu’en France, Martinique, Réunion. Ailleurs il n’y a au mieux que des boulettes. En accompagnement c’est pommes de terre ou nouilles et la première semaine haricots verts ou choux fleur par exemple.
J’ai trouvé du fromage à toutes mes escales. Aux Galápagos j’ai dévalisé le stock. On trouve surtout des fromages hollandais, genre Gouda. J’en prends à chaque fois un stock. On trouve également des « Camembert » et des « Brie » de fabrication locale. Je trouve anormal que ces noms soient ainsi piratés. Au niveau des fruits, le raisin se garde quelques jours, les prunes, les poires une semaine, les pommes très longtemps. Je les mange donc dans cet ordre. On trouve également des yaourts qui se gardent jusqu’à trois semaines pour certains.
Le soir je mange léger, une salade verte ou une salade d’endive mais au bout de 8 jours elles sont en limite de vie, et encore, faut-il en prendre soin. Tous les soirs j’enlève de mes endives la couche des feuilles qui sont devenues marron. A la fin il n’y a plus rien à manger. Le jambon se conserve bien, parfois 15 jours. Un poulet BBQ peut faire toute la première semaine. Ensuite le traditionnel thon, des œufs cuits durs … En Afrique du sud j’ai trouvé des boîtes de poulet citronné, c’est délicieux. Ce sont des miettes de blanc de poulet.
Au niveau du sommeil, je n’ai pas de règles. Bien entendu j’essaye de dormir la nuit mais je suis surtout guidé par les circonstances. De toute façon, je dors dès que je suis fatigué et que la conduite du bateau me le permet, que ce soit le matin, l’après midi, n’importe quand.
Je me lave avant le repas du midi mais je n’ai pas d’heure, c’est parfois avant le petit déjeuner, parfois après, parfois juste avant midi. Le reste du temps je n’ai pas grand-chose à faire, un peu de temps à la navigation, la préparation des repas, la vaisselle, la consultation des mails, un peu de temps pour lire et énormément de temps pour rêvasser, pour regarder la mer, pour réfléchir, pour philosopher, pour analyser la marche du monde … Je m’installe dans le cockpit et je profite de ce temps qui m’appartient pleinement.
Il y a quand même la rédaction de ce blog. Je commence souvent le matin et je m’y remets plusieurs fois dans la journée. Cela me prend bien une à deux heures tous les jours.
Cette nuit, finalement, le bateau n’a pas trop mal marché. Sous grand voile seule jusqu’à 4h du matin la moyenne s’est établie à 3,5N. Puis le vent est tombé et j’ai dû envoyer un peu de moteur.
A 7h en me levant j’ai voulu envoyer le spi mais je n’avançais qu’à 3N, à 40° de ma route et en plus il n’arrêtait pas d’aller jouer avec le bas étai. J’ai déjà donné, rappeler vous lors de ma première traversée de l’Atlantique. Je l’ai descendu et j’ai continué au moteur.
Puis vers 11h, le vent ayant tourné SSW, je fais une deuxième tentative, en concédant 10° sur ma route, il tient et Harmattan file entre 6 et 7N, c’est bon ! La mer est plate, le bateau est stable et il file, il fait bon et une petite brise vient me rafraîchir, c’est le paradis !
Au niveau de ma santé, ce matin ma créatinine est à 114. C’est incroyable, j’ai hâte de valider cela par un examen en laboratoire mais je pense que mon greffon est entrain de compenser la partie qui s’est nécrosée. Je suis en pleine forme, exactement comme si je n’avais jamais été malade. C’est quand même étonnant l’efficacité d’une greffe. J’étais très bien en étant dialysé mais pas à 100% de ma forme alors qu’aujourd’hui je suis absolument à 100%.
Encore 117 Miles au compteur journalier, je suis ce soir à 700 Miles de Saint Hélène. Une nouvelle fois merci au spi. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi la plupart des circumnavigateurs n’emportent pas cette voile. Je n’ai vu aucun bateau depuis une semaine, je suis seul au monde.
Tue, 28 Feb 2012 18:00:00 GMT - Saint Hélène 1° 52’E 23° 44’S
Tue, 28 Feb 2012 18:00:00 GMT - Saint Hélène 1° 52’E 23° 44’S
19H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
L’île de Saint Hélène, située 15° 58 S, 5° 42 W est de forme plus ou moins rectangulaire, d’environ 16Km par 10Km. C’est une île montagneuse dont les sommets culminent entre 600 et un peu plus de 800 mètres. C’est un territoire du Royaume Uni, la monnaie y est donc la Livre Sterling.
C’est une véritable forteresse, les falaises tombent directement dans la mer, il n’y a pas de plages, c’est une prison idéale. C’est pourquoi les anglais y ont déporté Napoléon Bonaparte. Autour de l’île les fonds tombent très vite à de grandes profondeurs. Au nord ouest, une vallée étroite entre deux montagnes abruptes a permis à Jamestown de se développer tout en longueur.
Il n’y a pas de port. La James Bay, en face de cette vallée, est protégée de l’alizé de SE et offre un mouillage en eaux profondes. Des corps morts ont été installés mais j’ai vu une note à la capitainerie du RCYC de Cape Town qui précisait qu’ils étaient inutilisables en ce moment. Par contre cette note n’était pas datée et personne n’a pu me dire si cela était d’actualité. Ce sera la surprise.
Si les corps morts sont inutilisables, il faut prévoir de mouiller par 15 à 20 mètres de fond. Cela veut dire envoyer 60 mètres de chaîne minimum. Heureusement, j’avais prévu mon mouillage pour la Patagonie et mon ancre est équipée de 90 mètres de chaîne plus un câblot de 50 mètres.
Lorsque le RMS St Helena, cargo mixte qui assure la liaison régulière avec Cape Town arrive, il mouille à cet endroit puis une barge vient à couple, on décharge dans la barge qui sera elle-même déchargée par des grues sur le terre plein devant la ville. C’est le même fonctionnement que j’ai vu aux Galápagos.
Il n’y a pas d’aéroport, tout vient donc par la mer, marchandises et visiteurs. Il faut compter 5 jours de mer sur le RMS St Helena depuis Cape Town … et 15 jours sur le Yacht Harmattan. De ce fait, il n’y a pratiquement pas de touristes même si beaucoup rêvent de pouvoir un jour se rendre sur cette île. La seule occupation touristique sur place reste la randonnée pédestre.
Il faut que je m’arrange pour arriver de jour. Deux heures avant mon arrivée je dois contacter St Helena radio pour prévenir afin que l’on m’octroie une place où mouiller. Je dois hisser le drapeau jaune « demande de douane » du côté bâbord et normalement le drapeau « Royaume Uni » du côté tribord. Mais je n’en ai point, c’était en rupture de stock à Cape Town.
Ensuite, le « Ferry » viendra me chercher, en fait un taxi d’eau, encore une fois comme au Galápagos, pour aller faire mes formalités d’entrée. Dès ces formalités effectuées, bien entendu ma première visite sera pour la couturière. Il y a apparemment deux « voileries » sur l’île, « Abiwans » et « Bennett », je n’ai pas trouvé de mail.
Je suis attendu par Michel Dancoisne-Martineau, Conservateur des domaines français de Sainte-Hélène, Consul honoraire de France. Cela va être une rencontre intéressante.
La nuit dernière le bateau a bien marché, sous grand voile seule, entre 5 et 6 nœuds. Au matin le vent a faiblit un peu mais j’ai pu quand même continuer entre 4 et 5 nœuds. Par contre ce soir il faiblit encore et ce n’est plus que 3 à 4N. Malheureusement ce vent vient, par l’arrière, pile dans l’axe du bateau ce qui m’interdit de sortir le spi. Mon génois me manque car la grand voile fait 45 m² alors qu’il en fait 65. Je pense que je vais mettre 2 ou 3 jours de plus sans mon génois.
Il fait toujours très beau, la mer est belle mais Harmattan danse pas mal avec ce vent en plein dans l’axe. Ce n’est pas grave car on arrive à s’habituer à tout.
109 Miles ces dernières 24 heures m’amènent ce soir à 586 Miles de Saint Hélène.
A bientôt.
Jean Louis
19H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
L’île de Saint Hélène, située 15° 58 S, 5° 42 W est de forme plus ou moins rectangulaire, d’environ 16Km par 10Km. C’est une île montagneuse dont les sommets culminent entre 600 et un peu plus de 800 mètres. C’est un territoire du Royaume Uni, la monnaie y est donc la Livre Sterling.
C’est une véritable forteresse, les falaises tombent directement dans la mer, il n’y a pas de plages, c’est une prison idéale. C’est pourquoi les anglais y ont déporté Napoléon Bonaparte. Autour de l’île les fonds tombent très vite à de grandes profondeurs. Au nord ouest, une vallée étroite entre deux montagnes abruptes a permis à Jamestown de se développer tout en longueur.
Il n’y a pas de port. La James Bay, en face de cette vallée, est protégée de l’alizé de SE et offre un mouillage en eaux profondes. Des corps morts ont été installés mais j’ai vu une note à la capitainerie du RCYC de Cape Town qui précisait qu’ils étaient inutilisables en ce moment. Par contre cette note n’était pas datée et personne n’a pu me dire si cela était d’actualité. Ce sera la surprise.
Si les corps morts sont inutilisables, il faut prévoir de mouiller par 15 à 20 mètres de fond. Cela veut dire envoyer 60 mètres de chaîne minimum. Heureusement, j’avais prévu mon mouillage pour la Patagonie et mon ancre est équipée de 90 mètres de chaîne plus un câblot de 50 mètres.
Lorsque le RMS St Helena, cargo mixte qui assure la liaison régulière avec Cape Town arrive, il mouille à cet endroit puis une barge vient à couple, on décharge dans la barge qui sera elle-même déchargée par des grues sur le terre plein devant la ville. C’est le même fonctionnement que j’ai vu aux Galápagos.
Il n’y a pas d’aéroport, tout vient donc par la mer, marchandises et visiteurs. Il faut compter 5 jours de mer sur le RMS St Helena depuis Cape Town … et 15 jours sur le Yacht Harmattan. De ce fait, il n’y a pratiquement pas de touristes même si beaucoup rêvent de pouvoir un jour se rendre sur cette île. La seule occupation touristique sur place reste la randonnée pédestre.
Il faut que je m’arrange pour arriver de jour. Deux heures avant mon arrivée je dois contacter St Helena radio pour prévenir afin que l’on m’octroie une place où mouiller. Je dois hisser le drapeau jaune « demande de douane » du côté bâbord et normalement le drapeau « Royaume Uni » du côté tribord. Mais je n’en ai point, c’était en rupture de stock à Cape Town.
Ensuite, le « Ferry » viendra me chercher, en fait un taxi d’eau, encore une fois comme au Galápagos, pour aller faire mes formalités d’entrée. Dès ces formalités effectuées, bien entendu ma première visite sera pour la couturière. Il y a apparemment deux « voileries » sur l’île, « Abiwans » et « Bennett », je n’ai pas trouvé de mail.
Je suis attendu par Michel Dancoisne-Martineau, Conservateur des domaines français de Sainte-Hélène, Consul honoraire de France. Cela va être une rencontre intéressante.
La nuit dernière le bateau a bien marché, sous grand voile seule, entre 5 et 6 nœuds. Au matin le vent a faiblit un peu mais j’ai pu quand même continuer entre 4 et 5 nœuds. Par contre ce soir il faiblit encore et ce n’est plus que 3 à 4N. Malheureusement ce vent vient, par l’arrière, pile dans l’axe du bateau ce qui m’interdit de sortir le spi. Mon génois me manque car la grand voile fait 45 m² alors qu’il en fait 65. Je pense que je vais mettre 2 ou 3 jours de plus sans mon génois.
Il fait toujours très beau, la mer est belle mais Harmattan danse pas mal avec ce vent en plein dans l’axe. Ce n’est pas grave car on arrive à s’habituer à tout.
109 Miles ces dernières 24 heures m’amènent ce soir à 586 Miles de Saint Hélène.
A bientôt.
Jean Louis
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"Bonjour, pourriez-vous avoir l’amabilité de medire approximativement en combien d’heures une caravelle du XV s mettait pour faire Ameria- corfou et Corfou- Alexandrie en Egypte. J’ai absolument besoin de ces 2 renseignements pour un roman que j écris sur cette période. Grand merci. C’est urgent! Intissar." Envoyé par intissar Becker le 28-02-2012 à 22:55
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"Bjr JL, j’ai le sentiment de relire Marcel Bardiaux, Alain Gerbault etc. Ces voyages sont hors du temps . Le Consul de Ste Hélène va vous recevoir, bien, très bien j’espère ; il a , au nom des français, l’obligation de fêter l’esprit d’aventure et la démonstration de liberté par les progrès de la médecine que vous représentez. Bonne escale. " Envoyé par Hubert Durand le 01-03-2012 à 08:25
Wed, 29 Feb 2012 18:00:00 GMT - Le bon temps 0° 18’E 21° 37’S
Wed, 29 Feb 2012 18:00:00 GMT - Le bon temps 0° 18’E 21° 37’S
19H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Le 29 février, c’est une journée de vie en plus, c’est un petit cadeau, exactement comme le treize à la douzaine, la petite louche supplémentaire pour faire bon compte, le petit plus que le commerçant rajoute après avoir pesé pour vous faire plaisir.
Alors, aujourd’hui, j’ai décidé de profiter à fond de ce jour en plus et de prendre du bon temps.
La nuit a été calme, le vent s’est maintenu, permettant à Harmattan de filer 5 nœuds sous grand voile seule mais au petit matin le vent a commencé à faiblir et la vitesse est retombée autour de trois ou quatre nœuds.
Lorsque je me lève, la journée est triste, il fait gris dehors et il y a de gros nuages noirs. Puis à 11 heures, tout d’un coup, le vent tourne plein ESE. Immédiatement j’envoie le spi et le speedo affiche rapidement 5 à 6 nœuds. Bientôt le ciel se dégage et devient tout bleu, le soleil tape fort, c’est une journée magnifique qui commence.
Je flemmarde dans le cockpit, je regarde la mer et le travail de mon spi. Quelle belle voile, toute rouge, moi qui adore cette couleur. Par moment, dans les rafales, je dépasse les 7 nœuds alors que sans le spi je serais en dessous de 3 nœuds.
Je suis bien, je n’ai même pas envie de lire, le soleil me dore. Je me méfie tout de même car, lorsque l’on a été transplanté, on est maintenu immunodéprimé ce qui favorise le développement des cancers et en particulier du cancer de la peau. Il faut porter en permanence un chapeau, ne pas trop se découvrir et mettre de la crème solaire. Parfois je me dis en plaisantant que je suis devenu un pépé de la lune. En fait ce n’est pas si contraignant, il faut juste faire attention.
Puis, vers 17h, le vent faiblit à nouveau comme annoncé par Pierre-Yves dans ses prévisions météo. Je suis grand voile et spi mais la vitesse chute en dessous de 3N. Le spi se gondole dans tous les sens et la grand voile ne sert plus à rien. Je n’ai plus qu’à l’abattre. Immédiatement le spi retrouve un peu d’air et la vitesse s’établit entre 3,5 et 4N.
Le grand dilemme concerne la nuit à venir. Vais-je garder le spi avec tous les risques que cela comporte ou bien vais-je mettre le moteur ? Je n’ai que ces deux options. Qu’en pensez-vous ? Il faudra attendre demain pour avoir la réponse.
Finalement, malgré le peu de vent, le bateau arrive à faire route, encore 113 Miles aujourd’hui, à 475 Miles de Saint Hélène.
A bientôt.
Jean Louis
19H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Le 29 février, c’est une journée de vie en plus, c’est un petit cadeau, exactement comme le treize à la douzaine, la petite louche supplémentaire pour faire bon compte, le petit plus que le commerçant rajoute après avoir pesé pour vous faire plaisir.
Alors, aujourd’hui, j’ai décidé de profiter à fond de ce jour en plus et de prendre du bon temps.
La nuit a été calme, le vent s’est maintenu, permettant à Harmattan de filer 5 nœuds sous grand voile seule mais au petit matin le vent a commencé à faiblir et la vitesse est retombée autour de trois ou quatre nœuds.
Lorsque je me lève, la journée est triste, il fait gris dehors et il y a de gros nuages noirs. Puis à 11 heures, tout d’un coup, le vent tourne plein ESE. Immédiatement j’envoie le spi et le speedo affiche rapidement 5 à 6 nœuds. Bientôt le ciel se dégage et devient tout bleu, le soleil tape fort, c’est une journée magnifique qui commence.
Je flemmarde dans le cockpit, je regarde la mer et le travail de mon spi. Quelle belle voile, toute rouge, moi qui adore cette couleur. Par moment, dans les rafales, je dépasse les 7 nœuds alors que sans le spi je serais en dessous de 3 nœuds.
Je suis bien, je n’ai même pas envie de lire, le soleil me dore. Je me méfie tout de même car, lorsque l’on a été transplanté, on est maintenu immunodéprimé ce qui favorise le développement des cancers et en particulier du cancer de la peau. Il faut porter en permanence un chapeau, ne pas trop se découvrir et mettre de la crème solaire. Parfois je me dis en plaisantant que je suis devenu un pépé de la lune. En fait ce n’est pas si contraignant, il faut juste faire attention.
Puis, vers 17h, le vent faiblit à nouveau comme annoncé par Pierre-Yves dans ses prévisions météo. Je suis grand voile et spi mais la vitesse chute en dessous de 3N. Le spi se gondole dans tous les sens et la grand voile ne sert plus à rien. Je n’ai plus qu’à l’abattre. Immédiatement le spi retrouve un peu d’air et la vitesse s’établit entre 3,5 et 4N.
Le grand dilemme concerne la nuit à venir. Vais-je garder le spi avec tous les risques que cela comporte ou bien vais-je mettre le moteur ? Je n’ai que ces deux options. Qu’en pensez-vous ? Il faudra attendre demain pour avoir la réponse.
Finalement, malgré le peu de vent, le bateau arrive à faire route, encore 113 Miles aujourd’hui, à 475 Miles de Saint Hélène.
A bientôt.
Jean Louis
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"bonjour jean louis profitez du bon temps car helas il s’envole ...dans le nord c’est toujours la grisaille je dévore mon atlasqui est incomplét bonne continuation j’ai des problemes avec ma fistule je faits un dopler le 14 mars bisous de roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 02-03-2012 à 09:48
Thu, 01 Mar 2012 18:00:00 GMT - Spi ou moteur ? 1° 02’W 20° 01’S
Thu, 01 Mar 2012 18:00:00 GMT - Spi ou moteur ? 1° 02’W 20° 01’S
19H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hé bien spi bien sûr ! Vous l’aviez tous deviné.
J’adore jouer, j’adore les défis, j’adore l’aventure, j’adore quand c’est difficile. J’ai quand même passé une mauvaise nuit, beaucoup d’inquiétude, pas beaucoup de sommeil. En début de nuit, le vent a forcit et, le spi gonflé a bloc, le bateau filait 6, 7 et même plus de 8 nœuds.
Que peut-il se passer alors ? Un petit coup de vent pas prévu par la météo, un orage qui tout d’un coup envoie 40 nœuds de vent, le ciel était encombré de nuages noirs qui se distinguaient bien avec la lune.
Ce qui me faisait flipper le plus, c’était cette absence de grand voile et la difficulté de la monter avec un vent portant établi. Le spi est une voile difficile, et encore plus en solitaire. On ne peut pas la réduire et l’affaler en cas de survente est assez technique. Il faut le déventer en faisant écran avec la grand voile, mais si la grand voile est sur le pont, cela ne marche pas.
Dès que le jour est apparu, j’ai trouvé un compromis. J’ai hissé la grand voile au troisième ris. De cette façon elle ne dévente pas trop le spi en marche normale et si je dois affaler le spi, je peux faire sauter les ris de la grand voile pour masquer le spi et descendre la chaussette. Cela me rassure et je ne perds pas trop de vitesse. Dans le tout petit temps de cet après midi, j’avance quand même entre 4 et 5 nœuds sans m’inquiéter de mon spi.
Quelle belle voile, lors de ma première traversée de l’Atlantique, j’avais écrit une chronique sur le sexe des spis. C’est effectivement une voile que j’aime énormément mais c’est un peu comme une femme, imprévisible, difficile à manier mais que de plaisirs elle peut nous apporter. On devrait dire une spi, comme on devrait dire un trinquette. La trinquette, qui se porte à l’avant sur le bas étai est au contraire une voile extrêmement virile. Elle ne sort qu’à partir de force 6 mais elle se sent bien force 7, 8 et même plus.
Elle se moque alors du spi, qui, dès que le vent commence à souffler un peu, se réfugie sous le lit du capitaine.
Que dire d’autre, encore une belle journée qui se termine, grand soleil, ciel bleu. J’ai passé le méridien de Greenwich, je suis à nouveau en longitude W. Malgré très peu de vent, grâce au spi, je me suis encore rapproché de 126 Miles aujourd’hui, ce soir je ne suis plus qu’à 357 Miles de Saint Hélène. Je pense qu’une arrivée dimanche soir avant la nuit va être un peu juste, quoi que tout va dépendre du vent. Peut être devrais-je attendre lundi matin pour atterrir.
A bientôt.
Jean Louis
19H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hé bien spi bien sûr ! Vous l’aviez tous deviné.
J’adore jouer, j’adore les défis, j’adore l’aventure, j’adore quand c’est difficile. J’ai quand même passé une mauvaise nuit, beaucoup d’inquiétude, pas beaucoup de sommeil. En début de nuit, le vent a forcit et, le spi gonflé a bloc, le bateau filait 6, 7 et même plus de 8 nœuds.
Que peut-il se passer alors ? Un petit coup de vent pas prévu par la météo, un orage qui tout d’un coup envoie 40 nœuds de vent, le ciel était encombré de nuages noirs qui se distinguaient bien avec la lune.
Ce qui me faisait flipper le plus, c’était cette absence de grand voile et la difficulté de la monter avec un vent portant établi. Le spi est une voile difficile, et encore plus en solitaire. On ne peut pas la réduire et l’affaler en cas de survente est assez technique. Il faut le déventer en faisant écran avec la grand voile, mais si la grand voile est sur le pont, cela ne marche pas.
Dès que le jour est apparu, j’ai trouvé un compromis. J’ai hissé la grand voile au troisième ris. De cette façon elle ne dévente pas trop le spi en marche normale et si je dois affaler le spi, je peux faire sauter les ris de la grand voile pour masquer le spi et descendre la chaussette. Cela me rassure et je ne perds pas trop de vitesse. Dans le tout petit temps de cet après midi, j’avance quand même entre 4 et 5 nœuds sans m’inquiéter de mon spi.
Quelle belle voile, lors de ma première traversée de l’Atlantique, j’avais écrit une chronique sur le sexe des spis. C’est effectivement une voile que j’aime énormément mais c’est un peu comme une femme, imprévisible, difficile à manier mais que de plaisirs elle peut nous apporter. On devrait dire une spi, comme on devrait dire un trinquette. La trinquette, qui se porte à l’avant sur le bas étai est au contraire une voile extrêmement virile. Elle ne sort qu’à partir de force 6 mais elle se sent bien force 7, 8 et même plus.
Elle se moque alors du spi, qui, dès que le vent commence à souffler un peu, se réfugie sous le lit du capitaine.
Que dire d’autre, encore une belle journée qui se termine, grand soleil, ciel bleu. J’ai passé le méridien de Greenwich, je suis à nouveau en longitude W. Malgré très peu de vent, grâce au spi, je me suis encore rapproché de 126 Miles aujourd’hui, ce soir je ne suis plus qu’à 357 Miles de Saint Hélène. Je pense qu’une arrivée dimanche soir avant la nuit va être un peu juste, quoi que tout va dépendre du vent. Peut être devrais-je attendre lundi matin pour atterrir.
Fri, 02 Mar 2012 18:00:00 GMT - Une nuit au port sous spi 2° 22’W 18° 34’S
Fri, 02 Mar 2012 18:00:00 GMT - Une nuit au port sous spi 2° 22’W 18° 34’S
19H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle nuit ! Une mer plate, un très léger souffle de vent, une lune au zénith qui illumine un beau bateau précédé d’une énorme bulle rouge, portant une grand voile au troisième ris bordée à plat dans l’axe. Rien ne bouge, seul le bateau ouvre la mer gentiment en faisant un léger bruit d’eau qui s’écoule. C’est le paradis.
J’ai dormi comme un bébé, avec l’impression d’être au port, amarré à un ponton avec le spi en décoration au dessus de ma tête. Pas de stress, que du bonheur. Malgré ce tout petit souffle de vent, Harmattan a quand même abattu ses 4 nœuds de moyenne. Avec le renforcement du vent au matin, c’est passé à 5 pour la journée.
La vie est belle, il fait beau, il fait chaud mais pas trop et l’escale promise se rapproche. Je me laisse vivre doucement. J’ai mis la pêche en place mais aucun poisson en vu. La mer est absolument vide. Je n’ai pas vu un bateau depuis mon départ il y a deux semaines. Mis à part un couple de paille en queue, je n’ai vu aucun animal non plus. Mais je suis bien, je n’ai aucune contrainte, je vie à mon rythme.
Ce matin je me suis fait ma piqure d’EPO mensuelle. Peut être que cela va faire le même effet au bateau qu’aux vélos des cyclistes, il va filler 1 ou 2 nœuds plus vite.
Mon pilote automatique se comporte admirablement bien ainsi que mon moteur principal, qui n’a d’ailleurs pas tourné depuis de nombreux jours. Cela fait du bien d’avoir fixé ces problèmes qui m’ont empoisonné la vie pendant un bon moment.
Par contre mon groupe électrogène m’inquiète, lorsque je le démarre tout va bien mais dès que je le charge un peu, il ralenti très fort et je suis obligé de couper la charge. Ensuite il repart et fonctionne correctement. J’ai l’impression que le problème évolue dans le mauvais sens. J’ai pourtant changé les filtres. Wait and see.
Mon écoute de spi s’use sur un bas hauban de l’artimon, il va falloir que je prévoie une protection. C’est bien de porter ainsi le spi plusieurs jours d’affilé, cela permet d’améliorer le gréement courant.
Je ne sais pas encore si je vais pouvoir atterrir dimanche soir. Je vais arriver en début ou en milieu de nuit, mais comme la lune est très présente, peut être que s’il n’y a pas de nuages je pourrais le tenter. Un des problèmes est que je ne sais pas si je dois prendre une bouée ou si je dois jeter mon ancre. Un deuxième problème vient de ma cartographie qui ne présente pas de carte de détail de l’île, c’est particulièrement nul, d’autant que la plupart des navigateurs qui remontent l’Atlantique s’arrêtent à Saint Hélène.
Encore un petit 110 Miles au compteur, ce soir je suis à 243 Miles de Saint Hélène.
A bientôt.
Jean Louis
19H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle nuit ! Une mer plate, un très léger souffle de vent, une lune au zénith qui illumine un beau bateau précédé d’une énorme bulle rouge, portant une grand voile au troisième ris bordée à plat dans l’axe. Rien ne bouge, seul le bateau ouvre la mer gentiment en faisant un léger bruit d’eau qui s’écoule. C’est le paradis.
J’ai dormi comme un bébé, avec l’impression d’être au port, amarré à un ponton avec le spi en décoration au dessus de ma tête. Pas de stress, que du bonheur. Malgré ce tout petit souffle de vent, Harmattan a quand même abattu ses 4 nœuds de moyenne. Avec le renforcement du vent au matin, c’est passé à 5 pour la journée.
La vie est belle, il fait beau, il fait chaud mais pas trop et l’escale promise se rapproche. Je me laisse vivre doucement. J’ai mis la pêche en place mais aucun poisson en vu. La mer est absolument vide. Je n’ai pas vu un bateau depuis mon départ il y a deux semaines. Mis à part un couple de paille en queue, je n’ai vu aucun animal non plus. Mais je suis bien, je n’ai aucune contrainte, je vie à mon rythme.
Ce matin je me suis fait ma piqure d’EPO mensuelle. Peut être que cela va faire le même effet au bateau qu’aux vélos des cyclistes, il va filler 1 ou 2 nœuds plus vite.
Mon pilote automatique se comporte admirablement bien ainsi que mon moteur principal, qui n’a d’ailleurs pas tourné depuis de nombreux jours. Cela fait du bien d’avoir fixé ces problèmes qui m’ont empoisonné la vie pendant un bon moment.
Par contre mon groupe électrogène m’inquiète, lorsque je le démarre tout va bien mais dès que je le charge un peu, il ralenti très fort et je suis obligé de couper la charge. Ensuite il repart et fonctionne correctement. J’ai l’impression que le problème évolue dans le mauvais sens. J’ai pourtant changé les filtres. Wait and see.
Mon écoute de spi s’use sur un bas hauban de l’artimon, il va falloir que je prévoie une protection. C’est bien de porter ainsi le spi plusieurs jours d’affilé, cela permet d’améliorer le gréement courant.
Je ne sais pas encore si je vais pouvoir atterrir dimanche soir. Je vais arriver en début ou en milieu de nuit, mais comme la lune est très présente, peut être que s’il n’y a pas de nuages je pourrais le tenter. Un des problèmes est que je ne sais pas si je dois prendre une bouée ou si je dois jeter mon ancre. Un deuxième problème vient de ma cartographie qui ne présente pas de carte de détail de l’île, c’est particulièrement nul, d’autant que la plupart des navigateurs qui remontent l’Atlantique s’arrêtent à Saint Hélène.
Encore un petit 110 Miles au compteur, ce soir je suis à 243 Miles de Saint Hélène.
Sat, 03 Mar 2012 19:00:00 GMT - Une belle ballade 3° 54’W 17° 16’S
Sat, 03 Mar 2012 19:00:00 GMT - Une belle ballade 3° 54’W 17° 16’S
19H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle belle ballade ce parcourt entre Cape Town et Saint Hélène. C’est un parcourt réputé pour être très cool et cela s’est confirmé une fois de plus. Après les dépressions de l’Afrique du Sud, quel changement de décor.
Je suis maintenant clairement sous les tropiques et il fait un temps formidable. Ciel bleu sans aucun nuage, mer à 28 degrés, visibilité à l’infini, soleil écrasant, çà cogne. Dehors la luminosité fait mal aux yeux. Je reste à l’intérieur, j’ai l’impression d’être au mois d’août, dans la Morvan, à l’intérieur d’une maison dont les volets sont fermés et les fenêtres ouvertes. C’est bon. Je n’ai plus envie de rien, rester allongé, ne rien faire et c’est tout. Buller, flemmarder, comater que c’est bon.
Cette nuit, quatrième nuit sous spi, le bateau a bien marché malgré un tout petit vent. A six heures, je me réveil brusquement, quelque chose n’est pas normal. Je comprends rapidement, le bateau se traîne. Je regarde par le panneau zénithal au dessus de ma couchette, la grosse bulle rouge n’est plus là !!!!!
Je sors vite fait dans le cockpit, et trouve mon spi en drapeau devant Harmattan. L’écoute qui s’usait hier soir sur un hauban a fini par lâcher. Je descends la chaussette et remets en place l’écoute en installant, cette fois, une estrope (c’est un morceau de corde) entre la cadène et la poulie de renvoie d’écoute de façon à ce que celle-ci se trouve à l’extérieur du bateau et que l’écoute ne puisse plus être blessée. Le temps de trouver le matériel, passer à la flamme du gaz chaque extrémité de cordage, ce n’est qu’à 7 heures que je renvoie à nouveau le spi.
Je consulte la météo de Pierre-Yves et vaque à divers occupations pour attendre 8 heures, l’heure de la prise de mes médicaments antirejet puis je me jette à nouveau dans la couchette pour une grasse matinée bien méritée. On est samedi après tout.
Vers midi, le vent se renforce un petit peu en tournant un peu à l’Est. Du coup, on passe de 4N à 5 et même par moment 6 nœuds. Pour vous situer un peu l’apport du spi, il faut que je vous donne la surface de chaque voile. La grand voile fait 45 m², le génois 65 m² et le spi 130 m², soit le double du génois ! Cela permet de comprendre l’importance de cette voile dans le petit temps, mais également les difficultés à la rentrer si tout d’un coup cela se met à souffler fort.
J’ai été marqué par l’Afrique du Sud, quel pays étonnant ! Que de contrastes, du bien, du mal, dans énormément de domaines on est saisi par la diversité. Il y a ici le pire et le meilleur. C’est dans tous les cas un pays attachant. Tout ce temps que j’ai passé dans ce pays restera pour moi un des moments forts de mon tour du monde.
Une chose ma particulièrement marqué, il s’agit des filles bien entendu, dans la rue on ne rencontre que des filles noires qui sont sur le système des canons de la beauté locale, fesses, seins, ventre … énormes. Puis, de temps en temps mais très rarement, on rencontre une créature sublime, portant, entre autre, ces chaussures à plateforme comme c’est la mode en France actuellement avec les doigts de pied horizontaux, le coup de pied presque vertical et le talon horizontal sur une aiguille de 15 à 20 centimètre, c’est terriblement sexy. Cette fille, bien que noire a une culture des canons de la beauté européens.
J’aimerai retourner en Afrique noire, en Tanzanie, en Afrique du Sud … J’aimerai visiter à nouveau ces parcs où l’on rencontre les animaux en total liberté. Ma journée au parc Hluhluwe IMfolozi est un souvenir inoubliable.
Demain après midi je serais en vue de Saint Hélène, encore 113 Miles au compteur aujourd’hui, je suis ce soir à 126 Miles de la pointe Sud Est de Saint Hélène, cela correspond à peu près à la distance entre la Corse et la Côte d’Azur.
A bientôt.
Jean Louis
19H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle belle ballade ce parcourt entre Cape Town et Saint Hélène. C’est un parcourt réputé pour être très cool et cela s’est confirmé une fois de plus. Après les dépressions de l’Afrique du Sud, quel changement de décor.
Je suis maintenant clairement sous les tropiques et il fait un temps formidable. Ciel bleu sans aucun nuage, mer à 28 degrés, visibilité à l’infini, soleil écrasant, çà cogne. Dehors la luminosité fait mal aux yeux. Je reste à l’intérieur, j’ai l’impression d’être au mois d’août, dans la Morvan, à l’intérieur d’une maison dont les volets sont fermés et les fenêtres ouvertes. C’est bon. Je n’ai plus envie de rien, rester allongé, ne rien faire et c’est tout. Buller, flemmarder, comater que c’est bon.
Cette nuit, quatrième nuit sous spi, le bateau a bien marché malgré un tout petit vent. A six heures, je me réveil brusquement, quelque chose n’est pas normal. Je comprends rapidement, le bateau se traîne. Je regarde par le panneau zénithal au dessus de ma couchette, la grosse bulle rouge n’est plus là !!!!!
Je sors vite fait dans le cockpit, et trouve mon spi en drapeau devant Harmattan. L’écoute qui s’usait hier soir sur un hauban a fini par lâcher. Je descends la chaussette et remets en place l’écoute en installant, cette fois, une estrope (c’est un morceau de corde) entre la cadène et la poulie de renvoie d’écoute de façon à ce que celle-ci se trouve à l’extérieur du bateau et que l’écoute ne puisse plus être blessée. Le temps de trouver le matériel, passer à la flamme du gaz chaque extrémité de cordage, ce n’est qu’à 7 heures que je renvoie à nouveau le spi.
Je consulte la météo de Pierre-Yves et vaque à divers occupations pour attendre 8 heures, l’heure de la prise de mes médicaments antirejet puis je me jette à nouveau dans la couchette pour une grasse matinée bien méritée. On est samedi après tout.
Vers midi, le vent se renforce un petit peu en tournant un peu à l’Est. Du coup, on passe de 4N à 5 et même par moment 6 nœuds. Pour vous situer un peu l’apport du spi, il faut que je vous donne la surface de chaque voile. La grand voile fait 45 m², le génois 65 m² et le spi 130 m², soit le double du génois ! Cela permet de comprendre l’importance de cette voile dans le petit temps, mais également les difficultés à la rentrer si tout d’un coup cela se met à souffler fort.
J’ai été marqué par l’Afrique du Sud, quel pays étonnant ! Que de contrastes, du bien, du mal, dans énormément de domaines on est saisi par la diversité. Il y a ici le pire et le meilleur. C’est dans tous les cas un pays attachant. Tout ce temps que j’ai passé dans ce pays restera pour moi un des moments forts de mon tour du monde.
Une chose ma particulièrement marqué, il s’agit des filles bien entendu, dans la rue on ne rencontre que des filles noires qui sont sur le système des canons de la beauté locale, fesses, seins, ventre … énormes. Puis, de temps en temps mais très rarement, on rencontre une créature sublime, portant, entre autre, ces chaussures à plateforme comme c’est la mode en France actuellement avec les doigts de pied horizontaux, le coup de pied presque vertical et le talon horizontal sur une aiguille de 15 à 20 centimètre, c’est terriblement sexy. Cette fille, bien que noire a une culture des canons de la beauté européens.
J’aimerai retourner en Afrique noire, en Tanzanie, en Afrique du Sud … J’aimerai visiter à nouveau ces parcs où l’on rencontre les animaux en total liberté. Ma journée au parc Hluhluwe IMfolozi est un souvenir inoubliable.
Demain après midi je serais en vue de Saint Hélène, encore 113 Miles au compteur aujourd’hui, je suis ce soir à 126 Miles de la pointe Sud Est de Saint Hélène, cela correspond à peu près à la distance entre la Corse et la Côte d’Azur.
A bientôt.
Jean Louis
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"bon soir jean louis vous devez etre à saint helene sublime nous avons 10 degrés mais ciel gris gris...un peu de soleil dans nos coeurs gros bisous roselyned" Envoyé par roselynedemestereroselyne. le 04-03-2012 à 17:25
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"salut jean louis,
Le petit coucou du dimanche après midi. Quel bonheur pour toi d’arriver en douceur à Saint Hélène après les péripéties du départ d’Afrique du Sud... plus de génois !!! j’imagine bien ton inquiétude et j’admire une fois de plus la réaction positive que tu as en face des problèmes qui s’accumulent sur un bateau, je lis chaque jour ton blog et suis ton avancée sur un globe. Quel périple et combien de souvenirs accumulés depuis le départ de Port Saint Louis..." Envoyé par bernard.lannion le 04-03-2012 à 19:07
Que c’est bon de voir la terre apparaître après avoir passé deux semaines seul en mer !
Ma quatrième nuit sous spi s’est très bien passée. Le vent a forcit un tout petit peu hier après le coucher du soleil, nous propulsant entre 5 et 6N mais au milieu de la nuit c’est retombé et la moyenne est redescendu autour des 4 nœuds habituels.
Vers 6h, je me réveil car le bateau marche beaucoup plus fort tout à coup. Je sors pour constater qu’il pleut et que le vent s’est renforcé sous la pluie. Comme ce n’est pas de l’orage, je me contente de fermer les panneaux de pont et retourne dans ma couchette.
Un quart d’heure plus tard, Harmattan est presqu’à l’arrêt. Par le panneau zénithal de ma couchette je vois qu’il n’y a plus du tout de vent, cela rend mon spi câlin et il se love contre l’étai. Je n’aime pas du tout ce genre de rencontre et je me dépêche d’aller en pied de mât pour descendre la chaussette.
Comme il n’y a plus un souffle d’air, je lance le moteur afin de continuer à avancer tout en rechargeant les batteries. Il fait encore nuit mais je distingue pleins de gros nuages noirs. Je retourne alors dans ma couchette pour attendre que les choses s’éclaircissent. Le jour se lève et comme partout sous les tropiques, on passe très rapidement de la nuit au jour.
Le léger vent est revenu, les nuages, à la lumière du jour semblent moins menaçants, c’est le moment de renvoyer le spi. Je me bats avec lui un bon moment, il y a toujours quelque chose qui ne va pas. Finalement, je n’arrive pas à le hisser, il y a un problème avec la poulie en tête de mât. J’arrive à hisser trois mètres, puis cela se bloque, je dois redescendre de cinquante centimètres pour remonter deux mètres et ainsi de suite. Comme je n’ai pas envie de le retrouver bloqué en tête de mât, j’abandonne. Il va falloir que je monte voir ce qu’il se passe.
Du coup, je fais sauter les ris dans la grand voile et la hisse complètement. Il est 8h10 et je suis lessivé par ces travaux de force au petit matin. A la table à carte mon alarme pour la prise de mes médicaments antirejet beugle depuis dix minutes.
La matinée se passe calmement, il fait moins beau, beaucoup de nébulosités encombrent le ciel. Il fait lourd, il y a très peu de vent et le moteur appuie le travail de la grand voile.
A midi et demi le vent se renforce un peu permettant de couper le moteur mais ce n’est que passager.
Et puis tout d’un coup, à 13h06, un cri jaillit du haut des huniers « Taie,taie Cap’taine » Un rugissement retentit sur le pont et tout l’équipage se précipite à l’avant du navire. Les visages sont éclairés d’un immense sourire, les yeux brillent, chacun imagine déjà les plaisirs de l’escale. La recherche d’une source d’eau fraiche, la chasse aux bêtes sauvages dans la forêt vierge, la rencontre avec des peuplades inconnues et puis peut être les tripots, les bordels avec les filles, du rhum jusqu’à plus soif, des bagarres, les accueillantes couturières … Mais que suis-je en train d’écrire, je m’égare.
J’ai l’impression d’avoir vu un mirage, ais-je bien vu la terre ? Je suis encore à 35 Miles de l’île. Il y a beaucoup de brume et par moment je crois distinguer des sommets montagneux tandis qu’à d’autres moments je ne vois que des nuages. Mon radar ne porte qu’à 24 Miles, c’est encore top loin pour lui.
Puis à 13h54 le doute n’est plus permis, je n’ai pas abusé sur le rhum de la Réunion (et oui, il m’en reste encore un peu) une forme se dessine avec des sommets et des extrémités qui tombent dans la mer, c’est bien une île qui se trouve sur l’avant à 32 Miles.
L’île est très montagneuse et chapeautée par un amas de cumulus. Pendant longtemps, ce n’est qu’une ombre chinoise posée sur la mer qui se découpe de plus en plus nettement sur le ciel. Progressivement elle grossit, grossit, grossit mais elle reste longtemps seulement une ombre chinoise.
Il faut attendre d’être à moins de 5 Miles pour que, très lentement, des détails se précisent. Je prépare les papiers pour les autorités, je rédige une « crew liste » puis j’installe le drapeau jaune (demande de douane) sur bâbord. Sur tribord je devrais mettre un drapeau du royaume uni mais je n’en ai pas. J’ai pensé mettre le drapeau Européen mais ce serait peut être de mauvais goût actuellement.
A 18h, je contact par la VHF « Saint Hélène Radio » pour annoncer mon arrivée. En fait il n’y a plus de bouées, il faut jeter l’ancre, ce qui me va très bien. Les autorités prendront contact avec moi demain matin. Je suis en train de contourner l’ile, je pense mouiller vers les 20h30.
Encore 131 Miles au compteur aujourd’hui, quel bonheur d’être ici, j’ai hâte d’être à demain matin pour découvrir l’île.
A bientôt.
Jean Louis
19H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Que c’est bon de voir la terre apparaître après avoir passé deux semaines seul en mer !
Ma quatrième nuit sous spi s’est très bien passée. Le vent a forcit un tout petit peu hier après le coucher du soleil, nous propulsant entre 5 et 6N mais au milieu de la nuit c’est retombé et la moyenne est redescendu autour des 4 nœuds habituels.
Vers 6h, je me réveil car le bateau marche beaucoup plus fort tout à coup. Je sors pour constater qu’il pleut et que le vent s’est renforcé sous la pluie. Comme ce n’est pas de l’orage, je me contente de fermer les panneaux de pont et retourne dans ma couchette.
Un quart d’heure plus tard, Harmattan est presqu’à l’arrêt. Par le panneau zénithal de ma couchette je vois qu’il n’y a plus du tout de vent, cela rend mon spi câlin et il se love contre l’étai. Je n’aime pas du tout ce genre de rencontre et je me dépêche d’aller en pied de mât pour descendre la chaussette.
Comme il n’y a plus un souffle d’air, je lance le moteur afin de continuer à avancer tout en rechargeant les batteries. Il fait encore nuit mais je distingue pleins de gros nuages noirs. Je retourne alors dans ma couchette pour attendre que les choses s’éclaircissent. Le jour se lève et comme partout sous les tropiques, on passe très rapidement de la nuit au jour.
Le léger vent est revenu, les nuages, à la lumière du jour semblent moins menaçants, c’est le moment de renvoyer le spi. Je me bats avec lui un bon moment, il y a toujours quelque chose qui ne va pas. Finalement, je n’arrive pas à le hisser, il y a un problème avec la poulie en tête de mât. J’arrive à hisser trois mètres, puis cela se bloque, je dois redescendre de cinquante centimètres pour remonter deux mètres et ainsi de suite. Comme je n’ai pas envie de le retrouver bloqué en tête de mât, j’abandonne. Il va falloir que je monte voir ce qu’il se passe.
Du coup, je fais sauter les ris dans la grand voile et la hisse complètement. Il est 8h10 et je suis lessivé par ces travaux de force au petit matin. A la table à carte mon alarme pour la prise de mes médicaments antirejet beugle depuis dix minutes.
La matinée se passe calmement, il fait moins beau, beaucoup de nébulosités encombrent le ciel. Il fait lourd, il y a très peu de vent et le moteur appuie le travail de la grand voile.
A midi et demi le vent se renforce un peu permettant de couper le moteur mais ce n’est que passager.
Et puis tout d’un coup, à 13h06, un cri jaillit du haut des huniers « Taie,taie Cap’taine » Un rugissement retentit sur le pont et tout l’équipage se précipite à l’avant du navire. Les visages sont éclairés d’un immense sourire, les yeux brillent, chacun imagine déjà les plaisirs de l’escale. La recherche d’une source d’eau fraiche, la chasse aux bêtes sauvages dans la forêt vierge, la rencontre avec des peuplades inconnues et puis peut être les tripots, les bordels avec les filles, du rhum jusqu’à plus soif, des bagarres, les accueillantes couturières … Mais que suis-je en train d’écrire, je m’égare.
J’ai l’impression d’avoir vu un mirage, ais-je bien vu la terre ? Je suis encore à 35 Miles de l’île. Il y a beaucoup de brume et par moment je crois distinguer des sommets montagneux tandis qu’à d’autres moments je ne vois que des nuages. Mon radar ne porte qu’à 24 Miles, c’est encore top loin pour lui.
Puis à 13h54 le doute n’est plus permis, je n’ai pas abusé sur le rhum de la Réunion (et oui, il m’en reste encore un peu) une forme se dessine avec des sommets et des extrémités qui tombent dans la mer, c’est bien une île qui se trouve sur l’avant à 32 Miles.
L’île est très montagneuse et chapeautée par un amas de cumulus. Pendant longtemps, ce n’est qu’une ombre chinoise posée sur la mer qui se découpe de plus en plus nettement sur le ciel. Progressivement elle grossit, grossit, grossit mais elle reste longtemps seulement une ombre chinoise.
Il faut attendre d’être à moins de 5 Miles pour que, très lentement, des détails se précisent. Je prépare les papiers pour les autorités, je rédige une « crew liste » puis j’installe le drapeau jaune (demande de douane) sur bâbord. Sur tribord je devrais mettre un drapeau du royaume uni mais je n’en ai pas. J’ai pensé mettre le drapeau Européen mais ce serait peut être de mauvais goût actuellement.
A 18h, je contact par la VHF « Saint Hélène Radio » pour annoncer mon arrivée. En fait il n’y a plus de bouées, il faut jeter l’ancre, ce qui me va très bien. Les autorités prendront contact avec moi demain matin. Je suis en train de contourner l’ile, je pense mouiller vers les 20h30.
Encore 131 Miles au compteur aujourd’hui, quel bonheur d’être ici, j’ai hâte d’être à demain matin pour découvrir l’île.
A bientôt.
Jean Louis
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"Quel merveilleux cadeau! Je te souhaite plein d’autres bonnes choses encore, et t’envoie de grosses bises!" Envoyé par PETRA le 06-03-2012 à 10:38
Mon, 05 Mar 2012 19:00:00 GMT - Un bon en arrière dans l’histoire 5° 43’W 15° 55’S
Mon, 05 Mar 2012 19:00:00 GMT - Un bon en arrière dans l’histoire 5° 43’W 15° 55’S
19H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle chance de pouvoir passer visiter cette île ! C’est réellement un grand bon en arrière dans l’histoire.
Lorsque je longe la côte hier au soir, je suis frappé par toutes ces falaises qui tombent à pic dans la mer. Saint Hélène est une île volcanique qui jaillit du fond de la mer en élevant des murailles infranchissables sur tout son pourtour. La roche est marron foncée avec beaucoup de rouge. Vu de la mer il n’y a aucune végétation.
J’ai beaucoup de chance, j’arrive quelques minutes avant la nuit dans James Bay où sont déjà mouillés une quinzaines de voiliers dont 5 ou 6 français. Je jette mon ancre assez près du rivage, par 17 mètres de fond, devant Jamestown. J’envoie environ 45 mètres de chaîne et tout à coup tout s’arrête, le guindeau est en panne. Cela me chagrine, j’aurai voulu envoyer au moins soixante dix mètres car les fonds tombent très vite à 30 mètres puis bien plus.
La VHF crépite, on m’appelle, c’est Olivier, sur un bateau français qui me souhaite bienvenue. Tout le monde m’attend ici, le Consul veut profiter de mon arrivée pour organiser avec tous les français une visite des sites Napoléoniens. Ils m’attendaient plus tôt et du coup cela ne va pas être possible ce lundi.
Le temps de ferler la grand voile, de réparer le guindeau (c’est encore un problème d’oxydation) et il est déjà 22h mais cela me permet de renvoyer 25 mètres de chaîne et de dormir tranquille. Je n’ai plus qu’à préparer le dîner et le prendre en regardant cet énorme escalier éclairé de 700 marche (j’exagère encore, il y en a 699) qui mène à la ville haute. Lorsque je me jette dans la couchette je m’endors immédiatement.
Ce matin c’est la tournée des formalités. Je hèle le taxi d’eau. Pour débarquer c’est rock’n roll. Un portique surplombe le bord du quai et des cordes à nœuds pendent. Le quai est recouvert régulièrement par les vagues, il faut choisir son moment, attraper la corde à nœud, sauter sur le quai et s’éloigner bien vite avant la prochaine vague.
Je suis tout de suite frappé par les fortifications. Cet endroit est le seul où l’on peut accoster, bien que ce soit difficile. Il y a d’énormes fortifications avec fossé et murs de plusieurs mètres d’épaisseurs dans lesquels s’ouvrent des fentes qui laissent passer la gueule des canons. Il y a également des casemates sur les deux montagnes qui encadrent le port. Cette île est absolument imprenable.
Avant de pouvoir effectuer les formalités, il faut passer à la banque car c’est payant. Elle se trouve en haut de la rue principale (qui ne fait que deux cents mètres de long. Quelle ambiance ! J’ai l’impression d’être retourné dans le temps. Cette « ville » ne fait qu’environ deux cents mètres de large, elle est encadrée par deux montagnes dont la pente est très raide et monte en pente douce en s’enfonçant à l’intérieur des terres. Ce ne sont que des maisons d’époque avec des plaques commémoratives, c’est un vrai musé à ciel ouvert.
Les habitants, et les anglais puisque cette île est anglaise, peuvent remercier Napoléon Bonaparte, c’est lui qui fait venir ici les quelques touristes et la population exploite ce filon.
Les touristes sont essentiellement issus des voiliers qui passent et c’est une source de devises importante. Il faut payer pour avoir le tampon de l’immigration (16€), payer pour avoir jeté l’ancre devant le port (30€). Pour obtenir des Livres Saint Hélène, une « charge » de 5% est prélevée. C’est énorme.
Je suis rapidement frappé par la gentillesse des gens, dans la rue, dans les administrations, dans les magasins, partout les gens sont gentils, tout le monde me dit bonjour, même les ouvriers en plein travail sur la route. Si je m’arrête pour regarder mon plan, immédiatement quelqu’un vient vers moi et me demande ce que je cherche. On ne m’explique pas le chemin, on me dit « follow me » et on me conduit où je veux aller. C’est incroyable et c’est tellement bon.
L’atelier de voilerie est en haut de la « ville » (en fait c’est une ville qui a la taille d’un petit village). Cela me paraît sérieux, la couturière me promet mon génois pour jeudi soir, je ne peux exiger mieux. Je dois donc l’apporter. Pour cela il faut arriver à le faire rentrer dans son sac puis porter celui-ci à quai avant de trouver un taxi pour le déposer à la voilerie. Du coup je vais démonter la capote car il y a deux coutures à refaire.
J’ai rendez vous avec le Consul demain matin. Cela va être intéressant.
Ha ! Encore un problème, c’est maintenant le couvercle du premier filtre du désalinisateur. Le bouton de purge s’est envolé et il va falloir que je bricole quelque chose car sinon je ne pourrais plus faire d’eau.
A bientôt.
Jean Louis
19H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle chance de pouvoir passer visiter cette île ! C’est réellement un grand bon en arrière dans l’histoire.
Lorsque je longe la côte hier au soir, je suis frappé par toutes ces falaises qui tombent à pic dans la mer. Saint Hélène est une île volcanique qui jaillit du fond de la mer en élevant des murailles infranchissables sur tout son pourtour. La roche est marron foncée avec beaucoup de rouge. Vu de la mer il n’y a aucune végétation.
J’ai beaucoup de chance, j’arrive quelques minutes avant la nuit dans James Bay où sont déjà mouillés une quinzaines de voiliers dont 5 ou 6 français. Je jette mon ancre assez près du rivage, par 17 mètres de fond, devant Jamestown. J’envoie environ 45 mètres de chaîne et tout à coup tout s’arrête, le guindeau est en panne. Cela me chagrine, j’aurai voulu envoyer au moins soixante dix mètres car les fonds tombent très vite à 30 mètres puis bien plus.
La VHF crépite, on m’appelle, c’est Olivier, sur un bateau français qui me souhaite bienvenue. Tout le monde m’attend ici, le Consul veut profiter de mon arrivée pour organiser avec tous les français une visite des sites Napoléoniens. Ils m’attendaient plus tôt et du coup cela ne va pas être possible ce lundi.
Le temps de ferler la grand voile, de réparer le guindeau (c’est encore un problème d’oxydation) et il est déjà 22h mais cela me permet de renvoyer 25 mètres de chaîne et de dormir tranquille. Je n’ai plus qu’à préparer le dîner et le prendre en regardant cet énorme escalier éclairé de 700 marche (j’exagère encore, il y en a 699) qui mène à la ville haute. Lorsque je me jette dans la couchette je m’endors immédiatement.
Ce matin c’est la tournée des formalités. Je hèle le taxi d’eau. Pour débarquer c’est rock’n roll. Un portique surplombe le bord du quai et des cordes à nœuds pendent. Le quai est recouvert régulièrement par les vagues, il faut choisir son moment, attraper la corde à nœud, sauter sur le quai et s’éloigner bien vite avant la prochaine vague.
Je suis tout de suite frappé par les fortifications. Cet endroit est le seul où l’on peut accoster, bien que ce soit difficile. Il y a d’énormes fortifications avec fossé et murs de plusieurs mètres d’épaisseurs dans lesquels s’ouvrent des fentes qui laissent passer la gueule des canons. Il y a également des casemates sur les deux montagnes qui encadrent le port. Cette île est absolument imprenable.
Avant de pouvoir effectuer les formalités, il faut passer à la banque car c’est payant. Elle se trouve en haut de la rue principale (qui ne fait que deux cents mètres de long. Quelle ambiance ! J’ai l’impression d’être retourné dans le temps. Cette « ville » ne fait qu’environ deux cents mètres de large, elle est encadrée par deux montagnes dont la pente est très raide et monte en pente douce en s’enfonçant à l’intérieur des terres. Ce ne sont que des maisons d’époque avec des plaques commémoratives, c’est un vrai musé à ciel ouvert.
Les habitants, et les anglais puisque cette île est anglaise, peuvent remercier Napoléon Bonaparte, c’est lui qui fait venir ici les quelques touristes et la population exploite ce filon.
Les touristes sont essentiellement issus des voiliers qui passent et c’est une source de devises importante. Il faut payer pour avoir le tampon de l’immigration (16€), payer pour avoir jeté l’ancre devant le port (30€). Pour obtenir des Livres Saint Hélène, une « charge » de 5% est prélevée. C’est énorme.
Je suis rapidement frappé par la gentillesse des gens, dans la rue, dans les administrations, dans les magasins, partout les gens sont gentils, tout le monde me dit bonjour, même les ouvriers en plein travail sur la route. Si je m’arrête pour regarder mon plan, immédiatement quelqu’un vient vers moi et me demande ce que je cherche. On ne m’explique pas le chemin, on me dit « follow me » et on me conduit où je veux aller. C’est incroyable et c’est tellement bon.
L’atelier de voilerie est en haut de la « ville » (en fait c’est une ville qui a la taille d’un petit village). Cela me paraît sérieux, la couturière me promet mon génois pour jeudi soir, je ne peux exiger mieux. Je dois donc l’apporter. Pour cela il faut arriver à le faire rentrer dans son sac puis porter celui-ci à quai avant de trouver un taxi pour le déposer à la voilerie. Du coup je vais démonter la capote car il y a deux coutures à refaire.
J’ai rendez vous avec le Consul demain matin. Cela va être intéressant.
Ha ! Encore un problème, c’est maintenant le couvercle du premier filtre du désalinisateur. Le bouton de purge s’est envolé et il va falloir que je bricole quelque chose car sinon je ne pourrais plus faire d’eau.
A bientôt.
Jean Louis
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"cher jean-louis,
c’est avec l’Ambassadeur que tu trinqueras en prem. pour ton Anniversaire, Quel honneur !!!!!!!" Envoyé par jeanine Barbier le 06-03-2012 à 17:32
Tue, 06 Mar 2012 19:00:00 GMT - L’exil de Saint Hélène 5° 43’W 15° 55’S
Tue, 06 Mar 2012 19:00:00 GMT - L’exil de Saint Hélène 5° 43’W 15° 55’S
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Nous avons vécu un grand moment aujourd’hui, la découverte de la vie de Napoléon Bonaparte à Saint Hélène, guidés par le conservateur lui-même, le Consul de France, Michel Martineau. Quel charmant garçon, je dois encore une fois lui adresser mes remerciements pour sa gentillesse et sa disponibilité.
Nous nous retrouvons à sept français, et notre première visite est pour le Pavillon des Briars où Napoléon vécu les premières semaines de sa captivité, du 17 octobre 1815 au 10 décembre de la même année. C’est un pavillon d’été, il n’y a qu’une seule pièce. C’est un tout petit peu mieux que la tente sous laquelle il vit lors de ses campagnes.
Ensuite nous visitons Longwood House, la maison où il a vécu cinq ans et demi avant de décéder. Ce n’était pas un palais, loin de là. Les premières années il a passé son temps à écrire puis il s’y est ennuyé ferme. Tout le mobilier est celui dont s’est servi Napoléon, il y a le lit dans lequel il est mort. Devant, trône son visage moulé par son docteur le jour de sa mort.
Quelle déchéance pour un empereur de se retrouver dans de telles conditions, cela a dû être dur à vivre. Ensuite nous nous sommes rendus dans la vallée du tombeau. Ses cendres ont été transférées aux Invalides à la fin de 1840, ce tombeau est donc aujourd’hui vide.
Ces trois endroits sont maintenant des territoires français et Michel Martineau est chargé d’en assurer la sauvegarde et de les gérer. Comme il est seul, il doit tout faire mais il ne s’ennui pas, chaque journée est différente.
La très grande nouvelle, qui date de quelques mois, c’est qu’un aéroport va être construit dans l’île, ce qui va totalement la désenclavée. Il devrait être opérationnel en 2015, c’est très proche et la vie dans l’île va être révolutionnée. D’ailleurs la spéculation immobilière commence déjà. Que je suis content d’être passé avant ce changement radical. Cette île possède un attrait particulier et les touristes vont arrivés par milliers.
C’est un challenge énorme pour Michel dont la vie va tout de même changer, cela ne va plus être le petit coin de solitude qu’il aime tant. Ces trois endroits de l’exile de Napoléon sont des lieux que tous les touristes vont vouloir visiter. Si je résume un peu, sur l’île les centres d’attraction sont Napoléon et des randonnées pédestres magnifiques.
Nous avons ensuite déjeuner ensemble et c’était vraiment un très bon moment. N’hésitez pas à aller sur Internet voir les « Domaines Français de Saint Hélène ». J’oubliais, pour ceux qui veulent me téléphoner ou m’envoyer un SMS, ce n’est pas la peine, les téléphones portables sont (encore pour l’instant) inconnus à Saint Hélène. Il était vraiment paumé notre pauvre empereur.
J’ai essayé de trouver la solution pour faire mon plein de gasoil mais ce n’est pas gagné. Je dois m’en occuper dès demain matin. En rentrant au bateau je me suis attelé à la réparation de mon désalinisateur. J’espérais trouver un boulon inox de 5 mais à St Hélène ce n’est pas possible, il faut commander et attendre quelques semaines.
Pour voyager seul sur un voilier, il faut être un peu Mac Gyver. J’ai réussi à réparer grâce à un domino dont j’ai enlevé l’isolant. Mon désal fonctionne à nouveau et je suis en train de remplir mon réservoir. Il va falloir également que je m’organise pendant que des copains sont là pour grimper en haut de mon mât. Je vais m’occuper de cela demain également.
Ce matin, j’ai porté ma capote aux dentellières afin qu’elles me recousent quelques coutures qui ont lâché. Je dois récupérer mon génois jeudi soir et j’espère partir vendredi pour les îles du Cap Vert avec peut être un arrêt à Ascension mais ce n’est pas sûr.
Ha ! Au fait, j’allais oublier de vous dire, hier soir je me suis aperçu que je n’étais pas à l’heure de Saint Hélène, j’ai donc dû reculer les montres du bord d’une heure. Nous avons donc maintenant une heure de décalage. Lorsqu’il est 7h en France, il est 6h sur Harmattan. C’est normal, j’ai passé le méridien de Greenwich.
A bientôt
Jean Louis
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Nous avons vécu un grand moment aujourd’hui, la découverte de la vie de Napoléon Bonaparte à Saint Hélène, guidés par le conservateur lui-même, le Consul de France, Michel Martineau. Quel charmant garçon, je dois encore une fois lui adresser mes remerciements pour sa gentillesse et sa disponibilité.
Nous nous retrouvons à sept français, et notre première visite est pour le Pavillon des Briars où Napoléon vécu les premières semaines de sa captivité, du 17 octobre 1815 au 10 décembre de la même année. C’est un pavillon d’été, il n’y a qu’une seule pièce. C’est un tout petit peu mieux que la tente sous laquelle il vit lors de ses campagnes.
Ensuite nous visitons Longwood House, la maison où il a vécu cinq ans et demi avant de décéder. Ce n’était pas un palais, loin de là. Les premières années il a passé son temps à écrire puis il s’y est ennuyé ferme. Tout le mobilier est celui dont s’est servi Napoléon, il y a le lit dans lequel il est mort. Devant, trône son visage moulé par son docteur le jour de sa mort.
Quelle déchéance pour un empereur de se retrouver dans de telles conditions, cela a dû être dur à vivre. Ensuite nous nous sommes rendus dans la vallée du tombeau. Ses cendres ont été transférées aux Invalides à la fin de 1840, ce tombeau est donc aujourd’hui vide.
Ces trois endroits sont maintenant des territoires français et Michel Martineau est chargé d’en assurer la sauvegarde et de les gérer. Comme il est seul, il doit tout faire mais il ne s’ennui pas, chaque journée est différente.
La très grande nouvelle, qui date de quelques mois, c’est qu’un aéroport va être construit dans l’île, ce qui va totalement la désenclavée. Il devrait être opérationnel en 2015, c’est très proche et la vie dans l’île va être révolutionnée. D’ailleurs la spéculation immobilière commence déjà. Que je suis content d’être passé avant ce changement radical. Cette île possède un attrait particulier et les touristes vont arrivés par milliers.
C’est un challenge énorme pour Michel dont la vie va tout de même changer, cela ne va plus être le petit coin de solitude qu’il aime tant. Ces trois endroits de l’exile de Napoléon sont des lieux que tous les touristes vont vouloir visiter. Si je résume un peu, sur l’île les centres d’attraction sont Napoléon et des randonnées pédestres magnifiques.
Nous avons ensuite déjeuner ensemble et c’était vraiment un très bon moment. N’hésitez pas à aller sur Internet voir les « Domaines Français de Saint Hélène ». J’oubliais, pour ceux qui veulent me téléphoner ou m’envoyer un SMS, ce n’est pas la peine, les téléphones portables sont (encore pour l’instant) inconnus à Saint Hélène. Il était vraiment paumé notre pauvre empereur.
J’ai essayé de trouver la solution pour faire mon plein de gasoil mais ce n’est pas gagné. Je dois m’en occuper dès demain matin. En rentrant au bateau je me suis attelé à la réparation de mon désalinisateur. J’espérais trouver un boulon inox de 5 mais à St Hélène ce n’est pas possible, il faut commander et attendre quelques semaines.
Pour voyager seul sur un voilier, il faut être un peu Mac Gyver. J’ai réussi à réparer grâce à un domino dont j’ai enlevé l’isolant. Mon désal fonctionne à nouveau et je suis en train de remplir mon réservoir. Il va falloir également que je m’organise pendant que des copains sont là pour grimper en haut de mon mât. Je vais m’occuper de cela demain également.
Ce matin, j’ai porté ma capote aux dentellières afin qu’elles me recousent quelques coutures qui ont lâché. Je dois récupérer mon génois jeudi soir et j’espère partir vendredi pour les îles du Cap Vert avec peut être un arrêt à Ascension mais ce n’est pas sûr.
Ha ! Au fait, j’allais oublier de vous dire, hier soir je me suis aperçu que je n’étais pas à l’heure de Saint Hélène, j’ai donc dû reculer les montres du bord d’une heure. Nous avons donc maintenant une heure de décalage. Lorsqu’il est 7h en France, il est 6h sur Harmattan. C’est normal, j’ai passé le méridien de Greenwich.
A bientôt
Jean Louis
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"Salut Amiral. Alors, finalement c’est l’option Cap Vert et pas Caraîbes?" Envoyé par GD le 08-03-2012 à 11:20
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"avec toute mon affection joyeux anniversaire jean louis bonne continuationà sainte helene ..bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 08-03-2012 à 11:25
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"Nous te souhaitons un bon anniversaire, je viens de le souhaiter également à Alain par téléphone. Nous t’embrassons. Solange et Jean-Pierre" Envoyé par DEMEAUTIS Solange le 08-03-2012 à 13:21
Wed, 07 Mar 2012 19:00:00 GMT - Du temps pour le bateau 5° 43’W 15° 55’S
Wed, 07 Mar 2012 19:00:00 GMT - Du temps pour le bateau 5° 43’W 15° 55’S
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est encore une journée de technique, du temps consacré au bateau.
Ce matin j’ai réussi à faire le plein de gasoil. Ce n’est pas facile, c’est un jeu de piste. Sur un morceau de papier la patronne de l’unique station service de l’île a écrit « Ask Micheal Pichards ». Je n’ai plus qu’à me promener sur le port en montrant mon papier.
Je fini par trouver l’homme en question. Il me demande combien je veux de litres et me fait une note. Je dois ensuite me rendre à la banque pour faire virer sur son compte la dite somme. Malheureusement, la banque est fermée exceptionnellement pour la journée. Lorsque je reviens la livraison est tout de même en cours. Trois marins ont chargés sur un bateau de pêche six bidons de 25 litres et nous nous retrouvons sur Harmattan pour transvaser.
Ensuite j’ai passé un moment dans la salle machine, vérifications des niveaux, un coup d’œil aux filtres décanteurs, à la tension des courroies … Puis j’ai tout préparé pour pouvoir monter au mât. C’est l’objectif de l’après midi.
Je veux profiter de l’escale pour faire un restaurant mais je dois attendre trois quarts d’heure le bateau taxi. C’est la seule chose qui ne marche pas très bien. C’est étonnant car dès que l’on est à quai, on ne rencontre plus que des gens d’une gentillesse extrême. Je me rends chez Anne, comme tous les plaisanciers qui passent à Saint Hélène. C’est bon et pas chère, une côte de porc frittes et salade, deux bières et une glace pour 10€.
Au retour, Olivier du catamaran Jangada vient me rejoindre pour me donner un coup de main. Il est très sympathique et les lecteurs de « Multicoques magasine » le connaissent. J’ai trois objectifs, analyser les éternels problèmes de ma girouette anémomètre, comprendre mon problème de hissage de spi et reconnaître l’état des réas de drisse de génois.
J’ai préparé mon petit sac à dos et Olivier commence à me hisser grâce au guindeau. Le mouillage est particulièrement inconfortable et par moment le bateau roule violemment bord sur bord. C’est ce qu’il se passe lorsque je suis à quelques mètres d’altitude et me voilà parti dans les airs à plusieurs mètres du bateau. Au retour je suis projeté sur le mât et les haubans très violemment avant de repartir de l’autre côté. Quelle chaleur ! C’est une situation à se faire très mal. J’arrive à agripper les haubans puis le mât. Ouf !
Olivier continue à me hisser et dès que le bateau se met à rouler, on arrête et je m’agrippe très fortement au mât. En haut, ce n’est pas très confortable et c’est difficile de se concentrer. Je constate que la poulie de spi est morte, c’est le palier, il se bloque par moment. Il faut que je change cette poulie. Le réa de la drisse de génois n’est pas en très bon état, les joues sont cassées par endroit. Il faudrait le changer.
Je démonte l’aérien de la girouette, il n’y a pas d’eau, je le gratte et le remonte mais cela ne va pas mieux, je décide de le descendre. La descente n’est pas plus facile que la montée et nous décidons de bouger le bateau pour aller s’amarrer à un coffre dans la crique où se met le cargo citerne pour décharger. C’est un peu mieux même si ce n’est pas parfait et le bateau roule un peu moins.
Je nettoie la prise de l’aérien, je le vérifie et je remonte au mât avec une poulie de spi en bon état. Je remets en place l’aérien, mais rien n’y fait, je vais devoir le rapporter en France une fois de plus. Ensuite je change la poulie de spi et demande à Olivier de me redescendre car je suis épuisé.
Petite pose et bière avant de remonter une troisième fois avec l’intention de changer le réa de la drisse de génois. Vous vous rappeler certainement, mon problème de réa de grand voile lorsque je suis arrivé en Australie, à Darwin. Les réas d’origine sont en plastique moulé et cela ne tiens pas la distance. Aussi la maison Sparcraft m’avait envoyé des réas usinés. J’avais changé les deux réas en arrière du mât, il faut que je change les deux en avant du mât.
Lorsque j’arrive en haut et que je commence à travailler, je m’aperçois rapidement que c’est impossible, pour changer les réas, il faut démonter l’étai principal et l’enrouleur. Ce n’est pas catastrophique, cela pourra attendre, il suffit que je souque bien la drisse de génois de façon à ce quelle ne bouge pas trop.
Je dois encore une fois remercier Olivier pour son aide.
Demain c’est fête, c’est mon anniversaire aussi j’ai invité tous les français au restaurant. Et puis comme cadeau je vais récupérer mon génois !
A bientôt.
Jean Louis
PS : Sur la photo, Michel le Consul est à droite et Olivier est l’homme au chapeau. Et nous nous sommes aperçus avec la femme de Thierry, Florence que nous nous connaissions dans une vie antérieur, nous avions fait une réunion ensemble il y a plus de 20 ans lorsqu’elle travaillait chez BMW France. Encore une fois, que le monde est petit.
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est encore une journée de technique, du temps consacré au bateau.
Ce matin j’ai réussi à faire le plein de gasoil. Ce n’est pas facile, c’est un jeu de piste. Sur un morceau de papier la patronne de l’unique station service de l’île a écrit « Ask Micheal Pichards ». Je n’ai plus qu’à me promener sur le port en montrant mon papier.
Je fini par trouver l’homme en question. Il me demande combien je veux de litres et me fait une note. Je dois ensuite me rendre à la banque pour faire virer sur son compte la dite somme. Malheureusement, la banque est fermée exceptionnellement pour la journée. Lorsque je reviens la livraison est tout de même en cours. Trois marins ont chargés sur un bateau de pêche six bidons de 25 litres et nous nous retrouvons sur Harmattan pour transvaser.
Ensuite j’ai passé un moment dans la salle machine, vérifications des niveaux, un coup d’œil aux filtres décanteurs, à la tension des courroies … Puis j’ai tout préparé pour pouvoir monter au mât. C’est l’objectif de l’après midi.
Je veux profiter de l’escale pour faire un restaurant mais je dois attendre trois quarts d’heure le bateau taxi. C’est la seule chose qui ne marche pas très bien. C’est étonnant car dès que l’on est à quai, on ne rencontre plus que des gens d’une gentillesse extrême. Je me rends chez Anne, comme tous les plaisanciers qui passent à Saint Hélène. C’est bon et pas chère, une côte de porc frittes et salade, deux bières et une glace pour 10€.
Au retour, Olivier du catamaran Jangada vient me rejoindre pour me donner un coup de main. Il est très sympathique et les lecteurs de « Multicoques magasine » le connaissent. J’ai trois objectifs, analyser les éternels problèmes de ma girouette anémomètre, comprendre mon problème de hissage de spi et reconnaître l’état des réas de drisse de génois.
J’ai préparé mon petit sac à dos et Olivier commence à me hisser grâce au guindeau. Le mouillage est particulièrement inconfortable et par moment le bateau roule violemment bord sur bord. C’est ce qu’il se passe lorsque je suis à quelques mètres d’altitude et me voilà parti dans les airs à plusieurs mètres du bateau. Au retour je suis projeté sur le mât et les haubans très violemment avant de repartir de l’autre côté. Quelle chaleur ! C’est une situation à se faire très mal. J’arrive à agripper les haubans puis le mât. Ouf !
Olivier continue à me hisser et dès que le bateau se met à rouler, on arrête et je m’agrippe très fortement au mât. En haut, ce n’est pas très confortable et c’est difficile de se concentrer. Je constate que la poulie de spi est morte, c’est le palier, il se bloque par moment. Il faut que je change cette poulie. Le réa de la drisse de génois n’est pas en très bon état, les joues sont cassées par endroit. Il faudrait le changer.
Je démonte l’aérien de la girouette, il n’y a pas d’eau, je le gratte et le remonte mais cela ne va pas mieux, je décide de le descendre. La descente n’est pas plus facile que la montée et nous décidons de bouger le bateau pour aller s’amarrer à un coffre dans la crique où se met le cargo citerne pour décharger. C’est un peu mieux même si ce n’est pas parfait et le bateau roule un peu moins.
Je nettoie la prise de l’aérien, je le vérifie et je remonte au mât avec une poulie de spi en bon état. Je remets en place l’aérien, mais rien n’y fait, je vais devoir le rapporter en France une fois de plus. Ensuite je change la poulie de spi et demande à Olivier de me redescendre car je suis épuisé.
Petite pose et bière avant de remonter une troisième fois avec l’intention de changer le réa de la drisse de génois. Vous vous rappeler certainement, mon problème de réa de grand voile lorsque je suis arrivé en Australie, à Darwin. Les réas d’origine sont en plastique moulé et cela ne tiens pas la distance. Aussi la maison Sparcraft m’avait envoyé des réas usinés. J’avais changé les deux réas en arrière du mât, il faut que je change les deux en avant du mât.
Lorsque j’arrive en haut et que je commence à travailler, je m’aperçois rapidement que c’est impossible, pour changer les réas, il faut démonter l’étai principal et l’enrouleur. Ce n’est pas catastrophique, cela pourra attendre, il suffit que je souque bien la drisse de génois de façon à ce quelle ne bouge pas trop.
Je dois encore une fois remercier Olivier pour son aide.
Demain c’est fête, c’est mon anniversaire aussi j’ai invité tous les français au restaurant. Et puis comme cadeau je vais récupérer mon génois !
A bientôt.
Jean Louis
PS : Sur la photo, Michel le Consul est à droite et Olivier est l’homme au chapeau. Et nous nous sommes aperçus avec la femme de Thierry, Florence que nous nous connaissions dans une vie antérieur, nous avions fait une réunion ensemble il y a plus de 20 ans lorsqu’elle travaillait chez BMW France. Encore une fois, que le monde est petit.
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"Bon anniversaire Capt’ain et bon courage pour toutes les réparations. Merci encore pour ton blog, çà fait plaisir de pouvoir te suivre et d’avoir de tes nouvelles régulièrement. Amitiés Paparazzi" Envoyé par Paparazzi le 08-03-2012 à 23:23
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"Coucou Frangin,
Je te souhaite un bon anniversaire, avec un léger retard ... :-( Bonne visite de Ste Hélène. Une bonne fin de tour du monde, nous t’attendrons avec Jeanine, pour ton arrivée à Marseille !!! Je ne veux pas rater ça ! Bisous, bisous Marie" Envoyé par Marie le 09-03-2012 à 07:05
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"Bonne anniversaire capitaine ,ici tout va bien le printemps arrive la campagne présidentielle bat son plein avec son lot de "conneries "on est pas sorti d’affaire dans un cas comme dans l’autre .cela donne envie de plus en plus de partir et voir des choses différentes comme toi en fait, quel sel tu donnes à ta vie ! quel message tu envois !félicitations encore une fois si tu étais passé par le canal de SUEZ tu serais à la maison tu te donnes du "rab" et finir par le cap vert et les caraibes c’est trop top amitiés alain" Envoyé par alain le 09-03-2012 à 10:55
Thu, 08 Mar 2012 19:00:00 GMT - Un bon moment de vie 5° 43’W 15° 55’S
Thu, 08 Mar 2012 19:00:00 GMT - Un bon moment de vie 5° 43’W 15° 55’S
22H00 en France, 21H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle journée agréable !
Ma première visite a été pour mes petites dentelières. La chef qui est adorable n’a pas pu me montrer la réparation car le génois était déjà enroulé dans son sac. Elle m’a dit quelle avait collé une bande de tissu puis cousu. Cela m’a semblé parfait. La capote restait à faire et comme prévu il fallait que je repasse à 16h. La totalité des réparations m’a coûté moins de 100€, ce qui est très raisonnable.
A 13h, nous nous sommes tous retrouvé chez Anne, c’est le restaurant de tous les navigateurs de passage. L’endroit est très sympathique, dans un parc avec des arbres magnifiques. Une plaque commémorative indique que Joshua Slocum, le premier circumnavigateur solitaire est passé par ici.
Je ne m’y attendais pas, chacun est venu avec un cadeau. Michel m’offre un beau livre sur Saint Hélène, l’équipage de Jeronimo une trilogie du Marseillais Jean-Claude Izzo et l’équipage de Jangada une sacoche à outils à utiliser lorsque je monte en haut de mon mât.
Nous passons ensuite un bon moment à table, les conversations roulent sur beaucoup de sujets de voyage. Michel nous parle de l’Afrique du Sud qu’il connaît bien. Lorsque nous sortons de table, il est temps pour moi de filer chez mes dentelières récupérer mon génois. Nous sommes tous enchantés de ce merveilleux moment.
Finalement le ramener à bord s’avère plus facile que prévu. Le mari de la dentelière me redescend au quai en voiture puis le chauffeur du taxi d’eau m’aide à monter le génois sur Harmattan. J’ai du attendre la fin d’après midi pour qu’une accalmie temporaire du vent me permette de le remettre en place.
Finalement je suis un peu déçu car la réparation n’est pas ce que j’aurai aimé. Je pense que j’aurais fait mieux moi-même. Une bande de tissu à été collé mais cette bande n’est pas d’une première jeunesse et elle présente par endroits des tâches de moisi. De l’autre côté, les deux bords de la déchirure sont bord à bord mais rien ne les protège. Je pense qu’il aurait fallu mette une bande de tissu de chaque côté. Les coins ne sont pas arrondis et surtout, la couture est effectuée en petits points droits à 5 mm du bord de la pièce. J’ai un peu l’impression que cela fait « à découper suivant les pointillés ». Je suis étonné qu’à Saint Hélène on ne connaisse pas le point zigzag.
Cela va tenir si il n’y a pas trop de vent mais je me demande si je peux porter cette voile au près dans 25 nœuds de vent. J’aimerai l’avis de Fred mon maître voilier.
J’ai rapporté également ma capote et l’ai remis en place. Je n’ai donc plus qu’à effectuer les formalités, faire l’avitaillement et relever l’ancre.
Voilà pour aujourd’hui. A bientôt.
Jean Louis
22H00 en France, 21H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle journée agréable !
Ma première visite a été pour mes petites dentelières. La chef qui est adorable n’a pas pu me montrer la réparation car le génois était déjà enroulé dans son sac. Elle m’a dit quelle avait collé une bande de tissu puis cousu. Cela m’a semblé parfait. La capote restait à faire et comme prévu il fallait que je repasse à 16h. La totalité des réparations m’a coûté moins de 100€, ce qui est très raisonnable.
A 13h, nous nous sommes tous retrouvé chez Anne, c’est le restaurant de tous les navigateurs de passage. L’endroit est très sympathique, dans un parc avec des arbres magnifiques. Une plaque commémorative indique que Joshua Slocum, le premier circumnavigateur solitaire est passé par ici.
Je ne m’y attendais pas, chacun est venu avec un cadeau. Michel m’offre un beau livre sur Saint Hélène, l’équipage de Jeronimo une trilogie du Marseillais Jean-Claude Izzo et l’équipage de Jangada une sacoche à outils à utiliser lorsque je monte en haut de mon mât.
Nous passons ensuite un bon moment à table, les conversations roulent sur beaucoup de sujets de voyage. Michel nous parle de l’Afrique du Sud qu’il connaît bien. Lorsque nous sortons de table, il est temps pour moi de filer chez mes dentelières récupérer mon génois. Nous sommes tous enchantés de ce merveilleux moment.
Finalement le ramener à bord s’avère plus facile que prévu. Le mari de la dentelière me redescend au quai en voiture puis le chauffeur du taxi d’eau m’aide à monter le génois sur Harmattan. J’ai du attendre la fin d’après midi pour qu’une accalmie temporaire du vent me permette de le remettre en place.
Finalement je suis un peu déçu car la réparation n’est pas ce que j’aurai aimé. Je pense que j’aurais fait mieux moi-même. Une bande de tissu à été collé mais cette bande n’est pas d’une première jeunesse et elle présente par endroits des tâches de moisi. De l’autre côté, les deux bords de la déchirure sont bord à bord mais rien ne les protège. Je pense qu’il aurait fallu mette une bande de tissu de chaque côté. Les coins ne sont pas arrondis et surtout, la couture est effectuée en petits points droits à 5 mm du bord de la pièce. J’ai un peu l’impression que cela fait « à découper suivant les pointillés ». Je suis étonné qu’à Saint Hélène on ne connaisse pas le point zigzag.
Cela va tenir si il n’y a pas trop de vent mais je me demande si je peux porter cette voile au près dans 25 nœuds de vent. J’aimerai l’avis de Fred mon maître voilier.
J’ai rapporté également ma capote et l’ai remis en place. Je n’ai donc plus qu’à effectuer les formalités, faire l’avitaillement et relever l’ancre.
Fri, 09 Mar 2012 19:00:00 GMT - Privé de dessert 5° 47’W 15° 36’S
Fri, 09 Mar 2012 19:00:00 GMT - Privé de dessert 5° 47’W 15° 36’S
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Me voilà en route pour les îles du Cap Vert. J’ai fini par choisir la route la plus courte même si ce n’est pas la plus facile. J’espère arriver à Mindelo sur Sao Vincent dans trois ou quatre semaines. Ce n’est qu’à 2400 Miles mais il va falloir traverser la fameuse zone de convergence intertropicale, la ZIC, le pot au noir comme l’appelle les marins. Puis il va falloir affronter des vents contraires, les alizés de Nord Est. En attendant j’ai quelques centaines de Miles à parcourir dans les alizés de Sud Est, cela veut dire encore une bonne semaine de bonheur pur à jouer avec le spi et mon génois réparé. Ce matin, après avoir lancé une dernière lessive, j’ai effectué les formalités de départ, la « clearance out ». Ici les autorités sont particulièrement sympathiques et efficaces, en quelques minutes tout a été réglé. J’ai ensuite visité les épiceries pour un premier voyage d’avitaillement. Il n’y a vraiment pas grand-chose. Je suis privé de dessert. Pas de fruits, pas de yaourts, c’est incroyable. J’ai quand même pris quelques boîtes de fruits au sirop pour les dimanches mais ça ne va pas être fête. Au retour, un grand coup de chance, je discute avec un français qui travaille sur le port. Il me dit qu’il ne faut pas prendre d’eau au robinet, qu’à la radio un message vient d’être diffusé comme quoi l’eau est actuellement polluée et qu’il ne faut surtout pas la boire. Hors, j’ai remplis hier six bidons avec cette eau. J’averti aussitôt les autres plaisanciers car certains ont fait comme moi. Après avoir tout rapporté au bateau et pendu la lessive, je m’offre un dernier restaurant puis un dernier tour dans les épiceries pour finir mes livres Saint Hélène. C’est assez facile car une bouteille de Johnny Walker coûte près de 40€ ! Pas de chance lorsque je reviens au quai, il est 14h05 et c’est trop tard pour le taxi d’eau qui ne part qu’à l’heure ronde, je dois attendre celui de 15h. Le temps de tout ranger et de préparer le bateau, je lève l’ancre à 15h45. Un dernier petit coucou aux amis par VHF et j’envoie le génois. Quel bonheur de retrouver mon génois malgré cette réparation pas trop top. Il y a environ 15 Nœuds de vent et le bateau file déjà à 5,5 Nœuds sous génois seul. Avant de hisser la grand voile, j’effectue une réparation car il y a une petite déchirure de quelques centimètres dans les haut, à la hauteur de la dernière barre de flèche. La toile s’est usée en frottant sur la barre de flèche en vent arrière. Je lave bien à l’eau claire, je laisse sécher puis j’applique un morceau de toile autocollante pour refermer cette déchirure. Une fois la grand voile hissée, la vitesse s’établie à 7 Nœuds, c’est un vrai bonheur. Je devrais bénéficier de ce bon alizé jusqu’à 5 degrés de latitude sud, et si j’ai de la chance, cela peut même aller jusqu’à l’équateur. Ensuite je vais rencontrer des vents variables ou pas de vent avant de me heurter aux alizés de Nord Est. Il faut donc que j’aille directement sur Conakry en Guinée avant de remonter la côte africaine autant que je peux pour ensuite tirer un bord sur le Cap Vert. Plus j’aurais réussi à remonter la côte et plus l’angle par rapport au vent sera favorable. Déjà 20 Miles au compteur ce soir.
A bientôt
Jean Louis
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Me voilà en route pour les îles du Cap Vert. J’ai fini par choisir la route la plus courte même si ce n’est pas la plus facile. J’espère arriver à Mindelo sur Sao Vincent dans trois ou quatre semaines. Ce n’est qu’à 2400 Miles mais il va falloir traverser la fameuse zone de convergence intertropicale, la ZIC, le pot au noir comme l’appelle les marins. Puis il va falloir affronter des vents contraires, les alizés de Nord Est. En attendant j’ai quelques centaines de Miles à parcourir dans les alizés de Sud Est, cela veut dire encore une bonne semaine de bonheur pur à jouer avec le spi et mon génois réparé. Ce matin, après avoir lancé une dernière lessive, j’ai effectué les formalités de départ, la « clearance out ». Ici les autorités sont particulièrement sympathiques et efficaces, en quelques minutes tout a été réglé. J’ai ensuite visité les épiceries pour un premier voyage d’avitaillement. Il n’y a vraiment pas grand-chose. Je suis privé de dessert. Pas de fruits, pas de yaourts, c’est incroyable. J’ai quand même pris quelques boîtes de fruits au sirop pour les dimanches mais ça ne va pas être fête. Au retour, un grand coup de chance, je discute avec un français qui travaille sur le port. Il me dit qu’il ne faut pas prendre d’eau au robinet, qu’à la radio un message vient d’être diffusé comme quoi l’eau est actuellement polluée et qu’il ne faut surtout pas la boire. Hors, j’ai remplis hier six bidons avec cette eau. J’averti aussitôt les autres plaisanciers car certains ont fait comme moi. Après avoir tout rapporté au bateau et pendu la lessive, je m’offre un dernier restaurant puis un dernier tour dans les épiceries pour finir mes livres Saint Hélène. C’est assez facile car une bouteille de Johnny Walker coûte près de 40€ ! Pas de chance lorsque je reviens au quai, il est 14h05 et c’est trop tard pour le taxi d’eau qui ne part qu’à l’heure ronde, je dois attendre celui de 15h. Le temps de tout ranger et de préparer le bateau, je lève l’ancre à 15h45. Un dernier petit coucou aux amis par VHF et j’envoie le génois. Quel bonheur de retrouver mon génois malgré cette réparation pas trop top. Il y a environ 15 Nœuds de vent et le bateau file déjà à 5,5 Nœuds sous génois seul. Avant de hisser la grand voile, j’effectue une réparation car il y a une petite déchirure de quelques centimètres dans les haut, à la hauteur de la dernière barre de flèche. La toile s’est usée en frottant sur la barre de flèche en vent arrière. Je lave bien à l’eau claire, je laisse sécher puis j’applique un morceau de toile autocollante pour refermer cette déchirure. Une fois la grand voile hissée, la vitesse s’établie à 7 Nœuds, c’est un vrai bonheur. Je devrais bénéficier de ce bon alizé jusqu’à 5 degrés de latitude sud, et si j’ai de la chance, cela peut même aller jusqu’à l’équateur. Ensuite je vais rencontrer des vents variables ou pas de vent avant de me heurter aux alizés de Nord Est. Il faut donc que j’aille directement sur Conakry en Guinée avant de remonter la côte africaine autant que je peux pour ensuite tirer un bord sur le Cap Vert. Plus j’aurais réussi à remonter la côte et plus l’angle par rapport au vent sera favorable. Déjà 20 Miles au compteur ce soir.
A bientôt
Jean Louis
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"bon courage bon vent bon soleil gros bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeetere le 10-03-2012 à 10:25
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"bonjour Jean louis, desolé je n’ai pas pu repondre a votre demande avant, pour votre reparation de votre genois, en effet les coutures a point droit risque de.... on ne va pas vous porter la Guigne. essai de n epas le faire fasseyer pour rien, ne tire pas trop dessus, surveil le tous les jours, et si qque chose ce passe repare de suite. allez CAPTAIN bonne nave prudence si beosin n’hesites pas bye bye " Envoyé par FRED SINTES le 10-03-2012 à 17:58
Sat, 10 Mar 2012 19:00:00 GMT - Sous la pleine lune 6° 10’W 13° 13’S
Sat, 10 Mar 2012 19:00:00 GMT - Sous la pleine lune 6° 10’W 13° 13’S
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quel bonheur de se retrouver au milieu de l’océan sous la pleine lune. Hier soir, la lune s’est levée quelques minutes après la tombée de la nuit. Un gros disque rouge sort de la mer tout à coup vers l’Est. Puis progressivement la lune monte dans le ciel en devenant de plus en plus blanche tout en prenant sa taille normale.
Il est 21h, je suis allongé dans le cockpit et je rêvasse. Le bateau marche fort, à plus de 7N sous cette petite brise qui vient SE. Progressivement les lumières de Saint Hélène deviennent de plus en plus durs à distinguer. Je suis déjà à 60 kilomètres.
Il fait bon, pas trop chaud, pas trop froid, juste la température idéale pour rester en slip dans le cockpit. Tout autour, la mer est éclairée par la pleine lune. C’est une mer belle, avec quelques petites vagues qui apparaissent ça et là. Mes voiles et surtout mon génois travaillent correctement, je suis content d’avoir retrouvé ce génois tellement indispensable pour faire de la route.
Ici aussi la mer est totalement vide. A Saint Hélène il n’y a pas de bateaux de pêches, justes quelques petites barques. Une houle importante vient de trois quart arrière tribord. Elle rend le sommeil difficile et je me réveil de nombreuses fois lorsque par moment le bateau roule bord sur bord.
En milieu de matinée le vent tombe un peu et la moyenne descend autour de 6N.
A 15h45, heure où j’ai quitté le mouillage, j’ai 150 Miles au compteur. C’est pas mal. Je passe l’après midi allongé dans le cockpit, j’ai fini le livre de Gilbert, cela m’a rappelé plein de souvenirs. Nous avons un peu vécu la même chose. C’est le paradis, il y a moins de houle, le soleil tape, tout est calme, Harmattan tient ses 6N mais progressivement le vent faiblit et au soir ce n’est plus que 5,5N. Je ne suis qu’à 15 degrés de la route idéale.
Je pense qu’Harmattan voudrait bien passer par la Cote d’Ivoire puisqu’il est né à Abidjan mais ce ne serait pas raisonnable. De toute façon, les alizés me lâcheront forcément avant la côte du Libéria et je pourrais alors faire de l’ouest pour compenser mon écart de route. Je préfère que mon génois soit bien gonflé et qu’il ne s’abîme pas en frottant contre le gréement.
Il y a déjà deux mois que je suis parti, que le temps passe vite. Cet après midi j’ai réservé une place à la marina de Mindelo sur Sao Vicente. Il n’y a pas de problèmes, je peux y laisser Harmattan autant de temps que je veux. J’espère y être début avril, j’ai du mal à estimer le temps qu’il va me falloir pour traverser le pot au noir, cette zone de vents variables entre la fin des alizés de Sud Est et le début des alizés de Nord Est. Mon intention est de laisser Harmattan quelques semaines à Mindelo et de rentrer en France travailler un peu et puis pratiquer les examens à un an de greffe. Oui, le deux avril il y aura déjà un an que j’aurai reçu ce cadeau.
Ce soir le compteur journalier affiche 148 Miles, pas mal.
A bientôt.
Jean Louis
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quel bonheur de se retrouver au milieu de l’océan sous la pleine lune. Hier soir, la lune s’est levée quelques minutes après la tombée de la nuit. Un gros disque rouge sort de la mer tout à coup vers l’Est. Puis progressivement la lune monte dans le ciel en devenant de plus en plus blanche tout en prenant sa taille normale.
Il est 21h, je suis allongé dans le cockpit et je rêvasse. Le bateau marche fort, à plus de 7N sous cette petite brise qui vient SE. Progressivement les lumières de Saint Hélène deviennent de plus en plus durs à distinguer. Je suis déjà à 60 kilomètres.
Il fait bon, pas trop chaud, pas trop froid, juste la température idéale pour rester en slip dans le cockpit. Tout autour, la mer est éclairée par la pleine lune. C’est une mer belle, avec quelques petites vagues qui apparaissent ça et là. Mes voiles et surtout mon génois travaillent correctement, je suis content d’avoir retrouvé ce génois tellement indispensable pour faire de la route.
Ici aussi la mer est totalement vide. A Saint Hélène il n’y a pas de bateaux de pêches, justes quelques petites barques. Une houle importante vient de trois quart arrière tribord. Elle rend le sommeil difficile et je me réveil de nombreuses fois lorsque par moment le bateau roule bord sur bord.
En milieu de matinée le vent tombe un peu et la moyenne descend autour de 6N.
A 15h45, heure où j’ai quitté le mouillage, j’ai 150 Miles au compteur. C’est pas mal. Je passe l’après midi allongé dans le cockpit, j’ai fini le livre de Gilbert, cela m’a rappelé plein de souvenirs. Nous avons un peu vécu la même chose. C’est le paradis, il y a moins de houle, le soleil tape, tout est calme, Harmattan tient ses 6N mais progressivement le vent faiblit et au soir ce n’est plus que 5,5N. Je ne suis qu’à 15 degrés de la route idéale.
Je pense qu’Harmattan voudrait bien passer par la Cote d’Ivoire puisqu’il est né à Abidjan mais ce ne serait pas raisonnable. De toute façon, les alizés me lâcheront forcément avant la côte du Libéria et je pourrais alors faire de l’ouest pour compenser mon écart de route. Je préfère que mon génois soit bien gonflé et qu’il ne s’abîme pas en frottant contre le gréement.
Il y a déjà deux mois que je suis parti, que le temps passe vite. Cet après midi j’ai réservé une place à la marina de Mindelo sur Sao Vicente. Il n’y a pas de problèmes, je peux y laisser Harmattan autant de temps que je veux. J’espère y être début avril, j’ai du mal à estimer le temps qu’il va me falloir pour traverser le pot au noir, cette zone de vents variables entre la fin des alizés de Sud Est et le début des alizés de Nord Est. Mon intention est de laisser Harmattan quelques semaines à Mindelo et de rentrer en France travailler un peu et puis pratiquer les examens à un an de greffe. Oui, le deux avril il y aura déjà un an que j’aurai reçu ce cadeau.
Ce soir le compteur journalier affiche 148 Miles, pas mal.
Sun, 11 Mar 2012 19:00:00 GMT - Le Grand Pavois à La Rochelle 6° 40’W 11° 11’S
Sun, 11 Mar 2012 19:00:00 GMT - Le Grand Pavois à La Rochelle 6° 40’W 11° 11’S
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Tous les ans, à la rentrée, a lieu le Grand Pavois à La Rochelle. C’est un salon nautique à flot d’envergure internationale. Chaque édition accueil un invité d’honneur qui a droit à la place centrale du quai d’honneur au port des Minimes.
L’édition 2012 se tiendra du 19 au 24 septembre et les invités d’honneur seront Harmattan et son capitaine. Je suis très fier et très honoré de ce choix. Il va permettre de mettre encore un peu plus en lumière la dialyse péritonéale, cette méthode de dialyse qui autorise tous les rêves de liberté, même les plus fous.
Cent milles visiteurs fréquentent ce salon ainsi que des dizaines de journalistes. Ma seule ambition, est que tout futur dialysé puisse avoir le choix de cette méthode. Mais un vrai choix, il est si facile de se tromper. Il suffit de dire que la dialyse doit être effectuée à son domicile trois ou quatre fois par jour pour que l’on choisisse l’hémodialyse. Alors que la dialyse péritonéale peut se pratiquer n’importe où et en temps partagé avec une autre activité comme les repas par exemple.
J’aimerai que mon aventure puisse faire comprendre à tous les futurs dialysés que la dialyse péritonéale, si elle est bien comprise, n’apporte que très peu de contraintes dans la vie de tous les jours. Je pense que plus le grand public entendra parler de dialyse péritonéale et plus souvent des futurs dialysés s’informeront sur son opportunité.
Je dois donc me rendre avec Harmattan à La Rochelle. De toute façon, je ne peux pas aller des îles du Cap Vert directement vers Gibraltar et la méditerranée, les vents ne le permettent pas, il faut d’abord aller aux Acores, à environ 1300 Miles. La meilleur période pour effectuer ce parcourt est de juin à août. Du coup, je vais ensuite aller directement des Acores à La Rochelle puis je reviendrai à Marseille dès la fin du salon. La grande fête sera donc pour début octobre, peut-être le 5, jour de mon départ en 2009, trois ans après ?
Je n’ai vraiment pas de chance avec mes voiles en ce moment, aujourd’hui c’est le tour du spi d’être mis sur la touche. Je l’avais envoyé ce matin pour améliorer la moyenne car le vent a faiblit. Puis, à midi, alors que je suis à table dans le cockpit, le vent tombe et le spi se dégonfle et va trainer sur le balcon avant. Pas de chance, sa bordure s’accroche dans le ridoir de la filière haute. Avant que je puisse réagir, le vent revient et crâââââc, ma bordure est arrachée. Je n’ai plus qu’à affaler et prendre rendez vous avec les dentellières de Mindelo. Un petit gousset en cuir pour ce ridoir va être nécessaire.
C’est un peu dur à avaler, d’autant qu’avec la perte du spi, je perds entre 1,5 et 2 Nœuds de vitesse. Comme il y a très peu de vent, malgré tous mes essais, je ne peux porter le génois qui est trop lourd. Je suis donc actuellement sous grand voile seule et ma vitesse est tombée à 4N.
Heureusement, ce soir le vent revient. Je suis obligé de faire une route nord mais j’avance entre 5 et 7N sous grand voile et génois.
Encore 138 Miles aujourd’hui, 306 depuis Saint Hélène.
A bientôt.
Jean Louis
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Tous les ans, à la rentrée, a lieu le Grand Pavois à La Rochelle. C’est un salon nautique à flot d’envergure internationale. Chaque édition accueil un invité d’honneur qui a droit à la place centrale du quai d’honneur au port des Minimes.
L’édition 2012 se tiendra du 19 au 24 septembre et les invités d’honneur seront Harmattan et son capitaine. Je suis très fier et très honoré de ce choix. Il va permettre de mettre encore un peu plus en lumière la dialyse péritonéale, cette méthode de dialyse qui autorise tous les rêves de liberté, même les plus fous.
Cent milles visiteurs fréquentent ce salon ainsi que des dizaines de journalistes. Ma seule ambition, est que tout futur dialysé puisse avoir le choix de cette méthode. Mais un vrai choix, il est si facile de se tromper. Il suffit de dire que la dialyse doit être effectuée à son domicile trois ou quatre fois par jour pour que l’on choisisse l’hémodialyse. Alors que la dialyse péritonéale peut se pratiquer n’importe où et en temps partagé avec une autre activité comme les repas par exemple.
J’aimerai que mon aventure puisse faire comprendre à tous les futurs dialysés que la dialyse péritonéale, si elle est bien comprise, n’apporte que très peu de contraintes dans la vie de tous les jours. Je pense que plus le grand public entendra parler de dialyse péritonéale et plus souvent des futurs dialysés s’informeront sur son opportunité.
Je dois donc me rendre avec Harmattan à La Rochelle. De toute façon, je ne peux pas aller des îles du Cap Vert directement vers Gibraltar et la méditerranée, les vents ne le permettent pas, il faut d’abord aller aux Acores, à environ 1300 Miles. La meilleur période pour effectuer ce parcourt est de juin à août. Du coup, je vais ensuite aller directement des Acores à La Rochelle puis je reviendrai à Marseille dès la fin du salon. La grande fête sera donc pour début octobre, peut-être le 5, jour de mon départ en 2009, trois ans après ?
Je n’ai vraiment pas de chance avec mes voiles en ce moment, aujourd’hui c’est le tour du spi d’être mis sur la touche. Je l’avais envoyé ce matin pour améliorer la moyenne car le vent a faiblit. Puis, à midi, alors que je suis à table dans le cockpit, le vent tombe et le spi se dégonfle et va trainer sur le balcon avant. Pas de chance, sa bordure s’accroche dans le ridoir de la filière haute. Avant que je puisse réagir, le vent revient et crâââââc, ma bordure est arrachée. Je n’ai plus qu’à affaler et prendre rendez vous avec les dentellières de Mindelo. Un petit gousset en cuir pour ce ridoir va être nécessaire.
C’est un peu dur à avaler, d’autant qu’avec la perte du spi, je perds entre 1,5 et 2 Nœuds de vitesse. Comme il y a très peu de vent, malgré tous mes essais, je ne peux porter le génois qui est trop lourd. Je suis donc actuellement sous grand voile seule et ma vitesse est tombée à 4N.
Heureusement, ce soir le vent revient. Je suis obligé de faire une route nord mais j’avance entre 5 et 7N sous grand voile et génois.
Encore 138 Miles aujourd’hui, 306 depuis Saint Hélène.
A bientôt.
Jean Louis
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"Je compte venir te voir au grand pavois !! Encore bravo pour ton courage Jean Louis ! Bonne route pour la fin du periple! Amicalement André" Envoyé par Talineau le 12-03-2012 à 17:21
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"Cher Jean-Louis, Toujours fidèle par la pensée, j’étais malheureusement peu assidu par l’écrit. Je voulais te souhaiter ton anniversaire le 8 mars et ne m’y prends que maintenant. Donc : EXCELLENT ANNIVERSAIRE, Capitaine. En fait, j’ai voyagé, et fait mille autres choses. Mais surtout, après plusieurs départs de locataires en 2011, j’ai donné un bon coup de rein et loué un bon paquet de bureaux au point qu’il ne m’en reste que 2 de libres. Un record personnel. Soit je m’inscris à Pôle Emploi, soit je trouve un terrain à construire. Et bravo pour ton succès au grand salon de la Rochelle !!! Bien amicalement.
Dominique. " Envoyé par Manchon Dominique le 12-03-2012 à 17:38
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"bonjour Jean Louis, c’est la loi de l’acumulation, rien de grave pour le spi ca se repare tres bien mieux qu’un genois, rincer a l’eau douce faire secher et coler une bande de tissu autocollant de chaque cote en arondissant les bord et c’est reparti, allez captain rien de grave courage bonne nav et au fait FELICITATION pour le grand pavois on ce vera la rochelle alors SUPER CAPTAIN A+" Envoyé par fred sintes le 12-03-2012 à 18:48
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"WAOUH !!!!!! Et BRAVO !!!!!
Bisous Marie" Envoyé par Marie le 13-03-2012 à 22:30
Le cadeau d’anniversaire que m’ont fait l’équipage de Geronimo, Thierry et Florence, la trilogie de Jean Claude Izzo est pour moi un cadeau magnifique car l’auteur est né, a vécu et est mort à Marseille. Les actions, des enquêtes de Fabio Montale, se passent à Marseille une ville qui occupe une place particulière dans mon cœur.
Je ne peux pas dire pourquoi, mais j’aime Marseille, c’est pour moi la plus belle ville du monde. Je retrouve dans ces livres le vieux port avec ses restaurants et son ferry boat, le quartier du Panier, la Bonne Mère, le Prado, l’Estaque et surtout les Goudes et le bout du bout du monde, la calanque de Callelongue avec ses petits bungalows accrochés à la roche et son restaurant si accueillant.
Il y a également cette superbe rade, le Frioul où j’aime tant jeter mon ancre dans les petites criques et me promener, la calanque de Sujiton et puis celles d’En Vau et de Port Pin. Comme tous ces endroits me manquent, que j’ai hâte de retrouver la Méditerranée.
Lorsque je me promène place aux Huiles, je ne peux m’empêcher de penser à tout ce que ces vieilles pierres ont vue, à tous ces marins qui sont passés ici du temps où les voiliers n’avaient ni moteurs ni GPS. Qu’il devait être beau ce vieux port rempli de galions, quelle fête cela devait être lorsqu’un navire marchand arrivait du bout du monde chargé d’épices, de tissus, d’or, de café, de cacao, de tous ces trésors qui ont fait la fortune des armateurs.
Hier au soir l’alizé s’est essoufflé, ne permettant plus au génois de rester gonflé. Je l’ai enroulé et j’ai poursuivi sous grand voile seule, en plein sur la route. Cela m’a permis de tenir une moyenne de 4N mais au prix d’un roulis très important qui m’a fait passer une nuit difficile.
En milieu de nuit j’ai traversé plusieurs grains qui à chaque fois ont déclenchés l’alarme. Puis à 5h30, encore une alarme, cette fois c’est un cargo, mon premier depuis Cape Town. Il est passé sur mon arrière, avec une route perpendiculaire à la mienne. Il venait d’Amérique du Sud pour aller en Afrique.
Ce matin un grain important m’a obligé à prendre un ris dans la grand voile avant de faire tomber totalement le vent. En début d’après midi, il souffle à nouveau gentiment mais sans mon spi, le speedomètre ne monte pas plus haut que 4,5N.
Globalement les jours se suivent et se ressemblent, la mer est belle, il fait chaud, le matin et le soir il y a des nuages mais dans la journée le ciel est bleu et le soleil tape. A bord c’est farniente et décontraction. Je n’ai qu’une chose à faire, laisser passer le temps.
Je découvre à l’instant que mon congélateur (que j’utilise en mode frigo) ne fait plus de froid. C’est la circulation de l’eau de mer qui sert à refroidir l’échangeur qui ne se fait plus. Je transvase tout son contenu dans le frigo (que j’avais arrêté parce qu’il chauffait). Je branche l’onduleur et mets un ventilateur sur le compresseur du frigo. Voilà du travail pour demain. C’est fabuleux un bateau, on ne s’ennuie jamais !
Je suis ce soir à 1190 Miles de Conakry en Guinée, mon prochain Way Point, et j’ai parcouru 127 Miles sur les dernières 24 heures.
A bientôt.
Jean Louis
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Le cadeau d’anniversaire que m’ont fait l’équipage de Geronimo, Thierry et Florence, la trilogie de Jean Claude Izzo est pour moi un cadeau magnifique car l’auteur est né, a vécu et est mort à Marseille. Les actions, des enquêtes de Fabio Montale, se passent à Marseille une ville qui occupe une place particulière dans mon cœur.
Je ne peux pas dire pourquoi, mais j’aime Marseille, c’est pour moi la plus belle ville du monde. Je retrouve dans ces livres le vieux port avec ses restaurants et son ferry boat, le quartier du Panier, la Bonne Mère, le Prado, l’Estaque et surtout les Goudes et le bout du bout du monde, la calanque de Callelongue avec ses petits bungalows accrochés à la roche et son restaurant si accueillant.
Il y a également cette superbe rade, le Frioul où j’aime tant jeter mon ancre dans les petites criques et me promener, la calanque de Sujiton et puis celles d’En Vau et de Port Pin. Comme tous ces endroits me manquent, que j’ai hâte de retrouver la Méditerranée.
Lorsque je me promène place aux Huiles, je ne peux m’empêcher de penser à tout ce que ces vieilles pierres ont vue, à tous ces marins qui sont passés ici du temps où les voiliers n’avaient ni moteurs ni GPS. Qu’il devait être beau ce vieux port rempli de galions, quelle fête cela devait être lorsqu’un navire marchand arrivait du bout du monde chargé d’épices, de tissus, d’or, de café, de cacao, de tous ces trésors qui ont fait la fortune des armateurs.
Hier au soir l’alizé s’est essoufflé, ne permettant plus au génois de rester gonflé. Je l’ai enroulé et j’ai poursuivi sous grand voile seule, en plein sur la route. Cela m’a permis de tenir une moyenne de 4N mais au prix d’un roulis très important qui m’a fait passer une nuit difficile.
En milieu de nuit j’ai traversé plusieurs grains qui à chaque fois ont déclenchés l’alarme. Puis à 5h30, encore une alarme, cette fois c’est un cargo, mon premier depuis Cape Town. Il est passé sur mon arrière, avec une route perpendiculaire à la mienne. Il venait d’Amérique du Sud pour aller en Afrique.
Ce matin un grain important m’a obligé à prendre un ris dans la grand voile avant de faire tomber totalement le vent. En début d’après midi, il souffle à nouveau gentiment mais sans mon spi, le speedomètre ne monte pas plus haut que 4,5N.
Globalement les jours se suivent et se ressemblent, la mer est belle, il fait chaud, le matin et le soir il y a des nuages mais dans la journée le ciel est bleu et le soleil tape. A bord c’est farniente et décontraction. Je n’ai qu’une chose à faire, laisser passer le temps.
Je découvre à l’instant que mon congélateur (que j’utilise en mode frigo) ne fait plus de froid. C’est la circulation de l’eau de mer qui sert à refroidir l’échangeur qui ne se fait plus. Je transvase tout son contenu dans le frigo (que j’avais arrêté parce qu’il chauffait). Je branche l’onduleur et mets un ventilateur sur le compresseur du frigo. Voilà du travail pour demain. C’est fabuleux un bateau, on ne s’ennuie jamais !
Je suis ce soir à 1190 Miles de Conakry en Guinée, mon prochain Way Point, et j’ai parcouru 127 Miles sur les dernières 24 heures.
A bientôt.
Jean Louis
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"Cher Jean-Louis, La trilogie d’Izzo est un bonheur pour qui connaît Marseille (et même pour qui ne la connaît pas). C’est une promenade permanente dans un contexte d’enquête policière, bien écrite. Du bon polar. En attendant de venir boire un verre au Bar de la Marine... Je t’embrasse !" Envoyé par Sophie GABET le 14-03-2012 à 15:45
Tue, 13 Mar 2012 19:00:00 GMT - La pêche 8° 25’W 7° 54’S
Tue, 13 Mar 2012 19:00:00 GMT - La pêche 8° 25’W 7° 54’S
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
La plupart de mes copains sont des mordus de pêche, c’est carrément viscéral. Dès qu’ils montent à bord, ils n’ont de cesse d’avoir sorti la canne, monté un leurre et laissé traîner celui-ci à l’arrière du bateau. Je ne critique pas, je constate et c’est sûrement grâce à cet instinct de chasseur que l’humanité a survécu.
Même si je reconnais que pêcher ou bien chasser n’est pas déplaisant, je ne ressens absolument pas ce besoin vital, cette nécessité absolue d’essayer d’attraper un poisson. Chez beaucoup l’instinct est tellement irrépressible qu’ils sont capables de pêcher pour pêcher et non plus de pêcher pour se nourrir. Lorsque des poissons morts sont remis à la mer cela me désole.
Ceci dit, pêcher pour se nourrir ne me pose pas de problèmes même si je suis tout à fait contre la pêche industrielle ainsi que toutes les formes de pêche qui détruisent irrémédiablement les stocks. Je suis parti de Saint Hélène avec uniquement du bacon et des œufs. J’adore cela mais au quotidien pendant trois semaines cela risque de devenir rebutant.
Aussi, j’ai mis la pêche à l’eau hier après midi. J’ai eu une touche mais le poisson a réussi à se détacher avant que je ne le ramène à bord. Ce midi, alors que je débarrasse la table du cockpit après le repas, le moulinet part. Cela ne se bat pas beaucoup, ce doit être une dorade coryphène, mais non, c’est une magnifique bonite, peut être un peu douillette. Je n’ai plus qu’à ranger la pêche pour quelques jours car elle va me faire plusieurs repas. Demain midi ce sera steak de bonite à la provençale avec de la sauce bolognaise, riz basmati et origan. Je m’en lèche les babines d’avance.
Pour mon congélateur, je ne peux rien faire, c’est le moteur de la pompe à eau de mer qui est mort. J’espère que le bricolage du frigo va tenir jusqu’au Cap Vert, par contre il me consomme énormément d’électricité et je suis obligé de faire tourner le groupe trois fois par jour. Le bateau ne marche pas assez vite pour que l’alternateur d’arbre d’hélice soit efficace.
Ce matin j’ai effectué un virement de bord. Comme je vais perdre les alizés vers 5° de latitude sud, et que je suis très à l’Est de Conakry, j’ai intérêt à faire un long bord à l’Ouest pendant que j’ai du vent. Arrivé à la longitude de Conakry je repartirais nord. De cette façon j’aurais beaucoup moins de distance à parcourir au moteur.
Ce soir, je constate que malheureusement la réparation de mon génois ne tient pas la distance. Elles ont collé une bande de tissus sur un côté pour rapprocher les deux bords de la déchirure, mais de l’autre côté il n’y a rien et c’est en train de se décoller, le tout ne va plus tenir que par deux petites coutures ridicules. Fâcheux ! Je pense qu’elles n’ont pas dessalé le tissus. Du coup je l’ai enroulé et je me suis mis plein vent arrière sous grand voile seule mais ça n’avance pas très vite et c’est extrêmement inconfortable.
Il fait de plus en plus chaud, la mer est absolument plate, elle reflète le soleil et c’est aveuglant. Sur mon thermomètre, l’eau de mer est à 31°.
Encore 123 Miles au compteur aujourd’hui, je suis à 1780 Miles du Cap Vert.
A bientôt.
Jean Louis
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
La plupart de mes copains sont des mordus de pêche, c’est carrément viscéral. Dès qu’ils montent à bord, ils n’ont de cesse d’avoir sorti la canne, monté un leurre et laissé traîner celui-ci à l’arrière du bateau. Je ne critique pas, je constate et c’est sûrement grâce à cet instinct de chasseur que l’humanité a survécu.
Même si je reconnais que pêcher ou bien chasser n’est pas déplaisant, je ne ressens absolument pas ce besoin vital, cette nécessité absolue d’essayer d’attraper un poisson. Chez beaucoup l’instinct est tellement irrépressible qu’ils sont capables de pêcher pour pêcher et non plus de pêcher pour se nourrir. Lorsque des poissons morts sont remis à la mer cela me désole.
Ceci dit, pêcher pour se nourrir ne me pose pas de problèmes même si je suis tout à fait contre la pêche industrielle ainsi que toutes les formes de pêche qui détruisent irrémédiablement les stocks. Je suis parti de Saint Hélène avec uniquement du bacon et des œufs. J’adore cela mais au quotidien pendant trois semaines cela risque de devenir rebutant.
Aussi, j’ai mis la pêche à l’eau hier après midi. J’ai eu une touche mais le poisson a réussi à se détacher avant que je ne le ramène à bord. Ce midi, alors que je débarrasse la table du cockpit après le repas, le moulinet part. Cela ne se bat pas beaucoup, ce doit être une dorade coryphène, mais non, c’est une magnifique bonite, peut être un peu douillette. Je n’ai plus qu’à ranger la pêche pour quelques jours car elle va me faire plusieurs repas. Demain midi ce sera steak de bonite à la provençale avec de la sauce bolognaise, riz basmati et origan. Je m’en lèche les babines d’avance.
Pour mon congélateur, je ne peux rien faire, c’est le moteur de la pompe à eau de mer qui est mort. J’espère que le bricolage du frigo va tenir jusqu’au Cap Vert, par contre il me consomme énormément d’électricité et je suis obligé de faire tourner le groupe trois fois par jour. Le bateau ne marche pas assez vite pour que l’alternateur d’arbre d’hélice soit efficace.
Ce matin j’ai effectué un virement de bord. Comme je vais perdre les alizés vers 5° de latitude sud, et que je suis très à l’Est de Conakry, j’ai intérêt à faire un long bord à l’Ouest pendant que j’ai du vent. Arrivé à la longitude de Conakry je repartirais nord. De cette façon j’aurais beaucoup moins de distance à parcourir au moteur.
Ce soir, je constate que malheureusement la réparation de mon génois ne tient pas la distance. Elles ont collé une bande de tissus sur un côté pour rapprocher les deux bords de la déchirure, mais de l’autre côté il n’y a rien et c’est en train de se décoller, le tout ne va plus tenir que par deux petites coutures ridicules. Fâcheux ! Je pense qu’elles n’ont pas dessalé le tissus. Du coup je l’ai enroulé et je me suis mis plein vent arrière sous grand voile seule mais ça n’avance pas très vite et c’est extrêmement inconfortable.
Il fait de plus en plus chaud, la mer est absolument plate, elle reflète le soleil et c’est aveuglant. Sur mon thermomètre, l’eau de mer est à 31°.
Encore 123 Miles au compteur aujourd’hui, je suis à 1780 Miles du Cap Vert.
A bientôt.
Jean Louis
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"cher jean-louis,
quelle belle pêche !!! et ce
poisson bien cuisiné : un régal. une bonne sieste ensuite pour oublier un moment tes ennuis de voile. ici, le printemps arrive, mais gelées et brouillards le matin : comme souvent en Normandie... bisous jeanine" Envoyé par jeanine Barbier le 15-03-2012 à 04:05
Wed, 14 Mar 2012 19:00:00 GMT - A l’ENE de l’île de l’Ascension 9° 58’W 7° 04’S
Wed, 14 Mar 2012 19:00:00 GMT - A l’ENE de l’île de l’Ascension 9° 58’W 7° 04’S
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je suis ce soir à 250 Miles environ dans l’ENE de l’île de l’Ascension, une île du Royaume unie, dépendance de Saint Hélène. Comme elle, c’est une île volcanique, à peu près ronde, dont le pic culmine à 859 mètres. Elle mesure dans les 12 kilomètres de diamètre et possède un aéroport avec une piste de 3000 mètres.
C’est une base de l’armée britannique et y débarquer n’est pas très bien vu. Certains s’y arrêtent tout de même mais cela n’a pas le même attrait que Saint Hélène.
Je navigue maintenant sous grand voile seule et je ne bat pas des records de vitesse. Cette nuit le vent était faible et Harmattan avançait à deux nœuds. Au matin c’est reparti entre 4 et 5 Nœuds puis par moment cela redescend autour de 3N. Ce n’est pas grave, si j’arrive à faire mes 100 Miles par jour, soit une moyenne de 4N, je suis content. De toute façon je finirais bien par arriver. Je suis si bien en mer que je ne me langui pas d’arriver.
J’étais bien plus ennuyé par mon problème de froid. Aussi, ce matin je me suis jeté sur mon congélateur. J’ai démonté le moteur de la pompe à eau de mer. J’ai réussi à le remettre en marche mais le relais de commande étant mort j’ai dû faire un montage pour alimenter en permanence la pompe. Je vais consommer un peu plus mais ce sera mieux que le frigo en mode dégradé.
Cela ma pris la matinée jusqu’à 13 heures, rude travail avec la chaleur et les mouvements désordonnés du bateau. Les moteurs de frigo où de congélateur sont toujours fourrés dans des endroits pas possible. J’ai sué comme pas permis et j’en suis ressorti desséché. Une bière glacée avant d’aller à la toilette a été la bien venue. Si j’ai le courage, demain matin je regarderais le problème du frigo. Je pense que le ventilateur ne fonctionne plus. Reste à en déterminer la cause.
Ensuite j’ai cuisiné mon thon, c’était délicieux. J’en ai au moins pour quatre repas. Après la vaisselle et une bonne sieste de récupération je me suis jeté à nouveau sur l’enquête de Fabio Montale. Quel bonheur, si je m’écoutais, je les dévorerais tous les trois en deux jours.
Je ne sors plus sur le pont avant 18 heures, la température y est insoutenable. Je ne peux même pas rester dans le cockpit, je m’allonge au frais sur les banquettes du carré en ouvrant les hublots pour avoir un peu d’air.
Je remonte toujours NW pour atteindre la longitude de Conakry tout en restant dans ce qui reste d’alizés. Cela devrait encore me prendre deux jours, ensuite je remontrais plein nord, certainement avec un peu de vent et beaucoup de moteur car je serais dans le pot au noir.
Ce soir seulement 101 Miles au compteur.
A bientôt.
Jean Louis
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je suis ce soir à 250 Miles environ dans l’ENE de l’île de l’Ascension, une île du Royaume unie, dépendance de Saint Hélène. Comme elle, c’est une île volcanique, à peu près ronde, dont le pic culmine à 859 mètres. Elle mesure dans les 12 kilomètres de diamètre et possède un aéroport avec une piste de 3000 mètres.
C’est une base de l’armée britannique et y débarquer n’est pas très bien vu. Certains s’y arrêtent tout de même mais cela n’a pas le même attrait que Saint Hélène.
Je navigue maintenant sous grand voile seule et je ne bat pas des records de vitesse. Cette nuit le vent était faible et Harmattan avançait à deux nœuds. Au matin c’est reparti entre 4 et 5 Nœuds puis par moment cela redescend autour de 3N. Ce n’est pas grave, si j’arrive à faire mes 100 Miles par jour, soit une moyenne de 4N, je suis content. De toute façon je finirais bien par arriver. Je suis si bien en mer que je ne me langui pas d’arriver.
J’étais bien plus ennuyé par mon problème de froid. Aussi, ce matin je me suis jeté sur mon congélateur. J’ai démonté le moteur de la pompe à eau de mer. J’ai réussi à le remettre en marche mais le relais de commande étant mort j’ai dû faire un montage pour alimenter en permanence la pompe. Je vais consommer un peu plus mais ce sera mieux que le frigo en mode dégradé.
Cela ma pris la matinée jusqu’à 13 heures, rude travail avec la chaleur et les mouvements désordonnés du bateau. Les moteurs de frigo où de congélateur sont toujours fourrés dans des endroits pas possible. J’ai sué comme pas permis et j’en suis ressorti desséché. Une bière glacée avant d’aller à la toilette a été la bien venue. Si j’ai le courage, demain matin je regarderais le problème du frigo. Je pense que le ventilateur ne fonctionne plus. Reste à en déterminer la cause.
Ensuite j’ai cuisiné mon thon, c’était délicieux. J’en ai au moins pour quatre repas. Après la vaisselle et une bonne sieste de récupération je me suis jeté à nouveau sur l’enquête de Fabio Montale. Quel bonheur, si je m’écoutais, je les dévorerais tous les trois en deux jours.
Je ne sors plus sur le pont avant 18 heures, la température y est insoutenable. Je ne peux même pas rester dans le cockpit, je m’allonge au frais sur les banquettes du carré en ouvrant les hublots pour avoir un peu d’air.
Je remonte toujours NW pour atteindre la longitude de Conakry tout en restant dans ce qui reste d’alizés. Cela devrait encore me prendre deux jours, ensuite je remontrais plein nord, certainement avec un peu de vent et beaucoup de moteur car je serais dans le pot au noir.
Lorsque le temps est au beau comme actuellement, je dors dans la pointe avant du bateau. J’ai transformé la soute à voiles qui n’a plus lieu d’exister de nos jours grâce à l’enrouleur de génois en une couchette double.
Il y a un immense panneau de pont zénithal de 80x80 centimètres. Sous ces latitudes, en vent arrière, je passe la nuit le panneau grand ouvert. Je m’endors en regardant travailler mes voiles, en admirant ces milliers d’étoiles et en écoutant le bateau fendre l’eau rageusement.
Il est aux environ de 22h, j’ai rêvassé un bon moment allongé dans le cockpit avant de me décider à aller au lit. Je viens de m’endormir lorsque je suis brusquement réveillé par un fla flap flap très rapide, comme un drapeau qui faseille dans un vent violent. Je me mets à genoux, passe la tête par le panneau et inspecte le pont. Je ne vois rien d’anormal. Je suis en train de me rallonger lorsque tout d’un coup, cela recommence, c’est dans ma couchette. Non, ce n’est malheureusement pas une sirène, c’est un poisson volant qui est en train de frétiller dans mes draps.
J’allume et essaie de l’attraper par la queue mais c’est impossible, je suis obligé de le prendre à pleine main pour le renvoyer dans son élément naturel qu’il n’aurait jamais dû quitter. Je n’ai plus qu’à nettoyer toutes les écailles qu’il a abandonnées en se débattant et à supporter l’odeur de poisson pour me rendormir.
Quelle chance il a eu ce poisson. Tous les matins j’en ramasse sur les passavants, lorsque ce sont des bébés poissons volants, cela me rends triste, ils n’ont rien connus de la vie et sont venus par un énorme manque de chance atterrir sur le pont d’un voilier au milieu d’un immense océan absolument vide.
A bord c’est ambiance course au large. A Cape Town j’ai rencontré José, un garçon étonnant. Infirmier de métier, il a très bien compris le challenge de traverser les océans en étant dialysé. Il avait entrepris de faire un tour du monde sans escale et il avait bien préparé son bateau mais suite à la rupture du régulateur de tension de son éolienne, toute son électronique a grillée. Il a fini par s’échouer près du cap de Bonne Espérance une nuit sans lune. Il a eu de la chance car c’était un banc de sable, il aurait pu se fracasser sur les rochers.
Il ne parle absolument pas un mot d’anglais alors que son bateau est en réparation au Cap depuis plus d’un an. Il ne peut communiquer avec personne. N’étant pas autonome, n’ayant plus confiance en son bateau, il a décidé de rentrer. Il est parti du Cap 5 jours après moi mais ne s’est pas arrêté à Saint Hélène où je me suis arrêté 5 jours. Nous devrions donc être très proches, hors il a environ un jour et demi de retard sur moi. Bravo Harmattan ! Bon, il peut encore me rattraper et me doubler car Harmattan n’est pas un voilier de régate. Quoi qu’il en soi j’attends tous les soirs sa position GPS avec impatiente.
Comme le vent est plus fort que les autres jours, la mer s’est formée et la vie à bord n’est pas très confortable. Je ne me plains pas car cela ne va malheureusement pas durer, le vent va mollir en remontant vers l’équateur.
Une journée moyenne avec 121 Miles au compteur.
A bientôt.
Jean Louis
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Lorsque le temps est au beau comme actuellement, je dors dans la pointe avant du bateau. J’ai transformé la soute à voiles qui n’a plus lieu d’exister de nos jours grâce à l’enrouleur de génois en une couchette double.
Il y a un immense panneau de pont zénithal de 80x80 centimètres. Sous ces latitudes, en vent arrière, je passe la nuit le panneau grand ouvert. Je m’endors en regardant travailler mes voiles, en admirant ces milliers d’étoiles et en écoutant le bateau fendre l’eau rageusement.
Il est aux environ de 22h, j’ai rêvassé un bon moment allongé dans le cockpit avant de me décider à aller au lit. Je viens de m’endormir lorsque je suis brusquement réveillé par un fla flap flap très rapide, comme un drapeau qui faseille dans un vent violent. Je me mets à genoux, passe la tête par le panneau et inspecte le pont. Je ne vois rien d’anormal. Je suis en train de me rallonger lorsque tout d’un coup, cela recommence, c’est dans ma couchette. Non, ce n’est malheureusement pas une sirène, c’est un poisson volant qui est en train de frétiller dans mes draps.
J’allume et essaie de l’attraper par la queue mais c’est impossible, je suis obligé de le prendre à pleine main pour le renvoyer dans son élément naturel qu’il n’aurait jamais dû quitter. Je n’ai plus qu’à nettoyer toutes les écailles qu’il a abandonnées en se débattant et à supporter l’odeur de poisson pour me rendormir.
Quelle chance il a eu ce poisson. Tous les matins j’en ramasse sur les passavants, lorsque ce sont des bébés poissons volants, cela me rends triste, ils n’ont rien connus de la vie et sont venus par un énorme manque de chance atterrir sur le pont d’un voilier au milieu d’un immense océan absolument vide.
A bord c’est ambiance course au large. A Cape Town j’ai rencontré José, un garçon étonnant. Infirmier de métier, il a très bien compris le challenge de traverser les océans en étant dialysé. Il avait entrepris de faire un tour du monde sans escale et il avait bien préparé son bateau mais suite à la rupture du régulateur de tension de son éolienne, toute son électronique a grillée. Il a fini par s’échouer près du cap de Bonne Espérance une nuit sans lune. Il a eu de la chance car c’était un banc de sable, il aurait pu se fracasser sur les rochers.
Il ne parle absolument pas un mot d’anglais alors que son bateau est en réparation au Cap depuis plus d’un an. Il ne peut communiquer avec personne. N’étant pas autonome, n’ayant plus confiance en son bateau, il a décidé de rentrer. Il est parti du Cap 5 jours après moi mais ne s’est pas arrêté à Saint Hélène où je me suis arrêté 5 jours. Nous devrions donc être très proches, hors il a environ un jour et demi de retard sur moi. Bravo Harmattan ! Bon, il peut encore me rattraper et me doubler car Harmattan n’est pas un voilier de régate. Quoi qu’il en soi j’attends tous les soirs sa position GPS avec impatiente.
Comme le vent est plus fort que les autres jours, la mer s’est formée et la vie à bord n’est pas très confortable. Je ne me plains pas car cela ne va malheureusement pas durer, le vent va mollir en remontant vers l’équateur.
Une journée moyenne avec 121 Miles au compteur.
A bientôt.
Jean Louis
______________________________________
"cher jean-louis,
je consulte la géographie : toi : bientôt à Conakri, Alain en Guadeloupe. J’ai aussi reçu une carte de Françoise Couilleau du Parlement Européen de Strasbourg. Vu comme ça, c’est mieux que la géo à l’école.... jeanine" Envoyé par jeanine Barbier le 16-03-2012 à 21:10
Fri, 16 Mar 2012 19:00:00 GMT - Une nuit difficile 12° 51’W 4° 25’S
Fri, 16 Mar 2012 19:00:00 GMT - Une nuit difficile 12° 51’W 4° 25’S
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle nuit difficile ! En début de nuit, le bateau avance bien mais étant dans l’axe du vent et la mer étant formée, il roule énormément d’un bord sur l’autre à tel point que parfois les passavants sont sous l’eau. Il fait lourd, le bateau est extrêmement bruyant car tout change de place à chaque coup de roulis et en particulier la vaisselle. Par exemple la rallonge de la table du carré s’écarte lorsque le bateau roule sur tribord puis elle est ramenée violemment sur la table lorsque le bateau revient ce qui produit un grand « Clac ». Le gréement fait également beaucoup de bruit. Dans ces conditions, comment dormir.
A trois heures du matin je ne dors toujours pas lorsque les grains arrivent. Maintenant il faut être en permanence en alerte, sur le pont pour régler la grand voile en fonction des humeurs du vent et être prêt à agir si celui-ci monte brusquement, mais également à la table à carte pour suivre l’évolution des orages.
Ce n’est qu’à cinq heures que je peux enfin aller m’allonger et essayer de trouver le sommeil.
En milieu de matinée, après de nombreux jours plein vent arrière, dans des conditions de confort très moyen, je n’en peu plus et décide de changer de bord en remontant plein Nord. Est-ce la bonne décision ? Je n’en sais rien, l’avenir le dira. Peut-être aurait-il fallu continuer un jour de plus de faire du NW ?
Immédiatement c’est le bonheur. Le bateau s’appuie sur sa voile et il est beaucoup plus stable. Il n’y a pas trop de vent et étant grand largue, je décide de sortir le génois en le ménageant. Immédiatement la vitesse passe à 7 Nœuds, cela change tout. Je file droit sur l’archipel des Bijagos à environ 980 Miles.
Je vais voir régulièrement comment évolue la réparation de mon génois. Pour l’instant ça tient, mais dès que je vais être dans le pot au noir, lorsqu’il n’y aura plus de vent, je vais le recoudre. Frédéric m’a dit de faire des points d’un centimètre. Cool ! J’espère qu’il va tenir d’ici là. Il faut que je garde un cap suffisamment éloigné du lit du vent pour qu’il reste gonflé en permanence. Le pire ce serait qu’il se dégonfle et se regonfle en claquant violemment. Il ne faut pas non plus qu’il se gonfle trop car alors les forces sont très importantes.
A cette vitesse, mon alternateur d’arbre d’hélice fait des merveilles, il compense absolument la totalité des consommations du bord et je n’ai pas besoin de démarrer le groupe électrogène. C’est super top !
Après cette triste fin de nuit, le temps est revenu au beau. Il fait chaud mais comme je suis au grand largue, le vent apparent est plus important et c’est très agréable.
Et puis, le soir arrive et je redeviens raisonnable, je roule le génois et repars au NW sous grand voile seule. Je perds entre un nœud et un nœud et demi de vitesse et surtout le bateau se remet à rouler très inconfortablement. Mais il faudrait que je gagne encore trois ou quatre degrés vers l’ouest pour être bien dans huit jours. La grande croisière c’est ainsi, il faut prévoir à long terme ce qui va se passer.
J’ai en tous cas passé une super journée et ce qui est pris n’est plus à prendre.
128 Miles au compteur ce soir, 906 sur une semaine depuis mon départ de Saint Hélène.
A bientôt.
Jean Louis
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle nuit difficile ! En début de nuit, le bateau avance bien mais étant dans l’axe du vent et la mer étant formée, il roule énormément d’un bord sur l’autre à tel point que parfois les passavants sont sous l’eau. Il fait lourd, le bateau est extrêmement bruyant car tout change de place à chaque coup de roulis et en particulier la vaisselle. Par exemple la rallonge de la table du carré s’écarte lorsque le bateau roule sur tribord puis elle est ramenée violemment sur la table lorsque le bateau revient ce qui produit un grand « Clac ». Le gréement fait également beaucoup de bruit. Dans ces conditions, comment dormir.
A trois heures du matin je ne dors toujours pas lorsque les grains arrivent. Maintenant il faut être en permanence en alerte, sur le pont pour régler la grand voile en fonction des humeurs du vent et être prêt à agir si celui-ci monte brusquement, mais également à la table à carte pour suivre l’évolution des orages.
Ce n’est qu’à cinq heures que je peux enfin aller m’allonger et essayer de trouver le sommeil.
En milieu de matinée, après de nombreux jours plein vent arrière, dans des conditions de confort très moyen, je n’en peu plus et décide de changer de bord en remontant plein Nord. Est-ce la bonne décision ? Je n’en sais rien, l’avenir le dira. Peut-être aurait-il fallu continuer un jour de plus de faire du NW ?
Immédiatement c’est le bonheur. Le bateau s’appuie sur sa voile et il est beaucoup plus stable. Il n’y a pas trop de vent et étant grand largue, je décide de sortir le génois en le ménageant. Immédiatement la vitesse passe à 7 Nœuds, cela change tout. Je file droit sur l’archipel des Bijagos à environ 980 Miles.
Je vais voir régulièrement comment évolue la réparation de mon génois. Pour l’instant ça tient, mais dès que je vais être dans le pot au noir, lorsqu’il n’y aura plus de vent, je vais le recoudre. Frédéric m’a dit de faire des points d’un centimètre. Cool ! J’espère qu’il va tenir d’ici là. Il faut que je garde un cap suffisamment éloigné du lit du vent pour qu’il reste gonflé en permanence. Le pire ce serait qu’il se dégonfle et se regonfle en claquant violemment. Il ne faut pas non plus qu’il se gonfle trop car alors les forces sont très importantes.
A cette vitesse, mon alternateur d’arbre d’hélice fait des merveilles, il compense absolument la totalité des consommations du bord et je n’ai pas besoin de démarrer le groupe électrogène. C’est super top !
Après cette triste fin de nuit, le temps est revenu au beau. Il fait chaud mais comme je suis au grand largue, le vent apparent est plus important et c’est très agréable.
Et puis, le soir arrive et je redeviens raisonnable, je roule le génois et repars au NW sous grand voile seule. Je perds entre un nœud et un nœud et demi de vitesse et surtout le bateau se remet à rouler très inconfortablement. Mais il faudrait que je gagne encore trois ou quatre degrés vers l’ouest pour être bien dans huit jours. La grande croisière c’est ainsi, il faut prévoir à long terme ce qui va se passer.
J’ai en tous cas passé une super journée et ce qui est pris n’est plus à prendre.
128 Miles au compteur ce soir, 906 sur une semaine depuis mon départ de Saint Hélène.
Sat, 17 mar 2012 19:00:00 GMT - Un peu de géographie 13° 57’W 2° 47’S
Sat, 17 mar 2012 19:00:00 GMT - Un peu de géographie 13° 57’W 2° 47’S
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je suis en train de terminer le tour de l’Afrique, cela aura été pour moi une bonne occasion de réviser ma géographie.
En partant de la pointe à l’Est, face à l’Inde et au Sri Lanka, la Somalie capitale Mogadiscio de bien triste réputation. Suivent ensuite des pays où l’on ne peut plus se rendre par la mer actuellement toujours à cause des pirates Somalien, le Kenya avec Nairobi et Mombasa, la Tanzanie avec Dar es Salam, l’île de Zanzibar. J’aurai vraiment aimé m’arrêter et visiter ces pays, surtout la Tanzanie ainsi que la mythique Zanzibar.
Il y a ensuite le Mozambique avec son fameux canal et ses îles éparses. Puis l’Afrique du Sud, le pays des contrastes, certainement un des endroits les plus intéressants de mon tour du monde. Le souvenir ultime qui me restera sera tout de même cette journée dans le parc sauvage où j’ai pu côtoyer tous ces animaux dans leur milieu naturel.
Sur la côte Ouest, la Namibie puis l’Angola avec Luanda, le Gabon sur l’équateur, avec Libreville. Au fond du golfe de Guinée, un endroit non fréquentable par les plaisanciers car infesté de pirates, le Cameroun puis le Nigéria. Enfin sur la côte nord du même golfe, le Benin, le Togo, le Ghana puis la côte d’Ivoire avec Abidjan, dont la lagune a vu naître Harmattan il y a 43 ans !
On est maintenant au sud de la côte Ouest, celle que je vais remonter dans quelques jours, le Libéria avec Monrovia, puis la Sierra Leone avec Freetown, la Guinée avec Conakry, la Guinée Bissau avec sa capitale Bissau sur le Rio Geba, Guinée Bissau dont dépends l’archipel des Bijagos, un des endroits les plus paradisiaques au monde. Il est composé de 88 îles dont seulement une dizaine sont occupées de façon permanente. Sans être une société matriarcale comme au Kuna Yala, les femmes y détiennent un pouvoir important.
Vient ensuite la Gambie totalement enclavée dans le Sénégal. Banjul sa capitale se trouve dans l’estuaire de la rivière Gambie. Puis le Sénégal, dont la capitale Dakar, sur la presqu’île du Capvert se trouve en plein à l’Est des îles du Cap Vert, qui gisent à environ 500 Kms.
Arrivé au sud du Sénégal, on ne peut plus remonter avec un voilier car les alizés de Nord Est soufflent parallèlement à la côte. Il faut alors faire un grand tour et partir NW au près pour rejoindre les îles du Cap Vert puis plein Nord pour les Acores où des vents favorables vont permettre de partir à l’Est afin d’atteindre soit Gibraltar, soit les côtes Atlantiques de la France.
Actuellement les alizés qui devraient être de NE soufflent plein Nord. J’espère qu’ils vont retrouver la raison dans 8 jours, lorsque je vais arriver dans les parages car sinon ma route vers les îles du Cap Vert va s’annoncer très difficile.
Voilà donc ma remonté de l’Atlantique Sud qui s’achève, cette nuit le vent s’est bien maintenu permettant à Harmattan une moyenne de 5N mais depuis ce matin c’est beaucoup plus mou et je suis en train de rentrer dans le pot au noir où le vent ne va cesser de faiblir jusqu’à disparaître totalement. Cette remontée de l’Atlantique sud depuis Cape Town aura été dans tous les cas un moment fort agréable, sauf pour les voiles peut-être.
Encore une pas trop mauvaise journée sous grand voile seule avec 112 Miles au compteur.
A bientôt.
Jean Louis
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je suis en train de terminer le tour de l’Afrique, cela aura été pour moi une bonne occasion de réviser ma géographie.
En partant de la pointe à l’Est, face à l’Inde et au Sri Lanka, la Somalie capitale Mogadiscio de bien triste réputation. Suivent ensuite des pays où l’on ne peut plus se rendre par la mer actuellement toujours à cause des pirates Somalien, le Kenya avec Nairobi et Mombasa, la Tanzanie avec Dar es Salam, l’île de Zanzibar. J’aurai vraiment aimé m’arrêter et visiter ces pays, surtout la Tanzanie ainsi que la mythique Zanzibar.
Il y a ensuite le Mozambique avec son fameux canal et ses îles éparses. Puis l’Afrique du Sud, le pays des contrastes, certainement un des endroits les plus intéressants de mon tour du monde. Le souvenir ultime qui me restera sera tout de même cette journée dans le parc sauvage où j’ai pu côtoyer tous ces animaux dans leur milieu naturel.
Sur la côte Ouest, la Namibie puis l’Angola avec Luanda, le Gabon sur l’équateur, avec Libreville. Au fond du golfe de Guinée, un endroit non fréquentable par les plaisanciers car infesté de pirates, le Cameroun puis le Nigéria. Enfin sur la côte nord du même golfe, le Benin, le Togo, le Ghana puis la côte d’Ivoire avec Abidjan, dont la lagune a vu naître Harmattan il y a 43 ans !
On est maintenant au sud de la côte Ouest, celle que je vais remonter dans quelques jours, le Libéria avec Monrovia, puis la Sierra Leone avec Freetown, la Guinée avec Conakry, la Guinée Bissau avec sa capitale Bissau sur le Rio Geba, Guinée Bissau dont dépends l’archipel des Bijagos, un des endroits les plus paradisiaques au monde. Il est composé de 88 îles dont seulement une dizaine sont occupées de façon permanente. Sans être une société matriarcale comme au Kuna Yala, les femmes y détiennent un pouvoir important.
Vient ensuite la Gambie totalement enclavée dans le Sénégal. Banjul sa capitale se trouve dans l’estuaire de la rivière Gambie. Puis le Sénégal, dont la capitale Dakar, sur la presqu’île du Capvert se trouve en plein à l’Est des îles du Cap Vert, qui gisent à environ 500 Kms.
Arrivé au sud du Sénégal, on ne peut plus remonter avec un voilier car les alizés de Nord Est soufflent parallèlement à la côte. Il faut alors faire un grand tour et partir NW au près pour rejoindre les îles du Cap Vert puis plein Nord pour les Acores où des vents favorables vont permettre de partir à l’Est afin d’atteindre soit Gibraltar, soit les côtes Atlantiques de la France.
Actuellement les alizés qui devraient être de NE soufflent plein Nord. J’espère qu’ils vont retrouver la raison dans 8 jours, lorsque je vais arriver dans les parages car sinon ma route vers les îles du Cap Vert va s’annoncer très difficile.
Voilà donc ma remonté de l’Atlantique Sud qui s’achève, cette nuit le vent s’est bien maintenu permettant à Harmattan une moyenne de 5N mais depuis ce matin c’est beaucoup plus mou et je suis en train de rentrer dans le pot au noir où le vent ne va cesser de faiblir jusqu’à disparaître totalement. Cette remontée de l’Atlantique sud depuis Cape Town aura été dans tous les cas un moment fort agréable, sauf pour les voiles peut-être.
Encore une pas trop mauvaise journée sous grand voile seule avec 112 Miles au compteur.
Sun, 18 mar 2012 19:00:00 GMT - Un reste d’alizé 14° 47’W 1° 21’S
Sun, 18 mar 2012 19:00:00 GMT - Un reste d’alizé 14° 47’W 1° 21’S
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Demain je vais changer d’hémisphère, il est grand temps de donner un dernier coup d’œil à la croix du sud. Hier soir, les alizés ont commencés à me lâcher, la vitesse du bateau est descendu progressivement pour n’être plus que d’un peu plus de trois nœuds cette nuit.
Ce matin comme le vent continuait à faiblir, je suis parti plein nord en déroulant du génois afin de bénéficier au mieux des derniers nœuds de vent. J’ai ainsi regagné un nœud avec en plus un bateau beaucoup plus stable. Puis, tout à coup, vers 11h, les alizés sont revenus pour un baroude d’honneur et Harmattan est reparti entre 5 et 6 nœuds. Un vrai festival.
C’est étonnant car à la latitude où je suis, la météo n’annonce que quelques nœuds de vent. Chuttt, ne faisons pas de bruit, des fois que quelqu’un, là haut, s’aperçoive qu’il y a une erreur d’affectation.
Pour l’instant mon génois tient, mais je ne le fait pas trop forcer. Lorsqu’il n’y aura plus du tout de vent, je vais essayer de le recoudre. Normalement je vais être quelques jours sans aucun souffle d’air.
Lorsque l’on voyage ainsi, on rencontre des plaisanciers qui ont eu des histoires étonnantes. Tel ce français rencontré à Saint Hélène. Il faisait le tour du monde avec son épouse puis, vers Tahiti je crois, il est passé par-dessus bord au milieu de la nuit. Sa femme est paniquée bien entendu, c’est son pire cauchemar qui vient de se produire. Elle entend du bruit et lance un cordage qui se prend dans l’hélice du bateau. La voilà immobilisée. Elle alerte les secours et au petit matin un hélicoptère repêche son bonhomme. Vivant !
Elle a pris le premier avion et ne veut plus remettre les pieds sur ce bateau. Il a dû demander à un copain de venir l’aider à ramener son bateau en France.
Beaucoup de plaisanciers pissent par-dessus bord. Cela me choque toujours car d’une part c’est inesthétique et en plus dangereux. Voir Florence Artaud, quelle chance elle a eu ! Moi j’ai une bouteille d’eau dont j’ai coupé la partie supérieure. Je pisse dedans et ensuite je jette le contenue à la mer. Oui, du côté sous le vent de préférence.
Et puis, à 16h30, je suis avec Fabio Montale sur la corniche en train d’admirer la rade de Marseille direction la Pointe Rouge mais je dois me rendre à l’évidence, ici on n’avance plus. Je suis définitivement tombé dans le pot au noir, les alizés de Sud Est m’ont totalement abandonné. Normale, je suis sur 1°30’ de latitude Sud. Je roule le génois et me résous à démarrer la risée Volvo. Je règle un tout petit ralenti car il va falloir tenir la distance. Il faut que j’arrive à mes 100 Miles par jour, c'est-à-dire 4 Nœuds.
A cet endroit le pot au noir est particulièrement large mais j’ai fait le plein de gasoil à Saint Hélène et mis à part la consommation du groupe électrogène je n’y ai pas touché. J’ai entre 1000 et 1500 Miles d’autonomie et Porto da Praia sur Santiago n’est qu’à 1100 Miles. Et puis, je pense retrouver des vents qui vont m’aider dans quelques centaines de Miles.
La mer est plate comme une crêpe, mais le bateau danse un peu, normal la voile n’a plus de vent pour s’appuyer. Il fait très beau, très chaud également. Les orages de ce matin ont disparus. La vie est belle. Ce midi pour faire dimanche je me suis offert un Pastis. Depuis le Sri Lanka je n’ai plus qu’un fond de bouteille et bêtement je n’en ai pas racheté à La Réunion. Il m’en reste une dose pour dimanche prochain.
A 18h30, le vent revient un petit peu, je peux couper le moteur. Je crois qu’il va falloir être patient cette semaine et getter le moindre souffle d’air pour l’exploiter. J’envisage de ressortir mon spi et de voir si je peux bricoler pour le porter à nouveau.
Voilà pour aujourd’hui. 104 Miles tout de même sur les dernières 24 heures, un grand merci aux alizés de Sud Est.
A bientôt.
Jean Louis
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Demain je vais changer d’hémisphère, il est grand temps de donner un dernier coup d’œil à la croix du sud. Hier soir, les alizés ont commencés à me lâcher, la vitesse du bateau est descendu progressivement pour n’être plus que d’un peu plus de trois nœuds cette nuit.
Ce matin comme le vent continuait à faiblir, je suis parti plein nord en déroulant du génois afin de bénéficier au mieux des derniers nœuds de vent. J’ai ainsi regagné un nœud avec en plus un bateau beaucoup plus stable. Puis, tout à coup, vers 11h, les alizés sont revenus pour un baroude d’honneur et Harmattan est reparti entre 5 et 6 nœuds. Un vrai festival.
C’est étonnant car à la latitude où je suis, la météo n’annonce que quelques nœuds de vent. Chuttt, ne faisons pas de bruit, des fois que quelqu’un, là haut, s’aperçoive qu’il y a une erreur d’affectation.
Pour l’instant mon génois tient, mais je ne le fait pas trop forcer. Lorsqu’il n’y aura plus du tout de vent, je vais essayer de le recoudre. Normalement je vais être quelques jours sans aucun souffle d’air.
Lorsque l’on voyage ainsi, on rencontre des plaisanciers qui ont eu des histoires étonnantes. Tel ce français rencontré à Saint Hélène. Il faisait le tour du monde avec son épouse puis, vers Tahiti je crois, il est passé par-dessus bord au milieu de la nuit. Sa femme est paniquée bien entendu, c’est son pire cauchemar qui vient de se produire. Elle entend du bruit et lance un cordage qui se prend dans l’hélice du bateau. La voilà immobilisée. Elle alerte les secours et au petit matin un hélicoptère repêche son bonhomme. Vivant !
Elle a pris le premier avion et ne veut plus remettre les pieds sur ce bateau. Il a dû demander à un copain de venir l’aider à ramener son bateau en France.
Beaucoup de plaisanciers pissent par-dessus bord. Cela me choque toujours car d’une part c’est inesthétique et en plus dangereux. Voir Florence Artaud, quelle chance elle a eu ! Moi j’ai une bouteille d’eau dont j’ai coupé la partie supérieure. Je pisse dedans et ensuite je jette le contenue à la mer. Oui, du côté sous le vent de préférence.
Et puis, à 16h30, je suis avec Fabio Montale sur la corniche en train d’admirer la rade de Marseille direction la Pointe Rouge mais je dois me rendre à l’évidence, ici on n’avance plus. Je suis définitivement tombé dans le pot au noir, les alizés de Sud Est m’ont totalement abandonné. Normale, je suis sur 1°30’ de latitude Sud. Je roule le génois et me résous à démarrer la risée Volvo. Je règle un tout petit ralenti car il va falloir tenir la distance. Il faut que j’arrive à mes 100 Miles par jour, c'est-à-dire 4 Nœuds.
A cet endroit le pot au noir est particulièrement large mais j’ai fait le plein de gasoil à Saint Hélène et mis à part la consommation du groupe électrogène je n’y ai pas touché. J’ai entre 1000 et 1500 Miles d’autonomie et Porto da Praia sur Santiago n’est qu’à 1100 Miles. Et puis, je pense retrouver des vents qui vont m’aider dans quelques centaines de Miles.
La mer est plate comme une crêpe, mais le bateau danse un peu, normal la voile n’a plus de vent pour s’appuyer. Il fait très beau, très chaud également. Les orages de ce matin ont disparus. La vie est belle. Ce midi pour faire dimanche je me suis offert un Pastis. Depuis le Sri Lanka je n’ai plus qu’un fond de bouteille et bêtement je n’en ai pas racheté à La Réunion. Il m’en reste une dose pour dimanche prochain.
A 18h30, le vent revient un petit peu, je peux couper le moteur. Je crois qu’il va falloir être patient cette semaine et getter le moindre souffle d’air pour l’exploiter. J’envisage de ressortir mon spi et de voir si je peux bricoler pour le porter à nouveau.
Voilà pour aujourd’hui. 104 Miles tout de même sur les dernières 24 heures, un grand merci aux alizés de Sud Est.
A bientôt.
Jean Louis
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"Bjr JL, Dans mes lectures de navigations à la voile, le pot au noir c’est vraiment la déprime, bon, tous n’avaient pas un moteur, alors soignez le bien votre Volvo (qui porte le nom qu’il faut pour un moteur) , je vous envoie une bouteille de Pastis en virtuel pour le moral et vous souhaite bon courage et une bonne mécanique à la place d’un bon vent.. " Envoyé par Hubert Durand le 20-03-2012 à 10:27
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"bonjour jean louis j’ai toujours des ennuis de santé vous etes ma thérapie lorsque j’ouvre mon ordi je vais mieux je m’e tracasse sans avoir les résultats...bonne continuationbisous de roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 20-03-2012 à 14:41
Mon, 19 mar 2012 19:00:00 GMT - Une nouvelle mode : Le spi à franges 15° 09’W 0° 26’N
Mon, 19 mar 2012 19:00:00 GMT - Une nouvelle mode : Le spi à franges 15° 09’W 0° 26’N
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je suis en train de lancer une nouvelle mode, le spi à franges. Ce matin j’ai pris mes plus beaux ciseaux et j’ai découpé proprement la déchirure de mon spi pour pouvoir le renvoyer. Super pour cela le spi tri radial ! La couture j’adore, gamin je voulais être grand couturier, habiller les femmes. J’adore regarder les défilés de mode, jeune marié j’ai réalisé quelques modèles pour mon épouse.
Finalement ce pot au noir se passe plutôt bien. Seulement trois heures de moteur en 24 heures. Hier soir, le vent est vite revenu, j’ai coupé le moteur et Harmattan filait à plus de 6 nœuds dans la nuit avant qu’un énorme orage arrive, avec tout ce qu’il faut, éclairs, vents violents et trombes d’eau. J’ai dû rouler totalement le génois et prendre deux ris dans la grand voile.
Après l’orage le vent a un peu faiblit puis il a ainsi perduré toute la nuit pour caller (comme ils disent dans le midi) à l’aube. J’ai dû relancer le moteur pendant deux heures puis il est revenu à nouveau et la grand voile et le génois ont repris du service. J’en ai profité pour retailler mon spi mais j’ai eu la bonne idée de ne pas l’envoyer car un énorme orage arrivait à nouveau. Eclairs, vents violents, trombes d’eau, typique du pot au noir.
Quand le calme est revenu j’ai envoyé mon spi. Quelle voile formidable, malgré le peu de vent je file entre 5 et 6,5 Nœuds. Avec cette déchirure ce n’est pas très beau. Je guette, si un bateau se présente à l’horizon je le descends vite fait. Mais je ne risque pas grand-chose, je n’ai vu qu’un bateau depuis Cape Town. Quelle honte ! Ce serait un peu comme se promener dans une rue piétonne au bras d’une fille magnifique qui aurait un talon aiguille cassé.
Il est 13h35 et 22 secondes, top ! Je viens de franchir l’équateur pour la quatrième fois dans mon tour du monde. Encore une fois je n’ai rien vu, pas de ligne dans la mer. J’ai quand même l’impression que cette histoire c’est comme le père Noël et j’ai du mal à y croire.
A ce moment nous fonçons à plus de 1600 kilomètres heure. Incroyable et je ne ressens rien. Hé oui, le circonférence de la terre fait environ 40 000 km et elle tourne sur elle-même en 24 heures. C’est pourquoi les bases de lancement de satellites sont le plus proche possible de l’équateur. C’est également pourquoi les alizés ont une orientation Est et que sous nos latitudes les tempêtes arrivent par l’Ouest. La force de Coriolis due à la rotation de la terre régit énormément de chose dans notre quotidien.
Il est 16h, le spi a de plus en plus de mal à porter car le vent tourne et a tendance à passer sur l’avant. A 16h30 j’ai fait mon objectif des 100 Miles quotidiens, maintenant c’est du rab. J’affale le spi, j’envoie le génois et je borde la grand voile. Je file encore à 5N. Je crois que ce pot au noir va être remplie de manœuvre de voile afin d’exploiter au mieux les humeurs du vent.
Avant de ranger le spi, je fais une petite retouche et une petite couture pour améliorer le look. Je ne sais pas comment font ceux qui n’ont pas de spi. Bon je ne m’aventurerais tout de même pas à le porter la nuit dans ces parages. Avec les violents orages qui arrivent sans prévenir, ce serait de l’inconscience.
Encore une journée sympa qui se termine avec 114 Miles au compteur.
A bientôt.
Jean Louis
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je suis en train de lancer une nouvelle mode, le spi à franges. Ce matin j’ai pris mes plus beaux ciseaux et j’ai découpé proprement la déchirure de mon spi pour pouvoir le renvoyer. Super pour cela le spi tri radial ! La couture j’adore, gamin je voulais être grand couturier, habiller les femmes. J’adore regarder les défilés de mode, jeune marié j’ai réalisé quelques modèles pour mon épouse.
Finalement ce pot au noir se passe plutôt bien. Seulement trois heures de moteur en 24 heures. Hier soir, le vent est vite revenu, j’ai coupé le moteur et Harmattan filait à plus de 6 nœuds dans la nuit avant qu’un énorme orage arrive, avec tout ce qu’il faut, éclairs, vents violents et trombes d’eau. J’ai dû rouler totalement le génois et prendre deux ris dans la grand voile.
Après l’orage le vent a un peu faiblit puis il a ainsi perduré toute la nuit pour caller (comme ils disent dans le midi) à l’aube. J’ai dû relancer le moteur pendant deux heures puis il est revenu à nouveau et la grand voile et le génois ont repris du service. J’en ai profité pour retailler mon spi mais j’ai eu la bonne idée de ne pas l’envoyer car un énorme orage arrivait à nouveau. Eclairs, vents violents, trombes d’eau, typique du pot au noir.
Quand le calme est revenu j’ai envoyé mon spi. Quelle voile formidable, malgré le peu de vent je file entre 5 et 6,5 Nœuds. Avec cette déchirure ce n’est pas très beau. Je guette, si un bateau se présente à l’horizon je le descends vite fait. Mais je ne risque pas grand-chose, je n’ai vu qu’un bateau depuis Cape Town. Quelle honte ! Ce serait un peu comme se promener dans une rue piétonne au bras d’une fille magnifique qui aurait un talon aiguille cassé.
Il est 13h35 et 22 secondes, top ! Je viens de franchir l’équateur pour la quatrième fois dans mon tour du monde. Encore une fois je n’ai rien vu, pas de ligne dans la mer. J’ai quand même l’impression que cette histoire c’est comme le père Noël et j’ai du mal à y croire.
A ce moment nous fonçons à plus de 1600 kilomètres heure. Incroyable et je ne ressens rien. Hé oui, le circonférence de la terre fait environ 40 000 km et elle tourne sur elle-même en 24 heures. C’est pourquoi les bases de lancement de satellites sont le plus proche possible de l’équateur. C’est également pourquoi les alizés ont une orientation Est et que sous nos latitudes les tempêtes arrivent par l’Ouest. La force de Coriolis due à la rotation de la terre régit énormément de chose dans notre quotidien.
Il est 16h, le spi a de plus en plus de mal à porter car le vent tourne et a tendance à passer sur l’avant. A 16h30 j’ai fait mon objectif des 100 Miles quotidiens, maintenant c’est du rab. J’affale le spi, j’envoie le génois et je borde la grand voile. Je file encore à 5N. Je crois que ce pot au noir va être remplie de manœuvre de voile afin d’exploiter au mieux les humeurs du vent.
Avant de ranger le spi, je fais une petite retouche et une petite couture pour améliorer le look. Je ne sais pas comment font ceux qui n’ont pas de spi. Bon je ne m’aventurerais tout de même pas à le porter la nuit dans ces parages. Avec les violents orages qui arrivent sans prévenir, ce serait de l’inconscience.
Encore une journée sympa qui se termine avec 114 Miles au compteur.
Quel moment de vie agréable cette remontée de l’Atlantique ! A bord c’est ambiance croisière : farniente, lecture, allongé dans le cockpit, à l’ombre de la capote avec cette légère brise pour me rafraîchir, une bière glacée en guise d’apéro, le bonheur.
Je pensais avoir à traverser cette zone au moteur, mais non, le vent est là, juste ce qu’il faut comme direction, la force idéale. La journée je marche sous spi, la nuit sous génois mais toujours aux alentours de 5N de moyenne, de quoi remplir mon contrat journalier sans problème. Hier soir les derniers orages se sont sauvés et cette nuit j’ai dormi comme un bébé gentiment bercé par les mouvements doux du bateau et le bruit de l’eau qui coule le long de la coque. Je ne suis pas pressé d’arriver, je suis tellement bien ici.
Mais malgré tout, petit à petit la vitesse du vent baisse et celle d’Harmattan suit irrésistiblement. Vers 17h, ce n’est plus que trois nœuds, parfois moins. Le spi a de plus en plus de mal à tenir gonflé. Puis, ça mollit encore, le ciel prend une couleur triste et rapidement de gros nuages noirs se forment. L’alarme orage retentit, il est grand temps d’affaler rapidement le spi, de le rentrer dans son sac et de l’envoyer se reposer sous la couchette du capitaine.
A 18h je mets en marche le moteur à 1000 tours minute pour avancer un peu car le vent n’est plus que de 3 ou 4 nœuds. J’espère qu’il va revenir dans la soirée car j’aurai bien voulu continuer sous voile encore un jour ou deux.
Il a fait très chaud aujourd’hui, mon thermomètre indique une température d’eau de mer de 33° !!!! Je ne crois pas avoir déjà vu si chaud. De toute façon, il faudra bien faire du moteur car la météo annonce très peu de vent, voir pas de vent du tout pour quelques centaines de milles. Je pense que je retrouverais du vent vers les 6 ou 7° Nord, c'est-à-dire dans 300 Miles environ.
Quand même 116 Miles aujourd’hui grâce aux voiles.
A bientôt.
Jean Louis
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quel moment de vie agréable cette remontée de l’Atlantique ! A bord c’est ambiance croisière : farniente, lecture, allongé dans le cockpit, à l’ombre de la capote avec cette légère brise pour me rafraîchir, une bière glacée en guise d’apéro, le bonheur.
Je pensais avoir à traverser cette zone au moteur, mais non, le vent est là, juste ce qu’il faut comme direction, la force idéale. La journée je marche sous spi, la nuit sous génois mais toujours aux alentours de 5N de moyenne, de quoi remplir mon contrat journalier sans problème. Hier soir les derniers orages se sont sauvés et cette nuit j’ai dormi comme un bébé gentiment bercé par les mouvements doux du bateau et le bruit de l’eau qui coule le long de la coque. Je ne suis pas pressé d’arriver, je suis tellement bien ici.
Mais malgré tout, petit à petit la vitesse du vent baisse et celle d’Harmattan suit irrésistiblement. Vers 17h, ce n’est plus que trois nœuds, parfois moins. Le spi a de plus en plus de mal à tenir gonflé. Puis, ça mollit encore, le ciel prend une couleur triste et rapidement de gros nuages noirs se forment. L’alarme orage retentit, il est grand temps d’affaler rapidement le spi, de le rentrer dans son sac et de l’envoyer se reposer sous la couchette du capitaine.
A 18h je mets en marche le moteur à 1000 tours minute pour avancer un peu car le vent n’est plus que de 3 ou 4 nœuds. J’espère qu’il va revenir dans la soirée car j’aurai bien voulu continuer sous voile encore un jour ou deux.
Il a fait très chaud aujourd’hui, mon thermomètre indique une température d’eau de mer de 33° !!!! Je ne crois pas avoir déjà vu si chaud. De toute façon, il faudra bien faire du moteur car la météo annonce très peu de vent, voir pas de vent du tout pour quelques centaines de milles. Je pense que je retrouverais du vent vers les 6 ou 7° Nord, c'est-à-dire dans 300 Miles environ.
Quand même 116 Miles aujourd’hui grâce aux voiles.
A bientôt.
Jean Louis
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"Salut, je viens de rentrer de St Martin ou j ai un peu joue les prolongations, sejour tres trres agreable tant a terre que sur Teba, nous avons navigue un peu, quel engin, barrer un sloop moderne de 23m et 50 t c est un autre monde !! J ai lu tout ton journal, tres tres interessant le passage a St Helene, et pour la route en ce moment la cela a l air d aller bien, tant mieux, joyeux anniversaire a retardement !! bon vent et bonne route l ami, JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 22-03-2012 à 11:49
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"Salut, Profite de ton ambiance croisière .... c’est trop agréable !!!! Ici, en France, nous avons des journées difficiles ... Bisous à toi Marie" Envoyé par Marie le 22-03-2012 à 21:18
Wed, 21 Mar 2012 19:00:00 GMT - Ambiance pot au noir 15° 37’W 3° 48’N
Wed, 21 Mar 2012 19:00:00 GMT - Ambiance pot au noir 15° 37’W 3° 48’N
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quel endroit bizarre ce pot au noir. On croirait un décor de film catastrophe. Aujourd’hui nos bateaux sont équipés de moteur auxiliaires mais du temps de la marine à voile, des galions et des caravelles, les capitaines devaient serrer les fesses en arrivant dans cette zone. Ils avaient intérêt à trouver des occupations pour l’équipage, peintures, vernis, frotter le pont, astiquer les cuivres … s’ils ne voulaient pas voir éclater une mutinerie.
Lorsque j’avais une vingtaine d’années, je lisais tout ce que je pouvais trouver sur les voyages en voilier. La traversée du pot au noir semblait à chaque fois quelque chose hors du commun et une vraie victoire d’arriver à en sortir. J’espérais tellement un jour pouvoir vivre cela, faire cette expérience.
Je vais vous planter le décor. Il fait chaud, très chaud même, pas un souffle d’air. Il fait lourd, tout est moite, les marins sont trempés de sueur. Le bateau est arrêté sur une mer absolument plate, tout claque, tout frappe, tout grince. La mer est grise. Le ciel est inquiétant, lourd, gris foncé, même noir par endroit, juste au dessus du bateau une trouée laisse passer un soleil qui grille tout à bord.
On entend des grondements sourds. Il y a de l’électricité partout, la nuit le ciel s’illumine par moment de grands éclairs de chaleurs.
Le bateau reste ainsi des jours et même parfois des semaines les voiles flasques, sans bouger reportant d’autant le moment tant attendu de l’arrivée au port. Sous l’eau il y a comme un dragon qui fait passer son dos arrondi. Le bateau se soulève puis redescend en roulant sur un bord. On a l’impression d’être pris au piège et que plus jamais on ne ressortira de cet endroit de malheur.
Puis, régulièrement, un orage éclate. Tout s’assombrit, le ciel est noir, la mer est noire, des grondements retentissent, des éclairs illuminent la scène. L’écran radar fait apparaître une énorme tache blanche qui se rapproche du centre de l’écran. Il est grand temps de réagir, vite fermer les capots, fermer les hublots, rouler le génois. Le vent commence à souffler très fort et la mer à blanchir. Vite il faut prendre deux ris dans la grand voile, repérer d’où vient le vent cette fois-ci et mettre le bateau sur une route appropriée pour supporter la violence de ce vent. La pluie commence à tomber, fine au début puis tout à coup les vannes s’ouvrent et c’est un déluge qui s’abat sur le bateau dans un bruit d’enfer. Fermer vite fait le volet en avant de la capote et vite descendre et s’enfermer dans le bateau en attendant que cela passe.
Pendant 10 minutes une véritable cascade d’eau s’abat sur le bateau, puis le ciel commence à s’éclaircir, la frappe des gouttes devient moins violente et bientôt je peux ressortir dans le cockpit. Le pont est sous plusieurs centimètres d’eau, les dalots ont du mal à évacuer. Il fait plus frais, il fait bon. Maintenant, il faut refaire les manips en sens inverse, ouvrir le volet de capote, faire sauter les ris, ouvrir les capots et les hublots. Mais il n’y a plus de vent, il faut attendre pour dérouler le génois.
Aujourd’hui c’est corvée d’eau. Dans mon bateau les réservoirs sont intégrés à la coque. En fait c’est la coque elle-même. Ce n’est pas terrible et interdit aujourd’hui mais mon bateau a 43 ans ! En partant du mât principal et en allant sur l’arrière, il y a le réservoir d’eau douce, le réservoir de gasoil et la souillarde.
Le réservoir d’eau fuit à la gîte lorsqu’il est trop plein, pareil pour le réservoir de gasoil et là le gasoil est entré dans le réservoir d’eau. Cela le fait moyen. Pas très grave car je pompe en bas du réservoir et comme la densité du gasoil est 0,7 il ne me gène pas. Maintenant que mon moteur fonctionne en permanence et que j’ai de l’électricité, j’ai voulu nettoyer ce réservoir. J’ai tout vidé puis j’ai lancé le déssalinisateur. Quel appareil magnifique, il produit 30 litres à l’heure, en 8 heures je remplie mon réservoir d’eau. Fabuleux ! J’en profite pour remplir les 6 bidons de cinq litres que j’ai bus depuis Saint Hélène.
Cet après midi les orages sont partis mais il fait une chaleur écrasante et j’ai l’impression que tout s’est arrêté, que tout est endormi. Je pousse le moteur de 1000 à 1100 tours car je pense que cela va lui faire du bien et nous passons de 3,1N à 3,6N. Moi cela me fait du bien.
C’est étonnant, depuis que je suis dans le pot au noir la mer est couverte de très grandes plaques d’une espèce de lichen marron orange.
Seulement 86 Miles au compteur aujourd’hui.
A bientôt.
Jean Louis
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quel endroit bizarre ce pot au noir. On croirait un décor de film catastrophe. Aujourd’hui nos bateaux sont équipés de moteur auxiliaires mais du temps de la marine à voile, des galions et des caravelles, les capitaines devaient serrer les fesses en arrivant dans cette zone. Ils avaient intérêt à trouver des occupations pour l’équipage, peintures, vernis, frotter le pont, astiquer les cuivres … s’ils ne voulaient pas voir éclater une mutinerie.
Lorsque j’avais une vingtaine d’années, je lisais tout ce que je pouvais trouver sur les voyages en voilier. La traversée du pot au noir semblait à chaque fois quelque chose hors du commun et une vraie victoire d’arriver à en sortir. J’espérais tellement un jour pouvoir vivre cela, faire cette expérience.
Je vais vous planter le décor. Il fait chaud, très chaud même, pas un souffle d’air. Il fait lourd, tout est moite, les marins sont trempés de sueur. Le bateau est arrêté sur une mer absolument plate, tout claque, tout frappe, tout grince. La mer est grise. Le ciel est inquiétant, lourd, gris foncé, même noir par endroit, juste au dessus du bateau une trouée laisse passer un soleil qui grille tout à bord.
On entend des grondements sourds. Il y a de l’électricité partout, la nuit le ciel s’illumine par moment de grands éclairs de chaleurs.
Le bateau reste ainsi des jours et même parfois des semaines les voiles flasques, sans bouger reportant d’autant le moment tant attendu de l’arrivée au port. Sous l’eau il y a comme un dragon qui fait passer son dos arrondi. Le bateau se soulève puis redescend en roulant sur un bord. On a l’impression d’être pris au piège et que plus jamais on ne ressortira de cet endroit de malheur.
Puis, régulièrement, un orage éclate. Tout s’assombrit, le ciel est noir, la mer est noire, des grondements retentissent, des éclairs illuminent la scène. L’écran radar fait apparaître une énorme tache blanche qui se rapproche du centre de l’écran. Il est grand temps de réagir, vite fermer les capots, fermer les hublots, rouler le génois. Le vent commence à souffler très fort et la mer à blanchir. Vite il faut prendre deux ris dans la grand voile, repérer d’où vient le vent cette fois-ci et mettre le bateau sur une route appropriée pour supporter la violence de ce vent. La pluie commence à tomber, fine au début puis tout à coup les vannes s’ouvrent et c’est un déluge qui s’abat sur le bateau dans un bruit d’enfer. Fermer vite fait le volet en avant de la capote et vite descendre et s’enfermer dans le bateau en attendant que cela passe.
Pendant 10 minutes une véritable cascade d’eau s’abat sur le bateau, puis le ciel commence à s’éclaircir, la frappe des gouttes devient moins violente et bientôt je peux ressortir dans le cockpit. Le pont est sous plusieurs centimètres d’eau, les dalots ont du mal à évacuer. Il fait plus frais, il fait bon. Maintenant, il faut refaire les manips en sens inverse, ouvrir le volet de capote, faire sauter les ris, ouvrir les capots et les hublots. Mais il n’y a plus de vent, il faut attendre pour dérouler le génois.
Aujourd’hui c’est corvée d’eau. Dans mon bateau les réservoirs sont intégrés à la coque. En fait c’est la coque elle-même. Ce n’est pas terrible et interdit aujourd’hui mais mon bateau a 43 ans ! En partant du mât principal et en allant sur l’arrière, il y a le réservoir d’eau douce, le réservoir de gasoil et la souillarde.
Le réservoir d’eau fuit à la gîte lorsqu’il est trop plein, pareil pour le réservoir de gasoil et là le gasoil est entré dans le réservoir d’eau. Cela le fait moyen. Pas très grave car je pompe en bas du réservoir et comme la densité du gasoil est 0,7 il ne me gène pas. Maintenant que mon moteur fonctionne en permanence et que j’ai de l’électricité, j’ai voulu nettoyer ce réservoir. J’ai tout vidé puis j’ai lancé le déssalinisateur. Quel appareil magnifique, il produit 30 litres à l’heure, en 8 heures je remplie mon réservoir d’eau. Fabuleux ! J’en profite pour remplir les 6 bidons de cinq litres que j’ai bus depuis Saint Hélène.
Cet après midi les orages sont partis mais il fait une chaleur écrasante et j’ai l’impression que tout s’est arrêté, que tout est endormi. Je pousse le moteur de 1000 à 1100 tours car je pense que cela va lui faire du bien et nous passons de 3,1N à 3,6N. Moi cela me fait du bien.
C’est étonnant, depuis que je suis dans le pot au noir la mer est couverte de très grandes plaques d’une espèce de lichen marron orange.
Il est 14 heures, tout est immobile, tout est figé, écrasé par une chaleur insoutenable. Même les orages, même les dragons qui soulevaient régulièrement le bateau ont mis les pouces.
La mer est absolument plate, il n’y a plus d’air, plus rien ne bouge, plus rien ne claque, plus rien ne frappe, plus rien ne grince, tout est endormie, comme pétrifié par cette chape de plomb.
Moi je dégouline de transpiration, je ne suis bien qu’allongé à l’intérieur du bateau en train de comater. Même à l’ombre de la capote, dans le cockpit, c’est intenable. Le doux ronronnement du moteur incite à s’endormir, les mouvements du bateau sont imperceptibles, seul le speedomètre permet de savoir que nous avançons à 3.4 Nœuds, 3.4 minutes de latitude nord engrangées toutes les heures qui me permettent de penser que je finirais par voir la fin de ce pot au noir.
Que cette balade est agréable, cela faisait longtemps que je ne m’étais pas fait autant plaisir. Après ce parcourt difficile le long des côtes Sud Africaine, quelle récompense. Ma petite vie est maintenant bien organisée et ce voyage pourrait continuer longtemps sans que cela ne me pèse.
Après une heure de sieste les choses n’ont pas beaucoup changé. La mer est maintenant absolument lisse comme une plaque d’acier légèrement ondulée, marquant ainsi une absence totale du moindre mouvement d’air. Je viens de passer les cinq degrés Nord et je pense qu’il va falloir encore attendre un ou deux degrés avant qu’un souffle d’air significatif ne reprenne. Peut être demain pourrais-je à nouveau faire route sous voile avec un léger vent d’ouest.
Vers 17h tout devient laiteux, brumeux, il est presque impossible de distinguer la ligne où le ciel rejoint la mer tellement tout se ressemble, j’ai l’impression d’être seul au monde, seul dans un monde où tout est immobile, un monde où tout s’est arrêté. Quel sentiment étrange, c’est la solitude totale.
Depuis mon départ de Cape Town, je n’ai vu qu’un seul bateau, aucun dauphin, aucune baleine, seulement quelques oiseaux. Je n’imaginais pas l’Atlantique Sud aussi désert.
Mon thermomètre de coque affiche maintenant une température d’eau de mer à 36 degrés ! Je n’ai jamais vu cela, c’est incroyable. Bientôt mon déssalinisateur va remplacer mon chauffe eau. Heureusement que je suis en mer, la nuit il fait suffisamment frais pour arriver à dormir. Mais à cette latitude, à l’intérieur des terres, au Libéria, en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Togo, au Benin, au Nigéria ou au Cameroun cela doit être intenable.
Dans trois jours je serais au sud de l’archipel des Bijagos et je pourrais alors partir tribord amure au près pour l’île de Santiago au Cap vert. Cette route ne sera pas une partie de plaisir car il va falloir remonter la mer et le vent pendant 500 Miles. Les alizés normalement de Nord est soufflent actuellement plein nord entre force 4 et force 5. Voilà pour aujourd’hui, 89 Miles au compteur ce soir, ce n’est pas si mal car j’ai mis très peu de gaz.
A bientôt.
Jean Louis
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Il est 14 heures, tout est immobile, tout est figé, écrasé par une chaleur insoutenable. Même les orages, même les dragons qui soulevaient régulièrement le bateau ont mis les pouces.
La mer est absolument plate, il n’y a plus d’air, plus rien ne bouge, plus rien ne claque, plus rien ne frappe, plus rien ne grince, tout est endormie, comme pétrifié par cette chape de plomb.
Moi je dégouline de transpiration, je ne suis bien qu’allongé à l’intérieur du bateau en train de comater. Même à l’ombre de la capote, dans le cockpit, c’est intenable. Le doux ronronnement du moteur incite à s’endormir, les mouvements du bateau sont imperceptibles, seul le speedomètre permet de savoir que nous avançons à 3.4 Nœuds, 3.4 minutes de latitude nord engrangées toutes les heures qui me permettent de penser que je finirais par voir la fin de ce pot au noir.
Que cette balade est agréable, cela faisait longtemps que je ne m’étais pas fait autant plaisir. Après ce parcourt difficile le long des côtes Sud Africaine, quelle récompense. Ma petite vie est maintenant bien organisée et ce voyage pourrait continuer longtemps sans que cela ne me pèse.
Après une heure de sieste les choses n’ont pas beaucoup changé. La mer est maintenant absolument lisse comme une plaque d’acier légèrement ondulée, marquant ainsi une absence totale du moindre mouvement d’air. Je viens de passer les cinq degrés Nord et je pense qu’il va falloir encore attendre un ou deux degrés avant qu’un souffle d’air significatif ne reprenne. Peut être demain pourrais-je à nouveau faire route sous voile avec un léger vent d’ouest.
Vers 17h tout devient laiteux, brumeux, il est presque impossible de distinguer la ligne où le ciel rejoint la mer tellement tout se ressemble, j’ai l’impression d’être seul au monde, seul dans un monde où tout est immobile, un monde où tout s’est arrêté. Quel sentiment étrange, c’est la solitude totale.
Depuis mon départ de Cape Town, je n’ai vu qu’un seul bateau, aucun dauphin, aucune baleine, seulement quelques oiseaux. Je n’imaginais pas l’Atlantique Sud aussi désert.
Mon thermomètre de coque affiche maintenant une température d’eau de mer à 36 degrés ! Je n’ai jamais vu cela, c’est incroyable. Bientôt mon déssalinisateur va remplacer mon chauffe eau. Heureusement que je suis en mer, la nuit il fait suffisamment frais pour arriver à dormir. Mais à cette latitude, à l’intérieur des terres, au Libéria, en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Togo, au Benin, au Nigéria ou au Cameroun cela doit être intenable.
Dans trois jours je serais au sud de l’archipel des Bijagos et je pourrais alors partir tribord amure au près pour l’île de Santiago au Cap vert. Cette route ne sera pas une partie de plaisir car il va falloir remonter la mer et le vent pendant 500 Miles. Les alizés normalement de Nord est soufflent actuellement plein nord entre force 4 et force 5. Voilà pour aujourd’hui, 89 Miles au compteur ce soir, ce n’est pas si mal car j’ai mis très peu de gaz.
Wed, 23 Mar 2012 19:00:00 GMT - Une fin d’étape compliquée 15° 34’W 6° 22’N
Wed, 23 Mar 2012 19:00:00 GMT - Une fin d’étape compliquée 15° 34’W 6° 22’N
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
J’ai mangé mon pain blanc, cette fin d’étape s’annonce difficile. Pour un bateau à voile, quand le vent vient de l’arrière c’est toujours facile mais lorsqu’il vient de devant c’est une autre paire de manche. C’est pour cela que le tour du monde par les alizés a un tel succès. Pratiquement la totalité du parcourt se fait avec le vent dans le dos. Malheureusement pour nous européens et français en particulier, il faut revenir au port de départ.
C’est certainement plus facile en remontant par les Antilles, les Bermudes et les Acores quoi que sur cette route il y a également du près à faire. La route que j’ai choisie est plus courte mais plus difficile car une fois passé l’équateur et le pot au noir, arrivent les vents contraires.
Cela a commencé hier au soir, un léger vent de face s’est levé puis il s’est renforcé et ma vitesse a chuté autour de 1N, 24 Miles par jour ! J’ai alors commencé à tirer des bords mais sans grand succès. Le problème étant la houle qui se crée rapidement, cela casse la vitesse du bateau, il s’arrête puis repart, s’arrête à nouveau, repart et ainsi de suite.
Toute la nuit le ciel s’est illuminée en permanence avec des éclairs de chaleur, le baroude d’honneur du pot au noir. Du coup, j’ai hésité à envoyer de la toile. Cette semaine la lune est en congé, on n’y voit pas grand-chose mais j’arrivais tout de même à distinguer de gros nuages noirs.
Dès l’aube, en sortant dans le cockpit, j’ai compris immédiatement que le pot au noir était dans les rétroviseurs, fini cette ambiance pesante, fini ces gros nuages noirs. J’ai hissé la trinquette et l’artimon, cela a amélioré un peu la vitesse mais au prix d’une route en lacet qui réduit d’autant le chemin efficace réellement parcouru.
En fin de matinée, la force du vent s’est réduite mais la houle toujours présente limite la vitesse du bateau à 2N. Je me rends compte alors de la présence d’un courant contraire de plus d’un nœud. En permanence je pense à ma consommation de gasoil, le moteur tournant 24h sur 24 je dois la surveiller continuellement. Je ne remorque pas un mini tanker. Avancer à 2N avec un courant contraire de 1N provoque une consommation exorbitante. J’ai intérêt à pousser les gaz de façon à relativiser cette vitesse de courant. Il y aurait d’ailleurs un calcul à faire.
Je passe les 6 degrés de latitude nord pendant le déjeuner et progressivement dans l’après midi, la houle de nord s’amortie et le vent prend de plus en plus d’Ouest mais en se limitant à quelques nœuds. Du coup ma vitesse augmente légèrement et je peux progressivement réduire les gaz.
La météo prévoit un vent d’Ouest inférieur à 10N jusqu’à la latitude 10°N mais bien établi à partir de la latitude 7°N. Espérons que ce vent sera réellement plein Ouest et suffisant pour envoyer le spi et couper le moteur. Puis, à partir des 10°N plein nord pour rejoindre Porto da Praia, au Cap Vert, ce sera encore une autre histoire car il va falloir serrer le près.
Ce soir la vie est belle à nouveau, au fur et à mesure que je remonte au nord ce faible vent tourne à l’Ouest, je suis toutes voiles dehors, génois, trinquette, grand voile et artimon. Je ne peux pas encore couper le moteur, car le vent est trop léger, mais il ne tourne plus qu’à 1000tr/mn et je file à 4,6N.
Un article est paru dans le dernier numéro de PKD France. Merci à Christophe pour l’avoir inséré dans l’onglet « Presse »
Seulement 77 Miles au compteur ce jour mais en fait seulement 63 Miles de progression efficace vers le Nord (6°22’ – 5°19’).
A bientôt.
Jean Louis
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
J’ai mangé mon pain blanc, cette fin d’étape s’annonce difficile. Pour un bateau à voile, quand le vent vient de l’arrière c’est toujours facile mais lorsqu’il vient de devant c’est une autre paire de manche. C’est pour cela que le tour du monde par les alizés a un tel succès. Pratiquement la totalité du parcourt se fait avec le vent dans le dos. Malheureusement pour nous européens et français en particulier, il faut revenir au port de départ.
C’est certainement plus facile en remontant par les Antilles, les Bermudes et les Acores quoi que sur cette route il y a également du près à faire. La route que j’ai choisie est plus courte mais plus difficile car une fois passé l’équateur et le pot au noir, arrivent les vents contraires.
Cela a commencé hier au soir, un léger vent de face s’est levé puis il s’est renforcé et ma vitesse a chuté autour de 1N, 24 Miles par jour ! J’ai alors commencé à tirer des bords mais sans grand succès. Le problème étant la houle qui se crée rapidement, cela casse la vitesse du bateau, il s’arrête puis repart, s’arrête à nouveau, repart et ainsi de suite.
Toute la nuit le ciel s’est illuminée en permanence avec des éclairs de chaleur, le baroude d’honneur du pot au noir. Du coup, j’ai hésité à envoyer de la toile. Cette semaine la lune est en congé, on n’y voit pas grand-chose mais j’arrivais tout de même à distinguer de gros nuages noirs.
Dès l’aube, en sortant dans le cockpit, j’ai compris immédiatement que le pot au noir était dans les rétroviseurs, fini cette ambiance pesante, fini ces gros nuages noirs. J’ai hissé la trinquette et l’artimon, cela a amélioré un peu la vitesse mais au prix d’une route en lacet qui réduit d’autant le chemin efficace réellement parcouru.
En fin de matinée, la force du vent s’est réduite mais la houle toujours présente limite la vitesse du bateau à 2N. Je me rends compte alors de la présence d’un courant contraire de plus d’un nœud. En permanence je pense à ma consommation de gasoil, le moteur tournant 24h sur 24 je dois la surveiller continuellement. Je ne remorque pas un mini tanker. Avancer à 2N avec un courant contraire de 1N provoque une consommation exorbitante. J’ai intérêt à pousser les gaz de façon à relativiser cette vitesse de courant. Il y aurait d’ailleurs un calcul à faire.
Je passe les 6 degrés de latitude nord pendant le déjeuner et progressivement dans l’après midi, la houle de nord s’amortie et le vent prend de plus en plus d’Ouest mais en se limitant à quelques nœuds. Du coup ma vitesse augmente légèrement et je peux progressivement réduire les gaz.
La météo prévoit un vent d’Ouest inférieur à 10N jusqu’à la latitude 10°N mais bien établi à partir de la latitude 7°N. Espérons que ce vent sera réellement plein Ouest et suffisant pour envoyer le spi et couper le moteur. Puis, à partir des 10°N plein nord pour rejoindre Porto da Praia, au Cap Vert, ce sera encore une autre histoire car il va falloir serrer le près.
Ce soir la vie est belle à nouveau, au fur et à mesure que je remonte au nord ce faible vent tourne à l’Ouest, je suis toutes voiles dehors, génois, trinquette, grand voile et artimon. Je ne peux pas encore couper le moteur, car le vent est trop léger, mais il ne tourne plus qu’à 1000tr/mn et je file à 4,6N.
Un article est paru dans le dernier numéro de PKD France. Merci à Christophe pour l’avoir inséré dans l’onglet « Presse »
Seulement 77 Miles au compteur ce jour mais en fait seulement 63 Miles de progression efficace vers le Nord (6°22’ – 5°19’).
A bientôt.
Jean Louis
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"Bon courage, pas drole le vent et la mer le dans le nez, je te souhaite de l W !! amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 24-03-2012 à 11:43
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"je viens de lire la presse article trés bien sur la mer et aussi sur laterre vous etes un héros...bon courage merci pour le mail gros bisous de roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 24-03-2012 à 17:04
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"Salut , 25 au soir pas de nouvelles,sans doute pas le temps d ecrire, j espere que tout va bien amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 25-03-2012 à 19:41
Fri, 24 Mar 2012 19:00:00 GMT - Et après ? 15° 42’W 8° 03’N
Fri, 24 Mar 2012 19:00:00 GMT - Et après ? 15° 42’W 8° 03’N
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Oui, et après ? Bon, cette aventure n’est pas encore terminée, il faut déjà que j’arrive à rejoindre Porto da Praia sur l’île de Santiago. Ce soir j’en suis à 615 Miles en ligne droite. Mais malheureusement entre ce port et moi, il y a l’alizé qui souffle actuellement de NNW, c'est-à-dire presque face à moi et je risque fort de devoir batailler durement pour arriver là bas. Jusqu’à lundi je vais continuer à remonter plein Nord, pour atteindre l’archipel des Bijagos qui se trouve à 150 Miles puis la bagarre va commencer.
Je ne sais pas si je vais faire un stop à Praia mais ensuite il va falloir que je poursuive jusqu’à Mindelo sur Sao Vicente. C’est le seul endroit au Cap Vert où il existe une marina. Mindelo est à 160 Miles dans le NW de Porto da Praia, c'est-à-dire encore en plein dans l’axe de l’alizé. Je pense arriver là bas début avril car il va bien me falloir encore une dizaine de jours.
Ensuite, je crois que j’aurais ma dose, je vais laisser le bateau dans cette marina pour deux mois et je reviendrais début juin, lorsque débute la meilleur période pour effectuer la route entre le Cap Vert et les Acores.
Je repartirais donc du Cap Vert début juin pour rejoindre les Acores à environ 1300 Miles dans le NNW. Ce sera encore une route difficile, au près contre l’alizé. Puis je dois rejoindre la côte atlantique de la France pour être à La Rochelle mi septembre. Je pense aller droit sur Port La Forêt ou Concarneau pour visiter Pierre-Yves Durand qui aura eu la gentillesse de m’envoyer la météo tous les jours pendant mon tour du monde. C’est un néphrologue de dialyse péritonéale qui est en même temps chef de bord à la fameuse école des Glénans. Quelle fête nous allons faire ! La route fait environ 1200 Miles.
Puis, fin août début septembre je descendrais tranquillement vers La Rochelle en croisière côtière. Je visiterais l’île de Groix, Belle île, l’île de Noirmoutier et son fameux bois de la chaise, l’île d’Yeux et l’île de Ré.
Ensuite le 15 septembre je dois faire le discourt d’ouverture d’un congrès international à Strasbourg. Discourt en langue anglaise, il va falloir que je m’entraîne un peu. Il s’agit d’une convention sur les reins je crois avec entre 2 et 3000 participants. C’est l’EDTNA/ERCA. Lors du retour à mon bureau je pourrais aller sur Internet voir exactement de quoi il s’agit.
Puis du 19 au 24 septembre ce sera le Grand Pavois de La Rochelle et ensuite direction Marseille en faisant le tour de la presqu’île Ibérique pour arriver par exemple le 5 Octobre date anniversaire de mon départ il y a trois ans. Quelle fête nous allons faire les amis, j’espère que vous serez nombreux. Ce sera certainement un des plus grands jours de ma vie.
Après, je vais sortir Harmattan de l’eau et attaquer tous les travaux de remise en état. Après un tour du monde et surtout après avoir passé six mois dans ce port pourri de Galle au Sri Lanka, il y a pas mal de boulot. En particulier revoir la fixation de tous mes chandeliers, refaire une peinture, peut-être installer une éolienne et des panneaux solaires, installer un tangon, tout réviser, revoir les voiles, changer mes batteries, mettre les mâts par terre et tout contrôler, et puis une foultitude de petites choses à remettre en état ou améliorer. Cela va m’occuper un moment. Et puis j’ai envie de retourner en Grèce et en Turquie, ça me manque. Certains pensent que plus c’est loin, plus c’est beau. Ce n’est pas mon sentiment.
Par ailleurs, je suis à la totale disposition des associations pour intervenir lors de rassemblements concernant la dialyse. Je tiens absolument à faire connaître la liberté qu’apporte cette méthode de dialyse. Avant qu’un jour les malades puissent choisir leur méthode de dialyse, il faut impérativement qu’ils soient informés et surtout bien informés. C’est tellement facile de se tromper. Je veux consacrer mon énergie à informer les futurs dialysés.
La nuit dernière a été excellente, à 21h, le vent s’est bien orienté, avec la bonne force et j’ai pu couper le moteur jusqu’à 9h ce matin. J’ai l’impression que cela se dessine pareil pour cette nuit.
Pour l’instant il faut définir la stratégie pour rejoindre Porto da Praia. Je suis suivi (pour l’instant car il va plus vite que moi) à environ 100 Miles par Jangada, un catamaran que j’ai rencontré à La Réunion, Richards Bay et surtout à Saint Hélène. A bord Olivier, Barbara et les enfants Marin et Adélie. Ils retournent à La Rochelle après un tour du monde de trois ans.
Nous venons de confronter nos prévisions météo et de définir une stratégie. Nous allons remonter la côte où les vents sont moins forts jusqu’à l’embouchure de la Casamance avant de partir tribord amure sur Praia. Ni lui, ni moi ne pensons pouvoir tirer des bords efficacement en haute mer avec la houle qui va nous bloquer. Nous nous sommes fixés un premier Way Point à 11°30N 17°W. Les vents sur les trois jours qui viennent devraient nous permettre d’atteindre ce but.
Une dernière chose, aujourd’hui j’ai croisé un remorqueur de haute mer et un porte container alors que je n’avais vu qu’un seul bateau depuis Cape Town. C’est le retour à la civilisation.
104 Miles sur les dernières 24 heures.
A bientôt.
Jean Louis
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Oui, et après ? Bon, cette aventure n’est pas encore terminée, il faut déjà que j’arrive à rejoindre Porto da Praia sur l’île de Santiago. Ce soir j’en suis à 615 Miles en ligne droite. Mais malheureusement entre ce port et moi, il y a l’alizé qui souffle actuellement de NNW, c'est-à-dire presque face à moi et je risque fort de devoir batailler durement pour arriver là bas. Jusqu’à lundi je vais continuer à remonter plein Nord, pour atteindre l’archipel des Bijagos qui se trouve à 150 Miles puis la bagarre va commencer.
Je ne sais pas si je vais faire un stop à Praia mais ensuite il va falloir que je poursuive jusqu’à Mindelo sur Sao Vicente. C’est le seul endroit au Cap Vert où il existe une marina. Mindelo est à 160 Miles dans le NW de Porto da Praia, c'est-à-dire encore en plein dans l’axe de l’alizé. Je pense arriver là bas début avril car il va bien me falloir encore une dizaine de jours.
Ensuite, je crois que j’aurais ma dose, je vais laisser le bateau dans cette marina pour deux mois et je reviendrais début juin, lorsque débute la meilleur période pour effectuer la route entre le Cap Vert et les Acores.
Je repartirais donc du Cap Vert début juin pour rejoindre les Acores à environ 1300 Miles dans le NNW. Ce sera encore une route difficile, au près contre l’alizé. Puis je dois rejoindre la côte atlantique de la France pour être à La Rochelle mi septembre. Je pense aller droit sur Port La Forêt ou Concarneau pour visiter Pierre-Yves Durand qui aura eu la gentillesse de m’envoyer la météo tous les jours pendant mon tour du monde. C’est un néphrologue de dialyse péritonéale qui est en même temps chef de bord à la fameuse école des Glénans. Quelle fête nous allons faire ! La route fait environ 1200 Miles.
Puis, fin août début septembre je descendrais tranquillement vers La Rochelle en croisière côtière. Je visiterais l’île de Groix, Belle île, l’île de Noirmoutier et son fameux bois de la chaise, l’île d’Yeux et l’île de Ré.
Ensuite le 15 septembre je dois faire le discourt d’ouverture d’un congrès international à Strasbourg. Discourt en langue anglaise, il va falloir que je m’entraîne un peu. Il s’agit d’une convention sur les reins je crois avec entre 2 et 3000 participants. C’est l’EDTNA/ERCA. Lors du retour à mon bureau je pourrais aller sur Internet voir exactement de quoi il s’agit.
Puis du 19 au 24 septembre ce sera le Grand Pavois de La Rochelle et ensuite direction Marseille en faisant le tour de la presqu’île Ibérique pour arriver par exemple le 5 Octobre date anniversaire de mon départ il y a trois ans. Quelle fête nous allons faire les amis, j’espère que vous serez nombreux. Ce sera certainement un des plus grands jours de ma vie.
Après, je vais sortir Harmattan de l’eau et attaquer tous les travaux de remise en état. Après un tour du monde et surtout après avoir passé six mois dans ce port pourri de Galle au Sri Lanka, il y a pas mal de boulot. En particulier revoir la fixation de tous mes chandeliers, refaire une peinture, peut-être installer une éolienne et des panneaux solaires, installer un tangon, tout réviser, revoir les voiles, changer mes batteries, mettre les mâts par terre et tout contrôler, et puis une foultitude de petites choses à remettre en état ou améliorer. Cela va m’occuper un moment. Et puis j’ai envie de retourner en Grèce et en Turquie, ça me manque. Certains pensent que plus c’est loin, plus c’est beau. Ce n’est pas mon sentiment.
Par ailleurs, je suis à la totale disposition des associations pour intervenir lors de rassemblements concernant la dialyse. Je tiens absolument à faire connaître la liberté qu’apporte cette méthode de dialyse. Avant qu’un jour les malades puissent choisir leur méthode de dialyse, il faut impérativement qu’ils soient informés et surtout bien informés. C’est tellement facile de se tromper. Je veux consacrer mon énergie à informer les futurs dialysés.
La nuit dernière a été excellente, à 21h, le vent s’est bien orienté, avec la bonne force et j’ai pu couper le moteur jusqu’à 9h ce matin. J’ai l’impression que cela se dessine pareil pour cette nuit.
Pour l’instant il faut définir la stratégie pour rejoindre Porto da Praia. Je suis suivi (pour l’instant car il va plus vite que moi) à environ 100 Miles par Jangada, un catamaran que j’ai rencontré à La Réunion, Richards Bay et surtout à Saint Hélène. A bord Olivier, Barbara et les enfants Marin et Adélie. Ils retournent à La Rochelle après un tour du monde de trois ans.
Nous venons de confronter nos prévisions météo et de définir une stratégie. Nous allons remonter la côte où les vents sont moins forts jusqu’à l’embouchure de la Casamance avant de partir tribord amure sur Praia. Ni lui, ni moi ne pensons pouvoir tirer des bords efficacement en haute mer avec la houle qui va nous bloquer. Nous nous sommes fixés un premier Way Point à 11°30N 17°W. Les vents sur les trois jours qui viennent devraient nous permettre d’atteindre ce but.
Une dernière chose, aujourd’hui j’ai croisé un remorqueur de haute mer et un porte container alors que je n’avais vu qu’un seul bateau depuis Cape Town. C’est le retour à la civilisation.
104 Miles sur les dernières 24 heures.
A bientôt.
Jean Louis
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"Bonjour Capt’ain un petit bonjour de Panama City où je viens d’arriver pour faire un reportage sur l’élargissement du Canal. Celà doit te rappeler des souvenirs... Tu vas voir les Iles du Cap Vert sont très étonnantes et très belles. Très différentes des Canaries parfois encore plus lunaires (si c’est possible) Cela vaudrait le coup que tu y fasse un petit tour Santo Antao notamment. Soit à ton arrivée mais tu risques peut être d’avoir envie de rentrer rapidement soit quand tu reviendra pour ta dernière étape. J’espère que les vents contraires vont cesser pendant quelques jours le temps d’arriver à Mindelo Amitiés Paparazzi" Envoyé par Paparazzi le 26-03-2012 à 13:34
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"salut, merci de ton mail, je me faisais un peu de souci, les cotes Africaines sont peu sures dans certains parages, j espere que le vent sera clement au moins plusieurs heures par jour pour te permettre de garder du carburant, bon courage tu approches doucement mais surement amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 26-03-2012 à 18:14
Sun, 25 Mar 2012 19:00:00 GMT - A la peine 16° 14’W 9° 30’N
Sun, 25 Mar 2012 19:00:00 GMT - A la peine 16° 14’W 9° 30’N
22H00 en France, 19H00 heure du bord 16° 14’W 9° 30’N
Bonjour à tous,
J’ai maintenant 3 heures de décalage horaire avec Paris. Une heure car la France est passée à l’heure d’été et une heure parce que j’en ai profité pour me mettre sur l’heure du Cap Vert.
Depuis hier je suis à la peine, je remonte l’alizé en tirant des bords, c’est pénible, fatiguant, usant et démoralisant. Je crois que l’on dit deux fois la route et trois fois la peine.
Je n’avance pas, comme j’appuie au moteur je vois ma réserve de gasoil diminuer rapidement et je suis loin d’être arrivé. Si je serre trop le vent, je n’avance pas et le bateau s’arrête régulièrement et si je m’écarte un peu, la distance à parcourir augmente très rapidement. Pourtant il faut absolument que je gratte encore quelques degrés de latitude pour partir sur le Cap Vert.
Le vrai problème est qu’en ce moment, au lieu d’avoir des alizés de NE, ils soufflent de NW, c'est-à-dire en plein face à la route. Cette nuit j’ai très peu dormi, j’ai passé mon temps à régler mon cap pour essayer de gagner un peu de route. Et puis il a fallu gérer les cargos, j’en ai croisé plus d’une douzaine.
J’ai du mal à imaginer dans combien de temps je vais arriver à Praia. En ligne droite je suis à 540 Miles mais combien va-t-il falloir faire pour y arriver ? Et à quelle vitesse ?
Et puis au milieu de la nuit, je sors dans le cockpit, surprise le témoin de charge des batteries de servitude est allumé. La courroie que j’ai changée à Durban n’a pas tenue le coup. Je ne suis pas très étonné car il aurait fallu une courroie crantée mais je n’en ai pas trouvé. Ce n’est pas catastrophique car j’ai l’alternateur d’arbre d’hélice mais celui là fait un mauvais bruit et puis, c’est encore une petite contrariété.
Un gros problème concerne les prévisions météo. Tous les modèles disent que depuis plusieurs jours je devrais avoir de l’ouest. Or, je n’ai que du NW, voir du NNW. Aujourd’hui je devais avoir de l’ouest et pourtant j’ai passé une grande partie de la journée à tirer un long bord plein Ouest.
J’ai un gros défaut, je ne suis pas patient. J’ai besoin que les choses avances. Enfin, je finirais bien par y arriver, il faut se battre.
Le temps s’est énormément refroidi, l’eau de mer qui était à 36° il y a trois jours, dans le pot au noir, n’est plus qu’à 27° et je dois porter un vêtement à partir de 16h et jusqu’au lendemain 10h.
Aujourd’hui 110 Miles au compteur mais tellement moins en efficace.
A bientôt.
Jean Louis
22H00 en France, 19H00 heure du bord 16° 14’W 9° 30’N
Bonjour à tous,
J’ai maintenant 3 heures de décalage horaire avec Paris. Une heure car la France est passée à l’heure d’été et une heure parce que j’en ai profité pour me mettre sur l’heure du Cap Vert.
Depuis hier je suis à la peine, je remonte l’alizé en tirant des bords, c’est pénible, fatiguant, usant et démoralisant. Je crois que l’on dit deux fois la route et trois fois la peine.
Je n’avance pas, comme j’appuie au moteur je vois ma réserve de gasoil diminuer rapidement et je suis loin d’être arrivé. Si je serre trop le vent, je n’avance pas et le bateau s’arrête régulièrement et si je m’écarte un peu, la distance à parcourir augmente très rapidement. Pourtant il faut absolument que je gratte encore quelques degrés de latitude pour partir sur le Cap Vert.
Le vrai problème est qu’en ce moment, au lieu d’avoir des alizés de NE, ils soufflent de NW, c'est-à-dire en plein face à la route. Cette nuit j’ai très peu dormi, j’ai passé mon temps à régler mon cap pour essayer de gagner un peu de route. Et puis il a fallu gérer les cargos, j’en ai croisé plus d’une douzaine.
J’ai du mal à imaginer dans combien de temps je vais arriver à Praia. En ligne droite je suis à 540 Miles mais combien va-t-il falloir faire pour y arriver ? Et à quelle vitesse ?
Et puis au milieu de la nuit, je sors dans le cockpit, surprise le témoin de charge des batteries de servitude est allumé. La courroie que j’ai changée à Durban n’a pas tenue le coup. Je ne suis pas très étonné car il aurait fallu une courroie crantée mais je n’en ai pas trouvé. Ce n’est pas catastrophique car j’ai l’alternateur d’arbre d’hélice mais celui là fait un mauvais bruit et puis, c’est encore une petite contrariété.
Un gros problème concerne les prévisions météo. Tous les modèles disent que depuis plusieurs jours je devrais avoir de l’ouest. Or, je n’ai que du NW, voir du NNW. Aujourd’hui je devais avoir de l’ouest et pourtant j’ai passé une grande partie de la journée à tirer un long bord plein Ouest.
J’ai un gros défaut, je ne suis pas patient. J’ai besoin que les choses avances. Enfin, je finirais bien par y arriver, il faut se battre.
Le temps s’est énormément refroidi, l’eau de mer qui était à 36° il y a trois jours, dans le pot au noir, n’est plus qu’à 27° et je dois porter un vêtement à partir de 16h et jusqu’au lendemain 10h.
Aujourd’hui 110 Miles au compteur mais tellement moins en efficace.
Mon, 26 Mar 2012 19:00:00 GMT - Du nord 16° 41’W 10° 36’N
Mon, 26 Mar 2012 19:00:00 GMT - Du nord 16° 41’W 10° 36’N
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle belle journée, tout va bien. Mon but pour l’instant c’est de gagner dans le Nord, chaque minute d’angle de pris en latitude, c’est un peu de peine en moins lorsqu’il va falloir quitter la côte africaine et rallier la Cap Vert. En effet, plus je serais Nord et plus l’angle du bateau avec le vent sera important.
Comme le vent vient globalement de NW, je dessine des marches. Un grand trait vertical au Nord puis un petit trait horizontal vers l’Ouest, et ainsi de suite. Cela s’appel tirer des bords. Normalement lorsque l’on fait un tour du monde, cela n’arrive jamais mais comme j’ai voulu prendre un raccourci je ne peux pas me plaindre.
La nuit s’est bien passée, j’ai pu remonter plein Nord avec un bon vent et un peu de mer jusqu’à trois heures du matin. Mais je devais aussi faire un peu d’Ouest car au dessus il y a des récifs. C’est un énorme plateau qui s’étend jusqu’à près de 200 kilomètres des côtes. La profondeur va de 10 mètres à 200 mètres et il y a des hauts fonds dangereux en plein milieu de la mer.
A trois heures, j’ai donc viré de bord pour partir plein Ouest jusqu’en milieu de matinée avant de repartir à nouveau plein Nord. Ce matin la mer s’est aplatie, le vent a faiblit ce qui me permet de passer une très agréable journée tout en avançant correctement sous voile.
Le temps s’est énormément rafraîchit, aujourd’hui je n’ai quitté ni chemise ni chaussettes. Le soleil est toujours aussi brulant mais l’alizé est glacé, on voit qu’il vient du Nord et que là haut ce n’est pas encore l’été.
Normalement mercredi matin, la météo annonce un alizé plein Nord, c’est une bonne fenêtre pour se lancer sur la traversée vers le Cap Vert. Si j’étais à ce moment, au moins à la latitude 12 degrés Nord, ce serait parfait. Mon copain Olivier sur son catamaran Jangada me suit et il a adopté la même stratégie.
Ce midi c’était purée, bacon. De toute façon c’est tous les jours du bacon puisque je n’ai trouvé que cela à Saint Hélène. Un jour sur deux c’est nouilles, œufs brouillés, bacon et l’autre jour purée, bacon. Heureusement qu’il y a eu le thon. J’en ai encore pour quelques jours et après ce sera conserves.
J’espère arriver le weekend prochain. Si je pars mercredi matin de l’embouchure de la rivière Casamance au Sénégal, c'est-à-dire à 12° 30’ N, Porto da Praia est au cap 291° vrai, c'est-à-dire à environ 70 degrés d’un vent du nord et la distance à parcourir 400 Miles. Je n’aurai donc pas à tirer de bords et la distance pourra être couverte en maximum 4 jours. Je devrais donc être au Cap Vert dimanche prochain.
103 Miles au compteur journalier.
A bientôt.
Jean Louis
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle belle journée, tout va bien. Mon but pour l’instant c’est de gagner dans le Nord, chaque minute d’angle de pris en latitude, c’est un peu de peine en moins lorsqu’il va falloir quitter la côte africaine et rallier la Cap Vert. En effet, plus je serais Nord et plus l’angle du bateau avec le vent sera important.
Comme le vent vient globalement de NW, je dessine des marches. Un grand trait vertical au Nord puis un petit trait horizontal vers l’Ouest, et ainsi de suite. Cela s’appel tirer des bords. Normalement lorsque l’on fait un tour du monde, cela n’arrive jamais mais comme j’ai voulu prendre un raccourci je ne peux pas me plaindre.
La nuit s’est bien passée, j’ai pu remonter plein Nord avec un bon vent et un peu de mer jusqu’à trois heures du matin. Mais je devais aussi faire un peu d’Ouest car au dessus il y a des récifs. C’est un énorme plateau qui s’étend jusqu’à près de 200 kilomètres des côtes. La profondeur va de 10 mètres à 200 mètres et il y a des hauts fonds dangereux en plein milieu de la mer.
A trois heures, j’ai donc viré de bord pour partir plein Ouest jusqu’en milieu de matinée avant de repartir à nouveau plein Nord. Ce matin la mer s’est aplatie, le vent a faiblit ce qui me permet de passer une très agréable journée tout en avançant correctement sous voile.
Le temps s’est énormément rafraîchit, aujourd’hui je n’ai quitté ni chemise ni chaussettes. Le soleil est toujours aussi brulant mais l’alizé est glacé, on voit qu’il vient du Nord et que là haut ce n’est pas encore l’été.
Normalement mercredi matin, la météo annonce un alizé plein Nord, c’est une bonne fenêtre pour se lancer sur la traversée vers le Cap Vert. Si j’étais à ce moment, au moins à la latitude 12 degrés Nord, ce serait parfait. Mon copain Olivier sur son catamaran Jangada me suit et il a adopté la même stratégie.
Ce midi c’était purée, bacon. De toute façon c’est tous les jours du bacon puisque je n’ai trouvé que cela à Saint Hélène. Un jour sur deux c’est nouilles, œufs brouillés, bacon et l’autre jour purée, bacon. Heureusement qu’il y a eu le thon. J’en ai encore pour quelques jours et après ce sera conserves.
J’espère arriver le weekend prochain. Si je pars mercredi matin de l’embouchure de la rivière Casamance au Sénégal, c'est-à-dire à 12° 30’ N, Porto da Praia est au cap 291° vrai, c'est-à-dire à environ 70 degrés d’un vent du nord et la distance à parcourir 400 Miles. Je n’aurai donc pas à tirer de bords et la distance pourra être couverte en maximum 4 jours. Je devrais donc être au Cap Vert dimanche prochain.
103 Miles au compteur journalier.
A bientôt.
Jean Louis
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"Je viens de lire tes deux derniers messages à la suite le premier le verre à moitié vide le second le verre à moitié plein et poutant pense à ceux qui aimeraient tirer juste un bord meme face au vent En fait le tout est de savoir placer le curseur pour dire la c’est bohneur la c’est pas bon... Le probleme c’est que l’on connait peut etre le meilleur...tu as de quoi méditer pour la prochaine nuit" Envoyé par alain le 27-03-2012 à 20:55
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"cher jean-louis,
bravo Capitaine.Ce soir je vais regarder "des racines et des ailes" ce sera La Rochelle. je t’embrasse jeanine" Envoyé par jeanine Barbier le 28-03-2012 à 09:59
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"bisous jean louis moi aussi je vais ce soir mercredi regardez des racines et des ailes nous avons du soleil bonne continuation roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 28-03-2012 à 10:29
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"Bonjour Jean-Louis, Est-ce que les crêpes de Jangada étaient à la hauteur de vos espérances. Je découvre en effet votre site grâce au Blog de Jangada qui a fait l’article sur votre tour du monde. Bravo et quel courage. Je connais la mer, car nous avons parcouru 40 000 miles en famille en 7 ans pour arriver en Calédonie où nous vivons depuis plus de 4 ans. J’espère que vous retrouverez nos amis de Jangada quelque part au Cap Vert et au quel cas faites leur mille bisous pour moi. Bon vent...." Envoyé par Vivianne le 28-03-2012 à 15:00
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"Salut, je suis en voyage, mais ai pu me connecter, et lire ton blog, je presume que tu as pu remplacer la courroie d alternateur, ouf parce que bien que tu aies le GE c est quand meme bien de pouvoir charger au moteur.. Vas tu t arrerter en Casamance pour souffler un peu ? si oui il y a plusieurs villages tres sympas sur la rive Sud de la Casamance dont "Oussouye". il y a des taxis brousse qui passent sur la piste le long de la rive sud de la Casamance entre Ziguinchor et le cap skirring, donc moyen de recuperer du gazole (a bien filtrer), possibilite de se reposer, et aussi d acheter du frais, fruits, oeufs poulets, porc, ( cette region n est pas musulmane) tomates etc.. le seul danger, outre l amibiase que tu peux choper si tu ne laves pas bien tout ce que tu achetes en brousse, c est qu il ne faut pas s approcher trop pres de la guinee Bissau en venant du large, ils sont barje la bas, je me suis fait tirer au dessus de la Land sur la piste frontaliere.. ca les faisait rire, moi pas. . j espere que le vent a venir va t aider un peu, tu tiens le bon bout !! bon courage,meilleures amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 28-03-2012 à 17:44
Tue, 27 Mar 2012 19:00:00 GMT - Le nez dans l’alizé 17° 49’W 11° 26’N
Tue, 27 Mar 2012 19:00:00 GMT - Le nez dans l’alizé 17° 49’W 11° 26’N
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hé bien c’est parti, je suis le nez dans l’alizé en train de traverser des côtes africaines à l’archipel du Cap Vert.
Cette nuit j’aurais dû avoir de l’Ouest force deux à trois, c’était bien de l’Ouest mais force rien. Aussi j’ai remonté plein nord au moteur pour arriver au petit matin sur l’archipel des Bijagos, 11°N et 17°W. J’ai très bien dormi, le bateau était un vrai pullman sur cette mer qui ressemblait à un lac. Je n’ai eu qu’à gérer quelques pêcheurs.
Je me lève à 6h30 et comme tous les matins je regarde mes mails. Il y en a un de Jangada, qui me donne sa position à 5h du matin, il n’est qu’à quelques Miles, il vient du Sud et moi de l’Est. Super, si on ne fait pas attention on va se tamponner !
Je termine de traiter mes mails et à 7h je sors dans le cockpit pour apercevoir sur mon bâbord avant Jangada. Je suis tout excité, vite, la toilette, des habits propres, un coup de peigne. Lorsque je passe à nouveau la tête à l’extérieur, nous ne sommes plus très loin. J’allume la VHF et nous entrons en contact. Olivier me dit que les enfants, Adélie et Marin, ont fait des crêpes pour moi.
Je sors l’appareil photo et Olivier vient sur mon arrière pour me frôler pendant que Marin me tend un sceau au bout de la gaffe. Quel grand moment de bonheur, je suis parti de Saint Hélène depuis 18 jours et la solitude commence forcément à me peser. Les appareils photo crépitent puis on se dit « à bientôt » et chacun reprends sa route. On doit se retrouver à Porto da Praia dans quelques jours.
Un tour du monde c’est aussi cela, des énormes petits moments de bonheur. C’est l’heure du petit déjeuner, les crêpes sont chaudes, c’est un régal. Le catamaran d’Olivier est magnifique, pour les amateurs il est à vendre dès sont arrivée à La Rochelle. En effet, Olivier doit se remettre au travail, et vendre son bateau pour s’acheter une maison. Je lui souhaite bon courage car après trois ans de vacances sur les océans cela va être difficile.
Mon intention est alors de continuer à remonter au nord mais le vent se lève, il est plein Nord. Du coup, je décide de partir pour la traversée. J’aurais préféré gagner encore un degré ou deux de latitude mais je ne vais pas me battre ici contre un vent du Nord, s’il le faut je pourrais toujours tirer des bords plus tard.
Normalement ma route est cap au 302. Mais malheureusement je m’aperçois rapidement que c’est trop juste et que je n’arrive qu’à tenir entre 280 et 290. Le problème vient d’un courant de 2N qui porte au Sud. J’essaye différentes configurations mais je n’arrive pas à faire mieux. Ce n’est pas très grave, je vais poursuivre comme cela, peut être que j’aurais un peu de NE qui me permettra de corriger la route. Sinon je devrais tirer des bords.
Je suis à 440 Miles de Porto da Praia. Je compte 4 jours, c'est-à-dire une arrivée samedi si tout va bien. A bord la vie est difficile car le bateau est très gité et il fait des bonds terribles. A midi j’ai voulu faire une casserole de nouilles mais elles se sont envolées et j’ai tout ramassé par terre. Je me suis contenté d’un peu de pâté et de quelques gâteaux. J’ai des réserves, si je ne mange pas normalement pendant 4 jours, cela ne me fera pas de mal.
Voilà pour ce soir. 90 Miles au compteur, à 7h ce matin je n’en avais fait que 30 !
A bientôt.
Jean Louis
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hé bien c’est parti, je suis le nez dans l’alizé en train de traverser des côtes africaines à l’archipel du Cap Vert.
Cette nuit j’aurais dû avoir de l’Ouest force deux à trois, c’était bien de l’Ouest mais force rien. Aussi j’ai remonté plein nord au moteur pour arriver au petit matin sur l’archipel des Bijagos, 11°N et 17°W. J’ai très bien dormi, le bateau était un vrai pullman sur cette mer qui ressemblait à un lac. Je n’ai eu qu’à gérer quelques pêcheurs.
Je me lève à 6h30 et comme tous les matins je regarde mes mails. Il y en a un de Jangada, qui me donne sa position à 5h du matin, il n’est qu’à quelques Miles, il vient du Sud et moi de l’Est. Super, si on ne fait pas attention on va se tamponner !
Je termine de traiter mes mails et à 7h je sors dans le cockpit pour apercevoir sur mon bâbord avant Jangada. Je suis tout excité, vite, la toilette, des habits propres, un coup de peigne. Lorsque je passe à nouveau la tête à l’extérieur, nous ne sommes plus très loin. J’allume la VHF et nous entrons en contact. Olivier me dit que les enfants, Adélie et Marin, ont fait des crêpes pour moi.
Je sors l’appareil photo et Olivier vient sur mon arrière pour me frôler pendant que Marin me tend un sceau au bout de la gaffe. Quel grand moment de bonheur, je suis parti de Saint Hélène depuis 18 jours et la solitude commence forcément à me peser. Les appareils photo crépitent puis on se dit « à bientôt » et chacun reprends sa route. On doit se retrouver à Porto da Praia dans quelques jours.
Un tour du monde c’est aussi cela, des énormes petits moments de bonheur. C’est l’heure du petit déjeuner, les crêpes sont chaudes, c’est un régal. Le catamaran d’Olivier est magnifique, pour les amateurs il est à vendre dès sont arrivée à La Rochelle. En effet, Olivier doit se remettre au travail, et vendre son bateau pour s’acheter une maison. Je lui souhaite bon courage car après trois ans de vacances sur les océans cela va être difficile.
Mon intention est alors de continuer à remonter au nord mais le vent se lève, il est plein Nord. Du coup, je décide de partir pour la traversée. J’aurais préféré gagner encore un degré ou deux de latitude mais je ne vais pas me battre ici contre un vent du Nord, s’il le faut je pourrais toujours tirer des bords plus tard.
Normalement ma route est cap au 302. Mais malheureusement je m’aperçois rapidement que c’est trop juste et que je n’arrive qu’à tenir entre 280 et 290. Le problème vient d’un courant de 2N qui porte au Sud. J’essaye différentes configurations mais je n’arrive pas à faire mieux. Ce n’est pas très grave, je vais poursuivre comme cela, peut être que j’aurais un peu de NE qui me permettra de corriger la route. Sinon je devrais tirer des bords.
Je suis à 440 Miles de Porto da Praia. Je compte 4 jours, c'est-à-dire une arrivée samedi si tout va bien. A bord la vie est difficile car le bateau est très gité et il fait des bonds terribles. A midi j’ai voulu faire une casserole de nouilles mais elles se sont envolées et j’ai tout ramassé par terre. Je me suis contenté d’un peu de pâté et de quelques gâteaux. J’ai des réserves, si je ne mange pas normalement pendant 4 jours, cela ne me fera pas de mal.
Voilà pour ce soir. 90 Miles au compteur, à 7h ce matin je n’en avais fait que 30 !
Je suis scandalisé. Ce matin en ouvrant mon courrier, je découvre ce mail de Louis qui me met hors de moi :
"Je vous avais contacté l'année passée, j'ai choisi la dialyse péritonéale suite à votre témoignage. Hier, je suis allé voir le chirurgien et l'anesthésiste pour le cathéter dans le péritoine; j'ai été surpris par le discours de cette dernière : elle m'a dit clairement qu'elle ne comprenait pas mon choix et que la dialyse péritonéale allait être supprimée car inefficace et dangereuse car trop d'infections. Dans cette clinique privée il y a plus de 300 malades en hémodialyse et seulement 8 en péritonéale" Comment peut-on supporter cela de médecins qui ont fait le serment d’Hippocrate. Bien entendu une clinique c’est fait pour faire de l’argent mais cela ne doit pas être obtenu en mentant aux patients, en leur affirmant sciemment des contres vérités pour essayer de leur imposer la solution qui va rapporter le plus d’argent. Cela me fait bouillir, c’est de l’escroquerie pur et simple, ce médecin devrait être rayé de l’ordre et ne plus avoir le droit d’exercer. On n’a qu’une seule vie et c’est intolérable et extrêmement grave de ne pas informer correctement le malade pour qu’il puisse faire lui-même, et en toute connaissance de cause, le choix de la méthode qui lui ira le mieux. Je trouve que c’est même limite délictuel car cela a une répercussion tellement importante sur la qualité de vie du patient. Je dirais même plus, sur la vie même du patient, pour ma part si j’avais dû partir en hémodialyse, j’aurais eu réellement l’impression d’être emprisonné, ma liberté c’est ma vie. Il faut bien entendu que le malade puisse choisir lui-même la méthode de dialyse qu’il va utiliser mais malheureusement, aujourd’hui nous en sommes très loin car ce malade ne pourra faire un choix qu’en étant parfaitement et correctement informé. Ce qui, malheureusement, est très rarement le cas. Je suis persuadé que la solution à ce problème passe par une mise en lumière auprès du grand public de la liberté extraordinaire qu’apporte la dialyse péritonéale. Ensuite, il faut se battre pour informer correctement les futurs dialysés par des personnes n’ayant aucun intérêt financier dans le choix de la méthode de dialyse que retiendra le malade. La nuit s’est bien passée. Vers 22h, je suis réveillé par la sensation que le bateau n’avance plus beaucoup. En effet, le vent est un peu tombé et mon cap fond est catastrophique car le courant me porte au sud. J’effectue un virement de bord pour repartir au NE et ainsi gagner un peu de Nord. Puis vers trois heures du matin, le vent étant bien revenu je change de bord à nouveau pour repartir sur le Cap Vert. Réveil à six heures et demi, je sors dans le cockpit pour aller pisser et je jette un œil machinalement sur mon génois pour voir si la réparation tient. Horreur, il y a une déchirure d’environ quarante centimètres. Vite, je le roule pour qu’il ne se déchire pas complètement. Sur le coup je suis abattu car c’est la puissance de mon génois qui me permet d’aller à 6,5N et ainsi de luter efficacement contre le courant contraire. Néanmoins, n’ayant pas d’autre solution, je hisse la trinquette. C’est une toute petite voile d’avant. Je perds ainsi 1,5 Nœud mais surprise, j’arrive à faire un meilleur cap et finalement je n’aurais peut être pas à tirer des bords qui me ralentissent énormément. Et puis j’ai mon moteur pour éventuellement appuyer les voiles. Je suis inquiet sur la quantité de gasoil qui me reste car la jauge indique un quart de réservoir mais je fais un calcul, je peux encore tourner au ralenti pendant au moins 150h. La consommation de mon moteur est donnée pour 5L à l’heure mais moi je tourne la plus part du temps au ralenti. J’ai fait un calcul de consommation depuis mon passage au Vanuatu, la moyenne est de 1,85 litre à l’heure. Ce midi j’ai réussi à me faire un repas et à le prendre. Je peux maintenant être embauché au cirque du soleil car c’était un vrai numéro de clown jongleur. Ce soir ça pète, 18 Nœuds de vent, de Nord Est, avec de la houle. Le spectacle est magnifique, Harmattan explose la houle, plonge carrément sa delphinière dans la vague et ressort dans d’énormes gerbes en pointant son étrave vers le ciel. A chaque fois c’est un énorme choc et je suis secoué violemment dans tous les sens, c’est épuisant. Je suis ce soir à environ 300 Miles de Porto da Praia, j’espère arriver samedi après midi pour passer la Saturday Night Fever avec mes amis du Jangada. Vous pouvez d’ailleurs faire un tour sur leur blog www.voilierjangada.com, ils racontent notre rencontre d’hier matin. 115 Miles sur les dernières 24 heures.
A bientôt
Jean Louis
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je suis scandalisé. Ce matin en ouvrant mon courrier, je découvre ce mail de Louis qui me met hors de moi :
"Je vous avais contacté l'année passée, j'ai choisi la dialyse péritonéale suite à votre témoignage. Hier, je suis allé voir le chirurgien et l'anesthésiste pour le cathéter dans le péritoine; j'ai été surpris par le discours de cette dernière : elle m'a dit clairement qu'elle ne comprenait pas mon choix et que la dialyse péritonéale allait être supprimée car inefficace et dangereuse car trop d'infections. Dans cette clinique privée il y a plus de 300 malades en hémodialyse et seulement 8 en péritonéale" Comment peut-on supporter cela de médecins qui ont fait le serment d’Hippocrate. Bien entendu une clinique c’est fait pour faire de l’argent mais cela ne doit pas être obtenu en mentant aux patients, en leur affirmant sciemment des contres vérités pour essayer de leur imposer la solution qui va rapporter le plus d’argent. Cela me fait bouillir, c’est de l’escroquerie pur et simple, ce médecin devrait être rayé de l’ordre et ne plus avoir le droit d’exercer. On n’a qu’une seule vie et c’est intolérable et extrêmement grave de ne pas informer correctement le malade pour qu’il puisse faire lui-même, et en toute connaissance de cause, le choix de la méthode qui lui ira le mieux. Je trouve que c’est même limite délictuel car cela a une répercussion tellement importante sur la qualité de vie du patient. Je dirais même plus, sur la vie même du patient, pour ma part si j’avais dû partir en hémodialyse, j’aurais eu réellement l’impression d’être emprisonné, ma liberté c’est ma vie. Il faut bien entendu que le malade puisse choisir lui-même la méthode de dialyse qu’il va utiliser mais malheureusement, aujourd’hui nous en sommes très loin car ce malade ne pourra faire un choix qu’en étant parfaitement et correctement informé. Ce qui, malheureusement, est très rarement le cas. Je suis persuadé que la solution à ce problème passe par une mise en lumière auprès du grand public de la liberté extraordinaire qu’apporte la dialyse péritonéale. Ensuite, il faut se battre pour informer correctement les futurs dialysés par des personnes n’ayant aucun intérêt financier dans le choix de la méthode de dialyse que retiendra le malade. La nuit s’est bien passée. Vers 22h, je suis réveillé par la sensation que le bateau n’avance plus beaucoup. En effet, le vent est un peu tombé et mon cap fond est catastrophique car le courant me porte au sud. J’effectue un virement de bord pour repartir au NE et ainsi gagner un peu de Nord. Puis vers trois heures du matin, le vent étant bien revenu je change de bord à nouveau pour repartir sur le Cap Vert. Réveil à six heures et demi, je sors dans le cockpit pour aller pisser et je jette un œil machinalement sur mon génois pour voir si la réparation tient. Horreur, il y a une déchirure d’environ quarante centimètres. Vite, je le roule pour qu’il ne se déchire pas complètement. Sur le coup je suis abattu car c’est la puissance de mon génois qui me permet d’aller à 6,5N et ainsi de luter efficacement contre le courant contraire. Néanmoins, n’ayant pas d’autre solution, je hisse la trinquette. C’est une toute petite voile d’avant. Je perds ainsi 1,5 Nœud mais surprise, j’arrive à faire un meilleur cap et finalement je n’aurais peut être pas à tirer des bords qui me ralentissent énormément. Et puis j’ai mon moteur pour éventuellement appuyer les voiles. Je suis inquiet sur la quantité de gasoil qui me reste car la jauge indique un quart de réservoir mais je fais un calcul, je peux encore tourner au ralenti pendant au moins 150h. La consommation de mon moteur est donnée pour 5L à l’heure mais moi je tourne la plus part du temps au ralenti. J’ai fait un calcul de consommation depuis mon passage au Vanuatu, la moyenne est de 1,85 litre à l’heure. Ce midi j’ai réussi à me faire un repas et à le prendre. Je peux maintenant être embauché au cirque du soleil car c’était un vrai numéro de clown jongleur. Ce soir ça pète, 18 Nœuds de vent, de Nord Est, avec de la houle. Le spectacle est magnifique, Harmattan explose la houle, plonge carrément sa delphinière dans la vague et ressort dans d’énormes gerbes en pointant son étrave vers le ciel. A chaque fois c’est un énorme choc et je suis secoué violemment dans tous les sens, c’est épuisant. Je suis ce soir à environ 300 Miles de Porto da Praia, j’espère arriver samedi après midi pour passer la Saturday Night Fever avec mes amis du Jangada. Vous pouvez d’ailleurs faire un tour sur leur blog www.voilierjangada.com, ils racontent notre rencontre d’hier matin. 115 Miles sur les dernières 24 heures.
A bientôt
Jean Louis
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"Et oui, l’appât du gain ... encore et toujours l’appât du gain .... quelqu’en soit les conséquences .... des millions d’êtres humains meurent de faim aussi, parce que d’autres écoutent l’appât du gain plutôt que la voix de leur conscience ... mais ils ne doivent pas en avoir, ces gens là !!!!! Il y a des années que l’appât du gain à n’importe quel prix me scandalise .....
Bisous Marie" Envoyé par Marie le 29-03-2012 à 21:33
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"Salut, rien a dire sur tes commentaires re dialyse peritonale, c est correct a 100%, tout le monde peut comprendre et s associer a ton "shocking", les gens n ont plus de vocation,et pour beaucoup malheureusement etre medecin est avant tout seulement un gagne pain confortable porteur de bonne position financiere et de statut social. Il ne faut toutefois pas jeter le bebe avec l eau du bain, car heureusement il y a encore de "vrais medecins" surtout d ailleurs en medecine generale et en zone rurale, Bon, cote bateau tu tiens le bon bout, tu as bien avance quand meme, tu touches au but a present, mais quel voyage R Bay Cap vert !!! tu n as pas pris l option la plus facile, mais bon, tu arrives, tu seras content de voir la terre. ce sont les derniers milles les plus longs.. bon courage, terre en vue !! amities JL " Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 29-03-2012 à 22:30
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"l’appat du gain d’accord je comprend votre colére...bonnechance bisous de roselyne" Envoyé par roselynedemeestere le 30-03-2012 à 09:10
Thu, 29 Mar 2012 19:00:00 GMT - Les poissons volants 20° 40’W 13° 43’N
Thu, 29 Mar 2012 19:00:00 GMT - Les poissons volants 20° 40’W 13° 43’N
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
J’ai passé des heures sur la delphinière, à l’avant du bateau à regarder les poissons volant partir en éventail, effrayés par ce monstre qui leur arrive dessus. Maintenant je sais comment cela fonctionne.
Il y en a de toutes tailles, des bébés de quelques centimètres jusqu’aux plus grands qui peuvent aller jusqu’à une trentaine de centimètres. En fait ils ne volent pas, ils se contentent de planer.
Ce vol est un moyen de défense contre une agression. Ils se mettent à frétiller vivement de la queue, ce qui les propulse hors de l’eau comme n’importe lequel des poissons. Ils sortent alors leurs fines ailes qui sont placées très en avant du corps. Et ils planent. Leur position est la tête plus haute que la queue, dans un angle d’environ 30 degrés par rapport à l’horizontale.
Et ils continuent de frétiller. A un moment, la force de gravité fait que la queue va à nouveau entrer en contact avec l’eau et ils vont être à nouveau propulsé, et ainsi de suite. Ils peuvent ainsi parcourir jusqu’à 200 mètres avant de regagner leur élément naturel.
Je me pose la question de savoir s’ils voient au loin pendant leur vol. Je fais ce rapprochement car, en Afrique du Sud, j’ai appris que le grand requin blanc serait le seul poisson suffisamment intelligent pour sortir la tête hors de l’eau afin de regarder au loin ce qu’il se passe.
Sinon, tout va bien à bord. A la tombée de la nuit le vent a un peu faiblit, la mer s’est aplatie et j’ai encore une fois dormi comme un bébé, gentiment bercé par les mouvements doux du bateau.
Puis, ce matin le vent a forcit à nouveau, la mer s’est formée et c’est encore une journée éprouvante qui s’achève, j’ai l’impression de l’avoir passé dans un shaker. Je suis fatigué et je pense que je vais encore bien dormir cette nuit.
Je ne vais pas pouvoir arriver demain avant la tombée de la nuit, aussi en début d’après midi j’ai commencé à ralentir en prenant un ris dans la grand voile. J’en ai pris un deuxième en milieu d’après midi que je viens de libérer car comme hier, le vent mollit un peu en soirée. Je préférerais arriver de jour, donc samedi en tout début de journée.
Comme il y a du vent, malgré l’absence de mon génois, je n’utilise pas le moteur, je l’économise ainsi que mon gasoil. J’ai quand même fait tourner le groupe électrogène pendant 3 heures.
Bien que je ne trouve pas cela très beau, je vais peut-être installer des panneaux solaires. J’y réfléchi. Mon frère en a installé, il est ravi comme tous ceux qui en ont. Mon problème est esthétique, je ne voudrais pas ruiner la ligne de mon bateau.
Plus que 179 Miles pour Praia, 126 Miles au compteur sur les dernières 24 heures.
A bientôt.
Jean Louis
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
J’ai passé des heures sur la delphinière, à l’avant du bateau à regarder les poissons volant partir en éventail, effrayés par ce monstre qui leur arrive dessus. Maintenant je sais comment cela fonctionne.
Il y en a de toutes tailles, des bébés de quelques centimètres jusqu’aux plus grands qui peuvent aller jusqu’à une trentaine de centimètres. En fait ils ne volent pas, ils se contentent de planer.
Ce vol est un moyen de défense contre une agression. Ils se mettent à frétiller vivement de la queue, ce qui les propulse hors de l’eau comme n’importe lequel des poissons. Ils sortent alors leurs fines ailes qui sont placées très en avant du corps. Et ils planent. Leur position est la tête plus haute que la queue, dans un angle d’environ 30 degrés par rapport à l’horizontale.
Et ils continuent de frétiller. A un moment, la force de gravité fait que la queue va à nouveau entrer en contact avec l’eau et ils vont être à nouveau propulsé, et ainsi de suite. Ils peuvent ainsi parcourir jusqu’à 200 mètres avant de regagner leur élément naturel.
Je me pose la question de savoir s’ils voient au loin pendant leur vol. Je fais ce rapprochement car, en Afrique du Sud, j’ai appris que le grand requin blanc serait le seul poisson suffisamment intelligent pour sortir la tête hors de l’eau afin de regarder au loin ce qu’il se passe.
Sinon, tout va bien à bord. A la tombée de la nuit le vent a un peu faiblit, la mer s’est aplatie et j’ai encore une fois dormi comme un bébé, gentiment bercé par les mouvements doux du bateau.
Puis, ce matin le vent a forcit à nouveau, la mer s’est formée et c’est encore une journée éprouvante qui s’achève, j’ai l’impression de l’avoir passé dans un shaker. Je suis fatigué et je pense que je vais encore bien dormir cette nuit.
Je ne vais pas pouvoir arriver demain avant la tombée de la nuit, aussi en début d’après midi j’ai commencé à ralentir en prenant un ris dans la grand voile. J’en ai pris un deuxième en milieu d’après midi que je viens de libérer car comme hier, le vent mollit un peu en soirée. Je préférerais arriver de jour, donc samedi en tout début de journée.
Comme il y a du vent, malgré l’absence de mon génois, je n’utilise pas le moteur, je l’économise ainsi que mon gasoil. J’ai quand même fait tourner le groupe électrogène pendant 3 heures.
Bien que je ne trouve pas cela très beau, je vais peut-être installer des panneaux solaires. J’y réfléchi. Mon frère en a installé, il est ravi comme tous ceux qui en ont. Mon problème est esthétique, je ne voudrais pas ruiner la ligne de mon bateau.
Plus que 179 Miles pour Praia, 126 Miles au compteur sur les dernières 24 heures.
Fri, 30 Mar 2012 19:00:00 GMT - L’archipel du Cap Vert 22° 38’W 14° 47’N
Fri, 30 Mar 2012 19:00:00 GMT - L’archipel du Cap Vert 22° 38’W 14° 47’N
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Tout d’abord, je veux réagir à vos messages suite à mon sujet « Scandalisé ». Je veux préciser que je ne critique surtout pas l’appât du gain en tant que tel. Je trouve même très bien que l’on essaye en permanence de s’améliorer et de gagner plus. Je ne trouve pas anormal de donner 200€ à un grand professeur pour une consultation d’une demi heure si j’estime que ce qu’il m’apporte les vaux.
Ce que je critique fermement c’est l’utilisation de méthodes répréhensibles par la morale pour s’enrichir. En l’occurrence la divulgation d’informations fausses. Le problème est compliqué car on ne peut être juge et parti. Vous allez me dire donnons cette responsabilité (l’information du malade) aux associations de patients. Là, également les dès peuvent être pipés, par exemple si le président de cette association possède un centre d’hémodialyse. Vous allez penser que je pousse le bouchon un peu loin, mais non, cela existe.
Je pense que la solution est dans la prise de conscience du grand public qu’il existe une autre méthode de dialyse que l’hémodialyse. Elles ne sont pas concurrentes et l’une ne remplacera pas l’autre. Mais en première dialyse la dialyse péritonéale est d’une part bien adaptée et surtout elle permet de garder une liberté totale. Pour cela, il faut mener des actions de façon à médiatiser fortement cette solution. Il faut que le futur dialysé puisse, recevoir de l’information sur ce que sera sa vie une fois qu’il sera dialysé par l’une ou l’autre méthode de façon à ce qu’il puisse choisir en toute connaissance de cause. C’est ce que je m’efforce de faire en permanence.
Revenons à nos îles. Le Cap Vert est un archipel composé de dix îles d’origine volcanique. Elles sont réparties en forme de fer à cheval ouvert vers l’ouest. Il y a les îles du nord, au vent (Barlaventos) et les îles du sud, sous le vent (Sotaventos). Dans le sens des aiguilles d’une montre il y a Santo Antao, Sao Vicente, Santa Luzia, Sao Nicolau, Sal, Boavista, Maio, Santiago, Fogo et Brava.
Ce sont des îles d’origine volcanique, d’ailleurs même entre les îles très proches les fonds sont de plusieurs milliers de mètres. Au niveau politique, c’est une république parlementaire. C’était une colonie portugaise jusqu’en 1975. Le commerce des esclaves y a été florissant.
La capitale est Praia sur l’île de Santiago et la population est de l’ordre de 520 000 habitants dont la moitié sur l’île de Santiago. L’Harmattan, ce vent venu du Sahara y souffle régulièrement, apportant une poussière ocre qui recouvre tout. Le grand problème est la sècheresse chronique qui détruit les récoltes.
La religion dominante est le christianisme. La langue officielle est le portugais mais les habitants parlent surtout le créole cap verdien.
Je vais atterrir à Porto da Praia, sur Santiago où je vais faire les formalités puis je vais rejoindre Sao Vicente après deux jours de mer (160 Miles au près). Seule Sao Vicente possède une marina où je peux laisser mon bateau en toute sécurité. Le temps de stocker le bateau, de visiter la ville, de gérer mon problème de réparation de voiles, je prends l’avion le lundi 9 avril pour Lisbonne où je dois passer la nuit avant de redécoller le 10 pour Paris. Cette aventure aura durée pile 3 mois, 3 mois de solitude et de multiples péripéties. Je n’ai pas à me plaindre, encore une fois l’aventure aura été au rendez vous.
Une dernière information à noter sur vos plaquettes, la fin de mon tour du monde aura normalement lieu à Marseille le samedi 20 octobre avec conférence de presse et grande fête. Je vous en reparlerais, venez nombreux cela sera un jour énorme pour moi.
125 Miles sur les dernières 24 heures, à 50 Miles de Praia, je suis trinquette, grand voile à trois ris et artimon mais je n’arrive pas à réduire suffisamment ma vitesse pour arriver au lever du jour. Je pense que je vais devoir abattre la grand voile au milieu de la nuit, sauf si le vent faiblit la nuit venue.
A bientôt
Jean Louis
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Tout d’abord, je veux réagir à vos messages suite à mon sujet « Scandalisé ». Je veux préciser que je ne critique surtout pas l’appât du gain en tant que tel. Je trouve même très bien que l’on essaye en permanence de s’améliorer et de gagner plus. Je ne trouve pas anormal de donner 200€ à un grand professeur pour une consultation d’une demi heure si j’estime que ce qu’il m’apporte les vaux.
Ce que je critique fermement c’est l’utilisation de méthodes répréhensibles par la morale pour s’enrichir. En l’occurrence la divulgation d’informations fausses. Le problème est compliqué car on ne peut être juge et parti. Vous allez me dire donnons cette responsabilité (l’information du malade) aux associations de patients. Là, également les dès peuvent être pipés, par exemple si le président de cette association possède un centre d’hémodialyse. Vous allez penser que je pousse le bouchon un peu loin, mais non, cela existe.
Je pense que la solution est dans la prise de conscience du grand public qu’il existe une autre méthode de dialyse que l’hémodialyse. Elles ne sont pas concurrentes et l’une ne remplacera pas l’autre. Mais en première dialyse la dialyse péritonéale est d’une part bien adaptée et surtout elle permet de garder une liberté totale. Pour cela, il faut mener des actions de façon à médiatiser fortement cette solution. Il faut que le futur dialysé puisse, recevoir de l’information sur ce que sera sa vie une fois qu’il sera dialysé par l’une ou l’autre méthode de façon à ce qu’il puisse choisir en toute connaissance de cause. C’est ce que je m’efforce de faire en permanence.
Revenons à nos îles. Le Cap Vert est un archipel composé de dix îles d’origine volcanique. Elles sont réparties en forme de fer à cheval ouvert vers l’ouest. Il y a les îles du nord, au vent (Barlaventos) et les îles du sud, sous le vent (Sotaventos). Dans le sens des aiguilles d’une montre il y a Santo Antao, Sao Vicente, Santa Luzia, Sao Nicolau, Sal, Boavista, Maio, Santiago, Fogo et Brava.
Ce sont des îles d’origine volcanique, d’ailleurs même entre les îles très proches les fonds sont de plusieurs milliers de mètres. Au niveau politique, c’est une république parlementaire. C’était une colonie portugaise jusqu’en 1975. Le commerce des esclaves y a été florissant.
La capitale est Praia sur l’île de Santiago et la population est de l’ordre de 520 000 habitants dont la moitié sur l’île de Santiago. L’Harmattan, ce vent venu du Sahara y souffle régulièrement, apportant une poussière ocre qui recouvre tout. Le grand problème est la sècheresse chronique qui détruit les récoltes.
La religion dominante est le christianisme. La langue officielle est le portugais mais les habitants parlent surtout le créole cap verdien.
Je vais atterrir à Porto da Praia, sur Santiago où je vais faire les formalités puis je vais rejoindre Sao Vicente après deux jours de mer (160 Miles au près). Seule Sao Vicente possède une marina où je peux laisser mon bateau en toute sécurité. Le temps de stocker le bateau, de visiter la ville, de gérer mon problème de réparation de voiles, je prends l’avion le lundi 9 avril pour Lisbonne où je dois passer la nuit avant de redécoller le 10 pour Paris. Cette aventure aura durée pile 3 mois, 3 mois de solitude et de multiples péripéties. Je n’ai pas à me plaindre, encore une fois l’aventure aura été au rendez vous.
Une dernière information à noter sur vos plaquettes, la fin de mon tour du monde aura normalement lieu à Marseille le samedi 20 octobre avec conférence de presse et grande fête. Je vous en reparlerais, venez nombreux cela sera un jour énorme pour moi.
125 Miles sur les dernières 24 heures, à 50 Miles de Praia, je suis trinquette, grand voile à trois ris et artimon mais je n’arrive pas à réduire suffisamment ma vitesse pour arriver au lever du jour. Je pense que je vais devoir abattre la grand voile au milieu de la nuit, sauf si le vent faiblit la nuit venue.
A bientôt
Jean Louis
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"Salut, me voici de retour a Cannes cette nuit, je viens de lire tes 2 derniers messages, bien content de te savoir pratiquement arrive, c etait une option pas facile, le capitaine et le bateau une fois arrives a Sao Vicente seront contents de se mettre a quai, au calme, et en securite, ouf, bravo bien joue, mais ouf quand meme !!! Pour ce qui concerne les panneaux solaires, comme Alain, je t y encourage aussi tres tres vivement, j ai 240 W installes ( attention on te vend des panneaux a valeur nominale a 17,3 V alors que le regulateur regule a 14,4 V..), franchement c est formidable, l ete dernier aux Baleares et dans le sud de l Espagne, il est vrai bien ensoleilles, je recuperais mini 50 Ah/jour en moyenne, parfois plus mais jamais moins, et ceci sans optimiser, j ai bien etudie mon installation depuis et pense optimiser de 20 Ah/jour mini d une part en canalisant le surplus aux heures Maxi au niveau du regulateur, et en faisant plus attention aux ombres portees qui interrompent le circuit des cellules. En cas de panne totale alternateurs et Groupe, cette production est precieuse, elle permet de garder l electronique de Nav et la lumiere, ( tout en LED) . Mon nouvel alternateur d arbre d helice Valeo ne produit vraiment de facon significative qu a partir de 5 kts, et toi ? il produit certes un peu, mais tres peu, a partir de 4 kts. L autre equipement que je trouve genial est l Aries, mais il lui faut mini 10 a 12 kts de vent relatif pour barrer correctement, ensuite plus ca souffle et mieux il barre. Mais c est vrai qu il faut un bon pilote electrique en dessous de 10/12 kts.Si tu devenais interesse par un Aries, je pourrais te mettre en relation avec Helen Franklin, la fille de Nick l inventeur et fabricant de l Aries, Bien que Nick soit decede et sa fabrication personelle stoppee, elle peut organiser les tubes de support adaptes a ton arriere ainsi qu un ARIES refait a neuf avec pieces et specs d origine par elle et son mari, ils ont refait le mien parfaitement. Pour en revenir aux cotes que tu as longees, Sierra Leone, Liberia, les deux Guinees, Je ne te l ai pas trop dit mais j etais tres inquiet de te savoir au large de ces cotes, c est vraiment le passage le plus dangereux de tout ton voyage s il avait fallu aller a la cote, presque aussi mauvais que la Somalie, donc bien content de te savoir arrive entier dans ces parages plutot que de te savoir au large de ces pays de m.. bonne fin de parcours. amities, JL " Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 31-03-2012 à 17:44
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"moi aussi je suis rassurée bravo j’aurai ete heureuse d’aller à paris le10 AVRILmais je ne suis pa libre de mes mouvements because la dialyse bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 01-04-2012 à 16:27
Sat, 31 Mar 2012 20:00:00 GMT - Porto da Praia 23° 30’W 14° 55’N
Sat, 31 Mar 2012 20:00:00 GMT - Porto da Praia 23° 30’W 14° 55’N
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quel bonheur ce matin de retrouver mes amis du Jangada !
Hier soir, après avoir pris le troisième ris dans la grand voile, le bateau filait toujours à plus de 6N, me faisant arriver au milieu de la nuit. Du coup, avant de me coucher j’ai affalé totalement la grand voile laissant Harmattan sous trinquette et artimon. La vitesse est ainsi tombée entre 3,5 et 4N, permettant une arrivée entre 7 et 8 heures du matin.
Comme tous les soirs, à la tombée de la nuit, le vent a faiblit et la mer s’est aplatie. Finalement j’ai passée une super nuit et à 6h du matin j’étais à seulement 10 Miles de Porto da Praia. Cela m’a laissé le temps de me faire une toilette et de manger un bout rapidement et c’est à 8 heures que je suis entré dans le port.
Immédiatement Olivier m’a appelé sur la VHF et m’a indiqué l’emplacement où je pouvais jeter l’ancre. 22 jours de mer pour environ 2400 Miles, ce n’est pas le parcourt le plus long en distance mais c’est le plus long en temps. Pour traverser les 3000 Miles de l’Atlantique j’avais mis 21 jours et pour les 3000 Miles du Pacifique, seulement 17 jours. Mon frigo est absolument vide, il ne reste que deux œufs !
Une fois l’ancre mouillée, nous passons un moment à la VHF, Olivier m’explique un peu comment cela fonctionne ici, la procédure pour les formalités … Un peu plus tard, la VHF crépite à nouveau, c’est Adeline qui me propose de venir à bord de Jangada pour faire petit déjeuner. J’accepte avec plaisir et après 22 jours de solitude en mer c’est un immense bonheur de me retrouver parmi eux.
Le temps de ranger le bateau, ferler les voiles, sortir l’annexe, la gonfler, démonter le carburateur et nettoyer le circuit d’essence du moteur hors bord qui n’a pas servi depuis des mois et il est déjà midi aussi je déjeune à bord.
Cet après-midi, je vais à terre faire les formalités. Il y a un distributeur de billet, j’en profite pour sortir des Escudos. Au Cap Vert, il faut payer un gardien pour que ni l’annexe ni le moteur hors bord ne soient volés. Cela me coûte 20€ !!!! A l’immigration on me demande 25€. Bien entendu je n’ai pas la monnaie, l’agent non plus, je laisse 30€ et je dois faire mon deuil des cinq euros. Après coup mon copain me dira que cela a été pareil pour lui.
Je prends ensuite un taxi pour monter en ville, il y a au maximum un kilomètre. Je fais quelques courses et je redescends, encore 20€. J’ai vraiment l’impression de me faire plumer. Après m’être informé, un aller en ville coûte normalement 2€. Quel accueil !
Lorsque je reviens à mon bateau, une grosse vedette de la police maritime tourne autour d’Harmattan. Ils sont six à bord et veulent m’accoster, ils s’y prennent comme des manches et manquent de m’arracher un bossoir. Ensuite pendant une heure, à quatre, ils fouillent tout le bateau, tapant avec un manche à balaie sur les cloisons et sur les planchers, ils cherchent manifestement une planque. Je dois avoir une gueule de contrebandier. N’ayant pas trouvés leur bonheur, ils finissent par repartir en emmenant mon passeport et l’acte de francisation du bateau que je dois aller récupérer au poste lundi matin. Cela suffit pour aujourd’hui, je crois que question accueil ils ne pouvaient pas faire mieux.
Après un apéro sympa sur Harmattan avec mes amis, je vais me préparer vite fait un petit dîner avant de me jeter dans ma couchette pour une grande nuit bien méritée.
A bientôt.
Jean Louis
(PS : Photo de la livraison des crêpes en haute mer)
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quel bonheur ce matin de retrouver mes amis du Jangada !
Hier soir, après avoir pris le troisième ris dans la grand voile, le bateau filait toujours à plus de 6N, me faisant arriver au milieu de la nuit. Du coup, avant de me coucher j’ai affalé totalement la grand voile laissant Harmattan sous trinquette et artimon. La vitesse est ainsi tombée entre 3,5 et 4N, permettant une arrivée entre 7 et 8 heures du matin.
Comme tous les soirs, à la tombée de la nuit, le vent a faiblit et la mer s’est aplatie. Finalement j’ai passée une super nuit et à 6h du matin j’étais à seulement 10 Miles de Porto da Praia. Cela m’a laissé le temps de me faire une toilette et de manger un bout rapidement et c’est à 8 heures que je suis entré dans le port.
Immédiatement Olivier m’a appelé sur la VHF et m’a indiqué l’emplacement où je pouvais jeter l’ancre. 22 jours de mer pour environ 2400 Miles, ce n’est pas le parcourt le plus long en distance mais c’est le plus long en temps. Pour traverser les 3000 Miles de l’Atlantique j’avais mis 21 jours et pour les 3000 Miles du Pacifique, seulement 17 jours. Mon frigo est absolument vide, il ne reste que deux œufs !
Une fois l’ancre mouillée, nous passons un moment à la VHF, Olivier m’explique un peu comment cela fonctionne ici, la procédure pour les formalités … Un peu plus tard, la VHF crépite à nouveau, c’est Adeline qui me propose de venir à bord de Jangada pour faire petit déjeuner. J’accepte avec plaisir et après 22 jours de solitude en mer c’est un immense bonheur de me retrouver parmi eux.
Le temps de ranger le bateau, ferler les voiles, sortir l’annexe, la gonfler, démonter le carburateur et nettoyer le circuit d’essence du moteur hors bord qui n’a pas servi depuis des mois et il est déjà midi aussi je déjeune à bord.
Cet après-midi, je vais à terre faire les formalités. Il y a un distributeur de billet, j’en profite pour sortir des Escudos. Au Cap Vert, il faut payer un gardien pour que ni l’annexe ni le moteur hors bord ne soient volés. Cela me coûte 20€ !!!! A l’immigration on me demande 25€. Bien entendu je n’ai pas la monnaie, l’agent non plus, je laisse 30€ et je dois faire mon deuil des cinq euros. Après coup mon copain me dira que cela a été pareil pour lui.
Je prends ensuite un taxi pour monter en ville, il y a au maximum un kilomètre. Je fais quelques courses et je redescends, encore 20€. J’ai vraiment l’impression de me faire plumer. Après m’être informé, un aller en ville coûte normalement 2€. Quel accueil !
Lorsque je reviens à mon bateau, une grosse vedette de la police maritime tourne autour d’Harmattan. Ils sont six à bord et veulent m’accoster, ils s’y prennent comme des manches et manquent de m’arracher un bossoir. Ensuite pendant une heure, à quatre, ils fouillent tout le bateau, tapant avec un manche à balaie sur les cloisons et sur les planchers, ils cherchent manifestement une planque. Je dois avoir une gueule de contrebandier. N’ayant pas trouvés leur bonheur, ils finissent par repartir en emmenant mon passeport et l’acte de francisation du bateau que je dois aller récupérer au poste lundi matin. Cela suffit pour aujourd’hui, je crois que question accueil ils ne pouvaient pas faire mieux.
Après un apéro sympa sur Harmattan avec mes amis, je vais me préparer vite fait un petit dîner avant de me jeter dans ma couchette pour une grande nuit bien méritée.
A bientôt.
Jean Louis
(PS : Photo de la livraison des crêpes en haute mer)
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"Bon sejour, et encore bravo pour ce trajet pas evident. amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 02-04-2012 à 09:35
Sun, 1 Apr 2012 20:00:00 GMT - La « Capitale » du Cap Vert 23° 30’W 14° 55’N
Sun, 1 Apr 2012 20:00:00 GMT - La « Capitale » du Cap Vert 23° 30’W 14° 55’N
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Journée de repos dominical agrémentée d’une visite de la « Capitale » du Cap Vert.
Pour une ville normale c’est déjà un peu tristounet mais qui croirait que je suis ici à la Capitale du Cap Vert. Il n’y a pas grand monde dans les rues, beaucoup de maisons sont en ruine. S’il n’y avait le palais présidentiel gardé par des soldats nonchalants et quelques ambassades, on pourrait se croire dans une petite ville de province.
Je n’ai pas vu de restaurants, juste quelques tables d’un fastfood, un café Internet où j’ai commencé à mesurer le coût de la vie en prenant un demi-pression pour un euro et c’est tout. Peut être la ville est un peu plus animée en semaine, je verrais bien demain. Il y a cependant de nombreuses banques avec des distributeurs automatiques de billets et sur le trottoir un homme de sécurité.
C’est un peu la nonchalance qui règne ici. A cause de l’alizé qui souffle en permanence il ne fait pas une chaleur écrasante mais beaucoup sont en short et chemisette ou polo. Au stade de la ville, un match de foot a rassemblé quelques amateurs qui se sont regroupés dans les gradins. Cela me change des matchs de criquet aux quels je m’étais habitués dans l’océan Indien.
Je n’ai vu que très peu de touristes, ils se comptent sur les doigts d’une main. Peut être n’est-ce pas la saison. Je trouve cependant l’endroit fade et sans intérêt. Si Praia n’était pas un des seuls trois ports d’entré, on pourrait oublier cette escale. Mais l’amende est extrêmement importante, de l’ordre de 45 000 € pour celui qui s’aviserait de mouiller devant une île sans avoir fait les formalités d’entrée.
Le mouillage n’est pas terrible, balayé par des rafales de vent qui lèvent de petites vagues, le trajet entre le bateau et la plage est assez humide. Le débarquement également sur une plage de sable gris foncé. Au retour je me suis mouillé jusqu’à la ceinture.
Demain matin je vais aller à la police récupérer mon passeport ainsi que l’acte de francisation du navire, ensuite faire quelques course et je partirais pour Sao Vicente en fin d’après midi lorsque le vent commence à faiblir un peu. Il n’y a que 166 Miles mais au près dans l’alizé. Je pense que je vais devoir tirer des bords et cela ne va pas être une navigation de demoiselle. J’espère arriver mercredi matin à Mindelo où je vais pouvoir bénéficier d’une place à quai.
Ce matin j’ai pu faire une lessive et de l’eau. J’ai également refais le réglage des bas haubans du grand mat. Et puis, je profite de cette escale pour me reposer et me détendre avec un très bon livre que j’ai déjà lu mais que je relis avec plaisir. Il s’agit de « Un temps pour aimer, un temps pour haïr » de Jean Ferniot.
Il y a un an aujourd’hui même, à cette heure-ci, je ne savais pas encore que dans la soirée j’allais recevoir un appel téléphonique qui allait faire prendre à ma vie un brusque changement de direction. Je vous en parlerais demain.
A bientôt.
Jean Louis
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Journée de repos dominical agrémentée d’une visite de la « Capitale » du Cap Vert.
Pour une ville normale c’est déjà un peu tristounet mais qui croirait que je suis ici à la Capitale du Cap Vert. Il n’y a pas grand monde dans les rues, beaucoup de maisons sont en ruine. S’il n’y avait le palais présidentiel gardé par des soldats nonchalants et quelques ambassades, on pourrait se croire dans une petite ville de province.
Je n’ai pas vu de restaurants, juste quelques tables d’un fastfood, un café Internet où j’ai commencé à mesurer le coût de la vie en prenant un demi-pression pour un euro et c’est tout. Peut être la ville est un peu plus animée en semaine, je verrais bien demain. Il y a cependant de nombreuses banques avec des distributeurs automatiques de billets et sur le trottoir un homme de sécurité.
C’est un peu la nonchalance qui règne ici. A cause de l’alizé qui souffle en permanence il ne fait pas une chaleur écrasante mais beaucoup sont en short et chemisette ou polo. Au stade de la ville, un match de foot a rassemblé quelques amateurs qui se sont regroupés dans les gradins. Cela me change des matchs de criquet aux quels je m’étais habitués dans l’océan Indien.
Je n’ai vu que très peu de touristes, ils se comptent sur les doigts d’une main. Peut être n’est-ce pas la saison. Je trouve cependant l’endroit fade et sans intérêt. Si Praia n’était pas un des seuls trois ports d’entré, on pourrait oublier cette escale. Mais l’amende est extrêmement importante, de l’ordre de 45 000 € pour celui qui s’aviserait de mouiller devant une île sans avoir fait les formalités d’entrée.
Le mouillage n’est pas terrible, balayé par des rafales de vent qui lèvent de petites vagues, le trajet entre le bateau et la plage est assez humide. Le débarquement également sur une plage de sable gris foncé. Au retour je me suis mouillé jusqu’à la ceinture.
Demain matin je vais aller à la police récupérer mon passeport ainsi que l’acte de francisation du navire, ensuite faire quelques course et je partirais pour Sao Vicente en fin d’après midi lorsque le vent commence à faiblir un peu. Il n’y a que 166 Miles mais au près dans l’alizé. Je pense que je vais devoir tirer des bords et cela ne va pas être une navigation de demoiselle. J’espère arriver mercredi matin à Mindelo où je vais pouvoir bénéficier d’une place à quai.
Ce matin j’ai pu faire une lessive et de l’eau. J’ai également refais le réglage des bas haubans du grand mat. Et puis, je profite de cette escale pour me reposer et me détendre avec un très bon livre que j’ai déjà lu mais que je relis avec plaisir. Il s’agit de « Un temps pour aimer, un temps pour haïr » de Jean Ferniot.
Il y a un an aujourd’hui même, à cette heure-ci, je ne savais pas encore que dans la soirée j’allais recevoir un appel téléphonique qui allait faire prendre à ma vie un brusque changement de direction. Je vous en parlerais demain.
Mon, 2 Apr 2012 20:00:00 GMT - Il y a déjà un an 23° 54’W 15° 18’N
Mon, 2 Apr 2012 20:00:00 GMT - Il y a déjà un an 23° 54’W 15° 18’N
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Il y a un an, j’étais en salle de réveil, Sophie venait de me greffer un rein. Que le temps passe vite, j’ai l’impression que c’était il y a un siècle. C’est vrai que je n’en parle pas beaucoup. Cette technique est tellement au point que, pour moi, c’est un peu comme si j’avais été malade, les médecins m’ont guéri et maintenant je suis redevenu normal, c’est de l’histoire ancienne, c’est dans les rétroviseurs, pourquoi revenir là-dessus. Je ne suis plus malade.
C’est quand même fabuleux, je n’aurais jamais imaginé combien cette greffe est efficace, combien elle solutionne parfaitement le problème de l’insuffisance rénale chronique en phase terminale. Non seulement la phase de dialyse est terminée mais j’ai l’impression d’avoir retrouvé 100% de ma forme physique. Je suis redevenu normal après quelques années de difficultés.
J’aurai, il est vrai, pu continuer à vivre avec ma dialyse péritonéale, elle ne m’apportait que très peu de contraintes et surtout elle m’a permis de continuer à vivre ma vie normalement et en toute liberté. Mais la greffe c’est encore bien mieux, je n’ai plus à gérer les problèmes de logistique et surtout j’ai retrouvé une forme normale. C’est réellement La solution, avec un « L » majuscule.
Je veux en profiter pour remercier l’inconnu mais également sa famille. Aujourd’hui c’est pour moi un jour de joie alors que pour eux c’est un bien triste anniversaire. C’est dommage que je ne puisse pas leur faire partager un tout petit bout de cette aventure, si seulement ils pouvaient se douter de tout ce que m’apporte l’immense cadeau qu’ils mont fait, je crois que leur peine serait un peu diluée.
Quelle belle journée, après une nuit ou l’alizé à complètement calé, j’étais ce matin à 8h à la police maritime pour récupérer mes papiers. C’était un peu trop tôt et j’ai dû aller en ville faire quelques courses pour attendre que ces messieurs soient arrivés.
Après une visite super sympathique à bord de Jangada pour prendre le café et faire nos adieux, c’est à 11h30 que je remonte l’ancre. J’ai décidé de passer par le coté Ouest de l’île de Santiago et éventuellement de passer la nuit à la pointe Nord Ouest de l’île, dans la baie « Baia do Tarrafal ». Après un départ très musclé, trinquette, grand voile à trois ris et artimon, je tombe dans un calme plat. Les alizés sont totalement stoppés par la chaine de montagne du centre de l’île. J’ai droit à un tout petit vent de SW, correspondant aux rouleaux de l’alizé derrière les montagnes.
C’est donc au moteur que je remonte cette côte. Très sauvage, que des tons marron et ocre, très peu de vert, quelques villages écrasés de soleil, par endroit, perdu au milieu de nulle part, d’énormes propriétés dont les occupants adorent la solitude et l’isolement, j’adore cet endroit.
Je pense que cette île doit être sympa à visiter, il faut louer un 4X4 et en faire le tour. Il y a de nombreux cratères, c’est typiquement une île volcanique. La sécheresse y est totale, il n’y a pratiquement pas de verdure, par endroit de grande crevasses fendent la montagne, au pied, près de la mer se trouve souvent un petit village avec une tache de verdure, une espèce d’oasis au milieu de ce paysage de désolation.
Vers 16h je croise quatre requins, c’est un des problèmes de ce pays, il y a beaucoup de requins et de temps en temps un baigneur se fait croquer.
En milieu d’après midi, la côte s’orientant NNE, j’ai retrouvé du vent de NE. Avec ma trinquette, ma grand voile à trois ris et mon artimon je remonte bien au vent et j’arrive à faire une route fond autour de 350° ce qui est excellent car la route pour Sao Vicente est au 324. Malheureusement cela ne dure pas, le vent forci en s’orientant Nord. Maintenant cela pète vraiment, j’ai l’impression d’être dans une machine à laver.
En allant dans la cabine avant, je découvre qu’elle est totalement inondée. Pas étonnant, j’avais mal fermé le panneau de pont, une des fermetures était en « ventilation ». Quelle guigne. Au fur et à mesure que je m’éloigne de l’île, le vent reprend un peu d’Est mais la mer se creuse. Mon cap est maintenant autour de 328, cela va encore.
Finalement ma route m’éloigne du mouillage au nord de Santiago et je décide de continuer sur Sao Vicente dont je ne suis plus ce soir qu’à 113 Miles. Comme je fonce à 6N, je devrais être arrivé demain soir avant la nuit.
Déjà 36 Miles depuis ce midi.
A bientôt.
Jean Louis
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Il y a un an, j’étais en salle de réveil, Sophie venait de me greffer un rein. Que le temps passe vite, j’ai l’impression que c’était il y a un siècle. C’est vrai que je n’en parle pas beaucoup. Cette technique est tellement au point que, pour moi, c’est un peu comme si j’avais été malade, les médecins m’ont guéri et maintenant je suis redevenu normal, c’est de l’histoire ancienne, c’est dans les rétroviseurs, pourquoi revenir là-dessus. Je ne suis plus malade.
C’est quand même fabuleux, je n’aurais jamais imaginé combien cette greffe est efficace, combien elle solutionne parfaitement le problème de l’insuffisance rénale chronique en phase terminale. Non seulement la phase de dialyse est terminée mais j’ai l’impression d’avoir retrouvé 100% de ma forme physique. Je suis redevenu normal après quelques années de difficultés.
J’aurai, il est vrai, pu continuer à vivre avec ma dialyse péritonéale, elle ne m’apportait que très peu de contraintes et surtout elle m’a permis de continuer à vivre ma vie normalement et en toute liberté. Mais la greffe c’est encore bien mieux, je n’ai plus à gérer les problèmes de logistique et surtout j’ai retrouvé une forme normale. C’est réellement La solution, avec un « L » majuscule.
Je veux en profiter pour remercier l’inconnu mais également sa famille. Aujourd’hui c’est pour moi un jour de joie alors que pour eux c’est un bien triste anniversaire. C’est dommage que je ne puisse pas leur faire partager un tout petit bout de cette aventure, si seulement ils pouvaient se douter de tout ce que m’apporte l’immense cadeau qu’ils mont fait, je crois que leur peine serait un peu diluée.
Quelle belle journée, après une nuit ou l’alizé à complètement calé, j’étais ce matin à 8h à la police maritime pour récupérer mes papiers. C’était un peu trop tôt et j’ai dû aller en ville faire quelques courses pour attendre que ces messieurs soient arrivés.
Après une visite super sympathique à bord de Jangada pour prendre le café et faire nos adieux, c’est à 11h30 que je remonte l’ancre. J’ai décidé de passer par le coté Ouest de l’île de Santiago et éventuellement de passer la nuit à la pointe Nord Ouest de l’île, dans la baie « Baia do Tarrafal ». Après un départ très musclé, trinquette, grand voile à trois ris et artimon, je tombe dans un calme plat. Les alizés sont totalement stoppés par la chaine de montagne du centre de l’île. J’ai droit à un tout petit vent de SW, correspondant aux rouleaux de l’alizé derrière les montagnes.
C’est donc au moteur que je remonte cette côte. Très sauvage, que des tons marron et ocre, très peu de vert, quelques villages écrasés de soleil, par endroit, perdu au milieu de nulle part, d’énormes propriétés dont les occupants adorent la solitude et l’isolement, j’adore cet endroit.
Je pense que cette île doit être sympa à visiter, il faut louer un 4X4 et en faire le tour. Il y a de nombreux cratères, c’est typiquement une île volcanique. La sécheresse y est totale, il n’y a pratiquement pas de verdure, par endroit de grande crevasses fendent la montagne, au pied, près de la mer se trouve souvent un petit village avec une tache de verdure, une espèce d’oasis au milieu de ce paysage de désolation.
Vers 16h je croise quatre requins, c’est un des problèmes de ce pays, il y a beaucoup de requins et de temps en temps un baigneur se fait croquer.
En milieu d’après midi, la côte s’orientant NNE, j’ai retrouvé du vent de NE. Avec ma trinquette, ma grand voile à trois ris et mon artimon je remonte bien au vent et j’arrive à faire une route fond autour de 350° ce qui est excellent car la route pour Sao Vicente est au 324. Malheureusement cela ne dure pas, le vent forci en s’orientant Nord. Maintenant cela pète vraiment, j’ai l’impression d’être dans une machine à laver.
En allant dans la cabine avant, je découvre qu’elle est totalement inondée. Pas étonnant, j’avais mal fermé le panneau de pont, une des fermetures était en « ventilation ». Quelle guigne. Au fur et à mesure que je m’éloigne de l’île, le vent reprend un peu d’Est mais la mer se creuse. Mon cap est maintenant autour de 328, cela va encore.
Finalement ma route m’éloigne du mouillage au nord de Santiago et je décide de continuer sur Sao Vicente dont je ne suis plus ce soir qu’à 113 Miles. Comme je fonce à 6N, je devrais être arrivé demain soir avant la nuit.
Déjà 36 Miles depuis ce midi.
A bientôt.
Jean Louis
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"Joyeux anniversaire mon Capitaine ! 1 an d’une nouvelle vie. " Envoyé par Mullier le 04-04-2012 à 20:40
Virile la dernière étape de cette aventure. Toute la nuit, l’alizé a soufflé dur et la houle de NE s’en ai donné à cœur joie. Je me demande toujours comment le bateau fait pour résister à un pareil traitement. C’est vraiment le jouet de la mer, il est secoué vivement dans tous les sens. Quand les vagues le frappent on dirait qu’il se heurte à des rochers et lorsque la mer l’envoie en l’air, au moment ou il retombe on a l’impression qu’il s’écrase sur une dalle en béton. Tant que l’on n’a pas vécu cela, on ne peut pas croire que la mer soit aussi dure que du béton.
A chaque fois j’ai l’impression que le bateau va se disloquer, s’éclater en mille morceaux. Tout tremble, tout vibre, si quelque chose n’est pas correctement saisie, cela vole à travers le bateau. Dans la couchette, on est extrêmement chahuté, par moment on a l’impression d’être en apesanteur puis on est projeté dans un sens ou dans un autre. Très difficile de se reposer dans ces conditions.
Au moment d’aller me coucher, j’entends un petit bip bip, cela vient du cockpit. Je sors et découvre que le pilote a mis les pouces sans déclencher l’alarme. C’est très ennuyeux. Il y a un message « Drive Stoped ». Je le remets en marche et dix minutes plus tard cela recommence. Je n’entends le bip bip que très faiblement du carré, aussi je décide de m’installer pour la nuit dans le cockpit. Le problème se reproduit deux fois puis plus rien. A trois heures du matin je décide d’aller dormir mais c’est impossible, je suis trop stressé par ce problème et le bateau saute beaucoup trop. La nuit est longue. Finalement je trouverai la cause en milieu de matinée, quelqu’un a serré la molette de blocage de la barre à roue.
Par contre avec ce vent viril, le bateau va vite. J’arrive sous le vent de Sao Vicente à 14 heures. Malheureusement ce n’est pas fini, il faut remonter le canal entre Sao Vicente et Santo Antao. C’est un véritable venturi, les vents y sont d’une rare violence. Je me présente avec juste ma trinquette et mon artimon. Immédiatement le bateau se couche et la manœuvre qui sert à étarquer la bordure de la trinquette se rompt. Je n’ai plus qu’à remonter au moteur, il me faut deux heures.
Quel bonheur de me retrouver à l’abri dans un port. La marina est grande mais il y a très peu de bateaux. Je vais immédiatement à la pompe faire le plein de gasoil. Le quai est mal foutu, il manque un coin de protection laissant une cornière à nu. En repartant je constate 5 trous dans ma coque fait par la cornière. Cela gâche un peu ma joie.
Quelle aventure, trois mois pour effectuer le trajet entre le Nord Est de l’Afrique du Sud et le Cap Vert. Cela aura été un grand moment de vie avec de très nombreuses difficultés. Tout s’est bien passé. J’appréhendais le contournement de l’Afrique du Sud ainsi que la remonté au près entre le pot au noir et le Cap Vert. J’ai été servi mais j’ai réussi et ce soir je suis content et fière d’être ici. J’ai l’impression d’être presque rendu à la maison.
Je vous laisse là car je suis mort de fatigue.
A bientôt
Jean Louis
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Virile la dernière étape de cette aventure. Toute la nuit, l’alizé a soufflé dur et la houle de NE s’en ai donné à cœur joie. Je me demande toujours comment le bateau fait pour résister à un pareil traitement. C’est vraiment le jouet de la mer, il est secoué vivement dans tous les sens. Quand les vagues le frappent on dirait qu’il se heurte à des rochers et lorsque la mer l’envoie en l’air, au moment ou il retombe on a l’impression qu’il s’écrase sur une dalle en béton. Tant que l’on n’a pas vécu cela, on ne peut pas croire que la mer soit aussi dure que du béton.
A chaque fois j’ai l’impression que le bateau va se disloquer, s’éclater en mille morceaux. Tout tremble, tout vibre, si quelque chose n’est pas correctement saisie, cela vole à travers le bateau. Dans la couchette, on est extrêmement chahuté, par moment on a l’impression d’être en apesanteur puis on est projeté dans un sens ou dans un autre. Très difficile de se reposer dans ces conditions.
Au moment d’aller me coucher, j’entends un petit bip bip, cela vient du cockpit. Je sors et découvre que le pilote a mis les pouces sans déclencher l’alarme. C’est très ennuyeux. Il y a un message « Drive Stoped ». Je le remets en marche et dix minutes plus tard cela recommence. Je n’entends le bip bip que très faiblement du carré, aussi je décide de m’installer pour la nuit dans le cockpit. Le problème se reproduit deux fois puis plus rien. A trois heures du matin je décide d’aller dormir mais c’est impossible, je suis trop stressé par ce problème et le bateau saute beaucoup trop. La nuit est longue. Finalement je trouverai la cause en milieu de matinée, quelqu’un a serré la molette de blocage de la barre à roue.
Par contre avec ce vent viril, le bateau va vite. J’arrive sous le vent de Sao Vicente à 14 heures. Malheureusement ce n’est pas fini, il faut remonter le canal entre Sao Vicente et Santo Antao. C’est un véritable venturi, les vents y sont d’une rare violence. Je me présente avec juste ma trinquette et mon artimon. Immédiatement le bateau se couche et la manœuvre qui sert à étarquer la bordure de la trinquette se rompt. Je n’ai plus qu’à remonter au moteur, il me faut deux heures.
Quel bonheur de me retrouver à l’abri dans un port. La marina est grande mais il y a très peu de bateaux. Je vais immédiatement à la pompe faire le plein de gasoil. Le quai est mal foutu, il manque un coin de protection laissant une cornière à nu. En repartant je constate 5 trous dans ma coque fait par la cornière. Cela gâche un peu ma joie.
Quelle aventure, trois mois pour effectuer le trajet entre le Nord Est de l’Afrique du Sud et le Cap Vert. Cela aura été un grand moment de vie avec de très nombreuses difficultés. Tout s’est bien passé. J’appréhendais le contournement de l’Afrique du Sud ainsi que la remonté au près entre le pot au noir et le Cap Vert. J’ai été servi mais j’ai réussi et ce soir je suis content et fière d’être ici. J’ai l’impression d’être presque rendu à la maison.
Je vous laisse là car je suis mort de fatigue.
A bientôt
Jean Louis
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"salut, j ai suivi avec attention et parfois inquietude ton periple, bravo, c est un exploit, te voila arrive, tant mieux, et le rein a l air de bien fonctionner, je pense que se donner pleinement a faire quelquechose qui plait a des vertus therapeutiques, en tous cas tu reviens de loin a tous points de vue, et tu ne le dois qu a ta tenacite et a ton courage dans ladversite, ceci merite le respect, tu l as. Bon retour, amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 05-04-2012 à 11:27
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"bravo et bon repos chez vous bisous de roselyned" Envoyé par roselyne demeestere le 05-04-2012 à 11:47
Wed, 4 Apr 2012 20:00:00 GMT - Le désarmement du navire 24° 59’W 16° 53’N
Wed, 4 Apr 2012 20:00:00 GMT - Le désarmement du navire 24° 59’W 16° 53’N
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
J’ai quelques jours pour stocker Harmattan et gérer tout ce que je dois faire à l’escale. Ce matin j’étais à 8 heures devant le bureau de l’immigration mais au bout d’une heure, n’ayant toujours vu aucun fonctionnaire, je m’en suis retourné et j’en ai profité pour effectuer une première visite de la ville. C’est mieux que Praia, il n’y a pas de mal mais je dois reconnaître que je m’attendais à mieux. C’est peut-être une première impression, je vais insister et essayer de voir d’autres endroits.
La marina est très récente, elle peut contenir plusieurs centaines de bateau mais pour l’instant il n’y en a qu’une trentaine. Des centaines de mètres de pontons sont vides. C’est propre, le personnel est extrêmement sympathique et une chose m’étonne, aussi bien dans la marina que dans les administrations, tout le monde parle français. C’est extrêmement agréable. Tuga, le « Port Captain », un cap verdien, me disait qu’il parle sept langues.
C’est lui qui va réparer mes voiles. Il va totalement retirer ce qui a été fait à Saint Hélène et refaire cela proprement et surtout dans les règles de l’art. Je lui ai porté le spi et le génois ce matin, le devis est très correct et je vais les récupérer avant de prendre l’avion lundi matin.
Tout contre la marina il y a une piscine, restaurant, bar, boîte de nuit. Mes voisins de ponton m’ont dit que le weekend c’est difficile. A partir du vendredi soir, toutes les nuits jusqu’à quatre heures du matin, les décibels jaillissent comme cela n’est pas permis et il est impossible de dormir. Cela m’inquiète, j’ai déjà connu cela en Grèce et en Turquie, c’est extrêmement pénible.
Il y a un vent terrible. J’ai l’impression d’être déjà de retour à Port Saint Louis du Rhône lorsque le Mistral souffle à plein poumons. L’Harmattan n’est pas beaucoup aimé ici, tout est recouvert de cette espèce de poussière de terre ocre qu’il transporte depuis l’Afrique, y compris les bateaux. Je vais avoir intérêt à fermer toutes les bouches d’aération avant de quitter le bateau si je ne veux pas retrouver l’intérieur dans le même état. Avant de repartir, je devrais rincer abondamment les chariots, poulies et autres mécanismes qui seront remplis de cette matière hautement abrasive.
J’ai passé l’après midi sur mes voiles, je les ai ferlées correctement et recouvertes de leurs housses. J’ai ouvert en grand le panneau de pont de la cabine avant pour qu’elle sèche, je pense que ce soir je vais pouvoir y dormir.
Je vais devoir plonger sous le bateau car la pendille s’est prise dans l’hélice. Il faut également que je contrôle les boulons de mon gouvernail. Je ne sais pas quand je vais le faire car ce n’est pas une partie de plaisir même si l’eau n’est pas sale comme dans certains ports. Et puis la mer n’est qu’à 24 degrés.
A bientôt
Jean Louis
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
J’ai quelques jours pour stocker Harmattan et gérer tout ce que je dois faire à l’escale. Ce matin j’étais à 8 heures devant le bureau de l’immigration mais au bout d’une heure, n’ayant toujours vu aucun fonctionnaire, je m’en suis retourné et j’en ai profité pour effectuer une première visite de la ville. C’est mieux que Praia, il n’y a pas de mal mais je dois reconnaître que je m’attendais à mieux. C’est peut-être une première impression, je vais insister et essayer de voir d’autres endroits.
La marina est très récente, elle peut contenir plusieurs centaines de bateau mais pour l’instant il n’y en a qu’une trentaine. Des centaines de mètres de pontons sont vides. C’est propre, le personnel est extrêmement sympathique et une chose m’étonne, aussi bien dans la marina que dans les administrations, tout le monde parle français. C’est extrêmement agréable. Tuga, le « Port Captain », un cap verdien, me disait qu’il parle sept langues.
C’est lui qui va réparer mes voiles. Il va totalement retirer ce qui a été fait à Saint Hélène et refaire cela proprement et surtout dans les règles de l’art. Je lui ai porté le spi et le génois ce matin, le devis est très correct et je vais les récupérer avant de prendre l’avion lundi matin.
Tout contre la marina il y a une piscine, restaurant, bar, boîte de nuit. Mes voisins de ponton m’ont dit que le weekend c’est difficile. A partir du vendredi soir, toutes les nuits jusqu’à quatre heures du matin, les décibels jaillissent comme cela n’est pas permis et il est impossible de dormir. Cela m’inquiète, j’ai déjà connu cela en Grèce et en Turquie, c’est extrêmement pénible.
Il y a un vent terrible. J’ai l’impression d’être déjà de retour à Port Saint Louis du Rhône lorsque le Mistral souffle à plein poumons. L’Harmattan n’est pas beaucoup aimé ici, tout est recouvert de cette espèce de poussière de terre ocre qu’il transporte depuis l’Afrique, y compris les bateaux. Je vais avoir intérêt à fermer toutes les bouches d’aération avant de quitter le bateau si je ne veux pas retrouver l’intérieur dans le même état. Avant de repartir, je devrais rincer abondamment les chariots, poulies et autres mécanismes qui seront remplis de cette matière hautement abrasive.
J’ai passé l’après midi sur mes voiles, je les ai ferlées correctement et recouvertes de leurs housses. J’ai ouvert en grand le panneau de pont de la cabine avant pour qu’elle sèche, je pense que ce soir je vais pouvoir y dormir.
Je vais devoir plonger sous le bateau car la pendille s’est prise dans l’hélice. Il faut également que je contrôle les boulons de mon gouvernail. Je ne sais pas quand je vais le faire car ce n’est pas une partie de plaisir même si l’eau n’est pas sale comme dans certains ports. Et puis la mer n’est qu’à 24 degrés.
Thu, 5 Apr 2012 20:00:00 GMT - La routine de l’escale 24° 59’W 16° 53’N
Thu, 5 Apr 2012 20:00:00 GMT - La routine de l’escale 24° 59’W 16° 53’N
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est le weekend de Pâques, au Cap Vert tout ferme le jeudi à midi. C’est maintenant la fête Pascale. Heureusement, les Cap Verdiens lient facilement connaissance et ce matin, dans la rue, on m’a prévenu. J’ai ainsi pu faire mes courses pour le weekend. J’adore découvrir de nouveaux endroits, de nouvelles villes. Il me faut plusieurs jours pour commencer à m’habituer et à aimer certains coins. Il faut également que je me fasse à l’ambiance.
Et puis surtout, cet accueil difficile à Praia m’a un peu mis de travers, il faut maintenant que je reprenne confiance. Le vrai problème au Cap Vert c’est le vol, tout le monde me met en garde. J’ai eu mon frère au téléphone, je ne le savais pas mais c’est dans le port de Praia même, qu’il s’est fait visiter le bateau avec vol des téléphones portables, caméra, ordinateurs portables …
La marina semble très sécurisée mais j’ai quand même entendu parler de vols dans les bateaux. Les voleurs ne peuvent pas rentrer car il y a un contrôle d’accès mais ils peuvent très bien arriver la nuit par la mer et personne n’y peut rien.
Dès le petit déjeuner avalé, avant la douche, je me suis résolu à plonger sous le bateau pour libérer mon hélice. Cela n’a pas été difficile et j’en ai profité pour vérifier les boulons de gouvernail. Tout va bien.
Avec le vent violent qui souffle en rafales continuellement, j’ai passé beaucoup de temps à parfaire l’amarrage du bateau. Je n’ai pas doublé les amarres, je les ai quadruplés. Comme je pars deux mois, j’ai envie de retrouver le bateau à sa place lorsque je reviendrais. J’ai également fixé deux pendilles à l’arrière. Il y a tout de même une chose positive ici, le vent souffle toujours du Nord Est. Il vient face au bateau et du coup, celui-ci ne peux pas frotter sur le ponton.
Maintenant je m’occupe de toutes les petites réparations ainsi que de l’entretien. J’ai commencé par la vidange du moteur principal. Il en a bien besoin car normalement celle-ci se fait toutes les deux cents heures et la dernière remonte à presque 400 heures. Cependant comme je marche en permanence au ralenti accéléré, j’estime que c’est équivalent.
J’ai également fait la corvée de poubelles. Cela semble anodin et pourtant c’est deux heures de travail car depuis Cape Town les poubelles se sont entassées et les containers sont à deux cents mètres.
Comme c’est déjà le weekend, la musique de notre voisin a commencée à se faire entendre. On va être gâté, on va avoir droit à quatre jours d’une débauche de décibels.
A bientôt.
Jean Louis
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est le weekend de Pâques, au Cap Vert tout ferme le jeudi à midi. C’est maintenant la fête Pascale. Heureusement, les Cap Verdiens lient facilement connaissance et ce matin, dans la rue, on m’a prévenu. J’ai ainsi pu faire mes courses pour le weekend. J’adore découvrir de nouveaux endroits, de nouvelles villes. Il me faut plusieurs jours pour commencer à m’habituer et à aimer certains coins. Il faut également que je me fasse à l’ambiance.
Et puis surtout, cet accueil difficile à Praia m’a un peu mis de travers, il faut maintenant que je reprenne confiance. Le vrai problème au Cap Vert c’est le vol, tout le monde me met en garde. J’ai eu mon frère au téléphone, je ne le savais pas mais c’est dans le port de Praia même, qu’il s’est fait visiter le bateau avec vol des téléphones portables, caméra, ordinateurs portables …
La marina semble très sécurisée mais j’ai quand même entendu parler de vols dans les bateaux. Les voleurs ne peuvent pas rentrer car il y a un contrôle d’accès mais ils peuvent très bien arriver la nuit par la mer et personne n’y peut rien.
Dès le petit déjeuner avalé, avant la douche, je me suis résolu à plonger sous le bateau pour libérer mon hélice. Cela n’a pas été difficile et j’en ai profité pour vérifier les boulons de gouvernail. Tout va bien.
Avec le vent violent qui souffle en rafales continuellement, j’ai passé beaucoup de temps à parfaire l’amarrage du bateau. Je n’ai pas doublé les amarres, je les ai quadruplés. Comme je pars deux mois, j’ai envie de retrouver le bateau à sa place lorsque je reviendrais. J’ai également fixé deux pendilles à l’arrière. Il y a tout de même une chose positive ici, le vent souffle toujours du Nord Est. Il vient face au bateau et du coup, celui-ci ne peux pas frotter sur le ponton.
Maintenant je m’occupe de toutes les petites réparations ainsi que de l’entretien. J’ai commencé par la vidange du moteur principal. Il en a bien besoin car normalement celle-ci se fait toutes les deux cents heures et la dernière remonte à presque 400 heures. Cependant comme je marche en permanence au ralenti accéléré, j’estime que c’est équivalent.
J’ai également fait la corvée de poubelles. Cela semble anodin et pourtant c’est deux heures de travail car depuis Cape Town les poubelles se sont entassées et les containers sont à deux cents mètres.
Comme c’est déjà le weekend, la musique de notre voisin a commencée à se faire entendre. On va être gâté, on va avoir droit à quatre jours d’une débauche de décibels.
A bientôt.
Jean Louis
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"j’ai eu une panne d’internet edouard est venu à mon secours bisous et bonne continuation bon retour roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 07-04-2012 à 21:26
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"Un grand bonjour d Almeria ou il fait grand soleil, je serai mardi sur Sagar, quelle joie !!. Un avis sur l absence du bateau si tu ne veux pas risquer de le retrouver cambriole : engage un mec de la Marina pour garder un oeil sur le bateau, et tu ne le paie qu’au retour s il ne manque rien, j ai fait cela en Papouasie N Guinee ou c est pareil des que tu tournes le dos on te vide le bateau la nuit, ils reperent d abord, attendent que toute vigilance soit endormei, et viennent ensuite la nuit .. cela coute moins cher de filer une piece a un mec que d avoir du materiel vole.. Bonne fin de preparation du bateau et bon retour, tu vas etre content de retrouver les tiens !!! une pensee amicale JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 08-04-2012 à 15:47
Le vent a soufflé un tout petit peu moins fort aujourd’hui. J’ai quand même l’impression d’être déjà arrivé à Port Saint Louis Du Rhône. Le vent ici est continuel et en plus il n’est pas chaud, c’est un vent du nord.
Pas facile dans ces conditions de faire sécher le linge, mon fil a même fini par se casser. Comme à la fin de chaque grande étape, avant de quitter le bateau il faut tout laver. Aujourd’hui j’ai fait cinq lessives. Il faut dire que ma machine à laver n’est qu’une 3,5 Kg. Il m’en reste plusieurs à faire demain.
Sinon c’est la routine habituelle, vidanges, changement du filtre à huile, des filtres et pré-filtres à gasoil, plein de l’inverseur, stockage du dessalinisateur, nettoyage des fonds …
Une dizaine de jours avant d’arriver, j’avais cassé la courroie de l’alternateur de servitude et quelques jours après, l’alternateur d’arbre d’hélice ne donnait plus non plus. Surprise, c’est également la courroie qui s’est rompue alors que je l’avais mise neuve, celle-ci aussi, à Durban je crois. C’est quand même bizarre d’avoir cassé deux courroies neuves en même temps. Peut être les avais-je trop serrées ? C’est fâcheux car pour changer la courroie de l’alternateur d’arbre d’hélice, il faut désaccoupler celui-ci. D’un autre côté, je ne me vois pas partir pour les Acores sans cet alternateur.
Pour mon frigo de cambuse, j’ai confirmé la panne, c’est bien le ventilateur qui ne tourne plus. Je vais essayer demain de le démonter mais c’est très compliqué et très mal placé. Tout cela est un peu rouillé. C’aurait été bien qu’il fonctionne jusqu’à mon retour à Marseille. Je sais qu’à ce moment j’aurais à faire un très grand carénage.
Je me suis un peu rassuré en discutant avec les copains qui finissent également leurs tours du monde, ils ont tous essuyés une succession de pannes et de galères tout comme moi. Il y en a même un qui m’a dit qu’il revenait avec la même coque mais que tout le reste avait été changé ou refait. Du coup je me sens dans la norme car je me disais que, quand même, j’avais été pas mal servi. Pour les bactéries dans le gasoil, tout le monde y est passé.
Finalement je ne m’en suis pas mal tiré pour l’instant. Heureusement que j’ai trois alternateurs car je me suis retrouvé avec deux en panne en même temps. Peut être faut-il que je devienne autonome en énergie avec panneaux solaires et/ou éolienne. Peut être faut-il que je prévoie également un petit pilote automatique de secours, à monter sur la barre à roue. A la lumière de ce qui m’est arrivé, je dois réfléchir aux améliorations possibles bien que je trouve que mon bateau est pas mal équipé.
Il y a finalement deux problèmes principaux, ne pas tomber en panne d’énergie, toujours pouvoir disposer du 12V en quantité suffisante et ne pas tomber en panne de pilote. Pour le reste il est toujours possible de s’arranger même si la durée de la traversée peut s’allonger énormément. Pour l’eau pas de problème car j’emporte à chaque fois entre 80 et 90 litres d’eau en bouteille (c’est ma sécurité) plus 200 litres dans mon réservoir.
Mais même si je n’avais plus d’énergie et donc plus de pilote, j’arriverai forcément quelque part, ce serait tout simplement plus long. J’aurais de toute façon mon point GPS permanent grâce à mon téléphone portable. C’est un BlackBerry avec une batterie balaise et en l’allumant cinq minute tous les deux ou trois jours pour avoir ma position, elle peut durer des mois. Le problème est ensuite d’arriver dans un endroit accueillant. Lorsque je longeais l’Afrique, il y a des endroits où je n’aurais pas voulu atterrir en catastrophe.
Aujourd’hui nous avons la visite d’un bateau de guerre français. C’est je pense un porte hélicoptère, cela ressemble à un petit porte avion. Ce soir en ville, les marins vont certainement faire la fête.
Sur les pontons on parle essentiellement français, il y a des français bien entendu mais également des suisses. Nous nous sommes tous inscrits pour aller déjeuner demain chez Mama Loutcha. Nous devons partir à midi et demi en mini bus à Calhau où un très bon buffet nous attends avec musique Cap Verdienne, retour le soir. Cesaria Evora y chantait souvent. Lors de son passage au départ de son tour du monde, mon copain Maurice y a rencontré et a pu parler avec le président de la république du Cap Vert.
Ce soir je vais aller faire un tour sur la place Amilcar Cabral car, paraît-il, l’ambiance y est exceptionnelle.
A bientôt.
Jean Louis
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Le vent a soufflé un tout petit peu moins fort aujourd’hui. J’ai quand même l’impression d’être déjà arrivé à Port Saint Louis Du Rhône. Le vent ici est continuel et en plus il n’est pas chaud, c’est un vent du nord.
Pas facile dans ces conditions de faire sécher le linge, mon fil a même fini par se casser. Comme à la fin de chaque grande étape, avant de quitter le bateau il faut tout laver. Aujourd’hui j’ai fait cinq lessives. Il faut dire que ma machine à laver n’est qu’une 3,5 Kg. Il m’en reste plusieurs à faire demain.
Sinon c’est la routine habituelle, vidanges, changement du filtre à huile, des filtres et pré-filtres à gasoil, plein de l’inverseur, stockage du dessalinisateur, nettoyage des fonds …
Une dizaine de jours avant d’arriver, j’avais cassé la courroie de l’alternateur de servitude et quelques jours après, l’alternateur d’arbre d’hélice ne donnait plus non plus. Surprise, c’est également la courroie qui s’est rompue alors que je l’avais mise neuve, celle-ci aussi, à Durban je crois. C’est quand même bizarre d’avoir cassé deux courroies neuves en même temps. Peut être les avais-je trop serrées ? C’est fâcheux car pour changer la courroie de l’alternateur d’arbre d’hélice, il faut désaccoupler celui-ci. D’un autre côté, je ne me vois pas partir pour les Acores sans cet alternateur.
Pour mon frigo de cambuse, j’ai confirmé la panne, c’est bien le ventilateur qui ne tourne plus. Je vais essayer demain de le démonter mais c’est très compliqué et très mal placé. Tout cela est un peu rouillé. C’aurait été bien qu’il fonctionne jusqu’à mon retour à Marseille. Je sais qu’à ce moment j’aurais à faire un très grand carénage.
Je me suis un peu rassuré en discutant avec les copains qui finissent également leurs tours du monde, ils ont tous essuyés une succession de pannes et de galères tout comme moi. Il y en a même un qui m’a dit qu’il revenait avec la même coque mais que tout le reste avait été changé ou refait. Du coup je me sens dans la norme car je me disais que, quand même, j’avais été pas mal servi. Pour les bactéries dans le gasoil, tout le monde y est passé.
Finalement je ne m’en suis pas mal tiré pour l’instant. Heureusement que j’ai trois alternateurs car je me suis retrouvé avec deux en panne en même temps. Peut être faut-il que je devienne autonome en énergie avec panneaux solaires et/ou éolienne. Peut être faut-il que je prévoie également un petit pilote automatique de secours, à monter sur la barre à roue. A la lumière de ce qui m’est arrivé, je dois réfléchir aux améliorations possibles bien que je trouve que mon bateau est pas mal équipé.
Il y a finalement deux problèmes principaux, ne pas tomber en panne d’énergie, toujours pouvoir disposer du 12V en quantité suffisante et ne pas tomber en panne de pilote. Pour le reste il est toujours possible de s’arranger même si la durée de la traversée peut s’allonger énormément. Pour l’eau pas de problème car j’emporte à chaque fois entre 80 et 90 litres d’eau en bouteille (c’est ma sécurité) plus 200 litres dans mon réservoir.
Mais même si je n’avais plus d’énergie et donc plus de pilote, j’arriverai forcément quelque part, ce serait tout simplement plus long. J’aurais de toute façon mon point GPS permanent grâce à mon téléphone portable. C’est un BlackBerry avec une batterie balaise et en l’allumant cinq minute tous les deux ou trois jours pour avoir ma position, elle peut durer des mois. Le problème est ensuite d’arriver dans un endroit accueillant. Lorsque je longeais l’Afrique, il y a des endroits où je n’aurais pas voulu atterrir en catastrophe.
Aujourd’hui nous avons la visite d’un bateau de guerre français. C’est je pense un porte hélicoptère, cela ressemble à un petit porte avion. Ce soir en ville, les marins vont certainement faire la fête.
Sur les pontons on parle essentiellement français, il y a des français bien entendu mais également des suisses. Nous nous sommes tous inscrits pour aller déjeuner demain chez Mama Loutcha. Nous devons partir à midi et demi en mini bus à Calhau où un très bon buffet nous attends avec musique Cap Verdienne, retour le soir. Cesaria Evora y chantait souvent. Lors de son passage au départ de son tour du monde, mon copain Maurice y a rencontré et a pu parler avec le président de la république du Cap Vert.
Ce soir je vais aller faire un tour sur la place Amilcar Cabral car, paraît-il, l’ambiance y est exceptionnelle.
C’est une grande aventure qui se termine, il y a trois mois tout juste je partais de France pour un énorme périple qui m’a mené de Richards Bay, Nord Est de l’Afrique du Sud, à Mindelo, sur Sao Vicente, au Cap Vert.
Avec la descente de la côte sud africaine, réputée pour ses vagues en forme de marche verticales de 20 mètres de haut, et la remontée depuis le pot au noir jusqu’au Cap Vert en tirant des bords dans l’alizé, c’était une étape difficile et je dois le dire un peu stressante. Je reviens avec énormément de souvenirs, un peu d’expérience en plus et surtout un grand bonheur d’avoir tout simplement réussi ce parcourt en solitaire.
M’étant énormément rapproché de la France, j’espérais un retour rapide en avion, mais non. Je décolle demain matin à 7h20 de Sao Vicente, j’atterri à Praia 8h15. Je redécolle de Praia à 9h30 pour atterrir à Lisbonne à 15h30. Et je ne redécolle de Lisbonne que le lendemain matin à 7h05 pour atterrir à Paris Orly à 10h35. Je dois donc dormir une nuit à Lisbonne. Quel périple ! J’ai réservé un hôtel en centre ville et je vais passer une soirée sympathique en me promenant un peu.
Ce matin j’ai réussi à démonter le ventilateur de mon frigo de cambuse, c’est bien lui qui est mort, il vibre mais ne tourne plus. Je vais en rapporter un de France et je pourrais remettre en marche l’appareil.
Quelle bon dimanche, nous nous sommes tous retrouvés devant chez Mama Loutcha à midi et demi. Un petit bus nous a pris et nous avons traversés l’île pour aller dîner au bord de la plage dans un endroit très agréable. La grande salle était remplie de convives et la formule consiste en de multiples buffets. C’est bon, c’est copieux, il y a de nombreux plats et comme on veut goûter à tout, on se gave. Ensuite on remet cela avec les buffets de desserts.
Il y a un excellent orchestre qui joue de la musique locale et un couple de danseurs exécutent des danses locales, c’est vraiment très sympa. La formule ne coute que 13,5€ voyage compris, boissons en plus. On est rentré à 17 heures.
En arrivant Tuga m’attendais avec mon spi et mon génois. La réparation est beaucoup plus sérieuse qu’à Saint Hélène. Pour le spi c’est parfait et pour le génois cela semble pas mal mais il faudra que je le hisse et surtout que je le porte pour voir si la reprise est aussi bien que je le pense.
A bientôt.
Jean Louis
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est une grande aventure qui se termine, il y a trois mois tout juste je partais de France pour un énorme périple qui m’a mené de Richards Bay, Nord Est de l’Afrique du Sud, à Mindelo, sur Sao Vicente, au Cap Vert.
Avec la descente de la côte sud africaine, réputée pour ses vagues en forme de marche verticales de 20 mètres de haut, et la remontée depuis le pot au noir jusqu’au Cap Vert en tirant des bords dans l’alizé, c’était une étape difficile et je dois le dire un peu stressante. Je reviens avec énormément de souvenirs, un peu d’expérience en plus et surtout un grand bonheur d’avoir tout simplement réussi ce parcourt en solitaire.
M’étant énormément rapproché de la France, j’espérais un retour rapide en avion, mais non. Je décolle demain matin à 7h20 de Sao Vicente, j’atterri à Praia 8h15. Je redécolle de Praia à 9h30 pour atterrir à Lisbonne à 15h30. Et je ne redécolle de Lisbonne que le lendemain matin à 7h05 pour atterrir à Paris Orly à 10h35. Je dois donc dormir une nuit à Lisbonne. Quel périple ! J’ai réservé un hôtel en centre ville et je vais passer une soirée sympathique en me promenant un peu.
Ce matin j’ai réussi à démonter le ventilateur de mon frigo de cambuse, c’est bien lui qui est mort, il vibre mais ne tourne plus. Je vais en rapporter un de France et je pourrais remettre en marche l’appareil.
Quelle bon dimanche, nous nous sommes tous retrouvés devant chez Mama Loutcha à midi et demi. Un petit bus nous a pris et nous avons traversés l’île pour aller dîner au bord de la plage dans un endroit très agréable. La grande salle était remplie de convives et la formule consiste en de multiples buffets. C’est bon, c’est copieux, il y a de nombreux plats et comme on veut goûter à tout, on se gave. Ensuite on remet cela avec les buffets de desserts.
Il y a un excellent orchestre qui joue de la musique locale et un couple de danseurs exécutent des danses locales, c’est vraiment très sympa. La formule ne coute que 13,5€ voyage compris, boissons en plus. On est rentré à 17 heures.
En arrivant Tuga m’attendais avec mon spi et mon génois. La réparation est beaucoup plus sérieuse qu’à Saint Hélène. Pour le spi c’est parfait et pour le génois cela semble pas mal mais il faudra que je le hisse et surtout que je le porte pour voir si la reprise est aussi bien que je le pense.
A bientôt.
Jean Louis
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"Salut jean Louis je t’espère bien arrivé; je n’ai pas trop l’habitude de blogger; comment fait on pour t’envoyer des photos? cette après midi, aventure amusante: au distributeur de la banque, une belle femme: vous avez de beaux yeux lui dis-je!! vous aussi me répondit elle... je te laisse deviner la suite....." Envoyé par Maurice (Blue Note) le 11-04-2012 à 01:34
Sun, 15 Apr 2012 18:00:00 GMT - Retour à la vie « normale » Cormeilles en Vexin
Sun, 15 Apr 2012 18:00:00 GMT - Retour à la vie « normale » Cormeilles en Vexin
20H00 en France
Bonjour à tous,
Quel bon souvenir cette soirée à Lisbonne ! On va au bout du monde pour s’apercevoir que c’est dans la vieille Europe que se trouve la douceur de vivre.
Après être parti de Mindelo très tôt puis un changement d’avion à Praia, j’ai atterrie à Lisbonne lundi vers 15 heures grâce à un vent important qui a poussé l’avion, lui faisant gagner une demi-heure de vol. J’avais réservé une chambre d’hôtel en plein centre ville, de ma fenêtre je voie le fameux ascenseur de Santa Justa, construit entre 1900 et 1902 par Raoul Mesnier du Ponsard, un élève de Gustave Eiffel.
Je passe l’après midi et la soirée à me promener dans ce quartier historique et je retrouve cette ambiance que j’aime tant et que je n’ai retrouvé nulle part dans le reste du monde. Quel moment agréable, ces rues piétonnes, cette architecture magnifique, ces lieux chargés d’histoire d’où sont partis les plus grands explorateurs, ces marins étonnants qui ont découvert le monde.
Lisbonne est une ville à deux niveaux, il y a le bas, plat et au niveau de la mer et puis les collines où l’on monte grâce à l’ascenseur, aux divers funiculaires qui datent de la fin des années 1800, à de multiples rues à la pente très raide ainsi qu’à de nombreux escaliers.
Il fait un temps magnifique, c’est le lundi de Pâques, il y a de nombreux touristes et les filles sont en short et en légers chemisiers. Le soir les nombreux restaurants m’attirent et je n’ai que l’embarras du choix pour fêter mon retour à la civilisation. Que j’aime cette capitale européenne qui se trouve sur la mer, c’est un énorme moment de bonheur et je reviendrai volontiers passer un weekend ici.
J’atterri à Orly mardi matin et je fille immédiatement au bureau où le travail m’attends. Je dois faire le point sur les trois derniers mois, nous venons d’acquérir un nouvel immeuble dans Lille et il y a beaucoup à faire, remise en état, rencontre avec les locataires, visite avec des peut-être futurs locataires … J’ai des rendez vous à Lille dès mercredi.
Je dois également m’occuper rapidement d’approvisionner les différentes pièces de rechange que je dois rapporter au bateau, courroies, ventilateur, pompe, relaie … Je repars le 28 mai, c’est dans un mois et demi et le temps va passer très vite. Je passe beaucoup de temps sur Internet pour trouver ces pièces.
Francine viendra avec moi au Cap vert pour une douzaine de jours et nous allons passer plusieurs jours à Santo Antao, l’île qui se trouve en face de Sao Vicente. Nous prendrons le ferry pour nous y rendre, il n’y a que quelques Miles. C’est un endroit montagneux avec beaucoup de chemins de randonnée. Aussi il faut que je me prépare et que je m’entraîne un peu à marcher. Hier j’ai été acheté un podomètre et nous avons marché 7 kilomètres aux étangs de Cergy et sur les bords de l’Oise. Il faudrait arriver à faire ce parcourt trois fois par semaine. Je pense également à mes vacances du mois d’août à Chamonix. Tout se prépare.
Vendredi j’étais à Caen pour faire le point sur mon greffon. Tout va bien, ma créatinine est à 150, ce qui est pas mal étant donné les problèmes que j’ai rencontré au départ de ma greffe. Je suis en pleine forme et j’ai l’impression de n’avoir jamais été malade. C’est vraiment merveilleux d’être greffé ! Par contre le petit appareil qui me permettait de mesurer ma créatinine dans le bateau ne me parait pas assez précis.
A bientôt.
Jean Louis
20H00 en France
Bonjour à tous,
Quel bon souvenir cette soirée à Lisbonne ! On va au bout du monde pour s’apercevoir que c’est dans la vieille Europe que se trouve la douceur de vivre.
Après être parti de Mindelo très tôt puis un changement d’avion à Praia, j’ai atterrie à Lisbonne lundi vers 15 heures grâce à un vent important qui a poussé l’avion, lui faisant gagner une demi-heure de vol. J’avais réservé une chambre d’hôtel en plein centre ville, de ma fenêtre je voie le fameux ascenseur de Santa Justa, construit entre 1900 et 1902 par Raoul Mesnier du Ponsard, un élève de Gustave Eiffel.
Je passe l’après midi et la soirée à me promener dans ce quartier historique et je retrouve cette ambiance que j’aime tant et que je n’ai retrouvé nulle part dans le reste du monde. Quel moment agréable, ces rues piétonnes, cette architecture magnifique, ces lieux chargés d’histoire d’où sont partis les plus grands explorateurs, ces marins étonnants qui ont découvert le monde.
Lisbonne est une ville à deux niveaux, il y a le bas, plat et au niveau de la mer et puis les collines où l’on monte grâce à l’ascenseur, aux divers funiculaires qui datent de la fin des années 1800, à de multiples rues à la pente très raide ainsi qu’à de nombreux escaliers.
Il fait un temps magnifique, c’est le lundi de Pâques, il y a de nombreux touristes et les filles sont en short et en légers chemisiers. Le soir les nombreux restaurants m’attirent et je n’ai que l’embarras du choix pour fêter mon retour à la civilisation. Que j’aime cette capitale européenne qui se trouve sur la mer, c’est un énorme moment de bonheur et je reviendrai volontiers passer un weekend ici.
J’atterri à Orly mardi matin et je fille immédiatement au bureau où le travail m’attends. Je dois faire le point sur les trois derniers mois, nous venons d’acquérir un nouvel immeuble dans Lille et il y a beaucoup à faire, remise en état, rencontre avec les locataires, visite avec des peut-être futurs locataires … J’ai des rendez vous à Lille dès mercredi.
Je dois également m’occuper rapidement d’approvisionner les différentes pièces de rechange que je dois rapporter au bateau, courroies, ventilateur, pompe, relaie … Je repars le 28 mai, c’est dans un mois et demi et le temps va passer très vite. Je passe beaucoup de temps sur Internet pour trouver ces pièces.
Francine viendra avec moi au Cap vert pour une douzaine de jours et nous allons passer plusieurs jours à Santo Antao, l’île qui se trouve en face de Sao Vicente. Nous prendrons le ferry pour nous y rendre, il n’y a que quelques Miles. C’est un endroit montagneux avec beaucoup de chemins de randonnée. Aussi il faut que je me prépare et que je m’entraîne un peu à marcher. Hier j’ai été acheté un podomètre et nous avons marché 7 kilomètres aux étangs de Cergy et sur les bords de l’Oise. Il faudrait arriver à faire ce parcourt trois fois par semaine. Je pense également à mes vacances du mois d’août à Chamonix. Tout se prépare.
Vendredi j’étais à Caen pour faire le point sur mon greffon. Tout va bien, ma créatinine est à 150, ce qui est pas mal étant donné les problèmes que j’ai rencontré au départ de ma greffe. Je suis en pleine forme et j’ai l’impression de n’avoir jamais été malade. C’est vraiment merveilleux d’être greffé ! Par contre le petit appareil qui me permettait de mesurer ma créatinine dans le bateau ne me parait pas assez précis.
A bientôt.
Jean Louis
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"cher jean-louis,
je t’admire et me demande comment tu gères tt cela... mais, physiquement tu as souffert avant et résister je vous embrasse " Envoyé par jeanine Barbier le 17-04-2012 à 16:15
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"gros bisous de roselyne demain je vais à la dialyse téléphonez moi sur mon fixe 0320363505 jaiun repondeur bisous à francine" Envoyé par roselynedemeestere le 17-04-2012 à 18:21
Sun, 22 Apr 2012 17:00:00 GMT - Jangada en route pour les Acores Cormeilles en Vexin
Sun, 22 Apr 2012 17:00:00 GMT - Jangada en route pour les Acores Cormeilles en Vexin
19H00 en France
Bonjour à tous,
Jangada est en route pour les Acores depuis huit jours, je suis son blog sur voilierjangada.blogspot.fr et je vois bien combien ce trajet est difficile. Olivier décrit très bien ces nuits qui n’en finissent pas lorsque tout est trempé à bord, que le bateau se comporte comme un cheval sauvage, ruant et se cabrant sans cesse, que les vagues passent par-dessus le pont, envahissant tout et que les grains accompagnés de rafales violentes sont un danger permanent.
J’imagine parfaitement les sentiments qu’il ressent actuellement, la peur de casser lorsque le bateau subit ces efforts énormes que lui impose la remontée face au vent et à la mer, la crainte de l’incident qui peut transformer une situation précaire en grosse difficulté, la hâte de se retrouver dans une mer plus manœuvrable avec un vent portant.
Il est parti samedi, il y a huit jours de Brava, cette île du Cap Vert pour une traversée de 1400 Miles. A Brava, comme souvent au Cap Vert, son bateau a été visité par des malveillants qui ont subtilisé i-pod, ordinateur et différents objets auxquels il tenait. Le problème lorsque l’on se fait dérober un ordinateur c’est surtout de perdre tout ce qu’il contient, en l’occurrence dans son cas, trois années de photos du tour du monde. C’est vraiment ce qui me rebute dans ce pays.
J’ai hâte de faire ce parcourt même si j’appréhende un peu mais, début juin, l’alizé devrait être moins puissant et j’espère que ma traversée sera moins rude que la sienne.
Par ailleurs, José, dont je vous ai déjà parlé, qui est parti de Cape Town cinq jours après moi et n’est pas passé par Saint Hélène, a fini par arriver lundi à Mindelo. Il a dû faire un arrêt au Cap Vert après deux mois de mer non stop suite à un problème de soudure dans la coque de son monocoque en aluminium qui l’obligeait à pomper toutes les quarante cinq minutes pour ne pas couler.
Cette semaine c’était le bonheur absolue, grâce aux vacances scolaires, j’ai gardé Mathis et Valentine lundi et vendredi. Hier c’était les deux ans de Léonie et nous avons fait une fête familiale. Les deux filles marchent maintenant et Léonie commence à bien parler. Pouvoir profiter de mes petits enfants est pour moi un plaisir immense.
Mon copain Hubert Durand m’a fait un cadeau pour Harmattan, c’est un pré-filtre à gasoil décanteur sans filtre. C’est nouveau, composé de trémies en plastique qui peuvent être nettoyées avec un pinceau. Totalement transparent, il permet de bien évaluer le niveau d’encrassement de l’ensemble.
Pour ma girouette anémomètre, j’ai décidé sur les conseils du fabriquant de carrément changer mon aérien ainsi que le câble qui descend dans le mât. Je l’ai commandée et je vais pouvoir repartir avec.
J’ai également commandé une pompe ainsi qu’un relai pour mon congélateur ainsi que les courroies pour mes alternateurs. Je me pose la question si je dois ou non investir dans une pompe de secours pour mon pilote automatique. Je pense que cela serait une sécurité importante, il faut que je prenne une décision cette semaine.
Cet après-midi je suis allé traîner dans Paris, l’ambiance est toujours aussi sympa, beaucoup de gens se promènent avec ce temps qui n’est pas si moche que l’on pourrait croire. Il y a des camionnettes de télévision un peu partout à cause des élections.
A bientôt.
Jean Louis
19H00 en France
Bonjour à tous,
Jangada est en route pour les Acores depuis huit jours, je suis son blog sur voilierjangada.blogspot.fr et je vois bien combien ce trajet est difficile. Olivier décrit très bien ces nuits qui n’en finissent pas lorsque tout est trempé à bord, que le bateau se comporte comme un cheval sauvage, ruant et se cabrant sans cesse, que les vagues passent par-dessus le pont, envahissant tout et que les grains accompagnés de rafales violentes sont un danger permanent.
J’imagine parfaitement les sentiments qu’il ressent actuellement, la peur de casser lorsque le bateau subit ces efforts énormes que lui impose la remontée face au vent et à la mer, la crainte de l’incident qui peut transformer une situation précaire en grosse difficulté, la hâte de se retrouver dans une mer plus manœuvrable avec un vent portant.
Il est parti samedi, il y a huit jours de Brava, cette île du Cap Vert pour une traversée de 1400 Miles. A Brava, comme souvent au Cap Vert, son bateau a été visité par des malveillants qui ont subtilisé i-pod, ordinateur et différents objets auxquels il tenait. Le problème lorsque l’on se fait dérober un ordinateur c’est surtout de perdre tout ce qu’il contient, en l’occurrence dans son cas, trois années de photos du tour du monde. C’est vraiment ce qui me rebute dans ce pays.
J’ai hâte de faire ce parcourt même si j’appréhende un peu mais, début juin, l’alizé devrait être moins puissant et j’espère que ma traversée sera moins rude que la sienne.
Par ailleurs, José, dont je vous ai déjà parlé, qui est parti de Cape Town cinq jours après moi et n’est pas passé par Saint Hélène, a fini par arriver lundi à Mindelo. Il a dû faire un arrêt au Cap Vert après deux mois de mer non stop suite à un problème de soudure dans la coque de son monocoque en aluminium qui l’obligeait à pomper toutes les quarante cinq minutes pour ne pas couler.
Cette semaine c’était le bonheur absolue, grâce aux vacances scolaires, j’ai gardé Mathis et Valentine lundi et vendredi. Hier c’était les deux ans de Léonie et nous avons fait une fête familiale. Les deux filles marchent maintenant et Léonie commence à bien parler. Pouvoir profiter de mes petits enfants est pour moi un plaisir immense.
Mon copain Hubert Durand m’a fait un cadeau pour Harmattan, c’est un pré-filtre à gasoil décanteur sans filtre. C’est nouveau, composé de trémies en plastique qui peuvent être nettoyées avec un pinceau. Totalement transparent, il permet de bien évaluer le niveau d’encrassement de l’ensemble.
Pour ma girouette anémomètre, j’ai décidé sur les conseils du fabriquant de carrément changer mon aérien ainsi que le câble qui descend dans le mât. Je l’ai commandée et je vais pouvoir repartir avec.
J’ai également commandé une pompe ainsi qu’un relai pour mon congélateur ainsi que les courroies pour mes alternateurs. Je me pose la question si je dois ou non investir dans une pompe de secours pour mon pilote automatique. Je pense que cela serait une sécurité importante, il faut que je prenne une décision cette semaine.
Cet après-midi je suis allé traîner dans Paris, l’ambiance est toujours aussi sympa, beaucoup de gens se promènent avec ce temps qui n’est pas si moche que l’on pourrait croire. Il y a des camionnettes de télévision un peu partout à cause des élections.
A bientôt.
Jean Louis
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"merci pour les bonnes nouvelles pprofitez bien de vos petits enfants ils grandissent trop vite....moi toujours des hauts et des bas gros bisous pour vous et francine roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 24-04-2012 à 16:25
Fri, 18 May 2012 14:00:00 GMT - Dans dix jours une nouvelle aventure Cormeilles en Vexin
Fri, 18 May 2012 14:00:00 GMT - Dans dix jours une nouvelle aventure Cormeilles en Vexin
16H00 en France
Bonjour à tous,
Non, je ne vous ai pas oublié, je gère des priorités et comme je ne travaille pas souvent, il faut que je travaille beaucoup. Dans dix jours, je serais à cette heure-ci en train de me promener dans le vieux Lisbonne. J’aurai enfin retrouvé l’été. Lorsque je suis revenu, le 10 avril, je pensais que j’avais échappé au mauvais temps hivernal, hé bien non, nous sommes le 18 mai et si ce n’est pas le plein hiver, nous sommes encore très loin des beaux jours. Hier, en me levant, ma première occupation a été d’allumer la cheminée et j’ai entretenu le feu jusqu’au soir.
Je continue à me préparer pour passer une dizaine de jours à Santo Antao, cette île du Cap Vert escarpée où l’on peut faire de multiples randonnées au milieu de montagnes imposantes et de vallées très profondes. J’essaye de marcher trois fois par semaine, un peu plus à chaque fois. Hier j’ai parcouru 16 kilomètres en trois heures et demie. Je veux pouvoir faire une vingtaine de kilomètres par jour sans être fatigué. Lorsque je compare cela à la diagonale des fous qui se coure à La Réunion, 162 kilomètre avec un dénivelé positif de 9000 mètres en 24 heures, cela me semble dérisoire. Mais à chacun son Everest !
Je n’arrête pas de penser à cette formidable technique qu’est la greffe d’organe. C’est grâce à cette greffe de rein que je peux revivre à 100% de ma forme. J’ai l’impression de n’avoir jamais été malade, j’ai retrouvé toutes mes capacités et je veux en profiter à fond. Il faut vraiment se battre pour le don d’organe, il faut que chacun parle à ses proches de sa position sur ce point extrêmement important.
Je vais donc partir de Mindelo au Cap vert mi juin, après un parcourt dont le début sera très certainement difficile avec l’alizé à remonter, le vent et la mer de face, j’espère arriver à Horta, sur l’île de Faial, dans l’archipel des Acores. Ce parcourt d’environ 1500 Miles devrait me prendre un peu moins de deux semaines.
Je ne vais pas m’arrêter longtemps aux Acores, l’étape suivante me conduira à Port La Forêt, dans la baie de Concarneau, près de Quimper. En ligne directe c’est encore une traversée d’environ 1500 Miles mais je pense que je vais monter au Nord pour trouver du vent, avant de partir plein Est. J’espère arriver avant la fin juillet.
J’envisage ensuite de passer trois semaines à Chamonix. J’adore cet endroit et les multiples randonnées en montagnes où l’on peut admirer des paysages grandioses.
Fin août, début septembre, je vais descendre la côte atlantique en croisière côtière, l’île de Groix, Belle-Ile, Houat, Hoëdic, Noirmoutier, l’île d’Yeu, l’île de Ré puis La Rochelle. Je connais bien cette région où j’ai beaucoup navigué sur le First 38 de mon copain Bernard.
Je vous rappel que je serais l’invité d’honneur au Grand Pavois de La Rochelle du 19 au 24 septembre. Ce sera l’occasion d’un évènement médiatique qui donnera un grand coup de projecteur sur cette fabuleuse méthode de dialyse qui permet de garder sa liberté, la dialyse péritonéale.
Puis, direction Marseille pour terminer ce fameux tour du monde où mon copain Jacky est en train d’organiser une grande fête pour mon arrivée le samedi 20 Octobre. Je vous en reparlerais.
En attendant, je pars avec beaucoup de matériel afin de remettre en état tout ce qui ne marche plus sur Harmattan, frigo, congélateur, girouette/anémomètre, alternateur d’arbre d’hélice, alternateur de servitude, autoradio ….
J’ai hâte de reprendre la mer, je pense que cette étape va encore être un grand moment de vie.
A bientôt.
Jean Louis
16H00 en France
Bonjour à tous,
Non, je ne vous ai pas oublié, je gère des priorités et comme je ne travaille pas souvent, il faut que je travaille beaucoup. Dans dix jours, je serais à cette heure-ci en train de me promener dans le vieux Lisbonne. J’aurai enfin retrouvé l’été. Lorsque je suis revenu, le 10 avril, je pensais que j’avais échappé au mauvais temps hivernal, hé bien non, nous sommes le 18 mai et si ce n’est pas le plein hiver, nous sommes encore très loin des beaux jours. Hier, en me levant, ma première occupation a été d’allumer la cheminée et j’ai entretenu le feu jusqu’au soir.
Je continue à me préparer pour passer une dizaine de jours à Santo Antao, cette île du Cap Vert escarpée où l’on peut faire de multiples randonnées au milieu de montagnes imposantes et de vallées très profondes. J’essaye de marcher trois fois par semaine, un peu plus à chaque fois. Hier j’ai parcouru 16 kilomètres en trois heures et demie. Je veux pouvoir faire une vingtaine de kilomètres par jour sans être fatigué. Lorsque je compare cela à la diagonale des fous qui se coure à La Réunion, 162 kilomètre avec un dénivelé positif de 9000 mètres en 24 heures, cela me semble dérisoire. Mais à chacun son Everest !
Je n’arrête pas de penser à cette formidable technique qu’est la greffe d’organe. C’est grâce à cette greffe de rein que je peux revivre à 100% de ma forme. J’ai l’impression de n’avoir jamais été malade, j’ai retrouvé toutes mes capacités et je veux en profiter à fond. Il faut vraiment se battre pour le don d’organe, il faut que chacun parle à ses proches de sa position sur ce point extrêmement important.
Je vais donc partir de Mindelo au Cap vert mi juin, après un parcourt dont le début sera très certainement difficile avec l’alizé à remonter, le vent et la mer de face, j’espère arriver à Horta, sur l’île de Faial, dans l’archipel des Acores. Ce parcourt d’environ 1500 Miles devrait me prendre un peu moins de deux semaines.
Je ne vais pas m’arrêter longtemps aux Acores, l’étape suivante me conduira à Port La Forêt, dans la baie de Concarneau, près de Quimper. En ligne directe c’est encore une traversée d’environ 1500 Miles mais je pense que je vais monter au Nord pour trouver du vent, avant de partir plein Est. J’espère arriver avant la fin juillet.
J’envisage ensuite de passer trois semaines à Chamonix. J’adore cet endroit et les multiples randonnées en montagnes où l’on peut admirer des paysages grandioses.
Fin août, début septembre, je vais descendre la côte atlantique en croisière côtière, l’île de Groix, Belle-Ile, Houat, Hoëdic, Noirmoutier, l’île d’Yeu, l’île de Ré puis La Rochelle. Je connais bien cette région où j’ai beaucoup navigué sur le First 38 de mon copain Bernard.
Je vous rappel que je serais l’invité d’honneur au Grand Pavois de La Rochelle du 19 au 24 septembre. Ce sera l’occasion d’un évènement médiatique qui donnera un grand coup de projecteur sur cette fabuleuse méthode de dialyse qui permet de garder sa liberté, la dialyse péritonéale.
Puis, direction Marseille pour terminer ce fameux tour du monde où mon copain Jacky est en train d’organiser une grande fête pour mon arrivée le samedi 20 Octobre. Je vous en reparlerais.
En attendant, je pars avec beaucoup de matériel afin de remettre en état tout ce qui ne marche plus sur Harmattan, frigo, congélateur, girouette/anémomètre, alternateur d’arbre d’hélice, alternateur de servitude, autoradio ….
J’ai hâte de reprendre la mer, je pense que cette étape va encore être un grand moment de vie.
Sun, 27 May 2012 19:00:00 GMT - Départ pour une nouvelle aventure Cormeilles en Vexin
Sun, 27 May 2012 19:00:00 GMT - Départ pour une nouvelle aventure Cormeilles en Vexin
21H00 en France
Bonjour à tous,
Hé bien, c’est reparti pour une nouvelle aventure !
Avec la compagnie aérienne Cap Verdienne ce n’est pas facile, encore une fois le vol réservé est annulé au dernier moment. Je devais décoller demain matin d’Orly et passer la journée à Lisbonne avant de re décoller le soir pour Mindelo mais je viens d’être averti que je pars ce soir de Roissy et que je serais demain matin à 7 heures à Mindelo. Il faut être disponible. Je reçois de nombreux SMS avec des numéros de téléphone à rappeler mais soit ceux-ci sont faux, soit, contrairement aux informations, non joignables le dimanche. C’est très compliqué et je dois dire que je me demande si je ne vais pas aller à Roissy pour rien.
J’emporte une valise lourde de nombreuses pièces de rechange et de quelques livres car le parcours qui va me ramener en France est tout de même long de 3000 Miles, soit équivalent à une traversée de l’Atlantique des Canaries à la Martinique. Je vais avoir le temps de lire.
J’emporte les derniers SAS, Musso, Levy, Cornwell, Pelloux… J’ai pris le dernier roman d’Olivier Kourilsky, « Dernier homicide connu », qui attend sagement sur le coin de mon bureau depuis de nombreuses semaines. J’ai réussi à patienter jusqu’à présent, je veux en profiter lorsque je serais en pleine mer.
Je me suis décidé à investir dans une pompe toute neuve pour mon pilote automatique. Je vais la garder en secours, c’est cher mais tellement sécurisant. La pompe du pilote est certainement la pièce la plus fragile et la plus indispensable sur un bateau. Les coureurs d’océan en embarquent toujours plusieurs.
J’ai également pris quelques documentations techniques pour développer des applications de gestion. Je souhaite lier des fichiers Access et Excel par des routines en Visual Basic. C’est fou la puissance de ces outils, en général ils sont utilisés à moins de 10% de leur puissance. C’est vrai cependant que nous n’avons pas besoin tous les jours de calculer le cosinus hyperbolique inverse d’un nombre, pourtant cette fonction existe dans Excel.
Après deux semaines au Cap Vert où je vais effectuer quelques réparations sur Harmattan puis visiter l’île de Santo Antao, je vais prendre la mer pour Les Acores. Cette traversée va certainement être rude avec les Alizés force 6 ainsi que la mer dans le nez pendant une semaine environ. J’espère arriver à Horta fin juin. Ensuite ce sera une visite de l’Archipel des Acores avant de guetter une bonne fenêtre météo pour tirer directement sur Concarneau où j’aimerais arriver entre le 15 et le 30 juillet.
J’espère avoir du beau temps et profiter à fond de ces derniers moments de traversé océanique.
Je pars donc pour deux mois, dans quel état vais-je retrouver le pays, l’Europe, l’Euro ? La Grèce aura très certainement quitté celui-ci, comment tenir en empruntant à 30% ? Que va-t-il se passer pour les Grecs et pour le reste des pays Européens ? La situation ne fait qu’empirer. Il n’y a pas si longtemps, j’écrivais que la Grèce empruntait à 15%, cela me semblait déjà ahurissant.
Jean Louis Trintignant vient de prononcer des mots auxquels j’adhère pleinement lors de la remise des Césars : « Essayons d’être heureux, ne serais ce que pour montrer l’exemple. »
A très bientôt.
Jean Louis
21H00 en France
Bonjour à tous,
Hé bien, c’est reparti pour une nouvelle aventure !
Avec la compagnie aérienne Cap Verdienne ce n’est pas facile, encore une fois le vol réservé est annulé au dernier moment. Je devais décoller demain matin d’Orly et passer la journée à Lisbonne avant de re décoller le soir pour Mindelo mais je viens d’être averti que je pars ce soir de Roissy et que je serais demain matin à 7 heures à Mindelo. Il faut être disponible. Je reçois de nombreux SMS avec des numéros de téléphone à rappeler mais soit ceux-ci sont faux, soit, contrairement aux informations, non joignables le dimanche. C’est très compliqué et je dois dire que je me demande si je ne vais pas aller à Roissy pour rien.
J’emporte une valise lourde de nombreuses pièces de rechange et de quelques livres car le parcours qui va me ramener en France est tout de même long de 3000 Miles, soit équivalent à une traversée de l’Atlantique des Canaries à la Martinique. Je vais avoir le temps de lire.
J’emporte les derniers SAS, Musso, Levy, Cornwell, Pelloux… J’ai pris le dernier roman d’Olivier Kourilsky, « Dernier homicide connu », qui attend sagement sur le coin de mon bureau depuis de nombreuses semaines. J’ai réussi à patienter jusqu’à présent, je veux en profiter lorsque je serais en pleine mer.
Je me suis décidé à investir dans une pompe toute neuve pour mon pilote automatique. Je vais la garder en secours, c’est cher mais tellement sécurisant. La pompe du pilote est certainement la pièce la plus fragile et la plus indispensable sur un bateau. Les coureurs d’océan en embarquent toujours plusieurs.
J’ai également pris quelques documentations techniques pour développer des applications de gestion. Je souhaite lier des fichiers Access et Excel par des routines en Visual Basic. C’est fou la puissance de ces outils, en général ils sont utilisés à moins de 10% de leur puissance. C’est vrai cependant que nous n’avons pas besoin tous les jours de calculer le cosinus hyperbolique inverse d’un nombre, pourtant cette fonction existe dans Excel.
Après deux semaines au Cap Vert où je vais effectuer quelques réparations sur Harmattan puis visiter l’île de Santo Antao, je vais prendre la mer pour Les Acores. Cette traversée va certainement être rude avec les Alizés force 6 ainsi que la mer dans le nez pendant une semaine environ. J’espère arriver à Horta fin juin. Ensuite ce sera une visite de l’Archipel des Acores avant de guetter une bonne fenêtre météo pour tirer directement sur Concarneau où j’aimerais arriver entre le 15 et le 30 juillet.
J’espère avoir du beau temps et profiter à fond de ces derniers moments de traversé océanique.
Je pars donc pour deux mois, dans quel état vais-je retrouver le pays, l’Europe, l’Euro ? La Grèce aura très certainement quitté celui-ci, comment tenir en empruntant à 30% ? Que va-t-il se passer pour les Grecs et pour le reste des pays Européens ? La situation ne fait qu’empirer. Il n’y a pas si longtemps, j’écrivais que la Grèce empruntait à 15%, cela me semblait déjà ahurissant.
Jean Louis Trintignant vient de prononcer des mots auxquels j’adhère pleinement lors de la remise des Césars : « Essayons d’être heureux, ne serais ce que pour montrer l’exemple. »
Mon, 28 May 2012 19:00:00 GMT - A José, à mon ami 24° 59’W 16° 53’N
Mon, 28 May 2012 19:00:00 GMT - A José, à mon ami 24° 59’W 16° 53’N
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle triste journée, quel mauvais film !
Lorsque l’on voyage autour du monde en bateau, on fait des rencontres merveilleuses. Il y a finalement peu de bateau et comme la route est à peu près la même pour tout le monde, on se croise et se recroise au fil des escales et en quelques heures, une véritable amitié peut se nouer.
C’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit de navigateurs solitaires. Pour faire un tour du monde en solitaire il faut avoir au sens propre des mots une personnalité hors du commun et c’est toujours passionnant de côtoyer et d’échanger avec ces voyageurs.
C’était le cas de José, rappeler vous, je vous ai déjà parlé de lui. Je l’ai rencontré à Cape Town, c’était un garçon étonnant. Retraité de la marine où il a fait plusieurs fois le tour du monde en tant qu’infirmier militaire, il a tout de suite compris l’énorme challenge que représentait l’aventure d’un tour du monde en étant dialysé. Nous avons sympathisé immédiatement.
Pour sa part, il s’était fixé un challenge qui malheureusement l’a dépassé. Il voulait faire le tour du monde en solitaire sans escale. Il possédait un magnifique bateau en aluminium et l’avais préparé avec beaucoup de soin. Il espérait ainsi n’avoir aucun problème, pensant que partir avec un bateau neuf lui garantissait un tour du monde sans soucis.
Il est donc parti de Toulon fin 2010. Il a descendu tout l’Atlantique sans problèmes mais en arrivant au cap de Bonne Espérance, un très violent coup de vent a endommagé le régulateur de son éolienne, faisant monter la tension d’une façon telle que toute son électronique s’est trouvée hors d’usage. Dans la nuit son bateau a été porté à la côte et s’est échoué au pied du fameux cap des tempêtes. Il a eu beaucoup de chance car il avait toutes les chances d’être drossé contre les rochers et d’y perdre la vie mais c’est sur une plage de sable qu’il a atterri.
Son bateau étant très abimé, il est resté un an à Cape Town afin de le faire remettre en état. Il en a profité pour se marier avec sa compagne restée en France. Lorsque je l’ai rencontré, il était très déprimé car ne parlant pas un mot d’anglais il avait énormément de mal à communiquer avec les artisans mais également dans la vie au quotidien.
Lorsque j’ai quitté Cape Town, il avait encore quelques problèmes de pilote automatique et attendait les dépanneurs. Nous avons déjeuné ensemble puis il a largué mes amarres. Pour lui, le projet initial était abandonné, il n’avait plus confiance en son bateau et voulais rentrer à Toulon sans faire escale.
Je suis parti un dimanche après midi et lui le vendredi suivant. Comme j’ai effectué un stop de cinq jours à Saint Hélène, nous faisons donc la course et communiquons par mail tous les jours ou tous les deux jours. Il a un routeur qui le fait passer très à l’Ouest des îles du Cap Vert. J’arrive donc à Mindelo le trois avril alors qu’il est encore en plein milieu de l’Atlantique.
Le 12 avril, il m’annonce qu’il va falloir qu’il fasse un stop à Mindelo, son bateau est en train de couler, il doit pomper toutes les heures. Une soudure a lâchée. Il ne connaît pas Mindelo et n’a pas de carte car cette escale n’était pas prévue. Nous échangeons plusieurs fois par jour et j’essaie de le préparer au mieux pour son arrivée dans ce port. Il fini par s’amarrer le 16 et fait rapidement sortir son bateau. Il est confiant et le 23 Avril il m’envoie ce mail :
“Bonjour Louis Je viens de recevoir avec ton mail un message du patron du chantier d'Antibes qui m'annonce que demain il recevra la piece du pilote et qu'il m'envoyait deux cartouches pour reparer ma voie d'eau le tout par DHL.Je pense que je recevrai le colis en fin de semaine et pourrai reprendre la mer la semaine prochaine.Je ne serai pas là pour t'accueillir fin Mai,mais ton bateau t'attend peinard bien sagement il se repose,je passe regulierement devant,tout va bien.Je vai voir Maurice qui rentre en France demain et revient en Mai je crois.Je parle aussi à Pierre Henry la ,goelette en face du tien,un gars trés sympa qui te connait.Ne t'inquiete pas tout va bien pour ton bateau.Amitiés jose”
La semaine dernière, je lui envoie un mail pour lui demander où il est mais je ne reçois pas de réponse. Lorsque j’arrive sur mon bateau, je frappe sur la coque du bateau de Pierre Henry pour le saluer et celui-ci m’apprends que lorsque José a remis son bateau à l’eau, le problème persistait, il a dû le ressortir. La semaine dernière, en arrivant pour l’aider, il a trouvé José au petit matin baignant dans son sang au fond de son bateau, la tête fracassé à coup de manivelle de winch. Il est mort durant son transfert à l’hôpital. Que s’est-il passé ? José ne sortait jamais. Certainement des voleurs qui n’hésitent pas à tuer quand cela tourne mal.
Au delà de l’immense tristesse, je ne suis pas très étonné, il règne dans ces îles un véritable climat d’insécurité. Il y a mon propre ressenti, à Praia surtout, mais également cet après midi. Nous sommes passés à la tirette, Francine avait le sac à dos. A peine revenu au bateau, les employés de la marina me rapportent mon portefeuille qu’ils ont trouvé dans la rue à l’extérieur de la porte d’entrée. Tout y est sauf l’argent. Ils ont subtilisé le portefeuille dans notre dos en ouvrant le sac à dos !
Mon frère s’est fait dévaliser son bateau, mon copain Olivier également. Il faudrait que la police réagisse, nous sommes maintenant beaucoup plus loin que de simples larcins. En tout cas, je déconseille vivement aux plaisanciers de passer par ici. On évite le golfe d’Aden, ce n’est pas pour se faire démolir ici.
Adieu l’ami, je suis triste ce soir.
Jean Louis
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle triste journée, quel mauvais film !
Lorsque l’on voyage autour du monde en bateau, on fait des rencontres merveilleuses. Il y a finalement peu de bateau et comme la route est à peu près la même pour tout le monde, on se croise et se recroise au fil des escales et en quelques heures, une véritable amitié peut se nouer.
C’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit de navigateurs solitaires. Pour faire un tour du monde en solitaire il faut avoir au sens propre des mots une personnalité hors du commun et c’est toujours passionnant de côtoyer et d’échanger avec ces voyageurs.
C’était le cas de José, rappeler vous, je vous ai déjà parlé de lui. Je l’ai rencontré à Cape Town, c’était un garçon étonnant. Retraité de la marine où il a fait plusieurs fois le tour du monde en tant qu’infirmier militaire, il a tout de suite compris l’énorme challenge que représentait l’aventure d’un tour du monde en étant dialysé. Nous avons sympathisé immédiatement.
Pour sa part, il s’était fixé un challenge qui malheureusement l’a dépassé. Il voulait faire le tour du monde en solitaire sans escale. Il possédait un magnifique bateau en aluminium et l’avais préparé avec beaucoup de soin. Il espérait ainsi n’avoir aucun problème, pensant que partir avec un bateau neuf lui garantissait un tour du monde sans soucis.
Il est donc parti de Toulon fin 2010. Il a descendu tout l’Atlantique sans problèmes mais en arrivant au cap de Bonne Espérance, un très violent coup de vent a endommagé le régulateur de son éolienne, faisant monter la tension d’une façon telle que toute son électronique s’est trouvée hors d’usage. Dans la nuit son bateau a été porté à la côte et s’est échoué au pied du fameux cap des tempêtes. Il a eu beaucoup de chance car il avait toutes les chances d’être drossé contre les rochers et d’y perdre la vie mais c’est sur une plage de sable qu’il a atterri.
Son bateau étant très abimé, il est resté un an à Cape Town afin de le faire remettre en état. Il en a profité pour se marier avec sa compagne restée en France. Lorsque je l’ai rencontré, il était très déprimé car ne parlant pas un mot d’anglais il avait énormément de mal à communiquer avec les artisans mais également dans la vie au quotidien.
Lorsque j’ai quitté Cape Town, il avait encore quelques problèmes de pilote automatique et attendait les dépanneurs. Nous avons déjeuné ensemble puis il a largué mes amarres. Pour lui, le projet initial était abandonné, il n’avait plus confiance en son bateau et voulais rentrer à Toulon sans faire escale.
Je suis parti un dimanche après midi et lui le vendredi suivant. Comme j’ai effectué un stop de cinq jours à Saint Hélène, nous faisons donc la course et communiquons par mail tous les jours ou tous les deux jours. Il a un routeur qui le fait passer très à l’Ouest des îles du Cap Vert. J’arrive donc à Mindelo le trois avril alors qu’il est encore en plein milieu de l’Atlantique.
Le 12 avril, il m’annonce qu’il va falloir qu’il fasse un stop à Mindelo, son bateau est en train de couler, il doit pomper toutes les heures. Une soudure a lâchée. Il ne connaît pas Mindelo et n’a pas de carte car cette escale n’était pas prévue. Nous échangeons plusieurs fois par jour et j’essaie de le préparer au mieux pour son arrivée dans ce port. Il fini par s’amarrer le 16 et fait rapidement sortir son bateau. Il est confiant et le 23 Avril il m’envoie ce mail :
“Bonjour Louis Je viens de recevoir avec ton mail un message du patron du chantier d'Antibes qui m'annonce que demain il recevra la piece du pilote et qu'il m'envoyait deux cartouches pour reparer ma voie d'eau le tout par DHL.Je pense que je recevrai le colis en fin de semaine et pourrai reprendre la mer la semaine prochaine.Je ne serai pas là pour t'accueillir fin Mai,mais ton bateau t'attend peinard bien sagement il se repose,je passe regulierement devant,tout va bien.Je vai voir Maurice qui rentre en France demain et revient en Mai je crois.Je parle aussi à Pierre Henry la ,goelette en face du tien,un gars trés sympa qui te connait.Ne t'inquiete pas tout va bien pour ton bateau.Amitiés jose”
La semaine dernière, je lui envoie un mail pour lui demander où il est mais je ne reçois pas de réponse. Lorsque j’arrive sur mon bateau, je frappe sur la coque du bateau de Pierre Henry pour le saluer et celui-ci m’apprends que lorsque José a remis son bateau à l’eau, le problème persistait, il a dû le ressortir. La semaine dernière, en arrivant pour l’aider, il a trouvé José au petit matin baignant dans son sang au fond de son bateau, la tête fracassé à coup de manivelle de winch. Il est mort durant son transfert à l’hôpital. Que s’est-il passé ? José ne sortait jamais. Certainement des voleurs qui n’hésitent pas à tuer quand cela tourne mal.
Au delà de l’immense tristesse, je ne suis pas très étonné, il règne dans ces îles un véritable climat d’insécurité. Il y a mon propre ressenti, à Praia surtout, mais également cet après midi. Nous sommes passés à la tirette, Francine avait le sac à dos. A peine revenu au bateau, les employés de la marina me rapportent mon portefeuille qu’ils ont trouvé dans la rue à l’extérieur de la porte d’entrée. Tout y est sauf l’argent. Ils ont subtilisé le portefeuille dans notre dos en ouvrant le sac à dos !
Mon frère s’est fait dévaliser son bateau, mon copain Olivier également. Il faudrait que la police réagisse, nous sommes maintenant beaucoup plus loin que de simples larcins. En tout cas, je déconseille vivement aux plaisanciers de passer par ici. On évite le golfe d’Aden, ce n’est pas pour se faire démolir ici.
Wed, 30 May 2012 20:00:00 GMT - Après le drame, la vie continue 24° 59’W 16° 53’N
Wed, 30 May 2012 20:00:00 GMT - Après le drame, la vie continue 24° 59’W 16° 53’N
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est dur de rester dans cette marina et de penser sans cesse à mon ami José. Dès que je mets la tête dehors, j’aperçois son bateau et un profond sentiment d’injustice m’étreint. Comme me l’écrit Maurice, il n’y a pas de mots pour décrire ce que nous ressentons à la perte d’un des « notre » dans de si tragiques circonstances.
Bien sûr les petits connards qui ont fait cela ont été arrêtés et jetés en prison le lendemain même de leur forfait, ils sont tellement cons que, leur crime accompli, ils se sont rendus au café du coin dépenser les quelques Euros volés, les mains encore tachées de sang.
Je ne suis pas d’accord lorsque certains prétendent que c’est la pauvreté qui génère ce genre de comportement même si j’admets qu’elle peut le favoriser. Lors de mon tour du monde j’ai rencontré des peuplades pauvres mais dignes. Par contre, je pense que le pouvoir en place est totalement responsable. Lorsque toute la population trouve « normal » de voler une annexe et son moteur hors bord si son propriétaire ne s’est pas acquitté d’un don de 10 ou 20 Euros à un « gardien », il ne faut pas s’étonner qu’un jour certains en arrive à cette extrémité.
Le problème du comportement d’un grand nombre de Cap Verdiens avec les touristes devrait être très méticuleusement mesuré par les autorités car le tourisme aurait put être une source de revenus importante pour l’archipel. Aujourd’hui, tous les plaisanciers qui passent ici en repartent avec une très mauvaise impression, tous ont eu des déboires avec les autochtones. Après le meurtre de José, cela ne va faire qu’empirer. Tant que le vol des touristes sera élevé au niveau d’un sport national, il ne faudra pas s’étonner que parfois cela tourne au drame.
La vie, cependant, poursuit son cours. Après des moments d’inquiétude et d’attente dimanche soir, nous avons fini par apparaître sur la liste des passagers en partance. Le voyage s’est effectué dans un vieux Boeing rempli seulement au quart. Ici le temps est constant, beaucoup de vent mais une température agréable de jour comme de nuit. J’ai retrouvé Harmattan dans un état épouvantable, recouvert de la ligne de flottaison à la pomme de mât d’une terre ocre foncée, presque marron apportée par l’Harmattan, son homonyme, le vent venant du Sahara.
Pour monter à bord et rejoindre le cockpit je me suis mis dans l’état d’un mineur remontant de la mine. J’ai immédiatement sorti la manche à eau et arrosé copieusement le pont et le gréement jusqu’à hauteur d’homme. Il va falloir que je monte en tête de mât avec ma manche à eau pour laver le reste du gréement. Comme cette matière est essentiellement composée de très petits grains de sable, c’est très abrasif et il faut prendre soin de tout nettoyer avant de hisser les voiles sous peine de tout abimer.
J’ai partagé ma journée de lundi en petits sommes, dépôt de plainte au commissariat de police et bricolage dans le bateau. La technique du vol de portefeuille est bien rodée. Cela s’est passé à la porte d’entrée de la marina. Il y a un contrôle d’accès par badge. Un complice se présente devant vous et discute pour qu’on le laisse entrer. Pendant ce temps, un autre se place derrière vous, ouvre la fermeture éclair de votre sac à dos et prélève le portefeuille sans que vous ne sentiez rien. Il n’a plus qu’à prélever billets et pièces avant de se débarrasser aussitôt du portefeuille.
Hier et aujourd’hui, j’ai pas mal avancé les travaux. J’ai câblé et installé mon nouveau bateau radio ainsi que la nouvelle paire d’enceintes de cockpit. Je vais ainsi pouvoir profiter à nouveau de la musique à l’extérieur.
J’ai réparé mon réfrigérateur en installant le nouveau ventilateur. Avec un petit pinceau, Francine a nettoyé le radiateur de celui-ci qui était bouché par des moutons, c’est incroyable l’efficacité d’une telle opération. Il a retrouvé un fonctionnement normal et je ne me souvenais plus combien il pouvait être performant. Je vais très certainement économiser beaucoup d’énergie.
Je me suis occupé également du congélateur en changeant la pompe de refroidissement et le relais de commande. Je vais repartir totalement confiant au niveau du froid. J’ai changé la courroie de l’alternateur de servitude et j’en ai deux neuves en rechange. C’était assez facile.
Par contre j’ai passé mon après midi sur la courroie de l’alternateur d’arbre d’hélice. Quel sale travail. Je jette une vieille couverture sur mon moteur et je m’allonge dessus, la tête en bas, près de la sortie de boite. Il faut déjà nettoyer le cambouis qui recouvre tout, cela prends deux heures et j’en ressors couvert de cambouis des pieds à la tête. Ensuite il faut désaccoupler l’arbre pour passer les nouvelles courroies. Quel travail pénible et désagréable, enfin, ce soir c’est dans les rétroviseurs. Je suis fatigué mais content que cela soit fait. Depuis deux mois j’appréhendais ce moment.
Demain il va falloir monter en tête de mât. Il reste également à remettre en place le génois. Ensuite, tous les travaux prévus effectués nous allons nous transformer en touristes pour aller visiter Santo Antao.
A bientôt.
Jean Louis
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est dur de rester dans cette marina et de penser sans cesse à mon ami José. Dès que je mets la tête dehors, j’aperçois son bateau et un profond sentiment d’injustice m’étreint. Comme me l’écrit Maurice, il n’y a pas de mots pour décrire ce que nous ressentons à la perte d’un des « notre » dans de si tragiques circonstances.
Bien sûr les petits connards qui ont fait cela ont été arrêtés et jetés en prison le lendemain même de leur forfait, ils sont tellement cons que, leur crime accompli, ils se sont rendus au café du coin dépenser les quelques Euros volés, les mains encore tachées de sang.
Je ne suis pas d’accord lorsque certains prétendent que c’est la pauvreté qui génère ce genre de comportement même si j’admets qu’elle peut le favoriser. Lors de mon tour du monde j’ai rencontré des peuplades pauvres mais dignes. Par contre, je pense que le pouvoir en place est totalement responsable. Lorsque toute la population trouve « normal » de voler une annexe et son moteur hors bord si son propriétaire ne s’est pas acquitté d’un don de 10 ou 20 Euros à un « gardien », il ne faut pas s’étonner qu’un jour certains en arrive à cette extrémité.
Le problème du comportement d’un grand nombre de Cap Verdiens avec les touristes devrait être très méticuleusement mesuré par les autorités car le tourisme aurait put être une source de revenus importante pour l’archipel. Aujourd’hui, tous les plaisanciers qui passent ici en repartent avec une très mauvaise impression, tous ont eu des déboires avec les autochtones. Après le meurtre de José, cela ne va faire qu’empirer. Tant que le vol des touristes sera élevé au niveau d’un sport national, il ne faudra pas s’étonner que parfois cela tourne au drame.
La vie, cependant, poursuit son cours. Après des moments d’inquiétude et d’attente dimanche soir, nous avons fini par apparaître sur la liste des passagers en partance. Le voyage s’est effectué dans un vieux Boeing rempli seulement au quart. Ici le temps est constant, beaucoup de vent mais une température agréable de jour comme de nuit. J’ai retrouvé Harmattan dans un état épouvantable, recouvert de la ligne de flottaison à la pomme de mât d’une terre ocre foncée, presque marron apportée par l’Harmattan, son homonyme, le vent venant du Sahara.
Pour monter à bord et rejoindre le cockpit je me suis mis dans l’état d’un mineur remontant de la mine. J’ai immédiatement sorti la manche à eau et arrosé copieusement le pont et le gréement jusqu’à hauteur d’homme. Il va falloir que je monte en tête de mât avec ma manche à eau pour laver le reste du gréement. Comme cette matière est essentiellement composée de très petits grains de sable, c’est très abrasif et il faut prendre soin de tout nettoyer avant de hisser les voiles sous peine de tout abimer.
J’ai partagé ma journée de lundi en petits sommes, dépôt de plainte au commissariat de police et bricolage dans le bateau. La technique du vol de portefeuille est bien rodée. Cela s’est passé à la porte d’entrée de la marina. Il y a un contrôle d’accès par badge. Un complice se présente devant vous et discute pour qu’on le laisse entrer. Pendant ce temps, un autre se place derrière vous, ouvre la fermeture éclair de votre sac à dos et prélève le portefeuille sans que vous ne sentiez rien. Il n’a plus qu’à prélever billets et pièces avant de se débarrasser aussitôt du portefeuille.
Hier et aujourd’hui, j’ai pas mal avancé les travaux. J’ai câblé et installé mon nouveau bateau radio ainsi que la nouvelle paire d’enceintes de cockpit. Je vais ainsi pouvoir profiter à nouveau de la musique à l’extérieur.
J’ai réparé mon réfrigérateur en installant le nouveau ventilateur. Avec un petit pinceau, Francine a nettoyé le radiateur de celui-ci qui était bouché par des moutons, c’est incroyable l’efficacité d’une telle opération. Il a retrouvé un fonctionnement normal et je ne me souvenais plus combien il pouvait être performant. Je vais très certainement économiser beaucoup d’énergie.
Je me suis occupé également du congélateur en changeant la pompe de refroidissement et le relais de commande. Je vais repartir totalement confiant au niveau du froid. J’ai changé la courroie de l’alternateur de servitude et j’en ai deux neuves en rechange. C’était assez facile.
Par contre j’ai passé mon après midi sur la courroie de l’alternateur d’arbre d’hélice. Quel sale travail. Je jette une vieille couverture sur mon moteur et je m’allonge dessus, la tête en bas, près de la sortie de boite. Il faut déjà nettoyer le cambouis qui recouvre tout, cela prends deux heures et j’en ressors couvert de cambouis des pieds à la tête. Ensuite il faut désaccoupler l’arbre pour passer les nouvelles courroies. Quel travail pénible et désagréable, enfin, ce soir c’est dans les rétroviseurs. Je suis fatigué mais content que cela soit fait. Depuis deux mois j’appréhendais ce moment.
Demain il va falloir monter en tête de mât. Il reste également à remettre en place le génois. Ensuite, tous les travaux prévus effectués nous allons nous transformer en touristes pour aller visiter Santo Antao.
Comme dans beaucoup d’endroits, au Cap Vert il y a le pire et le meilleur. Le pire je connais déjà. Le meilleur je l’ai découvert vendredi. Levé mâtine pour être à 7h30 au pied de la passerelle de l’Armas, après une heure de traversée nous débarquons à Porto Novo, le port de l’île de Santo Antão.
Le weekend commence certainement le vendredi matin car le ferry est plein et c’est une incroyable cohue à la porte de sortie du port. Nous faisons parti des rares touristes, la saison étant finie depuis mars pour ne reprendre qu’en octobre. Des dizaines de chauffeurs d’« alugers », sont massés à l’extérieur. Certains ont repéré les deux proies que nous sommes et nous sautent dessus pour nous proposer un tour de l’île en une journée pour 90€. Malheureusement pour eux, j’ai potassé le « Petit Futé » et je sais que le trajet jusqu’à Ribeira Grande, de l’autre côté de l’île coûte 4€ par personne en « Colectivos ».
Il existe deux types de fonctionnement, le « Colectivos » consiste à partager l’« aluger », un peu comme dans un bus. Le chauffeur charge au fur et à mesure qu’il trouve des clients. On peut également fonctionner en mode Taxi. On est alors seul dans la voiture mais c’est beaucoup plus cher.
Nous montons sur le plateau d’un pickup où sont installés deux bancs et après avoir chargé quelques « lugars » (d’autres passagers), la voiture démarre. Le vent de la course s’ajoute à l’alizé et nous comprenons de suite que le voyage va être difficile. Nous longeons la mer alors que j’aurais voulu traverser la montagne par la route de la corde, « l’Estrada Corda ». Je comprendrais plus tard qu’une nouvelle route vient d’être ouverte. Elle longe la côte et bien qu’étant plus longue, elle est plate et dessert les quelques villages côtiers. Elle est ainsi beaucoup plus pratique pour les chauffeurs.
C’est un paysage volcanique, très aride, dans des couleurs ocre et marron. Il est clair qu’ici il ne pleut pas beaucoup car les scories sont encore dans l’état où elles ont été déposées. Il n’y a pratiquement pas d’érosion. Ce qui me frappe immédiatement c’est le calme de la mer en dehors du canal entre Mindelo et Santo Antão. Le vent est très raisonnable, entre 10 et 15 nœuds et la mer est belle. C’est une très bonne nouvelle pour ma prochaine remontée sur les Acores.
Nous arrivons à Ribeira Grande, petite ville d’un peu moins de 3000 habitants. Nous croisons une manifestation de parents d’élèves. Ici aussi il y a des problèmes de fermeture de classe. Notre but est Ponta Do Sol, et nous effectuons à pieds en longeant la mer les 4 kilomètres séparant les deux villes. Nous sommes immédiatement séduits par cette petite ville toute pimpante avec ses maisons peintes en couleurs vives, jaune, rouge, bleu, vert, rose …
Tout est bien entretenu, les rues sont pavées et l’on sent un grand dynamisme chez les habitants. Beaucoup de maisons et d’hôtels sont en construction. Ici on a bien compris qu’il faut soigner le touriste et non le voler si l’on veut qu’il revienne. Nous déjeunons face à la mer. Je veux absolument rentrer par la fameuse route de la corde, j’ai trop envie de traverser cette montagne que l’on dit si belle. Les sommets culminent à plus de 1800 mètres et la chaine montagneuse coupe l’île d’Est en Ouest.
J’entreprends plusieurs chauffeurs mais la négociation est difficile. Je comprends rapidement qu’il n’y aura pas moyen de rentrer par cette route en Colectivos et qu’il va falloir passer en mode taxi. J’arrive quand même à négocier ce voyage pour 30€.
Nous revenons à Ribeira Grande avant d’attaquer la fameuse Estrada Corda. Commence alors un parcourt absolument exceptionnel sur une route qui escalade la montagne en de multiples virages. Le premier spectacle est cette route elle-même, elle devrait être classée au patrimoine mondiale de l’humanité, surtout ne pas la laisser se détruire maintenant qu’elle n’est plus largement utilisée. Il a fallu 30 ans d’efforts pour la construire, elle est faite de milliards de petits pavés taillés à la main. Les côtés sont constitués d’un petit caniveau bordé de petites plaques verticales légèrement inclinées.
Le côté Nord de la montagne, est largement arrosé entre août et octobre. C’est le grenier des îles du Cap Vert. Le paysage est fantastique, d’une incroyable beauté. Toute la montagne a été retravaillée de la main de l’homme en milliers de petites terrasses soutenues par des murets de pierre. Dans toute la montagne sont disséminées des petites habitations, des gens vivent ici, chichement, difficilement, courageusement. En bas de la route nous avons pris en stop une institutrice qui monte faire l’école dans une maison où sont regroupés quelques élèves de cours moyen.
La route serpente de plus en plus haut. Maintenant c’est une partie étroite et droite. Le chauffeur s’arrête pour la photo, je descends et suis estomaqué. La route est construite sur une ligne de crête, de chaque côté de la voiture, un petit parapet puis un précipice de près de 1000 mètres plonge au fond d’une « ribeira ». Malheureusement nous sommes en saison sèche et il n’y a que très peu de vert. J’aimerai revenir après la saison des pluies, lorsque tous les verts se disputent l’espace.
Un peu partout, des paysans travaillent avec des ânes, c’est la seule aide sur laquelle ils peuvent compter. Le chauffeur est un jeune de 27 ans, très sympa, parlant français, nous parlons beaucoup, il m’explique la vie de ces paysans de montagne.
Je me rends compte alors de la très grande différence de niveau social entre les habitants des villes et les paysans. Il est communément admis que les Cap Verdiens sont pauvres alors que ce n’est pas ce que j’avais ressentis jusqu’à présent en restant en ville. Le nombre de pickup double cabines rutilants et d’énormes 4X4 flambants neufs est impressionnant. L’équivalent d’une baguette de pain est à 0,90€ et les canettes de bière de 25 Cl sont à 1,30€ dans les cafés où elles sont largement consommées.
Nous retournons à Santo Antão demain pour y passer trois jours, faire de longues randonnées et nous imprégner un peu plus de ce cadre magnifique.
A bientôt.
Jean Louis
19H00 en France, 16H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Comme dans beaucoup d’endroits, au Cap Vert il y a le pire et le meilleur. Le pire je connais déjà. Le meilleur je l’ai découvert vendredi. Levé mâtine pour être à 7h30 au pied de la passerelle de l’Armas, après une heure de traversée nous débarquons à Porto Novo, le port de l’île de Santo Antão.
Le weekend commence certainement le vendredi matin car le ferry est plein et c’est une incroyable cohue à la porte de sortie du port. Nous faisons parti des rares touristes, la saison étant finie depuis mars pour ne reprendre qu’en octobre. Des dizaines de chauffeurs d’« alugers », sont massés à l’extérieur. Certains ont repéré les deux proies que nous sommes et nous sautent dessus pour nous proposer un tour de l’île en une journée pour 90€. Malheureusement pour eux, j’ai potassé le « Petit Futé » et je sais que le trajet jusqu’à Ribeira Grande, de l’autre côté de l’île coûte 4€ par personne en « Colectivos ».
Il existe deux types de fonctionnement, le « Colectivos » consiste à partager l’« aluger », un peu comme dans un bus. Le chauffeur charge au fur et à mesure qu’il trouve des clients. On peut également fonctionner en mode Taxi. On est alors seul dans la voiture mais c’est beaucoup plus cher.
Nous montons sur le plateau d’un pickup où sont installés deux bancs et après avoir chargé quelques « lugars » (d’autres passagers), la voiture démarre. Le vent de la course s’ajoute à l’alizé et nous comprenons de suite que le voyage va être difficile. Nous longeons la mer alors que j’aurais voulu traverser la montagne par la route de la corde, « l’Estrada Corda ». Je comprendrais plus tard qu’une nouvelle route vient d’être ouverte. Elle longe la côte et bien qu’étant plus longue, elle est plate et dessert les quelques villages côtiers. Elle est ainsi beaucoup plus pratique pour les chauffeurs.
C’est un paysage volcanique, très aride, dans des couleurs ocre et marron. Il est clair qu’ici il ne pleut pas beaucoup car les scories sont encore dans l’état où elles ont été déposées. Il n’y a pratiquement pas d’érosion. Ce qui me frappe immédiatement c’est le calme de la mer en dehors du canal entre Mindelo et Santo Antão. Le vent est très raisonnable, entre 10 et 15 nœuds et la mer est belle. C’est une très bonne nouvelle pour ma prochaine remontée sur les Acores.
Nous arrivons à Ribeira Grande, petite ville d’un peu moins de 3000 habitants. Nous croisons une manifestation de parents d’élèves. Ici aussi il y a des problèmes de fermeture de classe. Notre but est Ponta Do Sol, et nous effectuons à pieds en longeant la mer les 4 kilomètres séparant les deux villes. Nous sommes immédiatement séduits par cette petite ville toute pimpante avec ses maisons peintes en couleurs vives, jaune, rouge, bleu, vert, rose …
Tout est bien entretenu, les rues sont pavées et l’on sent un grand dynamisme chez les habitants. Beaucoup de maisons et d’hôtels sont en construction. Ici on a bien compris qu’il faut soigner le touriste et non le voler si l’on veut qu’il revienne. Nous déjeunons face à la mer. Je veux absolument rentrer par la fameuse route de la corde, j’ai trop envie de traverser cette montagne que l’on dit si belle. Les sommets culminent à plus de 1800 mètres et la chaine montagneuse coupe l’île d’Est en Ouest.
J’entreprends plusieurs chauffeurs mais la négociation est difficile. Je comprends rapidement qu’il n’y aura pas moyen de rentrer par cette route en Colectivos et qu’il va falloir passer en mode taxi. J’arrive quand même à négocier ce voyage pour 30€.
Nous revenons à Ribeira Grande avant d’attaquer la fameuse Estrada Corda. Commence alors un parcourt absolument exceptionnel sur une route qui escalade la montagne en de multiples virages. Le premier spectacle est cette route elle-même, elle devrait être classée au patrimoine mondiale de l’humanité, surtout ne pas la laisser se détruire maintenant qu’elle n’est plus largement utilisée. Il a fallu 30 ans d’efforts pour la construire, elle est faite de milliards de petits pavés taillés à la main. Les côtés sont constitués d’un petit caniveau bordé de petites plaques verticales légèrement inclinées.
Le côté Nord de la montagne, est largement arrosé entre août et octobre. C’est le grenier des îles du Cap Vert. Le paysage est fantastique, d’une incroyable beauté. Toute la montagne a été retravaillée de la main de l’homme en milliers de petites terrasses soutenues par des murets de pierre. Dans toute la montagne sont disséminées des petites habitations, des gens vivent ici, chichement, difficilement, courageusement. En bas de la route nous avons pris en stop une institutrice qui monte faire l’école dans une maison où sont regroupés quelques élèves de cours moyen.
La route serpente de plus en plus haut. Maintenant c’est une partie étroite et droite. Le chauffeur s’arrête pour la photo, je descends et suis estomaqué. La route est construite sur une ligne de crête, de chaque côté de la voiture, un petit parapet puis un précipice de près de 1000 mètres plonge au fond d’une « ribeira ». Malheureusement nous sommes en saison sèche et il n’y a que très peu de vert. J’aimerai revenir après la saison des pluies, lorsque tous les verts se disputent l’espace.
Un peu partout, des paysans travaillent avec des ânes, c’est la seule aide sur laquelle ils peuvent compter. Le chauffeur est un jeune de 27 ans, très sympa, parlant français, nous parlons beaucoup, il m’explique la vie de ces paysans de montagne.
Je me rends compte alors de la très grande différence de niveau social entre les habitants des villes et les paysans. Il est communément admis que les Cap Verdiens sont pauvres alors que ce n’est pas ce que j’avais ressentis jusqu’à présent en restant en ville. Le nombre de pickup double cabines rutilants et d’énormes 4X4 flambants neufs est impressionnant. L’équivalent d’une baguette de pain est à 0,90€ et les canettes de bière de 25 Cl sont à 1,30€ dans les cafés où elles sont largement consommées.
Nous retournons à Santo Antão demain pour y passer trois jours, faire de longues randonnées et nous imprégner un peu plus de ce cadre magnifique.
Thu, 07 Jun 2012 17:00:00 GMT - Encore Santo Antão 24° 59’W 16° 53’N
Thu, 07 Jun 2012 17:00:00 GMT - Encore Santo Antão 24° 59’W 16° 53’N
19H00 en France, 16H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Que j’aime cette île ! Lundi matin, à 7h30, nous revoilà au pied de la passerelle du ferry. Nous sommes maintenant des habitués, nous avons décidé de passer trois jours à Santo Antão. J’ai réservé une chambre à Ponta do Sol, un petit hôtel propret où Betty nous accueil dans un français parfait.
L’après midi nous partons pour une balade en bord de mer jusqu’à Fontainhas histoire de se préparer pour la grande randonnée du lendemain. C’est un joli petit village avec des maisons colorées nichées au flanc d’une colline.
Le but de ce séjour est de faire une grande randonnée en partant du cratère de Cova pour descendre toute la vallée de Paùl. Mardi matin nous voici donc sur la route à 7h30 pour choper un aluguer qui nous dépose à Ribeira Grande où nous espérons trouver un colectivos pour nous monter à Cova. Je comprends rapidement que nous ne sommes pas en saison touristique et qu’il va falloir y aller en mode taxi.
Un gars sympa me propose de nous y conduire pour 23€. J’accepte et nous voici en train de gravir la montagne par l’Estrada Corda. Nous avons quitté Ribeira Grande sous les nuages, mais rapidement au fur et à mesure des multiples virages le ciel s’éclaircit et nous voici bientôt sous un ciel d’un bleu immaculé avec un soleil radieux et en dessous de nous les vallées noyées par un tapis de coton tout blanc. C’est beau mais je commence à m’inquiéter, est-ce bien raisonnable de se lancer dans une telle randonnée ? Nous n’arrêtons pas de monter depuis 40 minutes et je me dis que cette ballade va être énorme.
Le guide indique 5 heures de marche, 200 mètres de dénivelé positif mais 1500 mètres de descente. Le chauffeur nous dépose sur la lèvre du cratère de Cova et nous attaquons par une descente dans celui-ci sur 300 mètres de dénivelé environ. Le fond du cratère fait un kilomètre de diamètre, c’est un grand disque tout plat, fait de terre sableuse extrêmement fertile.
Bien que le soleil soit ardent, il ne fait pas trop chaud. Arrivé en bas, nous traversons le cratère en le contournant avant de grimper à nouveau son flanc (200 mètres en vertical) pour atteindre un col de quelques mètres de large. Et là, j’ai le souffle coupé. Je suis estomaqué par tant de beauté. Du haut de ce col, on découvre en premier plan une paroi verticale, un à pic de plus de 1000 mètres d’une forme circulaire fermant totalement la vallée de Paùl. Ensuite, on découvre toute la vallée où la montagne a été retravaillée en multiples terrasses jusqu’à une altitude impressionnante. Chaque terrasse est soutenue par des murets en pierre. Des sources alimentent tout au long de l’année (ce qui est exceptionnel pour le Cap Vert) des petits canaux d’irrigation qui permettent à cette vallée de produire en continue.
Au loin, à la sortie de la vallée, à une distance qui paraît démesurée, on aperçoit la mer. Entre le col et la mer, un chemin d’environ deux mètres de large, taillé dans la montagne, totalement empierré avec un muret de soutènement ainsi qu’un parapet serpente presque à la verticale. Après la pose photo, il faut bien y aller. Ici pas de possibilité de retour, une fois parti il faudra bien aller au bout.
Le premier objectif est d’atteindre, quelques centaines de mètres plus bas, les premiers arbres afin de pouvoir se reposer à l’ombre. Pour l’instant le soleil tape fort et la pierre de la montagne réverbère la chaleur, c’est un four.
Après deux heures de descente, mon genoux gauche se rappel à moi. L’an passé à Chamonix je l’ai abîmé dans une très longue descente. Heureusement nous avons cette fois emporté les bâtons mais je suis maintenant obligé de marcher par demi-pas, un peu de travers. Nous arrivons bientôt au milieu des premières cultures. Dans les terrasses, la terre ressemble à du sable, il pousse de tout, des tomates, des choux, du riz, de la canne à sucre, du maïs, du café, des bananes, des patates douces, du manioc, de la salade … Il y a des ânes pour remplacer les 4X4 traditionnels.
Vers midi trente, nous arrivons sur une route, pavée également mais un peu plus large, permettant aux aluguers de monter. Il y a quelques maisons mais on ne peut qualifier ce lieu de village. Tout d’un coup, alors que nous passons devant l’école, c’est l’heure de la sortie et des dizaines de petites filles, entre 6 et 7 ans, nous entourent en piaillant. Elles sont toutes plus mignonnes les unes que les autres avec leurs cheveux tressés remplis de perles. Une plus dégourdie tante quelques mots de français, nous arrivons à échanger nos prénoms.
Elles partent ensuite dans toutes les directions escalader la montagne. Ce qui m’a réellement frappé dans cette vallée c’est toute cette jeunesse, des très petits mais également des enfants de tous les âges dont énormément de lycéens et lycéennes. Ils portent le costume traditionnel, les garçons en pantalon vert et chemise blanche, les filles en chemisier blanc et jupette verte très courte, même lorsque elles ont 15 ou 16 ans.
Quel étonnement également de découvrir en pleine montagne des maisons avec une enseigne « Discothèque ». On comprend rapidement que la population de cette vallée se plaît ici, que contrairement à la France, les jeunes adorent leur campagne et la vie facile. Ils n’hésitent pas à se reproduire, n’ayant aucune crainte pour leur avenir.
Je n’arrive plus à avancer et nous faisons signe à un colectivos pour rejoindre Paùl et faire un restaurant mais l’essentiel a été accompli. Nous rejoignons ensuite la chambre pour comater le reste de la journée. Mercredi nous avons trop mal aux jambes pour bouger et nous attendons le ferry du soir en lisant.
Je me souviendrais longtemps de cet endroit réellement paradisiaque.
Et maintenant il va bientôt falloir reprendre la mer. Francine s’envole samedi matin et je ne vais pas tarder à larguer les amarres. J’ai commencé à nettoyer le gréement de tout ce sable, j’ai installé sur le roulement supérieur de l’enrouleur la manche à eau et je l’ai hissée et tête de mât en faisant couler l’eau afin de laver l’étai. Cela m’a permis de regréer mon génois. La réparation à l’air d’avoir été faite avec beaucoup de soin.
Ce matin je suis monté en tête de mât pour mettre en place ma girouette anémomètre toute neuve. J’ai enfin retrouvé mes indications de vent.je dois encore nettoyer soigneusement mon rail de grand voile. Ce sable est terrible, il s’infiltre partout et surtout dans les roulements. De retour à Port Saint Louis du Rhône, je vais devoir démonter tous mes roulements, les nettoyer et les graisser.
Vous avez dû remarquer que mon site avait été attaqué par un robot spammeur, générant plus de 400 spam par jours. Merci à Christophe d’avoir mis en place un système pour leur faire barrage. C’est pour cela que vous devrez répondre à une question si vous souhaitez m’envoyer un commentaire.
Autre chose, Jacky organise une grande fête pour mon arrivée à Marseille le 20 Octobre. Vous avez pu le constater en entrant sur mon site. J’espère vous y voir nombreux, inscrivez vous rapidement afin qu’il ait le temps d’organiser cet évènement.
A bientôt.
Jean Louis
19H00 en France, 16H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Que j’aime cette île ! Lundi matin, à 7h30, nous revoilà au pied de la passerelle du ferry. Nous sommes maintenant des habitués, nous avons décidé de passer trois jours à Santo Antão. J’ai réservé une chambre à Ponta do Sol, un petit hôtel propret où Betty nous accueil dans un français parfait.
L’après midi nous partons pour une balade en bord de mer jusqu’à Fontainhas histoire de se préparer pour la grande randonnée du lendemain. C’est un joli petit village avec des maisons colorées nichées au flanc d’une colline.
Le but de ce séjour est de faire une grande randonnée en partant du cratère de Cova pour descendre toute la vallée de Paùl. Mardi matin nous voici donc sur la route à 7h30 pour choper un aluguer qui nous dépose à Ribeira Grande où nous espérons trouver un colectivos pour nous monter à Cova. Je comprends rapidement que nous ne sommes pas en saison touristique et qu’il va falloir y aller en mode taxi.
Un gars sympa me propose de nous y conduire pour 23€. J’accepte et nous voici en train de gravir la montagne par l’Estrada Corda. Nous avons quitté Ribeira Grande sous les nuages, mais rapidement au fur et à mesure des multiples virages le ciel s’éclaircit et nous voici bientôt sous un ciel d’un bleu immaculé avec un soleil radieux et en dessous de nous les vallées noyées par un tapis de coton tout blanc. C’est beau mais je commence à m’inquiéter, est-ce bien raisonnable de se lancer dans une telle randonnée ? Nous n’arrêtons pas de monter depuis 40 minutes et je me dis que cette ballade va être énorme.
Le guide indique 5 heures de marche, 200 mètres de dénivelé positif mais 1500 mètres de descente. Le chauffeur nous dépose sur la lèvre du cratère de Cova et nous attaquons par une descente dans celui-ci sur 300 mètres de dénivelé environ. Le fond du cratère fait un kilomètre de diamètre, c’est un grand disque tout plat, fait de terre sableuse extrêmement fertile.
Bien que le soleil soit ardent, il ne fait pas trop chaud. Arrivé en bas, nous traversons le cratère en le contournant avant de grimper à nouveau son flanc (200 mètres en vertical) pour atteindre un col de quelques mètres de large. Et là, j’ai le souffle coupé. Je suis estomaqué par tant de beauté. Du haut de ce col, on découvre en premier plan une paroi verticale, un à pic de plus de 1000 mètres d’une forme circulaire fermant totalement la vallée de Paùl. Ensuite, on découvre toute la vallée où la montagne a été retravaillée en multiples terrasses jusqu’à une altitude impressionnante. Chaque terrasse est soutenue par des murets en pierre. Des sources alimentent tout au long de l’année (ce qui est exceptionnel pour le Cap Vert) des petits canaux d’irrigation qui permettent à cette vallée de produire en continue.
Au loin, à la sortie de la vallée, à une distance qui paraît démesurée, on aperçoit la mer. Entre le col et la mer, un chemin d’environ deux mètres de large, taillé dans la montagne, totalement empierré avec un muret de soutènement ainsi qu’un parapet serpente presque à la verticale. Après la pose photo, il faut bien y aller. Ici pas de possibilité de retour, une fois parti il faudra bien aller au bout.
Le premier objectif est d’atteindre, quelques centaines de mètres plus bas, les premiers arbres afin de pouvoir se reposer à l’ombre. Pour l’instant le soleil tape fort et la pierre de la montagne réverbère la chaleur, c’est un four.
Après deux heures de descente, mon genoux gauche se rappel à moi. L’an passé à Chamonix je l’ai abîmé dans une très longue descente. Heureusement nous avons cette fois emporté les bâtons mais je suis maintenant obligé de marcher par demi-pas, un peu de travers. Nous arrivons bientôt au milieu des premières cultures. Dans les terrasses, la terre ressemble à du sable, il pousse de tout, des tomates, des choux, du riz, de la canne à sucre, du maïs, du café, des bananes, des patates douces, du manioc, de la salade … Il y a des ânes pour remplacer les 4X4 traditionnels.
Vers midi trente, nous arrivons sur une route, pavée également mais un peu plus large, permettant aux aluguers de monter. Il y a quelques maisons mais on ne peut qualifier ce lieu de village. Tout d’un coup, alors que nous passons devant l’école, c’est l’heure de la sortie et des dizaines de petites filles, entre 6 et 7 ans, nous entourent en piaillant. Elles sont toutes plus mignonnes les unes que les autres avec leurs cheveux tressés remplis de perles. Une plus dégourdie tante quelques mots de français, nous arrivons à échanger nos prénoms.
Elles partent ensuite dans toutes les directions escalader la montagne. Ce qui m’a réellement frappé dans cette vallée c’est toute cette jeunesse, des très petits mais également des enfants de tous les âges dont énormément de lycéens et lycéennes. Ils portent le costume traditionnel, les garçons en pantalon vert et chemise blanche, les filles en chemisier blanc et jupette verte très courte, même lorsque elles ont 15 ou 16 ans.
Quel étonnement également de découvrir en pleine montagne des maisons avec une enseigne « Discothèque ». On comprend rapidement que la population de cette vallée se plaît ici, que contrairement à la France, les jeunes adorent leur campagne et la vie facile. Ils n’hésitent pas à se reproduire, n’ayant aucune crainte pour leur avenir.
Je n’arrive plus à avancer et nous faisons signe à un colectivos pour rejoindre Paùl et faire un restaurant mais l’essentiel a été accompli. Nous rejoignons ensuite la chambre pour comater le reste de la journée. Mercredi nous avons trop mal aux jambes pour bouger et nous attendons le ferry du soir en lisant.
Je me souviendrais longtemps de cet endroit réellement paradisiaque.
Et maintenant il va bientôt falloir reprendre la mer. Francine s’envole samedi matin et je ne vais pas tarder à larguer les amarres. J’ai commencé à nettoyer le gréement de tout ce sable, j’ai installé sur le roulement supérieur de l’enrouleur la manche à eau et je l’ai hissée et tête de mât en faisant couler l’eau afin de laver l’étai. Cela m’a permis de regréer mon génois. La réparation à l’air d’avoir été faite avec beaucoup de soin.
Ce matin je suis monté en tête de mât pour mettre en place ma girouette anémomètre toute neuve. J’ai enfin retrouvé mes indications de vent.je dois encore nettoyer soigneusement mon rail de grand voile. Ce sable est terrible, il s’infiltre partout et surtout dans les roulements. De retour à Port Saint Louis du Rhône, je vais devoir démonter tous mes roulements, les nettoyer et les graisser.
Vous avez dû remarquer que mon site avait été attaqué par un robot spammeur, générant plus de 400 spam par jours. Merci à Christophe d’avoir mis en place un système pour leur faire barrage. C’est pour cela que vous devrez répondre à une question si vous souhaitez m’envoyer un commentaire.
Autre chose, Jacky organise une grande fête pour mon arrivée à Marseille le 20 Octobre. Vous avez pu le constater en entrant sur mon site. J’espère vous y voir nombreux, inscrivez vous rapidement afin qu’il ait le temps d’organiser cet évènement.
A bientôt.
Jean Louis
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"Salut Cap’tain tu vois je t’avais bien dis que San Antao c’était fantastique....Dommage que le reste des iles ai changé à ce point, il faut dire que mes souvenirs datent un peu.... c’était il y 29 ans !!! Pas de touristes et pas de voleurs à l’époque. Bon courage pour le nettoyage d’Haramattan. Amitiés Paparazzi" Envoyé par Paparazzi le 07-06-2012 à 23:07
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"Bonjour, Je lis votre blog de temps à autre. Comment faites-vous pour avoir accès à Internet partout, même en haute-mer ? Comme solution, je ne vois que le SATCOM mais ça coûte une fortune... C’est bien ça ? Cordialement et bon vent CAPTAIN" Envoyé par JYM le 14-06-2012 à 16:32
Je suis fin prêt pour le départ, direction les Acores. Conformément à la saison l’alizé s’est un peu calmé et j’espère avoir un parcours un peu moins musclé que mon copain Olivier sur Jangada il y a un mois et demi. Les prévisions sont du Nord Est à environ 20 Nœuds avec une mer de moins de deux mètres.
Je compte partir par le sud de Santo Antão puis prendre une direction NW, pour naviguer vent de travers. Ensuite il me suffira de suivre le vent au fur et à mesure qu’il va adonner pour filer plein Nord lorsqu’il viendra plein Est. A mi parcours je vais tomber sur de la pétole que je vais traverser au moteur avant de toucher les vents d’Ouest qui vont me pousser jusqu’à Horta sur l’île de Faial où j’irais boire une Sagres chez Peter au Café des Sports, ce fameux bistrot connu par tous les marins du monde.
J’ai lavé le bateau à grande eau pour essayer de me débarrasser au maximum de tout ce sable ocre apporté par l’Harmattan, ce vent venu du Sahara. Il s’infiltre partout et en particulier dans la petite mécanique des roulements à billes. C’est désagréable.
Ce midi nous avons déjeuné avec mon copain Popeye, alias Pierre André, alias Le Suisse du voilier Laura. Nous avons trouvé des pavés de bœuf d’une qualité exceptionnelle. C’est toujours bon avant de prendre la mer de s’offrir un très bon morceau de viande rouge car ensuite il faudra attendre la prochaine escale. Nous avons passé un agréable moment. Nous avons bien entendu évoqué le souvenir de José, son bateau va être convoyé en Tunisie où il avait une place dans le port d’Hammamet. Comme Popeye est parti pour rester ici encore de nombreux mois, je lui ai demandé de me tenir informé de l’issue du procès des gamins qui ont fait cela. Il semble qu’un des deux sortait de prison où il était entré pour crime. Par manque de preuve, il avait été libéré ! Sans désire de vengeance, j’aimerai que la punition soit à la hauteur du crime qu’ils ont commis en laissant José agoniser une nuit entière.
Cet après midi j’ai été récupérer mon acte de francisation ainsi que ma clearance de sortie. J’ai également fait un peu d’avitaillement. Demain matin Francine décolle à 8h20, ensuite je dois me rentre à l’immigration faire tamponner mon passeport puis faire l’avitaillement des produits frais avant de larguer les amarres.
A bientôt.
Jean Louis
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je suis fin prêt pour le départ, direction les Acores. Conformément à la saison l’alizé s’est un peu calmé et j’espère avoir un parcours un peu moins musclé que mon copain Olivier sur Jangada il y a un mois et demi. Les prévisions sont du Nord Est à environ 20 Nœuds avec une mer de moins de deux mètres.
Je compte partir par le sud de Santo Antão puis prendre une direction NW, pour naviguer vent de travers. Ensuite il me suffira de suivre le vent au fur et à mesure qu’il va adonner pour filer plein Nord lorsqu’il viendra plein Est. A mi parcours je vais tomber sur de la pétole que je vais traverser au moteur avant de toucher les vents d’Ouest qui vont me pousser jusqu’à Horta sur l’île de Faial où j’irais boire une Sagres chez Peter au Café des Sports, ce fameux bistrot connu par tous les marins du monde.
J’ai lavé le bateau à grande eau pour essayer de me débarrasser au maximum de tout ce sable ocre apporté par l’Harmattan, ce vent venu du Sahara. Il s’infiltre partout et en particulier dans la petite mécanique des roulements à billes. C’est désagréable.
Ce midi nous avons déjeuné avec mon copain Popeye, alias Pierre André, alias Le Suisse du voilier Laura. Nous avons trouvé des pavés de bœuf d’une qualité exceptionnelle. C’est toujours bon avant de prendre la mer de s’offrir un très bon morceau de viande rouge car ensuite il faudra attendre la prochaine escale. Nous avons passé un agréable moment. Nous avons bien entendu évoqué le souvenir de José, son bateau va être convoyé en Tunisie où il avait une place dans le port d’Hammamet. Comme Popeye est parti pour rester ici encore de nombreux mois, je lui ai demandé de me tenir informé de l’issue du procès des gamins qui ont fait cela. Il semble qu’un des deux sortait de prison où il était entré pour crime. Par manque de preuve, il avait été libéré ! Sans désire de vengeance, j’aimerai que la punition soit à la hauteur du crime qu’ils ont commis en laissant José agoniser une nuit entière.
Cet après midi j’ai été récupérer mon acte de francisation ainsi que ma clearance de sortie. J’ai également fait un peu d’avitaillement. Demain matin Francine décolle à 8h20, ensuite je dois me rentre à l’immigration faire tamponner mon passeport puis faire l’avitaillement des produits frais avant de larguer les amarres.
A bientôt.
Jean Louis
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"Bjr JL, J’étais aujourd’hui avec le concepteur fabricant du décanteur DSC1. Il est devenu un lecteur de votre blog et un admirateur , et nous nous demandions si vous aviez monté le décanteur ? Bon voyage ." Envoyé par Hubert Durand le 09-06-2012 à 03:45
Sat, 09 Jun 2012 20:00:00 GMT - Bloqué à Mindelo pour le WE 24° 59’W 16° 53’N
Sat, 09 Jun 2012 20:00:00 GMT - Bloqué à Mindelo pour le WE 24° 59’W 16° 53’N
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je n’ai pas pu partir aujourd’hui comme je l’avais prévu car il manque un coup de tampon sur mon passeport. Hier je n’ai pas pu chopper l’officier d’immigration qui n’est que très rarement dans sont petit bureau. A la police maritime on m’avait dit qu’il serait là ce matin mais j’y suis passé deux fois et le bureau était toujours vide. J’ai parlé avec le policier qui garde l’entrée du port et il m’a confirmé que c’était normalement fermé le samedi et le dimanche. Il a quand même eu la gentillesse de me donner le numéro de portable du gars mais il ne répond pas. Je suis condamné à repousser mon départ de deux jours.
Le bateau est totalement préparé pour partir et maintenant j’ai hâte de me retrouver en pleine mer. Dans le port cela souffle entre 10 et 20N avec des rafales à 30 et même 33N en max. Je ne sais pas si c’est la proximité de la terre qui génère cette instabilité. J’espère qu’en mer les vents seront plus réguliers.
Hier soir il y avait un concert. Une estrade avait été montée dans la rue principale avec une sono balaise. La table de mixage était vraiment impressionnante. Sept musiciens, un chanteur et deux chanteuses, cela donnait fort. J’adore me retrouver ainsi au milieu de la population en liesse. Je peux passer des heures à observer les gens, j’apprends beaucoup. Il y a déjà la façon dont chacun s’habille, la coiffure, la barbe pour les hommes, les catogans, la gestuelle à l’occasion des rencontre entre personnes qui se connaissent. Comment cela se passe entre hommes, entre hommes et femmes, entre famille, entre jeunes, entre jeunes et vieux, avec les enfants …. Il y a également la façon qu’a chacun de recevoir la musique, les filles qui ondulent sur place, des garçons qui dansent seuls, un peu plus démonstratifs.
Au bout d’un moment, j’arrive à comprendre leur fonctionnement et je me dis à chaque fois que je pourrais tomber amoureux d’un endroit pareil, même ici à Mindelo où pourtant j’ai un à priori très négatif. Je me dis que je pourrais aimer ces gens et me faire aimer d’eux. En fait je crois que si l’on fait l’effort de mieux connaître les gens on peut s’implanter partout. C’est d’ailleurs un risque, j’ai vu de nombreux navigateurs s’arrêter quelque part pour ne plus jamais repartir. C’est un peu comme pour la maison de campagne, c’est un choix dont la conséquence est que l’on se prive du reste du monde et je trouve cela dommage.
Mon tour du monde m’aura conforté dans le plaisir que j’ai à découvrir des pays que je ne connais pas avec leurs cultures particulières, les religions, les relations inter ethnies, et toutes les particularités qui font chaque pays tellement différent. C’est cela au final qui les rend extrêmement attachant. Ce qui m’a frappé c’est qu’à chaque fois, il y a des aspects qui me choquent et d’autres qui me ravissent.
Je reviens un peu sur ma première impression, au Cap Vert j’ai vu quelques belles filles. Pas beaucoup, mais quelques unes. Leur handicap est qu’elles portent toutes des shorts très courts ou des jupes qui ressemblent à des ceintures. Pour le haut c’est la plus part du temps un débardeur très échancré et moulant. Cela conduit à ne rien ignorer de l’anatomie de la fille. De ce fait elle doit être absolument parfaite pour sortir du lot.
Cet après midi j’ai sorti ma plaque de cuir souple, ma règle, mon crayon, ma pince à trou et j’ai commencé à confectionner des fourreaux pour mes ridoirs de filières. Le but étant de protéger mon spi de ces endroits très agressifs. Rappeler vous, j’avais déchiré tout le bas de mon spi entre Saint Hélène et ici. Je lace avec des lacets en cuir, c’est joli et cela va être efficace.
A bientôt.
Jean Louis
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je n’ai pas pu partir aujourd’hui comme je l’avais prévu car il manque un coup de tampon sur mon passeport. Hier je n’ai pas pu chopper l’officier d’immigration qui n’est que très rarement dans sont petit bureau. A la police maritime on m’avait dit qu’il serait là ce matin mais j’y suis passé deux fois et le bureau était toujours vide. J’ai parlé avec le policier qui garde l’entrée du port et il m’a confirmé que c’était normalement fermé le samedi et le dimanche. Il a quand même eu la gentillesse de me donner le numéro de portable du gars mais il ne répond pas. Je suis condamné à repousser mon départ de deux jours.
Le bateau est totalement préparé pour partir et maintenant j’ai hâte de me retrouver en pleine mer. Dans le port cela souffle entre 10 et 20N avec des rafales à 30 et même 33N en max. Je ne sais pas si c’est la proximité de la terre qui génère cette instabilité. J’espère qu’en mer les vents seront plus réguliers.
Hier soir il y avait un concert. Une estrade avait été montée dans la rue principale avec une sono balaise. La table de mixage était vraiment impressionnante. Sept musiciens, un chanteur et deux chanteuses, cela donnait fort. J’adore me retrouver ainsi au milieu de la population en liesse. Je peux passer des heures à observer les gens, j’apprends beaucoup. Il y a déjà la façon dont chacun s’habille, la coiffure, la barbe pour les hommes, les catogans, la gestuelle à l’occasion des rencontre entre personnes qui se connaissent. Comment cela se passe entre hommes, entre hommes et femmes, entre famille, entre jeunes, entre jeunes et vieux, avec les enfants …. Il y a également la façon qu’a chacun de recevoir la musique, les filles qui ondulent sur place, des garçons qui dansent seuls, un peu plus démonstratifs.
Au bout d’un moment, j’arrive à comprendre leur fonctionnement et je me dis à chaque fois que je pourrais tomber amoureux d’un endroit pareil, même ici à Mindelo où pourtant j’ai un à priori très négatif. Je me dis que je pourrais aimer ces gens et me faire aimer d’eux. En fait je crois que si l’on fait l’effort de mieux connaître les gens on peut s’implanter partout. C’est d’ailleurs un risque, j’ai vu de nombreux navigateurs s’arrêter quelque part pour ne plus jamais repartir. C’est un peu comme pour la maison de campagne, c’est un choix dont la conséquence est que l’on se prive du reste du monde et je trouve cela dommage.
Mon tour du monde m’aura conforté dans le plaisir que j’ai à découvrir des pays que je ne connais pas avec leurs cultures particulières, les religions, les relations inter ethnies, et toutes les particularités qui font chaque pays tellement différent. C’est cela au final qui les rend extrêmement attachant. Ce qui m’a frappé c’est qu’à chaque fois, il y a des aspects qui me choquent et d’autres qui me ravissent.
Je reviens un peu sur ma première impression, au Cap Vert j’ai vu quelques belles filles. Pas beaucoup, mais quelques unes. Leur handicap est qu’elles portent toutes des shorts très courts ou des jupes qui ressemblent à des ceintures. Pour le haut c’est la plus part du temps un débardeur très échancré et moulant. Cela conduit à ne rien ignorer de l’anatomie de la fille. De ce fait elle doit être absolument parfaite pour sortir du lot.
Cet après midi j’ai sorti ma plaque de cuir souple, ma règle, mon crayon, ma pince à trou et j’ai commencé à confectionner des fourreaux pour mes ridoirs de filières. Le but étant de protéger mon spi de ces endroits très agressifs. Rappeler vous, j’avais déchiré tout le bas de mon spi entre Saint Hélène et ici. Je lace avec des lacets en cuir, c’est joli et cela va être efficace.
A bientôt.
Jean Louis
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"Salut, sympa de t avoir eu longuement au tel hier, merci d avoir tel. Ici en Andalousie sud grand soleil, j attaque le pont, j espere aller a l eau dans 10/12 jours, bateau neuf, j ai hate. Je suis passe a port Nap en descendant vu plusieurs personnes, tres agreable. Tu dois enrager de devoir attendre ainsi, c est tres deplaisant de devoir subir les caprices de diva que sont les officiels dans tous les pays du 1/3 monde, ils font ch... pour avoir un bakshish, j ai vecu cela toute ma vie au travail, maintenant j en ai soupe de cela, je pensais aller au Cap Vert en descendant, maintenant, a la lumiere de ce que tu racontes j hesites beaucoup.Et puis ton ami qui a ete assassine, cela n a l air de gener personne, aucune mention sur l internet, la France ne defend pas du tout ses citoyens.. Bon, bonne route, bon vent, a bientot sur le mail. amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 10-06-2012 à 21:32
Mon, 11 jun 2012 20:00:00 GMT - En route pour Horta 25° 20’W 16° 57’N
Mon, 11 jun 2012 20:00:00 GMT - En route pour Horta 25° 20’W 16° 57’N
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hé bien c’est reparti ! Me voici à nouveau en mer et c’est bon.
Ce matin à 8h30 j’étais dans le bureau de l’immigration et les fonctionnaires étaient présents. Je ressortais au bout de cinq minutes, mon passeport dûment tamponné, en règle pour quitter l’archipel du Cap Vert.
Je file ensuite au supermarché pour faire mon avitaillement de produits frais mais il est trop tôt, les étalages ne sont pas garnis. Les petits pains ne sortirons du four que vers 11H, pour les salades il faut attendre le milieu de matinée et pour les poulets cuits à la broche, ce ne sera pas avant midi et demi.
Je rempli quand même un premier cadi de tous les autres produits que j’avais porté sur ma liste, c’est toujours cela de fait. Le problème lorsque l’on quitte un pays est de tout calculer ce que l’on va devoir payer de façon à avoir suffisamment de monnaie pour tout assumer et se retrouver avec le porte monnaie vide au moment de partir.
Il me reste à trouver une bombe de téflon pour passer sur mes chariots à billes de grand voile. Je pensais ne pas y arriver, mais si, finalement vers midi je reçois cette bombe et je peux graisser mes roulements.
Comme je pars pour une traversée de 12 ou 15 jours, je décide de m’offrir un bon déjeuner et je retourne au restaurant sélect, à côté de la marina. Je m’offre un pavé de bœuf saignant, c’est un vrai régal. Pendant que j’y suis, pourquoi pas un vrai dessert et je commande à la serveuse noire toute mignonne une « Dame blanche ». D’une part j’adore et d’autre part je ne pouvais pas rater ce coup là.
A 14 heures, je suis prêt à partir, les amis sont tous là pour larguer mes amarres. Cette fois, je ne rate pas la photo, la dernière fois je ne l’ai pas fait, du coup je n’ai pas de photo de José.
C’est bon de se retrouver ainsi avec les amis au moment du départ, c’est toujours un grand moment. Bien entendu on s’est échangé les adresses e-mail. On se promet de se tenir informé. Ce sont tous des aventuriers, sortants tous de la norme. Sur la photo vous pouvez voir de gauche à droite :
Popeye, alias le Suisse, alias Pierre André. Il a mis trente ans à construire « Laura », sa goélette. Elle est magnifique, faite avec beaucoup de minutie. Je crois qu’il va s’implanter à Mindelo. Il a demandé un permis de résident, c’est bien car il va faire le lien avec tous ceux qui vont passer au Cap Vert. Il vit seul sur son bateau et fait un peu la marmotte. Il est très sympa.
Au milieu c’est Philippe, un ancien guide de haute montagne. Nous nous entendons très bien. C’est étonnant car il a participé à accompagner des dialysés, qui utilisaient la même méthode que moi, au sommet du mont blanc. C’est lui qui va remettre en état le bateau de José et le convoyer à Hammamet où José avait un anneau. C’est un travail payé par les assurances qui va lui permettre de garnir sa caisse de bord avant de continuer son voyage. Ensuite il ira certainement sur Ushuaia. Comme moi il adore être en mer avec son bateau et nous pourrions discuter ensemble pendant des heures sans voir passer le temps. Il a un voilier en aluminium nommé AZAD et il est bien lorsqu’il traverse les océans en solitaire.
Enfin à droite sur la photo vous pouvez voir Gwendal, un garçon étonnant lui aussi. Assez nouveau dans la voile, il est entrain de tout découvrir. Il a quand même fait des stages aux Glénans, s’est acheté un petit bateau très beau qu’il a baptisé « La Boiteuse », un très jolie nom entre parenthèses et il arrive de méditerranée. Il est plein de fougue et pars pour le Brésil puis la Patagonie. Vous pouvez suivre ses aventures sur son très joli blog à l’adresse http:/laboiteuse.blogspot.com Il ne navigue pas tout à fait en solitaire car il voyage avec une mignonne petite chatte nommée Touline.
Au départ je suis un peu secoué par la houle dans le canal entre Sao Vicente et Santo Antão, le bateau roule fortement bord sur bord. Mais dès que j’atteins la pointe sud de Santo Antão je peux envoyer plus de toile et la houle se calme totalement. C’est un véritable plaisir de longer cette côte. Ce n’est pas habité, la montagne tombe verticalement dans la mer, c’est beau.
Je passe la Ponta da Peca à 18 heures et je pars au NW pour longer la côte, moteur à 1200 tours car cette partie de l’île est totalement à l’abri du vent. J’arrive maintenant à la Baia do Tarrafal, je pars NNW jusqu’à Ponta Mangrade où je vais toucher les vents de Nord Est qui ne vont plus me quitter pendant quelque jours.
23 Miles depuis le départ.
A bientôt
Jean Louis
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hé bien c’est reparti ! Me voici à nouveau en mer et c’est bon.
Ce matin à 8h30 j’étais dans le bureau de l’immigration et les fonctionnaires étaient présents. Je ressortais au bout de cinq minutes, mon passeport dûment tamponné, en règle pour quitter l’archipel du Cap Vert.
Je file ensuite au supermarché pour faire mon avitaillement de produits frais mais il est trop tôt, les étalages ne sont pas garnis. Les petits pains ne sortirons du four que vers 11H, pour les salades il faut attendre le milieu de matinée et pour les poulets cuits à la broche, ce ne sera pas avant midi et demi.
Je rempli quand même un premier cadi de tous les autres produits que j’avais porté sur ma liste, c’est toujours cela de fait. Le problème lorsque l’on quitte un pays est de tout calculer ce que l’on va devoir payer de façon à avoir suffisamment de monnaie pour tout assumer et se retrouver avec le porte monnaie vide au moment de partir.
Il me reste à trouver une bombe de téflon pour passer sur mes chariots à billes de grand voile. Je pensais ne pas y arriver, mais si, finalement vers midi je reçois cette bombe et je peux graisser mes roulements.
Comme je pars pour une traversée de 12 ou 15 jours, je décide de m’offrir un bon déjeuner et je retourne au restaurant sélect, à côté de la marina. Je m’offre un pavé de bœuf saignant, c’est un vrai régal. Pendant que j’y suis, pourquoi pas un vrai dessert et je commande à la serveuse noire toute mignonne une « Dame blanche ». D’une part j’adore et d’autre part je ne pouvais pas rater ce coup là.
A 14 heures, je suis prêt à partir, les amis sont tous là pour larguer mes amarres. Cette fois, je ne rate pas la photo, la dernière fois je ne l’ai pas fait, du coup je n’ai pas de photo de José.
C’est bon de se retrouver ainsi avec les amis au moment du départ, c’est toujours un grand moment. Bien entendu on s’est échangé les adresses e-mail. On se promet de se tenir informé. Ce sont tous des aventuriers, sortants tous de la norme. Sur la photo vous pouvez voir de gauche à droite :
Popeye, alias le Suisse, alias Pierre André. Il a mis trente ans à construire « Laura », sa goélette. Elle est magnifique, faite avec beaucoup de minutie. Je crois qu’il va s’implanter à Mindelo. Il a demandé un permis de résident, c’est bien car il va faire le lien avec tous ceux qui vont passer au Cap Vert. Il vit seul sur son bateau et fait un peu la marmotte. Il est très sympa.
Au milieu c’est Philippe, un ancien guide de haute montagne. Nous nous entendons très bien. C’est étonnant car il a participé à accompagner des dialysés, qui utilisaient la même méthode que moi, au sommet du mont blanc. C’est lui qui va remettre en état le bateau de José et le convoyer à Hammamet où José avait un anneau. C’est un travail payé par les assurances qui va lui permettre de garnir sa caisse de bord avant de continuer son voyage. Ensuite il ira certainement sur Ushuaia. Comme moi il adore être en mer avec son bateau et nous pourrions discuter ensemble pendant des heures sans voir passer le temps. Il a un voilier en aluminium nommé AZAD et il est bien lorsqu’il traverse les océans en solitaire.
Enfin à droite sur la photo vous pouvez voir Gwendal, un garçon étonnant lui aussi. Assez nouveau dans la voile, il est entrain de tout découvrir. Il a quand même fait des stages aux Glénans, s’est acheté un petit bateau très beau qu’il a baptisé « La Boiteuse », un très jolie nom entre parenthèses et il arrive de méditerranée. Il est plein de fougue et pars pour le Brésil puis la Patagonie. Vous pouvez suivre ses aventures sur son très joli blog à l’adresse http:/laboiteuse.blogspot.com Il ne navigue pas tout à fait en solitaire car il voyage avec une mignonne petite chatte nommée Touline.
Au départ je suis un peu secoué par la houle dans le canal entre Sao Vicente et Santo Antão, le bateau roule fortement bord sur bord. Mais dès que j’atteins la pointe sud de Santo Antão je peux envoyer plus de toile et la houle se calme totalement. C’est un véritable plaisir de longer cette côte. Ce n’est pas habité, la montagne tombe verticalement dans la mer, c’est beau.
Je passe la Ponta da Peca à 18 heures et je pars au NW pour longer la côte, moteur à 1200 tours car cette partie de l’île est totalement à l’abri du vent. J’arrive maintenant à la Baia do Tarrafal, je pars NNW jusqu’à Ponta Mangrade où je vais toucher les vents de Nord Est qui ne vont plus me quitter pendant quelque jours.
23 Miles depuis le départ.
A bientôt
Jean Louis
______________________________________
"Bonjour Amiral. Heureux de vous savoir à nouveau en mer. On attend le 20 octobre avec impatience. On s’etait un peu perdus de vue, noyés que nous étions dans nos conseils syndicaux et assemblées de copro quotidiens à cette période de l’année, avec un grand besoin d’espace et de rencontres. On a réussi à liberer une quinzaine en jouant avec les ponts et sauter sur nos Harleys pour 3500 km entre la Nouvelle Orléans et Chicago. Memphis, Nashville, Saint Louis. La route du blues, la route du rock, la route du jazz et celle de la country music; on a mis le nez partout et fini nos nuits dans des bouclards où le plus "mauvais" des musiciens est déjà une bête de scène. Routes hors des sentiers touristiques, on a vécu au milieu de l’Amérique profonde avec ce qu’elle a de fascinant ou d’horripilant, de contrastes et de contradictions. Robert Johnson, La Fayette et Martin Luther King ont cheminé à nos côtés. Voyage inoubliable qui marque le coeur et l’âme. On est rentrés plus fatigués qu’en partant mais, putain, que c’etait bon !! On aura, je l’espère l’occasion d’en parler autour d’une côte de boeuf. On ne vous lâche plus. Bon vent. Gilles et Magalie" Envoyé par gd le 13-06-2012 à 09:43
Tue, 12 Jun 2012 20:00:00 GMT - Face à l’alizé 26° 22’W 18° 40’N
Tue, 12 Jun 2012 20:00:00 GMT - Face à l’alizé 26° 22’W 18° 40’N
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est finalement moins dur que je l’avais pensé. Je progresse cape plein Nord, avec la dérive et le courant ma route se situe NNW, avec un cap fond au 325. Je lutte contre un vent de 20 Nœuds et une mer d’environ deux mètres. Ma vitesse est en moyenne de 5N et le bateau gite pas mal. Le ciel est plombé avec beaucoup de nuages gris foncé, pas de soleil. Il fait chaud et lourd.
L’impression est de parcourir en 4X4 un chemin bourré d’ornières. C’est fatigant et la seule solution est de rester allongé sur la couchette sous le vent. Je n’ai pas dormi de la nuit, trop attentif aux moindres bruits du bateau dans ces conditions spéciales. Il faut que mon cerveau mémorise le tout pour qu’il soit capable de discerner un bruit anormal lorsque je vais dormir afin qu’il me réveille instantanément.
Le cockpit est inutilisable, régulièrement envahi par la mer. Par moment Harmattan tombe dans des « trous ». Un grand choc se produit, sa carcasse tremble de partout et dans ces cas là je suis content qu’il soit solide.
J’ai bien fait d’attendre le mois de juin, ce parcours est beaucoup plus facile maintenant qu’il y a deux mois en arrière, lorsque mon copain Olivier l’a fait.
Sur la carte j’ai porté tous les Waypoints de ma route de décembre 2009, lorsque je traversais l’Atlantique. Je vais ainsi pouvoir savoir à quel moment précis Harmattan va recouper son sillage. Je deviendrais alors un « Circumnavigateur », cela devrait avoir lieu dans la journée de demain et la bière est déjà au frais.
Je n’ai pas faim, je mange très peu. Je grignote du bout des lèvres. Il me faut à chaque fois deux ou trois jours pour prendre un rythme de vie normal. Ma grand voile est à un ris, je porte la trinquette et l’artimon ainsi qu’un tout petit bout de génois.
Je vous laisse là pour ce soir car il n’est pas facile de taper sur l’ordinateur dans de telles conditions. 120 Miles au compteur depuis hier soir.
A bientôt.
Jean Louis
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est finalement moins dur que je l’avais pensé. Je progresse cape plein Nord, avec la dérive et le courant ma route se situe NNW, avec un cap fond au 325. Je lutte contre un vent de 20 Nœuds et une mer d’environ deux mètres. Ma vitesse est en moyenne de 5N et le bateau gite pas mal. Le ciel est plombé avec beaucoup de nuages gris foncé, pas de soleil. Il fait chaud et lourd.
L’impression est de parcourir en 4X4 un chemin bourré d’ornières. C’est fatigant et la seule solution est de rester allongé sur la couchette sous le vent. Je n’ai pas dormi de la nuit, trop attentif aux moindres bruits du bateau dans ces conditions spéciales. Il faut que mon cerveau mémorise le tout pour qu’il soit capable de discerner un bruit anormal lorsque je vais dormir afin qu’il me réveille instantanément.
Le cockpit est inutilisable, régulièrement envahi par la mer. Par moment Harmattan tombe dans des « trous ». Un grand choc se produit, sa carcasse tremble de partout et dans ces cas là je suis content qu’il soit solide.
J’ai bien fait d’attendre le mois de juin, ce parcours est beaucoup plus facile maintenant qu’il y a deux mois en arrière, lorsque mon copain Olivier l’a fait.
Sur la carte j’ai porté tous les Waypoints de ma route de décembre 2009, lorsque je traversais l’Atlantique. Je vais ainsi pouvoir savoir à quel moment précis Harmattan va recouper son sillage. Je deviendrais alors un « Circumnavigateur », cela devrait avoir lieu dans la journée de demain et la bière est déjà au frais.
Je n’ai pas faim, je mange très peu. Je grignote du bout des lèvres. Il me faut à chaque fois deux ou trois jours pour prendre un rythme de vie normal. Ma grand voile est à un ris, je porte la trinquette et l’artimon ainsi qu’un tout petit bout de génois.
Je vous laisse là pour ce soir car il n’est pas facile de taper sur l’ordinateur dans de telles conditions. 120 Miles au compteur depuis hier soir.
A bientôt.
Jean Louis
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"Salut, felicitations tres sinceres car lorsque tu recevras ce mail tu seras sans doute circumnavigateur, bravo, surtout quand l on considere les conditions de sante dans lesqueslles tu as affectue la premiere partie du parcours, boncourage pour la suite, pas drole le pres ainsi.. amities JL " Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 14-06-2012 à 00:55
Hé bien çà y est, je suis entré à 14h11 heure du bord dans le cercle très fermé (je ne pouvais pas la rater celle là) des « Circumnavigateurs solitaires ». Et Harmattan dans celui des voiliers ayant fait le tour du monde.
C’est par 20° 00’ de latitude Nord et 26° 57’ de longitude Ouest que nous avons recoupé le sillage tracé par Harmattan en ce six décembre 2009 aux environ de 19h30. J’ai cherché dans la mer une trace de ce passage laissé il y a deux ans et demie mais je n’ai rien vu. Que tout est éphémère ! Cela permet de remettre les choses à leur juste place, cet évènement est avant tout personnel et n’est rien du tout dans l’immensité de l’espace temps.
Malgré tout c’est pour moi la réussite d’un véritable challenge, un objectif que j’espérais pouvoir réaliser depuis que je suis adolescent. Bien qu’étant alors en pleine santé cela me semblait un véritable Everest, quelque chose de presque inatteignable. C’est justement ce « presque » qui m’attirait inexorablement lorsque je m’endormais après avoir lu quelques pages du livre « Trois océans pour une victoire » de Philippe Jeantot sur son « Crédit Agricole ». Mais maintenant c’est en plus une victoire sur la maladie, une victoire sur le cancer, une victoire sur la perte totale de mes reins, une victoire sur la dialyse qui semblait me condamner à être privé de liberté. C’est également la victoire de cette technique merveilleuse, je dirais presque miraculeuse qu’est la greffe d’organe et avec elle ce cadeau inestimable qu’est le don d’organes.
C’est également le moment de rappeler que, quelque soit les difficultés que nous avons à affronter (et nous en avons tous), il faut toujours se battre pour profiter à fond de la vie. Elle est si belle à vivre mais également si courte que tous les jours doivent être vécus comme si c’étaient les derniers, avec enthousiasme et passion.
Quelle émotion énorme, j’en profite pour passer quelques coups de téléphone afin de partager avec la famille et les amis ce moment inoubliable. Pour fêter l’évènement le capitaine fait servir à tout l’équipage une double ration de rhum (en fait du bourbon car le rhum est épuisé). Le prochain grand, très grand, énorme moment, ce sera le 20 octobre lors de mon retour à Marseille. J’espère vous voir nombreux à la fête organisée par Jacky.
Ici tout se passe bien même si c’est très sportif. Ce midi j’ai piqueniqué avec appétit après ces deux jours de jeune. Pas facile avec le pont faisant un angle de 30° par rapport à l’horizontale et le bateau ruant comme un cheval de rodéo. C’était poulet rôti chips puis petit fromage de chèvre et enfin une pomme. Au Cap Vert les fromages sont absolument dégelasse, excuser moi mais il n’y a pas d’autres mots pour qualifier cet espèce de caoutchouc qui crisse sous la dent. Un français, Norbert, copain de Popeye, s’est lancé dans la fabrication de fromages de chèvre selon la méthode de chez nous. Quelle différence ! Je sors le fromage du frigo deux jours avant de le consommer, il se transforme en une crème qui pue très fort. C’est absolument délicieux tartiné sur une tranche de pain avec un coup de rouge.
D’ailleurs, je pense qu’il y a mille façon de faire fortune dans le monde, par exemple la baguette, la parisienne. Il y a plein de pays où le pain est inconnu mais même les pays qui fabriquent la « Baguette parisienne » vendent un produit absolument innommable. Il n’y a que deux produits français qui ont inondé le monde, la « French frie », les frittes et la « Vache qui rit ».
Cet après midi mauvaise découverte, en ouvrant le coffre où sont rangées mes cannettes de Miller rapportées d’Afrique du sud, je découvre avec horreur que la moitié de celles-ci se sont ouvertes et leur contenu s’est répandu dans mon coffre mélangé avec du gasoil car mon réservoir n’est toujours pas étanche. Du coup je suis au régime semi sec jusqu’aux Acores. Ce qui me rends le plus triste est que cette bière est absolument délicieuse, la meilleur que j’ai rencontré dans mon tour du monde. Ces bouteilles sont fermées avec une capsule qui se dévisse, j’avais trouvé cela génial mais elles n‘ont pas résistées aux sauts de cabri d’Harmattan.
Les Acores, bien qu’à l’Ouest du Cap Vert sont sur le même fuseau horaire (UTC-1) mais comme c’est l’Europe, l’heure d’été s’applique, je vais donc devoir avancer les pendules du bord d’une heure. J’ai cependant quelques jours pour le faire. C’est également l’Euro (pour combien de temps encore), fini donc le double porte monnaie qui m’a cependant bien servi lorsque je me suis fait voler mon portefeuille.
Ce soir le temps s’est assagi, la mer est moins grosse et le vent est passé de 20-25N à 15-20 N, c’est un peu plus confortable et avec le soleil qui est revenu la mer est bleue, c’est très agréable. La nuit dernière j’ai récupéré en dormant 12 heures, je ne me suis levé que quelques fois. J’imagine assez bien la nuit qui arrive, elle peut ressembler beaucoup à la précédente.
Voilà pour aujourd’hui, 112 Miles au compteur, à 1094 Miles de Horta.
A bientôt.
Jean Louis
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hé bien çà y est, je suis entré à 14h11 heure du bord dans le cercle très fermé (je ne pouvais pas la rater celle là) des « Circumnavigateurs solitaires ». Et Harmattan dans celui des voiliers ayant fait le tour du monde.
C’est par 20° 00’ de latitude Nord et 26° 57’ de longitude Ouest que nous avons recoupé le sillage tracé par Harmattan en ce six décembre 2009 aux environ de 19h30. J’ai cherché dans la mer une trace de ce passage laissé il y a deux ans et demie mais je n’ai rien vu. Que tout est éphémère ! Cela permet de remettre les choses à leur juste place, cet évènement est avant tout personnel et n’est rien du tout dans l’immensité de l’espace temps.
Malgré tout c’est pour moi la réussite d’un véritable challenge, un objectif que j’espérais pouvoir réaliser depuis que je suis adolescent. Bien qu’étant alors en pleine santé cela me semblait un véritable Everest, quelque chose de presque inatteignable. C’est justement ce « presque » qui m’attirait inexorablement lorsque je m’endormais après avoir lu quelques pages du livre « Trois océans pour une victoire » de Philippe Jeantot sur son « Crédit Agricole ». Mais maintenant c’est en plus une victoire sur la maladie, une victoire sur le cancer, une victoire sur la perte totale de mes reins, une victoire sur la dialyse qui semblait me condamner à être privé de liberté. C’est également la victoire de cette technique merveilleuse, je dirais presque miraculeuse qu’est la greffe d’organe et avec elle ce cadeau inestimable qu’est le don d’organes.
C’est également le moment de rappeler que, quelque soit les difficultés que nous avons à affronter (et nous en avons tous), il faut toujours se battre pour profiter à fond de la vie. Elle est si belle à vivre mais également si courte que tous les jours doivent être vécus comme si c’étaient les derniers, avec enthousiasme et passion.
Quelle émotion énorme, j’en profite pour passer quelques coups de téléphone afin de partager avec la famille et les amis ce moment inoubliable. Pour fêter l’évènement le capitaine fait servir à tout l’équipage une double ration de rhum (en fait du bourbon car le rhum est épuisé). Le prochain grand, très grand, énorme moment, ce sera le 20 octobre lors de mon retour à Marseille. J’espère vous voir nombreux à la fête organisée par Jacky.
Ici tout se passe bien même si c’est très sportif. Ce midi j’ai piqueniqué avec appétit après ces deux jours de jeune. Pas facile avec le pont faisant un angle de 30° par rapport à l’horizontale et le bateau ruant comme un cheval de rodéo. C’était poulet rôti chips puis petit fromage de chèvre et enfin une pomme. Au Cap Vert les fromages sont absolument dégelasse, excuser moi mais il n’y a pas d’autres mots pour qualifier cet espèce de caoutchouc qui crisse sous la dent. Un français, Norbert, copain de Popeye, s’est lancé dans la fabrication de fromages de chèvre selon la méthode de chez nous. Quelle différence ! Je sors le fromage du frigo deux jours avant de le consommer, il se transforme en une crème qui pue très fort. C’est absolument délicieux tartiné sur une tranche de pain avec un coup de rouge.
D’ailleurs, je pense qu’il y a mille façon de faire fortune dans le monde, par exemple la baguette, la parisienne. Il y a plein de pays où le pain est inconnu mais même les pays qui fabriquent la « Baguette parisienne » vendent un produit absolument innommable. Il n’y a que deux produits français qui ont inondé le monde, la « French frie », les frittes et la « Vache qui rit ».
Cet après midi mauvaise découverte, en ouvrant le coffre où sont rangées mes cannettes de Miller rapportées d’Afrique du sud, je découvre avec horreur que la moitié de celles-ci se sont ouvertes et leur contenu s’est répandu dans mon coffre mélangé avec du gasoil car mon réservoir n’est toujours pas étanche. Du coup je suis au régime semi sec jusqu’aux Acores. Ce qui me rends le plus triste est que cette bière est absolument délicieuse, la meilleur que j’ai rencontré dans mon tour du monde. Ces bouteilles sont fermées avec une capsule qui se dévisse, j’avais trouvé cela génial mais elles n‘ont pas résistées aux sauts de cabri d’Harmattan.
Les Acores, bien qu’à l’Ouest du Cap Vert sont sur le même fuseau horaire (UTC-1) mais comme c’est l’Europe, l’heure d’été s’applique, je vais donc devoir avancer les pendules du bord d’une heure. J’ai cependant quelques jours pour le faire. C’est également l’Euro (pour combien de temps encore), fini donc le double porte monnaie qui m’a cependant bien servi lorsque je me suis fait voler mon portefeuille.
Ce soir le temps s’est assagi, la mer est moins grosse et le vent est passé de 20-25N à 15-20 N, c’est un peu plus confortable et avec le soleil qui est revenu la mer est bleue, c’est très agréable. La nuit dernière j’ai récupéré en dormant 12 heures, je ne me suis levé que quelques fois. J’imagine assez bien la nuit qui arrive, elle peut ressembler beaucoup à la précédente.
Voilà pour aujourd’hui, 112 Miles au compteur, à 1094 Miles de Horta.
A bientôt.
Jean Louis
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"Jean Louis, tu es un type formidable ! Encore merci pour cette leçon de courage ! Chapeau ! Au plaisir de te revoir André" Envoyé par Talineau le 14-06-2012 à 11:33
La mer s’est bien assagie, la houle de NNE d’un peu moins de deux mètres est toujours là mais elle est plus longue et surtout la mer est plus ordonnée, beaucoup moins en fouillis. Du coup cela rend la navigation plus confortable, le pont n’est plus recouvert en permanence et le cockpit est redevenu utilisable.
Par contre le mot qui caractérise le vent aujourd’hui est « Instabilité ». Instabilité en direction, il passe en permanence d’Est à NNE mais surtout instabilité en force. Il est généralement aux alentours de 10N mais parfois 7 ou 8 puis par moment il monte jusqu’à 22N.
Si j’envoie de la toile pour marcher normalement avec 10N de vent, lorsque celui-ci passe à 22N le bateau gite à 45 degrés, le passe avant bâbord et les hublots de rouf se retrouvent sous l’eau mais si je réduit la toile pour absorber ces surventes le bateau se traîne à 1,5N et le pilote décroche car il n’arrive plus à barrer. C’est compliqué et cela engendre mille manœuvres fatigantes.
Mais dans l’après midi le vent se stabilise à l’Est soufflant à 16N ce qui permet à Harmattan de filer joyeusement à 6N, sur une mer d’un bleue profond et sous un soleil éclatant. De plus je suis maintenant sur la route directe vers Horta. Après avoir suivi le blog de Jangada, le catamaran de mon copain Olivier sur ce même parcours courant avril, je m’attendais à quelque chose de très musclé mais non, c’est un parcours agréable. D’où l’importance de respecter les routes maritimes. La meilleur période pour traverser du Cap Vert aux Acores est entre juin et août et pas en avril lorsque les alizés sont encore très puissants. Prendre en travers un vent de 16N est beaucoup plus agréable qu’en prendre un de 35N avec la mer qui va avec.
On me dit que dans le supplément du numéro de juillet de Voiles et Voiliers intitulé « Cà vous est arrivé », JLG reprend cette histoire qui m’est arrivée en partant de Darwin, lorsque j’ai failli m’encastrer sous un catamaran de travail. Quelle trouille rétrospective, je m’en souviendrais toute ma vie. Il faut dire que depuis j’ai fait évoluer la version du logiciel de mon radar et que maintenant je me sens plus en sécurité, l’alerte arrivant plus tôt. Un grand merci en tout cas de saisir cette occasion pour reparler de la dialyse péritonéale. Christophe va mettre l’article sur le blog.
Je profite de ce sujet pour vous rappeler que la fin officielle de mon tour du monde aura lieu sur le quai d’honneur du Grand Pavois de La Rochelle du 19 au 24 septembre. Je sais déjà qu’un grand nombre d’entre vous passera et que nous aurons le plaisir de nous y rencontrer.
N’oubliez pas également la fête organisée par Jacky pour mon retour à Marseille et n’hésitez pas à vous inscrire rapidement afin qu’elle puisse être organisée au mieux.
Ce matin j’ai attaqué le dernier roman d’Olivier Kourilsky, « Dernier Homicide Connu ». Olivier est Néphrologue et Ecrivain. C’est son cinquième roman, j’aime bien. Je ne peux malheureusement emporter tous les livres que j’aimerai, pour une simple question de poids de bagages, aussi je dois faire durer. C’est difficile de devoir se gendarmer pour arrêter de lire alors que l’intrigue me passionne. Il faut que ce livre me fasse deux jours et j’ai déjà dépassé la moitié. J’ai dû le cacher pour ne le reprendre que demain.
Voilà une journée agréable qui se termine, 100 Miles tout rond au compteur journalier, déjà 355 depuis Mindelo.
A bientôt
Jean Louis
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
La mer s’est bien assagie, la houle de NNE d’un peu moins de deux mètres est toujours là mais elle est plus longue et surtout la mer est plus ordonnée, beaucoup moins en fouillis. Du coup cela rend la navigation plus confortable, le pont n’est plus recouvert en permanence et le cockpit est redevenu utilisable.
Par contre le mot qui caractérise le vent aujourd’hui est « Instabilité ». Instabilité en direction, il passe en permanence d’Est à NNE mais surtout instabilité en force. Il est généralement aux alentours de 10N mais parfois 7 ou 8 puis par moment il monte jusqu’à 22N.
Si j’envoie de la toile pour marcher normalement avec 10N de vent, lorsque celui-ci passe à 22N le bateau gite à 45 degrés, le passe avant bâbord et les hublots de rouf se retrouvent sous l’eau mais si je réduit la toile pour absorber ces surventes le bateau se traîne à 1,5N et le pilote décroche car il n’arrive plus à barrer. C’est compliqué et cela engendre mille manœuvres fatigantes.
Mais dans l’après midi le vent se stabilise à l’Est soufflant à 16N ce qui permet à Harmattan de filer joyeusement à 6N, sur une mer d’un bleue profond et sous un soleil éclatant. De plus je suis maintenant sur la route directe vers Horta. Après avoir suivi le blog de Jangada, le catamaran de mon copain Olivier sur ce même parcours courant avril, je m’attendais à quelque chose de très musclé mais non, c’est un parcours agréable. D’où l’importance de respecter les routes maritimes. La meilleur période pour traverser du Cap Vert aux Acores est entre juin et août et pas en avril lorsque les alizés sont encore très puissants. Prendre en travers un vent de 16N est beaucoup plus agréable qu’en prendre un de 35N avec la mer qui va avec.
On me dit que dans le supplément du numéro de juillet de Voiles et Voiliers intitulé « Cà vous est arrivé », JLG reprend cette histoire qui m’est arrivée en partant de Darwin, lorsque j’ai failli m’encastrer sous un catamaran de travail. Quelle trouille rétrospective, je m’en souviendrais toute ma vie. Il faut dire que depuis j’ai fait évoluer la version du logiciel de mon radar et que maintenant je me sens plus en sécurité, l’alerte arrivant plus tôt. Un grand merci en tout cas de saisir cette occasion pour reparler de la dialyse péritonéale. Christophe va mettre l’article sur le blog.
Je profite de ce sujet pour vous rappeler que la fin officielle de mon tour du monde aura lieu sur le quai d’honneur du Grand Pavois de La Rochelle du 19 au 24 septembre. Je sais déjà qu’un grand nombre d’entre vous passera et que nous aurons le plaisir de nous y rencontrer.
N’oubliez pas également la fête organisée par Jacky pour mon retour à Marseille et n’hésitez pas à vous inscrire rapidement afin qu’elle puisse être organisée au mieux.
Ce matin j’ai attaqué le dernier roman d’Olivier Kourilsky, « Dernier Homicide Connu ». Olivier est Néphrologue et Ecrivain. C’est son cinquième roman, j’aime bien. Je ne peux malheureusement emporter tous les livres que j’aimerai, pour une simple question de poids de bagages, aussi je dois faire durer. C’est difficile de devoir se gendarmer pour arrêter de lire alors que l’intrigue me passionne. Il faut que ce livre me fasse deux jours et j’ai déjà dépassé la moitié. J’ai dû le cacher pour ne le reprendre que demain.
Voilà une journée agréable qui se termine, 100 Miles tout rond au compteur journalier, déjà 355 depuis Mindelo.
Fri, 15 Jun 2012 20:00:00 GMT - Au revoir les tropiques 27° 30’W 23° 46’N
Fri, 15 Jun 2012 20:00:00 GMT - Au revoir les tropiques 27° 30’W 23° 46’N
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
J’ai coupé cet après midi à 14h23 la fameuse latitude 23° 26’ 016 N, latitude où se situe le tropique du Cancer. J’étais à la longitude 27°30' 970 W. Encore une fois je n’ai pas vu de marque visible dans la mer. Je ne suis donc plus « sous les tropiques », et il va falloir que, progressivement, je me réhabitue aux zones tempérées. Le tropique est la limite en latitude où l’on peut voir le soleil à la verticale. Ensuite, plus l’on monte vers le pôle et plus il est bas sur l’horizon.
Au fur et à mesure que je vais monter en latitude, les jours vont rallonger (puisque nous sommes en été) à tel point que si j’arrivais au pôle il ne ferait plus jamais nuit. D’où les nuits blanches de Saint Petersburg qui ont lieu autour du 21 juin. D’où l’heure d’été en Europe et pas au Cap Vert. Que j’aimerais un jour visiter cette ville ! Saint Petersburg, que d’images dans ma tête ! Un voyage que je veux faire est de traverser totalement ce grand continent, de Paris jusqu’à Shanghai en train. Voir Ekaterinbourg, rien que ce nom me fait rêver. Le pouvoir imaginatif de ce mot est à peu près au même niveau que « la mer d’Arafura ». Mais maintenant je la connais cette mer, elle est un peu retombée sur terre si je peux dire.
Les jours vont rallonger mais le temps va se refroidir et à un moment (trop proche) il faudra penser à se revêtir et progressivement rajouter des couches. Cette fois-ci j’ai décidé de rapporter le ciré au bateau. Je pense que pour la Bretagne je vais en avoir besoin.
Pour l’instant c’est le paradis. Le ciel est bleu pale, la mer bleue foncée avec de jolis petits moutons blancs et le soleil brille fort. Un petit vent d’Est nous pousse gentiment, et le niveau de la musique est un peu fort dans le bateau et le cockpit. Je passe ma clef USB où j’ai enregistré tout les morceaux que j’adore. Je ne suis pas pressé, je suis bien ici. Il y a deux ans et demi, lorsque je suis passé dans les parages, je n’imaginais pas naviguer en dessous de 4N, il fallait que j’envoie le moteur. Maintenant le bateau peut bien se trainer à 2N je m’en contre fou. Tous ces moments passés en mer sont tellement bons.
Je rentre, je suis en manque de Méditerranée, de Turquie et de Grèce, mais je sais que je repartirais. Il y a tellement de chose que j’ai envie de voir, le Brésil d’abord mais surtout l’Argentine. Je sais maintenant que traverser les océans est une véritable drogue, lorsque l’on a connu cela, comment s’en passer ? Je ne saurai pas expliquer la raison de cette addiction, c’est très certainement ancré au plus profond de nos gènes à nous les mecs. On a besoin de trouver de nouveau territoires à peupler. On a besoin de découvrir de nouvelles terres vierges. Et quoi de plus adapté qu’un bateau qui, seul et bien réglé, fend les flots pour nous emporter toujours plus loin.
La vie est belle, je suis heureux, comme me l’écrit mon copain Popeye, « On a la vie que l’on se fait ». Pensée profonde que beaucoup devraient méditer. Je suis un peu triste, j’ai fait une bêtise, à Mindelo j’ai changé mon autoradio qui était en panne. J’ai jeté l’ancien sans penser que j’avais laissé à l’intérieur ce fameux CD de Dire Straits avec Mark Knopfler. Il me manque terriblement aujourd’hui. Il me reste le numéro 2 mais c’est le numéro un que j’ai passé dans tous les bons moments de mon tour du monde. Je suis un inconditionnel de la guitare électrique. Quel instrument magique. D’ailleurs pourquoi l’avoir appelé « guitare », elle n’a rien à voir avec la guitare sèche que j’aime aussi d’ailleurs. Ce sont deux instruments totalement différents.
Lors de mon tour du monde j’ai pu expérimenter de nombreuses marinas. Pour moi la chose la plus importante est l’accueil, nous autres plaisanciers sommes des clients mais beaucoup l’oublient. Je tire mon chapeau cependant à quelques marinas qui m’ont séduit par la qualité des relations avec les plaisanciers. La palme d’or revient sans aucun doute à la marina du marin en Martinique. La marina Bayview à Darwin vient en second et en numéro 3 cette marina de Singapour. Tout vient toujours du directeur, beaucoup gèrent plus leur marina comme un camp de concentration que comme une affaire commerciale et c’est dommage. C’est le cas de cette marina à Mindelo gérée par un Allemand, elle n’est remplie qu’à 10% et encore par des pêcheurs qui ont décidés de construire leur propre marina et vont partir. Elle n’est pleine que deux mois par an lors de la transhumance hivernale vers les Antilles.
Encore 117 Miles au compteur ce soir, à 885 Miles de Horta.
A bientôt.
Jean Louis
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
J’ai coupé cet après midi à 14h23 la fameuse latitude 23° 26’ 016 N, latitude où se situe le tropique du Cancer. J’étais à la longitude 27°30' 970 W. Encore une fois je n’ai pas vu de marque visible dans la mer. Je ne suis donc plus « sous les tropiques », et il va falloir que, progressivement, je me réhabitue aux zones tempérées. Le tropique est la limite en latitude où l’on peut voir le soleil à la verticale. Ensuite, plus l’on monte vers le pôle et plus il est bas sur l’horizon.
Au fur et à mesure que je vais monter en latitude, les jours vont rallonger (puisque nous sommes en été) à tel point que si j’arrivais au pôle il ne ferait plus jamais nuit. D’où les nuits blanches de Saint Petersburg qui ont lieu autour du 21 juin. D’où l’heure d’été en Europe et pas au Cap Vert. Que j’aimerais un jour visiter cette ville ! Saint Petersburg, que d’images dans ma tête ! Un voyage que je veux faire est de traverser totalement ce grand continent, de Paris jusqu’à Shanghai en train. Voir Ekaterinbourg, rien que ce nom me fait rêver. Le pouvoir imaginatif de ce mot est à peu près au même niveau que « la mer d’Arafura ». Mais maintenant je la connais cette mer, elle est un peu retombée sur terre si je peux dire.
Les jours vont rallonger mais le temps va se refroidir et à un moment (trop proche) il faudra penser à se revêtir et progressivement rajouter des couches. Cette fois-ci j’ai décidé de rapporter le ciré au bateau. Je pense que pour la Bretagne je vais en avoir besoin.
Pour l’instant c’est le paradis. Le ciel est bleu pale, la mer bleue foncée avec de jolis petits moutons blancs et le soleil brille fort. Un petit vent d’Est nous pousse gentiment, et le niveau de la musique est un peu fort dans le bateau et le cockpit. Je passe ma clef USB où j’ai enregistré tout les morceaux que j’adore. Je ne suis pas pressé, je suis bien ici. Il y a deux ans et demi, lorsque je suis passé dans les parages, je n’imaginais pas naviguer en dessous de 4N, il fallait que j’envoie le moteur. Maintenant le bateau peut bien se trainer à 2N je m’en contre fou. Tous ces moments passés en mer sont tellement bons.
Je rentre, je suis en manque de Méditerranée, de Turquie et de Grèce, mais je sais que je repartirais. Il y a tellement de chose que j’ai envie de voir, le Brésil d’abord mais surtout l’Argentine. Je sais maintenant que traverser les océans est une véritable drogue, lorsque l’on a connu cela, comment s’en passer ? Je ne saurai pas expliquer la raison de cette addiction, c’est très certainement ancré au plus profond de nos gènes à nous les mecs. On a besoin de trouver de nouveau territoires à peupler. On a besoin de découvrir de nouvelles terres vierges. Et quoi de plus adapté qu’un bateau qui, seul et bien réglé, fend les flots pour nous emporter toujours plus loin.
La vie est belle, je suis heureux, comme me l’écrit mon copain Popeye, « On a la vie que l’on se fait ». Pensée profonde que beaucoup devraient méditer. Je suis un peu triste, j’ai fait une bêtise, à Mindelo j’ai changé mon autoradio qui était en panne. J’ai jeté l’ancien sans penser que j’avais laissé à l’intérieur ce fameux CD de Dire Straits avec Mark Knopfler. Il me manque terriblement aujourd’hui. Il me reste le numéro 2 mais c’est le numéro un que j’ai passé dans tous les bons moments de mon tour du monde. Je suis un inconditionnel de la guitare électrique. Quel instrument magique. D’ailleurs pourquoi l’avoir appelé « guitare », elle n’a rien à voir avec la guitare sèche que j’aime aussi d’ailleurs. Ce sont deux instruments totalement différents.
Lors de mon tour du monde j’ai pu expérimenter de nombreuses marinas. Pour moi la chose la plus importante est l’accueil, nous autres plaisanciers sommes des clients mais beaucoup l’oublient. Je tire mon chapeau cependant à quelques marinas qui m’ont séduit par la qualité des relations avec les plaisanciers. La palme d’or revient sans aucun doute à la marina du marin en Martinique. La marina Bayview à Darwin vient en second et en numéro 3 cette marina de Singapour. Tout vient toujours du directeur, beaucoup gèrent plus leur marina comme un camp de concentration que comme une affaire commerciale et c’est dommage. C’est le cas de cette marina à Mindelo gérée par un Allemand, elle n’est remplie qu’à 10% et encore par des pêcheurs qui ont décidés de construire leur propre marina et vont partir. Elle n’est pleine que deux mois par an lors de la transhumance hivernale vers les Antilles.
Encore 117 Miles au compteur ce soir, à 885 Miles de Horta.
Sat, 16 Jun 2012 19:00:00 GMT - Les Açores 27° 35’W 25° 34’N
Sat, 16 Jun 2012 19:00:00 GMT - Les Açores 27° 35’W 25° 34’N
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Comme vous pouvez le constater, je suis passé aujourd’hui à l’heure des Açores en avançant les pendules du bord d’une heure. Je n’ai plus que deux heures de retard sur Paris et Marseille.
Dans une semaine j’arriverais aux Acores, c’est un archipel de neuf îles volcaniques situé dans l’Atlantique nord par 39° de latitude Nord et 28° de longitude Ouest. Etant une région autonome du Portugal, on y est donc en Europe. Le climat y est tempéré, la température varie entre 14° l’hiver et 23° l’été, il pleut beaucoup et tout est vert.
Peuplé d’environ 250 000 habitants, l’archipel est encore peu ouvert au tourisme, cela est certainement dû à l’absence de plages de sable blanc comme aux Canaries ou au Cap Vert. Ici c’est par contre le paradis de la randonnée, où l’on découvre après des heures de marche de magnifiques lacs d’altitude ayant pris possession du cratère des volcans.
Son point le plus élevé est le volcan de l’île de Pico qui culmine à 2531 m, c’est le plus haut sommet du Portugal. Chaque île est différente, il ya Flores, à l’Ouest, la plus naturelle avec ses paysages de vallées profondes, de rivières, de pics et de buttes puis la petite Corvo au nord de la précédente, un gros cailloux.
Au centre Faial est la plus connue, c’est la croisée de chemins nautiques de l’Atlantique. Les voiliers arrivent de Grande-Bretagne, de l’Europe du Nord-Ouest, d’Espagne, du Portugal, de Gibraltar, de Madère, de l’Atlantique sud, Saint Hélène et Ascension, du Brésil, du Cap Vert, des Caraïbes, des Bermudes, de la côte Est des Etats Unis et du Canada. Environ 1700 voiliers y font escale tous les ans, des voiliers de plus en plus gros qui vont passer l’hiver dans les Caraïbes et qui reviennent passer l’été en Méditerranée. Elle a vu, dans son port de Horta, tous les marins du monde. Depuis Joshua Slocum qui débarqua de son voilier de 11m en mai 1895 après 21 jours de mer en provenance de Boston, Tabarly, Lamazou, Malinovski, Coustaud sont passés par là et même Lindbergh lorsque le port servi d’escale à la première ligne transatlantique d’hydravions.
Pico, où culmine le volcan qui a donné son nom à l’île est très peu peuplée, São Jorge toute en longueur possède très certainement les plus beaux sentiers de randonné. Terceira avec son paysage lunaire possède le plus grand cratère des Açores avec sa caldeira de Guilherme Moniz pour un périmètre de 15 Km. C’est ici que les galions en provenance des Amériques déchargeaient leurs richesses. Celles-ci étaient ensuite acheminées sur d’autres navires en direction des différents pays européens.
Graciosa petite et plate est l’île des moulins à vent, plus à l’Est, São Miguel la plus grande et la plus peuplée est souvent décrite comme la plus belle avec une activité sismique encore très active et l’incroyable richesse de toutes ses nuances de vert. En effet l’activité économique la plus importante des Açores est l’agriculture. Enfin, la plus à l’Est, Santa Maria assez plate, charme par sa quiétude et ses paysages bucoliques.
Ici c’est l’Europe alors qu’au Cap Vert c’est l’Afrique avec toutes les différences que cela comporte. Je vais retrouver aux Açores des super marchés avec tous les produits que l’on a l’habitude de consommer. J’ai hâte de retrouver ce confort. Un seul exemple, au Cap Vert impossible de trouver du thé ou des cornichons.
Cette croisière que j’avais classée 3 ou 4 sur une échelle de 5 en termes de difficulté est pour l’instant une des plus agréables que j’ai connue. Harmattan se régal, il fait beau et il taille sa route gentiment. Sous génois un ris, trinquette, grand voile un ris et artimon il avance doucement entre 4 et 5N. Je pourrais gagner un nœud en faisant sauter ces ris mais je n’ai pas envie, il absorbe ainsi facilement les surventes et je suis si bien comme cela. C’est confortable malgré ce gite constant et la vie s’écoule sans heurt. Je suis libre, je suis bien, l’étape n’est pas très longue, demain je serais à mi parcours, tout va bien.
Hier mon frigo est encore tombé en panne, j’ai peur que cette fois ce soit le compresseur. J’ai dû mettre mon congélateur en marche en mode frigo et tout transvaser. Ce midi j’ai remarqué que mes petits pains commençaient à avoir des petits points bleus. Je les ai essuyés avec un chiffon et mis un peu à l’air. La gestion est pointue, trop à l’air ils sèchent et deviennent immangeables, pas assez ils restent mou mais pourrissent.
J’ai encore du poulet rôti pour deux jours, après j’attaquerais les œufs. Pour l’instant c’est un jour coquillettes poulet rôti et le lendemain purée poulet rôti, puis je recommence. Les petits fromages de Norbert sont divins, je les recommande à tous ceux qui passeront par Mindelo. Maintenant je les mange directement à la cuillère dans leur pot. Normalement j’avais prévu qu’un fromage me ferait quatre repas mais je ne suis plus qu’à trois et j’ai peur de passer à deux.
Voilà pour aujourd’hui les nouvelles du bord. 110 Miles sur les dernières 23 heures.
A bientôt.
Jean Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Comme vous pouvez le constater, je suis passé aujourd’hui à l’heure des Açores en avançant les pendules du bord d’une heure. Je n’ai plus que deux heures de retard sur Paris et Marseille.
Dans une semaine j’arriverais aux Acores, c’est un archipel de neuf îles volcaniques situé dans l’Atlantique nord par 39° de latitude Nord et 28° de longitude Ouest. Etant une région autonome du Portugal, on y est donc en Europe. Le climat y est tempéré, la température varie entre 14° l’hiver et 23° l’été, il pleut beaucoup et tout est vert.
Peuplé d’environ 250 000 habitants, l’archipel est encore peu ouvert au tourisme, cela est certainement dû à l’absence de plages de sable blanc comme aux Canaries ou au Cap Vert. Ici c’est par contre le paradis de la randonnée, où l’on découvre après des heures de marche de magnifiques lacs d’altitude ayant pris possession du cratère des volcans.
Son point le plus élevé est le volcan de l’île de Pico qui culmine à 2531 m, c’est le plus haut sommet du Portugal. Chaque île est différente, il ya Flores, à l’Ouest, la plus naturelle avec ses paysages de vallées profondes, de rivières, de pics et de buttes puis la petite Corvo au nord de la précédente, un gros cailloux.
Au centre Faial est la plus connue, c’est la croisée de chemins nautiques de l’Atlantique. Les voiliers arrivent de Grande-Bretagne, de l’Europe du Nord-Ouest, d’Espagne, du Portugal, de Gibraltar, de Madère, de l’Atlantique sud, Saint Hélène et Ascension, du Brésil, du Cap Vert, des Caraïbes, des Bermudes, de la côte Est des Etats Unis et du Canada. Environ 1700 voiliers y font escale tous les ans, des voiliers de plus en plus gros qui vont passer l’hiver dans les Caraïbes et qui reviennent passer l’été en Méditerranée. Elle a vu, dans son port de Horta, tous les marins du monde. Depuis Joshua Slocum qui débarqua de son voilier de 11m en mai 1895 après 21 jours de mer en provenance de Boston, Tabarly, Lamazou, Malinovski, Coustaud sont passés par là et même Lindbergh lorsque le port servi d’escale à la première ligne transatlantique d’hydravions.
Pico, où culmine le volcan qui a donné son nom à l’île est très peu peuplée, São Jorge toute en longueur possède très certainement les plus beaux sentiers de randonné. Terceira avec son paysage lunaire possède le plus grand cratère des Açores avec sa caldeira de Guilherme Moniz pour un périmètre de 15 Km. C’est ici que les galions en provenance des Amériques déchargeaient leurs richesses. Celles-ci étaient ensuite acheminées sur d’autres navires en direction des différents pays européens.
Graciosa petite et plate est l’île des moulins à vent, plus à l’Est, São Miguel la plus grande et la plus peuplée est souvent décrite comme la plus belle avec une activité sismique encore très active et l’incroyable richesse de toutes ses nuances de vert. En effet l’activité économique la plus importante des Açores est l’agriculture. Enfin, la plus à l’Est, Santa Maria assez plate, charme par sa quiétude et ses paysages bucoliques.
Ici c’est l’Europe alors qu’au Cap Vert c’est l’Afrique avec toutes les différences que cela comporte. Je vais retrouver aux Açores des super marchés avec tous les produits que l’on a l’habitude de consommer. J’ai hâte de retrouver ce confort. Un seul exemple, au Cap Vert impossible de trouver du thé ou des cornichons.
Cette croisière que j’avais classée 3 ou 4 sur une échelle de 5 en termes de difficulté est pour l’instant une des plus agréables que j’ai connue. Harmattan se régal, il fait beau et il taille sa route gentiment. Sous génois un ris, trinquette, grand voile un ris et artimon il avance doucement entre 4 et 5N. Je pourrais gagner un nœud en faisant sauter ces ris mais je n’ai pas envie, il absorbe ainsi facilement les surventes et je suis si bien comme cela. C’est confortable malgré ce gite constant et la vie s’écoule sans heurt. Je suis libre, je suis bien, l’étape n’est pas très longue, demain je serais à mi parcours, tout va bien.
Hier mon frigo est encore tombé en panne, j’ai peur que cette fois ce soit le compresseur. J’ai dû mettre mon congélateur en marche en mode frigo et tout transvaser. Ce midi j’ai remarqué que mes petits pains commençaient à avoir des petits points bleus. Je les ai essuyés avec un chiffon et mis un peu à l’air. La gestion est pointue, trop à l’air ils sèchent et deviennent immangeables, pas assez ils restent mou mais pourrissent.
J’ai encore du poulet rôti pour deux jours, après j’attaquerais les œufs. Pour l’instant c’est un jour coquillettes poulet rôti et le lendemain purée poulet rôti, puis je recommence. Les petits fromages de Norbert sont divins, je les recommande à tous ceux qui passeront par Mindelo. Maintenant je les mange directement à la cuillère dans leur pot. Normalement j’avais prévu qu’un fromage me ferait quatre repas mais je ne suis plus qu’à trois et j’ai peur de passer à deux.
Voilà pour aujourd’hui les nouvelles du bord. 110 Miles sur les dernières 23 heures.
Sun, 17 Jun 2012 19:00:00 GMT - A mi-chemin entre l’Afrique et l’Europe 27° 51’W 27° 29’N
Sun, 17 Jun 2012 19:00:00 GMT - A mi-chemin entre l’Afrique et l’Europe 27° 51’W 27° 29’N
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
A 15h03 je dépasse la marque de mi parcours, à 682 Miles de Mindelo et de Horta. Je suis approximativement sur la latitude du sud des îles Canaries et à 500 Miles environ de celles-ci. Cette première demie-étape aura été vraiment agréable alors que je m’attendais à quelque chose de très musclé. Depuis plusieurs jours le vent est constant en force et en direction, il souffle un petit 13N et le bateau se débrouille seul. Je n’ai aucun réglage de voile ni aucun ajustement de cap à faire. C’est un vrai plaisir.
La deuxième partie va certainement être plus difficile car je vais rentrer dans le cœur de l’anticyclone des Açores et les vents vont évoluer en force et en direction en permanence avec beaucoup de vent de face. Par ailleurs on ne peut rien prévoir car tout est instable et tout change continuellement. Je vais devoir faire appel au moteur et louvoyer pour essayer d’exploiter au mieux les veines de vent. Chaque Mile de gagné vers le nord sera une victoire. J’aurais aimé pouvoir engranger encore 200 Miles avant de devoir gérer cette situation mais je suis obligé de faire avec ce que l’on me donne.
Je viens d’échanger avec Pierre-Yves, qui m‘envoie la météo tous les jours, concernant la suite du voyage. Pour l’étape entre les Açores et la Bretagne je vais certainement devoir monter plein nord jusqu’à trouver les bons vents d’Ouest puis me laisser porter « bermuda à fleur flottant dans la brise chaude des tropiques de Bretagne » me précise-t-il. Le problème c’est que je n’en ai pas, j’avais prévu un ciré. Il va falloir que je trouve un bermuda à fleur à Horta. Peut être pas impossible.
Je viens de découvrir sur mes guides nautiques que je vais pouvoir échanger des livres chez Mid Atlantic Yacht Services, gratuitement qui plus est. Cela va me libérer et je vais pouvoir lire sans contrôler mon temps de lecture en permanence. J’avais emporté du travail à faire mais je dois reconnaître que j’ai du mal à m’y coller. Je passe la plus grande partie de mon temps nuit et jour sur la banquette bâbord du carré qui est sous le vent et qui me sert de couchette de quart. Je lis, je médite, je somnole, je dors, je profite du moment présent.
Depuis que je suis parti, il y a une semaine, la mer est vide, pas de bateau, pas d’animaux, que du ciel et de la mer à l’infinie. Et au milieu, un petit bateau, un beau bateau, légèrement gîté, scie la mer consciencieusement en projetant de part et d’autre des gerbes d’écume blanche qui décorent la mer dans son sillage. Que je suis loin de la France en ce moment, que je suis loin de toutes ces tracasseries sur l’avenir de l’économie, l’avenir de l’Euro, l’avenir même du pays. Quelles sont les solutions ? Que pouvons-nous faire individuellement ? Il va bien falloir un jour arrêter ce train fou qui se précipite droit dans le mur.
La sieste est finie, je m’aperçois que depuis un moment je beugle à tue-tête « Marie-Christine », cette fameuse chanson de Nougaro. Comment est-t-elle arrivée ici celle-là, peut être fait-t-elle partie du millier de chansons enregistrées sur mon i-pod et que je fais passer en aléatoire. Dans tous les cas, cela montre que j’ai besoin de me défouler, je commence peut-être à avoir ma dose de repos et de calme.
Puis, à 16h50, je sors dans le cockpit pour respirer l’air du large. Devant mois, à 13h, un trait vertical blanc, c’est une grand voile qui brille dans le soleil. Je cherche l’écho sur le radar, le voilier est à 5 Miles et il se rapproche. Je suis tout excité, il vient droit sur moi, je passe une chemise propre et un short, j’allume la VHF et sors les jumelles. C’est un voilier américain de 25m, parti de Tenerife il va aux Bermudes. Nous nous croisons à un Mile de distance, trop loin pour la photo. Je n’ai plus qu’à retirer chemise et short.
Ce soir le vent continue de faiblir, il souffle maintenant en moyenne à 8N aussi j’ai largué le ris de la grand voile et celui du génois.
119 Miles au compteur journalier, pas mal.
A bientôt
Jean Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
A 15h03 je dépasse la marque de mi parcours, à 682 Miles de Mindelo et de Horta. Je suis approximativement sur la latitude du sud des îles Canaries et à 500 Miles environ de celles-ci. Cette première demie-étape aura été vraiment agréable alors que je m’attendais à quelque chose de très musclé. Depuis plusieurs jours le vent est constant en force et en direction, il souffle un petit 13N et le bateau se débrouille seul. Je n’ai aucun réglage de voile ni aucun ajustement de cap à faire. C’est un vrai plaisir.
La deuxième partie va certainement être plus difficile car je vais rentrer dans le cœur de l’anticyclone des Açores et les vents vont évoluer en force et en direction en permanence avec beaucoup de vent de face. Par ailleurs on ne peut rien prévoir car tout est instable et tout change continuellement. Je vais devoir faire appel au moteur et louvoyer pour essayer d’exploiter au mieux les veines de vent. Chaque Mile de gagné vers le nord sera une victoire. J’aurais aimé pouvoir engranger encore 200 Miles avant de devoir gérer cette situation mais je suis obligé de faire avec ce que l’on me donne.
Je viens d’échanger avec Pierre-Yves, qui m‘envoie la météo tous les jours, concernant la suite du voyage. Pour l’étape entre les Açores et la Bretagne je vais certainement devoir monter plein nord jusqu’à trouver les bons vents d’Ouest puis me laisser porter « bermuda à fleur flottant dans la brise chaude des tropiques de Bretagne » me précise-t-il. Le problème c’est que je n’en ai pas, j’avais prévu un ciré. Il va falloir que je trouve un bermuda à fleur à Horta. Peut être pas impossible.
Je viens de découvrir sur mes guides nautiques que je vais pouvoir échanger des livres chez Mid Atlantic Yacht Services, gratuitement qui plus est. Cela va me libérer et je vais pouvoir lire sans contrôler mon temps de lecture en permanence. J’avais emporté du travail à faire mais je dois reconnaître que j’ai du mal à m’y coller. Je passe la plus grande partie de mon temps nuit et jour sur la banquette bâbord du carré qui est sous le vent et qui me sert de couchette de quart. Je lis, je médite, je somnole, je dors, je profite du moment présent.
Depuis que je suis parti, il y a une semaine, la mer est vide, pas de bateau, pas d’animaux, que du ciel et de la mer à l’infinie. Et au milieu, un petit bateau, un beau bateau, légèrement gîté, scie la mer consciencieusement en projetant de part et d’autre des gerbes d’écume blanche qui décorent la mer dans son sillage. Que je suis loin de la France en ce moment, que je suis loin de toutes ces tracasseries sur l’avenir de l’économie, l’avenir de l’Euro, l’avenir même du pays. Quelles sont les solutions ? Que pouvons-nous faire individuellement ? Il va bien falloir un jour arrêter ce train fou qui se précipite droit dans le mur.
La sieste est finie, je m’aperçois que depuis un moment je beugle à tue-tête « Marie-Christine », cette fameuse chanson de Nougaro. Comment est-t-elle arrivée ici celle-là, peut être fait-t-elle partie du millier de chansons enregistrées sur mon i-pod et que je fais passer en aléatoire. Dans tous les cas, cela montre que j’ai besoin de me défouler, je commence peut-être à avoir ma dose de repos et de calme.
Puis, à 16h50, je sors dans le cockpit pour respirer l’air du large. Devant mois, à 13h, un trait vertical blanc, c’est une grand voile qui brille dans le soleil. Je cherche l’écho sur le radar, le voilier est à 5 Miles et il se rapproche. Je suis tout excité, il vient droit sur moi, je passe une chemise propre et un short, j’allume la VHF et sors les jumelles. C’est un voilier américain de 25m, parti de Tenerife il va aux Bermudes. Nous nous croisons à un Mile de distance, trop loin pour la photo. Je n’ai plus qu’à retirer chemise et short.
Ce soir le vent continue de faiblir, il souffle maintenant en moyenne à 8N aussi j’ai largué le ris de la grand voile et celui du génois.
119 Miles au compteur journalier, pas mal.
A bientôt
Jean Louis
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"Salut, je suis ton parcours, tamnt mieux pour toi mais je pensais que ce serait plus dur, plus de pres serre avec des vents et de la mer plus forts, la tu as l air de te ballader, encore une fois tant Mieux . Tu ne peches pas ? tu n en parles pas . Bon vent, pour vu que le regime actuel continue, amities JL" Envoyé par Jean Louis Pierrefeu le 18-06-2012 à 22:49
Je vous ai déjà parlé plusieurs fois de Joshua Slocum car je retrouve les traces de son passage lors mes différentes escales.
C’est un navigateur canadien, né en 1844, mort en 1909, célèbre pour avoir été le premier à faire le tour du monde en solitaire sur son voilier en bois de 11 m qu’il avait reconstruit lui même, le Spray. Dès l’âge de 12 ans il embarque comme mousse sur les bateaux de pêche.
A 16 ans il gagne le Royaume-Uni ou il embarque comme simple marin puis gravit rapidement les échelons pour devenir second avant de prendre le commandement à l’âge de 25 ans d’une goélette basée à San Francisco. Il parcourt toutes les mers du monde avant de faire naufrage en Alaska où il construit une baleinière et ramène son équipage à bon port ce qui renforce sa réputation de bon marin.
Après une vie mouvementée de capitaine de voiliers, il quitte Boston à bord du Spray le 24 avril 1895 à l’âge de 51 ans, une épave qu’il a reconstruit en 13 mois. Il parachève l’équipement de son bateau en cabotant le long des côtes puis s’élance à travers l’atlantique direction l’île de Faial dans les Açores. Il passe 4 jours à Horta puis atteint Gibraltar le 4 août. Sa première idée est de passer par le canal de Suez mais on le dissuade car la Méditerranée est à cette époque infestée de pirates. Il repart en étant pourchassé par une felouque de pirates qu’il n’arrive à distancer que grâce à un coup de vent providentiel. Il passe par les Canaries puis les îles du Cap Vert avant de toucher le Brésil.
Il descend les côtes du Brésil, du Paraguay, de l’Uruguay puis de l’Argentine, Rio de Janeiro, Montevideo, Buenos Aires, Punta Arenas et il arrive dans le détroit de Magellan où il reste bloqué quarante jours par des tempêtes avant de pouvoir atteindre le Pacifique. Durant son séjour dans le détroit, il reçoit la visite en pleine nuit d’indigènes qui veulent lui faire un mauvais sort et s’emparer de son bateau. Ceux-ci montent à bord et Slocum est réveillé par les cris de douleurs des malfaisants qui sautent à l’eau pour s’enfuir. Il avait pris soin de répandre sur son pont des clous de tapissier.
Il traverse ensuite le Pacifique, s’arrête sur l’île Juan-Fernandez où vécu Robinson Crusoé puis au Samoa où il rencontre la veuve de Robert Louis Stevenson avant d’arriver en Australie en octobre 1896. Il y reste six mois, visite Sydney, Melbourne et la Tasmanie puis repars le 16 avril 1897 en remontant la Grande Barrière de Corail pour passer le détroit de Torres.
Il traverse ensuite l’océan Indien, et fait de longues escales aux îles Coco, puis à Rodrigues et enfin à l’île Maurice en septembre 1897. Il navigue ensuite sur l’Afrique du Sud qu’il touche en novembre. Il y reste plusieurs mois et est reçu par les notables comme partout où il passe.
Il reprend la mer le 26 mars 1898, remonte l’Atlantique, s’arrête à Saint Hélène puis sur Ascension et arrive enfin à Grenade le 22 mai. Il s’arrête à la Dominique puis à Antigua passe au large de New York où il essuie la pire tempête de son voyage et arrive enfin au terme de son tour du monde le 27 juin 1898 dans le port de Newport. Il tire une leçon de ce périple :
« … le Spray fit malgré tout une découverte : c'est que la mer la plus démontée n'est pas si terrible pour un petit bateau bien conduit... »
En 1899 il publie son livre « Seul autour du monde sur un voilier de 11 mètres ». C’est encore aujourd’hui un grand classique lu par tous les grands marins.
Bernard Moitessier n’est pas encore né, il ne verra le jour que 25 ans plus tard et ce n’est que 70 ans après cette aventure qu’il participera à cette première course en solitaire autour du monde sur son ketch de 39 pieds nommé Joshua en hommage à Slocum.
En 1909, Joshua Slocum alors âgé de 65 ans quitte Bristol pour une longue croisière en direction de l’Amazone. On ne le reverra plus, il disparaît dans le triangle des Bermudes.
Je suis admiratif de ce qu’à réussi ce grand marin, quel exploit comparé à ma ballade, comment a-t-il pu réaliser ce périple sans cartographie détaillée où l’on est positionné en permanence grâce au GPS, sans météo en particulier pour le passage si difficile de l’Afrique du Sud, sans radar pour réduire à temps la voilure avant l’arrivée des orages, sans pilote automatique qui est un véritable équipier, sans moyens de communication, satellite, mails, Internet, sans moteur auxiliaire, sans groupe électrogène, sans déssalinisateur, sans frigo ni congélateur, sans enrouleur de génois, sans winchs self tailing, sans tout cet accastillage moderne qui facilite tellement la vie. Bravo l’aventurier !
A bord c’est compliqué depuis hier soir, le vent n’arrête pas de refuser m’obligeant à mettre de plus en plus d’ouest dans mon Nord, à tel point que ma route est maintenant à 45° de la route directe, multipliant les distances par deux. Par moment le vent tombe m’obligeant à user du moteur puis il revient, puis il retombe et ainsi de suite. Où sont mes nuits de douze heures des derniers jours ? En plus il y a un courant de plus d’un Nœud qui me tire par les pieds !
Malgré tout je suis bien, la mer est belle, le bateau se régale et même si la route s’allonge, je suis serein, j’éprouve un sentiment de bien être unique, que l’on ne peut éprouver qu’au beau milieu de l’océan, seul sur son bateau. J’attends tranquillement la renverse du vent, lorsqu’il va venir de l’Ouest ou du Sud pour me pousser vers Horta.
Ce midi j’ai fini le poulet rôti, les petits pains ont une semaine, ils sont foutus, la moisissure s’est propagée à l’intérieur et ils ont très mauvais goût. Demain je vais attaquer les œufs, œufs brouillés nouilles puis œufs brouillés purée et pour changer omelette nouilles puis omelette purée.
Ce soir la route parcourue est correcte avec 105 Miles mais la distance efficace est très médiocre puisque je ne me suis rapproché de Horta que de 76 Miles avec encore 587 Miles devant l’étrave !!!
A bientôt.
Jean-Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je vous ai déjà parlé plusieurs fois de Joshua Slocum car je retrouve les traces de son passage lors mes différentes escales.
C’est un navigateur canadien, né en 1844, mort en 1909, célèbre pour avoir été le premier à faire le tour du monde en solitaire sur son voilier en bois de 11 m qu’il avait reconstruit lui même, le Spray. Dès l’âge de 12 ans il embarque comme mousse sur les bateaux de pêche.
A 16 ans il gagne le Royaume-Uni ou il embarque comme simple marin puis gravit rapidement les échelons pour devenir second avant de prendre le commandement à l’âge de 25 ans d’une goélette basée à San Francisco. Il parcourt toutes les mers du monde avant de faire naufrage en Alaska où il construit une baleinière et ramène son équipage à bon port ce qui renforce sa réputation de bon marin.
Après une vie mouvementée de capitaine de voiliers, il quitte Boston à bord du Spray le 24 avril 1895 à l’âge de 51 ans, une épave qu’il a reconstruit en 13 mois. Il parachève l’équipement de son bateau en cabotant le long des côtes puis s’élance à travers l’atlantique direction l’île de Faial dans les Açores. Il passe 4 jours à Horta puis atteint Gibraltar le 4 août. Sa première idée est de passer par le canal de Suez mais on le dissuade car la Méditerranée est à cette époque infestée de pirates. Il repart en étant pourchassé par une felouque de pirates qu’il n’arrive à distancer que grâce à un coup de vent providentiel. Il passe par les Canaries puis les îles du Cap Vert avant de toucher le Brésil.
Il descend les côtes du Brésil, du Paraguay, de l’Uruguay puis de l’Argentine, Rio de Janeiro, Montevideo, Buenos Aires, Punta Arenas et il arrive dans le détroit de Magellan où il reste bloqué quarante jours par des tempêtes avant de pouvoir atteindre le Pacifique. Durant son séjour dans le détroit, il reçoit la visite en pleine nuit d’indigènes qui veulent lui faire un mauvais sort et s’emparer de son bateau. Ceux-ci montent à bord et Slocum est réveillé par les cris de douleurs des malfaisants qui sautent à l’eau pour s’enfuir. Il avait pris soin de répandre sur son pont des clous de tapissier.
Il traverse ensuite le Pacifique, s’arrête sur l’île Juan-Fernandez où vécu Robinson Crusoé puis au Samoa où il rencontre la veuve de Robert Louis Stevenson avant d’arriver en Australie en octobre 1896. Il y reste six mois, visite Sydney, Melbourne et la Tasmanie puis repars le 16 avril 1897 en remontant la Grande Barrière de Corail pour passer le détroit de Torres.
Il traverse ensuite l’océan Indien, et fait de longues escales aux îles Coco, puis à Rodrigues et enfin à l’île Maurice en septembre 1897. Il navigue ensuite sur l’Afrique du Sud qu’il touche en novembre. Il y reste plusieurs mois et est reçu par les notables comme partout où il passe.
Il reprend la mer le 26 mars 1898, remonte l’Atlantique, s’arrête à Saint Hélène puis sur Ascension et arrive enfin à Grenade le 22 mai. Il s’arrête à la Dominique puis à Antigua passe au large de New York où il essuie la pire tempête de son voyage et arrive enfin au terme de son tour du monde le 27 juin 1898 dans le port de Newport. Il tire une leçon de ce périple :
« … le Spray fit malgré tout une découverte : c'est que la mer la plus démontée n'est pas si terrible pour un petit bateau bien conduit... »
En 1899 il publie son livre « Seul autour du monde sur un voilier de 11 mètres ». C’est encore aujourd’hui un grand classique lu par tous les grands marins.
Bernard Moitessier n’est pas encore né, il ne verra le jour que 25 ans plus tard et ce n’est que 70 ans après cette aventure qu’il participera à cette première course en solitaire autour du monde sur son ketch de 39 pieds nommé Joshua en hommage à Slocum.
En 1909, Joshua Slocum alors âgé de 65 ans quitte Bristol pour une longue croisière en direction de l’Amazone. On ne le reverra plus, il disparaît dans le triangle des Bermudes.
Je suis admiratif de ce qu’à réussi ce grand marin, quel exploit comparé à ma ballade, comment a-t-il pu réaliser ce périple sans cartographie détaillée où l’on est positionné en permanence grâce au GPS, sans météo en particulier pour le passage si difficile de l’Afrique du Sud, sans radar pour réduire à temps la voilure avant l’arrivée des orages, sans pilote automatique qui est un véritable équipier, sans moyens de communication, satellite, mails, Internet, sans moteur auxiliaire, sans groupe électrogène, sans déssalinisateur, sans frigo ni congélateur, sans enrouleur de génois, sans winchs self tailing, sans tout cet accastillage moderne qui facilite tellement la vie. Bravo l’aventurier !
A bord c’est compliqué depuis hier soir, le vent n’arrête pas de refuser m’obligeant à mettre de plus en plus d’ouest dans mon Nord, à tel point que ma route est maintenant à 45° de la route directe, multipliant les distances par deux. Par moment le vent tombe m’obligeant à user du moteur puis il revient, puis il retombe et ainsi de suite. Où sont mes nuits de douze heures des derniers jours ? En plus il y a un courant de plus d’un Nœud qui me tire par les pieds !
Malgré tout je suis bien, la mer est belle, le bateau se régale et même si la route s’allonge, je suis serein, j’éprouve un sentiment de bien être unique, que l’on ne peut éprouver qu’au beau milieu de l’océan, seul sur son bateau. J’attends tranquillement la renverse du vent, lorsqu’il va venir de l’Ouest ou du Sud pour me pousser vers Horta.
Ce midi j’ai fini le poulet rôti, les petits pains ont une semaine, ils sont foutus, la moisissure s’est propagée à l’intérieur et ils ont très mauvais goût. Demain je vais attaquer les œufs, œufs brouillés nouilles puis œufs brouillés purée et pour changer omelette nouilles puis omelette purée.
Ce soir la route parcourue est correcte avec 105 Miles mais la distance efficace est très médiocre puisque je ne me suis rapproché de Horta que de 76 Miles avec encore 587 Miles devant l’étrave !!!
Tue, 19 Jun 2012 19:00:00 GMT - Les allures 28° 14’W 30° 23’N
Tue, 19 Jun 2012 19:00:00 GMT - Les allures 28° 14’W 30° 23’N
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Lorsque l’on fait le tour du monde par les tropiques, dans le bon sens, c'est-à-dire d’Est en Ouest, on reçoit en permanence le vent venant sur l’arrière du bateau. On appel cela des allures portantes. C’est souvent très confortable et le bateau marche bien. La force du vent apparent dans ce cas est la différence entre celle du vent réel et de la vitesse du bateau. Cela permet d’atténuer fortement l’incidence des coups de vent. Les vagues, qui sont souvent dans le sens du vent, arrivent sur l’arrière et la progression est facilitée.
Il faut par contre éviter le plein vent arrière, allure où les voiles du bateau ne sont plus appuyées sur le vent, conséquence le bateau roule et cela peut vite devenir très inconfortable. La solution est alors de tirer des bords.
Lorsque le vent arrive sur l’avant du bateau, c’est une autre histoire. Le vent apparent est l’adition du vent réel et de la marche du bateau et cela peut vite devenir assez violent. On appel ces allures le près. Il y a le près serré, c’est lorsque le vent vient très sur l’avant, puis le près et enfin le près bon plein lorsque le vent vient beaucoup plus sur le travers. Dans tous les cas le bateau avance très gîté, souvent face aux vagues, rendant la vie à bord très inconfortable. Les équipages n’aiment pas naviguer aux allures de près.
Je me rends compte que depuis les îles Bijagos, au large de la Guinée Bissau, je navigue au près. Je n’ai jamais navigué si longtemps au près et finalement on s’habitue à tout. Lorsque le vent n’est pas trop fort, la vie à bord peut même être agréable. Bien sûr le bateau est « penché » mais on peut faire avec. Je n’utilise plus ma cabine avant, je dors dans la couchette du carré sous le vent. C’est un peu difficile pour la toilette et pour préparer les repas mais ce n’est pas insurmontable. J’ai oublié le repas pris dans une assiette, je mange directement dans la casserole, cela ne me pose pas de problème.
Ce midi j’ai fait cuire des pommes de terre coupées en petits morceaux dans une casserole. Celle-ci est fixée sur la gazinière à l’aide de pinces. Puis j’ai fait revenir deux tranches de lard dans une poêle où j’ai ensuite cassé deux œufs. Le temps qu’ils cuisent j’ai égoutté mes patates puis je les ai écrasées à la fourchette avec un peu de beurre directement dans la casserole. J’ai ensuite jeté dedans le contenu de ma poêle et je n’ai plus eu qu’à me régaler en tenant bien ma casserole par le manche pour qu’elle ne s’envole pas.
Depuis hier matin le vent, qui était stable depuis de nombreux jours, a entreprit une rotation lente dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Au fur et à mesure qu’il refusait, je mettais un peu plus d’Ouest dans ma route à tel point qu’hier soir le vent venait plein Nord et ma route était devenue WNW.
La météo prévoyait que le phénomène continue jusqu’à ce que le vent passe plein Ouest aujourd’hui en milieu de journée. Vers 19h30 hier soir, j’ai donc effectué un changement de bord pour repartir ENE. Toute la nuit j’ai du continuer à suivre la rotation du vent en remettant du Nord dans ma route progressivement.
Une bonne partie de la nuit et de la matinée, le vent a soufflé en dessous de 7N et j’ai dû appuyer au moteur. Puis, vers midi c’est revenu entre 12 et 13N, plein Ouest, et depuis Harmattan file plein Nord entre 5 et 6 Nœuds. Un vrai régal !
Je sais que cela ne va pas durer, mais ce qui est pris n‘est plus à prendre et j’en profite. D’après la météo il va maintenant refuser en tournant lentement dans le sens des aiguilles d’une montre jusqu’à revenir plein Nord demain midi. Je vais devoir passer ma nuit à mettre de l’Est dans mon cap pour arriver ENE demain midi et changer de bord à nouveau.
Cette instabilité due à l’anticyclone tout proche n’est pas facile à gérer et ralentie considérablement ma progression. Maintenant je ne prévoie mon arrivée à Horta qu’en début de semaine prochaine si tout va bien.
La bonne nouvelle est la qualité de la réparation de mon génois qui a été effectué à la Marina de Mindelo. Je n’arrête pas de m’extasier sur le sérieux de ce travail. Il faut dire qu’après ce qu’avaient fait les petites mains des dentelières de Saint Hélène, il était facile de mieux faire.
Voilà, 117 Miles au compteur ces dernières 24 heures et tout de même 99 Miles de moins sur la route directe pour Horta à 488 Miles sur l’avant ce soir.
A bientôt.
Jean-Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Lorsque l’on fait le tour du monde par les tropiques, dans le bon sens, c'est-à-dire d’Est en Ouest, on reçoit en permanence le vent venant sur l’arrière du bateau. On appel cela des allures portantes. C’est souvent très confortable et le bateau marche bien. La force du vent apparent dans ce cas est la différence entre celle du vent réel et de la vitesse du bateau. Cela permet d’atténuer fortement l’incidence des coups de vent. Les vagues, qui sont souvent dans le sens du vent, arrivent sur l’arrière et la progression est facilitée.
Il faut par contre éviter le plein vent arrière, allure où les voiles du bateau ne sont plus appuyées sur le vent, conséquence le bateau roule et cela peut vite devenir très inconfortable. La solution est alors de tirer des bords.
Lorsque le vent arrive sur l’avant du bateau, c’est une autre histoire. Le vent apparent est l’adition du vent réel et de la marche du bateau et cela peut vite devenir assez violent. On appel ces allures le près. Il y a le près serré, c’est lorsque le vent vient très sur l’avant, puis le près et enfin le près bon plein lorsque le vent vient beaucoup plus sur le travers. Dans tous les cas le bateau avance très gîté, souvent face aux vagues, rendant la vie à bord très inconfortable. Les équipages n’aiment pas naviguer aux allures de près.
Je me rends compte que depuis les îles Bijagos, au large de la Guinée Bissau, je navigue au près. Je n’ai jamais navigué si longtemps au près et finalement on s’habitue à tout. Lorsque le vent n’est pas trop fort, la vie à bord peut même être agréable. Bien sûr le bateau est « penché » mais on peut faire avec. Je n’utilise plus ma cabine avant, je dors dans la couchette du carré sous le vent. C’est un peu difficile pour la toilette et pour préparer les repas mais ce n’est pas insurmontable. J’ai oublié le repas pris dans une assiette, je mange directement dans la casserole, cela ne me pose pas de problème.
Ce midi j’ai fait cuire des pommes de terre coupées en petits morceaux dans une casserole. Celle-ci est fixée sur la gazinière à l’aide de pinces. Puis j’ai fait revenir deux tranches de lard dans une poêle où j’ai ensuite cassé deux œufs. Le temps qu’ils cuisent j’ai égoutté mes patates puis je les ai écrasées à la fourchette avec un peu de beurre directement dans la casserole. J’ai ensuite jeté dedans le contenu de ma poêle et je n’ai plus eu qu’à me régaler en tenant bien ma casserole par le manche pour qu’elle ne s’envole pas.
Depuis hier matin le vent, qui était stable depuis de nombreux jours, a entreprit une rotation lente dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Au fur et à mesure qu’il refusait, je mettais un peu plus d’Ouest dans ma route à tel point qu’hier soir le vent venait plein Nord et ma route était devenue WNW.
La météo prévoyait que le phénomène continue jusqu’à ce que le vent passe plein Ouest aujourd’hui en milieu de journée. Vers 19h30 hier soir, j’ai donc effectué un changement de bord pour repartir ENE. Toute la nuit j’ai du continuer à suivre la rotation du vent en remettant du Nord dans ma route progressivement.
Une bonne partie de la nuit et de la matinée, le vent a soufflé en dessous de 7N et j’ai dû appuyer au moteur. Puis, vers midi c’est revenu entre 12 et 13N, plein Ouest, et depuis Harmattan file plein Nord entre 5 et 6 Nœuds. Un vrai régal !
Je sais que cela ne va pas durer, mais ce qui est pris n‘est plus à prendre et j’en profite. D’après la météo il va maintenant refuser en tournant lentement dans le sens des aiguilles d’une montre jusqu’à revenir plein Nord demain midi. Je vais devoir passer ma nuit à mettre de l’Est dans mon cap pour arriver ENE demain midi et changer de bord à nouveau.
Cette instabilité due à l’anticyclone tout proche n’est pas facile à gérer et ralentie considérablement ma progression. Maintenant je ne prévoie mon arrivée à Horta qu’en début de semaine prochaine si tout va bien.
La bonne nouvelle est la qualité de la réparation de mon génois qui a été effectué à la Marina de Mindelo. Je n’arrête pas de m’extasier sur le sérieux de ce travail. Il faut dire qu’après ce qu’avaient fait les petites mains des dentelières de Saint Hélène, il était facile de mieux faire.
Voilà, 117 Miles au compteur ces dernières 24 heures et tout de même 99 Miles de moins sur la route directe pour Horta à 488 Miles sur l’avant ce soir.
Nuit difficile, dès la tombée de la nuit les orages sont arrivés, pas de méchants orages avec des vents de 45N comme j’en ai connus dans le Pacifique et dans l’Indien mais des orages tout de même avant lesquels il faut réduite la toile et après lesquels il faut renvoyer de la toile. Mille manœuvres fatigantes et qui ne préparent pas le corps et l’esprit à un engourdissement se terminant dans les bras de Morphée comme pourrait le faire une bonne tisane.
Le vent à forcit, la mer également et le capitaine a dû suivre l’évolution de tout cela. Comme mon vent fonctionne à nouveau j’ai réglé le pilote en mode vent, il a ainsi pu suivre toute la nuit la rotation du vent et faire décrire à Harmattan un bel arc de cercle se terminant plein Est. La pluie a nettoyé le gréement et les voiles de tout ce sable apporté par le cousin Harmattan.
Au matin j’ai viré de bord pour ne pas partir plein Est mais je ne progresse plus. Petit à petit le vent qui est maintenant Nord, en plein dans le nez, a faiblit. Ce midi, constatant que le pilote décrochait par manque de vitesse, je l’ai coupé, j’ai réglé les voiles, bloqué la barre après l’avoir réglée et Harmattan se débrouille seul. Nous ne gagnons rien en latitude mais nous ne perdons rien non plus. Il faut attendre que le vent tourne.
Ces conditions vont se maintenir jusqu’à vendredi matin. Malgré tout le vent va faiblir petit à petit et peut-être la mer va s’aplatir me permettant d’envoyer le moteur. En effet, il est tout à fait inutile d’essayer de faire route au moteur face à la mer même si celle-ci semble peu formée. Il faudrait pousser la puissance à fond, le bateau ferait des bonds terribles, ce serait très inconfortable et cela consommerait beaucoup de carburant pour finalement avancer très peu.
La mer apprend aux marins la patiente. J’en avais besoin mais maintenant c’est acquis. Dans la pire des tempêtes ce qui m’aide à tenir c’est de me dire que cela ne durera pas. Avec un peu de patiente, la pire des situations arrive toujours à se terminer. Malheureusement ce principe qui s’applique également dans la vie de tous les jours vaut aussi pour les bonnes choses. C’est pour cela qu’il faut profiter à fond du moment présent, il ne durera pas.
Mon gréement m’inquiète, depuis quelques jours le bas hauban avant sous le vent est totalement mou. Cela m’était déjà arrivé au Vanuatu et avec Jacques nous avions repris les réglages. Ce problème n’est pas normal, c’est le signe que quelque chose bouge. J’ai vérifié tous les sertissages mais je ne vois rien d’anormal. Par contre depuis ce matin je constate que la porte qui sépare le carré de la partie avant est toute voilée. Elle ne ferme plus, il y a entre 1 et 2 cm de voile en haut.
Ce bateau est construit d’une façon monolithique, il n’y a ni varangues ni barreautage. J’ai tout inspecté mais rien n’a bougé, il me semble qu’il s’agît plutôt d’une torsion. J’ai hâte d’être au port pour essayer de comprendre ce qu’il se passe.
Je n’arrive pas à lire, comme ma nuit a été difficile, dès que je m’allonge, mes paupières sont lourdes et je navigue entre deux eaux sans dormir complètement et sans non plus être tout à fait éveillé.
Cette nuit j’ai vu passer un cargo sur mon arrière, je pense que je me rapproche des routes maritimes.
101 Miles au compteur, réalisés pour la plus grande partie cette nuit. Mais seulement 65 Miles de moins pour Horta distant encore de 423 Miles.
A bientôt.
Jean-Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Nuit difficile, dès la tombée de la nuit les orages sont arrivés, pas de méchants orages avec des vents de 45N comme j’en ai connus dans le Pacifique et dans l’Indien mais des orages tout de même avant lesquels il faut réduite la toile et après lesquels il faut renvoyer de la toile. Mille manœuvres fatigantes et qui ne préparent pas le corps et l’esprit à un engourdissement se terminant dans les bras de Morphée comme pourrait le faire une bonne tisane.
Le vent à forcit, la mer également et le capitaine a dû suivre l’évolution de tout cela. Comme mon vent fonctionne à nouveau j’ai réglé le pilote en mode vent, il a ainsi pu suivre toute la nuit la rotation du vent et faire décrire à Harmattan un bel arc de cercle se terminant plein Est. La pluie a nettoyé le gréement et les voiles de tout ce sable apporté par le cousin Harmattan.
Au matin j’ai viré de bord pour ne pas partir plein Est mais je ne progresse plus. Petit à petit le vent qui est maintenant Nord, en plein dans le nez, a faiblit. Ce midi, constatant que le pilote décrochait par manque de vitesse, je l’ai coupé, j’ai réglé les voiles, bloqué la barre après l’avoir réglée et Harmattan se débrouille seul. Nous ne gagnons rien en latitude mais nous ne perdons rien non plus. Il faut attendre que le vent tourne.
Ces conditions vont se maintenir jusqu’à vendredi matin. Malgré tout le vent va faiblir petit à petit et peut-être la mer va s’aplatir me permettant d’envoyer le moteur. En effet, il est tout à fait inutile d’essayer de faire route au moteur face à la mer même si celle-ci semble peu formée. Il faudrait pousser la puissance à fond, le bateau ferait des bonds terribles, ce serait très inconfortable et cela consommerait beaucoup de carburant pour finalement avancer très peu.
La mer apprend aux marins la patiente. J’en avais besoin mais maintenant c’est acquis. Dans la pire des tempêtes ce qui m’aide à tenir c’est de me dire que cela ne durera pas. Avec un peu de patiente, la pire des situations arrive toujours à se terminer. Malheureusement ce principe qui s’applique également dans la vie de tous les jours vaut aussi pour les bonnes choses. C’est pour cela qu’il faut profiter à fond du moment présent, il ne durera pas.
Mon gréement m’inquiète, depuis quelques jours le bas hauban avant sous le vent est totalement mou. Cela m’était déjà arrivé au Vanuatu et avec Jacques nous avions repris les réglages. Ce problème n’est pas normal, c’est le signe que quelque chose bouge. J’ai vérifié tous les sertissages mais je ne vois rien d’anormal. Par contre depuis ce matin je constate que la porte qui sépare le carré de la partie avant est toute voilée. Elle ne ferme plus, il y a entre 1 et 2 cm de voile en haut.
Ce bateau est construit d’une façon monolithique, il n’y a ni varangues ni barreautage. J’ai tout inspecté mais rien n’a bougé, il me semble qu’il s’agît plutôt d’une torsion. J’ai hâte d’être au port pour essayer de comprendre ce qu’il se passe.
Je n’arrive pas à lire, comme ma nuit a été difficile, dès que je m’allonge, mes paupières sont lourdes et je navigue entre deux eaux sans dormir complètement et sans non plus être tout à fait éveillé.
Cette nuit j’ai vu passer un cargo sur mon arrière, je pense que je me rapproche des routes maritimes.
101 Miles au compteur, réalisés pour la plus grande partie cette nuit. Mais seulement 65 Miles de moins pour Horta distant encore de 423 Miles.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Bonjour Capt’ain, pas terrible ce vent, j’espère que cela ne va pas durer. Bon courage à toi. Amitiés Paparazzi" Envoyé par Paparazzi le 21-06-2012 à 10:57
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"Salut ami....félicitation... je vais voir Alain bientot à Montreal...un ptit tour de nounours ....et des souvenirs plein la tete...je t’embrasse Eric " Envoyé par eric pepin le 21-06-2012 à 13:49
Thu, 21 Jun 2012 19:00:00 GMT - Une histoire de filet 28° 30’W 32° 42’N
Thu, 21 Jun 2012 19:00:00 GMT - Une histoire de filet 28° 30’W 32° 42’N
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle journée magnifique !
Cette nuit, pour la première fois depuis mon départ de Mindelo, j’ai réinvesti ma cabine avant. Quel bonheur de pouvoir se répandre sur cette couchette double, quelle différence avec les banquettes de quart où je passe la nuit comme une momie, allongé sur le dos, droit comme un I et les bras le long du corps.
Le bateau s’est débrouillé seul, voiles à poste, barre bloquée à mis course sur tribord. Il a ainsi dérivé légèrement vers l’Ouest. A 4h30 ce matin, je constate que le vent est totalement tombé, que la mer est absolument plate, sans aucune ridule et je décide de remettre en marche pour gagner un peu de nord afin de pouvoir toucher plus tôt les bons vents du sud lorsqu’ils vont arriver. Je mets le moteur à 1400 tours, j’embraye le pilote et nous faisons du Nord à 3,5N.
Ce matin pendant un moment, j’ai fait route au milieu d’une famille de dauphins tachetés. Ils ont abandonnés assez vite et je les ai distancés, certainement qu’ils avaient décidés de se la jouer cool aujourd’hui.
Qu’elles sont belles ces physalis avec leurs voiles déployées. Ce sont des petites méduses qui vivent à la surface de l’eau et qui gonflent au dessus de l’eau une espèce de voile ayant la forme d’un quartier de pamplemousse. Cette voile est transparente avec des rayons et une lisière supérieure d’un rose magnifique.
Après mon petit déjeuner, en pensant au menu du déjeuner je voyais très bien une assiette avec de la purée dans laquelle j’aurais dessiné une grande raie au milieu à l’aide d’un couteau, et des petites barbules de part et d’autre. Une vraie purée de pommes de terre bien sûr, pas de cette purée en sachet immangeable. A côté de la purée, un filet de dorade coryphène avec de l’estragon et un filet (encore) d’huile d’olive pour arroser le tout. Hum ! Je m’en pourlèche les babines d’avance. Mais avant tout il faut pêcher cette fameuse dorade.
Aussi je monte la cane, offre à mon Rapala deux hameçons tout neufs puis je le mets à l’eau. Il n’y est pas depuis dix minutes que, du fond du bateau, j’entends le bruit caractéristique du moulinet qui part. Je me précipite et serre progressivement le frein. Je ne veux pas casser et préfère qu’il emporte du fil même si je sais qu’ensuite il faudra arriver à le reprendre.
J’arrive tout de même, au bout de dix minutes, à ce que le fil ne parte plus. J’ai décidé de laisser le poisson se fatiguer. J’attends ainsi une demi-heure puis je ralenti le bateau à deux nœuds et commence à remonter la ligne. C’est dur, très dur. Je reprends cinq tours de moulinet à la fois. Après quarante minutes d’efforts, la bête n’est plus qu’à 50 mètres. Il a l’air très gros. Jamais je n’ai pêché un poisson aussi gros. Encore un effort pour le ramener le long du bord et je découvre qu’à la place du filet de dorade ce sera filet de pêche en gros crains ce midi. Par contre c’est un gros morceau. Grace à mon crochet j’en remonte une partie à bord pour dégager mon Rapala. Quelle déception ! C’est beaucoup moins fin que le filet de daurade. Finalement ma dorade s’est transformée en œufs brouillés au lard.
La patate pour la purée était énorme. J’ai dû faire la sieste. Il est 15h30 lorsque j’émerge, un peu ensuqué et la bouche pâteuse. Dehors il fait un temps magnifique, la mer est belle, d’un bleu intense et le ciel est sans nuages. Je sors vêtu de mon chapeau de soleil, le teck est brulant, il serait impossible de marcher pieds nus. D’ailleurs je ne marche jamais pieds nus sur mon pont, trop dangereux pour les gentils doigts de pieds.
Le soleil tape vraiment très fort. Que je suis bien ici. J’en profite pour régler mes voiles. Le vent à tourné SW en milieu de matinée, puis Eole a gonflé petit à petit ses poumons, maintenant il m’envoie 6 à 7 N qui m’arrivent grand largue. Avec l’aide de mon moteur à 1400 tours j’arrive maintenant à tenir 5N, le bateau et le cockpit sont envahi par de la musique disco des années 80, c’est le bonheur absolu. Je n’ai pas envie d’arriver, pourvu que cela dure encore un peu !
« Tout mais pas l’indifférence » chante maintenant Goldman entre deux solos de guitare électrique. Oui, ne pas rester indifférent, prendre conscience de combien ces instants sont uniques, profiter à fond du moment présent. Que la vie peut être belle si l’on veut bien s’en donner les moyens. Dans quelques années, lorsque je serais trop vieux pour traverser seul les océans, que je serais heureux de revivre par la pensée ces longues traversées, ce bonheur de se retrouver absolument seul au milieu de nulle part, ne comptant sur personne, totalement responsable.
Et puis c’est la fameuse musique qui ouvrait, à la fin des années 60 cette émission de Daniel Fillipaqui en fin d’après midi « Salut les copains ». Que de souvenirs, que d’émotions ! Quel retour en arrière, à l’époque je rêvais ma vie, je voulais la réussir, je la voulais exceptionnelle, j’imaginais déjà, sans trop y croire, comme un Everest, le tour du monde à la voile en solitaire. Pour avoir une chance de le réaliser, il fallait atteindre la liberté qu’apporte la réussite financière. Comme dit mon copain Hubert, il faut rêver sa vie mais la rêver grand. Ensuite il suffit de tenir, de s’acharner sans jamais baisser les bras.
Ce soir je suis à 349 Miles de Horta où j’espère arriver dimanche soir. 77 Miles au compteur journalier et 74 de moins sur la route directe.
A bientôt.
Jean-Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle journée magnifique !
Cette nuit, pour la première fois depuis mon départ de Mindelo, j’ai réinvesti ma cabine avant. Quel bonheur de pouvoir se répandre sur cette couchette double, quelle différence avec les banquettes de quart où je passe la nuit comme une momie, allongé sur le dos, droit comme un I et les bras le long du corps.
Le bateau s’est débrouillé seul, voiles à poste, barre bloquée à mis course sur tribord. Il a ainsi dérivé légèrement vers l’Ouest. A 4h30 ce matin, je constate que le vent est totalement tombé, que la mer est absolument plate, sans aucune ridule et je décide de remettre en marche pour gagner un peu de nord afin de pouvoir toucher plus tôt les bons vents du sud lorsqu’ils vont arriver. Je mets le moteur à 1400 tours, j’embraye le pilote et nous faisons du Nord à 3,5N.
Ce matin pendant un moment, j’ai fait route au milieu d’une famille de dauphins tachetés. Ils ont abandonnés assez vite et je les ai distancés, certainement qu’ils avaient décidés de se la jouer cool aujourd’hui.
Qu’elles sont belles ces physalis avec leurs voiles déployées. Ce sont des petites méduses qui vivent à la surface de l’eau et qui gonflent au dessus de l’eau une espèce de voile ayant la forme d’un quartier de pamplemousse. Cette voile est transparente avec des rayons et une lisière supérieure d’un rose magnifique.
Après mon petit déjeuner, en pensant au menu du déjeuner je voyais très bien une assiette avec de la purée dans laquelle j’aurais dessiné une grande raie au milieu à l’aide d’un couteau, et des petites barbules de part et d’autre. Une vraie purée de pommes de terre bien sûr, pas de cette purée en sachet immangeable. A côté de la purée, un filet de dorade coryphène avec de l’estragon et un filet (encore) d’huile d’olive pour arroser le tout. Hum ! Je m’en pourlèche les babines d’avance. Mais avant tout il faut pêcher cette fameuse dorade.
Aussi je monte la cane, offre à mon Rapala deux hameçons tout neufs puis je le mets à l’eau. Il n’y est pas depuis dix minutes que, du fond du bateau, j’entends le bruit caractéristique du moulinet qui part. Je me précipite et serre progressivement le frein. Je ne veux pas casser et préfère qu’il emporte du fil même si je sais qu’ensuite il faudra arriver à le reprendre.
J’arrive tout de même, au bout de dix minutes, à ce que le fil ne parte plus. J’ai décidé de laisser le poisson se fatiguer. J’attends ainsi une demi-heure puis je ralenti le bateau à deux nœuds et commence à remonter la ligne. C’est dur, très dur. Je reprends cinq tours de moulinet à la fois. Après quarante minutes d’efforts, la bête n’est plus qu’à 50 mètres. Il a l’air très gros. Jamais je n’ai pêché un poisson aussi gros. Encore un effort pour le ramener le long du bord et je découvre qu’à la place du filet de dorade ce sera filet de pêche en gros crains ce midi. Par contre c’est un gros morceau. Grace à mon crochet j’en remonte une partie à bord pour dégager mon Rapala. Quelle déception ! C’est beaucoup moins fin que le filet de daurade. Finalement ma dorade s’est transformée en œufs brouillés au lard.
La patate pour la purée était énorme. J’ai dû faire la sieste. Il est 15h30 lorsque j’émerge, un peu ensuqué et la bouche pâteuse. Dehors il fait un temps magnifique, la mer est belle, d’un bleu intense et le ciel est sans nuages. Je sors vêtu de mon chapeau de soleil, le teck est brulant, il serait impossible de marcher pieds nus. D’ailleurs je ne marche jamais pieds nus sur mon pont, trop dangereux pour les gentils doigts de pieds.
Le soleil tape vraiment très fort. Que je suis bien ici. J’en profite pour régler mes voiles. Le vent à tourné SW en milieu de matinée, puis Eole a gonflé petit à petit ses poumons, maintenant il m’envoie 6 à 7 N qui m’arrivent grand largue. Avec l’aide de mon moteur à 1400 tours j’arrive maintenant à tenir 5N, le bateau et le cockpit sont envahi par de la musique disco des années 80, c’est le bonheur absolu. Je n’ai pas envie d’arriver, pourvu que cela dure encore un peu !
« Tout mais pas l’indifférence » chante maintenant Goldman entre deux solos de guitare électrique. Oui, ne pas rester indifférent, prendre conscience de combien ces instants sont uniques, profiter à fond du moment présent. Que la vie peut être belle si l’on veut bien s’en donner les moyens. Dans quelques années, lorsque je serais trop vieux pour traverser seul les océans, que je serais heureux de revivre par la pensée ces longues traversées, ce bonheur de se retrouver absolument seul au milieu de nulle part, ne comptant sur personne, totalement responsable.
Et puis c’est la fameuse musique qui ouvrait, à la fin des années 60 cette émission de Daniel Fillipaqui en fin d’après midi « Salut les copains ». Que de souvenirs, que d’émotions ! Quel retour en arrière, à l’époque je rêvais ma vie, je voulais la réussir, je la voulais exceptionnelle, j’imaginais déjà, sans trop y croire, comme un Everest, le tour du monde à la voile en solitaire. Pour avoir une chance de le réaliser, il fallait atteindre la liberté qu’apporte la réussite financière. Comme dit mon copain Hubert, il faut rêver sa vie mais la rêver grand. Ensuite il suffit de tenir, de s’acharner sans jamais baisser les bras.
Ce soir je suis à 349 Miles de Horta où j’espère arriver dimanche soir. 77 Miles au compteur journalier et 74 de moins sur la route directe.
A bientôt.
Jean-Louis
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"bonjour jean louis je fais un essai....bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 23-06-2012 à 18:22
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"ma copine est enfin revenue de vacances c’est mon prof dans temps soleil trés rare beaucoup de pluiej’ai un bouton sur le nez biopsie pa cancéreux mais il faut l’enlever plus prudent je vais voir début aout le chirurgien pour voir la date de l’opération petite greffe je suis heureuse de communiquer bisous rosdelyned" Envoyé par roselynedemeestere le 24-06-2012 à 16:39
Fri, 22 Jun 2012 19:00:00 GMT - La Nautique à Marseille 28° 45’W 34° 32’N
Fri, 22 Jun 2012 19:00:00 GMT - La Nautique à Marseille 28° 45’W 34° 32’N
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Le samedi 20 Octobre je serais de retour à Marseille après un tour du monde de trois ans. Depuis mon départ, le cinq octobre 2009, je pense à cette énorme émotion qui m’attend lorsque je vais rentrer dans le vieux port, cet endroit mythique qui dans mon cœur est unique au monde. Je ne sais pourquoi mais j’ai toujours eu une passion pour Marseille, le Vieux Port, la rade, le Frioul et les calanques. Depuis l’antiquité ce port a vu partir et revenir des galions qui ont sillonnés tous les océans du monde en rapportant des richesses, des épices, des denrées qui ont fait la fortune des armatteurs.
La Société Nautique de Marseille, que les connaisseurs nomment tout simplement « La Nautique » avec un L et un N majuscule, est l’un des plus anciens clubs nautiques français. Créée en 1887 il a fêté ses 125 ans cette année ! Implanté dans le vieux port, sous le regard protecteur de « La Bonne Mère », son célèbre « Pavillon flottant » est inscrit sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 2007, date de sa dernière navigation pour aller se faire caréner dans les cales de radoub du port.
Cet endroit a vu passer tous les plus grands marins du monde, Bernard Moitessier, Alain Gerbault, Alain Colas, Alain Gliksman, les frères Stephens, Bruce Farr, Eric Tabarly, Olivier Kersauson mais également Herbert von Karajan et bien entendu Gaston Deffere, maire de Marseille qui était un passionné de voile.
Savez vous que c’est sur les pontons de La Nautique que je suis tombé amoureux d’Harmattan. Son ancien propriétaire, Monsieur Vieu, que j’appel familièrement Pépé Vieu, a eu une place à La Nautique pendant 25 ans ! J’ai encore des contacts avec Monsieur Vieu, comme j’aurais aimé qu’il puisse venir à cette fête mais l’âge est là. Lorsque je lui parle d’Harmattan, je dis « Votre bateau ».
Toutes ces raisons font que fêter la fin de mon aventure sur le pavillon flottant de La Nautique va être pour moi un moment énorme, un des plus beaux jours de mon existence et je remercie vivement Jacky de s’occuper d’organiser cette fête. Je sais qu’il y a déjà beaucoup d’inscriptions mais pour ceux qui ne sont pas encore inscrits, n’attendez pas, ce sera plus facile à organiser en sachant à l’avance qui va venir.
Je suis en train de préparer mon retour, je dois sortir Harmattan de l’eau, le démâter, tout vérifier, faire quelques réparations et améliorations puis repeindre la coque ainsi que le pont. Je voulais revenir à Port Napoléon, où j’ai déjà passé dix ans à reconstruire entièrement ce bateau. Mais à l’époque le port était tenu par des anglais qui avaient une certaine culture maritime. Aujourd’hui le port est tenu par des Hollandais qui n’ont aucune culture maritime et sont uniquement des financiers. Ils confondent longueur hors tout avec taille réelle du bateau. Du coup, les tarifs se sont envolés pour les bateaux anciens et sont trois fois ceux de Navy Service tenu par des français. Aussi je pense que je vais aller dans ce port, où sont passés d’ailleurs la plupart des bateaux français que j’ai rencontré lors de mon tour du monde.
Qu’aurait dit Emilien Rocca, co-fondateur de La Nautique s’il avait dû sortir Alcyon, son Houaris Marseillais dont la coque mesurait 9,30m mais dont la longueur hors tout, du bout du bout-dehors à l’extrémité de la bôme était de 23m !!! Nous ne devrions pas laisser filler ainsi les valeurs nautiques qui sont une partie de l’image de la France. Il faut absolument que les voiliers anciens puissent continuer à exister, ce serait tellement dommage de perdre toute cette beauté et cette élégance.
Ce matin malgré le peu de vent j’ai coupé le moteur. Nous avancions tout de même à 3N puis petit à petit, le vent s’est renforcé pour atteindre 13N en fin de matinée. C’est un vent de SSE qui nous propulse à 4,5N de moyenne. Mais en milieu d’après midi le vent est retombé et la vitesse est passée à 3N, puis en fin d’après midi à 2N. J’ai dû faire appel à la risée Volvo. Du coup je ne pense maintenant arriver que dans la nuit de dimanche à lundi au mieux. Cela ne m’inquiète pas car l’accès n’a pas l’air trop difficile de nuit.
Le temps continu à être magnifique, il fait très beau et la vie s’écoule doucement.
Ce soir je suis à 239 Miles de Horta, j’ai parcouru 109 Miles dans les dernières 24h.
A bientôt.
Jean Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Le samedi 20 Octobre je serais de retour à Marseille après un tour du monde de trois ans. Depuis mon départ, le cinq octobre 2009, je pense à cette énorme émotion qui m’attend lorsque je vais rentrer dans le vieux port, cet endroit mythique qui dans mon cœur est unique au monde. Je ne sais pourquoi mais j’ai toujours eu une passion pour Marseille, le Vieux Port, la rade, le Frioul et les calanques. Depuis l’antiquité ce port a vu partir et revenir des galions qui ont sillonnés tous les océans du monde en rapportant des richesses, des épices, des denrées qui ont fait la fortune des armatteurs.
La Société Nautique de Marseille, que les connaisseurs nomment tout simplement « La Nautique » avec un L et un N majuscule, est l’un des plus anciens clubs nautiques français. Créée en 1887 il a fêté ses 125 ans cette année ! Implanté dans le vieux port, sous le regard protecteur de « La Bonne Mère », son célèbre « Pavillon flottant » est inscrit sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 2007, date de sa dernière navigation pour aller se faire caréner dans les cales de radoub du port.
Cet endroit a vu passer tous les plus grands marins du monde, Bernard Moitessier, Alain Gerbault, Alain Colas, Alain Gliksman, les frères Stephens, Bruce Farr, Eric Tabarly, Olivier Kersauson mais également Herbert von Karajan et bien entendu Gaston Deffere, maire de Marseille qui était un passionné de voile.
Savez vous que c’est sur les pontons de La Nautique que je suis tombé amoureux d’Harmattan. Son ancien propriétaire, Monsieur Vieu, que j’appel familièrement Pépé Vieu, a eu une place à La Nautique pendant 25 ans ! J’ai encore des contacts avec Monsieur Vieu, comme j’aurais aimé qu’il puisse venir à cette fête mais l’âge est là. Lorsque je lui parle d’Harmattan, je dis « Votre bateau ».
Toutes ces raisons font que fêter la fin de mon aventure sur le pavillon flottant de La Nautique va être pour moi un moment énorme, un des plus beaux jours de mon existence et je remercie vivement Jacky de s’occuper d’organiser cette fête. Je sais qu’il y a déjà beaucoup d’inscriptions mais pour ceux qui ne sont pas encore inscrits, n’attendez pas, ce sera plus facile à organiser en sachant à l’avance qui va venir.
Je suis en train de préparer mon retour, je dois sortir Harmattan de l’eau, le démâter, tout vérifier, faire quelques réparations et améliorations puis repeindre la coque ainsi que le pont. Je voulais revenir à Port Napoléon, où j’ai déjà passé dix ans à reconstruire entièrement ce bateau. Mais à l’époque le port était tenu par des anglais qui avaient une certaine culture maritime. Aujourd’hui le port est tenu par des Hollandais qui n’ont aucune culture maritime et sont uniquement des financiers. Ils confondent longueur hors tout avec taille réelle du bateau. Du coup, les tarifs se sont envolés pour les bateaux anciens et sont trois fois ceux de Navy Service tenu par des français. Aussi je pense que je vais aller dans ce port, où sont passés d’ailleurs la plupart des bateaux français que j’ai rencontré lors de mon tour du monde.
Qu’aurait dit Emilien Rocca, co-fondateur de La Nautique s’il avait dû sortir Alcyon, son Houaris Marseillais dont la coque mesurait 9,30m mais dont la longueur hors tout, du bout du bout-dehors à l’extrémité de la bôme était de 23m !!! Nous ne devrions pas laisser filler ainsi les valeurs nautiques qui sont une partie de l’image de la France. Il faut absolument que les voiliers anciens puissent continuer à exister, ce serait tellement dommage de perdre toute cette beauté et cette élégance.
Ce matin malgré le peu de vent j’ai coupé le moteur. Nous avancions tout de même à 3N puis petit à petit, le vent s’est renforcé pour atteindre 13N en fin de matinée. C’est un vent de SSE qui nous propulse à 4,5N de moyenne. Mais en milieu d’après midi le vent est retombé et la vitesse est passée à 3N, puis en fin d’après midi à 2N. J’ai dû faire appel à la risée Volvo. Du coup je ne pense maintenant arriver que dans la nuit de dimanche à lundi au mieux. Cela ne m’inquiète pas car l’accès n’a pas l’air trop difficile de nuit.
Le temps continu à être magnifique, il fait très beau et la vie s’écoule doucement.
Ce soir je suis à 239 Miles de Horta, j’ai parcouru 109 Miles dans les dernières 24h.
Sat, 23 Jun 2012 19:00:00 GMT - Thé ou café 28° 45’W 36° 32’N
Sat, 23 Jun 2012 19:00:00 GMT - Thé ou café 28° 45’W 36° 32’N
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Lorsque je ne suis pas en mer, j’adore regarder cette émission de Catherine Ceylac « Thé ou Café » les samedis et dimanches matin. On y découvre plein de personnalités étonnantes.
J’ai ainsi pu voir récemment le Docteur Patrick Pelloux, médecin urgentiste, qui est un habitué de cette émission. Je ne partage pas toutes ses idées mais je suis touché par ce personnage bourré d’humanité. D’ailleurs, depuis quelques temps, je fréquente assidument les hôpitaux et l’humanité dont font preuve énormément de médecins m’a frappé. Est-ce cette spécialité, la néphrologie qui implique de suivre les malades pendant de nombreuses années qui veut cela, je ne sais pas mais cela m’a interpellé.
J’ai emporté dans mes bagages ce livre de Patrick Pelloux, « Histoire d’Urgences » et je l’ai attaqué ce matin. Je dois dire qu’il me bouleverse. Quel beau métier que médecin urgentiste, certainement un des plus beaux métiers du monde. On ne soigne pas uniquement des corps, on y soigne également des âmes, on y fait énormément de social. Lorsque quelque chose ne va plus, immanquablement on se retrouve aux urgences. Dans ces services défilent toutes les détresses du monde.
Ce livre fait vraiment réfléchir. On vit de plus en plus vieux, mais ce n’est pas sans handicap et je suis plein d’interrogations sur ces maisons de vieux, où les pensionnaires s’emmerdent à longueur de journée. Est-ce qu’à cet âge on peut encore gérer sa vie ? Est-ce que l’on peut trouver un intérêt à continuer à vivre lorsque tous les jours se ressemblent.
Le suicide des jeunes m’interpelle également, c’est maintenant la première cause de décès des moins de 25 ans. Comment éviter cela alors qu’à cet âge la vie n’est que promesses ? Quel gâchis le suicide réussi d’un où d’une jeune de 20 ans ! Que peut-on faire pour l’éviter ?
J’aurais bien aimé faire ce métier où l’on voit aussi bien le pire du pire de notre société mais également le plus beau de l’âme humaine. Je comprends que l’on puisse y consacrer une vie, que cela devienne la véritable raison de vivre. Je comprends également que l’on puisse être aigri de devoir laisser des malades vivre ces moments difficiles sur des brancards dans des couloirs et parfois y mourir par manque de lits pour les accueillir.
Suite à mes problèmes de santé, j’ai côtoyé de près le milieu médical et j’ai acquis beaucoup de respect pour tout le personnel, y compris les infirmières qui exercent ce métier bien souvent par humanité, pour soulager et aider des malades qui sont à ce moment dans la détresse.
Nuit difficile, depuis plusieurs jours mon horloge biologique est partie à la dérive. Avant-hier je n’ai trouvé le sommeil qu’à 1h, hier à 2h30 et cette nuit pas avant 4h. J’ai les yeux grands ouverts et les idées claires. Le problème est qu’à 4h les orages sont arrivés m’obligeant à rester debout.
Ce dérèglement vient du fait que si dans la journée je suis fatigué, que je ne peux plus lire ayant les yeux qui pleurent et qui brulent, je fais immédiatement un petit somme. Du coup, je suis comme les nouveaux nés, je confonds le jour et la nuit. A 62 ans, c’est un comble d’en être encore là !
Hier soir le vent a viré pile sur l’arrière, j’ai rentré génois, trinquette et artimon pour ne garder que la grand voile pleine largement débordée. Après 3h de moteur pour recharger les batteries et palier au vent faible, j’ai coupé et le vent étant un peu revenu nous marchions à 3N. Puis dans la nuit c’est passé progressivement à 4N, avant ce matin d’atteindre les 5 à 6N avec un vent de 16N.
La matinée a été inconfortable, la mer étant mal rangée et le vent venant en plein sur l’arrière, Harmattan a beaucoup roulé.
Puis cet après midi cela a continué à forcir pour atteindre 20N, la mer roule une grosse houle qui vient maintenant de l’arrière et c’est vraiment très beau. Le bateau file dans des gerbes d’écume et l’arrivée est maintenant prévue demain en fin d’après midi.
Voilà, ce soir je suis à 120 Miles de Horta, 117 Miles au compteur journalier.
A bientôt.
Jean-Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Lorsque je ne suis pas en mer, j’adore regarder cette émission de Catherine Ceylac « Thé ou Café » les samedis et dimanches matin. On y découvre plein de personnalités étonnantes.
J’ai ainsi pu voir récemment le Docteur Patrick Pelloux, médecin urgentiste, qui est un habitué de cette émission. Je ne partage pas toutes ses idées mais je suis touché par ce personnage bourré d’humanité. D’ailleurs, depuis quelques temps, je fréquente assidument les hôpitaux et l’humanité dont font preuve énormément de médecins m’a frappé. Est-ce cette spécialité, la néphrologie qui implique de suivre les malades pendant de nombreuses années qui veut cela, je ne sais pas mais cela m’a interpellé.
J’ai emporté dans mes bagages ce livre de Patrick Pelloux, « Histoire d’Urgences » et je l’ai attaqué ce matin. Je dois dire qu’il me bouleverse. Quel beau métier que médecin urgentiste, certainement un des plus beaux métiers du monde. On ne soigne pas uniquement des corps, on y soigne également des âmes, on y fait énormément de social. Lorsque quelque chose ne va plus, immanquablement on se retrouve aux urgences. Dans ces services défilent toutes les détresses du monde.
Ce livre fait vraiment réfléchir. On vit de plus en plus vieux, mais ce n’est pas sans handicap et je suis plein d’interrogations sur ces maisons de vieux, où les pensionnaires s’emmerdent à longueur de journée. Est-ce qu’à cet âge on peut encore gérer sa vie ? Est-ce que l’on peut trouver un intérêt à continuer à vivre lorsque tous les jours se ressemblent.
Le suicide des jeunes m’interpelle également, c’est maintenant la première cause de décès des moins de 25 ans. Comment éviter cela alors qu’à cet âge la vie n’est que promesses ? Quel gâchis le suicide réussi d’un où d’une jeune de 20 ans ! Que peut-on faire pour l’éviter ?
J’aurais bien aimé faire ce métier où l’on voit aussi bien le pire du pire de notre société mais également le plus beau de l’âme humaine. Je comprends que l’on puisse y consacrer une vie, que cela devienne la véritable raison de vivre. Je comprends également que l’on puisse être aigri de devoir laisser des malades vivre ces moments difficiles sur des brancards dans des couloirs et parfois y mourir par manque de lits pour les accueillir.
Suite à mes problèmes de santé, j’ai côtoyé de près le milieu médical et j’ai acquis beaucoup de respect pour tout le personnel, y compris les infirmières qui exercent ce métier bien souvent par humanité, pour soulager et aider des malades qui sont à ce moment dans la détresse.
Nuit difficile, depuis plusieurs jours mon horloge biologique est partie à la dérive. Avant-hier je n’ai trouvé le sommeil qu’à 1h, hier à 2h30 et cette nuit pas avant 4h. J’ai les yeux grands ouverts et les idées claires. Le problème est qu’à 4h les orages sont arrivés m’obligeant à rester debout.
Ce dérèglement vient du fait que si dans la journée je suis fatigué, que je ne peux plus lire ayant les yeux qui pleurent et qui brulent, je fais immédiatement un petit somme. Du coup, je suis comme les nouveaux nés, je confonds le jour et la nuit. A 62 ans, c’est un comble d’en être encore là !
Hier soir le vent a viré pile sur l’arrière, j’ai rentré génois, trinquette et artimon pour ne garder que la grand voile pleine largement débordée. Après 3h de moteur pour recharger les batteries et palier au vent faible, j’ai coupé et le vent étant un peu revenu nous marchions à 3N. Puis dans la nuit c’est passé progressivement à 4N, avant ce matin d’atteindre les 5 à 6N avec un vent de 16N.
La matinée a été inconfortable, la mer étant mal rangée et le vent venant en plein sur l’arrière, Harmattan a beaucoup roulé.
Puis cet après midi cela a continué à forcir pour atteindre 20N, la mer roule une grosse houle qui vient maintenant de l’arrière et c’est vraiment très beau. Le bateau file dans des gerbes d’écume et l’arrivée est maintenant prévue demain en fin d’après midi.
Voilà, ce soir je suis à 120 Miles de Horta, 117 Miles au compteur journalier.
A bientôt.
Jean-Louis
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"cher JL Tu as bien du courage, mais cette année à 13 lunes est perturbante, encore plus en mer... bisous jeanine " Envoyé par jeanine Barbier le 25-06-2012 à 19:44
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"Salut, bien suivi tout ton periple, bonne arrivee a Horta il parait que c est un carrefour tres interessant amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 25-06-2012 à 23:49
Sun, 24 Jun 2012 19:00:00 GMT - Arrivée à Horta 28° 37’W 38° 32’N
Sun, 24 Jun 2012 19:00:00 GMT - Arrivée à Horta 28° 37’W 38° 32’N
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Encore une nuit difficile dans les rétroviseurs. Avec l’arrivée de la nuit la mer s’est montrée de plus en plus agitée. Une grosse houle d’environ trois mètres, arrivant de trois quart bâbord a décidé de s’amuser avec Harmattan. Vers 21h, il commençait à partir dans de grands surfs en se couchant jusqu’à mettre son passe-avant tribord sous l’eau avant de se redresser vivement pour se coucher sur bâbord. C’est très inconfortable, à bord tout vol y compris le Capitaine. Pour essayer de calmer un peu ce jeu j’ai pris un ris dans la grand voile. Cela a limité les surfs mais pas trop les violents coups de gîte.
Impossible de dormir dans ces conditions, même en me calant avec des coussins je suis sans cesse projeté d’un côté puis de l’autre. Vers 3h du matin le vent a encore forcit et je prends un deuxième ris dans la grand voile. La consolation vient de l’indication du speedomètre ainsi que du loch totalisateur qui voit défiler les Miles. Je sais maintenant que je vais arriver demain, dans l’après midi. A 4h04 exactement, les orages sont de retour. Il faut gérer à la table à carte, j’attends le lever du jour avec impatiente.
Le début de matinée est triste, le temps est couvert, il fait froid (23°), tout est humide. Malgré tout la mer s’est un peu calmée et le confort à bord s’améliore. Le vent a un peu faiblit et vers 9h je largue mon second ris.
A 10h je ne suis plus qu’à 37 Miles de Horta et le soleil finit par percer la couche nuageuse, la vie devient tout à coup beaucoup plus belle. Le vent est retombé autour de 15 à 16N, j’en profite pour larguer mon dernier ris.
Malheureusement cette embelli ne dure pas, le soleil n’apparaît que de temps en temps dans une trouée. Comme après chaque traversée, je suis excité de voir surgir la terre et bien que sachant que je suis encore trop loin, je sors sans arrêt sur le pont pour essayer d’apercevoir quelque chose. Je guette le volcan Pico avec sa forme si caractéristique qui culmine tout de même à 2531m. Avec cette brume et ces nuages j’ai peur de ne le voir qu’au dernier moment.
Depuis 13 heures je vois l’île Pico sur mon écran radar mais la brume est tenace et dehors je ne vois rien. Vers 15h15 mon GSM arrive à trouver un relais et je peux téléphoner. Puis à 15h40 je commence à distinguer dans la brume des formes qui ressemblent à une côte. Celle-ci devient de plus en plus précise et c’est dans la brume, sous le crachin et avec des rafales de vent terribles que j’entre dans le port à 16h30.
C’est la pleine saison malgré un nombre de places colossale, tout est plein, les bateaux sont à couple par trois et la capitainerie me demande de mouiller l’ancre. Opération délicate, le fond ne tient pas, les rafales sont redoutables et j’y suis encore à 19h, épuisé après avoir mouillé trois fois car l’ancre dérape sans cesse.
Voilà pour aujourd’hui, je vais aller me coucher car je n’en peu plus. J’espère que l’ancre va tenir cette nuit car j’ai du sommeil en retard.
J’ai 1450 Miles au compteur pour cette étape. A bientôt.
Jean Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Encore une nuit difficile dans les rétroviseurs. Avec l’arrivée de la nuit la mer s’est montrée de plus en plus agitée. Une grosse houle d’environ trois mètres, arrivant de trois quart bâbord a décidé de s’amuser avec Harmattan. Vers 21h, il commençait à partir dans de grands surfs en se couchant jusqu’à mettre son passe-avant tribord sous l’eau avant de se redresser vivement pour se coucher sur bâbord. C’est très inconfortable, à bord tout vol y compris le Capitaine. Pour essayer de calmer un peu ce jeu j’ai pris un ris dans la grand voile. Cela a limité les surfs mais pas trop les violents coups de gîte.
Impossible de dormir dans ces conditions, même en me calant avec des coussins je suis sans cesse projeté d’un côté puis de l’autre. Vers 3h du matin le vent a encore forcit et je prends un deuxième ris dans la grand voile. La consolation vient de l’indication du speedomètre ainsi que du loch totalisateur qui voit défiler les Miles. Je sais maintenant que je vais arriver demain, dans l’après midi. A 4h04 exactement, les orages sont de retour. Il faut gérer à la table à carte, j’attends le lever du jour avec impatiente.
Le début de matinée est triste, le temps est couvert, il fait froid (23°), tout est humide. Malgré tout la mer s’est un peu calmée et le confort à bord s’améliore. Le vent a un peu faiblit et vers 9h je largue mon second ris.
A 10h je ne suis plus qu’à 37 Miles de Horta et le soleil finit par percer la couche nuageuse, la vie devient tout à coup beaucoup plus belle. Le vent est retombé autour de 15 à 16N, j’en profite pour larguer mon dernier ris.
Malheureusement cette embelli ne dure pas, le soleil n’apparaît que de temps en temps dans une trouée. Comme après chaque traversée, je suis excité de voir surgir la terre et bien que sachant que je suis encore trop loin, je sors sans arrêt sur le pont pour essayer d’apercevoir quelque chose. Je guette le volcan Pico avec sa forme si caractéristique qui culmine tout de même à 2531m. Avec cette brume et ces nuages j’ai peur de ne le voir qu’au dernier moment.
Depuis 13 heures je vois l’île Pico sur mon écran radar mais la brume est tenace et dehors je ne vois rien. Vers 15h15 mon GSM arrive à trouver un relais et je peux téléphoner. Puis à 15h40 je commence à distinguer dans la brume des formes qui ressemblent à une côte. Celle-ci devient de plus en plus précise et c’est dans la brume, sous le crachin et avec des rafales de vent terribles que j’entre dans le port à 16h30.
C’est la pleine saison malgré un nombre de places colossale, tout est plein, les bateaux sont à couple par trois et la capitainerie me demande de mouiller l’ancre. Opération délicate, le fond ne tient pas, les rafales sont redoutables et j’y suis encore à 19h, épuisé après avoir mouillé trois fois car l’ancre dérape sans cesse.
Voilà pour aujourd’hui, je vais aller me coucher car je n’en peu plus. J’espère que l’ancre va tenir cette nuit car j’ai du sommeil en retard.
J’ai 1450 Miles au compteur pour cette étape. A bientôt.
Quel changement ! Je ne suis plus en Afrique, je suis en Europe et je retrouve la douce quiétude d’être « chez soi ». Je n’ai plus à être sans cesse sur mes gardes pour éviter d’être volé. Je peux laisser mon annexe avec son moteur hors bord n’importe où, je n’ai plus à sortir 20€ pour donner à un « gardien », je suis sûr de le retrouver à mon retour.
Hier soir je me suis couché rapidement et j’ai dormi comme une pierre. Je n’ai pas bougé, je me suis réveillé dans la position où je me suis endormi. Que c’est bon de récupérer ainsi tout ce sommeil en retard. Je me suis juste levé une fois au milieu de la nuit car le vent soufflait vraiment très fort. Il soulevait la mer autour du bateau en grands tourbillons qui s’envolaient dans les airs. La chaine d’ancre était tendue comme une corde à piano mais l’ancre a bien tenu.
Il y a eu tellement de vent cette nuit qu’un voilier s’est échoué à la côte, il est perdu mais l’équipage a put être sauvé.
Ce matin c’est l’alarme pour mes médicaments antirejet qui m’a réveillé. J’étais tout vaseux mais une personne de la capitainerie est venue en pneumatique me demander de lever l’ancre « immédiatement » car je gênais les ferrys. Encore une fois j’ai remonté avec celle-ci un tas de saloperies. Je suis allé mouiller ailleurs mais du coup je ne suis plus sûr de ce nouveau mouillage.
J’ai ensuite mis à l’eau mon annexe et son moteur avant de me rendre à la capitainerie. J’ai effectué les formalités immigration et douane, tout le monde parle français et c’est très rapide. Cette marina est une des plus actives au niveau mondiale avec environ 1700 passage de bateaux tous les ans. C’est en ce moment la pleine saison, il y a énormément de français qui reviennent des Caraïbes pour passer l’été en Méditerranée.
Le temps est mitigé, il parait que c’est ainsi depuis quinze jours. Le plafond ne dépasse pas 100 mètres, cette nuit il a plu très fort. J’avais laissé la descente ouverte et ce matin j’ai dû éponger. Il fait chaud et humide, de ce fait les paysages sont magnifiques avec toutes les nuances de vert. Il faudrait passer quelques semaines ici pour visiter ces îles.
A midi j’ai déjeuné chez Peter, au Café des Sports. C’est réellement un endroit mythique, connu dans le monde entier. Mon copain Olivier a fait toute une chronique sur ce Café, vous pouvez la lire sur son blog en tapant « Jangada » sur Google.
Il n’y a pas de place dans la marina aussi je vais rester au mouillage. De toute façon je ne vais pas m’attarder ici, je vais faire quelques courses, peut-être visiter l’île, faire quelques travaux sur Harmattan, les pleins de Gasoil et d’eau puis je vais reprendre la mer pendant que les conditions sont bonnes. Je reviendrais en vacances d’un coup d’avion pour profiter de cet endroit.
Une autre particularité de Horta est que bon nombre des équipages qui sont passés par là ont laissé une trace de leur visite en dessinant sur les jetées un logo, un nom avec une date, une petite peinture … Aujourd’hui c’est une véritable galerie et certains dessins sont extrêmement artistiques, il y en a des milliers, tout est recouvert même certains rochers de la digue. Sur certains dessins, on peut lire 2005, 2007, 2009, 2010 … ce sont toutes les années qui ont vu l’équipage passer à Horta.
Cet après midi je suis allé en repérage au super marché. Je vais pouvoir faire un avitaillement complet car il y a de tout un peu comme chez nous. J’ai rapporté des cornichons, un vrai camembert, des allumettes en grosse boîte, du gros sel …
Ce soir j’étais invité chez un copain qui fini également son tour du monde, il rentre en Bretagne nord après avoir passé le cap Horn. Nous avons parlé de tous les endroits où nous sommes passés et encore une fois, ce sont les même choses qui nous ont marqué, nous ne revenons pas tout à fait pareil que lorsque nous sommes partis.
A bientôt.
Jean Louis
24H00 en France, 22H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Que c’est bon d’être ici !
Quel changement ! Je ne suis plus en Afrique, je suis en Europe et je retrouve la douce quiétude d’être « chez soi ». Je n’ai plus à être sans cesse sur mes gardes pour éviter d’être volé. Je peux laisser mon annexe avec son moteur hors bord n’importe où, je n’ai plus à sortir 20€ pour donner à un « gardien », je suis sûr de le retrouver à mon retour.
Hier soir je me suis couché rapidement et j’ai dormi comme une pierre. Je n’ai pas bougé, je me suis réveillé dans la position où je me suis endormi. Que c’est bon de récupérer ainsi tout ce sommeil en retard. Je me suis juste levé une fois au milieu de la nuit car le vent soufflait vraiment très fort. Il soulevait la mer autour du bateau en grands tourbillons qui s’envolaient dans les airs. La chaine d’ancre était tendue comme une corde à piano mais l’ancre a bien tenu.
Il y a eu tellement de vent cette nuit qu’un voilier s’est échoué à la côte, il est perdu mais l’équipage a put être sauvé.
Ce matin c’est l’alarme pour mes médicaments antirejet qui m’a réveillé. J’étais tout vaseux mais une personne de la capitainerie est venue en pneumatique me demander de lever l’ancre « immédiatement » car je gênais les ferrys. Encore une fois j’ai remonté avec celle-ci un tas de saloperies. Je suis allé mouiller ailleurs mais du coup je ne suis plus sûr de ce nouveau mouillage.
J’ai ensuite mis à l’eau mon annexe et son moteur avant de me rendre à la capitainerie. J’ai effectué les formalités immigration et douane, tout le monde parle français et c’est très rapide. Cette marina est une des plus actives au niveau mondiale avec environ 1700 passage de bateaux tous les ans. C’est en ce moment la pleine saison, il y a énormément de français qui reviennent des Caraïbes pour passer l’été en Méditerranée.
Le temps est mitigé, il parait que c’est ainsi depuis quinze jours. Le plafond ne dépasse pas 100 mètres, cette nuit il a plu très fort. J’avais laissé la descente ouverte et ce matin j’ai dû éponger. Il fait chaud et humide, de ce fait les paysages sont magnifiques avec toutes les nuances de vert. Il faudrait passer quelques semaines ici pour visiter ces îles.
A midi j’ai déjeuné chez Peter, au Café des Sports. C’est réellement un endroit mythique, connu dans le monde entier. Mon copain Olivier a fait toute une chronique sur ce Café, vous pouvez la lire sur son blog en tapant « Jangada » sur Google.
Il n’y a pas de place dans la marina aussi je vais rester au mouillage. De toute façon je ne vais pas m’attarder ici, je vais faire quelques courses, peut-être visiter l’île, faire quelques travaux sur Harmattan, les pleins de Gasoil et d’eau puis je vais reprendre la mer pendant que les conditions sont bonnes. Je reviendrais en vacances d’un coup d’avion pour profiter de cet endroit.
Une autre particularité de Horta est que bon nombre des équipages qui sont passés par là ont laissé une trace de leur visite en dessinant sur les jetées un logo, un nom avec une date, une petite peinture … Aujourd’hui c’est une véritable galerie et certains dessins sont extrêmement artistiques, il y en a des milliers, tout est recouvert même certains rochers de la digue. Sur certains dessins, on peut lire 2005, 2007, 2009, 2010 … ce sont toutes les années qui ont vu l’équipage passer à Horta.
Cet après midi je suis allé en repérage au super marché. Je vais pouvoir faire un avitaillement complet car il y a de tout un peu comme chez nous. J’ai rapporté des cornichons, un vrai camembert, des allumettes en grosse boîte, du gros sel …
Ce soir j’étais invité chez un copain qui fini également son tour du monde, il rentre en Bretagne nord après avoir passé le cap Horn. Nous avons parlé de tous les endroits où nous sommes passés et encore une fois, ce sont les même choses qui nous ont marqué, nous ne revenons pas tout à fait pareil que lorsque nous sommes partis.
Thu, 26 Jun 2012 23:30:00 GMT - M’a tout l’air d’un gros souci 28° 37’W 38° 32’N
Thu, 26 Jun 2012 23:30:00 GMT - M’a tout l’air d’un gros souci 28° 37’W 38° 32’N
01H30 J+1 en France, 23H30 heure du bord
Bonjour à tous,
Oui, m’a tout l’air d’un gros souci ce qui me tombe sur le coin du nez !
J’ai décidé de consacrer ma journée au bateau, il le mérite bien puisque cela va faire bientôt 40 000 Miles de parcourus ensemble. Ce matin j’ai donc attaqué par les voiles, rien de bien méchant mais quelques réparations ou réglages à faire sur les guindants, des cordages à raccourcir, encore quelques petites modifications de gréement courant …
Puis il y a bien fallu que je me penche sur ce problème de mat. C’est vrai que je n’avais pas trop envie de voir la vérité en face, au fond de moi je savais très bien ce que j’allais découvrir. Au Vanuatu j’avais déjà été obligé de retendre mes bas haubans ce qui n’était pas normal. Cela m’avait interpelé à l’époque mais, comme je n’avais plus constaté d’évolution depuis, c’était un peu passé dans l’oubli.
Au Sri Lanka, j’ai cassé ma sous-barbe en dérivant, c’est cette chaine qui part de l’étrave et qui monte sous l’avant de la delphinière, elle fait partie du haubanage du mat en reportant les efforts de l’étai principal. Je n’ai pas pu à l’époque reprendre correctement le réglage de cette sous-barbe et mon gréement était mou. Je l’ai retendue à Cape Town. L’ai-je trop tendue ?
Quoi qu’il en soit, au niveau ou le mat est posé sur le pont, il s’est formé une petite cuvette d’environ un centimètre de profondeur, signe que quelque chose s’est affaissé. C’est très ennuyeux. Harmattan est construit de façon très particulière. Les bateaux d’aujourd’hui sont réalisés dans un moule et la quille est rapportée par boulonnage dans le fond du bateau. Soit le mat est d’un seul morceau et passe au travers d’un trou dans le pont pour aller reposer sur la quille, soit une épontille, gros cylindre en acier ou en aluminium s’appuie sur la quille et vient se caller sous le pont au dessus du quel le mat repose en s’appuyant sur une semelle.
Les efforts sont donc toujours rapportés sur la quille. Pour Harmattan c’est très différent, il a été construit sur une forme mâle, un mannequin si vous voulez, la quille en l’air. En fait il n’y a pas réellement de quille. Il y a le flanc du bateau, puis le dessous, nous sommes alors dans une partie concave puis vient une partie convexe (le retour de galbord) qui se termine par une partie verticale (la quille) puis une partie horizontale (le bas de la quille) avant de remonter de l’autre côté de la même façon. En fait tout est d’un même morceau.
Lorsque cette coque a été terminée, le bateau a été remis à l’endroit, on a inséré dans l’espace de la quille une grosse plaque de plomb et on a comblé avec de la grenaille de fonte avant d’envoyer une espèce de braie pour boucher les vides. Les cadènes sont faites à partir de gros ronds d’acier inox (du Rod) qui part d’un bord de la coque pour aller sur l’autre bord en suivant toute la coque et en passant par le bas de la quille. Pour tenir l’écartement, dans les fonds sont soudés des barres horizontales entre les deux côtés du Rod.
Ensuite, au niveau de chaque mat est coulé un énorme bloc de ciment sur les quels viennent prendre appui les épontilles. C’est un peu technique mais cette construction est très particulière à ce bateau, je rappel qu’il a été construit en 1969 et que c’est un des touts premiers bateaux en polyester.
Apparemment, puisque la cloison intérieure a également bougée, il semble que le bloc de béton se soit un peu enfoncé. La grande question que je me pose et pour laquelle personne ne peut m’aider, c’est : Est-il raisonnable de continuer ainsi ? J’ai maintenant hâte d’arriver, de mettre mon bateau à sec et d’expertiser ce problème. Cela va être un très gros travail, il va falloir trouver la cause puis des solutions.
La nuit porte conseil, il est bientôt minuit, ce soir j’ai reçu mon copain de mouillage à dîner, j’y verrais peut être plus clair demain matin.
A bientôt
Jean Louis
01H30 J+1 en France, 23H30 heure du bord
Bonjour à tous,
Oui, m’a tout l’air d’un gros souci ce qui me tombe sur le coin du nez !
J’ai décidé de consacrer ma journée au bateau, il le mérite bien puisque cela va faire bientôt 40 000 Miles de parcourus ensemble. Ce matin j’ai donc attaqué par les voiles, rien de bien méchant mais quelques réparations ou réglages à faire sur les guindants, des cordages à raccourcir, encore quelques petites modifications de gréement courant …
Puis il y a bien fallu que je me penche sur ce problème de mat. C’est vrai que je n’avais pas trop envie de voir la vérité en face, au fond de moi je savais très bien ce que j’allais découvrir. Au Vanuatu j’avais déjà été obligé de retendre mes bas haubans ce qui n’était pas normal. Cela m’avait interpelé à l’époque mais, comme je n’avais plus constaté d’évolution depuis, c’était un peu passé dans l’oubli.
Au Sri Lanka, j’ai cassé ma sous-barbe en dérivant, c’est cette chaine qui part de l’étrave et qui monte sous l’avant de la delphinière, elle fait partie du haubanage du mat en reportant les efforts de l’étai principal. Je n’ai pas pu à l’époque reprendre correctement le réglage de cette sous-barbe et mon gréement était mou. Je l’ai retendue à Cape Town. L’ai-je trop tendue ?
Quoi qu’il en soit, au niveau ou le mat est posé sur le pont, il s’est formé une petite cuvette d’environ un centimètre de profondeur, signe que quelque chose s’est affaissé. C’est très ennuyeux. Harmattan est construit de façon très particulière. Les bateaux d’aujourd’hui sont réalisés dans un moule et la quille est rapportée par boulonnage dans le fond du bateau. Soit le mat est d’un seul morceau et passe au travers d’un trou dans le pont pour aller reposer sur la quille, soit une épontille, gros cylindre en acier ou en aluminium s’appuie sur la quille et vient se caller sous le pont au dessus du quel le mat repose en s’appuyant sur une semelle.
Les efforts sont donc toujours rapportés sur la quille. Pour Harmattan c’est très différent, il a été construit sur une forme mâle, un mannequin si vous voulez, la quille en l’air. En fait il n’y a pas réellement de quille. Il y a le flanc du bateau, puis le dessous, nous sommes alors dans une partie concave puis vient une partie convexe (le retour de galbord) qui se termine par une partie verticale (la quille) puis une partie horizontale (le bas de la quille) avant de remonter de l’autre côté de la même façon. En fait tout est d’un même morceau.
Lorsque cette coque a été terminée, le bateau a été remis à l’endroit, on a inséré dans l’espace de la quille une grosse plaque de plomb et on a comblé avec de la grenaille de fonte avant d’envoyer une espèce de braie pour boucher les vides. Les cadènes sont faites à partir de gros ronds d’acier inox (du Rod) qui part d’un bord de la coque pour aller sur l’autre bord en suivant toute la coque et en passant par le bas de la quille. Pour tenir l’écartement, dans les fonds sont soudés des barres horizontales entre les deux côtés du Rod.
Ensuite, au niveau de chaque mat est coulé un énorme bloc de ciment sur les quels viennent prendre appui les épontilles. C’est un peu technique mais cette construction est très particulière à ce bateau, je rappel qu’il a été construit en 1969 et que c’est un des touts premiers bateaux en polyester.
Apparemment, puisque la cloison intérieure a également bougée, il semble que le bloc de béton se soit un peu enfoncé. La grande question que je me pose et pour laquelle personne ne peut m’aider, c’est : Est-il raisonnable de continuer ainsi ? J’ai maintenant hâte d’arriver, de mettre mon bateau à sec et d’expertiser ce problème. Cela va être un très gros travail, il va falloir trouver la cause puis des solutions.
La nuit porte conseil, il est bientôt minuit, ce soir j’ai reçu mon copain de mouillage à dîner, j’y verrais peut être plus clair demain matin.
Wed, 27 Jun 2012 20:00:00 GMT - Tourisme sur Faial 28° 37’W 38° 32’N
Wed, 27 Jun 2012 20:00:00 GMT - Tourisme sur Faial 28° 37’W 38° 32’N
22H00 en France, 20H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hier soir, avec mon copain Jérôme, nous avions programmé une journée de tourisme sur l’île de Faial. Aussi, dès 9 heures ce matin, il passe me prendre dans son annexe et nous nous rendons chez le loueur de scooteur afin de choisir nos montures pour la journée.
Je ne me suis pas encore très bien rendu compte que je ne suis plus sous les tropiques et malgré un maillot de corps, une chemise et mon ciré, dès les premiers kilomètres je me dis que je vais être frigorifié. Je me suis aperçu que je suis un des rares à me promener en short. Heureusement dans les poches de mon ciré j’ai une paire de gants, cela limite un peu la casse.
Cette île est assez petite, 22Km par 15Km et elle a la forme d’un cône puisque c’est un volcan. Une route côtière en fait entièrement le tour et des routes secondaires grimpent sur les pentes du volcan. Deux d’entre elles permettent d’atteindre la lèvre du Cabeco Gordo qui culmine à 1043m.
Nous commençons par suivre la route côtière car le sommet est dans les nuages. Nous nous arrêtons pour faire des photos sur les « points de vue ». Puis en milieu de matinée, comme le sommet est dégagé, nous décidons de monter voir la caldera. Nos scooteurs sont vaillants car cela grimpe dur. De ce côté nous sommes dans les bois et pouvons admirer les magnifiques conifères ainsi que les fougères arborescentes. Avec l’humidité constante et la chaleur (relative), la végétation est luxuriante.
Nous arrivons bientôt dans les nuages, c’est maintenant un paysage alpin et une fois passée la couche de nuage nous ne tardons pas à atteindre la lèvre de la caldera. Quelle émotion, elle est magnifique. Elle fait 2 Km de diamètre, c’est un cercle parfait, la lèvre est très régulière à un peu plus de 1000 mètres d’altitude, les parois intérieur sont absolument verticales et couverte ici également d’une végétation luxuriante.
Il est impossible de descendre dans la caldera 400 mètres plus bas, le fond est souvent occupé par un lac mais celui-ci se vide de temps en temps au grès des mouvements de terrain. Actuellement il reste seulement un peu d’eau mais on a l’impression que le fond est fait de sables mouvants. La vue est splendide.
Nous redescendons déjeuner sur la côte avant de partir explorer le reste de l’île. Je suis sidéré par la beauté des paysages, ce ne sont que des près, de taille moyenne, quelques milliers de mètres carrés. Chaque près est séparé des autres et entouré par une haute haie d’hortensias majoritairement bleus mais également blancs. Comme c’est la saison où ils sont en fleurs, c’est magnifique.
Tout le sommet du volcan est par contre une zone qui ressemble aux alpages, il n’y a pas de près, c’est une zone libre. Les routes qui y accèdent sont barrées par des ponts en ronds d’acier ou d’aluminium, permettant aux voitures ou deux roues de passer mais pas aux animaux. Ici aussi l’herbe pousse drue. Tout est humide, les pierres sont couvertes de mousse.
L’occupation principale est bien entendu l’élevage. Il y a des vaches de toutes les couleurs, des blanches, des noires, des rouges, des marron, des blanches et noires, des rouges et blanche, des crème, des grises, des chamois, des tachetées … Elles sont toutes superbement faites, c’est clair qu’ici la nourriture ne manque pas. Cela sent bon l’alpage, tous ces verts avec le bleu de l’océan à l’infini tout autour, c’est somptueux.
Pour mon problème de mat, je pense que je vais tenter de rentrer comme cela, je vais essayer de ne pas trop forcer sur le gréement. Il faut que je vois la météo car c’est cela qui va maintenant déterminer le jour de mon départ.
A bientôt.
Jean Louis
22H00 en France, 20H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hier soir, avec mon copain Jérôme, nous avions programmé une journée de tourisme sur l’île de Faial. Aussi, dès 9 heures ce matin, il passe me prendre dans son annexe et nous nous rendons chez le loueur de scooteur afin de choisir nos montures pour la journée.
Je ne me suis pas encore très bien rendu compte que je ne suis plus sous les tropiques et malgré un maillot de corps, une chemise et mon ciré, dès les premiers kilomètres je me dis que je vais être frigorifié. Je me suis aperçu que je suis un des rares à me promener en short. Heureusement dans les poches de mon ciré j’ai une paire de gants, cela limite un peu la casse.
Cette île est assez petite, 22Km par 15Km et elle a la forme d’un cône puisque c’est un volcan. Une route côtière en fait entièrement le tour et des routes secondaires grimpent sur les pentes du volcan. Deux d’entre elles permettent d’atteindre la lèvre du Cabeco Gordo qui culmine à 1043m.
Nous commençons par suivre la route côtière car le sommet est dans les nuages. Nous nous arrêtons pour faire des photos sur les « points de vue ». Puis en milieu de matinée, comme le sommet est dégagé, nous décidons de monter voir la caldera. Nos scooteurs sont vaillants car cela grimpe dur. De ce côté nous sommes dans les bois et pouvons admirer les magnifiques conifères ainsi que les fougères arborescentes. Avec l’humidité constante et la chaleur (relative), la végétation est luxuriante.
Nous arrivons bientôt dans les nuages, c’est maintenant un paysage alpin et une fois passée la couche de nuage nous ne tardons pas à atteindre la lèvre de la caldera. Quelle émotion, elle est magnifique. Elle fait 2 Km de diamètre, c’est un cercle parfait, la lèvre est très régulière à un peu plus de 1000 mètres d’altitude, les parois intérieur sont absolument verticales et couverte ici également d’une végétation luxuriante.
Il est impossible de descendre dans la caldera 400 mètres plus bas, le fond est souvent occupé par un lac mais celui-ci se vide de temps en temps au grès des mouvements de terrain. Actuellement il reste seulement un peu d’eau mais on a l’impression que le fond est fait de sables mouvants. La vue est splendide.
Nous redescendons déjeuner sur la côte avant de partir explorer le reste de l’île. Je suis sidéré par la beauté des paysages, ce ne sont que des près, de taille moyenne, quelques milliers de mètres carrés. Chaque près est séparé des autres et entouré par une haute haie d’hortensias majoritairement bleus mais également blancs. Comme c’est la saison où ils sont en fleurs, c’est magnifique.
Tout le sommet du volcan est par contre une zone qui ressemble aux alpages, il n’y a pas de près, c’est une zone libre. Les routes qui y accèdent sont barrées par des ponts en ronds d’acier ou d’aluminium, permettant aux voitures ou deux roues de passer mais pas aux animaux. Ici aussi l’herbe pousse drue. Tout est humide, les pierres sont couvertes de mousse.
L’occupation principale est bien entendu l’élevage. Il y a des vaches de toutes les couleurs, des blanches, des noires, des rouges, des marron, des blanches et noires, des rouges et blanche, des crème, des grises, des chamois, des tachetées … Elles sont toutes superbement faites, c’est clair qu’ici la nourriture ne manque pas. Cela sent bon l’alpage, tous ces verts avec le bleu de l’océan à l’infini tout autour, c’est somptueux.
Pour mon problème de mat, je pense que je vais tenter de rentrer comme cela, je vais essayer de ne pas trop forcer sur le gréement. Il faut que je vois la météo car c’est cela qui va maintenant déterminer le jour de mon départ.
A bientôt.
Jean Louis
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"c’est sublime merci pour toutes beautés demain samedi c’est l’anniversaire de FRANCINE je vais luitéléphoner embra ssez là pour moi gros bisous de roselyned" Envoyé par roselynedemeestered le 29-06-2012 à 07:17
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"cher JL
oui, je serai à Marseille, avec MC.Nous l’avions prévu... je vais m’inscrire par la petite fenêtre. je t’emlbrasse. jeanine" Envoyé par jeanine le 29-06-2012 à 14:36
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"Salut JL, bien suivi tous tes messages avec interet, es tu sur de ta decision de rentrer ainsi avec le pb de support de mat, tu connais bien ton bateau c est toi qui vois, j ai eu un truc similaire apres la mise a l eau et un bon baston au cap cissie, c etait l epontille qui s etait ecrasee de 2,5 cm pour des raisons trop longues a expliquer ici, je suis rentre calmos avec peu de voiles et au moteur a PSL et ai fait les (gros) travaux qui s imposaient, mais comme il a sans doute du pres dans ton trajet retrour donc des chocs importants au niveau du pied de mat dans les creux, le mat fait marteau pilon, meme a sec de toile, le support a commence a partir un peu, ca tient un moment mais quand ca commence a partir bien ca part d un coup et non de facon lineaire, si c etait mon bateau je le mettrai sur un des transports de fret vers Marseille meme en pontee, et de la doucement Marseille vers PSL, mais ce ne sont pas des constructions similaires de plus chacun evalue les risques a sa maniere, donc ce n est qu un avis. L ile ou tu es a l air magnifique, content que tu en profites bien, amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 29-06-2012 à 16:33
Thu, 28 Jun 2012 19:00:00 GMT - Un problème qui s’affine 28° 37’W 38° 32’N
Thu, 28 Jun 2012 19:00:00 GMT - Un problème qui s’affine 28° 37’W 38° 32’N
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Les problèmes c’est comme le fromage il faut laisser du temps au temps pour qu’ils murissent et s’affinent.
Hier soir, impossible de dormir, la cause en est certainement cet excellent café bu en milieu d’après dans un petit troquet à l’autre bout de l’île. Quoi qu’il en soit, le seul fait d’envoyer un mail à Pierre-Yves pour lui décrire mon problème m’a fait progresser. En couchant par écrit les choses, on fini par les comprendre mieux.
Me voila rhabillé à une heure du matin, sur le pont avec ma règle et une lampe torche derrière pour bien visualiser les déformations de ce pont en pied de mât. Il m’apparaît alors que l’enfoncement n’a eu lieu qu’à l’avant du mât, l’arrière est resté presque au bon niveau. A trois heures du matin j’y suis toujours et toutes mes observations, mes mesures me font bien comprendre que le problème se situe au niveau tête d’épontille – pied de mât et non en pied d’épontille comme je le craignais au départ.
C’est une excellente nouvelle car ce n’est pas structurel et c’est réparable facilement. Par contre je ne peux absolument pas repartir sans avoir bien situé les choses et, éventuellement, réparé ou consolidé provisoirement.
Ce matin, après être allé rendre mon scout, je me jette sur le travail. Je dois aller retrouver la tête d’épontille par l’intérieur du bateau pour contrôler son état. Traçage de la zone à découper, perçage le long de ces traçages puis sciage avec une lame de scie pour enlever un morceau de 15cm par 15cm. Après deux heures de travail, je m’aperçois que je ne trouve absolument pas ce à quoi je m’attendais. Il n’y a pas de plaque d’acier au dessus de l’épontille et l’épontille est en bon état.
Je vais chercher Jérôme et nous échangeons nos impressions, je lui montre, je lui explique et ce faisant je comprends de mieux en mieux ce qui est en train de se passer. Je redécouvre que la semelle est réalisée en deux morceaux, une plaque en fonte d’aluminium d’environ 1,5 cm d’épaisseur et vissée dessus, la semelle proprement dite du mât. En contrôlant tout cela je découvre alors que la plaque inférieure présente une fente aux quatre coins. Ces fentes partent vers le centre de la semelle. Celle-ci est carrément cassée en quatre morceaux. Je comprends alors que le problème vient de la conception même de la liaison épontille, pied de mât.
An départ le bateau était équipé de mâts Nirvana qui possèdent un sabot de très forte dimension. De ce fait celui-ci pouvait reposer sans problème sur la seule épontille. Mais j’ai changé les mâts et aujourd’hui, la semelle de ceux-ci est faite pour reposer sur une surface plate et indéformable de bonnes dimensions. Je pense que l’épontille est actuellement en train de « rentrer » à l’intérieur du mât.
Je ne peux pas reprendre la mer ainsi et il faut absolument que je démâte. Cela peut se faire lundi, ce qui me laisse trois jours pour préparer cette opération. Ce n’est pas de trop car il faut enlever le génois, la trinquette, la grand voile, tous les boutes en mettant à la place des aiguilles, retirer la bôme, l’enrouleur, les câblages électriques ….
Une fois ce mat retiré, j’y verrai plus clair. Je pense que je suis pour encore pas mal de temps à Horta.
Heureusement que nous avons visité le volcan hier car aujourd’hui c’est très nuageux et nous avons même eu quelques gouttes d’eau.
A bientôt.
Jean Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Les problèmes c’est comme le fromage il faut laisser du temps au temps pour qu’ils murissent et s’affinent.
Hier soir, impossible de dormir, la cause en est certainement cet excellent café bu en milieu d’après dans un petit troquet à l’autre bout de l’île. Quoi qu’il en soit, le seul fait d’envoyer un mail à Pierre-Yves pour lui décrire mon problème m’a fait progresser. En couchant par écrit les choses, on fini par les comprendre mieux.
Me voila rhabillé à une heure du matin, sur le pont avec ma règle et une lampe torche derrière pour bien visualiser les déformations de ce pont en pied de mât. Il m’apparaît alors que l’enfoncement n’a eu lieu qu’à l’avant du mât, l’arrière est resté presque au bon niveau. A trois heures du matin j’y suis toujours et toutes mes observations, mes mesures me font bien comprendre que le problème se situe au niveau tête d’épontille – pied de mât et non en pied d’épontille comme je le craignais au départ.
C’est une excellente nouvelle car ce n’est pas structurel et c’est réparable facilement. Par contre je ne peux absolument pas repartir sans avoir bien situé les choses et, éventuellement, réparé ou consolidé provisoirement.
Ce matin, après être allé rendre mon scout, je me jette sur le travail. Je dois aller retrouver la tête d’épontille par l’intérieur du bateau pour contrôler son état. Traçage de la zone à découper, perçage le long de ces traçages puis sciage avec une lame de scie pour enlever un morceau de 15cm par 15cm. Après deux heures de travail, je m’aperçois que je ne trouve absolument pas ce à quoi je m’attendais. Il n’y a pas de plaque d’acier au dessus de l’épontille et l’épontille est en bon état.
Je vais chercher Jérôme et nous échangeons nos impressions, je lui montre, je lui explique et ce faisant je comprends de mieux en mieux ce qui est en train de se passer. Je redécouvre que la semelle est réalisée en deux morceaux, une plaque en fonte d’aluminium d’environ 1,5 cm d’épaisseur et vissée dessus, la semelle proprement dite du mât. En contrôlant tout cela je découvre alors que la plaque inférieure présente une fente aux quatre coins. Ces fentes partent vers le centre de la semelle. Celle-ci est carrément cassée en quatre morceaux. Je comprends alors que le problème vient de la conception même de la liaison épontille, pied de mât.
An départ le bateau était équipé de mâts Nirvana qui possèdent un sabot de très forte dimension. De ce fait celui-ci pouvait reposer sans problème sur la seule épontille. Mais j’ai changé les mâts et aujourd’hui, la semelle de ceux-ci est faite pour reposer sur une surface plate et indéformable de bonnes dimensions. Je pense que l’épontille est actuellement en train de « rentrer » à l’intérieur du mât.
Je ne peux pas reprendre la mer ainsi et il faut absolument que je démâte. Cela peut se faire lundi, ce qui me laisse trois jours pour préparer cette opération. Ce n’est pas de trop car il faut enlever le génois, la trinquette, la grand voile, tous les boutes en mettant à la place des aiguilles, retirer la bôme, l’enrouleur, les câblages électriques ….
Une fois ce mat retiré, j’y verrai plus clair. Je pense que je suis pour encore pas mal de temps à Horta.
Heureusement que nous avons visité le volcan hier car aujourd’hui c’est très nuageux et nous avons même eu quelques gouttes d’eau.
A bientôt.
Jean Louis
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"Bien lu ton etude du probleme mat, tu fais tres bien de demater pour resoudre avant de partir, tu aurais pu avoir de serieux problemes en mer, bravo bonne decision et bon courage, c est beaucoup de travail, mais c est pour la bonne cause amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 01-07-2012 à 07:56
Fri, 29 Jun 2012 19:00:00 GMT - Les rencontres 28° 37’W 38° 32’N
Fri, 29 Jun 2012 19:00:00 GMT - Les rencontres 28° 37’W 38° 32’N
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Lorsque l’on voyage en solitaire, dès que l’on arrive dans un port ou dans un mouillage, extrêmement rapidement on n’est plus seul, les rencontres sont immédiates, des amis, un copain, la communauté francophone ou non se crée.
Ici j’ai rencontré Jérôme, c’est un ancien militaire de la marine nationale, il a passé sa vie en mer et la retraite venue (à 46 ans), il a continué à parcourir les océans sur son ketch en acier. Son rêve était de passer le cap Horn, après un premier essai infructueux, il est reparti et cette fois il a réussi. Il a ensuite remonté les canaux de Patagonie. Il en garde un excellent souvenir, surtout des glaciers qui vêlent dans la mer mais il ne recommencerait pas. Trop dur, pas assez de voile, tout se fait au moteur et pour un solitaire c’est vraiment très difficile et très physique.
J’ai suivi son excellente idée de mettre la bôme sur le pont sans dégréer la grand voile. C’est beaucoup de temps de gagné, pas de voile à retirer et à plier, pas de lattes à démonter, pas de drosse à défaire … Je me suis levé de bonne heure, j’ai hissé la voile et je l’ai redescendue en la ferlant très soigneusement.
Ensuite il est venu m’aider, et à midi, grâce à la drisse de grand voile à l’avant et la drisse de voile d’étai montée sur l’artimon pour l’arrière, et grâce à l’aide des winchs également, nous avons descendu et posé le tout sur le passe avant tribord.
Fort de cette victoire, j’ai fait un saut au super marché et nous avons déjeuné à bord. C’était purée escalopes de veau. A 17h 45 nous étions toujours à table en train de refaire le monde et partager nos impressions sur nos tours du monde respectifs.
La proportion de voiliers français est impressionnante. Au mouillage il y a actuellement 5 voiliers français pour un hollandais et un anglais. Dans l’après midi j’ai vu un canadien et un polonais.
Sans sa bôme Harmattan fait un peu nu, demain nous nous occuperons du génois mais déjà un gros morceau a été fait.
Depuis deux jours, le vent du nord souffle et cette nuit j’ai dû ressortir la couette épaisse, j’avais vraiment froid. Ce matin, je suis sorti en short mais très rapidement j’ai fouillé dans mes affaires pour mettre un pantalon. Je ne me rappel plus la dernière fois où j’ai porté un pantalon. Ici c’est comme en Bretagne, il fait beau plusieurs fois par jour. Mais la vie est agréable, on trouve à peu près de quoi vivre normalement et je pense arriver à gérer ce problème de mât sans trop de mal, ce qui est réconfortant c’est que je pense repartir en ayant totalement solutionné cette difficulté.
Tous les jours je fais tourner le groupe électrogène pendant deux heures et ce soir, comme l’eau de l’avant port est très claire, j’ai mis en marche le déssalinisateur. Cela devenait nécessaire car ma réserve d’eau de 250 litres commençait à être bien entamée depuis mon départ de Mindelo il y aura trois semaines lundi.
Je reçois un mail à l’instant d’un copain skipper qui me dit avoir déjà rencontré le même problème de mât sur un Wauquier avec un peu d’âge, il a réparé exactement comme je veux faire et cela à parfaitement fonctionné. Encourageant !
A bientôt.
Jean-Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Lorsque l’on voyage en solitaire, dès que l’on arrive dans un port ou dans un mouillage, extrêmement rapidement on n’est plus seul, les rencontres sont immédiates, des amis, un copain, la communauté francophone ou non se crée.
Ici j’ai rencontré Jérôme, c’est un ancien militaire de la marine nationale, il a passé sa vie en mer et la retraite venue (à 46 ans), il a continué à parcourir les océans sur son ketch en acier. Son rêve était de passer le cap Horn, après un premier essai infructueux, il est reparti et cette fois il a réussi. Il a ensuite remonté les canaux de Patagonie. Il en garde un excellent souvenir, surtout des glaciers qui vêlent dans la mer mais il ne recommencerait pas. Trop dur, pas assez de voile, tout se fait au moteur et pour un solitaire c’est vraiment très difficile et très physique.
J’ai suivi son excellente idée de mettre la bôme sur le pont sans dégréer la grand voile. C’est beaucoup de temps de gagné, pas de voile à retirer et à plier, pas de lattes à démonter, pas de drosse à défaire … Je me suis levé de bonne heure, j’ai hissé la voile et je l’ai redescendue en la ferlant très soigneusement.
Ensuite il est venu m’aider, et à midi, grâce à la drisse de grand voile à l’avant et la drisse de voile d’étai montée sur l’artimon pour l’arrière, et grâce à l’aide des winchs également, nous avons descendu et posé le tout sur le passe avant tribord.
Fort de cette victoire, j’ai fait un saut au super marché et nous avons déjeuné à bord. C’était purée escalopes de veau. A 17h 45 nous étions toujours à table en train de refaire le monde et partager nos impressions sur nos tours du monde respectifs.
La proportion de voiliers français est impressionnante. Au mouillage il y a actuellement 5 voiliers français pour un hollandais et un anglais. Dans l’après midi j’ai vu un canadien et un polonais.
Sans sa bôme Harmattan fait un peu nu, demain nous nous occuperons du génois mais déjà un gros morceau a été fait.
Depuis deux jours, le vent du nord souffle et cette nuit j’ai dû ressortir la couette épaisse, j’avais vraiment froid. Ce matin, je suis sorti en short mais très rapidement j’ai fouillé dans mes affaires pour mettre un pantalon. Je ne me rappel plus la dernière fois où j’ai porté un pantalon. Ici c’est comme en Bretagne, il fait beau plusieurs fois par jour. Mais la vie est agréable, on trouve à peu près de quoi vivre normalement et je pense arriver à gérer ce problème de mât sans trop de mal, ce qui est réconfortant c’est que je pense repartir en ayant totalement solutionné cette difficulté.
Tous les jours je fais tourner le groupe électrogène pendant deux heures et ce soir, comme l’eau de l’avant port est très claire, j’ai mis en marche le déssalinisateur. Cela devenait nécessaire car ma réserve d’eau de 250 litres commençait à être bien entamée depuis mon départ de Mindelo il y aura trois semaines lundi.
Je reçois un mail à l’instant d’un copain skipper qui me dit avoir déjà rencontré le même problème de mât sur un Wauquier avec un peu d’âge, il a réparé exactement comme je veux faire et cela à parfaitement fonctionné. Encourageant !
Sat, 30 Jun 2012 19:00:00 GMT - L’Etoile et La Belle Poule 28° 37’W 38° 32’N
Sat, 30 Jun 2012 19:00:00 GMT - L’Etoile et La Belle Poule 28° 37’W 38° 32’N
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quel dommage, je les ai raté de peu. Ce sont bien entendu les deux goélettes auriques de la Marine Nationale, l’Etoile et La Belle Poule. Réplique des morutiers qui allaient pêcher sur les bancs de Terre-Neuve au début du siècle dernier, elles sont octogénaires et servent le prestige de la France. Construites en chêne elles mesurent 32 mètres de long et portent 450 m² de toile.
Elles sont parties de Brest le 8 mars pour aller commémorer à New York le bicentenaire de la seconde guerre d’indépendance. C’est très rares qu’elles traversent l’atlantique, ce n’est que la deuxième fois. Pour cette traversée hauturière les équipages ont été renforcés à 26 au lieu de 17 hommes habituellement.
Ces deux voiliers mythiques ont fait escale à Horta lors de leur transat retour, juste avant que j’arrive. Je regrette d’autant plus de les avoir raté que Jérôme à été commandant de la Belle Poule pendant deux ans et que le commandant actuel a servi sous ses ordres. Cela aurait été pour moi un vrai bonheur de pouvoir visiter ce bateau.
Les travaux avancent, le génois est dans son sac et Jérôme m’a aidé à le plier, puis il a retiré toutes les goupilles pendant que je préparais le repas. Tous les haubans sont détendus. Pour ce faire j’ai dû investir dans une clef à molette balaise. C’est très physique malgré un usage débridé du dégrippant, ce soir je suis mort.
Ce midi j’ai préparé une ratatouille et Jérôme a apporté un poulet rôti. C’était excellent. Nous sommes sortis de table à 16h car je peux passer des heures à l’écouter me raconter ses histoire de marin, entre autre lorsqu’il commandait la Belle Poule.
La question que je me pose concerne l’enrouleur. Dois-je l’enlever en étant au mouillage, dois-je l’enlever en étant à quai, ou bien dois-je le laisser et le retirer avec le mât ? Encore une fois la nuit va porter conseil.
Voilà pour aujourd’hui.
A bientôt.
Jean-Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quel dommage, je les ai raté de peu. Ce sont bien entendu les deux goélettes auriques de la Marine Nationale, l’Etoile et La Belle Poule. Réplique des morutiers qui allaient pêcher sur les bancs de Terre-Neuve au début du siècle dernier, elles sont octogénaires et servent le prestige de la France. Construites en chêne elles mesurent 32 mètres de long et portent 450 m² de toile.
Elles sont parties de Brest le 8 mars pour aller commémorer à New York le bicentenaire de la seconde guerre d’indépendance. C’est très rares qu’elles traversent l’atlantique, ce n’est que la deuxième fois. Pour cette traversée hauturière les équipages ont été renforcés à 26 au lieu de 17 hommes habituellement.
Ces deux voiliers mythiques ont fait escale à Horta lors de leur transat retour, juste avant que j’arrive. Je regrette d’autant plus de les avoir raté que Jérôme à été commandant de la Belle Poule pendant deux ans et que le commandant actuel a servi sous ses ordres. Cela aurait été pour moi un vrai bonheur de pouvoir visiter ce bateau.
Les travaux avancent, le génois est dans son sac et Jérôme m’a aidé à le plier, puis il a retiré toutes les goupilles pendant que je préparais le repas. Tous les haubans sont détendus. Pour ce faire j’ai dû investir dans une clef à molette balaise. C’est très physique malgré un usage débridé du dégrippant, ce soir je suis mort.
Ce midi j’ai préparé une ratatouille et Jérôme a apporté un poulet rôti. C’était excellent. Nous sommes sortis de table à 16h car je peux passer des heures à l’écouter me raconter ses histoire de marin, entre autre lorsqu’il commandait la Belle Poule.
La question que je me pose concerne l’enrouleur. Dois-je l’enlever en étant au mouillage, dois-je l’enlever en étant à quai, ou bien dois-je le laisser et le retirer avec le mât ? Encore une fois la nuit va porter conseil.
Voilà pour aujourd’hui.
A bientôt.
Jean-Louis
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"tout va bien merci pour le mail gros bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 02-07-2012 à 10:46
Sun, 01 Jul 2012 19:00:00 GMT - Un dimanche à Horta 28° 37’W 38° 32’N
Sun, 01 Jul 2012 19:00:00 GMT - Un dimanche à Horta 28° 37’W 38° 32’N
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Que la vie est douce ici, un peu frisquet le matin mais dès dix heures je troque le jean contre un short et je tombe la polaire. Comme disent les météorologues, c’est un temps anticyclonique, très peu de vent, une température de 22 degrés l’après midi, c’est calme plat.
Ce matin encore, plusieurs voiliers sont partis pour rallier le continent, la marina se désengorge progressivement. Hier et avant-hier j’ai vu deux très gros yacht, des retardataires car normalement ils doivent être en méditerranée pour la saison d’été puis ils repartiront passer l’hiver en Caraïbe avant de revenir en juin prochain et ainsi de suite.
Ce matin les cloches ont sonnées longuement pour appeler les fidèles à l’église sur le port. La ville est vide, presque tout est fermé sauf le « Continente », le grand super marché qui est ouvert tous les jours de la semaine. Ce matin c’était noir de monde et il y avait la queue aux caisses.
J’y ai acheté du pain, ce sont des boules grosses comme les deux poings, il n’est pas mauvais. J’ai pris également du persil frais, quel bonheur ! Ce midi nous avons fait salon littéraire, Jérôme à apporté un sac de livres et nous avons fait des échanges. J’ai ainsi récupéré dix livres pour ma prochaine traversée, beaucoup plus que nécessaire.
J’ai préparé un repas vraiment délicieux, j’ai épluché trois pommes de terre que j’ai coupées en gros morceaux et j’ai ajouté un petit chou blanc que j’ai coupé en quatre. J’ai fait cuire avec du gros sel une demi-heure. Puis j’ai servi dans les assiettes avec quelques noix de beurre et j’ai posé dessus deux petit « beefsteaks » de porc. J’ai versé un peu de jus de cuisson sur le tout puis j’ai arrosé copieusement de ce beau persil vert foncé que j’avais préalablement achée à l’aide d’une paire de ciseaux dans une tasse. On s’est régalé !
Le bateau est prêt à être démâté, tous les haubans sont détendus et ce matin j’ai débranché l’électricité et les différents câbles d’antennes. Le mât s’est redressé et maintenant il y a un à deux millimètres de jour entre le pied du mât et sa semelle, sur l’avant. Pour l’enrouleur je verrai avec les spécialistes au moment du démâtage. J’ai rendez vous demain matin à 8h à la capitainerie.
A bientôt.
Jean-Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Que la vie est douce ici, un peu frisquet le matin mais dès dix heures je troque le jean contre un short et je tombe la polaire. Comme disent les météorologues, c’est un temps anticyclonique, très peu de vent, une température de 22 degrés l’après midi, c’est calme plat.
Ce matin encore, plusieurs voiliers sont partis pour rallier le continent, la marina se désengorge progressivement. Hier et avant-hier j’ai vu deux très gros yacht, des retardataires car normalement ils doivent être en méditerranée pour la saison d’été puis ils repartiront passer l’hiver en Caraïbe avant de revenir en juin prochain et ainsi de suite.
Ce matin les cloches ont sonnées longuement pour appeler les fidèles à l’église sur le port. La ville est vide, presque tout est fermé sauf le « Continente », le grand super marché qui est ouvert tous les jours de la semaine. Ce matin c’était noir de monde et il y avait la queue aux caisses.
J’y ai acheté du pain, ce sont des boules grosses comme les deux poings, il n’est pas mauvais. J’ai pris également du persil frais, quel bonheur ! Ce midi nous avons fait salon littéraire, Jérôme à apporté un sac de livres et nous avons fait des échanges. J’ai ainsi récupéré dix livres pour ma prochaine traversée, beaucoup plus que nécessaire.
J’ai préparé un repas vraiment délicieux, j’ai épluché trois pommes de terre que j’ai coupées en gros morceaux et j’ai ajouté un petit chou blanc que j’ai coupé en quatre. J’ai fait cuire avec du gros sel une demi-heure. Puis j’ai servi dans les assiettes avec quelques noix de beurre et j’ai posé dessus deux petit « beefsteaks » de porc. J’ai versé un peu de jus de cuisson sur le tout puis j’ai arrosé copieusement de ce beau persil vert foncé que j’avais préalablement achée à l’aide d’une paire de ciseaux dans une tasse. On s’est régalé !
Le bateau est prêt à être démâté, tous les haubans sont détendus et ce matin j’ai débranché l’électricité et les différents câbles d’antennes. Le mât s’est redressé et maintenant il y a un à deux millimètres de jour entre le pied du mât et sa semelle, sur l’avant. Pour l’enrouleur je verrai avec les spécialistes au moment du démâtage. J’ai rendez vous demain matin à 8h à la capitainerie.
Harmattan fait tout piteux sans son grand mât. Rude journée mais au moins c’est fait.
Ce matin je me retrouve donc à la capitainerie à 8 heures comme convenu. Les spécialistes n’avaient pas pensés qu’il fallait faire avec la marée, aussi nous consultons les tables et il m’est demandé d’attendre 10h30 pour rejoindre le quai des pêcheurs.
Je baisse la capote et mets en place pare-battages et aussières puis à 10h15, mise en marche du moteur principal. Je vais chercher Jérôme et nous relevons l’ancre pour aller à quai. Personne ! Je monte dans l’annexe et file à la capitainerie : « Che m’echcuse, che ne fous ai pas dit, il faut que fous alliez au bureau du port et fous demandez Balthazar »
Je retourne au bateau puis nous allons au bureau du port. Le dénommé Balthazar fait celui qui ne parle ni français ni anglais. Il veut que nous parlions portugais. J’en suis bien incapable. Jérôme sort quelques mots d’espagnol et Balthazar fini par parler très bien le français pour nous dire que, puisque nous venons au Portugal nous devrions parler portugais. Mais comment parler les langues de tous les pays du monde ?
Ceci dit, malgré le rendez vous de huit heures, il faut encore attendre, ce ne sera pas possible avant 13 heures. Nous filons donc faire trois courses au « Continente » et déjeunons sur Harmattan afin d’être sur place si quelqu’un se présente.
A peu près à l’heure dite, un gars arrive, il demande si tout est prêt puis il part chercher une énorme grue sur camion. Il installe le camion, déploie ses patins, monte son crochet et nous dit « C’est bon, vous pouvez y aller ». Je comprends alors qu’il n’y a pas de manutentionnaires et que nous allons devoir tout faire. Je sors mon système pour grimper en haut du mât et, muni d’une grosse aussière, je me hisse pour aller la fixer en dessous du deuxième étage de barres de flèches. C’est physique et je redescends fatigué.
Ensuite nous n’avons plus qu’à finir de dévisser tous les ridoirs, enlever l’axe de l’enrouleur et le mât est suspendu dans les airs. Il faut le guider pour l’amener sur le quai. C’est toute une galère pour arriver à l’allonger au sol sans rien casser. Afin de les protéger nous démontons girouettes et antennes. Ensuite, à l’aide de deux chariots élévateurs, on le transporte dans une enceinte fermée et gardée puis on le pose en hauteur sur une remorque de camion. Je suis rassuré, il peut rester ainsi quelques jours sans que je m’inquiète.
Retour au bateau, je découvre la semelle de mat, effectivement la plaque en dessous est bien bombée. Je dévisse les deux boulons qui la tiennent et retire cette semelle. Incroyable ! Je m’attendais bien à cela mais quand même, c’est étonnant. L’épontille a traversé le rouf et elle était bien en train de rentrer dans le mât. C’est le pont qui supportait les efforts du gréement, je me demande comment j’ai pu faire 40 000 Miles avec ce système.
Aujourd’hui les épontilles sont toutes terminées avec une plaque horizontale sur laquelle sont soudés aux quatre coins un triangle de renfort. Si j’avais pu imaginer que cela n’existait pas sur ce bateau j’aurais conçu cette emplanture différemment.
Le mécanicien du coin va me faire une plaque en inox de 16mm d’épaisseur qui permettra de transmettre correctement les efforts du mât à l’épontille. Je l’aurais vendredi soir. Une fois rentré en France, je ferais subir un traitement similaire au mât d’artimon.
Ce soir je suis heureux car le mât est au sol et la réparation apparaît facile, ce n’est pas structurel, cela ne remet pas en cause la solidité même du bateau et une fois réparé, il n’y aura aucune séquelle. Demain je vais devoir étayer pour remettre mon pont à niveau.
A bientôt.
Jean Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Harmattan fait tout piteux sans son grand mât. Rude journée mais au moins c’est fait.
Ce matin je me retrouve donc à la capitainerie à 8 heures comme convenu. Les spécialistes n’avaient pas pensés qu’il fallait faire avec la marée, aussi nous consultons les tables et il m’est demandé d’attendre 10h30 pour rejoindre le quai des pêcheurs.
Je baisse la capote et mets en place pare-battages et aussières puis à 10h15, mise en marche du moteur principal. Je vais chercher Jérôme et nous relevons l’ancre pour aller à quai. Personne ! Je monte dans l’annexe et file à la capitainerie : « Che m’echcuse, che ne fous ai pas dit, il faut que fous alliez au bureau du port et fous demandez Balthazar »
Je retourne au bateau puis nous allons au bureau du port. Le dénommé Balthazar fait celui qui ne parle ni français ni anglais. Il veut que nous parlions portugais. J’en suis bien incapable. Jérôme sort quelques mots d’espagnol et Balthazar fini par parler très bien le français pour nous dire que, puisque nous venons au Portugal nous devrions parler portugais. Mais comment parler les langues de tous les pays du monde ?
Ceci dit, malgré le rendez vous de huit heures, il faut encore attendre, ce ne sera pas possible avant 13 heures. Nous filons donc faire trois courses au « Continente » et déjeunons sur Harmattan afin d’être sur place si quelqu’un se présente.
A peu près à l’heure dite, un gars arrive, il demande si tout est prêt puis il part chercher une énorme grue sur camion. Il installe le camion, déploie ses patins, monte son crochet et nous dit « C’est bon, vous pouvez y aller ». Je comprends alors qu’il n’y a pas de manutentionnaires et que nous allons devoir tout faire. Je sors mon système pour grimper en haut du mât et, muni d’une grosse aussière, je me hisse pour aller la fixer en dessous du deuxième étage de barres de flèches. C’est physique et je redescends fatigué.
Ensuite nous n’avons plus qu’à finir de dévisser tous les ridoirs, enlever l’axe de l’enrouleur et le mât est suspendu dans les airs. Il faut le guider pour l’amener sur le quai. C’est toute une galère pour arriver à l’allonger au sol sans rien casser. Afin de les protéger nous démontons girouettes et antennes. Ensuite, à l’aide de deux chariots élévateurs, on le transporte dans une enceinte fermée et gardée puis on le pose en hauteur sur une remorque de camion. Je suis rassuré, il peut rester ainsi quelques jours sans que je m’inquiète.
Retour au bateau, je découvre la semelle de mat, effectivement la plaque en dessous est bien bombée. Je dévisse les deux boulons qui la tiennent et retire cette semelle. Incroyable ! Je m’attendais bien à cela mais quand même, c’est étonnant. L’épontille a traversé le rouf et elle était bien en train de rentrer dans le mât. C’est le pont qui supportait les efforts du gréement, je me demande comment j’ai pu faire 40 000 Miles avec ce système.
Aujourd’hui les épontilles sont toutes terminées avec une plaque horizontale sur laquelle sont soudés aux quatre coins un triangle de renfort. Si j’avais pu imaginer que cela n’existait pas sur ce bateau j’aurais conçu cette emplanture différemment.
Le mécanicien du coin va me faire une plaque en inox de 16mm d’épaisseur qui permettra de transmettre correctement les efforts du mât à l’épontille. Je l’aurais vendredi soir. Une fois rentré en France, je ferais subir un traitement similaire au mât d’artimon.
Ce soir je suis heureux car le mât est au sol et la réparation apparaît facile, ce n’est pas structurel, cela ne remet pas en cause la solidité même du bateau et une fois réparé, il n’y aura aucune séquelle. Demain je vais devoir étayer pour remettre mon pont à niveau.
A bientôt.
Jean Louis
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"Je regarde votre blog de temps en temps pour suivre les évolutions de votre aventure. Quelle inspiration ! Même avec les petites ou grosse galères du bateau cela doit être une vie de rêve ! J’espère que la santé va aussi bien que le bateau et que les réparations tiennent ..." Envoyé par Yannick LE NOAN le 04-07-2012 à 15:52
Tue, 03 Jul 2012 19:00:00 GMT - Le rattrapage des dégâts 28° 37’W 38° 32’N
Tue, 03 Jul 2012 19:00:00 GMT - Le rattrapage des dégâts 28° 37’W 38° 32’N
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
J’essaye de rattraper un peu les dégâts. Ce n’est pas facile car l’épontille est juste au coin de deux cloisons, je n’ai pas accès au pourtour total de ce tube.
Hier soir je suis allé trainer sur le chantier où se trouvent les bateaux à sec et j’ai ramassé un étai de maçonnerie réglable. Jérôme qui est un homme de ressource et qui ne jette jamais rien (son bateau est rempli de brique à braque et beaucoup trop lourd) m’à sorti un cric de voiture ainsi qu’un petit cric hydraulique. Je n’ai pas pris le cric de voiture mais le cric hydraulique est parfait.
Je pose le cric sur la semelle en béton au pied de l’épontille, l’étai sur le cric et grâce à des petits morceaux de bois (toujours fournis par Jérôme) ou bien des douilles issues de ma caisse à outils, petit à petit je remets en place le rouf. C’est long car il faut y aller doucement, mettre en pression et attendre. Laisser agir comme disent les mécaniciens. Après un certain temps (comme disent les militaires), je démonte et je recommence l’opération à un autre endroit. Il faut y aller petit à petit pour ne pas tout déchirer.
J’ai déjà pas mal avancé mais je n’arrive pas à récupérer le fonctionnement correct de ma porte de carré. Je pense que je ne vais pas y arriver, il faudra que je reprenne celle-ci avec son chambranle. Il reste un creux là où je ne peux intervenir, entre l’épontille et le coin des cloisons. Je pense que je vais être obligé de le boucher tout simplement.
Je dois normalement récupérer ma plaque d’inox vendredi soir, je ne vais pas prendre rendez-vous pour remâter avant que tout soit en place. J’ai un peu de travail à faire sur le mât, j’ai déjà changé l’ampoule de feu de mouillage qui était morte. Il faut que j’en profite pour changer les deux réas d’avant en tête de mât, pour mettre des réas usinés. Rappelez vous j’avais été obligé de faire cela pour mes réas de grand voile et de balancine à Darwin, en Australie suite au blocage de ma grand voile en position haute. Pour les réas de génois, ce n’est pas possible sans démâter.
Jérôme a pris la mer en milieu de matinée, direction Brest où il compte arriver dans une douzaine de jours. Nous avons passé une semaine sympa ensemble. Heureusement qu’il était là pour m’aider à démâter. Je lui rendrais son cric hydraulique au Grand Pavois. Le tour du monde c’est aussi toutes ces rencontres formidables. Hier j’ai reçu des nouvelles d’un jeune couple de bateau-stoppeurs que j’avais rencontré à Hiva Oa, aux Marquises. Ils vivent maintenant à Sydney, en Australie et ont une petite Maryline de huit mois. C’est très agréable de temps en temps de recevoir ainsi des nouvelles de l’autre bout du monde.
Le temps est maintenant magnifique, c’est l’été. Il fait 25 degrés dans la journée, un peu frisquet au petit matin mais c’est très agréable. Le mont Pico n’est plus dans les nuages, il y a juste une petite ceinture de cumulus à mi hauteur, c’est splendide. J’ai finalement décidé, sur les conseils de mon copain Olivier, de prendre un peu de temps pour visiter ces îles où il fait si bon vivre. On ne pense pas à venir aux Açores en vacances d’été alors que le billet d’avion n’est vraiment pas cher et que la vie est moins cher qu’en France (Exemple un thé chez Peter c’est 0,70 €). Ceux qui aiment randonner, ceux qui aiment le vert, ceux qui aiment la nature avec un grand « N » seront servis. Il parait qu’aux Açores il y a deux fois plus de vaches que d’habitants.
Je vais vous laisser là pour retourner à mon épontille.
A bientôt.
Jean-Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
J’essaye de rattraper un peu les dégâts. Ce n’est pas facile car l’épontille est juste au coin de deux cloisons, je n’ai pas accès au pourtour total de ce tube.
Hier soir je suis allé trainer sur le chantier où se trouvent les bateaux à sec et j’ai ramassé un étai de maçonnerie réglable. Jérôme qui est un homme de ressource et qui ne jette jamais rien (son bateau est rempli de brique à braque et beaucoup trop lourd) m’à sorti un cric de voiture ainsi qu’un petit cric hydraulique. Je n’ai pas pris le cric de voiture mais le cric hydraulique est parfait.
Je pose le cric sur la semelle en béton au pied de l’épontille, l’étai sur le cric et grâce à des petits morceaux de bois (toujours fournis par Jérôme) ou bien des douilles issues de ma caisse à outils, petit à petit je remets en place le rouf. C’est long car il faut y aller doucement, mettre en pression et attendre. Laisser agir comme disent les mécaniciens. Après un certain temps (comme disent les militaires), je démonte et je recommence l’opération à un autre endroit. Il faut y aller petit à petit pour ne pas tout déchirer.
J’ai déjà pas mal avancé mais je n’arrive pas à récupérer le fonctionnement correct de ma porte de carré. Je pense que je ne vais pas y arriver, il faudra que je reprenne celle-ci avec son chambranle. Il reste un creux là où je ne peux intervenir, entre l’épontille et le coin des cloisons. Je pense que je vais être obligé de le boucher tout simplement.
Je dois normalement récupérer ma plaque d’inox vendredi soir, je ne vais pas prendre rendez-vous pour remâter avant que tout soit en place. J’ai un peu de travail à faire sur le mât, j’ai déjà changé l’ampoule de feu de mouillage qui était morte. Il faut que j’en profite pour changer les deux réas d’avant en tête de mât, pour mettre des réas usinés. Rappelez vous j’avais été obligé de faire cela pour mes réas de grand voile et de balancine à Darwin, en Australie suite au blocage de ma grand voile en position haute. Pour les réas de génois, ce n’est pas possible sans démâter.
Jérôme a pris la mer en milieu de matinée, direction Brest où il compte arriver dans une douzaine de jours. Nous avons passé une semaine sympa ensemble. Heureusement qu’il était là pour m’aider à démâter. Je lui rendrais son cric hydraulique au Grand Pavois. Le tour du monde c’est aussi toutes ces rencontres formidables. Hier j’ai reçu des nouvelles d’un jeune couple de bateau-stoppeurs que j’avais rencontré à Hiva Oa, aux Marquises. Ils vivent maintenant à Sydney, en Australie et ont une petite Maryline de huit mois. C’est très agréable de temps en temps de recevoir ainsi des nouvelles de l’autre bout du monde.
Le temps est maintenant magnifique, c’est l’été. Il fait 25 degrés dans la journée, un peu frisquet au petit matin mais c’est très agréable. Le mont Pico n’est plus dans les nuages, il y a juste une petite ceinture de cumulus à mi hauteur, c’est splendide. J’ai finalement décidé, sur les conseils de mon copain Olivier, de prendre un peu de temps pour visiter ces îles où il fait si bon vivre. On ne pense pas à venir aux Açores en vacances d’été alors que le billet d’avion n’est vraiment pas cher et que la vie est moins cher qu’en France (Exemple un thé chez Peter c’est 0,70 €). Ceux qui aiment randonner, ceux qui aiment le vert, ceux qui aiment la nature avec un grand « N » seront servis. Il parait qu’aux Açores il y a deux fois plus de vaches que d’habitants.
Je vais vous laisser là pour retourner à mon épontille.
Wed, 04 Jul 2012 19:00:00 GMT - Un peu d’histoire 28° 37’W 38° 32’N
Wed, 04 Jul 2012 19:00:00 GMT - Un peu d’histoire 28° 37’W 38° 32’N
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Jusqu’au début du XV° siècle l’archipel des Açores était inhabité et il n’y avait aucune trace de présence humaine antérieure. Pourtant il est certain que les Phéniciens au VI° siècle avant J.C. puis plus tard les Carthaginois ainsi que les Vikings sont passés par là.
La première carte comportant ces neuf îles a été dressée en 1154 par Sherif Mohammed El Rojari, explorateur et géographe arabe de la cour du roi de Sicile, Roger II. Dans les années 1730, le Portugal cerné par son turbulent voisin l’Espagne, cherchant à s’agrandir armât des caravelles pour explorer les côtes africaines ainsi que ce vaste océan qui s’étendait vers l’Ouest. Le prince Henri le Navigateur, (qui ne naviguait que très peu) fils du roi João premier passait son temps à étudier tous les comptes rendus des différents explorateurs et à confronter toutes les cartes qu’il pouvait trouver. C’est ainsi que, persuadé qu’un archipel existait au Nord Ouest des Canaries, il arma une petite flotte pour aller explorer ces parages. Une première tentative en 1431 se solda par un échec, seules furent découverts les Formigas (Les Fourmis), ces quelques rochers situés à 20 Miles au Nord Est de Santa Maria.
L’année suivante, Henri le Navigateur renvoya ses caravelles et c’est ainsi que fut découvert le 15 août 1432 une île que l’on baptisa Santa Maria en raison de la fête religieuse de ce jour. Il fallut plus de vingt ans pour découvrir la totalité des neuf îles de l’archipel. Néanmoins, le Portugal s’appropria les îles et immédiatement la colonisation commençât. Comme il n’y avait pas assez de colons potentiels dans le seul Portugal, des Flamands, des Bretons, des Ecossais, des Italiens et même des Irlandais vinrent défricher et bruler la forêt primaire pour commencer à cultiver la terre. Des murets en pierre de lave furent érigés pour former des terrasses sur le flanc des volcans.
Idéalement placées sur les routes maritimes, les ports servirent de points de ravitaillement à tous les explorateurs de l’époque, Christophe Colomb, João Fernandez Labrador, Vasco de Gama … Les îles passèrent sous la domination espagnole en 1580, les Espagnols utilisant cette escale stratégiquement placée pour leurs galions revenant des Amériques remplis de richesses.
Les ports d’Angra et de Horta virent alors défiler les pirates et les corsaires de toutes nationalités, Anglais, Français, Vénitiens, Maures, Nord Africains… qui venaient piller les trésors accumulés, et ce malgré la constructions par les Espagnols de forts massifs encore debout aujourd’hui. C’est en 1640 que les îles redevinrent Portugaises. Elles jouissent actuellement d’une certaine autonomie.
Les populations ont toujours pêché la baleine. En 1851 Herman Melville, auteur de Moby Dick, écrit : « De nombreux pêcheurs de baleines viennent des Açores, où les navires de Nantucket mouillent souvent afin de constituer leurs équipages avec les solides paysans de ces îles rocheuses. On ignore pourquoi, mais les meilleurs pêcheurs de baleines se trouvent parmi ces îliens. »
Du fait de la présence continuelle de baleines au milieu des îles, dans les années 80, il y a à peine 30 ans, on pêchait encore les cachalots ici, dans d’étroites embarcations non pontées, à l’aide d’un harpon lancé à la main. Ces baleinières sont maintenant entretenues avec soin, équipées de voiles elles régatent dans la baie. Je suis d’ailleurs ébahit de voir l’importance de la formation des jeunes à la pratique des sports nautiques et de la voile en particulier. Il y a des voiliers sur l’eau en permanence. Toutes les tranches d’âge sont représentées, garçons et filles, et cela commence à partir de 5 ou 6 ans.
Les travaux avancent bien, le rouf est à peu près revenu en place. Du moins c’est aussi bien qu’il est possible de faire. Je vais pouvoir ranger le cric et reporter l’étai. J’ai passé une grande partie de la journée sur le pont, pour arranger l’assise de la semelle de mât. Je suis assez content du résultat. J’ai arasé jusqu’à faire apparaître la surface supérieur de l’épontille. Je pensais que c’était de l’alu mais en fait c’est de l’acier.
C’est incroyable qu’à la construction une plaque n’ait pas été rapportée là-dessus. Il y a juste deux écrous un peu long de soudés devant et derrière. Je m’appuie sur cette surface pour dresser l’aire qui va être recouverte par la semelle. J’ai investi dans trois râpes (1,5€ les trois !!!!!) ainsi que dans un ciseau à bois et ce soir je suis très satisfait car il n’y a plus que quelques creux à reboucher mais ils ne font pas plus qu’un à deux millimètres. J’ai acheté du mastique époxy et j’ai bouché les plus gros tous, près des écrous. Vendredi je voudrais arriver à ce que tout soit arasé et lorsque j’aurais ma plaque en inox, si tout est correct, je poserais un tissu époxy de 200gr/m² puis une dernière couche d’enduit.
Je pense pouvoir remettre le mât en place en début de semaine.
A bientôt.
Jean-Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Jusqu’au début du XV° siècle l’archipel des Açores était inhabité et il n’y avait aucune trace de présence humaine antérieure. Pourtant il est certain que les Phéniciens au VI° siècle avant J.C. puis plus tard les Carthaginois ainsi que les Vikings sont passés par là.
La première carte comportant ces neuf îles a été dressée en 1154 par Sherif Mohammed El Rojari, explorateur et géographe arabe de la cour du roi de Sicile, Roger II. Dans les années 1730, le Portugal cerné par son turbulent voisin l’Espagne, cherchant à s’agrandir armât des caravelles pour explorer les côtes africaines ainsi que ce vaste océan qui s’étendait vers l’Ouest. Le prince Henri le Navigateur, (qui ne naviguait que très peu) fils du roi João premier passait son temps à étudier tous les comptes rendus des différents explorateurs et à confronter toutes les cartes qu’il pouvait trouver. C’est ainsi que, persuadé qu’un archipel existait au Nord Ouest des Canaries, il arma une petite flotte pour aller explorer ces parages. Une première tentative en 1431 se solda par un échec, seules furent découverts les Formigas (Les Fourmis), ces quelques rochers situés à 20 Miles au Nord Est de Santa Maria.
L’année suivante, Henri le Navigateur renvoya ses caravelles et c’est ainsi que fut découvert le 15 août 1432 une île que l’on baptisa Santa Maria en raison de la fête religieuse de ce jour. Il fallut plus de vingt ans pour découvrir la totalité des neuf îles de l’archipel. Néanmoins, le Portugal s’appropria les îles et immédiatement la colonisation commençât. Comme il n’y avait pas assez de colons potentiels dans le seul Portugal, des Flamands, des Bretons, des Ecossais, des Italiens et même des Irlandais vinrent défricher et bruler la forêt primaire pour commencer à cultiver la terre. Des murets en pierre de lave furent érigés pour former des terrasses sur le flanc des volcans.
Idéalement placées sur les routes maritimes, les ports servirent de points de ravitaillement à tous les explorateurs de l’époque, Christophe Colomb, João Fernandez Labrador, Vasco de Gama … Les îles passèrent sous la domination espagnole en 1580, les Espagnols utilisant cette escale stratégiquement placée pour leurs galions revenant des Amériques remplis de richesses.
Les ports d’Angra et de Horta virent alors défiler les pirates et les corsaires de toutes nationalités, Anglais, Français, Vénitiens, Maures, Nord Africains… qui venaient piller les trésors accumulés, et ce malgré la constructions par les Espagnols de forts massifs encore debout aujourd’hui. C’est en 1640 que les îles redevinrent Portugaises. Elles jouissent actuellement d’une certaine autonomie.
Les populations ont toujours pêché la baleine. En 1851 Herman Melville, auteur de Moby Dick, écrit : « De nombreux pêcheurs de baleines viennent des Açores, où les navires de Nantucket mouillent souvent afin de constituer leurs équipages avec les solides paysans de ces îles rocheuses. On ignore pourquoi, mais les meilleurs pêcheurs de baleines se trouvent parmi ces îliens. »
Du fait de la présence continuelle de baleines au milieu des îles, dans les années 80, il y a à peine 30 ans, on pêchait encore les cachalots ici, dans d’étroites embarcations non pontées, à l’aide d’un harpon lancé à la main. Ces baleinières sont maintenant entretenues avec soin, équipées de voiles elles régatent dans la baie. Je suis d’ailleurs ébahit de voir l’importance de la formation des jeunes à la pratique des sports nautiques et de la voile en particulier. Il y a des voiliers sur l’eau en permanence. Toutes les tranches d’âge sont représentées, garçons et filles, et cela commence à partir de 5 ou 6 ans.
Les travaux avancent bien, le rouf est à peu près revenu en place. Du moins c’est aussi bien qu’il est possible de faire. Je vais pouvoir ranger le cric et reporter l’étai. J’ai passé une grande partie de la journée sur le pont, pour arranger l’assise de la semelle de mât. Je suis assez content du résultat. J’ai arasé jusqu’à faire apparaître la surface supérieur de l’épontille. Je pensais que c’était de l’alu mais en fait c’est de l’acier.
C’est incroyable qu’à la construction une plaque n’ait pas été rapportée là-dessus. Il y a juste deux écrous un peu long de soudés devant et derrière. Je m’appuie sur cette surface pour dresser l’aire qui va être recouverte par la semelle. J’ai investi dans trois râpes (1,5€ les trois !!!!!) ainsi que dans un ciseau à bois et ce soir je suis très satisfait car il n’y a plus que quelques creux à reboucher mais ils ne font pas plus qu’un à deux millimètres. J’ai acheté du mastique époxy et j’ai bouché les plus gros tous, près des écrous. Vendredi je voudrais arriver à ce que tout soit arasé et lorsque j’aurais ma plaque en inox, si tout est correct, je poserais un tissu époxy de 200gr/m² puis une dernière couche d’enduit.
Je pense pouvoir remettre le mât en place en début de semaine.
A bientôt.
Jean-Louis
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"bonsoir jean louis demain aprés la dialyse je pars au touquet avec pauline nous partonsvers 18 heures nous passons 2nuits à l’hotel ibis nous allons nous baigner à la piscine eau de mer chaufféemargaux va nous rejoindre nous aurons pluie et un peu de soleil nous penserons bie à vous le grand navigateur....gros bisous de roselyned" Envoyé par roselynedemeesrere le 05-07-2012 à 22:16
Thu, 05 Jul 2012 19:00:00 GMT - Déjà beaucoup mieux 28° 37’W 38° 32’N
Thu, 05 Jul 2012 19:00:00 GMT - Déjà beaucoup mieux 28° 37’W 38° 32’N
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est déjà beaucoup mieux, je dirais même presque parfait.
Le problème lorsque l’on est loin de ses bases c’est de trouver les outils qui vont bien. Certains remplissent leur bateau à ras bord de tout ce qui « pourrait » servir, résultat c’est un capharnaüm et le bateau devient très lourd. C’est bien car cela a permis à Jérôme de me prêter un cric hydraulique mais je ne suis pas comme cela. J’ai horreur d’entasser des choses, j’aime bien être « clean ».
D’ailleurs l’expérience montre que souvent on n’a pas la pièce ou pire, on est incapable de la retrouver. Je me suis donc rendu ce matin à la petite quincaillerie qui est très bien achalandée pour acquérir une spatule un peu large et j’ai trouvé au super marché des bols jetables en plastique pour préparer mon époxy et des couverts en bois de piquenique dont le manche fait une admirable petite spatule arrondie pour faire les joints congés.
J’ai passé une partie de la journée sur le pont à poser de l’enduit puis à poncer. J’ai également traité par l’intérieur, pour consolider sous le rouf. Ce soir je suis très satisfait car la surface est à peu près plane. Je contrôle avec le dos d’une lame de scie posée sur le dessus de l’épontille et je ponce tout ce qui dépasse. J’aurais demain après midi ma plaque en inox, je vais la fixer puis je vais inspecter tout le pourtour, s’il y a un léger jour, j’y insérerais un peu d’enduit. Un fois l’enduit sec, je n’aurais plus qu’à m’en servir comme une règle pour finir d’araser.
Ensuite un petit coup de ponçage, un petit tissu pour recouvrir le tout et si cela veut sourire, lundi matin le mât pourra être remis en place. En deuxième partie de semaine prochaine, toute cette histoire devrait être dans les rétroviseurs. Je pourrais commencer à jouer les touristes. J’ai envie de visiter les îles, peut-être Pico pour son musé de la baleine, São Jorge, Terceira, Sao Miguel et peut-être Santa Maria. Mon copain Olivier me dit que c’est la plus belle et qu’il s’y achèterait bien une maison mais elle est à 54 Miles dans le sud de Sao Miguel. Je verrai bien.
J’ai également envie de voir des baleines. Actuellement il y a des cachalots et bientôt les mères vont arriver avec leur baleineau. Sur le port, plusieurs cahutes proposent aux touristes d’aller voir les baleines. Je n’aurais qu’à les suivre.
En fait il y a très peu de touristes, c’est étonnant car cet endroit est très agréable. Mais ce n’est pas la méditerranée, l’eau est assez fraîche et il n’y a pas de plages de sable blanc. Et puis le temps n’est pas celui de la côte d’azur, cela ressemble beaucoup plus à la Bretagne nord. Par contre même si c’est souvent extrêmement nuageux, il pleut très peu. Je trouve que c’est un bassin de croisières estival très sympa.
A bientôt.
Jean Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est déjà beaucoup mieux, je dirais même presque parfait.
Le problème lorsque l’on est loin de ses bases c’est de trouver les outils qui vont bien. Certains remplissent leur bateau à ras bord de tout ce qui « pourrait » servir, résultat c’est un capharnaüm et le bateau devient très lourd. C’est bien car cela a permis à Jérôme de me prêter un cric hydraulique mais je ne suis pas comme cela. J’ai horreur d’entasser des choses, j’aime bien être « clean ».
D’ailleurs l’expérience montre que souvent on n’a pas la pièce ou pire, on est incapable de la retrouver. Je me suis donc rendu ce matin à la petite quincaillerie qui est très bien achalandée pour acquérir une spatule un peu large et j’ai trouvé au super marché des bols jetables en plastique pour préparer mon époxy et des couverts en bois de piquenique dont le manche fait une admirable petite spatule arrondie pour faire les joints congés.
J’ai passé une partie de la journée sur le pont à poser de l’enduit puis à poncer. J’ai également traité par l’intérieur, pour consolider sous le rouf. Ce soir je suis très satisfait car la surface est à peu près plane. Je contrôle avec le dos d’une lame de scie posée sur le dessus de l’épontille et je ponce tout ce qui dépasse. J’aurais demain après midi ma plaque en inox, je vais la fixer puis je vais inspecter tout le pourtour, s’il y a un léger jour, j’y insérerais un peu d’enduit. Un fois l’enduit sec, je n’aurais plus qu’à m’en servir comme une règle pour finir d’araser.
Ensuite un petit coup de ponçage, un petit tissu pour recouvrir le tout et si cela veut sourire, lundi matin le mât pourra être remis en place. En deuxième partie de semaine prochaine, toute cette histoire devrait être dans les rétroviseurs. Je pourrais commencer à jouer les touristes. J’ai envie de visiter les îles, peut-être Pico pour son musé de la baleine, São Jorge, Terceira, Sao Miguel et peut-être Santa Maria. Mon copain Olivier me dit que c’est la plus belle et qu’il s’y achèterait bien une maison mais elle est à 54 Miles dans le sud de Sao Miguel. Je verrai bien.
J’ai également envie de voir des baleines. Actuellement il y a des cachalots et bientôt les mères vont arriver avec leur baleineau. Sur le port, plusieurs cahutes proposent aux touristes d’aller voir les baleines. Je n’aurais qu’à les suivre.
En fait il y a très peu de touristes, c’est étonnant car cet endroit est très agréable. Mais ce n’est pas la méditerranée, l’eau est assez fraîche et il n’y a pas de plages de sable blanc. Et puis le temps n’est pas celui de la côte d’azur, cela ressemble beaucoup plus à la Bretagne nord. Par contre même si c’est souvent extrêmement nuageux, il pleut très peu. Je trouve que c’est un bassin de croisières estival très sympa.
Fri, 06 Jul 2012 19:00:00 GMT - La parole d’un artisan 28° 37’W 38° 32’N
Fri, 06 Jul 2012 19:00:00 GMT - La parole d’un artisan 28° 37’W 38° 32’N
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hé bien la parole d’un artisan aux Acores a la même valeur que partout dans le reste du monde. Celui là m’avait promis plusieurs fois que j’aurai ma pièce en milieu d’après midi, j’y suis passé à 16h30 mais le travail n’était pas commencé, maintenant il me la promet pour demain 15 heures. Peut-être l’aurais-je lundi ? Heureusement que je n’ai pas encore pris rendez vous pour remâter. J’ai vu le morceau d’inox, c’est du lourd. J’ai peut-être vu grand en prenant du 16mm mais trop fort n’a jamais manqué.
C’était la matinée mât. J’ai démonté tous les ridoirs de leurs cadènes puis je les ai graissés et remontés au bout des câbles. Ce sera plus facile pour remettre le mât en place. J’ai également changé les deux réas d’avant en tête de mât puisque je n’avais pas pu le faire précédemment. Celui d’origine qui reçoit la drisse de génois n’avait presque plus de flancs. J’en ai profité pour inspecter tous les points sensibles, je n’ai pas trouvé de problème mis à part le pied de mon feu de tête de mât qui a été un peu abîmé lors de l’opération de démâtage. Je m’en doutais et cela m’a tenu éveillé une partie de la nuit. Heureusement ce n’est pas trop grave et je vais pouvoir faire une bricole pour réparer.
Cet après-midi, le capitaine, sentant l’arrivée assez proche a ordonné de commencer à nettoyer la coque. C’est le matelot qui s’y est collé. Ce soir il y a déjà du travail de fait mais ce n’est pas facile. A force de frotter contre les pneus au Sri Lanka, la coque a été rayée et il n’y a pas grand-chose à faire. Je suis encore une fois étonné par ce produit contre les taches de rouille. C’est époustouflant. Sans ce produit, c’est presque impossible à enlever et là, on pulvérise et immédiatement les vilaines coulures orange marron disparaissent comme par miracle. Il n’y a plus qu’à jeter un sceau d’eau là-dessus et le travail est fini.
Ce weekend au port c’est compétition de radeaux. Les jeunes ados ont construit des radeaux capables de se déplacer avec des voiles. Ils sont faits de brique et de broque, il y a beaucoup de bambous. Certains arrivent sur les petits caboteurs qui relient les îles entre elles. Je regarde souvent le manège de ces caboteurs, le Cécilia A, le Lusitania et d’autres encore. Ils transportent de tout et presque à chaque voyage des paysans arrivent avec des bœufs magnifiques dans leur remorque. Ils sont montés sur le pont des navires, c’est certainement leur dernier voyage.
A bientôt.
Jean-Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hé bien la parole d’un artisan aux Acores a la même valeur que partout dans le reste du monde. Celui là m’avait promis plusieurs fois que j’aurai ma pièce en milieu d’après midi, j’y suis passé à 16h30 mais le travail n’était pas commencé, maintenant il me la promet pour demain 15 heures. Peut-être l’aurais-je lundi ? Heureusement que je n’ai pas encore pris rendez vous pour remâter. J’ai vu le morceau d’inox, c’est du lourd. J’ai peut-être vu grand en prenant du 16mm mais trop fort n’a jamais manqué.
C’était la matinée mât. J’ai démonté tous les ridoirs de leurs cadènes puis je les ai graissés et remontés au bout des câbles. Ce sera plus facile pour remettre le mât en place. J’ai également changé les deux réas d’avant en tête de mât puisque je n’avais pas pu le faire précédemment. Celui d’origine qui reçoit la drisse de génois n’avait presque plus de flancs. J’en ai profité pour inspecter tous les points sensibles, je n’ai pas trouvé de problème mis à part le pied de mon feu de tête de mât qui a été un peu abîmé lors de l’opération de démâtage. Je m’en doutais et cela m’a tenu éveillé une partie de la nuit. Heureusement ce n’est pas trop grave et je vais pouvoir faire une bricole pour réparer.
Cet après-midi, le capitaine, sentant l’arrivée assez proche a ordonné de commencer à nettoyer la coque. C’est le matelot qui s’y est collé. Ce soir il y a déjà du travail de fait mais ce n’est pas facile. A force de frotter contre les pneus au Sri Lanka, la coque a été rayée et il n’y a pas grand-chose à faire. Je suis encore une fois étonné par ce produit contre les taches de rouille. C’est époustouflant. Sans ce produit, c’est presque impossible à enlever et là, on pulvérise et immédiatement les vilaines coulures orange marron disparaissent comme par miracle. Il n’y a plus qu’à jeter un sceau d’eau là-dessus et le travail est fini.
Ce weekend au port c’est compétition de radeaux. Les jeunes ados ont construit des radeaux capables de se déplacer avec des voiles. Ils sont faits de brique et de broque, il y a beaucoup de bambous. Certains arrivent sur les petits caboteurs qui relient les îles entre elles. Je regarde souvent le manège de ces caboteurs, le Cécilia A, le Lusitania et d’autres encore. Ils transportent de tout et presque à chaque voyage des paysans arrivent avec des bœufs magnifiques dans leur remorque. Ils sont montés sur le pont des navires, c’est certainement leur dernier voyage.
A bientôt.
Jean-Louis
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"un bon courage amical pour la suite des travaux, tu tiens le bon bout ! amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 07-07-2012 à 19:36
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"Bon courage de notre part aussi! Please: le nom du produit miraculeux anti-rouille??? Bises du quai visiteur de PN! " Envoyé par petra le 08-07-2012 à 23:29
Sun, 08 Jul 2012 19:00:00 GMT - Des hommes courageux 28° 37’W 38° 32’N
Sun, 08 Jul 2012 19:00:00 GMT - Des hommes courageux 28° 37’W 38° 32’N
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Dans quel état va-t-on laisser cette planète à nos petits enfants ? La population de la terre ne cesse d’augmenter, il faut toujours plus de ressources, plus d’énergie, plus de nourriture, plus d’eau … Nous sommes en train d’assécher les réserves d’hydrocarbure, de vider les océans de leur population, de produire toujours plus au détriment de l’équilibre écologique et en plus nous empruntons tous les jours un peu plus sur le dos des générations futures qui devront rembourser, cela pour nous assurer un train de vie au dessus de nos moyens.
Ce qui m’a le plus marqué lors de ce tour du monde c’est la pêche intensive au lamparo dans les mers de Java et de Chine, la mer couverte à perte de vue de bateaux illuminés comme des arbres de Noël en train de vider la mer en leurrant les poissons. Il y a également cette constatation que dans toutes les épiceries où je suis passé, un linéaire important est consacré aux boîtes de conserve de thon. On en trouve partout, à l’huile, à la tomate, en miettes, en morceau … Comment peut-on espérer que l’espèce puisse résister à un tel pillage. J’ai failli écrire « la ressource » ! Les « ressources » naturelles, le pétrole, les poissons, le thon … Quel mauvais mot, ce ne sont pas des ressources, ce n’est pas inépuisable, ce sont des trésors qu’il faudrait sauvegarder.
Je suis contre tout ce qui est intensif, aujourd’hui on fait appel aux satellites pour guider les bateaux « usine » sur les lieux où se trouvent les bancs de poissons. Les baleines ont failli disparaitre à cause de cette pêche industrialisée où l’on tirait au canon sur les cétacés. La terre est toute petite, on en fait le tour facilement. L’humanité va droit dans le mur à vouloir la peupler toujours plus.
Je suis contre tous les pillages car il n’y a pas d’autre mot pour qualifier ces actes, je suis contre toutes les méthodes industrielles car c’est contre la nature, c’est de la triche. Par contre je suis admiratif lorsque je vois des hommes avec leur seule intelligence, leur courage et des armes rudimentaires affronter la nature. Je trouve que dans ce cas c’est équitable, il n’y a pas de risque pour la survie des espèces.
La pêche à la baleine s’est arrêtée ici en 1987, il y a 25 ans seulement. Presque tout au long de l’année les cétacés, fréquentent l’archipel, les cachalots entre juin et juillet puis les femelles arrivent avec leur petit. Ce sont surtout les cachalots qui étaient chassés ici, des guetteurs postés sur les hauteurs inspectaient la mer et lorsqu’ils voyaient le souffle d’une baleine l’alerte était donnée.
Les hommes se précipitaient alors pour mettre les baleinières à l’eau. Ce sont de longues barques étroites, non pontées, d’environ 13m par 2, dans lesquelles prenaient place 7 hommes. L’harponneur était à l’avant, c’était un costaud capable de lancer avec vigueur ce lourd harpon. Il fallait alors faire la course avec l’animal pour se rapprocher presque à le toucher afin d’avoir quelques chances de réussite. Tous ces hommes risquaient leur vie car un coup de queue de la baleine sur l’embarcation et il ne restait plus que des allumettes. C’étaient vraiment des hommes courageux. Et quelle victoire lorsqu’ils revenaient au port avec un animal. Il n’y a pas beaucoup de différence avec les chasseurs de mammouth pendant la préhistoire.
En 1987, lorsque la chasse a été interdite, les baleinières ont été abandonnées, elles ont pourries sur place puis, petit à petit les jeunes ont commencé à se rendre compte que c’étaient leurs racines, leur patrimoine, et on a commencé à les restaurer. Comme elles sont très étroites et légères, elles vont vite, elles peuvent également être munies d’un mat et ce sont de très fin voiliers. Elles sont peintes de couleurs vives, du blanc et du rouge ainsi que de l’ocre. Leur nom est finement gravé dans une plaque décorée à l’avant. Aujourd’hui des courses sont organisées, soit à la rame soit à la voile et tous les jours des équipes s’entrainent dans le port.
Quel nul cet artisan, il m’avait dit de passer hier à 15h pour récupérer ma pièce, j’ai attendu jusqu’à 16h30 mais il n’est pas venu. Il n’a pas ouvert son container de la journée, je le vois depuis mon bateau. Cela m’agace au plus haut point, comment peut-on être aussi nul, pas de parole, pas de fierté, pas d’orgueil, qu’il est mauvais. Du coup je suis au chômage technique, déjà au moins trois jours de perdu. Demain je vais aller lui dire tout le mal que je pense de son comportement.
Hier j’ai passé la matinée dans l’annexe à frotter la coque. C’est beaucoup mieux, mais il y a beaucoup de coups et de griffures. Chaque poque me rappelle un mauvais souvenir comme l’arrivée brutale de la douane Australienne à Thursday Island. Je vais devoir refaire une peinture totale, coque et pont. Du boulot en perspective.
A bientôt.
Jean-Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Dans quel état va-t-on laisser cette planète à nos petits enfants ? La population de la terre ne cesse d’augmenter, il faut toujours plus de ressources, plus d’énergie, plus de nourriture, plus d’eau … Nous sommes en train d’assécher les réserves d’hydrocarbure, de vider les océans de leur population, de produire toujours plus au détriment de l’équilibre écologique et en plus nous empruntons tous les jours un peu plus sur le dos des générations futures qui devront rembourser, cela pour nous assurer un train de vie au dessus de nos moyens.
Ce qui m’a le plus marqué lors de ce tour du monde c’est la pêche intensive au lamparo dans les mers de Java et de Chine, la mer couverte à perte de vue de bateaux illuminés comme des arbres de Noël en train de vider la mer en leurrant les poissons. Il y a également cette constatation que dans toutes les épiceries où je suis passé, un linéaire important est consacré aux boîtes de conserve de thon. On en trouve partout, à l’huile, à la tomate, en miettes, en morceau … Comment peut-on espérer que l’espèce puisse résister à un tel pillage. J’ai failli écrire « la ressource » ! Les « ressources » naturelles, le pétrole, les poissons, le thon … Quel mauvais mot, ce ne sont pas des ressources, ce n’est pas inépuisable, ce sont des trésors qu’il faudrait sauvegarder.
Je suis contre tout ce qui est intensif, aujourd’hui on fait appel aux satellites pour guider les bateaux « usine » sur les lieux où se trouvent les bancs de poissons. Les baleines ont failli disparaitre à cause de cette pêche industrialisée où l’on tirait au canon sur les cétacés. La terre est toute petite, on en fait le tour facilement. L’humanité va droit dans le mur à vouloir la peupler toujours plus.
Je suis contre tous les pillages car il n’y a pas d’autre mot pour qualifier ces actes, je suis contre toutes les méthodes industrielles car c’est contre la nature, c’est de la triche. Par contre je suis admiratif lorsque je vois des hommes avec leur seule intelligence, leur courage et des armes rudimentaires affronter la nature. Je trouve que dans ce cas c’est équitable, il n’y a pas de risque pour la survie des espèces.
La pêche à la baleine s’est arrêtée ici en 1987, il y a 25 ans seulement. Presque tout au long de l’année les cétacés, fréquentent l’archipel, les cachalots entre juin et juillet puis les femelles arrivent avec leur petit. Ce sont surtout les cachalots qui étaient chassés ici, des guetteurs postés sur les hauteurs inspectaient la mer et lorsqu’ils voyaient le souffle d’une baleine l’alerte était donnée.
Les hommes se précipitaient alors pour mettre les baleinières à l’eau. Ce sont de longues barques étroites, non pontées, d’environ 13m par 2, dans lesquelles prenaient place 7 hommes. L’harponneur était à l’avant, c’était un costaud capable de lancer avec vigueur ce lourd harpon. Il fallait alors faire la course avec l’animal pour se rapprocher presque à le toucher afin d’avoir quelques chances de réussite. Tous ces hommes risquaient leur vie car un coup de queue de la baleine sur l’embarcation et il ne restait plus que des allumettes. C’étaient vraiment des hommes courageux. Et quelle victoire lorsqu’ils revenaient au port avec un animal. Il n’y a pas beaucoup de différence avec les chasseurs de mammouth pendant la préhistoire.
En 1987, lorsque la chasse a été interdite, les baleinières ont été abandonnées, elles ont pourries sur place puis, petit à petit les jeunes ont commencé à se rendre compte que c’étaient leurs racines, leur patrimoine, et on a commencé à les restaurer. Comme elles sont très étroites et légères, elles vont vite, elles peuvent également être munies d’un mat et ce sont de très fin voiliers. Elles sont peintes de couleurs vives, du blanc et du rouge ainsi que de l’ocre. Leur nom est finement gravé dans une plaque décorée à l’avant. Aujourd’hui des courses sont organisées, soit à la rame soit à la voile et tous les jours des équipes s’entrainent dans le port.
Quel nul cet artisan, il m’avait dit de passer hier à 15h pour récupérer ma pièce, j’ai attendu jusqu’à 16h30 mais il n’est pas venu. Il n’a pas ouvert son container de la journée, je le vois depuis mon bateau. Cela m’agace au plus haut point, comment peut-on être aussi nul, pas de parole, pas de fierté, pas d’orgueil, qu’il est mauvais. Du coup je suis au chômage technique, déjà au moins trois jours de perdu. Demain je vais aller lui dire tout le mal que je pense de son comportement.
Hier j’ai passé la matinée dans l’annexe à frotter la coque. C’est beaucoup mieux, mais il y a beaucoup de coups et de griffures. Chaque poque me rappelle un mauvais souvenir comme l’arrivée brutale de la douane Australienne à Thursday Island. Je vais devoir refaire une peinture totale, coque et pont. Du boulot en perspective.
A bientôt.
Jean-Louis
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"au touquet temps trés moyen mais l’lair de la mer c’est divin bon courage jean louis bisous de roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 10-07-2012 à 08:54
Hier matin j’étais remonté comme un coucou, trop énervé d’avoir poireauté samedi après midi devant le container de mon artisan alors que celui-ci ne s’est pas montré. Dès huit heures, j’ai commencé à guetter l’ouverture de son estanco. Comme à 9 heures c’était toujours fermé, je suis parti faire mes courses au super marché. En revenant je constate qu’il est là. Je ne prends pas le temps de faire un aller et retour au bateau pour porter mes courses, je les jette dans mon annexe (on n’est pas au Cap Vert) et je fille le voir.
J’ai ma tête des mauvais jours, il est en train de travailler sur une pièce qui n’est pas pour moi. « Morning, you are not sérious ! ». Cette simple constatation déclenche immédiatement l’apocalypse. Il monte dans les tours, attrape mon emplanture et me la jette dans les bras en me disant qu’il ne veut plus faire le travail et que je n’ai qu’à aller voir ailleurs puisqu’il n’est pas sérieux. Les noms d’oiseau pleuvent, il me dit que samedi il a eu un problème personnel, je lui réponds que vendredi également ce qui n’arrange pas le dialogue. Après nous être écharpés pendant quelques minutes, je lui rends mon emplanture et il me bougonne de repasser en fin d’après midi. Je repars, il est fâché et moi aussi.
Je suis au chômage technique, je m’installe dans le carré d’Harmattan, je prends un livre et commence à bouquiner. Vers midi j’entends un bruit d’annexe puis quelqu’un appel. C’est mon voisin de mouillage, il vient se présenter. Nous ne nous connaissons pas, il est de Sète et rentre d’un tour d’Atlantique. Je l’invite à boire une bière et nous discutons. Il a cassé sa dérive entre Florès et ici, peut être en tapant dans une baleine.
Il vient de chez l’artisan et me dit que cette dérive lui a été promise pour il y a déjà 15 jours en arrière ! Je suis atterré, je me vois déjà mi-août encore en train d’attendre ma pièce. Je lui raconte ma fâcherie de ce matin et lui me dit qu’il préfère la jouer gentil. Il m’annonce tout de même qu’il vient de voir l’artisan en train de bosser sur ma pièce. Il me dit alors qu’il serait logique que sa pièce soit exécutée avant la mienne. Je le laisse rêver, je connais bien ce genre d’artisan avec qui seule l’épreuve de force est payante.
A 16h30 je me présente un peu anxieux tout de même au container de Marine Yacht Services, l’artisan et en train de finir ma pièce. Quel bonheur ! Le travail est parfait. Il me fait l’adition et veut me faire un rabais de 15€ mais j’arrondi à 10€ de plus. Chacun est heureux, on se frappe dans le dos, on s’excuse pour ce matin, je le remercie, il me dit que si j’ai besoin d’aide de ne pas hésiter à lui demander. Lorsque je repars avec ma pièce, chacun de nous se dit que la vie est belle.
J’ai encore le temps avant d’aller dîner sur le catamaran de Jean-Paul et My, des français de Saint Gratien qui viennent de faire un tour d’Atlantique également, de présenter l’emplanture sur le pont, de repérer les endroits où je dois faire un petit cordon de mastic époxy et de réaliser celui-ci avant de poser l’emplanture à sa place afin de me donner une règle pour finaliser l’assise.
Ce matin, après la toilette et le petit déjeuner, je me jette à nouveau sur le chantier, je ponce puis je n’ai plus qu’à égaliser mon assise avec une légère couche d’enduit. A midi, elle a un peu durci et je profite qu’elle n’est pas totalement prise pour stratifier par-dessus un tissu de 200 gr. Puis vers 15 heures, la stratification ayant déjà un peu tirée, je passe une dernière couche d’enduit pour obtenir un aspect lisse. Ce soir je n’ai plus qu’à poncer légèrement puis à passer une couche de Glycero et demain matin je pourrais remonter mon emplanture après avoir étalé un peu de joint en pâte.
Quand je compare l’aspect actuel de mon pont avec la photo que j’ai pris lors du démâtage je me rends compte que beaucoup de travail a été accompli.
Je vais attendre tout de même que tout soit terminé pour aller prendre rendez vous avec le grutier.
A bientôt.
Jean-Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hier matin j’étais remonté comme un coucou, trop énervé d’avoir poireauté samedi après midi devant le container de mon artisan alors que celui-ci ne s’est pas montré. Dès huit heures, j’ai commencé à guetter l’ouverture de son estanco. Comme à 9 heures c’était toujours fermé, je suis parti faire mes courses au super marché. En revenant je constate qu’il est là. Je ne prends pas le temps de faire un aller et retour au bateau pour porter mes courses, je les jette dans mon annexe (on n’est pas au Cap Vert) et je fille le voir.
J’ai ma tête des mauvais jours, il est en train de travailler sur une pièce qui n’est pas pour moi. « Morning, you are not sérious ! ». Cette simple constatation déclenche immédiatement l’apocalypse. Il monte dans les tours, attrape mon emplanture et me la jette dans les bras en me disant qu’il ne veut plus faire le travail et que je n’ai qu’à aller voir ailleurs puisqu’il n’est pas sérieux. Les noms d’oiseau pleuvent, il me dit que samedi il a eu un problème personnel, je lui réponds que vendredi également ce qui n’arrange pas le dialogue. Après nous être écharpés pendant quelques minutes, je lui rends mon emplanture et il me bougonne de repasser en fin d’après midi. Je repars, il est fâché et moi aussi.
Je suis au chômage technique, je m’installe dans le carré d’Harmattan, je prends un livre et commence à bouquiner. Vers midi j’entends un bruit d’annexe puis quelqu’un appel. C’est mon voisin de mouillage, il vient se présenter. Nous ne nous connaissons pas, il est de Sète et rentre d’un tour d’Atlantique. Je l’invite à boire une bière et nous discutons. Il a cassé sa dérive entre Florès et ici, peut être en tapant dans une baleine.
Il vient de chez l’artisan et me dit que cette dérive lui a été promise pour il y a déjà 15 jours en arrière ! Je suis atterré, je me vois déjà mi-août encore en train d’attendre ma pièce. Je lui raconte ma fâcherie de ce matin et lui me dit qu’il préfère la jouer gentil. Il m’annonce tout de même qu’il vient de voir l’artisan en train de bosser sur ma pièce. Il me dit alors qu’il serait logique que sa pièce soit exécutée avant la mienne. Je le laisse rêver, je connais bien ce genre d’artisan avec qui seule l’épreuve de force est payante.
A 16h30 je me présente un peu anxieux tout de même au container de Marine Yacht Services, l’artisan et en train de finir ma pièce. Quel bonheur ! Le travail est parfait. Il me fait l’adition et veut me faire un rabais de 15€ mais j’arrondi à 10€ de plus. Chacun est heureux, on se frappe dans le dos, on s’excuse pour ce matin, je le remercie, il me dit que si j’ai besoin d’aide de ne pas hésiter à lui demander. Lorsque je repars avec ma pièce, chacun de nous se dit que la vie est belle.
J’ai encore le temps avant d’aller dîner sur le catamaran de Jean-Paul et My, des français de Saint Gratien qui viennent de faire un tour d’Atlantique également, de présenter l’emplanture sur le pont, de repérer les endroits où je dois faire un petit cordon de mastic époxy et de réaliser celui-ci avant de poser l’emplanture à sa place afin de me donner une règle pour finaliser l’assise.
Ce matin, après la toilette et le petit déjeuner, je me jette à nouveau sur le chantier, je ponce puis je n’ai plus qu’à égaliser mon assise avec une légère couche d’enduit. A midi, elle a un peu durci et je profite qu’elle n’est pas totalement prise pour stratifier par-dessus un tissu de 200 gr. Puis vers 15 heures, la stratification ayant déjà un peu tirée, je passe une dernière couche d’enduit pour obtenir un aspect lisse. Ce soir je n’ai plus qu’à poncer légèrement puis à passer une couche de Glycero et demain matin je pourrais remonter mon emplanture après avoir étalé un peu de joint en pâte.
Quand je compare l’aspect actuel de mon pont avec la photo que j’ai pris lors du démâtage je me rends compte que beaucoup de travail a été accompli.
Je vais attendre tout de même que tout soit terminé pour aller prendre rendez vous avec le grutier.
A bientôt.
Jean-Louis
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"bonsoir capitaine, J’ai bien fait d’attendre le dernier blog... moi qui te citait en exemple pour ton self control... t’as bien failli te colleter avec l’açorien!!! heureusement tout s’est bien terminé et tu vas pouvoir admirer les baleines et leurs petits. Tu me parais en pleine forme, est-ce l’anti-cyclone qui stationne au-dessus d’harmattan ? Hier soir, j’ai regardé un reportage sur la 5 qui présentait les iles du cap vert d’une façon tellement idyllique... vantant la gentillesse des iliens... la douceur de vivre, j’ai pensé à toi, à ton ami disparu et je pense que le reportage était surement "bidonné". Ici tout va bien, nous nous préparons au vacances à Callela à partir du 20 juillet. Bonne réparation et remontage du mat. Je te souhaite une bonne nuit
bernard " Envoyé par bernard lannion le 11-07-2012 à 22:21
Ce matin grosse surprise, alors que d’habitude le ciel est plein de gros nuages noirs ou de nuages bas, aujourd’hui c’est grand bleu. C’est venu soudainement, le vent est totalement tombé, le soleil tape dur, le Pico culmine au dessus d’un anneau de nuages blancs et les locaux pensent que c’est enfin parti pour un temps estival. Je crois que cela va suivre pour le nord de la France, Paris et la Bretagne. Préparez vos lotions solaires.
Ici la vie est douce, les portugais sont gentils et accueillants, et on imagine assez bien s’établir dans ces îles. Il y a tout, c’est l’Europe, le super marché regorge de produits, on n’est pas dépaysé. Je me suis habitué très vite à ces petites boules de pain que je trouve maintenant délicieuses. Pour le bricolage il n’y a pas de problème, les quincailleries sont très bien achalandées. Bien entendu ce n’est pas le climat du sud de la France mais l’été il ne fait pas trop chaud et l’hiver la température ne descend pas en dessous de 14 degrés. Il y a tout de même de la neige au sommet du mont Pico qui je le rappelle atteint 2351 mètres.
J’ai rencontré un français qui s’est arrêté ici et qui s’est établi sur l’île Pico depuis plusieurs années. Il m’a indiqué comment voir les cachalots. Il me dit qu’il en voit tous les jours.
Beaucoup partent pour un tour du monde mais finalement peu le finissent. Cela m’a surpris, mais je le comprends parfaitement. Il suffit de s’arrêter un peu longtemps dans un endroit sympa et on n’a plus envie de repartir. La plus part gardent le bateau mais d’autres arrivent même à le mettre en vente. Plus fort, j’ai vu des plaisanciers qui finissent leur tour du monde et continuent pour un deuxième tour afin d’aller rejoindre l’endroit qu’ils ont tant aimé et où ils ont envie maintenant de finir leurs jours.
Ce matin j’ai mis en place la semelle de mât après être allé acheter du joint en cartouche et en avoir étalé sous celle-ci. Je me suis ensuite rendu à la capitainerie pour organiser le grutage du mât. J’ai rendez vous demain matin à 8 heures pour déterminer à quelle heure cela peut se faire. J’ai pris contact avec trois français qui vont venir me donner un coup de main. L’opération est délicate et j’espère que tout va bien se passer.
A bientôt.
Jean-Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hé bien c’est l’été, quel changement de temps !
Ce matin grosse surprise, alors que d’habitude le ciel est plein de gros nuages noirs ou de nuages bas, aujourd’hui c’est grand bleu. C’est venu soudainement, le vent est totalement tombé, le soleil tape dur, le Pico culmine au dessus d’un anneau de nuages blancs et les locaux pensent que c’est enfin parti pour un temps estival. Je crois que cela va suivre pour le nord de la France, Paris et la Bretagne. Préparez vos lotions solaires.
Ici la vie est douce, les portugais sont gentils et accueillants, et on imagine assez bien s’établir dans ces îles. Il y a tout, c’est l’Europe, le super marché regorge de produits, on n’est pas dépaysé. Je me suis habitué très vite à ces petites boules de pain que je trouve maintenant délicieuses. Pour le bricolage il n’y a pas de problème, les quincailleries sont très bien achalandées. Bien entendu ce n’est pas le climat du sud de la France mais l’été il ne fait pas trop chaud et l’hiver la température ne descend pas en dessous de 14 degrés. Il y a tout de même de la neige au sommet du mont Pico qui je le rappelle atteint 2351 mètres.
J’ai rencontré un français qui s’est arrêté ici et qui s’est établi sur l’île Pico depuis plusieurs années. Il m’a indiqué comment voir les cachalots. Il me dit qu’il en voit tous les jours.
Beaucoup partent pour un tour du monde mais finalement peu le finissent. Cela m’a surpris, mais je le comprends parfaitement. Il suffit de s’arrêter un peu longtemps dans un endroit sympa et on n’a plus envie de repartir. La plus part gardent le bateau mais d’autres arrivent même à le mettre en vente. Plus fort, j’ai vu des plaisanciers qui finissent leur tour du monde et continuent pour un deuxième tour afin d’aller rejoindre l’endroit qu’ils ont tant aimé et où ils ont envie maintenant de finir leurs jours.
Ce matin j’ai mis en place la semelle de mât après être allé acheter du joint en cartouche et en avoir étalé sous celle-ci. Je me suis ensuite rendu à la capitainerie pour organiser le grutage du mât. J’ai rendez vous demain matin à 8 heures pour déterminer à quelle heure cela peut se faire. J’ai pris contact avec trois français qui vont venir me donner un coup de main. L’opération est délicate et j’espère que tout va bien se passer.
Fri, 12 Jul 2012 19:00:00 GMT - Ce n’est plus l’été 28° 37’W 38° 32’N
Fri, 12 Jul 2012 19:00:00 GMT - Ce n’est plus l’été 28° 37’W 38° 32’N
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Il aura été bien court cet été ! Aujourd’hui c’est la pire journée depuis que je suis aux Açores, le plafond nuageux est au niveau de la mer provoquant une espèce de crachin pas très sympa. Par moment c’est même de la vraie pluie avec du vent.
Cela s’est déclenché hier soir au moment de l’atterrissage de Francine, à croire qu’elle a rapporté cela de Paris. J’étais parti la chercher à l’aéroport en scooter, nous sommes rentrés un peu mouillés.
Hier matin j’étais donc à huit heures à la capitainerie. La grue est programmée pour 10 heures. Je rentre au bateau et en passant je préviens Jean Paul qui doit venir m’aider pour qu’il soit sur le quai à l’heure dite. Je ne peux faire cela seul.
Je commence à préparer Harmattan, mise en place des pare-battage, mise en place des aussières, mise en marche du moteur … Jean Pierre, un Sétois qui rentre d’un tour d’Atlantique en solitaire sur son bateau en aluminium, voyant que je me prépare à lever l’ancre, saute dans son annexe et vient gentiment me donner la main pour aller à quai. Son aide est bien venue et Harmattan est bientôt sagement amarré, prêt à recevoir son mât.
Il n’est que neuf heures et j’ai le temps de filer prévenir Baptiste et Aurélie, un couple de jeunes équipiers sur un bateau de propriétaire. J’ai fait leur connaissance hier soir et ils se sont proposés pour m’aider.
Lorsque je reviens au bateau, le grutier ne tarde pas à arriver et nous nous organisons pour aller chercher le mât qui est stocké à 200 mètres de là. Heureusement que je dirige la manœuvre car ils n’ont pas l’habitude de manipuler quelque chose d’aussi fragile. Vers 10 heures, le mât est sur le quai et la grue à poste mais pas de Jean Paul. Heureusement je vois arriver mes deux jeunes et je leur distribue immédiatement le travail. Il faut tout préparer, retirer tous les cordages qui tenaient les haubans et l’enrouleur serrés auprès du mât.
Baptiste est chargé de gérer l’enrouleur afin qu’il soit en permanence en tension, ne force pas ni ne traîne sur le sol. Aurélie est chargée de gérer le pied du mât. Celui-ci commence à s’élever et il est bientôt vertical au dessus du quai. Je saute alors dans le bateau et attrape le bout que j’ai frappé sur l’enrouleur puis je tire celui-ci à sa place. Baptiste m’aide et j’arrive à le fixer en insérant sa goupille.
Maintenant nous sommes tous les trois au pied du mât pour essayer de le guider dans sa place. Nous nous y reprenons à trois fois, ce n’est pas facile, ne parlant pas la langue du grutier qui de plus se trouve à 12 mètres dans sa cabine. Enfin, il rentre et se cale, le plus dur est fait, il n’y a plus qu’à saisir chaque hauban et le fixer en insérant la goupille dans la cadène. A 10 heures trente, il ne reste plus que deux haubans à fixer quand Jean Paul arrive ! Quelques tours sur chaque ridoir puis il n’y a plus qu’à décrocher le bout de la grue. L’opération est terminée à 10h45.
Je n’ai plus qu’à revenir au mouillage. Jean Paul m’aide à quitter le quai. Le reste de la journée a été consacrée au réglage du gréement. C’est assez facile, il faut se mettre au pied du mât et viser en regardant la tête de mât. Il doit être rectiligne dans son côté travers et légèrement fléchi sur l’arrière. Comme je n’ai pas déréglé l’étai principal (l’enrouleur), je n’ai juste qu’à mettre les pataras en tension. Je commence également à tout remonter, je repasse tous les câbles électriques, refait l’étanchéité et à la nuit je peux tester pour m’assurer que tout fonctionne.
Aujourd’hui je suis monté en tête de mât pour refixer les aériens de girouette et retirer le bout qui a servi à hisser le mât. Tout fonctionne à nouveau. Cet après-midi, après avoir remis à neuf le vit de mulet, j’ai remis en place la bôme avec sa grand voile en la hissant grâce au guideau électrique. J’ai encore une journée de travail, j’ai du arrêter à cause de la pluie. Tout va bien, je suis très content car j’ai fait du neuf, ce n’est pas un bricolage, c’est du définitif sur lequel il n’y aura pas lieu de revenir.
A bientôt.
Jean-Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Il aura été bien court cet été ! Aujourd’hui c’est la pire journée depuis que je suis aux Açores, le plafond nuageux est au niveau de la mer provoquant une espèce de crachin pas très sympa. Par moment c’est même de la vraie pluie avec du vent.
Cela s’est déclenché hier soir au moment de l’atterrissage de Francine, à croire qu’elle a rapporté cela de Paris. J’étais parti la chercher à l’aéroport en scooter, nous sommes rentrés un peu mouillés.
Hier matin j’étais donc à huit heures à la capitainerie. La grue est programmée pour 10 heures. Je rentre au bateau et en passant je préviens Jean Paul qui doit venir m’aider pour qu’il soit sur le quai à l’heure dite. Je ne peux faire cela seul.
Je commence à préparer Harmattan, mise en place des pare-battage, mise en place des aussières, mise en marche du moteur … Jean Pierre, un Sétois qui rentre d’un tour d’Atlantique en solitaire sur son bateau en aluminium, voyant que je me prépare à lever l’ancre, saute dans son annexe et vient gentiment me donner la main pour aller à quai. Son aide est bien venue et Harmattan est bientôt sagement amarré, prêt à recevoir son mât.
Il n’est que neuf heures et j’ai le temps de filer prévenir Baptiste et Aurélie, un couple de jeunes équipiers sur un bateau de propriétaire. J’ai fait leur connaissance hier soir et ils se sont proposés pour m’aider.
Lorsque je reviens au bateau, le grutier ne tarde pas à arriver et nous nous organisons pour aller chercher le mât qui est stocké à 200 mètres de là. Heureusement que je dirige la manœuvre car ils n’ont pas l’habitude de manipuler quelque chose d’aussi fragile. Vers 10 heures, le mât est sur le quai et la grue à poste mais pas de Jean Paul. Heureusement je vois arriver mes deux jeunes et je leur distribue immédiatement le travail. Il faut tout préparer, retirer tous les cordages qui tenaient les haubans et l’enrouleur serrés auprès du mât.
Baptiste est chargé de gérer l’enrouleur afin qu’il soit en permanence en tension, ne force pas ni ne traîne sur le sol. Aurélie est chargée de gérer le pied du mât. Celui-ci commence à s’élever et il est bientôt vertical au dessus du quai. Je saute alors dans le bateau et attrape le bout que j’ai frappé sur l’enrouleur puis je tire celui-ci à sa place. Baptiste m’aide et j’arrive à le fixer en insérant sa goupille.
Maintenant nous sommes tous les trois au pied du mât pour essayer de le guider dans sa place. Nous nous y reprenons à trois fois, ce n’est pas facile, ne parlant pas la langue du grutier qui de plus se trouve à 12 mètres dans sa cabine. Enfin, il rentre et se cale, le plus dur est fait, il n’y a plus qu’à saisir chaque hauban et le fixer en insérant la goupille dans la cadène. A 10 heures trente, il ne reste plus que deux haubans à fixer quand Jean Paul arrive ! Quelques tours sur chaque ridoir puis il n’y a plus qu’à décrocher le bout de la grue. L’opération est terminée à 10h45.
Je n’ai plus qu’à revenir au mouillage. Jean Paul m’aide à quitter le quai. Le reste de la journée a été consacrée au réglage du gréement. C’est assez facile, il faut se mettre au pied du mât et viser en regardant la tête de mât. Il doit être rectiligne dans son côté travers et légèrement fléchi sur l’arrière. Comme je n’ai pas déréglé l’étai principal (l’enrouleur), je n’ai juste qu’à mettre les pataras en tension. Je commence également à tout remonter, je repasse tous les câbles électriques, refait l’étanchéité et à la nuit je peux tester pour m’assurer que tout fonctionne.
Aujourd’hui je suis monté en tête de mât pour refixer les aériens de girouette et retirer le bout qui a servi à hisser le mât. Tout fonctionne à nouveau. Cet après-midi, après avoir remis à neuf le vit de mulet, j’ai remis en place la bôme avec sa grand voile en la hissant grâce au guideau électrique. J’ai encore une journée de travail, j’ai du arrêter à cause de la pluie. Tout va bien, je suis très content car j’ai fait du neuf, ce n’est pas un bricolage, c’est du définitif sur lequel il n’y aura pas lieu de revenir.
A bientôt.
Jean-Louis
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"tour toujour un temps de chien bonne escapade avec fRANCINEgros bisous de roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 15-07-2012 à 00:13
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"Trop fort le Capt’ain. Bravo pour le mat. Un rapide bonjour d’Irlande où nous passons 10 jour avec Régine. Magnifique pays quoique un peu humide mais çà fait partie du charme. A bientôt Paparazzi" Envoyé par Paparazzi le 15-07-2012 à 10:46
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"Oh la la Jean Louis! BRAVO! Quel operation! J ai du mal a imaginer le bateau sans son mat! fantastique de lire tes nouvelles un lundi ensoleillee sur sydney depuis mon bureau sur Martin Place! Gros bisous a toi et Francine!" Envoyé par Delphine le 16-07-2012 à 01:58
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"salut le roi de la bricole...
moi qui était fier de mon exercice sur le toit de ma cabane à remettre une couche de bitume je vois que tu fais toujours plus fort !!! Bref, je sens que le bateau crève d’envie de repartir pour de nouvelles aventures...avec son capitaine bien sur. Nous repartons en espagne pour un mois et hélas plus d’internet jusqu’au 22 aout. D’ici là je te souhaite une bonne mer et un bon vent dans la remontée vers le golfe de gascogne. amitiés à tous les deux" Envoyé par bernard lannion le 17-07-2012 à 14:56
C’est la fin d’une journée touristique sur l’île Pico. Ce matin nous avons pris le ferry à 10h pour effectuer la petite traversée (5 Miles) qui nous a conduit à Madalena, la ville principale de l’île. Pas de location de scooter, plus de voiture de location, nous discutons avec un chauffeur de taxi qui nous propose un circuit touristique à un prix raisonnable.
L’île Pico est totalement différente de Faial, elle est également appelée l’île noire car composée essentiellement de lave noire, le basalte. Partout cette lave nous rappelle l’origine volcanique. D’une longueur de 48 Km pour une largeur de 15 Km, c’est la seconde île de l’archipel par sa taille.
Nous voilà donc partis et notre chauffeur s’avère être un excellent guide. Il commence par nous conduire dans un endroit où l’on produit le Verdelho, ce vin apéritif typique du coin. Le site est classé patrimoine de l’UNESCO, les vignes sont plantées sur de la lave noire et des murets de pierres de lave noires d’environ un mètre vingt de haut délimitent de petites surfaces de quelques mètres carrés. Le sol noir et les murets noirs, emmagasinent la chaleur du soleil et restituent celle-ci la nuit, permettant à la vigne de produire un raisin beaucoup plus sucré d’où ce degrés d’alcool élevé très particulier à ce vin.
Ensuite nous roulons jusqu’à Lajes Do Pico, pendant que notre chauffeur nous raconte toute l’histoire de l’île. Lajes est l’endroit où le peuplement de l’île a commencé, vers l’année 1460. Malheureusement, arrivés à Lajes, nous découvrons que le musé de la baleine qui était le but de l’expédition, est fermé comme tous les musés du Portugal car nous sommes un lundi. Nous pouvons visiter quand même l’ancienne usine baleinière, ce qui s’avère intéressant.
Après un petit restaurant, nous nous rendons sur le port où il y a une petite marina mais je ne pourrais pas venir ici avec Harmattan, il n’y a pas assez d’eau. Le meilleur endroit pour voir des baleines est à quelques Miles au large de Lajes, je vais peut-être y venir demain, mais il ne sera pas question de faire un stop au port. Nous repartons ensuite pour la troisième ville de l’île, São Roque do Pico en traversant par la montagne, à 1000 mètres d’altitude environ. Ici le musé est également fermé, c’est dommage.
Globalement cette île est beaucoup moins intéressante que Faial que nous avons visité à nouveau samedi et dimanche. Dimanche midi nous avons déjeuné dans un restaurant que je recommande vivement tellement l’accueil par un couple de bavarois est agréable. L’endroit est réellement magnifique avec des petites terrasses ombragées au dessus d’une cascade et les deux garçons sont d’une gentillesse et d’une efficacité qui n’égale que la qualité de leur cuisine. Cela s’appel O Esconderijo (by Hans & Fränky) et c’est dans les hauts de Cedros, au Nord Est de l’île.
Dimanche matin nous avons visité le musé du volcan, à la Ponta Dos Capelinhos où un nouveau volcan est sorti en 1957, atteignant 160 mètres de haut fin 1958. Nous n’avons pas été séduits.
Hier après midi j’ai travaillé dur pour terminer la remise en place de tout mon gréement courant. J’en ai profité pour faire quelques modifications. Hier soir j’étais mort et j’avais surtout mal aux yeux d’avoir travaillé ainsi en plein soleil mais j’étais heureux qu’Harmattan soit à nouveau en parfait état pour reprendre la mer. Il ne me reste plus qu’à faire les pleins d’eau et de gasoil puis à laver le pont et j’espère partir demain matin de bonne heure pour aller à la rencontre des cachalots.
A bientôt.
Jean-Louis
19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est la fin d’une journée touristique sur l’île Pico. Ce matin nous avons pris le ferry à 10h pour effectuer la petite traversée (5 Miles) qui nous a conduit à Madalena, la ville principale de l’île. Pas de location de scooter, plus de voiture de location, nous discutons avec un chauffeur de taxi qui nous propose un circuit touristique à un prix raisonnable.
L’île Pico est totalement différente de Faial, elle est également appelée l’île noire car composée essentiellement de lave noire, le basalte. Partout cette lave nous rappelle l’origine volcanique. D’une longueur de 48 Km pour une largeur de 15 Km, c’est la seconde île de l’archipel par sa taille.
Nous voilà donc partis et notre chauffeur s’avère être un excellent guide. Il commence par nous conduire dans un endroit où l’on produit le Verdelho, ce vin apéritif typique du coin. Le site est classé patrimoine de l’UNESCO, les vignes sont plantées sur de la lave noire et des murets de pierres de lave noires d’environ un mètre vingt de haut délimitent de petites surfaces de quelques mètres carrés. Le sol noir et les murets noirs, emmagasinent la chaleur du soleil et restituent celle-ci la nuit, permettant à la vigne de produire un raisin beaucoup plus sucré d’où ce degrés d’alcool élevé très particulier à ce vin.
Ensuite nous roulons jusqu’à Lajes Do Pico, pendant que notre chauffeur nous raconte toute l’histoire de l’île. Lajes est l’endroit où le peuplement de l’île a commencé, vers l’année 1460. Malheureusement, arrivés à Lajes, nous découvrons que le musé de la baleine qui était le but de l’expédition, est fermé comme tous les musés du Portugal car nous sommes un lundi. Nous pouvons visiter quand même l’ancienne usine baleinière, ce qui s’avère intéressant.
Après un petit restaurant, nous nous rendons sur le port où il y a une petite marina mais je ne pourrais pas venir ici avec Harmattan, il n’y a pas assez d’eau. Le meilleur endroit pour voir des baleines est à quelques Miles au large de Lajes, je vais peut-être y venir demain, mais il ne sera pas question de faire un stop au port. Nous repartons ensuite pour la troisième ville de l’île, São Roque do Pico en traversant par la montagne, à 1000 mètres d’altitude environ. Ici le musé est également fermé, c’est dommage.
Globalement cette île est beaucoup moins intéressante que Faial que nous avons visité à nouveau samedi et dimanche. Dimanche midi nous avons déjeuné dans un restaurant que je recommande vivement tellement l’accueil par un couple de bavarois est agréable. L’endroit est réellement magnifique avec des petites terrasses ombragées au dessus d’une cascade et les deux garçons sont d’une gentillesse et d’une efficacité qui n’égale que la qualité de leur cuisine. Cela s’appel O Esconderijo (by Hans & Fränky) et c’est dans les hauts de Cedros, au Nord Est de l’île.
Dimanche matin nous avons visité le musé du volcan, à la Ponta Dos Capelinhos où un nouveau volcan est sorti en 1957, atteignant 160 mètres de haut fin 1958. Nous n’avons pas été séduits.
Hier après midi j’ai travaillé dur pour terminer la remise en place de tout mon gréement courant. J’en ai profité pour faire quelques modifications. Hier soir j’étais mort et j’avais surtout mal aux yeux d’avoir travaillé ainsi en plein soleil mais j’étais heureux qu’Harmattan soit à nouveau en parfait état pour reprendre la mer. Il ne me reste plus qu’à faire les pleins d’eau et de gasoil puis à laver le pont et j’espère partir demain matin de bonne heure pour aller à la rencontre des cachalots.
A bientôt.
Jean-Louis
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"bon vent pour cette derniere ligne droite " Envoyé par jaco le 19-07-2012 à 09:42
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"vive les cachalots dans le nord temps de cochon bonne continuation gros bisous pour vous deux roselyned" Envoyé par roselynedemeesrere le 19-07-2012 à 17:53
Un petit retour en arrière. Lundi soir, sitôt revenus de Pico, je remonte l’ancre et conduit Harmattan au quai d’accueil où se trouve la pompe à carburant. Plein de gasoil, plein d’eau potable, branchement au 230V, et je rentre à la capitainerie. L’accueil est toujours aussi courtois, on me donne l’autorisation de rester à cette place pour la nuit. C’est le moment de régler ma note, quelle bonne surprise, stationné dans le port pendant trois semaines, démâtage, stockage du mât pendant une dizaine de jours et remise en place du mât, le tout pour moins de 250€, je crois rêver. Cette marina monte à la première place de mes marinas préférées devant celle du marin en Martinique qui pourtant est très bien.
Hier nous avions deux missions, la première était de retrouver la caméra de Francine oubliée dans le taxi sur Pico, la seconde était de rencontrer des baleines et si possible des cachalots. Je largue les amarres à 6h30 et mouille à 8 heures dans le port de Madalena. C’est un vrai jeu de piste car nous n’avons aucune indication mis à part la description du chauffeur. Malgré tout, à 10h15 je peux relever l’ancre mission accomplie.
Nous partons alors pour une longue balade en mer jusqu’au soir. Je me rends au Sud de Pico. En début d’après midi, nous voyons arriver tous les professionnels et essayons de les suivre. Nous avons la chance de croiser la route de grands animaux, avec un aileron dorsal assez arqué et noir mais le dos gris. Je ne sais pas ce que c’est, peut-être des Grampus car ils vivent sur les tombants où ils se nourrissent de calamars tout comme les cachalots ?
Par contre, nous n’avons pas vu cet animal mythique, j’ai aperçu deux fois un souffle et les professionnels étaient groupés autour mais Harmattan ne va pas assez vite et je suis arrivé trop tard. Les cachalots sont les rois de l’apnée, ils peuvent descendre jusqu’à deux milles mètres de profondeur où ils se nourrissent de calamars géants et rester plus d’une heure en plongée. Je reviendrais c’est sûr car il n’y en a pas en méditerranée et je voudrais absolument en approcher.
Nous avons passé la nuit au mouillage dans le port de Madalena sur Pico et j’ai remonté l’ancre ce matin à 6h30 pour une petite traversée de 20 Miles.
Nous voici maintenant amarrés dans la petite marina très intime de Vila Das Velas, la « ville des bougies » sur l’île de São Jorge. Longue de 54 km pour 7,5 km seulement en largeur, São Jorge ressemble selon les avis à une lame d’épée, à un cigare, ou à un long bateau stationné au milieu de la mer.
Après les formalités, une visite au supermarché et un petit restaurant, je vais louer une voiture pour faire le tour de l’île.
São Jorge est une île volcanique constituée d’une grande succession de volcans plus ou moins hauts, des falaises abruptes plongent dans la mer préservant un long plateau situé entre 300 et 800 mètres d’altitude où paissent des troupeaux impeccablement soignés de Holstein, de Shorthorn et de Frisonnes. Ici on fait du lait selon les méthodes les plus modernes des coopératives danoises.
Un peu partout dans la montagne sont disséminées des petites roulotes. A l’heure de la traite les vaches se réunissent autour de cet endroit, impatientes d’être traites. L’éleveur vient avec son 4X4. Soit il transporte des bidons, ces fameux bidons de lait en aluminium qui n’ont pas évolués depuis que j’étais gamin, soit il tire carrément une tonne pour celui qui a un cheptel important. Il démarre le petit moteur Bernard et les vaches se bousculent pour passer à un des trois postes de traite automatique.
De temps en temps, les falaises sont coupées par des coulées de lave basses qui se prolongent dans la mer, ce sont les Fajãs. Ce sont de véritables petits vergers très fertiles, où poussent café, thé, banane, ananas … Nous en avons visité mais je préfère les grandes étendues de pâturage à haute altitude.
Au détour d’une route nous sommes étonnés de croiser un paysan menant sa charrette équipée de deux roues en bois pleine, cerclées de fer tirée par deux bœufs roux attelés au même joug. Un peu plus loin c’est un cheval assez fin qui tire une sarcleuse dans un champ. Et puis partout, le long des routes, entre les près, encore ces magnifiques hortensias bleus pale. Si vous aimez la nature, je vous conseille vivement cet endroit.
A bientôt.
Jean Louis
23H00 en France, 21H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Un petit retour en arrière. Lundi soir, sitôt revenus de Pico, je remonte l’ancre et conduit Harmattan au quai d’accueil où se trouve la pompe à carburant. Plein de gasoil, plein d’eau potable, branchement au 230V, et je rentre à la capitainerie. L’accueil est toujours aussi courtois, on me donne l’autorisation de rester à cette place pour la nuit. C’est le moment de régler ma note, quelle bonne surprise, stationné dans le port pendant trois semaines, démâtage, stockage du mât pendant une dizaine de jours et remise en place du mât, le tout pour moins de 250€, je crois rêver. Cette marina monte à la première place de mes marinas préférées devant celle du marin en Martinique qui pourtant est très bien.
Hier nous avions deux missions, la première était de retrouver la caméra de Francine oubliée dans le taxi sur Pico, la seconde était de rencontrer des baleines et si possible des cachalots. Je largue les amarres à 6h30 et mouille à 8 heures dans le port de Madalena. C’est un vrai jeu de piste car nous n’avons aucune indication mis à part la description du chauffeur. Malgré tout, à 10h15 je peux relever l’ancre mission accomplie.
Nous partons alors pour une longue balade en mer jusqu’au soir. Je me rends au Sud de Pico. En début d’après midi, nous voyons arriver tous les professionnels et essayons de les suivre. Nous avons la chance de croiser la route de grands animaux, avec un aileron dorsal assez arqué et noir mais le dos gris. Je ne sais pas ce que c’est, peut-être des Grampus car ils vivent sur les tombants où ils se nourrissent de calamars tout comme les cachalots ?
Par contre, nous n’avons pas vu cet animal mythique, j’ai aperçu deux fois un souffle et les professionnels étaient groupés autour mais Harmattan ne va pas assez vite et je suis arrivé trop tard. Les cachalots sont les rois de l’apnée, ils peuvent descendre jusqu’à deux milles mètres de profondeur où ils se nourrissent de calamars géants et rester plus d’une heure en plongée. Je reviendrais c’est sûr car il n’y en a pas en méditerranée et je voudrais absolument en approcher.
Nous avons passé la nuit au mouillage dans le port de Madalena sur Pico et j’ai remonté l’ancre ce matin à 6h30 pour une petite traversée de 20 Miles.
Nous voici maintenant amarrés dans la petite marina très intime de Vila Das Velas, la « ville des bougies » sur l’île de São Jorge. Longue de 54 km pour 7,5 km seulement en largeur, São Jorge ressemble selon les avis à une lame d’épée, à un cigare, ou à un long bateau stationné au milieu de la mer.
Après les formalités, une visite au supermarché et un petit restaurant, je vais louer une voiture pour faire le tour de l’île.
São Jorge est une île volcanique constituée d’une grande succession de volcans plus ou moins hauts, des falaises abruptes plongent dans la mer préservant un long plateau situé entre 300 et 800 mètres d’altitude où paissent des troupeaux impeccablement soignés de Holstein, de Shorthorn et de Frisonnes. Ici on fait du lait selon les méthodes les plus modernes des coopératives danoises.
Un peu partout dans la montagne sont disséminées des petites roulotes. A l’heure de la traite les vaches se réunissent autour de cet endroit, impatientes d’être traites. L’éleveur vient avec son 4X4. Soit il transporte des bidons, ces fameux bidons de lait en aluminium qui n’ont pas évolués depuis que j’étais gamin, soit il tire carrément une tonne pour celui qui a un cheptel important. Il démarre le petit moteur Bernard et les vaches se bousculent pour passer à un des trois postes de traite automatique.
De temps en temps, les falaises sont coupées par des coulées de lave basses qui se prolongent dans la mer, ce sont les Fajãs. Ce sont de véritables petits vergers très fertiles, où poussent café, thé, banane, ananas … Nous en avons visité mais je préfère les grandes étendues de pâturage à haute altitude.
Au détour d’une route nous sommes étonnés de croiser un paysan menant sa charrette équipée de deux roues en bois pleine, cerclées de fer tirée par deux bœufs roux attelés au même joug. Un peu plus loin c’est un cheval assez fin qui tire une sarcleuse dans un champ. Et puis partout, le long des routes, entre les près, encore ces magnifiques hortensias bleus pale. Si vous aimez la nature, je vous conseille vivement cet endroit.
A bientôt.
Jean Louis
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"un petit bonjour de callela... Nous sommes arrivés jeudi soirdans notre petit nid d’amour. Toujours beau temps, mer belle. Nous en avons profité pour faire une ballade dans les ,calanques espagnoles, rie à voir avec les françaises... Je vois que tout va bien pour toi et francine et que le tourisme marche fort !!! Quand reprends tu la route ? Bonne journée à tous les deux bernard" Envoyé par bernard lannion le 21-07-2012 à 08:36
C’est une mer d’huile pour cette journée de transition entre São Jorge et Terceira. L’anticyclone est juste au dessus de nos têtes et il n’y a pas un souffle de vent, pas de houle, ce n’est pas l’océan, c’est un lac. J’en profite pour pousser un peu le moteur, cela lui fait du bien, ça le décrasse. Nous filons 6 nœuds.
Ce matin levé de bonne heure pour un tour de la partie Ouest de São Jorge, je ne m’en lasse pas. Puis une visite au supermarché pour acheter le fameux fromage en forme de ballon de foot aplati produit ici, un passage à la capitainerie pour régler mon dû (12,5 €) et à 12h30 nous larguons les amarres avec regrets de cet endroit extrêmement sympathique où j’ai envie de revenir. Les Açores ne sont pas polluées par le tourisme de masse, la vie y est douce et on se fait confiance. Lorsque j’ai rendu la voiture de location, personne n’est venu la voir, on m’a juste demandé si j’avais fait le plein, j’ai dit oui, cela a suffit.
Il fait un temps magnifique, c’est l’été et comme il n’y a pas de vent il fait très chaud. Au dessus de 1000 mètres d’altitude, il faut tout de même prévoir quelque chose car les nuages peuvent être présents et alors la température n’est plus la même qu’au niveau de la mer.
J’ai fait une grosse erreur hier, ce ne sont pas des bœufs sous le joug mais bel et bien de jeunes taureaux. Bravo monsieur le paysan, ils sont magnifiques.
Ce soir nous atteindrons Angra Do Heroismo sur l’île de Terceira, nommée ainsi car elle fut la troisième à être découverte par les Portugais. C’est également la troisième par sa superficie avec 30 km de long pour 18 km de large, mais certainement la première en termes de densité de population (environ 60 000 habitants).
Ici également le volcan n’est pas éteint, il a même un sommeil peu profond car son dernier réveil date de 1980. Les destructions ont touchées particulièrement Angra Do Heroismo détruite à 80% (23 secondes à 7,8 sur l’échelle de Richter !) ce qui est très dommage car cette ville a l’honneur d’être inscrite au Patrimoine Historique de l’Humanité rejoignant ainsi des lieux aussi célèbres que le Taj Mahal.
Grace à son mouillage naturel, Angra Do Heroismo fut longtemps la ville la plus importante des Açores et jusqu’en 1832 la capitale de l’archipel. Elle doit son qualificatif « Do Heroismo » au fait qu’en 1581, attaquée par les Espagnols, la population locale manquant d’armes appropriées, fit dévaler les troupeaux sauvages en bas des collines, repoussant ainsi les envahisseurs.
En début d’après midi, nous avons croisé une bande de grands dauphins et en fin d’après midi une deuxième bande mais toujours pas de cachalots.
Nous devrions mouiller dans l’avant port aux environs de 21 heures. Au menu demain, location de voiture, visite de l’île, de sa caldeira et photos des nombreux lacs dans le fond des cratères.
A 19h 39 Miles au compteur.
A bientôt.
Jean-Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est une mer d’huile pour cette journée de transition entre São Jorge et Terceira. L’anticyclone est juste au dessus de nos têtes et il n’y a pas un souffle de vent, pas de houle, ce n’est pas l’océan, c’est un lac. J’en profite pour pousser un peu le moteur, cela lui fait du bien, ça le décrasse. Nous filons 6 nœuds.
Ce matin levé de bonne heure pour un tour de la partie Ouest de São Jorge, je ne m’en lasse pas. Puis une visite au supermarché pour acheter le fameux fromage en forme de ballon de foot aplati produit ici, un passage à la capitainerie pour régler mon dû (12,5 €) et à 12h30 nous larguons les amarres avec regrets de cet endroit extrêmement sympathique où j’ai envie de revenir. Les Açores ne sont pas polluées par le tourisme de masse, la vie y est douce et on se fait confiance. Lorsque j’ai rendu la voiture de location, personne n’est venu la voir, on m’a juste demandé si j’avais fait le plein, j’ai dit oui, cela a suffit.
Il fait un temps magnifique, c’est l’été et comme il n’y a pas de vent il fait très chaud. Au dessus de 1000 mètres d’altitude, il faut tout de même prévoir quelque chose car les nuages peuvent être présents et alors la température n’est plus la même qu’au niveau de la mer.
J’ai fait une grosse erreur hier, ce ne sont pas des bœufs sous le joug mais bel et bien de jeunes taureaux. Bravo monsieur le paysan, ils sont magnifiques.
Ce soir nous atteindrons Angra Do Heroismo sur l’île de Terceira, nommée ainsi car elle fut la troisième à être découverte par les Portugais. C’est également la troisième par sa superficie avec 30 km de long pour 18 km de large, mais certainement la première en termes de densité de population (environ 60 000 habitants).
Ici également le volcan n’est pas éteint, il a même un sommeil peu profond car son dernier réveil date de 1980. Les destructions ont touchées particulièrement Angra Do Heroismo détruite à 80% (23 secondes à 7,8 sur l’échelle de Richter !) ce qui est très dommage car cette ville a l’honneur d’être inscrite au Patrimoine Historique de l’Humanité rejoignant ainsi des lieux aussi célèbres que le Taj Mahal.
Grace à son mouillage naturel, Angra Do Heroismo fut longtemps la ville la plus importante des Açores et jusqu’en 1832 la capitale de l’archipel. Elle doit son qualificatif « Do Heroismo » au fait qu’en 1581, attaquée par les Espagnols, la population locale manquant d’armes appropriées, fit dévaler les troupeaux sauvages en bas des collines, repoussant ainsi les envahisseurs.
En début d’après midi, nous avons croisé une bande de grands dauphins et en fin d’après midi une deuxième bande mais toujours pas de cachalots.
Nous devrions mouiller dans l’avant port aux environs de 21 heures. Au menu demain, location de voiture, visite de l’île, de sa caldeira et photos des nombreux lacs dans le fond des cratères.
A 19h 39 Miles au compteur.
A bientôt.
Jean-Louis
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"cher jl
superbes bêtes, bien tranquilles,mais imposantes. nous avons aussi 28° comme vous.bisous jeanine " Envoyé par jeanine le 25-07-2012 à 19:56
Angra Do Heroismo, Angra l’héroïque, quel nom étonnant pour une ville non moins étonnante.
Nous arrivons donc aux alentours de 21h30 dans la marina d’Angra, la prise de ponton est difficile, il y a du courant car l’entrée est très étroite et la marée a du volume à vider. Les places réservées aux visiteurs sont dans l’entrée et en plus il y a un vent de travers. Les pieds d’un support de pare-battages se cassent malencontreusement et celui-ci part à la mer. Je suis un peu chagriné mais dès que tout est en ordre, bateau correctement amarré et électricité branchée, nous ne pouvons résister à l’envie d’une première visite de la ville.
Quelle surprise ! Nous n’avons plus l’impression d’être aux Açores mais dans une ville du pourtour méditerranéen. Le port est dominé par l’Eglise da Misericórdia, une petite cathédrale construite au XVIIIe siècle. Les rues qui suivent un tracé géométrique précis sont toutes faites de petits pavés noirs, les trottoirs également mais ceux-ci comportent des motifs en petits pavés blancs. De chaque côté de grands bâtiments style Renaissance, avec des façades majestueuses ainsi que des plafonds très hauts.
Il y a de grandes places bordées de bâtiments majestueux et des églises grandioses à profusion. Sur les places sont installés des petits cafés avec tables et chaises. A un endroit, un orchestre s’apprête à donner un récital, demain ce sera un autre orchestre sur une autre place. C’est une véritable ambiance de vacance.
Vendredi matin j’ai du travail, il faut que je récupère mon support de pare-battage, que je le répare et que je le remette en place. Il y a six mètres de fond mais heureusement l’eau est claire et je le vois parfaitement. Munie de l’ancre de l’annexe et d’une grande corde, j’arrive après quelques efforts à remonter le vagabond. Les pieds sont faits d’une rondelle en laiton sur laquelle est soudé un petit bout de tube. Ce sont les soudures qui ont lâchées. J’arrive facilement à trouver un artisan qui me fait la réparation sur le champ.
Je m’installe à l’arrière d’Harmattan, enfile un des pieds mais m’y prends comme un manche, résultat le récalcitrant repars à la mer accompagné de son pied. Je suis fou furieux et me traite de tous les noms. Je reprends mon système avec l’ancre, arrive à remonter le support mais le pied est resté au fond. Quelle guigne. Comme il a été soudé, il ne brille plus et du coup il est pratiquement invisible.
Comment remonter ce pied ? La seule solution est de prendre un hameçon, le fixer avec un plomb de sonde au bout d’un long fil de nylon et de dandiner en espérant que l’hameçon arrivera à passer dans un des trois trous de fixation de cinq millimètres de diamètre. Ici il y a cinq mètres, à cette profondeur je ne vois pas grand-chose. Je passe donc de longs moments à dandiner en aveugle. Lorsque j’en ai marre je fais autre chose mais dès que j’ai un moment je m’y remets. Ce matin j’ai déjà dandiné des centaines et des centaines de fois mais je suis tenace et je m’y remets après petit déjeuner. Tout d’un coup, le miracle se produit et je remonte mon pied. Quel bonheur ! Encore une fois le défi était difficile mais quelle victoire de réussir.
Au programme aujourd’hui, visite de l’île. Nous louons un scooter, et commençons à nous rendre à Furnas do Enxofre, un cratère de volcan d’où sortent des fumées soufrées. La terre est très chaude, il y a des dépôts blancs (aluminium), des rouges (fer), des jaunes (soufre) et des fumées s’échappent du sol un peu partout. Il ne faut pas sortir du circuit balisé car ces fumées sortent du sol à 95 degrés.
Nous continuons par la grotte Algar do Carvão mais elle n’ouvre qu’à 14 heures. Aussi nous décidons de filer sur Praia Da Vitória, la deuxième ville de l’île. Malheureusement il se met à pleuvoir et de plus en plus fort. A Praia nous nous réfugions à la terrasse d’un restaurant. C’est l’apocalypse, il pleut de plus en plus. En début d’après midi cela s’est un peu calmé et nous décidons de repartir mais ce n’est que pour nous arrêter un peu plus loin sous un abri bus.
Nous insistons encore une heure mais nous sommes tellement trempés que nous décidons de revenir au bateau. Nous traversons la montagne sous des déluges d’eau et arrivons au bateau sous un soleil radieux. Dommage pour les grottes, ce sera pour une autre fois.
A bientôt.
Jean-Louis
22H00 en France, 20H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Angra Do Heroismo, Angra l’héroïque, quel nom étonnant pour une ville non moins étonnante.
Nous arrivons donc aux alentours de 21h30 dans la marina d’Angra, la prise de ponton est difficile, il y a du courant car l’entrée est très étroite et la marée a du volume à vider. Les places réservées aux visiteurs sont dans l’entrée et en plus il y a un vent de travers. Les pieds d’un support de pare-battages se cassent malencontreusement et celui-ci part à la mer. Je suis un peu chagriné mais dès que tout est en ordre, bateau correctement amarré et électricité branchée, nous ne pouvons résister à l’envie d’une première visite de la ville.
Quelle surprise ! Nous n’avons plus l’impression d’être aux Açores mais dans une ville du pourtour méditerranéen. Le port est dominé par l’Eglise da Misericórdia, une petite cathédrale construite au XVIIIe siècle. Les rues qui suivent un tracé géométrique précis sont toutes faites de petits pavés noirs, les trottoirs également mais ceux-ci comportent des motifs en petits pavés blancs. De chaque côté de grands bâtiments style Renaissance, avec des façades majestueuses ainsi que des plafonds très hauts.
Il y a de grandes places bordées de bâtiments majestueux et des églises grandioses à profusion. Sur les places sont installés des petits cafés avec tables et chaises. A un endroit, un orchestre s’apprête à donner un récital, demain ce sera un autre orchestre sur une autre place. C’est une véritable ambiance de vacance.
Vendredi matin j’ai du travail, il faut que je récupère mon support de pare-battage, que je le répare et que je le remette en place. Il y a six mètres de fond mais heureusement l’eau est claire et je le vois parfaitement. Munie de l’ancre de l’annexe et d’une grande corde, j’arrive après quelques efforts à remonter le vagabond. Les pieds sont faits d’une rondelle en laiton sur laquelle est soudé un petit bout de tube. Ce sont les soudures qui ont lâchées. J’arrive facilement à trouver un artisan qui me fait la réparation sur le champ.
Je m’installe à l’arrière d’Harmattan, enfile un des pieds mais m’y prends comme un manche, résultat le récalcitrant repars à la mer accompagné de son pied. Je suis fou furieux et me traite de tous les noms. Je reprends mon système avec l’ancre, arrive à remonter le support mais le pied est resté au fond. Quelle guigne. Comme il a été soudé, il ne brille plus et du coup il est pratiquement invisible.
Comment remonter ce pied ? La seule solution est de prendre un hameçon, le fixer avec un plomb de sonde au bout d’un long fil de nylon et de dandiner en espérant que l’hameçon arrivera à passer dans un des trois trous de fixation de cinq millimètres de diamètre. Ici il y a cinq mètres, à cette profondeur je ne vois pas grand-chose. Je passe donc de longs moments à dandiner en aveugle. Lorsque j’en ai marre je fais autre chose mais dès que j’ai un moment je m’y remets. Ce matin j’ai déjà dandiné des centaines et des centaines de fois mais je suis tenace et je m’y remets après petit déjeuner. Tout d’un coup, le miracle se produit et je remonte mon pied. Quel bonheur ! Encore une fois le défi était difficile mais quelle victoire de réussir.
Au programme aujourd’hui, visite de l’île. Nous louons un scooter, et commençons à nous rendre à Furnas do Enxofre, un cratère de volcan d’où sortent des fumées soufrées. La terre est très chaude, il y a des dépôts blancs (aluminium), des rouges (fer), des jaunes (soufre) et des fumées s’échappent du sol un peu partout. Il ne faut pas sortir du circuit balisé car ces fumées sortent du sol à 95 degrés.
Nous continuons par la grotte Algar do Carvão mais elle n’ouvre qu’à 14 heures. Aussi nous décidons de filer sur Praia Da Vitória, la deuxième ville de l’île. Malheureusement il se met à pleuvoir et de plus en plus fort. A Praia nous nous réfugions à la terrasse d’un restaurant. C’est l’apocalypse, il pleut de plus en plus. En début d’après midi cela s’est un peu calmé et nous décidons de repartir mais ce n’est que pour nous arrêter un peu plus loin sous un abri bus.
Nous insistons encore une heure mais nous sommes tellement trempés que nous décidons de revenir au bateau. Nous traversons la montagne sous des déluges d’eau et arrivons au bateau sous un soleil radieux. Dommage pour les grottes, ce sera pour une autre fois.
A bientôt.
Jean-Louis
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"ouf soleil radieux j’espere que la pluie vous quittera gros bisous de roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 22-07-2012 à 19:31
Sun, 22 Jul 2012 19:00:00 GMT - Le banc « D.Joao de Castro » 26° 38’W 38° 18’N
Sun, 22 Jul 2012 19:00:00 GMT - Le banc « D.Joao de Castro » 26° 38’W 38° 18’N
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Ce matin nous avons profités du scooter pour rendre une visite au Monte Brasil, c’est ce volcan qui gît dans la mer face à Angra et qui y est relié par une petite langue de terre, dessinant ces deux baies protectrices. Sa caldeira est très belle et du haut de la lèvre du cratère la vue est magnifique.
Nous avons pris la mer à 11h15, direction Ponta Delgada sur São Miguel à 92 Miles d’Angra. Nous bénéficions d’un tout petit force 3 d’WSW qui, aidé du moteur au ralenti nous pousse entre 4 et 5N. La mer est absolument plate, encore de nombreux dauphins, cette fois des dauphins Thetis et des dauphins communs mais toujours pas de cachalots. Puis vers 18h30, nous croisons une bande de grands dauphins, totalement noirs, ils nous font un festival autour du bateau en sautant à 5 ou 6 mètres de haut pendant que d’autres frappent violemment la surface avec leur queue. Je n’avais jamais vu des dauphins sauter aussi haut sauf dans les parcs d’attraction bien entendu.
Sur la route, à peu près à mi parcours, alors que les fonds sont de 2000 mètres, un véritable pic s’élève pour atteindre une sonde de 12 mètres sur quelques mètres carrés !!!! C’est le Banco D.Joao De Castro, par grosse mer il peut être très dangereux car elle déferle dessus. Il est très pointu, la sonde des 500 mètres fait environ 4 km de diamètre et la sonde des 1000 mètres 10 km.
São Miguel est la plus grande des Açores avec 65 km de long par 16 de large. C’est la plus peuplée également avec environ 140 000 habitants. D’origine volcanique, on peut voir à plusieurs endroits les manifestations de l’activité brûlante de ses entrailles. Il y a les thermes de Fumas où jaillit une eau sulfurée bouillante et les centrales géothermiques qui fournissent l’électricité à Ribeira Grande dans des rugissements de vapeurs qui s’échappent du sous sol.
De nombreux cratères renferment des lacs qui méritent tous une visite et en particulier au Nord Ouest, le lac bleu et le lac vert situés à l’intérieur d’une même caldeira. São Miguel est surnommée l’île verte tellement toutes les nuances de cette couleur sont présente ici avec les prairies, les forêts, les champs de tabac, de thé, d’ananas, de roseaux…
Ponta Delgada qui est la capitale de l’île est également le centre administratif de tout l’archipel. C’est le siège de l’université et des différents organes du pouvoir de la Région autonome des Açores. C’est un grand port de pêche mais également un grand port de commerce car la plupart des marchandises pour l’archipel sont débarquées ici avant d’être dispatchées.
Nous comptons arriver demain aux alentours de 6 ou 7 heures. Cela va nous laisser deux jours pour visiter l’île avant que Francine ne reparte mercredi matin.
N’hésitez pas à revenir deux jours en arrière pour voir la photo du paysan avec ses deux taureaux sous le joug. Elle n’est pas bien passée mais le problème a été résolu.
35 Miles depuis le départ.
A bientôt.
Jean-Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Ce matin nous avons profités du scooter pour rendre une visite au Monte Brasil, c’est ce volcan qui gît dans la mer face à Angra et qui y est relié par une petite langue de terre, dessinant ces deux baies protectrices. Sa caldeira est très belle et du haut de la lèvre du cratère la vue est magnifique.
Nous avons pris la mer à 11h15, direction Ponta Delgada sur São Miguel à 92 Miles d’Angra. Nous bénéficions d’un tout petit force 3 d’WSW qui, aidé du moteur au ralenti nous pousse entre 4 et 5N. La mer est absolument plate, encore de nombreux dauphins, cette fois des dauphins Thetis et des dauphins communs mais toujours pas de cachalots. Puis vers 18h30, nous croisons une bande de grands dauphins, totalement noirs, ils nous font un festival autour du bateau en sautant à 5 ou 6 mètres de haut pendant que d’autres frappent violemment la surface avec leur queue. Je n’avais jamais vu des dauphins sauter aussi haut sauf dans les parcs d’attraction bien entendu.
Sur la route, à peu près à mi parcours, alors que les fonds sont de 2000 mètres, un véritable pic s’élève pour atteindre une sonde de 12 mètres sur quelques mètres carrés !!!! C’est le Banco D.Joao De Castro, par grosse mer il peut être très dangereux car elle déferle dessus. Il est très pointu, la sonde des 500 mètres fait environ 4 km de diamètre et la sonde des 1000 mètres 10 km.
São Miguel est la plus grande des Açores avec 65 km de long par 16 de large. C’est la plus peuplée également avec environ 140 000 habitants. D’origine volcanique, on peut voir à plusieurs endroits les manifestations de l’activité brûlante de ses entrailles. Il y a les thermes de Fumas où jaillit une eau sulfurée bouillante et les centrales géothermiques qui fournissent l’électricité à Ribeira Grande dans des rugissements de vapeurs qui s’échappent du sous sol.
De nombreux cratères renferment des lacs qui méritent tous une visite et en particulier au Nord Ouest, le lac bleu et le lac vert situés à l’intérieur d’une même caldeira. São Miguel est surnommée l’île verte tellement toutes les nuances de cette couleur sont présente ici avec les prairies, les forêts, les champs de tabac, de thé, d’ananas, de roseaux…
Ponta Delgada qui est la capitale de l’île est également le centre administratif de tout l’archipel. C’est le siège de l’université et des différents organes du pouvoir de la Région autonome des Açores. C’est un grand port de pêche mais également un grand port de commerce car la plupart des marchandises pour l’archipel sont débarquées ici avant d’être dispatchées.
Nous comptons arriver demain aux alentours de 6 ou 7 heures. Cela va nous laisser deux jours pour visiter l’île avant que Francine ne reparte mercredi matin.
N’hésitez pas à revenir deux jours en arrière pour voir la photo du paysan avec ses deux taureaux sous le joug. Elle n’est pas bien passée mais le problème a été résolu.
35 Miles depuis le départ.
A bientôt.
Jean-Louis
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"merci pour toutes merveilles...bon courage pour la solitude.le soleil est tourjours là bisous de roselyned" Envoyé par roselynedemeesteredroselyne le 25-07-2012 à 09:23
Nous voici amarrés dans la superbe marina de Ponta Delgada. C’est le grand luxe, il y a beaucoup de place, la capacité est de 640 bateaux et il va falloir longtemps pour la remplir. Le problème tient dans la notoriété qu’à la marina d’Horta auprès des marins voyageurs. A Horta les bateaux sont à couple par trois ou quatre alors qu’ici il y a des centaines de places vides.
Vers 20 heures hier soir, nous croisons un voilier sous spi qui est parti de Santa Maria et va sur Angra do Heroismo. Je le contacte par VHF et le capitaine me dit faire la fête car il y a un quart d’heure ils ont croisé un cachalot à moins de 20 mètres. Je file sur la delphinière et scrute la mer pendant une demi-heure mais rien à faire, je ne le retrouve pas. Je crois qu’il faut un peu de chance, dans le voilier amarré à côté d’Harmattan, ils en ont vu un qui a soufflé à quelques mètres d’eux cette nuit.
La nuit a été très calme, pas de vent, le moteur a travaillé gentiment et nous sommes arrivés vers 9 heures à l’entrée du port où le magnifique trois-mâts carré de la marine brésilienne, le Cisne Branco patientait avant d’entrer dans la marina. Il est vraiment magnifique.
Entre le mât de misaine et le mât de Beaupré il y a cinq focs, du haut vers le bas, Foc-en-l’air, Clinfoc, Grand foc, Faux foc, et petit foc puis une trinquette. Sur le mât de misaine cinq voiles carrées, Petit cacatois, Petit perroquet, Petit hunier volant, Petit hunier fixe, Misaine. Entre le Grand mât et le mât de misaine, trois voiles d’étai, Voile d’étai de grand cacatois, Voile d’étai de grand perroquet, Grand voile d’étai. Sur le Grand mât six voiles carrées, Grand cacatois, Grand perroquet volant, Grand perroquet fixe, Grand hunier volant, Grand hunier fixe, Grand voile. Entre le mât d’artimon et le Grand mât, trois voiles d’étai, Voile d’étai de perruche, Diablotin, Foc d’artimon. Enfin sur le mât d’artimon la Brigantine plus cinq voiles carrées (c’est ce qui fait la différence entre un trois-mâts carré et un trois-mâts barque), Cacatois de perruche, Perruche, Perroquet de fougue volant, Perroquet de fougue fixe, Voile barrée. Soit un total de 28 voiles !!!! Que j’aimerais le voir filer toutes voiles dehors, j’adore les noms.
La ville n’est pas exceptionnelle, toute l’activité sociale se passe à la marina. Il y a une énorme piscine d’eau douce plus ce qu’ils appellent une piscine naturelle, c’est un espace aménagé dans la mer. Aujourd’hui il fait très chaud, 28 degrés, et c’est noir de monde. Encore une fois la marina est très moderne et une grande digue la sépare en deux, sur laquelle fleurissent les boutiques de mode et les restaurants chics (au moins une douzaine). En sous sol un grand parking a été aménagé. Je pense que tout a été fait pour que cette destination devienne à la mode et que les touristes affluent.
Demain location de voiture et visite de l’île.
A bientôt.
Jean-Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Nous voici amarrés dans la superbe marina de Ponta Delgada. C’est le grand luxe, il y a beaucoup de place, la capacité est de 640 bateaux et il va falloir longtemps pour la remplir. Le problème tient dans la notoriété qu’à la marina d’Horta auprès des marins voyageurs. A Horta les bateaux sont à couple par trois ou quatre alors qu’ici il y a des centaines de places vides.
Vers 20 heures hier soir, nous croisons un voilier sous spi qui est parti de Santa Maria et va sur Angra do Heroismo. Je le contacte par VHF et le capitaine me dit faire la fête car il y a un quart d’heure ils ont croisé un cachalot à moins de 20 mètres. Je file sur la delphinière et scrute la mer pendant une demi-heure mais rien à faire, je ne le retrouve pas. Je crois qu’il faut un peu de chance, dans le voilier amarré à côté d’Harmattan, ils en ont vu un qui a soufflé à quelques mètres d’eux cette nuit.
La nuit a été très calme, pas de vent, le moteur a travaillé gentiment et nous sommes arrivés vers 9 heures à l’entrée du port où le magnifique trois-mâts carré de la marine brésilienne, le Cisne Branco patientait avant d’entrer dans la marina. Il est vraiment magnifique.
Entre le mât de misaine et le mât de Beaupré il y a cinq focs, du haut vers le bas, Foc-en-l’air, Clinfoc, Grand foc, Faux foc, et petit foc puis une trinquette. Sur le mât de misaine cinq voiles carrées, Petit cacatois, Petit perroquet, Petit hunier volant, Petit hunier fixe, Misaine. Entre le Grand mât et le mât de misaine, trois voiles d’étai, Voile d’étai de grand cacatois, Voile d’étai de grand perroquet, Grand voile d’étai. Sur le Grand mât six voiles carrées, Grand cacatois, Grand perroquet volant, Grand perroquet fixe, Grand hunier volant, Grand hunier fixe, Grand voile. Entre le mât d’artimon et le Grand mât, trois voiles d’étai, Voile d’étai de perruche, Diablotin, Foc d’artimon. Enfin sur le mât d’artimon la Brigantine plus cinq voiles carrées (c’est ce qui fait la différence entre un trois-mâts carré et un trois-mâts barque), Cacatois de perruche, Perruche, Perroquet de fougue volant, Perroquet de fougue fixe, Voile barrée. Soit un total de 28 voiles !!!! Que j’aimerais le voir filer toutes voiles dehors, j’adore les noms.
La ville n’est pas exceptionnelle, toute l’activité sociale se passe à la marina. Il y a une énorme piscine d’eau douce plus ce qu’ils appellent une piscine naturelle, c’est un espace aménagé dans la mer. Aujourd’hui il fait très chaud, 28 degrés, et c’est noir de monde. Encore une fois la marina est très moderne et une grande digue la sépare en deux, sur laquelle fleurissent les boutiques de mode et les restaurants chics (au moins une douzaine). En sous sol un grand parking a été aménagé. Je pense que tout a été fait pour que cette destination devienne à la mode et que les touristes affluent.
Wed, 25 Jul 19:00:00 GMT - La dernière ligne droite 25° 14’W 37° 43’N
Wed, 25 Jul 19:00:00 GMT - La dernière ligne droite 25° 14’W 37° 43’N
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
J’ai largué les amarres à 14h45 cet après midi, direction Concarneau - La Forêt Fouesnant qui se trouve à environ 1150 Miles dans mon Nord Est. Si tout va bien je devrais mettre une dizaine de jours, je prévoie une arrivée le WE du 4 et 5 août.
Les prévisions météo ne sont pas idéales et un départ dimanche prochain aurait été parfait, mais la rentrée va être chaude et il faut préparer ces évènements qui arrivent. Ce ne sont pas non plus des prévisions catastrophiques, un peu de vent dans le nez qui va certainement m’obliger à faire un peu d’Ouest pour gagner du Nord. Et puis certainement un peu de pétole jusqu’au début de la semaine prochaine, lorsque je toucherais de bons vents d’Ouest qui vont me pousser plein pot sur la Bretagne.
Je quitte les Açores avec un peu de nostalgie, j’étais vraiment bien ici. S’il y a un mot qui peut à lui seul résumer l’ambiance, c’est « Quiétude ». Pour le touriste que je suis, la vie est extrêmement douce à vivre aux Açores. Les gens sont gentils et surtout honnêtes. Comme il y a peu de touristes, les relations avec les habitants sont très agréables, on n’est pas considéré comme un portefeuille sur pates. Les îles sont belles et chaque île est différente.
Bien sûr le climat n’est pas du type méditerranéen, il ressemble beaucoup plus à un climat Breton. On peu néanmoins se baigner et lorsqu’il pleut ce n’est pas pour très longtemps, le soleil revient vite. En contrepartie la nature est très verte et celui qui aime la nature, qui aime randonner sera servi.
Hier c’était journée phénomènes volcaniques. Nous avons loué une voiture et fait le tour des sites où le volcan montre qu’il ne dort que d’un œil. Le village de Furnas m’a particulièrement marqué. Il occupe le fond d’une caldeira où le volcan est encore très actif. Il y a bien entendu des fumeroles mais également de nombreuses mares où l’eau bout à gros bouillons. A un endroit il y a deux sources côtes à côtes, une est froide, l’autre très chaude.
Il y a des sources où l’eau sort chaude et marron du fait d’une forte concentration de fer. Des piscines ont été aménagées et les touristes s’y baignent. Au bord du lac voisin, les mêmes phénomènes se reproduisent et les habitants viennent passer la journée pour préparer et déguster le « Cozido ». Des buses de drainage (environ un mètre de long et 60 cm de diamètre avec des trous) ont été implantées verticalement dans la terre. Les habitants installent à l’intérieur leur marmite puis recouvre avec un couvercle en bois puis de la terre. Le repas est cuit par l’atmosphère bouillante qui règne dans la buse. Lorsque je passerais à nouveau par les Açores, je prendrais le temps de déguster ce repas si particulier.
C’est ici, sur le Pico da Vara, le point culminant de l’île, que l’avion transportant le boxeur Marcel Cerdan et la violoniste Ginette Neveu s’écrasa le 27 octobre 1942.
Pour la fête du 20 octobre à Marseille, Jacky vient de me prévenir qu’une copine à moi, chinoise et habitant Pékin vient de s’inscrire. Quel bonheur ! Faire tout ce voyage pour venir fêter mon retour, cela m’impressionne. J’en profite pour rappeler que nombreux sont ceux déjà inscrits mais les inscriptions ne sont pas clause. Cette fête est ouverte à tous et pas uniquement à mes amis proches.
Pour l’instant il n’y a pas du tout de vent, je longe la côte Sud en direction de l’Est, au moteur. A 19 heures, déjà 20 Miles depuis le départ.
A bientôt.
Jean-Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
J’ai largué les amarres à 14h45 cet après midi, direction Concarneau - La Forêt Fouesnant qui se trouve à environ 1150 Miles dans mon Nord Est. Si tout va bien je devrais mettre une dizaine de jours, je prévoie une arrivée le WE du 4 et 5 août.
Les prévisions météo ne sont pas idéales et un départ dimanche prochain aurait été parfait, mais la rentrée va être chaude et il faut préparer ces évènements qui arrivent. Ce ne sont pas non plus des prévisions catastrophiques, un peu de vent dans le nez qui va certainement m’obliger à faire un peu d’Ouest pour gagner du Nord. Et puis certainement un peu de pétole jusqu’au début de la semaine prochaine, lorsque je toucherais de bons vents d’Ouest qui vont me pousser plein pot sur la Bretagne.
Je quitte les Açores avec un peu de nostalgie, j’étais vraiment bien ici. S’il y a un mot qui peut à lui seul résumer l’ambiance, c’est « Quiétude ». Pour le touriste que je suis, la vie est extrêmement douce à vivre aux Açores. Les gens sont gentils et surtout honnêtes. Comme il y a peu de touristes, les relations avec les habitants sont très agréables, on n’est pas considéré comme un portefeuille sur pates. Les îles sont belles et chaque île est différente.
Bien sûr le climat n’est pas du type méditerranéen, il ressemble beaucoup plus à un climat Breton. On peu néanmoins se baigner et lorsqu’il pleut ce n’est pas pour très longtemps, le soleil revient vite. En contrepartie la nature est très verte et celui qui aime la nature, qui aime randonner sera servi.
Hier c’était journée phénomènes volcaniques. Nous avons loué une voiture et fait le tour des sites où le volcan montre qu’il ne dort que d’un œil. Le village de Furnas m’a particulièrement marqué. Il occupe le fond d’une caldeira où le volcan est encore très actif. Il y a bien entendu des fumeroles mais également de nombreuses mares où l’eau bout à gros bouillons. A un endroit il y a deux sources côtes à côtes, une est froide, l’autre très chaude.
Il y a des sources où l’eau sort chaude et marron du fait d’une forte concentration de fer. Des piscines ont été aménagées et les touristes s’y baignent. Au bord du lac voisin, les mêmes phénomènes se reproduisent et les habitants viennent passer la journée pour préparer et déguster le « Cozido ». Des buses de drainage (environ un mètre de long et 60 cm de diamètre avec des trous) ont été implantées verticalement dans la terre. Les habitants installent à l’intérieur leur marmite puis recouvre avec un couvercle en bois puis de la terre. Le repas est cuit par l’atmosphère bouillante qui règne dans la buse. Lorsque je passerais à nouveau par les Açores, je prendrais le temps de déguster ce repas si particulier.
C’est ici, sur le Pico da Vara, le point culminant de l’île, que l’avion transportant le boxeur Marcel Cerdan et la violoniste Ginette Neveu s’écrasa le 27 octobre 1942.
Pour la fête du 20 octobre à Marseille, Jacky vient de me prévenir qu’une copine à moi, chinoise et habitant Pékin vient de s’inscrire. Quel bonheur ! Faire tout ce voyage pour venir fêter mon retour, cela m’impressionne. J’en profite pour rappeler que nombreux sont ceux déjà inscrits mais les inscriptions ne sont pas clause. Cette fête est ouverte à tous et pas uniquement à mes amis proches.
Pour l’instant il n’y a pas du tout de vent, je longe la côte Sud en direction de l’Est, au moteur. A 19 heures, déjà 20 Miles depuis le départ.
A bientôt.
Jean-Louis
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"bonjour jean louis tres heureux de vous voir prendre la direction de notre belle bretagne.Je voudrai etre la quand vous allez amarer harmattan. port la foret?concarneau?concarneau semble les plus disposé a vous acceuillir.Il faudra les prevenir 24 heures a l’avance.Le 4 et 5 c’est l’arrivée du tour du finistere a la foret fouesnant. bon vent et bonne nav noel" Envoyé par morin noel le 26-07-2012 à 17:57
Thu, 26 Jul 2012 19:00:00 GMT - Et le mât ? 25° 22’W 39° 27’N
Thu, 26 Jul 2012 19:00:00 GMT - Et le mât ? 25° 22’W 39° 27’N
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est l’heure du test pour la réparation de l’emplanture de mon mât. Après une nuit très calme, moitié sous voile et moitié au moteur à cause du manque de vent, ce matin j’ai vu arriver de très loin le changement. Où j’étais la mer était absolument plate et au loin elle était blanche. Cela m’impressionne toujours, j’ai du mal à me faire à l’idée de ces changements brutaux de conditions climatiques. Dans mon esprit cela devrait être progressif mais ça ne fonctionne pas ainsi.
Je me prépare donc au choc, je prends un ris dans le génois et un autre dans la grand voile. Cela ne suffit pas car l’anémomètre passe de quelques nœuds à 22 Nœuds dans le nez. C’est du Nord Est. Je prends immédiatement un deuxième ris dans le génois ainsi que dans la grand voile. La mer se creuse rapidement et le bateau subit fièrement ces conditions viriles. Je sors en pied de mât pour contrôler ma réparation et la tension des haubans, tout va bien mais je n’étais pas inquiet, je savais que le nécessaire avait été fait.
Je suis donc au près, l’allure la plus contraignante pour le gréement, pour le capitaine également d’ailleurs, aussi je vais me recoucher et je comate jusqu’en début d’après midi, lorsque le vent et la mer se sont un peu radoucis. A cause de la dérive due au vent et à un courant portant à l’Ouest, la trace de ma route fait un bel arc de cercle. Cette nuit j’allais NNE et aujourd’hui, je vais NNW. Ce n’est pas très grave, l’important est de faire du Nord pour aller chercher les bons vents d’Ouest dans des latitudes plus élevées. La tentation serait de partir plein Est mais le risque de se trouver alors englué dans les alizés portugais serait important.
Le bateau marche bien, je suis génois trois ris, trinquette, grand voile deux ris et artimon plein. Avec 15N de vent réel le bateau file entre 5 et 6 Nœuds. Je trouve d’ailleurs qu’Harmattan marche mieux au près maintenant, ce qui s’explique car l’étai est beaucoup plus rigide qu’avant. Ces conditions de vent et de mer devraient perdurer un jour ou deux avant de se transformer en pétole et j’espère toucher des vents me permettant de virer de bord et de faire route directe sur Concarneau dimanche ou lundi.
Je viens d’aller faire un tour sur le pont, je regarde le bateau marcher, je reprends légèrement les différents réglages, qu’il est beau tout fringant, en train de remonter la mer et le vent. C’est ma dernière grande traversée avant un moment et cela va me manquer, il faut que j’en profite à fond. Le convoyage de La Rochelle à Marseille ne ressemblera pas à une traversée car je vais longer la côte avec tous les problèmes inhérents. A Port Saint Louis du Rhône je vais le mettre à sec, j’ai pas mal de travail, il faut que je démâte et que je révise tout. Un tour de Méditerranée plus un tour du monde, plus de 40 000 Miles, cela use un bateau.
J’ai donc quitté les Açores mais je reviendrais. J’adore les îles, je trouve que l’ambiance y est toujours particulière. Un exemple, il y a des terrains aménagés pour piqueniquer un peu partout. Ces endroits sont dans un état d’entretien remarquable avec des tables, des bancs, de nombreux barbecue, souvent des toilettes et même une aire de jeux pour les enfants. En France tout serait tagué et saccagé rapidement mais pas sur une île.
Ce soir je suis à 1050 Miles de Concarneau, 750 du cap Finistère, 107 Miles au compteur sur les dernières 24 heures et 127 depuis le départ.
A bientôt.
Jean-Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
C’est l’heure du test pour la réparation de l’emplanture de mon mât. Après une nuit très calme, moitié sous voile et moitié au moteur à cause du manque de vent, ce matin j’ai vu arriver de très loin le changement. Où j’étais la mer était absolument plate et au loin elle était blanche. Cela m’impressionne toujours, j’ai du mal à me faire à l’idée de ces changements brutaux de conditions climatiques. Dans mon esprit cela devrait être progressif mais ça ne fonctionne pas ainsi.
Je me prépare donc au choc, je prends un ris dans le génois et un autre dans la grand voile. Cela ne suffit pas car l’anémomètre passe de quelques nœuds à 22 Nœuds dans le nez. C’est du Nord Est. Je prends immédiatement un deuxième ris dans le génois ainsi que dans la grand voile. La mer se creuse rapidement et le bateau subit fièrement ces conditions viriles. Je sors en pied de mât pour contrôler ma réparation et la tension des haubans, tout va bien mais je n’étais pas inquiet, je savais que le nécessaire avait été fait.
Je suis donc au près, l’allure la plus contraignante pour le gréement, pour le capitaine également d’ailleurs, aussi je vais me recoucher et je comate jusqu’en début d’après midi, lorsque le vent et la mer se sont un peu radoucis. A cause de la dérive due au vent et à un courant portant à l’Ouest, la trace de ma route fait un bel arc de cercle. Cette nuit j’allais NNE et aujourd’hui, je vais NNW. Ce n’est pas très grave, l’important est de faire du Nord pour aller chercher les bons vents d’Ouest dans des latitudes plus élevées. La tentation serait de partir plein Est mais le risque de se trouver alors englué dans les alizés portugais serait important.
Le bateau marche bien, je suis génois trois ris, trinquette, grand voile deux ris et artimon plein. Avec 15N de vent réel le bateau file entre 5 et 6 Nœuds. Je trouve d’ailleurs qu’Harmattan marche mieux au près maintenant, ce qui s’explique car l’étai est beaucoup plus rigide qu’avant. Ces conditions de vent et de mer devraient perdurer un jour ou deux avant de se transformer en pétole et j’espère toucher des vents me permettant de virer de bord et de faire route directe sur Concarneau dimanche ou lundi.
Je viens d’aller faire un tour sur le pont, je regarde le bateau marcher, je reprends légèrement les différents réglages, qu’il est beau tout fringant, en train de remonter la mer et le vent. C’est ma dernière grande traversée avant un moment et cela va me manquer, il faut que j’en profite à fond. Le convoyage de La Rochelle à Marseille ne ressemblera pas à une traversée car je vais longer la côte avec tous les problèmes inhérents. A Port Saint Louis du Rhône je vais le mettre à sec, j’ai pas mal de travail, il faut que je démâte et que je révise tout. Un tour de Méditerranée plus un tour du monde, plus de 40 000 Miles, cela use un bateau.
J’ai donc quitté les Açores mais je reviendrais. J’adore les îles, je trouve que l’ambiance y est toujours particulière. Un exemple, il y a des terrains aménagés pour piqueniquer un peu partout. Ces endroits sont dans un état d’entretien remarquable avec des tables, des bancs, de nombreux barbecue, souvent des toilettes et même une aire de jeux pour les enfants. En France tout serait tagué et saccagé rapidement mais pas sur une île.
Ce soir je suis à 1050 Miles de Concarneau, 750 du cap Finistère, 107 Miles au compteur sur les dernières 24 heures et 127 depuis le départ.
Fri, 27 Jul 2012 19:00:00 GMT - En attente de la dépression 26° 09’W 40° 55’N
Fri, 27 Jul 2012 19:00:00 GMT - En attente de la dépression 26° 09’W 40° 55’N
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je suis parti un peu tôt de Ponta Delgada, un départ deux ou trois jours plus tard n’aurait rien changé à la date d’arrivée. Maintenant je me traîne tranquillement en attendant cette dépression qui va me donner des vents portants. Que faire d’autre qu’attendre ? Je la joue cool, je suis assez nord pour toucher les vents favorables lorsqu’ils vont arriver.
Le vent faiblit progressivement et la mer s’aplatie en suivant le mouvement. Je viens de déjeuner et le lock-speedo indiquait entre un et deux nœuds. Je pourrais faire mieux car je suis largement sous-toilé mais à quoi bon, il faut laisser le temps au temps, laisser à la dépression le temps d’arriver.
Ce tour du monde m’a bien changé, maintenant je suis bien en mer, je ne suis plus pressé d’arriver. Je comprends parfaitement Bernard Moitessier qui, après un tour du monde sans escale et sans assistance a décidé de ne pas arriver alors qu’il était vainqueur de la course. Il n’a pas passé la ligne d’arrivée et est reparti pour un second tour du monde. Je crois que lorsque l’on a gouté à la croisière transocéanique en solitaire, cela devient une addiction, c’est une véritable drogue.
Il est 16h30, je reprends la plume après une bonne sieste de deux heures. J’ai quand même fait la vaisselle avant de me remettre à la table à cartes et puis je me suis fait un bon thé à la menthe pour me remettre en ligne. Le vent a encore faiblit, j’ai maintenant moins de dix nœuds. La mer a suivi le mouvement et la houle s’estompe petit à petit. Il fait un temps magnifique, fini le temps gris d’hier, aujourd’hui c’est ciel bleu et soleil.
Malgré tout il ne fait pas très chaud et j’ai ressorti le maillot de corps. Je viens de mesurer sur ma cartographie, je ne suis qu’à 1200 Miles de Terre Neuve où mon frère est en croisière actuellement avec son bateau. Je suis juste à mi distance entre Terre Neuve et la Bretagne. Il fait très froid là bas alors que c’est sur la latitude de la Bretagne. L’influence des courants marins est énorme.
L’alarme anticollision vient de se déclencher, c’est un gros porte containers qui passe d’Ouest en Est, à 2 Miles sur mon avant. C’est incroyable le nombre de cargos que je vois par ici, l’atlantique nord est décidément très fréquenté. La journée ce n’est pas trop gênant mais la nuit ce sont autant d’heures de sommeil en moins car il faut veiller jusqu’à ce que le cargo soit au moins à 3 Miles derrière pour remettre l’alarme en marche.
Pas grand-chose d’autre pour aujourd’hui, 94 Miles au compteur mais encore 1035 Miles pour Concarneau car je monte NNW et je ne gagne pratiquement pas sur la route directe. Ce sera ainsi tant que les vents portants ne seront pas là.
A bientôt.
Jean-Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Je suis parti un peu tôt de Ponta Delgada, un départ deux ou trois jours plus tard n’aurait rien changé à la date d’arrivée. Maintenant je me traîne tranquillement en attendant cette dépression qui va me donner des vents portants. Que faire d’autre qu’attendre ? Je la joue cool, je suis assez nord pour toucher les vents favorables lorsqu’ils vont arriver.
Le vent faiblit progressivement et la mer s’aplatie en suivant le mouvement. Je viens de déjeuner et le lock-speedo indiquait entre un et deux nœuds. Je pourrais faire mieux car je suis largement sous-toilé mais à quoi bon, il faut laisser le temps au temps, laisser à la dépression le temps d’arriver.
Ce tour du monde m’a bien changé, maintenant je suis bien en mer, je ne suis plus pressé d’arriver. Je comprends parfaitement Bernard Moitessier qui, après un tour du monde sans escale et sans assistance a décidé de ne pas arriver alors qu’il était vainqueur de la course. Il n’a pas passé la ligne d’arrivée et est reparti pour un second tour du monde. Je crois que lorsque l’on a gouté à la croisière transocéanique en solitaire, cela devient une addiction, c’est une véritable drogue.
Il est 16h30, je reprends la plume après une bonne sieste de deux heures. J’ai quand même fait la vaisselle avant de me remettre à la table à cartes et puis je me suis fait un bon thé à la menthe pour me remettre en ligne. Le vent a encore faiblit, j’ai maintenant moins de dix nœuds. La mer a suivi le mouvement et la houle s’estompe petit à petit. Il fait un temps magnifique, fini le temps gris d’hier, aujourd’hui c’est ciel bleu et soleil.
Malgré tout il ne fait pas très chaud et j’ai ressorti le maillot de corps. Je viens de mesurer sur ma cartographie, je ne suis qu’à 1200 Miles de Terre Neuve où mon frère est en croisière actuellement avec son bateau. Je suis juste à mi distance entre Terre Neuve et la Bretagne. Il fait très froid là bas alors que c’est sur la latitude de la Bretagne. L’influence des courants marins est énorme.
L’alarme anticollision vient de se déclencher, c’est un gros porte containers qui passe d’Ouest en Est, à 2 Miles sur mon avant. C’est incroyable le nombre de cargos que je vois par ici, l’atlantique nord est décidément très fréquenté. La journée ce n’est pas trop gênant mais la nuit ce sont autant d’heures de sommeil en moins car il faut veiller jusqu’à ce que le cargo soit au moins à 3 Miles derrière pour remettre l’alarme en marche.
Pas grand-chose d’autre pour aujourd’hui, 94 Miles au compteur mais encore 1035 Miles pour Concarneau car je monte NNW et je ne gagne pratiquement pas sur la route directe. Ce sera ainsi tant que les vents portants ne seront pas là.
Sat, 28 Jul 2012 19:00:00 GMT - Le plaisir des animaux 26° 35’W 42° 11’N
Sat, 28 Jul 2012 19:00:00 GMT - Le plaisir des animaux 26° 35’W 42° 11’N
21H00 en France, 19H00 heure du bord Bonjour à tous,
Avant-hier j’ai passé plus d’une demi-heure à observer une bande de grands dauphins. Ils étaient en déplacement et suivaient une route parallèle à la mienne, à environ 80 mètres sur mon bâbord. La bande devait comporter une vingtaine d’individus. La mer était assez formée. Au début j’ai vu sauter un très grand poisson, genre espadon, au moins deux à trois mètres de long. Il a sauté à deux mètres hors de l’eau et contrairement aux dauphins qui apparaissent arqués, ce poisson était droit comme un I, horizontal, très beau.
Ensuite j’ai vu les dauphins, ils sautaient en permanence lors de leur progression, parfois seul, parfois plusieurs à la fois. Je me suis posé la question, pourquoi font-ils cela ? Je ne vois qu’une explication, ils en éprouvent du plaisir. Ce doit être une sorte de jeu. D’ailleurs pourquoi la vie des animaux ne comporterait-t-elle pas des moments de plaisir ?
Je m’étais déjà posé la question il y a quelques jours en regardant un groupe d’oiseaux de mer profiter d’une ascendance au dessus d’une falaise pour planer pendant des heures sans avoir à battre des ailes. Je pense que les oiseaux aiment voler bien sûr mais surtout qu’ils aiment planer. Il m’arrive parfois de rêver que je plane, j’en éprouve un immense plaisir. Comment expliquer cela ? Je pensais que nos très lointains ancêtres venaient de la mer.
C’était à Velas, sur São Jorge. Nous étions montés en ville après dîner pour nous offrir une glace et boire un thé. Au retour, en passant devant la maison de vieux, j’entends le bruit d’un concert. Tiens, me dis-je, c’est la fête chez les anciens. Mais en arrivant à la marina, le bruit est encore plus fort et je m’aperçois alors que ce sont des centaines de puffins cendrés qui, nichant dans les falaises, sortent une heure environ après la tombée de la nuit et tournoient au dessus de la marina en poussant ce cri étonnant, très bref mais très puissant : « ah oui, ah oui, ah oui ». Ils se font ainsi plaisir pendant une heure ou deux avant de retourner à leur falaise. Il y a différentes tonalités, parfois ce n’est qu’un seul « Kiek » bref, on a réellement l’impression qu’un concert nous est donné. C’est étonnant, je n’en ai vu nulle part ailleurs.
C’est encore une journée magnifique qui se termine, grand soleil et ciel bleu mais au matin et en fin de journée je supporte le pull. C’est toujours du Nord Est qui souffle, environ 10 Nœuds. J’ai profité de cette belle journée pour effectuer une petite révision du gréement. J’ai raccourci une bosse de ris abimée d’avoir ragué en sortie de bôme. Au compteur une progression vers le nord de 90 Miles depuis hier soir mais nous ne nous sommes pas rapprochés beaucoup de Concarneau puisque nous en sommes encore à 1016 Miles ce soir.
Demain ce devrait être pétole et je vais pour la première fois pouvoir faire route directe, au moteur bien entendu, sur Concarneau. Il va falloir attendre lundi pour passer en mode propulsion sous voile.
A bientôt.
Jean-Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord Bonjour à tous,
Avant-hier j’ai passé plus d’une demi-heure à observer une bande de grands dauphins. Ils étaient en déplacement et suivaient une route parallèle à la mienne, à environ 80 mètres sur mon bâbord. La bande devait comporter une vingtaine d’individus. La mer était assez formée. Au début j’ai vu sauter un très grand poisson, genre espadon, au moins deux à trois mètres de long. Il a sauté à deux mètres hors de l’eau et contrairement aux dauphins qui apparaissent arqués, ce poisson était droit comme un I, horizontal, très beau.
Ensuite j’ai vu les dauphins, ils sautaient en permanence lors de leur progression, parfois seul, parfois plusieurs à la fois. Je me suis posé la question, pourquoi font-ils cela ? Je ne vois qu’une explication, ils en éprouvent du plaisir. Ce doit être une sorte de jeu. D’ailleurs pourquoi la vie des animaux ne comporterait-t-elle pas des moments de plaisir ?
Je m’étais déjà posé la question il y a quelques jours en regardant un groupe d’oiseaux de mer profiter d’une ascendance au dessus d’une falaise pour planer pendant des heures sans avoir à battre des ailes. Je pense que les oiseaux aiment voler bien sûr mais surtout qu’ils aiment planer. Il m’arrive parfois de rêver que je plane, j’en éprouve un immense plaisir. Comment expliquer cela ? Je pensais que nos très lointains ancêtres venaient de la mer.
C’était à Velas, sur São Jorge. Nous étions montés en ville après dîner pour nous offrir une glace et boire un thé. Au retour, en passant devant la maison de vieux, j’entends le bruit d’un concert. Tiens, me dis-je, c’est la fête chez les anciens. Mais en arrivant à la marina, le bruit est encore plus fort et je m’aperçois alors que ce sont des centaines de puffins cendrés qui, nichant dans les falaises, sortent une heure environ après la tombée de la nuit et tournoient au dessus de la marina en poussant ce cri étonnant, très bref mais très puissant : « ah oui, ah oui, ah oui ». Ils se font ainsi plaisir pendant une heure ou deux avant de retourner à leur falaise. Il y a différentes tonalités, parfois ce n’est qu’un seul « Kiek » bref, on a réellement l’impression qu’un concert nous est donné. C’est étonnant, je n’en ai vu nulle part ailleurs.
C’est encore une journée magnifique qui se termine, grand soleil et ciel bleu mais au matin et en fin de journée je supporte le pull. C’est toujours du Nord Est qui souffle, environ 10 Nœuds. J’ai profité de cette belle journée pour effectuer une petite révision du gréement. J’ai raccourci une bosse de ris abimée d’avoir ragué en sortie de bôme. Au compteur une progression vers le nord de 90 Miles depuis hier soir mais nous ne nous sommes pas rapprochés beaucoup de Concarneau puisque nous en sommes encore à 1016 Miles ce soir.
Demain ce devrait être pétole et je vais pour la première fois pouvoir faire route directe, au moteur bien entendu, sur Concarneau. Il va falloir attendre lundi pour passer en mode propulsion sous voile.
Sun, 29 Jul 2012 19:00:00 GMT - Mais quelle est belle ma vie ! 25° 00’W 42° 55’N
Sun, 29 Jul 2012 19:00:00 GMT - Mais quelle est belle ma vie ! 25° 00’W 42° 55’N
21H00 en France, 19H00 heure du bord Bonjour à tous,
Dire que j’aurais pu rater une journée comme aujourd’hui, mais quelle est belle ma vie ! Pour vivre ces moments incroyables il faut tout simplement le vouloir. Chacun de nous est totalement responsable de la qualité de sa vie, on a la vie que l’on se fait.
Hier soir la partie de mon cerveau qui ne dors jamais me réveille à 23 heures, dans mon premier sommeil, pour me demander de me lever. Je ne constate rien d’anormal mais le speedo est très bas et je comprends immédiatement que le vent est en train de tomber et qu’il est temps de virer de bord pour partir au moteur en route directe sur Concarneau.
Je passe la tête dans le cockpit, la mer s’est totalement aplatie et le vent de NE ne souffle plus qu’à 5N. Je file dans la salle machine pour faire le niveau d’huile du moteur, pendant que je procède à l’opération le signal d’alarme se déclenche, c’est le pilote qui met les pouces, avec ce peu de vitesse, il ne peut plus barrer. Je mets en marche le moteur, le bateau sur la route et je retourne, heureux, dans les bras de Morphée.
Au réveil, ce matin, je vois immédiatement que la journée va être paradisiaque. Il est maintenant 13h30, je viens de terminer de déjeuner. Je ne suis pas sur un lac, je suis sur une énorme glace, un véritable miroir sur 360 degrés, pas un souffle de vent, pas une ride. J’aime la mer dans tous ses états, j’aime lorsqu’elle est en furie mais j’aime également lorsqu’elle est totalement assagie, calme et reposée. Quel sentiment de quiétude, d’apaisement. Le ciel est pur lui aussi, très bleu à la verticale, où le soleil est au zénith, puis de plus en plus laiteux en rejoignant la mer. A l’endroit où le ciel et la mer se rejoignent, sur 360 degrés, une ceinture de nuages ou plutôt de brume blanchâtre ou grisâtre participe également à ce sentiment de douceur et de tranquillité. Il fait frais mais pas froid, juste ce qu’il faut, comme un petit matin d’été. L’air est pur, savez vous qu’il n’y a pas de microbes en mer ?
Sur la bateau-radio du bord passe de la musique enregistrée sur RFM il y a un peu plus de deux ans, c’est bon, je suis bien. Le moteur ronronne gentiment et il ne me gène pas, l’étrave d’Harmattan ouvre la mer en tanguant légèrement et en faisant un léger bruit de soie que l’on déchire, c’est la douceur absolue.
J’ai longtemps pensé que j’aimais la solitude, mais cela me gênait un peu car j’aime également la compagnie et surtout j’aime partager. En fait ce que j’aime par-dessus tout c’est la liberté et la solitude apporte une liberté totale, la liberté de pouvoir vivre ces instants magiques que l’on ne peut manquer. Beaucoup de copains ne peuvent sortir en bateau qu’accompagnés, quelle contrainte ! Ils ne se rendent pas compte qu’ils passent à côté de moments inoubliables.
En milieu d’après-midi j’ai fait du « Whale Watch», c’est le terme consacré pour dire de l’observation de baleine. Sur mon tribord, à 300 mètres environ, j’aperçois le dos d’une baleine. Immédiatement, barre à droite toute, je fonce dans la direction. Malheureusement il n’y a rien, après avoir attendu un moment sur place je reprends ma route. Quelques instant plus tard, je l’aperçois beaucoup mieux cette fois, toujours sur mon tribord, et également à environ 300 mètres de distance. Je recommence la manœuvre mais j’obtiens le même résultat. Quand je remets en avant toute, je l’aperçois à nouveau, juste sur mon arrière. Elle souffle, je peux l’approcher, elle est belle, elle fait entre 15 et 18 mètres je pense. J’essaye de faire des photos mais je suis trop loin. Je ne sais pas de quelle espèce elle est, son aileron dorsale se trouve à peu près au milieu de l’animal. Elle souffle encore et lorsque je ne suis plus qu’à une cinquantaine de mètres, elle se laisse couler comme un sous-marin qui part en plongée. J’ai beau attendre plus d’une demi-heure, elle ne réapparaît pas.
Bonne journée pour la route, ce soir je ne suis plus qu’à 933 Miles de Concarneau, 404 Miles au compteur depuis le départ et 93 les dernières 24 heures.
A bientôt.
Jean-Louis
21H00 en France, 19H00 heure du bord Bonjour à tous,
Dire que j’aurais pu rater une journée comme aujourd’hui, mais quelle est belle ma vie ! Pour vivre ces moments incroyables il faut tout simplement le vouloir. Chacun de nous est totalement responsable de la qualité de sa vie, on a la vie que l’on se fait.
Hier soir la partie de mon cerveau qui ne dors jamais me réveille à 23 heures, dans mon premier sommeil, pour me demander de me lever. Je ne constate rien d’anormal mais le speedo est très bas et je comprends immédiatement que le vent est en train de tomber et qu’il est temps de virer de bord pour partir au moteur en route directe sur Concarneau.
Je passe la tête dans le cockpit, la mer s’est totalement aplatie et le vent de NE ne souffle plus qu’à 5N. Je file dans la salle machine pour faire le niveau d’huile du moteur, pendant que je procède à l’opération le signal d’alarme se déclenche, c’est le pilote qui met les pouces, avec ce peu de vitesse, il ne peut plus barrer. Je mets en marche le moteur, le bateau sur la route et je retourne, heureux, dans les bras de Morphée.
Au réveil, ce matin, je vois immédiatement que la journée va être paradisiaque. Il est maintenant 13h30, je viens de terminer de déjeuner. Je ne suis pas sur un lac, je suis sur une énorme glace, un véritable miroir sur 360 degrés, pas un souffle de vent, pas une ride. J’aime la mer dans tous ses états, j’aime lorsqu’elle est en furie mais j’aime également lorsqu’elle est totalement assagie, calme et reposée. Quel sentiment de quiétude, d’apaisement. Le ciel est pur lui aussi, très bleu à la verticale, où le soleil est au zénith, puis de plus en plus laiteux en rejoignant la mer. A l’endroit où le ciel et la mer se rejoignent, sur 360 degrés, une ceinture de nuages ou plutôt de brume blanchâtre ou grisâtre participe également à ce sentiment de douceur et de tranquillité. Il fait frais mais pas froid, juste ce qu’il faut, comme un petit matin d’été. L’air est pur, savez vous qu’il n’y a pas de microbes en mer ?
Sur la bateau-radio du bord passe de la musique enregistrée sur RFM il y a un peu plus de deux ans, c’est bon, je suis bien. Le moteur ronronne gentiment et il ne me gène pas, l’étrave d’Harmattan ouvre la mer en tanguant légèrement et en faisant un léger bruit de soie que l’on déchire, c’est la douceur absolue.
J’ai longtemps pensé que j’aimais la solitude, mais cela me gênait un peu car j’aime également la compagnie et surtout j’aime partager. En fait ce que j’aime par-dessus tout c’est la liberté et la solitude apporte une liberté totale, la liberté de pouvoir vivre ces instants magiques que l’on ne peut manquer. Beaucoup de copains ne peuvent sortir en bateau qu’accompagnés, quelle contrainte ! Ils ne se rendent pas compte qu’ils passent à côté de moments inoubliables.
En milieu d’après-midi j’ai fait du « Whale Watch», c’est le terme consacré pour dire de l’observation de baleine. Sur mon tribord, à 300 mètres environ, j’aperçois le dos d’une baleine. Immédiatement, barre à droite toute, je fonce dans la direction. Malheureusement il n’y a rien, après avoir attendu un moment sur place je reprends ma route. Quelques instant plus tard, je l’aperçois beaucoup mieux cette fois, toujours sur mon tribord, et également à environ 300 mètres de distance. Je recommence la manœuvre mais j’obtiens le même résultat. Quand je remets en avant toute, je l’aperçois à nouveau, juste sur mon arrière. Elle souffle, je peux l’approcher, elle est belle, elle fait entre 15 et 18 mètres je pense. J’essaye de faire des photos mais je suis trop loin. Je ne sais pas de quelle espèce elle est, son aileron dorsale se trouve à peu près au milieu de l’animal. Elle souffle encore et lorsque je ne suis plus qu’à une cinquantaine de mètres, elle se laisse couler comme un sous-marin qui part en plongée. J’ai beau attendre plus d’une demi-heure, elle ne réapparaît pas.
Bonne journée pour la route, ce soir je ne suis plus qu’à 933 Miles de Concarneau, 404 Miles au compteur depuis le départ et 93 les dernières 24 heures.
A bientôt.
Jean-Louis
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"bonsoir amiral, Quel lyrisme dans ce blog, tu es prêt pour un second tour du monde. prend garde aux sirènes ( pour l’instant tu ne n’intéresse qu’au baleines... c’est rassurant) dans le golfe de gascogne!!! je lis que tout est ok, le bateau est au top et le capitaine a du boire une ou deux rasades de rhum ce qui le rend mélancolique. Il est temps que cette aventure se termine pour préparer la prochaine escapade nautique. Ici à callela tout va bien . Nous sortons tous les jours en mer sur notre "barco" et découvrons à chaque fois de quoi nous émerveiller en rasant les cailloux des calanques et en mouillant dans des petits ports sauvages. Tout va bien, marie se joint à moi pour te souhaiter une bonne nuit. bernard " Envoyé par bernard lannion le 30-07-2012 à 19:58
20H00 en France, 19H00 heure du bord Bonjour à tous,
Oui, j’ai changé de fuseau horaire, je n’ai plus qu’une heure de décalage avec Paris ou Marseille.
Le vent est arrivé progressivement mais beaucoup plus franchement à l’heure du déjeuner. J’ai pu sortir le génois en partant un peu plus Est que le route directe et Harmattan est immédiatement passé au dessus de 6 Nœuds.
Elle n’est pas ordinaire cette dernière traversée. Maintenant que je file et que j’entrevoie l’arrivée, l’émotion commence à monter. C’est la première fois dans tout mon tour du monde que des copains vont m’attendre pour attraper mes amarres. Comme tous navigateurs solitaires qui retrouvent la France après un tour du monde, le moment est immense. Pour certains c’est un moment qui fait peur. C’est vraiment la fin d’un parcours, un parcours exceptionnel tellement riche en tellement de choses.
C’est également une grande victoire personnelle, surtout pour moi qui suis parti en étant dialysé. Maintenant que j’y repense deux ans et demi plus tard, cela me semble complètement fou. Etait-ce de l’inconscience ? Je ne crois pas, il faut se replacer dans la situation du moment, lorsque l’on a le choix entre la prison ou la liberté, même si cette liberté implique certains risques, on n’hésite pas. Plus exactement moi, je n’hésite pas.
C’est tranché, je vais arriver à Concarneau, dans le port de pêche où une place m’a été réservée. J’adore cette ville et le port est pratiquement dans la vieille ville. Je pense arriver dimanche après-midi mais j’aimerais qu’Eole y mette du sien pour que j’arrive samedi. Ce serait tellement bien. Mais cela pourrait aussi être lundi, c’est encore trop tôt pour faire des prévisions, je ne suis pas dans un système d’alizés où les vents sont prévisibles.
Quel bonheur de retrouver Pierre-Yves qui m’a envoyé la météo tous les jours depuis mon départ, c’est pour le remercier que je passe à Concarneau. Une véritable relation d’amitié s’est tissée entre nous. Je vais également retrouver Noël, un concessionnaire motos, client à moi dans une autre vie. Il habite à Port La Foret et il y a 15 ou 20 ans, il m’avait invité à dîner chez lui et après dîner nous avions enfilé les manteaux et nous étions partis arpenter les pontons de la marina pour rêver en regardant les voiliers. A cette époque ni lui ni moi ne possédions de bateau.
C’est étonnant, le monde est extrêmement petit car Noël connaît très bien le gendre et la fille d’Emmanuel Allot père, François Brignion de son nom de journaliste, éditorialiste aux « Cahiers du Yachting » dans les années 1960. C’est lui qui était allé voir Viktor Brix à sa sortie de prison et ils avaient dessiné ensemble les plans de l’Homme Tranquille, un ketch en bois construit par les chantiers Rameau à Ethel, plans rachetés par Yves Fortin, le véritable père génétique d’Harmattan. Yves était un plombier Alsacien, il avait émigré très jeune en Côte d’Yvoir, à Abidjan où il avait fait fortune. C’est là bas qu’il a construit Harmattan.
Toujours dans la séquence émotion, je viens d’apprendre que Jean Louis Hugues qui réside à Laval au Québec, beau-frère d’Yves Fortin et skipper d’Harmattan à cette époque sera présent à la fête organisé par Jacky le 20 Octobre sur le ponton flottant de La Nautique à Marseille. Je ne le connais pas et cela va être un moment énorme de le rencontrer.
Pour l’instant, je n’ai pas à m’inquiéter, jusqu’à la fin de l’année les évènements vont se succéder. Il y a également cette convention à Strasbourg où je dois prononcer le discourt d’ouverture devant 2700 infirmières du monde entier, discourt en anglais d’environ vingt minutes que j’ai rédigé, fait traduire et que je dois m’entraîner à prononcer.
Ce soir Harmattan fonce, le vent souffle au dessus de 20N et la mer défile sur ses flancs. 529 Miles depuis Ponta Delgada dont 125 sur les dernières 23 heures (et oui j’ai perdu une heure) je suis à 808 Miles de Concarneau.
A bientôt.
Jean-Louis
20H00 en France, 19H00 heure du bord Bonjour à tous,
Oui, j’ai changé de fuseau horaire, je n’ai plus qu’une heure de décalage avec Paris ou Marseille.
Le vent est arrivé progressivement mais beaucoup plus franchement à l’heure du déjeuner. J’ai pu sortir le génois en partant un peu plus Est que le route directe et Harmattan est immédiatement passé au dessus de 6 Nœuds.
Elle n’est pas ordinaire cette dernière traversée. Maintenant que je file et que j’entrevoie l’arrivée, l’émotion commence à monter. C’est la première fois dans tout mon tour du monde que des copains vont m’attendre pour attraper mes amarres. Comme tous navigateurs solitaires qui retrouvent la France après un tour du monde, le moment est immense. Pour certains c’est un moment qui fait peur. C’est vraiment la fin d’un parcours, un parcours exceptionnel tellement riche en tellement de choses.
C’est également une grande victoire personnelle, surtout pour moi qui suis parti en étant dialysé. Maintenant que j’y repense deux ans et demi plus tard, cela me semble complètement fou. Etait-ce de l’inconscience ? Je ne crois pas, il faut se replacer dans la situation du moment, lorsque l’on a le choix entre la prison ou la liberté, même si cette liberté implique certains risques, on n’hésite pas. Plus exactement moi, je n’hésite pas.
C’est tranché, je vais arriver à Concarneau, dans le port de pêche où une place m’a été réservée. J’adore cette ville et le port est pratiquement dans la vieille ville. Je pense arriver dimanche après-midi mais j’aimerais qu’Eole y mette du sien pour que j’arrive samedi. Ce serait tellement bien. Mais cela pourrait aussi être lundi, c’est encore trop tôt pour faire des prévisions, je ne suis pas dans un système d’alizés où les vents sont prévisibles.
Quel bonheur de retrouver Pierre-Yves qui m’a envoyé la météo tous les jours depuis mon départ, c’est pour le remercier que je passe à Concarneau. Une véritable relation d’amitié s’est tissée entre nous. Je vais également retrouver Noël, un concessionnaire motos, client à moi dans une autre vie. Il habite à Port La Foret et il y a 15 ou 20 ans, il m’avait invité à dîner chez lui et après dîner nous avions enfilé les manteaux et nous étions partis arpenter les pontons de la marina pour rêver en regardant les voiliers. A cette époque ni lui ni moi ne possédions de bateau.
C’est étonnant, le monde est extrêmement petit car Noël connaît très bien le gendre et la fille d’Emmanuel Allot père, François Brignion de son nom de journaliste, éditorialiste aux « Cahiers du Yachting » dans les années 1960. C’est lui qui était allé voir Viktor Brix à sa sortie de prison et ils avaient dessiné ensemble les plans de l’Homme Tranquille, un ketch en bois construit par les chantiers Rameau à Ethel, plans rachetés par Yves Fortin, le véritable père génétique d’Harmattan. Yves était un plombier Alsacien, il avait émigré très jeune en Côte d’Yvoir, à Abidjan où il avait fait fortune. C’est là bas qu’il a construit Harmattan.
Toujours dans la séquence émotion, je viens d’apprendre que Jean Louis Hugues qui réside à Laval au Québec, beau-frère d’Yves Fortin et skipper d’Harmattan à cette époque sera présent à la fête organisé par Jacky le 20 Octobre sur le ponton flottant de La Nautique à Marseille. Je ne le connais pas et cela va être un moment énorme de le rencontrer.
Pour l’instant, je n’ai pas à m’inquiéter, jusqu’à la fin de l’année les évènements vont se succéder. Il y a également cette convention à Strasbourg où je dois prononcer le discourt d’ouverture devant 2700 infirmières du monde entier, discourt en anglais d’environ vingt minutes que j’ai rédigé, fait traduire et que je dois m’entraîner à prononcer.
Ce soir Harmattan fonce, le vent souffle au dessus de 20N et la mer défile sur ses flancs. 529 Miles depuis Ponta Delgada dont 125 sur les dernières 23 heures (et oui j’ai perdu une heure) je suis à 808 Miles de Concarneau.
A bientôt.
Jean-Louis
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"je dis de priéres la vierge est avec nousj’aurai etreà concarneau à marseille peut tere al là rochelle ?gros bisous de roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 31-07-2012 à 15:52
20H00 en France, 19H00 heure du bord Bonjour à tous,
Je l’ai tellement voulu cette dépression, maintenant je ne peux pas me plaindre. Mais quelle nuit difficile ! Elle est vraiment arrivée après dîner, j’étais en train de ranger et Harmattan se couche violemment une première fois puis dans la foulée une seconde fois. Immédiatement l’alarme retentie car le pilote a mis les pouces, je dois alors bondir dans le cockpit pour éviter d’empanner.
L’empannage, le fait de changer d’amure par vent arrière peut faire passer violemment la bôme d’un bord sur l’autre et cela peut être extrêmement destructeur si ce n’est pas contrôlé.
Je m’installe dans le cockpit pour gérer la situation et je vais y passer la nuit. Le vent monte, la mer se forme, je réduis progressivement la voilure mais régulièrement le pilote abandonne. Je finis par comprendre qu’un ris dans l’artimon ne suffit pas, il faut abattre totalement cette voile. Cela va mieux mais néanmoins je ne suis pas tranquille et je préfère surveiller. Je m’allonge confortablement sur un banc. Progressivement la mer devient de plus en plus forte, à un moment elle s’abat dans le cockpit et je me retrouve noyé des pieds à la tête.
Pour la première fois depuis des années, je me dirige vers l’armoire à cirés, j’enfile une salopette, une veste, des bottes et un bonnet. C’est vrai que je n’ai pas trop l’habitude de naviguer sous ces latitudes.
Au lever du jour la situation n’est pas très engageante, beaucoup de mer qui déferle sur le bateau, 30N de vent avec rafales à 38 et puis tout est gris, le ciel, la mer, tout. Il pleut, les nuages sont au niveau de la mer, il n’y a aucune visibilité, quelle tristesse.
Les vagues arrivent sur tribord arrière et le bateau roule violemment à leur passage, il n’y a pas de position confortable. La mer passe par-dessus le rouf et arrive toujours à trouver une astuce pour s’immiscer dans le bateau.
A midi, je m’organise pour piqueniquer sur mon évier de cuisine et pendant ce temps, le front froid arrive et enfin tout se calme, le vent retombe autour de 15N (ce n’est plus suffisant) et la mer s’aplatit rapidement.
La bonne chose dans tout cela c’est le chemin parcouru, 160 Miles dans les dernières 24 heures, je ne suis plus ce soir qu’à 650 Miles de Concarneau. Pour arriver dimanche soir il faut (j’avais écrit « il faudrait ») faire une moyenne de 130 Miles par jour, je dois absolument y arriver si je veux faire la fête avec les copains.
Une autre bonne chose c’est mon alternateur d’arbre d’hélice, à cette vitesse il arrive à subvenir à la totalité des besoins du bord. Il faut que je le modifie pour qu’il produise de l’énergie dès 2N et surtout qu’il en produise plus à 4N.
A bientôt.
Jean-Louis
20H00 en France, 19H00 heure du bord Bonjour à tous,
Je l’ai tellement voulu cette dépression, maintenant je ne peux pas me plaindre. Mais quelle nuit difficile ! Elle est vraiment arrivée après dîner, j’étais en train de ranger et Harmattan se couche violemment une première fois puis dans la foulée une seconde fois. Immédiatement l’alarme retentie car le pilote a mis les pouces, je dois alors bondir dans le cockpit pour éviter d’empanner.
L’empannage, le fait de changer d’amure par vent arrière peut faire passer violemment la bôme d’un bord sur l’autre et cela peut être extrêmement destructeur si ce n’est pas contrôlé.
Je m’installe dans le cockpit pour gérer la situation et je vais y passer la nuit. Le vent monte, la mer se forme, je réduis progressivement la voilure mais régulièrement le pilote abandonne. Je finis par comprendre qu’un ris dans l’artimon ne suffit pas, il faut abattre totalement cette voile. Cela va mieux mais néanmoins je ne suis pas tranquille et je préfère surveiller. Je m’allonge confortablement sur un banc. Progressivement la mer devient de plus en plus forte, à un moment elle s’abat dans le cockpit et je me retrouve noyé des pieds à la tête.
Pour la première fois depuis des années, je me dirige vers l’armoire à cirés, j’enfile une salopette, une veste, des bottes et un bonnet. C’est vrai que je n’ai pas trop l’habitude de naviguer sous ces latitudes.
Au lever du jour la situation n’est pas très engageante, beaucoup de mer qui déferle sur le bateau, 30N de vent avec rafales à 38 et puis tout est gris, le ciel, la mer, tout. Il pleut, les nuages sont au niveau de la mer, il n’y a aucune visibilité, quelle tristesse.
Les vagues arrivent sur tribord arrière et le bateau roule violemment à leur passage, il n’y a pas de position confortable. La mer passe par-dessus le rouf et arrive toujours à trouver une astuce pour s’immiscer dans le bateau.
A midi, je m’organise pour piqueniquer sur mon évier de cuisine et pendant ce temps, le front froid arrive et enfin tout se calme, le vent retombe autour de 15N (ce n’est plus suffisant) et la mer s’aplatit rapidement.
La bonne chose dans tout cela c’est le chemin parcouru, 160 Miles dans les dernières 24 heures, je ne suis plus ce soir qu’à 650 Miles de Concarneau. Pour arriver dimanche soir il faut (j’avais écrit « il faudrait ») faire une moyenne de 130 Miles par jour, je dois absolument y arriver si je veux faire la fête avec les copains.
Une autre bonne chose c’est mon alternateur d’arbre d’hélice, à cette vitesse il arrive à subvenir à la totalité des besoins du bord. Il faut que je le modifie pour qu’il produise de l’énergie dès 2N et surtout qu’il en produise plus à 4N.
Wed, 01 Aug 2012 19:00:00 GMT - Les marins Bretons 15° 18’W 45° 22’N
Wed, 01 Aug 2012 19:00:00 GMT - Les marins Bretons 15° 18’W 45° 22’N
20H00 en France, 19H00 heure du bord Bonjour à tous,
J’ai commencé à préparer mon arrivée sur Concarneau. Je dois dire que la Bretagne m’impressionne un peu avec tous ses cailloux, ses courants, ses marées importantes et ses dépressions qui génèrent des vents forts. Les marins Bretons ont toujours été pour moi une référence. Ils ont quand même un avantage et c’est ce qui les sauve, les prévisions météo ont ici une rare précision. Même après un tour de Méditerranée et un tour du monde en solitaire je ne me sens pas encore un vrai marin, lorsque l’on dit de moi que je suis un marin cela me laisse dubitatif.
L’entrée dans le port de Concarneau n’est pas facile, il faut slalomer entre des cailloux et des dangers dont les noms sont à eux seuls de vrai petites pépites : « Les Putains, Basse Devel, Rostolou, Bazenn Rouzez Ar Veil, Treuz Vaz, Les Poulains, La Voleuse, Men Vraz, Men Ar Pont, Linuen, Re Diyen, Barzic, Kersos … ».
Il n’est pas étonnant que la carte marine servant à passer le permis hauturier soit une carte de Bretagne sud et que l’école des Glénans soit installée en baie de Concarneau. Beaucoup de grands marins étaient ou sont originaires des environs à commencer par Tabarly qui était de Bénodet je crois.
Hier soir j’ai fait ma route, j’ai positionné dix « waypoint », des points de passage, que j’ai reliés entre eux par une route. Je vais entrer par « Rostolou » puis je n’aurais qu’a demander à mon pilote automatique de suivre la route qui va me mener en évitant tous les dangers jusqu’à l’intérieur du port. Bien entendu je devrais veiller au bon positionnement par le GPS en contrôlant toutes les bouées et tous les feux. Cela me permettra de rentrer éventuellement de nuit mais j’aimerais éviter, ne serais-ce que pour ne pas me retrouver seul sur le quai, sans les copains.
Ce slalom fait une dizaine de Miles et cela me rappelle mon entrée dans le détroit de Torres, la même tension m’étreignait, on s’en fait un monde mais bien préparé ce n’est pas très difficile (Sauf lorsque le pilote automatique décide de tomber en panne juste à ce moment, ce qui m’est arrivé à l’entrée de ce fameux détroit). On s’en souvient tout de même pendant longtemps et on est content d’avoir vécu cette expérience.
Pour l’instant je suis la dépression qui m’alimente en vents de secteur Ouest. Hier soir, comme la nuit précédente, les vents se sont renforcés et la mer également sans atteindre toutefois le niveau de la nuit précédente. Fort de cette expérience, j’ai immédiatement abattu l’artimon et pris deux ris dans la grand voile et dans le génois. J’ai ensuite installé les fargues (ce sont les planches qui permettent de fermer la descente) puis tiré le capot. Je me suis ainsi retrouvé au chaud dans une ambiance cosy et j’ai dormi comme un bébé en laissant Harmattan se débrouiller seul. Etre marin c’est également savoir faire confiance à son matériel sinon la vie peut vite devenir intenable.
Quelle bonne idée, il a abattu 90 Miles pendant la nuit. Je me suis levé une ou deux fois pour aller pisser, j’ai passé la tête dans le cockpit, dehors c’était l’apocalypse, vent, vagues, pluie et en plus très froid. Ce matin je me suis levé, c’était grand beau, le vent avait un peu faiblit et j’ai largué les ris et hissé l’artimon. Puis en fin d’après midi, à nouveau les conditions se sont renforcées. Je pense que ce sera ainsi jusqu’à Concarneau et c’est ce que j’espérais en allant chercher cette dépression.
Encore une bonne journée avec 152 Miles au compteur, plus que 483 Miles pour arriver sur Rostolou, mon point d’entrée, soit une route effectué de 167M sur les dernières 24h. Maintenant je pense arriver peut-être dimanche matin, mais le vent a tourné, il vient en plein sur mon arrière et je vais beaucoup moins vite.
A bientôt.
Jean-Louis
20H00 en France, 19H00 heure du bord Bonjour à tous,
J’ai commencé à préparer mon arrivée sur Concarneau. Je dois dire que la Bretagne m’impressionne un peu avec tous ses cailloux, ses courants, ses marées importantes et ses dépressions qui génèrent des vents forts. Les marins Bretons ont toujours été pour moi une référence. Ils ont quand même un avantage et c’est ce qui les sauve, les prévisions météo ont ici une rare précision. Même après un tour de Méditerranée et un tour du monde en solitaire je ne me sens pas encore un vrai marin, lorsque l’on dit de moi que je suis un marin cela me laisse dubitatif.
L’entrée dans le port de Concarneau n’est pas facile, il faut slalomer entre des cailloux et des dangers dont les noms sont à eux seuls de vrai petites pépites : « Les Putains, Basse Devel, Rostolou, Bazenn Rouzez Ar Veil, Treuz Vaz, Les Poulains, La Voleuse, Men Vraz, Men Ar Pont, Linuen, Re Diyen, Barzic, Kersos … ».
Il n’est pas étonnant que la carte marine servant à passer le permis hauturier soit une carte de Bretagne sud et que l’école des Glénans soit installée en baie de Concarneau. Beaucoup de grands marins étaient ou sont originaires des environs à commencer par Tabarly qui était de Bénodet je crois.
Hier soir j’ai fait ma route, j’ai positionné dix « waypoint », des points de passage, que j’ai reliés entre eux par une route. Je vais entrer par « Rostolou » puis je n’aurais qu’a demander à mon pilote automatique de suivre la route qui va me mener en évitant tous les dangers jusqu’à l’intérieur du port. Bien entendu je devrais veiller au bon positionnement par le GPS en contrôlant toutes les bouées et tous les feux. Cela me permettra de rentrer éventuellement de nuit mais j’aimerais éviter, ne serais-ce que pour ne pas me retrouver seul sur le quai, sans les copains.
Ce slalom fait une dizaine de Miles et cela me rappelle mon entrée dans le détroit de Torres, la même tension m’étreignait, on s’en fait un monde mais bien préparé ce n’est pas très difficile (Sauf lorsque le pilote automatique décide de tomber en panne juste à ce moment, ce qui m’est arrivé à l’entrée de ce fameux détroit). On s’en souvient tout de même pendant longtemps et on est content d’avoir vécu cette expérience.
Pour l’instant je suis la dépression qui m’alimente en vents de secteur Ouest. Hier soir, comme la nuit précédente, les vents se sont renforcés et la mer également sans atteindre toutefois le niveau de la nuit précédente. Fort de cette expérience, j’ai immédiatement abattu l’artimon et pris deux ris dans la grand voile et dans le génois. J’ai ensuite installé les fargues (ce sont les planches qui permettent de fermer la descente) puis tiré le capot. Je me suis ainsi retrouvé au chaud dans une ambiance cosy et j’ai dormi comme un bébé en laissant Harmattan se débrouiller seul. Etre marin c’est également savoir faire confiance à son matériel sinon la vie peut vite devenir intenable.
Quelle bonne idée, il a abattu 90 Miles pendant la nuit. Je me suis levé une ou deux fois pour aller pisser, j’ai passé la tête dans le cockpit, dehors c’était l’apocalypse, vent, vagues, pluie et en plus très froid. Ce matin je me suis levé, c’était grand beau, le vent avait un peu faiblit et j’ai largué les ris et hissé l’artimon. Puis en fin d’après midi, à nouveau les conditions se sont renforcées. Je pense que ce sera ainsi jusqu’à Concarneau et c’est ce que j’espérais en allant chercher cette dépression.
Encore une bonne journée avec 152 Miles au compteur, plus que 483 Miles pour arriver sur Rostolou, mon point d’entrée, soit une route effectué de 167M sur les dernières 24h. Maintenant je pense arriver peut-être dimanche matin, mais le vent a tourné, il vient en plein sur mon arrière et je vais beaucoup moins vite.
A bientôt.
Jean-Louis
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"en union pour l’arrivée à concarneau tout ira biengros bisous de roselynedsu" Envoyé par roselynedemeestere le 02-08-2012 à 21:56
Thu, 02 Aug 2012 19:00:00 GMT - Quel mauvais temps ! 12° 08’W 46° 19’N
Thu, 02 Aug 2012 19:00:00 GMT - Quel mauvais temps ! 12° 08’W 46° 19’N
20H00 en France, 19H00 heure du bord Bonjour à tous,
Quel mauvais temps, nous sommes en plein été, je me demande comment c’est en plein hiver, ce doit être terrible.
J’ai passé une nuit difficile, hier soir le vent qui soufflait NW depuis plusieurs jours est rapidement passé plein Ouest, et même WSW, c'est-à-dire en plein sur mon arrière. Dans ce cas, le génois masqué par la grand voile, ne porte plus et n’arrête pas de faire l’idiot. Il faut choisir, soit on porte la grand voile seule, soit le génois seul. Avec la grand voile seule le bateau marche mieux et roule moins mais le risque d’empannage avec dégâts est important car pas question de prendre de ris.
Au début je roule le génois mais la nuit arrivant, je joue la sécurité, descends la grand voile et déroule le génois. Immédiatement je perds un nœud mais surtout le bateau se met à rouler effroyablement. C’est accentué par l’état de la mer. Les vagues sont générées par le vent. Plus le vent est fort, plus la distance sur laquelle souffle le vent (le fetch) et plus cela dure alors plus les vagues seront hautes. Cela veut dire qu’il y a une latence. Le vent a tourné plein W mais les vagues vont continuer encore un moment à venir de NW, rendant la situation d’autant plus inconfortable.
Je passe donc la première partie de la nuit à être roulé d’un côté et de l’autre. Les mouvements sont très importants et même en callant mon corps avec des coussins il est impossible de dormir. Au milieu de la nuit cela s’atténue et je commence à envisager de pouvoir dormir mais les orages arrivent et ne vont plus cesser.
Pour économiser l’énergie, puisque je n’utilise que celle produite par mon alternateur d’arbre, j’ai réglé mon radar pour qu’il fasse 20 tours d’antenne puis s’arrête pendant trois minutes. Avec les orages, dès que l’antenne se met à tourner, l’alarme retentie, il faut valider puis visualiser si ce ne sont que des orages et qu’il n’y a pas de bateau. Dès que l’antenne s’arrête, j’ai trois minutes pour dormir, il ne faut pas prendre le temps de tapoter le polochon, il faut profiter de chaque seconde qui passe. Cela peut paraître étonnant mais on dort finalement très bien ainsi et au matin on ne ressent aucune fatigue. C’est juste un peu lassant et on aimerait pouvoir en profiter un peu plus. Par moment on peut tout de même bénéficier de 20 minutes, voir une heure sans orage, c’est bon.
Le problème continue dans la journée, pendant la toilette, pendant le repas, pendant la vaisselle … On est interrompu toute les trois minutes.
Ça sent l’écurie, ce matin pour la première fois depuis mon départ le cinq octobre 2009, j’ai pu entendre les informations de France Inter sur la modulation d’amplitude, que c’est bon ! C’est ainsi que j’ai appris qu’en Syrie des rebelles s’étaient levés contre le pouvoir en place.
Pierre-Yves qui, je le rappelle est chef de bord aux Glénans, et donc connaît parfaitement l’endroit, me conseille de passer par la passe Sud de l’île aux moutons plutôt que par la passe Nord, j’ai donc modifié mes waypoints en conséquence. Il a raison car de nuit le repérage sera plus aisé avec ce phare sur l’île aux moutons qui va me tirer de loin.
Noël m’a envoyé un plan du bassin des pêcheurs. La place qui m’est réservée se situe juste à côté de deux vieux gréements, le Popof et le Lougre de l’Odet. Quelle belle compagnie pour Harmattan. Si tout continue à se passer comme maintenant, je devrais être à quai en fin de matinée dimanche.
En milieu d’après midi les orages cessent momentanément puis à 17h30, l’alarme retentie à nouveau. Je n’avais pas vu de bateaux depuis une semaine, là ce sont 4 bateaux qui arrivent sur moi, tous groupés dans un périmètre de trois Miles. Etonnant ! Il y a un gros porte containeur, un bateau de guerre, et deux remorqueurs de haute mer.
139 Miles au compteur, 144 de moins sur la route, à 339 Miles ce soir de la phase d’approche de Concarneau.
A bientôt.
Jean-Louis
20H00 en France, 19H00 heure du bord Bonjour à tous,
Quel mauvais temps, nous sommes en plein été, je me demande comment c’est en plein hiver, ce doit être terrible.
J’ai passé une nuit difficile, hier soir le vent qui soufflait NW depuis plusieurs jours est rapidement passé plein Ouest, et même WSW, c'est-à-dire en plein sur mon arrière. Dans ce cas, le génois masqué par la grand voile, ne porte plus et n’arrête pas de faire l’idiot. Il faut choisir, soit on porte la grand voile seule, soit le génois seul. Avec la grand voile seule le bateau marche mieux et roule moins mais le risque d’empannage avec dégâts est important car pas question de prendre de ris.
Au début je roule le génois mais la nuit arrivant, je joue la sécurité, descends la grand voile et déroule le génois. Immédiatement je perds un nœud mais surtout le bateau se met à rouler effroyablement. C’est accentué par l’état de la mer. Les vagues sont générées par le vent. Plus le vent est fort, plus la distance sur laquelle souffle le vent (le fetch) et plus cela dure alors plus les vagues seront hautes. Cela veut dire qu’il y a une latence. Le vent a tourné plein W mais les vagues vont continuer encore un moment à venir de NW, rendant la situation d’autant plus inconfortable.
Je passe donc la première partie de la nuit à être roulé d’un côté et de l’autre. Les mouvements sont très importants et même en callant mon corps avec des coussins il est impossible de dormir. Au milieu de la nuit cela s’atténue et je commence à envisager de pouvoir dormir mais les orages arrivent et ne vont plus cesser.
Pour économiser l’énergie, puisque je n’utilise que celle produite par mon alternateur d’arbre, j’ai réglé mon radar pour qu’il fasse 20 tours d’antenne puis s’arrête pendant trois minutes. Avec les orages, dès que l’antenne se met à tourner, l’alarme retentie, il faut valider puis visualiser si ce ne sont que des orages et qu’il n’y a pas de bateau. Dès que l’antenne s’arrête, j’ai trois minutes pour dormir, il ne faut pas prendre le temps de tapoter le polochon, il faut profiter de chaque seconde qui passe. Cela peut paraître étonnant mais on dort finalement très bien ainsi et au matin on ne ressent aucune fatigue. C’est juste un peu lassant et on aimerait pouvoir en profiter un peu plus. Par moment on peut tout de même bénéficier de 20 minutes, voir une heure sans orage, c’est bon.
Le problème continue dans la journée, pendant la toilette, pendant le repas, pendant la vaisselle … On est interrompu toute les trois minutes.
Ça sent l’écurie, ce matin pour la première fois depuis mon départ le cinq octobre 2009, j’ai pu entendre les informations de France Inter sur la modulation d’amplitude, que c’est bon ! C’est ainsi que j’ai appris qu’en Syrie des rebelles s’étaient levés contre le pouvoir en place.
Pierre-Yves qui, je le rappelle est chef de bord aux Glénans, et donc connaît parfaitement l’endroit, me conseille de passer par la passe Sud de l’île aux moutons plutôt que par la passe Nord, j’ai donc modifié mes waypoints en conséquence. Il a raison car de nuit le repérage sera plus aisé avec ce phare sur l’île aux moutons qui va me tirer de loin.
Noël m’a envoyé un plan du bassin des pêcheurs. La place qui m’est réservée se situe juste à côté de deux vieux gréements, le Popof et le Lougre de l’Odet. Quelle belle compagnie pour Harmattan. Si tout continue à se passer comme maintenant, je devrais être à quai en fin de matinée dimanche.
En milieu d’après midi les orages cessent momentanément puis à 17h30, l’alarme retentie à nouveau. Je n’avais pas vu de bateaux depuis une semaine, là ce sont 4 bateaux qui arrivent sur moi, tous groupés dans un périmètre de trois Miles. Etonnant ! Il y a un gros porte containeur, un bateau de guerre, et deux remorqueurs de haute mer.
139 Miles au compteur, 144 de moins sur la route, à 339 Miles ce soir de la phase d’approche de Concarneau.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Je te souhaite une bonne arrivée à Concarneau. Bienvenue en Bretagne. Nous avons malheureusement quitté ce coin de Bretagne Mercredi dernier, allant régulièrement à Doelan.que nous aimons beaucoup. Amitiés Olivier" Envoyé par Olivier Masurel le 03-08-2012 à 19:13
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"Bonne arrivee en France, et encore bravo. amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 04-08-2012 à 21:08
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"Ce matin, si heureuse de faire ta connaissance , ainsi que celle de Francine. nous avons bu le thé , j’ai écouté avec délice des anecdotes de ton voyage. Je te transmets l’adresse de mon blog dialyserlibre.canalblog.com J’ai fait des photos , dis -moi où je peux te les envoyer. Bon vent pour la Rochelle. Catherine" Envoyé par Catherine le 05-08-2012 à 14:47
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"bonjour capiaine, Alors ou es-tu ? à l’approche de Concarneau ou perdu dans l’archipel des Glénans ??? Quel bonheur cette arrivée dans cette endroit magique , paradis de lavoile. Je suis sur que l’accueil est ou sera triomphant. Encore bravo pour ton exploit et à bientôt à la rochelle. bernard" Envoyé par bernard lannion le 05-08-2012 à 16:50
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"Bonjour Amiral. Pas de nouvelles...bonnes nouvelles ?? Nous ne pourrons être à la Rochelle. En revanche, le TGV et l’hôtel sont déjà réservés pour Marseille. Bravo pour cet exploit. Au plaisir des retrouvailles. G et M." Envoyé par GD le 06-08-2012 à 10:08
Fri, 03 Aug 2012 19:00:00 GMT - Merci le génois 08° 50’W 47° 04’N
Fri, 03 Aug 2012 19:00:00 GMT - Merci le génois 08° 50’W 47° 04’N
20H00 en France, 19H00 heure du bord Bonjour à tous,
Merci le génois, depuis quelques dizaines d’heures il a fait un travail remarquable. En effectuant le trajet Cap Vert - Açores j’avais remarqué une petite déchirure d’environ deux centimètres au niveau de la réparation, juste après le renfort du point d’écoute. Hier après midi, mauvaise surprise, cette déchirure s’est agrandie d’un ou deux centimètres et en fin de matinée, je constate au moins un centimètre de plus ainsi qu’une autre déchirure, toujours au niveau des coutures de la réparation, à une vingtaine de centimètres de la précédente déchirure.
Il faut dire qu’en vent arrière, lorsque le génois se dévente, par exemple lorsqu’une vague passe et entraîne le bateau en travers, au moment où il reprend le vent il claque comme un coup de canon et c’est au point d’écoute que se font les efforts. C’est de ma faute, quel idiot de ne pas avoir installé un tangon, à chaque fois que j’ai loué un bateau, j’exigeais un tangon et sur mon bateau je n’en installe pas ! Erreur qui va être réparée pendant le grand carénage.
J’en ai discuté avec les copains, ce doit être une loi physique, une déchirure s’agrandit toujours, personne n’en a vu une rapetisser. Il valait donc mieux mettre ce génois au repos que de risquer de le retrouver totalement déchiré.
En début d’après midi j’ai pris mon courage à deux mains, car c’est du boulot avec cette mer dans du force 6, j’ai hissé la grand voile au deuxième ris et roulé le génois. Je vais un poil moins vite car deux ris c’est beaucoup, il n’y a que 25N de vent, mais mon cap est meilleur et je ne veux pas risquer un empannage destructeur.
Hier soir l’état de la mer s’est un tout petit peu amélioré et surtout les orages se sont calmés. Le bateau roulait beaucoup par contre mais j’ai réussi à dormir. Je ne me suis levé qu’une dizaine de fois, essentiellement pour des alarmes dues à des vagues plus importantes que les autres.
Pour mon carnet de route, j’ai des objectifs, ce soir je souhaitais être à moins de 200 Miles de la rouge de Glénan, le point d’entrée du parcours final. C’est bon puisque j’en suis à 196 Miles. Demain soir mon objectif est 65 Miles, ce n’est pas gagné car je vais passer un dernier fuseau horaire, je n’aurais donc que 23 heures. Si je tiens cet objectif, je pourrais être dimanche matin à la rouge des Glénan vers 7h, ce qui me met au port à 9h30.
138 Miles au compteur aujourd’hui, 143 Miles en moins sur la route, 1118 Miles depuis Ponta Delgada.
A bientôt.
Jean-Louis
20H00 en France, 19H00 heure du bord Bonjour à tous,
Merci le génois, depuis quelques dizaines d’heures il a fait un travail remarquable. En effectuant le trajet Cap Vert - Açores j’avais remarqué une petite déchirure d’environ deux centimètres au niveau de la réparation, juste après le renfort du point d’écoute. Hier après midi, mauvaise surprise, cette déchirure s’est agrandie d’un ou deux centimètres et en fin de matinée, je constate au moins un centimètre de plus ainsi qu’une autre déchirure, toujours au niveau des coutures de la réparation, à une vingtaine de centimètres de la précédente déchirure.
Il faut dire qu’en vent arrière, lorsque le génois se dévente, par exemple lorsqu’une vague passe et entraîne le bateau en travers, au moment où il reprend le vent il claque comme un coup de canon et c’est au point d’écoute que se font les efforts. C’est de ma faute, quel idiot de ne pas avoir installé un tangon, à chaque fois que j’ai loué un bateau, j’exigeais un tangon et sur mon bateau je n’en installe pas ! Erreur qui va être réparée pendant le grand carénage.
J’en ai discuté avec les copains, ce doit être une loi physique, une déchirure s’agrandit toujours, personne n’en a vu une rapetisser. Il valait donc mieux mettre ce génois au repos que de risquer de le retrouver totalement déchiré.
En début d’après midi j’ai pris mon courage à deux mains, car c’est du boulot avec cette mer dans du force 6, j’ai hissé la grand voile au deuxième ris et roulé le génois. Je vais un poil moins vite car deux ris c’est beaucoup, il n’y a que 25N de vent, mais mon cap est meilleur et je ne veux pas risquer un empannage destructeur.
Hier soir l’état de la mer s’est un tout petit peu amélioré et surtout les orages se sont calmés. Le bateau roulait beaucoup par contre mais j’ai réussi à dormir. Je ne me suis levé qu’une dizaine de fois, essentiellement pour des alarmes dues à des vagues plus importantes que les autres.
Pour mon carnet de route, j’ai des objectifs, ce soir je souhaitais être à moins de 200 Miles de la rouge de Glénan, le point d’entrée du parcours final. C’est bon puisque j’en suis à 196 Miles. Demain soir mon objectif est 65 Miles, ce n’est pas gagné car je vais passer un dernier fuseau horaire, je n’aurais donc que 23 heures. Si je tiens cet objectif, je pourrais être dimanche matin à la rouge des Glénan vers 7h, ce qui me met au port à 9h30.
138 Miles au compteur aujourd’hui, 143 Miles en moins sur la route, 1118 Miles depuis Ponta Delgada.
Sat, 04 Aug 2012 19:00:00 GMT - A quelques heures de mon retour en France 05° 42’W 47° 25’N
Sat, 04 Aug 2012 19:00:00 GMT - A quelques heures de mon retour en France 05° 42’W 47° 25’N
19H00 en France, 19H00 heure du bord Bonjour à tous,
Hé bien me voilà sur le bon fuseau horaire !
Hier soir, la mer a encore fait une petite colère, le bateau a été bien secoué, le roulis très important provoque à l’intérieur un tintamarre assourdissant. Comme a chaque fois j’essaie de chercher les bruits qui m’indisposent le plus et je calle. Mais on ne peut tout régler, il faut que le cerveau s’habitue à trouver cela normal. Cependant, ce matin j’ai retrouvé dans un coffre une bonne bouteille de vin de 2004 avec le goulot cassé net. C’est le bateau qui l’a bu celle-ci. Bon, c’est sa fête aussi, il l’a bien mérité.
Demain matin j’ai rendez vous entre 8h et 8h30 du côté de la passe Sud de l’île aux Moutons avec Pierre-Yves qui vient m’accueillir, il y aura Noël et Jean-Luc, le journaliste de Voiles & Voiliers qui veut faire quelques photos des derniers bords d’Harmattan qui revient au pays.
Tout était d’aplomb avec la météo mais malheureusement ce n’est pas le TGV, ce matin, tout d’un coup le vent a calé comme ils disent dans le midi. Il est prévu force 6 mais je n’ai que dix nœuds de vent et ce n’est pas du tout pareil. Au lieu de foncer à 7N, je ne vais plus qu’à 3,5 !
J’envoie alors le moteur pour compenser ce manque de vent, je ne peux pas rater ce rendez-vous, mais en début d’après midi, le courant qui était favorable s’inverse et maintenant ma vitesse fond passe à 4N malgré le moteur à 1600 T/mn!!!!! Il ne faut pas s’affoler, les choses peuvent encore bouger énormément d’ici à demain matin. Restons cool, faisons du mieux que nous pouvons et puis on verra.
Concarneau n’est pas la fin de mon tour du monde, il me reste presque 2000 Miles pour rentrer à Marseille, il faut faire tout le tour de la péninsule ibérique, ce n’est pas rien. Mais c’est une étape très importante car c’est mon retour en France. Nous allons fêter cela demain soir chez Pierre-Yves, encore une super soirée en perspective.
Lundi je vais revenir sur terre, je dois aller faire mes prélèvements car j’ai rendez vous à Caen avec le Professeur Hurault de Ligny mercredi matin, il y a trois mois que nous n’avons pas contrôlé le greffon et c’est beaucoup de temps. Pierre-Yves, encore lui, s’est occupé de m’organiser ces prélèvements afin que nous ayons un maximum de résultats mercredi.
La greffe de rein est vraiment LA solution du traitement de l’insuffisance rénale chronique, aujourd’hui je ne me sens absolument pas malade, j’ai retrouvé toutes mes capacités physiques et je vie normalement. Je mange et je bois comme tout le monde, je n’ai pas de régime particulier mis à part que je n’ai plus droit au pamplemousse ni au millepertuis qui contrecarrent l’effet des médicaments antirejet. Encore un grand merci à l’inconnu et à sa famille pour ce cadeau inestimable. Maintenant lorsque je voyage, je peux faire du tourisme en toute liberté, je ne suis plus limité par un stock de poches de dialyse. C’est réellement formidable.
Après ces prélèvements je dois m’occuper du bateau car je suis en voyage depuis trois mois déjà. Il faut tout nettoyer, stocker le dessalinisateur, faire les vidanges, changer les filtres, dessaler la coque, vider les fonds … Enfin, tout ce que je fais à chaque arrivé d’étape. J’ai à peine deux jours car ensuite je dois prendre la route pour Caen, le rendez vous est à 7h30.
Ce soir la mer s’est beaucoup aplatie, c’est reposant. Le bateau n’a plus que des mouvements amples mais doux et le courant (dû à la marrée je pense) qui s’est remis dans le bon sens participe au challenge pour 2.3N, du coup mon ordinateur de navigation prévoit une arrivée à 3h51 du matin. Laissons le dire, il sera toujours temps de ralentir en fin de soirée.
Je n’ai plus de feux de navigation, l’ampoule a du rendre l’âme. Cela m’embête un peu, je navigue en feux de mouillage mais ce n’est pas satisfaisant surtout en approche des côtes.
Je suis ce soir à 67 Miles de la Rouge de Glénan, ce n’est pas mal. Je vais tenir sans problème ce rendez-vous, merci le moteur et merci le courant. Au compteur, sur les dernières 23 heures, 122 Miles pour 129 en route fond. 1241 Miles depuis Ponta Delgada, j’ai pris la route des écoliers.
A bientôt.
Jean-Louis
19H00 en France, 19H00 heure du bord Bonjour à tous,
Hé bien me voilà sur le bon fuseau horaire !
Hier soir, la mer a encore fait une petite colère, le bateau a été bien secoué, le roulis très important provoque à l’intérieur un tintamarre assourdissant. Comme a chaque fois j’essaie de chercher les bruits qui m’indisposent le plus et je calle. Mais on ne peut tout régler, il faut que le cerveau s’habitue à trouver cela normal. Cependant, ce matin j’ai retrouvé dans un coffre une bonne bouteille de vin de 2004 avec le goulot cassé net. C’est le bateau qui l’a bu celle-ci. Bon, c’est sa fête aussi, il l’a bien mérité.
Demain matin j’ai rendez vous entre 8h et 8h30 du côté de la passe Sud de l’île aux Moutons avec Pierre-Yves qui vient m’accueillir, il y aura Noël et Jean-Luc, le journaliste de Voiles & Voiliers qui veut faire quelques photos des derniers bords d’Harmattan qui revient au pays.
Tout était d’aplomb avec la météo mais malheureusement ce n’est pas le TGV, ce matin, tout d’un coup le vent a calé comme ils disent dans le midi. Il est prévu force 6 mais je n’ai que dix nœuds de vent et ce n’est pas du tout pareil. Au lieu de foncer à 7N, je ne vais plus qu’à 3,5 !
J’envoie alors le moteur pour compenser ce manque de vent, je ne peux pas rater ce rendez-vous, mais en début d’après midi, le courant qui était favorable s’inverse et maintenant ma vitesse fond passe à 4N malgré le moteur à 1600 T/mn!!!!! Il ne faut pas s’affoler, les choses peuvent encore bouger énormément d’ici à demain matin. Restons cool, faisons du mieux que nous pouvons et puis on verra.
Concarneau n’est pas la fin de mon tour du monde, il me reste presque 2000 Miles pour rentrer à Marseille, il faut faire tout le tour de la péninsule ibérique, ce n’est pas rien. Mais c’est une étape très importante car c’est mon retour en France. Nous allons fêter cela demain soir chez Pierre-Yves, encore une super soirée en perspective.
Lundi je vais revenir sur terre, je dois aller faire mes prélèvements car j’ai rendez vous à Caen avec le Professeur Hurault de Ligny mercredi matin, il y a trois mois que nous n’avons pas contrôlé le greffon et c’est beaucoup de temps. Pierre-Yves, encore lui, s’est occupé de m’organiser ces prélèvements afin que nous ayons un maximum de résultats mercredi.
La greffe de rein est vraiment LA solution du traitement de l’insuffisance rénale chronique, aujourd’hui je ne me sens absolument pas malade, j’ai retrouvé toutes mes capacités physiques et je vie normalement. Je mange et je bois comme tout le monde, je n’ai pas de régime particulier mis à part que je n’ai plus droit au pamplemousse ni au millepertuis qui contrecarrent l’effet des médicaments antirejet. Encore un grand merci à l’inconnu et à sa famille pour ce cadeau inestimable. Maintenant lorsque je voyage, je peux faire du tourisme en toute liberté, je ne suis plus limité par un stock de poches de dialyse. C’est réellement formidable.
Après ces prélèvements je dois m’occuper du bateau car je suis en voyage depuis trois mois déjà. Il faut tout nettoyer, stocker le dessalinisateur, faire les vidanges, changer les filtres, dessaler la coque, vider les fonds … Enfin, tout ce que je fais à chaque arrivé d’étape. J’ai à peine deux jours car ensuite je dois prendre la route pour Caen, le rendez vous est à 7h30.
Ce soir la mer s’est beaucoup aplatie, c’est reposant. Le bateau n’a plus que des mouvements amples mais doux et le courant (dû à la marrée je pense) qui s’est remis dans le bon sens participe au challenge pour 2.3N, du coup mon ordinateur de navigation prévoit une arrivée à 3h51 du matin. Laissons le dire, il sera toujours temps de ralentir en fin de soirée.
Je n’ai plus de feux de navigation, l’ampoule a du rendre l’âme. Cela m’embête un peu, je navigue en feux de mouillage mais ce n’est pas satisfaisant surtout en approche des côtes.
Je suis ce soir à 67 Miles de la Rouge de Glénan, ce n’est pas mal. Je vais tenir sans problème ce rendez-vous, merci le moteur et merci le courant. Au compteur, sur les dernières 23 heures, 122 Miles pour 129 en route fond. 1241 Miles depuis Ponta Delgada, j’ai pris la route des écoliers.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Il est 15 heures ce lundi et j’imagine Harmattan amarré à Concarneau... Aujourd’hui, au lieu d’être en Provence, j’aimerais être en Bretagne ! Et boire un coup aux retrouvailles. Je n’y suis pas, mais le coeur y est ! Bises." Envoyé par Sophie le 06-08-2012 à 14:59
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"Bravo Jean Louis! quelle bonne nouvelle! J’aimerais etre a tes cotes et feter cette belle fin d’etape! Je t’imaginais encore avec tes poches et c’est avec grande surprise que j ai lu que tu avais un nouveau rein! C’est absolument formidable, je ne savais pas. Allez courage tu vas nous faire le tour de France les doights dans le nez!!! Gros bisous Jean-Louis!" Envoyé par Delphine le 07-08-2012 à 02:00
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"je suis en union avec vous vive concarneau bravo pour vos exploits bisous de roselyne à patager avec francine je suis que le rein va bien" Envoyé par roselynedemeestere le 07-08-2012 à 11:05
Wed, 08 Aug 2012 19:00:00 GMT - Arrivée à Concarneau A Cergy Pontoise
Wed, 08 Aug 2012 19:00:00 GMT - Arrivée à Concarneau A Cergy Pontoise
19H00 en France Bonjour à tous,
Non, je ne vous ai pas oublié, je n’ai tout simplement pas eu une minute, je suis à 300 à l’heure depuis dimanche matin.
Revenons à samedi soir, après l’envoie de ma dernière news. Je suis alors à 67 Miles de la Rouge des Glénans et de la passe sud de l’île aux moutons où j’ai rendez vous dimanche matin à 8h avec Pierre-Yves et Jean-Luc, le journaliste de Voiles & Voiliers.
Impossible de dormir, je suis trop excité et puis il y a les orages et en plus je dois gérer ma vitesse pour arriver pile à l’heure, trop tôt et je devrais faire des ronds dans l’eau, ce n’est jamais très sympa et par ailleurs j’ai horreur d’être en retard à un rendez vous. En début de nuit je suis donc grand voile pleine et moteur puis petit à petit je réduis la vitesse du moteur pour ralentir le bateau. Bientôt je suis obligé de prendre des ris dans la grand voile pour freiner un peu plus. A un moment je vais faire un tour dans la salle machine et je m’aperçois que la pompe à eau de mer du moteur est en train de lâcher alors que je l’avais refaite à neuf à la Réunion. Va-t-elle tenir jusqu’au port ?
J’arrive quand même à dormir une heure entre 4 et 5h puis une autre entre 5 et 6h. A 6h, je n’en peu plus, je fais ma toilette, habits propres, sent bon, je refais le lit et range le bateau. Je prends mon petit déjeuner et je n’ai plus qu’à gérer les derniers Miles. A 8 heures pile, je suis dans l’alignement du phare de l’île aux moutons et de la bouée des Pourceaux, lieu du rendez-vous. La VHF crépite, c’est Pierre-Yves. Il y a beaucoup de mer, avec le Zodiac c’est difficile et ils vont arriver avec un peu de retard. Pas grave, je continue, ce sera plus facile un peu plus loin pour tirer des bords afin de faire des photos.
Bientôt le Zodiac arrive, piloté par Pierre-Yves, il y a Jean, son copain et Jean-Luc le journaliste de Voiles & Voiliers, muni de son appareil photo. Et puis il y a deux voiliers, celui de Philippe, dialysé qui n’hésite plus à sortir pour quelques croisières. Dans ce voilier, Francine, Noël ainsi que Jacky et son copain Bernard. Et puis un voilier des Glénans avec Jean-Marie et des stagiaires.
La séance photo commence, je mets toute la toile et nous nous amusons un moment. Jean-Luc engrange environ 200 photos puis je descends les voiles et nous nous dirigeons vers l’entrée du port. La place qui m’est réservée est somptueuse. Dès Harmattan amarré, j’ai tout juste le temps de saluer les amis que Jean-Paul le journaliste du Télégramme m’accapare. Il me phagocyte totalement puis lorsqu’il a fini c’est au tour de Jean-Luc, la journée y passe en totalité. Je me retrouve à 17h30 un peu étourdi, je n’ai pas le temps de me reposer, un peu de toilette puis j’ai rendez vous chez Pierre-Yves à 19h pour fêter ce moment énorme. Nous passons une soirée inoubliable à parler bateau et grande croisière.
Je vais au lit à minuit et demi, j’ai tellement de sommeil en retard que je dois me forcer pour sortir du lit à 10h30 lundi matin. Je passe la journée avec Francine à désarmer le bateau pour emporter toutes les voiles à la révision chez Le Bihan à Port La Forêt (PortLaf pour les connaisseurs). Il va vérifier et réparer les voiles puis je ferais un saut à Concarneau pour les remettre à poste et lui permettre de prendre les mesures afin de me confectionner des housses. Je veux que le bateau soit nickel pour le Grand pavois. J’ai également démonté la pompe à eau (en cassant un boulon dans le bloc moteur, encore un problème qu’il faudra solutionner !) et commandé chez Volvo Penta une pompe neuve (Ce que je ne pouvais pas faire à la Réunion à cause du délai).
Lundi soir nous dînons avec Noël, c’est un bonheur de se voir, il s’est vraiment décarcassé pour me fournir une place de port sympa. C’est déjà mardi matin, je suis à 7h30 au laboratoire de l’hôpital de Quimper pour des prélèvements afin d’avoir un bilan complet de mon état de santé avant ma visite à Caen. Je dois ensuite nettoyer les fonds, stocker le dessalinisateur, dessaler le bateau … A midi nous déjeunons avec Pierre-Yves et sa compagne Fred puis il est l’heure de prendre la route pour Caen car j’ai rendez vous à 7h30 ce matin à l’hôpital.
Je vois donc ce matin le Professeur Hurault de Ligny, ce ne sont que des bonnes nouvelles, tous les résultats sont bons, je me sens et je suis en pleine forme, j’ai réellement l’impression de n’avoir jamais été malade. Je lui demande si c’est le cas de tous les transplantés. C’est parfois un peu plus difficile mais au moins, 75% d’entre eux retrouvent une vie tout à fait normale. Quelle merveilleuse technique, c’est presque miraculeux.
Christophe a déjà mis dans l’onglet « Presse » de mon blog le sujet paru ce matin dans la rubrique « Bretagne » du Télégramme. Et cet après midi j’ai reçu la journaliste du Parisien.
Ce soir je vais me coucher tôt pour enfin récupérer mon déficit de sommeil.
A bientôt.
Jean-Louis
19H00 en France Bonjour à tous,
Non, je ne vous ai pas oublié, je n’ai tout simplement pas eu une minute, je suis à 300 à l’heure depuis dimanche matin.
Revenons à samedi soir, après l’envoie de ma dernière news. Je suis alors à 67 Miles de la Rouge des Glénans et de la passe sud de l’île aux moutons où j’ai rendez vous dimanche matin à 8h avec Pierre-Yves et Jean-Luc, le journaliste de Voiles & Voiliers.
Impossible de dormir, je suis trop excité et puis il y a les orages et en plus je dois gérer ma vitesse pour arriver pile à l’heure, trop tôt et je devrais faire des ronds dans l’eau, ce n’est jamais très sympa et par ailleurs j’ai horreur d’être en retard à un rendez vous. En début de nuit je suis donc grand voile pleine et moteur puis petit à petit je réduis la vitesse du moteur pour ralentir le bateau. Bientôt je suis obligé de prendre des ris dans la grand voile pour freiner un peu plus. A un moment je vais faire un tour dans la salle machine et je m’aperçois que la pompe à eau de mer du moteur est en train de lâcher alors que je l’avais refaite à neuf à la Réunion. Va-t-elle tenir jusqu’au port ?
J’arrive quand même à dormir une heure entre 4 et 5h puis une autre entre 5 et 6h. A 6h, je n’en peu plus, je fais ma toilette, habits propres, sent bon, je refais le lit et range le bateau. Je prends mon petit déjeuner et je n’ai plus qu’à gérer les derniers Miles. A 8 heures pile, je suis dans l’alignement du phare de l’île aux moutons et de la bouée des Pourceaux, lieu du rendez-vous. La VHF crépite, c’est Pierre-Yves. Il y a beaucoup de mer, avec le Zodiac c’est difficile et ils vont arriver avec un peu de retard. Pas grave, je continue, ce sera plus facile un peu plus loin pour tirer des bords afin de faire des photos.
Bientôt le Zodiac arrive, piloté par Pierre-Yves, il y a Jean, son copain et Jean-Luc le journaliste de Voiles & Voiliers, muni de son appareil photo. Et puis il y a deux voiliers, celui de Philippe, dialysé qui n’hésite plus à sortir pour quelques croisières. Dans ce voilier, Francine, Noël ainsi que Jacky et son copain Bernard. Et puis un voilier des Glénans avec Jean-Marie et des stagiaires.
La séance photo commence, je mets toute la toile et nous nous amusons un moment. Jean-Luc engrange environ 200 photos puis je descends les voiles et nous nous dirigeons vers l’entrée du port. La place qui m’est réservée est somptueuse. Dès Harmattan amarré, j’ai tout juste le temps de saluer les amis que Jean-Paul le journaliste du Télégramme m’accapare. Il me phagocyte totalement puis lorsqu’il a fini c’est au tour de Jean-Luc, la journée y passe en totalité. Je me retrouve à 17h30 un peu étourdi, je n’ai pas le temps de me reposer, un peu de toilette puis j’ai rendez vous chez Pierre-Yves à 19h pour fêter ce moment énorme. Nous passons une soirée inoubliable à parler bateau et grande croisière.
Je vais au lit à minuit et demi, j’ai tellement de sommeil en retard que je dois me forcer pour sortir du lit à 10h30 lundi matin. Je passe la journée avec Francine à désarmer le bateau pour emporter toutes les voiles à la révision chez Le Bihan à Port La Forêt (PortLaf pour les connaisseurs). Il va vérifier et réparer les voiles puis je ferais un saut à Concarneau pour les remettre à poste et lui permettre de prendre les mesures afin de me confectionner des housses. Je veux que le bateau soit nickel pour le Grand pavois. J’ai également démonté la pompe à eau (en cassant un boulon dans le bloc moteur, encore un problème qu’il faudra solutionner !) et commandé chez Volvo Penta une pompe neuve (Ce que je ne pouvais pas faire à la Réunion à cause du délai).
Lundi soir nous dînons avec Noël, c’est un bonheur de se voir, il s’est vraiment décarcassé pour me fournir une place de port sympa. C’est déjà mardi matin, je suis à 7h30 au laboratoire de l’hôpital de Quimper pour des prélèvements afin d’avoir un bilan complet de mon état de santé avant ma visite à Caen. Je dois ensuite nettoyer les fonds, stocker le dessalinisateur, dessaler le bateau … A midi nous déjeunons avec Pierre-Yves et sa compagne Fred puis il est l’heure de prendre la route pour Caen car j’ai rendez vous à 7h30 ce matin à l’hôpital.
Je vois donc ce matin le Professeur Hurault de Ligny, ce ne sont que des bonnes nouvelles, tous les résultats sont bons, je me sens et je suis en pleine forme, j’ai réellement l’impression de n’avoir jamais été malade. Je lui demande si c’est le cas de tous les transplantés. C’est parfois un peu plus difficile mais au moins, 75% d’entre eux retrouvent une vie tout à fait normale. Quelle merveilleuse technique, c’est presque miraculeux.
Christophe a déjà mis dans l’onglet « Presse » de mon blog le sujet paru ce matin dans la rubrique « Bretagne » du Télégramme. Et cet après midi j’ai reçu la journaliste du Parisien.
Ce soir je vais me coucher tôt pour enfin récupérer mon déficit de sommeil.
A bientôt.
Jean-Louis
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"BRAVO, brave capitaine: L’équipe de LARGYALO te félicite et t’embrasse!!!! " Envoyé par petra le 09-08-2012 à 10:09
Fri, 10 Aug 2012 19:00:00 GMT - A Paris au mois d’Août A Cergy Pontoise
Fri, 10 Aug 2012 19:00:00 GMT - A Paris au mois d’Août A Cergy Pontoise
17H00 en France Bonjour à tous,
Il fait un vrai temps d’été, c’est super ! Dans mon bureau les rideaux sont baissés, il fait bon travailler. Les Parisiens sont partis en vacance, il n’y a pas grand monde sur la route, les magasins sont vides et les parkings au pied des immeubles de bureaux sont désertés. J’ai toujours aimé travailler au mois d’août. Lorsque j’étais à la Sagem, l’usine fermait et j’étais le seul à travailler. J’abattais deux fois plus de travail qu’en temps normal, j’adorais. En plus c’était toujours un travail de grande envergure, qui demandait beaucoup d’investigations, c’était passionnant.
Pour l’instant j’ai également pas mal de travail. J’ai dû commencer par mettre de l’ordre dans mes photos. J’en avais partout. J’ai trié, ordonné, fait des copies, sauvegardé. Les journalistes m’en demandent à chaque fois mais je n’ai pas grand-chose car lorsque l’on voyage en solitaire sur un bateau il est difficile d’avoir des photos du bateau sous voile. J’en ai mais elles ne m’appartiennent pas, ce sont des photos de photographes ou de journalistes photographes.
Il faut également que je rédige un petit support qui résume un peu mon aventure, cela évitera bon nombre d’erreurs comme j’ai pu lire dans le Télégramme. Bien entendu on ne m’a pas appelé au Sri Lanka pour me dire de rentrer me faire greffer.
Je dois fournir ce soir le diaporama correspondant à mon discourt d’ouverture de ce congrès d’infirmières. Je dois tout contrôler car je ne peux pas faire confiance aux traducteurs. Pour la mer pleine de moutons une fois j’ai retrouvé la mer pleine de brebis. Cette fois « Carénage à Durban » a été traduit en « From Carenage to Durban ». C’est très difficile de traduire un texte de marin si l’on n’est pas marin soit même. Je ne vois pas tout, alors j’envoie mon texte à différentes personnes et j’essaie de trier les avis.
Je viens d’avoir la voilerie Le Bihan, mes voiles sont prêtes, je vais partir dimanche après midi pour Concarneau. Lundi je vais remettre en place mes voiles (elles sont très abîmées par les UV) de façon à ce que les mesures puissent être prise lundi soir ou mardi matin afin de fabriquer des housses. Je vais rester la semaine à bord pour faire la mécanique, nettoyer le bateau et faire un peu de tourisme. J’ai également contacté Sparcraft pour mon hale-bas de grand voile qui est cassé. J’aimerais (surtout pour Sparcraft d’ailleurs) que celui-ci soit réparé pour le Grand Pavois.
Nous avons prévu avec Pierre-Yves de passer une semaine en croisière sur Harmattan du 25 août au 2 septembre. Nous avons tous les deux hâte d’être au 25 car nous avons beaucoup de choses à apprendre l’un de l’autre. Pierre-Yves est un maître de la voile académique, moi c’est plutôt la grande croisière, cela va être passionnant.
A bientôt.
Jean-Louis
17H00 en France Bonjour à tous,
Il fait un vrai temps d’été, c’est super ! Dans mon bureau les rideaux sont baissés, il fait bon travailler. Les Parisiens sont partis en vacance, il n’y a pas grand monde sur la route, les magasins sont vides et les parkings au pied des immeubles de bureaux sont désertés. J’ai toujours aimé travailler au mois d’août. Lorsque j’étais à la Sagem, l’usine fermait et j’étais le seul à travailler. J’abattais deux fois plus de travail qu’en temps normal, j’adorais. En plus c’était toujours un travail de grande envergure, qui demandait beaucoup d’investigations, c’était passionnant.
Pour l’instant j’ai également pas mal de travail. J’ai dû commencer par mettre de l’ordre dans mes photos. J’en avais partout. J’ai trié, ordonné, fait des copies, sauvegardé. Les journalistes m’en demandent à chaque fois mais je n’ai pas grand-chose car lorsque l’on voyage en solitaire sur un bateau il est difficile d’avoir des photos du bateau sous voile. J’en ai mais elles ne m’appartiennent pas, ce sont des photos de photographes ou de journalistes photographes.
Il faut également que je rédige un petit support qui résume un peu mon aventure, cela évitera bon nombre d’erreurs comme j’ai pu lire dans le Télégramme. Bien entendu on ne m’a pas appelé au Sri Lanka pour me dire de rentrer me faire greffer.
Je dois fournir ce soir le diaporama correspondant à mon discourt d’ouverture de ce congrès d’infirmières. Je dois tout contrôler car je ne peux pas faire confiance aux traducteurs. Pour la mer pleine de moutons une fois j’ai retrouvé la mer pleine de brebis. Cette fois « Carénage à Durban » a été traduit en « From Carenage to Durban ». C’est très difficile de traduire un texte de marin si l’on n’est pas marin soit même. Je ne vois pas tout, alors j’envoie mon texte à différentes personnes et j’essaie de trier les avis.
Je viens d’avoir la voilerie Le Bihan, mes voiles sont prêtes, je vais partir dimanche après midi pour Concarneau. Lundi je vais remettre en place mes voiles (elles sont très abîmées par les UV) de façon à ce que les mesures puissent être prise lundi soir ou mardi matin afin de fabriquer des housses. Je vais rester la semaine à bord pour faire la mécanique, nettoyer le bateau et faire un peu de tourisme. J’ai également contacté Sparcraft pour mon hale-bas de grand voile qui est cassé. J’aimerais (surtout pour Sparcraft d’ailleurs) que celui-ci soit réparé pour le Grand Pavois.
Nous avons prévu avec Pierre-Yves de passer une semaine en croisière sur Harmattan du 25 août au 2 septembre. Nous avons tous les deux hâte d’être au 25 car nous avons beaucoup de choses à apprendre l’un de l’autre. Pierre-Yves est un maître de la voile académique, moi c’est plutôt la grande croisière, cela va être passionnant.
A bientôt.
Jean-Louis
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"C’est génial ! je passerai te voir avec Francine, cette semaine vers l’heure du thé. Bonne nav ! Catherine" Envoyé par Catherine le 12-08-2012 à 13:58
Chapeau la voilerie Le Bihan, pas besoin de relancer, le travail est fait. J’appelle vendredi après midi et je suis tout surpris d’apprendre que mes voiles sont terminées. C’est un peu cher mais j’ai l’impression que le travail est bien fait.
J’ai réussi à terminer mon diaporama pour mon discours de Strasbourg le 15 septembre, j’avais promis aux organisateurs de leur envoyer cette fin de semaine, je suis donc libre pour retourner à Concarneau.
Samedi c’est ma journée petits enfants. Ma fille et mon gendre accompagnés de Matis et Valentine viennent déjeuner. Il fait un temps magnifique, nous nous installons en terrasse et je fais un grand barbecue, quelle journée sympa.
Je pars donc dimanche juste après déjeuner pour Concarneau. Cela roule bien mais il y a 6 heures de route, j’arrive à 20 heures sous quelques goutes de pluie. Le ciel est noir, ça ne fait pas trop vacances. Le temps de mettre le frigo en route, je choisi un restaurant pour me faire un repas moules frittes.
Ce matin je suis à Port Laf à neuf heures. Je commence par passer chercher ma nouvelle pompe à eau. C’est cher, plus de 600 Euros ! Ils n’attachent pas leur chien avec du boudin chez Volvo ! Le vendeur a vu l’article dans le Télégramme alors nous parlons dialyse péritonéale.
Je vais ensuite chez Le Bihan alors qu’il commence à pleuvoir. Je charge mes voiles et rentre sur Concarneau après avoir fait quelques courses. Je mets les bottes et le ciré et commence à remettre les voiles en place. Noël arrive bientôt, il m’avait proposé de venir m’aider. Pour la grand voile c’est mieux à deux et à 13 heures elle est à poste ainsi que la trinquette. Malheureusement il ne peut rester déjeuner.
Je déjeune donc seul avant de me jeter sur l’artimon. A 16 heures j’ai terminé. Maintenant il fait beau et les touristes défilent sur le ponton bien que celui-ci soit normalement interdit au public. « Qu’il est beau votre bateau ! ». Les discutions s’engagent, je n’arrête pas. Certains ont vu l’article dans le Télégramme et sont venus spécialement. Je commence à entrevoir comment va être ma semaine au Grand Pavois.
Monsieur Le Bihan arrive vers 17h pour prendre les dimensions. Mes taux seront prêts le samedi 25 août, lorsque je reviendrais pour ma semaine de croisière avec Pierre-Yves. Je vais pouvoir maintenant m’occuper de la mécanique.
Le grand parking de 362 places sur le port vient d’être fermé pour installer « Les filets bleus », cette grande fête qui a lieu tous les ans à Concarneau. Pour l’instant le problème est de se garer mais à partir de mercredi je ne sais pas si il y aura moyen de dormir.
Christophe a mis l’article du Parisien paru dimanche sur le blog (onglet « Presse »). Il est vraiment très bien cet article. Il fait ressortir la liberté qu’apporte la dialyse péritonéale. Un article beaucoup plus conséquent est prévu pour mon arrivée à Marseille. Vous pouvez le consulter.
Ce soir je vais chez Pierre-Yves, il m’a organisé une rencontre avec une professeur d’anglais qui va m’aider à corriger ma prononciation pour ce discours de Strasbourg.
A bientôt.
Jean-Louis
19H00 en France Bonjour à tous,
Chapeau la voilerie Le Bihan, pas besoin de relancer, le travail est fait. J’appelle vendredi après midi et je suis tout surpris d’apprendre que mes voiles sont terminées. C’est un peu cher mais j’ai l’impression que le travail est bien fait.
J’ai réussi à terminer mon diaporama pour mon discours de Strasbourg le 15 septembre, j’avais promis aux organisateurs de leur envoyer cette fin de semaine, je suis donc libre pour retourner à Concarneau.
Samedi c’est ma journée petits enfants. Ma fille et mon gendre accompagnés de Matis et Valentine viennent déjeuner. Il fait un temps magnifique, nous nous installons en terrasse et je fais un grand barbecue, quelle journée sympa.
Je pars donc dimanche juste après déjeuner pour Concarneau. Cela roule bien mais il y a 6 heures de route, j’arrive à 20 heures sous quelques goutes de pluie. Le ciel est noir, ça ne fait pas trop vacances. Le temps de mettre le frigo en route, je choisi un restaurant pour me faire un repas moules frittes.
Ce matin je suis à Port Laf à neuf heures. Je commence par passer chercher ma nouvelle pompe à eau. C’est cher, plus de 600 Euros ! Ils n’attachent pas leur chien avec du boudin chez Volvo ! Le vendeur a vu l’article dans le Télégramme alors nous parlons dialyse péritonéale.
Je vais ensuite chez Le Bihan alors qu’il commence à pleuvoir. Je charge mes voiles et rentre sur Concarneau après avoir fait quelques courses. Je mets les bottes et le ciré et commence à remettre les voiles en place. Noël arrive bientôt, il m’avait proposé de venir m’aider. Pour la grand voile c’est mieux à deux et à 13 heures elle est à poste ainsi que la trinquette. Malheureusement il ne peut rester déjeuner.
Je déjeune donc seul avant de me jeter sur l’artimon. A 16 heures j’ai terminé. Maintenant il fait beau et les touristes défilent sur le ponton bien que celui-ci soit normalement interdit au public. « Qu’il est beau votre bateau ! ». Les discutions s’engagent, je n’arrête pas. Certains ont vu l’article dans le Télégramme et sont venus spécialement. Je commence à entrevoir comment va être ma semaine au Grand Pavois.
Monsieur Le Bihan arrive vers 17h pour prendre les dimensions. Mes taux seront prêts le samedi 25 août, lorsque je reviendrais pour ma semaine de croisière avec Pierre-Yves. Je vais pouvoir maintenant m’occuper de la mécanique.
Le grand parking de 362 places sur le port vient d’être fermé pour installer « Les filets bleus », cette grande fête qui a lieu tous les ans à Concarneau. Pour l’instant le problème est de se garer mais à partir de mercredi je ne sais pas si il y aura moyen de dormir.
Christophe a mis l’article du Parisien paru dimanche sur le blog (onglet « Presse »). Il est vraiment très bien cet article. Il fait ressortir la liberté qu’apporte la dialyse péritonéale. Un article beaucoup plus conséquent est prévu pour mon arrivée à Marseille. Vous pouvez le consulter.
Ce soir je vais chez Pierre-Yves, il m’a organisé une rencontre avec une professeur d’anglais qui va m’aider à corriger ma prononciation pour ce discours de Strasbourg.
A bientôt.
Jean-Louis
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"On en apprends tous le sjours Jean Louis! Premiere fois que j entends l expression : ils n attachent pas leur chien avec du boudin! j adore , je la ressortirai
Gros bisous Jean Louis! c est toujours un vrai regal de te lire avant de commencer ma journee! Il ait tresbeau ce matin sur Sydney!" Envoyé par Delphine le 15-08-2012 à 01:03
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"bonjour jean louis nous fetons la vierge je vais a la dialyse pas de messe à la tele union de pensées bisous pour vous et francine ;" Envoyé par roselynedemeestere le 15-08-2012 à 09:20
Wed, 15 Aug 2012 22:00:00 GMT - Un 15 août à Concarneau A Concarneau
Wed, 15 Aug 2012 22:00:00 GMT - Un 15 août à Concarneau A Concarneau
22H00 en France
Bonjour à tous,
Pour moi qui suis habitué à l’ambiance estivale des soirées méditerranéennes j’ai du mal à m’imaginer être un quinze août, j’ai l’impression d’un grand gâchis. Depuis cette nuit une énième dépression a envahi les côtes bretonnes. Cela a commencé par des orages avec tonnerre et éclaires puis le vent s’est mis à souffler, ruinant les efforts de tous ces gens qui s’étaient arrachés pour organiser les animations du 15 août.
Mon voisin de ponton, le bateau Popeye qui réalise des balades en mer pour les touristes n’a pas put sortir aujourd’hui du fait de l’état de la mer, il ne pourra certainement pas sortir demain non plus. Il a déjà très peu travaillé en juillet car il pleuvait tous les jours et dans 15 jours la saison est presque terminée.
Dur également pour le festival des filets bleus, l’énorme scène qui a été construite sur le parking devant Harmattan est inutilisable, le vent a arraché les tentures, les artistes se produisent sur une toute petite scène de remplacement. Le grand feu d’artifice de Bénodet qui devait avoir lieu ce soir est annulé à cause du vent, peut-être pourra-t-il être reporté ?
Lundi soir Pierre-Yves avait organisé un dîner avec Christiane, une prof d’anglais. Elle m’a aidé à répéter mon discourt pour le 15 septembre à Strasbourg. Malheureusement la traduction n’est pas parfaite et nous avons dû interrompre le travail pour faire refaire la traduction. Néanmoins nous avons passé une super soirée, Jean-Marie, un copain marin à Pierre-Yves, avait apporté des souris d’agneau de son élevage personnel, c’était délicieux. Traditionnellement la soirée s’est terminée par de merveilleux irish coffee maison.
Hier matin, en me levant, j’ai constaté qu’il n’y avait pas de vent. Rapide toilette, petit déjeuner sur le pouce et je me suis jeté sur le génois. Il est facile à mettre en place même seul à condition qu’il n’y ait pas de vent. J’utilise la poupée du guindeau électrique pour le hisser. En une heure et demie l’affaire était réglée.
J’ai continué ma journée par de la mécanique. Le chalenge était d’arriver à extraire ce boulon de pompe à eau brisé dans le bloc moteur. Sur les conseils de mon ami Richard, j’ai réglé la pince étau pour saisir fermement le boulon puis, à l’aide de mon petit chalumeau à oxygène, j’ai chauffé copieusement autour du boulon avant de le saisir avec la pince étau et de le faire jouer. Cela m’a pris une bonne heure mais quel bonheur de le voir sortir à la fin. J’ai pu ensuite remonter la pompe à eau neuve et lancer le moteur pour tester, tout est OK.
Ce matin c’était électricité, changement d’un interrupteur HS dans la salle machine, réparation d’un néon, recherche d’un faux contact dans le WC avant. C’est incroyable comme dans un bateau tout s’oxyde.
Demain c’est vacances et tourisme. Je vais rendre visite à mon adjudant qui s’est installé pour ses vieux jours à environ une heure d’ici. J’étais engagé, j’ai passé cinq ans à l’armé et nous avons fait ensemble les quatre cents coups.
A bientôt.
Jean-Louis
22H00 en France
Bonjour à tous,
Pour moi qui suis habitué à l’ambiance estivale des soirées méditerranéennes j’ai du mal à m’imaginer être un quinze août, j’ai l’impression d’un grand gâchis. Depuis cette nuit une énième dépression a envahi les côtes bretonnes. Cela a commencé par des orages avec tonnerre et éclaires puis le vent s’est mis à souffler, ruinant les efforts de tous ces gens qui s’étaient arrachés pour organiser les animations du 15 août.
Mon voisin de ponton, le bateau Popeye qui réalise des balades en mer pour les touristes n’a pas put sortir aujourd’hui du fait de l’état de la mer, il ne pourra certainement pas sortir demain non plus. Il a déjà très peu travaillé en juillet car il pleuvait tous les jours et dans 15 jours la saison est presque terminée.
Dur également pour le festival des filets bleus, l’énorme scène qui a été construite sur le parking devant Harmattan est inutilisable, le vent a arraché les tentures, les artistes se produisent sur une toute petite scène de remplacement. Le grand feu d’artifice de Bénodet qui devait avoir lieu ce soir est annulé à cause du vent, peut-être pourra-t-il être reporté ?
Lundi soir Pierre-Yves avait organisé un dîner avec Christiane, une prof d’anglais. Elle m’a aidé à répéter mon discourt pour le 15 septembre à Strasbourg. Malheureusement la traduction n’est pas parfaite et nous avons dû interrompre le travail pour faire refaire la traduction. Néanmoins nous avons passé une super soirée, Jean-Marie, un copain marin à Pierre-Yves, avait apporté des souris d’agneau de son élevage personnel, c’était délicieux. Traditionnellement la soirée s’est terminée par de merveilleux irish coffee maison.
Hier matin, en me levant, j’ai constaté qu’il n’y avait pas de vent. Rapide toilette, petit déjeuner sur le pouce et je me suis jeté sur le génois. Il est facile à mettre en place même seul à condition qu’il n’y ait pas de vent. J’utilise la poupée du guindeau électrique pour le hisser. En une heure et demie l’affaire était réglée.
J’ai continué ma journée par de la mécanique. Le chalenge était d’arriver à extraire ce boulon de pompe à eau brisé dans le bloc moteur. Sur les conseils de mon ami Richard, j’ai réglé la pince étau pour saisir fermement le boulon puis, à l’aide de mon petit chalumeau à oxygène, j’ai chauffé copieusement autour du boulon avant de le saisir avec la pince étau et de le faire jouer. Cela m’a pris une bonne heure mais quel bonheur de le voir sortir à la fin. J’ai pu ensuite remonter la pompe à eau neuve et lancer le moteur pour tester, tout est OK.
Ce matin c’était électricité, changement d’un interrupteur HS dans la salle machine, réparation d’un néon, recherche d’un faux contact dans le WC avant. C’est incroyable comme dans un bateau tout s’oxyde.
Demain c’est vacances et tourisme. Je vais rendre visite à mon adjudant qui s’est installé pour ses vieux jours à environ une heure d’ici. J’étais engagé, j’ai passé cinq ans à l’armé et nous avons fait ensemble les quatre cents coups.
A bientôt.
Jean-Louis
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"La fille de l’adjudant te salue et espére te voir un de ces jours et peut être pourras tu lui raconter quelques 400 coups fait avec son papa.En tant qu’infirmière je te tire mon coup de chapeau et te félicite pour ton courage,j’aimerai que les personnes malades puissent prendre exemple sur toi et garder ainsi espoir.Bises et à bientôt" Envoyé par Lallemant èpouse Brillon Brigitte le 16-08-2012 à 22:43
Fri, 17 Aug 2012 17:00:00 GMT - Balade en Finistère A Concarneau
Fri, 17 Aug 2012 17:00:00 GMT - Balade en Finistère A Concarneau
19H00 en France
Bonjour à tous,
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Hier nous étions au mois de novembre, sous une pluie battante qui a commencée en fin de matinée pour se terminer au milieu de la nuit. Il faisait froid, maillot de corps, chemise, pull et ciré étaient de rigueur et moi qui suis en short en permanence j’avais le passe-montagne et les gants. Et aujourd’hui c’est un vrai temps d’été, ciel bleu et soleil brillant, on a l’impression d’avoir changé de pays. Il fait très chaud et nous n’avons pas pu déjeuner dans le cockpit, nous nous sommes réfugiés dans le carré.
Quel plaisir de retrouver mon adjudant, nous avons passé notre temps à évoquer les souvenirs de notre jeunesse. Il a une femme formidable, lorsque nous étions en bordés, jeunes maréchaux des logis, nous pouvions aller sonner à n’importe quelle heure de la nuit, ils se levaient et Marie nous préparait une soupe à l’oignon.
Hier après midi malgré la pluie nous sommes allés à Audierne, la pointe du Raz, Douarnenez … Je ne connaissais pas et j’ai beaucoup aimé, j’ai envie d’y retourner lorsqu’il fera beau.
Aujourd’hui ils sont venus déjeuner au bateau, c’était très sympa. J’ai fait un peu de mécanique, nettoyage des filtres décanteurs du groupe électrogène et du moteur principal, changement du filtre GO du moteur principal et niveau d’huile du groupe. Demain je voudrais retendre la courroie de l’alternateur secondaire, faire la vidange et changer le filtre à huile du moteur principal. Puis nous partirons demain soir car dimanche la ville va être totalement bouclée pour le défilé des filets bleus. Je n’ai pas envi d’être coincé ici.
Ce soir c’est dîner chez Jean-Marie avec Pierre-Yves et Fred, encore un bon moment en perspective.
Mon frère vient d’arriver à Horta, aux Açores, un cyclone est prévu pour dimanche soir, va-t-il passer sur l’île, c’est le suspense.
Ici, tous les commerçants et beaucoup de gens me disent qu’ils m’ont vu dans le journal. C’est souvent l’occasion de parler de la dialyse péritonéale. Un plaisancier est venu s’amarrer derrière moi. Nous avons discutés et il me dit qu’il vient d’être greffé de la cornée. Il n’osait pas sortir en mer mais en lisant l’article, cela l’a décidé.
A bientôt.
Jean-Louis
19H00 en France
Bonjour à tous,
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Hier nous étions au mois de novembre, sous une pluie battante qui a commencée en fin de matinée pour se terminer au milieu de la nuit. Il faisait froid, maillot de corps, chemise, pull et ciré étaient de rigueur et moi qui suis en short en permanence j’avais le passe-montagne et les gants. Et aujourd’hui c’est un vrai temps d’été, ciel bleu et soleil brillant, on a l’impression d’avoir changé de pays. Il fait très chaud et nous n’avons pas pu déjeuner dans le cockpit, nous nous sommes réfugiés dans le carré.
Quel plaisir de retrouver mon adjudant, nous avons passé notre temps à évoquer les souvenirs de notre jeunesse. Il a une femme formidable, lorsque nous étions en bordés, jeunes maréchaux des logis, nous pouvions aller sonner à n’importe quelle heure de la nuit, ils se levaient et Marie nous préparait une soupe à l’oignon.
Hier après midi malgré la pluie nous sommes allés à Audierne, la pointe du Raz, Douarnenez … Je ne connaissais pas et j’ai beaucoup aimé, j’ai envie d’y retourner lorsqu’il fera beau.
Aujourd’hui ils sont venus déjeuner au bateau, c’était très sympa. J’ai fait un peu de mécanique, nettoyage des filtres décanteurs du groupe électrogène et du moteur principal, changement du filtre GO du moteur principal et niveau d’huile du groupe. Demain je voudrais retendre la courroie de l’alternateur secondaire, faire la vidange et changer le filtre à huile du moteur principal. Puis nous partirons demain soir car dimanche la ville va être totalement bouclée pour le défilé des filets bleus. Je n’ai pas envi d’être coincé ici.
Ce soir c’est dîner chez Jean-Marie avec Pierre-Yves et Fred, encore un bon moment en perspective.
Mon frère vient d’arriver à Horta, aux Açores, un cyclone est prévu pour dimanche soir, va-t-il passer sur l’île, c’est le suspense.
Ici, tous les commerçants et beaucoup de gens me disent qu’ils m’ont vu dans le journal. C’est souvent l’occasion de parler de la dialyse péritonéale. Un plaisancier est venu s’amarrer derrière moi. Nous avons discutés et il me dit qu’il vient d’être greffé de la cornée. Il n’osait pas sortir en mer mais en lisant l’article, cela l’a décidé.
A bientôt.
Jean-Louis
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"bisous de roselyned j’adore la bretagne bonne continuation tourcoing canicule." Envoyé par roselynedemeestered le 19-08-2012 à 15:17
Mon, 20 Aug 2012 18:00:00 GMT - La Sereine A Cormeilles en Vexin
Mon, 20 Aug 2012 18:00:00 GMT - La Sereine A Cormeilles en Vexin
20H00 en France
Bonjour à tous,
Samedi matin j’ai découvert La Sereine, ce cotre bermudien des Glénans qui a formé tant de marins que l’on rencontre maintenant autour du monde. Pierre-Yves encadre un stage cette semaine sur ce bateau avec Jean-Marie comme second.
C’est un bateau en bois de 12,50 mètres construit par les chantiers de Pont-Aven en 1952 sur les plans de l’architecte charpentier de marine Henri Dervin. Jusqu’en 1998, 5000 équipiers encadrés par des chefs de bord bénévoles ont fait parcourir à La Sereine plus de 150 000 Miles. Sa vétusté lui interdit alors de naviguer. En 2001 elle est classée monument historique ce qui lui permet d’être restaurée en 2005 au Chantier du Guip.
Suite à cette restauration elle peut à nouveau naviguer et former des stagiaires. Je suis surpris, je m’attendais à un bateau plus grand. A bord c’est extrêmement spartiate, j’ai du mal à imaginer naviguer à 10 sur ce bateau, il doit falloir beaucoup de psychologie au chef de bord pour que la situation ne tourne pas au vinaigre.
Au niveau équipement il n’y a pas grand-chose, un GPS, une VHF et c’est à peu près tout. La navigation se fait à l’ancienne. Le carré est tout petit, sur chaque bord sont aménagées quatre couchettes cercueils qui doivent être très confortables par mers formées. Il y en a également deux sur l’arrière. Il y a une toute petite réserve d’eau, il faut oublier la douche. Une semaine de stage doit laisser des souvenirs inoubliables, pas étonnant que les stagiaires qui sont passés dessus en parlent avec des étoiles dans les yeux.
Vendredi soir Jean-Marie avait organisé un barbecue chez lui. Nous avons encore passés un moment sympa qui s’est terminé par l’irish coffee traditionnel. Heureusement le temps nous a permis de dîner dehors.
Samedi, j’ai tout de même eu le temps de faire la vidange du moteur principal et de changer le filtre à huile. J’ai également pu faire le niveau d’huile de l’inverseur. Puis, avant de quitter le bateau je suis monté en tête de mât pour récupérer l’ampoule de mon feu de navigation qui ne fonctionnait plus. Je vais en racheter une samedi prochain en allant récupérer mes taux de voiles.
Samedi soir nous avons dormis à Avranches et nous avons passés notre journée de dimanche à Hauteville sur mer, au nord de Granville chez Nadine et Michel, des amis. Alors que 33 départements étaient en alerte canicule j’avais ma chemise, un polaire et un pull ! Nous avons passés un bon moment. Nous avons marché sur l’estran, la mer était à perte de vue car le marnage était de 11 mètres !!!!
Aujourd’hui j’étais au bureau pour travailler un peu.
A bientôt.
Jean-Louis
20H00 en France
Bonjour à tous,
Samedi matin j’ai découvert La Sereine, ce cotre bermudien des Glénans qui a formé tant de marins que l’on rencontre maintenant autour du monde. Pierre-Yves encadre un stage cette semaine sur ce bateau avec Jean-Marie comme second.
C’est un bateau en bois de 12,50 mètres construit par les chantiers de Pont-Aven en 1952 sur les plans de l’architecte charpentier de marine Henri Dervin. Jusqu’en 1998, 5000 équipiers encadrés par des chefs de bord bénévoles ont fait parcourir à La Sereine plus de 150 000 Miles. Sa vétusté lui interdit alors de naviguer. En 2001 elle est classée monument historique ce qui lui permet d’être restaurée en 2005 au Chantier du Guip.
Suite à cette restauration elle peut à nouveau naviguer et former des stagiaires. Je suis surpris, je m’attendais à un bateau plus grand. A bord c’est extrêmement spartiate, j’ai du mal à imaginer naviguer à 10 sur ce bateau, il doit falloir beaucoup de psychologie au chef de bord pour que la situation ne tourne pas au vinaigre.
Au niveau équipement il n’y a pas grand-chose, un GPS, une VHF et c’est à peu près tout. La navigation se fait à l’ancienne. Le carré est tout petit, sur chaque bord sont aménagées quatre couchettes cercueils qui doivent être très confortables par mers formées. Il y en a également deux sur l’arrière. Il y a une toute petite réserve d’eau, il faut oublier la douche. Une semaine de stage doit laisser des souvenirs inoubliables, pas étonnant que les stagiaires qui sont passés dessus en parlent avec des étoiles dans les yeux.
Vendredi soir Jean-Marie avait organisé un barbecue chez lui. Nous avons encore passés un moment sympa qui s’est terminé par l’irish coffee traditionnel. Heureusement le temps nous a permis de dîner dehors.
Samedi, j’ai tout de même eu le temps de faire la vidange du moteur principal et de changer le filtre à huile. J’ai également pu faire le niveau d’huile de l’inverseur. Puis, avant de quitter le bateau je suis monté en tête de mât pour récupérer l’ampoule de mon feu de navigation qui ne fonctionnait plus. Je vais en racheter une samedi prochain en allant récupérer mes taux de voiles.
Samedi soir nous avons dormis à Avranches et nous avons passés notre journée de dimanche à Hauteville sur mer, au nord de Granville chez Nadine et Michel, des amis. Alors que 33 départements étaient en alerte canicule j’avais ma chemise, un polaire et un pull ! Nous avons passés un bon moment. Nous avons marché sur l’estran, la mer était à perte de vue car le marnage était de 11 mètres !!!!
Aujourd’hui j’étais au bureau pour travailler un peu.
Thu, 23 Aug 2012 18:00:00 GMT - Une semaine de travail intense A Cormeilles en Vexin
Thu, 23 Aug 2012 18:00:00 GMT - Une semaine de travail intense A Cormeilles en Vexin
20H00 en France
Bonjour à tous,
C’est déjà demain que je repars à Concarneau. La semaine de travail a été intense, consacrée en partie à réaliser et peaufiner mon diaporama ainsi que mon texte en anglais pour le congrès de Strasbourg. La parfaite traduction d’un texte est extrêmement difficile. Trois anglophones sont déjà passés dessus mais mon texte n’est toujours pas correct. Suis-je trop perfectionniste, je ne crois pas. Puisque je dois faire ce discours, je souhaite seulement que ce soit le mieux possible.
J’ai également pu traiter les différents dossiers des problèmes en cours. Dans une entreprise il faut en permanence refaire le point sur tous les dossiers en cours et s’arracher pour les faire avancer. Le laxisme serait la pire des attitudes. Je pense que dans toutes choses, il faut sans cesse essayer de faire le mieux possible. C’est la seule façon d’aller de l’avant et de se sentir bien.
Je devrais retrouver Harmattan demain soir, puis samedi matin je dois faire un saut à Port Laf pour récupérer mes taux tout neufs de grand voile, trinquette et artimon. J’en profiterais pour passer chez le ship acheter une ampoule pour mon feu de navigation et je devrais ensuite monter en haut de mon grand mât pour la mettre en place.
Il va falloir également faire l’avitaillement car nous partons avec Pierre-Yves et son amie Frédérique de dimanche à jeudi. Nous allons aller tremper la quille d’Harmattan dans la manche, nous irons surement à Ouessant.
Ensuite je prendrais la direction de La Rochelle pour être prêt à mettre le bateau en place au quai d’honneur le 17 septembre. Comme j’ai fait la révision mécanique, je pourrais prendre la mer dès la fin du salon, le 24 au soir car il ne va pas falloir traîner pour arriver le 20 octobre à Marseille.
A bientôt.
Jean-Louis
20H00 en France
Bonjour à tous,
C’est déjà demain que je repars à Concarneau. La semaine de travail a été intense, consacrée en partie à réaliser et peaufiner mon diaporama ainsi que mon texte en anglais pour le congrès de Strasbourg. La parfaite traduction d’un texte est extrêmement difficile. Trois anglophones sont déjà passés dessus mais mon texte n’est toujours pas correct. Suis-je trop perfectionniste, je ne crois pas. Puisque je dois faire ce discours, je souhaite seulement que ce soit le mieux possible.
J’ai également pu traiter les différents dossiers des problèmes en cours. Dans une entreprise il faut en permanence refaire le point sur tous les dossiers en cours et s’arracher pour les faire avancer. Le laxisme serait la pire des attitudes. Je pense que dans toutes choses, il faut sans cesse essayer de faire le mieux possible. C’est la seule façon d’aller de l’avant et de se sentir bien.
Je devrais retrouver Harmattan demain soir, puis samedi matin je dois faire un saut à Port Laf pour récupérer mes taux tout neufs de grand voile, trinquette et artimon. J’en profiterais pour passer chez le ship acheter une ampoule pour mon feu de navigation et je devrais ensuite monter en haut de mon grand mât pour la mettre en place.
Il va falloir également faire l’avitaillement car nous partons avec Pierre-Yves et son amie Frédérique de dimanche à jeudi. Nous allons aller tremper la quille d’Harmattan dans la manche, nous irons surement à Ouessant.
Ensuite je prendrais la direction de La Rochelle pour être prêt à mettre le bateau en place au quai d’honneur le 17 septembre. Comme j’ai fait la révision mécanique, je pourrais prendre la mer dès la fin du salon, le 24 au soir car il ne va pas falloir traîner pour arriver le 20 octobre à Marseille.
A bientôt.
Jean-Louis
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"bonne escapade avec yves et frederique moi je trouve que vousetes u super perfectionnistegros bisous de roselynedq" Envoyé par roselynedemeestere le 25-08-2012 à 17:16
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"You are a super STAR Jean Louis! lot of love from us!
You will be fine in strasbourg no worries!!" Envoyé par Delphine le 27-08-2012 à 01:49
Sun, 26 Aug 2012 17:00:00 GMT - Au large du phare d’Eckmühl 4° 22’W 47° 46’N
Sun, 26 Aug 2012 17:00:00 GMT - Au large du phare d’Eckmühl 4° 22’W 47° 46’N
19H00 en France, 19H00 Heure du bord 4° 22’W 47° 46’N
Bonjour à tous,
Nous sommes ce soir à la pointe de Penmarch, au large du phare d’Eckmühl.
Hier j’ai récupéré mes tauds de grand voile, artimon et trinquette à Port Laf, chez Le Bihan. C’est bien fait, il a juste fallu faire une petite retouche au taud de trinquette. J’en ai profité pour passer chez le ship acheter une ampoule de feux de navigation.
Revenu au bateau nous avons installé les tauds, le bateau est beaucoup plus beau ainsi, à La Rochelle il n’aura pas honte. Francine m’a ensuite monté en haut du grand mât où j’ai remis en place l’ampoule neuve. Puis l’après midi nous avons fait l’avitaillement pour cinq jours. Au niveau du climat, hier ce n’était pas terrible, il n’a pas arrêté de pleuvoir. On nous dit qu’il fait beau plusieurs fois par jour mais du coup il ne fait pas beau également plusieurs fois par jour.
Par contre ce matin c’était grand bleu. Pierre-Yves et Frédérique sont arrivés en fin de matinée et nous avons immédiatement largué les amarres direction l’archipel des Glénans. En route nous avons rencontré La Sereine, j’ai pu faire quelques photos, quelle est belle sous voiles.
Après un petit mâchon, saucisson, rillettes, camembert, chips … arrosé de bière et vin rouge, nous sommes entrés dans l’archipel. Nous avons réalisé une première manœuvre, la prise de coffre dans la crique de La Chambre où nous avons bu le café.
Puis nous sommes partis sous voile avec l’ambition de passer le Raz de Sein cette nuit et d’arriver à Camaret sur la presqu’île de Crozon au petit déjeuner demain.
Bon, il faut que je vous laisse car il y a des manœuvres à faire.
A bientôt.
Jean-Louis
19H00 en France, 19H00 Heure du bord 4° 22’W 47° 46’N
Bonjour à tous,
Nous sommes ce soir à la pointe de Penmarch, au large du phare d’Eckmühl.
Hier j’ai récupéré mes tauds de grand voile, artimon et trinquette à Port Laf, chez Le Bihan. C’est bien fait, il a juste fallu faire une petite retouche au taud de trinquette. J’en ai profité pour passer chez le ship acheter une ampoule de feux de navigation.
Revenu au bateau nous avons installé les tauds, le bateau est beaucoup plus beau ainsi, à La Rochelle il n’aura pas honte. Francine m’a ensuite monté en haut du grand mât où j’ai remis en place l’ampoule neuve. Puis l’après midi nous avons fait l’avitaillement pour cinq jours. Au niveau du climat, hier ce n’était pas terrible, il n’a pas arrêté de pleuvoir. On nous dit qu’il fait beau plusieurs fois par jour mais du coup il ne fait pas beau également plusieurs fois par jour.
Par contre ce matin c’était grand bleu. Pierre-Yves et Frédérique sont arrivés en fin de matinée et nous avons immédiatement largué les amarres direction l’archipel des Glénans. En route nous avons rencontré La Sereine, j’ai pu faire quelques photos, quelle est belle sous voiles.
Après un petit mâchon, saucisson, rillettes, camembert, chips … arrosé de bière et vin rouge, nous sommes entrés dans l’archipel. Nous avons réalisé une première manœuvre, la prise de coffre dans la crique de La Chambre où nous avons bu le café.
Puis nous sommes partis sous voile avec l’ambition de passer le Raz de Sein cette nuit et d’arriver à Camaret sur la presqu’île de Crozon au petit déjeuner demain.
Bon, il faut que je vous laisse car il y a des manœuvres à faire.
Tue, 28 Aug 2012 18:00:00 GMT - En route pour Sainte Marine 4° 18’W 47° 45’N
Tue, 28 Aug 2012 18:00:00 GMT - En route pour Sainte Marine 4° 18’W 47° 45’N
19H00 en France, 19H00 Heure du bord
Bonjour à tous,
Nous sommes aujourd’hui en route pour le joli port de Sainte Marine, à l’embouchure de l’Odet, en face de Bénodet. Mais revenons un peu en arrière, je vous ai laissé dimanche soir au large du phare d’Eckmühl, avec le Raz de Sein à passer.
Notre route avait été bien étudiée par le navigateur du bord, Pierre-Yves, et nous avons passé le Raz avec le courant. C’est à minuit pétant que nous avons laissé sur notre tribord le phare de La Vieille. Lorsque nous avons quitté son secteur vert dirigé vert l’Ouest pour entrer dans son secteur blanc le Raz était derrière nous et nous avons pu changer de cap pour nous diriger sur un point entre la Basse du Lis et la Basse du Bouc, au large de la presqu’île de Crozon. A partir de ce moment nous étions en mer d’Iroise, quel joli nom ! Nous avons ensuite paré les récifs et tourné la pointe du Toulinguet pour nous amarrer dans le port de Camaret à 5 heures lundi matin.
Après quelques heures de sommeil, un petit déjeuner, une visite rapide du port pour acheter du pain et un mâchon sympathique, nous larguons les amarres à 15 heures 15, direction Brest. C’est encore un bon moment de mer avec la découverte du fameux Goulet de Brest et de la non moins fameuse rade de Brest.
Mais nous souhaitons faire un restaurant le soir à Camaret et il faut rentrer. Maintenant que nous ressortons, toujours grâce à notre navigateur le courant s’est inversé et il est encore avec nous mais, par contre, le vent est contraire. Puis la pluie arrive, une pluie intense qui mouille. Nous venons de sortir du Goulet et nous dirigeons avec peine vers Camaret lorsque le moteur s’arrête tout à coup et ne veux plus rien savoir.
Pendant que Pierre-Yves tire des bords, j’essaye de solutionner le problème mais n’arrive pas à déterminer l’origine de la panne. J’appelle mon ami Richard qui me donne des conseils, mais le récalcitrant fait la tête. Dehors c’est l’horreur, le rideau de pluie est tellement intense que la visibilité est très mauvaise. Il faut se résoudre à faire une prise de quai à la voile. Tout le monde s’y met, Pierre-Yves est à la barre et sous des trombes d’eau nous accostons. C’est un peu brutal, Francine se jette sur le quai à travers les filières pour passer l’amarre sur une bite puis le vent nous aide à finaliser l’amarrage.
Ensuite mes trois équipiers passent une demi-heure sous des torrents d’eau pour ferler les voiles pendant que je travaille sur le moteur. Lorsqu’ils ont fini, tout le monde se retrouve dans le cockpit, leurs vêtements sont à tordre. Je tourne la clef de contact et le moteur démarre. Ils sont incrédules et pour rire, je leur dis que c’était pour voir s’ils réussissaient la manœuvre de prise de quai sous voile. C’est un grand moment de bonheur que nous fêtons au Del Mare, un restaurant fruits de mer où la patronne est adorable et la table très bonne. Comme nous dit notre hôtesse, après le Goulet c’est le goulot, nous en profitons. Quelle journée inoubliable !
Ce matin, au moment du départ, le moteur fait à nouveau des siennes. Je purge et il daigne repartir. Je pense ce soir que le problème était dû à une prise d’air car le filtre principal n’était pas serré à fond, j’ai pu le resserrer un peu.
A 14h30, après un nouveau mâchon sympa et avec « Héritage Seinant » de Louis Capart dans les hauts parleurs du bord nous passons le Raz de Sein dans l’autre sens. Il fait grand beau, c’est encore un moment agréable, la renverse arrive et bientôt le courant va nous aider à filer sur la pointe de Penmarch et le phare d’Eckmühl que nous avons doublé vers 18h20. Notre heure d’arrivée à Sainte Marine est prévue vers 22 heures.
A bientôt.
Jean-Louis
19H00 en France, 19H00 Heure du bord
Bonjour à tous,
Nous sommes aujourd’hui en route pour le joli port de Sainte Marine, à l’embouchure de l’Odet, en face de Bénodet. Mais revenons un peu en arrière, je vous ai laissé dimanche soir au large du phare d’Eckmühl, avec le Raz de Sein à passer.
Notre route avait été bien étudiée par le navigateur du bord, Pierre-Yves, et nous avons passé le Raz avec le courant. C’est à minuit pétant que nous avons laissé sur notre tribord le phare de La Vieille. Lorsque nous avons quitté son secteur vert dirigé vert l’Ouest pour entrer dans son secteur blanc le Raz était derrière nous et nous avons pu changer de cap pour nous diriger sur un point entre la Basse du Lis et la Basse du Bouc, au large de la presqu’île de Crozon. A partir de ce moment nous étions en mer d’Iroise, quel joli nom ! Nous avons ensuite paré les récifs et tourné la pointe du Toulinguet pour nous amarrer dans le port de Camaret à 5 heures lundi matin.
Après quelques heures de sommeil, un petit déjeuner, une visite rapide du port pour acheter du pain et un mâchon sympathique, nous larguons les amarres à 15 heures 15, direction Brest. C’est encore un bon moment de mer avec la découverte du fameux Goulet de Brest et de la non moins fameuse rade de Brest.
Mais nous souhaitons faire un restaurant le soir à Camaret et il faut rentrer. Maintenant que nous ressortons, toujours grâce à notre navigateur le courant s’est inversé et il est encore avec nous mais, par contre, le vent est contraire. Puis la pluie arrive, une pluie intense qui mouille. Nous venons de sortir du Goulet et nous dirigeons avec peine vers Camaret lorsque le moteur s’arrête tout à coup et ne veux plus rien savoir.
Pendant que Pierre-Yves tire des bords, j’essaye de solutionner le problème mais n’arrive pas à déterminer l’origine de la panne. J’appelle mon ami Richard qui me donne des conseils, mais le récalcitrant fait la tête. Dehors c’est l’horreur, le rideau de pluie est tellement intense que la visibilité est très mauvaise. Il faut se résoudre à faire une prise de quai à la voile. Tout le monde s’y met, Pierre-Yves est à la barre et sous des trombes d’eau nous accostons. C’est un peu brutal, Francine se jette sur le quai à travers les filières pour passer l’amarre sur une bite puis le vent nous aide à finaliser l’amarrage.
Ensuite mes trois équipiers passent une demi-heure sous des torrents d’eau pour ferler les voiles pendant que je travaille sur le moteur. Lorsqu’ils ont fini, tout le monde se retrouve dans le cockpit, leurs vêtements sont à tordre. Je tourne la clef de contact et le moteur démarre. Ils sont incrédules et pour rire, je leur dis que c’était pour voir s’ils réussissaient la manœuvre de prise de quai sous voile. C’est un grand moment de bonheur que nous fêtons au Del Mare, un restaurant fruits de mer où la patronne est adorable et la table très bonne. Comme nous dit notre hôtesse, après le Goulet c’est le goulot, nous en profitons. Quelle journée inoubliable !
Ce matin, au moment du départ, le moteur fait à nouveau des siennes. Je purge et il daigne repartir. Je pense ce soir que le problème était dû à une prise d’air car le filtre principal n’était pas serré à fond, j’ai pu le resserrer un peu.
A 14h30, après un nouveau mâchon sympa et avec « Héritage Seinant » de Louis Capart dans les hauts parleurs du bord nous passons le Raz de Sein dans l’autre sens. Il fait grand beau, c’est encore un moment agréable, la renverse arrive et bientôt le courant va nous aider à filer sur la pointe de Penmarch et le phare d’Eckmühl que nous avons doublé vers 18h20. Notre heure d’arrivée à Sainte Marine est prévue vers 22 heures.
Thu, 30 Aug 2012 18:00:00 GMT - Une croisière bien agréable 4° 13’W 47° 48’N
Thu, 30 Aug 2012 18:00:00 GMT - Une croisière bien agréable 4° 13’W 47° 48’N
20H00 en France, 20H00 Heure du bord
Bonjour à tous,
Nous sommes arrivés à Sainte Marine, dans l’embouchure de l’Odet, à 21h55 mardi soir, juste à temps pour aller déguster une crêpe beurre sucre accompagnée d’une bolée de cidre breton à la crêperie du port. Encore un moment agréable, ambiance vacances estivales. Cet endroit est vraiment mignon mais l’accueil à la capitainerie n’est pas au niveau du reste de la Bretagne et en plus la place au port est très chère.
Mercredi matin il ne fait pas très beau, la météo prévoit « de la pluie entrecoupée d’averses » !!!!! Cela ne s’invente pas. Dehors (en mer) il y a également beaucoup de vent aussi nous décidons de remonter l’Odet jusqu’à Quimper. C’est une belle expérience, il y a des demeures magnifiques sur les bords ainsi que de somptueux châteaux. A un moment, Pierre-Yves nous montre le ponton où Eric Tabarly amarrait son Pen-Duick 6, juste devant sa propriété.
L’arrivée sur Quimper est moins intéressante, aussi nous rebroussons chemin pour ancrer dans un coude de la rivière. Maintenant il pleut en permanence et, effectivement parfois il tombe de véritables averses. Impossible de faire notre mâchon dans le cockpit aussi nous nous installons dans le carré et passons un bon moment.
Lorsque nous repartons la pluie s’est un peu calmée et nous décidons de pousser jusqu’à Lesconil, un petit port de pêche où est maintenant installé un ponton pour les plaisanciers. Nous arrivons à 19h30 après une traversée au moteur, face au vent et à la mer. L’endroit est tout mignon et extrêmement bien protégé.
C’est la dernière soirée que nous passons ensemble aussi nous organisons une petite fête avec champagne, canapés (dont canapés à la graisse salée façon Jean-Marie, un régal), et Irish coffee pour terminer.
Ce matin, impossible de quitter le port avant midi car il faut attendre que la marée nous mette assez d’eau sur le seuil d’entrée du port. Nous en profitons pour parler avec un équipage des Glénans dont le bateau est amarré pas loin de nous. Puis nous filons sous génois seul à 6 nœuds jusqu’à l’île aux moutons où nous mouillons pour faire notre dernier mâchon. Nous repartons à nouveau sous génois et arrivons à Concarneau à 17h45.
Que de bons moments passés ensemble. Pierre-Yves est vraiment un marin exceptionnel et il est très agréable de faire de la voile à ses côtés. J’espère que nous aurons l’occasion de repartir en croisière ensemble.
Demain j’ai des analyses à faire au laboratoire puis je serais prêt à partir. Il me reste à regarder la météo pour définir du planning des prochains jours.
A bientôt.
Jean-Louis
20H00 en France, 20H00 Heure du bord
Bonjour à tous,
Nous sommes arrivés à Sainte Marine, dans l’embouchure de l’Odet, à 21h55 mardi soir, juste à temps pour aller déguster une crêpe beurre sucre accompagnée d’une bolée de cidre breton à la crêperie du port. Encore un moment agréable, ambiance vacances estivales. Cet endroit est vraiment mignon mais l’accueil à la capitainerie n’est pas au niveau du reste de la Bretagne et en plus la place au port est très chère.
Mercredi matin il ne fait pas très beau, la météo prévoit « de la pluie entrecoupée d’averses » !!!!! Cela ne s’invente pas. Dehors (en mer) il y a également beaucoup de vent aussi nous décidons de remonter l’Odet jusqu’à Quimper. C’est une belle expérience, il y a des demeures magnifiques sur les bords ainsi que de somptueux châteaux. A un moment, Pierre-Yves nous montre le ponton où Eric Tabarly amarrait son Pen-Duick 6, juste devant sa propriété.
L’arrivée sur Quimper est moins intéressante, aussi nous rebroussons chemin pour ancrer dans un coude de la rivière. Maintenant il pleut en permanence et, effectivement parfois il tombe de véritables averses. Impossible de faire notre mâchon dans le cockpit aussi nous nous installons dans le carré et passons un bon moment.
Lorsque nous repartons la pluie s’est un peu calmée et nous décidons de pousser jusqu’à Lesconil, un petit port de pêche où est maintenant installé un ponton pour les plaisanciers. Nous arrivons à 19h30 après une traversée au moteur, face au vent et à la mer. L’endroit est tout mignon et extrêmement bien protégé.
C’est la dernière soirée que nous passons ensemble aussi nous organisons une petite fête avec champagne, canapés (dont canapés à la graisse salée façon Jean-Marie, un régal), et Irish coffee pour terminer.
Ce matin, impossible de quitter le port avant midi car il faut attendre que la marée nous mette assez d’eau sur le seuil d’entrée du port. Nous en profitons pour parler avec un équipage des Glénans dont le bateau est amarré pas loin de nous. Puis nous filons sous génois seul à 6 nœuds jusqu’à l’île aux moutons où nous mouillons pour faire notre dernier mâchon. Nous repartons à nouveau sous génois et arrivons à Concarneau à 17h45.
Que de bons moments passés ensemble. Pierre-Yves est vraiment un marin exceptionnel et il est très agréable de faire de la voile à ses côtés. J’espère que nous aurons l’occasion de repartir en croisière ensemble.
Demain j’ai des analyses à faire au laboratoire puis je serais prêt à partir. Il me reste à regarder la météo pour définir du planning des prochains jours.
A bientôt.
Jean-Louis
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"toujours agréable de lire vos périples je connais bien concarneau et les environs mais pas en bateau...bonne contiuation et a bientoit j’espere bisous atous roselyned" Envoyé par roselynedemeestered le 01-09-2012 à 16:58
Sat, 01 Sept 2012 18:00:00 GMT - Au revoir la Bretagne 47° 23N 2° 57W
Sat, 01 Sept 2012 18:00:00 GMT - Au revoir la Bretagne 47° 23N 2° 57W
20H00 en France, 20H00 Heure du bord
Bonjour à tous,
Me voilà en route pour La Rochelle, j’ai largué les amarres ce matin à 9h20. Francine à pris la voiture pour rentrer sur Cergy. J’ai bien aimé cette escale à Concarneau, quelle bonne idée d’avoir décidé de passer par là. J’aime bien la Bretagne, dommage que le temps ne soit pas tout à fait à la hauteur. Les bretons sont des gens agréables, toujours le sourire, toujours un mot gentil.
Hier matin je suis passé au laboratoire pour une bardé d’examens. J’ai les premiers résultats, tout va bien, ma créatinine est à 145, signe que mon greffon fonctionne correctement. Si j’arrivais à me débarrasser de cette infection urinaire qui ne me quitte pas depuis ma greffe, tout serait parfait. Ce sont des germes hospitaliers multi résistants et malgré plusieurs tentatives d’élimination ils reviennent en permanence.
Ensuite j’ai fait l’avitaillement pour trois ou quatre jours puis, après un bon homard au restaurant l’Amiral, nous avons fait un saut à Lorient afin de visiter la base Eric Tabarly et le sous marin qui y est exposé. J’adore visiter les sous marins.
Je ne vais pas faire la route d’une traite car la navigation côtière est épuisante. D’une part il faut gérer tous les dangers et ils sont nombreux. D’autre part, la mer est couverte d’embarcations et en particulier de voiliers qu’il faut surveiller en permanence. Ici il n’est pas question de faire une petite sieste.
Il y a plein de pièges, par exemple la « Rouge des Glénans » est en réalité jaune et noire ! La navigation est intéressante et le GPS apporte un plus énorme sur la navigation « à l’ancienne ». Avant le GPS on prenait des alignements, on relevait le gisement d’amers que l’on reportait ensuite sur une carte. Avec deux ou trois amers on arrivait à une bonne précision mais il fallait qu’il y ait des amers visibles et correctement placés (faisant un angle adéquat). Entre deux points il fallait entretenir l‘estime et le positionnement était alors beaucoup moins précis.
Avec le GPS, on obtient en permanence un positionnement avec une précision de quelques mètres et même je pense inférieur au mètre avec le différentiel. Comme les cartes de la cartographie électronique sont des cartes papier qui ont été scannées, elles ont la même précision que ces dernières. Cela permet d’emprunter certains passages entre des dangers alors qu’on ne peut les emprunter sans GPS. La seule précaution à prendre est d’étalonner sa carte. En effet, le manque de précision vient de la carte elle-même qui a souvent été dressée avant le GPS et donc avec un moins bon positionnement.
Le système d’alarme du radar est inexploitable car, avec tout ce trafic, l’alarme se déclenche en permanence. Il faut donc veiller les abordages et pour cela ne pas passer plus de cinq minutes sans monter dans le cockpit. Si d’autres bateaux sont proches, il faut rester dans le cockpit jusqu’à ce que les dangers soient écartés. Un des plus grands dangers est lié aux énormes chalutiers qui pratiquent la pêche « aux bœufs ». Ils travaillent en couple, en suivant la même route, écartés l’un de l’autre d’environ 200 mètres reliés ensemble par un câble, ils traînent un énorme filet. Pierre-Yves s’est fait ramasser une fois par le câble, il a dû lancer un appel de détresse. Le ciel était dégagé ce matin mais il s’est couvert progressivement, il ne fait pas très chaud mais il ne pleut pas. Ce matin il n’y avait pratiquement pas de vent et dans l’après midi, c’est monté un moment entre 10 et 12 nœuds de NW c'est-à-dire en plein sur l’arrière avant de faiblir à nouveau. De ce fait je n’ai pas coupé le moteur, je l’ai simplement réduit en milieux d’après midi.
Je suis passé aux environ de 14 heures au large de l’île de Groix puis vers 17 heures entre la presqu’île de Quiberon et Belle île pour aller mouiller à Houat où j’ai jeté l’ancre dans Treac’h er Gourhed (La Grande Plage) à 19h30 après un parcours de 50 Miles. Il y a ce soir dans ce mouillage plus de 80 voiliers !!!!
Demain j’aurais une cinquantaine de Miles à parcourir pour faire escale sur l’île d’Yeu et lundi il me restera environ soixante Miles pour aller mouiller dans l’anse de Loubve, au Sud Est de l’île de Ré, juste en face du port des Minimes à La Rochelle où je pense rentrer à l’étale de pleine mer qui a lieu mardi matin à 7h35.
Je vous laisse maintenant car j’ai hâte de passer à table, ce soir j’ai une poêlée de girolles.
A bientôt.
Jean-Louis
20H00 en France, 20H00 Heure du bord
Bonjour à tous,
Me voilà en route pour La Rochelle, j’ai largué les amarres ce matin à 9h20. Francine à pris la voiture pour rentrer sur Cergy. J’ai bien aimé cette escale à Concarneau, quelle bonne idée d’avoir décidé de passer par là. J’aime bien la Bretagne, dommage que le temps ne soit pas tout à fait à la hauteur. Les bretons sont des gens agréables, toujours le sourire, toujours un mot gentil.
Hier matin je suis passé au laboratoire pour une bardé d’examens. J’ai les premiers résultats, tout va bien, ma créatinine est à 145, signe que mon greffon fonctionne correctement. Si j’arrivais à me débarrasser de cette infection urinaire qui ne me quitte pas depuis ma greffe, tout serait parfait. Ce sont des germes hospitaliers multi résistants et malgré plusieurs tentatives d’élimination ils reviennent en permanence.
Ensuite j’ai fait l’avitaillement pour trois ou quatre jours puis, après un bon homard au restaurant l’Amiral, nous avons fait un saut à Lorient afin de visiter la base Eric Tabarly et le sous marin qui y est exposé. J’adore visiter les sous marins.
Je ne vais pas faire la route d’une traite car la navigation côtière est épuisante. D’une part il faut gérer tous les dangers et ils sont nombreux. D’autre part, la mer est couverte d’embarcations et en particulier de voiliers qu’il faut surveiller en permanence. Ici il n’est pas question de faire une petite sieste.
Il y a plein de pièges, par exemple la « Rouge des Glénans » est en réalité jaune et noire ! La navigation est intéressante et le GPS apporte un plus énorme sur la navigation « à l’ancienne ». Avant le GPS on prenait des alignements, on relevait le gisement d’amers que l’on reportait ensuite sur une carte. Avec deux ou trois amers on arrivait à une bonne précision mais il fallait qu’il y ait des amers visibles et correctement placés (faisant un angle adéquat). Entre deux points il fallait entretenir l‘estime et le positionnement était alors beaucoup moins précis.
Avec le GPS, on obtient en permanence un positionnement avec une précision de quelques mètres et même je pense inférieur au mètre avec le différentiel. Comme les cartes de la cartographie électronique sont des cartes papier qui ont été scannées, elles ont la même précision que ces dernières. Cela permet d’emprunter certains passages entre des dangers alors qu’on ne peut les emprunter sans GPS. La seule précaution à prendre est d’étalonner sa carte. En effet, le manque de précision vient de la carte elle-même qui a souvent été dressée avant le GPS et donc avec un moins bon positionnement.
Le système d’alarme du radar est inexploitable car, avec tout ce trafic, l’alarme se déclenche en permanence. Il faut donc veiller les abordages et pour cela ne pas passer plus de cinq minutes sans monter dans le cockpit. Si d’autres bateaux sont proches, il faut rester dans le cockpit jusqu’à ce que les dangers soient écartés. Un des plus grands dangers est lié aux énormes chalutiers qui pratiquent la pêche « aux bœufs ». Ils travaillent en couple, en suivant la même route, écartés l’un de l’autre d’environ 200 mètres reliés ensemble par un câble, ils traînent un énorme filet. Pierre-Yves s’est fait ramasser une fois par le câble, il a dû lancer un appel de détresse. Le ciel était dégagé ce matin mais il s’est couvert progressivement, il ne fait pas très chaud mais il ne pleut pas. Ce matin il n’y avait pratiquement pas de vent et dans l’après midi, c’est monté un moment entre 10 et 12 nœuds de NW c'est-à-dire en plein sur l’arrière avant de faiblir à nouveau. De ce fait je n’ai pas coupé le moteur, je l’ai simplement réduit en milieux d’après midi.
Je suis passé aux environ de 14 heures au large de l’île de Groix puis vers 17 heures entre la presqu’île de Quiberon et Belle île pour aller mouiller à Houat où j’ai jeté l’ancre dans Treac’h er Gourhed (La Grande Plage) à 19h30 après un parcours de 50 Miles. Il y a ce soir dans ce mouillage plus de 80 voiliers !!!!
Demain j’aurais une cinquantaine de Miles à parcourir pour faire escale sur l’île d’Yeu et lundi il me restera environ soixante Miles pour aller mouiller dans l’anse de Loubve, au Sud Est de l’île de Ré, juste en face du port des Minimes à La Rochelle où je pense rentrer à l’étale de pleine mer qui a lieu mardi matin à 7h35.
Je vous laisse maintenant car j’ai hâte de passer à table, ce soir j’ai une poêlée de girolles.
Il y a vraiment beaucoup de monde dans ce mouillage, hier soir il a continué à se remplir et plus de cent bateaux ont passés la nuit ici. Quelle différence avec la méditerranée, ici les bateaux sortent en mer, il y en a partout. Il faut dire que sur la grande bleue les coups de Mistral refroidissent le plaisancier moyen.
Je connais bien ce coin, les souvenirs reviennent. Mon copain Bernard avait un First 38 amarré à Pornichet et j’ai navigué avec lui quelques weekends. Le samedi matin je sautais sur ma moto et cela commençait par 600 kms de bonheur avant de monter sur le bateau. Ensuite nous allions aux îles, Belle île, Houat, Hoëdic ou Noirmoutier. Nous passions la nuit sur place et rentrions le dimanche soir à Pornichet. Il fallait ensuite faire les 600 kms dans l’autre sens. Je pense que cette période a exacerbé mon désir de posséder un bateau.
J’ai levé l’ancre à 8 heures sonnantes ce matin. Au sud le ciel est tout noir et je pense que la journée est mal partie mais progressivement ces gros nuages s’en vont sur les terres, et bientôt, le soleil fait son apparition. L’endroit est plutôt mal pavé, il y a des cailloux partout. Je décide de passer au nord d’Hoëdic puis de tirer droit sur le sud du Plateau du Four.
Les fonds varient entre dix et trente mètres et il faut faire attention aux pêcheurs ancrés en pleine mer. Je ne suis pas seul, j’ai un passager. C’est un petit pinson qui s’est invité à bord lorsque je suis passé près d’Hoëdic. Il ne peut rester tranquille plus d’une seconde, il passe son temps à sauter et à voleter d’un endroit à un autre. Il visite tous les recoins du pont. C’est merveilleux un bateau, il y a plein de câbles, de bout et d’autres endroits où se percher. Puis, en début d’après midi alors que nous croisons un bateau, il en profite pour me quitter et changer de bord. Il sera de retour à Hoëdic ce soir et aura plein de choses à raconter aux copains.
J’ai mouillé dans l’anse des Vieilles au Sud de l’île d’Yeu à 18h45. Ici il n’y a que deux bateaux au mouillage. En mer il n’y a pas beaucoup de voiliers, ce n’est pas comme dans la baie de Quiberon avec toutes ses îles. La journée a encore été calme, avec pas plus de dix nœuds de vent venant à 160, 170 degrés sur mon arrière tribord. J’ai dû laisser le moteur tourner toute la journée. 54 Miles au compteur ce soir car j’ai dû faire avec un courant contraire important.
A bientôt.
Jean-Louis
19H00 en France, 19H00 Heure du bord
Bonjour à tous,
Il y a vraiment beaucoup de monde dans ce mouillage, hier soir il a continué à se remplir et plus de cent bateaux ont passés la nuit ici. Quelle différence avec la méditerranée, ici les bateaux sortent en mer, il y en a partout. Il faut dire que sur la grande bleue les coups de Mistral refroidissent le plaisancier moyen.
Je connais bien ce coin, les souvenirs reviennent. Mon copain Bernard avait un First 38 amarré à Pornichet et j’ai navigué avec lui quelques weekends. Le samedi matin je sautais sur ma moto et cela commençait par 600 kms de bonheur avant de monter sur le bateau. Ensuite nous allions aux îles, Belle île, Houat, Hoëdic ou Noirmoutier. Nous passions la nuit sur place et rentrions le dimanche soir à Pornichet. Il fallait ensuite faire les 600 kms dans l’autre sens. Je pense que cette période a exacerbé mon désir de posséder un bateau.
J’ai levé l’ancre à 8 heures sonnantes ce matin. Au sud le ciel est tout noir et je pense que la journée est mal partie mais progressivement ces gros nuages s’en vont sur les terres, et bientôt, le soleil fait son apparition. L’endroit est plutôt mal pavé, il y a des cailloux partout. Je décide de passer au nord d’Hoëdic puis de tirer droit sur le sud du Plateau du Four.
Les fonds varient entre dix et trente mètres et il faut faire attention aux pêcheurs ancrés en pleine mer. Je ne suis pas seul, j’ai un passager. C’est un petit pinson qui s’est invité à bord lorsque je suis passé près d’Hoëdic. Il ne peut rester tranquille plus d’une seconde, il passe son temps à sauter et à voleter d’un endroit à un autre. Il visite tous les recoins du pont. C’est merveilleux un bateau, il y a plein de câbles, de bout et d’autres endroits où se percher. Puis, en début d’après midi alors que nous croisons un bateau, il en profite pour me quitter et changer de bord. Il sera de retour à Hoëdic ce soir et aura plein de choses à raconter aux copains.
J’ai mouillé dans l’anse des Vieilles au Sud de l’île d’Yeu à 18h45. Ici il n’y a que deux bateaux au mouillage. En mer il n’y a pas beaucoup de voiliers, ce n’est pas comme dans la baie de Quiberon avec toutes ses îles. La journée a encore été calme, avec pas plus de dix nœuds de vent venant à 160, 170 degrés sur mon arrière tribord. J’ai dû laisser le moteur tourner toute la journée. 54 Miles au compteur ce soir car j’ai dû faire avec un courant contraire important.
La côte atlantique défile devant moi, Saint-Gilles-Croix-de- Vie, Les Sables d’Olonne, Port Bourgenay, Jard-sur-Mer, La-Faute-sur-Mer, L’Aiguillon, Le Fiers d’Ars et Ars-en-Ré, Marans, Saint-Martin-de-Ré, La Flotte-en-Ré. Ce sont autant de souvenirs qui reviennent. Petit, je suis venu ici en colonie de vacances, à Saint-Jean de Mont exactement. Je me souviens des interminables parties de balle aux prisonniers sous les pins, des morceaux de gros pain accompagnés de barres de chocolat noir que nous dévorions ensuite et de ces énormes cerfs-volants en papier kraft que nous construisions puis que nous faisions voler très haut dans le ciel sur les dunes en bord de mer.
Et puis l’île de Ré avec Saint-Martin-de-Ré, ce port absolument magnifique avec ses fortifications de Vauban et ses boutiques élégantes. Tout au bout, à l’Ouest le fameux phare des Baleines où l’on se rend en vélo et que l’on gravit pour le plaisir.
Je me suis levé avant le jour pour essayer d’arriver aux Minimes ce soir. La journée à commencée par un bon coup de voile, 10 Nœuds de vent sur le travers avant, Harmattan sous génois, grand voile et artimon marchait entre 6 et 7 Nœuds, un vrai bonheur. Puis en fin de matinée, le vent à faiblit, avec le courant contraire nous n’avancions plus qu’à trois Nœuds, j’ai dû mettre en marche la risée Volvo.
En début d’après midi, entre la terre et l’île de Ré, le vent est tombé totalement mais à 14 heures grâce à la marée, le courant s’est inversé et c’est presque un Nœud et demi qui s’est additionné à ma vitesse surface, nous propulsant à 6,5 Nœuds moteur à 1500 tours minute. Puis vers 15 heures, le vent a tourné NW en se renforçant un peu ce qui m’a permis de couper le moteur en changeant d’amure.
Ici ce n’est plus la Bretagne, adieu le granite, bonjour les dunes de sable. Les fonds varient entre 10 et 20 mètres et il y a des pêcheurs partout. Ils jettent l’ancre et pêchent à la cane. Il faut faire très attention et slalomer entre les bateaux. Je n’ai droit à aucun répit. Il y a également beaucoup de voiliers à partir de la marina des Sables d’Olonne et jusqu’à La Rochelle. A un moment je croise un maxi, son mât doit faire au moins trente mètres et sa grand voile noire est impressionnante. Il file comme un avion.
La pleine mer à La Rochelle est ce soir à 19h19 avec +6 mètres. J’ai décidé d’en profiter pour entrer dans la marina des Minimes. Ce matin j’ai appelé les organisateurs du Grand Pavois, je suis attendu et lorsque l’on voyage en solitaire c’est toujours agréable.
Mais encore une fois, solitaire, je ne le suis pas. Comme hier, j’ai un compagnon. Aujourd’hui c’est …… un papillon ! Je suis toujours étonné de rencontrer des papillons en pleine mer. Quelle est leur motivation ? Sont-ils dépressifs ? Inconscients ? Ou tout simplement aventuriers ? Si c’est le cas, je leur tire mon chapeau.
Vers 15 heures, je sors dans le cockpit et j’aperçois, droit devant, le fameux pont de l’île de Ré. Il me rappelle cet énorme pont qui relie le continent au Péloponnèse à l’entrée du golfe de Corinthe. Je suis passé dessous lors de mon tour de Méditerranée en 2007, quel souvenir immense !
Adieu la Bretagne, j’ai l’impression d’avoir changé de pays. Il fait un temps splendide, j’ai jeté mon polaire et je vais bientôt retirer mon maillot de corps. Le soleil brille, il fait chaud, j’ai enfin sorti mes Ray-Ban, je suis bien.
Maintenant que le vent va dans le même sens que le courant, la mer a cet état particulier que j’adore, j’ai l’impression quelle roule. Le bateau file sans faire de bruit, tout est calme, j’ai l’impression d’être dans un pullman. J’écoute RFM, c’est « Cargo de nuit » qui passe en ce moment, quel bonheur d’être en France. Pas étonnant qu’on appelle cela « La Plaisance ».
Le grand pont approche, c’est impressionnant. Une arche est réservée aux bateaux qui montent vers le Nord et une autre à ceux qui descendent au Sud. Le passage est précédé par une bouée rouge et une bouée verte. Juste avant le pont il y a un haut fond à 1,3m mais avec la marée pas de problème. Passer le pont sous voile est risqué car il peut y avoir des rafales. J’ai connu cela en Grèce. Pour corser l’ambiance un avion de chasse rase la pomme de mes mâts dans un bruit d’enfer. Je me souviens, à Hyères, un plaisancier s’est ainsi fait arracher son mât.
Ici le tablier est étroit et les piles minces aussi je passe sans problème. J’appel aussitôt Daniel, le régisseur mer du Grand Pavois. Il m’a préparé une place, m’explique comment la rejoindre et ira m’attendre dans une demi-heure. Lorsque j’arrive, il attrape mes amarres puis nous allons au bureau faire connaissance des organisateurs. Je rencontre Pierrick, Floriane et les autres. Tout le monde est sympathique et nous passons un bon moment.
Je vais passer la journée de demain à préparer le bateau puis je prendrais le TGV pour rentrer sur Paris où le travail m’appelle. 59 Miles au compteur journalier.
A bientôt.
Jean-Louis
19H00 en France, 19H00 Heure du bord
Bonjour à tous,
La côte atlantique défile devant moi, Saint-Gilles-Croix-de- Vie, Les Sables d’Olonne, Port Bourgenay, Jard-sur-Mer, La-Faute-sur-Mer, L’Aiguillon, Le Fiers d’Ars et Ars-en-Ré, Marans, Saint-Martin-de-Ré, La Flotte-en-Ré. Ce sont autant de souvenirs qui reviennent. Petit, je suis venu ici en colonie de vacances, à Saint-Jean de Mont exactement. Je me souviens des interminables parties de balle aux prisonniers sous les pins, des morceaux de gros pain accompagnés de barres de chocolat noir que nous dévorions ensuite et de ces énormes cerfs-volants en papier kraft que nous construisions puis que nous faisions voler très haut dans le ciel sur les dunes en bord de mer.
Et puis l’île de Ré avec Saint-Martin-de-Ré, ce port absolument magnifique avec ses fortifications de Vauban et ses boutiques élégantes. Tout au bout, à l’Ouest le fameux phare des Baleines où l’on se rend en vélo et que l’on gravit pour le plaisir.
Je me suis levé avant le jour pour essayer d’arriver aux Minimes ce soir. La journée à commencée par un bon coup de voile, 10 Nœuds de vent sur le travers avant, Harmattan sous génois, grand voile et artimon marchait entre 6 et 7 Nœuds, un vrai bonheur. Puis en fin de matinée, le vent à faiblit, avec le courant contraire nous n’avancions plus qu’à trois Nœuds, j’ai dû mettre en marche la risée Volvo.
En début d’après midi, entre la terre et l’île de Ré, le vent est tombé totalement mais à 14 heures grâce à la marée, le courant s’est inversé et c’est presque un Nœud et demi qui s’est additionné à ma vitesse surface, nous propulsant à 6,5 Nœuds moteur à 1500 tours minute. Puis vers 15 heures, le vent a tourné NW en se renforçant un peu ce qui m’a permis de couper le moteur en changeant d’amure.
Ici ce n’est plus la Bretagne, adieu le granite, bonjour les dunes de sable. Les fonds varient entre 10 et 20 mètres et il y a des pêcheurs partout. Ils jettent l’ancre et pêchent à la cane. Il faut faire très attention et slalomer entre les bateaux. Je n’ai droit à aucun répit. Il y a également beaucoup de voiliers à partir de la marina des Sables d’Olonne et jusqu’à La Rochelle. A un moment je croise un maxi, son mât doit faire au moins trente mètres et sa grand voile noire est impressionnante. Il file comme un avion.
La pleine mer à La Rochelle est ce soir à 19h19 avec +6 mètres. J’ai décidé d’en profiter pour entrer dans la marina des Minimes. Ce matin j’ai appelé les organisateurs du Grand Pavois, je suis attendu et lorsque l’on voyage en solitaire c’est toujours agréable.
Mais encore une fois, solitaire, je ne le suis pas. Comme hier, j’ai un compagnon. Aujourd’hui c’est …… un papillon ! Je suis toujours étonné de rencontrer des papillons en pleine mer. Quelle est leur motivation ? Sont-ils dépressifs ? Inconscients ? Ou tout simplement aventuriers ? Si c’est le cas, je leur tire mon chapeau.
Vers 15 heures, je sors dans le cockpit et j’aperçois, droit devant, le fameux pont de l’île de Ré. Il me rappelle cet énorme pont qui relie le continent au Péloponnèse à l’entrée du golfe de Corinthe. Je suis passé dessous lors de mon tour de Méditerranée en 2007, quel souvenir immense !
Adieu la Bretagne, j’ai l’impression d’avoir changé de pays. Il fait un temps splendide, j’ai jeté mon polaire et je vais bientôt retirer mon maillot de corps. Le soleil brille, il fait chaud, j’ai enfin sorti mes Ray-Ban, je suis bien.
Maintenant que le vent va dans le même sens que le courant, la mer a cet état particulier que j’adore, j’ai l’impression quelle roule. Le bateau file sans faire de bruit, tout est calme, j’ai l’impression d’être dans un pullman. J’écoute RFM, c’est « Cargo de nuit » qui passe en ce moment, quel bonheur d’être en France. Pas étonnant qu’on appelle cela « La Plaisance ».
Le grand pont approche, c’est impressionnant. Une arche est réservée aux bateaux qui montent vers le Nord et une autre à ceux qui descendent au Sud. Le passage est précédé par une bouée rouge et une bouée verte. Juste avant le pont il y a un haut fond à 1,3m mais avec la marée pas de problème. Passer le pont sous voile est risqué car il peut y avoir des rafales. J’ai connu cela en Grèce. Pour corser l’ambiance un avion de chasse rase la pomme de mes mâts dans un bruit d’enfer. Je me souviens, à Hyères, un plaisancier s’est ainsi fait arracher son mât.
Ici le tablier est étroit et les piles minces aussi je passe sans problème. J’appel aussitôt Daniel, le régisseur mer du Grand Pavois. Il m’a préparé une place, m’explique comment la rejoindre et ira m’attendre dans une demi-heure. Lorsque j’arrive, il attrape mes amarres puis nous allons au bureau faire connaissance des organisateurs. Je rencontre Pierrick, Floriane et les autres. Tout le monde est sympathique et nous passons un bon moment.
Je vais passer la journée de demain à préparer le bateau puis je prendrais le TGV pour rentrer sur Paris où le travail m’appelle. 59 Miles au compteur journalier.
J’avais exposé des systèmes informatique pour concessionnaires bateaux au Grand Pavois il y a 20 ou 25 ans, quelle évolution pour ce salon. Maintenant c’est immense. Contrairement à beaucoup d’expositions, ici il n’y a pas de hall, il n’y a qu’un parking et des pontons. Il faut monter de nombreuses tentes, des tentes immenses avec parquet et moquette. Les semi-remorques n’arrêtent pas de défiler.
Des pontons flottants sont également déchargés afin de fermer tous les pontons où sont exposés les bateaux. Cela va permettre de faire un circuit de visite. Il y a plus de 300 unités à flot ! Le Grand Pavois fête cette année ses 40 ans, cela va être une grande fête.
Harmattan va trôner au quai « Evènement » une moquette rouge est prévue à cet endroit. C’est super car je ne suis pas enfermé, je suis sur la face extérieur. D’une part je pourrais, si un journaliste le demande, faire une sortie en mer pour faire des photos. Et d’autre part, le 24 au soir, si la météo le permet, je pourrais prendre la mer pour Marseille.
En attendant je fais le travail d’escale et en plus je prépare le bateau pour le salon. J’ai enchaîné sept lessives depuis hier matin. Pour le reste c’est essentiellement du nettoyage et en particulier le nettoyage de ma peinture de pont noircie par les semelles de chaussure.
Ce matin un photographe professionnel travaillant pour Ouest France ma téléphoné et nous avons passé trois quarts d’heure à faire des photos d’Harmattan et de son capitaine. Il fait un temps splendide, c’est très agréable.
Demain matin j’ai la visite du gars de Sparcraft qui vient chercher mon hale bas cassé afin de le remettre en état. Cela m’aurait gêné d’exposer mon bateau avec un moignon de hale bas. Puis je prends le TGV en début d’après midi pour remonter sur Paris.
Lorsque je reviendrais ici le 17, pratiquement tout le montage sera terminé et mon bateau sera en place. C’est une semaine très excitante qui se pointe à l’horizon.
Pour l’instant je pense à ma soirée, mon copain Olivier du Jangada vient dîner à bord. Il est de La Rochelle. Il est en train d’emménager dans une nouvelle maison car en partant faire son tour du monde il avait vendu la sienne. Il a mis son catamaran en vente. J’espère qu’il va le vendre très vite car c’est vraiment un bon bateau. On va passer une super soirée. C’est un effet collatéral de mon tour du monde, j’ai plein de nouveaux copains et de nouvelles copines un peu partout dans le monde.
A bientôt.
Jean-Louis
19H00 en France, 19H00 Heure du bord
Bonjour à tous,
J’avais exposé des systèmes informatique pour concessionnaires bateaux au Grand Pavois il y a 20 ou 25 ans, quelle évolution pour ce salon. Maintenant c’est immense. Contrairement à beaucoup d’expositions, ici il n’y a pas de hall, il n’y a qu’un parking et des pontons. Il faut monter de nombreuses tentes, des tentes immenses avec parquet et moquette. Les semi-remorques n’arrêtent pas de défiler.
Des pontons flottants sont également déchargés afin de fermer tous les pontons où sont exposés les bateaux. Cela va permettre de faire un circuit de visite. Il y a plus de 300 unités à flot ! Le Grand Pavois fête cette année ses 40 ans, cela va être une grande fête.
Harmattan va trôner au quai « Evènement » une moquette rouge est prévue à cet endroit. C’est super car je ne suis pas enfermé, je suis sur la face extérieur. D’une part je pourrais, si un journaliste le demande, faire une sortie en mer pour faire des photos. Et d’autre part, le 24 au soir, si la météo le permet, je pourrais prendre la mer pour Marseille.
En attendant je fais le travail d’escale et en plus je prépare le bateau pour le salon. J’ai enchaîné sept lessives depuis hier matin. Pour le reste c’est essentiellement du nettoyage et en particulier le nettoyage de ma peinture de pont noircie par les semelles de chaussure.
Ce matin un photographe professionnel travaillant pour Ouest France ma téléphoné et nous avons passé trois quarts d’heure à faire des photos d’Harmattan et de son capitaine. Il fait un temps splendide, c’est très agréable.
Demain matin j’ai la visite du gars de Sparcraft qui vient chercher mon hale bas cassé afin de le remettre en état. Cela m’aurait gêné d’exposer mon bateau avec un moignon de hale bas. Puis je prends le TGV en début d’après midi pour remonter sur Paris.
Lorsque je reviendrais ici le 17, pratiquement tout le montage sera terminé et mon bateau sera en place. C’est une semaine très excitante qui se pointe à l’horizon.
Pour l’instant je pense à ma soirée, mon copain Olivier du Jangada vient dîner à bord. Il est de La Rochelle. Il est en train d’emménager dans une nouvelle maison car en partant faire son tour du monde il avait vendu la sienne. Il a mis son catamaran en vente. J’espère qu’il va le vendre très vite car c’est vraiment un bon bateau. On va passer une super soirée. C’est un effet collatéral de mon tour du monde, j’ai plein de nouveaux copains et de nouvelles copines un peu partout dans le monde.
Mon, 10 Sept 2012 17:00:00 GMT - L’aspect financier A Cormeilles en Vexin
Mon, 10 Sept 2012 17:00:00 GMT - L’aspect financier A Cormeilles en Vexin
19H00 en France
Bonjour à tous,
Lorsque je parle de mon aventure, une question revient souvent « Qui finance tout cela ? Qui vous sponsorise ? »
C’est vrai qu’en ajoutant bout à bout toutes les dépenses, cela fini par faire beaucoup d’argent. Les seules dépenses de communication, en particulier pour mon blog, sont d’environ 1500 € par mois lorsque je suis en mer. Les voyages en avion, le stationnement du bateau dans les marinas, l’entretien d’Harmattan, les pleins de gasoil, … et puis le temps que je passe sont également des dépenses importantes. Pour préparer la seule conférence de Strasbourg ce sont de nombreux jours de travail qu’il a fallu investir.
Avant de quitter La Rochelle mardi dernier, je me suis rendu à la capitainerie. Le stationnement gratuit pour un « Invité » n’est assuré que du 12 Septembre au 28. Comme je suis arrivé le 3, on m’a réclamé pour 8 jours une somme de 440 € !!! Cela m’a paru absolument excessif. Il faut savoir que cela correspond à près de trois mois de stationnement à sec à Marseille.
Je n’ai pas de sponsor et si je n’avais pas une certaine aisance financière il n’aurait pas été possible de mettre en lumière la liberté qu’apporte la dialyse péritonéale. L’hémodialyse est une manne financière pour beaucoup, les hôpitaux, les cliniques, les ambulanciers … de ce fait, de nombreuses pressions ont lieu pour prescrire aux malades l’hémodialyse alors que la dialyse péritonéale serait peut-être plus adaptée à leur mode de vie. Seuls les dialysés peuvent faire bouger les choses en racontant leur expérience. N’hésitez pas, quelque soit votre méthode de dialyse, envoyez moi un petit texte sur votre qualité de vie et je le mettrais sur le site de l’association « Vivre sous Dialyse » afin que les futurs dialysés aient une vision réelle de ce que représente chaque méthode de dialyse.
Un petit retour en arrière, mercredi matin j’ai reçu à bord le responsable local de Sparcraft. Il est très sympa et compétent. Nous avons fait un bilan du gréement après plus de 40 000 Miles. Il a globalement bien tenu mais nous avons établit une liste des quelques pièces à changer. Je lui ai également demandé de me fournir un sabot de tangon pour mon mât. Il est grand temps que je répare cette erreur et que je m’équipe d’un tangon.
Depuis jeudi matin je suis au boulot et j’ai retrouvé les préoccupations concernant l’état de santé de notre économie. Nous avons reçu la taxe foncière pour nos immeubles, l’augmentation par rapport à l’année précédente se situe entre 7 et 8% alors que l’évolution du coup de la vie se situe autour de 2% ! Le futur budget de l’état pour 2013 prévoit une perte et donc l’accroissement de notre dette publique correspondant à 3% du PIB, c'est-à-dire à plus de trente pour cent des recettes de l’état.
Nous sommes aux limites du système démocratique. A tous les points de décision il faudrait des gestionnaires et nous installons des politiques. Cela ne peut conduire qu’à un endettement de plus en plus important de notre pays et à terme à une explosion. Je constate en permanence des gâchis importants de l’argent public.
Lors de mon tour du monde j’ai découvert un système politique qui marche. C’est la démocratie autoritaire. Ce système, extrêmement difficile à mettre en place car il peut basculer vers le totalitarisme ou la dictature, est installée à Singapour depuis 52 ans.
“Singapour est une sorte d'exception sur la scène à la fois asiatique et mondiale. A ma connaissance … Singapour est le seul pays que l'on peut considérer comme étant une économie développée, avec une population qui jouit d'un niveau de vie comparable à celui des pays les plus avancés, mais qui garde un régime autoritaire” écrit Jean-Louis Margolin chercheur au CNRS pour l’IRIS.
Il poursuit par « Deux caractéristiques maintiennent en effet le niveau de prestige de ce gouvernement. D'une part une recherche constante de l'efficacité qui porte ses fruits, même si elle se fait parfois au prix d'un manque de libertés politiques, et d'autre part une assez grande honnêteté. Le pouvoir est en effet assez peu corrompu, même si, dans les quinze dernières années, un certain nombre d'affaires ont légèrement entaché la réputation de l'Etat en général, et de la famille dirigeante en particulier. On voit en elle des gens qui certes s'enrichissent, mais dont la préoccupation essentielle continue à être semble-t-il celle de la prospérité nationale. Parmi une population assez pragmatique, dont le niveau de vie s'est quand même beaucoup amélioré, le régime garde une très solide assise de popularité et de respect. »
Enfin, j’ai retrouvé une photo datant de plus de 20 ans. Il s’agit de votre serviteur à la barre du trimaran Kriter Brut de Brut de 24,5m, détenteur à l’époque du record du tour du monde à la voile avec Philippe Monet. C’était l’expérience d’une formule un de la mer. Trop top.
A bientôt.
Jean-Louis
19H00 en France
Bonjour à tous,
Lorsque je parle de mon aventure, une question revient souvent « Qui finance tout cela ? Qui vous sponsorise ? »
C’est vrai qu’en ajoutant bout à bout toutes les dépenses, cela fini par faire beaucoup d’argent. Les seules dépenses de communication, en particulier pour mon blog, sont d’environ 1500 € par mois lorsque je suis en mer. Les voyages en avion, le stationnement du bateau dans les marinas, l’entretien d’Harmattan, les pleins de gasoil, … et puis le temps que je passe sont également des dépenses importantes. Pour préparer la seule conférence de Strasbourg ce sont de nombreux jours de travail qu’il a fallu investir.
Avant de quitter La Rochelle mardi dernier, je me suis rendu à la capitainerie. Le stationnement gratuit pour un « Invité » n’est assuré que du 12 Septembre au 28. Comme je suis arrivé le 3, on m’a réclamé pour 8 jours une somme de 440 € !!! Cela m’a paru absolument excessif. Il faut savoir que cela correspond à près de trois mois de stationnement à sec à Marseille.
Je n’ai pas de sponsor et si je n’avais pas une certaine aisance financière il n’aurait pas été possible de mettre en lumière la liberté qu’apporte la dialyse péritonéale. L’hémodialyse est une manne financière pour beaucoup, les hôpitaux, les cliniques, les ambulanciers … de ce fait, de nombreuses pressions ont lieu pour prescrire aux malades l’hémodialyse alors que la dialyse péritonéale serait peut-être plus adaptée à leur mode de vie. Seuls les dialysés peuvent faire bouger les choses en racontant leur expérience. N’hésitez pas, quelque soit votre méthode de dialyse, envoyez moi un petit texte sur votre qualité de vie et je le mettrais sur le site de l’association « Vivre sous Dialyse » afin que les futurs dialysés aient une vision réelle de ce que représente chaque méthode de dialyse.
Un petit retour en arrière, mercredi matin j’ai reçu à bord le responsable local de Sparcraft. Il est très sympa et compétent. Nous avons fait un bilan du gréement après plus de 40 000 Miles. Il a globalement bien tenu mais nous avons établit une liste des quelques pièces à changer. Je lui ai également demandé de me fournir un sabot de tangon pour mon mât. Il est grand temps que je répare cette erreur et que je m’équipe d’un tangon.
Depuis jeudi matin je suis au boulot et j’ai retrouvé les préoccupations concernant l’état de santé de notre économie. Nous avons reçu la taxe foncière pour nos immeubles, l’augmentation par rapport à l’année précédente se situe entre 7 et 8% alors que l’évolution du coup de la vie se situe autour de 2% ! Le futur budget de l’état pour 2013 prévoit une perte et donc l’accroissement de notre dette publique correspondant à 3% du PIB, c'est-à-dire à plus de trente pour cent des recettes de l’état.
Nous sommes aux limites du système démocratique. A tous les points de décision il faudrait des gestionnaires et nous installons des politiques. Cela ne peut conduire qu’à un endettement de plus en plus important de notre pays et à terme à une explosion. Je constate en permanence des gâchis importants de l’argent public.
Lors de mon tour du monde j’ai découvert un système politique qui marche. C’est la démocratie autoritaire. Ce système, extrêmement difficile à mettre en place car il peut basculer vers le totalitarisme ou la dictature, est installée à Singapour depuis 52 ans.
“Singapour est une sorte d'exception sur la scène à la fois asiatique et mondiale. A ma connaissance … Singapour est le seul pays que l'on peut considérer comme étant une économie développée, avec une population qui jouit d'un niveau de vie comparable à celui des pays les plus avancés, mais qui garde un régime autoritaire” écrit Jean-Louis Margolin chercheur au CNRS pour l’IRIS.
Il poursuit par « Deux caractéristiques maintiennent en effet le niveau de prestige de ce gouvernement. D'une part une recherche constante de l'efficacité qui porte ses fruits, même si elle se fait parfois au prix d'un manque de libertés politiques, et d'autre part une assez grande honnêteté. Le pouvoir est en effet assez peu corrompu, même si, dans les quinze dernières années, un certain nombre d'affaires ont légèrement entaché la réputation de l'Etat en général, et de la famille dirigeante en particulier. On voit en elle des gens qui certes s'enrichissent, mais dont la préoccupation essentielle continue à être semble-t-il celle de la prospérité nationale. Parmi une population assez pragmatique, dont le niveau de vie s'est quand même beaucoup amélioré, le régime garde une très solide assise de popularité et de respect. »
Enfin, j’ai retrouvé une photo datant de plus de 20 ans. Il s’agit de votre serviteur à la barre du trimaran Kriter Brut de Brut de 24,5m, détenteur à l’époque du record du tour du monde à la voile avec Philippe Monet. C’était l’expérience d’une formule un de la mer. Trop top.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Hola Captain, Je viens de lire la newsletter et je suis d’accord à 200% sur ton analyse de notre pauvre économie. Je ressens tout comme toi et un peu plus tous les jours au travers de mon activité qu’on est au bout de notre système démocratique tel qu’il fonctionne aujourd’hui. Avec une dette extérieure de...1800 milliards avec des spradraps sur des jambes de bois...avec nos dirigeants qui passent leur temps à faire de la politique politicienne alors qu’il devraient tous et de tous bords GERER l’entreprise France...le dernier sparadrap notamment qui consiste à taxer à 75% les très hauts revenus...qui fait la risée de la planète...comme toi j’en ai marre et surtout je suis très inquiet pour nos enfants et nos petits enfants...A quand la réforme totale de l’état...la réduction du nombre de députés, de sénateurs... a t’on besoin globalement de près de 1000 élus aux conditions financières parfois honteuses et leur cumul de mandats qui font que les hemicycles sont parfois presque vides...Allez je m’arrète là pour ne pas monter dans les tours... Tu parles de Singapour, j’ai eu la chance de visiter ce petit état quand je t’ai rejoint...quel plaisir de voir l’organisation de ce pays, sans tags sur les murs, sans mégots ou chewing gum par terre, de voir ces magnifiques galeries marchandes ou les gens déambulent tout le week end et ont les moyens de se faire plaisir...de ne pas voir de mendiants dans les rues, bref une petite entreprise qui marche plutôt bien... En parlant de dyalise, j’ai eu l’occasion de fréquenter pas mal les hopitaux ces derniers jours et j’ai pu noter, sauf erreur de ma part qu’une journée de dyalise coute 1350€...effectivement ça vaut la peine d’insister comme tu le fais sur la dyalise péritonéale...et tu as démontré que ça marche pour apporter une liberté à ceux qui sont concernés et aussi réduire largement les couts...notre sécu en a bien besoin...elle aussi. Enfin bravo pour la belle photo souvenir ou tu es à la barre et moi en train de pioncer à côté...souvenirs souvenirs de notre entrée sous voile avec ce monstre dans le port de Toulon... Jacky" Envoyé par Jacky Peudevin le 12-09-2012 à 10:40
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"cher JL,
les qualités qu’il nous faut :
dépasser, plus d’efforts aussi.. nous sommes des
rimgards à banir...
bisous et soit fort ds tes
convictions.. pourquoi fau-il
complèter avec un mot dont
je ne connaît la signification ?sinon annuler
jeanine" Envoyé par jeanine le 12-09-2012 à 20:11
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"d’accord sur tout je serai à la rochelle le VENDREDI21au soir je viendrai vous voir le SAMEDI22gros bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 13-09-2012 à 17:45
Fri, 14 Sept 2012 17:00:00 GMT - A la veille d’un grand moment A Cormeilles en Vexin
Fri, 14 Sept 2012 17:00:00 GMT - A la veille d’un grand moment A Cormeilles en Vexin
19H00 en France
Bonjour à tous,
Hé bien demain, à cette heure-ci, mon grand oral sera passé. Heureusement j’ai énormément travaillé et je me sens prêt, cela va être un moment de vie énorme.
Mardi je me suis rendu à Maurepas, au laboratoire Baxter, le fournisseur de mes poches de dialyse. J’avais besoin d’aide afin de peaufiner la traduction de mon discours. C’est la première fois que je m’y rendais. Les laboratoires médicaux n’ont pas le droit de recevoir les patients, par contre ils peuvent recevoir les membres d’associations. C’est donc en tant que président de l’association « Vivre sous Dialyse » que je m’y suis rendu.
Quel accueil sympathique ! Je ne m’y attendais pas. J’ai été reçu dans une salle de réunion par une vingtaine de membres de la division rénale. Beaucoup de ces personnes s’étaient occupées de la livraison des poches dans les différents pays du monde où je suis passé. Cela m’a donné l’occasion de les remercier chaleureusement, car la logistique a été absolument parfaite.
Il y avait du café, du jus d’orange, des petits pains au chocolat, des croissant, c’était super agréable. Nous avons passés un bon moment à parler de mon voyage puis, il a bien fallu se mettre au travail. C’est Florence qui m’a aidé. Nous avons vraiment bien avancé. Nous avons commencé par peaufiner l’ensemble de la traduction. Ensuite il a fallu tailler dans le vif pour réduire le texte car tout est chronométré et mon discours doit tenir en 20 minutes, pas plus. Après plusieurs passages, nous étions à peu près dans les clous.
L’ouverture de la convention a lieu samedi à 17 heures. Cela commence par un souhait de bienvenue par le Président puis un autre par le représentant local. Ensuite c’est mon tour. Cela commence par la projection du film réalisé par Baxter sur ma traversée de l’Atlantique puis c’est mon discours d’ouverture et enfin il y a un spectacle de duo acrobatique. Puis à 18 heures il y a un cocktail de bienvenue.
Mercredi c’était ma journée grand père. J’ai gardé Valentine et Matis. Encore une journée de bonheur ! Puis hier, j’ai passé ma journée à m’entrainer à prononcer ce discours tout en continuant à le rogner. Hier soir j’étais à 23 minutes et mon texte était finalisé.
Aujourd’hui je suis retourné chez Baxter et Florence m’a aidé à peaufiner la prononciation. Je lui dois un grand merci car ce soir je me sens tout à fait au point. J’ai édité une version où j’ai écrit en phonétique et en bleue tous les mots difficiles.
Demain matin le train est à 5h22 en gare de Pontoise, j’ai intérêt à ne pas me coucher tard ce soir. Au fait je ne vous ai pas précisé, il s’agit de la 41 éme EDTNA/ERCA International Conference qui se tient du 15 au 18 septembre dans le Centre de Convention de Strasbourg. Il y aura environ 2700 infirmières de dialyse et de transplantation rénale du monde entier.
A bientôt.
Jean Louis
19H00 en France
Bonjour à tous,
Hé bien demain, à cette heure-ci, mon grand oral sera passé. Heureusement j’ai énormément travaillé et je me sens prêt, cela va être un moment de vie énorme.
Mardi je me suis rendu à Maurepas, au laboratoire Baxter, le fournisseur de mes poches de dialyse. J’avais besoin d’aide afin de peaufiner la traduction de mon discours. C’est la première fois que je m’y rendais. Les laboratoires médicaux n’ont pas le droit de recevoir les patients, par contre ils peuvent recevoir les membres d’associations. C’est donc en tant que président de l’association « Vivre sous Dialyse » que je m’y suis rendu.
Quel accueil sympathique ! Je ne m’y attendais pas. J’ai été reçu dans une salle de réunion par une vingtaine de membres de la division rénale. Beaucoup de ces personnes s’étaient occupées de la livraison des poches dans les différents pays du monde où je suis passé. Cela m’a donné l’occasion de les remercier chaleureusement, car la logistique a été absolument parfaite.
Il y avait du café, du jus d’orange, des petits pains au chocolat, des croissant, c’était super agréable. Nous avons passés un bon moment à parler de mon voyage puis, il a bien fallu se mettre au travail. C’est Florence qui m’a aidé. Nous avons vraiment bien avancé. Nous avons commencé par peaufiner l’ensemble de la traduction. Ensuite il a fallu tailler dans le vif pour réduire le texte car tout est chronométré et mon discours doit tenir en 20 minutes, pas plus. Après plusieurs passages, nous étions à peu près dans les clous.
L’ouverture de la convention a lieu samedi à 17 heures. Cela commence par un souhait de bienvenue par le Président puis un autre par le représentant local. Ensuite c’est mon tour. Cela commence par la projection du film réalisé par Baxter sur ma traversée de l’Atlantique puis c’est mon discours d’ouverture et enfin il y a un spectacle de duo acrobatique. Puis à 18 heures il y a un cocktail de bienvenue.
Mercredi c’était ma journée grand père. J’ai gardé Valentine et Matis. Encore une journée de bonheur ! Puis hier, j’ai passé ma journée à m’entrainer à prononcer ce discours tout en continuant à le rogner. Hier soir j’étais à 23 minutes et mon texte était finalisé.
Aujourd’hui je suis retourné chez Baxter et Florence m’a aidé à peaufiner la prononciation. Je lui dois un grand merci car ce soir je me sens tout à fait au point. J’ai édité une version où j’ai écrit en phonétique et en bleue tous les mots difficiles.
Demain matin le train est à 5h22 en gare de Pontoise, j’ai intérêt à ne pas me coucher tard ce soir. Au fait je ne vous ai pas précisé, il s’agit de la 41 éme EDTNA/ERCA International Conference qui se tient du 15 au 18 septembre dans le Centre de Convention de Strasbourg. Il y aura environ 2700 infirmières de dialyse et de transplantation rénale du monde entier.
A bientôt.
Jean Louis
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"Wow! I’ll cross my fingers and will be thinking of you! Good luck! " Envoyé par Petra le 15-09-2012 à 00:03
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"Quel contraste entre la solitude en mer et faire une conférence en anglais devant 3000 personnes. Bon courage et Bravo." Envoyé par Olivier Masurel le 15-09-2012 à 06:41
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"bravo et bisousroselyne" Envoyé par demeestereroseline le 17-09-2012 à 09:21
Sun, 16 Sep 2012 17:00:00 GMT - La conférence internationale EDTNA/ERCA Cormeilles en Vexin
Sun, 16 Sep 2012 17:00:00 GMT - Cormeilles en Vexin
Dimanche 16 Septembre 2012 à 17H00 TU, 19H00 en France
Bonjour à tous,
J’adore les extrêmes, traverser un océan en solitaire puis faire un discours en anglais devant près de 3000 personnes. Cela m’excite, ces situations inhabituelles, ces challenges, ces expériences si différentes, font le sel de la vie. Et puis la préparation méticuleuse de l’aventure me ravie.
Vendredi soir, au moment d’aller dormir, je découvre que le prochain numéro de Voiles et Voiliers vient d’être mis en ligne. Il est consultable sur Internet en avant première par les abonnés. Après une petite recherche, je peux consulter le sommaire. Au chapitre « Grande Croisière », le sujet est : « Un dialysé dans les Alizés ». Bravo ! Merci Jean Luc, ce titre à lui seul résume parfaitement le sujet. Il me faut quand même trois quarts d’heure pour retrouver les informations (identifiant et mot de passe) me permettant de pouvoir feuilleter la revue.
Il y a une double page avec une grande photo d’Harmattan puis suivent quatre pages de texte avec photos, dessins et commentaires. Le tout fait vraiment ressortir cette liberté fabuleuse qu’apporte la dialyse péritonéale. Encore un grand merci au journaliste. Ce numéro sera dans les kiosques en début de semaine.
Bien entendu après avoir lu cet article je suis tout excité et je n’arrive pas à m’endormir. Je vois passer les heures qui défilent mais le réveil n’a aucune pitié, il sonne à 4h30 et j’ai l’impression que je viens de m’endormir. Francine viens avec moi à Strasbourg, nous prenons le train de banlieue qui part de Pontoise à 5h16. A cette heure, un samedi matin, il n’y a pas grand monde dans le wagon et j’en profite pour répéter une dernière fois à voix haute mon texte.
Paris – Strasbourg en 2 heures 20, quelle évolution ces TGV. J’en profite pour terminer ma nuit. A Strasbourg le réseau de trams est extrêmement développé. J’ai connu ce lieu sans les trams, c’est également un grand pas dans la modernité. Cela permet de réserver le centre ville aux piétons et ainsi de faire venir les touristes. J’aime beaucoup l’architecture si particulière de cette ville. Il fait un temps splendide.
Après avoir déposé la valise dans la chambre qui m’est réservée au Mercure, nous nous rendons directement au centre des Congrès qui jouxte l’hôtel. Sur la scène du grand amphithéâtre la répétition a commencée avec la présidente. Il y a un coach, c’est une femme qui m’impressionne par son professionnalisme. Je n’ai pas longtemps à attendre avant que mon tour arrive puisque je suis « le » Guest Speaker.
Je monte sur la scène, prends mes marques et commence à lire mon texte. Au début je pense lire seulement une phrase ou deux pour tester mais comme je me sens à l’aise, je défile toute ma prestation en faisant passer les diapositives. Lorsque j’ai terminé, « la » coach me serre la main et me dit « perfect, you are ready ». Je suis fière et je me sens totalement libéré pour visiter la ville.
Après une bonne choucroute alsacienne suivie d’une grande sieste, je n’ai plus qu’à revêtir mon déguisement de marin, une marinière rayée bleu et blanc, un pantalon crème, un caban bleu marine et une casquette de capitaine avant de retourner à l’amphithéâtre. Avant moi il y a un élu local qui souhaite la bienvenue à l’assistance. Il n’a pas préparé son discours, il commence en disant « Strasbourg, le centre de l’Europe » mais il parle en français à une assistance qui ne le comprend pas. Il a bien un « traducteur » mais celui-ci ne traduit pas tout et parle un anglais assez incompréhensible. Je trouve cela particulièrement nul. En France, nous avons vraiment d’énormes progrès à faire.
Tout se passe bien pour moi, le film sur ma traversée de l’Atlantique fait toujours autant d’effets puis j’effectue ma prestation sans trac ni émotions particulières. Francine film, 26 minutes ! Avant de quitter la salle, on vient me féliciter, je suis un peu submergé et des infirmières viennent pour se faire photographier à côté de moi.
L’équipe Baxter, la responsable régionale, Myriam, et l’infirmier Eric sont là pour nous accueillir. Myriam a organisé une visite de Strasbourg suivie d’un repas. Nous passons une excellente soirée et décidons d’organiser une présentation pour les associations de la région, les dialysés et les futurs dialysés avant la fin de l’année.
Maintenant que Strasbourg est dans les rétroviseurs, le Grand Pavois passe numéro un dans ma tête. Je pars demain matin pour La Rochelle. Encore un grand moment qui s’annonce.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Un grand bonjour de Lanzarote, apres lusieurs jours pendant lesquels nous avons tout visite, Ile splendide et interessante, un saut a Fuerteventura puis a Gran canaria ou BJ a ris l avion pour Cannes pour aller s occuper de ses trucs, me voici de retour a Lanzarote, au calme pour gerer mes trucs auss,i que j ai totalement delaisses depuis le depart d Almeria il y a un mois, Je regarde donc ton site, bravo, sympa, apres Strasbourg te voila parti pour La Rochelle avec les honneurs. Le soleil s est finalement leve de nouveau dans ta vie, apres ces forts moments d obscurite, je me revois en train de te tel sur ton lit d hopital apres l operation, p.. je ne pouvais plus parler tellement j etais emu de t entendre apres l operation.. je conduisais la Land en allant a Cannes, j ai ete oblige de m arreter. Tu l as bien pousse pour qu il se leve le soleil, et tu le merites vraiment. Je vais essayer d etre la le 20 oct, je t ai lache les amarres a Pt St Louis, je vais me demm.. pour etre la pour les prendre avec les autres le 20 Oct. amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 20-09-2012 à 18:36
Fri, 21 Sep 2012 07:00:00 GMT - Le Grand Pavois La Rochelle
Fri, 21 Sep 2012 07:00:00 GMT - La Rochelle
9H00 en France, 9h heure du bord
Bonjour à tous,
Je ne vous ai pas oublié, je suis tout simplement un peu surchargé, je ne touche plus terre.
Arrivé lundi soir à La Rochelle, il y avait encore un peu de travail sur Harmattan avant l’ouverture du salon. La fabrication du pavois qui est obligatoire ici, m’a pris un peu de temps. Cela consiste à attacher ensemble tous les drapeaux des pays où je suis passé puis de hisser cette banderole en tête de mât. J’ai une banderole sur le grand mât et une sur le mat d’artimon. Il me reste encore quelques pays à visiter car je n’ai pas assez de drapeaux pour mettre une banderole entre la pomme des deux mâts.
Il a fallu également monter mon nouveau hale bas de grand voile et j’ai réglé divers autres petits détails de présentation. Puis mercredi matin est arrivé et le défilé a commencé. Beaucoup de visiteurs sont intéressés, les jeunes par ce magnifique bateau qu’est Harmattan et les plus âgés par la dialyse péritonéale. Je suis étonné car beaucoup de visiteurs sont déjà au courant de mon histoire et ont entendu parler de cette méthode de dialyse qui permet de garder sa liberté. Finalement mon action commence à porter ses fruits.
Et puis il y a les journalistes, la presse orale et la presse écrite. Je dois répondre à des interviews et faire des photos. Il y a déjà eu un sujet sur radio bleu, j’en ai enregistré un second qui doit passer plus tard et à onze heures aujourd’hui je fais un direct sur cette même radio. Hier RCF a monté un sujet de 25 minutes où j’ai pu raconter toute mon histoire et faire la promotion de la dialyse péritonéale et la greffe de d’organes. Puis dans le journal Sud Ouest d’aujourd’hui, il y a un grand sujet de deux pages.
Une autre grande nouvelle, vous allez pouvoir découvrir aujourd’hui une nouvelle version de mon site Internet. Christophe a bien travaillé, il l’a refait en totalité pour qu’il soit plus rapide et plus au goût du jour. Dans cette version vous découvrirez les derniers articles de presse dont le grand sujet sur le dernier Voiles et Voiliers. Vous pourrez également suivre mon discourt de Strasbourg.
Je vous laisse là pour aujourd’hui car l’heure tourne et le salon va ouvrir.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Bien content d’avoir pu te voir au grand pavois, félicitations pour cette nouvelle présentation du site amitiés JC " Envoyé par Jean-Claude Lejout le 21-09-2012 à 14:17
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"[Doublon]" Envoyé par Jean-Claude Lejout le 21-09-2012 à 14:17
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"[Doublon]" Envoyé par Jean-Claude Lejout le 21-09-2012 à 14:17
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"excuses demandées pour cet envoi multiple la fenêtre ajouter un commentaire ne se ferment pas après l’envoi on a l’impression que ce n’est pas pris en compte, la ligne le commentaire à été posté n’est pas très visible en bas jc [Le message est aussi visible que le reste du formulaire, le formulaire ne s'affiche plus maintenant]" Envoyé par Jean-Claude Lejout le 21-09-2012 à 14:24
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"BRAVO POUR TOUTES CES REALISATIONS;Effactivement tu n as guère du avoir le temps de flemmarder cela a du etre un choc pour toi cette plongée dans les civilités ...mais plein d amitié et de chaleur .....nous te souhaitons un beau et bon salon de La Rochelle," Envoyé par DIDIER BEAUCHENE sur Sea Lance le 21-09-2012 à 18:36
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"Bonjour M Clémendot, Bernard Vieu, mon père et mes enfants aimeraient vous rencontrer et revoir l’Harmattan. Nous serons au grand Pavois ce dimanche. Où serez-vous? Mon n°: [Numéro transmis]. Nous prenons la route cet après midi. Au plaisir de vous rencontrer. Frédéric Vieu" Envoyé par Vieu Frédéric le 22-09-2012 à 07:23
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"bonsoir, j?espère que le gros coup de vent sur le grand pavois n’a pas fait de dégâts sur Harmattan, cette nuit sera encore mouvementée, mais est-ce que notre grand navigateur n’a pas vu pire? bon retour au port. jean-claude" Envoyé par Jean-Claude Lejout le 24-09-2012 à 19:10
Mon, 24 sep 2012 17:00:00 GMT - Un peu trop de vent A La Rochelle
Mon, 24 sep 2012 17:00:00 GMT - A La Rochelle
19h heure du bord
Bonjour à tous,
Comme vous avez pu l’entendre aux informations, le Grand Pavois n’a pas pu ouvrir ses portes pour ce dernier jour d’exposition. Trop de vent cette nuit, quelques dégâts dont un pignon arraché sur la grande tente et un démâtage ont conduit les organisateurs à ne pas prendre de risques.
Néanmoins, ce salon a encore été l’occasion de faire un grand pas pour la cause de la dialyse liberté et pour le don d’organe. Il y a eu ce super sujet « Un dialysé dans les Alysée » dans le magasine Voiles et Voiliers tiré à 80 000 exemplaires pour la partie nationale et la une du quotidien « Sud Ouest » qui titrait « Trois Dialyses par jour en plein océan » avec un sujet sur deux pages à l’intérieur. Il y a eu également ces différents passages sur les radios régionales, 25 minutes sur RCF, un premier sujet sur France bleu puis un direct de 15 minutes samedi midi. J’ai également enregistré d’autres interviews qui passeront plus tard ou qui sont déjà passées mais que je n’ai pas encore pu recueillir. Vous pouvez retrouver tout cela sur mon blog au fur et à mesure que nous les récupérons, onglet « Presse » ainsi que « TV et radio ».
J’ai également pu prendre un certain nombre de contacts qui vont me permettre de continuer à faire prendre conscience au grand publique que l’insuffisance rénale chronique n’est pas une maladie si terrible que cela et que l’on peut continuer à profiter à fond de la vie malgré cette maladie.
Avec Francine et Jacky nous avons répondu à toutes les questions des visiteurs. Il y avait beaucoup de questions sur ce si beau bateau et beaucoup de questions sur la dialyse. Il fallait en permanence expliquer comment fonctionne la dialyse péritonéale qui est si peu connue du grand publique.
J’ai eu le plaisir de recevoir des visites qui m’ont émue. Il y a eu Roseline avec sa fille et ses petites filles. Elles sont venues de Lille ! Vous la connaissez, elle poste souvent des commentaires sur mon blog.
Une autre visite importante pour moi, l’ancien propriétaire d’Harmattan, pépé Vieu et toute sa famille sont venus de Paris. Beaucoup de souvenirs sont remontés à la surface, y compris pour sa petite fille qui se rappelait avoir vécue dans le bateau.
Puis, suite à l’article paru dans « Sud Ouest », un monsieur de 70 ans est passé. Il m’a dit que c’est lui qui m’a inoculé le virus de la voile sur le lac d’Annecy alors que j’étais en colonie de vacances. Je pensais que c’était sur des 420, mais non, c’était sur des Haddock. Que d’émotions ! Que le monde est petit !
Maintenant il est temps de penser à Marseille. C’est dans 1700 miles, c’est loin et c’est difficile car il y a le golfe de Gascogne, le détroit de Gibraltar puis le golfe du Lion et le Mistral. Traverser un océan est beaucoup plus facile car en solitaire, naviguer le long des côtes ne laisse aucun répit. Pour l’instant je dois attendre la fenêtre météo qui va me permettre de reprendre la mer. Peut être jeudi ou vendredi.
A bientôt.
Jean-Louis
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"que de bons souvenirs j’en reve encore gros bisous bonne chance pour le depart via MARSEILLEmamie roselynequi" Envoyé par roselynedemeestered le 25-09-2012 à 18:42
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"[Doublon]" Envoyé par roselynedemeestered le 25-09-2012 à 18:45
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"[Doublon]" Envoyé par roselynedemeestered le 25-09-2012 à 18:46
Tue, 25 sept 2012 17:00:00 GMT - Ambiance démontage A La Rochelle
Tue, 25 sept 2012 17:00:00 GMT - A La Rochelle
19H00 en France, 19h heure du bord
Bonjour à tous,
Les stands sont ce soir à peu près démontés mais il reste les bateaux. Aujourd’hui étaient organisé les tests en mer pour les bateaux nominés afin d’élire le meilleur bateau de l’année. C’était en fait une grande fête pour les journalistes et les passionnés de voile du staff des différents chantiers. Et puis il y a les démâtages pour toutes les unités qui doivent repartir en camion. C’est beaucoup de travail ce salon à flot mais que c’est bon par rapport à un salon dans des hangars. Nous avons eu beaucoup de chance car, mis à part le dernier jour, nous avons eu un temps magnifique.
Stéphane Narvaez qui a fait un tour du monde à l’envers sans moteur, contre vents et courants, vient de partir pour les Sables d’Olonne où il est attendu avant peut-être de présenter son exploit au salon de Paris. Quel gentil garçon, encore une belle rencontre à mettre dans les plus de mon aventure. Nous nous retrouverons peut-être au salon de La Ciotat au mois de mars.
Pour l’instant je ne peux pas encore reprendre la mer, au large c’est encore du force 6 d’Ouest Sud Ouest, en plein dans le nez. J’espère partir jeudi soir ou vendredi matin au plus tard. Je ne suis qu’à un peu plus de 300 Miles de Marseille à vol d’oiseau mais par la mer il y a 1700 Miles, il ne faut pas que je traine ici.
Pour m’occuper je bricole un peu, j’ai lancé des lessives, travaillé sur mon gréement, retourné mon annexe à l’envers pour le cas où j’aurais à affronter des mers difficiles. Demain je dois aller en ville pour des analyses afin de faire un bilan médical. Et puis j’ai passé une bonne partie de mon après midi sous la couette, immergé dans le mensuel Voiles et Voiliers. C’est le numéro 500 ! Ici c’est déjà l’automne, il pleut et il ne fait pas très chaud.
Wed, 26 Sep 2012 17:00:00 GMT - La Rochelle A La Rochelle
Wed, 26 Sep 2012 17:00:00 GMT - A La Rochelle
19H00 en France, 19h heure du bord
Bonjour à tous,
Quelle belle ville ! Ce matin je me suis rendu place de Verdun avec le bus de 7 heures pour me rendre au laboratoire d’analyse. Après avoir pris mon petit déjeuner au café du coin, je me suis promené dans la vieille ville. Quel bonheur !
Le centre ville est formé d’immeubles avec des arcades qui ont plus de 400 ans. Il fait bon se balader sous ces arcades en léchant les vitrines. L’architecture est magnifique, les façades somptueuses. Lorsque l’on sort par la porte de la grosse horloge, apparaissent immédiatement la tour de la lanterne puis la tour de la chaîne qui gardent l’entrée du vieux port.
Toute la ville est maintenant tournée vers le nautisme et plus précisément vers les voiliers. Il y en a 3600 dans le port des Minimes dans lequel des travaux d’agrandissement va permettre d’en accepter 1200 de plus. Il y en a également dans les différents bassins de la ville ainsi que sur les terre-pleins des chantiers. Les grosses unités sont nombreuses et il y a également quelques bateaux de courses.
Le temps à l’air de s’améliorer et je pense partir entre demain après midi et vendredi matin. Si les prévisions météo se confirment, je devrais avoir un temps favorable pour plusieurs jours et arriver ainsi rapidement au large des côtes portugaises. Ce matin j’ai refait la route, en fait il y a près de 1800 Miles à parcourir.
Cet après midi je suis retourné en ville pour faire des photos car j’avais oublié mon appareil ce matin. J’en ai profité pour faire mon avitaillement de produits frais. Je suis maintenant pratiquement prêt à reprendre la mer. Il va falloir tout de même que je fasse le plein de gasoil avant de partir.
En revenant au bateau, Baptiste de QOVOP (Quand On Veut, On Peut) était là, nous avons passé un moment à discuter. Avec deux copains, ils ont fait un tour du monde en trois ans juste après leurs études pratiquement sans moyens financiers (550 € par mois). Maintenant il est en train de travailler à lancer le QOVOP’TROPHY, « Une transat pour les moins de 30 ans, en vogue d’aventure, de découverte et de défi, avec pour but d’aider des pays en difficulté : Des projets solidaires innovants, dans l’humanitaire ou la recherche ». Voilà son objectif. Il espère rassembler 40 équipages de 4 à 5 personnes sur voiliers de 40 pieds. J’espère qu’il va réussir. Encore une belle rencontre.
Voilà pour ce soir.
A bientôt.
Jean-Louis
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"je me délecte en lisant la revue voiles et voiliers j’espére que tout ira bien bon vent union de pensées gros bisous mamy roselyne" Envoyé par demeestereroselyned le 27-09-2012 à 17:16
Je déjeune rapidement puis je largue les amarres à 13 heures. Après une halte à la station de gasoil où je fais le plein, c’est à 13h45 que je prends la mer pour « dégolfer » comme disent les locaux. En fait je vais sortir du fameux golfe de Gascogne, j’espère être au cap Finisterre, un peu après La Corogne dans trois jours.
Les premières heures dans le pertuis d’Antioche sont un peu longues avec le vent et la mer dans le nez. La houle fait encore entre 2 et 3 mètres, il est prévu qu’elle s’aplatisse progressivement. Après avoir doublé le rocher d’Antioche j’ai pu mettre un peu de sud dans ma route et progresser au près tribord amure mais la mer est dure et le bateau à du mal à progresser. Les choses devraient s’améliorer en cours de nuit. J’ai voulu partir rapidement car je ne dois pas perdre de temps si je veux être à Marseille le 20 octobre.
Je suis content de quitter cette place au bout du ponton 14 car je contrôlais la sortie du bassin du Grand Pavois. La passe entre moi et les bateaux d’en face faisait environ 15 mètres et je ne sais pas si les bateaux d’aujourd’hui ne se manœuvrent pas facilement ou bien si ce sont les skippers qui sont mauvais mais c’était un vrai jeu de quilles. Pour ma part j’ai subit au moins deux accrochages ce qui me vaut une double rayure sur ma coque bâbord. Quant aux bateaux d’en face, ils n’ont plus de balcons ni d’échelles de bain.
Concernant les retombées du Grand Pavois, je me suis trompé, France Bleu à diffusé mon interview nationalement et non régionalement comme je l’avais pensé au départ. Par ailleurs je suis invité pour faire une conférence au Mille Sabords, le fameux salon du Crouesty. Celle-ci aura lieu le jeudi premier novembre au soir.
J’arrive à Marseille dans trois semaines, pour ceux qui ne sont pas encore inscrits pour participer à la grande fête, dépêchez vous.
Je vous laisse là pour ce soir car je suis un peu brassé et il faut que je m’allonge afin de m’amariner un peu. 23 Miles au compteur.
Fri, 28 sep 2012 17:00:00 GMT - Le golfe de Gascogne 45°08N 4°13W
Fri, 28 sep 2012 17:00:00 GMT - 45°08N 4°13W
19H00 en France, 19h heure du bord
Bonjour à tous,
La nuit s’est bien passée, comme prévu le vent n’a cessé de faiblir pour devenir quasi inexistant en milieu de nuit. La mer est devenue comme un miroir alors que la houle a persisté en s’amortissant très lentement. Heureusement que je suis parti en tout début d’après midi car j’ai rencontré des cargos et des pêcheurs jusqu’à environ 50 Miles des côtes, m’interdisant de dormir avant le milieu de la nuit.
Ce matin l’alarme radar se déclenche, je regarde sur mon écran, rien ! Puis j’entends un grand bruit, c’est un bimoteur de surveillance des côtes qui passe sur mon bâbord à ras de l’eau. Pendant un long moment une bande de dauphins d’une cinquantaine d’individus m’a accompagné. Ils sont comme des enfants, passant leur temps à jouer.
A 11 heures je quitte le plateau continental, il se poursuit au large des côtes sur une centaine de Miles. Il n’y a que quelques dizaines de mètres d’eau puis tout à coup, sur quelques Miles les fonds tombent à plus de 4000 mètres. Cette marche est extrêmement dangereuse lors des fortes tempêtes. Il s’y crée des vagues déferlantes redoutables. Pour moi ce passage signe la fin de la houle et je suis maintenant dans un pullman.
Plus les heures passent, plus je descends en latitude et plus il fait chaud. Je commence à enlever des couches de tissus et il est vrai qu’un grand dilemme va se poser au moment d’embouquer le détroit de Gibraltar. La tentation va être énorme de ne pas pousser la barre à gauche et, au contraire de mettre un peu d’Ouest dans mon cap pour continuer jusqu’à Madère et les Canaries puis plus si affinité.
Pour l’instant je n’ai pas de vent, je suis au moteur depuis le départ. Mon bateau est sale, le dernier carénage date de Durban en Afrique du Sud et cela se sent. Moteur à 1800 tours je plafonnais hier à 4N, aujourd’hui, grâce à mon antifooling auto-érodable je suis quand même à 5N. Le courant de marée se sent très loin au large, il est tellement énorme ce golfe de Gascogne. Du coup ma vitesse fond varie entre 4 et 6N.
Grâce à mon nouvel auto radio je capte la modulation d’amplitude ce qui me permet de recevoir France Info. Comme vous j’ai constaté que le trou abyssal de notre dette publique va encore se creuser malgré un nouveau coup de tondeuse magistral sur le dos des contribuables et pratiquement pas de réelles économies de l’état. Il m’apparaît de plus en plus évident que notre système politique actuel ne réussira jamais à redresser la situation. Comment cela se terminera-t-il ?
Les prévisions météo sont très bonnes et je pense que pendant au moins une semaine je vais pouvoir avancer sans vents contraires. Si je veux être à Marseille le 20 octobre avec vous pour faire la fête il ne faut pas que je traine en route.
105 Miles au compteur depuis hier soir, 128 depuis La Rochelle mais déjà 142 sur la route fond.
Sat, 29 Sept 2012 17:00:00 GMT - Au large de la province des Asturies 44°16N 7°09W
Sat, 29 Sept 2012 17:00:00 GMT - 44°16N 7°09W
19H00 en France, 19h heure du bord
Bonjour à tous,
C’est vers 21 heures hier soir que j’ai quitté les eaux françaises pour entrer dans les eaux espagnoles. La frontière qui est bien indiquée sur ma cartographie n’est pas matérialisée en mer, ni barbelées, ni barrière, ni douaniers.
J’ai encore passé la nuit au moteur pour absence de vent. Contrairement à ce que je pensais, le golfe de Gascogne est absolument vide, il n’y a rien, je n’ai vu aucun bateau depuis deux jours. Du coup j’ai passé une grande nuit dans ma couchette, sans être dérangé.
Puis en milieu de matinée, Eole se décide enfin à travailler et il m’envoie un bon Nord Est qui souffle entre 15 et 20 Nœuds. Cela me permet de couper le moteur et d’apprécier sans modération cette navigation. Malheureusement, ce vent prend progressivement de l’Est, pour venir en plein sur mon arrière. La bôme largement débordée, Harmattan se met à rouler effroyablement juste au moment du déjeuner. Résultat, mon assiette de coquillettes avec mon steak et la sauce au beurre vole à travers le cockpit et se répand au fond de celui-ci. Je suis furieux et je n’ai plus qu’à plier la table et m’agenouiller pour terminer mon repas comme un chien en ramassant les coquillettes une à une. Heureusement personne n’est là pour me disputer mon reste de steak, j’aurai pu mordre.
C’est d’autant plus rageant que, le déjeuner terminé, le vent revient Nord Est et que je peux ainsi reprendre de l’écoute de grand voile permettant au bateau de s’appuyer sur le vent.
Je m’étais très vite habitué à une tenue presque tropicale la nuit dernière mais ce vent du nord m’apporte une fraîcheur qui m’oblige à me couvrir à nouveau. Il fait 4 à 5 degrés de moins qu’hier.
Je me rapproche de la côte et cette nuit je vais longer le « Cabo Ortegal » à une dizaine de Miles. Je vais ensuite longer la côte jusqu’au cap Finisterre que je devrais atteindre demain soir. Il y a à cet endroit un rail de séparation de trafic mais je pense l’éviter et passer à terre de celui-ci. Avec les pêcheurs, je risque de ne pas dormir beaucoup cette nuit.
Je suis en train de lire QOVOP, le livre qu’ont écrit les trois jeunes (Baptiste, Manuel et William) après leur tour du monde. Cela me fait revivre mon voyage et c’est bon. Je vais les retrouver au Crouesty car ils assurent la conférence du vendredi soir. Pour le temps du Mille Sabords, il y aura une tente où chacun des conférenciers aura une place pour accueillir les visiteurs intéressés. Il va me falloir un peu de matériel, essentiellement des panneaux, les visiteurs adorent lire les panneaux avant d’engager la conversation.
128 Miles au compteur depuis hier soir, 277 sur la route fond depuis La Rochelle.
Sun, 30 Sept 2012 17:00:00 GMT - Le cap Finisterre 42°55N 9°22W
Sun, 30 Sept 2012 17:00:00 GMT - 42°55N 9°22W
19H00 en France, 19h heure du bord
Bonjour à tous,
19 heures, je suis juste en train de doubler le fameux cap Finisterre. Dire que pendant très longtemps j’ai pensé que le cap Finisterre se trouvait en Bretagne ! Hé bien non, il est en Espagne, en Galice très exactement et à moins de 60 kilomètres de Santiago de Compostela, Saint Jaques de Compostelle.
Je n’ai pas beaucoup dormi mais je suis en pleine forme. En arrivant sur l’extrémité Nord Ouest de l’Espagne le trafic a commencé à s’intensifier. Beaucoup de cargo qui m’ont croisé mais surtout deux voiliers qui font la même route que moi, à peu près à la même vitesse, m’empêchant d’utiliser mon alarme collision et donc de dormir.
De plus, jusqu’à ce que je change de cap au droit de la Pta Estaca de Bares, vers cinq heures du matin, le bateau roulait bord sur bord assez violemment, me roulant d’un côté puis de l’autre dans la couchette. Au petit matin je suis passé devant La Corogne où j’aurais aimé m’arrêter si j’avais eu un peu plus de temps.
Qu’elles sont belles ces côtes de Galice, j’aimerais y revenir pour une croisière estivale, visiter toutes ces Rias qui ressemblent à des grandes calanques remplies de petites criques plus belles les unes que les autres où l’on peut jeter l’ancre. Toute la journée je croise des voiliers qui naviguent dans ces eaux.
Par sécurité j’avais acheté le guide de navigation « Espagne Portugal ». Pour l’instant je n’ai pas à m’en servir mais je suis dans le guide la côte que je longe et je me régal des magnifiques photos et des textes qui donnent envie de s’arrêter pour visiter. Par contre quelques éoliennes, cela n’est pas trop vilain mais lorsque la côte ressemble à une énorme brosse à cheveux posée sur le dos, quelle pollution visuelle ! Je pense qu’il faut arrêter de planter des éoliennes à tout va, il faut développer la technique des panneaux solaires, c’est là qu’est l’avenir. Nous sommes en train de saccager nos plus beaux paysages.
Les prévisions météo ne sont pas mauvaises si ce n’est le manque de vent. Si tout va bien je devrais atteindre Gibraltar avant la prochaine dépression qui va nous envoyer un vent de Sud force 6 à 7 sur la côte atlantique portugaise samedi prochain. Pour l’instant tout s’arrange bien pour que je sois à Marseille le 20 Octobre à 16 heures.
C’est une très belle journée qui se termine, un peu fraiche mais avec un grand soleil. On sent tout de même l’automne qui pointe son nez. J’espère qu’en bas de l’Espagne je vais retrouver un peu de chaleur. C’est également une belle journée au niveau de la navigation, le cap Finisterre dans les rétroviseurs, c’est le golfe de Gascogne derrière moi et les alizés portugais devant. Ce soir Harmattan file sous grand voile seule et la mer nous pousse au lieu de nous bousculer. Avec 15N de vent en plein sur l’arrière et 1.2N de courant favorable la vitesse fond est de 6.3N, autrement dit le bonheur.
112 Miles seulement au compteur depuis hier soir mais déjà 411 Miles sur la route fond depuis le départ soit 134 Miles aujourd’hui, merci le courant.
Mon, 01 Oct 2012 17:00:00 GMT - Vagabond des mers 40°55N 9°30W
Mon, 01 Oct 2012 17:00:00 GMT - 40°55N 9°30W
19H00 en France, 19h heure du bord
Bonjour à tous,
J’ai maintenant envie de devenir un vagabond des mers, est-ce possible ? Ne pas avoir de contrainte, m’arrêter là où je veux, pendant le temps que je veux ?
Je suis en train de longer la côte du Portugal, que j’aimerais passer du temps à Porto que je ne connais pas et surtout à Lisbonne, une ville que j’adore. Mais j’ai une contrainte, être à Marseille le 20 Octobre. Je n’aimerais pas que vous fassiez la fête sans moi.
Trois ans pour faire le tour du monde, c’est trop court même s’il s’agit de ne faire en fait que le tour de la terre (ou plutôt de la mer). Il y a tellement d’endroits à voir, tellement de rencontres à faire qu’il faut vraiment prendre tout son temps et ne pas avoir à courir après des rendez-vous ou des impératifs.
Pour l’instant je savoure cette ballade très agréable. La nuit a été fraiche mais avec ma couette d’été surmontée d’un duvet j’étais bien. J’ai bien dormi malgré les multiples alarmes dues aux chalutiers qui labourent la mer en pêchant aux bœufs deux par deux. J’ai dû également passer du temps à réparer la fixation du bout de mon frein de bôme qui a lâché sur un empannage. Quelle belle invention que ce frein de bôme !
Cet après midi je suis au large de Porto, à près de quarante Miles de la côte car je tire tout droit de cap en cap et en l’occurrence du cap Finisterre au Cabo da Roca, l’entrée du Tage et du port de Lisbonne.
Le vent est variable en force mais toujours orienté plein Nord, c’est à dire qu’il me pousse et la mer également. Par moment la force du vent est suffisante pour marcher sous voile seule mais par moment il descend en dessous de 10N et je dois faire tourner un peu le moteur. Je suis bien, la vie est agréable, le soleil brille mais il ne fait pas très chaud avec ce vent du Nord. On ne peut pas tout avoir. Si j’avais eu un force 6 dans le nez comme ce sera la semaine prochaine, j’aurais eu chaud mais au port !
Les prévisions météo sont bonnes, j’ai de la chance car le vent va rester ainsi encore pendant quelques jours avant de tourner plein Sud. J’aurais cependant largement le temps de virer le cap Saint Vincent et la pointe de Sagres avant cette renverse.
A La Rochelle on me demandait souvent si je m’ennuyais, seul à bord pendant ces longues traversées. Mais non, je n’ai pas le temps, les journées passent tellement vite. Le matin je ne me lève pas trop tôt ensuite il faut faire le point sur la navigation, consulter les mails, y répondre, puis il y a le petit déjeuner, la toilette, refaire le lit, lire un peu, aller voir la mer… Midi arrive très vite avec la préparation du repas, le repas lui-même que je prends en terrasse la plupart du temps (dans le cockpit).
L’après midi commence avec un bon café puis une sieste réparatrice car les nuits sont souvent très courtes en temps de sommeil effectif. Aujourd’hui j’ai fait une sieste de deux heures ! Il y a ensuite la vaisselle à faire et le blog à rédiger. Celui-ci me prend entre une et deux heures, je m’y mets plusieurs fois dans la journée et le relis de nombreuses fois. Et puis il y a « tea time », l’heure du thé, vers 16h30.
Encore un peu de lecture, un peu de temps pour le bateau, et puis l’observation de la mer et il est 19 heures, le temps de remplir le livre de bord et d’envoyer la news du jour. Il faut alors préparer le repas du soir puis dîner. A 20 heures précise je prends mes médicaments antirejet puis je me jette au lit, la journée est finie et je m’endors rapidement car en matière de sommeil ce qui est pris n’est plus à prendre et je ne sais jamais comment va se passer la nuit.
Voilà, 106 Miles au compteur journalier et 121 sur la route fond, je suis ce soir un peu au sud de Porto.
Tue, 2 Oct 2012 17:00:00 GMT - A l’embouchure du Tage devant Lisbonne 38°58N 9°33W
Tue, 2 Oct 2012 17:00:00 GMT - 38°58N 9°33W
19H00 en France, 19h heure du bord
Bonjour à tous,
Je passe ce soir dans l’embouchure du Tage, au pied du fameux circuit d’Estoril et juste devant Lisbonne. La tentation est grande de mettre la barre à gauche toute et de passer sous le « Ponte de 25 Abril » puis devant la magnifique « Tôrre de Belém » afin d’aller admirer, vu de la mer, le splendide « Mosterio dos Jerónimos ». Que j’aime cette ville chargée d’histoire. Lisbonne est la Mecque des marins, c’est d’ici que sont partis tous les grands marins au temps ou les Portugais sillonnais les océans à la découverte du monde.
C’est encore une journée très agréable qui se termine, hier c’était l’automne et aujourd’hui c’est l’été. Adieu les polaires et les jeans, bonjour la chemisette et le short. Il n’y a rien à faire, je suis vraiment bien dans les pays chauds, je préfèrerais toujours la Méditerranée à la Bretagne.
Le début de la nuit a été calme, j’ai pu dormir correctement car j’étais à environ 40 Miles, soit 70 kilomètres de la côte. Je suis d’ailleurs toujours étonné de constater la débauche de lumières dans les villes. Même à 70 kilomètres, on voit très précisément l’emplacement des villes côtières aux halots de lumières qu’elles projettent dans le ciel.
La deuxième partie de nuit a été moins pénarde car comme j’approchais du cap, donc de la terre, il y avait de nombreux pêcheurs et plus moyen de dormir. J’ai de la chance, depuis mon départ de La Rochelle, c’est pleine lune et j’y voie comme en plein jour. La navigation par nuit de pleine lune est réellement très sympa.
Il y a de l’occupation à bord, ce matin j’ai passé un bon moment à jouer avec des dauphins, plus exactement à les regarder jouer. Cet après midi, c’est un navire de guerre portugais avec un gros hélicoptère qui faisaient des manœuvres. Le jeu consistait pour l’hélicoptère à voler en stationnaire à une trentaine de mètres de haut par rapport au navire alors que celui-ci fendait la mer et à poser le crochet de son câble au centre d’une cible.
Pas de sieste cet après midi car la zone entre les îles Berlengas et l’embouchure du Tage est remplie de pêcheurs. Pas étonnant car les fonds sont extrêmement torturés avec des tombants qui dépassent les deux milles mètres et des « sommets » à quelques dizaines de mètres sous l’eau ou bien au dessus de l’eau. J’en ai profité pour regarder défiler la côte, il y a des falaises et des endroits où la côte est beaucoup plus basse. Dans ces endroits des villes toutes blanches sont implantées, assez importantes, avec parfois la vieille ville entourée de fortifications en haut de la colline qui surplombe. Il doit faire bon passer des vacances estivales ici.
En milieu d’après midi j’ai touché un peu de vent, une dizaine de Nœuds, toujours plein Nord, ce qui m’a permis de couper le moteur. J’en ai profité pour lui faire son niveau d’huile.
Jacky me dit qu’il va clore les inscriptions pour la fête à Marseille dans une semaine environ. En effet, il y a derrière toute une organisation à mettre en place. Alors, les retardataires dépêchez vous de vous inscrire. Je suis étonné car beaucoup me disent qu’ils seront là mais ils ne sont toujours pas inscrits.
108 Miles en surface pour ces dernières 24 heures, 648 Miles en route fond depuis La Rochelle. Si tout va bien je vais pouvoir passer Gibraltar vendredi ou Samedi et pourquoi ne pas prendre huit jours de vacances aux Baléars ?
Wed, 03 Oct 2012 17:00:00 GMT - Cabo de São Vicente 37°02N 9°01W
Wed, 03 Oct 2012 17:00:00 GMT - 37°02N 9°01W
19H00 en France, 19h heure du bord
Bonjour à tous,
Après avoir longé les magnifiques falaises de la péninsule, je suis ce soir au « Cabo de São Vicente », au cap Saint-Vincent. C’est une étape significative sur ma route, pas encore la Méditerranée mais plus tout à fait l’Atlantique. Le cap Saint-Vincent et la Pointe de Sagres (Est-ce la pointe qui a donné son nom à la bière ou bien l’inverse ?) délimitent très clairement la côte du Portugal orientée Nord-Sud de celle de l’Algarve orientée Est-Ouest. Les conditions vont changer, beaucoup moins de houle mais des vents contraires, heureusement pas très violents. Cela devrait me permettre de passer Gibraltar dans la journée de vendredi et de retrouver la Méditerranée, « ma » Méditerranée que j’ai quittée il y a trois ans.
Je suis à 900 Miles de Marseille, mais seulement à 450 Miles de Madère ou à 500 Miles de Lanzarote !!! Marseille c’est l’hiver qui arrive, le mistral, le froid, les doigts gelés, les radiateurs dans le bateau mais c’est aussi là que sont mes amis, les gens que j’aime. Les Canaries c’est les tropiques, la chaleur, un second tour du monde avec beaucoup plus de temps pour profiter de tout ce que j’ai raté dans ce premier parcours. Les Tonga dont tous les navigateurs que j’ai croisés me parlent avec des étoiles dans les yeux, la Nouvelle Zélande et puis cet endroit qui semble paradisiaque, dont m’a parlé mon copain Olivier du Jangada et que j’ai retrouvé dans le livre des QOVOP, l’archipel des Louisiade au Sud des îles Salomon et à l’Est de la Papouasie.
Finalement la raison et surtout les amis l’emportent et je mets un grand coup de barre à gauche mais il est vrai que je referai volontiers un tour supplémentaire, avec cette histoire de dialyse et de greffe j’ai vraiment l’impression de l’avoir mérité, d’avoir décroché la queue du Mickey. Je ne sais pas de quoi demain sera fait mais je ne suis pas rassasié.
A part le croisement d’un grand bateau de croisière tout illuminé, certainement un Costa qui se rendait à Lisbonne, la nuit a été extrêmement calme et j’ai dormi comme un bébé. Dès le début de la matinée un bon vent de Nord Nord Est, environ 15N s’est levé m’offrant une magnifique journée de voile. J’ai énormément de chance, j’ai pris la fenêtre météo idéale.
Tout le long de cette côte les fonds sont très torturés avec des tombants impressionnants apportant beaucoup de nourriture aux dauphins, du coup j’en voie trois ou quatre fois par jour en train de jouer dans l’étrave.
Depuis deux jours je ne reçois plus de radios françaises, je suis trop loin. De ce fait je n’ai plus d’informations mais, d’un autre côté, pour entendre parler de joueurs de hand de très haut niveau qui jouent à la balle au prisonnier je ne perds rien.
108 Miles au compteur journalier, 764 depuis La Rochelle.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Salut Amiral. Je vois que tout se passe bien, tant mieux. Hier soir j’écoutais les infos dans les bouchons et, au sujet du match de foot PSG - Porto, à Porto, j’ai entendu :" la fièvre monte dans ce joli port de la Méditerranée". Rassurez-moi : Marseille, c’est bien sur l’Atlantique ? A bientôt. Gilles " Envoyé par GD le 04-10-2012 à 13:00
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"operation du nez mardi 4octobretrerés pènible because greffe en dessous de l’oreille on enleve les files mardi 9 pansement etc j’ai pensé a vous deux bisous roselyne" Envoyé par demeestereroselyne le 04-10-2012 à 17:45
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"Cher Capitaine, je suis presque a bord de l’Harmattan grace a tes belles pages d’ecriture! Tu me donnes envie d’aller a Formentera, une de mes iles preferees pas tres loin de toi en ce moment! Quel beau voyage! Enjoy as much as you can et gros bisous de Sunny Sydney! L’ete est de retour chez nous, les fleurs sont superbes! gros gros bisous!" Envoyé par Delphine le 05-10-2012 à 01:13
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"Je suis un de vos admirateurs et vos exploits me font rêver autant que vous pouvez l imaginer. Sur un plan plus technique, quel type de logiciel de cartographie utilisez-vous et sur quel support? Disposez-vous également de cartes papiers en cas de défaillance de l ’électronique. Merci pour votre réponse " Envoyé par BEUCHER le 05-10-2012 à 09:35
Thu, 04 Oct 2012 17:00:00 GMT - Mutinerie au large des côtes de l’Algarve 36°24N 6°46W
Thu, 04 Oct 2012 17:00:00 GMT - 36°24N 6°46W
19H00 en France, 19h heure du bord
Bonjour à tous,
Comme je vous l’écrivais hier soir, à 19 heures, au moment d’envoyer la news quotidienne, je doublais le cap Saint Vincent. Il faut que je vous dresse le décor, ce cap est la partie la plus à l’Ouest d’une péninsule d’environ trois Miles de large s’avançant dans l’océan avec une orientation Nord Est / Sud Ouest. Cette péninsule est un plateau situé à environ 45 mètres au dessus du niveau de la mer. De celui-ci tombe de magnifiques falaises de roche tendre qui font comme un drapé de différentes couleurs.
Du côté NW, c’est donc le cap Saint Vincent qui s’avance dans la mer, il est surmonté de constructions très bien entretenues entourant un grand phare. Du côté SE, c’est la pointe de Sagres. Et puis une baie grandiose, l’ « Enseada do Belixe » relie en arc de cercle ces deux promontoires.
Au moment où je passe, le soleil est légèrement au dessus de l’horizon et il éclaire la scène d’une lumière orangée, vive et très pure. Le spectacle est absolument somptueux, j’en ai le souffle coupé. Comme souvent dans ce genre d’endroit de bout du monde, le vent s’est renforcé, il est autour de 18 Nœuds. Harmattan se régal, il file toutes voiles dehors, légèrement incliné, à plus de huit nœuds en taillant vaillamment la mer. C’est un moment magique comme on en vie peu. Mon copain Pierre-Yves dirait que c’est à pleurer tellement c’est beau. Pour vivre un moment comme celui-ci je serais près à affronter les mers les plus dures.
Je profite à fond du spectacle et passe à table la nuit tombée, le bateau marche bien et je vais me coucher heureux. Lorsque je me réveille vers une heure du matin, tout est à l’arrêt, le vent a tourné et le bateau n’avance plus. Je règle les voiles et remets en route avant de retourner dans ma cabine. Mais à trois heures, je me réveille et tout est à nouveau à l’arrêt, j’ai l’impression que l’on n’a pas fait beaucoup de route. Je suis un peu contrarié et constate que le vent est tombé totalement. J’en veux à Harmattan qui ne me laisse pas dormir normalement.
Je décide de mettre en marche le moteur, je tourne la clef, rien ! Pas le moindre Grrr, Grrr, pas même un tout petit clic indiquant que le relais colle. Seuls les témoins s’éteignent lorsque la clef est tournée puis ils se rallument lorsque je lâche la clef.
Je décide de mettre en marche le groupe électrogène pour avoir un peu plus de tension aux batteries. Il fait un drôle de bruit et je constate que le circuit de refroidissement par eau de mer n’est plus opérationnel. Je le coupe immédiatement et comprends que lui aussi fait parti de la mutinerie. Tout le monde à bord s’est révolté devant la perspective de passer l’hiver abandonné sur un ber en plein Mistral.
On est en plein milieu de la nuit et ma seule envie est de replonger dans les bras de Morphée. C’est moi le Capitaine et j’ai ce qu’il faut pour montrer à tout le monde qui est le chef. Je sors ma boîte à outils et prends mon plus gros tournevis. Je le plaque entre les deux grosses bornes du relais de démarreur et le moteur obtempère immédiatement dans une énorme gerbe d’étincelles. Je pousse la commande de gaz pour que le bateau marche entre 4 et 5 Nœuds et range les outils.
Après avoir passé un petit moment sur la navigation à faire le point, je me dirige vers ma couchette lorsque j’entends le régime moteur qui faiblit tout d’un coup. Non ! Je ne le croie pas. Je saute dans le cockpit et me jette sur la poignée des gaz pour débrayer l’hélice et mettre le moteur au ralenti. Après un moment d’hésitation, le moteur se met à tourner normalement à petite vitesse. Je vais voir dans la salle machine l’état de mon filtre décanteur, tout paraît normal. Je retourne dans le cockpit, essaie de réfléchir. Que faire ? Je retourne auprès de mon filtre décanteur, il y a un tourbillon dans la soucoupe avec plein de bulles puis tout redevient normal. J’essaye de remettre en marche et tout fonctionne normalement. Je pense qu’une saloperie bouchait l’arrivée de gasoil dans le réservoir.
Au petit matin je constate que le bateau n’avance qu’à deux nœuds. Le vent s’est levé de face. Je n’ai pas fait beaucoup de route cette nuit !
C’est une très belle journée qui se termine, encore une journée d’été avec un soleil brillant et pas de vent donc beaucoup de chaleur. Cette nuit va être difficile car je ne vais certainement pas beaucoup dormir, c’est le parcours d’approche de Gibraltar avec la traversée du détroit en tout début de matinée.
Tout de même 105 Miles au compteur aujourd’hui, merci au moteur (J’essaie de recoller les morceaux après la fâcherie de cette nuit).
A bientôt.
Jean-Louis
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"Merci pour votre réponse aussi rapide qu Harmattan déboulant sous spi au portant. Je m’enhardis donc pour une autre question. Utlisez-vous un logiciel de routage type MAXSEA et sinon de quels moyens disposez vous pour la prévision météo en haute mer? Bien amicalement" Envoyé par BEUCHER le 05-10-2012 à 15:49
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"Salut l ami, j espere que ton moteur ne fera pas des siennes dans le detroit.. je ne sais pas si tu vas t arreter a Gibraltar, je me suis arrete fin juillet a Queensway quay marina, a l entree a droite, c est tres bien, en plein dans la ville, nouis avons bien aime. Ensuite Agua Dulce dans la baie d Almeria est tres tres bien je t en ai parle par tel la semaine derniere, si tu y vas parles a Jessica ou a Helena de ma part, elles sont tres sympas. Bon vent et bon detroit.. amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 05-10-2012 à 20:24
Fri, 25 Oct 2012 17:00:00 GMT - La belle aux yeux de velours 36°26N 6°24W
Fri, 25 Oct 2012 17:00:00 GMT - 36°26N 6°24W
19H00 en France, 19h heure du bord
Bonjour à tous,
J’ai fini ma nuit chez la belle aux yeux de velours. Vous n’avez pas trouvé ? Un indice supplémentaire : « Tchick a tchick a tchick ayïe ayïe ayïe ». Hé oui, encore un coup de Trafalgar, impossible de passer le cap cette nuit, 22 Nœuds établi, rafales à 28 et une grosse houle. A une heure et demie, avançant à un nœud et demi j’ai fait demi-tour et suis allé me réfugier dans les bras de la belle ….. à Cadix ! A Tarifa, le lieu où le détroit est le plus étroit, il devait y avoir 35N dans le nez !
Mon frère a vécu exactement la même aventure lorsqu’il est passé ici il y a trois semaines en revenant de Saint Pierre et Miquelon.
J’ai jeté l’ancre à 5 heures du matin exténué et un peu fâché de cet échec. D’autant plus que la météo annonçait 9 N. Le problème c’est que j’ai ainsi remonté plus de 15 Miles qu’il va falloir que je refasse maintenant dans l’autre sens. Il n’y a pas d’abri contre des vents de SE plus près du détroit.
C’est un réel problème de ne pas connaître un endroit. Ici toute la bande entre la côte et 10 Miles au large est remplie de « Fish Haven ». Je n’ai pas voulu m’aventurer là dedans car je pensais que c’étaient des filets mais en fait non, ce sont des refuges à poisson installés au fond de l’eau. Si j’avais compris cela hier soir, au lieu de revenir sur Cadix, j’aurais pris la cape pour attendre que le vent se calme.
J’ai profité de cette journée pour essayer de réparer mes problème mais là encore pas de solution. Pour le groupe électrogène cela doit être un coquillage au niveau du passe coque, il faudra plonger pour le retirer. Et pour le moteur principal je n’ai pas réussi à résoudre le problème, il va falloir que je démonte le démarreur dont les boulons sont rouillés et je n’ai pas voulu prendre le risque de les casser. J’ai lancé le moteur encore une fois avec mon gros tournevis mais je ne peux continuer ainsi. A Gibraltar il va falloir que je répare.
J’ai donc passé la journée à me reposer et à 16 heures j’ai remonté l’ancre et j’ai repris la mer. Les prévisions météo annoncent très peu de vent et en plus un vent plutôt favorable. Pour l’instant il y a 10N de Sud mais il devrait passer à l’Ouest.
Je suis parti bien au large pour ne pas ressentir les effets de cap et pour pouvoir mettre en marche ma surveillance collision. J’espère ainsi dormir un peu cette nuit. Je ne fais plus de prévisions quant à mon arrivée à Gibraltar, il faut déjà que j’arrive à passer. A Tarifa les statistiques montrent que le vent souffle à plus de trente Nœuds 300 jours par an !!!!
Voilà, il est bientôt dix neuf heures, si les conditions restent telles qu’elles sont en ce moment mon ordinateur de navigation me précise que je devrais passer le cap Trafalgar vers une heure du matin.
Je profite de cette courte news pour remercier tous ceux que je ne connais pas et qui m’envoient des petits messages de remerciement. Ils me vont droit au cœur. Je remercie également chaleureusement tous ceux qui lisent mon blog tous les jours, c’est un gros travail mais je sais qu’il est apprécié.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Bon courage, moi aussi j ai morfle pour passer le detroit dans l autre sens en allant a Madere recemment, il semble que beaucoup s arretent a Barbate pour attendre l W indispensable pour passer le detroit dans le sens entree en Med.. nous pensons bien a toi amts et a bientot a Marseille JL " Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 06-10-2012 à 22:55
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"Eh Oui, plus nous le lisons, ton blog, plus nous l’apprécions. Amitiés et bon courage pour cette dernière étape.
Nous sommes à Sabang " Envoyé par Olivier Masurel le 07-10-2012 à 08:06
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"tourjours en union impossible venir via marseille tropfatiguéegrosbisousroselyned" Envoyé par demeestereroselyned le 07-10-2012 à 20:37
Sat, 06 Oct 2012 17:00:00 GMT - Le retour en mer d’Alborán 36°15N 4°32W
Sat, 06 Oct 2012 17:00:00 GMT - 36°15N 4°32W
19H00 en France, 19h heure du bord
Bonjour à tous,
Hé bien ça y est ! Me voilà en Méditerranée, en mer d’Alborán très exactement. Pas encore mon jardin mais les caractéristiques sont bien là. Tout est à l’arrêt. Pas de vent, pas de mer, pas de houle mais un soleil qui tape. La mer est un véritable miroir, aussi lisse qu’une grande bassine remplie d’eau. Des bateaux de commerce semés ici et là, en pleine mer. Stoppés mais pas ancrés car les fonds varient entre cinq cent et mille mètres, seulement comme figés d’un coup de baguette magique. Même les dauphins ne sont pas les même que dans les océans, ici ils sont cools. J’en ai doublé une bande alors que je marchais à 4.5N, ils devaient être à 4N, trop fatigués pour avoir envie de venir jouer dans mon étrave.
J’ai passé le détroit comme un suppositoire comme dirait un ami Docteur et navigateur (Je ne trouvais pas l’image très correcte mais j’ai la caution médicale). Quelle différence avec la nuit précédente. Cette fois la mer était d’huile, pas de vent, j’ai mis mon alarme collision et, mis à part quelques croisements de cargo, j’ai dormi toute la nuit. Je me suis levé à 6h30 en passant devant Tarifa, totalement reposé.
Le détroit de Gibraltar est très large et, jusqu’à l’entrée de la baie d’Algésiras la circulation est facile. Même dans la baie, il y a beaucoup moins de bateaux que lors de mon passage il y a juste trois ans (j’étais parti de Marseille le 5 Octobre 2009). Je suis arrivé à la pompe à gasoil avant l’ouverture. J’ai patienté car ici le diesel est à un euro le litre. J’ai fait le plein bien entendu.
A cause de mon démarreur qui ne fonctionne plus, je n’ai pas coupé mon moteur et j’ai repris la route immédiatement. La météo ne prévoit pas de vent d’ici samedi prochain et samedi matin il est prévu un vent contraire force 6. Du coup, comme je ne peux profiter d’un bon vent pour faire la route, autant avancer maintenant.
Je vais naviguer de cap en cap, je tire donc tout droit sur le cap de Gata, tout près d’Almeria. Cela me fait passer à une vingtaine de Miles de la côte et c’est la route que tout le monde emprunte. J’ai ainsi croisé plusieurs voiliers qui partent très certainement pour les tropiques car c’est l’époque. J’en ai également vu d’autres qui rentraient.
Ha ! Savez-vous ce qu’il y a en plein milieu de la mer d’Alborán. Non, hé bien l’île d’Alborán. Une toute petite île, qui pointe son nez à quelques mètres seulement au dessus du niveau de l’eau en partant de fonds de plus de mille mètres. Sa position pour les fanas de Google Earth est 35°56’350N et 3°02’100W. Elle ne mesure que 500 mètres de long sur environ 200 mètres dans sa plus grande largeur. Il y a un tout petit port et une plateforme pour hélicoptère. Il y a des bouées autour pour pouvoir s’amarrer mais il faut une autorisation car c’est une réserve naturelle intégrale. Je pense que l’on peut tout de même se planquer là en cas de gros mauvais temps.
J’ai fait la sieste, il est maintenant 18 heures, quelle impression étrange. Suis-je bien dans la vie réelle ou dans un film de science fiction ? Je suis maintenant à 40 Miles de Gibraltar, une brume bizarre m’entoure, limitant la vue à environ deux Miles. Tout est laiteux, on ne peut savoir où s’arrête la mer et où commence le ciel. Tout au long de ma route, j’aperçois des formes, ce sont des silhouette de cargos, de vraquiers, de pétroliers, de porte-conteneurs … Tous à l’arrêt. C’est comme si je revenais sur terre après une catastrophe. La vie s’est arrêtée. Je vais à la cambuse constater l’état de ma bouteille de whisky, non, ce n’est pas cela.
Je ne me souviens pas d’avoir constaté une chose pareille il y a trois ans. Les bateaux étaient au travail dans la baie d’Algésiras. C’est inquiétant. Est-ce l’effet de la crise ? J’ai bien peur que oui.
Tout de même 98 Miles au compteur sur la route surface malgré mon arrêt de plus d’une heure à la pompe. Beaucoup plus en route fond grâce au courant (et certainement une mauvaise calibration de mon loch-speedo). Je ne suis plus ce soir qu’à environ 700 Miles de Marseille. Ma petite semaine de vacances aux Baléares commence à se dessiner gentiment.
Sun, 07 Oct 2012 17:00:00 GMT - La Costa Del Sol 36°43N 2°10W
Sun, 07 Oct 2012 17:00:00 GMT - 36°43N 2°10W
19H00 en France, 19h heure du bord
Bonjour à tous,
La Costa Del Sol, la côte du soleil, quel pouvoir d’évocation possèdent ces trois mots ! Rien que de les prononcer on se sent plus heureux, plus léger, on trouve tout à coup que la vie est encore plus belle. L’été, le soleil, du sable blanc, des roches surchauffées avec par endroits des petits résineux qui distillent cette odeur si particulière synonyme de vacances, la mer couleur vert émeraude, l’odeur de la crème solaire, les murs des maisons blanchis à la chaux, des reliefs dont la végétation est grillée, le ciel d’un bleu absolu, Marbella, Malaga, Almerimar, Almeria … Que c’est bon !
La nuit a été douce malgré de très nombreuses alarmes collision déclenchées par tous ces voiliers qui font route vers Gibraltar. J’ai fini par comprendre, ce doit être le parcours de ralliement qui mène à Las Palmas sur Gran Canaria pour le fameux rallie de l’ARC qui partira direction Sainte Lucie fin novembre. J’en ai vu passer plusieurs dizaines, certainement une soixantaine, heureusement certain trop loin pour déclencher l’alarme mais je me suis levé quand même cinq ou six fois. A chaque fois il faut gérer l’alarme et attendre que le voilier soit bien sur l’arrière pour aller se recoucher.
Autant les rallies « tour du monde » rencontrent des vents contraires essentiellement dû à la piraterie, autant les rallies transatlantiques ont le vent en poupe et fonctionnent bien. Il faut dire qu’une transatlantique est à la portée de tous, il n’y a pas grands risques si le bateau est bien préparé et cela correspond au besoin d’aventure que tout le monde ressent dans cette civilisation ou la recherche du risque zéro est maintenant partout.
Ce matin, en me levant, je monte dans le cockpit juste au moment où un gros cétacé plonge quelques mètres devant mon étrave. Je pense que c’est un globicéphale mais je ne suis pas sûr, je n’ai pas bien vu.
Ici c’est encore l’été, pendant la journée j’ai la tenue « tropiques » cependant les nuits sont tout de même un peu fraîches et vers 17 heures je dois passer une chemise. A l’intérieur du bateau il fait 26 degrés et l’eau de mer en surface est également à 26 degrés.
Je suis honteux et cela me fait mal de vous le dire mais je navigue dans une véritable poubelle. Je ne me souviens pas d’avoir vu même seulement le quart de ce niveau de pollution dans le reste du monde. Cela casse un peu le rêve n’est-ce-pas ? Certain pays limitrophes de notre grande bleue et en particulier l’Algérie prennent la mer comme une poubelle et tous les déchets de la vie courante sont déversés dans celle-ci. C’est honteux et les organisations mondiales devraient prendre des sanctions envers ces pays, la pollution est énorme. Ce sont essentiellement des matières plastiques qui flottent à la surface. Mais il y a peut-être des pollutions moins visibles et beaucoup plus grave. Je suis triste et c’est un dur retour sur terre.
Je suis ce soir au Cabo de Gata qui sépare la Costa del Sol de la Costa Blanca. Je vais maintenant tirer tout droit sur la toute petite passe qui sépare Formentera d’Ibiza et qui se trouve à 210 Miles sur mon avant. J’envisage un arrêt à la marina de Santa Eulalia sur Ibiza pour réparer mon démarreur. Je devrais y être mardi soir si tout va bien.
107 Miles au compteur sur ces dernières 24 heures.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Salut, je croyais que tu voulais t arreter a Gibraltar.. j ai du mal comprendre, Cabo de Gata tu es passe devant Carboneras, c est la que BJ a sa maison et que nous sommes souventcela fait drole de te savoir la.. , bon vent pour la suite, nous avons reserve pour le 20 et serons a Marseille, je quitte Lanzarote mardi matin a bientot JL " Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 07-10-2012 à 22:39
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"Bonjour Jean-Louis, Il y a bien longtemps que je t’ai écrit un message, mais tu continus à travers ton blog à me faire rêver. je suis très admiratif de tout ce que tu as accompli, en donnant parfois l’impression que c’est facile. En tant que petit plaisancier, j’en mesure les difficultés. Sais-tu que ta volonté, ta détermination et ton courage m’aide souvent dans mon quotidien? Je me dis: Jean-Louis a fait beaucoup plus dur alors je dois pouvoir faire cela. je ne serai pas présent le 20 octobre, mais dès à présent je te souhaite une fête inoubliable et toutes mes félicitations. Bien cordialement Didier" Envoyé par Didier le 08-10-2012 à 21:53
Mon, 08 Oct 2012 17:00:00 GMT - Cartagena 37°36N 0°59W
Mon, 08 Oct 2012 17:00:00 GMT - 37°36N 0°59W
19H00 en France, 19h heure du bord
Bonjour à tous,
Hé bien oui, je revendique la liberté de choisir à tout moment mon avenir immédiat. Hier soir j’étais parti pour tirer tout droit sur Ibiza mais en me levant ce matin et en consultant le guide côtier, j’ai eu l’envie de m’arrêter à Carthagène qui se trouve à 15 Miles sur mon avant. C’est un des avantages de la navigation en solitaire.
Cet endroit à l’air sympa et je dois pouvoir y réparer mon démarreur. De plus je dois faire une révision de mon moteur qui tourne en permanence et qui a accumulé 260 heures depuis la dernière révision à Concarneau alors que je devrais normalement faire une vidange et changer les filtres tous les 200 heures.
Et puis je suis vraiment en avance pour être le 20 octobre à Marseille, autant prendre un peu de bon temps. Une fois ce démarreur réparé je pourrais flemmarder sur Formentera, Ibiza et Majorque.
Encore une nuit super top, seulement deux alarmes collision, il y a moins d’un nœud de vent, la mer est un lac. Les prévisions météo font penser à l’été indien. Du soleil, pas de vent, de la douceur de vivre.
J’amarre Harmattan à midi trente, juste l’heure d’aller me faire un petit restaurant. Mais l’après midi pas question d’aller se promener avant de m’être occupé du bateau. Je commence par ce que je n’aime pas, la vidange du moteur avec la pompe pour retirer l’huile chaude. Puis c’est le changement du filtre à huile. Cette fois je m’en sors pas trop mal, le sac en plastique que j’ai mis autour du filtre récupère bien l’huile qui s’échappe et j’ai vite fait de nettoyer les quelques fuites. Ensuite encore un truc un peu compliqué, le niveau d’huile de l’inverseur.
Une fois ces opérations terminées, je me penche sur le problème du démarreur. Je fini par trouver une solution. Si je branche un fil sur la cosse du relais, je pourrais démarrer le moteur en descendant dans la salle machine et en mettant en contact l’autre côté du fil avec une cosse de batterie. Il ne me reste plus qu’à trouver une cosse et un bidon d’huile et je serais prêt à repartir.
Il est 17 heures, je vais me promener en ville. C’est un endroit agréable, très méditerranéen avec une partie fortifiée et un théâtre romain. Tout l’intérieur de la ville est réservé aux piétons. Les rues sont carrelées avec du marbre, il fait frais, c’est très agréable. L’architecture est surprenante, il y a des immeubles de différentes époques dont certains très vieux.
Voilà pour ce soir, il est déjà tard et je dois encore pendre la lessive que j’ai lancé cet après midi.
A bientôt.
Jean-Louis
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"je suis allez ce matinà l’hopitalle chirurgien est content de son boulot il a enlevé les fils que j’avais depuis 8joursdans 3mois re controle pansement tous les jours...toujours en union vive cartagena gros bisous de roselyned" Envoyé par roselynedemeestered le 09-10-2012 à 17:09
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"Salut, amusant que tu sois a Cartagene, c est l un des endroits que j ai prefere sur la cote espagnole, j etais au real club, bateau a quai pres de la ville pietonne, du coup j y suis reste 5 jours, as tu vu le vieux sous marin au bout du quai, interessant, plein de petits restos, j aime beaucoup cet endroit, la ville pietonne est trtes vivante, je te souhaite d y passer du bon temps, ce soir je suis dans la banlieue de Barcelone, un truc tres tres agreable sur la hauteur, comme il n y avait plus de chambres j ai recupere La suite pour le meme prix, j ai au moins 80 m2.. jacuzi etc.. cela me change du Sagar.. A bientot et bonne route amts JL " Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 09-10-2012 à 19:49
Tue, 10 Oct 2012 17:00:00 GMT - En route pour les Baléares 37°49N 0°20W
Tue, 10 Oct 2012 17:00:00 GMT - 37°49N 0°20W
19H00 en France, 19h heure du bord
Bonjour à tous,
J’ai largué les amarres ce matin à 11h30 après une escale sympa à Carthagène. J’adore ces villes méditerranéennes. C’est en 243 avant JC qu’elle fut développée par Hasdrubal, le frère d’Hannibal. Elle devient très vite le centre de l’influence Carthaginoise en Europe grâce à ses mines d’or et d’argent où travaillaient les esclaves.
Elle suscita beaucoup de convoitise et, au fil des siècles elle passât entre de nombreuses mains, Romains, Barbares, Maures, Anglais entre autres. Je ne connais pas ces côtes, Costa Blanca et Costa Del Sol, d’Alicante à Marbella, mais elles mériteraient bien une croisière estivale, d’autant plus qu’elles sont à deux pas de Marseille et qu’ici le Mistral ne sévit pas.
C’est le plein été alors que l’on est bientôt mi-octobre. Cela rattrape un peu mon été en Bretagne où c’était un temps d’automne. J’ai revêtu la tenue des tropiques, la machine à laver ne va pas beaucoup fonctionner à la prochaine escale. A l’intérieur du bateau il fait 27 degrés alors qu’il est très bien isolé, à l’extérieur c’est intenable. Je croise de magnifiques paquebots de croisière qui vont de grande ville en grande ville. Les croisiéristes ont très bien compris que la saison peut s’allonger de façon importante en descendant dans le sud de la Méditerranée.
Je ne peux pas dire que j’ai une bonne météo puisque je n’ai pratiquement pas de vent (6 à 7N de Sud aujourd’hui). Mais je n’ai pas de mauvais temps et c’est le principal. Le moteur est encore sollicité et il aura besoin d’une bonne révision cet hiver car il va avoir 4000 heures de fonctionnement. Je pense passer à Ibiza jeudi, et à Majorque vendredi. Je ne sais pas quand je repartirais de Majorque car des coups de Mistral sont annoncés. Samedi ou Dimanche je prendrais une décision en fonction de la météo mais je ne vais pas trop m’attarder pour ne pas être piégé par un coup de Mistral qui dure. S’il le faut je ne tirerais pas tout droit, je passerais par l’Espagne et le cap Creus afin de pouvoir relier Marseille même par Mistral modéré.
Je suis sur la route des cargos, il en passe dans tous les sens. Je pense que c’est dû à la proximité du port d’Alicante qui est un très grand port de commerce. Cette citée a également été fondée par les Carthaginois sous le nom d’Akraheuta. Elle fut le centre de l’empire Punique. Les traces du passée est ce qui m’a manqué dans le reste du monde. J’adore la Méditerranée car c’est le berceau de notre civilisation, le berceau de l’humanité, l’Histoire est partout. J’adore les vieilles pierres, tous ces vestiges du passé qui nous rappellent d’où nous venons. J’ai fait le tour du monde et nulle part ailleurs je n’ai rencontré de telles traces de nos ancêtres. En Méditerranée il y en a partout, en Turquie particulièrement. Tous les soirs on mouille dans une crique où l’histoire est présente, aqueduc, port, théâtre Romain, église Byzantine, tombes Lyciennes … C’est un bonheur !
Je pense arriver à Formentera demain en milieu d’après midi. Je ne connais pas cette île, elle est assez plate et entourée de belles plages de sable. Petite, elle est allongée d’Ouest en Est et mesure environ 10 Miles de long. Elle est reliée à Ibiza dont elle est distante d’environ 4,5 Miles par une chaussée formée d’îles, d’îlots et de plages de sables. Il y a quelques passes étroites pour traverser. Elle est prisée par ceux qui aiment la nature. Son petit port au nord, Cala Sabina est l’objet de mes désirs car il ressemble à un petit port africain avec ses maisons blanches et ses palmiers.
36 Miles au compteur depuis Carthagène, une centaine devant l’étrave pour la Cala Sabina.
Wed, 10 Oct 2012 15:00:00 GMT - Formentera 38°44N 1°25W
Wed, 10 Oct 2012 15:00:00 GMT - 38°44N 1°25W
17H00 en France, 17h heure du bord
Bonjour à tous,
Hé bien ça-y-est je suis arrivé dans mon jardin, je suis aux Baléares, à 300 Miles de Marseille !
Hier soir, pendant mon dîner pris dans le cockpit, mon alarme collision retentie, je me lève pour aller gérer ce problème et je vois dans la brume, juste sur mon arrière, une énorme étrave qui arrive droit sur moi. Comme on est au moment où la nuit tombe, entre chien et loup, j’allume immédiatement mes feux de navigation et attrape les jumelles. Je vois alors que le navire met un coup de barre à gauche. Ouf !
Au fur et à mesure qu’il se rapproche je voie que c’est un énorme bateau de croisière, il est vraiment impressionnant avec toutes ses lumières. Finalement il passe à 200 mètres sur mon bâbord. C’est le « MSC MAGNIFICA », un bateau de propriétaires dont les flancs sont garnis d’appartements avec terrasse qui file sur Alicante. Quel luxe !
Cette nuit je n’ai croisé qu’un voilier et j’ai dormi comme un bébé. Toujours pas de vent, de la douceur, j’ai réellement l’impression d’être sous les tropiques et je garde la tenue jours et nuits.
Maintenant que je me rapproche de la France, je capte les radios en modulation d’amplitude et en particulier RMC et maintenant RTL et France Info. Le fait de ne pas être au courant de l’actualité m’a énormément manqué durant ce périple autour du monde. Je me rends compte cependant que je suis en train de retomber dans ce système, où, en permanence on est confronté aux énormes problèmes qu’est la faillite de nos pays européens et en particulier aux problèmes de la France. Je sais que maintenant cela va me pourrir la vie quotidiennement.
J’ai énormément de mal à comprendre, alors que l’on va droit sur les récifs, que personne n’est capable de prendre la barre et virer de bord. Au contraire, on envoie plus de toile ! Il faut impérativement réduire de façon drastique les dépenses de l’état et des collectivités publiques, chasser le gaspi partout où il se trouve et parallèlement diminuer de façon importante la fiscalité qui pèse sur le dos des ménages et des entreprises de façon à faire repartir la croissance. Hors, c’est tout le contraire qui est fait, précipitant encore plus vite le pays dans le mur.
La décentralisation a été une vaste arnaque, elle était censée faire diminuer nos impôts, c’est tout le contraire qui s’est passé. Non seulement nos impôts non pas diminués car ils sont mal gérés et tant qu’il y a de l’argent il est dépensé. Par contre les impôts régionaux ont augmentés d’une façon insensée. La taxe foncière par exemple augmente en moyenne tous les ans du double du coup de la vie. Comment tout cela va-t-il finir ?
Je suis donc mouillé à l’Est de la nouvelle jetée du port de Cala Sabina, sur Formentera, par 3.4 mètres, fond de sable blanc, mer vert claire, température de l’eau 28°7 !!!!! Vais-je rentrer sur Marseille pour samedi 20 octobre, je ne sais pas, j’ai un peu de vacances d’été à récupérer. Je vais mettre l’annexe à l’eau et aller me faire un petit restaurant sur le port.
Ici aussi il y a un énorme catamaran qui fait des sorties à la journée pour une trentaine de touriste. A bord c’est le luxe et cela marche très fort. Il est rentré ce soir, malgré la saison il était plein. Il est vrai que mi-octobre les prix doivent être moins cher qu’en pleine été mais il fait pratiquement aussi beau.
Je vous raconterais demain comment est le port. 137 Miles depuis Carthagène.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Salut content de te savoir a bon port, je suis pour ma part arrive a Cannes ou il fait beau aussi, j envoies ce jour nos cheques d inscription BJ et moi a Jacky pour le 20 a Marseille, nous nous sommes organises autour de cette date car plein de trucs a faire en peu de temps en France. Je pense exactement la meme chose que toi au sujet de l evolution de notre pays et ne comprends pas que les gens supposes intelligents que certains Francais ont elus se comportent aussi irresponsablement .. le fait que la maitresse du president ait 9 personnes a son service payees par mes impots m irrite beaucoup, ceci n etant vraiment q un detail, mais tres representatif du reste.. Beaucoup de critiques pendant la campagne et ils s empressent des qu ils sont en place de faire pire.. Bon, vivement le retour sur Sagar, la je n ecoute pas non plus les nouvelles et m en porte beaucoup mieux.. A bientot, amities JL" Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 12-10-2012 à 10:27
Thu, 11 Oct 2012 17:00:00 GMT - Croisière aux Baléares 39°22N 2°03E
Thu, 11 Oct 2012 17:00:00 GMT - 39°22N 2°03E
19H00 en France, 19h heure du bord
Bonjour à tous,
J’ai donc mis l’annexe à l’eau et je suis parti pour explorer ce petit port de Cala Sabina sur l’île de Formentera. Mon idée étant de me faire un bon petit restaurant en terrasse. Quelle surprise, cet endroit est unique, l’île de Formentera est une destination de jour, dans le port c’est un ballet permanent de ferries de toutes tailles, certains énormes venant de la côte espagnole, Alicante ou Valence, d’autre d’Ibiza ou Palma. Tous ces ferries déchargent le matin des milliers de touristes qu’ils viennent rechercher le soir.
Tous ces touristes n’ont qu’une seule idée, faire le tour de l’île. C’est un plateau d’une quarantaine de mètres d’altitude en forme de T, dont les côtes sont faites de falaises et d’immenses plages de sable fin d’une extrême blancheur. Une quinzaine de kilomètres de long, au centre une grande dépression très plate sert parfois de marais salants.
Du coup, le port de Cala Sabina n’est qu’un immense centre de location d’engins, vélo, vtt, scooter, moto, quad ou voiture. Il y a au moins une vingtaine d’agences de location et un parc d’un millier d’engins. C’est absolument impressionnant de voir toutes ces machines, les scooters alignés par rangées de trente unités.
Mais il n’y a pratiquement que cela, deux ou trois petits café et deux restaurants d’hôtel totalement vides. Cela ne me dit absolument rien d’être le seul client en train de dîner. Aussi je traîne sur le port avant de retourner manger au bateau. A un moment je tombe en admiration devant un bateau magnifique, c’est un J Craft d’une douzaine de mètres immatriculé à Gibraltar, absolument splendide en acajou vernis, cuir de la même couleur et chromes. Je crois que je n’ai jamais vu quelque chose d’aussi beau. C’est une œuvre d’art (peut-être alors exonérée d’ISF ?). Qu’il doit être bon de posséder un aussi bel objet. J’ai voulu faire une photo mais mon appareil a définitivement rendu l’âme.
Après une nuit perturbée car je n’ai plus l’habitude de dormir au mouillage, je lève l’ancre à neuf heures moins le quart, et quitte ma piscine direction Ibiza. Mon objectif est Porto Soller au Nord Ouest de Majorque. Pour l’instant je longue le Freus, cette chaussée qui relie Ibiza et Formentera. Elle est constituée d’îles, d’îlots, de bancs de sable et de hauts fonds. Il y a un passage, Freu Grande, que j’emprunte pour passer à l’Est, puis je longe la côte d’Ibiza.
Je n‘ai ni le goût ni le temps de m’y arrêter. Vu du large, c’est très bétonné, Saint Eulalie semble beaucoup plus sympa que la ville même d’Ibiza. Je pense que c’est très bien si l’on veut faire la fête mais ce n’est pas ce que je recherche, aussi je passe mon chemin.
Le temps n’est plus si beau, il y a plein de nuages, mais du coup il y a un peu de vent et je passe de bons moments sous voile avec le vent qui arrive sur la hanche bâbord. Malheureusement il est très instable et je passe mon temps à envoyer de la toile et couper le moteur lorsque le vent monte entre 15 et 18N puis à reprendre la toile et relancer le moteur lorsqu’il retombe en dessous de 6N.
Je pense arriver à Porto Soller en deuxième partie de nuit, avant que ne se lève ce vent de NE force 5 prévu demain matin. Harmattan connaît ce port alors que je ne l’y ai jamais conduit. Je crois que c’est là que l’a laissé Jean Louis Hugues, le beau frère d’Yves Fortin, moteur en panne. Mais c’était dans une autre vie, il y a une quarantaine d’années.
50 Miles depuis Cala Sabina, encore environ 40 Miles pour Porto Soller.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Salut, bonne arrivee a P Soller. J ai passe plusieurs fois du temps dans un mouillage tres sympa tout pres, juste derriere et a l abri du cap Formentor, sinon la Marina de Alcudia juste apres la baie de polenza est tres tres agreable, plein de bons restos, marina en pleine ville, Sagarmatha y est reste plus de deux semaines, dont une sans moi car j avais du faire un saut d une semaine a Cannes, mais j ai bien aime Alcudia, visite du fort aussi, village tres cosmopolite, tres tres vivant, si tu as le temps ou si tu veux souffler quelques jours c est un bon endroit, en plus c est un bon depart pour le trajet de retour, je l ai fait deux fois a partir de la, vers Porquerolles, cela s est bien passe. Je suis super content de te voir arriver bientot, et d etre la a ton arrive, je nous revois faire connaissance il y a bien longtemps sous le hangar a Pt St Louis en train de bosser sur nos bateaux respectifs.. et puis tout ce qui a suivi, les soirees dans ton camping car au bord de la plage, etc.. etc.. et puis tes operations, ta premeiere montee d artimon avec ton tuyau, et un matin lacher tes amarres pour le grand depart.. quelques annees de bons souvenirs et d emotions quand meme !! A bientot L ami . " Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 12-10-2012 à 19:34
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"salut mon jean-louis, alors cette foi tu es dans le dernier round. Dans qq jours ce sera la fin de l’aventure qui se cloturera avec une belle fête parmi tes amis. Quel dommage de ne pas être à Palamos pour t’accueilir avant de passer le cap Creus. Nous serons le 20 comme prévu à Marseille. Marie se fait une joie de revoir le Capitaine de l’Harmattan !!! A bientôt l’ami bernard" Envoyé par lannion bernard le 12-10-2012 à 19:55
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"temps de chien je connais les baléares il ya longtemps masanté scanner mardi tache sur le poumongros bisous roselyned" Envoyé par roselyne demeestere le 13-10-2012 à 11:14
Fri, 12 Oct 2012 17:00:00 GMT - Porto Soller 39°48N 2°42E
Fri, 12 Oct 2012 17:00:00 GMT - 39°48N 2°42E
19H00 en France, 19h heure du bord
Bonjour à tous,
Que j’aime cet endroit !
A quatre heures sonnantes je me suis présenté devant l’entrée de Porto Soller, invité par des odeurs de résineux très agréables. J’ai jeté l’ancre devant la plage tandis que sur les quais, la boîte de nuit n’avait pas encore fermé ses portes.
La côte Nord Ouest de Majorque est une falaise de 47 Miles de long entre l’île de Dragonera au SW et le cap Formentor au NE. Les falaises qui peuvent atteindre 300 mètres de haut, tombent à pic dans la mer. Lorsque l’on longe cette côte hostile, on est surpris de découvrir, en plein milieu, un havre de paix.
Un passage s’ouvre dans la falaise, comme un trait de scie, on entre et l’on tombe dans un espèce de lac intérieur, d’environ 600 mètres de diamètre, sur le côté droit des falaises, sur la gauche le port et la marina et au fond une immense plage de sable. L’endroit est surmonté de tous côtés par les montagnes et un petit train en bois qui doit avoir plus d’un siècle, fait des trajets à travers la montagne jusqu’à Palma, sur des rails dont l’écartement ne dépasse pas le mètre.
L’endroit est touristique, au mois d’août ça doit être l’enfer mais à cette époque c’est juste parfait. Il y a de nombreux restaurants, des cafés, des boutiques de luxe et dans le port quelques très beaux voiliers en bois magnifiquement entretenus dont un plan Sparkman & Stephens de 1937.
Le développement architectural est assez bien maitrisé et l’ensemble n’est pas vilain. J’adore cet endroit, son ambiance, cette plage magnifique et ce petit train avec l’ancienne gare reconvertie en restaurant.
Mon idée est de mettre l’annexe à l’eau, de remettre en marche le moteur hors-bord, puis d’aller me faire un bon restaurant en terrasse au bord de l’eau. Tout se présente bien, lorsque je me lève vers 9h30, le ciel est d’un bleu magnifique, le soleil brille, c’est le paradis. Le temps de faire la toilette, prendre mon petit déjeuner, ranger le bateau, faire la vaisselle, mettre les housses sur les voiles, il est déjà 11H30. Je m’occupe ensuite du moteur qui n’a pas servi depuis les Acores, avec un peu de temps et de WD40, il est à nouveau disposé à se remettre au travail.
Je suis prêt à mettre l’annexe à l’eau mais, entre temps, le ciel est devenu tout noir à tel point que je ne voie plus rien dans le bateau et que dehors les feux rouges et verts du port se sont remis à fonctionner.
Tout d’un coup tout se déchaîne, un orage magistral qui dure une heure et trente minutes, des éclairs énormes, des coups de tonnerre déments, 35 Nœuds de vent qui vient de toutes les directions, arrachant les ancres des voiliers au mouillage, des trombes d’eau incroyables à tel point que l’on ne distingue même plus l’avant du bateau. La mer est blanche, je me précipite et mets préventivement le moteur en marche. Quelle bonne idée car je me retrouve bientôt au milieu des bouées dans le petit bain.
Je tiens ainsi le bateau pendant une heure, je ne suis pas le seul, tous les skippers essayent de limiter les dégâts. Dès que le vent tombe un peu et avant qu’il ne reprenne, je file à l’avant remonter l’ancre, je suis ainsi plus manœuvrant. Un grand ferry qui est arrivé au début de l’orage fait comme tout le monde, il reste au milieu du port sans pouvoir accoster.
Quand vers 14 heures tout se calme, je mouille à nouveau mon ancre et vais me changer car je suis trempé. Finalement je reste au bateau, et me prépare un petit repas avant de faire une sieste bien méritée. Le restaurant sera pour ce soir si les conditions météo sont favorables.
Sat, 13 Oct 2012 17:00:00 GMT - Une traversée en deux étapes 40°07N 2°40E
Sat, 13 Oct 2012 17:00:00 GMT - 40°07N 2°40E
19H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
La semaine qui arrive s’annonce un peu compliquée au niveau météo dans le golfe du Lion, aussi j’ai décidé de traverser en deux étapes de façon à être sûr d’être à Marseille samedi prochain.
Mon premier objectif est de rejoindre la baie de Rosas, juste sous le cap Creus. De cet endroit je peux rejoindre Marseille même s’il souffle un Mistral modéré. Comme la météo prévoit un force 7 de NNW sur la zone à partir de dimanche soir, j’ai relevé l’ancre en début d’après midi et je m’arrêterais quelque part sur la côte demain après midi pour attendre la fin de cet épisode de vents non favorables.
Je devrais pouvoir repartir mardi après midi direction Marseille avec un vent favorable pour arriver avant mercredi soir car une renverse va avoir lieu jeudi et vendredi avec un force 8 d’ESE. Dans tous les cas je dois être à Marseille ou à l’Est de Marseille mercredi soir.
Hier soir j’ai enfin pu me faire un petit restaurant. A Porto Soller il y a le choix, la rue principale qui borde la plage est truffée de restaurants. Finalement j’ai pris une sole meunière, c’était délicieux et très abordable.
Ce matin, sur un ponton, j’ai dû dédicacer un Voiles et Voiliers pour Michel. Ce n’est pas désagréable et cela m’a permis de me faire un copain. Il est venu visiter Harmattan puis nous sommes allés déjeuner ensemble. Nous avons passés un bon moment à parler d’immobilier, de bateaux, de l’état de l’économie …
Il est arrivé hier en plein pendant l’orage, quelle arrivée ! Je crois que la femme de son copain a été traumatisée. Il est heureux que cet orage se soit produit dans la journée, s’il s’était produit la nuit cela aurait pu tourner à la catastrophe.
Souvent, les gens qui n’ont pas l’habitude d’aller en mer commencent à avoir de l’appréhension lorsqu’ils ne voient plus la terre alors que c’est justement en haute mer que l’on est le plus en sécurité, il ne peut pas arriver grand-chose. Le pire est que le bateau soit couché sur l’eau par une survente mais il se relèvera aussitôt, c’est comme un culbuto. Sous nos latitudes le bateau ne peut pas sancir, cela n’arrive que dans les très grosses mers du sud. C’est en fait lorsque le bateau fait un soleil, que l’étrave se bloque dans l’eau et que l’arrière du bateau passe devant un faisant un grand arc de cercle. C’est redoutable, le mât se casse et c’est toujours une avarie grave.
Alors que, lorsque l’on est près de la côte, près des dangers comme l’on dit, la situation peut vite devenir critique, comme hier par exemple, si l’orin d’une bouée s’était pris dans l’hélice, le bateau n’est plus manœuvrant et il peut aller tosser sur les rochers. Un bateau est ainsi très vite perdu.
Je suis donc parti en début d’après midi, il y a peu de vent, du vent d’Est autour de 10N mais il y a pas mal de mer, une houle venant de NNE assez désagréable. J’espère qu’elle va s’atténuer dans la nuit car elle casse pas mal la vitesse du bateau.
20 Miles au compteur, ce soir à 19 heures. La côte est devant la proue à 90 Miles environ. Dans une semaine exactement nous serons en train de faire la fête.
Sun, 14 Oct 2012 17:00:00 GMT - La Costa Brava 42°06N 3°10E
Sun, 14 Oct 2012 17:00:00 GMT - 42°06N 3°10E
19H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
J’avais acheté le guide nautique « Mediterranean Spain », pensant qu’il comprenait toute la côte méditerranéenne de l’Espagne, pas de chance il ne concerne que la Costa Del Sol et la Costa Blanca. Il y a un deuxième tome pour la Costa Del Azahar, la Costa Dorada et la Costa Brava et je ne l’ai pas.
Je n’ai jamais fait la route entre Majorque et Marseille en deux étapes et comme je n’ai pas le guide côtier, je suis un peu handicapé pour trouver le bon endroit pour faire mon stop. Tout d’abord je pense m’arrêter à Palamos, j’ai un copain qui a une résidence secondaire dans le coin mais je n’arrive pas à le contacter et je dois dire qu’en passant devant je ne suis pas très attiré par tout ce béton. De plus il n’est que 15 heures et j’ai un bon vent de 28N qui me pousse à continuer.
Je modifie donc mon cap, passe devant les îles Hormigas puis devant le Cabo San Sebastian où le vent accélère encore un peu avec des rafales à 35N. Je suis sous grand voile seule à deux ris, ça pulse. C’est juste bien, « Fast but not furious » comme dirait Loïc Peyron. J’adore l’expression.
Toute cette côte, entre les îles Hormigas, le cap San Sebastian, le cap Begur et le cap Negre est très belle, ce sont des falaises et des criques, le tout couvert de résineux et l’urbanisation est très bien maitrisée. Dommage, cela se termine mal avec cette construction hideuse juste sur la pointe du cap Negre. Je passe ensuite les îles Medas avant d’entrer dans l’immense baie de Rosas.
Mon frère est passé par là il y a un mois, je l’appelle, il avait mouillé au fond de la baie, à l’Ouest du port. Il me décrit l’endroit que je retrouve sur ma cartographie, de plus je peux atterrir de nuit. Comme le prévoit la météo, le vent a commencé à faiblir et à tourner. Il faut qu’il s’inverse afin que ce mouillage convienne.
Je pense mouiller vers 20 heures, je serais alors à 110 Miles de Marseille. Je vais rester là jusqu’à lundi soir ou mardi matin, le temps de laisser passer un coup de Mistral avant de reprendre la mer pour arriver aux alentours de Marseille mercredi soir juste avant un coup de vent de SE force 8 qui sévira jeudi et vendredi. Samedi prochain il est prévu un vent d’Est force 5 à 6 dans la rade.
Et puis finalement, en longeant la falaise, je vois une faille, sur la carte une calanque, c’est un peu comme à Porto Soller, une entrée étroite et à l’intérieur, un lac circulaire d’environ 400m de diamètre, tout autour des falaises et au fond une plage de sable blanc. D’un côté des constructions de vacances, villas et appartements pas trop vilains. Au bord de la plage des petits restaurants. L’endroit est calme, encore un petit coin de paradis. J’ai jeté l’ancre à 18h40, il fait encore jour, je suis bien ici. Je vais y passer ma journée de demain.
151 Miles depuis Porto Soller, c’était un bon coup de voile.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Bonsoir capitaine Désolé pour le rendez-vous manqué au téléphone. Je me trouvais dans le Lubéron dans un endroit sympa (Viens) à proximité d’d’Apt mais sans réseau téléphonique mobiles. Alors je viens de lire tes derniers blogs, tu es passé devant chez nous puisque Callela est juste aprés les iles fourmis avant le Cap San Sebastian. Rendez-vous donc Samedi à Marseille
bernard" Envoyé par bernard lannion le 15-10-2012 à 17:15
Tue, 16 Oct 2012 14:30:00 GMT - Dans la difficulté vers Marseille 43°05N 5°08E
Tue, 16 Oct 2012 14:30:00 GMT - 43°05N 5°08E
16H30 en France, 16H30 heure du bord
Bonjour à tous,
Veuillez m’excuser, hier j’ai été dans l’impossibilité d’écrire ma nouvelle journalière. Je crois que dans tout mon périple cela n’est arrivé que seulement deux fois. La première fois était lors de mon départ de Marseille, j’étais trop malade et cette fois c’est justement pour mon retour à Marseille. Etonnant !
Maintenant c’est également et essentiellement pour un problème de santé, je vais vous raconter.
La superbe calanque dans laquelle j’ai fait escale 24 heures est située sur la commune de L’Escala la bien nommée. En milieu de matinée j’ai mis l’annexe à l’eau avec son moteur hors-bord et je me suis rendu à terre faire un peu de marche à pieds.
Ensuite je me suis fait un petit restaurant. Je précise qu’en dessert j’ai avalé un café liégeois et pas un Irish Coffee, c’est important pour la suite de l’histoire. Puis j’ai fait une grande ballade jusqu’au port de L’Escala. J’étais préoccupé par la météo et en particulier je m’interrogeais. Devais-je partir mardi matin et faire tout le trajet avec très peu de vent, luttant avec le moteur contre la houle résiduelle et totalement dépendant de celui-ci. Ou bien devais-je partir ce soir quitte à me payer le golfe du Lion avec un force 7 ? Je suis tenu par mon arrivée samedi et à partir de mercredi ce ne sera plus possible car il va y avoir un bon coup de vent d’Est.
Finalement c’est sur le port que je prends ma décision, je vais partir ce soir. En revenant je marche assez vite, pressé de reprendre la mer. Ici, chaque riverain a fait son trottoir, de ce fait, parfois ils ne se rejoignent pas correctement. Je me prends les pieds dans le tapis, c’est en descente et je m’écrase quelques mètres plus loin la tête la première sur le béton. Totalement sonné, je suis incapable de me relever. Je suis conscient, j’ai les yeux ouverts et j’envoie des ordres à mes membres mais il ne se passe rien, tout le monde est en grève !
Heureusement un automobiliste passe par là et s’arrête. Il me demande si ça va. J’ai la tête sur le béton mais je lui dis que « Yes ». Puis il arrive à me relever mais tout tourne et je suis obligé de m’assoir sur un muret pendant un quart d’heure avant de pouvoir repartir.
Merci à mon grand chapeau et à ma barbe, ils ont protégé l’essentiel. J’ai la lèvre supérieure toute enflée et un peu ouverte à l’intérieur, au niveau des dents. J’ai pris un coup sur la mâchoire inférieure et elle me fait mal ainsi que mon pied et ma cheville droite. Les genoux ont pris également mais le pire ce sont mes deux mains et mes poignets qui me font extrêmement mal. J’ai également mal aux épaules qui ont tout de même bloqué les 80 kilos qui arrivaient avec élan.
Néanmoins, je rentre au bateau et je prépare l’appareillage. Par contre, en se refroidissant, la douleur commence à arriver, je prends un Dafalgan et cela passe pour quelques temps. Je relève l’ancre avec la grand voile pleine et je déroule le génois en sortant. Plus je m’éloigne de la baie et plus je me rapproche du fameux cap Creus, le cap Horn de la Méditerranée comme l’appellent les locaux, plus la mer se creuse et plus le vent forcit. Je réduis progressivement, tout en gardant le moteur au ralenti pour aider à percer la vague, cela me demande énormément d’efforts car j’ai mal partout et mouliner un winch dans ces conditions s’apparente à de la torture, c’est un supplice et les larmes viennent toutes seules.
Le vent est maintenant établit autour de 30 Nœuds avec des rafales à 38. La mer est grosse et vient à 30 degrés sur l’avant bâbord, noyant le pont et le rouf sous des tonnes d’eau. Je suis trempé, la grand voile est à trois ris et je suis en train de rentrer complètement le génois lorsque j’entends une alarme. Qu’est-ce ? Je réalise alors que c’est l’alarme du moteur. Je n’ai pas mes lunettes, je suis incapable de savoir laquelle est-ce. Il y en a trois, charge batteries, pression d’huile, température d’eau.
J’imagine immédiatement le pire, l’alarme pression d’huile. J’accélère un peu et abat en grand pour redresser le bateau. L’alarme se calme un instant. J’en profite pour finir de rentrer mon génois mais l’alarme se remet en marche. Je plonge à l’intérieur chercher mes lunettes, c’est l’alarme de l’alternateur. J’imagine aussitôt que la courroie s’est cassé ce qui est grave car elle entraine en même temps la pompe à eau et si c’est le cas, l’alarme température va bientôt se déclencher exigeant l’arrêt immédiat du moteur.
Je prends une lampe et me précipite dans la salle machine mais non, la courroie est toujours à poste et tout tourne correctement. En fait c’est une panne de l’alternateur. Pas grave sauf que l’alarme hurle en permanence. Je finirais au matin par débrancher le buzzer.
Que faire maintenant ? J’ai ma grand voile seule à trois ris, mon moteur au ralenti, mon radar en marche avec l’alarme, la mer est sur le pont en permanence, je m’enferme et me jette tout habillé sous la couette sur la couchette de quart. Je n’ai plus qu’à laisser le bateau se débrouiller seul, de toute façon je suis moi-même physiquement plus capable de rien. Par contre je suis aux aguets en permanence et si je voulais dormir je ne le pourrais pas, mes mains me faisant trop souffrir. Lorsque l’on a un problème de reins, on n’a droit qu’à un Dafalgan toutes les huit heures au lieu de quatre pour quelqu’un de normal.
C’est fou comme un bateau peut prendre de coups dans une mer aussi forte. La nuit me paraît très longue, je me lève régulièrement mais ne peut pas me tenir avec les mains alors que le bateau saute dans tous les sens, c’est difficile. Vers cinq heures je reprends un Dafalgan et la douleur passe aussitôt me permettant de dormir deux heures. Comme le prévoyait la météo, le vent commence à faiblir et à 7 heures je peux monter sur le pont renvoyer un peu de génois. Cette nuit cela à dû être la guerre ici car il y a des cristaux de sel partout.
Je suis maintenant à 10 Miles du phare de Planier, la sentinelle de Marseille. Je vous raconterais demain mon arrivée.
A bientôt.
Jean-Louis
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"incroyable cette approche ...destin , répétition ,rappel ....bravo en tout cas et nous te souhaitons une magnifique fête a l arrivée,nous penserons trés sincerement à ton immense émotion Chantal et Didier de Thailand " Envoyé par DIDIER BEAUCHENE sur Sea Lance le 16-10-2012 à 16:51
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"Sacré Jean-Louis !Rien ni quiconque ne peut t’abattre, même par surprise? Ce n’est plus un tour du monde, c’est une épopée ! "L’épopée d’un dialysé dans les alizés"? @+ et courage pour les derniers milles. JLG" Envoyé par JLG le 16-10-2012 à 17:58
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"Nous te suivons depuis le départ à travers Francine. Mais à l’approche de l’arrivée, sans doute as tu besoin d’un peu de soutien?... Tu peux compter sur nous, à bientôt à Marseille, Bisous le Bof. Michel et Chantal." Envoyé par callewaert michel et chantal le 16-10-2012 à 18:34
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"Décidément, Jean-Louis, tu ne feras rien de classique et toujours avec la même combativité. Je te souhaite une arrivée beaucoup plus cool. Didier" Envoyé par Didier le 16-10-2012 à 19:10
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"Tres content d’avoir de tes nouvelles (bonnes)par voie de presse (voiles et voiliers)apres avoir passé plusieurs années cote a cote a port napoleon Un grand bravo pour ton courage qui ne m’etonne pas de toi!!A bientot peut être." Envoyé par Jean-pierre Véteau catamaran CARNABIE le 16-10-2012 à 20:18
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"Je viens joindre mes tres sinceres encouragements a ceux des autres, quel dommage que tu morfles ainsi a l arrivee, tout allait si bien lors de notre recente conv telephonique, c est vaiment "vents contraires", mais tu t en es toujours sorti, alors ce n est pas un emm.. de derniere minute qui va t arreter. Bon courage, tous tes amis sont la, et tous t insuflent a distance la force de la chaine de l amitie qui veut te voir reussir, je te souhaite un bon mouillage et un peu de repos avant l arrivee. A Samedi, amities JL " Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 16-10-2012 à 22:00
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"Oh la la Jean-Louis! J’en ai des frissons partout en cette matinee ensoleillee sur Sydney! du risque et de l’aventure c’est a 100% a fond les manettes! Sacre Jean Louis! Je pense bien a toi! J’aurais aime etre a Marseille pour la grande fete! Gros bisous et bon vent!" Envoyé par Delphine le 16-10-2012 à 23:58
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"OUFF
Eh bien Jean-Louis... que de péripéties...
Bon courage et bon rétablissement !
Amitiés." Envoyé par Baptiste qovop le 17-10-2012 à 12:08
Wed, 17 Oct 2012 17:00:00 GMT - En quarantaine sur les îles du Frioul 43°17N 5°19E
Wed, 17 Oct 2012 17:00:00 GMT - 43°17N 5°19E
19H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Autrefois, lorsque qu’un bateau revenait à Marseille après un long périple vers l’autre bout du monde, l’équipage était mis en quarantaine sur les îles du Frioul. 40 jours à l’isolation totale pour s’assurer que les marins n’étaient pas porteurs de maladies redoutables comme la fièvre jaune capable de propager une épidémie mortelle dans la population marseillaise. Que cela devait être difficile, patienter presque un mois et demi alors que la famille et surtout les bars et les filles n’étaient qu’à 1 Mile à peine et qu’ils manquaient depuis de si longs mois !
Hier matin, alors que je suis encore à plus de 40 Miles de la côte, la visibilité exceptionnelle me permet d’apercevoir les taches blanches des îles Maire et Riou devant les falaises de Cassis et plus à droite, les falaises ocres de La Ciotat. Il va me falloir toute la journée pour couvrir cette distance et passer un peu avant 19 heures devant le phare du Planier qui contrôle l’entrée de la rade de Marseille.
C’est une journée pleine d’émotions, je suis maintenant assez près pour capter la FM et entendre toutes les musiques que j’adore. Et puis, plus j’avance et plus je redécouvre des détails de la côte que je connais si bien. J’arrive chez moi après trois ans d’absence, que c’est bon, que c’est intense ! J’ai le cœur qui déborde, est-ce la fatigue, sont-ce mes mains tallées, je suis obligé d’essuyer mes yeux en permanence car tout se trouble. Ces sentiments énormes lors du retour, c’est aussi cela que je suis allé chercher en partant pour une si grande aventure.
Vers 18 heures j’appelle le port du Frioul, mais une tempête d’Est est annoncée, le port étant mal protégé de ces vents et surtout de la mer qui vient avec, il n’y a pas de place. Je vais donc mouiller au Havre de Morgiret à l’Ouest de l’île Ratonneau pour la nuit. Puis ce matin, très tôt, je mets l’annexe à l’eau et je me rends à la capitainerie. J’explique mon cas et je sors le Voiles et Voiliers en expliquant que je ne peux arriver à Marseille que samedi après-midi. Le gars comprends, il garde la revue et me trouve une place superbement abritée, c’est la place d’un ferry qui est absent en ce moment.
Me voici donc amarré en toute sécurité dans le port du Frioul. Je suis en quarantaine et j’en ai bien besoin, je suis fatigué, j’ai besoin de me reposer, de me refaire une petite santé pour mon arrivée samedi après midi et pour faire la fête. J’ai besoin également de décompresser, de repenser aux trois dernières années qui viennent de s’écouler, certainement les trois années les plus intenses de ma vie.
Cet après midi j’ai fait un grand tour à pieds sur l’île de Pomègues. Que cela me fait du bien, que j’aime cet endroit, ces pierres blanches, cette végétation qui lutte en permanence pour sa survie contre le soleil, contre la sécheresse que les embruns d’eau salée n’arrangent pas et contre ce vent qui souffle souvent si fort. Et puis sur une pente à l’abri du vent, tout d’un coup, je retrouve cette odeur si particulière de ces îles, une odeur légèrement acidulée provenant des plantes de l’endroit, lys de mer, saladelle, fenouil de mer, salsepareille, silène et surtout astragalle de Marseille.
Bon, il est 19 heures, le temps de poster cette news.
A bientôt.
Jean-Louis
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"ou la la que d’émotion en vue !pour les jours qui viennent tu n’as pas fini d’essuyer tes yeux ils vont rendre toute l’eau que tu as vue ,le bonheur (mot que tu aimes à dire )c’est que ce ne sera que de l’émotion positive . Les mots qui me viennent à l’esprit en pensant à toi sont courage, humilité ,bonté envers ton prochain ,que des valeurs positives que du bohneur qui a su cacher tous tes problèmes .Quelle grande histoire depuis que je t’ai rencontré avec ta barbe et ton noeud papillon sur un salon qui aurait pu suposé cette aventure . Ton blog va memanquer heureusement que le vendée globe prends la relève je vais pouvoir continuer à m’évader de mon bureau amitiés alain" Envoyé par alain /T le 18-10-2012 à 16:01
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"salue a tous je regrette de ne pas etre avec vous union de pensées merci pour la magnifiquephoto de la ROCHELLEje parleari de ma sant’ une autre fois gros bisous jean louis francine sans oublier les copains roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 18-10-2012 à 17:57
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"Mon cher Capitaine, en ce vendredi matin a mon bureau au coeur de Sydney CBD je n ai pas pu retenir mes larmes en lisant cette page! J ’ai meme du mal a trouver les mots tellement ce que tu viens d’accomplir est extraordianire, cette aventure humaine unique, ce courage exceptionel et surtout cette soif de la vie sont remarquables ! encore BRAVO Jean -Louis, je pense tres fort a toi dans ces derniers moments et j’attends avec impatience la sortie de ton nouveau bouquin! Repose toi bien car ca va etre la grosse bamboula sur Marseille! Big big hug from the far end corner of the world!" Envoyé par Delphine le 19-10-2012 à 00:47
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"Jean-Louis, En cette veille de retour , de fête et de joie, je pense particulièrement à toi. Demain nous serons certainement nombreux, anonymes et présents uniquement par la pensée à se joindre à vous. Que la fête soit belle! Didier" Envoyé par Didier le 19-10-2012 à 21:12
Thu, 18 Oct 2012 17:00:00 GMT - Conférence au Frioul 43°17N 5°19E
Thu, 18 Oct 2012 17:00:00 GMT - 43°17N 5°19E
19H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Harmattan est amarré juste en face du centre « Vacances Léo Lagrange » installé sur l’île Ratonneau. Ce centre, en partenariat avec l’UCPA, initie chaque année plus de mille enfants et adolescents aux plaisirs de la voile. Actuellement sont reçues quatre classes de mer de la ville de Marseille. Hier j’ai assisté au départ des enfants sur les Optimists tractés par les pneumatiques des moniteurs.
En me couchant après avoir consulté la météo, je me disais qu’il était peu probable, vu le coup de vent qui arrivait, que les petits poussins puissent sortir aujourd’hui. Et je pensais qu’il serait bien que j’aille voir le directeur pour lui proposer de parler de mes aventures aux enfants.
Ce matin, je me lève, toilette, petit déjeuner, différents travaux en retard et je regarde en permanence par le hublot pour voir si les enfants ont école de voile, mais je comprends vite qu’effectivement on a dû leurs trouver une autre occupation. Je commence à me préparer lorsque j’entends que quelqu’un me demande du haut du quai. C’est Idriss, un des moniteurs de voile, un garçon très sympa et entre nous le courant passe immédiatement. Nous décidons de présenter le bateau à sa classe.
Il court la chercher et me voilà avec une vingtaine d’enfants dans mon cockpit. Nous parlons bateau, dialyse, voyage, les questions fusent, c’est captivant. Mais l’heure du repas arrive et ils doivent repartir. Je leur propose de faire une conférence dans leurs installations et Idriss emporte un exemplaire de « Ça m’intéresse » et un autre du dernier « Voiles et Voiliers » pour montrer à sa directrice. Il revient quelques instants plus tard en me proposant de venir déjeuner avec eux, ce que j’accepte immédiatement. C’est un moment très sympa.
Dés la fin du déjeuner nous nous occupons d’installer le chapiteau, il y a une vrai sono et un projecteur, après quelques mises au point un peu délicates nous pouvons rassembler deux classes, je leur projette le petit film de la traversée de l’Atlantique puis je leur raconte mon histoire avec projection de diapositives. Les questions n’arrêtent pas, souvent intéressantes. Avec les enfants il faut que je m’habitue, forcément ce n’est pas le même discours qu’avec des adultes. Ils sont très intéressés, les éducateurs également et moi aussi. Voilà une journée bien remplie, dommage pour Harmattan dont le ménage était programmé.
C’est bien de faire ce genre de conférence aux enfants des écoles, cela les fait rêver, l’idéale c’est d’avoir une grande mappemonde pour qu’ils puissent bien visualiser la géographie du parcours. Et puis, ils entendent parler de cette méthode de dialyse liberté et c’est important qu’ils sachent que cela existe.
Du coup j’ai encore un peu de boulot ce soir sur le bateau.
Fri, 19 Oct 2012 16:00:00 GMT - De belles rencontres 43°17N 5°19E
Fri, 19 Oct 2012 16:00:00 GMT - 43°17N 5°19E
18H00 en France, 18H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Quelles sont belles toutes ces rencontres que j’ai fait autour du monde ! Ce sont elles qui ont apporté toute la saveur à mon voyage, exactement comme le sel relève et transcende le goût des aliments.
Grâce à Internet et à mon blog entretenu soigneusement chaque jour de la même façon que l’on entretenait l’estime sur les bateaux à voile il n’y a pas encore si longtemps, je garde le contacte avec ces personnes uniques rencontrées à différents endroits de la planète et devenus des amis en quelques heures seulement.
Il en est ainsi de Delphine, rencontré à Hiva Hoa, une des îles Marquises. Elle voyageait en faisant du bateau stop avec son ami et nous avons immédiatement sympathisé. Nous continuons à échanger quelques mots de temps en temps par mails interposés, aujourd’hui elle a eu une petite fille et vie à Sydney en Australie, où vivra-t-elle demain ? Nous nous estimons beaucoup et c’est un énorme bonheur d’entretenir une telle relation. Delphine, je t’embrasse.
Hier soir, j’ai invité Idris à venir dîner à bord, quelle soirée extraordinaire ! Il est arrivé vers vingt heures en apportant une bouteille de vin et j’ai cuisiné des œufs au plat sur un lit de tomates et de rondelles de chorizo, c’était excellent. Idris est tunisien, marié à une française, il a deux enfants qu’il adore. Bien entendu nous avons parlé franchement de la Tunisie, de Ben Ali, de l’Islam, de l’intégrisme, de l’avenir de son pays. Quel bonheur de recueillir son opinion.
Au moment du fromage, il reçoit un coup de téléphone, c’est un autre animateur du Centre Vacances Léo Lagrange, peut-il nous rejoindre ? J’accepte bien entendu avec joie. Il arrive bientôt avec une bouteille de Rhum. Puis deux autres se présentent, et enfin Seb, un personnage. Quelle soirée exceptionnelle ! Les cigarettes roulées ne tardent pas à circuler de mains en mains, et le rhum commence à couler. On ne se voit plus, je dois ouvrir le panneau pour aérer un peu le carré. Harmattan n’a jamais vécu un tel moment. Quelle joie d’échanger avec des personnalités aussi intéressantes, ce ne sont pas des jeunots, ils ont la quarantaine, ils sont un peu bohèmes, épris de liberté.
Ce matin j’embauchais à 9h15 pour une seconde conférence, cette fois devant deux classes de plus jeunes, des huit ans. Que j’aime ces contacts, il y a énormément d’amour qui passe. Je commence par guider tout ce petit monde vers Harmattan. Je suis entouré par une nuée de gamins et gamines qui me posent des milliers de questions : « Jean-Louis ceci ? Jean-Louis cela ? » Ils sont avides de tout connaître et je suis étonné de l’implication de certains. Ils sont tout excités de rencontrer en chair et en os un aventurier qui a fait le tour du monde. Ils ont vu cela à la télé mais en vrai c’est autre chose.
Je leur passe ensuite le petit film et je leur raconte tout mon voyage. Une question revient en permanence, ais-je rencontré des requins ? Ais-je des photos de requins ? Il faudra que je construise une présentation spécifique pour les enfants. Je suis heureux car je leur parle également de dialyse et de don d’organe et j’ai l’impression de planter des petites graines. J’ai envie de continuer à faire des présentations dans les écoles, c’est extrêmement fort au niveau des sentiments. Demain après-midi, c’est le grand jour, une énorme tranche de vie qui s’achève, certainement beaucoup d’émotions, vais-je supporter tout cela ? Ai-je vraiment mérité tout ce bonheur ? Ma vie est réellement exceptionnelle, quelle intensité ! Quelle chance ! J’ai tellement besoin maintenant de rendre un peu de tout ce que j’ai reçu, c’est pour cela que j’ai grande envie de faire des conférences, d’apporter un peu de rêve aux autres.
Demain, bien entendu, je n’aurais pas le temps d’écrire, rendez vous donc dimanche pour le compte rendu de cette arrivée.
tue, 23 Oct 2012 09:00:00 GMT - La fin d’un beau voyage 43°23N 4°48E
tue, 23 Oct 2012 09:00:00 GMT - 43°23N 4°48E
11H00 en France, 11H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Hé bien, c’est fini, le beau voyage vient de se terminer. Comme Ulysse, je suis heureux, c’est sûr. L’arrivée samedi après-midi a été émouvante, tous mes amis étaient là, il faisait beau et j’étais très ému. Amarrer Harmattan au milieu de tous ces bateaux classiques était un vrai bonheur. Matis, mon petit fils était au pied de l’échelle de coupée et c’est lui que j’ai pris dans mes bras en premier. C’est la première fois que mes petits enfants voyaient le bateau et je pense qu’ils s’en souviendront toute leur vie.
Ensuite nous sommes monté à l’étage dans le pavillon de la Nautique et, pendant une heure et demie, j’ai pu faire une conférence sur ces trois années exceptionnelles. Puis nous avons poursuivi la soirée en faisant la fête, champagne et petits fours, apéritif dînatoire comme on dit aujourd’hui.
Je remercie à nouveau Jacky pour avoir organisé cette fête. Ce n’était pas facile, surtout avec ces désistements de dernière minute. Je remercie également tous mes amis qui étaient là à m’attendre.
Suis-je « plein d’usage et raison » ? Oui, j’ai beaucoup appris sur les cultures des peuples que j’ai rencontrés et cela m’a permis de relativiser un certain nombre de choses. On ne revient pas indemne d’un tel voyage.
Et maintenant ? Suis-je prêt à « vivre auprès des miens le reste de mon âge » ? Ce poème a été écrit dans les années 1500, à cette époque l’espérance de vie ne devait pas dépasser les 35 ans. Aujourd’hui, on est encore en bonne santé même assez vieux aussi j’espère faire encore d’autres beaux voyages. Où ? Je ne sais pas, il y a tellement de choses à voir, de voyages à faire. Le Brésil, l’Argentine, la Patagonie, la mer noire, le Spitsberg ….
Pour l’instant je dois m’occuper du bateau, le désarmer et le sortir de l’eau afin de travailler dessus pour le remettre en état. Il faut faire « un grand carénage » avant de penser à repartir. Je suis dans le port de la ville à Port Saint Louis du Rhône, j’ai commencé à laver mes voiles et mon annexe et maintenant j’attends que tout cela sèche, voiles levées. Heureusement qu’il n’y a pas de vent.
Le rendez vous pour sortir Harmattan est pris pour Jeudi après midi. Il va retrouver Nounours, le bateau de mon frère.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Ce rendez vous quasi quotidien va nous manquer. Nous avons énormément apprécié de pouvoir te suivre depuis notre rencontre de Singapour et espérons que nos routes se croiseront à nouveau. Un grand Merci et un grand Bravo pour tout ce que tu as fait et ce que tout nous a apporté. Olivier " Envoyé par Olivier Masurel le 23-10-2012 à 14:58
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"Oh Jean-Louis...alors est ce que vraiment tout a une fin...? je lis ton journal de bord tous les jours depuis que je suis en meilleure sante!comment je vais faire ? je n ai plus qu’a attendre patiement la nouvelle aventure! car je sais qu’il y en aura une autre! C’est sur! Je suis contente de savoir que l’Harmattan ne sera pas tout seul! avec nounours! c’est super! Vraiment mille fois Bravo pour cette aventure exceptionelle et incroyable. Maintenant a toi d’ouvrir les yeux des plus petits et des plus jeunes de la maternelle aux universites! Organise un grand tour de France pour les nouvelles generations! Tu as tellement de choses a raconter! J’espere te revoir bientot Jean Louis, je te tiens au courant de mon prochain voyage en France et on se fait un ptit lunch ensemble! gros bisous, tu m’eblouis et c’est formidable! Vive la vie!" Envoyé par Delphine le 24-10-2012 à 00:56
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"moi aussi cerendez va manquer dans ma maladie c’est ma bouée de sauvetage j e risquerai le portable....gros bisous de roselynedet merci pour tout" Envoyé par roselynedemeestered le 24-10-2012 à 09:57
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"bravo, un salut aux amis de port st louis nous partons jeudi pour richard’s bay" Envoyé par tangaroa le 27-10-2012 à 15:25
Tue, 30 Oct 2012 13:00:00 GMT - Le vieil homme et la mer A Cergy Pontoise
Tue, 30 Oct 2012 13:00:00 GMT - A Cergy Pontoise
15H00 en France, 15H00 heure du bord
Bonjour à tous,
Mardi dernier, le journal « La Provence » a titré « Le vieil homme et la mer », « Un homme dialysé a bouclé un tour du globe à la voile ». A la découverte de cet article, je dois dire qu’au départ, le titre m’a un peu choqué. A 62 ans, je n’ai pas l’impression d’être un vieil homme. Mais, en prenant un peu de temps pour digérer cette information et en me replongeant dans ce magnifique roman d’Hemingway, je me sens très honoré.
La conclusion du résumé est « Cette œuvre est l’histoire du courage humain, de la dignité, du respect, de l’amour. C’est la condition même de l’homme qui est écrite. L’homme, seul face à la grandeur et la puissance de la nature, l’homme digne malgré sa condition et son sort ». Merci monsieur le journaliste.
Christophe à intégré ce nouvel article dans l’onglet « Presse » du blog ainsi qu’un autre article paru dans « L’écho du Frioul », le cinquante sixième article sur cette aventure.
La semaine passée le temps était idéal pour désarmer le bateau, pas de vent et un peu de soleil. J’ai lavé les voiles et je les ai laissé pendre pour qu’elles sèchent. Puis je les ai enlevées, pliées et portées chez le voilier afin que celui-ci les révise. En effet, malgré une révision à Concarneau j’ai encore découvert quelques réparations à effectuer ainsi que des malfaçons sur le travail fait à Concarneau.
J’ai également démonté la capote. Celle-ci est bien abimée, les UV ont cuit le tissu ainsi que les coutures et les fermetures éclairs. Je pense qu’il va falloir que je me paie une nouvelle capote.
Puis, jeudi en début d’après midi, Harmattan a été sorti de l’eau et mis à sec à côté de Nounours, le bateau de mon frère. La carène n’est pas trop sale mais j’ai quand même passé toute l’après midi à la passer au Karcher. J’ai dû transférer le contenu de mon congélateur frigo dans le frigo du bateau de mon frère car mon congélateur fonctionne grâce à un refroidissement par circulation d’eau de mer. Le bateau étant à sec, mon congélateur ne peut fonctionner.
Mon frigo était en panne depuis le cap vert, il était maintenant urgent de le réparer et de le remettre en état de fonctionnement. Je n’ai rien eu à faire, je me suis contenté de le remettre sous tension et, miracle, il fonctionne parfaitement. Je ne comprends pas ce qui s’est passé mais j’ai tout l’hiver pour tester son fonctionnement.
J’ai passé mon vendredi à désarmer et nettoyer Harmattan et mon frère nous a installé le tout à l’égout. Je suis rentré samedi après-midi après avoir chargé la voiture au maximum en emportant tout le linge. Il faut laver, repasser et stocker pour l’hiver tout ce linge qui a passé trois ans à bord.
Mon ami Richard, le Camarguais, est venu voir ma salle machine. Il me conseil de sortir le moteur principal pour le réviser et le repeindre. Ce n’est finalement pas un travail si énorme que je l’avais pensé et je vais attaquer cela rapidement.
Pour l’instant je suis au bureau où je m’occupe de mes affaires mais je pars dès demain soir pour Le Crouesty car j’anime une conférence jeudi soir à 20h30 au salon nautique du Mille Sabords.
A bientôt.
Jean-Louis
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"des deux bateaux je préfere l’ HARMATTAN il est plus élancé contente d’avoir des nouvelles je vous souhaite un bon moment au crousty je me délecte avec les photos et les commentaires bisous a tousroselyned" Envoyé par roselynedemeestered le 30-10-2012 à 17:11
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"Ahh, tel le bateau, tel le capitaine: Je ne saurai jamais dire lequel me plaît mieux...;) Joli, de vous voir côte à côte à nouveau. Dommage, que cela ne fut pas possible à PN, mais tant pis pour eux.. " Envoyé par Petra le 31-10-2012 à 13:17
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"Salut Amiral. Se payer une nouvelle capote à 62 ans me semble être plutôt un signe de vigueur et de belle jeunesse ! Bises à tous. GD" Envoyé par GD le 01-11-2012 à 09:02
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"Nous sommes aux Sables d OLONNE Nous avons vu Stéphane et nous dinons avec lui la semaine prochaine. Voulez vous faire un saut jusqu aux sables pour le départ du Vendée Globe Nous avons de la place pour vous accueillir. Tel 0664780428. Bisous a tous les deux" Envoyé par Marie Maryse et Patrick le 03-11-2012 à 17:46
Mon, 05 Nov 2012 13:00:00 GMT - WE au Mille Sabords A Cergy Pontoise
Mon, 05 Nov 2012 13:00:00 GMT - A Cergy Pontoise
15H00 en France, 15H00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Je suis parti mercredi soir avec Francine pour le Mille Sabords en emportant mon « Chapiteau », c’est-à-dire mes ordinateurs, des panneaux, un grand écran, des prospectus, des livres …
Après une soirée et une nuit dans ce superbe port d’Honfleur que j’aime tant, je suis arrivé jeudi en début d’après midi au port du Crouesty, à Arzon, tout au bout de la fameuse presqu’île de Rhuys, à l’entrée du golfe du Morbihan. J’ai pris un hôtel sur le port, c’est pratique car je suis sur le salon et en plus j’ai une place pour garer mon véhicule.
Quelle évolution pour cette manifestation où je n’étais pas venu depuis une vingtaine d’année, à l’époque où je cherchais le bateau de ma vie ! C’est très grand et il y a maintenant entre 600 et 800 bateaux à vendre dont de très nombreux voiliers. 70 000 visiteurs sont attendus sur ce weekend de 4 jours. J’ai un peu de mal à contacter Valérie, mon interlocutrice car je n’ai qu’un téléphone fixe et c’est une voix enregistrée qui me répond.
Je passe à la maison du port à 15h où se trouve la salle de conférence. C’est Alexandre de Roquefeuil qui présente sont petit fascicule « Le Maître à bord c’est vous ». La salle est pleine, il y a une centaine de places. En fin d’après midi j’arrive tout de même à trouver Valérie et elle me demande de me rendre au car podium ou je rencontre Jean-Lou. Il est sympa et m’interview en direct pour préparer la conférence du soir. Ensuite je file à la salle de conférence mettre au point ma projection.
Le Mille Sabords ferme à 19h et la conférence à lieu à 20h30. Pour aller dîner, nous attendons Pierre-Yves qui a eu la gentillesse de faire un saut depuis Concarneau pour assister à cette présentation et me donner un coup de main. Nous attendons également des amis à lui. Puis, à 20h 15 je suis à la salle des conférences pour recevoir les participants. Il pleut, il ne fait pas très chaud et cette heure n’est pas très favorable mais vers 20h40 il y a quand même environ 70 auditeurs dans la salle et je peux lancer la conférence. Celle-ci se termine vers 22h30 après quelques questions essentiellement d’ordre nautique.
Les jours suivants j’aurai quelques retours très positifs sur cette conférence. Il était prévu que je puisse disposer d’un emplacement pour pouvoir recevoir le publique pendant toute la durée du salon. Il s’agissait d’un emplacement repéré sur le plan avec entête « Mille Horizons » réservé aux « Associations, Conférenciers, Grands Voyages ». Malheureusement cet emplacement a été totalement annexé par l’association « Voiles sans Frontières » nous interdisant toute possibilité de travailler comme il avait été prévu. C’est dommage.
Du coup je n’avais plus grand-chose à faire sur ce salon. Je souhaitais toutefois assister à la conférence des QOVOP, ces trois jeunes qui ont fait le tour du monde, vendredi soir. Je me suis donc promené autour du golfe et nous avons déjeuné à Auray, au port de Saint-Goustan plus exactement. J’adore cet endroit, c’est vraiment mignon avec ce magnifique pont médiéval qui résiste aux marées. Nous sommes ensuite retournés au salon pour une nouvelle interview en direct.
Le soir nous attendions avec impatiente le film des QOVOP mais il n’est pas prêt et ce sera une conférence avec diaporama. J’ai déjà lu le livre mais c’est quand même agréable, la salle est pleine.
Samedi matin, avant de prendre la route je fais encore un tour sur le salon. Je suis stoppé à différents endroits par des visiteurs qui souhaitent parler avec moi de mon aventure. C’est sympa, les sujets sont multiples, on parle autant de dialyse que de voile.
Puis j’ai le grand plaisir de rencontrer Eugène Riguidel. C’est un vrai Breton pur jus et surtout un grand marin. « C’est quoi ton bateau ? », le courant passe tout de suite. Nous parlons du Sri Lanka car il a eu l’occasion de convoyer un bateau de Darwin au Sri Lanka. Que j’aimerai naviguer avec lui ! Pour mémoire il a fait premier sur la course Le Cap-Rio en 1971 puis premier sur la Course de l’Aurore en 1974 et surtout en 1979 il a battu avec Gilles Gahinet sur VSD le couple Eric Tabarly-Marc Pajot sur Paul Ricard de seulement 5 minutes et 42 secondes lors d’une transat.
Il a cessé la compétition en 1985, c’est un poète, un homme libre. Je ne partage pas forcément toutes ses idées mais j’aimerai passer du temps avec cet homme, nous devons avoir beaucoup de points communs. Encore une belle rencontre mais beaucoup trop courte, Kenavo Eugène.
Ce matin j’étais à Caen pour des examens de routine. Tout va bien et je me sens en pleine forme, exactement comme si je n’avais jamais été malade. Encore une fois merci à l’Inconnu, ton don de rein est un bonheur pour moi.
A bientôt.
Jean-Louis
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"bonjour de roselyne j’adore HONFLEURsur la hauteur il ya une chapelle magnifique NOTRE DAME DE GRACEqui protége les marinsbonne continuationet gros bisous pour vous et francine" Envoyé par roselynedemeestered le 06-11-2012 à 16:46
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"Salut mon ami , je te suis , je vois que tu vas bien , c’est super, encore un ou 2 ans pour moi et ensuite je me consacrerai à mi temps à mes amis...comme toi je t’embrasse Eric " Envoyé par eric le 10-11-2012 à 01:09
L’hivernage GMT - Wed, 14 Nov 2012 17:00:00 A Port Saint Louis du Rhône, chez Navy Services
L’hivernage GMT - A Port Saint Louis du Rhône, chez Navy Services
19H00 en France, 19H00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Depuis l’hiver 2008/2009, Harmattan n’a connu que les tropiques mais l’hiver approche et cette année il va devoir l’affronter. A Port Saint Louis du Rhône il peut geler assez fort et on a déjà vu les bateaux couverts de neige. Je dois donc l’hiverner.
Une énorme bâche en tissu plastifié très épais me sert à recouvrir tout le bateau. Il est ainsi protégé contre les agressions dues aux intempéries mais également aux UV. Comme cette bâche est très lourde, elle est en cinq morceaux que j’assemble grâce à des fermetures éclaires. Je l’ai chargé dans le coffre de ma voiture et j’ai également chargé une petite télé à écran plat ainsi qu’un radiateur soufflant pour le confort du capitaine.
Gros dilemme pour le weekend dernier, il y avait le départ du Vendée Globe aux Sables d’Olone où je pouvais retrouver plusieurs amis. Par ailleurs ma cousine Sylvie qui m’avait si bien accueillie à la Réunion était de passage en France. J’ai dû faire un choix et j’ai passé le weekend au lac des Settons avec ma cousine. Je pensais poursuivre sur Port Saint Louis du Rhône à l’issue du weekend mais, au dernier moment j’ai pu avoir un rendez vous avec mon urologue de greffe pour cette infection urinaire dont je n’arrive pas à me séparer depuis la greffe. J’ai donc dû me rendre à Caen lundi matin.
J’ai quelques jours avant de commencer des traitements qui vont être assez contraignants aussi dès hier matin j’ai pris la route pour le midi. J’ai retrouvé Harmattan en bon état. Pour l’électricité c’est toujours un problème, il n’y a que trois prises pour dix bateaux. J’ai pu m’arranger provisoirement mais dès demain, avec mon frère nous allons implanter deux prises supplémentaires avec disjoncteur. En effet, la nuit un petit radiateur est nécessaire.
Toute mon installation informatique à poste n’est plus opérationnelle, totalement oxydée par l’eau de mer, du coup je n’avais plus de télé. Cela montre qu’il faut toujours faire simple. Aussi j’ai acheté une télé écran plat et j’ai réussi à remettre en marche l’antenne TNT qui se trouve en haut de mon mât d’artimon. Ce soir je vais pouvoir regarder les informations. J’ai également commencé à installer mes bâches, je ferais une photo lorsque je les aurai toutes installées.
Sinon j’ai lu avec attention le rapport Gallois, tout le monde devrait lire au moins la première partie, celle qui fait l’état des lieux. Celui-ci n’est contesté par personne, il s’appuie sur de nombreux rapports et études de touts bords. C’est effrayant, ce rapport montre bien que notre système démocratique a atteint ses limites et que sauf à prendre des mesures drastiques pour diminuer de façon très importante le train de vie de l’état nous irons droit dans le mur.
Un coup de gueule, je ne comprends pas ces collisions avec des chalutiers dans le Vendée Globe. Un simple radar relié à une forte sonnerie suffit pour éviter celles-ci. J’espère que nous aurons des explications car il ne faudrait pas que les navigations en solitaire qui sont déjà « border-line » au niveau juridique (une veille permanente doit être assurée par l’équipage et il faut bien dormir) ne deviennent tout à fait interdites.
Voilà pour aujourd’hui, à bientôt. Jean-Louis
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"contente d’avoir de nouvelles soigniez vous bien...et bon courage quand a moi toujours des miséres mon nez va mieux mes poumons un jouràlafois j’embrasse tout le monde...roselynedqui" Envoyé par demeestereroselyned le 15-11-2012 à 16:43
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"bonsoir, je suis entièrement d’accord avec toi, je ne comprend pas , avec la technique actuelle , les collisions des bateaux du Vendée globe avec des chalutiers. ce sont des ’professionnels’ de la mer qui participent a cette course qui ne devrait pas être de si piètres amateurs. amicalement, Jean-claude " Envoyé par JC Lejout le 15-11-2012 à 19:05
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"cher JL Ainsi, avec la mauvaise saison, tu vas pouvoir prendre soin de toi et ta petite famille t’attend (nous aussi) je vous embrasse jeanine " Envoyé par jeanine Barbier le 19-11-2012 à 09:31
Thu, 22 Nov 2012 16:00:00 GMT - Dans la mécanique A Cergy Pontoise
Thu, 22 Nov 2012 16:00:00 GMT - A Cergy Pontoise
17H00 en France, 17H00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Après ce tour du monde en solitaire, me voici de retour à Port Saint Louis du Rhône où je retrouve progressivement mes habitudes. Harmattan est installé bien à l’abri sous sa bâche pour l’hiver. J’espère qu’elle va résister aux prochains coups de Mistral car nous sommes ici en première ligne. Les années où je l’ai bâché il était à Port Napoléon, un peu protégé par le hangar. Il est ainsi parfaitement abrité de la pluie et l’air sec de la Camargue va lui faire le plus grand bien.
J’ai ensuite commencé à démonter mon moteur principal. Le plus gros problème vient du ventilateur de calle dont la sortie se trouve sur l’hiloire, la partie verticale entre le passe avant et le roof. Lorsque la mer est très mauvaise il arrive que des grosses vagues viennent déferler jusque dans le cockpit. La mer s’engouffre alors par ce passage et vient doucher le moteur. L’alternateur principal, le démarreur et différentes pièces ont ainsi dégusté et il y a de la rouille.
J’ai également aidé Alain, nous avons sorti son moteur, c’est un Ford de 135 CV, 6 cylindres en ligne d’un litre chacun, six litres de cylindré, 650 Kilos !!!! Mon ami Richard l’a emporté dans son garage et samedi ils l’ont mis en pièces détachées. Depuis le début de la semaine nous avons gratté les joints et nettoyé toutes les pièces. Une fois la culasse refaite, le vilebrequin vérifié et les pièces d’usure commandées nous allons pouvoir le remonter. Heureusement que Richard est là, c’est un grand professionnel et nous avons une totale confiance en lui. Lorsque le moteur d’Alain sera fait nous nous attaquerons au mien.
Il y a très longtemps que nous n’avions pas travaillés ensemble avec mon frère, cela nous ramène de nombreuses années en arrière et c’est bon. Et puis Richard et Montsé sont adorables, nous avons passés d’excellents moments tous ensemble.
Maintenant je remonte à Paris pour essayer de solutionner cette infection que je traine depuis un an et demi. J’ai laissé ma voiture dans un garage que nous avons loué, mon frère et moi, à Port Saint Louis et nous sommes partis à 5h ce matin dans la voiture d’Alain. Il m’a laissé au TGV à Lyon.
Pour essayer de me débarrasser de ce germe hospitalier un traitement permanent d’antibiotique en intraveineuse va être entrepris et maintenu pendant trois semaines. Avant il fallait être hospitalisé mais maintenant on peut porter une poche sur soi qui infuse en permanence l’antibiotique dans le sang. Le système devrait être mis en place demain je pense. J’espère qu’il ne va pas y avoir trop de contraintes.
A bientôt.
Jean-Louis
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"bonne chance pour la poche..je vais à tours samediet je reviens dimanche voyage en train je faits de l’anémie on m’a injecté DEUX culots de sang je suis requinqée mai il faudra faire d’autres examens la semaine prochaine en union gros bisous roselynd" Envoyé par roselynedeseestere le 22-11-2012 à 18:51
Tue, 27 Nov 2012 16:00:00 GMT - L’invité du jour au Magazine de la Santé A Cergy Pontoise
Tue, 27 Nov 2012 16:00:00 GMT - A Cergy Pontoise
17H00 en France.
Bonjour à tous,
C’est une bonne nouvelle pour la dialyse liberté, je serais l’invité du jour au Magazine de la Santé sur France 5 le vendredi 7 décembre. J’aurais ainsi l’occasion de parler de mon expérience de dialyse péritonéale durant mon tour du monde. L’émission débute à 13h40 et mon intervention durera environ 10 minutes. Je souhaite ainsi réaffirmer que la dialyse ne rime pas forcément avec privation de liberté et qu’il existe une méthode de dialyse trop peu employée en France qui permet de continuer à mener une vie normale. Je mettrais également un coup d’éclairage sur cette formidable solution pour l’insuffisance rénale terminale qu’est la greffe de rein et ce cadeau magnifique qu’est le don d’organe.
Pour l’instant je suis un peu bloqué à Paris car, maintenant que mon bateau est à sec, je peux prendre le temps d’essayer de solutionner ce problème d’infection nosocomiale que je traîne depuis ma greffe, il y a un an et demi. Jusqu’à présent toutes les tentatives se sont soldées par des échecs.
Nous avons décidé de tenter un traitement qui consiste à injecter des antibiotiques par voie intraveineuse 24h sur 24 pendant trois semaines. Avant il fallait être hospitalisé mais maintenant il existe des solutions de perfusion qui peuvent être mise en place en continuant à vivre une vie normale. Vendredi après midi j’ai eu un peu l’impression d’être revenu à la période où j’étais dialysé. Un livreur a déposé dans mon bureau un énorme carton et deux plus petits avec l’inscription « Baxter ». Ensuite j’ai dû passer à la pharmacie récupérer une grosse caisse de médicaments.
Puis, vendredi soir une infirmière est passée à la maison pour démarrer ce traitement. Je porte jour et nuit une ceinture avec une banane dans laquelle se trouve un petit ballon gonflé avec la solution d’antibiotique pour 24 heures. Un petit tuyau part de cet appareil et chemine sous mes vêtements jusqu’à mon bras, injectant ainsi en permanence, directement dans une veine, cet antibiotique. J’en ai pour trois semaines mais je mène une vie quasi normale. Tous les soirs l’infirmière passe pour mettre en place une nouvelle perfusion.
Ici c’est presque l’hiver, je ne suis plus habitué, les alizés sont loin, le climat tropical me manque. Je commence à rêver de poissons volants, d’eaux turquoise et de plage de sable fin.
A bientôt.
Jean-Louis
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"j’admire toujours votre courage depuis que je vous connais vous faites face bravo trés bon weeq end à tours court mon arriere GABRIEL est adorable 17mois ol court partout mes culots de sang m’ont remis en forme mais on cherche la cause de la baisse d’hemoglobines bonnecontinuation et gros bisous ainsi q’à francine roselynedq" Envoyé par demeestereroselyne le 29-11-2012 à 15:23
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"cher JL et Francine,
Bon courage, le froid est vif : c’est plus sain, mais ça caille dur bisous" Envoyé par jeanine le 01-12-2012 à 10:59
Tue, 04 Dec 2012 19:00:00 GMT - Changement de programmation A Cormeilles en Vexin
Tue, 04 Dec 2012 19:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
20H00 en France.
Bonjour à tous,
Suite à une grève chez France 5, on vient de m’apprendre que mon intervention au Magazine de la Santé est décalée de vendredi à jeudi 6 décembre toujours 13h40. C’est donc après demain. Pour moi cela ne change pas grand-chose, j’enregistrerais cette intervention jeudi matin une heure plus tôt que prévue.
Pour mon traitement d’antibiothérapie en perfusion permanente, la première semaine a été difficile, mes veines pétaient en permanence provoquant de grosses boules douloureuses sur mes bras. Comme on continue à vivre normalement il faut vraiment sécuriser fermement le cathéter implanté dans la veine. Pour cela, il faut raser l’emplacement avant de placer le plastic adhérent et puis il faut bander le tout. Nous avons fait cela vendredi dernier et depuis il n’y a plus de problème. J’espère ainsi arriver au bout du traitement.
Jeudi dernier j’ai subit une fibroscopie de la vessie à Caen pour essayer de comprendre pourquoi je n’arrive pas à me débarrasser de cette infection depuis maintenant un an et demi. Dois-je dire « mon chirurgien » ou bien « ma chirurgienne » ? Rien ne me convient, aussi c’est Sophie qui a pratiqué cet acte. Nous avions vu sur les radios un petit polype qui de façon unanime ne semblait pas pouvoir être la cause de ce problème. Malgré tout son aspect intérieur mérite d’effectuer une biopsie et d’ouvrir le collet afin que l’urine ne stagne pas dedans.
Cet acte se pratique sous anesthésie générale et je vais rentrer à l’hôpital le 20 décembre pour être opéré le 21. Du coup je ne suis pas prêt de revoir mon bateau.
En attendant j’ai beaucoup de travail dans mon activité professionnelle, entre le salon de l’immobilier et les statistiques de fin d’année je suis très occupé.
A bientôt.
Jean-Louis
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"cher JL je pense à toi :les routes sont mauvaises+grève+ton infection... le repos s’impose je crois ... je continue pour le chgt de date bisous à tous jeanine " Envoyé par jeanine le 06-12-2012 à 08:59
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"bonjour, je viens de voir ton intervention sur allo docteur, toutes mes félicitations pour ces explications, bonne continuation, Jean-Claude" Envoyé par JC LEJOUT le 06-12-2012 à 14:07
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"J’ai vu votre émission Jean Louis aujourd’hui sur France 5, vous y étiez radieux. Un pas de plus pour la promotion de la dialyse péritonéale. A bientôt à Port st Louis.Amitiés" Envoyé par Isabelle le 06-12-2012 à 14:58
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"cher JL tout a pu coller pour moi: bravo ailleurs j’ai averti au mieux... Marina a été gentille: a eux de faire suivre.. et aujourdh’ui ça roule mal: alors c’est mieux ainsi je vous embrasse jeanine
" Envoyé par jeanine barbier le 07-12-2012 à 08:51
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"courage pour le 2O et le 21 je prie notre dame de LOURDES bravo pour le 6sur FRANCE5bonne humeur le sourire sympa parfait gros bisous de roselyned" Envoyé par demeestereroselyne le 08-12-2012 à 18:49
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"cher JL Vents: Alizé(chaud)Harmattan aussi est un vent(je l’ai appris aux jeux du soir) ignorance et honte pour moi tu penses.... j’ai reçu des photos p/internet de Matis et Valentine.... un plaisir. je vous embrasse. jeanine" Envoyé par jeanine le 09-12-2012 à 16:48
Tue, 11 Dec 2012 15:00:00 GMT - Les pieds dans la mélasse A l’hôpital de Pontoise
Tue, 11 Dec 2012 15:00:00 GMT - A l’hôpital de Pontoise
16H00 en France.
Bonjour à tous,
J’ai l’impression d’avoir les pieds dans la mélasse, tout se ligue contre moi pour m’empêcher d’aller de l’avant. Il y a en tout premier lieu les circonstances. Je viens de terminer une aventure, un défi exceptionnel. Un défi d’un tel niveau que je ne connaîtrais vraisemblablement plus jamais l’excitation et les émotions qui m’ont habité ces trois dernières années. Beaucoup me demandent ce que je vais entreprendre maintenant. Difficile à répondre, d’habitude ce sont les circonstances de la vie qui s’arrangent pour me procurer le défi suivant.
Du coup je suis un peu dans une dépression, rien ne me force à me lever le matin, tout excité par le projet en cours. Par ailleurs au niveau santé c’est une période un peu difficile. Depuis quelque temps je sens que ma santé se dégrade, je suis souvent fatigué et j’ai toujours froid. Il est vrai que je n’avais plus trop l’habitude de l’hiver et des frimas mais je pense que le problème est plus profond.
Mon antibiothérapie au Tienam se passe bien maintenant, les germes ne sont pas revenus dans mes urines, malgré tout je viens de passer le weekend au lit avec de la fièvre ce qui est tout à fait anormal au regard du spectre très étendu de cet antibiotique. Du coup j’ai été hospitalisé en urgence hier au soir pour essayer de comprendre ce qu’il se passe. Ces problèmes de santé m’interdisent de me projeter dans l’avenir et du coup je suis un peu à la peine, je gère au jour le jour.
Ha ! Je dois faire un mea-culpa, dans ma dernière news j’ai fait une erreur grossière, ce n’est pas d’un polype qu’il est question. Un polype est une excroissance mais c’est un diverticule qui est tout l’inverse. C’est un trou dans le tissu. Quel âne !
La semaine dernière a été marquée par le salon de l’immobilier d’entreprise. Nous y avions un stand. C’est un salon de professionnels (350€ l’entrée !). Intéressant mais fatigant.
Les quelques retours que j’ai eu suite à mon passage au magazine de la santé sont positifs. Nous allons mettre cette émission sur mon blog mais il va falloir un peu de temps. Pour ceux qui voudraient voir ou revoir cette émission, vous pouvez aller sur le site internet pluzz et sélectionner « Magazine de la Santé » sur France 5. C’est l’émission du 6 décembre qui va restée accessible pendant deux jours encore.
Je suis très embêté car je devais faire une conférence lundi soir à Port Saint Louis du Rhône, tout avait été organisé par l’association locale, les tracts sont déjà distribués mais je ne suis pas sûr d’être sorti de l’hôpital pour pouvoir tenir mon engagement. Je pense que je vais rater également le salon nautique. Quelle poisse ! Hé oui, dans le domaine de la santé on ne choisi pas, on est obligé de prendre ce que l’on nous donne.
Au niveau économie, une très bonne nouvelle vient de passer presque inaperçue, c’est le passage historique en dessous de la barre des 2% du taux des OAT 10 ans. C’est le taux avec lequel la France emprunte tous les jours pour financer son déficit. C’est également sur ce taux que sont calculés les différents taux pour le crédit. Cela signifie que les particuliers et les entreprises vont pouvoir emprunter moins cher donc relancer le marché de l’immobilier et les constructions d’habitation pour les premiers et faire des investissements pour les seconds.
Je trouve par ailleurs que de plus en plus de gens et surtout de politiques ont compris que la dette publique était une catastrophe pour notre pays et qu’il fallait absolument réduire le train de vie de l’état. L’état providence n’est plus d’actualité. Il y a encore beaucoup à faire pour réparer les dégâts accumulés depuis trente ans mais j’entrevois tout de même une petite lueur d’espoir.
Je ne peux pas terminer sans vous parler du Vendée Globe. Les grands espaces des mers du sud avec leurs albatros, la grande houle et les vents virils me font rêver. Que j’aime ces vidéos où l’on voit les bateaux qui foncent en labourant la mer. Et puis le moment énorme de cette rencontre au milieu de nulle part. J’imagine très bien les émotions ressentis par les skippers pour avoir vécu cela moi-même en croisant Jangada après quinze jours de solitude. J’avais même eu la chance de me voir offrir des crêpes toutes chaudes dans un sceau au bout d’une gaffe, cadeau de Marin et Adélie, les enfants du bord.
A bientôt
Jean-Louis
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"Hello, Jean-Louis, Rien d’anormal à ce que tu aies un p’tit coup de blues en ce moment. Vu ce que tu as déjà vécu et vu ce que tu as fait vivre par procuration à des milliers de personnes, nul doute que tu vas surmonter tout cela et relancer ta machine à rêves, même si cela doit se faire envers et contre tous ! Courage et à très bientôt? JLG" Envoyé par JL GOURMELEN le 12-12-2012 à 09:23
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"d’un coté la mer la chaleur les iles les rencontre, de l’autre l’hopital le Nord le froid c’est normal d’avoir le blues bon courage les beaux jours vont arriver a+ patrick si tu descend dans le sud fait le savoir" Envoyé par Patrick le 12-12-2012 à 09:38
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"courage et confiance union de pensées et gros bisous de roselynedso" Envoyé par roselynedemeestered le 12-12-2012 à 10:32
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"Bonsoir Amiral, heureux d’avoir de vos nouvelles. On vous souhaite un prompt retour sur le pont. Bises autour de vous. Get M" Envoyé par GD le 12-12-2012 à 17:20
Mon, 17 Dec 2012 13:00:00 GMT - Un petit intermède Dans le TGV
Mon, 17 Dec 2012 13:00:00 GMT - Dans le TGV
14H00 en France.
Bonjour à tous,
Je suis actuellement dans le TGV, je descends à Port Saint Louis du Rhône où je dois faire ce soir une conférence à l’occasion d’une grande réunion publique consacrée à la santé. Je vais en profiter pour passer deux jours sur Harmattan.
C’est un petit intermède dans mes problèmes médicaux. Je suis sorti de l’hôpital vendredi midi mais dès vendredi soir mon infection urinaire avait repris de plus belle avec brulures lors des mictions. Cette antibiothérapie de cheval en perfusion continue pendant trois semaines n’a manifestement servi à rien. Je pense qu’il va maintenant falloir traiter ce petit diverticule dans la vessie. Une fois ce problème solutionné nous y verrons peut-être un peu plus clair.
Pendant mon séjour à l’hôpital les médecins ont essayé sans succès de mettre le doigt sur la cause de mes fièvres anormales alors que j’étais sous antibiotiques, hémocultures répétitives, radios des mâchoires, des sinus, scanner complet, test de maladies tropicales comme le palu... Tout semble normal. Après une semaine complète de repos je me sens mieux. J’aimerai que cela dure car entre les travaux de fin d’année dans mes affaires et la remise en état d’Harmattan je ne suis pas au chômage.
Samedi je suis parti de bonne heure au salon nautique de Paris. J’ai passé une journée sympa. J’ai rencontré plein de copains. Stéphane Narvaez m’a parlé à nouveau de son prochain challenge. Il avait des étoiles plein les yeux en évoquant celui-ci. Ceux qui sont venus à La Rochelle et ceux qui étaient présents lors de mon arrivé à Marseille le connaisse. Je vous rappelle qu’il a fait un tour du monde à l’envers. Non, pas en marche arrière mais conte les vents et les courants, sans moteur et sans assistance. C’est un énorme exploit, il vivait dans une tente quetchua plantée à l’intérieur de son bateau ! Hé bien maintenant il voudrait passer un an, les quatre saisons dans les mers du sud, c’est-à-dire faire quatre fois le tour du monde avant de revenir. 16 mois d’une solitude totale !!! C’est énorme. Il est actuellement en train de rechercher des partenaires. Je suis sûr qu’il va réussir à vivre ce rêve et je l’envie un peu quelque part.
Je vais remonter sur Paris jeudi pour fêter Noël avec mes enfants et mes petits enfants.
A bientôt.
Jean-Louis
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"cher JL Je pense très fort à toi et toute cette douleur...le repos doit prévaloir ainsi tu profiteras des fêtes avec les petits.. je t’embrasse jeanine" Envoyé par jeanine le 20-12-2012 à 08:45
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"merci pour les nouvelles joyeux noel zavec vos petits enfants moi de meme bisous courage le bout du tunnel va arriver bisous roselyned" Envoyé par demeestereroselyned le 21-12-2012 à 02:38
Thu, 27 Dec 2012 15:00:00 GMT - Les travaux de fin d’année A Cergy Pontoise
Thu, 27 Dec 2012 15:00:00 GMT - A Cergy Pontoise
16H00 en France.
Bonjour à tous,
On est déjà le 27 décembre, c’est fou comme le temps passe vite ! Je suis actuellement occupé à plein temps par mes travaux de fin d’année, c’est le moment de faire un point précis sur la marche de mes affaires de façon à définir la stratégie pour les mois à venir. J’adore ce travail mais je passe mes journées dans les chiffres et le soir j’ai l’impression d’avoir un gros potiron à la place de la tête, c’est saoulant.
L’année 2012 a été particulièrement difficile et bien que le chiffre d’affaire soit en très légère augmentation, les immeubles se sont vidés d’une façon anormale. Nous avons eu énormément de mal à trouver preneur pour les grandes surfaces. Du coup nous avons dû revoir nos tarifs à la baisse pour stopper l’hémorragie.
J’ai encore une dizaine de jours difficiles pour finaliser ces travaux de fin d’exercice, ensuite je pourrais retourner à mon bateau pour continuer les travaux de remise en état.
Nous avons fait Noël samedi dernier, ce fut une journée sympathique, j’ai bien profité de mes petits enfants.
Au niveau santé je suis reparti sur une prise d’antibiotiques toutes les 6 heures pendant six semaines, c’est-à-dire à 8, 14 et 20 heures plus une prise à 2 heures du matin. Heureusement que j’ai pu programmer tout cela sur mon téléphone qui se manifeste à chaque prise de médicaments. Il est maintenant évident qu’il y a une connexion entre l’intestin et la vessie puisque à chaque fois ce sont des germes que l’on trouve normalement dans le système digestif. Je ne sortirais de ce problème que par un acte chirurgical, j’espère que cela va pouvoir se faire dans le mois qui vient.
Je commence à y voir un peu plus clair, si l’analyse du diverticule n’est pas mauvaise il y aura forcément une solution puisque ce n’est que mécanique. Soit le diverticule de la vessie est en connexion avec l’intestin, soit c’est un diverticule de l’intestin qui est en connexion avec le système urinaire.
J’ai hâte que cela rentre dans l’ordre pour pouvoir faire à nouveau des projets d’avenir.
En attendant je vous souhaite de très belles fêtes de fin d’année et un excellent réveillon.
A bientôt.
Jean-Louis
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"cher JL ? je vous remerçie pour v/visite, mais malgré la période de bilan... (je me permets) : le repos est aussi un traitement nécessaire, Francine : grippe et fatigue, elle avait pte mine... Je pense que cette rencontre a été favorable à Stéphanie.... Je dois rappeler la Tante Madeleine Victor (ex Ep. Queudrue) afin qu’elle confirme ou rectifie mes dires.. je vous embrasse affectueusement. jeanine je
" Envoyé par jeanine le 28-12-2012 à 20:55
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"noel merveilleux enfants petits enfants calme au nouvel an je vais me reposer je vous souhaiteje vous souhaite une tres bonne année2O13vous allez sortir du tunnel gros bisous de roselyned sans oublier FRANCINE" Envoyé par demeestereroselyned le 29-12-2012 à 16:21
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" Cher JL,
Tous mes meilleurs à tous.
Jeanine" Envoyé par jeanine le 01-01-2013 à 08:38
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"bonne année Jean Louis beaucoup de jours de navigation sur HARMATTAN qui t’attends avec impatience prends du bon temps et fais nous réver en 2013 amitiés alain" Envoyé par tardieu le 01-01-2013 à 10:33
Fri, 18 jan 2013 10:00:00 GMT - Une bonne année 2013 pour tous Dans le TGV
Fri, 18 jan 2013 10:00:00 GMT - Dans le TGV
11H00 en France.
Bonjour à tous,
Que le temps passe vite, c’est effarant ! Nous sommes déjà le 18 et je ne vous ai pas encore présenté mes vœux pour 2013. Je souhaite à tous la santé, l’amour, le bonheur, suffisamment d’argent pour ne pas avoir à s’en préoccuper et surtout la réussite de tous vos projets.
Je suis actuellement dans le TGV et cela me laisse un peu de temps pour penser à vous. Lorsque je faisais mon tour du monde, au milieu de l’océan, j’avais tous les jours le loisir de rédiger et poster une nouvelle mais à terre c’est impossible. Je suis comme tout le monde, emporté dans le tourbillon de folie de la vie moderne et je n’ai plus le temps de rien. Le soir je rentre, épuisé après une journée entière passée sur mon ordinateur, immergé dans les chiffres et dans l’analyse des résultats de l’année 2012. Cela dure depuis plus d’un mois et j’ai enfin terminé mon rapport d’activité avant-hier soir, avec 10 jours de retard par rapport aux années précédentes.
Avec les élections présidentielles et les premières mesures prises par le gouvernement, l’année 2012 a été difficile. Pour que les affaires fonctionnent il faut que les entrepreneurs soient rassurés et aient confiance en l’avenir. Ce qui me frappe le plus c’est l’explosion de la fiscalité locale, en augmentation moyenne de plus de 7% alors que le coût de la vie n’a augmenté que de 2%. Le montant des charges dues par les locataires augmente beaucoup plus vite que les loyers, et viendra un jour où les charges dépasseront celui-ci.
A Paris c’est le plein hiver, il fait un froid terrible, moins dix degrés à Pontoise avant-hier matin ! J’ai vraiment du mal à me réhabituer, les tropiques me manquent. J’espère que je ne vais pas avoir trop froid dans le bateau.
Au niveau santé, je n’ai toujours pas de rendez-vous avec le chirurgien et cela fait plus de deux mois que je suis sous antibiotiques ce qui ne m’empêche pas d’avoir actuellement une infection urinaire par un germe résistant à l’antibiotique que je prends. J’ai vraiment hâte que ce diverticule soit traité de façon à voir si cela résous mon problème.
Christophe a mis dans l’onglet TV et Radio de mon blog la vidéo de mon dernier passage au magasine de la santé. Une autre bonne nouvelle, je viens de recevoir 5000 exemplaires de mon petit fascicule « Dialysé et Libre ». C’est un petit livret de 30 pages au format A5 qui s’adresse aux dialysés et surtout aux futurs dialysés. J’essaie de partager mon expérience, de donner quelques conseils suite à mon vécu personnel et surtout de montrer que la vie peut continuer à être belle et que l’on peut rester libre en étant dialysé.
Il faut maintenant distribuer ces fascicules de façon à ce qu’ils se retrouvent dans la salle d’attente des néphrologues, et partout où passent les futurs dialysés. N’hésitez pas à me contacter si vous avez une opportunité.
Hé bien voilà, je vais passer quelques jours sur mon bateau, je vais essayer de sortir le moteur et voir le problème des chandeliers, il faut que je trouve un moyen de les fixer beaucoup plus solidement. Il faut également que je remette en place et que je refixe tous les aménagements de la cabine arrière qui se sont déplacés sous le poids énorme des poches de dialyse et les mouvements importants du bateau dans les mers formées.
J’espère que mon petit radiateur va réussir à réchauffer Harmattan car depuis mon départ de Paris je ne vois que du blanc, la neige recouvre tout, c’est magnifique.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Bonjour je souhaite une bonne et heureuse année pour toi, tous ceux que tu aime je te souhaite aussi une meilleure santé pour que tu puisse réaliser tous les projets que tu dois avoir. jean-claude " Envoyé par JC LEJOUT le 18-01-2013 à 17:23
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"ouf je suis heureuse d’avoir de vos nouvelles mes meilleurs voeux pour vous et votre famille surtout la santé moi tourjours des ennuis le nez tout va bien les bronches re skaner au mois de mars les pieds une bonne nouvelle marion et gaeten que vous avez accueit sur harmattanils se marient le 2mars à bordeaux àla mairie nous yallons en train brosses bises roselynedsu" Envoyé par roselynedemeestered le 19-01-2013 à 12:39
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"bonne et heureuse année aussi , toujours agreable de te lire , je te mets un peu de soleil de cape town où nous sommes pour encore 2 semaine , puis ce sera st helene , le bresil , les antilles , les acores et enfin la bretagne vers le mois de septembre, tout ça sur le Beniguet ou il fait bon naviguer " Envoyé par tangaroa le 21-01-2013 à 07:05
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"merci à Christophe pour la pssibilité de revoir tes passages au magazine de la santé... dis-nous si la température est bonne à Port-st-louis ? pourquoi te faire attendre pour ton RV avec le chirurgien ? ds n/pays rien ne va .. juste les grèves.. je t’embrasse ainsi que la famille " Envoyé par jeanine le 26-01-2013 à 10:55
Sun, 27 Jan 2013 18:00:00 GMT - Dans la mécanique Sur Harmattan, chez Navy Services à Port Saint Louis du Rhône.
Sun, 27 Jan 2013 18:00:00 GMT - Sur Harmattan, chez Navy Services à Port Saint Louis du Rhône.
19H00 en France. Sur Harmattan, chez Navy Services à Port Saint Louis du Rhône.
Bonjour à tous,
Ici c’est l’hiver, le vrai, celui qui tape dur avec un Mistral glacé qui souffle à 40 Nœuds. Heureusement qu’Harmattan est bien isolé, il fait bon à l’intérieur mais dès que je pointe mon nez à l’extérieur de la bâche qui le protège c’est l’horreur.
Je suis en plein dans la mécanique, le weekend dernier mon frère m’a aidé à finir de libérer le moteur de toutes ses attaches dans le bateau. Ensuite il a fallu démonter le plancher du cockpit ainsi qu’un des bancs pour pouvoir sortir ce plancher. Puis, lundi, l’équipe de Navy Services est venue avec la grosse grue pour extraire le moteur. Il a fallu ouvrir la bâche au milieu du bateau et pousser la bôme sur le côté. Le moteur est sorti sans problème et nous l’avons posé sur une palette avant de le reprendre avec une chèvre pour le poser dans la voiture de Richard.
Encore un grand merci à Richard, quel ami sympathique. J’ai posé le moteur dans son atelier et j’ai commencé à le mettre en pièces détachées. Lorsque j’ai une interrogation, une difficulté, Richard est toujours là pour me conseiller, me montrer ou bien gérer le problème. Lorsque nous avons pris les compressions, seul un cylindre était normal, pour les trois autres il n’y avait plus de compression. Nous avons donc décidé de refaire le moteur en totalité.
J’ai donc sorti les bielles et les pistons, mais nous n’avons pas vu de problème par là. Par contre lorsque nous avons retiré les soupapes elles n’étaient pas belles. Je pense que le fait de tourner en permanence au ralenti n’arrange pas le moteur, il faudrait régulièrement le mettre à fond pendant une dizaine de minutes.
J’avais mis un très gros extracteur (un ventilateur) pour évacuer la chaleur de la salle machine. La sortie de l’air se fait au niveau de l’hiloire mais j’ai pris quelques grosses déferlantes qui ont parfois remplie le cockpit. Dans ce cas l’eau de mer rentre par le conduit d’air et vient arroser le moteur, d’où un très mauvais état de celui-ci, beaucoup de rouille et de pièces difficilement démontable. Nous avons eu moins de mal qu’à Richard’s Bay pour sortir les injecteurs mais il a fallu batailler pas mal tout de même. Par contre nous avons cassé deux bougies de préchauffage à l’intérieur de leur logement. Je ne sais pas si nous allons réussir à les extraire mais cela va être difficile.
Ce weekend j’ai laissé mon moteur tranquille, je me suis reposé un peu et j’ai travaillé dans ma salle machine. J’ai sorti les sept batteries qui s’y trouvaient. Je suis en train de réfléchir, je me demande si je dois laisser mes batteries dans la salle machine car il y fait très chaud ou si je dois leur trouver une place ailleurs.
78 jours pour faire le tour du monde, bravo ! Qu’ils sont beaux et performants ces bateaux.
A bientôt.
Jean-Louis
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"bisous de roselyne nous de la pluie aprés les tempetes de neige c’est mieux harmattant va avooir une nouvelle jeunessepour faire une belle escapade,?" Envoyé par roselynedemeestered le 29-01-2013 à 16:48
Sun, 10 Feb 2013 18:00:00 GMT - En manque de liberté A Cormeilles en Vexin
Sun, 10 Feb 2013 18:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
19H00 en France. A Cormeilles en Vexin.
Bonjour à tous,
Il neige encore ce matin sur Paris, c’est l’hiver et je suis bloqué à la maison. Je rêve de soleil, je rêve d’aventures, je rêve de sables blancs et de cocotiers, je rêve de mers turquoise et d’endroits où la civilisation n’a pas encore mis les pieds.
Malheureusement je suis cloué ici, je ne peux pas aller à mon bateau et je ne peux même pas aller passer le weekend à Honfleur ou à Etretat.
J’ai fait un ECBU la semaine dernière qui montre qu’à nouveau je suis infecté par un germe multi résistant. J’ai enfin rencontré l’urologue de Pontoise, il a tapé sur son ordinateur pendant trois quarts d’heure en me posant des questions de temps en temps puis il m’a serré la main en me disant qu’il avait encore quelques points à éclaircir et qu’il me reverrait rapidement. Vivement que le dossier médical informatisé fonctionne réellement, actuellement les transferts d’informations entre les différents hôpitaux ne sont pas au top, loin s’en faut.
Jeudi j’ai vu le néphrologue de Pontoise qui m’a suivi pendant une quinzaine d’année avant ma dialyse. Il m’a remis sous perfusion permanente d’antibiotiques pour trois semaines. Je dois être tous les soirs à 19 heures à la maison pour que l’infirmière me change ma perfusion d’où le manque de liberté total.
Lundi prochain je revois l’urologue pour une nouvelle sistographie et je dois passer un scanner avec injection pour faire un point précis sur tout mon système urinaire afin d’essayer de comprendre ce qu’il se passe. Comme je suis insuffisant rénal il y a toute une procédure et je dois passer une journée à l’hôpital. La date n’est pas encore arrêtée.
J’en profite pour m’occuper de mes affaires. J’ai pas mal de travail pour acheter de nouveaux immeubles et louer des grandes surfaces mais les voyants sont au vert et c’est très motivant.
Je continue à faire parler de la dialyse péritonéale à travers mon association « Vivre sous Dialyse ». Le premier février j’ai eu l’occasion de raconter mon aventure sur Radio Enghien pendant trois quarts d’heure. Malheureusement je n’ai pas pu récupérer l’enregistrement pour le mettre sur mon site.
Par ailleurs j’ai été contacté par Diaverun suite à mon intervention à Strasbourg. C’est un groupe mondial (16 pays, 6900 personnes) de soins privés en néphrologie. On me propose de faire une conférence à Valence en Espagne fin mai. Il y aura les 250 tops personnes du groupe. Jusqu’à présent ce groupe ne faisait que de l’hémodialyse mais la nouvelle politique est de faire de la dialyse péritonéale avec l’ambition d’atteindre 15% avec cette méthode en 2015. Ce sera bien entendu de nouveau en langue anglaise, heureusement que je maîtrise maintenant. J’ai quand même l’impression que cette méthode de dialyse progresse et que mes efforts portent leurs fruits.
J’ai commencé à diffuser mes petits fascicules, le Docteur Verger m’a proposé d’en glisser un dans chaque valisette remis à tous les participants du symposium du RDPLF, ce sont encore près de 300 professionnels qui vont être touchés. Ces fascicules sont diffusés gratuitement et pour toucher un maximum de patients j’ai glissé dans chacun un petit bon de commande pour 50,100 ou 200. Le but est qu’ils se retrouvent dans la salle d’attente de tous les néphrologues.
Je profite également d’être bloqué ici pour progresser dans l’utilisation de mon récepteur de radio multifréquences. Je l’avais acheté pour traverser l’atlantique au départ mais je n’ai pas eu le temps de le mettre en marche. Connecté à mon ordinateur, j’aimerai pouvoir recevoir la météo également par ce canal. Pour l’instant je travail sur mon antenne. Sur le bateau un des pataras peut servir d’antenne.
Mon infirmière arrive, il faut que je vous laisse.
Sun, 10 Feb 2013 18:00:00 GMT - En manque de liberté A Cormeilles en Vexin
Sun, 10 Feb 2013 18:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
19H00 en France.
Bonjour à tous,
Il neige encore ce matin sur Paris, c’est l’hiver et je suis bloqué à la maison. Je rêve de soleil, je rêve d’aventures, je rêve de sables blancs et de cocotiers, je rêve de mers turquoise et d’endroits où la civilisation n’a pas encore mis les pieds.
Malheureusement je suis cloué ici, je ne peux pas aller à mon bateau et je ne peux même pas aller passer le weekend à Honfleur ou à Etretat.
J’ai fait un ECBU la semaine dernière qui montre qu’à nouveau je suis infecté par un germe multi résistant. J’ai enfin rencontré l’urologue de Pontoise, il a tapé sur son ordinateur pendant trois quarts d’heure en me posant des questions de temps en temps puis il m’a serré la main en me disant qu’il avait encore quelques points à éclaircir et qu’il me reverrait rapidement. Vivement que le dossier médical informatisé fonctionne réellement, actuellement les transferts d’informations entre les différents hôpitaux ne sont pas au top, loin s’en faut.
Jeudi j’ai vu le néphrologue de Pontoise qui m’a suivi pendant une quinzaine d’année avant ma dialyse. Il m’a remis sous perfusion permanente d’antibiotiques pour trois semaines. Je dois être tous les soirs à 19 heures à la maison pour que l’infirmière me change ma perfusion d’où le manque de liberté total.
Lundi prochain je revois l’urologue pour une nouvelle sistographie et je dois passer un scanner avec injection pour faire un point précis sur tout mon système urinaire afin d’essayer de comprendre ce qu’il se passe. Comme je suis insuffisant rénal il y a toute une procédure et je dois passer une journée à l’hôpital. La date n’est pas encore arrêtée.
J’en profite pour m’occuper de mes affaires. J’ai pas mal de travail pour acheter de nouveaux immeubles et louer des grandes surfaces mais les voyants sont au vert et c’est très motivant.
Je continue à faire parler de la dialyse péritonéale à travers mon association « Vivre sous Dialyse ». Le premier février j’ai eu l’occasion de raconter mon aventure sur Radio Enghien pendant trois quarts d’heure. Malheureusement je n’ai pas pu récupérer l’enregistrement pour le mettre sur mon site.
Par ailleurs j’ai été contacté par Diaverun suite à mon intervention à Strasbourg. C’est un groupe mondial (16 pays, 6900 personnes) de soins privés en néphrologie. On me propose de faire une conférence à Valence en Espagne fin mai. Il y aura les 250 tops personnes du groupe. Jusqu’à présent ce groupe ne faisait que de l’hémodialyse mais la nouvelle politique est de faire de la dialyse péritonéale avec l’ambition d’atteindre 15% avec cette méthode en 2015. Ce sera bien entendu de nouveau en langue anglaise, heureusement que je maîtrise maintenant. J’ai quand même l’impression que cette méthode de dialyse progresse et que mes efforts portent leurs fruits.
J’ai commencé à diffuser mes petits fascicules, le Docteur Verger m’a proposé d’en glisser un dans chaque valisette remis à tous les participants du symposium du RDPLF, ce sont encore près de 300 professionnels qui vont être touchés. Ces fascicules sont diffusés gratuitement et pour toucher un maximum de patients j’ai glissé dans chacun un petit bon de commande pour 50,100 ou 200. Le but est qu’ils se retrouvent dans la salle d’attente de tous les néphrologues.
Je profite également d’être bloqué ici pour progresser dans l’utilisation de mon récepteur de radio multifréquences. Je l’avais acheté pour traverser l’atlantique au départ mais je n’ai pas eu le temps de le mettre en marche. Connecté à mon ordinateur, j’aimerai pouvoir recevoir la météo également par ce canal. Pour l’instant je travail sur mon antenne. Sur le bateau un des pataras peut servir d’antenne.
Mon infirmière arrive, il faut que je vous laisse.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Mon cher Jean Louis, Que c est super de pouvoir acheter d autres immeubles pour les louer! Il faut profiter de cette periode d hiver et de froid en France pour regler les ptits problemes de sante qui ne sont jamais faciles, car on perd souvent courage lorsque cela prends plus de temps que ce que l on pensait...allez courage et patience Jean-Louis! Il y a un temps pour tout! Il faut se reposer! 19h tous les jours est plus une obligation qu un manque de liberte! Jean Louis! cheer up! Je te trouve toujours aussi actif c est vraiment super et bravo encore pour continuer ton blog et ton histoire, je suis une grande fan! Les choses vont s’arranger j en suis sure, aussi la neige et l hiver a son charme! c’est pas pour tous les jours...bientot le printemps arrive! Je t embrasse, gros bisous Jean Louis!" Envoyé par Delphine le 12-02-2013 à 23:20
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"en union avec je sais manque de liberté pa drole courage gros bisous roselyned" Envoyé par demeestereroselyned le 14-02-2013 à 11:47
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"cher JL j’ai joint un fascicule à la carte d’anniv.de Françcoise Restif à St michel Chef-chef qui a regardé les "magazines de la santé te concernant" et voit du monde car elle travaille en mairie. je vais l’envoyer aussi chez la tante pour Sonia(fille d’annick) qui est infir mière à Laval. + le fils de ma copine (infirmier à Evreux et aussi la clinique de l’europe à Rouen) ma Kinée aussi à qui je raconte tout. bisous à tous. si Matis est en vacances, il viendra te distraire.. jeanine" Envoyé par jeanine le 16-02-2013 à 15:14
Sun, 24 Feb 2013 18:00:00 GMT - Le temps qui file A Cormeilles en Vexin
Sun, 24 Feb 2013 18:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
19H00 en France.
Bonjour à tous,
Il y a quatre mois que je suis arrivé à Marseille et que j’ai fini mon tour du monde mais c’est réellement maintenant, avec le recul, que je commence à me rendre compte que j’ai vécu une aventure extraordinaire et surtout que la terre a énormément tournée depuis mon départ le cinq octobre 2009.
Comme les choses évoluent en trois ans et comme on les trouve changées. Quand je compare les photos et les films réalisés lors de ma première étape et les photos d’aujourd’hui, je m’aperçois que j’ai pris un coup de vieux. Il en est de même des gens autour de moi, des présentateurs à la télé, des copains… Mes petits enfants ont bien grandis, c’est eux maintenant qui me permettent de mesurer plus précisément le temps qui file.
Beaucoup de paysages, d’images, de souvenirs, d’ambiances et surtout d’émotions et de sentiments me reviennent. Quelle a été belle cette aventure ! Comme ils me manquent ces moments fabuleux en autonomie totale malgré ma dialyse. Comment rêver une liberté plus grande ? Comment imaginer maintenant un défi m’apportant la même plénitude ? Je crois que c’est tout à fait impossible.
Pendant ces trois ans, certaines choses m’ont manquées, en tout premier lieu les informations internationales au quotidien. J’adore suivre la marche du monde, je n’aime pas être pris au dépourvu. Le matin du fameux 11 septembre, je savais que Ben Laden venait de frapper alors qu’à l’époque très peu de gens en avait déjà entendu parler.
L’actualité des variétés m’a énormément manqué également. Actuellement c’est une période fille. J’aime la pop, la musique soul, le RnB… Je suis séduit par toutes ces jeunes femmes qui squattent réellement les ondes, Rihanna bien sûr mais également Adele, Emeli Sande et surtout cette toute jeune Birdy qui va très certainement faire une carrière exceptionnelle.
Ce matin j’ai reçu un mail de Pierre-Yves. Il m’a raconté une histoire dont je veux vous parler. C’est celle d’un jeune sportif champion de surf. Il est célèbre dans son milieu et sa copine est championne du monde de Kit surf. Il était bien un peu fatigué ces derniers temps et avait souvent mal à la tête. De passage à Marseille, il fait un malaise et tombe dans le coma avec une tension à 28, SAMU, Urgences, il a faillit mourir et on découvre que ses reins ne fonctionnent plus. Je voulais vous raconter cela pour mettre en lumière que cette maladie n’épargne personne et qu’elle est particulièrement insidieuse car sans symptôme. Il faut impérativement se faire suivre et de temps en temps demander à votre généraliste de vous prescrire un taux de Créatinine. C’est un examen de rien du tout mais qui permet de détecter souvent des années plus tôt cette maladie. Cette connaissance permet de retarder d’une façon importante le début de la dialyse.
Pour la petite histoire, ce jeune sportif a demandé à Pierre-Yves d’être impérativement traité en DP car son père a été sur Internet et a découvert mon blog. Je suis content de lui permettre ainsi de rester libre de pouvoir voyager et suivre les compétitions.
J’ai déjà diffusé 1 750 exemplaires de mon petit fascicule « Dialysé & Libre ». Si vous souhaitez en recevoir quelques un pour diffuser autour de vous, n’hésitez pas, envoyer moi votre adresse par mail et je vous les enverrai.
Sun, 24 Mar 2013 18:00:00 GMT - Un bruit qui sent l’eau salée Port Saint Louis du Rhône
Sun, 24 Mar 2013 18:00:00 GMT - Port Saint Louis du Rhône
19H00 en France. A bord d’Harmattan à Port Saint Louis du Rhône.
Bonjour à tous,
Comme le temps passe, je m’aperçois que je ne vous ai pas donné de nouvelles depuis un mois !
Qu’il s’en est passé des choses. J’ai énormément travaillé pour mes affaires et depuis quinze jours je suis au bateau. Je passe mes journées dans l’atelier de mon ami Richard, occupé à travailler sur le moteur principal d’Harmattan. Après 55 000 Miles au compteur, plus de 4 000 heures et surtout des douches d’eau salée lorsque la mer est en furie, il en avait grandement besoin.
La fois précédente je l’avais mis en petits morceaux puis j’avais porté la pompe à injection ainsi que les alternateurs à la révision. Pour le démarreur j’ai effectué la révision moi-même. Cette fois j’ai nettoyé chaque pièce en mettant le métal à nu à l’aide d’une brosse métallique montée sur une disqueuse, j’ai changé les segments ainsi que les coussinets, mon frère m’a aidé un peu, en particulier il a rodé les soupapes qui en avaient un grand besoin. Pour lui son moteur tourne depuis un bon mois.
Richard était là pour me conseiller et m’aider à solutionner les problèmes difficiles comme les bougies de préchauffages cassées dans la culasse. Malgré toute la compétence de Richard nous n’y sommes pas arrivés et il a fallu porter la culasse à un rectifieur pour extraire ces bougies. Nous en avons profité pour lui demander de régler le jeu aux soupapes. Avec l’arbre à cames en tête, l’absence de paliers, et les petites pastilles d’épaisseur c’est impossible à faire soit même.
Avant-hier soir, le moteur était enfin prêt à faire retentir ses premières explosions, j’ai fait le plein d’huile, nous avons branché une batterie et rapidement il a commencé à pétarader emplissant le garage d’une épaisse fumée noire. Quel bonheur ! J’ai immédiatement sentie l’eau salée se rapprocher d’un seul coup.
Hier j’ai monté tout les circuits d’eau de refroidissement et nous l’avons fait tourner pendant une heure afin de le faire chauffer un peu. Il a fallu refaire un joint qui n’a pas supporté. Maintenant il va falloir le faire tourner une journée complète afin de vérifier qu’il n’y a pas de fuite d’huile, d’eau ou de gasoil. Il faudra ensuite avoir un peu de beau temps et de chaleur pour pouvoir le repeindre.
Je voulais rester à terre pendant deux ans afin de remettre tout le bateau en état mais quand mon frère m’a dit qu’il allait faire un tour de méditerranée cet été et qu’en plus les premiers rayons de soleil sont apparus j’ai craqué. Je n’ai plus qu’une hâte, c’est de jeter le moteur dans le bateau puis de remettre celui-ci à l’eau pour partir passer l’été en Grèce et en Turquie. Ce serait bien de pouvoir partir début Mai.
Au niveau santé c’est moyen, j’ai encore subit une perfusion continue de Tienam (c’est un antibiotique) pendant trois semaines accompagné de Tavanic (c’est un autre antibiotique) pour essayer de stopper cette infection urinaire permanente. C’est difficile car avec les effets secondaires j’ai eu mal aux tendons, en particulier aux tendons d’Achille qui rend la marche difficile.
J’étais très content car depuis la fin de ce traitement il y a trois semaines je n’avais plus d’infection et je commençais à penser que le problème était enfin résolu. Malheureusement c’est réapparu aujourd’hui. C’est la barbe.
A bientôt
Jean-Louis
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"Contente d’avoir de vos nouvelles mais je vois que vous avez été bien occupé avec vos histoires de mécanique !!! j’espère que les problèmes d’infection vont vite se résoudre, le beau temps va bientot pointer le bout de son nez, et lorsque vous sentirez les embruns sur votre visage, je suis sure que tout ira beaucoup mieux :) Bon courage. Roseline" Envoyé par Roseline Mabire le 25-03-2013 à 07:49
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"je n’arrive pas avous envoyer ce message merci pour les bonnes nouvellesgrosbisous à tous roselyned" Envoyé par roselyne demeestere le 02-04-2013 à 09:42
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"*Bonjour, Je vous adresse ce messaga car moi aussi j aiété greffé du rein en juin et j’ai des infections régulières soignées au Tienam. Vous est il facile d’en trouver car j’hésite à voyager . J’étais à Air France donc je bénéficie de billest pratiquement gratuiits . Si vous aviez un besoins urgent je me ferais un plaisir de vous l’apporter. PS Vous avez croiisé mza fille a Port Dickinson je crois elle était sur le voilier ANAO et c’est elle qui ma donné votre contacte Amicalement Jaik BRAULT" Envoyé par *BRAULT le 07-04-2013 à 17:33
Mon, 15 Pr 2013 13:00:00 GMT - Du soleil ! Dans le TGV en direction du sud.
Mon, 15 Pr 2013 13:00:00 GMT - Dans le TGV en direction du sud.
15H00 en France.
Bonjour à tous,
Enfin le soleil est réapparu sur la région parisienne, depuis 6 mois nous ne l’avions pas vu, et je dois dire que, venant de passer trois ans sous les tropiques, j’ai eu du mal à supporter. Encore samedi, il a plu toute la journée, ou plus exactement brouillassé et la journée d’été de ce dimanche est d’autant plus étonnante.
Je viens de vivre une période difficile, il y a un mois et demi j’ai commencé à avoir mal à l’épaule droite, une douleur musculaire qui me faisait souffrir. Puis j’ai ressentis des sensations de brulures intenses tout au tour de l’épaule. Enfin, après encore quelques jours, j’ai pu constater des zones très rouges avec des cloques remplies de liquide. C’est un zona. C’est le virus de la varicelle qui se réactive lorsque l’on est immunodéprimé et très fatigué. Il chemine dans la gaine des nerfs et de ce fait c’est extrêmement douloureux et handicapant. Il part de la colonne vertébrale, entre deux vertèbre, les 4 et 5 pour mon cas et chemine en faisant le tour du corps jusqu’au sternum.
Entre ce zona et mon infection urinaire je n’étais pas très en forme et j’ai passé quelques semaines pas très captivantes. Même avec la dose maximum de paracétamol autorisée pour un insuffisant rénal (inférieur à celle d’une personne en bonne santé) les nuits étaient très difficiles. Il y a une semaine j’étais encore au fond du trou puis dès mardi les choses ont commencée à évoluer et progressivement j’ai senti que ma forme revenait. Mon généraliste m’a prescrit de nouveaux antibiotiques pour combattre mon infection urinaire et le zona est en fin de vie.
Du coup j’ai à nouveau envi de profiter à fond de la vie et je n’ai pu résister ce dimanche au plaisir de passer une journée au parc Astérix. J’ai hésité entre Mickey et Astérix mais lorsqu’il fait très beau, Astérix qui comporte plein de jeux d’eau est préférable. Il y a moins de monde et on peu profiter à fond des attractions à grande sensation. J’ai eu droit à quelques réflexions sympathiques car les plus vieux des visiteurs et des personnes dans les queues avaient au minimum 25 ans de moins que moi. Mais quel bonheur, depuis quelques années je pensais que je ne retrouverais plus jamais assez de forme pour affronter une journée dans un parc.
Mon attraction préférée est « Le Tonnerre de Zeus », un parcours de montagnes russes en bois de 1,2 Km de long qui monte à 30 mètres de haut et nous propulse à plus de 80 km/h dans des virages, des montées puis des descentes époustouflantes.
Maintenant je suis dans le TGV, je pars à mon bateau et mon intention est de ne pas revenir sur Paris avant d’avoir remis le moteur à sa place de façon à pouvoir retirer mes bâches de protection hivernale. C’est important car j’ai lancé la fabrication d’une nouvelle capote, l’ancienne étant totalement brulée par les UV tropicaux. Il faut que je remonte l’inverseur puis que je fasse tourner un peu le moteur avant de le dégraisser puis de le repeindre entièrement. Il faut également que je nettoie la salle machine et que je remette en place les supports moteurs. Ensuite il va falloir aligner l’arbre d’hélice.
Je pense qu’il va être difficile de remettre Harmattan à l’eau courant Mai car on sous-estime toujours le volume de travail à réaliser. Le 22 Mai je dois être à Valence en Espagne pour une conférence. J’en ai peut-être une autre fin juin. Il va falloir que je jongle entre mes voyages en bateau et mes conférences.
Pendant toutes ces semaines passées au bureau je me suis consacré à la programmation d’une application qui va nous permettre de gérer plus efficacement les spécificités de notre activité. Cela m’a rappelé les débuts de mon activité professionnelle, j’adore la programmation. Ici c’est sous Access, avec des Macros et du code en langage VB. J’ai eu beaucoup de mal au début mais petit à petit cela revient, j’ai progressé et maintenant je me régal.
A bientôt.
Jean-Louis
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"pas de chance pour le zona j’espére que cela va mieux mardi3Oscanner pour les poumons gros bisous àtous rosrlyned" Envoyé par roselynedemeestered le 23-04-2013 à 17:35
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"j’attends de vos nouvelles ce jour trés bon scanner ouf soleil trés rare il fait encore trés froid gros bisous de roselyned" Envoyé par demeestere roselyne le 30-04-2013 à 17:05
Sun, 05 Mai 2013 14:00:00 GMT - Bientôt de nouvelles aventures Port Saint Louis du Rhône
Sun, 05 Mai 2013 14:00:00 GMT - Port Saint Louis du Rhône
16H00 en France. Sur Harmattan à Port Saint Louis du Rhône.
Bonjour à tous,
Depuis trois semaines je travail pour remettre à l’eau Harmattan, il faut aller vite maintenant car la saison approche. Cette année je voudrais retourner en Grèce et en Turquie. Je suis en manque ! On va à l’autre bout du monde pour découvrir des endroits si éloignés qu’ils nous semblent paradisiaques mais finalement les endroits les plus beaux sont à côté de chez nous. La Méditerranée est pour moi le plus beau bassin de navigation qui existe sur la terre.
Ce qui est unique en Méditerranée et que l’on ne retrouve nulle part au monde, ce qui m’attire comme un énorme aimant, c’est le poids de l’histoire, ce sont toutes ces traces des civilisations qui ont fondé ce que nous sommes aujourd’hui. La Méditerranée est le berceau de l’humanité et la Grèce mais encore plus, les côtes du sud de la Turquie entre Bodrum et Kekova recèlent les vestiges historiques des différentes civilisations qui nous ont précédés.
Tous les soirs, ont lâche l’ancre dans des criques magnifiques. L’eau y est si cristalline que l’on peut compter les petits cailloux à six mètres sous la surface et l’on peut plonger sans crainte car la température de cette eau avoisine ou dépasse les trente degrés.
Lorsque l’on est bien rafraîchit et que l’on commence à explorer les alentours, on est immanquablement ébahit par le poids de l’histoire, un port antique, un aqueduc Romain ou bien un théâtre admirablement conservé, des tombes Lyciennes, les ruines d’une église Byzantine, des tombeaux magnifiques creusés dans la falaise, les ruines d’une ville où nos lointains ancêtres ont vécu ….
Et puis le soir venu l’ambiance festive d’un repas pris dans le petit restaurant de plage va magnifiquement terminer une journée inoubliable.
Mon moteur est totalement terminé, Alain et Richard m’ont aidé à le repeindre et j’ai beaucoup travaillé pour nettoyer la salle machine et la préparer pour recevoir à nouveau le moteur. Jeudi la grue est venue et nous l’avons réinstallé dans le bateau. Il me reste à effectuer l’alignement avec l’arbre d’hélice, remettre les quelques durites et finir les branchements électriques.
J’ai également remis à neuf mon rail d’écoute de grand voile qui ne fonctionnait plus depuis Tahiti. Quel bonheur de retrouver un bateau en total état de naviguer. J’ai commandé une nouvelle capote car la précédente est cuite par les UV des tropiques. Je veux exactement la même car elle m’a protégé admirablement pendant tout mon tour du monde. Je ne veux que quelques modifications mineures.
Comme le moteur est à nouveau dans le bateau j’ai pu refermer le fond du cockpit, enlever mes bâches d’hiver et passer un bon coup de Karcher. Du coup la vie à l’intérieur est beaucoup plus agréable même si le temps n’est pas encore très fameux, certains jours il fait beau mais la pluie revient sans cesse.
Le 22 Mai je dois me rendre à Valence pour une conférence auprès du groupe Diaverum. Ce prestataire de soins de dialyse est présent dans 17 pays, il représente 6900 personnes et a pour objectif d’augmenter de façon importante la part de dialyse péritonéale chez ses patients. J’aimerai mettre mon bateau à l’eau juste après et partir immédiatement pour la Grèce.
A bientôt.
Jean-Louis
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"contente d’avoir de bonnes nouvelles bonne chance pour la conférence et bon vent pour la suite gros bisous et en unionde pensées roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 05-05-2013 à 20:07
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"On essaye d’être à PSL pour ta mise à l’eau! Nous serons dans les Calanques jusqu’a la fin du mois: finalement au mouillage ensemble, Harmattan et Largyalo? Après tant d’années cote à côte à sec!Bises!" Envoyé par petra le 06-05-2013 à 00:02
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"Super genial JL cela me fait vraiment plaisir de te retrouver en ce lundi matin, je suis tres excitee a l’idee que tu seras a nouveau sur l’eau...apres tant d emois de travail et de souffrance et d’un hiver rude et difficile qui a l air de se faire long maintenant....je pense bien a toi, enjoy the event and can’t to get more news from you soon! Take care, and big hug from us 3 Delphine" Envoyé par Delphine le 06-05-2013 à 02:13
Mon, 20 Mai 2013 10:00:00 GMT - Le bonheur d’être prêt à repartir Dans le TGV Nîmes/Paris
Mon, 20 Mai 2013 10:00:00 GMT - Dans le TGV Nîmes/Paris
12H00 en France. Dans le TGV Nîmes/Paris.
Bonjour à tous,
Quel bonheur d’avoir un bateau prêt à reprendre la mer ! J’ai des rêves plein la tête et j’ai hâte de partir. J’ai pris rendez vous pour la mise à l’eau le mardi 4 juin à 10h30, première étape l’île de Corfou en mer Ionienne. Je connais bien cette île, porte d’entrée de la Grèce, à environ 900 Miles de Port Saint Louis du Rhône. Elle possède une marina immense et très bien protégée. C’est une excellente escale technique. Tout autour de la marina des bateau sont tirés au sec et remis en état.
En attendant je remonte à Paris pour assumer quelques obligations, et en tout premier lieu cette conférence pour Diaverum à Valence en Espagne. Je dois prendre l’avion demain après midi à Roissy et je serais de retour jeudi. Je suis programmé pour mercredi en début d’après midi. Le but est de motiver les 200 « top » de cette organisation internationale spécialisée dans la dialyse (6900 employés, 20 000 patients) à développer la dialyse péritonéale, synonyme d’autonomie pour les malades. Ils se sont donné pour objectif d’atteindre 15% de patients dialysés avec cette méthode en 2015. C’est en langue anglaise bien entendu et c’est toujours un peu difficile pour moi.
Ensuite j’ai un peu de travail à mon bureau puis un rendez vous avec mon néphrologue le 30 mai. Je reviendrais sur Harmattan le vendredi 31 au soir pour les derniers préparatifs et en particulier l’avitaillement du navire.
Pour cette première étape je n’aurais pas trop le temps de lambiner, cela va ressembler à un convoyage car je dois être à Caen le 19 juin au matin pour un rendez vous avec mon néphrologue de dialyse, puis le 20 j’interviens avec le Docteur Verger dans un symposium de néphrologues à Saint Malo et enfin je dois assurer une conférence à Strasbourg le mardi 25 juin pour l’association locale de dialysés.
Ensuite je compte repartir me promener en Grèce et en Turquie jusqu’au mois de novembre. J’adore cette région et ces cinq mois ne seront pas de trop pour assouvir mon manque. Il y a toutes ces îles de la mer Ionienne que je connais peu et que je veux explorer, puis le golfe de Patras et le canal de Corinthe, je vais le passer pour la troisième fois, encore un grand moment en perspective.
Ensuite je compte passer beaucoup de temps dans les Cyclades. J’ai trop envie de revoir ces petites maisons blanches avec leurs volets bleus azur, ces petites églises blanches également avec leur dôme du même bleu. Sifnos, Sérifos, Paros, Antiparos, Naxos … Chaque île est différente, chaque île a son propre charme. Dans la plus part on loue un scooter et on fait le tour de l’île. On s’arrête déjeuner sur la terrasse ombragée d’un petit restaurant au bord de la mer en regardant les pêcheur et en savourant la douceur de vivre.
J’ai envie de revoir Folégandros, de laisser Harmattan amarré dans le port, puis d’escalader cette énorme pente et de passer une nuit dans une chambre d’hôtel dans cet endroit absolument exceptionnel. Je veux pouvoir laisser le temps s’écouler devant une bière et des mets locaux sur la place du village, à l’ombre de ces arbres multi-centenaires remplis d’oiseaux qui chantent, en admirant ce sol fait de grandes plaques de pierre dont les joints sont repeints en blancs tous les ans.
Ce sera ensuite les îles du Dodécanèse et en particulier cette île de Patmos que j’aime tant, puis enfin la Turquie avec Bodrum, Cnide, Datça, Marmaris, Fethié, Kas, Kékova … Je vous ai déjà parlé longuement de cet endroit, mon bassin de croisière préféré.
Enfin je reviendrais par les Cyclades du sud en m’arrêtant bien sûr à Santorin où j’irais dormir à l’hôtel Anémomilos dans le village d’Oia. Passer une soirée ici est inoubliable. J’y vais régulièrement et ne m’en lasse pas. Il faut absolument que je m’arrête sur l’île de Milos, plus à l’ouest, que je ne connais pas. L’île de la fameuse Vénus est, tout comme Santorin, le site d’un ancien volcan et la caldera y est parait-il magnifique.
Lors de mon tour du monde, et en particulier pendant ma période sous dialyse, je n’ai pas pu vraiment faire de tourisme, c’était un challenge, un défi qu’il fallait réussir. Aussi, cette année, je veux prendre tout mon temps pour musarder, pour profiter de la vie, du soleil, de la mer à plus de 30 degrés et de ces endroits où il fait bon prendre son temps.
Lorsque j’ai sorti le bateau de l’eau fin octobre, il y avait un tel travail de remise en état que je n’imaginais pas le remettre à l’eau cette année.
Cet hiver, avec mes problèmes de santé, j’ai été immobilisé à Paris pendant de très longues périodes. Mais, malgré tout, les choses ont avancé et ces six dernières semaines j’ai travaillé d’arrache pied. Mis à part des problèmes d’esthétisme (peinture de la coque et du pont), j’ai résolu tout ce qui me semblait important. La salle machine est refaite à neuf, le moteur, prêt pour un second tour du monde y trône en roi et j’ai pu y installer un troisième chargeur de batteries pour maintenir en forme les 10 batteries neuve que je viens de mettre en place.
Avec l’aide de Jacky qui est venu passer deux jours, le carénage a été effectué. Il m’a aidé également à refixer les chandeliers qui en avaient besoin. J’ai remis en place et scellé les ameublements tribord de la cabine arrière qui avaient bougés de trois centimètres sous le poids des poches de dialyse dans la mer démontée. J’ai également réparé de nombreuses petites choses importantes comme mon rail d’écoute de grand voile, mon hale bas de bôme d’artimon, mon réfrigérateur …
En parlant de Jacky, il va certainement m’accompagner pour aller à Corfou et, grande nouvelle, il s’achète un beau bateau, un Cyclade 39 qui se trouve actuellement à sec à côté d’Harmattan.
J’ai récupéré mes voiles que j’avais mis à la révision chez le voilier et je les ai remis à poste. Par contre j’ai un gros problème avec la capote. J’en ai commandé une neuve à la boutique qui m’avait fait la précédente. Elle devait être finie pour le 15 mais je ne vois toujours rien venir. L’artisan m’a fait de nombreuses promesses qui n’ont jamais été tenues. C’est épuisant de travailler avec ce type de personne et je suis très inquiet car je ne peux partir sans capote et si l’ancienne doit être remise en place cela ne peut être qu’après un certain nombre de réparations.
Voilà les dernières nouvelles. Au niveau de ma santé je suis en pleine forme. Le fait de travailler sur mon bateau me donne une pêche terrible. L’hiver a été difficile mais maintenant j’ai retrouvé tout mes moyens. J’ai toujours cette infection urinaire dont personne n’arrive à me débarrasser. Je pense que je vais devoir me faire une raison et vivre avec. Nous sommes aux limites actuelles de la médecine. Je n’accepterais plus de faire des cures d’antibiotiques qui ne servent à rien puisque l’infection réapparaît toujours quelques jours après la fin de celles-ci.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Quel beau programme en récompense de l’énorme effort de remise en état accompli. Toujours admiratif devant ta force de vie. Comme nous aimerions arriver maintenat en Méditerrannée pour voir ces merveilles.
Un grand bravo. Olivier" Envoyé par Olivier de NEOS le 20-05-2013 à 15:42
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"bon tourisme union de pensées bonjourà jacky a bientot roselyned" Envoyé par demeesterere le 27-05-2013 à 10:17
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"Bonjour jean-Louis, Quel programme! Quelle nouvelle leçon de vie! Ou puise-tu cette énergie? Chapeau bas, à bientôt pour la suite des aventures. Didier" Envoyé par Didier le 28-05-2013 à 14:23
Fri, 31 mai 2013 12:00:00 GMT - Dans quatre jours la mise à l’eau Dans le TGV Paris/Nîmes.
Fri, 31 mai 2013 12:00:00 GMT - Dans le TGV Paris/Nîmes.
14H00 en France.
Bonjour à tous,
Oui, je suis encore dans le TGV, c’est à peu près le seul endroit où j’ai un peu de temps pour vous donner de mes nouvelles. Depuis mon retour en France je ne circule plus qu’en train. J’ai loué un garage à Port Saint Louis pour ma voiture. C’est de la fatigue en moins, et cela me donne un peu de temps. C’est également plus économique mais par contre c’est du stress en plus car les choses ont bien changé, maintenant les trains sont pratiquement toujours en retard. Il y a des causes diverses, travaux, panne de signalisation, intervention des forces de l’ordre dans le train, incendie criminel, incident climatique, train annulé … Et puis tous les retards pour lesquelles la cause n’est pas dévoilée.
J’ai été pas mal occupé ces dix derniers jours. Je me suis rendu à Valence en Espagne, faire ma conférence pour le meeting annuel des cadres de DIAVERUM. C’était extrêmement intéressant car j’ai pris conscience à cette occasion de l’existence d’une partie privé de l’activité de soins pour tout ce qui touche à l’insuffisance rénale. Jusqu’à présent je ne connaissais que la partie publique, les associations et les laboratoires. J’ai été impressionné par cette société et les possibilités de croissance qu’elle possède. Nous allons forcément vers une verticalisation de cette branche d’activité.
J’avais également du travail à mon bureau, je suis en train de réaliser une application informatique spécialisée pour gérer mon activité. C’est extrêmement intéressant et surtout indispensable dans ces moments difficiles où il faut voir très clair dans ses affaires afin de réagir immédiatement à la moindre évolution du marché.
Hier j’avais rendez-vous avec le néphrologue qui me suit depuis une vingtaine d’année. Nous avons bien entendu travaillé sur ce problème d’infection urinaire permanente. J’ai maintenant bien compris que je touche aux limites actuelles de la médecine. Au niveau des tuyauteries tout semble parfait et le problème est limité à la vessie. Par contre nous n’avons pas vraiment la solution pour éradiquer totalement cette infection. Pour l’instant il m’a donné de la pénicilline pour trois mois et j’espère être tranquille jusqu’en septembre. Nous verrons bien ensuite.
Malgré les promesses de l’artisan, ma nouvelle capote n’est pas prête. Mon frère a pu récupérer l’ancienne capote réparée. Je suis furieux, bien entendu, de ne pas bénéficier de ma nouvelle capote. D’ici la mise à l’eau, mardi matin à 10h30, j’ai pas mal de petits travaux à réaliser.
J’ai rempli une pleine page de « A faire », graisser l’enrouleur, remonter mon génois, graisser les winchs, réviser le moteur hors-bord, remettre en place le bib, les extincteurs, remonter l’hélice du propulseur d’étrave, mettre en place un frein de bôme sur l’artimon …. Lorsque je suis arrivé à Marseille après mon tour du monde, le 20 octobre dernier, Harmattan était dans un sal état. J’imaginais le mettre à terre pour deux ans avant de repartir. Mais finalement les problèmes importants se sont solutionnés plus vite que je n’avais pensé. Bien entendu tout n’est pas parfait mais c’est le problème des bateaux, si l’on attend d’avoir tout fini pour partir, on ne remet jamais à l’eau.
Il restera entre autre le problème esthétique, les rayures et les coups sur la coque ainsi que la peinture du pont. C’est un choix, la vie est courte et je préfère profiter de mon bateau cet été. Un bon coup de polish suffira pour cette année.
Je pars donc avec mon copain Jacky, direction Corfou en mer Ionienne que j’espère atteindre en une douzaine de jours. Il y a 900 miles à parcourir et nous pourrons faire quelques escales, Bonifacio, les îles Lipari, le sud de l’Italie après le détroit de Messine, au pied de l’Etna …
J’ai mon billet d’avion pour le 18 juin car je dois intervenir le 20 à Saint Malo lors d’une réunion de néphrologue et le 26 à Strasbourg pour une association de dialysés. Je vais en profiter pour voir mon néphrologue de greffe à Caen le 19 juin et au retour de Saint Malo le 21, pour rencontrer la journaliste de « Ouest France » à Caen également, qui va écrire un article sur mon aventure. Je reviendrais à Corfou dès le 27 pour continuer mon voyage, visiter les îles grecques de la mer Ionienne puis traverser le golfe de Patras avant d’emprunter le canal de Corinthe.
Ici c’est encore l’hiver alors que là-bas c’est le plein été. Le dépaysement va être total. In extrémis j’ai pensé à emporter des shorts, heureusement !
Pour des problèmes de coûts, je n’ai pas réactivé ma connexion satellite. En Méditerranée ce n’est pas vraiment nécessaire, aussi je ne pourrais pas poster tous les jours une nouvelle. Ce n’est qu’en passant pas loin d’une côte, grâce à mon téléphone portable en mode modem que je pourrais aller sur Internet. Comme les distances sont courtes, je pense cependant pouvoir mettre à jour mon blog au moins tous les deux jours.
A bientôt.
Jean-Louis
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"contente d’avoir des nouvellesbon courage et bonne santé en union bisous roselyned" Envoyé par roselyne demeestere le 01-06-2013 à 17:36
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"cher jean-louis, très heureuse de retrouver ce mode de communication, car l’ordi était, tout comme moi en rideau... je t’embrasse. jeanine" Envoyé par jeanine barbier le 05-06-2013 à 17:24
Wed, 05 Jun 2013 18:00:00 GMT - Vers de nouvelles aventures 43°15N 5°08E
Wed, 05 Jun 2013 18:00:00 GMT - 43°15N 5°08E
20H00 en France.
Bonjour à tous,
J’ai enfin un peu de temps pour vous donner de mes nouvelles. C’est le bonheur absolu !
Samedi et dimanche, malgré un mistral terrible (pointe à 55N), j’ai pu descendre un bon coup ma liste des « à faire ». Pour beaucoup de points c’était du travail sur le pont et, dans un vent du nord très froid et d’une force telle qu’elle rendait la position verticale difficile à tenir, quand arrivait le soir je m’écroulais de fatigue. Pas besoin de berceuse.
Jacky est arrivé lundi matin sur sa toute nouvelle moto. Il a tout de suite attaqué le lustrage de la coque. Elle en avait vraiment besoin et Harmattan a retrouvé une très fière allure. Pour la capote les choses se sont arrangées, l’ancienne a été très bien réparée cela va convenir parfaitement pour cette saison.
Comme convenu, à 10h30 hier matin nous avons remis le bateau à l’eau et, après un petit parcourt de test du moteur pendant environ une heure, je suis revenu mouiller dans la petite crique devant Navy Service. Puis, hier après-midi et ce matin ont été consacrés à terminer les derniers travaux, monter le génois, faire l’avitaillement, ranger …
Il faut dire que les journées de lundi et mardi ont été très entamées par de copieux déjeuner avec mon frère Alain, Richard et Jacky. Lundi c’étaient deux énormes tranches de faux filet (6cm d’épaisseur) sur Harmattan et Mardi une épaule d’agneau, au barbecue également, sur Nounours, le bateau de mon frère.
C’est finalement à 15h cet après-midi que l’ancre a été remontée et après un détour par Port de Bouc pour faire le plein de gasoil, Jacky et moi avons hissé les voiles, direction Corfou avec comme première étape Bonifacio que nous espérons atteindre vendredi midi.
Pour l’instant nous passons à côté du phare de Planier, la mer est plate, il n’y a pratiquement plus de vent et le moteur ronronne gentiment. Comme je n’ai pas réactivé ma connexion satellite (1 200€ par mois, trop cher en petite croisière méditerranéenne où l’on longe souvent des côtes), je ne pourrais pas vous poster des nouvelles tous les jours à heure fixe mais je vais faire le maximum pour vous donner de mes nouvelles le plus souvent possible.
Fri, 07 Jun 2013 17:00:00 GMT - Route directe sur la pointe Senetose 42°13N 7°23E
Fri, 07 Jun 2013 17:00:00 GMT - 42°13N 7°23E
19H00 en France.
Bonjour à tous,
Pas de téléphone ni d’Internet aujourd’hui, nous sommes en mer de Ligure, entre le continent et la Corse, et ici il n’y a pas de relais GSM. Cela ne va pas m’interdire de vous écrire un petit mot même si je ne pourrais le poster que dans la journée de demain.
Hé bien les habitudes sont déjà reprisent, faire du bateau, tout comme pour le vélo, ça ne s’oublie pas. La première nuit est calme, absence totale de vent, mer d’huile, moteur à 1500 tours, le bateau avec sa carène toute propre file à 5 Nœuds.
Lorsque l’on part du golfe de Fos, on s’imagine que la route directe pour Bonifacio nous emmène vers le large alors qu’il n’en est rien. En fait cette route longe la côte jusqu’au cap Sicié, juste avant Toulon. De ce fait la nuit a été entrecoupée par l’alarme qui signalait un bateau de plaisance, un cargo ou, le plus souvent, un ferry.
Puis, un peu avant 7 heures, un léger vent s’est levé sur l’avant bâbord, entre 9 et 10 Nœuds. Cela nous a permis de couper le moteur mais avant 8 heures, il a refusé en grand et j’ai dû renvoyer la mécanique.
Quel plaisir d’être à nouveau en mer, lorsque le bateau est à terre, c’est en permanence du travail. Bien sûr cet hiver a été extrêmement agréable avec mon frère jumeau, à refaire nos moteurs chez mon ami Richard que je remercie à nouveau pour ses conseils et son extrême gentillesse. Mais repartir en mer c’est immédiatement les vacances avec la musique à fond et la douceur de vivre. Ce matin c’est Radio Nostalgie que j’écoute rarement car j’aime trop découvrir les nouveaux talents, mais justement, comme c’est rare, c’est bon.
Jacky consacre sa matinée au ménage et à la pêche, inventaire, réparation, montage de lignes … Et moi je fais ma ménagère et surtout je me fais plaisir à préparer une belle ratatouille. C’est sympa d’avoir du temps pour cuisiner, cela change du beefsteak coquillette que je me prépare lorsque je travaille sur le bateau.
Ce midi nous nous faisons vraiment plaisir, tranches de gigot au barbecue et coquillettes ratatouille. Nous ne nous souvenions plus combien une petite balade comme celle-ci peut être agréable. Il fait beau même si le fond de l’air est frais mais à l’abri de la capote nous sommes bien.
Après le déjeuner une baleine vient nous rendre visite. Elle nous nargue avec son puissant jet qui monte à plusieurs mètres. C’est étonnant, à chaque traversée entre le continent et la Corse, ou bien au retour on voit toujours des baleines. Elles sont nombreuses en Ligurie. C’est le moment où le vent se décide à adonner, nous permettant de couper le moteur et d’avancer à plus de 5 Nœuds avec seulement 9 Nœuds de vent. Le bateau marche merveilleusement bien, c’est un grand bonheur.
Puis en milieu d’après-midi des dauphins viennent jouer dans l’étrave, ils nous sortent de notre léthargie d’après manger. J’en profite pour vider les coffres des boîtes de conserve que je traîne au tour du monde depuis 2009. Je jette (en fait je rempli le coffre destiné aux poubelles) ce qui est périmé ainsi que de nombreuses boîtes dont la contenance ne m’inspire pas et que je ne mangerais jamais. Certaine ont été achetées aux îles Canarie lors de mon départ, d’autre à Panama, d’autre encore en Asie du sud-est… Elles auraient pu me nourrir si j’étais vraiment tombé à cour mais ce sont des produits locaux, pas très appétissants.
Plus nous faisons du Sud et plus l’eau est chaude, ici elle est à 21°7 ! 122 Miles sur les dernières 24 heures, 141 depuis le départ.
Voilà pour aujourd’hui, je pense toucher à nouveau du réseau demain en milieu de matinée, lorsque nous allons approcher la pointe Senetose, pour poster ce mail.
Fri, 07 Jun 2013 17:00:00 GMT - Escale à Bonifacio 41°23N 9°10E
Fri, 07 Jun 2013 17:00:00 GMT - 41°23N 9°10E
19H00 en France. à Bonifacio
Bonjour à tous,
Lors du dîner hier soir, nous avons droit à un spectacle rare, le soleil se couche sur la mer avec différents tons allant du violet au rouge en passant par l’orange et, en contre-jour, sur la mer plate, le jet puissant d’une baleine !
Cette seconde nuit est un bonheur, après une alarme vers 23 heures nous avons pu dormir comme des bébés jusqu’à 7 heures. Au levé, nous sommes en Corse du Sud, nous sommes au pied de la pointe de Senetose et n’avons plus qu’à suivre la côte jusqu’à Bonifacio à 25 Miles de distance.
Le temps est idéal, fini la fraîcheur du fond de l’air, c’est un matin de début d’été comme on les aime, on supporte quand même le short et la chemisette, çà et là des petits bateaux de pêche sont ancrés sur les hauts fonds et quelques voiliers lambinent paresseusement.
Depuis le départ je suis un peu étonné du volume d’eau que je dois sortir régulièrement de la souillarde et ce matin j’ai fini par déterminer que j’ai une entrée d’eau de mer. Après le petit déjeuner je m’y colle et je détecte rapidement l’origine du problème. Cela se situe au niveau du joint tournant, ce qui a remplacé les anciens « presse étoupe ». C’est la liaison entre le tube d’étambot et l’arbre d’hélice. Il va falloir réparer mais pour l’instant pas de panique, il suffit de pomper régulièrement.
A midi trente nous mouillons dans la baie de Figari, par 3.5 m de fond, juste au Sud de la Torre di Figari. L’endroit est très sympathique, les rochers étonnants et la couleur de l’eau magnifique. Cette baie profonde provoque un effet venturi et le vent souffle ici plein Ouest à plus de 20N alors qu’en mer il n’y a qu’une douzaine de Nœuds. Après des côtes de porc au barbecue et une purée maison (bateau plus exactement), la petite sieste s’impose.
Nous levons l’ancre à 14h40, direction Bonifacio sous génois seul en passant devant un énorme yacht ancré devant la baie. Il est entouré de plusieurs annexes splendides qui ressemblent à des Riva.
C’est à 16h30 que nous entrons dans cet endroit magique, il fait chaud, les touristes sont déjà nombreux et c’est avec un grand plaisir que je m’amarre cul au quai, au milieu des grands yachts, juste devant les petits restaurants.
Je n’étais pas venu depuis 2007, lors de mon tour de Méditerranée et je retrouve l’ambiance qui me plait tant. Bonifacio, comme beaucoup d’endroit, est exceptionnel avant la saison. Une fois le 14 juillet arrivé, c’est un peu l’enfer pour un bon mois et après c’est déjà l’ambiance de fin de saison et je trouve cela beaucoup moins sympa.
Je vous laisse car il y a du boulot, laver le bateau, le relier à l’électricité (il faut trouver les prises, ce n’est jamais pareil), lancer une lessive, ferler convenablement les voiles, remettre en place la capote, voir la capitainerie ……
A bientôt.
Jean-Louis
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"remonte à quelques années...vive la corse gros bisous de roselyned" Envoyé par roselynedemeestered le 08-06-2013 à 21:33
Sat, 08 Jun 2013 17:00:00 GMT - En route vers les îles Eoliennes 40°59N 9°56E
Sat, 08 Jun 2013 17:00:00 GMT - 40°59N 9°56E
19H00 en France.
Bonjour à tous,
Quelle soirée agréable ! J’adore Bonifacio, j’ai l’impression d’être passé ici hier alors que la dernière fois c’était en 2007 lors de mon tour de Méditerranée, il y a 6 ans. La ville a encore embelli, bravo la chambre de commerce, tout le port a été refait, béton brut lissé, bois rouge, dalles de pierres, c’est magnifique. Toutes les terrasses de restaurant sont équipées de vérandas identiques et l’effet est vraiment réussi.
Je suis toujours très sensible à l’ambiance, c’est ce qui me fait aimer ou non un lieu et ici l’ambiance me va tout à fait. Tout le bord du quai et les terrasses ont été surélevés d’environ un mètre, cela pour lutter contre ce phénomène météo qui arrive une fois tous les quatre ans environ. La mer se met soudain à descendre d’environ deux mètres en quelques minutes, puis elle remonte d’un mètre cinquante au-dessus de son niveau normal, inondant les quais, les terrasses, les restaurants et les magasins. J’ai eu l’occasion de le vivre, c’est très impressionnant. On dirait que la mer respire et cela peut durer plusieurs heures.
Maintenant le bord du bassin est entouré d’une promenade en bois rouge et ciment lissé, puis il y a les terrasses et enfin la rue bordée par les restaurants et les magasins. Le fond du port est réservé aux méga-yachts, tous les soirs il y en a un différent et c’est toujours une attraction.
Nous avons commencé notre soirée par un Mojito au « Bar des Falaises », suivi d’un petit dîner au restaurant « Le Bonifacio » avec entre autre une succulente friture de petits poissons. La serveuse nous a posé une question qui nous a laissé perplexe : « Vous êtes en vacance ?»
Nous n’avons pas su que répondre, ce n’est pas du travail, c’est sûr mais je n’ai pas non plus l’impression d’être en vacance. On ne peut être en vacance que lorsque l’on travail. Pourtant je travail entre deux balades en bateau et je ne peux pas dire que je suis en retraite même si je touche ma pension. Je trouve que tout simplement je vis ma vie. J’ai travaillé énormément, souvent 7 jours sur 7 et plus de 16h par jour, jours de travail, weekend, vacances, tout cela est un peu confus pour moi.
Hier soir j’ai travaillé sur mon joint tournant, j’ai essayé de le positionner à nouveau mais je suis surpris car mon arbre est très mobile alors qu’il devrait être fixe. Je ne comprends pas. Ce matin Jacky a plongé pour voir l’état de la bague hydrolube (C’est une bague en élastomère emmanchée à la sortie du tube d’étambot, dans laquelle tourne l’arbre d’hélice), mais pas de problème, l’hélice est bien tenue, sans jeu. En mer je constate que le joint fuit toujours. Il va falloir surveiller cela de près.
Nous larguons les amarres à 11h après avoir pris quelques photos. Nous avons passé rapidement les îles Lavezzi puis nous longeons la côte de la Sardaigne en passant par l’archipel de la Magdalena, c’est un bonheur. Cet endroit est réellement magnifique. Pourquoi aller au bout du monde alors que des endroits splendides sont à notre porte ?
Maintenant nous allons entrer en mer Tyrrhénienne et pendant deux à trois jours je n’aurais plus d’Internet. Malheureusement, au moment d’envoyer ce courrier, je m’aperçois que ma connexion Internet ne fonctionne plus. Je suis maintenant en Italie et il y a un problème technique. Quelle poisse ! Je l’enverrai dès que possible, c’est-à-dire dès que je ferais une halte dans une marina et que j’aurais du WIFI.
Mon, 10 Jun 2013 17:00:00 GMT - La traversée de la mer Tyrrhénienne 39°09N 14°35E
Mon, 10 Jun 2013 17:00:00 GMT - 39°09N 14°35E
19H00 en France, 19h heure du bord.
Bonjour à tous,
Depuis samedi midi nous sommes dans la mer Tyrrhénienne, la route consiste à rejoindre puis emprunter le détroit de Messine pour passer en mer Ionienne. Ce fameux détroit, très craint dans l’antiquité pour ses courants et ses tourbillons violents qui pouvaient couler les navires (voir Charybde et Scylla à l’époque de l’Odyssée), se trouve à environ 350 Miles de Bonifacio. Après avoir traversé des océans de plus de 3 000 Miles, cette distance n’est maintenant pour moi qu’une petite balade.
Il y a très peu de vent, entre 6 et 12N et il n’est pas du tout constant en direction, comme je regrette les alizés qui m’ont poussé pendant ces trois dernières années. Ce n’est pas en Méditerranée que je porterais le spi jour et nuit pendant tout une semaine !
De ce fait nous progressons essentiellement au moteur. Hier la mer était mal rangée et le bateau faisait des embardées dans tous les sens, c’était très inconfortable et le soir, au moment du dîner, nous étions un peu barbouillés. Il a fallu changer de menu pour ne pas avoir à cuisiner. Du coup nous avons fait jambon salade.
La nuit précédente a été calme mais cette nuit j’ai dû me lever de nombreuse fois pour gérer des alarmes dues à des grains. Le temps de la journée d’hier n’a pas été merveilleux, nuageux avec quelques pluies, le fond de l’air frais, mi-juin nous nous attendions à autre chose. Quel bonheur d’avoir cette capote totalement fermée que nous utilisons un peu comme une véranda dans une maison individuelle.
Par contre aujourd’hui c’est une journée de rêve, c’est l’été et il fait très chaud, il faut dire qu’à force de descendre dans le Sud, nous sommes à la latitude d’Athènes. Jacky joue avec la pêche. Pour l’instant pas de poisson malgré plusieurs touches. Hier soir lorsqu’il a remonté le Rapala, celui-ci avait perdu tous ses hameçons.
Le poste ne nous offre plus que des radios italiennes, les musiques sont bien mais nous trouvons que les présentateurs parlent un peu trop. Au début c’est sympa cette langue et cet accent mais à force on se lasse car on n’y comprend rien.
Cet après-midi j’ai dû cuisiner, les légumes et en particulier les tomates commençaient à passer. J’ai à nouveau fait une ratatouille car nous adorons et j’ai mis le reste des tomates au frigo car les jours passants je commence à avoir un peu de place. Cela va leur permettre de durer un peu plus longtemps. J’ai mis les pêches et les pommes également au frigo, dans des boîtes plastiques fermées de façons à ce qu’elles ne soient pas tallées.
En milieu de nuit nous allons arriver dans les îles Eoliennes, (Alicudi, Filicudi, Salina, Lipari, Vulcano, Panarea …) et nous allons atterrir sur l’île Stromboli, qui fait partie de cet archipel. C’est l’île du fameux volcan Stromboli, toujours aussi chaud bouillant. Nous ferons une petite halte avant de repartir pour le détroit de Messine à environ 38 Miles, Sud, Sud Est.
Cette fin d’après-midi, il me prend l’idée d’essayer mon téléphone satellite même si je sais que nous n’avons pas renouvelé l’abonnement. Surprise, la ligne n’a pas été coupée. J’essaie d’envoyer mon courrier de samedi, miracle, ça marche !
Comme je le savais déjà, ce système est très mal géré. Je vais en parler avec mon fils Didier mais je pense que je vais profiter de l’aubaine tant que cela fonctionnera.
279 Miles au compteur depuis Bonifacio, 122 Miles ces dernières 24 heures, nous sommes bien en avance sur notre planning de route.
Tue, 11 Jun 2013 17:00:00 GMT - Le détroit de Messine 38°01N 16°13E
Tue, 11 Jun 2013 17:00:00 GMT - 38°01N 16°13E
19H00 en France, 19h heure du bord.
Bonjour à tous,
Après presque trois jours de calme et de solitude à traverser la mer Tyrrhénienne, nous arrivons au milieu de la nuit en vue du fameux Stromboli et je dois dire que nous sommes excités comme des puces à l’idée de voir enfin ce volcan en éruption permanente.
D’habitude je prends la route directe et je passe par Lipari, mais le détour n’est gère important. C’est une nuit sans lune et on devine ce cône parfait dont le sommet qui culmine à près de 1 000 mètres d’altitude est entouré de fumées et de nuages. Le jour, on peut voir s’élever à la verticale du cratère une colonne de fumée.
Plus nous approchons et plus notre moral chute car il n’y a rien de rien à voir. Ils ont dû l’éteindre pour la nuit. Puis soudainement, les fumées s’écartent et nous voyons, ébahis, un véritable champ de lave de plusieurs milliers de mètres carrés qui rougeoie sur le flanc supérieur du volcan. Jacky pense que nous voyant, quelqu’un a soufflé sur les braises. Cela ne dure pas longtemps, les fumées masquent à nouveau la vue mais nous sommes heureux car nous n’avons pas fait le détour pour rien.
Nous continuons d’approcher, les yeux fixés vers le sommet avec le secret espoir qu’il nous offre encore un peu de spectacle. Et soudain, les fumées deviennent rouges et une énorme quantité de magma sort du cratère. C’est une très grosse boule rouge orangée et blanche. Cette lave dégringole alors tout le flanc du volcan, des énormes blocs de pierre en fusion font de grands bonds et finissent par s’écraser dans la mer mille mètres plus bas. En quelques dizaines de secondes un grand trait rouge décore le Stromboli en partant du cratère et en rejoignant la mer. C’est très impressionnant ! Mais très vite, la fumée générée vient masquer la scène et tout redevient noir, la représentation est terminée et nous applaudissons.
C’est un peu après dix heures que nous arrivons à l’entrée du détroit de Messine. C’est toujours un grand moment. Il y a la Sicile sur tribord avec la ville de Messine et l’Italie continentale sur bâbord avec la grande ville de Reggio Calabria.
C’est la première fois que j’emprunte ce passage de jour. La nuit c’est très impressionnant, les bateaux de commerce se suivent à la queue leu leu dans les deux sens et l’on doit traverser ce rail, mais cette fois le détroit est vide. Pendant les deux heures que dure le passage de la mer Tyrrhénienne à la mer Ionienne nous ne voyons qu’un seul bateau transiter. Est-ce l’effet de la crise mondiale ? J’avais déjà constaté cet état de fait à Gibraltar.
En plein milieu du détroit nous pouvons admirer un énorme tourbillon. L’Etna est invisible, entouré de gros nuages d’orage. Lors de mon passage précédent son sommet était recouvert de neige, c’était magnifique. A la fin du repas, vers 13h30, l’orage éclate et le vent monte rapidement entre 30 et 35 Nœuds sur la hanche arrière bâbord. Nous passons rapidement sous grand-voile seule à trois ris et le bateau file à 7 Nœuds.
Et puis ce coup de vent s’arrête aussi brutalement qu’il avait commencé un peu avant 18 heures. Je ne peux plus utiliser mon génois, la réparation n’a pas tenu. Il faut absolument que je m’en fasse tailler un neuf l’hiver prochain.
Nous ne sommes plus qu’à 200 Miles de Corfou, aussi nous avons décidé de lambiner un peu et de faire des stops sur la côte italienne. 120 Miles sur les dernières 24h, 643 M depuis Port Saint Louis du Rhône.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Vous utilisez je crois pour la navigation un systeme de cartographie électronique. Mais,en cas de panne, disposez vous en double des mêmes cartes papier? Merci pour votre réponse. Cordialement " Envoyé par BEUCHER le 12-06-2013 à 15:41
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"Merci pour cette belle description du Stromboli et bravo pour l’enthousisme jamais blasé. Amitiés" Envoyé par Olivier de NEOS le 12-06-2013 à 16:07
Wed, 12 Jun 2013 17:00:00 GMT - Escale à Crotone (Italie) 39°05N 17°08E
Wed, 12 Jun 2013 17:00:00 GMT - 39°05N 17°08E
19H00 en France, 19h heure du bord.
Bonjour à tous,
Quelle soirée, quelle nuit ! Hier, après avoir soufflé entre 30 et 35N sur notre arrière une partie de l’après-midi, tout s’est calmé brutalement, la mer est retombée puis, tout aussi brutalement c’est reparti dans l’autre sens, en plein dans le nez cette fois. A 30 Nœuds, la mer s’est levée très vite, transformant Harmattan en sous-marin.
Finalement nous arrivons à Crotone, juste à l’avant de la voute plantaire de la botte italienne après 24 heures difficiles pendant lesquelles nous avons eu droit à toutes les directions de vent possible et presque toutes les forces possibles. La Méditerranée est bien fidèle à sa réputation et les navigations y sont bien plus difficiles que de faire le tour du monde.
Le temps d’amarrer le bateau avec un vent de travers de 22N, il n’y a plus qu’à préparer le repas. Nous sommes affamés (nous n’avons pratiquement pas mangé hier soir) et surtout très fatigués (cette nuit juste un peu de repos dans le ciré). La sieste s’impose et il est déjà 18h30 lorsque les petits soldats s’attaquent à ranger le bateau. Vaisselle, nouveau changement de prise pour mettre l’électricité, rangement des amarres, ferlage des voiles, remontage de la capote …. En parlant de capote je râle à nouveau contre cet artisan qui n’a pas réussi à me faire la neuve. Les fermetures éclaires de la vieille sont foutues et je galère comme ce n’est pas possible à chaque arrivé au port.
Nous allons maintenant partir explorer la ville. Nous ne sommes plus qu’à 135 Miles de Corfou et il nous reste 5 jours. Tout va bien, nous avons 724 Miles dans les rétroviseurs, nous sommes content de cette performance.
A bientôt.
Jean-Louis
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"bisous et bravo de vos eploitsroselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 13-06-2013 à 17:42
Fri, 14 Jun 2013 16:00:00 GMT - En route pour l’île Kerkira 39°11N 18°13E
Fri, 14 Jun 2013 16:00:00 GMT - 39°11N 18°13E
18H00 en France, 19h heure du bord.
Bonjour à tous,
Après une journée complète de repos à Crotone nous sommes partis ce matin à 8 heures pour l’île de Kerkira en Grèce que nous nommons en France « Corfou ».
Cette escale à Crotone a été agréable. Pour vous situer la taille de la ville, j’estime le nombre d’habitants à environ 50 000, mais je peux me tromper. On est dans l’ambiance du sud de l’Italie, le soir les habitants sortent dans les rues et se retrouvent sur le bord de mer pour discuter et refaire le monde. C’est ici que les jeunes se rencontrent, les filles sont dans leurs tenues estivales pour mieux attirer le regard des garçons.
Crotone est une ville industrielle, il y a une vieille ville avec des remparts et des rues étroites et tortueuses et, autour, un amoncellement d’immeubles de logements de qualité moyenne. Une artère ou deux sont piétonnes et bordées de magasins. Un shipchandler très bien achalandé montre tout de même que de nombreux bateaux de plaisance font une halte ici en transitant entre la méditerranée occidentale et orientale.
Dans l’enceinte du nouveau port qui est immense, un port à sec est rempli de nombreux voiliers sur lesquels les propriétaires s’activent, exactement comme à Port Saint Louis du Rhône.
Lorsque nous sommes arrivés à Crotone, il n’y avait que trois bateaux de plaisances mais avant-hier soir et hier, les plaisanciers ont commencés à arriver. Sur dix bateaux il y a au moins 8 français. Tout le monde part passer l’été en Grèce, Croatie, Monténégro, Turquie …
Hier le vent a encore soufflé fort toute la journée mais aujourd’hui c’est idéal, nous avons entre 15 et 17 nœuds en plein travers bâbord. Il y a encore un peu de mer, ce qui rend le trajet un peu inconfortable mais le bateau file. Cependant, en début d’après-midi, le vent tombe totalement, la mer s’aplatie et il n’y a plus que le moteur pour nous faire progresser. Nous serons demain à Corfou mais je ne peux encore estimer l’heure d’arrivée, tout va dépendre des conditions météo à venir.
Comme vous avez pu le constater, nous avons dû avancer nos montres et les pendules du bord d’une heure pour nous mettre à l’heure d’Athènes. Lorsqu’il est 19h à bord d’Harmattan, il est maintenant 18h en France.
A 19h, heure du bord, nous avons parcouru 53 Miles et il en reste 90 pour arriver à Corfou.
A bientôt.
Jean-Louis
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"cher JL, Oui on parle déjà vacances partout,pourtant il fait plutôt froid, heureusement les jours sont longs, bonne route (mer) à + . je t’embrasse. jeanine" Envoyé par jeanine le 15-06-2013 à 11:42
Sat, 15 Jun 2013 16:00:00 GMT - Corfou 39°46N 19°57E A Corfou
Sat, 15 Jun 2013 16:00:00 GMT - 39°46N 19°57E A Corfou
18H00 en France, 19h heure du bord.
Bonjour à tous,
Après une nuit très calme, nous avons vu apparaître au petit matin le relief élevé (852m) de l’île de Corfou. Très vite nos téléphones portables ont retrouvé du signal mais il y a encore une longue route pour arriver à la marina. En effet, il faut contourner l’île par le sud (une vingtaine de miles) puis remonter jusqu’à Gouvia (environ 30 Miles).
Corfou est un endroit dont la magie attire sans cesse plus de touristes. L’île ressemble à une faucille orientée Nord Sud au large de l’Albanie et de la Grèce. Le détroit entre l’extrémité nord de Corfou et l’Albanie ne fait qu’un mile de large et l’on voit très bien les avants postes militaires. Il faut se rappeler en passant par ici qu’un certain nombre d’actes de piraterie ont eu lieu au large de la côte albanaise et qu’il est préférable de longer la côte de l’île.
J’adore Corfou. Tout au long de son histoire la ville a été colonisée par des envahisseurs, en particulier les Romains, les Français, les Anglais … L’architecture de la ville a ainsi bénéficié de ces différentes influences et par exemple on retrouve ici une réplique de la rue de Rivoli avec de magnifiques arcades.
Nous avons doublé le cap Asprokavos, la pointe Sud de l’île vers midi et immédiatement tout a changé. Nous sommes passés de la période hivernale au plein été, Maintenant nous avons réellement le sentiment d’être en vacances. Nous sommes dans une véritable petite mer intérieure, la houle n’existe plus, il fait une chaleur accablante et la température de l’eau est de 29 degrés !!!
De nombreux voiliers et des bateaux à moteur sillonnent le plan d’eau dans tous les sens, des ferries relient le continent à l’île en permanence. Nous avons décidé de ne pas entrer dans la marina ce soir et de prendre un mouillage dans l’une des belles petites criques du chenal nord.
En attendant j’ai décidé de terminer le voyage par un déjeuner gastronomique. Nous avions emporté trois magrets de canard et à chaque fois j’ai pris soin de conserver la graisse générée par la cuisson. Ce midi c’étaient ribs de porc à la provençale grillés sur le barbecue situé sur la plage arrière d’Harmattan et frites maison (heu ! bateau plus exactement) pommes de terre variété Caesar, réalisées à la graisse de canard dans mon wok après avoir été lavées et séchées dans un linge. Absolument sublime. C’était tellement bon que, pendant que je faisais une sieste bien mérité, Jacky a décidé d’écrire un poème que je vous recopie à la fin de cette news.
Ce soir nous sommes donc ancrés dans Órmos Áy Stefanou, une belle petite crique juste en face de l’Albanie. Au fond de celle-ci, un petit débarcadère et un quai où sont amarrés les divers petits bateaux multicolores des locaux ainsi qu’une plage de sable et des tavernes ou des boutiques qui accueillent le plaisancier de passage. Tout autour, sur les pentes de la crique de belles maisons sont planquées dans la verdure, au milieu d’arbres de différentes essences.
Encore une belle balade qui se termine. Par contre cela n’a pas été un grand moment de voile, comme souvent d’ailleurs en Méditerranée. Le vent change en permanence de force et de direction et les semaines entières sans toucher au réglage des voiles de mes traversées transocéaniques vont me manquer. L’idée d’aller rendre une petite visite au Brésil et plus si affinité commence à me titiller.
Encore une fois je me félicite d’avoir entrepris une remise à neuf de mon moteur et je remercie à nouveau Richard pour son aide.
169 Miles depuis notre départ de Crotone, 893 Miles depuis Port Saint Louis du Rhône.
A bientôt.
Jean-Louis
Poème écrit par Jacky pendant qu’il digère ses frites à la graisse de canard :
Chez Harmattan
Chez Harmattan, c’est vrai on affronte tous les vents Chez Harmattan, à la manœuvre ça pisse le sang, Même le Captain, par tous les temps est à la peine Dans l’Atlantique ou l’Pacifique, de Gibraltar à Gênes, Par tous les vents de 7 à 9, même dans l’ouragan, Rien ne l’arrête, il veille, et il est toujours content, Et quand l’équipage épuisé et meurtri par les manœuvres Du captain et sa bienveillance il en veut la preuve, Alors tel le bosco va au boulot, captain se met aux fourneaux, Tout l’équipage en silence hume les effluves de la cuisine, En se disant quelle sera donc cette nouvelle recette divine, Des ratatouilles aux nouilles ou des frites au jus de canard, Des ribs, des magrets ? le tout arrosé d’un bon pinard, Alors c’est la fête, ça ripaille, ça rigole et ça boit, Et puis viendra la ration de Rhum et pas qu’un doigt, Chez Harmattan, c’est vrai, on affronte tous les vents, Mais ces grands moments on les savoure et on prend le temps…
Jacky
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"je vois que tout va bien les amis et vous avez bien raison d’en profiter sauf que ce soir vous allez manquer le concert de johnny qui "va allumer le feux "alors mettez un morceau de lui a fond sur le bateau et chantez...." Envoyé par TARDIEU le 15-06-2013 à 20:50
Tue, 18 Jun 2013 17:00:00 GMT - Une longue journée de voyage Dans les transports
Tue, 18 Jun 2013 17:00:00 GMT - Dans les transports
19H00 en France.
Bonjour à tous,
Qu’il fait bon vivre ici !
Si le paradis existe, il doit avoir beaucoup de traits communs avec Corfou. La marina est réellement au top niveau, installations impeccables, prix compétitifs, gentillesse et disponibilité du personnel, piscine, bars et restaurants de différents niveaux, shipchandler extrêmement bien achalandé … Mais surtout ce qui surprend immédiatement c’est l’accueil et en particulier le sourire éclatant des hôtesses, serveuses et autres vendeuses. Nous ne sommes pas habitués et c’est certainement ce qui fait la renommée touristique de cette île.
Dimanche soir nous avons loué deux scooters 80cc et nous voilà partis pour la ville historique. Poigné dans le coin, sans nous être concertés c’est la course. Le mien tire un tout petit peu plus long que celui à Jacky (ou bien il est légèrement moins chargé) et je lui mets la patté. Que c’est bon, je crois que nous n’avons toujours pas quitté l’adolescence.
Premier point d’intérêt, le bord de mer et en particulier la succession des différents ports de l’île avec des ferries en partance pour des destinations qui font rêver. Puis c’est l’entrée dans la vielle ville avec toutes ces rues en pente, faites de gros carreaux de pierre lisse et bordées d’échoppes en tout genre où les touristes déambulent.
Pour trouver le nirvana il suffit de suivre la pente vers le haut et l’on atteint immanquablement la « Rue de Rivoli ». Ici c’est ambiance garantie, on se croirait dans un quartier de Paris avec ces grands bâtiments à cinq niveaux au-dessus des fameuses arcades. Ils bordent une Grand-Place que de très vieux arbres recouvrent d’une canopée où pépient une multitude d’oiseaux. De l’autre côté de cette place une falaise tombe dans la mer. Dans la chaleur estivale, tout le monde se retrouve là.
Les arcades et la place servent de terrasses aux différents cafés, elles sont séparées par une large chaussée en dalles de pierre parcourue en permanence par des jeunes filles et des jeunes femmes toutes plus belles les unes que les autres dans leurs shorts ou leurs robes légères. La plus part du temps elles sont venu entre copines.
La soirée consiste à se faire un bon restaurant dans les rues piétonnes avoisinantes puis d’aller s’installer sous les arcades, en bordure de la chaussée, en sirotant un alcool et en admirant le spectacle de ce véritable défilé de mannequins.
Hier, par contre, c’était escale technique consacrée au bateau. Porter le génois chez le voilier (c’est la couture droite des dentelières de Saint Hélène qui n’est pas adaptée, le génois se déchire en suivant les pointillés), réviser le moteur, retendre la courroie de l’alternateur d’arbre, dessaler le bateau, ….
Puis, ce matin réveil à 6h30, 5h30 heure de Paris, pour une longue journée de voyage. Cela commence par un vol vers Athènes sur la compagnie nationale. A l’atterrissage, je me fais plaisir à observer sous ce franc soleil, la réconciliation de l’avion avec son ombre. Puis suit un vol pour Paris sur Air France. Ce vol passe au-dessus du canal de Corinthe et pile six heures après l’avoir quitté je repasse à la verticale d’Harmattan que je vois très bien étant donné la pureté de l’air.
J’arrive à CDG à 14h45 heure de Paris et mon train part de la Gare Saint Lazare à 17h10 direction Caen. Je peux affronter les embouteillages parisiens sans trop de stress. Demain, après une visite à l’hôpital pour rencontrer mon néphrologue de greffe, je repartirais pour Saint Malo où je dois intervenir jeudi dans le cadre d’un symposium de néphrologues.
Puis vendredi matin je dois prendre le train très tôt pour Caen car j’ai rendez-vous chez Ouest France pour une interview avant de rentrer à mon bureau où j’ai un rendez-vous de travail important à 15h30.
Finalement j’adore ce rythme de vie, j’ai en permanence besoin d’être un peu sous pression. La semaine prochaine j’ai une conférence le 26 à Strasbourg et dès le 27 je repars à Corfou pour profiter des îles de la mer Ionienne.
Une dernière chose, dans l’avion j’ai lu l’article sur les greffes de rein paru dans le Figaro de ce jour. L’article soulignait le retard de la France dans ce domaine et en particulier dans le don du vivant. L’article mettait, entre autre, en évidence la différence indéniable de qualité de vie entre une personne hémodialysé, obligée de se rendre trois fois par semaine dans un centre de dialyse et une personne greffée qui est tout à fait libre. Mais j’ai été sidéré de constater que la dialyse péritonéale est totalement passée sous silence.
Il y a encore énormément de travail à faire pour faire connaître cette méthode de dialyse liberté et grâce à mes conférences je récolte des dons qui vont me permettre de développer le site internet de l’Association « Vivre sous Dialyse ». Encore merci aux généreux donateurs.
A bientôt.
Jean-Louis
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"cher JL, Comme le Figaro, le magazine de la santé déplorait le retard de la France et l’intérêt financier concernant la dyalise .. on a du mal à dire où tu es, cependant je suis bien contente des bons moments dont tu profites. ici le mauvais temps est revenu, pourtant jeudi il faisait 30°. bisous jeaine " Envoyé par jeanine le 22-06-2013 à 13:56
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"bonjour de la part de Roselyne." Envoyé par roselyne demeestere le 23-06-2013 à 18:34
Wed, 26 Jun 2013 17:00:00 GMT - Encore des voyages Dans les transports
Wed, 26 Jun 2013 17:00:00 GMT - Dans les transports
19H00 en France.
Bonjour à tous,
J’adore les voyages, c’est une véritable addiction. Aujourd’hui je fais un aller et retour à Strasbourg pour une conférence auprès de dialysés. Ce soir en arrivant gare de l’Est, je repars directement sur Roissy où j’ai réservé une chambre d’hôtel car je décolle demain matin à 7 heures quinze direction Corfou via Athènes.
J’aime beaucoup l’ambiance des gares, des ports, des aéroports, de tous ces lieux où l’on croise des gens qui voyagent, qui arrivent ou qui partent. Ce matin mon train part à 8h25 mais, au tableau d’affichage, sur la ligne en dessous, à 8h28, un train part pour ….Moscou !!!! Quelle tentation, ce serait si facile de se tromper de quai. 131 heures de voyage ! Cinq jours et demi pour un peu plus de 400 euros. Quelle aventure cela doit être, surtout en deuxième classe.
J’ai beaucoup aimé mon séjour à Saint Malo. C’est Pierre-Yves qui organisait cette réunion de néphrologues. C’était très réussi, très professionnel mais dans une ambiance décontractée, un vrai bonheur. Le thème était « La dialyse à domicile ». Les intervenants avaient entre 15 minutes et une demi-heure et du coup c’était intense, pas de temps perdu en blabla.
Je prends de plus en plus conscience de l’importance d’augmenter l’activité de l’Association « Vivre sous Dialyse », de développer le site Internet ainsi que le nombre d’adhérents et surtout de membres actifs. Le thème que j’ai choisi d’aborder à Saint Malo était « Le droit pour le futur dialysé de choisir de façon éclairé sa méthode de dialyse ». C’est l’objet même de l’Association.
Médicalement toutes les méthodes de dialyse se valent mais, au niveau de la qualité de vie, en fonction de la personnalité du dialysé, une des méthodes sera plus adaptée à son cas. A Saint Malo, un patient hémodialysé a témoigné et il vivait pleinement sa vie avec cette méthode.
La dialyse n’est pas forcément la contrainte énorme que beaucoup pensent, de nombreux exemples montrent que si l’on a fait le bon choix et si l’on a accepté sa maladie, cela peut être une période de vie très intense. Pour ma part, lorsque j’ai appris qu’un jour j’allais devoir être dialysé, je pensais que ce jour-là marquerait la fin de ma vie alors qu’au contraire ces presque deux ans de dialyse font partis des plus belles années de ma vie.
Mais, pour que les futurs dialysés aient un vrai choix, il faut absolument développer la dialyse péritonéale là où elle n’existe pratiquement pas. En France, elle représente en moyenne entre 7 et 8% des dialysés mais avec une très large disparité. 30% en Normandie, 25% dans l’Est mais presque rien sur les régions de Marseille ou Bordeaux par exemple.
Sur un autre sujet, mon frère a entrepris lui aussi la grande migration estivale, il a passé le détroit de Messine cette nuit. Il a eu de la chance en touchant beaucoup de vent et il a ainsi pu faire une grande partie de voyage à la voile. Nous devrions nous rencontrer en Grèce ou en Turquie cet été.
On est maintenant ce soir, cette journée a été très sympa, bravo à l’équipe de dialyse péritonéale de Strasbourg, quelle énergie et quelle humanité pour les patients.
Encore un problème de transport, c’est un nouveau feu au bord des voies qui nous retarde d’une demi-heure au départ de Strasbourg et certainement de trois quarts d’heures à l’arrivée.
Sun, 30 Jun 2013 17:00:00 GMT - Chez les Parakalo Sur Harmattan (39°12’N 20°11’E)
Sun, 30 Jun 2013 17:00:00 GMT - Sur Harmattan (39°12’N 20°11’E)
19H00 en France.
Kalimera,
Je suis arrivé vendredi soir avec mon épouse chez les Parakalo, ce mot revient en permanence dans la bouche des Grecs. Chacun d’eux le prononce plusieurs dizaines de fois tous les jours. Il y a plusieurs traductions, « S’il vous plait », « Pardon », « De rien » … Par ailleurs, c’est le mot que l’on prononce lorsque l’on décroche le téléphone, notre traditionnel « Allo ».
Samedi nous avons préparé le bateau pour être prêts à partir et en particulier j’ai récupéré mon génois réparé et je l’ai remis à poste sur l’enrouleur. Cette fois la réparation a été particulièrement bien faite, la marina de Gouvia est réellement une très bonne escale technique. Cela m’a couté 100€ et je trouve ce prix raisonnable. Nous avons également fait le plein du réservoir d’eau et nous avons chargé des bouteilles d’eau et des briques de jus d’orange pour que je sois tranquille plusieurs semaines. Francine repars le 15 juillet.
Ici, à Corfou, le temps est un peu mitigé, il ne fait pas une chaleur étouffante cependant, hier, nous avons eu droit à un orage violent. Mon frère est arrivé avant-hier soir au sud de l’île Lefkas en provenance de la Sicile. Hier c’était l’anniversaire de Francine, alors il a laissé son bateau au mouillage et il a loué une voiture pour faire les 130 Km lui permettant de rejoindre, sur le continent, le port des ferries qui font la traversée vers Corfou. Nous avons passé la journée ensemble. J’avais loué deux scooters et son ferry repartait hier soir à 23 heures, nous permettant de passer la soirée dans la vieille ville. Encore un moment inoubliable.
Nous avons pris la mer ce matin vers 11h30, il n’y a pratiquement pas de vent, la mer est un miroir et nous sommes au moteur. En sortant de la marina il y a un mouillage avec de très gros yachts, certainement des personnalités publiques qui désirent être tranquilles. Sur la plage arrière de l’un d’eux, un gros hélicoptère (quatre places) est stationné. Dans la soute d’un autre, un très beau Riva en acajou vernis, finalement nous sommes tous de grands enfants et nous nous promenons avec nos jouets.
Ce soir nous allons jeter l’ancre à Órmos Lákka, au nord de Nisos Paxos. C’est une très belle baie, assez grande, pratiquement fermée, où l’on est bien protégé des vents dominants. Le site est très prisé et de nombreux plaisanciers mouillent ici.
En doublant le cap Levkimmis, au sud de Corfou, le vent se lève tout d’un coup force 5, c’est le bonheur, je coupe le moteur et Harmattan se régal. Le capitaine et l’équipage également. Malgré tout une grosse houle nous prend de travers et ce n’est pas trop confortable. Arrivé à la belle baie, l’enfer, le vent tourne dans tous les sens avec force, il y a des bateaux partout. Je jette l’ancre mais au bout d’une demi-heure je m’aperçois quelle dérape. J’essaie à nouveau mais je fini par abandonner et je reprends la mer.
C’est tellement mieux d’être dans un endroit sympa sans stress. Finalement je vais mouiller à Port Gaios, en embossant au pied de la falaise. Je redécouvre à cette occasion des gestes que je n’ai pas fais depuis des années. Les mouillages en méditerranée sont très particuliers.
Il est tard, je suis fatigué mais l’endroit est beau et c’est le bonheur.
A bientôt.
Jean-Louis
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" je vous embrasse, bon anniversaire à Francine et à bientôt. jeanine" Envoyé par jeanine le 01-07-2013 à 11:34
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"Oh Jean Louis! Je savoure ton bonheur avec toi, merci de me transporter en Grece et ses iles que j aime particulierement, ton recit me replonge dans mes souvenirs d’enfance, au soleil, c’est super! que je suis contente de te lire cela me fait beaucoup de bien, aussi je partage ton gout des aeroports, trains ect...je suis exactement pareil! Bravo Jean Louis et merci, a tres bientot dans de plus longues nouvelles pour ma part, je t’embrasse avec Francine! by for now from sunny Sydney!" Envoyé par Delphine le 02-07-2013 à 02:51
C’est encore un petit paradis que je viens de découvrir. Il y a peu de temps encore, l’île de Paxos ne produisait que de l’huile d’olive, mais ces dernières années quelqu’un a eu l’idée d’affréter un hydroglisseur qui fait des allers et retours avec Corfou. Elle est maintenant envahie par les touristes, de nombreuses villas ont été construites et le port est devenu un endroit incontournable pour des soirées festives.
Gaios ressemble beaucoup à Bonifacio. Deux îlets viennent remplir un renfoncement de l’île principale, formant une sorte de calanque longue d’environ 1,2 km et large d’une centaine de mètres. Sur toute la longueur, côté île principale, un quai et une petite chaussée ont été construits. Cette chaussée est réservée le soir (et certainement une partie de la journée) aux piétons, elle est bordée de multiples tavernes, restaurants, bijouteries et autres boutiques à touristes. Dans ce genre de lieux, il y a toujours l’endroit branché d’où sort de la bonne musique et où tout le monde se retrouve pour siroter un alcool en regardant passer les promeneurs.
Les soirs d’été, et même très tôt dans l’après midi, le quai se remplit d’une centaine de gros voiliers, tous cul à quai, ancre jetée sur le bord de la rive opposée, avec sur l’arrière, la fameuse planche qui permet de descendre à terre. Cette prise de quai est typique de la méditerranée, j’ai trimballé autour du monde mon échelle de coupée sans jamais avoir à m’en servir. Pour ma part, étant arrivé en fin de soirée, le quai était plein, j’ai mouillé côté quai et je me suis embossé sur la rive opposée (j’ai porté des aussières). Vous pouvez aisément imaginer le méli-mélo d’ancre au matin quand tous les bateaux veulent partir. Il faut de la patiente et du muscle !
L’étape d’aujourd’hui consiste à rallier Levkas, à environ trente cinq miles au sud (à peu près six heures de navigation). Cette île est assez grande (environ 30 km de long pour 10 de large) et montagneuse avec des sommets dépassant les milles mètres (Mont Stavrota 1182 m). Elle est séparée du continent par une zone de marécages transformés depuis longtemps en marais salants. Un canal permet aux bateaux d’éviter le contournement de l’île. Le premier canal a été creusé par les Corinthiens au VII siècle av. J.C.
L’entrée nord (par où nous arrivons) est coupée par un pont flottant dont une partie se lève pour les petits bateaux. Pour les gros bateaux le pont « swing » comme disent les anglophones (j’adore l’image) et se place parallèlement à la rive. Il s’ouvre à l’heure ronde et nous allons devoir patienter un peu.
J’adore cet endroit. J’y suis déjà passé en 2007, lors de mon tour de Méditerranée, on traverse des prairies et les vaches nous regardent passer. Ce soir nous allons faire halte dans la grande ville de Levkas qui se situe à environ un mile de l’entrée nord, au coude du canal.
On est ce soir maintenant, tout s’est bien passé. Je ne connaissais pas la marina, je n’y avais pas fait halte en 2007. Nous allons visiter la ville et faire un petit restaurant.
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. A Corfou nous avions constaté un ralentissement de l’activité, de nombreuses places inoccupées dans la marina, une fréquentation réduite rue de Rivoli mais dans l’ensemble une ambiance agréable et quand même de nombreux touristes.
Par contre, ici, à Levkas, c’est tout autre chose. Déjà, en arrivant à la marina la première impression n’est pas fameuse, il y a de nombreuses places vides, le taux de remplissage doit se situer entre 50 et 60% et l’accueil est mitigé. Je vais à la capitainerie et plusieurs détails me choquent, par exemple le fait de devoir impérativement repartir avant 14h en payant une journée pleine même si l’on est arrivé à 19h alors que la marina est à moitié vide. Autre chose, les prix sont affichés hors taxe alors que les plaisanciers sont pour la plupart des particuliers. Il y a aussi le niveau très élevé des prix auquel s’ajoute un taux de TVA de 23% !!!
Et puis l’ambiance en ville est sinistre, les maisons ont été reconstruites après le tremblement de terre de 1953 et c’est un fouillis de différents matériaux, pierres anciennes, briques, sandwich dont l’extérieur est en tôle ondulé à vagues fines le tout longeant des ruelles étroites. Cela pourrait être bien tout de même et donner une singularité à cette grande ville mais plus de la moitié, voir les deux tiers des maisons sont à l’abandon. Il en est de même pour les boutiques, beaucoup sont fermées et certaines depuis plusieurs années avec des rideaux crasseux qui pendent, à moitié déchirés.
Il y a très peu de touriste et nous avisons une taverne dans une rue perpendiculaire à la rue principale. Rien n’est affiché, nous demandons la carte à la jeune fille. Cela à l’air correct, nous décidons de dîner ici. Les choses se compliquent au moment de passer la commande. La fille à l’air de ne rien comprendre, je demande une carafe de vin rouge de Levkas (c’est le seul choix, du vin blanc, rosé ou rouge de Levkas). Finalement elle nous apporte une carafe de rosé. Cela ne me convient pas et j’essaie d’argumenter mais je fini par comprendre qu’elle ne parle pas le moindre mot d’anglais. Elle doit aller chercher une voisine pour nous sortir de ce mauvais pas !
Malgré tout le repas est délicieux, nous avions commandé une salade Grecque et elle nous apporte un plein saladier avec une énorme tranche de féta. Puis les côtes de porc frites sont énormes avec ce goût si particulier des côtes de porc cuisinées en Grèce et accompagnées de citron. Enfin l’adition est toute douce avec seulement 25 € pour ce repas pantagruélique.
Une de mes bouteilles de « camping gaz » est vide, l‘objectif ce matin est de refaire le stock. Je fini par en trouver une, 7€ alors qu’en France c’est 19,50€ ! Comment peut-on expliquer cette différence ? Beaucoup de choses m’étonnent dans notre espace Européen.
En fait, cette ville « a été », elle est « has been » comme disent les anglo-saxons. Est-ce la crise actuelle ? Est-ce un problème particulier aux sites qui vivaient des salines (comme aux Salins de Giraud en Camargue) ? C’est peut-être un peu les deux phénomènes qui s’additionnent ?
Quoi qu’il en soit nous repartons un peu avant 14 heures pour Nidri, un endroit sympa paraît-il, où s’est arrêté mon frère il y a trois jours. Pour l’instant il faut emprunter le canal de Levkas. C’est toujours un moment inhabituel, il faut passer entre les perches vertes et rouges qui délimitent le chenal. Puis c’est encore une petite mer intérieure, délimitée par le continent à l’Est et les différentes îles sur les autres côtés. La climatologie est totalement différente, Il n’y a pas de vent, la mer est lisse et nous avançons gentiment sur un véritable miroir. Il fait par contre une chaleur éprouvante, maintenant ce sont réellement des vacances en Grèce.
Nous jetons l’ancre dans « Tranquill Bay », face à Nidri à 16h30 et j’embosse à terre. L’endroit est paradisiaque, les collines sont couvertes d’oliviers et de résineux dont des cyprès et des ifs magnifiques. Nidri est une base de sports nautiques et l’animation y est grande, il y a pleins de voiliers, de planches à voile et autres engins nautiques. Maintenant je vais me baigner puis partir à la découverte de cet endroit. Promis je vous raconte demain.
Kalispéra.
Jean-Louis
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jefais encore desbetises pas moyen de vous avoirsur votre blog ouf vive la grecevous etes ma bouée de sauvetage santé moyenne bonne continutionbisous de roselyned
votreblog 15jours sans nouvelles.." Envoyé par roselynedemeestered le 02-07-2013 à 18:37
Wed, 03 Jul 2013 15:00:00 GMT - Un petit matin d’été merveilleux Sur Harmattan dans « Tranquill Bay », Nisos Levkas (38°42’N 20°43’E)
Wed, 03 Jul 2013 15:00:00 GMT - Sur Harmattan dans « Tranquill Bay », Nisos Levkas (38°42’N 20°43’E)
18H00 heure du bord, 17h en France.
Kalimera,
Quel bonheur ce matin de me lever dans un endroit aussi merveilleux. Tout est calme malgré tous ces bateaux (quelques centaines), la baie mérite bien son nom. La mer est absolument plate, il fait un temps magnifique et le soleil qui apparaît au dessus des collines derrière Harmattan éclaire les montagnes en face d’une belle lumière pure.
Le ciel est d’un bleu infini et il cisèle parfaitement les reliefs du mont Stavrota à près de 1200 mètres d’altitude. Ici ce n’est pas la Grèce des cartes postales, ce ne sont pas les Cyclades avec leurs maisons blanches et bleu, ce n’est pas le Dodécanèse non plus, encore trop aride. On se croirait plutôt en Turquie avec ces reliefs très découpés, couverts d’arbres d’essences diverses. Par contre, ici la mer n’est pas aussi limpide que là bas, en cause les alluvions qui tapissent les fonds. En Turquie c‘est du sable fin mais ce sera pour plus tard.
Il n’y a pas de vent, juste un tout petit peu d’air qui vient caresser la peau et nous fait sentir que l’on existe. Comme Paul Simon et Arth Garfunkel j’entends le son du silence, quelques cigales, le chant d’un oiseau, au loin un chien qui aboie puis encore plus loin, le moteur d’une moto qui escalade la montagne. De temps en temps un voilier glisse sans bruit en trainant son annexe pour rejoindre un autre paradis. Maintenant c’est le clok, clok, clok caractéristique d’un guindeau qui remonte son ancre mais la plupart des plaisanciers dorment encore.
La journée s’annonce radieuse, après la toilette et un petit déjeuner très cool, je m’occupe du moteur hors bord qui m’a lâché hier soir. Un simple nettoyage du carburateur (comme à chaque fois) lui redonne l’envie de vivre. Il faut faire quelques courses pour le déjeuner et je découvre la ville. C’est réellement un endroit où il fait bon vivre, de nombreux cafés, des restaurants, des spa, des vendeurs de glace s’alignent sur le bord de mer et, dans la rue parallèle juste au dessus, on trouve tous les commerces possible, des « super marchés » à foison (le terme est maintenant galvaudé), des vendeurs d’alcool, des locations de voitures et de deux roues, des pharmacies, des vendeurs de vêtements ou de chaussures, des agences de voyages qui proposent des excursions dans les îles voisines, des boulangeries pâtisseries, une charcuterie ….
Ici les gens sont accueillants et gentils, l’épicière, la boulangère, la charcutière, le barman, tous ont le sourire et quelques mots agréables pour le touriste de passage. Cela explique certainement la réussite touristique de l’endroit. Je suis bien ici, je ne veux plus aller en vacances dans des endroits où les locaux ne sont pas aimables et ne pensent qu’à arnaquer le vacancier.
Quelle chance, j’ai réussi à trouver une bouteille de crème de cassis pour le Kir au rosé de Camargue lorsqu’arrive le moment de l’apéritif. Ce midi ce sera salade Grecque et côtes de porc au barbecue accompagné de ratatouille. J’adore la salade Grecque. Voilà ma recette : un oignon rouge coupé en fines lamelles, deux ou trois tomates bien rouges et pas trop juteuses que je découpe en morceaux et pas en quartiers comme nous avons l’habitude en France (très important), une tranche de féta découpée en carrés d’environ 2cm par 2cm, une bonne rasade d’huile d’olive (pas un filet), une petite giclée de vinaigre de vin, du sel, du poivre et plusieurs pincées d’origan. C’est divin, à pleurer comme dirait Pierre-Yves. J’ai prévu, comme il se doit ici, un citron pour arroser les côtes de porc. Après le repas une bonne sieste s’impose puis des travaux calmes jusqu’à 18h.
Pour supporter ce cagnard, j’ai sorti mon tau de soleil pour la première fois depuis Phuket. Il présente pleins de tâches de moisi mais, malgré tout, il remplit son rôle et il fait frais à l’intérieur d’Harmattan (27,5°). Je note d’en refaire un tout neuf et de le rallonger d’environ un mètre cinquante afin de couvrir toute la surface entre les deux mâts.
Thu, 04 Jul 2013 15:00:00 GMT - En visite chez mon ami Ulysse Sur Harmattan à Vathi, Nisos Ithaque (38°22’N 20°43’E)
Thu, 04 Jul 2013 15:00:00 GMT - Sur Harmattan à Vathi, Nisos Ithaque (38°22’N 20°43’E)
18H00 heure du bord, 17h en France.
Kalimera,
La mer Ionienne, quel drôle de nom ! Je vais vous raconter l’histoire. Io était une très belle déesse, prêtresse d’Héra. La chair est faible et Zeus, bien que dieu, succomba à ses charmes, elle devint sa maîtresse. Mais Héra finit par découvrir que Zeus la trompait et, pour éviter le conflit, Zeus (un peu lâche) transforma Io en génisse blanche. Héra, très jalouse, décida d’en remettre une couche et envoya à Io un taon pour la tourmenter. Celle-ci, pour se débarrasser du taon, n’eu d’autre ressource que de plonger dans la mer, d’où le nom de mer Ionienne.
Historiquement c’est au XIVème siècle que les sept îles de la mer Ionienne demandèrent à Venise protection contre leurs très encombrants occupants Normands et Génois. Ce n’est qu’en 1864 que les sept îles revinrent à la Grèce mais cette longue présence Vénitienne leur apporta un caractère italien bien marqué. Avant 1864, les Français et les Anglais vinrent également imprimer leurs propres cultures.
L’aérologie de la mer Ionienne est assez simple à cette époque de l’année, le « maistro » domine, c’est un vent de NW à WNW, il commence à souffler aux alentours de midi et monte jusqu’à force 5 puis il se calme dans la soirée pour laisser aux plaisanciers des nuits et des matinées totalement calmes.
Quel bon moment cette escale à Nidri ! Les bocks de bière glacée, les glaces à la vanille, les Mojitos, des bons souvenirs qui vont rester.
Hier soir et ce matin j’ai essayé de remettre en marche mon groupe électrogène qui n’a pas tourné depuis mon escale à Porto Soller sur Majorque le 13 octobre dernier. J’ai changé le pré-filtre et le filtre à gasoil, j’ai purgé le circuit de carburant mais il n’y a rien à faire, il est têtu et ne veux rien savoir. Peut-être est-ce l’injecteur, il faut que je demande son avis à mon ami Richard.
J’ai relevé l’ancre à 11h, pas de vent, mer d’huile, je pars au moteur avec comme premier objectif la grotte de Papa Nicolis, au SW de Nisos Meganisi. Elle est très grande et il paraît que pendant la guerre les Grecs y cachaient un de leurs sous-marins. Je tiens cela d’un colonel de l’armée Grecque. Devant celle-ci les fonds tombent à pic et il faudrait un équipage plus important pour mettre l’annexe à l’eau et visiter la grotte pendant que quelqu’un reste à bord.
Je continue ensuite sur l’île d’Ithaque, la patrie d’Ulysse, là où « il est revenu après un long voyage vivre auprès des siens le reste de son âge ». Forcément, je me sens très proche de lui et je ne pouvais pas manquer de faire escale ici. Vers 13h30 le vent se lève et nous continuons sous génois seul, c’est formidable d’avoir du vent l’après midi pour transiter et d’être dans le calme absolu le soir, la nuit et toute la matinée. En Turquie c’est la même chose.
Encore une fois c’est un accueil sympa par le cafetier qui me fait des grands signes pour que j’amarre mon bateau cul au quai, au bout de sa terrasse. En Grèce c’est toujours comme cela, on est accueillit et aidé par le cafetier ou le restaurateur qui borde le quai. Les places sont gratuites, en retour bien entendu la politesse veut que l’on boive un coup ou bien que l’on dîne face à son bateau qui se balance gentiment à quelques mètres.
Il va être temps maintenant d’aller visiter la ville.
Kalispéra.
Jean-Louis
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"bisous de roselyne contente déavoir de bonnes nouvelles" Envoyé par roselyne demeestere le 05-07-2013 à 10:04
Sat, 06 Jul 2013 15:00:00 GMT - Céphalonie Sur Harmattan à Fiskardho, Nisos Kefallinia (Céphalonie) 38°2 8’N 20°35’E
Sat, 06 Jul 2013 15:00:00 GMT - Sur Harmattan à Fiskardho, Nisos Kefallinia (Céphalonie) 38°2 8’N 20°35’E
18H00 heure du bord, 17h en France.
Kalimera,
La grande île de Céphalonie, séparée d’Ithaque par un chenal étroit est la plus grandes des îles de la mer Ionienne. Elle fait également partie du royaume d’Ulysse. Comme sa voisine c’est une île montagneuse avec cette fois un sommet à 1627 m, le Oros Ainos, point le plus haut de toutes les îles Ioniennes.
J’ai consacré la journée d’hier à un grand tour d’Ithaque en scooter sur les traces d’Ulysse. Malheureusement après ce séisme de 1953 qui a été terriblement dévastateur, des traces il n’en reste plus beaucoup. Malgré tout j’ai toujours un grand bonheur à faire le tour d’une île que je découvre. J’aime bien observer les habitants dans leur vie de tous les jours, j’aime bien également m’imprégner de l’ambiance, observer la nature, savourer ces odeurs d’olivier, de résineux, de maquis … en respirant à plein poumons. Et puis il y a toujours un monastère, une chapelle, une tour ou une ruine à visiter.
Même s’il n’y a rien à voir, comme hier le site archéologique de l’école d’Homère, le fait de se trouver dans un lieu historique, là où des gens ont vécus et fait l’Histoire avec un grand « H », suffit à mon bonheur. Je dois dire qu’il y avait tout de même une source, plus exactement un trou d’eau très bien aménagé par nos lointains ancêtres et cela en pleine montagne, dans une zone aride.
J’adore également me promener dans les petits villages au fond des criques. Souvent un petit port y a été aménagé avec quelques voiliers de passage et sur les quais des tavernes attendent le touriste. Il y fait bon se reposer et déjeuner en attaquant par la fameuse bière pression tirée dans un bock givré, dans lequel le restaurateur a mis un peu d’eau avant de le placer, la veille au soir, dans son congélateur. Ces déjeuners au bord de l’eau avec le petit courant d’air qui va bien pour rafraîchir l’explorateur fatigué sont divins.
Selon les paroles d’un Grec avec qui j’ai siroté des Mojitos hier soir, Fiscardho serait le Saint-Tropez Grec. Je crois tout de même qu’il exagère un petit peu. Nous arrivons à Fiskardho vers midi et quart, le temps d’envoyer l’ancre au milieu du port, d’aller embosser Harmattan par l’arrière sur la rive Nord et de tendre le tau de soleil pour se protéger du cagnard, il est l’heure de l’apéritif. Après un bon steak accompagné de coquillettes, une grande sieste s’impose.
Fiscardho est le seul endroit de toute la Céphalonie qui n’a pas été détruit par le terrible tremblement de terre de 1953. La raison en serait que Fiscardho est situé sur une couche d’argile mole. Un survivant, habitant d’Argostoli, une ville du Sud Ouest, à décrit des ondulations de la terre de un mètre de haut, exactement comme la houle en pleine mer ! Du coup, il y a encore ici de nombreux bâtiments du XIXème siècle qui ne se sont pas écroulés.
Vu du bateau, cet endroit à l’air tout à fait agréable, il ne reste plus qu’à le découvrir.
Au revoir mer Ionienne, bonjour le golfe de Patras !
Je vous ai laissé samedi soir au moment où je débarquais pour aller « prendre possession » de Fiscardho. L’endroit est un écrin, tout petit, très mignon et superbement entretenu par les habitants et les commerçants. Le port forme un rond, tous les bateaux jettent l’ancre au milieu et s’amarrent cul au quai ou bien s’embossent au pied de la petite falaise. Lorsque l’on fait le tour du port, c’est une succession de terrasses de restaurants avec énormément de verdure et les fleures blanches, roses, rouges ou violettes des bougainvilliers et des rhododendrons apportent une note de fraîcheur, de quiétude, de tranquillité. Les façades sont repeintes à neuf et magnifiquement décorées, c’est très joli.
Hier c’était le traditionnel tour de l’île en scooter, 125cc tout de même. Une journée épuisante, plus de 200 kilomètres en plein cagnard, le soir mal aux yeux, mal aux fesses, s’il fallait le faire pour gagner sa vie on refuserait.
Malgré tout c’est du bonheur, et surtout l’occasion de découvrir des endroits exceptionnels. En tout premier lieu le petit port d’Assos, mais dois-je en parler, ne ferais-je pas mieux de garder cet endroit pour moi seul. En effet on ne peut y caser que deux ou trois bateaux au maximum. C’est un port naturel très pittoresque avec une grande colline seule au milieu de la mer sur laquelle est construit un fort vénitien. Cette colline est reliée à la terre par un étroit passage formant le port.
Et puis Melissani, « La grotta delle nimfe », une grotte avec un lac souterrain dont la profondeur atteint 39m. Cette curiosité naturelle, éclairée par un puits de lumière date de plus de 20 000 ans. Depuis le 3ème et 4ème siècle avant JC elle fut un endroit où était pratiqué le culte du dieu Pan. De nombreuses statuts féminines ont été retrouvées, d’où le nom de grotte des nymphes. Un courant d’eau visible à l’œil nu permet à l’eau de rester constamment d’une limpidité exceptionnelle.
Enfin la tombe Mycénienne absolument étonnante près de Poros, une véritable demeure, une construction avec une apogée en olive, une entrée avec des escaliers et plusieurs tombent datant d’environ 1350 avant JC. Homère y fait référence et c’est ce qui a permis de la découvrir.
Aujourd’hui, après sept heures de navigation sous un soleil de plomb, sans aucun souffle d’air je quitte la mer Ionienne pour entrer dans le golfe de Patras avec un premier mouillage au Sud Est de l’île Oxia.
Quel bonheur j’ai eu de parcourir plus en profondeur ce bassin de navigation que je connaissais si peu. Je pense que l’on peu passer un mois ici sans problème, il y a tellement à découvrir. La navigation est extrêmement facile, c’est un bassin de croisière familiale. J’ai visité la plupart des Heptanese, les sept îles de la mer Ionienne. Je n’ai pu me rendre à Zákinthos, un peu trop écartée de ma route, ou bien pas assez de temps, ce sera pour une prochaine fois. J’ai beaucoup aimé, c’est reposant, l’accueil est toujours très agréable et c’est réellement dans notre jardin.
Maintenant j’attaque le golfe de Patras qui mériterait, lui aussi, un bon mois de vacances pour visiter tous les mouillages sympas. Il est 16h15, je suis parti depuis 9h45 et je voulais faire un mouillage pour la nuit dans une crique de l’île Oxia mais ce n’est plus possible, les deux seuls mouillages ont été envahis par des pêcheries. Je n’ai plus qu’à continuer encore une quinzaine de miles.
La côte nord de l’entrée du golfe de Patras est constituée d’un immense marais salant, j’avance dans 6 mètres d’eau, parfois moins et je dois rejoindre, ce soir, Missalonghi, le Salins de Giraud des Grecs, que l’on atteint grâce à un canal de 2,5 Miles creusé dans les marais salants.
Quel endroit étonnant, me voici revenu en Camargue mais sans les chevaux blancs ni les taureaux noirs. Missalonghi se trouve au milieu des marais salants et pour y arriver il faut emprunter un canal qui passe au milieu de maisons sur pilotis, de barques de pêche et de gens avec de l’eau jusqu’aux genoux en train de rechercher des coquillages. L’énorme nacre à la coquille dorée est très prisée. Après trois Miles en ligne droite, le canal débouche dans un grand plan d’eau d’une dizaine de mètres de profondeur, le port de Missalonghi.
Cette cité a été importante dans le passé, des vestiges antiques et en particulier un théâtre romain en atteste. Puis elle s’est endormie petit à petit. En France l’activité des marais salants bat de l’aile, aux Salins de Giraud, tout a fermé, peut-être que c’est la même chose ici. Bien qu’une marina vienne d’être créée, on a l’impression d’être au milieu de nulle part et le changement avec les sites touristiques précédemment visités est frappant. J’ai l’impression d’être de retour à Port Saint Louis du Rhône !
Après avoir passé la nuit au mouillage, je décide d’aller visiter la ville mais je dois affronter un problème de mésentente, le fond de l’annexe ne veut plus cohabiter avec les boudins ! C’est très gênant. Je n’ai pas d’autre solutions que de prendre une place au quai et partir à la recherche d’un très gros tube de colle pour pneumatique (mon nécessaire rustine n’est pas à la hauteur du problème).
Il fait un cagnard impossible et la seule solution pour aller en ville est d’arpenter le bitume brulant pendant une demi-heure. Quelle chance, avec la marina le tourisme redémarre, des shipchandlers ont ouvert boutique et je trouve un nécessaire de réparation adapté. J’en profite pour continuer et visiter le centre ville, c’est bien arrangé, il y a plusieurs rues piétonnes ombragées et rafraîchies par les clims des cafés et des restaurants.
La nuit à la marina n’est pas très chère (21€) mais tout est payant, électricité, eau, douches, …
Finalement j’ai beaucoup aimé Missalonghi et la prochaine fois je m’y arrêterais à nouveau avec plaisir. Les habitants y sont extrêmement sympathiques et accueillants. Certains commerçants de notre belle île méditerranéenne feraient bien d’y prendre de la graine.
Pour vous faire une idée, je vais vous raconter le dîner d’hier soir. Nous nous rendons en ville (à pied, un kilomètre et demi) pour faire un petit restaurant. Il y a plusieurs cafés branchés pour les jeunes de la ville mais pas beaucoup de restaurants. Nous finissons par en dénicher un et, miracle, le patron fait l’effort de parler quelques mots de français et il nous détaille sa carte dans cette langue.
Deux petites bières pressions, des bouteilles d’eau très fraîches, une salade Grecque pour deux mais dans laquelle il a pris soin de placer deux tranches de Féta, deux gigots d’agneau accompagnés d’un pichet de vin rouge local. C’est excellent et je demande l’adition. Il nous dit alors qu’il y a une petite surprise et le serveur nous apporte deux desserts constitués chacun d’une grosse boule de glace vanille sur un moelleux au chocolat, c’est divin, quelle douce attention ! Je demande à nouveau l’adition, cela fait 33€ mais il nous dit « Trente euros ». Puis il nous demande si nous ne voulons pas un café offert par la maison. Nous nous quittons avec pleins de « merci » et pleins de sourires. Sur la route du retour je me dis encore une fois qu’il y a énormément d’endroits où les gens sont généreux et savent réellement être d’excellent commerçants. Je n’ai définitivement plus envie de m’arrêter là où je suis mal accueilli.
Hier soir j’ai joué mon psi et j’ai rabiboché le fond de l’annexe avec les boudins. J’espère que cela tiendra dans le temps et qu’ils resteront ensemble pour la vie. Ce matin départ à 9h45 sous un soleil de plomb sans le moindre souffle d’air. Mais en avançant un peu dans le golfe de Patras, le vent se lève de face à 12, 13 nœuds, et cela va beaucoup mieux.
Je voie le pont suspendu de Ríon – Andírrion, construit dans les années 2000 depuis le milieu de la matinée, il fait 2300 mètres de long avec 5 travées et le tirant d’air pour les bateaux est de 45 mètres. Il relie la Grèce continentale au Péloponnèse. La première fois où je suis passé sous ce pont, en 2007 (avant il n’était pas construit), j’étais un peu inquiet, d’autant que j’étais sous voile mais tout s’est bien passé. La progression est difficile avec un courant de face qui atteint parfois 1,5N. En approchant du pont, le vent diminue et tombe autour de 7N.
A 14h16 je passe sous le viaduc, quelle superbe réalisation technique ! Le moment est impressionnant avec ce vent de face qui a forcit à nouveau et l’orage qui gronde dans les montagnes avoisinantes. En franchissant le viaduc, nous quittons le golfe de Patras pour entrer dans le golfe de Corinthe.
C’est ensuite la ville de Návpaktos qui défile, certainement le plus joli port de méditerranée. Je m’étais arrêté ici en 2007, j’adore ce minuscule port médiéval avec ses murs crénelés et ses tours de guet. Návpaktos, cela ne vous dit probablement rien mais si je vous dis qu’au Moyen Age cet endroit était connu sous le nom de Lépante cela vous rappelle peut-être quelque chose, la bataille de Lépante. Ce fut la dernière grande bataille navale de galères à rames maniées par des esclaves. Les Turcs attaquèrent la flotte chrétienne composée de galères de Venise, de Gènes, d’Espagne, de Sicile, de Naples et des Etats Pontificaux près de l’île Oxiá. Ceux-ci défirent les Turcs, ils coulèrent ou saisirent leurs galères libérant 15 000 esclaves galériens.
Nous devrions atteindre Nisos Trisónia, notre prochaine escale vers 17h30.
Quelle surprise hier soir en arrivant sur l’île principale Trizonia ! Celle-ci est séparée du continent par un bras de mer d’environ 600 mètres de large et j’avais tracé ma route pour passer au milieu de ce chenal. J’avais coupé l’alarme radar car j’étais maintenant trop près de la côte.
Depuis un moment j’écarquillais les yeux et mon cerveau n’arrivait pas à comprendre car ce que je voyais ne correspondait nullement à ma cartographie. En fait, au lieu d’emmancher un large bras de mer, le bateau fonçait droit sur des récifs ! J’ai fini par couper mon pilote et mettre un bon coup de barre sur bâbord, il était grand temps.
Après avoir vérifié que la position donnée par mon GPS de navigation était la même que celle donnée par ma transmission satellite, j’ai compris que le problème venait de la carte elle-même. Elle a été mal référencée et c’est extrêmement dangereux. C’est la deuxième fois que je rencontre ce genre de problème, cela m’est déjà arrivé lors de mon tour de Méditerranée en 2007, en arrivant au port d’Hammamet par le sud au petit matin, j’étais face à la plage, devant une barre d’immeubles et j’apercevais au loin une forêt de mâts. Ce port est décalé de pile 2 Miles nautiques.
Il devrait exister un système de remonté d’informations et de correction de ces erreurs car en pleine nuit cela aurait pu être très dangereux.
L’île de Trizonia est un endroit étonnant, bien que le port soit rempli d’une centaine de voiliers, les habitants, des paysans, continuent à vivre tranquillement leurs vies sans trop s’occuper des touristes. S’il n’y avait ce port encombré de voiliers, on pourrait se croire au milieu du Morvan.
Lorsque j’écris « encombré », c’est réellement le mot approprié, au milieu du port sortent de l’eau, avec un angle de 45 degrés environ, les deux mâts d’un grand ketch qui a coulé ici. Et puis de nombreux bateaux sont là, de très grands ketchs de plaisance, souvent des constructions amateurs pas très esthétiques, les propriétaires vivent dedans, certains à l’année. Tous les jours des voiliers en route pour le canal de Corinthe ou bien en venant, s’arrêtent ici pour la nuit. Il y a bien quelques petits restaurants sur la baie, de l’autre côté du port mais le « mini market » n’a pas volé son nom, c’est effectivement très « mini », il ne vend que quelques boîtes de conserve, des bouteilles d’eau, du coca cola, quelques oignons, des pommes de terre, des citons, quelques brugnons, des œufs et c’est à peu près tout.
J’aurais beaucoup aimé passer quelques jours ici, me promener dans l’île, il y a beaucoup de français, certains ont construit de belles villas sur le flanc des collines surplombant la mer. Le contacte avec les paysans est difficile car ils ne parlent pas anglais et vous orientent aussitôt vers un des jeunes qui tiennent les petits cafés ou les restaurants.
J’ai levé l’ancre à 10h pour rejoindre la petite ville de Galaxidhi en début d’après midi et de là me rendre sur le site de la Delphes antique. Il est grand temps de déjeuner, aussi je vous dis à bientôt, kalispéra.
Jean-Louis
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"grosbisous enfindu soleil" Envoyé par demeestereroselyne le 12-07-2013 à 10:46
On ne peut décemment passer des vacances en Grèce sans se replonger dans la Mythologie Grecque. Mais « replonger » est-il le mot bien adapté ? Ne devrais-je pas plus exactement employer le mot « plonger » car dans notre école soi-disant laïque et dans un environnement monothéiste, cette foison de dieux, de demi-dieux et de héros issus du même arbre généalogique dont Gaia est la racine principale ne m’a pas laissé des souvenirs bien précis. Pourtant le précieux héritage laissé en particulier par Homère et par d’autre également est un élément fondamental de notre culture.
Hier j’ai lâché mon ancre dans le port de Galaxidhi à 14h30. Nous nous dépêchons d’amarrer le bateau, de baisser l’annexe pour mettre en place la passerelle, d’enfiler nos habits de ville et nous voici sur le quai. Des français arrivés le matin sont au café d’en face, la conversation s’engage, « voulez vous prendre un café ?», on discute mais le programme de cet après-midi est d’aller visiter le site de la Delphes antique. Je demande à une jeune femme attablée au café d’à côté comment s’y rendre.
Il faut prendre un bus mais la station est à 10 minutes à pieds et qui plus est, difficile à trouver. Il est 14h55 et le bus passe à 15h ! Elle ne fait ni une, ni deux, ramasse ses affaire, nous précipite dans sa voiture et fonce à travers la ville. Nous arrivons bientôt sur une place, elle siffle (entre ses doigts, comme un garçon) un vieil homme et nous lâche là. Le vieil homme m’avoue que c’est sa fille et que c’est lui qui tien l’arrêt de bus puis il me vend les tickets alors que le bus arrive déjà.
Encore une fois voici un exemple de la gentillesse et de l’hospitalité des Grecs. Qu’il est bon de passer des vacances ici. Je n’ai pas envie que ces gens quittent l’Europe même si ils n’ont pas été très sérieux mais c’est une autre histoire.
Après une bonne heure de bus, en passant par Itéa puis en escaladant la montagne, nous arrivons sur le site archéologique de Delphes. L’endroit est spectaculaire et impressionnant, au pied du Mt Parnasse, surplombé pas ses parois verticales blanches et ocres, au bord d’une abrupt gorge dont le fond est tapissé de centaines de milliers d’oliviers qui la colorent de vert. Ce site et bâti sur une déclivité importante et ce qui frappe en tout premier lieu c’est la grande surface occupée par tout ces vestiges.
Selon la Mythologie, Zeus a envoyé deux aigles dans des directions opposées, ils ont fait le tour de la terre, et là où ils se sont retrouvés, Zeus a lancé une lance qui s’est fichée dans le nombril de la terre. C’est donc l’emplacement exact du centre de la terre.
Au tout début l’endroit était consacré au culte de Gaia, la Déesse mère puis très vite c’est devenu l’endroit du culte d’Apollon Elphinos, dont la forme est un dauphin, d’où le nom de Delphes. Ce sont essentiellement les français qui ont fouillé et restauré le site, ils ont fait un travail remarquable et le Stadium en particulier (qui se mérite car il est au sommet du lieu) est absolument magnifique.
A chaque escales nous rencontrons plusieurs bateaux de français, bien entendu ce sont toujours les mêmes questions, « D’où tu viens ?» et « Où tu vas ?» et à chaque fois on en vient à parler de mon voyage autour du monde et ce qui me surprend c’est qu’une grande majorité ont entendu parler de cette aventure. Il y a encore beaucoup de chemin à faire pour que Monsieur et Madame tout le monde connaissent le mot de « péritonéale » mais déjà ils savent que maintenant « Dialyse » peut rimer avec « Liberté »
Par ailleurs, il y a également beaucoup à faire auprès du personnel médical lui-même. Hier soir, une française, infirmière de dialyse, avait fait de l’hémodialyse et de la dialyse péritonéale. Elle m’affirmait cependant qu’il y avait de nombreuses contre-indications à mettre une personne en dialyse péritonéale, et que de ce fait celle-ci s’adressait à très peu de patients alors qu’il n’en n’est rien ! J’entends souvent cela.
Voilà pour aujourd’hui, demain c’est le passage du fameux canal de Corinthe.
Sat, 13 Jul 2013 13:00:00 GMT - Le canal de Corinthe 37°47’N 23°21’E
Sat, 13 Jul 2013 13:00:00 GMT - 37°47’N 23°21’E
16H00 heure du bord, 15h en France.
Kalimera,
Le passage d’un canal mythique est toujours un moment de vie intense. C’est la troisième fois que je franchie ce canal, deux fois d’Ouest et Est et une fois de Isthmia vers Corinthe.
D’un côté le golfe de Corinthe, de l’autre le golfe Saronique, d’un côté la mer Ionienne, de l’autre la mer Egée, d’un côté des conditions météo souvent très calmes, de l’autre des conditions météo souvent musclées, d’un côté des montagnes sèches et dénudées, très peu peuplées, de l’autre la Grèce industrielle et laborieuse, d’un côté l’air pur et les vacances, de l’autre le smog et le travail.
Nous sommes arrivés dans le petit port de la ville de Corinthe hier à 19h30. La « marina » est toute petite et surtout elle n’a rien d’une marina, c’est un petit abri au milieu d’un grand port de commerce totalement vide. Ce petit abri est encombré de petits bateaux, de bouées, de corps mort et il ne peut contenir que quelques bateaux de passage. Malgré tout je suis séduit par le quartier moderne autour du port. De grandes avenues piétonnes, des cafés, des boutiques de luxe, quelques restaurants et surtout tous les jeunes de la ville semblent se retrouver là pour refaire le monde devant un café, un thé ou bien un chocolat glacé. Quel moment sympa de déambuler au milieu de ces jeunes, dans de larges rues pavées de grandes dalles et abritées par des palmiers, des rues qui se coupent à angle droit.
Ce matin je largue les amarres à 9h30 pour aller faire des ronds dans l’eau devant l’entrée Ouest du canal. Celui-ci fait 3,2 Miles de long (environ 5,5 km) mais il n’est large que de 25 mètres et ses parois verticales en calcaires font à leur point culminant 76 mètres de haut. C’est un véritable trait de scie dans l’isthme qui relie le continent au Péloponnèse. Dans l’antiquité, les galères étaient tirées grâce à des rondins de bois sur une route pavée. Les Grecs et le Romains firent des projets de canal mais c’est Néron qui commença les travaux à l’aide de 6 000 juifs avant de tout stopper suite à une insurrection en Gaulle (Encore un coup du petit gaulois, de son imposant compagnon et de leur petit chien).
Ce sont finalement les français qui commencèrent à creuser puis les Grecs finirent par ouvrir le canal en 1893. Aujourd’hui sept ponts franchissent le canal dont deux voies d’autoroute et deux lignes de chemin de fer. En plus, à chaque extrémité, des ponts à chaînes coulent au fond du canal pour laisser passer les convoies de bateaux puis se relèvent après le passage. La circulation se fait à sens unique, un convoie dans un sens, puis un convoie dans l’autre. On peut ainsi attendre jusqu’à trois heures pour franchir le canal.
Aujourd’hui j’attends environ une heure que le canal soit purgé du convoie montant sur Corinthe. Nous ne sommes que trois voiliers et nous suivons à la queue-leu-leu un promène couillons qui fait l’aller et retour dans le canal, chargé de touristes. Encore une fois je suis le dernier bateau, j’adore cette place qui me donne plus de liberté. Le franchissement du canal dure environ 40 minutes et c’est l’occasion de faire chauffer l’appareil photos. Comme d’habitude, nous échangeons de furieux cris en passant sous le pont, à l’endroit le plus élevé des parois verticales, où sont agglutinés les touristes.
Je voie que l’un d’entre eux s’apprête à sauter à l’élastique ! Le jeu serait-il de toucher la pomme de mon grand mât ? Non, il attend que je sois passé. Le jeu serait plutôt de se laver les cheveux en sautant de 60 mètres au dessus du niveau de l’eau. Il y a un peu de marge car la profondeur du canal est d’environ huit mètres, mais tout de même, il faut être jeune pour réaliser ces exploits.
Voilà pour aujourd’hui, maintenant je me dirige vers Nísos Aigina, que nous autres français connaissons sous le nom d’Egine. Je me dirige plus précisément vers la ville principale qui s’appelle également Egine.
Je suis à Egine depuis deux jours, le port est plein comme un œuf et j’ai pris la dernière place, juste dans l’entrée. Forcément un samedi 13 juillet cela ne pouvait être autrement. Egine se trouve à 17 Miles nautiques d’Athènes et, avec toutes ses plages magnifiques, l’île attire les Athéniens qui viennent s’y ressourcer le weekend, ils fuient le smog de la grande ville et trouvent ici un petit endroit de paradis. Si l’on ajoute à cela les vacanciers de la période la plus forte entre le 15 juillet et le 15 aout, vous pouvez vous imaginer facilement le taux de remplissage des cafés et restaurants.
Egine est reliée plusieurs fois par jour au port du Pirée par de multiples ferries mais également par des hydrofoils, ces longues bêtes qui filent sur l’eau à plus de 25 nœuds, perchées sur leurs grandes jambes. On en voie partout en Grèce. Ils mettent ainsi l’île à seulement 40 minutes du Pirée et le métro n’est qu’à 200 mètres environ de leur point d’arrêt.
Rituellement, hier nous avons loué un scooter pour un grand tour de l’île et nous avons visité un monastère puis, de l’autre côté de l’île, le sanctuaire d’Aphaia qui a été fouillé et reconstitué par les Allemands. Il s’agit essentiellement d’un temple mais également d’un petit musé. Dans le musé j’ai été particulièrement intéressé par une maquette de la façade du temple tel qu’il était à l’origine, c’est-à-dire en couleur. Aujourd’hui, tous les sites que nous visitons montrent des temples entre le blanc et l’ocre alors qu’à l’époque de leur gloire, ils étaient peints avec beaucoup de recherche.
Aphaia était la sœur de Zeus, elle était aimé de Minos mais échappant à son attention, elle saute dans la mer et émerge près de l’île d’Egine tout en devenant invisible puis elle se cache dans une cave.
Nous sommes également passé à Marathon, mais, à part ce nom qui est devenu celui d’une course terrestre, il n’y a absolument rien à voir (mis à part une superbe plage).
Aujourd’hui j’ai raccompagné Francine à l’avion (hydrofoil puis métro) et avant de quitter ce lieu sympathique, j’ai un peu de technique à faire dont la vidange du moteur principal.
Il me reste maintenant à définir les endroits où je vais musarder pendant les semaines à venir. Je suis seul à bord et si certains ont envie de passer quelques jours au paradis, n’hésitez pas, je vous recevrais avec un très grand plaisir.
A bientôt. Kalispéra.
Jean-Louis
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"j’ai recu v/carte ce matin:merçi.. il y aura demain 2ans,Suzanne nous quittait.. je t’embrasse. jeanine " Envoyé par jeanine le 16-07-2013 à 15:47
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"Bonsoir Jean-Louis, je suis avec passion vos exploits sur votre blog depuis plusieurs mois et je séjourne sur l ile de Paros dans l’archipel des Cyclades du 24 au 31 juillet. Si par bonheur vous jetiez l ancre dans les parages, je serais vraiment flatté de vous rencontrer.Cordialement" Envoyé par BEUCHER JEROME le 16-07-2013 à 18:28
Wed, 17 Jul 2013 16:00:00 GMT - Toujours à Egine 37°44’N 23°25’E
Wed, 17 Jul 2013 16:00:00 GMT - 37°44’N 23°25’E
19H00 heure du bord, 18h en France.
Kalimera,
C’est un peu un problème, j’ai déjà fait de nombreuses fois ce constat, si l’on reste quelques jours quelque part on s’enracine très vite et le risque est de ne plus repartir. Combien de plaisanciers partis pour faire le tour du monde se sont arrêtés quelque part pour ne plus jamais reprendre la mer. On fait des connaissances, on prend des habitudes, on découvre les commerces qui nous sont indispensable et très vite on est reconnu, on devient un membre de la communauté locale et on se sent chez soi.
Pour écrire ce blog je suis installé à ma place habituelle au café Alexandros devant une orange pressée, lorsque je suis arrivé le patron m’a serré la main avec un grand sourire en me disant « Kaliméra my friend », puis il m’a préparé ma place en poussant les chaises et en arrangeant les coussins de mon fauteuil. Je suis bien et la vie est belle.
Ce matin j’ai découvert le grand supermarché de la ville, j’y ai repéré les produits que j’aime. C’est important car j’ai besoin de points de repères. Pour les biscottes sans sel, il n’y a pas eu de problèmes, l’étiquetage obligatoire de la composition m’a permis de comparer les pourcentages de « salt ». Il faut vous imaginer qu’à part cela, ici tout est écrit en Grec bien sûr mais dans un alphabet incompréhensible pour nous.
Par contre un problème s’est posé quant il a fallu repérer les cubitainers de vin rouge. Ce sont les mêmes cartons pour le Rouge, le Rosé et le Blanc. Il y a trois cases avec dans chacune un ou deux mots, je devrais plus exactement écrire « sigles », tellement cela ne ressemble à rien. Seule une des cases est cochée d’un coup de feutre, indiquant la couleur du vin. J’ai fait mon Champollion et j’ai passé trois quarts d’heure, à comparer sur les différentes bouteilles de vin si je retrouvais les mêmes hiéroglyphes. Je crois que j’ai réussi mais je m’accorde encore une ou deux séances avant d’être sûr et de me lancer dans cette acquisition. Heureusement j’ai encore deux cubiténaires de Baron de Lestac en stock.
Au niveau météo, il y a une petite dépression et le Meltem souffle. Ce n’est que du force 5 mais pour les plaisanciers d’ici (essentiellement de français et des italiens), c’est tempête et ils ont l’impression d’être bloqués dans le port. Tous ceux que je vois, même s’ils naviguent dans le secteur depuis vingt ans n’ont jamais visité les Cyclades à cause du Meltem.
Hier j’ai fait de la mécanique et du bricolage. En particulier j’ai fait la vidange du moteur principal et du moteur hors bord. J’avais fait celle du groupe électrogène il y a quelques jours, cela me permet d’être tranquille. J’ai également consacré du temps à mon association « Vivre sous Dialyse ». Je suis en train de définir le contenu du site Internet. Je voudrais que les futurs dialysés puissent y découvrir les différentes méthodes de dialyse afin qu’ils puissent faire un choix éclairé sur ce qui leur conviendra le mieux, sur ce qui leur correspondra le mieux afin de garder une bonne qualité de vie. Puis, je vais réunir des témoignages de patients qui ont su garder une bonne qualité de vie dans les différentes méthodes. Tout cela pour aider le futur dialysé à se projeter dans cette nouvelle partie de vie.
Ce midi, ma côte de porc est cuite, ma purée également et je suis en train de dresser ma table de cockpit pour faire l’apéro lorsque je vois un homme assez âgé qui regarde mon bateau sous toutes ses coutures. Je comprends tout de suite qu’il connaît les bateaux et qu’il se demande quel modèle est-ce ? Quel constructeur ?
Il finit par me poser la question dans un bon français teinté d’un fort accent italien. Je le rejoins sur le quai et nous commençons à parler. Il connaît parfaitement mon histoire car il l’a lu dans « Voiles et Voiliers » et sa femme est médecin (Immunologue). Du coup, ils mesurent parfaitement le niveau de l’exploit et comme nous avons plein de choses à nous dirent, ils m’invitent à me joindre à eux au restaurant d’en face. Je prends cependant le temps de couper le gaz. Nous nous quittons à 15h30 après un café pris sur Harmattan (et une visite de celui-ci). Ils habitent Rome et veulent m’organiser une conférence dans cette ville.
Enfin, un dernier point à méditer. Ce matin je discutais sur le port avec un vieux pécheur Grec en train de travailler sur ses filets. Il se plaignait que la vie pour les Grecs est devenue très dure à cause de la crise. Et surtout il me disait que ce sont les allemands qui veulent à nouveau les tuer. Pendant la dernière guerre, la répression allemande a été très dure dans ces îles au point que de très nombreux grecs des îles sont morts de faim. Mes amis Italiens ont abordés ce sujet également et m’ont confirmé la monté de ce sentiment anti allemands. Inquiétant !
Kalispéra
Jean-Louis
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"je me délécte tourjours en vous lisant grace à vous je commence à connaitre la GRECEdans le nord il fait frés chaud trés pénible à la dialysebonne continuation et grosses bises roselyned" Envoyé par demeestereroselyned le 18-07-2013 à 21:39
Fri, 19 Jul 2013 15:00:00 GMT - Toujours et encore à Egine 37°44’N 23°25’E
Fri, 19 Jul 2013 15:00:00 GMT - 37°44’N 23°25’E
18H00 heure du bord, 17h en France.
Kalimera,
Que c’est bon de pouvoir flemmarder. Lors de mon tour du monde je n’ai pas pu faire beaucoup de tourisme, tout du moins pendant toute la période où j’étais dialysé, c’est-à-dire d’octobre 2009 à avril 2011, de Marseille au Sri Lanka. C’était une volonté de ma part, j’aurais aimé faire la totalité du tour du monde en étant dialysé, c’était un challenge. Et puis j’étais obligé de prévoir très à l’avance la livraison des poches, de ce fait il y avait peu de place pour l’improvisation.
Aussi maintenant, grâce à ma greffe de rein, j’en profite, tous les gens que je rencontre me demandent mon programme, je n’en ai pas ! Je vis ma vie, je vis au jour le jour. Je ne peux même pas dire que je vais là où le vent me pousse car il souffle mais mon ancre reste toujours crochée au fond du port d’Egine et demain cela fera une semaine que je suis ici.
Je fais un peu de technique sur le bateau, c’est le côté positif d’un bateau, on ne peut pas s’ennuyer car il y a toujours quelque chose à entretenir ou à réparer. Depuis hier matin je suis sur ma souillarde. Les vieux bateaux sont ainsi faits, il y a « une souillarde » alors que sur les bateaux d’aujourd’hui il n’y a que « des fonds ». La souillarde est un genre de réservoir (environ 200 litres sur Harmattan) qui se trouve dans la quille, au point le plus bas. Ce réservoir récupère toutes les eaux usées, aujourd’hui on dirait « les eaux grises », lavabos, douches, évier, machine à laver, parfois eau de mer dans le mauvais temps.
Lorsque j’ai reconstruit le bateau, j’ai refais la souillarde, je l’ai entièrement stratifié à l’époxy puis j’ai construit une cassette extractible comportant une pompe électrique, une pompe à main, une jauge, un contact « souillarde vide », un contact « souillarde pleine » et un contact pour rendre la pompe automatique. Je n’avais pas pensé qu’avec le temps la souillarde se remplirait d’une espèce de boue graisseuse et puante qui neutralise tout.
Aussi, comme ma pompe électrique ne fonctionnait plus (je dois la changer environ tous les trois ans), j’ai sorti la cassette et j’ai simplifié, il n’y a plus que la pompe électrique et la pompe manuelle. J’ai retiré tous les contacts et la jauge. J’ai acheté une pompe électrique neuve. Encore une fois j’ai été très surpris de la différence de prix par rapport à la France. Je l’ai payé 50€, en France je l’aurai payé 150€ ! Et puis j’ai totalement nettoyé la souillarde. Quel boulot sale et pas agréable !
Je passe également beaucoup de temps à regarder le manège des ferries et des hydrofoils. C’est incroyable, je pense qu’il y a au moins une centaine de mouvements par jours, parfois il y a deux, voir trois ferries en même temps à quai. Et pourtant ils vont très vite, certains, pourtant énormes, ne restent pas plus de cinq minutes à quai. Les plus performants ne jettent plus les ancres et ne s’amarrent même plus. Je pense qu’ils doivent être stabilisés par GPS.
Malgré tout je vais certainement reprendre la mer demain, peut-être aller sur Poros puis sur Hydra avant d’aller me promener dans les Cyclades puis dans le Dodécanèse.
Sun, 21 Jun 2013 16:00:00 GMT - Poros, le golfe d’Hydra et Ermioni 37°23’N 23°15’E
Sun, 21 Jun 2013 16:00:00 GMT - 37°23’N 23°15’E
18h en France.
Kalimera,
Samedi, à 12h45 j’ai jeté l’ancre dans la baie des Russes, au Sud Ouest de Nisos Póros, à 14 Miles du port d’Egine. Une petite traversée sympa, poussé par un force 4 venant de la hanche tribord. Poros est une petite île du golfe Saronique, très boisée, essentiellement de pins mais également d’agrumes et comme partout en Grèce, d’oliviers. Elle est très proche de la côte du Péloponnèse, seul un étroit chenal la sépare, pas plus large qu’un grand fleuve. A l’Ouest, Limenas Poghonos, une véritable mer intérieure, peu profonde, très protégée est propice aux sports nautiques.
La baie est remplie de bateaux, une dizaine de super-yachts, une autre dizaine de plus petits et une quinzaine de voiliers, en grande majorité français. Il fait un temps superbe, la chaleur est écrasante ce qui n’empêche pas les filles de se faire rôtir, allongées à l’avant des bateaux, souvent en bikini, parfois totalement nues. Beaucoup se baignent, la température de l’eau dépasse les 30 degrés. Les super-yachts ont débarqué des scooters de mer qui sillonnent le plan d’eau.
L’île est petite, 4.6 Miles par 2 Miles et la ville même de Póros est construite sur une petite péninsule volcanique séparée de l’île elle-même par un passage bas et étroit, lui-même coupé par un canal franchi par un pont. La ville est constituée de vieilles maisons, réez de chaussée et étage, parfois R+2, ocres ou blanches à toits quatre pans rouges s’échelonnant sur les pentes rocheuses. Surmontée d’une tour-horloge bleu clair la cité est absolument magnifique en arrivant par la mer, surtout le soir avec le soleil dans le dos.
Je lève l’ancre à 18h45 pour aller mouiller un Mile plus loin, près de la ville. Ce qui me permet, après dîner, de rejoindre celle-ci avec l’annexe et de déambuler sur les quais. L’ambiance est absolument agréable, un samedi soir 20 juillet, au plus fort des vacances estivales, tout est bondé malgré le kilomètre et demi de quai surchargés de voiliers, de yachts et de méga-yachts d’un côté et de tavernes et cafés de l’autre.
Ce matin, après un coup d’annexe pour boire un café en ville, je lève l’ancre pas trop tard et arrive à midi dans la crique de la grenouille derrière Nisos Soupia, sur la côte Est du Péloponnèse, après un bon moment de voile très cool dans 15 Nœuds de vent. Lorsque j’arrive, il n’y a qu’un autre voilier mais à 13h30 nous sommes quinze, d’où l’importance de se lever tôt si l’on veut avoir les meilleurs places. Tout le monde faisant à peu près le même parcourt, l’astuce est de partir dans les premiers, cela permet d’avoir le choix de la place, dans les criques comme au port. D’ailleurs au port, comme ils sont tous saturés, cela permet tout simplement d’avoir une place.
Ici la côte du Péloponnèse est faite de hautes collines arides, desséchées par la canicule, de couleur jaune brun, clairsemées d’oliviers rabougris, seule le bord de la côte, au débouché des vallées, fait apparaître un peu de vert et par endroit un magnifique bougainvillier en fleurs à côté d’une maison isolée.
Les Grecs ont fait d’énormes progrès en termes de radio FM, depuis quelques jours j’ai trouvé une station qui diffuse en permanence de la musique vraiment top sans aucune interruption de blablas. C’est vrai que j’ai tourné le bouton du volume un peu trop à droite mais que c’est bon ! Ils ont fait également des progrès immense dans la qualité de leur vin et je n’hésite plus au restaurant à commander du vin au poids (environ 6€ le kilo), il est délicieux.
Je lève l’ancre à 15h30 pour ne pas arriver trop tard à Ermioni, un grand village situé sur un promontoire de la côte du Péloponnèse, dans le golfe d’Hydra qui mérite d’être visité selon des plaisanciers italiens habitués des lieux. Ce village est entouré de deux belles baies et je mouille dans celle le plus au nord à 18h pile. Juste le temps de mettre l’annexe à l’eau, de l’équiper du moteur hors-bord et de filer au premier café Internet pour vous envoyer ces nouvelles en sirotant une orange pressée glacée.
Finalement je n’ai pas trouvé Ermioni si terrible que cela. Comme tous les villages Grecs il est bâti sur une colline et en arrivant de la mer, l’effet est toujours aussi agréable. Mais une fois débarqué, on a un peu l’impression d’un village en perte de vitesse. Il y a très peu de touristes malgré les deux flottes de bateaux de location d’une dizaine d’unités chacune. Et des habitants, il y en a très peu. Peut-être sont-ils partis en vacance dans des pays où il pleut ! Malgré tout, les maisons sont bien entretenues et il y a plusieurs toutes petites épiceries ainsi que deux bouchers.
Je passe une nuit tranquille, bien protégé dans la baie du nord (Limenas Ermioni) puis, au matin je vais à terre prendre un double expresso et faire quelques provisions puis je lève l’ancre à 11h30. Le vent s’est levé, force 5 et rafales à 6, plein Nord, du Meltem.
Je ne vais pas très loin, j’ai décidé de mouiller devant la plage de sable, dans la grande baie Dardiza. Déjeuner, vaisselle, sieste puis à 15h50 je décide de partir pour aller sur Hydra. Mais surprise, au moment de relever l’ancre celle-ci résiste, elle s’est coincée sous le seul énorme rocher de la plage par 6 mètres de fond !
Je fais plusieurs tentatives mais je n’arrive pas à la décoincer et seul, avec le vent violent qui embarque le bateau c’est très difficile. Je crois qu’il va falloir que j’attende que ce coup de Meltem cesse, certainement à partir de mercredi. Ensuite, je devrais porter une autre ancre avec l’annexe près de la plage et amarrer Harmattan dessus afin de ne plus tirer sur celle-ci. Puis il faudra arriver à retirer l’ancre principale de dessous cette roche.
J’ai une technique que j’ai déjà mise en pratique avec succès. Il faut faire un petit collier avec un morceau de chaîne et une manille autour de la chaîne de l’ancre principale, relier ce petit collier à un bout assez costaud puis, en laissant la chaîne de l’ancre principale tendue, laisser descendre le collier jusqu’au niveau du diamant de l’ancre. Ensuite, il faut hâler le bateau sur l’ancre de secours jusqu’à dépasser largement le premier mouillage. Il n’y a plus qu’à tirer un bon coup sur le bout et en principe l’ancre remonte.
A deux, ce serait bien entendu beaucoup plus simple, il n’y aurait pas besoin de porter une deuxième ancre, un à la barre dépasserait l’ancre grâce au moteur et l’autre ferait la manip précédemment citée.
Enfin, il n’y a pas péril, il n’est pas prévu de vents du sud dans les prochains jours. Je n’ai plus qu’à prendre mon mal en patiente, heureusement j’ai trois jours de nourriture.
A bientôt, kalispéra.
Jean-Louis
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"Bonsoir Jean-Louis. Je suis avec attention vos dernières péripéties,notamment celles avec votre mouillage. Nul doute qu’un marin comme vous saura se tirer de ce mauvais pas. À défaut d’être l’équipier précieux dans pareille situation, je vous transmets tout mon soutien moral. Pour ma part , je suis sur le plancher des vaches d Athènes depuis Dimanche. Bon courage. Jérôme" Envoyé par Jérôme BEUCHER le 22-07-2013 à 19:31
C’est à 4h30 ce matin que mon ancre est enfin remontée à bord. Quel boulot !
Hier soir, le vent a commencé à faiblir un peu vers 18h30, alors je me suis mis au travail. Heureusement, je suis très bien équipé en ancres et en aussières. Comme ancres, j’ai ma CQR de 75 livres avec 100 mètres de chaîne de 12 prolongée par 50 mètres de câblot de 22, c’est mon ancre principale que j’utilise en permanence. J’ai en deuxième ancre une Britany de 70 livres avec 10 mètres de chaîne de 10. Et puis j’ai deux ancres Fob Light démontables, ce sont des ancres en aluminium extrêmement performantes. J’en ai une de 6kgr qui est aussi puissante que ma grosse CQR et j’en ai une énorme de 12Kgr qui peut immobiliser un cargo.
J’ai équipé ma petite Fob d’un câblot plombé diamètre 14 de 50 mètres. Et puis j’ai, en plus de mes amarres et de différentes vieilles écoutes, mon aussière principale de 100 mètres en diamètre 16, très légère, que j’utilise en permanence. J’ai également une aussière de 150 mètres en diamètre 12 très pratique et deux grosses de 50 mètres chacune en diamètre 20 mm que je garde en secours mais que j’utilise peu car elles sont lourdes. J’ai également une toute petite Britany récupérée sur le quai à Darwin car un gars était en train d’alléger son bateau et il la mettait à la benne. Je l’utilise entre autre pour l’annexe car j’ai perdu mon grappin resté croché au fond de la baie de Hiva Oa aux Marquises.
Hier soir j’ai donc bossé jusqu’à la nuit qui tombe ici vers 21h30. J’étais mort de fatigue, je me demandais alors si je n’allais pas devoir sacrifier mon ancre, je n’avais même pas envie de me faire à dîner. Je me suis quand même forcé, une petite salade Grec et au lit. Je me suis réveillé régulièrement pour faire un tour et voir si tout allait bien, puis à trois heures je me suis remis au travail. Je fonctionne comme cela, devant un cas difficile j’ai toujours besoin de réflexion, d’analyse.
Comme c’était pleine lune, j’y voyais presque comme en plein jour sauf que je ne distinguais pas le fond. Mais je l’avais parfaitement bien repéré la veille au soir. Au milieu de la nuit le vent tombe presque complètement et, grâce à mes ancres, je peux immobiliser le bateau à l’endroit exact et tirer avec l’angle qui va bien. Finalement j’ai réussi à la décrocher à 4h30 et à 5h45 j’avais récupéré tout mon matériel et je pouvais reprendre la mer. Il y avait un bazar fou sur mon pont mais que j’étais heureux !
Du coup j’avais faim, j’ai fais petit déjeuner et comme récompense je me suis offert les deux œufs sur le plat que je ne m’étais pas fait la veille au soir. J’ai jeté l’ancre à Ay Nikolaos, une crique au Sud Ouest d’Hydra à 7h55, à 8h mon alarme pour mes médicaments retentissait, à 8h02 j’étais sous la couette et à 8h05 j’étais déjà dans les bras de Morphée.
Hydra est une grande île étroite, toute en longueur, parallèle à la côte du Péloponnèse. C’est une arrête montagneuse, toute sèche, sans aucune végétation, pas du tout accueillante pour le plaisancier. Les côtes tombent de façon abrupte dans la mer, la côte Nord et son port Hydra sont exposés au Meltem et la côte sud ne possède qu’une crique (Ay Nikolaos) totalement entourée de falaises verticales où les rafales dégringolent violemment, faisant chasser les ancres. Du coup j’ai repris la mer à 10h45 pour rejoindre la crique de la grenouille que nous connaissons déjà.
Après un bon déjeuner et une sieste copieuse (de 14h15 à 18h30), je m’apprête à reprendre la mer pour arriver demain matin dans les Cyclades et plus précisément sur Kithnos.
Me voici dans les Cyclades, image de carte postale avec ce blanc si pur et ce bleu si caractéristique. Je suis arrivé à Mérikha, le port de Kythnos ce matin à 5h après une traversée sans histoire toutes voiles dehors. Dans ces parages il ne faut pas compter dormir beaucoup car on est en permanence réveillé par un cargo ou un ferry qui transite d’île en île.
Je connaissais toutes les îles aux alentours mais pas Kythnos, c’est une découverte. A 6M au SSE de Kea, à 7M au NNW de Serifos et à 17M à l’W de Siros la capitale des Cyclades, elle fait parti des Cyclades du Nord. Elle est rocheuse et aride, mis à part le village, tout est brun. Pourtant les collines sont parcourues de murets en pierres sèches signe que malgré cette désolation des hommes se disputent ces morceaux de terres arides.
11 Miles de long pour 5 de large elle est toute en longueur dans le sens Nord Sud. Mérikha, le port est un village assez récent, construit pour recevoir le ferry. La « Chora », la ville qui s’appelle également Kythnos se trouve dans les hauteurs et j’irais la visiter demain. Je vais louer un scooter.
Il n’y a pas grand-chose à dire sur cette journée, j’ai dormi et le village est si petit que le tour en est vite fait. Malgré tout j’aime ce coin, c’est un port, des gens arrivent, repartent et sur les quais l’ambiance est sympa. Il n’y avait que quelques bateaux de plaisance ce matin (moins d’une dizaine), ils sont partis et ce soir d’autres arrivent pour passer la nuit.
Je suis maintenant au pays du Meltem qui souffle dur en rafales toute la journée et qui se calme un peu le soir. J’ai essayé de mettre mon tau de soleil mais avec ce vent j’ai été obligé de le retirer.
Thu,25 Jul 2013 16:00:00 GMT - A la découverte de Kythnos 37°23’N 24°24’E
Thu,25 Jul 2013 16:00:00 GMT - 37°23’N 24°24’E
19H00 heure du bord, 18h en France.
Kalimera,
Quelle journée agréable !
Je l’ai passée à découvrir cette île que je ne connaissais pas. J’adore, j’aurais dû vivre quelques siècles plutôt. Lorsque je mets le pied hors de mon bateau en arrivant sur une île j’ai toujours envie de « prendre possession » de cette nouvelle terre, malheureusement il n’y a plus de roi pour le faire en son nom. Mais comme avant, du temps des conquistadores, il y a des habitants qu’ils appelaient alors des sauvages et sur lesquelles ils tapaient sous prétexte de les évangéliser mais en réalité pour s’approprier de nouvelles parties du monde.
Quelle bonne surprise, cette île se dévoile dès que l’on sort du petit port de Mérikha. Ce qui me frappe en premier lieu ce sont tous ces murets en pierre sèche. Il y en a partout et ici, très souvent ils sont composés de portions de pierres sombres empilées d’environ un mètre cinquante de large, séparés par une grande pierre plate verticale plus claire ce qui forme comme des créneaux.
Ces murs ont trois fonctions, la première est d’encadrer les divers chemins, la seconde est de séparer les propriétés et enfin, la plus importante, est de rendre ces pentes abruptes cultivables en formant de multiples espaliers. Si tous ces murets étaient mis bout à bout, alors que l’île ne fait que 100 kilomètres carrés, (20km par 5 environ) je pense que cela représenterait plusieurs centaines, voir milliers de kilomètres. Quel travail extraordinaire réalisé par les générations précédentes pour rendre cette île habitable.
De ce fait beaucoup de ces toutes petites parcelles sont cultivées. A la main pour le plus grand nombre. On y plante des céréales, du blé entre autre et je me plais à penser qu’à une certaine époque de l’année l’île n’a pas cette couleur marron mais est d’un beau vert tendre. J’ai vu tout de même une presse attelée à un tracteur qui se rends sur les quelques plus « grandes » parcelles de Kythnos pour presser 5 ballots, 10 ballots et beaucoup plus rarement 50 ballots.
Il y a quelques vallées encaissées où la couleur verte est présente mais à cette époque de l’année, avec ce soleil implacable qui brule tout et ce Meltem qui souffle fort pour dessécher ce qui n’a pas brulé, il faut imaginer les Cyclades surmontées d’un énorme sèche-mains auquel aucune parcelle d’humidité ne résiste.
Il y a très peu d’animaux. J’ai vu quelques troupeaux de chèvres sauvages, quelques brebis, deux ânes, une dizaine de vaches et moins de 5 chevaux.
La « Chora », la ville, la « capitale », Kythnos se trouve au centre de l’île, sur les hauteurs et si vous venez par là ne la manquez pas. Pas plus que le village de Driopis d’ailleurs, tous deux construits dans le plus pur style Cycladique avec ces étroites ruelles dallées qui serpentent, qui montent ou qui descendent, entrecoupées d’escaliers, le tout repeints récemment d’un blanc éclatant. Je pense que la peinture est la détente favorite des habitants des Cyclades. Certaines de ces ruelles sont bordées de petites échoppes, de café, de restaurants dont les terrasses ombragés invitent à se reposer. Avec les courants d’air générés par ces ruelles, il fait très frais en comparaison avec la canicule extérieure à la ville.
Ce qui me frappe également à chaque fois que je visite les îles grecques, c’est l’importance de la religion pour cette population. Kythnos est peuplée d’environ 1500 habitants. Combien pensez vous qu’il y ai d’églises ? 10 peut-être, cela serait déjà pas mal ? Ou bien 20, à peu près le nombre de villages dont certains n’ont que quelques maisons ? Tout de même pas 100, cela ferait une église pour 15 habitants ! Vous pouvez donner votre langue au chat car c’est inimaginable, il y a sur Kythnos 349 églises !!!! Soit une pour quatre habitants environ. Elles sont toutes magnifiquement entretenues et beaucoup sont ouvertes et visitables, souvent des cierges brulent.
S’il fallait une dernière marque d’appartenance aux Cyclades, ce sont les multiples moulins à vent d’avant (Anémomilos), regroupés sur des hauteurs, certains bien entretenus mais beaucoup à l’état d’épave. Et puis malheureusement, souvent regroupés eux aussi, les moulins à vent d’aujourd’hui, je veux dire les éoliennes. Comment les générations futures évalueront-elles l’aspect esthétique que nous leur léguons ?
Enfin, pour le plaisancier c’est le paradis, la côte est extrêmement découpée, il n’y a pas moins de 70 plages, dont beaucoup d’endroits accessibles uniquement en bateau.
Fri, 26 Jul 2013 15:00:00 GMT - En route pour Paros 37°08’N 25°00’E
Fri, 26 Jul 2013 15:00:00 GMT - 37°08’N 25°00’E
18H00 heure du bord, 17h en France.
Kalimera,
J’ai beaucoup aimé Kythnos mais tout a une fin, il faut bien partir, il y a tellement à découvrir. Ce matin j’ai largué les amarres à 10h30 après avoir rendu mon scooter, fait une lessive, le plein d’eau et quelques approvisionnements pour la cambuse du bord.
Je suis toutes voiles dehors, génois, trinquette, grand voile et artimon et je file à 7 Nœuds au largue dans ce petit force 5. C’est un vrai régal d’autant que la mer est assez plate. Il est maintenant 16 heures et je suis pile au centre des Cyclades, entouré d’îles que je connais très bien.
Tout d’abord il y a Mikonos à mon NE, c’est une île extrêmement touristique, comme Rhodes par exemple. C’était l’île des homosexuels masculins, j’écris « c’était » car mon frère y est passé il y a un mois environ et il me dit que cela a bien changé. Lorsque j’y suis passé il y a une vingtaine d’années, c’était ahurissant, il n’y avait que cela. Aux terrasses des cafés des sexagénaires avec de très jeunes hommes. Je ne suis pas trop attiré par cette île qui fonctionne surtout la nuit et que je trouve un peu trop surfaite. On pourrait la comparer à Ibiza que je n’aime pas trop non plus.
A mon Nord, il y a Siros. Je ne connais que la ville de Siros, la capitale des Cyclades et une escale ici ne me fait absolument pas envie comme je n’ai pas envie de faire une escale au Pirée par exemple. La ville même de Siros est une grande ville avec les banques, les administrations, les grandes artères et les grands buildings et ce n’est pas ce que je recherche en venant dans les Cyclades.
A mon NW, Kythnos (parfois écrit avec un i, parfois avec un y). Vous savez très bien ce que je pense de cette île que je viens de découvrir.
Plein Ouest, une île en forme de dôme que je connais très bien pour l’avoir parcourue en moto, Sérifos. J’aime beaucoup cette île, elle est restée authentique, un peu comme Kythnos. Il y a peu de touristes, la population a vieilli et les jeunes sont partis à Athènes trouver du travail mais on y est très bien accueilli.
A mon SW, Sifnos, une île haute et escarpée, avec d’anciennes mines d’or. J’aime aussi cette île qui est restée dans son jus avec le village médiéval délabré de Kástro. C’est dans ce genre d’endroit que j’ai envie de passer du temps.
Puis dans mon Sud Est, se trouvent ces trois îles groupées que je connais si bien, Dhespokito, la plus au sud, qui protège une baie magnifique (à une époque j’ai failli m’y faire construire une maison) avec sa voisine Andiparos sur laquelle se trouve une grotte impressionnante et enfin Paros, ma destination. J’adore cet endroit, j’y suis venu plusieurs fois et je l’ai parcouru dans tous les sens en scooter et en quad.
Et puis, en seconde couronne, formant un arc de cercle allant du Sud Ouest à l’Est, Milos (où a été trouvée la fameuse Vénus) que je ne connais pas mais que j’ai prévu de découvrir à mon retour, Folégandros qui tient une place particulière dans mon cœur, disons le carrément, une île dont je suis tombé amoureux et où je ferais un stop lors de mon retour. Ensuite Sikinos, Ios et Naxos, des îles que je connais et dont je vous parlerais lors de mon voyage de retour.
Voilà, je vais donc arriver vers 19 heures au port de Paroikia après une journée de mer et 47 Miles au compteur, j’adore cet endroit et je vous le décrirais demain.
Je suis donc arrivé vendredi soir à Paroikia, le port de l’île de Paros à 19h45. Jérôme et sa fille Julie, 19 ans, m’attendaient sur le quai. Il a attrapé mes amarres pour parfaire la manœuvre d’accostage. Je ne les connais pas et c’est très agréable d’être ainsi attendu.
Jérôme m’a envoyé un mail il y a une dizaine de jours pour me dire qu’il suivait mon blog avec assiduité, qu’il était à Paros en vacances, et que si je passais par cette île il aimerait bien me rencontrer. J’ai trouvé cela très sympathique et c’est ce qui m’a incité à passer par Paros. Jérôme est vétérinaire, pilote les petits avions de loisir et fait également un peu de voile. Il caresse le rêve, une fois la retraite arrivée d’entreprendre un tour du monde à la voile. Après avoir pris l’apéritif sur le bateau nous sommes allés dîner en ville et faire plus amplement connaissance.
Samedi matin je me suis occupé du bateau, ferler les voiles, mettre les tauds, ranger le pont, vérifier le moteur …. Le temps passe vite. J’ai également fait quelques courses et à mon retour un couple d’anglais regardent Harmattan sous toutes les coutures. Ils sont également en bateau, bien entendu la conversation s’engage, je leur propose de visiter Harmattan et nous passons ainsi une bonne heure ensemble à parler bateau mais également dialyse. Encore un moment agréable de partage.
Jérôme arrive vers 11 heures, Julie est restée à son hôtel pour ses « devoirs de vacances » (elle a plusieurs livres à lire) et profiter de la plage. Il a loué une voiture et nous partons pour Andiparos que nous atteignons après avoir pris le bac qui permet de passer le petit bras de mer qui sépare les deux îles. Peu à peu je redécouvre les endroits que j’aime, certains ont changés et le charme n’est plus là, d’autres sont toujours aussi accueillants.
Nous atteignons enfin la grande baie de Dhespotico, un endroit que j’aime particulièrement à tel point qu’à un moment de ma vie j’avais envisagé d’y faire construire une résidence. Le site est toujours aussi agréable, nous déjeunons les pieds dans l’eau avant de gravir une hauteur afin de jouir du spectacle de cet endroit particulier.
Puis nous nous rendons à la « Cave », une grotte naturelle absolument étonnante, profonde de plus de 100 mètres, elle est illuminée et équipée d’un escalier de 411 marches (aujourd’hui mes mollets sont douloureux). Le spectacle est magnifique, c’est une cathédrale avec des drapés de pierre extrêmement élégants. La stalagmite qui accueil le visiteur à l’entrée de la grotte est la plus vieille d’Europe avec un âge de 45 millions d’années !
Enfin nous terminons la journée par une balade dans les rues de Lefkés, un village typique des Cyclades au centre de l’île de Paros avec ses ruelles étroites et tortueuses, qui serpentent, montent et descendent en permanence. C’est propre, c’est bien entretenu, c’est fleuri et il fait frais. On est vite imprégné du calme de cet endroit. Un chat joue, un autre dors, une vieille femme est assise sur une chaise devant sa maison, encore un petit coin de paradis !
Jérôme me laisse à 19h au bateau, je pars faire des courses car ils reviennent dîner à bord. Lorsque je rentre des courses un homme est en train de photographier Harmattan sous tous les angles. Le contact se noue, c’est le président du club nautique de Paros. Il visite le bateau, fait au moins 50 photos et nous discutons pendant plus d’une heure. Ce bateau est tellement particulier, tellement beau il faut bien le dire, que si je suis amarré le long d’un quai, il provoque immédiatement de nombreuses rencontres.
Malheureusement je ne puis garder cette place. D’une part si le Meltem se renforce le bateau va être projeté sur le quai, d’autre part j’occupe la place de plusieurs bateaux. Le président du club nautique m’a dit que si je me mettais cul à quai et que le Meltem se renforce, ce serait pire car les ancres dérapent et les bateaux sont projetés sur le quai. La bonne solution est de mouiller en rade.
Mais je ne peux pas partir car le vent qui souffle à 18 Nœuds en permanence avec des rafales à 30 me colle au quai. De plus je suis coincé entre deux bateaux, un yacht et un catamaran cul à quai. A 3h30 du matin le vent faiblit pendant un cours créneau me permettant de faire ma manœuvre et d’aller mouiller en rade. Ouf, je suis soulagé.
A bientôt, kalispéra.
Jean-Louis
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"Absolument superbe JL! Je connais bien Paros et mes souvenirs (j avais 12ans...)reviennent grace a cette superbe page d’ecriture, du coup je te suis et je parcours les ptites ruelles et les places avec toi, le calme, la vie simple, et le soleil et ce blanc partout qui m’eblouit, magique! Merci, enjoy every minutes ! que c’est beau! gros bisous del" Envoyé par Delphine le 29-07-2013 à 03:58
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"cher JL Formidable tes rencontres.. Tu es seul qu’en pleine mer et encore si la radio fonctionne ou autre moyen de contact : innimaginable.. voilà un réconfort, je t’embrasse PS : avec les orages, les jours avant, je n’ai pas allumé internet jeanine" Envoyé par jeanine le 29-07-2013 à 16:48
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"cher jean louis grace au blog je vous rencontre tout est superbe il fait moins chaud mais la canicule est prévue pourjeudi...gros bisous roselyned" Envoyé par roselynedem:eestere le 30-07-2013 à 17:07
Thu, 30 Jul 2013 16:00:00 GMT - Encore des rencontres 37°05’N 25°09’E
Thu, 30 Jul 2013 16:00:00 GMT - 37°05’N 25°09’E
19H00 heure du bord, 18h en France.
Kalimera,
J’ai attaqué la révision de mes winchs, ils en ont bien besoin car je n’ai rien fait depuis que j’ai mis le bateau à l’eau en 2006. Ils sont robustes mais ils commencent à se plaindre et j’entends fréquemment des « pouic » « pouic » de protestation.
J’ai donc pris deux vieux bidons de 5L dont j’ai découpé et enlevé une face de façon à former des récipients. Un me sert à entreposer les pièces sales et l’autre à faire la « vaisselle ». J’ai acheté un petit pinceau et j’ai cherché du pétrole. Finalement j’ai trouvé du « lamp oil », de l’huile pour lampe à huile ce qui convient parfaitement.
Je démonte le winch en prenant soin de faire des photos à chaque étape puis je dépose les pièces au fur et à mesure dans le récipient approprié. Ensuite je verse un verre de pétrole dans ma « bassine ». Je commence par nettoyer le support restant fixé au pont puis je nettoie et remonte chaque pièce dans l’ordre inverse du démontage après avoir mis dessus une petite couche de graisse spéciale marine. L’opération dure environ deux heures. Quelle satisfaction ensuite de faire tourner le winch et d’écouter les cliquets émettre un son pur et clair. Je récupère le pétrole sal dans une bouteille et cela me sert ensuite pour allumer le barbecue, rien ne se perd.
Dimanche soir, je découvre un mail sur mon blog, c’est Christophe, un ancien client au temps d’une autre vie, marseillais, il était venu me voir à Port Saint Louis du Rhône, travailler sur Harmattan dans les années 2005 ou 2006. Il suit mon blog et me dit qu’il est à Naxos avec sa famille et qu’il aimerait bien que nous nous rencontrions si toutefois je passais par cette île.
Justement, nous avions prévu avec Jérôme et Julie de faire une journée de voile en faisant un saut sur Naxos, l’île voisine. Nous levons donc l’ancre hier matin à 9h30, la route est de 16 Miles. La houle est forte, pour la première moitié du parcourt il faut remonter contre le vent et la mer et ce n’est pas une partie de plaisir. Une fois paré le cap Akra Korakas, la pointe nord de Paros, cela s’arrange un peu. Puis une fois doublé l’ile Ovriokastro, la route devient SE, au portant, ce qui permet à Julie de laisser ses pieds trainer dans l’eau sur le bord du bateau.
Nous atterrissons à Naxos à 13h10, tout le monde meure de faim. Nous repérons une terrasse de restaurant très accueillante, couverte de feuillage qui procure une ombre rafraîchissante. Nous venons juste de passer la commande lorsque mon téléphone sonne, c’est Christophe qui nous cherche, il est tout près et nous nous retrouvons avec un grand plaisir. Il est avec sa gentille femme et ses adorables jeunes enfants. Laurence est docteur à Marseille, dans la fécondation in vitro.
Ils se joignent à nous et nous nous retrouvons à 7 pour déjeuner. En tant que navigateur solitaire, je suis comblé. J’aime la solitude, c’est vrai mais j’aime encore plus les rencontres et c’est pour moi un moment de partage absolument merveilleux. Bien entendu, je parle dialyse avec Laurence, il y a tellement à faire dans la région de Marseille, la dialyse péritonéale y est pratiquement absente ce qui est inadmissible car cela veut dire que les dialysés n’ont pas le choix de leur méthode de dialyse.
C’est bon, je me fabrique des souvenirs mais la fin du repas arrive vite et il faut déjà se quitter. Avec Jérôme et Julie nous passons une heure à visiter la ville, encore un délicieux moment dans ce dédale de ruelles, de voûtes et de tunnels. Puis après un citron pressé pour calmer la soif nous reprenons la mer avec, comme pour venir, un moment difficile à remonter la mer et le vent. Nous terminons la journée dans un restaurant sur les hauteurs de Lefkès.
Et bien je suis toujours mouillé devant Paroikia, le port de l’île de Paros. Le mouillage est excellent, très protégé et, d’un coup d’annexe, je suis à deux tours d’hélice du port des pêcheurs où je peux débarquer en pleine ville. J’adore me promener à l’intérieur de la ville, là où les touristes ne vont pas trop. C’est typiquement une ville des Cyclades et je m’y sens bien.
Par contre, l’île est extrêmement touristique et cela se ressent au niveau de l’accueil. Les commerçants ne sont pas toujours commerçant justement, ils sont un peu à l’usine, la tête dans le guidon et ce n’est pas la même gentillesse que dans les petites îles comme Kythnos d’où je viens par exemple ou Sérifos, Sifnos, Sikinos, Folégandros… D’un autre côté ce n’est pas encore au niveau de Rhodes ou de Mykonos, beaucoup trop polluées par le tourisme à mon gout.
J’ai consulté la météo et surtout l’état de la mer car je vais devoir la prendre de face. Hier les vagues étaient de 1,60m, aujourd’hui 1,30m et, à partir de cette nuit elles ne seront plus que de quelques dizaines de centimètres, aussi j’avais décidé de partir en fin d’après midi pour le Dodécanèse.
Mais ce midi, alors que je déjeunais dans mon cockpit, un moniteur du club nautique de Paros est venu me porter un message. Je suis invité à dîner ce soir au club nautique. Je ne peux pas refuser d’autant que cela va encore être un grand moment. Je suis admiratif de ces passionnés qui se dévouent pour donner aux jeunes le goût de la voile.
Un des grands moments de mon tour du monde a été ce stop à l’île du Frioul lors de mon retour et la rencontre des jeunes des quartiers nord de Marseille qui étaient en stage de voile au centre Léo Lagrange. Je me souviens de cette petite fille qui me demandait « Jean-Louis, tu est passé à Chicago ? ». Forcément ayant fait le tour du monde j’étais censé être passé dans le monde entier. Et ce jeune qui me posait plein de questions pertinentes et qui m’a dit : « Lorsque je serais grand, moi aussi je ferais le tour du monde ». Je suis persuadé qu’il le fera.
Je ne vous ai pas parlé de Naxos. Je connais bien cette île pour l’avoir parcouru à scooter. Cependant, lors d’un autre passage, j’aimerais y passer à nouveau quelques jours car c’est la plus grande île des Cyclades et je suis sûr d’avoir encore des choses à y découvrir. C’est l’île la plus fertile, elle est montagneuse et les vallées sont boisées et cultivées. Il y a bien entendu des oliviers mais également des cyprès, des agrumes, de la vigne, des figuiers et beaucoup de jardins potagers. Je me souviens particulièrement de cette grande statue de plus de 10 mètres de long, près d’Appolonia. Elle est encore couchée dans le lit de marbre où elle est née. Pourquoi n’a-t-elle jamais été livrée ?
Voilà, je vais vous laisser là car j’aimerai faire un nouveau winch avant de me rendre à terre afin d’envoyer ce petit mot et de me rendre au club nautique.
A bientôt, Kalispéra.
Jean-Louis
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"je me répéte tout va bien canicule j’assume bonne continuation gros bisous roselyned" Envoyé par roselynedemmestere le 01-08-2013 à 15:28
Fri, 02 Aug 2013 16:00:00 GMT - Putain de Méditerranée 36°54’N 25°27’E
Fri, 02 Aug 2013 16:00:00 GMT - 36°54’N 25°27’E
19H00 heure du bord, 18h en France.
Kalimera,
Hier matin, en faisant une inspection générale de ma salle machine, je découvre avec stupeur un liquide rouge dans le petit réceptacle sous mon moteur. Je prends un papier essuie tout, le trempe dedans, c’est bien ce que je pensais, il s’agit de l’huile de mon inverseur (la boite à vitesses du bateau). Pourtant celui-ci est plus en arrière. Cela ne peut venir que du joint spi entre le moteur et l’inverseur et pour réparer il va falloir à nouveau sortir le moteur. Quelle poisse, la journée commence bien !
La jauge à huile de mon inverseur se visse d’environ un centimètre. Je n’ai jamais su si le niveau se contrôlait jauge vissée ou jauge dévissée. Peut-être l’ai-je trop rempli. Aussi, je mets le niveau au maxi jauge vissée, ce qui fait au mini jauge dévissée. Ainsi, je ne prends pas de risque et je vais maintenant vérifier en permanence ce niveau.
Contrairement aux idées reçues, il est bien plus difficile de naviguer en méditerranée que dans les océans. Bien entendu dans l’atlantique il y a les marées et puis de nombreux récifs mais, mis a part sous les orages, le temps est prévisible et toujours bien établi. Alors qu’en méditerranée tout peut changer d’une seconde à l’autre, sans qu’aucun signe ne prévienne.
A midi, la météo annonce 18N de vent, force 5 mais la hauteur des vagues qui était de 1,60m l’avant-veille descend progressivement, elle est maintenant de 70 centimètres. Après déjeuner je décide de partir pour Patmos, dans le Dodécanèse, à environ 80 Miles. Il y a effectivement entre 17 et 18N de vent, je monte la grand voile à deux ris, la trinquette et l’artimon entiers et je déroule le génois à deux ris.
Tout va bien, le bateau marche bien et ce n’est pas trop inconfortable. Après avoir passé le cap au nord de Paros, j’abats un peu pour passer au nord de Naxos. Après deux heures de navigation, je me retrouve entre Paros et Naxos, le vent faiblit, il n’y a plus que dix ou onze nœuds. Je rouvre le capot central du rouf, car étant donné l’état de la mer j’avais tout bouclé et je pense à renvoyer de la grand voile et du génois.
Tout d’un coup, le bateau se couche violemment, il y a 30 nœuds de vent. L’alarme hurle, le pilote met les pouces. Je saute sur l’écoute de grand voile et la libère mais cela ne suffit pas. Je largue l’écoute de génois et m’empresse de l’enrouler tout en essayant d’éviter qu’harmattan vienne au lof et se couche à nouveau. C’est encore trop, j’amène l’artimon. Beaucoup de choses à faire en même temps pour un seul homme.
Tout en barrant, je jette un coup d’œil à l’intérieur, tout est sans dessus dessous, une vague est passée par le panneau de pont et tout est trempé, plus grave l’électronique a rendu l’âme, l’écran est tout blanc, il essaie de se réinitialiser mais à chaque fois il devient tout blanc et se réinitialise à nouveau. Je n’ai donc plus de cartographie. Difficile de continuer la route sans cartographie d’autant que la mer est encombrée de récifs isolés.
Au bout de dix minutes, l’électronique ne fonctionnant toujours pas, je décide de me dérouter sur le port de Naxos que je connais bien, de façon à pouvoir faire une pause et réparer. J’arrive à 18h, l’électronique s’est remise en marche après trois quarts d’heures de grève. C’est un ordinateur, il lui arrive de temps en temps de planter et de se réinitialiser. C’est rare et cela repart immédiatement. Lorsque je veux envoyer l’ancre, je m’aperçois que ce circuit a trinqué également, les boutons du guindeau ne fonctionnent plu. Plus grave, aujourd’hui en reprenant la mer, je découvre que mon génois a explosé, il est maintenant totalement inutilisable. Rude journée !
Aujourd’hui c’est l’inverse, je navigue dans 38N de vent, grand voile seule à 3 ris puis en 10 secondes, tout cesse, 4N de vent !!!
Ha, je ne vous ai pas parlé de ma soirée avec Dimitris au club nautique de Paros. Très bon moment d’échange, il est vendeur réparateur de moteurs hors bord et se propose, lors de mon voyage de retour, de me faire découvrir Milos qu’il connaît bien.
Su, 03 Aug 2013 15 00 00 GMT - Amorgos 36°53’N 25°55’E
Su, 03 Aug 2013 15 00 00 GMT - 36°53’N 25°55’E
23H00 heure du bord, 22h en France.
Bonsoir à tous,
Oui, bonsoir car nous sommes samedi soir, 20h30 et je ne peux résister au plaisir de vous faire partager ce moment d’émotion vraiment intense. J’ai fait halte pour la nuit au milieu de nulle part, dans une grande baie totalement protégée, presque entièrement fermée entre la côte d’Amorgos et l’île Nikouria. Le décor est grandiose, pour vous donner une idée ce plan d’eau doit faire environ 1,5 kilomètre de diamètre, je suis seul dans cette baie, j’ai retrouvé par hasard mon Ipod et un concert de France Gall à l’Olympia met une ambiance nostalgie dans le bateau.
Tout est calme, après une journée difficile en grande partie sous grand voile seule à trois ris dans plus de 35N de vent, j’apprécie cet endroit tranquille. L’île Nikouria, inhabitée, est assez haute (365 mètres) et elle présente sur la baie une longue plage de sable fin en arc de cercle. En face, Amorgos dévoile toute sa splendeur et sa majesté dans la lumière rouge du soleil couchant.
C’est l’île la plus à l’Est des Cyclades, étroite mais longue (environ 30 kilomètres), orientée SW/NE, elle est montagneuse, issue du volcanisme et constituée d’une succession de cônes presque parfaits atteignant entre 600 et 800 mètres. La côte nord, celle qui me fait face, est aride, c’est du rocher et il n’y a pas la moindre parcelle de terre. Seuls quelques petits arbrisseaux piquettent ses flancs pentus.
Une longue cicatrice horizontale plus claire, parfois jaune, parfois brun rouge défigure et relie tous ces cônes. Dans la journée, on peu y voir parfois un flash, un éclair rapide, le reflet du soleil sur la vitre d’une voiture. La nuit ce sont les phares qui parcourent la montagne et qui indiquent que cette route est assez fréquentée malgré l’impression que cette île est très peu habitée.
La côte sud est une falaise abrupte de 300m de haut, qui semble tranchée comme un bloc de jambon. C’est dans cette île que Luc Besson a tourné « Le Grand Bleu » et l’épave du caboteur « Olympia » y est toujours présente.
La nuit dernière je me suis arrêté également dans un petit paradis quoi que totalement différent. L’endroit se nome Mirsini, le « port » de l’île Skhinousa qui fait partie des petites Cyclades, au sud de Naxos. En fait c’est une profonde calanque terminée par une petite crique. Encore un endroit totalement calme après un après midi difficile. Dans ce petit bijou de crique, seuls trois petits voiliers (dont Harmattan) mais deux yachts de 20M environ, un super yacht de 50m, un autre de 60m environ et un grand voilier d’une cinquantaine de mètres !
Malheureusement j’étais au bout du quai du ferry. A une heure du matin, le Blue Star Paros, un véritable monstre, se positionne à côté de moi sans jeter l’ancre ni passer d’amarres. Il se tient stationnaire grâce à ses hélices et ses propulseurs. Les autorités m’avaient prévenu, quels remous ! Et ce matin à 7 heures, rebelote. Mon ancre a été arrachée et vers 10h30 je suis obligé de partir en urgence car Harmattan se couche sur le quai avec le vent qui se lève. Heureusement j’ai eu le temps de monter à la « Chora » et de faire quelques courses.
Sun, 4 Aug 2013 16:00:00 GMT - Au revoir Cyclades bonjour Dodécanèse 37°18’N 26°33’E
Sun, 4 Aug 2013 16:00:00 GMT - 37°18’N 26°33’E
19H00 heure du bord, 18h en France.
Bonjour à tous,
Après une nuit d’un calme absolu, j’ai quitté cette magnifique baie sur Amorgos ce matin à 7 heures, direction Patmos dans le Dodécanèse.
J’en profite pour dire un petit mot sur la cartographie des îles Grecs. Pour sortir de la baie, il y a un passage étroit constitué d’un banc de sable reliant Amorgos à l’île Nikouria. En regardant la carte, on sait que ce passage fait moins de 10 mètres, un point c’est tout. Heureusement que j’ai le guide côtier car ce passage est encombré d’un haut fond de moins d’un mètre ! Et dans la passe très étroite il n’y a que 5,5 mètres de fond. Avec le soleil de face se reflétant sur l’eau j’ai eu du mal à trouver mon chemin et j’ai suivi très prudemment la ligne des trois mètres.
Hier, déjà, en passant entre deux îles ou le point ayant le moins de fond était indiqué à 18,5m j’ai vu avec effroi mon sondeur grimper à toute vitesse jusqu’à moins 11m ! La cartographie de la région mériterait un peu plus de précision. Nos amis bretons ont beaucoup de chance de pouvoir calculer les endroits où ils vont passer en ne prenant comme sécurité qu’un simple pied de pilote.
En quittant les Cyclades, je quitte également une zone extrêmement ventée. Plus je vais vers l’Est et plus le vent faiblit. A tel point que mon frère qui est actuellement en Turquie, en bordure du Dodécanèse, n’a pas pu utiliser ses voiles depuis un mois.
L’archipel du Dodécanèse (les « douze îles ») forme une ligne parallèle et très proche de la côte Turque. Toutes ces îles sont les sommets émergés des montagnes de la plaine égéenne. Elles sont un peu plus vertes que les Cyclades et certaines comme Kos ou Rhodes possèdent des sources abondantes. L’architecture qui domine ici n’est plus celle de Gênes ou de Venise comme dans toutes les îles que je viens de traverser mais celle des chevaliers de Rhodes, les fameux Chevaliers de l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean.
Mis à part Patmos que je connais bien et que j’aime énormément tout comme Simi d’ailleurs. Mis à part également Rhodes et Nisiros, je ne connais pas les huit autres îles du Dodécanèse par le fait que j’ai passé de nombreux étés en Turquie et qu’il est malheureusement impossible, sans faire des formalités couteuses et compliquées de passer de Turquie en Grèce et vice et versa, même si l’île se trouve à moins d’un Mile de la côte Turque. Il ne faut pas oublier que ces îles étaient encore Turques en 1912 et qu’elles ne redevinrent Grecques qu’en 1947 après avoir été sous domination italienne.
Patmos est l’île la plus au Nord et, comme le Meltem est un vent du Nord, la visite des îles suivantes va être un pur régal. Mon programme est de découvrir les quatre îles suivantes : Lipso, Léros, Kalimnos et Kos.
Ici aussi je suis attendu, par un dialysé cette fois, un plaisancier qui a lui aussi choisi la dialyse péritonéale après avoir pris connaissance de mon aventure. Cela lui permet de pouvoir continuer à vivre sa vie et de passer deux mois sur son voilier dans les îles Grecques chaque été.
J’arrive à 15h30 dans Ormos Grikou au SE de Patmos après une traversée sans histoire de 41 Miles. Nous venons de nous avoir au téléphone et je jette l’ancre à côté de son bateau, un beau Santorin de chez Amel. Immédiatement Jean-Pierre et Nicole monte à bord et nous faisons connaissance. Ils m’ont invité à diner ce soir dans une taverne. Encore un bon moment de partage en perspective.
Mon, 5 Aug 2013 15:00:00 GMT - Patmos 37°20’N 26°33’E
Mon, 5 Aug 2013 15:00:00 GMT - 37°20’N 26°33’E
18H00 heure du bord, 17h en France.
Bonjour à tous,
J’ai mouillé ce matin à 11h à Skala Patmos, la petite ville qui entour le port de Patmos. Je retrouve avec bonheur un endroit que j’aime particulièrement. Quels sont les critères qui nous font aimer une ville, un village, un pays, une île ? Mystère, certainement un ressenti agréable la première fois que l’on y a mis les pieds. Puis ensuite, avec le temps, le souvenir s’est encore embelli.
Quoi qu’il en soi, j’aime beaucoup Patmos et Skala Patmos également. Il y a du changement, des quais supplémentaire et il devient difficile de mouiller ici, la place commence à manquer. Par contre, en arrivant pas trop tard, il y a toujours un endroit pour se mettre cul à quai. Mais je n’ai pas envie de cela, la route passe trop près, la bruit, la poussière, très peu pour moi. Du coup je suis le seul bateau au mouillage. C’est l’avantage d’être autonome en énergie et en eau potable.
Dans le port c’est un mouvement permanent, des bateaux arrivent, d’autre partent, souvent d’ailleurs en remontant l’ancre du voisin. J’observe, celui là va bien, celui là n’est pas doué, cet autre s’y prend comme un manche … C’est un spectacle permanent.
Patmos est l’île la plus au Nord du Dodécanèse, si l’on excepte les petites îles toutes proche d’Arki et d’Agathonisi. Elle est formée par trois cônes d’origine volcanique réunis entre eux par des isthmes étroits et bas. Cette configuration génère des baies qui s’enfonce largement et procurent des abris excellents où il fait bon jeter son ancre.
Pour beaucoup, le point d’attraction principal de Patmos est la « Chora » située sur le piton principal, dominant le port. Cette ville, faite de maisons blanchies à la chaux est surplombée par des remparts, une espèce de château en pierre marron clair, le monastère de Saint Jean l’Evangéliste. Patmos est ainsi le deuxième lieu le plus important pour l’Eglise Grecque Orthodoxe après le Mont Athos. Mont Athos, soit dit en passant, au bout de la péninsule Akti, péninsule qui est comme un doigt pour la Chalcidique, au Nord de la mer Egée, m’attire comme un aimant. J’ai trop envie de voir ces fameux monastères accrochés à flan de montagne ou bien construits sur des pitons inaccessibles. Peut-être que je vous ferais découvrir cela l’année prochaine.
J’ai passé la soirée d’hier avec Jean-Pierre et Nicole. Jean-Pierre est en dialyse péritonéale manuelle depuis un an et demi et nous avons pu échanger sur la façon dont il vit cette période. C’est très instructif pour moi car je suis en train de travailler sur le futur site Internet de l’Association « Vivre sous Dialyse ». Mon but est de permettre aux futurs dialysés de conserver la meilleure qualité de vie possible. Pour cela il faut qu’ils puissent faire un choix éclairé de leur future méthode de dialyse mais pas seulement. Il faut également qu’ils arrivent, eux mais également leur entourage, à adopter un certain rapport à la maladie et au traitement. Je m’aperçois que je dois rencontrer plus de dialysés pour bien comprendre comment ça marche.
Voilà pour aujourd’hui, encore une journée agréable qui se termine.
A bientôt.
Jean-Louis
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"cher JLouis, Tu rencontres des paysages et monuments interessants, et puis des personnes à qui tu apportes et tu reçois aussi... Ici, l’automne arrive doucement, heureusement , nous n’avons pas subi de gros orages. j’ai reçu une carte de Biscarosse de la famille Tromeur. je t’embrasse jeanine
subit " Envoyé par jeanine barbier le 06-08-2013 à 16:14
Tue 6 Aug 2013 16:00:00 GMT - Mouillé à Skala Patmos 37°20’N 26°33’E
Tue 6 Aug 2013 16:00:00 GMT - 37°20’N 26°33’E
19H00 heure du bord, 18h en France.
Bonjour à tous,
Une journée agréable se termine, j’avais loué un scooter hier au soir pour aller dîner avec Jean-Pierre et Nicole et aujourd’hui j’ai refait un grand tour de l’île. Cette excursion a bien confirmé ma première impression de 2007, Patmos est vraiment un petit paradis. Pas étonnant que le tourisme est en train de se développer d’une façon importante. Aujourd’hui le niveau reste acceptable mais je pense que la limite n’est pas loin.
Ce qui m’étonne c’est le nombre très important (beaucoup plus important qu’en 2007) de bateaux de plaisance, aussi bien voiliers que yacht à moteur. Il faut dire que l’île s’y prête avec toutes ces petites baies qui indentent profondément la côte sous le vent. A chaque fois, au fond de la baie une plage de sable fin dans des eaux turquoises et souvent deux ou trois grands arbres pour procurer un peu d’ombre.
Il y a également de nombreuses constructions neuves et, ce qui est beaucoup moins sympa des nouveaux hôtels qui ont littéralement colonisé la plage adjacente en implantant une forêt de parasols au dessus d’une forêt de lits de plage. Quel vilain spectacle ! Avant, ces plages étaient sauvages, à tel point que souvent les gens s’y baignaient totalement nus.
Qu’allons-nous laisser à nos petits enfants ? Des dettes cela est sûr mais ces trente dernières années combien de site merveilleux ont disparus ? Où iront-ils chercher des endroits encore sauvage ? Il n’en existera plus.
Une autre chose m’a choqué, pour aller à la pointe Nord Est de l’île, où il n’y a rien qu’une petite chapelle et quelques chèvres sauvages, il existait un petit chemin en terre (je devrais pus exactement écrire en pierre). Maintenant, des fonds Européens, nos sous quoi, ont servis à construire une magnifique route (6 mètres de large, je me suis arrêter pour la mesurer) en partie bitumée avec des caniveaux en béton de chaque côté. Cette route ne sert à rien, encore combien d’argent gaspillé !
En milieu d’après-midi je suis revenu au bateau pour enfiler un pantalon afin d’aller visiter les lieux Saints. Je me suis rendu à la grotte où Saint Jean aurait dicté à son disciple Prochoros l’Apocalypse, le dernier livre du Nouveau Testament. J’ai poursuivi ensuite vers le Monastère que j’ai visité ainsi que son musé. Il y a de nombreux manuscrits (écrits en Grec je pense) et de belles enluminures.
Je dois dire, pour être franc, que cela ne me touche pas profondément. Les vieilles pierres oui, les vestiges de civilisation oui, mais tout ce qui a trait à nos religions non. Dans mes racines il y a pourtant de la religion, mes grands parents étaient pratiquants et je suis baptisé. Mais les religions ont tellement servi de prétexte pour massacrer des hommes, des femmes, des enfants et même de tout petits bébés que je doute qu’un Dieu, quel qu’il soit, puisse cautionner cela. Cela m’a choqué déjà très petit, lorsque ma maitresse d’école nous racontait les croisades. Je pense que les religions servent souvent à exacerber le côté naturellement intolérant du genre humain.
Je voulais lever l’ancre ce matin de bonne heure mais difficile avec la chaîne d’ancre de deux bateaux en travers de la mienne. Dans ce cas, un seul remède : la patience.
Je me suis donc rendu en ville, récupérer un peu de mon retard d’Internet dans un café WIFI en sirotant un expresso. Mon gros problème est de me faire fabriquer un génois neuf. Je ne veux plus faire réparer celui-ci car cela ne sert à rien, il se déchire à nouveau immédiatement. Il faut dire qu’il a quand même 45 000 Miles au compteur et surtout il a navigué trois ans en permanence sous les tropiques et il s’est pris une dose d’UV énorme. Le tissu est cuit, il est bon pour la retraite.
Le problème est bien entendu le budget. J’avais payé celui-ci 3 000 € en 2006. Il m’a donné entière satisfaction et j’aurais voulu la même chose. Je comprends que le coût de la vie a évolué, de plus nous avions, mon frère et moi groupé nos commandes et fait fabriquer deux jeux de voiles complets. De plus, on est en pleine saison et du coup la négociation de prix est difficile. Aujourd’hui on me demande le double, un peu moins si je le fais faire en Turquie. J’ai du mal à avaler le morceau, il va me falloir un peu de temps pour m’habituer. En attendant je navigue sans génois et c’est un peu frustrant.
Ensuite j’ai fait quelques courses et je suis tombé sur Nicole qui était venue en ville à pieds de la crique où Thera est mouillé, soit environ 4,5 kms. Nous avons bien entendu passés un moment à la terrasse d’un café à parler de dialyse et surtout de greffe car Jean-Pierre attend celle-ci avec impatiente, cela fait 20 mois qu’il est dialysé. Avant-hier je lui ai posé la question sur son ressenti concernant sa qualité de vie actuelle. Il n’a pas réfléchi beaucoup pour me dire « Bonne ». Nicole s’est portée volontaire pour donner un de ses reins à Jean-Pierre. Ils doivent faire les tests de compatibilité fin septembre.
Lorsque je reviens sur Harmattan, à 12h30, c’est l’heure de l’apéritif mais ma chaîne est libre alors je m’empresse de remonter le moteur hors-bord et l’annexe et je lève l’ancre pour mouiller dans une baie voisine le temps de déjeuner. Dans l’entrée de la baie principale, deux gros paquebots de luxe dont un voilier quatre mats sont mouillés. Autour, des jouets, planches à voile, ski nautique et une noria de bateaux de sauvetages qui transportent à la côte des nuées de touristes que des bus attendent afin de les promener sur l’île et de leur faire visiter la grotte ainsi que le monastère.
Après déjeuner, j’effectue dans 23 à 28 Nœuds de vent la petite traversée jusqu’à Lipso, soit 9 Miles. Dans le Dodécanèse il y a un peu moins de vent que dans les Cyclades mais ça souffle tout de même fort. Lipso est une toute petite île à l’Est de Patmos avec juste un petit village, mais une très belle et très grande église. L’endroit est bien protégé, au fond d’une longue baie coudée, malgré tout, le Meltem nous envoie de fortes rafales. Mon frère dit que le Meltem c’est notre Mistral hivernal de Port Saint Louis du Rhône qui prend ses vacances en Grèce.
Je vais maintenant me rendre à terre pour découvrir cette île que je ne connais pas.
Thu, 8 Aug 2013 15:00:00 GMT - Entre nisos Lipso et nisos Léros 37°18’N 26°50’E
Thu, 8 Aug 2013 15:00:00 GMT - 37°18’N 26°50’E
18H00 heure du bord, 17h en France. 37°18’N 26°50’E
Bonjour à tous,
Il est 15h, je viens de finir de déjeuner, ancré au Sud de l’île de Lipso, dans un enfoncement de la côte à l’abri du Meltem. Le cadre serait sympathique sans ces dizaines de bateaux de plaisance qui remplissent les trois criques de la baie. J’ai remis en marche et je me dirige maintenant sur le mouillage qui se trouve au pied de la ville principale de Léros, à environ 9 Miles.
Je vous ai laissé hier soir alors que je venais de jeter l’ancre dans le port de Lipso. J’ai mis mon annexe à l’eau puis je l’ai équipée du moteur hors-bord avant de débarquer pour prendre possession de cette île.
Quel endroit merveilleux ! Le tourisme n’a pas encore totalement détruit l’authenticité de cette petite île tournée essentiellement vers la pêche et l’agriculture. Le port est comme qui dirait la place du village. Il y a trois ou quatre petites constructions simples, avec un auvent qui procure un peu d’ombre sous lequel sont disposées trois ou quatre tables. Les habitants se retrouvent ici le soir, à côté d’un barbecue où grillent quelques tentacules de pieuvre.
Et puis, ça et là des restaurants pour touristes car on voit bien que ce petit bijou de village dans son écrin de port fait tout pour attirer la manne que représentent les touristes. Un très grand ponton a été construit, un autre plus petit et puis ce quai qui est là pour accueillir les petits cargos sert surtout, l’été, à recevoir les bateaux de plaisance. Certains Grecs ont encore un peu de sous, hier au soir est arrivé un magnifique méga-yacht de 45 mètres de long (je l’ai mesuré).
A l’intérieur de ce petit village, tout est propre, repeint à neuf et chaque habitant à inventé un petit commerce, restaurant, boutique de vêtements, souvenirs, artisanat, épicerie … afin de profiter lui aussi, ces quelques semaines que dure la saison, des euros dépensés si facilement par les vacanciers. Aujourd’hui les touristes prennent peu de vacances mais ils se rattrapent sur la qualité et le restaurant du soir est une quasi institution quotidienne.
Lipso n’est qu’à environ une heure de Patmos en bateau de promenade et de plus en plus, les touristes de Patmos se voient proposer un petit saut à Lipso, ce qui développe le tourisme dans cette île. De plus, à cette époque de l’année le port est complet ce qui représente environ une cinquantaine de bateaux de plaisance dont plusieurs « gullets » Turcs, ces grandes goélettes qui viennent maintenant de Bodrum pour offrir à leur clientèle un choix élargie de destinations.
Comme sur toutes les îles, on peut voir, et c’est nouveau, des « meat shop », des magasins qui vendent de la viande fraîche, des boucheries quoi. Ces boucheries donc, sont intégrées au milieu des restaurants et des bars à touristes. Au début c’est difficile de deviner qu’il s’agit d’une boucherie. Ici on se croirait dans le cabinet d’un comptable. Il y a un genre d’énorme coffre fort et un bureau où une mémé, les lunettes de vue au bout du nez, est en train de mettre à jour des livres de compte.
Je rentre et, pour expliquer ce que je veux, elle me montre au mur des grands posters ou l’on voit une vache, un porc, un mouton dessiné façon boucherie. Dur ! Qui sait où se trouve le filet, le faux filet, la bavette, la tranche ? Attention, si l’on demande un beefsteak on se retrouve avec une boulette de viande hachée. Finalement, pour être sur de ne pas me tromper je désigne les côtes. La mémé enlève un tissus qui dévoile un énorme billot carré, elle entre dans le « coffre fort » et en ressort avec un côté de bête. Elle tranche la viande avec un couteau affûté puis elle abat un énorme couperet pour sectionner d’un coup l’os. Ensuite elle frappe violemment la viande avec un gros tampon en fonte. Cela me fera facilement deux repas ! La viande n’est pas chère, presque tous les morceaux de bœuf sont à 11 € le kilo.
J’arrive bientôt à Pandeli, un mouillage sur la côte Est de Léros, au pied de la « capitale » de l’île, Platanos.
Fri, 9 Aug 2013 17:00:00 GMT - Léros petite île dynamique 37°02’N 27°02’E
Fri, 9 Aug 2013 17:00:00 GMT - 37°02’N 27°02’E
20H00 heure du bord, 19h en France.
Bonjour à tous,
J’ai jeté l’ancre hier au soir dans un décor de carte postale. L’endroit s’appel Pandeli sur l’île de Léros. C’est une petite baie à l’abri du Meltem avec un port de pêcheurs et une plage de sable fin bordée par les terrasses ombragées des « tabepna », le tout en arc de cercle surmonté par un amphithéâtre de maisons blanchies à la chaux.
Tout en haut du village, une église bien entendu et, dominant le tout, deux collines arides dont le sommet de l’une est occupée par les ruines bien conservées d’une véritable forteresse moyenâgeuse. Puis, comme si cela ne suffisait pas, le long du col qui sépare les deux collines, six « anémomilos », des moulins à vent régulièrement espacés, admirablement entretenus et bien entendu éclairés la nuit.
Lorsque l’on s’approche un peu, on découvre qu’il y a de la verdure partout dans ce village, au dessus des terrasses de restaurants mais également autour des maisons, tout est vert. Des lauriers roses, des bougainvilliers, des tamaris …
La rançon de ce site superbe est que tout ce qu’il y a dans le coin comme bateaux de plaisance se retrouve ici le soir. Comme il n’y a pas de port, la côte est garnie de bateaux qui ont jeté l’ancre et embossé à terre. C’est un véritable salon de l’occasion, les énormes bateaux à moteurs sont serrés les un contre les autres par dizaines. Un peu plus loin dans la baie, les voiliers sont à l’ancre.
J’ai loué un scooter pour visiter l’île. Quelle découverte, cette petite île est extrêmement dynamique, elle est habitée dans de nombreux endroits. Le secret : l’eau. Toutes les vallées sont cultivées et j’ai même vu des prairies encore vertes ! Il y a du vert partout, les routes sont bordées de pins, d’ibiscus, de lauriers. Il y a même un petit aéroport municipal. Il y a une marina dans la ville principale et deux ports à sec, un au nord et l’autre au sud.
J’ai levé l’ancre à 17h30 et je longe maintenant Kalimnos, une énorme chaîne montagneuse qui plonge dans la mer.
A bientôt.
Jean-Louis
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"bisous de roselyned je suis tombée en descendant du fauteuil mais cela va mieux le temps est agréable toujours en union tout est magnifique" Envoyé par demeestereroselyned le 10-08-2013 à 18:10
Sat, 10 Aug 2013 15:00:00 GMT - Un passage sur Kalimnos 36°41’N 27°23’E
Sat, 10 Aug 2013 15:00:00 GMT - 36°41’N 27°23’E
18H00 heure du bord, 17h en France.
Bonjour à tous,
Je suis arrivé hier à la nuit tombante dans la calanque Vathy sur l’île de Kalimnos. Dur, dur ! Elle n’est pas très accueillante cette île. D’une part c’est une montagne massive, une roche escarpée, aride, sans aucune végétation avec des falaises qui tombent brutalement dans la mer. D’autre part les rares endroits où l’on pourrait se mettre à l’abri sont envahis par des fermes piscicoles.
La calanque Vathy est une véritable tranchée dans la montagne, elle se voit de loin et s’enfonce sur plusieurs centaines de mètres. De chaque côté de la calanque une falaise plonge verticalement dans la mer. Des vents catabatiques dévalent de la montagne et s’engouffre dans ce goulet en balayant violement les bateaux sur leur passage.
Le petit quai au fond de la calanque est complet, aussi je dois me résoudre à mouiller dans l’entrée, là où la calanque est assez profonde. Il y a déjà un « gulet » Turc, trois yachts et un voilier. J’envoie mon ancre par 15 mètres de fond et je déroule 70 mètres de chaîne. Il faut maintenant embosser, c’est-à-dire porter des aussières sur la paroi rocheuse pour maintenir le bateau. Malheureusement cette paroi est absolument lisse et j’ai un mal fou à trouver des points d’accroche.
Je passe ainsi une heure et demie dans mon annexe à faire de gros efforts. Rien que le fait de ramer pour luter contre ce vent violent et maintenir l’annexe au niveau du bateau est épuisant. Je me rends compte alors que oui, je suis bien à 100 % de ma forme avec cette greffe de rein. Enfin, vers 21h30 je suis paré, le bateau devrait pouvoir passer la nuit ainsi. J’ai un peu du mal à récupérer, la bouche sèche, je n’ai même pas envie de me faire à dîner.
J’ai finalement du mal à dormir avec ce vent violent. Il fait très chaud et je me lève sans cesse pour voir si le bateau tient. Vers six heures du matin, il commence à faire jour et c’est l’heure de partir. Je dois rejoindre mon frère dans un endroit magique, le port antique de l’ancienne Cnide, au bout d’un promontoire Turc. Nous avons décidé de passer la journée ensemble.
C’est à un peu plus de trente Miles et nous nous retrouvons à midi trente pour une journée en famille. Il y a Emeric mon neveu et deux copines à lui, Eva et Elise.
Sun, 11 Aug 2013 15:00:00 GMT - Dans mon jardin d’été 36°37’N 27°50’E
Sun, 11 Aug 2013 15:00:00 GMT - 36°37’N 27°50’E
18H00 heure du bord, 17h en France.
Bonjour à tous,
Je suis arrivé hier midi dans mon jardin d’été. Combien de fois ai-je passé mes vacances estivales dans cette partie de la mer méditerranée qui est l’endroit du monde que je préfère ? La première fois c’était au début des années 1980, 1983 ou 1984. J’avais créé ma boîte d’informatique en 1980 et j’avais besoin de me ressourcer en famille.
Ici il fait toujours beau, chaud avec un peu de vent et les nuits sont calmes, permettant de se reposer en toute quiétude. Le bassin de navigation est immense, la côte est extrêmement découpée, avec beaucoup de criques dont l’eau cristalline permet de compter les petits cailloux dans 6 mètres de fond.
Mon jardin comporte la côte Carienne avec, le plus à l’Ouest, la ville de Bodrum, l’ancienne Halicarnasse, le centre de la Carie, le lieu d’une des sept merveilles du monde dont malheureusement il ne reste plus aujourd’hui que quelques blocs de pierre massifs : le tombeau du roi Mausole, le fameux Mausolée. Puis le cap Krio avec le site de l’ancienne Cnide. J’adore jeter l’ancre dans le port antique et aller me promener dans ces ruines, dans ce qui reste d’une ville qui a été prospère et qui maintenant n’est plus qu’un amoncellement de ruines, un endroit grandiose et solitaire. Il y a ensuite la ville de Datça puis Marmaris, le Saint Trop Turc. Mon jardin comporte également la côte Lycienne mais ce sera pour début septembre.
J’ai donc jeté l’ancre à 12h45 hier dans le port antique de Cnide, à côté de Nounours, le bateau de mon frère jumeau. A bord mon frère, Patricia sa compagne, mon neveu Emeric 20 ans et deux copines à lui, Eva et Elise, 22 ans toutes les deux. Nous avons passé un très bon moment. Déjeuner sur Nounours et dîner sur Harmattan. Entre les deux, visite du site de Cnide. Au dîner nous avons écouté de la musique et cela m’étonne toujours de constater que cette génération aime autant que nous les Goldman, Balavoine, Berger, France Gall … J’aime beaucoup discuter avec les jeunes, ils sont enthousiastes, plein de projets, ils ont une vie entière qui s’ouvre devant eux et comptent bien la réussir. Emeric veut être ingénieur, Elise veut travailler dans le cinéma et Eva étudie la psychologie.
Ce matin j’ai levé l’ancre à 11h45, direction la petite île Grecque de Simi à 23 Miles. J’y ai jeté l’ancre à 16h30 après une très belle navigation au portant sous grand voile seule à plus de 6N. Je vais maintenant me rendre à terre. Je connais bien ce magnifique petit bijou de port dans le style Bonifacio et je vais peut-être rester ici quelques jours.
Mon, 12 Aug 2013 15:00:00 GMT - L’île de Simi 36°37’N 27°50’E
Mon, 12 Aug 2013 15:00:00 GMT - 36°37’N 27°50’E
18H00 heure du bord, 17h en France.
Bonjour à tous,
Tous ceux que je connais et qui sont passé par Simi n’en sont pas repartis indemne. Dès que l’on pose le pied dans le port de Simi, on tombe immédiatement amoureux de cet endroit. Simi est une île ressemblant à une tache d’encre, un centre montagneux escarpée et aride avec de multiples baies offrant des mouillages dans une eau cristalline.
Plusieurs raisons me font aimer cette île, d’une part pour y être passé il y a longtemps, du temps où mes enfants étaient encore très petits mais également pour avoir reçu un jour une photo de l’ « Homme Tranquille » devant Simi, ce qui m’a permis de remonter toute l’histoire de mon bateau. Pour ceux qui n’auraient pas suivi mon aventure depuis le début, sachez qu’Harmattan est le « sister ship » de l’« Homme Tranquille » dessiné par l’architecte Viktor Brix pour Emanuel Allot écrivant alors dans les pages des « Cahiers du Yachting » sous le nom de François Brignot.
Le port de Simi est un port naturel un peu à l’image de Bonifacio. C’est une petite perle entourée de quais où s’amarrent les bateaux de plaisances dont certaines unités prestigieuses absolument magnifiques. Le port est entouré de pentes escarpées couvertes de jolies maisons dont on dirait qu’elles viennent toutes d’être repeintes à neuf. Il y a de toutes les couleurs, mais essentiellement des couleurs claires avec pour rehausser le tout des bleus, des mauves, des ocres …
Les maisons sont en général recouvertes d’un toit en tuiles à faible pente avec un fronton côté façade les faisant ressembler à des temples romains. Au milieu du fronton, la plupart du temps, un rond est dessiné et souvent c’est même un œil de bœuf.
L’impression générale est absolument sublime, on se croirait dans un véritable décor de cinéma. Dès l’entrée du port on remarque immédiatement la tour quarré de l’horloge. Les quais sont bien entendu dédiés aux tavernes, restaurants, bars, épicerie, boutiques de souvenirs, artisanat… Et ici, c’est l’éponge naturelle qui domine, il ne faut pas oublier que Simi a été une des places principale de la pêche à l’éponge. Les pêcheurs y passaient pour les meilleurs de toute la mer Egée.
Ici, fini le Meltem, il s’est arrêté après le passage du cap Krio, l’extrémité Ouest de la péninsule Dorienne. C’est maintenant un léger vent d’Ouest qui souffle avec parfois une composante Nord mais c’est du force 4 maxi et souvent il ne s’agit que d’un léger déplacement d’air. D’où bien entendu la rançon à payer qui est une chaleur accablante, surtout entre midi et cinq heures de l’après midi.
Pour moi c’est repos et escale technique, il y a toujours quelque chose à faire sur un bateau. Ce matin c’était lessive, mais j’ai dû également déplacer le bateau car le vent a tourné et j’étais trop près des bateaux de pêche. Je suis mouillé dans une crique juste à l’entrée du port mais les fonds tombent à pic à plus de trente mètres. Après la sieste je vais essayer de m’occuper d’un winch.
Wed, 14 Aug 2013 15:00:00 GMT - Escale technique à Simi 36°37’N 27°50’E
Wed, 14 Aug 2013 15:00:00 GMT - 36°37’N 27°50’E
18H00 heure du bord, 17h en France.
Bonjour à tous,
Faire une escale technique à Simi c’est le rêve, ici pas de moustiques ni de Mistral comme à Port Saint Louis du Rhône, uniquement une eau claire et cristalline qui dépasse les 31 degrés. Par contre quelle chaleur écrasante, entre midi et 17 heures, pas question de mettre son nez hors du bateau.
Pour être plus exact, je devrais écrire entre midi et 16h40, heure à laquelle l’énorme paquebot des « Blue star Ferries » entre dans le port en faisant meugler un long moment sa puissante corne de brume qui réveillerait un mort en se répercutant sur les montagnes environnantes. Quel spectacle ! Tous les « Gulets » s’écartent de son passage et attendent à l’extérieur que le paquebot reparte.
Je n’ai toujours pas compris comment il arrive à faire demi-tour dans le port, il est tellement grand et le port si petit. La manœuvre se fait à toute petite vitesse et il n’y a surement que quelques mètres de chaque côté. D’ailleurs la police fait vider cette partie du port avant l’arrivé du ferry. A 17h pile, le paquebot repart, laissant la place aux quelques 20 ou 30 « gulets » et autres gros yachts de plaisance qui attendent pour entrer passer la nuit au port. La soirée à Simi commence.
Pour essayer de réguler un peu la température intérieure, et malgré l’isolation exceptionnelle de mon bateau, j’ai installé le taud de soleil. A 16 heures, il fait tout de même 33 degrés dans le bateau. Cela incite à une longue sieste, mis à part les restaurateurs et les cafés, la vie s’arrête l’après-midi.
J’essaye tout de même d’avancer les travaux, j’ai déjà révisé cinq winchs, il ne m’en reste plus qu’un. Pour les gros winchs d’écoute de génois le travail était important mais quel plaisir une fois le winch remonté. Il faut que je commande un ressort de cliquet que j’ai trouvé cassé, heureusement les cliquets vont par paire et le winch concerné continue à fonctionner normalement.
Je me suis également occupé de mon génois. Pour passer commande il fallait avant toute chose que je détermine les dimensions exactes de mon gréement. Je n’ai qu’un triple mètres et ce n’est pas l’idéale. J’ai essayé de trouver un double décamètre (20 mètres) mais sur les îles c’est introuvable.
Le problème est de mesurer le I du bateau, c’est la longueur entre les réas de tête de mât et les cadènes des galhaubans au niveau du livet de pont. Je dois également mesurer la longueur maximale possible du guindant, c’est-à-dire la longueur entre le point d’amure du génois sur le tambour de l’enrouleur et son point de drisse une fois l’émerillon hissé au maximum.
J’ai donc pris un bout (une corde si vous voulez) et je l’ai hissé en tête de mât à l’aide de la drisse de génois. J’ai mis ensuite deux morceaux de chatterton pour délimiter les points à mesurer, j’ai redescendu le bout puis j’ai pris mon mètre et tenté de mesurer. J’ai mesuré au moins dix fois en trouvant à chaque fois un résultat différent ! Mais pas différent de quelques centimètres, non, 20, 30 centimètres ! La mesure de la longueur du guindant est primordiale car elle détermine directement la longueur de guindant de la voile qui doit être un poil plus courte de façon à pouvoir être étarquée.
J’ai fini par déterminer une longueur de 13,92 mètres. Mais avant de passer la commande j’ai voulu, par mesure de sécurité, étendre ma voile au sol et prendre les mesures sur la voile elle-même. Ici, seule l’aire de la station service permet cette manœuvre. Hier matin, je remonte l’ancre et je me dirige vers celle-ci. Je fais le plein, 200 litres de gasoil et je demande l’autorisation que l’on m’accorde gentiment. J’étale mon génois, je mesure puis je le plie correctement, le tout en plein cagnard. Quel coup de chaud. La fille de la station m’apporte un verre d’eau glacée, quel bonheur !
De retour au mouillage, je n’y comprends rien, je trouve un guindant de voile total de 14,58 mètres ! Il y a une erreur quelque part. J’ai beau retourner le problème dans tous les sens, il faut que j’y retourne pour vérifier mes mesures. Ce matin je me lève donc à 5h30 alors qu’il fait encore nuit, je charge le génois dans l’annexe (il fait une trentaine de kilos) et je repars mesurer.
En fait je m’aperçois qu’il n’est pas possible de mesurer avec un bout car celui-ci peut s’allonger de plus de 10% et la mesure que j’avais faite à 13,92 m est en fait de 14,72 M. Quelle erreur !
Finalement j’ai commandé ma voile chez Rolli Tasker, à Phuket en Thaïlande. J’avais eu recours aux services de cette voilerie lors de mon tour du monde, ils sont très professionnels et le prix incluant le transport est sans commune mesure avec les prix Français ou même Turcs.
Thu, 15 Aug 2013 15:00:00 GMT - Caïque ou Gulet 36°37’N 27°50’E
Thu, 15 Aug 2013 15:00:00 GMT - 36°37’N 27°50’E
18H00 heure du bord, 17h en France.
Bonjour à tous,
Tout évolue, surtout dans les langues. Il y a un peu plus d’une trentaine d’année, lorsque je venais tous les ans passer mes vacances en Turquie, on ne parlait que de Caïques, ces grands bateaux Turques construits en bois clair avec de nombreuses couches de vernis, leur énorme cabine arrière les faisant ressembler à ces bateaux d’un autre âge qui ont découvert le monde.
A l’époque ils n’étaient que quelques uns, les touristes louaient à la cabine pour des vacances tout confort, l’équipage étant composé d’un capitaine et souvent deux marins qui faisaient les repas et servaient à table. Bien que rarement ces bateaux soient équipés d’un seul mat, la plus part du temps ils sont équipés de deux mats et gréés en goélette et plus récemment et très rarement de trois mats. D’ailleurs certains français les appelaient et les appellent encore « goélette ».
Puis les années passant, un jour j’ai entendu parler de Gulet. Un Gulet, des Gulets. Et progressivement le mot Caïque a disparu du vocabulaire. Je n’ai pas bien compris et finalement j’ai suivi le mouvement.
Ce n’est que tout récemment, en rencontrant mon frère à Cnide, que j’ai compris l’évolution du langage. Il parlait d’ « une gulette » suite à sa rencontre avec des français qui avaient investit dans ce type de bateau. Une gulette, une goélette, j’ai enfin compris d’où venait le mot « gulet » !
Maintenant c’est devenu une industrie, il y en a des centaines qui non seulement se sont répandus sur toute la côte Turque mais qui ont également conquis les îles Grecques du Dodécanèse. Je pense d’ailleurs que le passage d’un pays à l’autre se fait sans formalités. D’ailleurs certains plaisanciers portent simultanément les deux drapeaux Grecs et Turcs.
Dans les évolutions, il faut également signaler le pavillon de nationalité. Avant c’était simple, si l’on voyait un drapeau français c’étaient des français, un drapeau anglais, des anglais, un drapeau grec, des grecs et ainsi de suite. Maintenant il y a une majorité de drapeaux américains. Surprise, seraient-ce des américains ? Hé bien non, certainement pour des problèmes de fiscalité de nombreux bateaux sont immatriculés à Douglas aux Etats Unis. Par ailleurs les bateaux de location Sun Sail portent le drapeau de leur propriétaire qui peut être français, anglais, grec …
Je suis toujours à Simi (ou Symi, les deux orthographes cohabitent) et aujourd’hui c’était révision de l’enrouleur. Je voulais également reprendre un peu d’étai grâce à mon ridoir d’enrouleur car le bateau est un peu trop ardant mais c’est impossible car il faut une énorme clef à molette que je n’ai pas. Ma clef qui ouvre de 45 mm est trop petite. Ce sera pour une autre fois.
Pour finir un gag, en cherchant ma clef à mollette dans ma grosse caisse à outils j’ai découvert ….. un double-décamètre !
Sat, 17 Aug 2013 15:00:00 GMT - Une escale qui se termine 36°37’N 27°50’E
Sat, 17 Aug 2013 15:00:00 GMT - 36°37’N 27°50’E
18H00 heure du bord, 17h en France.
Bonjour à tous,
Mon escale à Symi va se terminer tôt demain matin, je vais reprendre la mer pour arriver demain soir à Fethiye, sur la côte Lycienne, à environ 65 Miles d’ici. Je ferais mon entrée officielle en Turquie lundi matin puis je vais mettre mon bateau dans une marina car je dois faire un saut en France. Je prends l’avion mercredi, le 21, pour revenir une petite semaine plus tard.
Je serais resté presque une semaine ici, j’ai maintenant mes habitudes et je m’y sens chez moi. J’assiste au défilé des ferries qui apportent tous les matins leur cargaison de touristes venant de l’île Grecque de Rhodes mais également de Marmaris en Turquie. Il vaut mieux ne pas se trouver sur les quais à ce moment car ils sont en groupe, très nombreux et on est un peu asphyxié. La plupart vont à la plage mais les restaurateurs arrivent tout de même à capter une partie du flux.
Beaucoup de touristes savent qu’ils sont dans la patrie des pêcheurs d’éponges et même si la suprématie appartient maintenant à Kalimnos, les boutiques étalent le long des quais toutes les formes et toutes les qualités d’éponges naturelles. On ne repart pas d’ici sans quelques éponges qui font des cadeaux appréciés.
A 17h pile, le Panagia Skyadeni des Dodecanysos Seaways, un très gros ferry, largue les amarres pour rapporter à Rhodes sa cargaison de touristes quotidienne, redonnant un peu d’air à respirer aux habitants. Mais c’est également le moment où les Gulets, les méga-yachts et quelques voiliers commencent à envahir le port, spectacle assuré pour deux ou trois heures. Hier au soir j’ai assisté à l’arrivé d’un grand voilier (environ une quarantaine de mètres), le skipper n’était pas très bon et il a dû s’y reprendre à trois fois assurant le spectacle à lui seul pendant plus d’une heure.
Toute cette animation est réglée par le rythme des jours de la semaine, en effet les locations démarrant traditionnellement le samedi et Symi se trouvant en milieu de circuit, cette soirée devrait être assez calme. En ce moment le port de Bodrum, doit être plein à craquer de tous les énormes Gulets qui ont promené leurs locataires durant la semaine. Il en est de même de beaucoup de yachts et de méga-yachts qui ne promènent pas toujours leurs propriétaires mais sont loués à la semaine.
Au niveau technique j’ai bien travaillé, tous mes winchs sont révisés, mon enrouleur est prêt à recevoir son nouveau génois, j’ai pris les informations nécessaires pour approvisionner la pièce en panne de mon toilette avant. Et puis j’ai travaillé sur mon moteur qui me donne quelques soucis. L’un d’eux est une consommation du liquide antigel. Je n’arrive pas à trouver la fuite et cela dure presque depuis mon départ de Marseille. Néanmoins, ce matin j’ai pu tester que le contact « température trop élevée » déclenche bien l’alarme. Cela me rassure.
Je vais devoir également m’atteler à un autre chantier, la purge de mon pilote automatique. Dernièrement il a souvent mis les pouces. Je n’arrivais pas à en comprendre la cause mais en arrivant sur Kalimnos, il y avait un violent vent de travers (35 Nœuds) et même sans les voiles, le pilote n’arrivait pas à tenir le cap, il disjonctait. J’ai fini par comprendre qu’il doit y avoir de l’air dans les tuyauteries. La dernière purge remonte à Richards Bay, en Afrique du Sud côté océan Indien. Il faut tout démonter, je ferais cela à mon retour et j’en profiterais pour vidanger l’huile.
Sun, 18 Aug 2013 15:00:00 GMT - Que de souvenirs ! 36°38’N 28°60’E
Sun, 18 Aug 2013 15:00:00 GMT - 36°38’N 28°60’E
18H00 heure du bord, 17h en France.
Bonjour à tous,
Ce matin, debout à 6 heures, rangement du bateau, mise à poste du moteur hors bord et de l’annexe, je lève finalement l’ancre à 6h30. Le guindeau est vaillant, il y a 35 mètres de fond, cela fait quelques centaines de kilos de chaîne à remonter ! Il y arrive tout de même, il ne va pas très vite mais la chaîne remonte doucement.
Il y a très peu de vent, je pars donc au moteur. J’envoie la grand voile car, ayant environ 60 Miles à parcourir, elle va bien me servir un peu dans la journée. Et puis c’est un principe, dès que je sors, j’envoie la grand voile ne serait-ce que pour stabiliser le bateau en roulis.
Un peu moins de deux heures plus tard, je pare le cap Karaburun et mes souvenirs reviennent. Bozuk Buku, Marmaris, Ekinçik, Dalyan, Fethiye, combien d’été ai-je passé dans ce bassin de navigation ? La première fois c’était en 1984, j’avais 34 ans. J’avais créé ma société d’informatique en 1980, 18 salariés à la fin de la première année, quelle pression !
Jusqu’à présent j’avais fait du dériveur et j’étais en pleine période planche à voile. Nous allions en vacances à Biscarosse, et je me suis rendu compte que ne voyant pratiquement pas mes enfants de toute l’année, je ne les verrais pas non plus durant les vacances en passant mes après-midi sur la planche à voile.
La Turquie, bien qu’encore sous la dictature des colonels s’ouvrait tout doucement au tourisme et j’ai décidé de louer un bateau à Rhodes, un Sun Shine 36, de traverser et d’aller à Marmaris en Turquie. Quelle aventure ! Virginie avait 4 ans, Didier 6 et Christophe 8.
Ce fut la découverte de la croisière côtière, quelques frayeurs de débutant mais tellement de bonheur ! Nous naviguions tôt le matin et l’après-midi les enfants adoraient jouer dans l’eau autour du bateau. L’annexe était particulièrement prisée. Nous faisions également un peu de marche à pieds, souvent d’ailleurs c’était pour visiter les ruines de villes antiques totalement laissées à l’abandon.
J’ai toujours été étonné de constater que cette côte qui pour nous semble totalement inhospitalière était un lieu de vie très important dès 2000 ans ou 1000 ans avant JC. Aujourd’hui elle est en grande partie inhabitée, il ne reste que les multiples ruines Lyciennes, Romaines ou Byzantines de villes très importantes.
Au début des années 80 la différence de niveau de vie était absolument inimaginable. Le prix d’une journée de location pour le bateau était égal à deux mois du salaire moyen d’un Turc. Je m’étais fait des amis Turcs, deux jeunes, je les avais pris à bord une journée, que de bons moments ! Une découverte également pour moi, comment peut-il y avoir de si grande différences de niveau de vie de par le monde ? Aujourd’hui tout à changé, il y a des marinas partout et les prix sont absolument pharaoniques.
Je vais arriver à l’entrée de la baie de Fethiye vers 19 heures, je suis pour l’instant sous grand voile seule plein vent arrière. Il y a très peu de vent et le bateau marche entre 3 et 4N. Je vais mouiller pour la nuit dans la baie et j’irais au port demain matin pour effectuer les formalités d’entrée en Turquie. Pour l’instant je vais hisser sur bâbord le pavillon jaune qui indique que je suis sous douane. Je l’amènerais demain, une fois les formalités accomplies.
Mon, 19 Aug 2013 15:00:00 GMT - Le choc des cultures 36°37’N 29°06’E
Mon, 19 Aug 2013 15:00:00 GMT - 36°37’N 29°06’E
18H00 heure du bord, 17h en France.
Bonjour à tous,
A chaque fois que j’arrive en Turquie par la mer, en venant de la Grèce donc, le même choc, la même interrogation, le même sentiment étrange m’envahie. Comment deux peuples qui n’habitent souvent qu’à quelques kilomètres les uns des autres peuvent-ils être si différents ? Samos, Kos, Symi, Kastellorizo sont à moins de 6 kilomètres des côtes Turques, Beaucoup d’autres sont entre 10 et 40 kilomètres, pourtant on a l’impression d’arriver sur une autre planète.
C’est le choc des cultures, depuis deux mois que je navigue en Grèce, je suis entouré de filles magnifiques qui exposent d’admirables jambes parfaitement bronzées. Le soir, le short est de rigueur et, la concurrence étant rude, il est de plus en plus court. Sur les plages, les maillots de bains sont le plus mini possible, parfois ils n’existent même pas. Pour entrer dans la baie de Fethiye je dois longer des plages, et là c’est un autre monde. Ici les filles bronzent et se baignent en robe longue et foulard, le plus souvent noire la robe.
Un peu en arrière de la plage, des petites tentes carrées sont alignées pour que ces dames puissent se changer après le bain. Ici pas question de retirer sa culote et son soutient gorge entourée d’une serviette de bain. Pourtant certaines jeunes filles se baignent en maillot. Nous sommes encore loin des strings et des mini shorts qui laissent voir le plie de la fesse mais forcément toutes ces touristes qui se prélassent et se font bronzer sur les Gulets finissent par laisser des traces.
Et puis la nuit tombée, c’est un déluge de décibels, d’un côté de la baie le Muézin, psalmodie pour appeler ses fidèles à la prière par l’intermédiaire d’une sonorisation placée en haut du minaret de la mosquée. De l’autre côté c’est la « discothèque » qui appel également ses fidèles au moyen d’une sonorisation qui rivalise de puissance avec celle de la mosquée.
Depuis une trentaine d’années cette partie de la Turquie s’est énormément développée, passant pour certains villages du moyen âge (pas d’électricité, sol des maisons en terre battue …) au 21ème siècle. En me promenant dans les rues de Fethiye ce matin j’ai eu du mal à retrouver la Fethiye un peu bordélique des années 80 que j’aimais pourtant. A l’époque elle se relevait du monstrueux tremblement de terre de 1958 qui avait rasé la ville. Maintenant c’est un endroit pour touristes comme on en voit partout.
J’aime toute cette côte sud de Turquie, les 400 kilomètres environ allant de Cnide à Kekova, mais je suis inquiet pour l’avenir. Jusqu’à présent le gouvernement Turc était laïque et c’était bien, les gouvernements devraient toujours être laïques. La liberté est absolument fondamentale. La tolérance qui est la liberté des autres également, chaque être humain devrait avoir le choix de sa religion et de la pratiquer avec la rigueur qu’il définit lui-même.
Aujourd’hui le gouvernement Turc est devenu Musulman et veut imposer des règles religieuses à l’ensemble du pays. Comment peut évoluer cette région qui vit maintenant essentiellement du tourisme ? Je suis inquiet. Le tourisme c’est très fragile et tout peu craquer d’un seul coup, ruinant toute la région. Des prix trop élevés, la suppression de l’alcool, la réduction des libertés comportementales, un peu d’agitation du peuple qui refuse les changements que l’on veut lui imposer et les touristes ne viennent plus.
Ce matin j’ai fait mes formalités d’entrée. Il faut passer maintenant par un agent qui m’a pris 100 €, c’est un peu l’arnaque du paquet de chips. J’achète un paquet, il est gros, bien rebondi. Je l’ouvre et pfuiiiit, il se vide de tout l’air qui a été insufflé dedans au moment de le fermer. Pour le refermer, je roule le haut du paquet et je mets une pince à linge afin d’éviter que les chips se ramollissent, hé bien il est deux fois moins gros. En fait on nous vend du vent.
A bientôt.
Jean-Louis
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"cher JL et tte la famille, Surement pour tes pts enfants, c’était le retour de Pépé "le voyageur héroïque" bonne santé pour tous jeanine" Envoyé par jeanine barbier le 25-08-2013 à 10:11
Thu, 22 Aug 2013 5:00:00 GMT - En voyage Dans le TGV
Thu, 22 Aug 2013 5:00:00 GMT - Dans le TGV
7h en France. Dans le TGV
Bonjour à tous,
Les journées sont longues en ce moment, ce matin réveille à 4h45, je suis déjà sur le quai de la gare de Cergy Préfecture, j’attends l’un des tout premier RER pour aller Gare de Lyon à Paris où je dois prendre l’IDTGV qui me déposera en gare d’Avignon à 9h31. J’ai décidé de faire un saut dans le sud pour remonter ma voiture qui dort depuis plusieurs mois dans un garage à Navy Services.
Je suis enfin devenu raisonnable, j’ai décidé de vendre cette voiture dont je ne me sers pratiquement jamais et qui me coûte une fortune uniquement par le fait qu’elle décote d’environ 1000€ par mois.
Que vais-je faire après, me racheter une voiture ou pas ? Grosse question. Par contre j’aimerais bien vendre également mon vieux GTS 1000 qui m’encombre, c’est une moto dont je ne me sers plus. Avec les systèmes de contrôle de vitesse d’aujourd’hui, rouler à 130 à l’heure sur cette machine qui me permettait de faire des moyennes de 200km/h dans un confort absolu, ne m’intéresse plus. Et puis l’époque à changée.
Aujourd’hui je m’achèterais bien une petite Harley qui correspondrait beaucoup mieux à la façon de faire de la moto maintenant, beaucoup plus cool, sans se presser, en prenant le temps de regarder la nature autour de soi. Je me demande si j’ai encore besoin d’une voiture. Les temps ne sont plus les mêmes, et puis moi aussi j’ai changé, j’utilise énormément les transports collectifs, l’avion, le train, le bus.
Je vous ai laissé lundi soir et je n’ai pas trop touché terre depuis. Mardi matin dès 6h30 mon bateau était amarré au ponton de la marina de Fethiye. Je dois d’ailleurs faire un mea-culpa, sur la foi des affirmations de mon frère je vous avais écrit « les prix sont absolument pharaoniques ». Il n’en est rien puisque, dans cette marina je ne paie que 24€ par jour, ce qui est tout à fait raisonnable. Mon frère aurait payé 68€ il y a 15 jours alors que nous avons à peu près les mêmes bateaux ! Je ne comprends pas.
J’ai passé ma journée de mardi à faire mon technicien de surface comme on dit maintenant, c’est-à-dire à récurer, à laver, à nettoyer … J’ai passé le bateau au jet, dedans (toilettes et salle machine) et dehors. Le moteur à adoré, avant je n’aurais jamais passé le jet dans la salle machine alors que c’est très bon, c’est de l’eau douce qui lave tout, après il suffit de laisser sécher.
Et puis hier c’était le voyage de retour, départ du bateau à 6h40 pour aller à la gare des bus, 2.4 kilomètres de marche à pieds le matin, c’est très bon. Puis trajet Dalaman Istanbul et enfin Istanbul Paris le tout sur les Turkish Airlines, une compagnie de haut niveau. Quel bonheur hier soir de rendre visite à Matis et Valentine, je n’avais pas vu mes petits enfants depuis plus de deux mois.
Voilà pour aujourd’hui, une journée qui va se terminer tard puisque ce midi je déjeune avec mes amis les Camarguais, puis j’ai 850 kilomètres pour rentrer sur Cergy.
A bientôt.
Jean-Louis
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"gros bisous de roselynedtoujours aussi jeune une harley nevous séparer de tout ? le temps trés agréable " Envoyé par roselynedemeestered le 25-08-2013 à 17:03
Tue, 27 Aug 2013 14:00:00 GMT - Istanbul Dans le satellite de l’aérogare numéro un de Roissy CDG
Tue, 27 Aug 2013 14:00:00 GMT - Dans le satellite de l’aérogare numéro un de Roissy CDG
16h en France. Dans le satellite de l’aérogare numéro un de Roissy CDG
Bonjour à tous,
J’attends d’embarquer pour Istanbul où je passe la nuit ce soir. Ces derniers jours ont été un peu speedés. C’est toujours ainsi lorsque je suis en France. Lorsque l’on ne travail pas souvent il faut travailler beaucoup.
Je vous avais laissé dans le TGV jeudi matin, en route pour aller rechercher ma voiture à Port Saint Louis du Rhône. Quelle longue journée ! Levé à 4h45, je suis arrivé à Arles à 10h40 où mon ami Richard le Camarguais est venu me chercher. Nous avons déjeuné chez lui, un moment vraiment très sympathique, puis il m’a conduit chez Navy Services où j’ai récupéré mon véhicule.
Il y avait déjà pas mal de vacanciers qui rentraient de vacances d’où des bouchons et des ralentissements qui rallongent d’autant la route du retour. C’est finalement vers une heure du matin que je suis arrivé sur Cergy en rêvant de mon lit comme un chien rêve d’un os.
J’ai passé mon vendredi au bureau où un travail important m’attendait. Samedi c’était réunion de famille avec mes petits enfants, du pur bonheur et dimanche et lundi je me suis occupé des motos et des voitures. Nettoyage, lustrage, contrôle technique pour les voitures. Je mets en vente ma voiture et celle de Francine qui arrive à 60 000 kilomètres. D’une façon générale nous changeons de voiture tous les deux ans, il y a longtemps que je me suis rendu compte qu’il ne coutait pas plus chère de rouler dans une voiture récente que dans une vieille voiture. Il faut par contre gérer parfaitement les marches de la décote.
Pour les motos c’est plus compliqué. Après avoir nettoyé le Drag Star 125, je l’ai pris pour aller contrôler la pression des pneus, en revenant je n’avais plus envie de le vendre et je vais donc le garder. Dimanche soir j’ai fait moto école à Francine afin qu’elle prenne confiance sur cette moto.
Quant à mon 1000 GTS, je n’ai pas réussi à le mettre en marche. Après recherche de la panne je me suis aperçu que c’est la pompe à essence qui a rendu l’âme. C’est une toute petite pompe électrique immergée comme sur les voitures. Une pompe pour voiture coûte entre 50 et 100 €, chez Yamaha c’est 1 079 € !!!!! C’est vraiment du vol, il n’y a pas d’autre mot. En faite ils ne détaillent pas la pompe, il faut l’acheter avec son support complet qui est extrêmement compliqué. Je trouve cela totalement inadmissible et je vais acheter une pompe de voiture pour installer à la place de la pompe d’origine.
Je repars donc en Turquie pour trois semaines de croisière côtière. Je suis avec Francine et les beaux parents de mon fils Didier nous rejoignent demain soir pour passer 8 jours sur le bateau. Je reviendrais quelques jours à partir du 17 septembre car j’ai des rendez vous médicaux, néphrologue, cardiologue, dermatologue, ophtalmologue … Ensuite il sera temps de penser au retour pour hiverner à Port Saint Louis du Rhône.
Ces quelques jours passés en France ont été extrêmement dépaysant. En Grèce et en Turquie c’est le plein été, jamais une goute d’eau et des températures de 41 degrés à l’ombre alors que samedi et surtout dimanche on se serait cru au mois de novembre : 12,5 degrés en milieu d’après midi et la pluie.
C’est également l’époque de la rentrée, la fin de la saison estivale, une page qui se tourne. J’ai toujours ressenti ce moment de nostalgie comme la fin d’une année. La nouvelle année ne devrait pas débuter au premier janvier mais au premier septembre.
Thu, 29 Aug 2013 18:00:00 GMT - Un nationalisme hypertrophié 36° 33 N 29° 04 E
Thu, 29 Aug 2013 18:00:00 GMT - 36° 33 N 29° 04 E
18h en France, 19h heure du bord.
Bonjour à tous,
Retour en croisière côtière, cet après-midi nous sommes mouillés à Gemiler Adasi, et plus exactement entre l’île et la côte. L’endroit est merveilleux et de ce fait il attire un nombre impressionnant de caïques transportant leur cargaison de touristes. Il faudrait venir ici un mois plus tard car si l’on recherche la tranquillité on a tout faux. La musique est à fond sur beaucoup de ces bateaux et même sur les speed-boat qui viennent proposer des tours de manège sur les boudins où autre structures gonflées qu’ils traînent derrières eux.
La mer est ici bleu turquoise et mon thermomètre immergé indique une température de 33,6 degrés. Je sais qu’il est un peu généreux mais l’eau doit être quand même dans les 31 degrés. Michèle et Jannick, les beaux parents de mon fils Didier sont venus passer une dizaine de jours à bord. Ce sont des vacances agréables. Il fait une chaleur énorme et c’est un véritable plaisir d’enfiler les palmes et d’aller se baigner. J’en ai profité pour nettoyer la coque autour de la ligne de flottaison car dans la marina de Fethiye le bateau s’est salit.
Cet endroit est chargé d’histoire, tout le golfe porte des ruines Byzantines assez bien conservées. L’île Gemile était extrêmement peuplée dans des temps anciens mais certainement un séisme l’a fait s’enfoncer de deux ou trois mètres, noyant les quais et les boutiques des artisans. On peut encore voir, sous un mètre cinquante d’eau, les mosaïques de porcelaine qui ornaient ces bâtiments.
En fait la configuration des lieux, une île longue protégeant un bras de mer d’environ deux cents mètres de large et un kilomètre de long, une profondeur assez importante près du rivage permettant de construire des quais où les bateaux pouvaient s’amarrer afin de décharger leurs cargaisons ont fait de cet endroit un port naturel commercial idéal dans l’antiquité.
Hier je suis donc arrivé au bateau un peu avant midi et je n’avais pas encore posé le pied sur le pont qu’un des gars de la marina arrive, poignée dans le coin, sur son semi-rigide. « Captain, big problem ». Que se passe-t-il ? Y a-t-il un gros problème sur le bateau ? Le stress monte immédiatement, je m’attends à tout. Finalement il m’explique que ce sont les autorités qui ont sentit leurs cheveux se dresser sur leurs têtes à la vu de mon énorme drapeau Français flottant en haut de l’artimon.
Il me demande de descendre immédiatement ce drapeau et de le positionner à une altitude inférieure à celle du drapeau Turc qui se trouve juste au dessous du premier étage de barres de flèche. Je lui montre alors que la drisse de mon drapeau est coincée et qu’il m’est impossible de le descendre. Cela a l’air de le chagriner vraiment et il repart en faisant la tête.
Mon frère a rencontré le même problème à Datça avec les autorités. Il a dû descendre son pavillon national à mi hauteur du mât d’artimon ce qui est tout à fait à l’encontre des règles car cela correspond à mettre en berne. Les autorités turques devraient peut-être s’informer sur les bonnes pratiques des règles de l’étiquette navale.
Je n’ai pas pu envoyer cette news hier soir pour cause de ballade à terre dans les ruines de cette citée Byzantine datant du 5éme et 6éme siècle.
A bientôt.
Jean-Louis
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"cher JL, Comme chez Michel allaient à Balazé, le WE dernier : j’ai remis pour la tante, le fascicule de l’Association et tes 2 livres. Elle est très contente. je comprends que vous soyez emmerveillez par des vestiges du 5&6 S. Virginie est venue mardi à la ferme : les enfants sont beaux.. (obligé..) Valentine va à l’école mardi (pour longtemps) bisous jeanine" Envoyé par jeanine barbier le 30-08-2013 à 18:45
Sun, 01 Sept 2013 16:00:00 GMT - Castellorizo, le déclin 36° 09 N 29° 36 E
Sun, 01 Sept 2013 16:00:00 GMT - 36° 09 N 29° 36 E
18h en France, 19h heure du bord. 36° 09 N 29° 36 E
Bonjour à tous,
Cet après-midi nous sommes dans l’illégalité totale car, sans avoir fait notre sortie de Turquie, nous avons mouillé dans une crique de l’île Grecque de Castellorizo qui se trouve à moins d’un mille et demi de la côte Turque. Je suis passé de nombreuses fois par ici dans le passé sans oser faire un stop ici ce qui est une grossière erreur.
En effet, cette île qui se trouve à 70 Miles de Rhodes ne peut vivre aujourd’hui que par les touristes et cette légère entorse à la légalité est largement récompensée par la beauté du mouillage où j’ai jeté mon ancre. La baie de Mandraki offre au plaisancier qui veut bien prendre la peine de gérer les nombreux îlots, récifs et hauts fonds qui encombrent l’entrée une véritable image de carte postale.
Sur la droite, tout en haut d’un éperon rocheux, les ruines d’un château fort ont certainement donné son nom à cette île. Au premier plan, en face et sur la gauche, une plage sépare la mer d’un espace où dominent les pins, ifs, ficus, oliviers et autres arbres dont je ne connais pas le nom. Dispersées dans cette verdure, des petites maisons pimpantes, de couleurs claires apportent une touche de vie. Plusieurs de ces maisons sont décorées de magnifiques bougainvilliers mauves. Quelques bateaux de pêche de couleurs vives sont tirés à terre. Sur une hauteur, un moulin à vent délabré apporte un peu de nostalgie. Puis, en arrière plan mais très proche, des falaises verticales forment comme un écrin à cet endroit paradisiaque.
Castellorizo a été un port de commerce très important avec le Levant. Au début du 20éme siècle le port était bondé de navires en train de décharger leurs cargaison ou d’attendre des vents favorables. A l’époque l’île comptait 20 OOO habitants. La période prospère s’est achevée avec la guerre Turco-Italienne et au début des années 2000 l’île ne comptait plus que 200 habitants. Aujourd’hui elle essaie de se redévelopper en profitant de l’enjouement des touristes pour la côte de Turque entre Bodrum et Finike mais c’est très difficile.
Hier nous avons passé la nuit dans un endroit qui m’est très cher, au fond de Bayindir Limani. Il y a 35 ans j’ai mouillé dans ce petit paradis, au Sud Est de Kas. Nous étions seuls, et les propriétaires des lieux faisaient restaurant pour les rares plaisanciers qui passaient par là. Mes enfants ont joué avec leur fils. L’affaire s’est développée de façon très importante et aujourd’hui c’est le fils qui a repris les commandes. Nous avons pu évoquer avec lui ces souvenirs.
Quel bonheur d’être reçu par ces gens qui savent ce qu’est l’ « accueil ». Ils ont construit un ponton avec des « tire devant ». Lorsque l’on arrive, le propriétaire fait de grands gestes pour nous inviter à s’amarrer puis il nous offre l’électricité et l’eau potable pour faire le plein. Tout cela est absolument gratuit, c’est de l’hospitalité pure et simple et il n’y a même pas obligation de prendre un repas au restaurant.
Ce serait par contre une erreur de ne pas profiter cet accueil pour s’offrir un repas car leur cuisine traditionnelle est absolument divine. Je conseil vivement les « casseroles », pour ma part j’ai dégusté une casserole de fruits de mer inoubliable.
Gros problème, à Phuket mon génois est terminé et il faut que je trouve un agent à Fethiye pour le réceptionner. J’aurais dû m’occuper de cela avant de reprendre la mer mais je n’avais pas vraiment pris conscience des démarches à entreprendre.
Tue, 03 Sep 2013 16:00:00 GMT - Talonnage 36° 13 N 29° 53 E
Tue, 03 Sep 2013 16:00:00 GMT - 36° 13 N 29° 53 E
18h en France, 19h heure du bord.
Bonjour à tous,
Quel mauvais capitaine, hier matin j’ai mené Harmattan sur les rochers ! On nome cela un talonnage. Je vous avais dit que l’entrée dans Mandraki était difficile, encombrée d’îlots, de récifs et de hauts fonds. Eh bien pour la sortie c’est exactement pareil, il faut porter une attention extrême. J’ai voulu sortir en passant entre Akra Niftaki et Ayios Yeoryios mais cela n’a pas voulu le faire.
Pourtant il y a une passe avec 7 mètres de fond mais il faut faire un S pour sortir. J’ai un peu trop coupé et vlan, dans le récif. Heureusement j’étais attentif et j’allais très lentement mais le bateau a tout de même touché deux fois assez violement. Je n’aime pas du tout, la dernière fois (et la seule d’ailleurs) c’était à Tahiti, dans le lagon. A chaque fois c’est une erreur d’appréciation, une étude un peu plus poussée des fonds m’aurait permis d’éviter cette bêtise.
Heureusement la conception même d’Harmattan fait que ce genre de problème n’est pas très grave. Sur les bateaux modernes, la quille rapportée et boulonnée dans le fond du voilier peut s’arracher en partie et le bateau peut même couler. Mais Harmattan a été construit à l’envers sur une forme mâle, un mannequin. La quille est partie intégrante de la coque, il y a ce que l’on nome un retour de galbord entre la quille et la coque, c’est une partie convexe assez jolie d’ailleurs.
Du coup, un talonnage avec Harmattan n’est jamais très grave, la quille est pleine, je peux avoir une réparation à faire, un peu de résine et du tissus mais il n’y a rien d’urgent, cela attendra l’hiver. J’ai plongé pour voir les dégâts, l’avant de la quille est un peu mâchée mais c’est tout.
Nous avons passé l’après-midi à Ucagiz, c’est ce petit hameau délabré qui vivait comme au moyen-âge au début des années 1980, entre autre sans électricité ni sans route pour y venir et qui a été catapulté au 21ème siècle en quelques années. Avec le hameau voisin de Kale Koy qui est dans la même position cette zone est absolument étonnante.
Les civilisations se sont succédé ici depuis trois millénaires en utilisant les infrastructures existantes des civilisations précédentes. On voit ainsi des gens vivre dans des bâtisses romaines faites d’énormes pierres, les fenêtres et les portes sont encadré comme dans les temples, à un autre endroit, on entre dans la coure en passant entre deux colonnes de 6 mètres de haut coiffées par une poutre horizontale en pierre taillée. A un autre endroit, une auge est faite de la partie supérieure retournée d’un sarcophage.
Il y a d’ailleurs des sarcophages un peu partout, y compris dans l’enceinte des ruines d’une église Byzantine. Dans le château de Kale Koy, l’antique Simena, une tombe Lycienne a été conservée et intégré à l’infrastructure. L’enceinte du château incorpore un théâtre antique taillé dans la roche. Il peut contenir jusqu’à 700 personnes. Dans la nécropole les sarcophages sont disséminés dans un champ d’oliviers qui ont tous plus de 1000 ans !
Lors d’un séisme, toute la région s’est affaissée d’environ un mètre cinquante à deux mètres mettant tous les quais et les boutiques portuaires sous un mètre d’eau. C’est peut-être cela qui a rompu la prospérité de ce coin.
Ce matin très tôt nous avons mouillé dans la crique Tersane, cet endroit est une petite pépite avec une plage de sable fin mais, en journée, elle est encombrée de Caïques remplis de touristes. Lors de mon dernier passage, sur la plage il y avait une magnifique arche, le cœur d’une église Byzantine, mais elle s’est écroulée depuis. Quel dommage !
A bientôt
Jean-Louis
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"cher JL et Francine, Si il n’y a pas de sous à tirer, des monuments magnifiques sont abandonnés... quel dommage. Mais pour être plus terre à terre : attention aux pavés.. bisous jeanine" Envoyé par jeanine barbier le 05-09-2013 à 10:10
Sat, 07 Sep 2013 16:00:00 GMT - Escale à Finike 36° 10 N 29° 39 E
Sat, 07 Sep 2013 16:00:00 GMT - 36° 10 N 29° 39 E
18h en France, 19h heure du bord.
Bonjour à tous,
Non, je ne vous ai pas oublié mais je viens de passer les trois derniers jours en voiture, 650 kilomètres pour visiter quelques sites antiques et ramener Michèle et Jannick à l’aéroport de Dalaman.
Mercredi matin debout à 5 heures pour le capitaine, départ difficile, dans le noir, de Gokkaya Limani. Dès que je me suis extrait de ces chenaux étroits je respire un peu mieux. Je suis encore marqué par mon talonnage de lundi. Nous arrivons à 8 heures à Finike et je prends une place à la marina.
Finike est une petite ville de province et le débouché d’une région agricole. Les plaines qui l’entourent sont en partie couvertes de serres où l’on cultive la tomate, le poivre vert et l’aubergine. C’est également une région productrice de citrons et d’oranges, d’ailleurs l’emblème de Finike est une orange surmontée de deux feuilles vertes.
Ici les commerçants ne sont pas habitués aux touristes et cela provoque des situations un peu irréalistes. L’épicier m’aide à choisir un fromage, il y a du fromage de « Meeûh » avec les index de chaque côté du front ou du fromage de « Bèèèh ». Par contre je pense qu’il s’est trompé car au goût ce serait plus exactement du fromage de « Mèèèèh » avec quatre doigts formant une barbichette.
Je cherche à louer une voiture et je tombe sur une devanture avec des Fiat et des Renault pratiquement neuves. Cela semble sérieux. Il y a quatre personnes pour faire tourner la boutique. Je salut d’un grand « Melhaba » et on se met à me parler en Turc. Je les interromps immédiatement et m’aperçois qu’aucun d’entre eux ne connaît le moindre mot d’anglais. Difficile ! Finalement on se met sur l’ordinateur. Chacun à notre tour nous tapons une phrase immédiatement traduite par Google et l’affaire se fait.
Moralité, si l’on veut travailler à l’international il est tout de même plus facile d’être épicier que loueur de voiture.
Nous partons ensuite sur Demre, le village de Noël Baba, notre Papa Noël. Peu le savent mais le Père Noël est Turc. C’était l’évêque de Demre dans les années 600. Il était extrêmement généreux et faisait la charité aux pauvres de la ville.
Un jour, voulant donner un peu d’argent à une famille tout en restant anonyme, il grimpa sur le toit et versa les pièces dans la cheminée. Celles-ci tombèrent dans les chaussettes que les filles de la maison avaient pendues dans la cheminée afin de les faire sécher. Ainsi naquit la légende.
Il est mort martyrisé en 655 et bien que ses os aient été volés et transportés à Bari par des commerçants italiens en 1072, son sarcophage reste un endroit de dévotion important pour les Grecs et les Russes orthodoxe. On a du mal à l’approcher tellement ceux-ci se pressent autour.
Ensuite nous avons visité le site lycien de Myra. J’ai toujours autant de plaisir à visiter cet endroit absolument somptueux. Au dessus d’un théâtre romain de 7 000 places très bien conservé de nombreuses tombes lyciennes rupestres très bien conservées également ornent la falaise.
Michèle et Jannick décollaient de Dalaman qui se trouve à près de 250 kilomètres de Finike à 5h du matin vendredi. Nous avons pris des chambres près de l’aéroport et nous avons consacré notre journée de Jeudi à faire la route tout en nous arrêtant régulièrement pour visiter des sites antiques. La région en regorge, il y en a tous les 10 ou 20 kilomètres.
La journée d’hier c’était le retour sur Finike, j’en ai profité pour m’arrêter à Fethiye afin de résoudre le problème de la livraison du génois. Après un long moment passé chez les douaniers je me suis rendu à l’agence locale d’UPS où tout s’est arrangé. J’aurai pu y penser moi-même, je n’ai pas été très performant sur ce coup là.
Aujourd’hui c’est le début de la route du retour vers Marseille pour Harmattan, nous sommes partis à 8h45 direction Kas dans un premier temps. Il fait beau et beaucoup moins chaud qu’en août, c’est très agréable même si l’on est au moteur car il n’y a pas de vent.
Sun, 08 Sep 2013 16:00:00 GMT - Olu Deniz 36° 33 N 29° 04 E
Sun, 08 Sep 2013 16:00:00 GMT - 36° 33 N 29° 04 E
18h en France, 19h heure du bord.
Bonjour à tous,
Nous arrivons hier en milieu d’après-midi à Nuri’s Beach, dans Bayindir Limani, au Sud de Kas. Je suis revenu dans ce lieu plein de souvenirs pour déguster à nouveau une casserole de fruits de mer. Les parents Nuri qui sont encore aux fourneaux font une cuisine traditionnelle turque absolument divine et je ne suis pas loin de l’addiction.
Ce matin départ à 6 heures car il y a un peu de route pour revenir sur le golfe de Fethiye. Je n’ai pas l’intention de faire un stop à Kalkan où je ne trouve rien de particulièrement intéressant. Il n’y a pas le moindre souffle d’air et nous naviguons sur un lac. A midi j’allume le barbecue pour cuire des brochettes de mouton, c’est délicieux.
Une fois le cap Koetue burun paré, un peu après midi, il n’y a plus qu’à se laisser glisser le long de la côte que je longe assez serrée pour profiter du spectacle. La région se nomme Yedi Burunlar, les sept caps, et ces montagnes qui tombent dans la mer sont imposantes. Vers 13h45 j’entre dans Koedueruemsue limani, entre Aydogdu Burun et Kislecik Burun. Cette petite échancrure dans la montagne n’est pas référencée dans les guides et c’est un bonheur.
Imaginez un petit triangle de verdure avec une plage d’environ 150 mètres en sable fin, profond d’environ 300 mètres avec une cascade au bout de la pointe. Le tout est entouré de falaises qui tombent de plusieurs centaines de mètres à la verticale. C’est grandiose ! Quelques jeunes campent ici, il y a un bar installé sur un surplomb en pierre. C’est le bien nommé « Rock Café ». De nombreux arbres de toutes essences et en particulier des palmiers apportent la fraîcheur dans cet endroit paradisiaque.
Je mouille dans 7 mètres, fond de sable de bonne tenue, une petite sieste réparatrice et puis c’est le grand plouf. Le bonheur absolu, l’eau est bonne et absolument cristalline. On peut compter les petits grains de sables malgré les 7 mètres de fond !
Je repars à 16h30 pour Olu Deniz, qui veut dire la mer calme. C’était il y a 35 ans un petit bijou. Imaginez un petit lac intérieur d’environ 500 mètres de diamètre où l’on accède en bateau par un étroit passage dans la falaise. Plages de sable fin, entouré d’arbres verts, c’était un endroit absolument exceptionnel totalement sauvage.
Mais, en 1983 les autorités décident d’en interdire l’accès. Les rares bateaux de plaisance auraient pollué le site. Aujourd’hui c’est une véritable ville qui s’est bâti ici, des dizaines d’hôtels, de ressort et de tout ce qui va avec. On ne voit plus que du béton à perte de vue, quel dommage.
Finalement je jette l’ancre à 18 heures derrière Gemiler Adasi, je reviens toujours aux endroits que j’aime. J’ai pris l’habitude de mouiller à la Turc, même s’il n’y a que 10 mètres de fond j’envoie mes 100 mètres de chaîne et j’embosse à terre. C’est très sécurisant, il ne peut rien arriver même en cas de très gros coup de vent.
A bientôt.
Jean-Louis
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"cher JL, loin des tumultes de la rentrée.. enfin nous avons encore du ciel bleu en journée. mais comme vs le constater le béton envahi. je vous embrasse jeanine" Envoyé par jeanine barbier le 08-09-2013 à 21:13
Tue, 10 Sep 2013 16:00:00 GMT - Le piège 36° 41 N 28° 55 E
Tue, 10 Sep 2013 16:00:00 GMT - 36° 41 N 28° 55 E
18h en France, 19h heure du bord.
Bonjour à tous,
Je vous ai laissé dimanche soir mouillé derrière Gemiler Adasi. Lorsque j’ai écrit « il ne peut rien m’arriver même en cas de très gros coup de vent » je savais que je faisais une grosse connerie. Il ne peut y avoir plus cartésien que moi mais comme tout marin, je ne peux m’empêcher d’être superstitieux. Combien de fois j’ai dû affronter de gros problèmes suite au nom de la bête aux grandes oreilles prononcé par mégarde sur mon bateau ?
Le mouillage de Gemiler Adasi est paradisiaque, très protégé, site d’un port important dans l’antiquité, c’est aujourd’hui un endroit très prisé, en témoigne les 30 Caïques mouillés ici. Pourtant c’est aussi un endroit qui peut devenir intenable au beau milieu de la nuit. Le guide côtier précise « La nuit un vent catabatique de NE peut descendre des montagnes et rendre le mouillage inconfortable. Il faut prendre des précautions dans ce mouillage ».
Je suis bien placé pour le savoir car, il y a une trentaine d’années j’ai dû subir ici le « hot Meltem » au milieu de la nuit et au petit matin j’étais le seul bateau encore mouillé, tous les autres avaient du fuir l’endroit. Pourtant, je vais me coucher confiant. Mais, vers une heure du matin des rafales commencent à secouer le bateau, elles soufflent bientôt à plus de 20 nœuds en plein travers.
Sur les bateaux des torchent circulent, tous les capitaines sont debout, à reprendre un peu de chaîne, à surveiller les amarres. Puis un Caïque largue les siennes, remonte son ancre et va voir ailleurs. Je suis confiant mais tout d’un coup, je constate qu’Harmattan est en travers, je vais vérifier mon amarre, elle est toute molle et je comprends aussitôt qu’elle vient de sauter de son point d’encrage à terre. Catastrophe, il faut réagir très vite pour ne pas aller heurter les bateaux voisins.
Je mets immédiatement le moteur en marche et pousse le levier en avant pour m’extirper de mon mouillage. Ma décision est vite prise, en pleine nuit, dans un endroit aussi malsain alors que des vents catabatiques soufflent, il faut quitter les lieux. Décision facile à prendre mais difficile à mettre en œuvre. La nuit est totalement noire et sans lune, je suis en plein milieu de cet étroit chenal d’environ un kilomètre et demi entre l’île et le continent.
Pour l’instant il faut remonter l’ancre et le guindeau peine, avec par plus de 25 mètres de fond la chaîne de 12 se fait très lourde. Mais, centimètres par centimètres, les minutes s’égrènent et les 100 mètres de chaîne finissent par rejoindre le bord. Il y a des bateaux au mouillage sur les deux rives, certains sont éclairés, d’autre pas et les bouts dehors s’avancent comme autant de pièges qui me guettent.
Je mets en avant lentement, il est 2h15, j’écarquille les yeux et je serre les fesses. Pendant tout le temps qu’à duré la remontée de l’ancre je n’ai rien vu, j’étais le nez dans le puits de chaîne. Je peux sortir par les deux côtés et je suis persuadé que je me dirige vers l’ouest. Il faut donc que je sorte en virant sur bâbord mais je ne m’y retrouve pas. La cartographie me montre pourtant que je vais vers l’Est et le phare porté par l’île est sur tribord mais dans ce moment d’extrême tension mon cerveau ne peut l’admettre. C’est étonnant comme il faut luter parfois pour arriver à admettre l’évidence. Je doute de tout et en particulier de mon GPS et de la cartographie.
Après un quart d’heure de marche très lente je me résous à faire demi-tour et à reprendre ce piège dans l’autre sens. Quelle tension ! J’avance très lentement mais maintenant mon cerveau a admit l’évidence et c’est beaucoup plus facile. Je me repère, je reconnais les lumières du petit village près de la plage au bout de la baie. Lorsque j’arrive vers la pointe Ouest de l’île, j’ai encore du mal à comprendre car un bateau a mouillé ici pour se mettre à l’abri des rafales, ce qui est inhabituel.
Maintenant je fais confiance à ma cartographie et je vire bâbord dans le noir absolu. Encore quelques minutes d’angoisse car mon sondeur indique 12 mètres de fond alors qu’il devrait y avoir maintenant 200 mètres. Est-ce mon sondeur qui a tord ou bien mon GPS qui me place en eaux libres alors que pas loin sur tribord les méchants récifs de Karacaoren Buku m’attendent. Je sais bien que mon sondeur est très précis pour les quelques mètres sous la surface de l’eau mais au-delà de 120 mètres il indique n’importe quoi.
Le stress est là et je doute de tout. Je pars donc très loin au large et il va me falloir encore un bon moment pour reprendre confiance dans mes instruments alors qu’ils n’ont pas défaillit, c’est mon propre cerveau qui s’est pris les pieds dans le tapis. J’arrive finalement à six heures moins le quart à Fethiye où je peux mouiller en pleine nuit sans risque.
Fri, 13 Sep 2013 16:00:00 GMT - Le golfe de Fethiye 36° 40 N 28° 51 E
Fri, 13 Sep 2013 16:00:00 GMT - 36° 40 N 28° 51 E
18h en France, 19h heure du bord.
Bonjour à tous,
Lorsque j’ai reconstruit mon bateau, j’ai installé un projecteur de recherche en haut du mat. On n’en trouve pas sur les voiliers, cet équipement est surtout présent sur les vedettes à moteur. Son but étant évidement de pouvoir se sortir d’un mauvais pas comme ce départ forcé en pleine nuit ou bien de pouvoir entrer dans une crique sans risque au milieu d’une nuit sans lune.
Mais je ne m’en suis pas servi pendant mon tour du monde. Je l’avais testé il y a un an environ et j’étais persuadé qu’il était en panne. Mardi je me suis donc penché sur ce problème, c’était uniquement les quatre boutons poussoir de ma console de navigation qui se trouvaient bloqués par le sel et l’oxydation. Un coup de pshiiit pshiiit et voilà mon projecteur remis en état. C’est vraiment bête de n’avoir pas pris ce temps plutôt, cela aurait pu être grave. Ce projecteur est puissant et je peux le contrôler dans toutes les directions grâce à ces quatre boutons.
Lundi j’ai loué un scooter et nous avons visité l’arrière pays. Nous avons ainsi découvert un spectacle apocalyptique en allant sur Gémiler, l’ancienne Kayakoy. Cette petite ville d’environ 450 maisons, avec des églises, des écoles, des maisons communales, était occupée par des Grecs. Mais, lors d’un échange de population entre Turcs vivant en Grèce et Grecs vivants en Turquie, la ville a été abandonnée. Le temps ayant fait son œuvre, tout ce qui était en bois a pourri et, aujourd’hui, il ne reste que les murs de toutes ces constructions. L’impression est saisissante, et l’on a vraiment le sentiment d’une énorme catastrophe.
Tous les jours nous changeons de mouillage, avant-hier c’était l’île Tersane, mon coup de cœur du golfe. Hier c’était La Baie du Tombeau, avec ses magnifiques tombes Lyciennes et ses eaux turquoises. C’est le site de l’antique Crya, une ville de province située au sommet des falaises.
Malheureusement un skipper du dimanche manœuvrant un bateau de 25 mètres est venu arracher mon ancre après avoir fait des ravages dans tout le mouillage une heure et demie durant. J’ai dû partir en catastrophe pour remettre mon mouillage en place. Ce connard en a profité pour me piquer ma place. J’ai fini à Boynuz Buku dont le fond de la baie est occupé par un restaurant de plage avec de magnifiques jardins engazonnés, à l’ombre de grands arbres séculaires.
Ce matin virée à Gocek pour faire les courses. Quel endroit merveilleux. Il y a 35 ans c’était un village délabré avec un petit ponton en bois et une épicerie branlante construite en planches. Aujourd’hui c’est une petite ville pimpante, équipée de cinq marinas dont certaines très classe. L’endroit est vert, très agréable et les habitants d’une gentillesse étonnante. Que c’est bon de se promener ici.
Je suis le parcours de mon génois, il est parti de Phuket mardi, puis il est passé à Bombay en Inde, puis en Allemagne avant d’arriver à Istanbul ce matin. Il doit passer maintenant par Mugla et devrait arriver à Fethiye lundi soir. Comme je prends l’avion pour Paris lundi soir je ne vais certainement pas pouvoir le récupérer immédiatement.
J’apprends qu’en France c’est déjà l’automne avec la pluie et le froid, même dans le midi. Ici c’est encore l’été avec la grosse canicule, plus de 40 degrés en début d’après midi. Tout fonctionne encore à fond, il y a des centaines de voiliers dans le golfe de Fethiye et les mouillages sont pleins à craquer.
Sun, 15 Sep 2013 16:00:00 GMT - La fin des vacances en Turquie 36° 38 N 29° 06 E
Sun, 15 Sep 2013 16:00:00 GMT - 36° 38 N 29° 06 E
18h en France, 19h heure du bord. 36° 38 N 29° 06 E
Bonjour à tous,
Je m’achemine doucement vers la fin des vacances en Turquie, demain je prends l’avion pour Paris avec une nuit à Istanbul. Je ne resterais à Cergy que 3 jours qui vont être très occupés. Outre des consultations médicales, cardiologue, néphrologue et dermatologue, j’ai du travail au bureau et des décisions à prendre.
Je repars vendredi après midi avec également une nuit à Istanbul et samedi midi je serais de retour sur Harmattan. Je ne maitrise pas du tout le temps qu’il va me falloir pour sortir mon génois de la douane. Dès que j’ai récupéré celui-ci, je pars destination Marseille mais avec quelques haltes sympathiques dans les îles Grecques.
Il va me rester énormément de bons souvenirs de ce mois passé en Turquie. Cet endroit est vraiment exceptionnel. Tout d’abord pour son climat, ici il y a six mois d’été pour deux mois en France et encore les bonnes années. Il ne pleut jamais bien entendu mais, plus fort, les nuages sont inconnus. Le ciel est tous les jours d’un bleu azur très lumineux. Pas de tempêtes, pas d’orages, la mer est toujours agréable et très chaude.
De temps en temps il peut y avoir un peu de vent mais en général, il se lève force 4 ou 5 en milieu de matinée et stop totalement le soir vers 18 heures. Dans les mouillages on est toujours abrité mais si l’on veut faire de la voile, le plan d’eau du golfe de Fethiye est idéal car il n’y a pas de grosse mer.
Des moments intenses mon marqué, à l’exemple de ce petit matin dans la baie de Fethiye, pas un souffle d’air, la mer comme un miroir avec de temps en temps un poisson qui saute, des odeurs de feuilles brulées, au loin l’aboiement d’un chien ou le cri d’un coq. Et puis ce bruit si caractéristique du bassin méditerranéen, le moteur monocylindre quatre temps d’une barque de pêche qui rentre au port et qui se réverbère très loin sur cette mer toute plate.
La vie a beaucoup augmentée, mais on est encore dans un niveau inférieur aux prix français. Il va falloir que les Turcs comprennent qu’ils ne peuvent pas continuer à mettre un coup de pouce à leurs prix tous les ans car ils risquent de dépasser les bornes et de faire fuir les touristes. Déjà certains ne vont plus au restaurant alors qu’avant c’était tous les jours.
Les gens sont restés d’une gentillesse à toute épreuve, telle cette patronne d’épicerie qui me propose un verre de thé. Cette amabilité est le trait marquant de ce bassin de navigation. On aimerait bien trouver cela sur la côte d’Azur sans parler de la Corse où l’on est à des années lumières.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Bonsoir, bravo et bonne chance pour votre tour du monde. Je suis impressionnée par cet exploit, que la bonne humeur ne vous quitte pas. Je vous ai découvert car je fais un travail sur l’éducation thérapeutique d’un patient qui va démarrer une dialyse péritonéale et ce pour mes études d’infirmière. Et je vais citer votre blog dans mon programme pour dire que tout est possible sous dialyse. Bravo bravo bravo et bon vent ! Fatima " Envoyé par CHOUABI le 18-09-2013 à 20:25
Sat,21 Sep 2013 11:00:00 GMT - De retour à Fethiye 36° 38 N 29° 06 E
Sat,21 Sep 2013 11:00:00 GMT - 36° 38 N 29° 06 E
13h en France, 14h heure du bord.
Bonjour à tous,
Me voici de retour à Fethiye après trois jours passés en France et une semaine un peu speedée.
Lundi dernier, avant de partir, j’ai essayé de démêler le problème de mon génois bloqué à Istanbul. C’est difficile car la fille de l’agence UPS de Fethiye ne parle pas anglais !!! Malgré tout, après de nombreux coups de téléphone et échanges de mail avec UPS Istanbul toute cette semaine, j’ai espoir qu’il arrive sur Fethiye lundi qui vient. Je l’attends avec impatiente car dès que je l’aurai reçu je pourrais prendre la mer pour revenir sur Marseille.
J’ai donc rencontré une partie de mes médecins, au niveau cardiaque tout va bien (j’ai bon cœur), au niveau dermato c’est le vieillissement normal accentué par mon traitement immunosuppresseur et par le niveau des UV en mer bien que je prenne des précautions pour me protéger. Je dois donc voir mon dermato tous les six mois afin qu’il traite les différents bourgeonnements. Rien de grave.
J’ai également vu mon néphrologue de Pontoise, mis à part ce problème d’infection urinaire tout est parfait et je suis en pleine forme, tous les voyants sont au vert, et nous avons même décidé d’arrêter l’EPO. Du coup le bateau va peut-être marcher moins vite.
Par contre il faudrait vraiment trouver la cause de cette infection urinaire permanente car c’est un vrai problème pour le long terme. Les urologues disent qu’il n’y a rien d’anormal dans les tuyauteries, il y a bien un petit diverticule dans la vessie mais beaucoup de gens en ont sans avoir d’infection. Les néphrologues disent que cela ne peut venir ni du greffon ni des reins natifs car j’aurai de la fièvre. Malgré tout j’ai bien une vraie infection avec hématies et leucocytes, ce n’est pas une simple colonisation.
Il faut donc analyser toutes les possibilités et la nouvelle piste est intéressante car elle pourrait expliquer la multitude de germes. Ceux-ci pourraient remonter par le canal urinaire en profitant de mon incontinence. Il faudrait donc envisager de traiter celle-ci. Il s’agirait d’introduire un petit robinet mais c’est très compliqué car j’ai déjà subit un nombre important d’opérations. Je vais gérer cela dès mon retour sur Marseille.
J’ai donc atterri ce matin à 9h45 sur l’aéroport de Dalaman, c’est à une heure de route de Fethiye. J’ai le choix entre le « Taksi », ce n’est pas très cher ( 45€ ) mais comme je n’ai pas de « bagaj », j’ai préféré prendre l’ « otokar » avec les « reklam » peintes sur ses flancs ( 4 € ).
A Fethiye ce ne sont pas des dames qui font le trottoir, ce sont des hommes, tous habillés d’un bermuda crème et d’une chemisette bleue claire. Ils sont équipés d’un appareil un peu plus grand qu’un lecteur de carte bleue. Mais quel métier font-ils ? Hé bien ils sont « Parcmètre ».
Ils ont chacun une cinquantaine de mètres de trottoir, de chaque côté de la rue et ils sont des centaines, peut-être des milliers à faire ce travail dans Fethiye. Lorsque vous vous garez, ils arrivent et notent sur leur machine le numéro d’immatriculation de votre véhicule. Un ticket est imprimé et il vous est remis. Puis lorsque vous reprenez votre véhicule vous devez aller le voir pour payer le temps de stationnement.
Je ne suis pas sûr qu’au niveau économique ce soit une très bonne solution, je suis même persuadé du contraire mais cela crée des contacts humains, le « parcmètre » a des relations étroites avec les commerçants et les habitants de sa rue, c’est un peu un îlotier. Cette disposition génère une ambiance agréable.
Voilà, je n’ai plus qu’à attendre lundi pour secouer UPS.
A bientôt.
Jean-Louis
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"bravo pour les bonnesnouvellesje vaisaller sur l’autoroutefaireleparcmetre de guisée en playboy bisous de roselyne d tout va bien a part l’arthrosequo" Envoyé par demeestereroselyne@orange le 24-09-2013 à 18:23
Wed, 25 Sep 2013 16:00:00 GMT - Légèrement énervé 36° 37 N 29° 06 E
Wed, 25 Sep 2013 16:00:00 GMT - 36° 37 N 29° 06 E
18h en France, 19h heure du bord.
Bonjour à tous,
Hé bien mon génois est toujours bloqué à Istanbul ! Il est parti il y a maintenant 15 jours de Phuket, tout s’est bien passé jusqu’à Istanbul mais depuis rien ne va plus, il est en attente depuis le vendredi 13 Septembre, soit 12 jours.
C’est UPS qui est chargé du transport mais en Turquie c’est une véritable catastrophe. Il y a un système de suivi de colis sur lequel toutes les étapes sont tracées. Malheureusement ce qui apparaît sur l’ordinateur est totalement faux, totalement mensongé.
Les échanges de mail sont ahurissants, après un mélange de dossier on me demande de contacter une adresse mail qui se trouve inexistante !
Par mail on me promet des dates de réception qui ne sont jamais tenues. La fille de l’agence locale est très gentille mais elle ne parle pas anglais, ce qui ne facilite pas les choses. Maintenant on ne répond même plus à mes mails.
Ce matin heureusement j’ai eu la chance de tomber sur le copain de la fille qui était de passage. Il parle parfaitement anglais. Après avoir appelé Istanbul, il m’a demandé d’aller payer à la banque les droits de douane (420 TL, environ 160 €). Après avoir à nouveau traversé la ville sur mon vélo pliant (10 coups de pédales pour avancer d’un mètre) j’arrive à la banque où je dois patienter une heure car les « clients normaux » sont prioritaires, on me demande le « tax number » que je n’ai pas, bien entendu, retour à l’agence UPS (2,5 km) pour arriver à 12h15.
Pas de chance, c’est l’heure du déjeuner, il faudra repasser à 14h ! Retour au bateau (2,5 km) et lorsque je reviens en début d’après midi la fille me passe le téléphone, c’est un gars d’Istanbul qui me dit de donner l’argent en liquide directement à la fille et qu’il se charge d’envoyer mon colis ce soir. Impossible d’avoir un reçu, « not yet », il viendra avec le colis. Je repars confiant.
Mais lorsque j’arrive au bateau, (15 km en vélo pliant depuis ce matin) je vais sur Internet et sur le suivi de coli une nouvelle ligne apparait : « Dossier perdu » !!!!!! Je vais sur la version en langue anglaise, c’est plus précis « Package lost », c’est-à-dire Coli perdu et une nouvelle case est apparue « Claim », c’est-à-dire « porter une réclamation ». C’est fort inquiétant et je me demande si je n’ai pas à faire à la mafia. J’ai hâte d’être à demain matin pour voir si le coli à bien quitté Istanbul et si je ne me suis pas fait plumer.
Lors de mon tour du monde j’ai eu besoin deux fois de transport international, j’ai utilisé DHL et tout s’est bien passé, mes colis sont arrivés en 4 ou 5 jours. Dans une autre vie j’ai eu l’occasion d’utiliser UPS, j’ai envoyé un coli d’environ 20 000€ en Autriche (Austria), il est arrivé en Australie !!!!!
C’est très ennuyeux de devoir attendre ainsi car la bonne saison se termine et j’ai de la route pour rentrer sur Marseille. Plus j’attends et plus je risque de me prendre de sévères dépressions sur la route du retour. Par ailleurs j’ai des rendez vous médicaux les 16 et 17 octobre et une conférence à Vichy le 18, je risque d’être obligé de laisser le bateau en route et de devoir revenir d’un coup d’avion pour honorer ces rendez-vous.
En attendant j’en profite pour travailler sur le bateau, j’ai purgé mon pilote automatique et puis je travail également sur le site « Vivre sous Dialyse » que l’on devrait pouvoir ouvrir à l’automne.
Voilà les dernières nouvelles.
A bientôt.
Jean-Louis
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"cher JL, pourquoi c’est les mm qui n’ont pas de problèmes.. trop injuste, mais c’est ainsi. pourtant tu ne baisse pas les bras (sans doute une habitude) je t’embrasse jeanine " Envoyé par jeanine barbier le 28-09-2013 à 11:38
Sun, 29 Sep 2013 06:00:00 GMT - La journée des roues à aubes 36° 13 N 25° 27 E
Sun, 29 Sep 2013 06:00:00 GMT - 36° 13 N 25° 27 E
8h en France, 9h heure du bord.
Bonjour à tous,
Je suis enfin sur la route du retour. J’ai récupéré mon génois vendredi en fin de matinée, quel bonheur, je n’y croyais plus. Après avoir lu sur le système de suivi d’UPS qu’ils avaient perdu sa trace j’étais persuadé qu’il avait été volé. J’ai fait le siège à l’agence locale, ils sont très gentils et je pense maintenant qu’UPS Turquie est en fait un grand bazar qui demanderait à être totalement réorganisé.
Lorsque le douanier met son dernier coup de tampon sur les documents et qu’il me dit que je peux y aller je dois lui faire répéter car cela me parait trop beau. Je suis venu avec mon petit vélo pliant sur lequel j’ai attelé mon diable pliant et je charge dessus le lourd colis (40 kilos).
Comme il n’y a pas trop de vent j’entreprends de le mettre en place immédiatement. Qu’il est beau ! Pour fêter cela je m’offre un petit restaurant puis je décide de partir immédiatement. J’effectue les formalités de sortie, fais quelques courses et à 16h30 je largue les amarres après avoir fait chauffer le moteur le temps de préparer le départ.
Je mets gaz pour quitter le quai mais immédiatement je me rends compte que le moteur fait un bruit anormal. Je me précipite sur tribord, il n’y a pas d’eau qui sort par le pot d’échappement. Je comprends immédiatement, avec ce génois qui m’a pris la tête j’ai oublié de rouvrir la vanne de coque. Quel bourrin ! Je m’engueule et dégringole dans la salle machine pour ouvrir cette « pu…. » de vanne.
Je remonte contrôler si tout va bien, mais non, l’eau ne sort toujours pas, le moteur n’est pas refroidit. Maintenant il faut réfléchir très vite et ne pas se tromper. Je ne peux pas revenir au quai car il y a du vent et il faudrait demander de la puissance au moteur. Je décide de m’éloigner un peu et de jeter l’ancre dans l’avant port. Je laisse le moteur au ralenti pour éviter qu’il ne chauffe trop et j’effectue la manœuvre qui dure tout de même une dizaine de minutes.
Lorsque je suis ancré, je coupe enfin ce moteur, le thermomètre est sur 100 degrés. Je descends dans la salle machine, il n’y fait pas trop chaud mais le moteur est brûlant. Je constate immédiatement que les deux tuyaux connectés sur la pompe à eau de mer ont fondu au niveau de leur connexion à la pompe. J’ouvre le capot de celle-ci, de la petite roue à aubes il ne reste plus que le moyeu ! Ce n’est pas étonnant que les tuyaux aient fondus, à tourner à sec la pompe a dû chauffer énormément.
Heureusement j’ai toujours à bord une roue à aube de secours, je la change, raccourci mes tuyaux, vérifie mon huile moteur et à 17h30 je relève l’ancre et je pars pour de bon. Mais je ne vais pas loin car mon speedo ne fonctionne pas. J’ai pourtant nettoyé la petite roue à aube qui sert à mesurer la vitesse du bateau avant de partir. Je stop à nouveau, la sors (en la remplaçant très vite par le bouchon afin de ne pas couler), la nettoie et la remets en place sans succès.
Je dois renouveler trois fois l’opération avant de réussir à remettre en marche cet instrument et c’est finalement à 18 heures que je sors du port de Fethiye. Dans le golfe il y a un peu de vent de face mais lorsque je sors du golfe vers 21 heures, je suis pris par une grosse houle de face qui stoppe carrément le bateau. Je n’avance plus qu’à deux nœuds et demi ! Un peu plus tard, lorsque je ne suis plus dans la zone des 200 mètres de fond la houle est moins violente mais depuis vendredi soir c’est tout de même mon lot, vent de face entre 15 et 20 Nœuds et houle de face plus ou moins importante selon les endroits.
Lorsque je passe sous une île, j’ai un peu de répit car celle-ci casse la houle mais cela ne dure pas. A l’heure où j’écris, je passe devant l’île de Santorin après avoir longé les îles de Symi, Nisiros et Astipalia. Santorin (Thira) est absolument magnifique, c’est un véritable petit bijou. J’y viens très régulièrement, j’adore passer une soirée à Ioa, c’est magique. J’y ai mes habitudes, je dors à l’hôtel Anémomilos et je passe par le Sunset café.
Malheureusement, avec tout ce temps perdu à Fethiye (18 jours de transport pour mon génois dont 14 en Turquie alors qu’il n’était prévu que 5 à 7 jours en tout), je n’ai pas le temps de faire les arrêts que je m’étais promis : le petit port de Panormitis sur l’île de Symi, Ioa sur Santorin, la Chora de Folégandros et surtout Milos, l’île où a été trouvé la fameuse Vénus, une des rares îles que je ne connais pas et qui est, paraît-il magnifique. Que c’est bête !
Je dois me dépêcher de vous envoyer cette news car je ne vais pas tarder à ne plus avoir de porteuse jusqu’à demain matin.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Bravo JL tu es vraiment un champion, cette histoire de moteur ou plutot ta rapidite a le reparer est incroyable! Alors tu es sur le chemin du retour! je me rappelle de ton petit velo, il parait encore plus petit avec le gros colis! Quel bonheur cette aventure! bon vent JL!" Envoyé par Delphine le 30-09-2013 à 01:30
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"cher JL,
je ramasse les feuilles du tilleul qui commence à tomber,je gratouille (selon mon équilibre) les parterres en mettant qq boutures, et aussi de la stérélisation, car les fruits sont abondants cette année et on m’en donne : prunes, pêches, pommes.
rien de comparable à tes risques !!!
bisous. jeanine " Envoyé par jeanine barbier le 30-09-2013 à 16:28
Mon, 30 Sep 2013 16:00:00 GMT - Le sud du Péloponnèse 36° 25 N 22° 23 E
Mon, 30 Sep 2013 16:00:00 GMT - 36° 25 N 22° 23 E
18h en France, 19h heure du bord.
Bonjour à tous,
Comment qualifier la journée d’hier ? Je ne vois qu’un seul mot qui convienne : « Somptueuse ». Mer plate, grand soleil, pas trop de vent mais le moteur a ronronné gentiment. C’était l’ambiance des grandes traversées avec de la bonne musique et du farniente. Cela m’a fait du bien car depuis le départ je navigue face au vent et c’est épuisant.
J’ai un peu du mal à me faire à l’idée que dans une quinzaine de jours je serais de retour en France et que, du coup, je vais passer brutalement du plein été au plein automne.
Merci les prévisions météo, je me demande comment faisaient les anciens, nous avons beaucoup de chance. Hier matin, pas de vent mais il est prévu un WSW pour la nuit. Aussi je tire un long bord droit sur la ville Crétoise de Khania que je connais bien. Malheureusement ce vent arrive un peu trop tôt et je dois virer de bord plus vite que prévu. J’ai ensuite un mal de chien à passer du bon côté du cap Maleas. A droite c’est retour par le canal de Corinthe avec un peu plus de route et à gauche le retour par le sud du Péloponnèse.
Je bataille toute la nuit, près serré et moteur à fond contre les vagues et finalement ça passe, à midi je suis entre les côtes du Péloponnèse et la fameuse île Cythère. Sous le vent de l’île la mer est plate et cela me repose un peu mais dès la pointe nord passée, c’est à nouveau une navigation difficile.
J’essaie maintenant de passer le cap Tainaro puis je vais remonter cette nuit sur le cap Akritas près du quel je vais essayer de trouver un abri pour me reposer. La cambuse est vide (je n’avais emporté qu’une boîte de 6 œufs, un peu de bacon, 3 tomates, 4 brugnons une baguette et deux petits fromages !!!) et il faut que je refasse du gasoil. Ensuite je vais devoir attendre que la météo m’ouvre une fenêtre pour traverser la mer Ionienne et rejoindre Messine.
Au moment où je vais poster ce mail, le ciel est devenu tout gris sur le Péloponnèse, l’humidité est à son niveau maximum. L’été est bel et bien fini pour moi maintenant. Beurk !!!!
A bientôt
Jean-Louis
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"Passe par la Sardaigne: il fait grand beau ici! On partira mi-octobre pour la Sicilie, et ensuite Messalonghi. Te croisera-t-on cette fois? Bises P" Envoyé par petra le 30-09-2013 à 22:00
Fri, 04 Oct, 2013 15:00:00 GMT - Du sud du Péloponnèse à Messine 37° 48 N 16° 03 E
Fri, 04 Oct, 2013 15:00:00 GMT - 37° 48 N 16° 03 E
17h heure du bord.
Bonjour à tous,
Pas de nouvelles depuis lundi, plus de son plus d’image, que se passe-t-il ?
Non je ne vous ai pas oublié, c’est tout simple, Harmattan et son « Captaine » étaient en mer, hors de porté d’un réseau GSM, le blackout complet. Lors de mon tour du monde je pouvais communiquer tous les jours grâce à mon téléphone satellite mais c’est horriblement cher, 15 € le mégaoctet !
Pour vous donner une idée, consultation de ma boîte mail, lecture de deux ou trois mails reçus, une réponse, la météo, l’envoie de la nouvelle quotidienne le soir et c’est entre deux et trois méga de consommés. Avec quelques communications téléphoniques c’est vite 1500 € à 2000 € par mois.
Pour traverser un océan, lorsque l’on est trois semaines hors de vue des côtes, la connexion satellite c’est très bien mais j’ai estimé qu’en Méditerranée c’était du superflu. Du coup, pour les « longues » traversées (3 jours maximum), je suis dans le noir complet.
Je vous ai laissé lundi en train de batailler pour passer les trois caps au sud du Péloponnèse. J’ai finalement jeté l’ancre devant le petit port de Methoni à 3 heures et 20 minutes mardi matin. L’intérêt de ce mouillage est de pouvoir y arriver de nuit. Je suis entré dans la rade entouré d’éclairs, l’orage a fini par exploser au lever du jour.
Réveil en fanfare sous un déluge d’eau avec spectacle son et lumière. Les coups de tonnerre simultanés avec les éclairs, j’ai eu très peur pour mon électronique. Le mât faisant antenne, il arrive que des voiliers prennent la foudre, ce qui a pour effet de griller tout le matériel électronique du bord.
Une fois l’orage passé, je remets en marche. Je regrette de ne pas pouvoir visiter cet endroit très pimpant avec sa tour Turque et ses fortifications Vénitiennes mais je dois avancer et mon but est de faire une escale technique. Ici ce n’est pas possible car il n’y a pas de quai.
Je fais donc 12 Miles de plus pour rentrer dans la marina de Pilos. C’est le bazar ici, la marina est à l’abandon et c’est difficile de trouver une place. Je fini par me mettre à couple d’une barge. Ouf, je suis exténué par ces 410 Miles parcourus non stop en slalomant entre les îles. Traverser des océans en solitaire c’est facile mais faire ce genre de parcourt en solitaire est épuisant. D’une part les conditions météo sont plus difficiles et d’autre part on est sollicité jour et nuit par la navigation, les îles à contourner et le trafic très important.
Une bonne douche dans le bateau car à terre il n’y a rien, ni installations sanitaires, ni eau, ni électricité et me voici parti sur mon vélo pliant reconnaître la ville et faire un petit restaurant. Dès mon retour je m’attaque à la vidange et au changement du filtre du moteur principal. Puis c’est la corvée poubelle et enfin le plein de gasoil grâce à un petit camion citerne qui vient à quai.
Ensuite je dois trouver de l’huile neuve pour mettre dans mon moteur et ce n’est pas facile. Ici aussi la ville est en pente et mes mollets en prennent un coup. Je suis interrompu par un gros orage et je dois me réfugier une demi-heure sous le porche d’une maison. Heureusement que j’ai pensé à fermer les capots du bateau en partant.
Finalement je reviens avec 6 bidons d’un litre de 10W40, c’est tout ce que j’ai pu trouver. Je fais ensuite les courses pour 7 jours de mer car j’ai l’intention de faire un non-stop jusqu’à Bonifacio. Lorsque j’ai fini c’est le moment de dîner et je me jette au lit pour enfin une vraie nuit.
Je largue les amarres mercredi matin à 9h30 pour entreprendre cette traversée de 300 Miles environ (en ligne droite) entre le sud du Péloponnèse et le détroit de Messine que je vais franchir cette nuit. La traversée a été virile mais très sympa. Je suis parti en descendant sur Malte puis j’ai tourné avec le vent ce qui me fait un parcourt d’environ 380 Miles.
En mer, même s’il reste vrai que la ligne droite soit le plus court chemin pour aller d’un endroit à un autre, ce n’est pas forcément le plus rapide, il faut faire avec l’évolution prévisible de la météo. Du près en permanence avec un peu de génois, trinquette, grand voile à un ou deux ris et artimon. La mer est grosse les deux premiers jours puis petit à petit elle se calme en arrivant sur la côte italienne.
A l’entrée du détroit de Messine il ne fait pas beau, c’est gris, voir noir. C’est triste.
Le bateau marche merveilleusement bien, c’est une cavalcade dans les vagues, je suis en permanence entre 6 et 8 nœuds et j’ai même fait une pointe à 9,78 N. Pour un déplacement lourd c’est beau d’atteindre cette vitesse au près. Mon seul regret est que mon alternateur d’arbre d’hélice ne débite pas. Je l’ai fait réviser l’hiver dernier et depuis il ne fonctionne plus. Je vais devoir le reporter.
Par contre comme je n’ai jamais réussi à rendre mes réservoirs étanches, avec le bateau gîté au près, j’ai du gasoil partout. Le gros chantier de cet hiver va consister à détruire les fonds et à réaliser des réservoirs en inox. Ainsi je serais beaucoup plus tranquille.
Sat, 05 Oct 2013 06:00:00 GMT - Dans les îles Eolienne 38° 41 N 15° 11 E
Sat, 05 Oct 2013 06:00:00 GMT - 38° 41 N 15° 11 E
8h en France, 8h heure du bord.
Bonjour à tous,
Je me dépêche de vous poster une petite nouvelle tôt ce matin car à nouveau je vais être dans le blackout total pendant quelques jours, le temps de remonter la mer Tyrrhénienne jusqu’à Bonifacio, à 350 Miles environ de Messine. Pour être plus exacte je récupérerais certainement de la portée GSM en longeant la côte Nord Est de la Sardaigne.
Le passage du détroit de Messine est toujours un grand moment, et surtout un moment très prenant. Ici pas question d’aller dormir dix minutes. C’est une sorte d’entonnoir dont le petit côté est au Nord et le gros côté au Sud, bordé par l’Etna. Lorsque l’on arrive par le Sud les difficultés vont donc crescendo et c’est ce qui permet de rester éveillé et attentif.
La totalité du parcourt est d’environ une vingtaine de Miles et la sortie Nord, très étroite fait un coude vers l’Est à environ 80 degrés. Ce sont sur les cinq derniers Miles que les difficultés se concentrent. D’une part c’est à cet endroit que les bacs font des allers et retours permanents entre les deux côtes, d’autre part le passage étant étroit les bateaux montant et descendant sont très proche les uns des autres.
J’arrive à cet endroit vers une heure du matin, tout s’est bien passé, il n’y a pas de vent, la mer est plate, un petit courant portant au sud mais pas plus. Je viens de franchir le coude et je dois maintenant traverser le détroit car la route qui va vers la Corse fait un virage en épingle à cheveux à la sortie. Je regarde depuis un bon moment s’il n’y a pas de bateaux, c’est difficile car les côtes sont bordées de milliers de lumières.
Il faut couper à angle droit, je m’engage là où c’est le plus étroit, il y a environ un Mile et demi, c’est l’histoire d’une vingtaine de minute. Très vite je sens le bateau partir dans tous les sens. La mer est vraiment bizarre autour de moi. Dans le noir je vois de grands ronds lisses et un peu bombés, je comprends immédiatement que je viens de rentrer dans les fameux « Whirpool », les tourbillons géants qui avaient tant impressionné Ulysse.
Le bateau est intenable à tel point que le pilote décroche. Je prends la barre, il faut s’arque bouter sur celle-ci pour arriver à diriger approximativement le bateau. Soudain je vois un bateau juste derrière moi. Je n’y comprends rien et décide de retourner immédiatement d’où je viens. Difficile, Harmattan est presque à l’arrêt. Je mets la manette des gaz à fond, la vitesse surface est de 7,7N mais la vitesse fond n’est que d’un Nœud soixante !!!!
J’insiste tout de même, je n’ai pas le choix. J’ai l’impression d’être épinglé là comme un papillon de collection. Ma vitesse surface se maintient à 7,7N mais petit à petit, au fur et à mesure que je m’éloigne de cet endroit fatidique, tout doucement, par dixième de Nœud, ma vitesse fond remonte. Maintenant Harmattan est plus stable et je peux à nouveau confier la barre au pilote.
Je descends à la table à cartes et je comprends tout, c’est justement là, à l’endroit le plus étroit, que se trouve une sorte de marche. De chaque côté les fonds sont entre deux cents et trois cents mètres mais ici, sur une bande étroite il n’y a que 72 mètres !
Le problème maintenant est que je dois déjà sortir totalement du détroit puis faire une très grande boucle pour presque revenir sur mes pas afin de prendre la direction de Bonifacio. Il est trois heures du matin lorsque je m’estime sorti d’affaire. Je vais bientôt pouvoir aller dormir.
Hé bien non, tout à coup, très soudainement, le vent se lève sur l’arrière directement à plus de trente Nœuds. Vite, je prends un premier ris dans la grand voile, rapidement suivi par un second. J’affale l’artimon, Ouf ! Cela va mieux. Je comprends que c’est un phénomène local car la météo prévoit un force trois. Je devrais partir NW mais je reste avec un cap Nord afin de garder ce vent en plein sur l’arrière avec seulement un tout petit peu d’angle pour ne pas trop rouler.
Maintenant je peux aller prendre un peu de repos. Je ne suis pas encore totalement allongé que je dors déjà. Vers cinq heures je me lève, le vent est redevenu normal, autour de huit Nœuds, le bateau roule, il faut renvoyer du moteur, je larguerais les ris plus tard, rien ne presse de toute façon il n’y a pas de vent exploitable. Sur la cartographie je fais un « Aller à » sur Bonifacio et je retourne dans ma couchette. C’était bien un phénomène locale dû à la côte escarpée côté continent.
Maintenant, à huit heures, je longue le Stromboli qui est encore en train de dormir. Il a une très jolie couronne de nuages blancs à mi pente mais aucune fumée ne s’échappe de sa cheminée.
Mon ordinateur de bord me dit que j’ai 75 heures de route pour arriver dans les bouches de Bonifacio. D’après la météo cela risque d’être 75 heures de moteur.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Super genial le detroit de Messine! Quelle aventure JL! freaking crazy! I love it! Bravo capitaine!" Envoyé par Delphine le 08-10-2013 à 00:19
Mon, 07 Oct 2012 17:00:00 GMT - La navigation en Méditerranée 41° 07 N 9° 36 E
Mon, 07 Oct 2012 17:00:00 GMT - 41° 07 N 9° 36 E
19h en France, 19h heure du bord. 41° 07 N 9° 36 E
Bonjour à tous,
Madame ou Monsieur « tout le monde » imagine la mer Méditerranée comme « le petit bain » comparé à l’Océan Atlantique qui serait « le grand bain ». Combien de fois, ai-je entendu des réflexions allant dans ce sens ou laissant sous entendre ce sentiment. Et pourtant, moi qui connais les océans je peux vous dire que la Méditerranée n’est pas une simple bassine où on laisse jouer les enfants l’été.
Bien sûr en Méditerranée on ne voit pas la mer se jeter à l’assaut des côtes comme lors des grandes tempêtes hivernales en Bretagne et c’est certainement cette image qui fait que la conscience collective accorde un profond respect à la puissance de l’Océan.
Cependant, il me semble, en fonction de mon expérience, qu’il est beaucoup plus difficile de traverser la Méditerranée que de franchir les océans. Bien entendu je me place dans des latitudes « normales », je ne connais pas le grand sud par exemple et je ne peux en parler.
En Méditerranée c’est le règne de l’instabilité, on ne peut rien prévoir, de plus les conditions météo locales prédominent les générales. Je suis toujours surpris lorsque je vois sur un plan d’eau, un groupe de voiliers, voilure réduite, totalement penchés pour luter contre un fort vent et très proche, un autre groupe de voiliers immobiles avec les voiles qui pendent. D’un côté de la ligne qui les sépare il peut y avoir 40 Nœuds de vent et de l’autre 4, c’est difficile à imaginer.
Cet été je n’ai pas sorti une seule fois mon spi. Tout ce travail pour ne le garder qu’une heure ou deux, ce n’est pas la peine. Dire que dans l’Atlantique Sud je l’ai gardé huit jours et huit nuits sans le descendre !
On pourrait penser que la solution est de naviguer sous le vent des îles, et bien non, c’est souvent là que l’on rencontre les pires conditions.
Quand dans l’océan le vent est toujours constant en force et en direction, en Méditerranée il varie en permanence et surtout, il varie en force et en direction. Dans l’océan, sous un orage le vent peut passer brutalement de 15 à 35 Nœuds mais il gardera en général la même direction. Il suffit de prévoir et d’avoir réduit la voilure en conséquence.
Par contre en Méditerranée, sous l’orage le vent passe également brutalement de 15 à 35 Nœuds mais en plus il peut changer radicalement de direction. En une heure de temps, je l’ai ainsi vu venir de tous les côtés de la rosace.
Souvent les plaisanciers disent « il n’y a pas de vent ou bien il y en a trop ». La Méditerranée c’est aussi le domaine des calmes plats. Avec 4 ou 5 Nœuds de vent on ne peut pas faire grand-chose, ce sont des jours entiers de moteur. Les prévisions ne sont absolument pas fiables, en 2007, ayant attendu 15 jours à Bizerte des conditions favorables, je pars pour Marseille avec toutes les prévisions météo dans le vert pour les trois jours à venir mais en plein milieu du trajet j’ai dû subir un vent force 9.
Ceci dit, pendant les six mois d’été, en Méditerranée on se déshabille pour aller à l’avant du bateau ou en pied de mât pendant le gros temps alors que dans l’océan on chausse les bottes et on enfile le ciré.
Il est dix neuf heures, je suis au Sud du golfe d’Olbia, au Nord Est de la Sardaigne, cette nuit je vais longer l’archipel de la Maddalena et traverser les bouches de Bonifacio pour me retrouver sur la côte Ouest de la Corse. Encore une longue nuit en perspective. Mon GSM vient juste de retrouver une porteuse ce qui me permet de vous envoyer ce petit mot.
La traversée de la mer Tyrrhénienne s’est globalement bien passée mais comme je l’imaginais presque totalement au moteur. La première nuit a été très difficile. Dès la veille au soir, en voyant le ciel tout noir et en permanence illuminé par des éclairs de chaleur j’ai su que je ne dormirais encore une fois pas beaucoup.
L’apocalypse s’est déclenché vers trois heures du matin et à durée jusqu’à neuf heures. Les orages se sont enchainés les uns derrière les autres et le spectacle était grandiose. Des trombes de pluie comme on ne peut imaginer, à ne même pas voir le pied du mât. Cela me rappelait l’océan Indien lors du passage du pot au noir. J’ai dû rester dans le cockpit en permanence. Au début en petite tenue mais l’eau de pluie c’est froid et j’ai dû sortir le ciré.
Sous les orages le vent montait entre 30 et 35 Nœuds et je devais rester à la barre pour maintenir le bateau avec le vent en permanence sur la hanche arrière bâbord. Le bateau filait constamment au dessus de dix Nœuds avec des pointes au dessus de 11 et même jusqu’à 11,78N. Son record de 12,7N (une fois en 2007 lors de ce coup de vent force 9 et une seconde fois dans l’Indien) n’a pas été atteint.
Cela m’a rappelé la traversée du Pacifique sauf qu’à ce moment, comme le vent était stable en force et en direction je n’avais pas besoin d’être à la barre. Ma seule occupation était de profiter du spectacle grandiose de ce déplacement lourd en train de filer au dessus de 10 Nœuds avec les grosses vagues arrivant sur la hanche tribord. Pour mémoire j’ai mis 17,5 jours pour parcourir les 3000 Miles entre les Galápagos et les Marquises soit 8,5N de moyenne.
A bientôt.
Jean-Louis
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"je n’avais plus de nouvelles ouf c’estoke bravo pour votre parcoursquand vous serez sur la terre téléphonez moi bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestered le 09-10-2013 à 21:34
Wed, 09 Oct 2013 20:00:00 GMT - De retour en France 43° 04 N 5° 44 E
Wed, 09 Oct 2013 20:00:00 GMT - 43° 04 N 5° 44 E
en France, 22h heure du bord.
Bonjour à tous,
Petit a petit je suis de retour en France, cela a commencé en retrouvant des informations en langue française sur la radio grandes ondes puis « Orange » sur mon GSM, cela veut dire fini les communications téléphoniques hors de prix, donc fini les communications écourtées et fini les restrictions. Je n’aime pas le mot « restriction », c’est l’opposé même du mot « liberté ».
J’ai ensuite retrouvé Internet en libre consommation sur mon ordinateur portable à travers ma clef 3G. C’est également une énorme liberté. Lorsque l’on dépend du WIFI dans les cafés c’est également une grosse contrainte, il faut y aller, on n’en trouve pas partout, il faut consommer et souvent ça ne fonctionne pas très bien.
Puis, en approchant les côtes du continent mes stations FM préférées ont commencées à ressusciter petit à petit. Cela me fait du bien car je suis resté plusieurs mois en manque, j’adore la Pop, j’adore les variétés et en ce moment RFM fonctionne à fond dans le bateau me permettant de découvrir les dernières nouveautés.
Je vous ai laissé lundi soir de l’autre côté de l’archipel de la Magdalena. Pas de vent mais des orages tout autour de moi.
Dans ce dédale (Dédale, architecte et inventeur Grec du temps du roi Minos. Il avait construit le labyrinthe qui abritait l’animal de compagnie du roi : le Minotaure, mi homme mi taureau. Il a ensuite été emprisonné par le roi en compagnie de son fils Icare. Pour s’évader il a conçu des ailes collées à leurs corps avec de la cire puis ils se sont envolés. Mais Icare, ne suivant pas les conseils de son père vola si haut que le soleil fit fondre la cire et il s’écrasa au sol. J’ai profité de mon été pour me replonger dans la mythologie et la culture c’est comme la confiture, quand on n’en a pas beaucoup on l’étale) dans ce dédale donc, il faut énormément d’attention et comparer sans cesse la cartographie avec les différents feux pour être bien sûr de sa position.
Après le passage des Bouches de Bonifacio, c’est enfin l’heure d’aller rejoindre ma couchette, il est 6h15 ! Moins de 10 minutes plus tard, je suis déjà dans les bras de Morphée, Alarme !!!! Nous rentrons dans un orage et je dois sauter sur le pont pour gérer la situation. Il faut que j’attende encore une demi-heure avant de pouvoir enfin aller dormir un peu.
Je ne dors pas très longtemps car j’ai de la portée sur ma clef 3G, je peux faire un saut sur Internet consulter la météo. Soit je passe immédiatement soit je devrais attendre en en Corse une autre fenêtre. Ma décision est prise immédiatement, je continue sur le continent sans faire un stop à Bonifacio.
La traversée se passe sans problème, la route est un peu sinueuse car il faut suivre les variations de la direction et de la force de la mer et du vent. Il est maintenant 22h, je viens de mettre 4 heures à passer le cap Sicié que les habitués connaissent bien. La météo disait 11N de vent, j’en ai trouvé 22 !
Du coup j’en ai marre, je vais m’arrêter dans environ 3 heures à La Ciotat où je vais attendre que le coup de Mistral de Jeudi et vendredi soit passé. Mon copain Jacky, que vous connaissez s’est acheté un bateau, il se trouve justement à La Ciotat et nous partirons ensemble samedi matin pour effectuer les 50 Miles qui nous séparent de Port Saint Louis du Rhône où nous allons sortir nos bateaux pour l’hiver.
Voilà, environ 1500 Miles en 12 jours, un seul stop au sud du Péloponnèse, je n’ai pas pu tester mon génois, je n’ai eu que du près et dans ce cas c’est le boulot de la trinquette. Je suis fatigué mais content d’avoir réussi ce challenge assez difficile.
Je me suis fait mal lors de ma bagarre avec les orages, dans le Sud du Péloponnèse, il y a une semaine. Le bateau faisait des bonds dans tous les sens et un winch m’a percuté en haut du torse, côté gauche. Il n’y a qu’un tout petit bleu mais je suis très handicapé, j’ai mal lorsque je respire à fond mais surtout je ne peux plus tousser, cela fait horriblement mal et plus ennuyeux, je suis très gêné pour me servir de mon bras gauche. Je pense que je me suis fêlé ou cassé une côte.
Une balade sympa qui se termine GMT - Sat, 12 Oct 2013 17:00:00 43° 23 N 4° 48 E
Une balade sympa qui se termine GMT - 43° 23 N 4° 48 E
19h en France, 19h heure du bord.
Bonjour à tous,
Petite navigation sympa aujourd’hui pour terminer la saison 2013. Nous sommes partis à huit heures de La Ciotat ce matin, mon copain Jacky sur Blue Way et moi sur Harmattan. Il fait un soleil magnifique mais un froid de canard. En quelques jours je suis passé du plein été à l’hiver. Ce matin, en Camargue il y avait de la glace.
Je suis donc arrivé exténué jeudi à 0h20 devant La Ciotat. J’ai mouillé l’ancre et je me suis jeté dans la couchette. Je dois avouer que j’ai un peu de mal à me remettre de ces douze derniers jours, j’aimerai rester au lit et comater mais j’ai du boulot, je dois hiverner le bateau. J’ai déjà fait divers travaux et j’ai nettoyé et rangé l’annexe.
J’aime beaucoup La Ciotat, c’est une ville qui a su se reconvertir suite à l’arrêt de l’énorme chantier de construction navale. Maintenant c’est une base importante pour l’entretient des méga-yachts et de grands voiliers. De plus, les trois ports de plaisance et la vieille ville attirent énormément de touristes.
La première chose que j’ai fait jeudi matin c’est remettre en marche ma télévision. J’ai dû batailler pas mal car il y avait une panne, c’était un câble coaxial qui était plus ou moins coupé au niveau de la prise moulée. Heureusement j’avais un jeu de prises neuves, et ma télé fonctionne. J’adore regarder les informations et je suis sevré depuis plusieurs mois.
Jeudi soir Jacky est passé et nous avons dîné ensemble dans un restaurant. Quelle soirée sympathique ! Le cadre était super, l’ambiance parfaite, le repas excellent et la musique correspondait exactement à mes goûts. Après ce parcourt difficile une soirée comme celle-ci c’est le bonheur absolu, c’est ce genre de moment où l’on se dit « que la vie est belle !».
Ce matin il y avait un petit peu de vent, nous avions échangé nos appareils photo et nous avons pu faire des photos des bateaux sous voile. Jacky a pris une bonite, c’est un petit thon, au large de Marseille.
Ce soir nous sommes au port de la ville à Port Saint Louis du Rhône. C’est un endroit parfait pour désarmer le bateau, il y a le long du quai une grande place bétonnée, très propre, où l’on peut étaler les voiles pour les plier. Lundi en début d’après midi nous avons rendez vous pour sortir les bateaux et les mettre à sec. Après un bon coup de karcher sur la sous marine je reprends le TGV lundi soir pour Paris. La saison 2013 s’achève.
Je garderais de très bons souvenirs de ces quatre mois et demi de balade en Grèce et en Turquie. J’ai découvert de nombreuses îles grecques que je ne connaissais pas, en particulier les îles de la mer Ionienne que j’ai adoré. Et puis ce retour non stop de Turquie a été une expérience éprouvante mais très riche. J’ai encore progressé dans ma navigation.
A bientôt.
Jean-Louis
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"bon courage pour la reprise plancher de vaches gros bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 14-10-2013 à 08:50
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"Merci de nous avoir fait partager cette aventure méditerrannéenne. Nous finirons bien par y naviguer. Pour l’instant nous descendons le long des côtes malgache. Bon courage pour la suite" Envoyé par NEOS le 15-10-2013 à 05:25
Mon, 14 Oct 2013 21:00:00 GMT - Au sec pour l’hiver Aix en Provence et Paris
Mon, 14 Oct 2013 21:00:00 GMT - Aix en Provence et Paris
23h en France. Dans le TGV entre
Bonjour à tous,
Je suis en train de rouler à grande vitesse vers Paris, dans ma tête, il y a encore la nuit pendant laquelle j’ai traversé l’archipel de la Magdalena avec l’observation constante des feux pour valider les indications du lecteur de cartes dans ce véritable labyrinthe. Quelle nuit ! Que de souvenirs avec ces orages tout autour de moi ! Je me souviens m’être dit : Dans quelques jours tu seras à Paris, profite de ces moments inoubliables.
Hier nous avons eu beaucoup de chance, la météo était absolument idéale pour désarmer les bateaux. Grand soleil et une très légère brise. C’est un travail épuisant, il faut hisser progressivement chaque voile en la rinçant au jet de chaque côté jusqu’à ce qu’elle soit totalement déployée. Ensuite, pendant que les voiles sèchent, il faut les déshabiller, enlever les bosses de ris, enlever les lattes, libérer la bordure …
J’ai commencé avec les trois voiles bômées, l’artimon, la grand voile et la trinquette. A partir de midi j’ai pu commencer à retirer ces voiles et à les traîner sur l’aire bétonnée pour qu’elles finissent de sécher avant pliage. Avant de déjeuner j’ai déroulé mon génois neuf et je l’ai rincé. Il est resté légèrement bordé pour sécher pendant les meilleures heures de la journée.
Après déjeuné, j’ai plié l’artimon, la trinquette puis la grand voile, seul c’est assez difficile. Ensuite j’ai déployé mon vieux génois et j’ai traîné dessus mon génois neuf pour les comparer. Mon génois neuf me semblait plus petit mais en fait il n’en est rien. Les guindants font la même taille, par contre le point d’écoute est environ 40 centimètres plus haut mais la bordure est également environ 40 centimètres plus longue. Cela revient au même au niveau surface mais l’avantage est que j’aurais plus de visibilité sous le génois.
Hier soir j’étais mort mais j’ai tout de même pris le temps de préparer le bateau pour sa sortie de l’eau ainsi que pour le rincer totalement au jet. Cette dernière opération était peut-être superflue car ce matin il a plu des cordes toute la matinée. J’en ai profité pour hiverner le désalinisateur. La vanne de purge m’a donné des soucis et j’ai dû démonter une partie de l’appareil.
Enfin en début d’après midi c’était la sortie de l’eau, Harmattan a rejoint son copain Nounours, le bateau de mon frère sur le terreplein. J’ai immédiatement tiré l’eau et l’électricité pour nettoyer la carène au karcher. C’est toujours beaucoup plus facile lorsqu’on le fait immédiatement après la sortie de l’eau.
Cette semaine j’ai divers rendez-vous médicaux, test à l’effort, ophtalmo, test pour voir comment mon ostéoporose à évoluée. Et vendredi j’ai une conférence à Vichy. Je ne sais pas si je vais pouvoir revenir au bateau rapidement car j’ai un peu de travail au bureau.
A bientôt.
Jean-Louis
PS : Je n’ai pas pu poster ce mail plus tôt.
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"bisous de roselyne bon courage pour les examens en union vendredi moi rien bien neuf que du vieux
our les examens en union vendredi" Envoyé par roselynedemeestered le 17-10-2013 à 16:58
Thu, 17 Oct 2013 17:00:00 GMT - De Paris à Vichy Dans le train entre Paris et Vichy
Thu, 17 Oct 2013 17:00:00 GMT - Dans le train entre Paris et Vichy
19h en France.
Bonjour à tous,
Pour être efficace, il faut s’organiser et j’ai l’habitude de rédiger une liste des « à faire ». Lors de mon retour de Turquie j’en ai écrit une pour les travaux à réaliser sur le bateau durant l’hiver 2013 / 2014.
Le travail le plus important va être la construction de réservoirs étanches car actuellement les réservoirs d’eau et de gasoil sont formés par la coque elle-même et ce n’est pas étanche au niveau du couvercle qui est, en fait, le plancher du carré. Lorsque le bateau gîte d’une façon importante, le gasoil s’échappe et se répand dans les coffres. Le travail va consister à vidanger les réservoirs, retirer la table du carré, retirer les plancher puis ouvrir le tout à la disqueuse avant de nettoyer. Ensuite je vais réaliser des moules de réservoir en styrodur, environ 6 ou 7 car mes réservoirs actuels sont traversés latéralement par des barres d’acier inox (Rod) qui font office de varangues. Ensuite je n’aurais plus qu’à réaliser les réservoirs eux même en époxy. Cet après-midi j’ai investi dans une camionnette d’occasion, que je vais laisser à Port Saint Louis du Rhône le plus souvent. C’est beaucoup plus adapté que ma grosse Mercedes. Elle va me permettre de remonter mes moules à Cergy pour réaliser les réservoirs dans un local chauffé. Pour les travaux d’hiver j’aurais dû également écrire une liste des « à faire » sur le capitaine. Hier j’ai fait un test à l’effort, de ce côté-là tout va bien. Par contre, je voie de moins en moins et hier après midi j’ai rencontré mon ophtalmo. Je dois être opéré de la cataracte, fin novembre pour l’œil droit et début janvier pour l’œil gauche. J’ai toujours pensé que c’était un truc de grands parents mais je ne m’étais pas rendu compte que j’avais basculé dans cette catégorie depuis un certain temps déjà. En février, je serais déjà cinq fois grand père, si c’est le prix à payer pour avoir tout ce bonheur, je suis prêt à passer sur la table d’opération. Aujourd’hui c’était le contrôle de mon ostéoporose. Grâce au traitement que je suis depuis un an, il y a une bonne amélioration. Par contre, dans les travaux à faire cet hiver, il faut absolument régler ce problème d’infection urinaire perpétuelle. Est-ce possible ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Ce matin dans Ouest France à Caen, pour la journée du don d’organe, il y avait un petit sujet sur mon aventure. J’en profite pour rappeler à tous de bien prévenir vos proches de votre position personnelle sur ce sujet. Des malades meurent tous les ans par absence de greffons disponibles. Je suis maintenant en route pour Vichy où je donne une conférence demain dans le cadre de la 9 ème journée de formation des infirmiers de dialyse. Je souhaite qu’un jour, tous les futurs dialysés aient le choix de leur méthode de dialyse. Pour cela, il faut que partout en France, la dialyse péritonéale représente un taux significatif de l’ensemble des personnes dialysés. A bientôt
Fri, 18 Oct 2013 17:00:00 GMT - La journée de formation des infirmières Dans le train entre Vichy et Paris.
Fri, 18 Oct 2013 17:00:00 GMT - Dans le train entre Vichy et Paris.
19h00 en France.
Bonjour à tous,
Je suis dans le train inter citées qui me ramène sur Paris. Ce n’est pas un TGV ! C’est un train comme dans le temps, je n’avais pas conscience que ce genre de train existait encore en France. Je suis secoué comme un prunier.
J’ai passé ma journée à Vichy et comme à chaque fois, je repars tout à fait enchanté par ce genre de séminaire. D’une part j’apprends énormément de choses et d’autre part j’arrive à délivrer un message reçu 5 sur 5 par les participants. Ici c’étaient une soixantaine d’infirmières qui font essentiellement de l’hémodialyse. En se quittant elles m’ont dit qu’elles allaient se mettre à la DP.
De mon côté j’ai fait une découverte ahurissante, j’étais loin de m’imaginer que certains malades n’étaient pas sérieux, et même que d’autres étaient tout à fait inconscients. Le thème de la matinée était « L’Observance », c’est le taux de respect par le malade de la prescription médicale. Pour simplifier, est-ce que le malade prend ses médicaments ou non, n’en prend-t-il que certains, respecte-t-il les heures de prise, la diététique …
On estime qu’un malade respectant la prescription à au moins 80% est observant, en dessous il ne l’est pas. Naïf comme je suis, je pensais que tout le monde respectait scrupuleusement la prescription du médecin à 100%. J’ai été particulièrement choqué d’apprendre qu’à un an de greffe, environ la moitié, je dis bien la moitié des greffés ne sont plus observant quant à la prise de leurs médicaments antirejet !!!! Je n’arrive toujours pas à réaliser, c’est totalement inconscient.
J’ai pourtant déjà été confronté à cela, tel ce dialysé en DP qui n’utilisait plus systématiquement le SHA, cette solution qui désinfecte totalement les mains. Et puis cet autre qui se désinfectait les mains pour se connecter mais pas pour se déconnecter. Toutes ces négligences coûtent tous les ans de très nombreuses vies mais également des sommes colossales à la sécu. (Plusieurs dizaines de milliards de dollars aux Etats Unis)
Comme souvent lorsqu’il s’agit de santé, les solutions à ces problèmes ne sont pas simples car les causes sont multiples. Et puis, souvent, la faute n’est pas sanctionnée immédiatement, voir même il peut y avoir une petite récompense par la suppression d’effets indésirables.
Je vais très certainement intervenir au prochain congrès de l’AFIDTN, le congrès des infirmières de néphrologie, de dialyse et de greffe de rein qui se tiendra entre le 14 et le 16 mai prochain à Saint Malo. Les bonnes années c’est l’occasion de rencontrer jusqu’à 800 infirmières et pour moi c’est une aubaine car c’est par les médecins puis par les infirmières que passe le développement de la dialyse péritonéale.
Pour finir, une dernière nouvelle, l’enfant que porte l’épouse de mon fils Didier et qui va naître en début d’année est un garçon, le premier Clémendot de ma lignée. Je suis un grand père comblé.
Thu, 22 Oct 2013 8:00:00 GMT - Tous égaux ? Dans le train entre Paris et Port Saint Louis du Rhône.
Thu, 22 Oct 2013 8:00:00 GMT - Dans le train entre Paris et Port Saint Louis du Rhône.
10h00 en France.
Bonjour à tous,
Je suis toujours un peu étonné lorsque certains prétendent que tous les hommes sont égaux, comment peut-on être aussi naïf ?
Lorsque l’on voyage un peu à travers le monde, une évidence nous saute aux yeux, des enfants naissent en ramassant le gros lot alors que d’autre n’ont que des mauvaises cartes. Il y a bien entendu les capacités intellectuelles, physiques et morales, mais surtout, le fait d’être né quelque part à un moment donné.
Cet évènement quadridimensionnel espace temps est absolument déterminant dans ce que sera la vie du nourrisson qui vient de naître. Comme dit Maxime, « Etre né quelque part c’est toujours un hasard » mais ce hasard va être déterminant pour la qualité de vie, voir la vie elle-même de cet être humain qui vient au monde.
Même en étant né quelque part à un moment donné, certains peuvent encore toucher de plus mauvaises cartes, être encore moins égaux que leurs voisins. En étant nés dans la mauvaise ethnie, dans l’ethnie minoritaire, dans la religion minoritaire, la vie elle-même peut devenir hypothétique.
On ne peut pas penser que les enfants Turcs qui sont nés il y a trente ans sur la côte Lycienne, alors que cet endroit allait véritablement exploser touristiquement étaient égaux à la naissance avec tous ces enfants nés dans des minorités ethniques au Kosovo, en Afrique ou ailleurs, dans tous ces endroits du monde où l’inquiétude quotidienne n’est pas de savoir si l’on va réussir plus ou moins bien mais de pouvoir trouver un peu de nourriture pour ne pas mourir de faim.
Lorsque des familles avec des enfants en bas âge, donnent tout ce qu’ils ont pour avoir le droit de s’entasser sur une épave en direction de Lampedusa alors que depuis des années des milliers d’entre eux ont péris noyés en tentant de trouver une solution à leur misère, comment peut-on penser que ces enfants sont nés égaux avec les petits européens qui tous les matins partent à l’école ?
Après, bien sûr, il y a les qualités physiques, l’intelligence, la vivacité d’esprit et surtout les qualités morales, le caractère, la volonté de réussir, de sortir du lot. Si l’on naît au bon endroit au bon moment, les bonnes cartes ne sont peut-être pas d’avoir la petite cuillère en argent dans la bouche mais plutôt d’être un battant, d’avoir la niaque, la volonté de réussir.
Levé à 5h30 ce matin pour aller retrouver Harmattan et continuer à le désarmer, je dois donner mes bâches d’hiver à la révision, faire réparer les petites déchirures, changer les élastiques usés, mettre quelques sangles. Jacky va venir passer trois jours et nous allons équiper notre garage d’étagères afin de stocker le matériel et libérer de la place dans les bateaux.
Je dois également hiverner mes moteurs, le moteur principal mais également le groupe électrogène et le moteur hors bord. Il faut les faire tourner à l’eau douce pour les rincer. Je ne reste qu’une semaine car je suis invité au Havre par la MACIF pour le départ de la transat Jacques Fabre. Je vais passer la soirée du samedi 2 novembre avec François Gabart et Michel Desjoyaux, puis le dimanche je vais assister au départ. Un bon moment en perspective.
A bientôt.
Jean-Louis
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"toujours enunion gros bisous roselyne" Envoyé par roselynedemeestered le 24-10-2013 à 18:17
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"cher JL,
oui, il y a toujours les chanceux et les autres.. aujourdh’ui je trouve fait partie des 1er, car j’ai un nouvel ordi pour te lire.bisous jeanine" Envoyé par jeanine le 26-10-2013 à 18:48
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"il faut ....avec ton frere j’en serai surement...ce sera un grand moment...bise " Envoyé par eric le 30-10-2013 à 12:38
Mon, 28 Oct 2013 20:00:00 GMT - Envie de Patagonie et de Cap Horn A Port Saint Louis du Rhône.
Mon, 28 Oct 2013 20:00:00 GMT - A Port Saint Louis du Rhône.
21h00 en France.
Bonjour à tous,
Voilà que me reprennent mes envies de Patagonie, est-ce bien raisonnable ? Vais-je le relever ce défit ?
En désarmant le bateau, Samedi après-midi je suis tombé sur les équipements que j’avais acheté pour partir en Patagonie en 2008, avant que j’apprenne que la dialyse était là, très longues amarres en diamètre 18 pour embosser le bateau, grosse ancre de secoure capable de retenir un cargo…
Immédiatement l’envie de me frotter à cet Everest m’a repris. Depuis je rêve, j’y pense en permanence, mais ce n’est pas une décision qui se prend à la légère. Par contre, si je dois le faire c’est maintenant, pendant que je suis en pleine forme. Ensuite les années vont s’accumuler et physiquement je ne pourrais plus.
Ce ne sera pas un exploit, le fait d’être greffé n’apporte aucune difficulté supplémentaire à cette aventure ou si peu. Aujourd’hui, si l’on respecte bien les prescriptions médicales, si l’on est parfaitement observant et si l’on n’a pas d’autres pathologies, on est physiquement, pratiquement au même niveau qu’une personne n’ayant jamais été malade. J’estime maintenant être à 90% de ma forme physique, j’ai une référence, c’est mon frère jumeaux.
Le Cap Horn et les canaux de Patagonie se font pendant l’été Austral, c’est-à-dire entre décembre et février. Malgré le mot « été », il ne faut pas espérer vivre en petite tenue. L’été là bas ressemble beaucoup à l’hiver chez nous.
Le parcourt est le suivant, départ de Marseille au plus tard début octobre 2014, Gibraltar, les Canaries, le Cap Vert, traversée de l’Atlantique début décembre, peut-être un stop sur l’île mythique de Fernando de Noronha au large du Brésil, puis Natal, Récif, Salvador, et descente de la côte Brésilienne, Rio de Janeiro et Porto Alegre.
Enfin, on passe en Uruguay avec la visite de Montevideo puis l’Argentine en commençant par Buenos-Aires, La Plata puis Mare Del Plata, descente jusqu’au détroit de Magellan qu’il ne faut pas emprunter. Il faut être là début décembre 2015. Cela laisse beaucoup de temps pour faire du tourisme et visiter les haciendas d’Argentine.
Il faut encore descendre en suivant la côte Argentine jusqu’à passer par le détroit de Le Maire, entre le continent et l’île des Etats, un passage des plus difficiles. Ensuite plein Est dans le Canal Beagle jusqu’à Ushuaia où il faut faire un stop pour visiter la ville la plus au Sud au monde. Puis descente plein sud par le canal Murray jusqu’à atteindre le petit groupe d’îles au nord du Cap Horn.
On peut rester planqué dans une crique jusqu’à avoir une météo favorable pour aller faire le tour de l’île Horn et en passant faire la photo du fameux Cap. On acquière ainsi le titre de Cap Hornier et on a le droit, parait-il, de pisser au vent. Moi qui me suis toujours pissé sur les chaussures j’ai hâte de faire le test !
Après avoir vaincu ce véritable mythe, je remonterais sur Ushuaia et là j’aurais besoin d’un équipier. J’ai appelé mon copain Jacky samedi après-midi et ce matin il m’a donné son accord. Je pense d’ailleurs qu’il me rejoindra plus tôt pour passer le Cap avec moi. Les canaux de Patagonie sont absolument exceptionnels avec des glaciers qui vêlent dans la mer.
Ils ne sont pas trop difficiles car il n’y a pas de mer. Par contre, des vents catabatiques soufflent régulièrement. Ce sont des vents qui descendent des montagnes en mugissant, ils dépassent souvent les 50 Nœuds. Le problème est qu’il faut mouiller tous les soirs en jetant l’ancre devant une calanque et reculer dans celle-ci tout en portant deux amarres sur l’arrière, de part et d’autre du bateau.
Il faut donc un homme dans le bateau pour le manœuvrer et un autre pour porter les amarres à terre. C’est la manœuvre inverse le matin pour repartir. Ces canaux remontent sur la côte Chilienne à partir du canal de Beagle. Il y a environ 600 Miles à parcourir ainsi aux milieux de milliers d’îles et d’îlots jusqu’au golfe de Penas. Puis on est encore un peu protégé des fureurs du Pacifique pendant 250 Miles, jusqu’au Nord de l’île Chiloe.
Après, il faut continuer à faire du nord et c’est un passage difficile car la mer est dure, elle arrive tout droit de l’autre bout du monde. On est encore à cet endroit dans les quarantièmes. Valdivia, 120 Miles au Nord nous permettra de souffler un peu, fiers de notre nouveau statut de Cap Horniers.
Après, au fur et à mesure de la remontée vers le Nord, le temps et surtout la température s’amélioreront progressivement. Il y aura Santiago et surtout son port, la mythique Valparaiso et ses funiculaires. Qui n’a pas rêvé de se rendre un jour à Valparaiso en tant que passager sur un cargo de commerce ?
Après le Chili, ce sera le Pérou, l’Equateur puis la Colombie avant d’emprunter à nouveau le canal de Panama dans l’autre sens et de revenir à Marseille à la fin de l’été 2016 en passant par la Martinique, les Bermudes et les Açores. Voilà un programme pour les trois prochaines années qui me laisse un an pour préparer Harmattan.
Dernière nouvelle, mon frère me dit cet après-midi qu’il envisage de faire ce parcourt ensemble, avec son bateau Nounours et qu’il fera la Patagonie avec notre copain Eric qui vit actuellement au Canada.
Voilà donc beaucoup de projets, des rêves, du travail de préparation et un grand défi à relever.
A bientôt.
Jean-Louis
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"vas y , j’ai fait la patagonie il y a qqs anneés c’est tres tres beau jaco biz a nounours " Envoyé par tangaroa le 29-10-2013 à 15:38
Wed, 30 Oct 2013 13:00:00 GMT - Un WE sympa qui se prépare Dans le RER pour CERGY.
Wed, 30 Oct 2013 13:00:00 GMT - Dans le RER pour CERGY.
14h00 en France.
Bonjour à tous,
Mission accomplie, j’ai tenu mes objectifs et Harmattan est totalement désarmé. Tout le matériel a été lavé et séché avant d’être soigneusement stocké dans le garage. Les divers cordages sont pendus, les voiles et les coussins posés sur des étagères en bois. Avec l’aide de Jacky j’ai rangé les 100 mètres de chaîne de 12 sur une palette. La pointe avant et le coqueron sont totalement vides, ils vont pouvoir sécher et ensuite je vais mettre une couche de peinture.
J’ai également vidé en grande partie les coffres intérieurs, encore une fois j’ai dû me débarrasser d’une trentaine de bouteilles d’eau achetées en Turquie juste avant mon départ. Ces bouteilles ont été légèrement en contact avec du gasoil, en fait le fond à trempé dans quelques millimètres pendant quelques heures et cela a suffit pour que l’eau prenne le goût de gasoil. C’est un phénomène d’osmose, cela veut dire que le plastique qui compose les bouteilles et semi-perméable. Cela veut dire également qu’il faut faire très attention à l’endroit où l’on stock ses bouteilles d’eau en générale.
Ensuite j’ai attaqué le démontage de la table du carré et des planchers que j’ai lavé et stocké dans le garage. J’ai terminé hier soir et je ne pouvais avancer plus car maintenant il va falloir vider le gasoil qui reste dans le réservoir. Je pense qu’il y en a environ 200 litres.
Didier et Rémy, mon gendre, sont allé récupérer le fourgon que je me suis acheté et Rémy a réussi à trouver un fut de 200 litres propre. Je vais redescendre la semaine prochaine avec un but, vider le gasoil, ouvrir le fond du carré et mettre ainsi à jour les réservoirs d’eau et de gasoil puis tout nettoyer. Un rude boulot en perspective.
Mais d’ici là, il y a ce fameux weekend que j’attends avec impatiente. Je suis invité par la MACIF à passer la soirée de samedi avec François Gabart et Michel Desjoyeaux. Puis dimanche je vais assister en VIP au départ de la transat Jacques Vabre. Quelle chance ! Je n’ai jamais assisté au départ d’une course de haut niveau. Le départ est donné au Havre à 13h02 dimanche et l’arrivée est jugée à Itajai au Brésil.
Je sais que cela en fait rêver beaucoup, je vous ferais un compte rendu en début de semaine prochaine.
Quant à mon projet de Cap Horn et de Patagonie, il commence à prendre forme, je crois vraiment que je vais y aller. J’ai encore quelques mois pour tout préparer, en fait presque une année. J’avais déjà bien dégrossi le sujet en 2008 et ceux qui connaissent ce coin m’encouragent. C’est tellement beau paraît-il.
A bientôt.
Jean-Louis
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"j’ai hate d’avoir des nouvellesde votre beau dimanche toujours en union et gros bisous de roselyned" Envoyé par roselynedemeesteredroselyne le 02-11-2013 à 15:27
Wed, 06 Nov 2013 18:00:00 GMT - Merci la MACIF A Cergy-Pontoise.
Wed, 06 Nov 2013 18:00:00 GMT - A Cergy-Pontoise.
19h00 en France.
Bonjour à tous,
Putain de météo, le départ de la Transat Jacques Vabre a été reporté, faisant tomber à l’eau la superbe sortie en mer au milieu des bateaux de course au large que nous avait organisé la MACIF !
Nous sommes partis samedi matin pour Honfleur, j’adore cet endroit et j’y viens souvent. Nous avions réservé une chambre à l’hôtel « La Diligence », qui se trouve à une minute à pieds du port. C’est un hôtel où l’accueil est de très bon niveau et les chambre extrêmement cosy. Nous avons déjeuné sur le port. J’y ai mes habitudes, et je vous conseil le restaurant « La Chaloupe », au fond du port, côté gauche en regardant l’écluse. Le jeune patron est extrêmement sympathique et on y mange très bien.
Puis, direction Le Havre, de l’autre côté de l’estuaire par l’immense pont de Normandie. Il fait doux, le ciel est nuageux mais il n’y a pas trop de vent. Les bateaux sont tous amarrés dans le bassin Paul Vatine, ce skipper disparut en mer lors d’une édition précédente de la course en 1999.
C’est bien organisé, on peut approcher les bateaux d’assez près, il y a tout d’abord les Multi50, six beaux trimaran de 15 mètres, avec des skippers connus.
Ensuite, ce sont les monocoques de la classe 40. Avec 26 unités, ce sont les plus nombreux. Ils ne sont pas très grands, un peu plus de 12 mètres et sont skippés par des professionnels mais également par beaucoup d’amateurs. Certains se font baptiser ce samedi après midi. Les parrains et les marraines sont des personnalités publiques, Claude Lelouch, Flavie Flament, Amélie Mauresmo, Laurent Voulzy …
Ensuite, les seigneurs, les IMOCA qui sont au nombre de 10. Ce sont des bateaux de 60 pieds, ils font plus de 18 mètres de long et sont habitués aux conditions de mer difficiles dans les mers du Sud. Le bateau MACIF est le seigneur des seigneurs, skippé par François Gabart et Michel Desjoyeaux c’est le grand favori de cette édition.
Enfin il n’y a que deux MOD70, ces immenses trimarans de 70 pieds, plus de 21 mètres de long. En effet, comme vous avez pu le voir à la télé, VIBRAC-PAPREC, le trimaran de Jean-Pierre Dick s’est retourné d’une façon spectaculaire il y a quelques jours. Jean-Pierre traine sur les pontons, un peu triste de ne pouvoir partir jouer avec ses copains.
Après avoir fait le tour du bassin, nous nous retrouvons sur le stand MACIF où l’on nous donne nos bracelets pour assister à la soirée de gala. Elle commence à 19h30, la MACIF a réservé le trois mats « L’étoile du Roy » amarré lui aussi dans le bassin et nous sommes une petite centaine. Il y a une trentaine de « sociétaires », les clients de la MACIF, la direction générale, des cadres, l’équipe technique et bien entendu les skippers.
Je suis très fier d’avoir été invité, c’est un moment très agréable et je peux discuter avec François Gabart qui est un jeune tout à fait remarquable. Il n’a que trente ans mais c’est déjà un skipper de très haut niveau. Sa victoire dans le Vendée Globe, qui explose réellement le record de l’épreuve ne lui a cependant pas donné la grosse tête. Il reste très simple, très accessible. Michel Desjoyeaux est sympa également mais un peu moins accessible.
La MACIF avait prévu de nous faire monter dans des vedettes pour aller en mer au milieu des bateaux de course et assister au départ au plus près des bateaux. Des petits paniers repas avait été prévu pour chaque invité. Quel dommage que ce départ soit reporté, je regrette vraiment de n’avoir pu vivre cette expérience unique.
Je pars demain matin à Port Saint Louis du Rhône pour vider mes réservoirs et ouvrir les fonds. Une mission difficile et salissante mais que j’espère mener à bien.
Thu, 14 Nov 2013 10:00:00 GMT - Mission accomplie Dans le TGV Arles / Paris.
Thu, 14 Nov 2013 10:00:00 GMT - Dans le TGV Arles / Paris.
11h00 en France.
Bonjour à tous,
Je repars de Port Saint Louis du Rhône mission accomplie. Rude travail ! J’ai commencé par vider mon réservoir en transférant le gasoil grâce à une petite pompe électrique dans un fut de 200 litres placé sous le bateau. Ensuite j’ai découpé le plancher du carré, qui se trouve être également le dessus du réservoir à l’aide d’une scie sabre. C’est comme une scie égoïne mais électrique.
Comme ce couvercle est une stratification polyester de 2 à 3 centimètres d’épaisseur c’est très physique et le soir pas besoin de berceuse, j’ai les épaules et les bras démolis. Il fallait découper par morceaux pas trop gros afin de pouvoir les sortir. J’ai effectué une première coupe en aveugle à quelque centimètre des bords puis, une fois le morceau retiré j’ai pu faire une seconde coupe en contrôlant que ma lame suive très exactement le bord du réservoir.
Mon grand vaisselier se trouvait au dessus du réservoir, pour faire un boulot parfait il fallait le retirer. De plus, il était pourri au pied, ayant trempé dans l’eau dans une vie antérieure. J’ai donc pris la décision de le démonter. J’ai transféré la vaisselle dans le garage et je l’ai démoli. Ensuite s’est posé la question du frigo qui empiétait légèrement sur le réservoir et qui avait la même maladie que le vaisselier. Il est passé lui aussi à la trappe.
J’ai retrouvé les sensations déjà ressenties lors de la refonte complète du bateau, on met le doigt dans l’engrenage et le bras y passe. J’ai vécu quelques jours en utilisant le frigo du bateau de mon frère mais ce n’est pas pratique, c’est une contrainte importante aussi j’ai bricolé pour mettre en marche le deuxième frigo d’Harmattan.
C’est un frigo congélateur qui fonctionne normalement en étant refroidie par l’eau de mer. Comme je suis à sec, problème. J’ai installé à côté de ce frigo un jerricane de 20 litres que j’ai rempli d’eau puis j’ai dirigé le tuyau d’aspiration et celui de refoulement dans ce bidon. La température de l’eau s’élève seulement de quelques degrés et mon frigo fonctionne parfaitement.
Retour au réservoir, j’ai commencé à découper les cloisons antiroulis puis je l’ai passé au karcher. Le plus gros est ainsi fait, il me reste les deux cloisons transversales à retirer puis un dernier nettoyage avant de pouvoir reconstruire.
Je suis content de rentrer car dans le bateau la vie est difficile, ça pue le gasoil et c’est camping mais pas paradis. J’ai mis des planches pour passer au dessus du trou et pour les repas je déploie une petite table de camping. J’ai gardé le strict nécessaire, une assiette, un verre, une casserole, une poêle …
L’hiver approche à grands pas, tout le weekend le mistral a soufflé fort, le ciel est bleu et le soleil est toujours là mais l’air est vif et piquant. Sur le port, on ne voit plus grand monde. Je ne vais pas retourner au bateau prochainement car j’ai des rendez vous médicaux, urologue, néphrologue, anesthésiste … et le samedi 23 c’est l’opération de mon œil droit. Il faut ensuite rester « sage » quelques jours, le temps de la cicatrisation.
Je vais ainsi avoir un peu de temps pour penser à la reconstruction de mon réservoir. Je vais devoir fabriquer plusieurs réservoirs car je suis limité par l’étroitesse du passage pour les rentrer dans le bateau. Je vais également faire une recherche du côté des réservoirs souples.
Je suis en permanence la course de nos amis sur MACIF, qu’ils sont bons, qu’ils sont performants !!! Après avoir perdu une demie journée pour réparer leur safran cassé, les voilà revenus en tête de course, ils sont actuellement deuxième, à quelques miles du premier qu’ils rattrapent inexorablement. Lorsque l’on sait que les bateaux sont quasi identiques, on est étonnés d’une telle différence d’efficacité. Bravo François, bravo Michel.
A bientôt.
Jean-Louis
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"cher JL, Samedi, c’est ton oeil, mais comme tu es par là, je pense qu’hier vous avez fêté l’anniv. de Virginie, ça nous rajeunit pas, mais quand tout va bien, c’est le principal. je pense à vous et te dis bon courage. jeanine
Fri, 22 Nov 2013 09:00:00 GMT - Les grues cendrées A Cergy Pontoise
Fri, 22 Nov 2013 09:00:00 GMT - A Cergy Pontoise
10h00 en France.
Bonjour à tous,
Jeudi dernier mon téléphone sonne, c’est ma cousine Sylvie que j’ai retrouvé lors de mon passage à La Réunion après 35 années sans nous voir. Elle est en métropole et nous décidons immédiatement de passer le weekend ensemble.
Nous nous retrouvons à Sens samedi matin et nous partons sur le lac du Der où j’ai loué un mobil homme. C’est un lac artificiel situé entre la marne et la haute marne. Il a été créé il y a un peu plus de 40 ans afin de réguler la Marne et éviter les énormes crues qui dévastaient Paris.
J’adore cet endroit, c’est devenu un paradis pour les oiseaux migrateurs et en particulier pour les grues cendrées qui quittent le nord de l’Europe où elles ne trouvent plus de quoi se nourrir dès que les premiers froids arrivent.
C’est un oiseau énorme, un mètre trente de haut, deux mètres quarante d’envergure pour un poids compris entre 4 et 6 kg. L’espèce est maintenant protégée et la population Européenne s’est beaucoup développée, elle est estimée aujourd’hui à environ 300 000 individus. Le couple est uni pour la vie (entre 15 et 17 ans) et construit un nid à même le sol afin d’élever deux petits qui devront être prêts à affronter la grande migration automnale de plusieurs milliers de kilomètres.
Les familles composées de quatre individus, le mâle, la femelle et les deux petits de l’année sont indépendante et se joignent à un groupe ou un autre pour voyager où se nourrir. Le lac du Der est un endroit idéal pour une pose lors du grand voyage. Les grues peuvent y rester quelques jours avant de reprendre leur route vers le sud.
Pour échapper aux prédateurs, les oiseaux passent la nuit dans l’eau, à quelques mètres du rivage d’une île au milieu du lac, souvent sur une seule pate. Ce weekend elles étaient 25 000 à faire étape ici et nous avons pu assister à leur envol, au lever du jour. C’est absolument spectaculaire. Elles se rendent dans les champs de maïs coupé ou dans les près aux alentours pour avaler des pousses, des graines, des vers de terre, des mulots, des grenouilles …
Il leur faut environ sept heures pour être totalement rassasiées et elles reviennent ensuite pour passer la nuit sur le lac. Il y a 15 jours un record a été battu avec 83 000 grues présentent sur le site. Elles continuent ensuite leur voyage pour passer l’hiver dans les landes, au Portugal, en Espagne, en Camargue …
J’ai été très déçu pour mes skippers préférés, c’est dur de casser son mât alors qu’on est en tête de la course. C’est la deuxième fois que cela leur arrive, il va falloir se pencher vraiment sur le problème.
Au bureau c’est un peu speed actuellement, il y a énormément de travail, les affaires ont redémarrées depuis début septembre, on a l’impression que tout ce qui n’a pas été fait depuis deux ans doit se faire avant la fin de l’année. Le téléphone sonne en permanence et nous battons des records de signature. C’est bon et très excitant.
Demain matin c’est l’opération de mon œil droit. Mon infection urinaire permanente est un problème pour cette opération, le risque est de transférer un germe dans mon œil. Cela m’est déjà arrivé il y a 35 ans et j’ai ainsi perdu la presque totalité de l’usage de cet œil à cause d’une cicatrice importante sur la cornée en plein milieu de l’œil. J’espère que tout va bien se passer.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Je croise les doigts pour toi! biseSSSS" Envoyé par petra le 22-11-2013 à 17:05
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"je crois que mes messages n’arrivent pas? JEsuis allez en clinique 4jours jesuis revenue vendri soir chez moi diverticules qui ont saignées arret du previscan calciparine bisous roselyned" Envoyé par demeestere roselyne le 24-11-2013 à 18:45
Sun, 24 Nov 2013 18:00:00 GMT - L’opération de la cataracte A Cormeilles en Vexin
Sun, 24 Nov 2013 18:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
19h00 en France.
Bonjour à tous,
Depuis quelques années je constate que ma vue de loin baisse progressivement mais depuis six mois environ les choses s’accélèrent et je voie de moins en moins bien. Même de près j’ai du mal malgré les loupes, je suis obligé de me mettre dans la lumière pour arriver à lire. J’ai du mal à reconnaître les gens dans la rue et à la télé je n’arrive plus à lire les informations qui défilent en bas de l’écran de BFM TV. Lors du dernier match de foot de nos bleus, sur la pelouse je voie en permanence deux footballeurs côte à côte courir après le ballon.
Bien entendu j’ai trouvé une solution, avec des lunettes pour voir de près, des loupes de 1.5 j’arrive à regarder la télé. Néanmoins les choses vont en empirant, je deviens de plus en plus sensible à la lumière, et il faut absolument faire quelque chose.
J’ai donc pris un rendez vous avec mon ophtalmo. C’est un ami, on a fait des randonnées à cheval ensemble il y a une quarantaine d’années. C’est également lui qui a opéré et a sauvé mon œil droit il y a 36 ans. A l’époque je construisais des modèles réduits d’avion et en recherchant un modèle tombé dans un champ de maïs, une feuille m’a coupé légèrement l’œil.
C’était le 15 août, je ne savais pas que j’avais une infection urinaire et un germe s’est retrouvé dans mon œil, infectant immédiatement la plaie. Gros mal de tête, obligé de rester dans le noir, le docteur appelé en urgence n’a pas vu le problème et lorsque je me suis retrouvé au service ophtalmologique de l’hôpital le lundi la plaie était totalement infectée.
Hospitalisation, une perfusion dans chaque bras avec des antibiotiques à forte dose et piqûres d’antibiotiques directement dans l’œil. Le lendemain matin je vais aux toilettes et je pisse extrêmement trouble. J’en parle à l’interne qui ne comprend pas mais aujourd’hui je sais que c’était le signe d’une grosse infection urinaire et que les antibiotiques avaient fait effet non seulement pour cette infection mais également pour celle de mon œil.
Après une dizaine de jours d’hospitalisation l’œil a été sauvé mais une cicatrice en plein milieu m’empêche de voir correctement, je n’ai plus que 2 ou 3 dixièmes. Le souvenir qui me reste est une phobie de ces piqûres dans l’œil extrêmement douloureuses.
Je rencontre donc mon ophtalmo, quelle surprise lorsqu’il me parle de cataracte, je ne m’attendais pas du tout à cela, je n’y avais même pas pensé. Pour moi c’est une maladie de vieux, réservée aux grand parents et je ne me suis pas encore rendu compte que je suis passé dans cette catégorie. Il faut savoir que 40% des 37 millions d’aveugles dans le monde le sont à cause de la cataracte ! Quelle chance nous avons en France de pouvoir être opérés.
Lorsque je rentre à la maison vendredi soir je ne suis pas bien du tout, poussées de fièvre, mal au ventre et je fini par vomir près d’une demie bassine. J’ai rendez vous à la clinique samedi matin à 9h30 et je me dis que cela ne va pas être possible. Cependant je me réveil hier matin encore barbouillé mais je n’ai pas envie de rater ce rendez-vous, j’ai trop hâte de retrouver une vue normale.
L’opération se passe beaucoup mieux que je ne le pensais. Mon œil est préparé depuis plusieurs jours et ce samedi matin il reçoit des goutes de toutes sorte et en particulier des anesthésiants. Je suis allongé sous un champ opératoire avec de l’oxygène, l’ophtalmo commence par scotcher les cils avant de s’occuper de l’œil. Il m’explique en permanence ce qu’il fait.
La cataracte est l’opacification du cristallin, celle lentille qui se trouve derrière la pupille. Cette maladie due à l’âge dans mon cas, a été accélérée par les Ultra Violets sous les Tropiques et mon traitement prolongé aux corticoïdes. L’opération consiste à retirer le cristallin malade et à le remplacer par une prothèse.
La grande avancée chirurgicale de cette opération a été la mise au point d’un appareil qui, grâce à des ultra sons, réduit le cristallin en petits morceaux avant de l’aspirer, ceci par une incision de seulement deux millimètres alors qu’avant il fallait ouvrir sur un ou deux centimètres. Le cristallin artificiel est ensuite inséré par cette incision. L’opération dure environ un quart d’heure, elle n’est pas très agréable mais indolore.
Un écarteur tient mes paupières ouvertes et mon seul boulot consiste à fixer le point lumineux au dessus de ma tête. Dès que l’opération est terminée on me roule jusqu’à ma chambre où l’on m’apporte un petit déjeuner que j’apprécie énormément, ayant l’estomac vide depuis l’avant-veille. Je n’ai même pas de pansement sur mon œil et à midi je suis dehors, un peu éblouie tout de même.
Je suis très peu gêné à tel point que l’après midi même nous allons au cinéma voir le film « En solitaire » qui m’a malheureusement un peu déçu. Hier soir j’avais l’impression d’avoir une poussière entre mon œil et la paupière mais ce soir tout va bien. Il faut environ quatre jours pour retrouver une vision normale qui malgré tout ne sera pas formidable avec cet œil abimé.
Je peux tout de même constater déjà une grande différence entre mon œil droit et mon œil gauche. Les couleurs ne sont plus les même. Avec mon œil droit je vois tout beaucoup plus lumineux et les blancs sont blanc alors qu’avec mon œil gauche tout est jaune, c’est comme si je regardais à travers un plastique jauni par les UV. J’ai hâte d’être au 9 janvier, après l’opération de mon deuxième œil.
A bientôt.
Jean-Louis
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" cher JL Il y a des jeunes et des vieux gds parents, malgré tout tu es "pépé"... qq fois. l’important est d’être opéré par un pro, et retrouvé la vue. Pourtant nous sommes en novembre et pas septembre, comme ton entête.. bisous à tous les deux. jeanine" Envoyé par jeanine le 25-11-2013 à 16:23
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"Cher JL, j eprouve toujours beaucoup de plaisir a lire tes histoires, bon courage pour tes yeux, cela doit etre genant tout ca mais tu as l’air d’aller bien alors cela fait plaisir. Ici nous sommes en ete mais j au un gros rhume!Es tu toujours sur tes plans de Patagonie ? J ’y suis allee, j’ai adore, en attendant relis le petit prince....aussi j ai des amis qui l on fait en bateau, je peux te donner leur site web si ca te dit. bisous" Envoyé par Delphine le 26-11-2013 à 00:13
Wed, 11 Dec 2013 13:00:00 GMT - Inexorablement la roue tourne Dans le TGV Paris - Arles
Wed, 11 Dec 2013 13:00:00 GMT - Dans le TGV Paris - Arles
14h00 en France.
Bonjour à tous,
Cela fait 17 jours que je ne vous ai pas donnés de nouvelles. Ce n’est pas un oubli, tous les jours je me dis qu’il faudrait que j’écrive un blog mais c’est absolument impossible, je ne touche pas terre et cela va durer encore quelques semaines.
Je ne vais pas me plaindre, tous les voyants sont au vert, je pense réellement que nous sommes enfin sortis de la grande crise qui paralysait le pays. Pour nous, dans l’immobilier d’entreprise, tout est reparti depuis début septembre. C’est totalement fou, le téléphone sonne en permanence.
Les huit premiers mois de l’année ont été particulièrement difficiles et nous avons réussi à maintenir notre activité grâce à de très gros efforts commerciaux, et en particulier à une baisse importante de nos prix. Mais aujourd’hui, il faut tout réajuster car de nombreux immeubles sont pleins et nous ne pouvons plus servir les demandes.
Nos signatures durant le mois de novembre correspondent à cinq mois « normaux » ! Du coup, le cloisonnement, la technique et l’administratif sont débordés. Un seul exemple, un immeuble construit courant 2011 et mis à la location en septembre de la même année était toujours vide début novembre mais fin novembre il est plein au deux tiers !!! C’est absolument fou, je n’ai jamais vu cela.
Au delà de notre propre métier, en discutant à droite et à gauche, je vois bien que l’économie repart. Cela peut paraître étonnant mais la victoire de nos footballeurs et notre qualification pour le Brésil a un effet extrêmement stimulant pour notre économie. Elle vient renforcer s’il le fallait l’effet « reprise ».
Samedi soir c’était notre repas annuel chez Cyril, rappelez vous, c’est chez lui que j’avais été appelé la première fois pour une greffe de rein fin 2010 lors d’un concours d’Irish Coffee. Eh bien il me disait que l’année 2012 a été extrêmement difficile mais que son restaurant est reparti plein pot depuis septembre. J’ai ce retour d’information dans de nombreux secteurs d’activité.
Il y a cependant un secteur cher à mon cœur qui ne redémarre pas vraiment, c’est la moto. J’ai visité le salon vendredi soir, c’est une catastrophe. Il y a quatre ans 240 000 motos avaient été vendues, cette année c’est seulement 120 000, soit la moitié ! Je pense que le problème vient des limitations de vitesse.
Je trouve qu’il est tout à fait anormal que la limitation des vitesses soit la même pour les motos et pour les automobiles. Il est normal que les limitations soient différentes entre les poids lourds et les autos car, à vitesse égale la distance d’arrêt est beaucoup plus courte pour une voiture que pour un camion. Il en est de même entre les motos et les voitures, une moto a une distance d’arrêt très inférieure à celle d’une automobile et il serait tout à fait logique qu’il existe des limitations de vitesse différente entre motos et autos.
Aujourd’hui la moto passion a disparu, on est dans un marché de moto besoin qui essaie de solutionner le problème de la régularité des temps de trajet malgré les embouteillages. Les constructeurs européens arrivent à s’en sortir mais les Japonais qui ont tiré le marché pendant des années sont à la ramasse et même Harley n’était pas présent sur le salon.
Pour le salon du bateau c’est beaucoup mieux, même si l’on constate une légère réduction de surface par l’absence de quelques exposants, j’ai tout de même senti un bon climat d’affaires. J’ai l’impression que le bateau redevient un produit qui fait rêver. Merci en particulier au Vendée Globe, à François et Armel qui ont fait durer le suspens. J’en veux pour preuve ces films où il est question de grand large, « En Solitaire » que j’ai aimé moyen mais également « All is Lost » que je n’ai pas encore vu mais dont on m’a dit le plus grand bien.
Je pars à Port Saint Louis du Rhône afin de bâcher Harmattan pour l’hiver. Je ne vais rester que deux jours car j’ai un travail de dingue au bureau et tous les travaux de fin d’année arrivent. Le 9 janvier j’ai l’opération de mon œil gauche, du coup je ne pense pas pouvoir revenir au bateau avant le 20 janvier. Au salon je n’ai pas trouvé de solutions concernant la réalisation de réservoirs de gasoil souple à la demande.
Ensuite je vais devoir me consacrer à fond au bateau car je pense partir pour mon grand tour d’Amérique du Sud dès l’été. Je vais consacrer deux ans et demi à cette aventure et Pierre-Yves s’est déjà proposé de me faire la météo pour ce voyage d’exception.
A bientôt.
Jean-Louis
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"cher JL, Pour piger tout ça, je vais relire qq fois.Mais, la moto "un engin dangereux"... de toute façon, tu bourlingues trop mon grand.. je vous embrasse tous. jeanine" Envoyé par jeanine le 11-12-2013 à 19:02
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"merci des bonnes nouvelles continuez car long d’attendre bisous roselyne je suis d’accord avec jeanine..." Envoyé par demeestereroselyne le 14-12-2013 à 18:45
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"cher JL et Francine, je vous souhaite un bon Noël à tous. T’as entendu les avancées pour la transplantation d’un coeur métal. je crois que ça avance.Qu’en penses-tu? bisous jeanine bisous" Envoyé par jeanine le 21-12-2013 à 10:32
Sun, 22 Dec 2013 18:00:00 GMT - De très bonnes fêtes de Noë A Cormeilles en Vexin
Sun, 22 Dec 2013 18:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
19h00 en France.
Bonjour à tous,
Je vous souhaite à tous de très bonnes fêtes de Noël avec des réunions de famille très réussie et surtout pleins de cadeaux que l’on a autant de plaisir à offrir qu’à recevoir.
La France s’est déjà arrêté de travailler, des centaines de trains bondés sont partis vers la neige, la transhumance hivernale à commencée et plus grand-chose ne va se passer d’ici au 6 janvier. Je suis toujours étonné de voir notre pays se mettre ainsi en roue libre pendant 15 jours alors que l’économie ne va pas très bien.
C’est un peu comme le travail du dimanche, j’ai du mal à comprendre ceux qui veulent interdire de travailler le dimanche à ceux pour qui cela ne pose pas problème. Je suis pour la liberté et pour la tolérance, surtout dans le domaine de l’économie. Le samedi soir les touristes désertent Paris et les hôteliers pleurent car la plus belle ville du monde est à l’arrêt total le dimanche, c’est lamentable.
Pour ma part tous les jours se valent, j’ai très souvent travaillé le dimanche, je trouve même cela très pratique car je suis au calme et beaucoup plus productif. S’il n’y a personne à la maison, travailler le jour de Noël, le premier Janvier ou le premier Mai n’est pas un problème pour moi. Lorsque j’étais à la SAGEM, l’entreprise fermait au mois d’Août, je prenais mes vacances en Juillet et j’avais l’usine pour moi tout seul durant tout le mois d’Août. Quel pied ! Quelle efficacité ! Cela m’a souvent permis de faire des avancées significatives dans mon travail.
Le weekend dernier j’ai vu ce film étonnant, « All is Lost » avec Robert Redford. C’est l’histoire d’un navigateur solitaire qui heurte un container en plein milieu de l’océan Indien. Un seul acteur, aucun dialogue et de très nombreuses invraisemblances ainsi que des prises de décision aberrantes pour un marin qui a l’habitude de traverser les océans en solitaire. Par ailleurs, au vu de toutes les situations exceptionnelles qui s’enchaînent le titre aurait dû être « François Pignon en bateau ».
Malgré tout c’est un film qui m’a fait réfléchir. J’adore l’aventure, et dans toutes aventures un peu extrêmes il faut absolument être très bien préparé. Si l’on veut limiter les risques, il faut avoir réfléchit à toutes les situations qui peuvent se produire. Il faut imaginer et répéter dans sa tête les décisions à prendre et les actions à réaliser. Ce film m’a permis de mieux me représenter l’abandon de son bateau et la vie dans un radeau de survie.
Tout autre chose, il y a une quinzaine de jours, en prenant le TGV, j’ai acheté « Le Loup de Wall Street ». Ce gros pavé (760 pages écrites avec une police de 8 !) est absolument époustouflant. Jordan Belfort y raconte sans rien cacher, sa vie absolument exceptionnelle de requin de la finance. Alors qu’il a juste 20 ans, il entre sans un sou en poche dans une société d’investissement de Wall Street et six ans plus tard il dirige sa propre entreprise boursière.
Il raconte toute la démesure de sa réussite, la drogue, les filles, les fêtes décadentes, le sexe en permanence à l’intérieur même de son entreprise, où les salaires de ses centaines d’employés s’échelonnent entre 100 000 dollars pour les assistantes et plusieurs millions de dollars pour les coutiers. Lui-même, à 26 ans gagne près de 1000 dollars par minute ! Plusieurs millions de dollars par semaine ! Sa spécialité : Les introductions en Bourse.
Puis, le mépris envers les autorités boursières, les comptes en Suisse, la violation des lois et surtout les drogues dures qui le rongent, qui rongent son équipe de direction et ses traders précipitent une descente aux enfers. Enfin c’est l’arrestation par le FBI et la prison. Ce vie de cet homme capable, enfant, de réaliser de tête une multiplication à deux fois quatre chiffres est vraiment exceptionnel et je viens de découvrir qu’un film racontant la vie de Jordan Belfort va sortir mercredi.
Je vais aller voir ce film. Je vous souhaite à nouveau de très bonnes fêtes de Noël, à bientôt.
Jean-Louis
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"cher jean louis, Terrible ce garçon en effet!!!!!!!! mais bien mal acquis ne profite jamais. De bonnes Fêtes de fin d’Année à Cormeilles. Jeanine" Envoyé par jeanine le 23-12-2013 à 15:40
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"joyeux noel àtous pour votre famille sans oublier les copains gros bisous de roselyned" Envoyé par demeestereroselyne le 24-12-2013 à 18:51
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"PASSE DE BONNES FETES AVEC LES PERSONNES QUI TE SONT CHERES J’AI EU UNE PENSEE QUAND JE SUIS PASSE A SKI AU COL DE L’ISERAN BIEN SUR IL ETAIT FERME et livré à tous les skieurs j’ai passé 8 jours a TIGNES et malgré la méteo moyenne je me suis éclaté de skier en famille avec roxane 14 ans la premiere fois en "snow" et julien 17 3/4 qui va de mieux en mieux évidemment sylvie etait avec nous mes genous ont souffert mais une bonne raclette et un blanc de savoie ont su réparer la vielle carcasse Je te souhaite de belles naves pour cette année 2014 et j’ai hate que tu nous fasses découvrir l’amérique du sud .... Quand tu passes dans le 7.8 tu téléphones que l’on aille manger un plateau ." Envoyé par alain tardieu le 29-12-2013 à 18:03
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"bisous de roselyned belle et heureuseannée 2104" Envoyé par roselynedemeestere le 01-01-2014 à 11:05
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"En voici une qui va bien pour toi: Bonne année! "Naviguer est une activité qui ne convient pas aux imposteurs. Dans bien des professions, on peut faire illusion et bluffer en toute impunité. En bateau, on sait ou on ne sait pas." Eric Tabarly" Envoyé par petra le 04-01-2014 à 21:59
Sun, 05 Jan 2014 10:00:00 GMT - Une très bonne année 2014 A Cormeilles en Vexin
Sun, 05 Jan 2014 10:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
11h00 en France.
Bonjour à tous,
C’est la tradition, en début d’année on fait des vœux pour les autres, mais est-ce que réellement cela influe sur l’avenir ? Souhaiter une bonne année, souhaiter une bonne santé, même si je me motive très fort est-ce que cela va vous être bénéfique ?
Je ne le pense pas, par contre si je veux vraiment que 2014 soit une bonne année pour vous, je dois vous persuader d’adopter ou de développer encore un peu plus une attitude positive, seule façon à mon sens d’améliorer le cours des choses et de vivre le meilleur.
Je vous souhaite d’attaquer cette nouvelle année le couteau entre les dents, je vous souhaite de vous arracher pour réussir dans tous les domaines, de faire plein de projets, de prendre des décisions, de vous lancer des défis, d’avoir la niaque et de ne jamais baisser les bras. On est toujours beaucoup plus fort que l’on ne pense.
On sous estime souvent le pouvoir que l’on peut avoir sur l’évolution de sa vie mais également sur sa propre santé lorsque l’on se bat et que l’on voit toujours le verre à moitié plein plutôt que le verre à moitié vide.
Avec la nouvelle année on adopte des résolutions maigrir, arrêter de fumer … Aucune n’est inaccessible, ce n’est pas une question de volonté comme on le pense en général, c’est une question de décision. Si vous le décidez vraiment, profondément, alors tout devient facile.
Avec cette mentalité de gagnante, de gagnant, je vous souhaite une nouvelle année tout en douceur, lumineuse et fantastique.
Je pensais que notre planète allait droit dans le mur avec ce surpeuplement qui ne cesse d’augmenter en s’accélérant fortement depuis quelques décennies. Le gaz carbonique, les déforestations, le pillage des ressources naturelles, le réchauffement climatique, la surpêche que j’ai observé tout au long de mon tour du monde et qui vide nos océans, notre pauvre terre n’en peu plus. Hé bien je viens d’apprendre avec étonnement que la population mondiale commence à décroitre tout doucement, quel bonheur, quelle excellente nouvelle pour nos petits enfants !
Dans les pays développés, la fécondité est légèrement supérieure à 1, cela ne permet pas le renouvellement des populations et c’est merveilleux. Malheureusement, il y a encore des pays où la démographie est galopante. Ce sont la plupart du temps des pays pauvres. Au Mali par exemple, une femme a en moyenne entre sept et huit enfants ! C’est effarant. Certains prétendent que c’est le moyen pour les parents d’être sûr de pouvoir être nourri lorsqu’ils seront vieux.
Je suis un peu dubitatif. Est-ce que la pauvreté engendre une fécondité explosive ou bien est-ce l’inverse ? J’ai l’impression que c’est un peu comme l’œuf et la poule cette histoire.
Cela fait deux mois et demi que j’ai sorti le bateau de l’eau, je ne suis pas encore totalement en manque, d’autant plus que j’ai énormément de travail au bureau et que j’adore mon boulot mais cela commence à me titiller, j’ai surtout envie d’océans. Ce sont les grandes traversées qui me manquent le plus, je suis devenu addict à ces moments d’isolement et d’autonomie absolue, à l’ambiance et au rythme de vie de ces trois ou quatre semaines d’aventure.
Mais avant il va falloir que je reconstruise mon réservoir de gasoil. Rude travail en perspective ! Puis, à l’été, je vais longer la côte espagnole, un régal en perspective. Ensuite, les Canaries avec une deuxième visite des volcans sur Lanzarote et Tenerife puis Mindelo au Cap Vert car j’ai envie de retourner faire cette superbe ballade à Santo Antao avant la grande traversée qui devrait me mener dans l’archipel de Fernando de Noronha au large de Natal, la pointe Est du Brésil pour le prochain Noël. Que j’ai hâte !
En attendant, jeudi matin c’est l’opération de mon œil gauche que j’attends avec impatiente car elle va me permettre de retrouver un confort visuel que je n’ai plus actuellement.
A très bientôt.
Jean-Louis
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"cher JL & Francine, Une addiction au bateau pourquoi pas ? il faut bien décompresser... surtout avec 2 "oeils " neufs le courage et l’envie nous aident à faire les choses. jeanine" Envoyé par jeanine le 06-01-2014 à 14:12
Wed, 08 Jan 2014 18:00:00 GMT - Le Paris Match du 09 janvier 2014 A Cormeilles en Vexin
Wed, 08 Jan 2014 18:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
19h00 en France.
Bonjour à tous,
Juste un petit mot pour vous dire que le numéro 3373 de Paris Match qui paraît demain matin comporte un sujet de 6 pages sur la Dialyse Péritonéale à partir de mon aventure autour du monde.
Ce numéro sera dans les kiosques jusqu’à mercredi 15 janvier car ce magazine est un hebdomadaire. Je n’ai pas encore vu le sujet et je ne peux en parler. Je reviendrais vers vous dans quelques jours.
A très bientôt
Jean-Louis
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"jeudi soir PORTO VECCHIO course au casino du coin achat de la presse vsd paris match diner canapé et la j’entends derrière moi ma femme qui me dit :y’a CLEMENDOT dans PARIS MATCH!!!! je lui demande de lire l’article et de me commenter :Il va se mettre tout le monde à dos!kool cela va mettre la zizanie et profiter à ceux qui ne savent pas qu il existe la dialyse CLEMENDOT La je pense que ça va bouger semaine prochaine TF1 FRANCE 2 c’est cool on est fier de te connaitre et comme me dis ma femme de toute façon tous mes copains sont des marginaux certes mais quels marginaux!!!!bon courage pour ton opération " Envoyé par ALAIN TARDIEU le 09-01-2014 à 21:20
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"je suis d’accord sur l’article du match passionnant et véridique gros bisous de roselyned" Envoyé par demeestereroselyne le 14-01-2014 à 12:04
Tues, 14 Jan 2014 16:00:00 GMT - Un miracle A Cergy Pontoise
Tues, 14 Jan 2014 16:00:00 GMT - A Cergy Pontoise
17h00 en France.
Bonjour à tous,
Il y a quelques semaines je me suis fait opérer de l’œil droit mais, comme celui-ci ne voit pratiquement pas suite à un accident vieux d’une trentaine d’année, cela n’a pas changé grand-chose dans ma vie.
J’attendais donc avec impatiente l’opération de mon œil gauche. Elle a eu lieu jeudi matin en tout début de matinée. Lorsque je suis ressorti de la clinique j’ai essayé d’aller bosser mais c’était impossible car je ne voyais plus rien, j’avais l’impression d’être dans un brouillard épais.
A l’heure du déjeuner j’étais dans le même état qu’un lendemain de grosse cuite. Grosse fatigue et une seule envie : aller dormir. Je n’ai pas résisté et lorsque je me suis relevé, vers 16 heures, d’une part je me sentais en pleine forme et surtout, le brouillard avait commencé à se dissiper. Je suis retourné au travail et ma vue s’est très vite améliorée, vers 18 heures j’ai jeté à la poubelle mes lunettes, j’avais retrouvé ma vue de trente ans en arrière !
C’est un vrai miracle, à peu près du niveau du « lève toi et marche » ! Comme mon petit fils qui commence à lire, je déchiffre tout ce que je vois. Les couleurs sont beaucoup plus lumineuses, je redécouvre plein de détails que je ne voyais plus, dans la rue les filles sont belles, lorsque je conduis ma voiture le tableau de bord est redevenu lisible. Je peux à nouveau lire les informations qui défilent en bas de l’écran de mon téléviseur lorsque je regarde BFM TV. La nuit je peux à connaître l’heure sur le réveil lumineux, les chiffres qui font pourtant deux centimètres de hauteur m’apparaissaient comme une simple bande lumineuse.
Comme vous j’ai découvert l’article dans Paris Match, je dois dire que je ne m’attendais pas à un sujet aussi développé. La journaliste était venue me voir début novembre et toutes les semaines j’achetais l’hebdomadaire. J’avais fini par douter qu’il sorte un jour et j’aurais déjà été satisfait d’avoir une seule page.
Je suis globalement très satisfait et les retours positifs sur ce sujet sont multiples. Il met vraiment la dialyse péritonéale en pleine lumière, et mon combat pour que chaque futur dialysé ait un vrai choix progresse. Le retour à la vie normale que procure la greffe et l’importance du don d’organe sont également bien mis en évidence. J’en profite pour dire un grand merci au Professeur Bertrand Dufour qui a obtenu que Paris Match s’intéresse à ce sujet. Sans lui il n’y aurait tout simplement pas eu d’article.
Cet événement est un véritable tournant dans le développement médiatique de mon aventure et je suis heureux car ce sont les malades qui vont bénéficier des retombées. J’espère que cela va participer a faire prendre conscience aux décideurs que la dialyse péritonéale doit être proposée systématiquement au même titre que l’hémodialyse dans toutes les régions de France.
A bientôt.
Jean-Louis
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"leve toi et marche j’y crois j’ai priée vive le paris matchgros bisous de roselyned" Envoyé par roselynedemeestered le 16-01-2014 à 10:28
Sun, 19 Jan 2014 18:00:00 GMT - Une Rouelle de Porc Jardinière A Cormeilles en Vexin
Sun, 19 Jan 2014 18:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
19h00 en France.
Bonjour à tous,
Ce matin je me suis lancé dans une rouelle de porc jardinière, cela fait des dizaines d’années que je n’en ai pas mangé. En plongeant dans mes souvenirs, en parcourant Internet, j’ai retrouvé tous les petits morceaux qui font cette recette et je les ai assemblés pour faire une cuisine « à ma façon ». J’adore cuisiner en finissant par créer ma propre recette. En général c’est très réussi.
Les temps ont beaucoup changés, il suffit d’aller un peu sur Internet pour s’en apercevoir, on découvre de très nombreuses recettes « de ma grand-mère » mais aucune « de mon grand père » alors qu’aujourd’hui je pense que les hommes cuisinent autant que les femmes. Peut être que nos petits enfants, pour se faire plaisir, cuisinerons des recettes « de pépé ».
Je n’aime pas les autocuiseurs, je cuisine avec une cocotte à l’ancienne. J’ai pris une belle rouelle de porc d’un kilo, je l’ai fait revenir dans de l’huile d’olive avec un peu de Planta fin. Pendant ce temps j’ai épluché et émincé 4 oignons et quelques gousses d’ail. Ensuite j’ai fait revenir mes oignons et mes gousses d’ail après avoir réservé la viande. Pendant ce temps j’ai épluché et coupé en petits morceaux 6 carottes et 6 pommes de terre puis j’ai effeuillé et lavé une demie laitue.
Lorsque les oignons ont été bien dorés, j’ai remis ma viande accompagnée des carottes, d’une branche de thym, de quelques feuilles de laurier puis j’ai recouvert le tout d’eau chaude. J’ai ajouté un bon verre de vin blanc et la salade puis j’ai fait chauffer pour quelle se ramollisse. Ensuite j’ai salé, poivré puis parsemé d’une bonne dose d’origan.
J’ai ensuite laissé cuire à feu doux pendant une heure avant d’ajouter les pommes de terre puis vingt minutes plus tard les petits poids (surgelés) que j’ai laisser mijoter encore pendant un quart d’heure. C’était délicieux mais j’ai remis la cocotte sur le feu car il faut que cela mijote encore un peu. La rouelle vient de passer l’après midi sur la plaque à très petite vitesse. Je pense que demain ce sera tout simplement divin.
Au bureau je commence à ressortir le nez du boulot. J’ai sorti et diffusé mon rapport annuel de gestion. 2013 a été une année exceptionnelle grâce aux décisions prises fin 2012 mais également grâce à la reprise qui se fait sentir depuis septembre. L’association des deux effets nous a permis de multiplier par deux notre activité habituelle ! Dans les affaires, si l’on veut réussir, c’est comme dans toutes choses, il faut avoir en permanence le couteau entre les dents et surtout y croire et ne jamais baisser les bras.
Maintenant je m’arrache pour trouver des terrains afin d’y construire de nouveaux immeubles. Ce n’est pas facile car les Villes veulent toujours des immeubles haut de gamme alors que les petites entreprises qui démarrent n’ont pas les moyens de louer du haut de gamme, il faut construire des immeubles de moyenne gamme.
Une très bonne nouvelle tout de même, il semble qu’un étudiant sur deux souhaite créer sa propre entreprise. Quelle belle évolution ! C’est un peu normal car les jeunes ont de plus en plus de mal à trouver du travail et les plus dynamiques ont raison de se lancer.
Le bateau commence à me manquer, dans huit jours je vais descendre à Port Saint Louis du Rhône récupérer mon Doblo. Je vais remonter en faisant un stop à Lyon charger la machine à coudre de mon frère, c’est une machine professionnelle qui va me servir à fabriquer un taud de soleil. J’ai un devis pour 2 000 € alors qu’en le faisant moi-même il va me revenir à moins de 300 € avec le plaisir en plus.
Je suis en contact avec un copain d’armée qui vit au Brésil, il va me préparer un petit topo sur ce qu’il ne faut pas manquer dans ce pays. Je commence à me documenter sur les chutes d’Iguazu à la frontière entre le Brésil et l’Argentine, les plus belles chutes du monde paraît-il, mieux que celles du Niagara que j’ai déjà vu et mieux que les chutes Victoria que je n’ai malheureusement pas pris le temps d’aller voir lorsque je suis passé en Afrique du Sud.
Une dernière chose, jeudi soir je fais une conférence aux médecins du sport. C’est organisé par mon cardiologue. Cela va me changer un peu des spécialistes de la dialyse auxquels je m’adresse habituellement.
A bientôt.
Jean-Louis
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"cher jean-louis, Super la rouelle de Pépé... en attendant la Pat à machin - truc.. je me moque de toi.. Merci de la part de Mr Lesueur (pour les chocolats) bisous jeanine
" Envoyé par jeanine le 20-01-2014 à 17:39
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"j’ai faim bravo pour la rouelle de porc hier mapetite fille phillipineest venu son mari un mauricien ;;musulman il est charmanttrés beau car sa mére est d’origine asiatique le mariage à l’ile maurice gros bisous roselyned" Envoyé par demeestereroselyne le 21-01-2014 à 17:35
Mon, 27 Jan 2014 12:00:00 GMT - Une petite visite à Harmattan Dans le TGV Paris - Arles
Mon, 27 Jan 2014 12:00:00 GMT - Dans le TGV Paris - Arles
13h00 en France.
Bonjour à tous,
Pratique ces voyages en TGV, c’est comme à chaque fois l’occasion de disposer d’un peu de temps pour écrire un petit blog.
Ce weekend il ne faisait pas très beau sur Paris, il a plut à peu près constamment. Du coup j’en ai profité pour programmer un peu. Je suis en train de développer une petite application pour la gestion du ménage, c’est très agréable. Le principe est de coller des étiquettes code barre dans tous les lieux à entretenir. Ensuite le « Technicien de surfaces », c’est le terme consacré, doit scanner les codes au fur et à mesure qu’il avance dans son travail.
Cela ne permet pas d’être sûr que le ménage a été fait correctement mais au moins cela permet de connaître le temps passé dans chaque endroit. Il faut porter une attention particulière sur la propreté des toilettes. Dans chaque étage d’immeuble il y a au moins deux toilettes, du coup cela fait vite beaucoup d’endroits à contrôler, de l’ordre de 70 actuellement et l’informatisation est pleinement justifiée.
Jeudi soir j’ai fait une petite conférence devant des médecins du sport. C’était très agréable et cela m’a changé des spécialistes de la dialyse devant qui j’interviens en générale. Certains ne connaissaient pas la dialyse péritonéale. Discutions sympa ensuite pendant le repas. Comme je le présentais ils m’ont confirmé que le sport n’est pas bon pour la santé. L’activité physique régulière, Oui mais du sport qui pousse au-delà de ses limites, Non. Et je ne parle pas du dopage.
Quelle bonne idée d’être allé me balader en Grèce cette année. Le gouvernement Grec vient de voter une loi taxant les voiliers de passage, 700€ tout de même pour un voilier de la longueur d’Harmattan ! Ce n’est pas très malin car le but de cette taxe est de faire rentrer des Euros alors que c’est tout le contraire qui va se passer. Les plaisanciers vont fuir la Grèce pour aller vers des pays plus accueillants. Il y a quelques années l’Italie avait tenté la même chose mais cela n’a pas duré longtemps. Je suis toujours frappé de constater combien les politiques de tous les pays ne comprennent rien à l’économie.
Je descends à Port Saint Louis du Rhône pour passer la nuit dans mon bateau. Cela fait des années que je n’ai pas passé autant de temps loin de lui mais comme je vous l’ai déjà dit, j’ai énormément de travail au bureau. C’est justement en période de sortie de crise qu’il faut s’arracher, il faut profiter de l’excitation générale pour prendre des parts de marché.
Mon frère était à son bateau ce weekend, il parait qu’il fait grand soleil et pas de vent. Demain matin j’ai un peu de travail de couture car il m’a dit qu’une des fermetures éclaire de ma bâche était hors d’usage. Je dois réparer avant le prochain coup de Mistral, l’hiver n’est pas fini. J’ai même l’impression qu’il n’a toujours pas commencée car nous n’avons pas encore eu de gelées. C’est très inquiétant, il va bien falloir que cela arrive à un moment ou à un autre.
Je suis encore tout étonné de revoir aussi bien après mes opérations de cataracte. Ce matin j’ai lu Voiles et Voiliers sans lunettes ! Et surtout je revoie des nuances de couleurs que je ne distinguais plus. C’est particulièrement flagrant pour le ciel. Avant il m’apparaissait uniformément gris alors que maintenant je distingue plein de subtilités que j’avais oubliées et qui me ravissent. J’ai hâte de revoir la mer, a-t-elle changée elle aussi ?
A bientôt
Jean-Louis
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"merci des bonnes nouvelles vive les bons yeux moi rien de neuf gros bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestered le 30-01-2014 à 15:06
Thu, 30 Jan 2014 16:00:00 GMT - Bienvenu sur terre petite Gabrielle A Cergy-Pontoise
Thu, 30 Jan 2014 16:00:00 GMT - A Cergy-Pontoise
17h00 en France.
Bonjour Gabrielle,
Cette nuit, un peu après une heure, une cigogne s’est posée sur le toit de la maternité de Pontoise. Elle tient tout au bout de son long bec rouge un grand nœud formé par les quatre coins réunis d’une serviette blanche immaculée. Le fardeau contenu dans la serviette a l’air précieux, c’est une petite poussière d’étoile, une jolie petite fille blonde qui vient d’atterrir sur la terre après un très long voyage.
Ton grand frère Matis et ta grande sœur Valentine n’en pouvaient plus de t’attendre. Cela fait de très long mois qu’ils patientent, qu’ils ont hâte de pouvoir te faire des bisous et de pouvoir jouer avec toi. Ils t’aiment déjà si fort !
Bienvenu sur terre petite Gabrielle. Tu vas le découvrir très vite, nous n’avons pas très bien pris soin de cette planète que tu nous a prêtée et, crois moi, j’en suis désolé. Depuis quelques dizaines d’années nous avons pillé toutes les ressources naturelles, le pétrole, les minerais, les forêts, les océans … ta pauvre terre est dans un très mauvais état et tu va devoir te battre pour essayer de la sauver.
Nous avons également emprunté énormément d’argent, non pas pour investir mais pour profiter égoïstement de la vie. Cet argent tu va devoir le rembourser.
Mais rassure-toi, il y a également beaucoup de très bonnes nouvelles. Tu as la chance de naître à cet endroit et dans cette époque. Depuis quelques dizaines d’années d’énormes progrès ont été fait dans tous les domaines, dans les moyens de communication ce qui a permis aux peuples de mieux se comprendre ainsi que dans les moyens de dissuasion ce qui a contribué à éliminer les conflits et les guerres planétaires.
D’énormes progrès ont été faits dans la médecine et toutes ces maladies qui décimaient des populations entières n’existent plus, aujourd’hui et demain encore plus tu va pouvoir vivre heureuse car les maladies que l’on ne peut guérir sont devenues exceptionnelles.
Tu arrive dans un pays développé où tu ne va pas devoir lutter pour trouver de la nourriture ou de l’eau, tu va pouvoir manger et boire à ta faim. Ta vie va être belle et insouciante. Et puis tu as de la chance de tomber dans une famille aimante, une famille unie qui t’a désirée.
Comme tout le monde, tu va essayer de trouver le bonheur. Moi, ton grand père, je peux te donner un conseil qui s’appuie sur du vécu. Le bonheur est constitué de mille petits moments, de mille petits riens qu’il faut savoir savourer. Si tu veux être heureuse, cherche l’autonomie, donne toi des objectifs, mais pas des choses impossible à réaliser et bât toi pour atteindre ces objectifs. Chaque fois que tu réussiras à atteindre un objectif, tu éprouveras un bonheur immense et surtout cela te permettra d’acquérir une très grande confiance en toi.
Une dernière chose, ne tombe jamais dans le pessimisme, cela ne sert à rien, cela n’apporte que des mauvaise choses. Soit toujours résolument optimiste. Comme pour tout le monde, la vie se chargera de te distribuer des bonnes et des mauvaises choses. Essaie de gérer au mieux les mauvaises sans tomber dans la rancœur, sans être jalouse des autres et sans paranoïa. Et puis surtout, essaie de provoquer les bonnes choses, profite en à fond, bouge, bâts toi et soit heureuse.
Des bisous
Ton grand père qui t’aime
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"bievenue GRABIELLE que du bonheur félicitations aux parents et aux grands parents de gros bisous pour toute la famille roselyned" Envoyé par roselynedemeestered le 01-02-2014 à 15:13
Sun, 09 Feb 2014 18:00:00 GMT - Et maintenant Balthazar A Cormeilles en Vexin
Sun, 09 Feb 2014 18:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
19h00 en France.
Bonjour à tous,
C’est certainement l’époque de la migration pour les cigognes. Huit jours après l’arrivée de Gabrielle c’est une cigogne portant une grande serviette bleue qui s’est à nouveau posée sur le toit de la maternité de Pontoise dans la nuit de vendredi à samedi. C’est encore un cadeau pour moi, un petit Balthazar Clémendot, le frère de Léonie.
Tout comme sa cousine il est absolument magnifique, pas du tout fripé, très beau et adorable. Par contre ses parents ont dû prendre l’option sirène car, lorsque quelque chose ne va pas on ne peut plus se parler dans la chambre. Je pense qu’il va avoir du caractère.
Quels seront leurs avenirs à ce cousin et à cette cousine presque jumeaux ? Ils ont toute une vie devant eux, avec pleins de bons moments merveilleux à vivre, des difficultés à surmonter, des défis à relever et des challenges à gagner.
En attendant ce dimanche est un peu difficile, le papa est au fond de son lit, peut-être une gastro ou bien as-t-il trop fêté l’arrivé de son fils hier soir. La grande soeur est ici, elle aussi un peu malade et tourneboulée par cette arrivée un peu en avance de son petit frère.
Entre deux je travaille sur mon taud de soleil. J’ai passé quelques soirées à remettre en marche et régler cette machine à coudre tout terrain. C’est une très vielle Durkopp, je l’ai entièrement domptée. J’ai déjà bien avancé le travail. Mon taud est constitué de deux grands morceaux de tissus de 6 mètres de long sur 2,40 mètres de large. J’ai cousu les ourlets sur les bords extérieurs ainsi que les ourlets renforts à la pliure intermédiaire. Le plus dur est fait (48 mètres de couture tout de même), maintenant je vais devoir m’attaquer aux bords avant et arrière avant de réunir les deux morceaux par une couture centrale. J’adore ce << travail >>, depuis mon plus jeune âge j’ai toujours cousu.
Ce midi, grande victoire, j’ai enfin réussi à mettre au point une recette de cassolette aux fruits de mer telle que j’en avais dégusté en Turquie, près de Kas. Je vais vous la décrire, cela me permettra de la retrouver plus tard.
J’ai commencé par faire chauffer dans une casserole un fumet de poisson fait à partir du jus d’une boîte de champignon émincés, de vin blanc et de deux cuillères à café de fumet déshydraté. Ensuite j’ai émincé une échalote et un oignon sauce que j’ai fait revenir dans une poêle avec un peu de planta et les champignons.
Dans mon petit Wok j’ai fait un roux que j’ai dilué avec mon fumet de poisson puis j’ai ajouté un peu de lait pour obtenir une sauce onctueuse mais pas trop épaisse tout de même.
Dans une autre poêle j’ai fait revenir une bonne dose d’un mélange de fruits de mer surgelés accompagné de 4 grosses coquilles saint jacques surgelées également, avec un filet d’huile d’olive. Au fur et à mesure, j’ai prélevé le jus pour allonger ma sauce. A mi cuisson j’ai ajouté une bonne dose de persil frais haché.
Ensuite j’ai versé le contenu de mes deux poêles dans le wok et j’ai bien mélangé avant de verser le tout dans les cassolettes. Attention pas de sel car les fruits de mer et les champignons sont naturellement salés. Un peu de gruyère râpé sur le dessus ainsi que deux noix de beurre et le tout au four jusqu’à obtenir un beau gratin. C’est absolument divin.
Voilà un super weekend qui se termine.
A bientôt.
Jean-Louis
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" cher JL Quels talents. En effet presque jumeaux ces cousins, 2 voyages pour la cigogne, on fait le rapprocht. ils ont bien de la chance : Mémé leur tricote de vêtements chaus et superbes, pépé cuisine, coud et navigue... je t’embrasse jeanine" Envoyé par jeanine le 10-02-2014 à 14:09
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"balhazar bievenue l’éonie doit etre heureuse et les grands parents aux anges félicitationsptofitez car ils grandissent trop vite je sais..gros bisous de roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 11-02-2014 à 18:32
Tue, 18 Feb 2014 13:00:00 GMT - En très grande forme A Cergy Pontoise
Tue, 18 Feb 2014 13:00:00 GMT - A Cergy Pontoise
14h00 en France.
Bonjour à tous,
Je suis en très grande forme, j’ai l’impression de n’avoir jamais été malade ! J’y pense presque tous les jours. Quelle chance de vivre à notre époque, la médecine fait réellement des miracles.
Dans un peu plus d’un mois cela fera déjà trois ans que j’ai été greffé. Je suis très étonné de découvrir que le greffon s’est senti de mieux en mieux au fil des années dans sa nouvelle vie. Je ne pensais pas qu’il puisse y avoir de tels progrès sur le long terme. Un des progrès majeur a été de retrouver une fabrication normale des globules rouges et ainsi de pouvoir arrêter les piqûres mensuelles d’EPO. C’est ce taux normal d’hémoglobine qui me donne la pêche.
Puis la tension s’est améliorée et on a pu diminuer la dose de ce médicament (Amlodipine) qui me faisait gonfler les jambes. Maintenant, tous les soirs lorsque je retire mes chaussettes je retrouve des jambes quasi normales. Maintenant c’est la dose de corticoïde qui diminue, et les résultats de mes analyses de sang sont tous au vert.
Et puis une grande nouvelle, pour la première fois depuis trois ans je viens de recevoir un résultat d’ECBU négatif, c’est-à-dire qu’en ce moment je n’ai pas d’infection urinaire. Le Professeur Hurault de Ligny, mon néphrologue de greffe m’a prescrit un traitement à long terme avec une prise d’antibiotique tous les lundis pendant six mois. Un lundi c’est une sorte d’antibiotique et le lundi suivant une autre sorte. Nous espérons ainsi arriver à éradiquer ces infections urinaires permanentes.
Dans le même sujet, j’ai enfin pu obtenir après des mois et des mois d’efforts un rendez vous au département de médecine aiguë spécialisée de l’hôpital Raymond Poincaré à Garches. C’est un service spécialisé dans l’infectiologie. Le rendez vous vient encore d’être reporté mais si tout se passe comme prévu maintenant ce sera le 27 mars. Je souhaite avoir l’avis de ces spécialistes car je veux absolument me débarrasser de ces infections urinaires permanentes.
Je viens de recevoir la dernière lettre de la Société Francophone de Dialyse. L’éditorial écrit par le Pr Philippe Brunet et le CA de la SFD est particulièrement intéressant. Je vous en livre ici quelques extraits :
<< La qualité de la prise en charge de l’insuffisance rénale avancée est bonne en France, mais il faut encore l’améliorer. Si l’on prend seulement l’exemple de l’accès à la dialyse péritonéale ou à la transplantation rénale, les améliorations nécessitent des efforts considérables de la part de certaines équipes. >>
<< Depuis quelques années, nos collègues transplanteurs nous disent qu’il faut davantage inscrire les patients sur la liste d’attente de transplantation car les indications de transplantation s’élargissent... >>
<< Nos collègues leaders en dialyse péritonéale nous incitent également à proposer cette technique de façon systématique à nos patients, afin de leur donner un choix véritable. Aujourd’hui, la dialyse péritonéale est arrivée à maturité. C’est une magnifique technique pour favoriser l’autonomie des patients. Mais il ne faut pas non plus sous-estimer le travail que représente le démarrage d’une activité de DP dans une équipe qui n’en fait pas >>
<< .... hémodialyse, dialyse péritonéale, accès à la transplantation, accompagnement du traitement conservateur... On ne doit pas opposer ces traitements. Ils sont complémentaires. Tout patient, à différents moment de sa vie, peut bénéficier de l’une ou l’autre thérapeutique >>
Je suis d’accord à 100% avec tout ce qui est écrit ici, la transplantation est la solution royale à cette maladie, et chaque fois qu’elle est possible elle permet de retrouver une vie tout à fait normale. La dialyse péritonéale est à maturité et elle permet une très grande autonomie, nous devons arriver à ce que chaque futur dialysé ait un vrai choix de sa méthode de dialyse. Enfin, il ne faut surtout pas opposer les différents traitements de l’IRC, si je me bas pour la dialyse péritonéale c’est uniquement parce qu’elle n’est pas proposée systématiquement aux futurs dialysés, mais toutes les méthodes se complètent.
A bientôt.
Jean-Louis
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"ravie de ces bonnes nouvelles en union pour le 27 mars gros bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 19-02-2014 à 09:13
Sun, 03 Mar 2014 19:00:00 GMT - Le site Vivre Sous Dialyse Sur Harmattan à Port Saint Louis du Rhône
Sun, 03 Mar 2014 19:00:00 GMT - Sur Harmattan à Port Saint Louis du Rhône
20h00 en France.
Bonjour à tous,
Me voilà de retour sur Harmattan après plusieurs mois d’absence. Je suis enfin arrivé au bout des missions que je m’étais fixé au bureau, mon taud de soleil est totalement terminé, l’hiver touche à sa fin et il est grand temps de se remettre au travail sur le bateau si je veux pouvoir en profiter un peu cet été.
Du boulot il y en a ! Et en tout premier lieu la reconstruction de mon réservoir à gasoil. C’est difficile car il faut travailler accroupi et à genoux. C’est beaucoup plus dur au fur et à mesure que l’on empile les années. Mais en prenant le temps qu’il faut je vais m’en sortir.
Je viens enfin de mettre en ligne le site Internet de l’Association Vivre Sous Dialyse. Je n’y avais pas touché depuis plusieurs mois, pas le temps. Le but de ce site est de permettre au futur dialysé de faire un choix éclairé sur sa méthode de dialyse.
C’est une première version, il y aura des modifications, des corrections et des améliorations mais il peut déjà aider des malades. En gros il y a une première fonction permettant de faire le tour des traitements de l’Insuffisance Rénale Terminale et une autre fonction permet aux malades, à leurs proches et au corps médicale de laisser un témoignage de la vie sous dialyse ou après la greffe.
Le futur dialysé pourra alors découvrir les différentes méthodes de dialyse et lire des témoignages de vie pour chaque méthode.
N’hésitez pas à tester ce site et à me faire part de votre ressenti. Un grand merci à Christophe mon fils, qui a réalisé ce site.
A bientôt
Jean-Louis
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"bonne chance à port louis vous étes heureux c’est le principalmerci pour le nouveausitevous avez un bon ange gardien grosbisous de roselynedcons" Envoyé par roselynedemeestere le 04-03-2014 à 15:04
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"joyeux anniversaire mes voeux les plus sincéres....grosses bises pour vous et la famille roselyned" Envoyé par roselynedemeesteredroselyne le 08-03-2014 à 10:59
Tue, 11 Mar 2014 12:00:00 GMT - Un temps de mois de mai Dans le TGV Paris / Arles
Tue, 11 Mar 2014 12:00:00 GMT - Dans le TGV Paris / Arles
13h00 en France.
Bonjour à tous,
Quel temps magnifique ! L’hiver est fini mais a-t-il réellement commencé ? Autant l’an passé il a fait froid avec des épisodes neigeux importants, autant cette année il a fait doux. Pas de neige et seulement quelques gelées blanches ne font pas un hiver. Les arbres fruitiers sont en fleurs mais je me souviens de vacances de Pâques sous la neige et c’est inquiétant pour la production de fruits.
En attendant, ce beau temps me donne des envies de mer, de vacances et de remise à l’eau du bateau. J’avais pas mal de rendez vous médicaux vendredi et hier, et j’ai dû remonter sur Paris. Avec la prévision d’un weekend presque estival j’ai loué une chambre en baie de Somme et nous avons passé un super moment avec marches à pieds en bord de mer, observation de phoques se prélassant au soleil et plateaux de fruits de mer d’une fraîcheur inégalée.
Au niveau médical tout va bien et en particulier mon greffon se plaît avec moi. Il est en pleine forme et ne manifeste aucun signe de mécontentement. Par contre, bien qu’étant traité par antibiotiques, j’ai régulièrement des infections urinaires de quelques jours. J’ai hâte d’être à la fin du mois pour rencontrer ces spécialistes de Garches.
En attendant je redescends au bateau pour reconstruire mon réservoir à gasoil. J’ai enfin arrêté les plans de mon nouveau réservoir. Le but étant de garder les coffres du carré dans un état impeccable, j’ai décidé de baisser d’une quarantaine de centimètre le niveau du << fond >> du carré.
Pour cela je vais fermer le réservoir existant à la moitié de sa hauteur. Un réservoir d’environ 200 litres va ainsi être créé juste au dessus de la quille. Au dessus je vais construire deux réservoirs rapportés en contreplaqué époxy d’environ 200 litres chacun, un réservoir tribord et un réservoir bâbord.
Tous ces réservoirs seront réunis entre eux avec des vannes de façon à pouvoir les remplir par un seul nable et ensuite les isoler si besoin est. Juste au dessus du réservoir intégré à la coque une tuyauterie mènera les liquides inopportuns directement dans la souillarde.
J’ai maintenant hâte d’attaquer, je sais que je vais me faire plaisir à construire ce système. J’en ai pour quelques semaines. Je vais également devoir reconstruite les planchers et les meubles que j’ai démoli. Ensuite il va falloir refaire à neuf mes coffres du carré.
Par ailleurs j’ai commencé à réaliser les acquisitions d’immeubles et de terrains que je m’étais fixé ce qui va m’obliger à remonter souvent sur Paris pour les divers rendez vous de concrétisation.
Mis à part mon envie de reprendre la mer rien ne me presse pour remettre le bateau à l’eau, je préfère exécuter correctement les travaux avant de partir pour plusieurs années à l’autre bout du monde.
A bientôt.
Jean-Louis
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"trés contente desnouvelles vive le greffon bisous roselyned" Envoyé par demeestereroselyne@orange le 12-03-2014 à 10:31
Tue, 18 Mar 2014 10:00:00 GMT - Des particules fines Dans le TGV Arles / Paris
Tue, 18 Mar 2014 10:00:00 GMT - Dans le TGV Arles / Paris
11h00 en France.
Bonjour à tous,
Je fais un aller et retour à Paris pour honorer des rendez-vous professionnels dans le cadre de l’acquisition d’un nouvel immeuble et de nouveaux terrains pour construire. Je dois dire que cela me fait un bien fou de quitter le bateau pour deux jours. J’ai entrepris un chantier qui me ramène une quinzaine d’années en arrière, aux pires moments de la reconstruction d’Harmattan.
C’est le goulag, depuis une semaine je travail à la remise à nu du fond du réservoir de gasoil, cela consiste à meuler la coque pour retrouver une surface propre en époxy. Ensuite je pourrais stratifier correctement un nouveau couvercle pour le réservoir.
Il est au beau milieu du carré. Je prends bien soin de fermer les portes de la cabine avant et de la cabine arrière mais la partie centrale, carré, cambuse et table à cartes est dans état terrible. Tout est recouvert d’une pellicule épaisse de poussière grise faite de particules fines de caoutchouc et de résine.
Je continue à vivre dans le bateau et je dois dire que c’est un peu l’apocalypse. En dehors des périodes de travail je vie sur des planches installées au dessus du réservoir et je prends mes repas sur une petite table de camping que je déploie au dessus des planches. Pour mettre la table et préparer le repas je dois essuyer chaque ustensile, chaque élément de vaisselle afin de le débarrasser de cette gangue qui recouvre tout.
Heureusement, j’ai terminé hier soir le plus gros de ce travail qui ressemble plus à une punition qu’à une partie de plaisir. Tous les jours, après avoir meulé une partie de coque je construis sur la partie propre un petit rebord de quelques centimètres de large au niveau du futur couvercle afin de lui servir d’assise. Maintenant je vais devoir stratifier correctement la face inférieure de cet appui avant de fabriquer le couvercle lui-même.
Progressivement, pendant les temps de séchage de la résine, je vais attaquer le nettoyage du bateau. Malheureusement il y aura encore de la poussière à faire lorsque je vais m’occuper des planchers, de la reconstruction des meubles et de la remise au net du fond des coffres.
Heureusement le temps est au beau et le travail sur le bois peut se faire au pied du bateau, c’est très agréable. Je me posais la question de retirer ou non la bâche que j’installe pour l’hiver. J’aurais dû le faire car nous avons subit un énorme coup de vent samedi soir, du NE avec des rafales entre 120 et 130 Km/h. Je n’ai pratiquement pas dormi de la nuit, le bateau bougeait énormément et je me demandais s’il n’allait pas tomber.
Au matin j’ai constaté que la bâche en avait pris un bon coup, plusieurs fermetures éclair on lâchées ainsi que des coutures. J’ai dû la retirer et j’aurais du travail de remise en état. Du coup je retrouve de la clarté dans le bateau. C’est très agréable mais le niveau de saleté est du coup beaucoup plus apparent.
Je redescends jeudi pour quelques jours, et le travail qui m’attend va être beaucoup plus sympa. J’adore travailler le bois, j’adore construire, c’est très créatif et c’est cela qui me plait. Il faut absolument que j’avance car j’ai un travail énorme et les mois vont défiler très vite. Je n’ai pas une idée précise du temps qu’il va me falloir pour effectuer tous les travaux avant la remise à l’eau. Vais-je pouvoir profiter du bateau cet été ? Je n’en sais rien mais ce n’est pas très important car à l’automne je vais partir pour les tropiques et ensuite ce sera de toute façon l’été pour un bon bout de temps.
A bientôt.
Jean-Louis
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"bravo pour le boulot sur votre cher bateau...toujours en union de pensées et gros bisous de roselyned" Envoyé par demeestereroselyne@orange le 20-03-2014 à 17:16
Tue, 26 Mar 2014 10:00:00 GMT - La pénibilité au travail Dans le TGV Arles / Paris
Tue, 26 Mar 2014 10:00:00 GMT - Dans le TGV Arles / Paris
11h00 en France.
Bonjour à tous,
C’est devenu une habitude, mes voyages en TGV me donnent du temps pour moi et c’est très agréable. Dans la vie de tous les jours, lorsque je ne suis pas en mer, je n’ai jamais assez de temps pour faire tout ce que je voudrais faire.
Lorsque je suis à Cergy, c’est ma vie professionnelle et je suis en permanence au taquet. J’aime faire les choses à fond, je suis un passionné. C’est vrai que la vie m’a gâté, ma réussite professionnelle est très exceptionnelle et elle m’a permis de faire fortune mais elle n’est pas venue par hasard. Pour réussir vraiment il faut travailler dur, il faut être acharné, travailler encore et encore. La clef de la réussite c’est le travail.
Heureusement j’aime travailler, je peux même dire que j’adore, c’est ma passion. J’ai souvent travaillé 14,15 ou même 16 heures par jour, 7 jours par semaine. Par contre je suis un peu dubitatif lorsque j’entends parler de << pénibilité >>.
Il est évident que par construction l’homme a plus ou moins de capacités physiques mais de la même façon il a plus ou moins de capacités intellectuelles. S’il fait un travail physique ce travail sera plus ou moins pénible selon les capacités de chacun. Mais c’est exactement pareil pour un travail intellectuel. Même si l’on a de grandes capacités intellectuelles le soir, après une journée de travail intense on est totalement épuisé, on est comme soul, on ne sait plus vraiment où l’on habite.
Je viens de passer 5 jours à mon bateau, 5 jours de travail intense également. J’ai énormément de temps à passer avant de remettre ce bateau à l’eau, on sous estime toujours l’ampleur de la tâche. Malgré tout les choses avancent, je suis prêt à refermer le réservoir principal et les réservoirs secondaires sont déjà en construction. C’est très motivant. Par ailleurs je dois dégager du temps pour préparer mon intervention au prochain congrès de l’AFIDTN. C’est l’association des infirmières de dialyse et de greffe rénale. Il a lieu à Saint Malo du 14 au 16 Mai et je dois intervenir devant 600 infirmières. C’est extrêmement intéressant pour mon association << Vivre sous Dialyse >> car je vais faire passer le message directement aux personnes concernées. Mon intervention est à chaque fois différente. La langue, la durée qui m’est impartie, le profil des participants, le thème... beaucoup de paramètres influent sur mon exposé. Je vais donc vous laisser là et profiter de ce voyage en TGV pour travailler sur celui-ci. Ah, une dernière chose, demain j’ai rendez vous à Garches pour rencontrer les spécialistes en infectiologies. C’est très important pour moi et j’attends ce rendez-vous avec beaucoup d’espoirs. Malgré mon traitement antibiotique je n’arrive pas à me débarrasser de mes infections urinaires et c’est assez inquiétant pour le long terme. Je vous tiendrais informé. A bientôt.
Jean-Louis.
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"toujours en union j’attends des bonnes nouvelles de garches bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 28-03-2014 à 17:25
Thu, 03 Apr 2014 10:00:00 GMT - Trois ans déjà Dans le TGV Paris / Arles
Thu, 03 Apr 2014 10:00:00 GMT - Dans le TGV Paris / Arles
11h00 en France.
Bonjour à tous,
Hé oui, encore une fois c’est à bord du TGV que je trouve un peu de temps pour écrire une petite nouvelle. Après une semaine intense à Paris, je repars dans le sud pour me remettre sur (dans) mon réservoir à gasoil.
Mais le temps passe, il y a trois ans aujourd’hui, j’étais allongé sur un lit d’hôpital, dans une chambre stérile, en train de me réveiller. Je venais d’être greffé et je ne pouvais pas m’imaginer à quel point ma vie allait redevenir normale.
Je me pose souvent la question, est-ce pareil pour tous les greffés et en particulier pour ceux qui n’ont pas d’autres pathologies ? J’allais écrire pour ceux qui sont en bonne santé !!!!!
Pour ma part j’ai retrouvé toutes mes capacités, j’ai l’impression de n’avoir jamais été malade et je suis toujours étonné lorsque l’on parle d’exploits réalisés par des greffés, du rein en particulier. Un exploit est un exploit et je suis admiratif mais il me semble que la greffe n’apporte pas de difficultés supplémentaires.
Il n’y a pas si longtemps nous avons reçu un candidat locataire qui désirait absolument un bureau en rez-de-chaussée car, disait-il, dans le personnel de l’entreprise il y avait un << handicapé >>. Après avoir un peu creusé il s’est avéré que le << handicapé >> c’était lui-même et que son handicap c’était d’être greffé du rein !!!!! Ou bien tout le monde n’est pas logé à la même enseigne, ou bien c’est lamentable.
Il faut absolument que chacun d’entre nous donne sa position à ses proches en ce qui concerne le don de ses organes. Il n’y a pas assez de donneurs alors qu’un don permet à son receveur de retrouver une totale liberté, de naître une seconde fois.
Tout autre chose, samedi 12 avril je me rends à Nice à la soirée organisée pour le départ de mon copain Stéphane. Stéphane Narvaez, retenez bien ce nom, vous allez en entendre parler. Certains d’entre vous le connaissent déjà, en particulier tous ceux qui sont venu à La Rochelle me voir et tous ceux qui étaient à mon arrivée à Marseille.
Il est déjà connu, il fait partie des quelques très rares navigateurs à avoir fait un tour du monde à l’envers sans moteur et sans escale. Ce qu’il entreprend maintenant est absolument ahurissant, il part pour 16 mois de solitude, 16 mois sans escales, à tourner dans les mers du sud. 4SMS, c’est le nom de son défi, 4 Saisons dans les Mers du Sud !!!! Je vous tiendrai informé. Pour vous donner le niveau de difficultés, il vit dans une tente Quetchua implantée dans son bateau où l’humidité est reine et la température glaciale !
La semaine dernière je me suis rendu à Garches pour mon problème d’infections urinaires permanentes. J’ai rencontré un spécialiste en infectiologie. J’ai l’impression de lui avoir posé une colle, il s’est longuement gratté la tête avant de me prescrire une bardée d’examens médicaux. J’ai dû y retourner le lendemain et rien que sur les urines il n’y avait pas moins de 7 examens différents, << que l’on ne fait jamais >> m’ont confié les infirmières.
Je dois maintenant tenir un journal ou je note au quotidien l’état de mes urines, aspect, odeur ainsi que mes symptômes éventuels. Par ailleurs je dois faire un ECBU hebdomadaire et dans six semaines nous nous reverrons.
Sat, 12 Apr 2014 16:00:00 GMT - Une journée pour souffler A Nice
Sat, 12 Apr 2014 16:00:00 GMT - A Nice
18h00 en France.
Bonjour à tous,
Je me suis accordé une petite journée pour souffler un peu. Mes travaux de reconstruction de réservoirs avancent très bien mais lorsque je termine mes journées, vers 19h30, 19h45 je suis totalement épuisé. Après une grande journée de travail intense, mes jambes ne me portent plus et mes bras tombent tous seuls. Je me dis que c’est l’âge mais à bien y réfléchir c’était déjà comme cela il y a 15 ou 20 ans en arrière. Le travail fatigue l’homme.
Mon réservoir principal est refermé et mes deux réservoirs auxiliaires sont construits, j’ai stratifié l’intérieur de l’un deux hier et c’est cela qui m’a tué. Il y a encore pas mal de stratifications, de peintures et de finitions à effectuer mais j’espère que début Mai je pourrais commencer à réinstaller les planchers. Il me restera tout de même à reconstruire mes meubles, frigo et vaisselier.
Je suis donc parti pour la Côte d’Azur ce matin vers 9 heures. Encore une retombée positive de mon tour du monde. Un copain de mon époque cheval, que j’avais perdu de vue depuis 15 ans, est tombé par hasard sur l’article dans Paris Match en allant faire un prélèvement à son laboratoire d’analyses. Il m’a téléphoné et, comme il habite dans la banlieue Niçoise, nous avons déjeuné ensemble ce midi. Quel grand bonheur !
Il a 82 ans, toujours bon pied bon oeil, et monte encore à cheval tous les dimanches. Cependant les galops sont peut-être un peu moins endiablés qu’il y a 30 ans. Pendant plusieurs années nous avons passés de longues heures à chevaucher côte à côte dans les chemins de randonnées occupés à refaire le monde. Nous avons conclu ce midi que cela n’a pas servi à grand-chose vu l’état dans lequel il se trouve aujourd’hui !
Lorsque j’étais plus jeune j’adorais passer du temps avec les anciens, j’étais attiré par leur sagesse, leur expérience de la vie et leur vision des choses. J’ai beaucoup appris en les côtoyant. Mais attention, il fallait trier pour ne pas tomber sur ceux que j’ai toujours appelé << les vieux cons >>, les désabusés de la vie, ceux qui n’ont pas su se remettre en question, qui n’ont pas su évoluer. Ce sont souvent des techniciens qui ont été au top de leur métier à un moment donné mais qui n’ont pas su prendre le train d’un changement de technologie.
Aujourd’hui j’ai de moins en moins l’occasion de passer du temps avec des << anciens >>, il faut dire que le temps passant pour tout le monde à la même vitesse, le cercle se réduit et continuera à se réduire en permanence.
Mais heureusement cela vaut aussi pour les plus jeunes et j’ai de plus en plus de plaisir à côtoyer des jeunes. Je veux parler de jeunes adultes, à partir de la trentaine. J’ai envie de les aider, de leur faire part de mon expérience mais surtout j’ai envie de partager avec eux l’enthousiasme qu’ils mettent dans leurs projets. Il y a de plus en plus de jeunes qui veulent prendre leur destinée en main, qui veulent tout simplement réussir leur vie et cela me réjouit.
A partir de 19h, grande soirée ! On va fêter le départ de mon copain Stéphane Narvaez pour son défi 4SMS. C’est un garçon étonnant, d’une grande gentillesse qui s’est lancé un défi démesuré, totalement hors normes. Il part pour 16 mois de solitude totale dans les mers les plus dures du globe ! Je vous en reparlerais bien sûr.
A bientôt.
Jean-Louis
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"cher jean-louis, A chaque époque de la vie, on rencontre des personnes connues ou pas et selon nos affinités on apprécie plus ou moins. Quand je vais à Dangu (vendredi dernier) je fais ce constat. Enfin , cette année la végétation est en avance : ça fait plaisir. n’en fait pas trop à la fois des boulots pénibles, surtout trop longs ; c’est mauvais. tu es en bonne voie.... je t’embrasse jeanine " Envoyé par jeanine le 13-04-2014 à 08:01
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"cher jean louis je faits partie de aciens mais je ne suis pas désabusée j’adore vous lire gros bisous de roselyned" Envoyé par demeestereroselyneroselyne le 17-04-2014 à 17:21
Sun, 20 Apr 2014 20:00:00 GMT - Le Défi 4 SMS Dans mon bateau à Port Saint Louis du Rhône
Sun, 20 Apr 2014 20:00:00 GMT - Dans mon bateau à Port Saint Louis du Rhône
22h00 en France.
Bonjour à tous,
C’est demain, le lundi de Pâques que Stéphane Narvaez va larguer les amarres d’Oïkos pour quitter le quai du port Vauban à Antibes. Il part en solitaire pour tenter un défi absolument fou. Si tout va bien, il ne remettra les pieds sur la terre ferme que dans 16 mois, mi 2015 !!!
16 mois de solitude, dans les mers les plus dures du monde ! Ses conditions de vie vont être très dures. Au niveau alimentaire il a chargé 16 caisses de 50 Kg comportant chacune la nourriture pour un mois de mer. Ce sont essentiellement quelques conserves et surtout des pâtes, du riz et des lentilles stockés dans des bouteilles de Perrier. Pendant 16 mois pas de steak frittes, pas de morceau de camembert accompagné d’un bon verre de Bordeaux, pas de fruits frais, pas de bière glacée, aucun de tous ces petits rien qui sont si importants.
Pour boire, pas d’alcool, de l’eau de pluie uniquement, heureusement dans ces contrées les dépressions sont nombreuses.
Au niveau confort, ce n’est pas très haut de gamme sur Oïkos, Stéphane vit dans une tente Quetchua installée au milieu du bateau. Pas de chauffage mais dans la tente il fait un peu moins froid et un peu moins humide que dans le bateau.
Pour les communications un simple Iridium lui servira essentiellement à envoyer un SMS tous les un, deux ou trois jours afin de nous donner de ses nouvelles. Pas de réelles relations humaines avant mi 2015 !
Stéphane s’est lancé un défi jamais tenté, passer 12 mois dans les mers du sud, réalisant ainsi quatre tours du monde avant d’envisager le retour à la civilisation. Durant ce périple il va passer quatre fois le Cap de Bonne Espérance, quatre fois le Cap Horn, il va réaliser 24 000 observations pour l’IFREMER et le LPO.
Vous pouvez suivre son périple en frappant « 4 SMS » sur Google. Je suis sûr qu’un grand nombre d’entre vous vont être intéressés par cette aventure.
De mon côté j’avance doucement, jusqu’à présent mes infections urinaires étaient en général asymptomatiques et ne m’empêchaient pas de vivre normalement ma vie mais c’est de moins en moins le cas. Rien que cette semaine j’ai passé deux jours au ralentie, grande fatigue, envie de rien sauf de rester sous la couette et entre 38 et 39° de fièvre. Forcément dans ces conditions je ne travail qu’au tiers de la normal et ça n’avance pas.
De plus, la nuit dernière a été extrêmement difficile avec des douleurs qui m’ont vrillé le bas du ventre régulièrement. J’ai l’impression de me diriger droit vers un mur. Pour l’instant personne n’a trouvé la solution à ce problème, pourtant il va bien falloir y arriver car je pense que les choses vont se dégrader petit à petit.
Je revoie ce médecin de Garches le 22 Mai mais je doute d’une solution par un traitement antibiotique même sophistiqué. Je pense qu’il y a un vrai problème mécanique et que la solution passera par un acte chirurgical.
Voilà pour aujourd’hui, je vous souhaite de bonnes fêtes de Pâques. A bientôt.
Jean-Louis
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"contente des nouvelles je pense à votre ami stéphane courage pour votre santé c’est long mais sortirez du tunnel bisous roselyned" Envoyé par roselyne demeestere le 22-04-2014 à 15:20
Wed, 30 Apr 2014 10:00:00 GMT - Une semaine au bureau Dans le TGV Paris/Arles
Wed, 30 Apr 2014 10:00:00 GMT - Dans le TGV Paris/Arles
11h00 en France.
Bonjour à tous,
Je retourne au bateau après une petite semaine de travail intellectuel intense au bureau. J’adore mon travail, c’est presque une addiction. Pour être franc, c’en est même tout à fait une.
J’aime les chiffres, j’aime la comptabilité, j’aime la gestion ! Cette semaine je me suis consacré à la confection d’une petite application destinée à éditer un bilan consolidé du Groupe associé à un état du patrimoine en valeurs bilancielles et en valeurs estimées.
En ce moment je sollicite énormément mes banquiers et ils ont besoin de ces informations. Cela va leur donner une vision plus claire de la situation et c’est important pour l’obtention des prêts que je sollicite.
J’ai créé la nouvelle SCI et j’ai enfin réussi à signer la promesse de vente pour le nouvel immeuble que nous achetons dans les Yvelines. Hier nous avons lancé notre architecte sur la réalisation d’une implantation et d’une esquisse pour la construction de deux nouveaux immeubles sur Cormeilles en Parisis. Les choses avancent, le Groupe se développe et c’est extrêmement motivant.
Samedi et Dimanche j’ai fait de la mécanique. Je souhaite vendre ma grosse moto que je n’utilise plus. Aussi je veux la remettre en marche et il y a du boulot. J’ai dû réparer la pompe à essence et refaire l’embrayage. Il me reste à revoir le système de freinage de la roue arrière qui grippe et je pourrais lancer les annonces.
Maintenant je retourne à Port Saint Louis travailler sur le bateau. Je vais terminer mes réservoirs et commencer à reconstruire mes planchers et mes meubles. Le bateau va redevenir de plus en plus habitable. Mon frère travail également sur son bateau et mon copain Jacky va passer un peu de temps sur le sien lui aussi. Nous nous retrouvons pour les repas et c’est très agréable. Et puis nous échangeons des coups de main.
Finalement mon copain Stéphane a du retard à l’allumage, il a dû retarder le départ de son défi 4 SMS. Il attendait des sondes de température pour les mesures qu’il doit effectuer.
Voilà les dernières nouvelles. Je reviendrais sur Cergy le 12 ou 13 mai car je pars le 14 pour Saint Malo. Je vais faire une intervention lors du congrès annuel des infirmières de dialyse et de greffe rénale. Il y aura environ 600 infirmières et c’est réellement une occasion unique pour motiver ces professionnelles très concernées à développer la dialyse péritonéale.
A bientôt.
Jean-Louis
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" trop fort mon JL. je t’embrasse. jeanine" Envoyé par jeanine le 03-05-2014 à 08:18
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"hier vendredi tallasa la rochelle que de bons souvenirs des amoureux du bateaux comme vous bisous à jacky et bon courage bises roselyned" Envoyé par roselyne demeestere le 03-05-2014 à 12:13
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"le 9mai je suis partie avec pauline au bapteme de mon ariére petite fille CHARLENE à TOURSen tgvretour samedi aprésmidi attentedans la garede tours 2heures
accident le tgv est rentré dans un branchage ect je suis arrivée àla gare de LILLE FLANDRESà 11HEURES le soir vive la SNCF à part cela tout va bien bon courage pour SAINT MALO bibous roselynesqui" Envoyé par roselyne demeestere le 11-05-2014 à 17:03
Wed, 13 Mai 2014 10:00:00 GMT - Comme le temps passe ! Dans le TGV Arles/Paris
Wed, 13 Mai 2014 10:00:00 GMT - Dans le TGV Arles/Paris
11h00 en France.
Bonjour à tous,
Déjà mi Mai, comme le temps passe vite ! Deux semaines sans donner de nouvelles, deux semaines de travail intense pour enfin terminer la construction de ces réservoirs. Je les ai finis hier matin, je ne voulais pas rentrer sans avoir tourné cette page.
C’est à chaque fois la même chose, lorsque j’ai attaqué ce boulot il y a six mois, j’imaginais n’y passer que quelques semaines, deux mois au maximum. La bonne formule serait de se poser la question sur la durée des travaux que l’on envisage de réaliser et de multiplier le résultat obtenu systématiquement par trois !
Le schéma est toujours le même, tant que le travail que j’ai entrepris n’est pas totalement terminé je suis incapable de concevoir l’étape suivante. Mais, tout d’un coup, la porte s’ouvre et c’est l’enchantement, le moment exaltant de la « création ». Ce mot me caractérise réellement, j’adore créer, j’aime entreprendre. La conception quelle qu’elle soit, physique, intellectuelle, virtuelle, économique, juridique … m’enthousiasme et me procure un plaisir intense. J’ai l’impression que c’est du même niveau que la prise d’une drogue.
Hier après midi j’ai commencé à réfléchir à la reconstruction du plancher et des meubles. Il faut que tout cela reste amovible car il est important de pouvoir ressortir mes réservoirs en cas de nécessité. Quels matériaux employer, Iroko, Chêne, contreplaqué ? Chaque solution a ses avantages et ses inconvénients. Il faut peser les pours et les contres. J’ai décidé de rogner sur mon vaisselier pour agrandir le volume du frigo. Du coup je vais pouvoir y loger une isolation plus importante et donc économiser de l’énergie ce qui est primordiale sur un bateau de voyage.
J’ai également travaillé sur la mise en place de panneaux solaires. J’entends beaucoup de louanges sur cet équipement. Le problème qui se pose est uniquement esthétique. Je ne veux pas casser la ligne du bateau et ce n’est pas gagné. Il faut que je prenne une photo et que je fasse un montage pour voir ce que cela va donner.
Ces quinze derniers jours ont été très sympathiques, les beaux jours sont là et ce n’est plus l’isolement de l’hiver. Alain, mon frère et Jacky sont venus travailler sur leurs bateaux respectifs. Les repas sont pris en commun sur un bateau ou sur l’autre et mon ami Richard est souvent là. Nous avons passé de très bons et très joyeux moments entre copains. C’était une fête quotidienne, pas forcément très bon pour la ligne d’ailleurs.
Je pars demain pour Saint Malo et je serais de retour vendredi. Cette intervention au congrès des infirmières de dialyse est très importante pour la cause que je défends. Pierre-Yves y intervient demain matin mais il repart dans l’après midi et nous ne nous verrons pas. Dommage ! Je vais profiter de cette intervention pour lancer mon site Internet « Vivre sous Dialyse ».
Des nouvelles de Stéphane, tout va bien à bord, le passage difficile de Gibraltar est maintenant dans les rétroviseurs, il longe les côtes Marocaines et se trouve actuellement au large de Casablanca. Il peut enfin récupérer après cette veille quasi permanente en Méditerranée. Vous pouvez suivre son avancée sur son site « 4 SMS », rubrique « News ». On peut également voir sa route grâce à la balise qui le positionne chaque jour sur la carte.
La semaine prochaine j’ai deux visites importantes, l’une à mon néphrologue de greffe à Caen et l’autre à Garches pour mon infection urinaire permanente. Je retournerai ensuite au bateau pour attaquer la reconstruction de mes meubles. Je pense que je vais encore travailler sur Harmattan tout l’été et remettre à l’eau à l’automne afin de traverser l’hiver prochain pour atteindre le Brésil en début d’année.
Fri, 24 Mai 2014 10:00:00 GMT - Champion de glisse greffé ! Dans le TGV Paris/Arles
Fri, 24 Mai 2014 10:00:00 GMT - Dans le TGV Paris/Arles
11h00 en France.
Bonjour à tous,
La semaine dernière il y avait un article dans « Le Télégramme » :
« Bruno André : Champion de glisse greffé ». "Six mois tout juste après la greffe d’un rein, Bruno André est monté sur un podium du Windsurf Pro tour Français ! Un magnifique résultat qui a aussi une histoire familiale. Brutalement arrêté dans sa vie de sportif de haut niveau par une insuffisance rénale terminale, il revit désormais grâce au rein que lui a donné sa sœur."
Il s’agit de ce gars, patient de Pierre-Yves dont je vous ai déjà parlé. Il était tombé brutalement dans le coma lors d’un déplacement à Marseille et avait dû être dialysé en urgence sans jamais avoir soupçonné être malade.
Suite à mon aventure il a choisi la dialyse péritonéale qui lui a permis de continuer à pratiquer sa passion. Aujourd’hui il est greffé et ses résultats sportifs montrent une fois encore que cette maladie n’est plus le carcan de contraintes qui reste encore ancré dans beaucoup d’esprits mais qu’au contraire il existe maintenant des solutions qui permettent de retrouver une vie tout à fait normale. Il y a encore peu de temps les dialysés et les greffés avaient le statut d’« handicapé » !
J’ai passé un bon moment à Saint Malo au congrès des infirmières (et des infirmiers) de dialyse et de transplantation (AFIDTN). L’ambiance était extrêmement sympathique et j’ai été accueilli avec beaucoup d’attentions. J’ai eu l’occasion de faire passer à toutes ces personnes, dont la dialyse est le quotidien, le message sur l’importance de développer la dialyse péritonéale là où elle n’existe pas, de façon à ce que tous les futurs dialysés puissent avoir un véritable choix de leur méthode de dialyse.
Pour continuer sur ce sujet, je suis invité à parler lors de l’ouverture du congrès de la SFT, la Société Francophone de Transplantation, qui aura lieu à Caen début décembre. Cette fois j’aurai 30 minutes, c’est beaucoup plus confortable que les 20 minutes à l’AFIDTN. Je vais m’adresser aux médecins transplanteurs (environ 300) et le message doit être différent. Il va falloir que je travaille une conférence adaptée et c’est intéressant.
Ces quelques jours passés au bureau ont été intense, nos projets avancent et c’est très excitant. C’est vraiment le moment d’acheter de l’immobilier, les taux d’intérêt n’ont jamais été aussi bas. Nous avons traité à 3,15%. Ce n’est pas étonnant, l’OAT 10 ans, le taux d’intérêt auquel emprunte la France pour sa dette publique est exceptionnellement bas, à 1,78% !!!!
Achat d’immeubles anciens, de terrains, construction d’immeubles neuf, j’ai l’impression de jouer au Monopoli et depuis tout petit j’adore ce jeux. J’ai une vie fantastique et je ne l’échangerai contre celle de personne.
Maintenant je repars travailler sur Harmattan, je reviendrais à Cergy pour le WE du premier juin car il y a un meeting aérien sur l’aérodrome de mon village. J’adore et je ne manquerai cela pour rien au monde. Rafales, patrouille de France, vieux avions … Je vais y emmener Matis et Valentine, mes petits enfants. Valentine, 3 ans veut y aller mais elle m’a quand même demandé « Ça fait peur ? ».
Par la fenêtre du TGV je vois défiler la campagne, en ce moment elle est splendide. En plein milieu du printemps toute la végétation est luxuriante, tous ces verts sont magnifiques, surtout le vert tendre des jeunes feuilles de tous ces arbres qui viennent de renaître à la vie pour quelques mois.
Pour finir, une histoire triste. Depuis plusieurs années, j’hébergeais sur le terrain autour de ma maison, un couple de pigeons. Ils étaient beaux, très gros et construisaient tous les ans un nid en haut d’un de mes grands arbres. Au pied de celui-ci des restes de coquille d’œufs me permettaient d’expliquer à mes petits enfants le fonctionnement de la nature.
Mais, il y a quelques jours en rentrant un soir, un des pigeons gisait sur la route au milieu d’un tapis de plume, certainement suite à une collision avec une automobile. L’autre tournait autour. Cela m’a rendu un peu triste car je suis toujours étonné de la fidélité de ces animaux.
J’allais oublier, hier matin j’ai vu mon Néphrologue de greffe, tout va bien. J’avais rendez vous hier après midi à Garches pour mon problème d’infection urinaire permanente mais ce rendez vous a été annulé en toute dernière minute. C’est très énervant, à ce jour je n’ai vu ce docteur qu’une seule fois mais je comptabilise déjà trois reports de rendez-vous !
Cette habitude de reporter les rendez-vous est très répandue dans le milieu médical et je trouve cela totalement anormale. Quelque part c’est un manque de respect. La gêne et les coûts occasionnés sont importants car j’organise ma vie autour de ces rendez-vous, j’essaie de grouper de façon à optimiser mon temps.
De plus j’attendais cette rencontre avec beaucoup d’impatience car il faut absolument que je trouve une solution à mon problème d’infections. Pour l’instant j’attends que l’on me propose un autre rendez-vous.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Cher JL, magnifique page d’ecriture que je ne me lasse jamais de lire, les sensations ds le TGV en regardant les paysages (j ai l’impression de me retrouver ;o) Que c’est beau de faire don de ses organes, depuis notre rencontre et la lecture de tes news j ai maintenant une meilleure connaissance de ce probleme et je t’en remercie. J’attends ma mere qui arrive demain sur Sydney car je vais accoucher dans quelques jours d un autre petit bebe. je te tiendrai au courant mais je vais aussi lui parler de toi a nouveau et de tes infections permanentes. Elle est responsable des infections nosocomiales en France, medaillee de la legion d honneur il ya 3 ans maintenant. Elle a beaucoup de contacts, je suis d’accord et je ne supporte pas les rdv decommandes, total manque de respect pour le patient. Aussi j aurais aime avoir quelqu un comme toi dans ma famille qui m’apprenne comment investir simplement dans l immobilier et rapporter gros. Peut etre pour nos prochaines retrouvailles autour d’un bon repas, en tout cas je l espere! A tres bientot JL, nous avons un tres bel hiver sur Sydney, ce que j appelle un ete hiver! La bise, Delphine" Envoyé par Delphine le 27-05-2014 à 00:23
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"cher jean louis Il doit faire beau dimanche : bonne journée. je t’embrasse jeanine" Envoyé par jeanine le 28-05-2014 à 13:18
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"Cet article est très intéressant. Il est vrai que les taux étaient historiquement bas à cette période (Mai 2014). Ils n?ont d?ailleurs cessés de chuter jusqu?à fin 2014 (http://www.capital.fr/finances-perso/actualites/les-taux-sont-historiquement-bas-profitez-en-pour-regrouper-tous-vos-credits-941672) . C?est donc en effet le bon moment pour faire un crédit et faire un achat immobilier. De plus, le dispositif et la simulation Pinel (http://www.simulation-pinel.fr/) accordent des réductions d?impôts importantes aux investisseurs. Bon courage pour la suite, au plaisir de vous lire Jean-Louis." Envoyé par Petit le 14-01-2015 à 09:39
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"Cet article est très intéressant. Il est vrai que les taux étaient historiquement bas à cette période (Mai 2014). Ils n?ont d?ailleurs cessés de chuter jusqu?à fin 2014 . C?est donc en effet le bon moment pour faire un crédit et faire un achat immobilier. De plus, le dispositif et la simulation Pinel accordent des réductions d?impôts importantes aux investisseurs. Bon courage pour la suite, au plaisir de vous lire Jean-Louis. " Envoyé par Marie le 14-01-2015 à 09:43
Thu, 05 Jun 2014 10:00:00 GMT - Du cuivre dans les bateaux ? Dans le TGV Paris/Arles
Thu, 05 Jun 2014 10:00:00 GMT - Dans le TGV Paris/Arles
11h00 en France.
Bonjour à tous,
Vers la fin de mon tour du monde, lorsque j’approchais des Açores, une première anomalie a commencée à me chagriner. Le tuyau allant de mon désalinisateur au réservoir d’eau potable s’est avéré percé. Ce n’était pas un problème majeur, j’ai relié l’appareil à un tuyau volant et lorsque je voulais faire de l’eau j’insérais momentanément l’autre extrémité du tuyau dans la trappe de mon réservoir.
Puis, l’an passé, lors de ma ballade en Grèce et en Turquie, c’est le tuyau d’eau chaude pour le lavabo et la douche de la toilette avant qui s’est mis à fuir. Pas un gros problème en soit, se laver à l’eau froide en plein été méditerranéen est plutôt agréable.
Par contre je n’arrête pas de me poser la question sur l’origine de ces problèmes. Lorsque j’ai refait mes réservoirs, la première fois, lors de la reconstruction complète du bateau, j’avais installé des tuyaux en cuivre qui vont de la partie centrale jusqu’à l’avant. Je m’étais dit qu’il ne fallait pas mégotter et que le cuivre était l’idéale. Il y a ainsi six tuyaux qui passent entre la coque et les planchers, dans un endroit inaccessible aujourd’hui.
Ce sont ces tuyaux en cuivre qui se crèvent les uns après les autres. Maintenant je constate que ceux qui transportent l’eau chaude du chauffage centrale sont crevés également. Grosse inquiétude, sont-ils poinçonnés par une déformation du bateau ? Finalement c’est mon frère qui m’a mis sur la voie. Mes tuyaux sont bouffés par l’électrolyse ! Quelque par c’est un soulagement, je préfère cela à une déformation mécanique de la structure du bateau.
Lors de ma traversé de l’océan Indien, plusieurs fois, de grosses déferlantes ont coiffées le bateau en remplissant le cockpit et l’eau de mer à débordé à l’intérieur. C’est cette eau salée qui a détruit mes tuyaux en cuivre.
Mais comment réparer ? Grosse question, gros problème et beaucoup de travail non prévu en perspective. J’ai essayé de les retirer mais c’est impossible car j’avais bourré le tout de mousse PU. La solution va être de repasser sur les côté, dans les coffres, des tuyaux multicouches en plastique.
Cela va être l’objectif de la semaine, remettre à neuf le fond des coffres du carré en les stratifiant, couper les tuyaux de cuivre à ras de chaque côté et refermer proprement puis repasser de nouveaux tuyaux. Objectif ambitieux, peut-être cela me prendra-t-il beaucoup plus de temps que je ne l’imagine.
Hier j’ai rencontré ce médecin infectiologue à l’hôpital de Garches. Il m’a reçu un très long moment, nous avons refait tout l’historique et il commence à mieux appréhender l’ensemble de la situation. Mon cas est vraiment particulier et la solution, si elle existe, va être très difficile à trouver. D’une part je vais expérimenter un nouveau « cycle » d’antibiotiques en suivant l’évolution de la situation au jour le jour, et d’autre part il va consulter les urologues de la Pitié Salpêtrière avec qui il a l’habitude de travailler.
Le fait d’être greffé et donc d’être sous immunosuppresseurs est un réel problème car l’organisme ne se défend plus correctement face aux agressions des bactéries. Un jour, quand ?, je ne sais pas, on saura fabriquer un nouveau rein avec nos propres cellules et tous les problèmes de rejet, comme ceux liés aux d’immunosuppresseurs n’existeront plus. Ce sera à nouveau un énorme pas en avant pour l’humanité.
Pour finir, je veux vous parler d’une chose qui m’a bouleversé et qui revient en permanence dans ma tête depuis une dizaine de jours. C’est le cas de cette jeune femme pakistanaise de 25 ans lapidé et tué à coup de briques par son père, ses frères et ses cousins parce qu’elle s’était marié par amour sans l’accord de sa famille. Elle était enceinte de 3 mois. Dans ce pays environ 1000 femmes décèdent ainsi tous les ans, on appel cela « les crimes d’honneur » ! Que faire ? Peut-être déjà en avoir conscience et s’indigner.
Oui, l’homme est ainsi fait, capable du meilleur mais, malheureusement, du pire également.
A bientôt
Jean-Louis
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"je suis silencieuse mais j’ai de gros soucis avec de la famille qui sont trés maladesun beau frére une belle soeur une niécé tous en clinique gardons confiance je pens toujours le cuivre garches ect bisous roselyned" Envoyé par demeestere roselyne le 10-06-2014 à 18:29
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"je pars à LOURDES en pélé avec le train bleu de tourcoivg je fais 2 dialyses à lourdes je prierai pour vous et toute votre famille et les bons copains 19JUIN AU24JUIN gros bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 17-06-2014 à 11:22
Wed, 18 Jun 2014 10:00:00 GMT - La perte d’un enfant Dans le TGV Paris/Lyon
Wed, 18 Jun 2014 10:00:00 GMT - Dans le TGV Paris/Lyon
11h00 en France.
Bonjour à tous,
Chez Navy Services, à Port Saint Louis du Rhône, l’activité va crescendo. Les propriétaires rejoignent leur bateau pour la saison estivale. Il y a des français mais également beaucoup d’étrangers, des allemands, des belges et surtout des hollandais. Tous travaillent sur leur bateau avant de le remettre à l’eau. Des rencontres se font et des amitiés temporaires naissent.
Ainsi je discute de temps en temps avec un couple assez âgé dont le box est prés du mien. Ces personnes sont sympathiques et j’ai eu l’occasion de leur raconter mon voyage. Pour être franc, je suis un peu gêné car ils me vouent une véritable adoration et me disent que mon optimisme et mon dynamisme leurs font du bien.
Il y a quelques jours nous discutions, je venais d’arriver de Paris, il faisait beau et je leur disais ma joie de vivre, que la vie est belle, qu’elle est composée d’un enchaînement de petits bonheurs qui me ravissent et qu’il ne fallait surtout pas s’enfermer et passer à côté. A ce moment, l’homme me dit qu’il n’est pas de mon avis et que la vie n’est pas si belle que cela.
Je ne comprends pas, j’essaie de le faire parler mais je n’y arrive pas et je devine qu’un lourd secret se cache derrière cette affirmation. Nous nous quittons et chacun rejoint son box pour vaquer à ses occupations. Quelques minutes plus tard, il repart de son box et passe rapidement me voir pour m’avouer qu’il a perdu une fille de 19 ans. Elle a agonisé pendant deux ans en luttant contre un cancer.
Tous les parents se sont déjà imaginés dans cette situation. Je pense que la perte d’un enfant est la souffrance la plus horrible qui puisse nous être imposée. Comment comprendre cette injustice ? Je ne sais pas quelle serait ma façon de réagir si cette horreur devait m’arriver. Malgré tout il me semble que c’est comme pour la maladie, chacun reçoit sont lot, et il faut faire avec ce qui nous est attribué, les bonnes comme les mauvaises choses.
Et continuer à vivre. Ne serait-ce que pour ses proches, pour son entourage, pour les personnes que l’on côtoie. Je me souviens de l’ambiance chez mes grands parents dans le Morvan lorsque j’étais petit, c’est vrai qu’ils avaient connu la guerre mais leur vie me semblait normale et pourtant j’avais le sentiment que pour eux la vie était une souffrance quotidienne, une punition. Combien de fois me suis-je interrogé sur cette attitude négative si pénible à subir ?
Ce matin debout juste après 5h, c’est la grève à la SNCF et le pays tout entier est pris en otage par quelques un. Je suis pour le droit de grève bien sur mais à une époque où l’on prône l’égalité, il n’est pas normal que certain aient un pouvoir aussi démesuré. En attendant cela me coûte du temps et de l’argent.
Sur le bateau les travaux avancent, j’ai presque fini de refaire mes coffres du carré et de passer mes tuyaux, il reste des couches de peinture à étaler. C’est Jacky qui va s’en occuper pendant que je vais installer le propulseur d’étrave sur son bateau. Echange de services ! Ensuite je vais m’attaquer à la reconstruction de mes meubles.
Pour finir, une très bonne nouvelle, mon problème d’infection urinaire récidivante est enfin pris en main très sérieusement. Je vais être hospitalisé une semaine (et plus si affinité) à l’hôpital de Garches à partir du 21 juillet afin de subir des examens destinés à essayer de comprendre quelle en est la cause. Pour certains la perspective d’être hospitalisé est une mauvaise nouvelle mais pour moi c’est un grand bonheur car on est dans l’action et on risque de progresser vers une solution.
Voilà pour aujourd’hui, à bientôt,
Jean-Louis
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"cher JL Sûrement : chaque famille a son lot,perdre un enfant c’est terrible, crois -tu que le décès de v/mère n’a pas changé la vie de tous. tu as été choqué petit à Savilly, selon l’âge on réagit différement. bisous jeanine" Envoyé par jeanine le 27-06-2014 à 17:41
Thu, 02 Jul 2014 09:00:00 GMT - Un petit coup de mou Dans le TGV Arles/Paris
Thu, 02 Jul 2014 09:00:00 GMT - Dans le TGV Arles/Paris
11h00 en France.
Bonjour à tous,
Beaucoup de stress hier soir pendant les soixante premières minutes du match des bleus contre le Nigéria, puis enfin la délivrance. Je ne suis pas un fana de foot mais l’impact des résultats de notre équipe nationale sur l’économie française est énorme. Le fait d’être en quart de finale est déjà une grande victoire et maintenant ce qui va arriver ne pourra être que du plus. Tout un peuple peut être remotivé et se battre à nouveau si son équipe arrive en finale. Et la France en aurait bien besoin !
Je remonte à Paris pour quelques rendez-vous médicaux et professionnels après 15 jours de travail sur le bateau. Quel bonheur, j’ai enfin terminé cet énorme travail qui consistait à refaire les fonds pour solutionner ces problèmes récurrents de fuite de gasoil qui polluaient mes coffres et donnaient une odeur de salle machine dans le carré.
Cela durait depuis la construction, en 1969. Une erreur de conception. Huit mois de travail ! C’est énorme, même si j’ai partagé mon temps entre le bureau et le bateau. Un très gros chantier, et difficile surtout de continuer à vivre dans le bateau en marchant sur des planches.
La dernière étape consistait à refaire à neuf les coffres. Puis en deux jours j’ai remonté les planchers, j’ai remis en place la descente du carré puis la table et miracle, j’ai retrouvé mon bateau avec le plaisir d’y vivre et de pouvoir inviter à nouveau les amis.
L’anniversaire de mon ami Richard tombait à pic, comme Jacky était à son bateau, nous avons fait la fête tous les trois et ce fut un grand moment de bonheur avec un fraisier comme gâteau d’anniversaire sur lequel j’avait installé ces nouveaux feux qui projettent plein d’étoiles comme pour les enfants.
Mais le jour suivant j’ai ressenti un coup de mou, une petite dépression, une lassitude du bateau. Lorsqu’un chantier qui a monopolisé toute notre énergie pendant tant de mois se termine, on se sent vide tout d’un coup et il faut se remotiver, retrouver un fil conducteur, un intérêt pour relancer la machine.
Heureusement j’ai ma liste des « à faire » et elle m’aide beaucoup. Sur une cinquantaine de lignes je n’en avais rayé que quelques unes. J’ai donc pris cette liste et j’ai commencé par les points qui demandaient le mois de temps. Lorsque, le soir venu on arrive à rayer une, deux ou exceptionnellement trois lignes, c’est une grande satisfaction et le moral repart plein pot. Une astuce pour améliorer l’efficacité est de détailler les gros travaux en plusieurs lignes. Elle permet de mieux matérialiser l’avancée des travaux.
Au niveau professionnel j’ai beaucoup de satisfactions. Nous sommes en pleine phase de développement, notre concept est porteur et ce sont maintenant les mairies qui nous demandent d’implanter nos immeubles sur leur territoire. Nous venons de travailler pour améliorer l’aspect extérieur de notre immeuble type. Son look est devenu très high-tech, en bois, métal gris foncé et métal gris clair avec des faces biseautées et un jeu sur les types de fenêtres.
En fin de semaine je dois revenir à Port Saint Louis pour une semaine de travail sur le bateau puis ce sera une petite semaine de vacances à Chamonix avant mon stage à l’hôpital.
A bientôt.
Jean-Louis
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"trés sensible à la mort d’un enfant pasquier a perdu un enfant de quatre mois;;; contente d’avoir des nouvelles je fais un dopler mardi toujours la trouille bisous roselyned" Envoyé par roselyne demeestere le 05-07-2014 à 09:46
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"Bonjour Jean Louis..
Nous venons de parcourir votre Blog, votre histoire est fort intéressante et émouvante. Pour en Revenir à la moto, la surprise était de taille, nous ne regrettons pas d’être venu la chercher.. Bonne continuation Jean Louis, on suivra vos futures aventures en sous marins!! " Envoyé par Nelson Seraphin Dos Santos le 08-07-2014 à 21:39
Fri, 11 Jul 2014 13:00:00 GMT - En route pour Chamonix Mont Blanc En gare d’Avignon TGV
Fri, 11 Jul 2014 13:00:00 GMT - En gare d’Avignon TGV
15h00 en France.
Bonjour à tous,
Ouf, des vacances ! Enfin des vacances, des vraies. C’est difficile de déterminer ce qui, dans ma vie, représente une période de vacances et ce qui n’en est pas. En fait j’ai l’impression d’être en vacances perpétuelles car j’ai la liberté de faire à tout moment ce que je veux. Je suis le seul maître à bord.
Par contre lorsque je suis au bureau, même si je me régal à bosser, je travail vraiment et le soir je rentre fatigué à la maison. C’est la même chose lorsque je suis au bateau en calle sèche. Je crois que la différence entre le travail et les vacances c’est qu’en vacance on ne produit rien, ce qui n’est pas le cas lorsque l’on travail, même si ce travail est très plaisant et que rien ne nous oblige à le faire.
Sur le bateau les choses avancent, tous les jours je raye des lignes de ma liste des « à faire », malheureusement il m’arrive souvent d’en ajouter également de nouvelles. Sur un bateau qui navigue dans des eaux salées, la rapidité que mettent les choses à se détériorer est étonnante.
Le temps passe très vite, trop vite, beaucoup trop ! Il faudrait que je parte début octobre, c’est très proche, dans deux mois car je ne reviendrais au bateau qu’au mois d’août maintenant. Après une semaine de vacances à Chamonix, je rentre à l’hôpital pour une semaine et ensuite ce sera déjà la fin du mois.
Cette semaine j’ai vu ma dermato pour qu’elle me retire un grain de beauté en train de mal tourner. Je lui ai demandé que faire pour ces excroissances qui me poussent sur le sommet du crane depuis que je suis greffé. J’ai dû me battre violemment car elle voulait à nouveau me les brûler. Cela marche peut-être pour les gens « normaux » mais pour moi qui suis sous médicaments antirejet ça ne fonctionne pas et au contraire elles repoussent deux fois plus grosses.
Je pense que d’une façon générale les dermatos ne prennent pas suffisamment conscience du cas particulier des patients immunodéprimés. Lundi j’ai vu un chirurgien plasticien qui m’a proposé de passer au bloc début septembre pour me retirer tout cela en me précisant que d’autres vont pousser. Ce n’est pas grave, je prendrais un abonnement annuel comme je le fais déjà pour mon dentiste par exemple.
J’adore Chamonix l’été, les journées sont magnifiques. Voici par exemple le programme d’une d’entre elles : monter à l’aiguille du midi puis prendre les œufs qui surplombent les glaciers jusqu’en Italie, avaler un capuccino italien avant de revenir déjeuner au petit restaurant qui se trouve tout en haut de l’aiguille. Puis, en début d’après midi redescendre par la cabine à mi pente et emprunter le sentier qui, après quatre heures de marche, nous amène à la mer de glace. Le dernier petit train à crémaillère de la journée nous redescend fatigués mais heureux en plein centre de Chamonix.
L’an prochain je serais au Brésil, je suis un peu inquiet. Je ne connais pas la date mais je sais que ce sera une année électorale pour ce pays et je crains des mouvements sociaux. Il y en a eu beaucoup avant le Mondial et la défaite cuisante que les Brésiliens viennent de subir ne va pas améliorer le climat. Ce serait dommage de ne pas pouvoir profiter pleinement de ces moments.
Des nouvelles de mon copain Stéphane parti dans les mers du sud. Malheureusement il a dû abandonner après avoir croisé un glaçon « plus gros que ceux de l’apéro ». Naviguer en solitaire dans ces mers en plein hiver austral sans équipements de détection relève un peu de la roulette russe. Le risque de collision est beaucoup trop grand. Les icebergs sont maintenant monstrueux, ils peuvent faire plusieurs dizaines de kilomètres de long et de large et ainsi remonter très haut avant de fondre en totalité.
A bientôt
Jean-Louis
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"bisous jean louis vendredi aprés ladialyse je vais en normandie chez vero qui arrange avec bruno un ancien préssoir nous sommes en famille jje rentre dimanchesoir le pressoir n’est de deauville honfleur" Envoyé par roselyne demeestere le 15-07-2014 à 16:48
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" Cher JL et Francine,
Bonnes vacances. A bientôt.
Je vous embrasse Jeanine" Envoyé par jeanine le 16-07-2014 à 15:01
Tue, 22 Jul 2014 16:00:00 GMT - Encore en vacances Hôpital Raymond Poincaré à Garches
Tue, 22 Jul 2014 16:00:00 GMT - Hôpital Raymond Poincaré à Garches
18h00 en France.
Bonjour à tous,
Hé bien oui, d’après la théorie développée dans ma dernière news je suis en vacances puisque je ne produis rien cette semaine. Je suis rentré hier en pension complète, « all includ » à Garches, service Infectiologie.
Le but de cette hospitalisation est de pratiquer un certain nombre d’examens afin d’essayer de découvrir la cause de ces infections urinaires permanentes qui ne me lâchent pas depuis ma greffe de rein. Et surtout d’essayer de définir les actions à mener afin de solutionner ce problème qui dure depuis trop de temps.
Mis à part cette difficulté je suis en pleine forme, mon greffon se plait avec moi et toutes mes analyses biologiques sont bonnes. Je suis content que cette affaire soit prise sérieusement en main, il n’y a qu’en cherchant que l’on a des chances de trouver. Nous feront le point après mon dernier examen qui aura lieu vendredi matin.
Je viens de passer une semaine à Chamonix et comme à chaque fois, je me suis régalé. Les paysages du Mont Blanc, des glaciers et de ces montagnes en générale sont toujours aussi somptueux. J’ai beaucoup marché, parfois dans la neige des névés. L’endroit est formidable car il y a des téléphériques partout. On peut prendre un téléphérique qui nous monte à 2000 mètres puis on fait une longue marche avant de redescendre par un autre téléphérique un peu plus loin dans la vallée.
En arrivant j’ai pris un « Multipass » qui permet d’utiliser librement tous les téléphériques ainsi que le petit train à crémaillère du Montenvers et le tramway à crémaillère également qui monte au fameux « Nid d’aigle ». Dans la vallée, une carte pour la semaine permet de circuler librement en bus et en train.
Pour la première fois j’ai utilisé des battons pour mes randonnées, c’est formidable, avant je ne pouvais pas faire de trop longs parcours car mon genoux gauche finissait par flancher dans les descentes. Avec les battons on peut faire de plus grandes randonnées sans être cassé. Les battons reportent une partie des efforts sur le haut du corps et le lendemain les épaules sont légèrement douloureuses.
Mon agenda se rempli de rendez-vous pour la fin d’année. Jean-Louis Hugues, le beau frère d’Yves Fortin le papa d’Harmattan (Voir mon blog du 9 Aout 2010 sur la genèse de ce bateau exceptionnel) passe en France. Il vit actuellement au Canada, ancien officier de marine marchande, il a la nostalgie des voyages en cargo et il vient de s’offrir un allez retour le Havre – Les Caraïbes sur un porte container en tant que passager. Il faut absolument que nous nous rencontrions.
Par ailleurs, Sylvie, ma cousine qui vit à la réunion a pris un billet d’avion et nous devons visiter les îles Canaries ensemble avec Harmattan fin novembre début décembre. Je n’oublie pas non plus la conférence aux médecins transplanteurs le 2 décembre à Caen.
Heureusement les travaux sur Harmattan avancent, sur les 53 points que comporte la liste des « à faire » actuelle, 18 sont réalisés. Cela veut dire tout de même qu’il en reste 35 à traiter !!!!! Les deux tiers restent à faire, c’est énorme. Il faut maintenant que je classe la liste par priorité et que je voie ce que je dois absolument faire avant de remettre le bateau à l’eau. L’urgence est de reconstruire le vaisselier et le frigo et pour cela il faut que je commande le bois.
A bientôt.
Jean-Louis
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" cher jean-louis, Une étape de plus pour toi, je souhaite vivement une amélioration pour toi : mais, il y a des domaines où la médecine traine les pieds. je t’embrasse jeanine " Envoyé par jeanine le 25-07-2014 à 08:44
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"vive la normandie orages et soleil nous étionn 15 belle fete de famille trop courte du vendredi soir au dimanche soirvotre santé va s’ameliorer patience gros bisous roselyned" Envoyé par demeestere roselyne le 26-07-2014 à 15:14
Thu, 31 jul 2014 18.00.00 GMT - Un qui sait c’est formidable (31/07/14) Dans le TGV Paris / Arles
Thu, 31 jul 2014 18.00.00 GMT - Dans le TGV Paris / Arles
12h00 en France. Dans le TGV Paris / Arles
Bonjour à tous,
C’est toujours la même chose et cela se confirme à chaque difficulté, un qui sait vaut toujours mieux que 20 qui ne savent pas. J’ai fait un bond de géant dans la recherche d’une solution au traitement des infections urinaires qui ne me lâchent pas depuis ma greffe il y a plus de trois ans.
Et puis j’ai passé une super semaine à l’hôpital de Garches. J’aime beaucoup ces périodes d’hospitalisation. Suis-je normal ? Peut-être pas mais j’admire énormément le personnel hospitalier, en particulier les infirmières et les aides soignantes. Bien sûr il y a quelques biques mais ce ne sont que des exceptions.
La plus part m’impressionnent par leurs qualités humaines, leur compassion, leur gentillesse, leurs attentions et par tout l’amour quasi maternel qu’elles portent à leurs malades. Que c’est bon !
Du coup, pendant ces hospitalisations je multiplie les rencontres agréables. Comme on sait que cette rencontre ne va durer que quelques jours, on échange énormément, on aborde souvent des sujets profonds ou très personnels. C’est exactement comme lorsque l’on voyage en bateau et que l’on fait une escale qui ne va pas durer trop longtemps.
Je suis bien sûr content de ressortir car je suis épris de liberté avec un grand L et la perfusion branchée dans le bras en permanence c’est à l’opposé de la liberté mais je suis toujours un peu triste de quitter ces personnes que j’ai tant appréciées et que je ne reverrais très certainement jamais.
Concernant l’aspect médical, il a fallu commencer par stopper l’infection en cours avant d’entreprendre les examens invasifs destinés à rechercher les causes de mes infections permanentes. Puis à partir de mercredi après midi les examens ont pu commencer. Les examens habituels (échographie, Scanner avec injection puis urographie rétrograde) n’ont, comme d’habitude, pas permis de déceler d’anomalie.
Par contre, l’hôpital de Garches qui travaille avec les urologues de la Pitié Salpêtrière, possède un service de « Vessie Neurologique ». Quelle chance d’être tombé ici ! Ce service s’occupe principalement des paralysés de la partie inférieure du corps. Cette équipe m’a fait passer un examen dont je n’avais jamais entendu parler auparavant. Il s’agit d’un BUD, un Bilan Uro Dynamique.
Après la mise en place de différentes sondes, l’opératrice remplie progressivement la vessie. Je dois tousser régulièrement pendant cette opération et elle analyse en permanence les réactions de la vessie. Quelle surprise ! D’une part la jeune femme médecin très compétente s’aperçoit que ma vessie est totalement atone et d’autre part qu’elle est toute distendue. Cela s’explique parfaitement car depuis ma naissance, à cause de ma valve je dois forcer pour uriner. Je n’ai jamais uriné normalement.
Elle me demande alors si je ronfle la nuit ! Quel rapport ? Eh bien lors d’apnées du sommeil le corps secrète une hormone et le résultat est que le rein confond la nuit et le jour. J’avais souvent dit à mes médecins que mon greffon ne fonctionnait que la nuit, du coup j’ai des mictions qui peuvent dépasser le litre, c’est énorme et générateur d’un terrain extrêmement propice à l’infection urinaire.
Ensuite l’examen de l’urètre et de la vessie avec l’endoscope permet de déceler une sténose au niveau de la cicatrice de l’opération de la prostate. En fait mes infections ne viennent pas d’une seule cause facilement identifiable mais de plusieurs facteurs défavorables qui se cumulent pour favoriser des infections permanentes.
Nous avons donc plusieurs pistes à suivre. Déjà stopper le médicament destiné à limiter mes incontinences mais qui rend la vessie moins réactive, ensuite je vais devoir rencontrer les spécialistes du sommeil pour analyser le problème des apnées supposées. Par ailleurs, contrairement à ce que m’ont dit de nombreux médecins, il faut que je boive beaucoup moins et que je réduise énormément le soir à partir de 18 heures. Le slogan « Buvez Eliminez » a fait beaucoup de mal, le professeur Dufour, l’urologue qui m’a opéré de la prostate et de ma valve est très remonté contre celui-ci, il a généré de nombreuses infections urinaires.
Je dois consulter à nouveau le service de Vessie Neurologique début septembre et nous déciderons alors s’il y a d’autres pistes à suivre.
Au niveau professionnel il est temps que le mois d’août arrive car tout se précipite. Plus nous grossissons et plus tout s’accélère. Nous avons plusieurs constructions en cours, des dossiers de pré-commercialisation importants à traiter et les journées ne sont pas assez longues. C’est extrêmement motivant mais c’est également fatigant. Les vacances sont nécessaires, surtout pour Didier qui prend de plus en plus en main la responsabilité de l’évolution du groupe et pour Francine qui a de plus en plus de locataires à gérer.
De mon côté je vais attaquer la reconstruction du vaisselier et du réfrigérateur de la cambuse d’Harmattan. J’ai reçu le bois, je n’ai plus qu’à m’y mettre.
A bientôt.
Jean-Louis
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"cherjean louis vous etez vraiment pas semblame aux autres ce qui fait votre charme.. contente d’avoir de nouvelles j’ai eue un probleme d’ordi bon courage gros bisous à tous roselyned " Envoyé par demeestereroselyne@orange le 10-08-2014 à 15:15
Tue, 14 augl 2014 12.00.00 GMT - Un weekend avec mes petits enfants Dans le TGV Arles / Paris
Tue, 14 augl 2014 12.00.00 GMT - Dans le TGV Arles / Paris
12h00 en France. Dans le TGV Arles / Paris
Bonjour à tous,
Nous n’avons pas eu d’hiver mais nous n’avons pas d’été non plus. Même dans le midi, à Port Saint Louis du Rhône, le temps est très moyen. Nous avons droit régulièrement à des orages énormes, Pour descendre du bateau qui est normalement « à sec », il faut souvent enfiler une paire de bottes pour traverser le lac qui l’entoure ! Et quand il n’y a pas d’orage c’est le mistral qui souffle. Un point positif, cette année les nuits sont douces, voir même fraîches, on oublie que normalement, à cette saison, il est impossible de se reposer tellement les nuits sont chaudes.
Je viens de consacrer ces quinze derniers jours à la reconstruction des meubles de ma cambuse. Il s’agit qu’un grand placard vertical et du frigo. Ce grand vaisselier est très pratique mais son ancien look, recouvert de molleton mural sur un côté et peint en blanc mat sur le reste détonnait vraiment dans cet environnement de teck et d’acajou. De plus, à cause de ce problème de conception même du bateau les liquides indésirables ont pourri le bas du vaisselier et du frigo.
J’ai donc entrepris de les reconstruire. J’en profite pour réduire un peu la taille du placard et agrandir le frigo qui va ainsi tripler de volume. J’ai choisi une finition teck qui s’intègre parfaitement avec l’ensemble cambuse, table à carte, carré. Pour cela j’ai acheté une grande plaque de contreplaqué marine recouvertes sur les deux faces de placage en teck. Et puis du placage teck en rouleau pour les chants.
J’adore travailler le bois. J’aurai pu en faire mon quotidien, « menuisier ébéniste » quel métier sympa. Je me régal d’ailleurs dans tous les métiers créatifs, lors que j’étais minot, je voulais être couturier. Mais pas n’importe quel couturier, j’imaginais habiller les jolies femmes, je ne savais pas alors que cela s’appelait « Grand Couturier ». J’ai commencé très tôt à coudre sur la machine de ma mère des slips pour mon nounours, plus tard c’était des jupes et des robes pour mon épouse.
Revenons à mes meubles, j’ai commencé par le haut, le placard. Il est absolument magnifique. Le travail est facile mais il faut être extrêmement méticuleux, il faut s’appliquer en tirant la langue. Je travail à la scie sauteuse et éclaire l’endroit où je coupe à l’aide de ma lampe à LED. Puis je ponce en suivant une règle en alu fixée par des serre-joints. Pour réussir il faut atteindre une précision du dixième de millimètre. Je suis très fier de moi car la réalisation est absolument magnifique et lorsque je prends mes repas, je passe mon temps à admirer ce meuble. Je me suis accordé une note de 18 sur 20 et pourtant je note sévère.
Maintenant je suis sur le frigo, j’ai réalisé le bâti et toute l’isolation. Polystyrène extrudé de 8 cm sur la face arrière, tout contre la paroi chaude de la salle machines et de 6 cm pour le reste. Dans un bateau l’isolation du frigo est extrêmement importante car l’énergie est rare et il ne faut pas gâcher.
Je suis maintenant sur la paroi intérieure que je réalise en lambris pvc. J’ai choisi un lambris blanc, c’est joli et ce matériau résiste aux températures bases. De plus il se lave très facilement. Encore un avantage, sa conception en double paroi créée une isolation supplémentaire. Comme je souhaite que le tout reste démontable, je réalise des plaques finies qui s’emboitent les unes dans les autres.
Ensuite il va me rester à construire les deux portes. J’en ai encore pour une dizaine de jours. Il faut que ma cambuse soit entièrement finie fin août.
J’ai retravaillé ma liste des « à faire », ma « Job list » comme l’appel Loïc Perron. C’est devenu un véritable sapin de Noël. 14 lignes restent en noir, ce sont les indispensables « A faire avant de partir”, il y a celles en italique rouge qui correspondent aux travaux réalisés, puis celles en vert, normalement réglées mais à tester en utilisation. Pour certains points, je suis devenu plus philosophe ou plus exactement plus réaliste, il en est ainsi des lignes en bleu « Peut attendre » et des lignes en violet « Peut se faire en route en emportant les pièces et le matériel».
Il est grand temps également de vérifier que tout mon matériel de sécurité est en état de repartir pour de grandes traversées, balise de détresse (pile), radeau de survie (date de révision), fusées (date de péremption), extincteurs … Je dois également reprendre un abonnement pour mon système de communications par satellite. Je vais ainsi pouvoir tenir mes objectifs et mettre à l’eau dans la première quinzaine d’octobre pour être aux îles Canaries avant début Novembre.
Je m’accorde un petit weekend de trois jours en famille, je redescendrais au bateau lundi. J’ai envie de faire un petit break dans ce travail et de profiter de mes petits enfants que je n’ai pas vus depuis un mois. Ma relation avec Valentine est assez étroite, elle me réclame et veut « essayer le bateau de pépé ».
A bientôt.
Jean-Louis
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"valentine le bateau est magnifiquej’ai la chance de le connaitre gros bisous à tous" Envoyé par roselynedemeestere le 15-08-2014 à 20:47
Mon, 18 Aug 2014 17:00:00 GMT - Le don d'organes Dans le TGV Paris/Arles
Mon, 18 Aug 2014 17:00:00 GMT - Dans le TGV Paris/Arles
17h00 en France. Dans le TGV Paris/Arles
Bonjour à tous,
D’une façon générale il est très difficile de prendre conscience des choses, d’en mesurer toute la profondeur, si l’on n’est pas directement concerné.
Etant moi-même greffé, j’aurais dû être pleinement conscient de l’importance du don d’organes. De l’importance de prendre position pour soi même et de l’importance de communiquer ce choix à ses proches. Bien entendu, je suis un farouche partisan du don d’organes mais ce weekend j’ai découvert que j’étais encore loin d’avoir compris à quel point le don d’un organe peut être un véritable don de vie.
J’adore les variétés et hier soir j’ai regardé en « Replay » l’émission consacrée à Grégory Lemarchal . En effet, samedi soir c’était dessins animés, Titi et Glos Minet, Bugs Bunny, Vil Coyote et les Bip Bip … avec Valentine. Souvenez-vous, Grégory était ce jeune atteint de cette maladie génétique, la mucoviscidose qui, malgré ses poumons complètement malades, avait gagné la Star’ac en 2004.
Ce garçon était réellement exceptionnel, doté d’une volonté inébranlable, il avait un don naturel pour le chant et pouvait entre deux quintes de toux pour expulser ses glaires, assurer des duos à pleurer avec les plus grands artistes de la chanson internationale.
Il a quand même eu le temps de sortir deux très bons albums avant de décéder de sa maladie fin avril 2007 en prenant la France entière par surprise. Qui aurait pu s’attendre à voir disparaître aussi brutalement ce beau jeune homme si plein de vie, doté de tout ce talent et à qui tout semblait sourire ? Comment supporter une telle injustice ?
Grégory ne parlait jamais de sa maladie. Lors de cette soirée, sa maman a dit une phrase qui m’a beaucoup touchée : « La maladie n’a jamais permis à personne d’exister ». Je partage totalement cette idée. Elle-même, mais également plusieurs amis de cet ange, de cette véritable étoile filante nous ont rapporté que son leitmotiv était « Avec la volonté tout est possible, on peut tout réussir ». Il en a fait la preuve.
C’est très triste, à deux mois près Grégory aurait été greffé et aujourd’hui il aurait pu nous faire partager sa joie de vivre. Au printemps 2007, j’avais pris la mer pour un tour de méditerrané en solitaire et je suis passé à côté de cette actualité de l’époque.
Pour les reins, la dialyse permet de pallier à l’absence de greffon et de continuer à vivre d’une façon plus ou moins dégradée, plus ou moins contraignante selon la méthode employée et la personnalité de chacun. Mais elle permet de continuer à vivre tout de même. La disponibilité d’un greffon n’est dans ce cas pas vitale même si la personne greffée voit son espérance de vie augmenter d’une façon significative et sa qualité de vie également.
De plus, pour moi qui, bien que dialysé, menait une vie absolument extraordinaire, autour du monde sur mon bateau, la greffe ne me semblait pas du tout urgente et je dois même dire qu’alors je ne me posais pas la question de sa nécessité.
Par contre, et j’en ai maintenant pleinement pris conscience, pour d’autres organes, les poumons, le cœur … pas de greffon, pas de vie ! Et le fait de faire un don de ses organes permet réellement de donner la vie.
A l’époque, même en cas d’urgence, il fallait un an pour obtenir un greffon de poumon. Le décès de Grégory a participé à faire changer les choses, aujourd’hui ce délai est parfois ramené à trois semaines dans les cas d’urgence extrême.
Je suis en train de préparer mon intervention le 2 décembre à Caen, au congrès des transplanteurs et il est important que je m’ouvre un peu sur la problématique que pose la défaillance d’autres organes que le rein.
Alors, si vous ne l’avez déjà fait, dites à vos proches votre position sur le don de vos organes. Quelque soit votre position, elle n’a pas à être jugée mais elle doit être connue de votre famille. Pour ma part, je fais don de tous mes organes qui pourraient encore servir si cela s’avère possible.
A bientôt
Jean-Louis
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"cher JL A ma prochaine visite de toubib, je le demande "tous organes" car je n’ai que pour le coeur¨.une belle blonde aux yeux bleus, la pte valentine. bisous jeanine" Envoyé par jeanine le 20-08-2014 à 20:09
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"cher JL
documents dispos en pharmacie, je les expédient pour avoir la carte bisous jeeanine" Envoyé par jeanine le 23-08-2014 à 08:47
Wed, 03 Sept 2014 15:00:00 GMT - Le plaisir d’écrire Dans le TGV Arles/Paris
Wed, 03 Sept 2014 15:00:00 GMT - Dans le TGV Arles/Paris
17h00 en France.
Bonjour à tous,
Nous ne sommes pas tous égaux à la naissance c’est une évidence. Je ne parlerais pas de l’endroit géographique où l’on a vu le jour ni de l’époque, ni de la famille, ni de la couleur de peau, ni de la religion mais des facultés qui nous sont propres et que les gentilles fées ont bien voulu jeter dans le berceau.
En tout premier lieu, il y a le physique, la taille, la force, la vélocité … certains seront plus à même de faire certains travaux de force. Ainsi j’ai été surpris au Sri Lanka de voir des femmes travailler à la pelle et à la pioche dans une tranchée. Cela s’explique car chez les Tamouls les femmes sont grandes et charpentées et les hommes plus chétifs.
Ensuite il y a toutes les facultés intellectuelles. De construction notre cerveau sera plus doué pour les matières techniques ou pour les domaines littéraires, pour le concret ou pour l’abstrait …
A l’inné de chacun vient s’ajouter l’acquis, la niaque, le désir de se battre, le goût de l’effort … mais je vais garder ces sujets pour mes prochaines grandes traversées transocéaniques.
Aujourd’hui je veux vous parler de tout ce que m’a apporté l’écriture. A l’école, je me suis très vite rendu compte que j’étais très doué pour les matières techniques, mathématiques, géométrie, trigonométrie, technologie puis électricité, électronique …. Par contre j’étais absolument nul dans les domaines littéraires, l’orthographe, les rédactions, les dissertations, la phyllo … J’étais aussi à l’aise dans le concret que perdu dans l’abstrait
Je me désolais et au lycée j’étais admiratif de ce gars qui arrivait à obtenir des notes aussi près du 20 sur 20 que moi du zéro pointé. Et puis un jour, la prof nous a demandé de faire une dissertation sur le tableau de la Joconde. J’ai pris un plaisir immense à décrire ce tableau, mon côté concret certainement. Miracle, lors de la correction des copies j’étais le premier de la classe ! Cela m’a interpellé, je n’ai pas tout compris mais à partir de ce jour j’ai pris conscience que ma nullité dans les matières littéraires n’était peut-être pas irrémédiable.
J’ai créé mon entreprise à 30 ans, un an après j’avais une vingtaine de salariés et une grande part de mon travail consistait à écrire. Petit à petit je me suis amélioré, j’ai appris à choisir les mots qui retransmettaient avec précision ma pensée. Puis en 2007, après avoir passé neuf ans à reconstruire mon bateau j’ai décidé de profiter de mon tour de Méditerranée en solitaire pour écrire un livre relatant cette aventure. J’ai découvert alors tout le plaisir que l’on peut ressentir à écrire.
Lorsque j’ai décidé de traverser l’Atlantique sous dialyse la tenue d’un blog m’est apparue une évidence. Cinq ans plus tard, je fais le point et j’étais alors loin de m’imaginer tout ce qu’allait m’apporter le fait d’écrire régulièrement. Lorsque je suis en mer, c’est une page par jour et à terre, pris par toutes mes activités, je me contente d’une page tous les quinze jours.
Pour moi écrire une page est un travail conséquent. Au préalable, il faut penser au sujet, y réfléchir, l’analyser, le disséquer … et cela se fait à tous moments de la journée et de la nuit. Ensuite il faut écrire, poser ses idées d’une façon concise. Les idées foisonnent, on a 10 pages mais il faut réduire à une seule pour ne pas lasser. C’est entre deux et quatre heures de travail. Par exemple le temps exact d’un trajet Arles/Paris en TGV (4h). Avant j’aurais utiliser ce temps à lire, maintenant j’écris.
Je me suis énormément enrichi intellectuellement en me penchant sur tous ces sujets, merci le blog. Aujourd’hui, mes rapports avec les autres ont totalement changés, j’ai toujours mille sujets à aborder, tous plus intéressant les uns que les autres et je vois bien que je passionne mon auditoire.
Au bateau les travaux avancent, encore une journée de travail et je vais pouvoir tester mon nouveau réfrigérateur. J’ai reçu mes nouveaux panneaux solaires, ils sont plus petits et je vais pouvoir les installer sur les filières de chaque côté du cockpit sans casser la ligne du bateau.
Je rentre quelques jours à Paris, demain je passe au bloc pour que le chirurgien me retire ces excroissances qui me poussent sur la tête, effets secondaires néfastes des médicaments antirejet.
Tue, 09 Sept 2014 09:00:00 GMT - Les guides nautiques Dans le TGV Paris/Arles
Tue, 09 Sept 2014 09:00:00 GMT - Dans le TGV Paris/Arles
11h00 en France.
Bonjour à tous,
A quelques semaines du grand départ, me voilà à nouveau en train de descendre à Port Saint Louis du Rhône. Je suis chargé. Outre un stock de filtres à huile, j’emporte à bord les guides nautiques de mes futures escales.
En tout premier lieu j’ai repris mon guide des Iles de l’Atlantique, Açores, Madère, Canaries et Cap Vert. La grande nouveauté du moment, le guide que je viens d’acheter se nomme tout simplement « Le Brésil ». Quel bonheur ! Le guide nautique est le meilleur générateur de rêves que je connaisse.
Je suis en train de traverser le Morvan noyé sous le brouillard et les brumes, dans les champs les cultures ont été ramassées, les forêts commencent à montrer quelques signes, quelques couleurs indiquant que l’automne approche. Et pourtant, un après-midi écrasés de chaleur sous mon taux de soleil, Harmattan mouillé devant un village de pêcheurs niché au fond d’un cul de sac dans une petite île de la baie paradisiaque d’Ilha Grande s’échappe de mon guide.
250 mouillages et marinas, 350 photos et cartes marines, plein d’informations pratiques et touristiques, c’est une véritable mine, énormément de matière pour alimenter mes rêves d’aventures. Je suis toujours étonné lorsque certains se demandent comment je peux bien occuper mes journées, seul en mer pendant ces longues traversées.
A côté du guide du Brésil, un gros pavé que j’avais acheté en 2009, juste avant que l’on m’annonce que l’heure de la dialyse était arrivée, « Patagonia et Tierra del Fuego ». A l’époque j’avais déjà le projet de partir en Patagonie, cela n’aura été remis que de quelques années. J’avais déjà ouvert cet ouvrage de plus de 700 pages, je l’emporte maintenant, en avion un tel poids est toujours un problème, mais j’aurais le temps de revenir dessus. Je n’arriverais dans ces contrés que dans une année environ.
Mon nouveau frigo est presque fini, j’espère le mettre en marche jeudi. J’ai hâte de voir à quelle température il peut descendre et surtout d’estimer sa consommation électrique. En bateau l’énergie est rare et tout doit être fait pour la préserver.
Je vais ensuite attaquer tous les petits points que je dois solutionner avant mon départ. Chacun ne va pas me prendre énormément de temps mais comme il y en a beaucoup, il ne faut pas que je m’endorme. Je vais commencer également à réarmer le bateau, c’est-à-dire à réinstaller tout ce que j’avais stocké dans le garage depuis un an, voiles, cordages, bouées, annexe, moteur HB …
Au niveau médical, j’ai vu hier le néphrologue qui me suit depuis une vingtaine d’années, mis à part cette infection urinaire permanente je suis en pleine forme et nous avons pu supprimer un médicament et réduire le dosage d’un second. Ce sont des bonnes nouvelles. Il m’a prescrit des antibiotiques pour le cas où mon infection tournerait mal lorsque je serais en traversée transocéanique.
Voilà pour aujourd’hui. A bientôt.
Jean-Louis
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"je perds mon latin tgv bateau quand etes vous sur le plancherdes vaches?tourjours en union gros bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 09-09-2014 à 18:57
Thu, 11 Sept 2014 10:00:00 GMT - Sont-ils devenus fous ? Dans le TGV Arles/Paris
Thu, 11 Sept 2014 10:00:00 GMT - Dans le TGV Arles/Paris
12h00 en France.
Bonjour à tous,
Je suis à nouveau dans le TGV car je dois faire un aller et retour exprès à Paris afin d’assurer un rendez-vous professionnel important.
L’économie française va très mal et pourtant, on continue à délirer. On dit souvent « quand le bâtiment va tout va ». En effet, si ce secteur d’activité engrange des commandes c’est qu’il y a de l’argent pour investir. Ensuite, ces commandent génèrent de l’emploi et qui plus est, de l’emploie qui ne peut être délocalisé.
Lors d’un voyage en Chine, et plus particulièrement à Shanghai, j’ai été époustouflé par le dynamisme et la diversité architecturale, à des années lumières de notre pays où la monotonie prédomine. Nous sommes totalement à l’arrêt, noyés de plus en plus sous des règlementations qui s’empilent les unes au dessus des autres, et dont le résultat final est de bloquer les nouvelles constructions en imposant des règles totalement inadaptées sans parler de coûts prohibitifs.
Un seul exemple, toutes les mères rament pour trouver une crèche qui puisse accueillir leurs jeunes enfants pendant qu’elles sont au travail. Le retard dans les constructions est énorme. Encore hier, j’ai vu un reportage, sur la ville de Bordeaux je crois, où le manque de crèches était criant faute de moyens pour les construire. Hors, une crèche venait d’être construite, « qualité HQE (Haute Qualité Environnementale) » à un prix de revient absolument délirant !
Arrêtons de rêver, remettons les pieds sur terre. Nous sommes en train de crever de toutes ces strates administratives qui imposent des règles totalement inadaptées. Que d’erreurs, que d’argent dépensé inutilement, que d’emplois perdus ! Mettons à l’index toutes ces structures plus ou moins étatiques qui veulent faire de l’image au détriment de l’efficacité.
Mais seront nous capable de simplifier ? Tout doit être simplifié, l’empilage des niveaux de décision, les règles, les aides, les mesures incitatives… La différence entre une jeune civilisation, dynamique et pleine de vie avec une civilisation sur le déclin et totalement atone est tout simplement dans la complexité que l’on retrouve à tous les niveaux. Il est urgent de couper dans le vif si nous voulons sortir de l’ornière qui va finir par nous stopper totalement.
Cet après-midi je serais au cœur de ce sujet, je vais devoir me battre afin que le bon sens l’emporte et demain matin je reprends le TGV direction Arles afin de donner un bon coup de collier, l’heure de la mise à l’eau approche et je suis loin d’être prêt.
A bientôt.
Jean-Louis
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"vous une santé de fer mais n’abusez pas bisous roselyne d" Envoyé par demeestereroselyne le 11-09-2014 à 20:03
Thu, 18 Sept 2014 10:00:00 GMT - Vais-je y arriver ? Dans le TGV Arles/Paris
Thu, 18 Sept 2014 10:00:00 GMT - Dans le TGV Arles/Paris
12h00 en France. Dans le TGV Arles/Paris
Bonjour à tous,
Depuis une quinzaine de jours je me demande en permanence si je vais réussir à tenir mon planning. Et même si je ne vais pas être amené à repousser mon départ d’une année.
Pour les petits bateaux, les routes maritimes ont des périodes dites « favorables » et il vaut mieux respecter celles-ci si l’on ne veut pas prendre le risque de se faire corriger sévèrement.
Pour le trajet vers les îles Canaries, la période favorable se termine fin Octobre, c’est-à-dire qu’il faudrait que je parte au plus tard le 15 Octobre. Bien entendu c’est un peu élastique et comme la météo depuis le mois de juin n’a pas été très bonne, un bel été indien me permettrai de reculer encore un peu ce départ.
Mais je me suis fixé une butée et si je ne peux partir avant le premier Novembre je repousserais ce départ d’une année. De toute façon rien ne me presse, personne ne m’attends et je n’ai aucun problème pour trouver une année complète de travail sur Harmattan. Après 50 000 Miles parcouru, beaucoup de choses que j’avais refaites à neuf sont à reprendre sans compter ce que je n’ai encore jamais refait.
Le point névralgique se trouve au niveau du frigo. Il ne fonctionne pas correctement, la première fois que je l’ai mis en marche il ne descendait pas en dessous de 11°. Après quelques reprises j’ai atteint les 6° mais ce n’est pas encore suffisant.
Un frigo avec une ouverture par le dessus est très facile à réaliser, il suffit de faire un bac étanche entouré de polystyrène mais la configuration de ma cambuse ne permet pas cette disposition et je suis obligé d’avoir des portes frontales. Le problème consiste à rendre cela parfaitement étanche, j’ai bien du mal et je perds énormément de temps.
Par ailleurs je n’arrive pas à coller les joints de porte. Par deux fois j’ai utilisé des colles qui ne tiennent pas. J’ai vu sur Internet qu’il existe une colle spéciale joint de frigo et de four (résistance -60° à +250°). Je vais me procurer cette colle.
Je ne partirais pas sans un frigo en parfait état de marche. Je sais bien que certains n’ont pas de frigo mais pour ma part je ne conçois pas la croisière comme une punition. Il n’y a aucune raison aujourd’hui de ne pas avoir le même confort sur son bateau qu’à la maison.
Mis à part ce frigo, tout avance normalement. Hier j’ai changé le vit de mulet du grand mat, c’est une pièce assez complexe qui relie la bôme avec le mat. Elle s’use et sa casse lors d’une grande traversée peut être une avarie grave.
Je ne peux malheureusement pas passer tout le temps que je souhaiterais sur le bateau, je suis obligé de rentrer sur Paris pour des rendez vous médicaux et professionnels. Cet après-midi c’est à nouveau une réunion pour le permis de construire de deux immeubles de 60 bureaux chacun, demain matin je suis à Garches pour mes problèmes d’infections urinaires et je dois passer la nuit de lundi à mardi, également à Garches, dans le service de contrôle du sommeil. Je redescendrais à Port saint Louis mercredi.
Il me restera alors une vingtaine de journées de travail sur Harmattan. Malheureusement d’autres rendez-vous médicaux vont certainement venir s’insérer dans mon emploie du temps d’Octobre.
Les suites de l’opération des excroissances qui me poussaient sur le sommet du crane à cause des médicaments antirejet ont été assez douloureuses mais maintenant c’est terminé et j’ai retrouvé un crane présentable.
Beaucoup pensent que lorsque l’on est greffé on est totalement remis à neuf, exactement comme un véhicule sur lequel on a pratiqué un échange standard. Il n’en est rien, même si la transplantation d’organes est une chose absolument formidable il reste le problème et surtout les conséquences de devoir être maintenu en permanence immunodéprimé.
Le jour où l’on saura cultiver un nouvel organe grâce aux cellules souches, dans 10 ans, dans 20 ans, dans 50 ans, ou plus, ce sera une énorme révolution de la médecine.
Ha, une dernière chose, aux informations de la 2 hier midi, était présenté un pilulier électronique connecté. Un des problèmes majeur de la médecine est la non observance des traitements médicaux. Ce pilulier est censé lutter contre l’oubli de prise des médicaments. L’analyse du problème est, je pense, erroné car il s’agit malheureusement souvent d’un acte volontaire et non d’un oubli.
A bientôt.
Jean-Louis
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"vous allez y arriver gros bisous de roselyne" Envoyé par roselynedemeestere le 21-09-2014 à 19:36
Wed, 24 Sept 2014 10:00:00 GMT - Nuit magique Dans le TGV Paris / Arles
Wed, 24 Sept 2014 10:00:00 GMT - Dans le TGV Paris / Arles
12h00 en France.
Bonjour à tous,
Souvent les amis me disent « Jean-Louis, tu n’es pas comme tout le monde ». J’ai compris cela très jeune. Lors de mes premières colonies de vacances, tous les après-midi, nous partions faire de longues marches à pieds. Tous les autres gamins marchaient joyeusement en chantant pendant que je courais, dépassant tout le monde, m’assoir sur une pierre pour attendre que la troupe m’ai dépassé avant de recommencer à courir, dépasser tout le monde et renouveler le même manège indéfiniment.
C’était dû à une autre malformation congénitale, les pieds plats et une jambe plus courte que l’autre. C’est toujours le cas et sans correction je ne peux rester debout longtemps sans chercher frénétiquement à m’assoir. Cela peut être gênant lorsque je discute avec quelqu’un rencontré dans la rue. Avant-hier j’ai récupéré une nouvelle paire de semelles orthopédiques avec une talonnette de 6mm sous le talon droit. C’est du bonheur !
J’ai ressenti cela toute ma vie. Un exemple : le fait d’avoir une dent à la naissance n’a pas été anodin. J’ai dû, très jeune, prendre le train seul tous les mercredis pour me rendre à Paris chez le dentiste SNCF. Cela m’a donné le goût des voyages en solitaire.
C’est également ce que je rencontre avec ma maladie. Les médecins, les chirurgiens sont comme tous les hommes, dans tous les métiers, ils connaissent parfaitement ce qu’ils ont l’habitude de rencontrer au quotidien. Mais si les choses se compliquent, si l’on sort de la norme, ce n’est plus la même chose.
Lorsque l’on est greffé, la susceptibilité de faire un cancer de la peau est énormément accru, il faut donc consulter régulièrement un dermatologue. J’en ai déjà « fait » trois mais j’ai bien compris qu’aucun d’eux ne connaissait vraiment le problème, ils me traitent comme un cas « normal » et aggravent mes lésions en les brûlant à l’azote sans même les analyser.
Le problème est identique avec mon infection urinaire permanente. Personne ne trouvait la cause. Les urologues disaient « Ce n’est pas nous, les tuyauteries sont bonnes » et les néphrologues disaient « Ce n’est pas nous car il ferait de la fièvre ». Et pourtant il y avait un problème.
Heureusement, je n’ai pas laissé tomber, j’ai persévéré, j’ai continué à travailler le problème et j’ai eu la chance de passer par un service d’urologie spécialisé dans « Les vessies neurologiques ». Ce service de l’hôpital de Garches, qui travaille avec les chirurgiens de la Pitié Salpêtrière, s’occupe de patients paralysés de la partie inférieure du corps.
Mais, me direz vous, quel rapport entre moi et un paralysé ? Et bien la vessie justement ! Un paralysé ne sent plus qu’il a envie d’uriner, du coup sa vessie se distend et devient énorme. C’est exactement mon cas, avec ma valve, depuis que je suis né j’ai dû pousser très fort pour uriner et ma vessie a finie par se détendre complètement, jusqu’à pouvoir contenir plus d’un litre d’urine !!!
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il est fréquent chez les paralysés de rencontrer des infections urinaires. La jeune femme urologue à la Pitié que j’ai rencontré à nouveau vendredi a été extrêmement claire, si l’on arrive à limiter mes mictions à 300 ml maximum, mes infections disparaîtront totalement.
Depuis ma greffe, je me plains en permanence que mon greffon confond le jour et la nuit. Cela s’appelle une inversion de diurèse, je fais de la « Nicturie ». Quelle surprise pour moi de découvrir que les spécialistes des vessies neurologiques connaissent cela très bien. C’est très fréquent et cela conduit à distendre la vessie car on ne peut se lever toutes les heures pour aller pisser.
Actuellement j’ai réussi à limiter les mictions à 500 ml en buvant moins le soir et surtout en me levant plus fréquemment la nuit. Mais ce n’est pas suffisant. Il faut solutionner ce problème de façon à ce que le greffon ne confonde plus la nuit et le jour. Les urologues m’ont immédiatement demandé si je ronflais ! Quel rapport ? Les perturbations du sommeil entraînées par les apnées empêchent une hormone de se produire alors qu’elle est chargée de diminuer notablement l’activité du rein pendant la nuit.
Lundi soir j’ai donc été convié à passer la nuit au laboratoire du sommeil dans l’hôpital de Garches. Quelle expérience ! J’étais équipé d’un appareil collé sur le thorax qui transmettait par Bluetooth les informations de multiples électrodes et sondes placées sur mon corps à une salle équipée d’écrans. Contrôle du rythme cardiaque, de l’oxygène dans le sang, encéphalogramme, contrôle du mouvement des jambes, de la position … De plus une caméra infrarouge me surveillait en permanence.
Résultat, avec 38 apnées par heures qui peuvent durer 45 secondes, je suis atteint d’un syndrome sévère d’apnées du sommeil. Contrairement à ce que m’affirmait il y a 15 jours le néphrologue qui me suit depuis 20 ans « Monsieur Clémendot, ce n’est pas cela qui va soigner vos infections urinaires ! » les spécialistes me disent que dans la majorité des cas le traitement de ces apnées permet de résoudre les problèmes de diurèse inversée. Ce n’est pas sûr à 100%, mon cas étant très complexe mais les chances sont importantes.
Si je retrouve des mictions diurnes uniquement, je peux me rendre fréquemment aux toilettes et ma vessie ne sera plus distendue.
Tout le monde s’est mis en quatre et je dois remercier vivement le dévouement de chacun. Dès hier soir un appareil m’a été livré et j’ai pu commencer cette nuit le traitement. Je dors avec un masque qui me souffle de l’air dans le nez. Une alimentation spéciale pour pouvoir utiliser l’appareil sur le bateau a été prévue. Reste à voir si la consommation d’énergie est compatible. Je vais tester cela cette semaine.
Je ne pense pas que je puisse vivre 20 ans avec une infection urinaire permanente sans rencontrer de problèmes graves. Ces nouvelles perspectives me remplissent d’optimisme. Encore une fois, il ne faut jamais baisser les bras, il faut mordre en permanence, toujours se battre pour réussir.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Jean-Louis je te souhaite de supporter l’appareil car moi qui gesticule la nuit je n’ai pas pu le supporter plus de deux mois. Amitié." Envoyé par Michel DESLANDES le 24-09-2014 à 18:21
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"JL, Pourquoi cte photo ? ça fait peur t’as pas le bol c’est sûr. et quand tu dis qu’il faut écouter ts les toubis : c’est pas sûr. tu prends 1tonne de médocs, qui te foute en l’air. je sais aussi de quoi je parle. mais en échange tu as de beaux pts enfants.ça fait du bien jeanine" Envoyé par jeanine le 25-09-2014 à 09:40
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"bon courage à vous....j’ai lu votre livre que je vais à offrir à mon fils e propriétaire de nizwa... vous avez une énergie qui est unique...." Envoyé par PIERRE le 27-09-2014 à 19:12
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"encore une étape de plus vous etes courageux...vous etes bien sympa malgré les peurs que vous nous faitesbisous à tous moi jevais chez le dentiste grosse infection union roselyne d" Envoyé par demeestereroselyne le 30-09-2014 à 15:08
Tue, 07 Oct 2014 10:00:00 GMT - Cinq ans après à nouveau l’Aventure Dans le TGV Arles / Paris
Tue, 07 Oct 2014 10:00:00 GMT - Dans le TGV Arles / Paris
12h00 en France.
Bonjour à tous,
Le cinq Octobre 2009, je prenais la mer pour vivre une aventure extraordinaire. Tout juste cinq ans après, je m’apprête à repartir pour un grand voyage qui me permettra, je l’espère, d’aller à la rencontre des Patagons (Est-ce bien comme cela qu’on appelle les habitants de la Patagonie ? Je ne sais pas mais c’est un joli mot). C’est à nouveau très excitant, je suis un aventurier, j’aime découvrir de nouveaux pays et surtout de nouveaux peuples et de nouvelles cultures.
Je remonte à Paris car j’ai un rendez-vous en fin d’après-midi à Garches, au laboratoire du sommeil afin de faire le point sur mes premiers quinze jours d’utilisation de la machine qui me transforme toutes les nuits en « Elephant Man ». Cela se passe globalement bien, mais je pense qu’il va falloir un peu de temps pour constater si cela améliore ma nycturie. Je reviendrais sur Harmattan jeudi en milieu de journée.
Je pense mettre à l’eau et partir en tout début de semaine, peut-être lundi. L’essentiel des travaux à réaliser a été effectué. Il reste une deuxième couche de peinture sous marine à passer, l’installation des panneaux solaires à terminer, le branchement des deux nouveaux réservoirs de gasoil, le plein de gasoil, la remise en marche du moteur principal et du groupe électrogène, la réparation de mon électronique, l’actualisation de mon logiciel météo, la réouverture de ma liaison satellite, encore divers petits travaux, beaucoup de rangement et de nettoyage, l’avitaillement …
Quel bonheur d’avoir encore une fois réussi à respecter mon planning malgré tous les chalenges que je m’étais fixé. Cela n’a pas été facile, j’ai dû me battre, tenir bon et ne rien lâcher. Pour moi la clef du bonheur c’est de réussir à surmonter les difficultés que je me suis imposé. J’ai « La passion de réussir ». Et pour réussir il faut avant tout persévérer. C’est le secret, persévérer. Et ma grande force est d’être capable de travailler en continue sans me lasser, 7 jours sur 7 pendant des semaines, des mois (et même des années) pour atteindre mon but.
Ce réfrigérateur m’a donné énormément de fil à retordre. Deux mois de travail ! A la première mise en marche, température minimum atteinte 11 degrés. Il a fallu réfléchir et améliorer pour atteindre à la seconde tentative 6 degrés puis réfléchir et travailler encore pour descendre à 3,3 degrés lors de la troisième tentative.
Mais ce n’était pas encore suffisant car pour être à 3 degrés, qui est la température idéale pour un réfrigérateur, et pour que le compresseur ne tourne pas en permanence il faut pouvoir atteindre une température inférieure à zéro. J’ai dû encore travailler pour obtenir finalement -1,3 degrés. Quelle victoire ! Quelle réussite !
L’objectif était d’autant plus dur à atteindre que j’avais mis la barre très haute, très grande capacité (120 litres), petit compresseur permettant de limiter la consommation à 3 Ampères et surtout ouverture par la face avant ce qui rend la réalisation très difficile car l’étanchéité doit être parfaite malgré tout.
Maintenant place au voyage. Jacky, qui est en manque de haute mer, m’accompagne jusqu’aux îles Canaries que j’espère atteindre début Novembre. Si j’ai le temps je ferais alors un aller retour sur Paris avant de redescendre aux Canaries le 15 Novembre pour deux semaines de vacances sur les îles avec ma cousine Sylvie de la Réunion. Puis le 2 Décembre ce sera ma conférence au congrès des médecins transplanteurs à Caen.
Je pense ensuite naviguer jusqu’aux îles du Cap Vert où je laisserais Harmattan pendant les fêtes de fin d’année et dès début Janvier, ce sera la traversée transatlantique vers le Brésil, Fortaleza, Natal ou Récif. Une belle balade commence devant l’étrave et comme d’habitude, vous pourrez suivre mes aventures au quotidien!
Thu, 09 Oct 2014 10:00:00 GMT - Tout s’accélère Dans le TGV Paris / Arles
Thu, 09 Oct 2014 10:00:00 GMT - Dans le TGV Paris / Arles
Jeudi 9 Octobre 2014 à 10H00 TU, 12h00 en France.
Bonjour à tous,
Tout s’accélère, tout se bouscule, tout s’emballe, c’est l’ambiance habituelle qui précède les grands départs ! J’adore ces moments où l’excitation atteint son paroxysme. Est-ce bon pour mon cœur ? Je ne sais pas, mais ce sont des jours où la vie coule dans mes veines en faisant de gros bouillons. Je sais qu’il faudra payer. Le coût sera une légère dépression durant les premiers jours de mer lorsque la pression retombe mais j’ai l’habitude et je pense que l’on ne peut y échapper.
Je me suis donc rendu à Garches mardi soir, au laboratoire du sommeil pour faire un point sur les quinze premiers jours d’utilisation de mon appareil. J’ai beaucoup de plaisir à rencontrer Sarah, le Docteur qui me suit. C’est une anglaise très compétente et nous sommes contents de nous retrouver. Mon appareil est équipé d’une carte à puce que nous branchons sur un ordinateur.
Elle me montre alors les différentes courbes et les résultats sont excellents. Je me suis habitué pratiquement instantanément et le nombre de mes apnées a été divisé par dix !!! C’est incroyable. Elle me félicite vivement pour mes qualités d’adaptation, me dit que c’est exceptionnel et qu’elle n’a jamais vu cela. Un copain à moi a mis trois mois à s’adapter.
Cette faculté d’adaptation est un don de la nature et surtout une chance énorme. C’est elle qui me permet de vivre des aventures extraordinaires en minimisant les risques. Nous referont le point mi novembre mais pour l’instant nous avons décidé de ne rien changer.
Hier j’ai repris un abonnement satellite et Didier a travaillé pour mettre mon ordinateur à jour afin d’actualiser mon logiciel météo, pour adapter mon système de mail en limitant au maximum les transmissions de données et pour supprimer les connexions automatiques. A 15 dollars le mégaoctet transmis par satellite, il vaut mieux être économe.
Je profite de ces voyages en train pour préparer ma conférence du 2 décembre devant les transplanteurs. C’est pas mal de boulot et je dois me replonger dans mon blog pour retrouver des informations. Comme à chaque fois, ce sont des moments d’émotions énormes. Je revis alors toute mon aventure, les souvenirs affluents et, avec le recul, l’énormité des situations rencontrées m’impressionne. Comment ai-je pu vivre tout cela ?
Au milieu de l’océan Indien, malade depuis plusieurs jours, la fièvre, les frissons, un fort mal de tête, des orages énormes, plus d’eau douce et une décision énorme que je dois prendre. La décision la plus dure de toute ma vie. Je suis relancé en permanence au téléphone et par Internet. Le CROSS, le CCMM, le Comandant de la force ALINDIEN, un responsable dans un ministère en France.
Si je me déroute sur Diégo Garcia (une journée de mer), ce que veulent tous ces interlocuteurs, je sauve ma vie mais je suis sûr de perdre mon bateau car je n’aurai pas le droit de revenir sur cette base américaine hyper sensible. Par contre si je continue pour La Réunion à 12 jours de mer, je risque un choc septique ou une septicémie. Je dois donc choisir entre la certitude de perdre mon bateau ou un risque important de perdre la vie ! Et pourtant il faut trancher, je suis seul face à cette décision.
Le Professeur de Ligny, mon transplanteur, qui connaît parfaitement mon dossier, n’est pas aussi catégorique et cela aide ma réflexion.
Je décide de poursuivre sur La Réunion et immédiatement je change de cap pour reprendre ma route. Je sais que très rapidement cette décision sera irrémédiable car en voilier autant il est facile de courir avec le vent, autant il est difficile d’avancer contre celui-ci. Heureusement les antibiotiques choisis par le Professeur de Ligny sont adaptés à ce germe et ma santé s’améliore rapidement.
Fri, 17 Oct 17:00:00 GMT - C’est reparti pour l’Aventure 41° 55’ N 3° 17’ E
Fri, 17 Oct 17:00:00 GMT - 41° 55’ N 3° 17’ E
19h00 en France, 19h00 heure du bord. En mer Méditerranée, au large de la Catalogne
Bonjour à tous,
Hé bien oui, c’est enfin reparti. Les derniers jours ont été intenses, des problèmes électroniques à résoudre (en fait des câbles abimés à changer), un délai de livraison qui s’allonge pour une pièce de rechange et milles travaux à terminer mais, malgré tout, à 16h30 hier après midi la quille d’Harmattan touche l’eau.
Je suis avec mon copain Jacky, il m’accompagne jusqu’aux îles Canaries comme en 2009. Il termine six mois de chimio et son cancérologue lui a prescrit du sport et du soleil ! Cela tombe bien, il y a des winchs à mouliner et le soleil va être de plus en plus présent au fur et à mesure que nous ferons du Sud.
Une heure plus tard, nous larguons les amarres direction le large. Les conditions ne sont pas très bonnes sans être mauvaises pour autant. Un force 4 en plein dans l’étrave pour sortir du golfe de Fos. Ensuite le cap devient Sud Ouest direction Barcelone et c’est un peu plus facile, nous marchons au près avec un peu de moteur, ce serait bien si la mer était un peu plus tranquille. Avec ce vent qui n’arrête pas de changer de direction elle est mal rangée et parcourue en permanence de gros dromadaires qui font rouler et sauter le bateau dans tous les sens. Très inconfortable.
Partir est toujours pour moi un moment difficile, aussi bien physiquement que psychologiquement. Physiquement car les derniers moments sont particulièrement stressants, il y a toujours milles choses à faire avant de mettre le bateau à l’eau et, immanquablement des problèmes de dernière minute surgissent. Et puis il y a la fatigue accumulée par tout ce travail accompli de façon continue.
Il faut tenir les délais, certains n’ont pas d’états d’âme avec leurs engagements mais pour moi, même si l’engagement n’est pris qu’avec moi-même je ne peux imaginer y déroger. Il y a un an j’avais décidé de partir le 15 Octobre pour différentes raisons et en particulier pour respecter les saisons préconisées pour les routes de grandes croisières. Je ne suis parti que le 16 ! Pour la petite histoire, mon contrat de stationnement avec Navy Service se terminait le 15.
Toujours au niveau physique, il faut compter avec le mal de mer qui est favorisé par la grande fatigue. J’ai toujours besoin de deux jours pour m’amariner. Ce sont des jours difficiles avec de la nausée et un léger mal de tête. Et je ne parle pas de mon départ sur le même parcourt en 2009. J’étais dialysé, c’était nouveau pour moi et les directives étaient de me dialyser à l’intérieur. Ce fût l’un des plus gros mal de mer de ma vie, j’avais l’impression que j’allais mourir.
Enfin, il y a les difficultés psychologiques, partir c’est un déchirement, on abandonne des amis, une certaine vie, des habitudes, des repères … C’est extrêmement perturbant. Seul le désir de vivre pleinement ma vie, le réel besoin de tout faire pour ne pas passer à côté me donne la force de vaincre ce confort douillet pour affronter l’inconnu.
Cette première nuit a été dure. J’étais exténué et pourtant j’ai dû lutter pour gérer le bateau. Pas un instant de répit, pas moyen de prendre du repos. Il y avait ce vent qui tourne en permanence, la mer difficile à vivre, l’attention continuelle au moindre bruit avec l’inquiétude constante de découvrir un problème sur ce bateau que je n’ai pas eu le temps de tester après une année entière de travaux. Enfin, il faut bien le dire, remettre sa vie dans les mains du radar et du pilote automatique en sombrant dans un profond sommeil demande quelques jours d’adaptation.
Voilà pour ce soir, nous passerons devant Barcelone dans la nuit ou au petit matin. Vent debout, la vitesse n’est pas folichonne.
130 Miles depuis le départ.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Le 15 Octobre 2002 nous quittions la France . Nous n’avons pas encore bouclé le tour. Bon vent, bonne mer à toi et à Harmattan. Peut-être nous croiserons nous au Brésil..." Envoyé par Olivier le 19-10-2014 à 10:22
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"Salut Capt’ain, souvenirs, souvenirs.... déjà 5 ans le début de la grande aventure et tant de chemin parcouru depuis. Suis de tout coeur avec vous, profitez bien et que Jacky profite du bon air marin pour continuer à se refaire une santé. N’abusez pas des cormorans! Amitiés Paparazzi " Envoyé par Christophe Lepetit le 19-10-2014 à 16:25
Sat, 18 Oct 2014 17:00:00 GMT - Le pilote qui joue petit bras 40° 45’ N 2° 52’ E
Sat, 18 Oct 2014 17:00:00 GMT - 40° 45’ N 2° 52’ E
19h00 en France, 19h00 heure du bord. En mer Méditerranée, entre Barcelone et Porto Soller (Iles Baléares)
Bonjour à tous,
Le vent n’est pas avec nous, il refuse en permanence et s’arrange pour être toujours de face, nous contraignant à tirer des bords ce qui rallonge énormément la route. C’est pénible, nous avons l’impression de ne pas avancer et le bateau doit être surveillé en permanence car la navigation face au vent ne tolère pas le moindre écart.
Cette nuit nous avons dû tirer un long bord Sud Sud Est alors que la route normale est Sud Ouest. Jacky qui dort dans la cabine arrière, près du pilote automatique est venu m’avertir que celui-ci n’avait pas un comportement normal, la pompe fonctionnant beaucoup trop souvent.
Le pilote est considéré, sur les yachts de plaisance, comme un équipier supplémentaire. C’est surtout vrai lorsque l’on navigue en solitaire. Une panne de pilote est alors un très gros ennui. Philippe Jeantot en emportait trois ou quatre lorsqu’il prenait le départ de ses fameuses courses par les trois caps. J’étais jeune, je m’interrogeais et ses aventures m’ont permis de comprendre que voyager au tour du monde en solitaire était à ma portée.
Après plusieurs arrêts intempestifs le pilote à fini par croiser les bras vers cinq heures du matin. Diagnostic : Pas assez d’entrainement, pas les muscles. J’ai horreur de barrer et j’étais encore très largement en manque de sommeil. Aussi j’ai réglé le bateau pour qu’il se débrouille sans pilote. A cette allure, avec le vent de face, il arrive à s’en sortir seul. Il fait de grandes embardées mais fini par tenir son cap.
A un moment je suis sorti de ma torpeur par quelque chose d’anormal. Le bateau me semble à l’arrêt. Et bien non, il a fait un tour complet sur lui-même avant de continuer normalement sa route ! C’est sûr, les bateaux et tous leurs équipements sont des êtres avec une conscience propre.
A huit heures, je me reprends en main, je me lève pour avaler mes médicaments antirejet puis pour m’occuper du bateau. Je teste le pilote et ne trouve rien d’anormal. J’affine mon diagnostic, je pense qu’il a tout simplement des gaz et décide de lui administrer une bonne purge à la première occasion. De toute façon j’ai une pompe neuve à bord, c’est la seule pièce de rechange que j’emporte.
Je démarre le moteur et effectue un virement de bord. Le pilote décide de reprendre du service, les conditions étant plus faciles. Après quelques heures sur ce nouveau bord direction Tarragone, le vent est suffisamment tombé pour pouvoir prendre le bon cap, droit sur Alicante avec le reste de vent de face. Progressivement la mer s’aplatie et cet après-midi est le premier moment très sympa de notre balade. Mer plate, vent entre 3 et 4 Nœuds, grand soleil, on se croirait au mois de Juin dans le midi de la France.
J’en profite pour bricoler. Je n’ai pas eu le temps d’installer correctement mon tangon. Depuis le départ il n’en fait qu’à sa tête. Le capitaine ne peut accepter cela et décide de la mater une fois pour toute. Je passe mon après-midi à le mâter le long du mât principal, perçage, ajustage, taraudage …
Voilà une belle journée qui se termine. 113 Miles au compteur journalier.
A bientôt.
Jean-Louis
(PS : Au moment de vous envoyer ce mail, touche sur la ligne de traîne équipée de mon rapala fétiche. Après une grosse bagarre, le thon se dégage (un très gros) et je remonte mon rapala avec l’hameçon ouvert !)
Sun,19 Oct 2014 17:00:00 GMT - Une sacrée récompense ! 39° 32’ N 1° 23’ E
Sun,19 Oct 2014 17:00:00 GMT - 39° 32’ N 1° 23’ E
19h00 en France, 19h00 heure du bord. En mer Baléare, dans le golfe de Valence
Bonjour à tous,
J’ai travaillé d’arrache pied pendant un an, 12 mois à améliorer encore mon bateau. Même si j’adore l’entretenir, par moment c’est une véritable contrainte, c’est au détriment de ma vie familiale, de moments sympas avec mes proches et surtout avec mes petits enfants. Parfois j’ai des coups de mou mais je sais que je me bats pour tenir mon objectif. De toute façon quelque soit le choix, choisir impose un renoncement. Et pour vivre heureux il faut choisir et assumer ses choix. Je pense qu’il n’y a pas pire que de ne savoir faire un choix.
Aujourd’hui quelle récompense à mettre en face de cette année de travail ! Il n’y a encore pas si longtemps, lors de la mise à l’eau, lors des moments difficiles vécus ces deux derniers jours, lorsqu’il faut quitter ses amis, dans le golfe de Fos, lors de ces deux nuits si difficiles, lorsqu’il faut tirer des bords contre un vent contraire on se demande si c’est le bon chemin. Ne suis-je pas trop vieux pour ce genre d’aventure ? Ne vais-je pas rejouer un film que j’ai déjà vécu ? Finalement la vraie question est : est-ce que je vais trouver du bonheur dans la nouvelle phase de vie que j’entreprends ?
Eh bien j’ai aujourd’hui la réponse, j’ai déjà retrouvé ce que je viens chercher sur mon bateau au milieu de nulle part. Depuis hier midi c’est le bonheur absolu et aujourd’hui c’est l’apothéose. Quelle est grande ma chance, qu’ai-je fait de si bien pour mériter une si belle vie ?
Certains associent voilier et plaisir de la voile. Ce n’est pas mon cas, pour moi le plaisir se trouve dans le voyage. La mer est devenue un lac, elle est absolument plate, le vent est quasi inexistant et le bateau avance à cinq nœuds avec le léger ronronnement du moteur qui tourne à très faible vitesse en berçant l’équipage.
Les mouvements sont extrêmement doux, on a l’impression qu’Harmattan vogue sur des nuages. Nous sommes comme suspendus dans les airs. Après deux nuits et deux jours sans pratiquement prendre de repos, hier au soir je n’avais plus qu’un seul objectif, un seul but, dormir. Pour la première fois depuis 60 heures, je me déshabille et je rejoints ma couchette. Je m’allonge et sombre immédiatement dans un profond sommeil réparateur.
Malheureusement il ne se passe pas dix minutes avant que l’alarme collision retentisse. Je ne sais plus où je suis, il faut que je sorte du bateau en trombe pour comprendre que je suis en mer, où ? Je n’en ai aucune idée.
Puis progressivement les choses reviennent, c’est un petit bateau de pêche. Pas de chance, bien qu’à une centaine de kilomètres des côtes espagnoles et un peu moins de la côte de Majorque, nous traversons une zone de pêche et jusqu’à une heure du matin je vais devoir lutter contre le sommeil pour gérer ces petites embarcations de pêcheurs.
Le manque de sommeil est pour moi une des choses les plus difficiles à gérer. C’est une véritable torture, c’est inhumain. A minuit 43 exactement, je sors de la zone de pêche et peux enfin rejoindre ma couchette où je m’effondre avec délice dans les bras de Morphée jusqu’à huit heures du matin.
Ce dimanche est un don des dieux. Un plus grand bonheur de vivre ne peut pas exister. C’est une journée d’été, torses nus et shorts sont de rigueur. Dès huit heures je change les hameçons tordus du Rapala et quelques dizaines de minutes plus tard la ligne part puis plus rien. Un des deux hameçons est à nouveau tordu. Je mets cette fois d’énormes hameçons, un peu disproportionnés.
Il est dix heures, nous terminons de prendre notre petit déjeuner lorsque la ligne part une nouvelle fois. Il me faut quarante minutes pour remonter un monstre de près de vingt kilos ! Jacky prélève les meilleurs morceaux et ce midi c’est un repas de roi. Normal, c’est dimanche ! Deux autres repas sont préparés dans une marinade à ma façon pour les jours prochains.
Ensuite, pas de sieste, il faut s’attaquer au blog. Heureusement j’adore écrire, j’aime communiquer. Je tape également dans ma « job list », rubrique en violet « Pourra se faire en route à condition d’emporter le matériel ». Aujourd’hui c’est un peu d’électricité, de l’éclairage à réparer ou améliorer.
Le bateau s’est transformé en arche de Noé, une grive et deux autres oiseaux un peu plus petits nous accompagnent.
Jacky suit scrupuleusement sa prescription. Il est très « observant » comme on dit maintenant. Pour les manœuvres de winchs pas de problème mais pour le soleil j’ai peur qu’il fasse un surdosage.
Voilà une superbe journée qui se termine, nous allons passer ce soir au large d’Ibiza, j’espère que nous auront du réseau pour donner des nouvelles aux proches. Et demain dans la matinée nous longerons la Costa Blanca et Alicante.
122 Miles au compteur ce jour, 365 depuis le départ.
Mon, 20 Oct 2014 17:00:00 GMT - Un nouveau bateau 38° 09’ N 0° 12’ E
Mon, 20 Oct 2014 17:00:00 GMT - 38° 09’ N 0° 12’ E
19h00 en France, 19h00 heure du bord. Au large d’Alicante et de la Costa Blanca
Bonjour à tous,
C’est encore une journée de bonheur qui se termine, une journée de voile, une journée de portant avec 18 Nœuds de vent en plein sur l’arrière ce matin passant progressivement à seulement 8 en fin d’après-midi. Moments agréables, les voiles en ciseaux à 8 Nœuds de moyenne décroissant progressivement jusqu’à 3 Nœuds maintenant. Je viens juste de remettre en marche le moteur. Par contre pas question de tomber la chemise, le fond de l’air est frais, pas plus de 24 degrés dans le bateau.
J’apprécie énormément le confort apporté par les travaux que j’ai réalisés ces douze derniers mois. Harmattan est réellement un nouveau bateau, plus agréable à vivre et avec plein de confort en plus mais également de la sécurité.
La première grosse amélioration concerne ce problème constant depuis la construction du bateau : les fuites de gasoil à la gîte. Cela se traduisait par du gasoil au fond des coffres et une odeur de carburant en permanence à l’intérieur du bateau. Les habits étaient imprégnés de cette odeur, les cheveux, la barbe … Lorsque je rentrais à la maison, je sentais « le bateau ». Je m’y étais habitué mais mes visiteurs trouvaient qu’Harmattan avait « une odeur ».
Pépé Vieu avait essayé d’y remédier sans succès en soignant les conséquences et pas la cause. J’avais essayé moi-même par deux fois sans succès également car je n’avais pas vraiment compris le fond du problème. C’était dû à la conception même du bateau et pas à une malfaçon de réalisation. C’est enfin solutionné, il aura fallu attendre 45 ans !!!! Du coup c’est un bonheur, Harmattan sent bon, les coffres sont propres, la seule odeur est celle de la peinture fraîche.
La même cause à fait pourrir le bas de mes meubles et le fait d’avoir tout refait à neuf a également contribué à assainir l’atmosphère. Aujourd’hui une bonne odeur de Teck se répand lorsque j’ouvre mes placards, c’est très agréable.
Le frigo est un autre bonheur, trois fois plus volumineux que son prédécesseur, il maintient les aliments à 3 degrés tout en ne consommant que 3 ampères par heure. Du coup je ne me sers plus de mon frigo/congélateur de secours et nous avons pu charger toute la nourriture pour vivre quinze jours à deux personnes sans se priver.
Mais, mis à part ces gros postes, de multiples améliorations me rendent la vie plus agréable. Des améliorations de confort comme mes portes de placards au dessus des banquettes qui sont maintenant équipées de cocotes. Egalement des améliorations qui apportent confort et sécurité, mes panneaux solaires, mon alternateur d’arbre d’hélice qui fonctionne enfin parfaitement, mon moniteur de batteries, mon échelle de sécurité (qui me permet de pouvoir remonter à bord sans aide extérieure), le solutionnement des problèmes d’étanchéité entre le puit de chaîne et la cabine avant, les diverses réparations, la mise en place d’un tangon, …
Au niveau énergie je suis presque autonome, ce matin Harmattan filait sous voiles à 7N, mon panneau solaire bâbord (celui face au soleil) et mon alternateur d’arbre d’hélice compensaient les consommations du bord (frigo, électronique, radar, pilote) et me produisaient 6 ampères supplémentaires pour recharger les batteries !
Harmattan fonctionne parfaitement, le plaisir de naviguer est encore plus fort et j’ai déjà hâte de me retrouver à flâner lors de croisières côtières interminables dans les multiples archipels Brésiliens.
Nous sommes ce soir entre Alicante et Murcia, 131 Miles sont additionnés au compteur quotidien ce qui fait 496 depuis le départ de Port Saint Louis du Rhône.
A bientôt
Jean-Louis
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"bisous et bonne contination roselynedquo" Envoyé par roselynedemeestere le 21-10-2014 à 18:21
Tue, 21 Oct 2014 17:00:00 GMT - Une perle de vie 36° 57’ N 1° 46’ W
Tue, 21 Oct 2014 17:00:00 GMT - 36° 57’ N 1° 46’ W
19h00 heure du bord. De Carthagène à Almeria, dans le golfe de Véra
Bonjour à tous,
Les nuits se suivent et ne se ressemblent pas. Cette fois-ci le jeu consistait à parer le « Cabo de Palos », le cap qui se trouve juste à l’Est de Carthagène. Les caps sont toujours des endroits difficiles à passer, cette fois pas à cause d’une mer contraire mais parce que les caps sont des concentrateurs de routes maritimes. Les bateaux qui font route dans un sens ou dans l’autre veulent tirer au plus court et forcément passent au plus près de ces avancées terrestres.
Nous nous sommes tous retrouvés dans ces parages, plusieurs voiliers dans leur parcours de concentration pour se rassembler aux Canaries avant la grande traversée et des bateaux de croisière pas pressés, tous transitant d’Est en Ouest. Il n’est pas question de dormir lorsque cinq ou six bateaux encombrent la mer tout autour de soi. L’alarme collision n’a plus d’utilité, il faut veiller.
Résultat, après une toute petite nuit en temps de sommeil, je suis dans un état second, c’est une sorte d’ivresse, j’ai l’impression de me mouvoir au ralenti, d’être dans de la ouate. Par contre mon esprit est à vif, mon cerveau mouline comme un fou. Est-ce le résultat de ce manque de sommeil mais tous mes sens sont exacerbés.
Cette matinée est vraiment exceptionnelle, c’est une perle de vie, un petit morceau volé à l’éternité, un trésor que l’on n’échangerait pas même pour tout l’or du monde. Je vais vous planter le décor. Cela débute par un petit matin d’automne dans les régions chaudes, le ciel est bleu mais laiteux et les couleurs sont belles, la lumière du soleil étant diffusée avec intensité à travers une sorte de papier calque.
La mer est absolument plate et très peu ridée par un léger mouvement d’air venant de terre. Contrairement à hier, la température est idéale et une fine chemise suffit au bonheur.
Il est 8 heures, je viens de prendre mes médicaments antirejet. Je m’installe dans le cockpit pour profiter de ce moment qui passe et tout à coup je découvre sur bâbord …. une baleine à bosse en train de flâner. Vite, je réveille Jacky et fais demi tour à très faible vitesse. Nous passons un moment à la contempler. La mémère n’est pas farouche, pas inquiète du tout. Elle mesure certainement entre 7 et 8 mètres, plonge de temps à autre avant de ressortir avec un grand souffle qui vaporise de l’eau de mer.
Nous reprenons notre route, bercés par les mouvements lents du bateau. Il y a 8 Nœuds de vent de travers et nous marchons à 5,5N. Bien qu’entourés de navires de guerre en manœuvre tout est calme. Hier soir, par hasard j’ai retrouvé mon ipod, il a fait le tour du monde, il est tout jaune, bouffé par les UV mais c’est le seul appareil que l’air marin n’a pas oxydé. Je l’ai immédiatement mis en charge.
Je l’aime beaucoup, il est bourré de morceaux que j’aime et ce matin, à l’intérieur du carré comme dans le cockpit, les décibels ont tout envahi. A un moment je dois mettre quelques coups de manivelles sur un winch de génois. Pour être plus à l’aise je sors la tête à l’extérieur de la capote et surprise, une odeur absolument divine rentre par mes narines étonnées et envahie tout mon cerveau.
C’est un plaisir immense, l’odeur de la sierra du Sud de l’Espagne. Une odeur qui fait penser immédiatement aux savanes de l’Afrique si proche, une odeur épicée qui ne ressemble pas du tout à celle des herbes aromatiques du maquis Corse. Ici il y a de la terre et des végétaux brûlés par le soleil, de la fumée, du musc et un mélange subtil de parfums dont certains assez piquants. Je passe plus d’une heure la tête dehors à aspirer de longues rasades de cette drogue qui pourrait être dure.
Cette vue, ces couleurs, cette sensation de bienêtre général, cette musique qui me transporte et cette odeur exceptionnelle font surgir en moi de nombreuses émotions toutes plus fortes les unes que les autres. C’est si fort, c’est si bon que cela donne envie de pleurer. Encore une fois je retrouve ce que je suis venu chercher et que m’apporte le voyage. Ce n’est pas la voile que j’aime, c’est le voyage. Comment rencontrer dans la vie de tous les jours pareil sublimation ?
Après avoir vécu de tels moments, on n’a plus peur de rien, quelques soit les difficultés que l’on doit affronter, on sait que l’on a pu gouter à la crème de la vie, que l’on a pu atteindre les sommets de ce qu’elle peut nous apporter.
Nous avons passé le méridien de Greenwich hier au soir, 112M au compteur ce jour et 608 depuis la mise à l’eau.
A bientôt
Jean-Louis
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"Merci Jean-Louis de nous faire partager ces émotions. En ce qui me concerne, ton récit réveille mon esprit endormi qui passe, sans les voir, devant des plaisirs simples mais capitaux. Voir et apprécier ce que la vie nous donne de bon. MERCI" Envoyé par Didier le 22-10-2014 à 17:19
Wed, 23 Oct 2014 17:00:00 GMT - Escale technique à Almérimar 36° 39’ N 2° 55’ W
Wed, 23 Oct 2014 17:00:00 GMT - 36° 39’ N 2° 55’ W
19h00 en France, 19h00 heure du bord. Sur la Costa Del Sol
Bonjour à tous,
Vivement les grandes traversées transocéaniques, les longues routes en Méditerranée imposent souvent des nuits très difficiles.
Après avoir veillé jusqu’à minuit pour rejoindre et passer le « Cabo de Gata » qui sépare la Costa Blanca de la Costa Del Sol, il reste 30 Miles pour rejoindre Almérimar. Je me pense tranquille et règle la vitesse à 4 Nœuds afin d’arriver vers 9 heures au port. J’imagine déjà une grande nuit réparatrice pour compenser toutes ces heures de sommeil en retard.
Malheureusement je n’avais pas prévu que cette portion de route est en fait une autoroute et jusqu’à cinq heure du matin je gère en permanence les alarmes collision. Je ne peux pas dire que je ne dors pas car j’empile des petits bouts de sommeil de 3, 4, 6, 10 minutes…
A la fin de la nuit j’ai probablement eu une bonne part de mon compte de la phase du sommeil qui est importante car dans la journée je ne me sens pas fatigué mais je rêve d’une bonne et longue nuit de sommeil comme un chien rêve d’un os.
Nous arrivons donc à 9 heures dans cette grande et superbe marina moderne qu’est Almérimar. Après les formalités d’entrée, nous amarrons Harmattan à sa place avant de rendre une visite très attendue aux douches.
Cette marina est sympa mais ici aussi on sent bien la crise en général et le problème Espagnol en particulier. Des milliers d’appartements ont été construits et un grand nombre est resté vide faute d’adéquation entre l’offre et la demande. Résultat, tout se brade et à seul titre d’exemple un appartement F3 neuf est proposé à 90 000 € sans trouver preneur.
Le but de cet arrêt technique est d’effectuer la vidange avec changement de filtre du moteur principal plus remise à niveau de l’huile dans l’inverseur. Pour cela il faut attendre que la salle machine et le moteur retrouvent une température abordable.
Aussi un bon restaurant est prévu. C’est comme d’habitude Jacky qui est chargé de dénicher le restaurant qui nous comblera. Le choix est bon et nous déjeunons d’un délicieux « Zorzuela de pescados y marisco », une grande casserole de poissons et fruits de mer.
Après ce copieux déjeuner il faut quand même rejoindre la salle machine, je m’y contrains et c’est à 17 heures que nous reprenons la mer direction Gibraltar qui se trouve à 128 Miles environ. Un arrêt est prévu dans ce petit paradis fiscal pour remplir les réservoirs de gasoil car les prix y sont imbattables.
La mer est belle, une légère brise venant de l’arrière nous pousse et comme nous seront loin des côtes j’espère cette fois ne pas entendre cette foutue alarme collision.
Nous sommes ce soir à 684 Miles de Port Saint Louis du Rhône.
A bientôt
Jean-Louis
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"je ne t’ai pas vu partir ,j’étais en arrêt de travail à cause d’une entorse à la cheville .je me contenterai donc de suivre tes aventures sur le blog .à bientôt bon vent et encore merci pour tout . " Envoyé par jean-christophe le 23-10-2014 à 14:47
Thu, 23 Oct 2014 17:00:00 GMT - Vol de nuit 36° 13’ N 4° 51’ W
Thu, 23 Oct 2014 17:00:00 GMT - 36° 13’ N 4° 51’ W
19h00 en France, 19h00 heure du bord. En mer d’Alboran
Bonjour à tous,
Pour l’équipage d’un voilier il y a le jour et il y a la nuit. Je me souviens de mes premières croisières familiales, lorsque le soleil plongeait dans la mer entre le continent et la Corse, l’ambiance à bord chutait d’un coup. La nuit l’univers se réduit à l’espace occupé par le bateau et les peurs ancestrales ressurgissent.
La plupart des voiliers préfèrent longer les côtes, la vue de la terre, les lumières qui semblent assez proches apportent un sentiment de sécurité tout à fait injustifié. J’ai décidé de prendre une route qui passe assez au large pour ne pas subir d’alarmes collision continuelles. Du coup celles-ci se calment assez vite et vers 22 heures je peux m’allonger.
Un peu avant minuit les mouvements du bateau me réveillent, le vent est arrivé, il est en plein sur l’arrière. J’ouvre la grand voile à fond, abat l’artimon et coupe le moteur. Harmattan galope joyeusement entre 6 et 7 Nœuds. Le plein vent arrière est souvent détesté par les équipages car le bateau qui ne peut plus s’appuyer sur ses voiles roule beaucoup, c’est très inconfortable.
Ma cabine est à l’avant, la couchette qui occupe tout l’espace se trouve un peu plus haut que le niveau de l’eau et ma tête est à la verticale du point où l’étrave ouvre la mer pour permettre au bateau de passer. Le vent vient juste de se lever. Nous sommes pour un peu de temps encore sur un lac.
Harmattan roule gentiment d’un bord sur l’autre comme un métronome, la période se situe entre 2 et 3 secondes. Je m’allonge en écartant au maximum les quatre membres afin de ne pas rouler et je savoure ce moment avec délice. J’écoute et je me laisse bercer. Sur le bateau tout ce qui peut se déplacer en profite pour se promener. La bôme et le chariot de trinquette, une poulie, une porte retenue par son cordon, les ustensiles de cuisine dans le placard, les produits de toilette dans la salle de bain … Cela fait Clic…CLA cla…Clic…CLA cla…Clic…Cla cla … au rythme du roulement du navire.
Les souvenirs remontent, je revis ces moments quand, enfants, nous dormions mon frère et moi sur des lits picot dans la salle à manger chez mes grands parents du Morvan. La grande pendule Comtoise égrenait le temps de la même façon avec des Tics et des Tacs. C’était reposant de s’endormir en entendant la vie s’écouler.
Il y a aussi ce bruit que fait l’étrave en ouvrant la mer, c’est le bruit d’un morceau de soie que l’on déchire. On pratique une entaille d’un petit coup de ciseaux puis on tire sur les deux bords en les écartant. Le morceau est immense et le bruit ne s’arrête pas. Et puis l’eau qui vient d’être ouverte ruisselle en cascades sur les flancs du bateau. C’est un bruit cristallin, c’est frais, c’est joyeux.
Pour compléter l’ambiance un léger mouvement vertical répétitif doté d’une période un peu plus longue me donne l’impression de planer. La pesanteur n’existe plus. Je ne dors pas mais je ne suis plus tout à fait conscient. Je rêve. Avec mes grandes ailes déployées je suis un albatros et je parcours la mer en de longues glissades majestueuses. L’air est vif et envahi mes poumons. Il est propulsé à travers la trompe artificielle de l’appareil qui gère mes apnées du sommeil. Malgré mes yeux fermés et la nuit sans lune, je m’émerveille de la beauté de la mer lorsqu’elle est démontée. Je descends au fond de creux profonds puis remonte le long de vagues abruptes, le bout de l’aile à quelques centimètres de la muraille liquide sans jamais la toucher.
Je m’applique à dessiner de magnifiques trajectoires. Je n’ai jamais rien compris à l’art graphique, aucun tableau ne m’a jamais touché. Je trouve la ligne droite triste et monotone. La courbe n’est pas beaucoup mieux mais la trajectoire me touche profondément. Les émotions qu’elle me donne sont indescriptibles. Elle est fugitive et se développe avec grâce dans les trois dimensions. Je suis un amoureux de la trajectoire.
Malheureusement la mer monte avec le vent et vers trois heures du matin je ne rêve plus, dormir est devenue une épreuve sportive, il faut s’accrocher, se caler, s’arque bouter, pour ne pas être projeté d’un bord sur l’autre. La journée se passe ainsi et pour le déjeuner pas question de cuisiner, les casseroles s’envolent.
En fin d’après-midi les choses se calment, je viens de remettre du moteur et nous nous approchons tout doucement de Gibraltar en luttant contre un courant contraire qui peut atteindre 3 Nœuds. Nous devrions y être en deuxième partie de nuit.
Encore 138 Miles de route surface pour ces dernières 24 heures, 822 depuis le départ.
Fri, 24 Oct 2014 17:00:00 GMT - Escale à Gibraltar 35° 51’ N 5° 50’ W
Fri, 24 Oct 2014 17:00:00 GMT - 35° 51’ N 5° 50’ W
19h00 en France, 19h00 heure du bord. Dans le détroit de Gibraltar
Bonjour à tous,
Gibraltar est un endroit unique avec cet énorme rocher (The Rock) qui domine l’ « Europa Point ». C’est une porte, une porte d’entrée ou une porte de sortie selon ce qui nous arrange mais lorsque j’arrive de l’Atlantique, dès que j’ai passé cet endroit je me sens chez moi.
Nous avons jeté l’ancre à 1h30 cette nuit pour, enfin, une nuit de vrai repos. A chaque fois que je passe par ici je fais un stop. La raison est purement économique. Ici le carburant est à un prix défiant toute concurrence. Ce matin j’ai mis 245 litre de gasoil à …. 0,71€ le litre !!!! Economie par rapport au même carburant acheté en Espagne ou même en France : presque 150 € !!!!
Forcément on regrette de ne pas consommer d’avantage. Au même instant un Trawler (Bateau à moteur de voyage) d’environ 25 mètres fait le plein : 28 000 litre !!!, cela représente 16 500 € d’économie !
Puis, vers midi nous avons repris notre voyage avec au programme pour l’après-midi, traversé du détroit de Gibraltar. C’est un endroit facile et agréable et j’aime beaucoup ce parcours. Ici les conditions météo sont assez simple, soit le vent vient de l’Est, soit il vient de l’Ouest, soit il est absent. S’il est dans le sens favorable c’est un plaisir, s’il n’y en a pas c’est agréable tout de même et s’il est contraire il faut attendre.
L’endroit est très poissonneux, nous sommes entourés de dauphins en permanence et lorsqu’ils sont en chasse la mer bouillonne littéralement. Vers 17 heures nous avons fait l’essentiel lorsque nous passons au dessus du « Bancos del Fenix ». Sur la cartographie il y a plein de « Tides » (Courant). C’est le goulet d’étranglement du détroit. En largeur rien à signaler, tout se passe au fond. A cet endroit les fonds ne sont que de 200m alors qu’ils sont de 300,400 et même 500 de chaque côté.
Tout d’un coup tout s’accélère, séquence adrénaline, le vent forci à 28N d’Est en Ouest et le courant à plus de 6N d’Ouest en Est. Vent contre courant la mer devient folle. Harmattan prend plus de 10N en faisant de grandes embardées. Je suis sous grand voile et artimon, vite, vite je prends deux ris dans la grand voile et j’abats l’artimon.
Puis pendant trois quart d’heure nous observons. La vitesse fond ne dépasse pas 1,5N et descend même à 0,9N ! Puis, comme c’est venu les choses rentrent dans l’ordre brutalement, le courant se calme et la mer avec. Le goulet est passé.
Le débit des fleuves de la méditerranée ne compense pas l’évaporation (Episodes Cévenoles), de ce fait le courant est ici en permanence entrant. Mais tout de même, le tuyau fait 200m de haut sur 14 kilomètres de large, alors à 6N cela fait beaucoup d’eau qui entre en peu de temps.
Ce soir Harmattan a retrouvé les eaux de l’Atlantique, il est heureux et son capitaine également. Les prévisions météo ne sont pas défavorables, si tout va bien dans seront aux Canaries à la fin de la semaine prochaine.
Déjà 905 Miles depuis le départ
A bientôt
Jean-Louis
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"gros bisous de roselyned vive gibraltar bonne continuation moi rien de neuf rien que vieux" Envoyé par demeestereroselyne le 25-10-2014 à 17:18
Sat, 25 Oct 2014 18:00:00 GMT - La flemme 34° 48’ N 7° 38’ W
Sat, 25 Oct 2014 18:00:00 GMT - 34° 48’ N 7° 38’ W
20h00 en France, 19h00 heure du bord. Dans l’Atlantique, à 60 Miles au large de Rabat
Bonjour à tous,
Quel énorme coup de flemme ! Je n’ai envie de rien, je n’ai besoin de rien, je me laisse vivre et c’est tout. Mais que c’est bon ! Depuis mon retour de Turquie, mi-octobre 2013, je n’ai pas arrêté. Que ce soit à Cergy « au boulot » ou à Port Saint Louis du Rhône lorsque je suis « au bateau », je travail en permanence sans trop prendre de repos.
J’ai toujours fonctionné ainsi, pour moi le samedi et le dimanche sont des jours comme les autres. L’interdiction du travail le dimanche me hérisse au plus haut point. Au fronton de toutes nos mairies il me semble qu’il est écrit « Liberté ». On l’oublie beaucoup trop souvent.
Je ne me souviens plus du dernier livre que j’ai lu, c’était il y a bien plus d’un an. Pas le temps. Du coup j’emporte avec moi un grand sac plein de livres que l’on m’a offert à diverses occasions mais que je n’ai jamais ouvert. Maintenant j’attends que l’envie revienne. Pour l’instant elle n’est pas là.
A bord, Jacky est passager, il se repose, il lit, il profite du soleil et tourne quelques winchs de temps en temps. Pour ma part je m’occupe du bateau comme si j’étais en solitaire et cette organisation nous convient parfaitement. C’est moi qui prépare les repas et Jacky fait la vaisselle. Parfois il me met la pression, en milieu de matinée c’était « Ha c’est samedi, on va avoir un bon repas ! »
En fait, je passe beaucoup de temps à préparer non seulement de bon repas mais également des repas bien présentés. Pour moi un bon repas n’existe pas sans commencer par le plaisir des yeux. J’adore cuisiner mais il faut du temps et souvent je n’en ai pas. Alors dans le bateau je me rattrape sans pour autant faire des recettes compliquées.
Sinon je prends du temps pour observer la mer, pour laisser mon esprit galoper librement mais également pour méditer. J’observe aussi mon bateau, je règle, j’ajuste, je retrouve mes marques et tout mon plaisir de naviguer. Lorsque j’ai dû me lever au milieu de la nuit pour prendre un ris, je ne me souvenais plus du bonheur que procure la satisfaction du travail bien fait au moment où je retourne dans ma couchette.
Jusqu’à présent mes nuits ont été très occupées. La nuit dernière comme nous étions encore proches des côtes, toute la première partie de nuit j’ai dû gérer le problème des pêcheurs. L’alarme collision n’a pas arrêté. La journée je dois compléter mon manque de sommeil et je passe également du temps à somnoler. L’endroit idéal étant le cockpit, abrité par la capote, réchauffé par les rayons du soleil et bercé par les mouvements lents du bateau. J’aime bien également les banquettes du carré.
Hier soir, en passant devant Tanger nous avons eu un peu de porteuse sur nos téléphones. Ceux-ci se sont immédiatement mis à l’heure marocaine qui est devenue l’heure du bord. Normalement j’aurais dû attendre d’avoir passé les 7,5 degrés de longitude Ouest. En général je procède ainsi : l’heure change tous les 15 degrés de longitude (360/24). Comme le méridien de base, celui de Greenwich, est le point zéro, le premier changement à lieu à 7,5 degrés puis tous les 15 degrés.
C’est extrêmement agréable de retrouver l’Atlantique. J’aime particulièrement cet océan. Il fait beau, la mer est calme, le vent est faible et pas très stable en direction. Le moteur fonctionne souvent mais cela ne nous gêne pas. Au ralenti il ne fait que ronronner gentiment. Jacky, dont la cabine jouxte la salle machine dit que le bruit du moteur le berce.
Nous avons droit tout de même à de bons coups de voile, exemple hier au soir lorsqu’Harmattan filait 7 Nœuds sous grand voile seule à deux ris alors que nous prenions notre dîner dans le carré en ne ressentant que quelques légers mouvements du bateau. Nous avions l’impression d’être au port ou dans un mouillage. Harmattan est vraiment idéal pour le grand voyage.
Ce soir c’est la « Saturday Night Fever » mais nous avons décidé de ne pas sortir, nous la passerons dans nos couchettes.
Voilà pour aujourd’hui. Nous sommes ce soir à 459 Miles de Lanzarote, l’île la plus proche et nous avons parcouru 1045 Miles depuis le départ.
Sun, 26 Oct 2014 19:00:00 GMT - De plus en plus au Sud 33° 25’ N 9° 07’ W
Sun, 26 Oct 2014 19:00:00 GMT - 33° 25’ N 9° 07’ W
20h00 en France, 19h00 heure du bord. Dans l’Atlantique, à 30 Miles au large de la côte Marocaine, du côté de Sidi Bou Afi
Bonjour à tous,
Ce matin, 5 heures (en fait 7h, heure d’avant-hier), j’ai les yeux ouverts comme des boules de billard et plus du tout envie de dormir. Oui, nous avons pris 2 heures de décalage horaire en 2 jours ! La nuit a été merveilleuse, je ne me suis levé qu’une dizaine de fois entre les alarmes collision et les pipis. Je pète la forme et c’est bon.
Je tiens encore une heure au lit avant de me lever. C’est l’aurore, le soleil se pointe à peine sur l’horizon, il fait bon, la mer est toute plate, sans vent on dirait un miroir. C’est une journée de fin de mois de juin en France qui commence et j’imagine déjà le plaisir que nous allons prendre à la vivre. J’attaque immédiatement la toilette et je sors une chemise propre mais au moment de l’enfiler je m’aperçois que ce n’est pas la peine, c’est l’été !
Jacky n’est pas encore levé, je croise deux baleines à bosse qui vivent lentement leur vie. Nous passons la matinée à traîner sur le pont. Je fais de multiples bricoles, il y a toujours à faire sur un bateau, on ne s’ennui jamais. Entre les réparations, les réglages, les améliorations, la gestion de la vie à bord, il y a de quoi s’occuper.
Assez rapidement le soleil monte et il commence à faire très chaud. Nous sommes obligés de nous réfugier à l’ombre de la capote ou bien dans le bateau où il fait toujours frais. Aujourd’hui c’est dimanche et donc prétexte à un véritable repas dominical.
Pour commencer c’est une salade verte avec des oignons. Lors de mon précédent tour du monde j’ai beaucoup appris sur la conservation des aliments. J’ai découverts entre autre les salades à feuilles serrées qui peuvent se conserver plusieurs semaines au réfrigérateur. Lors de traversées transocéaniques on peut ainsi manger tous les soirs une salade verte. Il y a les cœurs de Sucrine par barquette de 3 ou mieux de 6, mais également la laitue « Iceberg » vert pale et qui ressemble à un choux, on en trouve partout dans le monde. Maintenant que j’ai un frigo de très grande contenance je vis dans le luxe.
Ensuite le plat principal est un repas des dieux, magret de canard / pommes de terre sautées au lard. J’ai cuit à feux doux pendant une heure et demie des pommes de terre coupées en carrés de taille moyenne avec la peau du magret. La graisse de canard est excellente pour faire sauter les patates. A mi cuisson j’ai rajouté des lardons découpés dans de la poitrine nature puis quelques minutes avant de servir j’ai posé au milieu de cette préparation la viande du magret. C’est tout simplement divin, pas très light mais divin.
C’est ensuite un après-midi repos et farniente allongés dans le cockpit à l’ombre de la capote. Jacky lit les dernies SAS, ce sont vraiment les tout derniers car Gérard de Villiers est décédé. Et moi je me régale avec une petite revue que m’a offerte la caissière du super marché de Port Saint Louis : Mystères et merveilles du monde, Stonehenge, Pétra, Chichen Itza, Taj Mahal, Machu Picchu, Les Géants de l’île de Pâques ….
Hier nous avons pris le dernier repas de poisson aussi ce matin la pêche est à nouveau ouverte. Aujourd’hui c’est le tour de Jacky, pour changer de sorte de poisson le challenge est une dorade coryphène. Il choisi avec soin son rapala et vers 17 heures le moulinet part, c’est exactement le poisson souhaité avec ses belles couleurs arc-en-ciel. Mais la bête a sa chance et dès quelle touche le pont elle se débat si fort qu’elle se détache et retourne à la mer.
Il faut faire une nouvelle tentative car nous salivions déjà le repas de demain midi. Cette fois le rapala à peine dans l’eau une dorade coryphène se jette dessus devant nos yeux ébahis avant même d’avoir déroulé le fil !!! L’expérience ayant portée ses fruits, nous la laissons se fatiguer pendant une demi-heure avant de la remonter. Demain midi ce sera bien dorade au vin blanc.
En 2009, dans ces parages, nous n’avions réussis à pêcher … qu’un cormoran ! Nous n’avions rien mangé mais que nous avions ri. Pendant vingt minutes nous avions remorqué la bête en position de ski nautique, les ailes écartés.
Je suis bavard, il faudrait terminer cette news maintenant. Encore 137 Miles engrangés ce jour, nous ne sommes plus qu’à 348 Miles de Lanzarote après 1182 Miles parcourus depuis le départ.
Mon, 27 Oct 2014 19:00:00 GMT - Les îles Canaries 31° 56’ N 10° 20’ W
Mon, 27 Oct 2014 19:00:00 GMT - 31° 56’ N 10° 20’ W
20h00 en France, 19h00 heure du bord. Dans l’Atlantique, à 35 Miles au large d’Essaouira, l’ancienne Mogador
Bonjour à tous,
Nous sommes ce soir à 35 Miles au large d’Essaouira, l’ancienne Mogador et à 245 Miles de la première des îles Canaries, c’est à peu près la distance entre Marseille et Palma de Majorque au Baléares. Nous devrions y toucher terre dans moins de trois jours, jeudi matin j’espère.
Il est grand temps de se pencher sur la géographie, l’histoire et les informations générales concernant cet archipel. Il est formé de sept îles principales, dont les noms en allant d’Est en Ouest sont : Lanzarote, Fuerteventura, Grande Canarie, Tenerife, Gomera, La Palma et Hierro. Fuerteventura est à environ 70M de la côte marocaine et les îles du Nord à 250-270 Miles dans le Sud de l’île de Madère.
Ayant fait partie du continent africain, elles ont été entièrement remodelées par les activités volcanique qui en font un de leur principal attrait. L’eau est rare sur les îles, surtout à l’Est de l’archipel et certaines sont en partie désertiques. Les températures moyennes vont de 35 degrés en été à 25 degrés en hiver au niveau des côtes mais dès que l’on monte l’air se rafraîchit à tel point que le sommet du Teide sur Tenerife (3717 m, plus haut sommet d’Espagne) est fréquemment enneigé.
L’agriculture a longtemps été la ressource principale avec café, dattes, bananes, canne à sucre, avocats, tabac, vigne et fruits. Beaucoup d’oiseaux sont endémiques aux îles comme le célèbre canari qui a copié leur nom.
Depuis une cinquantaine d’années le tourisme a pris la première place du revenus des îles en passant de quelques dizaines de milliers de visiteurs dans les années soixante à plusieurs millions aujourd’hui. Il représente environ 65% du PNB de l’archipel. Les bateaux de plaisance toujours plus nombreux ont entraînés la construction de très nombreuses marinas mais les places sont toujours très largement insuffisantes.
A l’heure où j’écris ces lignes, je n’ai trouvé une place que dans l’île de Lanzarote, à Puerto Calero. Toutes les autres marinas que j’ai sollicitées par mail n’ont même pas pris la peine de me répondre ! Heureusement j’adore cet endroit, je m’y étais arrêté en 2009 et je vais y retourner avec plaisir.
La population des îles est très ancienne, elle semble remonter à l’homme de Cro-Magnon, aux Berbères et au Sémites. Des racines égyptiennes sont également probables car la momification des morts a été pratiquée. En 1823 l’archipel est unifié et devient une province espagnole. C’est aujourd’hui une région autonome de l’Espagne mais qui n’est pas membre de l’UE. Son statut particulier la rapproche des îles anglo-normandes et de Gibraltar.
L’Euro est la monnaie en vigueur, la langue est l’Espagnole mais beaucoup de jeunes parlent anglais couramment. Il y a de nombreux aéroport et des vols internationaux partent de Lanzarote, Grand Canarie et Tenerife. La compagnie locale relie les sept îles dans la journée. Des ferries naviguent également dans tous les sens.
Pour l’instant nous faisons donc route sur Lanzarote. Après une nuit et une matinée pendant lesquels Harmattan a galopé à 7N sous voiles dans un vent de 13N venant sur la hanche bâbord, j’ai dû relancer le moteur vers midi, le vent s’étant essoufflé.
Nous sommes actuellement cinq à bord si nous comptons les passagers clandestins, 3 tout petits oiseaux qui sont maintenant chez eux sur Harmattan. C’est devenu leur arbre. Ils vont partout et en particulier dans la cabine de Jacky. Nous les retrouvons également dans le cockpit en train de picorer entre nos pieds, il faut faire attention. Je pense que c’est ainsi que les îles se sont peuplées à travers le monde.
Grosses frayeurs hier au soir.
Jacky : « T’as coupé l’eau ». Moi : « Non ». L’interrupteur est bien positionné, je file en salle machine, le disjoncteur est sur « On », c’est la pompe. Je démonte le pressostat, rien ne se passe, je l’actionne pour voir ce qu’il se passe … la pompe se remet en marche et je prends une bonne douche. En fait il devait être encrassé par le calcaire de Port Saint Louis. Je l’actionne de nombreuse fois pour le décrasser avant de le remonter mais il va falloir que j’en approvisionne un neuf.
Autre tracas qui m’a tenu éveillé une bonne partie de la nuit : le frigo a de la fièvre. 8,6 degrés, c’est beaucoup. Je le veille toutes les demi-heures mais elle ne tombe pas. A trois heures du matin je fini par prendre la décision, telle une petite fourmi je transvase tout son contenu dans mon frigo/congélateur et coupe l’alimentation du malade.
Mais au matin même problème avec mon frigo/congélateur. Je le pousse un peu mais les choses ne s’améliorent pas beaucoup. Par contre après avoir changé les piles du thermomètre j’ai moins cinq degrés et la bouteille d’eau est un morceau de glace !
Moralité : si tu as de la fièvre commence par changer les piles de ton thermomètre.
Encore 128 Miles au compteur journalier.
A bientôt.
Jean-Louis.
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"graceà vous deux je voyage c’est sublime bon vent et gros bisous de roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 28-10-2014 à 17:24
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"j’ai repris la lecture de votre blog....je viens de terminer la lecture de la longue route...aussi je suis en admiration pour "votre longue route à vous" bon vent..." Envoyé par annick le 28-10-2014 à 21:00
Tue, 29 Oct 2014 19:00:00 GMT - Un peu de politique 30° 45’ N 11° 37’ W
Tue, 29 Oct 2014 19:00:00 GMT - 30° 45’ N 11° 37’ W
20h00 en France, 19h00 heure du bord. Dans l’Atlantique, à 120 Miles dans l’Ouest d’Agadir
Bonjour à tous,
Depuis que nous longeons la côte Ouest du Maroc nous captons une radio marocaine en langue française. Il y a des débats politiques, sur leur politique intérieur mais également sur les grands problèmes du monde et en particulier sur l’extrémisme islamiste.
Bien entendu leur angle de vision est un peu différent du notre même si globalement les choses se rejoignent et c’est intéressant car cela fait prendre conscience de données que l’on n’avait pas forcément prise en compte.
C’est ce qui m’a frappé le plus lors de mon précédent tour du monde, on découvre en permanence que ce que l’on pensait blanc peut comporter une nuance de gris et que ce que l’on tenait pour acquis n’était pas forcément applicable en dehors du cercle géographique restreint dans lequel on a l’habitude d’évoluer.
Souvent les montagnards, les îliens, tous les gens qui, de part leur situation géographique, vivent sans se frotter à « l’étranger » ont des croyances tenaces et portent en eux une certaine dose d’intolérance. C’est dommage et à l’heure de la mondialisation on ne peut gagner que si l’on est totalement ouvert pour comprendre l’autre.
La France, comme beaucoup d’autre pays, traverse actuellement une très grave crise. Nous sommes malades de la démocratie parlementaire. Le peuple élit des parlementaires dont le travail est de voter les lois. C’est donc le peuple qui gouverne. Mais le peuple n’est pas sage, il veut le maximum en payant le moins possible.
Résultat : les parlementaires, pour conserver leur job, doivent faire plaisir au peuple. Ils ont donc découvert les bienfaits de l’emprunt. On emprunte sur le dos des générations futures qui par définition ne peuvent protester. Mais tout cela a une limite et nous y sommes.
J’ai découvert un pays dont le système politique est le plus performant au monde. Il s’agit d’une « démocratie autoritaire ». Le dirigeant (qui doit être parfaitement intègre et c’est là tout le problème) est capable de prendre des mesures qui vont à l’encontre des intérêts actuels pour que le futur soit meilleur. A Singapour, puisqu’il s’agit de ce pays, le chômage n’existe pas et le revenu par habitant est le plus important au monde.
Le problème est qu’une « démocratie autoritaire » est sur le fil du rasoir, la dictature n’est pas loin et dans ce cas tout l’argent du pays ne va plus au peuple mais dans les poches du dictateur.
Il faudrait trouver un système politique où l’intérêt des générations futures aurait une voix prépondérante. Mais comment faire ? J’ai beau réfléchir, je n’ai pas la solution mais je suis à l’écoute de tout ce qui pourrait aller dans ce sens.
Aujourd’hui le temps est triste, on se croirait en Bretagne mais sans la bruine, sans la pluie, sans le vent et sans le froid car il fait tout de même 25 degrés. Il y a une sorte de brume de mer qui cache le soleil, un temps breton je vous dis.
Ce matin nous avons traversé une bande de dauphins. Ils ont joué autour du bateau et c’était impressionnant, il y en avait une centaine, je n’en avais jamais vu autant d’un coup.
Nous sommes ce soir à 130 Miles de Lanzarote, 145 Miles de Puerto Calero où nous espérons nous amarrer jeudi matin très tôt.
Wed, 29 Oct 2014 19:00:00 GMT - En vue de Lanzarote 29° 25’ N 13° 10’ W
Wed, 29 Oct 2014 19:00:00 GMT - 29° 25’ N 13° 10’ W
20h00 en France, 19h00 heure du bord. Dans l’Atlantique, à quelques Miles dans le Nord Est de Lanzarote
Bonjour à tous,
Hé bien oui, la balade se termine déjà, nous serons cette nuit amarrés dans la marina de Puerto Calero sur l’île de Lanzarote. Nous sommes partis il y a 13 jours de Port Saint Louis du Rhône et ce fut encore une fois un grand moment de vie. Mis à part un départ un peu difficile avec des grands bords à tirer contre le vent nous n’avons pas à nous plaindre de la météo. Pas beaucoup de vent mais finalement, lorsque l’on voyage en bateau, c’est souvent le cas sauf peut-être dans les alizés.
Cette croisière a été ponctuée de multiples moments de qualité. Finalement être heureux c’est quoi ? Il me semble que c’est tout simplement s’organiser et s’arranger pour multiplier la survenue de petits morceaux d’éternité. Rester les deux pieds dans ses pantoufle à attendre que cela vienne n’est certainement pas la meilleur attitude. Ensuite, il faut aussi prendre le temps de savourer ces trésors, ces paillettes d’or qui nous sont offertes à leur juste valeur. Et ne pas en demander plus.
Hier soir, le vent revient un peu sur l’arrière tribord. J’envoie le génois, coupe le moteur, règle la grand voile et nous voilà partis pour une grande nuit de voile. 12 Nœuds de vent sur les deux tiers arrière, la hanche du bateau, suffisent à Harmattan pour aligner des moyennes très convenables.
A quatre heures du matin, dans la pointe avant j’entends qu’Harmattan galope comme un fou. Je sors et constate que le vent est monté entre 15 et 17N. Le speedo indique entre 9 et 10N mais tout se passe bien. Cependant c’est la nuit, j’ai encore envi de dormir un peu, je ne veux pas prendre de risque et préfère attraper un ris préventif.
Vers 6 heures c’est retombé un peu, il commence à faire jour et je peux larguer ce ris afin de remettre du charbon dans la chaudière. Je retourne au lit mais à 7 heures je n’y tiens plus, il est temps de me lever. Je suis en pleine forme, j’ai envie de tout bouffer.
Cela tombe bien, sur la hanche bâbord, à 2 Miles environ, un voilier semble suivre la même route que nous. Il fait beau, c’est un petit matin d’été, et une envie terrible de faire la course me prend. Finir cette croisière sous spi pourrait générer un de ces petits moments magiques évoqués plus haut.
Pendant que je prépare la manœuvre le concurrent a pris un peu d’avance. J’ai presque fini d’installer le spi, je parle tout seul « Ha les gars, vous allez avaler votre café de travers lorsque vous allez voir la grosse boule rouge ». M’entendant marmonner, Jacky se réveil et passe la tête par le panneau de pont. Il comprend immédiatement ce qu’il se passe. Lui aussi veut jouer et quelques minutes plus tard le spi se gonfle majestueusement.
Nous passons deux heures à ajuster les moindres réglages en imaginant l’état d’énervement de nos adversaires, ne pouvant qu’être anglais bien entendu. Chacun à notre tour nous lâchons des phrases supposées prononcées par l’équipage forcément homme et femme qui commence à être distancé et qui s’engueule. Et nous rions à n’en plus finir. Nous adorons ce genre d’exercice.
Vers dix heures je n’y tiens plus et attrape la VHF : « Petit voilier, petit voilier pour Gros spi rouge ? » Rien ne se passe, je réitère : « Petit voilier marchant au moteur pour Gros spi rouge ? » La réponse vient immédiatement : « Gros spi rouge pour petit voilier sous voile » Nous rions comme des baleines et engageons la conversation. Ce sont des français et ils avouent qu’eux aussi faisaient la course.
Le vent n’est pas bien fort et en plein sur l’arrière, quelque temps plus tard nous les voyons rouler le génois, ils viennent de lancer le moteur. Nous avons gagné par abandon. Pour nous c’est une journée complète sous spi, un grand moment de voile en observant apparaître puis se dessiner de mieux en mieux les cônes des volcans de Lanzarote.
Nous avons passés la journée avec France Gall dans le cockpit et comme les chansons qui s’envolent, tous les bons moments de cette balade vont s’échapper pour aller se loger dans un petit coin de notre mémoire, le coin des souvenirs. De temps en temps ils reviendront nous enchanter quelques instants.
139 Miles au compteur ce jour, 1567 depuis Port Saint Louis du Rhône
A bientôt
Jean-Louis
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"bravo pour cette navigation et cette belle leçon de vie à méditer!
bon week-end " Envoyé par annick le 01-11-2014 à 14:05
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"cher JL,
C’est pas pensable ton exploit (1de+) et quel beau poisson!!! bisous jeanine" Envoyé par jeanine le 01-11-2014 à 17:03
Fri, 31 Oct 2014 19:00:00 GMT - Escale technique à Lanzarote 28° 55’ N 13° 42’ W
Fri, 31 Oct 2014 19:00:00 GMT - 28° 55’ N 13° 42’ W
20h00 en France, 19h00 heure du bord. A Puerto Calero
Bonjour à tous,
Mercredi soir. La nuit le long de la côte avec une arrivée prévue à 4h du matin s’annonce longue et ennuyeuse. Je décide de laisser Harmattan dériver lentement à quelques Miles de la côte sous voilure très réduite avec peu de prise au vent. Je règle l’alarme collision en conséquence et, après une nuit comme à la maison, je me lève à 7 heures alors que nous sommes presque à l’entrée du port.
Puerto Calero est une marina haut de gamme avec des bites d’amarrage en laiton polie astiquées quotidiennement, on dirait de l’or. Restaurants et magasins de mode des plus grandes marques sont pléthore mais la crise est là et, aidé par des prix de stationnement beaucoup trop élevés (exemple pour Harmattan plus de 550 € pour quinze jours) le port s’est pas mal vidé et il y a beaucoup moins de personnel. Alors que tous les autres ports des Canaries affichent complet, ici les emplacements sans bateaux sont légions. Un prix, même légèrement, trop haut est toujours une erreur de gestion.
Nous sommes contents d’amarrer Harmattan et nous nous précipitons aux douches. Que c’est bon de se doucher avec de l’eau tiède sans être plié en quatre. Immédiatement se pose la question de l’avion pour rentrer en France. Jacky, qui a un rendez-vous important lundi est parti ce matin avant l’aube en passant par Barcelone. Quant à moi je ne suis pas très pressé. Le billet aujourd’hui était à 400€ mais j’en ai trouvé un mardi pour 80€ qui me dépose sans escale à Beauvais, à 20 km de chez moi.
De telles différences de prix ne sont pas normales. Mardi, c’est sûr, je n’aurai pas un pilote payé 25 000 € par mois avec en plus 13 jours de repos par mois mais il fera correctement son boulot malgré tout. C’est tout le problème des « avantages acquis ». Comme les chauffeurs de TGV qui continuent à toucher les primes charbons et partent à la retraite à 50 ans. Il y a vraiment de nombreuses choses à révolutionner dans ce pays.
Je trouve normal que l’on gagne énormément d’argent si l’on a travaillé pour cela mais bénéficier d’une situation de rente injustifiée, non. Tous ces nantis qui se battent pour finalement couler le bateau qui les transportent (SNCM en est un autre exemple) sont des traites à la patrie. Bon, j’arrête là, ce n’est pas bon pour mon estomac je crois.
J’ai donc cinq jours à passer ici, mais ce n’est pas le bagne. Je vis en maillot de bain à bord et j’enfile juste une chemisette et un short pour sortir. Le temps est idéale, 28 degrés aujourd’hui. J’ai rouverte ma Job List, je l’ai mise à jour en ajoutant des lignes pour ce qui doit être fait avant de repartir et je travail tranquillement.
Je lance deux machines à laver par jour. Elle ne fait que 3 Kg mais mon tas de linge commence à diminuer. Il y a les literies, draps, taies, housses … mon linge des trois dernières semaines, housses de coussins, linge de toilette et de table …
J’ai horreur des valises, surtout si elles sont énormes. J’aime voyager léger et un simple petit sac à dos me suffit, avec au maximum une petite valise de cabine. Aussi je me suis organisé pour ne pas transporter de linge. J’ai à bord le linge du bateau et à la maison le linge de la maison.
Et puis il y a comme toujours divers petits problèmes à résoudre et en particulier les toilette avant dont le broyeur est mort. Mais problème, avec ce port qui va mal le vendeur de matériel pour bateau a fait faillite et est fermé. Je ne peux absolument rien acheter ici. Il faudrait prendre le bus et perdre au moins une demi-journée ou bien louer une voiture.
Dans certains restaurants, par contre, les prix ont été rabotés d’une façon drastique. Hier soir j’ai pris une sole meunière. Chez nous c’est couramment 30€ mais ici on m’a servi une très belle sole pour 10€ seulement !!!!
Pour les mordus de navigation le parcours total fut de 1615 Miles alors qu’il n’avait été que de 1347 Miles en 2009. Vents et courants contraires expliquent cette différence. Rien qu’à Gibraltar, selon que l’on passe avec ou contre le courant la différence est de plus de 100 Miles
Voila la nuit qui tombe, je vais prendre une soupe et au lit car je suis fatigué, j’ai pas mal de sommeil en retard à rattraper.
Tue, 04 Nov 2014 11:00:00 GMT - Et la suite ? Dans l’avion entre Lanzarote et Beauvais
Tue, 04 Nov 2014 11:00:00 GMT - Dans l’avion entre Lanzarote et Beauvais
12h00 en France.
Bonjour à tous,
Qu’ils ont passés vite ces cinq jours d’escale technique à Lanzarote ! Jeudi matin, me sentant bloqué dans cette marina loin de tout j’ai pensé avoir besoin d’une voiture, mais très vite je me suis rendu compte que si je commençais à aller en ville les travaux n’avanceraient pas.
En tout premier lieu j’ai beaucoup dormi, couché à 20h30 et levé à 7 heures, plus une à deux heures de sieste par jour, j’ai pu recharger mes batteries qui en avaient bien besoin. Je suis toujours étonné de cette capacité que l’on a de ne pas dormir pendant de longues périodes sans pour autant ressentir la fatigue. Je pense que le sommeil se stock comme de l’énergie dans des batteries justement.
J’ai passé le reste du temps à mille travaux pour mettre Harmattan en état de croisière ce que je n’avais pas eu le temps de faire avant ce départ précipité. J’ai travaillé un bon moment sur le WC avant, j’ai dû tout démonter en petits morceaux, y compris les tuyauteries totalement entartrées par 8 ans de service. J’ai même démonté la cuvette pour la remettre à neuf sur le ponton.
Je me suis également occupé du pilote automatique. Je n’ai jamais changé l’huile, après environ 50 000 Miles de bons et loyaux services, elle en a bien besoin. Elle n’est plus rouge mais noire avec un épais dépôt au fond du bocal. Encore une fois j’ai tout démonté et je vais rincer plusieurs fois les circuits en remplissant d’huile neuve environ la moitié du bocal avant d’actionner le pilote plusieurs dizaines de fois. Si j’effectue cette manipulation deux ou trois fois je vais repartir avec un pilote en pleine forme.
On me pose souvent la question : « Et la suite ? ». Hé bien je vais passer quelques jours en France pour m’occuper de mes affaires, je dois également descendre à Port Saint Louis récupérer ma camionnette avec mes outils. Et puis je veux profiter du passage de Jean-Louis Hugues en France, le beau frère d’Yves Fortin le papa d’Harmattan, pour le rencontrer. J’ai envie de connaître un peu mieux la genèse de mon bateau. Je reviendrais aux Canaries du 15 au 30 novembre avec Francine, Sylvie et Dominique, mes cousins de La Réunion pour des vacances bien méritées (pour Francine en tout cas).
Le 2 décembre je dois faire la conférence d’ouverture lors du congrès de la Société Française de Transplantation à Caen, ensuite ce sera notre dîner annuel traditionnel chez Cyril avec Pierre-Yves Durand et le fameux concourt d’Irish Coffee. Je reviendrais aux Canaries après le salon du bateau, vers le 12 décembre très certainement pour conduire Harmattan à Mindelo, aux Îles du Cap Vert où il passera les fêtes de fin d’année.
Je consacrerais les quinze premiers jours de janvier à rédiger, comme tous les ans, le rapport d’activité de mes entreprises avant de retourner au Cap Vert où je passerais quelques jours sur Santo Antao avant de prendre la mer pour le Brésil où j’atterrirais certainement à Fortaleza fin janvier.
Ensuite j’alternerais des moments de travail à mon bureau et des moments de croisières côtières qui me mèneront le long des côtes brésiliennes puis argentines jusqu’à Ushuaia que je dois atteindre fin novembre 2015, au début de l’été austral.
Voilà établi le programme de l’année qui vient.
A bientôt
Jean-Louis
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"cher Jean-Louis, Mon agenda ne suit plus : trop de dates, après je mélange tes RV, mais aussi les miens (moins nombreux) bon le 20 c’est l’anniv. de Virginie. bisous jeanine" Envoyé par jeanine le 04-11-2014 à 17:31
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"cher jean louis merci pour votre agenda plein de projets ouf francine va etre en vacances avec les copains jacky etc dans le nord tres froid 8le matin 12 l’aprémidi quelque timides rayonsde soleil gros bisous roselyned" Envoyé par roselyne demeestere le 08-11-2014 à 16:34
Mon, 10 Nov 2014 11:00:00 GMT - Les origines de ma maladie Dans le TGV Paris / Arles
Mon, 10 Nov 2014 11:00:00 GMT - Dans le TGV Paris / Arles
12h00 en France.
Bonjour à tous,
Je viens de progresser d’une façon importante dans la découverte des causes de ma maladie.
J’adore les énigmes. Je resterai toujours étonné de voir à quel point le cerveau humain est complexe d’une part mais également combien il lui est difficile d’effectuer une synthèse afin de faire surgir l’évidence.
C’est chaque fois la même chose. Lorsqu’il y a un problème à résoudre, malgré que l’on ait glané de très nombreux détails, on ne sait pas les relier pour faire apparaître la vérité. Puis, tout à coup, un petit déclic se produit et l’évidence nous saute aux yeux. Et l’on se demande à chaque fois comment on a pu rester aveugle si longtemps devant autant de clarté.
C’est ce qui vient de se produire pour les causes de mon insuffisance rénale. Il y a une dizaine de jours mon frère jumeau m’apprend que sa créatinine a bien augmentée et que peut-être un jour il devra lui aussi être dialysé. Pourtant ce n’est pas une maladie génétique, cela n’existe pas dans notre famille.
Nous continuons à discuter et il me dit (il me l’avait déjà dit sans que cela me marque) qu’à l’âge de 23 ans le médecin du travail avait détecté du sang dans ses urines. C’est exactement mon cas mais je pensais jusqu’à présent que cela était dû à mon problème de valve. En fait il semblerait que ce soit la suite d’une angine mal soignée alors que nous étions enfants. Nos reins ont été abîmés et pour ma part, ma double pathologie a accéléré leur détérioration.
J’aime bien comprendre, j’aime bien aller au fond des problèmes et cet éclaircissement me convient assez bien.
Je descends actuellement sur Port Saint Louis du Rhône, je vais récupérer ma camionnette afin de la vendre. Je ne reviendrais ici que dans 2,3 ou 4 ans et je n’en ai plus besoin. Elle m’a bien servie. C’était une très bonne formule de la laisser sur le parking de la gare et de faire les allers et retours en TGV. Je vais en profiter pour remonter mes outils.
Ce soir je dors à Lyon chez mon frère. Francine m’y rejoint et nous allons passer une bonne soirée. Demain matin je devrai revoir ma nièce que je n’ai pas vu depuis de nombreuses années. Je devrai également faire la connaissance de sa fille qui a 6 ans. C’est dommage car Françoise est une double nièce, la fille de mon frère et de la sœur de ma femme ! Les problèmes dans les familles sont souvent compliqués.
Pour ma part je suis très famille, j’adore quand nous nous réunissons. Comme je suis souvent loin, j’essaie d’organiser des fêtes lorsque je dois passer un weekend à la maison. Hier j’avais mes enfants et mes petits enfants et c’était formidable.
Bien que l’on essaie souvent de minimiser les différences et bien que, comme tous ses enfants, on aime tous ses petits enfants avec la même force, on ne peut éviter que des liens soient plus étroits avec certains d’entre eux. Il y a les moments de la vie, leur âge mais également des traits de caractère, des atomes plus ou moins crochus qui font que l’on se sent plus ou moins proche.
Et puis comme dans toute relation humaine, il y a la réciprocité. On est forcément beaucoup plus proche d’un petit enfant lorsque celui-ci vous réclame, lorsqu’il se sent bien avec vous, lorsqu’il a besoin de vous. Actuellement c’est le cas pour moi avec Valentine et c’est un énorme bonheur. J’en profite à plein, je donne mais je prends également énormément. J’entrepose, je cache au fond de moi toutes ces petites pépites de bonheur qui me ravissent.
A bientôt
Jean-Louis
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"cher Jean-Louis, je suis très heureuse pour v/soirée en famille. Tu sais, aux enfants-malades on avait dit que les rhumatismes articulaires provenaient d’une angine. beaucoup de dégâts.... bisous jeanine " Envoyé par jeanine le 10-11-2014 à 17:27
Sat, 15 Nov 2014 14:00:00 GMT - Quelques jours bien remplis Dans l’avion Paris / Tenerife
Sat, 15 Nov 2014 14:00:00 GMT - Dans l’avion Paris / Tenerife
15h00 en France, 14h00 aux Canaries.
Bonjour à tous,
Nous sommes actuellement dans l’avion d’Iberia en route pour Tenerife, Francine, ma cousine Sylvie de la Réunion, son mari Dominique et moi. Nous partons pour quinze jours de vacances bien mérités avec l’objectif de visiter Lanzarote, Grand Canarie, Tenerife et la Gomera. Harmattan va être notre base de vie itinérante.
Ces quelques derniers jours ont été bien remplis. Après un dimanche passé avec mes enfants et petits enfants, j’ai pris le TGV lundi matin afin de retourner à Port Saint Louis du Rhône pour récupérer ma camionnette, mes outils et le matériel resté sur place, privé de grand voyage.
Au retour, j’ai passé la nuit à Lyon chez mon frère et mardi midi j’ai pu déjeuner avec Jean-Louis Hugues, le beau frère d’Yves Fortin, le papa d’Harmattan. Je n’aurais manqué ce rendez-vous pour rien au monde. Même si Jean-Louis m’avait déjà pratiquement tout dit sur Yves et sur la genèse d’Harmattan j’ai glané quelques détails que je ne connaissais pas et le simple fait de parler avec quelqu’un qui a connu Yves était important pour moi.
Jean-Louis a été le premier skipper d’Harmattan après qu’Yves l’ai fait transporter à Marseille par cargo depuis la lagune d’Abidjan. Malheureusement, pour lui l’histoire s’arrête à Puerto Soller, sur l’île de Majorque, aux Baléares où il a laissé Harmattan moteur en panne. Pour Harmattan, il me manque le lien entre ce moment et son rachat par pépé Vieu.
Je n’ai pas non plus d’informations sur Yves Fortin après le décès d’Arlette, son amie, brulée vive dans une boîte de nuit d’Abidjan. Jean-Louis m’a rappelé qu’il était originaire de Laon dans l’Aisne, ville que je connais bien pour y avoir passé quelques années lorsque j’étais militaire.
Peut-être quelqu’un connaît la suite de l’histoire et pourrait me la raconter, sinon j’envisage de faire un mailing à tous les Fortin de la région.
Avant de quitter le bateau, j’avais établi une liste de matériel à rapporter de France. Il y a entre autre une couette que j’avais oublié, un combiné de téléphone pour pallier à la panne du combiné de mon satellite, un abattant de toilette, des vérins 27 Kg pour remplacer les vérins 9 Kg pas assez puissant pour soulever à fond mes panneaux solaires, du Sica, de la colle …
J’ai également mis dans ma valise gants, cagoule, polaires, écharpe chaude, chaussettes … car nous avons l’intention de gravir le Teide, sur Tenerife. C’est le plus haut sommet d’Espagne et d’Atlantique, il culmine à 3718 mètres et est souvent recouvert de neige. Lors de mon dernier passage, en 2009, nous étions partis de la marina où il fait une température estivale pour visiter l’île. Nous ne nous étions pas trop informés au préalable et ne pouvions faire que de très brèves sorties de la voiture pour prendre une photo.
L’atterrissage est prévu à 14h45, nous allons passer l’après-midi sur Tenerife, ce soir nous dormons à Santa Cruz, en centre ville, pas loin de la marina où j’avais fait un stop en 2009 pour avitailler. Puis nous reprendrons un avion demain matin pour Lanzarote. Nous avons prévu deux jours de visites sur cette île avant d’appareiller pour Grand Canarie. Il va falloir que je trouve également un peu de temps pour finir de purger mon pilote automatique.
A bientôt
Jean-Louis
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"bonnes vacances gros bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 16-11-2014 à 18:17
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"Très bonnes vacances à vous quatre et surtout "nou bek à Sylvie et Dominique trè for".Annie et Jacqueline (qui lit régulièrement votre blog). " Envoyé par Lagroye et Pichenot le 16-11-2014 à 19:22
Thu, 20 Nov 2014 19:00:00 GMT - Les collisions maritimes A Caleta del Sebo sur l’île de Graciosa (29°14N, 13° 28W)
Thu, 20 Nov 2014 19:00:00 GMT - A Caleta del Sebo sur l’île de Graciosa (29°14N, 13° 28W)
18h00 en France, 19h00 aux Canaries.
Bonjour à tous,
Je sais que beaucoup de plaisanciers lisent ce blog et aujourd’hui cette petite réflexion s’adresse à eux.
La mer est immense, on passe de longues heures, parfois plusieurs jours, voir plusieurs semaines sans voir un bateau et pourtant, malgré tous les moyens techniques d’aujourd’hui, on entend parler trop souvent de collision en pleine mer. Et pour chaque collision, combiens de bateaux ont évités le pire de justesse en passant à quelques mètres sans se toucher.
Ces collisions peuvent être extrêmement graves. Les bateaux n’arrivent pas toujours en sifflet l’un par rapport à l’autre, parfois la collision se produit à angle droit. Pour le bateau qui percute c’est comme s’il se payait un mur, pour l’autre c’est comme un énorme coup de burin là où ses structures ne sont pas faites pour résister à un tel choc.
Le risque ultime, qui n’est pas négligeable, est de couler et que l’autre bateau continue sa route sans même peut-être avoir conscience du drame en cours. On voit souvent dans les capitaineries des avis de recherche (il y en a un ici) de marins disparus en mer sans aucunes traces.
Un tel accident pourrait m’arriver puisque je navigue beaucoup, je me sens donc concerné et j’essaye à chaque occasion de comprendre ce qui s’est passé. Ce n’est pas toujours facile d’obtenir des informations et pourtant, comme en aviation, chaque cas devrait être étudié avec soin. Il n’y a pas à ce jour de réelles directives pour éviter les collisions mis à par le « Il faut observer une veille visuelle permanente », totalement obsolète et inefficace dans la durée.
C’est dommage car chacun fait « au mieux », comme il le sent, et les conséquences sont parfois très graves. Premier constat que je fais, on entend parler de collision entre cargo et voilier, entre chalutier et voilier, entre voilier et voilier, mais très rarement entre cargo et cargo ou chalutier. Il y a forcément une explication. Quand la collision concerne un plaisancier, cela me navre mais lorsqu’elle concerne un coureur au large dont c’est le métier c’est absolument inadmissible et pourrait devenir à terme très préjudiciable à l’ensemble des plaisanciers.
Pour éviter les collisions la première règle de bon sens est d’éviter les endroits très fréquentés comme le bord des côtes. Beaucoup se sentent plus en sécurité à quelques miles de la côte alors que le risque vital est à peu près le même si l’on tombe à l’eau ou si l’on coule à 2 Miles de la côte ou à 200 Miles.
La première règle est de s’éloigner des côtes et de naviguer au moins au delà du plateau continental où se trouvent les pécheurs. Au moins la moitié des collisions arrivent avec les chalutiers, si l’on évite les zones de pêche, on réduit considérablement les risques. Les organisateurs de course au large devraient interdire le passage dans ces zones car le coureur peut être tenté de naviguer dans la zone des 200 mètres où le courant (ou contre courant) peut être plus favorable.
Parlons maintenant des moyens pour éviter ces collisions. Il y a la fameuse règle de veille visuelle. C’est extrêmement contraignant et tous les plaisanciers ont eu l’occasion de constater des défaillances en voyant un voilier les croiser, souvent en pleine journée alors qu’ils ne l’avaient pas vu arriver. La journée on est souvent moins attentif, il faudrait faire un tour d’horizon toutes les cinq minutes et, pris par une occupation, même en étant dans le cockpit on passe à côté.
Il y a également les équipiers qui s’endorment la nuit. Cela peut presque se comprendre si l’on n’a pas vu un bateau depuis 15 jours, on est moins attentif. Mais il y a également le problème de l’angle mort, le bateau qui arrive derrière une voile d’avant, génois ou trinquette.
Cela m’est arrivé lors de la première mise à l’eau d’Harmattan. Je n’avais pas encore installé le radar et j’ai fait un tour de Corse. Au près tribord amure, installé dans le cockpit côté tribord, je surveillais ma route mais mon génois m’a caché un autre voilier qui est passé à un mètre sur ma hanche arrière. Il était dans son tord mais tord ou pas cela aurait pu faire une collision. La même chose est arrivée également (entre autre) à mon copain Jean-Michel qui s’est retrouvé avec un énorme trou dans la coque et a failli couler. Je pourrais vous citer d’autres cas dont un très récent.
Il y a ensuite les moyens électroniques « inertes » comme les « Merveille » et les AIS. Ils apportent une fausse sécurité, ne veillent que les cargos et les chalutiers ayant leur radar ou leur AIS en état de fonctionnement et rarement les voiliers. Je n’en ai pas à bord, peut-être un jour mettrais-je un AIS pour le plaisir de jouer mais je n’y confirais jamais ma vie.
Le seul moyen sûr, le moyen unique est le radar. Il doit être en permanence en marche et une veille visuelle permanente, je dis bien permanente, doit être assurée tant que l’on ne peut pas définir une zone de garde qui active l’alarme lorsqu’un écho rentre dans cette zone. En fait la veille doit être assurée tant qu’un écho, bateau, bouée, terre … est à une distance inférieur à 3 Miles.
Certains plaisanciers ne le branchent pas sous prétexte de consommation trop importante. C’est ridicule, à la limite il vaut mieux faire tourner le moteur une heure par jour que de prendre le risque de la collision. De plus on peut régler le radar afin par exemple qu’il effectue 30 tours d’antenne et se mette ensuite au repos par exemple 3 minutes. De cette façon sa consommation peut être divisée par 3 ou 4.
Par ailleurs il faut un bon radar. J’ai failli moi-même me faire piéger en mer de Timor car un catamaran de travail ayant une très faible signature radar n’a été détecté qu’après avoir presque traversé ma zone de garde. J’ai depuis mis en place la dernière version de logiciel et je ne rencontre plus aucun problème.
En tout dernier lieu, il faut définir une zone de garde assez large afin que le radar ait tout le temps de détecter l’intrus. Pour ma part, en règle générale je positionne la limite proche entre 1 Mile et 1,5 Mile en fonction de l’état de la mer et la limite éloignée à 3 Miles.
Il est urgent que la fédération, les journalistes, les plaisanciers, les organisateurs de course au large, les coureurs, toutes les instances concernées prennent conscience de l’importance de régler au plus vite ce problème de collisions qui ne peut que nous retomber sur le nez si l’on ne fait rien. Nous devons nous discipliner nous même si nous voulons que la mer reste un espace de liberté.
A bientôt
Jean-Louis
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"bisous de roselyned vive les canaries" Envoyé par roselynedemeestere le 23-11-2014 à 17:51
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"Cher Jean Louis, je ne suis pas d?accord avec ta position sur L’AIS, c’est un outil anticollision remarquable, complémentaire des alarmes radars. Tu verras, l’essayer c’est l’adopter . Il permet d’anticiper et de savoir comment se comportent les bateaux. Plutôt que d’alourdir inutilement des réglementations inutiles, puisque leur application n’est pas contrôlable en pleine mer, il faudrait imposer l’AIS emetteur/récepteur à tous les bateaux naviguant en haute mer. Cette obligation existe déjà dans certains pays. Bien à toi Olivier" Envoyé par Olivier Masurel le 26-11-2014 à 18:09
Wed, 26 Nov 2014 12:00:00 GMT - Nice to meet you …. Again! Dans l’avion entre Las palmas de Grande Canarie et Santa Cruz de Tenerife
Wed, 26 Nov 2014 12:00:00 GMT - Dans l’avion entre Las palmas de Grande Canarie et Santa Cruz de Tenerife
11h00 en France, 12h00 aux Canaries.
Bonjour à tous,
Il y a des milliards d’habitants sur la Terre et la probabilité que deux d’entre eux se rencontrent à l’autre bout du monde est extrêmement faible, voir même quasi nulle. Et pourtant, aussi incroyable que cela puisse paraître, je suis un habitué de ces évènements extraordinaires qui me laissent à chaque fois totalement stupéfait.
Nous sommes samedi matin aux alentours de 9 heures et nous venons de jeter l’ancre dans l’avant port après 24 heures de navigation difficile entre La Graciosa et Grand Canaria. Ici, à Las Palmas, c’est ambiance festive, atmosphère salon du bateau à flot, demain sera donné le départ du 29ème rallie de l’ARC. Il rassemble, cette année, 243 bateaux qui vont rallier Sainte Lucie après une traversée transatlantique d’environ trois semaines.
Pour l’équipage d’Harmattan c’est un grand soulagement, mer grosse sur le tiers avant tribord, houle croisée, vent force 6 avec rafales jusqu’à 35 Nœuds que nous avons remonté au près, le bateau faisant des bonds dans tous les sens, la mer montant à bord régulièrement, nous avons dû affronter des orages une bonne partie de la nuit.
La cousine a passé le voyage la tête dans la bassine et même si le capitaine s’est nourri un peu plus que le reste de l’équipage, ce n’était que de quelques chips, d’un peu de fromage et de grains de raisins. Nous n’avons plus qu’une idée, prendre un bon petit déjeuner capable de nous réconcilier avec la vie avant de nous jeter sur les couchettes pour enfin prendre un peu de repos.
Nous émergeons vers midi, tout excités à l’idée de découvrir cette nouvelle terre. Après un peu de toilette, je prends le temps de m’occuper du bateau, je ferle les voiles, teste le moteur hors-bord et mets l’annexe à l’eau. Nous nous rendons ensuite à la capitainerie en étant persuadé qu’il faudra attendre le départ de l’ARC dimanche pour trouver une place. Premier miracle, Harmattan étant très étroit avec 3,70m au maître bau, je me vois attribuer la place 42 sur le ponton L. Deuxième miracle, à 7,78€ la nuit, c’est cinq fois moins cher qu’à Puerto Calero !!!!!
Avant toute chose, l’équipage a besoin d’un bon moment au restaurant. Nous commençons donc par là avant d’aller repérer la place. Francine et Sylvie vont nous attendre sur le ponton pendant que je vais chercher Harmattan avec Dominique. Arrivée impeccable, nous sommes aidés par nos voisins. Je viens juste de finir l’amarrage lorsque le propriétaire du bateau sur mon tribord vient me voir avec un grand sourire et me demande si je n’étais pas à Richard’s Bay, en Afrique du Sud, il y a trois ans.
Nous tombons dans les bras l’un de l’autre, tous les deux aussi surpris de nous retrouver ici. C’est Cresswell Walker, un canadien de Vancouver qui se défini comme « The passion Guy », un gars passionné. Il est hyper dynamique, il vit sa vie à fond, il vit ses rêves et gagne sa vie en donnant des conférences et en effectuant du coaching. Sur sa carte professionnelle les mots clefs sont « INSPIRES ! MOTIVATES ! ENTERTAINS ! ». Avant de nous quitter à nouveau il m’offrira son livre « A VOYAGE OF UNCOMMON SENSE ». Les grands voyages apportent toujours de très très belles rencontres.
Lors de ma dernière news, j’évoquais les collisions en mer. Voici un nouveau morceau de vie qui apporte un peu plus d’eau à mon moulin. Je vous plante le décor :
Il est environ une heure du matin dans la nuit de vendredi à samedi, la mer est forte et je remonte 25 nœuds de vent réel, grand voile seule à deux ris et un peu de moteur. Francine est avec moi dans le cockpit, il fait une nuit noire d’encre, on n’y voit rien et les orages défilent les uns derrières les autres. Sous ceux-ci il pleut des cordes mais le vent ne forcit pas trop.
Pendant l’orage qui vient de se produire j’ai été obligé de couper ma zone d’alerte anti collision car l’écran était tout blanc. Je vais descendre la remettre en place maintenant que l’orage est terminé et, les pieds sur l’échelle, j’en profite pour ouvrir la protection et examiner la mer devant Harmattan. Surprise, devant nous, un peu sur tribord, les feux d’un voilier.
Je m’installe devant l’écran radar et arrive à distinguer son écho, noyé dans la zone centrale et bien à l’intérieur de la zone de garde que je mets en place. Encore un fois, cela confirme qu’il n’y a que l’observation visuelle qui peut fonctionner tant que la zone de garde n’est pas opérationnelle. Ce voilier est à environ 1,2 Mile.
J’ai le temps d’aller aux toilettes et lorsque je reviens j’examine un peu mieux. Son feu vert, très net est clairement visible sur notre tribord avant. J’en profite pour expliquer à Francine « Vert sur vert tout est clair », « Rouge sur rouge, rien ne bouge ». L’avant tribord des bateaux est équipé d’un feu vert, ce qui veut dire qu’un bateau arrivant en face sur tribord en montrant son feu vert a une route qui s’éloigne de la notre ou, au maximum parallèle à la notre.
Je suis donc tranquille et me contente de suivre l’évolution de la situation. Très vite je comprends qu’il y a quelque chose qui cloche. Ce feu vert se rapproche anormalement de notre route. Je me précipite à la barre et passe le pilote en position « Standby » afin de pouvoir barrer moi même. Le feu devient de plus en plus net et il est de plus en plus haut. Nous sommes tout près, peut-être à 100 ou 150 mètres et il croise la ligne de foi d’Harmattan. Je n’y comprends plus rien, ce n’est pas possible.
Nous sommes à quelques secondes d’une collision, il faut très vite prendre une décision. Contre toute logique maritime, j’envoie la barre à fond sur tribord et nous voyons stupéfaits ce feu vert défiler sur notre bâbord ! Ce n’est qu’en arrivant sur notre trois quart arrière que le feu se trouble puis fini par changer de couleur pour devenir rouge vif.
Je comprends alors que ce bateau s’est mis en panne (à l’arrêt), qu’il est donc naturellement face au vent. Il dérive avec le courant (qui est dans le même sens que le vent) à la vitesse d’un nœud et demi. Tout s’explique mais quelle frayeur rétrospective. C’est encore une grossière erreur du skipper qui aurait dû éteindre ses feux de navigation et allumer tous ses feux de pont pour signaler sa présence.
Voilà, pour finir quelques nouvelles de vacances. Après avoir visité Lanzarote nous nous sommes rendus sur Graciosa puis Grande Canarie où nous avons passés trois jours. Nous y avons laissé Harmattan pour rejoindre d’un coup d’avion Tenerife et nous allons louer une voiture pour deux jours.
A bientôt
Jean-Louis
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"merci pour se blog que je suis avec plaisir. J’ai l’impression de naviguer en attendant la retaite a+ Patrick" Envoyé par Patrick le 26-11-2014 à 19:03
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"cher JL et Francine, je crois que vos invités n’ont jamais eu autant de boulversement. ourtant, ils ont pas mal voyagé, en famille : ça laisse des traces. bisous jeanine" Envoyé par jeanine le 27-11-2014 à 14:59
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"ils sont idiots les skipperstoujours en union gros bisousa tous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 29-11-2014 à 16:54
Sat, 29 Nov 2014 18:00:00 GMT - Les îles Canaries Dans l’avion entre Santa Cruz de Tenerife et Paris Orly
Sat, 29 Nov 2014 18:00:00 GMT - Dans l’avion entre Santa Cruz de Tenerife et Paris Orly
19h00 en France, 18h00 aux Canaries.
Bonjour à tous,
Après quinze jours de vacances aux îles Canaries, nous venons de prendre l’avion pour rentrer. Les polaires et les vêtements chauds sont dans les bagages de cabine, prêts à toutes éventualités.
Aux Canaries c’est aussi l’hiver avec soleil entrecoupé d’orages et de coups de vent mais la température n’est pas la même qu’en France. Il fait en moyenne 21 degrés et la nuit la température ne tombe pas beaucoup.
Nous avons visité quatre îles, Lanzarote, Graciosa, Grand Canarie et Tenerife. C’est la troisième fois que je visite Lanzarote mais je ne m’en lasse pas et elle reste ma préférée avec ses paysages lunaires et inhospitaliers. On ne peut qualifier cette île que de volcanique car mis à par des coulées de lave et des scories il n’y a rien d’autre. Tout est sec et aride, les tons sont noirs, bruns, rouges, jaunes, marron clair mais il n’y a pratiquement pas de verts. Les habitants vivent essentiellement du tourisme. Ici on entend parler français car c’est l’île préférée de mes compatriotes.
Il y a tout de même un peu de vigne, chaque pied est planté au fond d’une petite cuvette de scories entourée d’un muret de pierre pour protéger la vigne du vent. J’avais déjà rencontré ce mode de culture aux Açores. C’est un vin assez fort, gorgé de soleil et je pense que l’essentielle de la petite production est achetée par les touristes.
Nous sommes passés ensuite sur Graciosa, une toute petite île au nord de Lanzarote, c’est très sauvage, toutes les rues du petit village sont en sable. En saison il doit y avoir un peu de monde mais à cette époque on ne croise que quelques touristes isolés et les quelques habitants qui vivent là à l’année.
Puis nous avons séjournés quelques jours sur Gran Canarie que je ne connaissais pas. Ce volcan est endormi depuis longtemps et les paysages sont tout à fait différents. On y rencontre toutes les couleurs de vert. Nous avons loué une voiture et sommes allés à la découverte de la montagne. Les vues sont magnifiques, parfois à couper le souffle. Toute la partie supérieure est aménagée en parc national et très bien entretenu.
La grande richesse de cette île tient dans son très grand port de commerce et dans sa zone franche. Mais il y a également de la culture car contrairement à Lanzarote, ici il pleut beaucoup, la montagne accrochant les nuages.
Ces quelques derniers jours nous avons visité Tenerife que je connaissais déjà. Ici les dernières éruptions datent d’un peu plus de deux cents ans et toute la partie centrale est magnifique pour celui qui aime les volcans. Il y a des calderas absolument époustouflantes et le Teide domine le tout avec son pic enneigé qui culmine à plus de 3900 mètres d’altitude.
Malheureusement la télécabine qui permet d’atteindre le sommet n’était pas en fonctionnement mais nous avons pu néanmoins nous régaler de toutes les coulées de lave et de tous les champs de scories de différentes couleurs.
L’île vit essentiellement du tourisme, tout le sud, pratiquement inhabité au milieu du siècle dernier a été grandement bétonné et reçoit des hordes de touristes, essentiellement espagnoles mais également allemands, hollandais, anglais et plus récemment russes.
Une chose m’a choqué. Ici aussi, comme sur toutes les îles qui vivent en partie sous perfusion de leur pays de rattachement, à la station service c’est un pompiste qui vous sert. Pour protéger l’emploie, nous dit-on.
Quelle erreur ! Quel archaïsme, à l’heure de la mondialisation, tout travail qui ne produit pas, tout travail qui n’apporte aucune valeur ajoutée fait au contraire perdre des emplois en augmentant in fine le coût général du travail. Pourquoi-pas remettre des liftiers dans tous les ascenseurs et des porteurs de valises dans les hôtels bas de gamme.
En Europe en général et en France en particulier, nous n’avons plus les moyens de ces dépenses luxueuses et inutiles, ni en métropole ni sur nos territoires éloignées.
A bientôt
Jean-Louis
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"adieu les vacances...couvrez vous car il fait glagla;;;;;;mais le moral est bon gros bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 02-12-2014 à 14:54
Wed, 03 Dec 2014 11:00:00 GMT - Un programme qui s’affine Dans le train inter cité entre Caen et Paris Saint Lazare
Wed, 03 Dec 2014 11:00:00 GMT - Dans le train inter cité entre Caen et Paris Saint Lazare
12h00 en France.
Bonjour à tous,
Je rentre de Caen où j’étais invité à prononcer le discours d’ouverture au Congrès annuel de la Société Francophone de Transplantation. C’est toujours beaucoup de travail car, même si j’ai une trame et des diapos je dois à chaque fois adapter ma présentation au profil particulier de l’assistance à qui je m’adresse. Je dois en plus rentrer dans le timing qui m’est imposé. Lorsque c’est en Français comme hier, c’est un peu plus facile.
J’aime ces interventions car c’est l’occasion d’y faire des rencontres intéressantes. Je ne connaissais pas cette communauté de transplanteurs et, ce fut pour moi l’occasion de découvrir et d’appréhender une nouvelle facette du traitement de l’insuffisance rénale chronique et du profil de ces spécialistes.
Ma présentation, qui a duré environ trente minutes, comportait 80 diapositives, pour la plus part des photos qui passent très vite mais font rêver. J’ai pu décrire tout ce que j’ai ressenti lors de mon premier appel de greffe, tous ces sentiments contradictoires qui m’ont assaillie durant cette folle soirée entre amis.
J’ai parlé également de ma position sur le don du vivant et sur le fait que je n’attendais pas la greffe avec autant d’impatience que la plus part des malades, du fait que je vivais une vie formidable en étant dialysé.
Maintenant je rentre sur Paris où le travail m’attend. Et puis samedi soir c’est notre fameuse soirée annuelle de concourt d’Irish Coffee organisée par Pierre-Yves Durand avant la rencontre des copains la semaine prochaine lors du Salon Nautique, porte de Versailles, à Paris.
Etant donné le tarif hyper attrayant de la marina de Las Palmas à Gran Canarie, j’ai décidé d’y laisser Harmattan jusqu’à mon départ pour le Brésil autour du 15 janvier. Ce n’est qu’à quatre heures d’avion et en plus il y a un magasin de bricolage Leroy Merlin et de bons magasins d’accastillage et de mécanique marine. De ce fait j’ai déjà un billet d’avion pour aller travailler sur le bateau entre le 13 et le 20 décembre. Je vais en profiter pour taper dans les lignes violettes de ma Job List : « Pourra être fait en route ».
Je ne reprendrais le large qu’après avoir terminé le rapport d’activité de mes entreprises, c’est-à-dire autour du 15 janvier. Il ne faudra pas trainer car j’aurai une bonne semaine de mer pour arriver à Mindelo au Cap Vert où je veux absolument passer 2 ou 3 jours sur l’île magnifique de Sao Antao. L’objectif étant d’arriver au Brésil avant le début du carnaval qui doit se situer cette année autour du 13 février je crois.
J’avais envisagé d’atterrir du côté de Fortaleza mais depuis j’ai affiné en faisant des recherches sur Internet et ce sera entre Natal et Récif, dans l’estuaire d’une rivière, un endroit qui se nome Jakaré et dont je vous entretiendrai prochainement. Je pense avoir une quinzaine de jours de mer entre le Cap Vert et le Brésil, mais tout dépendra du temps pour passer le fameux pot au noir.
Je rentrerai en France début mars pour quelques semaines dans lesquelles j’ai déjà casé quelques rendez-vous médicaux. Je n’ai pas encore déterminé le programme pour descendre les côtes brésiliennes et argentines pendant l’année 2015. Pour cela il faut que je me plonge dans les guides nautiques et que j’examine les meilleures possibilités de vols entre ces pays et Paris. Le seul point absolument incontournable étant d’arriver à Ushuaia tout début décembre 2015, au départ de l’été austral. J’aurai ensuite trois mois pour passer le cap Horn et visiter la Patagonie.
A bientôt.
Jean-Louis
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" cher JL QUel programme !!! en attendant (ça passe si vite) bon vent, bonne fin d’année et plus !!!!!!! bisous jeanine" Envoyé par jeanine le 04-12-2014 à 14:47
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"je suis souvent d’accord avec jeannine quelprograme ne nous oublierpas cher jean louisbonne fete de fin d’année gros bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 04-12-2014 à 17:14
Sun, 20 Dec 15:00:00 GMT - Rencontre à la laverie du port A Las Palmas de Gran Canaria (28°08N, 15° 25W)
Sun, 20 Dec 15:00:00 GMT - A Las Palmas de Gran Canaria (28°08N, 15° 25W)
16h00 en France, 15h00 aux Canaries.
Holla ! (Bonjour à tous),
Quel bonheur de retrouver le short et la chemisette ! Cela a tout de même un prix, hier matin debout à 3h30 pour décoller d’Orly à 6h40, la journée fut difficile. D’autant que je n’étais pas bien en me couchant et que je n’avais dormi qu’une heure environ. Heureusement l’avion n’était pas très plein et, ayant trois sièges à ma disposition, j’ai pu dormir un peu pendant le vol.
En débarquant de l’avion j’ai retrouvé le ciel bleu et la douceur des îles. Ici, il fait actuellement un temps de début juin en France, la température se situe autour de 21 degrés et, en arrivant de Paris c’est très agréable. Pour être tout à fait franc, hier soir il a plu mais ce matin c’est grand bleu et légère brise à nouveau.
Dès l’aéroport j’ai retrouvé avec plaisir les transports en commun. J’adore ce mode de transport, il correspond bien à mon tempérament. Il permet de vivre comme les gens du coin et de mieux comprendre comment ils fonctionnent. Ici, à Gran Canaria, les réseaux de bus sont très développés.
Il y a le réseau urbain de la ville de Las Palmas avec une centaine de lignes de « Guaguas », des bus qui sillonnent la ville toutes les dix minutes à partir de 6h du matin et jusqu’à 22h. Et puis il y a des lignes qui fonctionnent la nuit.
Un autre réseau désert toute l’île en atteignant même les plus petits villages. Les fréquences varient mais, sur les grands axes, il y a souvent un bus toutes les quinze minutes environ.
J’aurai pu prendre un taxi, c’est environ 35€ alors que le même trajet coute 2,60€ en guagua !!! Pour finalement le même service mis à part les quelques minutes d’attente et un peu de marche à pieds pour rejoindre la station de bus au départ et le ponton à l’arrivée. Je ne prends le taxi que très exceptionnellement, je trouve que c’est un mode de transport de riche, et puis je n’utilise pas assez mes jambes alors cela fait une occasion.
J’avais envisagé de louer une voiture mais j’ai fini par baisser les bras. Il y a le prix (environ 35€ par jour + le carburant), et même si cela n’est pas un problème pour moi, je n’aime pas gâcher. Hubert, un copain à moi m’a dit un jour qu’il y a un point commun à toutes les personnes qui ont fait fortune : Ils ont dépensé moins que ce qu’ils ont gagné ! Cela m’est resté et c’est d’une grande évidence.
Et puis il y a aussi le problème du parking, ici c’est payant et il faut compter environ 1€ de l’heure soit 24€ par jour. Enfin, je n’en ai pas réellement besoin, me déplacer en guagua me va très bien.
Je suis en train d’écrire ces lignes dans le local des machines à laver du port car ayant eu des invités je dois laver couettes, housses, draps, taies … cela fait un peu beaucoup pour la petite machine du bord. Tout d’un coup j’entends « Vous êtes français ? » prononcé d’une petite voix plaintive.
Je situe immédiatement le personnage, c’est un gars de mon âge environ, en totale dépression. Il a lu par-dessus mon épaule, en a déduit que je suis français et commence immédiatement à me raconter la liste de ses « malheurs ». Il est originaire de Caen, et vit seul sur son bateau ici à Las Palmas. La solitude lui pèse énormément et nous sommes aux antipodes l’un de l’autre.
Avec son épouse ils ont vendu leur maison et comme ils n’avaient pas besoin de l’argent ils ont acheté de l’or. Lui voulait placer la totalité de la somme, son épouse n’a pas voulu mettre tous les œufs dans le même panier et n’a voulu placer que la moitié. En très peu de temps le prix de l’or à doublé, du coup il a « perdu » la moitié de la somme initiale qu’il aurait pu toucher s’il avait placé la totalité. Quel grand malheur !!!!! Du coup il a divorcé.
Je suis sidéré, j’essaie toutefois de le remettre sur les rails. Je lui dis que la vie est belle, qu’il doit tous les jours se fixer un objectif pas trop difficile à atteindre de façon a remporter une victoire quotidiennement et je lui raconte mon aventure. Il me quitte en me disant que je suis une personne extraordinaire. J’ai envie de lui dire que lui aussi, il suffirait qu’il voit le verre à moitié plein mais je ne pense pas qu’il m’aurait cru.
J’ai commencé à taper dans ma job list, catégorie « à faire à Las Palmas ». Il y a un peu de boulot mais c’est un boulot qui ressemble énormément à des vacances.
A bientôt.
Jean-Louis
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"cher Jean Louis, Je crois que tu te trompes : samedi on était le 13, sinon demain tu dois mettre tes chaussons devant la cheminée pour le Père Noël. Ici nous sommes ds le brouillard. bisous" Envoyé par jeanine le 16-12-2014 à 11:48
Sat, 20 Dec 2014 15:00:00 GMT - Finalement une grande navigation en vue Dans l’avion entre Las Palmas de Gran Canaria et Paris Orly
Sat, 20 Dec 2014 15:00:00 GMT - Dans l’avion entre Las Palmas de Gran Canaria et Paris Orly
16h00 en France, 15h00 aux Canaries.
Holla ! (Bonjour à tous),
Hé bien, encore du changement dans mon programme. Je continue à préparer ma prochaine ballade, je dévore tout ce que je trouve au sujet des traversées Europe – Brésil et je retrouve en permanence un atterrissage à Salvador de Bahia. Bien entendu, cela me titille, pourquoi ne pas atterrir à Récif ?
De nombreuses courses transatlantiques arrivent à Salvador, ne serait-ce que la transat Jacques Vabres par exemple. Il y a forcément une raison. En fait, après étude, je pense qu’il n’y en a pas qu’une. En tout premier lieu il faut tenir compte des conditions climatiques. Jusqu’à fin février l’alizé de Nord Est pousse le navigateur qui veut descendre la côte Brésilienne, mais à partir de mars on rentre dans la période hivernale (nous sommes en dessous de l’équateur) et les vents dominants passent au Sud Est, rendant difficile une progression vers le Sud.
Une autre raison est la taille même du « continent » Brésilien, 7 000 kilomètres de côte, c’est monstrueux et il n’est pas question d’explorer toutes les criques, il faudrait plusieurs années, je suis obligé de faire des choix. Tant qu’à faire, pour un premier contact, autant visiter des coins paradisiaques et c’est justement ce que propose le guide nautique du Brésil. Je pense que « Baía de Todos-os-Santos”, la baie de tous les Saints, la baie de Salvador de Bahia offre un terrain de jeux idéal pour prendre contact et apprécier ce nouveau pays.
Du coup, ce n’est plus du tout le même programme car la date de début du Carnaval ne change pas, elle. Il faut impérativement être sur place quelques jours avant le fameux vendredi 13 Février ! Entre Las Palmas de Gran Canaria et Salvador de Bahia la distance est d’un peu moins de 3 000 Miles Nautiques, soit entre 3 et 4 semaines de navigation avec Harmattan.
Il n’est donc plus question de faire un stop aux îles du Cap Vert, de plus il faut partir le plus tôt possible. Dans l’idéal il faudrait larguer les amarres vers le 10 janvier. Ensuite, si la traversée du pot au noir (la Zone de Convergence Intertropicale au niveau de l’Equateur) s’est bien passée, peut être faire un stop d’un jour ou deux sur l’île mythique de Fernando de Noronha avant de continuer jusqu’à Salvador ?
J’adore voyager en solitaire, c’est devenu une véritable addiction et c’est également beaucoup plus simple pour moi. Mais je sais que mon copain Jacky a toujours rêvé d’effectuer une traversée de l’Atlantique, il n’aura pas d’autres occasions de le faire, aussi je lui ai proposé de m’accompagner. Il a bien entendu sauté sur cette opportunité. Aussi, un nouveau challenge se présente, prévoir un avitaillement pour deux personnes en autonomie pendant quatre semaines. Heureusement que j’ai agrandi le frigo !
Cette semaine de « travail » à Las Palmas a été un véritable bonheur. J’ai passé beaucoup de temps dans mon gréement, vérifications, réparations, améliorations, réglages … Le jour où je ne serais plus capable de grimper seul en haut de mes mâts, j’arrêterais la voile, c’est une question de sécurité. Pourtant beaucoup de navigateurs en sont incapables !
J’adore cet endroit, le prix de journée à la marina est vraiment en dessous de ce que l’on trouve ailleurs et, de ce fait, de nombreux navigateurs solitaires, surtout des français, font une longue pause ici. La plus part ont des bateaux entre 9 et 10 mètres et pas beaucoup d’argent en poche. Il y a tous les âges, des jeunes entre 20 et 30 ans qui profitent de la vie avant de peut-être attaquer des choses plus sérieuses, des quadras qui ont pris une année sabbatique, des hommes d’âge mur qui vivent enfin leur rêve… J’aime beaucoup cette ambiance et ces rencontres.
Par contre, je suis effaré de voir que pour beaucoup le niveau d’équipements de sécurité est tout à fait insuffisant, voir totalement absent. Pas de radar ni d’AIS, seul la chance veille sur leur vie ! Un exemple, l’un d’entre eux s’est échoué sur une côte espagnole alors qu’il dormait un peu. Heureusement le bateau en acier a pu être remis à l’eau avec peu de dégâts.
De plus la plus part naviguent en longeant les côtes, je n’arrive pas à comprendre cette tendance car la sécurité est bien plus grande très loin des côtes. La côte est le lieu de tous les dangers.
A bientôt.
Jean-Louis
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"toujours en union joyeux noelet bonnecontinuation et gros bisous roselyned" Envoyé par demeestereroselyne le 22-12-2014 à 16:37
Wed, 24 Dec 2015 2:40:00 GMT - Mes vœux pour 2015 A Cormeilles en Vexin
Wed, 24 Dec 2015 2:40:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
3h40 en France.
Bonjour à tous,
Il est 2h40 et, depuis minuit, je ne dors pas. Les idées tournent dans ma tête et je pense au temps qui passe. 2014 se termine déjà, demain c’est Noël et, par la fenêtre du wagon de ma vie, je voie le temps qui défile de plus en plus vite.
Ceux qui me connaissent me voient toujours un peu « speedé ». C’est que j’ai une conscience aigüe du fait que la vie est très courte et je veux profiter à fond de chaque seconde, de chaque minute, de chaque heure qui s’écoule.
Nous sommes exactement comme les voiliers de croisière, nous sommes étudiés et construits pour naviguer sur toutes les mers, traverser les océans, affronter les tempêtes, parcourir le monde, couper tous les méridiens, visiter des pays sous toutes les latitudes. Et pourtant, tout comme les voiliers de croisières qui encombrent les marinas dans les yachts club, mis à par quelques sorties à la journée, nous passons notre vie amarrés au ponton.
Tout comme ces bateaux, nous nous contentons de rêver notre vie, de monter et descendre au rythme de la marée, de tirer sur nos amarres lorsque le vent souffle un peu fort et quelque fois de taper sur le quai si une défense a été mal positionnée. Au fil du temps le bateau vieillit, les coquillages et les algues poussent sur sa coque le retenant encore un peu plus dans le port et la vie passe sans que tout le potentiel donné par la nature au départ ne soit utilisé.
Comme c’est dommage ! Pourtant, nous sommes tous construits, nous sommes tous nés avec d’énormes possibilités. Il suffit juste de faire preuve d’un peu de décision pour larguer les amarres. Le voyage, quel qu’il soit, apporte épanouissement et plénitude. Il permet de transformer la vie, de la rendre merveilleuse et éblouissante.
La vie est un voyage. Mais c’est un voyage unique, ne la passons pas en restant amarrés au ponton. Aussi je vous souhaite à tous tout d’abord de très belles fêtes de fin d’année et surtout, pour cette nouvelle année 2015 de faire preuve de décision.
Larguez les amarres, faites des projets, lancez vous. Je ne vais pas vous souhaiter la réussite car elle est inéluctable, je vous souhaite seulement suffisamment de hargne et de persévérance pour l’obtenir. Il faut juste avoir un niveau de hargne et de persévérance à la hauteur de ses ambitions.
Et n’oubliez jamais qu’il ni a pas d’échec sans renonciation. On n’a jamais perdu tant que l’on n’a pas baissé les bras.
Bonne année, à bientôt
Jean-Louis
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"cher Jean louis et Francine, Merci pour tes voeux, moi aussi
je vous souhaite beaucoup de bonnes
choses... avec grands et petits.
je vous embrasse Jeanine" Envoyé par jeanine le 24-12-2014 à 14:54
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"meilleurs voeux 2015 EN AVENCEJOYEUX NOEL EN FAMILLE GROS BISOUS DE ROSELYNEDJEPARTS CE SOIR CHEZ VERO DECRETA SU" Envoyé par roselyne demeestere le 24-12-2014 à 19:07
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"Tous les v?ux de NEOS voguent vers Harmattan, v?ux de bonnes navigations et d’escales agréables. Nous quittons demain la Namibie pour Ste Hélène, nos routes se croiseront sans doute quelque part au large du Brésil. Amitiés Olivier PS ce serait sympa de mettre la traduction de la phrase latine, nos humanités sont loin... " Envoyé par NEOS le 25-12-2014 à 08:16
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"JL, Je te souhaite une excellente annee 2015, continue a me faire rever, continue d etre mon mentor, mon inspiration, je remercie la vie et mon destin de tavoir recontre sur le ponton du mouillage d Iva Oha aux Marquises. Il n y a pas de mots pour decrire les sensations que je ressent a chaque fois que je te lis! Je ne sais pas comment te remercier! I follow you and hope I will see you again somewhere! All my love to you and Harmattan, best wishes Delphine, Laurent Maryline and my new baby girl Melody (7 mois)" Envoyé par Delphine le 12-01-2015 à 05:51
Sat, 10 Jan 2015 5:30:00 GMT - L’avitaillement Dans l’avion Paris Orly – Las Palmas de Gran Canaria
Sat, 10 Jan 2015 5:30:00 GMT - Dans l’avion Paris Orly – Las Palmas de Gran Canaria
6h30 en France, 6h30 à Las Palmas de Gran Canaria.
Bonjour à tous,
Pas de nouvelles depuis le 24 décembre ! Oui, je me sens un peu coupable mais à vrai dire je n’ai pas vraiment touché terre ces trois dernières semaines. Entre les fêtes de famille et le travail au bureau je n’ai pas eu le temps de me poser pour vous écrire un mot.
Après le décollage et un petit somme, je suis réveillé par des turbulences, je craque un œil et ne peut résister à ce qu’il se passe derrière le hublot. Tant pis pour le repos, je m’ébroue et observe. Il est 8 heures, nous sommes en train de survoler la péninsule Ibérique et le soleil va se lever sur la gauche de l’appareil. Le spectacle est absolument extraordinaire, il n’y a aucun nuage. Sur la terre de couleur marron foncé car il fait encore nuit, les petites lumières permettent de distinguer les villes, les villages et par opposition la campagne tandis que la ligne d’horizon se pare de couleurs éblouissantes allant verticalement et de bas en haut du pourpre au bleu nuit en passant par des rouges, des orange, des jaunes, des verts et des bleus de plus en plus clairs avant de foncer à nouveau en différents violets pour terminer en bleu nuit.
Ce spectacle à couper le souffle se prolonge, les couleurs se reflètent dans des lacs de ci de là, c’est magique. Cette aventure commence vraiment très fort et je mesure alors combien je suis privilégié, combien elle est grande cette chance qui me suit continuellement sans jamais défaillir et qui m’apporte autant de bonnes choses. Qu’ai-je bien pu faire pour mériter tout ce bonheur ?
Il faut que je vous raconte le point d’orgue des fêtes de fin d’année en famille. C’est le deux au soir, il est 17h30. Une limousine, une Lincoln Royale blanche de 9 mètres de long, vient nous prendre devant la porte pour nous conduire sur Paris. A bord champagne glacé de qualité. Descente des Champs-Elysées illuminés avant de rejoindre les bateaux-mouches. Champagne à nouveau, dîner et croisière sur la Seine puis, vers 22h45, cinq minutes de marche à pied pour rejoindre le Crazy-Horse. Le spectacle d’une heure et demie est lui aussi accompagné de champagne. A la sortie la limousine attend devant la porte pour nous reconduire à la maison en toute sécurité. Quel moment de vie inoubliable !
Mais, pour moi, la fin d’année est également un moment d’activité intense au bureau. J’adore mais là pas de dimanche, pas de jour de Noël ou de premier janvier, il faut faire ce boulot qui n’attend pas. En effet les factures de loyer sont normalement faites le 25 du mois précédent mais avant de facturer janvier il faut établir les nouveaux montants de loyer et de charge en intégrant tous les nouveaux paramètres.
Ce n’est pas simple. Ici aussi les choses ne vont pas dans la simplification, jusqu’à présent il n’y avait qu’un seul indice, maintenant il y en a trois ! Il ne devait plus y avoir de taxes ou d’impôts nouveaux en 2015 mais une nouvelle taxe sur les parkings en île de France est apparue le … 7 janvier. Heureusement, avant-hier les factures ont pu être envoyées.
Et puis je ne pouvais partir sans finir mon rapport de gestion. Les affaires marchent fort, nous avons encore constaté une progression de 14,55% cette année, c’est très motivant pour toute la famille.
A 9h45 nous allons arriver à Las Palmas. Comme je vous l’ai déjà écrit, je pars avec Jacky. La journée va être consacrée à l’avitaillement. Oui, c’est le terme ad-hoc pour tout ce qui est mobile et en particulier les bateaux ou les avions. Cela consiste à monter à bord tout ce qui va être nécessaire au voyage, vivre bien sûr mais également consommables, carburant, eau, gaz, pièces détachées pour la maintenance …
L’idéale serait de larguer les amarres demain mais je ne suis pas sûr que cela va être possible car partant pour quatre semaines de mer il ne faut pas se rater et je dois être certain de ne rien oublier. Les magasins ferment à 22h mais en s’étant levé à 3h30 du matin nous n’allons pas couper à la sieste.
Dimanche tout est fermé et je ne suis pas sûr de pouvoir effectuer les formalités de sortie. Peut-être faudra-t-il attendre lundi. Il y a urgence à partir car la route est longue et Francine arrive à Salvador le jeudi 12 Février. Par ailleurs le Carnaval commence le vendredi 13 et il est tout à fait inconcevable de ne pas être arrivé pour cette date.
Au niveau météo, l’alizé de Nord Est souffle force 5 à 6, c’est parfait. Comme dirait Pierre-Yves, nous allons partir comme un suppositoire. Comme toujours, je vais certainement être barbouillé les deux premiers jours mais c’est le prix à payer pour atteindre le Nirvana.
Sun, 11 Jan 2015 19:00:00 GMT - Comme une odeur de grand départ 28° 08 N, 15° 25 W
Sun, 11 Jan 2015 19:00:00 GMT - 28° 08 N, 15° 25 W
20h00 en France, 19h00 à Las Palmas de Gran Canaria.
Bonjour à tous,
On ressent à bord comme une odeur de grand départ. Pendant que j’écris Jacky est en train de mettre un bon coup de jet au bateau. Nous l’avons retrouvé couverts de terre rouge apportée par l’Harmattan car je pense que c’est également lui qui souffle ici en venant de l’Est.
Depuis hier matin 9h45, heure à laquelle nous avons atterri, nous n’avons pas chaumé. Nous avons pris le guagua (le bus local) pour rejoindre le bateau et après un bon petit déjeuner car le précédent était déjà loin nous avons entrepris de terminer la matinée en avitaillant l’eau à boire. Nous avons ainsi transporté et rentré 120 litres d’eau en bouteille. Cela nous donne une ration de deux litres d’eau par jour et par personne.
Après un restaurant pour fêter comme il se doit le départ de cette nouvelle aventure nous nous sommes rendu en guagua à « Al Campo », le super marché Auchan local. Au Brésil, où nous nous rendons, tous les guides précisent qu’il ne faut surtout pas montrer de richesse. Pas de collier ou de bracelet en or, pas de bague, pas de montre de valeur. Avec moi il n’y a pas de risque, je ne porte jamais rien de cela. Mis à part peut-être des montres.
Nous avons donc commencé à nous entrainer. Jacky a une barbe de trois jours et pour ma part, pas de problème, je suis dans le rôle naturellement. Jacky est équipé d’une valise à roulette et j’ai une cassette pliante en plastique ficelée sur mon diable pliable en alu. Il ne nous manque plus que les chiens !
Nous avons donc rapporté d’Al Campo, grâce à notre équipement, un chargement important. (30 litres de vin, 500 biscottes, 12 litres de jus d’orange, huile, vinaigre …) C’est vrai qu’avec tout ce pinard dans nos chariots, nous devions ressembler à des clodos certes, mais à des clodos qui venaient de gagner au loto !
Nous avons fini à 20 heures, après nous être levés à 3h30, nous rêvions d’un lit comme un chien rêve d’un os.
Ce matin, c’est dimanche. Je pense qu’il va être difficile d’avancer nos préparations alors que tout est fermé mais nous allons de surprise en surprise. En tout premier lieu, il faut enclencher les formalités de sortie pour obtenir la fameuse « Clearance » qui sera notre sésame pour entrer au Brésil. A dix heures nous nous rendons à la capitainerie. C’est fermé ! Nous attendons un peu, je nous donne dix minutes et miracle, un gars arrive, très sympa. Il nous certifie qu’étant une marina publique, la dernière facture vaut clearance.
« Mais pour les passeports ? » « Vous voulez un coup de tampon sur vos passeports ? » « Oui »
Il attrape les deux passeports et plante allègrement un bon coup de tampon. Je vérifie tout de même, ouf ce n’est pas un tampon « Payé ».
A dix heures quinze le premier objectif de la journée est rempli. Je propose à Jacky de pousser à pied jusqu’au super marché « Super Dino » qui se trouve pas loin. C’est ce que je craignais, il est fermé. Nous repartons un peu déçu, mais un clochard, un copain donc, nous interpelle pour nous dire que celui qui se trouve à 2 kilomètres est ouvert toute la journée.
Nous sautons dans un guagua et rapportons à nouveau une lourde cargaison de marchandises, pâtes, riz, lentilles, saucisses en boîte, coquillages, sardines, thon en boîte, quelques bières, des fruits en sirop, du chocolat, de la margarine ….
Après déjeuner la petite sieste est de rigueur, puis nous retournons une nouvelle fois au Super Dino pour pommes de terre, pommes, bananes, yaourt, fromages, œufs … de quoi tenir un siège de un mois à deux.
Ce soir tous les feux sont au vert. Demain matin nous referons un dernier saut à Al Campo chercher les produits frais, essentiellement viande et charcuterie puis nous larguerons les amarres, peut-être avant le déjeuner, peut-être juste après.
Question météo, elle est très favorable, c’est un petit force 4 qui vient plein Est et rien de méchant n’est prévu dans les prochains jours.
Tue, 13 Jan 2015 19:00:00 GMT - Les premiers jours de mer 26° 21 N, 16° 49 W
Tue, 13 Jan 2015 19:00:00 GMT - 26° 21 N, 16° 49 W
20h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Les deux ou trois premiers jours de mer sont toujours un peu difficiles. Il faut s’adapter. Mais heureusement, le pouvoir d’adaptation de l’être humain est immense. Je suis très souvent étonné de voir à quel point nous sommes capables de faire avec des situations tout à fait hors norme. Cette faculté est d’ailleurs encore plus développée chez le petit enfant.
Depuis hier, nous naviguons sous grand voile seule, avec un vent entre 15 et 20 Nœuds qui nous pousse en plein dans l’axe. Le bateau marche fort mais nous sommes au maximum de l’inconfort. Comme il n’est pas appuyé sur ses voiles, Harmattan roule très fort bord sur bord, tout roule, tout grince, tout claque, tout gémit, tout se plain. Sous le plancher l’eau et le gasoil roulent avec de forts « glou glou » en passant d’un côté à l’autre de leurs réservoirs. La vaisselle se promène dans les placards et, à l’instant même, les plats rangés dans le four viennent de gicler par la porte qui s’est ouverte.
Il faut maintenant que le corps, l’esprit, la conscience, s’habituent à ce nouvel environnement. Ainsi, rouler en permanence dans la couchette deviendra la norme, entendre tous ces bruits deviendra la norme et si un tout petit bruit anormal vient à surgir dans ce brouhaha, le réveil sera immédiat.
Tout est difficile, la toilette, la cuisine, prendre ses repas, faire la vaisselle, tout devient un numéro d’équilibriste fatigant.
Lorsque l’habitude sera là et que nous retrouverons la terre ferme, il faudra alors se réhabituer à un environnement statique ce qui explique la démarche chaloupée des marins dans les ports.
Au dîner, hier soir, c’était piquenique, les estomacs un peu chahutés n’étaient pas bien disposés pour un repas plus amélioré.
La nuit a été assez calme, s’il n’y avait pas eu ce roulis continuel j’aurais pu bien me reposer. En début de nuit j’ai dû me lever plusieurs fois pour des alarmes collisions intempestives. A chaque fois que je me penchais sur l’écran, il n’y avait aucun écho qui aurait pu déclencher une alarme. Une baleine qui veut jouer et sort la tête de l’eau de temps en temps ? Non
J’ai fini par comprendre lorsque j’ai vu derrière le bateau comme un feu de mât assez élevé. C’étaient un avion en atterrissage sur Gran Canaria. Ils passaient assez bas pour déclencher l’alarme. Cela m’a rappelé l’Australie et les gardes côtes qui me survolaient en frôlant mes mâts.
En milieu de nuit je constate que le lochspeedo est en panne (la vitesse surface). J’ai dû démonter la sonde ce matin et la nettoyer pour retrouver un fonctionnement correct.
En fin d’après midi, le vent a un peu forci, il atteint 22 à 23 nœuds et j’ai pris un ris préventif pour la nuit. En fait il ne fait pas vraiment beau, pas plus de 21 à 22 degrés, le soleil est laiteux, derrière une brume de nuages élevés et le vent qui souffle Nord Nord Est est assez froid. On supporte facilement la polaire. Dire que dans quelques jours nous serons en maillot de bain jour et nuit !
Voilà pour aujourd’hui. Encore une fois le bateau marche fort, nous avons parcouru 144 Miles ces dernières 24 heures !
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour, Vous ne me connaissez pas mais moi je vous connais très bien au travers des récits qu’a pu me raconter Jacky. Juste quelques mots pour vous exprimer mon admiration pour vos voyages à travers le Monde. Votre courage, votre audace et certainement un peu de témérité, vous permettent d’accomplir, à mes yeux, une vrai prouesse en découvrant le Monde à bord de votre voilier. Pas de Tours opérators, pas de séjours confinés et préétablis, vous rencontrez des populations et des Terres lointaines d’une manière authentique. Je vous souhaite une excellente ballade avec une mer favorable. Mes sincères amitiés Biz à Jacky Laurent - Aix en Provence " Envoyé par GAETA LAURENT le 14-01-2015 à 18:41
Wed, 14 Jan 2015 19:00:00 GMT - Et puis les habitudes se prennent 24° 34 N, 18° 21 W
Wed, 14 Jan 2015 19:00:00 GMT - 24° 34 N, 18° 21 W
20h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Déjà deux jours de mer, la « normalité » est en train de se créer, les habitudes se prennent et bientôt viendra la routine.
Les conditions matérielles n’ont pas vraiment changées, le bateau roule toujours autant (de 20 degrés à plus de 30 degrés, voir 40 dans les cas extrêmes), mais ce qui était invivable est en train de devenir vivable, ce qui était insupportable commence à être supporté et ce qui était éprouvant devient normal.
La dernière nuit s’est un peu mieux passée, le roulement du corps perpétuel d’un bord à l’autre de la bannette qui empêchait de trouver le sommeil est devenu un bercement qui, au contraire attire celui-ci.
Au niveau climatique, la brume d’altitude est toujours là mais le soleil s’est montré un peu plus gaillard aujourd’hui grâce à une trouée de ciel bleu à la verticale du bateau. Dans deux ou trois jours il se dévoilera totalement j’espère. Du coup à l’intérieur d’Harmattan nous avons gagné un degré et nous atteignons maintenant 21. Mais, à cause de la fatigue nous gardons la polaire sur le dos.
Nous naviguons sous grand voile seule à un ris la journée et deux ris la nuit. Le vent évolue autour de 23 Nœuds. Il faut empanner de temps en temps au rythme de ses légers changements de direction. La mer est assez formée et c’est elle qui provoque ce méchant roulis.
Notre route est parallèle à la côte du Sahara Occidental mais nous en sommes tout de même à 150 Miles, au dessus de fonds de 3000 mètres. Nous allons passer juste à l’Ouest de l’archipel du Cap vert. S’il fait jour nous passerons peut-être dans le canal de Sao Vicente, entre Mindelo et Santo Antao, sinon nous passerons au Nord Ouest de Santo Antao. Ce sera entre dimanche et lundi.
Au niveau des petits problèmes, j’ai quelques soucis avec mon téléphone satellite et hier soir, en mettant la pompe de calle j’ai sorti quelques 250 litres d’eau ! Ce matin encore plus de cent litres. En fait la fuite se trouvait au niveau de la sonde lochspeedo que j’avais démonté hier matin. Elle est toujours difficile à remettre en place, au port c’est déjà compliqué mais en mer alors que le bateau fait route, je ne vous dis pas ! J’ai solutionné ce problème et finalement tout va bien à bord.
Grâce à mon alternateur d’arbre et mes panneaux solaires, je suis presque autonome malgré mes deux frigos en fonctionnement. Avec seulement une petite heure de groupe électrogène j’assure un plein total de mes batteries. Par contre je gère finement les consommations, la luminosité de mon écran de navigation est minimum et mon radar ne tourne que 20 tours toutes les trois minutes.
J’ai fait tourner le moteur pendant un quart d’heure ce soir pour graisser l’inverseur car l’hélice tourne en permanence afin d’entraîner l’alternateur d’arbre.
La dépense physique à corriger perpétuellement les mouvements du bateau avec tous les muscles du corps est importante. Les UVs, le grand air, les nuits en pointillés font que le soir nous sommes crevés et nous n’avons plus qu’une idée, c’est dîner rapidement et rejoindre nos cabines.
Harmattan se régale, sur les dernières 24 heures ce sont 158 Miles qui se sont ajoutées au compteur, nous sommes à 314 Miles de Las Palmas.
A bientôt.
Jean-Louis
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"cher JL et ton copain,
vous m’épatâtent : pendant ce temps, je déguste les chocolats que vous m’avez envoyeés (mieux que le bateau) pour moi. bon je vais consulter la carte de v/itinéraire. bisous jeanine" Envoyé par jeanine le 15-01-2015 à 13:56
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"bon vent jai fait la fete chez moile 11JANVIER POUR MES86 ANS NOUS ETIONS 11 à table beaucoup beaucoup de cadeaux du champgne beaucoup d’amourgros bisous de roselyne " Envoyé par ROSELYNEDEMEESTERE le 15-01-2015 à 17:34
Thu, 15 Jan 2015 19:00:00 GMT - Déjà dans le quatrième jour 23° 11 N, 20° 17 W
Thu, 15 Jan 2015 19:00:00 GMT - 23° 11 N, 20° 17 W
20h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Nous sommes déjà dans le quatrième jour de cette nouvelle aventure. Au niveau météo, comme dirait Pierre-Yves, c’est la monotonie. Alizé musclé en plein sur l’arrière et la mer qui va avec, ce sont les prévisions des prochains jours également. Finalement nous nous sommes habitués à cette situation et en contre partie Harmattan avance bien, c’est l’essentiel. Nous arriverons ainsi plus vite au pays où il fait chaud et où tout ne vol pas en permanence.
Nous sommes maintenant au large (200 Miles tout de même) de la Mauritanie, demain soir nous serons à la latitude de Nouadhibou et après demain à celle de Nouakchott, des noms qui me font rêver mais des endroits où l’on n’a pas trop envie de toucher terre, l’otage français est bien trop côté à l’heure actuelle.
Si vous avez l’habitude de me suivre, vous connaissez certainement Pierre-Yves. C’est un super copain à moi qui vient de reprendre du service en m’envoyant tous les soirs la météo. C’est vraiment très sympa de sa part et je le remercie vivement. Pierre-Yves est un Néphrologue de dialyse passionné de voile puisqu’il est également chef de bord à la fameuse école des Glénan.
Lors de mon tour du monde précédent il m’a envoyé tous les soirs la météo. L’aventure avait durée trois ans !!! C’est important pour moi, j’ai bien entendu la météo à bord mais le fait de pouvoir confronter les points de vues est très réconfortant.
Alors que je suis en train d’écrire, l’alarme pilote retentie. Il y a deux heures j’avais largué le deuxième ris alors que nous étions depuis hier soir sous grand voile seule à deux ris. Mais tout d’un coup le vent est remonté à 30 Nœuds, le pilote ne pouvant suivre, il a fallu fissa fissa reprendre ce deuxième ris. Dans un voilier la clef pour éviter les problèmes est d’anticiper et, si l’on n’a pas assez anticipé, de réagir extrêmement rapidement en prenant des bonnes mesures instantanément.
Un problème comme celui là pendant la nuit peu prendre rapidement des dimensions énormes, aussi j’essaie de prendre toujours un ris de plus en fin de journée, quitte à le larguer au petit matin.
Mon téléphone satellite fonctionne à nouveau, c’est très important car, bien qu’en mer je m’occupe de mes affaires et un coup de téléphone permet souvent de gagner beaucoup de temps par rapport à des échanges de mails. Actuellement tout va bien à bord. Jusqu’à présent c’était parfum d’ambiance vanille, maintenant c’est arabica « DO BRAZIL », je laisse à Jacky le soin de vous expliquer ci-dessous.
171 Miles au compteur ces dernières 24 heures. Si nous continuons à cette allure, nous serons dimanche soir sur le Cap Vert.
A bientôt
Jean-Louis
La prose de Jacky :
« Bordel, Jacky y a du café moulu plein le placard, t’as pas bien fermé le pot ...Merde, merde cette journée commence mal, j’entends vociférer le captain dans son placard...un ange passe chargé d’un poignard, d’une kalachnikov et de 3 grenades...je me fais tout petit. Il a raison le captain un pot mal fermé (café, moutarde ou cornichons...c’est ma spécialité) dans des creux de 3 mètres c’est du très court terme avant l’explosion. Nous sommes le Jeudi 15 Janvier 2015, au large du Sahara Occidental, en Atlantique Nord avec mon copain Jean Louis, sur Harmattan son fidèle ketch de 15 mètres avec lequel nous avons déjà fait tant de virées dans tous les coins du monde. Cette fois, nous avons inscrit le Brésil au tableau des destinations avec une arrivée prévue à Salvador de Bahia, la baie de tous les saints et ses 365 églises. Si tout va bien, et si je m’applique maintenant a bien fermer les pots, faute de quoi je pense ne jamais revoir la terre... nous y serons dans 3 semaines après avoir doublé le Cap Vert en fin de semaine. Nous devrions arriver pour le début du carnaval , l’un des plus fameux du Brésil avec la quasi totalité de la population dans la rue soit plus de 2 millions de personnes pendant 4 jours de liesse populaire et 150 trios electricos, énormes véhicules équipés de sonos démentielles qui drainent la foule de danseurs dans les rues de Salvador. »
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"Ah, comme vous pouvez me faire rigoler, vous deux, même de très loin! Continuez de faire bonne navigation! Beijâo e bom vento!" Envoyé par petra le 16-01-2015 à 17:43
Fri, 16 Jan 2015 19:00:00 GMT - La vie à bord 21° 18 N, 22° 05 W
Fri, 16 Jan 2015 19:00:00 GMT - 21° 18 N, 22° 05 W
20h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Après une nuit assez difficile car le vent et la mer sont de la partie, le jour et surtout le soleil qui commence à briller redonne un peu de vigueur à l’équipage. Mais il ne faut pas le cacher, la fatigue est là, c’est un sentiment de raz le bol général à force d’être violemment chahuté en permanence dans cette chevauchée débridée. Rien n’est facile, tout part de travers, dès qu’il faut s’atteler à une tâche, on valdingue à travers le bateau.
On a beau s’arc-bouter, s’agripper, se caler, c’est toujours le bateau qui a le dernier mot. Pourtant il faut bien faire le minimum, un peu de toilette, la préparation des repas, le repas lui-même, la vaisselle, un peu d’entretien, tout est une épreuve. Même rester allongé n’est pas de tout repos. Il faut se tenir en permanence et même en s’agrippant on peut être jeté à bas de la couchette.
Au salon du bateau j’ai acheté des tapis antidérapants pour poser les assiettes. Cela semblait super. Mais les farfalles s’en foutent, elles n’ont pas d’intérêts communs avec l’assiette et s’envolent en la laissant sur place !
Malheureusement la météo prévoit encore plusieurs jours de ce calvaire. C’est cela la plaisance, lorsque ce parcourt difficile va se terminer, lorsque la mer sera plate et que le spi nous tirera gentiment, lorsqu’il fera chaud et que le soleil sera au mieux de sa forme, la différence sera telle que nous aurons l’impression d’être au paradis et nous garderons un merveilleux souvenir de cette balade.
Au niveau alimentaire, nous arrivons déjà à la limite de consommation des viandes. Je suis étonné car il me semble que celle-ci est parfois plus longue et dépend des pays ou tout au moins des endroits. A Las Palmas, quelque soit la viande, la DLC se situe 5 jours après la date d’emballage. Parfois c’est beaucoup plus, est-ce lié aux législations, à des méthodes d’emballage différentes (atmosphère protégée ?), je ne sais pas.
Quoi qu’il en soit, ayant acheté nos produis frais lundi matin, la DLC est pour demain. Il me reste une dizaine de morceaux de poulet, je vais les cuisiner en sauce avec des champignons, des oignons et du vin blanc, cela repoussera un peu la limite.
Ensuite ce sera pour tout le reste de la traversée, une alternance entre œufs, saucisses, poitrine nature (lardons), coquillage en boîte, thon... Je peux préparer tout cela de différentes manières, ce sera bien, je pense.
Le déjeuner est toujours un bon repas, le soir c’est beaucoup plus succin. Pour le soir il y a du jambon fumé ou cuit et de la salade. Normalement la salade verte devrait tenir quinze jours, ensuite ce sera maïs ou lentilles.
Et puis, à chaque repas il y a du fromage, essentiellement du brie et du bleu. Ensuite dessert, yaourt ou fruit. Et pour finir, un petit carré de chocolat.
Les journées passent vite, Jacky lit ou s’immerge dans l’apprentissage de l’Espagnole. Pour ma part j’ai mille choses faire et je n’ai pas encore eu le temps de prendre un livre. Il faut dire que je dors peu la nuit, je suis pas mal fatigué et je me repose souvent dans la journée.
Aujourd’hui, nous avons gagné un degré, en plein après-midi il faisait 22° dans le carré. La nuit c’est autour de 20 degrés. Et puis les panneaux solaires se sont régalés, ce soir j’ai encore 93% de capacité batteries avant de lancer mon groupe électrogène.
Pour sa part, Harmattan se régale, il a encore totalisé 184 Miles depuis hier soir, 669 depuis Las Palmas. Santo Antao, cette île que j’adore, la plus occidentale de l’archipel Cap Verdien est ce soir à 298 Miles !!!
Sat, 17 Jan 2015 19:00:00 GMT - A la recherche de tranquillité 19° 10 N, 23° 42 W
Sat, 17 Jan 2015 19:00:00 GMT - 19° 10 N, 23° 42 W
20h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Juste avant de partir, un film sortait en salle, le titre : « Une heure de Tranquillité » je crois. Je ne l’ai pas vu, je ne sais pas s’il a plu, mais j’ai vu quelques interviews de Christian Clavier et le thème m’a frappé par son actualité.
Finalement, lorsque je pars seul en mer pour une traversée de plusieurs semaines, ce que je recherche ce n’est pas exactement la liberté comme je le pensais. Bien entendu la liberté fait partie de l’équation, nous n’avons pas dans une vie sociale notre pleine liberté, nous devons respecter des codes. En fait ce que je veux est encore plus profond, c’est bien la recherche de tranquillité qui me pousse.
Et lorsque je reviens, après l’avoir trouvée, après l’avoir goutée, après l’avoir appréciée au point d’en être devenu dépendant, je n’ai plus qu’une idée, y retourner.
Je pense que ce besoin de tranquillité est ancré dans les racines les plus profondes des êtres humains depuis la nuit des temps. J’adore l’émission de télé « Rendez vous en terre inconnue », de Frédérique Lopez. Les invités ou leur comportement m’intéressent peu, par contre la vie des peuplades visitées me fascine.
Elles ont un point commun, malgré un isolement et un dénuement hors du commun, ces hommes, ces femmes, sont heureux de vivre, ils passent leur temps à sourire et a se battre pour que la civilisation moderne ne les rattrape pas. Ils se battent contre l’exploitation de leurs forêts, des richesses minières de leurs sous-sols, de tout ce qui sera une barrière à la poursuite de leur mode de vie.
Par contre, ils se battent également pour l’éducation de leurs enfants, voient très bien celui là devenir médecin à la ville alors que c’est justement cette évolution qui fera disparaître leur mode de vie. Quel paradoxe !
Un personnage m’a particulièrement marqué, c’est ce Tsaatan qui vit avec sa famille et son groupe dans les steppes du nord de la Mongolie. Très jeune il a choisi de devenir éleveur de rennes, alors qu’il aurait pu, comme beaucoup, vivre dans ces villages de containers, plus ou moins subventionnés par l’état pour stopper la nomadisation.
Il a choisi une jeune femme qui a accepté de le suivre et, partant de rien, il est fier de posséder aujourd’hui un troupeau de rennes qui lui permet de vivre et d’élever ses six enfants. La vie est rude, il faut transhumer, nomadiser, rechercher les endroits où les rennes peuvent trouver des lichens pour se nourrir, vivre sous la tente 365 jours par an même si dehors, en plein hiver, la température peut descendre jusqu’à moins cinquante.
Le plus fascinant alors qu’il vit au milieu de nulle part, c’est qu’il éprouve malgré tout le besoin de trouver cette tranquillité, cette richesse si rare de nos jours. Il prend alors un renne et part pendant un mois, seul dans les steppes glacées, afin de sentir couler profondément en lui cette vie qu’il aime énormément.
Le soir il s’arrête près de quelques arbres, ramasse quelques bois morts et fait un feu où il va chauffer de la neige pour boire, faire une soupe des quelques herbes qu’il a ramassé, peut-être cuire la perdrix qu’il a chassé. Puis il dormira à même le sol, dans une peau alors que le renne restera à l’abri près du feu guidé par la peur ancestral des loups qui rôdent.
Comme je comprends cet homme, comme ses yeux s’illuminaient lorsqu’il parlait de ces randonnées. J’ai retrouvé là exactement ce qui m’habite lorsque je pars seul pour une longue traversée. Faire avec les éléments qui nous entourent et jouir à fond de la vraie vie, du simple bonheur de vivre sans aucun artifice, en harmonie totale avec la nature qui nous entoure.
Sinon, à bord, grande amélioration. A deux heures trente du matin je suis réveillé par une situation trop calme. Que se passe-t-il ? Le vent souffle toujours aussi fort, entre 25 et 30 N, le bateau continue à avaler les miles mais dans la nuit noire je comprends qu’une composante de houle qui secouait violemment le bateau s’est apaisée. Il continue à rouler bien sûr mais la fin de nuit plus calme nous permet de dormir.
Cette amélioration a tenue toute la journée même si un énorme coup de gîte après déjeuner a vu un couteau traverser le carré et se planter de plusieurs millimètres dans le plancher en vibrant. De la bonne sauce bien grasse s’est répandue également, transformant la cambuse en patinoire !
Ce soir le vent a mis un peu plus d’Est dans son Nord, le bateau est ainsi un peu plus stabilisé, il roule moins et nous allons pouvoir attaquer la Saturday Night Fever.
Nous avons encore gagné un degré de température, c’est top. Nous terminons cette journée avec 187 Miles supplémentaires au compteur. Nous sommes ce soir à 136 Miles de la pointe Nord de l’île de Santo Antao.
Sun, 18 Jan 2015 19:00:00 GMT - Ilha de Santo Antao 17° 14 N, 23° 13 W
Sun, 18 Jan 2015 19:00:00 GMT - 17° 14 N, 23° 13 W
20h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Je veux revenir un instant sur le sujet d’hier, la tranquillité. Cette nuit, je ne dormais pas et tout d’un coup une clarté s’est faite en moi. Lorsque je cherchais à acheter un bateau, je faisais les petites annonces des revues spécialisées et je suis tombé sur « A Vendre, Ketch type Homme Tranquille …. »
Etonnant non ? C’était Harmattan. Un premier bateau a été construit par les chantiers Rameau à Etel. Un bateau en bois donc, que son propriétaire, Emmanuel Allot, avait baptisé « L’Homme Tranquille ». Puis, Harmattan a été construit sur les mêmes plans à Abidjan en Côte d’Ivoire.
Je me suis toujours dit « Quel drôle de nom pour un bateau !». Hé bien j’ai compris maintenant, la boucle est bouclée.
Ce soir, nous longeons la côte de l’île de Santo Antao, tout à fait à l’Ouest de l’archipel Cap Verdien. Nous le savons car elle apparaît sur le radar et surtout car nos téléphones portables ont retrouvés vie ce qui nous a permis d’effectuer une débauche d’appels à la famille et aux amis. Mais la brume ne nous a pas permis de voir la terre alors que nous ne sommes qu’à 5 Miles de la côte. Nous n’avons qu’entre-aperçu les sommets dans les nuages (plus de 1800 mètres).
Autant je n’aime pas l’ambiance qui règne dans l’archipel, l’insécurité et surtout cette attitude couramment admise que je peux résumer ainsi « Tout ce qui est à toi est à moi et tu dois payer pour que je ne te vole pas ».
Les incivilités que j’y ai connues sont légions, mon frère qui s’est fait vider son bateau pendant qu’il était au restaurant ou bien Francine qui s’est fait voler le portefeuille dans le sac à dos, des billets de 20€ qu’il faut donner à un « gardien » pour qu’il ne vous vole pas votre moteur hors-bord …
Mais surtout, j’y ai perdu un copain, massacré à coup de manivelle de winch dans son bateau à Mindelo pour un portable et quelques euros. Je n’ai plus envie de m’arrêter ici et pourtant, il existe dans cet archipel un véritable trésor, une perle dans un écrin, une des quelques dizaines de merveilles de part le monde.
C’est l’île de Santo Antao, d’une incroyable beauté, avec des montagnes imposantes et de profondes vallées. Le diamant brut étant cet incroyable parcourt qui part du cratère de Cova à 1170 m et qui permet de descendre jusqu’à Ribeira do Paul par un chemin pavé classé au patrimoine mondial. Je pense ce soir à tous ceux qui, comme moi, en sont tombés amoureux.
Malheureusement nous n’avons pas le temps de nous y arrêter, le Carnaval n’attend pas ! Cet archipel du Cap Vert est bien nommé car c’est réellement un cap qu’il faut franchir. Dès cette nuit je vais devoir incurver notre route pour descendre plein sud, peut-être même pour mettre un peu d’Est dans cette route afin d’être en bonne position, lorsque nous allons attaquer l’hémisphère sud. Nous pourrons alors profiter à fond de l’alizé de Sud Est que nous devrions y rencontrer.
A bord la vie s’est bien améliorée, le vent a un peu faiblit, il souffle maintenant entre 20 et 25N et en début d’après midi j’ai pu renvoyer le ris numéro 2. La mer est légèrement moins virile et cela va aller en s’améliorant. Je viens tout de même de reprendre ce ris pour la nuit, le vent se renforçant à nouveau. D’ici deux ou trois jours nous allons pouvoir sortir le spi et nous régaler.
Encore 184 Miles à ajouter ce soir au totalisateur.
Mon, 19 Jan 19:00:00 GMT - Une semaine de mer 15° 10 N, 25° 29 W
Mon, 19 Jan 19:00:00 GMT - 15° 10 N, 25° 29 W
20h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Déjà une semaine de mer et beaucoup de distance avalée. Mais grosse erreur du capitaine de vouloir raser Santo Antao, espérant découvrir cette merveille par la mer cette fois.
D’une part nous n’avons rien vu, la belle s’étant parée de brume et d’autre part nous avons dû subir ses effets dévastateurs sur l’aérologie du coin. Quelle soirée ! Quel début de nuit ! Harmattan galopant sous grand voile seule à trois ris dans des surventes pas du tout stables en direction, pas question de dîner.
En début de nuit, je passe mon temps à monter dans le cockpit toutes les deux ou trois minutes pour vérifier l’évolution de la direction du vent et reprendre un peu d’angle, le but étant d’éviter à tout prix l’empannage. Puis je redescends m’allonger sur la banquette du carré et ainsi de suite.
Je suis relativement tranquille car j’ai des freins de bôme Walder sur la bôme de grand voile et sur celle d’artimon. Merci Monsieur Walder, ils sont terriblement efficaces. Tout d’un coup, je suis jeté à bas de ma couchette et j’entends le bruit caractéristique de la bôme qui a décidée de changer d’amure. Sans prendre le temps d’enfiler mes Crocs, je jaillis dans le cockpit pour gérer la situation.
La chose s’est compliquée, les brins d’écoute de grand voile se sont prises dans l’arceau. Je commence par donner au bateau un cap lui permettant de rester sur cette nouvelle amure mais, pendant que j’essaie de les libérer le vent change à nouveau de direction et vlan, cette fois empannage avec fracas ! J’ai mal pour Harmattan.
Ce n’est qu’aujourd’hui que j’ai fini par comprendre, les rivets de fixation du frein de bôme se sont cisaillés, permettant à celui-ci de reculer dans la gorge de quelques centimètres, résultat : plus aucun effet de frein.
Les ennuis s’enchainent, voyant mon frein de bôme tout près de la fixation du hâle-bas, je pense que c’est celle-ci qui a lâchée. Je veux aller voir et bascule l’interrupteur qui allume l’éclairage du pont : rien ne se passe ! Pourtant j’ai vérifié et remis en état avant de partir, c’est tellement important pour une grande traversée de pouvoir éclairer le pont la nuit quand ça va mal.
Finalement nous ne tardons pas à arriver sous le vent de l’île, le vent se calme totalement et nous arrive maintenant de face. Je n’ai plus qu’une idée, calmer le jeu et attendre le jour pour faire le bilan des dégâts. Je mets le moteur pour m’éloigner de l’île, puis vers trois heures du matin je coupe le moteur, prends une espèce de cape courante qui nous fait avancer à un demi nœud sous 22N de vent et vais dormir.
Dès que la nuit commence à s’éclaircir, le soleil n’est pas encore levé, je suis déjà sur le pont pour faire le point des dégâts. Après avoir ramassé le feu à retournement qui a clignoté toute la nuit remorqué par le bateau, j’inspecte. Je commence par reprendre de la balancine ce qui me permets de larguer le ris numéro trois.
C’est alors que je découvre une déchirure sur le guindant de la grand voile au niveau d’un coulisseau intermédiaire. Ce n’est pas catastrophique, je démonte le coulisseau mais il va falloir qu’un jour je me décide à commander une nouvelle grand voile, celle-ci ayant un tour du monde et demie est totalement usée.
Moralité, comme je le préconise en permanence, ne jamais s’approcher de la terre, j’aurais dû rester à une trentaine de miles de celle-ci.
Aujourd’hui, l’alizé est encore très rude et peu souffler jusqu’à trente nœuds mais comme nous sommes maintenant plein sud, l’angle avec le vent est meilleur et nous avons navigué une grand partie de la journée avec génois, GV 3 ris et artimon un ris. Harmattan est plus stable et file comme le vent.
Hier nous n’avions qu’une idée, avoir du réseau pour téléphoner. Nous nous sommes gavés mais désenchantement, hier au soir, alors que nous sommes en limite de réseau, Jacky reçoit un message de SFR : Vos appels seront facturés 2,90€ la minute ! Quel piège, ils auraient put le dire avant. Avec mon téléphone satellite c’est un euro la minute. Nous sommes vraiment intoxiqués !
Malgré notre stop de la nuit, c’est encore 168 Miles engrangés, soit 1198 depuis le départ.
A bientôt
Jean-Louis
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"J’espère que la journée à été plus calme. Une amicale pensée pour Jacky accompagnée de bisous pour son anniversaire. Bonne traversée." Envoyé par Lucas Marylène le 20-01-2015 à 20:42
Wed, 21 Jan 2014 20:00:00 GMT - Unplugged 11° 04 N, 26° 30 W
Wed, 21 Jan 2014 20:00:00 GMT - 11° 04 N, 26° 30 W
21h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Unplugged, déconnectés, débranchés, libres, en apesanteur, comme le titre de l’album d’Eric Clapton qui passe en boucle depuis ce matin dans le carré et le cockpit d’Harmattan, nous ne touchons plus terre, nous ne sommes plus branchés à rien, nous avons l’impression de planer.
Si le paradis existe, il doit se trouver quelque part entre le dixième et le douzième degrés de latitude Nord, plus haut c’est le purgatoire avec des alizés violents qui ne méritent même pas ce nom et plus bas cela peut parfois ressembler à l’enfer avec les violents orages accompagnés de très fortes rafales de vent et d’éclairs magistraux qui déchirent en permanence le ciel. Mais comment apprécier le paradis sans avoir connu le purgatoire et l’enfer ? Quel débat !
Pour l’instant je goûte, je déguste, je bois à petites gorgées le plaisir d’exister. Que c’est bon, je souhaite à tout le monde de pouvoir passer au minimum 24 heures dans cet état.
Le ciel est bleu, il fait chaud mais pas trop, le soleil brille, la mer est belle sans être plate et insipide, des moutons tout blancs gambades joyeusement sur son étendue et l’alizé, le vrai, l’alizé qui fait rêver souffle entre 17 et 18 Nœuds, juste ce qu’il faut, ni trop, ni pas assez.
Ici pas besoin de drogues, ni d’herbes, ni d’alcool, ni d’autres substances pour planer, il suffit d’être là et d’exister. En permanence le bateau bouge gentiment, il roule, il tangue mais toujours avec les mouvements lents et onctueux de la mère qui berce son enfant.
Et puis il y a ce léger ronronnement de l’arbre d’hélice entrainant son alternateur que l’on ressent physiquement si l’on y prête attention. Pour couronner le tout, la légère vibration du bateau montant crescendo avec la vitesse peut également être une véritable jouissance lorsqu’une rafale à 22 ou 23 Nœuds nous propulse à plus de 10 Nœuds.
Maintenant plus de claquement, plus de grincement, plus de chocs, fini le tintamarre de la vaisselle malmenée dans les placards, seuls quelques gémissements indiquent que le bateau travail, qu’il fait de son mieux pour tailler la route qui lui a été assignée.
Quelle paix, quelle quiétude, disons le : quelle tranquillité ! Je suis bien, je n’ai pas envie d’arriver, je ne suis pas pressé, je pourrai vivre des jours, des semaines, des mois peut-être ainsi. Je me contente de vivre, je n’ai pas encore ouvert un livre, pourtant j’adore lire mais je ne peux me résoudre de perdre même ne serais-ce qu’une heure de cette félicité.
Qu’ai-je donc fait pour mériter tout ce bonheur, peut-être tout simplement, j’ai « décidé ». Souvent il ne suffit que de « décider ». Combien d’entre nous rêvent leur vie mais ne sauterons jamais le pas ? Qu’il est difficile de s’extraire de la routine quotidienne ! Au départ il faut le vouloir puis pour concrétiser la chose, il faut le décider.
A bord tout va bien, mon année 2013 / 2014 passée en réparations et améliorations a porté ses fruits, plus d’odeurs de gasoil, une légère odeur de vanille et, comme à la maison les bonnes odeurs de cuisine, café le matin, des lardons qui grillent, parfois l’odeur d’un gâteau d’anniversaire ….
Et ce frigo XXL, que de plaisirs il m’apporte ! J’ai stoppé le second frigo il y a deux jours, pouvant tout rassembler dans celui-ci. Il est très grand, fait un froid intense sans consommer beaucoup d’énergie. J’ai consacré quelques mois à sa réalisation mais aujourd’hui il apporte énormément à mon plaisir de naviguer.
Depuis hier soir nous descendons pleine balle, presque plein sud (195°), à peu de chose près sur la route directe. Nous avons encore quatre jours pour profiter à fond de cet endroit magique avant d’arriver dans le fameux pot au noir.
183 Miles au compteur ce jour, 1565 Miles depuis Las Palmas, Eric Clapton vient de ranger sa guitare.
Pour terminer, je vais essayer de vous joindre de temps en temps une photo. Merci pour vos mails mais par contre, ne jamais m’envoyer de pièces jointes, encore moins de photos car les communications par satellite coûtent horriblement cher.
PJ : Photo du coucher de soleil à 11° 06 de latitude nord. Les moutons ne sont plus là, à cette heure ils sont déjà rentrés dans la bergerie (en train de compter sur eux même pour s’endormir d’après Pierre-Yves).
A bientôt.
Jean-Louis
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"Jean-Louis, Je ne me lasse pas de te lire et suis heureux que tu aies ton Nirvana. Toujours très philosophe. Ton commentaire sur la volonté de decision me va droit au coeur. Suzie et moi avons decider de prendre nos retraites et de profiter du temps qu’il nous reste. Living the dream my friend. Gilles" Envoyé par Jean-Gilles Rosamond le 22-01-2015 à 18:16
Thu, 22 Jan 2015 20:00:00 GMT - Un rocher sur la route 8° 34 N, 26° 57 W
Thu, 22 Jan 2015 20:00:00 GMT - 8° 34 N, 26° 57 W
21h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Nous sommes le 20 avril 1511, six caravelles de la marine nationale portugaise naviguent en flotte, en direction de l’Inde. Elles sont parties depuis plusieurs semaines. Le Capitaine Garcia de Noronha qui commande la flotte est content, les alizés ont été généreux, la flotte a quelques jours d’avance sur les prévisions de route et des rations supplémentaires de vivre et de rhum vont pouvoir être distribuées aux marins pour la grande fête prévue demain.
En effet, nous sommes ce soir à moins de un degré de l’Equateur, il va être atteint et, sur tous les bateaux la fête se prépare afin de baptiser les marins qui n’ont encore jamais franchis la ligne. Les marins sont contents, les rasades de rhum sont attendues avec impatiente.
Sur la caravelle Saint Pierre, le Capitaine Manuel de Alcoforado Castro est heureux, tout va bien à bord, l’océan est immense et rien de peut venir gâcher cette fête. Il vient de finir de dîner dans sa cabine de Commandant et s’apprête à se coucher. Tout à coup, un choc immense le fait valdinguer à l’autre bout de la cabine, un bruit effroyable de bois cassé, des hommes qui crient, des hurlements. Puis c’est le fracas du grand mât qui s’abat sur ce qu’il reste du pont.
La caravelle Saint Pierre vient de s’écraser sur un rocher qui se trouve là, en plein milieu de l’océan Atlantique. Comment est-ce possible ?
Aussi incroyable que cela puisse paraître, si l’on regarde attentivement la zone située à 0° 55 N et 29° 20 W on peut apercevoir, non pas une chiure de mouche mais seulement une chiure de moustique. On gratte l’écran avec le doigt, elle a disparu. Mais non en regardant bien elle est toujours là.
Un rocher, ou plus exactement un groupe de rochers répartis sur une surface de 350 m du Nord au Sud et de 200 m d’Est en Ouest. Le total des pierres qui émergent représente 13 000 m², la surface de trois terrains de foot perdus au beau milieu de l’océan. Le plus grand rocher, « l’île Belmonte », ne mesure que 5380 m² (la taille d’un terrain de foot) et dépasse de l’eau d’une vingtaine de mètres environ.
Mais que font ces rochers à cet endroit ? Ils ne sont pas d’origine volcanique, ce sont les plus hauts « sommets » de la dorsale médio-atlantique, ce plissement des fonds marins, sorte de cordillère des Andes qui traverse tout l’Atlantique Sud du Nord au Sud, à peu près à mi distance entre les deux continents. Les scientifiques appellent cela un megamullion.
Cette sorte de mur qui sépare l’océan en deux fait que les eaux ne peuvent se mélanger, à l’Ouest le courant porte au Nord et à l’Est il porte au Sud.
Les rochers qui viennent d’être découverts vont recevoir comme nom de baptême : Les Rochers Saint Pierre (en hommage à cette pauvre caravelle qui n’a vraiment pas eu de chance) et Rochers Saint Paul. A ce jour ils sont brésiliens et la Marine du Brésil y entretien une installation habitée en permanence qui effectue des recherches sur les îles (En fait qui occupe le terrain pour revendiquer les droits attachés). La principale activité ici est la pêche au thon.
Nous sommes ce soir à 480 Miles de ce lieu mythique, nous fonçons droit dessus. J’espère que la météo sera assez favorable pour nous permettre d’approcher le site d’assez près afin de faire la photo souvenir. Quitte à prendre la cape quelques heures afin d’attendre le levé du jour nous ne pouvons manquer ce rendez-vous en terre inconnue.
Pour l’instant, l’atmosphère à changé, le ciel est gris, plus foncé là où il brouillasse. Jusqu’à présent nous sommes passés au travers mis à part quelques goutes mais on sent bien que le pot au noir n’est pas loin. Malgré tout l’alizé continue de souffler fort à 20 Nœuds et surtout il est beaucoup plus Nord que les prévisions à 45° alors qu’il est annoncé à 59°.
Un record ce soir pour les Miles parcourus avec 192 M en 24h soit 1757 depuis Las Palmas.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour J/L je suis toujours avec beaucoup d?intérêt la suite de vos aventures autour du monde. C’est un grand bol d’air frais pour nous qui naviguons dans la baie de Marseille Bon vent bonne route on est avec vous " Envoyé par Lafaye le 24-01-2015 à 08:55
Fri, 23 Jan 2015 20:00:00 GMT - Une matinée à 6 degrés de latitude N 6° 04 N, 27° 08 W
Fri, 23 Jan 2015 20:00:00 GMT - 6° 04 N, 27° 08 W
21h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
J’aimerais partager et vous faire vire une matinée avec nous. Nous sommes à 6 degrés de latitude Nord, légèrement au dessus de la Zone de Convergence Intertropicale, sous les Tropiques comme l’on dit. Ici pas de véritables saisons, tout au long de l’année, les 24 heures de la journée se répartissent constamment en 12 heures de jour et 12 heures de nuit. Le soleil se lève à 6h30 et il se couche à 18h30.
Du coup, le soleil passant à peu de choses près au zénith tous les jours de l’année, il fait le même temps 365 jours pas an. Cependant un évènement peu modifier l’ordre des choses, c’est le déplacement ou l’augmentation de la largeur de la ZCI, la Zone de Convergence Intertropicale, le fameux pot au noir.
Au nord de celle-ci, soufflent force 4 à 5 des alizés de Nord Est et au Sud, les mêmes vents soufflent de Sud Est. Au milieu se situe une zone de conflit avec des vents faibles et des orages monstrueux. Cette zone évolue en largeur et en position au fil de l’année autour de l’Equateur.
Ce matin je me suis levé à 6h30, avec le soleil, un coup de brosse dans les cheveux avec mise en place du chouchou, j’ai enfilé un short puis j’ai musardé. Un tour à la table à carte bien sûr, un tour sur Internet pour lire les messages et voir la météo. D’ailleurs j’en profite pour vous remercier encore une fois pour ces messages sympas que vous m’envoyez, cela me touche énormément.
Puis c’est le tour d’horizon dans le cockpit. Je regarde la mer, il n’y a rien à voir, il faut juste regarder et se sentir vivre, quelle jouissance cet alizé sur la peau. Maintenant il fait entre 27 et 29 degrés jour et nuit, j’ai l’impression d’être un poisson dans l’eau. D’ailleurs il faut effectuer un tour du pont pour remettre à la mer les cadavres de ces pauvres poissons volants qui sont venus mourir là cette nuit.
Puis j’attrape « Complètement Cramé », je l’ai commencé hier. Depuis un an et demi je n’avais pas ouvert un livre. Je n’ai pas eu le temps. Quelle mauvaise excuse ! Non, j’ai tout simplement mis mes priorités autre part. Cette expression « je n’ai pas le temps » est souvent employée d’une façon inappropriée.
De la même façon, je suis toujours choqué lorsque certaines personnes lancent péremptoirement des jugements de valeur : C’est moche, c’est pas bon… Certains sont prêts à mordre si l’on n’est pas de leur avis. Pourquoi vouloir juger une fois pour toute et être persuadé qu’il n’y a que leur vérité. On pourrait dire par exemple : je n’aime pas trop, ce n’est pas mon goût…
Mais revenons à nos moutons, qui courent dans la mer ce matin d’ailleurs. Le ciel est dégagé, le soleil brille, l’alizé souffle à 20 Nœuds, il est 8 heures et demi et surtout, le reste de gâteau d’anniversaire ne cesse de me faire de l’œil. Je ne vais pas pouvoir résister plus longtemps sans lui sauter dessus. Vite, il faut faire quelque chose.
Je mets de l’eau à bouillir pour le café et sélectionne « le » morceau mythique par excellence, l’indémodable, le sublime, le transgénérationnel, l’inoubliable, vous l’avez tous reconnu, sur l’album des Eagles, Hôtel California. J’envoie sur les quatre hauts parleurs du bord, niveau médium et ne tarde pas à voir surgir par la descente arrière une tête ébouriffée mais souriante.
Le petit déjeuner pris dans le cockpit est un moment sympa, il fait bon, on regarde la mer en discutant, on traîne, rien ne nous presse. Depuis Las Palmas nous n’avons pas vu le moindre bateau, nous sommes seuls au monde, aux antipodes des pauvres malheureux entassés dans les métros parisiens.
La mer est moins prolifique ce matin, hier elle était recouverte de grandes prairies marron claire. De ces prairies, sorte de lichen flottants, dépassent de plusieurs centimètres des poussent jaune clair. Cette exubérance est favorisé par la température, au Cap Vert la mer était à 21°, ici elle atteint 30°.
Nous sommes partis avec 230 litres d’eau dans la soute. Elle sert à nous laver, à faire la vaisselle et à faire les repas (eau pour cuire le riz, les pâtes, les pommes de terre …) Lorsqu’on sait qu’une américaine consomme 250 litres d’eau tous les jours de sa vie, pas besoin de dessin. Il faut é c o n o m i s e r. Quel gâchis ! Ici ce sont 2 à 3 litres chacun pour la toilette et environ 4 litres pour la vaisselle qui n’est faite qu’une fois par jour. C’est le boulot de Jacky.
Pour la première fois ce matin j’ai décidé d’allumer le déssalinisateur. Il produit environ 100 litres d’eau potable en quatre heures de fonctionnement. Ce soir je vais devoir laisser tourner le groupe un peu plus longtemps mais pour fêter cela une bonne douche (environ 5 litres d’eau) m’a fait le plus grand bien.
Harmattan continue à marcher très fort, encore 204 Miles aujourd’hui. Je pense que le lochspeedo surestime un peu la vitesse et donc les distances parcourues, mais tout de même, quel descente !
Sat, 24 Jan 2015 20:00:00 GMT - Des premières fois 4° 15 N, 27° 37 W
Sat, 24 Jan 2015 20:00:00 GMT - 4° 15 N, 27° 37 W
21h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
C’est le weekend, quelle est passée vite cette semaine !
Aujourd’hui c’est le jour des premières fois. Après une nuit comme à la maison, je me lève à 6h30, coup de brosse, chouchou, short, un petit tour sur le pont et me voilà déjà à la table à carte. L’alizé s’est essoufflé en début de nuit tout en restant assez Nord. Nous marchons moins fort et notre route est plein Sud alors que nous devrions faire route Sud Sud Ouest. Il va falloir changer de configuration.
Un petit tour sur Internet pour consulter la météo de Pierre-Yves ainsi que mes mails, une réponse ou deux, puis je me remets sur la navigation. Ecran radar, cartographie, étude de la route, tout d’un coup je distingue comme un carré gris près du bateau. Au début je n’y prête pas attention puis cela m’intrigue, qu’est-ce que cela peut-il bien être ? Je zoom, encore, encore … et surprise : une cible AIS !!!!
Je gicle dans le cockpit et découvre dans la brume un énorme monstre qui nous vient droit dessus sur bâbord. Je hurle par le panneau arrière « Des pirates, tout l’équipage aux postes de combat ». Incroyable ! Je me suis payé un AIS pour Noël, c’est un appareil qui permet aux bateaux de communiquer entre eux à travers la VHF. Les informations position, cap et vitesse permettent à l’ordinateur de bord de calculer les routes de collision.
C’est un très bon complément au radar. J’avais besoin de cet appareil d’une part lorsque le radar est aveugle sous les très gros orages et d’autre part pour discriminer une situation anormale comme lorsque j’ai croisé ce bateau à l’arrêt mais continuant à porter ses feux de navigation. Puis, à titre accessoire, il permet de signaler ma position aux cargos. J’ai installé mon AIS depuis notre départ de Las Palmas et j’avais hâte de rencontrer un navire pour voir s’il était opérationnel.
Pour l’instant l’émetteur ne fonctionne pas car il faut un numéro MMSI dont j’ai fait la demande mais le récepteur fonctionne parfaitement bien. Je redescends à la table à carte pour lire les informations, c’est le Stena Drill Max, il fait route droit sur nous à 9 Nœuds. Il fini par nous calculer et met un coup de barre pour passer sur notre arrière. Enorme, plein de matériels et de technologie, toute la partie supérieure avant est une plateforme d’atterrissage pour hélicoptère et il est surmonté d’une grande tour de forage car comme son nom l’indique, il est capable de percer l’écorce terrestre à plusieurs milliers de mètres sous la surface des eaux.
Nous passons plus d’une demi-heure à l’observer avant de prendre rapidement le petit déjeuner, ce matin il y a du travail. Cette nuit j’ai décidé de changer de configuration et de partir plein vent arrière sur Saint Paul car comme c’est parti actuellement nous n’y serons pas avant mardi.
Le but de la manip est de gréer pour la première fois mon beau tangon tout neuf et de mettre les voiles en ciseau plein vent arrière. Jacky m’aide, j’utilise la drisse de trinquette comme hale-haut, le bras de spi comme hale-bas. Tout se passe admirablement bien et bientôt, Harmattan repart comme un papillon aux ailes déployées. Bien sûr, c’est rouleur mais nous filons droit sur l’objectif à une vitesse convenable.
Un autre travail m’attend ce matin, avec l’hygrométrie qui règne ici, l’évaporateur du frigo s’est transformé en un énorme boc de glace. Aussi j’ai remis en marche le congélateur avec l’intention de transférer dedans un maximum de produits périssable avant de vider, dégivrer si l’on peut dire et nettoyer le frigo de la cambuse.
Mais tout d’un coup, l’alarme collision retentit, ce sont nos premiers orages et lorsque je sorts sur le pont je découvre « de gros nuages noirs » comme dirait Georges Brassens. Le ciel est d’un noir profond, l’écran radar est tout blanc, bienvenue dans le fameux pot au noir ! Pour l’instant c’est assez « léger », un peu de pluie mais au bout de deux heures le temps s’éclaircie à nouveau pour faire face à une belle journée.
Malheureusement, le vent faiblit de plus en plus et pour la première fois depuis notre départ je dois envoyer le moteur pour continuer à avancer. Serons-nous lundi soir avant le coucher du soleil sur Saint Paul ? Nous verrons bien. En attendant il fait 30 degrés dans le bateau, tout est moite et dormir par cette température va être difficile.
Sun, 25 Jan 2015 20:00:00 GMT - Etouffant 2° 29 N, 28° 34 W
Sun, 25 Jan 2015 20:00:00 GMT - 2° 29 N, 28° 34 W
21h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Nous sommes arrivés aujourd’hui dans les deux degrés de latitude Nord, il fait étouffant, tout est humide, tout est moite et même si la chaleur ne dépasse pas les trente degrés ce sentiment de manquer d’air est souvent difficile à endurer.
On se déplace lentement, Chaque tour de winch, chaque manœuvre, chaque effort est synonyme de ruissellement.
A l’intérieur il fait lourd, la moiteur est intenable et dehors il pleut, tout est mouillé, même la capote n’arrive plus à gérer ces débordements. Ici les mots « sec » et sèche » n’existent pas.
Nous sommes entrés réellement dans le pot au noir à trois heures cette nuit. Avant il était impossible de dormir tellement il faisait chaud et lourd et ensuite ce n’était plus le temps de dormir car il fallait gérer ces grains et ces orages qui nous cernent en permanence.
Jusqu’en milieu d’après-midi, le vent soufflait Nord Nord Est variant de 10 à 16 Nœuds mais suite à un gros orage le peu qui en reste est passé plein Est aux alentours de 5 Nœuds, autant dire rien.
Heureusement, Harmattan n’est pas seulement un voilier, sur ses plans est indiqué « Ketch bermudien à moteur auxiliaire ». C’est donc le moteur auxiliaire qui est entré en action et actuellement notre seul but est d’arriver aux rochers Saint Pierre et Saint Paul demain après midi, avant qu’il ne fasse trop sombre pour pouvoir faire la photo.
Par moment les orages s’en vont, tout s’éclairci et l’on pourrait croire que le beau temps revient mais le radar fini toujours par sonner une nouvelle alerte.
Heureusement, jusqu’à présent nous n’avons pas rencontré ces coups d’orage monstrueux comme j’ai pu déjà en connaître avec forts coups de tonnerre, puissants éclairs et surtout violentes rafales. Si les choses continuent comme actuellement nous nous en sortirons bien.
Ce matin j’ai réglé le lochspeedo qui exagérait notre vitesse et la distance parcourue d’environ 10% je pense. Ce soir le compteur indique 160 pour ces dernières 24 heures.
Mon, 26 Jan 2015 20:00:00 GMT - Excités comme des puces 0° 45 N, 29° 27 W
Mon, 26 Jan 2015 20:00:00 GMT - 0° 45 N, 29° 27 W
21h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Qu’il fait bon vivre ce matin ! Il fait beaucoup plus frais (28°) et l’on respire normalement. La nuit a été calme, très peu d’alertes orage et la mer est toute plate. Tous ces éléments réunis ont permis à l’équipage de bien se reposer et de retrouver toute son énergie.
Nous sommes excités comme des puces, exactement comme des enfants qui, le 24 décembre au matin, attendent le Père Noël. D’après l’écran qui contrôle la navigation, il doit passer vers 16 heures.
Vers 9 heures, alors que nous prenons le petit déjeuner, les brumes se déchirent et juste au dessus d’Harmattan apparaît un énorme morceau de ciel bleu dans lequel le soleil vient se glisser subrepticement comme pour s’excuser de nous avoir oublié ces derniers jours. Que c’est bon d’exister, oui tout simplement d’exister et de savourer le moment présent. Contrairement à ce qui guide notre société de consommation, le bonheur n’est pas dans la possession, posséder plus, toujours plus mais dans l’instant.
Beaucoup de religions nous proposent comme but suprême de vivre au paradis. Mais je me demande souvent si ce n’est finalement pas un plan foireux. C’est l’alternance qui fait le bonheur, il faut vivre une journée comme hier pour apprécier pleinement un petit matin comme aujourd’hui. Si vous mangez de la langouste à chaque repas, très vite vous rêverez d’un pot de rillettes.
Ce qui est rare a de la valeur. Essayez de déjeuner avec un cubitainer de vin sur la table et faites le même repas avec seulement un verre de ce même vin. Hé bien ce verre sera infiniment meilleur, vous le dégusterez, vous l’apprécierez et finalement il en restera à la fin du repas. J’aime fonctionner à l’économie, tout devient beaucoup plus intense.
Nos politiques n’intègrent jamais le fonctionnement profond de l’être humain dans leurs décisions. Un exemple qui me turlupine sans cesse est la distribution des médicaments. Depuis plusieurs décennies, ils sont « gratuits ». Lorsque le pharmacien demande « Vous avez besoin de tout », la réponse est pratiquement toujours « Oui ». Alors que beaucoup ne serons jamais consommés. Quel gâchis ! Ils n’ont pas de prix donc pas de valeur mais qu’est-ce qu’ils nous coutent !
Vers dix heures, nous sommes presque persuadés que le Père Noël existe car il m’a semblé voir un écho radar fugitif sur la cartographie à l’emplacement où doivent se trouver les cailloux. Notre excitation monte encore d’un cran mais c’est un mirage, nous l’espérons trop.
C’est à 14h30, alors que nous sommes à 7,8M du site que nous obtenons la certitude que notre cadeau est là avec de temps en temps un écho indéniable en plein à l’endroit présumé. Maintenant, il faut guetter son apparition visuelle à partir du pont du bateau. Pour fêter cet important moment, je sors la canne et envoie une ligne de traine. C’est paraît-il un endroit où l’on peut faire des pêches miraculeuses.
Et puis, à 14h56 un cri s’élève poussé par le capitaine lui-même « Terre, terre Cap’tain ». Les rochers apparaissent au loin dans la brume, j’attrape les jumelles et en compte 5. Maintenant plus besoin de cartographie, nous allons droit dessus. C’est incroyable de trouver là quelques cailloux plantés en plein milieu de l’océan.
Peu à peu les formes s’affinent, ma cousine qui adore mettre des îles à son tableau de chasse doit en être malade. On a l’impression d’un gros navire de guerre arrêté là. Jacky surveille les barres de son téléphone portable avec envie mais également avec angoisse. Je crois qu’il ne risque rien.
A 16h10 nous longeons cette micro-île à environ 200 mètres de distance, personne mais d’énormes oreilles tournées vers le ciel. C’est un moment unique, j’attends cela depuis tout petit. Photos puis nous repartons, j’observe en permanence le sondeur, pour l’instant il n’a pas trouvé le fond. Puis alors que nous sommes déjà à plus d’un Mile du rocher vers l’Ouest, il affiche des profondeurs qui remontent.
Juste à la crête de cette chaîne montagneuse, alors que nous sommes à 127 mètres, bziiiiiiiii… un poisson vient de mordre. Je commence à le remonter mais malheureusement mon bas de ligne casse, je suis un bourrin, j’aurais dû le changer, il doit être rongé par le sel. Tant pi, ce soir madame thon se baladera avec un piercing qui va épater toutes ses consœurs.
Nous nous dirigeons maintenant sur l’île Fernando de Noronha à 330 Miles, une nouvelle aventure qui démarre mais avant, il faut passer la ligne.
Tue, 27 Jan 2015 20:00:00 GMT - Cinquième passage de l’Equateur 0° 52 S, 30° 16 W
Tue, 27 Jan 2015 20:00:00 GMT - 0° 52 S, 30° 16 W
21h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Nuit difficile pour le capitaine, je suis ce matin totalement de travers. Mal de ventre et chaleur étouffante m’ont tenu éveillé jusqu’à 3h30 puis les orages ont pris le relaie avec éclairs et pluie. Le jour se lève, j’aimerai bien me reposer enfin mais ce n’est pas possible, il faut que je m’occupe de ce bateau.
Hier au soir il n’y avait pas de vent, nous avancions à 4N sur une mer plate avec le moteur au ralenti et la grand voile haute, bordée dans l’axe. Mais, au milieu de la nuit j’ai dû prendre deux ris préventifs sous un orage avec rafales.
Puis, le vent et la mer se sont levés de face, nous nous traînons à un Nœud et demi et je ne peux rester au lit plus longtemps, je dois remettre en marche. Pour commencer je libère les ris et renvoie la toile de la grand voile. Rien ne presse, je prends mon temps car c’est un peu physique et je suis fatigué.
Le bateau va déjà mieux, je me repose un peu, il faudrait que j’envoie la trinquette. Mais pour cela, je dois aller à l’avant, là où ça mouille. Après avoir pris un peu de repos sur une couchette du carré, je me motive et j’y vais. Encore des efforts à faire mais lorsque la trinquette est à poste je me sens mieux moralement. J’aime bien quand les choses sont en ordre.
J’envoie un tout petit peu de génois et je bataille sur les réglages pendant un bon moment mais je ne suis pas satisfait du résultat. Il faudrait que j’envoie l’artimon mais pour l’instant je n’ai qu’une idée, dormir un peu. Pour l’instant le bateau est remis en marche, je coupe le moteur et vais m’allonger.
Lorsque Jacky se lève, il s’attaque au café et me réveille, je n’ai pas envie de déjeuner mais je lui demande juste un café et je vais envoyer l’artimon. Le bateau marche bien, nous sommes à 50 degrés du vent et c’est beaucoup moins confortable que ces derniers jours mais nous sommes sur la route directe pour Salvador de Bahia.
Avec l’accord de Jacky, j’ai fait une croix sur Fernando de Noronha. Trop compliqué, ce n’est pas tout à fait sur la route et je n’ai pas envie ensuite de devoir lutter encore plus contre cet alizé. Si tout se passe bien, cela nous ferait arriver en milieu de semaine prochaine à Salvador.
J’essaie de me reposer lorsque Jacky me dit « T’as vu toute cette eau sous la table à carte ? ». Encore un problème à régler ! Je prends une bassine et commence à éponger mais toutes les demi-heures il faut recommencer. Bien que ce ne soit pas très appétissant, j’ai goûté, ce n’est pas salé et cela ne sent pas le gasoil. C’est donc de l’eau douce.
Nous savons depuis le départ qu’il y a une fuite quelque part mais je ne pourrais la chercher qu’une fois au port. Le problème est que le bateau est beaucoup trop gité, le passe avant est très régulièrement sous l’eau et l’eau des fonds remonte sur les côtés. Il faut réduire. Il n’y a pas plus de dix m² de génois, nous le rentrons complètement mais le bateau s’arrête. Nous en renvoyons pas plus de cinq m² et Harmattan repars en allant certes un peu moins vite mais tellement plus confortablement.
Nous avons coupé la ligne à 7h ce matin, toujours pas de panneaux, de bouées ou de rayon laser pour signaler cet endroit mythique. Je pense que maintenant le pot au noir est derrière nous, plus de nuages noirs, ciel bleu avec quelques nuages de beau temps, grand soleil et vent établi à 15 N. Malheureusement nous ne pouvons ouvrir les hublots à cause de la mer et à l’intérieur il fait très chaud et on manque d’air.
Nous sommes dans notre troisième semaine de mer, 88 Miles ces dernières 24 heures. Salvador de Bahia est droit devant à environ 868 Miles.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour à tous les deux, déjà 3 semaines!!!! on ne voit pas le temps passer. C’est toujours aussi agréable de te lire Cap’tain. Merci de nous faire vivre cette traversée au quotidien. Dommage pour le gros poisson raté près des rochers Saint Pierre et Saint Paul, ce devait être un monstre... A bientôt. Amitiés Paparazzi" Envoyé par Paparazzi le 28-01-2015 à 16:55
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"Ah Salvador! cela me projete quelques annees en arriere, j aime tellement Salvador, le mix de l’Afrique et du Bresil c est que du bonheur, cela me fait rever, j adore leur ptits dessert qui ressemble a des rouleaux vietnamiens avec du tapioca et de la banane dedans, hummmm je savour cette traversee avec vous! Que c est bon! et que c est dure je le sens bien, courage, il y a toujours un revers de la medaille, n est ce pas ? Oh que la vie est belle! savoure chaque instant JL, c est absolument magique! bisous de Sunny sydney apres 3 jours d orage et de pluie pour nous aussi ;o)" Envoyé par Delphine le 29-01-2015 à 03:37
Wed, 29 Jan 2015 20:00:00 GMT - Un petit matin d’été 2° 35 S, 30° 56 W
Wed, 29 Jan 2015 20:00:00 GMT - 2° 35 S, 30° 56 W
21h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Qu’il est agréable ce petit matin d’été ! Des souvenirs affluent, je me revoie enfant, dans la coure de notre grande maison au bord de l’Yonne, en pleine campagne, avec un bruit de cascade et cette fraîche odeur d’eau brassée due au barrage régulant la rivière à cet endroit.
Tout est calme, les oiseaux chantent, il fait bon se promener dans le jardin où le tourniquet arrose les planches de plantation faisant remonter toutes ces bonnes odeurs de terre mouillée. Je goûte une framboise, il faut profiter de ces quelques heures tranquilles avant que l’ardeur du soleil ne nous contraigne à rester au frais à l’intérieur.
Hier soir le vent a faiblit en refusant, m’obligeant à démarrer le moteur au ralenti pour continuer à faire route. La grosse houle s’est peu à peu calmée et la nuit a été propice au repos. Je n’ai pas dormi, j’ai carrément comaté. J’ai même réussi à pisser dans le WC sans ouvrir le couvercle, je me suis réveillé lorsque j’ai senti des éclaboussures sur mes genoux. Ce matin le ciel est bleu, la mer est belle et le soleil commence à briller. Il va faire très chaud cet après-midi.
Je suis fasciné par l’oiseau de mer qui nous accompagne. Qu’il est beau ! Il plane autour du bateau, me dépasse en tournant franchement la tête pour me regarder droit dans les yeux. Sa forme est magnifique, ses lignes sont faites pour pénétrer l’air sans efforts. On dirait qu’il a été conçu dans une soufflerie.
Le dessous de son corps, sur l’avant est crème, non, plus exactement couleur café au lait très clair. Le dessus blanc sur l’avant puis de plus en plus tacheté de couleurs plus sombres, l’arrière et le bout des ailes est noir. Sa beauté est parfaite, la nature est une artiste. Comme souvent en mer, ce matin j’assiste à une partie de pêche.
L’oiseau vole juste devant le génois en planant gracieusement sur la droite et sur la gauche tout en observant la mer à l’avant du bateau. Lorsqu’un poisson volant s’enfuit, effrayé par l’étrave qui fend l’eau, l’oiseau replie ses ailes formant une sorte de W et tombe comme une pierre sur le malheureux.
Du coup, moi aussi j’ai envie de pêcher, je mets immédiatement la ligne en place car l’alternance d’œufs brouillés et de saucisses commence à devenir lassant. J’ai une recette de thon à la méditerranéenne qui pourrait faire fureur à bord.
Vers neuf heures le vent revient en adonnant, je coupe le moteur, modifie un peu le cap, renvoie du génois et nous filons maintenant entre 4,5 et 5 Nœuds, c’est le bonheur.
Il est 9h30, bziiiiiiii…. la ligne part. Jacky qui est dans le cockpit se retourne et un souvenir se grave dans sa mémoire à tout jamais, un énorme espadon avec sa lance et sa grand voile déployée est en train de faire un bond au dessus de l’eau à quelques mètres sur l’arrière d’Harmattan. Sur la lèvre inférieure il a un petit Rapala en pendentif. Dans ce saut magistral le leurre se décroche et seul restera ce souvenir dans la tête de Jacky. Heureusement car je n’ai pas de recette d’espadon.
« La première fois » « On n’y pense même pas » « On donne le meilleur de soi même »
Sur Radio Harmattan France Gall est l’invitée du jour, le saxo fait vibrer les cloisons, c’est beau à pleurer, quelle est belle cette vie ! J’adore le saxo. J’aimerai bien qu’à ma dernière fête quelqu’un joue du saxo. Un noir si possible et soyons fou pourquoi pas en queue de pie blanche.
Mais je ne suis pas pressé, tant que j’aurais encore un peu de forces, tant que j’aurais encore ma tête, je ferais tout pour continuer à vivre cette vie d’aventures qui me va si bien et qui m’apporte tant. C’est mon « Itinéraire d’un enfant gâté », j’adore ce film, je peux le regarder en boucle. Surtout la première partie d’ailleurs. C’est le seul Lelouch qui me touche réellement et sa façon de réaliser est tellement bien adaptée à l’ambiance de ce film. Rêver, rêver, toujours rêver, comme c’est bon !
Gâté ! Oui, gâté je le suis, je suis un enfant gâté. Grâce à ma passion de réussir, j’ai obtenu tout ce que j’ai voulu de la vie. J’aimerai tellement transmettre à mes petits enfants ce goût de réussir mais je dois me rendre à l’évidence, si au moins un seul d’entre eux attrape ce virus, le goût de l’effort, la pugnacité, la niaque, la détermination, la persévérance alors je serais totalement comblé.
Ce midi le soleil est brillant, la mer scintille de milles éclats. Nous sommes dans le cockpit, à l’ombre de la capote. Peut-on imaginer être mieux que sous les tropiques, à l’ombre, avec un courant d’air tiède qui nous caresse doucement ? France Gall chante « L’homme est un loup pour l’homme » mais comme il nous paraît loin ce monde de fous. Nous avons l’impression d’être seuls sur une autre planète.
99 Miles de plus au compteur journalier.
A bientôt
Jean-Louis
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"cher jean-louis, oui, la sous-sta : bons et tristes moments. ici, il pleut, je sors peu, mais avec la télé, internet et autre : c’est la retraite quand même : bisous jeanine" Envoyé par jeanine le 29-01-2015 à 15:31
Thu, 29 Jan 2015 21:00:00 GMT - Fernando de Noronha 4° 19 S, 32° 01 W
Thu, 29 Jan 2015 21:00:00 GMT - 4° 19 S, 32° 01 W
22h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Nous passons aujourd’hui à une trentaine de Miles au Sud Est de l’archipel de Fernando de Noronha, aussi le capitaine a ordonné à l’équipage de reculer toutes les pendules du bord d’une heure pour adopter l’heure officielle de cet endroit du monde. Nous avons donc maintenant 3 heures de retard sur la France.
Depuis tout petit, ce nom me fait rêver, c’est un peu comme lorsque ma maîtresse de primaire nous parlait de la mer d’Arafura dont Harmattan à déjà fendu les flots ou de la grande barrière de corail. Il y a des consonances qui nous interpellent, qui nous font rêver. Malheureusement nous n’allons pas nous y arrêter, ce sera pour une prochaine fois j’espère.
De toute façon ce n’est pas un port d’entrée officiel au Brésil. Il faut prétexter un problème technique ou une fatigue de l’équipage pour y faire un arrêt d’une journée. L’archipel découvert en 1492 par Juan de la Cosa, un compagnon de Christophe Colomb, est un parc national marin et des milliers de tortues de mer ainsi que des dauphins y vivent ainsi que 230 espèces diverses (raies, requins, barracudas, murènes, corail …)
C’est une journée magnifique qui se termine, la température est idéale, le petit alizé qui nous vient de travers à 8 ou 10 Nœuds est idéale, la mer qui scintille de tous ses feux en nous berçant doucement est idéale, le bleu du ciel, le bleu de la mer, le soleil, tout est idéal. Comment imaginer être mieux ? C’est impossible.
Ce midi nous avons déjeuné dans le cockpit, endroit où nous prenons tous nos repas. C’est un peu comme en plein été sous une véranda. Ce pare-brise, cet arceau et cette capote qui enveloppe le tout, quelle riche idée ! Nous y sommes bien, à l’ombre, avec un peu d’air qui nous caresse et surtout avec une vue à 360 degrés sur toute cette eau qui nous entoure.
Nous filons maintenant droit sur la côte brésilienne, on pourrait dire que la traversée est derrière nous. La ville de Natal n’est plus qu’à 200 Miles sur notre tribord avant. Droit devant, Cabedelo et la fameuse marina de Jakare se trouve droit devant à 230 Miles seulement. Mon ami Olivier et son Néos, rencontré à Singapour en 2010 y est arrivé il y a quelques jours en provenance de la Namibie et de Saint Hélène.
Je continue à correspondre avec de nombreux amis rencontrés aux quatre coins du monde, je pense entre autre à Delphine rencontrée aux îles Marquise qui vit maintenant à Sydney en Australie et qui est devenue depuis maman de deux petites filles. Nous ne nous sommes souvent croisés que quelques heures mais cela a suffit à créer des liens qui resteront noués toute notre vie.
Pour moi la voile n’est qu’un moyen, mais quel moyen ! Ce qui me pousse, ce qui me porte, ce qui m’anime, c’est « Le Voyage ». Le voilier permet de voyager en toute liberté tout en emportant sa maison avec soi. Pour l’instant je vie à fond cette magnifique traversée. Contrairement à Jacky qui attend avec impatiente de découvrir le Brésil, je n’y pense même pas.
Je profite de l’instant. C’est l’instant qui m’apporte le bonheur, pas l’envie ou le désir. Je ne suis pas ce que l’on peut appeler aujourd’hui un consommateur. Par contre, j’apprécie également l’escale, je l’apprécie énormément. C’est l’endroit des rencontres, l’endroit où l’on découvre, où l’on se grave de souvenirs. Mais son temps viendra et ce n’est que la veille ou l’avant-veille que je vais saisir les guides.
Ce soir le groupe électrogène tourne mais ne fournit plus de courant secteur. C’est très certainement un des condensateurs de la « Booster Box » qui a lâché. Cela m’était déjà arrivé en Asie il y a quelques années. Lorsque j’avais ouvert la mallette de maintenance, quasiment la seule pièce qui se trouvait dedans était un condensateur de rechange. J’en ai deux en stock mais je ne pourrais voir cela qu’au port. Dommage de devoir mettre le moteur principal en marche uniquement pour recharger les batteries.
Fri, 30 Jan 2015 21:00:00 GMT - La Job List 6° 36 S, 33° 09 W
Fri, 30 Jan 2015 21:00:00 GMT - 6° 36 S, 33° 09 W
22h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Elle a plein de nom, on l’appel la « Job list », la « To do list », la liste des « A faire », mais c’est toujours la même, c’est cet outils magique qui permet d’avancer de façon cohérente dans la vie, de diriger sa vie, comme dirait Cresswell Walker, d’être le Capitaine de sa vie.
De nos jours, ce qui nous manque le plus, c’est du temps. Bien entendu, le Tsaatan éleveur de rennes en Mongolie ou le paysan des hauts plateaux péruviens éleveur de lamas n’a pas besoin de cet outil. Mais dans la civilisation de nos pays dits « développés », on ne peut prétende progresser ou diriger quoi que ce soit sans utiliser une Job List. On ne peut tenir ou donner un délai, on ne peut prétende planifier sans ce formidable outils de gestion du temps.
La Job List est une méthode de vie, c’est elle qui fait la différence entre le capitaine et le matelot, le leader et le suiveur, le décideur et celui qui exécute, le directeur et l’employé, l’aigle et le canard dirait Jacky (Il a suivi un séminaire fait par un coach qui leur a demandé de choisir entre être un aigle ou être un canard)
J’ai l’impression d’avoir toujours utilisé une Job List, je l’ai longtemps appelée ma liste des « A faire ». Personne ne m’a appris, j’ai dû commencer un jour où j’étais vraiment débordé, au tout début de ma vie professionnelle. J’inscris en haut d’une page « A faire », puis j’inscris une ligne par tâche à accomplir.
Ensuite, il faut ordonner les priorités. Celles-ci dépendent de l’urgence mais également du temps à y consacrer. Par exemple une tâche pas trop urgente mais qui ne demande qu’un quart d’heure pourra peut-être passer avant une plus urgente qui demande trois jours. Avant j’écrivais des numéros ou des lettres pour indiquer l’ordre des priorités, maintenant sur mon ordinateur je mets des couleurs.
Il faut ensuite entretenir cette liste tous les jours, certaines lignes disparaissent, d’autres se rajoutent, des priorités changent …
Aujourd’hui j’ai créé ma Job List Salvador. En fait j’ai repris le solde de ma Job List Las Palmas à laquelle j’ai ajouté tout ce qui a cassé durant cette traversée. C’est assez impressionnant. En mer tout s’use, tout casse, tout s’abîme, il faut entretenir et réparer en permanence.
Voici une liste non limitative de ce qui se rajoute depuis notre départ : Grand voile déchirée, frein de bôme à refixer, lazy jack bâbord à réparer, projecteurs de barre de flèches à réparer, chargeur 60A en panne, groupe électrogène en panne, pompe d’épuisement manuelle à changer, alternateur servitude en panne, WC arrière bouché ….
C’est encore une superbe journée qui se termine, depuis hier soir le vent a encore adonné en se renforçant autour de 15N et Harmattan marche fort. La mer est relativement plate et le jeu consiste à régler correctement l’angle des voiles et leur surface afin d’obtenir un compromis acceptable entre vitesse et confort tout en gardant un équilibre pour que le safran reste dans l’alignement.
Nous sommes au milieu de notre troisième semaine de navigation et les produits frais commencent à manquer. Nous avons fini les salades vertes avant-hier soir mais jusque là, tous les soirs nous avions une bonne salade verte au dîner.
Si nous continuons ainsi, nous pourrions arriver à Salvador de Bahia mercredi matin. Nous en somme ce soir à environ 486 Miles. Sur les dernières 24 heures, Harmattan a marché très fort et ce sont 171 Miles qu’il faut ajouter au compteur général.
Juste avant de terminer ce blog nous apercevons une bande de dauphins arriver de très loin en effectuant plein de bons joyeux. Puis ils se rassemblent à l’avant pour jouer dans l’étrave. Etonnant, l’un d’entre eux est tout blanc.
Et puis au tout, tout dernier moment, je sors dans le cockpit et j’entends qu’un poisson est au bout de la canne. Il me faut un moment pour le remonter, c’est une magnifique dorade coryphène d’environ un mètre vingt.
Sat, 31 Jan 2015 21:00:00 GMT - Au large du Pernambuco 8° 28 S, 34° 21 W
Sat, 31 Jan 2015 21:00:00 GMT - 8° 28 S, 34° 21 W
22h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Le Pernambuco est un état du Brésil dont la capitale, Recife (1,5M habitants), est une des plus grandes villes du Nord Est. Nous en sommes ce matin à environ 40 Miles et, jusqu’à Salvador de Bahia à environ 350 Miles au Sud Ouest nous allons longer la côte.
Ici, le plateau continental s’étend jusqu’à 25 à 30 Miles. Puis les fonds de 20 à 30 mètres passent brutalement à plus de 1000 mètres et jusqu’à 4000 mètres. Pendant la journée nous allons naviguer au dessus du plateau continental afin de profiter de la beauté des eaux vert clair et le soir nous éloignerons un peu pour passer une nuit tranquille au-dessus des eaux profondes.
La nuit a été merveilleusement calme bien que le bateau marche entre 6 et 8N. C’est encore mieux qu’au port car nous sommes légèrement bercés. Ce matin lorsque j’ouvre un œil, je suis émerveillé par les reflets du soleil qui entre à l’horizontal par les hublots couvrant d’or les boiseries d’acajou et de teck du carré.
Après le petit déjeuner, Jacky s’attaque à la coryphène, un record de taille pour cette espèce à bord d’Harmattan, il découpe les filets que je range au frigo. Nous avons prélevé deux repas et remis le reste à la mer.
En fin de matinée, j’ai décidé de jouer avec le spi. Bien mal m’en à pris, j’ai dû déclencher la colère d’Eole car des gros nuages noirs se sont formés immédiatement et ne nous ont plus quitté de la journée.
Nous avons ensuite passé notre temps à gérer ces orages car le vent n’a pas arrêté de varier en force (entre 2 et 20 Nœuds) et en direction : enrouler, dérouler, choquer, border, démarrer le moteur, arrêter le moteur …
Dommage car nous aurions bien eu besoin d’une bonne sieste après le déjeuner. C’était dorade coryphène poêlée à l’huile d’olive avec purée à l’huile d’olive également. Absolument délicieux mais peut-être un peu trop copieux. Enfin, c’est bien connu, quand on aime on ne compte pas.
Il est déjà 19 heures, vite je dois envoyer ce blog. 159 Miles au compteur journalier.
Sun, 01 Feb 2015 21:00:00 GMT - La lune compagne du marin 10° 20 S, 35° 47 W
Sun, 01 Feb 2015 21:00:00 GMT - 10° 20 S, 35° 47 W
22h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
C’est encore une magnifique journée d’été qui se termine, une journée comme on aimerait en avoir au mois de juillet ou au mois d’aout en méditerranée. Grand ciel bleu, mer belle, soleil éclatant et grosse chaleur tempérée par une petite brise d’une quinzaine de Nœuds.
Hier au soir, après un baroud d’honneur à 22h30 les orages se sont calmés et le temps est repassé au grand beau. Avec un vent revenu à 16N en plein travers Harmattan a filé comme un dératé toute la nuit mais le capitaine n’a pas beaucoup dormi, faute aux cargos et pétroliers qui se sont tous donnés rendez-vous pour se retrouver à cet endroit qui est un point de convergence de différentes routes maritimes.
L’AIS a pu s’en donner à cœur joie, me signalant le nom, la position, le cap, la longueur et la destination de tous ces navires. C’est effectivement un complément au radar car il indique avec précision leur trajectoire, ce que ne fait pas le radar, permettant ainsi de mieux apprécier les risques de collision. Par contre c’est du travail en plus pour valider les cibles dangereuses.
Depuis quelques jours nous avons une compagne. Timide au début, elle s’est montrée de plus en plus entreprenante et cette nuit la lune va me permettre de voir presque comme en plein jour. Lorsque j’entreprends une navigation de nuit je regarde toujours si j’aurais le bonheur d’avoir la lune avec moi.
Quoi qu’il arrive c’est toujours un énorme plus d’y voir clair. Lorsque la lune n’est pas là, lorsque le ciel est rempli de gros nuages, on ne distingue même pas l’avant du bateau et le moindre problème devient vite une horreur.
Lorsque l’on fait du côtier la lumière de la lune est pratique mais elle est également agréable, elle permet de distinguer les choses, de rentrer dans une crique, de se repérer … Mais lorsque l’on fait une grande traversée, elle apporte du bonheur, elle permet de voir la beauté de la mer « sous un autre jour », elle incite au rêve et à la méditation.
Lorsqu’on est seul, passer une soirée dans le cockpit alors qu’on n’y voit rien n’est pas très intéressant mais passer une soirée en observant la mer la lune et les étoiles et un moment inoubliable.
Le soleil vient de plonger dans la mer, sous ces latitudes il disparaît à une vitesse étonnante. Ce moment, renouvelé tous les soirs est toujours porteur d’une grande émotion.
Mon, 02 Feb 2015 21:00:00 GMT - La fin d’une belle ballade 11° 44 S, 37° 04 W
Mon, 02 Feb 2015 21:00:00 GMT - 11° 44 S, 37° 04 W
22h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Depuis quelques jours nous longeons la côte du Brésil, la ballade se termine et je pense jeter l’ancre demain soir ou dans la nuit de mardi à mercredi ou peut-être même mercredi matin dans la mythique Baia de Todos os Santos, la fameuse Baie de Tous les Saints, devant Salvador de Baia.
Tout va dépendre de la bonne volonté d’Harmattan qui actuellement ne veut plus avancer. Il sent bien que c’est la fin de la ballade et ralentit au maximum pour ne pas arriver. Rester amarré au ponton n’est pas son truc, il ne se trouve bien qu’au milieu des océans, à jouer avec la mer dans de long périples sous voiles.
Même avec le spi nous ne dépassons pas les trois Nœuds mais pas de stress à bord, l’équipage n’est pas pressé non plus. Comme c’est pleine lune, nous pouvons arriver de jour comme de nuit.
S’il faut faire le bilan de cette traversée, en premier lieu je dois reconnaître qu’Harmattan se comporte bien mieux sans les 400 Kg de poches de dialyse que j’ai dû charger pendant toute la période où j’étais dialysé.
Tout s’est bien passé, nous entrons maintenant dans la quatrième semaine de navigation. Comme le temps passe vite ! Les jours défilent les uns derrières les autres à toute vitesse, nous nous levons le matin et le soir arrive déjà. Paradoxalement, comme il nous semble lointain notre départ de Las Palmas, ce n’est pas possible, c’était l’an passé ?
C’est la première fois que j’effectue une grande traversée sans être en solitaire. C’est différent, totalement différent, un moment de partage. Je navigue avec Jacky depuis 25 ans je crois et nous avons l’habitude de passer du temps ensemble. Harmattan est bien conçu pour ce genre d’aventure à deux, les espaces sont bien séparés et cet agencement préserve l’intimité de chacun.
Je suis très satisfait des travaux que j’ai effectués sur le bateau, de mon super frigo en premier lieu. Plusieurs mois de travail mais quelle réussite. De mon moteur également que j’ai refait entièrement chez mon copain Richard et qui est prêt pour un second tour du monde. Et aussi de mon pilote automatique que j’ai entièrement vidangé et purgé à Las Palmas.
Je ne dois pas oublier mon alternateur d’arbre d’hélice qui palie à la défaillance de l’alternateur moteur ni mes super panneaux solaires qui sont un énorme plus. Une autre énorme évolution est la résolution des problèmes de réservoir de gasoil qui duraient depuis la construction du bateau il y a 45 ans. Plus d’odeurs de vieux bateau, c’est un bonheur.
Cette aventure va se terminer mais une autre va commencer immédiatement, la découverte d’un nouveau continent, et pour commencer d’un nouveau pays en attaquant par un endroit rêvé, Santiago de Baia.
Nous arrivons au bon moment car le carnaval a lieu du 13 au 17 février. Cela nous laisse une grande semaine pour effectuer les réparations et visiter la fameuse baie. Francine arrive le 12 avec les beaux parents de mon fils Didier et ils repartent le 27. Jacky repars le 15 et pour ma part je pense rentrer tout début mars. Cela va me laisser un peu de temps pour m’acclimater.
En milieu d’après-midi l’alizé lâche un peu du Nord pour de l’Est, Harmattan se réveille et aiguillonné par ce vent de travers se met à galoper nous permettant de finir la journée avec 134 Miles au compteur.
Tue, 03 Feb 2015 22:00:00 GMT - 50 000 Miles devant Salvador de Bahia 12° 59 S, 38° 31 W
Tue, 03 Feb 2015 22:00:00 GMT - 12° 59 S, 38° 31 W
23h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
C’est assez rare que deux grands évènements se produisent le même jour mais, si l’on a de la chance, si les astres sont bien alignés, cela peut se produire.
Aujourd’hui, tout devait être réuni car à 11h 02 mn et 43 secondes j’ai passé le nombre symbolique des 50 000 Miles à la barre d’Harmattan. Pour vous situer le niveau, cela représente plus de deux tours du monde ! Il va falloir arroser ce cinq et ces quatre zéros et nous allons nous y employer ce soir sur les quais du port de Salvador de Bahia.
En effet, cette nuit l’alizé revenu plein Est à permis au bateau de se régaler, d’avaler les Miles et de nous placer à 5 heures ce matin à 50 Miles de Salvador. Mais dès le levé du jour l’alizé a tourné Nord Est, en plein sur l’arrière en faiblissant en dessous de 10N, m’obligeant à démarrer le moteur.
L’atterrissage après une longue traversée est toujours un moment où les émotions se bousculent. Ce matin je suis réveillé avant l’aube et bien incapable de me concentrer. Je suis en train de lire la dernière aventure de Nicolas Vanier, mais toutes les cinq minutes, il faut que je sorte dans le cockpit.
Observer l’avancée du bateau, la terre qui approche, essayer de deviner des odeurs, de me faire une première idée de ce peuple que je ne connais pas encore en notant pleins de petits détails.
Pour tout dire, je suis excité comme une puce et je ne tiens pas en place. En permanence je vais m’assoir à la table à cartes, j’observe la côte en différents niveaux de zoom, je regarde 100 fois la distance restant à parcourir et le temps pour arriver. Je consulte pour la vingtième fois le guide nautique, je matérialise dans ma tête le parcoure depuis l’entrée de la baie pour rejoindre la marina.
Salvador est la capitale de l’état de Bahia. Forte de 2,5 millions d’habitants c’est un endroit incontournable du Brésil de part le climat (28 degrés toute l’année) et la chaleur de ses habitants dont la plupart son descendant d’esclaves africains. Le guide nautique précise « C’est l’Afrique déplacée sur le continent sud-américain avec toutes ses traditions ancestrales, sa culture, ses couleurs, sa musique et son mysticisme »
Aujourd’hui plus question d’économiser l’eau, nous sommes arrivés. C’est une douche somptueuse que s’offre le capitaine. Que c’est bon ! Il faut honorer ce nouveau continent. Pas question non plus d’arriver comme un va-nu-pieds de la mer, il va falloir sortir les beaux habits et oublier pour un temps le caleçon.
Un peu avant onze heures nous commençons à voir apparaître les premières tours de Salvador. Puis progressivement nous nous rapprochons et tout devient plus net. La tension monte encore d’un cran. Maintenant il faut assurer une veille permanente pour éviter les petites embarcations de pêche que le radar a du mal à matérialiser sur l’écran.
Les collines à l’approche semblent recouvertes de neige fraîche. C’est très étonnant alors que le soleil tape si fort. Finalement en y regardant bien avec les jumelles il s’agit de dunes de sable blanc, d’un blanc lumineux, plus blanc que blanc.
Puis, après déjeuner nous longeons la ville, je suis étonné de voir des dizaines, peut-être des centaines de tours d’habitation de plusieurs dizaines d’étages collées les unes aux autres. Quelle densité ! Cette ville s’est développée autant à la verticale qu’à l’horizontale.
Nous jetons l’ancre à 17 heures, les marinas contactées par VHF ne répondent pas. Nous allons y passer avec l’annexe.
Ce matin toutes les pendules du bord ont été reculées d’une heure afin de nous caler sur l’heure de Salvador. Nous sommes maintenant en retard de 4 heures par rapport à la France.
A bientôt
Jean-Louis
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"Tu ne te souviendras peut-être pas de moi, mais nous nous sommes rencontré il y a bientôt trois ans à Mindelo au Cap Vert. Je viens d’apprendre grâce à mon "réseau" que tu étais sur le point d’arriver sur Salvador do Bahia. Je suis depuis bientôt trois mois à Itaparica, et j’espère bien que c’est là que tu viendra relâcher !! Crois moi, c’est cent fois mieux, plus tranquille et moins cher, que Salvador.
Touline (ma chatte) et moi on t’attend !
Gwendal, La Boiteuse" Envoyé par Gwendal le 04-02-2015 à 20:19
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"Mais quel bonheur! J’en frissone! Que c est super genial! Quelles ont ete les premieres odeurs mon capitaine ? Que j aime Savaldor! Tellement de souvenirs me reviennent au fil de la lecture! J ai bien aime le petit village de Imbassai aussi, allez profites bien, prends un ptit Assai pour moi avec des ptites graines de granola dessus, ne manque pas le superbe marche a quelques arrets de bus de la ville, il est super, je t embrasse! Quelle chance! BRAVO!" Envoyé par Delphine le 04-02-2015 à 23:21
Thu, 05 Feb 2015 10:00:00 GMT - Premier jour à Salvador de Bahia 12° 59 S, 38° 31 W
Thu, 05 Feb 2015 10:00:00 GMT - 12° 59 S, 38° 31 W
21h00 en France, 7h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
L’arrivée d’une longue traversée voit le cours de la vie s’accélérer brutalement au point d’être totalement débordé par les urgences. C’est ce qui s’est passé mardi soir lors ce que nous sommes entrés dans la baie de tous les saints.
Dès que nous contournons le phare Santo Antônio da Barra qui marque l’entré de la baie, le vent forcit brutalement à plus de 20 Nœuds et il va être difficile d’entrer dans une marina inconnue avec Harmattan et sa quille longue qui le rend quasi in-manœuvrable au port.
Nous approchons de Bahia Marina, multiples appels à la VHF sans réponses. Le guide nautique dit « Attendre l’arrivée de l’employé du port en canot pneumatique ». Nous avons beau attendre rien ne se passe. Le guide est de 2009, il a pu s’en passer des choses depuis ce temps.
Je décide alors d’aller voir l’autre marina mais, même déception. Il n’est que 17 heures, est-ce trop tard ? Finalement je rejoints un emplacement de mouillage et jette l’ancre pour la nuit. Tout s’arrête alors, le bateau flotte doucement, tout est calme, que c’est bon de se retrouver ainsi au mouillage après 22 jours de mer.
Après avoir mis à jour mon livre de bord j’entreprends de tester le moteur hors-bord avant de mettre à l’eau l’annexe, de l’équiper du moteur et nous partons en reconnaissance à Bahia Marina. Quelle impression avons-nous pu faire en débarquant ? Deux baroudeurs la peau tannée par le soleil, l’un avec une grande barbe et un chapeau à l’Indiana Jones l’autre avec une barbe de plusieurs jours qui titubent en marchant comme s’ils étaient totalement saoulent.
Heureusement, après quelques minutes notre cerveau se rend compte que nous sommes sur la terre ferme et notre comportement s’améliore rapidement. Cette marina ne comporte pratiquement que de très gros yachts à moteur, tout est hyper chic et manifestement ce n’est pas pour nous. Nous discutons avec un passant qui nous confirme que nous serons certainement mieux à l’autre marina.
Néanmoins, après être revenus au bateau pour le préparer pour la nuit, nous changer et prendre les médicaments, nous retournons à Bahia Marina pour fêter cette superbe ballade. C’est délicieux, j’apprécie l’excellente viande rouge dont je n’ai pas mangé un morceau depuis trois semaines.
Après une nuit agréable, je relève l’ancre et nous nous dirigeons vers la marina Terminal Nautico. Comme hier la capitainerie ne répond pas, mais comme le vent est tombé je peux entrer dans la marina et nous sommes accueillis par une bande de français qui représentent la quasi-totalité des bateaux amarrés ici. On nous aide, Harmattan est amarré et c’est à ce moment que se termine réellement la traversée.
La journée entière est consacrée aux formalités qui sont extrêmement longues ici. La palme revenant à cette jeune fonctionnaire des douanes qui, possédant une cuillère à café de pouvoir, s’emploie à la faire mousser de façon à en obtenir un plein saladier. Elle s’est ainsi taillé une belle réputation auprès des randonneurs d’océans.
Ma première impression sur la ville est l’étonnement. Aux Canaries, avec la langue espagnole, il est très aisé de se comprendre et j’étais persuadé que ce serait pareil ici avec le portugais. Il n’en est rien, tout est absolument incompréhensible et comme l’anglais est très peu parlé la communication est difficile. Peut-être faut-il patienter, je vais apprendre des mots et cela va mettre un peu d’huile là dedans.
Une autre surprise est l’état de délabrement de cette partie de ville avec de nombreux grands immeubles abandonnés et sur le point de s’effondrer pour certains, des favélas par ci par là et une population bigarrée avec absolument partout des vendeurs à la sauvette.
Bien qu’étant très bien placés, en plein centre ville, au pied de l’elevador Lacerda qui permet d’atteindre la ville haute, le centre historique et touristique de Salvador, la marina est entourée de hautes grilles métalliques et gardée en permanence. La porte est fermée et le gardien vous ouvre à chaque passage. Il est très fortement déconseillé de sortir après la tombée de la nuit.
Aujourd’hui je vais m’occuper du bateau, rincer, nettoyer, laver, réparer … il y a du boulot.
Sun, 08 Feb 2015 11:00:00 GMT - A fond sur la Job List 12° 59 S, 38° 31 W
Sun, 08 Feb 2015 11:00:00 GMT - 12° 59 S, 38° 31 W
12h00 en France, 8h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Depuis notre arrivée, nous sommes à fond sur la Job List. Nous avons trouvé un équilibre, levés très tôt avant la chaleur qui devient vite caniculaire et travail sur le bateau jusqu’à midi. Ensuite cela devient difficile et de toute façon il faut ingurgiter des litres de flotte. Malgré tout, je pisse très peu, tout part en transpiration.
Ensuite c’est l’heure de la toilette puis je prépare le repas et nous passons à table vers 13h30. A partir de 14h30 c’est repos. Sieste pour Jacky, lecture, écriture, étude du prochain problème à résoudre … pour moi. Ensuite Jacky fait la vaisselle puis nous partons visiter la ville vers 17 heures.
Les travaux avancent bien et les lignes de la Job List deviennent progressivement rouge « Fait » ou bien verte « En attente de pièce ». Francine arrive jeudi par l’avion du soir, elle apporte les pièces nécessaires car ici on ne trouve pas grand-chose.
La première chose que j’ai faite après avoir recouvert les voiles de leurs housses pour les protéger des UVs particulièrement violents ici a été de mettre en place les taux de soleils. J’avais réalisé ces taux en vue de ma venue au Brésil et c’est un vrai bonheur. Sans eux la vie à bord serait impossible.
A Salvador il y a la ville basse, en fait le port et ses environs et la ville haute à laquelle on accède par un ascenseur qui nous élève à 60 mètres en quelques secondes pour l’équivalent de 5 centimes d’Euros.
La ville basse est essentiellement constituée par le port et ses alentours. C’est une longue bande plate de quelques centaines de mètres de large qui longe la mer. Puis une sorte de falaise très abrupte est couverte de ci de là par des rampes presque verticales sur lesquelles montent des nacelles. Tout le reste de cette falaise est un empilage de constructions verticales hétéroclites, de toutes les couleurs, faites de bric et de broc, les « favelas ».
Sur la bande inférieure se concentrent le port, les banques, la poste centrale, les bureaux administratifs (« ministères ») qui permettent d’effectuer les formalités … En fait on remarque surtout une majorité d’immeubles à l’abandon, certains on même brulés, la plupart n’ont plus de fenêtres, certains plus de toiture et la végétation envahie tout, donnant une impression de fin de règne.
Je pense que les vrais quartiers d’affaire se sont déplacés en bord d’océan et maintenant, ici, c’est une véritable courre des miracles où vivent la journée les habitants des favelas. C’est très bigarré, très coloré, très animé et l’activité principale est le petit commerce de trottoir.
Ils sont des centaines à vendre de tout. Chacun a un petit étal de 3 ou 4 mètres carrés, il y a les produits que l’on rencontre partout dans le monde, bibelots, lunettes de soleil, colliers de perles, coquillages, artisanat local … Il y a également l’alimentaire, celui-là vends des petites canettes d’eau fraîche, cet autre des noix de coco avec une paille. Un autre se promène avec une grande bouteille thermos sur la tête équipée d’un tuyau avec un robinet et rampe de gobelets.
Les trottoirs sont défoncés, parfois quasi inexistants, il faut être équipé de bonnes chaussures. Tout est sale, de multiples détritus jonchent le sol, vu d’ici Marseille semble un exemple de propreté. En journée il n’y a pas de problème d’insécurité, néanmoins dès que l’on passe la grille de la marina on entre dans un autre monde et il faut porter le sac à dos sur la poitrine.
Je ne vois pas de touristes ou bien très peu même si des grands bateaux de croisière accostent ici de temps en temps. Je me demande comment vivent tous ces gens car le coût de la vie est proche de celui de la France. Quels sont leurs clients ? Il n’y a pas d’hommes d’affaires, c’est rare de voir un mec en costume. Peut-être y a-t-il des touristes brésiliens que je ne repère pas ?
Nous avons déjeuné au Mercado modelo, un imposant bâtiment de l’époque coloniale, dans une ambiance absolument improbable. Une fois la première bière avalée en guise d’apéritif (Ici la « long neck », les bouteilles en verre, font 600 ml !) on trouve la vie merveilleuse et le rythme donné par les percussions des danseurs qui se produisent dans un coin nous aide à nous fondre dans cette foule bigarrée.
Nous commençons à découvrir la ville haute et la Caipiranha. Je vous décrirais cela la prochaine fois.
A bientôt
Jean-Louis
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"JL! Ne loupe pas le quartier de San Antonio, va boir un ptit coup dans une pousada, certaines d entre elles sont absolument superbe avec tres belle vue, j adore ce petit quartier, enjoy enjoy enjoy!" Envoyé par Delphine le 08-02-2015 à 22:55
Sun, 09 Feb 2015 22:00:00 GMT - Le SOHO 12° 59 S, 38° 31 W
Sun, 09 Feb 2015 22:00:00 GMT - 12° 59 S, 38° 31 W
23h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Quel dimanche, mais quel dimanche ! Aujourd’hui Jacky a décidé de m’offrir un super restaurant afin de me remercier de lui avoir permis de vivre « sa » traversée transatlantique.
Mais avant, il faut continuer à descendre la Job List. Ce matin levé de bonne heure et j’enchaîne les travaux, remise en place du projecteur de barre de flèche tribord sur l’artimon, mise en place du réflecteur radar que je traîne depuis trois ans dans mes coffres suite à la détérioration du précédent dans l’océan Indien.
Puis, après le petit déjeuner, niveau d’huile de l’inverseur, révision, changement d’huile et filtre du moteur principal, révision et changement d’huile du groupe électrogène … Pendant ce temps Jacky change un collier particulièrement difficile à atteindre sur le circuit de refroidissement du moteur principal.
A midi nous sommes contents car le bateau est prêt à repartir et nous envisageons de reprendre la mer dès demain afin de visiter cette fameuse baie de tous les saints. Après une bonne douche nous partons pour le numéro un des restaurants de Salvador de Bahia d’après le Petit Futé.
Après une quinzaine de kilomètres en taxi, nous atteignons l’océan. Ici toutes les rues sont fermées, il y a des milliers de gens qui, manifestement, attendent un défilé. Les garçons sont habillés en fille, petite culote, tutu et bas, c’est absolument saisissant. Il fait une chaleur épouvantable, des centaines de vendeurs à la sauvette proposent des boissons fraîches, de l’eau mais surtout de la bière et l’on peut déjà constater l’effet sur la foule.
Toutes les vitrines, les bâtiments officiels, les monuments, les cafés, les restaurants, absolument tout est protégé par des barricades en aggloméré de plus de deux mètres de haut. Notre restaurant en fait parti, il ne rouvrira qu’après le carnaval. Nous n’avons plus qu’à reprendre un taxi qui nous ramène au restaurant placé en seconde position, près de notre marina.
C’est un nouveau fiasco, ce restaurant est réservé en totalité par une fête de famille. Nous terminons à pied, sous une chaleur écrasante pour rejoindre le SOHO, un restaurant japonais que nous avions repéré le premier soir de notre arrivée. Nous avions choisi le restaurant d’en face (ou le repas avait été absolument excellent) mais nous avions pu constater que le SOHO était le top du top pour les jeunes du coin, les couples et les belles filles seules.
C’est un restaurant Japonais, la climatisation est parfaitement réglée et nous devinons immédiatement que nous allons passer un excellent moment. Nous commençons par une Caipirinha qui nous fait oublier la canicule intenable que nous venons de vivre. Puis une bière glacée Antartica la bien nommée nous réconcilie avec la vie.
Ce restaurant est étonnant, dans une fosse, au milieu de la salle officient des asiatiques, ce sont les cuisiniers. Tous les serveurs sont café au lait assez foncé, nous pourrions les confondre avec des antillais. Leur chef est de la même origine mais un peu plus clair. Etonnant !
Le directeur du restaurant est un vrai blanc, peut-être anglais, américain ou bien hollandais. Par contre les balayeurs sont noir de noir, certainement africains pure souche.
Je suis toujours déçu et contrarié de constater que des proches, des copains, des amis soit racistes. Les voyages permettent de relativiser. Bien entendu, les races existent et on ne peut les nier. Un esquimau restera un esquimau, un noir d’ébène restera noir et un asiatique restera asiatique.
On ne peut nier non plus que chaque race a des plus et des moins au niveau de ses gênes. Mais les noirs ont été à la tête d’un des plus puissants pays du monde lorsque les Nubiens étaient pharaons de l’Egypte. Les arabes ont inventés l’algèbre et les mathématiques et ils ont à un moment dominé une grande partie du monde. Les chinois ont inventé la poudre ce qui leur a permis de s’imposer sur une grande partie du monde …
Il ne faut pas confondre les races et les civilisations, les civilisations naissent, vivent et meurent mais pas les races. Ce qui tue les civilisations c’est la société de consommation, tant que l’on se contente de ce que nous donne la nature, tout va bien. Les races restent les races et, si l’envie de se donner à fond renaît, une race peut donner naissance à une nouvelle civilisation. C’est la volonté, c’est la niaque, c’est la détermination qui permet à une race de redevenir leader. Les pays asiatiques l’ont bien compris actuellement.
Pour finir notre super déjeuner, un filet de viande argentine accompagné d’un vin du même pays suivi d’une glace meringuée aux fruits rouges, d’un sublime expresso et d’un Jack Daniels nous a comblés. Les deux kilomètres à pieds pour rejoindre Harmattan ont été difficiles mais que la vie est belle.
Tue, 10 Feb 2015 23:00:00 GMT - La remontée du Rio Paraguaçu 12° 47 S, 38° 54 W
Tue, 10 Feb 2015 23:00:00 GMT - 12° 47 S, 38° 54 W
23h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Quelques jour à Salvador suffisent, le bruit, la densité de population, la poussière, tout nous a poussé à partir explorer cette fameuse Baïa de Todos Os Santos et hier matin nous avons quitté la marina pour la très renommée île d’Itaparica. Nous avons jeté l’ancre en début d’après midi juste en face du village éponyme, devant la marina.
Le monde des navigateurs au long court étant très petit, j’ai retrouvé avec plaisir, amarré dans cette marina, un copain croisé en 2012 au Cap Vert. Nous avons bu un café sur son bateau dont j’adore le nom (La boiteuse) et il m’a raconté son périple des trois dernières années. Puis nous sommes retournés sur Harmattan pour attendre la fin des grosses chaleurs. Il est impossible de sortir entre midi et 17 heures, le soleil tape vraiment trop fort.
Qu’il est agréable ce village ! Quel changement avec la frénésie de Salvador ! Ici c’est le calme et la tranquillité. Il est aussi très joli. C’est ambiance coloniale avec des rues bordées de maisons dont les façades pourraient servir de décor à un film sur la culture de la canne à sucre par les esclaves venus d’Afrique dans les années 1600 ou 1700.
Nous devons retourner à Salvador jeudi car Francine et un couple d’amis arrivent par l’avion du soir, aussi nous n’avons pas le temps de visiter cette merveilleuse île plus en détail pour l’instant mais j’y reviendrais la semaine prochaine. Je ne peux laisser Jacky repartir sans avoir effectué la remonté du Rio Paraguaçu.
Nous partons donc ce matin de bonne heure et nous naviguons avec les Saveiros, les grands voiliers de travail traditionnels en bois de 15 à 20 mètres. Ils sont dotés d’un très grand mat, un tronc d’arbre très droit sur lequel ils établissent une énorme voile à corne blanche ou bleu ciel ainsi qu’un tout petit foc.
Ils transportent tout ce qui est possible à travers la baie, produits agricoles, bétail, … en direction de Salvador, madriers, parpaings, sable, briques, bière … dans l’autre sens. Avant ils n’avaient pas de moteur, ils fonctionnaient avec le vent et les courants de marée mais maintenant ils sont équipés de ces fameux « long tail » comme en Asie.
Nous mouillons à midi à l’entrée du fleuve afin de déjeuner et d’attendre le courant de flot qui est d’environ trois Nœuds. La basse mer est à 13h43 locale. Après une petite sieste nous sommes prêts à affronter cette ballade.
Le fleuve est relativement étroit et nous pouvons admirer les berges. La végétation est luxuriante, il y a de la mangrove mais également d’immenses palmiers. Par endroit il y a de belles plages et ailleurs des falaises ocre ou terre de sienne brulée qui tombent à pic dans l’eau. Au dessus des collines de grands rapaces planent dans les ascendances. Et par moment une propriété superbement entretenue défile, il y a du gazon, c’est beau.
Nous arrivons ce soir devant Maragojipe, une petite ville d’environ 20 000 habitants. Cet endroit a été prospère par sa production agricole de canne à sucre et de tabac. Nous allons descendre à terre pour visiter et nous imprégner de l’ambiance locale.
Sun, 15 Feb 2015 22:00:00 GMT - Le Carnaval 12° 58 S, 38° 31 W
Sun, 15 Feb 2015 22:00:00 GMT - 12° 58 S, 38° 31 W
23h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Non je ne vous ai pas oublié mais ici, lorsque le Carnaval commence tout s’arrête, plus rien ne fonctionne, quoi qu’il arrive, quelles que soient les urgences, on fête le Carnaval.
Comment vous décrire le Carnaval et surtout son ambiance absolument unique ? Le Carnaval c’est avant tout la fête de la musique et plus exactement la fête des décibels. Imaginez une musique africaine faite en priorité de percussions propulsée par des milliers de watts jours et nuits pendant une semaine !
Certains prétendent que sur les 2,5 millions d’habitants, plus de 2 millions participent au Carnaval. Mais comment faire autrement ? 24 heures par jour la musique vous pénètre. Quoi que vous fassiez, même lorsque vous dormez votre corps vibre littéralement au son de la musique, des percussions et de la voix des chanteurs dont certains sont des vedettes internationales.
Il n’y a pas un Carnaval mais des Carnavals. Sur chaque site on peut assister à des festivités totalement différentes. Tout d’abord en ville haute, dans le « Centro Historico », à cinq minutes à pieds pour nous en prenant l’élévator (lorsqu’il n’y a pas une queue de 200 mètres comme cet après-midi), ce sont une multitude de petites écoles qui défilent à travers la ville. Ici on est spectateur, on regarde, certains prennent des photos, certains dansent avec la troupe. C’est joli, c’est soit disant le Carnaval authentique.
Certaines écoles produisent un spectacle très élaboré et très beau, d’autres sont carrément un cran en dessous et produisent à mon sens plus du bruit que de la musique. Mais l’ambiance est festive, il y a un peu partout des tables et des chaises, on mange mais surtout on boit énormément, la bière coule carrément à flot.
Depuis que l’on est arrivé tous les bâtiments publics, toutes les statues, toutes les devantures ont été recouvertes de grandes planches de bois de 2,5m de haut et les policiers ainsi que les gardes civiles sont partout. Il faut se méfier mais on se sent malgré tout en sécurité.
Et puis il y a le Carnaval d’aujourd’hui, le Carnaval de la jeunesse. Il se déroule dans les artères qui montent en ville haute mais surtout dans le quartier de Barra sur l’Avenida Océanica qui longe l’océan. C’est absolument époustouflant. Au départ la ville est totalement embouteillée par les voitures et surtout les multiples bus de toutes sortes qui convergent, remplis à craquer, vers le quartier de Barra.
Des centaines de milliers de bahianais et de bahianaises se retrouvent sur cette avenue, surtout de jeunes. C’est très très chaud. Il y a la chaleur bien entendue mais également les tenues. Les bahianaises sont très peu vêtues, elles portent toutes des micros shorts. Certaines sont très belles. Beaucoup de gaillards sont habillés en femme avec culotte, tutu, maquillage et perruque mais torse nu et souvent avec un peu de barbe.
De chaque côté de l’avenue une sorte de mur est constitué par des milliers de glacières contenant essentiellement des cannettes de bière locale. Derrière chaque glacière se tient un vendeur ou une vendeuse et les affaires marchent fort.
Entre ces deux « murs » défilent lentement d’énormes camions dont les côtés sont constitués d’immenses écrans plats et de panneaux de hauts parleurs monstrueux. Sur la plateforme supérieur un chanteur réputé et tout son orchestre vomissent des torrents de décibels dont des basses que l’on ressent physiquement dans tout le corps mais particulièrement au niveau de la poitrine.
Devant et derrière chaque camion, sur les côtés, partout, la foule danse et chante, on est serrés comme des sardines mais, de chaque côté, on peut s’insérer dans une file qui permet de remonter ou de descendre le Carnaval. On est tellement serrés que l’on peut presque se laisser porter par la foule. Michèle et Jacky y ont laissés chacun une paire de lunette de soleil et Jacky a dû défendre sa banane portée autour de la taille. Pour ma part j’étais le Père Noël et les filles se battaient pour toucher ma barbe. Je ne savais pas que cela portait bonheur !
Qu’elle expérience ! Je suis vraiment content d’avoir put vivre ces moments uniques. La danse, l’amour de la musique, du rythme, des percutions et surtout de la fête est inscrit au plus profond des gênes de ce peuple.
A bientôt.
Jean-Louis
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"vive le carnaval bon vent pour tous moi pas de carnaval beaucoup d’examens medicaux a faire je n"ai pas votre courage bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 17-02-2015 à 18:37
Tue,24 Feb 2015 13:30:00 GMT - Au pays du perpétuel été 12° 47 S, 38° 41 W
Tue,24 Feb 2015 13:30:00 GMT - 12° 47 S, 38° 41 W
14h30 en France, 10h30 heure du bord.
Bonjour à tous,
Etant européens, nous sommes habitués aux saisons et nous ne pouvons imaginer qu’il puisse en être autrement. Et pourtant le Brésil est un pays où seul le mois d’Août existe. C’est l’été tous les jours avec la fête, les vacances, le farniente au soleil, les plaisirs de la plage, les restaurants d’où l’on peut admirer la mer dans une ambiance ombragée et les beaux bateaux à moteurs dans la marina d’Itaparica.
Mais ici il n’y a pas ce quinze août qui annonce déjà la fin des vacances, nous sommes au pays du perpétuel été et, weekend après weekend, semaine après semaine, mois après mois, les plaisirs de l’été se renouvellent éternellement. Par contre, comme au mois d’août nous avons souvent de violents orages et il ne faut pas oublier de fermer les hublots et les panneaux de pont avant d’aller à terre.
Pour moi, le Carnaval restera à tout jamais gravé dans ma mémoire sous la forme de cette troupe croisée par hasard dans la ville haute dimanche soir. A l’avant deux porteurs de petits parasols précédaient une jeune noire pas d’une beauté foudroyante, pas maquillée, portant une longue robe jaune assez simple, échancrée sur les côtés mais qui dansait divinement bien. J’aurais pu la regarder pendant des heures tellement elle était expressive.
Juste derrière quelques danseurs et danseuses vêtus également de jaune précédaient plusieurs vieilles femmes noires tout de blanc vêtues avec d’amples robes à cerceaux. Puis des enfants avec des habits du même jaune étaient suivis par les musiciens. Toute la troupe dansait au rythme d’une musique africaine faite pour beaucoup de percussions, accompagnant la voix éraillée d’un vieux noir qui chantait ou plus exactement psalmodiait la complainte mélancolique des esclaves au travail. C’était magnifique, émouvant, poignant, beau à pleurer, prenant à tomber à la renverse.
Comme dans la plus part des sites où les plaisanciers font escale les français représente ici une écrasante majorité. Nous nous retrouvons pour aller ensemble au super marché, au restaurant, pour visiter des sites et même pour faire la route. Il y a entre autre Roger et Michèle, Laurent et Lina, Corine et Jean Maurice, Jacqueline et Armand … Nous sommes comme des adolescents en goguette, c’est un vrai bonheur.
Après quelques jours à Itaparica, nous avons rejoint Maragojipe d’où nous avons pris le bus pour visiter l’intérieur des terres ainsi que les villes de Cachoeira et Sao Felix vendredi. Le Reconcavo est la région en arc de cercle qui entoure la Baïa de Todos os Santos. Elle est constituée de multiples petites collines qui sont couvertes de prairies dans lesquelles paissent zébus, moutons et chevaux. L’agriculture y est également pratiquée.
Le samedi matin le marché de Maragojipe propose les produits de toute la région et c’est un vrai bonheur de se promener au milieu de toutes ces étales remplies de légumes et de fruits dont beaucoup sont inconnus sur nos marchés français.
Nous avons ensuite visité toutes les îles de la baie, certains endroits sont beaux, en particulier le mouillage sud de Bom Jésus entouré de propriétés d’un luxe inouïe mais, pour le voyageur que je suis, l’eau limoneuse pour ne pas dire boueuse gâche beaucoup le plaisir. A cette endroit j’ai vu un magnifique oiseau ressemblant à une cigogne mais d’un rouge vif. Je ne sais pas son nom mais qu’il était beau !
Le guide nautique du Brésil est bourré d’erreurs, entre navigateurs nous l’appelons « le menteur ». Cela m’a conduit à m’échouer dans la vase, heureusement à marée basse mais le vent et les vaguelettes qui me poussaient à la côte m’ont obligé à porter des ancres pour attendre la marée.
Francine, Michèle et Janick repartent jeudi soir et je rentrerai en France dimanche après avoir remis le bateau en ordre, ménage, lessive …
A bientôt
Jean-Louis
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"l’oiseau que tu as vu doit être un IBIS ROUGE, ou en latino-americain un COROCORO ROJO" Envoyé par DESLANDES Michel le 25-02-2015 à 17:14
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"vraiment merci de nous faire partager ces bons moments partagés avec votre femme et vos amis....sous les pluies bretonnes un vrai bain de soleil et de chaleur...." Envoyé par PIERRE Annick le 25-02-2015 à 20:57
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"ravie des nonnes nouvelles je voyage au bresil avec vous courvrer vous ici sala temps pluies et froid bisous a tous et toutes je vous télephonerezsur votre portable" Envoyé par demeestereroselyne le 26-02-2015 à 17:27
Sun, 01 Mar 2015 23:00:00 GMT - Retour en hivers A l’aéroport de Salvador de Bahia
Sun, 01 Mar 2015 23:00:00 GMT - A l’aéroport de Salvador de Bahia
24h00 en France, 20h00 heure du bord.
Bonjour à tous,
Tout à une fin, adieu l’été, bonjour l’hiver !
A quelques jours près cela fait presque deux mois que j’ai quitté la France. C’était l’hiver, apparemment ça l’est toujours alors qu’après le printemps aux Canaries, j’ai connu le plein été depuis un mois au Brésil. Hier il faisait 33° à l’ombre dans un endroit abrité. Entre midi et 5h de l’après midi il est hors de question de mettre le nez dehors, le soleil brule véritablement, c’est intenable.
C’est peut-être le moment de faire un petit point sur ma première impression du Brésil, et plus particulièrement de Salvador de Bahia. J’ai adoré le Carnaval et je suis très heureux d’avoir pu voir cela une fois dans ma vie. J’ai bien aimé également remonter le Rio Paraguaçu et d’une façon générale ma visite à l’intérieur des terres.
L’ambiance générale avec tout ces français était vraiment super. Au moins 8 voiliers sur dix sont « français » (j’inclus un voilier de belges et un autre de suisses francophones). Tous les jours je me fais des copains, hier c’était Philippe et Nicole, Patrick, Hans et Helga …
Par contre pour être tout à fait franc, tout comme les autres plaisanciers, je suis un peu déçu. Ici, l’eau n’incite pas à la baignade, entre le courant et l’eau limoneuse, on est loin de la Turquie, des Caraïbes ou des Tuamotu.
Mais c’est surtout l’attitude de la population qui nous laisse sur notre faim. On dit que le client est roi mais ici ce n’est pas le cas pour le touriste autre que sud américain. En fait, le sentiment qui ressort en permanence est l’indifférence. Le premier point d’achoppement est que l’on ne se comprend pas.
Le brésilien ne parle que le portugais. Même dans les postes en contact avec le public rare sont ceux qui maîtrisent même très légèrement la langue internationale qu’est l’anglais. C’est un pays continent et je pense qu’il se suffit à lui-même. D’ailleurs il n’y a pas vraiment de marina adaptée pour recevoir convenablement les voiliers de voyage.
Je n’avais encore jamais connu pareil situation lors de mes pérégrinations et c’est extrêmement décevant, je reste sur ma faim, je ne peux pas échanger avec ce peuple.
Maintenant que je suis à nouveau seul j’ai renoué avec les bus. L’aéroport se trouve à une trentaine de kilomètres de la marina. En taxi c’est 95 Réals, soit environ 33 Euros alors que le bus qui part juste en haut de l’ « Elévator », c’est-à-dire à deux pas de la marina ne coûte que 1,5 Réal soit environ cinquante centimes d’Euro. Il met 1h30 contre 1h pour un taxi mais, en compensation il longe la mer et les plages de Bahia.
Je suis maintenant dans l’avion entre Bahia et Madrid. Le hasard de l’attribution des places a bien fait les choses, ma voisine est une jeune et jolie bahianaise. Malheureusement elle ne parle ni français ni anglais et moi je ne comprends pas le moindre mot de portugais.
Au début nous nous ignorons, comment faire lorsqu’on n’a pas les clefs du langage. Mais au moment du repas je lui souhaite « bon appétit », cela se comprend à peu près partout. Puis, peu à peu, avec des signes, en cherchant des mots approchant en français et en anglais, on fini par échanger. Finalement même si elle ne parle pas anglais elle possède quelques mots.
Elle comprend immédiatement le mot dialyse qui doit ressembler au mot portugais et grâce à mon diaporama de conférence nous faisons ensemble un tour du monde. Elle est institutrice et s’appelle Mariella. J’aime ces rencontres de quelques heures où, bien qu’au départ tout contact semble impossible, on fini contre toute attente à communiquer suffisamment pour échanger.
Je suis maintenant dans l’aéroport de Madrid, parti à 17h du bateau hier soir, je vais rentrer chez moi ce soir vers 20h. J’adore ces voyages mais c’est fatigant.
Dès demain je vais reprendre le travail. Des rendez vous importants m’attendent lors de la semaine du rein. Le 25 Mars je fais une conférence à Lyon l’après midi devant des futurs dialysés et le soir devant des médecins de la région lyonnaise. Le 26 au soir je suis au 20h à Fort de France en Martinique et je fais également une conférence devant du public au grand amphithéâtre de Fort de France le 27 au soir. Encore des voyages et de la fatigue mais c’est tellement important de faire passer le message que la dialyse n’est pas forcément une prison.
A bientôt
Jean-Louis
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"Jean-Louis, Nous nous sommes vus brièvement au Cap vert en 2012, mon frère Olivier finissant un TDM sur Jangada. Je te confirme la difficulté à communiquer avec les brésiliens alors qu’ils sont très sympathiques. J’y ai passé 2 semaines en Novembre 2014 et j’ai participé à la XCeara, une compétition de delta un peu engagée. Il faut parler couramment le portugais ou la langue des signes...mais l’accueil est fantastique ! A+ Louis
" Envoyé par Louis Mesnier le 02-03-2015 à 21:52
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"cher JL Oui, il fait frisquet ici. j’ai suivi ton voyage... si le 8 je ne peux te joindre: j’y pense bien. je t’embrasse jeanine" Envoyé par jeanine le 03-03-2015 à 08:36
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"bisous de roselyne la dialyse est presque une prison faites des conférences à lille bon courage" Envoyé par roselynedemeestere le 07-03-2015 à 10:38
Wed, 25 Mar 2015 10:00:00 GMT - A terre sans toucher terre Dans le TGV entre Paris et Lyon
Wed, 25 Mar 2015 10:00:00 GMT - Dans le TGV entre Paris et Lyon
11h00 en France.
Bonjour à tous,
Déjà presque un mois que je n’ai pas donné de nouvelles ! Voilà ce qu’il se passe : lorsque je suis censé être à terre, en fait je ne touche pas terre. Forcément, je partage mon temps entre le bateau pour les deux tiers et entre ma vie familiale et ma vie professionnelle pour un tiers. Mais pendant ce tiers de temps je dois arriver à compresser tout ce qui aurait dû tenir dans un temps complet.
Du coup je n’arrête pas, je suis en permanence à 300 à l’heure mais cette vie me plait, je n’aime pas être inactif. J’ai offert à Matis pour ses huit ans « Le petit chimiste » aussi je dois faire les expériences avec lui. Valentine qui a quatre ans se passionne également. Nous avons fait fondre la coquille d’un œuf dans du vinaigre, construit un canon à bouchon qui fonctionne avec le gaz produit par du vinaigre versé sur de la levure chimique, fabriqué du pain pour observer comment se forment les trous dans la mie ….
Et puis il y a ma vie professionnelle, c’est pour moi une passion autant qu’un jeu. J’ai toujours adoré le Monopoly et mon boulot consiste à y jouer grandeur nature. Nous sommes en train d’acter l’achat d’un terrain de presque un hectare dans le sud de Lille pour y construire trois immeubles et j’ai rédigé deux offres d’achat pour des immeubles à Saint Germain en Lay et sur Saint Quentin en Yvelines.
C’est beaucoup de travail car la bonne affaire se fait toujours à l’achat. C’est très facile d’acheter quoi que ce soit au prix qu’en demande le vendeur mais mon métier consiste à obtenir un rendement financier et pour que les opérations aient un rendement suffisant le prix d’acquisition doit être extrêmement tiré. Les négociations peuvent prendre plus d’une année et souvent je ne réussi pas.
Les vendeurs surestiment toujours la valeur de leur bien, il leur faut beaucoup de temps (et pour moi beaucoup de persuasion) pour qu’ils arrivent à faire le chemin qui nous sépare et qui parfois peut représenter la moitié de leurs prétentions initiales.
Mes concurrents sont les acheteurs qui cherchent un immeuble pour leur utilisation propre. En effet ils peuvent se contenter d’un rendement beaucoup moins important car pour eux ce sera toujours mieux que de payer un loyer. Et, comme actuellement les taux sont extrêmement bas, ils sont plus nombreux sur le marché.
Aujourd’hui je vais à Lyon où je dois intervenir pour le réseau TIRCEL dans deux conférences, une cet après midi devant des patients futurs dialysés et une autre ce soir devant des professionnels de santé de la région. C’est important pour moi d’œuvrer pour que les futurs dialysés aient un vrai choix pour leur future méthode de dialyse, un choix éclairé.
C’est tellement facile de se tromper. La loi impose que le futur dialysé soit informé sur les deux méthodes, l’hémodialyse et la dialyse péritonéale. Mais informer le patient ne signifie pas que celui-ci soit capable de faire un choix éclairé en toute connaissance de cause. Il est très facile de dire au patient par exemple « Si vous choisissez l’hémodialyse ce sera trois fois dans la semaine et vous aurez vos weekend alors qu’avec la dialyse péritonéale ce sera quatre fois par jour à votre domicile tous les jours de la semaine ». Dit ainsi, le patient a l’impression qu’il va être en prison chez lui et choisi immédiatement l’hémodialyse.
En France, tant que l’hémodialyse restera la manne financière qu’elle est actuellement pour les hôpitaux, les cliniques, les taxis, les ambulanciers … nous resterons avec un taux de dialyse péritonéale anormalement bas par rapport aux autres pays du monde. En corrélation la sécurité sociale continuera à faire des déficits et de malades ne bénéficieront pas de la liberté et de la qualité de vie qu’apporte la dialyse péritonéale.
Je devais aller en Martinique mais après un échange d’une quinzaine de mails, malgré mes nombreuses relances plus de sons et plus d’images. Je trouve cette attitude un peu cavalière.
Voilà, je repars jeudi pour le Brésil, je serais jeudi soir à Salvador de Bahia pour entreprendre la descente vers le sud et vivre de nouvelles aventures qui vont me conduire à Rio de Janeiro, à Sao Paulo aux « Iguassu Falls » et certainement pour finir en Uruguay.
A bientôt
Jean-Louis
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"ouf enfin des nouvelles vous etes en pleine mer union de pensées quelle joie de vous avoir de nouveau tous les jours sur le blog bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 28-03-2015 à 16:48
Thu, 02 Apr 2015 09:00:00 GMT - Déjà quatre ans Dans l’avion, entre Paris et Salvador de Bahia
Thu, 02 Apr 2015 09:00:00 GMT - Dans l’avion, entre Paris et Salvador de Bahia
11h00 en France, 6h à Salvador de Bahia.
Bonjour à tous,
Que le temps passe vite, les horloges et les montres se seraient-elles transformées en ventilateurs ? Où sont passées toutes ces secondes, toutes ces heures, tous ces jours et tous ces mois ? Il y a quatre ans jour pour jour, à cette même heure, j’étais sur la table d’opération au CHU de Caen en train de recevoir le rein d’un inconnu.
Comment le remercier, lui mais également toute sa famille pour le cadeau fabuleux qu’ils m’ont fait ? Peut-être en vivant à fond cette liberté qu’ils m’ont offerte, en profitant de cette deuxième vie au maximum, en leur dédiant l’autonomie retrouvée qui m’offre ce bonheur inestimable de pouvoir voyager en solitaire sur mon bateau ?
Comme tous les ans, je viens de passer le checkup médical complet à l’occasion de cet anniversaire. On ne se contente pas de regarder si le greffon va bien car les fonctions naturelles des reins sont multiples. On regarde tout, radio des poumons, échographie abdominale complète de tous les organes, contrôle de l’évolution de l’ostéoporose, visite au cardiologue, au dermatologue… et pour finir au néphrologue. Tout va bien, tout est OK, je suis en pleine forme.
J’ai énormément apprécié la conférence du soir à Lyon devant les professionnels de santé. Elle entrait dans le cadre de la journée mondiale du rein et était organisée par le Professeur Maurice Laville président du réseau TIRCEL. A la fin de mon intervention il y a eu énormément de questions, toutes intéressantes et je pense que la vision qu’ont les patients du vécu de leur maladie apporte beaucoup aux médecins et aux professionnels en général.
Puis il y a eu deux interventions, c’était passionnant. La première faite par un néphrologue avait comme sujet le traitement de l’insuffisant cardiaque en attente de greffe. J’ai découvert avec étonnement que l’on expérimentait les bienfaits de la dialyse péritonéale en lieu et place de la prise de diurétique alors que les reins sont en bon état pour traiter ces malades.
La deuxième intervention était faite par un cardiologue qui nous a fait découvrir les évolutions spectaculaires du traitement de l’insuffisant cardiaque en attente de greffe sur les dernières décennies. Stupéfiant également. Ces réunions, ces congrès qui rassemblent des professionnels de santé sont toujours pour moi des moments de découverte et j’y vais avec beaucoup de plaisir.
Me voici donc en route pour le Brésil, j’atterrirais cette nuit pour vous à Salvador de Bahia, il sera 19h35 pour moi, le décalage horaire est maintenant de 5 heures. Le temps de récupérer mes bagages, de trouver un bus et de faire la route, j’espère être avant 22h sur Harmattan. Aurais-je le temps de prendre l’Elévator pour me rendre en ville haute afin de déguster une Caïpirinha et manger un bout ? Tout dépendra de mon état de fatigue.
Ce mois et demi passé au travail a été éprouvant, beaucoup de travail, des situations compliquées, du stress, je suis content de partir au bateau pour me détendre un peu. Les relations entre individus dans une société familiales ne sont pas faciles à gérer, il faut beaucoup de patiente, énormément de diplomatie, du tact, de la persuasion et surtout beaucoup d’amour.
Malgré tout c’est passionnant et, finalement les plus l’emportent sur les moins. Nous ne sommes pas très nombreux, il y a mon épouse, mes deux fils et mon gendre plus une comptable secrétaire et un homme de ménage. Nous gérons actuellement 800 bureaux et nous nous sommes structurés pour en gérer plusieurs milliers.
Il y a beaucoup de travail, chacun a un peu sa spécialité et on ne prend pas assez le temps de se parler. Aussi j’ai instauré une réunion hebdomadaire le lundi matin où chacun peut exprimer les difficultés qu’il rencontre mais également apporter ses idées. Du coup je vais peut-être devoir revenir plus souvent pour quelques jours. Je vais voir.
Ma prochaine destination va être Rio de Janeiro mais je vais prendre mon temps. Avant de partir j’ai un peu de travail sur le bateau, j’emporte une valise pleine de pièces de rechange, il y a entre autre une grosse pompe de cale et un WC presque complet, heureusement je n’emporte pas la céramique !
A bientôt
Jean-Louis
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"ouf bonne santé bonne coutinuationbisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 02-04-2015 à 18:17
Sat, 05 Apr 2015 19:00:00 GMT - Mauvaise pioche 12° 58’ S 38° 31’ W
Sat, 05 Apr 2015 19:00:00 GMT - 12° 58’ S 38° 31’ W
19H00 TU, 21h00 en France.
Bonjour à tous,
Ces voyages pour rejoindre mon bateau ou pour rentrer en France sont toujours un peu longs et éprouvant. Je me suis levé à 6h20 afin d’attraper le RER pour rejoindre Orly par Chatelet Les Halles et Antony. Après presque une heure et demie de train je suis arrivé à Orly à 9h15 et mon avion pour Madrid part à 11h35. J’ai le temps de prendre un nouveau petit déjeuner et d’acheter un sandwich pour manger dans l’avion.
A Madrid l’escale n’est pas très longue et je ne dois par trainer car l’aéroport est tellement étendu qu’il faut une demi-heure de marche assez rapide pour passer du terminal E au terminal A. J’ai juste le temps de m’acheter un nouveau sandwich et de le déguster, l’avion pour Salvador décolle à 15h35. J’adore les aéroports et en particulier celui-ci. En fait j’adore voyager tout simplement.
Ensuite c’est la partie pénible du voyage, plus de 9h de vol auxquelles il faut additionner les temps d’attente à l’immigration puis aux bagages et enfin aux douanes où je dois arriver à « vendre » au douanier mon « importation » de pièces détachées pour mon propre bateau comme à chaque fois.
Finalement j’arrive sur Harmattan à 21h heure locale. Il me faut une heure pour prendre possession du bateau, remettre tout en marche, aérer … Je découvre alors que la souillarde est totalement pleine et je sors 250 litres d’eau de mer. J’ai toujours un problème d’entrée d’eau, mais où ?
Ensuite je ne peux résister au plaisir de monter en ville haute avaler une délicieuse Caïpirinha et profiter de l’ambiance Samba au milieu des musiciens et des danseurs. Je fini par me jeter au lit totalement crevé à 23h30, 4h30 dans mon espace temps du matin après une journée de 22 heures !!!
Avec le Jet Lag ma nuit est difficile, et je suis debout à 5h30h n’en pouvant plus de rester au lit. Cela tombe bien j’ai du boulot. Il y a plein de choses à faire sur Harmattan.
Je pars faire les courses vers 9 heures. J’ai fait le point sur mon cash, un peu moins de 180 Réals mais je ne me souviens plus que cela ne représente qu’environ 60 euros. Le taxi à l’aller m’en taxe déjà une vingtaine. C’est en achetant quelques bouteilles de vin que je réalise mon erreur. A 21 Réals la bouteille, ça va vite. Du coup je refais un tour complet de l’hyper marché pour remettre en rayon la moitié de ce que j’avais mis dans le caddy.
En effet, pour ne pas risquer de me faire dépouiller je voyage léger, pas de montre, pas de téléphone portable et pas de portefeuille, donc pas de carte de crédit. Une fois passé la caisse il ne me reste que 17 Réals, un peu juste pour le taxi retour. Dans le taxi, j’ai en permanence les yeux sur le compteur et à 16 Réals j’arrête le taxi et fini à pieds. La marche sous le cagnard avec les bras qui s’allonge à porter ces sacs de courses sera ma punition.
En effet il fait extrêmement chaud, c’est 30 degrés à l’ombre la journée et 25° la nuit. Mauvaise pioche, je comptais faire mes formalités de départ mais c’est Vendredi Saint et tout est fermé. Il va falloir attendre mardi maintenant. Je pense que je vais aller sur l’île d’Itaparica et je ferais un saut à Bahia mardi avec la navette.
En effet le Brésil étant une fédération il faut faire les formalités de sortie puis à nouveau les formalités d’entrée à chaque changement d’état, c’est assez pénible.
Hier après midi je me suis allongé à 16 heures et j’ai fait un non stop jusqu’à 5h30 ce matin. Me voilà remis en ligne. J’ai déjà réglé pas mal de problèmes et de petites réparations sur le bateau. Le plein d’eau est fait ainsi que la dernière lessive. Je largue les amarres à 10 heures et je jette l’ancre devant l’île à 12h45.
Sun, 06 Apr 2015 19:00:00 GMT - Weekend d’été à Itaparica 12° 53’ S 38° 41’ W
Sun, 06 Apr 2015 19:00:00 GMT - 12° 53’ S 38° 41’ W
19H00 TU, 21h00 en France.
Bonjour à tous,
C’est incroyable ici, tous les weekends c’est l’équivalent des vacances estivales sur la côte d’azur. 12 mois sur 12 !!!!
Je suis arrivé hier midi, l’endroit était littéralement bondé, au mouillage au moins une centaine de voiliers, et dans la marina ainsi qu’au bord de la plage des dizaines de yachts avec musique tonitruante à bord. C’est la classe aisé de Bahia qui se retrouve là tous les weekends et en particulier ce weekend de Pacques qui débutait dès jeudi soir pour les Bahianais.
Hier soir l’ambiance dans cette petite citée de vacances était au taquet. Mais ce matin tout le monde est reparti, je pense qu’ici on ne fête pas le lundi de Pacques et demain toute cette petite population doit reprendre le travail. Du coup je pense aller faire mes formalités de sortie dès demain si je suis courageux.
Lorsque j’ai débarqué à terre en début d’après midi je me sentais bien seul, partis tous mes copains français, il me semblait que j’étais le seul étranger sur l’île. Le soir j’ai quand même décidé d’aller manger une petite pizza à terre.
En amarrant mon annexe, je lie connaissance avec un couple de Bahianais dont la femme parle un peu de français puis, alors que je dîne seul à ma table elle passe à nouveau et parle en français avec ce qui m’avait semblé être des Allemands mais qui en fait sont des Suisses avec un copain Allemand.
Finalement je déménage et m’installe avec eux. Un peu plus tard un copain Français que j’avais connu la fois précédente arrive de Rio avec sa valise, il me voit là et s’installe à notre table, puis c’est Gwendal que je croyais parti … Les copains des copains sont mes copains et dans le milieu de la très grande croisière tous le monde est copain car tous le monde connaît untel qui connaît untel.
Le grand sujet de conversation du moment est cette agression dont eu à souffrir mes copains Suisses entre autre. Attaqués à la machette sur une plage un peu isolée. Puis des bateaux visités et pillés. Les plaisanciers ont coursé en annexe les pillards. Après maintes péripéties, 5 vauriens ont été jetés en prison. Il y a des années que tout était tranquille et que les plaisanciers étaient en paix.
Il faut que je vous raconte l’histoire de mon WC arrière. Lorsque la malchance est là il n’y a rien à faire. Pendant la traversée, il est tombé en panne. Avec Jacky nous l’avons démonté en arrivant à Salvador, c’est le moteur. Avec maintes photos et référence j’en commande un neuf chez SFA et Francine me l’apporte dans sa valise. Manque de chance ce n’est pas le bon modèle car s’ils se ressemblent traits pour traits, le diamètre de l’arbre n’est pas le même.
Je le rapporte donc en France et après de multiples allers et retours chez le fournisseur, SFA très classe m’envoie toute la tripaille pour remonter un WC neuf. En effet c’est un WC très ancien et les pièces n’existent plus. Merci SFA. D’où le problème avec les douaniers en arrivant à Bahia car pour moi la valeur n’est que de 130 Euros, le prix du moteur neuf.
Je suis très content et me dis que je vais tout remonter à Itaparica et que j’aurais un WC neuf. Malheureusement, la traversée s’avère difficile, surtout au départ du Terminal Nautico, de grosses vagues attaquent le bateau par le travers. A un moment une vague bien plus méchante que les autres couche Harmattan violement.
J’entends alors un énorme bruit, le WC lui-même que j’avais juste emmanché sur ses pates de fixation est éjecté et explose en touchant le sol. Merde, merde, merde ! Maintenant j’ai toute la tripaille mais plus la partie en céramique. Et difficile d’en rapporter une de France dans la valise !!! Comme quoi quand ça ne veut pas le faire !
Je viens de regarder la météo, pas brillant. La semaine qui vient ce sera vent force 4 à 5 en plein dans le nez. Autrement dit pas la peine de lever l’ancre. Et l’automne avance alors que mon quota de jours sur le territoire brésilien diminue. Il va falloir que je fasse du Sud dès que je peux. Après Rio ce sera plus facile car la latitude augmentant les vents vont devenir plus favorables.
A bientôt
Jean-Louis
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"pas de chance avec le wwc encore une aventure de plus ;;;;gros bisous de roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 07-04-2015 à 18:41
Tue, 08 Apr 2015 16:30:00 GMT - Tracasseries administratives Dans la navette entre Salvador de Bahia et Itaparica
Tue, 08 Apr 2015 16:30:00 GMT - Dans la navette entre Salvador de Bahia et Itaparica
16H30 TU, 18h30 en France.
Bonjour à tous,
Pour les plaisanciers Européens les modalités du visa brésilien sont un énorme problème. Lorsque l’on entre dans le pays nous avons droit à trois mois de présence mais pas un jour de plus. A un moment il était possible de renouveler une fois et dans tous les cas il est totalement impossible de dépasser 180 jours dans le pays sur 12 mois consécutifs.
Cette faculté de renouvellement aurait été supprimée mais j’emploie le conditionnel car personne ne sait vraiment, cependant de nombreux exemples semblent l’affirmer. Quoiqu’il en soit visiter le pays en voilier dans ce laps de temps alors que les côtes font des milliers de miles et que les vents ne sont pas toujours favorable est impossible.
De ce fait tous les français que j’ai rencontrés se sont contentés de venir à Bahia puis de remonter très vite vers le Nord pour retrouver les Caraïbes. C’est vraiment dommage, et pour ces plaisanciers, et pour le Brésil.
Ce problème me préoccupe au plus haut point et dimanche soir je pense à jeter un coup d’œil sur mon passeport pour voir si je suis bien reparti pour 90 jours. Horreur ! Je n’en crois pas mes yeux, le policier de l’immigration à l’aéroport à oublié de mettre son tampon dateur à jour et m’a tamponné une entrée au 2 Mars en lieu et place du 2 Avril.
C’est très grave et je décide de traiter cela dès le lendemain. Je prends donc la navette à 9 heures et, arrivé à Salvador je me tape 45 minutes de marche sous le cagnard en me tordant les chevilles sur les trottoirs défoncés pour me rendre à l’immigration du port. Je tombe sur une vieille pas sympa du tout. Elle ne parle pas anglais mais j’arrive à lui faire comprendre le problème. Je lis dans ses yeux furibards « Qu’est-ce qu’il vient me faire chier ce connard, comment vais-je pouvoir m’en débarrasser ? »
Elle cherche tous les prétextes pour ne pas prendre de responsabilités et fini par trouver l’arme suprême : puisque c’est l’aéroport qui à fait l’erreur, à l’aéroport de la corriger. Me voilà donc reparti pour 45 minutes de marche sous le cagnard afin de rejoindre la station de bus en haut de l’Elévator.
Je dois ensuite me taper deux heures dans un bus mal suspendu où il fait une chaleur inimaginable et où respirer demande des efforts constants. Quelle aventure ! Arrivé à l’aéroport c’est un bonheur de retrouver une atmosphère climatisée. Quelle récompense après ce que je viens d’endurer.
C’est maintenant un jeu de piste pour trouver l’immigration. Aucune indication. Je fini par aller au centre d’accueil des touristes, la jeune femme me dirige vers la police fédérale mais ce n’est pas là. Le chef me dit que c’est un peu plus loin et que c’est écrit « Immigration ». J’y retourne, ne vois rien, demande à plein de gens qui eux non plus ne trouvent pas.
Je retourne donc à la police et maintenant une jeune femme m’accompagne …. à un téléphone accroché au mur. Pas d’indication « Immigration » mais lorsque j’appelle, je constate qu’on parle anglais à l’autre bout du fil et lorsque j’ai expliqué mon problème on me demande de patienter.
Au bout de cinq minutes, j’entends les serrures tourner et un jeune homme très sympa se présente. En plus de sa langue natale il parle au moins l’anglais et un peu de français. Il corrige rapidement l’erreur sur mon passeport et sur la carte d’entrée.
J’en profite pour lui demander des éclaircissements concernant la durée possible du séjour. Premièrement je suis reparti pour 90 jours à compter de ma nouvelle entrée. Il me confirme également qu’à la fin de ces 90 jours je peux retourner dans un aéroport pour faire proroger mon séjour sans dépasser toutefois les fameux 180 jours. Ouf !
La moralité de cette affaire c’est qu’il faut toujours se rendre à l’immigration des aéroports et pas dans les ports. La qualité des fonctionnaires n’est pas la même. Je n’ai pas encore envie d’affronter le retour en bus et je profite de l’air climatisé pour déjeuner à l’aéroport et surtout pour siroter des bières glacées.
Le retour en bus est à nouveau une épreuve d’autant que celui-ci fini par rendre l’âme et nous devons attendre en plein cagnard qu’un autre vienne nous secourir.
Malgré tout, le point positif de ces voyages en bus est constitué de ces multiples rencontres avec mes voisins ou voisines de siège. Quelque soit la nationalité, qu’ils ou qu’elles parlent ou non l’anglais, on arrive à se comprendre et à échanger. C’est absolument formidable et c’est en grande partie pour cette raison que j’aime voyager en solitaire.
Je suis aujourd’hui à nouveau dans la navette du matin. Objectif les douanes puis la capitainerie. Finalement ces deux missions se passent à merveille, aux douanes je tombe sur un fonctionnaire sympa et sur un français de passage qui fait la traduction. Je n’ai rien à faire ici, je devrais seulement visiter les douanes de Rio en arrivant là-bas.
A la capitainerie c’est très rapide, le militaire consulte ses archives et me dit que tout est en ordre, que je peux y aller. De plus je reçois plusieurs bonnes nouvelles du bureau, tout va bien, la vie est belle.
A bientôt
Jean-Louis
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"Hello Captain,
Je vois que les autorités sont toujours aussi taquines qu’accueillantes, ça rappelle des souvenirs pas si lointains...mais ils ne viendront pas à bout de ta persévérance. Je repars au bateau aujourd’hui, j’avais laissé mon ordi à bord, je vais installer skype. Bonne route, Jacky" Envoyé par JACKY PEUDEVIN le 08-04-2015 à 10:24
Wed, 08 Apr 2015 19:30:00 GMT - En route pour Rio Entre Itaparica et Morro de Sao Paulo
Wed, 08 Apr 2015 19:30:00 GMT - Entre Itaparica et Morro de Sao Paulo
19H30 TU, 21h30 en France.
Bonjour à tous,
Lorsque j’ai fait le tour du monde sous dialyse puis greffé je n‘ai pas connu l’arrachement que l’on ressent lorsqu’il faut lever l’ancre.
J’étais dans le challenge, dans le défi et je n’ai pas eu le temps de faire du tourisme. Du moins pendant toute la période où j’ai été dialysé. Mais aujourd’hui je suis un simple plaisancier, une sorte de backpacker de la mer et, après cinq semaines passées ici, je n’ai plus envie de partir. Lever l’ancre va me demander un effort intense.
Je comprends complètement tous ces marins qui naviguent puis, un jour, se fixent quelque part pour ne plus jamais repartir. Les éléments ne font rien pour m’aider, un coup de sud est arrivé au milieu de la nuit avec de violents orages et des pluies torrentielles.
J’hésite mais ais-je le choix ? Non, la saison avance et il faut partir. A 6 heures je fini donc par passer un short et je sors sous la pluie pour préparer le bateau et lever l’ancre. Heureusement, ici la pluie est chaude, lorsqu’il faudra faire cette manipe en Patagonie ce ne sera pas la même chose. J’angoisse un peu rien que d’y penser.
A 7h15 je referme le capot du puits de chaîne, l’ancre est à poste et je peux aller me mettre à l’abri sous la capote. Au début c’est facile mais dès que je me retrouve à la sortie de la baie les choses se compliquent. Devant c’est tout blanc. J’ai la mer et le vent en pleine face. A cet endroit le vent est monté entre 17 et 19 nœuds et la mer se lève et déferle un peu sur les hauts fonds de seulement quelques mètres.
J’ai roulé le génois, la grand voile ne me sert à rien et malgré mon moteur je suis en dessous de un nœud ! Je pense alors à abandonner et à retourner au mouillage mais je sais également que ce vent du sud va souffler au moins jusqu’à mardi prochain. Je ne peux passer mon temps à attendre. Même si ces 42 miles que j’espère faire aujourd’hui ne sont pas grand-chose, ils vont être très bon pour mon moral.
Je persévère donc et bien m’en prend car, dès que les fonds sont un peu plus profonds la mer est beaucoup moins agitée. Par ailleurs un courant de marée de 2 nœuds environ m’aide à faire route. Puis pour couronner le tout, les heures passant la pluie s’arrête, le vent revient autour de 10 à 12 Nœuds et le bateau danse un peu moins.
Je n’ai pas le courage de me préparer à manger. Hier soir j’ai dîné d’un petit morceau de fromage, un yaourt et une banane mais je n’ai pas très faim ce midi. Il me reste un fond de paquet de chips et j’étale un peu de pâté sur du pain, tout va bien. Par contre je n’arrête pas de boire, je vide une grande bouteille d’eau fraîche et c’est bon.
Sur la route je croise deux voiliers qui reviennent d’où je vais, pour eux tout va bien, ils sont toutes voiles dehors et je les envie un peu. L’endroit où je me rends s’appelle Morro de Sao Paulo. Il y a eu un reportage à la télé il y a environ trois semaines sur cette station. C’est un peu le Saint Trop du coin avec des plages absolument sublimes et une multitude de « Poussada » (des hôtels) et de restaurant.
Tous les weekends c’est noir de monde, les vacanciers, toute la jeunesse de Bahia et la Jet Set se retrouve ici. Je vous en dirais plus lorsque j’aurais visité.
Je pense arriver vers 19 heures, je ne suis plus très loin maintenant.
A bientôt
Jean-Louis
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"grande nouvelle je vai etre arriéregrand mére pauline sera maman fin octobre j"en ai deux à tours mais celui sera plus prets à lommejesuis avec vous par lapensée bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 09-04-2015 à 21:23
Fri, 10 Apr 2015 02:00:00 GMT - Soirée Mélancolie Mouillé au pied de Morro do Sao Paulo
Fri, 10 Apr 2015 02:00:00 GMT - Mouillé au pied de Morro do Sao Paulo
2H00 TU, 4h00 en France.
Bonsoir à tous,
Je suis bien ce soir, j’aime la mélancolie, j’aime la solitude, j’aime la liberté, tout est lié et pour vivre ces moments là il faut les vouloir, il faut les organiser, cela demande un certain nombre de sacrifices.
J’ai mouillé dans trois mètres d’eau, au fond d’une petite baie tranquille au pied de la forteresse de Morro do Sao Paulo. Des écueils m’entourent et en fonds sonore la légère houle qui berce Harmattan en passant fait entendre son ressac en remuant le sable fin de la plage à quelques dizaines de mètres. Je suis seul, étonnamment il n’y a pas d’autre bateaux.
Je suis là depuis hier après midi après avoir passé une nuit à Gamboa et visité Bom Jardim. L’endroit est paradisiaque et je pèse mes mots mais je vous parlerais demain de Morro do Sao Paulo. Ce soir je veux savourer avec vous ce moment unique, ce moment de plénitude. Il est 22h, il fait nuit et j’ai du mal à distinguer les lettres sur mon clavier.
Depuis un bon moment je suis en manque de solitude, ma dernière navigation en solitaire remonte à Octobre 2013 lorsque j’ai ramené Harmattan de Turquie. C’était il y a bien trop longtemps. J’ai du retard à rattraper. Si je m’écoutais je partirais dès maintenant sur la Namibie. J’ai trop envie de traverser un océan, de me retrouver 3, 4 ou 5 semaines en solitaire à savourer ce bonheur d’être en autonomie totale.
Ce soir tout est calme, on pourrait dire que le beau temps est revenu. Il fait bon, je suis torse nu en short, la température nocturne se situe autour de 25 degrés. Derrière moi la colline est ponctuée des lumières du village et au sommet le phare indique sa position aux éventuels marins.
C’est l’automne et il a plu à verse toute la journée. Ce n’est pas grave, j’ai du travail. Didier a reçu les commissaires aux comptes et maintenant je peux attaquer la consolidation de toutes les sociétés du groupe. C’est un gros travail, plusieurs jours sur l’ordinateur mais j’adore cela. Puis vers 18 heures, la pluie s’est arrêtée et j’ai pu aller à terre. Passage à l’Internet café puis une petite Caïpirinha au bar branché.
C’est bon d’être ici, la Play liste de la clef USB qui contient tous mes morceaux préférés est en train de passer. Je ne me souvenais plus combien ces chansons, ces musiques peuvent être belles et émouvantes. Il y a Balavoine, Berger, Peter Kingsbury, Goldman, Lionel Ritchie, les Eagles, Suzanne Véga … Chacune de ces musiques et de ces paroles éveille en moi des sentiments forts, des souvenirs, des idées que j’aime, ou tout simplement cadrent parfaitement à mon style de vie.
Je ne me souvenais plus à quel point le fait de voyager en solitaire provoque les rencontres. Je les provoque parfois en demandant mon chemin ou bien un renseignement mais souvent les gens viennent naturellement vers moi. Est-ce mon look de « Papa Noël » comme j’entends tous les jours, je ne sais pas mais dès que je suis assis quelque part, dans un bus ou ailleurs des contacts se nouent, les gens viennent à moi.
C’est un psychologue brésilien, un architecte allemand marié à une brésilienne, une fleuriste brésilienne, une vieille française encore très belle qui vie à New York, des navigateurs Suisse … La barrière de la langue même si elle n’empêche pas le contact ne permet pas toujours d’approfondir mais à chaque fois la séparation est difficile, on a l’impression de perdre un ami et l’on n’a qu’une envie : se revoir.
Je vais passer plusieurs jours ici, je dois attendre que le vent arrête de souffler du Sud. Je pourrais repartir mercredi ou jeudi, pas avant. Je vais avoir le temps de savourer cette tranquillité, cette solitude que j’aime tant. Pourtant je suis loin de ceux que j’aime et ils me manquent. Comment expliquer cela ? Peut-être comme le prétend Maurice Laville, je suis un aventurier et pour moi l’aventure est une drogue qui passe par-dessus tout ?
Mais peut-être est-ce tout simplement un besoin d’équilibre, équilibre entre la vie trépidante d’une entreprise dynamique et la tranquillité de la solitude absolue, équilibre entre le vide total de l’océan et la foule d’une station comme Morro do Sao Paulo, d’un parc d’attraction ou du métro parisien ? Je ne sais pas, ce qui est sûr c’est que j’adore les gens, j’adore les rencontres et j’adore autant la solitude, les espaces vierges et la nature. Mais par-dessus tout j’aime l’équilibre, jamais je ne pourrais me passer ni de la solitude ni du contact avec les autres.
A bientôt
ean-Louis
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"Mon cher JL, je suis exactement comme toi, je suis une folle aventuriere et en ce moment j ai du mal avec la vie sendentaire, je ne fais que planifier un nouveau grand voyage.Je suis d’accord avec toi en ce qui concerne la notion d’équilibre, j’irai meme plus loin en parlant d’harmonie, en effet on aime être seule avec nous meme, face et avec notre âme pour completer harmonieusement ces moments la on aime plus que tout être avec les gens, les rencontres sont toujours excitantes. J ai tout de meme une question pour toi mon cher JL, comment expliques tu tout cela alors que tes 9 premiers mois étaient avec ton frère jumeaux, tous les deux tellement proches ? Je remercie mon destin de t avoir rencontre Jean Louis, impossible de te d écrire les merveilleuses sensations de te lire, nous sommes très très similaires, il faut que l on se retrouve! peut être sur la route ! Enjoy every minute in Brazil, I love so much Brazil, one of my favourite country. Bises de Sydney, nous sommes en automne maintenant, toujours aussi magnifique, les frangipaniers sont encore en fleurs. Delphine" Envoyé par Delphine le 12-04-2015 à 12:14
Mon, 13 Apr 2015 14:00:00 GMT - Morro do Sao Paulo Mouillé au pied de Morro do Sao Paulo
Mon, 13 Apr 2015 14:00:00 GMT - Mouillé au pied de Morro do Sao Paulo
14H00 TU, 16h00 en France.
Bonjour à tous,
Ce matin grand soleil, ciel bleu et petite brise, la journée s’annonce très chaude.
Avant de venir ici, j’avais un avis défavorable. A Itaparica un vieux grincheux de français m’avait jeté abruptement « C’est de la merde ! ». Heureusement j’avais situé tout de suite le type. Dans ma vie professionnelle et dans ma vie tout court j’en ai rencontré des tas comme lui. Je les appelle « Les vieux cons ».
Ce sont souvent des techniciens qui ont été forts dans leur domaine à un moment donné et qui n’ont pas su se remettre en question quand la roue de la technologie a tourné. Pour eux les jeunes sont des nazes, tout ce qui est moderne ne marche pas, il n’y a que les choses du passé qui fonctionnent. Enfin, passons.
Nous sommes ici sur l’archipel de Tinharé, à environ 30 Miles au Sud de Salvador de Bahia. Sur une centaine de kilomètres la côte que l’on appelle « Costa de Dendé », basse et plate est constituée de plages de sable fin dont la plupart sont désertes. Cette côte est bordée d’une végétation exubérante de palmiers dont les grappes servent à la fabrication de la fameuse huile de Dendé.
De très loin, lorsqu’on arrive en bateau de Bahia, on peut voir une grosse protubérance qui s’élève d’une façon très marquée au dessus de toute cette platitude. C’est Morro do Sao Paulo. Il s’agit d’une sorte de péninsule de l’île de Tinharé qui, elle-même a donné son nom à l’archipel.
C’est une élévation d’environ 80 mètres qui sépare d’un côté l’océan Atlantique et de l’autre la rivière. Cet endroit est un des premiers à avoir été colonisé car la rivière très facile d’accès forme un port naturel et la pointe rocheuse a très vite été équipée d’un fort (Le Forte da Ponta).
A l’abri, à l’intérieur de la rivière a été construit un débarcadère qui permet d’accéder à une arcade qui servait de porte défendue. Maintenant il y a un péage, chaque entrée est taxée de 15 Réals (environ 5 Euros) mais les plus de 65 ans sont exemptés.
Ici il n’y a pas de voitures, par contre c’est un ballet continuel de ….brouettes ! Tout est transporté par brouette, les valises bien entendu, parfois leur propriétaire, surtout des femmes d’un certain âge qui adorent être ainsi portées par de beaux jeunes hommes basanés et surtout très musclés, mais également les denrées pour les supers marchés et pour toute la population de touristes, tout, absolument tout passe par les brouettes.
Il ne faut pas être un gringalet car toute la station est composée de montées abruptes et de descentes vertigineuses. L’attrait est bien entendu composé par toutes ces plages côté océan. Protégée par une barrière de récif chaque plage est entourée de corail. Le sable fin ainsi que l’eau couleur émeraude sont une invitation irrésistible à la baignade et au farniente.
Il y a des filets pour jouer au volet, une tyrolienne qui dégringole du sommet où est implanté le phare et de nombreux autres jeux de plage. Celles-ci sont numérotées. On dit tel restaurant sur la plage numéro tant.
Un chemin fait de lattes de bois serpente sur plus d’un kilomètre. D’un côté les plages et de l’autre des poussada, des restaurants, quelques supers marchés et de multiples boutiques de vêtements ou de chaussures de marque.
Tout est très bien entretenu, les devantures sont peintes de couleurs vives, les poussadas sont absolument admirables. Dans une végétation tropicale luxuriante sont implantés des petites constructions magnifiques, une pelouse qui ressemble à de la moquette épaisse, une piscine, des jacuzzis, des zones ombragées pour déjeuner, c’est luxueux et le tout est une invitation à la détente.
Comme tous les marins depuis la nuit des temps je suis coincé ici en train d’attendre les vents favorables pour repartir. Je dois avouer que je ne suis pas le plus mal loti.
A bientôt.
Jean-Louis
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"Hi Captain,
J’ai ouvert un compte Skype, c’est quand tu veux.. Merci pour la photo le paysage semble magnifique" Envoyé par JACKY PEUDEVIN le 13-04-2015 à 20:08
Tue, 14 Apr 2015 12:00:00 GMT - Des saveurs retrouvées Mouillé au pied de Morro do Sao Paulo
Tue, 14 Apr 2015 12:00:00 GMT - Mouillé au pied de Morro do Sao Paulo
12H00 TU, 14h00 en France. Mouillé au pied de Morro do Sao Paulo
Bonjour à tous,
Quel bonheur, j’ai retrouvé ici une saveur que je recherche depuis de nombreuses années !
Certains pensent que les bébés naissent avec des goûts bien précis et que ceux-ci n’évolueront pas durant toute leur vie. Je suis persuadé qu’il n’en est rien et que le goût s’éduque. C’est de la responsabilité des parents et surtout de la mère puisque dans notre société c’est souvent elle qui nourrit le bébé au début de sa vie d’éduquer le goût de l’enfant. Malheureusement, si elle-même n’a pas été éduquée, elle ne peut transmettre.
Pour ma part j’ai reçu cette éducation et je porte ceci au crédit de mes parents. Je ne les remercierais jamais assez de m’avoir transmis cette richesse. Pourtant ce n’a pas été facile, mon père me racontait qu’au début, je pouvais mâcher pendant de longues minutes le plus petit morceau de fromage.
A la maison il y avait une règle, on pouvait choisir un plat (et un seul), que l’on ne nous forcerait pas à manger. Pour moi c’étaient les endives cuites alors qu’aujourd’hui j’en mange, je ne me régale pas mais je suis capable d’en manger. Nous ne pouvions refuser aucun autre plat.
Résultat, j’ai appris à apprécier les différentes saveurs et aujourd’hui, que j’aille n’importe où, je me régale, c’est un plaisir intense, un véritable bonheur et je trouve que ceux qui passent à côté de ces sensations merveilleuses ratent énormément.
Ceci dit, depuis de nombreuses années je regrette cette société de consommation qui nous impose des standards pour les viandes, les légumes, les fruits qui ne me conviennent pas. Un exemple, les côtes ou bien le rôti de porc. Je me souviens lorsque j’étais gamin de viande de porc délicieuse, la fidélité de mémorisation des saveurs est assez impressionnante.
Mes grands parents paternels élevaient dans le Morvan un ou deux porcs. Ceux-ci étaient nourris des restes de repas, de patates, du petit lait qu’il restait lorsque ma grand-mère avait fabriqué la crème après la traite des quatre ou cinq vaches, et de différents produits de la petite fermette qu’ils exploitaient en étant retraités. Mais même à la charcuterie du coin, c’était une autre viande que celle que l’on trouve aujourd’hui.
Aujourd’hui la viande de porc est pleine d’eau et lorsqu’elle cuit celle-ci s’évapore la viande devient sèche, sans saveur et je ne me régale plus. Au brésil il n’y a pas grand-chose en termes de viande. En arrivant à Gamboa, dans la petite épicerie du port, surprise, je découvre un gros tas de côtelettes de porc. J’en prends trois et j’en cuisine une aussitôt. Je n’y fais pas très attention et cuisine comme nous le faisons maintenant.
C’est en la dégustant que je découvre que c’est de la viande exceptionnelle comme nous n’en trouvons plus en France. La viande n’est pas sèche, l’animal a eu le temps de grandir et de faire du gras, la preuve est cette couche de graisse délicieuse de près de deux centimètres sur le pourtour extérieur. Du coup les fois suivantes je retrouve naturellement la façon de cuire ces merveilles.
Après avoir saisi à feu vif les deux côté, je sale, je réduis et pose un couvercle pas tout à fait fermé sur la poêle. Pendant que ma côte mijote doucement, je prépare une purée de vraies patates. Au bout d’une demi-heure, la viande a cette couleur que je ne connaissais plus, dorée, blonde comme une bonne baguette qui sort du four, elle n’a pas séchée et a rendu un jus délicieux que je verse sur ma purée. C’est divin !
Maintenant je suis à la recherche d’une autre saveur perdue, des œufs de vraies poules, avec ce jaune presque rouge et très épais …
Hier soir j’ai fait la connaissance de Pierre, un Suisse de 71 ans qui vie sa retraite ici. Aujourd’hui il m’emmène visiter Valança, la « grande » ville du coin.
A bientôt
Jean-Louis
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"vive la bonne viande;;;; bisous de roselyned bonne continuation bonjour a tous" Envoyé par roselyne demeestere le 16-04-2015 à 11:17
Wed, 15 Apr 2015 22:00:00 GMT - Au large de la Costa Do Cacao 13°31’S 38°23’W
Wed, 15 Apr 2015 22:00:00 GMT - 13°31’S 38°23’W
22H00 TU, 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Ce matin encore l’ancre était très lourde à remonter, et pourtant il faut bien reprendre la route en abandonnant ici mes amis Pierre et Cybele. Comment peut-on se créer des amitiés aussi fortes en quelques jours seulement ? Je connais Cybele depuis exactement une semaine mais se séparer a été vraiment difficile.
C’était mercredi dernier, j’étais assis sur un banc au Terminal Nautico de Salvador de Bahia en train d’attendre mon ferry pour retourner à Itaparica où étais mouillé Harmattan. Je vois arriver une grande et belle femme, mince, bronzée et très distinguée (Pierre l’appelle « La Dame » et c’est vrai que c’est une Dame). Elle me demande un renseignement en brésilien avec un grand sourire, elle va sur Morro do Sao Paulo. Je ne comprends pas mais nous nous apercevons que nous sommes compatriotes.
Nous discutons, comme à chaque fois chacun raconte un petit peu de soi, puis un petit peu plus et très vite je comprends que c’est une aventurière, une vraie, une comme on n’en fait plus. Elle me raconte qu’elle a vécu six ans à Bahia après être arrivé sur un voilier de 9 mètres à l’âge de 30 ans, dans les années 1975. Elle avait trouvé ce voilier et son capitaine en faisant du bateau stop.
Mais les ferries arrivent, nos chemins se séparent et nous nous promettons de boire ensemble une Caïpirinha à Morro do Sao Paulo, au café commençant par la lettre « A » en haut de la montée.
Mais les premiers jours pas de Cybele, en fait elle a fait une mauvaise chute et a dû passer deux jours au lit. Nous nous retrouvons par hasard dimanche. Elle me raconte tout son parcours, depuis la traversée de l’Afrique en combi Volkswagen du nord au sud, sa vie au Botswana pendant plusieurs années, ses vingt ans passés à New York …
Avant-hier soir, je vais boire une Caïpirinha à notre café habituel et un client me demande si je suis français, c’est Pierre, un retraité Suisse de 71 ans qui vit ici depuis 5 ans, passionné de photos. Nous lions immédiatement amitié et il me propose de venir avec lui le lendemain visiter Valença. J’accepte avec plaisir et fais immédiatement un mail à Cybele pour lui proposer de se joindre à nous.
C’est ainsi que nous avons fait hier une superbe balade en Lancha (Bateau en bois) traditionnel pour aller et en Lancha Rapida (plus de 30 Nœuds) pour le retour. Nous avons également pris le bus à travers une sorte de savane. Le midi nous avons déjeuné sur place dans un restaurant où l’on paye la nourriture au kilo. J’aime beaucoup visiter ces petites villes de province, on y découvre le vrai Brésil, pas celui pollué par le tourisme.
Nous avons fini la journée au restaurant tous les trois et je n’ai rejoins Harmattan qu’à minuit. Malgré tout ce matin j’étais à 6 heures sn train de gratter la sous marine du bateau pour la débarrasser des algues et coquillages qui l’avaient colonisé.
Après quelques courses, un tour à l’Internet café pour consulter une dernière fois la météo, un dernier café pris ensemble, nous nous sommes quittés et j’ai relevé l’ancre à 11 heures ce matin. Je sais que Pierre étais sur la colline avec ses appareils photo de folie pour shooter Harmattan en train de sortir de la rivière. Hier soir il nous a montré quelques photos, c’est époustouflant de beauté.
Je tire un grand bord au large pendant que le vent est toujours orienté Sud et j’espère qu’il va tourner à l’Est pas trop tard cette nuit pour plonger plein Sud. La météo va être difficile ces prochains jours, surtout par l’absence de vent. Il va falloir remonter la petite houle au moteur et ce n’est pas terrible.
La routine s’est déjà installée à bord. Hier, comme à chaque départ j’étais un peu tendu, pas faim, pas déjeuné et presque pas dîné. Mais aujourd’hui je suis en grande forme. Il faut dire que ce matin je suis réveillé par un soleil ardant et un grand ciel bleu.
Le vent est totalement tombé et depuis le départ je n’ai pas coupé le moteur. Je tourne à 1200 tours, cela nous propulse à environ 4 Nœuds mais avec le courant contraire nous n’avançons qu’à 3,3N en vitesse fond. A ce régime je consomme environ 1,8 litre à l’heure, j’espère ainsi atteindre Vitoria pour faire un plein de gasoil avant de reprendre la mer pour Rio.
Toute la matinée c’était pétole totale, mer lisse mais avec une houle persistante de face puis, vers midi, les orages sont arrivés en même temps que je traversais un troupeau de baleines. Ces dames se prélassaient en surface, au soleil. De temps en temps un jet de vapeur fusait, parfois l’une d’entre elles se permettait un saut, une queue battait la mer. Elles étaient plusieurs dizaines, des globicéphales noirs d’environ 6 mètres pour deux tonnes.
On les trouve souvent à la limite du plateau continental, au dessus du tombant. Elles sont capables de plonger à 500 mètres pour se nourrir des calamars dont elles raffolent. Dans deux jours je vais passer sur l’archipel des Abrolhos qui est un endroit où les baleines remontant de l’Antarctique viennent mettre bas. Malheureusement pour moi la bonne période se situe de juillet à septembre pendant l’hiver austral.
Les orages ont été très impressionnants, l’écran du radar était tout blanc mais, étonnamment, j’ai été épargné. Des tonnes d’eau sont tombées tout autour de moi mais je n’ai reçu que quelques gouttes. Vers quinze heures tout était rentré dans l’ordre et le ciel redevenu bleu.
A la fin des orages un petit vent de 6 à 7 N est arrivé sur l’arrière, pas assez pour me propulser seul mais suffisant pour aider le moteur et me faire gagner un Nœud.
Je longe la côte à une distance de 60 à 70 kilomètres, autant dire que je ne la vois pas mais avec le soleil couchant se dessine en ombres chinoises une côte basse surplombée de quelques énormes pitons rocheux d’une hauteur de plusieurs centaines de mètres. Je peux commencer à m’imaginer ce que va être Rio.
Maintenant il fait nuit, une nuit noire et sans lune. Je suis étonné de distinguer encore ce soir le halot lumineux de la ville de Salvador de Bahia qui se trouve maintenant à plus de 200 kilomètres. Il faut dire que cette mégapole est particulièrement énorme.
Ce soir le compteur indique 134 Miles, soit 94 Miles sur les dernières 24 heures.
Fri, 17 Apr 2015 22:00:00 GMT - Un monde trop petit 16°24’S 38°21’W
Fri, 17 Apr 2015 22:00:00 GMT - 16°24’S 38°21’W
22H00 TU, 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Quelle découverte ! En quelques années, très peu de temps finalement, ma vision du monde a totalement changée. Tout comme un enfant, un ado ou même encore un jeune adulte qui croit que la vie est éternelle, je pensais que la terre était immense, que les espaces étaient sans limites et que les ressources étaient inépuisables.
Et puis en moins de quatorze mois, un an et un peu plus d’un mois si je décompte les périodes passées en France (pour ma greffe, me contrôles médicaux et autres activités), j’ai fait le tour de celle-ci en allant à la vitesse d’un homme qui marche vite et en prenant le temps de faire un détour par l’Asie du Sud Est.
Quelle surprise, cette terre a une limite, on la nome « Terre » alors qu’on devrait l’appeler « Mer » tellement la surface occupée par les océans dépasse de loin la surface occupée par la terre. La surface réellement habitable est encore bien plus petite si l’on soustrait les déserts, les hautes montagnes, les glaciers …
Et partout où je suis passé j’ai constaté une densité de population importante et même très importante dans certaines parties du monde. J’ai été extrêmement choqué de voir les mers d’Asie illuminées comme en plein jour par les pêcheurs au Lamparo en train de les vider de tout leur poisson.
Depuis que je suis né, la population de la terre aurait été multipliée par 6 ! Est-ce vrai ? C’est terrible. La terre n’a pas les capacités pour supporter tant de monde, pour supporter notre train de vie, pour supporter une telle frénésie dans l’exploitation de ses richesses.
J’ai des petits enfants que j’adore et je me fais du souci pour eux, où va ce monde. Ma génération a fait faire des progrès énormes à l’humanité mais le prix à payer ne serait-il pas trop exorbitant ?
Je suis moi aussi choqué par cette chanson des « Enfoirés » qui a fait polémique cette année. Les jeunes reprochent aux anciens toute cette gabegie et nous n’avons comme réponse que « Vous, vous avez toute une vie devant vous »
Dès que je m’arrête quelque part, on vient à parler de ces problèmes. Nous sommes arrivés partout aux limites de la démocratie, gauche ou droite, démocrates ou républicains, tout cela n’existe plus, les dettes publiques explosent, nous avons vécus au dessus de nos moyens sur le dos de nos petits enfants.
Je pense que si nous ne voulons pas aboutir à un conflit mondial intergénérationnel il est urgent de réagir et de trouver un système politique qui aboutisse à ce que les décisions prisent par les gouvernements le soient dans l’intérêt du pays et de la Terre elle-même et non plus dans l’intérêt du parlementaire prêt à tout promettre pour faire plaisir au peuple afin de garder son job.
On ne peut continuer à prendre dans les poches de nos petits enfants pour arroser les générations actuelles d’aides en tout genre. Pour cela un ministère des générations futures devrait voir le jour dans tous les pays civilisés et aucune décision ne devrait pouvoir être prise sans que celui-ci n’ai donné son aval.
On ne peut continuer ainsi, il est urgent de réagir. Je pense qu’une grande majorité d’entre nous a compris cela, il faudrait que nos politiques suivent.
Hier soir, juste après l’envoie du blog, le vent est monté entre 10 et 12 Nœuds et s’est orienté sur la hanche bâbord d’Harmattan me permettant de couper le moteur. Puis le bateau a gentiment glissé sur une mer plate toute la nuit à la vitesse de 3 à 4 Nœuds.
Puis, au petit matin, j’ai dû remettre en marche la machine. Ensuite la journée a été calme, j’étais sur un grand miroir tout rond avec un peu de cumulus sur les bords et un énorme disque de ciel bleu dans lequel était accroché un soleil étincelant me contraignant à me tenir caché dans le bateau.
A midi je suis monté au dessus d’une avancée du plateau continental, des pêcheurs s’activaient au dessus du tombant. J’en sors ce soir et avec le vent dans le nez la mer est un peu rude là où les fonds passent de près de 3000 mètres à moins de 50 mètres en quelques kilomètres seulement. J’ai dû forcer la mécanique pour arriver à passer et je slalome entre les pêcheurs qui ont également colonisé ce côté.
91 Miles au compteur ce soir.
A bientôt
Jean-Louis
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"cher jean louis vous avez se la chance d"etre en mer qui est votre passion;; merci pour tout je prie pour mes petits enfants ainsi que pour mes bons copains bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 18-04-2015 à 17:12
Il est quatre heure de l’après-midi, je me repose, allongé sur une banquette du carré en savourant les morceaux choisis d’une façon aléatoire par mon iPod. Dehors la mer est assez plate maintenant, le ciel d’un bleu profond et le soleil brulant. A l’intérieur il fait trente degrés mais je suis habitué et je suis bien.
Je suis sous voile, au près bon plein si je peux dire avec un vent de seulement 6 à 7 Nœuds et le moteur tout juste enclenché au ralenti ronronne gentiment et me berce. Le bateau marche ainsi entre 3 et 4 Nœuds doit sur l’archipel des Abrolhos.
Je sors doucement de ma torpeur, porté comme sur un nuage par Fredericks, Goldman et Jones. C’est le morceau « Nuit » qui passe, trop beau, trop émouvant, j’ai l’impression d’être en apesanteur. Les notes qui sortent de la guitare de Jones sont des perles cristallines d’une clarté et d’une finesse absolue. Elles sont taillées, ciselées devrais-je dire, comme des diamants. Que c’est bon, que je suis bien !
D’une façon générale, cette descente vers le Sud n’est pas très marrante, comme je regrette la facilité des alizés. La nuit et la matinée ont été particulièrement difficiles. Contrairement à ce qu’avait laissé espérer la météo, le vent vient du Sud, pas très fort mais Harmattan étant un bateau lourd, 10 Nœuds de vent et une houle de 1,3 mètre dans le nez suffit à le bloquer.
Paradoxalement, ces mêmes dix nœuds de vent ne lui permettent pas de remonter convenablement au près. Je dois donc sans cesse aider au moteur mais je dois également surveiller mon niveau de Gasoil. C’est compliqué, il faut pousser le régime mais la consommation s’envole. J’ai donc passé la nuit à tirer un grand bord vers le large mais cela ne me fait pas avancer.
Après un épisode orageux ce matin, voyant que je ne parviendrais pas à passer au large des Abrolhos, j’ai décidé de changer de stratégie et de couper carrément à travers. Tant pis, je veillerais encore cette nuit, mais du coup je ne me bats plus contre la mer et je retrouve pour quelques heures une ambiance alizés.
Cet endroit est un ensemble de massifs coralliens affleurant implantés sur le plateau continental en bordure de côte et jusqu’à une quarantaine de miles au large. En passant au travers cela me fait comme un raccourci mais il va falloir être vigilant dans la navigation. Sur les anciennes cartes brésiliennes il était inscrit « abra los oyos », ce qui se traduit par « Ouvre les yeux ».
C’est un parc naturel très règlementé, on ne peut mouiller ici sans avoir obtenu une autorisation préalable.
Ce soir le compteur indique 86 Miles, mais malheureusement ils n’ont pas tous été utiles.
Encore une nuit et une journée bien calmes à bord d’Harmattan. Pas de vent, mer lisse, soleil et ciel bleu, je descends doucement vers le Sud, vers Rio où je vais découvrir les fameuses Cariocas. En effet, les Cariocas sont les habitantes de Rio de Janeiro et non le nom des filles brésiliennes comme on le pense généralement.
Pour l’instant je longe la côte d’un tout petit état, celui d’Espirito Santo. Cet état est tellement petit qu’il a été tout simplement oublié dans « Le petit futé » !!!
J’ai donc peu d’informations sur cette région, néanmoins je vais m’arrêter ce soir à Vitoria, sa capitale. Cette cité fondée sur une île au tout début de la conquête du Brésil, en 1551 est pourtant le deuxième port minéralier au niveau mondial. C’est également un port très important pour le café dont la production est très importante dans la région.
J’ai décidé de faire un stop ici car la côte n’offre ensuite que peu de possibilités d’abri avant le cap Buzios distant d’environ 200 miles et la météo annonce des vents du Sud à partir de la nuit de mardi à mercredi. Je vais donc profiter de cette attente forcée pour visiter l’endroit. Le but de mon arrêt est également de faire le plein de gasoil car, à part quelques heures mon moteur n’a pas arrêté de tourner depuis mercredi dernier.
Vitoria se trouve aux deux tiers de la distance entre Bahia et Rio lorsque l’on descend vers le Sud. Au niveau touristique la région semble être particulièrement belle avec une végétation luxuriante parsemée de beaux pics granitiques. De ce que j’en aperçois, la côte est faite de belles plages et l’arrière pays de collines et de petites montagnes pointues pouvant atteindre 1500 mètres de haut. Par ailleurs la vieille ville recèle de nombreux bâtiments d’architecture coloniale.
D’après le guide de navigation du Brésil la marina, le « Iate Clube » est sympathique et accueillante avec piscine, solarium, installations techniques, ateliers, restaurant et un supermarché se trouve à environ 300 mètres.
C’est rallant, quelques miles avant l’arrivée, le vent se lève sur la hanche arrière soufflant à 16 Nœuds et propulsant Harmattan à plus de 6 Nœuds après avoir coupé le moteur !!!!
L’arrivée à l’entrée du port se fait au dessus d’un plateau continental avec des fonds de 20 à 35 mètres et dans les 3 Miles autour de cette entrée au moins une trentaine de minéraliers sont au mouillage, vides, en attente de chargement. Il faut être attentif et faire un peu de slalom. Un peu plus loin, proche de l’entrée de la rade, une dizaine de gros remorqueurs de haute mer sont tels des chiens de garde, prêts à bondir avec leurs formes si agressives.
L’entrée dans la baie est facile, le guide fournit des waypoints qu’il suffit de respecter en contrôlant sur la cartographie que tout va bien. Je me présente à l’extrémité du chenal balisé à 16h heures pile après avoir rentré génois, artimon et trinquette. Je ne garde que la grand voile pour manœuvrer.
J’ai remis en place le drapeau français que j’avais rangé pour la route. Pour la petite histoire il est fixé sur la cane à pêche à l’arrière du bateau et, comme les galions anciens, est d’une taille impressionnante. Ses 1 mètre par 2 donnent énormément d’allure à ce bateau de forme traditionnelle.
La ville est de taille bien plus importante que je ne l’imaginais avec des dizaines et des dizaines de grandes tours. Un pont d’une hauteur incroyable vue d’en bas relie l’île historique au continent et la ville nouvelle s’est développée en bordure des plages au Sud de Vitoria. Par endroit des tours de bureaux en verre atteignent des sommets.
Au milieu de la baie je croise un très grand poseur de câbles qui sort, c’est impressionnant. Finalement je jette l’ancre devant la marina à 17 heures précise alors que le soleil disparaît derrière la colline.
511 Miles depuis Morro et 109 heures de moteur !!!!!!
Que c’est bon de couper enfin ce moteur, j’espère qu’au restaurant ils servent de la CaÏpirinha, je l’ai bien mérité.
A bientôt
Jean-Louis
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"je suis sur le bateau en pensées j"espére que vous avez dégusté le ca pirnha bisous roselyned" Envoyé par roselyne demeestere le 21-04-2015 à 18:17
Tue, 21 Apr 2015 22:00:00 GMT - Un autre Brésil A Vitoria
Tue, 21 Apr 2015 22:00:00 GMT - A Vitoria
22h00 TU, 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Quelle surprise, je ne suis plus dans le même pays ! Bahia et Vitoria sont à des années lumières l’une de l’autre. Hier soir j’ai jeté l’ancre à 17h devant la marina, à 18 heures j’étais en ville. Ce n’est plus du tout le Brésil que je connais, ici je suis à Paris, je suis à New York, je suis à Singapour où encore mieux, je suis à Darwin en Australie.
Ici je suis au Brésil qui tout comme la Chine et d’autres pays similaires vont bouffer la vieille Europe. Le dynamisme est présent partout, la population est jeune, beaucoup roulent à vélo, à skate, à rollers, courent, font du sport quoi.
Comme à mon habitude, je suis arrivé hier au soir et aujourd’hui c’est férié. J’ai l’impression d’être dimanche, il fait un temps magnifique et l’endroit est merveilleux, une végétation tropicale luxuriante, des plages de sable blanc remplies de parasols et de baigneurs et tout autour de moi les jeunes sportifs d’hier soir.
Lorsque je me réveille ce matin, je jette un œil par le hublot, miracle ! Des brésiliennes, la trentaine, font du paddles en string autour d’Harmattan. La journée commence bien. Je profite de cette énergie toute neuve pour monter en haut de mon mât d’artimon récupérer la drisse qui s’est détachée il y a quelques jours. Je peux maintenant attaquer mon petit déjeuner, ça c’est fait.
Toute la journée la baie est traversée dans toutes les directions par des scooters de mer, par des rameurs dans, ou sur, tout ce qui peu flotter, par des paddles, par des bateaux à moteur de toutes tailles et par quelques voiliers.
Lorsque je vais à terre pour visiter l’hypermarché qui ferme exceptionnellement à 14h aujourd’hui, je vois toutes les familles qui apportent à bord des bateaux les enfants et la glacière pour partir faire un tour en mer.
C’est bon, je suis bien, que je suis heureux d’être ici ! Au magasin même surprise, ce n’est plus du tout le même hyper que je connaissais à Bahia, ici c’est raffiné, tout est d’une qualité irréprochable. Il y a le nécessaire bien sûr mais il y a également le superflu, énormément de petits pots, de petites boîtes, de petits flacons de tout un tas de sauces, produits, épices, et autres délicatesses dont je ne peux même pas imaginer ni le goût ni l’usage.
Je vais rester ici quelques jours, je dois attendre que la dépression venant du Sud et annoncée pour le milieu de la nuit s’évacue afin que le vent reprenne un régime d’Est. Aussi je ne fais des courses que pour deux ou trois jours. Je n’ai plus envie d’aller au restaurant. J’en ai fait un hier soir, beaucoup trop copieux.
Pour le gasoil ce n’est pas pratique, c’est juste à côté de la rampe pour sortir les bateau, c’est bien pour les bateaux à moteur ou les petits voiliers mais avec Harmattan j’ai peur de toucher aussi j’ai décidé de faire une rotation de bidons. A raison de 40 litres par voyage il va m’en falloir quelques uns. J’ai commencé ce soir, mes bras s’allongent un peu à chaque rotation.
Puis vers 16 heures, prémices de la perturbation, le ciel s’est bouché et maintenant nous avons des éclairs. Il y a un seul autre bateau de voyage, des anglais qui remontent sur Salvador, ils vont pouvoir partir avec ces bons vents du Sud.
Thu, 23 Apr 2015 19:00:00 GMT - Un système administratif anti plaisanciers A Vitoria
Thu, 23 Apr 2015 19:00:00 GMT - A Vitoria
21h00 en France.
Bonjour à tous,
- Mercredi matin J’ai l’impression d’être un lundi et de reprendre le travail. Le jour férié est dans les rétroviseurs et aujourd’hui il faut passer aux choses sérieuses et en tout premier lieu aller à la capitainerie de la marina pour me mettre en règle.
Ici comme dans beaucoup d’endroits maintenant, on n’apprend plus les langues, on apprend à se servir du traducteur de Google et cela suffit. C’est moins pratique, c’est moins convivial mais je dois bien reconnaître que ça fonctionne et finalement c’est efficace.
Le jeune réceptionniste m’installe derrière son bureau, lui reste debout et tape les questions dans sa langue. Je lis et frappe mes questions ou mes réponses en anglais (Il aurait pu choisir le français mais pour lui tous les étrangers parlent anglais). Je finis par comprendre que je vais devoir payer environ 10 Euros par jour pour avoir le droit d’accoster dans la marina avec mon annexe pour me rendre en ville.
Il est vrai que je pourrais profiter des douches mais j’en ai à bord du bateau, de l’eau j’en ai également car j’ai fait fonctionner mon déssalinisateur avant d’arriver. Je préfère l’eau dessalée que l’eau « filtré » des quais au Brésil. Le restaurant est fermé, les toilettes en panne par manque d’eau … Je pourrais malgré tout profiter de la piscine mais ce n’est pas mon truc.
Enfin j’accepte le deal mais avant de conclure je dois me rendre à la capitainerie du port pour faire mon entrée officielle dans cet état. C’est à l’autre bout de la ville. Résultat, entre la capitainerie de la marina et celle du port j’y consacre trois quart d’une journée. Je rentre à 16h30 épuisé, je n’ai plus qu’une envie : me reposer.
- Jeudi Matin Enfin une pleine journée pour m’occuper du bateau. Hé bien non, l’administratif continue à me pourrir la vie. Je suis en train de petit déjeuner et cette fois c’est la vedette des douanes qui s’approche avec la ferme intention de se mettre à couple. Je replie mon panneau solaire, sors les pare-battages et accueil un douanier.
Il veut contrôler mes documents. Pendant que je lui montre ceux-ci je ressens un grand choc, ses copains viennent de percuter Harmattan avec leur étrave. Je me précipite, sur le coup je ne vois rien mais lorsqu’ils seront partis je découvrirais sous le liston une grande trainée noire sur ma coque. C’est à chaque fois la même chose, les douaniers sont des bourrins incapables de faire la différence entre un cargo et un navire de plaisance. Ce sera encore une fois à moi de réparer les dégâts.
En attendant celui qui est monté à bords consulte mes documents, tous écrits en portugais et totalement incompréhensibles pour moi. Soudain il me dit qu’il y a un problème, que je ne suis pas en règle, que je n’ai droit qu’à deux mois, que je ne devais rester au Brésil que jusqu’au 4 Avril et il me monte dans mon dossier un document où, au milieu du charabia je lis 04/04/2015.
Il me confirme qu’il va devoir saisir le bateau. Je suis atterré. Mais j’ai vu dans un autre document une date au 5 Mai. Je lui montre ce document il me dit que, finalement, c’est OK (Grand soulagement !). C’est incroyable, même eux ne s’y retrouvent pas dans leurs paperasses.
Dès qu’ils ont quitté Harmattan je me lave, m’habille dans une tenue « correcte » (pas de short admis dans les administrations brésiliennes) et traverse la ville pour faire proroger la date limite pour le bateau. Etant revenu le 4 Avril à Salvador de Bahia, j’ai obtenu un nouveau visa de 90 jours ce qui permet à Harmattan de rester au Brésil jusqu’au 4 Juillet.
Je dois dire que j’en ai un peu mare de ce Brésil, les conditions de navigations ne sont pas idéales, ce pays n’en fini pas, à chaque étape je passe plus de temps à gérer les problèmes administratifs qu’à tout autre chose et cette règlementation très restrictive sur la durée du séjour est un véritable empoisonnement.
Tous les plaisanciers que j’ai rencontré n’ont pas vraiment appréciés et finalement ils sont passés au Brésil pour dire « j’y suis passé » mais ils n’avaient tous qu’une idée c’est de quitter au plus vite ce pays.
Personne ne descend au Sud de Salvador de Bahia. Mes copains anglais qui sont reparti ce matin me disaient que dans un port on leur a dit n’avoir vu qu’un seul bateau (un français) de toute l’année passée. Cela ne me surprend pas.
Sat, 25 Apr 2015 22:00:00 GMT - Une météo pas très fiable 20°39 S 40°28 W
Sat, 25 Apr 2015 22:00:00 GMT - 20°39 S 40°28 W
19h00 heure du bord, 22h00 TU, 24h00 en France.
Bonjour à tous,
- Vendredi 24/04 Encore une demi-journée de perdu pour traverser la ville afin d’aller faire tamponner mon autorisation de quitter cet état à la capitainerie du port. La météo prévoie une journée avec un peu de vent du Nord demain et j’ai envie d’avancer un peu. J’ai deux solutions, une petite baie avec des mouillages sympa dans une vingtaine de Miles (Enseada de Perocäo) et un port sans attrait dix Miles plus loin (Porto do Ubu). Après ce sera 150 Miles non stop.
J’ai terminé mon plein de gasoil, j’en ai mis 300 litres, 8 voyages avec deux lourds bidons de 20 litres chacun. J’avais fait presque 700 Miles depuis mon dernier plein, 155 heures de moteur, encore une fois je vérifie ma consommation qui se trouve toujours autour de 1,8 litre à l’heure. C’est très peu pour un moteur de deux litres de cylindré.
Lorsque j’ai dû déterminer quel moteur mettre dans ce bateau j’ai longtemps hésité. Mon frère, pour un bateau équivalent, possède un 130cv ! C’est beaucoup trop, du poids pour rien. J’avais le choix entre un 80cv et un 50cv. Mais le 80cv était équipé d’un turbo et je n’en voulais pas, plus c’est simple et moins il y a de panne.
Finalement j’ai un 50cv pour un bateau de 16 Tonnes. Au début j’ai cru m’être trompé mais maintenant je sais que j’ai fait le bon choix. Par contre j’ai installé une hélice avec beaucoup de couple pour fonctionner à bas régime. De toute façon en mer ce n’est jamais par la force que l’on y arrive et pour moi si le moteur est nécessaire ce sera toujours voiles et moteur. Mon autonomie au moteur est d’environ 1200 Miles.
- Samedi 25/04 J’ai remonté l’ancre à 6 heures ce matin. Pas trop de difficultés pour quitter cet endroit car, même si j’y laisse des copains, je n’ai pas eu l’occasion de m’y faire des amis. Pourtant j’aimerai beaucoup vivre ici, c’est extrêmement agréable. Il y a plein d’immeubles modernes, tous très beau. Les appartements y ont l’air luxueux.
Beaucoup de ces tours font dans les quarante étages, plus de cent mètres de hauteur. Dans les trois cent mètres autour de la marina il y a les beaux hôtels, la tour du Bristol, celle du Méridien, celle du Sheraton… Partout, dans la ville on voit des terrains de sport et des courts de tennis. Les pistes cyclables permettent de parcourir toute la ville, elles ont la largeur d’une voie de circulation pour automobiles !
Contrairement à Bahia où la population est essentiellement noire, ici elle est très blanche, des descendants de Hollandais, d’Italiens, d’Allemands … Les radios FM sont les même que chez nous, on y entend les vedettes internationales, surtout en langue anglaise mais parfois une vedette française également.
Je n’ai vu que très peu de favelas et surtout celles que j’ai pu voir étaient très petites. Deuxième port minéralier au monde, je pense que l’endroit est assez riche, d’ailleurs le parc automobile de grande qualité et récent en est la preuve.
Je sors de la baie et tourne à droite plein Sud, un petit vent d’une douzaine de Nœuds me pousse, c’est un vrai bonheur. Je serais arrivé avant midi et la journée commence bien. Je m’installe sur les coussins du carré et attrape mon livre. J’ai fait les trois quarts de la distance lorsque je sens un grand courant d’air dans le bateau.
Que se passe-t-il ? Je range mon livre et sors dans le cockpit. Surprise ! Le vent vient de passer en un instant de 12 N en plein sur l’arrière à 20 N en plein sur l’avant. Non, le bateau n’a pas tourné. Il faut tirer des bords, bientôt la mer du vent se forme, je n’avance plus. Au loin, sur l’avant, le ciel est tout noir.
Puis, vers 13 heures, le vent retombe aux alentour de 10 Nœuds mais en restant sur l’avant et la mer met un bon moment avant de se calmer un peu. Finalement je jette l’ancre à trois heures moins le quart dans la Enseada de Perocäo. Je suis affamé. A tirer des bords j’ai parcouru 33 Miles.
L’endroit est d’une beauté à couper le souffle, je vous raconte cela demain, j’ai trop faim.
Mon, 27 Apr 2015 22:00:00 GMT - Le condominium 21°08 S 40°37 W
Mon, 27 Apr 2015 22:00:00 GMT - 21°08 S 40°37 W
19h00 heure du bord, 22h00 TU, 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Le condominium est très prisé au Brésil, beaucoup de criques paradisiaques font partie de condominium. Le condominium est un ensemble immobilier luxueux, totalement clos, avec à l’entrée principale un poste de garde comprenant une guérite, des gardiens 24 heures sur 24 ainsi que des barrières. Il faut montrer pate blanche pour pouvoir entrer.
Côté plage, ce n’est bien entendu pas clôturé mais il y a des guérites équipées de gardiens qui surveillent en permanence. Ici, le condominium fait plusieurs dizaines d’hectares et pour les plages qui doivent représenter un linéaire d’environ un kilomètre sont implantées cinq ou six guérites, une à l’extrémité de chaque chemin ou route qui mène à la plage.
J’ai fait copain avec les gardiens qui me promènent à l’arrière de leurs motos et j’ai ainsi pu visiter les lieux. D’une part la crique elle-même est d’une beauté époustouflante avec ses plages de sable blond, toute cette végétation d’un vert profond et ses énormes blocs de granit travaillés depuis des millénaires par la force inépuisable de la mer. On dirait des baleines qui reposent ainsi de part en part.
Les propriétés sont toutes différentes mais l’architecture est absolument remarquable, le luxe est partout. Il y a de petites villas, des moyennes, des grandes et de véritables propriétés qui parfois sont closes à l’intérieur même du condominium.
Comme il y a une armée de gardiens, il y a une armée de jardiniers qui entretiennent tout. Les arbres sont magnifiques, il y a des palmiers, des arbres du voyageur, d’énormes caoutchoucs, des agaves, des bananiers … Certains sont en fleurs, il y a du rouge, du jaune, du mauve, du blanc, énormément de couleurs mais également de parfums très agréables.
Tout est nettoyé, les pelouses sont arrosées et taillées quotidiennement, leur couleur est d’un vert incroyable avec des reflets dorés par les rayons du soleil. Le matin les jardiniers ratissent les plages, le moindre déchet est retiré, c’est un véritable paradis.
La météo n’est toujours pas fameuse, pas beaucoup de vent mais dans le nez et une grosse houle de face qui vient de je ne sais où. Devant moi j’ai un parcours sans abris avec à 85 Miles, un cap compliqué à passer. J’ai décidé de partir tôt ce lundi matin. Je me lève à 6 heures mais manque de chance un gros orage vient d’éclater.
Ce n’est qu’à 7 heures que je peux mettre en marche. Mauvaise surprise, l’alarme température d’eau se déclenche. C’est un problème électrique mais il me faut trois heures, le fer à souder et de la bombe à contacts pour le solutionner (provisoirement peut être). Avec tous ces voyages l’oxydation s’est nichée un peu partout.
J’en profite pour retendre mes courroies d’alternateurs et finalement je mets en marche à 10h15. Hier le vent a soufflé très fort mais aujourd’hui nous sommes entre 10 et 12 Nœuds. Je dois tirer des bords et je m’aide du moteur. Je n’avance pas très vite et j’ai hâte de passer ce cap.
En milieu d’après midi c’est le satellite qui fait des siennes. J’ai perdu l’antenne. Encore des problèmes d’oxydation. Je passe deux bonnes heures là-dessus, c’est du provisoire, je pense avoir récupéré la fonction data mais pas le téléphone. Je verrais bien ce soir si je peux me connecter sur Internet.
A bientôt
Jean-Louis
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"de surprise en surprise c’est merveilleux avec votre bon sourire vous arrivez a ouvrir toutes le portes j’espere que serez connectébisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 28-04-2015 à 15:22
Tue, 28 Apr 2015 22:00:00 GMT - Le Cabo de Sao Tome 22°20 S 41°21 W
Tue, 28 Apr 2015 22:00:00 GMT - 22°20 S 41°21 W
19h00 heure du bord, 22h00 TU, 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Le Cabo de Sao Tome, (le cap de Sao Tome) est le point de passage qui sépare une côte plus ou moins verticale au Nord et une côte plus ou moins horizontale au Sud. Lorsque l’on observe les fichiers météo à cette saison, il est marquant de constater l’impact qu’à cet endroit sur la direction des vents.
Au Nord les vents ont une forte composante Sud alors qu’au Sud ils viennent plutôt de l’Est. Du coup, un voilier qui se rend de Salvador de Bahia à Rio doit lutter contre le vent jusqu’au passage de ce cap puis, dès le cap paré il bénéficie de vents portants.
Hier, au fil de la journée, la mer s’est calmée petit à petit et le vent est tombé autour de 6 Nœuds en plein sur l’avant. J’ai ainsi passé la journée puis la nuit à tirer de larges bords, génois, grand voile, artimon et moteur à 1500 tours.
Cette partie de la côte est un plateau continental qui s’étend sur plusieurs dizaines de Miles au large. Les fonds sont d’une vingtaine de mètres et à environ 50 Miles, là où la mer devient soudain plus profonde sont implantées une myriade de plateformes de forage. Des pipelines, gazoducs et oléoducs sont posés au fond de la mer et relient celles-ci au continent.
Des cargos et des pétroliers sont mouillés un peu n’importe où, parfois à plus de 20 Miles de la côte. La nuit on rencontre également des bateaux de pêche avec leur grosse barque qui tendent des filets éclairés de ci de là sur de grandes longueurs.
Bien entendu tout cela se traduit par de nombreux échos radar qu’il faut gérer. De plus il y a les échos furtifs (donc alarme et gestion du problème) ! J’ai mis un moment à comprendre puis j’ai eu la chance d’en voir un traverser mon écran à grande vitesse. J’avais déjà connu ça en Australie avec les avions de la marine qui passaient à ras de l’eau à quelques dizaines de mètres du bateau. Ici ce sont les hélicoptères qui font la navette entre les plateformes et la côte.
Finalement j’ai passé ce cap et ses hauts fonds qui s’étendent jusqu’à 8 Miles au large en fin de matinée. Très vite j’ai touché des vents d’Est, en plein sur l’arrière bâbord, d’environ 9 Nœuds. J’ai réduit mon moteur à 800 tours. Je ne l’ai pas coupé pour éviter la trainée de l’hélice. A cette allure je ne l’entends quasiment pas et je marche ainsi à 4 Nœuds.
Cet après-midi c’était farniente façon alizés sur Harmattan. Que c’est bon. Le soleil est encore chaud dans la journée mais l’effet combiné de ma descente plein Sud (donc vers le froid) et de la saison qui avance m’a obligé avant-hier à sortir un drap pour la nuit et le matin jusqu’à neuf heures et le soir à partir de 17 heures je porte une chemise. Il fait malgré tout encore 27 degrés dans le bateau mais dès que je sors le fond de l’air est frais.
Demain, en début de matinée je devrais arriver à Cabo Buzios, le Saint-Tropez Brésilien. Je vais y faire un stop, c’est parait-il une escale incontournable. Dans les années 1950-1960 Buzios était encore un tranquille petit village de pêcheur. L’endroit était pittoresque et dans les années 1960 Brigitte Bardot prit l’habitude d’y séjourner, transformant ainsi cet endroit en une des stations touristiques les plus en vogue et les plus fréquentées du Brésil.
Au compteur de ce jour 100 Miles tout rond. Ce soir le vent est tombé à 4 Nœuds et en plein sur l’arrière, il n’y a plus que le moteur pour continuer à faire route un peu. Lorsque je serais arrivé à Buzios je ne serais plus qu’à environ 70 Miles de la baie de Rio.
Wed, 29 Apr 2015 22:00:00 GMT - En vacances à Buzios 22°53 S 41°55 W
Wed, 29 Apr 2015 22:00:00 GMT - 22°53 S 41°55 W
19h00 heure du bord, 22h00 TU, 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Après une nuit calme j’ai jeté l’ancre ce matin à 7h50 devant Buzios. Il y a deux heures que le soleil est levé, il brille sans partage dans un ciel tout bleu et ça commence à chauffer dure. Heureusement une petite brise vient rafraîchir agréablement l’atmosphère. Je me sens bien. Dans la baie passe un pêcheur, le bruit caractéristique de son moteur monocylindre me rappel de nombreux petits matin dans des mouillages tranquilles devant des villages de pêcheurs.
J’imagine aisément ce que je vais trouver ici, la multitude d’« Escunas » (les grandes goélettes destinées à promener les touristes) mouillées ici donne tout de suite une atmosphère de vacances.
Je ne traine pas, petit déjeuner, toilette et je mets à l’eau mon annexe pour aller découvrir cet endroit. Bien que je sois à 200 mètres de la plage, je ne monte pas le hors-bord, je file à la rame pour faire un peu d’exercice. De toute façon le plan d’eau est tout lisse et c’est facile.
J’adore immédiatement et encore une fois je pourrais m’établir ici. C’est propre, c’est pimpant, les maisons son bien entretenues, il y a de la verdure et plein de restaurants en bord de mer avec des terrasses ombragées. De toute façon le touriste ne se trompe jamais, il ne va pas dans des endroits pourris.
Un peu partout, sur les places, en bord de mer et même dans la mer il y a des statues réalisées par différents artistes. Certaines sont très belles. Dans la mer trois pêcheurs sont en train de remonter un filet, sur un trottoir une belle femme année 1930, assis sur un banc un homme politique du pays, dans un square des enfants en train de jouer …
Je passe ma matinée à trainer un peu partout dans la ville, je suis en vacances et c’est bon. Je préfère cent fois ce genre d’endroit à des villes comme Salvador de Bahia où Rio. Je termine cette visite par un restaurant bien mérité.
D’ailleurs j’angoisse un peu d’arriver à Rio. Très souvent on me demande s’il m’arrive d’avoir peur lorsque je traverse les océans. Oui, j’ai peur d’arriver dans ce genre d’endroit. Je ne peux l’éviter, je dois visiter la Maracaña, Copacabana, la Corcovado … et les services administratifs.
Mais je veux rester le moins de temps possible dans cette baie inhospitalière. Il y a deux problèmes majeurs. Le premier c’est l’état d’insalubrité de l’eau. J’ai déjà connu cela à Malte et c’est répugnant. L’étrave du bateau fend un véritable tapis d’immondices flottant à la surface de l’eau. Le guide nautique du Brésil le précise de nombreuses fois et rien n’a changé depuis car les anglais que j’ai croisé à Vitoria me l’on confirmé.
Le second problème concerne les vols par effraction sur les bateaux dans la baie. C’est l’angoisse permanente. Pour moi il ne risque pas d’y avoir effraction puisque mon bateau ne ferme pas ! Même en remontant l’annexe sur les bossoirs on n’est pas sûr de la retrouver au matin.
Le rédacteur du guide nautique a vu une tentative de vol de son annexe au milieu de la nuit alors qu’elle était attachée sur les bossoirs. Il préconise de la monter carrément sur le pont et de l’attacher avec une grosse chaîne ou un gros câble. Moi j’ai trouvé mieux, tous les soirs je vais dégonfler totalement un boudin. Je n’aurais qu’à le regonfler le matin.
Un autre problème existe lorsque l’on va à terre. On ne peut la laisser sans surveillance. Du coup il faut payer environ 20 Euros par jour pour avoir le droit d’accoster avec l’annexe dans un club nautique. C’est compliqué.
Je repars du mouillage à 14h10 mais encore une fois la météo annoncée ce matin ne correspond pas. Je devrais avoir quelques nœuds de vent de Sud Est et j’ai 16 Nœuds de vent de Sud Ouest, c’est-à-dire en plein dans le nez. Je vais m’arrêter à l’abri du cap Frio pour attendre des conditions plus favorables. Bien qu’il n’y ait que 16 Miles à parcourir je pense arriver vers 22 heures.
A bientôt.
Jean-Louis
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"bonnes vacances à buzios vers rio dans le nord ilfait froid six degrésenvoyez moi du soleilen union gros bises à tous roselyneddecreta" Envoyé par roselynedemeestere le 30-04-2015 à 16:47
Sat, 02 May 2015 21:00:00 GMT - Rencontre à Arraial do Cabo 22°58 S 42°01 W
Sat, 02 May 2015 21:00:00 GMT - 22°58 S 42°01 W
18h00 heure du bord, 21h00 TU, 23h00 en France.
Bonjour à tous,
Finalement le vent commence à baisser progressivement, me rapprochant de plus en plus de la péninsule formée par le cap Frio la houle de face se montre de moins en moins agressive et une fois doublé le groupe d’îles Papagaios je peux arrêter de tirer des bords et faire route directe au moteur sur la grande baie abritée par le cap Frio.
A 21h30 j’entre dans le port naturel formé par l’Enseada Dos Angos avec au fond la ville d’Arraial do Cabo. La lune est là, je repère bien toutes les Escunas au mouillage ainsi qu’un énorme espace libre où je vais pouvoir jeter l’ancre. Un seul bateau se trouve là, c’est un catamaran et je mouille tranquillement dans 5 mètres d’eau, fond de sable.
Je vais dormir ici, demain matin j’irais faire un tour en ville pour rapporter quelques courses puis j’ai envie de passer l’après midi dans le mouillage « M3 » décrit dans le guide de la façon suivante « C’est le plus beau mouillage d’Arraial do Cabo et il est bien abrité par l’Ilha do Cabo Frio. L’eau est limpide et d’une belle couleur turquoise, sur fond de sable blanc ».
Puis je repartirai demain soir pour Rio. J’aime bien partir le soir. C’est très agréable et en plus cela me permet de voyager et de dormir en même temps. Ainsi je ne perds pas de temps et je profite à fond de chaque journée.
Je me lève comme d’habitude à 6 heures ce jeudi pour constater que mes voisins sont très matinaux, l’annexe n’est déjà plus là. Que peut-on faire en ville à 6 heures du matin ? Je m’installe dans le cockpit pour observer l’endroit. Le nombre de bateaux de pêche artisanale est impressionnant. Par ailleurs une longue plage de sable blanc borde tout le fond de la petite baie.
Tout d’un coup une annexe arrive, je comprends que ce sont mes voisins qui rentrent, il y a une femme et au commande du moteur hors-bord, un jeune blondinet. En passant la femme me crie « Bonjour, vous êtes français ? Nous aussi ». Sympa comme accueil.
En milieu de matinée, avant de partir en ville, en quelques coups de rames je m’approche du catamaran afin de recueillir des informations sur la topologie des lieux. Une heure plus tard je suis toujours en train de discuter avec Bérangère, dite « BB ».
Ils n’ont pas eu de chance, alors qu’ils dormaient au mouillage dans la baie d’ « Ilha Grande » ils ont été percutés par un bateau de pêche. Réveil en sursaut, le temps qu’ils sortent le bateau s’est fondu dans la nuit mais il y a des dégâts. Eraflures sur la coque, balcon tordu mais plus grave le hauban bâbord en kevlar est tout mâché.
C’est un mât pivotant, il est tenu par l’étai et les deux haubans, si l’un d’entre eux lâche, le mât tombe. Christian est parti ce matin de bonne heure par le premier bus, direction Rio puis Sao Paulo et enfin Barcelone où son frère doit lui apporter un hauban de rechange. Quel périple ! Il devrait être de retour Samedi soir.
BB est un peu marquée par les évènements, ensuite il faudra remplacer ce hauban sans faire tomber le mât. Je décide alors de changer mes plans et d’attendre le retour de Christian pour l’aider à effectuer cette manip. De plus je sais que c’est rassurant pour une femme seule sur un bateau au mouillage de savoir que quelqu’un se trouve proche, un coup de vent est vite arrivé.
C’est vrai qu’elle n’est pas seule, il y a Adrien, qui n’a que onze ans physiquement mais beaucoup plus dans sa tête. Il prend son rôle de capitaine par intérim très au sérieux et réagi toujours comme un petit homme. Il m’impressionne par sa maturité, il fait ses cours du CNED tout seul et ses notes sont excellentes dans toutes les matières. Je pense qu’il ira loin ce bonhomme.
En attendant je bricole sur Harmattan, j’ai réparé la liaison voix de mon satellite. Je suis content, c’était un câble qui était coupé.
Sun, 03 May 2015 21:00:00 GMT - A Arraial do Cabo A Arraial do Cabo
Sun, 03 May 2015 21:00:00 GMT - A Arraial do Cabo
18h00 heure du bord, 21h00 TU, 23h00 en France.
Bonjour à tous,
La vie nous réserve des moments de bonheur extrêmes mais également des moments difficiles à vivre.
Nous sommes vendredi premier Mai en milieu d’après midi pour nous et en début de soirée en France. Avec BB et Adrien nous sommes à l’Internet café. Prise de météo, lecture des mails, contact avec les proches, ce moment est comme à chaque fois, attendu avec impatiente.
Je viens d’avoir Francine pour le bisou du soir et BB vient d’avoir Christian qui se trouve à l’aéroport de Barcelone et qui attend son avion pour Sao Paulo avec son hauban bien emballé et filmé dans une feuille de plastique. Tout va bien.
Soudain Adrien m’attrape le bras, « Jean Louis il y a un problème, maman est en pleure ». Christian apprend en direct live que sa mère vient de faire un AVC. Elle est dans l’ambulance du SAMU direction le CHU de Montpellier. Adrien est très proche de sa « Mémé », avant de partir il y a 7 mois, ils habitaient dans la même rue et il passait quotidiennement beaucoup de temps avec ses grands parents. Il est effondré.
Qu’ils sont durs à vivre ces moments où tout bascule d’un seul coup. Que faire, nous sommes à presque 9000 kilomètres mais Christian n’est qu’à trois heures de voiture. Maintenant la mémé est sur la table d’opération, nous arrivons à persuader Christian que sa place est à côté de sa mère. Je ne le connais pas mais je lui dis qu’il ne faut pas qu’il s’inquiète, je resterais là tant qu’il ne sera pas revenu et j’assurerais la sécurité.
La soirée est morose mais finalement nous apprenons qu’avant de passer entre les mains du neurologue la mémé était consciente même si son élocution était difficile. Samedi matin nous apprenons qu’elle va s’en tirer avec « seulement » si je puis dire, la moitié haute du corps paralysé. Christian est près d’elle et de son père.
En attendant, ici les choses se corsent. Le mouillage n’est pas idéal, il est ouvert à l’Est sur la pleine mer. Justement le vent se met à souffler de l’Est et la mer commence à rentrer. A un moment j’ai l’impression qu’Ornella, leur catamaran, n’est plus à la même place.
Au fil de la journée le mouillage devient de plus en plus malsain, Harmattan se cabre et s’ébroue comme un cheval sauvage. Si j’étais seul je serais parti depuis longtemps me mettre à l’abri dans un endroit plus sécurisé mais je ne peux les laisser là. Au fil de la journée je commence à prendre des alignements et, effectivement leur bateau recule vers la plage.
En fin d’après midi, rentrant de la ville, lorsqu’ils passent à côté d’Harmattan je demande à BB si elle ne pense pas que son bateau recule. Elle n’a aucun doute et est persuadée qu’il ne bouge pas. Plus tard j’apprendrais qu’elle ne sait pas faire des alignements.
Mais je passe ma soirée à en faire et je n’ai plus de doute, si je laisse faire au petit matin je vais les retrouver sur le sable. Que c’est difficile, je prends mon courage à deux mains et vers 21 heures je saute dans mon annexe et vais cogner à leur bateau alors qu’ils sont déjà couchés. Je sais que je vais provoquer une crise.
Il faut que j’arrive à les convaincre. Ce n’est pas aisé mais je me montre persuasif. Je demande la profondeur, on ne sait pas mettre le sondeur en marche, la position GPS, idem. C’est souvent ainsi, sur les bateaux de plaisance l’homme est le capitaine, il fait tout et la femme exécute ce qu’il lui demande. Du coup, dans les situations d’urgence sans le capitaine, on est totalement paralysé.
Nous finissons par décider de relever l’ancre et de remouiller un peu plus haut. A bord c’est l’hystérie totale. Je ne connais pas les catamarans, je me mets néanmoins aux commandes, BB s’occupe de l’ancre, elle est tellement paniquée qu’elle n’arrive pas à remettre le manillon dans sa manille, ses mains bougent en permanence de 5 cm l’une par rapport à l’autre, elle ne contrôle plus rien.
Après une demi-heure d’efforts et de cris Ornella est à nouveau mouillée avec 70 mètres de chaîne. Ouf ! Quel stress ! Il ne me quittera pas de la nuit. Si les choses empirent j’ai deux bateaux à gérer et je suis seul, difficile !
Ce soir le vent a encore monté, il atteint 25N avec rafales à 30 mais avec une petite composante Nord. Pour l’instant les ancres tiennent. Il faut attendre mardi matin pour que le vent se calme. Pour moi cela va être long.
Pour terminer, une pensée pour une de mes fidèles lectrices qui vient de nous quitter, ma tante Jeannine.
A bientôt
Jean-Louis
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"Toute mon admiration pour le Saint Bernard des mers" Envoyé par Olivier le 04-05-2015 à 12:41
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"ier à la dialyse le docteur hamdiniestvenunnous voir en discutant avec l’ifirmiereil parlait losque je lui ai dit que j’avez de vos nouvelles par votre blog ilaassisté a plusisers de vos conferonces emballéje suis de mieux enmieux grace àvous bisous roselyne" Envoyé par roselynedemeesterere le 05-05-2015 à 17:47
Wed, 06 May 2015 23:00:00 GMT - Après la pluie vient le beau temps A Arraial do Cabo
Wed, 06 May 2015 23:00:00 GMT - A Arraial do Cabo
20h00 heure du bord, 23h00 TU, 1h00 en France.
Bonjour à tous,
J’aime bien l’expression « Après la pluie vient le beau temps ». Tout d’abord c’est une vision positive de la vie, une façon de voir le verre à moitié plein, et d’une manière beaucoup plus étendue la certitude que, quelques soient les problèmes, les difficultés ou tout simplement les passages difficiles par lesquelles on passe parfois, la roue continue de tourner et la situation ne peut que s’améliorer.
C’est vrai bien entendu au niveau météorologique, les Bretons le savent très bien, chez eux il fait beau plusieurs fois par jour. J’y pense souvent lorsque mon bateau lutte dans une tempête, je sais qu’il souffre, que c’est dur mais je sais également que tôt ou tard la tempête baissera en intensité et que les conditions de navigation redeviendront plus clémentes. Il faut être patient et c’est tout.
Mais c’est vrai aussi dans la vie de tous les jours, les difficultés peuvent être familiales, professionnelles, financières, médicales… si on s’accroche, si on le souhaite réellement, et si l’on n’exige pas l’impossible, très souvent les choses s’améliorent et le soleil revient.
Je vous ai laissé dimanche alors que la situation dans le mouillage était particulièrement compliquée. Je vous rappelle que cet endroit est totalement ouvert sur l’océan et justement le vent souffle en plein dans l’ouverture à 25 Nœuds, rafales jusqu’à 33 Nœuds. Harmattan tire sur sa chaîne dans des creux de deux mètres en faisant des bonds impressionnants. L’avant plonge dans la mer avant de monter à près de quatre mètres.
Dans l’après midi, sachant que le vent allait encore forcir, j’ai déroulé 30 mètres de chaîne en plus des 40 déjà envoyés. Avec 70 mètres de chaîne de 12 et mon ancre CQR de 35 kg au bout je suis relativement tranquille. Pour sécuriser le tout, en plus de mon bout habituel qui relie la chaîne à ma croix de remorquage, j’ai brélé une pantoire.
Malgré tout je ne suis pas tranquille et je me lève très régulièrement pour surveiller si tout se passe bien tant pour Harmattan que pour Ornella. A trois heures, tout est OK, il y a 36 heures que nous avons repris son mouillage. Il est composé d’une ancre Spade et de 70 mètres de chaîne de 10. Puis à 5 heures je me lève et surprise, le catamaran a reculé d’une quinzaine de mètres.
Ce n’est pas grave, l’important est que l’ancre arrive à raccrocher. Je constate également qu’une Escunas, une goélette brésilienne en bois d’une trentaine de mètres de long a rompu son mouillage et dérive au milieu des autres bateaux. Les conditions sont exceptionnelles. Dans la matinée de lundi, progressivement le vent faiblit mais la houle va mettre 24 heures pour disparaître.
Pour la première fois depuis plusieurs nuits nous pouvons dormir sans stress. Christian est dans l’avion et à midi nous allons l’accueillir à l’arrivée du bus venant de Rio. C’est un garçon sympa, allure un peu baroudeur, nous ne nous connaissons pas mais nous tombons dans les bras l’un de l’autre.
Sur Harmattan j’ai préparé un déjeuner de gala et nous passons quelques heures très agréables à faire connaissance. Ce matin à 7 heures je suis sur Ornella, j’ai apporté mes poulies ouvrantes. Après un petit déjeuner rapide nous nous attaquons au remplacement de ce hauban. C’est un mât tournant posé sur une rotule, le hauban est en fibre, prévu pour résister à 25 tonnes. Quel boulot ! Enfin, à 13 heures trente le neuf est en place. Embrassades, nous avons réussis, quel bonheur !
A bientôt
Jean-Louis
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"dans le nord nous disons aprés la pluie encore de la pluie des éclaircies trés timides j"aimerai etre en mer avec vous tous grosses bises roselynedquo" Envoyé par roselynedemeestere le 09-05-2015 à 17:19
Tue, 12 May 2015 19:00:00 GMT - Et puis il faut bien se quitter 22°58S 42°01W
Tue, 12 May 2015 19:00:00 GMT - 22°58S 42°01W
16h00 heure du bord, 19h00 TU, 21h00 en France. A Arraial do Cabo
Bonjour à tous,
Le principal attrait des voyages et surtout des voyages en solitaire est que naturellement les rencontres se succèdent et le bonheur se trouve souvent au rendez-vous.
Mais parfois c’est encore plus fort. Je viens de faire une rencontre réellement exceptionnelle, une rencontre qui va marquer le fil de ma vie d’une pierre blanche, une rencontre qui a créé des liens si sérés qu’ils seront indestructibles pour le reste de mes jours. Merci le hasard, merci la vie.
Il faut dire que tout était en place puis tout s’est encliqueté pour concourir à faire du croisement de nos routes une véritable explosion de sentiments d’une intensité rare. Il est dix heures ce matin et Ornella vient de se rapprocher une dernière fois d’Harmattan, photos, envoie de bisous, agitation de mains, promesses de se revoir très vite et puis, quand même, ce petit sentiment de tristesse au fond du cœur.
Il faut dire que depuis douze jours, mis à part quelques rares exceptions nous avons déjeuné et dîné ensemble tous les jours et souvent pris le petit déjeuner également ensemble.
Cette fameuse nuit, ces instants où il a fallu agir pour éviter qu’Ornella finisse à la côte reviennent souvent dans nos conversations et je pense que ce moment est le béton qui a scellé à jamais notre amitié.
Mais revenons quelques jours en arrière. Mercredi dernier nous avons réussi à mettre en place le hauban neuf sur Ornella, plus rien ne me retient ici mais des liens si forts se sont tissés entre nous que je n’ai plus envie de partir. A un moment donné il faut bien prendre une décision, ma famille me manque également et vendredi je décide de bouger le lendemain matin, de passer une dernière journée dans une petite crique sympa un peu plus loin puis de prendre la mer pour Rio le soir même.
Je lève donc l’ancre samedi à 6 heures, Ornella doit venir me rejoindre dans cette crique vers 9 heures afin de passer une dernière journée ensemble. Mais les évènements en ont décidés autrement. A 6h45 je mouille à nouveau dans l’Enseada dos Anjos (La baie des anges).
Le moteur ratatouille, ne prend pas ses tours, le lock est à nettoyer et l’alarme « moteur chaud » est active en permanence. Je passe une partie de la journée à réparer (nettoyage décanteur, changement filtre GO …) et le programme est reporté d’une journée.
Donc, dimanche matin je lève à nouveau l’ancre à 6 heures. Pour aller à cette crique il faut passer par un passage difficile avec un seuil à 1,8m alors qu’Harmattan a un tirant d’eau de 2 mètres. C’est marrée haute avec 90 cm d’amplitude, cela doit passer. Mais au moment où je me présente mon écran de navigation tombe en panne. Emmanché dans la passe je suis obligé de continuer mais je suis maintenant bloqué dans cette crique.
Vers 8h30 Ornella se présente, par VHF j’explique à Christian mon problème et je lui demande de me guider pour ressortir de cet endroit. Nous allons ensuite mouiller dans une crique plus abritée et plus proche de la ville. Dans cet endroit nous sommes trois bateau, Ornella, Harmattan et …. un sous-marin brésilien. Pas commun !
Lorsqu’il a remonté son ancre, Christian a découvert que la verge est tordue d’une trentaine de degrés, ceci explique très certainement qu’Ornella dérapait alors que le vent n’était pas si fort. Nous avons donc un peu de pain sur la planche pour tout remettre en ordre.
Avec mon écran en panne je suis très handicapé, plus de cartographie, plus de radar, plus d’AIS, plus rien. Heureusement j’ai le logiciel de cartographie sur mon ordinateur, je sors un cordon dont la prise USB qui a fait la tour du monde est toute rouillée et, miracle, j’arrive à faire apparaître la carte sur l’écran de mon PC. C’est déjà énorme.
Mais hier matin j’arrive à joindre le technicien du constructeur, le problème de mon écran est un bug, le disque dur est rempli par les traces de toutes mes pérégrinations à travers le monde. Il me donne une manipulation (tenir un bouton enfoncé avant de mettre en marche) l’écran fait une remise à zéro usine et remarche normalement. Je n’ai plus qu’à refaire mes paramétrages personnels. Ouf !!!!!
J’arrive sur Ornella à 8 heures ce lundi matin, j’ai sorti ma grosse ancre Fortress, nous remontons le mouillage et nous la mettons à la place de la Spade. Nous n’avons plus qu’à aller en ville pour trouver une presse afin de remettre cette verge en ligne. Puis dans l’après-midi Christian plonge pour nettoyer mon hélice et changer mon anode.
Tout va bien, ce matin le vent est favorable pour remonter sur Bahia et mes amis en profitent. Pour moi mon tour viendra certainement jeudi lorsque le vent aura tourné.
Depuis qu’ils sont partis je vais en permanence au hublot pour observer l’entrée de la baie, là où Ornella a disparue. Il n’y a rien. J’aimerais tellement voir apparaître à nouveau ce catamaran mais comme je détesterais également cette éventualité signe d’un problème pour mes amis. Comme nous sommes contradictoires parfois, séquence nostalgie….
A bientôt
Jean-Louis
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"Très touchée de voir mes amis BB, CRICRI et DIDI à travers vous, c’est émouvant ! Ils vous estiment énormément et je vous remercie pour tout ce que vous avez fait pour eux ! Je vais vous suivre régulièrement avec plaisir ! Avec toute mon admiration, je vous souhaite bon vent !" Envoyé par Elisabeth le 14-05-2015 à 21:42
Thu, 15 May 2015 22:00:00 GMT - Droit devant Rio de Janeiro 23°01S 42°14W
Thu, 15 May 2015 22:00:00 GMT - 23°01S 42°14W
19h00 heure du bord, 22h00 TU, 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Après quinze jours d’arrêt à Arraial de Cabo me voici à nouveau en mer. Depuis deux jours je me suis remis au travail, travail sur le bateau car il y a en permanence des petites réparations et de l’entretien à effectuer mais également travail pour le bureau.
Je devais finaliser la consolidation du Groupe. L’Enseada do Forno est un petit paradis mais malheureusement le GSM ne capte pas bien aussi hier matin je suis retourné dans la Baie des Anges. Hier après midi c’était la fête, majorettes, fanfares, défilés …
A midi aujourd’hui j’ai levé l’ancre pour me rendre à ce que les plaisanciers appellent le mouillage M3, l’eau y est limpide (si l’on prend comme référence la généralité des eaux brésiliennes). J’ai ainsi pu passer le seuil à 1,80 mètre à marée haute.
Le mouillage est très sympa, abrité et face à une grande dune de sable blanc, c’est ici que les locaux viennent passer les weekends et jours fériés. Le promontoire est coupé par un grand trait de scie, c’est assez étonnant. Un peu plus loin, une passe étroite entre deux collines qui tombent à pic dans l’eau permet de rejoindre la pleine mer direction Rio.
Il y a 60 Miles à parcourir, aussi j’ai levé l’ancre à 16 heures pour me présenter à l’entrée de la baie au petit jour. Le vent est asthmatique, entre 6 et 8 Nœuds sur la hanche arrière bâbord, pas de quoi me propulser sans l’aide de la risée Volvo.
Je ne saute pas de joie à l’idée de rentrer dans cette baie où le niveau de pollution est maximum, néanmoins il faut y aller, le pain de sucre, le Christ rédempteur, Copacabana, le Maracaña, je ne peux passer par ici sans faire cet arrêt mythique. Et puis aligner au lever du jour le Corcovado et le Pao de Acucar doit être magique, la photo promet d’être belle.
Je vais ensuite m’occuper de trouver un endroit pour laisser Harmattan quelques mois. Ici c’est le début de l’hiver, l’équivalent de mi-novembre dans l’hémisphère nord. En France la belle saison commence et j’ai l’intension d’en profiter.
L’idéal aurait été de mettre le bateau à sec mais au Brésil c’est compliqué. Les seuls endroits où ce serait possible sont à des tarifs tout à fait prohibitifs et je n’aime pas gâcher. Aussi je vais certainement le laisser au mouillage. Enfin, cela va m’occuper les prochains jours.
12M au compteur à 19h, à 49M de Rio
A bientôt
Jean-Louis
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"merci des bonnes nouvelles vive riovous aidez les autres vous avez plein damis le 22maije faits une angio pour ma fistule vous s"avez ce n"est tres agreable bon vent bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 16-05-2015 à 14:55
Sat, 16 May 2015 22:00:00 GMT - La baie de Guanabara 23°00S 43°12W
Sat, 16 May 2015 22:00:00 GMT - 23°00S 43°12W
19h00 heure du bord, 22h00 TU, 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Je n’ai pour ainsi dire pas dormi lorsque je me présente à 5h45 dans l’entrée de la baie de Guanabara ce vendredi matin. Toute cette partie de côte est pourtant interdite à la pêche mais le trafic de cargos et surtout de remorqueurs est très important. Je ne comprends pas, toute cette côte est remplie d’énormes remorqueurs de haute mer. Ils servent certainement à gérer toutes les plateformes pétrolières qui se trouvent au large.
Bientôt le jour commence à se lever et à 7h12 très précisément j’aligne le Corcovado avec le Pao de Acucar, lefameux pain de sucre. C’est un énorme moment, je suis bien à Rio, la ville mythique par excellence.
Mon ambition est de trouver un endroit sûr pour laisser Harmattan pendant les quelques mois d’hiver austral. Je n’ai pas le droit de passer plus de 180 jours par an au Brésil mais Harmattan peut y rester deux ans. Du coup, je vais passer l’été en Europe puis je reviendrais pendant l’hiver chez nous passer l’été austral au Brésil.
On m’a conseillé un Iate Club sur l’île de Paqueta tout au fond de la baie de Guanabara que tout le monde nome baie de Rio. Cette baie est coupée en plein milieu par un énorme viaduc de 13,5 kilomètres de long. J’ai cherché pour trouver son tirant d’air mais la seule information que j’ai pu recueillir est « que les grands cargos passent dessous ».
Lorsque je passe dessous, je serre les fesses tout de même mais je me sens minuscule. Derrière ce viaduc des dizaines et des dizaines de bateaux sont au mouillage avec encore une fois une majorité de gros remorqueurs de haute mer. Je dois slalomer.
L’eau est très polluée, elle est marron verdâtre et par endroit il y a de grosses plaques de mousse marron clair. Mais je m’attendais à pire, à Malte mon étrave écartait les imondices dont la mer était recouverte.
J’arrive à Paqueta à 10h12. Déception, je ne peux laisser mon bateau ici ! D’une part il n’y a aucun voilier, juste quelques petits bateaux à moteur dans un hangar. D’autre part c’est une plage ouverte vers l’Est sans aucune surveillance. En milieu d’après midi je veux me rendre à terre mais un membre du club me courre après pour me dire qu’il faut que je bouge mon bateau, je gêne le ferry.
Tant pis, je lève l’ancre à 16h45 pour revenir sur Rio. Ici il n’y a pas beaucoup de solutions, je me dirige donc sur le Iate Club de Charitas. La traversée de la baie de Rio la nuit est véritablement dantesque. C’est un morceau de bravoure mais j’adore cette ambiance.
Je suis entouré par les multiples lumières des bateaux au mouillage, aveuglantes pour la plus part. Il faut pourtant arriver à discerner les bateaux en marche des bateaux à l’arrêt, les pilotes qui filent comme l’éclair dans toutes les directions, les ferries qui traversent dans tous les sens, les bateaux de travail …
Je dois slalomer au milieu de ce capharnaüm avec pour pimenter un peu l’ambiance des hélicoptères qui traversent en tous sens et encore plus fort les gros avions long courrier qui passent en vrombissant juste au dessus de mes mâts, l’aéroport international de Rio se trouvant en bordure de baie, entre l’eau et la ville. Souvenirs assurés, beaucoup plus fort que de traverser le détroit de Messine la nuit.
Je fini par mouiller devant le Iate Club de Charitas à 19h35. Après une nuit où je prends enfin un repos bien mérité, je me rends en annexe à la marina. Je demande les prix pour y laisser mon bateau quelques mois : 70 Euros par jour, 2100 Euros par mois !!!!! C’est absolument démentiel.
J’aurais l’occasion de visiter Rio de nombreuses autres fois. Je décide qu’à l’occasion d’un voyage en France je prendrais une chambre et resterais quelques jours à Rio pour visiter. Pour l’instant il faut que je trouve un endroit pour stocker mon bateau.
La solution est déjà dans ma tête depuis un moment, elle m’est confirmée par le blog de Caramel : « Le plus malin est de laisser votre bateau à Paraty et de revenir en bus ».
Ce soir à 17h00 je lève donc l’ancre direction le Sud et le paradis annoncé de la baie d’Ilha Grande, d’Angra dos Reis et de Paraty à environ 60 Miles d’ici. J’adore partir le soir, j’adore naviguer de nuit, tout est plus difficile mais tout est plus beau.
Il est maintenant 18h, il fait totalement nuit, le spectacle du pain de sucre avec ses téléphériques, se découpant en ombre chinoise sur le ciel orangé des lumières de Rio est époustouflant de beauté.
Maintenant c’est Copacabana toute illuminée avec ses gratte-ciels et en arrière plan le Corcovado, tout blanc, lumineux, avec ses grands bras écartés à l’horizontale, face à la ville, face à la mer. Que d’émotions ! Mon dieu, que j’ai de la chance de vivre de tels moments !
Sun, 17 May 2015 22:00:00 GMT - Baía da Ilha Grande 22°58S 43°03W
Sun, 17 May 2015 22:00:00 GMT - 22°58S 43°03W
19h00 heure du bord, 22h00 TU, 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Après une nuit sans histoire, je me présente à l’entrée Est de Baía da Ilha Grande à 6 heures alors que l’aube commence à poindre. Cet énorme plan d’eau intérieur de 60 Miles de large a une profondeur moyenne d’environ 15 Miles.
L’entrée sur la mer est protégée par une énorme île, Ilha Grande justement. Allongée, elle culmine à plus de 1000 mètres d’altitude. Les trois grands sites de la baie sont Ilha Grande, la ville principale Angra dos Reis et la ville touristique Paraty. C’est pourquoi elle est nommée indifféremment par l’un de ces trois noms.
Le plan d’eau est lui-même composé de multiples coins et recoins, découpant des « baía » secondaires (Jacuacanga, Mangaratiba, Sepetiba, Ribeira et Paraty). A l’intérieur de celles-ci la côte est indentée de nombreuses criques au fond desquelles on trouve souvent une belle plage de sable blanc. Et puis, comme si cela ne suffisait pas pour le plaisir du plaisancier près de 250 îles ou îlots ont été semés un peu partout.
Du bateau le paysage est splendide, au premier plan on peut voir une bande littorale souvent assez étroite avec des plages et des petits villages ou des constructions isolées. Juste derrière montent des collines assez abruptes parfois couvertes d’herbe verte et de temps en temps d’énormes boules de roche comme tombées du ciel.
Et puis un peu partout, la forêt primaire Atlantique, la Mata Atlántica descend jusqu’au bord de l’eau. Derrière ce paysage de collines de moyenne importance se dressent des chaînes de montagnes qui dépassent les 1500 mètres d’altitude, forçant l’air humide à s’élever pour former d’énormes nuages.
Cette topographie génère des pluies assez fréquentes, souvent de gros orages en fin de journée l’été ce qui explique la végétation exubérante et toutes ces nuances de vert. Le ravinement entraine les limons dans la mer ce qui la rend pas très sympa à la baignade. Le guide précise pourtant « de longues plages aux eaux limpides », il va falloir que je cherche un peu mieux !
Mais comme il y a toujours des points positifs à toute chose, de nombreuses cascades sont à visiter après avoir suivi des chemins partant du littoral.
La baie étant située à égale distance de Rio et de Sao Paulo, elle concentre environ 80% de toute la plaisance Brésilienne. Les marinas se sont développées, il y en a à ce jour plus d’une vingtaine. Malheureusement, au Brésil la plaisance est un sport élitiste, ce n’est pas du tout comme en France.
La marina est avant tout un lieu de rencontre pour la classe supérieure avec au moins une grande piscine, parfois plusieurs, un restaurant haut de gamme, des tennis, des grandes salles de réception ou de banquet, un service de gardiennage haut de gamme, pléthore de personnels … Cette débauche de moyens et de services entraine des tarifs de stationnements absolument démesurés pour le navigateur de passage.
Mon problème va être de trouver un emplacement à un prix abordable pour laisser mon bateau. Si je ne trouve pas je serais obligé de descendre plus au sud.
J’ai jeté l’ancre en milieu de matinée à Mangaratiba. Comme c’était marée basse et qu’il n’y a pas beaucoup de fond je me suis avancé jusqu’à être bloqué dans la vase, à environ 200 mètres de la plage. C’est un petit village sympa où j’ai pu faire quelques courses. Demain je vais prendre un bus pour me rendre à la marina Porto Itacuruça dans la baie de Sepetiba afin de voir si je peux y trouver une solution.
Mon, 18 May 2015 22:00:00 GMT - Une pêche miraculeuse 23°02S 44°10W
Mon, 18 May 2015 22:00:00 GMT - 23°02S 44°10W
19h00 heure du bord, 22h00 TU, 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Ce soir je suis comme le pêcheur revenu avec ses soutes pleines de poissons. J’ai fait réellement une pêche miraculeuse à laquelle je ne m’attendais pas.
A cause de la limitation de séjour à 180 jours par an que nous impose la règlementation brésilienne (je crois d’ailleurs savoir que c’est une mesure de réciprocité par rapport à ce que l’Europe impose au peuple brésilien), Il fallait absolument que je trouve un endroit pour stocker mon bateau 5 ou 6 mois.
L’équation était ardue car d’une part je souhaitais toute la sécurité possible aussi bien au niveau des vols et dégradations qu’au niveau météorologique et d’autre part je ne pouvais accepter un tarif prohibitif.
Aussi j’ai décidé de visiter toutes les marinas pour essayer de trouver ce que je cherche. Et en tout premier lieu aller voir à l’Est de la baie. Il y a deux avantages, il y a un gros port de commerce tout au fond et de ce fait les plaisanciers ne fréquentent pas trop cet endroit ce qui doit pousser les prix à la baisse. Le second est que plus je vais vers l’Est et plus je me rapproche de Rio.
Au Brésil les transports en commun sont vraiment bon marché et ce matin j’ai pris le taxi collectif. J’ai décidé de visiter la marina Porto Itacuruça dans la baie de Sepetiba. J’adore ce mode de transport, c’est encore mieux que le bus, plus convivial. Tout le monde se connaît, tout le monde discute.
C’est un tarif unique quelque soit la distance, 3 R$ soit un peu moins d’un Euro. Le taxi s’arrête en permanence pour charger ou décharger, au bout du compte le chauffeur encaisse un véritable petit pactole. Avec moi, pas de chance pour lui je fais toute la ligne, de Mangaratiba à Itacuruça. Dans ce petit minibus à 15 places et il n’y a pas d’amortisseurs, après une heure j’en ressors totalement moulu mais, service en plus, il me dépose juste devant la marina.
Elle est gigantesque, j’ai du mal à trouver l’entrée. C’est une énorme résidence hôtelière avec piscines (vous avez remarqué le « s »), bar et restaurant haut de gamme. Le tout est super sécurisé, de nombreux bateaux à moteurs sont stockés à terre et trois pontons, peu remplis pendant cette saison hivernale, accueillent des bateaux à moteurs et quelques voiliers dont un de taille respectable.
Je trouve le gars qui gère cette marina. Très sympa, il suit des cours d’anglais depuis un mois et ce n’est pas facile mais nous arrivons à nous comprendre. Je lui demande le tarif pour un stationnement de six mois. C’est la saison creuse et il accepte de me faire la moitié du tarif annuel. C’est 460€ par mois, je n’en reviens pas, c’est un très bon prix, un des meilleurs que j’ai connu partout dans le monde. Cela fait 15€ par jour à comparer au 70€ de la baie de Rio.
Je lui dis que je vais réfléchir car je veux tout de même continuer ma quête mais je pense avoir trouvé la perle rare car ce prix, ce service à une heure de Rio en bus c’est l’idéale. Bon, j’aurais préféré pouvoir sortir Harmattan de l’eau mais est-ce possible ?
Je rentre sur Mangaratiba tout heureux, c’est une excellente journée. Cette opportunité m’enlève un fardeau important que je porte en moi depuis plusieurs semaines. Au moins maintenant j’ai une bonne solution.
Je vais continuer à me promener dans cette baie mais en étant beaucoup plus décontracté. Ce soir je suis devant une plage sympa, derrière une petite île qui me protège, dans l’Enseada de Jacarei, c’est très agréable.
Tue, 19 May 2015 22:00:00 GMT - Angra dos Reis 23°00S 44°18W
Tue, 19 May 2015 22:00:00 GMT - 23°00S 44°18W
19h00 heure du bord, 22h00 TU, 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Ce matin départ à 8h10 de Enseada de Jacarei, direction le mouillage de Praia do Bomfim. Je suis attiré par cet endroit où une petite chapelle toute blanche a été construite sur une île entourée d’eaux turquoise.
J’ai vu de nombreuses fois la photo de ce lieu magnifique et cela me fait penser à deux autres endroits similaires que j’adore. Le premier se situe en Grèce, dans la mer Ionienne, à Corfou, dans la baie de Gouvia. Vous avez forcément déjà vu la photo de cette chapelle, elle a fait le tour du monde. J’adore ce coin, c’est l’un de mes préférés.
Le second se situe au Monténégro, dans les bouches de Kotor exactement. Très peu connaissent ce plan d’eau. Pourtant c’est une petite perle de l’Adriatique et j’ai hâte d’avoir vu la Patagonie pour retourner dans ces eaux absolument sublimes.
Bien qu’ayant déjà pas mal voyagé, bien qu’ayant déjà trempé la quille d’Harmattan dans pas mal d’endroits, je suis loin d’avoir visité le monde entier.
Je me souviens avec émotion d’un bon moment lorsque j’ai eu l’occasion de faire une conférence sur l’île du Frioul. Une petite marseillaise a levé le doigt pour me demander si j’étais passé à Milwaukee lors de mon tour du monde. Certainement que son père possédait une Harley, elle était persuadée comme beaucoup de ces enfants, qu’ayant fait le tour du monde j’étais passé dans toutes les villes existantes.
Hé bien non ! Je disais donc que, bien qu’ayant visité pas mal d’endroits, je n’ai plus qu’une envie, c’est de revenir en méditerranée et en particulier en Méditerranée centrale et occidentale. Je crois qu’il n’est pas nécessaire d’aller chercher à perpette ce que nous avons juste en bas de chez nous.
Après déjeuner, je lève l’ancre pour poursuivre pendant une demi-heure, direction Angra dos Reis. C’est la plus grande ville de la baie avec environ 120 000 habitants. Je mouille juste devant la Marina Pirata’s, tout au fond de l’Enseada.
En fait c’est bien plus qu’une marina, c’est un gros ensemble immobilier doublé d’un centre commercial de moyenne importance avec des galeries marchandes ou l’on trouve toutes sortes de magasins y compris électroménager, des restaurants, des cafés … mais impossible de trouver une connexion WIFI qui fonctionne.
Maintenant c’est l’équivalent de fin novembre chez nous, je suis seul, il n’y a aucun autre voilier dans la baie, ils sont tous désarmés pour l’hiver. Mais j’imagine qu’en pleine saison il doit y avoir foule ici. Dans la marina un grand quai est réservé aux bateaux de passage pour que l’équipage puisse se rendre au centre commercial. Il y a également un grand ponton flottant pour les annexes de ceux qui auraient mouillé à l’extérieur.
Le supermarché est très bien achalandé, mais les prix sont assez élevés. Par contre on trouve plein de produits français dont du très bon champagne (Don Pérignon, Moët et Chandon Brut Impérial ….) j’en ai les papilles qui salivent tellement je suis en manque.
J’ai hâte de revenir ici en décembre ou en janvier pour de vraies vacances en famille.
Thu, 21 May 2015 22:00:00 GMT - Paraty 22°56S 44°54W
Thu, 21 May 2015 22:00:00 GMT - 22°56S 44°54W
19h00 heure du bord, 22h00 TU, 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Hier je me suis offert une « sortie ». Au programme « Visite du vieux village de Paraty ». J’adore ces journées de visite, cela me change du bateau et de la mer et le soir je suis tout heureux de retrouver la tranquillité de mon chez moi, le confort et les habitudes de mon vieil Harmattan.
Me voilà donc tout fringant à 8h30 à la sortie du centre commercial de Pirata’s. Premier problème, trouver la station de bus. Je vais à la première que je vois, ce n’est pas celle là mais une brésilienne charmante m’indique où je dois aller.
J’adore ces sorties car c’est à chaque fois l’occasion de rencontrer plein de gens, des brésiliens mais surtout beaucoup de brésiliennes qui se plient en quatre pour m’aider, rassemblant leurs très maigres connaissance des langues et n’hésitant pas à interpeller une autre passante pour se faire épauler. La nouvelle intervenante va aussitôt se charger de m’aider, n’hésitant pas à faire 20 minutes de marche en m’accompagnant pour expliquer au suivant mon problème et ainsi de suite.
C’est ainsi que je me retrouve à 10h15 dans le bus pour Paraty. Le voyage est fatigant, les routes sont bonnes mais parsemées de « gendarmes couchés » rebondis, les arrêts sont nombreux et le chauffeur accélère très fort et stop tout aussi brutalement dès qu’il voit un pouce levé au prochain arrêt. Et je ne vous parle pas des virages très serrés pris à toute allure.
Malgré tout je me forge plein de souvenirs car la route suit la côte et je peux admirer toutes ces petites criques où je vais me prélasser dans quelques mois. A midi quinze nous arrivons à la « Rodovaria », la gare des bus de Paraty.
Cette ville classée au Patrimoine National est un véritable petit bijou. Habitée initialement par les indiens Goianás et Tamoios, les Portugais prirent possession des lieux au début du XVIème siècle et construisirent un port qui grossit très rapidement. Les bateaux arrivaient chargés d’esclaves et repartaient les cales pleines d’or et de pierres précieuses.
La petite ville coloniale de Paraty était riche et prospère mais comme toute chose a une fin, l’abolition de l’esclavage au début du XVIIIème mis fin à cette période faste. Malgré tout les brésiliens ont su garder intact le centre historique et lorsqu’on s’y promène on est plongé avec délice quelques siècles en arrière.
Les maisons sont très typées de l’époque coloniale, avec souvent un rez-de-chaussée et un seul étage, beaucoup de boiseries très découpées et des teintes pastelle adorables. Les rues sont très mal pavées avec de grosses pierres rondes. Sur le côté, dans le même plan que la rue des pierres un peu plus plates forment une sorte de trottoir étroit. Puis une pente douce conduit en plein milieu de la rue ou un caniveau est formé de pierres un peu plus plates également. On se croirait à Paris au moyen âge.
Tout est bien entretenu, tout est propret, c’est le paradis du touriste. Chaque petite maison est un écrin dans lequel on va trouver une boutique de luxe, de l’artisanat, un petit restaurant avec quelques petites tables en bois recouvertes de nappes bien repassées et de différentes couleurs mais ou le rouge domine, des aquarelles, des vieux livres, des alcools, des épices et tout un tas d’autres produits haut de gamme.
C’est bon de se promener ici même si je me tords les chevilles. Tout d’un coup j’entends de la musique, c’est du Fado je crois. Quelle ambiance sympa ! Je m’arrête dans un de ces petits restaurants où une dame âgée très sympathique me prépare un plat de cuisine locale. Ce restaurant existe depuis le début des années 1800 !
La journée est très belle, grand ciel bleu et plus de 30 degrés. Je suis toujours un peu surpris et je dois dire émerveillé de voir qu’ici comme partout dans le monde les filles font tout ce quelles peuvent pour séduire les mecs. Il n’y a jamais d’hiver mais pourtant on vend des bottes, des vraies bottes qui montent jusqu’aux genoux et souvent avec talons haut. Elles sont adorables, alors qu’il serait si bon de se promener en mini short et en petit chemisier j’en vois porter des bottes !!!! Merci mesdemoiselles, merci mesdames, vous nous donnez beaucoup de bonheur.
Je repars à la rodovaria vers quinze heures pour l’épreuve de la route du retour.
Aujourd’hui je lève l’ancre à 6h10, direction la Marina d’Itacuruça où je vais laisser mon bateau pendant quelques mois. Je repars pour la France Mercredi soir, d’ici là je dois effectuer tous les papiers administratifs nécessaires pour mettre mon bateau sous douane et je dois également tout nettoyer pour stocker Harmattan.
J’ai un peu de pain sur la planche et si j’ai une journée ou deux j’irais visiter Rio. Je reviendrais ici le 11 novembre, lorsqu’il commencera à faire un peu frisquet en Europe.
A bientôt
Jean-Louis
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"je suis perdue dans les dates ou etevous? en cemoment paraty c"est le paradis jolies brésiliennes comme toutjour bisous roselynedi" Envoyé par roselyne demeestereroselyne le 26-05-2015 à 18:28
Tue, 26 May 2015 17:00:00 GMT - La marina Riomarina à Itacuruça 22°56S 43°54W
Tue, 26 May 2015 17:00:00 GMT - 22°56S 43°54W
14h00 heure du bord, 17h00 TU, 19h00 en France.
Bonjour à tous,
Lundi 25 mai, que je suis bien ce soir, s’il fallait trouver une définition au mot bonheur, il suffirait de décrire le moment présent.
Allongé dans mon cockpit, je suis en train de déguster par toutes petites gorgées la Caïpirinha que je viens de me préparer. La paille un peu longue m’évite tout mouvement de la tête, le seul effort que j’ai à produire consiste à attraper tout à côté de moi une chips, une pistache ou bien une olive à l’ail et de porter cette pépite à mes lèvres gourmandes et affamées car j’ai raté le repas ce midi.
A 19 heures il fait 26 degrés, c’est pourtant l’équivalent de fin novembre mais je suis sous les tropiques, les étoiles brillent et un léger souffle d’air vient juste iriser la mer autour de moi. Harmattan est parfaitement immobile, je suis sur un lac. Avec moi dans le cockpit, Eric Clapton, invité d’honneur depuis deux jours me berce avec son album « Unplugged » qui passe en boucle. C’est doux, c’est beau, c’est reposant, comme je suis bien !
En fait je viens tout juste de relâcher la pression qui m’étreignait depuis plusieurs semaines. Celui qui n’a jamais vécu l’aventure de la totale autonomie en solitaire dans un pays où il est extrêmement difficile de se faire comprendre ne peut imaginer quel niveau de tension on arrive à atteindre. Il y a des impératifs à obtenir et en particulier avec les administrations brésiliennes qui, dans ce grand pays, sont particulièrement compliquées et exigeantes.
Ce soir je suis soulagé, mon bateau est dans une marina sécurisée à tous niveaux et je suis enfin en règle au niveau de la législation brésilienne pour les mois à venir, je peux me décontracter totalement, j’ai fini par réussir ce challenge.
Heureusement, la chance est en permanence avec moi et cette fois encore elle m’a permis de tomber sur la marina RioMarina et sur son responsable Luiz Claudio da Sliva.
La marina RioMarina fait partie de l’énorme groupe immobilier portugais MB qui comprend entre autre les plus grandes marinas de la région, la marina Gloria à Rio, la marina Pirata’s à Angra, la marina de Velrolm, la marina Porto Bracuhy … Ici, par contre, la marina a été séparée de l’énorme complexe immobilier Riomarina ressort composé d’un luxueux hôtel avec restaurant haut de gamme et piscine ainsi que de multiples immeubles de standing.
Pour la marina les installations sont réduites, elles sont composées de trois pontons flottants avec eau et électricité 110/220V plus un bungalow pour le service administratif et un second pour les toilettes. Toilettes hommes et femmes séparées, avec pour chaque côté deux WC et une douche. Ce niveau réduit de moyens explique également le niveau réduit des prix pratiqués mais la propreté et l’entretien sont irréprochables.
C’est bien vu car si près de Rio c’est l’endroit idéal pour laisser son bateau lors d’un retour en France ou pour une visite à l’intérieur du pays, voir des pays limitrophes. Située en bout de baie, entourée de montagnes de faible altitude, les conditions climatiques y sont excellentes et les amarres ne fatiguent pas beaucoup.
La sécurité des biens y est très bonne et personne n’hésite à laisser son bateau grand ouvert pour une sortie à la journée ou même la nuit pour certains. J’ai même pu voir le sac à main de madame, en fait je devrais écrire mademoiselle oublié sur la plage arrière alors que monsieur et mademoiselle sont enfermés dans la cabine avant pendant plusieurs heures !
Et par-dessus tout, Luiz est d’un dévouement sans bornes. Pour commencer il a tout fait pour m’aider à amarrer Harmattan, faisant venir un gars à bord pour attraper la bouée puis faisant venir un électricien pour installer la prise 220V qui allait bien.
Ensuite nous sommes allés à la Capitainerie du Port avec sa Renault bien entretenue alors que celle-ci ne se trouve qu’à environ 300 mètres de la marina. Itacuruça n’est pas un port d’entrée officiel, il y a une délégation de la marine brésilienne et après maintes discussion Luiz à obtenu de faire ici mon entrée dans l’état de Rio. Il m’a alors confié que j’étais le premier bateau étranger à venir ici.
Problème suivant, comment régler la marina ? Cela paraît tout simple, hé bien non, çà ne l’est pas ! Premièrement Luiz n’a pas de machine pour les cartes Visa, deuxièmement il faut payer impérativement en Réals. Mais le Réal n’est pas une monnaie quottée et l’on ne peut transférer que des Euros ou des Dollars. Je vous passe toutes les démarches, mais aujourd’hui mardi nous n’avons toujours pas la solution. Je crois que la direction a décidé d’ouvrir finalement un compte en dollars.
Comme le weekend tout est fermé nous avons décidé de nous attaquer au problème de la mise sous douane de mon bateau dès lundi matin. Dimanche j’ai rédigé une demande en portugais en recopiant celle que j’avais obtenue des douanes de Salvador de Bahia. Difficile avec toutes ces lettres aux accents bizarres. Maintenant il me faut un contrat de location. Encore un fois c’est une grande première.
Luiz a installé sur son ordinateur le logiciel du groupe mais il lui faut une grande partie de la matinée et l’aide d’un collègue venu en renfort pour arriver à finaliser ce contrat. Ensuite direction la Capitainerie du Port pour faire viser ma demande, il faut à nouveau patienter plus de deux heures et discuter ferme pour obtenir un coup de tampon et un visa.
Nous allons maintenant rendre visite aux douanes à Itaguai. Mais, problème, celles-ci sont situées à l’intérieur de l’enceinte du port et il faut une autorisation pour entrer. Deux heures et demie d’attente debout en pleine nature ! Arrivés enfin aux douanes, bien entendu il nous faut encore attendre que quelqu’un ait le temps de s’occuper de nous.
Enfin nous sommes introduits dans le saint des saints. Heureusement Luiz est là et raconte toute l’histoire. Comme aucun voilier ne fait des formalités ici, il faut que notre interlocutrice se renseigne. Bientôt ils sont trois à discuter âprement sur mon cas. Il semblerait qu’à Salvador une erreur ait été faite par le service des douanes.
Finalement après de multiples coups de téléphones et plus d’une heure de pourparlers, la femme me tend le fameux TECAT (Termo de Concessão de Admissão Temporária). Il est 16h30 ! Je découvre avec bonheur qu’elle a purement et simplement annulé ce qui avait été fait à Salvador et qu’elle en a fait un nouveau qui va du 4/02/2015, date de l’entrée du bateau au Brésil jusqu’au ……5/02/2017, deux ans plus tard.
En effet, le bateau a le droit de rester deux ans maximum au Brésil, elle s’est contentée d’appliquer la loi ce que ne font pas les autres centres de douane. Cette information est extrêmement importante pour les autres plaisanciers et en particulier pour les Français qui ne descendent généralement pas en dessous de Salvador de Bahia à cause de ces tracasseries administratives.
C’est extrêmement dommage car le meilleur du Brésil se trouve entre Buzios (80 Miles avant Rio) et Paranagua (Les chutes d’Iguaçu) 320 Miles après Rio.
Aujourd’hui c’est lessive et ménage puis demain je prendrais le bus en début d’après midi pour Rio, après une escale à Sao Paulo j’atterrirais à Roissy jeudi en début d’après-midi.
Luiz ne sera pas là demain, pour nous quitter nous avons fait l’abraçao. J’adore ! Cela consiste à se serrer chaleureusement dans les bras. Avec les garçons on se tape dans le dos, avec les filles ce sont plutôt des caresse dans le dos, au niveau émotions c’est très fort.
A bientôt
Jean-Louis
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"vous etes pas loin de moi ouf mon angio bien passé je vais à lourdes avec les malades je faits 2 dialyse à tarbes je prie pour vous tous bises roselynedcon" Envoyé par roselynedemeestere le 30-05-2015 à 16:56
Thu, 04 Jun 2015 06:00:00 GMT - Heureux qui comme Ulysse France. Dans le TGV Paris Strasbourg
Thu, 04 Jun 2015 06:00:00 GMT - France. Dans le TGV Paris Strasbourg
6h00 TU, 8h00 en
Bonjour à tous,
Jeudi dernier 15 heures, le damier fait de différentes teintes du vert plus ou moins tendre des champs cultivés défile sous les ailes du Boeing en train d’atterrir à Roissy Charles de Gaule. Il y a 21 heures que j’ai quitté Harmattan, le voyage s’est bien passé et je ne suis pas trop fatigué.
Que c’est bon de rentrer chez soi ! Qu’il est agréable de pouvoir s’exprimer dans sa langue natale, de se faire comprendre facilement, de pouvoir pratiquer un peu d’humour avec ses voisins et de retrouver ses proches. Ces deux mois en solitaire à longer les côtes brésiliennes ont été difficiles. Tous les jours les challenges sont multiples, échanger, se comprendre, trouver la boutique qui va bien, le point Internet, le distributeur de billet, la ligne de bus … Mais heureusement j’ai fait de belles rencontres.
Dès que je sors de l’aéroport je suis frappé par une évidence : c’est le début de l’été, le bord des routes vient d’être fauché, une bonne odeur d’herbe coupée envahie la voiture, il fait beau et la météo annonce une vague de chaleur sous peu. Immédiatement une envie irrépressible de ballades en moto me saute dessus.
Tout d’un coup c’est comme une évidence, je ne vais pas passer tous ces mois d’été sans profiter à fond de la vie, il me faut une moto. J’ai bien le petit Draggstar 125 de Francine, avec j’ai déjà fait un tour de France en 2011 alors que je venais d’être greffé mais j’aimerais un peu plus de puissance car dans la monté des cols on a envie de pousser avec les pieds.
Depuis toujours je rêve d’une Harley Davidson. Je n’étais pas prêt, pas assez sage dans le sens pas assez philosophe mais ne serais-ce pas le moment de réaliser ce rêve ? Je dois dire que j’arrive à me convaincre très facilement et dès vendredi matin, au bureau, je consulte les annonces du « Bon Coin ». Je ne veux pas d’une grosse moto, le Draggstar m’allait très bien, je désire juste un peu de puissance en plus.
Immédiatement je cible le modèle qu’il me faut : le Sporster 883. C’est une petite machine avec le fameux Vtwin Harley, je la veux équipée des deux échappements en inox comme le Draggstar, d’un pare-brise, d’un sissy bar, de sacoches en cuir et d’un porte-bagages.
Il y en a quelques unes à vendre mais une seule correspond à mon idéal, elle est orange et noire, magnifique et c’est le coup de foudre immédiat. Bon point supplémentaire, elle se trouve chez Borie, en région parisienne, à Villiers sur Marne de l’autre côté de Paris.
Samedi après-midi je suis sur place, impatient de rencontrer la belle. C’est impressionnant, une fête est organisée par la concession, il y a près de 200 motards avec leurs Harleys, un podium avec un orchestre … Je me faufile comme je peux vers les motos d’occasion mais pas de 883 orange. « Elle est partie me dit le vendeur ». Grosse déception !!!!
Dans le même type il y a plusieurs occasions en noir mais je suis déçu, elles ne me plaisent pas. Mon Draggstar est noir et il est très beau mais pour ce modèle de Harley dans cette couleur, décidément je ne suis pas fan. Je vais partir, j’explique au vendeur que j’étais venu spécialement pour cette moto qui m’avait tapé dans l’œil.
Il me demande alors de venir dans son bureau et m’explique qu’en fait elle n’est pas vendue mais qu’il a décidé hier de la transférer dans une autre concession …. A Strasbourg !
Ouf ! Pour lui la négociation est facile et je ne mets pas longtemps pour signer son contrat de vente. Et c’est comme cela que je me retrouve ce matin dans le TGV Paris Strasbourg. Vers 10 heures je vais découvrir mon nouveau jouet. Le temps est magnifique, il fait chaud mais j’ai 550 Kms à avaler pour rentrer, la journée va être longue et fatigante mais que de bonheur en perspective ! Je vous raconterais.
Comme aurait pu dire Georges Brassens : « On vivra bien content » « Ma moto la France et moi » « Ma moto la France et moi » « Quelle est belle la Liberté » « La liberté »
A bientôt
Jean-Louis
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"jean louis encore une fois vous etes arrivé avotre désir bravo votre charme d’enfant gaté nous font sourire départ pour lourdes jeudi 11 juin tetour le 16 juin dialyse à tarbes bisous union de pensées et de priéres roselynesd" Envoyé par roselyne demeestereroselyne le 06-06-2015 à 15:24
Sun, 05 Jul 2015 19:30:00 GMT - Ballades à moto ( Dans un hôtel près d’Avallon
Sun, 05 Jul 2015 19:30:00 GMT - Dans un hôtel près d’Avallon
19h30 TU, 21h30 en France.
Bonjour à tous,
Il y a plus d’un mois que je ne vous ai pas donné de nouvelles ! Excusez-moi, mais depuis mon retour en France je n’ai pas touché terre. Lorsque je suis au bureau j’ai un travail fou. Ce travail me passionne et j’y consacre toute mon énergie. Et puis il y a mes petits enfants, le travail à la maison et la Harley dont il faut s’occuper également. Du coup je n’ai le temps de rien.
Ce soir, enfin, je dors à l’hôtel et du coup j’ai un peu de temps pour vous parler de mes ballades à moto.
Avec Francine nous avons fait quelques virées à deux sur ma moto mais surtout nous avons commencé à nous promener à deux motos car nous avons toujours le magnifique Draggstar 125 avec lequel j’avais fait le tour de France en 2011.
Au début nous avons fait un peu de plateau puis des parcours sur les routes de campagne. Toutes les semaines nous avons augmenté un peu plus la distance et dimanche dernier nous sommes partis à la fraîche, direction les hortillonnages d’Amiens.
Quelle journée agréable. Rouler en début de matinée à cette époque de l’année est un véritable bonheur. La campagne est absolument magnifique, surtout entre Cormeilles et Beauvais. C’est un peu vallonné avec un patchwork de bois, de prairies et de champs dans lesquelles sont cultivées toutes sortes de céréales.
Le soleil n’a pas encore tout cramé et les plantes se portent à merveille avec toutes les teintes de vert et de jaune. Les coquelicots qui avaient pratiquement disparus sont maintenant de retour. C’est certainement dû à une prise de conscience collective qui aboutit à la réduction des doses d’herbicides sélectifs.
Qu’ils sont beaux ces champs de blé parsemés de grandes taches du rouge vif des coquelicots !
Et puis il y a toutes ces odeurs qui me ravissent. C’est la pleine saison de floraison des haies de troène. J’adore cette senteur si particulière. Cela remonte à ma toute jeune enfance car notre maison était entourée de ce type de haie. Il y a également l’odeur des vaches, elle fait surgir dans ma tête une foultitude d’émotions qui remontent à mon enfance.
Les vacances chez mes grands parents paternels dans le Morvan. Ils possédaient 4 ou 5 vaches laitières et pour moi, petit garçon de la ville, c’était un peu de paradis. Mais également les vacances chez ma grand-mère maternelle que nous accompagnions mon frère et moi pour la traite du soir dans la ferme où elle était employée.
Ce soir je dors près d’Avallon, j’ai pris la route avec ma Harley pour rendre visite à différents copains dans le Sud de la France. Je vais essayer de faire des petites étapes en partant le matin à la fraîche car avec la canicule actuelle, chevaucher une moto en plein cagnard est absolument abominable.
D’une part on a l’impression d’être assis sur un radiateur de 2000W avec les ailettes surchauffées du refroidissement par air. D’autre part le casque et le gros blouson de cuir sont extrêmement difficiles à supporter sur ces nationales où l’on roule à petite vitesse lorsque l’on n’est pas arrêté à un feu rouge, dans un village.
Heureusement, ici aussi tout me rappelle ma jeunesse. Entre autre la vallée de la Cure avec cet endroit qui m’a toujours interpellé, Arcy et ses grottes préhistoriques.
Après deux semaines de vacances dans le Sud, j’ai organisé un voyage à Saint Petersbourg. Nous y serons du 21 au 25 juillet. J’ai toujours rêvé de visiter cette Venise du Nord. Rien que le nom de cette ville me rempli d’émotions. Je vous raconterai.
A bientôt
Jean-Louis
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"je suis contente d"avoir des bonnes nouvelles aprés lourdes je suis aller en normandie feter les60 ans de bruno le copain de véro pres de trouvilles dans un préssoir qu"ils arragent nous étions 48 épatant weekend bon périple à saint petersgourg bisous roselynedvesana" Envoyé par roselynedemeestere le 14-07-2015 à 18:08
Mon, 13 Jul 2015 17:00:00 GMT - La France des terroirs A Robiac près de Bessèges
Mon, 13 Jul 2015 17:00:00 GMT - A Robiac près de Bessèges
19h00 en France.
Bonjour à tous,
Qu’il fait chaud ! C’est le plein été, volets fermés, fenêtres ouvertes pour produire des courants d’air, la sieste est obligatoire. Mais revenons à ma ballade.
Je quitte Avallon vers 5h15, qu’il fait froid dans le Morvan au petit matin ! Cussy-les-Forges, la côte de Sainte-Magance, Rouvray, La Roche-en-Brénil et me voici maintenant à Saulieu. J’aime beaucoup cette route, c’est l’ancienne Nationale 6. Ouf, une pompe à essence ouverte ! Je peux faire le plein et j’en profite pour sortir mon polaire que j’enfile sous mon blouson de cuir.
J’ai un peu moins froid et je profite à fond des beaux paysages et des bonnes odeurs. La famille du côté de mon père est originaire de Savilly, un petit village situé à une vingtaine de kilomètres de Saulieu. Maintenant je traverse Arnay-le-Duc puis, quelques temps plus tard, la route plonge tout d’un coup des montagnes du Morvan dans la vallée de la Saône.
C’est un bonheur, je zigzague entre les vignes. De part et d’autre de la route apparaissent les noms connus de grands crus. Je traverse Gamay puis Chassagne-Montrachet avant de faire un arrêt à l’hôtel Ibis de Chalon-sur-Saône pour prendre mon petit déjeuner. Il est tout juste huit heures.
J’arrive à Lyon à 11h chez mon copain Bernard et l’après-midi nous faisons un grand tour dans le Haut-Beaujolais et ses vignobles. Mardi, départ à 6h15 pour un parcours de 320 kilomètres afin de rejoindre la Camargue et mes amis Richard et Montserrat. Cette fois j’emprunte l’autoroute car je ne peux traîner, à partir de dix heures la chaleur est intenable.
Mercredi c’est plus cool, je n’ai que 56 kilomètres entre Arles et Bagnols-sur-Cèze, plus exactement Tresque où m’attendent Bérengère, Adrien et Christian, mes amis du Catamaran Ornella avec qui j’ai passé quinze jours à Araial de Cabo au Brésil.
Quel grand bonheur de se retrouver ! Pour l’instant ils sont installés dans la propriété des parents de Christian, des paysans viticulteurs. Que je me sens bien dans ce vieux corps de ferme, la maison d’habitation est magnifique et les dépendances me rappellent la fermette de Savilly où j’allais en vacance dans mon enfance. Le frère de Christian a repris l’exploitation des vignes et j’adore cette bonne ambiance du travail de la terre.
Bérengère me fait visiter le village, que je suis bien ici ! Toutes les maisons sont en pierre, il y a un château, des remparts, une immense tour de guet, des portes cochères magnifiques, que c’est beau. J’ai l’impression de visiter un endroit à l’autre bout de la terre où je viens de jeter l’ancre mais non, je suis dans le plus beau pays du monde, mon pays, la France. Que ces vieilles pierres m’ont manquées lors de mon tour du monde !
Je vais également visiter une réalisation magnifique, un hameau où Bérengère et Christian ont investie beaucoup de temps. En partant d’un champ de ruines, onze « maisons » ont été reconstruites formant un ensemble superbe avec piscine dans un terrain de 35 hectares au milieu de nulle part. La décoration, œuvre de Bérengère est réalisée avec énormément de gout.
Vendredi après-midi je dois me forcer pour repartir. Un grand coup de moto me conduit dans un autre endroit vinicole, la vallée du Rhône. Je passe à Gigondas avant de faire halte à Rasteau où ma sœur possède des chambres d’hôte. Francine m’y rejoins en voiture. Le soir nous allons dîner en terrasse sur la place principale de Vaison-la-Romaine, ambiance vacances estivales, c’est reposant.
Samedi nous déjeunons sous les arcades du vieux port de Marseille avec vue sur « La bonne mère ». J’aime énormément Marseille, c’est un des endroits du monde que je préfère et je ne pouvais pas rater cette occasion.
Le soir nous sommes à Saint-Cannat, c’est entre Orange et Aix-en-Provence pour fêter l’anniversaire de ma très grande copine Sophie. Sur son acte de naissance il est écrit « première jumelle » et sur le mien, « premier jumeau ». Nous sommes très proches et elle m’a fait l’honneur de me choisir comme témoin lors de son mariage. Nous avons passés un très agréable moment et j’ai fait la connaissance de Christophe, un passionné d’autogyre, hybride entre avion et hélicoptère. Je dois le rejoindre en Aout pour un baptême sur cette drôle de machine.
Depuis hier nous sommes chez le frère de Francine près de Bessèges dans les Cévennes. Michel et Chantal ont complètement reconstruit la maison de famille où est née Chantale. C’est magnifique et décoré avec beaucoup de goût. J’aime également beaucoup cet endroit en bordure de la Cèze.
Quel bonheur cette vie en zigzags entre famille et amis. J’ai énormément de chance d’avoir suffisamment de santé pour effectuer ces périples en moto.
A bientôt.
Jean-Louis
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"merci pour les bonnes nouvelles la france est belle bon périple a saint petersbourg moi j"aieu plusieurs weecqend normandie prés de trouvilles le touquet plus un mariage a saint pol sur ternoise bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 21-07-2015 à 17:45
Tue, 21 Jul 2015 14:00:00 GMT - Déjà le milieu de l’été En vol entre Paris CDG et Saint Petersbourg
Tue, 21 Jul 2015 14:00:00 GMT - En vol entre Paris CDG et Saint Petersbourg
16h00 en France, 17h00 à Saint Petersbourg.
Bonjour à tous,
Me voici en route pour Saint Petersbourg, un rêve que je nourri depuis toujours. Il y a comme cela des noms qui m’interpellent : Saint Petersbourg, Valparaiso, San-Francisco, les îles Marquise, Oulan-Bator, Cape Town, la mer d’Arafura … J’ai déjà vu un certain nombre de ces endroits, mais il m’en reste encore à découvrir.
Lundi soir, le 13, nous nous sommes rendus à Bessèges pour assister au feu d’artifices. Cette ville du Parc National des Cévennes créée en 1858 a connu son heure de gloire avec l’arrivée du chemin de fer. L’exploitation des mines de charbon et la métallurgie lui donnent une croissance importante avec plus de 11 000 habitants vers 1875. C’est alors la troisième ville du Gard après Nîmes et Alès.
Mais, à partir des années 1920 le déclin commence, les usines de métallurgie ferment, la mine également et la population décroit rapidement pour ne compter à ce jour qu’un peu plus de 3 000 habitants. Comme beaucoup d’anciens bassins miniers, ici on ne roule pas sur l’or, les maisons ne sont pas très belles et l’impression d’ensemble ne reflète pas la joie de vivre. Quelle différence avec la région toute proche de Bagnole sur Cèze !
Mercredi matin j’enfourche la moto à 5h30 direction Apt par Uzès. Je me rends chez ma nièce Gwenaëlle. Je me régale de cette course à travers les garigues au petit matin. Les senteurs sont enivrantes et les paysages magnifiques. A l’île sur la Sorgue je fais un arrêt dans un café de village pour prendre mon petit déjeuner. Le patron est sympa, nous discutons motos et voitures de course.
Puis j’arrive à Apt vers 9 heures, il fait déjà chaud. Ma nièce m’accueille, nous sommes contents de nous retrouver. Elle-même et sont mari sont ostéopathes, ils se sont fait construire une belle maison avec vue plongeante sur la ville. Elle a passé son permis récemment et me montre sa nouvelle moto.
Jeudi nous sommes chez une cousine à Francine un peu au nord de Carpentras avant de revenir à Bagnoles sur Cèze où nous passons la nuit au château, bon restaurant, soirée sympa. Qu’ils sont agréables ces moments passés à moto lors de tous ces périples. Francine me suit avec le CL500 Mercédès, j’ai tous mes jouets, je suis heureux.
Francine fait la connaissance de mes amis du bateau Ornella, nous nous promenons un peu dans le Gard Rhodanien, la région de Bagnoles sur Cèze, et visitons ensemble cet endroit magnifique qu’est La Roque-sur-Cèze. Je suis fan de vieilles pierres. Je reproche souvent à notre vieille Europe de s’endormir sur ses lauriers mais en contrepartie je dois bien reconnaître que toutes ces belles maisons venues du passée sont d’une beauté époustouflante alors que, dans la plus part des pays à travers le monde, les gens vivent dans des baraques souvent en tôle d’ailleurs.
Mais l’été avance, les pelouses, les prairies ont maintenant beaucoup plus de jaune et de marron que de vert, Les moissons sont faites et les champs se remplissent de grosses balles de paille. Les tournesols encore gaillards il y a une dizaine de jours commencent à baisser la tête, attendant d’être récoltés. Dans les clochers, sur le fronton des mairies, les aiguilles du temps ne s’arrêtent jamais, nous avons déjà franchi la moitié de l’été.
Quelle est belle cette vie mais qu’elle passe vite. Heureusement j’en profite à fond. J’ai beaucoup aimé mamy Roseline quand elle parle de « mon charme d’enfant gâté » mais je ne suis pas tout à fait d’accord. Je ne dois rien à personne, je ne suis gâté que par moi-même. Mon père, électricien SNCF m’a laissé un héritage de 1000€ et le père de Francine était mineur.
Je suis bien conscient d’avoir une vie hors norme. Malgré mes gros problèmes de santé je n’échangerai ma vie contre celle de personne. Comment imaginer une vie plus forte, plus passionnante, plus intense que la mienne ? J’ai énormément travaillé pour réussir et je continue à m’investir. J’ai toujours adoré travailler et je travail comme je mène ma vie, c’est-à-dire toujours à fond. Mais surtout je prends le temps d’organiser ma vie, de me donner des objectifs, de définir des buts. Je préfère me bousculer que d’attendre au bord de la rivière et regarder l’eau passer sous le pont.
Samedi après-midi nous avons commencé notre remonté en région Parisienne. J’ai laissé ma Harley chez Bérengère, je redescendrais la chercher au mois d’août. Nous sommes rentrés dimanche après déjeuner et nous avons passé l’après midi ainsi que toute la journée de lundi au bureau.
Nous allons atterrir à Saint Petersbourg dans quelques minutes. C’est encore des moments fabuleux qui se préparent avec visite du musé de l’Hermitage, spectacle de Ballets au grand opéra, petits restaurants au bord de la Neva …
Wed, 22 Jul 2015 18:00:00 GMT - Au pays des Soviets A Saint Petersbourg
Wed, 22 Jul 2015 18:00:00 GMT - A Saint Petersbourg
20h00 en France, 21h00 heure locale.
Bonjour à tous,
Comme Tintin me voici au pays des Soviets, en Russie et même dans la deuxième ville du pays après Moscou.
Mais que le monde a changé depuis que le reporter du Petit Vingtième est parti en reportage à Moscou accompagné de son fox-terrier (C’était en 1929 !). Aujourd’hui plus besoin de faire attention aux peaux de bananes jetées intentionnellement sur notre passage par la Guépéou. Gorbatchev et sa glasnost son passés par là.
En atterrissant à l’aéroport international de Pulkovo j’étais un peu inquiet. Dès que je suis rentré du Brésil j’ai étudié un voyage en Russie. Mais les formalités pour obtenir un visa sont telles que, dans un premier temps j’ai abandonné. Puis, un mois plus tard j’ai pris le taureau par les cornes, je me suis attelé au problème et j’ai fini par obtenir ces visas moyennant d’y passer un peu de temps pour constituer le dossier plus une somme de 200 € par visa.
Comment allais-je être accueilli ? Je me pose la question mais en entrant dans l’aérogare je ressens immédiatement qu’ici tout est cool, on pourrait être dans n’importe quel pays d’Europe. La préposée à l’immigration est toute mignonne et gentille, quelle différence avec une entrée aux états unis, ici on n’est pas au pays des cow-boys, on ne vous prend pas l’emprunte des dix doigts et on ne vous photographie pas les pupilles.
Dès que le bus sort de l’aéroport je découvre un paysage de pelouses bien vertes et bien entretenues. Il ya un grand ciel bleu uni et la température est un peu au dessus de 20 degrés, c’est le paradis.
Tout est facile, retirer des Roubles, prendre le bus puis le métro, arriver à trouver l’habitante chez qui j’ai loué un appartement en plein centre de Saint Petersbourg pour pas très cher. C’est un vrai bonheur.
La population est jeune, les filles sont belles, souvent grandes, blondes et bronzées avec des yeux bleus. Le charme slave est toujours présent. Les gens sont gentils, accueillants, souriants et très attentifs aux touristes que nous sommes.
Je suis à des années lumières du Brésil. Que je me sens bien ! Les communications sont très faciles, le nom des rues, des stations de métro, le nom des magasins, tout est écrit en alphabet cyrillique mais également en langue anglaise dans notre alphabet. La plupart des habitants parlent anglais.
Dès mes premières promenades dans la ville je suis frappé par l’ambiance qui règne ici, à cheval entre 18ème et 21ème siècle. Nous sommes au pays des Tzars. Les grands palais, les décorations y compris dans le métro, toutes ces boutiques qui vendent des faïences magnifiques dont la place ne peut se trouver que dans des endroits raffinés, tout rappelle la splendeur de cette ville au temps de Pierre le Grand.
D’ailleurs la langue française est encore bien présente sur le fronton de certains magasins et les habitants continuent à vénérer cette langue parlée par les grands avant la révolution. C’était alors la langue officielle des diplomates.
Aujourd’hui nous avons eu un peu de pluie. C’était visite découverte de la ville avec grand tour du quartier historique (en bateau bien entendu) et énormément de marche à pied.
Nous commençons à bien connaître le métro. Il circule très profondément sous terre et ce qui frappe le plus ce sont ces escalators géants qui vous descendent d’une traite plus de cent mètres plus bas.
Par contre un petit point négatif, tous ces câbles électriques tendus à travers les rues qui viennent gâcher la beauté des sites. Impossible de prendre une photo sans qu’elle soit rayée par ces vilains câbles. Demain au programme : visite du musée de l’Hermitage.
A bientôt
Jean-Louis
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"bonne continuationet gros bisous" Envoyé par roselynedemeestere le 23-07-2015 à 16:21
Thu, 23 Jul 2015 19:00:00 GMT - Le musé de l’Hermitage A Saint Petersbourg
Thu, 23 Jul 2015 19:00:00 GMT - A Saint Petersbourg
21h00 en France, 22h00 heure locale.
Bonjour à tous,
Je ne suis pas très attiré par les musés mais on ne peut venir à Saint Petersbourg sans consacrer une journée à la visite du plus grand musé au monde par le nombre de pièces exposées (67 000 pièces dans 400 salles et 3 millions d’autres objets stockés dans les réserves !!!). Vous pouvez imaginer aisément l’état de mes pieds à l’heure où j’écris ces lignes. Mes chaussures fument sur l’appui de fenêtre.
En tout premier lieu je suis époustouflé par ces merveilles d’architecture qui abritent le musé. Un ensemble de palais impériaux reliés entre eux s’étirent sur près de 250 mètres au bord de la Neva. C’est un joyau de l’art baroque Russe.
Le « Palais d’Hiver » est le plus ancien des bâtiments. Il fut construit sur trois niveaux entre 1754 et 1762 à la demande de l’Impératrice Elisabeth, fille de Pierre Le Grand, fondateur de la ville. Ce magnifique palais devint alors la résidence principale des empereurs de Russie.
Voulant abriter des collections entières de tableaux qu’elle avait acquis, Catherine La Grande (Catherine II) y ajouta un bâtiment plus petit appelé « Le petit Hermitage ». Il fut édifié entre 1764 et 1775, constituant ainsi une galerie privée réservée à l’usage exclusif de la cour.
Le « Vieil Hermitage » appelé également « Grand Hermitage » fut construit à la hâte en 1787 pour abriter des collections de plus en plus importantes. C’est le bâtiment le moins décoré du complexe.
Puis, le « Théâtre de l’Hermitage » fut bâtit entre 1783 et 1787 afin de donner des représentations à l’usage unique de la famille impériale.
Enfin le « Nouvel Hermitage » est construit entre 1839 et 1852 pour faire face à la croissance des collections.
Alexandre 1er déclara le palais « Musé Impérial » et l’ouvrit au publique. Nicolas 1er agrandit les collections en rachetant par exemple aux héritiers de Napoléon les œuvres rassemblées pendant les guerres Napoléoniennes par Joséphine de Beauharnais.
Autant les tableaux ne me passionnent pas, autant la peinture n’éveille aucun sentiment en moi, autant l’architecture me ravie, autant les objets qui ont un vécu me passionnent. J’adore les vieux bâtiments, j’adore les vieilles pierres, j’aime les objets anciens qu’ils soient préhistoriques ou non, j’aime les sarcophages, les armes, les ustensiles de cuisine …
Vu de l’extérieur les bâtiments sont magnifiques mais avant d’accéder à l’intérieur il faut acheter les tickets et pour cela passer par une queue interminable de plus de 200 mètres de long ! Après être arrivés vers 10 heures, à 11 heures nous n’avons progressés que d’une centaine de mètres. Heureusement, je vois des bornes interactives. Sur quatre bornes, deux sont en panne mais après 30 minutes de queue, j’obtiens enfin les précieux casâmes.
Finalement nous décidons de prendre rapidement un déjeuner et à 13 heures nous entrons dans le Saint des Saints. Je suis immédiatement séduit par la beauté de l’architecture intérieure. Une fois les contrôles d’entrée passés, la visite commence par la montée de « L’Escalier du Jourdain ». C’est énorme, c’est somptueux, c’est impressionnant j’avance le nez en l’air et la mâchoire pendante devant tant de splendeur.
C’est un énorme escalier circulaire en marbre blanc construit en 1762 par l’architecte Bartolomeo Rastrelli. On entre en passant sous une arche constituée de l’escalier lui-même puis deux énormes volés de marches s’écartent de part et d’autre pour se rejoindre sur une mezzanine dont la voute est portée par de très hautes colonnes de marbre gris. Le dôme central, très élevé est une peinture de Gaspare Diziani représentant « Les dieux de l’Olympe ».
Le blanc du marbre, le gris des colonnes, le rouge des tapis, les dorures splendides s’accordent parfaitement avec cette peinture. C’est époustouflant, c’est à tomber par terre, j’ai rarement vu un ensemble aussi raffiné.
Puis je poursuis ma visite en revenant un peu sur terre et là je découvre que tous les sols sont réalisés en marqueterie. Je comprends mieux pourquoi les talons aiguilles sont ici proscrits. Quel travail ! C’est de l’art, c’est finement réalisé dans de multiples essences différentes. Comment ces sols peuvent-ils résister aux milliers de visiteurs qui passent quotidiennement ?
Je suis finalement totalement conquis lorsque j’entre dans la Cathédrale Impériale, une église somptueusement décorée où se recueillaient les Romanov. C’est ici que le dernier Tsar, Nicolas II se maria avec Alexandra Fiodorovna.
Je ne peux m’empêcher de penser à l’horrible assassinat de cette famille, dans une cave près d’Ekaterinbourg, le 16 juillet 1918 par les bolcheviks, le tsarévitch Alexis (leur jeune fils) blessé, se trainant et achevé à coup de bâillonette ainsi que ses quatre sœur. Je suis souvent hanté par cette image. Décidément, comme chantait Michel Berger, « L’homme est un loup pour l’homme ».
A bientôt
Jean-Louis
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"merci jean louis de nous faire partager toutes ces merveilles aprés lecture je me cultive bisous et bonne continuation roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 25-07-2015 à 17:34
Sat, 25 Jul 2015 22:00:00 GMT - Spectacle de ballet au Mariinski A Cormeilles en Vexin
Sat, 25 Jul 2015 22:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
24h00 en France.
Bonjour à tous,
Hier matin nous avons visité la cathédrale Saint Isaac. Construite entre 1818 et 1858 par le français Auguste Montferrand, c’est l’un des plus grands édifices à dôme du monde. Celui-ci se situe à 21,8m de hauteur et pour le recouvrir, il a fallu plus de 100 kilos de feuilles d’or. Les nombreux piliers en granit poli de sa façade pèsent chacun 120 tonnes.
L’intérieur est aujourd’hui organisé en musé mais des messes s’y célèbrent à nouveau après avoir été interdites pendant 62 ans sous l’ère soviétique. La visite vaut le coup d’œil, c’est grandiose avec 600 m² de mosaïques, 14 types de marbres différents, 16 tonnes de malachite, des colonnes de lapis-lazuli... De belles peintures ornent son plafond de 816 m².
Il ne faut surtout pas hésiter à monter les 262 marches qui mènent à « La colonnade », la base du dôme. La vue sur 360 degrés est magnifique, on peut admirer la Neva, l’Amirauté, les palais italiens et repérer tous les bâtiments importants du centre historique.
Puis après un déjeuner et l’achat des traditionnels souvenirs pour les petits enfants nous nous sommes accordés un peu de repos avant d’aller voir non pas un balaie mais un spectacle de ballet.
On ne peut visiter Saint-Petersbourg sans assister à une représentation dans le très fameux Opéra-Théâtre Mariinski ex Kirov. Que peut-il y avoir de plus Russe qu’un spectacle de ballet là où le danseur étoile Noureev a obtenu sa réputation mondiale ?
L’origine de cet établissement remonte à 1783 avec le très célèbre Bolchoï. Brulé puis reconstruit, amélioré plusieurs fois, il donna naissance en 1860 au théâtre baptisé Mariinski en l’honneur de l’Impératrice Maria Alexandrovna, femme d’Alexandre II. A la révolution d’Octobre il devint « Kirov » lorsque Saint Petersbourg devint Léningrad avant de retrouver son appellation d’origine le 16 janvier 1992.
Je comprends parfaitement que les jeunes filles, les jeunes femmes et finalement toutes les femmes soient émerveillées par un spectacle de ballet donné dans un grand opéra. L’orchestre dans la fosse et l’ambiance générale réveillent en elles tous leurs rêves de princesses.
On y retrouve la grâce, la légèreté, l’élégance, le raffinement, la finesse, la classe, la subtilité, la beauté, enfin toutes les armes qu’utilisent les filles pour nous séduire. Le ballet raconte l’éternel rapport entre les hommes et les femmes avec la séduction, l’amour, le désir mais également les jalousies, les contrariétés, la séparation et enfin les retrouvailles.
A l’entracte nous avons pu goûter au « Champagne » blanc de Russie, c’est un véritable régal, c’est exceptionnel, sans parler de son prix qui n’a rien à voir avec le prix astronomique d’un vrai Champagne français.
Ce petit séjour en Russie se termine, que vais-je garder dans mes souvenirs ?
Dans le désordre : La forme si spéciale de la casquette des officiers Russes, la gentillesse et l’accueil des habitants, les jeunes gens qui se lèvent dans le métro pour céder la place aux personnes âgées, le charme des belles et grandes Slaves, blondes et bronzées aux yeux bleu, la propreté, le bon niveau d’entretien des immeubles, le sentiment de liberté, l’énergie et la joie de vivre en général, les interminables escalators et la décoration XIXème des stations de métro, l’Escalier du Jourdain, les palais magnifiques, la langue anglaise si répandue, les quelques mots de français entendus de ci de là, les coupoles si particulières de l’Eglise du Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé… et surtout l’impression générale de me sentir particulièrement bien ici.
Encore une fois je suis à des années lumières du Brésil et je sais que je reviendrais en Russie, peut-être pour une croisière entre Saint-Petersbourg et Moscou ? Ou pour un endroit moins touristique ?
Nous sommes partis ce matin de l’appartement à 10h, l’avion s’est posé à Paris CDG vers 19h15 avec un peu de retard. Après un passage par un bon restaurant de fruits de mer sur les Champs-Elysées c’est encore une grande journée qui se termine. Autour de Cormeilles la moisson bat son plein, la voiture est envahie d’une bonne odeur de paille battue. Que c’est bon aussi de rentrer chez soi.
Tue, 11 Aug 2015 09:00:00 GMT - Les « Plus Plus » Dans le TGV Paris / Avignon
Tue, 11 Aug 2015 09:00:00 GMT - Dans le TGV Paris / Avignon
11h00 en France.
Bonjour à tous,
Il y a des idées toutes faites et aujourd’hui j’avais envie de vous parler des « Plus Plus ».
Les « Plus Plus » se retrouvent dans presque tous les domaines. Dans l’architecture ou dans l’art par exemple, on pense souvent que plus c’est vieux et plus c’est beau. Bien entendu je ne suis absolument pas d’accord, de tout temps, y compris aujourd’hui il y a de très belles réalisations mais pas que.
L’ancienneté, l’âge s’il se marie avec la rareté apporte une certaine valeur financière mais cela ne signifie pas que la chose ou l’édifice soit esthétiquement beau. Encore une fois je suis hermétique à la peinture, rare sont les tableaux qui m’apportent de l’émotion mais les choses, les objets, les constructions, tout ce qui a un contour en trois dimensions m’intéresse.
Je me suis souvent interrogé sur le concept même de la beauté. Une réalisation peut être très belle pour certains mais pas pour d’autres. Je pense néanmoins que l’harmonie des lignes et des formes est universelle. Je crois qu’un avion ne vole bien, qu’un bateau ne vogue bien que s’il est esthétiquement beau.
Mais revenons à nos « Plus Plus ». On les retrouve également dans le domaine de la maladie. A la fin des années 80 mon ami Hubert m’avait raconté que lorsqu’il avait une vingtaine d’années il était responsable d’une plantation à Madagascar, tous les matins c’était la queue devant l’infirmerie. Les travailleurs venaient se faire soigner et ils étaient persuadés que plus la potion était amer, plus elle était efficace.
Dans un autre domaine, beaucoup pensent que plus c’est loin et plus c’est beau. Il n’en est rien et notre pays, la France, de part sa diversité, de par son climat, de part son histoire est l’un des endroits les plus beaux du monde.
J’ai passé mon weekend en Normandie, au Haras du Pin plus précisément, chez mon ami Hubert justement. Quelle est belle notre Normandie à cette époque de l’année ! Il n’a pratiquement pas plut depuis le mois d’Avril, partout en France les prairies, les bordures de route, les champs sont grillés par le soleil, tout est sec, tout est jaune mais, étonnamment, en Normandie, les bois et les prairies sont d’un vert reposant.
Tout autour du Haras du Pin la région est tournée vers le cheval et il y a de multiples haras privés. C’est beau, c’est légèrement vallonné avec des prairies enchâssées au milieu de bois. Ici pas de barbelés, les parcelles sont limitées par des clôtures faites de pieux et de barres en bois. Il n’est pas question de risquer de blesser les magnifiques chevaux.
Etonnamment la France est l’un des rares endroits où l’industrie du cheval de course est prospère. Dans les écuries j’ai pu voir un étalon dont la somme des gains de ses descendants directs est supérieure à 19 million d’Euros ! Vous pouvez imaginer aisément le prix d’une saillie de cet athlète.
Quelle chance, sur l’hippodrome du Haras du Pin le weekend était consacré à la fête internationale de la chasse et de la pêche. Bien que je ne sois ni un fan de la chasse ni un fan de la pêche et que le principe même de la chasse à coure me répugne, je dois dire que les équipages avaient de la gueule. Les hommes et les femmes équipés de bottes rutilantes, de belles redingotes, coiffés d’une bombe, portant en bandoulière de magnifiques cors de chasse, montés sur de puissants chevaux baie ou baie brun, entourés d’une meute obéissante de dizaines de grands chiens de chasse au cerf m’ont impressionné. Pour vous situer l’importance de cette fête, elle rassemblait plus de 6 000 chiens de chasse.
Aujourd’hui je descends à Bagnoles sur Cèze où je vais récupérer ma moto. J’avais espéré remonter par petites étapes en passant par les Alpes mais la météo prévoit de la pluie à partir de jeudi et je n’ai aucun plaisir à rouler sous la pluie. Aussi je vais rentrer directement sur Paris.
La semaine prochaine nous sommes à Chamonix mais nous ne partirons certainement que dimanche car la météo, toujours elle, prévoit de la pluie jusqu’au milieu de la semaine. Se promener dans les nuages n’est pas très sympa. Par contre ensuite le beau temps est annoncé. Le Mont Blanc, l’Aiguille du midi, la traversée des glaciers, les grandes ballades dans la montagne avec le soleil et la chaleur forment une perspective à laquelle je ne peux résister.
Tue, 18 Aug 2015 18:00:00 GMT - Une vie incroyable A Chamonix-Mont-Blanc
Tue, 18 Aug 2015 18:00:00 GMT - A Chamonix-Mont-Blanc
20h00 en France.
Bonjour à tous,
Quel bonheur ! Comme presque tous les ans je passe une semaine de vacances à Chamonix-Mont-Blanc. J’adore cet endroit qui me conduit dans les pas de Roger Frison-Roche et de nombreux autres grands montagnards.
Cette vallée possède le plus complet, le mieux entretenu et le mieux signalé des réseaux de sentiers de Moyenne-Montagne de la Haute-Savoie. Il y en a pour tous les goûts, pour tous les niveaux et pour tous les buts.
En fonction de sa forme, du nombre d’heures que l’on est disposé à marcher, de la météo qui guide l’altitude à laquelle on peut évoluer, du dénivelé que l’on se sent d’affronter on peut faire un choix dans plusieurs dizaines d’itinéraires possibles.
Il y a les sentiers de promenade en fond de vallée. Ce sont des itinéraires assez plats, avec un dénivelé de quelques centaines de mètres seulement. Il y a les sentiers de randonnée avec dénivellation. Dans cette catégorie tous les niveaux de difficulté et toutes les longueurs sont possibles. Je suis toujours impressionné lorsque je vois des itinéraires avec de forts dénivelés positifs et des temps de parcours de plus de 7 heures.
Il y a également les « Balcons », sentiers de promenade à flanc de montagne avec de magnifiques vues panoramiques. Selon la météo et surtout la présence ou non de nuages bas on peut choisir parmi les petits balcons (1250m d’altitude moyenne), les moyens balcons (1500 m) et les grands balcons où, ici également tous les niveaux de difficultés peuvent être rencontrés. Certains circulent jusqu’à presque 3000 mètres. Ensuite des sentiers d’altitude permettent, grâce à plus de 35 refuges qui sont ouverts tout l’été, de partir plusieurs jours pour des parcours de Haute-Montagne.
Je suis arrivé dimanche soir avec Francine et nous venons de passer deux jours à faire des marches de plusieurs heures. Quel bonheur, quelle vie incroyable !
En permanence me reviennent des souvenirs de quelques années en arrière, avant que je ne sois dialysé. La vie était alors pour moi de plus en plus difficile, je n’arrivais plus à marcher, chaque effort était un supplice à tel point qu’à la fin j’avais l’impression d’avoir 90 ans. A cette époque j’étais loin de m’imaginer qu’après une dialyse de 20 mois et une greffe de rein j’allais bénéficier d’une seconde vie et retrouver une véritable jeunesse !
Le weekend où je me suis rendu au Haras du Pin j’ai encore fait une très belle rencontre. Mon ami Hubert et sa femme Roanne étaient invités à un apéritif dans la boutique de Géraldine, un magasin de beaux objets pour l’intérieur des habitations. Il se trouve que le Papa de Géraldine est sur le point d’être dialysé. Seule l’hémodialyse lui a été proposée et il ne veut pas en entendre parler.
J’ai pu raconter mon expérience à Géraldine et son mari Jean-Christophe, leur offrir un petit fascicule « Dialysé et Libre » et les mettre en contact avec mon ami Pierre-Yves Durand que vous connaissez tous. L’espoir est revenu et nous avons vécus des moments très riches en émotions. J’espère que le Papa va reprendre courage. Pour couronner cette très belle rencontre, Géraldine est Péruvienne, toute la famille est née à Cuzco, célèbre ville située dans les Andes Péruviennes où je dois me rendre à la fin de l’année. D’ailleurs son frère vie toujours là-bas.
Merci ma maladie de m’avoir permis de faire de si belles rencontre, et de recevoir au moins autant que je peux apporter aux autres.
A bientôt
Jean-Louis
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"JE SUIS ALLER EN NORMANDIE CHEZ VéRO TROUVILLEPAS TRES LOIN JE REVE DE FAIRE DES DIALYSES A CAEN 25 kms il faut que cela l’arange bisous roselynedso" Envoyé par roselynedemeestere le 27-08-2015 à 16:54
Sat, 29 Aug 2015 18:00:00 GMT - Weekend à Etretat Au Manoir de la Salamandre à Etretat
Sat, 29 Aug 2015 18:00:00 GMT - Au Manoir de la Salamandre à Etretat
20h00 en France.
Bonjour à tous,
Le Montenvers, l’Aiguille du Midi, les Bossons, Planpraz, la Flégère, le Tramway du Mont Blanc, le Nid d’Aigle, les Grandes Jorasses, le Brévent, le Helbronner, la Mer de Glace, Argentière, l’Aiguille Verte, Vallorcine … voici quelques un des noms qui me font rêver tous les étés.
J’aime énormément cette vallée de Chamonix car, quelque soit la météo, il y a toujours des chemins de randonnées à découvrir et des sites à visiter. La communauté de communes est gérée de main de maître, les chemins sont toujours entretenus avec soin et surtout les réseaux de transport organisés à merveille.
Tout d’abord, avec chaque location d’appartement sont distribuées des cartes permettant les transports gratuits dans tous les bus distribuant avec une fréquence élevée les différents endroits de la vallée entre Servoz et Vallorcine soit sur une distance d’une trentaine de kilomètres. Avec ces cartes, le train entre ces deux stations est également gratuit.
Ensuite un réseau de près de vingt téléphériques, télécabines et télésièges, sans compter le Montenvers et le tramway du Mont Blanc sont tous accessibles librement à travers une carte MultiPass d’un excellent rapport qualité/prix. Ces moyens de transport permettent d’accéder à tous les coins de la montagne et à toutes les altitudes. Et puis, enfin, pour redescendre uniquement, il y a l’hélicoptère de la sécurité civile, mais personne n’a vraiment envie de prendre ce moyen de transport.
Toute cette infrastructure permet de se rendre le matin à un endroit précis de la montagne (train, bus puis téléphérique) avant de randonner pour rentrer le soir d’un autre endroit en utilisant un autre téléphérique, télécabine, train à crémaillère, bus et/ou train.
Après quelques jours passés à Chamonix, j’ai repris le travail lundi matin. Encore une semaine de folie, la signature mardi d’un terrain d’un hectare au sud de Lille pour y construire des immeubles en était le point d’orgue. J’adore le travail, j’adore faire des affaires, j’adore gérer, j’adore les chiffres et surtout j’adore réfléchir et faire marcher mes neurones à 300 à l’heure afin de trouver des solutions pour réussir des défis toujours plus fous.
Aussi vendredi soir le weekend était bien mérité, la météo annonçait du soleil et nous passons du bon temps à Etretat. J’aime cet endroit où il y a la mer et de belles ballades à faire en haut des falaises.
Sun, 13 Sept 2015 18:00:00 GMT - Les effets pervers du Soleil A Cormeilles en Vexin
Sun, 13 Sept 2015 18:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
20h00 en France.
Bonjour à tous,
Je n’ai pas grand-chose d’intéressant à vous raconter. Je suis à fond dans le boulot, avec la rentrée tous les dossiers se réactivent et le travail ne manque pas. Je suis à fond, je suis au taquet, je n’arrête pas beaucoup mais je suis heureux, j’adore mon travail, c’est un peu comme jouer au Monopoli. Je viens de passer une partie de mon samedi et une partie de mon dimanche à travailler. Heureusement je peux travailler 7 jours sur 7 d’une façon régulière sans que cela ne me pèse et même en y prenant énormément de plaisir.
Aujourd’hui je souhaite m’adresser aux jeunes. Pour cela je vais vous parler de mon expérience.
Lorsque j’étais plus jeune j’ai vécu une période pendant laquelle j’étais passionné de modèles réduits de planeurs. J’ai même fini par réaliser un véritable monstre, un planeur K6E à l’échelle un demi. Ce défi m’a pris plusieurs années, il m’a ensuite fallu inventer et mettre au point une catapulte capable de le lancer. Que de plaisir j’ai éprouvé à faire voler cette merveille !
J’ai ainsi passé plusieurs années à voler les samedis et dimanches. Je rejoignais un emplacement favorable, une grande butte avec une pente face au vent puis je passais des heures à regarder en l’air pour piloter mon engin, les mains sur les deux leviers de la radiocommande.
J’avais trente ans, mon front était déjà bien dégarni et souvent le dimanche soir il avait pris énormément de soleil, le dessus de mes mains également. J’étais jeune, j’étais persuadé que le grand air et le soleil me faisaient du bien et jamais je n’ai même pensé à me mettre de la pommade anti UV.
J’étais loin de m’imaginer que j’étais en train d’abîmer ma peau irrémédiablement. Celle-ci possède un capital initial que l’exposition aux UV consomme. A chaque fois ce capital diminue. Puis, lorsque l’on avance dans l’âge, des taches brunes apparaissent sur la peau et des excroissances se forment.
Pour moi les choses se sont précipitées avec ma greffe de rein. Afin d’éviter que mon organisme ne rejette mon greffon je suis maintenu en permanence immunodéprimé. Résultat, mon corps lutte beaucoup moins contre les agressions de toutes sortes et quelques semaines après ma greffe, ces fameuses tâches et des excroissances sont apparues là où ma peau à été exposée aux UV, c’est-à-dire mon front et le dessus de mon crane, ainsi que le dessus de mes mains.
C’est assez pénible, je dois porter en permanence une casquette mais malgré tout il y a un an j’ai dû passer sur le billard pour enlever une lésion au front qui saignait en permanence. Les dermatologues passent leur temps à brûler ces lésions qui repoussent malgré tout.
Ce lundi j’ai dû à nouveau passer au bloc pour retirer une de ces lésions qui était devenue cancéreuse. Il a fallu gratter très profond et lorsque je suis ressorti c’était comme si je m’étais fait casser la gueule à la sortie du Pub, œil au beurre noir et toute la partie gauche du visage déformé. Heureusement ce n’est pas très grave mais je vœux en profiter pour suggérer aux jeunes (et aux moins jeunes d’ailleurs), de toujours prendre beaucoup de précautions pour protéger votre peau du soleil, surtout si vous avez la peau claire et les yeux bleus.
Sun, 27 Sept 2015 10:00:00 GMT - WE en baie de Somme A Saint Quentin Lamotte la Croix au Bailly
Sun, 27 Sept 2015 10:00:00 GMT - A Saint Quentin Lamotte la Croix au Bailly
12h00 en France.
Bonjour à tous,
Quel nom de village, Saint Quentin Lamotte la Croix au Bailly ! Quarante caractères, à l’ère de l’informatique il doit y avoir des débordements de zone. Je n’aimerais pas être un gamin du village qui commence à écrire son adresse. C’est beaucoup plus facile pour ceux de la ville d’à côté qui se nomme Eu ! Parfois la vie est injuste.
Jeudi, voyant qu’un beau weekend s’annonçait je n’ai pas pu m’empêcher d’aller sur Internet pour réserver un petit cottage sur la côte. Avec l’autoroute A16 ce n’est qu’à un peu plus de deux heures de voiture. Nous sommes donc partis du travail vendredi soir vers 16 heures 30, le temps de passer à la maison nous prenions possession de notre gîte vers 19 heures.
Depuis quelque temps on trouve de plus en plus de petits appartements à louer à la journée. C’est au tarif d’une chambre d’hôtel mais en plus de la chambre et de la salle de bain on bénéficie d’une petite cuisine totalement équipée, réfrigérateur, plaques chauffantes, four, micro-onde, ustensiles …
J’adore car nous ne sommes pas obligés d’aller au restaurant et je peux me régaler à faire la cuisine. Hier matin nous nous sommes rendus au marché municipal du Tréport où j’ai trouvé un homard vivant d’environ 1 Kgr.
Je l’ai cuisiné hier soir. Après lui avoir donné un bon bain chaud genre bouillon (carotte, poireau, oignon, origan, thym, laurier, vin blanc, sel et poivre) je l’ai ouvert en deux, j’ai cassé les pinces puis je l’ai recouvert d’un filet d’huile d’olive avant de le rôtir au four. Je l’ai servi nappé d’un beurre salé fondu. Sublime avec une bonne coupe de champagne frappé !
Depuis un bon moment j’avais envie de coques. La saison vient de recommencer et j’en ai trouvé au Crotoy hier après-midi. Je les ai mises pour la journée dans un saladier avec de l’eau glacée très salée pour les faire rendre le sable et ce soir nous allons les déguster avec de la salade, je m’en lèche les babines d’avance.
En fait je dois gérer mon poids car, avec mon style de vie, je fais en permanence le yoyo. Lorsque je suis sur le bateau je ne mange pas beaucoup et surtout j’ai une activité physique importante, ne serais-ce qu’en compensant en permanence les mouvements de roulis et de tangage.
Puis, lorsque je rentre, d’une part je retrouve ma famille et mes amis ce qui se traduit par des repas de fête et d’autre part je passe mon temps assis devant l’ordinateur. Du coup les kilos arrivent très vite et en quelques semaines je prends 6 ou 7 kilos ! D’habitude ce n’est pas très grave car je repars rapidement au bateau où tout se remet en ordre très vite. Mais comme cette fois je passe 6 mois ici, j’ai dû reprendre les choses en main en faisant attention.
Je ne fais jamais de régime car cela ne sert à rien. Tout simplement je continue à manger et à boire de tout mais je gère et je réduis les quantités. En deux mois j’ai reperdu les 6 ou 7 Kg que j’avais pris lors de mon retour du Brésil et je me sens bien. Avec Francine nous faisons également beaucoup de marche à pied.
La baie de Somme est très favorable à ce genre d’activité. Dommage, les grandes marées commencent demain. Malgré tout se balader sur l’estran est un vrai régal. Des phoques ont pris leurs quartiers dans la baie. L’été ils sont plus de 400 individus et l’hiver il en reste tout de même une centaine.
Il y a des veaux marins avec leurs faces aplaties. A marée basse ils se prélassent sur les bancs de sable découverts par la mer. Ils se font réchauffer par les rayons du soleil. Ce sont des individualistes contrairement aux phoques gris reconnaissables à leurs museaux allongés. Ceux-ci vivent en harem avec un groupe de femelles. Ils sont beaucoup plus actifs que les précédents et bougent sans cesse.
Nous allons repartir demain de bonne heure pour être au bureau à 9h30. Tous les lundi matin nous faisons une réunion que nous appelons pompeusement pour plaisanter « Comité de Direction ». Cette réunion est très importante car elle permet à tous de rester dynamique sur les actions à mener dans la semaine.
La date de mon retour au Brésil avance à grands pas, dans quelques semaines je reprendrais contact avec Harmattan et il va falloir que je prépare ce retour.
A bientôt
Jean-Louis
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"bisous de roselyne veinard j"aurai aimez etre avec vous " Envoyé par roselyne demeestere le 29-09-2015 à 18:02
Sun, 11 Oct 2015 15:00:00 GMT - A un mois du départ A Cormeilles en Vexin
Sun, 11 Oct 2015 15:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
19h00 en France.
Bonjour à tous,
Nous sommes déjà le 11 Octobre, les jours défilent à toute vitesse, c’est fou !
Dans un mois très exactement je serais en route pour Roissy d’où je dois décoller à 21 heures direction Sao Paulo. J’atterrirai un peu avant 6 heures le lendemain matin pour une correspondance de quelques heures avant de redécoller pour Rio. J’espère arriver sur mon bateau en milieu ou en fin d’après midi le 12.
Dans quel état vais-je retrouver Harmattan ? C’est la grande question, je n’ai aucune nouvelle et, comme à chaque fois que je le laisse plusieurs mois (près de 6 mois cette fois-ci) j’imagine qu’il va y avoir pas mal de travail de remise en état. J’espère seulement que l’association de l’humidité et de la chaleur ne va pas avoir fait trop de dégâts.
Je viens de prendre la météo. C’est maintenant le début du printemps à Rio et certains jours, en début d’après midi, le thermomètre peut grimper jusqu’à 37 degrés ! Heureusement il est stationné dans une marina surveillée et s’il y avait eu un problème majeur le personnel de la marina aurait fait le nécessaire.
Aussi étonnant que cela puisse vous paraître je n’ai aucun plan pour la suite des évènements. La Patagonie et le Cap Horn se font pendant l’été austral, c’est-à-dire entre Décembre et Février. Au printemps dernier mon frère m’avait demandé d’attendre qu’il me rejoigne avec son bateau pour que nous fassions les canaux de Patagonie ensemble. J’avais alors décidé de l’attendre ici, quitte à perdre une année.
Mais il vient d’acquérir une nouvelle maison et, du coup, il a décidé de ne plus voyager. Du coup j’ai bêtement perdu une année complète et je ne pourrais descendre que l’an prochain. Je souhaite prendre un peu de temps pour visiter Rio, Sao Paulo et les chutes d’Iguaçu pendant que je suis dans la région.
J’aimerais également aller me promener en Bolivie et au Pérou mais est-ce la bonne saison ? L’été arrive mais n’est-ce pas trop humide ? Je me pose plein de questions et mardi soir je dîne sur Paris avec Géraldine. Je vous ai déjà parlé d’elle, c’est une Péruvienne, née à Cusco. Toute sa famille est originaire de cette ville et son frère y vit encore. La soirée va être extrêmement intéressante. Nous devons également parler de son père qui doit être dialysé prochainement et qui pour l’instant refuse de se faire traiter.
De toute façon je suis content de retourner sur mon bateau, ne serait-ce que pour faire un état des lieux. J’emporte du matériel pour remplacer ou réparer les éléments défaillant et je vais avoir du travail technique. Comme toujours, les choses vont s’organiser toute seules. Les décisions deviendront évidentes le moment venu, je ne m’inquiète pas pour cela. Le seul problème concerne les billets d’avion. Plus je me décide tard et plus le prix s’envole.
Je viens de passer de nombreux mois au boulot, j’adore et je pourrais continuer ainsi encore de nombreux mois sans reprendre la mer. Avec les politiques actuelles (ou plus exactement l’absence de vision économique à long terme de nos politiques) tout devient plus dure. Il faut sans cesse se remettre en question, chercher et trouver des solutions, réfléchir et faire preuve d’imagination, être capable de faire évoluer son offre ou la façon de la vendre, informatiser toujours plus. C’est un travail de tous les instants. Il me reste un mois pour boucler les dossiers encours.
Sun, 18 Oct 2015 10:00:00 GMT - WE en Beaujolais A Belleroche
Sun, 18 Oct 2015 10:00:00 GMT - A Belleroche
12h00 en France.
Bonjour à tous,
Quel spectacle magnifique ! On est Vendredi en fin d’après-midi. Je viens de quitter l’autoroute A6 à Belleville. Dès que je sors de la ville en direction de Circé le tableau me saute au visage, j’ai le souffle coupé devant tant de beauté. Sur ma gauche c’est le mont Brouilly avec ses côtes et le petit village éponyme, sur ma droite les vignobles de Morgon et du Haut Morgon.
L’automne est passé par ici et les collines recouvertes d’un patchwork de parcelles de vignes offrent une vision absolument splendide. C’est un feu d’artifice de couleurs qui se marient si bien ensemble. Il y a tous les verts, du vert profond au vert tendre. On y voit du jaune vif, du rouge pétant qui tourne parfois au pourpre, de l’orange resplendissant et toutes les teintes de marron. Et puis les nuances résultant du mariage entre ces différentes couleurs se multiplient à l’infini.
Je remonte la vallée de l’Ardières les yeux écarquillés devant tant de beauté. Comme j’aimerai savoir peindre pour immortaliser ce tableau si émouvant ! Puis j’arrive à Beaujeu la capitale historique du Beaujolais. C’est ensuite une belle grimpette avec de multiples virages pour rejoindre le col des Echarmeaux.
Mon frère vient d’acheter une maison de campagne. Nous allons la découvrir et y passer le weekend. Qu’elle est belle ! Le parc est magnifique, réalisé par un architecte paysagiste, c’est majestueux. Authentique chaumière, elle a été construite par Jacques Martin pour son épouse Cécilia avant qu’elle ne devienne madame Sarkozy.
Toute en rondeurs, avec les formes si particulières de ce type de maison elle est agréable à vivre. J’aime beaucoup les sous pentes dans les chambres. A cette altitude l’hiver va arriver très vite. Samedi après midi nous allons nous balader en forêt sur les collines environnantes. Quelle surprise d’y découvrir des endroits déjà enneigés alors que nous ne sommes que mi octobre. Il est vrai que nous évoluons entre 900 et 1000 mètres d’altitude.
Avec mon frère nous n’avons pas résisté à redescendre à Beaujeu pour acheter quelques bouteilles de Beaujolais, Moulin à vent, Brouilly, Morgon, Chiroubles, Juliénas, Chénas, Fleurie … Je ne suis pas un grand amateur de Beaujolais, néanmoins ce sont des vins qui se laissent boire et on ne peut passer un weekend en Beaujolais sans déguster ces grands crus.
Pendant ce temps mon copain Jacky est en train de ramener son bateau de Grèce où il a passé l’été. Il est accompagné de l’ancien propriétaire du bateau et d’un ami à lui. Tous les deux sont passés par l’école de navigation des Glénan. En mer c’est également la fin de la belle saison et ils ont à affronter des mers parfois difficiles.
Le bateau est très équipé, pilote automatique, radar, AIS … Alors que mon copain reste bien au sec et bien au chaud à l’intérieur du bateau pour surveiller la navigation, ses coéquipiers passent leurs quarts à l’extérieur, dans le cockpit, à se geler en essayant de distinguer ce que le radar verra toujours beaucoup mieux. Ils rentrent crevés et certainement moins en état de pouvoir réagir en cas de difficulté que mon copain qui est resté au chaud. Même si je dois choquer mon ami Pierre-Yves, chef de bord aux Glénan, je suis résolument contre cette veille visuelle permanente obligatoire à bord des bateaux de plaisance à l’époque où des automobiles relient Paris à Bordeaux en passant par les routes nationales sans aucun conducteur à bord.
Dans très peu de temps, quelques années seulement, le métier de Taxi n’existera plus, le métier de moniteur d’auto école non plus, les véhicules se déplaceront en autonomie totale et les accidents se réduiront à peau de chagrin alors que les marins continueront à essayer de distinguer quelque chose dans le froid et la nuit noire sous des trombes d’eau.
Il faut au contraire que les bateaux évoluent technologiquement, surtout ceux qui voyagent. La technologie sera toujours plus fiable que l’homme. Un seul exemple : Depuis plusieurs années, ma voiture est équipée d’un système automatique qui me permet de ne plus me soucier des pédales. Je détermine uniquement la vitesse maximale que je ne veux pas dépasser puis j’enclenche.
Ensuite je n’ai plus qu’à m’occuper du volant. Je suis en totale sécurité, si un ralentissement se produit ma voiture gère. Hé bien, lorsque je prends la voiture de Francine qui ne possède pas ce système je ne me sens plus en sécurité, je suis sans cesse sur le qui-vive.
Pourquoi la technologie n’apporterait-elle pas le même supplément de sécurité aux bateaux qu’elle procure aux véhicules routiers ?
A bientôt
Jean-Louis
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"naissance de louise chez pauline" Envoyé par roselynedemeestere le 25-10-2015 à 15:39
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"naissance de louise chez pauline" Envoyé par roselynedemeestere le 25-10-2015 à 15:39
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"naissance de louise chez pauline" Envoyé par roselynedemeestere le 25-10-2015 à 15:40
Sun, 01 Nov 2015 20:00:00 GMT - WE printanier en Bretagne Sud A Caen
Sun, 01 Nov 2015 20:00:00 GMT - A Caen
21h00 en France.
Bonjour à tous,
Il y a une semaine, nous étions à Marquillies, dans le département du Nord, en Flandre romane dans le pays des Weppes. Francine a passé sa petite enfance à Hantay, le village limitrophe. Nous sommes en plein cœur de ses racines maternelles et paternelles.
Après seulement deux heures de voitures nous arrivons sur place, le pays des maisons en briques rouges. C’est le milieu de la matinée, nous sommes en avance et nous repérons facilement le café du village grâce à l’éternelle publicité « Stella Artois ». Nous entrons. Il y a un consommateur, déjà à la bière, et la patronne est au téléphone. Il est question d’un chien écrasé et d’une femme qui le pleure. Immédiatement nous sommes catapultés dans « Bienvenu chez les Chti’s »
« L’aveau pol droit d’ête seul’route chh’quien ! Main’nan al bray ». Avec Francine nous nous retournons le dos au comptoir, pliés en deux et tout rouge d’un fou-rire contenu. C’est trop bon, pas la peine d’aller de l’autre côté du monde pour être dépaysé.
Ce weekend nous nous rendons en Bretagne Sud, au bord « du » Golfe, celui du Morbihan pour nous Parisiens, chez mon ami Pierre-Yves Durand. Pour ceux qui ont pris mon blog en marche, Pierre-Yves est néphrologue et Chef de Bord à la fameuse école des Glénan. Il m’a énormément aidé lors de mon tour du monde. En particulier il a pris la peine de m’envoyer la météo tous les soirs pendant trois ans !
Cette fois le WE commence vendredi matin. De Cergy Pontoise la meilleur route passe par l’Autoroute des Estuaires, c’est-à-dire Rouen, Caen, Avranches puis Rennes et enfin Vannes. Nous partons vers 10h45 ce qui nous permet de commencer le WE par un déjeuner sur le port d’Honfleur. Il fait beau et c’est un vrai régal. J’adore cet écrin à l’ambiance si romantique.
Nous arrivons vers 18 heures dans le petit coin de paradis au bout du monde où vit Pierre-Yves. Fred nous accueille. Elle a magnifiquement décoré cette vieille maison bretonne qui date de 1480, époque où Bartholomeu Diaz découvrait le Cap de Bonne Espérance à bord de sa Caravelle ! L’épaisseur des murs, plus de 120 cm, m’impressionne. Pourquoi nos anciens construisaient-ils si costaud ?
Il fait un temps magnifique. Pierre-Yves me dit que c’est habituel en Bretagne ! Samedi nous allons nous promener jusqu’à Locmariaquer, la pointe Nord de l’entrée du Golfe, nous passons à Auray, j’aime ces endroits. La nuit tombée nous avons la visite des enfants du village, c’est la soirée Halloween. Ils sont tout déguisés, c’est sympa.
J’ai apporté deux lanternes Thaï. J’adore ces engins, d’ailleurs j’aime tout ce qui vole autant que tout ce qui roule ou tout ce qui flotte. C’est à Phuket que j’ai découvert ces petites montgolfières. Le soir des dizaines de lucioles s’envolaient ainsi du bord de la plage dans une ambiance féerique. J’en ai acheté dans cette merveilleuse boutique qu’est Internet. Avec Pierre-Yves nous nous amusons comme des gamins en lançant ces lanternes pour épater les enfants du village.
Ce dimanche nous avons encore droit à un temps magnifique. Nous parlons beaucoup « bateau ». Pendant plusieurs mois j’avais un peu oublié Harmattan, mais depuis une dizaine de jours je suis à nouveau au taquet. Je passe des heures dans le Petit Futé « Brésil » ou sur Internet avec comme mots clefs « Rio » ou « Sao Paulo ».
Je repars dans une dizaine de jours, très exactement le 11 Novembre à 21 heures. Je vais être un peu chargé car, outre ma valise de cabine j’ai une grosse valise avec pas mal de matériels : mon chargeur 25A réparé, une VHF toute neuve et plein de pièces de rechange de différentes tailles. J’ai surtout …. une cuvette de WC qui forme un colis à part, 50x50x50 cm pour une vingtaine de kilos !
En attendant je dors ce soir à Caen car demain matin, à 7h30, je voie mon néphrologue de greffe pour voir si tout va bien avant de repartir.
Wed, 11 Nov 2015 20:00:00 GMT - Retour vers Rio de Janeiro Entre Paris et Rio
Wed, 11 Nov 2015 20:00:00 GMT - Entre Paris et Rio
21h00 en France, 18 heures au Brésil.
Bonjour à tous,
Je suis dans un train fou. La machine à vapeur hâlette à petits coups rapides dans la nuit noire. On entend le « tac-tac ….tac-tac » des bogies passant sur les éclisses aboutant les rails. Puis c’est le fracas d’un aiguillage avant le « vlan » suivi d’un fort roulis au moment où nous croisons un autre train. Maintenant mes oreilles ressentent la surpression à l’intérieur de ce tunnel, des escarbilles s’envolent et l’odeur âpre de la fumée se fait plus forte.
Pendant que d’autres tuent le temps, avachis dans leur canapé devant la télé, moi j’enfourne le charbon à grandes pelletées dans le foyer de la chaudière. La vapeur surchauffée s’échappe de tous côtés et les traverses de bois défilent sous la machine au même rythme que les jours de ma vie trépidante. Mais je m’égare, je divague, je déraille.
Je ne sais pas lever le pied. Je viens de passer plus de 5 mois au bureau, à pousser tous les feux de mon businesse. Résultat, les affaires explosent, tout va plus vite que prévu et je dois revoir mes plans. Je pensais partir pour un mois et demi de ballade mais je vais devoir revenir très vite car nous allons lancer beaucoup plus rapidement que prévu la construction de nos immeubles sur le terrain acheté début Juin.
La faute à cette foutue nouvelle règlementation thermique. Tout est à revoir. Les principes de construction que nous utilisions jusqu’à présent ne sont plus d’actualité. Aujourd’hui la plus forte consommation d’énergie dans un immeuble provient de l’éclairage, loin devant le chauffage. Qui aurait cru cela possible ?
Nous pensions disposer de plusieurs mois pour réaliser ces études mais un candidat locataire est apparu. Il prendrait un immeuble complet et nous à mis le feu. Il veut signer un bail en état futur d’achèvement avant la fin de l’année. Nous devons construire trois immeubles, les numéros 18, 19 et 20. Du coup il faut lancer dès maintenant la pré-commercialisation des deux autres afin de séquencer la construction. C’est énormément de travail et je vais au minimum devoir faire des allers et retours entre Rio et Paris. Ou bien rentrer très vite. Heureusement nous travaillons en famille et je peux compter sur tous.
Il y a quelques jours un copain de très longue date me disait « Jean-Louis, quand vas-tu arrêter de travailler ? T’emportera pas tes sous dans ta tombe ». Il me connaît très mal. Je n’ai jamais travaillé pour gagner de l’argent. Je considère que ce n’est qu’un effet collatéral du travail, certes un effet agréable mais certainement pas le but premier. Ou bien il faut se remettre en question et changer de travail.
Le mot même de « travail » est mal adapté. C’est la plus grande passion de ma vie. Elle passe même avant ma passion bateau. C’est un jeu, quelque chose de dévorant, une véritable addiction comme peuvent l’être le casino, la roulette ou les courses de chevaux. J’adore la gestion, j’adore l’économie, j’adore ce travail, c’est une énorme partie de Monopoli grandeur nature. Et surtout, le travail est la meilleur façon de me lancer des défis qu’il faut ensuite relever. Le matin, lorsque je me lève, j’ai hâte de me retrouver au bureau.
Revenons sur terre, ou plus exactement dans ce Boeing 777 qui m’emporte vers le Brésil, vers Sao Paulo plus précisément où j’arriverais après 12 heures de vol. Il est 6 heures, heure de Paris, 3 heures du matin pour le Brésil. L’Atlantique est déjà fini, nous survolons maintenant la ville de Fortaleza. Encore trois heures de vol avant d’atterrir.
Je reprends l’écriture à Sao Paulo. J’ai dû récupérer ma valise sur le tapis des bagages et mon WC aux « Hors Size » car je dois changer d’aéroport. Je suis content, le colis du WC a pris un petit coup mais ce n’est pas grave. Je ne suis pas inquiet, j’ai 4 heures trente d’escale. Mais c’est très mal organisé, il y a une queue de folie et très peu de navettes entre les deux aéroports. Je dois attendre 2 heures pour enfin monter dans le bus.
J’arrive à l’enregistrement mais le vol est clos, il part dans 5 minutes. J’ai vraiment la rage car je n’y suis pour rien, j’ai fait le maximum pour ne pas perdre de temps. Finalement on me trouve un nouveau vol mais sur l’aéroport domestique de Rio, le Santos Dumont, celui qui est construit dans la baie au bord de la ville et du Pain de Sucre.
Finalement ce n‘est pas plus mal, la Rodoviaria, la grande gare des bus n’est pas très loin et lorsque je sors de l’aéroport un bus y part. Maintenant je dois monter les roues à mon WC, tout se passe bien et mon convoie (le WC relié à l’arrière de la valise comme une semi remorque) à du mal à faire des virages court sinon j’arrive même à monter et descendre les escalators.
Je viens de prendre mon ticket pour Itacuruça où m’attend sagement, du moins je l’espère, mon beau bateau. 25 heures de porte à panneau de descente ! Quel voyage fatigant. Lorsque je vais arriver sur le ponton, si tout s’est bien passé je serais le plus heureux des hommes et j’irais me coucher avec plaisir.
Comment vais-je retrouver Harmattan ? C’est la grande question. Il avait déjà passé 6 mois seul, à m’attendre au Sri Lanka, lorsque l’on m’a greffé ce rein qui m’apporte une si grande liberté. Je l’avais alors retrouvé dans un sale état. Il faut dire que c’était dans un endroit mal famé et de plus, à l’époque de la mousson. J’espère qu’ici tout s’est bien passé. Il est dans une marina et normalement s’il y avait eu un problème, on m’aurait prévenu.
Ma Job List comporte quelques lignes que je dois purger avant de repartir. J’aimerai également passer deux ou trois jours à Rio afin de visiter cette ville pendant que je ne suis pas très loin. Ensuite je vais descendre tranquillement la côte en visitant les lieux sympas.
Je vais me promener à nouveau dans la baie d’Ilha Grande, revisiter Angra dos Reis et Parati. Puis ce sera Ilha de Sao Sebastiao avant Guaruja où je vais laisser le bateau pour aller visiter Sao Paulo la ville qui ne dort jamais, la plus grande métropole d’Amérique Latine.
L’étape suivante me conduira à Paranagua pour visiter la ville de Curitiba et les fameuses chutes d’Iguaçu avant de rejoindre Itajai d’où les bateaux de la Transat Jacques Vabres seront repartis depuis longtemps.
Sat, 14 Nov 2015 19:00:00 GMT - Le printemps à Itacuruça 22°56S 43°54W
Sat, 14 Nov 2015 19:00:00 GMT - 22°56S 43°54W
20h00 en France, 17 heures au Brésil. Marina RioMarina
Bonjour à tous,
Je suis dans la peau du prince charmant s’apprêtant à réveiller la princesse Aurore, plus connue comme « La belle au bois dormant ». Les anglophones affectent en effet aux bateaux le genre féminin. Pourtant rien ne prête au merveilleux. Je ne suis pas en train d’arriver près de ce fameux château au bord de la Loire. Ici c’est « L’enfer du Nord » propulsé sous les tropiques.
Je sue et je souffle en m’arrachant pour essayer de faire progresser l’attelage fait de ma lourde valise suivie de mon chiotte sur la route mal pavée et mal entretenue qui mène à la marina RioMarina à Itacuruça. En cette fin d’après midi le printemps est déjà pas mal avancé, il fait chaud, il fait lourd, il fait moite et il va bientôt tomber un grain. J’ai hâte de passer le fossé qui marque la fin de la route puis de rejoindre le bord de mer pour apercevoir enfin mon bateau.
Ouf ! Je reconnais sans peine son mât d’artimon surmonté par le dôme du téléphone satellite. Quel soulagement de constater qu’il flotte normalement dans ses lignes. Par contre il n’est pas très resplendissant, couvert de poussière il fait peine à voir. Endormi il l’est c’est évident, mais un seul baiser ne suffira pas pour le réveiller et pour le ramener à une vie normale. Il va falloir que je me retrousse les manches un bon coup.
Arrivé tout au bout du « Piers 2 » où est amarré Harmattan je souffle un coup en l’observant avec attention. Quel voyage ! Apparemment tout va bien, pas de catastrophe majeure. Grâce aux amarres je le tire près du ponton pour saisir la drisse d’échelle de coupé que j’avais fixé à l’extrémité d’un bossoir et je descends la passerelle pour monter à bord.
Le pont sous l’artimon est garni d’aiguilles de pin et des fientes. Je passe ma main entre le taux et la voile pour saisir un petit animal tout chaud et tout doux qui frémi sous mes doigts. Je ramène ma main et découvre une petite hirondelle qui avait décidé de construire son nid ici. Pas de ça madame l’hirondelle ! Je la relâche et elle s’envole rapidement. C’est une jeune, certainement sa première couvée, elle ne sait pas encore trouver un endroit propice. Je jette le nid à la mer, des brindilles et quelques plumes.
J’ouvre ensuite les portes de la capote. Il y a de la poussière partout. Je pousse le capot de descente. Pas de grosse catastrophe. Re ouf ! La batterie est au maximum. Toute première chose, pour réveiller la belle j’allume la musique. Cà y est, la vie est revenue. D’autant plus que j’envoie la clef USB où sont stockés tous les morceaux que j’aime.
Ici également la poussière est omni présente. Les boiseries sont ternes, certainement un tout petit champignon qui s’envole d’un coup de chiffon qui devient tout gris. Je suis mort de fatigue, je fais un minimum de ménage pour descendre la valise et accéder au lit. J’ouvre tous les hublots et les panneaux de pont. Il y a de nombreux petits papillons qui volent partout. Il y en a beaucoup au sol, morts de vieillesse. Heureusement mon aspirateur à main est chargé et il m’aide à faire place nette pour passer la nuit. Je verrais le reste demain.
Une dernière chose : le froid. Malheureusement je découvre que le groupe froid de mon congélateur ne veut pas démarrer. Et le joint du frigo est décollé ! Je vais devoir me jeter sur ce problème en première heure demain matin.
Avant de dormir il faut que je mange. Je n’ai pas pris de vrai repas depuis 24 heures. Et puis j’ai quelques courses à faire pour le petit déjeuner. Quel dîner ! Escalope milanaise servie avec salade verte et tomate, frittes et comme toujours un petit bol de riz et des « feijoadas » ces petits haricots rouges dans une sauce marron foncée, un régale. Je renoue également avec la bière locale.
Après une grande nuit qui me remet en ligne j’attaque l’état des lieux. Je travail sur le congélateur mais je dois me rendre à l’évidence, il faut changer le groupe. J’ai bien rapporté une cuvette de WC, un groupe froid ne me fait pas peur.
Pas de problème au niveau du moteur principal mais le groupe ne veut pas démarrer. Il ne me résiste pas longtemps, je le connais par cœur. C’est une petite cosse qui s’était oxydée.
Le problème ici est la connexion Internet. Il y a bien un Internet café mais il ne fonctionne pas et dans tous les restaurants (de plage) ou les cafés pas d’Internet. Vers 11h30 ce vendredi matin, après les courses, je me rends au grand hôtel « Palace Plazza » et pour lancer la conversation je lance « It is possible to drink something ? ».
On ne me propose qu’une chose : Caïpirinha ! Comment refuser ? On m’apporte alors un énorme verre, au moins 25 cl d’une magnifique Caïpirinha. Je trempe la paille dedans, aspire et manque tomber à la renverse tellement elle est bonne. Ils ont dû forcer sur la dose de Cachaça pour se débarrasser de l’intrus. Du coup je merdouille avec Internet sans réussir vraiment. La faute à ce sublime breuvage ?
Je fais signe à la fille pour payer, elle ne comprends pas et m’apporte un second verre identique au premier. Trop c’est trop. Je refuse et reviens au bateau. Il est 13h mais au lieu de préparer le repas je m’allonge et m’évapore en ronflant dans les vapeurs d’alcool jusqu’à 15 heures. Que c’est bon cette liberté.
J’arrive tout de même à avancer mon boulot. J’ai remis en place le chargeur de batteries, vidangé le groupe électrogène et le moteur principal, commencé à travailler sur le WC … Chaque fois que je sors sur la plateforme arrière Monsieur et Madame Hirondelle me tournent autour avec des petits cris plaintifs. J’ai de la peine pour eux mais que faire ?
Hier au soir toutes les télés du coin ont basculées en mode « Breaking news » et j’ai passé une partie de la soirée à suivre les évènements parisiens. Les brésiliens compatissent alors qu’eux même ont d’énormes problèmes économiques. En six mois le Réal s’est dévalué de 33%, c’est énorme.
Certains pensent que c’est bien pour moi, la vie ici ne vaut plus rien. Mais comment se réjouir qu’un pays comme le Brésil, grand comme l’Europe entière, ait de tels problèmes de corruption que son économie se retrouve au sol ? Je trouve cela catastrophique, aujourd’hui toutes les économies sont interconnectées. Qu’il va mal ce monde !
Sun, 15 Nov 2015 22:00:00 GMT - Fin de weekend dans la grisaille 22°56S 43°54W
Sun, 15 Nov 2015 22:00:00 GMT - 22°56S 43°54W
23h00 en France, 20 heures au Brésil.
Bonjour à tous,
Il avait pourtant bien commencé ce weekend avec un grand ciel bleu, le soleil comme chez nous au mois d’Aout, et dès les premières heures du matin une agitation fébrile dans la baie.
Tout ce qui peut flotter se croise dans tous les sens, du scooter de mer jusqu’à la goélette à deux et même trois mats. Les bateaux à moteur filent sur l’eau, précédant une longue trainée blanche. Des hélicoptères passent en longeant la plage et même un ULM rase les mâts des goélettes. Par contre les voiliers de plaisance ignorent totalement cet endroit.
Les goélettes se retrouvent toutes au ponton gasoil pour charger une file impressionnante de touristes qui se bousculent pour monter dans le bateau qui leur offrira une journée de rêve dans la baie d’Ilha Grande. Soudain une grande goélette arrive en titrant régulièrement des fusées qui finissent par une pétarade de claquements secs suivi peu après d’un grand « Bang » accompagné d’un petit nuage de fumé dans le ciel. Les touristes sont ravis, ils trouvent ce qu’ils sont venu chercher.
Mais après une nuit épouvantable de chaleur lourde et de moustiques un coup de vent est arrivé en fin de nuit et tout ce dimanche nous sommes dans le crachin et dans la brume. Imaginer la Bretagne au mois de novembre avec un thermomètre qui dépasse les trente degrés. Les touristes ont disparus, peut être occupés avec leur conquête brésilienne de la veille ou bien à une partie de cartes en sirotant des Caïpirinha ?
De mon côté j’ai totalement repris mes marques. Le bateau a retrouvé la vie, c’est un mélange d’ambiance vacances et travail. Hier Sting était l’invité du jour avec un best off des dernières trente cinq années. Les morceaux mythiques « English man in New York » et « Message in a bottle » ont été repris en cœur par l’ensemble de l’équipage.
Aujourd’hui j’ai opté pour la radio locale. C’est fou de retrouver les mêmes titres que chez nous. Il ya six mois c’était Lou Anne qui tournait à longueur de journée, maintenant comme chez nous, c’est « The Avener » avec « Castle in the snow », j’aime beaucoup. La musique est une drogue pour l’homme.
Je pense que depuis le tout début de l’humanité l’homme fait de la musique. Au début il ne devait y avoir que des percussions. Cela me rappelle mon arrivée à Hiva Hoa aux îles Marquises. Le soir je suis tombé sur un hangar où une troupe répétait un spectacle pour une fête locale. Il n’y avait que des percussions, une dizaine au moins. C’était émouvant.
Les cordes et le vent, plus subtiles n’ont dû venir qu’avec une certaine civilisation et il a fallu attendre le vingtième siècle pour avoir l’électrique. Quelle évolution ! Je ne pense pas que l’on puisse comparer l’acoustique et l’électrique mais je suis persuadé que maintenant nous marchons sur deux jambes. Que la vie serait fade sans musique !
Ma Job List en a déjà pris un sacré coup, hier j’ai installé la nouvelle VHF, aujourd’hui c’était le tour du WC, demain je vais finir de le monter puis je vais m’attaquer au déssalinisateur. Mes journées sont très occupées, entre les courses (à 500 mètres d’ici), la préparation des repas, la vaisselle, le ménage, la lessive et la sieste les heures à consacrer au bateau lui-même sont forcément réduite.
Mais je suis bien, je ne laisserais ma place pour rien au monde. J’adore la solitude, ou plus exactement j’adore la tranquillité. Ici je suis servi. Je suis le seul étranger, personne ne parle l’anglais et encore moins le français. Cela vaut bien une retraite chez les moines !
Seul le directeur de la marina connait quelques mots d’anglais. Avec moult gestes c’est suffisant pour se comprendre. Nous nous sommes échangés des présents. J’avais pour lui un morceau de marbre avec Notre Dame, la Tour Effel et l’Arc de triomphe en bronze. Il m’a offert un polo imprimé et un petit porte-bonheur qu’il a rapporté de vacances dans le Matto Grosso, le pays des Toucans. C’est un petit cordage avec une boucle en haut, des perles, un « Toucano » et au bout du cordage pend une croix en bois. Cela m’a beaucoup touché.
A bientôt
Jean-Louis
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"ravie de vous retrouver j"ai mal au dos electrodes cela soulage bonne continuation bisous roselynedig" Envoyé par roselyne demeestere le 17-11-2015 à 10:37
Aujourd’hui, malgré tous mes efforts j’ai fait chou blanc. Mais d’où vient cette expression ? Peut être du dialecte Berrichon. Au 16ème siècle le « coup » s’y prononçait « choup ». Lorsque nos amis du Berry (j’y ai passé une année complète en tant que militaire) jouaient aux quilles et qu’ils rataient leur coup, ils disaient « C(h)oup blanc ».
La mission que je me suis assigné ce matin au réveil consistait à rechercher une solution pour refaire le plein de mes bouteilles de Camping-gaz. J’avais déjà un peu tâté la question hier avec mon ami Luiz et avais bien compris que l’affaire n’était pas gagnée.
A bord il y a trois bouteilles Camping-gaz de 3 Kg. En solitaire je n’ai pas du tout les mêmes habitudes qu’à la maison. Elles me permettent de faire la moitié du tour du monde. En fait je les utilise peu. Le matin je ne prends ni thé ni café, je cuisine le plat principal du déjeuner mais ni café ni thé. Et le soir c’est souvent repas froid. Mais si je ne suis pas seul c’est tout autre chose.
J’ai rempli mes bouteilles vide aux Canaries et je ne m’étais pas posé la question depuis que je suis arrivé au Brésil en début d’année. Mais maintenant il y a urgence.
Au Sri Lanka l’opération s’était faite sans problème. Le distributeur avait toutes sortes de raccords et les bouteilles avaient été remplies comme dans une station service. J’espérais trouver la même chose ici mais pas du tout. J’ai pris le bus pour Itaguai en milieu de matinée puis j’ai arpenté la ville pendant trois heures, une bouteille vide au bout du bras.
Je ne parle pas un mot de Portugais et les Brésilien ne parlent pas un mot d’Anglais. Cela rend le défi bien plus intéressant à relever. Lorsqu’on demande son chemin en voiture on se retrouve aux quatre coins de la ville, c’est pareil à pied sauf que les trajets n’en finissent pas.
J’ai quand même réussi à visiter les trois distributeurs de gaz de la région. C’est étonnant, le gaz doit être un liquide précieux car aux trois endroits j’ai l’impression de me trouver devant Fort Knox. Un très haut mur épais en béton armé surmonté de fils barbelés est percé d’un trou juste un peu plus grand qu’une bouteille de gaz standard. Dans ce trou se trouve un plateau tournant avec une plaque verticale arrondie et blindée sur la moitié de la circonférence.
On pose la bouteille sur le plateau et l’on appuie sur un bouton de sonnette qui permet d’appeler le préposé. On peut communiquer avec celui-ci par un autre trou dans le mur d’environ une douzaine de centimètres de diamètre. Ce trou sert également à régler. S’il le décide, il fait tourner le plateau, la bouteille disparaît et l’on se retrouve face au blindage. Mais je n’ai même pas pu utiliser ce système, c’était à chaque fois un non catégorique.
Heureusement j’ai un plan B que je vais mettre en œuvre demain. J’espère transvaser une bouteille locale dans mes Camping-gaz. J’ai les raccords et le tuyau pour mes bouteilles, reste à trouver une bouteille Brésilienne pleine et le raccord qui va bien. Autre défi !
Sinon, comme certainement en France la ville est déjà toute décorée pour Noël avec guirlandes, sapins, boules, cristaux de neige collés sur les vitrines, crèches dans les magasins … et ces hommes déguisés en Père Noël dans les rues avec bottes, pantalons, manteau et chapeau fourrés alors qu’il fait plus de trente degrés.
Il n’y a rien à faire, je ne m’y fais pas. Je n’arrive pas à associer le Père Noël avec les tropiques, le soleil ardent et les filles en string sur la plage. En France nous sommes tout de même gâtés. Dans mon tour du monde par les tropiques, la plupart du temps lorsque je demande aux gens leur rêve … c’est de voir et de toucher de la neige !
A bientôt
Jean-Louis
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"Tu peux utiliser une bouteille locale avec détendeur local. Bonne chance. Continues à nous faire partager tes aventures." Envoyé par Olivier le 18-11-2015 à 10:23
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"Mets ton bonnet rouge au pompom blanc, tu vas avoir un succès fou!" Envoyé par Petra le 19-11-2015 à 00:39
Tue, 19 Nov 2015 22:00:00 GMT - Des jours qui défilent 22°56S 43°54W
Tue, 19 Nov 2015 22:00:00 GMT - 22°56S 43°54W
23h00 en France, 20 heures au Brésil.
Bonjour à tous
Que les jours défilent vite ! Aujourd’hui je n’ai rien fait, plus exactement j’ai fait de l’administratif pour le travail. Encore une journée qui s’est évanouie dans l’espace intersidéral du temps.
Hier non plus je n’ai pas fait grand-chose. J’ai essayé de résoudre ce problème de gaz et finalement, ce matin la lumière s’est faite sur le sujet. En effet mon ami Luiz a fini par m’avouer que maintenant, au Brésil la manipulation de bouteille de gaz est extrêmement règlementée, la cause aux « bandits ». En effet une bouteille de gaz est une bombe en puissance.
Du coup je dois emporter demain mes Camping-gaz à Angra Dos Reis où je vais les déposer à la marina Pirata’s. Je les récupèrerais dans quelques jours remplies du précieux liquide. C’est encore une journée qui va passer très vite car il faut compter 3 heures de voyage à l’aller et la même chose au retour.
En fait je paye là l’inexpérience de cette nouvelle marina que je conseille pourtant vivement à qui veut laisser son voilier quelques mois au Brésil pour pas très cher. La sécurité est assurée nuits et jours par des gardes qui vérifient en permanence que tout va bien, y compris l’état des amarres.
J’ai également attaqué le problème du congélateur. En fait je suis un vrai bourrin et je m’en veux beaucoup d’avoir tant insisté le soir de mon arrivée. J’aurais dû prendre mon temps et regarder cela, on peut le dire : « à tête reposée ». Cela m’aurait évité de griller le compresseur.
C’est un système refroidi par eau de mer. Au niveau de la production de frigories c’est efficace mais très fragile au niveau de la circulation d’eau. Dans de l’eau propre tout va bien mais je me suis promené pendant deux jours dans la baie de Rio. Grosse erreur !
Ma pompe était bloquée, remplie malgré le filtre de cette espèce de substance noire et puante, entre boue et graisse qui pollue la totalité des eaux de la baie. Pauvres athlètes ! Comment a-t-on pu décider de faire des jeux olympiques dans une telle substance ? De grosses liasses de billets ont peut-être aidé à n’y rien voir. Entre drogue et corruption le sport n’est pas très propre alors qu’il est censé représenter la vie et la santé. Elle ne tourne plus très rond notre pauvre Terre.
Enfin, revenons à ma pompe. Je l’ai entièrement démontée, j’ai tout nettoyé et j’ai réussi à la sauver mais pour le compresseur c’est foutu. Il me reste à le démonter et à le remplacer. Je vais profiter de cette expérience pour vérifier tous mes filtres à eau de mer et en particulier à la distribution d’eau pour les WC.
Sinon j’ai pratiquement terminé les révisions que je voulais effectuer avant de repartir. Le bateau est pratiquement prêt pour de nouvelles aventures. Cet après midi j’ai donné 75€ à un gars pour nettoyer ma coque. Ici pas de « travel lift », pas d’antifooling, on plonge avec un narguilé (compresseur électrique mini d’un très long tuyau et d’un détendeur) et on gratte et on frotte.
J’ai arrêté ce soir mes projets futurs et j’ai déjà pris les billets d’avion. D’ailleurs ce n’est pas cher, moins de 500€ (497€) l’aller et retour si l’on est un peu souple sur les dates (à 2 ou 3 jours) ! Plus 50€ il faut le préciser si l’on n’a pas la fameuse carte Visa Crédit. Je remonte sur paris jeudi prochain pour avancer la construction et la commercialisation de nos immeubles et je reviendrais le 21 janvier avec Francine.
Nous atterrirons alors à Rio où nous prendrons une chambre d’hôtel afin de visiter la ville. Puis nous rejoindrons le bateau pour visiter la baie d’Ilha Grande, Angra Dos Reis et surtout cet endroit magnifique qu’est Paraty.
Nous naviguerons ensuite jusqu’à Curitiba pour visiter Sao Paulo puis nous prendrons un avion pour les chutes d’Iguaçu. Francine repartira le 4 Février et je continuerais à descendre jusqu’en Uruguai.
Sat, 21 Nov 2015 22:00:00 GMT - Les giboulées de Mars 22°56S 43°54W
Sat, 21 Nov 2015 22:00:00 GMT - 22°56S 43°54W
23h00 en France, 20 heures au Brésil.
Bonjour à tous
Ce matin je suis réveillé par un énorme orage. Mais énorme de chez énorme ! Le temps de réagir pour fermer capots et hublots, tout baigne à bord. Ce n’est pas très grave, lorsque l’on vit en bateau on est habitué, avoir de l’eau à bord n’est pas rare. Pour faire simple, si l’on n’aime pas l’eau, il vaut mieux oublier le bateau.
Bassines, éponges, serpillère, deux heures plus tard l’orage s’est calmé et les choses vont beaucoup mieux. Encore une fois la boîte d’allumette est ma chouchoute, elle fait preuve de toutes mes attentions pour sécher dans les meilleures conditions. Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas. Hier il faisait une chaleur épouvantable, résultat aujourd’hui c’est l’orage.
Cet après-midi nous avons perdu 10 degrés, à seulement 25°. C’est une journée pluie avec maintenant un crachin persistant. Je trouve que je ne m’en sors pas trop mal, les cordages sont un peu verts mais, même si Harmattan sentait un peu l’humidité lorsque je suis arrivé et que les cloisons étaient recouvertes d’une légère couche de duvet, cela n’a rien à voir avec l’état dans lequel je l’ai retrouvé à Tahiti. Là-bas ce n’était plus un duvet mais un véritable tapis vert de 3 cm d’épaisseur partout, y compris sur les coussins.
Humidité permanente et grosses chaleurs ne font pas bon ménage. Lors de la reconstruction du bateau j’ai pris soin d’installer six manches à air. La meilleure façon de lutter contre l’humidité est de ventiler. En cas de très gros temps je peux obturer ces ouvertures par l’intérieur. Néanmoins, Il était temps que je passe faire un tour pour tout remettre en ordre. A l’avant j’ai dû changer une amarre.
Je regarde, je teste tout, un peu de graisse par-ci, deux pschitt-pschitt de WD40 par là, un coup d’éponge ici, un peu de bombe pour le bois par là, j’aime bien m’occuper ainsi de mon fidèle compagnon. Je fouille, je range, je découvre des choses dont je ne me souvenais même plus et que je prends bien soin de ranger dans un coin de ma mémoire pour le cas où. Mon aspirateur à main fait merveille, dans un bateau il ne faut rien d’autre. C’est un Dustbuster à effet cyclonique de chez Black&Decker.
J’ai démonté mon groupe froid en panne et je vais le rapporter en France pour essayer de le faire réparer. J’ai encore quelques petits travaux mais l’essentiel est fait et Harmattan est prêt à repartir. Il va falloir cependant que je me décide à démonter la grand voile pour prendre ses mesures et en commander une nouvelle car elle est totalement en fin de vie. Il faut dire qu’avec plus de 51 000 Miles elle a grandement méritée la retraite.
A l’instant Michel Berger et France Gall chantent sur la radio du bord « La petite de Calmette ». Après ces horribles attentats que la France vient de subir cette chanson est en pleine actualité. L’homme est réellement un loup pour l’homme et je me demande si, dans l’échelle de l’horrible on peut classer des enfants arrosés au napalm à Phnom-Penh avec des gens sans défenses rafalés à la kalachnikov dans une salle de spectacle parisienne.
En fait la guerre sera toujours la guerre, y a-t-il réellement des bons et des méchants ? Il y a surtout des loups affamés de sang et de pouvoir qui souhaitent que le reste du monde adopte leurs idées, quelles soient religieuses ou politiques. Je me souviens, sur les bancs de l’école primaire, ma maîtresse nous expliquait les croisades, ce bon roi Charlemagne avec ses bons chevaliers qui partaient « héroïquement » faire la guerre aux Sarazins pour les « Evangéliser ». Etait-ce mieux qu’aujourd’hui ?
Hier j’ai emporté mes bouteilles de gaz à Angra Dos Reis, littéralement « La Crique du Roi ». Je les ai laissées à la Marina Pirata’s. J’adore cet endroit. Les capitaux sont les mêmes qu’ici et que dans beaucoup de marinas de la région. C’est une belle et grande marina avec piste pour hélicoptère et surtout une grande galerie marchande avec un supermarché où l’on trouve entre autre beaucoup de produits français. Mais attention les prix !
Contrairement à la dernière fois ou j’y suis passé, ce n’est plus la saison creuse. Il y a un quai ou peuvent venir s’amarrer les plaisanciers le temps d’y faire les courses, en fait les bateaux à moteur car je n’ai vu qu’un seul voilier. Hier c’était une véritable noria de yachts plus ou moins gros avec la bousculade dans les restaurants et dans la galerie.
Comme ici à Itacuruça, les touristes sont uniquement brésiliens. Je n’ai vu aucun étranger depuis que je suis là. Il faut dire que le Brésil est grand comme l’Europe et que cet endroit, la baie d’Ilha Grande, Angra Dos Reis et Paraty correspond à notre Côte d’Azure.
J’ai profité de cette ambiance de fête pour faire un bon restaurant et, comme j’ai passé une très bonne journée, j’y retourne demain avec le même programme pour reprendre mes bouteilles de Camping-gaz remplies. Encore une belle plancha de Picanha à la Brésilienne en vue !
A bientôt
Jean-Louis
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"salut capitaine, Désolé de n’avoir pas répondu à ton dernier coup de fil... Je viens de lire ton blog et je suis heureux de lire que les retrouvailles avec Harmattan. Un peu de ménage, de bricolage, de réappro et ton fidèle coursier sera prêt à de "nouvelles aventures" ici à Lyon 0 degré ce matin le changement est brutal nous étions habitués depuis aout aux temoératures estivales... c’est l’hiver. J’espère que tu es en pleine forme et, je pense que tu vas revenir pour Noel. A très bientôt mon ami, bernard" Envoyé par lannion bernard le 23-11-2015 à 09:50
Mon, 23 Nov 2015 22:00:00 GMT - Picanha à la brésilienne 22°56S 43°54W
Mon, 23 Nov 2015 22:00:00 GMT - 22°56S 43°54W
23h00 en France, 20 heures au Brésil.
Bonjour à tous
Comme vous pouvez le constater, pour les Brésiliens la semaine commence le Dimanche (Domingo) ! Ensuite ils ne se sont pas fatigués pour trouver des noms : lundi = Second jour, Mardi = Troisième jour … Vendredi = sixième jour puis le dernier jour de la semaine est le Samedi (Sábado).
Dans notre culture la semaine commence traditionnellement le Lundi, du coup c’est compliqué car la traduction n’est pas si simple que cela, il faut penser à décaler d’un jour et la confusion est facile.
Par contre il faut les remercier car ils ont inventé la Picanha à la Brésilienne et je traverserais l’Atlantique à la rame rien que pour déguster ce succulent morceau. Pour commencer il faut dire que les Brésiliens n’élèvent pas du tout leurs bêtes comme nous le faisons maintenant en France.
Leurs porcs par exemple sont élevés à l’ancienne, ils ne mangent que des bonnes choses et ne sont abattus que lorsqu’ils ont fait une bonne couche de gras. Quelle a été ma surprise, lorsque j’ai mangé ma première côte de porc Brésilienne, de redécouvrir le bon goût de mon enfance. Depuis quelques années j’essayais sans succès de redécouvrir cette saveur.
Maintenant, en France les porcs sont élevés en batterie et le plus grave c’est qu’ils soient abattus très jeunes pour tenir compte de la volonté d’une majorité de consommateurs qui ne veulent pas manger de gras. Résultat, on mange de la viande fade, sèche et sans goût. On a énormément perdu en qualité. Quel dommage pour les gourmets !
Mais revenons à notre Picanha. En fait, si vous êtes resté en France, vous ne pouvez pas connaître. La raison est toute simple : les bouchers Brésiliens ne découpent pas du tout le bœuf comme les bouchers Français. Ce morceau rare et recherché se situe en haut de la fesse, près de la queue et ne représente pas plus d’un kilo et demi par bête.
Il est servi dans les bonnes Churrascaria (Resto-grill) et je vous conseille la Casa Picanha face à la mer et à la marina Pirata’s d’Angra Dos Reis. La traduction française est « Filet de steak ». C’est une mauvaise traduction mais elle a le mérite de donner un peu l’idée.
Dans l’assiette la Picanha fait environ 2 cm d’épaisseur pour une quinzaine de centimètre de long et environ 5 ou 6 de large. Sur un des bords dans la longueur une belle couche de gras doré fait environ 1,5 cm de large et c’est certainement ce gras qui donne au morceau cette saveur si particulière.
La préparation est simple, vous faites cuire au barbecue 3 mn pas plus par face, vous déposez sur une face quelques grains de gros sel. Puis vous laissez reposer cinq ou dix minutes au four à une centaine de degrés.
Voici la recette « à la Brésilienne » telle que la propose la Casa Piranha. Le serveur commence à vous apporter un plat où se trouve une portion de riz blanc pour deux personnes ainsi qu’une énorme portion de frittes pour le même nombre. Dans ce plat sont disposés deux ramequins.
Dans beaucoup de pays à travers le monde le riz est comme le pain chez nous, vous n’avez pas à le demander il est systématiquement servi. Parfois y sont associés ces fameux haricots rouges dans une sauce marron, les feijão.
Le serveur commence à vous servir une grande portion de riz (un quart du plat) et la même proportion de frittes. La première fois j’ai cru m’être trompé et avoir commandé pour deux, mais non. Dans le premier ramequin il y a la « Farofa de alho », c’est de la farine de manioc préparée entre autre avec de l’ail. Vous faites un trou au milieu de votre riz et vous le remplissez de Farofa.
Dans le deuxième ramequin se trouve la « Vinaigrette », des touts petits morceaux de différents légumes qui baignent dans du vinaigre. A l’aide d’une cuillère à soupe, vous recouvrez la Farofa en débordant largement avec cette vinaigrette.
A ce moment le serveur arrive avec une plancha sous laquelle le feu s’active. Il doit se tromper de table, il y a encore deux portions ! Mais non, c’est bien pour moi. Il me sert une portion et laisse la seconde au chaud. Chacune est constituée d’un ou deux morceaux de Picanha, d’une demi-saucisse et d’un beignet …..d’oignon doux ! C’est un anneau dans lequel se trouvent les 2 ou 3 peaux extérieures découpées sur 3 cm de hauteur.
Bien entendu vous n’êtes pas obligés de tout avaler, je crois que même un ogre n’y arriverait pas. Par contre c’est à tomber par terre, la viande est à pleurer, extrêmement tendre et un goût difficile à décrire, cela rappelle un peu le miel. Quand à la préparation riz blanc, farofa de alho et vinaigrette c’est également très particulier, très bon et inoubliable.
Si vous allez au Brésil, surtout ne passez pas à côté de cette expérience, d’autant plus que bien qu’étant dans un endroit extrêmement touristique, l’adition comprenant ce plat, les boissons et un café ne s’élevait qu’à une vingtaine d’euros !
Je termine ces lignes en ayant l’eau à la bouche. J’ai maintenant à bord 3 bouteilles de gaz pleines. Celle en cour d’utilisation est pratiquement vide. Vivement qu’elle me lâche afin que je puisse retourner à la Casa Picanha !
A bientôt
Jean-Louis
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"vive la picanha je ne connais pas le bresil bonne fourchette bisous roselyned" Envoyé par roselyne demeestere le 24-11-2015 à 17:35
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"Avec tout ça, je me demande bien ce que je vais faire à manger ce soir ! Ca va me paraître bien fade !!! Gros bisous." Envoyé par Sophie le 24-11-2015 à 17:50
Sun, 13 Dec 2015 18:00:00 GMT - La valeur « Travail » A Cergy Pontoise
Sun, 13 Dec 2015 18:00:00 GMT - A Cergy Pontoise
19h00 en France.
Bonjour à tous,
Mon ami Olivier qui parcoure le monde depuis de nombreuses années sur son bateau Néos écrivait récemment « La France est un pays bloqué, les français sont en grande partie responsables. Est-il en lice celui qui arrivera à ébranler la forteresse des mentalités et des acquis ? ». Je partage tout à fait cette inquiétude.
Régulièrement des informations tombent et nous découvrons que le pays recule de plus en plus dans le palmarès de la bonne santé économique des différentes nations. Non seulement nous reculons mais nous nous enfonçons de plus en plus rapidement dans le gouffre. Nous sommes le seul pays Européen où le chômage continue à progresser, nous sommes par contre le pays d’Europe où la fiscalité est la plus lourde.
Lorsque je suis en France, je suis frappé en permanence par le laxisme et la démotivation ambiante. Le travail n’est plus reconnu. Les aides de toutes sortes et les diverses indemnisations sont telles que l’intérêt financier de travailler n’est plus évident. De plus elles favorisent le travail au noir qui est une véritable gangrène pour l’économie d’un pays.
C’est d’autant plus rageant que les français ont de grandes capacités mais depuis de nombreuses années rien n’a été fait pour récompenser celui qui s’arrache pour réussir. Au contraire c’est même l’inverse qui s’est produit et petit à petit nous sommes tombés dans un système où il est beaucoup plus facile de baisser les bras que de se battre.
Pourtant tout le monde sait ce qu’il faut faire mais aucun gouvernement, soit-il de droite ou de gauche n’est capable de remettre à plat toutes ces règles, toute cette fiscalité et tous ces acquis qui conduisent le pays dans le gouffre. La plus part des politiques pensent plus à prendre des positions pour assurer leur futur réélection qu’à travailler et agir pour le bien à long terme de la France.
C’est tellement plus facile de promettre des lendemains qui chantent alors qu’on sait pertinemment qu’une fois élu ces promesses ne pourront être tenues que de s’engager à redonner une vrai valeur au mot « travail ». C’est tellement plus facile de baisser les bras et de reculer lorsque le peuple gronde alors qu’on a pris une mesure pourtant vitale pour l’avenir du pays.
Comment allons-nous pouvoir sortir de ce marasme ? Comme l’écrit Olivier « Est-il en lice celui qui arrivera à ébranler la forteresse des mentalités et des acquis ? ». Je le souhaite fortement mais ne le pense pas. Faudra-t-il une révolution ? Une nouvelle génération arrivera-t-elle à prendre les choses en main et à tout remettre à plat ?
Trois semaines sans donner de nouvelles ! Pas bien. Lorsque je vais chez des copains je me fais houspiller. Nous sommes mi décembre, c’est peut-être déjà le moment de réfléchir aux bonnes résolutions qu’il va falloir prendre pour la nouvelle année. Vous me réclamez également un peu plus de photos. C’est facile à améliorer car je n’en fais quasiment pas. Ce n’est pas mon truc, mais je vais faire des efforts.
Je suis revenu du Brésil. Maintenant habitué à ce trajet, je trouve ces douze heures d’avion assez faciles. La clef est de toujours partir le soir, de Paris comme de Rio. En atterrissant à Orly je me trouve précipité brutalement dans la réalité des affaires, lorsqu’encore dans l’avion, mon portable sonne et ma secrétaire m’annonce qu’il n’y a plus d’eau dans nos immeubles de Seclin !
J’ai travaillé dur pour la présentation de pré-commercialisation de nos immeubles de Templemars qui a eu lieu ce jeudi. Ici c’est presque l’hiver, il fait triste, bien sûr les fêtes approchent mais maintenant, après ces quinze jours passés sur la « Costa Verde » je n’ai plus qu’une idée, c’est de retourner au Brésil pour naviguer dans la baie d’Angra dos Reis et de Paraty. Il y a de belles plages avec de l’eau à 30 degrés.
J’ai rapporté dans ma valise le groupe froid de mon congélateur. Malheureusement ce n’est pas réparable et le fournisseur italien à été racheté, il ne fabrique plus ce type de produit. J’espérais trouver un produit de remplacement sur le salon nautique mais j’ai fait chou blanc. Il faut pourtant que je m’occupe activement de trouver une solution car je repars au Brésil le 21 janvier, avec les fêtes c’est demain.
Francine va venir avec moi, j’ai déjà les billets d’avion. Nous allons passer quelques jours à Rio pour visiter et je dois louer une chambre. J’aimerai aller au Pain de Sucre, au Corcovado et voir le fameux stade Maracaña ainsi que Copacabana. Peut-être prendrons-nous un bus pour retourner à Buzios le Saint-Tropez Brésilien, j’adore cet endroit.
A bientôt
Jean-Louis
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"contente nouvelles bonne fete de noelgros bisous roselyned" Envoyé par roselynedemeesrere le 17-12-2015 à 17:36
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"Bonjour, une petite pensée à vous en parlant avec Jean Christophe. En espérant que vous passez des bonnes fêtes et une très bonne nouvelle année de navigation. Charmalene (de Navy)" Envoyé par Charmalene le 22-12-2015 à 16:47
Sun, 27 Dec 2015 19:00:00 GMT - De bonnes fêtes de fin d’année A Cergy Pontoise
Sun, 27 Dec 2015 19:00:00 GMT - A Cergy Pontoise
20h00 en France.
Bonjour à tous,
Je rentre juste du travail, ce dimanche soir 27 décembre. En fait j’ai toujours eu une vie un peu décalée par rapport à la plupart d’entre vous. Mais c’est ma vie et je suis heureux comme cela.
Tout d’abord je n’ai jamais ressenti le travail comme une contrainte car je suis un passionné. Au contraire, je dois même faire attention car j’ai l’habitude de m’immerger totalement dans mes activités quelles qu’elles soient.
Et puis dans tout travail il y a des moments où l’on peut lever un peu le pied et, par contre d’autres moments demandent de mettre en marche le turbo. Dans mon métier la période de fin d’année est toujours très intense. Les loyers se révisent à ce moment là, les charges également (nous pratiquons un système de charges forfaitaires qui nous est propre).
Les nouveaux indices (il y en a trois maintenant) sortent le 20 décembre et les factures doivent partir avant la fin de l’année. Avec près de 800 bureaux il y a pas mal de boulot même si l’informatique est là pour nous aider. J’aime énormément ce travail, j’ai travaillé le soir de Noël jusqu’à 18h, hier et aujourd’hui également.
Nous allons établir les factures demain et après demain. Ce sera la dernière fois qu’elles sortiront sur papier car nous avons effectué un développement pour que désormais elles partent directement sous forme électronique. Encore une solution pour être plus rentable tout en préservant la planète.
Ensuite je vais m’atteler à mon rapport de fin d’année. Grace à nos outils développés un peu plus tous les ans, j’ai déjà la plupart de mes données mais il faut maintenant analyser et rédiger.
Malgré un début d’année difficile, nous nous en sortons bien. En fait il faut en permanence se remettre en question, faire marcher sa matière grise et trouver des solutions pour toujours s’adapter au monde qui change sans cesse.
Puis le 21 janvier je vais rentrer dans une autre phase de ma vie, la phase exploration. J’y pense en permanence et maintenant j’attends ce moment avec impatience. Visite de Rio, de Sao Paulo et des chutes d’Iguaçu avec Francine puis plusieurs semaines d’exploration en solitaire pour descendre jusqu’à Montevideo, en Uruguay.
Justement, ce matin, à 6 heures, je n’avais plus sommeil alors j’ai allumé la télé et en zappant je tombe sur un documentaire « Le Rio de la Plata ». Montevideo, Punta Del Est, Buenos Aires … Je découvre qu’il y a des palmiers, que les gens vivent en bras de chemise … Dans quelques semaines je serais là-bas. Que j’ai hâte !
Sat, 02 Jan 2016 08:00:00 GMT - Vœux 2016 Près de Sens, ma ville natale
Sat, 02 Jan 2016 08:00:00 GMT - Près de Sens, ma ville natale
9h00 en France.
Bonjour à tous,
Je souhaite à tous une superbe année 2016.
C’est l’époque des vœux et je commence à recevoir ceux de mes copains de l’armée, ceux de la 22eme Compagnie, du peloton de Sous Officiers année 1968/1969 à Châteauroux. Il y a 48 ans maintenant. Nous nous étions tous engagés, jeunes et beaux guerriers.
Maintenant nous sommes tous des papys, beaucoup trop nous ont déjà quittés et pour ceux qui restent, souvent ils n’ont plus de guerrier que quelques photos en uniforme dans des albums. Je m’amuse d’ailleurs tous les ans lorsque je leur envoie mes vœux de commencer par « Salut les guerriers »
Dans leurs vœux la préoccupation de bonne santé est devenue omniprésente. Bien entendu la vie est plus facilement belle lorsqu’on a la santé. C’est un peu comme avec l’argent, même s’il ne fait pas le bonheur, il rend la vie beaucoup plus facile.
Pour mes anciens copains dont certains sont bien malades, pour vous tous qui me lisez, je voudrais dire : Est-il réellement nécessaire de vous souhaiter la santé ? J’ai l’impression de faire une incantation. Et j’ai horreur de cela.
Nous pouvons bien entendu prévenir les problèmes de santé, ne pas faire d’excès, pratiquer un peu de sport, se faire suivre préventivement … Malgré tout, nous ne choisissons pas, les problèmes tombent aveuglément sur l’un ou sur l’autre et finalement il y a peu d’exempts.
Je préfère vous souhaiter d’avoir toute la détermination, toute la volonté et toute l’énergie nécessaire afin de combattre l’adversité si malheureusement un problème de santé devait vous atteindre en 2016. La plupart d’entre nous se lamentent, baissent les bras, se plaignent d’injustice … Cela ne sert à rien.
Avant tout autre chose il faut accepter cette nouvelle épreuve, ne surtout pas se mettre la tête dans le sable et au contraire s’informer le mieux possible afin de faire le tour du sujet. C’est toujours la méconnaissance qui génère l’inquiétude. En connaissant parfaitement le sujet, avec l’aide de ses proches, on peut gérer sa maladie, lui faire la guerre éventuellement, et surtout, le problème étant sous contrôle, continuer à vivre. C’est de loin le plus important.
J’ai l’impression qu’une page vient d’être tournée avec ce 31 décembre. 2016 va être une période de grands changements. Jusqu’à présent la France avait toujours un cap. Il y avait en permanence une partie des français qui attendaient la prochaine bascule. Lorsque la droite était au pouvoir les gens de gauche étaient persuadés que lorsque la gauche reprendrait le pouvoir tout changerait. Et vice et versa.
Maintenant l’économie est dans un tel état que tout le monde a dû se rendre à l’évidence, les politiques sont les mêmes et la France va droit dans le mur. D’où une émergence de plus en plus importante des extrêmes. Mais ont-ils des solutions ? Je ne le crois pas.
Je pense par contre que nous sommes de plus en plus préparés à entendre un nouveau discourt, à voir arriver une nouvelle tête qui décidera de prendre en main les intérêts réels du pays.
Depuis trois semaines j’entends parler en permanence de « Suppression de Nationalité ». Que cela m’énerve ! Les attentats de 2015 ont été terribles et il faut absolument tout mettre en œuvre pour déjouer les plans de ces voyous sanguinaires. Mais cette mesure ne changera rien. La maison France est en feu et nos politiques (et nos journalistes) se trompent de sujet.
Il faudrait remettre un peu les choses en perspective, le terrorisme engendre quelques centaines de morts par an (ce qui ne veut pas dire qu’il ne faille pas le combattre), les accidents de la route de l’ordre de 3500, la pollution environ 42000, le tabac 70000 et les maladies nosocomiales à peu près autant !
Mais « le » problème du pays, celui qui de loin est le plus urgent à traiter est bien la catastrophe économique à laquelle nous sommes arrivés après tant de décennies d’incompétence gouvernementale, de manque de courage politique. Je souhaite de tout mon cœur que 2016 voit apparaître celui ou celle qui aura une vision et qui saura nous y conduire.
Enfin, pour le bonheur de tous les jours je vais reprendre les mots du dernier album de Johnny et je vous souhaite « de l’amour, de l’amour, de l’amour »
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour Cap’tain! Tous mes voeux également pour cette nouvelle année et bravo pour ton message, notamment au sujet du terrorisme, il faut effectivement remettre les chose en perspective. Les gens s’arrêtent-il de conduire à cause des 3500 morts annuels? Alors de grâce, ne remettons pas en cause nos libertés à cause du terrorisme et n’oublions pas les paroles que JJ Rousseau, dans son "Contrat Social », plaçait dans la bouche d?un vertueux Palatin : Je préfère une liberté agitée qu?une servitude tranquille. Il faut continuer à vivre comme avant et ne pas toucher à nos libertés sinon ils auront gagné. Amitiés Paparzzi * " Envoyé par Paparazzi* le 04-01-2016 à 11:04
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"Bonjour Cap’tain! Tous mes voeux également pour cette nouvelle année et bravo pour ton message, notamment au sujet du terrorisme, il faut remettre les chose en perspective. Les gens s’arrêtent-il de conduire à cause des 3500 morts annuels? Alors de grâce ne remettons pas en cause nos libertés à cause du terrorisme et méditons les paroles que Rousseau, dans son "Contrat Social », plaçait dans la bouche d?un vertueux Palatin : Je préfère une liberté agitée qu?une servitude tranquille " Envoyé par Paparazzi le 04-01-2016 à 11:05
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"bonne année santé amour grand largebisous roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 04-01-2016 à 19:42
Tue, 12 Jan 2016 17:00:00 GMT - Rio dans dix jours A Cormeilles en Vexin
Tue, 12 Jan 2016 17:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
18h00 en France.
Bonjour à tous,
Dans une dizaine de jours je serais au Brésil, j’ai hâte. Je mesure pleinement la chance que j’ai de pouvoir vivre la vie de rêve qui est la mienne. Après une quinzaine de jours avec Francine à visiter Rio, Sao Paulo et les chutes d’Iguaçu je partirais en solitaire pour une longue navigation le long des côtes brésiliennes avec en ligne de mire l’Uruguay.
Le Rio de la Plata, Punta del Este, Montevideo et même Buenos Aires sur la rive opposée, en Argentine. Ces noms m’ont toujours fait rêver et je me sens tout excité par les semaines qui sont devant moi. Je pense pouvoir sortir mon bateau de l’eau à Piriápolis, une marina située en Uruguay entre Montevideo et Punta del Este. Il en a bien besoin.
J’adore les voyages. C’est toujours l’occasion de faire de belles rencontres. Il y a les rencontres d’un instant, et à chaque fois je me remémore ce magnifique poème d’Antoine Pol si bien chanté par Georges Brassins. Essayez donc de taper « Les passantes » sur votre portable et vous vous retrouverez immédiatement transportés dans un bus, dans un train, dans une rue ou à la terrasse du café d’un lointain pays.
C’était il y a neuf ans, j’étais avec mon copain Jacky. La veille nous étions entrés difficilement dans la calanque de Ciutadella à l’extrémité Ouest de Minorque. Il y avait une grosse barre dans la passe et Harmattan s’était couché dans la mer qui déferlait perdant toutes l’électronique située en tête de mât. Mais quelle récompense de passer du temps dans cette ville médiévale.
Le lendemain nous avions loué une voiture pour visiter l’île et je nous revoie descendant la rue piétonne de Port Mahon, à l’autre bout de l’île. C’est également un endroit magnifique. Soudain nous avons croisé une jeune femme portant un enfant de 4 ou 5 ans dans ses bras et nous avons été tous les deux bouleversés par la beauté de cette « passante ».
Il y a également des rencontres de quelques heures. Elles arrivent souvent lorsque l’on voyage en avion et c’est à chaque fois un bonheur. Je me souviens de ce breton rencontré en 2013 qui, quelques jours après, m’a écrit ces quelques lignes :
« Bonjour Jean-Louis, Le mercredi 21 août dernier, dans le vol Istanbul-Paris, le hasard de l’affectation des places avait fait qu’une charmante jeune fille devait être assise à ma droite. Or celle-ci a souhaité changer de place avec toi. Nous nous sommes donc retrouvés assis l’un à côté de l’autre. Et oui.... Permets-moi de te dire que ce voyage en ta compagnie, notre discussion, tes récits, tes engagements, ont été un vrai bonheur pour moi. Il y a des rencontres fortuites qui laissent d’agréables souvenirs, qui colorent la vie. Celle-ci en fait partie. Alors Jean-Louis : merci. Yannick, un breton des Côtes d’Armor »
Il y a enfin ces rencontres de plusieurs jours pendant lesquelles on a le temps de construire une véritable amitié. Mon tour du monde en est parsemé. Souvent, par delà les océans, par delà les continents on continue à s’écrire, à se donner des nouvelles.
Tous ces moments d’exception apportent à la vie le bonheur. Les rencontres sont le sel de la vie et voyager en solitaire favorise énormément les chances de faire de belles rencontres.
En attendant je suis cloué au lit, mauvais rhume, mauvaise toux, fièvre, je traîne cela depuis Noël. Lorsque l’on est greffé on est obligé de baisser les défenses immunitaires du corps, c’est le rôle des anti-rejets, de la ciclosporine. On est tenu immunodéprimé. De ce fait le corps se défend moins contre les infections et c’est plus long pour guérir.
Sun, 17 Jan 2016 19:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin Rien ne passe après tout
Sun, 17 Jan 2016 19:00:00 GMT - Rien ne passe après tout
20h00 en France.
Bonjour à tous,
Qu’il est beau ce vers d’Aragon « Rien ne passe après tout si ce n’est le passant » !
J’aime méditer mais je n’en ai pas toujours le temps. Pourtant je recherche ces moments, pendant ces heures d’insomnie qui repoussent très loin l’instant où le sommeil reviendra mais également durant ces heures qui s’étirent lorsque mon bateau n’en fini pas de traverser un océan. Je pense que c’est pour cela que j’aime autant la mer et surtout les longues navigations en solitaire.
C’est étonnant comment quelques mots mis bout à bout peuvent faire jaillir d’images, éveiller de sentiments, bouillir d’idées lorsque l’on se trouve dans cet état si particulier entre le rêve et la réalité qu’est la méditation.
Je viens d’acheter le dernier livre de Jean d’Ormesson « Je dirai malgré tout que cette vie fut belle ». J’aime énormément l’homme, ses idées sur la vie dans lesquelles je me retrouve et par-dessus tout le conteur exceptionnel. Je pourrais passer des heures à l’écouter. Je vais lire ce livre dans l’avion qui me transportera vers le Brésil jeudi.
Le titre de son livre est tiré du fameux poème d’Aragon « Que la vie en vaut la peine ». J’adore ce poème car il représente exactement ce pourquoi je me bats au quotidien, ce que je pense de la vie au plus profond de mon être, ce que j’aimerai tant faire partager à tous ceux que je croise et en particulier à tous ceux qui sont dans la déprime ou le malheur.
Et le vers qui je trouve le plus profond dans ce poème est « Rien ne passe après tout si ce n’est le passant ». Je crois que si, tous les matins en se levant, nous nous rappelions que nous ne sommes que des passants, la vie serait tellement différente. Nous pourrions ainsi vivre cette nouvelle journée à fond, comme si c’était la dernière et en profiter pleinement.
« II y aura toujours un couple frémissant Pour qui ce matin-là sera l’aube première II y aura toujours l’eau le vent la lumière Rien ne passe après tout si ce n’est le passant »
Mais, avant, il faut totalement accepter le fait de n’être qu’un passant afin de pouvoir remercier la nature de nous avoir donné l’extrême chance de naître et de profiter de tous ces moments délicieux, de toutes ces joies, de tous ces bonheurs qui parsèmes notre vie.
« C’est une chose au fond, que je ne puis comprendre Cette peur de mourir que les gens ont en eux Comme si ce n’était pas assez merveilleux Que le ciel un moment nous ait paru si tendre »
Je ne peux moi non plus comprendre cette peur. Bien sûr il y a l’instinct de survie qui nous pousse à nous dépasser dans les moments extrêmes afin d’essayer à tout prix de prolonger la vie, de continuer à profiter de tout ce qu’elle nous apporte de bon. Il y a surtout la peine de ceux qui nous aiment et à qui nous allons manquer mais les règles étaient claires dès le départ, nous ne sommes que des passants. Au lieu de regretter que tout se termine, réjouissons-nous d’avoir tout simplement existé et d’avoir pu profiter de tellement d’instants où l’émotion nous a submergés.
Ce qui me surprend c’est que bien souvent ce sont ceux qui trouvent la vie dure, faite de plus de malheurs que de bonheurs, remplie de peines de cœur, de difficultés, d’injustices, qui subissent « les séparations les deuils les camouflets » qui pourtant ont peur de mourir, de perdre cette vie qu’ils n’aiment pourtant pas ou dont ils se plaignent en permanence.
J’ai été élevé dans une culture catholique et j’ai souvent entendu me grands-parents se plaindre de la vie, dire que c’était une punition. Je n’ai jamais compris ou plus exactement ce n’est que récemment, lors de ces longues navigations en solitaires qui m’ont apportées tant en me procurant les conditions favorables à de longues et fructueuses méditations que tout s’est éclairé.
J’ai découvert alors que nous n’étions pas tous fait dans le même moule et que la majorité d’entre nous ne savent pas savourer tous les petits instants de la vie où le cœur explose, où les poils se dressent et où les larmes d’émotion arrivent devant un rire ou les pleurs d’un enfant, une mélodie, quelques notes de musique ou bien un texte, une passante entrevue( Antoine Pol), une marque d’amitié, un levé ou un couché de soleil, une lumière, un paysage, un sentiment, une rencontre, enfin devant ces milliers d’occasions qui parsèment notre vie.
Pour finir, une chose me gêne un peu dans ce vers d’Aragon que Jean d’Ormesson a choisi pour titre :
Fri, 22 Jan 2016 19:00:00 GMT - Copacabana et Ipanema A Rio de Janeiro
Fri, 22 Jan 2016 19:00:00 GMT - A Rio de Janeiro
20hTU et 22h00 en France.
Bonjour à tous,
Que c’est bon ! Nous avons quitté le bureau il y a trois heures maintenant. Comme à chaque fois je dois batailler avec les hôtesses lors de l’enregistrement. Prendre l’avion pour le Brésil n’est pas si facile. Pour un français il faut impérativement présenter soit un billet de retour soit un certificat de résident brésilien.
Pour Francine pas de problème mais pour moi, comme les fois précédentes, je dois négocier ferme car je n’ai pas de billet de retour. Heureusement j’ai toujours sur moi les papiers de la douane brésilienne et le contrat de location de ma place à la marina. Mais ces différents papiers sont écrits en portugais ! Aussi, la chef des hôtesses est appelée en renfort, elle n’y comprend rien non plus mais elle est habilitée à téléphoner au grand chef qui fini, comme toujours, par donner le feu vert.
Pas de chance, le premier avion est retardé, nous avons peu de temps à Lisbonne pour changer d’avion. Nous finissons par décoller avec 40 minutes de retard, il va falloir courir ! Mais je suis rodé maintenant sur les lignes brésiliennes et tout se passe bien. Nous atterrissons à 7h30 à Rio, 10h30 heure de Paris. Je n’ai pas beaucoup dormi, ma toux persistante ne m’a toujours pas quitté.
Après avoir récupéré nos bagages, nous sautons dans un bus direction la Rodoviário, la gare centrale des bus. J’ai réservé un hôtel juste à côté, c’est plus pratique. Il faut malgré tout un petit coup de taxi pour y parvenir.
Il est 9h30, la chambre ne sera prête qu’à midi mais nous pouvons laisser nos valises. Le réceptionniste nous prévient « Take care ». Oui, nous sommes à Rio et il n’est pas question de laisser son téléphone dans la poche de chemise ! Nous partons nous promener mais nous sommes dans du coton et pas mal vaseux.
A midi, comme promis nous avons notre chambre et c’est déjà beaucoup mieux. Nous avons vu un restaurant correct, il est déjà16h, heure d’hier et la faim se fait sentir. Nous nous offrons une magnifique picanha maturada et la fatigue s’estompe un peu.
Juste après déjeuner, nous découvrons le métro de Rio. Sympa ! Il nous emporte jusqu’à Copacabana. J’étais passé au large avec Harmattan mais là, nous sommes réellement sur l’Avenida Atlanticá, les Champs Elysées de Rio. Celle immense avenue est bordée d’un côté par de grands immeubles d’habitations de haut standing et d’hôtels de prestige. De l’autre côté c’est la plage puis l’océan.
Nous remontons à pied cette longue avenue, côté plage. Le lieu est mythique. Dommage, le temps n’est pas au beau fixe, il fait entre 25 et 30 degrés mais par moment il pleut et c’est désagréable.
Encore une fois c’est Rio et tout d’un coup un gars courre à côté de moi en me montrant ma chaussure recouverte d’un liquide pas très appétissant. Il est armé d’une boîte avec des chiffons et des brosses et se propose de me nettoyer ce que lui-même ou un de ses copains vient de projeter sur ma chaussure sans que je ne m’en aperçoive.
Je presse immédiatement Francine de me donner un billet de 2 Réals. Je vois bien que le gars regarde derrière moi et vite fait, avant que ce voleur n’attaque ma seconde chaussure je lui jette le billet et je déguerpi avant de me faire voler mon portefeuille, mon téléphone ou mon bel appareil photo. Ils doivent attraper pas mal de gogos ainsi !
Nous continuons à marcher et arrivons ainsi sur la plage d’Ipanema. Mais nous sommes trop fatigués, le temps est trop désagréable alors nous rejoignons la station de métro la plus proche et rentrons retrouver notre chambre.
Après un petit Room Service la nuit va être réparatrice.
Sat 23 Jan 2016 21:00:00 GMT - Pâo de Aç?car et Maracana A Rio de Janeiro
Sat 23 Jan 2016 21:00:00 GMT - A Rio de Janeiro
23hTU et 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Il faut que je me rende à l’évidence, je suis passé dans la catégorie des « vieux ». J’aurais pu écrire sénior mais, à Noël, la mairie m’a distribué pour la première fois un colis de « petit vieux ». En effet je n’ai jamais entendu dire « Colis de seniors ». Mais j’adore être vieux, c’est plein d’avantages. Pour commencer ce colis était rempli de bonnes choses.
Ici, je ne peux monter dans une rame de métro sans qu’une jeune carioca se lève et me propose sa place. C’est assez récent, peut-être la barbe qui a blanchie, je ne sais pas. Il y a une dizaine d’années cela m’était arrivé une fois dans le RER parisien mais les dès étaient pipés, la jeune fille cherchait un prétexte pour s’assoir sur les genoux de son amoureux.
Autre signe, ici toutes les attractions sont à demi-tarif pour les plus de 60 ans. J’adore. Nous avons commencé la journée en nous rendant en métro à la Marina Gloria puis nous avons poursuivi en bus jusqu’à Urca où se trouve la station basse du premier téléphérique pour le pain de sucre.
J’ai beaucoup aimé la station intermédiaire qui se trouve à 200 m d’altitude. C’est grand, c’est ombragé, on peut faire le tour avec une vue sur 360 degrés. Il vaut mieux ne pas avoir oublié son appareil photo. L’ambiance est sympa, cafés, restaurants, marchants de souvenirs, héliport pour ceux qui veulent survoler la baie …
Puis un deuxième téléphérique nous propulse à 395 m de haut. Ici rien de spectaculaire, sauf si l’on veut faire une photo plongeante sur la plage de Copacabana.
Nous redescendons à la station intermédiaire pour profiter d’un très bon restaurant avant de revenir à l’hôtel nous rafraîchir. J’ai oublié de vous dire que le temps s’est magnifiquement rétabli, le soleil tape dur.
Ensuite, marche à pied puis bus pour le mythique stade du Maracana. C’est grand, c’est beau, et surtout c’est un endroit magique où tant de grandes choses se sont passées. C’est le temple du « Futebol » comme ils écrivent ici. Que d’émotions lorsque nous pénétrons dans les vestiaires. On imagine assez bien tous les sentiments qui ont été ressentis ici. Des peines immenses et des joies incommensurables. Combien de larmes de joie et de déception ces murs ont-ils vu couler ?
J’aime visiter Rio, je me sens bien mais je ne peux m’empêcher d’être inquiet. En arrivant hier matin les premières pages des journaux titraient sur le niveau du Réal Brésilien, il vient de battre un record de baisse par rapport au dollar. Lorsque je suis arrivé il y a un an, il fallait 3 Réal pour faire un Euro, en Novembre c’était 4 et aujourd’hui c’est 4,6 !
Les gens sont comme enfermés dans un appareil de cuisson sans soupape, la pression monte et devient de plus en plus intenable. Le taux de chômage est énorme, le peuple parle de corruption à la tête de l’état. A Rio la situation est catastrophique, tout y est plus cher. Le ticket de bus est 3 fois le prix de celui de Sao Paulo ! L’autocuiseur ne va-t-il pas finir par exploser ?
Je vous laisse là pour ce soir car je tombe de fatigue bien qu’il ne soit que 21 heures. Le lit est confortable et j’ai hâte de tomber dans un sommeil réparateur.
Sun, 24 Jan 2016 22:00:00 GMT - Corcovado A Rio de Janeiro
Sun, 24 Jan 2016 22:00:00 GMT - A Rio de Janeiro
22hTU et 23h00 en France.
Bonjour à tous,
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Non, la météo n’y est pour rien, il fait un temps formidable. Mais l’organisation pour se rendre au pied du « Cristo Redentor », le fameux « Christ Rédempteur », enfin le Corcovado est à revoir en totalité.
C’est tout simple, si c’était à refaire je ne m’y rendrais pas. J’aurai préféré aller voir ce chef d’œuvre d’architecture qu’est le « Museu do Amanhã ». Si vous aimez les jolies choses, si vous aimez l’architecture, et si vous avez cinq minutes n’hésitez surtout pas, tapez « Museu Amanha » dans votre moteur de recherche et dégustez, vous ne serez pas déçu.
Mais revenons à cette journée que l’on préfèrerait oublier. Pourtant tout avait bien commencé, nous étions de bonne heure à la Rodoviãrio afin d’acheter nos billets de bus pour demain. Puis un bus nous avait emporté jusqu’au pied du funiculaire qui permet de gravir les 700 mètres d’altitude afin d’atteindre la fameuse statue.
Stupéfaction, il n’est pas encore 10 heures mais il n’y a plus de funiculaire avant 18 heures !!!!!
La solution de secours est d’utiliser les services de navettes automobiles. Une première navette nous grimpe rapidement à la station intermédiaire. Là, il faut faire la queue pour acheter les billets afin de pouvoir grimper plus haut. Il y a une file spéciale pour les femmes enceintes et les séniors. Heureusement car nous sommes amenés malgré tout à faire 5 heures de queue, oui je dis bien 5 heures dans le soleil et sans manger car ici il n’y a rien.
Nous atteignons finalement le sommet à 15h15, juste au moment où la brume envahie le site. Chouette, nous allons nous consoler, il y a un restaurant. Nous nous installons mais on nous prévient aussi tôt qu’on ne sert plus de repas, c’est trop tard. Quelle déconvenue. Il faut maintenant essayer de faire des photos lorsque par moment la brume se déchire.
Nous arrivons tout de même à manger un hot dog puis il faut encore faire une heure de queue pour redescendre. C’est trop pour moi, suite à mes diverses opérations je ne gère plus tout et malgré ma couche mon short est trempé, je tousse en permanence, je suis épuisé et je n’ai qu’une hâte, me retrouver dans la chambre.
Je ne comprends pas que ce site soit si mal géré, cela n’empêche pas les touristes de venir mais ils pourraient venir encore plus nombreux et surtout laisser sur place des devises.
Pour ma part j’ai toujours été réfractaire à ces heures interminables de queue. Autant la journée d’hier avait été une réussite, autant celle-ci est un échec. Au niveau intermédiaire il y a pourtant tout ce qu’il faut pour créer un espace intéressant comme cela a été fait au Pain de Sucre.
C’est ainsi. Nous serons au bateau demain vers 13 heures. J’ai hâte de le retrouver et de constater son état.
Mon, 25 Jan 2016 22:00:00 GMT - Un marin heureux 22°56 S 43°54 W
Mon, 25 Jan 2016 22:00:00 GMT - 22°56 S 43°54 W
23h00 en France.
Bonjour à tous,
Nous sommes arrivés sur Harmattan vers 13h30, tout va bien à bord. Comme à chaque fois je suis toujours un peu inquiet, dans quel état vais-je retrouver mon bateau ? Heureusement que je suis passé préparer le bateau en Novembre, maintenant il est prêt à partir.
Cet après-midi c’était plein d’eau, ménage, gonflage de l’annexe, mise en place de la bouée couronne et de son feu à retournement, remise en place du moteur hors bord, quelques courses également. Pas de chance, lorsque je rempli le réservoir d’essence celle-ci se met à pisser sous le capot. C’est une durite qui a séché. Il faudra la remplacer mais en attendant un collier éléphant fera l’affaire.
Demain une mission importante m’attend, ressortir le bateau de la douane. Tout peut se passer fort bien ou bien cela peut durer deux jours. Heureusement mon ami Luiz, le directeur de la marina m’accompagne et je suis confiant.
Avec Francine nous sommes un peu amortis, pour nous qui arrivons de l’hiver, passer à plus de 30 degrés (il est même annoncé 38 en milieu de semaine) ne se fait pas facilement. Un peu de travail, un peu de repos, un peu de travail, un peu de repos … voilà le rythme. Et puis boire, boire énormément, de l’eau bien sûr … et puis quand même une petite caïpirinha pour fêter la journée qui se termine.
J’aimerai partir demain soir, vais-je y arriver ? En fait Francine aurait dû rester une semaine de plus car par ici il y a plein de criques où trainer. Dans une semaine, mardi matin, nous décollons de Sao Paulo pour le chûtes d’Iguaçu. J’ai donc une semaine devant moi pour rejoindre la côte proche de Sao Paulo.
A bientôt
Jean-Louis
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"gros bisous à tous bonne traverséeen union roselyne d" Envoyé par ROSELYNEDEMEESTERE le 26-01-2016 à 18:11
Wed, 27 Jan 2016 17:00:00 GMT - Escale à Angra dos Reis 23°00 S 44°18 W
Wed, 27 Jan 2016 17:00:00 GMT - 23°00 S 44°18 W
15h00 heure du bord, 17hTU et 18h00 en France.
Bonjour à tous,
Un grand merci à Luiz, le patron de la marina Riomarina. Grâce à lui les démarches administratives pour ressortir le bateau de douane et pour obtenir tous les papiers nécessaires à la poursuite du voyage se sont passées sans difficulté. C’était son jour de congé mais il a eu la gentillesse de venir pour m’accompagner à la capitainerie du port et aux douanes. Je ne peux qu’inciter vivement les plaisanciers qui souhaitent rentrer en France en laissant leur bateau au Brésil à s’intéresser à cette marina.
Il me dit qu’au Brésil les gens travaillent 6 jours sur 7 et qu’ils n’ont que 20 jours de vacances par an. Par contre impossible de mesurer la réelle productivité. Je lui demande à quel âge est la retraite, grand éclat de rire, « ce mot n’existe plus, nous sommes morts avant ! ». Lui aussi est très remonté contre le gouvernement.
L’après midi est ensuite consacré aux ultimes préparations avant le départ. Le gros boulot consiste à démonter les amarres l’une après l’autre et à les passer au karcher. Harmattan a passé 8 mois ici, j’avais plus que doublé toutes les amarres. Avec les marrées elles passaient une parti du temps dans l’eau du coup elles étaient très sales. J’en ai profité pour installer un système d’amarrage simple afin de pouvoir larguer sans aide extérieur.
C’est ce que nous avons fait ce matin à 8h45. La mer est belle, pas de vent, nous larguons à l’étale de basse mer. Tout se passe bien, Harmattan nous réserve certainement des surprises mais pour l’instant il est de bonne composition. J’oubliais de vous dire tout de même que pour le moteur hors bord c’est un peu plus compliqué que prévu, en fait c’est le réservoir qui est fendu.
Pendant la navigation j’essaie de réparer, acétone pour dégraisser puis papier de verre pour préparer l’accroche et enfin une bonne tartine d’époxy. Cela va-t-il suffire pour attendre que je rapporte un réservoir de France ?
A midi nous passons devant « Conceicao do Jacarei », j’aime bien cet endroit mais j’ai autre chose dans la tête, la marina Pirata’s à Angra dos Reis (La Crique du Roi) et plus exactement la Casa Picanha où je compte faire découvrir à Francine le top du top de la Picanha à la Brésilienne (Revoir ma news du 23 novembre dernier).
En attendant il va falloir contenir cet estomac affamé car il y a encore un peu de route à faire.
J’ai parlé un peu trop tôt, le pilote met les pouces sans cesse, encore des problèmes à solutionner. En solitaire un bon pilote est indispensable.
Finalement nous jetons l’ancre devant la marina Pirata’s à 14h30 et à 14h45 nos fameuses picanha sont commandées.
A bientôt
Jean-Louis
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"vive la picanha brésiliennegros bisous de roselyned" Envoyé par roselynedemeestere le 28-01-2016 à 11:01
Fri, 20 Jan 2016 20:00:00 GMT - La baie de Paraty 23°13 S 44°42 W
Fri, 20 Jan 2016 20:00:00 GMT - 23°13 S 44°42 W
18h00 heure du bord, 20hTU et 21h00 en France.
Bonjour à tous,
Je vous ai quitté avant-hier devant une Picanha à la brésilienne. Depuis c’est la vie sympa du vagabond des mers. L’après midi, après quelques courses au super marché de la marina nous avons levé l’ancre pour nous rendre, après seulement 2 Miles de navigation, dans le superbe mouillage de Praia do Bomfim, au pied de cette petite église sur une petite île. Cet endroit n’est pas sans évoquer une église mythique qui a tant marqué ma mémoire au milieu d’un fjord du Monténégro.
J’adore ce coin, les abords sont d’une beauté saisissante avec une végétation exubérante qui entoure de véritables petites perles, des poussadas de bois dotées d’un petit ponton où les clients prennent l’apéro ou un repas sous des parasols de toile écru. A chaque porte fenêtre des rideaux de toile écrue également sont retenus par des rubans et de magnifiques plantes dotées de fleurs violettes cascadent du haut de la colline en recouvrant la toiture.
La note finale est apportée par les pontons eux même. Comme tous les pontons ils sont constitués de poteaux verticaux sur lesquels on a posé un plancher. Mais ici, des tasseaux horizontaux ont été installés sur les bords extérieurs et sur ces tasseaux sont fixés des lattes verticales qui forment une clairevoie d’un effet magnifique. Nous avons passé une soirée romantique.
Un peu avant j’ai plongé pour vérifier mon anode d’hélice, elle fait encore l’affaire et je suis rassuré. Au levé du jour, à 6 heures, je remets en marche direction Paraty. 25 Miles de route au moteur pour absence de vent. A midi je jette l’ancre juste devant le ponton de départ des goélettes à touristes. Pendant la route j’ai remonté mon moteur hors bord. Je suis satisfait de ma réparation, il est comme neuf ce réservoir. Mais va-t-il durer ? En partant j’ai voulu mettre mes feux de route. Ils sont inopérants, il va falloir que je monte en tête de mât pour voir ce qu’il se passe.
Nous sautons de pierre en pierre dans la vieille ville de Paraty. Ici on est instantanément ramené quelques siècles en arrière, à l’époque du moyen âge. Je vous ai déjà décrit cet endroit particulier classé au patrimoine de l’humanité par l’UNESCO.
Aujourd’hui, surprise, la mer monte dans les rues. En fait la vieille ville a été construite au niveau de la mer et, par grande marée de vives eaux, la ville est inondée. Les maisons sont construites en surélévation de deux marches de façon à ne pas être sous les eaux. Tout cela est volontaire, lorsque la mer se retire elle nettoie les rues aussi bien que le ferait un réseau d’assainissement.
Comme nous sommes bien ici, j’ai décidé d’y rester quelques jours. Du coup l’après midi a été consacrée à aller acheter des billets de bus pour Sao Paulo ainsi qu’à réserver des chambres d’hôtel. Nous partons dimanche en fin de matinée, 6 heures de route.
Ce matin il y a 4 voiliers devant Paraty, dont 4 équipages de Français ! Je fais le tour en annexe pour saluer mes voisins. Deux bateaux restent en permanence sur le coin, leurs capitaines (70 ans tous les deux) vivent ici depuis de nombreuses années. Je m’informe sur l’endroit où je peux laisser Harmattan pendant ma semaine d’absence. Ici, dans la baie, sur ancre. Ok, pas de problème.
Je me suis toujours demandé comment font les capitaines équipés de deux mains gauche ou bien de ceux qui ne savent ou ne veulent pas bricoler. Ce matin c’est le groupe électrogène que j’essaie de remettre en marche mais qui ne veut pas avant d’avoir eu lui aussi son petit câlin. Pour lui ce sera dégrippage du lanceur de démarreur et graissage de l’axe.
Sun, 31 Jan 2016 21:00:00 GMT - En route pour Sao Paulo En route pour Sao Paulo
Sun, 31 Jan 2016 21:00:00 GMT - En route pour Sao Paulo
19h00 heure locale, 21hTU et 22h00 en France.
Bonjour à tous,
Nous sommes maintenant dans le bus « Executivo » entre Paraty et la mégapole de Sao Paulo (prononcez San Paolo) qui est la deuxième plus grande ville au monde.
En observant le réseau de bus longue distance brésilien je m’imagine assez bien ce que sera celui de la France dans quelques années. Le confort rencontré dans les bus des réseaux Costa Verde ou Reunidas est d’un très haut niveau.
Ils sont très bien suspendus, climatisés, équipés de toilettes et surtout les sièges sont très confortable et peuvent se transformer en véritable couchettes. Nous sommes ici à des années lumières des cabines d’avion classe économique. Et pourtant le prix du billet n’est pas très élevé, de l’ordre de 16 Euros pour plus de 300 kilomètres.
Toutes les deux heures le bus s’arrête dans des stations propres à la marque (Costa Verde ou Reunidas). Ces stations ressemblent un peu à nos stations au bord des autoroutes, il y a de la distribution d’essence, des toilettes, des « lanchonettes » (petites échoppes où l’on peut acheter des sandwichs, des pâtisseries, des boissons, du café …) ainsi qu’un restaurant au kilo.
C’est un self service où l’on garni son assiette avec tous les aliments que l’on désir, puis elle est pesée pour déterminer le prix à payer. La qualité de la nourriture n’est pas fameuse mais la formule permet de se nourrir pendant le faible temps où le bus est arrêté. En permanence plusieurs bus du réseau, tous d’aspect identique, encombrent le parking et c’est un jeu de regarder ceux qui se trompent de bus.
Hier matin je suis monté en tête de mât pour réparer mes feux puis nous nous sommes offerts le déjeuner dans un restaurant de la vielle ville. Nous avons gouté les plats locaux bercés par un guitariste qui chantait du fado. L’ambiance était reposante, fenêtres ouvertes, volets fermés et ces énormes ventilateurs au plafond qui brassaient l’air.
Mais pour rentrer au bateau il a fallu ramer au sens propre. Ma réparation de réservoir du moteur hors-bord n’a pas tenue et il faut absolument que je trouve une solution pour la suite du voyage.
Puis Christophe et Isabelle, des bordelais du voilier Merlin sont passés et nous avons occupé l’après midi à faire connaissance, à partager nos expériences respectives et à refaire le monde. Ces rencontres font partie du voyage. Hier il y avait pas moins de six voiliers français sur huit bateaux.
A Sao Paulo je dois retrouver un vieux copain d’armée que je n’ai pas vu depuis 47 ans ! Encore des moments pleins d’émotions à vivre et des souvenirs à déterrer.
Nous avons réservé une chambre pour deux nuits dans l’Ibis qui longe la gare de bus. Une station de métro est également tout près. Mais il n’y a pas grand-chose à voir ici, c’est le cœur économique d’un pays aussi grand que l’Europe toute entière.
Mon, 01 Feb 2016 20:00:00 GMT - Une journée à São Paulo São Paulo
Mon, 01 Feb 2016 20:00:00 GMT - São Paulo
18h00 heure locale, 20hTU et 21h00 en France.
Bonjour à tous,
J’étais sûr de me faire tirer les oreilles et je ne me trompais pas. J’ai écris un peu rapidement suite à une information piochée dans un guide touristique que São Paulo était la deuxième ville du monde mais il n’en est rien. Depuis hier cela me travaille car je me suis déjà promené en Asie et là bas la densité de population est époustouflante.
Le premier problème concerne la définition que l’on donne au mot ville et en particulier la définition des limites même de la ville. En Chine, on utilise le mot « Municipalité » pour délimiter des villes dont la superficie peut faire deux fois la taille des Pays Bas ! Ville, agglomération, zone urbaine, tout cela n’est pas la même chose.
Il y a ensuite la réalité des chiffres que l’on ne peut contrôler. Bien entendu chaque pays aura à cœur d’avoir des villes les mieux classées possible dans le palmarès annuel.
Un site, PopulationData.net sort une statistique non pas de villes mais d’aires urbaines !!! Ce qui n’est pas la même chose et que met-on la dedans ? Ce site prétend s’appuyer sur des recensements de 2015 et même de 2016. C’est tout à fait impossible, il faut du temps pour faire un recensement puis le dépouiller.
Malgré tout, la « ville », au sens de ce site, la plus peuplée au monde serait Tokyo avec 42,8M d’habitants, puis en numéro 2 Jakarta avec 30,3 M d’habitants et sur la troisième marche du podium Séoul avec 25,6 M d’habitants. São Paulo n’arriverait qu’en treizième position avec 20,9 M d’habitants. Paris arrive 29ème avec 12,4 M d’habitants !
Mais d’après le dernier recensement connu (2011) la ville même de São Paulo (et non l’aire urbaine) ne comptait que 11,3 M d’habitants et arriverait donc en neuvième position des plus grandes villes du monde. Peu importe la place, c’est une très grande ville et pour l’instant pas la deuxième plus grande ville du monde. Mea-culpa.
Nous sommes arrivés un peu après 18 heures à la Rodoviãria de Tiété. Quel gigantisme ! Cette gare de bus est mixée avec une station de métro et sa taille est celle d’un grand aéroport. Heureusement notre hôtel se trouve à 30 mètres de la sortie. Après avoir pris notre chambre, nous retournons visiter cette gare qui préfigure les gares routières à construire en France. Nous en profitons pour prendre nos billets de bus pour l’aéroport.
Une journée à São Paulo c’est peu. Il ne faut pas se tromper. Finalement cette ville est avant tout le siège social de toutes les multinationales qui travaillent dans le pays et il n’y a pas de grand classique à visiter, d’endroits mythiques, d’incontournables comme à Rio ou encore plus à Paris.
Premier challenge, acheter des tickets de métro. La queue fait une centaine de mètres, il y a plus de 200 personnes ! J’ai faillit faire un refus à l’obstacle. Mais non, après une vingtaine de minutes nous avons les fameux sésames.
Le métro nous emporte en centre ville et nous partons pour une grande journée de marche à pieds en passant par la fameuse Avenida Paulista, le boulevard le plus grandiose de la ville où se mélangent des immeubles d’architecture du passé avec des immeubles d’une grande modernité. Nous nous imprégnons de l’ambiance, j’aime bien.
Puis nous descendons en traversant de nombreux quartiers jusqu’au numéro un des « à ne pas manquer », le « Parque Ibirapuera ». Nous passons plusieurs heures à marcher et flâner dans ce grand parc au cœur de la ville. Nous longeons des lacs en regardant les cygnes blancs et noirs, nous parcourons des sentiers serpentant à l’ombre des feuillages d’arbres gigantesques. L’endroit est d’un calme reposant, c’est la douceur de vivre, par moment un petit stop à une « lanchonette » nous permet de déguster un café ou bien un « Suco abacaxi » (Un jus d’ananas frais).
En ce lundi matin je suis étonné de voir autant de Paulistes (habitants de São Paulo), énormément de jeunes. Certains courent équipés de l’électronique permettant de mesurer leurs performances, d’autre sont équipés de machines, vélo de route, vélo de location, vélo tout terrain, planches à roulettes …, mais tous parcourent le circuit avec la volonté de faire du sport.
Le temps est splendide, la ville est construite à une altitude de 800 mètres et malgré un grand ciel bleu la chaleur n’est pas étouffante. Le thermomètre marque pourtant les 32 degrés mais il y a un peu d’air.
Pour le peu que j’ai vu j’aime beaucoup cette ville et c’est encore un endroit du monde où je pourrais m’installer sans aucun problème. C’est totalement différent de Salvador de Bahia, ici l’ambiance est aux affaires et cela ne peut que me convenir.
Ce soir je dois retrouver un vieux copain d’armée. Nous avons fait ensemble le peloton de sous-officier. Un an ensemble à crapahuter entre nos dix huitième et dix neuvième années. Cela fait 47 ans, nous ne nous sommes pas revus depuis, il vit ici.
Wed, 03 Feb 2016 17:00:00 GMT - Les chutes d’Iguaçu Les chutes d’Iguaçu
Wed, 03 Feb 2016 17:00:00 GMT - Les chutes d’Iguaçu
15h00 heure locale, 17hTU et 18h00 en France.
Bonjour à tous,
Nous sommes à 300 à l’heure, j’ai du mal à prendre du temps pour vous donner de nos nouvelles.
Quel grand moment lundi soir lorsque je retrouve un ancien camarade d’armée perdu de vue depuis 47 ans ! Nous avons passé une super soirée avec sa jeune et charmante épouse brésilienne. Jean-Pierre nous a conduits dans un bon restaurant et nous avons évoqué cette année de crapahut et d’insouciance, l’année de nos dix huit ans. Nous avons également évoqué nos anciens camarades mais souvent seuls les noms restent, les visages se sont un peu floutés avec le temps.
Malgré le couché tardif, à 5h et demi il faut bien se lever pour nous rendre à l’aéroport prendre le vol à destination de Foz do Iguaçu. L’arrivée sur Foz est immanquable, au milieu de cette forêt tropicale serpente un grand fleuve chocolat, le Rio Paranã (il y a des crues en ce moment) puis il forme un lac artificiel retenu par le barrage international d’Itaïpu.
Nous sommes au pays des trois frontières. Voici la topographie des lieux : sur la rive Ouest du Rio Paranã se trouve le Paraguay avec la ville de Ciudad Del Este. Sur la rive Est se jette le Rio Iguaçu, d’une belle couleur chocolat également. Au coin formé par la rive Nord de celui-ci et la rive Est du Rio Paranã se trouve la ville brésilienne de Foz Do Iguaçu alors que sur le coin opposé c’est la ville Argentine de Puerto Iguazú.
L’endroit où se jette le Rio Iguaçu dans le Rio Paranã est symbolisé par trois constructions qui se font face. La construction brésilienne se nome « Marco das Três Fronteiras ». Un pont relie Foz à Ciudad del Este, le Ponte da Amizade. Un autre permet de se rendre en Argentine, le Ponte Tancredo Neves.
Après une heure de bus nous sommes à notre hôtel puis nous nous offrons un barbecue dans une churrascaria. C’est un grand moment, nous nous servons au buffet où il y a de tout, frites, riz, haricots rouges, farine de manioc aux lardons… puis des garçons passent en permanence avec des broches pour nous servir une tranche de gigot, du poulet, des saucisses à l’anis, de la Picanha ou des morceaux de porc.
Après déjeuner nous partons aux chutes, une demi-heure de bus et nous arrivons au « Parque National do Iguaçu » qui se trouve à quelques kilomètres en amont du confluent, sur le Rio Iguaçu. Des bus touristiques internes au parc nous conduisent ensuite aux chutes elles-mêmes. Là, nous découvrons un endroit absolument grandiose. Les chutes sont du côté Argentin, du coup le spectacle est pour nous puisque nous sommes face aux « Cataratas ».
Nous avions eu l’occasion de voir les chutes du Niagara (en plein hiver, c’étaient des cascades de glace) mais ici c’est beaucoup plus impressionnant. Elles s’étendent sur plus de deux kilomètres. La hauteur est énorme et le débit monstrueux.
Comme dans beaucoup d’endroits les chutes changent. Aujourd’hui le débit est relativement important et, à l’endroit où l’eau bascule, la couleur se situe entre le rouge et le marron. Sur certaines photos on peut les voir blanches avec beaucoup d’eau, sur d’autres avec peu d’eau.
Nous longeons « The Path of The Falls » et découvrons en permanence des points de vue à couper le souffle. Puis, au bout du chemin, nous tombons sur « The Devil’s Throat », la gorge du diable, une chute spectaculaire de 90 mètres où une passerelle permet d’approcher le centre de cet enfer liquide. Une fumée blanche faite de milliards de fines gouttelettes enveloppe tout.
Malgré nos capes de pluie, nous sommes trempés des pieds à la tête. Nous avons l’impression d’être sous une véritable douche, heureusement la température atteint les 30 degrés mais le courant d’air créé par les cascades fait que l’eau est projetée dans toutes les directions, y compris vers le haut.
Mon appareil photo est trempé également, heureusement ici nous avons à faire à de l’eau douce. Malgré tout je crains pour ma bronchite de Noël qui commençait à passer grâce aux antibiotiques que j’ai fini par prendre mais qui risque de revenir au grand galop.
Après un énorme Succo de Laranja (Jus d’orange frais) nous retournons à l’hôtel totalement épuisés mais heureux.
A bientôt
Jean-Louis
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"Salut les grands voyageurs,
Super sympa ta photo des chutes. Je connais comme toi celles du Niagara mais celles ci sont beaucoup plus impressionnantes d’autant que le paysage environnant est magnifique. Tu as bien fait d’investir dans un bel appareil photo... Profitez bien, bonne balade. Jacky" Envoyé par JACKY PEUDEVIN le 04-02-2016 à 14:38
Thu, 04 Feb 2016 21:00:00 GMT - Le Paraguay et l’Argentine Le Paraguay et l’Argentine
Thu, 04 Feb 2016 21:00:00 GMT - Le Paraguay et l’Argentine
19h00 heure locale, 21hTU et 22h00 en France.
Bonjour à tous,
Gros programme ce mercredi, nous avons mis à l’ordre du jour la visite des villes de Ciudad del Este au Paraguay et Puerto do Iguazu en Argentine. Pour commencer il faut trouver le moyen de nous rendre dans ces pays.
Comme toujours, la chance me sourit et lorsque nous descendons de l’hôtel et que nous pénétrons dans la Rodoviaria un bus marqué « PARAGUAY » se prépare à partir. Coût du voyage, un peu moins de un Euro par personne ! Après avoir traversé la ville nous empruntons le Ponte da Amizade surplombant le Rio Paranã.
Premier étonnement, la frontière est totalement perméable, nous avons l’impression d’être en Europe. Mais lorsque nous arrivons sur la berge opposée quelle grande surprise nous attend. Nous arrivons dans un autre monde, une autre culture, un tout autre pays. Tout, absolument tout est différent. Les couleurs ne sont pas les même, les gens ne sont pas les mêmes, l’ambiance n’est pas la même.
J’ai tout d’un coup l’impression d’avoir fait un grand bond vers les Andes. La terre est encore plus rouge que de l’autre côté. Ou plus exactement ici elle envahie tout. Les bus et tout ce que l’on peut voir est couvert de cette poussière rouge gluante. Je finie par comprendre qu’au Brésil les bus sont lavés en permanence alors qu’ici ils ne le sont jamais. C’est une question de culture, ici l’entretien laisse à désirer, les bus ne sont qu’un exemple.
Je réalise tout à coup, ce que je voie s’appelle « la pauvreté ». Les rues sont remplies de petites échoppes faites de toile de jute ou de bâches en plastique. Malgré tout il y a beaucoup de monde, des gens qui vont et qui viennent, dont des norias de motos taxi jaunes avec des motards équipés de casque jaune.
En réalité la grande ville brésilienne de Foz do Iguaçu bénéficie à fond des retombées du tourisme grâce à sa position de spectatrice vis-à-vis des « Cataratas ». La ville argentine de Puerto Iguazu voit déjà beaucoup moins de retombées mais la ville Paraguayenne de Ciudad Del Este n’a pratiquement aucune retombée, ce qui explique en partie la misère relative qui règne ici.
Avec le bus nous effectuons le tour de la ville, un petit café à la gare de bus Paraguayenne, ici on oublie « Obrigado » et on remercie en prononçant « Graçias », les prix ne sont plus en Réal, tout change et l’on ne va pas prendre le temps de s’habituer car à midi nous sommes de retour au Brésil, dans notre cantine churrascaria barbecue. Parfois j’entends avec quelques rides moqueuses au coin des yeux cette expression prononcée par les bobos : nous avons « fait » la Paraguay. Un seul regret, aucun tampon ne vient décorer notre passeport.
Encore un coup de chance, nous avons découvert l’arrêt du bus international pour l’Argentine pas loin de notre cantine. Sitôt déjeuner nous nous précipitons et, miracle un bus portant l’inscription « ARGENTINE » est prêt à partir. Encore une fois tout change, c’est maintenant un bus hyper luxe tout propre avec fauteuils grand confort et climatisation. Le tarif par personne n’est que d’un peu plus de un Euro.
Nous traversons la ville dans l’autre sens pour arriver au Ponte Tancredo Neves qui franchit le Rio Iguaçu. C’est maintenant la rigueur et l’ordre argentin. Le bus s’arrête devant le poste frontière, tous les passagers descendent et passent en file indienne devant les agents de l’immigration. Nous avons droit à un bon coup de tampon sur le passeport cette fois.
A nouveau nous venons de changer de pays et immédiatement nous savons que nous ne sommes plus au Brésil et encore moins au Paraguay. Tout est propre, entretenu, il y a des petites maisons, nous pourrions nous croire en Allemagne ici. Nous faisons un tour de ville en bus puis nous nous retrouvons à la gare de bus de Puerto do Iguazu.
Nous n’avons pas envie de retourner aux chutes, nous avons eu notre dose et je ne souhaite pas être à nouveau trempé. Aussi nous nous installons dans un café et comme nous n’avons pas encore les mots nous commandons des « Orange juices ». Nous utilisons tout de même le « Graçias » espagnol et payons en Réal brésilien. J’attendrai Buenos Aires pour découvrir l’argent argentin.
Retour au Brésil en fin d’après-midi avec arrêt au poste de police et coup de tampon de sortie. Pour tous les fans qui ne vont pas manquer de me poser la question : Non, je n’ai pas encore rencontré Florent Pagny.
Fri, 05 Feb 2016 21:00:00 GMT - Retour à Paraty Paraty
Fri, 05 Feb 2016 21:00:00 GMT - Paraty
19h00 heure locale, 21hTU et 22h00 en France.
Bonjour à tous,
Hier matin c’est repos avant de nous rendre à l’aéroport de Foz do Iguaçu. Tout a une fin et pour Francine l’heure du retour a sonné. Elle décolle à 16 heures pour Rio. Elle reprend ensuite un vol Rio Paris à minuit pour atterrir à Orly vers 16h20 ce vendredi. Finalement les vacances ne se terminerons que lundi.
Pour ma part j’ai décollé à 17 heures pour Curitiba à une heure de vol. Puis un autre avion me conduit à São Paulo. De Curitiba nous volons vers la mer puis nous longeons la côte. Quelques nuages dans le ciel ne m’empêchent pas de contempler le spectacle. L’arrivée au-dessus de la baie de Santos et de Guarujá est somptueuse.
Puis nous survolons toute l’agglomération de São Paulo et je peux vous confirmer que c’est effectivement une très grande unité urbaine. Je m’entraîne à utiliser mon bel appareil photo apporté par le Père Noël. J’apprends, je me fais plaisir.
Aujourd’hui c’est une longue journée de bus qui me permet de profiter de la campagne brésilienne. C’est vallonné, un peu comme chez nous le Massif Central, mais avec des palmiers et des bananiers par endroit. En fait c’est de la montagne à vaches avec prairies et forêts.
Il y a d’ailleurs beaucoup de vaches, des blanches, des noires, des marron mais elles sont un peu différentes des nôtres, ici elles ont une bosse sur le dos (Non, je ne divague pas, ce ne sont pas des dromadaires, elles ont des cornes) et beaucoup de peau sous le cou. Il y a également quelques chevaux.
Un peu partout dans la nature on peut voir de grands dômes de terre. Les plus grands font bien entre un mètre et un mètre cinquante de haut. Sont-ce des fourmilières, des termitières géantes ? J’ai demandé à mon jeune voisin de bus. Brésilien il est venu étudier à Paris et parle français mais il ne sait pas lui non plus.
Maintenant nous traversons une région où l’eau est omniprésente au milieu de ce terrain très vallonné formant des fjords dans toutes les directions. La pisciculture y est pas mal pratiquée. C’est encore un endroit très agréable bien qu’il fasse très chaud. Le ciel est bleu et le soleil tape fort.
Puis tout change, nous sommes en haut du précipice qui va nous conduire au travers de multiples lacets vers la mer et la baie de Caraguatatuba que j’aperçois tout au fond. Après trois quart d’heure de descente nous attaquons le bord de mer avec ses longues plages de sable blanc entrecoupées d’avancées rocheuses qu’il faut escalader avant de replonger à nouveau vers la mer.
Nous arrivons enfin à Paraty après 7h30 de bus ! Je n’ai plus qu’à trouver un pêcheur qui, pour quelques dizaines de Réals me transportera avec ma valise sur Harmattan.
A bientôt
Jean-Louis
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"quelle voyage merveilleux hélas francine doit partirbisous de roselyne d" Envoyé par roselynedemeestere le 07-02-2016 à 14:25
Sat, 06 Feb 2016 23:00:00 GMT - Carnaval à Paraty 23°13 S 44°42 W
Sat, 06 Feb 2016 23:00:00 GMT - 23°13 S 44°42 W
21h00 heure du bord, 23hTU et 0h00 en France.
Bonjour à tous,
Le Carnaval a débuté hier et c’est la fête à Paraty. Une toute petite fête cependant comparée au Carnaval que j’ai vécu l’an passé à Salvador de Bahia. Une des traditions locales est d’aller se baigner dans la boue et d’en ressortir noir de chez noir. Très peu pour moi.
D’autant plus que j’ai déjà donné. Hier j’ai donc trouvé un pêcheur qui, moyennant 30 Réals (environ 7 Euros, le prix d’un repas avec une bière) m’a transporté avec ma valise jusque sur Harmattan. Après avoir ouvert tous les capots et les hublots je suis retourné en ville, à la rame cette fois, pour effectuer quelques courses.
Au retour c’est marée basse, l’annexe est échouée sur une espèce de vase noire et gluante. Comment faire pour la remettre à l’eau ? Soit je m’y colle, c’est le cas de le dire, soit je passe une partie de la nuit sur le quai à attendre que la mer remonte. Je n’hésite pas très longtemps mais ma première jambe enfoncée jusqu’à mi-cuisse dans la vase je ne sens toujours pas le fond.
Lorsque je la remonte elle est aspirée comme par une ventouse et cela fait un bruit de succion pas très sympa. Je fini par m’allonger sur un des boudins de l’annexe et par battre des pieds dans la vase. C’est la solution, l’annexe progresse doucement vers les eaux libres.
Aujourd’hui j’ai passé la matinée à parcourir à pieds Paraty de long en large pour trouver une solution à mon moteur hors-bord. Mais en fin de matinée le challenge est gagné, j’ai un réservoir plus un tuyau et une poire d’amorçage. Je suis au bout de la ville et hasard, je tombe sur Michel.
Autre hasard, nous sommes juste en face de sa cantine, il est midi tout rond et nous décidons de déjeuner ensemble. C’est un restaurant au kilo, Michel me conseille, la salade, la viande, les frites pèsent moins lourd que le riz ou la farine de manioc ! Michel vit ici, sur son ketch en ferrociment de 30 tonnes. Il a 70 ans et ne changerait de vie pour rien au monde. Il est heureux ici.
Pour entretenir son bateau il travail avec « R B and B » (je ne garantie pas l’orthographe). C’est-à-dire qu’une fois par semaine il reçoit un couple qui passe trois jours sur son bateau. Il peut aller dans les îles, le petit déjeuner est inclus. Le « travail » est sympa et il fait ainsi de nombreuses rencontres. Cette semaine il avait un couple de suédois. Il gagne ainsi environ 2 500 € par mois net de tout.
Ce soir je suis prêt à repartir, mon moteur hors-bord fonctionne parfaitement, j’ai fait les courses, trouvé un distributeur de billets… J’ai bouclé ce que j’avais à faire. En fait je vais dormir ici et je repartirais demain matin direction un autre lieu hautement touristique Ubatuba.
Je suis prêt à envoyer ce blog lorsque j’entends quelqu’un m’appeler. C’est Pierre qui vient me voir. Il est arrivé hier matin, c’est un breton de 24 ans, il voyage en solitaire depuis 6 ans sur son ketch de 11 mètres. Il est sympa, nous dégustons une Caïpirinha pendant que nous échangeons. J’aime ces rencontres. Nous discutons comme si nous étions de vieux amis, sans aucune retenue et nous ne nous reverrons certainement jamais.
Il est charpentier de marine, il me fait penser à mes fils. Ses parents viennent passer 15 jours sur son bateau à la fin du mois, cela fait deux ans qu’il ne les a pas vu et il attend ce moment avec énormément d’impatience. Il travail ici ou là et surtout il profite à fond de l’alcool et des filles qu’il rencontre. Il me quitte pour aller faire Carnaval en ville.
Sun, 07 Feb 2016 22:00:00 GMT - Route vers Ubatuba 23°32 S 45°04 W
Sun, 07 Feb 2016 22:00:00 GMT - 23°32 S 45°04 W
20h00 heure du bord, 22hTU et 23h00 en France.
Bonjour à tous,
Je me lève avant l’aube ce dimanche matin car je n’ai pas pu me connecter sur Internet hier soir. Comme je dois longer la côte je n’ai pas réactivé ma connexion satellite. Je travail donc avec une clef 3G mais le soir, lorsque tout le monde surf sur le net les connections sont impossible. Je ne vais pas pouvoir envoyer régulièrement de mes nouvelles.
Je suis à environ mille Miles de Montevideo en Uruguay, la destination de ce voyage. En navigation permanente avec Harmattan, jours et nuits il faut entre une semaine et dix jours selon les conditions. Mais j’ai entre 5 et 6 semaines devant moi, je vais avoir le temps de visiter et de traînasser en route. Et puis je vais, autant que possible, mouiller dans des endroits sympas pour la nuit.
Je passe trois quart d’heure à remonter mon ancre. La chaîne étant engluée de vase je dois remonter deux mètres, puis puiser plusieurs sceaux d’eau afin de dissoudre cette gangue, puis à nouveau remonter deux mètres et ainsi de suite.
En partant je passe devant la superbe goélette de 75 pieds « Paraty II ». Elle est pour le Brésil l’équivalent de Tara le voilier de Jean-Louis Etienne. C’est Amir Klink, explorateur, photographe et écrivain qui la fit construire. Les aventures de celui-ci commencèrent en 1984 lorsqu’il traversa l’Atlantique à la rame entre la Namibie et Salvador de Bahia (environ 3 000 Miles). Puis, avec cette goélette il fit plusieurs expéditions et hivernages en antarctique.
Je navigue à quelques encablures de la côte, il n’y a pas de vent, la mer est plate mais dès que je sors de la baie d’Ilha Grande la grande houle de l’Atlantique me fait rouler bord sur bord. Toute la matinée je croise des bateaux à moteur de toutes tailles qui transitent d’Ubatuba et São Sebastião pour faire Carnaval à Paraty.
A 16 heures je franchi l’étroite passe entre Ilha Comprida et Ilha Das Couves. Derrière celle-ci se trouve une belle crique abritée remplie de bateaux à moteurs et de voiliers. Puis je laisse Ilha Rapada sur mon bâbord et des récifs sur mon tribord avant d’atteindre à 19h20 le mouillage très abrité derrière Ilha Anchieta.
C’est une première et grande journée de navigation au moteur qui se termine, 56 Miles, je suis content de jeter l’ancre. Je vais aller me préparer une Caïpirinha bien méritée.
Mon, 08 Feb 2016 21:00:00 GMT - Ilha Anchieta 23°50 S 45°25 W
Mon, 08 Feb 2016 21:00:00 GMT - 23°50 S 45°25 W
19h00 heure du bord, 21hTU et 22h00 en France.
Bonjour à tous,
La nuit tombe rapidement sur le mouillage de l’île Anchieta. Tout est calme, seulement cinq voiliers brésiliens vont passer la nuit ici. Je dîne rapidement d’une salade d’endives, deux rondelles de saucisson, un petit morceau de « mussarella » et une pomme puis je me jette au lit.
Le jour n’est pas encore levé que j’ai déjà hâte de découvrir cet endroit qui me semble paradisiaque. Aussi je descends mon annexe et je rame jusqu’à la petite plage dans le Sud Est de l’Enseada. J’ai l’impression d’être Robinson qui découvre son île, il n’y a personne, les autres plaisanciers dorment encore, il fait frais, des oiseaux chantent des chants que je ne connais pas, c’est très agréable.
Le site est classé zone protégé, il abrite un ancien pénitencier et tout est très bien entretenu. Je tire mon annexe sur le sable et je vais goûter à la source qui tombe telle une douche dans une piscine naturelle. L’eau est délicieuse. Je commence à emprunter un petit chemin mais très vite je comprends que je dois retourner au bateau m’équiper un peu mieux et surtout prendre l’ancre pour l’annexe, si la marée monte je veux pouvoir la retrouver.
Je déjeune rapidement, prends quelques billets, mes chaussures de marches et je retourne à terre. Qu’il est agréable ce petit sentier dessiné dans les sous bois de l’épaisse forêt tropicale (la Mata Atlântica). Des petits panneaux indiquent le nom des grands arbres et de certaines plantes. Je vois ainsi un majestueux ficus avec ses racines si particulières.
J’arrive maintenant sur la Praia do Presidio, là où est construit le pénitencier. Des petits crabes sortent de leur trou dans le sable et courent à une vitesse incroyable jusqu’à la mer. Soudain j’aperçois un gardien qui coure, un autre m’interpelle. Je m’approche mais nous ne parlons pas la même langue. Néanmoins je finis par comprendre que le site n’ouvre qu’à neuf heures et il n’est que huit heure et demie. Mais il est souriant, c’est juste une constatation.
Je les surprends un peu mais rien de grave, tout est calme, il fait bon, mon bonheur est parfait. Un canot arrive du continent et une jeune brésilienne se précipite vers l’étranger que je suis. Elle est heureuse de pouvoir utiliser son anglais. Elle se présente, me sert la main, « Nice to meet you », et nous parlons pendant une demie heure.
Elle me raconte l’histoire de l’île, elle sent bon, c’est très agréable. La visite est normalement payante mais comme j’ai 65 ans c’est gratuit. Je veux payer tout de même mais elle me le déconseille et m’explique que l’argent va à l’état et que ce n’est pas l’île qui en profite.
Au retour je croise « le » papillon brésilien. Je l’ai déjà rencontré mais maintenant il est tout près, au milieu du chemin. Qu’il est beau ! J’aimerais le prendre en photo mais c’est impossible, il ne se pose pas. Plus grand qu’une main, il et d’un magnifique bleu métallique qui se termine en bleu nuit au bord des ailes. C’est encore une belle rencontre.
De retour sur Harmattan je fais un peu de rangement et soudain j’entends quelqu’un qui m’interpelle. C’est mon voisin de bateau. Il a trouvé un prétexte pour m’aborder « Do you need some help ? », je n’ai besoin de rien mais je l’invite à monter à bord. Nous bavardons trois quart d’heure. Il rêve de faire le tour du monde et me pose plein de questions.
Ce qui l’intrigue le plus c’est que je prépare moi-même mes repas. Il a du mal à conceptualiser. Il fait partie de ceux qui pensent que sans femme à bord l’homme est destiné à mourir de faim ! Nous passons un bon moment, encore une belle rencontre. Il souhaite que je passe la journée avec lui et sa girl-friend mais je dois reprendre la route.
Je commence à relever mon ancre lorsque je vois une armada de bateaux de toutes sortes foncer sur le mouillage. Il y en a des dizaines, escunas, voiliers, vedettes à moteur, yacht de toutes dimensions, et même embarcations. Je suis content de partir.
En fin d’après-midi j’embouque le canal entre São Sebastiào et Ilhabela. C’est un terrain de jeux nautique, il y a des centaines de yacht qui passent autour de moi dans toutes les directions et à pleine vitesse. Ce soir le Brésil aura brulé un peu de ses réserves de pétrole.
Je jette l’ancre à 18h45, 27 Miles au compteur, je suis ce soir à 52 Miles de l’entrée de la baie de Santos.
Tue, 09 Feb 2016 22:00:00 GMT - Route vers Baia de Santos 24°00 S 46°19 W
Tue, 09 Feb 2016 22:00:00 GMT - 24°00 S 46°19 W
20h00 heure du bord, 22hTU et 23h00 en France.
Bonjour à tous,
Il fait encore nuit noir ce matin lorsque je relève mon ancre. Heureusement j’ai ma frontale et je connais la manœuvre. Le Carnaval se terminait hier soir mais sur la plage c’est encore la fête en cette heure si matinale. Malgré le bruit et les rafales de vent qui dégringolaient de la montagne j’ai dormi comme un bébé.
Lorsque je sors du chenal entre São Sebastiào et Ilhabella, l’aube commence à pointer au dessus du Mont Serraria sur Ilhabella. Il culmine à 1269 mètres. Les couleurs sont belles, du jaune, de l’orange, du violet, la mer est absolument plate et Harmattan écarte l’eau de son étrave en faisant un bruit de soie déchirée. Je suis bien, encore un moment béni des Dieux.
Je repense à ces centaines de yachts croisés hier et je me rends compte combien les différences sociales peuvent être importantes au Brésil. Pedro mon copain plaisancier brésilien rencontré hier matin sur Ilha Anchieta me disait avoir 61 ans et avoir pris sa retraite. Il était dans les photocopieurs. Quel discoure différent de celui de Luiz qui me disait que les retraites n’existaient plus.
Je crois qu’ici, comme dans beaucoup de pays, l’éducation est un facteur essentiel de la réussite. La maitrise de la langue anglaise est primordiale, elle permet d’accéder au commerce international et comme extrêmement peu de brésiliens pratiquent cette langue il est très facile de se faire une place au soleil. Celui qui veut et qui est tenace peut avoir une réussite exceptionnelle. Je pense cependant que, comme dans beaucoup de pays, c’est plus facile pour ceux qui ont la peau claire.
Il est 10h45, le capitaine est lavé, il sent bon. Il fait encore frais dans le bateau avec un petit courant d’air agréable alors que dehors le soleil commence à taper très fort. J’ai refait ma couchette, tout est propre, le milieu de matinée est souvent un moment sympa. Il n’y a pas de vent, le moteur ronronne gentiment, la radio diffuse de la musique brésilienne et je viens d’apercevoir ma première baleine.
C’est une longue journée qui m’attend car je dois mouiller ce soir dans la baie de Santos, le grand port brésilien qui approvisionne São Paulo. Je suis obligé de faire un stop car je dois pointer en entrée et en sortie de chaque état à la Capitania Dos Portos. Ici je vais faire d’une pierre deux coups et je vais déclarer mon entrée et ma sortie en même temps.
Midi, dehors la chaleur est intenable, le soleil tape fort dans un ciel sans nuages. Pourtant je ne suis plus sous les tropiques car j’ai croisé le Tropique du Capricorne (23° 26’ 14’’) avant-hier, encore une fois je n’ai rien vu. Sur la FM Adèle passe en boucle, je pourrais être dans la baie de Marseille en plein mois d’Août.
Puis, juste avant la sieste un petit vent de travers se lève et Harmattan se met à filer en labourant la mer joyeusement. Mais cela ne dure pas très longtemps, à 16h30 j’enroule le génois qui bat et pousse les chaudières.
C’est maintenant le moment de la vaisselle, je la fais une fois par jour, après la sieste. Je regarde par le hublot un bateau de pêche, il est ancré là, en pleine mer et attend certainement des heures plus propices pour reprendre le travail.
La terre s’est beaucoup rapprochée, je longe maintenant Ilha de Santo Amaro dont je vais devoir faire le tour, le port se trouvant sur l’autre côté, à une quinzaine de Miles. Je passe devant la station balnéaire de Guaruja qui se trouve à seulement 80 Kms de São Paulo. Sur une dizaine de kilomètres la côte est déformée par les immenses tours d’habitation secondaire des Paulistes aisés.
Je jette l’ancre à 19h45 dans l’entrée du port de Santos. 14 h de mer, 57 Miles, longue journée.
Wed, 10 Feb 2016 23:00:00 GMT - Escale technique à Santos 23°59 S 46°18 W
Wed, 10 Feb 2016 23:00:00 GMT - 23°59 S 46°18 W
21h00 heure du bord, 23hTU et 0h00 en France le 11.
Bonjour à tous,
Il est tard, je vous poste juste ces quelques lignes. La journée a été fatigante. Ce matin je n’avais pas trop envie de m’y mettre. Je n’aime pas les choses compliquées et pourtant personne ne va faire le boulot à ma place.
Première difficulté, lorsque je remonte l’ancre le bouton de commande se coince, le guindeau ne s’arrête pas et tout stop brutalement quand arrive la manille de mon bout, résultat : un boulon de fixation du guindeau cassé !
Deuxième difficulté, trouver un endroit pour laisser le bateau. J’essaie de faire preuve de bonne volonté et me dirige vers les marinas. Elles sont dans un rio, je remonte celui-ci et avant d’arriver aux marinas je constate que je n’ai plus que dix centimètres d’eau sous la quille.
Je n’insiste pas, je fais demi-tour et cherche un endroit pour mouiller dans le canal principal du port. Encore une fois c’est compliqué. Comment aller à la côte ensuite, comment débarquer et surtout où laisser l’annexe pour ne pas me la faire faucher ? Je fini par trouver un endroit, je jette l’ancre en priant pour qu’il n’y ait pas de chaînes qui traînent au fond. L’inquiétude va me tenir jusqu’au départ.
Troisième difficulté, me motiver pour aller à la Capitania Dos Portos de Santos. Je fini par m’y jeter, toilette, beaux habits, et me voilà à la côte. Après une demi-heure de va et viens je trouve un ponton avec une barque de pêcheurs. Ils vont « garder » mon annexe.
Un taxi me transporte au milieu de nulle part, devant une porte grillagée. Il n’y a personne, pourtant c’est bien l’adresse. Je cherche et vois que la porte n’est pas fermée. Je rentre et aussitôt deux marins tout de blanc vêtus sortent comme des diables d’un bâtiment voisin. C’est tout à fait interdit de franchir cette grille !
J’explique ce que je veux, cela à l’air compliqué. Je vais vous la faire courte, je dois rester à l’extérieur pendant qu’on s’occupe de mon cas. Il fait une chaleur atroce mais les marins sympas m’apportent des gobelets d’eau glacée. Une heure et demi et six gobelets plus tard j’ai enfin le papier tant désiré, je n’ai plus qu’à trouver un taxi dans ce trou paumé.
Retour à mon annexe, elle n’est plus près du quai et je l’aperçois au milieu du rio, attachée à une bouée. Mes pêcheurs de ce matin ne sont plus là. Je demande à un autre de me transborder moyennant 20 Réals. Je viens de payer le gars, je saute dans mon annexe et c’est à ce moment que surgissent les deux compères de ce matin. Je crois comprendre qu’ils ont même failli se battre pour protéger mon bien, pour m’en débarrasser je dois me fendre de 20 Réals supplémentaires ! C’est le Brésil.
J’ai des problèmes de pilote automatique. Dès qu’il y a un peu de vent, dès que ça force un peu il croise les bras. Il y a de l’air dans le circuit, je dois purger et je m’y colle. Malheureusement je n’arrive pas à un résultat probant. Pourtant je connais cette manipulation par cœur pour l’avoir effectuée de nombreuses fois. J’ai l’impression que les joints du vérin ne font plus leur effet. Je n’y connais rien, peut être quelqu’un pourra m’informer.
Juste avant de me mettre sur la purge, j’ai lancé une lessive et le groupe électrogène est en marche. Tout d’un coup je n’entends plus rien, à mi lessive il vient de tomber en panne.
Cela fait tout de même un peu beaucoup de problèmes pour une même journée !!!!!
Sat, 13 Feb 2016 09:00:00 GMT - Au large du Paraná 23°59 S 46°18 W
Sat, 13 Feb 2016 09:00:00 GMT - 23°59 S 46°18 W
7h00 heure du bord, 9hTU et 10h00 en France.
Bonjour à tous,
Coucou, me revoilà. Comme je vous l’avais précisé, je n’ai pas pris d’abonnement au satellite pour cette petite ballade, du coup je vais parfois disparaître des écrans radar jusqu’à quatre jours consécutifs. En effet loin des côtes mon téléphone GSM ne capte plus et je ne peux plus communiquer. Nous nous retrouverons donc à chaque étape terrestre.
Revenons donc à mercredi soir, journée où j’ai accumulé les problèmes. Mon groupe électrogène vient de tomber en panne et, après dîner je décide de me pencher sur le malade. Je change le pré-filtre et le filtre principal mais je dois me rendre à l’évidence c’est la pompe de gasoil qui a fini sa vie.
Jeudi matin je me lève tout excité, j’adore ce genre de chalenge. Le jeu consiste à trouver une pompe de gasoil qui puisse convenir dans une ville que je ne connais pas, avec des habitants dont je ne parle pas la langue et sans disposer d’Internet (mon bateau est au mouillage au milieu du chenal).
Difficulté supplémentaire, il a fait une chaleur épouvantable hier et aujourd’hui il pleut. C’est plus exactement un crachin breton mais avec 28 degrés de température ambiante, on fermente sous les cirés.
Après avoir démonté et enroulé dans un chiffon ma pompe, je saute dans l’annexe, je traverse le rio et vais jusqu’au chantier naval à une demi-heure de là. Un gardien m’accueil, nous ne nous comprenons pas mais je lui montre ma pompe. Il appelle un gars qui passe et ils parlent dans une langue que je ne comprends pas.
Après un moment ils sont 7 ou 8 à discuter. Cela semble compliqué. Il se remet à pleuvoir, nous sommes mouillés mais personne ne va se mettre à l’abri alors j’évite de sortir ma cape de pluie avec Astérix dans le dos.
Tout d’un coup, tout le monde se disperse comme une envolée de moineaux et un gars me fait signe de le suivre. Je passe ainsi de main en main, comme un genre de chaîne de l’amitié. Et je suis persuadé qu’au bout de cette chaîne se trouve la solution à mon problème. A noter, la chemise trempée dans des bureaux où la climatisation est à fond, pas top !
Après pas mal de pérégrinations je me retrouve chez Tork Marine. Marcelo et Tihomir prennent le problème en main et après une heure sur Internet et au téléphone ils m’appellent un taxi qui me conduit au milieu de la ville, dans un petit atelier où l’on répare des moteurs de toutes tailles.
Ici on ne parle pas anglais non plus. Je sors ma pompe, regards septiques, je commence à douter. Mais après un bon moment de palabres et de va et viens un gars me propose de démonter une pompe sur un groupe électrogène en réparation. Ce n’est pas la même pompe, je vais devoir adapter mais c’est une solution.
Il me demande 100 dollars. C’est cher pour une pompe qui a déjà eu sa vie mais c’est le jeu. Heureusement j’ai toujours des dollars sur moi. L’affaire doit être bonne car on me reconduit à mon annexe en voiture. Je déjeune rapidement et à 15 heures mon groupe tourne, challenge gagné.
Je dois faire un approvisionnement. Comme il pleut les pêcheurs ne sont pas là du coup mon annexe se garde toute seule. Puis à 17h45 je lève l’ancre sous ce crachin breton. Les cargos se bousculent à l’entrée du Rio. Dès que je sors de la baie il y a du vent et de la houle mais je suis bien.
J’adore naviguer la nuit. C’est beaucoup plus intense, j’ai l’impression d’être seul au monde. Dès que je m’éloigne de la côte le ciel s’éclairci, les nuages restent accrochés aux montagnes. Dans mon cockpit je savoure ce moment intense, les lumières de la côte qui s’éloignent au loin, mon bateau qui file toutes voiles dehors et cette belle Croix du Sud un peu sur mon bâbord dans le ciel étoilé.
Aujourd’hui il a fait un temps magnifique, j’en ai profité pour réparer mon guindeau.
Ce matin je suis en train d’embouquer le chenal qui mène à Paranagua, je me suis présenté en entrée à 6h30 traverser la passe en fin de marée montante.
Sun, 14 Feb 2016 22:00:00 GMT - Paranaguá 25°31 S 48°30 W
Sun, 14 Feb 2016 22:00:00 GMT - 25°31 S 48°30 W
20h00 heure du bord, 22hTU et 23h00 en France.
Bonjour à tous,
Je n’ai jamais vu cela, devant l’accès au chenal menant à Paranaguá il y a une véritable ville de navires à l’ancre, des cargos, des vraquiers, des pétroliers, des porte-containers, des tankers, tout ce qui peut exister attend ici, à l’entrée du port desservant le très dynamique état du Paraná. J’avais déjà été très impressionné par la taille du tout nouvel aéroport construit à Curitiba.
Il n’y a pas qu’un seul Brésil. Nous pouvons très bien comparer les états qui le composent avec nos états, ceux qui composent l’Europe. Ici tout est inversé, le Sud remplace le Nord et vice et versa. Il y a les états du Sud, industriels, dynamiques, rigoureux et les états du Nord, où les gens sont beaucoup plus « latins », désinvoltes, aimant la fête, artistes certainement …
J’ai passé une partie de ma matinée de Samedi à remonter les rios mais j’ai fini par jeter l’ancre dans le fleuve, Paranaguá étant beaucoup trop enfoncé dans les terres. Je me suis précipité sur la couchette, trop épuisé par le manque de sommeil. Après avoir récupéré une paire d’heures je suis reparti et j’ai fini par amarrer au « Iate Clud de Paranaguá » à 17 heures.
C‘est un tout petit club avec des installations vétustes et non entretenues. Les pontons flottants ne flottent plus trop et ils font un angle de 30 degrés avec l’horizontale. J’ai failli rester ancré dans le fleuve. Mais les gens sont sympas, il y a du WIFI, des douches, un bar et puis j’en ai eu envie tout simplement.
Nous sommes en plein été, équivalent du mois d’Août chez nous. Il fait très chaud pendant deux ou trois jours puis c’est l’orage. Aujourd’hui il a fait une chaleur épouvantable mais vers 18 heures un énorme orage a éclaté, ça pète, ça claque, ça gronde, le ciel s’éclaire en permanence et des éclaires zigzaguent dans le ciel pour frapper au milieu des palétuviers sur l’autre bord du rio. Il pleut des sceaux, les anglais diraient « It rain cats and dogs ! ». Je pense que nous allons en avoir pour la nuit.
Je voulais faire halte ici pour prendre ce fameux petit train entre Curitiba et Paranaguá. Le Petit Futé, édition 2015 en fait tout un plat. Dès le bateau en sécurité j’ai pris mon sac à dos, j’ai chargé la carte de la ville sur mon téléphone et me voilà parti à la recherche de la gare, l’Estacion comme ils disent ici.
Quelle mauvaise surprise, le train ne vient plus depuis longtemps, les rails sont rouillés, il y a pleins de tas de gravats sur les voies et surtout la gare n’a plus de toit, les fenêtres claquent au vent et l’ensemble est entouré de grandes palissades en bois. Dommage, c’était un très beau bâtiment des siècles passés.
Du coup je fais escale technique et je répare plein de choses sur mon bateau. Cet après midi j’ai fait le plein de gasoil. Cinq voyages sous le cagnard avec deux bidons de 20 litres chacun. Ce n’est plus de mon âge, je suis épuisé.
Sinon je suis bien ici. Les pirogues sont d’une grande beauté, avec des couleurs vives, très longues, taillées dans un seul tronc d’arbre, avec un avant très relevé et un gouvernail particulier. Le conducteur dirige sa pirogue avec deux grandes cordes. Elles passent à une vitesse folle dans les pétarades joyeuses de leur échappement direct.
A bientôt
Jean-Louis
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"C’est très dommage que le train pour Curitiba ne marche plus. Nous l’avions pris en 2003 et avions bien aimé. C’est triste ces petits trésors qui disparaissent. Bons vents Amitiés Olivier" Envoyé par Masurel le 15-02-2016 à 16:21
Mon, 15 Feb 2016 20:00:00 GMT - Egratignures 25°31 S 48°29 W
Mon, 15 Feb 2016 20:00:00 GMT - 25°31 S 48°29 W
18h00 heure du bord, 20hTU et 21h00 en France.
Bonjour à tous,
J’aurais dû écouter ma première impression et ne pas venir m’amarrer dans cette marina !
On est lundi et c’est la reprise de l’école. Des dizaines de pirogues pétaradantes apportent à la ville des écolières bien habillées. C’est guai, c’est la vie. L’orage n’est plus qu’un souvenir, il fait beau et je me rends au secrétariat pour régler ma situation.
Je ne compte partir que demain matin car en ce moment les vents sont contraires. Le gars ne parle pas anglais et je reçois un choc lorsqu’il m’annonce 600 Réals pour mon séjour de trois nuits. Cela fait un peu moins de 150€. De toute façon je n’ai pas l’argent, je dois aller au distributeur.
J’en profite pour aller au supermarché et je décide alors de partir dès aujourd’hui, quitte à ancrer dans la rivière un peu plus loin. Lorsque je reviens en début d’après-midi c’est un jeune qui parle un peu anglais, on se comprend et je repars en ayant payé 200 Réals seulement pour deux jours. C’est beaucoup mieux.
Dès mon retour au bateau je mets tout en œuvre pour partir au plus vite alors que j’aurais dû attendre que le courant soit favorable et m’éloigne du ponton. Ce ponton est trop court, il ne fait que le tiers de la longueur du bateau. Le courant me pousse irrémédiablement sur son coin et je n’arrive pas à m’en dégager. Résultat une large éraflure d’environ un mètre sur ma belle coque blanche.
Je suis furieux contre ce ponton, contre le courant, contre le vent, contre les différentes tables des marées qui racontent n’importe quoi et surtout contre moi-même qui n’ai pas eu la patiente d’attendre le moment propice.
Finalement je jette l’ancre un peu plus loin pour attendre que le courant s’inverse et me porte vers la mer.
Comme je m’en doutais, mon pilote automatique n’est pas très vaillant. S’il n’y a pas d’efforts sur le gouvernail il s’en sort mais lorsque je suis sous voile et que les conditions forcissent un tout petit peu il met les pouces. C’est extrêmement ennuyeux. Pour l’instant je fais du côtier et les abris sont distants au maximum de 50 Miles. Mais après Florianopolis il y a 350 Miles d’une traite.
J’aimerai pouvoir arriver sans encombre jusqu’à Piriapolis en Uruguay, là où je vais laisser Harmattan. Ensuite j’installerais un pilote tout neuf pour continuer. J’ai déjà une pompe neuve au cas où celle-ci tombe définitivement en panne. J’avais dû changer la précédente dans le détroit de Torres, après 23 000 Miles de fonctionnement. L’actuelle a déjà dépassé cette distance puisqu’elle en est à 51 500 – 23 000 = 28 500 Miles. Quant au vérin il a 51 500 Miles à son actif !
Je vais donc prendre la mer et je ne sais pas quand je vais pouvoir toucher à nouveau du réseau pour me connecter à Internet.
A bientôt
Jean-Louis
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"Merde, merde, merde j’ai les boules pour toi...putain de ponton, j’espère que ce n’est pas trop profond. Je croise les doigts en pensant à ton pilote. Je sais que tu en as vu d’autres mais si tu as du vent c’est galère surtout la nuit... Bonne route captain, Jacky" Envoyé par JACKY PEUDEVIN le 16-02-2016 à 12:56
São Francisco do Sul GMT - São Francisco do Sul 26°11 S 48°25 W
São Francisco do Sul GMT - 26°11 S 48°25 W
19h00 heure du bord, 21hTU et 22h00 en France.
Bonjour à tous,
Je remets donc en marche ce lundi 15 à 18 heures afin de profiter du courant de marée qui vient de s’inverser pour me conduire jusqu’à l’estuaire. Comme à Santos je laisse dans mon dos, accrochés sur les hauteurs derrière Paranaguá de lourds nuages d’orage alors que devant moi, au large c’est grand bleu.
Malheureusement, comme prévu les vents contraires au courant de marée m’empêchent de sortir et je dois mouiller pour la nuit dans l’embouchure. C’est une nuit d’orages avec des trombes d’eau, on pourrait se croire sous les tropiques.
Au matin plus de vent, je profite de la marée pour sortir. J’ai une inquiétude, mon moteur fume de plus en plus. Déjà avant d’arriver à Paranaguá j’avais remarqué un peu de fumée blanche. J’avais immédiatement contrôlé que l’eau de refroidissement sortait bien à l’échappement et à Paranaguá j’avais contrôlé mon huile et mon eau.
Mais ce matin il fume beaucoup plus. J’appelle immédiatement mon ami Richard. Je lui explique : « T’as un injecteur qui pisse !». Cela me semble cohérent avec les différents symptômes que j’ai remarqués. Je commence à prendre mes dispositions afin de me diriger vers un port où je vais pouvoir les faire tarer.
Tout d’un coup l’alarme « moteur » hurle, je sors comme une fusée, réduit et constate que c’est l’alarme « moteur chaud » qui s’est déclenchée. Je coupe immédiatement le contact, mon petit déjeuner attendra il faut réparer pour remettre en marche.
C’est l’impeller, cette petite roue à aubes qui pompe l’eau de mer pour refroidir le moteur. Normalement il faudrait la changer périodiquement mais je suis un peu radin et cela me gène de la changer alors qu’elle est encore bonne. Ce n’est pas malin car dans certaines circonstances un moteur qui tombe en panne peut générer une situation catastrophique.
Il n’y a pas de vent et Harmattan dérive au grès du courant au milieu de cette centaine de cargos en attente. Il faut que je répare rapidement. J’ai toujours un impeller neuf prêts à être installé. Enfermé dans la salle machine où il fait une chaleur énorme l’alarme s’étant déclenchée au dessus de 100 degrés, avec le bateau qui roule bord sur bord malmené par la houle il faut être amariné pour ne pas choper un mal de mer. Les huit petites vis de la pompe me brulent les doigts. Trois quart d’heure plus tard je remets en route, miracle le moteur ne fume plus. C’est une bonne journée qui débute.
Le pilote en fait de moins en moins me contraignant à prendre le relais. J’ai horreur de barrer. Ce qui me va bien c’est de contrôler un automatisme qui fait le travail mais faire le travail moi-même n’est pas mon truc.
Je longe maintenant l’état de Santa Catarina et je vais passer au large de São Francisco do Sul. C’est une grande île mais également la deuxième ville de l’état après Florianopolis. C’est un état extrêmement Européen car peuplé d’Allemands et d’Italiens qui y émigrèrent au XIXème siècle.
Je vais essayer de longer la terre d’assez près pour vous envoyer ce message. Non pas avec un lance-pierres comme le faisait Moitessier mais grâce à mon téléphone GSM.
Wed, 17 Feb 2016 21:00:00 GMT - Grosses chaleurs 27°53 S 48°36 W
Wed, 17 Feb 2016 21:00:00 GMT - 27°53 S 48°36 W
19h00 heure du bord, 21hTU et 22h00 en France.
Bonjour à tous,
En mer il n’y a pas de place pour les négligences, il faut être parfait à tout moment sinon l’erreur peut se payer très vite et très chère. Voici deux aventures de la nuit, deux grosses chaleurs.
Hier au soir je viens d’envoyer mon billet du soir, je rentre maintenant dans un véritable champ de cargos et de pétroliers à l’ancre devant le port de São Francisco do Sul. Au milieu de tous ces échos si forts et si près mon radar sature, l’écran est tout blanc et je suis obligé de réduire le gain d’une façon importante, manip extrêmement rare.
Au moment de sortir de cette aire de stationnement j’observe un pétrolier en train de transvaser son chargement. Un oléoduc relie sous la mer une énorme bouée orange (20 mètres de diamètre) à la terre. Un énorme tuyau relie l’avant du pétrolier à cette bouée. A environ 300 mètres sur l’arrière du pétrolier est stationné un remorqueur de taille moyenne, orange également. Que fait-il là ? Ma route passe droit entre les deux.
La nuit va bientôt tomber et je décide de faire un tour d’inspection sur le pont. Il fait bon, je suis bien. Tout d’un coup je n’en croie pas mes yeux, je regarde mieux, une remorque de 300 cent mètres de long relie l’arrière du pétrolier au remorqueur qui tire pour garder le tout en tension !
Que ce serait-il passé si je n’étais pas sorti, si j’étais passé de nuit, ou bien sous l’orage qui a éclaté peu après ? Au minimum un mât sur le pont. Grosse chaleur rétrospective. Cela me travail, je n’arrête pas d’y penser.
La nuit est maintenant tombée, sur mon avant tribord il y a plusieurs lumières. Je me penche sur le radar pour voir de quoi il retourne. RIEN ! Radar totalement noir ! Merde, il est de connivence avec le pilote et il vient de me lâcher lui aussi. Je sors sur le pont, pour l’instant pas d’urgence, je continue à voir ce chalutier sur mon tribord, il remonte parallèlement à moi à quelques centaines de mètres de distance.
Je redescends me pencher sur le radar, je le coupe mais il faut attendre une minute, le temps que l’antenne se refroidisse en tournant avant qu’il soit totalement éteint. Je le remets en marche, maintenant il faut attendre une minute pour que cette foutue antenne monte en température. Radar toujours noir, je vais dans les paramétrages, les minutes s’égrènent …
Finalement je fini par comprendre que j’ai baissé le gain au milieu des cargos et qu’avec ce pétrolier en train de décharger j’ai oublié de le remonter. Je tourne le bouton et miracle mon radar reprend vie. C’est à ce moment que mon cœur fait un bond, juste derrière le hublot de la table à cartes, tous prés, peut être une trentaine de mètres, d’énormes lumières blanches.
Je bondis dans le cockpit comme le diable poussé de sa boite par le ressort hélicoïdale. J’ai les yeux écarquillés, c’est mon chalutier, il est énorme, là, sur moi, à mon tribord avant. Impossible de savoir où est son avant, son arrière, dans quel sens il se déplace, mon instinct me fait couper le pilote et donner un énorme coup de barre sur bâbord, les voiles claques, je suis face au vent. J’envoie le moteur à fond, très, très lentement les deux bateaux s’éloignent l’un de l’autre. Quelle chaleur !
Je dois dire que mon feu tricolore de tête de mât est tombé à nouveau en panne juste avant que je n’arrive à Paranaguá. J’aurais dû solutionner cela mais je n’ai pas eu le temps. Je sais que c’est une très mauvaise excuse, on a toujours le temps de faire les choses importantes mais j’ai pensé aux cargos, pas aux chalutiers.
J’avais tout de même mon feux de mouillage en tête de mât, mon feux de hune, mon écho radar, ma signature AIS. Le problème est que les chalutiers, même très gros n’ont pas d’AIS et qu’ils n’utilisent pas leur radar.
Jusqu’à 2 heures du matin je dois barrer car les 18N de vent son trop pour mon pilote affaibli. Ensuite le vent tombe et c’est moteur. A 3 heures je passe au large d’Itajai. Je ferais bien un stop mais je pense que tous les bateaux de la transat Jacques Vabres sont repartis.
Il est 19 heures maintenant, je viens juste de jeter l’ancre dans l’Enseada da Pinheira à la pointe sud de l’ilha Santa Catarina qui porte la ville principale de l’état éponyme, Florianópolis. Un peu avant, lorsque j’ai affalé la grand voile la drosse qui étarque la bordure en bout de bôme a lâchée, encore du boulot pour demain.
Pour l’instant je vais me jeter dans ma couchette, je suis épuisé.
A bientôt
Jean-Louis
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"Salut Capitaine Quel régal ,tes aventures ,tes emmerdes comme tu dirais "que du bonheur" aujourd’hui je sais pourquoi je n’ai pas franchi le pas d’acheter un bateau tu m’as vacciné .Bravo pour les photos on participe plus c’est sympa a+ alain" Envoyé par ALAIN le 18-02-2016 à 16:53
Thu, 20 Feb 2016 22:00:00 GMT - Le début du Sud 28°30 S 48°47 W
Thu, 20 Feb 2016 22:00:00 GMT - 28°30 S 48°47 W
20h00 heure du bord, 22hTU et 23h00 en France.
Bonjour à tous,
Bien qu’étant crevé, hier au soir je n’ai pu m’empêcher d’entamer l’opération délicate destinée à envoyer un messager dans ma bôme. De toute façon je n’aurais pas pu dormir sans avoir réussi ce travail délicat. Ensuite une pomme en guise de dîner puis extinction des feux.
Réveil matines pour terminer le travail et remettre en place cette drosse de bordure. Avant de partir j’ai encore une chose à faire, nettoyer mon loch. Puis à 7h45 je remonte l’ancre, la mer est d’huile, les pêcheurs commencent à rentrer, l’instant est magique.
La différence est nette, c’est bien la fin de la « riviera » et de ses sports nautiques dans une chaleur estivale. Hier soir j’ai dû enfiler une chemise, il faisait un peu frais et cette nuit j’ai dû tirer la couette sur moi. Il est vrai que je suis maintenant 800 kilomètres plus au Sud qu’à Itacuruça. Et puis on s’habitue à tout, à l’instant il fait 28° dans le bateau et je viens de remettre la chemise.
C’est le début du Sud, la fin du climat tropical. La mer est vide, il n’y a plus tous ces bateaux de plaisance que je croisais en permanence depuis deux semaines. Pour l’instant la côte est faite de collines abruptes avec par ci par là de somptueuses résidences. Et puis en bordure de plage, ce qui ressemble à un Club Méditerranée.
Je dois faire un complément de gasoil avant mon grand saut de 300 Miles et depuis quelques jours cela me travail. Il n’y a plus que deux endroits possibles, le port de marine marchande d’Imbituba à 25 Miles au Sud de Ilha Santa Catarina ou Laguna, 20 Miles plus bas.
J’essaye Imbituba mais, comme je m’y attendais, les quais sont très haut et de l’autre côté il y a la plage, pas possible. Je passe donc mon chemin. Par contre l’entrée dans Laguna est très compliquée.
Je vous traduis ce qui est inscrit sur la carte et repris dans le guide : « Entrée entre deux rangées de vagues déferlantes, impose des précautions et une parfaite connaissance locale sur la position des bancs de sable et la profondeur, sujet à des changements fréquents ». Verdict dans deux heures maintenant.
Effectivement c’est assez chaud dans l’entrée, d’autant plus qu’il y a 3,5N de courant sortant. Les bancs de sable ont bougés mais pas trop. La digue est un lieu de rassemblement et lorsque je passe le bout de la digue pour entrer c’est l’euphorie, cris, vivats, grands gestes, flash, que d’émotions ! Je suis ému, j’ai l’impression d’être un coureur qui rentre d’une longue course. Après tant de tension, je lâche brusquement et je verse une petite larme.
Mais il y a encore 2 Miles de rio à remonter et là c’est autre chose, la carte des fonds n’a absolument rien à voir avec la réalité du moment. Je dois avancer prudemment, les yeux rivés sur le sondeur et essayer de comprendre la tendance pour trouver un passage.
A un moment, la route est tellement improbable que deux énormes bacs partent du quai pour me pousser dans le droit chemin. Un grand merci à ces vrais marins.
Finalement à 20h10 je jette l’ancre épuisé mais très heureux d’avoir réussi ce challenge.
A bientôt
Jean-Louis
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"salut mon ami jean louis, de Calella ou il fait un temps splendide et température estivale (21°) marie et moi reprenons le rythme de nos petits échanges épistolaires Je viens de lire le récit de tes mésaventures digne d’un polar. Cette fois là encore le dieu de la mer était avec toi amiral. Comment trouves-tu l’Amerique du sud par rapport à tes précédents voyages en Asie ? Nous partons en Colombie le mois prochain voir Marin et nous irons faire un tour à Carthagène visiter la cote Caraibes. J’espères que tout va bien pour toi et que tu es en bonne santé Nous t’embrassons tous les deux bernard et marie " Envoyé par lannion bernard le 20-02-2016 à 22:51
Sat, 20 Feb 2016 13:00:00 GMT - Escale à Laguna 28°31 S 48°44 W
Sat, 20 Feb 2016 13:00:00 GMT - 28°31 S 48°44 W
11h00 heure du bord, 13hTU et 14h00 en France.
Bonjour à tous,
Vendredi Je suis très étonné de la cartographie du coin, la où la carte indique la terre il y a 3m d’eau et vice et versa. Tout ne peut pas s’expliquer par le mouvement des bancs de sable.
Quoi qu’il en soit, je me trouve vraiment très bien ici et je pourrais y rester plusieurs semaines. En fait les voiliers ne rentrent jamais et pour cause. Et ce n’est absolument pas un endroit touristique, du coup les habitants sont gentils.
Ce matin, malgré l’indication sur la carte, pas de gasoil. J’ai dû progresser deux Miles de plus au milieu des bancs de sable afin de pouvoir ancrer en ville. Je suis bien reçu au Iate Club, on me prête des jerrycan et un diable qui malheureusement n’est pas en état avec une roue crevée. Heureusement la station n’est pas trop loin.
A midi je suis épuisé, la corvée de bidonnage n’est plus de mon âge. J’ai rapporté 8 bidons, 180 litres environ de gasoil. Je n’ai pas faim, uniquement envie de me reposer. L’après midi est consacrée aux courses. Là aussi j’en ressort épuisé avec mes deux gros sacs remplis de bidons de 5l d’eau, de bouteille de vin, de briques de jus d’orange, de pommes de terre, de pommes, de quelques cannettes de bière …
Harmattan est entouré en permanence d’une famille de cétacés qui vivent ici, des petites baleines d’environ 6 mètres. Elle passent en permanence à quelques mètres du bateau. C’est sympa
En fin d’après midi je reste allongé et je me couche sans dîner, je n’ai n’y le courage d’écrire, n’y celui de manger.
Samedi Levé de bonne heure pour grimper en haut de mon mât. Dieu que c’est épuisant ! Un jour, prochain peut-être, je n’aurais plus la force musculaire. Je vais très vite car on est en fin de marée descendante. Je prends la météo. C’est bon. Vite je lève l’ancre. La sortie est plus facile que l’entrée, il suffit que je suive ma trace.
Malgré tout la barre est impressionnante à franchir. Maintenant je pars pour une étape de 300 Miles en pleine mer. Vous n’aurez plus de mes nouvelles pendant plusieurs jour.
Mon, 22 Feb 2016 21:00:00 GMT - Un bon moment de voile 32°09 S 52°05 W
Mon, 22 Feb 2016 21:00:00 GMT - 32°09 S 52°05 W
21h00 heure du bord, 0hTU J+1 et 1h00 J+1 en France.
Bonjour à tous,
Quel bonheur ! Il y a bien longtemps que je n’avais vécu un aussi bon moment. J’adore voyager en solitaire. Passer plusieurs jours seul en mer sur mon bateau qui file poussé par le vent est toujours pour moi un moment de grand plaisir.
Pourtant toute la journée de samedi le peu de vent (5 à 8 N) était pile sur l’étrave et Marcel, le moteur était de la partie. Mais vers 18 heures, un orage a éclaté ce qui a enclenché la machine à vent. C’est un vent de Nord Est régulier qui souffle aux environ de 15 Nœuds.
J’ai réussi à passer un arrangement avec Hector, le pilote. Si je ne toile pas trop le bateau il veut bien faire son travail. Fort de cet accord, je n’ai déroulé qu’un tiers de génois, grand voile à deux ris et artimon. Le bateau est ainsi bien équilibré et marche tout de même autour de 6 Nœuds ce qui est très honorable vu l’état de sa carène.
A Itacuruça j’avais payé un plongeur pour qu’il me la nettoie mais il n’a fait que ce qui se voyait et les hélices (moteur et propulseur). Tout le reste de la coque est remplie de petits coquillages qui freinent énormément le bateau. J’aurais dû contrôler, bien sûr. Cette coque est dans l’eau sans traitement depuis le 16 Octobre 2014 soit 16 mois !
Avec un bon pilote je pourrais mettre plus de toile mais je n’avancerais qu’à 8 ou 9 Nœuds et dans des conditions beaucoup moins confortables.
Beaucoup de copains veulent absolument des bateaux qui vont vite. Je me demande s’ils sont réellement bien en mer ou bien si ce sont les escales dont ils raffolent. Pour ma part je ne suis pas pressé d’arriver. Je me sens bien en mer, c’est la tranquillité, la liberté absolue. Ce qui ne veut pas dire que je n’aime pas l’escale, j’adore et c’est même une des motivations du fait que je voyage. En fait j’adore la découverte.
Dimanche matin la pendule du bord affiche 8h10 et je m’aperçois que mon alarme « Médicaments » n’a pas sonnée. Mon téléphone m’indique 7h10 ! Il me faut un moment pour comprendre qu’ici, au Brésil nous venons de passer à l’heure d’hiver. Il y a 4 heures de décalage avec Paris maintenant.
Quelle belle journée ! Le ciel est bleu, le soleil brille sans partage et mes panneaux solaires se régalent. Le bateau marche bien, la mer est belle mais, à bord ce n’est pas toujours le calme. Vers onze heures on peut entendre le Capitaine hurler « Matelot vous ne pensez pas qu’il serait temps de s’occuper de la toilette ! »
Et, à 13heures trente « Pommes de terres sautées, côte de porc pour le Capitaine ». « Merci matelot, le Capitaine ordonne une sieste obligatoire pour tout l’équipage cet après-midi »
Mais vers 18 heures une grosse houle de travers arrive avec un vent qui forcit vers 22 Nœuds. Hector proteste et je suis obligé de prendre le troisième ris dans la grand voile et d’abattre l’artimon. Le bateau marche à plus de 8 Nœuds. Comme la côte s’arrondie je suis obligé de mettre de plus en plus d’Ouest dans mon Sud et le vent vient ainsi de plus en plus de l’arrière.
Le bateau n’étant plus appuyé sur ses voiles, roule violemment bord sur bord entraîné par la forte houle. La vie à bord devient précaire, tout vole, le Capitaine également. Il jure. Difficile de dormir dans ces conditions. Puis en fin de nuit les choses se calment progressivement. La houle tombe et le vent redescend à 6 Nœuds en plein sur l’arrière.
Marcel est appelé à la rescousse et il nous propulse doucement toute la journée jusqu’à l’entrée du chenal menant à Rio Grande do Sul. Il fait beau, il fait chaud, encore une journée très agréable.
L’entrée est difficile, 3,6 Nœuds de courant. Mais petit à petit j’arrive à remonter jusqu’à une zone de mouillage. Je progresserais demain lorsqu’il fera jour. Ancre jeté à 20h15 avec 329 Miles au compteur, Capitaine heureux, Caïpirinha en préparation.
Wed, 24 Feb 2016 22:00:00 GMT - Rio Grande Do Sul 32°02 S 52°06 W
Wed, 24 Feb 2016 22:00:00 GMT - 32°02 S 52°06 W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France.
Bonjour à tous,
Rio Grande Do Sul, j’adore ce nom de ville ! Il y a ainsi de nombreux noms de ville qui m’ont toujours fait rêver, Valparaiso, Oulan-Bator, San Francisco, Saint Petersburg, Ekaterinbourg … J’en ai déjà vu certaines, je vais en voir d’autres et puis il y en a que je ne verrai jamais, la vie est malheureusement bien trop courte. En fait nous devrions avoir plusieurs vies. Quoi que, il ne faut pas que je me plaigne, pour ma part, depuis ma greffe je suis déjà dans une seconde vie.
Rio Grande Do Sul n’est déjà plus tout à fait le Brésil, d’ailleurs je suis au « Yacht Club » alors que depuis plus d’une année au Brésil je n’ai vu que des « Iate Clube ». Ici la population est en grande majorité blanche, quel différence avec Salvador de Bahia.
L’Uruguay et l’Argentine sont très proche, ce n’est pas un endroit touristique pour les autres brésiliens, aussi contrairement à ce que j’ai pu voir plus haut, on est ici très tourné vers l’étranger. Il y a des restaurants « Gaucho », des transports « Gaucho », sur la FM les stations diffusent la musique interplanétaire comme chez nous.
The Avener avec Castle in the snow tourne toujours en boucle (j’adore la voie de cette fille), Adèle également mais j’ai été réveillé par le merveilleux « Stand by me ». Comment mieux commencer un après-midi. Je suis toujours très sensible à l’ambiance et je la ressens immédiatement. Ici je suis bien. Ce n’était pas le cas à Salvador de Bahia.
Le Yacht Club est vraiment très agréable. Toilettes avec douches collectives (c’est toujours un peu choquant pour nous autres Français), bar, restaurant, grande piscine extrêmement prisée, tennis, terrain de volet, terrain de sports (foot, hand), terrain de jeux pour les enfants, tout y est.
Il y a également un très grand parc ombragé avec du gazon et 7 ou 8 petites constructions indépendantes avec sol bétonné, toiture, grand barbecue en brique avec cheminée, table et bancs, arrivée d’eau …
Comme tout explorateur du 21ème siècle, la première urgence lorsque l’on touche terre, ce n’est plus d’aller à la recherche d’une source d’eau potable mais plus prosaïquement à la recherche d’un super marché. C’est à une quinzaine de minutes à pieds.
Il me reste une étape de 250 Miles environ avec un abri (La Paloma) à 180 Miles. Je pensais faire les papiers administratifs aujourd’hui et repartir demain mais un vent de face force 5 est annoncé alors je vais attendre un peu. De toute façon ce n’est pas l’occupation qui manque, lessives, ménage, entretien et réparations diverses cela peut m’occuper plusieurs jours.
Cet après-midi j’ai eu la visite de deux italiens Angelo et Antonella du bateau Stranizza, ils se rendent également à Piriapolis. Ils me disent que la semaine dernière un bateau de français était à ma place. Ils sont également partis pour Piriapolis. La cuvée 2016/2017 des canaux de Patagonie est en train de se mettre en place.
Thu, 25 Feb 2016 22:00:00 GMT - Un avenir qui s’éclaire 32°02 S 52°06 W
Thu, 25 Feb 2016 22:00:00 GMT - 32°02 S 52°06 W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France.
Bonjour à tous,
Depuis toujours et bien avant ma phase terminale d’insuffisance rénale chronique je rêvais d’aller me promener dans les canaux de Patagonie. Je m’apprêtais d’ailleurs à y partir en 2009 lorsque mon néphrologue m’a annoncé que le temps de la dialyse était arrivé. Qu’à cela ne tienne, ce n’était que partie remise !
Depuis plus d’un an je suis sur la route, malgré tout, je ne savais pas exactement comment les choses allaient se passer et ce que j’allais entreprendre après ce but. Mais je ne m’inquiétais pas, je sais qu’à chaque fois les choses s’éclaircissent le moment venu. C’est ce qui vient de se passer. Durant ma descente le long des côtes brésiliennes je me suis intéressé à la Patagonie.
D’une part je me suis plongé dans Patagonia & Tierra Del Fuego de Mariolina Rolfo et Giorgio Ardizzi des italiens, mais j’ai surtout lu attentivement le journal de Neos, et en particulier la partie concernant le parcours entre Ushuaia et Puerto Montt. Olivier et Pascaline Masurel sont partis pour un tour du monde le 15 Octobre 2002 sur leur voilier Neos, ils n’ont toujours pas terminé ce tour du monde, ils sont actuellement aux Antilles.
J’ai rencontré Olivier à Singapour je crois et depuis nous correspondons par mail de temps à autre. La lecture de son expérience en Patagonie m’a beaucoup éclairée et je sais maintenant que je vais remonter la côte ouest de l’Amérique du Sud au moins jusqu’à Valparaiso, ville mythique où j’ai toujours eu envie de me rendre.
Pour l’instant, je m’occupe d’Harmattan en attendant des vents favorables afin de descendre jusqu’à Piriapolis à 250 Miles environ. Hier j’ai dû démonter à nouveau le démarreur du groupe électrogène. J’ai à nouveau graissé copieusement le lanceur mais je crains de devoir remplacer ce récalcitrant.
Ce matin j’ai fait une erreur de casting. J’ai travaillé toute la matinée pour installer et mettre en marche le nouveau groupe froid de mon congélateur alors que là ou je vais ce n’est pas du froid dont je vais avoir besoin mais bien du chaud.
Et justement, au moment de préparer le repas je m’aperçois que mon chauffe-eau ne fonctionne plus. Quelle guigne, quelle poisse ! En fait l’eau chaude peut être produite par échange thermique lorsque le moteur fonctionne mais également grâce à une résistance avec l’électricité fournie par le groupe (ou le quai). C’est la résistance qui est coupée.
Il faut également que je m’occupe du chauffage à circulation d’eau chaude que je n’ai jamais mis en marche. Je vais en tout premier lieu faire fonctionner le radiateur du carré avec l’eau chaude du moteur comme pour le chauffe eau. Ensuite je vais essayer de mettre en marche ma chaudière à gasoil qui a bien souffert lors de mon tour du monde en étant aspergée d’eau de mer dans le très mauvais temps.
Comme vous le voyez, à chaque fois les sources d’énergie sont doublée, l’eau chaude est générée par le fonctionnement du moteur ou par l’électricité et le chauffage est généré par le moteur ou par la chaudière. Au moment de larguer les amarres il faudra que tout fonctionne mais le plus important est le moteur car dans les canaux de Patagonie il est utilisé tous les jours de nombreuses heures. Je vous en reparlerais.
Ma grande chance est la conception même de mon bateau. La coque est composée d’une partie extérieure en fibres de verre qui peut atteindre 17 mm par endroit puis par de la mousse alvéolée à structure fermée dont l’épaisseur est de 4 cm pour la partie coque elle-même et 6 cm pour le roof , puis à nouveau d’une petite épaisseur de fibre de verre ! Avec une telle isolation je peux chauffer Harmattan avec une simple bougie !
A bientôt
Jean-Louis
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"coucou capitaine , je vais suivre avec attention ton périple car je rêve d’aller y faire un grand tour ... Peut être l’année prochaine .. Bon voyage et vite de tes nouvelles . Marie Lannion ( et Bernard)" Envoyé par lannion marie le 28-02-2016 à 21:11
Sat, 27 Feb 2016 22:00:00 GMT - De la productivité 32°02 S 52°06 W
Sat, 27 Feb 2016 22:00:00 GMT - 32°02 S 52°06 W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France.
Bonjour à tous,
A force de visiter des pays, alors que mon cerveau tourne en permanence autour de problèmes et de solutions de gestion et d’économie, je ne peux m’empêcher d’effectuer des comparaisons.
Dans tous les pays il y a des riches et des pauvres mais dans certains pays il y a énormément de pauvres. Ce qui me frappe dans tous ces pays c’est le manque de productivité des petits emplois. Je suis intimement persuadé qu’un emploie qui ne produit pas de richesse est un emploie inutile.
Pour illustrer mon débat je vais citer trois exemples vécus au Brésil : - Dans tous les supermarchés, à chaque caisse il y a une personne (parfois deux) en plus de l’hôtesse de caisse pour mettre dans des sacs en plastique les marchandises des clients - Dans les stations service des pompistes attendent en permanence le client. Ils passent leur temps à discuter. - Lorsqu’il faut un jardinier on en embauche 5 qui passent des heures ensembles à l’ombre d’un arbre à attendre que la fin de journée arrive.
Certain pensent que le travail se partage, il n’en est rien, c’est la pauvreté qui se partage. Il serait préférable que tous ces gens soient payés à suivre des formations valorisantes. Le coût pour la société serait le même mais à la fin c’est l’ensemble du pays qui progresserait.
Je veux insister : Tout travail qui ne produit pas de richesse est un travail inutile pour le pays et pour l’ensemble de ses habitants, le mot « richesse » devant être pris au sens le plus large du terme.
Depuis deux jours je n’arrête pas. Hier matin approvisionnement. Hier après-midi ma mission est de trouver du cash. Je n’ai plus de monnaie, il me faut quelques centaines de Réals. Opération à première vue facile, mais non. Je suis parti juste après déjeuner sans même avoir pris le temps de faire la vaisselle et je suis rentré à 18 heures.
Qu’ai-je fait tout l’après-midi ? Marché, marché, marché ! J’ai parcouru la ville dans tous les sens et j’ai ainsi visité une dizaine de banques avant de trouver enfin un distributeur de bonne volonté. Soit ils ne prennent pas les cartes étrangères, soit ils sortent un tas de prétextes pour refuser de donner des billets. A la fin je commençais à douter de réussir.
Ce matin à nouveau marche à pieds pour trouver une quincaillerie. Et cet après-midi démontage du chauffe-eau pour récupérer la résistance. Beaucoup de travail car il faut démonter plein de choses autour. Ce soir ce n’est pas terminé.
Un mal pour un bien, cela m’a permis de retrouver les pales perdues de ma pompe à eau de mer qui s’étaient toutes rassemblées à l’entrée de l’échangeur de température. Le moteur va refroidir beaucoup mieux sans cet amas de pales !
Mon copain Angelo m’a donné un logiciel qui permet de connaître les heures et les courants de marées partout dans le monde. Je pensais avoir cette information dans ma cartographie mais c’est une fausse information. Ces données me manquaient énormément lorsqu’il était question d’entrer ou de sortir dans un estuaire comme ici. C’est toujours beaucoup plus facile d’aller avec le courant.
Contrairement aux croyances communes, le problème des marées dans certains endroits du monde est extrêmement complexe. Il peut y avoir 4 marées une journée puis une seule le lendemain !
Je commence à avoir une bonne visibilité sur la météo des prochains jours et je reprendrais certainement la mer mercredi.
Mon, 29 Feb 2016 22:00:00 GMT - Coup de vent devant 32°02 S 52°06 W
Mon, 29 Feb 2016 22:00:00 GMT - 32°02 S 52°06 W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France.
Bonjour à tous,
Mon séjour au Brésil va bientôt se terminer.
Hier j’ai remonté le chauffe-eau que j’avais démonté samedi pour rien. Je ne le savais pas, il suffit de tirer sur le thermostat pour qu’il vienne ! C’est bien lui qui est en panne. Maintenant il va falloir trouver la pièce, sinon la nouvelle pièce viendra comme le reste, dans ma valise.
Nous avons déjeuné ensemble, Angelo, Antonella et Roger, un anglais qui navigue dans la région. Il nous a un peu effrayés en nous parlant des ports de l’Uruguay où aucun marin n’est là pour aider et où il faut attraper des bouées ! Seul, s’il y a un peu de vent, cela risque d’être sportif.
Puis j’ai commencé à travailler sur mon chauffage. Je n’ai jamais eu l’occasion de m’en servir mais, en Patagonie un chauffage est essentiel, ne serais-ce que pour faire sécher l’intérieur du bateau. Malgré tout pas d’affolement, je vais avoir au moins 8 mois à Piriapolis pour préparer Harmattan.
Pour l’instant notre progression vers le Sud s’avère difficile, un coup de vent force 8 est annoncé pour samedi matin avec des vents qui vont nous venir droit dans le nez. Cela veut dire qu’il faudrait impérativement être à Piriapolis vendredi dans l’après-midi.
Ce matin nous avons fait les formalités de sortie. Nous n’avons pas eu de problème, tout le monde était adorable et à 11h nous en avions terminé. Du coup Angelo et Antonella ont décidé de partir dès cet après-midi bien qu’un vent de force 4 de face soit annoncé pour demain après midi et mercredi matin.
Pour ma part ce n’était pas possible, je devais faire l’approvisionnement mais je vais peut-être partir cette nuit quitte à tirer des bords, tout ce qui sera fait restera en moins à faire. Mon problème de pilote automatique défaillant complique tout. Cependant, si cela devenait difficile je pourrais toujours m’arrêter à La Paloma, à 180 Miles d’ici mais je préférerais tout de même rejoindre ma destination finale qui se trouve à 250 Miles.
Le Brésil restera à jamais marqué dans mon souvenir par cette troupe de Carnaval vues à Salvator de Bahia. Voici ce que j’écrivais alors :
A l’avant deux porteurs de petits parasols précédaient une jeune noire pas d’une beauté foudroyante, pas maquillée, portant une longue robe jaune assez simple, échancrée sur les côtés mais qui dansait divinement bien. J’aurais pu la regarder pendant des heures tellement elle était expressive.
Juste derrière quelques danseurs et danseuses vêtus également de jaune précédaient plusieurs vieilles femmes noires tout de blanc vêtues avec d’amples robes à cerceaux. Puis des enfants avec des habits du même jaune étaient suivis par les musiciens. Toute la troupe dansait au rythme d’une musique africaine faite pour beaucoup de percussions, accompagnant la voix éraillée d’un vieux noir qui chantait ou plus exactement psalmodiait la complainte mélancolique des esclaves au travail. C’était magnifique, émouvant, poignant, beau à pleurer, prenant à tomber à la renverse.
Voilà, il va maintenant falloir patienter quelques jours car je vous le rappelle, je n’ai pas de communication en mer (et donc pas de météo non plus).
Thu, 03 Feb 2016 12:00:00 GMT - Bonjour Uruguay 34°60 S 54°47 W
Thu, 03 Feb 2016 12:00:00 GMT - 34°60 S 54°47 W
9h00 heure du bord, 12hTU et 13h en France.
Bonjour à tous,
Juste devant moi ce matin, la belle station estivale de Punta Del Este (Encore un très beau nom). J’ai finalement largué les amarres à zéro heure quarante cinq mardi afin de profiter de la marée descendante et du courant qui va avec. Encore merci à Angelo pour son logiciel de prévision de marées dans le monde entier.
Comme d’habitude, je me suis régalé à descendre ce chenal jusqu’à la mer, pendant 15 Miles en pleine nuit. Il faut être extrêmement attentif, avoir un œil sur chaque lumière, sur chaque ombre, sur chaque forme. Des petits bateaux de pêche encombrent le passage alors que d’énormes cargos de plus de 300 mètres de long essaient de se glisser jusqu’au quai.
La première nuit a été calme, progression au moteur par manque de vent. Puis le vent est arrivé. Il faut que je m’habitue, je ne suis plus sous le régime de vents tropicaux, au revoir la régularité des alizés. En fait je passe mon temps à revoir le réglage de mes voiles car le vent change en permanence en force et en direction.
C’est une autre façon de faire de la voile. J’aime bien également mais en solitaire cela fini par être fatiguant. Adieu les nuits de douze heures que j’ai connues sous les tropiques. Ce n’est pas ici que je vais porter mon spi pendant 8 jours sans jamais le descendre ni le régler.
Ma grand voile n’en peut plus, elle n’ira pas plus loin que Piriapolis. La toile est totalement cuite par le soleil des tropiques et elle se déchire pour un oui ou pour un non. Il faut dire qu’avec 52 000 Miles au compteur, elle a amplement mérité de prendre sa retraite. Je vais en commander une neuve mais j’aurais du mal à la mettre en déchetterie. Dommage, il n’existe pas de cimetière pour les voiles méritantes.
A midi trente neuf ce mercredi je passe la frontière virtuelle et me retrouve dans les eaux territoriales uruguayennes. Bonjour l’Uruguay, au revoir le Brésil mais pas la Caïpirinha car j’ai pris soin d’embarquer deux bouteilles de Cachaça, le rhum brésilien.
Je descends le pavillon de courtoisie brésilien qui est en lambeaux mais, erreur du Capitaine, je n’ai pas à bord le magnifique pavillon uruguayen.
Puis, en milieu d’après-midi je capte une radio uruguayenne, comme c’est bon de retrouver enfin la belle musique de la langue parlée espagnole. Cela fait plus de treize mois que je suis arrivé au Brésil, c’est beaucoup, c’est trop. Je ne parle pas plus l’espagnol que le portugais mais je comprends beaucoup plus facilement et puis j’aime cette langue.
Progressivement, au fur et à mesure que je fais du Sud, la température régresse. A l’intérieur du bateau la température est tombée à 22° et ce mercredi soir, pour la première fois, j’ai dû enfiler un maillot sous la chemise, remplacer le short par un pantalon long et mettre le ciré pour sortir. Un vent force 6 sur la hanche arrière bâbord nous a permis d’afficher 150 Miles au compteur sur les dernières 24 heures !
Et puis, la nuit venue, je suis scotché par un spectacle encore jamais vu. Autour de moi la mer est illuminée par des centaines de moutons phosphorescents. La lune ne se lèvera qu’en milieu de nuit et la lumière dégagée est exceptionnelle.
Vers onze heures ce matin, je vais pouvoir poser mon ancre dans la Bajo Bostin, la baie entre Punta Del Este et l’Isla Gorriti afin de me reposer un peu, la dépression prévue pour samedi s’étant dégonflée, certainement devant notre détermination. Je repartirais certainement demain pour les 4 heures de navigation qui vont me conduire à Piriapolis.
Fri, 04 Mas 2016 10:00:00 GMT - Le Rio de la Plata 34°54 S 55°05 W
Fri, 04 Mas 2016 10:00:00 GMT - 34°54 S 55°05 W
7h00 heure du bord, 10hTU et 11h en France.
Bonjour à tous,
Je quitte l’océan Atlantique ce jeudi matin vers 10 heures pour entrer dans le Rio de la Plata. L’embouchure du fleuve qui est très strictement délimitée par la pointe « Punta Del Este » au Nord et par le « Cabo San Antonio » au Sud fait 118 Miles de large, soit presque 200 kilomètres !
Le Rio est bordé au Nord par l’Uruguay dont la capitale Montevideo est un port situé à environ 65 Miles de l’embouchure. La rive Sud est Argentine. La capitale Buenos Aires est également un port sur le Rio de la Plata situé à 138 Miles du Cabo San Antonio. Toute cette région, ces villes m’attirent et j’ai hâte de découvrir cette métropole qui me fait tant rêver, Buenos Aires.
Le vent souffle d’Est aux alentours de 18N avec rafales à 23. D’une part je suis fatigué par ces trois dernières nuits sans beaucoup de sommeil et d’autre part je ne me vois pas attraper au lasso sans aucune aide les bouées du port de Piriapolis avec ces rafales.
Aussi j’ai décidé de mouiller l’ancre à l’abri de la Punta Del Este. Mais lorsque j’arrive le coin ne me plait pas trop, c’est au cœur de la ville et seuls sont mouillés ici deux remorqueurs. Je décide de poursuivre.
Bien m’en prends, en regardant attentivement la carte je découvre à une douzaine de Miles avant Piriapolis un mouillage très bien abrité et certainement beaucoup plus tranquille qu’en pleine ville.
Dès que j’approche je sais que je vais être bien derrière ce long promontoire appelé Punta Ballena. C’est une longue avancée assez haute et relativement étroite dont la partie supérieure est couverte d’herbe rase. Les flancs abrupts tombent dans la mer et sur le dessus coure une « Ruta Panoramica ».
Lorsque j’arrive sur la pointe je constate qu’un groupe pratique le vol de pente avec des planeurs modèles réduits, une autre de mes passions. Dès que je passe derrière, la mer s’aplatie et je m’enfonce alors jusqu’à la racine de l’avancée sur plus d’un Mile et demi.
Ce parcours est un véritable enchantement, je découvre une face extrêmement sympathique de l’Uruguay, toute cette avancée est une zone où sont construites des résidences de rêve. Il y a des « condominiums » mais également de très belles demeures privées.
Une construction m’attire particulièrement. Bravo monsieur l’Architect, c’est magnifique. Je pourrais être en Méditerranée, en Grèce par exemple, tout est blanc et surtout tous les éléments qui la composent sont différents. Il y a un peu du style arabe, j’aime énormément cette réalisation.
Je mouille finalement au bord d’une plage de sable blanc, au fond de la baie. Je suis un peu à l’abri du vent, le soleil brille et je passe une agréable journée à me reposer et à faire un peu de ménage et de rangement. Je fabrique également un lasso avec une amarre et je m’entraine à attraper des bouées virtuelles sous la forme de bulles qui passent.
Ce matin le vent est totalement tombé, je lève l’ancre à 6h30. Il fait frisquet, pas plus de 20 degrés. L’épreuve des bouées commence à 10 heures.
Mon, 07 Mars 2016 00:00:00 GMT - Piriapolis 34°53 S 55°17 W
Mon, 07 Mars 2016 00:00:00 GMT - 34°53 S 55°17 W
21h00 heure du bord, 0hTU et 1h en France J+1.
Bonjour à tous,
J’imaginais Piriapolis à l’image de Port Saint Louis du Rhône, mais non, ce n’est pas un No Man’s Land. C’est une petite station balnéaire très sympathique bordée par une plage de sable blanc que longe la Rambla de Los Argentinos avec, tout au bout de celle-ci, le magnifique Hôtel Argentino Casino & Resort. Il y a plein de magasins et de restaurants divers. Ici on vit essentiellement du tourisme pendant la haute saison estivale, c’est-à-dire de mi-décembre à mi-mars.
La marina est coincée entre la mer et une colline assez haute. Un télésiège permet d’atteindre le sommet afin d’admirer la vue. Dès que l’on sort du centre ville il y a pleins de petits cottages et de petits bungalows pour les touristes. Construits dans des sous-bois on doit s’y sentir bien.
Tout est entretenu méticuleusement, mes premières impressions de l’Uruguay sont très favorables. J’avais lu que c’était la Suisse de l’Amérique du Sud, c’est exactement l’impression que cela me donne.
Je suis donc arrivé vendredi vers 10 heures, il n’y avait pas de vent et tout s’est bien passé. J’avais prévu une amarre qui flotte pour attraper les bouées mais, en fait il faut au contraire une amarre qui coule !
Le gardien de la marina était là sur le quai pour m’aider et, comme j’avais prévenu par VHF de mon arrivée, un zodiac de l’Armada (la marine nationale) est arrivé. Gentiment les militaires m’ont proposé de prendre mes aussières à l’avant pour les passer sur les bouées.
Ceux qui connaissent déjà cette marina pourraient la trouver bien changée car d’énormes travaux ont été entrepris avec la construction de trois magnifiques pontons. Par contre c’est service minimum, mis à par le bureau d’accueil où j’ai effectué mon entrée et des toilettes, il n’y a rien.
Les formalités d’entrée en Uruguay ont été rapides, il faut noter simplement que pour la première fois lors de mon arrivée dans un pays étranger, les militaires de l’Armada m’ont demandé d’aller en ville faire des photocopies de mes différents documents (Passeport, papiers du bateau, documents de sortie du Brésil …).
Encore une surprise, ici on peu louer des vélos. J’en ai immédiatement loué un pour quinze jours. C’est une vieille trapanelle dont les vitesses ne fonctionnent plus, et dont le jeu au pédalier est impressionnant mais il me rend bien des services.
Samedi matin j’ai traversé la ville et j’ai trouvé un thermostat pour mon chauffe-eau, par contre tout va mal pour les pompes. J’avais déjà dû changer la pompe à gasoil du générateur, maintenant c’est la pompe à eau douce qui vient de me lâcher ainsi que la pompe à eau de mer (pour les toilettes).
J’avais des doutes sur ces deux pompes qui ont maintenant dix ans de bons et loyaux services et je préfère qu’elles me lâchent ici que dans les canaux de Patagonie. J’imaginais avoir du mal à en trouver mais finalement j’aurais deux pompes neuves demain matin et à un très bon prix.
J’ai un voisin un peu paresseux, c’est un lion de mer, une otarie mâle installée dans l’annexe d’un bateau à moteur. Il y en a plusieurs dans le port, ils n’ont absolument pas peur de l’homme et même, lorsqu’ils poussent ce rugissement rauque qui vient du font de leurs entrailles, personne n’a envie de les chicaner.
Je rentre mercredi dans huit jours, le 16 mars et je reviendrais le 19 avril pour continuer à travailler sur le bateau. J’ai trouvé un billet A et R à 800€ avec KLM, ce n’est pas cher du tout. Je passe par Buenos Aires et Amsterdam.
A bientôt
Jean-Louis
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"bonjour Jean-louis Je profite de ce jour exceptionnel pour te souhaiter un très joyeux anniversaire. Nous profitons de la Vendée malgré mes gros problèmes de santé ...... Patrick t embrasse et te souhaite un joyeux anniversaire à son marin préféré. En ce moment son livre de chevet Harmattan ! Je t embrasse et bon vent. Bises à Francine" Envoyé par MARIE Maryse le 08-03-2016 à 13:34
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"Depuis plusieurs années je suis vos exploits, et en rêve même parfois. Merci pour vos nombreuses descriptions et pour les voyages que nous faisons avec vous. Mais ce jour c’est pour vous dire : "Joyeux anniversaire"" Envoyé par Bonnet Marie-Jo le 08-03-2016 à 19:23
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"Depuis plusieurs années je suis vos exploits, et en rêve même parfois. Merci pour vos nombreuses descriptions et pour les voyages que nous faisons avec vous. Mais ce jour c’est pour vous dire : "Joyeux anniversaire"" Envoyé par Bonnet Marie-Jo le 08-03-2016 à 19:24
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"Depuis plusieurs années je suis vos exploits, et en rêve même parfois. Merci pour vos nombreuses descriptions et pour les voyages que nous faisons avec vous. Mais ce jour c’est pour vous dire : "Joyeux anniversaire"" Envoyé par Bonnet Marie-Jo le 08-03-2016 à 19:24
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"bonjour mon ami jean louis, je viens de lire d’affilée les derniers blogs de février et mars. Une fois de plus la maintenance du navire occupe beaucoup de temps il va bientôt prévoir une maintenance "préventive"... Toujours des rencontres sympathique au fil des escales, bravo pour la solidarité des marins en mer. Tu rentres le 16 et nous partons à Bogota le 17, nous aurions pu presque nous croiser dans le ciel de l’atlantique. On se rappelle en france début avril bernard" Envoyé par bernard lannion le 09-03-2016 à 11:48
We, 09 MArs 2016 21:00:00 GMT - Une journée de fête 34°53 S 55°17 W
We, 09 MArs 2016 21:00:00 GMT - 34°53 S 55°17 W
19h00 heure du bord, 21hTU et 22h en France.
Bonjour à tous,
Hier grande journée de fête à bord d’Harmattan. Non, ce n’est pas spécialement pour la journée de la femme mais comme tous les ans à la même date c’était mon anniversaire. 66 ans déjà, le temps passe trop vite. A chaque fois, lorsque je suis loin de la maison, j’essaie d’en faire une journée inoubliable.
Il y a quatre ans c’était à Saint Hélène avec le Consul de France et les copains de mouillage, l’année d’avant c’était avec mon copain Jacky dans une réserve animalière au Sri Lanka devant un plateau de jumbo-prawns absolument succulentes. Cette fois c’était avec Antonella, Angelo, Gérard et Hervé, deux montagnards navigateurs d’Annecy.
Antonella est une artiste, sur sa carte de visite sa profession apparaît : « art teacher, illustrator ». Elle est adorable et me fait beaucoup penser à ma copine Pétra, la grande allemande du bateau Largyalo. Elle est arrivée pour le déjeuner avec un cadeau que j’ai immédiatement adoré. C’est un dessin d’Harmattan et de son capitaine. Je vais l’afficher dans mon bureau.
Nous avons passés un excellent moment, j’avais mis les petits plats dans les grands et j’avais même trouvé une bouteille de champagne Mumm Cordon Rouge ! J’ai tenté une purée de courgettes à ma façon que tout le monde a adorée. Et puis il y avait le fameux gâteau d’anniversaire fait maison que Jacky connaît bien.
Nous avons terminé de déjeuner passé 17 heures. Le temps de faire deux ou trois choses urgentes sur Harmattan, de répondre aux différents mails et SMS, de passer quelques appels de remerciement et j’ai fini la vaisselle à 22 heures, bien content ensuite de me jeter sous la couette.
Je n’ai toujours plus d’eau courante à bord car je suis passé chercher mes pompes neuves à 19h10 et la boutique fermait à 19h ! Pas de chance, le mercredi c’est fermé. J’espère les récupérer demain car sans eau pas de lessive. Sinon pour le reste je me suis adapté. Je me douche grâce à une casserole et j’ai tiré un tuyau avec un robinet jusqu’au hublot de la cambuse.
Encore un confort supplémentaire important en Uruguay par rapport au Brésil, c’est de la vraie eau potable qui sort des robinets sur le quai. Au Brésil l’eau était verdâtre, pleine de petites micro-algues. D’ailleurs chez les marchands de glaçons c’était toujours indiqué « filtrado » pour spécifier que l’eau avait été filtrée.
La monnaie locale est le Pesos, si vous sortez 10 000 Pesos vous êtes débité d’environ 270€. La vie est un peu moins chère qu’en France. Entre le vin uruguayen, le vin argentin et le vin chilien la concurrence est rude. De ce fait on trouve d’excellents Merlot ou Cabernet Sauvignon entre 3 et 5 euros la bouteille.
Dans la journée il fait entre 22 et 25 degrés et la nuit le thermomètre descend autour des 17°. Le climat se partage entre de très belles journées très ensoleillées et des petits coups de vent de Sud Est.
Le fait d’être en centre ville et d’avoir un vélo pour se déplacer est un confort inestimable. Je me réjouie à l’avance de passer plusieurs mois ici.
Fri, 11 Mars 2016 21:00:00 GMT - Tous égaux ? 34°53 S 55°17 W
Fri, 11 Mars 2016 21:00:00 GMT - 34°53 S 55°17 W
19h00 heure du bord, 21hTU et 22h en France.
Bonjour à tous,
Depuis quelques dizaines d’années notre civilisation est sur une pente descendante. La pensée politiquement correcte est que tous les humains sont égaux alors que factuellement rien n’est plus inexacte d’une part et d’autre part c’est en laissant se cultiver les différences qu’une civilisation va de l’avant.
Tout gamin, lorsque j’étais à l’école primaire ma maîtresse m’a enseigné que l’humanité était composée de différentes races. Aujourd’hui ce mot est devenu un « gros mot », quelle ânerie ! Comment peut-on penser qu’en supprimant le mot race on va supprimer le racisme. Nous avons tous les mêmes droits, cela ne veux pas dire que nous sommes égaux.
Au contraire nous sommes tous différents et c’est une énorme chance. Chacun a reçu à la naissance une dotation composée de points forts et de points faibles. Il s’agit du physique, on est grand, on est petit, on est musclé ou pas, on a des longues jambes permettant de courir vite ou pas, on est trapu ou bien élancé, on est habile ou pas …
Dans cette dotation il y a également les capacités intellectuelles. On est doué pour les langues ou pas, on aime les chiffres, on a de la logique ou bien pas trop, on a un grand pouvoir d’analyse, on est hypersensible, on a la fibre artistique, on est capable de beaucoup de concentration, on percute rapidement ou bien on va tout au fond des chose mais avec du temps, on est astucieux, on est technique ….
Par contre l’énergie, la niaque, l’ambition, la volonté, le besoin de toujours aller plus loin fait-il partie de la dotation initiale ou bien est-ce un acquis ? C’est sûr, certains sont indolent et nonchalant alors que d’autre son hyperactifs.
Finalement l’important est de se connaître parfaitement et de s’appuyer sur ses points forts pour avancer en essayant de trouver des voies dans lesquelles nos points faibles ne nous gênent pas trop.
Pour ma part je ne peux que remercier la nature pour la dotation que j’ai reçue. Je suis imperméable aux langues, je n’ai pas trop de muscles, j’ai énormément de mal avec certaines formes d’art mais je suis astucieux, j’adore l’analyse, les chiffres sont comme une drogue pour moi, tout ce qui est technique est innée et surtout j’ai une soif de vivre inépuisable et j’adore me donner des défis à relever.
Harmattan est un grand bateau et je suis en train de le désarmer. Il faut entre autre hisser les voiles en les lavant à l’eau douce puis les laisser sécher. Ensuite il faut les transférer sur le quai pour les plier. Quel boulot tout seul avec des voiles si grandes ! Mon génois fait 65 m² et environ 60 Kg. Le tissus est enduit et a la consistance du carton.
En fait j’adore le challenge que représente le fait d’arriver à tout faire seul. En l’occurrence pour ce génois (et pour la Grand Voile) j’ai une technique, je place la voile sur un passe avant en tirant sur le point de drisse (la partie la plus pointue de la voile). Progressivement je mets des rabans (des petits morceaux de cordes pour serrer la voile) tous les deux mètres environ.
Puis je tire, je pousse, je lève, je dégage le coin qui s’est pris dans un accastillage (c’est continuel). J’ai l’impression d’être une fourmi, je courre d’un côté et de l’autre, je mets du temps mais à la fin la voile se retrouve sur le quai. Une fois pliées, j’ai installée une tyrolienne grée en haut du mât d’artimon pour faire passer les lourds sacs du quai sur le bateau.
Mes pompes fonctionnent. Une est tombée en panne au bout de deux heures ! Mais maintenant j’ai retrouvé de l’eau froide et de l’eau chaude avec mon chauffe-eau réparé. Ce matin j’ai recollé le fond de l’annexe qui prenait un peu d’indépendance. J’ai également avancé le problème du chauffage et j’ai trouvé une femme qui a l’habitude de réparer ou même de construire des capotes. Elle vient demain matin au bateau pour me faire un devis.
Tout s’encliquète comme il faut, les différents problèmes sont en train de trouver des solutions et je vais prendre l’avion mercredi matin avec la satisfaction d’avoir réussi la mission que je m’étais donnée. Je sais que, lorsque je reprendrais la mer, mon bateau sera prêt à affronter les mers du Sud.
Tue, 15 Mars 2016 12:00:00 GMT - Le maté 34°53 S 55°17 W
Tue, 15 Mars 2016 12:00:00 GMT - 34°53 S 55°17 W
9h00 heure du bord, 12hTU et 13h en France.
Bonjour à tous,
Déjà à Rio Grande do Sul j’avais remarqué quelques hommes se promenant dans les rues avec dans une main une sorte de tasse de laquelle dépasse une pipette en métal et sous le bras une bouteille thermos. Etrange, que cela peut il bien être ?
Ici c’est une institution, au moins un homme sur deux ou sur trois et certaines femmes portent en permanence cet équipement, quel étrange comportement. Avec un seul bras de libre la productivité n’est pas là ! Et puis, au supermarché j’ai vu tout un linéaire consacré à ce produit. Il s’agit du Maté.
C’est une infusion traditionnelle issue de la culture des Amérindiens Guaranis. Comme le thé, elle est réalisée à partir de feuilles d’une plante sud-américaine que l’on a torréfiée et broyée. Le maté est vendu en sachet de 500 gr ou un kilo et, comme pour le thé, il existe de nombreuses variétés (entre 100 et 200). Comment choisir ?
Cette boisson est un peu similaire au café ou au thé, elle est cardiotonique, diurétique et très stimulante. La tasse, généralement portée dans la main droite, s’appelle la calebasse. La boisson, en générale chaude est aspirée au moyen d’un tube métallique dont la partie inférieur forme une sorte de filtre, la bombilla.
On dispose avec soin l’herbe dans la calebasse avant d’ouvrir la thermos et de verser dessus l’eau chaude. On peut ainsi déguster puis rajouter de l’eau chaude et ainsi de suite. Certains la consomme avec du sucre, d’autre sans. Cette boisson aurait un effet important contre le cancer.
Pour continuer dans les produits que l’on trouve ici, il y a la délicieuse bière Millers fabriquée à Milwaukee. Ce n’est pas parce qu’elle vient du berceau des fameuses motos Harley Davidson mais c’est pour moi une des meilleurs bières au monde.
Pour ma part je continue à hiverner le bateau. Samedi j’ai mis le chauffage à circulation d’eau en marche. Pour l’instant seul le radiateur du carré fonctionne. Lorsque le moteur tourne le radiateur devient brulant et produit une douce chaleur. Par contre, mauvaise nouvelle, la chaudière additionnelle est hors d’usage, rongée par le sel.
La raison en est un montage mal étudié, mea culpa. Dans le très gros temps, lorsque les déferlantes recouvrent le bateau et que celui-ci est très gité l’eau de mer rentre par le pot d’échappement. Je dois réinvestir et améliorer ce point.
Dimanche je me suis occupé du puits de chaîne. J’y ai passé l’après midi, la chaîne était rouillée et prise en amas et j’ai dû libérer chaque maillon au marteau. Vous imaginez, j’ai 100 mètres de chaîne. Je ne suis pas une exception, c’est le problème des bateaux de grand voyage. Dans certains mouillages avec de la vase qui colle, on remonte la chaîne avec cette gangue et comme c’est de la vase salée la chaîne finie par rouiller.
Après j’ai dû nettoyer la baille à mouillage et mettre l’annexe à l’eau. En remontant sur le bateau l’amarre m’a échappée et l’annexe partait. Quelques dixièmes de secondes pour réfléchir et j’ai dû plonger tout habillé pour la ramener à la nage. La même mésaventure m’était déjà arrivée aux îles Marquises, à Hiva Oa. Il faut que je prenne des mesures pour que cela ne se reproduise pas en Patagonie au milieu des glaçons !
Hier j’ai recollé l’autre partie du fond de mon annexe, j’ai encore du travaille dessus car elle doit être parfaite, dans les canaux l’annexe est vitale. Et puis j’ai démonté l’hydraulique de mon pilote automatique. Le vérin est dans ma valise je vais le faire remettre à neuf à Paris.
J’ai également hiverné le moteur hors-bord. J’ai démonté et nettoyé la pompe à essence et le carburateur puis je l’ai fait tourner en projetant de l’eau douce dans les ouïes jusqu’à ce qu’il s’arrête en aillant vidé tout le carburant des canalisations.
Dimanche soir j’étais invité sur le bateau des savoyards et hier soir nous étions invités dans l’appartement qu’ont pris Angelo et Antonella. Soirée super sympa, nous étions sept avec Gérard, Hervé, Rudy et son amie. Ces deux derniers sont ici depuis un an et ils nous ont donné de multiples informations sur l’Uruguay.
Je prends le bus demain matin à 10 heures. Je rentre en France pour un mois et je reviens le 20 Avril pour continuer à préparer Harmattan pour sa prochaine navigation.
A bientôt
Jean-Louis
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"toujours heureux et en admiration de vous retrouver en mer en vous souhaitant de belles aventures " Envoyé par bernard Lafaye le 17-03-2016 à 10:53
Thu, 17 Mars 2016 10:00:00 GMT - Retour en France Entre Montevideo et Paris
Thu, 17 Mars 2016 10:00:00 GMT - Entre Montevideo et Paris
10hTU et 11h en France.
Bonjour à tous,
Qu’il est dur à enfiler ce jeans ! Je vis en short depuis deux mois et je ressens les chaussettes longues, le pantalon long et les chaussures lacées comme une véritable contrainte, une privation de liberté, presque un emprisonnement. Comme disait le Docteur Duhems à Fort de France, je suis un colibri. Le mot de la langue française que je préfère est « liberté » avec « tolérance » bien sûr puisque c’est la liberté des autres.
Mardi soir j’ai effectué une révision des roulettes de ma valise avec déblocage et projection de WD40. Elle aussi à 52 000 Miles au compteur, soit plus de deux fois le tour du monde. C’est son dernier voyage, je vais lui accorder la retraite.
Je quitte Harmattan à 8 heures ce mercredi, c’est une belle matinée d’automne, il fait déjà chaud et le soleil brille dans un ciel tout bleu. Hier le vent est repassé au Nord et les températures sont remontées agréablement avec 28 degrés en plein après midi.
Mon voyage commence par une marche d’environ deux kilomètres pour rejoindre le terminal des bus. J’emprunte la « rambla » qui longe la mer, c’est agréable, le béton des trottoirs est lisse et les roulettes de la valise tiennent le choc. Des bancs dans des espaces ombragés jalonnent le parcours.
L’heure et demie de bus entre Piriapolis et Montevideo me permet de découvrir un peu plus l’Uruguay. C’est effectivement la petite Suisse sud américaine. Les maisons sont magnifiques, les pelouses vertes et parfaitement tondues, tout est propret. Nous longeons de longues plages de sable blanc et de l’autre côté de la route c’est la pampa avec des grands herbages et des petites forêts clairsemées.
L’aéroport de Montevideo est très futuriste, petit à l’image du pays mais d’une architecture surprenante. J’aime beaucoup. Si j’étais architecte j’adorerais dessiner des aéroports, je trouve qu’ils permettent de laisser libre cours à la créativité.
Après 25 minutes de vol, j’arrive à Buenos Aires, 50 minutes pour changer d’avion ce n’est pas beaucoup, mais je sais que dans les douze mois qui viennent je vais fréquenter assidument cet aéroport. Les vols entre Ushuaia et Paris ont des escales de 24 heures à Buenos Aires.
Déjà, à l’automne nous allons y passer quelques jours avec Francine. J’ai hâte de découvrir cette ville. Bien qu’au bord du Rio de la Plata elle se trouve à plusieurs centaines de kilomètres de la mer et le climat n’est pas du tout le même qu’à Piriapolis, il fait déjà 33 degrés à l’ombre.
Le Boeing 777 de KLM est neuf, les nouvelles cabines sont beaucoup plus sympa mais, malheureusement les sièges ne s’inclinent presque plus vers l’arrière. Impossible de dormir dans ces conditions. Les 13 heures de vol passent tout de même rapidement grâce à quelques bons films.
Nous atterrissons à Amsterdam-Schiphol vers 9h45 ce jeudi matin et je tombe dans une autre dimension point de vue aéroport. Il me faut 45 minutes pour rejoindre la porte d’embarquement du vol Air France qui me conduira à Paris. C’est bon pour les mollets !
Je serais au bureau en début d’après-midi, je vais retrouver ma famille. C’est bon de rentrer chez soi et de retrouver des repères de stabilité.
Wed, 23 Mars 2016 10:00:00 GMT - L’équilibre A Cergy
Wed, 23 Mars 2016 10:00:00 GMT - A Cergy
10hTU et 11h en France.
Bonjour à tous,
Que c’est bon de rentrer en France ! Lorsque j’atterrie à Roissy ce jeudi vers 13h30, la journée est magnifique, tout est en place pour m’accueillir. L’anticyclone est là, le ciel est tout bleu et une légère brise d’Est donne à cet après-midi une belle impression de début de printemps.
J’adore ces retours après deux mois passés à l’étranger. La vie est belle. Francine et Didier sont venus me chercher, il est 14h15 lorsque nous sortons de l’aéroport et nous filons au restaurant, puis direction le bureau. Nous allons immédiatement voir les derniers travaux, la dernière construction et je retrouve mon fils Christophe et mon gendre Rémi.
J’ai énormément de chance, j’ai autant de plaisir à retrouver ma vie terrestre qu’à retourner à mon bateau après quelques semaines de travail. Je retrouve ma famille, mes petits enfants et mon travail qui est une véritable passion. L’équilibre entre ma vie sur le bateau et ma vie à terre est idéal. C’est ce qui fait la qualité de ma vie.
Vendredi matin je prends la voiture pour retourner voir les travaux en cours, j’enclenche la FM, un morceau de variété vient de démarrer et immédiatement l’émotion est là, dès les premiers instants je suis séduit. Christophe Maé chante « Il est où le bonheur », souvent il est là mais on ne s’en aperçoit que lorsqu’il s’en va. C’est un instant magique, un de ces instants qui me manquent énormément lorsque je suis à l’étranger.
Puis, ce weekend l’hiver revient, nous passons la journée de dimanche enfermés à la maison. C’est bon, c’est cocoune, j’alimente en permanence le feu dans la cheminée, j’étais également en manque de ces dimanches d’hiver passés en famille au coin du feu. En fait c’est bon d’être en manque, le pire c’est la routine, métro, boulot, dodo !
Et puis lundi matin est un grand moment. Avec mes deux garçons Christophe et Didier, ainsi que mon gendre Rémi, nous prenons notre premier cours afin d’obtenir le niveau 1 de plongée. Nous sommes tous les quatre au bord de la fosse, c’est bon de se lancer dans ce genre d’épreuve en famille. Pour les jeunes c’est facile, ils descendent rapidement jusqu’à 6 mètres. Mais pour moi c’est plus difficile, je n’aime pas l’eau et avec l’âge on est moins téméraire.
J’ai porté le vérin de mon pilote chez un spécialiste de la remise à neuf des vérins. Je dois le récupérer ce soir. Je n’ai pas encore le coût mais ce sera certainement beaucoup moins cher qu’un neuf. Je vais remonter ma pompe de pilote neuve et garder la pompe actuelle qui fonctionne encore en réserve.
Je viens de recevoir le devis pour la fabrication d’une capote neuve. C’est très abordable et j’ai donné mon accord. Avec les vents catabatiques que je vais rencontrer en Patagonie je ne pouvais pas continuer avec ma vieille capote qui se serait arrachée dès le premier soir.
Je m’occupe également à trouver une chaudière pour mon chauffage. J’aimerais retourner en Uruguay le 19 avril avec une chaudière neuve pour l’installer immédiatement. En effet, l’hiver va arriver et je serais content d’avoir un chauffage à bord pour travailler dans le bateau.
Sat, 02 apr 2016 18:00:00 GMT - La France à l’arrêt A Cormeilles en Vexin
Sat, 02 apr 2016 18:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Nous sommes déjà au mois d’avril, j’ai l’impression que l’aiguille du temps tourne de plus en plus vite. Quel choix cornélien, choisir entre vivre la vie à fond et la voir passer trop vite ou bien rester pépère et la voir trainer en longueur en s’ennuyant à mourir.
J’ai récupéré le vérin de mon pilote automatique, pour 150€ il est neuf. Dans un vérin seuls les joints et les clapets s’usent. En les changeant le vérin se retrouve à l’état neuf. La fiabilité du pilote automatique est extrêmement importante lorsque l’on voyage en solitaire et lors de ma dernière ballade je dois dire que je n’étais pas tranquille. Je vais repartir avec toute l’hydraulique neuve et c’est psychologiquement très confortable, surtout dans les mers difficiles du grand Sud.
Je me suis occupé également de solutionner mon problème de chaudière. Celle que j’avais montée en 2006, totalement rongée par l’eau de mer lors de mon premier tour du monde, était bonne à mettre aux « monstres ».
Encore une fois j’ai pu constater les disfonctionnements effarants de notre pauvre France. Il existe deux fabricants de chaudières, Eberspächer et Webasto. Ce sont deux sociétés allemandes. Je me suis aperçu que ces produits sont extrêmement mal distribués en France et que les trouver relève du parcours du combattant.
Le meilleur prix que j’ai trouvé en France pour le model que j’ai choisi est de 3300 €. Mais en cherchant sur la Belgique, l’Allemagne et la Hollande j’ai fini par acquérir le même model pour 1300 € port inclus ! Bien entendu j’ai passé un jour et demi sur Internet et j’ai dû traduire de nombreuses pages écrites en allemand ou en néerlandais mais la différence de prix est ahurissante.
De plus je suis maintenant sûr de trouver des pièces détachées si toutefois j’en avais besoin. La France est à l’arrêt total, les gens ne se battent plus, les réseaux commerciaux ne sont plus optimisés, comme les volumes ne sont plus là on essaie d’augmenter les marges et les volumes diminuent encore plus ….
Nous venons d’arrêter nos bilans, encore une fois les taxes et impôts augmentent malgré toutes les promesses de nos dirigeants. La dernière trouvaille est l’obligation de réintégrer la taxe sur les bureaux en Ile de France, cela signifie de l’impôt sur de l’impôt alors que la constitution l’interdit !
Mais ou passe tout cet argent ? Les communes, les départements, les régions reçoivent de moins en moins de fonds de l’état, que fait-on de ces montagnes de plus en plus grandes d’impôts et de taxes ?
Le chômage continue à augmenter, tous le monde ou presque était d’accord sur la nécessité absolue de revoir en totalité les règles du code du travail mais notre classe politique est incapable de faire aboutir des réformes qui sont pourtant vitales pour l’avenir du pays.
Existe-t-il quelqu’un capable de reprendre en main la destinée de notre pays ? Je me demande. Pour l’instant je ne vois personne. Il faudrait une sacrée poigne, du charisme, beaucoup de courage et de probité, une personne capable d’imposer à la France une démocratie autoritaire telle que je l’ai vue à Singapour.
Hier soir j’ai dîné à Paris avec ma copine Cybele rencontrée à Salvador de Bahia. Elle vit à New York depuis trente ans et est totalement sidérée par l’attitude des Français qui attendent tout de l’état. Là bas si tu veux quelque chose tu dois te bouger les fesses, personne ne le fera pour toi.
J’aimerais que les jeunes arrivent à comprendre qu’ils sont capable de remettre le pays sur les rails, non pas en défilant pour demander « des emploies stables » comme je l’ai vu à la télévision mais en se prenant par la main et en se bousculant pour se faire la vie qu’ils souhaitent. Chacun est responsable de sa propre vie et il ne sert à rien de se plaindre.
A bientôt
Jean-Louis
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"bravo pur ton analyse du mal français... heureusement il y a encore des jeunes qui se "défoncent" pour se sortir SEUL du marasme ambiant a bientôt bernard" Envoyé par LANNION le 11-04-2016 à 19:39
Tue, 05 Apr 2016 13:00:00 GMT - Un beau dimanche de printemps A Cergy-Pontoise
Tue, 05 Apr 2016 13:00:00 GMT - A Cergy-Pontoise
13hTU et 15h en France.
Bonjour à tous,
Monsieur météo nous avait pronostiqué un beau weekend. Malheureusement celui-ci a très mal commencé avec un samedi froid et pluvieux. Mais avec les courses sur le marché en matinée, une bonne sieste et la visite aux petits enfants l’après-midi la journée s’est passée sans trop de difficultés.
Dimanche matin le ciel est bleu, le vent du Sud s’est établi et il fait déjà 10 degrés à 7 heures. Il est prévu temps sec et 19 degrés à l’ombre dans l’après-midi. Depuis très longtemps Francine rêve de visiter le Château de Versailles. C’est à une demi-heure de voiture mais nous n’y sommes jamais allés. Comme souvent, on ne visite pas ce qui est proche de chez soi.
A neuf heures moins le quart nous sommes en route. Lorsque nous arrivons sur le parking de la place d’Armes le nombre de bus déversant des groupes d’étrangers est impressionnant. Nous rejoignons la file d’attente pour le contrôle Vigipirate. Très vite elle s’allonge derrière nous de plusieurs dizaines de mètres. Puis c’est la queue pour la visite du château. Elle est constituée de chinois dans une proportion de plus de 95%.
Le site ouvre à neuf heures et nous arrivons dans les premières salles. Vu la renommée du Château de Versailles je m’attends à quelque chose d’exceptionnelle. Quelle déception ! Suis-je blasé ? Quel dommage ! J’ai visité l’Ermitage à Saint Petersburg il y a juste quelques mois et c’est à des années lumières de ce que l’on nous présente ici.
Même la si célèbre galerie des glaces n’est pas aussi époustouflante qu’on le prétend. Pourtant le cœur de Versailles possède une architecture magnifique, j’aime me promener dans les rues autour du château, les écuries m’émeuvent particulièrement. On ne visite qu’une toute petite partie du château, et ce que l’on nous présente est décevant. Pourtant j’aime les châteaux, j’en ai visité de nombreux sur la Loire et j’ai adoré.
Mais dès que nous sortons dans les jardins tout change, je suis réellement ébloui. Ces jardins à la Française sont immenses, entretenus avec méticulosité et surtout pensés et réalisés par de véritables artistes. Un grand bravo à Monsieur Le Nôtre. Il est 10h05 et les Grandes Eaux Musicales viennent juste de se mettre en marche. Rien que pour ces jardins la journée est un enchantement.
Les perspectives sont étonnantes. J’adore les grands escaliers, les parterres et le bassin de Latone. Lorsque l’on descend et que l’on arrive devant le Tapis Vert la vue est surprenante, on a l’impression que le Grand Canal s’élève en s’éloignant, pourtant la physique voudrait qu’il soit horizontal.
Chaque fontaine, chaque bassin, chaque bain, chaque bosquet, le théâtre, tout est un émerveillement avec des jeux d’eau accompagnés par une musique adaptée. Le bassin du Miroir est un spectacle et le bassin d’Apollon en fin de matinée avec ce chaud soleil de début de printemps un véritable bonheur.
Juste en face, à l’extrémité du Grand Canal des barques sont alignées. Je ne peux résister au plaisir d’une ballade sur l’eau et je rame jusqu’à ce que la faim nous pousse vers le restaurant « La Flottille » où nous déjeunons dans une ambiance estivale.
Ensuite nous empruntons l’allée du Bailly qui nous conduit sous des châtaigniers jusqu’à l’entrée du Grand Trianon. Encore une fois je ne vois rien d’exceptionnel mais il est agréable ensuite de se promener dans les jardins associés où les plans d’eau habitent des poissons nonchalants.
Nous arrivons au Petit Trianon, cette construction beaucoup plus intime me ravie. J’aime particulièrement le « réchauffoir » avec sa magnifique voute plate surbaissée en pierres de taille, un véritable chef-d’œuvre. La grande cheminée avec sa hotte à la Grec et le fourneau en font un lieu où l’on se sent bien.
Après une grande promenade dans le Domaine de Marie-Antoinette et ses jardins à l’Anglaise nous arrivons au Hameau de la Reine et à la Ferme. Celle-ci est en mauvais état mais des travaux de reconstruction sont en cours pour la remettre à neuf dans son état d’origine.
La laiterie, la tour de Marlborough, le moulin, les diverses constructions à toit de chaume et les différents animaux donnent l’impression de revenir quelques siècles en arrière, au temps où ces fermiers fournissaient le château. J’aime beaucoup cette ambiance.
Ensuite il faut tout retraverser pour rejoindre la Grille de Neptune et retrouver les jardins du château. Le bassin de Neptune et le bassin du Dragon sont magnifiques. Encore un peu de marche à pieds pour retrouver avec satisfaction la place d’Armes et la voiture. Nous arrivons à Cormeilles à 18 heures, j’ai encore le temps de sauter sur la moto pour rouler un peu afin de bien terminer le weekend.
A bientôt
Jean-Louis
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"Cher Jean-Louis, je suis aussi un admirateur des jardins de Versailles et bravo Lenôtre mais bravo aussi Louis XIV féru de culture antique et chrétienne qui a conçu ces jardins comme la représentation de la vie d’un honnête homme. La perspective du Grand Canal est la perspective de l’infini vers le cosmos i.e. de la route vers Dieu; et lorsque Lenôtre a suggéré au roi d’y mettre un atlas, celui-ci l’a vertement repris. Ceci illustre bien les rôles de chacun. Aujourd’hui il est de bon ton de minimiser le roi et la culture chrétienne mais les chercheurs redécouvrent le sens de l’architecture des bâtiments et des jardins de Versailles.Passionnant. J’ai un ouvrage sur ce sujet que je vais sûrement retrouver lorsque nous allons re déménager cet été, il faudra que je vous le prête. L’occasion de venir nous voir ?" Envoyé par Hubert le 06-04-2016 à 11:31
Wed, 13 Apr 2016 17:00:00 GMT - Préparation de l’Aventure A Cormeilles en Vexin
Wed, 13 Apr 2016 17:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
19h en France.
Bonjour à tous,
L’inconnu est pour moi une source d’interrogations et de mal être. Lorsque je suis malade, le diagnostique est toujours une étape positive. Souvent les nouvelles sont bonnes et c’est un soulagement. Mais, même si l’on m’annonce quelque chose de grave, insuffisance rénale chronique, dialyse, cancer, je me sens quelque part soulagé car je bascule d’une situation d’incertitude et d’attente à une situation où je peux agir, où je peux m’informer, où je peux analyser et où je peux me battre.
Je fonctionne ainsi pour tout ce qui me concerne. Le projet de descendre en Patagonie, de passer le Cap Horn, d’emprunter les canaux, de me retrouver au pied des glaciers en mouvement, d’affronter la furie des vents catabatiques et le froid des hautes latitudes est assez impressionnant à première vue. Traverser un océan en solitaire semble beaucoup plus facile.
Mais je suis loin d’être le premier, depuis quelques années chaque été austral plusieurs bateaux vont se promener dans cette région. Parfois un bateau va même jusqu’en antarctique. Certains ont écrit des blogs ou même des livres. Leur lecture me permet de mieux connaître les conditions climatiques et les difficultés que je vais rencontrer.
Aussi, au fur et à mesure de mon information la baudruche se dégonfle progressivement. Comme pour chaque épreuve je prépare cette aventure très méticuleusement. Plus je m’informe, plus je travaille le sujet, plus je détaille les difficultés, plus je les analyse, plus je les comprends et plus je les gère, alors plus cette future ballade semble à ma mesure.
En tout premier lieu il s’agissait de préparer le bateau pour ces conditions inhabituelles. Aucune grosse réparation ne sera possible pendant plusieurs mois. Entre Mar Del Plata située à 400 kilomètres au Sud de Buenos Aires sur la côte Est de l’Amérique du Sud et Puerto Montt au Chili sur la côte Ouest, à une latitude un peu plus Sud, il n’y a aucun moyen pour sortir le bateau de l’eau. De plus on ne trouve aucune pièce de rechange, il n’y a pas de shipchandlers.
J’ai pris toutes les décisions et j’ai agi pour repartir avec un bateau parfaitement en état, voiles, moteur, pilote automatique, groupe électrogène, dessalinisateur, radar, électronique, capote de protection, chauffage, cordages, équipements… tout va être prêt pour affronter cette région difficile.
J’ai également passé énormément de temps (et je continue) à analyser la route, les étapes, les conditions climatiques et les stratégies à adopter en fonction de ce qui peut m’arriver. Je sais exactement quels canaux je vais emprunter, quelles « caletas » vont m’abriter et dans quels endroits (ils sont extrêmement rares) je vais pouvoir approvisionner du gasoil ou bien un peu de nourriture.
Je repars mardi soir (le 19) pour Piriapolis et je serais sur Harmattan en milieu d’après-midi mercredi prochain. Malgré tout le temps que j’ai déjà passé sur mes réservoirs j’ai encore des problèmes. Cette fois, je retrouve du gasoil dans l’eau douce. Lorsque je prends ma douche je suis parfumé au « Diesel ». C’est classe mais pas très cool.
Que se passe-t-il encore ? Je dois vider tout mon gasoil. Les deux nouveaux réservoirs en époxy que j’ai fabriqué en 2014 fonctionnent parfaitement. La difficulté vient du réservoir d’origine. Je vais solutionner mais c’est encore du temps passé sur ce problème qui dure depuis pas mal de temps.
Je vais également installer mon chauffage puis j’aurais plusieurs semaines pour le rôder avant de descendre dans les hautes latitudes. Je vais aussi installer mon pilote automatique remis entièrement à neuf.
Maintenant en Uruguay c’est la fin de l’automne, la température ne monte plus trop au dessus de 20 degrés et il pleut beaucoup. C’est moins bien que l’été mais ce n’est pas le bagne non plus.
Wen, 20 Apr 2016 10:00:00 GMT - Retour en Uruguay A Buenos Aires
Wen, 20 Apr 2016 10:00:00 GMT - A Buenos Aires
Bonjour à tous,
Me voilà reparti pour l’Uruguay après un séjour en France de tout juste un mois. J’ai consulté le blog pour retrouver la date de mon retour et c’est avec surprise que je découvre le 17 mars. En effet il n’y a qu’un mois que je suis rentré !
J’ai été tellement occupé, il me semblait que c’était il y a une éternité. J’ai profité à fond de ces quelques semaines. Tout d’abord je me suis immergé dans l’ambiance familiale. J’ai énormément de chance, mes trois enfants habitent dans un rayon de quelques kilomètres autour de ma maison.
Nous avons trouvé plusieurs occasions pour déjeuner ou dîner ensemble. Avec mes petits enfants nous ne sommes pas moins de 13 à table, c’est du bonheur à l’état pur. Ce weekend j’avais ma grande sœur et son mari. Dimanche nous en avons profité pour passer l’après-midi sur la butte Montmartre. J’adore cet endroit.
Nous avons visité la Basilique du Sacré-Cœur et pour la première fois je suis monté en haut du dôme. Il y a 300 marches à gravir pour découvrir Paris et sa région sur 360 degrés. Immense ! C’est le premier adjectif qui vient lorsque l’on constate qu’à perte de vue, jusqu’à l’horizon le sol est couvert de constructions plus ou moins importantes. Pas un champ, pas un bois, du béton, que du béton !
Mais lorsque l’on zoome un peu et que l’on observe uniquement Paris intramuros la beauté de cette ville saute aux yeux, les avenues, les boulevards avec leurs constructions Haussmanniennes sont un ravissement. Le dôme en feuilles d’or (12 Kg) des Invalides brille sous ce soleil de printemps, les gares avec leurs larges réseaux de voies ferrées sont très reconnaissables. La Défense, la tour Effel, la tour Montparnasse, Notre Dame, le Stade de France… sont des repères immanquables.
Et puis la plongée. Il y a un mois je n’aurais jamais imaginé être capable en si peu de temps de passer une demi-heure à 20 mètres de fond et d’y prendre autant de plaisir. C’est une véritable drogue. Dès que je remonte je n’ai plus qu’une idée, y retourner. Vivement les sorties en mer. Nous plongeons au milieu des gars du GIGN qui, grâce à des recycleurs peuvent passer plusieurs heures sous l’eau sans jamais trahir leur présence car ils ne lâchent aucune bulle.
Il y a aussi mon activité professionnelle, toujours à 300 à l’heure. J’ai enfin pu signer l’achat de ce terrain de presque un hectare au Sud de Lille. Nous avions commencé les négociations il y a plus de deux ans. Sinon j’ai passé beaucoup de temps à développer et améliorer encore un peu plus notre système de gestion interne. Une excellente gestion est indispensable à la réussite de tout ce que l’on entreprend.
Quelle surprise à Roissy de découvrir l’enregistrement automatique des bagages. Maintenant on achète son billet sur Internet, on imprime ou bien on charge sur son téléphone sa carte d’embarquement sur Internet. Puis en arrivant à l’aéroport on enregistre soi même ses bagages, on colle la longue bande remplie de codes à barres, on pèse les valises et on les dépose sur le tapis roulant qui les emporte sans aucun contact humain.
De plus en plus de métiers disparaissent, il va falloir s’y habituer car ce n’est je pense qu’un début. Les conducteurs de train, les chauffeurs poids-lourd, les taxis, les chauffeurs de bus, les hôtesses d’accueil, les caissières, les petits gars qui relevaient les compteurs d’électricité ou de gaz, les facteurs, … des dizaines de métiers ne vont plus exister ou vont se réduire énormément. Tout ce qui peut être remplacé par des robots, tout ce qui peut être automatisé va l’être.
Encore une fois nos dirigeants politiques actuels ne prennent pas la mesure de ce qui va arriver très rapidement. Il est indispensable de préparer le pays et l’ensemble de la population à ces changements radicaux qui vont bouleverser notre façon de vivre si l’on ne veut pas se heurter à des problèmes sociaux gigantesques. Je suis sidéré de voir les taxis et les VTC se chamailler pour un métier qui va de toute façon disparaître.
Je rencontre souvent de part le monde des métiers qui ont déjà disparus chez nous comme les pompistes ou les liftiers par exemple. Dans tous ces pays le niveau de vie est bien plus bas qu’en France. Je pense qu’il faut se réjouir de voir un travail humain remplacé par une machine. C’est toujours un progrès mais toutes les conséquences sociales doivent être analysées, anticipées et gérées.
Il est maintenant 6h30 du matin en Argentine, 11h30 en France. Le vol s’est bien passé mais j’ai très peu dormi, faute à ces sièges dont le dossier reste presque vertical. Je redécolle dans trois heures pour Montevideo puis ce sera 1h30 de bus et 10 minutes de taxi avant de retrouver Harmattan en fin de matinée soit après environ 26 heures de voyage. Ce soir je n’aurais pas besoin de berceuse mais les voyages forment la jeunesse paraît-il.
A bientôt
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"Pour ton retour on se fait une petite plongée. On corsera un peu le job... ;) Avec la belle progression que tu as eu on peut jouer maintenant un peu. bonne aventure. Gildas" Envoyé par Gildas le 22-04-2016 à 20:24
Sat, 23 Apr 2016 10:00:00 GMT - Corruption organisée en Uruguay 34°53 S 55°17 W
Sat, 23 Apr 2016 10:00:00 GMT - 34°53 S 55°17 W
7h heure du bord, 10hTU et 12h en France.
Bonjour à tous,
J’ai failli écrire « Tracasseries administratives » mais je me suis ravisé, c’est bien de la corruption, c’est beaucoup plus grave. Je suis très énervé par toute cette affaire mais je vais essayer de vous la faire courte. Voilà :
Je viens de récupérer ma valise à l’aéroport de Montevideo. Je suis épuisé, il est 10h30, 15h30 en France et je suis levé depuis 30 heures car je n’ai pratiquement pas dormi dans l’avion. Je passe ma valise dans le scanner de la douane en toute confiance et la jeune femme me demande si j’ai quelque chose à déclarer, « nothing ».
J’ouvre ma valise et lui explique que je voyage en bateau, je suis de passage en Uruguay, j’apporte une chaudière pour remplacer l’ancienne hors service. J’ai déjà vécu cela de nombreuses fois et je ne m’inquiète pas. Mais, contre toute attente elle me confisque ma chaudière et me demande de me rendre au « old airport » pour payer une taxe. Elle n’en connaît sois disant pas le montant.
Je laisse mes valises et part à la recherche de cet « old airport » qui, d’après elle est juste à côté. En fait il se trouve à au moins 2,5 Kms ! J’arrive toujours aussi furieux, la marche ne m’a pas calmé. Il y a un comptoir avec 5 ou 6 guichets, je tends le papier qui m’a été remis et, horreur, on m’annonce une taxe de 50% du montant HT de la facture soit un peu plus de 500 €. Je suis sidéré, j’hurle, je dis que jamais je ne paierais, c’est mon propre bateau, c’est un territoire français. La marchandise est juste en transite.
Finalement une femme d’un certain âge se lève et va plaider ma cause auprès du chef. Elle revient, me dit que je ne paierais pas la taxe mais que je dois me rendre auprès des « agente despachador » (transitaires) afin de récupérer ma chaudière.
Je me pense tiré d’affaire, mais non, la combine est bien montée. L’agent me dit que je vais devoir payer tout de même 250 dollars pour la saisie (il me précise qu’il va payer lui-même la douane et que je devrais le rembourser) et 50 dollars pour ses honoraires.
Par contre je dois justifier que mon bateau est bien à Piriápolis. Aussi je dois refaire un aller et retour au nouvel aéroport pour chercher les papiers de la marina dans ma valise. Puis il me dit de revenir dans quelques jours pour lui laisser le temps de faire les formalités. Finalement j’arrive sur Harmattan à 15h30 après plus de trente heures de voyage fatigué, affamé et furieux.
Pour en finir, je suis retourné là bas ce vendredi, j’ai dû payer 300 dollars en liquide et lorsque j’ai demandé la facture je me suis fait incendier par le « Despachador ». Nous avions parait-il passé un accord et c’était comme cela ou bien je payais la taxe. J’ai alors compris que j’étais en face d’une corruption organisée et que je m’étais fait avoir.
Pour que la douane soit couverte, j’ai été escorté par une femme douanière ayant pour mission de constater que le bateau existait bien. Nous sommes montés dans un gros pickup pour parcourir les 120 kilomètres jusqu’à Piriápolis.
Sur l’autoroute, le bras à la portière, une cigarette dans une main, le portable dans l’autre la situation était assez surréaliste. D’autant qu’ayant certainement des gênes italiens elle parlait avec les mains générant de nombreuses embardées.
Tout autre chose, en arrivant à mon bateau mercredi soir, j’ai un nouveau voisin « SAUDADE III ». Ce nom me dit quelque chose, je connais ce bateau mais je ne fait pas le lien. Finalement je fais connaissance avec les fameux Giorgio Ardrizzi et Mariolina Rolfo. Giorgio est le pape de la Patagonie, l’auteur « du » guide si connu « Patagonia & Tierra Del Fuego ». Il a passé 13 ans là bas.
Malheureusement il repart jeudi après-midi, j’aurais aimé pouvoir discuter beaucoup plus longtemps avec lui. C’est un homme charmant ayant plaisir à partager ses connaissances. Déjà, en très peu de temps il m’a beaucoup aidé en me communiquant l’essentiel.
C’est ma vie, des moments difficiles où l’injustice me révolte et m’ulcère mais également des rencontres exceptionnelles qui me ravissent. Le bilan est malgré tout extrêmement positif.
Tue, 26 Apr 2016 11:00:00 GMT - Et jura mais un peu tard … 34°53 S 55°17 W
Tue, 26 Apr 2016 11:00:00 GMT - 34°53 S 55°17 W
8h heure du bord, 11hTU et 13h en France.
Bonjour à tous,
…qu’on ne l’y reprendrait plus ! Quelle nuit les amis !
Il est 6h45 ce mardi matin et je suis à la table à carte sur mon ordinateur ! La semaine dernière, samedi et dimanche le temps était magnifique, grand soleil, pas de vent, température estivale entre 25 et 27 degrés.
Ce weekend les Piriápolissiens et les Piriápolissiennes sont tous dehors. Le bord des quais du port est bordé d’un long ruban de pêcheurs et de pêcheuses qui sortent en permanence des petits vifs argents frétillants. La pêche est ici une véritable passion, il y a même des enfants et des bébés dans leur poussette. Il faut dire que le fleuve de couleur marron est chargé d’aliments, pour preuve l’épaisseur de graisse qui entoure Gaspard, mon copain le lion de mer.
Pratiquement tous ces gens ont la canne dans une main et la calebasse dans l’autre. Régulièrement ils tirent un coup sur la bombilla pour aspirer une petite gorgée de Maté. De temps en temps ils ouvrent la bouteille thermos qui se trouve à portée de main pour verser dans la Calebasse un peu d’eau chaude. Depuis le temps que cela me travaille je ne peux plus résister, demain j’essaye. Quelle mauvaise idée !
Ce lundi matin le temps s’est complètement dégradé, il fait gris, il pleut beaucoup et la température a chutée de dix degrés. Vers onze heures j’enfile mes gros brodequins, mon ciré et, le parapluie dans une main je pars au supermarché qui se trouve au bout de la ville. En plus de mes courses pour trois jours je prends une belle bombilla dorée (deux euros cinquante) puis je dois choisir l’herbe.
L’opération est difficile car il y a au moins une vingtaine de paquets différents, en un kilo et en 500 gr. J’essaie d’éviter tous ceux avec des mots ressemblants à « dynamite », « zen », « euphorisant » … Finalement je fais mon choix sur la beauté du paquet et je prends 500 gr de « Yerba Maté » de chez « Del Cebador », « Sabor Intenso ».
Lorsque je rentre au bateau il est 13 heures, le temps de cuisiner ma côte de porc et mes pommes de terre Sarladaise je termine mon repas à 14h30 et immédiatement je prépare le test. Je mets de l’eau à chauffer puis je sors un mug dans lequel je dépose la bombilla. Je le rempli ensuite à ras bord d’herbe tel que je le vois faire dans la rue. Ensuite je verse l’eau chaude et laisse infuser.
Puis vient le grand moment, l’instant de ma première aspiration. En fait ça ne vient pas tout seul, il faut aspirer avec force et on récolte une toute petite gorgée d’un liquide fort et chaud, au gout de caramel et légèrement amère. Bien qu’il n’y ait pas d’herbe dans ce liquide j’ai l’impression que c’est assez épais. C’est bon, un peu comme du thé mais en beaucoup plus fort.
Je me mets au travail et régulièrement j’aspire une petite gorgée. J’y reviens très facilement, serais-ce addictif ? Oui, très certainement, il suffit de voir tous ces gens de tous âges, jeunes, vieux, moins vieux, garçons, filles, hommes, femmes, tous avec la calebasse dans la main en train de tirer sur la bombilla.
En milieu d’après-midi je chauffe de l’eau à nouveau et je m’en remets un coup. Je suis un peu excité mais sans plus. Je rappelle que c’est cardiotonique. Lorsque je vais en ville je marche d’un bon pas. Je suis bien.
Mais en fin d’après midi c’est moins bien, je suis moyen, j’ai le cœur qui lève un peu. Je ne me couche pas trop tôt mais il n’y a rien à faire, comme diraient mes petits enfants « le dodo il est pas là ». J’ai les yeux comme des balles de pingpong, je suis excité comme une puce, je saute dans le lit d’un côté et de l’autre comme une crêpe à la Chandeleur.
Pour ne rien arranger la tempête s’est levée, le bateau gîte sous les rafales de vent. Celui-ci venant du large le fleuve ne peut plus se vider et il est monté de deux mètres en quelques heures. Le quai est sous 40 cm d’eau et Harmattan tire sur ses amarres avec force. Régulièrement, n’ayant rien d’autre à faire je me lève, m’habille et fait un tour de pont qui ne sert à rien. Si j’étais à Cergy le bateau se débrouillerait bien tout seul.
Je vois les heures passer, j’ai un peu la gueule de bois, mon estomac se tortille méchamment et j’ai le cœur au bord des lèvres. Quelle mauvaise idée ! J’essaie de visualiser un alpage en été, je positionne les sapins, une belle herbe bien grasse, un petit lac de montagne. Le paysage commence à s’animer, les vaches avancent doucement avec leurs grosses cloches et je sens que le sommeil vient mais tout d’un coup c’est irrépressible, je dois absolument me retourner et c’est foutu.
Je ressasse pleins de petits soucis. Dans la nuit je noircis tout, j’étire un petit tracas de 3 mm jusqu’à en faire un énorme problème de 30 centimètres. A quatre heures et demie je me réveille en sursaut mais je n’ai dormi qu’environ dix minutes. Finalement je me lève à 6h30 sans avoir dormi plus de 30 minutes en mettant bout à bout ces quelques petits morceaux de sommeil.
C’est fini, j’ai rangé l’ « herbe », une fois suffit.
A bientôt
Jean-Louis
PS : Je ne sais pas quand je vais pouvoir envoyer ce post car je suis bloqué sur Harmattan jusqu’à la décrue ?
Des astres pas bien placés GMT - Sun, 01 Mai 2016 12:00:00 A Piriapolis (Uruguay)
Des astres pas bien placés GMT - A Piriapolis (Uruguay)
10h heure du bord, 12hTU et 15h en France.
Bonjour à tous,
Je ne comprends pas l’horoscope en langue espagnole mais depuis une dizaine de jours ce ne devait pas être très brillant pour les poissons. Une question de positionnement des astres au dessus du pays très certainement.
J’emmanche galère sur galère et je dois m’accrocher à la moindre victoire pour arriver à survivre. Tout a commencé par cette histoire avec la douane, 300 Euros de bakchich et une journée de perdue pour aller rechercher ma chaudière.
Il y a eu ensuite la bicyclette. Le port est un peu loin de la ville qui est elle-même assez étendue. Lorsque je suis arrivé j’en avais loué une 1500 Pesos (Environ 42€) pour 15 jours. Maintenant j’en voudrais une pour un mois et demi mais la boutique est fermée, la saison est finie. Un autre loueur me dit c’est 4000 Pesos !!! Je refuse.
Je m’en ouvre à Alejandro, c’est le patron du shipchandler. Nous avons sympathisé, il parle un peu français, est extrêmement dévoué et a énormément de chose dans sa caverne d’Ali Baba. Il va s’informer. Finalement je vois qu’en ville il y a des vélos neufs bien équipés à 6000 Pesos et je suis presque décidé à en acheter un. Mais dans l’après-midi Alejandro me dit que son employé va me donner un vieux VTT. Il faut qu’il le remette en état, je l’aurais demain.
Alejandro c’est monsieur demain. Je ne lui demande rien mais à chaque fois que je passe dans sa boutique il me reparle de ce vélo « tu l’aura demain ». Et depuis dix jours je parcours la ville à pied, j’en ai mare et je perds du temps. Finalement hier soir je passe devant le premier loueur, sa boutique est ouverte et la femme me vend un VTT 12 vitesses, une bonne occasion pour 1700 Pesos !!!!
Autre source de contrariété, cette foutue chaudière ! Je pensais que les prises d’entrée d’air et d’échappement étaient du même diamètre que sur la chaudière précédente mais pas du tout. C’est un énorme problème car l’Uruguay étant un tout petit pays les marques ne sont pas représentées. Elles sont présente à Buenos Aires qui se trouve juste de l’autre côté du fleuve mais les relations douanières entre les deux pays sont paraît-il très mauvaises et il vaut mieux rapporter la marchandise d’Europe !!!!!
J’avais imaginé que mon chauffage serait en marche au maximum 48 heures après mon arrivée mais il n’est pas prêt de fonctionner. Autre problème, mon vérin de pilote que j’avais fait remettre à neuf ne fonctionne plus du tout. Après réflexion je pense que c’est lié à l’électrovanne qui permet d’enclencher la fonction pilote.
Je la démonte et surprise, il manque carrément un joint, les autres n’ont pas été changés et il y a des morceaux de joint dans la cavité. J’arrive à trouver des joints de remplacement en ville mais la grande question est : les joints à l’intérieur du vérin ont-ils été remplacés ? Malheureusement je n’aurais une certitude que lorsque je serais déjà parti et en situation de vent fort. Il sera alors trop tard pour faire demi-tour.
Autre source de soucis, j’envoie des mails à Adriana, la couturière qui doit me refaire une capote neuve mais pas de réponse. Ajouter à cela une semaine d’extrême mauvais temps avec une énorme crue qui m’a bloqué sur le bateau pendant 36 heures, le niveau de la mer atteignant 60 centimètres au dessus du quai et vous comprendrez que la coupe puisse déborder un peu.
Finalement vendredi la tempête s’est calmée et bien que l’hiver soit maintenant là, il ne devrait plus y avoir de vents forts dans les quinze prochains jours. J’ai pu finir de remonter mon pilote automatique qui fonctionne au port, c’est toujours mieux que pas. Et puis hier Adriana est réapparue !
Nous avons passé deux heures à prendre des mesures et à discuter de ce que je voulais et de ce que je ne voulais pas. Discuter est un bien grand mot car elle ne parle ni anglais ni français et je ne parle pas un mot d’espagnol. Heureusement j’ai le traducteur sur mon téléphone mais j’en vois les limites. En fait il ne faut surtout pas faire de faute d’orthographe si l’on veut une traduction correcte. De plus si l’une des deux langues est l’anglais c’est nettement meilleur. Par ailleurs c’est fou ce que l’on peut se raconter en effectuant des mimiques et en singeant des attitudes.
Dernière difficulté, je dois lui payer d’avance la moitié de la facture soit un acompte de 500 dollars. C’est presque mission impossible car souvent les machines ne veulent pas et lorsque c’est possible on ne peut sortir plus de 200 dollars à la fois (cela permet aux banques de prélever au passage une vingtaine d’Euros de commission par opération).
J’ai dû passer plus d’une demi-journée pour collecter cette somme astronomique en parcourant Piriápolis à pieds de long en large à la recherche des fameuses machines ou insérer ma « tarjeta » de crédit. C’est un peu comme les machines à sous dans les casinos, on est tellement habitué de voir la machine refuser que, lorsqu’elle délivre enfin les billets tant désirés, on trépigne et on hurlerait presque de bonheur.
Ce matin, dimanche premier mai il fait un temps formidable, grand ciel bleu, soleil éclatant, pas un poil de vent, les astres se sont remis en bonne position, c’est le bonheur.
Fri, 05 mai 2016 19:00:00 GMT - La tête à l’envers 16h heure du bord, 19hTU et 21h en France
Fri, 05 mai 2016 19:00:00 GMT - 16h heure du bord, 19hTU et 21h en France
Jeudi 5 Mai 2016, à 16h heure du bord, 19hTU et 21h en France. A Piriápolis (Uruguay)
Bonjour à tous,
Lorsque l’on habite dans l’hémisphère nord, l’ordre naturel des choses est d’avoir les pieds au Sud et la tête au Nord. Au Sud il fait chaud et au Nord il fait froid. En Mai fait ce qu’il te plait. Comme tout est inversé ici, et qu’il y a six mois de décalage, il faudrait dire en Novembre fait ce qu’il te plait mais force est de constater que la rime n’est pas là, cela le fait beaucoup moins.
Quoi qu’il en soit, depuis dimanche je suis tout retourné. Un bateau est arrivé dans la journée une fois la tempête calmée. Il venait du Sud, un couple de Roumains sur un petit 35 pieds. Puis j’ai fait la connaissance d’un Hollandais solitaire sur un Contest 43, il était là depuis quelques jours. Aussi bien les Roumains que le Hollandais m’ont mis la tête à l’envers, au propre comme au figuré : Ils sont allé en Antarctique !!!
Et puis un grand catamaran se trouve dans le port avec des Italiens à bord, ils y sont allés eux aussi. Déjà Giorgio (Guide « Patagonia & Tierra Del Fuego ») avait évoqué avec moi ses voyages vers le septième continent sur le fameux ketch « Fernande » (Presles 70) qui malheureusement est en train de pourrir ici, à quelques dizaines de mètres d’Harmattan.
Depuis longtemps je pense à l’Antarctique, c’est une aventure qui me fait rêver, la passage du Drake, les Shetland du Sud, l’ile du Roi George, l’ile Decepcion, la Terre de Graham, la baie Andvord, la baie Paradis, Port Lockroy, la base Vernadsky, le Cercle Polaire Antarctique ….
Mais jusqu’à présent, comme souvent lorsque l’on n’a pas travaillé suffisamment la question cette aventure me semblait hors de portée. Mais en s’imaginant à Ushuaia et en voyant ce grand catamaran construit pour les eaux chaudes des Caraïbes plus que pour les mers du Sud remplies de growlers, ce petit 35 pieds et ce Contest 43 en plastique revenir de là bas je n’ai plus qu’une envie, y aller moi aussi.
C’est devenu une obsession, j’y pense jours et nuits. Ce n’est finalement pas très loin, 830 kilomètres au Sud du Cap Horn, 450 Miles, 4 jours de mer. Il faut partir d’Ushuaia ou mieux de Puerto Williams si l’on veut se planquer éventuellement dans une crique bien protégée au pied du Horn pour attendre une fenêtre météo. Puis il faut filer pour traverser le si effrayant passage du Drake qui reste la partie difficile de la ballade. Quelle belle mise en bouche ce serait avant les canaux de Patagonie !
Je passe du temps sur Internet (encore cette nuit entre 4h et 6h30) rubrique « Péninsule Antarctique ». Je lis les blogs de ceux qui y sont allé. J’admire les photos qui sont toutes magnifiques. Je cherche des informations sur ce continent que l’homme n’a jamais colonisé. Il faut dire que les conditions y sont extrêmes. Contrairement à l’Arctique où seule une mer recouverte de glace existe, ici il y a des montagnes qui frôlent les 5 000 mètres. En hiver la température peut descendre par endroit à -90 degrés !!!! Incroyable.
En attendant je prépare Harmattan, pilote automatique refait à neuf, chauffage neuf, capote neuve, grand voile neuve et génois en excellent état, moteur refait à neuf avant de partir de France, groupe électrogène en bon état … il sera prêt pour affronter le grand Sud.
Je ne parle pas du dessalinisateur qui fonctionne très bien également mais le continent Antarctique avec ses 1,6 kilomètre d’épaisseur de glace en moyenne contient près de 70% des réserves d’eau douce de la planète. Les voiliers s’approchent d’un glacier et grâce à une bouteille d’eau coupée en deux et une manche à eau remplissent les soutes avec de l’eau de glacier. Il n’y a plus qu’à sortir le Pastis !
Lundi j’ai mis Harmattan au sec, c’est beaucoup plus facile pour les gros travaux. J’ai entrepris pour la nième fois de revoir mes problèmes de réservoir de gasoil. J’ai démonté la table du carré, mon frigo, tous les fonds et je viens de sortir mes deux réservoirs secondaires. Maintenant il faut trouver l’origine du problème et arriver à le corriger. Je me serais bien passé de ces travaux.
Mon, 09 Mai 2016 22:00:00 GMT - Grand carénage à Piriapolis A Piriapolis (Uruguay)
Mon, 09 Mai 2016 22:00:00 GMT - A Piriapolis (Uruguay)
20h heure du bord, 22hTU et 1h J+1 en France.
Bonjour à tous,
Pendant une semaine j’ai eu du mal à m’y mettre, je pédalais dans la semoule mais depuis une dizaine de jours je suis à fond, je me régale à travailler sur mon bateau et rien ne m’arrête. Une grande partie de mon plaisir est d’imaginer mon bonheur au moment où je vais le remettre à l’eau, tout beau, tout révisé, en parfait état de fonctionnement afin d’aller affronter le grand Sud.
Mes journées sont très occupées, je me lève vers 7h30. Entre les coups de téléphone au bureau, quelques affaires à traiter, me laver, petit déjeuner, refaire ma couchette, aller vider le seau de pipi, lancer une lessive éventuellement … je commence ma journée vers 9 heures.
Tous les deux ou trois jours il y a les courses, souvent le shipchandler, le supermarché, une ou deux quincailleries, un stop à la banque pour retirer des Dollars et des Pesos, une visite chez Movistar pour recharger ma carte SIM locale, il est vite onze heures.
Une petite précision s’impose. En Uruguay deux monnaies circulent et lorsque vous tirez de l’argent la machine vous demande si vous désirez des Pesos ou des Dollars. En fait il faut sans cesse avoir les deux. Les Pesos (30 Pesos pour un Dollar) servent pour toutes les petites dépenses au quotidien. Par contre les Dollars servent en générale pour les achats un peu plus importants. Il faut s’habituer car dans le même magasin il y a des prix en Dollars (U$) et des prix en Pesos ($).
Journée courses ou pas je travaille jusqu’à 13 heures. Puis il faut préparer le repas, c’est entre 20 minutes et une heure selon mon menu du jour, le temps de déjeuner et je redémarre entre 13h45 et 14h15. Je fais un petit stop entre 16 heures et 17 heures pour me préparer un thé. Vers 18 heures il fait nuit mais avec les lampadaires je peux encore travailler jusqu’à 19 heures.
Le temps de tout ranger, d’enlever la tenue de travail, de me laver un peu avant de mettre un short (j’ai un chauffage électrique dans le bateau) et une chemise puis de faire la vaisselle de la journée il est 19h20. Je m’accorde alors une demi-heure pour lire ou pour écrire. Tous les quatre jours cette demi-heure est amputée d’une dizaine de minutes, le temps de préparer les médicaments. Il faut sélectionner les 64 ou 65 petits cachets de toutes formes et de toutes couleurs et de les ranger dans les huit petites cases correspondants aux 4 matins et aux 4 soirs.
Enfin il est temps d’essuyer la vaisselle, de préparer le dîner et de le prendre. Il est 20h45, je lis une demi-heure avant de me jeter sous la couette, de mettre mon masque contre les apnées du sommeille et de partir pour une nuit peuplée de rêves et d’éveils pendant lesquels je pense, je médite, je cogite, je réfléchie, je prends des décisions et j’organise.
C’est ainsi 7 jours sur 7, weekends et jours fériés compris. Je me régale mais vous comprendrez qu’après un mois et demi ou deux mois de ce traitement je suis content de rentrer en France afin de changer de paysage.
On ne peut absolument pas comparer un bateau de grand voyage avec le bateau de plaisance qui ne fait que des sorties du weekend. De plus j’ai choisi d’équiper totalement ce bateau. Je ne pourrais pas comme certains, partir pour un tour du monde sans même un réfrigérateur. Mais le confort se paye en heures d’entretien et de réparation. Un seul exemple : j’ai voulu un vélo, le dérailleur mal réglé s’est pris dans les rayons et s’est totalement tordu, résultat une journée complète de travail pour démonter toutes ces petites pièces et tout remettre en état.
De plus, à voyager en permanence, à empiler les dizaines de milliers de miles, le bateau s’use énormément et il faut sans cesse réparer, régler, refaire. Hier et aujourd’hui j’ai passé deux jours à reprendre la sous-barbe. C’est la chaîne à l’avant du bateau qui relie l’extrémité du bout dehors avec le point de l’étrave qui fend l’eau. C’est un élément du gréement qui permet à l’étai de se raidir.
Bernard Moitessier l’avait déjà constaté, une chaîne finit toujours par s’allonger. Il vaudrait mieux un Rod (tige ronde pleine) d’inox mais une chaîne (en inox) c’est tellement plus jolie ! Aussi j’ai dû tout détendre mon gréement, libérer la chaîne, couper un maillon et remettre tout en place. J’en ai profité pour réviser totalement l’enrouleur de génois, réduire la longueur de l’étai et régler à nouveau tout mon gréement.
A bientôt
Jean-Louis
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"Salut Captain,
ça fait des bonnes journées et là on voit bien qu’Harmattan aspire à un grand toilettage. Bon courage et je sais que tu en as... A bientot, Jacky" Envoyé par PEUDEVIN JACKY le 10-05-2016 à 11:36
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"Je suis impressionné par tout ce que tu fais sur Harmattan. Quand prévois-tu de pointer l’étrave vers le Grand Sud Tu nous fais revivre ces moments intenses que nous avons connus dans le coin. Un grand merci" Envoyé par Masurel le 11-05-2016 à 15:25
Sun, 15 Mai 2016 19:00:00 GMT - Les temps modernes A Piriapolis (Uruguay)
Sun, 15 Mai 2016 19:00:00 GMT - A Piriapolis (Uruguay)
17h heure du bord, 19hTU et 22h en France.
Bonjour à tous,
Dans la plaisance au long court, autrement appelée « La Grande Croisière », on trouve des bateaux plus ou moins équipés. Par goût, par conviction philosophique ou tout simplement par manque de moyens il y a ceux qui naviguent dans le plus complet dénuement et qui partent pour quatre semaines de traversée sans même un frigo. Il y a également ceux qui souhaitent le confort maximum et puis il y a toutes les nuances entre ces deux extrémités.
Pour ma part, sans aller jusqu’à la climatisation que je trouve ridicule sur un bateau si il est normalement isolé, je fais quand même partie de la seconde catégorie. Mon goût de la navigation en solitaire et mon exigence de sécurité m’ont fait équiper Harmattan d’un pilote automatique et d’un radar. J’aime bien une bonne bière glacée, un Pastis à midi dans la baie du Langoustier à Porquerolles et je n’imagine pas traverser les océans sans le confort indispensable d’un frigo (j’en ai même deux à bord pour la sécurité), ajoutez à cela le déssalinisateur et le groupe électrogène était indispensable.
Mais, à chaque fois que l’on ajoute un élément de confort, on doit s’infuser tous les problèmes qui vont avec c’est-à-dire l’entretien et les réparations. J’achète un vélo et deux jours après je passe une journée à réparer le dérailleur et cette semaine j’ai explosé un pneu sur une calle en bois, résultat : aller en ville à pieds pour acheter un pneu, une chambre, une pompe et une heure de travail pour changer ce pneu !
J’adore le film de Charlie Chaplin « Les temps modernes » et nous y sommes totalement. Nous passons notre temps à courir car nous ne pouvons pas nous passer du confort de notre temps : voiture, télé, tablette, téléphone portable, bateau ou même avion pour certains … alors que dans des régions reculées du monde des hommes vivent dans le dénuement le plus total et semblent satisfait de leur sort.
J’adore l’émission de Frédérique Lopez, « Rendez vous en terre inconnue » qui montre bien le décalage entre leurs vies et la notre. Le problème majeur est bien sûr la santé. Tout serait idyllique s’ils n’avaient pas énormément d’enfants qui décèdent en bas âge. Un autre exemple : combien de personnes dans le monde décèdent car ils n’ont pas accès à la dialyse ? Nous sommes tout de même condamnés à « faire de l’argent » pour nous payer la santé !
Sur Harmattan tout se passe à merveille, j’avance vite et comme en France l’été arrive j’ai pris un billet d’avion pour rentrer mercredi prochain, le 25.
Concernant les travaux, ma chaudière est enfin en marche. Depuis ce matin il fait une douce chaleur dans le bateau. C’est une circulation d’eau chaude avec un radiateur dans le carré, un dans la cabine arrière et un dans le toilette arrière, plus un convecteur soufflant dans la cabine avant et un autre dans le toilette avant. En plus elle me produit de l’eau chaude pour la cuisine et la douche et chauffe le bloc moteur pour démarrer s’il fait très froid.
Adriana a enfin débuté la réalisation de la capote et j’ai bien avancé le nettoyage de la coque. Toute la partie au dessus de l’eau est terminée et Harmattan a fière allure à nouveau. Merci l’acide phosphorique ! Je vois certains plaisanciers frotter leur coque comme des damnés alors qu’il suffit de quelques coups de pshitt pshitt puis laisser agir (j’adore cette expression) quelques minutes avant de rincer à grandes eaux. Les traces de rouille même les plus marquées disparaissent, la coque redevient blanche et les inox tout pourris redeviennent neufs. C’est absolument magique !
J’ai gratté plus de la moitié de la carène pour enlever toutes les traces de petits coquillages, c’est un travail de bagnard mais quelle satisfaction !
Et puis j’ai remonté mes réservoirs, mes planchers et je n’ai plus qu’à remonter mon frigo. J’ai constaté qu’il n’y avait rien de très grave. Cela fait 19 ans que je travaille sur ce bateau et je viens de comprendre enfin. Ce sont les barres d’Inox qui traversent les réservoirs. Dans les tempêtes la coque joue énormément et il se produit des fissures au niveau de la traversée de la paroi du réservoir.
Hors, lorsque j’étais à Itacuruça, j’avais rempli mon réservoir de gasoil afin que la condensation ne s’y mette pas. Par contre j’avais vidé le réservoir d’eau pour qu’elle ne croupisse pas. Résultat, la nature ayant horreur du vide, le gasoil s’est infiltré à travers la coque pour aller se déverser dans le réservoir d’eau.
Je ne peux rien faire ici car je ne trouve pas le matériel nécessaire. Il va falloir mettre une sorte de tuyau sur chaque tige et stratifier l’ensemble de façon à sortir réellement ces tiges des réservoirs. Gros travail que j’entreprendrais à Port Saint Louis du Rhône. Puis je repasserais une couche de peinture alimentaire dans le réservoir d’eau pour supprimer les odeurs.
A bientôt
Jean-Louis
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"bonsoir JEAN LOUIS j’ai eu des ennuis de santé ce qui explique mon silence. j’aimerais a votre retour avoir de vos nouvelles.BISOUS à tous. R.D" Envoyé par roselynedemeestere le 19-05-2016 à 19:40
Sun, 22 Mai 2016 20:00:00 GMT - EMMA, Aventurière de l’extrême A Piriapolis (Uruguay)
Sun, 22 Mai 2016 20:00:00 GMT - A Piriapolis (Uruguay)
18h heure du bord, 20hTU et 23h en France.
Bonjour à tous,
Cette fois encore, comme souvent lorsque je suis seul dans un pays étranger, j’ai envie de vous faire partager mes belles rencontres.
Et pour commencer il y a Marie-Hélène et Denis. C’était dimanche il y a quinze jours. J’étais occupé à nettoyer la coque lorsque j’entends parler français. Je m’approche, « bonjour ». Avec leur retraite toute neuve ils sont en train de s’installer en Uruguay, à une dizaine de kilomètres de Piriápolis.
Marie-Hélène a été infirmière de dialyse il y a longtemps. De part le métier de Denis ils ont été expatriés dans beaucoup de pays d’Afrique, d’Amérique du Sud et du Proche Orient. Nous discutons un peu puis le soir Marie repasse me voir pour avoir l’adresse de mon blog. J’en profite pour lui offrir un fascicule «Dialysé et libre ».
Trois jours plus tard, alors que je travaille toujours sur ma coque, surprise ils passent me voir. Marie-Hélène m’offre une boîte remplie de cookies au chocolat qu’elle a fait elle-même, Denis une bouteille de vin. Que de gentillesse, que d’émotions, les cookies sont délicieux. Nous continuons à nous voir, hier soir Marie-Hélène est arrivée avec une tarte aux pommes et Denis vient me chercher mercredi midi pour déjeuner ensemble et me conduire à l’aéroport. C’est trop sympa !
J’ai recherché dans « annuaire-celebrite.com » la liste des Aventuriers célèbres. Je m’y attendais un peu mais quelle mauvaise surprise tout de même de ne trouver aucune femme sur les 35 célébrités trouvées.
Il y a bien entendu celui qui pour moi est le plus grand, le fameux Marco Paulo qui a entrepris son voyage en Chine à l’âge de 17 ans. Il y a tous les grands navigateurs qui ont découvert le monde, Magellan et son canal que je vais bientôt emprunter, Amerigo Vespucci, Bertolomeu Diaz dont j’ai retrouvé les traces du passage près du Cap de Bonne Espérance, Vasco de Gamma, Jacques Cartier, Christophe Colomb, Louis-Antoine De Bougainville, Jean-François De La Pérouse … Mais aucune femme.
Il y a également des personnalités plus proches de nous, Jean-Louis Etienne, Steve Fossett, Mike Horn, Joseph Kessel, Paul-Emile Victor et puis Henry Worsley qui est décédé le 24 janvier dernier, à seulement 48 kilomètres de son but en tentant une traversée en solitaire de l’Antarctique, mais aucune femme.
Pourtant le nom « aventurier » possède un féminin et je suis toujours très admiratif de ces filles qui parcourent le monde avec la même soif de découverte que nos plus grands explorateurs. Je pense à Florence Arthaud, Isabelle Autissier, Ellen MacArthur, et souvenez-vous, j’ai rencontré Delphine sur l’île de Hiva-Hoa aux Marquises ou Cybele au Moro de Sao Paulo.
Mais Emma met la barre encore au dessus. C’est une véritable aventurière de l’extrême. Elle est arrivée avec Christophe il y a une dizaine de jours sur Venus. Pendant toute la bonne saison ils font du charter. Basés à Ushuaia ils promènent des touristes dans les canaux de Patagonie ou en Antarctique.
Emma est Québécoise, une trentaine d’années, grande, bien charpentée, elle est pourtant extrêmement féminine. Son kife, sa passion, c’est de vivre des aventures extrêmes. Début 2014 elle est partie en expédition à pieds dans l’Antarctique afin d’explorer des endroits qu’aucun être humain n’a jamais foulés.
Deux cordées de 4, la préparation a été méticuleuse. Elle est capable d’enchaîner 500 pompes ! Puis l’aventure elle-même, 41 jours dans les conditions les plus rudes, 41 jours sans prendre une douche, 41 jours sans même pouvoir changer de vêtements. Les conditions sont telles qu’il faut parfois 5 heures pour monter la petite tente.
C’est un luxe, au Groenland où elle a vécu une aventure similaire, pas de tente. Il faut creuser un trou dans la neige et seule une bâche permet de s’isoler un peu et de se protéger de la neige qui tombe ! Je suis vraiment impressionné, quelle volonté de vivre à fond. Bravo Emma, tu es un véritable exemple de volonté et de ténacité.
Je repars mercredi, je serais jeudi en France. J’ai un peu hâte de rentrer maintenant que mes objectifs sont atteints. Il reste cependant cette maudite chaudière que je n’arrive pas à faire fonctionner correctement. Elle est susceptible et chaque jour un code d’erreur nouveau apparaît. Je travaille la question mais ce n’est pas gagné.
Wed, 25 Mai 2016 24:00:00 GMT - En transit à Sao Paulo Dans l’aéroport de Sao Paulo
Wed, 25 Mai 2016 24:00:00 GMT - Dans l’aéroport de Sao Paulo
21h heure locale, 24hTU et 2h J+1 en France.
Bonjour à tous,
Je suis excité comme une puce, j’aime les voyages. J’adore partir, retrouver mon bateau, affronter un pays étranger, une langue étrangère, me confronter à de multiples difficultés, traverser les océans seul sur Harmattan…. Mais j’adore autant revenir, retrouver ma famille, mes petits enfants, mes enfants, ma femme, mon travail, ma moto, ma voiture, mes habitudes et toutes les bonnes choses de la France. Ma vie est un véritable rêve.
Lors d’un congrès de néphrologue à Saint Malo mon ami Maurice Laville a dit - Jean-Louis est un aventurier J’ai été un peu choqué, je n’y avais jamais pensé - Cela ne te gène pas que l’on dise que tu es un aventurier ? - Non
Finalement j’ai réalisé toute la pertinence de cette observation. J’ai besoin de bouger en permanence, de faire des choses, d’apprendre, de découvrir, de construire. Je suis incapable de rester devant une télévision, de jouer à un jeu électronique ou même de jouer tout simplement aux cartes. Cela ne m’intéresse pas, j’ai l’impression de perdre du temps et de ne pas profiter à fond de la vie.
De plus j’ai besoin d’équilibre et cette dualité entre ma vie en solitaire, à l’étranger sur mon bateau et ma vie en France auprès de ma famille et de mon travail me convient parfaitement.
L’été arrive en France, j’aime énormément cette saison, les barbecues en famille, mes petits enfants qui jouent sur la pelouse, dans la cabane en bois que je leur ai construit, sur le pont de singe entre la cabane et la fourche du grand saule pleureur ou bien encore pendus à la grande tyrolienne.
C’est la toute première fois que je rentre en France pour y trouver l’été alors que j’arrive d’un pays où c’est déjà l’hiver et où il ne fait pas chaud. Cela me change, ce serait extrêmement agréable s’il faisait beau mais j’ai regardé les prévisions météo sur Paris, pas fameux, beaucoup de pluie, il va falloir patienter un peu.
J’ai hâte également de recommencer les séances de plongée avec mon copain Gildas, mes garçons et mon gendre. Nous allons rapidement effectuer nos premières plongées en mer. Les plages du débarquement ne sont qu’à 3 heures de route et les épaves sont nombreuses. C’est une perspective très excitante.
Je vais retrouver aussi mon bureau avec plaisir, faire le point avec Francine, Christophe, Didier et Remy sur la marche du Groupe et très vite je vais me faire absorber par le tourbillon des affaires, les problèmes à résoudre, les solutions à trouver et les décisions à prendre. Encore une activité qui me permet de vivre la vie sans temps morts.
Et puis je vais très certainement enfourcher la moto pour de grandes virées à travers la France afin de rendre visite à mes copains. Mon vol de retour pour Montevideo décolle le 17 septembre à 23 heures, cela me laisse presque 4 mois pour profiter à fond de tous ces moments formidables qui m’attendent.
Mon bonheur serait parfait si j’avais réussi à régler ce problème de chaudière. Est-elle en panne ? Je vais devoir m’informer mais lorsque l’on cherche sur Internet le SAV de Webasto n’a pas une très bonne réputation, dommage. De toute façon il faut que j’arrive à comprendre et à solutionner car je ne pourrais descendre dans le Sud sans chauffage.
Malgré tout beaucoup de travail a été effectué et le bateau va repartir en excellent état. C’est très important surtout pour affronter ces passages difficiles. J’ai commandé une grand voile neuve. J’ai demandé 4 ris (mon frère dit que j’ai profité qu’en Thaïlande le riz n’est pas cher, c’est mieux en le disant qu’en l’écrivant d’ailleurs). Avec 17 m² de toile au troisième ris c’était encore un peu trop dans le très gros mauvais temps, lorsque le vent atteint et dépasse les 50 Nœuds.
A midi trente Denis est venu me chercher, Marie avait préparé un très bon repas et j’ai visité avec plaisir la propriété qu’ils viennent d’acquérir au bord du Rio Solis. Ils sont en train de rénover la maison et ont entrepris des gros travaux. Difficile de vivre dans le bruit et la poussière. Puis Denis m’a conduit à l’aéroport en me parlant de sa vie professionnelle dans les différents pays où ils sont passés. Quelle belle carrière !
J’ai décollé de Montevideo à 17h50, après une escale de 2h30 à Sao Paulo j’arriverais à Paris Charles de Gaulle demain à 14h55. Cette fois j’ai pris la TAM, les avions sont beaucoup plus confortables et je connais bien ce vol Sao Paulo/Paris pour l’avoir pris plusieurs fois. Je suis assez bien habitué et ces horaires me conviennent bien.
Thu, 02 Jun 2016 14:00:00 GMT - Retour en France A Cergy Pontoise
Thu, 02 Jun 2016 14:00:00 GMT - A Cergy Pontoise
16h heure locale, 14hTU.
Bonjour à tous,
Tous les ans au printemps un cycle complet redémarre. En neuf mois les paysages, pelouses, cultures, forêts, haies, arbres d’ornement, arbres fruitiers, massifs décoratifs, enfin toute la faune, naît, grandit, devient adulte, brille de tous ses feux comme une jeune fille de 18 ans avant de commencer à vieillir dès fin juin et de mourir à l’automne. Et tous les ans ce cycle de la vie m’émerveille.
Comme l’an passé je reviens en France au moment où la nature est la plus belle, au moment où elle exulte, au moment où elle est resplendissante. C’est la période de l’année la plus belle, la plus motivante, la plus excitante, la période des amours, la période où tout est possible. C’est trop beau, et j’ai envie de crier comme Serge Lama, « Je t’aime à la folie … la vie »
Après tous mes périples à travers le monde et chaque fois que je reviens au pays, je n’en reviens pas, la France est très certainement le plus beau pays que je connaisse. J’aime mon pays, j’aime la France aussi que je suis triste de la voir dans un tel état économique et social.
Il y a quelques dizaines d’années nous étions dans les premières places des différents classements des puissances mondiales. Mais dès qu’une réactualisation sort, dans la plus part des domaines nous reculons dans le ventre mou du nouveau classement.
Le climat social s’est encore dégradé. Le nombre de grèves est impressionnant et surtout les multiples prises d’otage de la population sont absolument inadmissibles. Il faut rappeler que la grève est légale, c’est un droit normal. Un pays où les travailleurs n’auraient pas le droit de grève serait une dictature.
Ce droit permet aux travailleurs de cesser le travaille (avec un préavis) lorsqu’ils ont une revendication à exprimer dans le cadre de leur entreprise uniquement et après avoir tout tenté par la négociation.
Par contre toute atteinte à la liberté des autres est absolument illégale et devrait être punie sévèrement par les autorités publiques et par l’état. Empêcher par la force ou l’intimidation les non grévistes de travailler est un délit grave. Toutes actions qui visent à faire pression en portant atteinte à la liberté de la population ne font pas parties du droit de grève. Les blocages de route, de raffineries ou de toute autre entreprises sont totalement interdits par notre législation. Même les opérations escargot sont illégales.
La lâcheté des gouvernements successifs qui ont laissé faire nous a conduits à cette situation. Tout service étatique devrait être assuré en permanence. La circulation des trains, la fourniture d’énergie, la libre circulation sur le réseau routier, tout ce qui est indispensable à la vie normale de tout un chacun ne devrait jamais pouvoir être interrompu. Dans un passé pas si lointain certains, disposant de privilèges, ont été guillotinés.
L’image de la France à l’étranger est déplorable, il y a eu les attentats et maintenant les télévisions diffusent des images choquantes où l’on voit de véritables guerres urbaines avec des hommes cagoulés se battre contre des policiers et des barrages avec des barricades.
La France est incapable de se réformer alors que le monde évolue très vite et qu’elle en a un besoin extrêmement urgent. Malheureusement ce n’est pas en faisant la révolution que nous pourrons y arriver. Les réformes passent par le dialogue et les négociations et certainement pas par les affrontements et les grèves. Les traces laissées par la révolution de 1789 dans notre culture sont encore très présente et font énormément de mal à notre pays.
Thu, 09 Jun 2016 16:00:00 GMT - La France en ALD A Cergy Pontoise
Thu, 09 Jun 2016 16:00:00 GMT - A Cergy Pontoise
18h heure locale, 16hTU.
Bonjour à tous,
Lorsque le néphrologue vous annonce « Nous allons devoir vous dialyser » c’est comme un énorme coup de tonnerre dans un ciel sans nuage. L’hémodialyse avec toutes ses contraintes est suffisamment répandue en France pour que tout un chacun sache à quoi s’en tenir sur ce que va être sa nouvelle vie.
Pour ma part je suis prévenu depuis une quinzaine d’années, je m’y attends et pourtant j’ai l’impression de rentrer dans une forteresse et juste derrière moi une énorme grille d’acier se referme sur ma vie antérieure faite d’une totale liberté. A côté l’annonce de mon premier cancer, « j’ai trouvé des cellules mauvaises », m’avait laissé tout à fait froid.
Et pourtant, je ne l’ai jamais dit, j’ose à peine le formuler tellement j’ai peur de choquer mais pour être franc je trouve aujourd’hui que cette maladie est pour moi une énorme chance. Les contraintes que je craignais ont été minimes, par contre la maladie et ce challenge à relever m’ont énormément apporté, ma vie a pris une intensité jamais égalée.
Les difficultés peuvent souvent être un point d’appuie formidable pour rebondir. Comme pour la boule qui roule dans le flipper, la rencontre d’un bumper vous relance avec une énergie nouvelle. Mais, malheureusement beaucoup trop baissent les bras, c’est le « Tilt » et la boule descend inexorablement vers son destin final.
La création de mon blog et la résonnance médiatique liée à l’exploit m’ont apporté des contacts dans le monde entier. Mon blog est lu plus ou moins régulièrement dans des dizaines de pays à travers le monde. Certains des lecteurs sont des amis avec qui je reste en contact et j’ai ainsi une idée assez précise de la perception de notre pays à travers le monde.
Il y a deux mois j’ai déjeuné sur Paris avec Cybèle qui vit depuis des dizaines d’années sur la côte Est des Etats Unis (New-York). Dernièrement j’ai rencontré Denis et Marie-Hélène qui vivent maintenant en Uruguay après avoir parcouru le monde pour le travail de Denis en tant qu’émigrés. La semaine dernière j’ai déjeuné sur Paris avec Dominique et sa femme Yvonne. Dominique a fait sa vie au Panama.
Mardi j’ai passé la journée avec Gilles et Suzy de Portland sur la côte Ouest des Etats unis. Gilles, un copain d’armée a parcouru le monde entier en tant que spécialiste des engins de forage au fond des mines. Et Hier c’était avec ma copine Li, guide touristique à Pékin.
Bien sûr tous m’ont parlé de l’état de la France vue de leurs pays respectifs. Nous n’en avons pas forcément conscience mais les télévisions nationales de tous les pays du monde se penchent sur notre pays comme le médecin sur un malade atteint d’une ALD (Affection de longue durée).
Il y a le déclin économique constant, Charlie, le Bataclan, l’incompétence abyssale de notre gouvernement, la chemise arrachée du directeur des ressources humaines chez Air France et maintenant les inondations et surtout le climat social avec toutes les dérives de violences, les pneus en feu, les casseurs cagoulés, les policiers grillés dans leurs véhicules ... Aux états unis deux points reviennent en permanence : - Rien ne tombe du ciel, si tu veux quelque chose tu bosses - Le droit de grève est là mais « on ne se souvient même plus quand a eu lieu la dernière » et la police fait régner l’ordre. En chine c’est plus simple, la grève est interdite. J’explique à Li que nous sommes favorables au droit de grève mais que celui-ci ne comporte pas le droit de tout bloquer. « Il faut l’interdire ! »
Comment lui expliquer qu’en France les gouvernements successifs font preuve de laxisme et qu’il y a bien longtemps que plus rien n’est fait pour faire respecter la loi ? Comment lui dire que notre pays n’est plus une démocratie, que ce n’est plus la majorité qui gouverne mais la minorité qui possède le privilège de pouvoir bloquer le pays ?
La situation est grave, l’image du pays est extrêmement dégradée. L’impacte sur la fréquentation touristique va être catastrophique. Comment sortir de ce chemin qui nous conduit droit dans le mur ? Une révolution serait une énorme catastrophe, une dictature également. Il faudrait comme je l’ai vu à Singapour une démocratie autoritaire.
Nous avons juste besoin d’un gouvernement capable de faire respecter les lois, de dissoudre immédiatement un syndicat qui ne respecterait pas celles-ci tel bloquer les routes, couper les approvisionnements, faire des opérations escargot, empêcher le travail des non grévistes, bloquer les postes d’aiguillage …
Le pays a besoin d’autorité. L’homme ou la femme capable de faire régner l’ordre afin de remettre la France sur les rails arrivera-t-il à temps ?
Sat, 25 Jun 2016 17:00:00 GMT - Weekend à Arromanches les Bains A Arromanches
Sat, 25 Jun 2016 17:00:00 GMT - A Arromanches
19h heure locale, 17hTU.
Bonjour à tous,
Je me promène sur le bord de mer à Arromanches ce vendredi soir 24 juin 2016, regardant les restes du port artificiel construit par les alliés lors du débarquement du 6 juin 1944. Sur les trois « chalets » du bord de mer deux sont toujours debout, magnifiques avec leurs vieilles pierres au milieu de toutes ces constructions un peu trop modernes.
Ils existaient déjà en 1944 et j’imagine avec beaucoup d’émotion le tableau qui s’est dessiné lorsque l’aube a pointée en ce matin historique du D Day, 4266 navires de transport et 722 navires de guerre s’approchant des côtes normandes, un front de 35 kilomètres de large, la mer remplie de ces milliers de bateaux.
Les allemands qui occupaient ces chalets ont écarquillé les yeux, croyant certainement avoir un peu trop forcé sur le Calva la veille au soir. Du soldat de base au chef le plus haut gradé ils n’y croyaient pas, se frottant les yeux avec les deux poings. Ils se sont pincés, ils ont échangé entre eux, et voyant que tous vivaient le même cauchemar les « Schnell » ont fusés dans tous les sens.
Pendant ce temps, à quoi pensaient ces dizaines et ces dizaines de milliers d’hommes dans les bateaux, beaucoup à peine sortis de l’adolescence, venant de tous les endroits du monde, remplis d’angoisse face à ces ennemies qui voulaient conquérir le monde et qu’ils allaient devoir combattre ?
Quelle journée, quelle victoire, combiens d’actions héroïques, mais combien de sacrifices ? Combien de vies perdues ? Combien de lendemains douloureux pour les familles ? Il suffit de prendre une carte et de constater le nombre et la taille des cimetières de la région, cimetière américain, cimetière anglais, cimetière canadien, cimetière allemand …
Les guerres ont toujours existées, depuis la nuit des temps elles ont fait rage en Europe, nous avons passé notre temps à nous battre contre nos voisins anglais, allemands, italiens, espagnols …
Mais depuis quelques dizaines d’années nous avons battis l’Europe, le marché unique, l’Euro, la libre circulation des biens et des personnes. Aujourd’hui les allemands sont nos amis, nous allons en vacance en Espagne, nous aimons les italiens, nos jeunes vont travailler en Angleterre. Aujourd’hui, grâce à l’Europe nous vivons une situation « anormale » au sens premier du terme par rapport aux siècles passés, nous vivons en paix !
Et puis ce matin patatras, grand coup de tonnerre dans un ciel qui n’est certes pas tout bleu, le Royaume Uni vote pour quitter l’Europe. Est-ce un bien où est-ce un mal ? Je suis sidéré de voir certains exploser de joie devant cette nouvelle. Je ne suis pas non plus persuadé que la terre va s’arrêter de tourner comme le pensent d’autres.
A l’époque où nous vivons l’économie est mondiale, il faut être fort et un pays isolé, même de la taille du Royaume Uni aura je pense, beaucoup de mal à exister. D’autant plus que le fameux Royaume risque de ne plus être uni très longtemps.
Je me souviens de l’état de ce pays lorsqu’il a sollicité son entrée dans l’Europe, ses difficultés étaient immenses et le niveau de vie très bas. Mais le divorce était inéluctable, lorsque l’on se marie on ne peut pas vouloir toujours ne profiter que du meilleur.
Je pense que l’Europe doit absolument se réformer, ce n’est pas son rôle de se mêler de tout (exemple : la normalisation de la courbure des cucurbitacées !!!!). Mais comme pour la France, c’est une question d’homme, il faut avoir une vrai vision de l’avenir et ne centraliser que ce qui est absolument nécessaire en laissant tout le reste au plan local.
Ne sommes nous pas là aux limites de la démocratie ? Le peuple a-t-il les compétences pour répondre à une telle alternative ? Il peut exprimer son désaccord sur la situation mais je pense que seuls quelques économistes sont capables de juger s’il vaut mieux que le pays reste dans l’Europe ou en sorte afin d’obtenir la meilleure situation sociale et économique à moyen et long terme.
Toute difficulté porte en elle les germes du mieux, l’électrochoc sera-t-il assez puissant pour faire évoluer le système dans le bon sens ?
Thu, 14 Jul 2016 18:00:00 GMT - L’exemple de nos footballeurs A Cormeilles en Vexin
Thu, 14 Jul 2016 18:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
20h heure locale, 18hTU. A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Nous sommes déjà le 14 Juillet et l’été se fait toujours attendre. Quelle grande différence entre le Sud de la France et le Nord ! Mis à part deux ou trois petits jours sympa, sur la région Parisienne c’est difficile de penser aux vacances.
Quelle année bizarre ! Il y a une dizaine de jours, dimanche midi, je sens une odeur de chaud dans la maison. Surprise, les radiateurs électriques pourtant réglés sur 16 degrés se sont mis en marche. C’était un dimanche de mois de novembre avec 15,5° au meilleur de la journée et une pluie brouillassante du matin au soir. J’ai fini par allumer la cheminée comme en plein hiver.
Ce matin ce n’était pas beaucoup mieux avec 12 degrés et la pluie. Cet après midi un petit rayon de soleil nous a réchauffé mais cette nuit la météo prévoit seulement 5 degrés sur la Champagne ! L’été va-t-il enfin venir ? Vais-je enfin pouvoir aller me balader en moto ?
Heureusement nos footballeurs nous ont apporté beaucoup de bonheur. Quelle belle équipe ! Quel bon esprit ! Bravo aux joueurs et surtout bravo à l’encadrement. Nous avons été à deux doigts de soulever la coupe, nous ne l’avons pas fait mais ce n’est pas important. Cette belle réussite est pour moi un exemple à méditer en ces moments difficiles pour la France comme pour l’Europe.
La réussite est toujours le fruit de beaucoup de travail et de ténacité. Il ne faut jamais baisser les bras, même jusqu’à la toute dernière minute. Si l’on continue de se battre et d’y croire, on fini toujours par réussir. Et puis, si l’on est soudé, on est toujours beaucoup plus fort que si l’on veut jouer seul. Les Européens devraient y réfléchir.
Mais une équipe, même si elle est excellente, même si elle est composée de femmes et d’hommes exceptionnels ne pourra rien sans un chef, sans une direction ferme et éclairée, sans une ligne directrice, sans quelqu’un capable de définir un cap et de coordonner toutes les énergies de façon à atteindre l’objectif.
C’est bien ce qui nous a manqué en Afrique du Sud il y a quelques années et malheureusement, beaucoup plus grave c’est un manque récurent à la tête du pays France. Je ne parle même pas de l’Europe qui est un gros bateau sans capitaine.
Du coup je n’ai rien planifié pour cet été, pour l’instant je suis au travail. Nous sommes à une époque ou tout évolue en permanence, ce qui était vrai hier ne l’est plus forcément aujourd’hui. Et comme toujours si l’on n’avance pas on recule.
Deux grands bouleversements remettent en cause mon métier. C’est d’une part le loyer de l’argent qui s’est réduit à peau de chagrin. L’OAT à 10 ans est tombé à 0,2% au premier juillet ! Du coup beaucoup de candidats locataires se transforment en candidats acquéreurs nous obligeant à ajouter à notre arc une nouvelle corde, la vente d’actifs immobiliers.
Et d’autre part l’énorme augmentation de la fiscalité qui pèse sur le dos des très petites entreprises les oblige à réduire encore leurs charges et donc en particulier le montant de leur loyer. Cela explique l’éclosion des espaces de coworking. Dans ce domaine également nous devons réagir.
Du coup, comme tous les ans, il faut se creuser les neurones et surtout remettre sur la table nos certitudes et faire évoluer notre métier. C’est toujours énormément de travail mais encore une fois on ne réussi jamais sans énormément de travail. Heureusement mon travail est une passion et je n’ai jamais eu l’impression le matin d’ « aller au travail ».
A bientôt
Jean-Louis
PS : Milles excuses, un problème informatique a fait que certains n’ont pas été avertis de mes derniers envois. Cela devrait être solutionné.
Sun, 17 Jul 2016 21:00:00 GMT - Le Pont Canal de Briare A Sens
Sun, 17 Jul 2016 21:00:00 GMT - A Sens
21h heure locale, 19hTU.
Bonjour à tous,
Je suis né à Sens et j’ai passé toute ma jeunesse jusqu’à l’âge de 18 ans à quelques mètres de l’Yonne, juste en face de l’écluse de Saint Martin du tertre. C’est dire si j’en ai vu passer des péniches ! Lorsque j’étais très jeune elles étaient tirées par un petit tracteur très caractéristique, de couleur verte et tout en hauteur, à partir du chemin de halage. Lorsque l’une d’entre elle passait, encore tirée par un couple de chevaux, c’était branle bas à la maison et nous sortions tous pour assister au spectacle. Puis sont arrivées les péniches motorisées et progressivement les tracteurs ont disparus.
Vers l’âge de 16 ans j’ai eu l’occasion de me rendre en Hollande et j’ai été véritablement sidéré la première fois que j’ai vu passer une péniche au dessus de la route. Je n’avais jamais imaginé que cela puisse être possible.
Marié, j’ai commencé à louer des pénichettes et j’ai découvert le charme des canaux. En France nous sommes bien lotis. Une année j’ai parcouru le canal du midi entre Bézier et Toulouse. Quel souvenir inoubliable !
Je suis ce weekend chez Solange, ma grande sœur qui vit près de Sens. N’ayant jamais regardé de près une carte je ne m’imaginais pas que le mythique pont canal de Briare, cet ouvrage qui me fait rêver depuis si longtemps, était si proche. Hier, une belle journée est annoncée et nous décidons de nous y rendre et d’y passer la journée.
C’est encore un super moment de vie. Le cadre des canaux avec leurs berges taillées au cordeau et bien entretenues, les grands arbres qui apportent un peu d’ombre, les écluses, les inévitables canards, les bateaux de plaisance et les magnifiques péniches hollandaises est toujours un ravissement.
Nous laissons la voiture au port de plaisance puis nous traversons la ville à pieds. Les émaux de Briare sont omniprésents. Puis nous arrivons devant l’entrée Nord Est du Pont Canal. Le canal latéral à la Loire qui se ressert en arrondi, les deux colonnes rostrales décorées de magnifiques avants de navire (rostre) en bronze, les chimères, les trottoirs, les lampadaires qui s’alignent sur chacun des bords, et surtout cette longue cuvette remplie d’eau qui surplombe la Loire et le vieux canal forment un ensemble inoubliable.
Afin de mieux appréhender l’édifice inscrit au titre des monuments historiques il faut lire le panneau d’information. Ce pont canal a été créé pour permettre aux bateaux circulant sur le canal latéral de la Loire de traverser celle-ci et de rejoindre le canal de Briare.
Inauguré le 16 septembre 1896 il a été avec ses 662 mètres le plus long pont canal du monde jusqu’en 2003 ! Avec ses 6 mètres de large et son mouillage de 2,20 mètres pour un tirant d’eau de 1,80 mètre il est au gabarit Freycinet.
C’est un pont à poutres de 11,5m de large et de 9 m de haut. Le pont lui-même est formé par une cuvette en acier doux posé sur 14 piliers en pierre. Curieusement Gustave Eiffel s’est vu attribuer le marché des piles en maçonnerie alors que le marché de la cuvette métallique est revenu à une entreprise inconnue aujourd’hui, Daydé et Pillé.
A midi nous déjeunons au bord de l’eau, à l’Auberge du Pont Canal. Je me régale d’une petite friture, encore un moment de vie très sympathique. Puis nous rentrons après une longue balade sur les berges du canal en passant deux fois à plusieurs dizaines de mètres au dessus de la Loire et du vieux canal.
Finalement on part au bout du monde alors qu’il existe des merveilles à deux pas de chez soi.
Sun, 24 Jul 2016 21:00:00 GMT - Une seconde vie pour ma survie A Cormeilles en Vexin
Sun, 24 Jul 2016 21:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
21h heure locale, 19hTU.
Bonjour à tous,
La loi française est très pointilleuse à juste titre sur le radeau de survie équipant les voiliers et en particulier sur ceux qui traversent les océans.
J’ai ainsi débarqué en 2001 le bib acheté avec Harmattan et qui avait atteint sa date limite d’utilisation. Depuis il traine au fond d’un endroit de stockage et je me suis toujours promis de faire l’expérience de le percuter. Mais les années ont passées, il a vieillit et je n’ai jamais mis ce projet à exécution.
Vendredi soir nous sortons du travail, un beau weekend est annoncé et je file avec Francine extraire cette relique de sa cachette oubliée. Que c’est lourd ! Il est d’une génération précédente et une grille apparaît avec plusieurs options. C’est le « Modèle Lourd » qui est coché. Nous confirmons.
Samedi matin après avoir balayé la terrasse je demande à Francine de tirer sur le bout de déclenchement pendant que je filme. Impressionnant ! L’emballage se déchire et, progressivement, le bateau se déploie et prend forme. Deux gros boudins noirs se gonflent en donnant à la survie une forme hexagonale puis un arceau commence à se dresser qui, pour finir forme une espèce de tente de protection de couleur orange.
Le tout dure environ une minute et demie, malheureusement ma caméra n’a pas assez de batterie pour finir l’enregistrement. Je suis furieux de cette négligence. Les valves de surpression sifflent et je dois aller mettre les bouchons en place car je ne veux pas perdre d’air. On dirait que je suis déjà dans l’action.
C’est un modèle 6 places. Je m’installe à l’intérieur, sur le plancher gonflable, j’ai de la place mais à 6 là dedans bonjour l’ambiance ! La règlementation définie un espace vital de trois personnes au m² !!!!
Première constatation ce radeau vieux de 25 ans, réformé au bout de dix ans fonctionne encore très correctement. Je commence à faire l’inventaire de ma demeure en m’imaginant au milieu de l’océan. Ce n’est pas un cinq étoile mais c’est vivable. Tout, absolument tout est sécurisé au bateau par des petites garcettes.
Je trouve tout d’abord trois lourdes poches pleines chacune de petits sachets scellés de 100 ml d’eau potable, le tout représentant 1,5l d’eau par personne. Si l’on est seul c’est pas mal mais à 6 ? Il y a également des boîtes de « biscuits » faits de blé, de graisse et du glucose. 500 gr par personne seulement! Il est vrai qu’il faut plusieurs semaines avant de mourir de faim.
Puis je trouve une poche remplie de nombreux « trésors » pour le naufragé que j’imagine au milieu d’un océan. Il y a d’abord une ancre flottante équipée d’une très longue sangle qu’il faut amarrer immédiatement au radeau afin de le stabiliser. Pour se signaler à un cargo qui croiserait notre route je trouve deux fusées parachute rouge, six feux de bengale rouge et quatre bâtons lumineux. J’ai trop envie de les essayer mais j’arrive à me retenir tout de même car j’habite à 300 mètres des pistes d’aviation.
Il y a également deux pagaies d’enfant mais j’imagine que le naufragé est bien content de les trouver, 3 couvertures de survie, un anneau bouée orange au bout d’un long cordage orange également.
Super, je trouve un gonfleur, une belle lampe étanche sans piles et une écope cassée remplie de tout un tas de petit matériel, piles, nécessaire de réparation de la survie, miroir de signalisation, sifflet, un nécessaire de pêche, deux petites éponges et une toute petite boîte à pharmacie comportant essentiellement quelques cachets contre le mal de mer.
A quoi peut bien servir ce tout petit godet gradué 20, 40, 60, 80 et seulement 100 ml lorsqu’il est plein ? A rationner l’eau bien sûr ! Dur, dur ! Par contre je vais lire avec attention la notice de survie et le « Manuel pratique de survie en mer » accompagné de cartes du monde. C’est assez copieux, je vous raconterais.
Pour finir je trouve un système de récupération d’eau de pluie avec deux poches de un litre, deux poches étanches qui peuvent servir de seaux et un couteau flottant dont la première mission est de couper le bout reliant la survie au voilier si celui-ci s’enfonce dans les flots. Enfin un petit feu de position est alimenté par une batterie à l’eau de mer.
Je suis content d’avoir fait cette découverte. Je jette au fond du radeau la manche à eau et le remplie jusqu’en haut du premier boudin. L’eau chauffe très vite et quelques seaux d’eau chaude supplémentaire permettent à mes petits enfants d’adorer la vie de naufragés volontaires.
A bientôt
Jean-Louis
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"salut jean louis, un petit coucou de calella ou toute la famille est réunie a bientôt bernard" Envoyé par Bernard LANNION le 08-08-2016 à 07:52
Sun, 7 Aug 2016 20:00:00 - 18:00:00 TU GMT - Le domaine Royal du Parc de Marly (07/08/16) A Cormeilles en Vexin
Sun, 7 Aug 2016 20:00:00 - 18:00:00 TU GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Enfin un beau dimanche d’été, on n’y croyait plus. Vite, il faut en profiter car demain, d’après les prévisions météo, nous retombons déjà en automne et mercredi au levé du jour il est prévu 8 degrés et pas plus de 19 au meilleur de la journée !!!
Après déjeuner je sors donc la moto et nous partons pour nous promener dans le domaine Royal du Parc de Marly. Nous ne sommes qu’à une demi-heure de route à travers la forêt de Saint Germain. Nous laissons la moto devant la Grille Royale et l’hôtesse d’accueil du « Musé Promenade Marly » accepte gentiment de garder nos casques.
Nous avons une chance incroyable de vivre dans un si beau pays. C’est encore un endroit magnifique, nous partons par des petits chemins forestiers. Il fait bon se promener dans les sous bois, le soleil est filtré et seuls des petits ronds de lumières dansent sur le sol au rythme de la petite brise qui caresse la cime des arbres. Les odeurs me ravissent !
Nous longeons maintenant l’allée boisée qui longe les grands alignements. Le temps est idéal, il fait bon et des familles sont installées sur les pelouses de-ci de-là. Certains pique-nique, d’autre discutent entre eux, d’autres encore jouent au badminton, lisent, rêvent, se reposent …
Après avoir descendu le Parc en longeant le Grand Bassin nous arrivons au dessus du magnifique Abreuvoir de Marly surmonté de sa fontaine et des fameux « Chevaux de Marly ». Il ne nous reste plus qu’à remonter ce côté-ci du Parc pour retrouver la Grille Royale. Quelle belle balade !
J’avais prévu d’aller passer quelques jours en Bretagne mais, étant donné la météo catastrophique depuis le début de l’été sur le nord de la France j’ai renoncé et j’ai réservé pour une douzaine de jours dans le Parc du Mercantour, au dessus de Nice.
Malheureusement je viens de prendre la météo et j’ai l’impression que nous allons également trouver là-bas la pluie et le mauvais temps. Nous partons mercredi, la route est longue, presque 1100 kilomètres ! Nous verrons bien.
Je commence à voir beaucoup plus clair dans mon programme du prochain été austral. J’ai décidé de tirer un trait sur l’antarctique. C’est devenu administrativement presque impossible pour un skipper français. C’est dommage car pour un Suisse, un Belge, un Canadien … cela ne pose aucun problème.
Je retourne donc à Montevideo le 17 septembre afin de terminer la préparation du bateau, recevoir ma toute nouvelle Grand Voile et surveiller la finition de ma capote neuve. Idéalement j’aimerai en profiter pour rejoindre une marina de Buenos Aires car avec Francine nous reviendrons pour deux semaines de vacances en Argentine fin Octobre.
Ensuite je rejoindrais Ushuaia à environ 1300 miles de là. J’espère y être mi-décembre car je dois absolument être de retour au bureau vers le 20 décembre. La fin d’année est toujours une période de travail intense avec les évolutions de loyers et de charges ainsi que l’établissement et la rédaction du rapport d’activité.
Toujours idéalement je reviendrais à Ushuaia vers le 5 janvier et, avec Pierre-Yves et mon copain Dominique qui vit à Panama nous irons passer le mythique Cap Horn. Je vous en reparlerais.
Mon 15 Aug, 20:00:00 - 18:00:00 TU GMT - Escapade à Nice (15/08/16) A Isola 2000
Mon 15 Aug, 20:00:00 - 18:00:00 TU GMT - A Isola 2000
Nous sommes de retour au petit appartement que nous avons loué pour une douzaine de jours dans le Parc du Mercantour, à Isola 2000. Je ne connaissais pas du tout ce Parc Naturel. L’été nous allons souvent à Chamonix mais j’ai voulu changer un peu.
Première constatation, c’est au bout du monde ! En fait je ne m’attendais pas à devoir faire un tel périple ! De Cergy il faudrait passer par Nice ou par Turin mais cela représente plus de 1100 kilomètres. Alors j’ai choisi une solution plus courte en distance qui malheureusement représente une durée de voyage plus longue, la fameuse route Napoléon.
Après Barcelonnette il faut grimper la plus haute route d’Europe qui passe par le col de la Bonette culminant à 2 715 mètres et reliant la vallée de l’Ubaye et celle de la Tinée. Véritable route de montagne, Je ne pouvais pas manquer le spectacle magnifique que procure l’escalade de cette voie qui n’est ouverte qu’entre juin et septembre.
Puis une fois passé le col la route redescend jusqu’au village d’Isola (719m) par la vallée de la Tinée. Il faut ensuite escalader à nouveau la montagne sur 14 kms pour rejoindre la station d’Isola 2000 qui se trouve entre 2000 et 2930 mètres d’altitude.
Nous sommes arrivés vendredi soir un peu déçus. Par rapport à Chamonix nous sommes sur une autre planète. Il faut dire que si l’on veut passer des vacances d’été à la montagne Chamonix dépasse de la tête et des épaules tous les autres sites montagnards de France.
Tout y est organisé pour accueillir les vacanciers de l’été. Ils sont autant choyés que ceux venant profiter des sports d’hiver. Un seul exemple, entre les téléphériques, les télécabines, les télésièges, les trains à crémaillère … il y a à Chamonix près de vingt moyens pour aller en montagne alors qu’ici une seule télécabine fonctionne durant l’été !
Mais finalement Isola 2000 possède également des charmes. Et pour commencer c’est un endroit beaucoup moins touristique et par conséquent beaucoup plus calme.
Dès samedi matin, après avoir garni le sac à dos spécial pique-nique nous partons pour prendre la télécabine « Mercantour » qui nous monte à 2350 mètres et nous apporte une vue exceptionnelle sur la station. Nous redescendons par « Le Grand Tour » qui comme son nom l’indique permet d’admirer Isola 2000 sous tous les angles.
En route nous pique niquons à l’ombre des épicéas. C’est tranquille, il y a peu de promeneurs, un lièvre de montagne fait une apparition furtive puis c’est un très beau chamois qui sort de sous les arbres, traverse la large piste herbeuse en quelques grands bonds avant de passer à quelques dizaines de mètres de nous.
Il s’arrête juste au dessus, hume les odeurs la tête rejetée en arrière et les naseaux largement ouverts. Il est totalement attentif à son entourage, ses grandes oreilles sont tournées vers l’avant, il essaie de percevoir les moindres odeurs et les moindres bruits, sa survie en dépend. Il repart dans une toute autre direction, fait 50 mètres, s’arrête encore, cherche une voie libre. Enfin il escalade la pente abrupte sous les sapins pour disparaître dans des endroits inaccessibles. C’est aussi pour ces moments là que j’aime la montagne.
Hier, dimanche nous avons décidé de faire une escapade à Nice afin de repérer les clubs de plongée sous-marine. Ce n’est qu’à 90 kms, la route serpente au fond de la vallée de la Tinée puis de celle du Var. Quelle belle journée, après le port nous avons suivi la mer à pieds par la Promenade des Anglais jusqu’au Negresco.
L’endroit est toujours aussi exceptionnel, l’ambiance reste aux vacances, au farniente, aux jeux de plage et aux jeux nautiques même si le kiosque d’un côté du boulevard et le large morceau de trottoir face à la mer emplis d’ours en peluches, de fleurs, de bougies, de cœurs formés avec des galets, de dessins, enfin de tous ces hommages rendus aux victimes de cet imbécile nous interpellent durement.
Après un merveilleux déjeuner dans le vieux Nice nous prenons la route pour rentrer. Je dois être à nouveau sur le port mercredi à 8h45 pour vivre une grande aventure, ma première plongée en mer.
Tue 16 Aug, 20:00:00 - 18:00:00 TU GMT - Comme un bleu (16/08/16) A Isola 2000
Tue 16 Aug, 20:00:00 - 18:00:00 TU GMT - A Isola 2000
Bonjour à tous,
Quelle histoire incroyable ! Atteindre 66 ans et se faire ainsi rouler dans la farine c’est complètement fou. Les escrocs sont de plus en plus malins, on pourrait même dire que ce sont de véritables prestidigitateurs. Il faut dire que les sommes à gagner favorisent les vocations.
L’affaire date de quelques jours mais il m’a fallu un peu de temps pour comprendre les différentes ficelles. Par contre il va m’en falloir beaucoup plus pour cicatriser complètement.
Il y a quelques semaines je décide de me séparer de ma voiture. Comme vous le savez il s’agit d’une magnifique Mercedes CL 500, le modèle haut de gamme de la marque. Je l’aime énormément mais tout à une fin et je dois m’en séparer. A huit ans elle n’a pas encore atteint les 90 000 kms. Elle est comme neuve, carrosserie et intérieur impeccable.
J’aime m’occuper moi-même de la revente de mes véhicules et je passe des annonces dans Le Bon Coin et dans La Centrale. Le marché pour ce modèle est extrêmement étroit, malgré tout j’ai des appels, toujours par le même type de personne, des loubards qui me proposent des prix inacceptables.
J’ai cependant quelques prétendants sérieux, j’envoie des photos puis un « Lituanien » me propose un prix décent sous réserve de lui livrer le véhicule à Metz. J’ai eu une douzaine de Mercedes et elles sont toutes parties dans les pays de l’Est ou au Maghreb donc cela ne me choque pas.
J’accepte et le jour convenu je me lève très tôt et je prends la route. Je n’ai pas bien dormi car j’ai conscience du fait que les escrocs existent. J’ai imaginé toutes les situations et me suis dit que je devrais arriver à gérer les entourloupes, en affaires je ne suis pas né de la dernière pluie.
Ma voiture marche très bien et je retrouve mon acheteur sur le parking du Cora. Il est avec son père et me propose de boire un café à la cafète. J’ai fermé le véhicule à clef, j’ai les deux clefs sur moi, la carte grise également, et les personnes me semblent sympathiques. Tout me semble clair.
Puis nous retournons à la voiture, il n’y a plus qu’à aller à la banque et l’affaire est faite. Celle-ci se trouve à 2 kms. Je propose à l’acheteur de conduire. Nous avons fait un kilomètre lorsque le moteur se met à ratatouiller et un message « Refaire le plein du liquide de refroidissement apparaît ».
Nous nous garons immédiatement et le moteur s’arrête définitivement. J’ouvre le capot et constate que la jauge à huile est soulevée d’environ 5 cm. L’acheteur la tire et me montre la « mayonnaise » puis il ouvre le vase d’expansion, il n’y a plus d’eau mais un peu de mayonnaise au fond. Puis il va à l’arrière et me montre la mayonnaise à la sortie des deux pots d’échappement. C’est évident, le moteur est mort.
Je suis choqué, lui et son père me mettent une pression terrible, ils ont fait la route (soit disant depuis Chambéry), ils ont fait venir un camion depuis la Lituanie … J’appel mon concessionnaire, j’essaie de peser les choses mais je sais qu’une telle réparation chez Mercedes coute une fortune.
L’acheteur est prêt à la prendre mais avec une grosse décote. J’évalue la situation, une simple vidange chez Mercedes c’est 750€ alors refaire un moteur ? Après une heure et demie de négociation je lâche 10 500€ ! C’est énorme mais je pense réellement que le moteur est mort et finalement je suis content qu’ils m’en débarrassent. Nous allons à la banque et je repars très triste.
Après quelques nuits de réflexion j’ai refait le scénario, j’ai tout analysé, la jauge un peu sortie, l’ouverture du vase d’expansion sans prendre de précautions, l’huile si rapidement à la sortie des pots … et j’ai compris l’arnaque.
Pendant que je prenais le café un troisième larron à ouvert mon véhicule (je ne savais pas alors que cela est possible, l’information est sortie avant-hier à la télé). Il a enlevé la jauge, a mis de la « mayonnaise » au bout et ne l’a pas totalement remise en place de façon à ce qu’elle ne trempe pas dans l’huile. Il a vidé le liquide de refroidissement et mis au fond un peu de mayonnaise et il en a mis également à la sortie des deux pots. Il a dû également mettre un peu de produit dans le réservoir.
Coût pour moi de cette arnaque : 10 500 €, c’est beaucoup d’argent, de l‘argent chargé et imposé, la leçon est difficile à digérer. Mais d’une part plaie d’argent n’est pas mortelle et d’autre part j’ai encore énormément appris. Dernier point, je viens de découvrir que sur les deux exemplaires du certificat de vente entre mes mains les signatures de l’acheteur sont deux grigris totalement différents.
A bientôt
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"quelle "mauvaise affaire"... mais j’ai déjà entendu cela avec changement de moteur dans le week end !!! bon courage bernard" Envoyé par lannion bernard le 20-08-2016 à 08:38
Sat 19 Aug, 19:00:00 - 17:00:00 TU GMT - Les Loups du Mercantour (20/08/16) A Isola 2000
Sat 19 Aug, 19:00:00 - 17:00:00 TU GMT - A Isola 2000
Bonjour à tous,
Les seuls loups que nous avions pût observer jusqu’à présent se trouvaient dans les restaurants ou sur les étales des poissonniers niçois. Mais on ne peut venir dans le Mercantour sans s’intéresser à une autre sorte de loup, le Canis Lupus.
Nous avons donc décidé de visiter le fameux Parc Alpha à Saint Martin Vésubie. Le nom du parc fait référence au couple Alpha, nom à la femelle et au mâle dominant dans la structure sociale d’une meute, reconnaissable tous les deux à leur queue levée.
Tous les chiens descendent du loup, même le petit Bichon à sa mémère, incroyable ! Le loup m’a toujours fasciné mais, en y réfléchissant de plus près c’est la vie en meute et surtout son fonctionnement qui m’interpelle. J’ai d’ailleurs lu avec avidité tous les livres de Nicolas Vanier. Les relations des différents individus au sein d’une meute de chiens de traineaux et leurs relations avec le musher sont captivantes.
Au Parc Alpha il y a deux meutes de loups bien séparées physiquement. Chaque meute est constituée je pense d’une quinzaine d’individus. Des affuts, sortes de cabanes avec de grandes ouvertures vitrées permettent d’apercevoir les loups. Tout comme à la chasse il faut être patient. Puis les animaux peuvent faire leur apparition.
Ici ils sont bien nourris, ils n’ont pas besoin de chasser en conséquence de quoi ils sont beaux et ne font pas pitié. A leur attitude on peut facilement distinguer la position de chacun dans l’organisation sociale de la meute. L’un d’entre eux passe à moins d’un mètre de la vitre. Physiquement je ne vois aucune différence avec ce que l’on appelle communément un chien loup. S’il passait sur le trottoir d’en face je n’y ferais certainement pas attention.
Mais nous avons de la chance, un spectacle de rapaces est donné. Un grand aigle pêcheur passe à quelques centimètres au dessus de nos têtes. Hibou grand duc, chouette effraie, petits rapaces, mais celui que j’aime par-dessus tout est ce grand vautour fauve de trois ans. Qu’il est beau ! Qu’il est majestueux !
Mercredi matin nous partons très tôt car j’ai rendez vous à 8h45 au CIP, le centre de plongée sur le port de Nice. L’ambiance est très sympa, on m’aide à choisir ma combinaison, mon gilet, mes palmes et mon détendeur. J’ai mon propre masque. Progressivement les participants arrivent, nous sommes une vingtaine et il y a plusieurs « baptêmes ».
Je fais la connaissance de Diégo, mon guide de palanqué. Il est très compétent et attentionné. Nous sommes 4 Niveau 1 mais je suis le seul à n’avoir jamais plongé en mer. Mis à part une difficulté pour descendre, une fois au fond je me régale. Nous descendons à 20 mètres et je profite du spectacle.
De retour au port où Francine m’a attendu je n’ai plus qu’une idée, remettre cela. Je m’inscris pour revenir vendredi matin et devant l’ambiance sympathique et les nombreux débutants, Francine décide de s’inscrire pour un baptême.
Nous partons au levé du soleil et encore une fois nous sommes obligés de piler pour laisser passer un chamois qui escalade la montagne en traversant la route. Celui-ci est un jeune, il est magnifique.
Cette fois mon guide de palanqué se nome Rémi. Il est très sympathique et compétent mais, atteint du syndrome Gilles de la Tourette, la plongée est folklorique. Il éructe en permanence de grands « Pédé », « Salope », « Putain »…
Comme j’ai eu du mal à descendre la dernière fois et que Diégo a dû venir m’aider, cette fois je décide de mettre un plomb de plus et je plonge avec 7 Kgs. Mais rien à faire, je reste en surface et Rémi est obligé de venir me descendre. Une fois au fond c’est un régal. Notre plongée se passe à la grotte à corail et c’est un bonheur.
Mais, à un moment donné nous remontons un peu et je ne peux stopper cette remontée irrésistible, la palanquée semble s’éloigner progressivement, je souffle tout ce que je peux mais rien à faire je me retrouve en surface.
Je vois bientôt que tout le monde s’affole de ne plus me voir, ils cherchent dans tous les sens mais personne ne pense à regarder au dessus. J’essaie de redescendre mais c’est impossible. Comment les prévenir ? Je ne sais pas quoi faire et me contente de rester au dessus d’eux.
Maintenant Rémi plonge avec Francine, c’est son baptême. Elle adhère immédiatement et reste plus de 30 minutes à 6 mètres de fond. J’attends son retour avec l’appareil photo et lorsqu’elle fait surface je mitraille. Dommage que je n’enregistre pas le son car de violents « Salope » ponctuent ce grand moment.
Fri, 02 Sept 2016 13:00:00 GMT - La révolution robotique Dans le « Ouigo » Paris/Marseille
Fri, 02 Sept 2016 13:00:00 GMT - Dans le « Ouigo » Paris/Marseille
15h heure locale, 13hTU.
Bonjour à tous
Je prends pour la première fois le fameux « Ouigo », réponse de la SNCF à la multiplication des réseaux de bus longue distance voulus par Emmanuel Macron. Avec Christophe et Didier, mes deux fils, nous partons à Marseille pour un weekend « plongée dans les calanques »
Les prix sont déments comparés aux tarifs absolument excessifs des TGV classiques, seulement 10€ en semaine, 20€ le WE pour un aller ou un retour Paris/Marseille !!! Tout a été pensé afin de réduire les coûts. Seule une valise de cabine est admise car elle est rangée sous votre siège. Si la valise est plus grande, 20€ supplémentaires sont facturés.
La rame ne comprends pas de bar et les wagons double niveau sont remplis de sièges façon classe économique dans les avions. Je n’ai rien à redire, j’en ai pour mon argent. Seul bémol, le train n’est jamais lavé et les vitres extérieures sont d’une saleté repoussante, la campagne française qui défile semble recouverte d’un épais brouillard, quel dommage !
D’une façon bien plus rapide que la révolution industrielle d’il y a deux siècles, la révolution numérique a bouleversé de nombreux équilibres économiques. Combiens de secteurs ont été durement touchés ? La révolution industrielle avait repensée la production mais le prix des produits restait anormalement impacté par les coûts de commercialisation.
Grâce à l’invention des conteneurs et au développement des portes conteneurs géants, les coûts de distribution se sont réduits drastiquement mais les coûts de commercialisation représentaient encore une part énorme du prix d’un produit. La révolution numérique a dynamité ce dernier bastion en quelques années seulement.
Mais nous sommes encore très loin de nous imaginer le bouleversement de nos modes de vie qui est en train de se produire par la révolution robotique. Il y a seulement quelques mois les chauffeurs de taxis étaient en grève, ils protestaient contre Uber qui, prétendaient-ils, allaient leur prendre leur travail.
J’étais alors persuadé qu’ils défendaient une cause perdue, pensant alors que sous 10 ou 20 ans leur métier allait disparaitre. Quelle erreur ! Les évolutions se font maintenant à la vitesse de l’éclaire. Depuis une semaine les premiers taxis sans chauffeur roulent dans la ville de Singapour et dès demain matin, dimanche 3 septembre, la navette électrique sans chauffeur Navya va être mise en service au Confluent lyonnais.
Très rapidement, dans les quelques années à venir des millions d’emploie vont disparaître, remplacés par des robots. Les pilotes d’Air France, assis sur des seaux d’or sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis en accélérant l’avènement des avions sans pilote. Il en est de même pour les privilégiés que sont les chauffeurs de TGV.
Nous sommes très loin de nous imaginer ce que va être le monde dans les 10 ou 20 ans qui viennent. Il se trouvera certainement à des années lumières de ce que nous vivons aujourd’hui. Le revenu universel va devenir une évidence, nous ne pourrons pas y échapper. Parallèlement les différences de revenus vont devenir abyssales.
On peut imaginer que tout ce qui n’est pas travail intellectuel va disparaître et même celui-ci va se réduire énormément. Que vont faire tous ces inactifs ? Nous allons forcément passer par une période d’adaptation extrêmement difficile. Le débat sur les 35 heures me semble aujourd’hui d’un autre âge et la notion même de chaumage va disparaître.
Pour l’instant nous arrivons sur Marseille, nous allons prendre possession de notre Fiat 500 de location, chercher les clefs de notre appartement loué sur Airbnb puis faire un saut au « Vieux Plongeur » avant d’aller flâner sur le Port.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour Louis,
C’est Margaux la petite fille de Roselyne, nous nous sommes rencontrés au grand pavoi de la Rochelle, il y à quelques années. Ma Mamy ayant eu un accident il y à environ 6 mois, n’a pas pas pu vous donner de nouvelles sur votre Blog. Maintenant elle va mieux...toujours trois dialyses par semaine
Grâce à ma visite de ce jour, nous avons lu votre article dans votre blog sur la "robotique". Mamy ayant du mal à se servir de l’ordinateur, elle s’est délectée à relire vos deux livres.
Mamy vous embrasse très fort ainsi que Francine et toute votre famille. " Envoyé par roselynedemeestere le 06-09-2016 à 17:03
Wed, 14 Sept 2016 18:00:00 GMT - Le printemps austral dans trois jours A Cergy Pontoise
Wed, 14 Sept 2016 18:00:00 GMT - A Cergy Pontoise
20h heure locale, 18hTU.
Bonjour à tous
L’été se termine dans l’hémisphère Nord, comme les animaux migrateurs je vais reprendre la direction du grand Sud et plus précisément de l’Uruguay dans un premier temps. Le printemps austral commence à pointer le bout de son nez et il est grand temps de retourner là bas. Je prends un vol samedi soir pour Montevideo.
Du travail m’attend à Piriapolis, à commencer par une énorme difficulté (pour moi), dédouaner ma Grand Voile toute neuve qui vient d’arriver de Thaïlande, de Phuket plus précisément. Ensuite j’ai mon carénage à faire car la période de stockage à terre d’Harmattan se termine. Je dois le remettre à l’eau le 30 septembre.
Il faut également que je finalise la construction de la toute neuve capote, encore un Everest à gravir ! Les artisans à l’étranger sont aussi difficile à travailler qu’en France mais lorsque nous ne pouvons trouver une langue commune pour échanger les difficultés sont multipliés par 100 !
Et puis j’ai comme toujours de multiples petits problèmes à régler pour que mon bateau soit prêt à affronter le Cap Horn et les canaux de Patagonie. Idéalement j’aimerai pouvoir le laisser dans une marina de Buenos Aires et revenir en France vers le 10 Octobre.
Puis je repartirais cette fois avec Francine début Novembre afin de visiter l’intérieur de l’Argentine pendant une quinzaine de jours. Ensuite Francine rentrera en France d’un coup d’avion et de mon côté je descendrais Harmattan jusqu’à Ushuaia (1100 Miles environ). J’espère pouvoir revenir en France entre le 10 et le 20 décembre d’un coup d’avion. La suite de mes aventures commencera tout début janvier 2017.
Il est grand temps de former les équipages. Je reçois tous les jours des demandes d’équipiers intéressés par l’aventure. Je dois faire passer la famille puis les amis proches en priorité. Mais Giorgio Ardrizzi, le spécialiste auteur du fameux guide « Patagonia & Terra Del Fuego » m’a bien mis en garde sur le choix des équipiers. « Il faut qu’ils aient bien conscience de là où ils vont ! »
En attendant de prendre mon vol samedi soir je suis un peu bousculé par les rendez-vous de dernière minute, rendez-vous médicaux en particulier. Ma santé est bonne compte tenue de ma maladie et j’essaie de profiter à fond de la vie.
A Marseille le weekend plongé a été merveilleux. Afin de régler le problème de la ceinture de plomb que je ne pouvais pas serrer sur mon greffon, j’ai investi dans une veste de plongée avec plombs intégrés (Une stab). Résultat j’ai pu profiter à fond de ces descentes à 20 mètres dans le Parc Naturel des Calanques.
On se ballade dans un aquarium où la lumière est magnifique. On approche à les toucher d’énormes mérous, d’impressionnants dentis, de murènes géantes, d’horribles rascasses et d’une multitude d’autres espèces que je vais devoir apprendre à nommer.
Après avoir passé son baptême à Nice, Francine a décidé de passer son niveau 1 et elle a effectué hier matin sa première plongée en fosse. Elle a hâte que je repasse le canal de Panama afin d’aller plonger aux Bahamas.
D’après la météo l’été risque de se finir ce soir aussi j’ai profité de ma moto ces derniers jours. J’ai eu un peu de mal à m’y remettre, il n’y a rien à faire l’âge arrive, mais après quelques jours les réflexes reviennent et c’est un véritable bonheur.
Sun, 18 Sept 2016 10:00:00 GMT - Retour à Piriapolis En voyage
Sun, 18 Sept 2016 10:00:00 GMT - En voyage
12h en France.
Bonjour à tous,
A chaque fois que je roule vers l’aéroport un sentiment étrange m’envahi. Partir, tout comme choisir induit un renoncement, un manque, une perte qui, sans atteindre le déchirement me remplie tout de même d’un sentiment étrange fait de nostalgie et de frustration.
Partir c’est quitter ma famille, mes petits enfants, les amis, mon travail que j’adore, ma maison, mes habitudes, mes loisirs. C’est rater la saison des cèpes et des girolles ainsi que les plongées avec mes garçons. Je suis un peu jaloux car ils vont accompagner Francine qui est en train de passer son premier niveau et qui, pour la première fois vendredi est descendue à 20 mètres pendant une demi-heure.
Lorsque je pars pour entreprendre une longue navigation la promesse de l’aventure et des découvertes à venir rend les choses beaucoup plus faciles. Mais cette fois, je quitte ma vie en France pour aller travailler sur le bateau à l’autre bout du monde, dans un pays où je suis seul et où la communication est rendue extrêmement difficile par la barrière des langues.
Après onze heures trente de vol je suis maintenant en escale à Sao Paulo (prononcer San Paolo) et déjà ce départ difficile est dans les rétroviseurs. Comme toujours, le voyage en solitaire m’excite et me procure cette impression de toute puissance, ce sentiment de dominer le monde.
Dans l’avion et maintenant autour de moi dans la salle d’embarquement j’entends parler en espagnole, en anglais, en portugais mais le français a disparu. Tout comme à 20 mètres sous l’eau ou bien sur Harmattan au milieu d’un océan me voilà plongé dans un autre monde où je suis seul, où je dois survivre, où je dois faire attention à tout et où je ne peux compter que sur moi-même.
Depuis tout jeune j’adore les sentiments et les émotions que me procure cette situation. Voyager en solitaire est totalement différent que de voyager à deux, avec un copain ou même en couple. Je sais que ça n’est pas commun, la plus part d’entre nous n’aiment pas la solitude et encore moins voyager en solitaire.
Pour moi le plaisir que je ressens est si intense que j’en suis presque au niveau de l’addiction et lorsqu’un copain me demande la faveur de m’accompagner pour un bout de traversée océanique je dois me faire violence pour accepter. Comment alors lui expliquer ?
Tout cela a une raison, la voici. Comme vous le savez je suis jumeau et créer deux enfants en neuf mois c’est difficile. Je pense qu’on s’applique pour le premier et le second doit être terminé un peu dans l’urgence.
L’une des erreurs a été de me doter d’une dent à la naissance (Difficile pour ma mère qui me nourrissait !!!). Cette dent est tombée au bout d’un mois et lors de la deuxième dentition il manquait une place, du coup tout à poussé de travers. Mes parents ont alors décidé de me faire porter un appareil dentaire.
Mon père travaillant à la SNCF, nous pouvions profiter du dentiste « SNCF » mais celui-ci se trouvait gare de Lyon à Paris, a une heure et demi de train. Au début mon père m’a accompagné mais il s’est très vite lassé et à partir de huit ans, tous les mercredis je prenais seul le train pour Paris vers 11 heures et je n’étais de retour que le soir.
A partir de 10 ans plus aucun voyage ne m’effrayait alors que le téléphone portable n’existait même pas et qu’à la maison nous n’avions pas le téléphone. J’allais chez ma grand-mère à Gisors, en traversant Paris pour reprendre un train gare Saint Lazare et c’est ainsi que m’est venue cette passion et même cette addiction du voyage en solitaire.
La seule chose qui m’importait lorsque je quittais la maison était de bien sentir dans ma poche de pantalon mon porte monnaie comportant quelques sous. J’étais persuadé qu’avec un peu d’argent en poche on peut traverser le monde.
Le fait de me voir si jeune capable d’affronter le monde en solitaire m’a profondément marqué. Un sentiment de confiance en moi est apparu ainsi que le goût d’entreprendre, le besoin d’affronter l’inconnu encore et encore.
Finalement je dois énormément à cette fameuse dent de lait, un énorme merci à la nature pour m’avoir si bien servi.
A bientôt
Jean-Louis
PS : A propos de mon vol vers Montevideo : L’équipage vient de distribuer le petit déjeuner lorsque nous sommes pris dans des turbulences. Soudain l’avion tombe dans un énorme trou d’air et je garderais pour toujours la vision de tous les passagers en apesanteur quelques centimètres au dessus de leur siège retenus par leur ceinture, les jambes décollées, les bras tendus et au bout des bras des colonnes de liquide coloré montant jusqu’au plafond.
Lorsque la portance est revenue les cafés, jus d’orange, coca-cola …, retrouvant brusquement la pesanteur, se sont abattus sur la tête des passagers. Résultat, un avion à nettoyer du sol au plafond, des passagers hilares, d’autres avec des terres d’enterrement, traumatisés pour la vie et beaucoup de vêtement à envoyer au pressing.
Sun, 25 Sept 2016 23:00:00 GMT - Difficile Amérique du Sud A Piriapolis, Uruguay
Sun, 25 Sept 2016 23:00:00 GMT - A Piriapolis, Uruguay
23hTU, 01h J+1 en France.
Bonjour à tous,
Quelle est difficile cette Amérique du Sud ! Ma première impression de ce continent date de quelques années en arrière lors de mon passage aux îles Galapagos qui sont territoire de l’Equateur. J’avais alors été choqué de voir les autorités monter à bords afin de négocier la taxe de passage. Je ne suis resté qu’une nuit mais j’ai quand même dû payer plusieurs centaines de dollars en liquide.
J’avais également été choqué du prix du gasoil qui, sorti de la même pompe était 50 fois plus cher pour les touristes que pour les locaux. Je me souviens alors m’être posé la question de savoir si j’allais revenir longer ce continent.
Mais, heureusement, le temps efface les impressions et embelli les souvenirs. Je ne vais pas vous ennuyer avec la liste des difficultés que je dois affronter. Progressivement les problèmes se solutionnent mais c’est à coup de centaines de dollars qui s’envolent d’une façon tout à fait injustifiée.
Cette semaine j’ai quand même avancé et la peinture sous-marine est passée, Harmattan est prêt à retourner à l’eau. J’espère récupérer ma Grand-Voile toute neuve en milieu de semaine et ma capote toute neuve également en fin de semaine. Le challenge de la semaine qui débute va être de mettre en marche ce chauffage qui me tient toujours tête.
J’aimerais partir de Piriapolis à la fin de cette semaine, peut-être au tout début de la suivante. Mon objectif est une petite marina près de Buenos Aires. Mon amie Antonella m’en a dit le plus grand bien, Christophe également. Mais tout va dépendre d’Adriana, je ne pourrais partir que lorsque ma capote sera terminée.
Sinon, ici le temps correspond à un début de printemps avec de magnifiques journées ensoleillées, 13° le matin et 23° l’après-midi, short et chemisette ! Et puis d’autres jours c’est encore presque l’hiver avec 6° le matin et 10° au meilleur de la journée. Les jours où il fait beau je travaille à l’extérieur et lorsqu’il ne fait pas beau j’ai toujours du boulot à l’intérieur. Heureusement j’ai un petit radiateur électrique.
Je tiens maintenant les équipages jusqu’à Puerto Montt, extrême nord des canaux de Patagonie, je vous décrirais ce programme une prochaine fois. Tout commence à s’encliqueter et j’ai maintenant hâte de découvrir ces endroits tant convoités.
Sun, 02 Oct 2016 22:00:00 GMT - Y’a comme un défaut A Piriapolis, Uruguay
Sun, 02 Oct 2016 22:00:00 GMT - A Piriapolis, Uruguay
24h en France.
Bonjour à tous,
C’est les copains, y m’ont dit ta nouvelle capote c’est pas qu’elle va mal à ton bateau, elle lui va même bien, au premier rabord. Seulement au deuxième rabord, en r’gardant bien, y m’ont dit, là, là y aurait comme un défaut qu’sa nous étonnerait pas ! »
Comme dans le fameux sketch de Fernand Raynaud, ma capote confectionnée sur mesure ressemble à une veste pour laquelle une manche s’arrête au dessus du coude alors que l’autre atteint la racine des doigts. Et je ne vous parle pas des épaules !!!
Depuis une semaine je vois ma « tailleuse », Adriana, entre deux et trois fois par jour pour des essayages et des retouches. Vous n’allez certainement pas me croire, mais je vous l’assure, Adriana ne possède pas de mètre ! Elle estime les retouches à l’œil ou avec ses doigts, incroyable.
Malgré tout, cahin-caha, la capote se termine. Elle va m’abriter du soleil et du vent mais certainement pas de la pluie étant transpercée un peu partout des trous de multiples coutures faites et défaites. Elle ne sera pas très belle mais je suis tout de même content de partir avec une capote neuve, la vieille étant réellement hors d’usage. Elle aurait dû être changée depuis plusieurs années.
En milieu de semaine j’ai remis Harmattan à l’eau, il y a comme une odeur de départ dans l’air et c’est bon.
Mais ma voile est toujours sous douane. C’est incroyable ! L’Uruguay est réellement un pays mal famé au niveau douanier. Elle est partie de Thaïlande par avion le premier septembre soit il y a plus d’un mois maintenant. Je ne donne plus de pronostique sur sa date de sortie de douane car je me suis beaucoup trop trompé.
Quant à mon chauffage, ça progresse. Grâce aux conseils des techniciens de Webasto j’ai réussi à le faire fonctionner deux nuits et c’était un vrai bonheur mais à nouveau il ne veut plus rien savoir. Je dois poursuivre mes efforts, l’animal est susceptible et refuse d’être dompté pour l’instant.
Finalement j’ai changé mes plans, je ne repars pas en France, je vais aller dans une marina de Buenos Aires et Francine arrive mercredi 12 pour passer 15 jours en Argentine. Nous allons visiter Buenos Aires puis descendre d’un coup d’avion dans le Sud afin de découvrir la Patagonie en avant première.
Mon but est d’emprunter le fameux ferry Yaghan qui relie Punta Arrenas à Puerto Williams en empruntant les plus belles parties des canaux de Patagonie. Le voyage dure une trentaine d’heure et permettra à Francine de découvrir les endroits que je vais fréquenter en début d’année.
J’aimerais également faire une escale à El Calafate pour aller admirer ce fameux glacier « Perito Moreno » dont j’entends parler sans cesse. Et puis j’ai envie de découvrir Puerto Williams et Ushuaia afin d’être un peu familiarisé avant mon arrivée en bateau.
Puis, lorsque Francine repartira je descendrais Harmattan jusque dans le canal de Beagle afin de le laisser très certainement sur la rive Chilienne, à Puerto Williams qui est bien plus protégé qu’Ushuaia sur la rive Argentine.
En attendant je peaufine et révise mon bateau. Je suis bien content de n’avoir pas de jupe à l’arrière car les lions de mer envahissent tout. Ils sont bien plus nombreux et bien plus gros qu’au mois de mai. J’imagine que les mâles pèsent dans les 600 kilos. Ils grognent méchamment lorsque l’on souhaite les déloger. Pour eux la vie est facile car ils se nourrissent de centaines de poissons non commercialisables rejetés dans le port quotidiennement par les pêcheurs.
A bientôt Jean-Louis
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"coucou les amis, je viens de lire avec retard ton blog pas très joyeux...j’espère que les ennuis sont finis et profite bien de ton séjour dans le grand sud, fait de bonne images car nous irons l’an prochain avec le ponant..amitiés à tous les deux. bernard" Envoyé par lannion bernard le 12-10-2016 à 17:10
Fri, 07 Octb 2016 15:00:00 GMT - Adieu Uruguay Dans le Rio de la Plata, à 34°55 S 55°33 W
Fri, 07 Octb 2016 15:00:00 GMT - Dans le Rio de la Plata, à 34°55 S 55°33 W
17h en France.
Bonjour à tous,
Pour la première fois depuis longtemps il pleut ce matin lorsque je sors de ma cabine. C’est l’Uruguay qui pleure mon départ ! Il faut dire que j’étais un bon client, je me suis fait plumer copieusement.
Comme les autres copains de passage nous ne regretterons pas ce pays où l’attitude des administrations vis-à-vis des plaisanciers de passage que nous sommes est totalement inacceptable. Il s’agit carrément de vol.
Résultat le port est presque vide alors que des travaux colossaux sont encore en train d’être réalisés. Mais c’est l’administration qui gère le port et l’on peut dire que nos interlocuteurs sont tout sauf commerçants. Dommage car le pays est agréable et les gens sympathiques.
Adriana a fini par terminer ma capote. Elle n’est finalement pas si mal que cela et fera l’affaire. De toute façon la vieille était totalement hors d’usage et j’avais absolument besoin de la renouveler.
Après 5 semaines de voyage (heureusement j’avais pris un transport express) et à nouveau 120 dollars pour la faire transporter de l’aéroport à mon bateau (j’avais pourtant payé un transport porte à porte), j’ai réceptionné ma voile avant-hier après-midi. Je suis très mécontent d’UPS, avec DHL je n’ai jamais eu de problème.
J’ai immédiatement commencé à l’équiper en récupérant le matériel sur l’ancienne. Malheureusement un des embouts de latte est totalement usé. Je vais essayer d’en trouver en Argentine.
Il reste le chauffage. Francine arrive avec des pièces de rechange, je pense que c’est le contrôleur, la carte électronique qui ne fonctionne pas correctement. J’ai bon espoir d’arriver à le faire marcher avant de repartir de Buenos Aires.
Ce matin, à 9 heures, Christophe de Vénus a largué mes amarres. Je suis vraiment content de me retrouver en mer. Un des bonheurs inhérent à cette situation c’est que l’hémorragie de dollars s’arrête instantanément, on ne dépense plus rien. C’est peut-être une des raisons à mon amour des longues traversées ? ?
Je dis en mer mais en faite je suis en train de remonter l’estuaire du Rio de la Plata. Mais avec ses 120 Miles de large, soit plus de 200 kms c’est presque une mer. Il n’y a pas de vent, c’est totalement bouché, il bruine et la visibilité est nulle. Heureusement j’ai mon radar. Malheureusement il se trouve pas mal perturbé par les orages.
J’ai environ 150 Miles à parcourir pour rejoindre la marina « Barlovento » conseillée par mes amis. C’est sur un des bras du Rio, à l’intérieur des terres, et à environ trois quarts d’heure de train de banlieue de la grande ville de Buenos Aires (Attention à bien prononcer le dernier S).
Si tout va bien je devrais y être samedi soir après un parcours long et sinueux en évitant les hauts fonds et les écueils de l’estuaire. Il ne va pas être question de dormir beaucoup. Mais les fonds sont faibles et si je suis fatigué je jetterais l’ancre après être sorti des chenaux de navigation pour dormir un peu.
Sat, 08 Oct 2016 22:00:00 GMT - Bonjour Argentine Aires, à 34°39 S 58°08 W
Sat, 08 Oct 2016 22:00:00 GMT - Aires, à 34°39 S 58°08 W
Juste devant Buenos
Bonjour à tous,
C’est toujours très excitant d’arriver dans un pays que l’on ne connait pas. En effet je ne suis passé en Argentine que quelques heures lors de ma visite aux chutes d’Iguaçu.
Je vais bientôt mouiller juste devant Buenos Aires car je suis épuisé. La traversée a été pénible, Ce fut un moment que tous les marins connaissent, lorsque l’on se demande qu’est-ce que l’on est venu foutre ici. Cela a duré toute la nuit, vent et courant dans le nez pour essayer de passer Montevideo avec au programme froid, pluies et orages.
Le bateau n’avance pas à plus d’un nœud au moteur, il saute dans tous les sens et la nuit n’en finie pas. J’ai l’impression de passer le cap Sicié par fort mistral. Je n’ai pas encore pu monter ma grand voile alors j’envoie un peu de génois mais seul au près ce n’est pas terrible d’autant plus que le vent tourne et il n’y a pas d’espace pour louvoyer.
Ce n’est que ce soir que les choses se calment complètement et j’en profite pour ranger le désordre indescriptible qui règne dans ce bateau. J’ai été pas mal barbouillé et je n’ai pas pu avaler grand-chose. Les médicaments de ce matin pris avec un peu de jus d’orange sont partis à la cuvette en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire.
Ah ! J’oubliais, mais pour que la remise en jambes soit parfaite et pour améliorer l’ambiance alors que je n’ai pas besoin de cela j’entends soudain un couinement. C’est l’alarme de souillarde pleine. Je commence par lancer la pompe et je cherche d’où peut bien venir toute cette eau.
C’est assez facile et je trouve rapidement. Le soufflet entre le tube d’étambau (la coque) et l’arbre d’hélice fuit comme une passoire. Impossible de réparer, tout cela est en mouvement. Je me résigne donc à pomper toutes les heures et j’en profite pour faire l’inventaire de mes moyens d’épuisement au cas où la pompe électrique me lâcherait.
Mais tout cela est du passé, ce soir le ciel est bleu et c’est calme plat aussi bien au niveau du vent que de la mer. Par contre pour l’eau ce n’est pas ça du tout. Sa couleur café au lait ressemble à celle de tous les grands fleuves qui charrient les alluvions des espaces qu’ils traversent.
J’aime à la folie l’eau pure, celle que l’on rencontre dans les criques sauvages de Corse, de Croatie, de Grèce, de Turquie… J’aime pouvoir compter les petits grains de sable alors qu’il y a 6 mètres d’eau sous la quille. J’ai adoré plonger dans le parc des calanques à Marseille car je m’imaginais être dans un aquarium remplie à l’eau d’Evian.
J’ai vu un groupe d’amateurs à Piriapolis qui s’apprêtaient à plonger. Equipés de combinaisons et de bouteilles je me suis bien demandé qu’est-ce qu’ils pouvaient attendre de ce moment alors que la visibilité n’excède pas le mètre. Et je ne vous dis même pas mon sentiment, cette nuit et aujourd’hui, en voyant le pont d’Harmattan recouvert en permanence de ce liquide marron.
Du coup ma capote a subit son baptême du feu. Il va falloir que je trouve quelqu’un afin de faire reprendre les défauts les plus importants car si je descends ainsi en Patagonie elle va partir immédiatement en lambeaux. Un seul exemple, pour la fenêtre de devant Adriana s’est contentée de la découper et de coudre avec une seule couture une fermeture éclaire sans même faire un ourlet n’y apposer un renfort ! Et le pire c’est que je n’ai rien vu !
Demain j’ai encore une matinée de navigation avant d’arriver à la marina, puis ce sera les formalités d’entrée.
Je n’ai pas dormi depuis 36 heures et je regarde ma couchette avec beaucoup d’envie. Malheureusement il va falloir que je trouve autre chose car elle est totalement trempée par les paquets de mer.
Thu, 13 Oct 2016 17:00:00 GMT - Premières impressions Argentines Dans le vol Buenos Aires / Ushuaia
Thu, 13 Oct 2016 17:00:00 GMT - Dans le vol Buenos Aires / Ushuaia
14h heure locale, 17hTU, 19h en France.
Bonjour à tous,
Que c’est bon de se retrouver en Argentine ! Après une nuit passée en mer, à l’ancre devant la ville de Buenos Aires, je remets en marche à 8 heures. Il s’agit maintenant de suivre des canaux formés par des successions de bouées rouges sur tribord et vertes sur bâbord. Je suis en pleine mer et j’ai 18 mètres de fond mais si je sors du canal je sais que je vais aussitôt m’envaser dans moins d’un mètre d’eau boueuse.
Puis vers onze heures le canal commence à être bordé de terres et d’arbres. Je croise presque à les toucher d’énormes cargos qui repartent en mer. A midi je mets en panne et jette l’ancre pour déjeuner. Je dois maintenant prendre un canal secondaire qui mène à San Fernando, dans la banlieue de Buenos Aires, la capitale nationale du nautisme.
Nous sommes dimanche, il fait un temps magnifique avec énormément de soleil et là, pendant presque trois heures, je vais croiser des centaines de bateaux de plaisance, peut-être plus d’un millier ! Il y a quelques voiliers mais surtout beaucoup de yachts luxueux, certains énormes. Tous ces gens vont se promener dans le « Delta ».
Les bords des canaux sont très jolis avec des villas de weekend magnifiques, toutes construites sur pilotis d’environ 5 mètres de haut. Lorsqu’il y a plusieurs constructions elles sont reliées entre elles par des passerelles. Les pelouses sont immenses, très belles et parfaitement tondues, les propriétés sont entretenues avec soin.
Je me rends compte alors qu’avec mon aversion pour les eaux boueuses je me crée des problèmes de riche. On peut certainement vivre ici avec beaucoup de plaisir. Le vrai problème et je m’en rends compte de plus en plus, c’est qu’avec notre mer méditerranée et notre bassin méditerranéen berceau de l’humanité nous avons la chance énorme de vivre dans le plus bel endroit du monde.
Lorsque j’arrive à la marina qu’Antonella m’a recommandée je suis immédiatement accueilli par un marin qui m’aide à prendre une place. Quelle plaisir d’être traité comme un client après ce que j’ai vécu en Uruguay.
Je me rends à la capitainerie et suis reçu tout aussi gentiment (et en anglais) par la secrétaire qui m’explique les formalités d’entrée, où trouver de l’argent (première nécessitée lorsque l’on arrive dans un pays étranger). Je passe ensuite mon après-midi à connecter Harmattan à l’eau et à l’électricité.
Ici il n’y a pas de pontons. Pour rejoindre le bateau il faut emprunter une navette. Le problème est de retourner à terre. Au début j’ai énormément de mal, je fais des grands signes, j’attends qu’une navette passe … Puis j’apprends qu’il y a un code secret. Ou plus exactement une phrase secrète qu’il faut prononcer sur le canal 66 de la VHF. C’est « K O TCHI TA (doit être répété trois fois) PARA HARMATTAN ». Je ne sais pas si c’est très prudent mais je l’ai écrite sur un papier près de la VHF.
Je débarque en tout premier lieu mon vieux vélo que j’ai exporté d’Uruguay. Quelle chance ! Que j’ai eu le nez fin sur ce coup là car je vais passer ces premiers trois jours à pédaler comme un fou dans les villes environnantes.
Ce dimanche soir je me suis donné comme mission de rapporter des pesos argentins. Mais, je ne découvrirais que progressivement que lundi est un jour férié. Je roule des kilomètres et des kilomètres en m’arrêtant à chaque distributeur de billets mais ils sont tous vides. Par contre, partout des centaines de petits reçus blancs jonchent le sol. Je rentre crevé et bredouille.
Lundi est consacré aux formalités. Dans chaque administration je suis reçu avec sympathie. Mais que de paperasses ! Et en continuant à visiter les ‘cash machines » je fini en milieu d’après-midi par tomber sur la banque de Patagonie où une machine daigne me cracher quelques billets de 100 pesos. C’est le bonheur. Prochaine étape, trouver une carte SIM prépayée mais je dois me rendre à l’évidence tous les magasins sont fermés, c’est férié !
Mardi je saute sur mon vélo à 8 heures et, des dizaines de kilomètres plus loin, après avoir visité de nombreuses fois la grande boutique Movistar, vers 16 heures 30 le responsable fini par conclure que Movistar ne sait pas faire de carte prépayée en Argentine. Je ressors déçu, je pédale 500 mètre, trouve une toute petite échoppe Claro et 10 minutes plus tard j’ai Internet sur mon téléphone ! Une journée de perdue.
Hier était consacré à récupérer Francine à l’aéroport international et ce matin, grosse chaleur. Lorsque nous arrivons à l’aéroport des lignes intérieurs il y a une foule pas possible, les télévisions, des gens avec des drapeaux qui crient et chantent des slogans, c’est la grève. L’aéroport est bloqué et il y a des dizaines de vols annulés.
Mais encore une fois la chance est avec nous, deux heures plus tard les grévistes finissent par rouler les drapeaux et par voter la reprise. Nous décollons finalement avec une heure de retard.
Fri, 14 Oct 2016 22:00:00 GMT - En éclaireur à Ushuaia A Ushuaia
Fri, 14 Oct 2016 22:00:00 GMT - A Ushuaia
19h heure locale, 22hTU, 24h en France.
Bonjour à tous,
Après les émotions du matin, l’aéroport bondé, les guichets d’enregistrement bouclés par les CRS argentins, le personnel brandissant des drapeaux syndicaux et criants des slogans, nous avons la chance d’être un des tous premiers vols qui ne soit pas annulé.
Le personnel a repris sa place derrière les guichets et l’on appelle à tue-tête « Mar del Plata » et « Ushuaia ». Nous jouons des coudes, nous sommes enregistrés en priorité et nous nous retrouvons bientôt au calme en salle d’embarquement. Que c’est bon !
Nous décollons à 12h30 avec plus d’une heure de retard et malheureusement dans ce bazar le repas n’a pas pu être chargé, seuls des petits sandwichs et de l’eau sont à disposition. Après trois heures de vol nous commençons la descente. J’aperçois alors le détroit de Magellan que nous traversons puis pendant une demi-heure nous survolons à basse altitude de magnifiques montagnes enneigées.
Enfin nous remontons le Beagle et la grande baie d’Ushuaia apparait sur le côté tribord de l’avion. C’est grand, c’est coloré, cela ressemble un peu à la Laponie. Une fois les petites valises récupérées nous montons dans un taxi qui nous dépose en quelques minutes rue Magallanes, à l’adresse où nous avons réservé une chambre chez l’habitant.
Monica tient une petite boutique de jouets pour enfants, elle est adorable et nous saute au cou pour une chaleureuse embrassade. Sa famille fait partie des touts premiers colons Fuégiens et bien que ne parlant qu’Espagnol, on peut constater ses racines anglaises par quelques mobiliers très Britishs.
La maison est très propre, nous disposons d’une chambre avec grand lit et nous partageons le salon et la cuisine avec la grand-mère qui est adorable. Dommage la communication est impossible car nous ne parlons pas la langue.
Dès nos affaires déposées nous partons à pieds visiter la ville. Oui, j’ai bien écrit « ville » car avec maintenant plus de 70 000 habitants Ushuaia n’est plus le petit village perdu du bout du monde.
En fait il n’y a qu’une rue principale toute en longueur. Le premier objectif est de trouver un moyen de traverser le Beagle pour rejoindre Puerto Williams où j’ai réservé deux billets pour le ferry rejoignant Punta Arénas et partant samedi en milieu d’après-midi.
Nous finissons sur le port, à l’office du tourisme. Très mauvaise surprise, le prix du billet pour un aller simple de quelques kilomètres est de 220 dollars par personne !!! Ajoutez à cela le fait que je n’ai trouvé aucune possibilité de dormir à Puerto Williams pour un prix raisonnable, nous décidons de changer nos projets et d’annuler purement et simplement cette croisière.
Nous avons donc maintenant beaucoup plus de temps pour visiter le coin. Il fait froid, quelques degrés uniquement, mais je vois ici une fille habillée d’un simple chemisier et là un jeune homme en short. Le corps s’habitue à toutes les situations.
Avec tous ces sommets enneigés qui encerclent la baie, Il y a une ambiance de village des pays froids, de bout du monde, de station de sport d’hiver mais quand même ce n’est pas aussi exotique que l’image répandue en d’Europe. L’énorme afflue touristique s’est chargé de normaliser tout cela.
Après le déjeuner très léger arrosé à l’eau de source pris dans l’avion nous avons une envie folle d’un bon demi. Il faut remonter la rue principale sur près de la moitié pour enfin trouver un bar. Qu’il est bon ce demi accompagné de quelques cacahuètes. Mais la surprise vient avec l’adition. A 6€ le verre la bière doit venir par avion privé.
Nous allons très vite nous rendre compte qu’ici les prix ont flambés d’une façon incroyable. Tout est devenu horriblement cher, en deux ou trois ans les prix ont été multipliés par 5 ou 6 ! Mon copain Christophe qui vit ici depuis plusieurs années m’avait prévenu mais je suis comme Saint Thomas j’ai besoin de voir.
Nous discutons avec Monica bien qu’elle ne parle pas anglais on arrive un peu à se comprendre. Une de ses fille est étudiante à Nantes (il y a d’ailleurs un macaron « NON A L’AEROPORT » collé sur le frigo) et l’autre à Rennes. Elle se plaint qu’il n’y a plus de saison. Il n’a pas neigé sur la ville cet hiver.
Mais ce matin, en sortant du lit je découvre que nous sommes sous une magnifique tempête de neige avec des flocons énormes. Encore une grande matinée de marche à découvrir la ville puis ce midi nous nous offrons une Spéciale Parrillada Patagone. Des morceaux de viande sont découpés sur des bêtes entières en train de cuire sur la braise devant nous.
Nous rentrons épuisés en milieu d’après midi. Demain nous allons rallier en bus pullman la ville Chilienne de Punta Arénas. 11 heures de bus pour traverser la fameuse Terre de Feu.
Sat, 15 Oct 2016 22:00:00 GMT - Terra Del Fuego En bus entre Ushuaia et Punta Arénas
Sat, 15 Oct 2016 22:00:00 GMT - En bus entre Ushuaia et Punta Arénas
19h heure locale, 22hTU, 24h en France.
Bonjour à tous,
Nous retrouvons ce matin le bus bleu de la compagnie chilienne « Bus-Sur » stationné sur le port d’Ushuaia. Il fait froid et nous sommes un peu déçus car nous comprenons très vite que les 5 étoiles affichées ont dû s’effriter progressivement au fil des centaines de milliers de kilomètres parcourus.
Le chauffage est quasi inexistant et nous devons rester équipés avec bonnet, écharpe, gants, anoraks … Mais le plus ennuyeux est que le bus n’a pas vu la douche depuis très longtemps et la visibilité à travers les vitres est très limitée. Il faut oublier la possibilité de faire des photos.
La première partie du parcours se passe dans la montagne. Nous sommes entourés de sommets enneigés avec par moment une vallée couverte de lichens marron, jaunes, ocres … Puis après une heure de route nous passons un col. En contre bas apparaît soudainement un grand lac allongé, encaissé au fond de pentes boisées.
Depuis notre départ je suis frappé par ce sentiment de désolation produit par une quantité impressionnante d’arbres morts. Par endroit ce sont de véritables forêts de squelettes, certains encore debout avec leurs bras tordus, tournés vers le ciel pour supplier je ne sais quel dieu et beaucoup d’autres déjà allongés, mais tous nus, gris, lisses, tristes, ternes, très certainement fauchés par la maladie dans la force de l’âge.
Vers 9h45 nous faisons une première escale technique, pose pipi, café et surtout j’en profite pour laver mon petit carré de fenêtre. Nous traversons maintenant la plaine océane et la température a repris quelques degrés, la vie est belle.
Le paysage a beaucoup changé, pays d’élevage du mouton, ces grandes steppes jaunes beiges où pointe parfois une légère nuance de vert sont creusées par de véritables rigoles qui serpentent à l’infinie comme si cette eau faisait tout pour retarder son arrivée dans l’océan. La route est bordée de chaque côté par une clôture puis c’est la liberté à perte de vue. Malheureusement, ici aussi, des restes d’emballage plastic transportés par les vents décorent les barbelés.
Nous longeons maintenant l’océan Atlantique, dans un mois je passerais très au large de cette côte basse, de ces hauts fonds inhospitaliers. Nous passons Rio Grande, capitale de la laine avec l’impression de traverser la Camargue. Les rares estancias sont de véritables petits villages de toits rouges avec chapelle et école pour les enfants de gauchos.
A 12h30, nous arrivons à San Sebastian puis à la frontière. Nous repartons à 14h30 après avoir visité le poste argentin et le poste chilien séparés par un no man’s land de 10 kms. Adieu la belle route goudronnée argentine et bonjour la piste chilienne. Nous sommes vibrés comme l’olivier au moment de la récolte, ce n’est pas agréable.
La route traverse d’immenses steppes arides sur des centaines de kilomètres. Ici les moutons ne sont pas en troupeaux, les brebis vivent solitaires ou avec quelques copines, souvent accompagnées d’un ou deux jeunes qui viennent de naître. Puis soudain nous apercevons notre premier guanaco. Qu’il est beau ! Qu’il est majestueux avec son port altier ! Chamois clair et crème, c’est un grand animal au long cou qui ressemble au lama.
Nous arrivons à 17 heures devant le détroit de Magellan. Beaucoup de camions forment une file pour traverser et nous devons attendre le second ferry. Finalement nous quittons la Terre de Feu et après un bon café pris dans le snack du bateau nous débarquons à 18 heures sur le continent.
Les paysages sont identiques avec ces immenses steppes à moutons. Nous arrivons finalement à Punta Arénas avec plus d’une heure de retard.
Sun, 16 Oct 2016 22:00:00 GMT - Un dimanche à Punta Arénas A Punta Arénas (Chilie)
Sun, 16 Oct 2016 22:00:00 GMT - A Punta Arénas (Chilie)
19h heure locale, 22hTU, 24h en France.
Bonjour à tous,
Nous arrivons à Punta Arénas avec plus d’une heure de retard. Il est 20h15, samedi soir, nous n’avons aucun argent Chilien sur nous, il faut donc oublier les taxis et notre chambre chez l’habitant ne se situe pas en centre ville.
Nous partons donc à pieds, tirant nos valises en peinant dans le froid tout en sortant régulièrement le téléphone qui nous indique notre position et le lieu à atteindre. Mais, malgré nos efforts, nous avons l’impression que nous n’arriverons jamais.
Il est maintenant 21h30, nous sommes épuisés en arrivant à l’adresse indiquée. Mauvaise surprise, il s’agit d’une rue d’environ 300 mètres de long mais personne ne nous a donné le numéro de l’habitation. Encore une difficulté à résoudre. Je finis par arriver à contacter Juliana et nous voici devant la porte.
Malgré les embrassades nous avons immédiatement le sentiment de gêner. Plus grave, dans la cour il y a deux chiens, c’est sale et une fois entrés dans la maison notre impression ne s’améliore pas. Juliana nous montre notre chambre, ce n’est pas très accueillant, le lit est hors d’âge, l’armoire remplie des affaires d’un occupant plus ou moins régulier, la cuisine semble inaccessible.
Nous laissons nos affaires et ressortons rapidement dans cette banlieue vide de tout. Que faire ? Nous finissons par repérer un restaurant mais dès qu’elle nous entend parler anglais et « crédit card » la patronne semble affolée, Nous avons des dollars, des euros, des pesos argentins mais sans pesos chilien nous sommes devenus des mendiants.
Nous ressortons et essayons d’arrêter des taxis. Un s’arrête, c’est un taxi collectif, il ne parle pas anglais, comment lui expliquer que nous souhaitons aller en ville et faire tous les distributeurs de billets jusqu’à en trouver un qui accepte de nous cracher quelques pesos ?
Nous essayons d’arrêter d’autres taxis sans succès, le moral est dans les chaussettes, la situation pourrait être meilleure. Vers 22h30 nous finissons par abandonner. Après le sandwich du déjeuner nous devrons attendre demain matin. Comme lorsque j’étais môme et que j’avais fait une grosse bêtise nous allons nous coucher sans manger.
Nous revenons vers chez notre logeuse et tout à coup, devant tant de misère le ciel s’éclaire, nous passons devant un bouiboui, un « fast food », une toute petite échoppe de banlieue, la seule encore éclairée, « El Quincho de Julio ». Et, quelle bonne surprise, sur la porte est apposé le divin macaron « VISA ».
La gentillesse de Julio, les deux Hot Dog (malheureusement bourrés de mayonnaise) et les quelques frites accompagnées de Sprite (Julio n’a pas de licence pour la bière) font un miracle et nous réconcilient avec la vie. Nous rentrons et nous écroulons dans le lit morts de fatigue.
Ce matin le ciel est d’un bleu profond, le soleil brille tant qu’il peut et, malgré le froid nous repartons en ville tout guillerets d’un pas alerte. Le centre ville semble s’être énormément rapproché pendant la nuit. Le premier distributeur rencontré nous crache gentiment une grosse poignée de pesos (ici il en faut 10 000 pour faire environ 13,50 euros !) et l’objectif est maintenant de trouver un café.
Pas facile, à Punta Arénas le dimanche tout, absolument tout est fermé. Mais nous sommes tenaces et en parcourant la ville dans tous les sens nous arrivons à trouver une échoppe qui propose du jus d’oranges et un café acceptable. Nous dépensons avec délice nos premiers pesos chiliens.
Visite ensuite à la gare de bus où je trouve du WIFI pour organiser la suite du voyage, demain départ 10h pour Puerto Natales, nuit chez Carlos avant de trouver une solution pour rejoindre El Calafate et le fameux glacier Périto Moréno.
Nous avons encore la chance de trouver le seul restaurant ouvert ce midi à Punta Arénas, la cuisine est délicieuse et, comme en me promenant dans les rues, j’admire les belles chiliennes qui profitent de leur repos dominical pour se faire inviter à déjeuner.
J’ai énormément de chance de pouvoir vivre toutes ces aventures. Certains aiment visiter des musés mais pour moi le seul fait de voyager, de croiser des gens et de pouvoir les observer me ravit.
L’argentine est petite et brune mais très râblée. La chilienne, petite et brune également est beaucoup plus fine. De toute évidence elle porte des gênes que n’ont pas les argentines, Indiens ? Andins ? Je me pose la question. Puis dans une vitrine je découvre les photos des premiers habitants, avant l’arrivée des blancs, ce sont ces gênes que portent les filles d’ici, les gênes Patagons ! Leurs yeux sont très légèrement bridés, leur peau tire sur l’ocre, elles sont extrêmement belle !
Il n’y a pas qu’une vérité, ici Christophe Colomb s’est transformé en Cristobal Colon et Magellan en Hernando de Magallanes ! La statut de ce grand homme orne d’ailleurs la grand place de Punta Arénas.
Mon, 17 Oct 2016 22:00:00 GMT - Retour vers la cordillère En bus entre Punta Arénas et Puerto Natales
Mon, 17 Oct 2016 22:00:00 GMT - En bus entre Punta Arénas et Puerto Natales
19h heure locale, 22hTU, 24h en France.
Bonjour à tous,
Samedi soir nous aurions donné cher pour pouvoir prendre un taxi et finalement, ce matin nous avons décidé de rejoindre la gare de bus à pieds en tirant nos valises. C’est bon de marcher, le ciel est d’un bleu limpide, le soleil est déjà haut et malgré la température de seulement quelques degrés nous sommes bien.
Aujourd’hui encore l’ « Estrecho de Magallanes » ressemble à un lac, paradoxalement il y a beaucoup plus de coups de vent en été (janvier et février) qu’en hiver. Punta Arénas avec ses 120 000 habitants est une grosse ville industrielle et administrative et elle n’a pas beaucoup d’attraits touristiques.
Nous partons à 10heures. Sur le chantier naval des chalutiers monstrueux sont à sec. Tout évolue très vite car en lisant la littérature nautique il m’avait semblé qu’il était impossible de sortir un bateau de l’eau dans le grand sud. Je pense que beaucoup ont intérêt à laisser croire que ces endroits sont encore très sauvages.
La steppe est toujours là mais progressivement les paysages se vallonnent. Bien qu’ayant été décimées par les éleveurs on voit encore beaucoup d’Ouettes de Magellan. Elles ressemblent un peu à des oies mais avec un cou très long. Vivants en couple fidèles pour la vie le mâle est blanc, noir et gris alors que la femelle un peu plus petite est rousse et marron.
Les moutons sont toujours présents, ils ont tellement de laine sur le dos qu’ils semblent gros comme des veaux. Nous apercevons nos premiers nandous de Darwin, cela ressemble à une petite autruche et de loin on les confond avec des moutons. Puis, comme en Camargue, des flamands roses occupent les lagunes.
Les guanacos n’étant pas apprivoisés, on ne les voit que lorsque l’un d’entre eux s’est fait piéger par la clôture et qu’il se trouve entre celle-ci et la route. Comme la clôture se poursuit sur des centaines de kilomètres je ne sais pas comment le reclus peut retrouver ses copains qui l’attendent de l’autre côté.
Vers midi une ligne de sommets enneigés et de glaciers se dessine sur l’horizon. C’est la cordillère ! Plus exactement c’est le massif de Torres del Plaine. Progressivement les montagnes se précisent, puis tout aussi progressivement des arbustes commencent à envahir la steppe. Surprise c’est le premier morceau de steppe retourné. Que cultive-t-on ici ? Les arbres sont de plus en plus grands mais à nouveau ce sont des paysages de désolation avec d’énormes étendus d’arbres morts.
Un peu après 13 heures nous entrons dans Puerto Natales (prononcez « Natalesse »). La ville est composée d’une multitude de petites maisons colorées. La plus part sont en tôle ondulée, chacune possède la même petite surface de terrain et ici aussi les rues forment des blocs.
Nous arrivons chez Carlos après une demi-heure de marche. Aujourd’hui c’est une très bonne surprise avec un bel appartement entièrement autonome, cuisine équipée le tout dans un état de propreté impeccable.
Vite, nous déposons nos valises et partons en ville. Le centre est près du port et après un bon restaurant nous déambulons avec délice dans les rues ensoleillées de cette petite ville nichée au beau milieu des canaux de Patagonie.
A 19 heures il fait encore bon dehors car le soleil qui s’est levé à 6h40 ne se couchera ce soir qu’à 20h30. Nous sommes bien ici. L’ambiance est excellente et il semble faire bon vivre au Chili. Je vais avoir plusieurs mois pour approfondir cette découverte.
Demain matin départ à 8h pour El Calafate en Argentine.
A bientôt
Jean-Louis
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"Que d’aventures...bravo vous avez tous les deux un moral d’acier pour surmonter tous les obstacles. Remplissez bien vos réservoirs afin de nous faire participer à vos exploits du bout du monde. bonne route à tous les deux bernard et marie" Envoyé par bernard lannion le 18-10-2016 à 19:14
Tue, 19 Oct 2016 22:00:00 GMT - El Calafate Dans le bus entre Puerto Natales et El Calafate
Tue, 19 Oct 2016 22:00:00 GMT - Dans le bus entre Puerto Natales et El Calafate
19h heure locale, 22hTU, 24h en France.
Bonjour à tous,
Le bus pour El Calafate (prononcez El Calafaté) quitte le terminal de Puerto Natales à 8h30 mais il faut arriver une demi-heure avant. Encore une fois nous tirons nos valises en respirant avidement l’air vif et froid du petit matin dans les rues bétonnées typiques des bourgades sous les hautes latitudes. Le soleil est déjà haut, le ciel tout bleu découpe avec précision les sommets enneigés tout proches.
Avant 9 heures nous atteignons déjà la frontière, nous sommes au printemps mais des névés sont encore présents autour de ce poste d’altitude. Nos passeports sont tamponnés côté Chili puis nous arrivons côté Argentine. De nombreux panneaux montrent les deux îles sur lesquelles tant de jeunes argentins ont été sacrifiés. Ils portent l’inscription « Las Malvinas son Argentinas ». C’est un point de discorde supplémentaire avec les Chiliens qui s’étaient positionnés à côté des anglais.
Nous passons maintenant à Rio Turbigo devant la centrale électrique reliée à la montagne par d’immenses tapis roulants de plusieurs kilomètres de long. Des pans entiers de montagne sont ainsi transformés en énergie électrique.
Progressivement nous remontons au Nord, ce sont toujours des paysages de steppes, d’herbes rases, de désert, d’immensité. J’aime énormément, j’ai l’impression de traverser un océan. Il y a de légers vallons et par endroit les moutons doivent partager avec des vaches rouges et blanches.
La route directe doit être fermée car sur la cartographie de mon téléphone je vois que nous faisons un détour de plus de 100 kms. C’est l’occasion de pouvoir observer les nandous d’un peu plus près. Leur forme, leur couleur fait qu’ils sont difficiles à voir. Il faut être le nez dessus pour les découvrir.
Du coup nous arrivons à 13 heures 45 avec près d’une heure de retard. Le temps de prendre les billets pour le glacier Perito Moreno ainsi que les billets de retour pour Puerto Natales, nous dégringolons les escaliers et nous nous retrouvons en centre ville.
Il est 14 heures trente et je rêve d’un bon restaurant comme un chien rêve d’un os. Nous poussons la porte du San Pedro. Le cadre est sympa, la serveuse accueillante trouve un coin pour nos valises et nous apporte la carte.
Depuis le temps que nous les voyons gambader dans ces steppes couvertes de plantes aromatiques, nous ne pouvons résister à un rôti d’agneau patagon aux champignons et au Malbec accompagné d’un écrasé de pommes de terres aux herbes. C’est absolument divin !
Pour l’accompagner j’ai choisi un « Vino Tinto » Cabernet Sauvignon de la vallée de Mandoza. Je sais que je ne peux pas me tromper, pour seulement quelques euros ces vins sont tout ce que j’aime.
Vers 16 heures nous partons en tirant nos valises prendre possession de notre chambre d’hôtel qui se trouve au bord de la lagune, à environ 1,5km après avoir traversé la ville.
Après une petite heure de repos nous ressortons et partons à la découverte d’El Calafate. Nous sommes sur une autre planète, ici tout s’est développé très vite exclusivement autour du et pour le touriste. L’argent coule à flot et les prix doublent d’une année sur l’autre. Un exemple, le prix du billet de bus pour se rendre au parc est passé de 120$ en 2013 à 560$ aujourd’hui.
Comme dans toutes les stations touristiques, les rues sont bordées exclusivement de boutiques de luxe, de souvenirs, d’articles de sport, de restaurants, de bars, d’hôtels … Dès que l’on s’écarte du centre des hôtels de luxe se font concurrence, tous les établissements rivalisent de bois vernis, rondins et planches type chalet de montagne sur des murs de parpaings.
Le climat a beaucoup changé lui aussi. Si à l’ombre il fait encore très frais (13 degrés environ) en plein soleil c’est presque intenable. Il ne faut pas oublier que le soleil se lève de plus en plus tôt et se couche de plus en plus tard.
Il est 19h30 et bien qu’il fasse encore grand jour, nous allons vite organiser un petit pic nique dans la chambre avant de se jeter au lit pour être reposés en vu de la grande journée de demain qui s’annonce.
Wed, 19 Oct 2016 22:00:00 GMT - Le glacier Perito Moreno Dans le bus entre le glacier Perito Moreno et El Calafate
Wed, 19 Oct 2016 22:00:00 GMT - Dans le bus entre le glacier Perito Moreno et El Calafate
19h heure locale, 22hTU, 24h en France. Dans le bus entre le glacier Perito Moreno et El Calafate
Bonjour à tous,
Pour la première fois nous avons passé la nuit dans une chambre d’hôtel. Hostel de Las Manos est un hôtel en bois sympa. Les chambres sont grandes, le lit confortable, la salle de bain spacieuse. Comme ce n’est pas cher il est fréquenté uniquement par les backpackers. Un grand espace commun avec cuisine et salle à manger permet de se retrouver. Nous sommes les seuls « vieux ».
Le bus part à neuf heures ce matin, c’est presque une grasse matinée. La visite du glacier représente l’étape importante de ce voyage en Patagonie. Je n’aurais voulu manquer cette occasion pour rien.
Sans être le plus grand glacier au monde c’est tout de même autre chose que notre Mer de Glace ou que le glacier des Bossons à Chamonix. Son front qui s’étend sur 5 kilomètres se termine dans le lac Argentino et juste en face se trouve un promontoire, la « Peninsula Magallanes », permettant d’observer le monstre sous tous les angles. C’est cette particularité qui a fait la réputation touristique de ce glacier.
Avant d’arriver sur le site j’ai relevé quelques données. Les passerelles d’observation se trouvent à environ 80 kms d’El Calafate. Le glacier fait parti du « Parc national Los Glaciares » qui se situe lui-même dans l’immense champ de glaces Sud Patagonie s’étendant entre l’Argentine et le Chili, au cœur de la Cordillère des Andes. Cette calotte de glace est composée de 48 glaciers.
Au niveau du front le Perito Moreno a une hauteur de 170 mètres mais une grande partie se trouve immergée dans le lac et seuls 74 mètres dépassent la surface de l’eau, ce qui est tout de même énorme. Dans sa plus grande longueur il mesure 30 kilomètres et sa surface totale est de 250 km² environ. A certains endroits son épaisseur atteint 700 mètres !!!!
Ce serait le seul (ou l’un des seuls) glaciers au monde qui continue d’avancer. Sa progression est de 2 mètres par jour soit environ 700 mètres par an. Il vêle en détachant d’énormes blocs de glace dans le lac.
Notre chauffeur est également un guide, il n’arrête pas de nous décrire les paysages, son pays, le glacier …. Malheureusement c’est uniquement en espagnol, langue que je ne comprends pas. Malgré tout il arrête le car régulièrement pour nous faire découvrir la faune et la flore. Surprise, lors d’un arrêt nous pouvons observer notre premier rapace posé sur le talus au bord de la route. Qu’il est majestueux !
Nous arrivons à l’entrée du parc et après avoir versé notre cotisation nous roulons encore une vingtaine de kilomètres avant que le tant espéré se dévoile. Il est beau, majestueux, comme une très large rivière de glace qui descend la vallée entre deux hautes montagnes. Quelques kilomètres plus haut il fait une grande boucle et disparaît derrière un vallon élevé.
Il est blanc, il scintille au soleil et on aperçoit facilement sa face supérieure couverte de milliers d’éperons de glace verticaux. Le bus fait un premier arrêt dans la zone des services et le chauffeur nous incite vivement à acheter des billets pour un tour de bateau au pied du glacier.
Ensuite le bus nous emporte tout en haut du promontoire, là où partent plus de 4 kilomètres de passerelles métalliques équipées de promontoires d’observation. Le glacier gronde, craque et même parfois fait entendre de véritables coups de canon tellement les forces en présence sont importantes. On découvre qu’il vit et avance en permanence.
Dans la masse générale du front on peut voir par endroits, là où il y a des cassures dans la glace, des teintes de bleu magnifiques.
Puis soudain, à l’heure de l’apéro un grand grondement se fait entendre et, dans un nuage de neige sale, un énorme glaçon s’écroule dans le lac. Une petite ondulation part de l’endroit de la chute pour se perdre dans l’infini.
Grace aux passerelles nous pouvons observer le glacier sous différents angles puis nous retournons à l’aire de services pour la pause déjeuner. Nous embarquons à 14h30 pour une heure de ballade sur le lac, c’est l’occasion de faire de belles photos mais le bateau reste prudemment assez loin du front. C’est tout de même un avant goût de ce que je vais connaître avec Harmattan dans les canaux de Patagonie.
Thu, 20 Oct 2016 22:00:00 GMT - L’Amérique latine Dans le bus entre El Calafate et Puerto Natales
Thu, 20 Oct 2016 22:00:00 GMT - Dans le bus entre El Calafate et Puerto Natales
19h heure locale, 22hTU, 24h en France.
Bonjour à tous,
Nous sommes dans le bus pour retourner au Chili, à Puerto Natales dans un premier temps. 5 heures de bus, peut-être 6 si l’on doit faire le même détour qu’en venant. Une heure avant l’arrivée nous allons passer à nouveau la frontière. Dans ce sens c’est plus compliqué car les Chiliens fouillent tout, passent tout aux rayons X afin de s’assurer que l’on n’importe pas de fruits.
A force de chevaucher la frontière on finit par ne plus savoir où l’on se trouve et, avant-hier je vous ai écrit un peu vite boire un vin Chilien « de Mendoza » alors que j’étais en Argentine. Mendoza est bien entendu la vallée du vin Argentin. La ville éponyme se trouve juste en face de Santiago, à l’Est, de l’autre côté de la Cordillère.
Au Chili les vins viennent tous de la « Vallée Centrale » dont une partie (80 kms) se trouve au Nord de Santiago alors que la plus grande partie s’étend au Sud de la ville (250 kms). Les plans de vigne ont été apportés d’Europe, du Bordelais plus exactement par les conquistadores.
J’adore les Cabernet Sauvignon de ces deux endroits avec tout de même une légère préférence pour les vins Chiliens. C’est d’ailleurs le cépage le plus cultivé et de loin. J’aime beaucoup moins les Merlot, Malbec, Syrah ou Carménère. Dans ces pays les vins sont rangés par cépage et non par région de provenance comme en France. C’est mieux.
Je me sens vraiment bien dans cette partie du monde et j’aurais pu y vivre une vie entière. C’est un peu comme si nos espagnoles vivaient en Norvège ou en Suède. L’ambiance est calme, douce et agréable, la vie est tournée vers la nature et la viande est absolument délicieuse.
Contrairement à beaucoup de pays où je suis passé la population donne l’impression d’être contente de son sort. Il faut dire qu’après les terribles dictatures que ces deux pays ont vécues, la vie actuelle doit paraître extrêmement douce.
Lorsque je me promène dans les rues je suis frappé par la petite taille des filles et certainement de la population en générale. Cela m’est confirmé lorsque je prends ma douche et que ma tête touche la pomme ou bien lorsque, dans les supermarchés, je dois baisser la tête pour éviter les panneaux de promotion alors que je ne mesure qu’un mètre soixante et onze.
Nous arrivons finalement après 14 heures. Le temps de rejoindre la maison de Carlos en tirant nos valises, le temps de retourner en ville, nous avons une faim de loup et nous nous demandons si nous allons trouver un restaurant encore ouvert.
Mais comme des bus arrivent à toutes heures, de nombreux voyageurs affamés arpentent la rue principale et tous les restaurants sont ouverts. Je choisi une Parilla, sorte de grill de chez nous où des bêtes entières grillent au dessus des braises dans une petite pièce vitrée formant le coin de la rue.
Puis nous allons louer une voiture afin de nous rendre demain au parc Torres Del Paine.
Sat, 23 Oct 2016 22:00:00 GMT - Au pays du Mylodon En voyage entre Puerto Natales et Santiago du Chili
Sat, 23 Oct 2016 22:00:00 GMT - En voyage entre Puerto Natales et Santiago du Chili
19h heure locale, 22hTU, 24h en France.
Bonjour à tous,
Imaginez le fils naturel d’une maman ours brun et d’un papa dinosaure. Cela donne une bête d’environ 4 à 5 mètres de haut, très trapue, avec une grande et large queue qui traîne au sol, le Mylodon ! C’est un herbivore qui mange des arbres et des buissons.
Son squelette a été trouvé dans une énorme grotte, une « cave » comme disent les anglo-saxons, à la fin des années 1800. Cette grande cavité se situe à environ 24 kilomètres de Puerto Natales, elle mesure 200 mètres de large par 300 m de long et elle a abrité bon nombre d’animaux préhistoriques disparus aujourd’hui mais également des hommes. Quant au Mylodon il vivait encore 3000 ans av JC.
Ce samedi matin pas de grasse matinée, le réveil sonne à 5h15 car le bus pour Punta Arénas quitte le terminal à 7h précises. Puis après un déjeuner en ville (dans notre restaurant habituel) nous prendrons l’avion à 16h40 pour arriver à Santiago à 20 heures.
Hier nous avons loué une voiture afin de visiter le parc national « Torres del Paines ». Ce fut une grande journée de ballade sur des pistes en terre et en graviers, plus de 300 kilomètres en soulevant des nuages de poussières café au lait, on se serait cru au Dakar.
Nous circulons dans des paysages de lacs, de bras de mer, de steppes, de montagnes et surtout nous rencontrons une grande quantité de Guanacos. Nous sommes d’ailleurs parfois obligés de stopper car ils encombrent la piste. Nous passons une bonne journée malgré un vent important mais nous n’avons pas à nous plaindre car c’est le seul petit bémol au niveau météo depuis notre arrivée dans le grand Sud.
Malgré tout nous sommes un peu chagrinés d’avoir payé 60 Euros à l’entrée du parc car il n’a rien d’exceptionnel, aucun aménagement, pas de vue à couper le souffle, rien. De plus nous avons demandé un plan du parc, nous souhaitions un simple flyer avec une petite description, mais non, rien, aucun investissement !
Je me rends de plus en plus compte que nous vivons dans ce qui est certainement la plus belle partie du monde, où les paysages exceptionnels sont pléthores et où la diversité est infinie. Du coup j’ai l’impression d’être un peu blasé et c’est dommage. Mais c’est tout de même réjouissant d’avoir voulu visiter le monde et d’en être revenu en se disant que nous avons beaucoup de chance. Heureux qui comme Ulysse …
Par contre j’ai été profondément déçu, choqué, peiné. A l’entrée du parc pour une fois le tableau des tarifs était clairement affiché : 6000$ pour les « Nationaux » et 21000$ (soit 3,5 fois plus) pour les « Etrangers » !!!
C’est très latino américain. Est-ce ma culture Européenne ? Sont-ce mes racines paysannes ? Pour moi un prix est un prix et un étranger doit être reçu chaleureusement, on devrait avoir beaucoup d’égards pour lui. Peut-être pas au point de lui prêter sa femme pour la nuit comme dans la culture esquimaude tout de même.
C’est d’autant plus choquant que les Chiliens que je rencontre ne sont pas ainsi. Par exemple Carlos a tenu à tout prix à sortir sa voiture de son garage pour y garer la nuit notre véhicule de location.
Je suis maintenant dans l’avion, je survole la cordillère et sa calotte glacière. C’est beau, il y a des dizaines de glaciers qui se jettent dans des bras de mer. Dans quelques mois je passerais par ici en bateau, Le spectacle va être grandiose.
Ce soir nous dormons chez Alan, en centre ville de Santiago, Avenue Libertador Bernardo O’Higgins, c’est au métro Equador.
Sun, 23 Oct 2016 22:00:00 GMT - Weekend électoral à Santiago du Chili Au 4766 Avenida Libertador Bernardo O’Higgins
Sun, 23 Oct 2016 22:00:00 GMT - Au 4766 Avenida Libertador Bernardo O’Higgins
19h heure locale, 22hTU, 24h en France.
Bonjour à tous,
La température s’est beaucoup rafraîchie à Santiago avec pas plus d’une vingtaine de degrés, c’est nuageux mais il fait bon se promener dans les rues du centre historique de la capitale du Chili. Quelle chance de pouvoir visiter cette ville dont le seul nom me fait rêver depuis toujours.
Nous sommes chez Alan, un jeune homme qui, malheureusement ne parle qu’espagnol. Hier soir il nous a attendu à l’appartement avant de nous accompagner pour nous guider jusqu’à une Parilla où nous avons dîné rapidement d’une salade avant de revenir nous jeter sous la couette exténués par cette longue journée de voyage.
Encore une fois nous sommes bien tombés. Nous disposons d’une véritable suite avec une chambre entièrement occupée par un lit « king size » de très grande qualité, et d’une salle de bain avec baignoire pour environ 27 Euros par jour. La cuisine est un peu en désordre mais nous permet toutefois de prendre le petit déjeuner, de dîner et surtout de garder au frais notre nourriture pour la journée de demain.
En effet, notre première mission ce matin était de trouver des billets de bus pour retourner à Buenos Aires. Je souhaitais absolument faire le voyage Santiago / Mendoza en bus car la route traverse de part en part la cordillère des Andes avec un point culminant à 3200 mètres. Et surtout elle permet d’admirer l’Aconcagua qui est le plus haut sommet du monde après les sommets asiatiques car il atteint près de 7000m d’altitude (6961m).
Mais, comme l’aéroport de Mendoza est fermé pour trois mois nous avons été « obligés » de poursuivre en bus jusqu’à Buenos Aires. J’ai choisi un bus « Premium Class », je vous raconterais cela en détail. Nous partons demain matin à 7h45 et arriverons à Buenos Aires mardi matin à peu près à la même heure.
Une fois nos billets en poche nous avons continué à arpenter Santiago toute la matinée à la recherche d’un supermarché pour organiser les piqueniques de lundi midi et soir dans les bus. Pas facile car c’est un weekend d’élections municipales et tout est fermé.
Pour rentrer à l’appartement afin d’y déposer les courses nous avons testé le métro. J’adore prendre le métro dans les grandes villes où je passe. Je trouve que le métro est un trait identitaire fort propre à chaque ville. Mais après le métro de Saint Petersburg on est souvent déçu. Ici le métro est moderne, certaines lignes sont entièrement automatiques mais la ligne 1 commence à dater un peu.
Nous sommes ensuite repartis pour arpenter la ville historique. Et pour cela nous prenons le métro jusqu’à la station « Moneda » où se situe le fameux palais éponyme. Comment s’empêcher de penser à tout ce qui s’est passé ici, ce palais bombardé par l’aviation sous les ordres du général Pinochet le 11 septembre 1973, Allende se défendant au pistolet mitrailleur puis s’enfermant dans son bureau pour se suicider en constatant son impuissance ?
Et surtout comment s’empêcher de penser aux 17 années de dictature qui vont suivre, à ces dizaines de milliers de malheureux torturés à mort, aux rivières de sang humain ainsi déversé ? Et puis comment s’empêcher également de penser aux milliers de bourreaux ? Comment s’empêcher de penser que l’homme est ainsi fait, qu’il n’hésitera pas à torturer ses semblables et à retourner chez lui le soir embrasser ses enfants en les mettant au lit ?
Un peu plus loin nous admirons la superbe statue du « Gran Capitan Don Pedro de Valdivia », le fondateur de la Nation Chilienne, monté sur un magnifique étalon. Ce conquistador espagnol né en 1497 a créé la ville de Santiago puis celle de Valdivia. Il est mort au combat, dépecé vif par les indiens Mapuches qui l’avaient capturé.
C’est maintenant la « Plaza de Armas », la grande place de la ville bordée par la « Catedral Metropolitana de Santiago ». Mais est-ce vraiment une « cathédrale » ? Elle n’a dans tous les cas pas l’aspect de ce que l’on a l’habitude de désigner par ce mot. Cette place est le centre de la ville, les bâtiments qui l’entourent représentent tous la puissance administrative de ce quartier.
Nous continuons ensuite jusqu’au « Mercado Central ». Cette magnifique réalisation de Fermin Vivaceta date de 1872. Elle est remarquable par son toit en acier et en verre supporté par des murs de maçonnerie. Toute la partie centrale est maintenant consacrée à des restaurants alors que les galeries sont occupées par un marché aux poissons.
Autant dire que c’est le rendez vous des touristes, on y parle toutes les langues mais quelle mauvaise surprise une fois les bons plats commandés de s’entendre dire au moment de choisir la bonne bouteille de vin qui va accompagner ce repas de fête qu’étant weekend électoral toutes les boissons alcoolisées sont interdites !!!!!
Nous revenons par le superbe parc « Cerro Santa Lucia » puis, épuisés par ces nombreux kilomètres nous rentrons à l’appartement nous reposer le reste de la soirée.
Mon, 24 Oct 2016 18:00:00 GMT - Traversée de la Cordillère des Andes En Bus entre Santiago du Chili et Buenos Aires
Mon, 24 Oct 2016 18:00:00 GMT - En Bus entre Santiago du Chili et Buenos Aires
15h heure locale, 18hTU, 20h en France.
Bonjour à tous,
En quittant l’appartement à 7 heures ce matin nous avons pu remercier Alan pour son accueil. A deux stations de métro nous trouvons notre bus « semi cama » (semi lit) qui part à 7h45 pour Mendoza. Je suis excité comme une puce par cette nouvelle journée merveilleuse qui s’annonce, 1500 kms, 24 heures de bus. Que la vie est belle !
Dès que nous quittons Santiago nous sommes entourés de vignes, c’est la fameuse « Vallée Centrale » où sont produits la plus part des excellents vins chiliens. Puis, vers 9 heures nous traversons « Los Andes » et quittons l’autoroute pour attaquer la montagne. La route longe un torrent dont la fameuse couleur de petit lait indique avec certitude qu’il provient de la fonte d’un glacier.
Bientôt les à pic se creusent, nous sommes au pays des cactus et des ponts suspendus. Nous en avons traversé un dans le parc Torres del Paine, c’est assez impressionnant. La pente est rude, le bus peine, Mendoza n’est plus qu’à 200 kms mais nous n’y serons que dans 6 heures !
De chaque côté de la route la montagne s’élève presque verticalement et les sommets atteignent des altitudes incroyable. Nous avons laissé les nuages bas dans la vallée et les cimes faites de roche et de neige se découpent parfaitement dans le ciel bleu. Par endroit des morceaux de coton tout blanc s’accrochent aux rochers.
Nous attaquons maintenant une pente incroyable, presque une falaise, les virages en épingle se succèdent à l’infini puis tout en bas de la pente, de là où nous venons, les camions que nous avons croisés nous apparaissent tels de toutes petites fourmis. Par endroits de magnifiques condors glissent dans le vent à la recherche de nourriture.
A 10 heures nous atteignons la frontière à 3200 mètres d’altitude. Un tunnel a été creusé qui évite de devoir monter à 3800 mètres comme cela était le cas avec l’ancienne route. Nous ne nous arrêtons pas, il faut redescendre pendant une demi-heure avant d’atteindre le poste frontière « integrado » entre les deux pays. Dans la guérite une chilienne et un argentin se passent les passeports. Mais il faut tout de même passer par la douane argentine qui scanne et vérifie tous les bagages. Nous repartons passé midi.
Un peu plus loin sur la droite je découvre « Le pont de l’Incas » avec ses belles couleurs ocre jaunes et rouges. Quelle chance car rien ne l’indique. Heureusement je savais qu’il se situait à 2700 mètres d’altitude et je suis en permanence notre route grâce à mon GPS. C’est un pont semi-naturel, une grande arche réalisé par les Incas qui avaient compris que l’eau chargée de sel et de souffre déposait des sédiments. Ils en avaient détourné le cours afin de former cette arche.
Comme c’est étonnant ! Le paysage, la topographie des lieux, tout à changé. Nous redescendons côté argentin par l’ancien lit d’un glacier. Sur plusieurs dizaines de kilomètres cette vallée presque rectiligne descend jusqu’à des altitudes plus raisonnables.
Je n’ai jamais rien vu de tel ! Cette vallée absolument plate, où ne pousse que de l’herbe rase, descend régulièrement entre deux immenses falaises presque verticales de couleur marron, rouge ou jaune. Sa largeur doit être comprise entre 2 et 3 kilomètres. Au milieu est creusée une tranchée, le lit d’un énorme fleuve.
Les flans en sont absolument verticaux. Elle mesure 50 mètres de profondeur sur environ 200 mètres de large. Son fond est absolument plat mais au milieu, encaissé de quelques mètres circule une petite rivière d’une quinzaine de mètres de large !
C’est un véritable décor de western d’autant plus que la route est longée par un chemin de fer à écartement super étroit comme dans l’ouest américain. Par endroit il franchit des ravins sur de tout petits ponts en acier posés sur des tours en pierre et régulièrement des petites gares en bois peint de couleur vive sont équipées des fameux châteaux d’eau tout rond, en acier rouillé, surplombant une gouttière mobile permettant d’alimenter la machine à vapeur en eau.
Vers 13h30 nous avons atteint la fin de cette vallée glacière, il y a une petite ville puis, à la sortie un parking permet d’apercevoir l’Aconcagua. Dommage, le bus de ligne ne s’arrête pas mais ce n’est pas très grave, je suis déjà totalement comblé.
Maintenant nous sommes dans d’étroites gorges formées par le torrent de fonte. Le temps s’est gâté, il pleut, le ciel est bouché et nous continuons notre descente sur cette route sinueuse et encaissée vers la fameuse vallée de Mendoza, là où sont produits les excellents vins argentins.
La couleur des roches friables et de la terre durant toute cette route m’a émerveillé. Il y toutes les nuances de rouge, de pourpre, de jaune, de vert. Les excroissances de roche dure, les canyons, les petits buissons verts sur ces paysages me font penser aux films de western.
A 14h nous voyons les premières vignes puis ce sont les « Cavo de Vino ». Nous arrivons enfin au terminal de bus de Mendoza à 14h30 avec une heure d’avance. Nous devons maintenant attendre notre bus « Premium Class » qui part pour Buenos Aires ce soir à 18h45.
Thu, 28 Oct 2016 22:00:00 GMT - Une journée à Buenos Aires A Buenos Aires
Thu, 28 Oct 2016 22:00:00 GMT - A Buenos Aires
19h heure locale, 22hTU, 24h en France.
Bonjour à tous,
Je viens d’accompagner Francine à l’aéroport Ministro Pistarini de Buenos Aires (prononcez Buénosse Ailleresse). Pour elle, les vacances sont terminées, et pour moi aussi car je vais devoir solutionner les problèmes techniques du bateau.
Mais je vous avais laissé à Mendoza alors que nous attendions notre bus pour Buenos Aires. C’est notre premier grand voyage en bus de nuit et nous sommes un peu excités. J’ai choisi un bus « Premium Class ». Un peu comme en first dans les avions chaque place peut se transformer en véritable lit avec des petits rideaux de séparation. Nous avons les deux premières places derrière le pare-brise au deuxième niveau, c’est royal.
Le service est top, une hôtesse s’occupe de nous et nous sert un dîner chaud avec vins argentins, blanc, rouge ou blanc pétillant, le « champagne » local. Bien qu’étant un peu secoués par l’état de la route nous dormons « comme à la maison » et, au petit matin nous avons droit à un petit déjeuner chaud. Le rapport qualité/prix est très bon, j’ai payé un peu plus de 100 euros par personne pour 1100 kilomètres environ.
Du coup nous étions de retour au bateau mardi en milieu de matinée. J’ai passé l’après midi sur mon chauffage. Francine m’avait apporté des pièces de rechange et après avoir changé l’unité de contrôle et la sonde de température des gaz d’échappement il fonctionne correctement. Je dois cependant attendre quelques jours de bon fonctionnement avant de pouvoir valider totalement cette réparation.
Et puis hier nous avons consacré notre journée à la visite de Buenos Aires. Quel merveilleux moment ! Depuis toujours j’avais envie de voir cette ville qui me fascine. Nous sommes parti en tout début de matinée par le train de la côte puis par un « RER » qui nous à déposé à Retiro, l’énorme point de jonction entre les bus et les trains, au centre de la « Capitale fédérale » comme aiment l’appeler les argentins.
Dès la sortie de la gare nous tombons sur la « Torre Monumental », puis nous passons devant l’immense Sheraton avant de longer les différentes tours du quartier des affaires. Puis nous arrivons sur les berges du Rio Dique, le « fleuve » qui traverse la ville. C’est un endroit sympa et reposant avec d’immenses allées piétonnes bordées d’un côté par le fleuve et de l’autre par une multitude de terrasses de restaurant.
Qu’il fait bon flâner ici, les bateaux de plaisance, les vieilles grues désaffectées, les deux vieux bateaux transformés en musé, tout concourt à donner une atmosphère de calme et de tranquillité. La « Corbeta ARA Uruguay » et la « Fragata ARA Sarmiento » sont deux navires de la fin des années 1800. Le premier est un deux mâts de plus de 40 mètres qui visita l’antarctique dès le début des années 1900, le second un trois mâts barque de plus de 80 mètres mais tous deux arborent la grande cheminée des premiers bateaux à vapeur.
Puis, avant le magnifique pont tournant « Puente de la Mujer » (pont de la femme), nous remontons sur la très célèbre « Plaza de Mayo ». Que d’émotions ! Comment ne pas penser aux mères de la place de mai ? Pourtant j’aime beaucoup cet endroit. Les monuments sont magnifiques, la Casa Rosada, le lieu de la présidence argentine de couleur rose est somptueux, l’architecture dans tous le « microcentre » me plait beaucoup.
Nous continuons de nous promener jusqu’au soir, à arpenter les différents quartiers afin de nous imprégner de l’ambiance qui règne dans cette ville. Qui aime Paris aimera Buenos Aires, ces deux villes se ressemblent énormément.
Il y a bien peu de villes au monde où, comme à Paris on peut trouver des petits cafés ou des restaurants typiques à tous les coins de rues. J’aurais aimé vivre quelques années dans cette ville mais il faudrait, comme dans les jeux électroniques, gagner ou bien acheter plusieurs vies.
Sat, 29 Oct 2016 22:00:00 GMT - Merci le vélo Dans la marina de Barlovento
Sat, 29 Oct 2016 22:00:00 GMT - Dans la marina de Barlovento
19h heure locale, 22hTU, 24h en France.
Bonjour à tous,
Je suis bien au chaud dans mon bateau, car mon chauffage Webasto fonctionne maintenant grâce à l’efficacité du service après vente de Webasto France que je remercie vivement.
J’ai encore dans la tête cette merveilleuse journée passée à Buenos Aires, la petite pose photo assis sur le banc aux côté de Mafalda, la célèbre héroïne de BD, dont le papa, le célèbre artiste argentin Quino (Joaquin Salvador Lavado), vivait dans la maison en face.
Et puis le quartier de San Telmo, l’un des plus anciens de BA, où l’on se sent tellement bien au milieu des galeries d’art, des petits restaurants authentiques, des multiples bars, des antiquaires, des ateliers d’artiste … C’est également ici que bat le cœur du Tango argentin, cette danse si magnifique et si sensuelle.
Enfin, l’un des meilleurs moments de cette journée fut la visite de « San Telmo Market », un ancien marché couvert fait d’acier et de verre dans lequel se sont installées une multitude de boutiques non pas d’antiquité mais de vieilleries. Quoique ! Je ne m’y connais pas assez et très certainement qu’au milieu de ces vieilleries doivent se cacher quelques véritables antiquités. Mais nous passons un super moment à admirer tous ces vieux et beaux objets qui nous rappellent tant notre toute jeunesse et même celle de nos parents.
Mais maintenant je souhaite reprendre la mer rapidement et avant cela je dois solutionner, comme à chaque escale, les différents problèmes techniques. En me couchant hier au soir j’étais très satisfait car j’avais réussi à presque tout organiser et ce n’est pas facile.
Le plus difficile se trouve dans la recherche d’informations et pour cela la communication doit être fluide ce qui n’est pas le cas ici. Le WIFI ne fonctionne pratiquement pas et le réseau doit être moins performant que le 1G ! Mais j’ai mon vieux vélo (importé frauduleusement d’Uruguay). Merci le vélo, je parcours dans tous les sens les villes de San Fernando et San Isidro, je fais des dizaines de kilomètres.
J’ai réussi à solutionner le problème de mes embouts de latte Antal usés et le représentant North Sail du coin m’a offert une nouvelle latte pour remplacer une ancienne délaminée. J’ai également fini par trouver l’entreprise spécialisée dans les capotes. J’y ai porté la mienne afin de faire reprendre les plus gros défauts. Le patron était sidéré par la mauvaise qualité du travail et souhaitait tout reprendre. Mais je n’ai pas voulu car je pense que malgré ma demande expresse, Adriana n’a pas utilisé de fil résistant aux UV, aussi ma capote aura de toute façon une durée de vie très courte.
Mais je dois solutionner le gros problème d’entrée d’eau au niveau où l’arbre d’hélice traverse la coque, à l’intérieur du bateau, le joint tournant. Il semblerait que le problème vienne de la bague hydrolube. C’est le palier dans lequel tourne l’arbre lorsqu’il sort de la coque, à l’extérieur.
Je suis étonné car j’avais contrôlé cette pièce lorsque le bateau était sorti de l’eau à Piriapolis et elle ne présentait alors aucun défaut. Mon joint tournant possède une mise à l’air libre que j’avais rallongé lors du grand carénage de 2013, la bague n’a donc théoriquement pas pu tourner à sec. Mais je dois me rendre à l’évidence, lorsque je prends l’arbre à la main il bouge énormément.
La plus grosse difficulté a résidée dans le fait de trouver une bague hydrolube. C’est comme un jeu de piste, chaque boutique visitée vous renvoie vers une autre et après cinq ou six trajets j’ai fini par trouver une société spécialisée dans ce type de produit. Mais elle n’a que des bagues en mesure anglaise, la mienne est en mesure métrique ! Il faut donc continuer à pédaler. Je fini par en trouver une mais il faut maintenant réduire le diamètre extérieur car elle fait 45mm alors que le diamètre intérieur de mon tube d’étambot est de 40 !
Je sors le bateau mardi matin, normalement pour une heure mais je ne suis pas sur que tout se passe bien et peut-être qu’il me faudra une ou deux journées, voir plus si je dois lever le moteur.
Cet après midi j’ai monté ma toute neuve grand voile. Il fait un temps magnifique, ciel bleu, grand soleil et pas de vent. C’est le bonheur, la température voisine les 25 degrés et la météo nous promet 28 pour demain.
A bientôt Jean-Louis
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"je vais mieux bisous roselynequidam" Envoyé par roselyne demeestereroselyne le 01-11-2016 à 17:37
Mon, 31 Oct 2016 22:00:00 GMT - Champions du monde Dans la marina de Barlovento
Mon, 31 Oct 2016 22:00:00 GMT - Dans la marina de Barlovento
19h heure locale, 22hTU, 23h en France.
Bonjour à tous,
Nous sommes tous quelque part des champions du monde. Pour les argentins c’est au niveau de la consommation de viande rouge (bœuf et veau). J’en avais entendu parler mais je n’imaginais pas la performance. Alors qu’en France la consommation moyenne par jour et par habitant s’élève à 55 grammes soit environ 20 kg pas ans les argentins peuvent atteindre près de 70 Kg par habitant les bonnes années soit 3,5 fois plus ! Respect.
Lorsque vous avalez un steak de 200 grammes un argentin s’en envoie un de 700, avec une telle valeur on mesure bien la performance. Hier nous étions dimanche, il fait un temps magnifique avec 28 degrés et grand soleil. Marc, mon voisin du voilier « Sonate » me propose de faire un barbecue sur la zone prévue à cet effet. J’accepte avec enthousiasme.
Il y a deux rangées de barbecues en dur et plein de tables sous les arbres avec une belle pelouse verte. Chacun possède une grille d’environ un mètre de large par 60 centimètres de profondeur. On peut préparer un déjeuner pour 20 personnes mais non, c’est prévu pour des familles de quatre. Le nombre de kilos de viande sur chaque « parilla » est réellement impressionnant. Certains font un « asado », c’est une technique de cuisson lente mais ce n’est pas un problème car les argentins déjeunent tard.
Marc a prévu une belle grillade de bœuf et un morceau de saucisse pour chacun de nous. Mais, alors que nous terminons notre grillade un argentin arrive avec un beau morceau de 3 ou 400 gr et le met dans mon assiette. Puis il repart chercher le même pour Marc ! Nous nous confondons en remerciement et essayons d’expliquer qu’un seul morceau sera déjà amplement suffisant pour nous deux et qu’en France on mange très peu de viande. Miracle, sa femme parle un peu français et nous pouvons échanger un peu.
Il faut dire que la viande argentine est a tomber par terre, c’est du beurre et le goût est vraiment très particulier, très bon, on ne peut l’imaginer sans y avoir goûté. Dommage, le argentins cuisent trop leur viande mais c’est très bon tout de même. Est-ce par goût, est-ce par habitude ? En France nous avons des normes vétérinaires très strictes et nous pouvons consommer de la viande crue. Ce n’est pas le cas de tous les pays du monde, lors de mon tour de méditerranée en 2007 j’ai rapporté de Turquie je pense, un hôte solitaire dans mon intestin.
Malgré tout les argentins sont beaux, bien portants et pleins de santé. D’après ce que l’on nous dit en France ils devraient tous avoir attrapé un cancer ! Mais non, et ici pas d’obèses, mais je croise tous les jours des joggeurs. Je croise également en permanence des gens promenant 5, 6, voir une dizaine de chiens, des nounous pour chiens. C’est extrêmement commun.
Autre aventure, je me présente ce matin à la caisse du supermarché. La caissière part dans un discourt que je ne comprends pas et que je n’arrive pas à interrompre malgré mes nombreux « No abla Espanol ». Elle me monte mes canettes de bière ainsi que la date sur sa caisse. Je vois bien que nous sommes le 30/10/2016 à 9h59. Elle finie par croiser les bras et a attendre.
Ce sont bien les bières l’objet du conflit mais il ne semble pas que je doive les rapporter dans le rayon. La caisse passe à 10h00, je tapote sur l’écran mais elle me fait non de la tête et me lance un « Uno » tout en restant stoïquement les bras croisés. Heureusement sa voisine se rappelle quelques notions d’anglais et me lance « One minute ». Je finie par comprendre qu’elles n’ont pas le droit de vendre de la bière (et peut être de l’alcool) avant 10h et une minute du matin ! Quelle loi bizarre, quel esprit tordu a pu rajouter une minute à l’heure ronde ?
Mon onduleur ne fonctionne plus, je l’ai ouvert pour découvrir les 6 fusibles de 25A fondus. J’en ai trouvé dans une station service, je les ai remplacés. J’ai branché, grand éclair, ils sont tous à nouveau grillés. Il va falloir faire sans onduleur. J’ai également trouvé une pompe de calle et je m’évertue à remplacer l’ancienne. Pas facile ici les ships vendent les pompes (bomba) mais pas les tuyaux pour les raccorder !
Ce soir mauvaise nouvelle, on devait sortir Harmattan demain matin mais le staff vient de s’apercevoir que les courroies ne sont pas assez costaudes pour mon bateau. Encore des soucis à gérer, il va bien falloir trouver une solution, je ne peux repartir sans avoir réglé ce problème.
Wed, 02 Nov 2016 22:00:00 GMT - La nuit porte conseil Dans le Club de Veleros Barlovento
Wed, 02 Nov 2016 22:00:00 GMT - Dans le Club de Veleros Barlovento
19h heure locale, 22hTU, 23h en France.
Bonjour à tous,
Hier la journée a commencé difficilement. Le temps s’est détraqué et il a plu des trombes d’eau toute la matinée. Je me suis quand même rendu à la capitainerie pour voir si les chicas (les filles) avaient trouvé une solution pour sortir mon bateau de l’eau. Mais il n’y a rien a faire, partout où elles téléphonent la réponse est toujours la même et elles secouent la tête négativement en me regardant. Elles me disent de revenir l’après-midi.
Le moral n’est pas brillant car, en plus, je ne peux rien faire, le wifi ne fonctionne pas, le réseau est extrêmement lent, il pleut et il fait froid. J’en profite tout de même pour finir d’installer ma nouvelle bomba (pompe) de calle. Lorsque j’appuie sur le bouton un bon jet sort du nable de coque, enfin une satisfaction et l’impression de progresser.
Et puis pendant le déjeuner la pluie cesse et le soleil revient. Il faudrait vraiment que je plonge pour avoir une certitude, l’usure de la bague me semble tellement extraordinaire au sens premier du mot. Les astres ont dû tourner, la vie est à nouveau belle lorsque Marc, mon voisin du voilier Sonate me propose de plonger. J’accepte avec empressement car cette eau marron ne m’inspire pas du tout.
Il n’y voit rien. Il plonge trois fois et par tâtonnement arrive à avoir une bonne idée de la situation. Le bout du tube d’étambot n’a rien, la bague est toujours en place mais totalement usée et l’arbre bagotte dans celle-ci. Comment a-t-elle pu s’user en si peu de temps ? Mais cette nouvelle certitude change beaucoup de choses dans ma tête et je dois absolument trouver une solution pour sortir le bateau.
J’enfourche mon fidèle vélo et commence alors à faire le tour des marinas. Je fini par trouver une solution au Club de San Isidro pour 500€ (ici c’était 120€) mais ils sont surbookés et ce sera pour dans …..40 jours ! Comme toujours, on m’indique un autre endroit où aller voir. Pour le suivant c’est possible mais malheureusement ils ne sortent pas les bateaux étrangers. Pas sympa pour eux !
Et puis dans le club voisin je tombe sur un couple sympa, la femme parle un peu le Français et je vois un magnifique travel lift de 40 tonnes. Ils acceptent de sortir mon bateau rapidement pour …. 1000€. J’en tombe de ma chaise. « It is very expansive ! ». Le patron qui parle anglais acquiesce en souriant et en m’expliquant qu’ils ne font que des bateaux à moteur.
Je demande alors à la femme de faire un effort. Elle me propose de sortir le bateau à 10h, et si à 14h on peut le remettre à l’eau elle ne me prend que la moitié. C’est correct mais je ne suis pas sûr du tout du temps que va prendre la réparation, il y a toujours des surprises.
Dans la nuit tout cela me travaille. Puis, brusquement à 5h du matin je comprends que je suis en train de faire une bêtise. En effet il ne faut jamais faire dans l’urgence, il faut laisser le temps aux idées de murir. Mon tube d’étambot est en époxy et le fabricant, VETUS, fournit une bague totalement en élastomère (sorte de caoutchouc). Ainsi elle s’agrippe naturellement dans le tube et seules deux petites vis en nylon la maintiennent en place. Ici tout est en mesures anglaises, que c’est compliqué ! Je suis prêt à rouler à gauche si en échange ils acceptent d’abandonner cette ineptie pour passer au système métrique.
La seule bague que j’ai trouvée en mesures métriques est en époxy avec une fine couche d’élastomère à l’intérieur. Je l’ai fait réduire à 40 mm mais il va falloir que j’ajuste et que je lui donne du jeu pour la rentrer. Ce jeu va rester et, soit je laisse ainsi mais elle va bagotter en permanence s’usant prématurément, soit je la colle à l’époxy mais lorsqu’elle sera usée ?
A 5 heures du matin les idées sont claires et c’est maintenant évident, je dois absolument installer une bague prévue pour mon tube en époxy. Il est 9h en France, j’appelle Didier. Il faut qu’il trouve une bague et me l’envoie par un service de messagerie expresse. Ce soir la bague est commandée, elle doit arriver demain au bureau et je devrais l’avoir en tout début de semaine. Tout va bien.
Cet après-midi j’ai visité d’autres clubs équipés de travel lift, j’attends des réponses. Le soleil brille à nouveau mais il fait froid, les gants et le gros polaire ne sont pas de trop sur le vélo. Mais en ce printemps austral les journées se suivent et ne se ressemblent pas, la météo annonce 29 degrés demain, 32 pour le WE et même 34 pour lundi, la parilla va fonctionner à fond !
Fri, 04 Nov 2016 22:00:00 GMT - Les particularités Argentines Dans le Club de Veleros Barlovento
Fri, 04 Nov 2016 22:00:00 GMT - Dans le Club de Veleros Barlovento
19h heure locale, 22hTU, 23h en France.
Bonjour à tous,
Pas besoin de chauffage cette nuit, la douceur était là et c’est vraiment agréable. Lorsque je mets le nez dehors à 6h ce matin je sais immédiatement que cette journée va être belle. Le ciel est d’un bleu profond, le soleil est déjà debout, occupé à nous préparer une superbe journée.
C’est toujours la passion de réussir et ce matin la mission consiste à trouver du gaz. Mais comme chacun sait, le gaz est volatil et ce n’est pas facile de l’attraper pour le confiner dans mes petites bouteilles bleues. Bien qu’il soit passé largement 9 heures, la capitainerie n’est toujours pas ouverte, en Argentine les horaires sont très élastiques.
Ca y est, j’ai un bout de fil à tirer. Comme dans les jeux de pistes j’ai reçu des indications et je dois tirer sur le fil afin d’essayer d’atteindre mon but. Il fait bon, je suis en short et en chemise, les manches relevées, je pédale allègrement sur mon vélo « Azul » (c’est sa couleur), il y a une odeur qui ressemble à celle des troènes en fleurs, c’est le bonheur absolue. Que j’aime les journées qui commencent ainsi ! Que la vie est belle !
Comme dans beaucoup d’endroits dans le monde, ces jeux de piste sont un véritable bonheur. Les gens se mettent en quatre pour me trouver des solutions, parfois même on m’accompagne un bout de route pour me permettre de rejoindre le prochain point d’information. Le fait d’être seul, de ne pas parler la langue, d’avoir un look de père Noël, d’aborder les gens avec le sourire, je pense que tous ces points jouent en ma faveur.
Malheureusement le fil que je tirais a cassé en fin de matinée. Il faut maintenant que je trouve un autre fil à tirer. Mon copain Johnny me dit qu’un certain Mario a remplie ses propres bouteilles. Malheureusement l’intéressé n’est pas passé aujourd’hui sur le chantier. Il faut attendre.
Je commence, comme l’écureuil, à engranger les noisettes. En effet, en Argentine, toutes les transactions se font en cash avec des billets de 100 pesos qui représentent environ 6 euros. Etonnamment il n’y a pas de plus grosses coupures en service. De plus la carte bleue ne fonctionne que pour tirer de l’argent dans les DAB et encore. Je vais devoir bientôt payer la marina (environ 1000 euros) ainsi que la sortie de l’eau d’Harmattan.
Je vais donc sortir à peu près 320 billets de 100 pesos ! C’est incroyable. Cela représente quelques centimètres d’épaisseur ! J’ai été surpris, arrivant en Argentine, de voir les ménagères payer aux caisses des supermarchés avec de grosses liasses de billets. Maintenant je comprends. Beaucoup de commerçants ont d’ailleurs des machines qui comptent les billets.
Une autre particularité, on ne peut sortir qu’un maximum de 2000 pesos à chaque fois soit environ 120€. Une première commission immédiate d’environ 100 pesos est prise à chaque opération, ce qui explique certainement la limite précédente. Du coup je vais devoir jouer 16 fois pour obtenir mes 320 billets, coût près de 100 Euros de commission et une demi-heure devant la machine ! Ce qui explique les queues devant les points de distribution, le nombre de distributeurs vides et les montagnes de tickets au sol.
Lorsque l’on visite le monde on s’aperçoit qu’il existe ainsi de nombreuses particularités étonnantes. Pourquoi ne pas pouvoir acheter d’alcool avant 10 heures et une minute ? Ici la vie me semble aussi chère qu’en France, plus chère dans les endroits touristiques comme Ushuaia. Mais il peut y avoir des différences. C’est le cas de la viande. Deux beefsteaks valent le même prix ici que chez nous sauf qu’ici ils pèsent trois fois plus lourds.
Un peu partout, en ville on voit des grands « E », ce sont les « P » de nos parkings. Au collège et au lycée, comme à beaucoup d’endroits dans le monde on porte l’uniforme. C’est sympa d’ailleurs. Les circuits de distribution ne sont pas organisés comme chez nous, parfois il faut faire plusieurs magasins. Exemple les shipchandlers qui vendent les pompes mais pas les tuyaux. On voit des « Panaderia y Confiterias », boulangerie café.
Il y a également les particularités administratives qui génèrent des tracasseries et d’énormes pertes de temps. Beaucoup de pays ont les leurs, l’imagination du législateur est sans limite. Par contre j’ai souvenir de la Malaisie où tout se passe en un rien de temps à un seul guichet. Bravo !
Ce matin ma bague hydrolube était à Memphis dans le Tennessee (mais que fait ce T tout seul à côté de 2 N, 2 S et …4 E), elle est repartie dans la journée. Où vat-elle atterrir cette fois ?
Sun, 06 Oct 2016 22:00:00 GMT - Weekend estival à San Fernando Dans le Club de Veleros Barlovento
Sun, 06 Oct 2016 22:00:00 GMT - Dans le Club de Veleros Barlovento
19h heure locale, 22hTU, 23h en France.
Bonjour à tous,
Pluie, froid, bise glaciale, vent du nord désagréable, neige à basse altitude, ciel bas et nuageux, vigilance orange inondation, je mets quelques secondes à réaliser, mais c’est la voie de Jean Michel Golinsky sur France Info, ce n’est pas pour moi !
J’ai relié mon téléphone portable à la radio du bord et grâce à ma carte prépayée Claro Argentine je peux écouter les radios françaises à travers Internet comme si j’étais à la maison. Je suis le départ du Vendée Globe sur cette radio que j’aime et que je connais bien pour l’avoir visitée en compagnie de Bruno Rougier lors de l’une de mes interventions. J’ai d’ailleurs eu le plaisir de serrer la main et d’échanger quelques mots avec les différents chroniqueurs que j’ai l’habitude d’écouter.
Non, ici c’est canicule, UV, soleil ardent, ciel bleu profond, short, chemisette, parrilla, pelouse à l’ombre et anticyclone. Même dans le bateau où il fait toujours frais la chaleur est difficile à supporter en milieu d’après-midi. Seule la sieste est salvatrice. A 22 heures il fait encore 27 degrés et c’est difficile de trouver le sommeil.
Il n’y a pas de plage et la couleur de l’eau n’incite pas à la baignade. Mais le plaisir est ailleurs. Dans la marina les grands résineux qui surplombent le bateau m’apportent de l’ombre mais lâchent tous les jours des centaines d’aiguilles, le pont en est recouvert. Les petits oiseaux de terre se perchent dans le gréement et le matin leurs chants participent à la quiétude des lieux.
San Fernando s’est proclamée « Capitale Nationale du nautisme » et de fait il y a ici des milliers de bateaux qui, lors de tels weekend, se répandent dans les multiples bras du delta. L’idéal étant de s’installer à l’ombre des grands arbres, de déployer tout le matériel de pique nique sur une pelouse bien verte et de lancer l’asado sur parrilla.
Mais revenons sur terre, ma bague hydrolube est arrivée à Buenos Aires dans la nuit de vendredi à samedi mais, comme souvent il manque un papier où une information pour la voir sortir de douane. Malheureusement tous les bureaux Français ou Argentins de Fedex sont fermés le weekend, il faut attendre lundi matin pour tirer cela au clair.
J’en profite pour entretenir et régler des problèmes mineurs qui attendent une solution depuis de nombreux mois (années pour certains). Et puis tous les jours je dois aller tirer de l’argent car je n’ai droit qu’à 4000 pesos par jour. Il faut que je remplisse ma chaussette de coton en prévision des grosses sorties d’argent à venir.
Et puis j’en profite également pour « profiter » de l’endroit, de l’été, du bon temps qui passe, d’heures à rêvasser allongé sur les banquettes du carré, de ce sentiment de vacances à la campagne, de mes grandes ballades à vélo, enfin de la vie tout simplement.
Ce midi j’ai organisé un barbecue pour mes copains Johnny et Patrice du bateau Amarante. J’avais réservé une table à l’ombre dès ce matin 8h30. Nous avons passé un bon moment. Dire qu’il y a trois jours j’avais le chauffage à bord, les gants et la polaire. La nuit dernière j’ai dormi les panneaux de pont et la descente grands ouverts,
Il faut dire que nous sommes à une latitude équivalente à celle de Casablanca, l’île de Djerba ou de Beyrouth. Dans ces latitudes on passe très vite du printemps à l’été. J’ai maintenant hâte de partir car d’une part j’aimerais pouvoir être de retour en France tout début décembre et d’autre part il commence à faire très chaud ici et je n’ai pas envie de m’habituer avant de descendre dans le grand Sud.
Fri, 11 Nov 2016 00:00:00 GMT - Les pieds dans le plat Dans le Club de Veleros Barlo
Fri, 11 Nov 2016 00:00:00 GMT - Dans le Club de Veleros Barlo
21h heure locale, 0hTU J+1, 1h en France J+1. vento
Bonjour à tous,
Quelle nuit difficile ! Il y a le rêve et puis il y a la raison.
Depuis deux mois je me bâts pour résoudre les difficultés qui s’enchaînent. Il y a eu Adriana qui n’a pas tenu ses engagements avec la réalisation de la capote. Il y a eu UPS qui, outre le fait de m’avoir volé en m’ayant fait payer une prestation non effectuée, m’a couté plus d’une quinzaine de jours sur mon planning.
Et puis il y a eu ce problème de bague hydrolube qui m’est tombé sur le dos. C’est vrai j’aurais put réagir plus tôt. Mais comment imaginer qu’une bague qui ne présentait aucun symptôme d’usure en partant de Piriapolis soit totalement morte 220 miles plus tard ? J’ai d’ailleurs hâte de sortir le bateau de l’eau afin de faire un diagnostic complet de visu. Pour l’instant je n’ai qu’un diagnostic par tâtonnement dans cette eau ou la visibilité est inférieure au centimètre.
Le temps que je réagisse, que j’essaie d’en trouver une sur place, que je comprenne que la solution que j’envisageais n’était pas mécaniquement correcte, que je commande cette bague en France, les jours se sont succédé. Pas de chance, le transport express international est mal famé, cette fois nous sommes tombés sur des incompétents doublés de menteurs ! L’enveloppe (200 gr) part jeudi 3, vendredi 4 au soir elle est arrivée à Buenos Aires, bravo, c’est bien du transport express, je suis confiant.
Mais à 5h samedi je reçois un message : il manque un document pour passer la douane, il faut appeler le service client. Comment est-ce possible, en choisissant FedEx je croyais avoir à faire à des professionnel du « transport express international ».
Je ne vais pas vous saouler avec toutes mes démarches, toutes les informations erronées de la part de FedEx (j’ai même reçu trois mails pour me prévenir d’une livraison dans la journée, mardi, jeudi et vendredi, qui bien sûr n’ont pas eu lieu), toutes les promesses et délais non tenus mais ce soir je n’ai toujours pas ma bague et si tout va bien je ne la recevrais peut être qu’en milieu de semaine prochaine.
Il faudra ensuite prendre rendez-vous pour lever le bateau, changer la bague et tenter de réparer le joint tournant qui fuit en espérant ne pas trouver un problème majeur sur l’arbre d’hélice.
Les jours passent, puis ce sont les semaines qui s’enchaînent, j’avais prévu deux mois pour arriver à Ushuaia avant de revenir en France pendant un mois et demi, et ensuite de repartir début janvier pendant trois mois pour remonter les canaux de Patagonie. J’ai une famille, une femme, des enfants, des petits enfants, un travail … Ils ont besoin de moi et j’ai besoin d’eux. L’équilibre est très important pour moi et maintenant j’ai un problème.
Avec pour l’instant cinq semaines de retard dans mon planning plus rien ne va. Je ne peux pas être parti 3 mois, faire un bref passage en France de 15 jours et repartir pour trois mois. Cela ne fonctionne pas, ce n’est pas raisonnable, cela ne conviendra à personne et il est grand temps de mettre le holà. Pas facile, j’ai des copains qui ont envie de vivre l’aventure, moi aussi d’ailleurs.
A cinq heures du matin, après avoir travaillé toute la nuit sur mon ordinateur, sur la cartographie, sur la météo, sur le livre des routes de grandes croisières de Jimmy Cornell, sur le niveau précis de mon stock de médicaments dont ma vie dépend, j’ai pris ma décision : je change de programme et je remonte sur Salvador de Bahia ou même Récif. Adieu le rêve, adieu la Patagonie.
Je vais immédiatement bien mieux, depuis plusieurs semaines je me sentais pris dans la nasse. J’appelle tous les intéressés pour les tenir informés de mes réflexions. Puis la journée passant (à attendre au poste de garde une hypothétique livraison de bague hydrolube) d’autres solutions germes, faire convoyer Harmattan de Buenos Aires à Ushuaia, reporter d’une quinzaine de jours tout le programme « Grand Sud », ne pas faire partie de la première phase et ne pas passer le Horn …
Je freine et m’arrête au bord du boulevard. Il est passé 22h en France, j’appelle Pierre-Yves, «ça ne dort pas un Pierre-Yves à cette heure là ? ». « Non je suis de garde ! ». Je lui parle de la solution du convoyage. J’adore Pierre-Yves, il a la solution à tous les problèmes, c’est comme ma bonne fée. Il va y réfléchir.
Je vais beaucoup mieux, l’abcès est percé, il n’y a plus qu’à se battre pour trouver les solutions. Je vais aller me coucher immédiatement car je suis mort, j’ai une nuit à rattraper et une seconde à faire.
Mon, 14 Nov 2016 22:00:00 GMT - Ecole Japonaise de Buenos Aires Dans le Club de Veleros Barlovento
Mon, 14 Nov 2016 22:00:00 GMT - Dans le Club de Veleros Barlovento
22hTU, 23h en France.
Bonjour à tous,
J’attends toujours ma bague hydrolube, ça pourrait être un sketch de Fernand Raynaud sur les transporteurs internationaux « Express ». Toute la journée de vendredi j’ai attendu au portail d’entrée de la marina puis à 17h15 je reçois un mail « Livraison impossible, adresse incomplète, numéro d’appartement manquant ».
Je vous brosse la situation, la rue est en pente et se termine en cul de sac perpendiculairement sur le bord du rio Lujan. L’adresse spécifie un « club de voiliers » qui justement ne possède pas de numéro car il n’est ni d’un côté de la rue, ni de l’autre, il se trouve au bout. Mais pourrait-il se trouver en haut de la rue ? ou au milieu ? De plus il est indiqué sur les GPS ! Les livreurs de FedEx n’ont-ils pas de cerveau ou bien cette entreprise est-elle très mal dirigée, voir pas du tout ? A vous de tirer les conclusions.
Du coup je prends encore au moins quatre jours dans la vue, pour moi qui ne possède pas la patiente c’est très difficile. En attendant, je ronge mon frein mais je profite de l’endroit et des amis. Samedi étant prévu grand beau j’ai invité tous les français à un grand barbecue. C’était très sympa et Johnny a voulu nous faire connaître Patty. C’est une argentine d’une grande gentillesse. Elle parle parfaitement français car elle à vécu plusieurs années à Paris et je crois une vingtaine d’année au japon.
Nous passons un bon moment. Walter, la personne avec qui elle vit, travaille le samedi matin, il est vétérinaire. Il arrive vers 16 heures et quelle surprise de découvrir qu’il est actuellement dialysé et qui plus est en dialyse péritonéale manuelle ! Grande émotion. Il est jeune, 49 ans et nous échangeons énormément sur la dialyse et la greffe, les spécificités argentine comparées à celles françaises, sa qualité de vie ... Il est traité depuis plus de trois ans, je lui offre un exemplaire de « Dialysé et Libre » et il me demande de le dédicacer. Il me tiendra informé de sa greffe.
Il se trouve que l’école japonaise de Buenos Aires (qui va de la maternelle à la terminale) a organisé sa fête de fin d’année ce dimanche (oui, ici tout est inversé et les grandes vacances vont commencer). Patty nous invite à aller y faire un tour.
Johnny et moi décidons de nous y rendre et nous quittons les bateaux un peu après 10h sous une pluie battante qui ne va pas nous lâcher de la matinée. Deux trains, un bus et pas mal de marche à pieds sous la pluie plus tard nous arrivons, il est 13 heures. Malgré la pluie il y a beaucoup de monde. C’est très grand et de nombreux ateliers sont organisés, mangas, origamis, arts martiaux, reiki, comment s’habiller en geisha, massage de pieds, coups sur la tête sensés améliorer la santé, …
Sur des estrades des jeunes filles présentent des danses ou plus exactement de la musique japonaise. Il s’agit essentiellement de tambourins, de tambours et de grosses tiges en bois dur. De temps en temps elles poussent des cris pour rythmer le tout. Il y a également des spectacles de jeunes déguisés accompagnés de grands bâtons.
A de nombreux endroits on peut déguster des spécialités japonaises. On achète des tickets puis on doit faire la queue. Nous essayons mais ce ne peut être accompagné que de coca ou de boissons sucrées gazeuses car nous sommes dans une école. Finalement nous sortons pour boire une bière et nous nous retrouvons dans un bouiboui à déjeuner d’un steak frittes argentin en regardant le grand prix du Brésil !
Ce matin les chicas de la capitainerie ont appelé FedEx, peut être me livreront-ils demain, peut-être pas ? Je voulais enlever mon enveloppe à l’entrepôt mais j’ai renoncé car c’est très loin et paraît-il mal famé. Depuis que Johnny s’est fait détrousser à quelques rues de la marina, se faisant voler par la force son vélo et son téléphone portable, je me méfie.
A bientôt
Jean-Louis
______________________________________
"Salut Jean Louis, sympa de relire, les moments qu on a fait ensemble. La journee a l ecole japonaise apparait meme mieux qu en vrai.
NB > nous sommes a mar del plata 8 usd par jour au lieu de 20 a barlovento. acces direct a quai.
ps> j ecrivais number five endessous lol" Envoyé par johnny zeisner le 24-11-2016 à 12:54
Fri, 18 Noc 2016 22:00:00 GMT - Piètre bilan Dans le Club de Veleros Barlovento
Fri, 18 Noc 2016 22:00:00 GMT - Dans le Club de Veleros Barlovento
19h heure locale, 22hTU, 23h en France.
Bonjour à tous,
Il y a deux mois jour pour jour j’étais de retour à Piriapolis avec l’intention d’en découdre. Prêt pour l’aventure, j’étais loin de m’imaginer que non seulement aujourd’hui mon bateau ne serait pas dans le grand Sud mais que j’ai même reculé de quelques dizaines de miles par rapport à mon objectif en m’enfonçant dans le delta du Rio de la Plata.
Piètre bilan, j’ai passé mon temps à gérer des problèmes, à botter les fesses des « transporteurs Express », à tanner sans cesse Adriana et finalement à attendre, obligé de patienter encore et encore.
J’ai passé tout de même quinze jours merveilleux à visiter la Patagonie, Santiago du Chili et Buenos Aires. Les souvenirs sont engrangés et vont encore me faire rêver pendant de longues années. Ce séjour dans la marina de Barlovento restera également dans ma tête avec ses journées et ses nuits de canicule entrecoupées de journées très fraiches, ses barbecue-partys si sympathiques et ses centaines de kilomètres parcourus en vélo dans les banlieues chics de San Fernando, San Isidro et Tigre.
J’ai également progressé dans le préparation et l’entretien du bateau, beaucoup d’éléments importants sont neuf ou totalement révisés. Malheureusement l’entretien du bateau est un travail de Pénélope, ça ne finit jamais. Mais malgré tout ma « to do list » est totalement vide de « A faire impérativement avant de repartir ».
Mercredi soir j’ai préparé Harmattan pour sa mise à terre et à huit heure hier matin Flo du bateau Sonate m’a rejoint à bord. J’aime bien ce garçon dynamique et travailleur. Il est passionné de bateaux et de mer, il a navigué avec le Père Jaouen sur le Bel Espoir. A 9h10 Harmattan était à terre et à 10h10 il était remis à l’eau !
Nous avons été hyper efficaces. Mon ami Richard m’avait expliqué comment faire et j’avais tout préparé. Flo a le sens inné des choses et nous nous sommes très bien entendus. Dès le bateau sorti de l’eau je teste le jeu de la bague hydrolube, surprise pas de jeu !
En fait je teste en essayant de bouger l’arbre par des mouvements horizontaux perpendiculaires à la quille. Mais dès que j’essaie de bouger l’arbre par des mouvements verticaux, ce que je n’ai pas l’habitude de faire, je découvre un jeu énorme. Peut être qu’à Piriapolis ce jeu existait déjà. Finalement on apprend à tout âge ! Une fois la bague changée et l’hélice remontée nous nous sommes occupés du joint tournant.
En repartant nous prenons le temps de faire le plein de gasoil. Je dis « prenons le temps » car la pompe débite au compte goutte et il nous faut presque trois quarts d’heure pour charger 260 litres ! Du coup, lorsque nous amarrons Harmattan à sa place il faut déjà penser à déjeuner.
Il est l’heure de prendre des décisions. J’avais envisagé de partir immédiatement en profitant d’une bonne fenêtre météo pour rejoindre Mar del Plata mais le bateau est bien ici, y aura-t-il une bonne place là-bas ? Les tarifs ne seront-ils pas plus cher ? Au bureau les choses s’accélèrent et pour de nombreuses raisons je dois rentrer au plus vite.
Aussi je mets mon ordinateur portable dans mon sac à dos et j’enfourche mon fidèle vélo pour rejoindre le café de la gare de Punta Chica qui possède un excellent WIFI. Deux heures plus tard j’ai tranché, je décolle dimanche à 13 heures et je serais lundi matin au bureau. Je reviendrais à Buenos Aires le samedi 7 janvier au matin.
Soit des veinards auront convoyé Harmattan à Ushuaia pendant la saison où les baleines viennent de mettre bas et où les grands mâles font d’énormes bonds hors de l’eau et je reprendrais un avion pour descendre soit je rejoindrais mon bateau et je prendrais aussitôt la mer.
En attendant je peaufine un mode d’emploie du bateau qui de toute façon servira un jour, pour mes enfants et mes petits enfants j’espère.
Sun, 27 Nov 2016 18:00:00 GMT - Lève toi et marche A Cergy Pontoise
Sun, 27 Nov 2016 18:00:00 GMT - A Cergy Pontoise
18hTU, 19h en France.
Bonsoir à tous,
Lundi matin je suis au boulot, pas très en forme je dois dire, après une nuit blanche passée dans l’avion qui me ramène de Buenos Aires. C’est plus facile de revenir de l’hémisphère Sud au mois de Mai lorsque le printemps est là ! Maintenant c’est presque l’hiver avec un temps gris, humide et froid alors qu’en Argentine le printemps actuel ressemble beaucoup à l’été chez nous.
J’essaie bien de travailler mais je dois me rendre à l’évidence je n’en suis pas capable et juste après déjeuner je rentre me mettre au lit. Mais mardi matin j’attaque à fond, j’ai un boulot du diable, un travail qui me passionne et des engagements à tenir.
Mi septembre, juste avant de retourner à Piriapolis je m’aperçois un soir que ma vue décline. Je n’arrive plus à lire les informations qui défilent en bas de l’écran de BFM TV. Puis très rapidement les choses empirent. Je suis en Uruguay puis en Argentine et je ne peux pas faire grand-chose mais j’y vois de moins en moins.
C’est extrêmement handicapant d’autant plus que même mes lunettes loupe ne m’apportent plus aucune aide. Au contraire je dois m’en passer car c’est encore pire. Le travail sur l’ordinateur, mon téléphone portable, les panneaux dans la rue, les paysages, tout m’apparaît dans un brouillard de plus en plus épais.
Si je suis en contre jour je suis maintenant incapable de reconnaître un copain à 10 mètres ! A un moment je répare mon vélo, j’ai laissé tomber au sol la gaine du câble de dérailleur et je ne la retrouve pas. Johnny me dit « Mais tu ne la vois pas, elle est par terre ? »
Je ne suis pas très inquiet car d’une part ce n’est pas dans ma nature, je n’ai pas l’habitude de me mettre martel en tête tant que le diagnostic n’a pas été fait. D’autre part lorsque mon ophtalmo m’a opéré de la cataracte il m’a prévenu qu’un jour je serais obligé de passer le voir car ma vue allait à nouveau se détériorer. Mais je suis tout de même très impatient de tirer cela au clair (c’est le cas de le dire).
Beaucoup se plaignent de délais fous pour avoir un rendez vous chez un ophtalmo. Lors du débat entre Fillon et Jupé le problème a été abordé, il était question de 6 mois ! Mais comme toujours j’ai énormément de chance, j’entretien de très bonne relations avec le mien, nous faisions de l’équitation ensemble il y a déjà 40 ans et il connait parfaitement mon style de vie.
Aussi Francine avait tenue informé sa secrétaire et, dès que j’ai eu mon billet d’avion jeudi après-midi, elle l’a prévenue. J’ai atterri lundi matin et dès mercredi matin je suis dans son cabinet. Immédiatement il me rassure « C’est bien ce que je pensais ».
En fait une peau cicatricielle a poussée et c’est comme si j’avais un papier calque collé sur mon œil gauche. Lors d’un accident à mon œil droit il y a une quarantaine d’année c’est déjà cet ophtalmologue qui m’avait opéré. Il a sauvé l’œil mais celui-ci ne vois pratiquement plus.
Immédiatement il décide de traiter ce problème en me disant « Ce n’est pas un luxe ». Il demande à sa secrétaire de faire chauffer le laser, me met des goutes et je dois attendre un peu. En fait il faut coller la cornée sur le laser après quelques gouttes pour une anesthésie locale. L’opération ne dure pas plus de 5 minutes et lorsque je ressors de la clinique je suis stupéfait.
C’est un véritable miracle. Je pense immédiatement à « Lève toi et marche ». Vécu de l’intérieur c’est incroyable, c’est comme si j’avais été dans une maison avec les vitres pleines de buée et que tout d’un coup on ouvre la fenêtre. Que c’est beau la médecine ! Je vois plein de petits détails, je vois des couleurs vives, je vois les immeubles de La Défense à plus de 20 kilomètres. C’est difficilement imaginable, que la vie est belle.
A bientôt
Jean-Louis
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"Au boulot comme tu dis.....encore deux ans....et je pense vendre le tout...et apres ...la vopile Bise eric " Envoyé par eric pepin le 09-12-2016 à 14:59
Sun, 11 Dec 2016 18:00:00 GMT - Est-ce un bien ou est-ce un mal ? A Cergy Pontoise
Sun, 11 Dec 2016 18:00:00 GMT - A Cergy Pontoise
18hTU, 19h en France.
Bonjour à tous,
Connaissez-vous ce conte Taoïste dont voici un petit résumé :
Un paysan chinois possédait un magnifique cheval blanc. Un matin le cheval n’est plus là, as-t-il été volé ? S’est-il enfui ? Est-ce un bien ou est-ce un mal ? Dix jours plus tard le cheval revient accompagné de dix beaux chevaux sauvages. Est-ce un bien ou est-ce un mal ? Le fils unique du paysan entreprend alors de les dresser. L’un d’entre eux le projette au sol et le piétine, il perd l’usage de ses jambes. Est-ce un bien ou est-ce un mal ? Quelques temps plus tard la guerre éclate, tous les autres jeunes du village partent au front et beaucoup se font tuer…
Vendredi au salon nautique j’ai fait une belle rencontre. Il s’agit d’Alain Kalita, un garçon étonnant très connu dans le milieu des tourdumondistes solitaires passionnés. A partir de l’âge de 6 ans il a rêvé sa vie en lisant Moitessier. Devenu adulte, il a décidé de vivre ses rêves. Il a appris le métier de chaudronnier afin de construire entièrement seul Naïla, son voilier de 9,50m en aluminium.
Son objectif était de réaliser un tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance. A milieu des années 90, parti sans aucune expérience il réussira son rêve à la troisième tentative après avoir chaviré au Sud de la nouvelle Zélande, rejoint la terre sous gréement de fortune et réparé son bateau. Son premier livre, « Je suis né deux fois » raconte cette belle aventure.
Suite à l’émission Thalassa diffusée en novembre 1996 intitulée « L’extraordinaire aventure d’Alain Kalita », Corinne Viltrouvé, grande voyageuse depuis toujours découvre qu’elle est née le même jour qu’Alain. Elle lui écrit des lettres et des poèmes et depuis ils parcourent le monde ensemble sur Naïla. Un deuxième livre vient de sortir, « Elle rêve avec moi ».
Je me souvenais de son histoire et je lui dis « Cela a dû être terrible ton chavirage ». Il me répond alors « Il m’a permis de rencontrer Corinne ! ». L’histoire du paysan chinois me revient immédiatement en mémoire.
Oui, les difficultés sont souvent une bénédiction, elles nous rendent plus forts et même si elles peuvent être difficile à vivre parfois, au bout du tunnel il y aura toujours un côté positif qu’on ne peut pas imaginer.
J’ai souvent du mal à évoquer ce sujet car peu de gens me comprennent. Lorsque je fais des conférences devant d’autres malades ils disent « ce gars là il n’a pas la même maladie que nous ! ». Mais j’estime que mes malformations congénitales, tous mes ennuis de santés et surtout ma période de dialyse sont une chance énorme, une bénédiction des dieux.
J’aurais bien sûr accompli un tour du monde en solitaire mais le fait de l’avoir effectué sous dialyse a transformé une simple aventure en un véritable exploit qui m’a changé et qui a changé ma vie. Je ne suis pas revenu pareil que je suis parti, les messages reçus du monde entier, les témoignages de sympathie, les aides que l’on m’a offert ainsi que tout ce que j’ai pu apporter aux autres m’ont énormément enrichi. Ils ont éclairé ma vie d’une lumière incroyable.
Finalement Harmattan va m’attendre à San Fernando jusqu’au 7 janvier. Je n’arriverais à Ushuaia que début février. Ce n’est pas une catastrophe mais cela pose quelques problèmes d’organisation pour ceux qui devaient me rejoindre.
A bientôt
Jean-Louis
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"tesjean louisvous etes ma bouée de sauvetage merci roselyne" Envoyé par roselynedemeestere le 17-12-2016 à 19:46
Sun, 01 Jan 2017 18:00:00 GMT - Bonne année 2017 A Belleroche dans le haut Beaujolais
Sun, 01 Jan 2017 18:00:00 GMT - A Belleroche dans le haut Beaujolais
18hTU, 19h en France.
Bonjour à tous,
Je vous souhaite une très belle année 2017, qu’elle vous apporte tout ce que vous désirez, suffisamment de santé pour profiter de la vie, du courage, du travail, du bonheur, de l’amour et les moyens financiers suffisants pour satisfaire toutes vos petites folies.
Qu’elle défile cette vie ! J’ai l’impression que les années passent de plus en plus vite. Le nouvel an 2016 c’était hier, il faut vraiment profiter à fond de chaque jour qui passe.
Je suis ce weekend chez mon frère dans le haut beaujolais, avec ma grande sœur, son mari, mon ami Richard, le Camarguais et Montserrat. A un peu moins de 700 m d’altitude nous sommes au dessus des nappes de brouillard et il fait grand soleil. C’est agréable.
Depuis mon retour d’Argentine je n’ai pas eu beaucoup le temps de lever la tête, c’était séquence « travail ». Je me suis régalé, j’adore travailler. J’ai réalisé une étude pour la réorganisation immobilière de la succursale France d’une grande société puis j’ai effectué la consolidation des derniers bilans de notre groupe. C’est passionnant, j’aime beaucoup la comptabilité car c’est un outil de gestion fabuleux.
Mais ce que j’aime par-dessus tout c’est la gestion. Gérer c’est créer. Ces deux dernières semaines je me suis consacré à établir notre rapport annuel d’activité. J’attends toujours cette période de l’année avec impatiente. C’est un gros travail et ce rapport est ensuite diffusé à nos différents partenaires mais je le fais surtout pour nous même.
Tous les ans, je reste étonné de tout ce que j’apprends sur la marche de nos affaires en réalisant ce travail. J’extrais des dizaines et des dizaines de chiffres, j’en déduis une grande quantité de ratios que je compare aux mêmes ratios des années précédentes. Si l’on ne gère pas on a des certitudes qui peuvent s’avérer totalement fausses.
Et puis le fait de rédiger un rapport (une vingtaine de pages) m’oblige à formaliser les situations et donc à clarifier les choses. Une fois que tout est décortiqué, que tout est expliqué il est très facile de définir et de décrire les stratégies à mettre en œuvre afin de réagir à l’évolution des marchés.
Nous sommes dans une aire où tout va beaucoup plus vite, tout bouge, tout change, ce qui était vrai hier ne l’est plus aujourd’hui. Il ne faut pas s’endormir sur ses lauriers car on risque de rater son train. En effet il faut toujours être novateur et devancer les concurrents car si l’on n’avance pas on recule.
Demain nous repartons sur Cergy en passant par chez ma sœur à Sens, la ville où je suis né. Puis mardi je passe la journée à l’hôpital pour une petite opération chirurgicale. Il s’agit d’enlever un petit cancer basocellulaire qui a poussé sous ma barbe, sur ma mâchoire gauche. C’est un cancer de la peau qui ne métastase jamais. Ce n’est pas très grave mais il faut absolument l’enlever.
Ce n’est pas le premier et certainement pas le dernier car je suis « à risque ». La cause première est bien sûr mon état immunodéprimé qui permet, grâce aux médicaments antirejet, d’éviter le rejet de mon greffon. La seconde est mon type de peau prédisposé à ce type de problème et enfin mon style de vie au soleil et en mer n’aide pas.
Mercredi je dois terminer mon rapport d’activité, jeudi faire une dernière réunion pour caler les différents axes de développement et enfin vendredi je prends l’avion pour retourner à Buenos Aires. A Orly je retrouve Cyril qui vient avec moi et lors de notre escale à Madrid nous retrouvons Nick, un Italien, copain d’un copain qui va descendre avec nous en Patagonie.
Cette fois c’est réellement une grande aventure qui va commencer dans des régions difficiles et froides. Si tout va bien je ne reviendrais en France que lorsqu’Harmattan sera rendu près de Valparaiso ou au moins à Puerto Mont, sur la côte Chilienne, tout au bout des canaux de Patagonie. Je vais passer par Ushuaia, et j’espère au Cap Horn.
Sat, 07 Jan 2017 20:00:00 GMT - Début d’une Grande Aventure En route pour San Fernando
Sat, 07 Jan 2017 20:00:00 GMT - En route pour San Fernando
20hTU, 24h en France.
Bonjour à tous,
Nous sommes dans le vol Madrid/Buenos Aires, j’ai récupéré Cyril à l’aéroport d’Orly. Ce grand mois de break va lui faire un bien fou. De temps en temps il faut savoir lâcher prise pour repartir beaucoup plus fort. Cyril à 45 ans, il tient un bar à vin rue Didot dans le 13ème. Il a déjà possédé un voilier et adore la voile.
Je ne le connais qu’à l’occasion de quelques soirées mémorables dans son restaurant à l’occasion de l’ouverture du salon nautique. C’est chez lui que j’ai vécu un des plus grands moments de ma vie lorsque j’ai reçu le premier appel de greffe.
A Madrid nous étions en train de boire une bière bien méritée en attendant d’embarquer lorsque qu’une espèce d’aventurier s’est approché de nous. Je ne pensais plus à mon deuxième équipier, Je me demandais ce que me voulais ce gars. Puis j’ai compris qu’il s’agissait de Nick.
Avec son grand chapeau c’est Indiana Johns en personne. Italien, grand et sec, il a 65 ans. Il a passé sa vie dans « l’huile », sur les plateformes pétrolières un peu partout dans le monde mais uniquement dans les pays chauds. C’est un copain d’Angelo avec qui il a travaillé. Il s’est mis au voilier il y a deux ans et possède un bateau d’une dizaine de mètres.
Ils sont tous deux excités par cette aventure et ils comptent en profiter pour se perfectionner. Ils ont hâte de découvrir Harmattan. Pour moi également c’est une aventure inhabituelle, je voyage la plupart du temps en solitaire, parfois avec mon copain Jacky avec qui je navigue depuis trente ans et je dois dire que je suis un peu inquiet.
Vais-je supporter cette intrusion dans mon univers ? Vais-je être suffisamment sociable ? Je vais devoir faire d’énormes efforts. Si tout se passe comme je l’espère je ne reviendrais en France que lorsque le bateau aura atteint au moins Puerto Montt, voir Valdivia qui se trouve approximativement à la même latitude que Buenos Aires mais de l’autre côté, dans le Pacifique.
Cela représente dans les 5000 Miles, et 3 ou 4 mois de voyage avec le passage au Cap Horn. Cyril est avec nous jusqu’à Ushuaia et Nick doit rester jusqu’au bout. Dans les canaux de Patagonie on doit prendre un mouillage tous les soirs et c’est impossible seul. En effet il y a des vents extrêmement violent et l’on doit rentrer dans des caletas.
Il faut qu’une personne reste aux commandes du bateau pendant que l’autre ou les autres (l’idéal étant d’être trois) vont porter des amarres à terre. En général on jette l’ancre puis on recule dans la calanque et deux amarres relient le bateau à la terre. Parfois il faut en mettre 4 s’il fait très mauvais.
Harmattan est prêt, nous n’avons qu’à procéder à l’avitaillement et effectuer les formalités administratives avant de larguer les amarres. Il y a plusieurs supermarchés bien achalandés et ils sont ouverts le dimanche. Si la météo le permet nous pourrions partir dimanche après midi ou lundi.
Nous sommes partis de Paris avec des températures négatives et du verglas, à Buenos Aires il fait actuellement entre 30 et 35 degrés, parfois 38 ! Les premières semaines vont être très agréables. Mais à Ushuaia il peut geler le matin et dans l’après midi la moyenne se trouve entre 10 et 12 degrés, c’est l’été quoi.
Comme à chaque fois j’ai hâte de retrouver Harmattan. Tout s’est-il bien passé ? Ma hantise (c’est bête) est bien entendu de ne voir dépasser de l’eau que le haut des mâts. Dès que je vais l’apercevoir en train de flotter je serais rassuré. Tout le reste est sans importance. Ensuite je vais devoir tout tester car sur un navire le seul état stable est l’état de panne. L’état de fonctionnement est toujours très précaire.
Nous sommes maintenant au bar de la marina après une journée éprouvante. Il fait une chaleur insupportable et nous allons essayer de larguer les amarres demain après midi pour partir en mer. Je dis bien essayer car pour l’instant il n’y a pas d’eau et Harmattan est échoué dans la vase.
Tue, 10 Jan 2017 17:00:00 GMT - Coup de baston à froid 32°02 S 52°06 W
Tue, 10 Jan 2017 17:00:00 GMT - 32°02 S 52°06 W
14h00 heure du bord, 17hTU et 18h en France.
Bonjour à tous,
Ça ressemble à la mer, ça a l’apparence de la mer mais pas la couleur, pour le goût je n’en sais rien car je n’ai pas envie de tester ce liquide café au lait foncé. En fait c’est une rivière, le Rio de la Plata (Rivière plate). Mais cet estuaire de plus de 200 kilomètres de large est tellement étendu qu’on pourrait bien se croire en mer.
Nous sommes partis avant hier à 17 heures. Cyril et Nicolo ont nettoyé le bateau et fait les courses, pour ma part j’ai couru les différentes administrations afin de mettre en ordre nos papiers de sortie.
Tout le monde était content de prendre la mer, ou plutôt la rivière devrais-je écrire. Après une longue remontée à contre courant du bras secondaire nous avons atteint la rivière principale. Sont fort courant favorable (4N) contre un vent de face levait une mer (rivière) désagréable. Mais vers minuit le vent a faibli et nous nous sommes régalés à suivre les chenaux de navigation.
Au milieu de la nuit l’alarme me réveille, mes équipiers sont en train de gérer une zone de mouillage pour cargos de tous acabits. C’est normalement assez facile car ils sont tous illuminés comme des sapins de Noël. Mais là il y a quelque chose qui cloche. Nous allons droits sur un cargo qui est assez près.
Je descends et change notre route pour passer dans un trou entre deux cargos mais lorsque je remonte il est toujours devant nous et un peu plus près. Je redescends, change à nouveau la route mais lorsque je remonte ce cargo est juste devant nous en route de collision. Je comprends alors qu’il n’est pas au mouillage, il fait route !
Vite, barre à bâbord toute, et le gros cargo défile sur notre tribord. J’imagine assez mal voir aux infos « Un voilier a coulé un super tanker ! ». Mais quel buzz nous aurions fait.
En ce début d’après-midi de lundi nous sommes à l’entrée de la « Bahia Samborombon », il fait grand beau et Harmattan marche bien sous grand voile et génois. La sieste est appréciée par tout l’équipage. Puis le vent tombe, on rentre le génois mais on garde la grand voile, moteur, la vie est belle.
Mes prévisions météo ne nous annoncent rien de méchant mais Pierre-Yves a vu un « coup de baston » pour 21h pendant 3 heures. Ces nouvelles sont du matin car je n’ai pas encore ma liaison satellite et j’ai pu joindre Pierre-Yves par GSM car nous n’étions pas très loin de la côte.
Vers 18 heures nous observons une bande noire sur notre tribord et notre avant. Ce doit être la baston de 21h prévu par Pierre-Yves. Pas d’inquiétude. Mais cinq minutes plus tard la zone noire s’est énormément agrandie. Cela me rappelle le pot au noir et ses orages monstrueux.
Je décide de descendre pisser avant de rentrer la grand voile. Mais, par le hublot des toilettes je vois très bien au loin une bande blanche d’eaux bouillonnantes entre les nuages et la mer. Je comprends immédiatement ce qui se prépare, sans prendre le temps d’effectuer ce pour quoi j’étais là, je sors en courant et me précipite vers le cockpit.
Mais le phénomène va à une vitesse folle, il me surprend au milieu du carré, Harmattan se couche violemment, le hublot de la cambuse se retrouve ainsi sous l’eau et la mer se rue à l’intérieur en faisant de gros bouillons par ce trou de 40 cm par 20 cm ! C’est énorme ! Je me rue dans le cockpit comme un fou et libère l’écoute de grand voile. La bôme part et percute violement la mer.
Harmattan se redresse aussitôt, il y a 54 Nœuds de vent, la voile faseille méchamment, je libère rapidement la drisse mais la grand voile ne descends pas totalement seule, il faut aller en pieds de mât pour l’aider. Nicolo propose d’aller s’habiller et se harnacher pour effectuer cette manœuvre mais ce n’est pas possible, je me jette dehors sous ce déluge et ce vent de dingue.
Lorsqu’enfin la têtière est maintenue en position je peux retourner au cockpit, je me mets en fuite à environ 30 degrés du vent arrière du côté opposé à la bôme. Le vent oscille maintenant entre 40 et 45 Nœuds. Harmattan, privé de voiles file à plus de 7 nœuds. Heureusement nous avons de la mer à courir.
Cela me paraît une éternité mais enfin le vent s’établie autour de 35 Nœuds, je peux alors mettre sous pilote et m’occuper de ferler la voile avec une vieille écoute. C’est difficile et dangereux mais après beaucoup d’efforts les choses sont sous contrôle et je décide de prendre la cape. Je mets le bateau en travers du vent et des vagues, je bloque la barre et je peux respirer, nous sommes en sécurité.
Le bateau dérive à environ deux nœuds et demi et nous avons au moins 30 miles pour courir. A l’intérieur c’est monstrueux, tout à valsé dans tous les sens et baigné dans 10 ou 20 centimètres d’eau. Les médicaments, les livres, les habits, le téléphone de Cyril, tout, c’est un capharnaüm énorme.
Mais pour moi c’est assez, je décide d’aller dormir en attendant que tout cela se calme, j’ai ma dose. Cela ne devait durer que trois heures mais ca n’est qu’à 4 heures ce matin que je peux remettre en marche.
Aujourd’hui c’est grand beau, nous ressemblons à un bateau de va nu pieds de la mer, tout sèche sur le pont mais les estomacs sont revenus à la normale et la vie nous semble merveilleuse.
A bientôt
Jean-Louis
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"Hola Captain, hola les marins,
Je vois que sur vos premières 24 h vous avez eu la chance de connaitre un petit condensé d’emmerdes et de chaleurs. ça forme un équipage d’entrée de jeu. J’imagine que ça devait etre bien chaud...Heureusement que ça ne s’est pas passé au milieu de la nuit en plein sommeil général... J’espère maintenant que vous étes bien sec et que la navigation des redevenue plus confortable. Bon copurage et bonne nav. les garçons. Jacky" Envoyé par PEUDEVIN JACKY le 11-01-2017 à 13:02
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"Salut Jean-Louis, merci d’avoir raconté cette épisode de bason en détail surement un coup de pampero. Pour info, les prévisions grib valent pour heure UTC, c’est a dire que 21h=18h en Argentine. (mais ca peut aussi etre arrivé en avance). Plata ne veut pas dire plat mais Argent, Argent le métal mais aussi argent comme en francais. "voce tiene plata?" avez vous des pepetes. Ne vous inquetez pas pour la suite, j’ai aussi pris une baston en sortant du fleuve chocolat, mais elle est arrivé un peu plus progressivement (10 minutes, au lieu de 30 secondes pour toi); elle devait faire 25 noeuds..j’ai vu 58 affiché. j’étais a 4 milles du bord argentin et nous avons mouillé pour la nuit. si ca peux vous rassurer, plus au sud il y a des vents forts aussi mais pas ces pampero de merde qui vous tombent dessus en quelques secondes." Envoyé par johnny zeisner le 12-01-2017 à 18:40
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"Comment pouvez-vous obtenir des médicaments anitrejection en croisière. Je vais obtenir une transplantation bientôt et je me demandais comment obtenir des médicaments en dehors de la voile.
Merci Barry" Envoyé par Barry Palmatier le 12-01-2017 à 23:19
Thu, 12 Jan 2017 22:00:00 GMT - Mar Del Plata 38°03 S 57°32 W
Thu, 12 Jan 2017 22:00:00 GMT - 38°03 S 57°32 W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France.
Bonjour à tous,
Après notre fameux coup de chien, les choses se sont beaucoup améliorées et mardi nous avons profités d’un bon vent de travers pour faire école de croisière. Etablissement des différentes voiles, prises de ris, tout y est passé. Lorsque la nuit est arrivée nous n’avons gardé que la grand voile au troisième ris dans environ 30 nœuds de vent de travers et Harmattan a filé toute la nuit confortablement, permettant à l’équipage de récupérer.
Nous sommes arrivés à Mar Del Plata hier en milieu d’après midi. Un sérieux coup de vent est attendu pour la journée de demain aussi nous ne repartirons que samedi matin, vers 4 heures j’espère. En effet, la météo n’étant pas précise nous ne pourrons reprendre la mer que lorsque ce foutu vent du Sud sera tombé.
L’équipage est enchanté de ce début de parcourt bien qu’il se serait passé sans problème de la baston. Cyril était dans le cockpit, grand beau, pas de vent, il descend dans sa cabine 2 minutes et tout à coup c’est la guerre, beaucoup de bruit, le bateau se couche, des dizaines de litres d’eau se déversent sur sa couchette par le hublot sous l’eau. Il est alors persuadé que nous avons fait collision avec un cargo et que nous coulons. Vite il sort 3 gilets de sauvetage du coffre et gicle dehors pour découvrir l’horreur.
Mar Del Plata est une station balnéaire extrêmement agréable. C’est la côte d’Azur de l’Argentine mais la taille de cette ville et de ses plages est impressionnante. Située à plusieurs centaines de kilomètres de Buenos Aires elle y est reliée par autoroute et les Portègnes (nom donné aux habitants de Buenos Aires) ont souvent un appartement ici pour venir en vacance.
La population de Mar Del Plata passe de 560 000 en hiver à plus de 2 millions en été. Et justement on est au beau milieu des grandes vacances estivales, les multiples plages de sable donnant sur l’océan atlantique sont bourrées, le centre ville grouille et les belles filles bronzées arborant toutes des petits shorts excitants sont largement majoritaires.
Nous nous sentons bien ici, l’ambiance est extrêmement agréable, le climat est estival, les bus sont nombreux et ils nous transportent au centre ville pour moins d’un demi-euro. La fin d’après-midi d’hier s’est vite passée, le temps de trouver une place, de s’amarrer, de brancher l’électricité, de réparer la fuite d’eau qui a vidé notre réservoir, de remettre de l’eau, de se laver un peu, c’était déjà l’heure du dîner.
Mais ce matin nous avons pu visiter. Après la régularisation des papiers nous sommes partis en exploration à la recherche d’une carte SIM, d’un cordon pour recharger le téléphone, de pansement pour soigner les ampoules aux pieds, d’argent frais … Nous avions soif de découvrir cette ville qui nous enchante.
Après un petit restaurant il faut déjà se remettre au travail, vider les poubelles, faire les lessives, trouver du gaz, faire la corvée gasoil avec des bidons, faire de la plomberie pour réparer des fuites … Chacun s’y met et le travail avance bien mais il en restera encore pas mal pour demain.
Il y a des feux de mât à réparer, remettre en marche le moteur HB, le groupe électrogène, le chauffage, si possible réparer une fuite à l’annexe, laver le bateau, faire les papiers pour la sortie et faire l’avitaillement pour une quinzaine de jours car nous ne savons pas où nous pourrons en refaire à nouveau.
La météo prévoie un autre coup de vent pour la journée de mardi. J’espère d’ici là pouvoir arriver et me planquer à Bahia San Blas, entre Isla de Jabali et Isla Gama (40°33S, 62°14W pour ceux qui suivent sur Google Earth). Si je n’y arrive pas je ferais un stop à Bahia Blanca un peu avant.
Voilà pour ce soir. A bientôt
Jean-Louis
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"Hola le captain et l’ensemble de l’équipage,
Comme toujours après les galères vous avez eu votre lot de récompenses, les argentines avec leur petit short sexy, les beaux endroits verdoyants, les salutations du consul...comme des princes.
Bon maintenant faut y aller, je pense que vous devez être en train d’appareiller...Bonne nav. les garçons au plaisir de lire le prochain..
Jacky" Envoyé par PEUDEVIN JACKY le 14-01-2017 à 09:37
Fri, 13 Jan 2017 22:00:00 GMT - Le Club Náutico Mar del Plata 38°03 S 57°32 W
Fri, 13 Jan 2017 22:00:00 GMT - 38°03 S 57°32 W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France.
Bonjour à tous,
La marina de Mar Del Plata fait partie du « Club Náutico Mar del Plata » extrêmement connue dans le monde entier pour les champions qu’il a généré. Le plus connu est sans aucun doute le très grand champion de tennis Guillermo Vilas qui a remporté 62 titres en simple sur le circuit ATP.
De ce fait ce club est fréquenté par une foultitude de sportifs mais c’est également l’endroit où l’on aime se montrer. C’est notre point de ralliement et nous y avons même déjeuné ce midi. Le consul de France est venu nous saluer et nous proposer ses services si nous avions besoin de quoi que ce soit.
Il y a de multiples activités et en particuliers de nombreux court de tennis en terre battue bien évidemment. Les activités liées au nautisme sont également très représentées et tous les jours des cours de voile emportent l’adhésion de dizaines d’enfants dont certains sont très jeunes. Il y a également un très grand terrain de golf.
Comme prévu, aujourd’hui le vent souffle fort et il a même emporté une partie du ponton. Nous avons passés la matinée à faire l’avitaillement. C’est toujours un moment important des grandes croisières. Nous ne retrouverons pas de facilités avant longtemps et nous avons été obligés de revenir en taxi tellement nous étions chargés.
Sinon l’ambiance à bord est excellente. Même si Cyril est beaucoup en cuisine, tout le monde participe aux travaux du bord. Le Capitaine essaie d’être juste, il fait lui aussi sa part de travail, il recherche l’équité dans tous les domaines. Par exemple lorsque l’on part en course c’est le capitaine qui porte les cabas et au retour c’est l’équipage.
Le vent du Sud doit se calmer demain matin vers 4 heures et j’ai prévu de larguer les amarres immédiatement.
Cette fois les prévisions du bord et celles fournies par Pierre-Yves sont accordées et nous devrions avoir trois jours de météo favorable avant un nouvel épisode de coup de vent de Sud. Je vais essayer de rejoindre l’abri de la Bahia San Blas qui se trouve juste avant la péninsule de Valdès.
Nous attendrons là que le coup de vent prévu pour mardi passe avant de franchir ce passage où il n’y a pas vraiment d’endroit pour se planquer en cas de météo défavorable. Le bateau est en état et j’ai retrouvé le satellite qui me permet d’avoir accès à Internet et de recevoir la météo de Pierre-Yves, tutto bene.
Fri, 13 Jan 2017 22:00:00 GMT - Le Club Náutico Mar del Plata 38°03 S 57°32 W
Fri, 13 Jan 2017 22:00:00 GMT - 38°03 S 57°32 W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France.
Bonjour à tous,
La marina de Mar Del Plata fait partie du « Club Náutico Mar del Plata » extrêmement connue dans le monde entier pour les champions qu’il a généré. Le plus connu est sans aucun doute le très grand champion de tennis Guillermo Vilas qui a remporté 62 titres en simple sur le circuit ATP.
De ce fait ce club est fréquenté par une foultitude de sportifs mais c’est également l’endroit où l’on aime se montrer. C’est notre point de ralliement et nous y avons même déjeuné ce midi. Le consul de France est venu nous saluer et nous proposer ses services si nous avions besoin de quoi que ce soit.
Il y a de multiples activités et en particuliers de nombreux court de tennis en terre battue bien évidemment. Les activités liées au nautisme sont également très représentées et tous les jours des cours de voile emportent l’adhésion de dizaines d’enfants dont certains sont très jeunes. Il y a également un très grand terrain de golf.
Comme prévu, aujourd’hui le vent souffle fort et il a même emporté une partie du ponton. Nous avons passés la matinée à faire l’avitaillement. C’est toujours un moment important des grandes croisières. Nous ne retrouverons pas de facilités avant longtemps et nous avons été obligés de revenir en taxi tellement nous étions chargés.
Sinon l’ambiance à bord est excellente. Même si Cyril est beaucoup en cuisine, tout le monde participe aux travaux du bord. Le Capitaine essaie d’être juste, il fait lui aussi sa part de travail, il recherche l’équité dans tous les domaines. Par exemple lorsque l’on part en course c’est le capitaine qui porte les cabas et au retour c’est l’équipage.
Le vent du Sud doit se calmer demain matin vers 4 heures et j’ai prévu de larguer les amarres immédiatement.
Cette fois les prévisions du bord et celles fournies par Pierre-Yves sont accordées et nous devrions avoir trois jours de météo favorable avant un nouvel épisode de coup de vent de Sud. Je vais essayer de rejoindre l’abri de la Bahia San Blas qui se trouve juste avant la péninsule de Valdès.
Nous attendrons là que le coup de vent prévu pour mardi passe avant de franchir ce passage où il n’y a pas vraiment d’endroit pour se planquer en cas de météo défavorable. Le bateau est en état et j’ai retrouvé le satellite qui me permet d’avoir accès à Internet et de recevoir la météo de Pierre-Yves, tutto bene.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour Jean-louis et a ton équipage. Vous etes sans doute déja parti.Au nouvelles ce samedi soir; la baston de mardi est beaucoup moins forte que prévu; ce qui fait que vous pouvez éviter d’aller a San Blas. Au club Nautico je leur avait emprunté un optimiste pour faire un tour dans la baie; j’en avait pas fait depuis 30 ans; j’ai percuté un lion de mer d’un grand boum; heuresement que la vangeance est un truc d’humain; sinon j’etais cuit. " Envoyé par johnny zeisner le 15-01-2017 à 04:49
Sat, 14 Jan 2017 22:00:00 GMT - Un pur sang arabe 38°53 S 58°42 W
Sat, 14 Jan 2017 22:00:00 GMT - 38°53 S 58°42 W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France.
Bonjour à tous,
Le réveil a sonné à 4h ce matin. Alors que je rangeais la manche à eau un fonctionnaire de la « Prefectura » est passé pour voir si nous respections notre planning de départ suite aux papiers que nous avions produits la veille. Le temps d’appareiller nous avons quittés le port à 4h 40 direction la Bahia San Blas à environ 270 Miles dans le Sud Ouest.
La mer est plate, nous sommes au moteur mais très vite un petit vent force 4 (15N) apparaît sur notre hanche arrière tribord. Nous sortons la grand voile, le génois ainsi que l’artimon et Harmattan laboure la mer joyeusement à 8 Nœuds. Il se régal, ma grand voile toute neuve a transformé mon vieux canasson en un fringant pur sang arabe.
Je n’aurais jamais imaginé une telle énergie. Je retrouve le bateau que j’ai mis à l’eau en 2007 avec son jeu de voile tout neuf. La carène est très propre car Harmattan vient de passer deux mois en rivière et la différence de propulsion entre cette grand voile neuve et le vieux sac à patates qu’était devenu ma grand voile après 50 000 miles au compteur est énorme.
J’ai au moins 2 Nœuds de différence. Moralité, la prochaine fois il faudra que je prenne la décision de renouveler ma grand voile beaucoup plus tôt. Et peut-être devrais-je renouveler la trinquette et l’artimon l’année prochaine.
A 10h30 j’entends de grands cris dans le cockpit, c’est Cyril. Il est totalement excité par les dauphins qui jouent autour du bateau. Vu le niveau des cris j’imaginais déjà les baleines mais non, il va falloir attendre encore un peu.
La journée est merveilleuse, chacun vaque à ses occupations, un petit somme, une rêverie, la lecture, toujours la lecture et puis ce midi je cuisine des pommes de terres au lard avec de délicieuses côtes de porc.
Les chalutiers sont assez nombreux et dispersés, l’alarme retentie assez souvent et nous aurions aimé pouvoir être tranquille pendant notre déjeuner. Faute de fanion « temps mort » j’ai fini par la couper.
Mais en début d’après midi le bon vent a molli et tourné Sud Ouest, nous avons dû rouler le génois et mettre en marche le moteur. Nous profitons de tous ces bons moments car dans quelques jours nous n’aurons plus la chaleur de ces zones tempérées. Au fur et à mesure de notre descente la température va se refroidir.
Les prévisions météo évoluent. Le coup de baston de SW prévu mardi semble se dégonfler un peu. S’il n’est pas trop violent et assez court je pense que je prendrais l’option de rester en mer quitte à prendre la cape afin de ne pas ralentir notre descente vers Ushuaia.
Comme toujours les pannes à bord se multiplient. La panne est l’état stable et le bon fonctionnement est toujours un état précaire. Depuis ce matin l’éclairage a cessé de fonctionner dans la salle machine, l’alternateur des batteries de servitude également et cet après-midi c’est l’électronique de navigation qui a mis les pouces. Heureusement j’ai pu réparer celle-ci. Pour les deux précédentes cela peut attendre.
La panne de l’électronique de navigation aurait pu être un gros problème lors de mon premier tour du monde mais depuis la technologie a énormément progressée. En termes de cartographie et de navigation nous avons trois systèmes autonomes à bord, le système du bord, la navigation sur mon téléphone portable et la tablette de Nicolo !!!
83 Miles au compteur depuis ce matin.
A bientôt
Jean-Louis
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"Salut les marins,
Je vois que tout va bien à bord avec la nouvelle grand voile, c’est fou ce que peut amener comme rendement une nouvelle voile. Harmattan doit frétiller de joie... Pour l reste, des dauphins, panne elctrique, electronique...le train train quoi. Visiblement il fait en core bien chaud chez vous, nous on est au ski en Savoie, il a neigé pendant 2 jours et maintenant grand bleu pour 5 jours, c’est magnifiiiiique. Allez les garçons, à l’aventure c’est droit devant. Jacky" Envoyé par PEUDEVIN le 15-01-2017 à 19:23
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"Bonjour amiral cette fois c’est parti pour le grand sud... les baleines, les manchots et les autres... veinards l’océan est à vous et bientôt Ushuaia, je vous envie mais l’année prochaine ce sera à notre tour... bon vent à tous les trois bernard" Envoyé par bernard lannion le 16-01-2017 à 12:08
Mon, 16 Jan 2017 22:00:00 GMT - La Patagonie 40°33S 62°14W
Mon, 16 Jan 2017 22:00:00 GMT - 40°33S 62°14W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France.
Bonjour à tous,
Finalement le 30/35N prévu du Nord cette nuit s’est limité à 22N mais nous avons tout de mêmes filés tranquilles sous notre seule grand voile au 3ème ris. La journée d’hier fut magnifique, c’était une vraie journée de croisière estivale.
Nous voici donc ce matin à l’entrée de la Bahia San Blas. Nous entrons ici dans un pays qui ressemble beaucoup à la Camargue, la fameuse Patagonie dont je rêve depuis si longtemps. Avant la Bahia San Blas ce n’est pas la Patagonie, après la Bahia San Blas c’est la Patagonie. En même temps que nous entrons dans la Patagonie nous pénétrons dans le domaine des quarantièmes rugissants puisque nous avons passé ce matin le 40ème parallèle Sud.
Etant donné le retard pris dans ma descente vers le Sud mon frère a décidé de maintenir ses dates mais de ne pas venir à bord. Il va prendre un ferry pour effectuer la traversée des canaux de Patagonie. C’est dommage mais je dois dire que cela donne un peu de souplesse dans mon programme.
Malgré tout je ne vais pas pouvoir traîner car la saison est courte, elle va normalement de décembre à février mais je pense que l’on peut encore inclure Mars si l’on est déjà bien avancé sur la route de Puerto Mont.
Pour l’instant un coup de vent est annoncé pour demain, venant du Sud. J’ai un moment envisagé de l’affronter mais cela ne sert pas à grand-chose et j’ai finalement décidé de maintenir mon stop à Bahia San Blas. Nous repartirons demain soir dès la fin du régime de Sud.
En attendant nous avons mouillé devant un village d’environ 500 âmes, « San Blas ». Nous sommes arrivés au douzièmes coup de midi et en ce début d’après-midi je me suis attelé à résoudre les différents problèmes et pannes rencontrés lors cette navigation. Tout est réparé, l’annexe est à l’eau et nous allons pouvoir partir visiter le village.
C’est un alignement de maisons le long de la plage. Nous sommes au paradis de la pêche en mer pour touristes. Mais mis à part la dizaine de boutiques d’articles de pêche il n’y a rien. C’est essentiellement de la pêche au coup à partir de la plage ou à partir de bateaux qui emportent chacun une dizaine de touristes passionnés.
Le bras de mer qui passe devant le village tombe à pic jusqu’à une trentaine de mètres et un violent courant de marée produit de gros tourbillons. Nous sommes bien ici mais il fait une chaleur épouvantable. On a l’impression d’être au bout du monde.
Nous avons déjà parcouru 600 Miles sur les 1600 qu’il y a entre Buenos Aires et Ushuaia. C’est encore difficile d’avoir une idée sur notre date d’arrivée. Tout va dépendre de la météo.
Tue, 17 Jan 2017 22:00:00 GMT - La gentillesse du peuple Argentin 40°33S 62°14W
Tue, 17 Jan 2017 22:00:00 GMT - 40°33S 62°14W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France.
Bonjour à tous,
Farniente, repos, quelques courses en ville, l’apéro à l’unique café du village, cette journée se déroule agréablement. Nous sommes toujours mouillés devant le village de « San Blas » sous un ciel bleu et un soleil éclatant. La grève en pente et le village en surplomb nous protègent un peu du vent du Sud. Nous allons attendre la fin de soirée avec l’accalmie prévue par la météo et la marée descendante pour reprendre la mer.
J’aime voyager, j’aime découvrir de nouveaux endroits et l’accueil des populations est toujours pour moi un élément important de bien être. On est parfois bien accueilli, parfois moins bien, parfois mal et parfois très mal. J’ai ainsi une liste rouge de pays ou uniquement d’endroits où je n’ai plus envie de mettre les pieds.
Mais je dois dire que l’accueil du peuple argentin m’a surpris. Il mérite vraiment d’occuper la plus haute marche sur le podium, je n’ai encore jamais rencontré de pays où les gens sont aussi gentils. Le sourire, les attentions et les mots agréables sont là en permanence.
Même les administrations sont adorables. L’attitude hier de la « Prefectura » en est un exemple éclatant. Ce service correspond aux capitaineries de port en France. Les règles du pays demandent à suivre scrupuleusement un plan de navigation prévu à l’avance. De ce fait, lors de l’arrivée dans un endroit il faut visiter la Prefectura et remplir des papiers puis lors du départ il faut également effectuer les papiers de sortie.
Hors, lors du départ de Mar del Plata j’ai précisé que nous allions directement à Ushuaia et j’ai pensé pouvoir éviter ici toutes ces démarches. Mais en milieu d’après-midi, alors que nous étions à terre, la vedette de la Prefectura a commencée à tourner autour d’Harmattan. Tous les gens nous regardaient avec un œil grave en nous faisant comprendre que nous étions recherchés.
Vers 17h lorsque nous avons rejoint l’annexe sur la plage elle s’est approchée, a accostée et les fonctionnaires se sont précipités vers nous avec un grand sourire et le bras tendu pour nous serrer la main. Quel soulagement ! Puis ils m’ont transporté jusqu’à leurs bureaux où j’ai passé deux heures à effectuer les formalités dans une ambiance chaleureuse.
Lorsqu’ils m’ont raccompagné au bateau j’ai dû me plier au selfie avec eux. Mais plus fort encore, alors qu’une rame de l’annexe avait sautée toute seule à l’eau pendant mon absence et avait été emportée par le courant, ils ont été à la recherche de celle-ci, l’ont retrouvée et nous l’ont rapportée.
Je constate que le vent a tourné, le flot de marrée descendante commence à se faire sentir, il est temps de mettre en marche et de relever l’ancre. Notre prochaine destination est certainement Puerto Deseado à environ 470 Miles.
A bientôt
Jean-Louis
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"Salut jean Louis et ton équipage, je suis content que tu prenne le temps de faire quelques ésacles et voir autre chose que Buenos aires avant Ushuaia (un local a dit hier il fera chaude demain 14°)...La prefectura est effectivement tres sympas, si tu ne les prends pas pour des cons...Lors de ma descente je me suis arreté a Camarones, et sur le bureau de la prefectura il y avait un papier avec 2 bateau en route vers ushuaia dont il fallait "s’inqueter" le notre (Amarante) et le bateau russe peter 1 duquel j’ai recu plus tard des tres belles photos de l’Antrctique." Envoyé par johnny zeisner le 20-01-2017 à 02:57
Wed, 18 Jan 2017 22:00:00 GMT - La péninsule de Valdès 42°06S 62°43W
Wed, 18 Jan 2017 22:00:00 GMT - 42°06S 62°43W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France.
Bonjour à tous,
J’ai eu la chance de passer mes années d’école primaire dans un petit village de l’Yonne, à Courtois près de Sens. Il y avait une classe unique d’une quinzaine de tables et tous les niveaux se côtoyaient. La maîtresse, madame André, devait s’arranger avec ce problème et elle donnait des exercices à certain pendant qu’elle faisait des cours à d’autres.
Je me dépêchais de boucler mes exercices afin d’écouter les cours pour les plus grands. J’adorais la géographie, les pays lointains me faisaient rêver et j’ai ainsi retenu un certain nombre d’endroit où le nom était à lui seul une invitation au voyage. Il en était ainsi par exemple de la mer d’Arafura.
Un endroit avait également retenu mon attention : la péninsule de Valdès. Les mots tout d’abord étaient intéressants, « péninsule », « Valdès ». Mais également cette forme bizarre n’avait pas manqué de m’intriguer. Et bien aujourd’hui je suis devant ce coin du monde qui m’a tant fait rêver.
Au Nord se trouve l’énorme Golfo San Matias tandis qu’au Sud de la péninsule, Golfo Nuevo est une réserve naturelle considérée comme le meilleur sanctuaire au monde pour la protection de la nature marine. C’est ici qu’entre juillet et décembre plus de 400 baleines antarctiques viennent mettre bas et se reproduire.
Malheureusement je n’ai pas pu passer ici au mois de novembre comme je l’avais espéré. Le spectacle y est parait-il magnifique car le grands mâles font des bonds hors de l’eau ou frappent violemment la surface avec leur nageoire caudale afin d’impressionner les femelles qu’ils veulent séduire.
Cette réserve accueille également de nombreuses autres espèces, colonies de lions et d’éléphants de mer, dauphins, pingouins et oiseaux de toutes sortes tels les albatros.
Une fois sortis de la Bahia San Blas où nous avons dû lutter contre un vent de face soutenu notre nuit a été sympa avec une longue cavalcade sous voile. Je me suis levé plusieurs fois car comme l’avait prévu Pierre-Yves le vent a fait 270 degrés en douze heures par une rotation anti horaire.
Mais depuis 7 heures ce matin nous avons à nouveau un vent de face, force 6 au début puis revenant à 5 vers midi. Nous tirons des bords voile et moteur et, comme Harmattan fait des bonds, l’ensemble de l’équipage a fait une très longue grasse matinée.
Progressivement, au fil de l’après-midi le vent continue de mollir jusqu’à s’évanouir totalement mais une grosse houle de Sud gène la progression du bateau et fatigue les hommes.
Je remercie vivement tous ceux qui m’envoient des messages. Etant donné le coût des mails par satellite, vous comprendrez que je ne peux répondre individuellement à chacun mais encore une fois un grand merci.
Ce soir nous nous trouvons juste en face de la péninsule après 99 Miles de route surface depuis notre départ de Bahia San Blas.
A bientôt
Jean-Louis
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"Hola captain et l’ensemble de l’équipage,
Alors, encore un rêve devenu réalité, il faut souvent le mériter mais dans la plupart des cas la récompense est au bout de la route.
Je vois que le vent s’amuse toujours à faire des ronds autour d’Harmattan mais je sais bien que rien n y fera et la cap sera maintenu. Je me souviens qu’il y a 2 ans, le (20.01) précisément, le captain allait préparer un repas de gala avec un gateau espagnol recalcitrant dans le four...souvenir, souvenir..
Pour info Le Cléach est entrain de rentrer dans le port des Sables d’ollonne après 74 jours de mer... 4 jours d’avance par rapport au dernier Vendée de Gabart...
Bonne route les garçons
Jacky
" Envoyé par JACKY PEUDEVIN le 19-01-2017 à 18:00
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"SAlut les gars; je viens de regarder les prévisions de vents, la tendance est favorablement a vous pousser vers en bas. Evidement vous allez passer par des moments de vents faibles, tournats et de face surtout vers Puerto Deseado. si vrament t’as petole juste en face ok, mais sinon roule...encore merci.Le cleah Alex ca m’a passionné mais moins que ta descente...on est de s navigateurs qui jouent en 2eme division...vaut mieux etre premier en 2mee division que ramer en premier:-)" Envoyé par johnny zeisner le 20-01-2017 à 03:17
Thu, 19 Jan 2017 22:00:00 GMT - A mi-parcours vers Ushuaia 43°46S 64°16W
Thu, 19 Jan 2017 22:00:00 GMT - 43°46S 64°16W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France.
Bonjour à tous,
Nous avons passé cet après-midi la borne de mi-parcours entre Buenos Aires et Ushuaia. La température a déjà bien baissée. J’essaie de résister avec le short mais c’est de plus en plus dur, surtout le matin.
En plein après-midi les 35 degrés lors de notre descente d’avion se sont transformés en à peine 18° maintenant. Mais le soir, la nuit et le matin il ne fait pas plus de 7 degrés. Lors du petit déjeuner pris dans le cockpit j’arrive encore à maintenir le short mais c’est avec une veste de quart chaudement fourrée.
Par contre, jusqu’à présent le ciel est toujours bleu, le soleil brille et lorsqu’on se trouve à l’abri du vent, au soleil derrière les plexiglas du pare-brise on est bien pour déjeuner ou faire une petite sieste. En ce moment les amis déjà à Ushuaia ou Puerto Williams subissent la pluie et le froid.
Nous avons encore bien filés la nuit dernière plein vent arrière sous grand voile seule mais aujourd’hui c’est calme plat avec pas plus de 6N de vent. Les fameux rugissements des quarantièmes ne ressemblent pour l’instant qu’au léger miaulement plaintif d’un bébé chaton et non à la manifestation d’un vieux mâle lion en colère.
Cette première partie de parcours était beaucoup plus facile que la seconde. Pour l’instant les endroits où se planquer en cas de mauvais temps étaient présents et accessibles mais plus au Sud de Puerto Deseado ils sont quasi inaccessibles. En effet, tous situés dans l’embouchure des Rios, les bancs de sable et les courants énormes dus à une amplitude de marnage de plus de douze mètres rendent leur accès extrêmement dangereux pour un petit voilier.
Les deux ou trois copains qui m’ont précédés en décembre et qui sont déjà à Ushuaia ou à Puerto Williams m’ont prévenus que même l’arrêt à Puerto Deseado est extrêmement compliqué. Le mouillage est de l’autre côté du rio et le courant est trop important pour une petite annexe comme la mienne.
Par ailleurs la météo prévoie un coup de SW samedi et un autre mardi. Aussi j’ai longuement étudié la situation afin d’optimiser au mieux notre descente. Je prévoie de faire un stop demain à Puerto Camarones, une petite bourgade où je vais trouver du gasoil et des produits frais.
L’idée est d’avitailler suffisamment pour ne plus faire de stop avant Ushuaia. Si le coup de vent prévu mardi prochain s’avérait plus fort que prévu nous pourrions toujours faire un stop à Puerto Deseado mais sans la nécessité d’aller à terre.
Par ailleurs l’ambiance à bord est excellente. Entre Nicolo l’italien, Cyril (Dos Santos) le presque portugais et le français, l’équipage est international. On parle les langues. En fait cela se résume à « Merci beaucoup»/« De rien », « Muchas Gracias »/« De nada » et « Gracié Mille»/« Prego ».
Entre Cyril le bon vivant extraverti et Nick l’ascète introverti qui parle peu et mange pour se nourrir un équilibre s’est trouvé et nous passons d’excellents moments. Malgré tout nous sommes sérieux, après les fêtes Cyril et moi avons des excès à compenser aussi nous n’avons pas à nous forcer pour manger équilibré et pour limiter les boissons alcoolisées.
122 Miles au compteur journalier, 221 Miles depuis Bahia San Blas.
Fri, 20 Jan 2017 22:00:00 GMT - La Caleta Horno 45°02S 65°41W
Fri, 20 Jan 2017 22:00:00 GMT - 45°02S 65°41W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France. 45°02S 65°41W
Bonjour à tous,
Nous sommes mouillés et embossés ce soir dans la Caleta Horno, « it is beyond any doubt the best anchorage along the whole Argentine cost » selon Giorgio Ardrizzi. En effet non seulement le mouillage est protégé de toutes parts mais le cadre est ravissant.
C’est une longue et étroite calanque en forme de S, encaissée au fond de parois abruptes. Le calme est extrêmement reposant et sur les hauteurs, si l’on a un peu de chance, on peut apercevoir des guanacos.
Après un début de nuit sous voiles avec un petit force 4 en plein sur l’arrière, à 3 heures il a fallu relancer le moteur car le petit chaton rugissant s’était endormi. Mais à 7 heures, le vent ayant tourné et s’étant renforcé j’ai pu faire voile à nouveau. Cela n’a pas duré et toute la matinée nous avons fait moteur jusque devant Puerto Camarones.
Quelle déception, vu de la mer cet endroit n’est pas trop engageant et surtout le port est quasi inexistant. Tout petit il est fait pour contenir quelques chalutiers à couple. Un très haut quai en béton brut ne permet pas l’accostage. Il est 13 heures, nous avions rêvé d’un bon restaurant avec de la bonne viande rouge mais ce sera pour une autre fois, nous décidons de poursuivre notre route.
La Caleta Horno n’est qu’à 25 miles et depuis longtemps j’avais envisagé de découvrir cet endroit. Lorsque nous passons entre la terre et Isla Leones le courant de 4N nous pousse en plus de notre vitesse surface et c’est à ce moment que les dauphins décident de nous accompagner. A l’entrée de la Caleta ils sont toujours avec nous.
Demain il y a un petit coup de vent du Sud et nous allons passer la journée ici à nous reposer avant de reprendre la mer dès que le vent aura tourné, c’est-à-dire demain soir selon les prévisions.
Nous rejoindrons Puerto Deseado qui se trouve à environ 170 Miles pour laisser passer le coup de vent du Sud prévu mardi. Nous en profiterons pour faire du gasoil, de l’avitaillement et notre sortie d’Argentine afin de rejoindre ensuite directement Puerto Williams qui se trouve sur l’île Chilienne de Navarino.
Depuis mercredi la météo du bord (logiciel Bonito) ne fonctionne plus. C’est extrêmement handicapant. Heureusement Pierre-Yves m’envoie ses prévisions mais les fichiers GRIB que je reçois à bord me permettent de suivre heure par heure les prévisions et d’anticiper. J’espère que la réparation va être effectuée car je ne peux naviguer dans un tel brouillard.
Ce soir nous profitons pleinement de cet arrêt. L’intérieur de la calanque étant protégé du vent il y fait extrêmement chaud. De plus les jours allongent de plus en plus, le soleil se lève vers 5 heures et à 21 heures il fait toujours grand soleil.
Encore 330 Miles depuis Bahia San Blas, cela fait 926 Miles depuis Buenos Aires.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour Jean Louis et ton équipage, tant pis pour Camarones, moi j’ai été ravi; échelles sur le mur, puis a couple plus facile...du coup tu as connu la fameuse calletta Horna, Les terres de Florent pagny sont au dessus; qq m’a dit qu les gardes t’acueillent au fusil. si si. T’écris plus vite qu’on a le temps de lire...je sais que t’arrivera a Puerto Willliams, va bien falloir que j’y aille aussi, déja 3 semaines que je suis a Ushuaia, les jours ici commencent a raccourcir; la vie est bizzare non?. Et comme tu le sais sans doute, tu ne ´peux pas importer d’alliments frais au Chili. ( a puerto Williams il y a un rush le samedi sur le frais)" Envoyé par johnny zeisner le 21-01-2017 à 13:29
Sat, 21 Jan 2017 22:00:00 GMT - Un petit tour dans la pampa 45°09S 65°40W
Sat, 21 Jan 2017 22:00:00 GMT - 45°09S 65°40W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France.
Bonjour à tous,
Après une nuit comme à la maison nous nous levons de bonne heure et de bonne humeur ce matin pour aller faire un petit tour à terre. Hier soir, pendant tout le temps où nous dinions dans le cockpit, un guanaco était posté tout en haut de la falaise, sur la ligne de crête, et sa silhouette se découpait magnifiquement dans le soleil couchant. Ce matin nous allons aller à sa recherche.
Nous sommes tranquilles, nous partons avec Indiana Johns. Avec l’annexe nous atterrissons sur une petite plage et empruntons le profond canyon pour nous élever progressivement afin de rejoindre les hauteurs. Les falaises sont faites de roches volcaniques. Les nombreuses bulles du magma ont dessinées des formes bizarres et des trous énormes s’enfoncent dans la falaise.
Nous arrivons sur les hauteurs, le sol est constitué de multiples petits galets ronds, signe que dans des temps très reculés la mer atteignait cette altitude. Il n’y a pas d’arbres, justes de touts petits arbustes rabougris et des touffes d’herbes très fine. Tout autour nous pouvons voir ce paysage désertique et vallonné.
Par ci et par là nous passons à côté de grands monticules de crottes de lapins. Puis nous en apercevons qui se sauvent à notre approche. Ils sont très gros. Enfin nous commençons à voir des moutons qui s’enfuient puis s’arrêtent en haut d’une crête pour observer nos intentions. Ils sont énormes et très à l’aise pour gravir ces endroits escarpés. Sont-ils sauvages ? Oui, mais ils appartiennent forcément à une hacienda. Nous avons beau chercher, pas de guanaco en vu.
Des morceaux de squelettes de mouton blanchis par le soleil jonchent le sol en de nombreux endroits. Ont-ils des prédateurs ? Cyril et moi sommes en chaussures basses, sockettes et short alors que Nico est en pantalon long. Je pense aux serpents, y en a-t-il dans ces touffes d’herbe où nous marchons ?
Nous faisons une pose et je lance « Y-a-t-il des serpents ? ». Nico pose les yeux au sol et me dit « Regarde ». A 2 mètres de nous un beau serpent doré d’environ 1,20 m de long et gros comme le pouce se dore au soleil. Il a une toute petite tête pas très sympa. Il n’est pas sauvage, vivant dans ce désert il ne connaît pas le danger mais j’aurais pu lui marcher sur la queue par inadvertance. Je lui lance un petit galet et il file se cacher dans les herbes. Brrrrr, je ne m’aventurerais plus en short dans la pampa.
Nous rentrons au bateau en milieu de matinée pour effectuer quelques petits travaux. A un moment nous apercevons un gaucho et son chien sur la crête de la falaise. Il à un énorme béret et un large pantalon resserré aux chevilles, nous échangeons des signes. Il est certainement là pour surveiller son troupeau.
A 17h15 l’amarre nous reliant à terre commence à se détendre, le vent à baissé tout en tournant, il est temps de partir. Nico va la décrocher, nous rangeons tout et appareillons. J’ai étudié les tables de marée, nous devons nous présenter dans l’entrée du port de Deseado lundi matin à 9h précise, nous en sommes à 170 Miles.
7 Miles depuis notre départ de Caleta Horno
La vita è bella A bientôt
Jean-Louis
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"Salut les aventuriers,
J’ai fait la balade avec vous sur google earth, c’est vraiment la pampa et c’est très volcanique et puis faites gaffe aux serpents. Ici c’est la routine de l’hiver, les primaires de la gauche, l’intronisation de Trump qui me pique la vedette le jour de mon anniversaire, ce con.. Je vois que vous reprenez la toute, alors bonne nav. les garçons et à votre prochain blog. Pour terminer un proverbe Pierre Yvien : Mieux vaut arriver en retard dans ce monde qu’en avance dans l’autre. Jacky" Envoyé par PEUDEVIN JACKY le 22-01-2017 à 18:32
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"Salut Captain, de belles aventures insolites de nouveau! bonne nav et fais gaffe! merci pour la phrase, Jacky, tu sais toujours m’amuser! Bises à vous tous de St. Vincent Petra avec Berti sur Largyalo " Envoyé par petra le 23-01-2017 à 03:24
Sun, 22 Jan 2017 22:00:00 GMT - Golfo San Jorge 47°31S 65°43W
Sun, 22 Jan 2017 22:00:00 GMT - 47°31S 65°43W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France.
Bonjour à tous,
Quelle cavalcade ! Harmattan se régal et laboure la mer comme les dauphins qui l’entourent. Depuis notre départ de Caleta Horno le bateau file au portant sous un vent oscillant entre force 4 et force 5. C’est un vrai régal de voir ainsi les miles s’aligner malgré une voilure volontairement réduite.
La nuit a cependant été difficile pour l’équipage balloté d’un côté et de l’autre à cause du fort roulis engendré par les vagues de travers et le vent en plein sur l’arrière, dans l’axe. L’alternateur d’arbre d’hélice vient de tomber en panne mais, bien que ce matin le ciel ne soit pas si pur que d’ordinaire, les panneaux solaires s’en donnent à cœur joie.
Il fait de plus en plus frais, pas encore froid mais on devine bien que les jours à venir vont changer radicalement notre façon de vivre. A l’arrière l’équipage n’a pas encore sorti les couettes mais c’est pour ce soir. Heureusement la grande capote nous protège et rend le cockpit confortable, mais bien qu’étant encore en short je ne sors plus sans ma chaude veste de quart.
La nuit je dors en slip mais lorsque je dois me lever, ma veste est à poste, je l’enfile et la ferme dès que je sors de sous la couette. Comme la plus part du temps c’est pour tourner un winch l’activité physique me permet de ne pas ressentir la fraîcheur.
Le « Golfo San Jorge » est une grande indentation de la côte qui mesure plus de 200 kms de large entre la pointe San Gregorio et le Cabo Blanco pour environ 150 kms de profondeur. De part sa taille, il se remarque facilement à cheval sur le 46ème parallèle Sud lorsqu’on observe une carte de l’Amérique du Sud ou bien une mappemonde.
Nous arrivons vers 16 heures et 30 minutes devant le Cabo Blanco. Juste sous celui-ci la Caleta Sur m’invite à faire un stop mais nous devons profiter du bon courant de marée qui, tel un tapis roulant additionne 2,5N à notre vitesse surface.
A 19 heures nous ne sommes plus qu’à 15 Miles de l’entrée du port, nous pouvons attraper la marée de ce soir si nous nous dépêchons, j’envoie le moteur car une nuit au mouillage à l’abri du port est toujours plus sympa qu’une nuit en mer d’autant plus qu’un force 6 s’est levé.
Nous avons fait 143 Miles sous voiles en 24 heures.
A presto
Jean-Louis
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"Hola captain et son équipage,
Je vois que Harmattan se régale, un peu moins l’équipage...Quand on regarde la carte on comprend bien que vous avez déjà bien avance vers le froid et la couette.
J’ai visité Puerto Deseado sur Google, ça n’a pas l’air très grand mais je pense que vous trouverez bien un petit resto avec un bon T bone argentin...
Jean Louis, je sais que tu me feras signe dès que tu auras une visibilité pour mon billet d’avion, est ce que Pierre Yves vient avant moi, est ce que ça recule ou non le prévisionnel autour du 20 Fev.?
Bonne nav. les garçons
Petit proverbe du soir : Il ne faut jamais jouer à saute mouton avec une licorne...
Mon, 23 Jan 2017 22:00:00 GMT - A Porto Deseado 47°46S 65°55W
Mon, 23 Jan 2017 22:00:00 GMT - 47°46S 65°55W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France.
Bonjour à tous,
Nous nous présentons devant l’entrée de Porto Deseado ce dimanche soir à 22h. C’est limite mais le reflux n’a pas encore démarré, il était juste temps d’arriver. Aussi je peux entrer dans la passe. De nuit avec ce fort vent de travers et les feux de la ville sur le côté tribord c’est assez impressionnant.
Nous avons une marée d’avance et notre récompense est de passer la nuit dans le rio plutôt qu’en pleine mer. Une fois l’ancre accrochée et m’être assuré que nous ne dérapons pas je me jette sous la couette content de ce repos bien mérité.
Ce matin, après le petit déjeuner, Nico se colle à la VHF pour essayer de trouver une solution afin de pouvoir aller à terre. C’est difficile car on nous demande de parler espagnole ce que nous ne pouvons pas, apparemment personne ne comprend l’anglais. Cependant le personnel de la « Prefectura » arrive en Zodiac et monte à bord pour effectuer les formalités.
Comprenant que nous n’auront pas de solution, je relève l’ancre et nous traversons le rio pour mouiller devant feu le Club Nautico. Nous portons une aussière à terre et partons en ville afin de trouver du gasoil. Il est midi et nous passons devant un restaurant qui à l’air sympa. Les bifs de chorizo sont à tomber par terre, 500 gr au moins par personne !
Au retour Cyril reste à terre pendant que Nico et moi transbordons le gasoil. Nous nous apprêtons à repartir pour une deuxième tournée lorsqu’un violent coup de vent se déclenche, prenant le bateau de travers. En moins d’une minute Harmattan se retrouve à 2 mètres des rochers, vite il faut partir avant qu’une catastrophe ne se produise.
Il faut aller très vite. Je demande à Nico de larguer l’aussière et je dois hurler pour qu’il comprenne qu’il faut effectivement l’abandonner. Puis je lui demande de se précipiter pour remonter l’ancre. Pour ma part je manœuvre afin d’éviter de nous retrouver plaqués sur les rochers. A un moment j’entends un bruit épouvantable, après cinq minutes d’efforts l’ancre est à poste et je demande à Nico de sauter dans l’annexe afin de récupérer Cyril.
Ils se retrouvent tous les deux à terre et je ne peux rester là, c’est trop dangereux. Je rejoints le mouillage où je découvre la cause de ce bruit épouvantable. Nico n’a pas enlevé la main de fer qui retient la chaîne. De ce fait le guindeau a forcé énormément puis le cordage gros comme mon pouce à explosé alors qu’il supporte plusieurs tonnes de traction. Résultat j’ai perdu ma main de fer et surtout mon guindeau a pris un sacré coup.
J’aime bien avoir du monde à bord mais à chaque fois il y a du matériel de cassé ou perdu et cela me chagrine énormément. C’est un peu d’argent mais surtout du temps de réparation, temps qui m’est toujours compté. De plus je n’aime pas que mon bateau prenne des coups.
Vers 17h30 tout étant revenu au calme, je retourne récupérer mes équipiers. Résultat, une journée pour seulement 40 litres de gasoil et beaucoup de tracasserie pour mon guindeau et ma main de fer perdue. Il va falloir faire mieux demain.
A bientôt
Jean-Louis
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"Salut jean Louis et les matelots; ta main de fer c’est juste un crochet en fer de perdu; je t’en fabrique un quand t’arrives...pas en inox cependant. je suis a Puerto Williams j’ai eu l’occasion d’embarquer 4 personnes et faire un peu de sous.meci de raconter des aventure; faut que je m’y mette aussi a completer mon blog...mais c’est moins passionnant dernierement; Casino, bar, repareations diverses; oui l’etat du bateau qui diminue ne peux laisser indiferent." Envoyé par johnny zeisner le 26-01-2017 à 00:57
Tue, 24 Jan 2017 22:00:00 GMT - Une aérologie étonnante 48°02S 65°39W
Tue, 24 Jan 2017 22:00:00 GMT - 48°02S 65°39W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France.
Bonjour à tous,
J’ai encore dans la tête ce coup de vent d’hier qui nous a pris par surprise. J’ai du mal à faire le deuil de ma main de fer et je pense encore à mon pauvre guindeau et à ses fixations. J’ai mal lorsque mon bateau souffre, j’ai passé suffisamment de temps à travailler dessus pour le remettre en état que c’est un peu comme mon enfant.
Mais, lorsque je revois la scène je me rends compte que j’ai bien failli perdre mon bateau qui est passé à moins d’un mètre des récifs. J’ai rencontré le couple de français du catamaran « Milo One » à la « préfectura », ils étaient en train de déjeuner au restaurant près du Club Nautico. Ils ont été aussi surpris que nous, ils sont sortis et ont courus mais ne pouvaient rien faire.
L’aérologie est très surprenante. Hier soir vers 20 heures un phénomène identique s’est produit mais là nous avions été alertés par un gros nuage noir alors qu’hier midi rien ne pouvait laisser prévoir qu’un tel coup de vent allait nous tomber dessus. Tout est calme, soudain le vent se met à souffler à 40 Nœuds, la mer est toute blanche et deux heures plus tard tout est à nouveau calme. Méfiance !
Ce matin l’équipage me sort de sous ma couette à 7 heures. Je vais devoir me renseigner au syndicat des capitaines pour savoir s’il ne s’agit pas d’un acte de mutinerie. Nous prenons rapidement le petit déjeuner, nous levons l’ancre et nous rejoignons le bateau pilote Yamana.
Son capitaine est extrêmement sympathique et il permet aux voiliers (mais un seul à la fois) de s’amarrer à couple. C’est extrêmement pratique car cela permet de pouvoir aller à terre en toute sécurité et de plus sans avoir à prendre l’annexe.
Nous nous sommes partagés le travail. Nico est de corvée gasoil. C’est-à-dire qu’à l’aide d’un petit diable télescopique et de deux bidons de 20 litres il doit faire des allers et retours à la station service qui se trouve à 500 mètres environ.
Cyril et moi sommes chargés de l’avitaillement. Nous partons à pieds au supermarché qui se trouve à 2 kms et, après avoir rempli des sacs pour dix jours nous prenons un taxi et lui demandons de passer par la station service.
Une chance Nico est là. Une autre chance il y a un camion citerne distributeur d’eau potable. Cyril négocie et il vient faire le plein d’eau potable du bateau. Je pars ensuite faire les formalités de sortie et, après un dernier restaurant nous reprenons la mer à 15h30.
Puerto Deseado est une petite ville sans aucun attrait touristique. Elle vit de la pêche et de son tout petit port de commerce. Mais nous ne sommes pas restés assez de temps pour nous faire une idée précise de cet endroit. Dans mes souvenirs ne resteront que ses rues à angle droit et ces petites maisons qui font déjà penser aux bourgades de bout du monde.
Maintenant deux options s’offrent à nous, la première que m’a conseillé Giorgio (Patagonia & Terra del Fuego) est de suivre la côte afin d’être protégé par celle-ci en cas de gros mauvais temps, la seconde, beaucoup plus courte, est d’aller tout droit sur le cap San Diego qui se trouve à 420 Miles environ.
Etant donné la belle fenêtre météo qui s’ouvre devant nous, j’ai choisi la seconde option et j’espère être dimanche soir dans la baie Thetis bien à l’abri du coup de vent d’Ouest qui va balayer le canal de Beagle.
A 19 heures nous avons 17 Miles au compteur journalier
Wed, 25 Jan 2017 22:00:00 GMT - Les cinquantièmes hurlants 50°05S 65°31W
Wed, 25 Jan 2017 22:00:00 GMT - 50°05S 65°31W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France.
Bonjour à tous,
Comme vous pouvez le constater, nous venons de laisser dans les rétroviseurs les quarantièmes rugissants que je retrouverais dans quelques semaines en remontant les canaux de Patagonie, dans le canal Wide, au nord d’Isla Leyton, au Chili.
Nous avons passé le cinquantième parallèle Sud à 18h01 précise et un cri de guerriers a éclaté dans le cockpit. Nous attaquons maintenant les cinquantièmes hurlant. J’espère qu’ils seront aussi cléments avec nous que l’ont été les quarantième rugissants et que leurs hurlements ressembleront plus à ceux d’un bébé chiot apeuré qu’à ceux d’une meute de loups affamés.
En descendant toujours plus au Sud la température se refroidie sensiblement tous les jours. Nous commençons à avoir froid. J’ai installé un thermomètre extérieur dans le cockpit, à l’abri de la capote. Malgré une belle journée ensoleillée et un vent modéré d’environ 15N la température à midi est de seulement 16 degrés.
Je maintiens maintenant la descente fermée en permanence. Dans le carré lors du déjeuner, les feux de la cuisine et la chaleur de l’équipage font monter la température à 21 degrés mais au petit matin il ne fait pas plus de 15 degrés. J’attends encore avant de mettre le chauffage en marche, nous devons nous endurcir un peu.
La navigation est agréable, un petit vent force 4 nous pousse en plein dans l’axe et Harmattan marche bien même s’il roule un peu. La mer est plate et des dauphins nous accompagnent en permanence. Nous passons des nuits paisibles grâce au deux membres d’équipage qui n’ont pas besoin de couchette, le radar et le pilote automatique.
Sur la carte on peut voir sur notre avant tribord la Punta Dungeness qui marque l’entrée du détroit de Magellan (Estrecho de Magallanes). Elle se trouve à 180 Miles. Et sur notre avant bâbord, à environ 180 Miles également on découvre les fameuses Islas Malvinas ou îles Malouines ou encore Falkland Islands.
La guerre du début des années 1980 entre l’Argentine et la Grande Bretagne au sujet de ces îles a marqué durablement la population. Des plaques sont apposées partout, beaucoup de noms de rues font référence à ce chapitre de l’histoire Argentine et dans la plupart des administrations on peu voir des plaques sur lesquelles sont dessinées les deux îles avec l’inscription « Islas Malvinas son Argentinas ». J’ai d’ailleurs dû signer une déclaration par laquelle je m’engageais à ne pas faire escale dans ces îles.
Demain soir nous devrions nous trouver sur la ligne reliant le détroit de Magellan aux Malouines et environ à mi chemin de ces deux points. Cette position nous permet de nous affranchir des courants de marée engendrés par ce détroit.
Pour l’instant les prévisions météo nous annoncent essentiellement de bonnes conditions pour rallier le sinistre détroit de Le Maire (Estrecho De Le Maire). Cet endroit impressionne tous les navigateurs, je vous en reparlerais le moment venu. Si tout va bien nous devrions y être vendredi soir.
121 Miles au compteur journalier, 138 Miles depuis Puerto Deseado. A 19 heures la température dans le cockpit est de 14 degrés.
Thu, 26 Jan 2017 22:00:00 GMT - Tierra Del Fuego 51°53S 65°24W
Thu, 26 Jan 2017 22:00:00 GMT - 51°53S 65°24W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France.
Bonjour à tous,
Nous sommes ce soir au droit de l’entrée Est du détroit de Magellan. Mais nous passons à environ 120 Miles au large et celui-ci n’a aucun effet sur notre route. Maintenant nous aurons sur notre tribord la fameuse Tierra Del Fuego, la Terre de Feu dont le nom à lui seul m’a fait rêver dès l’école primaire.
L’expression « Terre De Feu » inclus toutes les terres (en fait des îles) se trouvant au Sud du détroit de Magellan. L’ile principale, la plus grande, est Isla Grande de Tierra Del Fuego. La deuxième île la plus connue est Isla de los Estados (l’île des Etats) qui se situe à une quinzaine de Miles au large du Cabo San Diego sur Isla Grande de Tierra Del Fuego. Ce bras de mer est le non moins fameux Détroit de Le Maire. Lorsqu’on regarde une carte de l’Amérique du sud cet endroit très identifiable constitue la partie pointue à l’extrême Sud Est.
Il y a ensuite les Islas Del Sur qui sont Isla Nueva, Isla Lennox, Isla Picton, Isla Hermine, les Islas Wollaston dont fait partie la fameuse Isla Hornos et son Cap éponyme, Isla Navarino sur laquelle se situe la ville la plus septentrionale du monde, Puerto Williams, notre prochaine étape. Il y a également Isla Hoste, Isla Gordon, Isla Londonderry, Isla Stewart et Isla Camden.
Je vous cite toutes ces îles car nous allons naviguer dans ces parages et leurs noms reviendront souvent. De toutes ces îles seules une partie d’Isla Grande et Isla de los Estados sont Argentine, le reste est Chilien.
Aux temps reculés où le Détroit de Magellan était recouvert de glaces des hommes sont descendues sur ces terres. Leurs yeux bridés font penser à des gênes Asiatiques. Ils se sont acclimatés et lorsque l’homme blanc a commencé à trainer dans ces parages (au début des années 1600) il a découvert deux grandes catégories d’indiens, ceux qui marchaient à pieds, chasseurs de guanacos et de Nandous et ceux qui vivaient en canoës, pratiquants la pêche et la chasse aux cétacés.
Il existait ainsi différentes tribus parmi lesquelles on peut citer les Selk’nam (ou Onas), d’une taille importante et d’une grande beauté. Ils vivaient au Nord de la terre de feu, chassaient le guanaco pour sa viande mais également pour sa fourrure et n’hésitaient pas à chasser et manger les baleines le long des côtes.
Les Alacaluf étaient du type « canoë » et vivaient du ramassage des coquillages, de la pêche et de la chasse aux cétacés. Leurs embarcations pouvaient contenir jusqu’à dix personnes.
Les Yamana (ou Yahgan) vivaient dans l’extrême Sud, aux bords du canal de Beagle et jusqu’au Cap Horn. Petits (1,60m pour les hommes et 1,50m pour les femmes) mais très costauds, c’étaient des nomades se déplaçant en canoë, ils ramassaient des coquillages, pêchaient et chassaient à l’aide d’arcs et de flèches les oies sauvages, les pingouins, les canards … Ils vivaient totalement nus toute l’année malgré un climat extrêmement rude.
Toutes ces populations ont été décimées par les maladies transmises au contact de l’homme blanc, par l’alcoolisme et par la disparition de leur nourriture. Les terres ont été prises pour l’élevage de moutons entrainant la raréfaction des guanacos et des Nandus. Les baleines ont été totalement décimées par de véritables usines implantées sur le continent Antarctique.
Le nom « Terre de Feu » vient du fait que les premiers explorateurs pouvaient voir au long des côtes les très nombreux feux entretenus par les familles indiennes.
C’est encore une journée clémente qui se termine, mer plate, ciel bleue et grand soleil. L’absence de vent induit l’utilisation du moteur mais permet d’avoir une douce température. Ce matin la température extérieur était de 12 degrés, au meilleur de la journée, sous la capote avec ce soleil magnifique nous avions 19 et la température de l’eau est de 11 degrés.
127 Miles au compteur journalier et 248 Miles au totalisateur.
A bientôt
Jean-Louis
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"Salut Jean Louis, les mousses, et l’équipage. Bravo pour ta connaissance sur les peuples indiens de la terre de feu. il convient quand meme de rajouter, que la plus part on été exterminés les envahisseurs europeens. Un exemple; certains grands proprietaires offraient 1 livre par paire d’oreilles rapportés (je sais s’il s’agit d’argent ou ceux de sa bibliotheque). Lundi je retourne a Ushuaia, et dimanche soir Hanz organise une fete d’anniversaire...les douches chaudes vous attendent. " Envoyé par JZ voilier AMARANTE le 27-01-2017 à 13:27
Fri, 27 jan 2017 22:00:00 GMT - Le détroit de Le Mair 53°49S 65°08W
Fri, 27 jan 2017 22:00:00 GMT - 53°49S 65°08W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France.
Bonjour à tous,
De part le monde des océans il y a des endroits qui depuis toujours ont impressionné les navigateurs. Le plus célèbre est bien entendu le Cap Horn, il y a également le détroit de Torres mais le détroit de Le Maire n’est pas mal non plus.
Large d’une quinzaine de Miles entre le cap San Diego et la pointe Ouest de l’île des Etats, c’est le passage obligé des eaux qui viennent alimenter les marées de plus de douze mètres de la Bahia Grande en particulier. C’est dire si les courants y sont forts. Ils peuvent atteindre jusqu’à 8N par endroit et lorsque le vent souffle fort contre le courant des vagues verticales se forment pouvant atteindre entre 10 et 12 mètres de hauteur.
C’est le lieu de déferlantes et d’énormes tourbillons (Whirlpool ou Eddie), aussi son approche fait forcément l’objet d’un stress important. Les prévisions de vent et les tables de marée doivent être étudiées attentivement avant de définir la stratégie pour franchir cet endroit.
Nous serons en approche au milieu de la nuit aussi j’ai consulté la table des marées pour la journée du 28. La pleine mer à lieu dans le détroit à 6h18 et la basse mer à 12h52. Le guide précise que le courant est Nord à marrée montante et que l’étale se situe à peu près à l’heure de pleine mer.
Par ailleurs la météo prévoie un vent force 6 de NW, aussi j’ai planifié de m’engager dans le détroit à 6 heures environ demain. Avec le courant qui va nous pousser et le vent également j’espère passer comme un suppositoire dans ce détroit sans rencontrer trop de problèmes.
Par contre ceux-ci vont commencer juste après. En effet, à la sortie il faut effectuer un virage sur tribord à angle droit et, de ce fait je vais me retrouver au près avec un force 6. Difficile ! Par ailleurs les prévisions météo prévoient des vents assez forts de secteurs Ouest pendant plusieurs jours et justement, Puerto Williams est plein Ouest à environ 100 Miles. Et pour couronner le tout dans ce coin le courant porte à l’Est ! Mais il existe quelques abris où je pourrai peut être me planquer s’il le faut.
C’est une journée difficile qui se termine, le bateau avance bien avec un bon vent sur l’arrière tribord mais une forte houle lui fait faire des bonds. L’équipage a passé la journée dans les couchettes à lire ou somnoler, les progressions dans le bateau étant extrêmement acrobatiques. Par moment certaines vagues plus fortes que d’autres frappent violemment le bateau.
Bien qu’étant encore à 50 Miles du détroit ce soir le courant contraire est déjà de 2,5 N. 124 Miles au compteur journalier, 372 depuis Puerto Deseado.
A bientôt
Jean-Louis
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"SalutJean Louis, et l’équipage. Une petite question: Quand tu dis 124 milles au compteur journalier, tu veux dire la distance en ligne directe par rapport a 24 h avant (le record en 24h se compte ainsi) ou la distance qu’a fait L’Harmattan en 24H? Sur les cartesque j’ai d’OpenCPN, est indiqué les zones de courants forts et de déferlantes qui sont pres du bord, ce qui fait que mouiller a la bahia tethis, fait faire beaucoup de détour. Les cartes indiquent également un courant descendant vers L’ile des états. Je suis passé au milieu sans m’occuper des marées, j’avais peu de vent, puis l’Amaramte faisait du surplace, j’ai appuyé au moteur et c’est passé tel un suppositoire comme tu dis. ET de l’autre coté j’ai eu force 6 de face exactement comme tu le prévois pour toi. J’ai tiré de bords en serrant la cote; cette partie était difficile, mais avec un paysage resplendissant, en contraste totale avec la Patagonie plus au Nord." Envoyé par JZ voilier AMARANTE le 28-01-2017 à 16:28
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"Salut le captain et ses marins,
Très impréssionnant tes commentaires sur le détroit de Le Maire, je suis votre route sur Google et je vois bien qu’il va falloir vite mettre le cligno à droite pour attaquer le canal Beagle qui t’emmenera à Puerto Williams puis Ushuaia. La route risque d’être difficile avec un 6 NW et un courant contraire...Harmattan et toi en avez vu d’autres, mais prudence si la route est mal pavée. Quelques infos ( que tu connais peut être déjà) Joyon a explosé le record du Jules Verne en 40 jours...incroyable. Gros bordel pour Fillon et son épouse, il perd beaucoup de points dans les sondages...s’il est mis en examen il se retire de la présidentielle, Jupé dit qu’il refuse d’être le plan B..., c’est le 1er de l’an chinois....souvenir de Bangkok en 2011...déjà, que le temps passe vite , bordel. Bonne route les marins, Jacky" Envoyé par PEUDEVIN JACKY le 28-01-2017 à 19:49
Sat, 28 Jan 2017 22:00:00 GMT - Enfin le Grand Sud 54°55S 65°59W
Sat, 28 Jan 2017 22:00:00 GMT - 54°55S 65°59W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France. Puerto Espagnol
Bonjour à tous,
Eh bien nous voici enfin arrivés dans le Grand Sud avec les baleines et ces magnifiques oiseaux que sont les albatros.
Revenons à hier soir. Le vent nous pousse bien, génois semi-enroulé et Grand Voile à 2 ris, Harmattan file joyeusement à 8,5N en fendant allègrement la mer. Il est 21h30, le coucher de soleil est magnifique et je sors dans le cockpit pour enrouler le génois à l’approche de la nuit.
Je tombe alors sur un moment d’éternité, ce couché de soleil est réellement magnifique, la mer est bien formée et dans la nuit qui tombe une bande de dauphins s’en donne à cœur joie. Ils filent telles de torpilles pour rattraper le bateau et faire un grand saut juste devant l’étrave.
Et puis il y a tous ces oiseaux. La mer en est remplie, ils jouent avec les vagues. Ils sont très nombreux et surtout le nombre d’espèces représentées est impressionnant. Mais celui que je découvre et qui m’envoute est le fameux oiseau des mers du Sud, l’Albatros. Ses longues ailes effilées semblent ne jamais devoir finir. Comment un oiseau de taille moyenne peut-il avoir de si longues ailes.
Non seulement elles sont longues mais leur forme est extrêmement esthétique. Et puis ce vol ! Comment le qualifier ? Envoutant ? J’ai toujours eu beaucoup de mal avec l’art en général mais une belle trajectoire m’émeut particulièrement. Et a ce niveau l’albatros est le meilleur, comment ne pas être touché de voir la bête raser l’eau de si près qu’on à l’impression que le bout de l’aile va rayer la surface.
Finalement nous n’avons pas passé le détroit comme un suppositoire, je suis arrivé un peu en avance à cause du fort vent sur mon arrière tribord. Avec la seule Grand Voile au troisième ris je filais à 6,5N. Du coup à 4h j’étais devant le Lemaire. Mais, comme je l’avais prévu il s’est chargé de calmer mes ardeurs.
Très rapidement un courant de 4,5N puis 5N est venu réduire ma vitesse fond à 1,5N. Parfois c’était même inférieur à 1N. Mais, malgré ce fort vent oposé au courant la mer restait manœuvrable. Et puis, le temps faisant son œuvre, vers 8h40 le courant s’est inversé et nous nous sommes retrouvés rapidement de l’autre côté.
Au début tout allait bien mais en milieu de matinée, comme je le craignais les choses se sont gâtées et la progression est devenue très difficile. Tout d’abord un courant constant de 2,5N ralentie notre progression et surtout un vent pas sympa nous fait front.
Il souffle à 19N mais régulièrement des rafales montent à 32N. Si je mets la toile pour 19N, dans les rafales Harmattan se couche violement et si je mets la toile pour 32N, nous n’avançons pas.
Vers 17h je prends la décision de faire un stop pour la nuit dans la Bahia Aguire et plus précisément à Puerto Espanol. J’ai besoin de me reposer. En entrant dans la baie nous trouvons deux bateaux, ce sont des amis Français, Petrouchka et Milo One. Ils suivaient la même route que nous depuis Mar Del Plata et tout comme nous ils ont mis les pouces devant cette difficulté.
136 Miles au compteur journalier, 508 Miles depuis Puerto Deseado.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour Harmattan; bienvenu au détroit de beagle. merci pour ta reponse qui n’apparait pas ici. Qui est que 132 Milles au compteur journalier; est bien le compteur du loch, donc distance parcouru sur l’eau..." Envoyé par johnny zeisner Voilier Amarante le 29-01-2017 à 15:01
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"A te lire comme nous aimerions être 14 ans en arrière à nviguer dans ces eaux. Harmattan et son capitaine ont mérité ce grand sud. Voilà une bonne étape de franchie. Notre meilleur souvenir à Milo." Envoyé par Olivier le 29-01-2017 à 20:58
Sun, 29 Jan 2017 22:00:00 GMT - Enfin les canaux de Patagonie 54°55S 67°24W
Sun, 29 Jan 2017 22:00:00 GMT - 54°55S 67°24W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France. Canal de Beagle
Bonjour à tous,
Je me réveil à 3h30 ce matin, la baie est calme et si je veux être à Puerto Williams avant le gros coup de vent de la nuit prochaine il est temps de relever l’ancre, ce qui est effectué à 3h50. Nous en sommes à 65 Miles mais avec ce courant contraire permanent entre 2,5 et 3,5N c’est encore loin.
Nous hissons les voiles dans la baie, nous venons de terminer quand tout à coup, vlan ! 35 N de vent rafales à plus de 40. Quelle grande claque ! Nous nous faisons prendre à froid par surprise comme des garennes au coin d’un bois. Avec le courant qui nous tire par la hanche arrière bâbord nous avançons en crabe, nous sommes au près et le bateau mouille terriblement.
Mais il y a beaucoup moins de rafales qu’hier soir, le vent est en permanence à force 8 ce qui nous permet tout de même de faire route à une vitesse honorable. Et puis vers 8 heures tout se calme d’un coup, 15N de vent, le bateau à l’horizontale, il est temps de déjeuner. Nous sommes derrière une montagne et nous savons que dès que nous allons ressortir cela va reprendre. Sur la côte un beau et grand voilier rouge est échoué sur les rochers.
Après déjeuner retour au cockpit, qu’il est beau ce paysage de mer et de montagnes dont certains sommets sont couvert de neige ! Je ne vais pas m’en lasser, cela va être mon quotidien pour plusieurs semaines. Comme hier j’aperçois de grands geysers, c’est sur notre avant tribord cette fois. Ce sont quelques baleines au repos. Cette fois j’arrive à en capturer une et à la mettre dans mon appareil photo. C’est du bonheur.
Puis vers 9 heures en passant entre Isla Nueva et la Peninsula Mitre nous entrons enfin dans les fameux canaux de Patagonie, pour l’instant dans les canaux Fuégiens (ceux de la Terre de Feu) et plus précisément dans le mythique Canal de Beagle. Depuis tout petit ce nom me fait rêver. Tirer des bords contre le vent avec un courant contraire de 2,5N n’est pas évident mais Harmattan progresse lentement, c’est un bon bateau. A midi nous longeons Isla Picton.
L’après-midi est plus calme même si nous devons tirer des bords à n’en plus finir dans du vent force 5 à 6. En passant devant l’île Gardinier nous sommes observés et c’est mon premier contact radio avec l’Armada Chilienne. C’est courtois, en anglais, tutto béné ! Un peu plus tard une autre vigie prend contact, je suis surveillé comme le lait sur le feu.
Au Nord de l’île Picton nous passons devant un cargo échoué sur des récifs. Deuxième avertissement. Take care ! J’ai l’impression d’être dans le détroit de Torres. Et puis juste avant Isla Gable nous reprenons brutalement contact avec la civilisation en voyant deux gros catamarans d’excursion remplis de touristes devant une grande colonie de pingouins debout sur une plage.
Vers 17 heures le vent revient à une force plus raisonnable, autour de 15N. C’est le grand bonheur, au moins deux bateaux amis Stranizza et Amarante m’attendent à Puerto Williams où j’espère arriver avant 21 heures. J’ai mis le champagne au frais, on va faire la fête.
La température est devenue plus clémente, il fait 14 degrés dans le cockpit, la mer est à 9 degrés et par ailleurs nous nous sommes habitués au froid. Avec seulement 11 degrés dans le bateau le matin nous sommes bien. Depuis Buenos Aires d’où nous sommes partis il y a juste 3 semaines nous n’avons eu que du soleil, pas de pluie. C’est une belle ballade qui se termine, c’est également un grand moment de bonheur, merci la chance, merci la vie, la vita é bella !
85 Miles au loch journalier depuis ce matin 3h50
A bientôt
Jean-Louis
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"Salut les aventuriers,
Décidemment c’est vraiment une région de mecs et pas de grand mère... Bravo pour cette arrivée dans le canal de Beagle, ça commence à sentir la récompense. Vous allez pouvoir vous reposer un peu à Puerto Williams et surement faire un bon resto... Bonne route les garçons et attention aux baleines. Jacky" Envoyé par PEUDEVIN JACKY le 30-01-2017 à 21:41
Mon, 30 Jan 2017 22:00:00 GMT - Quel coup de massue ! 54°56S 67°37W
Mon, 30 Jan 2017 22:00:00 GMT - 54°56S 67°37W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France. Puerto Williams
Bonjour à tous,
Quel accueil à la Marina Micalvi ! Les amis sont là pour nous accueillir et attraper nos amarres, nous nous mettons à couple d’un bateau canadien puis ce sont les embrassades et les « abrazo » avec l’enthousiasme qui caractérise ces grands moments de retrouvaille.
Puis je sors la bouteille de champagne rosé achetée spécialement à Buenos Aires pour l’occasion. Il est bon, de toute façon dans ces grandes occasions le champagne est forcément bon. Ensuite nous partons à pieds découvrir Puerto Williams et trouvons un restaurant pour finir la fête. Lorsque nous rentrons, passé minuit, nous n’avons pas besoin de berceuse d’autant qu’il y a l’électricité et que le petit radiateur électrique à fait merveille en notre absence.
Nous attaquons la journée avec l’objectif de faire les formalités d’entrée. Ici c’est un peu compliqué, d’une part les services sont nombreux, il y a l’immigration, puis la douane, puis l’agriculture, puis l’armada, d’autre part les questions posées sur l’équipement du navire et la sécurité sont pléthores.
Heureusement dans tous les services règne la bonne humeur et la gentillesse. C’est un vrai régal, pourquoi aller dans des pays où l’on n’est pas bien accueilli alors qu’il existe des pays comme l’Argentine ou le Chili où l’on se sent si bien ? Et puis en contre-parti de toutes ces mesures qui semblent tatillonnes les Chiliens viendraient nous chercher si nous venions à rencontrer un problème.
Puerto Williams est la ville la plus Australe et par conséquent plus au Sud que la ville d’Ushuaia. C’est une petite ville de 2874 habitants au dernier recensement (2002), peut être entre 3 et 4000 aujourd’hui. Elle ressemble à toutes les villes des latitudes extrêmes avec ses petites maisons colorées construites en bois ou en bardage double peau.
Il y a un endroit appelé pompeusement « Centre commercial » avec une galerie marchande. En fait c’est uniquement une placette carrée de quelques dizaines de mètres de côté avec autour des tout petits commerce (Voir la photo jointe)
Nous avons rendez-vous au restaurant avec les amis, je m’assoie pour attendre et j’ai enfin le temps de consulter mes mails. Et vlan, je prends un immense coup de gourdin derrière la tête en découvrant un mail en espagnol de la préfecture navale d’Argentine.
C’est la troisième et ultime notification avant mise en détention et saisie ! Je découvre que je suis recherché dans toute l’Amérique du Sud (Brésil, Argentine et Chili) car j’aurais semble-t-il violé la réglementation des douanes du Mercosur ! Je suis passible de deux ans de prison et de la saisie de mon beau bateau.
Quel coup de massue ! Je relie et découvre qu’il s’agit d’un problème de cuvette de WC en céramique ! L’histoire me revient, en novembre 2015 j’ai rapporté de France une cuvette pour changer l’ancienne que j’avais cassé. A la sortie de l’avion j’ai passé la douane en mettant mon colis sur le tapis. Le fonctionnaire m’a demandé ce que c’était, je lui ai dit « Toilet » et il m’a laissé passer sans même me demander mon nom.
C’est une histoire de fou, le Brésil a demandé à l’Argentine et au Chili d’agir contre moi. Je n’avais jamais entendu parler de ce problème avant. J’ai contacté le Consulat, on me dit que c’est une affaire privée et que je dois prendre un avocat.
Ma grande crainte maintenant c’est d’être bloqué ici pendant des mois.
A bientôt
Jean-Louis
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"Salut Jean Louis et l’équipage. Meme si ca n’était qu’un soir, j?etais super content de te revoir. Puis le lendemain retournais a Ushuaia; ce qui fut fait comme une lettre a la poste. INCROYABLE ton histoire de cuvette de WC. je ne saurais trop quoi te conseilleer mais vaut peut etre mieux que tu n’entres pas a Ushuaia, et debranche ton AIS. Au fait avec Laura depuis hier soir nous faisons couple...a suivre. " Envoyé par johnny zeisner le 01-02-2017 à 13:18
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"comme on ne peut pas corriger ou effacer les messages. J’avais cru qu’il s’agissait de l’Argentine. En fait c’est le Brésil qui est apres toi. Bien que c’est la préfectura Navale Argentine qui t’ont contacté. T’as de la chance avec le bateau mais pas avec l’Avion. C’est peut etre le prix a payer pour ton équilibre. Famille en France - Voyage en voilier. " Envoyé par johnny zeisner voilier AMARANTE le 01-02-2017 à 13:24
Thu, 31 Jan 2017 19:00:00 GMT - Une blague de carabin 54°56S 67°37W
Thu, 31 Jan 2017 19:00:00 GMT - 54°56S 67°37W
16h00 heure du bord, 19hTU et 20h en France. Puerto Williams
Bonjour à tous,
L’ennuie lorsqu’on a des amis médecins c’est que l’on risque toujours d’être victime d’une blague d’étudiants en médecine, d’un canular ambiance étudiant carabin, même si ce ne sont plus des perdreaux de l’année.
En effet, malheureusement pour moi certains n’ont pas encore vieilli et je me suis fait avoir d’une façon magistrale. J’ai passé et j’ai fait passer à mes proches une journée épouvantable mais heureusement les coupables m’ont avoué leur forfait en fin de soirée, avant que je passe une nuit à ruminer tout cela. Mais je vais quand même les dénoncer.
Dominique m’a aidé à Panama en recevant mes poches de dialyse, en me fournissant le personnel règlementaire afin de passer le canal et en arrangeant mon passage avec les autorités. Il est en vacances chez Pierre-Yves et c’est un mélange détonant.
Je rappelle à ceux qui auraient pris mon blog en marche que Pierre-Yves est médecin néphrologue à Vannes et en même temps chef de bord à la fameuse école des Glénan. Il m’a énormément aidé dans mon tour du monde sous dialyse en me fournissant la météo tous les soirs et il continue encore à ce jour pour cette magnifique balade dans des contrées inhospitalières.
Le problème est que Dominique est un touche à tout, après des études de médecine il a été transitaire en douanes et il est maintenant patron d’une boîte d’informatique à Panama où l’on parle espagnol. Il connaît donc très bien la culture de l’Amérique latine et avait tous les atouts en mains pour monter ce piège.
Ils avaient bien préparé leur coup, Pierre-Yves m’a envoyé un mail il y a quelques jours : PS Dominique du Panama m’a informé qu’à cause de l’élection de Trump, toutes les administrations d’Amérique latine sont sur les dents (immigration, douanes…etc) J’espère que tu n’auras pas de problem. Les enfoirés !
Et puis il y a l’ambiance ici, nous étions en train de visiter toutes les administrations qui ont toutes des règles que nous ne comprenons pas. Il y également ces deux ans que je viens de passer en Amérique du Sud et tous les ennuis que j’ai eu avec les douanes en particulier. J’étais bien mûr pour tomber dans le piège.
Enfin ce document était ressemblant à s’y méprendre à un document officiel. Il y a des heures de travail derrière tout cela. Une entête très ressemblante, avec les couleurs ad hoc, une adresse mail de la préfectura argentine, des phrase en espagnol montant une parfaite connaissance des circuits douaniers.
Bien sûr, j’aurais pu regarder plus attentivement et j’aurais découvert quelques indices : - Une adresse mail operaciones@prefecturanaval.email un peu bizarre - Le nom du signataire Domingo P. Vasotinto Delrango aurait pu me faire penser à Dominique Vervin (verre de rouge) et Durand (Pierre-Yves Durand) Mais je n’aurais jamais imaginé une telle machination. Ils méritent tous deux quelques coups de bâton mais également la plus haute marche du meilleur canular de l’année.
Ici, à Puerto Williams, tout le monde est persuadé qu’il faut leur accorder la palme de la plus belle connerie de l’année. Mes amis canadiens et américains qui se sont tous inquiétés pour moi ont dits que c’étaient des « Fucking Bastards ».
Sinon la journée a été consacrée à de la maintenance technique, vidange, vérification et complément des nivaux, changement des filtres, nettoyage intérieur et extérieur du bateau, diverses petites réparations …
Je me dépêche de poster ce papier afin de vous rassurer.
A bientôt
Jean-Louis
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"Je trouvaias allucinant ton histoire. Mais pas moins que l’histoire d’arbre d’helice de Christof Votat.
Tupeux effectivement les dénoncer pour faux en écriture de documents officiels.
ce type de canular a par exemple couté l’inelegibilité a Francois Fillon grace aux journalistes de la gauche." Envoyé par JZ voilier AMARANTE le 01-02-2017 à 13:33
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"Je trouvaias allucinant ton histoire. Mais pas moins que l’histoire d’arbre d’helice de Christof Votat.
Tupeux effectivement les dénoncer pour faux en écriture de documents officiels.
ce type de canular a par exemple couté l’inelegibilité a Francois Fillon grace aux journalistes de la gauche." Envoyé par JZ voilier AMARANTE le 01-02-2017 à 13:34
Wed, 01 Feb 2017 22:00:00 GMT - Un « Zarpe »pour le Cap Horn 54°56S 67°37W
Wed, 01 Feb 2017 22:00:00 GMT - 54°56S 67°37W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France. Puerto Williams
Bonjour à tous,
Je sors des bureaux de l’Armada où je viens d’obtenir le « Zarpe » qui m’autorise à faire un aller et retour au Cap Horn. Celui-ci décrit les conditions dans lesquelles ce voyage doit être effectué, la route exacte qui doit être suivi, les escales possibles, les heures estimées de départ et d’arrivé à chaque escale …
Au Chili tout est contrôlé et de multiples papiers doivent être remplis. Chaque bateau doit donner sa position exacte toutes les 12 heures ou plus exactement tous les jours à minuit et à midi. En contre partie l’armada nous surveille comme le lait sur le feu et viendra nous chercher en cas de difficultés.
Nous avons beaucoup de chance car une fenêtre météo s’est ouverte et il va faire beau sur le Horn dimanche, lundi et mardi. Aussi deux ou trois autres voiliers vont partir en même temps que nous afin de faire cette étape incontournable dans la vie d’un grand marin.
Nous allons partir demain à 9 heures et longer l’île Navarino en empruntant le canal de Beagle vers l’Est puis le Paso Picton afin de rallier l’abri de Puerto Toro à environ 25 Miles. Nous passerons la journée de vendredi à Puerto Toro où il n’y a semble-t-il qu’un bout de quai et la construction du vigil de l’Armada. Nous attendrons ainsi que le vent contraire dans la bahia Nassau réduise ses ardeurs.
Puis samedi nous passerons par le Paso Goree pour traverser la bahia Nassau et rejoindre les Islas Wollaston où, en empruntant le Paso Mantellero puis le canal Franklin nous atteindrons la Bahia Martial à environ 50 Miles.
Enfin, dimanche nous emprunterons le Paso Mar del Sur pour atteindre Isla Hornos, en faire le tour, passer le Cap Horn si possible à l’envers pour que ce soit plus dur et peut-être effectuer un stop au pied du Cap pour monter faire tamponner nos papiers par les vigils de l’Armada. Nous reviendrons ensuite par le même chemin jusqu’à Puerto Williams afin de faire notre sortie provisoire du Chili.
Nous devons ensuite être à Ushuaia rapidement car Cyril reprend l’avion jeudi 10 pour rentrer sur Paris. Mon copain Olivier arrive le 15 pour faire avec nous l’étape Ushuaia / Puerto Natales.
Pour l’instant nous profitons d’un temps absolument magnifique, toujours pas de pluie et une belle douceur printanière baigne des journées qui se déroulent dans la sérénité. Puerto William est un endroit réellement de bout du monde (pas comme Ushuaia). Si vous voulez être réellement tranquilles, je vous conseil vivement ce coin.
Il y a très peu de touristes, juste quelques backpaquers qui partent faire des randonnées dans l’île Navarino. C’est le lieu idéal pour celui qui aime la moyenne montagne. Mais quelques sommets enneigés et quelques aiguilles peuvent aussi contenter les plus exigeants.
Le gros noyau central de la petite ville est constitué par les marins de l’Armada. Il y a également toutes les administrations possibles. L’Armada a d’ailleurs sont propre supermarché où les civils n’ont pas le droit d’entrer.
Nous avons fait l’avitaillement avec beaucoup de difficultés car il n’y a que trois petites épiceries autoproclamées pompeusement « Supermercado » et qui en plus n’ont aucun produit. En effet, le bateau passe uniquement le samedi et dès le samedi soir toutes les denrées fraîches sont dévalisées.
Pour finir, il n’y a pas de route bitumées, ce ne sont que des chemins empierrés et juste dans le plein centre quelques portions bétonnées. Des bandes de chevaux se promènent à travers la ville pour se nourrir de ce fait il y a des crottins un peu partout.
Thu, 03 Feb 2017 22:00:00 GMT - Départ de l’expédition au Cap Horn 55°05S 67°04W
Thu, 03 Feb 2017 22:00:00 GMT - 55°05S 67°04W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France. Puerto Toro
Bonjour à tous,
Ce matin les équipiers sont excités comme des jeunes enfants attendant le Père Noël. Çà tourne, çà vire, ils sont impatients de larguer les amarres. Nous ne sommes pas les seuls, sur tous les bateaux de la marina les équipages sont au taquet.
En fait un très vieux cargo est échoué le long de la berge, le Micalvi. Les voiliers sont amarrés le long de son bordé. Sur la longueur du Micalvi sont positionnés ainsi trois grappes de voiliers. Le premier arrivé se trouve contre le bordé puis le second à couple du premier, le troisième à couple du second et ainsi de suite. Nous sommes troisièmes et avons Karma à notre couple tribord. Il faut donc repartir dans l’ordre inverse d’arrivé.
Vers 8h45 les premiers moteurs sont mis en marche et commencent à chauffer. Progressivement, les autres sont mis en marche également. Puis à 9 heures précise, Zarpe oblige, les bateaux les plus à l’extérieur larguent les amarres. Force coups de clacksons et de cornes de brume ponctuent les départs. Ambiance colonie de vacances.
Depuis notre arrivée il n’y avait pas eu de mouvements mais avec la belle fenêtre météo qui s’annonce la Marina se vide presque entièrement d’un seul coup. Certains vont sur Ushuaia mais beaucoup partent pour le fameux Cap Horn, pour l’aventure de leur vie de marins, pour la conquête du titre de Cap Hornier !
A 9h45 nous croisons un paquebot qui revient d’Antarctique avec son lot de touristes, il va les débarquer quelques heures à Ushuaia pour qu’ils puissent dépenser leurs Dollars ou leurs Euros et pour qu’ils puissent rapporter au pays une photo prouvant qu’ils sont passés dans un endroit qui fait tant rêver.
Ce n’est pas grand beau ce matin mais il fait tout de même 15 degrés et le soleil fait des apparitions entre de gros nuages pas très sympas. Et puis à 10h15 nous naviguons au milieu des pingouins en train de plonger pour se nourrir. Par endroit l’eau bouillonne tellement les petits poissons sont affolés.
Je contourne ensuite la pointe de l’île Martillo et m’approche de la plage Est. Cette île abrite une colonie de plusieurs milliers de « Pingüino de Magallanes ». Lorsque le vent porte de la plage l’odeur est insoutenable. Ces oiseaux sont magnifiques, ils ont des patchs noirs cerclés de blanc autour des yeux, le ventre blanc et le reste noir. Mesurant environ 70 centimètres, ils se tiennent debout en rangs serrés sur la plage.
Nous continuons notre route, et traversons des groupes d’une centaine de pingouins occupés à se baigner et à plonger pour se nourrir. Ils rentreront ce soir pour passer la nuit sur la plage. Lorsqu’ils se déplacent rapidement ils font de grands bonds hors de l’eau.
Un peu plus loin nous nous retrouvons au milieu d’une bande de dauphins australs joueurs. Ils sont très beaux avec leurs dos noirs et leurs ventres blancs. Puis nous sommes au milieu d’un groupe de baleines qui jouent à cache-cache avec nous. Elles sont magnifiques, très grandes et soufflent fort mais je n’arrive pas à en mettre une dans la boîte. En fait ce sont des Rorquals communs, ils mesurent jusqu’à 22m de long et pèsent jusqu’à 70 tonnes !
A 11h30 les nuages gagnent la partie, un orage passe avec des vents de face à 30 puis 40 Nœuds pendant deux heures. Sous la pluie nous croisons à nouveau un grand paquebot de croisière, français cette fois, qui revient également de l’Antarctique et se dirige sur Ushuaia.
Nous arrivons à Puerto Toro à 14h tapant. Nous nous mettons à couple de Merkava. Immédiatement un représentant de l’Armada vient à bord pour tout vérifier. Un bon morceau de longe avec des pommes de terre sautées à l’ail nous régale.
Fri, 03 Feb 2017 22:00:00 GMT - Puerto Toro 55°05S 67°04W
Fri, 03 Feb 2017 22:00:00 GMT - 55°05S 67°04W
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France. Puerto Toro
Bonjour à tous,
Que je suis bien sous les couettes au fond de ma couchette ce matin ! A travers le grand panneau de pont je découvre un ciel tout bleu et un franc soleil. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Hier la fin de journée était d’une tristesse sans fin avec le froid, un ciel tout gris et un niveau d’humidité jamais atteint.
Mon chauffage ne marche bien qu’avec des températures au dessus de 25 degrés. Il fonctionnait à Buenos Aires par 35 degrés, je l’ai testé à Mar Del Plata, il fonctionnait encore mais dans le grand Sud il préfère s’abstenir. Peut-être cela ira-t-il mieux lorsque j’aurais retrouvé les tropiques ?
Aussi, avec une température de seulement 10 degrés je n’ai pas trop envie de sortir de mon petit nid douillet. J’ai dormi avec des chaussettes, un maillot de corps et un Dammar à manches longue. Au dessus de moi j’ai la couette et par-dessus encore un grand sac de couchage en duvet étalé en travers.
Mais à 8 heures précises, mon téléphone m’indique avec insistance qu’il est l’heure de prendre mes cachets antirejet. Je me laverais plus tard, j’enfile rapidement mes différentes couches y compris bonnet en laine et tour de cou. Je suis habillé comme pour dehors et je suis bien. J’ai seulement froid aux mains car avec les gants c’est difficile de lire, de préparer un repas ou de prendre le petit déjeuner.
Je ne peux m’empêcher de penser que les indiens Patagons, les Yamana ou Yahgan vivaient ici totalement nus même en plein hiver. De plus les femmes plongeaient dans l’eau glacée pour rapporter poissons, crustacés ou coquillages.
L’équipage commence à émerger vers 9h30, j’allume alors le groupe électrogène et le petit radiateur céramique fait merveille. Nous prenons notre petit déjeuner avec une bonne température de 17 degrés.
Après avoir fait ma toilette, je m’attaque encore une fois au chauffage. Avec beaucoup de persuasion j’arrive à le faire fonctionner en ne mettant en service que le radiateur du carré. Nous atteignons maintenant 22 degrés et c’est un bonheur.
Malheureusement, au bout de deux heures la chaudière met les pouces. Je passe l’après-midi dessus sans succès. J’en ai vraiment mare de cet appareil qui n’a jamais marché.
Contrairement à ce que je pensais le village de Puerto Toro comporte une douzaine d’habitations mais la plus part semblent à l’abandon. Il y a deux ou trois groupe électrogène pour la police et pour l’armada. Le village se revendique « Poblado Mas Austral Del Mundo ».
Il n’y a pas grand-chose à faire mis à part quelques ballades qui nous font découvrir un paysage désolé d’arbres morts. Certainement sévit ici une maladie qui détruit tous les arbres comme j’avais pu le constater lors de mes divers voyages en bus dans la Patagonie du Sud.
Au milieu de la baie une petite avancée avec un promontoire a été aménagée par les militaires de l’armada ou par les pêcheurs avec une table et deux bancs. La vue sur le Canal de Beagle est splendide et nous nous y rendons pour faire l’apéritif.
Nous voyons un peu partout des montagnes de casiers destinés à attraper les Centolla (Southern King Crab). Nous sommes en période de reproduction, la pêche en est actuellement interdite et du coup les pêcheurs sont en vacance. C’est peut-être pour cette raison que le village est presque vide.
Nous repartons demain matin pour la Caleta Martial qui se trouve tout à côté du Cap Horn. Si tout va bien nous passerons le fameux Cap dimanche.
17h00 heure du bord, 20hTU et 21h en France. Caleta Martial
Bonjour à tous,
Notre petite voisine Australienne est déjà sur le pont à 6h ce matin pour nous aider à larguer les amarres. Il fait beau, le petit chiot hurleur dort gentiment et l’on peut apercevoir entre de gros nuages gris nécessaires au décor quelques coins de ciel bleu. La température est de 9 degrés. Le baromètre continu sa remontée, il est maintenant sur « Beau Temps ».
Toujours pour le décor, juste à la sortie de la baie deux petites îles sont couvertes de pingouins. Comme la marée est basse, la base des îles est noire et la partie supérieure est du gris de leurs déjections. Des centaines de pingouins sont là, debout, serrés à attendre on ne sait quoi. Déjà nos amis les dauphins ont repris leurs jeux avec l’étrave.
Nous suivons les instructions du Zarpe et après le Paso Picton nous empruntons le Paso Gore entre l’île Navarino et Isla Lennox avant d’entrer dans la fameuse Bahia Nassau. Avec un vent travers entre 12 et 15N Harmattan file confortablement. Sur notre tribord les sommets enneigés et les glaciers des Alpes Fueguinos étincellent au soleil.
Alors que nous sommes au milieu de la baie, je vois les moutons blancs d’un grain qui vient sur nous. Je réduis le génois de moitié préventivement. Lorsque le vent est là je prends un premier ris puis un second mais c’est déjà passé, il faut renvoyer.
Nous arrivons maintenant en vue des îles Wollaston (encore un jolie nom qui me fait rêver). Je suis parti pour emprunter le Paso Bravo entre l’île principale et Isla Reycinet, sur la cartographie du bord il y aurait 30m de fond, sur la cartographie de mon téléphone également mais la cartographie de la tablette à Nico indique un seuil à 0,5m. Je n’hésite pas et fais le tour de l’île Reycinet par l’Est.
La zone est mal cartographiée, d’où la difficulté de naviguer la nuit. Avant-hier notre route nous conduisait droit sur une île et nous venons de passer deux nuits et une journée amarrés sur un ponton au beau milieu d’une presqu’île !
Il est 14h, il faut maintenant remonter la côte Sud Est de l’île Reycinet face au vent. C’est un goulet et le vent se renforce franchement. Il est de face et la petite ballade du Samedi matin devient plus sportive. Mais la friandise est là, bien visible entre Isla Deceit et Isla Herschel, on aperçoit les hautes falaises d’Isla Hornos.
Impatient comme un gamin le 24 décembre au soir, Cyril voudrait déjà déballer son jouet, mais non, le Cap Horn n’est prévu que pour demain, le 5 Février. Il va devoir attendre et passer la fin d’après-midi ainsi que la nuit dans la Caleta Martial sur la côte Nord Est d’Isola Herschel.
Toute la zone est fréquentée par les baleines. Depuis ce matin nous n’arrêtons pas de guetter les longs jets de vapeur. Ceux des rorquals sont vraiment impressionnants par la hauteur qu’ils atteignent, 15 à 20 mètres peut être.
Juste devant nous, un gros yacht à moteur rentre dans la Caleta. Nous l’avions déjà vu à Puerto Williams. Il vient de Punta Arenas et transporte deux ou trois VIP. Une grosse annexe est mise à l’eau et les VIP se promènent dans la baie. Des dauphins l’encadrent, ils peuvent les toucher. Pendant ce temps un homme resté à bord les films à l’aide d’un drone.
Demain sera certainement le grand jour, nous ne sommes plus qu’à 10 Miles du mythique Cap Horn, notre nuit va être pleine de rêves.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour Capt’ain
Enfin près du but :)
Petite remarque à propos des pingouins avant d’affronter le HORN: Petite remarque de vétérinaire forcément passionné par les détails techniques sur la faune: il n’y a pas de pingouins en Antarctique mais des manchots. L’utilisation du terme pingouin vient d’une similitude avec les principales langues européennes ou manchot se traduit par pinguïn en néerlandais, pingüino en espagnol, Pinguin en allemand, pinguino en italien, penguin en anglais, ??????? (pingvin) en russe, ou encore pinguim en portugais et de leur ressemblance avec le Grand Pingouin qui vivait dans L’Atalntique Nord et qui a disparu au milieu du XIX ème siècle. Le seul pingouin encore vivant est le Petit Pingouin qui vole lui et qui vit dans l’hémisphère nord de l’Arctique jusqu’au côtes du Maroc. Les manchots sont parfaitement adaptés à la vie marine et sous marine. Ils peuvent passer de longs mois voir plusieurs années en pleine mer pour le manchot empereur. Ce dernier, lorsqu’il chasse, peut rester sous l’eau durant 18 minutes, plongeant jusqu’à à une profondeur de 535 m. Ils sont le pendant chez les oiseaux des cétacés chez les mammifères. Mais à la différence de ces derniers, ils pondent des oeufs et doivent revenir à terre pour pondre et nidifier.
Bon Cap Horn !" Envoyé par Papparazzi le 06-02-2017 à 15:46
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"Efectivement Manchots, mais machot c’est triste pinguins c’est sympa et rigolo...pourquoi faire de la discrimination c’est des pínguins et puis c’est tout...un manchot c’est une personne estropié d’une main ou d’un bras. Au maroc ils disent Chameaux pour de dromadaires...tant pis; " Envoyé par johnny zeisner Voilier Amarante le 06-02-2017 à 20:06
Sun, 05 Feb 2017 19:30:00 GMT - Le Cap Horn 55°34S 67°07W
Sun, 05 Feb 2017 19:30:00 GMT - 55°34S 67°07W
16h30 heure du bord, 19h30 TU et 21h30 en France.
Bonjour à tous,
Comme dans le film « Les Chtis » Michel Galabru aurait pu dire « C’est le HOOOORRRN ! ».
Le Cap Horn ou tout simplement « LE HORN » en lettres capitales représente pour un marin ce qu’est l’Everest pour un alpiniste, ce qu’est la médaille Olympique pour un athlète, ce qu’est un voyage dans l’espace pour un cosmonaute. C’est un aboutissement.
Au-delà des marins, le Cap Horn est pour tout le monde un endroit mythique où l’homme n’a pas sa place, où se sont jouées de multiples tragédies, où les tempêtes sont monstrueuses. Mais pour moi qui ne suis pas amateur de lauriers ou de médailles, ce n’est qu’une ballade comme un autre, un endroit que j’avais envie de visiter mais également un défi, en partant de Marseille, aller passer le Horn.
Aujourd’hui les bateaux que nous avons, solides et manœuvrant, mais surtout les excellentes prévisions météorologiques font qu’un passage au Horn, surtout en venant de la Terre de Feu n’est plus un exploit.
Malgré tout, le long chemin qu’il a fallu parcourir pour en arriver là, presque 10 000 Miles depuis mon départ de Marseille, en a fait un but à atteindre, un défi à relever et comme la passion de réussir m’anime toujours, aujourd’hui est un grand jour, un jour de fête, le jour où j’ai encore une fois atteint l’objectif que je m’étais fixé.
Nous ne sommes plus qu’à quelques miles, le ciel est gris avec de gros nuages noirs, il pleut mais Cyril est tout excité. Il entame dans le cockpit une danse brésilienne « Cabo de Horno, Cabo de Horno, Cabo de Horno, il y fait toujours beau ! »
J’arrive dans la Caleta Leones, sur Isla Hornos vers 8h30 et je m’approche au maximum de la falaise afin que Cyril et Nico puissent débarquer en annexe. Leur mission est de prendre des photos et de faire tamponner passeports et livre de bord. Pour ma part je laisse Harmattan dériver à quelques encablures de la côte en attendant leur retour afin d’aller les recueillir.
Vers 10h je récupère mon équipage enchanté de ce grand moment. Maintenant il faut passer le cap afin d’obtenir le toitre. Pour corser un peu l’aventure je décide de le passer à l’envers, contre mer, vent et courant, c’est-à-dire d’Est en Ouest. Heureusement il n’y a qu’un petit vent de force 4 et un courant d’environ 1,2N mais la houle est forte.
A 11h10 mn et 30s précise nous passons l’île Montesi qui est la pointe extrême du Cap Horn, nous sommes par 55°59’.387Sud. Séquence émotion ! Cette une seconde, un moment qui change tout. Nous sommes maintenant Cap Horniers, nous avons le droit de porter une boucle sur l’oreille gauche et également de pisser et de cracher au vent.
C’est également un changement d’océan, nous étions en Atlantique et nous venons de passer dans le Pacific, d’ailleurs l’immense houle nous le fait bien sentir. Et surtout je suis sur le chemin du retour, je rentre à la maison, mon défi est réussi.
J’appelle Francine, elle est contente. Puis je mets un coup de barre à tribord, je ne descendrais jamais plus Sud, maintenant j’ai beaucoup de Nord à faire pour retrouver Marseille, mon port d’attache.
A bientôt
Jean-Louis
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"bravo, encore bravo !!!" Envoyé par lannion bernard le 06-02-2017 à 14:44
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"Bravo Capt’ain :) !!! " Envoyé par Paparazzi le 06-02-2017 à 15:34
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"Bravo à Hatmattan, au capitaine et à son équipage pour ce bel exploit." Envoyé par Olivier de NEOS le 07-02-2017 à 11:47
Mon, 06 Feb 2017 20:00:00 GMT - Au grand bal des baleines 54°56S 67°37W
Mon, 06 Feb 2017 20:00:00 GMT - 54°56S 67°37W
17h heure du bord, 20h TU et 21h en France.
Bonjour à tous,
Après une grande journée de navigation ponctuée d’émotions nous voici de retour à Puerto Toro hier soir à 23h30.
Ce matin debout à 6h, nous larguons les amarres à 6h40. Il n’y a pas de vent et le Canal de Beagle est un lac, un véritable miroir. C’est une excellente journée pour contempler les animaux marins. Depuis que nous avons atteint les cinquantièmes je suis étonné par la richesse de la faune, je n’ai jamais vu cela.
Il y a bien entendu les oiseaux, ils sont très nombreux et d’une grande diversité d’espèces. Le roi est bien entendu l’Albatros dont une magnifique représentation est dressée sur la pointe du Horn. Je devrais d’ailleurs écrire les albatros avec l’albatros royal, l’albatros errant, le black-browed albatros et le light-mantled sooty albatros
Sont présente également toutes les familles de Pétrels avec le pétrel géant d’Antarctique qui ressemble énormément à un albatros, le pétrel à damier et le fulmar du Sud. Sur l’eau on peu voir des groupes d’oiseaux constitués de plusieurs espèces. Et bien qu’ils ne volent pas les pingouins sont là. Il y a le très beau pingouin de Magallanes qui fait de magnifiques bonds hors de l’eau lorsqu’il se déplace, le pingouin de Humboldt et le pingouin papou.
Oui, je le sais. Le Paparazzi qui est véto me fait remarquer que ce sont des Manchots, vilain terme de la langue française alors que dans toutes les autres langues ce sont des pingouins. Et comme le fait remarqué Johnny, pingouin c‘est tellement plus mignon.
Puis comme chez nous les mouettes sont présentent en nombre, la plus belle est la mouette à dos noir, mais on peut voir également la mouette australe qui est grise et la mouette à tête noire de Patagonie. Les sternes d’Amérique du Sud sont très reconnaissables avec leur queue en V, les pigeons d’Antarctique sont tout blancs avec un bec noir, les huitriers de Magellan sont beaux avec leur long bec rouge.
J’aime l‘allure princière du cormoran impérial. Ils sont extrêmement nombreux. On peut voir également le cormoran olivâtre, le cormoran gris et le cormoran de Magellan. Le ciel et la mer sont remplis en permanence de ces différents oiseaux, la nourriture doit être abondante.
Les mammifères sont également très représentés. Nous sommes à peine sortis de l’abri que nous croisons un groupe d’otaries, des lions de mer en train de se baigner et de jouer. Puis Nico aperçoit droit devant des baleines. Nous arrivons tranquillement dessus, je stop Harmattan et je laisse dériver.
Elles sont deux, deux grandes baleines à bosse (Humpback whale) entre 17 et 18 mètres de long. Pendant près d’une heure elles vont nous présenter un spectacle inoubliable. Elles tournent à quelques mètres du bateau en soufflant fort, puis elles sondent en sortant hors de l’eau leur grande nageoire caudale blanche.
Quelques minutes après elles réapparaissent à 100 mètres puis reviennent tourner à quelques mètres d’Harmattan en soufflant. Leurs têtes sont tachetées de mollusques, leurs nageoires ventrales sont énormes (environ 4 mètres de long), on dirait des ailes. La bosse quelles ont au niveau du petit aileron dorsal a donné le nom à ces énormes mammifères.
J’ai énormément de mal à remettre en marche tellement le spectacle est magnifique. Très certainement je n’aurais plus jamais une telle complicité avec de si gros animaux mais il faut bien y aller. Lorsque je remonte dans le cockpit un peu plus tard, ce sont encore de nombreux dauphins à ventre blanc qui jouent autour et avec le bateau. Je ne sais pas ce qu’ils ont ce matin mais ils sont totalement excités et font de grands bonds hors de l’eau avec des cabrioles.
Nous arrivons à 12h15 à la marina Micalvi de Puerto Williams. Cet après-midi nous avons fait les papiers pour sortir du Chili car demain matin nous filons sur Ushuaia qui se trouve à environ 25 Miles, à 5 heures d’ici.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour Capt’ain, merci pour toutes ces précisions et descriptions, c’est vrai que la faune est d’une richesse et d’une diversité étonnante dans ces eaux que l’on pourrait croire inhospitalières... comme quoi la vie quand on lui laisse le champ libre s’adapte à presque tous les environnements :) Bonne continuation Amitiés
" Envoyé par Paparazzi le 07-02-2017 à 10:33
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"Quelle magie !" Envoyé par Stéphanie Fraisse le 15-02-2017 à 20:57
Tue, 07 Feb 2017 22:00:00 GMT - Ushuaia 54°49S 68°19W
Tue, 07 Feb 2017 22:00:00 GMT - 54°49S 68°19W
19h heure du bord, 22h TU et 23h en France.
Bonjour à tous,
U-shu-a-i-a ! Qui n’a pas rêvé, qui n’a pas imaginé un endroit absolument merveilleux en entendant prononcer ou en lisant ce si joli mot ? En premier lieu il y a sa composition. La consonance tellement particulière provoquée par l’assemblage inhabituel de ses voyelles en fait quelque chose d’unique, repris par les publicitaires pour en faire une émission de télé, des produits de beauté, le nom d’agences de voyage …
Et puis il y a également la position exceptionnelle de cette ville réellement au bout du monde, dans un endroit réputé hostile pour l’homme, dans le grand Sud, sur le Canal de Beagle, au milieu de montagnes enneigées et de glaciers.
Mais pour moi ce matin c’est l’endroit le plus accueillant du monde. Après la journée de pluie, grise, triste et nuageuse d’hier, nous larguons les amarres et quittons le Micalvi à 6h40. Tout est humide, tout est mouillé et il ne fait pas très chaud.
Mais dès que j’embouque le Canal de Beagle vers l’Ouest tout change. Derrière nous tout est gris foncé, noir par endroit, pas très sympa mais le soleil caché par les nuages illumine le paysage vers là où nous allons. Devant l’étrave c’est merveilleux, c’est une photo de carte postale avec le canal qui mesure environ 5 kilomètres de large à cet endroit.
De chaque côté des moyennes montagnes s’élèvent avec une toute petite bande de verdure sur la côte, puis des arbres à feuilles persistantes et, enfin, des sommets plus ou moins arrondis couverts de lichen et d’herbes rases. Sur tribord c’est l’Argentine et sur bâbord c’est le Chili mais tout se ressemble.
Ces montagnes sont illuminées par une lumière matinale particulière qui est diffusée par les rayons du soleil filtrés à travers les nuages. Du coup, elles apparaissent d’un vert dans lequel on aurait un peu forcé sur le jaune, on peut même remarquer des reflets dorés par endroit. Beaucoup de nuées et de nuages cotonneux restent encore accrochés dans les vallées.
Et puis, tout au fond, barrant le canal, il y a cette chaîne de montagnes enneigées encerclant la baie d’Ushuaia. Le blanc de la neige et des glaciers étincelle et reflète les rayons du soleil qui les touche à l’horizontale.
C’est magique, c’est merveilleux, quel accueil, quel tableau magnifique ! Seul, sur la plage arrière, une main posée sur la bôme d’artimon je regarde mon bateau entrer dans la carte postale. Certainement une image qui restera gravée à jamais dans ma mémoire. Que d’émotions dans cet instant, que c’est beau, j’écrase une larme, mon cœur déborde. Que cette vie est belle !
A 10h50 nous entrons dans la baie, je décroche la VHF et lance le traditionnel « Ushuaia port control for sail boat Harmattan ». Lancer cet appel de son propre bateau en venant de Marseille est encore un grand moment, je l’avais rêvé depuis longtemps.
J’avais préparé mon bateau, je comptais entreprendre ce voyage en 2009 lorsque mon néphrologue m’a annoncé que l’heure de la dialyse était arrivée. Même si je m’y attendais, ce fut un gros coup de massue. J’ai pensée que ma vie était terminée, que je ne serais plus jamais libre et j’ai désarmé mon bateau.
Et puis finalement ma vie a continuée comme avant, je dirais même plus fort qu’avant avec encore plus d’aventures et encore plus d’émotions. Merci la dialyse péritonéale, merci à mon greffon, merci au donneur et à sa famille, merci à tous les professionnels de la santé, médecins, chirurgiens, infirmières … Merci la vie.
A bientôt Jean-Louis
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"Bravo Cap’tain Quelles belles années depuis 2009 et quelle leçon de vie!!! Quel plaisir de t’avoir rencontré et d’avoir fait un tout petit bout de route avec toi :) Comme quoi il ne faut jamais renoncer Amitiés" Envoyé par Paparazzi le 08-02-2017 à 11:29
Wed, 08 Feb 2017 22:00:00 GMT - Chamonix de l’Amérique du Sud 54°49S 68°19W
Wed, 08 Feb 2017 22:00:00 GMT - 54°49S 68°19W
19h heure du bord, 22h TU et 23h en France.
Bonjour à tous,
Que j’aime cet endroit, que j’aime cette ville, que j’aime Ushuaia. C’est la deuxième fois que je viens ici, j’étais déjà venu en Novembre dernier avec Francine, c’était hors saison, c’était un autre charme mais maintenant, en plein été, en plein milieu de la saison estivale, on se croirait vraiment à Chamonix début Aout.
Et j’adore Chamonix, j’y ai passé de nombreuses fois mes vacances d’été et ici, à Ushuaia, je retrouve beaucoup de cette ambiance qui me ravie. Bien entendu il n’y a pas le Mont Blanc, il n’y a pas le glacier des Bossons, il n’y a pas la Mer de Glace, il n’y a pas le petit train du Montenvers, il n’y a pas l’aiguille du Midi, il n’y a pas les aiguilles vertes, il n’y a pas les grandes Jorasses …
Mais il y a toutes ces montagnes, ces aiguilles, le glacier qui domine la ville. Il y a tous ces circuits de randonnée, et en plus il y a la mer, le port, les marinas, les grands paquebots de croisière dans le port.
Et puis à quai le magnifique trois mâts barque Hollandais Europa participe au décor. Construit en 1911, il fait 56,5 m de long pour 7,5m de maître bau, il déplace 303 tonnes et porte 1250 m² de toile répartie dans 24 voiles. Il offre des croisières en Antarctique à des groupes jusqu’à 48 personnes.
Mais j’aime par-dessus tout, comme à Chamonix, cette longue rue commerçante qui traverse la ville. De chaque côté elle est bordée de magasins, certains offre des produits de luxe, d’autres de souvenirs, beaucoup présentent en vitrine tout les équipements de randonné dont de très belles chaussures de marche.
Il y a également les bars, les restaurants, les produits de l’artisanat, et puis les nombreuses banques qui permettent aux touristes de tirer la monnaie locale, les fameux billets de 100 pesos qui représentent environ 6 Euros.
Certains n’aiment pas le monde, certains n’aiment pas les endroits touristiques mais moi j’adore. J’aime beaucoup me promener dans ces rues remplies de touristes pour observer les gens car étant en vacances ils sont heureux, ils ne font pas la gueule et du coup les commerçants sont heureux également.
Ce midi Cyril nous offre un repas d’adieu car il part demain en fin de matinée. Nous allons dans une parilla pour déguster la fameuse parillada. C’est un bon moment.
En milieu de repas rentre une très belle femme typée indienne. Je ne peux m’empêcher de l’admirer. Quelle est belle avec sa peau dorée, sont long nez fin un peu crochu, avec de petites narines, son front à 45 degrés, ses hautes pommettes très marquées, son petit menton, ses traits fins mais bien marqués. Comme je regrette de ne pas avoir mon appareil photo, j’aurais été lui demander la permission, elle est trop belle et tellement unique.
J’ai essayé d’acheter une nouvelle annexe mais ici les prix sont totalement dingues, environ trois fois le prix en France pour un modèle totalement dépassé. Finalement Johnny me conseil d’aller faire un tour à l’autre marine. Je rencontre Dany, il répare les vieilles annexes. Je passe en accord avec lui, je vais la préparer et il va la coller.
Pendant ce temps Nico a fait le plein de gasoil. Je lance lessive sur lessive et les radiateurs électriques sont en train d’assécher le bateau. Le froid ne nous a pas trop gênés, mais l’humidité est un vrai problème et je tiens à repartir d’Ushuaia avec un bateau bien sec.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonsoir Maître Cap Hornier ! respect ! tu nous fais toujours rêver , trembler , sourire , enfin nous pensons fort à toi cher Jean-Louis et te suivons chaque jour avec tout plein d’émotion depuis Solis . MH et Denis " Envoyé par Marie-Hélène et Denis Bouquay le 09-02-2017 à 23:54
Sat,11 Feb 2017 22:00:00 GMT - Del Fin Del Mundo A Ushuaia 54°49S 68°19W
Sat,11 Feb 2017 22:00:00 GMT - A Ushuaia 54°49S 68°19W
19h heure du bord, 22h TU et 23h en France.
Bonjour à tous,
Ici, à Ushuaia tout est « Del Fin Del Mundo », l’Irish Pub, les boutiques de souvenir, les restaurants, les agences de voyage, tout, absolument tout est « Del Fin Del Mundo ».
La croissance de cette ville est étonnante, l’ouverture au tourisme l’a réellement fait exploser. Sa population est passée de seulement 5 000 habitants en 1970 à 30 000 en 1990 puis à 57 000 en 2010 et l’on estime qu’elle est d’environ 72 000 aujourd’hui.
On assiste à une réelle ruée sur l’or, l’or des touristes bien entendu. Certainement que la manne la plus importante provient des énormes paquebots de croisières qui accostent dans le port ou jettent l’ancre en rade tous les jours. Trois, quatre, et même cinq gros palaces flottants déversent quotidiennement plusieurs milliers de touristes chacun. Malheureusement ils passent également par l’Antarctique et j’ai peur qu’écologiquement cela ne soit pas super.
Il y a également les touristes qui viennent pour la randonnée en montagne. Ils partent plusieurs jours en groupe avec des guides et dorment sous la tente, d’où ces multiples magasins qui proposent tous ce qu’il faut pour la randonné. J’ai vu également beaucoup de bikers avec leurs motos lourdement chargées. Un tour de Patagonie en moto doit être sympa.
Quant aux plaisanciers, nous sommes assez peu nombreux. Au Club Nautico sont amarrés en ce moment 12 voiliers dont 7 français, deux italiens, un belge … Nous nous connaissons tous et nous formons un petit groupe ou le tutoiement est de rigueur.
Hier nous avons vécu collectivement un drame car Vénus, la chatte de Milo s’est fait écraser en traversant la grande voie qui passe juste devant la marina. Tout le monde était triste mais l’équipage du catamaran a retrouvé la dépouille au centre SPA local et en est revenu avec un bébé chat baptisé Yamana en l’honneur des indiens Patagons qui habitaient cet endroit avant l’arrivé des blancs.
Le temps est absolument splendide, grand ciel bleu et soleil la plus part du temps, pas beaucoup de vent et seulement quelques gouttes vite sèches par moment. Il fait environ 15 degrés sous abri au meilleur de la journée mais en plein soleil il fait beaucoup plus. Le soir le temps se rafraîchit mais au plus froid de la nuit le thermomètre ne descend pas en dessous de 8.
Cyril est parti jeudi et le rythme de travail est assez faible. Nous profitons de la douceur de vivre. J’ai quand même géré les différents problèmes à résoudre ici. Pour l’annexe après m’être rendu compte que je ne pouvais pas en acheter ici à un prix raisonnable j’ai nettoyé l’ancienne très méticuleusement et un spécialiste est en train de recoller le fond.
J’ai également trouvé des bottes et des semelles intérieures en peau de mouton. J’ai changé ou retendu les courroies d’alternateur, Nico a refait le plein de gasoil au bidon, nettoyé le bateau, … on bricole. Il y a également les lessives, nous atteignons déjà une dizaine de machines et ce n’est pas fini. Je me pause la question pour définir si je refais tarer mes injecteurs.
Encore une fois merci le vélo. Il m’aide énormément et surtout il divise par cinq les distances. J’ai ainsi pu remplir une bouteille de gaz vide en effectuant deux voyages à l’autre bout de la ville, un pour déposer la bouteille, un autre le lendemain pour la reprendre.
Et puis les petites habitudes se prennent. Tous les soirs nous nous retrouvons à l’Irish pub del fin del mundo, le Dublín. La bière y est excellente, le décor incroyable et l’ambiance formidable. Il ouvre à 19h30 mais déjà une dizaine de personnes attendent devant l’entrée.
Nous allons traîner ainsi gentiment jusqu’à mardi midi, quand arrivera Olivier pour faire rapidement l’avitaillement et partir à la découverte du bras nord du Canal de Beagle et de ses merveilleux glaciers qui vêlent dans la mer.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bravo Jean Louis, t’as mis mon conseil en application. La page la plus recente apparait en premier. Avant ca obligeait a faire toute une manipulation .Les 7 bateaux au pavillon francais sur 12 sont a l’image des 2500 voiiers qui naviguent de par le monde dont 50% sont Francais. Ca demande d’ailleurs une étude approfondie. J’ai quelques idées: La méditerrannée, L’atlantique et la manche, nous ouvrent vers les mers. Ensuite; En France il fait de moins en moins bon vivre et il y a tellement d’autres endroits, ou on fini par arriver en n’ayant plus trop envie de retourner d’ou on vient (c mon cas et je ne prends pas d’avion comme toi). Egalement les nombreux clubs de voiles, qui mettent les enfants a bords d’optimistes des leur plus jeune age (ce fut mon cas). Les francais sont aussi a la pointe de la construction de voiliers de plaisance et de competition." Envoyé par johnny zeisner voilier AMARANTE le 13-02-2017 à 11:34
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"Je rajouterai que le monde attire le monde. Et aussi, que sur les 7 bateau au pavillon francais dont tu parles, il y a 4 enfants ! un de 11ans sur milo 1, un de 8 (+-) sur Petrouchka, et 2 sur un dont j’ai plus le nom en tete... " Envoyé par JZ AMARANTE (First 345) le 13-02-2017 à 11:45
Mon,13 Jan 2017 22:00:00 GMT - Soirée d’anniversaire sur Milo A Ushuaia 54°49S 68°19W
Mon,13 Jan 2017 22:00:00 GMT - A Ushuaia 54°49S 68°19W
19h heure du bord, 22h TU et 23h en France.
Bonjour à tous,
Qu’ils sont bons ces moments passés à Ushuaia ! J’adore l’escale, j’aime beaucoup les traversées mais l’escale est toujours pour moi synonyme de bonheur et de bonne période de vie et c’est encore plus fort lorsque je suis entouré de beaucoup de bateaux amis comme ici.
Samedi midi nous étions (Nicolo et moi) invités sur le bateau Stranizza de mes copains italiens Angelo et Antonella. Nous avons eu droit à un repas italien bien entendu. C’était copieux, peut-être un peu trop, c’était bon et la sieste s’est avérée obligatoire.
Hier après-midi nous étions en weekend et nous nous sommes rendus au musée maritime et au musée du bagne. C’est intéressant, il y a également toute une partie dédiée à la découverte de la Patagonie et de l’Antarctique.
Et puis dimanche soir nous nous retrouvons sur le catamaran Milo pour fêter l’anniversaire d’Alain du bateau Kotick. Avec Claudine ils proposent des croisières dans les canaux de Patagonie, au Cap Horn et en antarctique depuis une vingtaine d’année. Mon copain Olivier qui arrive demain a déjà navigué avec eux au Cap Horn et dans les canaux. Décidément le monde est très petit.
Bruno, Isabelle et Julien du voilier Petrouchka sont là. Isabelle a fait une superbe tarte au chocolat. Ils viennent de Martinique et projettent de passer une année ici. Nous nous étions rencontrés à Mar Del Plata. Bruno est déjà venu lui aussi dans ces parages, je crois que lorsqu’on y a gouté on a vraiment envie d’y revenir.
Nous sommes reçus par Yvan, Sabrina et Oscar. Ils vivent depuis de nombreuses années sur ce magnifique bateau et nous avons fait à peu près le même parcours aux mêmes dates lors de mon tour du monde sous dialyse. Actuellement ils hébergent deux bateau-stoppeurs, Aymeric et Clémence. Nous avons effectué ensemble le trajet depuis Mar Del Plata et nous nous étions vu à Puerto Desseado. Le gâteau au citron meringué de Sabrina est divin.
J’adore ces moments de partage et d’échange. D’une façon générale tous les gens qui voyagent en bateau sont intéressants, on ne peut pas partir ainsi à l’aventure et traverser les océans si l’on n’a pas une réelle personnalité, si l’on n’aime pas la liberté et si l’on n’est pas totalement libéré des chaines que beaucoup de terrien s’imposent inutilement.
Mais ceux qui naviguent sous les hautes latitudes sont encore plus rares et leur rencontre est encore plus forte. Ce sont tous des personnes exceptionnelles, c’est une communauté extrêmement réduite d’amoureux des grands espaces, d’amoureux de la nature même si à ces endroits elle peut être très rude.
La préparation du bateau avance bien. Aujourd’hui Nico s’est occupé de trouver deux bidons de gasoil supplémentaires car la remonté des canaux se fait beaucoup au moteur contre le courant et le vent qui peut être fort. Notre prochaine étape sera Puerto Natales (prononcez Natalès) qui se trouve à 450 Miles environ. Sur la route, rien, pas une habitation, seulement la nature sauvage et grandiose avec les glaciers qui vêlent dans la mer.
Pour ma part j’ai cherché et trouvé une dernière grande aussière de 110 mètres. Ce sera la première à être portée à terre aussi j’ai pris un petit cordage de 12 en polypropylène, c’est-à-dire flottant sur l’eau. Je l’ai installé dans un grand panier à linge afin qu’il se déroule facilement et sans problème.
A bientôt
Jean-Louis
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"Que de bonheur partagé, merci pour cette belle rencontre au bout du monde Jean-Louis, alors que nos chemins se sont tant croisés! il était temps!!! Grosses Bises des Milo One" Envoyé par Marechal le 15-02-2017 à 19:56
Tue, 17 Feb 2017 22:00:00 GMT - Merci le Cap Horn A Ushuaia 54°49S 68°19W
Tue, 17 Feb 2017 22:00:00 GMT - A Ushuaia 54°49S 68°19W
19h heure du bord, 22h TU et 23h en France.
Bonjour à tous,
Encore mieux qu’à Lourdes, le passage du fameux Cap Horn procure des guérisons miraculeuses. Depuis toujours j’entends parler de cette faculté qu’ont les marins une fois qu’ils ont franchi ce Cap si difficile de pouvoir pisser contre le vent. Pour être franc je n’y croyais pas trop, je pensais fortement à une arnaque. Mais je viens de percer ce mystère.
Revenons à mon problème de départ. Comme vous le savez je suis jumeau, on a pris du temps pour mon frère mais lorsqu’est venu mon tour c’était un peu tard et ma fabrication a été un peu bâclée. Pour commencer je suis né avec une dent de lait mais, un peu plus grave avec également une valve à l’urètre.
Aujourd’hui on détecte cette malformation lorsque l’enfant est encore dans le ventre de sa mère et on opère dès la naissance. Mais à l’époque les bébés mouraient. J’ai eu la chance de survivre mais gamin j’ai perdu tous les concours de pipi en arrosant copieusement mes chaussures.
Une fois le problème découvert à l’âge de 28 ans, de nombreux chirurgiens se sont penchés sur la chose sans toutefois arriver à solutionner réellement cette difficulté. Du coup, mes reins ont fini par mettre les pouces et j’ai dû être dialysé puis greffé.
Mais un miracle s’est produit en passant au Cap Horn, ce que les chirurgiens n’ont pas réussi le Cap Horn l’a fait. Le jet est énorme, quelle énergie ! Et bien entendu je peux pisser au vent sans problème. J’ai découvert le secret des vieux marins, c’est en leur donnant de la puissance qu’ils peuvent réaliser cet exploit impossible par le commun des mortels !
Ce matin nous avons bricolé un peu et Olivier est arrivé vers 14 heures. Après un bon restaurant Olivier s’est rafraîchit pendant que Nico a remis l’annexe réparée en place et que j’ai commencé à remonter le chauffage avec le ventilateur rapporté par Olivier.
Demain sera consacré à l’avitaillement et aux formalités mais ce soir nous organisons un petit apéritif à bord pour tous les français et je dois me dépêcher car ils vont bientôt arriver.
A bientôt
Jean-Louis
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"Jean-Louis tu es un homme extraordinaire ! intelligent, drôle et puissant (c’est un énorme jet!) vive le Cap Horn. Bises de nous 3 et bon vent !*" Envoyé par Fraisse* le 15-02-2017 à 20:51
Thu, 16 Feb 2017 22:00:00 GMT - Retour à Puerto Williams 54°56S 67°37W
Thu, 16 Feb 2017 22:00:00 GMT - 54°56S 67°37W
19h heure du bord, 22h TU et 23h en France. A Puerto Williams
Bonjour à tous,
Après neuf jours de repos à Ushuaia, nous sommes tous debout à 6 heures pour une nouvelle aventure qui commence : nous partons à la découverte des glaciers. Mais la première étape consiste à revenir sur notre sillage jusqu’à Puerto Williams afin de refaire une entrée officielle au Chili puisque l’ensemble des canaux de Patagonie se trouvent dans ce pays.
J’ai un petit pincement au cœur en larguant les amarres de quitter cet endroit où j’ai passé de si bon moments, de quitter ces balades dans la rue principale, de quitter nos soirées au Dublin et surtout de quitter tous ces amis que je ne reverrais peut-être jamais.
Hier la journée a été exténuante. Nous avons commencé par nous rendre au supermarché du coin afin de rapporter les produits lourds pour trois semaines en autonomie. Nous sommes revenus avec trois caddies chargés de 40 bouteilles d’un litre de bière et 15 de jus d’orange.
Pour les autres produits j’ai préféré aller à l’hyper, mais des équipages de voiliers partants en antarctique nous précédaient et certains produits (la viande en particulier) étaient déjà pillés. Nous avons pu cependant faire l’essentiel des courses. L’avitaillement est toujours une corvée. Heureusement que cela signifie une croisière en partance.
Après un dernier restaurant j’ai entrepris ce qui est souvent une autre corvée, le parcours des papiers pour la sortie du pays. Cela m’à pris l’après-midi entière. D’une façon générale les autorités en Argentine et au Chili sont d’une extrême amabilité et c’est un réel plaisir de les côtoyer.
Malheureusement je suis tombé sur l’exception qui confirme la règle en la personne du préposé à la Prefectura. Un gars âgé, très peu galonné, qui avait décidé de me montrer l’étendu de son pouvoir de nuisance. L’entrée et la sortie se font au moyen d’un document qu’il faut remplir normalement en trois exemplaires. Il est souvent rempli par le préposé lui-même, quelque fois par le capitaine du navire.
Alors que le planton commence à insérer les carbones, monsieur l’emmerdeur déclare que non seulement il faut quatre exemplaires mais que tous ceux-ci doivent obligatoirement être des originaux. Je m’attelle donc consciencieusement à la tâche et j’y passe un moment.
Une fois terminé je dois encore compléter des cases qui ne sont habituellement jamais remplies et le coup de massue arrive lorsqu’il me dit que l’ensemble de l’équipage doit être présent afin que chacun puisse apposer sa « firma », sa signature. Je repars au bateau furieux mais très vite uniquement fataliste car à quoi bon se créer du stress. Il y a un bout de marche, un peu plus du kilomètre, et je reviens trois quarts d’heure plus tard avec Olivier et Nico qui finalement n’auront jamais à apposer la moindre signature.
Nous arrivons à 11h30 à Puerto Williams. Après un encore « dernier » restaurant nous attaquons les formalités d’entrée au Chili. Une grande partie de l’après-midi y passe mais les fonctionnaires sont extrêmement accueillants et ce n’est pas une corvée.
Ce soir toutes les formalités sont terminées, la marina est payée car j’ai prévu de larguer les amarres demain matin très tôt. Mais pour l’heure je suis mort, après ces deux journées de marche mes pieds gonflés débordent des chaussures. Je viens d’enfiler mes charentaises avec une grande satisfaction. Nous allons dîner et rejoindre rapidement nos couchettes.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour Jean-Louis et l’équipage recomposé par le tres experimeté Olivier. Remplir les 4 exemplaires je eu a le faire plusieurs fois. Sur mon blog j’ai fait un topo sur le Dublin, mais avec une issue heureuse, qui m’a un peu cloué a Ushuaia pour l’instant; donc je t’envie un peu. http://vivreetvoyagerenvoilier.blogspot.com.ar/2017/02/laura.html" Envoyé par johnny zeisner voilier AMARANTE le 17-02-2017 à 13:54
Fri, 17 Feb 2017 22:00:00 GMT - La route des glaciers 54°56S 69°09W
Fri, 17 Feb 2017 22:00:00 GMT - 54°56S 69°09W
19h heure du bord, 22h TU et 23h en France. Caleta Olla
Bonjour à tous,
Que c’est dur de débrancher le câble électrique qui nous relie au quai et de ranger définitivement les radiateurs électriques qui maintiennent une douce chaleur dans le bateau. Malgré tous mes efforts le chauffage Webasto est toujours inopérant et je dois avouer que j’ai un peu abandonné l’espoir de le voir fonctionner un jour.
Nous partons donc sans chauffage dans ces régions où les glaciers viennent refroidir la mer comme les glaçons rafraichissent le Pastis. Nous larguons les amarres à 6h20 dans une ambiance de fin du monde avec ces gros nuages noirs et cette mer également noire. Mais un léger vent d’Est assez peu fréquent dans ces parages est une aubaine pour économiser le Gasoil si précieux pour ce long parcours.
En fin de matinée nous laissons Ushuaia sur notre tribord. Ce temps un peu triste nous aide à ne pas avoir envie de mettre un bon coup de barre pour retrouver les moments passés ici. Le fjord se rétrécit maintenant et nous longeons sur notre bâbord la péninsule Dumas de l’île Hoste.
A 14 heures le vent tombe lorsque nous passons devant l’entrée de la Bahia Vendegaia au fond de laquelle se trouve la Caleta Ferrari. J’avais envisagé de passer la nuit ici mais comme nous avons bien avancé nous allons essayer de poursuivre jusqu’au pied du glacier Holanda. Je lance le moteur et nous continuons à progresser.
L’endroit est très sympa avec des montagnes de moyenne altitude recouvertes d’arbres tous orientés vers l’Est à cause des forts vents dominants venant de l’Ouest. Ici et là une plage de sable blanc à l’air accueillante. A mi pente un névé persiste malgré un été chaud et déjà bien avancé.
Puis, à 14h30 j’aperçois mon premier glacier, en altitude, au fond d’une vallée entre deux sommets. Mais la brume est là, et je ne peux pas faire de photo. Je ne suis pas inquiet, la journée de demain va être extrêmement riche en paysages splendides.
La navigation électronique est à proscrire totalement car les erreurs de positionnent sont parfois de l’ordre de 2 kilomètres. Il arrive fréquemment de couper une île en deux ou bien de faire route à flanc de montagne. Aussi la navigation de nuit est totalement impossible.
Vers 16h30 nous passons au nord de l’île du Diable et entrons ainsi dans le bras Nord Est du Canal de Beagle. Nous jetons finalement l’ancre dans un endroit paradisiaque, la Caleta Olla qui se trouve au pied du glacier Holanda. Malheureusement celui-ci ne vient pas jusqu’à la mer, il se déverse dans un lac.
Il va falloir attendre demain pour tutoyer les glaciers de plus près. Olivier et Nico vont explorer les environs pendant que je m’occupe de nettoyer le carburateur du moteur hors bord récalcitrant.
La température est beaucoup plus douce que ce j’avais pu imaginer, lorsqu’il n’y a pas de vent c’est très agréable. La mer est à 9 degrés, le matin il fait entre 6 et 8 degrés et le soir entre 9 et 15. Par contre lorsque le vent souffle il fait vraiment froid et j’apprécie énormément ma capote avec les portes que l’on peut fermer du côté d’où viennent les rafales.
Demain debout à 6 heures afin de continuer la route. Nous avons 57 Miles au compteur journalier et nous avions environ 450 Miles à parcourir entre Puerto Williams et Puerto Natales. Je suis très satisfait ce soir de cette première journée de voyage.
Sat, 18 Feb 2017 22:00:00 GMT - Le Darwin Blended Scotch Whisky 54°53S 70°06W
Sat, 18 Feb 2017 22:00:00 GMT - 54°53S 70°06W
19h heure du bord, 22h TU et 23h en France. Au Nord d’Isla Darwin
Bonjour à tous,
Quelle journée ! Nous sommes le 18 février 2017, cette date restera dans ma mémoire comme l’une des plus belles journées de ma vie. Je n’ai pas de qualificatif assez fort pour décrire les paysages époustouflants que nous avons pu admirer.
Il a plu toute la nuit, çà continue ce matin, il fait froid, le ciel est gris et bas mais il n’y a pas de vent. L’ancre est relevée à 7h et moins d’une heure plus tard nous attaquons notre premier glacier. Pour faire honneur à Nico il s’agit du Glacier Italien qui se jette dans le Canal de Beagle l’encombrant de nombreuses glaces flottantes. Harmattan s’avance prudemment pour cette grande première.
Je suis à 2N et les premiers chocs sur la coque font bien ressentir la masse de ces petits glaçons. Il va falloir maintenant être à la barre en permanence afin d’éviter les plus gros car ils peuvent avoir une masse de plusieurs centaines de kilos et être très dangereux pour le bateau. Il a neigé cette nuit à faible altitude et le glacier est entouré de montagnes saupoudrées de blanc.
A 9h30 nous entrons dans une zone où l’eau est de cette couleur laiteuse, gris vert jaune que j’aime tant, la couleur de l’eau de glacier gorgée de ces millions de particules arrachées à la montagne. Je descends préparer le café et soudain Olivier m’appelle en me disant « Tu ne peux pas rater cela ». Je sors la tête et suis littéralement stupéfié par une vision extraordinaire.
Il s’agit du glacier Romanche. Il surplombe un énorme ensemble de cascades qui dévalent un glacis de roches grises avant de se jeter dans la mer. Le spectacle est réellement à couper le souffle, je suis émerveillé par tant de beauté, je n’en reviens pas. On dirait déjà un bouquet final alors que ce n’est que le début de la matinée.
A 11h nous empruntons avec précaution l’étroit passage à 18 mètres à travers la moraine qui barre l’entrée de Seno Pia. De chaque côté de celle-ci les fonds de 100 à 200 mètres remontent brutalement et la cartographie est totalement erronée.
Mais Giorgio précise dans son guide « Patagonia & Tierra Del Fuego » que le fond du bras Ouest de ce fjord est « one of the more spectacular spots of the whole Tierra del Fuego ». Comment ne pas aller constater par nous même en remontant les 8 Miles de ce bras de mer ?
Nous avançons à travers les glaces flottantes en manœuvrant afin d’éviter les plus gros morceaux mais soudain je m’aperçois qu’il est midi, l’heure de l’apéro. En fouillant dans les coffres je retrouve une bouteille de whisky pleine au tiers. Je ressors avec trois verres, un bol de cacahouètes et la fameuse bouteille.
Il ne reste plus qu’à pêcher un glaçon pas trop gros et à le briser grâce à la manivelle de winch pour confectionner des Darwin Blended Scotch Whisky que nous baptisons ainsi en l’honneur de la cordillère Darwin qui regroupe tous ces glaciers. Des bulles se dégagent remplies d’air datant de plusieurs centaines ou milliers d’années. C’est divin !
Nous arrivons enfin au fond du fjord, dans un cirque grandiose, un glacier se jette dans l’eau à droite, un autre en face et un autre à gauche. Ils se concurrencent formant une haute falaise de glace où les pressions sont énormes.
Après avoir fait quelques photos je jette l’ancre au pied de la falaise de glace, sur la moraine même du glacier par moins de dix mètres de fond. Devant nous, à quelques dizaines de mètres le glacier, derrière nous des profondeurs de 100 à 250 mètres ! C’est énorme.
Je prépare le repas pendant qu’Olivier fait le clown avec l’annexe et grimpe debout sur un gros glaçon. Nous déjeunons dans le cockpit pour profiter du spectacle, le temps est passé au beau, il fait soleil. Nous entendons le géant gronder, craquer et parfois émettre de fortes explosions.
Lorsque nous finissons de déjeuner un énorme pan de glacier s’effondre dans la mer, Harmattan roule, est-ce la grosse vague provoquée par cet évènement ? Est-ce le Darwin Blended Scotch Whisky ? Personne ne le saura jamais mais nous sommes maintenant entourés d’énormes morceaux de glace.
Après être ressorti du Seno Pia, nous passons le reste de l’après-midi à longer la cordillère Darwin et à contempler tous ces glaciers qui couvrent les sommets et descendent dans les vallées. Le ciel est bleu, le soleil brille tout ce qu’il peut, la mer est un lac, que la vie est belle !
Nous allons encore faire route environ 2 heures avant de jeter l’ancre dans la Caleta Emilita. Après un rapide dîné je vais me jeter sous la couette de merveilleuses images plein les yeux.
Nous aurons fait environ 50 Miles de route efficace aujourd’hui.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour a vous, Jean-Louis, Nico et Olivier. EH ben, la photo!!! INCROYABLE. Grace a vous je vais arreter de me monter la tete a vouloir aller en Antarctique. 50 Milles dans la journée, c’est tres bien non? moi on m’a parlé d’environs 30 Milles par jour...Peut etre que d’autres jours avec un fort vent de face, vous ferez des distance plus réduites. A la prochaine. Vive les publications par satellite." Envoyé par johnny zeisner voilier AMARANTE le 19-02-2017 à 21:57
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"Oh la la ! tu nous fais saliver avec ces photos et ces récits, nous avons hâte d’y être dans quelques jours le départ d’Ushuaïa est prévu jeudi matin, nous t’embrassons depuis El fin del Mundo ! à très vite sur ton blog" Envoyé par Stéphanie Fraisse le 20-02-2017 à 23:55
Sun, 19 Feb 2017 22:00:00 GMT - Isla Del Medio 54°49S 70°57W
Sun, 19 Feb 2017 22:00:00 GMT - 54°49S 70°57W
19h heure du bord, 22h TU et 23h en France. A Isla Del Medio
Bonjour à tous,
Avant de partir de Puerto Williams j’ai dû demander et obtenir de la Prefectura un « Zarpe », c’est-à-dire une autorisation de circuler dans les canaux pour rejoindre Puerto Natales. Sur ce document il y a les « Instrucciones de ruta », c’est-à-dire le nom de tous les canaux que nous devons emprunter.
Tout au long de cette route des postes de contrôle nous contactent, ainsi l’Armada Chilienne suit précisément l’avancement du bateau sur la route. Dans ces postes totalement isolés du reste du monde vivent pendant une année complète un fonctionnaire et toute sa famille.
Vers 20 heures hier soir la VHF crépite, c’est le gardien du poste de Tempanos qui nous a identifié et veux connaitre la suite de notre programme. Je lui précise que nous allons mouiller et passer la nuit dans la caleta Emilita. A la fin de l’échange il me précise que le bateau Merkava est déjà dans cette crique.
Merkava est un bateau ami. Son capitaine, un grand gaillard canadien, l’a acheté et retapé puis est parti autour du monde alors qu’il n’avait jamais fait de voilier avant. En passant en Australie il a rencontré Rosi qui, plus jeune, avait déjà fait un tour du monde et rêvait de repartir. Elle est montée à bord et n’est jamais redescendu. Ils sont tous les deux adorables.
Lorsque nous arrivons dans la caleta, vers 21 heures, nous appelons. Ils sortent et nous sommes contents de nous retrouver. Nous organisons le mouillage avec l’ancre et à couple de Merkava. Lorsque l’amarrage est terminé ils nous offrent une grande gamelle de pates de Centolla (southern king crabe) toutes chaudes. Ils ont troqué avec les pêcheurs et échangé une dizaine de crabe contre quelques provisions.
Aujourd’hui un coup de vent de face est annoncé pour la fin de matinée aussi c’est réveil à 5h45 pour tout l’équipage et on largue les amarres à 6h. Nous nous dépêchons de rejoindre Isla Del Médio où une jolie petite caleta circulaire nous fait envie. Ce sera toujours 25 Miles d’engrangés.
Nous avons quitté le Canal de Beagle hier soir pour le Canal O’Brien et maintenant nous remontons le Canal Ballenero qui va nous mener jusqu’à la Baia Desolada, la baie de la désolation grandement ouverte sur la houle de l’océan Pacifique.
A 11h nous sommes devant l’entrée de la caleta tant convoitée, Olivier prend l’annexe et va en repérage car cette passe est très étroite. Il prépare une amarre, me contact avec la VHF portable et une demi-heure plus tard Harmattan est paré à toutes éventualités avec 3 amarres à poste.
L’après-midi est consacré à la sieste puis à une ballade avec prises de vues alors que le vent commence à souffler fort. Nous sommes bien contents d’être à l’abri. Lorsque je rentre au bateau j’enfile la cote de mécanicien et passe deux heures en salle machine pour des vérifications, de l’entretien et du dépannage de petits problèmes.
A bientôt
Jean-Louis
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"Salut l’équipage. comme je te disais on ne joue pas en pemiere divison, comme Armel le cleah, mais en 2eme division nous sommes dans les meilleurs. JEAN LOUIS JEAN LOUIS JEAN LOUIS !!!" Envoyé par johnny zeisner voilier AMARANTE le 21-02-2017 à 01:07
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"les nouvelles a ushuaia, c’est un Belge qui a mouillé son voilier MIRA dans la baia Aguirre, ou on toi et moi on a mouillé aussi (moi 1 mois avant), sauf que lui a fini sur la plage... 2 pages du journal local d’aujourd’hui." Envoyé par johnny zeisner voilier AMARANTE le 21-02-2017 à 01:28
Mon, 20 Feb 2017 22:00:00 GMT - Grandiose 54°33S 71°55W
Mon, 20 Feb 2017 22:00:00 GMT - 54°33S 71°55W
19h heure du bord, 22h TU et 23h en France. A Caleta Brecknock
Bonjour à tous,
Depuis hier en fin d’après-midi il fait un vrai temps Patagon, nuages bas, pluie continuelle, à 20h30 tout le monde est sous la couette. Pendant la nuit les grains passent en secouant Harmattan, nous sommes contents d’être à l’abri.
Comme tous les matins, la température dans le bateau est de seulement 10 degrés. Mais nous sommes maintenant habitués et nous ne souffrons pas du froid. Se mettre à poil pour se laver n’est pas difficile.
Le problème est l’humidité. Cette nuit comme il pleuvait je n’ai pas pu dormir avec mon panneau de pont entrouvert, du coup la condensation sur la vitre s’est transformée en pluie. Mon duvet est trempé comme si je l’avais immergé dans un seau d’eau et tout à bord est poisseux d’humidité.
Les prévisions météo ne sont pas bonnes. En s’écoutant on resterait bien dans cette caleta mais ce sera encore pire les jours à venir. Comme dit Pierre-Yves, « qui trop regarde la météo reste au bistro ! »
Aussi, après grasse matinée jusqu’à 8 heures nous prenons rapidement un petit déjeuner et décidons de partir pour essayer de rejoindre au moins l’entrée de la bien nommée Bahia Desolada et si possible de la traverser. Quelle surprise en sortant de notre trou bien planqué de constater que le temps ne correspond pas aux prévisions et que la mer est très manœuvrable.
Aussi nous hissons trinquette et artimon et, aidés du moteur, nous faisons route à bonne vitesse au milieu de cette désolation. La vie est belle, c’est le bonheur. Finalement à 13 heures la Bahia Desolada est dans les rétroviseurs et nous décidons de poursuivre. Nous passons au pied de grandes falaises, le spectacle est grandiose.
Nous sommes maintenant sur le Canal Brecknock et l’objectif est la fameuse caleta éponyme que Giorgio décrit comme « one of the most famous and spectacular anchorages of Tierra Del Fuego ». Elle se trouve environ 35 Miles plus loin mais, comme nous n’allons pas pouvoir bouger pendant deux jours à cause du mauvais temps, mouiller là serait super.
En effet elle est dotée d’un lac en altitude, d’un sentier pour y monter et d’une grande cascade. Un deuxième lac est accessible également et un surplomb que l’on peut atteindre après une heure de marche offre un point de vue paraît-il magnifique.
Et puis cet emplacement est situé pratiquement tout au bout de cette première grande ligne du S inversé que la route menant à Puerto Natales décrit. C’est-à-dire qu’après seulement 5 Miles la route qui était orientée vers l’Ouest, donc contre les vents dominants, va prendre une direction Nord Est pour quelques Miles puis carrément Est pendant une cinquantaine de Miles avant de partir plein Nord. Nous pourrons ainsi profiter pleinement des vents d’Ouest assez forts prévus en fin de semaine.
Mais pour l’heure nous naviguons dans un dédale de canaux circulants au milieu de nombreuses îles qui s’élèvent verticalement, parfois jusqu’aux nuages. C’est grandiose, certaines sont couvertes de petites végétations rabougris de couleur vert jaune. D’autre, immenses, sont faites de plaques de roche grises et lisses. Elles brillent au soleil, totalement trempées par les grains permanents.
Déjà, lors de nos ballades à terre j’avais remarqué le sol spongieux. On a l’impression de progresser sur une énorme moquette qui s’enfonce de plus de 10 centimètres à chaque pas. C’est réellement le pays de l’eau. Les petites marres dans lesquelles l’eau croupie sont très nombreuses, il y a des lichens partout.
Je me dépêche d’envoyer ce message car je ne sais pas si j’aurais toujours une connexion satellite au pied de ces énormes falaises.
19h heure du bord, 22h TU et 23h en France. A Caleta Brecknock Bonjour à tous,
Il est 18 heures ce lundi soir lorsque nous arrivons à l’extrémité Est du Seno Ocasion. Nous sommes tous excités et fiers d’avoir réussi à atteindre cet objectif en parcourant 46 Miles depuis l’île Medio alors que nous avions hésité à larguer les amarres aux vues des prévisions météo.
Plus nous approchons du fond de ce fjord, plus nos yeux s’agrandissent et plus notre mâchoire inférieure se détache et tombe devant tant de grandeur et de beauté. Le site est réellement somptueux. Comment capturer un tel paysage, une photo n’en retient qu’une toute petite partie, il faudrait un écran sphérique. Mais, dans nos mémoires, cet instant restera gravé à jamais.
Il s’agit d’un énorme cirque entouré d’immenses falaises de granite verticales de 5 à 600 mètres de haut. Sur tribord une cascade tombe à pic sur plusieurs centaines de mètres. Le cirque lui-même est encombré d’énormes collines de granites et l’on devine des lacs à différentes altitudes qui se déversent en cascades les uns dans les autres.
Nous atteignons le pied de ces falaises, à l’extrémité du fjord. Là une toute petite indentation nous permet d’insérer le bateau à seulement quelques mètres de la roche. Nous sommes totalement abrités et sécurisés par quatre aussières. Sur le côté bâbord, un peu en avant du bateau un torrent se jette avec force dans la mer.
La nuit et le début de matinée sont tristes et pluvieux. Puis en fin de matinée la pluie cesse un peu et le soleil se lève. Avec toutes ces cascades c’est le moment de prendre une douche. Non, bien entendu pas sous les cascades ! L’eau ne doit pas dépasser les 5 degrés. Mais dans le bateau nous avons l’eau chaude et c’est un bonheur de prendre une douche entouré de vapeur le hublot ouvert. Puis Olivier et Nico se chargent de la corvée d’eau afin de remplir les soutes.
Mais déjà la pluie revient. Nous déjeunons puis c’est temps libre. Je bricole un peu, Olivier fait la sieste, Nico bouquine. A 16h30, tout à coup, un rayon de soleil stop la pluie. Vite les bottes et les cirés puis nous partons en exploration. Pendant deux heures nous parcourons et escaladons cet énorme chaos de granit gorgé d’eau.
Nous montons au lac qui nous surplombe et qui se vide par un torrent violent dans la mer. Puis nous continuons vers un autre lac encore plus grand. Nous revenons épuisés lorsque la pluie se remet à tomber. Enfin nous avons droit à un épisode de grêle.
Demain nous resterons encore ici pour attendre une accalmie météorologique.
Wed, 22 Feb 2017 22:00:00 GMT - Le Milky Way 54°33S 71°55W
Wed, 22 Feb 2017 22:00:00 GMT - 54°33S 71°55W
19h heure du bord, 22h TU et 23h en France. A Caleta Brecknock
Bonjour à tous,
Bien abrités dans notre caleta, entourés de ces hautes montagnes, nous avons du mal à imaginer que dans les chenaux principaux le vent contraire rendrait notre progression difficile. Nous userions du gasoil inutilement et la route est encore longue.
Nous avons parcourus 187 Miles depuis notre départ de Puerto Williams et il en reste environ 320 à 350 pour arriver à Puerto Natales. Si les prévisions météo restent ce qu’elles sont nous devrions pouvoir reprendre notre progression demain.
Nous allons sortir du fjord (Seno Ocasion) puis tourner à droite sur environ 5 Miles dans le Canal Ocasion avant d’entrer côté Ouest du Canal Cockburn. C’est l’endroit du fameux Milky Way de Joshua Slocum. Avec le Srpay, son sloop légendaire en bois de 11,20 mètres, Slocum est le tout premier homme à avoir effectué un tour du monde en solitaire en 1896.
Sans moteur, sans moyens pour prévoir la météo, sans tous les instruments de navigation d’aujourd’hui il passa des mois et essaya de nombreuses fois de sortir du détroit de Magellan afin de rejoindre le Pacifique.
Lorsqu’enfin il réussit, une très violente tempête le rejeta à la côte et c’est miraculeusement qu’il traversa en pleine nuit ce qu’il appela le « Milky Way » (le chemin laitier), des centaines d’îlots et d’écueils de la baie qui forme l’entrée du Canal Cockburn.
Entouré en permanence de la mer en furie qui éclatait sur les récifs, il écrivit « This was the greatest sea adventure of my life. God knows how my vessel escaped ». Il emprunta ensuite la route que nous allons prendre, le Canal Cockburn et le Canal Magdalena pour rejoindre à nouveau le Détroit de Magellan.
Nous avons maintenant pris un rythme de vie. Dès que je me lève je m’habille rapidement et je mets en marche le groupe électrogène pendant une heure. Il sert à recharger les batteries, à faire de l’eau chaude et surtout à faire passer la température du carré de 10 à 16 degrés pour le petit déjeuner.
Je ne le laisse pas tourner plus d’une heure. Je veille à ce que toutes les portes du carré restent fermées et surtout j’aère en permanence la partie avant même s’il pleut. C’est la condition pour que le bateau sèche. J’avais envisagé de fermer les boites à dorade afin d’éviter l’air de circuler mais c’est une mauvaise idée. On peut vivre correctement avec une température entre 10 et 15 degrés mais pas dans l’humidité.
Malgré tout mon duvet était encore trempé ce matin. J’ai dû changer le joint d’une poignée de panneau de pont. Comme il a plu toute la nuit ce goute à goute rapide a tout trempé. J’ai à nouveau fait sécher le duvet. Le plus dur est de rentrer sous la couette pour se coucher. Je me blotti en position du fœtus et après une vingtaine de minutes ça va mieux.
Comme mon panneau de pont est en permanence entrouvert je ne peux lire avant de m’endormir. J’ai essayé mais mes mains sont très rapidement gelées. Mes équipiers dorment avec les polaires mais je trouve cela inconfortable et je préfère tout enlever quitte à passer un mauvais moment lorsque je me glisse dans ma couchette.
Cet après-midi, après la sieste et comme la pluie a cessée, nous sommes sortis pour aller voir le second lac. Mais il n’y avait pas grand-chose à voir de plus et nous sommes vite rentrés pour l’heure du thé.
Thu, 23 Feb 2017 22:00:00 GMT - Pas de chance pour le Cockburn 54°25S 71°15W
Thu, 23 Feb 2017 22:00:00 GMT - 54°25S 71°15W
19h heure du bord, 22h TU et 23h en France. A Puerto King
Bonjour à tous,
Quelle bonne nuit ! A 20h30 je suis dans ma couchette, merci l’appareil contre les apnées du sommeil, il me permet de m’isoler totalement au chaud sous la couette en m’alimentant comme le fait la bouteille d’air comprimé pour le plongeur. Je me réveille à 7 heures, pour une fois il n’y a pas eu de pluie cette nuit, tout est sec et le ciel est bleu. Que cette journée commence bien !
Lorsque je prends la météo, il apparait que nous allons avoir un petit vent de face, force 4, au début du Canal Cockburn puis il devrait tourner et finir par nous pousser force 6. Nous petit-déjeunons rapidement et larguons les amarres dans la foulée.
Nous sommes maintenant assez bien rodés. Une aussière assez fine (diamètre 12) de 110 mètres de long est portée à terre par Olivier, lovée dans un grand panier à linge. Il la fixe à un arbre et revient vers le bateau. Elle sort ainsi du panier à la demande sans gêner l’avancée de l’annexe. Lorsqu’il est prêt, je jette l’ancre et cule jusqu’à lui.
Elle permet de fixer le bateau à l’ancre le temps de passer les aussières principales en 18 mm. Pour quitter le mouillage nous opérons dans le sens inverse en retirant les grosses amarres en premier. Puis je remonte l’ancre pendant qu’Olivier détache la petite aussière de l’arbre.
Nous sortons de notre abri et très vite nous nous rendons compte qu’encore une fois les prévisions sont erronées et c’est un bon force 7 qui nous accueil de face dans le Canal. Nous devons décrire un grand arc de cercle (le bas du S inversé) avant de nous diriger plein Est. Malheureusement ce vent tourne avec nous et nous devons tirer des bords, artimon, trinquette et moteur.
C’est rageant car nous nous faisions une joie d’avoir à parcourir 50 Miles sous voiles plein Est dans cet endroit où les vents viennent la plus part du temps de l’Ouest. Mais non, il faut nous faire une raison, il faut encore consommer du gasoil. En auront nous assez pour rejoindre Puerto Natales ?
En milieu de matinée la pluie arrive avec des nuages bas mais vers 11h le vent molli un peu en passant de 28N établi à 22N. Puis progressivement il continue de mollir pour se stabiliser à 12N vers 15 heures et même encore moins deux heures plus tard.
Nous arrivons à Puerto King, encore une caleta assez intime à 17h45. Sur notre bâbord, plein Nord, une falaise réellement verticale de plusieurs centaines de mètres de haut interdit à mon antenne de se connecter avec le satellite. Du coup je n’ai ni téléphone ni Internet. Je ne peux envoyer mon blog mais plus ennuyeux je ne peux pas prendre la météo de demain.
Je range tout et décide de vider la souillarde. Elle recueille toutes les eaux usées du bord, lavabos, douches, bac vaisselle, machine à laver … Je ne l’ai pas fait hier, je m’attends à une vingtaine de litres mais la pompe n’en finit pas, elle me sort plus de 250 litres ! Je devine immédiatement la cause. C’est encore mon joint tournant. Il fait l’étanchéité là où l’arbre d’hélice traverse la coque.
Avec Olivier nous nous penchons sur le coupable. Mais en fait le coupable c’est moi, lorsque je l’ai remonté à San Fernando, je l’ai trop serré et il tourne comme une patate. Nous le remettons en place et le serrons modérément, c’est beaucoup mieux.
Demain nous partons de bonne heure afin d’enrouler la deuxième boucle du S inversé et de rejoindre le Détroit de Magellan. Nous espérons arriver jusqu’à la Caleta Hidden afin de nous planquer car samedi il est annoncé un fort coup de vent.
J’enverrai donc ce mail demain matin lorsque nous aurons repris la route et que j’aurais retrouvé une connexion satellite.
A bientôt
Jean-Louis
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"Quel parcours ! J’ai du mal à vous suivre (sur la carte) , amis bravo et félicitation pour la belle aventure que vous nous faites partager !" Envoyé par lafaye bernard le 24-02-2017 à 18:58
Fri, 24 Feb 2017 22:00:00 GMT - Estrecho de Magallanes 53°57S 71°36W
Fri, 24 Feb 2017 22:00:00 GMT - 53°57S 71°36W
19h heure du bord, 22h TU et 23h en France. A Caleta Hidden
Bonjour à tous,
Nous sommes entrés ce soir dans le fameux Estrecho de Magallanes, le Détroit de Magellan. C’est un grand moment. Comment aurais-je pu imaginer en 2009, lorsque mon néphrologue m’a annoncé le moment de la dialyse arrivé, que je conduirais un jour Harmattan, mon bateau, dans cet endroit du monde si reculé ?
Je pensais alors en désarmant mon bateau que ma vie de liberté était terminée. Un jour sur deux branché sur une machine en étant allongé sur un lit d’hôpital, trop dur pour moi.
Merci la médecine, merci la dialyse péritonéale, merci la greffe, merci le don d’organe, merci les médecins, les chirurgiens, les infirmières et tous ceux qui m’ont permis d’être là aujourd’hui. Et surtout un grand merci à la famille de cet inconnu dont un des reins continue à vivre une vie, une vie d’aventures avec moi. Quel dommage que cette famille ne puisse pas savoir, ne puisse pas être fière de ce don, ne puisse imaginer qu’il m’a permis de vivre une seconde vie pleine de bonheur.
Nous sommes partis de Puerto King ce matin à 7h20 et immédiatement j’ai retrouvé une communication satellite me permettant de prendre la météo. La matinée est un enchantement, pour une fois il fait beau, la mer est d’huile et le soleil fait étinceler les neiges éternelles et les glaciers de la chaîne de hautes montagnes sur notre tribord, l’autre face de la cordillère Darwin.
Que c’est beau, le mariage de la mer et de la neige, ces fjords étroits qui serpentent entre ces hautes montagnes, la végétation dense des altitudes inférieures, la lumière si particulière filtrée par des brumes légères. Tout est surprenant, tout est si inhabituel, tout est grandiose, tout est sauvage, quel bonheur d’avoir la possibilité de vivre de tels moments.
Nous remontons le Canal Magdalena, et la baie qu’il forme est pour moi, dans ce soleil, un des plus beaux endroits depuis notre départ. Sur notre tribord le Pico Sarmiento nous domine avec ses 1584m et présente un sommet finement ciselé, éclatant de blancheur. Nous passons de longues minutes à le photographier mais l’appareil n’arrive pas à rendre une telle beauté.
Comme tous les jours des jeunes phoques viennent jouer autour du bateau. Ils sont souvent par deux et font de grands bonds joyeux hors de l’eau. Mais ils ne tiennent pas notre vitesse et nous les distançons rapidement. Maintenant c’est un énorme adulte qui nous regarde passer.
Je profite de ce beau temps pour tout faire sécher, j’ouvre en grand le capot de la cabine avant afin d’aérer le bateau, je pose mon duvet en travers de la bôme de trinquette, je mets les matelas à la verticale et je pends ma serviette sur les filières.
Lorsque j’émerge de la sieste bien méritée après la potée de ce midi, nous sommes entrés dans le Canal de Magellan. Il est très large à cet endroit, nous ne sommes plus dans un véritable fjord. Le soleil brille, on peut même dire qu’il fait chaud avec une température de 15 degrés à l’intérieur du bateau.
Jusqu’à présent nous ne croisions pas beaucoup de monde, deux ou trois pêcheurs, une ou deux barges depuis notre départ et, j’allais oublier, un voilier. Mais maintenant nous commençons à repérer près du rivage des élevages de saumons.
Nous entrons dans Caleta Hidden à 17 heures. Nous sommes accueillis par une bande de Canards Vapeurs (Flightless steamer-duck). Ces canards ont des ailes trop petites pour voler, ils s’en servent comme des rames et courent ainsi à la surface de l’eau à la vitesse de 21 kilomètres par heure en produisant beaucoup d’éclaboussures. Ils ont un beau bec orange, des pates jaunes et un plumage gris sur le dos, blanc sur le ventre.
Nous jetons l’ancre à 17h30 et portons quatre longues amarres à terre (en plus de la petite sur l’arrière) en vue du coup de vent de demain.
Sat, 25 Feb 2017 19:00:00 GMT - Bloqué à Caleta Hidden 53°57S 71°36W
Sat, 25 Feb 2017 19:00:00 GMT - 53°57S 71°36W
16h heure du bord, 19 TU et 20h en France. A Caleta Hidden
Bonjour à tous,
La remonté des canaux de Patagonie implique une grande patiente. Heureusement il ne s’agit plus de plusieurs mois comme au temps de Joshua Slocum. L’absence de cartes détaillées permettant de connaître les mouillages protégés et de prévisions météo de qualité ne permettait pas, à l’époque, de profiter des moindres périodes de conditions favorables.
Néanmoins, contrairement à une traversée transocéanique, la progression est saccadée et rythmée par le passage des dépressions. La mauvaise qualité de la cartographie implique de ne pas naviguer la nuit la plupart du temps. Mais c’est certainement possible dans le Détroit de Magellan. Le trafic commercial, la largeur et le balisage doivent pouvoir le permettre. Mais l’étroitesse des autres canaux et les différents dangers, îles, îlots ou écueils obligent de naviguer à vue.
Il faut donc repérer à l’avance sur la carte ce que les marins appellent des abris, idéalement un plan d’eau assez petit, de profondeur adéquate, totalement entouré de collines avec une petite passe pour entrer. Heureusement Giorgio et Mariolina ont fait cela avant nous et le guide « Patagonia & Tierra Del Fuego » est utilisé à longueur de journées.
Il faut ensuite arriver dans l’abri de jour et avant que le vent ne souffle trop fort afin d’avoir le temps de sécuriser le bateau grâce à des aussières portées à terre. Il faut compter environ une heure de travail avant de pouvoir souffler.
Mais on ne peut repartir de cet endroit qu’après s’être assuré que les conditions météo nous permettrons d’atteindre sans difficultés, et dans les temps, le prochain abri. Heureusement ils sont assez nombreux et souvent espacés de moins de 20 Miles. Il faut alors compter environ une heure de travail pour libérer le bateau et remonter l’ancre.
Les prévisions de la semaine à venir ne sont pas bien bonnes et si les choses ne changent pas j’ai bien peur de ne par arriver à progresser de plus de quelques dizaines de Miles d’ici samedi prochain si nous ne prenons pas la décision de naviguer de nuit dans le Magellan.
Aujourd’hui il est prévu un force 7 droit dans l’axe du Magellan, demain ce sera un peu moins fort mais toujours dans l’axe. Nous devrions pouvoir repartir lundi matin afin de profiter d’une grande journée favorable mais dès mardi en début d’après-midi il faudra à nouveau être planqué. Nous devrons encore patienter et attendre vendredi ou samedi avant de pouvoir reprendre la route.
Nous ne sommes plus qu’à 200 Miles de Puerto Natales, aussi nous allons certainement profiter de la belle météo prévue la nuit de lundi à mardi pour ne pas nous arrêter lundi soir et pour avancer afin de quitter le Détroit de Magellan orienté dans l’axe des vents dominants. En attendant il faut patienter. Heureusement de nombreux livres ne demandent qu’à être lus.
Sun, 26 Feb 2017 22:00:00 GMT - Chasse à mains nues 53°57S 71°36W
Sun, 26 Feb 2017 22:00:00 GMT - 53°57S 71°36W
19h heure du bord, 22 TU et 23h en France. A Caleta Hidden
Bonjour à tous,
Décidément Olivier n’arrive pas à se remettre de notre défaite au match de rugby France-Irlande. Pour se venger et digérer l’affront, il a effectué un superbe placage sur un jeune mâle Oie de Magellan. Rassurez-vous, nous l’avons relâché après la photo bien que l’envie d’y goûter était très forte.
Nous sommes dans un pays essentiellement d’oiseaux de mer et de mammifères marins. Nous apercevons souvent des dauphins, des phoques, des lions de mer, des baleines, des loutres, nous voyons énormément de sortes d’oiseaux mais aucun animal terrestre.
Il suffit de descendre à terre pour comprendre. Soit nous avons à faire à de grandes surfaces de granit lisses et nues, soit nous devons progresser dans une végétation étonnante qui arrive à vivre et exister dans un environnement où l’eau est omniprésente.
Du bateau ce qui frappe le plus ce sont tous ces troncs d’arbres morts. Ils vont du gris clair au blanc et leurs branches décharnées sont comme les bras d’un épouvantail géant. L’impression de souffrance est palpable, pourquoi tous ces arbres morts, que se passe-t-il donc en Patagonie pour que des forêts entières soient ainsi attaquées ? Est-ce un champignon ? J’aimerais beaucoup connaître la cause de tant de ravages.
Des vieux troncs morts de taille imposante montrent à l’évidence, que dans un passé récent, les arbres se sont bien portés. Malgré tout, on peut encore voir les petites taches vertes d’un reste de vie en haut de certains arbres. Ils sont tous couchés exagérément par l’action constante des vents dominants.
A terre il n’y a pas de sentier, pas de chemin, seule existe une végétation difficile à pénétrer. Elle est faite essentiellement de mousses, de lichens et de plantes résistantes et dures. Le sol est spongieux, on a l’impression de marcher sur une épaisse moquette qui s’enfonce parfois d’une vingtaine de centimètres sous chacun de nos pas.
A d’autres endroits, les plantes, les mousses et les lichens ont construits de grandes excroissances sur une hauteur qui peut aller jusqu’à 60 ou 80 centimètres. Elles sont très rapprochées les unes des autres et la progression ne peut se faire qu’en marchant sur leur sommet. Parfois un pied glisse et s’enfonce dans un « trou » au fond duquel une tourbe bien grasse vient emprisonner la botte. C’est épuisant.
Un peu partout des marres d’eau sont remplies de végétaux en décomposition. Elles font de quelques centimètres de diamètre à plusieurs mètres. Et puis parfois une fleur essaie d’exister, un petit champignon à trouvé une solution pour pousser, des lichens arachnéens se sont développés sur des tiges un peu plus rigides.
Des petites boules couleur prune, ressemblant aux prunelles de chez nous, poussent sur un arbuste, ailleurs ce sont des petites boules grenat de la grosseur d’une myrtille. Les touffes de cette plante à feuilles fines, longues et étroites aux milieux desquelles de longues tiges longues, rondes et très fines se terminant par un pic brun sont omniprésentes.
A chaque mouillage nous essayons de partir en exploration mais nous ne pouvons aller bien loin, il ne peut s’agir que de gravir la colline la plus proche afin de prendre une photo. Je reviens épuisé, le bas du pantalon trempé et les habits tachés suite à des chutes impossibles à éviter. Aucun mammifère terrestre ne peut vivre ici.
Les prévisions météo sont bonnes pour demain, aussi nous allons essayer d’avancer un bon coup dans le Détroit de Magellan et pour cela nous allons partir dès le levé du jour.
18h30 heure du bord, 21h30 TU et 22h30 en France. Détroit de Magellan
Bonjour à tous,
La Patagonie c’est aussi de tristes journées, lorsque le bateau est froid et humide, lorsque le ciel est bas et gris, lorsqu’il pleut et lorsque l’on remonte le très large Détroit de Magellan.
Avant-hier il a plu presque toute la journée, hier aussi et aujourd’hui c’est à peu près le même temps. Dans la bateau tout est humide, ça ruisselle. On a l’impression d’être abandonné au bout du monde, il n’y a rien, aucun autre bateau et le paysage est d’une tristesse infinie.
C’est un bonheur d’être passé ici une fois dans sa vie. J’aurais engrangé énormément de souvenirs mais je ne m’éterniserais pas dans ces contrées beaucoup trop tristes et inhospitalières à mon goût.
Pour y passer plusieurs années, il faut en être natif, ou s’être fixé un objectif comme Giorgio et Mariolina qui ont passé 16 ans je crois, afin de réaliser ce merveilleux guide nautique qu’est « Patagonia & Tierra Del Fuego ». Ou bien il faut y avoir son travail, comme tous ces skippers qui y avaient créé une activité de charter.
Mais aujourd’hui c’est terminé, le Chili a décidé d’interdire le charter dans ses canaux aux bateaux étrangers. Du coup les gars doivent se reconvertir, partir pour d’autres contrées ou trouver d’autres solutions. Mais ce n’est pas facile. Ici, avec l’image qu’à cette région auprès du grand public l’argent était facile.
Pour l’instant je dois dire que le Canal de Beagle et tout le parcours pour arriver au Magellan étaient beaucoup plus sympa, les paysages étaient magnifiques et les mouillages somptueux. Et puis le temps y était infiniment plus beau. Mais nous sommes maintenant de l’autre côté de la cordillère, du côté Pacifique, du côté où arrivent les vents d’Ouest qui se sont chargés d’humidité, du côté ou il pleut beaucoup.
Mais laissons passer cet endroit, je suis persuadé que nous allons retrouver des sites de rêve dans les petits fjords étroits.
Et puis à 15 heures trente, droit devant, un petit bateau de pêcheurs d’un beau bleu va croiser notre route. Chacun se rapproche, chacun à sorti les appareils photo. Il s’agit du Talymar. Cela nous procure un peu d’animation. Nous échangeons des grands signes, chacun se demande si l’autre va s’arrêter.
Finalement ce ne sont pas de pêcheurs, ils ont sur le pont de nombreux sacs remplis d’algues qu’ils vont porter à Punta Arenas. Ces algues vont servir pour faire des crèmes et des cosmétiques pour « les chicas » (les filles). Nous faisons demi-tour, eux également et nous nous rapprochons. Quelques mots, beaucoup de sourires et chacun offre ses cadeaux.
Pour ma part j’ai mis dans un sac une brique de vin rouge, un litre de bière, un sac de riz et 4 belles pommes. De leur côté ils nous offrent 8 pattes de Centolla et un grand sac contenant ….une cinquantaine d’oursins de grande taille.
Nico est ravi, il demande un grand seau et une paire de ciseaux puis il se met immédiatement au travail. Voilà quelques apéritifs assurés.
C’est une grande journée qui se termine, nous nous sommes levés ce matin à 6 heures tapantes et nous devrions arriver vers 19h15 dans la Caleta Playa Parda après une navigation de plus de 70 Miles.
A bientôt
Jean-Louis
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"M..!!!! l’Harmattan a pris un coup de vieux après le Horn et la Patagonie ;) Bon courage pour la pluie à tou l’équipage" Envoyé par Paparazzi le 28-02-2017 à 14:14
Tue, 28 Feb 2017 22:00:00 GMT - Grandiose Caleta Playa Parda A Caleta Playa Parda 53°18S 73°00W
Tue, 28 Feb 2017 22:00:00 GMT - A Caleta Playa Parda 53°18S 73°00W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 23h00 en France.
Bonjour à tous,
Notre premier contact avec cette indentation dans la côte Nord du Détroit de Magellan, et plus précisément dans le Paso Largo, est assez viril. Ce grand bassin à peu près circulaire d’environ 400 mètres de diamètre se situe sur Isla Riesco. Une première partie d’environ 500 mètres le protège de la mer puis un étroit goulet d’une soixantaine de mètres de large, bordé de petites falaises, permet l’entrée.
Nous arrivons là hier soir vers 19 heures, fatigués par cette longue navigation et le temps qui se dégrade. Depuis une demi-heure le vent commence à souffler assez fort et la pluie arrive, elle est froide, fine et violente, cingle les visages et les mains. Les hautes montagnes noires se devinent difficilement tant elles sont noyées dans les nuages gris, les brumes et toute cette humidité.
L’entrée dans la première baie est sinistre, impressionnante, et donne un sentiment de fin du monde. On a vraiment la sensation de pénétrer dans les entrailles de la montagne, de passer une porte vers l’inconnu, de rejoindre ce qui pourrait bien être l’enfer.
Lorsque nous arrivons devant l’étroit goulet des vents de face dépassent les 30 N, la pluie piquante nous assaille par vagues successives et nous découvrons un plan d’eau vaste mais balayé par les rafales qui dégringolent de la gigantesque falaise de granit. Heureusement la profondeur est de dix mètres à peu près partout et le sol de boue est de bonne tenue.
J’envoie l’ancre et je déroule 70 mètres de chaîne. Harmattan tire comme un fou sur celle-ci. Vite un cordage tourné au taquet de remorquage passé dans un maillon de la chaine pour soulager le guindeau et je rentre dans le cockpit me mettre à l’abri.
Heureusement, pour nous distraire nous avons une trentaine d’oursins que Nico a préparés avec amour et des pates de crabe de près de 4 cm de diamètre. C’est un festin de roi. Mais régulièrement Harmattan est pris dans d’énormes rafales qui le font giter brusquement et il faut observer par les hublots le rivage afin d’estimer la bonne tenue de l’ancre.
Nous avions prévu de repartir à 4h du matin mais nous ne nous attendions pas à une telle nuit. L’équipage est en éveil permanent devant la fureur du vent. La question que tout le monde se pose est : « L’ancre va-t-elle tenir ? ». Les forces exercées sur le bateau sont énormes puis en fin de nuit les éléments commencent à se calmer.
En milieu de matinée un grand ciel bleu apparaît, le soleil brille et nous pouvons enfin découvrir la beauté et la grandeur de l’endroit. Au premier plan, une première colline de granit cache certainement un lac puis au deuxième plan cette falaise de granit verticale sur plusieurs centaines de mètres est grandiose.
Comme partout en Patagonie du Sud, de nombreuses cascades tombent à la verticale sur les flancs de la montagne. Leur débit est directement lié à la quantité de pluie. S’il pleut ou s’il vient de pleuvoir elles peuvent être majestueuses alors que, quelques heures après la pluie (lorsque cela est possible), elles se tarissent presque.
J’ai passé la matinée à bricoler. J’ai remis en marche le déssalinisateur car un robinet resté ouvert nous a malencontreusement privés d’une grande quantité d’eau douce. Nous aurions dû profiter du soleil matinal pour aller en exploration à terre car il se remet à pleuvoir et cela dure tout l’après-midi.
Vers 18 heures nous ne pouvons toutefois résister. Nous prenons l’annexe et partons à terre afin de découvrir ce fameux lac.
Nous ne pourrons repartir que lorsque la météo nous proposera une grande journée de vents favorables car le prochain abri est dans 55 Miles.
Wed, 01 Mar 2017 22:00:00 GMT - A distressingly constant bad weather 53°18S 73°00W
Wed, 01 Mar 2017 22:00:00 GMT - 53°18S 73°00W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 23h00 en France. A Caleta Playa Parda
Bonjour à tous,
Nous sommes toujours bloqués dans la Caleta Playa Parda, en attente de conditions climatiques nous permettant de poursuivre. Cette partie du parcours est, d’après Giorgio et Mariolina, l’endroit le plus difficile à négocier. Ils écrivent « This part is characterised by a distressingly constant bad weather ».
L’immense Joshua Slocum est resté bloqué ici plus d’un mois, il est vrai qu’il n’avait pas de moteur ! Mais, même Giorgio et Mariolina ont dû patienter 9 jours en attente d’une fenêtre favorable. Nous espérons pouvoir reprendre la mer demain. Nous n’aurons passés que 60 heures, 2jours et demi ici. Quelle chance !
Cet endroit est difficile car le Détroit de Magellan s’ouvre sur l’océan Pacifique, sa houle, ses courants et surtout son vent d’Ouest dominant. Le prochain abri se trouve à l’entrée du Canal Smith, à environ 55 Miles soit une bonne journée de navigation.
En attendant nous patientons sous une pluie presque constante. Il ne faut pas être dépressif pour naviguer dans ces parages. Ce matin au levé, nous avons constaté que le sommet de la montagne nous surplombant s’est couvert de poudre blanche pendant la nuit. Nous avons tout de même fait une grande ballade cet après-midi.
J’ai un peu de mal, je n’ai pas tout à fait la même forme physique qu’une personne en pleine santé et à chaque fois Olivier et Nico me distancent très rapidement. Mais j’y vais à mon rythme et je fini toujours par les retrouver en haut de la montagne. La vie m’a appris à compenser en ténacité ce que je n’ai pas en force physique.
Ce parcours dans les canaux du Sud est un peu comme une traversée transocéanique, on n’y voit aucune présence humaine. Nous n’avons vu depuis Ushuaia que deux maisons, celles des gardiens de l’Armada qui surveillent les bateaux de passage. Ils sont mutés dans ces endroits isolés avec femme et enfants pour une année complète.
Nous traversons une nature sauvage, une nature primaire où l’homme n’a jamais mis les pieds. Les sites sont grandioses, impénétrables et particulièrement inhospitaliers. Sur terre nous ne voyons aucune trace de vie mais nous avons tout de même pu observer un ou deux très grands rapaces (des Condors je pense) tourner au dessus des blocs de granit. Ils doivent y trouver de la nourriture.
Nous passons tout de même la plupart de notre temps enfermés dans le bateau. Olivier et Nico lisent beaucoup, pour ma part la préparation des repas m’occupe au moins deux heures par jour. Je profite de tout ce temps pour confectionner des repas sympas. J’adore cuisiner. Et puis j’écris, j’écris le post quotidien mais j’ai également attaqué un livre sur ma transplantation rénale et sur ma qualité de vie en étant greffé.
Thu, 02 Mar 2017 22:00:00 GMT - Le Kelp 52°56S 73°46W
Thu, 02 Mar 2017 22:00:00 GMT - 52°56S 73°46W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 23h00 en France. A Puerto Tamar
Bonjour à tous,
Le Kelp est une plante marine qui pousse sur les côtes Argentines et Chiliennes au-delà du quarante cinquième degrés de latitude Sud. Elle pousse du fond de la mer et ses feuilles flottent en surface. Elle peut ainsi atteindre une hauteur de 40 mètres.
Elle est bien visible sur la mer et c’est une aide pour le plaisancier car elle signale souvent un haut fond ou une roche sous-marine à éviter. Elle est constituée d’épaisses feuilles de 10 à 15 centimètres de large et d’environ 2 mètres de long.
Les feuilles sont attachées à des genres de gros tuyaux de 6 à 8 mm de diamètres sur lesquelles sont fixés des petites capsules remplies d’air qui forment comme de petits flotteurs permettant à la plante de rester en surface.
Mais c’est également un problème lorsqu’il s’agit de relever l’ancre. Les feuilles et les « branches » s’agglutinent autour de la chaîne et finissent par former un énorme enchevêtrement autour de l’ancre.
Le guindeau peine énormément à remonter cette masse qui peut atteindre 100 ou 150 kg. Je me souviens des moqueries de mes copains lorsqu’à Port Saint Louis du Rhône, alors que je reconstruisais Harmattan, j’ai déballé ce gros guindeau de 1800W. « Tu va faire couler ton bateau », « Tu va le transformer en sous-marin » … Aujourd’hui je me dis qu’avec leurs petits guindeaux de 1000W ils se sont interdit de visiter ces régions.
Heureusement, lorsque j’étais à San Fernando j’ai acheté pour une bouchée de pain une machette, ou plutôt un véritable sabre d’abordage qui permet de nous libérer de cette prison. Nico a taillé dans cette masse à grands coup de sabre et il nous a délivrés assez rapidement. A 6h30 nous traversions la passe pour nous retrouver à nouveau dans le Détroit de Magellan.
Très vite nous commençons à ressentir la houle de l’Océan Pacifique. Un vent de force 4 s’établit sur notre tribord et nous avançons bien. Mais en arrivant à l’embranchement avec le Canal Smith que nous devons emprunter, il se renforce et les rafales soufflent à 22N, en plein dans l’axe de celui-ci.
Les prévisions météo annoncent qu’il n’y aura quasiment pas de vent demain matin aussi nous décidons de nous planquer à l’abri de la petite plage derrière cette île afin de ne pas consommer inutilement du gasoil en lutant contre le vent et la mer.
Lorsque nous entrons dans la baie nous sommes accueillis par une bande de très beaux dauphins à ventre blanc. Ils foncent à notre rencontre comme des fusées puis font d’énormes bonds hors de l’eau en se laissant retomber sur le dos. Quel accueil !!!
Il ne fait pas très chaud (12 degrés dans le carré) et la pluie est continuelle sous les rafales de vent. Aussi chacun prend un livre et s’isole, Olivier et moi dans nos couchettes, sous nos couettes respectives, Nico dans le cockpit. Encore une fois il ne faut pas être dépressif pour s’aventurer dans ces régions.
Nous avons tout de même progressés de 42 Miles aujourd’hui.
A bientôt
Jean-Louis
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"C’est toujours avec plaisir que je lis tes aventures. Elles me font revivre nos émotions de l’époque. Non vent et bonne nav pour la suite. Amitiés" Envoyé par Olivier de NEOS le 03-03-2017 à 10:26
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"cher jean louis pardonne moi de ne pas avoir répondu plus vite à ta proposition, en effet j’attendais une réponse concernant la réponse du professeur pour un rendez vous. c’est le 27 mars que je saurais si tout va bien ou... bien entendu je te tiendrais au courant. je vous souhaite à tous les trois bon vent et un peu de chaleur et de soleil amitiés " Envoyé par lannion bernard le 04-03-2017 à 13:40
Fri, 03 Mar 2017 22:00:00 GMT - Le Canal Smith 52°10S 73°36W
Fri, 03 Mar 2017 22:00:00 GMT - 52°10S 73°36W
22h00 TU et 23h00 en France. A Caleta Mallet
Bonjour à tous,
Nous avons passés la journée d’hier enfermés dans le bateau. Pas de ballade à terre pour cause de mauvais temps mais une longue sieste de 1h30. Résultat, lorsque je me jette sous la couette afin d’être au chaud dans mon petit nid douillet, je n’ai pas sommeil. Les heures de la nuit s’étirent à n’en plus finir.
A 5h15 je n’y tiens plus et me lève. L’hiver arrive à grands pas et le soleil qui était déjà debout à 3h50 il y a quelques semaines ne se lève plus que passé 7h. C’est même officiellement 7h26 ce matin dans le Canal Smith !!!
Toilette, rangements, préparation du départ, je relève l’ancre à 6 heures. Il fait nuit noire et pour sortir ce cet abri un parcours précis entre les écueils marqués par les plaques de kelp est nécessaire. Mais pour moi il suffit de repasser très précisément sur la trace laissée hier en entrant dans cette baie et apparaissant sur la cartographie du bord.
Les 15 premiers Miles se font dans l’entrée Ouest du Détroit de Magellan, la houle venue du large se fait sentir mais le vent du large également nous aide à rejoindre rapidement le Canal Smith. Quelle différence avec le Magellan !
Ce Canal est étroit, parsemé de petites îles qu’il faut contourner. Les sommets sont beaucoup moins hauts, ils n’accrochent plus les nuages et tout est beaucoup plus riant. La mer est plate comme un lac, il fait beau et la navigation est très intéressante.
Nous découvrons bientôt que les phoques sont rois dans ces eaux. Nous en croisons en permanence. Les gros font une apparition pour nous regarder passer alors que les petits font des grands bonds joyeux hors de l’eau.
Nous arrivons à Caleta Mallet à 17h30 après une navigation de 63 Miles au loch. Quelle différence avec ce que nous connaissions jusqu’à présent, très sympa, ça change. C’est un grand bassin entouré de terres basses, les montagnes autour sont arrondies et ne dépassent pas 5 à 600 mètres de haut.
Nous sommes accueillis par une famille de dauphins de Commerson. Ils sont particulièrement beaux et se nourrissent des très nombreux poissons que nous pouvons voir dans ces eaux peu profondes.
Nous partons faire un tour à terre. Il y a un petit sentier qui mène à l’autre bras de mer. Demain nous allons devoir faire un grand détour d’environ 25 Miles, 45 kilomètres, pour nous retrouver à cet endroit avec le bateau car c’est la route de Puerto Natales. Nous en sommes ce soir à environ 62 Miles. Nous y serons dimanche soir.
Sat, 04 Feb 2017 22:00:00 GMT - Labyrinthe pour Puerto Natales 51°55S 73°03W
Sat, 04 Feb 2017 22:00:00 GMT - 51°55S 73°03W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 23h00 en France. A Caleta Mousse
Bonjour à tous,
Quelle bonne nuit ! Nous étions comme au port. Pour la première fois depuis longtemps j’ai dormi comme un bébé, pas de vent, pas de pluie, juste la peur de subir une attaque indienne.
C’est le premier endroit où des hommes pourraient vivre, où des hommes ont vécus. Les indiens avaient tracé un chemin dans l’isthme pour porter leurs canoës entre le Canal Smith et le Canal Union. Cela leur évitait les 50 km nécessaires pour contourner la Peninsula Zach.
Je relève l’ancre à 7h, notre mouillage est un lac, il fait beau et c’est agréable. Mais dès que nous entrons dans le Canal Smith un vent de face de 15N rafraîchit l’équipage. Alors que nous contournons la pointe de la péninsule, deux heures plus tard, nous récupérons ce vent dans le dos puisque nous revenons sur nos pas de l’autre côté de la montagne. Nous repassons devant notre mouillage de la nuit, de l’autre côté de l’isthme à 11h15.
Puis, nous longeons le pied de la cordillère Sarmiento dont le sommet couvert d’un glacier culmine à 1330 mètres avant un coude en épingle à cheveux qui nous fait remonter plein Nord.
Nous retrouvons maintenant des paysages similaires à ceux du Beagle avec de magnifiques glaciers qui dévalent les pentes. Un peu plus loin nous devons virer à angle droit pour prendre la première partie du Canal Kirk, puis un peu plus loin virer à gauche, toujours à angle droit afin d’embouquer le Canal Santa Maria. C’est un véritable dédale.
C’es canaux sont extrêmement étroits et les paysages sont magnifiques mais je suis toujours très surpris de leur profondeurs. Ce sont réellement des failles qui tombent souvent jusqu’à plus de 300 mètres. Vous me direz, à côté du Magellan qui, par endroit, est profond de plus d’un kilomètre, ce n’est pas grand-chose.
La remontée du Canal Santa Maria offre des vues spectaculaires avec sur notre bâbord la chaine de montagnes de la Peninsula Roca dont les sommets souvent enneigés culminent autour de 1000 mètres et sur notre tribord, très proche, l’île Diego Portales plus boisée avec des pics à plus de 900 mètres.
Ces paysages sont d’autant plus beaux qu’il fait un temps magnifique, grand soleil, ciel bleu parsemé de nuages blancs ou gris clair et absolument pas de vent. La température doit être de 12 ou 13 degrés.
Le fjord est un véritable lac. Mais attention, il cache bien son jeu, car un peu plus haut, à sa sortie dans le golfe Almirante Montt, à l’endroit appelé Angostura White, un étroit passage engendre des courants de marée qui peuvent atteindre 14 Nœuds.
Nous arrivons dans Caleta Mousse à 16h40. C’est encore un endroit paradisiaque, il faut dire que le grand soleil n’y est pas pour rien. Encore une fois, sitôt le bateau amarré nous partons faire une grande ballade à terre.
Sun, 05 Mar 2017 22:00:00 GMT - Le passage des rapides 51°55S 73°03W
Sun, 05 Mar 2017 22:00:00 GMT - 51°55S 73°03W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 23h00 en France. A Puerto Natales
Bonjour à tous,
Ce matin tout l’équipage est excité car nous attend devant l’étrave le fameux « Angostura White » que j’ai traduis par « Rapides blancs ». Comment va se passer cette nouvelle aventure ?
En effet, Puerto Natales se situe dans l’énorme bassin appelé « Ultima Esperanza ». A chaque marée cet immense plan d’eau ne peut se vider ou se remplir que par deux étroits passages, « Angostura Kirk » et « Angostura White ».
Dans ces véritables goulets d’étranglement le courant de marée est le plus important de toute la côte chilienne, il peut atteindre jusqu’à 14 Nœuds !!!! J’ai cherché à traduire le mot « Angostura » mais mon traducteur ne le connait pas. Sans imaginer des chutes, j’ai quand même pensé à « Rapides blancs ». C’est très impressionnant !
L’Angostura Kirk est recommandé, c’est celui-ci qu’empruntent les pêcheurs. Mais, d’après le guide, le fjord menant à l’Angostura White, le Canal Santa Maria offre des paysages spectaculaires aussi nous n’avons pas pu résister à emprunter ce passage. Nous avons d’ailleurs été émerveillés pas ce parcours.
Il n’est bien entendu pas pensable et même impossible de passer ces rapides avec un tel courant. Cela peut même être extrêmement dangereux avec beaucoup moins de courant. Aussi, l’idéal est de passer à l’étale de pleine mer. Reste maintenant à déterminer à quel moment exact se produit celle-ci à cet endroit précis.
L’exercice s’avère difficile car les trois sources d’information que nous avons à bord ne sont pas d’accord entre elles. Comme toujours, dans les cas compliqués, Pierre-Yves est notre sauveur. Contacté par mail il nous précise que cela devrait se passer à 10h37.
Nous décidons d’arriver dans ce passage difficile qui s’étend sur environ 2 Miles un peu avant d’une part pour ne pas rater l’heure et d’autre part pour bénéficier d’un courant portant plus favorable qu’un courant contraire.
Je remonte l’ancre à 8 heures, il fait un temps magnifique, pas un souffle d’air, grand soleil sur les sommets enneigés environnant, la mer est un lac, un véritable miroir. Tout l’équipage est sur le pont mais finalement nous ne voyons rien de spectaculaire.
A deux endroits nous passons dans des petits remous et des tourbillons mais le courant ne dépasse pas 2 Nœuds. A un moment Harmattan part brutalement sur tribord mais le ramener dans la bonne direction est un jeu d’enfant. Nous qui pensions passer comme un suppositoire en avons pour notre argent.
Ensuite c’est la remonté du très peu profond Golfo Almirante Montt. Nous sommes surpris de découvrir un environnement totalement différent. Devant nous il n’y a plus de montagnes, ce ne sont que des paysages plats à perte de vue. En fait la cordillère est derrière nous.
Puis vient le Canal Señoret et l’approche de Puerto Natales. A 11h15 nous commençons à apercevoir les premières traces de civilisation depuis notre passage devant Ushuaia le 17 février. Puis la ville se dévoile progressivement. La population est d’environ 17 000 personnes, c’est déjà assez grand.
Nous passons une amarre sur une bouée, juste devant le centre ville à 13h25 et partons rapidement nous dégourdir les jambes en allant à la banque, à la gare centrale des bus et à la recherche d’un bar qui combine bière et WIFI. Ce n’est pas facile mais nous finissons par trouver.
En ville il fait une chaleur pas possible, nous étouffons avec nos sous-vêtements thermolactyls. Je ne vais pas m’attarder ici, je connais déjà et il n’y a pas grand-chose à y faire.
Mon, 06 Mar 2017 22:00:00 GMT - De la chance 51°44S 72°31W
Mon, 06 Mar 2017 22:00:00 GMT - 51°44S 72°31W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 23h00 en France. A Puerto Natales
Bonjour à tous,
Quel bonheur hier de retrouver la civilisation. Nous décidons de dîner local et nous nous rendons chez « El Asador Patagonio » dont la spécialité est l’ »Assado Al Palo ». Des demis moutons sont grillés autour d’un grand feu, embrochés sur une sorte de grande épée.
La viande est délicieuse, je ne me suis jamais autant régalé avec du mouton. Nous avons consacré la matinée à faire le plein de gasoil. Pas facile ! La station service nous offre tout de même la possibilité de nous livrer avec un camion citerne. Mais il faut pouvoir accéder à un quai.
Olivier visite le quai de l’Armada, après l’accord d’un planton le chef refuse catégoriquement. Puis il entreprend des démarches avec le port. Au début c’est négatif puis on lui demande 50€ pour s’amarrer le temps de faire le plein. Nous trouvons cela un peu exagéré dans le principe.
Nous larguons alors la bouée à laquelle nous nous étions amarrés et partons pour le port des pêcheurs qui se trouve à un peu plus d’un mile. Nous commençons par nous amarrer au quai avant de négocier. C’est compliqué et un peu inhabituel.
Nico fini par partir voir les autorités. Il revient au bout d’une trentaine de minutes avec une demande officielle en trois exemplaires qu’il faut maintenant aller faire signer par la capitainerie du port. Elle se trouve à plus de 2 kilomètres.
Ce n’est qu’au retour avec le papier dûment tamponné que le chauffeur du camion citerne peut décrocher son pistolet et mettre la pompe en marche. Nous chargeons un peu plus de 300 litres pour environ 250€. Ce n’est pas cher et nous avons peu consommé.
Alors que je quitte le quai des pêcheurs je découvre que mon pilote automatique vient de tomber en panne. Je pourrai me lamenter, me plaindre de mon manque de veine, pester, ou même rager alors que non, j’estime que j’ai énormément de chance, il aurait pu baisser les bras alors que nous étions au milieu des canaux. Il aurait alors fallu barrer à longueur de journées.
Sur un bateau l’état de panne est le seul état stable. L’état de bon fonctionnement est toujours un état précaire qui ne dure malheureusement pas très longtemps. Partant de cette constatation il est évident que le fait que mon pilote tombe en panne au port est une véritable chance.
Je vais maintenant devoir chercher la panne et réparer avant de repartir. Cette nouvelle donnée va bien entendu impactée la durée de l’escale. Pour l’instant je suis dans l’inconnu. Ce n’est qu’une fois la panne bien circonscrite que j’aurais une idée sur la suite des évènements.
Nous sommes de retour à midi passé sur notre bouée. Malheureusement, alors que nous finissons de déjeuner le propriétaire de celle-ci vient nous voir et nous demande 100 dollars par jour pour rester là ! Incroyable !
Aussi nous décidons de partir mouiller derrière le port de pêche. C’est bien abrité mais c’est à 20 bonnes minutes de marche du centre ville.
Wed, 08 Mars 2017 22:00:00 GMT - Une sale bobine 51°44S 72°31W
Wed, 08 Mars 2017 22:00:00 GMT - 51°44S 72°31W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 23h00 en France. A Puerto Natales
Bonjour à tous,
Quel temps pourri ! Un temps de mois de novembre avec une pluie froide et continuelle, une pluie qui mouille tout, une pluie pas sympa. Nous y avons déjà eu droit hier mais aujourd’hui c’est non stop depuis ce matin avec un vent d’Est inhabituel pour ces régions.
De plus je me retrouve seul à bord, seul après deux mois à trois, deux mois à partager des bons moments avec des copains. Forcément, même si j’adore être en solitaire, il y a une petite période où je dois m’adapter.
Du coup ce n’est pas la grande euphorie mais il y a Jacky et Juliette sur leur dériveur intégral. Ils parlent parfaitement l’Espagnol et ça m’aide. Puis Milo One arrive demain avec son équipage, on a vécu ensemble des bons moments à Ushuaia, j’ai hâte de les revoir.
J’ai passé ma journée d’hier sur le problème du pilote automatique. La panne est vicieuse, sa cause peut être mécanique, hydraulique ou bien électrique. De plus c’est une panne intermittente. Je démonte tout et multiplie les tests. Puis, quand arrive la nuit, je commence à y voir clair si je peux dire.
La bobine de l’électrovanne d’embrayage a un faux contact dans une de ses broches. Celle-ci bouge légèrement et je peux constater avec mon ohmmètre la présence du problème. C’est ennuyeux car à priori pas réparable.
Aussi je lance mon fils Didier sur le coup. Il a l’habitude et ce n’est pas la première fois qu’il doit s’activer afin de trouver une solution à l’un de mes problèmes. Il passe sa matinée sur Internet à la recherche de la pièce correspondante. Par ailleurs je commence à m’informer ici des possibilités qu’il y aurait de remplacer cet élément défectueux.
Ce n’est pas évident car on trouve plein d’électrovannes dans les machines agricoles, dans les engins de travaux public et d’une façon générale dans tous les engins à moteur. D’une part la plupart sont en 24V alors que dans les petits bateaux nous sommes en 12V.
D’autre part le fonctionnement permanent du moteur permet de n’être pas trop regardant sur la consommation électrique de la pièce. Sur un bateau, cette bobine est alimentée tant que le pilote automatique est sur « ON ». Bien que sa puissance soit de seulement 12W cela représente tout de même 24 Ampères sur 24 heures. C’est énorme pour un petit voilier.
Je comprends alors que je ne vais pas trouver une solution rapidement et que je risque de rester planté à Puerto Natales pendant un bon moment. Cet après-midi, je me dis que perdu pour perdu je peux tenter le coup d’essayer de réparer cette bobine.
Le bobinage est noyé dans un gros morceau de bakélite et les bornes également. Muni d’une scie à métaux, j’entreprends de découper avec beaucoup de précision la bakélite au droit de la cosse, côté extérieur. Puis, d’un autre trait de scie je libère un bon morceau de cette résine.
Apparaît alors le pied de la cosse. Celle-ci bouge légèrement dans son logement. Je la nettoie méticuleusement et tente de lui mettre un coup de fer à souder. Miracle, la cosse ne bouge plus et le contact est rétabli.
Je remonte la bobine, mon pilote fonctionne et je suis extrêmement content d’avoir réussi l’impossible. Je pense que cette réparation va tenir jusqu’à ce que je rapporte de France une pièce de remplacement. Il me restera à remonter le pilote une fois le beau temps revenu mais avant je vais en profiter pour lui administrer une bonne purge.
Cet après-midi, avec des rafales à 25 nœuds j’ai dérapé et failli me retrouver dans les bateaux de pêche alors que j’ai mouillé deux ancres. Pas facile, seul, de se sortir de ce pétrin. J’espère que le vent va se calmer un peu car je n’ai pas envi de passer la nuit sur le pont.
Sun, 12 Mar 2017 22:00:00 GMT - Les équipiers 51°37S 72°40W
Sun, 12 Mar 2017 22:00:00 GMT - 51°37S 72°40W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 23h00 en France. A Puerto Consuelo
Bonjour à tous,
Mais quelles passent vite ces journées ! Déjà 4 jours depuis mon dernier post. Non, je ne vous ai pas oublié, j’ai l’impression de courir sur un tapi roulant. Je cours et pourtant rien n’avance.
A chaque escale j’ai l’impression d’être dans un tunnel, un obstacle me barre le chemin et avant de pouvoir avancer il faut résoudre ce problème. Après l’opération chirurgicale de ma bobine de pilote automatique j’ai dû m’occuper de l’annexe.
Dans les canaux de Patagonie l’annexe est un élément du bord des plus importants, je dirais même qu’une annexe en bon état est capitale pour la sauvegarde du bateau lui-même. En arrivant dans les mouillages le soir, même si le vent piaule, il faut être capable de porter les amarres à terre afin de sécuriser le bateau.
Plusieurs des bateaux que j’ai rencontrés emportent deux annexes. Pour ma part j’ai surveillé la mienne comme le lait sur le feu. Malheureusement il y a les équipiers. C’est bien un équipier, c’est sympa, ça fait la conversation et surtout j’ai plaisir à lui faire la cuisine.
Mais, c’est également une énorme source de soucis. L’équipier moyen, par négligence, par manque de concentration, par manque d’attention, par manque de réflexion ou par inexpérience ne prend pas soin du matériel, est négligent, ne réfléchit pas, n’essaie pas de comprendre le matériel. Je peux paraître un peu dur mais c’est l’expérience qui parle.
Le résultat est qu’a chaque fois du matériel est perdu, endommagé, abîmé, détérioré, cassé. Hors, la pratique de la mer est, tout comme celle de la montagne, un sport à risque qui ne tolère aucune approximation.
Aujourd’hui c’est l’état de l’annexe qui m’a vraiment chagriné pour ne pas dire plus. Une rame avait été perdue à Bahia San Blas. Par une chance extraordinaire l’Armada nous l’a récupérée alors qu’elle était partie à plusieurs centaines de mètres. Puis c’est le bouchon de gonflage de la quille qui a été détérioré, du coup on ne peut plus la gonfler et l’annexe se comporte comme une savonnette.
Mais, plus grave, dans le dernier mouillage une dame de nage a été cassée et l’autre gravement abîmée. Il est hors de question de reprendre le voyage dans les canaux sans un fonctionnement parfait des deux rames.
Pour vous la faire rapide, les clips de blocages n’ont pas été mis et les rames ont été utilisées ainsi en travaillant en porte à faux car à moitié sorties de leurs logements. Quelle connerie ! Casser du matériel à cause d’une telle négligence est inadmissible.
Quoi qu’il en soit j’ai encore une fois dû me creuser afin de trouver une solution. Ce n’était pas facile car à A Puerto Natales on ne trouve rien. J’ai dû me débrouiller avec les moyens du bord, percer les dames de nages et les renforcer par de longues vis. Maintenant que c’est réparé, je me sens un peux mieux et ma colère s’estompe.
Vendredi nous avons accueilli Milo One. Comme c’était l’anniversaire de Sabrina le 6 et le mien le 8, nous avons fait une grande fête. C’était très sympa de se revoir. Ce soir nous sommes ensemble à Puerto Consuelo où nous sommes venus nous abriter.
Malgré l’abri mon ancre vient de déraper dans des rafales à 40 Nœuds. Celle de Milo One également. Nous allons certainement passer une nuit pas trop tranquille même si l’alarme de mouillage est enclenchée.
J’espère repartir mardi car les prévisions météo sont favorables.
Tue, 14 mar 2017 22:00:00 GMT - En route pour Puerto Eden Dans le canal Valdés 52°02S 72°58W
Tue, 14 mar 2017 22:00:00 GMT - Dans le canal Valdés 52°02S 72°58W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 23h00 en France.
Bonjour à tous,
Avec mon copain Jacky nous voici partis pour Puerto Eden. Nous avons remonté l’ancre ce matin à 6h30 et avons quitté Puerto Consuelo et l’Estéro Eberhardt pour retourner à Puerto Natales.
Ce mouillage restera plein de souvenirs pour moi. Tout d’abord l’endroit est absolument merveilleux. Le paysage est splendide. Le Capitaine Herman Eberhardt y a créé une hacienda à la fin des années 1800. Aujourd’hui elle fonctionne toujours et nous avons rencontré le responsable actuel, Monsieur Eberhardt, descendant du fameux Capitaine qui a donné son nom à de nombreuses rues dans les villes de Patagonie.
Aujourd’hui on y élève des moutons bien sûr mais également beaucoup de chevaux et la baie est remplie de ces élégants cygnes blancs à cou et tête noir si particuliers à la zone de Puerto Natales. On y voit également des flamants roses et de nombreux autres oiseaux, oies, canards …
Et puis un autre grand souvenir restera imprimé par cette nuit blanche de folie avec des vents dépassants les 40 N et les ancres qui chassent. Malgré tout, cela s’est calmé un peu dans la journée et nous avons pu appeler un taxi afin de régler les derniers détails de notre voyage, plein de gaz, obtention du fameux « Zarpe » qui nous autorise à rejoindre Puerto Eden, avitaillement en tous genres…
Nous avons effectué un dernier mouillage devant Puerto Natales vers 9h30 pour nous rendre en ville, récupérer nos vêtements à la « Laundry », dire adieu à l’autre Jacky et à Juliette puis faire l’avitaillement de produits frais. Ensuite, après un rapide déjeuné nous avons remonté l’ancre et pris la direction du « Golfo Almirante Montt ».
Notre destination est Puerto Eden à environ 250 Miles d’ici et nous faisons la route à deux bateaux. Nos amis de Milo One ont relevé leur ancre en même temps que nous et nous allons nous suivre un moment. C’est encore une autre aventure car en générale je trace la route seul.
J’ai finalement bien aimé Puerto Natales. J’y ai trouvé des restaurants super et l’ambiance apportée par tous ces randonneurs des Torres Del Pennes est sympathique. Dommage que rien n’est prévu pour les petits bateaux et que le mouillage n’est pas sûr car le détour vaut vraiment le coût.
Nous attaquons maintenant le Canal Valdés. En effet, étant passé par l’Angostura White (les rapides) en venant, j’ai envie de voir également l’Angostura Kirk. C’est le deuxième goulet d’étranglement connectant les eaux d’Ultima Esperanza à la mer. Ici également le courant peut être extrêmement violent mais nous sommes sur de touts petits coefficients.
Le climat est très changeant. Nous sommes partis ce matin sous la pluie et sans visibilité puis la journée a été très belle mais ce soir le mauvais temps revient. Heureusement il n’y a pas de vent.
Olivier n’étant plus là j’ai beaucoup moins de temps pour moi, et surtout beaucoup moins de temps pour écrire car il s’occupait entièrement de la navigation. Je lui faisais une confiance absolue et c’était confortable. Cela me permettait de cuisiner de bons petits plats roboratifs car, avec le climat de la région, il faut pouvoir lutter contre le froid.
Je vous laisse là car nous approchons des rapides Kirk et il va falloir s’occuper activement du bateau.
Wed, 15 mar 2017 22:00:00 GMT - Navigation de nuit en Patagonie 50°39S 74°40W
Wed, 15 mar 2017 22:00:00 GMT - 50°39S 74°40W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 23h00 en France. Canal Innocentes
Bonjour à tous,
Les rapides tant redoutés sont au repos ce mardi soir. Grâce aux précieuses informations de Pierre-Yves, nous passons l’Angostura Kirke au moment de l’étale de pleine mer. Pas le moindre petit tourbillon, pas de Whirpools, pas d’Eddies, juste le plaisir de suivre les alignements pour embouquer ce passage difficile.
Mais celui-ci donne accès aux canaux insérés au milieu des hautes montagnes et nous retrouvons immédiatement l’ambiance si particulière que nous avons connue avec Olivier et Nico. Pluie, vent, nuages bas, c’est ici que les canaux de Patagonie ont forgé leur réputation.
Comme nous sommes en forme, que la lune est pleine, que la météo est favorable, que le balisage effectué par l’Armada est excellent et que les canaux à emprunter sont large nous avons décidé de faire une navigation de nuit. Je vous en ai déjà souvent parlé, j’adore les navigations de nuit, c’est plus compliqué. Ce n’est pas une addiction mais presque.
A Puerto Natales j’ai rechargé sur mon téléphone la toute dernière version des cartes marines Navionics pour rejoindre Puerto Montt. Et puis naviguer de nuit dans les canaux c’est assez facile avec le radar. Il délimite clairement chacun des bords, il suffit de naviguer au centre. Par contre la zone de garde indispensable ne peut être activée que dans des canaux assez larges.
J’ai été étonné par le nombre de bateaux rencontrés. Nous n’avons pas croisé de voiliers mais le festival à commencé lorsque nous nous sommes fait rattraper juste après le Kirke par le ferry qui assure la liaison entre Puerto Natales et Puerto Montt. Puis nous avons vu plusieurs petits navires de transport locaux. Ils sont étonnants avec leur passerelle tout à l’avant afin de pouvoir charger par l’arrière grâce à une porte qui s’ouvre comme un ferry.
Mais le clou du spectacle a été de croiser l’énorme, le monstrueux, le mythique Rainbow Warrior lui-même. Quel dommage qu’il fasse nuit et qu’à ce moment la lune soit cachée. Il possède deux énormes mâts bipodes et j’aurais bien aimé pouvoir le contempler de jour et le photographier.
Jacky doit assurer le premier quart. Mais je n’arrive pas à dormir, le sommeil ne vient pas et je reste à l’assister. Vers une heure il rejoint sa couchette et je retrouve l’ambiance des navigations difficiles en solitaire. Un problème de connexion oxydée oblige à réarmer le pilote régulièrement. Je solutionnerais ce problème à la lumière du jour.
En attendant je me lève une soixantaine de fois dans la nuit et dans ce carré où la température ne dépasse pas les dix degrés c’est à chaque fois une épreuve. Toutes les alarmes sont actives et je veille en m’évaporant régulièrement quelques minutes.
Cela ne dure jamais bien longtemps car l’alarme stridente me jette de la bannette sur le plancher glacé. Il faut ensuite arriver à refaire un emplacement douillet et chaud sous le duvet. Malheureusement dès que je me sens bien l’alarme retentie à nouveau.
A quatre heure Jacky vient me remplacer mais je préfère qu’il retourne sous la couette car ce n’est pas une épreuve pour moi, j’aime trop ces moments de navigation intense. Et puis je souhaite qu’il soit en forme au matin si j’ai trop envie de dormir. Après le petit déjeuner, le canal est large, le pilote bien veillant et j’arrive à dormir une heure d’une seule traite. Je suis en pleine forme.
Nous remontons maintenant le canal Sarmiento, les paysages ont beaucoup changés. Il s’agit de moyennes montagnes et d’îles. Nous sommes à l’Ouest de la cordillère et le temps est plutôt clément.
Puis le paquebot de croisière Celibrity Infinity nous dépasse, puis c’est un gros vraquier, puis c’est le ferry de Navimag. En fait nous sommes sur une véritable autoroute, je voulais visiter un coin sauvage, ce n’est pas gagné.
A 18 heures, après le passage de l’angostura Guia nous nous rapprochons de Milo One et étudions ensemble les options qui s’offrent à nous. La météo prévoit un bon coup de Nord demain. Aussi nous décidons de faire route cette nuit malgré le vent qui va se renforcer un peu afin d’éviter d’être bloqués ici plusieurs jours.
Thu, 16 mar 2017 22:00:00 GMT - Adieu les cinquantièmes Sud 49°52S 74°27W
Thu, 16 mar 2017 22:00:00 GMT - 49°52S 74°27W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 23h00 en France. Caleta Shinda
Bonjour à tous,
Fini les cinquantièmes hurlants, nous venons de franchir la fameuse ligne qui les sépare des quarantièmes rugissants. Je ne vais pas m’en plaindre mais je n’ai pas l’impression d’avoir entendu plus que les quelques gémissements d’un petit chiot.
J’ai quand même l’impression que le temps change et que progressivement la température se réchauffe et la pluie diminue. Nous sommes tout de même 368 Miles plus au Nord que le Cap Horn, environ 650 kilomètres, cela produit forcément un climat différent.
Nous avons encore fait route toute la nuit, rapidement et agréablement en première partie de nuit et plus difficilement en seconde partie. La remontée du Canal Inocentes est un régal. La lumière de cette soirée est magnifique et naviguer côte à côte avec un bateau ami un vrai bonheur.
Mais le vent du Nord, de face pour nous, forcit progressivement. En s’associant au courant contraire ils réduisent notre vitesse de progression d’une façon importante. Lorsque nous entrons dans le Canal Wide les conditions se sont bien dégradées et notre vitesse fond évolue entre 1,5N et 2,5N avec un régime moteur pas loin du maximum.
Il est quatre heures du matin et l’électronique de bord s’est remise à faire des siennes, m’obligeant à me lever en permanence. Et puis il y a cette alarme collision fantôme. Je sors dans le cockpit sans rien voir.
Un peu plus tard, j’entends un grand frottement sur le côté tribord de la coque. Cela part de l’avant et va jusqu’au couple maximum. Qu’est-ce ? Une barque de pêche ? Impossible dans ce mauvais temps. La glène d’une aussière passée par-dessus bord ? Beaucoup plus vraisemblable.
Vite, je sors du duvet et malgré le froid je me précipite dehors, dans le cockpit. J’aperçois une grande tache blanche un peu sur l’arrière. Je cogne de grands coups au panneau de pont pour réveiller Jacky et en même temps je prends la main sur le pilote pour faire effectuer un 180 degrés à Harmattan. En remontant un peu sur la tache blanche nous découvrons avec stupeur un très gros morceau de glacier. Quelle chance de ne pas l’avoir percuté de face !
Une heure et demi plus tard, l’alarme collision retentie à nouveau. L’écho est tout petit. Je me précipite à l’extérieur et découvre un autre morceau de glacier. Il est grand comme un petit bateau, d’une dizaine de mètres carrés de surface et il dépasse de l’eau d’environ deux mètres ! Il doit peser des tonnes. Quel endroit dangereux !
J’ai maintenant hâte que le jour se lève afin de nous mettre à l’abri et d’attendre une accalmie de la météo. Nous embouquons l’Estèro Cage à 8 heures. Très vite tout se calme et, alors que dans le Wide le vent souffle à 25N établie, ici l’anémomètre a du mal à afficher 2N. Je jette l’ancre dans la Caleta Shinda à 9h et pour la première fois Jacky s’occupe de mettre en place les longues amarres.
Qu’il est bon de prendre du repos bien à l’abri, au fond de notre Caleta.
Fri, 17 mar 2017 20:00:00 GMT - Des sites grandioses 49°21S 74°05W
Fri, 17 mar 2017 20:00:00 GMT - 49°21S 74°05W
17h00 heure du bord, 20h00 TU et 21h00 en France. Seno Eyre Bonjour à tous,
Qu’ils sont magiques ces moments ! Ce sont de véritables perles de vie. Merci la nature de m’offrir des sites aussi grandioses, des vues à couper le souffle, des paysages de carte postale. Qu’ai-je fait pour mériter tout cela ? A quoi correspond cette récompense ?
Merci également à cet homme, merci à cette famille que je ne connais pas. Ils m’ont permis d’avoir une deuxième vie toute aussi intense en m’offrant ce rein. Bien sûr j’aurais très certainement pu faire ce parcours en étant dialysé mais dans des conditions beaucoup plus compliquées avec un énorme stock de poches.
Ce matin le monde nous appartient, le temps est absolument magnifique, le ciel tout bleu, le soleil éclatant. Le Canal Wide est un véritable lac et les paysages qui s’offrent à nous sont somptueux. Au premier plan cette étendue d’eau d’un bleu profond donne un sentiment de calme intense. Sur notre tribord le Seno Penguin est recouvert d’une étrange couche de nuages blancs de seulement quelques mètres d’épaisseur.
Au second plan des montagnes de granit de moyenne altitude ont des formes imposantes. On voit bien ici que la création du monde a dû être quelque chose d’énorme. Par ci, par là des nuées légères sont accrochées à mi pente des vallées. Et puis au plan suivant les pics enneigés, les champs de neige et les glaciers étincellent sous cette lumière aveuglante. Trop beau ! Inoubliable ! Quelle peut être belle cette Patagonie !
Comment vous faire partager cette beauté ? Comment vous transmettre ces émotions intenses que j’éprouve ? C’est difficile, voir impossible. Aucune photo ne pourra jamais capter la magie de ces instants.
A 13 heures nous quittons le Canal Wide pour entrer dans le Canal Icy. Malgré son nom, plus aucune trace de glace, le coup de vent de nord d’hier l’a purgé de tous ses growlers.
A 14h30 nous entrons enfin dans le Seno Eyre. C’est un cul de sac d’environ 20 Miles de long terminé par l’énorme Ventisquero Pío XI (Glacier Pie XI). Ce pape est le but essentiel de notre remontée entre Puerto Natales et Puerto Montt. C’est l’un des glaciers les plus larges de Patagonie. Avec ses 50 mètres de haut et 3,5 kilomètres de front il égale presque le Perito Moreno.
Au mois de Novembre dernier la balade en bateau au pied de ce glacier argentin m’avait beaucoup plu mais s’approcher d’un tel mur de glace avec mon propre bateau promet d’être un moment de vie exceptionnel. Giorgio écrit « The scenery is majestic and the close approach with your own boat … conjures up emotions equalled only by a journey to Antartica »
Plus nous remontons ce très large bras de mer (4 km) et plus la couleur de l’eau prend cette teinte si particulière propre à l’eau de glacier. J’adore ce vert pale un peu laiteux, il évoque toujours pour moi les paysages somptueux et sauvage de haute montagne.
Le coup de vent d’hier a nettoyé également ce canal habituellement encombré de growlers. On a l’impression de remonter la Seine entre Le Havre et Rouen précise Jacky qui est originaire de l’endroit.
Nous approchons du glacier, nous sommes maintenant accompagnés par trois beaux dauphins de Commerson. La lumière est belle, nous allons peut-être pouvoir approcher la falaise de glace ce soir. Il faut maintenant que je commence à veiller les growlers.
Sat, 18 mar 2017 19:00:00 GMT - Le Ventisquero Pío XI 49°08S 74°26W
Sat, 18 mar 2017 19:00:00 GMT - 49°08S 74°26W
16h00 heure du bord, 19h00 TU et 20h00 en France. Puerto Eden
Bonjour à tous,
Je viens juste d’envoyer mon post lorsque, en plein sur la trajectoire d’Harmattan, apparaît un glaçon qui irait parfaitement dans un verre de 10 000 litres de Pastis. Je donne trois degrés de plus au pilote pour l’éviter et sors l’appareil photo. Lorsque je zoom, surprise, il est accompagné de trois jeunes phoques joueurs. Qu’ils sont mignons !
Nous arrivons bientôt près du glacier Pie XI. J’approche doucement en évitant les plus gros blocs de glace et en surveillant en permanence le sondeur. Mon ancre traîne dans l’eau afin de parer les chocs contre les plus petits glaçons. Mais quelle est cette barre marron au pied de la muraille de glace ?
Malheureusement cette merveille de la nature est, elle aussi, victime du réchauffement climatique. Le glacier a reculé. Il ne trempe plus directement dans la mer que sur une petite partie, sur tout le reste de sa largeur une bande de roches vient gâcher la photo.
Du coup je suis un peu déçu mais pour Jacky qui voit ainsi de près un grand glacier pour la première fois l’instant est magique. Des grondements se font entendre et soudain, après un coup de tonnerre et dans un grand fracas, un pan de la falaise de glace s’écroule dans la mer.
Les fonds remontent très fortement et je n’ose pas m’approcher plus près pour ne pas risquer de talonner sur une roche de granite. Nous longeons ainsi le pied du glacier au milieu de blocs de glace de toutes dimensions avant de rejoindre la Caleta Sally qui se trouve à moins de 3 Miles. La nuit est calme et reposante.
Jacky va larguer l’amarre à terre et je remonte l’ancre à 7h30 alors que le jour commence juste à se lever. Le ciel est sans nuage et une belle lune éclaire la scène. Lorsque nous arrivons à la sortie du Seno Eyre vers 11 heures, je dois réduire drastiquement les gaz et faire trainer l’ancre car l’embranchement est encombré de milliers de blocs de glace de toutes dimensions poussés là par le léger vent nocturne.
Nous embouquons maintenant le Canal Grappler puis le Paso Del Indio. Le temps est magnifique, l’eau qui n’est plus encombrée de glaçons a pris plusieurs degrés et le soleil nous réchauffe enfin. Encore une fois le spectacle est grandiose sous ce ciel d’un bleu si lumineux.
Nous déjeunons dans le cockpit, sous les plexis il fait vraiment chaud maintenant. Que c’est bon ! Ce matin, il faisait exceptionnellement froid, après avoir remonté l’amarre et l’ancre qui avaient trempées toute la nuit dans de l’eau à 6° nous avions l’onglée. Dans le bateau nous allons atteindre 16 degrés, nous sommes en bras de chemise.
A 15h20 nous commençons à apercevoir au loin le village de Puerto Eden. Nous aurons réalisé ce soir en 5 jours le tiers du parcours entre Puerto Natales et Puerto Montt.
Sun, 19 mar 2017 22:00:00 GMT - Puerto Eden 49°08S 74°26W
Sun, 19 mar 2017 22:00:00 GMT - 49°08S 74°26W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 23h00 en France. Puerto Eden
Bonjour à tous,
Puerto Eden est véritablement un petit village de bout du monde. Comment des humains peuvent-ils continuer à vivre ici ? Il n’y a rien, absolument rien.
Avant la Marea Roja, la Marée Rouge, on vivait ici essentiellement du commerce des moules géantes. La population avoisinait alors les 300 habitants. Mais en 1972 tous les mollusques bivalves ont été atteints par une algue microscopique, un phytoplancton qui, une fois ingéré, provoque la mort par paralysie respiratoire en moins de 24 heures.
Aujourd’hui la population a été réduite de moitié et l’école du village n’est fréquentée que par 9 enfants. Pour que vous compreniez bien, il faut avant tout situer géographiquement l’endroit.
Puerto Eden se trouve en plein milieu des canaux de Patagonie, les localités les plus proches sont à environ 500 kilomètres au Sud par les canaux la ville de Puerto Natales (dont dépend administrativement le village). Puis, environ à la même distance par les canaux et le golfe de Penas, le gros bourg de Puerto Aguirre.
Un poste de l’Armada est installé un peu en dehors du village. Les militaires y sont mutés pour deux ans. Il va sans dire que les derniers mois sont extrêmement difficiles tant ils attendent la délivrance du retour à Valparaiso.
Il n’y a ni route ni chemin, donc aucun engin terrestre pour se déplacer. Par contre on peut voir beaucoup de barques de pêche. Le village s’étend sur le littoral fortement découpé d’une petite péninsule de l’île Wellington. La seule voie de communication est un chemin en planches de bois et pilotis qui longe la mer et les habitations sur environ 1,5 kilomètre.
Il n’y a pas réellement de maisons mais des baraques en tôles ou en bois. Un terminal de ferry a été installé récemment et une « agence de voyage » vend des billets pour Puerto Natales. Mais à qui vend-elle ses billets ? Il y a une poste, l’Armada, les Carabiniers, une école, une construction qui fait lieu de culte, 3 petits magasins de quelques mètres carrées chacun baptisés pompeusement « Supermercado ».
Une cabane au centre du village est assez bruyante, c’est le groupe électrogène qui fourni l’électricité à toute la population. Mais les Carabinier ainsi que l’Armada ont leur propre groupe. Un autre groupe sur la colline permet d’alimenter des antennes. On est ici connecté au monde et à Internet par GSM mais également par le WIFI dont l’antenne se trouve dans l’école.
Le groupe du village est coupé (et donc le wifi également) entre midi et 17h ainsi que la nuit. Collège et lycée étant bien sûr inexistants, il n’y a pas d’adolescents en dehors des périodes de vacances. J’ai aperçu deux ou trois jeunes enfants mais il faut bien reconnaître que la vie ici n’est pas très gaie. Seule une gamine faisait du roller sur la dalle du terminal de ferry.
En arrivant hier nous avons retrouvé nos amis de Milo One, Yvan (le terrible), Sabrina, Oscar, Clémence et Aymeric. Nous reprenons la mer demain matin ensemble pour aller voir le Glacier Iceberg qui se trouve sur la route de Puerto Aguirre, notre prochaine étape.
Encore une fois il faut noter que sur trois voiliers en escale à Puerto Eden, trois sont Français !
Mon, 20 Mar 2017 22:00:00 GMT - Le Seno Iceberg 48°43S 74°13W
Mon, 20 Mar 2017 22:00:00 GMT - 48°43S 74°13W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 23h00 en France. Seno Iceberg
Bonjour à tous,
Encore une fois nous allons faire un bout de route ensembles. Yvan a relevé son ancre un peu avant 8 heures et nous allons suivre Milo One à portée de VHF. Vite, quelques derniers coups de téléphone gratuits avant de perdre définitivement le signal GSM de Puerto Eden.
C’est une navigation intéressante, nous attaquons maintenant l’Angostura Inglesa, un étroit passage encombré d’îlots et de récifs qui relie le Paso Del Indio au Canal Messier. Il y a des feux, des cardinales, des bouées et des alignements. La route serpente ou plus exactement est constituée de multiples portions de lignes droites qu’il faut suivre scrupuleusement afin d’éviter tous les dangers.
Le courant est contraire et varie entre 1,1 et 2,6N mais à l’automne, au mauvais moment de la marée, il peut atteindre 8N. Ici comme dans beaucoup d’endroits dans les canaux, il est très difficile de connaître avec précision les heures d’inversion du courant tant elles dépendent de multiples facteurs tels que la pluviométrie et le vent.
Nous sortons de ce dédale à 11h30, nous sommes maintenant dans le Canal Messier. Il est très large et va nous conduire dans les jours qui viennent jusqu’à la Bahía Tarn, se trouvant à environ 80 Miles dans le Nord. Ce sera l’entrée dans le fameux Golfo de Penas tant redouté par les plaisanciers.
A 13h30 nous passons devant l’épave du grand cargo Cotopaxi. Le nombre d’épaves rencontrées dans les canaux depuis l’île des Etats est impressionnant. A 14h, bien qu’étant toujours dans le Canal Messier, nous franchissons brusquement une ligne séparant l’eau de mer de l’eau de glacier. Rien qu’à la couleur on peut deviner qu’un grand glacier se trouve à quelques miles.
Puis à 14h25 nous entrons dans le Seno Iceberg. L’eau est maintenant très épaisse, elle est extrêmement chargée en sédiments. A 15h35, après un coude du Seno nous apercevons le glacier qui se trouve encore à une dizaine de kilomètres, il est immense.
Lorsque nous arrivons au pied du géant le catamaran ami Milo One, un Catana 58 d’une taille imposante (les français mal embouchés du bateau Skol rencontrés à Puerto Eden jetaient méchamment «vous êtes venus avec votre maison ! ») parait minuscule.
Malheureusement ce glacier est également victime du réchauffement climatique, il n’est plus cette falaise de glace tombant dans la mer. A son pied apparait le granite. Nous pouvons tout de même l’approcher à quelques dizaines de mètres. C’est imposant, Jacky est ravi.
Nous avons énormément de chance encore une fois car le temps est idéal, le soleil brille et les photos seront belles. Ce soir nous allons mouiller dans la Caleta Yvonne, à la sortie du Seno Iceberg.
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 23h00 en France. Caleta Hale 47°56S 74°36W
Bonjour à tous,
Comme écrit le poète, « Il pleut dans mon cœur comme il pleut sur la ville ». Ce matin nous sommes en pleine séquence mélancolie. J’aime également ces moments où la tristesse envahie tout, ils servent de faire valoir à des journées comme celle d’hier.
Nous avons eu un temps magnifique, beaucoup de soleil, de la douceur, un vrai but pour la fin d’après-midi avec la visite à ce glacier impressionnant et encore une soirée avec nos amis de Milo One.
Mais ce matin nous nous levons dans la grisaille. Il ne fait pas vraiment moche, il ne pleut pas mais tout est gris, tout est triste, le temps est bouché, la visibilité moyenne. Nous remontons le Canal Messier avec un peu de courant contre, un peu de mer contre et un peu de vent contre.
Ce n’est pas la galère, non. C’est juste pas souriant, pas gai, sans couleur, sans objectif excitant, il faut remonter ce large canal pour atteindre ce soir le golfe de Penas. Yvan en a mare des canaux, aussi il va remonter jusqu’à Chiloé par l’océan alors que nous allons reprendre les canaux après avoir traversé le golfe. Nous espérons nous retrouver à Chiloé dans une semaine.
Heureusement il y a des occupations à l’intérieur. Je m’active à préparer une potée avec saucisses fraîches et fumées. A Puerto Natales j’ai chargé des steaks hachés congelés, des blancs de poulet congelés, des saucisses et des œufs. Merci à mon congélateur de conserver toute cette nourriture car mon frigo est en panne.
Cet après-midi les choses ne s’arrangent pas, on a même un vent de 15N en plein dans l’axe, sur l’avant. C’est ennuyeux car avec ce vent et la mer qu’il lève la vitesse réelle n’est que de 3,5N alors que le régime moteur est assez soutenu. Le problème est la consommation de gasoil.
En effet, j’ai découverts avec stupeur à Puerto Eden qu’un de mes deux réservoirs additionnels était vide ! Quelle en est la cause ? Je ne sais pas. Une inattention de ma part, une erreur, une fuite ?
Quoi qu’il en soit nous n’avons acheté que 120 litres de gasoil car il était au double du prix normal. Mais il me manque toujours les 100 litres du réservoir vide. Je fais donc très attention à la consommation et remonter le vent et la mer au moteur n’est pas du tout économique.
Nous sommes mouillés ce soir à une dizaine de Miles du golfe de Penas et nous repartirons demain matin si la météo le permet pour un non stop de 160 Miles avant de retrouver l’abri des canaux en milieu de journée jeudi.
Wed, 22 Mar 2017 22:00:00 GMT - Un petit tour dans l’océan Pacifique 47°09S 75°23W
Wed, 22 Mar 2017 22:00:00 GMT - 47°09S 75°23W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 23h00 en France. Golfe de Penas Bonjour à tous,
Soudainement, à 7h30, un cri explose dans la petite et toute mignonne Caleta Hale perdue dans cette nature sauvage et hostile « ROOOOXAAAAAAAAAANE ! »
La journée démarre fort avec l’invité de la matinale sur Harmattan FM. Il s’agit bien entendu de The Police. Existe-t-il une meilleure façon de lever l’équipage ? Suivent bientôt « Can’t stand losing you » puis « So lonely ».
Hier j’ai enfin pu faire de l’eau avec le dessalinisateur, la récompense est une bonne douche bien chaude qui me met en pleine forme. L’ancre est relevée sur l’énorme « Message in the bottle » avant « Walking on the moon ». La musique est un peu forte mais c’est tellement bon.
Quelle différence avec la journée d’hier ! J’adore les opposés, j’adore le changement, j’adore le balancier de l’horloge, j’adore les contraires. Ce matin la nature est calme et reposée, le plan d’eau est uniformément plat, aucune houle ne vient le déformer. Le vent est quasiment nul et Harmattan file à 5,8N à mi régime moteur.
Un peu avant 9 heures, avec le sublime « Every breath you take » un soleil timide au départ commence à apparaître au dessus de la montagne puis très vite il devient un peu plus gaillard. Tout change, c’est de moins en moins le grand Sud. Ce matin il fait extrêmement doux, la température dans le bateau est de 15 degrés aussi j’ouvre tout en grand pour aérer l’intérieur.
Il faut bien reconnaître que le Beagle et son « Brazo Noroeste » bordé de glaciers ainsi que le Magellan sont très loin maintenant, sur une autre planète, à des années lumières. Nous sommes vraiment à la sortie des canaux de Patagonie. Même s’il nous reste encore un bon bout de route avant Puerto Montt le climat est totalement différent du grand Sud et ce n’est plus aussi rude.
Vers 11h nous sortons réellement des canaux pour pénétrer dans le Golfo de Penas, autrement dit dans l’Océan Pacifique. Une méchante houle oubliée depuis le passage du Cap Horn qui gène un peu notre progression nous y accueille. Nous sortons la grand voile pour stabiliser le bateau mais le vent de face à 8N ne nous sert à rien.
Par contre pour réaliser le repas il faut ressortir les pinces à casseroles. Après une heure dans la cambuse je ressors un peu barbouillé, il va falloir se réhabituer. Au loin les montagnes sont couvertes de nuages mais ici, en mer, c’est le grand ciel bleu. Je retrouve un peu l’ambiance des grandes traversées.
Avec ce bateau qui bouge dans tous les sens l’après-midi est un peu longue. Nous allons naviguer de nuit pour rentrer à nouveau dans les canaux demain après-midi. Nous emprunterons le premier canal navigable, en passant par la Bahia Anna Pink.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour Jean-Louis, et l’équipage, heureux de lire que tout va bien. Je suis avec 2 touristes Corses a Puerto Williams (puis retour a Ushuaia avec eux demain). En arrivant a Puerto Williams j’ai eu la surprise de voir le voilier Petruchka...il recoivent leur pompe a injection refaite demain. Mes nouvelles sont que j’ai été 11 jours a l’ile des états avec 4 femmes a bord dont Vanina qui est maintenant ma copine ; merci a Nico. A part l’experiance Tempete au retour, qui m’a fait des jours et des jours de réparation de grande voile, en plus de la capote de roof c’était SUPER. Autre nouvelles c’est que le seul Catamaran qui était mouillé a Ushuaia le LADY LAURA, a eu une panne de moteur sur le chemin de puerto montt vers Punta Arenans, pour finir échoué, les 2 occupants Espagnoles ont été secourus par le Yagan (le ferry qui fait Puerto Williams, Punta Arenans, une fois par semaine)" Envoyé par johnny zeisner voilier AMARANTE le 24-03-2017 à 03:18
Thu, 23 Mar 2017 22:00:00 GMT - La fin du grand Sud 45°48S 74°23W
Thu, 23 Mar 2017 22:00:00 GMT - 45°48S 74°23W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 23h00 en France. Caleta Mariúccia
Bonjour à tous,
Je suis un peu amorti ce matin. Je viens de passer une nuit blanche pour surveiller Harmattan qui progressait le long de l’énorme falaise de la « Peninsula de tres Montes ». En pleine mer je peux dormir car tous mes systèmes d’alarme sont en surveillance mais en longeant la terre à 2 ou 3 miles ce n’est pas possible. Trop dangereux !
Et malheureusement il faut faire le tour presque complet de cette monstrueuse péninsule. Comme son nom l’indique elle comporte trois monts, le plus grand, le « Co Yunque » atteint 1066m à 1 Mile de la côte et les fonds sont à -3000m à seulement 5 Miles de la côte !
Avec une mer mal rangée et entre 12 et 15N de vent en plein dans le nez la progression n’est pas facile. Heureusement, à 5 heures, lorsque j’arrive de l’autre côté de la péninsule la route me conduit à travers un grand plan d’eau dégagé sur une quarantaine de Miles et je peux aller me reposer. Comme un bonheur ne vient jamais seul, le vent devient portant et Harmattan se met à gambader joyeusement.
Après déjeuner nous sommes rattrapés par l’Evangelistas de la compagnie Navimag. Il assure deux fois par semaine l’aller et retour entre Puerto Montt et Puerto Natales. Cela fait déjà plusieurs fois que nos chemins se croisent et nous nous connaissons. Mon frère et ma belle-sœur l’ont emprunté il y a environ deux mois.
Il envoie plusieurs grands coups de sirène PFFFFOOOOOOONNNNN alors que je le salut en retour de plusieurs coups de klaxon tuuuuueeeettttt. Le canal est étroit, il nous double à quelques dizaines de mètres seulement. Comme il fait beau tout le monde est dehors.
Les appareils photos crépitent des deux côtés. Les passagers nous font des grands signes, les hommes d’équipage également. Même les officiers sortent et vont au bout de l’aileron de passerelle en agitant frénétiquement les deux bras levés.
Le grand Sud est définitivement dans les rétroviseurs, cet après-midi la température monte à 21 degrés dans le carré. Comme c’est bon ! Après le golfe de Penas, nous commençons à entrevoir l’arrivée, à pouvoir donner une date.
Et puis, je dois bien le reconnaître, cela fait deux mois et demi que je suis parti, j’ai ma dose d’aventures, j’ai ma dose de bateau. Ma famille commence à me manquer, je manque à mes proches et j’ai maintenant envie de retrouver mon autre vie, celle du clan familiale, celle du travail, celle de ma maison.
Nous affichons ce soir 174 Miles au compteur alors que nous mouillons l’ancre dans la Caleta Mariúccia qui se trouve sur le Canal Abandonados, lui-même non cartographié. L’endroit est encore une fois sauvage, calme et grandiose et le temps magnifique de cette fin d’après-midi le rend encore plus beau.
Fri, 24 Mar 2017 22:00:00 GMT - Fini l’isolement 45°17S 73°29W
Fri, 24 Mar 2017 22:00:00 GMT - 45°17S 73°29W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 23h00 en France. Canal Pilcomayo
Bonjour à tous,
Ce matin la route est sinueuse et comme la cartographie n’est pas très précise il faut être en permanence dans le cockpit pour surveiller la navigation en essayant d’estimer les distances afin d’éviter hauts fonds et rochers sournois à fleur d’eau.
Et il fait froid. Il n’y a pas de vent mais la seule vitesse du bateau suffit à nous glacer et nous geler les doigts. Qu’il est bon de se réfugier régulièrement à l’intérieur du bateau, dans le carré où la douce chaleur d’hier ne s’est pas encore totalement évanouie. Une bonne tasse de café brulant réchauffe les mains engourdies.
Nous traversons maintenant une région où les journées sont agréables mais où les petits matins et les soirs sont très frais. Les paysages ont beaucoup changées. Nous sommes dans une région de petites montagnes, il pleut beaucoup moins, il fait plus chaud et la végétation est luxuriante.
Le moindre rocher est surmonté d’arbustes et comme nous sommes entourés de multiples îlots nous avons un peu l’impression d’être en Thaïlande. Il n’y a absolument pas de vent, la mer est lisse et nous avons beaucoup plus le sentiment de convoyer un bateau que de faire une navigation dans les « difficiles » canaux de Patagonie.
Encore une fois nous avons pu déjeuner dans le cockpit. Avec le soleil le temps s’est réchauffé et même si le fond de l’air reste frais il fait bon sous les plexiglas. Signe que tout a changé, nous trouvons sur notre route de nombreux élevages de saumons.
Ils sont à chaque fois équipés d’un véritable petit immeuble flottant qui, sur trois niveaux permet de loger le personnel et le matériel. Apparemment tout le confort existe à bord, des paraboles permettent les communications et la réception de la TV, des éoliennes et des panneaux solaires produisent l’électricité mais très certainement des groupes électrogènes également.
Par contre nous ne voyons presque plus d’animaux. Où sont passés tous les oiseaux et tous les mammifères marins que nous croisions en permanence plus au Sud ? Nous avons vu trois dauphins ce matin, quelques cormorans, des pétrels mais ce n’est plus du tout l’abondance rencontrée dans le Beagle ou le Magellan.
Puis, en milieu d’après-midi on peut apercevoir de temps en temps une maison isolée sur la côte avec parfois une grande barque de pêche. Nous rentrons progressivement dans la civilisation, la nature devient de moins en moins sauvage.
La végétation change rapidement d’un jour à l’autre. Cette fin d’après-midi nous longeons de véritables forêts avec de très grands arbres. Et puis une grande trainée blanche dans le ciel bleu est formée par un avion de ligne, c’est vraiment le retour à la civilisation.
Nous arrivons ce soir à quelques miles de Puerto Aguirre. Nous allons passer la nuit dans une caleta et débarquer demain matin dans ce gros bourg d’environ 1200 habitants.
Sat, 25 Mar 2017 22:00:00 GMT - Perché sur un rocher 73°35’ 073 W
Sat, 25 Mar 2017 22:00:00 GMT - 73°35’ 073 W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 23h00 en France. Caleta Brooks 44°43’ 591 S 73°35’ 073 W
Bonjour à tous,
A l’aube, dès que nous sortons de Puerto Rosita où nous avons passé la nuit dans un cadre agréable et calme, nous apercevons les lumières de Puerto Aguirre. C’est un gros village qui comptait 1200 habitants en 2002. Pour rejoindre la petite jetée il faut slalomer entre les îles et les hauts fonds. Le marnage qui était assez faible jusqu’à présent commence à prendre des proportions importantes et comme nous sommes en basses eaux, la jetée dépasse de plusieurs mètres le niveau de l’eau.
Impossible de s’amarrer là. Mais j’avise sur le coté de la passerelle menant à la jetée un système d’escaliers descendants jusque au niveau de l’eau. Sur le côté des boudins en caoutchouc vont nous permettre d’amarrer et de débarquer.
J’explique à Jacky la manœuvre mais, alors que je suis naturellement doué en général, je me plante dans les grandes largeurs et Harmattan vient râper sur l’angle en béton de la jetée. Résultat : de grandes balafres sur le côté tribord de la coque ! Je suis fou furieux, je me traite de bourrin et m’en veux énormément d’avoir ainsi abîmé mon beau bateau.
Je souffre pour lui bien que cela ne soit pas si grave. Ce n’est pas la première éraflure mais j’espère que ce sera la dernière. Lorsque je rentrerais en France j’aurais du travail. Harmattan n’est pas un bateau de salon, il voyage et malheureusement, parfois le voyage est synonyme de coups et de blessures.
Nous débarquons et pendant que Jacky transfert le gasoil des bidons dans le réservoir principal je visite l’Armada. Je dois obtenir un Zarpe pour me rendre à Valdivia. Mais, contrairement au grand Sud où les risques liés à l’isolement et la rudesse du climat sont nombreux, ici c’est beaucoup plus facile. Le militaire se contente d’écrire une phrase à la main sur mon ancien Zarpe, d’un coup de tampon et d’une signature.
La cabane où est délivré l’or liquide qu’est le gasoil se trouve à 50 mètres du quai. Le prix est affiché, 1100 pesos le litre alors que le prix normal est de 550 pesos !!! Il en reste un peu dans le réservoir et Quellón, notre prochaine étape sur l’île de Chiloé ne se trouve qu’à environ 120 Miles. Aussi je décide de n’en prendre que deux bidons soit 40 litres.
La situation est étonnante car Puerto Aguirre est situé sur une toute petite île et la totalité des routes mises bout à bout ne doit pas dépasser les 5 kilomètres. Pourtant il y a un certain nombre de voitures, surtout de touts petits utilitaires d’ailleurs et les habitants viennent chercher du gasoil dans des vieilles bouteilles d’eau ou de boissons gazeuses.
Chaque client repart avec 1,5 litre de gasoil. Il en a peut-être pour la semaine ? Aussi, lorsque j’arrive avec mes deux bidons en demandant 40 litres le pompiste me déploie le tapis rouge. Il sort la calculette car elle est nécessaire pour calculer le coût de 40 litre à 1100 pesos. Lorsque je repars il me sert la main avec un énorme sourire.
Nous souhaitons déjeuner dans un restaurant mais comprenons vite que Puerto Aguirre est en perte de vitesse, une « maison » sur deux est à l’abandon et on nous explique qu’il n’y a plus assez de clients et que les restaurants sont tous fermés. Aussi nous décidons de reprendre la mer immédiatement car rien de sert de rester plus longtemps dans un endroit aussi terne.
Je décide de passer la nuit dans la Caleta Brooks. Mais encore une fois ce n’est pas le jour pour mon bateau. Le guide de Giorgio comporte une erreur, et Harmattan monte et se perche sur un énorme rocher qui se trouve en plein milieu de l’emplacement préconisé. Il est à -1,74m alors que je calle 2m. Nous essayons en vain de faire redescendre le bateau et il faut attendre que la marée fasse son œuvre.
Sun, 26 Mar 2017 22:00:00 GMT - Caleta Brooks 44°43’ S 73°35’ W
Sun, 26 Mar 2017 22:00:00 GMT - 44°43’ S 73°35’ W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 23h00 en France. Caleta Brooks
Bonjour à tous,
Rassurez-vous, la marée a fini par monter et, après deux heures d’attente Harmattan s’est remis à flotter nous permettant d’atteindre un autre mouillage dans cette même caleta. Ma crainte était que nous ne soyons pas déséchoués avant la nuit car l’endroit est très mal pavé et il fallait pouvoir rejoindre ce nouveau mouillage en évitant les autres dangers. Finalement tout s’est bien terminé.
Nous passons un dimanche pluvieux et venteux bloqués ici car je ne veux pas remonter le canal vent dans le nez, moteur à plein régime sans beaucoup avancer. La météo prévoit une nette amélioration à partir de demain matin et pour les jours à venir. L’idée est de partir demain au lever du jour afin d’atteindre la grande île de Chiloé mardi matin après 24 heures de navigation.
Chiloé est la deuxième plus grande île d’Amérique du Sud après la Terre de Feu. Elle est reliée au continent par une ligne de bacs avec des traversées très fréquentes et parcourue de routes importantes. La route australe passe d’ailleurs ici et se termine tout au Sud de Chiloé, à Quellón.
L’île a une forme rectangulaire avec une longueur de 180 kms du Nord au Sud et une largeur moyenne de 50 Kilomètres. Située entre l’océan Pacifique et la cordillère des Andes, elle subit un climat océanique sur sa partie Ouest. Séparée du continent par le canal Chacao, la partie Est est dotée d’un microclimat agréable.
La densité de population est de 40 habitants au kilomètre carré, nous allons donc retrouver pleinement la civilisation. La ville principale, Castro est située sur la côte Est, à peu près au milieu de l’île. Sa population est de 43 000 habitants. L’autre grande ville, Ancud située au Nord de l’île comporte 41 000 habitants.
Le premier objectif en arrivant dans l’île est de faire le plein de gasoil. J’espère trouver une pompe à quai afin d’éviter de transporter des jerricans. Le deuxième objectif va être de s’offrir un bon restaurant. Ensuite Jacky va me quitter car il a un rendez vous important à Santiago le 4 Avril. Pour ma part je vais remonter tranquillement la côte jusqu’à Valdivia où je vais laisser mon bateau quelques semaines et rentrer en France.
Je n’ai pas trop de travail à effectuer avant de prendre l’avion, nettoyer le bateau bien entendu, intérieur et extérieur, les lessives, faire les pleins d’eau et de gasoil, et surtout démonter ma grand voile et la porter chez un voilier car je viens de découvrir qu’une latte est sortie par la chute. Un problème de fabrication ? Une conséquence du pampéro subit à la sortie du Rio de La Plata ?
J’espère rentrer avant le 10 Avril. Cette aventure aura durée trois mois puisque je suis parti de Paris le 7 janvier pour Buenos Aires. Incontestablement elle représentera pour toujours une des plus belles ballades de ma vie.
Mon, 27 Mar 2017 22:00:00 GMT - Après la pluie le beau temps 43°44’ S 73°22’ W
Mon, 27 Mar 2017 22:00:00 GMT - 43°44’ S 73°22’ W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 23h00 en France. Golfo Corcovado
Bonjour à tous,
Après un dimanche bien tristounet, avec la pluie et dans une caleta pas exceptionnelle, nous repartons ce matin sous un grand ciel bleu et un soleil ardent. Sur le pont tout fume, tout sèche et c’est exactement le bon moment car lorsque je vais ressortir des canaux au nord de Chiloé il faudra que tous les cordages soient à nouveau rangés dans les coffres.
J’ai maintenant environ 800 mètres de cordage à bord. Pour des croisières « normales » c’est beaucoup trop mais, comme me le faisait remarquer Jacky ce matin je vais avoir besoin de quatre aussières de 100 mètres pour traverser le canal de Panama. En 2010 j’avais dû en louer, le problème c’est qu’il faut ensuite prendre une voiture pour les rapporter du côté où on les a louées. Cela revient une fortune.
Une autre question cruciale : desquelles dois-je me séparer ? Je me souviens que ces quatre aussières doivent avoir un diamètre minimum de 18 mm. Je vais donc devoir garder mes 4 grosses aussières de 20 mm de diamètre jusqu’à Panama. J’aviserais ensuite. Je pense que des haussières de ce diamètre sont surdimensionnées sur mon bateau.
C’est du poids et le bateau est beaucoup trop chargé. Lorsque Sabrina du voilier Milo One m’a montré les photos qu’elle a prises d’Harmattan à partir de son bateau j’ai été immédiatement frappé par le fait qu’il n’est absolument pas dans ses lignes. Je vais devoir lui faire pratiquer une cure d’amaigrissement drastique.
Mais pour l’instant nous continuons à faire du Nord et à descendre en latitude. En conséquence de quoi l’atmosphère se réchauffe tous les jours un peu plus. Les sous-vêtements polaires ont été remisés. Ce matin j’ai retiré et rangé le duvet que j’avais étendu par-dessus ma couette depuis deux mois.
Par contre, sur notre tribord les grands glaciers de la cordillère des Andes sont toujours là. Ils sont énormes. La différence notable est cependant que leur pied de descend plus au niveau de la mer, il se situe maintenant à au moins mille ou mille cinq cents mètres d’altitude.
Cet après-midi nous pouvons sortir le génois tout en conservant un peu de moteur. Un vent du Sud nous pousse et c’est très agréable. Du coup nous allons sauter l’escale projetée à Quellón car en y arrivant en milieu de nuit l’atterrissage serait compliqué.
Nous allons faire route directe sur Castro, la ville principale de Chiloé. Nous espérons y être dans l’après-midi de demain. L’avantage est que nous allons pouvoir y passer plus de temps. Nous le paierons cependant par l’obligation d’y faire un plein de gasoil avec les jerricans. Tout a un prix !
Je voulais terminer ce billet en revenant sur celui intitulé « Les Equipiers ». Il a pu paraître dur à certains envers mes équipiers alors que j’ai beaucoup apprécié leur présence à bord. Cyril a été un excellent compagnon, un bon cuisinier et bien qu’ayant encore beaucoup à apprendre il a un sens marin certain.
Nico a beaucoup à apprendre, il a énormément progressé pendant ces deux mois à bord et il est plein de bonne volonté. Il n’a jamais rechigné sur les tâches à accomplir et il a été un bon compagnon même s’il est un peu taiseux. J’espère que cette expérience lui sera profitable et lui permettra de vivre ses rêves de voyage.
Olivier est le compagnon idéal pour ce genre d’aventure, c’est un grand professionnel bourré d’expérience et également un super camarade. Il a énormément d’humour et c’est un grand honneur d’avoir la chance de naviguer avec lui.
Quant à Jacky, nous naviguons ensemble depuis plus de trente ans maintenant et si je ne l’appréciais pas il ne serait pas aujourd’hui sur ce bateau.
Malgré tout, je resterais toujours aussi intransigeant et continuerais à ne pas accepter les erreurs ou les négligences. Mais une fois le problème purgé, tout est oublié.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour Jean-Louis et... plus que toi, fusionné avec Harmattan. J’ai suivi ton blog au cours de cette remontée vers ou je vais aller aussi, et a vraie dire si je pouvais me faire teletransporter avec mon bateau vers toi sans voir tous ces endroits merveilleux je le ferais...bidons de Gas-oil, mouillages tous les soirs me paraissent comme des corvées. En attendant il fait beau tous les jours a Ushuaia et pas un pet de vent. En 3 mois de Ushuaia je n’ai vu que 2 catamarans, Milo One et Lady Laura, qui est échoué coulé. ici le lien de l’article. bon faut dire qu’ils ont fait ce qu’il ne fallait pas : naviguer de nuit, en plus avec 40 noeuds de vents, des algues ou on ne sais quoi dans les helice, dérive dans les rochers; terminé plus de bateau. http://200.12.22.151/LunMobileIphone//Pages/NewsDetailMobile.aspx?dt=2017-03-24&BodyId=0&PaginaID=34&NewsID=369192&Name=I17&PagNum=0&Return=R&SupplementId=0&Anchor=20170324_34_0_I369192" Envoyé par johnny zeisner voilier AMARANTE le 28-03-2017 à 16:09
Tue, 28 Mar 2017 22:00:00 GMT - L’archipel de Chiloé 42°29’ S 73°46’ W
Tue, 28 Mar 2017 22:00:00 GMT - 42°29’ S 73°46’ W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France. Castro Bonjour à tous,
Après avoir navigué toute la nuit, le jour se lève. Quelle surprise ! Nous avons été téléportés en Bretagne. De chaque côté du bras de mer que j’emprunte des petites collines s’élèvent. Il y a beaucoup de bois, mais également des champs et des prés. Les parcelles sont souvent délimitées par de petites haies.
Les arbres sont les arbres que l’on peut voir chez nous. Il y a de ci de là des arbres en fuseau isolés dont la couleur tire sur le vert jaune, genre peuplier d’Italie. Il y a également des arbres en boule d’une couleur vert très foncé. Dans les prairies des vaches blanches et noires, des rouges, les même que chez nous paissent tranquillement. Je peux voir également des moutons et des poneys.
Et puis il y a de jolies maisons, souvent isolées et très pimpantes. Maintenant c’est une belle église qui se tient au bord du bras de mer. Elle est en bois et son clocher carré monte à n’en plus finir sur plusieurs étages. Mais ce qui fait la particularité de cet endroit ce sont toutes ces fermes à saumon qui envahissent la côte.
De très gros dauphins nous accompagnent, le soleil se lève, il va faire beau même s’il fait encore très frais dans ce petit matin. Mes mains sont gelées à force de tenir les jumelles pour observer ces paysages.
Ici le marnage est très important, 6 mètres trente aujourd’hui ! Le bras de mer est sillonné en permanence par des petits bateaux de travail genre chalands de débarquement. La côte défile, sur bâbord une grande usine fume énormément, on doit y traiter les saumons. Un peu plus loin une réplique exacte de la précédente est construite également sur la berge.
Que cet endroit est sympa ! Il y a également quelques champs labourés. J’aimerais vivre par là. Encore hier nous étions dans des paysages totalement inhospitaliers, est-ce le changement radical qui me fait trouver ce coin si avenant ?
Nous arrivons vers midi à Castro. Nous sommes excités mais l’accueil n’est pas terrible. Avec un tel marnage l’endroit pour accoster avec l’annexe doit être choisi avec soin. Nous nous faisons refouler du ponton des carabiniers ainsi que de celui de l’Armada. Puis nous nous faisons jeter de celui du port. Dur, dur !!! Il n’y a pas vraiment de solution adéquate.
Nous finissons par débarquer près d’une rampe mais à marée basse il va falloir porter l’annexe jusqu’à la mer. Après déjeuner nous partons en ville, la ville haute est beaucoup plus sympa mais j’ai des heures de sommeil à récupérer, je vous la décrirais demain.
Wed, 29 Mar 2017 22:00:00 GMT - Castro capitale de Chiloé 42°29’ S 73°46’ W
Wed, 29 Mar 2017 22:00:00 GMT - 42°29’ S 73°46’ W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France. Castro
Bonjour à tous,
Progressivement l’aventure se termine, en fin d’après-midi Jacky a quitté le bateau pour filer sur Santiago. Il a pris un bus de nuit qui part directement de Castro pour la grande capitale du Brésil avec traversée du bras de mer qui sépare l’ile du continent à l’aide d’un bac.
Il fallait avant son départ arriver à faire le plein de gasoil soit approvisionner 400 litres ! D’après le guide nautique nous aurions dû bidonner. Mais la perspective de rapporter 20 bidons de 20 litres de la station qui se trouve en ville haute à environ 600 mètres aide beaucoup à réfléchir.
Heureusement l’expérience est là et j’ai pu arranger avec la patronne de la station service une livraison par camion citerne. Le problème consiste maintenant à négocier avec les autorités du port la permission de venir s’accoster au quai des cargos. Ne parlant pas espagnol c’est un peu compliqué. De plus il faut absolument organiser l’opération pour 14h30, heure de la marée haute du jour (8 mètres de marnage aujourd’hui !!!!).
Mais comme toujours la chance est là et vers midi nous voyons apparaître Milo One. Yvan propose que Clémence m’accompagne puisqu’elle parle la langue locale. Elle se montre super efficace et nous arrivons à un deal. Pour 34 euros l’opération peut s’organiser. Au lieu de bidonner, nous nous bidonnons de plaisir !!!!! (Elle n’est pas très bonne mais dans l’euphorie du moment elle nous a bien fait rire).
Finalement le litre de gasoil étant ici à 532 Pesos soit environ 0.79€, même avec ces 34€ supplémentaire le chargement des 400 litres est une excellente opération. Je suis maintenant prêt à partir pour Valdivia qui se trouve à environ 220 Miles. Mais ce soir j’ai porté toute une cargaison de linge à la laverie que je récupère demain soir.
Je pense reprendre la mer demain soir ou vendredi matin. En attendant je vais continuer à visiter la ville. J’aime beaucoup la ville haute et le problème d’accès à terre est devenu une routine. Je laisse l’annexe au ponton des pêcheurs, je suis maintenant connu et ils s’en occupent bien.
Ce soir nous avons essuyé un énorme orage. Comme la ville est une colline, les rues se sont transformées en véritables torrents. C’était assez impressionnant mais certains gros 4X4 (il y en a énormément ici) roulaient vite envoyant des giclées d’eau sur les passants.
J’ai l’impression que l’aisance financière est assez disparate. Certains ont l’air d’avoir de gros revenus alors que d’autres semblent ne pas rouler sur l’or. Les campagnes autour de la ville, les belles demeures, les grandes pêcheries, les belles fermes sont des signes qui ne trompent pas.
Fri, 31 Mar 2017 22:00:00 GMT - Une navigation excitante 41°47’ S 73°37’ W
Fri, 31 Mar 2017 22:00:00 GMT - 41°47’ S 73°37’ W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France. Canal Chacao
Bonjour à tous,
Lorsque le réveil sonne à 4h15 ce matin ma première réaction est de l’envoyer bouler. J’enlève mon respirateur, je repousse l’alarme d’une heure et je me retourne rageusement de l’autre côté en serrant bien fort mon oreiller entre mes bras avec la bonne résolution d’ignorer cet avertissement.
Mais comment faire ? Le charme est rompu, mon cerveau s’est remis en marche et je ne peux faire comme si de rien n’était. Je fini par me lever et vais mettre la cartographie en marche. Le problème est simple, la marée haute est à 4h33, la marée basse à 10h42. Pendant ce temps la mer va descendre de 6,20m.
Par ailleurs la route m’oblige à passer par un rétrécissement très important où les courants de marée peuvent atteindre 8N, le canal Dalcahue. Il faut donc se trouver à cet endroit à l’étale, c’est-à-dire à 10h42. Je mesure la distance, il y a tout juste 30 Miles. A 5N de moyenne il faut 6 heures ! Pas besoin de calculette, je dois relever l’ancre immédiatement, de plus je vais bénéficier du courant de marée pour descendre ce bras de mer.
Mais revenons un peu à la journée d’hier. J’imaginais assez bien une journée calme avec pas grand-chose d’urgent à entreprendre mais comme à chaque escale, il ne faut pas chercher beaucoup pour trouver des problèmes à résoudre.
En faisant le tour d’Harmattan en annexe, comme l’eau est assez claire, je vois que mon hélice est enturbannée de tiges de kelp. Mais beaucoup plus grave, l’anode sacrificielle en zinc de l’hélice a disparue. C’est très grave car son rôle, comme son nom l’indique est de se sacrifier afin d’éviter que des pièces importantes du moteur ne soient détériorées par l’électrolyse.
Je dois absolument en remettre une en place. J’en ai bien une en stock mais la vis ayant été perdue je dois trouver une vis et une rondelle frein. Heureusement je ne suis pas à Puerto Natales et je trouve assez facilement la boutique spécialisée dans les vis inox.
Maintenant il faut plonger. L’eau est à 14 degrés, je n’ai pas de combinaison et je n’ai plus 20 ans. Je rassemble tout mon courage et commence à descendre l’échelle mais, lorsque l’eau atteint ma taille je ne sens plus mes pieds. Je suis seul, je me dis que ce n’est pas sérieux du tout et je ressors de l’eau immédiatement.
Je dois pouvoir arranger cela avec un jeune pêcheur. Me voilà donc parti sur le port. En chemin je croise les Milo One et Yvan me dit « Mais nous, on en a un jeune ». Effectivement, Aymeric a 24 ans et il se propose gentiment. Quel soulagement lorsque la nouvelle anode est en place ! Merci Aymeric.
Depuis trois mois que nous nous sommes rencontrés avec les Milo One (à Mar Del Plata), nos routes se croisent continuellement. Yvan, Sabrina, Oscar, Clémence et Aymeric sont devenus des amis, de vrais bons amis même. Nous nous estimons beaucoup réciproquement et hier soir c’était comme une soirée d’adieu. La fête est belle et je me suis couché à minuit d’où le réveil difficile à 4h15 !
Il est 9h40, juste la bonne heure, ce matin lorsque j’arrive à l’entrée du Dalcahue. Surprise, juste devant moi il y a comme un nuage de quelques mètres d’épaisseur au ras de la mer. Cela va compliquer sérieusement le problème. Je n’ai pas le choix, j’y vais.
Le passage fait 7,5 Miles de long, soit environ 2h de navigation. Dès que je me suis introduit sous le nuage j’aperçois à peine à 10 mètres devant Harmattan. L’atmosphère est étrange. Il vaut mieux maîtriser parfaitement l’utilisation du radar. J’ai réduit la vitesse à 3,5N et je monte régulièrement au cockpit pour envoyer un coup de corne de brume.
C’est très excitant, j’adore ces moments. Plus c’est difficile et plus j’aime. Je dois m’occuper du radar, le régler en permanence afin de bien valider tous les échos tout en ayant un œil sur le sondeur ainsi que sur mes vitesses surface et fond afin d’estimer le courant. Heureusement l’image de mon radar est superposée à ma cartographie.
Après deux heures de ce travail intense je sors tout à coup du nuage en même temps que du passage difficile. Etrange ! Est-ce fait sciemment par la nature ? Un bel arc de brume est éclairé par le soleil, c’est beau. Que je suis heureux d’avoir vécu ce moment.
Enfin, à 18 heures j’attaque la passe entre le Nord de l’île de Chiloé et le continent. J’y suis juste à la bonne heure en fonction des marées. C’est assez étroit et avec l’énorme marnage le courant y est extrêmement fort puisqu’il dépasse 8 Nœuds. La surface de l’eau est étonnante, il y a d’énormes marmites, des tourbillons et des remous monstrueux.
Harmattan est secoué constamment, il part en permanence d’un côté et de l’autre, le pilote fait de son mieux et la barre à roue tourne rapidement pour compenser. Hector aura mal aux bras ce soir. De nombreux animaux fréquentent ce lieu dantesque, plein d’oiseaux de mer dont des pélicans, des phoques, des otaries …
C’est encore une journée de vie extraordinaire qui se termine. Mais qu’ai-je fais pour mériter toutes ces récompenses ?
Sat, 01 Apr 2017 22:00:00 GMT - Quelle ballade ! 39°51’ S 73°27’ W
Sat, 01 Apr 2017 22:00:00 GMT - 39°51’ S 73°27’ W
Samedi premier Avril 2017, à 19h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France. Bahia Corral
Bonjour à tous,
Ce soir marque la fin d’une longue ballade, certainement la plus excitante de tout ce que j’ai vécu jusqu’à présent. Je suis en train d’entrer dans Bahia Corral, la baie dans laquelle se jette le rio Valdivia sur les bords duquel est bâtie la ville éponyme. J’arrive ici au terme de trois mois de mer, après le passage du Cap Horn, la remontée des fameux Canaux de Patagonie et surtout le tutoiement des énormes glaciers qui vêlent dans la mer.
J’ai l’impression que mon arrivée sur Harmattan à Buenos Aires sous une chaleur écrasante début janvier en compagnie de Cyril et Nico se situe à une autre époque, il y a bien longtemps. Que d’aventures, que d’émotions, que de paysages inhabituels, que de découvertes, que de grands moments qui m’auront marqués à jamais.
Mais le plus grand, le plus fort, celui qui restera gravé dans ma mémoire à tout jamais est bien entendu ce mouillage réellement au pied du glacier Pia le 18 février, à quelques mètres de la monstrueuse falaise de glace, sur la morène elle même.
Et puis il y a eu ce déjeuner, les Darwin Blended Scotch Whiskys, et surtout juste à la fin du repas ce grand pan de glace qui s’écroule dans un fracas de tonnerre et Harmattan qui se retrouve entouré d’une mer de glaçons. Quelle journée inoubliable !
C’est également la fin des quarantièmes rugissants puisque j’ai coupé la ligne en milieu d’après-midi pour retrouver les trentièmes parallèles. Ce fait marque également la fin d’une très grande aventure.
Lorsque je vous ai quitté hier soir au milieu du Canal Chacao, l’impression d’être dans un manège à sensations a encore durée plus d’une heure. Puis j’ai dû affronter les énormes vagues le temps de retrouver des fonds plus importants. A bord tout s’est rangé, tout a pris la configuration haute mer. Dans le vaisselier les verres et les bouteilles se sont couchées, dans le carré tout ce qui a put changer de bord sans rien demander l’a fait.
Mais le reste de la nuit a été calme. Aujourd’hui il n’y a pas de vent, le ciel est bleu et le soleil brille mais ce n’est pas encore la canicule. La mer est plate, seule la longue houle du Pacifique fait un peu rouler Harmattan.
J’ai retrouvé le bonheur de naviguer en solitaire. Que c’est bon ! J’ai retrouvé ma tranquillité, j’ai retrouvé la liberté de vivre à mon rythme, sans contraintes d’aucune sorte. Je vais laisser le bateau ici, à Valdivia et rentrer retrouver ma famille et mon travail.
Je reviendrais après le 15 Mai pour continuer à remonter le bateau le long des côtes du Chili. Je vais devoir trouver un endroit pour le mettre en lieu sûr le temps de visiter le Nord du Chili puis la Bolivie et le Pérou. Que de beaux projets en perspective, que d’aventures excitantes à venir !
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France. Marina La Estancilla
Bonjour à tous,
Encore une belle journée qui commence ! Je me sens vraiment bien ce matin. Je suis mouillé dans la Bahia Corral, juste derrière la petite digue de la Punta La Cal. Je ne sais pas pourquoi je suis si bien, le fait d’être seul sur mon bateau dans un endroit sympa ? Certainement.
Depuis Chiloé j’ai retrouvé du réseau et sur la radio du bord les FM françaises ont refait leur apparition. J’écoute RFM, c’est bon. Il ne fait pas beau mais cela ne fait rien. Dès que je remonte l’ancre à bord il se met à pleuvoir des cordes. Cela ne m’empêche pas de remonter le Rio Valdivia.
Un terrible tremblement de terre en 1960 a tout détruit dans la région. Les terres se sont affaissées de 2m provoquant un énorme tsunami. Du coup les digues sont sous l’eau, c’est très dangereux et il faut suivre scrupuleusement le chenal balisé par des bouées.
Mais, sous cette pluie battant je ne les voie pas. Encore une fois merci à mon radar qui me permet de rejoindre la Marina La Estancilla à environ 5 Miles en amont. Dès que j’approche je vois un homme courir au bout du quai pour m’accueillir malgré les trombes d’eau. Je sais immédiatement que je vais être bien ici. Quelle différence avec Piriapolis !!!
Une fois amarré je prends mon temps. Je me sèche, je prépare le repas, je déjeune. Que c’est bon d’être ainsi seul sur mon bateau. J’ai bien aimé avoir des équipiers mais c’est comme à la maison. Si vous aviez eu des amis pendant trois mois sans interruption vous ressentiriez certainement un bonheur immense de vous retrouver seuls quelques soient les sentiments que vous éprouvez pour vos amis.
Après déjeuner la pluie s’est calmée et je peux finir d’amarrer Harmattan et mettre en place la passerelle pour descendre à terre. Je fais la connaissance d’un couple de Hollandais sympas qui viennent de Puerto Williams et sont arrivés il y a une semaine. Ils me donnent les premières informations sur le coin.
L’endroit est hyper tranquille, en dehors de tout. Mais un bus permet d’aller au centre ville en une dizaine de minutes pour moins d’un euro. Il passe un bus toutes les dix minutes environ, c’est génial. Les pontons sont équipés en 230v et en eau potable et je vais pouvoir laisser mon bateau en toute sécurité.
Hier, en mer, grâce à la 3G, j’ai pu réserver mon billet d’avion. Je décolle dimanche 9 à midi et je reviens le 19 Mai pour continuer mon voyage en remontant la côte Chilienne.
J’en profite pour évoquer le problème des cartes de crédit françaises. Les mal nommées car ce sont en fait des cartes de débit. Lors de la réservation il est extrêmement important de préciser cette donnée avant toute recherche car la différence de tarif peut être de plus de 300€. En précisant cette information au préalable pas de surprise, seules les compagnies qui ne pratiquent pas la surcote apparaissent. Pour information mon aller et retour me coûte 860€.
Cet après-midi je n’ai pas pu m’empêcher de sauter dans un bus pour faire un aller et retour à Valdivia. Ma première impression est excellente. Déjà l’endroit lui-même est merveilleux avec des pelouses bien vertes et des forêts d’arbres géants. Ce sont des Eucalyptus Regnans. Je n’ai jamais vu d’arbres aussi grands, ils ont un tronc fin et rectiligne mais dépassent les 80m de haut et peuvent même atteindre près de 100m !!!!
Bien que nous soyons dimanche un grand marché se tient sur les bords du rio. Il y a les poissons et tous les produits de la mer sur les berges puis en remontant on peut trouver un énorme choix de légumes. Comme nous sommes en automne il y a des cèpes (les champignons) magnifiques. Je crois que je ne vais pas résister longtemps avant d’y gouter.
Au premier abord la ville est extrêmement sympathique, c’est une ville de fleuve et souvent les villes de fleuve sont agréables. J’ai hâte d’approfondir un peu mais rien que le nom de cette ville, Valdivia, est un enchantement.
Ah ! J’allais oublier, nous sommes le 2 avril 2017, c’est un anniversaire, celui de ma seconde vie, celui de ma greffe de rein il y a 6 ans. Tout va bien de ce côté. La durée de vie moyenne d’une greffe étant de 13 ans, je suis à un peu moins de mi-parcours mais c’est une moyenne et, comme je traite bien mon greffon j’espère qu’il m’accompagnera le reste de ma vie.
A bientôt
Jean-Louis
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"Meilleurs v?ux pour cette sixième année de vie "greffée". Isabelle a fêté son cinquième anniversaire en janvier. Bien amicalement." Envoyé par MAJKUT le 03-04-2017 à 13:49
Mon, 03 Apr 2017 22:00:00 GMT - La ou le millième à Valdivia 39°51’S 73°19’W
Mon, 03 Apr 2017 22:00:00 GMT - 39°51’S 73°19’W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France. Marina La Estancilla
Bonjour à tous,
C’est trop fort, ma poitrine est congestionnée, vais-je arriver à me retenir ? L’émotion est énorme. Non, comme un gamin j’explose en sanglots, tant pis personne n’en saura rien, je suis seul à bord d’Harmattan après tout.
Je viens d’envoyer … mais comment dois-je l’appeler ? Le blog du jour ? La nouvelle ? La news ? Le post ? Le billet ? Je n’ai même pas de nom à mettre là-dessus alors que je m’aperçois par hasard que c’est la neuf cent quatre vingt dix-neuvième fois que je vous écris.
Je ne peux m’empêcher d’aller relire la toute première, celle du vendredi 25 septembre 2009 et en me remettant dans le contexte du moment mes sanglots redoublent, je pleure à chaudes larmes et mon mouchoir est une véritable serpillère.
Comment pouvais-je imaginer à l’époque combien ce blog allait changer ma vie ? Comment pouvais-je imaginer toutes ces aventures formidables que j’allais vivre ? Comment pouvais-je imaginer toutes ces belles rencontres que j’allais faire alors que quelques semaines plus tôt, devant l’évidence des contraintes de la maladie, j’imaginais que ma vie était terminée ?
C’est tout début Août que, revenant de vacances en ayant lu mon premier livre « La passion de réussir », le Docteur Verger, mon néphrologue de dialyse à qui j’avais expliqué mon souhait de faire la traversée de l’Atlantique en solitaire sous dialyse péritonéale me dit « Je suis d’accord pour le faire ».
A partir de ce moment tout change, tout s’emballe. Je fixe immédiatement la date du départ au 5 octobre et je n’imagine pas partir sans faire partager cette énorme aventure. Mon fils Christophe est chargé d’écrire un blog. Il y met toute son énergie et c’est le 25 septembre que je peux publier mes premières impressions.
Mille, je vous ai écrit mille billets ! C’est ahurissant, jamais je n’aurais imaginé cela. Bien entendu ils ne sont pas tous d’une qualité exceptionnelle mais je sais cependant par vos réflexions qu’ils sont importants pour beaucoup d’entre vous.
Ils sont également très importants pour moi, ils m’ont totalement changé. Je ne suis plus du tout le même que ce 25 septembre 2009. Ecrire au moins une pleine page tous les jours oblige à énormément d’introversion et de recherches. Aujourd’hui je me connais, je me suis compris, je suis pleinement heureux et c’est au blog que je le dois.
Mais bien au-delà, ces réflexions, ces méditations, ces analyses en étant allongé sur la couchette de mon carré pendant que mon bateau fend la mer en traversant les océans m’ont permis de me faire une idée précise sur énormément de sujet, en particulier sur la réalité du monde d’aujourd’hui et sur ce que je crois juste.
Je veux vous remercier, vous qui suivez mes aventures. Combien êtes-vous ? Je n’en sais rien mais cela n’a pas beaucoup d’importance. Je sais par contre que tous les jours ce blog vous apporte un peu de rêve, le dépaysement des pays lointains, un moment agréable dans la vie de beaucoup.
Je veux également remercier tous ceux qui ont participé à l’élaboration de ce blog, Christophe qui l’a écrit, Didier qui le met à jour au quotidien, Francine qui assure en cas de défaillance. Je voudrais également y associer Pierre-Yves qui, également au quotidien, m’a fourni tant de fois la météo accompagnée d’un petit proverbe ou d’une petite blague trop sympa.
Je pense aussi à ceux, connus ou inconnus qui, lisant mon blog et découvrant que je vais passer pas loin sont venus me voir et parfois ont attrapé mes amarres sur le bord du quai. Et surtout je ne peux oublier ceux qui étant malades, ont grâce à ce blog, trouvé en eux l’énergie et la force de se battre pour continuer à profiter de la vie.
Tue, 04 Apr 2017 22:00:00 GMT - Des cèpes en Avril 39°51’S 73°19’W
Tue, 04 Apr 2017 22:00:00 GMT - 39°51’S 73°19’W
22h00 TU et 24h00 en France. Marina La Estancilla
Bonjour à tous,
L’aventure est définitivement terminée, grâce aux merveilles de l’informatique et des communications je suis déjà au boulot. Didier m’a envoyé plusieurs dossiers d’immeubles à vendre et j’ai passé une partie de la journée à travailler pour faire des propositions argumentées.
Après une année 2016 difficile, où rien ne bougeait, où tout était à l’arrêt, les affaires reprennent. Les demandes explosent et il faut se battre. Dans ce domaine comme dans beaucoup d’autre si l’on n’avance pas on recule. L’immobilisme n’existe pas.
Acheter semble très facile mais bien acheter est extrêmement difficile. C’est seulement en achetant bien que l’on fait une bonne affaire. Bien entendu le vendeur surestime toujours son bien et le travail consiste à lui vendre le prix auquel on veut acheter. Mais c’est également un jeu, c’est excitant, il ne faut pas se tromper, il faut être très professionnel. J’adore. C’est presque une addiction comme jouer au Monopoly.
Ici le temps est médiocre, un temps d’automne avec beaucoup de pluie le matin et en général du soleil l’après-midi. Du coup c’est un beau temps pour les champignons et hier je me suis rendu sur le marché et n’ai pas pu résister au plaisir d’acheter des cèpes. Déguster des cèpes en Avril ce n’est pas commun. Ce ne sont pas de cèpes de Bordeaux bien entendu, ils n’en ont pas la saveur mais avec deux œufs je me suis régalé.
Je n’arrête pas, hier soir j’ai démonté ma grand voile car il y a un problème de fabrication, les lattes sortent par la chute. Maintenant il faut que j’arrive à la faire réparer et ce n’est pas facile. Ici la voilerie a stoppée son activité il y a 10 ans. J’ai rencontré un pépé de 74 ans mais comme il pleuvait il est reparti. Va-t-il revenir ?
J’ai également un problème avec le chauffe-eau qui vient de me lâcher. Impossible d’en trouver un par ici. Le compresseur du frigo est mort lui aussi, je n’en ai pas eu besoin dans les canaux mais plus je vais faire du Nord et plus il va devenir indispensable. Je me demande si je ne vais pas devoir faire un saut à Puerto Montt pour traiter tous ces problèmes. J’ai quand même trouvé ici de la colle bi-composants pour réparer mon annexe.
Cet après-midi je me suis attaqué au ménage. Il y a un énorme boulot. Il faut dire qu’à part un coup rapide sur le sol par Cyril il y a deux mois (je le remercie), rien n’a été fait. Comme selon la tradition le capitaine quitte le navire en dernier c’est à lui que revient cette tâche.
Je dois dire que je n’y excelle pas. La cuisine, la vaisselle, la lessive … sans problème mais le ménage je n’aime pas trop. Mais enfin c’est mon bateau et bien que je suis loin d’avoir fini, ce soir le bateau sent le propre et je suis content.
Thu, 06 Apr 2017 22:00:00 GMT - Bilan de trois mois d’aventures 39°51’S 73°19’W
Thu, 06 Apr 2017 22:00:00 GMT - 39°51’S 73°19’W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France. Marina La Estancilla
Bonjour à tous,
Hier et aujourd’hui je n’ai pas arrêté. Comme à chaque fois que je laisse le bateau quelque part le travail est énorme. Il faut nettoyer, brosser, faire les lessives, stocker le déssalinisateur, courir par ci, courir pas là, bidonner du gasoil, et essayer de trouver des solutions aux problèmes qui grossissent terriblement avec la barrière de la langue.
Le tracas majeur concerne ma grand voile. Après avoir envoyé des photos du problème à différents spécialistes j’ai compris que je ne pourrais la faire réparer dans la région. On me dit que ce ne sera possible qu’à Santiago. C’est un peu la même chose pour le chauffe-eau ou le groupe froid.
Contrairement à l’Argentine, le Chili n’a pas développé une grosse flotte de voiliers de plaisance. Avec la longueur de côte de ce pays la mer est plus considérée comme un espace de travail que comme un endroit de loisirs. Est-ce à cause du courant de Humboldt qui refroidit considérablement la mer ? Je ne sais pas.
J’ai donc décidé de monter à Santiago afin d’aller visiter les shipchandlers et les voileries. Hier soir j’ai pris un ticket de bus. Je suis toujours surpris des tarifs, ce n’est vraiment pas cher. La distance est plus importante que celle de Paris à Marseille et pourtant un billet dans un bus très confortable coûte 12€. En classe luxe (Salon cama) c’est 22€, pour ce prix on voyage allongé. Monsieur le Président de la SNCF devrait voyager un peu à l’étranger. Je pars ce soir à 22h.
L’aventure est terminée, c’est le moment de faire un bilan. Elle aura durée très exactement trois mois puisque je suis parti de Paris pour Buenos Aires le 7 janvier. Pendant ces trois mois j’ai fait le tour complet du Sud de l’Amérique du Sud en parcourant 3636 Miles.
C’était une super belle ballade. Par contre, comme à chaque fois, la difficulté n’est pas du tout à la hauteur de ce que j’avais entendu. On m’avait prédit des vents terribles, des froids de gueux, des difficultés énormes. Tous les avis convergeaient.
En partant de Puerto Williams on m’a même fait comprendre que j’étais fou en voulant arriver à Valdivia début Avril. « Certains ont voulu faire cela en deux mois, ils sont arrivés exténués !!! », « Il faut 4 mois !!! », « On porte trois paires de chaussettes et trois paires de gants »
Mais non, les canaux sont au contraire extrêmement faciles à faire car il n’y a pas de mer. Il y a du vent comme partout ailleurs mais la configuration des canaux fait qu’il n’y a la plus part du temps pas du tout de mer. C’est un vrai bonheur.
J’ai fait tout le parcours sans chauffage mais il n’a jamais fait moins de 8 degrés dans le bateau. C’est très vivable. En France il m’est arrivé de naviguer en Méditerranée ou en Atlantique avec zéro degrés dans le bateau et de la glace sur le pont.
Par contre l’humidité était à son maximum. Dehors tout d’abord avec des journées entières de pluie et à l’intérieur car il pleuvait dans le bateau malgré des panneaux entre-ouverts en permanence pour faire circuler l’air.
En fait l’endroit vaut essentiellement par ses glaciers qui tombent dans la mer. C’est un spectacle véritablement exceptionnel. Et pourtant lorsque les charters demandent à leurs clients ce qu’ils veulent faire, 9 sur dix demande le Cap Horn ! Je n’arrive vraiment pas à comprendre, des falaises comme cela il y en a des milliers dans le monde.
Un autre passage m’a impressionné, c’est le détroit de Lemaire. Lorsque nous avons visité le musé d’Ushuaia avec Nico il y avait une carte avec deux gros pavés de petits bateaux numérotés. Un dans le Lemaire, l’autre au Cap Horn. A côté de chaque pavé une liste avec les noms et les dates. Il y avait au moins autant d’épaves dans le premier que dans le second.
J’ai beaucoup aimé cette aventure mais j’ai vu et je ne m’éterniserais pas ici. Le gros problème de ces canaux de Patagonie est que l’on ne peut jamais faire de grandes balades à terre, le terrain ne le permet pas. La végétation envahie tout et on ne peut progresser.
Fri, 07 Apr 2017 22:00:00 GMT - Le pouvoir du temps A Santiago
Fri, 07 Apr 2017 22:00:00 GMT - A Santiago
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Avez-vous remarqué le pouvoir du temps. Cela m’a toujours impressionné, combien ai-je vu de problèmes se solutionner comme par miracle en laissant un peu de temps au temps. Ainsi, lorsque je dois arrêter une décision importante, je prends toujours quelques heures de réflexion, je laisse passer une nuit avant de trancher. Ce qui paraissait compliqué devient souvent d’une clarté limpide.
Dans le cas présent je n’ai pas eu besoin de faire le 50/50 car sans lui téléphoner j’ai reçu l’aide d’un ami. Il fait nuit noire, je suis dans mon bus en route pour Santiago en train de dormir, il est 4h49 lorsque je reçois un mail d’Olivier. Il a eu le même problème que moi avec sa grand voile et l’a résolu avec des butées de chute.
Mais bon sang, c’est évident. Comment n’ai-je pas pensé que ce genre de produit existait ? D’une part cela va résoudre définitivement le problème et d’autre part je vais pouvoir les monter moi-même ce qui va simplifier énormément la réparation. La voile pesant 45 Kg, elle est difficile à transporter. Je n’ai plus qu’à les acheter et les rapporter de France.
Du coup je n’ai plus à courir les « sail repair », je vais juste visiter les shipchandlers pour essayer de trouver un chauffe-eau et peut-être un groupe froid. Et surtout je vais pouvoir visiter Valparaiso. C’est encore un de ces noms qui me font rêver depuis tout petit. N’est-il pas beau ce nom ? N’évoque-t-il pas l’exotisme, le voyage, les contrées lointaines et surtout la marine au long cours ?
J’arrive au terminal de bus à 10 heures, le temps de me promener un peu, de déjeuner, de prendre des billets pour faire un saut à Valparaiso demain et il est déjà 14 heures. J’ai rendez vous en bas de l’immeuble où se situe l’appartement d’Ariel.
La première impression est bonne. C’est en plein centre, juste à côté de la station de métro Santa Lucía. La chambre est petite mais le lit confortable, la salle de bain est privative, je peux utiliser la cuisine et le frigo de plus le tout est dans un état de propreté satisfaisant. C’est 15,5€ la nuit !
Je passe l’après-midi à essayer de trouver un shipchandler mais Internet de m’aide pas. Je parcours la ville pour me rendre aux adresses indiquées mais à chaque fois la boutique a dû trépasser depuis de nombreuses années. Je verrais demain à Valparaiso.
Ce soir je suis mort de fatigue. Deux choses m’ont marqué. La première c’est le monde incroyable dans le métro le vendredi soir. Il y a un réel problème, on peut attendre une heure avant de pouvoir monter dans une rame tellement elles sont bondées.
La deuxième c’est l’absence quasi-totale de café. Il ne faut pas avoir soif ! Plus précisément il y a énormément de café mais les chiliens ont pris ce mot au sens primaire. On y sert du café sous toutes ses formes, du coca cola bien entendu et deux ou trois autres boissons pétillantes fortement sucrées. Il y a également des donuts, des beignets et beaucoup de pâtisseries bien grasses. Mais pour boire une bière en terrasse c’est presque mission impossible, quelle différence avec Buenos Aires.
Je prends le bus pour Valparaiso demain matin à 8h20. J’attends ce moment avec énormément d’impatiente.
Sat, 08 Apr 2017 22:00:00 GMT - Excursion à Valparaiso A Santiago
Sat, 08 Apr 2017 22:00:00 GMT - A Santiago
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France.
Bonjour à tous,
C’est encore une grande journée qui commence, une journée excitante, une journée rêvée depuis l’école primaire lorsque ma maitresse, madame André, avait prononcé ce nom à la consonance si expressive, « Valparaiso ». « Valpo » pour les Valparaisiens, étymologiquement « Valle Paraíso » soit en français « Vallée Paradis ».
Lorsque je suis venu à Santiago avec Francine au mois de Novembre, nous n’avions pas pu y aller par manque de temps. Mais je voulais absolument pouvoir m’y rendre, aussi c’est à 6h45 que l’alarme de mon téléphone me sort de sous la couette.
Le bus est confortable, nous partons à 8h20. Dès la sortie de la ville nous traversons une région aride faite de collines et de montagnes de faible altitude. Le sol est sec, poussiéreux, caillouteux, couvert d’herbes sèches et parsemé d’arbustes rabougris.
Puis, tout doucement, nous descendons vers la mer. La vallée qui reste étroite devient verte. Je vois des cultures maraichères, des arbres fruitiers et les premiers palmiers. Puis viennent les vignes parées de leurs magnifiques couleurs automnales. La ville côtière qui jouxte Valparaiso ne se nome-t-elle pas Viña del Mar !!!!
Dès que j’entre dans la citée l’évidence me saute aux yeux, Valparaiso est une vieille ville coloniale sur le retour. De nombreux bâtiments somptueux de la fin du dix-neuvième siècle sont mal ou pas du tout entretenus. Beaucoup se sont transformés en habitation avec du linge qui sèche sur les façades. On a l’impression d’être dans une ville du bassin méditerranéen.
La rodoviario, le terminal de bus, se trouve juste à côté du marché couvert. Les odeurs sont fortes et épicées. Dès que je me promène un peu en ville basse, je suis frappé par ce sentiment de fin d’époque, j’ai l’impression d’être à Marseille avec toutes ces façades décorées à l’arrache, les rideaux de tous ces petits magasins tirés et tagués.
Valparaiso c’est avant tout une énorme, une magnifique, une somptueuse baie formant un port naturel. C’est également une bande de terre plate « El Plan », horizontale et assez étroite formant la ville basse, la ville administrative, commerçante, industrielle et portuaire entourée de multiples collines (on en dénombre 44), les « cerros » auxquelles on a accès par de nombreux funiculaires comme à San Francisco (15 à ce jour). On les appelle ici les « Ascensores ».
La majorité de la population (environ 300 000 habitants) vit sur ces collines couvertes de petites maisons, le plus souvent en tôles de couleurs criardes et vives. Elles forment un patchwork très particulier et inoubliable.
Malheureusement l’ouverture du canal de Panama a tué cette ville. Son âge d’or, ses heures de gloire se situe entre 1880 et 1914, alors que les clippers faisaient route entre l’Atlantique et le Pacifique en passant par le détroit de Magellan. Ils trouvaient ici tout ce qu’ils avaient besoin après de longues semaines de mer.
Ici des fortunes énormes se sont faites, puis se sont défaites. Comment pourrais-je ne pas aimer Valparaiso alors que pour moi Marseille est la plus belle ville du monde et que Valparaiso est la cité phocéenne du Chili ?
Très vite j’ai trouvé des shipchandlers … qui livrent des légumes, des fruits, du riz, des céréales et autres approvisionnements aux cargos de passage. Encore une fois les chiliens ont pris ce mot au sens littéral.
Malgré cette ambiance de fin d’époque, je me sens bien ici. Malgré la récession, malgré les difficultés, malgré la perte de pouvoir d’achat, malgré certainement le chômage et la misère, les habitants s’accrochent et essaient de continuer à faire vivre leur ville. Il faut dire qu’ici le climat est exceptionnel avec un ensoleillement constant tout au long de l’année, des températures idéales et très peu de pluie.
A bientôt
Jean Louis
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"bisous de roselynevive valpairaizo" Envoyé par roseiynedemeestere le 13-04-2017 à 15:03
Sun, 23 Apr 2017 17:00:00 GMT - Quel suspense ! A Cormeilles en Vexin
Sun, 23 Apr 2017 17:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
17h00 TU et 19h00 en France.
Bonjour à tous,
Oui, je suis toujours vivant ! Certains se sont inquiétés de ne plus avoir de nouvelles, d’autant plus que mon site est tombé en panne suite à une maintenance et, pendant quelques jours il n’était plus accessible. Je vous prie de m’excuser pour ces désagréments mais rassurez vous, il n’est pas hébergé sur mon bateau et s’il n’est plus accessible cela ne veux pas dire que le bateau a coulé.
Et puis après trois mois pendant lesquels je vous ai fait vivre l’aventure en temps réel tous les jours, j’ai besoin d’un peu de repos. Je n’ai plus trop envie d’écrire au quotidien et en plus je n’ai rien d’excitant à faire partager.
C’est une journée d’élection et, avec quatre candidats au coude à coude dans les sondages l’excitation est au maximum. Quel suspense ! La France étant un grand pays, un pays important dans l’Europe, le monde entier est attentif au résultat de ce soir. Contrairement à la plupart des élections à deux tours, ce premier tour est fondamental et extrêmement important pour l’avenir de notre pays.
Une grande partie de la population sera devant la télévision à 20 heures afin de découvrir le nom des deux finalistes. Tout peut arriver et il va falloir prévoir deux bouteilles ce soir pour l’apéro. Une bouteille de champagne et une autre de vinaigre. Plus sérieusement j’espère que beaucoup ont pensé à l’avenir du pays et non à leur intérêt propre lorsqu’ils ont fait leur choix.
Pour ma part je n’ai pas beaucoup de temps à moi. Il y a le travail bien entendu mais il y a également les travaux entrepris à la maison. Nous sommes dans la poussière et nous campons. Nous avons entrepris de rénover totalement les extérieurs. Pendant que j’étais en Patagonie le parvis depuis la rue, les margelles autour de la maison et les terrasses ont été refaites en pavés de 10 par 10. C’est très sympa.
Maintenant les ouvriers ont attaqué le changement de toutes les fenêtres et porte-fenêtre. Certaines sont agrandies et il faut créer des poutres au-dessus des ouvertures. Tout a été démonté et les nouvelles baies sont juste callées dans les trous avec beaucoup de jour autour. Des draps recouvrent les meubles et il y a de la poussière partout. Nous en avons profité pour démonter la cheminée afin de prévoir un poêle à bois qui est beaucoup moins polluant.
Le toit a été passé au karcher cette semaine. Il va être entièrement révisé puis ce sera le ravalement. C’est une période difficile à vivre, les ouvriers sont là à 7h30 le matin, la pelouse est ravagée car nous en avons profité pour effectuer le raccordement au tout à l’égout qui attendait depuis 20 ans. Vivement que tout soit terminé et la pelouse refaite afin que nous puissions profiter pleinement de toutes ces améliorations.
Il y a encore très peu de temps les maisons étaient construites avec le moins d’ouvertures vitrées possible, chaque centimètre carré de surface vitrée générant une fuite de calories pendant les périodes froides. Résultat les pièces étaient très sombre et peu sympa à vivre.
Puis des progrès très important ont été fait, double ou triple vitrage, traitement des vitrages, suppression des ponts thermiques, gaz neutre entre les vitres … Et surtout on a compris que la surface vitrée peut être une énorme source de calories au moindre rayon de solaire même en hiver sans être un problème en utilisant des pare-soleils/éléments d’isolation (stores roulants bien isolés) et en automatisant leur fonctionnement.
Aujourd’hui plus les surfaces vitrées bien gérées par des stores extérieurs automatiques sont importantes et moins la maison est énergivore. Et en plus la maison est beaucoup plus agréable à vivre.
Mais il faut automatiser tout cela et c’est compliqué. Les volets roulants Velux sont particulièrement compliqués à gérer car hors du standard général. Heureusement j’adore les difficultés. Malgré tout j’y passe un temps énorme.
A bientôt
Jean-Louis
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"bisous de roselyne" Envoyé par roselynedemeestererose le 30-04-2017 à 18:30
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"Salut Jean-Louis ! J’ai regardé tes photos des 3 derniers mois, je suis subjuguée ! Ebahie ! Admirative ! Enervée... d’être à mon bureau ! La photos au "pied" de l’iceberg... wouaaah ! " Envoyé par Sophie le 05-05-2017 à 15:07
Fri, 19 Mai 2017 17:00:00 GMT - Retard à l’allumage A Cergy Pontoise
Fri, 19 Mai 2017 17:00:00 GMT - A Cergy Pontoise
17h00 TU et 19h00 en France.
Bonjour à tous,
Hé oui, à l’heure qu’il est j’aurai dû me trouver à Santiago du Chili en train d’attendre mon bus pour redescendre à Valdivia afin d’y retrouver Harmattan. C’est en tous cas ce qui était encore prévu il y a seulement deux jours en arrière. Mais ma vie elle-même est une aventure et les imprévus génèrent des changements de direction à 180 degrés.
Mais que s’est-il passé ? Comme lors de chaque retour en France j’ai dû m’occuper du suivi de ma greffe de rein. Cette greffe est formidable car elle me permet de vivre pratiquement normalement, pratiquement à 100%. Mais sous cette apparence de vie en bonne santé se cache des médicaments puissants qui maintiennent mon système immunitaire en équilibre précaire.
Il s’agit des immunosuppresseurs. Ceux-ci réduisent fortement la vision des globules blancs. Une dose un peu moins forte et ils découvrent qu’un corps étranger (mon greffon) est implanté dans mon abdomen, ils le combattent et c’est le rejet. Une dose un peu plus forte et mon organisme ne se défend plus contre les différentes agressions que le corps humain subit au quotidien.
L’équilibre est donc instable et tout ne peut être entièrement sous contrôle. Le problème collatéral le plus important, le risque majeur de la greffe est le cancer de la peau. Pour ma part, ayant une peau blanche et les yeux bleus le risque est plus élevé. Un autre facteur de risque est l’exposition passée et présente aux rayons ultra violets. En mer ceux-ci sont particulièrement présents.
De ce fait je rencontre très régulièrement un dermatologue qui m’examine sous toutes les coutures. Cela se traduit souvent par la découverte d’une petite tumeur cancéreuse (carcinome basocellulaire) qui doit être traitée par la chirurgie (exérèse). Ces lésions ne donnent jamais de métastases mais sont à risque de récidive locale en cas d’exérèse incomplète.
J’ai donc vu mon dermato le mercredi 3 mai. Je lui ai à nouveau demandé de bien vouloir faire quelque chose pour la lésion qui se trouve sur ma tempe droite. Elle existe depuis longtemps. Nous avions pratiqué une biopsie qui s’était révélée négative. Il me l’a brulé à l’azote plusieurs fois sans succès. Elle continue à s’étendre en permanence, elle est maintenant de la taille d’une pièce de deux euros et cela me tracasse pas mal.
Une chance, un spécialiste des tumeurs de la peau de l’hôpital Saint Louis se trouvant dans les locaux mon dermato m’a demandé de repasser le vendredi 5 mai. Je l’ai rencontré. Il a été catégorique cette lésion n’était pas normale. Comme j’avais une petite tumeur à retirer au dessus de mon sourcil droit, il a été décidé de faire en même temps une biopsie élargie de cette lésion.
Cette opération s’est déroulée normalement le jeudi 11 mai. Le 12 j’ai passé la journée à Caen pour les contrôles correspondants à ma sixième année de greffe. Tout est OK de ce côté-là.
Il me faut absolument les résultats de l’anapath avant de reprendre l’avion aussi Francine fait des pieds et des mains pour les obtenir. Le verdict tombe enfin mercredi soir, cette lésion doit être retirée d’une façon urgente. Cela bouleverse tous mes plans mais je n’ai pas le choix, il faut faire ce qui doit être fait.
Ce n’est pas un réel problème, mon bateau est dans un endroit absolument sécurisé, il peut y rester un moment. Pour ma part, après trois mois de Patagonie j’ai eu ma dose et je ne suis pas encore en manque de bateau. Par ailleurs j’ai énormément de travail au bureau, de plus j’ai entrepris des travaux important dans mon habitation et ils m’occupent énormément.
Puis je peux ainsi profiter de mes petits enfants, mon cerisier va bientôt donner et pour finir c’est maintenant l’été à Paris alors qu’à Valdivia on entre dans l’hiver avec 2 degrés le matin, 8 l’après-midi et beaucoup de pluie.
Je vois mon chirurgien mercredi et l’opération devrait avoir lieu la semaine suivante.
Une dernière information, le numéro de Voiles et Voiliers de juin qui est maintenant en kiosque publie la fameuse photo d’Harmattan au pied du glacier Pia. Jean-Luc Gourmelen a eu la gentillesse d’évoquer la liberté qu’apporte la dialyse péritonéale.
A bientôt
Jean-Louis
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"bonjour capitaine Fracasse... bon cette fois ça y est te voilà réparé de partout, heureusement que tu es inoxydable car un autre sujet aurait déjà rendu grâce. Encore une fois te voilà remis à neuf prêt à repartir dans qq temps bon courage mon ami bernard" Envoyé par lannion bernard le 11-06-2017 à 13:02
Fri, 26 May 2017 19:00:00 GMT - Au pays des haras A Ginai
Fri, 26 May 2017 19:00:00 GMT - A Ginai
Bonjour à tous,
Je suis depuis hier matin chez mon copain Hubert au pays des Haras. Nous nous connaissons depuis plus de 30 ans, nous avons sillonné ensemble toutes les routes de France et de Navarre à la visite des concessionnaires de l’importateur Sonauto (Porsche, Mitsubishi, Seat et Yamaha).
Nous nous apprécions beaucoup, c’est un passionné d’automobiles et de sports mécaniques. Avec sa femme Rowan, une fermière anglaise épousée en seconde noces depuis seulement 4 ans alors qu’ils se sont connus lorsqu’il avait 14 ans, ils ont racheté une vieille ferme en Normandie, à 2 kilomètres du haras du Pin.
J’adore cet endroit, c’est un peu vallonné, c’est très vert, les prés sont entourés de clôtures en rondin et l’on voit de nombreuses pistes d’entraînement. Les chevaux au milieu des près sont magnifiques et ceux du haras du Pin encore plus beaux. Je connais bien ces animaux car j’ai eu ma période cheval.
Feu follet était au pré à 100 mètres de la maison l’été et dans un box à la ferme du village tout l’hiver. Je partais souvent pour de longues randonnées en solitaire et je ne faisais plus qu’un avec mon cheval. Que de bons souvenirs !
Mais revenons à Hubert et Rowan. Ils ont donc acheté une vieille ferme et ils ont progressivement tout reconstruit à neuf. C’est très impressionnant. Rowan a énormément de goût, elle chine chez les brocanteurs et ce qui est devenu un manoir est meublé avec beaucoup de raffinement. La visite ressemble réellement à celle d’un château, on n’ose pas rentrer dans les pièces, on s’attend à voir ces gros cordons rouges qui en interdissent l’accès.
Sur un domaine de 25 hectares les constructions sont nombreuses, la grande maison principale, la conciergerie, des dépendances et plusieurs maisons secondaires sont toutes refaites entièrement, c’est somptueux. Il reste encore un peu de travail et un grand jardin à la française est en cours de réalisation. Plusieurs étangs agrémentent l’endroit dont un étang piscine et un étang rempli de poissons.
Il fait un temps magnifique et c’est un vrai bonheur de prendre ainsi quelques jours de véritables vacances.
J’ai rencontré mon chirurgien mercredi. Il m’a confirmé ce que je pensais, il s’agit d’un carcinome épidermoïde ou spinocellulaire. C’est un cancer de la peau beaucoup plus méchant que les cancers basocellulaires que l’on me retire habituellement car il peut métastaser, c’est-à-dire migrer dans les poumons et dans les os en particulier.
Il est lié à mon état immunodéprimé généré par les médicaments immunosuppresseurs qui permettent à mon corps d’accepter le greffon sans le rejeter. Il est nécessaire de retirer ce carcinome très rapidement et ce sera fait mardi 6 juin. Le problème tient au fait qu’il est très près de mon œil, qu’il est assez étendu et que le chirurgien doit retirer au moins 6mm de peau saine autour du cancer.
Il m’a prévenu que je ne serais pas très beau en ressortant. Il m’a montré des photos, c’est impressionnant. Il doit pratiquer de longues ouvertures dans la peau du crane afin de tirer sur la peau pour recouvrir la plaie. Il appelle cela la technique du lambeau. Je suis allé voir sur Internet, c’est passionnant. Dans quelques mois tout devrait être redevenu normal.
Mais du coup je ne repartirai pas de si tôt au Chili, il va falloir qu’Harmattan patiente un peu.
Mon, 29 Mai 2017 17:00:00 GMT - Ballade au Fort La Latte A Cergy Pontoise
Mon, 29 Mai 2017 17:00:00 GMT - A Cergy Pontoise
17h00 TU et 19h00 en France.
Bonjour à tous,
Au hasard d’une fête de famille à Plévenon dans les côtes d’Armor nous voici ce samedi par une superbe journée estivale au sommet de la pointe de grès rose tourmentée de 70 mètres de haut surmontée du phare actuel, au fameux Cap Fréhel. Il remplace depuis 1946 le vieux phare également appelé « Tour Vauban ».
Nous connaissons bien le site et cette fois-ci nous n’escaladerons pas les 32 mètres du phare dont la lanterne domine la mer de 103 mètres. Cette fois mon objectif est le Fort de La Latte que je ne connais pas. Il se trouve à la pointe Est du promontoire, à quelques kilomètres du Cap Fréhel.
Edifié sur la pointe éponyme, face à la mer, c’est l’un des plus célèbres châteaux Bretons. Il a servi de décor à de nombreux films. Construit au XIVème siècle (1340) par Etienne III Goyon il est maintenant la propriété de la famille Joüon des Longrais. Il est bien entendu classé aux monuments historiques depuis 1925.
J’aime immédiatement cet endroit. Les bâtiments, les jardins, tout est admirablement entretenu. Je suis un passionné de vieilles pierres et de mer, ici je suis vraiment gâté, tout est réuni. Des jolis voiliers sont encrés au pied de la falaise, des plongeurs explorent les fonds. Avec ses falaises abruptes, ses deux ponts levis séparés par un profond fossé, le fort est inexpugnable. Des petits panneaux en français et en anglais informent le visiteur.
La profonde oubliette m’impressionne, des hommes ont été enfermés la dedans, que cela devait être dur. Et puis je découvre le four à boulet. C’est assez rare et je n’en avais jamais vu. Il permettait de chauffer les gros boulets à plus de 900 degrés. Une fois le boulet rouge cerise on l’envoyait sur les bateaux ennemis dans le but de les incendier !
Puis nous passons la soirée à la salle communale, la fête familiale est très réussie, ce sont les 40 ans de Ludivine. Nous finissons à 3h du matin ce dimanche et à 10h il faut reprendre la route du retour, tout le Nord Ouest de la France est classé noir dans le sens des retours après ce très long weekend au climat plus qu’estival.
Nous ne pouvons cependant pas passer devant Saint Malo sans aller faire un tour sur les remparts et déguster des noix de pétoncle farcies.
Mais le retour est extrêmement difficile, les embouteillages sont partout. Heureusement que la voiture est confortable car nous n’arrivons à Cormeilles qu’à 20 heures fatigués mais heureux de ce magnifique WE.
Wed, 07 Jun 2017 17:00:00 GMT - Un coup de sabre d’abordage A Cormeilles en Vexin
Wed, 07 Jun 2017 17:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
17h00 TU et 19h00 en France.
Bonjour à tous,
La légende retiendra que j’ai reçu un coup de sabre d’abordage en plein visage lors de la confrontation avec des pirates dans un endroit mal famé du monde. Heureusement, je n’ai pas encore une jambe de bois. Quoiqu’il en soit cela va faire encore plus baroudeur !!!
Plus sérieusement chapeau au chirurgien, quel beau travail ! Une fois encore j’ai été opéré à l’aide d’une légère sédation (méthode d’anesthésie). C’est une drogue qui permet de rester conscient mais sans aucun stress. J’étais les yeux fermés sous le champ opératoire avec l’énorme projecteur en plein visage.
Je voyageais dans des tunnels de couleur jaune, très éclairés tout en suivant l’opération, j’étais bien. Mon chirurgien le Docteur Khaled Al Tabaa est un cador. Il a une quarantaine d’année et à chaque fois il est aidé par un ou une interne et décrit en permanence l’opération, ce qu’il va faire, ses choix et ce qu’il est en train de faire.
Je suis toujours admiratif du personnel médical, que de compétences, que de dévouement ! Je suis pris vers 16 heures, l’opération dure environ une heure puis je me retrouve en salle de réveil.
Je ne suis pas en pleine forme. Je suis assis dans un fauteuil de chirurgie ambulatoire et je sens que je suis en train de partir. J’essaie de lutter car je n’ai pas envie d’être hospitalisé, j’ai envie de rentrer chez moi. Mais au bout d’un moment je suis bien obligé d’appeler une infirmière.
- Vous avez quoi ? - Je vais m’évanouir
Elle s’approche mais inéluctablement je pars. Au bout d’un moment je me sens bien, je plane, je rêve, c’est bon. Mais on m’appuie sur la cage thoracique et on me crie dessus. Je n’ai pas trop envie de revenir, je suis trop bien. Mais au bout d’un moment j’ouvre les yeux.
Il y a 6 ou 7 blouses blanches autour de moi, une infirmière porte mes deux jambes sur ses épaules.
- Ça va Monsieur - Super top - Vous nous avez fait peur
Tout le monde retourne à sa tâche mais au bout d’un moment je commence à repartir. Cette fois l’infirmière a compris et elle me lève immédiatement les jambes. Puis le médecin m’injecte de l’atropine.
Du coup à 20h30 je suis toujours à l’hôpital, je dois manger, je dois me promener dans les couloirs pour être autorisé à rentrer chez moi. Je suis très fatigué et je n’ai plus qu’une attente, m’allonger et dormir.
Malheureusement la douleur est là, très violente et, étant insuffisant rénal je n’ai droit qu’à des doses réduites d’antalgique. Mais j’aime les défis et la gestion de la douleur en est un. On arrive vraiment à dompter celle-ci. Par exemple le fait de regarder une séquence télévisée intéressante réduit considérablement le sentiment de douleur.
Puis à une heure du matin j’avale un Doliprane et la douleur disparaît soudainement après 10 minutes d’attente. C’est comme si l’on venait de couper un circuit électrique.
Encore une fois j’ai vécu des expériences très enrichissantes. Contrairement à beaucoup j’aime l’hôpital et lorsque je dois y aller c’est toujours sans déplaisir. Dans quelques mois les cicatrices seront résorbées.
A bientôt
Jean-Louis
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"tu nous bluffes toujours autant , ta façon de voir ou de faire les choses est tellement exceptionnelle on ne peut qu’être admiratif .Bonne convalescence et ne t’inquiète pas même si on ne parle pas souvent on te suit de pres ." Envoyé par alain/sylvie le 08-06-2017 à 19:59
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"gros bisous bon courage je rentre de hopital j’ai encore des douleurs" Envoyé par rodemeestereselyne le 18-06-2017 à 18:48
Sun, 02 Jul 2017 17:00:00 GMT - Enfin un peu de visibilité A Cormeilles en Vexin
Sun, 02 Jul 2017 17:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
17h00 TU et 19h00 en France.
Bonjour à tous,
Entre les problèmes médicaux, le travail qui explose comme un feu d’artifice et les travaux dans la maison j’avais l’impression d’être prisonnier d’un énorme tourbillon qui ne me laissait aucun répit. Mais progressivement je me suis écarté du centre, la vitesse a diminuée et je viens de me retrouver en eau libre, je vais pouvoir à nouveau envisager l’avenir immédiat.
Ma dernière opération chirurgicale est une réussite totale, en trois semaines tout est rentré dans l’ordre et les longues entailles qui me faisaient comme des lunettes se sont cachées dans les plis naturels de la peau. Ce chirurgien est vraiment un as !
Devant la multiplication de tous ces petits cancers de peau il a été décidé d’essayer de réduire un peu les immunosuppresseurs et en particulier de supprimer les corticoïdes que je prenais depuis ma greffe. Le problème est difficile car pour le greffon il faut que le corps ne lutte pas contre les cellules étrangères alors que c’est l’inverse pour les cancers. L’équilibre n’existe pas, on ne peut que faire au mieux.
Le greffon n’a pas bien réagit et inexorablement, au fil des prises de sang ma créatine s’envolait. Mon néphrologue de greffe, le Professeur de Ligny, bien que n’étant plus en activité a la gentillesse de me conseiller. Nous avions prévu une biopsie ce prochain mardi mais soudainement tout est revenu à la normal cette fin de semaine, le greffon s’est habitué, il doit finalement aimer la vie que je lui donne.
Au même moment la première phase de travaux que j’avais entrepris dans ma maison s’est terminée. Depuis deux jours les ouvriers qui entraient dans la maison à 7h30 depuis cinq mois nous ont oubliés, c’est la liberté retrouvée. Que c’est bon ! Mais maintenant il y a tout à nettoyer, tout à finir, tout à ranger.
Et puis il y a le boulot. Je crois que c’est constant, on ne réussit pas dans les affaires sans y consacrer une énergie énorme. Pour commencer il faut que le téléphone sonne et ce n’est pas si simple, ce qui fonctionnait hier ne marche plus aujourd’hui. Il faut faire preuve d’imagination, trouver de nouveaux axes d’attaque, les concevoir et les mettre en place.
Puis, une fois que les clients sont là il faut les accrocher. Là également ce qui réussissait hier n’est plus efficace aujourd’hui. Il faut se creuser la tête, trouver des solutions attrayantes et les rendre opérationnelles. Encore une fois c’est du boulot.
Et puis, comme celui qui n’avance pas recule il faut trouver des nouveaux immeubles à acheter. C’est également beaucoup de travail, beaucoup de patiente également. Nous sommes en train d’acquérir un immeuble pour lequel ma première proposition d’achat remonte à ….18 ans !!!!!
Le weekend dernier mon frère est venu et nous avons passé notre dimanche en baie de Somme. J’adore cet endroit. Nous sommes arrivés à Saint Valérie sur Somme à 10 heures. Nous avons pris le petit train à vapeur qui fait le tour de la baie. Une heure plus tard, après avoir parcouru 15 kilomètres nous sommes arrivés au Crotoy. Après un bon restaurant de fruits de mer et une ballade dans le village nous avons repris le train.
Avec mon frère nous étions sur la plateforme juste derrière la locomotive, une vieille dame plus que centenaire (1906). Le mécanicien chargeait le charbon dans le foyer à grands coups de pelle pendant que le chauffeur (une jeune femme bien baraquée) lui arrosait la tête avec une bouteille d’eau. Puis nous sommes partie. C’est très complexe à conduire. Il faut ouvrir ou fermer des vannes en permanence et puis la grosse burette d’huile est à la manœuvre constamment.
Maintenant que j’ai retrouvé ma liberté je vais prendre un peu de vacances avec Francine et je ne retournerais au Chili poursuivre mon voyage qu’après l’été, lorsque le temps sera plus agréable dans l’hémisphère Sud.
A bientôt
Jean-Louis
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"Salut Jean-Louis, Heureuse de te savoir en grande forme! Profite de ce bel été en France en famille! On t envoie des grosses bises du paradis, aux senteurs vahiné. Sabrina" Envoyé par Milette le 04-07-2017 à 04:06
Wed, 12 Jul 2017 19:00:00 GMT - En Campanie Basilicate A Savoia di Lucania
Wed, 12 Jul 2017 19:00:00 GMT - A Savoia di Lucania
19h00 TU et 21h00 en France, 21h en Italie.
Bonjour à tous,
Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt, hé bien le monde est à nous !!!
Sur le tableau d’affichage des départs ce matin nous étions tout en haut de la liste, les premiers à décoller de Roissy Charles de Gaule, à 6h05 ! Quelle idée de faire décoller des avions si tôt, c’est inhumain. Bien qu’ayant pris un hôtel à l’aéroport la sonnerie de l’alarme nous a tout de même levés à 3h15, les vacances commencent fort.
Heureusement, la météo affiche un beau rond jaune jusqu’à la limite des prévisions aussi bien pour Naples que pour Syracuse, c’est du bonheur en perspective. Comme nous en avons l’habitude maintenant, nous voyageons légers avec chacun une seule valise de cabine pour tout bagage. Vive la liberté !
Première escale à Milan, pas de rond jaune, il fait gris et triste, nous sommes encore trop élevés en latitude, il va falloir patienter un peu. Nous atterrissons à Naples dix minutes avant onze heures. La visibilité est très médiocre, est-ce la pollution ? Dès la sortie de l’avion la chaleur nous saute dessus méchamment.
Le temps de quitter l’aéroport, de rejoindre la gare centrale en bus et de prendre possession de notre Fiat 500 de location (en fait c’est une arnaque, on nous donne encore une fois une Panda), il est 13 heures 15. Ma première impression de Naples n’est pas très bonne, la ville est vieillotte, mal entretenue et sale. Et puis il y a ces attroupements de migrants près de la gare. Qu’attendent-ils ? Quel énorme problème humanitaire ces migrants !
A 14 heures, nous prenons enfin la route pour le Sud. Nous ne sommes pas encore sortis de Naples que nous découvrons la cause de ce qui ressemble à de la pollution. Une véritable catastrophe est en train de se jouer, tout le parc naturel du Vésuve, toute la montagne est en feu. Il y a des dizaines et des dizaines de départs de feu souvent à plusieurs kilomètres les uns des autres.
Au début ce sont des petites fumées blanches puis, très vite, le feu étant attisé par le vent, le brasier devient incontrôlable et d’énormes nuages très épais d’un jaune sale envahissent tout. Je m’attends à voir une noria de Canadairs mais non, il n’y en a que deux qui essaient vainement de protéger quelques villas alors que nous voyons des feus sur plus d’une cinquantaine de kilomètres.
Je n’ai vu une telle ampleur qu’une fois, c’était en 2007 lorsque je remontais au mois de juillet le détroit de Patras. Tout le Péloponnèse était en feu, la situation n’était pas maitrisée et le gouvernement de l’époque avait été fortement mis en cause.
Après deux heures de blocage sur l’autoroute suite à un accident nous arrivons à l’étape du soir vers 18 heures. Nous sommes à Savoia di Lucania, un magnifique village médiéval perché à flan de falaise dominant la vallée.
Merci Airbnb, ici il n’y a pas d’hôtel et la seule façon de profiter du calme de l’endroit est de réserver chez l’habitant. Nous avons beaucoup de chance, nous sommes accueillis par la Maman de Mick. Il possède un petit « appartement » dans la maison mitoyenne de celle de sa mère. Il vit à Londres et propose son appartement. C’est bien, c’est propre, c’est confortable et la vue est superbe.
Nous passons la soirée à visiter ce magnifique village et à faire nos courses pour le repas du soir. Demain nous continuerons à faire du Sud pour dormir demain soir dans le talon de la fameuse botte.
Thu, 13 Jull 2017 17:00:00 GMT - Des-pa-ci-to A Brattirò
Thu, 13 Jull 2017 17:00:00 GMT - A Brattirò
à 1 7h00 TU et 19h00 en France, 19h en Italie.
Bonjour à tous,
Tout comme en France, le titre de Daddy Yankee et Luis Fonsi « Despacito » est devenu le tube de l’été, on l’entend dix fois par jour sur la radio du bord. Mais c’est également l’adjectif qui qualifie le mieux les périodes de vacances après la folie de ce travail qui uni toute ma famille (je travaille avec mon épouse, mes deux garçons et mon gendre) et qui nous fait courir à trois cent à l’heure en permanence.
J’oublie de préciser que « Despacito » signifie en langue Espagnole « Lentement ». Que c’est bon de lever le pied ! Si nous restons en contact avec le bureau sur les routes italiennes, c’est uniquement que notre activité est passionnante, qu’elle est devenue une véritable drogue et qu’elle s’est transformée en addiction.
La nuit dernière, dans cet appartement du village isolé en haut de la montagne nous avons trouvé le calme et nous nous sommes bien reposés, récupérant un peu de la fatigue des derniers jours. Nous sommes partis vers 10h15 ce matin pour longer la côte afin de descendre en Calabre.
Quelle splendeur, la montagne tombe très rapidement dans la mer et nous cheminons sur une route de corniche au dessus de la mer. On a l’impression de se trouver du côté de Menton. La nature est luxuriante, une nature de pays méditerranéen avec suffisamment d’eau pour rester splendide au milieu de l’été.
Les fleurs sont partout, d’immenses lauriers faits de fleurs rose ou blanches, de magnifiques bougainvilliers, de très beaux pétunias rouges, de belles giroflées d’été retombant des murailles sans oublier les fameux géraniums.
Ce midi nous nous arrêtons au White Horse, un restaurant de corniche. Nous déjeunons sous un énorme bougainvillier couvert de fleures violettes. Les escalopes italiennes « Al Limone » succulentes ne nous empêchent pas d’admirer le bleu si particulier de la mer Méditerranée en plein été.
Jusqu’à présent je ne connaissais pas vraiment l’Italie, j’ai bien sûr fait quelques visites à Venise que j’adore, à l’île d’Elbe que j’adore également, des arrêts aux îles Eoliennes lorsque j’étais plus jeune mais maintenant je les évite car l’accueil y est vraiment détestable, le détroit de Messine, des arrêts également au pied de la botte sur la route de Corfou mais c’est tout.
La surprise vient à la fin du repas. Nous commandons deux expressos. La patronne nous apporte deux petites tasses, mais elles semblent vides. En fait il ne faut pas hésiter à se pencher au dessus des tasses pour apercevoir tout au fond de celle-ci un tout petit peu d’un précieux liquide noir.
Cela représente deux toutes petites gorgées, l’équivalent de pas plus de deux cuillères à café. Il fait dire que ce breuvage est très certainement le liquide le plus cher au monde, Total et les différentes compagnies pétrolières devraient penser à se reconvertir. Une cuillère à café représentant 5ml de liquide, le prix de 4,25 € l’expresso met le litre de café à 425€ !!!!
Nous continuons ensuite notre descente vers le Sud, la montagne s’éloigne un peu et nous suivons des plages de sable remplies de touristes. C’est un peu moins sympa. Ce soir nous sommes dans une maison au milieu des ruelles d’un vieux village, à Brattirò.
Ici non plus il n’y a pas d’hôtel mais nous avons une maison entièrement à nous avec linge de toilette fourni pour seulement 24€ la nuit. Nous sommes à 5 kilomètres de la mer, c’est une vieille maison, avec des vieux meubles cirés. Francine dit « Ça sent comme dans une église ! ».
On aime bien, le lit est grand et confortable et la cuisine nous permet de vivre comme à la maison. La rencontre des voisins est comme toujours très agréable même si l’on ne parle pas les mêmes langues. Le village est grand et le petit supermarché est très bien achalandé.
Fri, 14 Jull 2017 17:00:00 GMT - En Sicile Chez Nico près de Syracuse
Fri, 14 Jull 2017 17:00:00 GMT - Chez Nico près de Syracuse
17h00 TU et 19h00 en France, 19h en Italie.
Bonjour à tous,
Syracuse, Henri Salvador l’a chantée et je m’attendais à un endroit paradisiaque mais nous arrivons par le terminal pétrolier et c’est moyen. Heureusement Nico réside de l’autre côté, au milieu de la campagne et il m’a donné ses coordonnées longitude et latitude. Google Map me guide jusque dans sa cour, c’est formidable.
Nico est paysan, fils et petit fils de paysan, il vit dans le corps de ferme familial qu’il a pas mal restauré. Mais il y a encore du boulot à faire car le pépé avait beaucoup de cordes à son arc, élevage avec une très longue étable, vignes et oliviers avec tout une partie pour faire le vin et l’huile, une énorme meule et de multiples pressoirs et endroits pour fouler le raisin.
Nous sommes contents de nous retrouver et je fais la connaissance de Graziella dont je ne connaissais jusqu’à présent que la voix. Malheureusement je ne verrais pas son bateau car Nico et Graziella ont fait une croisière à Malte où ils ont rencontré Angelo et Antonella. Ils sont revenus d’un coup d’avion et repartent mardi rechercher le voilier.
Nous avons adoré ces deux soirées passées dans des villages paumés. Aux cafés les hommes du village font des parties de cartes endiablées. Ils jouent à la Scopa ou à la Briscola avec des toutes petites cartes (environ 5 cm par 8 cm).
Les enseignes des cartes sont totalement différentes de chez nous, il s’agit de dessins simples très colorés de rouge, jaune et noir. Il y a les épées, les deniers, les coupes et les bâtons. Autour des quatre joueurs les supporters suivent le jeu mais étrangement personne ne consomme, il n’y a pas de verres, mauvaise pioche pour le taulier.
Nous avons passé la matinée sur les routes Calabraises. Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas, le bord des routes est encombré de détritus, plastics, bouteilles (en plastique également), papier, vieux vêtements … On a l’impression de rouler dans une poubelle. De plus les bords de route et même d’autoroute ne sont pas entretenus comme chez nous. L’herbe a poussée puis jaunie puis séchée.
Comme les mégots suivent le même chemin que les autres détritus, nous longeons en permanence d’immenses étendues calcinées. Parfois des collines entières y sont passées et les maisons sont entourées de végétations calcinées. D’ailleurs par deux fois nous devons traverser les flammes et l’épaisse fumée de feux qui ont embrasés les bas-côtés et la bande centrale faite d’énormes lauriers roses.
Puis nous arrivons à Scilla, l’entrée du détroit de Messine. Comment ne pas penser à Ulysse passant à cet endroit entre « Charybde et Scylla ». J’ai emprunté ce détroit de nombreuses fois en voilier, dans un sens ou dans l’autre.
C’est toujours très impressionnant surtout la nuit au milieu des fameux tourbillons, dans les courants parfois importants alors qu’il faut éviter les cargos qui suivent leurs rails et des ferrys qui traversent perpendiculairement.
Cette fois nous traversons sur le ferry et c’est beaucoup plus calme. Puis nous filons jusqu’à Taormine, cette fameuse citée perchée à flan de montagne sur un énorme piton rocheux. L’histoire de cet endroit au sens premier du terme est étonnante. Combien de fois la ville a été assiégée, prise, mise à sac et vidée de ses habitants ? Que de malheurs ont eu lieu sur ces pierres ?
La soirée est très agréable, il ne fait pas trop chaud, il y a un peu d’air. C’est le bonheur.
Sat, 15 Jull 2017 17:00:00 GMT - J’aimerais tant voir Syracuse Chez Nico près de Syracuse
Sat, 15 Jull 2017 17:00:00 GMT - Chez Nico près de Syracuse
17h00 TU et 19h00 en France, 19h en Italie.
Bonjour à tous,
Henry l’avait chanté, nous l’avons fait ! Pour le marin que je suis Syracuse est avant tout un port naturel parfait. Les colons Grecs venant de Corinthe au VIIIème siècle avant JC ne s’y sont pas trompés, l’endroit était parfait pour fonder une ville.
Lorsqu’Archias Bachiadde arrive dans ce port naturel protégé de tous les vents en -734 il comprend tout de suite que l’île d’Ortygie fermant l’entrée du port fera un bastion facile à défendre contre les bateaux ennemis. Cerise sur le gâteau, en débarquant sur l’île il découvre une source abondante d’eau douce, la fontaine Aréthuse.
Dès qu’il s’aventure dans les terres autour du port il découvre de riches plaines fertiles. Syracuse se développe très rapidement et devient en moins de 250 ans la puissance hellénique dominante de l’époque. S’ensuit alors de multiples guerres au cours desquelles Syracuse résiste bien.
Lors de la deuxième guerre punique, en 213 avant JC, les Romains commandés par le consul Marcus Claudius Marcellus assiègent la ville. Le fameux savant Archimède est à la défense, il conçoit des machines de guerre et la ville résiste pendant plus d’un an. La légende prétend qu’il a mis au point entre autre des miroirs géants capables d’enflammer les voiles des navires ennemis en concentrant les rayons du soleil.
Mais, après trois jours de festivités fortement arrosées en l’honneur de la déesse Artémis, l’ennemie attaque sournoisement au milieu de la nuit, prend la ville et la met à sac. Un soldat désobéissant aux ordres tue Archimède alors qu’il contemple des figures géométriques dans sa demeure.
Pour nous c’est beaucoup plus calme, nous passons à pied le pont qui relie l’île à la terre et loin d’être repoussés nous sommes accueillis par les vendeurs de souvenirs en tous genres. Les quelques pierres restant du temple d’Apollon ne sont pas très impressionnantes mais nous arrivons bientôt sur la fameuse place d’Archimède où trône une énorme et magnifique sculpture, la fontaine de Diane.
Diane (Artémis), sœur jumelle d’Apollon, est la déesse de la lumière et du monde sauvage. Dommage la fontaine est en réfection et entourée d’un échafaudage. La place reste néanmoins très belle avec en fond la façade de la « Banco Di Sicilia »
Nous arrivons ensuite à la grandiose Piazza Duomo, écrasée de soleil. Nous nous mettons au frais en entrant dans le Duomo, la Cathédrale de Syracuse. Exceptionnel ! Elle est construite à l’intérieur d’un temple dorique Grec du Vème siècle av JC et les énormes colonnes sont encore visible, intégrées dans les murs. Cet endroit a été successivement un temple, une église, une mosquée et à nouveau une église.
Nous visitons maintenant l’église de Sainte Lucie la protectrice de Syracuse, également patronne des malvoyants ses attributs sont deux yeux dans un plat. La pauvre a été brulée vive mais comme elle était toujours vivante on lui transperça la gorge avec un glaive.
Le fort qui se trouve à la pointe de l’île est parfaitement entretenu et en le visitant on comprend bien les difficultés rencontrées par les assaillants pour s’emparer de la ville.
Sun, 16 Jull 2017 17:00:00 GMT - Mille scuse Chez Nico près de Syracuse
Sun, 16 Jull 2017 17:00:00 GMT - Chez Nico près de Syracuse
17h00 TU et 19h00 en France, 19h en Italie.
Bonjour à tous,
Je me dois de rétablir la vérité au niveau du prix de l’expresso et je dois des excuses au restaurant White Horse. C’est en en reparlant avec Nico, il me dit « ce n’est pas possible ». Et en travaillant la question je m’aperçois que le prix de l’expresso s’établit entre 0,80€ et 2€ en général.
Il faut dire qu’en Italie on sait noyer le poisson. Selon les endroits entre le prix affiché sur la carte et le coût réel du repas il peut y avoir une énorme différence et un français peut vite se sentir abusé. Le restaurateur va rajouter quelques Euros pour les couverts puis parfois quelques Euros pour le pain.
Ensuite, grande différence avec la France, le plat ne comprend que la viande, il faut donc ajouter encore quelques Euros pour les légumes. Enfin les plus gourmands peuvent ajouter une quinzaine de pourcents pour le service. A Venise par exemple on use de tous ces stratagèmes en même temps. Au White Horse les 8,50€ correspondaient aux légumes et la patronne nous a fait cadeau des cafés.
Aujourd’hui il fait un peu moins chaud, le temps est nuageux et nous avons même eu quelques goutes ce matin. Nous avons visité le Parc Archéologique. Malheureusement nous sommes mal habitués, après avoir passé beaucoup de vacances en Grèce et en Turquie, l’endroit nous a un peu déçus.
Nous avons commencé par l’ « Anfiteatro romano », l’Amphithéâtre Romain. Les ruines sont énormément dégradées et l’endroit n’est pas très bien entretenu. Une grande partie des installations est fermée et on ne peut plus accéder qu’à un endroit du site. On peut tout de même imaginer l’ambiance de cet endroit, les journées entières de « jeux », le sang et les tragédies qui ont pu s’y dérouler.
Un peu plus loin le Théâtre Grec est lui aussi très mal conservé et les autorités ont décidé de s’en servir pour donner des spectacles. Ils ont recouvert une grande partie du théâtre par des gradins en planches de bois. Du coup, la visite n’a plus aucun intérêt.
Par contre, au dessus du théâtre une grotte sert de fontaine. L’eau arrive ici par un canal taillé au cœur de la roche et cet endroit est extrêmement intéressant. Puis on descend dans « Latomia del Paradiso », l’énorme carrière où ont été prélevés les gros blocs de pierre pour construire ces sites.
L’attrait principal est cette énorme excavation baptisée « Oreille de Denys ». C’est paraît-il une cavité naturelle, elle a une hauteur de 23 mètres et sa largeur varie entre 5 et 11 mètres. Son parcours est sinueux et sa profondeur est de 65 mètres. Selon la légende, le tyran emprisonnait ici ses prisonniers et grâce à la forme particulière de la grotte, il pouvait entendre ce que ceux-ci fomentaient.
Voilà pour aujourd’hui, ce soir nous allons nous coucher tôt car demain nous allons visiter l’Etna.
Tue, 19 Jull 2017 18:00:00 GMT - Prise de contact Chez Aurora à Bagheria près de Palerme
Tue, 19 Jull 2017 18:00:00 GMT - Chez Aurora à Bagheria près de Palerme
18h00 TU et 20h00 en France, 20h en Italie.
Bonjour à tous,
Ce lundi matin nous avons rendez vous avec l’équipe Go-Etna dans une station service à la sortie de l’autoroute entre Catane et Taormine. Nous partons de bonne-heure car c’est à une centaine de kilomètres. Il y a 7 Jeeps et des touristes de différentes nationalités. Notre guide, Salvatore, est jeune, il parle français et connaît bien son volcan.
C’est une première prise de contact avec l’Etna, nous montons jusqu’à un peu moins de 2000 mètres d’altitude alors que le volcan en fait entre 3300 et 3400. Nous visitons des coulées refroidies, une grotte de lave, des anciens cratères mais rien d’exceptionnel. Le côté positif réside dans les explications de Salvatore sur la naissance et la vie de ce volcan depuis 500 000 ans.
J’adore les volcans et j’en ai déjà vu un certain nombre, Nissiros, Vulcano, le Stromboli, Lanzarote, Grand Canarie, Tenerife, le Piton de la Fournaise, la Soufrière... Mais je n’ai encore jamais vu de près une coulée avec la lave en fusion et c’est maintenant ce que je recherche. L’Etna n’est pas très loin et ses éruptions sont assez fréquentes, je reviendrais voir cela.
Nous redescendons vers 15 heures, le temps de trouver un restaurant nous finissons notre déjeuner à 17 heures. Comme récompense nous nous accordons chacun un Cannoli Sicilien à la crème de ricotta : c’est à tomber par terre !
Ce matin nous partons pour Agrigente, au Sud de la Sicile. Nous coupons à travers l’île et découvrons un paysage très vallonné dédié à la culture des céréales. Le spectacle est très beaux entre les différentes parcelles dont les formes sont parfois tarabiscotées par des excroissances de pierres et les quelques arbres.
De temps en temps une vallée étroite et absolument verte tranche dans tout ce jaune. La terre est volcanique et ici tout pousse car l’eau ne manque pas. Il y a par exemple deux stations de ski au sommet de l’Etna.
Nous arrivons maintenant sur la côte Sud. C’est le pays des arceaux, en acier le plus souvent ou en aluminium pour les plus récents, et des films plastics de couleur claire, les serres. C’est le pays des maraîchers primeurs, c’est le pays du raisin blanc « d’Italie » à déguster que l’on trouve sur nos marchés dès début juillet. La terre est très noire et friable, tous les jardiniers en rêveraient.
A midi et demie nous entrons dans la vieille ville d’Agrigente. La Sicile a vu passer de multiples envahisseurs, cela a commencé il y a près de 500 ans avant JC lorsque les Grecs l’ont envahie. La preuve encore une fois que rien ne dure, rien n’est éternelle.
Nous entrons dans un restaurant installé dans les murs d’une forteresse antique et dégustons deux … couscous siciliens ! Un aux légumes pour Francine, un au sanglier pour moi. En effet la Sicile a été envahie et gérée entre autre par les arabes pendant une longue période.
Puis nous allons visiter ce pour quoi nous sommes venus ici, « La Vallée des Temples ». En fait de vallée, les temples sont alignés sur deux collines face à la mer et ce patrimoine archéologique est unique au monde. Fondée en 580 av JC par des colons Grecs, la ville a connu un essor très rapide sous le règne du tyran Théron d’Agrigente. Il fait construire un mur d’enceinte de 12 Km percé de huit portes autour de la cité pour protéger la vallée des temples.
A ce moment la ville possède plus de temples que l’Acropole d’Athènes. Le site s’étend sur plus de cinq kilomètres et l’on peut admirer pas moins de huit temples plus ou moins bien conservés et de nombreux autres vestiges. Mais, entre 14 et 16 heures en plein cagnard, on se contente d’aller admirer les plus beaux monuments, et en particulier le Temple d’Héraclès et le Temple de la Concorde.
Ce soir nous sommes encore une fois logés comme des rois pour une somme très modique. Demain nous allons visiter Palerme avant de faire une véritable croisière jusqu’à Naples.
Wed, 19 Jull 2017 16:00:00 GMT - Au revoir Sicile A bord du GNV Cristal
Wed, 19 Jull 2017 16:00:00 GMT - A bord du GNV Cristal
16h00 TU et 18h00 en France, 18h en Italie.
Bonjour à tous,
Après une journée de visite des sites historiques de la ville de Palerme nous embarquons sur le GNV Cristal. C’est un ferry de 33 336 tonnes construit en 1989. Il mesure 161 mètres de long pour 29 mètres à son maître bau. Il peut embarquer 2 000 passagers et file à 17 Kts. Nous serons à Naples demain matin vers 6h30. Nous avons une cabine avec fenêtre sur la mer.
Nous avons adoré Palerme. Notre première visite nous a conduits à la Chapelle Palatine construite à l’intérieur du Palais des Normands. De l’extérieur on voit bien que ce palais a un vécu. C’est d’abord un fort punique au VIIème siècle avant JC puis il devient Romain en -254 avant de devenir Byzantin pendant trois siècles à partir de 535.
Les Arabes en font ensuite la résidence des Emirs à partir de 831 avant que la forteresse devienne le Palais des Normands en 1072 lorsque les frères Hauteville commencent à marquer la région de leurs empruntes. En 1130, Roger II le Normand entreprend la construction de la Chapelle Palatine dans un style Arabo Normand.
Sa caractéristique principale : tout l’intérieur est couvert de mosaïques sur fonds doré faites de petits morceaux d’environ 1cm au carré. Elle est consacrée à Saint Pierre et à Saint Paul. Aucune partie de l’intérieur de la chapelle n’est exempte de décoration, les parties basses, les parties supérieures, tout est décoré donnant un aspect un peu baroque. Les plafonds sont entièrement peints.
Nous marchons maintenant jusqu’à la Cathédrale. Ce monument du XIIème siècle de style également arabo-normand est magnifique. On peut y voir les sépultures des rois et en particulier de Roger II de Sicile. Nous visitons également le trésor et la crypte garnie de tombeaux et sarcophages des époques romaines, byzantines et normandes.
Nous faisons une halte pour déjeuner sur la piazza Bologni au Carlo V. Quel accueil ! Nous avons envie d’une flute de Champagne mais la serveuse devance notre demande, le patron l’offre à chaque convive. Le patron déjeune au milieu des clients et il a un œil sur tout, il a une attention délicate (petit plat, verre de vin, réduction sur la note …) pour chaque table.
Nous arrivons ensuite à la place Quattro Canti décorée de façades représentant les quatre saisons. Juste à côté la Fontana Pretoria offre une vue magnifique de la piazza éponyme. Nous continuons encore à arpenter le centre historique en admiration devant les façades de différentes églises ou palais.
Le bilan de cette balade en Sicile est extrêmement positif, nous sommes toujours très bien accueillis, l’ambiance est excellente, les Italiens sont gentils et serviables. Palerme est une ville qui m’a séduit, je pourrais vivre ici sans aucune difficulté. Le seul problème reste la gestion des déchets en général. Même la marina est remplie de détritus flottants.
Thu, 20 Jull 2017 16:00:00 GMT - Capri c’est pas fait A Scafati près de Pompéi
Thu, 20 Jull 2017 16:00:00 GMT - A Scafati près de Pompéi
16h00 TU et 18h00 en France, 18h en Italie.
Bonjour à tous,
Depuis plusieurs heures des camions entrent en permanence dans ce ferry, je n’en reviens pas du nombre qu’il peut contenir. Nous devons larguer les amarres à 20 heures mais des camions continuent à s’engouffrer dans la gueule béante pendant encore une demi-heure. Finalement le ferry doit s’avouer vaincu, les deux dernières remorques doivent rester à quai, plus faim !
La traversée se passe sans problème, la mer est calme et on a l’impression d’être resté à quai. Les couchettes sont très confortables, comme des enfants nous nous battons pour la couchette supérieure, c’est Francine qui gagne. A 5h30 le réveil du bord sonne, le ferry rentre dans le port de Naples. Je passe un long moment à observer le déchargement et je suis émerveillé par la machinerie des rampes de descente.
Nous devons maintenant trouver un appartement pour ce soir. Nous y passons du temps car nous comptons nous y poser pour 4 jours et rayonner autour. C’est super, très grand et très confortable avec une place de parking. Nous sommes à côté de Pompéi. Nous ne pourrons en disposer qu’à partir de 15 heures. Qu’allons-nous faire en attendant ?
Francine me dit : Capri ce n’est pas loin. Je regarde la carte et nous décidons immédiatement d’aller en reconnaissance jusqu’à Sorrento, lieu d’embarquement pour l’île de Capri.
Nous roulons bientôt sur la magnifique route de corniche qui surplombe la baie de Naples (Strada Panoramica). La vue est superbe et nous avons le temps d’en profiter car c’est extrêmement embouteillé à la mi-juillet. On pourrait se croire sur la côte d’Azur du côté de Menton.
Il est 11h lorsque nous arrivons à la magnifique station estivale de Sorrento. Quelle belle petite ville ! Elle est perchée tout en haut de la falaise qui tombe à pic dans la Méditerranée. Tout le haut de la falaise est rempli d’immenses parcs avec des hôtels pour milliardaires, et une petite bande au pied de la falaise comporte des plages noires de monde ainsi qu’un mignon petit port d’où partent les ferries pour Capri.
Le temps de trouver une place de parking (en fait le parking municipal qui se trouve creusé dans la montagne) et de descendre un immense escalier pour retrouver le port, il est midi et trop tard pour partir sur Capri. Nous décidons de déjeuner dans un petit restaurant ombragé en bordure de mer. C’est comme toujours extrêmement agréable, le patron parle un peu français et les poulpes sont délicieux.
J’ai tout de même repéré que même en pleine saison des places restent libre dans la marina pour recevoir Harmattan et je sais que non, Capri n’est pas fini, je crois que j’y reviendrais un jour avec mon bateau. L’endroit me fait trop rêver.
Fri, 21 Jul 2017 16:00:00 GMT - Visite à Pompéi A Scafati près de Pompéi
Fri, 21 Jul 2017 16:00:00 GMT - A Scafati près de Pompéi
16h00 TU et 18h00 en France, 18h en Italie.
Buongiorno a tutti,
C’est encore une merveilleuse journée de vacances, aujourd’hui nous avons visité Pompéi. Après seulement un quart d’heure de voiture nous nous trouvons à l’entrée principale de la zone archéologique. La première vision qui me marque est cette allée de pins parasols géants magnifiquement taillés avec des troncs rectilignes d’une trentaine de mètres surmontés d’un énorme parasol d’aiguilles vertes.
J’avais déjà remarqué hier ces magnifiques arbres sur la route de corniche au dessus de la mer. Le pin parasol est pour moi le symbole suprême de vacances heureuses au soleil en bordure de la grande bleue. En plus de sa beauté l’odeur qu’il répand lorsque les aiguilles jonchant le sol sont surchauffées par le soleil me ravie et me rappelle tellement les colonies de vacances.
Encore merci à mon Smartphone, merci Internet, merci Google Maps ! Plus besoin de guide touristique, il suffit de taper le nom d’une ville ou d’un endroit que l’on veut voir puis il me guide sur place. Je clique ensuite sur l’onglet « Guide de voyage » et il me suggère une dizaine de sites à voir en fonction de mes préférences. Il organise lui-même le parcours afin de limiter les temps de marche entre chaque site et me décrit en permanence le parcourt.
Nous attaquons ainsi par la Caserne des Gladiateurs et le Petit Théâtre. Je suis immédiatement marqué par l’état de conservation exceptionnel du site. Nous remontons ensuite la fameuse « Via Dell’Abbondanza », l’artère la plus importante de la ville, elle était bordée de petites échoppes et d’endroits pour se restaurer.
La constitution de cette voie avec ses grosses pierres, ses trottoirs qui dominent la voie, la trace des roues des chars et les passages piétons si particuliers m’interpellent. Nous arrivons bientôt à l’immense « Forum ». Quelle place immense ! Pas très loin, nous dominant, le Vésuve est un peu inquiétant car il ne dort que d’un œil.
Je ne peux m’empêcher d’emprunter la « Via Marina » avec sur la droite le « Temple d’Apollon » et en face la « Basilique » puis, un peu plus loin la « Porte Marina » par laquelle on a une vue superbe sur la baie de Naples. Un peu plus loin encore, dans la « Mensa Ponderaria » on peut voir les premières formes humaines.
L’inspecteur des fouilles Giuseppe Fiorelli (1823-1896) eut l’idée formidable de verser du plâtre liquide dans les cavités autour des corps totalement décomposés. Il obtient ainsi une reproduction parfaite des traits, des habits portés, des chaussures … Par endroit on peut voir les os du crane, les dents, on peut presque lire la peur sur les visages.
Au grès de notre ballade nous visitons des maisons richement décorées de petites mosaïques et de peintures étonnamment bien conservées. Il y a les différents « Thermes », les endroits où l’on se lavait, la magnifiquement conservée « Fullonica de Stephanus », la blanchisserie de l’époque. Les esclaves piétinaient pendant des heures les tissus et le linge trempant dans de l’urine animale et humaine.
Puis il faut faire la queue pour visiter « Le Lupanar », le bordel de l’époque. Il est constitué d’un couloir avec sur les côtés cinq chambres fermées alors par des rideaux. Le couloir est décoré de peintures érotiques très bien conservées montrant les activités qui s’y déroulaient.
Dans chaque chambre un lit en pierre n’était pas très confortable pour les esclaves grecques ou orientales qui exerçaient ici. Un peu plus loin, à un croisement, la représentation en pierre d’un sexe masculin en érection sort du mur pour indiquer la direction. De nombreuses visiteuses s’esclaffent bruyamment en l’apercevant.
Mais le soleil cogne fort et dans les ruines il y a peu d’ombre. Nous finissons vers 13h30 par l’énorme Amphithéâtre Romain. Nous sommes épuisés, plus qu’une idée s’assoir à l’ombre ou dans une pièce climatisée et prendre un déjeuner bien mérité.
A 16 heures nous sommes de retour à la maison pour une sieste et du repos. Ce sont des vacances tout de même.
Sat, 22 Jul 2017 16:00:00 GMT - Les volcans Italiens A Scafati près de Pompéi
Sat, 22 Jul 2017 16:00:00 GMT - A Scafati près de Pompéi
16h00 TU et 18h00 en France, 18h en Italie.
Buongiorno a tutti,
Cette nuit, à 4h13 du matin un séisme de magnitude 4,2 a eu lieu à 200 km d’ici, près de la localité d’Amatrice qui avait été dévastée il y a moins d’un an en faisant près de 300 victimes. Et puis cet automne de nombreuses secousses ont été ressenties à cet endroit.
L’Italie est un pays de volcans. Il existe deux grands types de volcans, les volcans rouges ou volcans effusifs et les volcans gris ou volcans éruptifs. L’Etna fait parti de la première catégorie, c’est un volcan rouge émettant des laves fluides, donc rouges, qui coulent relativement lentement et forment des « coulées » en refroidissants. Selon leur épaisseur elles peuvent mettre plusieurs dizaines d’années à se refroidir.
Le Vésuve quant à lui fait parti des volcans gris, les volcans explosifs. Un bouchon se forme dans la cheminée permettant à la pression de monter. Les laves sont épaisses et visqueuses, parfois le volcan fini par exploser littéralement. Ce sont les plus dangereux car ils émettent des nuées ardentes et des coulées pyroclastiques telles que celles qui ont ravagé Pompéi et Herculanum en l’an 79 après JC.
De par leur constitution les volcans rouges entrent souvent en éruption alors que les volcans gris attendent leur heure, ils attendent que la pression monte. Le terme « Volcan » vient d’un autre des volcans gris italiens, le « Vulcano ». C’est un volcan actif dont la dernière éruption a eu lieu en 1890. Il se situe dans les îles éoliennes.
Encore un autre volcan italien se situant lui aussi dans les îles éoliennes a une particularité exceptionnelle. Le Stromboli est pratiquement continuellement en éruption. Lorsque l’on passe au large en bateau la nuit on peut voir d’énormes blocs incandescents dégringoler du sommet jusque dans la mer. Parfois il comporte même un véritable lac de lave dans son cratère.
Nous partons en début de matinée avec l’intention de nous rendre jusqu’au cratère du Vésuve. Au pied du volcan, alors que la route commence à monter nous longeons en permanence de magnifiques « villas » modernes entourées d’immenses parcs ombragées. Ce sont des lieux de réception pour les mariages fortunés par exemple.
Puis soudain nous entrons dans l’horreur en même temps que dans le parc naturel du Vésuve, une immense forêt de grands troncs de pins noircis. Le sol est gris de cendres, je comprends immédiatement que ce sont les ravages du feu que nous avons vu en arrivant la semaine passée.
Nous arrivons à l’entrée du parc, une dizaine d’hommes assis sur des marches sont tristes. Ce sont les gardiens. Ils nous expliquent gentiment que l’accès est fermé pendant encore au moins un mois. Nous comprendrons cet après-midi en observant encore de nombreuses fumeroles sur les pentes du volcan et même un feu qui a repris.
Ils nous proposent de nous rendre à Pouzzoles, à l’Ouest de Naples en nous précisant qu’il y a également là-bas de très beaux volcans à voir. Ce nom me dit quelque chose, je connais l’effet pouzzolanique qui a permis aux Romains de construire des aqueducs toujours debout aujourd’hui (Mortier constitué à base de pouzzolane).
En cherchant Pouzzoles sur Internet je découvre que cette ville est située dans les « Champs Phlégréens ». Ce nom ravive en moi de vieux souvenirs de mon école primaire, ma maîtresse était réellement exceptionnelle. J’ai trop envie d’aller voir cela de plus près.
Nous entrons dans la caldera du volcan Solfatare un peu plus d’une heure plus tard. C’est le plus actif d’un grand ensemble de volcans appelé les champs « Phlégréens » du Grec « Brulant ». C’est un endroit impressionnant, le sol y est brulant, par endroit des trous sont remplis de boue qui bouillonne (140°), un peu partout sortent des fumeroles, la vapeur (180°) fuse en sifflant de trous jaunes (Souffre) et orange vif (Sulfure d’arsenic).
Je ne peux terminer sans vous parler de Bradyséisme. Ce phénomène ne se passe que dans trois endroits au monde, et en particulier dans les champs Phlégréens. Cela consiste en une remontée lente ou une baisse lente du niveau des sols dans toute la région.
Ainsi au temps des Romain, la ville de Baia où nous avons déjeuné a été engloutie sous 12m d’eau puis elle est ressortie en remontant de 8 mètres puis à nouveau elle est redescendue de 5m. Plus récemment on a relevé un niveau 0 au centre de la ville de Pouzzoles en 1970, il était de +0,70 en 1972. En 1984 on doit évacuer la ville (20 000 personnes) devant les multiples séismes qui la secouent mais le pire redouté ne se produit pas.
De juillet 1982 à Décembre 1984 le port s’élève de 1,40m. En ville, à fin 1985 le sol s’est déformé de 2,3m ! Mais le soulèvement se poursuit inexorablement, les scientifiques ont mesuré une élévation de 2,8m entre 2005 et 2006. Actuellement la cadence est d’un demi-centimètre par mois. Le Bradyséisme concerne une zone énorme de 14 kilomètres de diamètre.
Etonnamment, malgré le volcanisme, l’instabilité des sols, le bradyséisme, les risques de tsunami, les tremblements de terre, le Vésuve qui peut exploser à tout moment, des millions d’habitants vivent aux abords de la baie de Naples dans une parfaite insouciance.
Comme le chante Florent Pagny dans son dernier titre que j’adore car il représente exactement ma façon de vivre, le passé est dépassé et demain tout peut arriver, laissons nous vivre le présent d’abord.
Sun, 23 Jul 2017 18:00:00 GMT - La ville de Naples A Scafati près de Pompéi
Sun, 23 Jul 2017 18:00:00 GMT - A Scafati près de Pompéi
18h00 TU et 20h00 en France, 20h en Italie.
Buongiorno a tutti,
La journée est consacrée à la visite de la ville de Naples. Nous marchons toute la journée et ce soir les jambes et les pieds sont très fatigués. Mais autant être francs tout de suite, nous n’avons pas été emballés par la ville elle-même.
L’emplacement, l’exceptionnelle baie de Naples, le climat, les petites îles autour, les volcans, tout est magnifique mais pas la ville. Tout d’abord c’est une énorme citée faite de milliers d’immeubles d’habitations tous plus ternes et vieillots les uns que les autres.
Et puis nous ne sommes à aucun moment restés bouche bée en visitant le centre historique. Nous avons commencé par le Castel Nuovo, c’est un château qui ressemble étrangement au château d’Angers. Pas étonnant, renseignements pris il a été construit par Charles premier d’Anjou !!!
Nous sommes devant l’entrée et lisons les commentaires sur Internet : « Arnaque », « Payer pour cela est une blague », « Une visite payante mais pas forcément riche ». Nous commençons à faire demi-tour mais sommes rattrapés par le gardien qui nous précise que maintenant la visite est gratuite ! Nous en profitons mais effectivement il n’y a pas grand-chose à voir.
En poursuivant le circuit menant aux lieux à voir je constate très rapidement la présence de très nombreux échafaudages. C’est dommage car ils gâchent énormément le paysage et l’appareil photo peut rester au fond du sac à dos. Mais il faut voir le côté positif, dans quelque temps ce sera beau. Malgré tout il me semble que certains échafaudages ont un peu pris racines.
Nous arrivons maintenant sur la grande « Piazza del Plebiscito ». Elle est bordée sur un côté par le Palais Royal de Naples, utilisé par les Bourbons durant le Royaume des Deux-Siciles. En face se trouve la Basilique San Francesco di Paola. Ici également des échafaudages gâchent un peu la photo mais la place est grandiose.
En suivant les petites rues de la ville basse nous arrivons au pied du premier funiculaire. Quel bonheur de l’emprunter pour monter en ville haute. Et comment ne pas aller faire un 360° sur les remparts de l’énorme forteresse médiévale « Castel Sant’Elmo » qui domine la ville.
En chemin nous rencontrons un italien qui revient des courses en ville. Il parle un peu français et nous discutons en marchant. C’est un artiste, un artisan qui fabrique à la main des camées. Dans son atelier il nous explique et nous montre son travail. Comment ne pas résister devant un magnifique « Trois Grâces de Botticelli ». Ne pas oublier que Naples est la capitale mondiale du camée.
Le « Castel » est réellement très imposant, les détails de ses fortifications sont étonnants. Je m’imagine assez bien qu’il devait être imprenable. Malheureusement c’est une journée de brume et la vue sur Naples et sa baie en est un peu gâchée. Les photos ne rendent rien.
Après déjeuner nous poursuivons sur le Musé Archéologique National de Naples. Nous visitons bien entendu. Je n’ai jamais vu une telle collection de statues ! Comme elles doivent manquer sur les sites où elles ont été trouvées !
Oui, je suis totalement contre le fait de mettre dans les musées des œuvres originales. L’exemple qui me vient souvent est cet Obélisque de la place de la Concorde à Paris. Comme il manque dans l’entrée principale du temple de Louxor, en face de son frère jumeau. Que l’on mette dans les musés des copies et pas les œuvres elle-même !
Tue, 25 Jul 2017 01:00:00 GMT - Après deux semaines en Italie En voyage entre Naples et Paris
Tue, 25 Jul 2017 01:00:00 GMT - En voyage entre Naples et Paris
7h00 TU et 9h00 en France, 9h en Italie.
Buongiorno a tutti,
Il est 5h15 ce matin, je bois un café dans l’aéroport de Naples. Je suis installé à une table juste en face de l’arrivée des deux escalators qui montent les passagers au niveau des départs. C’est un flot continu et je pourrais passer des heures ici à regarder les gens apparaître. J’adore regarder les gens, observer, essayer de deviner leur personnalité…
C’est un panel hétéroclite, il y a les stressés, les cools, les réveillés, les endormis, les dynamiques, les mous, les paumés, les sûr d’eux, les extravertis, les introvertis … C’est passionnant. Il y a le jeune cadre, tout endormi, un coude appuyé sur la rampe, en train de se frotter les yeux, sa valise dans l’autre main qui manque de s’étaler lorsque la marche passe sous le plancher supérieur.
Il y a le jeune (ou le vieux) playboy, chemisette, chapeau en paille et lunettes de soleil alors qu’il fait encore nuit. Un enfant suce son pouce, le doudou coincé sur la joue l’autre main dans celle de sa mère. Une jeune femme très classe porte un short bleu marine avec des plis repassés à la perfection, cette autre a réussi à ouvrir un maximum de trous dans son jean.
Deux petites sœurs totalement excitées escaladent les marches et courent partout. Un pilote passe, martial dans son beau costume avec ses gallons, sa casquette et son éternelle valise « de pilote ». Cette femme au milieu de son âge arrive en vrac sur le palier, totalement perdue et stressée. Je pourrais rester ici des heures sans me lasser.
Nous avons consacré la matinée d’hier à Herculanum. Petite ville romaine d’environ 4 000 habitants, située entre les villes de Naples et de Pompéi, elle fut totalement ensevelie puis oubliée sous 16 mètres de cendres et de boues lors de l’éruption du Vésuve de 79. A ce jour la citée se trouve au fond d’une excavation qui atteint 25m de profondeur car il a fallu retrouver le sol de l’époque.
On estime que cette éruption a éjecté 3,3 kilomètres cubes de matières !!!! Comment estimer ce volume ? Cela représente environ 1400 terrains de foot recouverts d’une hauteur de sédiments égal à celle de la Tour Effel.
Cette visite est extrêmement intéressante car l’état de conservation est excellent, on découvre l’habitat et l’environnement de l’époque. Des peintures, des mosaïques, des objets ont été retrouvés intacts. Une faible partie de la ville a été dégagé mais elle suffit à imaginer la vie à l’époque Romaine.
J’ai bien aimé cette ballade en Italie et en Sicile. Malgré quelques arnaques, certaines tentées, d’autres réussies la population est dans son ensemble très accueillante, les gens sont gentils, prévenants et sympathiques.
J’étais au pays des petites voitures Fiat et surtout des très petits camions Piaggio. Ils sont omniprésents en 3 roues, souvent également en quatre roues mais toujours en petites roues de scooter. Surchargés de toutes sortes de marchandises, ils cheminent lentement en émettant ce bruit caractéristique de petit moteur 2 temps.
Sun, 06 Aoû 2017, à 17h00 TU et 19h00 en France. GMT - Surpopulation (06/08/17) A Cormeilles en Vexin
Sun, 06 Aoû 2017, à 17h00 TU et 19h00 en France. GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Lors de mon tour du monde sous dialyse j’ai réellement pris conscience du fait que nous étions embarqués dans une machine infernale dont la vitesse augmente exponentiellement et que nous allions de plus en plus vite vers une catastrophe imminente.
C’est précisément le 15 Octobre 2010 alors que je viens d’entrer en mer de Java. Depuis le détroit de Torres les fonds sont très faibles. Un peu avant la Grande Barrière de Corail je suis passé au dessus de la fosse des Mariannes avec 11 000 mètres d’eau sous la quille, oui 11 kilomètres ! Mais à partir du fameux détroit entre la Papouasie et l’Australie avec la mer d’Arafura, les fonds se situent entre 20 et 70 mètres favorisant la pêche.
Je suis maintenant en Indonésie et la mer est encombrée de bateaux de pêche. C’est la pêche au lamparo qui ne laisse aucune chance aux poissons. En pleine nuit, même à plusieurs centaines de kilomètres des côtes les lampes criminelles qui attirent le poisson comme nos lampadaires les papillons en été, éclairent la mer comme en plein jour. La journée les bateaux sont ancrés en pleine mer, les pêcheurs se reposent et le soir ils sont prêt à reprendre l’hécatombe.
C’est un véritable massacre, je comprends immédiatement que ces pêcheurs sont en train de détruire totalement la faune marine que certains appellent « une ressource naturelle » !!! Malheureusement ce massacre ne se limite pas à la mer de Java, cela continue en mer de Chine.
Ce mercredi, le 2 Août, l’humanité a consommé depuis le début de l’année autant de poissons que l’ensemble des océans et des mers peuvent en produire pendant une année entière. C’est catastrophique ! Depuis quelques dizaines d’années l’humanité s’est emballée. En 1971, il y a moins de 50 ans, nous étions encore raisonnable et ne consommions pas plus que la Terre n’est capable de produire.
Certains prétendent qu’il faut réduire notre consommation mais la vérité, ce que personne ne dit car politiquement incorrect, c’est que notre planète est surpeuplée. Comment résoudre ce problème énorme qui conduit l’humanité droit dans le mur ?
Je pense qu’il faut commencer par prendre conscience de ce problème qui est également la cause première du réchauffement climatique. Ne nous trompons pas, traitons la cause et les effets cesseront.
Cette journée de dimanche dans la région parisienne est un bonheur. Il fait un temps magnifique par rapport aux jours précédents, les grandes baies vitrées sont ouvertes, le soleil est enfin là et sur RFM Carlos Santana interprète Europa ce morceau qui donnait en 1976 ses lettres de noblesse à la guitare électrique. Je bricole dans la maison et je suis bien.
Le bateau recommence à me travailler, je regarde régulièrement les prévisions météo de Valdivia mais pour l’instant j’ai du travail et des rendez-vous médicaux. Lors de mon voyage en Sicile j’ai compris qu’un nouveau Carcinome Spinocellulaire était en train de pousser sur mon bras droit.
Lorsqu’il ma parlé de greffe la première fois le Docteur Verger m’avait prévenu que la conséquence majeure est le risque très accru de cancer de la peau. Ayant la peau blanche et les yeux bleus j’ai tout faux. J’ai donc décidé de prendre le taureau par les cornes et de visiter l’hôpital Saint Louis à Paris dont c’est la spécialité.
Me voici donc ce jeudi 27 juillet à 7h15 du matin devant la porte des consultations de dermatologie. Une trentaine de personnes sont assises au sol. On parle très peu français et je me demande qui sont ces gens, des réfugiés ? Non, ce sont des patients qui attendent l’ouverture prévue à 8h mais certains sont là depuis 6 heures !!!
Lorsque la porte s’ouvre enfin, l’infirmier est accompagné d’un vigile et il explique qu’il n’y a que 25 places. Ils doivent faire preuve d’autorité pour qu’une file arrive à se faire. Nous devons nous placer par ordre d’arrivée. Je me demande si je vais être retenu dans les 25 mais certains n’ont pas de papiers et ne peuvent être vus, d’autre sont venus accompagnés.
Je passe en fin de matinée et la dermatologue me confirme qu’il faut retirer ce cancer sur mon bras de façon urgente, ce sera fait en ambulatoire le jeudi 17. Mais j’arrive surtout à obtenir un rendez vous le 23 avec le Professeur chef du service « Cancer de la peau ». Je suis soulagé car j’ai fait le maximum, je ne peux faire mieux pour traiter ce problème.
En attendant la dermato me donne une pommade à me passer sur la tête et le visage trois fois par semaine. C’est violent ! Je la passe les lundis, mercredis et vendredis. Le lendemain j’ai le crane qui suppure. J’ai une pommade pour calmer mais ça brûle, ça gratte, ça tire, c’est douloureux. Le traitement dure 4 semaines, nous verrons bien si cela améliore un peu les choses.
A bientôt
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"Salut Jean Louis, comment va ton hospitalisation? va tu retourner a Valdivia bientot? J’ai fait une chute de 6M d’un arbre = Hospitalisation...un peu plus fallait reporter. Pour l’instant encore un peu handicapé. http://vivreetvoyagerenvoilier.blogspot.fr/2017/08/les-3-mois-en-france-en-avion.html" Envoyé par johnny zeisner le 27-08-2017 à 08:46
Wed, 06 Sept 2017 13:00:00 GMT - Le Stakhanoviste de la mandoline A Cergy Pontoise
Wed, 06 Sept 2017 13:00:00 GMT - A Cergy Pontoise
13h00 TU et 15h00 en France.
Bonjour à tous,
Cela fait tout juste un mois que je n’ai pas donné de nouvelles. Je suis un peu honteux !
Je profite d’une coupure de courant générale dans l’immeuble pour attraper mon ordinateur portable et vous écrire un petit mot. C’est vrai, je suis tellement passionné par mon boulot que je ne peux m’interrompre, c’est une véritable addiction.
Non, je ne joue pas de la musique comme Calogero (j’adore ce titre) mais je joue avec ma mandoline.
Le 15 Août nous avons décidé de rendre visite à Cyril qui s’est installé dans un nouveau restaurant sur la place «Notre Dame de Lorette » à Paris. Nous y avons déjeuné. Au mur est accrochée une vieille mandoline en bois. Ce n’est pas l’instrument de musique mais l’outil de cuisinier qui permet de trancher très fin. Cyril me dit que c’est la sienne et je lui explique que j’ai toujours rêvé de posséder un tel instrument.
Miracle, en rentrant du travail le 16 au soir un colis m’attend à la maison. C’est une magnifique mandoline professionnelle en inox. Quelle belle attention ! Rien n’aurait pu me faire plus plaisir.
Depuis je suis devenu un Stakhanoviste de la mandoline, gratins dauphinois, chips maison, carpaccios d’ananas en dessert (accompagné d’une boule de glace à la vanille et de merveilleux cannelés bordelais maison … Hummmmm !)
Au niveau santé, tout va bien. La cicatrice autour de mon œil droit s’est extrêmement atténuée, bravo au chirurgien. Le petit cancer de peau sur mon bras droit a été retiré et la cicatrice se referme. Quant à la partie supérieure de mon crane, la pommade destinée à traiter les kératoses a fait des merveilles et c’est déjà beaucoup mieux. Je dois maintenant laisser un mois au repos avant de refaire 4 semaines de traitement.
Il ne me reste plus que quelques rendez-vous médicaux dont la biopsie de deux endroits suspects toujours autour de mon œil droit. Tout sera terminé le lundi 18, après il faudra attendre les résultats. Aussi je viens de prendre un billet d’avion pour retourner à Valdivia auprès d’Harmattan le vendredi 22 Septembre.
Il y a maintenant six mois que je l’ai quitté, il me manque, il est au bout du monde et j’aimerais beaucoup le ramener en Méditerranée afin de pouvoir en profiter avec mes enfants et mes petits enfants. Dans un premier temps je voudrais pouvoir me retrouver dans l’océan Atlantique ou tout du moins à Panama.
Mais entre Valdivia et Panama il y a plus de 3000 Miles à parcourir, environ 5 600 kilomètres, c’est énorme, l’équivalent d’une grande traversée de l’Atlantique entre les îles Canaries et les Antilles. Il va ensuite falloir encore rajouter environ 1200 Miles pour arriver aux Antilles. Il est vrai qu’avec Irma je ne suis pas trop pressé d’y arriver.
Ce parcours va être un peu plus difficile qu’une traversée de l’Atlantique car je n’aurais pas les alizés pour me pousser. A cette époque de l’année le climat sur la côte Chilienne correspond au printemps chez nous. Le matin il fait entre -2 et 6 degrés et l’après-midi entre 6 et 18 degrés. Mais plus je vais avancer vers le Nord et plus les températures vont s’améliorer.
Il pleut encore beaucoup, environ un jour sur deux et les vents sont faibles et variables en direction. Le moteur va encore une fois être mis à contribution mais heureusement le courant porte vers le Nord.
Bon l’électricité est revenue, je dois me remettre au boulot.
Sun, 17 Sept 2017 17:00:00 GMT - La maison de Blanche Neige A Cormeilles en Vexin
Sun, 17 Sept 2017 17:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
17h00 TU et 19h00 en France.
Bonjour à tous,
Un jour pousse l’autre, les petits soucis du quotidien ont tendance à focaliser nos pensées sur notre environnement immédiat. Mais pendant ce temps la Terre tourne et les modifications de notre mode de vie sur les quelques dizaines d’années qui viennent de passer ont des répercussions énormes et souvent irréversibles sur le devenir même de notre planète.
Il en est ainsi pour la biodiversité. Si l’on n’est pas un spécialiste du sujet il nous semble que cela ne concerne que des animaux exotiques vivant très loin de notre cercle de confort. Mais il n’en est rien, et si l’on y réfléchit un peu comment ne pas prendre conscience du fait que les petits oiseaux du ciel qui peuplaient notre enfance ont en partie disparus ?
Cette constatation m’a incité à m’informer et, stupeur, la situation de la France métropolitaine est particulièrement alarmante en ce qui concerne la survie de nombreuses espèces de passereaux et d’oiseaux nicheurs. Alors qu’au niveau mondial 12% des espèces d’oiseaux sont menacées de disparition, ce chiffre monte à 32% pour les oiseaux de notre pays.
Ce pourcentage (chiffre 2016) est en nette progression puisqu’il n’était « que » de 26% en 2008. C’est ainsi que 92 espèces d’oiseaux vivant en France métropolitaine ont aujourd’hui un risque important de disparaître à jamais de notre ciel. Dans cette liste (la liste rouge) il y a de nombreux oiseaux que nous apercevions couramment lorsque nous étions enfants et que nous ne voyons pratiquement plus à ce jour.
Il en est ainsi de l’alouette des champs par exemple. Si l’on n’y prend garde, finie la chanson « Alouette, gentille alouette, alouette je te plumerais », fini le fameux pâté d’alouette composé d’une alouette et d’un cheval d’après le dicton populaire. Mais il y a également le chardonneret, le serin de chez nous (serin cini) avec son ventre jaune, le martinet noir, les hirondelles, les fauvettes, les jolis martins pêcheurs avec leur dos bleu et leur long bec …
Cette raréfaction a de nombreuses raisons, les bosquets et les haies entre les champs ont été détruits, les jachères n’existent plus, les prairies disparaissent, les vieilles maisons avec des trous dans les murs pour nicher n’existent plus, les pesticides tuent les insectes qui sont souvent la nourriture des oiseaux, la chasse et le braconnage, la pollution des rivières, le bétonnage des berges ….
Aussi il est grand temps de faire quelque chose pour nos oiseaux du ciel. Pour ma part j’ai installé une mangeoire et une boule de graisse pendues à une branche de pommier. Pour les écureuils j’ai pris un long bocal d’un diamètre assez petit que j’ai installé horizontalement, l’arrière un peu relevé entre deux barreaux de la cabane de jardin de mes petits enfants.
Avec des mélanges de graines appropriés il a fallu quelques semaines pour que l’endroit ressemble à la maison de Blanche Neige. Bon, pour l’instant ils ne font pas encore le ménage mais il faut dire que je ne me suis pas risqué à chanter comme le fait la belle blonde. Par contre je me régale de la présence et des mélodies de mes hôtes.
Il y a surtout des mésanges charbonnières et en moindre quantité des rouges-gorges mais d’autres espèces vont venir. Le bel écureuil roux avec son immense queue en panache se fait discret mais nous pouvons l’apercevoir de temps en temps. A l’automne je vais installer des nichoirs pour différentes espèces. Ils seront de bons abris pour l’hiver et seront certainement adoptés au printemps.
J’ai rendez-vous demain matin pour deux biopsies et je décolle vendredi un peu après 6h du matin, direction Valdivia. J’ai hâte d’y arriver car ce voyage de plus de trente heures n’est pas réellement une partie de plaisir. L’âge venant ces longs déplacements sont de plus en plus éprouvants.
Mais mon copain Johnny dont le bateau vient de passer quelques mois à côté d’Harmattan vient d’arriver ce jour sur place. Il me dit que le temps y est magnifique mais qu’il a beaucoup de travail car l’intérieur de son bateau est envahi de moisissures.
Fri, 22 sept 2017 07:00:00 GMT - Entre Paris et Valdivia Dans l’avion
Fri, 22 sept 2017 07:00:00 GMT - Dans l’avion
7h00 TU et 9h00 en France.
Bonjour à tous,
Soudain je craque un œil, mon réveil indique 3h38. Chouette, encore 7 minutes avant qu’il ne se manifeste bruyamment. Je ramasse mon gros oreiller, j’allume BFM TV et profite voluptueusement de ces quelques dernières minutes sous la couette avant ce très, trés long voyage qui m’attend.
Avec les années qui s’empilent ces voyages interminables deviennent une véritable épreuve. En effet je ne retrouverais maintenant un endroit pour m’allonger et dormir que dans environ 36 heures, c’est-à-dire vers 16h heure de Paris demain samedi.
A ce moment il sera pour moi 11h (heure locale) du matin lorsque j’arriverais à mon bateau et je n’aurais très certainement pas le temps de me reposer car du travail m’attends avant de pouvoir reprendre la mer.
Je suis maintenant dans l’avion pour Madrid où une escale d’un peu moins de deux heures m’attend. C’est rare mais je vais devoir récupérer ma valise et m’enregistrer sur le vol pour Santiago, j’espère que j’aurais le temps et que tout va bien se passer. Je dois arriver à minuit trente à Santiago du Chili avant de prendre un bus à 4h du matin pour Valdivia où j’arriverais vers 15 heures samedi (heure de Paris).
Depuis quelques jours j’entends très souvent des « Bonnes vacances !». A chaque fois je suis surpris et interloqué. Je suis parti en vacances cet été, lors de mon voyage en Italie avec Francine. Les vacances sont synonymes de moments relativement courts et exceptionnels, de moments qui sortent du quotidien.
Mais maintenant il ne s’agit pas de cela, en fait je me contente de vivre ma vie. Mes voyages en bateau de sont pas des moments rares, ils sont ma vie. De plus ma vie au bureau ne m’a jamais semblée être un « travail » comme beaucoup l’entendent, et du coup je n’éprouve pas le besoin de partir « en vacances » pour me reposer et me changer les idées.
En fait j’aime autant être au bureau que sur mon bateau et comme ma vie au bureau est passionnante, qu’elle correspond toujours à des moments de vie en famille avec mes enfants et mes petits enfants, j’ai toujours un peu de mal à m’arracher pour partir retrouver Harmattan.
Le but de cette aventure est d’entamer le voyage de retour vers la Méditerranée et de rejoindre l’océan Atlantique dans un premier temps ou tout du moins Panama. La route est longue, elle représente environ 3350 Miles ! Mais je devrais être aidé par le courant qui dans cette région porte au Nord. De plus, à cette époque de l’année les vents devraient être favorables et me permettre de progresser sans trop de problèmes.
Je ne sais pas encore si je vais faire un stop à Antofagasta pour jeter un coup d’œil au désert d’Atacama. Je ne sais pas non plus si je vais visiter Lima. Le Pérou est difficile et l’entrée dans le pays est agrémentée d’une taxe importante pour les plaisanciers. L’Equateur n’est pas très accueillant non plus.
En fait je n’ai encore rien décidé. J’ai quelques jours de travail pour préparer le bateau à reprendre la mer puis je vais voir avec la météo locale. De toute façon je serais obligé de trancher au moment de partir de Valdivia. En effet lors des formalités de sortie je devrais bien choisir entre faire une sortie définitive du pays ou bien refaire un stop plus au Nord du Chili (Antofagasta) afin d’effectuer cette sortie.
Tout va dépendre de la météo. S’il y a trop souvent du vent de Nord m’empêchant de progresser je suivrais la côte afin de m’abriter durant ces épisodes difficiles sinon je tirerais tout droit. Par contre je ne pense pas m’arrêter à Valparaiso. J’ai déjà vu cet endroit la fois dernière.
Comme à chaque fois l’arrivée dans la marina va être un moment difficile et plein d’angoisse. J’ai toujours peur de retrouver mon bateau coulé et au loin, avant d’apercevoir Harmattan, je vais me grandir un maximum en essayant de distinguer la pomme si caractéristique de ses mâts afin de voir si elles se trouvent à une hauteur normale.
17h00 heure du bord, 20h00 TU et 22h00 en France. Marina La Estancilla
Bonjour à tous,
L’arrivée sur Santiago avec le survol de la Cordillère des Andes est un moment inoubliable. Il est 19 heures et le soleil, déjà assez bas, colore somptueusement toutes ces montagnes enneigées. Il semble que nous volons à très basse altitude mais il n’en est rien, ce sont les montagnes, elles sont si élevées, l’Aconcagua sur la droite de l’appareil culmine à 6 962 mètres !!!!
Je voyage sur « Plus Ultra », une compagnie dont je n’avais jamais entendu parler et lors de l’atterrissage, le pilote se rate, l’avion frappe durement le sol, rebondit et frappe à nouveau le sol violemment. Il va falloir faire des progrès.
Il faut maintenant passer la douane, bien que ne transportant pas de cuvette de WC cette fois je ne suis pas très rassuré car ma valise est en partie remplie de pièces pour le bateau. Heureusement tout se passe bien et il faut maintenant arriver à prendre le bus que j’ai réservé.
Enfin, à 23h (4h heure de Paris) je suis installé dans mon bus et je m’assoupie immédiatement. C’est un « full cama », les sièges sont larges et confortables avec toute la place nécessaire pour les jambes et ils s’inclinent à 135°. On ne dort pas comme dans un lit mais, malgré tout on peut se reposer.
Le jour ne se lève qu’à 9h, une heure avant d’arriver à Valdivia. Nous sommes dans un pays de lacs, c’est assez plat, il y a des prairies, beaucoup de forêts, de bosquets, de genêts … Les fermes sont petites, les maisons sont jolies, construites en planche avec des toits deux pentes en tôle.
Ce n’est pas encore tout à fait le printemps, la brume a tout envahie, de la fumée sort des cheminées, les animaux qui pâturent ont encore leur pelage d’hiver et les rares personnes que j’aperçois portent des doudounes.
Je descends du bus comme prévu vers 10 heures et je pars à pieds dans la ville. Je trouve assez rapidement ce que je cherche : un opérateur téléphonique. Une heure plus tard je ressors avec une carte SIM et une recharge me permettant d’avoir accès à Internet. Ouf ! Grace à Internet le téléphone est devenu indispensable dans les pays étranger, ne serait-ce que pour la cartographie.
J’arrive à la marina vers 11h15. Bon, le bateau est à flot, c’est une bonne nouvelle mais en approchant j’atterrie une nouvelle fois difficilement. Ma passerelle en bois est totalement détruite, en petits morceaux et lorsque je rentre dans le bateau c’est l’horreur, tout est humide, tout est moisie, tout est sale.
Pourtant Harmattan est pourvu de nombreuses manches à air mais ici il pleut continuellement. Ce n’est pas si pire que lorsque j’avais récupéré mon bateau à Tahiti mais là-bas tout avait séché très vite avec la chaleur. De plus le courant a été coupé, merci les panneaux solaires, ils m’ont sauvé mes batteries.
J’ouvre un placard, mes vêtements bien rangés sont verts et couvert de tâches. C’est dur ! Lorsque je les attrape ils sont trempés, comme lorsque l’on sort du linge de la machine après un essorage. Je prends un chiffon et commence à frotter les cloisons, très vite il est gorgé d’eau.
J’arrive tout de même à faire front et mes problèmes deviennent rapidement des lignes supplémentaires sur la liste des « à faire ». Je dois faire des courses et je repars en ville avec un restaurant pour me remonter. Je suis dans un état second, tout mou. J’ai mal aux pieds, aux jambes, j’ai envie de dormir.
Après ce voyage hors normes, j’ai un syndrome céphalorectal. Beaucoup de mes lecteurs sont médecins, ils comprendront (n’est-ce pas Pierre-Yves). Pour les autres, tous ceux qui n’ont pas eu la chance de faire des études médicale, vous connaissez cet état. En langage populaire je dirais que j’ai la tête dans le cul.
Il est 17h, je n’en peu plus, j’ai froid, le nez qui coule et j’aimerais tant un grand lit dans un endroit chauffé et douillet avec une couette bien moelleuse et bien sèche et un grand feu de bois dans une cheminée. J’en rêve comme un chien rêve d’un os. Mais je poste ce billet, j’avale mes médicaments et je vais me jeter sur une banquette du carré. Je vais m’enrouler tout habillé dans un duvet trempé et me mettre en chien de fusils jusqu’à demain matin.
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France. Marina La Estancilla
Bonjour à tous,
Ce n’est pas parfait mais tout va déjà beaucoup mieux.
Je n’ai pas encore la grande forme, je récupère peu à peu et m’allonge souvent mais j’ai quand même pu avancer pas mal la remise en ordre. A bord tout était mouillé, moisi, gonflé, grippé … Avant de me rouler dans mon duvet mouillé, hier j’ai tout de même eu le courage de sortir les radiateurs. Pour sécher il n’y a rien de tel.
Chaleur et aération sont les clefs de la solution. Mais, malgré des prévisions météo optimistes avec un grand soleil toute la journée il a plu toute la matinée et encore ce soir. Il y a eu tout de même un peu de soleil en début d’après midi.
J’ai frotté avec un chiffon toutes les cloisons et les boiseries puis, pour les coussins j’ai passé l’aspirateur plus un bon coup d’éponge qui gratte avec son dos. Et ensuite devant les radiateurs dans un courant d’air il n’y a rien de tel pour qu’ils sèchent.
Signe que tout va mieux, les portes qui ne fermaient plus hier pour cause de bois gonflé commencent à entrer à nouveau dans leurs chambranle. Ce soir je vais pouvoir dormir dans ma cabine, je viens de faire le lit. Quel bonheur !!!!
Progressivement je tombe sur ce qui s’est dégradé, sur ce qui ne fonctionne plus. Pour commencer je n’ai plus de lumière dans la cambuse. J’ai essayé de réparer le bloc néon mais j’ai dû le jeter. Je vais devoir essayer d’en trouver un en ville.
Puis c’est le tour de la gazinière. Les boutons sont totalement bloqués et j’ai une énorme envie de me faire un thé pour mon petit déjeuner. Heureusement j’ai toujours plusieurs bombes de WD40 à bord.
Au niveau électronique tout fonctionne sauf ma girouette anémomètre. Il va falloir que je cherche la panne. Je pense que je vais devoir faire un tour en tête de mât. Après une sollicitation un peu poussée mon moteur a bien voulu reprendre du service. C’est une excellente nouvelle.
Par contre je suis bien obligé de constater que mon hélice ne tourne pas. Après investigation je découvre que la commande du sélecteur de marche est rompue. Je vais devoir trouver une solution pour la réparer.
J’avais imaginé pouvoir partir après une semaine de remise en marche. J’espère ne pas trop dépasser. J’ai démonté ma passerelle. Il y a du dégât, un de mes bossoirs est légèrement tordu. Demain je vais m’attaquer à la grand voile s’il ne pleut pas.
Ce matin j’ai assisté à une scène sympa. Une otarie ou un jeune phoque tournait autour d’Harmattan. Sur le ponton les chiens du port faisaient la sarabande. C’était un concert d’aboiements furieux.
L’otarie a plongée puis est ressortie de l’autre côté du ponton un poisson en travers de ses moustaches. Les chiens devenaient fous. En les regardant elle a jeté son poisson en l’air pour le rattraper et l’avaler d’un coup. J’ai aimé énormément ce moment.
Mon, 25 Sept 2017 22:00:00 GMT - Le drapeau Français 39°51’S 73°19’W
Mon, 25 Sept 2017 22:00:00 GMT - 39°51’S 73°19’W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France. Marina La Estancilla Bonjour à tous,
La marina est toute petite, seulement deux pontons pas très remplis, essentiellement des bateaux chiliens, mais ici on sait vivre. Au milieu de la pelouse se dresse un grand mât avec une croix en haut afin de pouvoir y hisser plusieurs drapeaux. Sur ce mât on peut voir le drapeau du club et celui du Chili.
Puis, au bord de la pelouse, côté mer, plusieurs mâts. Sur l’un d’entre eux vole au vent un drapeau australien car un ressortissant de ce pays est actuellement hébergé par la marina. Je ne m’en étais pas aperçu mais lorsque je suis arrivé samedi un grand drapeau Français à été envoyé. Il est neuf et mesure au minimum 6 m². Que d’honneurs !
Ce soir je suis fatigué, je pourrais même dire épuisé. Lorsque l’on revient sur un bateau après plusieurs mois d’absence, surtout lorsque celui-ci se trouve dans une zone particulièrement humide mieux vaut, et c’est une litote, se préparer à découvrir des phénomènes quasi surnaturels.
Ce matin je décide de réparer ma commande d’inverseur. Elle fonctionnait parfaitement jusqu’ici mais je découvre qu’un des côtés du silentbloc qui se trouve dans la commande s’est décollé. Cela arrive alors que le bateau est au repos !
Encore plus étrange, une fois réparé je mets le moteur en marche lente et j’embraye l’inverseur pour faire chauffer tout cela. Comme à mon habitude, avec en main ma torche, j’inspecte tout. Surprise, je découvre un peu d’huile noire en fond de cale, à l’avant du moteur.
En regardant de plus prés je découvre qu’un petit filet d’huile s’échappe au niveau du joint de filtre à huile. J’en reste baba. Comment est-ce possible, des esprits taquins ont dû se balader dans le bateau durant mon absence. En effet j’ai effectué la dernière vidange à Puerto Eden, c’est à 800 Miles, en grande parti faits grâce à une centaine d’heures moteur sans aucune fuite d’huile!!!! Je donne un quart de tour au filtre à la main et je nettoie.
Moralité, toujours tenir les fond en état de propreté permettant de déceler le moindre problème et toujours avoir à bord un bidon neuf de 5 litres d’huile moteur. Cela peut sembler évident mais je sais que ces principes de base ne sont pas respectés par tout le monde. La navigation comporte des risques, la prévention les réduits à pas grand-chose.
Cet après-midi je me suis attelé à la réparation de ma grand voile. Souvenez vous les lattes sortaient par la chute. J’ai rapporté des boitiers SDA afin d’implanter des boitiers de chute. J’en veux à la voilerie car cela n’aurait pas dû arriver. Il s’agit plus d’une erreur de conception que d’une malfaçon. En effet la sangle est interrompue au niveau de la chute alors qu’elle devrait faire un aller et retour.
Du coup j’essaie de réparer comme je peux mais c’est extrêmement difficile. Ce n’est pas prévu pour fonctionner ainsi. Et puis les haies à sauter sont multiple, par exemple j’attrape la perceuse mais avant de pouvoir l’utiliser il faut passer une heure à débloquer le mandrin totalement oxydé. Merci Monsieur WD40 !
J’ai passé l’après-midi sur cette voile mais ce soir seule la moitié du travail est réalisée. J’espère quand même avoir terminé demain soir.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour Jean Louis, Concernant les drapeaux, ils ont été hissés par Marcello, lors d’un barbecue organisé par l’Australien le jeudi 17 septembre, improvisé par le beau temps et coup de bol je venais d’arriver après 3 mois d’absence, très content de retrouver ma chienne Loupy dont Marcello s’était bien occupé. Le drapeau Allemand pour Heinz qui l’aire de rien à 76 ans, et le plus petit est un drapeau Irlandais pour le couple au voilier jaune qui ont passé un an dans les canaux de Patagonie avant d’arriver ici." Envoyé par Johnny le 27-09-2017 à 04:38
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"bonjour amiral, alors cette fois ça y est tu a remis les mains dans le cambouis... je suis sur (malgré qq mauvaises surprises que retrouver ton bateau a fait du bien à ton coeur. reprends des forces avant d’affronter la remontée vers panama. je t’embrasse" Envoyé par bernard lannion le 27-09-2017 à 08:58
Tue 26 Sept 2017 22:00:00 GMT - Pas de prime d’objectif 39°51’S 73°19’W
Tue 26 Sept 2017 22:00:00 GMT - 39°51’S 73°19’W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France. Marina La Estancilla
Bonjour à tous,
Oui, j’ai raté la prime d’objectif, j’avais espéré terminer l’équipement des deux lattes de grand voile restante mais je dois bien me rendre à l’évidence, j’en suis au même point qu’hier au soir alors que je n’ai pas arrêté.
En fait c’est assez simple, il suffit d’installer un boîtier destiné à recevoir et bloquer la latte de chaque côté de celle-ci, un sur le guindant, l’autre sur la chute. Il y a le boîtier lui-même et une contre plaque et c’est tout simple, quatre trous dans le tissu, on fait passer quatre vis dans ces trous, on serre et c’est tout.
Seulement voilà, si cette opération avait été effectuée au moment de la création de la voile pas de problème mais maintenant il faut faire passer le boîtier à l’intérieur du gousset de latte ! D’une part il faut percer en aveugle toutes ces épaisseurs de voile qui ressemble à du carton, puis il faut arriver à faire entrer les vis dans les écrous que l’on ne voit pas et qui se sauvent.
J’ai travaillé tout l’après midi sur un gousset et ce soir il reste à poser. C’est absolument déprimant. La vie est faite ainsi et heureusement car si tout était facile elle serait bien triste à vivre. Je vais terminer cette voile, je vais la hisser et je serais fier et heureux du travail accompli.
J’ai passé ma matinée à faire des courses en ville. Nous vivons à une époque vraiment formidable. C’était comme un jeu de piste, il fallait trouver des objets : une bouilloire électrique, une vis en inox conforme au modèle et un éclairage en 12V pour ma cambuse.
Pour ce jeux je ne parle pas la langue du pays mais je suis équipé d’un Smartphone qu’il va falloir recharger pour avoir accès à Internet. J’adore, à chaque objet trouvé je suis heureux comme un gamin d’avoir réussi à relever le défi. Il faut dire que maintenant je suis rodé.
Sur mon traducteur je tape « Bouilloire électrique », il me donne « Hervidor eléctrico ». Je n’ai plus qu’à monter mon téléphone aux passants et c’est fou comme ils se défoncent pour m’aider. Je peux également taper « Electro ménager », il me donne « Electrodomésticos », copier, coller dans Map et il m’affiche tous les magasins avec la distance par rapport à mon emplacement.
Pourquoi une bouilloire électrique ? Tout simplement pour ménager ma ressource en gaz alors que je suis au port et que l’électricité est comprise dans le forfait journalier. Le problème lorsqu’on voyage ce n’est pas le coût du gaz mais bel et bien d’arriver à remplir nos bouteilles qui sont par définition exotiques.
Ce soir je me suis préparé un plat que peu d’entre vous connaissent. C’est vrai que même dans la famille mon goût pour ce plat est souvent discuté. Il s’agit de pattes de poules, oui le bout des pattes avec les quatre doigts. C’est absolument délicieux, un peu gélatineux mais le petit renflement entre les doigts est à tomber par terre.
En France ce n’est plus vendu. Quelle bonne surprise d’en trouver ici. Il suffit de les nettoyer en retirant la peau puis de les mettre dans une casserole avec de l’eau salée et faire bouillir un moment. Avec du vermicelle c’est top.
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France. Marina La Estancilla
Bonjour à tous,
C’est une journée productive qui se termine. J’attaque tôt ce matin en réalisant une petite guirlande pour éclairer ma cambuse. Cela va me permettre d’attendre de me trouver dans un endroit où je peux me procurer une réglette néon. Ici il n’y a vraiment pas grand-chose.
Ensuite je me remets sur ma grand voile et en persévérant, à l’heure du déjeuner j’ai réussi à équiper la latte récalcitrante qui m’avait tenue tête tout l’après midi d’hier.
Mais surprise, les choses se compliquent pour la dernière latte. C’est la plus balaise et je découvre rapidement que le boîtier est trop gros pour glisser dans le gousset. Catastrophe ! Après un moment de réflexion je ne vois pas d’autre solution que de découdre le gousset au niveau de la chute.
Du coup le boîtier est beaucoup plus facile à monter. Mais ensuite il faut modifier la coupe des tissus et recoudre. A cet endroit il y a 6 ou 8 épaisseurs de tissus dure comme du carton. Ça n’est pas de la tarte ! Je ne dois pas me plaindre car enfant je souhaitais devenir couturier.
Je me souviens, vers 5 ans j’avais réalisé un slip pour mon ours en peluche. Bien plus tard j’ai cousu quelques habits pour mon épouse dont une magnifique jupe plissée verte. Mais là, pas de machine à coudre. Je casse deux aiguilles et heureusement j’arrive à finir avec la dernière qui me reste.
J’y ai tout de même passé l’après midi mais ce soir la voile est prête à être envoyée. Je verrais cela demain.
J’ai testé mon groupe électrogène, pas de problème, tout va bien de ce côté. Par contre je découvre que le réservoir d’huile du pilote automatique est au plus bas. En descendant dans le coqueron je m’aperçois qu’une belle mare d’huile rouge brille sous le pilote. J’ai cherché rapidement mais je n’ai pas trouvé la cause. Encore une ligne de plus sur la « To Do List ».
Aujourd’hui le temps était magnifique avec un grand soleil mais il ne fait pas chaud. Je peux même dire que le matin et le soir il fait carrément froid. Merci à mes deux radiateurs électrique, l’intérieur a bien séché et Harmattan est revenu un petit nid douillet agréable à vivre.
Thu, 28 Sept 2017 22:00:00 GMT - A la recherche de l’Epoxy 39°51’S 73°19’W
Thu, 28 Sept 2017 22:00:00 GMT - 39°51’S 73°19’W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France. Marina La Estancilla
Bonjour à tous,
Encore une journée bien remplie ! J’ai profité de l’absence de vent en début de matinée pour gréer ma grand voile. J’ai encore dû sortir le WD40 pour dégripper un piston de chariot. Quelle merveilleuse invention ce produit, on en trouve dans le monde entier, c’est le Coca Cola de la mécanique.
Justement, lorsqu’on évoque les produits qui ont ainsi fait le tour du monde je suis toujours surpris de rencontrer partout où je passe, et j’en ai vu ici hier, le délicieux fromage-dessert de mon enfance, la fameuse « Vache Qui Rit ». Elle s’appelle parfois « The Laughing Cow » et parfois autrement mais on en trouve partout. Bravo Mr Léon Bel !
Après deux heures d’efforts, ma grand voile est à poste et recouverte de sa housse. Quel bonheur après trois jours de travail alors que j’en avais prévu un seul. Tout le monde me demande quand j’envisage de reprendre la mer. Je suis bien incapable de répondre à cette question car l’homme prévoit et Dieu rit.
J’avais espéré pouvoir partir en milieu de semaine mais j’ai encore du travail. Je ne prendrais la mer que lorsque tout sera terminé. J’ai nettoyé toute l’huile sous mon pilote automatique puis j’ai déposé du papier essuie tout. J’espère pouvoir détecter plus facilement la fuite ainsi.
J’ai commencé à travailler sur ma passerelle. Je vais pouvoir la réparer mais il me faut de la résine. J’ai parcouru les rues de Valdivia dans tous les sens, je n’ai plus de jambes et ce soir je suis revenu bredouille.
Il faut dire que je suis habitué au luxe et que j’ai cherché de l’époxy. Cela n’existe pas à Valdivia. Par contre j’ai fini par trouver la solution, demain je vais aller chez le grossiste en peinture automobile. Il vend un kit de réparation composé de résine polyester et de tissus. Cela ira parfaitement.
Je vous quitte déjà car il est tard et je suis crevé. A bientôt
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France. Marina La Estancilla
Bonjour à tous,
C’est incroyable, les prévisions météo sont presque tous les jours à des années lumières de la réalité du terrain. Aujourd’hui sans avoir un temps formidable il ne devait pas pleuvoir alors qu’il tombe des cordes sans discontinuer depuis ce matin. Et en plus c’est de l’eau froide !
Il me semble être en France un vilain jour de fin Novembre. Les autochtones disent qu’il pleut 250 jours par an mais je n’y crois pas trop car, tout mis bout à bout, il devrait ne pas pleuvoir au moins 3 mois par an. Ha ! J’y suis, lorsqu’il neige cela ne doit pas compter en jour de pluie.
J’ai fini ma journée, je suis bien au chaud dans mon bateau et je suis bien. J’ai un radiateur électrique soufflant dans la partie avant et un second dans la partie arrière. Je vie en short et chemise et c’est très douillet. La pluie qui frappe le bateau me berce et un bon livre m’attend pour terminer la soirée.
Par contre la journée n’a pas été très productive. Pourtant je pars de bonne heure en ville chercher ma résine. Je suis à une dizaine de kilomètres de Valdivia et le service de bus est formidable. Il s’agit de petits bus qui s’arrêtent dès qu’on lève la main. Il y en a plein, je n’attends jamais plus de 2 ou 3 minutes. Pour environ 0,80 € ils me déposent où je veux.
Le fournisseur de résine se trouve de l’autre côté de la ville. J’achète le fameux kit de réparation (environ 16€ pour un litre de résine, le catalyseur et le tissu), puis je fais quelques courses et je rentre. J’arrive au bateau vers 10h30 et je suis tout content de n’avoir pas perdu trop de temps.
Mais lorsque j’ouvre le sac de commissions c’est l’horreur. En réalité le kit est une fabrication artisanale. La résine est dans une bouteille plastique et le catalyseur est dans une petite boîte en fer blanc. En fait je devrais plus précisément écrire « était » car il s’est totalement répandu au fond du sac, essayant en vain de faire durcir l’oignon et la brique de vin blanc achetés pour cuisiner l’osso buco du déjeuner.
Je suis furieux et je dois repartir en ville. Résultat ma matinée est foutue. En revenant à midi moins le quart je m’attaque à mon osso buco. Il ne faut pas trainer. Il était tellement divin que je ne peux pas m’empêcher de vous donner la recette.
J’ai commencé à entailler la tranche à plusieurs endroits pour éviter qu’il ne se rebiffe, puis je l’ai fariné des deux côtés et fait revenir dans du beurre et de l’huile d’olive. En l’ayant réservé j’ai ensuite fait revenir mon oignon émincé puis j’ai remis ma viande, environ un litre d’eau bouillante (de ma superbe bouilloire), un petit bouillon cube de poule, un peu de Tabasco, un peu de sauce Worcester, de l’origan et une bonne rasade de vin blanc.
J’ai ensuite laissé mijoter 20 minutes avant de verser dedans une petite tasse de riz blanc. Il faut laisser encore une vingtaine de minutes. Lorsque le riz a bu tout le bouillon et qu’il commence à dorer au fond de la poêle il n’y a plus qu’à se jeter sur la préparation. Je n’ai pas mis de sel, c’était parfait.
Cet après-midi j’ai attaqué ma passerelle. C’est pratique il y a un petit atelier avec des plans de travail. Je souhaitais faire une réparation rapide mais, comme à chaque fois, je me suis laissé emporter et je l’ai totalement démontée pour la refaire correctement. Ce soir tout est nettoyé, tout est propre et demain je vais pouvoir commencer la reconstruction.
Sun, 01 Oct 2017 22:00:00 GMT - Des termes de Marine 39°51’S 73°19’W
Sun, 01 Oct 2017 22:00:00 GMT - 39°51’S 73°19’W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France. Marina La Estancilla
Bonjour à tous,
De nombreux secteurs de l’activité humaine comportent des termes spécifiques permettant aux professionnels de se comprendre parfaitement. C’est d’autant plus vrai dans la marine où la complexité d’un bateau et la situation qui peut parfois devenir extrême dans une mer démontée impose rigueur, concision et précision dans la communication entre les hommes.
Tous ces termes déroutent le néophyte qui a l’impression d’entendre une langue étrangère. Mais certains mots sont détournés et employés à tord par la majorité d’entre nous. Il en est ainsi de ma fameuse « Passerelle ». Pourtant cette appellation est inappropriée et la passerelle d’un bateau est tout autre chose.
La passerelle est apparue avec la mécanisation des navires, l’arrivée de la vapeur et des navires propulsés par deux roues à aubes. C’était un pont très étroit qui traversait le navire de part en part dans sa largeur et permettait d’aller constater le bon fonctionnement des dites roues.
Au départ elle n’était pas couverte puis, petit à petit elle est devenue une pièce à part qui accueil la timonerie. Elle est toujours prolongée de deux ailerons permettant à l’officier qui dirige le bateau de se rendre sur un des bords pour diriger par exemple les manœuvres d’accostage. On dit souvent « La passerelle de commandement ».
L’entrée principale d’un navire pour les piétons se fait par une échancrure pratiquée dans le bastingage de façon à pouvoir accéder au pont principal de plein pied sans avoir à enjamber le bastingage. Celui-ci est donc coupé à cet endroit et cette entrée est devenue par extension « La coupée du bateau ». « Le capitaine accueil les passagers à la coupée du bateau ».
Toujours par extension le matériel permettant d’accéder à cette « coupée » a été appelé « L’échelle de coupée ». En effet au départ c’était une simple échelle en corde. Aujourd’hui elle peut prendre la forme d’une échelle, d’un escalier ou même d’une simple rampe mais elle s’appelle toujours « L’échelle de coupée », ou « La coupée ».
En aéronautique c’est très différent et c’est la « passerelle » qui permet d’accéder à un avion ou bien de le quitter.
Pour ma part j’ai toujours appelé la « chose » objet de toutes mes attentions actuelles mon échelle de coupée. Mais devant les yeux ronds et l’incompréhension de certains (qui se disent parfois marins) j’ai préféré dans mon blog la nommer « passerelle ».
Peu importe son nom, ce soir elle est en place. Je suis fatigué et content. Signe que je ne vais pas tarder à prendre la mer, ce matin j’ai pris la météo marine. Malheureusement les vents ne sont pas favorables avant vendredi prochain. Il va falloir être patient.
Un force 7 de NW est annoncé, je n’ai pas envie de me prendre une raclée le bout de la jetée tournée. Lorsque l’on est au milieu de l’océan on prend ce qui arrive mais tout de même on a le droit de choisir lorsqu’on quitte l’abri.
Lorsqu’on voyage en bateau l’escale est toujours un moment sympa où l’on se fait des amis et où l’on se forge des souvenirs agréables.
Dans la marina nous sommes trois bateaux étrangers, trois bateaux de voyageurs, trois bateaux de tour-du-mondistes. Nous avons bien entendu sympathisé immédiatement. Il y a un bateau Allemand, c’est « Petitmat », le bateau en bois de Peter. Sa compagne Nathalie est Irlandaise, de la petite île de République d’Irlande.
Et puis il y a « Kraken », le bateau en aluminium en forme de Guy et Alyson. Ils sont Australiens et donc de langue Anglaise. Avec Nathalie, Peter parle Anglais et comme je suis le seul à parler Français tout le monde parle Anglais à battons rompus … sauf moi !
Malheureusement la nature m’a doté de la zone du cerveau dédiée aux langues la plus petite qui puisse exister sur terre. Elle ne dépasse pas la taille d’un pois chiche ! Et comme nous nous retrouvons un soir sur deux sur un bateau ou l’autre pour des soirées interminables j’ai bien du mal.
Avec Peter c’est assez facile, avec Natalie également mais les Australiens ont un accent terrible, surtout Guy que je n’arrive pas à comprendre. Peter prétend que c’est normal, l’Australie étant un pays jeune ils sont encore en apprentissage de la langue Anglaise.
Je suis toujours fasciné par les personnalités de ces grands voyageurs, ils sont étonnants et ces rencontres sont toujours des moments inoubliables.
Peter a 66 ans, seulement un an de moins que moi mais il a une forme étonnante. Il est grand et élancé et n’arrête pas de plaisanter. Il a une intelligence très supérieure à la moyenne et discuter avec lui est un régal. En partant de rien (laveur de carreaux au départ) il a réussi dans la construction de bateaux en bois, a eu la chance de bien vendre son entreprise à l’âge de 45 ans et vogue autour du monde depuis.
Natalie est très sympa, fine et élancée, elle chante des ballades Irlandaises d’une voix claire et délicate en s’accompagnant à la guitare à la façon de Joan Baez. C’est un régal !
Et puis Guy est incroyable. Il a construit de ses mains un bateau en aluminium de 50 pieds. Il a absolument tout fait en quatre ans. Ce bateau est splendide, genre bateau arctique de croisière rapide. L’intérieur est en bois à ramages. Il a vraiment un don. Il a même réalisé le mât et les espars !
Je les reçois tous à bord demain soir. Ils m’ont mis la pression avec la réputation des Français en matière de bons petits plats. Il va y avoir des œufs en Meurette en entrée et un poulet ratatouille à ma façon.
En attendant je continue à avancer la préparation du bateau. Ce matin j’ai remonté et j’ai gonflé l’annexe puis j’ai remplie d’eau mes bouteilles (un peu plus de 90 litres). J’ai également voulu préparer ma ballade dans le mât mais surprise le guindeau ne fonctionne plus. C’est le disjoncteur « waterproof » de 150A qui est tout bouffé par l’eau de mer.
Impossible de trouver ici ne serait-ce qu’un fusible de 150A. J’ai fait le tour de la ville et je n’ai plus de pieds ce soir. Mais j’ai un fusible 450A de rechange pour le propulseur d’étrave. La barrette fait 5mm de large, si je perce un trou de 3mm au milieu, cela devrait faire l’affaire (170A) !
A bientôt Jean-Louis
PS : Problème de WIFI, envoyé avec 18h de retard !!!!
Thu, 06 oct 2017 22:00:00 GMT - Vers la fin de l’escale Chilienne 39°51’S 73°19’W
Thu, 06 oct 2017 22:00:00 GMT - 39°51’S 73°19’W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France. Marina La Estancilla
Bonjour à tous,
Je commence à sentir une forte odeur d’eau salée ! Un bateau n’est jamais totalement prêt mais à un moment il faut bien prendre la mer. Ce soir tous les problèmes connus ont été solutionnés.
Hier je me suis attaqué au problème de pilote automatique. J’ai démonté le tuyau hydraulique qui fuyait et je suis parti en ville. A la fin du voyage en bus je me suis retrouvé seul et j’ai essayé de faire comprendre au chauffeur mon problème. Tel un taxi il m’a conduit jusque devant la porte du petit atelier hydraulique de la ville. En quelques minutes et pour moins de 10€ mon problème a été solutionné.
Après déjeuner j’ai réalisé un fusible pour mon guindeau. Malheureusement en perçant la barrette de cuivre du fusible de 450A pour essayer de le ramener autour de 150A mon forêt a cassé et je me suis planté fortement le bout du foret restant sur la perceuse dans le doigt. Nathalie et Peter ont gérés le problème parfaitement en me faisant une poupée avec du papier toilette et du scotch de masquage. Ce soir cela va mieux, je n’ai plus trop mal.
Aujourd’hui j’ai grimpé en haut de mon mât principal afin de régler le problème de mes feux de navigation et de ma girouette anémomètre. Ce soir tout fonctionne et je suis content d’avoir réussi à tout solutionner.
La météo des prochains jours devrait me permettre de partir. Le challenge est d’arriver jusqu’à la latitude de Valparaiso car ensuite les vents portants au Nord en longeant la côte sont réguliers.
Aussi demain je vais faire l’avitaillement, puis je vais passer payer la marina car nous sommes ici dans une annexe mais les services administratifs sont en ville. Il ne me restera plus qu’à effectuer les formalités de sortie du pays.
Mis à part le fait de laisser ici des amis je ne regretterais pas Valdivia. C’est paraît il la ville où il pleut le plus au monde. La pluie tombe en permanence, jour et nuit sans s’arrêter. C’est incroyable ! L’air se charge d’humidité en passant au dessus de l’océan Pacifique et, à cause de la Cordillère des Andes le ciel se vide ici. Comparativement, on pourrait dire que la Bretagne possède un climat semi-désertique.
Hier soir nous avons passé une super soirée. Tous les jours je me rends compte que je comprends de plus en plus facilement mes amis et maintenant je peux participer aux conversations.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonne navigation, Jean -Louis! Nous sommes à Majorque, en chemin vers les Canaries." Envoyé par petra wolfinger le 06-10-2017 à 17:33
Sat, 07 Oct 2017 22:00:00 GMT - Un frère Germain 39°44’S 73°29’W
Sat, 07 Oct 2017 22:00:00 GMT - 39°44’S 73°29’W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Quel bonheur de retrouver l’océan et le voyage en solitaire ! Mes amis m’ont aidé à larguer les amarres d’Harmattan aujourd’hui à 14h30.
Mais la journée d’hier a été chargée. En tout premier lieu je dois me rendre en ville, à la marina principale dont La Estancilla est une annexe. Malheureusement il n’y a personne, le gérant, Jorge est parti faire une course et je comprends que je dois attendre.
Il faut une heure avant qu’un des jardiniers se décide à lui téléphoner. Je dois encore attendre un long moment avant qu’il n’arrive. Malheureusement lui non plus ne parle pas anglais mais lorsqu’il est question de payer on arrive toujours à se comprendre.
Je me rends ensuite à l’Armada où là non plus personne ne parle anglais. Je suis bien reçu comme toujours au Chili. On me prend en main et pendant une heure la personne tape sur son ordinateur en me posant les questions auxquelles maintenant j’ai l’habitude de répondre : -Fuel : le nombre de litres de carburant que j’ai embarqué pour mon voyage -Aqua : le nombre de litres d’eau …
Puis, il m’explique que les autorités passeront demain matin au bateau pour me donner mon « Zarpe », le document indispensable me permettant de prendre la mer. Je lui demande si je dois me rendre à l’immigration, il me fait signe d’attendre puis téléphone et me dit qu’ils passeront également demain matin.
Je n’ai plus qu’à faire l’avitaillement. Heureusement, à chaque fois que je me suis rendu en ville j’ai emporté deux gros sacs et je suis rentré au bateau avec quelques produits « lourds » (bière, vin, jus d’orange, pommes de terre …). Du coup je n’ai plus qu’à rapporter les produits frais.
Cela nécessite tout de même deux allers et retours. En repassant au bateau je pends mon linge et relance une lessive car je veux partir en ayant tout propre. A mon retour à 19h, lourdement chargé je découvre que mes amis ont lancé un grand barbecue. Encore une chaude soirée qui s’annonce.
A un moment Peter me prend à part et m’explique qu’il a perdu son père le matin même. Mais il n’est pas malheureux, son père ne souhaitait plus vivre, il avait 89 ans, avait perdu sa première femme, sa seconde, sa fille, son autre garçon et il avait vécu sa vie.
Nous avons ainsi une longue et émouvante conversation. Il était très proche de son père, il était revenu en Allemagne il y a 6 mois et pendant 15 jours il avait passé ses journées à l’hôpital avec son père en sachant tous deux qu’ils ne se reverraient plus ensuite.
J’aime beaucoup Peter, nous nous comprenons parfaitement et nos idées sur la vie, sur le monde, sur beaucoup de choses sont identiques. Je lui ai dit qu’il était mon frère Germain. Nous nous sommes promis de nous revoir un jour à Paris.
C’est pour ces belles rencontres que j’aime le voyage en bateau, le voyage en solitaire. Lorsque nous sommes en couple c’est plus compliqué. Et puis, encore une fois ces grands voyageurs qui traversent les océans sont souvent des êtres d’exception.
Pour l’instant le départ est difficile, j’ai entre 15 et 20N de vent dans le nez, la mer dans le nez, il pleut et il fait froid. Harmattan n’est plus relié au quai et les radiateurs électriques sont rangés. J’ai hâte d’être dans quelques jours pour retrouver le soleil et la chaleur.
13 Miles au compteur journalier.
A bientôt
Jean-Louis
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"bonjour mn ami, cette fois ça y est te voilà reparti vers de nouvelles aventures. Ton fidèle bateau a retrouvé son meilleur capitaine et tous les deux vous allez redécouvrir les saveurs et les odeurs du grand large. Profite bien de ces derniers milles qui te rapproche de Panama bonne mer et bon vent à tous les deux je t’embrasse bernard " Envoyé par lannion bernard le 09-10-2017 à 07:39
Sun, 08 Oct 2017 22:00:00 GMT - Une journée d’acclimatation 38°29’S 74°14’W
Sun, 08 Oct 2017 22:00:00 GMT - 38°29’S 74°14’W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Je suis donc maintenant dans l’Océan Pacifique avec 20N de vent en plein dans le nez, une grosse mer de face, une pluie battante et le froid. On appelle cela « La Plaisance » !
Je ne suis pas très en forme, c’est toujours pareille lors des départs. Je suis sujet au mal de mer et j’ai le cœur au bord des lèvres, et puis j’ai froid. Forcément, je paie maintenant mon manque de prévoyance.
Depuis 15 jours je force le chauffage dans le bateau pour le faire sécher. J’aurai dû réduire progressivement la température la dernière semaine. En fait je chute brutalement d’une température entre 25 et 30 degrés à 12 degrés. Je passe la nuit habillé, avec ma grosse veste en polaire, enroulé dans le duvet et j’ai froid, je grelotte.
Il va falloir quelques jours pour que mon corps s’habitue. Dans pas longtemps je vais retrouver des chaleurs tropicales, il faudra à nouveau qu’il fasse un effort mais dans ce sens ce ne sera pas difficile. J’aime la chaleur, même les grosses chaleurs. Je n’aime pas le froid.
Vous allez dire « mais pourquoi est-il parti alors que les conditions sont défavorable ? » En fait je ne veux pas perdre de temps et les prévisions météo annoncent un passage en vent de Sud un peu après minuit.
En fait, il est autour de 23h et soudainement le vent du Nord de 20N s’arrête et passe au Sud avec seulement quelques Nœuds. Je suis toujours sidéré par ce phénomène. On pourrait s’attendre à un changement en pente douce mais non, c’est à chaque fois une falaise abrupte.
Par contre, pour la mer c’est différent. Il lui faut plusieurs heures pour comprendre et pour se calmer. En attendant il faut subir sa mauvaise humeur. Mais au matin la mer est plate, le soleil brille et le ciel est bleu, enfin la vrai « plaisance » mais sans vent. On ne peut pas tout avoir.
En fin de matinée un orage passe dans mon Sud et va décharger sa cargaison de pluie sur Valdivia. Du large la vue est saisissante, on ne voit pas la côte mais une ligne de gros nuages. Puis le vent revient à 10N mais contrairement aux prévisions il est de Nord et le moteur doit continuer son travail pour me propulser à 2,5N.
En milieu d’après midi je passe au large de l’île Mocha, certainement la dernière occasion d’apercevoir une terre Chilienne. Mais le vent de Nord se renforce et je suis obligé de tirer des bords carrés en attendant que le temps veuille bien respecter les prévisions.
Je n’ai aujourd’hui que 95 Miles au compteur journalier et pas mal de gasoil en moins dans le réservoir.
A bientôt
Jean-Louis
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"Salut Jean Louis, Du courage il t’en manque pas en tout cas... T’as pas un Webasto? Le vent qui varie brutalement au lieu de progressivement m’etonne aussi. c’est comme s’il ne veulent pas se mélanger, un vent garde son cap, puis un autre arrive pousse l’autre en bousculade." Envoyé par johnny zeisner le 09-10-2017 à 10:12
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"Repartir surtout dans ces condition, ce n’est pas marrant. Mais après, le bonheur. N’hésite pas à t’arrêter aux iles Juan Fernandez, mouillage agréable et sympa. Bon courage" Envoyé par Olivier Masurel le 09-10-2017 à 16:00
Mon, 09 Oct 2017 22:00:00 GMT - Une communication difficile 36°32’S 74°58’W
Mon, 09 Oct 2017 22:00:00 GMT - 36°32’S 74°58’W
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Je vais être bref aujourd’hui car les conditions ne sont pas idéale, en plein vent arrière le bateau roule d’un bord sur l’autre et puis surtout je galère depuis ce matin avec ma connexion Internet.
Elle se plante en permanence, au début j’ai cru à un problème de câble mais j’ai pu trouver un autre câble et le problème reste entier. Ce soir après de nombreuses heures de tests je pense sans en être sûr qu’il s’agit d’un problème de satellite. Malheureusement, à la latitude à laquelle je me trouve il n’y en a qu’un en vue.
En fait l’accès à Internet est très instable. J’ai pu réussir à prendre la météo après une dizaine d’essais infructueux. Le problème est qu’à chaque essai je cotise comme si cela avait fonctionné. Du coup les Méga-octets défilent et j’imagine déjà la facture car à 18€ le méga, elle devient vite plus salée que l’eau qui m’entoure.
Au niveau navigation c’est plutôt positif, le vent a commencé à tourner hier soir « dans le sens inverse des aiguilles d’une montre » (CCW pour les anglophones, c’est beaucoup plus court) et depuis il me pousse plein Sud entre 15 et 20N. Les Miles s’accumulent même si à bord la vie est difficile.
Mais j’ai vraiment hâte d’être sous des latitudes beaucoup plus tropicales. C’est ma première expérience, partir d’une région froide pour aller vers des climats plus tempérés. En fait je n’aime pas du tout car le début de la croisière, d’une façon générale, est toujours un peu compliqué.
Actuellement je vie enfermé dans le bateau avec mes Damart et toutes mes couches de vêtement pour ne pas avoir trop froid. La nuit dernière j’ai gagné un degré avec 13° au petit matin. Comme je dois sortir plusieurs fois pendant la nuit pour m’occuper du bateau je ne peux pas me mettre à mon aise. C’est dur. Vivement le moment où le bateau va être ouvert en permanence et où je vais vivre en short et chemisette.
Malgré tout, il faut noter que j’ai oublié la pluie depuis mon départ de Valdivia. Maintenant c’est ciel bleu (avec quelques nuages inoffensifs) et soleil tous les jours.
Je ne suis pas sûr d’arriver à envoyer ce mail. Quoi qu’il en soit mon compteur journalier indique ce soir 127 Miles.
A bientôt
Jean-Louis
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"bonjour mon ami, courage chaque jour qui passe te rapproche du but garde surtout le plaisir quotidien de savourer ta liberté d’action...tu es le seul maitre à bord!!! bonne journée bernard" Envoyé par bernard lannion le 11-10-2017 à 06:32
19h00 heure du bord, 23h00 TU et 01h00 J+1 en France. 34°07’S 75°27’W
Bonjour à tous,
J’ai quand même réussi à faire partir le mail d’hier soir mais les communications satellite sont difficiles. Pour la voix pas de problème mais les donnés à haut débit passent mal. J’avais déjà rencontré ce problème lors de mon premier tour du monde.
En fait pour avoir ce débit mon antenne parabolique qui se trouve sous un dôme en haut du mât d’artimon doit regarder le satellite droit dans les yeux en permanence. Mais lorsque le bateau roule énormément d’un bord sur l’autre comme actuellement elle a du mal à suivre et il se produit des décrochages. Je suis donc handicapé et ne peux utiliser Internet comme je le souhaiterai.
Mis à part cela tout va bien à bord, poussé par ce bon vent du Sud Harmattan file comme un avion. Je suis obligé de tempérer ses ardeurs car je n’aime pas dépasser les 7N. Naviguer entre 5 et 7N me convient parfaitement et si quelque chose d’inattendu survient ce n’est pas une catastrophe. Mon premier tour du monde m’a apporté de la sagesse.
Encore une fois ce sujet a été abordé avec Guy de Kraken et Peter de Petima. Guy veut des journées à 200 Miles ce qui fait une moyenne supérieure à 8N. Il ne doit pas se trouver bien en mer pour être aussi pressé. Pour ma part je suis bien en mer lorsque tout est cool et je ne veux forcer ni l’allure ni mon bateau.
Aujourd’hui encore il fait un temps magnifique, le soleil brille et c’est bon. C’est dommage qu’il fasse encore si froid mais progressivement je m’habitue et je retire des couches de vêtement. Dans la journée il fait 15 degrés à l’intérieur du bateau. Pierre-Yves me dit dans ses dernières prévisions météo qu’il fait actuellement une température de seulement 15° à la latitude 20°. C’est fou, il va falloir que je patiente un peu.
J’en profite pour remercier Pierre-Yves pour la météo qu’il m’envoie maintenant tous les soirs depuis le départ de mon premier tour du monde en Octobre 2009. Pour ceux qui auraient pris l’aventure en marche, Pierre-Yves Durand est Néphrologue en Bretagne et également Chef de Bord à la fameuse école des Glénan. C’est un véritable ami.
Maintenant, sur mon bâbord mais à environ 170 Miles se trouve l’île Robinson Crusoe. J’ai longuement hésité à y faire un stop mais finalement ce n’est que le lieu d’un roman. Aujourd’hui cette île Chilienne est peuplée par environ 600 habitants qui vivent de pêche et un peu de tourisme.
Pour la énième fois j’ai attaqué la fameuse trilogie de C.Nordhoff et J.N. Hall, « Les Révoltés de la ‘Bounty’ ». Je passe ainsi des heures à lire ces romans de marine chaudement installé sur une des banquettes du carré. J’adore lire et il n’y a qu’en pleine mer que j’ai un peu de temps.
En résumé tout se passe bien, je suis maintenant acclimaté et bien dans mon bateau. La vie est courte mais elle est si belle, il faut savoir en profiter et c’est à cela que je m’emploie.
Très belle journée de navigation sous voiles avec 153 Miles au compteur. Ah ! J’oubliais, en passant le 75ème degré de longitude j’ai modifié l’heure sur toutes les horloges du bord. J’ai maintenant 6 heures de décalage avec la France.
Wed, 11 Oct 2017 23:00:00 GMT - Un nœud dans le génois 31°50’S 76°06’W
Wed, 11 Oct 2017 23:00:00 GMT - 31°50’S 76°06’W
19h00 heure du bord, 23h00 TU et 01h00 J+1 en France.
Bonjour à tous,
A cette époque de l’année j’espère trouver les alizés de Sud Est vers la latitude 22°30 S. Ils m’accompagneront jusqu’à la latitude 6° S. Je suis actuellement dans ce qu’on appelle une zone de « vents variables ». C’est pourquoi je suis parti rapidement lorsque j’ai vu arriver cette fenêtre météo avec de bons vents du Sud.
Elle est inespérée et ce vent me propulse comme un avion vers le Nord. Encore 10°, environ 600 Miles, 4 jours à cette allure et j’aurais atteint les alizés, je serais libéré de cette pression de devoir affronter des vents contraires.
La contre partie à payer est que la mer est dure, ces vents sont virils et, venant en plein sur l’arrière la situation à bord est relativement inconfortable. La première moitié de nuit s’est parfaitement passée avant qu’arrivent les grains.
Pour chaque grain il faut s’extraire de sous la couette (et c’est difficile avec la faible température dans le bateau) puis aller gérer les alarmes radar. Le vent qui souffle autour de 20 à 25N monte à 30 ou 35 sous les grains. A un moment je me décide à aller rentrer mon bout de génois.
Il fait nuit noire. Normalement je largue un mètre d’écoute, je reprends 3 ou 4 tours sur la bosse d’enrouleur puis je largue à nouveau un mètre d’écoute et ainsi de suite. Mais pensant qu’il y avait moins de génois dehors, à un moment je largue toute l’écoute et enroule jusqu’au bout. Quelle bêtise !
Lors des grains suivants je trouve que mon gréement est violemment secoué. Au petit jour je découvre que mon génois s’est mal enroulé. Qu’a cela ne tienne, je sors et j’essaie de le dérouler mais c’est impossible, tout est bloqué. Le point d’écoute se trouve au milieu des tissus enroulés serrés et les deux écoutes sortent en bas, entre deux tours de tissus.
Pendant une heure et demie j’essaie différentes solutions pour résoudre le problème mais rien n’y fait, tout est bloqué. Le génois est amuré tout au bout de mon bout dehors et c’est là qu’il faut travailler alors que le bateau saute comme un cabri et roule énormément. De plus le vent qui souffle fort n’arrange rien. Par contre, étant très occupé je ne ressens pas le froid.
D’une part je n’ai pas besoin de ce génois dans les jours qui viennent, avec cette force de vent la grand voile seule me suffit. Mais d’autre part si le vent monte encore, mon gréement n’en aura-t-il pas marre d’être secoué de cette façon ? Et puis de toute façon il va falloir trouver une solution pour défaire ces toiles souquées.
Comme chez Foucault, je décide de faire un appel à un ami. Je contact Pierre-Yves, des copains mais personne n’a vraiment la solution. Dans ces cas difficiles, il faut toujours prendre du recul et faire fonctionner ses neurones.
C’est ce que je fais en m’allongeant sur ma couchette avant et en observant méchamment ce putain de génois à travers mon panneau de pont de 80x80 cm. J’essaye de comprendre ce qu’il s’est passé et la solution me vient comme un éclair. Je dois bloquer mon enrouleur pour lui éviter de tourner dans le sens de l’enroulement et tirer gentiment sur les écoutes en leur donnant un demi contre tour.
J’y retourne donc, mini d’un cordage. Une clef et quelques tours sur la base de l’enrouleur après lui avoir administré un demi contre tour, l’autre côté du cordage sur un taquet et voilà mon enrouleur bloqué en bonne position. Puis je tire au winch sans forcer sur une des deux écoutes. En répétant la manip 3 ou 4 fois, cela vient et soudainement mon génois est libéré. Il est midi pile, l’heure de l’apéro. Quel bonheur !
Des copains me disent « t’en a pas marre de tous ces emmerdements ? ». Je n’aime pas cela plus que tout le monde. Bien sur il y a du stress. Mais j’ai toujours la passion de réussir, quel bonheur je ressens lorsque j’ai vaincu la difficulté ! C’est pourquoi j’aime l’Aventure, elle m’apporte toujours des défis à relever.
146 Miles au compteur journalier, merci le vent du Sud.
Thu, 12 Oct 2017 23:00:00 GMT - Des règlements à mettre à jour 29°36’S 76°56’W
Thu, 12 Oct 2017 23:00:00 GMT - 29°36’S 76°56’W
19h00 heure du bord, 23h00 TU et 01h00 J+1 en France.
Bonjour à tous,
La routine s’est installée à bord. Je suis mieux, je m’habitue et je peux maintenant passer de nombreuses heures à lire, méditer ou tout simplement me reposer. Je vie totalement enfermé dans le bateau et je n’ouvre le capot de la descente que les quelques rares fois où je dois aller dans le cockpit pour vérifier que tout est en ordre.
Dehors le temps ne change pas beaucoup, le vent souffle entre 20 et 25N, la mer est grosse et il vaut mieux ne pas se promener sur le pont car des vagues peuvent s’écraser sur le bateau et même arriver à le recouvrir. Par moment le soleil brille entre deux nuages gris, mais il ne pleut pas.
A l’intérieur la température s’est améliorée petit à petit et même s’il ne fait que 14 degrés au petit matin (la température de la mer), en milieu d’après midi, au meilleur moment il fait jusqu’à 19 degrés. Je navigue avec ma seule grand voile au troisième ris et cela pourrait être confortable s’il n’y avait pas ces roulements bord sur bord violents et continuels.
Je suis donc comme dans une navette spatiale. Cela n’est possible que grâce au radar qui veille sur moi et prend soin de m’avertir s’il voit quelque chose d’anormal. A ce sujet je n’ai vu aucun bateau depuis dimanche, les alarmes concernent uniquement des grains.
A l’heure où les voitures, les camions, les bus … commencent à se déplacer sans chauffeur à bord, il serait peut-être temps de revoir le règlement maritime exigeant une veille visuelle permanente à bord des bateaux. Je suis d’ailleurs dans l’illégalité car de facto ce règlement ne permet pas de naviguer en solitaire.
Mais ce changement ne peut être acté sans exiger que tous les bateaux qui partent pour des navigations de plus de 24 heures soient équipés d’un radar. Ce radar doit fonctionner parfaitement, le plaisancier doit savoir s’en servir et il doit être maintenu en marche 24h sur 24.
Les fabricants doivent fournir des radars peu gourmands en énergie et parfaitement fiables sur la zone de garde. Vous vous en souvenez peut-être, en repartant de Darwin en 2010, j’ai failli entrer en collision avec un catamaran de travail pour un écho signalé au dernier moment. La nouvelle version du logiciel du radar avait solutionné ce problème.
Je suis sidéré par ce que je vois actuellement. Beaucoup partent sans radar ou bien ne l’utilisent pas. C’est de la roulette Russe ! En solitaire la question ne se pose même pas mais en équipage non plus. Combien d’équipiers de quart ont été retrouvé assoupis ? C’est arrivé sur tous les bateaux sur lesquels des quarts sont à prendre.
On peu les comprendre, lors d’une traversée transocéanique il peut se passer plusieurs semaines sans voir un autre bateau. Par contre, aussi étonnant que cela puisse paraître, lorsque vous en voyez un, souvent il se dirige droit sur vous.
On ne devrait plus voir des cas comme cet Ovni raccourci de 70cm rencontré aux Canaries. Il était équipé d’un radar mais le skipper ne s’en servait pas pour économiser l’électricité. Il a eu de la chance de ne pas sombrer. Et puis il y a cette affiche d’un jeune solitaire disparu en mer, c’est trop dur.
152 Miles au compteur journalier, déjà 686 Miles depuis le départ de Valdivia.
A bientôt
Jean-Louis
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"Que tal Captain,
Bravo pour le genois, une fois de plus il est bon de cojiter tranquillement avant de passer à l’action. Je vois que ça se réchauffe un peu mais le roulis babord tribord, on connait c’est vraiment pas sympa. Tu as totalement raison pour le dossier radar, il nous faut du matériel fiable et que l’on puisse bien entendre...pas comme mon Raymarine qu’il faut bidouiller pour entendre quelque chose...Et c’est vrai que la navigation à l’ancienne notamment la nuit dans le cockpit à ne rien voir et finir par s’endormir c’est dans les rétroviseurs...Je vois que tu as quand même accumulé déjà un bon paquet de miles...Bonne nav. captain, Jacky" Envoyé par PEUDEVIN JACKY le 13-10-2017 à 11:16
Fri, 13 Oct 2017 23:00:00 GMT - Le Groupe Electrogène 27°22’S 78°05’W
Fri, 13 Oct 2017 23:00:00 GMT - 27°22’S 78°05’W
19h00 heure du bord, 23h00 TU et 01h00 J+1 en France.
Bonjour à tous,
Vendredi 13, la poisse !
Hier soir, constatant que la force du vent a une légère tendance à diminuer de quelques Nœuds, je largue mon ris numéro 3. La mer s’améliore également après quelques heures tout en restant forte.
Vers 4 heures du matin le comportement du bateau change encore, cela me réveille. Le vent a légèrement tourné et je dois aller au pilote pour reprendre quelques degrés de cap afin d’éviter l’empannage. Comme à chaque fois en passant, je jette un coup d’œil à mes instruments et découvre que la tension batterie n’est plus que de 12,10V aussi je dois recharger et je lance le groupe.
Il est assez silencieux et de ma cabine je ne l’entends pas. A un moment je dois à nouveau revenir dans le carré et j’ai l’impression qu’il ne tourne pas. J’ouvre la porte de la coursive et découvre un sapin de Noël ! Outre les voyants verts, 2 voyants rouges m’agressent immédiatement : « Oil Press » et « Exhaust Heat ».
Je comprends immédiatement, c’est la roue à aube de la pompe à eau de mer. En attendant je lance le moteur principal et je retourne sous la couette. Difficile de dormir. Ce groupe n’est pas vital tant que le moteur principal tourne mais je n’aime pas cela.
Je m’y colle dès la fin de la toilette. Bien entendu j’ai la pièce de rechange mais c’est très difficile car la pompe est de l’autre côté du groupe, contre la paroi et tout en bas. De plus comme la mer est encore forte le bateau danse dans tous les sens et, enfermé dans la salle machine, je ne tiens pas plus de 10 minutes.
J’en ressors tout vert, tout retourné avec le cœur au bord des lèvres et j’ai besoin de m’allonger et de respirer un moment avant d’y retourner. J’ai passé la journée sur cette pompe, ce soir j’ai pu atteindre la roue à ailettes qui est bien la cause du problème. Demain je vais travailler au remontage, cela va également être très compliqué.
Par contre ce parcours est un bonheur, avoir un vent soutenu dans le bon sens est toujours une bénédiction. Cela me rappelle ma traversée entre le Galápagos et les Marquises en 2010. La mer reste à 14 degrés mais c’est normal, c’est le fameux courant froid de Humboldt. Par contre le soleil devient plus présent et cet après midi le thermomètre du bord s’est fendu d’un 21° !!!!
Sur mon bâbord avant, à une centaine de Miles gisent les îles « San Ambrosio » et « San Felix ». Elles sont très petites et il faut vraiment zoomer pour les découvrir. Cela me fait penser à ce voilier de course échoué sur un récif au milieu de l’Océan Indien. Le navigateur avait tout simplement oublié qu’il faut zoomer très régulièrement lorsqu’on effectue de longues navigations.
Encore 152 Miles au compteur ce soir, la météo prévoit le même temps pour demain.
Sat, 14 Oct 2017 23:00:00 GMT - Le train-train des longues traversées 25°23’S 79°21’W
Sat, 14 Oct 2017 23:00:00 GMT - 25°23’S 79°21’W
19h00 heure du bord, 23h00 TU et 01h00 J+1 en France.
Bonjour à tous,
Je ne vois pas les journées passer. Je suis maintenant dans le train-train des longues traversées, j’ai pris mon rythme et j’aime ces moments de tranquillité, ces moments où tout est calme, ces moments de quiétude absolue où le stress du quotidien n’a pas sa place.
Beaucoup pensent que l’on doit s’ennuyer, que les journées doivent paraitre longues et répétitives. De plus l’énorme majorité n’imagine pas la solitude. Pour beaucoup elle fait peur, peur de quoi ? peur de se retrouver confronté à soi même ? peur de devenir fou d’ennui ?
Il faut dire que je suis d’un naturel super actif, que je fonctionne en permanence à 300 à l’heure et que ces moments où je coupe les gaz me font un bien fou. C’est devenu une véritable addiction. Un seul exemple : je n’ai jamais le temps de lire. La veille de prendre l’avion pour revenir à Valdivia j’ai retrouvé sur ma table de nuit un roman que j’étais en train de lire le 9 avril lors de mon retour et que je n’ai jamais pris le temps de terminer.
En général je sors de ma couchette un peu avant 8 heures pour prendre mes médicaments. Je trainasse, je fais le tour du bateau, je vérifie si tout est normal, un petit réglage ici ou là. Je contrôle la route, je zoom la carte au devant du bateau, je vérifie la tension des batteries, éventuellement je lance le moteur principal ou le groupe …
Je mets en fonction le téléphone satellite, vérification de la météo, des messages en attente, un coup de fil à la maison ou au bureau … Ensuite c’est le petit déjeuner. Assez simple il se constitue de quelques crackers beurrés et d’un verre de jus d’orange.
Là, s’il n’y a pas d’urgence, je profite de l’instant en attrapant le livre en cours et je m’accorde une heure de lecture. Il est 10 heures c’est le moment de la toilette. J’ai du temps et je ne m’en prive pas, en incluant les crèmes à tartiner sur le visage et les mains puis la remise en ordre de la cabine et du carré j’arrive à 11 heures.
Dans un bateau il y a toujours quelque chose à faire, j’y consacre deux heures puis c’est le moment de préparer le repas et de le prendre avant de me jeter sur une couchette de quart pour faire une bonne sieste, il est 15 heures.
Encore un tour du bateau, des contrôles, des vérifications … avant d’attaquer une ou deux heures de « travail » sur le bateau. Et puis il y a le blog, c’est en moyenne deux heures par jour, deux heures de bonheur car j’adore écrire. Puis je lis un peu et à 19 heures précise je fais le point sur la route, je remplie le livre de bord, je finalise la nouvelle du jour et je l’envoie.
Encore un peu de lecture, le repas du soir un peu succinct puis encore un peu de lecture et vers 21 ou 22 heures je suis sous ma couette et je m’endors immédiatement. C’est plutôt le matin que je flemmarde dans ma bannette et que je médite. La nuit dernière je ne me suis pas levé mais souvent je dois m’occuper du bateau et me lever plusieurs fois dans la nuit.
Voilà donc ma journée standard. Après il y a les urgences et je dois m’adapter mais je n’ai aucune contrainte. Les besoins du bateau et de la navigation passent avant tout et même si je dois me lever 20 fois dans la nuit ou ne pas dormir c’est toujours un plaisir, cela fait partie de l’aventure.
144 Miles depuis hier soir, mais le vent commence à faiblir. Il est passé autour de 15N depuis 16 heures et le bateau marche beaucoup moins vite soit entre 4 et 5N. Je suis parti depuis une semaine et j’ai parcouru 982 Miles. Il m’en reste entre 1 550 si je m’arrête en Equateur et 2 100 si je vais jusqu’à Panama.
Sun, 15 Oct 2017 23:00:00 GMT - Les cigales de mer 23°46’S 79°49’W
Sun, 15 Oct 2017 23:00:00 GMT - 23°46’S 79°49’W
19h00 heure du bord, 23h00 TU et 01h00 J+1 en France.
Bonjour à tous,
Dans l’avion qui me ramène à Santiago j’ai sorti mes derniers numéros de « Voiles et Voiliers ». Par manque de temps j’ai toujours un peu de retard et je commence à parcourir le numéro d’Août. Je suis immédiatement intéressé par un article « En famille, 14 ans autour du monde ».
L’article est agréable à lire et de nombreux sujets sont abordés, en particulier le problème économique avec des stops de quelques semaines à quelques mois afin de regarnir la caisse de bord. J’arrive alors sur le problème de la santé :
« Nous avons à bord une énorme caisse de secours … et les pays que l’on traverse possèdent tous un système de santé tout à fait correct, de gratuit à pas cher du tout (un accouchement à Panama coûte 20 Euros). C’est ce qui nous a poussés à abandonner le système de couverture de santé privés, qui rechignent à régler les moindres factures »
Je suis sidéré par tant d’imprévoyance mais je dois dire que je rencontre souvent ce type de grands voyageurs que je nomme les cigales de mer. Effectivement dans la vie de tous les jours les problèmes de santé sont bien souvent insignifiants mais un beau jour il peut vous tomber un vrai problème sur le dos.
Lorsqu’on avance un peu en âge on s’aperçois que c’est même assez fréquent et que bon nombre de copains souffrent de ce qu’on appelle les ALD, les affections de longue durée. Heureusement, en France les traitements qui coûtent extrêmement cher sont pris en charge par notre assurance maladie.
Est-ce de l’imprévoyance de la part de nos cigales ou bien est-ce un calcul de profiteur ? J’ai déjà rencontré plusieurs fois le cas de cigales atteintes de maladie grave qui rentre en France pour se faire soigner sachant très bien que même si elles n’ont jamais cotisé elles seront prises en charge et que par ailleurs elles ne seront jamais soignées dans le pays où elles se trouvent.
Mais qui paye cette médecine ? Ce sont les petites fourmis qui se lèvent tous les matins de bonne heure pour aller au travail dans une ambiance bien lointaine de celle des plages de cocotiers polynésiennes. Il y a comme une injustice. Et je ne parle pas du revenu minimum vieillesse qui fonctionne sur le même principe, dans un système d’assurance social collectif les profiteurs, les tricheurs (et ils sont extrêmement nombreux) me hérissent.
J’en profite pour souligner qu’une part extrêmement importante de la population terrestre n’a pas accès à la dialyse, la vie s’arrête. A ce titre je vie une seconde vie, on ne choisi pas où l’on naît mais je suis tellement heureux d’être né en France à cette époque.
Depuis hier soir le vent a bien faiblit, il est toujours de Sud mais seulement d’une dizaine de nœuds. Du coup la mer s’est aplatie et Harmattan avance gentiment avec le léger bruit de l’eau qui coule le long de la coque.
Il ne fait toujours pas très chaud, je suis actuellement dans ce qu’on appelle un climat « tempéré » (froid) mais vers minuit je vais couper le parallèle de latitude 23° 26’ 14’’ S que l’on nôme Tropique du Capricorne. Je ne vais pas me lever car j’ai fini par comprendre qu’il n’y a pas de poteaux indicateurs.
Mais j’ai hâte d’être à demain matin car je serais alors sous un climat tropical, les températures de l’air et de la mer vont bien prendre chacune une quinzaine de degrés, je vais abandonner mes Damart pour revêtir juste un short. Que cela va être bon !
Seulement 100 Miles (un peu plus de 4N de moyenne) au compteur journalier mais j’avance et tout va bien.
19h00 heure du bord, 23h00 TU et 01h00 J+1 en France.
Bonjour à tous,
Quelle arnaque ! Les choses ne sont plus ce quelles étaient, je ne vois pas beaucoup de différence entre le climat tempéré d’hier et le climat tropical d’aujourd’hui. La mer est toujours froide, elle n’a pris que deux dixième de degrés depuis hier à 15°4. Décidément Monsieur Humboldt n’a pas inventé l’eau chaude. Par ailleurs le soleil est caché par une légère couche de nuages et il ne fait pas plus de 17 degrés.
Mais la vie est belle et pour la première fois depuis mon départ de Valdivia, en l’honneur des tropiques, j’ai ouvert tous les panneaux de pont et l’air frais circule sans contrainte à travers le bateau. C’est bon !
Il est 11h, je suis en train de préparer un petit plat de poulet à ma façon et une bonne odeur d’oignons et de poivrons frits a envahi le carré. Comme me l’a appris Cyril, j’ai sorti mes blancs du « congélateur » et je les ai fait blanchir à l’eau bouillante avant de les faire revenir. Des lardons, une courgette, une aubergine, coulis de tomates, une bonne rasade de vin blanc, sel, poivre, origan, Tabasco et une petite tasse de riz pour absorber la sauce, humm… J’en salive d’avance.
Je plaisante mais en fait ce courant froid de Humboldt est une bénédiction pour les péruviens. Comme chacun sait les eaux froides transportent une énorme quantité de poisson. Mais lorsque le phénomène El Niño apparaît, le courant s’inverse et vient du nord apportant des eaux chaudes qui provoquent des ravages dans la région.
Depuis hier soir le vent s’est considérablement affaibli, la mer est devenue belle et Harmattan se traine confortablement souvent à moins de 2N. Plus jeune j’aurais envoyé le moteur mais maintenant je laisse aller, je savoure le moment présent, je suis bien comme cela et je suis beaucoup plus cool.
Etre seul au milieu de l’océan sur un bateau qui bouchonne, quel bonheur, quel luxe inouïe, je ne donnerais ma place à personne. Lorsque l’on rallie Panama en partant de Valdivia on pourrait penser que la route suit la côte. Il n’en est rien, je me situe actuellement à environ 550 Miles de la côte, soit à peu près 1 000 kilomètres.
Grande déception ce soir, je viens de finir de remonter mon groupe électrogène et cela n’a pas été sans mal. J’ai travaillé avec les longues tiges des brochettes, j’ai attrapé des vis au lasso avec du fil à coudre et j’ai dû jouer au marionnettiste avec des fils à coudre sur mes vis et mes rondelles pour les remettre en place. Mais ce soir l’eau de mer ne passe pas. Il me manque une petite palette de la roue à aube qui doit être coincée dans un tuyau.
En début d’après-midi le vent revient un peu, toujours sur l’arrière et Harmattan se promène maintenant entre 4 et 4,5N. Du coup ce soir le score de la journée est de 87 Miles. La météo prévoit pour les jours à venir du vent de secteur Sud à Sud Est, c’est bon pour moi.
Tue, 17 Oct 2017 19:00:00 GMT - L’alizé de Sud Est 20°08’S 80°018’W
Tue, 17 Oct 2017 19:00:00 GMT - 20°08’S 80°018’W
19h00 heure du bord, 23h00 TU et 01h00 J+1 en France.
Bonjour à tous,
En début de nuit, hier soir, ils sont arrivés. Les « Trade Winds », les vents du commerce comme les appellent les Anglo-Saxons, les alizés sont une bénédiction des Dieux. S’ils n’existaient pas il faudrait les inventer car ils permettent aux voiliers de parcourir le monde.
Mon préféré est l’alizé de Sud Est, on ne le rencontre que dans l’hémisphère Sud. Il est très régulier, de force 5 sa direction ne varie pas et c’est un bonheur de le rencontrer. En 2012, lors de ma remontée de Cap-Town à Saint Hélène dans l’océan Atlantique il m’a permis de garder mon spi à poste pendant 8 jours et 8 nuits !
Il va m’accompagner pendant quelques jours jusqu’à ce que je tombe sur la ZCI, la Zone de Convergence Intertropicale, ce que les marins n’aiment pas du tout et qu’ils appellent « Le pot au noir ». Elle fait le tour de la planète sur toutes les mers du globe mais malheureusement c’est l’endroit où cette zone est la plus large. De plus à cette époque de l’année elle est énorme et peut faire jusqu’à 2000 Miles de large !
Comme je l’écrivais il y a quelques jours, je devrais la trouver vers le sixième degré de latitude Sud. C’est une zone où les vents sont très faibles, où l’on peut rencontrer des orages monstrueux à ne pas voir deux mètres devant soi, c’est une zone où la chaleur est forte et humide.
Du coup je suis très content car jusqu’ici je n’ai pas traîné, cette navigation a été un véritable bonheur, j’y trouve un plaisir immense, exactement ce que je suis venu chercher. Pour la suite il faudra bien prendre ce que la nature voudra bien me donner.
Hier j’ai passé un bon moment à travailler sur mon pont. J’y ai trouvé une manille de halle-bas cassée. J’ai effectué diverses petites réparations. Mon pont est encombré de petits calamars apportés là par la mer et oubliés lorsqu’elle s’est retirée. Quel dommage, ils n’ont vraiment pas eu de chance alors que je n’ai vu aucun bateau sur l’océan depuis mon départ de Valdivia.
Je voudrais arriver à Marseille avec Harmattan au début de l’été. Aussi j’envisage de le laisser à Panama et d’y revenir fin janvier afin de faire un premier trajet jusqu’en Floride par exemple. Puis j’effectuerais un second trajet par les Açores début mai.
Bien sûr je suis très tenté de me trouver à Horta le 18 juin, Peter Café Sport, le bistro mondialement connu « Chez Peter » fêtera ses 100 ans ! Soirée inoubliable assurée mais y aura-t-il de la place dans le port ?
En attendant c’est encore une belle journée de navigation qui se termine, grand voile à un ris et un peu de génois m’ont permis d’accumuler 140 Miles ces dernières 24 heures et 1309 Miles depuis Valdivia.
Wed, 18 Oct 2017 19:00:00 GMT - Adieu Chili 17°51’S 80°34’W
Wed, 18 Oct 2017 19:00:00 GMT - 17°51’S 80°34’W
19h00 heure du bord, 23h00 TU et 01h00 J+1 en France.
Bonjour à tous,
Jusqu’à 13h20, jusqu’au moment où j’ai franchie le parallèle de latitude 18° 21’ 30s j’étais en permanence sous la responsabilité de l’Armada chilienne. Ce parallèle délimite la frontière Nord du Chili avec le Pérou.
En effet, l’Armada assure la sécurité en mer dans toute la zone de l’océan Pacifique au Sud de ce parallèle et jusqu’à la longitude de l’île de Pacques qui est chilienne. Aussi il fallait reporter tous les jours ma position aux autorités maritimes du pays. C’est Didier qui s’en chargeait.
Ce soir j’ai donc quitté définitivement ce pays que j’ai aimé profondément et je suis nostalgique. Des différents pays où j’ai fait escale durant ce grand tour d’Amérique du Sud c’est l’endroit où je me suis senti le mieux. Pour moi un pays ne vaut que par ses habitants, les paysages ne sont rien, les gens sont tout.
Et les chiliens sont extrêmement accueillants, ce sont des gens gentils, serviables et toujours prêts à rendre service, à se défoncer pour aider l’autre. Pour nous navigateurs, beaucoup de ces contacts passent par nos rapports avec les autorités administratives. En contre partie du fait qu’ils viennent nous chercher en cas de problème, l’administration y est très tatillonne.
Mais c’est le seul pays au monde (mis à part peut-être la Malaisie) où l’accueil a toujours été irréprochable. Les fonctionnaires reçoivent les plaisanciers avec respect, chaleur et bonne humeur. Ils ont d’ailleurs des consignes dans ce sens affichées sur de grands tableaux dans tous les bureaux d’accueil.
Le Chili a un climat extrêmement rude, surtout dans le Sud et je pense que c’est cette difficulté à vivre qui rend les habitants aussi dévoués, aussi serviables les uns envers les autres. J’avais beaucoup aimé l’Argentine mais je dois avouer que j’ai une préférence pour le Chili. Quelle différence avec le Brésil que je n’ai pas apprécié du tout.
En attendant le climat n’évolue pas. Pour dormir j’ai voulu retirer mes Damart mais je les ai remis une heure plus tard car j’avais froid sous la couette. Et ce matin j’ai ressortie ma grosse veste en polaire pour prendre mon petit déjeuner, la mer est à seulement 15 degrés. C’est incroyable sous les tropiques tout de même !
Mais Harmattan avance bien, hier soir je n’arrive pas à m’endormir car le bateau fait des petits mouvements vifs dans tous les sens. Je me relève et sors sur le pont, le vent a forci et nous filons entre 8 et 9 N. C’est trop, je rentre mon bout de génois. Pour moi une croisière doit être un moment de plaisir et pour cela se doit d’être confortable. Avancer entre 6 et 7 Nœuds est la bonne vitesse pour mon bateau.
Depuis de nombreux jours le bateau est entouré en permanence par 5 ou 6 hirondelles de mer. Grosses comme des pigeons, elles ressemblent à des Spitfire et filent à la même vitesse sans presque jamais un battement d’aile. Elles passent leur temps à planer à quelques centimètres au dessus de l’eau et à lui infliger de grandes balafres par l’extrémité d’une aile. Je peux passer des heures à les observer.
C’est encore une bonne journée de navigation qui se termine, ce soir le loch journalier annonce 149 Miles.
Thu, 19 Oct 2017 19:00:00 GMT - Une flotte de guerre 15°45’S 81°05’W
Thu, 19 Oct 2017 19:00:00 GMT - 15°45’S 81°05’W
19h00 heure du bord, 23h00 TU et 01h00 J+1 en France.
Bonjour à tous,
Je me prépare pour la toilette lorsque l’alarme du bord retentit. C’est l’alarme collision, je n’ai pas vu un bateau depuis mon départ de Valdivia, c’est donc un grand moment. J’ouvre le capot de descente et regarde rapidement sur 360° mais je ne vois rien. La mer est assez agitée ce qui limite énormément la distance de visibilité.
Je redescends donc à la « passerelle de commandement » (ma table à cartes) et me penche sur le radar. En jouant avec les réglages je découvre un, puis trois, puis cinq, puis quinze échos sur mon avant ! Ils sont gros, est-ce une flotte de guerre ?
Progressivement certains échos se rapprochent et je finie par apercevoir un navire. Il est long et élancé avec un avant agressif. La matinée avançant je découvre que ce sont d’énormes navires de pêche. Ils sont à l’ancre pendant la journée (comment font-il il y a plusieurs milliers de mètres de fond ?) car les guerriers préfèrent attaquer de nuit pour être sûr de décimer un peu plus l’ennemie.
Puis je vois le porte-avions de la flotte, un énorme navire-usine. Je suis sidéré, si l’on voulait rayer de la planète la faune marine on ne s’y prendrait pas autrement. L’homme est fou, dès début août, en seulement 7 mois nous avions consommé tous les poissons que l’ensemble des mers et des océans est capable de produire sur l’année entière!
On nous dit « il faut manger moins de poisson ». Je n’ai pas l’impression que nous nous goinfrons. Non, il faut absolument et de toute urgence mettre tout en œuvre afin de réduire le niveau de surpopulation sur notre Terre. Le réchauffement climatique n’est qu’une conséquence, la cause première est la surpopulation.
Je suis maintenant suffisamment prés d’un bateau pour l’observer. Il est mal entretenu, ces marins ne doivent pas connaître la peinture. Nous sommes en haute mer, à environ 600 kilomètres des côtes péruviennes.
Je prends une photo et en l’analysant, en zoomant, je découvre que ce ne sont pas des bateaux péruviens, le drapeau est rouge avec deux ornements jaune en haut à gauche. Je ne suis plus étonné, les bateaux Chinois sont toujours très mal entretenus. La nuit dernière j’avais remarqué d’énormes halos lumineux en mer, c’étaient autant de flottes comme celle-ci.
Ce soir j’ai franchi la marque de mi-parcours. Mais ce n’est pas encore la mi-temps car la deuxième partie va certainement se dérouler dans des conditions moins favorables avec des vents beaucoup moins virils. Cette première phase a été un vrai régal, les conditions climatiques ont été exceptionnelles et je suis parti pile au bon moment.
Le compteur journalier indique ce soir 143 Miles et le totalisateur 1601 Miles depuis le départ de Valdivia il y a 12jours.
A bientôt
Jean-Louis
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"Salut Jean-Louis, Tout à fait d’accord avec toi, la surpopulation est le grand soucis de la planète ainsi que la surconsommation qui va avec. Ce type d’industrie abject me donne carrément envie de couler, toute la flote, se sera gagnant gagnant comme on dit." Envoyé par Johnny le 23-10-2017 à 13:05
Fri, 21 Oct 2017 23:00:00 GMT - La valeur de l’argent 13°24’S 81°17’W
Fri, 21 Oct 2017 23:00:00 GMT - 13°24’S 81°17’W
19h00 heure du bord, 23h00 TU et 01h00 J+1 en France.
Bonjour à tous,
La matinée commence difficilement. J’essaie d’organiser mon atterrissage à Panama, je suis en contact avec Dominique que vous connaissez. Rappelez-vous, il m’a fait passer une nuit épouvantable à Puerto Williams suite au risque de perdre mon bateau à cause d’une cuvette de WC pas dédouanée. Quel canular ! Je m’en souviendrais ma vie durant.
Dominique vit à Panama City et il m’avait énormément aidé pour passer le canal lors de mon premier tour du monde sous dialyse en 2010. J’essaie de répondre à son mail mais mon Internet fonctionne toujours aussi mal. Je fais une dizaine d’essais infructueux puis je regarde ma consommation, je viens de dépenser 10 Méga bytes, environ 200 € pour rien, 200 € jetés par la fenêtre.
Cela m’énerve au plus haut point. J’ai horreur de gâcher ainsi l’argent, je n’aime pas dilapider, cela me marque profondément même si cette somme peut paraître ridicule, c’est un principe. Une amie anglaise dit « çà fait mal à l’argent » et c’est exactement ce que je ressens.
Nous n’avons pas tous la même notion de la valeur de l’argent, cela m’a toujours étonné. Pour ma part j’ai un profond respect pour l’argent, il donne la liberté et c’est le bien le plus précieux qui existe à mes yeux.
Du coup ma journée est gâchée. J’ai froid dans ce bateau. Forcément il trempe dans de l’eau à 15 degrés et il est entouré d’eau à 15 degrés, je ne peux pas espérer avoir 25 degrés à l’intérieur. De plus je n’ai pas vu le soleil depuis de nombreux jours, il fait gris du matin au soir et noir du soir au matin, les couleurs ne sont plus là.
Pierre-Yves qui m’envoie la météo me dit qu’il fait le même temps qu’en Bretagne mais je suis par 13 degrés de latitude Sud tout de même. C’est incroyable ! En poursuivant mes réflexion de Valdivia sur le climat breton je pourrai en déduire que la Bretagne bénéficie d’un climat tropical semi désertique !
Je passe maintenant au large de Lima, la capitale du Pérou. J’aurais beaucoup aimé visiter le Pérou mais les circonstances, mes problèmes de santé surtout, en ont décidé autrement. Je pourrais y revenir d’un coup d’avion mais de toute façon je sais bien qu’il me sera impossible de voir tout ce que je souhaiterais, la vie est bien trop courte.
Les lignes de Nazca, Cuzco, le Machu Picchu, le lac Titicaca, comment ne pas rêver devant toutes ces merveilles ? Et le condor que j’ai pu apercevoir lors de ma traversée de la Cordillère des Andes en bus, savez vous que cet animal est d’une fidélité exemplaire. S’il perd sa compagne il plonge d’un sommet pour aller se fracasser sur une falaise en contrebas ?
En attendant le vent continue à me propulser vers le Nord. Il a faiblit un peu mais reste suffisant. Du coup la mer s’est bien aplatie et Harmattan glisse rapidement dans un confort absolu.
Vers 17h je suis en train de lire, allongé dans le carré. Soudain entre un visiteur, « Bonjour », « Puiiic Puiiic ». C’est plus exactement une visiteuse, une hirondelle, une vraie, pas une hirondelle de mer. Elle virevolte pour inspecter cet endroit puis va dans la cabine avant et ressort.
Je la retrouve sur le pont. Me voyant dans le cockpit elle vient, se pose sur ma main et repart aussitôt. Pendant un quart d’heure elle va et vient avant de disparaître. D’où vient-elle ? Où va-t-elle ? Que d’énergie dans un si petit corps, les fabricants de batterie devraient s’en inspirer.
Un quart d’heure plus tard, ayant pesé les pours et les contres elle revient, se pose à mon côté puis va s’installer à l’intérieur. Elle n’a pas du tout peur de moi, je lui prépare un plateau repas avec de l’eau et des miettes de cracker. Mais ce qu’elle veut dans un premier temps c’est du repos. Je la laisse s’installer dans un coin tranquille, elle va passer la nuit ici.
C’est encore une belle journée pour Harmattan avec 150 Miles au compteur journalier.
A bientôt
Jean-Louis
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"Salut Jean Louis, je viens de reprendre tes publications. Content que ça se passe bien. Le soucis de l’argent n’est pas uniquement celui perdu pour toi, mais également celui encaissé par ces voleurs de satellites. En fait à chaque fois que quelqu’un se laisse arnaquer, il cautionne aussi ceux qui la pratiquent à continuer. La politique en France fonctionne de la même façon ; regarde Macron, il se retrouve président de la République alors que personne n’a voulu voter pour lui." Envoyé par Johnny le 23-10-2017 à 12:53
Sat, 21 Oct 2017 19:00:00 GMT - Au large de Lima 11°17’S 81°15’W
Sat, 21 Oct 2017 19:00:00 GMT - 11°17’S 81°15’W
19h00 heure du bord, 23h00 TU et 01h00 J+1 en France.
Bonjour à tous,
Pendant la nuit ma petite Lulu s’est envolée au paradis des hirondelles. C’est toujours ainsi avec les hirondelles, elles arrivent tellement exténuées qu’elles rentrent dans le bateau pour s’éteindre dans le confort. Ce n’est pas pareil avec les petits oiseaux du ciel qui eux peuvent rester à bord plusieurs jours le temps de se refaire une santé avant de repartir vers d’autres horizons.
La côte Ouest de l’Amérique du Sud à la forme d’un grand « S ». Dans cette première partie ma route est une ligne droite reliant Valdivia au cap le plus à l’Ouest de l’Amérique du Sud, la Punta Parinas qui se trouve à la longitude 81°19’,800 W. La côte s’est donc éloignée de ma route jusqu’à près de 600 Miles puis maintenant elle se rapproche rapidement.
Ce matin, à l’heure du petit déjeuner, je suis passé à la latitude de Lima, à environ 220 Miles au large. Maintenant je me dirige vers le dos renflé du « S », jusqu’à doubler à quelques miles de distance la Punta Parinas au Sud de la ville de Talara. Ce sera fait mercredi soir j’espère. Ensuite je n’aurais plus qu’à tirer tout droit sur Panama à 800 Miles de là.
Les prévisions de vent pour les jours à venir sont toujours de Sud mais à la baisse. Du coup il est encore très difficile de prévoir une date d’arrivée à Panama mais j’aimerais bien y être le premier ou le deux Novembre car Dominique me précise qu’au Panama le mois de Novembre est un mois si fou que même en France où l’on est très fort, on n’aurait pas pu l’imaginer.
Il m’écrit « Novembre est un mois à demi mort au Panama, c’est la Fiestas Patrias. Les jours 3,4 et 5; 10, 11 et 12; 26, 27 et 28 sont 100% fériés et tout est fermé, même les administrations normalement ouverte le week-end. C’est comme si c’était le 14 juillet sauf qu’ici il dure 9 jours !!! »
C’est inquiétant. Je dois impérativement être en France fin Novembre et je souhaite vivement mettre mon bateau dans l’Atlantique avant de rentrer. Mais il ne va pas falloir traîner car les formalités pour passer ce fichu canal sont longues et fastidieuses. De plus nul ne peut prédire le jour du passage, on le sait au dernier moment et l’attente peut durer trois semaines.
Hier au soir il y a eu quelques orages qui étaient encore actifs au lever du jour mais depuis c’est grand bleu, ils ont nettoyé le ciel. Que c’est bon de retrouver ce beau soleil, il réchauffe le corps et le cœur, la vie paraît immédiatement plus belle.
Déjà deux semaines aujourd’hui que j’ai quitté Valdivia, que c’est passé vite ! Dans une douzaine de jours je serais à Panama où j’imagine déjà mon arrivée, jetant l’ancre devant la fameuse Isla Flamenco que je connais bien. C’est un endroit touristique où m’attendent un bon steak saignant, des frittes et une shop de bière glacée.
En attendant, malgré un vent devenant mollasson mon compteur journalier affiche tout de même 134 Miles.
Sun, 22 Oct 2017 19:00:00 GMT - Une carène bien propre 9°18’S 81°19’W
Sun, 22 Oct 2017 19:00:00 GMT - 9°18’S 81°19’W
19h00 heure du bord, 23h00 TU et 01h00 J+1 en France.
Bonjour à tous,
Il n’y a pas grand-chose à dire en ce dimanche soir, tout va bien à bord, la mer est belle, le soleil se partage le ciel avec des nuages d’altitude mais il fait chaud et la température de la mer est montée brutalement à 18°. A l’intérieur du bateau j’ai 24 degrés en milieu d’après midi et le short va bientôt quitter l’équipet.
Le vent a beaucoup molli, il n’est plus que de dix nœuds en plein sur l’arrière et j’effectue des bords d’une quinzaine de degrés autour de la route afin de pouvoir porter le génois et tirer tout ce que je peux de ce vent pour progresser. Heureusement la carène est parfaitement propre, parfaitement lisse malgré le fait que mon dernier carénage date d’il y a plus d’un an.
J’avais été intrigué à Piriapolis car lorsqu’on levait les bateaux qui venaient du Sud ils avaient tous des carènes parfaitement propres. « J’ai effectué mon dernier carénage il y a quatre ans mais j’applique un super antifooling ». Alors qu’arrivant du Nord ma carène était couverte de concrétions et de mousses.
En fait dans les eaux très froides du Sud rien ne pousse. De plus mon bateau a passé de nombreux mois en eau douce et bien que ce ne soit pas très bon pour le bateau car le phénomène d’osmose y est maximum, c’est très bon pour la propreté de la carène. Entre une carène propre et une carène même un peu sale le comportement du bateau est totalement différent et actuellement je me régale.
Nous sommes tous différents et heureusement. Pour ma part j’aime les longs voyages et ce qui me ravit le plus ce sont ces longues routes en solitaires qui peuvent durer de trois à quatre semaines. En arrivant à Valdivia j’imaginais que cette remontée du Pacifique allait être difficile avec des vents contraires. J’imaginais des étapes successives en longeant la côte.
Quelle chance j’ai eu de pouvoir attraper cette belle fenêtre météo ! En réfléchissant je m’aperçois que ma dernière grande étape en solitaire remonte à 2012, il y a cinq ans déjà. Lorsque je serais revenu en Méditerranée ce sera fini. Mais il y a tellement de belles aventures à y vivre.
Durant l’hiver 2018/2019 je vais équiper Harmattan d’un compresseur et de bouteilles de plongée. Christophe et Didier sont en train de passer leur niveau 2 de plongée et cet hiver je vais également m’atteler à progresser. Ainsi nous pourrons aller faire de belles plongées pendant l’été 2019.
Ce soir le compteur totalisateur a dépassé les 2 000 Miles depuis mon départ de Valdivia. Que c’est passé vite ! Comme je ne savais pas comment allait se passer la remontée, Peter m’avait indiqué une escale possible à Bahia de Caráquez en Equateur. Ce mouillage permettait de laisser le bateau pour revenir en France. Mais j’abandonne cette option pour aller directement jusqu’à Panama afin de laisser mon bateau en Atlantique.
Malgré ce vent un peu mou le compteur journalier indique 124 Miles et le totalisateur 2009 Miles ce soir.
Mon, 23 Oct 2017 19:00:00 GMT - Les marins du passé 7°14’S 81°10’W
Mon, 23 Oct 2017 19:00:00 GMT - 7°14’S 81°10’W
19h00 heure du bord, 23h00 TU et 01h00 J+1 en France.
Bonjour à tous,
Si le Capitaine ne s’est pas trompé dans ses calculs, tous les marins présents sur le pont du ketch Harmattan en fin de nuit, à l’heure où le jour va pointer, vont entendre un cri jaillir de la vigie tout la haut perchée dans les huniers « Terre, terre Capt’ain ».
Depuis toujours et je pense pour le reste des temps, apercevoir la terre après plusieurs semaines de mer a été, est et restera un moment de grandes émotions. Mais bien entendu pour les marins des siècles passés qui naviguaient sans cartographies précises, sans GPS, sans prévisions météo et sans moteur pour se déhaler lorsque les courants portaient à la côte et que le vent était absent, la vue de la terre était un moment énorme.
Le quotidien des marins était alors extrêmement dur, entre les privations, la mauvaise nourriture, les maladies, la discipline de fer et les tempêtes, la vie à bord n’avait rien d’une ballade de santé. Et l’apparition d’une terre pouvait signifier de l’eau fraîche à volonté, des fruits et de la viande fraîche et si l’on arrivait dans un port des tavernes pour se saouler et s’occuper des filles.
Mais encore fallait-il que le Capitaine, seul maître à bord, décide d’accoster. Souvent les îles pouvaient être habitées par des peuplades hostiles qui interdisaient tout débarquement.
Sur Harmattan le Capitaine a demandé au second de faire un état des stocks. Il y a encore suffisamment d’eau et de nourriture pour le reste du voyage jusqu’à Panama aussi le Capitaine a décidé de poursuive la route sans essayer d’atterrir dans ce pays inconnu. Demain matin nous allons donc laisser sur notre tribord, à une dizaine de Miles, la Punta Tur et tirer tout droit sur la Punta Parinas, la pointe la plus à l’Ouest de l’Amérique du Sud.
Contrairement à ce que pensent les terriens, les tempêtes en mer ne sont pas très fréquentes et les marins avaient énormément de temps libre qu’ils consacraient à pêcher, réaliser de petits objets (des bateaux dans des bouteilles de verre), faire de la musique …
C’est un peu ce qu’il se passe à bord d’Harmattan en ce moment, la mer est plate, le vent est léger et le bateau glisse gentiment sur l’eau. Pas de soleil aujourd’hui, beaucoup de nuages bas mais la vie coule doucement malgré une température un peu fraîche.
Celle de l’eau de mer est redescendue à 16 degrés et le short est resté dans l’équipet. Mon dermato m’a demandé de bien me protéger des UV sous les tropiques mais je dois dire que pour l’instant ils sont aux abonnés absents.
Tout doucement notre destination finale se rapproche et Panama est maintenant à moins de 1000 Miles. Ce soir la dernière tomate sera avalée, à partir de demain il faudra se contenter de conserves mais la cambuse regorge de boîtes de cœurs de palmiers dont le Capitaine raffole. Il reste par contre suffisamment de pommes pour le reste du voyage.
Encore 130 Miles à rajouter au totalisateur qui affiche ce soir 2 139 Miles. Panama n’est plus qu’à environ 980 Miles.
A bientôt Jean-Louis
PS : Problème Internet 1 er essai 19h : impossible d’envoyer ce mail 2éme essai 22h30 : Impossible 3éme essai 0h30
Tue, 24 Oct 2017 19:00:00 GMT - Encalminé devant Punta la Negra 5°30’S 81°25’W
Tue, 24 Oct 2017 19:00:00 GMT - 5°30’S 81°25’W
19h00 heure du bord, 23h00 TU et 01h00 J+1 en France.
Bonjour à tous,
Lorsque la terre approche la tension monte à bord car les dangers ne sont pas au milieu des océans mais bien dans les quelques Miles proches de la côte. Je sais que la nuit va être longue et que je ne vais pratiquement pas dormir.
Après dîner le vent monte un peu jusqu’à 20N et Harmattan file sur cette mer assez plate. Mais vers 22 heures, tout d’un coup tout s’arrête. Le vent tombe, c’est la calmasse. Je rentre le génois et je n’ai plus qu’à accepter cette situation que je n’aime pas trop.
Le bateau se traîne entre un et deux Nœuds, il roule d’un bord sur l’autre c’est très inconfortable. Comme à chaque fois l’atmosphère est pesante, l’ambiance est lourde. Plus rien n’est en tension, tout frotte, tout cogne, tout grogne. Tout frappe, tout claque. Tout crisse, tout crie. Tout grince, tout geint, tout se plaint.
Les marins désœuvrés commencent à se rassembler en petits groupe tels des conspirateurs. Le Capitaine n’aime pas ça, il y a comme un climat de mutinerie. Vite, il faut agir. Soudain on entend un beuglement du haut de la passerelle : « Nettoyez moi ce foutu bateau …BORDELLL! », puis juste après une petite toux sèche, car il vient de s’abîmer une corde vocale. Des seaux commencent à passer par-dessus bord et descendent le long des bordées pour remonter de l’eau. Ouf ! On l’a échappé belle cette fois encore.
Dans la couchette j’essaie de me caler mais je roule d’un côté à l’autre avec les mouvements du bateau. Au large de cette pointe des cargos sont apparus, on est tous obligés de la contourner. L’un d’entre eux me coupe la route juste un demi Mile sur mon avant. Ce n’est pas très sympa, il aurait pu passer derrière.
A quatre heures du matin je décide d’envoyer un peu de moteur à 900 tours pour recharger les batteries. J’enclenche l’inverseur et nous avançons maintenant à trois nœuds, je peux aller dormir un peu. Toute la matinée se passe avec des nuages bas, de la brume et ça crachine un peu. Impossible de voir la terre. Vers onze heures je coupe tout et nous bouchonnons à nouveau.
Le début d’après midi est plus sympa et vers seize heures un peu de vent revient autour de 15N. C’est bon, Harmattan repart et le but qui semblait s’être éloigné redevient accessible. Il fait froid, je suis calfeutré à l’intérieur. La température de l’eau de mer est retombée à 14 degrés alors que je suis par 5 degrés de latitude Sud, c’est incroyable, je n’aurais jamais pu imaginer cela.
Malgré la calmasse, ce soir nous ajoutons 105 Miles au compteur totalisateur.
A bientôt
Jean-Louis
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"Salut Jean-Louis. J’ai remarqué que les cargos font parfois même exprès de changer de cap pour passer devant alors qu’en conservant sa route il serait passé derrière. J’y ai un peu réfléchi, et d’après moi, c’est par ce que le voilier peut être appelé à changer de cap et partir dans l’autre sens comme quand on tire des bords. En passant par devant il est sûre de passer devant." Envoyé par Johnny le 26-10-2017 à 01:10
Wed, 25 Oct 2017 23:00:00 GMT - Devant le golfe de Guayaquil 3°29’S 81°27’W
Wed, 25 Oct 2017 23:00:00 GMT - 3°29’S 81°27’W
19h00 heure du bord, 23h00 TU et 01h00 J+1 en France.
Bonjour à tous,
Comme la journée précédente le vent a forci en milieu d’après-midi pour atteindre 20N dans la soirée. Harmattan file comme une fusée, fatigué de la nuit précédente je me jette sous la couette à 21h. A 21h et une minute je dors comme une pierre. Un peu après minuit, le vent venant de caler (comme disent les Camarguais), le comportement du bateau change et me réveille. J’ai l’impression d’avoir fait une bonne nuit, une nuit complète et je suis en pleine forme.
Je fais un tour à la table à carte, tout va bien. Mais vingt minutes plus tard la première alarme collision retentie. En fait je longe la côte devant le port Péruvien de Talara et toute la nuit je vais devoir gérer le trafic maritime et les pêcheurs.
Je m’aperçois tout d’un coup que je n’ai plus de vitesse surface. C’est la sonde qui doit avoir pris une herbe. Je vais dans les fonds pour la retirer et la nettoyer et c’est à ce moment qu’un cargo me coupe la route à un demi-Mile, ce n’est pas le moment ! Je n’aime pas cela et lui envoie un message à la VHF mais il s’en fout.
Maintenant je longe le golfe de Guayaquil, la frontière entre le Pérou et l’Equateur passe par ici. Adieu Pérou (ou plutôt « Au Revoir »), bonjour Equateur, capitale Quito. Avec l’Equateur le soleil est revenu, mes panneaux photovoltaïques s’en donnent à cœur joie et ce matin je n’ai pas à faire tourner le moteur pour recharger les batteries du bord.
Et puis surtout adieu Humboldt ! Lorsque j’ai doublé la Punta Parinas il a pris à gauche vers l’Ouest alors que moi j’ai pris à droite vers l’Est. Nos chemins se séparent et je n’en suis pas fâché car je vais enfin pouvoir profiter de températures plus agréables. La température de l’eau de mer a fait un bond, ce matin elle était de 14 degrés, elle est ce soir de 21,5 degrés !!!
Malgré tout le vent qui souffle du Sud est encore bien frais. J’avais acheté une bouteille de grenadine en me disant que j’en aurais bien besoin sous les tropiques mais pour l’instant je ne bois que du thé pour me réchauffer.
Vers 13 heures j’aperçois des voiliers sur mon bâbord. Ce sont des pêcheurs péruviens qui rentrent au port, ils ont de larges barques équipées d’une voile latine et d’un tout petit foc sur bout dehors. Pour retrouver les eaux froides poissonneuses ils doivent aller plusieurs dizaines de Miles au large.
Je termine la journée avec un score honorable de 119 Miles, Déjà 2363 Miles depuis Valdivia.
A bientôt
Jean-Louis
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"Salut Captain,
je n’avais pas vu tes derniers mails car j’étais parti à Pörquerolles quelques jours. Je vois que tu as fait un bon bout de chemin depuis la dernière fois. Comme d hab..Harmattan a bien marché avec sa belle carène. Bonne route jusqu’à Panamail faudra que tu retrouves des équipiers ( Cubains??) et des pneus pour traverser... A bientot
Jacky" Envoyé par JACKY PEUDEVIN le 26-10-2017 à 16:33
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"Coucou Captain! on te souhaite une arrivée rapide vers les bonnes températures! Largyalo est en marche sous spi pour gibraltar, l’équipage en shorts. On t embrasse! " Envoyé par petra le 26-10-2017 à 17:33
Thu, 26 Oct 2017 23:00:00 GMT - Au bon vouloir d’Eole 1°54’S 81°21’W
Thu, 26 Oct 2017 23:00:00 GMT - 1°54’S 81°21’W
19h00 heure du bord, 23h00 TU et 01h00 J+1 en France.
Bonjour à tous,
Comme les jours précédents, le vent a forcit en fin d’après midi pour atteindre près de 20 Nœuds puis il a mollit à nouveau en début de nuit et s’est pratiquement évanouie avec 2 ou 3 Nœuds seulement vers quatre heures du matin. J’en ai profité pour faire tourner le moteur avec l’inverseur enclenché mais à huit heures les batteries étant rechargées je l’ai coupé.
Maintenant Harmattan se traîne entre 0,1 et 1 Nœud. Heureusement un courant favorable d’environ un Nœud améliore sensiblement la performance. En faisant un tour sur le pont je découvre pour la première fois ce matin des poissons volants. Ce sont des beaux modèles d’environ 25 cm. Alors que l’immensité de l’océan est vide quelle malchance de finir sur le pont d’un yacht. C’était leur karma ! Quoique finir là ou bien dans le ventre d’un oiseau de mer ou bien dans celui d’un poisson plus gros, je ne sais pas quel est le plus facile.
Bien que me trouvant à environ 30 Miles au large de la Punta Brava, avec 3000 mètres d’eau sous le bateau j’arrive sur une grande barque de pêche équatorienne équipée d’un gros moteur hors bord. Des filets sont tendus à la surface de la mer sur une longue distance, j’essaie d’éviter puis je rentre pour prendre mon petit déjeuner.
Lorsque je ressors je découvre sur l’arrière, de chaque côté du bateau des bouées genre bidons de lessive. En y regardant de plus près je vois qu’un fin câble de polypropylène s’est accroché à l’avant du bateau sur la fixation de la sous-barbe. Sur la bouée bâbord un gros animal est pris au piège, je fini par découvrir que c’est une belle tortue de mer qui se débat.
Je voudrais la libérer mais c’est impossible, la tension est trop forte car toute la ligne est en remorque. Comment faire ? Malgré mes essais je n’arrive pas à décrocher ce câblot, Harmattan n’avance plus. Ne souhaitant pas que la situation dégénère je prends la décision de couper. Je sors la gaffe, remonte un peu le câblot et d’un coup de couteau je nous libère.
Vers 15h30 le vent revient un peu entre 8 et 10N sur notre arrière bâbord. Harmattan repart à petite vitesse. Souvent des gens me posent la question qui tue alors que je ne suis pas encore parti : « Quand penses-tu arriver ? ». C’est la question à un million !
Déjà il faut partir mais avant il faut être prêt. Cela peut demander une, deux, trois … semaines ? Puis il faut une bonne fenêtre météo, parfois il faut patienter un mois. Ensuite il faut arriver et les embuches sont nombreuses entre les problèmes techniques et les aléas de la météo. Parfois on arrive à un endroit différent de celui prévu au départ.
Mais ce que je viens chercher c’est justement l’Aventure et s’il n’y avait pas toutes ces incertitudes, tous ces aléas, toutes ces surprises, tous ces problèmes à résoudre, ce ne serait plus l’aventure, ce serait le TGV.
Plusieurs fois dans la journée je croise ces grandes barques de pêcheurs équipées d’un gros moteur hors bord. Ils sont deux à bord et transportent d’immenses filets et des gros flotteurs. Si loin des côtes dans des embarcations non pontées, j’en reste baba. Il ne doit pas y avoir de tempête tous les jours par ici.
J’ai tout de même réussi à ajouter 89 Miles au compteur totalisateur ce soir.
Ah ! Des exocets, la mer à 24 degrés, je suis maintenant sous les vrais tropiques, j’ai enfin sorti le short.
A bientôt
Jean-Louis
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"bonjour jlouis, cette fois ça y est te voilà dans l’eau chaude des tropiques encore qq milliers de miles et tu sera dans l’atlantique sur la route du retour... ne te presses pas trop... profite bien d’Harmattan ton vieux coursier toujours fidèle qui préfère le large au ponton d’une marina. J’espère que ta santé est OK. Quand à moi j’ai démarré un traitement qui devrait ralentir la progression de la maladie. bonne journée à toi, bonne mer et bon vent " Envoyé par bernard lannion le 28-10-2017 à 09:24
Fri, 27 Oct 2017 23:00:00 GMT - La routine de l’Equateur 0°06’N 81°06’W
Fri, 27 Oct 2017 23:00:00 GMT - 0°06’N 81°06’W
19h00 heure du bord, 23h00 TU et 01h00 J+1 en France.
Bonjour à tous,
Tout va bien à bord, la nuit s’est passée sans problème malgré une veille attentive aux cargos et aux pêcheurs car ma route passait à une trentaine de Miles de la côte équatorienne.
Au petit matin je suis passé au large de la fameuse Bahia de Caraquez. C’est l’abri naturel, la « marina » dont m’avait parlé Peter. On peut ancrer mais il y a également des bouées, c’est très protégé et surveillé. Pour une somme de 150 à 200 € par mois en peut y laisser son bateau en toute confiance et repartir en Europe.
Si les conditions météo n’avaient pas été aussi favorables et si je n’avais pu arriver ici avant le 5 ou 6 Novembre j’y aurais laissé mon bateau car le temps m’aurait alors manqué pour traverser le canal et être rentré pour fin Novembre en France.
Mais comme ce parcours s’est admirablement bien passé et que je suis dans les temps j’ai décidé de poursuivre jusqu’à Panama qui se trouve ce soir à environ 530 Miles. Comme d’habitude, si les prévisions météo sont souvent fiables en direction du vent, elles ne le sont pas dans sa force. Malgré tout je pense que la fin du parcours va être très molle et comme me le précise Pierre-Yves, je vais être obligé de hisser le Volvo.
Je commence à avoir une idée plus précise de ma date d’arrivée sur Panama, si les conditions sont ce que je pense je pourrais y être le deux Novembre avec une incertitude de plus ou moins un jour. Il faudra ensuite effectuer les formalités d’entrée et celles permettant de passer ce foutu canal.
En début d’après midi le temps à changé, les nuages noirs ont disparus et le soleil a daigné faire son apparition. La température de la mer atteint maintenant les 26 degrés et il fait 28 degrés dans le bateau. C’est parfait, je suis bien et la nuit je n’ai plus besoin de me vêtir pour aller sur le pont. D’ailleurs la descente reste maintenant ouverte en permanence.
A un moment des pêcheurs me doublent dans leurs grandes barques, filant comme des fusées en sautant de vague en vague poussés par leurs puissants moteurs HB. Nous sommes à 50 Miles de la côte et je me dis « Heureusement que je ne suis pas sur les côtes africaines car ils ressemblent beaucoup aux pirates qui traînent là bas ».
C’est à 17h 38 mn et 14 seconde très précisément qu’Harmattan a coupé pour la sixième fois la fameuse ligne représentant l’Equateur. Le Capitaine avait ordonné pour cette occasion de faire servir à tout l’équipage un menu amélioré ainsi qu’une double ration de rhum. Des cris « Hourra ! Hourra ! Vive le Cap’tain » ont retenti dans tout le bateau.
Est-ce le rhum ? Des travaux ont-ils été effectués ? Pour la première fois j’ai cru voir une ligne peinte sur la mer couleur arc en ciel à l’endroit même de l’Equateur. Nous sommes passés en un peu plus de six secondes de l’hémisphère Sud à l’hémisphère Nord, de la Croix du Sud à la Grande Ourse et du printemps à l’automne sans malheureusement passer par la case été.
124 Miles viennent se déduire ce soir de la distance restant à parcourir.
Sat, 28 Oct 2017 23:00:00 GMT - Retour dans l’hémisphère Nord 1°41’N 80°58’W
Sat, 28 Oct 2017 23:00:00 GMT - 1°41’N 80°58’W
19h00 heure du bord, 23h00 TU et 01h00 J+1 en France.
Bonjour à tous,
Quelle belle journée ! Les nuages gris ont disparu, le ciel est bleu et garni de petits morceaux de coton d’un blanc pur, le soleil brille et, du coup, la mer a pris cette couleur d’un bleu profond que j’aime tant.
J’ai enfin retrouvé les tropiques que j’aime, les tropiques de l’hémisphère Nord, les tropiques où il fait bon vivre et se laisser vivre. La température de la mer est maintenant conforme avec ses 28 degrés et dans le bateau il fait 30 degrés. J’aime la chaleur, je suis bien.
En fait je déteste le froid et seul l’attrait des glaciers m’a conduit dans le grand Sud. Les canaux de Patagonie et surtout la journée du 18 février 2017 avec son déjeuner au pied du glacier Pia resteront à jamais gravée dans ma mémoire. C’était l’objectif de cet énorme voyage au départ de Marseille le jeudi 16 Octobre 2014 qui se terminera par un retour à l’été 2018 !
J’aime l’hémisphère Nord, comme un chat je suis retombé sur mes pates, tout est à sa place, tout est en ordre. L’été est en juillet et août, l’hiver en janvier et février. Lorsque le vent vient du Sud il fait chaud, lorsqu’il vient du Nord il fait froid … Finalement je suis très conservateur, je n’aime pas les changements.
Ma route traverse maintenant le Golfe de Panama, je suis à nouveau en pleine mer, je suis bien et totalement détendu. Je n’aime pas les parcours qui passent trop près de côtes. Je vais maintenant passer au large (environ 150 Miles) de la Colombie (Bogota, Medellin).
La nuit dernière j’ai bénéficié d’un peu de vent puis ce matin il est tombé. Harmattan avance doucement à moins de 2 Nœuds mais je m’en fou. C’est l’âge. Est-ce la sagesse ? Je ne sais pas. Plus jeune j’aurais mis en marche le moteur si la vitesse du bateau était passée sous les 4N mais maintenant je savoure.
Je dois être bipolaire car lorsque je suis à Cergy je vie à 300 à l’heure et sur le bateau, au milieu de l’océan, tout s’arrête, je me repose, je suis cool, je profite pleinement du temps qui passe, je suis un autre homme, je ne suis pas pressé d’arriver, je suis bien.
La légère brise traverse le bateau de part en part, tous les panneaux, tous les hublots sont ouverts. J’ai l’impression que Valdivia et ses pluies continuelles qui obligeaient à tenir tout fermé en permanence se trouve sur une autre planète. Que c’est mieux ici !
Malheureusement en fin d’après-midi de gros nuages noirs s’amoncellent. J’espère ne pas avoir d’orages cette nuit, c’est souvent le cas dans le « pot au noir », la Zone de Convergence Intertropicale dans laquelle je me trouve. Pendant que j’observe ces nuages un énorme espadon voilier fait un bond de plusieurs mètres hors de l’eau pas loin du bateau. Qu’il est beau !
Bien entendu les moyennes journalières sont beaucoup plus faibles que dans la première partie du parcours mais nous sommes encore ce soir au dessus des 100 Miles avec 105 Miles sur les dernières 24 heures.
A bientôt
Jean-Louis
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"tu es un sacré veinard... tant mieux profite de ces bons moments de la vie du marin en mer bonne journée bernard" Envoyé par bernard lannion le 30-10-2017 à 06:32
Sun, 29 Oct 2017 23:00:00 GMT - Calcul de consommation 3°06’N 80°44’W
Sun, 29 Oct 2017 23:00:00 GMT - 3°06’N 80°44’W
19h00 heure du bord, 23h00 TU et 00h00 en France.
Bonjour à tous,
Je suis maintenant bien entré à l’intérieur de ce bassin de navigation si particulier délimité par l’Amérique Centrale, Panama, la Colombie et les îles Galápagos à l’Ouest. Nous sommes au centre de la Zone de Convergence Intertropicale et cet endroit n’est absolument pas fait pour les voiliers.
Il fait chaud, lourd et le vent est en permanence aux abonnés absents. Plus on se rapproche de Panama et plus la brise anémique devient évanescente. Lors de mon passage en 2010 j’ai effectué la plus grande partie des 850 Miles séparant Panama des Îles Galápagos appuyé au moteur.
Aussi, vers quatre heures ce matin lorsque le vent tombe soudainement je sais que je vais devoir la jouer fine avec ma réserve de gasoil. Je suis à environ 450 Miles de Panama et je sais que le vent qui varie entre 6 et 7 Nœuds en plein sur mon arrière ne dépassera plus maintenant les 9N pour tout le reste du voyage. J’aurai bien aimé que cela arrive 100 Miles plus loin !
Dans ces conditions Harmattan avance à 1,5N mais un courant contraire d’environ 0,8 à 1N fait que notre vitesse réelle n’est que de 0,5N. Je me vois donc obligé de mettre en marche le moteur principal. Si le courant contraire est de 1N jusqu’à Panama, et que je mets 5 jours pour y arriver, ce n’est pas 450 mais 550 Miles qu’il me reste à parcourir.
La grande question est : à quelle vitesse faire tourner le moteur pour obtenir le meilleur compromis entre la distance parcourue et la consommation de gasoil ? C’est un peu le problème des trains qui se rattrapent ou bien de ces baignoires qui fuient alors qu’on essaie de les remplir.
Malheureusement les paramètres sont nombreux et je ne les ai pas tous. Je fini par tourner à la vitesse minimum soit 1100 tours. J’avance ainsi à un peu plus de 4N en vitesse surface soit un peu plus de 3N en vitesse fond. A cette vitesse je consomme 1,8l à l’heure, aurais-je assez de gasoil ? Normalement oui mais l’inquiétude restera présente dans les jours à venir.
Heureusement, à 13 heures le vent tourne Ouest Sud Ouest sans se renforcer mais je le prends maintenant par le travers et c’est beaucoup mieux. J’envoie le génois, je règle la grand voile et je peux couper le moteur, Harmattan marche à 4,5N. Tant que cette configuration tiendra j’économise mon gasoil. Ce soir les choses n’ont pas changés, je prends avec plaisir tout ce qu’on me donne.
En attendant il fait un temps formidable, pas trop chaud, juste ce qu’il faut. La mer est plate, Harmattan est confortable et ce soir aucun nuage d’orage en vue, la vie est belle.
Je note 98 Miles de plus au totalisateur qui indique ce soir 2779 Miles. Je me trouve à 360 Miles de Panama.
Non, ce n’est pas le cas à bord pour l’instant mais je dois dire que mon petit « congélateur » est maintenant pratiquement vide. Comme vous le voyez, je lui ai mis des guillemets car ce n’est pas vraiment un congélateur. Il ne descend en fait que quelques degrés en dessous de zéro et uniquement près de la longue plaque qui lui sert d’évaporateur. Il est intégré dans la coque du bateau, avec cette eau à 28 degrés maintenant, il a bien du mal.
Bien heureusement les liquides, jus d’orange pour le petit déjeuner et bière pour l’apéro ne gèlent pas. Je les dispose contre les cloisons extérieures, les places qui touchent à l’évaporateur sont réservées aux produits achetés surgelés au moment du départ.
Je me souviens du premier avitaillement en vue d’une longue croisière, c’était début décembre 2009 à Tenerife. Que j’ai eu du mal ! De plus, comme j’étais dialysé je devais faire extrêmement attention aux produits que j’emportais. J’avais tout calculé méticuleusement.
Aujourd’hui je sais et c’est beaucoup plus facile, beaucoup plus cool. Tout d’abord je ne fabrique pas de pain à bord. Certains cuisent leur pain pendant la traversée, beaucoup trop de complications pour moi. Par ailleurs j’ai arrêté le pain depuis que je suis greffé car je dois faire très attention au sel. Je prends des biscottes ou des crackers sans sel si possible.
Cette fois j’avais prévu pour quatre semaines, c’est-à-dire jusqu’à ce prochain vendredi. Le petit déjeuner c’est 4 crackers, de la margarine (250gr par semaine) et 25cl de jus d’orange : il n’y a plus qu’à prendre la calculette et faire les multiplications.
Le midi je déjeune toujours d’un plat, d’un morceau de fromage et d’une pomme (elles se conservent sans problème pendant plus d’un mois). Il faut surtout avoir des nouilles, du riz, des lentilles et quelques pommes de terre puis pour courgettes, poivrons, aubergines … Je compte 30 gr de fromage à chaque repas, encore une fois la calculette fait des merveilles. On trouve du « fromage » partout dans le monde.
Pour la viande cette fois-ci j’ai pris du surgelé. Normalement la conservation dans ces conditions n’est pas bonne mais comme dit Cyril, tant que cela reste dur pas de problème. Et surtout je cuis énormément, d’où ma hâte d’avaler un bon steak saignant au restaurant de l’île Flamenco en arrivant.
Le soir je fais léger, une salade (une tomate ou du maïs ou des cœurs de palmiers ou des lentilles …) et cette fois-ci j’ai trouvé des rondelles de « salami », un peu plus grosses qu’un saucisson, qui se gardent deux mois au frigo.
J’en avale 3 ou 4 tranches tous les soirs plus un morceau de fromage et un dessert. Cette fois ce sont des petits pots genre pot de yaourt avec des petits morceaux de fruit au sirop. Ils se conservent sans être au réfrigérateur. Il y a bien entendu le vin (15 cl par jour), la bière, l’eau, du café soluble, du thé et quelques tablettes de chocolat. Et puis il y a les classiques, huile, vinaigre, sel, poivre, condiments, savon, liquide vaisselle, dentifrice, papier hygiénique …
La faible brise est restée bien orientée toute l’après-midi d’hier et toute la nuit. Ce matin à 6 heures elle est un peu revenue sur l’arrière aussi j’ai mis en marche le moteur à 1100 tours. Voiles et moteur Harmattan avance entre 4 et 5 Nœuds et je pense que nous allons garder cette configuration jusqu’à Panama où j’espère arriver jeudi matin.
Je crains de croiser des orages. J’ai commencé à rencontrer des grains mais sans vent ils sont inoffensifs. Je me souviens d’orages monstrueux dans l’océan Indien avec un vent qui passe tout d’un coup à 50N pendant quelques minutes. Avec 45 m² de grand voile et 65m² de génois le bateau se couche et part comme une fusée.
Tue, 31 Oct 2017 21:00:00 GMT - INMARSAT les méfaits du monopole 6°19’N 79°58’W
Tue, 31 Oct 2017 21:00:00 GMT - 6°19’N 79°58’W
17h00 heure du bord, 21h00 TU et 22h00 en France.
Bonjour à tous,
Les systèmes de communication par satellite qui permettent aux bateaux de communiquer avec la terre sont peu nombreux. Le Thuraya, développé par les Emirats arabes unis fonctionne avec un seul satellite et ne couvre que l’Afrique, l’Europe et l’Inde.
Il y a ensuite l’iridium adopté par la plus part des plaisanciers navigateurs. Il repose sur un système de 66 satellites en orbite basse et couvre l’ensemble du globe. C’est un système dédié à la voix mais qui permet également d’envoyer ou recevoir des messages type SMS. Son coût d’utilisation est raisonnable.
Enfin l’Inmarsat fonctionne à l’aide de quatre satellites géostationnaires et couvre l’ensemble du globe entre les latitudes 70° S à 70° N. Tout comme l’Iridium ce système permet de transmettre la voix et des messages type SMS (à peu prés au même coût que l’Iridium) mais il permet également de transmettre des images et des données à une vitesse permettant l’accès à Internet. Ce système est utilisé par l’ensemble des navires professionnels dans le monde.
En conclusion Inmarsat bénéficie d’un monopole de fait sur la transmission de datas. Est-ce une raison pour avoir des pratiques commerciales très discutables ?
L’appareil (Fleet 150) comporte un coffret fixe sur lequel est relié un téléphone. Un gros câble d’antenne relie le coffret à une antenne parabolique sous radôme (21 centimètres) installée en haut de mon mât d’artimon. Cette antenne reste pointée en permanence sur le satellite quelque soient les mouvements du bateau.
Comme dans un GSM il faut une carte SIM avec un minimum d’abonnement d’un mois, tout mois entamé étant dû. Le tarif comprend l’abonnement, le coût des communications téléphoniques et le coût des données transmises.
Pour cette traversée, l’envoie du blog tous les soirs, la réception du petit fichier météo, quelques rares mails et deux à trois coups de téléphone très courts par jour va me revenir autour de 2 500 €. Je fais au minimum et j’ai plus de 100 messages en attente que je n’ai pas ouverts (vos messages) et dont je ne prendrais connaissance qu’à mon arrivée à Panama.
Je ne critique absolument pas le coût. Je le connais au départ et si cela ne me convient pas rien ne m’oblige à y souscrire. Par contre, à ce prix j’attends un service irréprochable mais ce n’est pas le cas. La société IEC TELECOM qui commercialise en France Inmarsat n’a réussie à me connecter que le 4 Octobre alors que j’ai payé depuis le premier.
J’avais espéré qu’en contre partie la communication reste active jusqu’au 3 Novembre. Mais non, elle va être coupée ce soir et encore plus fort elle va être coupée entre 22 et 23 heures heure française (alors que j’ai payé jusqu’à minuit) de façon à être sûr de ne pas dépasser sur le mois suivant. C’est tout simplement du vol, c’est malhonnête et cela me hérisse au plus haut point.
Je suis donc obligé d’envoyé ce mail plus tôt que d’ordinaire et vous n’aurez plus de nouvelles avant mon arrivée à Panama. Ce matin j’ai rencontré des orages monstrueux, comme on en rencontre que sous les tropiques. Comment le ciel peut-il contenir autant d’eau ? Du cockpit je ne pouvais apercevoir l’avant du bateau.
Avec les orages le vent est passé au Nord, en plein dans le nez, heureusement ce n’est qu’une très légère brise mais elle ralentie tout de même ma progression. Cet après-midi il fait un temps magnifique, ciel bleu et mer calme. A 16 heures je suis à environ 158 Miles de Panama où je devrais arriver jeudi matin si tout va bien.
Thu, 02 Nov 2017 21:00:00 GMT - Arrivée à Panama Pacifique 8°55’N 79°32’W
Thu, 02 Nov 2017 21:00:00 GMT - 8°55’N 79°32’W
17h00 heure du bord, 21h00 TU et 23h00 en France.
Bonjour à tous,
Mercredi premier Novembre
La nuit est lumineuse, j’y voie comme en plein jour ! Malheureusement avec les orages et cette grosse activité électrique est venu un vent du Nord de 17N qui a rapidement levé la mer. Harmattan se met à planter des choux, même avec le moteur il ne veut plus avancer.
Mon ami Richard me dit souvent qu’il faut régulièrement faire tourner le moteur à plein régime, c’est bon pour lui. Je dois me forcer mais par étapes successives j’y arrive presque. Heureusement en milieu de matinée le vent tourne au Nord Ouest en faiblissant à 9N, je peux continuer voiles et moteur mais la mer reste formée et la vie à bord est difficile.
Je vais jeter l’ancre dans quelques heures devant l’entrée du canal de Panama, il et temps de faire un bilan. Grâce au courant favorable la distance entre Valdivia et Panama s’est un peu réduite mais elle dépasse largement les 3000 Miles. Il m’aura fallu 26 jours, presque 4 semaines pour relier ces deux villes.
Ces 4 semaines resteront pour moi un grand moment de vie, un grand moment de bonheur, un grand moment de liberté. Ce n’est ni trop, ni trop peu, juste la bonne mesure. Je suis comblé, j’ai ma dose, j’ai trouvé ce que je suis venu chercher, tout va bien. Je vais être content d’arriver, mais je n’ai pas hâte d’arriver. Ce parcours est un des plus beaux de ceux que j’ai déjà vécu grâce à des conditions météo très favorables.
23 heures. Je suis debout sur le pont accroché aux haubans et je profite du spectacle. La lune me sourit, elle est très belle, presque pleine avec ses deux joues bien rebondies. Elle ne m’accompagne que depuis quelques jours. La brise caresse ma peau nue, il fait chaud et c’est bon. J’adore naviguer de nuit et encore plus lorsque la lune est là.
Encore une quarantaine de Miles mais ils vont être difficiles car le vent est revenu au Nord en se renforçant et Harmattan recommence à planter des choux. Dans 25 Miles je serais à l’abri des îles et cela ira mieux.
Jeudi 2 Novembre, 3 heures Nuit blanche : les écluses crachent des navires à un rythme régulier et soutenue. Je les croise alors qu’ils partent dans l’océan. Lorsqu’un sort de la zone de garde le suivant y entre, du coup je passe la nuit à la table à cartes.
Je veux arriver de jour aussi vers 4h45 je sors un peu de la route, réduit la zone de garde et mets au ralenti. J’en profite pour dormir 20 minutes. Je me réveille en pleine forme, je suis requinqué. A 5h15 je remets en route.
Le jour se lève à 6h30. Je dois maintenant enlever une heure à toutes les horloges du bord afin de me mettre à l’heure du pays.Maintenant je dois m’occuper des pavillons. Je cherche le drapeau de Panama dans mon sac qui en contient quelques dizaines. Des carrés bleus et rouges sur fond blanc avec une étoile rouge et une bleue. Je le hisse à tribord et le drapeau jaune à bâbord pour demander la douane. Je le descendrais une fois les formalités accomplies.
Je jette l’ancre devant Panama à 7h45, j’ai parcourue 3146 Miles depuis Valdivia. Je repense à mon départ, c’est très, très, très loin. J’ai l’impression que c’était dans une autre vie. Le plus facile est fait, maintenant il va falloir passer ce foutu canal.
Sat, 04 Nov 2017 22:00:00 GMT - La vie est belle 8°55’N 79°32’W à Panama City
Sat, 04 Nov 2017 22:00:00 GMT - 8°55’N 79°32’W à Panama City
18h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Harmattan est ancré dans la baie à environ 300 mètres de la côte, tout s’est arrêté, tout est calme, que je suis bien. Après ces quatre semaines de mer à être balloté et secoué en permanence c’est une autre vie qui démarre, il faut se réorganiser.
Comme j’ai retrouvé Internet avec ma carte SIM locale la musique est revenue à bord. Je ne l’ai pas allumée pendant toute la navigation. Pourquoi ? Pas envie ? Pas besoin ? Je ne sais pas. En ce moment Nicolas Sirkis chante « Moi je suis né ici pour n’être qu’avec toi », c’est le dernier album d’Indochine « La vie est belle ».
Quelle ambiance avec tous ces titres qui passent sur RFM ! J’ai tourné le bouton un bon coup sur la droite, l’ambiance est à pleurer, que je suis bien, je pourrais rester des jours ainsi enfermé dans mon bateau. Suis-je normal ? M’en fou ! Je ne changerais ma vie contre celle de personne. Encore une fois j’ai réussi mon défi et je suis heureux, fatigué mais heureux.
Plus rien ne vole dans le bateau, je peux poser un verre sur la table, un quart d’heure plus tard il sera toujours là. Je n’ai plus besoin de calculer pour boire un verre, c’est redevenu simple. En mer, lorsque le vent vient de l’arrière le bateau roule. Si l’on veut boire au verre il faut synchroniser, sinon on lève le fond de plus en plus et tout d’un coup, lorsque le bateau repart dans l’autre sens, tout le liquide vous saute au visage. Si c’est de l’eau c’est un moindre mal.
Mais revenons à jeudi matin, dès l’ancre prise, je descends l’annexe et je me rends sur L’Ivresse, le Bavaria de Nicolas et Valérie, mes voisins français. Ils m’aident énormément, m’expliquent où je vais trouver la capitainerie, l’immigration, enfin les différents bureaux où je dois me rendre afin d’effectuer les formalités d’entrée. En une demie heure j’y vois plus claire sur mon passage du canal, le centre commercial local, le fonctionnement des bus …
Je prends une douche et je rame jusqu’à la côte. A 11 heures les formalités sont terminées, que je suis content d’avoir réalisé cet objectif. J’ai quand même dû débourser 200 Dollars « en liquide exclusivement » pour un « Permis de navigation ». Je file maintenant en ville pour obtenir une carte SIM local afin de récupérer Internet et le téléphone. Comme souvent, c’est encore trois heures de perdues mais ça y est, je suis autonome.
Hier je n’ai pas quitté le bateau, ferlage des voiles, mise en place des taux, remise en marche du moteur hors-bord, ménage, ménage, ménage … Vers 18 heures nous nous retrouvons à 5 français dans le cockpit et refaisons le monde jusqu’après 22 heures 30 en sirotant des bières, encore un bon moment de marins.
Nico et Val se sont occupés de mon passage et ont négocié avec l’agent. Cela va me couter dans les 1500 Dollars « en liquide exclusivement». C’est le gros problème ici car on ne peut sortir que 500 Dollars à la fois. A mon dernier passage j’avais rencontré de grosses difficultés à ce sujet.
C’est donc l’objectif de ce samedi matin. Quelle chance, j’arrive à jouer trois fois avant que la machine ne se bloque. Trois fois 500 = 1500, objectif rempli ! Ce midi j’ai enfin pu remplir l’objectif du steak saignant, des frittes et cette fois d’un excellent Cabernet Sauvignon Uruguayen. C’était en compagnie de Dominique, Yvonne son épouse et Ronan le beau-fils de Pierre-Yves !!!
A mon retour Nico et Val ont de bonnes nouvelles, Harmattan va passer la formalité de la mesure demain. Je dois me rendre « près de la bouée numéro 4 » demain matin afin que l’ «admesureur » puisse effectuer son travail. Normalement je devrais pouvoir passer le canal dans la semaine. Super !
A bientôt
Jean-Louis
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"bonjour capitaine, objectif accompli... bravo mon jeanlouis mais attention tu te rapproches de l’arrivée vas y doucement et profite encore d’Harmatton ton vieux coursier toujours fidèle bonne journée et à bientôt bernard" Envoyé par bernard lannion le 06-11-2017 à 07:59
Sun, 05 Nov 2017 22:00:00 GMT - La vie à Panama 8°55’N 79°32’W à Panama City
Sun, 05 Nov 2017 22:00:00 GMT - 8°55’N 79°32’W à Panama City
18h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Lors de mon déjeuner avec Dominique je lui ai demandé s’il se plaisait ici. Cela fait de nombreuses années qu’il est installé à Panama City et pour lui c’est le paradis. Des habitants sympas, peu d’impôts, la TVA à 7%, la possibilité de vraiment réussir si l’on a envie de travailler, le carburant à moitié prix qu’en France, une vie pas chère …
Et puis l’après-midi je rencontre un autre copain français qui vit ici depuis quelques années, autre son de cloche. Il vit ici car il s’y est créé un travail mais il a envie d’ailleurs et repartira un jour. Comme quoi tous les goûts sont dans la nature.
Pour ma part je ne sais pas mais je pense que j’aurais du mal à m’y faire. Trop chaud, trop lourd, tous les jours un orage nous tombe sur le coin du nez. Et puis la baie où nous sommes est polluée à peu près au même niveau que la baie de Rio, pas appétissant !
Nous discutions hier des projets de chacun et c’est drôle car il n’y a pas de règles. Pour moi le plus bel endroit de la mer se trouve sur les côtes Sud de la Turquie alors que d’autres n’aiment pas et préfèrent la Polynésie que je n’ai pas vraiment aimé … J’ai aimé l’Asie d’autre pas, heureusement que tous les goûts sont dans la nature.
Ce matin je mets en marche pour aller mouiller près de la bouée numéro 4 afin que les formalités de mesure du bateau puissent avoir lieu mais à la VHF on m’apprend que c’est décommandé et reporté. Du coup j’en profite pour pousser jusqu’à Balboa faire le plein de gasoil et d’eau. 408 litres de gasoil pour 270 € c’est un des côtés sympas du pays.
Au moment de payer c’est un sketch à la Fernand Raynaud. Le préposé qui n’a pas l’air très futé (on est dimanche et qui plus est férié) doit faire un calcul très compliqué. Il y a 408 litres à 0,74 US$ le litre plus une taxe de 15 US$.
Après un quart d’heure de grattage de tête, de morceaux de papiers rayés qui s’amoncellent, de calculette qu’on envoie promener je finie par comprendre qu’il ne va jamais s’en sortir. Je lui attrape alors gentiment la calculette et lui présente l’adition. Il me demande alors si les 15 US$ sont intégrés, « Yes ».
Il me remercie vivement, me fait confiance et attrape la machine à carte bleu. Pour lui c’est le deuxième challenge de la journée (je pense que tout le monde paye en « effectivo », en liquide). Heureusement je ne suis pas pressé. Après dix minutes d’attente je retourne m’occuper du bateau et ce n’est qu’une demi-heure plus tard qu’il se présente avec la tête de celui qui vient de remporter un challenge très difficile, pour me demander de bien vouloir taper mon PIN !!!!!
Je rentre très heureux d’avoir rempli cet objectif, ce qui est fait n’est plus à faire. Et puis après la sieste je me remets sur mon groupe électrogène. Ce soir il fonctionne, c’est un nouvel objectif d’atteint et les lessives sont en route. Cela devenait absolument nécessaire.
Ce matin, lorsque j’ai remis en marche le bateau, je me suis aperçu que mon répétiteur intérieur ne voulait pas s’allumer. Quelle chance ! S’il était tombé en panne pendant le voyage j’aurais été bien ennuyé car c’est lui qui gère le buser d’alarme.
Demain c’est encore férié, j’espère quand même pouvoir passer ce canal avant la fin de cette semaine car ensuite j’aurais un peu de boulot pour stocker le bateau.
Mon, 06 Nov 2017 22:00:00 GMT - Les oiseaux du Panama 8°55’N 79°32’W à Panama City
Mon, 06 Nov 2017 22:00:00 GMT - 8°55’N 79°32’W à Panama City
18h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France.
Bonjour à tous,
En arrivant sur Panama j’ai retrouvé des oiseaux que j’avais un peu oublié et surtout des oiseaux très différents de ceux rencontrés dans le grand Sud. Finalement la grande diversité de la faune rencontrée est ce qui m’a marqué le plus (après les glaciers) lors de mon voyage dans les hautes latitudes. Côtoyer de si près les énormes baleines, être entouré de manchots, admirer les phoques et les énormes lions de mer était un régal.
Et puis il y avait tous ces oiseaux, avec une grande diversité de couleur, de forme, de vol … Mais ici je retrouve les frégates. J’adore cet oiseau, c’est le roi du ciel au même titre que l’albatros est le roi des mers du Sud. Si le vol de l’albatros est beau celui de la frégate est élégant. Avec ses 2,40 mètres d’envergure, sa queue très fine et surtout la forme si particulière de ses ailes on ne peut qu’être admiratif, c’est un objet d’art.
Il y a également ces énormes pélicans qui ressemblent aux gros porteurs de l’armée de l’air, j’adore leur vol. Sous les bateaux vivent des bancs de poissons. Ils se mettent ainsi à l’abri. Mais certains s’égarent de quelques dizaines de centimètres et les pétrels leur tombent dessus dans un grand bruit de plongeon. A chaque fois j’ai l’impression que quelqu’un est tombé du bateau.
Aujourd’hui il a fait très beau. Le soleil se lève un peu après 5 heures. Le ciel était tout bleu, le soleil a brillé une bonne partie de la journée et nous avons eu très chaud. Mais ce soir nous avons encore eu droit à un bon orage avec une quantité d’eau impressionnante.
J’espère que les formalités vont reprendre demain matin, j’aimerais bien me retrouver en Atlantique. Nous avons acquis un nouvel immeuble la semaine dernière et c’est un peu compliqué car nous avons repris également des domiciliés. Au bureau c’est la course et je sens que ma présence ne serait pas superflue.
Aujourd’hui j’ai effectué de nombreuses lessives, ce soir un capitaine tout propre va dormir dans des draps tout propres. J’imagine que je vais y faire des rêves merveilleux.
Tue, 07 Nov 2017 22:00:00 GMT - Le canal Panama 8°55’N 79°32’W à Panama City
Tue, 07 Nov 2017 22:00:00 GMT - 8°55’N 79°32’W à Panama City
18h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Ce matin j’ai enfin vu l’agent pour passer le canal. Il a organisé le mesurage du bateau pour demain. Je dois jeter l’ancre pour 8 heures près de la bouée numéro 4, à l’entré du chenal d’accès côté Pacifique. Ensuite je dois attendre car l’ « admesureur » peut passer entre 8 et 16 heures. Il m’a soulagé de 1500 dollars et m’a fourni 6 pneus et 4 amarres.
Si tout se passe bien je pourrais passer vendredi, samedi ou dimanche. Ce sont ces différents jours fériés qui ont tout perturbé. Dès que je vais connaître la date du passage il va falloir que je trouve 4 « liners ». C’est obligatoire, il faut une personne à chaque amarre.
Ferdinand de Lesseps initialisa la construction du canal en 1880. C’est un des projets d’ingénierie les plus difficiles jamais entrepris. Malgré plus de 5600 morts par maladie (paludisme, fièvre jaune) et les nombreuses difficultés comme les glissements de terrain le projet français dû être abandonné en 1889.
Ce sont les américains qui finiront le travail et le canal est ouvert le 15 août 1914 entraînant du même coup le déclin de Valparaiso. Ils ont estimé le total des pertes humaines à 22 000 personnes ! Le canal est composé initialement de deux écluses (Miraflores et Pedro Miguel) côté Pacifique et d’un système d’écluses (Gatún) côté Atlantique.
Ces écluses élèvent les navires d’une hauteur maximum de 26 mètres. Ensuite ceux-ci naviguent sur le lac Gatún pour rejoindre les écluses de sortie. Des travaux importants de barrages ont été réalisés afin de donner au lac Gatún une hauteur suffisante pour permettre cette navigation.
En 2007 de gros travaux ont démarré, ils ont permis de doter le canal de deux systèmes de grosses écluses supplémentaires (Cocoli et Agua Clara). Ouvertes en 2016 ces écluses permettent de faire passer des navires beaucoup plus gros (format Panamax). Le trafic actuel est d’environ 40 navires par jour.
Le droit de passage le plus élevé a été de 358 000 Dollars mais le droit moyen est de 54 000 Dollars. C’est le résultat d’un calcul assez compliqué qui se base essentiellement sur le nombre de containers transportés.
D’autres projets de canal sont en cours d’étude, au Mexique, en Colombie et au Nicaragua. Mais le réchauffement climatique et l’ouverture du passage du Nord Ouest grâce à la fonte des glaces pourrait réduire considérablement l’attrait de Panama. Comme toujours, les plus belles réalisations naissent, vivent mais finissent par mourir.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bien contents de te savoir en navigation et que tu es arrivé à Panama . Nous allons à l’ Atlantique du coté Sud . Bon vent et bonne navigation . Salut de Puerto Eden Antonella e Angelo Stranizza" Envoyé par Antonella le 09-11-2017 à 23:23
Thu, 09 Nov 2017 11:00:00 GMT - Préparation du transit dans le canal 8°55’N 79°32’W à Panama City
Thu, 09 Nov 2017 11:00:00 GMT - 8°55’N 79°32’W à Panama City
7h00 heure du bord, 11h00 TU et 13h00 en France.
Bonjour à tous,
Finalement les choses s’emballent ! Hier j’étais à 8 heures à la bouée numéro 4. Un peu après midi un bateau des autorités est arrivé. Une charmante jeune femme avait pour mission de sauter et d’atterrir sur Harmattan. Mission difficile en pleine mer avec la houle alors que le bateau des autorités est relativement haut.
Je commence par attraper son sac à dos mais ensuite il faut cinq essais avant que je puisse réceptionner la belle. Nous nous installons dans le cockpit et pendant un quart d’heure elle remplie de nombreux papiers en me posant des questions. On parle de Patagonie. Puis elle me fait apposer de nombreuses signatures et repart sans avoir mesuré le bateau ! J’en suis baba.
Puis dans l’après-midi mon agent m’appelle pour me dire que je passe aujourd’hui. C’est l’affolement il faut que j’approvisionne pour nourrir tout ce monde. A 13h je dois réceptionner mes trois « liner », Ronan vient m’aider et compte donc pour un. Puis je dois retourner à la bouée numéro 4 afin d’attendre le pilote.
Je pense que je serais dans la première écluse (Miraflores) vers les 17 ou 18 heures local. Vais-je naviguer toute la nuit ? Je ne sais pas. C’est la surprise. Ce qui est maintenant à peu près sûr c’est que demain soir Harmattan trempera sa quille dans l’Océan Atlantique et plus précisément dans la mer Caraïbe.
Je vous laisse là car j’ai une foule de choses à faire. A bientôt
Fri, 10 Nov 2017 22:00:00 GMT - Le canal de nuit 9°37’N 79°35’W à Linton Bay
Fri, 10 Nov 2017 22:00:00 GMT - 9°37’N 79°35’W à Linton Bay
18h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Je suis un peu stressé ce jeudi matin, le passage du canal est toujours un énorme moment. Soudain Nicolas arrive en annexe sur le côté d’Harmattan « J’ai une mauvaise nouvelle, Stanley (c’est mon agent) m’a appelé, tu dois payer 535 dollars de plus ! ». Je pense à une plaisanterie de mauvais goût, mais non après un moment je me rends compte que je suis dans la vraie vie.
En fait la fille chargée de faire les mesures n’a pas mesuré car elle a retrouvé le dossier de mon dernier passage. Harmattan mesure 16,60 mètres hors tout et je rentre donc dans la tranche de prix supérieure, au dessus de 50 pieds. J’ai les boules !
Comme je n’ai aucune idée de ce qui va se passer exactement je file à nouveau faire quelques courses. Combien de repas devrais-je servir ? J’ai demandé à Ronan de me donner un coup de main, il arrive vers 11h15. J’ai normalement rendez-vous avec Stanley à 13 heures. Il sera là accompagné des trois autres « liners ».
Nous allons immédiatement faire un petit restaurant mais à 12h20 Stanley m’appelle déjà pour me dire qu’il est là ! J’ai beau traîner un peu, à 12h45 je suis au ponton. Je règle ce complément de prix et fais la connaissance avec les « liners ». Ils ont l’air sympa.
A 14h je jette l’ancre à la bouée numéro 4. J’appelle Flamenco contrôle qui me précise que le pilote est prévu pour 18 heures alors que Stanley m’avait dit 15 heures !!! Il faut donc attendre. C’est un après-midi qui n’en fini pas. A 18h ce sont deux pilotes qui montent à bord, un instructeur et un élève. A 18h30 le chef me donne l’ordre de mettre en marche, il fait déjà nuit.
Cette fois je pousse le moteur, nous marchons entre 6 et 7N. A 19h10 nous passons sous le pont des Amériques et c’est parti dans la première écluse. La jeune femme m’avait proposé différentes positions (mais non ce n’est pas ce que vous croyez), « le nid », à couple d’un remorqueur, au centre de l’écluse ou le long du mur. J’avais accepté tout du moment que je puisse passer rapidement. Quelle erreur ! Du coup je vais passer le long du mur.
C’est-à-dire qu’à terre il n’y a que deux lamaneurs. Pourtant j’ai payé très cher (2625 dollars tout compris !!!!) et je pourrais m’attendre à un service extra. Je ne peux plus reculer, allons-y. Dans les deux écluses de Miraflores c’est sportif, Harmattan se débat comme un cheval de rodéo mais le chef pilote étant un expert on y arrive.
Par contre dans l’écluse de Pedro Miguel le bateau nous échappe et il est violemment projeté contre le mur par les remous monstrueux. Que j’ai mal, je l’entends souffrir, la coque et les barres de flèche du grand mât et de l’artimon claquent violemment contre la paroi de l’écluse, c’est terrible.
Ensuite je passe de longues heures à piloter finement pour longer au plus près les bouées vertes. La nuit est longue, je suis exténué. J’adore naviguer de nuit dans des conditions pointues, je suis servi. La descente des écluses de Gatún se passe beaucoup plus calmement et à cinq heures je largue mes équipiers, les pneus et les aussières à Colon. Que c’est bon de se retrouver au calme et seul !
Je dors deux heures puis remets en route car la nouvelle journée ne fait que commencer. Il y a encore d’énormes orages ce matin mais à 12h15 je suis dans la bai Linton, le but de tout ce voyage.
Je voudrais m’occuper dès aujourd’hui de choisir où je vais laisser mon bateau, Linton bay marina ou Panamarina ? Mais j’ai du mal, il faut vraiment que je me repose. Je comate une partie de l’après-midi puis je me rends compte tout à coup qu’on est férié aujourd’hui alors je repars dans les nuages.
Sun, 12 Nov 2017 22:00:00 GMT - Panamarina 9°37’N 79°35’W à Panamarina
Sun, 12 Nov 2017 22:00:00 GMT - 9°37’N 79°35’W à Panamarina
18h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France.
Bonjour à tous,
A partir de la Punta Cacique la côte est indentée de nombreuses baies plus ou moins bien protégées par des îles de différentes tailles. La première baie, la baie Cacique est occupée par une marina et en passant j’ai pu apercevoir des voiliers à l’eau mais également des voiliers à terre.
Je sais que c’est Panamarina mais je ne comprends pas comment y accéder. La mer brise un peu partout et sur la côte, devant Cacique la coque d’un voilier gît dans les rochers. J’ai donc poursuivi jusqu’à la baie suivante, à 2 Miles et je suis rentré dans Linton Bay. C’est rempli de voiliers plus ou moins en bon état.
Au milieu de la baie un mât de voilier dépasse de l’eau d’environ un mètre. Ce n’est pas engageant. Un peu plus loin c’est une autre coque de bateau qui gît sur un haut fond (j’apprendrais plus tard que le cyclone Otto est passé ici en Novembre l’an passé). Au fond j’aperçois les installations de Linton Bay Marina. Cette baie est un terrain de jeu, il y a des boudins tirés par des bateaux rapides et la plage est encombrée de parasols.
En fait nous sommes devant un obstacle important : le canal de Panama et l’océan Pacifique. De nombreux plaisanciers partent pour un tour du monde de rêve puis un certain nombre font un refus aux Canaries car il faut traverser l’Atlantique. Leur rêve s’arrête alors et de nombreux bateaux sont à vendre.
C’est la même chose ici. Il faut traverser le Canal, c’est cher et cela peut faire peur. Et puis, une fois de l’autre côté il faut affronter l’immensité de l’océan Pacifique. D’où tous ces bateaux dont certains sont à l’abandon. Parfois on jette l’ancre et on rentre plusieurs mois en Europe en n’ayant plus trop envie d’entendre parler de son bateau.
Dès ce samedi matin 7h30 je remets en marche pour aller m’informer à Panamarina. J’arrive à trouver le passage entre les récifs, ce n’est pas facile. Elle a été créée il y a une vingtaine d’année par un couple de français, Jean-Paul et Sylvie. Il n’y a pas de pontons mais des bouées aux 4 coins de chaque bateau ainsi qu’un ponton pour les annexes.
Je découvre une ambiance très familiale, il n’y a que des français et tout le monde se tutoie. Ce sont pour beaucoup des habitués qui stockent leur bateau pendant la mauvaise saison et reviennent après les fêtes de fin d’année pour passer quelques mois dans les San Blas.
J’aimerais sortir mon bateau de l’eau. A Linton Bay ce n’est possible que pour un maximum de trois semaines. La grande question est « vais-je ici pouvoir sortir Harmattan ?». Il pèse dans les 15 tonnes et son tirant d’eau est de 2 mètres, double problèmes.
Jean-Paul m’explique que sa remorque possède trois pistons, elle lève 20 tonnes sur le premier, 14 sur le second et seulement 12 sur le troisième. Il pense quand même y arriver mais il doit fabriquer une pièce plus solide. Je n’ai pas tout compris sauf que cela va prendre quelques jours.
En attendant des amis se proposent d’aller faire de l’essence en annexe à Linton Bay. J’en ai besoin également et ils m’offrent de les accompagner. Nous partons dans des tunnels de palétuviers. C’est à environ trois kilomètres et la ballade est très sympa.
Aujourd’hui j’ai descendu le vélo à terre et j’essaie de le remettre en état mais la chaîne est un morceau de ferraille rouillé tout raide. Cela va être compliqué. Le problème ici est de se rendre en ville. Il n’y a rien, je n’ai plus de vivres et il va falloir que je trouve une solution.
La chaleur est épouvantable, il fait 33 degrés dans le bateau et je n’ai qu’une envie, ne pas sortir et rester allongé mais je m’occupe quand même de stocker le bateau, j’y vais doucement et j’écluse des litres d’eau.
Tue, 14 Nov 2017 22:00:00 GMT - Sous la pluie 9°37’N 79°35’W à Panamarina
Tue, 14 Nov 2017 22:00:00 GMT - 9°37’N 79°35’W à Panamarina
18h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Ce n’est pas Valdivia où il pleuvait jour et nuit sans discontinuer mais tout de même il pleut énormément, souvent de très gros orages avec éclaires et coups de tonnerre mais également de la pluie fine qui dure. Quand il pleut le côté positif est que la température est supportable … mais il pleut ! Quand il ne pleut pas c’est un cagnard inhumain.
Jean-Paul est en train de fabriquer une pièce pour sortir Harmattan. Le délai est incertain mais le bateau devrait être sorti au plus tard samedi. Du coup je vais réserver un billet d’avion pour dimanche. J’ai vraiment hâte de rentrer maintenant.
Je reviendrais le 4 Avril. En effet je suis obligé d’attendre que les alizés se calment et passent un peu au Sud. Avec les alizés en plein dans le nez il est impossible de traverser. La route que je vais prendre passe à l’Est de la Jamaïque puis entre Cuba et Haïti où je ne pense pas m’arrêter (environ 700 Miles) puis les Bermudes (environ 900 Miles) avant le grand saut vers les Açores (environ 1 800 Miles) et enfin le Portugal (encore 900 Miles de plus).
J’espère être au Portugal au début de l’été afin de profiter de la saison estivale 2018 pour visiter cette côte. Le but final étant de rejoindre Port Saint Louis du Rhône à la fin de l’été ou en automne pour sortir Harmattan car il y a énormément de travaux de remise en état de la coque et du pont à entreprendre.
Actuellement je bricole un peu. Je viens de faire mon premier tour de vélo, un réel exploit. J’ai dû débloquer la chaîne maillon par maillon en utilisant force gasoil et WD40 et en déployant énormément de patiente et d’énergie équipé de deux pinces multiprises.
Il a fallu débloquer chaque câble, il y en a 4, 2 freins, un dérailleur et un triple plateau. Et puis au moment où je remonte le tout je me dis qu’il y a quelque chose qui cloche. Les pignons de la roue arrière font partie intégrante de la roue. Mais n’y aurait-il pas une roue libre ? J’ai beau taper avec une calle de bois et un marteau, rien ne bouge. Heureusement mes produits, la patiente et la ténacité viendront à bout de la récalcitrante.
J’ai également un problème au groupe électrogène, il fuit l’eau de mer. Le jour où j’ai fait mes lessives, en rentrant j’ai découvert que j’étais en train de couler. J’ai immédiatement coupé le groupe. Hier je l’ai à nouveau démonté. Je viens de le remettre en marche, malheureusement, même s’il y a des améliorations, je n’ai pas trouvé le problème et il fuit toujours. Heureusement il reste opérationnel, il suffit de pomper !
Demain je pense aller en ville faire une reconnaissance. Le problème est que le bus passe à 5h30 !!!! Il faut vraiment avoir envie d’y aller mais je n’ai plus rien à manger.
Thu, 16 Nov 2017 22:00:00 GMT - La notion du temps 9°37’N 79°35’W à Panamarina
Thu, 16 Nov 2017 22:00:00 GMT - 9°37’N 79°35’W à Panamarina
18h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Nous n’avons pas tous la même notion du temps. Est-ce lié au climat là où nous vivons ? Est-ce lié à nos origines ? Est-ce lié à notre éducation ? Est-ce lié à notre culture ? Est-ce lié à notre mode de vie ? Est-ce lié à notre personnalité ? Je ne sais pas.
J’ai toujours été habitué à respecter scrupuleusement l’heure de mes rendez-vous, une minute de retard et c’est pour moi une catastrophe. J’estime que l’exactitude est le minimum de respect que l’on doit aux autres. Malheureusement, même en France cette notion n’est pas toujours partagée.
Dans de nombreux pays cette attitude face à l’heure dite est à des années lumières de ce que nous connaissons. Un seul exemple, le pilote était planifié pour 15 heures, il arrive à 18 heures. Le résultat est que nous avons perdu trois heures à 5 ce qui fait 15 heures en tout.
Mais au-delà même des rendez-vous, ici la population passe son temps à attendre. J’ai été étonné de voir les locaux arriver à l’arrêt de bus plus d’une heure avant l’heure de passage théorique du bus. Et si celui-ci a une demi-heure de retard ils auront attendu une heure et demie sans que cela ne semble leur poser de problème !
Hier ma mission était de me rendre au supermarché afin d’effectuer les courses pour cette fin de semaine. En effet j’ai pris un billet d’avion pour rentrer dimanche. Finalement je ne me suis pas levé pour prendre le bus de 5h30, le seul qui passe devant la marina. Un autre passe à 7h30 au bout du chemin, à 2 kilomètres d’après le site Internet de la marina.
Je pars donc à 7 heures mais je n’en fini pas de marcher. Je m’apercevrais plus tard qu’en réalité il y a plus de 3 kilomètres et juste avant le dernier tournant j’entends le bruit d’un gros moteur et j’ai raté ce bus. J’ai dû attendre celui de 9h30 ! J’ai passé 15 minutes dans le supermarché et je suis rentré à 14h30, 7h30 en tout pour faire juste quelques courses (18 dollars en tout) ma notion du temps en prend un sacré coup.
La pièce que Jean-Paul devait fabriquer pour sortir Harmattan est terminée aussi nous devrions essayer de faire l’opération demain. Il n’est pas sûr d’y arriver car le bateau est lourd, long et son tirant d’eau est élevé, je crois que toutes les cases sont cochées.
En attendant je m’occupe à nettoyer la coque qui en a bien besoin. J’ai acheté un gallon (3,785 litres) d’acide Muriatique (ancien nom de l’acide chlorhydrique). C’est parfait, il suffit de pulvériser l’acide sur la coque, laisser agir (j’adore ce travail) une minute puis rincer abondamment. Toutes les traces jaunes s’en vont et la coque devient d’une blancheur éclatante. Est-ce que cela fonctionne également pour les dents ?
Il a encore plu une bonne partie de la journée, il parait qu’en décembre cela se calme et qu’il ne pleut plus pendant plusieurs mois. C’est la saison sèche, la haute saison touristique dans les San Blas.
Sat, 18 Nov 2017 22:00:00 GMT - Mucho Peso 9°37’N 79°35’W à Panamarina
Sat, 18 Nov 2017 22:00:00 GMT - 9°37’N 79°35’W à Panamarina
18h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Hier vers 10h30 la remorque de levage arrive pour essayer de sortir Harmattan. Elle est arrimée au bout du bras télescopique d’un gros Manitou. Jean Paul est à la manœuvre, perché au dessus du bras. Il m’explique la manœuvre, je dois m’introduire bien au centre jusqu’à toucher le support avant puis embrayer le moteur doucement afin de maintenir le bateau en appuie.
Tout se passe bien, Harmattan est en place, il n’y a plus qu’à lever. On m’invite à descendre à terre pendant que deux aides restent à bord afin de gérer des retenues destinées à éviter que le bateau ne recule.
Du quai j’assiste aux tentatives de levage. Je ne comprends pas tout, ce système de remorque est assez compliqué. C’est très bien pour sortir des catamarans mais pour les monocoques ce n’est pas top. Au bout d’un moment l’annexe du chef d’équipe revient me chercher « Mucho Peso » me dit-il plusieurs fois.
Je comprends alors que jean Paul a mis les pouces. Je préfère le renoncement plutôt que le risque d’abîmer le bateau. Tant pis, Harmattan restera à l’eau pendant 4 mois et demi et lors de mon retour le 4 Avril j’irais le sortir à Linton Bay où il y a un slip de 120 tonnes. Là-bas il n’y a pas de surface de stockage, il y a juste une aire de carénage où les bateaux ne peuvent rester plus de 3 semaines.
Du coup aujourd’hui c’est plus facile pour moi car j’ai toujours les WC en fonctionnement. Grâce à des bidons j’ai fait tourner le groupe électrogène et le moteur principal en les faisant absorber de l’eau douce afin de dessaler tous le circuit d’eau de mer. Bien entendu ici il n’y a pas besoin d’y ajouter de l’antigel !!!
Ce matin la marina avait organisé un vide bateau. Le succès a été énorme, avec tous ces bateaux dans la baie et les plaisanciers de Linton Bay il y avait au moins une vingtaine de « stands » ou plus exactement de tas de vieilleries. J’ai tout de même trouvé une virole pour relier mon ancre à la chaîne. Je l’ai payé 5 dollars. J’avais dû retirer la vieille avant de partir de Valdivia car elle était trop usée et j’avais installé provisoirement une manille.
Je voulais m’offrir une belle entrecôte frittes au restaurant avant de repartir car ils ont ici de la viande de qualité Sud Américaine. J’en rêvais depuis plusieurs jours. Malheureusement avec tout ce monde il aurait fallu réserver. J’ai encore dû me contenter d’un plat de nouilles. Je rêve maintenant de mon repas de lundi soir : Champagne, carpaccio de bœuf à l’huile d’olive et au basilic, frittes et salade verte, hummmmm !!!
Mon avion décolle demain soir à 21h05, mais je dois partir en fin de matinée. Un copain va venir me chercher avec son annexe pour me déposer à terre, un autre va me conduire en voiture jusqu’au carrefour avec la route goudronnée, là où se trouve l’arrêt de bus. Le dimanche il y a un bus à 13 heures.
J’atterrie à Charles de Gaulle à 13h10 lundi. C’est une nouvelle ligne d’Air France, un vol direct de 10 heures et 5 minutes. Que c’est bon, j’en ai un peu ma claque de ces voyages interminables, c’est la récompense de ces 26 jours de mer en solitaire, retrouver des voyages d’une durée raisonnable.
Sun, 19 Dec 2017 22:00:00 GMT - Un parcours compliqué A Tocumen, Aéroport International de Panama
Sun, 19 Dec 2017 22:00:00 GMT - A Tocumen, Aéroport International de Panama
18h00 heure local, 22h00 TU et 24h00 en France.
Bonjour à tous,
Ouf, enfin un peu de repos et de détente ! Il est 17h15 et je suis attablé au bar restaurant « Air Margaritaville » de la zone d’embarquement de l’aéroport international Tocumen. Que c’est bon après tout ce parcours depuis Panamarina.
Ce matin dès que le soleil se lève je tourne, je vire et je vois bien que je ne vais pas rester très longtemps dans ma couchette. A 6 heures je suis debout. Je n’ai pas énormément de choses à faire mais c’est l’excitation du retour en France et le stress du parcours entre le bateau et l’aéroport qui m’animent.
A 7 heures alors que je prends mon petit déjeuner Michel du voilier « 3 Pence » se pointe en annexe car il ne se souvient plus très bien de l’heure à laquelle il doit venir me prendre. Je lui avais dit la veille qu’il passe à 11h30. Il a fait la fête hier soir et est un peu entre deux eaux. Nous finissons par convenir qu’il passe quand il veut à partir de 10 heures.
Après la toilette je remplie et boucle la valise puis je la porte à terre, c’est toujours cela de fait. J’en profite pour porter les poubelles. Ensuite c’est la routine habituelle, nettoyer le congélateur, couper le gaz, finir la vaisselle, couper les différents disjoncteurs en laissant les panneaux solaires entretenir les batteries, fermer les vannes de coque …
Cette fois, puisque je suis sous les tropiques, j’enfile un sac poubelle noir sur le panneau du carré et sur celui de la cabine avant. Cela évite que les UV abiment trop l’intérieur. Et puis je me prépare un petit casse croute pour la route, 2 œufs durs, 2 petits sandwichs, quelques tranches de salami et un petit morceau de fromage.
Il ne me reste plus qu’à dégonfler et stocker l’annexe. A 10 heures je suis prêt à partir, je n’ai plus qu’à attendre Michel et Jocelyne. Le stress monte mais il n’y a aucune raison, à 11h30 ils passent me prendre, un dernier bisou à Harmattan et me voilà en route.
Première déconvenue le pickup des copains qui devaient me conduire à l’arrêt de bus n’est plus là ! Heureusement je ne suis pas en retard. Je commence à partir à pieds en tirant ma valise sur les graviers mais Joceline va négocier avec le plaisancier qui possède un véhicule. Il accepte de me transporter. Qu’ils sont sympas ces copains plaisanciers !
A midi je me pose à l’arrêt de bus. Je suis bien en avance car celui-ci doit passer entre 13 heures et 13h30. Il n’y en a qu’un. Je reste tranquil mais surprise, à 12h30 le bus débouche du virage. Je n’en reviens pas ! En fait tout dépend du chauffeur. Si c’est un excité du champignon le bus a une demie heure à une heure d’avance par contre si c’est un super cool il peut avoir une heure de retard.
Ce bus me conduit jusqu’à Sabanitas où j’attrape un bus express pour Panama. Il est plein comme un œuf et je voyage debout, heureusement il y a la clim dans celui là. Puis je dois emprunter un troisième bus pour l’aéroport où j’arrive à 16h15 fourbu mais content d’avoir réussi cette mission.
Maintenant je n’ai plus qu’à faire traîner le temps pour arriver jusqu’à l’embarquement vers 20h30. Je vais pouvoir rêver de cette forêt tropicale dans laquelle va se reposer Harmattan au milieu des singes hurleurs que l’on entend à des kilomètres, des magnifiques singes capucins que l’on peut observer à quelques mètres, des paresseux à trois doigts qui sont incroyable de lenteur, des toucans si colorés …
Thu, 30 Nov 2017 16:00:00 GMT - Retour à la vie trépidante A Cergy Pontoise
Thu, 30 Nov 2017 16:00:00 GMT - A Cergy Pontoise
18h00 en France, 16h00 TU.
Bonjour à tous,
Ayant atterri à 13h05 le lundi 20, dès 15 heures 30 j’étais à mon bureau en mode travail. Quelle différence de vie ! Quelle différence de culture ! Quelle différence d’ambiance !
J’ai l’impression qu’ici les aiguilles du temps tournent beaucoup plus vite, les secondes, les minutes, les heures n’ont plus la même dimension. J’ai trois cent mille (suivi d’un adjectif numéral cent ne prend pas de s !) choses à faire, j’arrive tôt le matin à mon bureau et lorsque je rentre le soir j’ai l’impression de ne pas avoir touché terre de la journée.
Pourtant où plus exactement à cause de cela cette vie me passionne. Je me régal, je crée, j’organise, je gère, en fait je vie. J’ai retrouvé ma famille, au bureau mon épouse, mes deux garçons et mon gendre. J’ai retrouvé également mes petits enfants que j’aimerais voir plus encore. Et puis j’ai retrouvé avec bonheur ma maison si agréable à vivre après les travaux réalisés en début d’année.
C’est déjà la fin de l’année, Noël approche à grands pas, le froid est là et je dois m’y accoutumer, quelle différence avec les températures atteintes à Panama ! Mais j’aime également l’hiver, les soirées au coin du feu et les fêtes de fin d’année.
Je dois également gérer mes problèmes de santé. Deux nouvelles lésions me paraissaient suspectes. Je les ai photographiées et j’ai envoyé un mail hier après-midi au service des cancers de la peau à l’hôpital Saint Louis. Une demi-heure après je recevais un mail pour un rendez-vous aujourd’hui en urgence entre deux consultations.
Ce sont bien des cancers spinocellulaires et on va me les retirer en urgence le 19 décembre. Lorsqu’on est greffé le corps ne se défend plus normalement et il faut aller très vite. Ces cancers peuvent métastaser dans les poumons ou les os, l’important est de les prendre de vitesse.
La plus part du temps les dialysés attendent la greffe comme une délivrance. Mais chacune des méthodes de traitement de l’insuffisance rénale chronique en phase terminale ont leur plus et ont leur moins. Pour ma part j’ai mené une vie plus que normale en étant dialysé et avec le recul je pense que j’aurais pu vivre encore deux ou trois ans la dialyse.
Ayant la peau claire et les yeux bleus je suis particulièrement sensible aux cancers de la peau. Le Docteur Verger m’avait prévenu, il m’avait dit que le risque le plus important lorsqu’on était greffé et donc immunodéprimé était le cancer de la peau.
Tant que c’est à ce niveau j’arrive à gérer. Je me surveille énormément, j’arrive maintenant à détecter très tôt les anomalies et avec la réactivité quasi instantanée du service de cancer de la peau de l’hôpital Saint Louis je suis en pleine confiance. La seule question que je me pose est « est-ce que cela ne va pas s’amplifier dans les années à venir ? »
Mais j’ai l’habitude de vivre au jour le jour et je ne vais pas me prendre la tête avec cela. Bien au contraire cette situation me pousse à profiter à fond encore plus de chaque jour qui commence.
Justement, la semaine prochaine c’est le salon du bateau. Comme tout les ans le premier jour, samedi soir nous allons faire la fête chez Cyril avec, entre autre, Pierre-Yves et Maurice. Puis lundi je vais visiter ce salon et vendredi 8 je dois passer la journée sur un stand.
Ensuite les fêtes de fin d’année vont arriver très vite, beaucoup de bonheur en perspective ! En attendant j’ai pris le RER et le métro pour me rendre à l’hôpital. Vêtu de mon polaire rouge et de mon bonnet rouge tous les enfants me prennent pour le Père Noël, c’est trop sympa, les grands sourires et les petits signes complices me ravissent.
Thu, 07 Dec 2017 16:00:00 GMT - Ces Grands Hommes qui nous quittent A Cergy Pontoise
Thu, 07 Dec 2017 16:00:00 GMT - A Cergy Pontoise
17h00 en France, 16h00 TU.
Bonjour à tous,
J’ai été indigné lors de l’hommage rendu à Johnny par les membres de l’Assemblée Nationale. J’ai constaté que des députés ne se levaient pas et refusaient de participer à cette manifestation de respect. Pourtant, lorsqu’il s’agit de Jean D’Ormesson l’attitude n’est pas la même. L’hommage national qui va lui être rendu ce vendredi a été admis par tous.
Je suis choqué de devoir noter à nouveau que la chanson, la musique, la variété est toujours considérée par beaucoup comme un art mineur. Pour moi l’émotion provoquée par un bon interprète est du même niveau, voir d’un niveau supérieur à la vue de n’importe quel objet ou manifestation artistique. D’ailleurs ne les nomes-t-on pas des « artistes » ?
J’aimais beaucoup Jean d’Ormesson, j’aimais surtout l’homme qu’il était. Qui n’aurait pas aimé l’avoir comme grand père ? J’aurais pu passer des heures à l’écouter pourtant je n’aime pas trop son œuvre littéraire bien que n’ayant pas tout lu. J’aimais surtout en lui cette aptitude à jouir des petits bonheurs du quotidien, il était en permanence souriant et avait toujours des tas d’histoires à raconter.
Je ne suis pas un fan, je ne suis pas un inconditionnel de tel ou tel chanteur mais j’aime des chansons, des musiques, des textes, des interprétations. Et j’aime un certain nombre de titres interprétés par Johnny. Dans les radios, dans les télés, c’est toujours la même question « Quel titre de Johnny préférez-vous ? ». Il m’est impossible de répondre, il y en a tellement.
Je suis admiratif de l’homme, de ce qu’il a apporté à la France, de l’image tellement positive qu’il a véhiculé à travers le monde et qui forcément rejaillit sur notre pays. Sa rigueur, son exigence, son acharnement à satisfaire son public ont fait de lui le monument National qu’il était.
Je trouve que la Nation doit être reconnaissante à ces Grands Hommes, ces icônes qui véhiculent l’image de la France, notre culture, nos arts. Le dernier cercueil à descendre les Champs Elysées au milieu de la foule est celui de Victor Hugo, un million de personnes suivaient le corbillard.
J’espère vivement que Johnny aura droit à cet hommage populaire. Je pense que dans ce cas la foule sera encore plus importante, il a donné tellement de bonheur à tellement de gens.
Samedi dernier nous nous sommes retrouvé chez Cyril, il y avait Pierre-Yves, Jacky, Olivier, Maurice, mon frère … Nous avons parlé de bateau, de grande croisière, de Patagonie … Malheureusement vers 21h30 je n’étais pas bien, coup de froid ? Fatigue ? Dérangement intestinal ? J’ai dû rentrer à la maison sans goûter à cette « joue de porc à pleurer » comme nous l’a décrite Pierre-Yves le lendemain.
Demain je suis sur le salon du bateau, porte de Versailles. Je vais passer une partie de la journée sur le stand FVL, une école de voile.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour Jean-Louis, Merci d’être venu passer du temps avec nous sur le stand de FVL au salon nautique de Paris, vendredi 8 décembre 2017. J’ai été ravi de faire ta connaissance et de parler avec toi de ta formidable aventure ainsi que de tes prochains projets de navigation vers la Turquie. Pour me re-situer, je suis le gars ayant un catamaran Nautitech 40 et un projet de navigation vers la Polynésie en 2020. Je viens de voir ton "coup de gueule" sur ton blog au sujet du non-hommage de certains de nos députés à Johnny Halliday. Je partage ton ressentiment. Je suis moi-même indigné que certains de nos élus soient si éloignés du peuple et des sentiments qui peuvent affecter une bonne partie de celui-ci. Me voici avec une escale obligatoire sur la route de la Polynésie dans 3 ans : St-Barth, pour aller saluer la mémoire de Johnny à la porte de sa dernière demeure. Bonne transat retour au printemps prochain et à bientôt j’espère ! La vie continue. Bien cordialement Jean-Luc" Envoyé par BOURRET Jean-Luc le 09-12-2017 à 23:07
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"bonjour mon jean louis, comme tout le monde (ou presque), j’ai passé une bonne partie de la journée à regarder la télévision avec une grande émotion. Quel bel hommage lui a été rendu. Des dizaines de milliers de fans ont communiés ensemble ce jour là avec une grande ferveur. Tous joyeux ou triste d’être là dans le froid et ces bikers qui ont perdu leur idole manifestant leur tristesse avec des mots simples et touchants... allez, bon dimanche à toi et à toute la famille" Envoyé par lannion bernard le 10-12-2017 à 08:01
Sun, 12 Dec 2017 19:00:00 GMT - Un week-end d’hiver A Cormeilles en Vexin
Sun, 12 Dec 2017 19:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
20h00 en France, 19h00 TU.
Bonjour à tous,
Lorsque le volet de la chambre s’ouvre ce samedi matin un paysage d’hiver m’apparaît. Tout est blanc, les arbres sont couverts de cristaux magnifiques et un rayon de soleil vient rapidement colorer de rose puis d’orange puis d’or l’environnement immédiat.
Il fait froid, Il est tôt mais la place de la Concorde est déjà remplie de personnes qui sont venues parfois de très loin pour assister à l’hommage qui va être rendu à Johnny. J’admire ces motards qui viennent de Bordeaux. Ils sont partis la veille au soir et ont affronté la neige, les chaussées glissantes et les températures inhumaines pour être là.
Sur toutes les télés les émissions spéciales ont commencées. Je descends et j’allume le poêle. Il fait vite chaud dans le salon et je suis bien. J’observe tous ces oiseaux qui ont envahie mon terrain. Il y a des pigeons, des tourterelles, des merles, des mésanges, des rouges-gorges… et plus rarement un bel écureuil roux avec une longue queue touffue. J’adore le voir s’assoir pour décortiquer un fruit sec qu’il tient entre ses deux pates avant.
Il faut bien aller faire quelques courses mais nous ne pouvons résister au canapé et nous passons une bonne partie de la journée à suivre cet évènement hors du commun. Johnny a mis tout le monde d’accord, les fans et les non fans, les riches et les pauvres, les petits et les grands, les minces et les gros, les ouvriers et les patrons, les intellectuels et les manuels, les écrivains, les politiques, il n’y a plus de clivage, tous sont là. La France entière est soit à des rassemblements soit devant la télé.
Quelle émotion ! Même alors qu’il n’est plus là Johnny nous remplie encore de sentiments énormes. Il y a de tout, de la tristesse et du bonheur mais surtout énormément de larmes au bord des yeux. Le cœur est dans la gorge.
Dans l’église de la Madeleine, lorsque ses musiciens sous la direction de Yarol Poupaud commencent à jouer on s’attend à voir surgir Johnny, et lorsque Greg Zlap calle son harmonica derrière le micro l’émotion est au maximum. Merci Johnny, merci à ceux qui ont organisé ou permis cet énorme hommage populaire.
Demain le monde va se remettre à tourner, le travail va nous occuper mais Johnny restera toujours présent, c’est un monument national et les jeunes reprendront ses chansons. Je pense que tout ce qui a été créé ces quelques dizaines d’années restera et que dans 100 ans on continuera à reprendre ses plus beaux morceaux. Les belles mélodies sont éternelles.
A bientôt
Jean-Louis
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"bravo mon jean louis qui avec des mots très simple a parfaitement traduit l’émotion que nous avons tous ressentie. bonne journée à toi le poète qui après avoir été un grand marin nous régale de ses billets bien tournés je t’embrasse, bernard" Envoyé par lannion bernard le 15-12-2017 à 10:57
Sun, 17 Dec 2017 19:00:00 GMT - Des jeunes qui décoiffent A Cormeilles en Vexin
Sun, 17 Dec 2017 19:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
19h00 en France, 18h00 TU.
Bonjour à tous,
Nous venons de vivre un weekend fabuleux.
Quel exploit ! Qu’il est émouvant ce grand marin lorsqu’il raconte s’être caché au fond de son bateau lorsqu’après 42 jours de solitude, la ligne d’arrivée en vue, il voit arriver toutes ces lumières de bateaux qui tracent droit sur lui. Il dit avoir l’impression d’être un gibier que l’on veut attraper. Comme je comprends, comme cette transition entre la solitude absolue et soudain la foule doit être difficile à vivre.
Je suis impressionné, je suis admiratif, je suis stupéfait. Quel défi immense et quelle réussite ! Qui aurait pensé le jour de Noël 2016, il y a moins d’un an, que l’exploit extraordinaire de Thomas Coville qui vient de boucler le tour du monde en solitaire en 49 jours, battant de plus de 8 jours le précédent record détenu par Francis Joyon (57 jours) allait être pulvérisé si vite par François Gabart.
Oui, avec presque 7 jours de mieux, il a véritablement explosé le chrono de Coville. Quel garçon exceptionnel, d’une grande gentillesse il est d’une simplicité étonnante. Je l’ai rencontré et il est extrêmement accessible .Pourtant c’est réellement un extraterrestre. D’une intelligence remarquable et d’une pugnacité rare il ne lâche jamais rien.
Mais il y a également ce bateau. Je n’aime pas les multicoques mais celui-ci est d’une beauté à couper le souffle, c’est un véritable oiseau. Tout comme les avions, il n’y a que les beaux bateaux qui marchent vite, c’est une certitude. Il a été conçu par une équipe d’ingénieurs dont François est le chef d’orchestre, étant lui-même ingénieur.
Il y a un an j’étais très inquiet, je me demandais où allait le pays. Avec ces gouvernements successifs qui promettaient tout et n’importe quoi sans jamais rien tenir. J’avais vraiment peur que tout se termine par un soulèvement populaire. Puis est arrivé un autre jeune qui décoiffe, Macron. Il a dit ce qu’il allait faire et il fait ce qu’il a dit.
C’est tellement simple. Même si je ne suis pas d’accord sur tout, je n’en pouvais plus de voir des parlementaires se faire la guerre sans penser au bien du pays. Après 8 mois de pouvoir sa côte est encore au plus haut. Il faudrait maintenant qu’il s’attaque au problème du déficit qui reste structurel mais j’ai été surpris de constater la côte qu’il a à l’étranger. Tous ceux que j’ai rencontrés m’en ont parlé. Ils aimeraient tous avoir un équivalent chez eux.
Et puis quelle finale ! Quel suspense ! Quel stress jusqu’à la dernière minute ! Bravo les filles, merci pour cette médaille d’or, vous avez été magnifiques. Champion du monde de handball féminin, encore une étoile française accrochée dans le ciel, on est fiers de vous, la France est fière de vous.
Enfin, nous avons une nouvelles Miss France. Elle est d’une grande beauté. Ses parents doivent être fiers car ils ont réussis deux jumelles magnifiques d’un seul coup. C’est une fille de la région Nord – Pas de Calais. Cette région nous fournie pour la troisième fois la plus belle fille de France sur ces quatre dernières années.
Etonnant ? Pas pour moi, j’ai compris cela depuis très longtemps, mon épouse est de Lens.
Sun 24 Dec 2017 19:00:00 GMT - Un merveilleux cadeau de Noël A Lyon, Hôpital de la Croix Rousse
Sun 24 Dec 2017 19:00:00 GMT - A Lyon, Hôpital de la Croix Rousse
20h00 en France, 19h00 TU. A Lyon, Hôpital de la Croix Rousse
Bonjour à tous,
Il est 21h33 ce vendredi soir. Nous sommes au lit en train de regarder la télévision lorsque mon téléphone sonne. C’est Patricia, ma belle-sœur, elle est en larme « Ton frère vient de faire une crise cardiaque, les pompiers essayent vainement de le ranimer » !!!
C’est une bombe qui vient d’exploser, un tsunami émotionnel me submerge. Tout allait bien et soudain c’est l’horreur. Suis-je réellement réveillé ? Ce n’est pas possible ! J’ai dû mal comprendre.
Alain habite dans le haut Beaujolais, loin de tout mais, une chance incroyable Audrey, la belle fille de mon frère jumeau qui habite au Mans, est chez mon frère pour deux ou trois jours. Et sa profession est … pompier !!! Dès l’arrêt cardiaque elle passe en mode pompier et entreprend immédiatement un massage cardiaque puis les pompiers locaux, proche de la chaumière arrivent cinq minutes plus tard. Ils mettent immédiatement en marche le défibrillateur.
Je me force à attendre un quart d’heure avant de rappeler. Pauline, la fille d’Audrey me dit que le SAMU n’est toujours pas arrivé (Il vient de Roanne !) mais qu’on a retrouvé un léger pouls et une légère tension. Puis à 22h44 Patricia me dit que l’infarctus est très important et qu’Alain va être descendu à Villefranche-sur Saône pour être opéré en urgence. Il n’a pas repris connaissance et est maintenant en comma artificiel.
Vers une heure du matin Patricia me rappelle pour me dire qu’on l’a opéré, une coronarographie avec pose d’un stent. Il va être transféré à Lyon, à l’hôpital de la Croix Rousse en soins intensifs de cardiologie. Immédiatement je décide de prendre la route. Nous arrivons dans le service vers 6h30 ce samedi matin.
Nous ne pouvons pas le voir mais l’infirmière qui s’occupe de lui nous rassure, elle nous dit que tout est au mieux et qu’elle pense que cela devrait aller. Les visites commencent à 12 heures. Nous trouvons un hôtel à 300 mètres et allons dormir un peu.
A midi nous sommes près d’Alain. Grâce aux sédatifs il est calme, le service de soins intensifs est comme toujours très rassurant. On se dit que quoi qu’il arrive il est entre de bonnes mains. Malheureusement l’interne est là pour nous ramener sur terre. Le massage cardiaque a duré 25 minutes avant que le cœur ne reparte. Maintenant le cœur fonctionne, les poumons vont bien, les reins aussi mais la crainte est pour le système neurologique.
On nous prévient qu’il risque de ne jamais se réveiller ou bien que les séquelles peuvent être énormes, risque de paralysie, de ne plus parler, enfin d’être un légume. Cette journée du samedi et la nuit qui suit sont difficiles à vivre. Nous ne sommes plus seuls, Patricia est là, Audrey et Pauline également ainsi que les enfants d’Alain, Nicolas et Françoise.
Dans l’après-midi Alain est transféré dans le service de réanimation. On nous dit que les sédatifs devraient être arrêtés ce dimanche et ensuite il faudra attendre le réveil. Cela peut mettre plusieurs jours. Nous sommes prévenus et le stress est là, l’attente est devenue intenable. Va-t-il se réveiller ? Et si oui, dans quel état ?
Et puis ce matin à 10h Nicolas envoie un SMS « Alain se réveille ». Un quart d’heure plus tard nous sommes dans sa chambre. Je l’appelle, il ouvre les yeux et me regarde étonné quelques secondes. Quel bonheur immense ! On lui demande de serrer la main il exécute, il bouge ses jambes !
Et puis c’est Noël, au fil de la journée les bonnes nouvelles s’enchainent. Bien qu’étant attaché il arrache lui-même l’intubation. Celle-ci est remplacée par un masque et en fin d’après-midi on lui enlève, il commence à nous parler. C’est incroyable. Lorsque la journée se termine il demande même à l’infirmière « Je sors quand ? »
Celle-ci lui demande quel mois nous sommes ? « Décembre », de quelle année ? Là il calle. « Lorsque vous saurez répondre vous ne serez pas loin de sortir ». Nous sommes tous dans un état second, nous pleurons, quel merveilleux cadeau de Noël ! Quel soulagement ! Merci la vie et surtout un grand merci à Audrey sans qui nous serions tous très tristes ce soir.
A bientôt
Jean-Louis
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"Joyeux Noël Capt’ain, heureux pour toi et ta famille que le père No"l ne vous aient pas oublié. Bon rétablissement à ton frère. Amitiés " Envoyé par Paparazzi le 25-12-2017 à 16:55
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"Que d’émotions !! Heureusement que les interventions ont pu être faites à temps ! Bon courage pour la suite et tous mes v?ux po 2017...." Envoyé par Talineau le 25-12-2017 à 23:28
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"Bonsoir JL, Je viens de lire ton récit de Valvidia à aujourd’hui... Je me suis régalé... mais quelle terrible épreuve que cet incident/accident de ton frère jumeau... Courage à toi et les tiens. Et toute mon admiration pour ton trip jusqu’à Panama... Amicalement, Régis " Envoyé par Regis Deschamps le 26-12-2017 à 04:00
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"On s?accroche à la vie chez les Clemendot! C?est formidable ! ! Tous nos v?ux et bonnes fêtes . Olivier" Envoyé par Masurel le 26-12-2017 à 10:25
Sun, 31 Dec 2017 12:00:00 GMT - Ces enfants martyres A Sens, chez ma grande sœur
Sun, 31 Dec 2017 12:00:00 GMT - A Sens, chez ma grande sœur
13h00 en France, 12h00 TU.
Bonjour à tous,
Les médias, télévisions, radios, journaux, doivent faire de l’information. Malheureusement, concurrence aidant, ils basculent beaucoup trop facilement dans le sensationnel. Ils ne font pas réellement leur métier et c’est très dommage mais la faute en revient surtout à l’esprit humain qui a souvent une véritable addiction à l’horreur. Ainsi le dompteur mangé par le lion fera immanquablement vendre.
Le 14 décembre a eu lieu le drame de Millas. Ce qui est arrivé est extrêmement triste, on ne peut jamais admettre que des enfants soient touchés par le malheur. Le bilan est de 6 morts et de nombreux blessés qui resteront physiquement marqués pour le reste de leur vie. Ceci dit, il y aura toujours des accidents et le risque zéro n’existe pas mais il faudrait remettre un peu les choses en perspective.
Les accidents de la route ont généré en France ces dernières années un peu moins de 3500 morts par an. On en parle énormément, on prend des mesures drastiques que je n’approuve pas (limitation de la vitesse à 80 kilomètres à l’heure). Mais quel est la participation des médias, quels sont les mesures véritablement efficaces prises par nos gouvernants sur l’immense problème qu’est le tabagisme avec 78 000 morts prématurés par an, soit une cause 22 fois plus importante ?
Certains sujets sont surmédiatisés, d’autre beaucoup plus graves sont quasi inexistants et c’est révoltant. Ainsi j’ai appris tout à fait par hasard à l’occasion du drame de Millas que 700 enfants meurent en France tous les ans sous les coups de leurs parents (Source Mediapart) !!!!! Cela représente deux enfants par jour ! C’est sidérant. Cette pensée me glace.
Mais pourquoi n’en parle-t-on pas ? Pourquoi un tel tabou ? Depuis 17 jours le drame de Millas est à la une constamment. Mais 34 enfants sont morts sous les coups de leurs parents depuis ce jour et personne n’en parle. C’est révoltant.
La violence faite aux femmes (une femme meure tous les jours sous les coups de son compagnon) est maintenant médiatisée et c’est bien mais deux enfants meurent tous les jours sous les coups de leurs parents et personne n’en est conscient. Et pour ces deux enfants qui meurent combien sont mal traités et marqués à vie ? Il est urgent de réagir.
Toute autre chose, des nouvelles de mon frère jumeau. Alain va beaucoup mieux. Le début de semaine a été difficile. Il était excessivement euphorique, très excité et passant sans cesse d’une idée à l’autre mais il n’imprimait pas. Tous les matins il se réveillait sans aucun souvenir de la veille. Pour la famille c’est difficile. On se demande en permanence si cela va revenir.
Et, depuis vendredi très progressivement il commence à pouvoir écrire à nouveau sur son disque dur. Il se rappelle de qui est venu le voir, de ce qu’il à eu au déjeuner … C’est maintenant une question de patiente, je pense qu’à terme il ne devrait garder que très peu de séquelles de cet accident. Il est sorti hier des soins intensifs de cardiologie pour aller dans le service normal. Dans quelques temps il devrait pouvoir rejoindre pour trois semaines un centre de rééducation cardiaque.
Enfin je vous souhaite un excellent réveillon ainsi qu’une merveilleuse année 2018. Prenez soin de vous et surtout profitez à fond de chaque jour qui passe, la vie est tellement courte mais si belle à vivre.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonne année Jean Louis à toi et ta grande famille ,bonnes affaires et bonnes navigations on t’attends cet été . Alain Sylvie" Envoyé par ALAIN/SYLVIE le 01-01-2018 à 10:32
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"bonjour à toute la famille clemendot, bonne année faite de joie, de santé et d’amour de la vie c’est vrai profitons-en, apprécions le quotidien et les jours qui viennent seront plus joyeux . Que 2018 nous apporte la santé pour tout ceux qui nous sont proches je vous embrasse bernard" Envoyé par bernard lannion le 03-01-2018 à 14:31
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"très bonne nouvelle de la récupération de ton frère et je lui souhaite de continuer sur la voie de la guérison même si cela est souvent long ! Merci pour ton sympathique dernier message bon courage a toi ,lequel ne manque pas !amitiés André" Envoyé par Talineau le 05-01-2018 à 20:54
Sun, 14 Jan 2018 18:00:00 GMT - Un beau dimanche d’hiver A Cormeilles en Vexin
Sun, 14 Jan 2018 18:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
19h00 en France, 18h00 TU.
Bonjour à tous,
Depuis huit jours je suis au lit avec la grippe. J’ai bien essayé d’aller au bureau deux ou trois fois mais très vite je suis obligé de rentrer, trop cassé pour pouvoir travailler. Et puis maintenant je n’arrive plus à me mettre debout, j’ai réussi à me casser le dos en restant au lit ! J’ai hâte d’être à demain midi car j’ai rendez-vous avec mon ostéopathe.
C’est un superbe dimanche d’hiver qui se termine. Dès ce matin un soleil pale s’est levé dans un beau ciel bleu, les petits oiseaux du ciel ont voltigé toute la journée dans le jardin et un bon feu de bois a rendu l’atmosphère très agréable dans le salon. Qu’elle journée sympa !
C’est le premier weekend post fêtes et c’est bon, c’est le repos absolu, que cela fait du bien.
Mon frère est sorti de l’hôpital vendredi, trois semaines après son accident. C’est justement le temps qu’il faut pour que le cœur cicatrise après un infarctus. Au niveau neurologique il n’a aucune séquelle, c’est formidable. Il doit maintenant se remettre avant d’attaquer début février une rééducation cardiaque.
En attendant il porte 24 heures sur 24 un gilet qui surveille son cœur en permanence. S’il constate un problème cardiaque et sans réaction de mon frère dans les quinze secondes il choc le cœur exactement comme un défibrillateur. C’est beau la technologie ! J’espère qu’il n’y a pas de bug dans cet appareil !
La semaine dernière une petite flamme s’est éteinte. Quel destin ! Quel talent ! Lors de mes traversées transocéaniques elle a passé des jours à chanter en boucle dans le carré du bateau. Combien de fois j’ai attendu puis relancé « Quand on n’a plus rien à perdre » ce duo mythique et tellement talentueux qu’elle faisait avec ce tant regretté Daniel Balavoine.
Quelle était forte cette femme ! La vie ne l’a pas épargnée, elle lui a servie le meilleur mais également le pire. Perdre sa fille à 19 ans de mucoviscidose, c’est monstrueux. Et pourtant elle ne regrettait rien. Bien au contraire je l’ai entendue se réjouir, dire « Quelle chance j’ai eu, je l’ai connue pendant 19 ans ! ».
Quel exemple ! Après avoir perdu son mari si tôt combien auraient plongé dans la dépression ? Combien auraient trouvé la vie injuste et insupportable ? Et bien non, elle dit « Quelle chance j’ai eu de le rencontrer et de passer toutes ces années avec lui ! ». Il faut dire qu’avec tous ces malheurs c’est la seule façon d’arriver à survivre.
J’ai un contrôle médical ce mercredi avec mon néphrologue, les analyses sont bonnes, mon greffon se porte à merveille. Mais j’ai encore des lésions de peau. Je retourne en visite à l’hôpital Saint Louis à la fin du mois. J’espère que tout sera géré pour que je puisse retourner au bateau début Avril.
A bientôt
Jean-Louis
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"bonjour mon ami, je sens à la lecture de ton blog que l’air du large te manque et que tu commences à tourner en rond avec le quotidien... hum cela te démanges déjà ? allez un peu de patience et ton fidèle coursier des mers sera prêt à enfourcher les vagues de l’atlantique nord !!en attendant prend soin de toi et de ta "peau" bonne journée bernard" Envoyé par bernard lannion le 27-01-2018 à 08:11
Sat, 27 Jan 2018 19:00:00 GMT - Adieu mon Ami A Cormeilles en Vexin
Sat, 27 Jan 2018 19:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
20h00 en France, 19h00 TU.
Bonjour à tous,
Je suis encore au lit ce matin, le signal caractéristique de l’arrivé d’un SMS me réveille. Je ne peux m’empêcher de saisir mon smart phone, c’est bien le message que j’attendais et que je redoutais « Richard n’est plus ».
Vous le connaissiez, je vous ai souvent parlé de lui, c’était mon Ami. Divers sentiments me parcourent, bien sûr une très grande tristesse mais j’ai déjà tellement pleuré lorsqu’il y a un an et demi cet immense coup de tonnerre a explosé dans ce ciel tout bleu de Camargue.
Richard était une force de la nature, un toro Camarguais, c’était le plus jeune d’entre nous, il venait de faire 59 ans et pétait la santé. Une légère douleur dans la poitrine le fait consulter et on découvre une tumeur grosse comme une orange dans un poumon ainsi que des métastases aux reins.
Quelle injustice d’autant plus qu’il ne fume pas et vit au grand air ! J’ai tout de suite compris qu’il ne pourrait pas surmonter cette saloperie. Immédiatement il a fallu lui enlever ce poumon puis la maladie s’est répandue un peu partout.
Les médecins ont pourtant tenté ce nouveau traitement, l’immunothérapie. Comme pour Johnny, ce traitement l’a remis debout et on a tous espéré mais malheureusement les effets ne durent que quelques mois.
Mes sentiments sont multiples aujourd’hui, la tristesse, la rage devant l’injustice de la vie, mais également le soulagement que tout soit terminé, tu souhaitais tellement que tout finisse, que tout s’arrête. Tu t’es battu très fort, tu n’aimais pas perdre, mais tu avais compris depuis un moment que l’ennemie finirait par l’emporter.
Je suis tellement heureux de t’avoir connu Richard, d’avoir partagé avec toi tous ces moments merveilleux. Tu m’as tellement apporté lorsque j’étais très malade ! Tu m’as fait connaître les frittes au barbecue, le rosé « qui transpire », les côtes de bœuf cuites aux sarments de vigne, le marquage des jeunes toros Camarguais, les parties de boules où tu excellais…
Je n’oublierais jamais ces matins à Port Napoléon, lorsque je trouvais une fougasse dans le cockpit d’Harmattan. Tu te levais toujours si tôt ! Et puis un jour où je n’étais pas en forme tu m’as dit « Jean-Louis informe-toi, si c’est possible je t’offre un de mes reins ».
C’était toi, un cœur énorme que tu essayais de cacher. Lorsque j’ai pris la mer pour traverser l’Atlantique sous dialyse tu as largué les amarres d’Harmattan puis tu m’as suivi quelques milles avec ton bateau à moteur. Tu étais le seul ! Tu étais prêt à donner tout ce que tu avais pour aider tes amis.
Il y a quelques jours tu m’as dit que tu aurais bien aimé passer quelques jours avec moi sur Harmattan. Tu regrettais que nous n’ayons jamais eu l’opportunité de le faire. Oui, c’est dur ce soir de faire le constat que nous sommes passés à côté de cela. Mais c’est la vie, on ne choisit pas, on prend ce qu’elle nous donne. Et elle nous a déjà tellement donné en nous permettant de nous rencontrer et de passer tous ces moments merveilleux ensemble.
Ce soir je pense à ta famille. Heureusement c’est une famille très soudée avec tellement d’amour. Tes enfants sont là, ils vont aider Montsé, ton épouse, qui t’a accompagné dans cette terrible épreuve. Tu me le disais il y a quelques jours, elle t’a énormément aidé à supporter tout cela.
Adieu mon Ami, tu auras une place dans mon cœur pour le reste de mes jours.
Sun, 04 Feb 2017 19:00:00 GMT - Envie de vacances A Cormeilles en Vexin
Sun, 04 Feb 2017 19:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
20h00 en France, 19h00 TU.
Bonjour à tous,
J’ai vraiment besoin de vacances, depuis deux mois je n’arrête pas. Les fins d’année sont toujours pour moi des moments extrêmement intenses mais cette fois ce fut l’apothéose.
Tous les ans, à partir du 10 décembre environ je dois étudier et rédiger le rapport d’activité de l’année écoulée. C’est extrêmement intéressant mais quel travail ! Il y a également le changement d’année lui-même avec toutes les réactualisations de loyer et de charge. Et puis cette année nous avons dû intégrer un nouvel immeuble puis concevoir et intégrer une nouvelle activité de domiciliataire.
Par-dessus cet énorme volume de travail sont venus s’ajouter des charges émotionnelles importante. Il y a eu l’accident cardiaque de mon frère avec ce stress et cette inquiétude extrême suivie de cette joie indescriptible en le voyant se réveiller puis en constatant qu’il n’avait pas de séquelles neurologiques. Et pour finir le plus dur, cette semaine j’ai dû supprimer une entrée dans les « favoris » du dossier « contacts » de mon smart phone.
Mercredi j’avais rendez-vous avec la Chef du Service cancer de la peau à l’hôpital Saint Louis. J’attendais ce moment avec impatiente car certaines lésions me souciaient depuis un moment. « Je ne suis pas inquiète ! » Que ces quelques mots me font du bien. Je suis comme un oiseau prisonnier dont on vient d’ouvrir la porte de la cage.
Vendredi matin je n’y tiens plus, je me jette sur l’ordinateur et achète des billets d’avion. Nous partons du 20 au 27 février. J’ai envie de soleil, j’en ai marre de ce temps pourri, de ces pluies permanente, de ce ciel gris et de l’absence du soleil.
J’ai choisi un pays entrant dans le top 10 des pays « à visiter » en 2017. Ce pays n’est pas très connu, très peu de touristes s’y rendent pour l’instant mais cette destination va exploser, il faut s’y précipiter avant que le grand rush ne détruise l’authenticité qui persiste actuellement.
Comme premier indice sa taille est plus ou moins égale à celle de l’Italie (310 000 km²) mais, avec 4,4 Millions d’habitants sa population est 14 fois moins importante. Et sur ce chiffre, près de 2 millions sont des expatriés.
Un second indice plus facile, la capitale est Mascate. Facile ? Vous avez trouvé ? C’est le pays de Sinbad le marin. Le tropique du Cancer traverse ce pays situé à environ 8 heures d’avion de Paris. D’autres indices, beaucoup d’habitants sont bédouins, le pays est bordé par la mer d’Arabie.
Le régime est une monarchie constitutionnelle et le chef de l’Etat est sa Majesté le Sultan Qaboos Bin Said Al-Said. Il s’agit effectivement du Sultanat d’Oman. Bordé également par le golfe Persique, le golfe d’Oman et l’océan Indien, avec 3000 kilomètres de côtes et le contrôle du fameux détroit d’Hormuz, c’est un pays résolument tourné vers la mer.
Mais c’est également un pays fait de montagnes (Djebels) à couper le souffle, de déserts inoubliables (plus des deux tiers de la superficie) et de vallées (Wadi) parcourues par des torrents qui peuvent être dévastateurs. Et au niveau sécurité ? Hé bien il est dans le top 10 des pays les plus sûr du monde.
Mais qui y a-t-il à voir ? Il n’y a pas un site exceptionnel mais, selon le Petit Futé, le Sultanat regorge « de fjords vertigineux, de montagnes abruptes entaillées de gorges, de plages virginales ourlées d’une mer turquoise, de plaines rocailleuses ou fertiles, de dunes de sable orangé, d’oasis luxuriantes, de wadis creusés de bassins d’eau pure … »
Et puis il y a ces côtes où l’on peut admirer la naissance des tortues, cette mer où l’on côtoie dauphins et tortues, ces spots de plongé unique au monde, ces centaines de forts, châteaux et tours de guet édifiés au cours des 5 000 ans d’histoire du pays. Enfin, l’essentiel, la rencontre avec les Omanais à l’hospitalité traditionnelle des peuples nomades.
A bientôt
Jean-Louis
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"VEINARD...." Envoyé par bernard lannion le 19-02-2018 à 09:28
Sun, 18 Feb 2018 20:00:00 GMT - La gestion raisonnable A Cormeilles en Vexin
Sun, 18 Feb 2018 20:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
La gestion raisonnable (18/02/18) Dimanche 18 Février 2018, à 20h00 en France, 19h00 TU. A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
J’étais resté depuis toujours sur la « gestion en bon père de famille », tout le monde comprend cette expression, il est clair qu’un bon père de famille porte toute son attention sur le fait de ne jamais gaspiller l’argent et de veiller au minimum à l’équilibre de son budget. Comme il est prévoyant, il s’efforce même à faire des économies afin de pouvoir parer les moments difficiles.
Mais la loi du 4 Août 2014 sur l’égalité réelle entre les femmes et les hommes a malheureusement modifiée le code civil en transformant cette expression en « gestion raisonnable ». Qu’est-ce qu’une gestion « raisonnable » ? N’aurait-on pas pu écrire « en bon chef de famille » tout simplement ?
Emmanuel Macron s’est fait élire sur un programme alléchant de reprise en main du pays. Jusqu’à présent il tient la grande majorité de ses promesses ce qui est nouveau par rapport aux précédents locataires de l’Elysée. Mais il a promis de réformer l’Etat. Pour ma part j’avais compris, naïvement peut-être, qu’il s’attaquerait à revoir la gestion désastreuse du pays, à supprimer tous ces gaspillages qui nous conduisent à devoir nous endetter toujours plus.
Va-t-il le faire ? Je suis surpris d’entendre, dans cette période de remise en question totale, parler sans cesse des recettes (nos impôts) et jamais des économies sur nos dépenses. Je ne sais pas comment fonctionne la « gestion raisonnable » mais je sais que la « gestion en bon chef de famille » se fait essentiellement par la maîtrise des dépenses.
Forcément je m’attendais à une baisse drastique du budget de l’état pour 2018. Il n’en est rien, les dépenses de 2016 ont été de 374,3 Mrd d’Euros, celles de 2017 prévues à 381,7 Mrd d’Euros ont été de 384,8 Mrd d’Euros et celles prévues pour 2018 sont de 386,3 Mrd d’Euros. Les dépenses continuent à augmenter alors qu’elles devraient baisser d’une façon importante rien qu’en arrêtant de gaspiller.
Je sais fort bien pour l’avoir vécu de nombreuses fois (gestion des copropriétés) que lorsqu’un organisme (Syndic, Etat, Département, Mairie …) gère l’argent de tiers (nous), les dépenses sont rarement optimisées et d’énormes économies peuvent être faites. Une reprise en main « en bon chef de famille » permet souvent des économies qui vont de 10 à 30% pour les mêmes résultats.
Cette semaine, sur une chaîne d’information j’apprends que chaque année on dépense 4 Milliards d’Euros en transports médicaux. C’est sidérant ! C’est une manne financière pour les ambulanciers et les taxis. L’activité principale des hôpitaux est en train de changer.
Pendant longtemps elle consistait à gérer les maladies infectieuses et de plus en plus elle est axée sur le traitement des ALD (Affection de Longue Durée) tel que les cancers ou la dialyse. Régulièrement le patient doit venir à l’hôpital pour suivre une séance de chimiothérapie, de radiothérapie, de dialyse …
Et l’on peut voir des norias d’ambulances et de taxis apporter des patients à l’hôpital. Même si c’est justifié pour certains, une grande majorité d’entre eux sont tout à fait aptes à venir par leurs propres moyens mais beaucoup disent « J’y ai droit, j’en profite ». Mon copain Jacky s’est rendu à la plupart de ses séances de chimio en moto !
Cela me hérisse, je vous en ai déjà parlé et j’ai même écrit une lettre sur ce sujet à Brigitte Macron au mois d’octobre dernier puisqu’elle a, parait-il, l’oreille du Président. A ce jour je n’ai aucune réponse.
Heureusement certains se mobilisent. L’association Rose a créé le site de covoiturage « Rose-Car ». Ce site s’adresse aux patients en ALD qui doivent se rendre régulièrement à l’hôpital. Je trouve cette initiative formidable, il faut absolument que nos politiques se mobilisent pour revoir le schéma de prise en charge de ces transports.
Il faut aider cette association. Il faut visiter son site https://www.covoiturage-rosecar.fr Une aide financière versée directement aux patients permettrait, c’est évident d’atomiser le poste de charges « Transports hospitalier » qui représente, je le rappelle une somme astronomique de 4 Milliards d’Euros par an.
Tout autre chose, mardi matin réveil à 2h30 pour ne pas rater le vol de 7h10 à Roissy direction Mascate. Atterrissage à 21h50, un énorme Mitsubishi Pajero 4X4 7 places (il n’y a pas plus petit) nous attend, direction le Désert !!!! Je vais vous faire vivre cette balade au quotidien.
Tue, 20 Feb. 2018 20:00:00 GMT - Le Sultanat d’Oman Dans l’airbus en vol vers Mascate
Tue, 20 Feb. 2018 20:00:00 GMT - Dans l’airbus en vol vers Mascate
24h00 heure locale, 20h00 TU, 21h00 heure Française
Bonjour à tous,
Finalement ce lundi soir j’ai décidé de régler l’heure de l’alarme à 2h50 pour essayer de gagner quelques minutes de sommeil. Mais à minuit nous sommes réveillés, les yeux ronds comme des boules de loto, trop excités pour pouvoir dormir plus longtemps. Vers 2 heures je n’y tiens plus, j’allume BFM TV pour une dernière couche du feuilleton Wauquier et de la série télévisée « Le testament de Johnny ».
J’ai établi une feuille de route. Comme pour un voyage organisé tout est planifié heure par heure. C’est plus facile, il n’y a pas à réfléchir. Comme prévue, à 3h30 nous quittons la maison dans le froid et sous la pluie. Nous arrivons un peu en avance chez Park Auto Prestige à Moussy le Vieux.
Tous ces parkings qui se sont créés à quelques kilomètres des aéroports sont extrêmement pratiques. Pour le prix d’une journée au parking de l’aéroport on peut stationner son véhicule huit jours. Nous arrivons à 4h10, quelques formalités et le gars nous emmène en navette à notre terminal. C’est super !
L’enregistrement chez Air France est maintenant totalement automatisé, on ne voit plus personne, on fait tout soi-même. On imprime les étiquettes pour les bagages et les cartes d’embarquement si ce n’est déjà fait, puis on enregistre soi-même les valises en suivant les directives de l’automate et en les déposant sur le tapis roulant.
Les boutiques commencent à ouvrir, le petit déjeuner est le bienvenu. Nous décollons à 7h10 pour Amsterdam, la fatigue est déjà là mais pas le temps de s’endormir car les hôtesses proposent gentiment thé, café et croissants. Nous atterrissons à Schiphol vers 8h30 et il faut marcher des kilomètres pour rejoindre la porte d’embarquement du vol pour Mascate.
Nous décollons juste après 10 heures vers une escale à Damman au « Royaume d’Arabie Saoudite ». C’est un vol KLM, le personnel est extrêmement sympathique et l’heure de l’apéritif arrive rapidement. Le repas est excellent, le vin et les alcools sont à volonté, quel changement avec les vols vers l’Amérique du Sud.
Le vol entre Paris et Damman dure 6 heures, je n’étais plus habitué à des vols si courts, c’est un réel bonheur. Nous atterrissons à 18 heures locale, 16 heures en France. Il fait déjà nuit. Un grand nombre de passagers descendent puis les équipes de nettoyage montent à bord pour remettre un peu d’ordre pendant qu’à l’extérieur on s’occupe à refaire le plein de kérosène.
L’avion redécolle une heure plus tard. J’en ai profité pour me détendre en arpentant les couloirs. L’avion est presque vide, il y a quelques omanais qui rentrent au pays mais pas beaucoup d’autres touristes. Mascate n’est qu’à 900 kilomètres, environ une heure de vol.
Avec le Golfe Persique nous survolons tous ces petits pays si riches des retombées du pétrole, Bahreïn, Doha et le Qatar, Dubaï et les Emirats Arabes Unis avant d’arriver sur le Sultanat d’Oman. Dommage, il fait nuit et je ne vois rien. Ce sera pareil au retour avec un départ à 23h25.
Nous atterrissons à 21h20 avec près une demi-heure d’avance. Je coupe immédiatement le mode avion, un SMS arrive alors et nous annonce que nous n’aurons qu’une seule valise sur le tapis des bagages. Quel mauvais coup ! Heureusement j’avais bien pris soin de répartir l’ensemble des affaires de chacun pour moitié dans chaque valise. Idem pour mes médicaments.
Deuxième mauvaise surprise, le visa pour dix jours à 20€ n’existe plus, il faut débourser 50€ par personne pour un visa d’un mois. Que de temps de perdu en formalités pour la valise ! On ne peut nous dire quand elle arrivera. Cela pourrait se transformer en vrai problème si elle n’arrive pas car du coup je n’ai des médicaments que pour quatre jours.
Le temps de prendre le Pajero qui s’est transformé en un immense et magnifique Toyota Land Cruiser EXR et nous réveillons notre hôte Mike à minuit passé.
24h00 heure locale, 20h00 TU, 21h00 heure Française
Bonjour à tous,
Que de problèmes avec cette valise perdue ! Cela me gâche les vacances, j’espère ne pas être obligé de rentrer en France de toute urgence. C’est un gros blâme pour la compagnie KLM car non seulement la valise est perdue mais je n’arrive à communiquer avec personne, on ne me tient pas informé. Ce soir, après 24 heures de recherche, personne ne sait où peut se trouver cette putain de valise !
Je ne peux rester sans médicaments car le risque est de faire un rejet aigu du greffon. Au bureau les garçons ont essayé de trouver une solution pour m’envoyer les médicaments mais c’est trop long et trop incertain. Comme à chaque fois, dans la difficulté je me suis tourné vers Pierre-Yves Durand. Il a fait des recherches et si demain matin je n’ai pas de nouvelles je vais me rendre au service de transplantation du Sultanat d’Oman.
Pour l’instant c’est une journée de vacances de perdue et beaucoup de stress. Je n’ai pas eu le temps d’écrire, je me mets sur le blog à l’instant, il est 23h25 et je suis fatigué. Dans cette valise il y avait la moitié des médicaments mais également l’appareil photo (donc pas de photo ce soir), l’alimentation de mon ordinateur portable (batterie à 60% ce soir) et plusieurs autres choses qui me manquent énormément. Quelle poisse !
C’est dommage car j’avais tellement envie de vous faire rêver. Je n’ai jamais vu une si belle ville, c’est absolument époustouflant. Le Sultanat d’Oman et les Emirats Arabes Unis vont souvent ensemble, sur les guides touristiques entre autres. On peut comparer leurs richesses, tout ce que les retombées du pétrole leurs apportent.
Mais Dubaï et Mascate sont aux antipodes. Ici il n’y a aucun gratte-ciel, Sa Majesté le Sultant Qaboos Bin Said a fait le choix du respect des traditions séculaires de son pays. Mascate se situe sur une oasis de 3 kilomètres de large coincée entre la mer d’Arabie et des montagnes arides et décharnées où rien ne pousse. Cette bande fait une cinquantaine de kilomètres de long.
Une voie rapide parcoure cette ville d’un bout à l’autre et c’est une merveille qui attend le touriste ébahi. Les architectes se sont dépassés, il n’y a pas de gratte-ciels mais une multitude, des centaines de palais tous plus grands, tous plus beaux, tous plus purs, tous plus élégants les uns que les autres. Quel émerveillement ! Et puis, régulièrement une mosquée belle à couper le souffle vient apporter sa touche orientale dans le tableau.
Cette large voie se termine en entrant par les portes percées dans les remparts de la vieille ville. Et là c’est l’apothéose ! Comme disent les jeunes « c’est trop beau ! ». La magnificence y dépasse toutes les bornes. Mascate (Muscat en anglais) est une toute petite citée, la plus petite capitale du monde, coincée au fond d’une crique et protégée par des forts antiques en haut des collines.
Sur cette bande de terre tout est beau, tout est dans des tons clair avec un maximum de blanc, tout est superbement entretenu. Les pelouses sont irréprochables, il y a des bougainvilliers en fleurs partout, c’est incroyable.
J’aurais voulu avoir beaucoup plus de temps pour vous faire partager l’émotion que j’ai ressenti en visitant cet endroit mais j’y reviendrais, je vous reparlerais de toutes ces merveilles. Je n’ai connu cela nulle part ailleurs, c’est réellement un joyau que j’ai découvert aujourd’hui.
Thu, 22 Feb 2018 19:00:00 GMT - Grand jeu de piste à Mascate A Nizwa
Thu, 22 Feb 2018 19:00:00 GMT - A Nizwa
23h00 heure locale, 19h00 TU, 20h00 heure Française
Bonjour à tous,
Je viens de recevoir un mail de KLM pour me dire que ma valise est toujours portée disparue ce soir. Heureusement, sur les conseils de Pierre-Yves Durand je me suis présenté ce matin au Royal Hospital de Mascate. La mission du jour était de trouver les 3 jours de médicaments perdus avec cette valise et vitales pour moi.
Le système de santé à Oman est fait de telle sorte que les Omanais peuvent se rendre dans les hôpitaux publics (Royal Hospital par exemple) mais pas les étrangers. Ceux-ci doivent se présenter dans les hôpitaux privés. C’est kafkaïen car seuls les hôpitaux publics peuvent délivrer certains médicaments dont les antirejet.
Résultat : une journée passée à courir d’un hôpital à l’autre et à visiter une très grande partie des pharmacies de la ville. Ces médicaments coûtent excessivement cher et ils ne sont pas stockés.
Heureusement nous avons fini par trouver les quelques cachets vendus à l’unité et détenus comme un trésor par les pharmaciens. Vers 17h ce soir nous ressortons victorieux de la dernière pharmacie mission remplie mais soulagés tout de même de quelques centaines d’Euros !!!!
Cette journée m’a fait découvrir le système médical Omanais et la complexité dû à la religion. Tout doit être doublé. Un exemple : Les femmes et les hommes ne peuvent patienter dans la même salle d’attente. Il y a les salles d’attente pour les « Femalle » et les salles d’attente pour les « Males ».
Nous dormons ce soir à Nizwa, à 160 kilomètres de Mascat, au pied de la montagne. J’ai encore énormément de choses à vous décrire sur le Sultanat d’Oman mais malheureusement ma batterie faiblie et le chargeur est dans la valise. D’ailleurs tout nous manque, c’est terrible de perdre ainsi une valise.
Fri, 23 Feb 2018 17:00:00 GMT - Le djebel Shams A Nizwa
Fri, 23 Feb 2018 17:00:00 GMT - A Nizwa
21h00 heure locale, 17h00 TU, 18h00 heure Française
Bonjour à tous,
Tout d’abord une excellente nouvelle, j’ai retrouvé ma valise et donc mes médicaments mais également mon appareil photo, mon chargeur d’ordinateur, mes jumelles, mon short, mon chapeau pour les pays chauds … Mais c’est encore une demie journée de perdue à attendre sur place qu’on me la rapporte.
J’en veux énormément à KLM non pas d’avoir perdu cette valise, une erreur peut arriver à tout le monde, mais d’avoir si mal géré la communication. J’ai perdu beaucoup de temps et d’argent. J’ai engrangé du stress alors que tout aurait pu se passer sans problème.
Ce matin de bonne heure nous avons quand même pu nous rendre sur le marché aux bestiaux qui ne se tient que le Vendredi. J’ai été particulièrement ému par les bébés dromadaire. Les beaux spécimens valent de l’argent. Il y avait également des chèvres de plusieurs espèces, des veaux, des génisses et quelques taureaux.
Nous en avons profité pour visiter les autres marchés (Souks), poissons, viandes, fruits et légumes, artisanal et surtout Dates. Il y a un nombre impressionnant de variétés, nous les avons goutées et en avons achetées.
Cet après-midi nous sommes grimpé au Djebel Shams (« La montagne du Soleil »). Ici les montagnes sont faites de roches pourries. Les paysages sont volcaniques, ils ressemblent beaucoup à ceux des Canaries ou bien à ceux de la Réunion.
On a l’impression que d’immenses camions sont venus déposer des gravats. Les collines sont coniques et leurs flancs sont faits de scories et de cailloux plus ou moins gros qui dégringoles comme versés par une trémie. Elles peuvent faire plusieurs centaines de mètres de haut.
Le point qui culmine à plus de 3000 m se trouve justement dans le Djebel Shams. Le but de la visite est d’admirer le panorama exceptionnel du Grand Canyon qui tombe à pic sur une profondeur incroyable. Merci le 4X4 qui nous permet de gravir une piste à la pente impressionnante. Des barrières permettent d’accéder jusqu’au bord du précipice. Un cirque naturel ferme le canyon d’un côté, de l’autre les gorges étroites filent sur des kilomètres.
Tous ceux qui aiment le 4X4, tous ceux qui aiment l’aventure trouveront ici un paradis. D’ailleurs le nombre de gros 4X4 est impressionnant, il y en a au moins autant que de berlines. Il y a des pistes partout, le camping est autorisé partout. La montagne est desséchée mais par endroit on aperçoit les petites taches vertes des oasis.
A Mascate tous les Omanais sont vêtus d’une longue djellaba blanche et d’un foulard qui enturbanne la tête. On dirait qu’ils glissent, qu’ils lévitent à quelques millimètres au-dessus du marbre des palais. Il n’y a pas de mobylettes, il n’y a pas de motos, tout le monde même les jeunes restent drapés dans leurs djellabas.
On voit très peu de femmes, elles restent à la maison. Les rares que nous voyons sont voilées (pas bâchées), habillées d’une longue robe noire qui descend jusqu’au sol. Certaines jeunes que j’ai pu voir à l’hôpital sont légèrement maquillées. Certaines peuvent cependant vous regarder droit dans les yeux avec un sourire.
Tous les petits boulots sont effectués par les expatriés, beaucoup sont Philippins. Oman, comme beaucoup de pays musulmans pratique le WE « semi-universel » depuis 2013. Le vendredi soir correspond donc au dimanche soir chez nous. Si les femmes du ménage n’ont pas envie de préparer le repas elles demandent à Monsieur : « Va donc nous chercher quelque chose chez le Philippin ».
Voilà pour ce soir, je suis fatigué et j’ai hâte de me jeter sur la couette après avoir mis en marche l’énorme ventilateur.
Sat, 24 Feb 2018 15:00:00 GMT - Le Hajar Occidental A Bidiyah, aux portes du désert
Sat, 24 Feb 2018 15:00:00 GMT - A Bidiyah, aux portes du désert
19h00 heure locale, 15h00 TU, 16h00 heure Française
Bonjour à tous,
Le Hajar Occidental est le massif montagneux se situant au Nord-Ouest de Mascate. Il est composé essentiellement du Djebel Shams qui culmine à plus de 3000 mètres, du Djebel Akhdar et du plateau de Saiq.
Pour bien comprendre le Sultanat d’Oman il faut toujours avoir en tête son climat si particulier fait d’une part du manque d’eau (le désert représente les deux tiers de son territoire) et d’autre part de cette chaleur extrême (il fait à Mascate plus de 50 degrés à l’ombre une bonne partie de l’année).
Vous comprenez alors pourquoi les motos n’existent pas, pourquoi les Omanais adorent aller en montagne (où la température n’excède jamais 30 degrés entre 2000 et 2500 mètres d’altitude) dans leurs 4X4 climatisés, et pourquoi il n’y a pas de trottoir à Mascate car même pour parcourir 100 mètres on quitte un appartement climatisé pour monter dans une voiture climatisée.
En fait, il y a de l’eau. Les djébels peuvent recevoir des orages monstrueux. Mais du fait de la structure caillouteuse de la montagne l’eau s’infiltre immédiatement et crée des nappes souterraines. L’eau peut également arriver si vite qu’elle dévale en créant des canyons et en remplissant soudainement les profondes gorges que sont les « Wadi ». Cela peut générer de grandes catastrophes.
Dû à l’extrême aridité des flanc caillouteux, du fait également des nombreuses oasis, la montagne est parcourue en tous sens par des pistes qui relient les minuscules villages entre eux. Dans les « Wadi » desséchés des piscines naturelles entourées de verdure forment de véritables paradis qui sont le but des randonnées en 4X4.
Beaucoup de villages n’ont pas d’eau et l’on rencontre en permanence des camions citernes bleu qui se remplissent dans des structures équipées d’une tour, telles les tours de pompier chez nous. En haut de la tour un petit réservoir forme château d’eau. L’eau est ainsi puisée en profondeur. Juste à côté deux portique, un petit pour les petits camions et un plus grand pour les grands.
Les camions distribuent ensuite l’eau. Souvent d’énormes citernes blanches sont hissées en haut d’une colline surplombant le village. Le camion se positionne au pied de la colline puis transfère son chargement dans la citerne. Mais j’ai vu dans le djébel un petit camion positionné sur le bas-côté de la route au-dessus de quelques-maison. Il sert de citerne mobile. Lorsqu’il est vide le village n’est plus alimenté le temps d’aller remplir le camion.
La matinée a été consacrée à la visite du magnifique château de Nizwa. Quelle forteresse imposante ! En fait c’est un fort circulaire construit dans la cour d’un château. Le château est superbement restauré, c’est également un musé d’exposition plus un véritable musé vivant car dans les pièces des femmes reproduisent les gestes du passé, cuisine, tissage, filage …
Le fort d’une taille monumentale est extrêmement impressionnant, c’est une tour de 36 mètres de diamètre et d’une hauteur de 30 mètres. Les fondations sont massives et descendent à 30 mètres de profondeur. Elles comportent une énorme citerne permettant de résister à un siège très long. L’accès à la tour se fait par un escalier truffé de pièges, nombreux virages à angle droit avec porte de sécurité, dispositif de déversement d’huile bouillante, trappes …
Puis nous nous sommes dirigés sur Izki pour rendre visite au vieux village de Birkat al-Mawz. Grosse déception ! Nous avons l’impression de nous retrouver en Turquie 40 ans en arrière. Les Omanais n’ont pas encore tous compris l’importance touristique de préserver leur patrimoine. Il faut savoir que la péninsule arabique est peuplée depuis la préhistoire.
En l’occurrence les guides touristiques préconisent la visite de ce site. C’est un vieux village fortifié construit en terre ocre sur le flan de la montagne. Malheureusement il n’est pas entretenu et certains s’installent dans le village en abattant des murs et en les reconstruisant à l’aide de parpaings !!!!
Un peu plus loin nous avons pu admirer le « Falaj al-Kathmeem» enregistré au patrimoine international de l’UNESCO. Ce système d’irrigation a été inventé par les Omanais il y a plus de 2000 ans. Il y en a dans tout le pays. L’eau est extraite des nappes profondes grâce à d’ingénieux systèmes manœuvrés par les animaux (vaches, ânes, dromadaires …) puis des canaux, certains souterrains, alimentent toute l’oasis par la seule force de gravité.
Excusez-moi si j’ai été un peu long ce soir mais, maintenant que ma batterie déborde d’électrons je me suis un peu lâché, c’est trop bon de pouvoir partager tout cela.
Sun, 25 Feb 2018 15:00:00 GMT - La diversité du Sultanat d’Oman A Sur
Sun, 25 Feb 2018 15:00:00 GMT - A Sur
19h00 heure locale, 15h00 TU, 16h00 heure Française
Bonjour à tous,
Quelle journée ! Encore une fois nous avons pu admirer toute la diversité de ce pays. Pour commencer nous sommes allés faire un petit tour dans le désert. C’est la couleur des dunes qui me marque le plus, il y a de l’orange, de l’ocre et parfois avec un rayon de soleil elles deviennent presque rouges.
Mais, il faut faire un tour sur Google Earth du côté de Bidiyah, alors vous découvrez le paysage étonnant du désert de Wahiba vu de l’espace. Les dunes sont de longs cordons ininterrompus orientés Nord/Sud. Cette disposition crée des vallées qu’il suffit de suivre.
Je me suis juste permis une petite intrusion car je ne connais pas le désert et ses pièges. Le désert, tout comme la mer peut être dangereux pour le néophyte. Mais tout comme la mer il attire irrésistiblement. J’aimerais avoir quelques jours à y consacrer.
En attendant j’ai pu voir des bédouins devenus mi- sédentaires afin de profiter de la manne que constitue le tourisme. Le nombre de « camps du désert » pour touristes grandit en permanence, c’est impressionnant. Installés à une vingtaine de kilomètres de la nationale, entre deux dunes, certains ont des tentes mais d’autres très luxueux ont même des bungalows en dur.
A la sortie de Bidiyah, les belles maisons construites par les bédouins sont entourées de « constructions » faites de pieux en bois, grilles, grillages, tôles, bâches … pour parquer les chèvres et les dromadaires. Mais certains dromadaires restent « libres », entravés en diagonal tout de même.
L’étape suivante nous conduit au Wadi Bani Khalid. Il faut escalader une montagne très pentue et après avoir franchi un col on arrive à un véritable parc aquatique naturel. De véritables piscines aux eaux vertes et limpides se suivent sur plus de 1000 mètres. Un snack a été aménagé ainsi que des passerelles et un chemin qui permet de remonter la profonde gorge. L’eau est tiède, de nombreux Omanais et quelques touristes en profitent.
Nous nous dirigeons ensuite vers Sur, le pays des boutres (Dhows en anglais). Dès hier soir je me suis fait une idée assez précise de cet endroit. En effet sur Airbnb je ne trouve que deux propositions de logement. Bizarre ! Par contre sur Booking il y a des dizaines d’hôtels. Je déniche une suite royale à 35€ la nuit !
Nous entrons dans une région où le touriste européen n’est pas encore présent. Ici l’islam est encore plus radical (et pourtant) qu’à Mascate ou Nizwa. La plupart des femmes portent le Nikab alors que dans le reste du pays elles sont vraiment très minoritaires, le Chador étant la norme. Malgré tout, au supermarché la caissière en Nikab fait le boulot !
J’ai voyagé dans beaucoup de pays musulmans, dans certains comme la Turquie l’alcool est en vente libre. Dans d’autre l’alcool est interdit mais il y a toujours une combine pour acheter au moins une bière. Par contre ici c’est régime sec stricte. On ne peut en trouver que dans les bars des grands hôtels que je ne fréquente pas.
Aussi ce soir nous allons faire l’apéro au « Mojito » zéro alcool. J’en salive d’avance.
20h00 heure locale, 16h00 TU, 17h00 heure Française
Bonjour à tous,
C’est une journée beaucoup plus cool avec une ballade à Ras Al Hadd (à environ 40 kms au Sud de Sur), la pointe orientale du Sultanat d’Oman, là où se mélangent les eaux du Golfe d’Oman au Nord et celles de la mer d’Arabie au Sud. C’est également là que les tortues vertes ont décidé de se reproduire.
Contrairement à celui du désert le sable des plages est ici d’un blanc immaculé. Et des centaines de tortues viennent la nuit y déposer leurs œufs. A une dizaine de kilomètres, à Ras Al Jinz, la côte est classée zone protégée et l’accès est très limité. J’ai déjà vu la reproduction des tortues vertes au Sri Lanka.
Le désert n’est pas loin et des bédouins se sont également installés ici. Autour de belles « maisons » des parcs faits de bric et de broc accueillent pour la nuit les chèvres et les dromadaires qui déambulent un peu partout sans être entravés cette fois. Cela ressemble effectivement à un campement de « gens du voyage » mais sans les tas d’immondices, le bédouin protège son habitat.
Mis à part en ville, à Oman l’implantation des « maisons » d’habitation est particulière. Un peu partout la route rectiligne est bordée d’immenses étendues plates et désertiques. Rien ne pousse sur ces cailloux et sur ce sable surchauffé. Les « maisons » sont disséminées et isolées les unes des autres au minimum d’une centaine de mètres mais souvent de beaucoup plus.
Elles sont très grandes, carrées avec un toit terrasse, faites de nombreuses pièces et toujours avec un étage. Au centre, une tour monte d’un étage supplémentaire permettant d’accueillir une grande citerne d’eau qui sera remplie régulièrement par les petits camions citerne bleus dont je vous ai déjà parlé. Une piste conduit de la route à la « maison ».
Les propriétés sont très vastes et toujours entourées de très haut murs. Le portail d’entrée est en bois plein parfois garni de clous ou en fer forgé mais dans ce cas il est doublé par un matériau translucide de façon à isoler de la vue l’intérieur de la propriété. Les femmes de la maison peuvent ainsi déambuler à l’extérieur de la maison sans avoir à se voiler.
La ville de Sur est réputée pour sa fabrication de boutres, elle a même été de tout temps la capitale du boutre. Après la sieste nous nous sommes rendus au musée maritime afin d’admirer ces merveilleux voiliers en bois. Puis nous avons visité la « Dhow factory », un chantier où deux voiliers sont en construction. Ici on connait toutes les essences de bois, j’adore l’odeur qui règne dans cet espace.
Le boutre est un terme générique de voiliers traditionnels en bois (teck, manguier, palétuvier …) dont la taille va de 8 à 30 mètres. Ils comportent un à plusieurs mâts qui portent des voiles trapézoïdales dites « voiles arabes ». Le Baggala est le plus grand des boutres, il possède une poupe en tableau avec deux bossoirs. Il est conçu pour les traversées transocéanique.
Il a beaucoup servi pour le commerce avec l’Inde et surtout avec l’Afrique orientale lorsque Zanzibar faisait partie du Sultanat d’Oman de 1696 à 1861.
Tue, 27 Feb 2018 19:00:00 GMT - Les biquettes d’Oman Dans l’aéroport de Mascate
Tue, 27 Feb 2018 19:00:00 GMT - Dans l’aéroport de Mascate
23h00 heure locale, 19h00 TU, 20h00 heure Française
Bonjour à tous,
C’est incroyable, il y a des biquettes partout. Elles sont parfois au milieu de nulle part, dans le désert, dans la montagne, sur les plages, elles traversent les routes sans se soucier des voitures qui passent (sur 1 500 kilomètres parcourus j’en ai vu deux écrasées au bord de la route).
Mais même sur les autoroutes on peut voir les fameux panneaux triangulaires avec le dessin d’une chèvre et parfois une chèvre sur la voie rapide (limitée à 120 Km/h). Encore plus surprenant elles se promènent un peu partout en ville (je n’en ai pas vu à Mascate toutefois). En contrepartie je n’ai vu que deux chiens en tout et pour tout.
Il y a beaucoup moins de dromadaires mais ils ont également une totale liberté. Aujourd’hui, le long de la côte en remontant de Sur à Mascate c’était le pays des ânes, toujours au moins par deux, parfois plus nombreux, ils sont chez eux et peuvent traverser la route sans prévenir eux aussi.
A qui appartiennent toutes ces bêtes ? Comment les gèrent-ils ? Mystère ! Je pense que les biquettes rentrent toutes seules lorsqu’elles sentent arriver l’heure de la traite mais les dromadaires et les ânes ?
C’était une journée Wadi, ces oueds qui s’enfoncent dans la montagne au fond des canyons. Nous avons énormément marché, au milieu des éboulis souvent. Mais aussi bien le Wadi Tiwi que le Wadi Shab mériteraient chacun au minimum une journée complète.
C’est un peu ce qui ressort de ce voyage ce soir. Nous avons survolé une toute petite partie du pays, nous avons entre-aperçu la montagne, le désert, les plages, les forts … Mais il faudrait beaucoup plus de temps pour découvrir réellement ce sultanat. Rien que le désert mériterait une semaine entière.
Et puis on ne peut aimer cette région si l’on n’aime pas le 4X4. C’est réellement le paradis du 4X4, il permet d’aller partout découvrir des endroits merveilleux où ne peuvent aller ceux qui n’en ont pas. C’est un peu comme explorer une côte de falaises sans un bon bateau.
Je retiens toutefois un point négatif, cet Omanais en djellaba blanche qui double à la caisse du supermarché l’émigré attendant son tour et les touristes que nous sommes. J’en profite pour faire part de mon inquiétude concernant l’avenir de ce pays gouverné depuis 48 ans par Sa Majesté le Sultan Qaboos bin Said al-Said.
Assumant depuis cette date les fonctions de monarque, premier ministre, ministre de la défense, des affaires étrangères, des armées, président de la banque nationale … il n’a ni frère ni descendance. Il a aujourd’hui 78 ans, est très malade et n’a pas officialisé un successeur. On peut donc avoir des craintes sur l’avenir du pays à court ou moyen terme.
Voilà, demain matin nous allons retrouver ce froid de gueux qui règne actuellement sur la France.
A bientôt Jean-Louis
PS : Envoyé avec un jour de retard pour absence de réseau à l’aéroport
Sun, 04 Feb 2018 18:00:00 GMT - Un pays qui dépayse A Cormeilles en Vexin
Sun, 04 Feb 2018 18:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
18h00 TU, 19h00 heure Locale
Bonjour à tous,
Je suis encore sous l’influence de mon séjour au Sultanat d’Oman. Je n’avais jamais visité un pays où le décalage et les différences avec notre culture soient si marqués. Les deux points essentiels qui provoquent le dépaysement sont liés d’une part à la religion, ses codes, ses principes, sa rigueur et d’autre part à la manne financière que représentent le pétrole et le gaz.
Les deux sont d’ailleurs étroitement imbriqués, les Omanais étant très à l’aise financièrement peuvent continuer à garder leur culture, vivre en djellaba, laisser leurs femmes à la maison … Mais rien n’est jamais figé dans le temps et tout peut changer en seulement une génération.
Pour l’instant la culture qui sépare la vie des hommes et des femmes est extrêmement particulière. Tout est fait pour qu’ils ne se rencontrent pas. J’ai déjà évoqué la structure des services de santé avec les services et les salles d’attente spécialisés, il en est de même partout.
Le Sultan a développé d’une façon importante les écoles et les hôpitaux, mais ici tout coûte beaucoup plus cher à l’état. Parlons seulement des services de bus scolaire. Chaque ligne est doublée avec les bus pour les femmes et les petites filles et les bus pour les garçons. Les très petits enfants sont avec leur mère mais j’ai vu des garçons de 6 ou 7 ans déjà vêtus d’une djellaba blanche.
Le weekend les hommes sortent en groupe. Comme les indiens, beaucoup n’utilisent pas de couverts, ils mangent avec leur main droite. Certains font cela avec élégance en utilisant uniquement le bout des doigts, d’autres se remplissent la paume et portent le chargement à leur bouche. Comme ils sont tous barbus, la barbe noire se trouve encombrée de grains de riz blancs et gluants. C’est assez peu ragoutant.
Une fois j’ai pu observer des familles en piquenique. Les hommes s’occupaient des barbecues et jouaient dans un trou d’eau du Wadi alors que les femmes et les petits enfants se trouvaient à une centaine de mètres, sous des arbres et cachées derrière une rangée de voitures.
Contrairement à la plupart des pays sous les tropiques, ici tout est propre, tout est merveilleusement entretenu. Je n’ai pas vu de pauvres, je n’ai pas vu d’endroits sordides. Mais comment sera ce pays dans 10 ou 20 ans ?
En étant attentif on peut déjà remarquer les changements qui se préparent. Ici, les femmes peuvent conduire, parfois les jeunes filles se maquillent et on commence à voir apparaître des cheveux sous les voiles noirs.
Les bédouins se sédentarisent, ils se construisent de belles maisons en dur aux portes du désert. Les gros Land Cruiser remplacent peu à peu les dromadaires qui servent maintenant à promener les touristes dans les dunes.
Je pense que ce pays a vécu ses heures heureuses car bien que dictateur le Sultan a fait énormément pour son peuple. Mais sa disparition plus ou moins proche et la fin inéluctable de la manne pétrolière apporteront certainement des bouleversements énormes pour cette population qui m’est apparue très amicale.
Sun, 11 Mar 2018 18:00:00 GMT - Navigation de nuit A Cormeilles en Vexin
Sun, 11 Mar 2018 18:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
18h00 TU, 19h00 heure Locale
Bonjour à tous,
Le 3 février 2015, pour la première fois je foulais le sol de l’Amérique du Sud, je venais d’atterrir au Brésil, à Salvador de Bahia. Pendant trois ans je me suis régalé de ce continent si particulier. Le Brésil, l’Uruguay, l’Argentine, Buenos Aires, la Patagonie, le Chili, que de souvenirs, que d’images qui resteront à jamais gravées dans ma tête !
Et puis, il y a quelques semaines, j’entends pour la première fois la nouvelle chanson de Calogero, « Voler de nuit ». Que les paroles sont vraies, quelles sont émouvantes ! J’ai immédiatement envie de me replonger dans ce magnifique roman écrit par Antoine de Saint-Exupéry, « Vol de Nuit ».
Et c’est un bonheur, relire ce livre me replonge en Amérique du Sud et dans tous ces endroits qui maintenant me sont chers. C’est un immense régal. Rivière qui dirige la base de Buenos Aires, ces pilotes de l’Aéropostale chargés de rapporter le courrier de Patagonie, du Chili, du Paraguay quelques soient les conditions climatiques me font rêver.
L’habitude de la navigation de nuit en solitaire que j’aime tant me permet de comprendre parfaitement ce que représente pour ces pilotes la traversée de ces immenses espaces, seuls dans leur cockpit. J’imagine parfaitement les sentiments qu’ils peuvent éprouver, la passion, les émotions, la sensibilité et leurs réflexions sur la marche du monde.
Comme le chante Calogero : « Vu d’en haut ces frontières, ces lignes qui nous écartent » « Ne sont que des dessins, que des traits sur la carte » « Derrière chaque maison, des gens rêves, des gens s’aiment » « C’est beau comme vu d’avion on a l’air tous les mêmes »
J’ai visité des dizaines de pays et de plus en plus je me fais cette même réflexion. Les cultures peuvent être totalement différentes et faire réagir les femmes et les hommes en fonction de celles-ci mais au fond d’eux, les gens sont les mêmes.
Entre le Kuna-Yala, société matriarcale vivant sous des huttes en branchages, et le Sultanat d’Oman société totalement machiste et même phallocrate vivant dans des palais en marbre il y a un monde de différence. Pourtant les gens rêvent de la même manière, aiment de la même manière, ont les mêmes qualités, se battent pour élever leurs enfants et pour qu’ils réussissent.
J’adore la nuit. Mes copains navigateurs essaient pour la plupart de prendre la mer le matin afin d’essayer de passer une nuit de moins en mer lors des grandes traversées. Pour ma part j’adore partir en fin de journée, la nuit me ravie, surtout si la navigation est difficile et s’il faut prendre des alignements.
Que de souvenirs ! Le plus grand est certainement cette traversée de l’archipel de la Maddalena par une nuit sans lune, à prendre des alignements en permanence pour éviter de percuter un rocher ou de talonner un récif. En fait j’aime la nuit car tout est plus difficile. Je suis tout l’opposé d’un fêtard, je n’ai jamais mis les pieds dans une boîte de nuit mais j’aime la nuit, sa solitude et tous les sentiments qu’elle génère.
Toutes les nuits sont belles, les nuits sous spi et les nuits de tempêtes, les nuits sans lunes et les nuits de pleine lune, les nuits de solitude au milieu d’océans où les lignes maritimes sont inexistantes et les nuits entourées de bateaux et navires de toutes sortes lors de la traversée de détroits trop encombrés.
Sun, 25 Mar 2018 18:00:00 GMT - Bientôt une nouvelle aventure A Cormeilles en Vexin
Sun, 25 Mar 2018 18:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
20h00 heure Locale
Bonjour à tous,
Quel weekend sympa ! Il fait beau ou plus exactement il ne pleut pas et il ne fait pas trop froid, les petits enfants jouent dehors, j’ai bêché mon petit potager (pas plus de 2 m² !). Ce soir j’ai replanté des herbes aromatiques, ciboulette, persil, thym, romarin … Cela commence à sentir très fort les beaux jours qui arrivent. Malgré tout j’ai quand même sorti une dernière fois la tronçonneuse pour détailler du bois en petites bûches car les soirées un peu fraîches ne sont pas terminées.
Depuis quelques semaines, plus exactement depuis mon retour du Sultanat d’Oman mon bateau me manque, l’aventure me manque, les grandes traversées en solitaire me manquent. Ma belle balade de quatre semaines dans l’océan Pacifique entre Valdivia et Panama m’avait calmée pour un moment mais je suis revenu depuis plus de quatre mois déjà.
Au bureau le travail ne manque pas mais tout est maintenant bien encliqueté, tout est planifié, les garçons assurent et je n’ai pas d’inquiétude, je pars l’esprit tranquille. Nous avons entrepris une opération lourde, nous avons décidé de refaire à neuf l’immeuble que nous avons acquis en Octobre.
Ce sont des travaux très importants d’autant que l’immeuble n’est pas vide, il est en parti loué. Nous refaisons tout du sol au plafond. Nous démolissons tout, nous ne conservons que les murs extérieurs et changeons même les fenêtres. Nous installons également un ascenseur ! Heureusement nous maîtrisons de plus en plus cette technique de remise à neuf, c’est passionnant.
J’ai coché toutes les cases de ma liste de matériel à rapporter au bateau. Je décolle pour Panama le mercredi 4 Avril à 10h15, dans une dizaine de jours. Le voyage n’est pas très long, Un peu moins de 14 heures. Je passe par Amsterdam, l’atterrissage à Panama est prévu le même jour à 16h 45 car je voyage avec le soleil et il y a 7 heures de moins à Panama.
Malgré tout je serais bien fatigué et le voyage ne sera pas terminé avec l’atterrissage. Le bateau se trouve à plusieurs heures de là par les transports en commun. En fait j’ai décidé de louer une voiture à l’aéroport et je la rendrai à Colon quelques jours plus tard. Elle va bien m’aider car Linton Bay est vraiment décentralisé.
J’ai environ une quinzaine de jours de travail avant de pouvoir prendre la mer. Il faut que je sorte Harmattan, que je nettoie la carène totalement puis que je passe la peinture sous-marine. Parmi les gros travaux je dois changer le joint tournant (le joint qui fait l’étanchéité entre la coque et l’arbre d’hélice), je vais en profiter pour remettre en place une courroie d’alternateur d’arbre d’hélice plus une autre en secours.
Je dois également refaire la distribution du moteur principal, puis les vidanges et les changements de filtres. Il faut aussi que j’arrive à solutionner ce problème d’antenne de mon téléphone satellite et que je remette en place la porte de la salle machine dont les charnières ont cassé lors de ma dernière ballade.
Une fois ces travaux effectués je n’aurais plus qu’à guetter une bonne fenêtre météo pour larguer les amarres. Pour l’instant l’alizé est de face entre 15 et 20 Nœuds. Mais à partir de mi-Avril il devrait virer plus Sud en faiblissant. Je n’ai pas trop d’inquiétude car la première étape, la traversée de la mer Caraïbe jusqu’à la République Dominicaine représente moins de 900 Miles.
J’imagine faire un stop à la marina de Casa De Campo pour refaire un plein de gasoil et un avitaillement complet avant de me lancer dans l’Atlantique pour rejoindre les Açores. C’est un trip de 2500 Miles en ligne droite mais je vais devoir monter Nord pour trouver des vents favorables avant de viser Horta.
Je pense laisser Harmattan à Horta et revenir en France quelques jours avant de repartir pour rejoindre Porto au Portugal et passer l’été à descendre les côtes Portugaises. En attendant je vais profiter du weekend de Pâques pour revisiter les îles Anglo-Normandes et Jersey en particulier.
Sat, 31 Mar 2018 18:00:00 GMT - Au pays des « ville » A Jullouville
Sat, 31 Mar 2018 18:00:00 GMT - A Jullouville
20h00 heure Locale
Bonjour à tous,
Je suis aujourd’hui en Normandie, au pays des « ville ». Deauville, Beuzeville, Trouville, Mondeville, Octeville, Querqueville, Flamanville, Barneville, Coutainville, Granville, Jullouville pour ne citer que les plus connues car le nombre de commune dont le nom se termine par « ville » est énorme.
Bien entendu je me suis posé la question, « comment se fait-il que la plupart des noms se termine par ville ? ». D’une part je m’aperçois que si la Normandie est la championne des noms en « ville », l’Est de la France en comporte également pas mal et le Nord de la France un peu moins.
D’autre part « d’où vient cette appellation ? » En fait les composés médiévaux en « ville » signifient anciennement « domaine rural ». Cet appellatif toponymique est issu du gallo-roman « villa ». Toutes ces appellations décrivent en fait une unité rurale. Elles ont été créées autour des années 800.
Il pleut et il fait froid aujourd’hui à Granville. C’est un weekend de Pâques hivernal mais nous sommes en période de grandes marées et Collette qui nous reçoit a revêtue sa tenue de pêcheur à pieds avant de descendre sur l’estran pour effectuer une récolte de palourdes. Elle me précise que, comme pour beaucoup d’espèces, elle en trouve de moins en moins au fil des années !
Demain nous allons en ferry sur l’île de Jersey, j’espère que nous aurons un meilleur temps. Mais je ne vais pas me plaindre, il faut que je profite de ces derniers jours d’hiver car dans quatre jours je devrais supporter les grosses chaleurs tropicales de Panama. Lorsque je vais devoir gratter le ventre d’Harmattan sous ce cagnard je regretterais un peu le climat de ce weekend Pascal.
Hier je me suis rendu à l’hôpital Saint Louis pour mon désormais habituel contrôle trimestriel dermatologique. C’est la première fois depuis bien longtemps que nous n’avons constaté aucune lésion suspecte. Quel bonheur ! Je suis extrêmement content d’avoir pris le taureau par les cornes et d’avoir décidé de me faire suivre à l’hôpital Saint Louis.
C’est toujours pareil, comme dans chaque métier chacun est bon dans la spécialité qu’il pratique tous les jours. Ainsi le dermatologue de Pontoise excelle dans les problèmes de dermatologie du quotidien mais il ne voit pour ainsi dire jamais de personnes greffées et les problèmes sont tout autres.
Je crois que deux facteurs importants ont permis de faire régresser l’apparition de ces lésions cancéreuses. Le premier est dû à la réduction des médicaments antirejet et en particulier la suppression des corticoïdes que je prenais depuis 7 ans. Le deuxième est dû à l’efficacité des nouvelles pommades mises au point spécifiquement pour traiter ces lésions. Et je me tartine copieusement tous les matins.
Un merveilleux navire a son port d’attache à Granville, il s’agit de la Marité. C’est aujourd’hui le dernier Terre-Neuvier français en état de navigation. Cette magnifique Trois-mâts goélette à hunier a été construite dans les années 1920 aux chantiers de Paimpol et Fécamp. Elle mesure 44,90 mètres de long pour 8 mètres à son Maître-bau. Vous la connaissez sûrement car elle a servi de studio de tournage itinérant à l’émission Thalassa. Je l’avais déjà rencontrée à Port-Saint-Louis du Rhône.
Sun, 01 Apr 2018 18:00:00 GMT - Une journée à Jersey Dans le ferry entre Jersey et Granville
Sun, 01 Apr 2018 18:00:00 GMT - Dans le ferry entre Jersey et Granville
18h00 TU, 20h00 heure Locale
Bonjour à tous,
J’aime bien aller à Jersey, c’est une petite ballade dépaysante, on doit retarder les montres d’une heure, on parle anglais, on roule à gauche, il y a un vrai parfum d’aventure. Rouler à gauche c’est déjà difficile mais en plus avec une voiture dont le volant est à droite et dont les vitesses se passent avec la main gauche c’est carrément spécial.
Ce matin le réveil se manifeste à 6 heures. Le temps de passer à la salle de bain, de me tartiner copieusement de pommade comme tous les matins, nous retrouvons Colette dans le salon. Ayant tenu une pâtisserie toute sa vie, elle nous a confectionné de délicieux palmiers. Lorsque nous arrivons à la gare maritime, à 7h15, je découvre que je me suis trompé d’une heure, tout est fermé !
Finalement nous quittons le quai à 9 heures, la traversée en NGV dure une heure et 25 minutes. C’est agréable, une légère houle nous berce. Le commandant a réussi à coller un poisson en papier dans le dos de la chef de cabine, ambiance premier avril !
Nous arrivons à Saint Helier à 9h25 heure locale. J’avais réservé une Dacia premier prix mais j’hérite à la place d’un superbe cabriolet Smart. Quelle différence de temps avec hier, il fait soleil, environ 10 degrés et je ne peux m’empêcher d’appuyer sur le bouton qui décapote. Immédiatement nous retrouvons nos vingt ans !
L’île de Jersey n’est pas très grande, elle mesure 19 kilomètres de long pour une largeur moyenne de 9 kilomètres. Elle culmine à 136 mètres au-dessus du niveau de la mer. Toute la partie Nord est constituée de collines avec des falaises escarpées qui tombent dans la mer. Très régulièrement des indentations du trait de côte forment des petites baies où des jetées ont été construites permettant aux habitants de pratiquer la pêche.
Le reste des côtes, l’Est, le Sud et l’Ouest découvrent sur de grandes distances, laissant apparaître des plages de sable fin parsemées par endroits de nombreux rochers. Notre premier objectif est le petit village de Gorey, au Sud Est de l’île, son charmant petit port et le magnifique château de Mont Orgueil qui le domine.
Nous passons un agréable moment à nous promener dans cet endroit avant de déjeuner dans une taverne où la bière coule à flot en ce dimanche de Pâques. Il y a énormément de monde, la plupart debout, des hommes, des femmes, des vieux, des jeunes. Tout le monde parle fort, quelle ambiance !
Puis nous passons l’après-midi à faire le tour de l’île. La partie Nord est vraiment très belle. Les habitations sont luxueuses, le niveau de vie est très élevé. J’essaie de comprendre. La population de l’île tourne autour de 100 000 habitants. Il y a la pêche, il y a le tourisme mais il y a surtout l’agriculture.
Les agriculteurs ont ici beaucoup de chance, la qualité de la terre m’impressionne, elle est légère et fine, on dirait du sable d’un gris assez foncé. Il pleut beaucoup et le climat maritime est toujours relativement tempéré. On peut voir quelques prairies où paissent d’énormes vaches d’une couleur châtain clair sur le dos et châtain foncé pour le reste. Elles se régalent de cette herbe bien grasse.
Mais la plupart des champs sont cultivés. Les parcelles sont petites ou moyennes et actuellement l’île est couverte d’immenses bâches en polyane perforé. D’énormes coqs- faisant se baladent sur ces bâches car ils ont compris qu’un trésor est caché dessous.
Les pommes de terre primeurs Jersey Royals sont une des productions importantes de l’île. Il y a également la laitue. Tout ce qui n’est pas recouvert de plastique actuellement est jaune. Les fleurs et en particulier les jonquilles qui sont en pleine floraison forment une autre des multiples ressources de ce petit paradis.
Malheureusement, tout n’est pas aussi reluisant, ce paradis est également fiscal, ce qui contribue à l’essor de toutes ces belles propriétés de la côte Nord. En effet, Jersey est rattachée à la couronne d’Angleterre mais elle est indépendante administrativement. Comment a-t-on pu tolérer et comment peut-on tolérer encore dans l’Europe des entités qui ne jouent pas le jeu ?
Thu, 05 Apr 2018 00:00:00 GMT - Un retour à Panama difficile A Panamarina
Thu, 05 Apr 2018 00:00:00 GMT - A Panamarina
2h00 J+1 en France
Bonjour à tous,
Comme à chaque fois, le retour au bateau est difficile. J’ai l’impression que cette fois j’ai été encore plus servi que d’habitude. Avant de se mettre au bateau, toute personne normalement constituée devrait y réfléchir doublement. Si tu n’aime pas les emmerdes, alors oublie le bateau !
Les ennuis ont commencé à la descente d’avion. Non, plus exactement une fois les formalités et surtout la douane passée. En effet cette fois-ci je n’ai pas eu d’ennuis alors que je rapportais pas mal de pièces de rechange pour Harmattan. Mais la fatigue est là et la marina se trouve à 140 kilomètres, dans un endroit paumé.
Il n’y a pas beaucoup de solutions en fin d’après-midi. C’est le taxi (100 euros) ou bien louer une voiture. J’ai réservé chez Budget, pour 100 Euros je vais l’avoir 5 jours. C’est un super plan mais lorsque j’arrive au comptoir le gars me sort une facture de 300 € ! Je suis fou. C’est du vol. Je change de comptoir, paye au final plus cher mais j’ai moins l’impression de me faire avoir.
La route est longue, encombrée, sinueuse, finalement j’arrive à 21h30. Quelle longue journée ! Je me suis levé il y a 22h30, j’ai hâte de voir dans quel état se trouve Harmattan. J’ai une idée fix, m’allonger et dormir. J’arrive à trouver un garçon de la marina pour me conduire à mon bateau d’un coup d’annexe.
La première impression est bonne, il est propre, pour une fois il n’y a rien de cassé. Il n’y a pas non plus de moisissures, tout à l’air bien sec. Mais la tension batterie me saute aux yeux : 6,8V !!!! Ce n’est pas beaucoup ! Je sais immédiatement qu’elles sont mortes. Une batterie qui a été en décharge profonde est morte, elle ne reprendra au maximum que 80% de sa capacité. C’est un billet de 1000 Euros !
C’est un gros problème car je suis au mouillage, il n’y a pas de quai, pas de possibilité d’apporter du 230V pour recharger. Je suis dans l’incapacité de démarrer le moteur ou le groupe électrogène. Pas de courant, pas de lumière, pas d’eau, pas de WC, pas de frigo …
Je dors très mal. Dès les premiers rayons de soleil je me mets au travail. Il faut comprendre ce qui arrive. Avec le jour les panneaux solaires donnent et la tension remonte un peu mais pas suffisamment. Le moral est au plus bas. Encore une fois je me dis que je n’ai plus l’âge pour assumer tous ces problèmes. J’essaie de démarrer le groupe électrogène mais il est tombé en panne pendant mon absence et je ne peux compter sur lui.
Je passe la matinée dans ma salle machine à essayer plusieurs solutions. Tout d’un coup j’entends le bruit d’une fuite. Je cherche pendant trois quarts d’heure avant de comprendre. C’est une batterie qui dégaze ! Je pose la main sur elle, elle est bouillante. C’est elle la coupable. Mon moral se redresse en flèche et atteint soudain un sommet.
Que c’est bon ! En fait le parc se chargeait pendant la journée grâce aux panneaux photovoltaïques mais toute l’énergie était transformée en chaleur par cette batterie. Je la sors du parc et petit à petit la tension remonte. J’essaie différentes combinaisons et une demi-heure plus tard mon moteur arrive à démarrer. Je suis sauvé.
Maintenant il va falloir arriver à envoyer ce petit mot. Ici, à Panamarina nous sommes au milieu de la forêt vierge, loin de tout. Il n’y a pas de WIFI, le GSM est quasi inaccessible, Movistar ne passe pas et Claro très mal et je n’ai pas rechargé ma carte SIM.
A bientôt
Jean-Louis
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"bonjour mon ami, je viens de remonter le temps...j’ai lu attentivement tes mails depuis le 5 avril... que d’aventures promptement maitrisées... les joies du bateau n’ont pas de limite et quand tu largueras les amarres ce sera à nouveau l’extase du plaisir retrouvé; prends bien soin de toi et de ton bateau a bientôt sur ton blog bernard" Envoyé par LANNION le 17-04-2018 à 14:11
Sat, 07 Apr 2018 00:00:00 GMT - Des imprévus qui prennent du temps A Liton Bay Marina
Sat, 07 Apr 2018 00:00:00 GMT - A Liton Bay Marina
0h00 TU, 2h00 J+1 en France
Bonjour à tous,
Jeudi, je n’ai qu’une idée en tête, quitter Panamarina pour rejoindre Liton Bay Marina à moins de deux Miles de distance. En effet il est impossible de travailler sérieusement avec un bateau au mouillage. Aussi, dans l’après-midi je me rends à cette marina pour organiser mon arrivée. Puis je régle les différents aspects de mon départ de Panamarina.
A huit heures ce vendredi matin les marins arrivent et m’aident à larguer les bouées. Qu’il semble lourd ce bateau, moteur à fond je ne dépasse pas 3,5 Nœuds ! Le carénage est maintenant plus que nécessaire, il est indispensable.
J’arrive à Liton Bay à 9h20 et je me retrouve rapidement amarré à quai. Que c’est bon, je ne me souvenais plus de l’agrément que cela procure. Mais je dois rapidement retourner à pieds à Panamarina car je dois récupérer ma voiture de location, il y a 5 kilomètres !
Heureusement à mi-parcours je suis pris en stop. Je me dépêche car mes amis Peter et Aideen, dont le bateau « Petimat » se trouve côté Pacifique, viennent me rendre visite. Vous vous souvenez certainement d’eux, c’est Peter qui a largué les amarres d’Harmattan lorsque j’ai quitté Valdivia. Nous ne nous sommes pas revus depuis.
Je nôme Peter « mon frère germain ». Nous sommes proches comme des cousins germains, c’est comme un frère et il est allemand. Aideen, sa compagne, est irlandaise, c’est une fille super, une fille « tout terrain ». C’est drôle car dès que nous nous sommes vus à Valdivia, le courant est passé immédiatement entre nous. Il y a des personnes avec qui ça match tout de suite.
Je les adore, ils arrivent vers 11 heures dans leur petite voiture/camping-car. C’est un tout petit fourgon chinois acheté au Chili et aménagé par Peter. Propulsé par un tout petit moteur Suzuki d’un litre trois, ils ont tout de même parcouru toutes les routes de l’Amérique du Sud ces trois dernières années et atteints les plus hauts sommets du Pérou.
Nous passons toute la journée ensemble. Je dois rapporter ma voiture de location à Colon. Nous y allons avec les deux voitures et au retour nous nous arrêtons dans un hyper afin de charger les produits lourds pour ma prochaine navigation (Vin, bière, jus d’orange …). Le soir nous refaisons le monde dans le cockpit d’Harmattan.
Mais ce matin, après le petit déjeuner nous devons nous quitter car « Petitmat » passe le canal demain à partir de 5 heures du matin. Ensuite ils vont se diriger sur le Guatemala.
De mon côté j’ai commencé la réparation des pannes qui n’étaient pas prévues dans mon programme. La commande électronique du WC avant vient de lâcher, la pompe à eau de mer ne fonctionne plus, le groupe électrogène non plus et surtout j’ai commencé à sortir ces satanées batteries. C’est lourd comme un âne mort, ce n’est plus de mon âge !
Demain je vais attaquer la distribution, le changement de la courroie et des tendeurs. Il faut que demain soir le moteur tourne à nouveau car si le bateau peut être mis à terre lundi j’aurais besoin du moteur pour rejoindre le slip. C’est le chalenge du dimanche !
Le travail avance lentement car le jet lag est encore présent et surtout je dois m’acclimater à cette chaleur extrême. Dans la journée il fait 33 degrés dans le bateau et dehors c’est une véritable fournaise. En fait il faut se lever avec le soleil et profiter des toutes premières heures de la matinée.
Sun, 08 Apr 2018 00:00:00 GMT - La courroie de distribution A Liton Bay Marina
Sun, 08 Apr 2018 00:00:00 GMT - A Liton Bay Marina
0h00 TU, 2h00 J+1 en France
Bonjour à tous,
J’ai décalé mes heures de prise de médicaments. Normalement je dois les prendre à 8h et 20h précise. D’une part les médicaments antirejet sont nocifs pour les reins (c’est un comble) et d’autre part nous avons réduit les doses au maximum afin de réduire les risques de cancer de peau. D’ailleurs ce problème a considérablement régressé.
Les doses étant aussi minimes que possible, il faut respecter à la lettre les 12 heures entre chaque prise. Mais pour mon aventure je dois économiser au maximum l’énergie et donc, vivre avec le soleil. Il se lève vers 6 heures et se couche à peu près à 18 heures comme partout sous les tropiques.
J’ai donc réglé mes alarmes à 7 heures le matin et 19 heures le soir car c’est l’heure à laquelle je me mets au lit pour dormir. Le second intérêt c’est qu’en me levant à 6 heures avec le soleil je profite des heures relativement fraîches du matin pour travailler. L’après-midi c’est infernal.
Comme prévu, ce matin je me suis attaqué à la distribution du moteur principal. La courroie, le galet intermédiaire et le galet tendeur doivent être changés toutes les 2000 heures. C’est le moment car, sur mon livre de bord, je suis à 6 232 heures moteur. J’ai un tout petit peu de stress car ce n’est pas mon quotidien et je n’ai pas droit à l’erreur.
Le risque est d’exploser carrément le moteur. Cette fameuse courroie crantée (143 dents) relie la poulie du vilebrequin, la poulie de l’arbre à cames et celle de la pompe d’injection. Le vilebrequin doit faire deux tours pour que les deux autres en fassent un seul. Une erreur d’une dent et tout explose !
Une fois démonté les alternateurs et leurs courroies, le cache qui protège tout le système, il faut commencer par tout repérer avec des marques au « Tipp-Ex », ce produit que connaissent toutes les secrétaires. Ensuite il fait démonter le galet intermédiaire et le galet tendeur avant de retirer la vieille courroie.
Chez Volvo le kit coûte 450€ ! Merci Internet car en cherchant un peu je m’aperçois que ce moteur Volvo Panta est en fait une base de moteur Rover dont on trouve le même kit pour 90€ chez Oscaro ! C’est dingue !!!! On prend vraiment les marins pour des quiches. Je compte tout de même précisément les dents de la vieille courroie pour m’assurer une dernière fois de la correspondance.
Cela semble tout bête à faire mais ce n’est pas facile pour un non habitué. Quoi qu’il en soit à midi ma nouvelle courroie est en place et, grâce à la clef à cliquet j’ai fait exécuter deux tours de rotation au vilebrequin afin de m’assurer que tout est OK. Mes trois marques restent bien en place.
Quelle victoire ! Forcément elle mérite une récompense. Celle-ci prend la forme d’une boîte de Panama Artic glacée (proche de 0 degrés). Lorsque le liquide se retrouve dans ma gorge j’éprouve un bonheur absolu, bonheur à déguster ce breuvage et bonheur d’avoir réussi.
A 14h30 le moteur tourne à nouveau, l’objectif de la journée est rempli. Je passe maintenant au remontage de la porte qui ferme la salle machine. Les charnières étaient mortes, j’en ai rapporté mais il faut agrandir les trous de vis.
Ce qui dans une vie normale ne prendrait que quelques minutes, va s’étirer sur plusieurs heures et se terminer certainement demain. Sur un bateau tout est compliqué. En tout premier lieu il faut arriver à débloquer le mandrin de la perceuse qui se trouve grippé par l’atmosphère saline et humide.
Heureusement, c’est une journée France Gall et l’ambiance est cool. Je n’aime pas trop la femme mais j’adore la chanteuse. J’ai une liste de lecture avec 189 titres, je la passe régulièrement.
Mon, 09 Apr 2018 00:00:00 GMT - Ma toute nouvelle liseuse A Liton Bay Marina
Mon, 09 Apr 2018 00:00:00 GMT - A Liton Bay Marina
19h00 heure locale, 0h00 TU, 2h00 J+1 en France
Bonjour à tous,
Pour Noël mes enfants m’ont offert une liseuse. Je ne suis pas un geek, j’ai toujours du mal avec les nouvelles technologies, je dois me forcer un peu mais après je suis enchanté.
En l’occurrence c’est une Kindle Oasis d’Amazon résistante à l’eau ce qui est fondamental pour mon utilisation. Cela me fait penser à mon pauvre Cyril qui a perdu son matériel électronique lorsque le bateau s’est couché dans l’eau à la sortie du Rio de la Plata lorsque nous avons quitté Buenos Aires début janvier l’an passé.
L’écran fait 7 pouces (17,7 cm), c’est assez grand. Ce n’est pas du tout comme un écran d’ordinateur qui vous illumine, c’est une technologie graphite, ce qu’on nôme du papier électronique. Cette liseuse est très fine (3,4 mm) et pèse moins de 200 grammes.
J’avais un peu d’appréhension mais j’ai tout de même chargé une dizaine de livres avant de partir. Cela se fait très facilement par WIFI. On se crée un compte puis on charge des livres qui sont accessibles depuis la liseuse bien sûr mais également depuis mon ordinateur, mon portable, ma tablette …
Les livres coûtent moins cher que leur version en papier et Francine peut lire sur sa tablette à Cormeilles en Vexin tandis que je peux lire les mêmes livres dans mon bateau au milieu de l’océan Atlantique ! J’ai tout de même emporté une petite dizaine de livres papier que je n’avais pas encore lu.
J’ai commencé à l’utiliser dans l’avion. Au début j’ai eu un peu de mal mais très vite je me suis habitué. C’est très pratique, plus besoin de corner les pages (je sais, ce n’est pas bien, c’était une mauvaise habitude), et puis surtout c’est beaucoup plus léger et beaucoup plus pratique qu’un livre. Je ne pensais pas pouvoir me séparer si vite du support papier.
C’est fini ! D’une part je ne connaîtrais plus les valises chargées à mort qu’il fallait souvent ouvrir à l’enregistrement pour retirer quelques livres afin de respecter la limite de poids. D’autre part je vais pouvoir débarquer des dizaines de kilos de livres stockés à bord. C’est la chasse aux poids qui ralentissent toujours un peu le bateau.
Harmattan devrait être mis à terre demain si tout va bien. J’ai maintenant hâte de partir car, suite à ma discussion avec Peter qui connaît le coin, je vais certainement passer par Cuba puis par les Bahamas. Je suis tout excité par ce parcours.
En attendant je continue à cocher les cases de ma liste des « A Faire ». Ce matin j’ai remonté la porte de la salle machine dont les charnières (vieille de bientôt 50 ans !) avaient rendu l’âme lors de ma dernière navigation.
Cet après-midi j’ai effectué la vidange du moteur principal. Ce n’est pas facile par cette canicule car il faut commencer par faire chauffer le moteur avant de tirer l’huile à l’aide d’une seringue. Dans la salle machine il fait plus de 50 degrés et il faut y passer plusieurs dizaines de minutes.
Ensuite je me suis occupé des filtres, encore plusieurs cases de cochées sur la fameuse liste. Il n’en reste plus beaucoup à cocher mais elles ne correspondent pas toutes au même travail. Par exemple la case « Antifouling » fait la même taille que « Changer le filtre à huile du MP » ! Ce n’est pas très motivant.
En fait j’ai une addiction. Pour certain c’est l’alcool, pour d’autres ce sont les filles, les cigarettes, ou bien encore des substances un peu plus fortes. Pour moi ce sont les cases. Je suis à ranger dans la catégorie des « Ça c’est fait ».
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour Cap’tain, content pour toi de te savoir reparti. Tu parles de peut être aller à Cuba, j’en reviens, il faut absolument que tu passes par Cuba en rentrant, j’ai adoré... Je ne peux pas de donner d’avis sur les mouillages, mais les cubains sont adorables, toi qui aime les rencontres tu seras sans aucun doute servi. Si tu veux des infos sur la partie Est, ce sera avec plaisir. A bientôt. Amitiés" Envoyé par Paparazzi le 11-04-2018 à 10:52
Tue, 10 Apr 2018 00:00:00 GMT - Mise à terre à Linton Bay A Liton Bay Marina
Tue, 10 Apr 2018 00:00:00 GMT - A Liton Bay Marina
19h00 heure locale, 0h00 TU, 2h00 J+1 en France
Bonjour à tous,
Je devrais plus exactement écrire bonsoir car j’attaque ce petit mot après une dure journée de travail. Ce matin debout à 5h30, il fait encore nuit. Mais le temps de la douche, du petit déjeuner et de la vaisselle (je la fait une seule fois par jour), le soleil commence à se lever.
J’ai encore une foultitude de petites choses à faire, la lessive, changer le filtre à gasoil, monter une prise électrique dans la cambuse, m’occuper de mettre aux endroits ad hoc les vieilles batteries, l’huile de vidange, les filtres …
Je déjeune de bonne heure car la sortie d’Harmattan est prévue juste après le déjeuner. En fait je prépare toujours des repas pour quatre puis je mets les trois portions restantes après le déjeuner dans des petites boîtes que je range dans mon frigo et qu’il me suffit de réchauffer les fois suivantes.
La sortie de l’eau se passe sans problème, il faut dire que je n’ai jamais vu un slip aussi imposant. C’est un 160 tonnes alors qu’Harmattan n’en fait que 16 !!!! Et la largeur est phénoménale, je pense forcément à ma copine Pétra et à son immense catamaran. Ici elle n’aurait pas de problème pour le sortir.
Je suis en train de regarder mon bateau sortir de l’eau lorsque je vois arriver deux copains que j’ai connu à Buenos Aires. Nous nous sommes ensuite suivis jusqu’à Ushuaïa. Le monde des grands navigateurs est extrêmement petit.
La première constatation est que je vais avoir beaucoup de boulot, il y a énormément de petits coquillages qu’il va falloir gratter. Les locaux qui passent me dise « Mucho traballo ! ». Il faut encore que je raccorde à l’électricité. C’est compliqué dans cette marina, heureusement que j’ai des dominos !
Puis j’enfile la combinaison, et je m’y colle. Que c’est dur. Bien entendu je pourrais le faire faire mais je ne suis pas un consommateur, gratter la coque et passer l’antifouling fait également partie du contrat. Quel énorme plaisir je vais avoir ensuite lorsque mon bateau va filler avec le vent en fendant les flots !
Bon, je vous quitte là pour ce soir car je suis mort. Je dois encore préparer ma salade de tomate et je n’ai qu’une idée, me jeter dans ma couchette.
Le vrai problème est maintenant de poster cette lettre. Le wifi est en panne depuis trois jours et d’où je suis le GSM passe excessivement mal.
A bientôt
Jean-Louis
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"Holà Guapo! Certainement, je retiendrai ton conseil, et si jamais je passerai par Panama et j’aurai envie de m’envoler, je le ferai à Linton Bay,
Bisous de l’armatrice de l’IMMENSE Largyalo, qui aimerait t’aider à gratter le ventre...de ton bateau. " Envoyé par petra le 11-04-2018 à 23:21
Wed, 11 Apr 2018 00:00:00 GMT - Une journée éprouvante A Liton Bay Marina
Wed, 11 Apr 2018 00:00:00 GMT - A Liton Bay Marina
19h00 heure locale, 0h00 TU, 2h00 J+1 en France
Bonjour à tous,
Je suis fatigué mais content. Ce matin je me suis levé avant 5h30 et à 6 heures j’attaquai la coque. C’est difficile car par endroit il y a énormément de coquillages. Ce sont essentiellement des petits vers en calcaire. Je ne me souviens pas d’en avoir déjà vu.
A certains endroits et particulièrement sur l’arrière la coque en est couverte. Le grattoir bute dessus et il faut y aller fort pour les faire sauter. Ensuite il faut gratter plusieurs fois afin de faire disparaître la moindre trace de calcaire.
Ce matin j’ai vraiment bien travaillé mais cet après-midi j’en avais un peu marre et j’ai jeté l’éponge à 17h30. Ce soir un bon tiers de la coque est gratté, c’est la partie la plus sale, je ne pensais pas être aussi avancé. Du coup mon antifouling étant bleu les copains m’appellent « Barbe Bleue » et ils ont compris pourquoi il n’y a pas de femme à bord. Malheureusement lorsque j’arrive à la douche je m’aperçois qu’il n’y a plus d’eau !!!!
Hier soir j’ai eu énormément de mal à m’endormir car mon bateau étant maintenant juste au bord de la forêt j’ai eu la visite des moustiques. A une heure du matin j’ai fini par sortir mon gros ventilateur. C’est depuis toujours le meilleur moyen de lutte contre ces sales bêtes.
Par contre, pendant la journée ce sont les oiseaux qui me rendent visites. Il y en a plein, dont certains avec des couleurs très vives. Ils sont beau mais font un boucan d’enfer. Les colibris envahissent le bateau, il y en à plein le gréement mais également dans le bateau lui-même.
C’est le bateau de Blanche Neige. En grattant la coque j’ai essayé de chanter mais lorsque je suis remonté à bord la vaisselle n’était toujours pas faite.
L’ambiance ici est très sympa. Il y a toutes les nationalités et bien sûr des jeunes enfants qui jouent ensemble et, bien que ne parlant pas les mêmes langues ils se comprennent parfaitement. Ce phénomène m’a toujours laissé rêveur.
Demain je dois m’occuper de trouver de l’antifouling et je dois également continuer à nettoyer cette coque. J’aimerai beaucoup partir en début ou au plus tard en milieu de semaine prochaine.
Wed, 12 Apr 2018 00:00:00 GMT - Sail Yatch Luna A Liton Bay Marina
Wed, 12 Apr 2018 00:00:00 GMT - A Liton Bay Marina
19h00 heure locale, 0h00 TU, 2h00 J+1 en France
Bonjour à tous,
Encore une journée physiquement éprouvante mais je m’habitue déjà et si je suis fatigué, c’est d’une bonne fatigue. Ce soir plus des deux tiers de la carène sont nettoyés et demain soir tout devrait être prêt pour passer l’antifouling.
Certains pourraient penser que je ne suis pas pressé et que je n’ai qu’à mettre la pédale douce. Mais c’est toujours le même problème avec mon stock de médicaments et en particulier d’antirejet. J’arrive à obtenir au maximum trois mois de traitement mais pas plus. Aussi je dois être de retour en France le 20 juin dernier délai.
C’est vrai, j’ai le temps, mais la route est longue et les voyages en voilier réservent toujours leurs lots de surprises, d’impondérables et de misères qui peuvent retarder énormément les prévisions.
La nuit dernière les moustiques ont continués à me chicaner et les douleurs aux mains et aux avant-bras n’ont pas aidé à trouver un sommeil apaisant. Vers 4 heures les orages sont arrivés et la température est bien tombée, c’était bon mais à 5h30 j’ai bien dû me lever pour avancer ce boulot.
Ce matin nous avons eu un peu d’animation. Le luxueux voilier méga yacht Luna est entré dans la marina. Très impressionnant avec ses plus de 52 mètres de long. Gréé en ketch, son mât principal ne possède pas moins de 6 étages de barres de flèche.
C’est un voilier charter, il peut recevoir dix invités dans 5 cabines, une suite, 2 cabines doubles, 1 cabines à 2 lits et deux couchettes. Trop petit pour moi car avec mes trois enfants en couple et mes cinq petits enfants c’est trop juste. Dommage !
Il y a un équipage de dix personnes pour s’occuper des invités. Le tarif est de 175 000€ pour une semaine. Bien entendu tous les extras sont facturés en plus. Cela fait une semaine dans les 250 ou 300 miles euros ! J’espère que l’inventaire de départ ne dure pas trois jours et que l’on n’est pas obligé de revenir à la base pour le vendredi soir.
Je pense qu’il doit passer le canal, du coup la manœuvre consistait à monter l’énorme annexe sur le pont grâce au Travel-Lift. C’était un spectacle et une bonne partie de la marina était aux premières loges.
Puis, un autre spectacle, un gros camion de « Bomberos » (pompiers) est arrivé pour traiter un nid de guêpes installé dans le conduit d’aération de la cuve à carburant. Ils arrivent à six ! Bon, pas question d’essayer d’enfumer les insectes !
Demain je dois approvisionner antifouling, pinceau, rouleau, bande de masquage … Je veux absolument avoir terminé dimanche soir. J’espère pouvoir partir en début ou au plus tard en milieu de semaine prochaine.
A bientôt
Jean-Louis
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"Hola Captain ! Juste une p’tite remarque sur ton dernier billet daté de wed 12... c’est thursday 12 avril ;) Bon courage à toi pour la suite. Amicalement, Régis " Envoyé par Régis Deschamps le 13-04-2018 à 18:04
Sat, 14 Apr 2018 00:00:00 GMT - Je gratte donc je vie A Liton Bay Marina
Sat, 14 Apr 2018 00:00:00 GMT - A Liton Bay Marina
19h00 heure locale, 0h00 TU, 2h00 J+1 en France
Bonjour à tous,
Que c’est dur de se mettre derrière l’ordinateur après des journées aussi harassantes. Pour être franc, je n’ai qu’une envie : aller comater sur ma couchette ! Mais hier déjà je n’ai pas eu le courage de m’y coller, pas deux soirs de suite.
Pourtant la nuit de jeudi à vendredi j’avais à peu près bien dormi. Mais hier soir la carène n’était toujours pas finie de gratter alors que j’avais sauté la sieste en espérant finir le soir même. Mais tout l’avant était couvert d’une multitude de ces coquillages ronds extrêmement difficiles à gratter.
Est-ce dû à cette difficulté accrue, est-ce dû au fait que je suis de plus en plus fatigué, peut être un peu des deux mais hier soir il restait encore environ 4 m² sur les 45 que représente la totalité de la carène.
Hier soir j’étais totalement épuisé, hyper douloureux de partout et bien que m’étant jeté dans ma couchette vers 19h30, à une heure du matin je ne dormais toujours pas. Je me suis levé pour prendre un Doliprane et vingt minutes plus tard je me suis retrouvé en pleine forme mais comme disent mes petits-enfants, le dodo n’était toujours pas là. Il a fini par venir vers 3h30 mais deux heures plus tard il fallait déjà se lever.
De temps en temps il faut quand même faire les courses et c’est aujourd’hui. C’est à Sabanitas, à environ deux heures de bus. Je ne connais pas les horaires, du coup je vois passer celui de 6h15 alors que je ne suis qu’à une centaine de mètres. Je rage un peu et finalement j’attends le suivant, celui de 7h30.
Je me retrouve assis à côté d’une jeune femme Turque d’Izmir. J’adore son pays, nous discutons et tout d’un coup nous découvrons que nous nous connaissons par oui dire puisqu’elle a fait le parcours entre l’Equateur et Panama en bateau stop sur « Petimat », le bateau de Peter et Aideen. Que ce monde est petit.
Après avoir fait mes courses, je dois attendre presque deux heures en plein cagnard le bus du retour. C’est épuisant. J’ai hâte de partir d’ici, la vie est beaucoup trop compliquée. Je passe une partie de l’après-midi pour approvisionner l’antifouling et le matériel pour le passer. Puis je me remets à gratter. J’ai bien du mal à terminer, c’est bien connu le dernier m² est toujours le plus dur.
Sun, 15 Apr 2018 00:00:00 GMT - Dans une volière à ciel ouvert A Liton Bay Marina
Sun, 15 Apr 2018 00:00:00 GMT - A Liton Bay Marina
19h00 heure locale, 0h00 TU, 2h00 J+1 en France
Bonjour à tous,
Je vis dans une véritable volière à ciel ouvert. Quelle différence avec la France où un grand nombre d’oiseaux sont dramatiquement en voie de disparition. Dès avant l’aube les pépiements commencent à remplir l’espace. Les chants de toutes ces espèces d’oiseaux peuvent finir par prendre une place dont je ne me souvenais plus.
Il y a de nombreuses espèces. Les moins farouches sont les oiseaux mouches, les fameux colibris capables de voler à reculons. Ils ont envahi le bateau et je dois retirer des nids en formation un peu partout. Certains plaisanciers laissent faire mais ensuite ils sont cloués sur place. Un couple m’a même raconté avoir été obligé de faire demi-tour, la mère des oisillons ne souhaitant pas les accompagner !!!!
Il y a également des youyous. D’environ 25 centimètres ils ont le ventre jaune vif de la couleur du citron et le dos vert lumineux. Je pensais à des perruches mais ont me dit que ce sont les plus petits des perroquets. Ils vivent en bandes et nichent dans les arbres autour du bateau.
Ils font un raffut d’enfer surtout lorsqu’un de ces énormes rapaces plane au-dessus de l’arbre. Ils volent alors en bandes et c’est très joli de voir l’alternance des couleurs jaune vif et vert lumineux au fur et a mesure de leurs évolutions.
Effectivement la vie en liberté à ses dangers mais je pense que ces oiseaux sont mille fois plus heureux malgré les risques encourus que leurs frères et sœurs emprisonnés à perpétuité dans des cages où ils ne peuvent pas voler. Je vous en prie, si vous en voyez, comme disait Pierre Péret, « ouvrez la cage aux oiseaux ».
Comment peut-on mettre en cage des oiseaux ? Quelle misère affective doit-on éprouver pour en arriver là ? Je me demande. Il n’y a pas de plus grande liberté que celle d’un oiseau.
Ce matin j’ai fini de préparer Harmattan pour recevoir l’antifouling. Puis j’ai commencé à le passer mais j’ai dû arrêter, beaucoup trop éprouvant. J’aurais dû rapporter de France mon matériel habituel. Le gars m’a vendu un rouleau creux. La peinture vient combler le vide et le rouleau pèse rapidement une tonne. Trop éprouvant pour moi maintenant.
Aussi j’en ai profité pour me reposer. Puis en milieu d’après midi j’ai attaqué des travaux intérieurs, démontage pour changement des charnières de la porte des toilettes avant, vérification du niveau d’huile de l’inverseur, désaccouplement du tourteau d’arbre d’hélice pour mise en place de nouvelles courroies d’alternateur d’arbre …
Il a encore fait une journée caniculaire et je crains la nuit qui arrive.
Malheureusement pas d’accès à Internet ce soir pour envoyer ce billet !
Mon, 16 Apr 2018 00:00:00 GMT - Bientôt le départ A Liton Bay Marina
Mon, 16 Apr 2018 00:00:00 GMT - A Liton Bay Marina
19h00 heure locale, 0h00 TU, 2h00 J+1 en France
Bonjour à tous,
Encore une journée épuisant, ce soir j’ai même fait des heures supplémentaires. J’ai terminé à 18h30 fatigué mais content car toute la carène est recouverte de peinture antifouling.
Ce matin, le ship n’étant pas encore ouvert j’ai terminé la mise en place des courroies d’alternateur d’arbre d’hélice. C’est difficile car il faut désaccoupler l’arbre derrière l’inverseur. En fait il faut travailler allongé sur le moteur (je le recouvre au préalable d’une vieille couverture) et surtout travailler la tête en bas.
Puis je me suis rendu chez le ship chercher un rouleau beaucoup plus petit. Celui d’hier faisait en gros 35 centimètres de long pour environ 5 de diamètre. J’ai pris un tout petit d’environ 10 centimètres par 1,5 cm. Les copains se sont foutus de moi, ils m’ont dit « Tu as pris un rouleau de nain ! ». D’un autre côté pour travailler sur le bateau de Blanche Neige, pourquoi pas ?
En fait hier j’étais au bout du rouleau dans tous les sens de l’expression alors qu’aujourd’hui j’avais le rouleau au bout de mon bras. Grande différence ! Avec ce petit rouleau ce fut une véritable partie de plaisir. Bon, il me reste encore des finitions, les hélices, le propulseur d’étrave, le dessous de quille, tout un tas de petits endroits inaccessible avec le rouleau.
Et puis le pot de peinture standard fait ici un gallon, c’est-à-dire environ 3,78 litres. J’en ai acheté deux et ce soir il m’en reste les deux tiers du second. Sans passer une seconde couche partout, je vais renforcer les parties qui se salissent beaucoup, ligne de flottaison, étrave, partie arrière …
Mais finalement je suis pratiquement prêt à reprendre la mer. Après moultes réflexions je pense peut-être faire un stop à Nassau, à environ 1500 Miles soit deux petites semaines. Il me restera ensuite environ 2500 Miles pour Horta aux Açores.
Je dois encore retourner à Sabanitas pour tirer du liquide car le ship ne prend pas la CB. Il faut également que je complète mes provisions. Je suis toujours dans l’interrogation concernant mes batteries. L’idéale serait bien évidemment d’en prendre une ou deux de secours.
Tue, 17 Apr 2018 00:00:00 GMT - Les Chicken Bus A Liton Bay Marina
Tue, 17 Apr 2018 00:00:00 GMT - A Liton Bay Marina
19h00 heure locale, 0h00 TU, 2h00 J+1 en France
Bonjour à tous,
Ce matin j’ai dû me rendre à Sabanitas pour chercher du liquide. C’est une équipée de 4 heures avec trois heures de Chicken Bus. Ces bus ont été récupérés aux états unis, ils sont vieillots mais font très couleur local.
Chaque chauffeur entretien et décore lui-même sont propre bus. Certains sont de véritables petits bijoux avec des chromes partout. Par contre l’intérieur est vieillot, les amortisseurs un peu à bout et les fauteuils ont perdus leurs ressorts.
J’adore l’énorme train avant de vieux camion, on a l’impression qu’ils peuvent passer partout. Et puis pour la sécurité, chaque chauffeur à l’habitude de conduire avec un billet d’un dollar enroulé autour du majeur de la main gauche. C’est très efficace car je suis toujours très impressionné de la vitesse à laquelle ils roulent sur ces routes étroites et sinueuses aussi bien horizontalement que verticalement.
Cet après-midi j’ai terminé ma « deuxième couche ». En fait, comme il me restait énormément de peinture j’ai remis une couche sur les endroits qui se salissent beaucoup comme par exemple la flottaison.
Demain matin j’ai encore pas mal de petits boulots à terminer comme par exemple remonter des anodes. Puis vers 13 heures on remet Harmattan à l’eau.
Je me suis rendu compte un peu tard (seulement cet après-midi) que je devais faire recharger mes bouteilles de gaz. Quel idiot ! Je me suis informé, il fallait les porter chez Hans, à environ 2 kilomètres.
Je m’y suis rendu ce soir vers 18 heures avec deux bouteilles vides. Ici les gens sont d’une grande gentillesse, à l’aller aussi bien qu’au retour des voitures se sont arrêtées immédiatement pour me prendre alors que je ne fais jamais de stop. Malheureusement je ne pourrais récupérer ces bouteilles que jeudi soir.
Je ne pourrais pas prendre la mer avant d’avoir récupéré mon gaz.
Wed, 18 Apr 2018 00:00:00 GMT - Le temps des pleins A Liton Bay Marina
Wed, 18 Apr 2018 00:00:00 GMT - A Liton Bay Marina
19h00 heure locale, 0h00 TU, 2h00 J+1 en France
Bonjour à tous,
Déjà deux semaines que je suis de retour à Panama, déjà deux semaines à bosser sans m’arrêter sur le bateau. Ce matin, avant de remettre le bateau à l’eau, j’ai dû aller payer mon séjour à terre. Lorsque la jeune femme m’a annoncé 8 jours à terre je n’y croyais pas. J’ai dû reprendre mon blog pour voir à quelle date on avait sorti le bateau, c’était le dix, nous sommes le 18 !
Heureusement je me lève de bonne heure car dès neuf heures Harmattan se balance au bout des sangles. Avant j’ai eu le temps de remonter les anodes, l’hélice du propulseur d’étrave, et le loch speedo ainsi que de régler le joint tournant. Je n’ai plus qu’à gratter les morceaux de carène où le bateau portait, sous la quille et sous les patins. Puis je mets en peinture et vers 11 heures 30 c’est la mise à l’eau.
Immédiatement je retrouve un destrier frais et dispo. C’est fou comme une carène propre change tout. Harmattan est beaucoup plus vif, beaucoup moins lourds. Le temps de se mettre à quai et surtout d’arriver à brancher l’électricité ce qui est un vrai problème dans cette marina et il est déjà quinze heures.
J’ai finalement décidé d’acheter une batterie d’occasion. Je ne pense pas que je vais la brancher, c’est juste pour le au cas où. Il faut quand même aller la chercher au ship et la rapporter dans une brouette car elle pèse un âne mort.
Ensuite c’est la corvée de gasoil. C’est écrit en six mots mais à réaliser c’est autre chose. En fait j’avais rempli les réservoirs du bord au mois de novembre mais il me restait trois bidons vides. 72 litres en tout pour 61 dollars, soit environ 49 euros, On aimerait bien avoir ces prix-là en France ! Il faut malgré tout faire des allers et retours avec la brouette et ce soir je suis mort.
Mais avant de terminer la journée je dois encore brancher un tuyau d’eau pour remplir mes petites bonbonnes de 5 litres après les avoir rincées. J’emporte ainsi environ 80 litres d’eau en bouteille pour ma consommation quotidienne, boire et faire la cuisine.
Actuellement j’avale environ 4 litres d’eau par jour. A cause de la chaleur et du fait que je n’arrête pas je transpire beaucoup. Mais en mer la consommation va s’établir autour d’un litre et demi.
Les 250 litres d’eau du réservoir principal sont normalement potables mais comme j’écris « normalement », je préfère avoir mes bonbonnes. De plus c’est toujours une sécurité de plus.
Voilà, demain provisions de bouche, formalités de sortie du territoire, je récupère mon gaz et je pars jeudi soir ou vendredi matin.
Thu, 19 Apr 2018 00:00:00 GMT - La grève à Colon A Liton Bay Marina
Thu, 19 Apr 2018 00:00:00 GMT - A Liton Bay Marina
19h00 heure locale, 0h00 TU, 2h00 J+1 en France
Bonjour à tous,
Décidément nous avons, nous autres Français, quelque chose qui s’exporte bien !
Ce matin mon réveil sonne à 5h20, j’ai décidé d’aller à Sabanitas afin de faire les courses de produits frais pour le voyage. A 6 heures je suis devant l’arrêt de bus et j’en profite pour passer mes coups de téléphone en France.
Au bout d’un moment nous sommes 5 ou 6 mais le bus ne vient pas. Puis une employée arrive sur la moto de son copain. Elle nous annonce que c’est grève générale surprise. Les informations arrivent petit à petit. Aujourd’hui pas de bus, tous les magasins sont fermés et il vaut mieux ne pas se rendre sur place car trop dangereux.
Je mets un peu de temps avant de me résigner, je retourne au bateau, je m’allonge et fait un bon somme de deux heures. Que cela me fait du bien, lâcher prise ! Finalement j’ai encore pas mal de boulot sur le bateau.
Premier objectif, remettre en marche le moteur de l’annexe pour aller chercher le gaz ce soir. Cela me prend pas mal de temps, puis il faut équiper l’annexe, charger l’essence, ranger le coqueron …
Et comme j’ai un peu de temps j’invite à déjeuner Yvan, un copain que je viens de faire. Il est gréeur, skipper et passionné de bateau. Il vit ici sur son bateau. En déjeunant nous discutons et nous nous apercevons que nous avons plein de copains en commun, encore une fois le monde de la grande plaisance est tout petit.
Puis c’est une grande sieste réparatrice avant de me jeter sur cette nouvelle batterie. Je l’installe avec les autres. C’est toujours beaucoup plus de travail que ce que l’on peut imaginer au départ. Il est maintenant grand temps de partir avec l’annexe pour récupérer mes bouteilles de gaz.
Demain je vais remettre le réveil à 5h20 en espérant que la grève ne va pas être reconduite.
Fri, 20 Apr 2018 00:00:00 GMT - Une journée très bien remplie A Liton Bay Marina
Fri, 20 Apr 2018 00:00:00 GMT - A Liton Bay Marina
19h00 heure locale, 0h00 TU, 2h00 J+1 en France
Bonjour à tous,
Et non, je n’ai pas encore pris la mer, ce n’est pourtant pas faute de m’être activé aujourd’hui.
Ce matin réveil à 5h20 comme hier, à 6 heures je suis à l’arrêt de bus devant la marina. Cette fois-ci le bus arrive à l’heure, la journée commence bien. Je me rends donc à Sabanitas pour effectuer un approvisionnement en produits frais pour une vingtaine de jours.
Cette fois j’ai emporté un sac à produits surgelés. Cela va me permettre de rapporter tous les produits réfrigérés sans qu’il n’y ait de rupture de la chaine du froid. Je suis de retour au bateau à 11h30. Le temps de ranger les produits dans mon frigo et de lancer une dernière lessive, il est déjà l’heure d’aller attendre le bus pour Portobello.
Bientôt arrive une jeune femme, elle ne parle pas anglais, seulement espagnol. Pour ma part je ne parle absolument pas espagnol et pourtant nous nous mettons à nous raconter nos histoires. Avec l’habitude que j’ai pris de discuter avec les gens puisque je suis en solitaire plus rien ne m’arrête et certainement pas la barrière des langues. Elle est équatorienne.
Un peu avant 14 heures j’arrive à l’immigration de Portobelle. Madame « je sais tout », une française qui voyage comme nous tous, m’a dit qu’il fallait faire l’immigration puis ensuite le ZARPE. C’est totalement faux, j’ai perdu tout ce temps pour rien et, pour couronner le tout le bureau est fermé samedi et dimanche !
Je suis furieux, lorsqu’on ne sait rien on se tait. Le ZARPE se fait à la marina !!!! Plus question d’être cool, je saute dans un taxi. La course, une trentaine de kilomètres coûte 12 Dollars, je négocie l’aller et retour à 20 dollars soit environ 16 Euros, ce n’est vraiment pas cher.
Finalement vers 15 heures trente tous mes papiers de sortie sont en ordre. Plus rien ne me presse, je prends le temps d’entrer dans un restaurant. Ce n’est pas terrible mais je n’ai rien pris depuis hier midi. Puisque je dois reprendre un taxi j’en profite pour charger des pommes de terre et quelques bières supplémentaires.
Je dois maintenant finir de préparer le bateau. Je dois fixer et sécuriser l’annexe en la retournant sous les bossoirs. Tout d’un coup j’entends le bruit caractéristique de l’apnéiste qui remonte à la surface. C’est un magnifique dauphin qui saute à moins de 5 mètres de moi, au milieu de la marina !
Puis il faut faire une dernière fois le plein d’eau, sortir la lessive, ranger le tuyau d’eau … Je découvre alors que le joint du nable d’eau est mort. Mon équatorienne arrive à trouver un joint ad hoc sur son bateau ! Lorsque le bateau est prêt la nuit tombe et je ne peux sortir de cet endroit encombré de patates de corail en pleine nuit.
Je vais bien me reposer et partir aux premières lueurs de l’aube.
Sat, 21 Apr 2018 00:00:00 GMT - Première journée en mer 10°41’N 79°59’W
Sat, 21 Apr 2018 00:00:00 GMT - 10°41’N 79°59’W
19h00 heure locale, 0h00 TU, 2h00 J+1 en France
Bonjour à tous,
Quelle récompense, après tout ce travail Harmattan se régale dans la grosse houle de la mer Caraïbe !
Ce matin réveil à 5h40, juste au moment où la nuit commence à s’éclaircir. Le temps de la toilette et dès 6 heures je commence à m’occuper du bateau pour les préparatifs de départ. Il faut tout vérifier et plutôt deux fois qu’une.
Je mets le moteur en marche pour qu’il chauffe et je débranche mon installation électrique en laissant une nouvelle fois mes dominos en place. Ici les fils sortant des bornes sont uniquement enroulés de chatterton ! J’ai ainsi abandonné 3 triplettes de domino, j’espère qu’ils vont comprendre.
Je retire une à une mes amarres, ce n’est pas facile seul, surtout avec ce vent de travers. A 6h40 je largue la dernière amarre, la sortie de la place est un peu chaude, heureusement tout se passe bien grâce au propulseur d’étrave.
Je suis content de sortir de jour car l’endroit est bordé de récifs et il faut bien respecter la passe. Dès avant la sortie la houle me prend, elle est assez forte et il va falloir s’amariner. Beaucoup de gens disent « je ne fait pas de bateau car j’ai le mal de mer ! ». Je suis moi-même sujet au mal de mer comme beaucoup de marins. Il me faut souvent deux ou trois jours pour être à l’aise.
Souvent j’entends « Il est énorme ton bateau pour un solitaire ». En fait je ne suis pas un surhomme, le secret est de prendre son temps. Lorsque l’on part pour un périple de 4 000 miles on n’est pas pressé. En fait il me faut deux ou trois heures pour être en position de voyage.
Déjà il faut ranger les pare-battages et toutes les amarres. Seul dans la grosse houle, avec le temps de s’habituer à la mer, il faut pas mal de temps. Puis j’envoie la moitié du génois, il stabilise un peu les mouvements désordonnés de mon destrier.
Ensuite il faut retirer les housses de voiles. C’est un jeu d’équilibriste. Vers 9 heures j’envoie enfin un peu de grand-voile. Je n’ai plus la force physique pour l’envoyer d’un coup, l’âge et la maladie, mais je me repose puis je m’y colle à nouveau.
Harmattan marche bien, je suis au près bon plein avec un vent qui oscille entre 15 et 19 Nœuds. Je fille entre 6 et 7 Nœuds et ma deuxième récompense est de constater le bon fonctionnement de mon alternateur d’arbre d’hélice. Que je suis content d’avoir remis en place une courroie. Il compense ainsi en partie les consommations du bord.
Le déjeuner est un peu succinct, il faut laisser à l’estomac le temps de s’habituer. J’avale tout de même quelques chips, 5 rondelles de saucisson, un petit morceau de fromage et une pomme.
Dans deux jours cette cavalcade au près devrait un peu mollir. Je serais habitué au bateau et j’aurais alors plaisir à me mettre aux fourneaux mais pour l’instant je n’en ai aucune envie. Je passe de longues heures à rêvasser et à regarder mon bateau jouer avec la mer.
Déjà 79 Miles au compteur ce soir, belle journée !
A bientôt
Jean-Louis
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"Bon vent, bonne route. Tu l?as mérité!" Envoyé par Olivier le 22-04-2018 à 21:35
La routine commence à s’installer. Ce soir les choses se calment un peu, les éléments voulaient tester le marin !
La sortie d’Harmattan de l’eau m’aura fait découvrir deux problèmes à solutionner sur le pied de quille. Un premier problème pas très important est dû au talonnage à Caleta Brooks dans les canaux de Patagonie.
Le second, beaucoup plus important se trouve sur l’avant de la quille. Le pied est mâchouillé de façon symétrique très certainement lors de la tentative de mise à terre à Panamarina. Cette remorque est certainement très bien pour un petit bateau varangué ou un multicoque mais pas du tout adaptée à un déplacement lourd.
C’est du travail en perspective pour mon prochain stationnement à Port Saint Louis du Rhône. Meulage et stratification, je connais ! Par contre un nouveau problème est apparu, une infiltration très importante juste au-dessus de la table à carte. Ce soir c’est fini car les éléments se sont un peu calmés mais depuis hier matin il s’agissait d’une véritable douche et la table à carte était inutilisable.
Le pont était en permanence sous l’eau et celle-ci a réussie à trouver un passage pour s’infiltrer. Encore du travail en perspective, il va falloir comprendre d’où peu provenir cette eau puis solutionner. J’espère ne pas être obligé d’ouvrir le pont en teck.
Depuis hier matin je navigue très au large en remontant la côte de l’Amérique centrale. J’ai longé les côtes du Panama, puis celles du Costa Rica, et cet après-midi celles du Nicaragua. Cette nuit je vais devoir contourner la très petite île de « Providencia ». L’île de la Providence, un nom qui laisse mes rêves d’aventure s’envoler.
Si j’avais eu plusieurs vies j’aurais bien aimé faire un stop ici. Elle est entourée d’une barrière de corail mais une passe permet de rentrer. Elle culmine à 350 mètres environ et les noms de lieu me font voyager « Salt Creek », « Buenavista », « Mount Prosperous », « Hill House », « Alligator Point », « Iron Wood Hill », « Watering Place » …
Puis demain, ce seront les côtes du Honduras avec ce nom de capitale qui m’a toujours fait rêver : « Tegucigalpa » ! Le Guatemala vient ensuite mais son trait de côte est extrêmement réduit, il se résume pratiquement à l’embouchure du Rio Dulce qui donne accès au Lago De Izabal, un grand plan d’eau intérieur, véritable trou à cyclone.
Viendront ensuite les côtes du Bélize et enfin les côtes Mexicaines avec l’avancée du Yucatan et tout au bout, à la pointe, la fameuse ville de Cancun. Ma route passe justement par le détroit entre la ville de Cancun et la pointe Est de l’île de Cuba.
Avec 146 Miles au compteur ce soir, c’est une très bonne journée. 225M depuis le départ.
A bientôt
Jean Louis
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"Bonjour, Bonne route malgré les petits soucis que tu rencontres, au plaisir de te vois et dialoguer sur ta traversée Amitiés Th" Envoyé par LE DROUCPEET le 23-04-2018 à 20:17
Mon, 23 Apr 2018 00:00:00 GMT - La mer transformée en prairie 15°16’N 81°40’W
Mon, 23 Apr 2018 00:00:00 GMT - 15°16’N 81°40’W
0h00 TU, 2h00 J+1 en France
Bonjour à tous,
Depuis ce matin je traverse un de ces endroits étonnants où la mer se transforme en prairie. On rencontre souvent ce phénomène dans des zones de séparation entre grands systèmes, dans des zones où il fait très chaud, dans des zones tropicales où il pleut beaucoup sous forme d’orages et où les tempêtes sont rares.
La mer est couverte de grandes plaques de pelouse qui ondulent au rythme de l’élément liquide. Si l’on y regarde de près des petites pousses vert clair se dressent au-dessus de l’eau. Elles dépassent la surface de quelques centimètres. A quoi, à qui sert cette pelouse ? Je ne sais pas.
Cette prairie va me donner l’occasion de vous décrire de façon très simplifiée comment fonctionne l’aérologie terrestre et, en conséquence, quelles sont les routes maritimes pour les voiliers.
Tout commence par la rotation de notre planète, une révolution totale en 24 heures. Au niveau de l’équateur la circonférence terrestre est d’environ 40 000 kilomètres. Un point donné de cette circonférence faisant un tour complet en 24 heures, sa vitesse est donc de 40 000/24= 1666 kilomètres heures. D’où notre base de lancement de fusée à Kourou, très proche de l’Equateur.
Un homme se trouvant debout sur l’équateur n’a pas cette sensation de vitesse car l’air au contact de la terre va à la même vitesse. Par contre un point se trouvant à 1 mètre du pôle ne parcourt que PyxRx2 soit en gros 3,14 mètres en 24 heures. Et l’air y est immobile !
Du coup, la terre peut être découpée en rondelles de différentes épaisseurs. Au niveau de l’équateur il n’y a pas de vent, il fait lourds et orageux. On appelle cette région la Zone de Convergence Intertropicale, la ZIC, le Pot au Noir pour les marins.
Les rondelles adjacentes au Nord et au Sud sont des zones d’Alizés, ces vents qui soufflent avec régularité en provenance de l’Est. Pour traverser l’Atlantique d’Europe vers les Amériques, on emprunte ces rondelles.
Puis les rondelles adjacentes aux zones d’alizés sont des rondelles de séparations de trafic avec des vents variables. Les deux rondelles suivantes (une au Nord, l’autre au Sud) sont comme des zones de contre courants, ici les vents viennent avec régularité de l’Ouest. Il y a ensuite les calottes polaires.
Comme un voilier n’utilise que les vents portants ou au maximum de travers pour les grands voyages, vous pouvez déduire ma route pour rentrer au Pays. Pour l’instant je fais route au Nord en utilisant l’alizé qui vient de l’Est. Je vais bientôt quitter cette « rondelle » pour entrer dans une zone de vent variables et mon but sera de continuer à faire du Nord jusqu’à trouver les vents d’Ouest qui me pousseront à la maison.
La nuit dernière a été un peu difficile. L’inverseur (la boîte à vitesse du bateau) ne voulait pas fonctionner. C’est un peu stressant lorsqu’il n’y a pas de vent et que le courant porte vers de proches récifs.
Mais la journée s’est bien passée, le vent (alizé) vient d’Est entre 10 et 15 Nœuds et la houle s’est énormément aplatie. 143 Miles au compteur journalier, 368 depuis Panama.
Tue, 24 Apr 2018 00:00:00 GMT - Une journée de mer idyllique 17°34’N 82°49’W
Tue, 24 Apr 2018 00:00:00 GMT - 17°34’N 82°49’W
19h00 heure locale, 0h00 TU, 2h00 J+1 en France
Bonjour à tous,
Vers 21 heures hier soir, je fini par laisser derrière moi les hauts fonds qui débordent loin au large le « Cabo Gracias Adios », ce fameux cap où débouche le long et méandreux Rio Coco servant de frontière entre le Nicaragua au Sud et le Honduras au Nord.
Je peux maintenant mettre un peu d’Ouest dans mon Nord afin d’orienter ma route en tirant droit sur la « Punta de Los Cavuelos », la pointe occidentale de Cuba se situant à environ 440 Miles. Du coup je prends maintenant l’alizé sur la hanche arrière tribord, tout se calme, tout devient plus cool, c’est un bonheur.
Dans cet alizé évoluant entre 15 et 18 Nœuds, Harmattan se régale et galope comme un cheval content dans une prairie dégagée. Toute la nuit nous filons entre 7 et 8 Nœuds, parfois plus et l’alternateur d’arbre d’hélice délivre ses ampères à plein poumons pour regonfler des batteries satisfaites de cette aubaine.
Enfin calme et serein après ces trois jours de mer je m’endors comme un bébé dans la couchette du carré sous le vent. Je ne me lève que deux ou trois fois afin de surveiller que tout est en ordre et me réveil au levé du jour en pleine forme. Que c’est bon la plaisance !
Ce matin le soleil se lève dans un ciel d’un bleu absolument pur. La mer est belle à légèrement agitée, juste ce qu’il faut pour bercer le Capitaine. En milieu de matinée l’alizé s’essouffle un peu et ne dépasse plus une dizaine de Nœuds. Harmattan se calme mais maintient tout de même une vitesse entre 5 et 6 Nœuds.
L’alternateur d’arbre débite un peu moins mais les panneaux photovoltaïques prennent le relai. J’en profite pour ouvrir enfin en grand tous les panneaux de pont et tous les hublots afin de faire sécher l’intérieur qui en a bien besoin.
En en discutant avec les copains, je suis maintenant persuadé qu’un bateau totalement étanche n’existe pas. Lorsque le pont est noyé sous la mer pendant plusieurs jours, l’eau fini toujours par trouver des endroits pour s’infiltrer et venir pourrir la vie du marin.
Le contraste entre le soleil cuisant à l’extérieure et la fraicheur à l’intérieur du bateau incite à une toilette approfondie qui se termine exceptionnellement par quelques gouttes de « sent bon ». Que la vie est belle ! Que je suis bien !
Lorsque je vois des jeunes (ou des moins jeunes) passer des heures devant des consoles de jeux, cela me désole. Quelle est l’utilité ? Ils finiront à la retraite en regardant des séries ou bien encore des jeux devant leur poste de télévision. Le goût de l’aventure se prend très jeune. Lorsque j’étais gamin je passais mon temps à courir le long de la rivière ou dans les bois pour aller visiter les nids d’oiseaux ou pour y construire des cabanes.
Si j’avais un conseil à donner aux jeunes, c’est rêvez, rêvez grand, rêvez l’inaccessible, tout est possible, tout est permis, il suffit juste de le vouloir vraiment pour se donner les moyens d’y arriver, pour y arriver.
Encore une belle journée avec 142 Miles au compteur journalier, la fin d’après-midi très molle (l’alizé n’a plus qu’un léger souffle asthmatique autour de 7 Nœuds) a bien fait chuter la performance. 510 Miles depuis Panama.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour J.L Je vois que tu profites un max de ton périple et que tu savoures le moindre instant de ta nav, malgré tes fuites (rires)" Envoyé par LE DROUCPEET le 25-04-2018 à 18:39
19h00 heure locale, 0h00 TU, 2h00 J+1 en France 19°29’N 83°48’W
Bonjour à tous,
Je suis toujours un peu effaré par le destin des petites hirondelles. Elles sont belles, elles sont aimées de tout le monde, elles sont très proche de l’être humain et leur vol est gracieux et élégant. De plus elles arrivent toujours avec les beaux jours et nous les associons forcément à une période de l’année agréable à vivre.
Malheureusement pour en arriver là, elles empruntent deux fois par an la longue et dure route des migrations. Avant, en tant que terrien, je ne m’imaginais pas ce que cela représente. Pour moi c’était un fait, c’était un mot, c’était l’ordre naturelle des choses et c’est tout.
Mais, depuis que je traverse les océans, je me trouve confronté régulièrement à l’énorme défi que représente ces très longs voyages. Par trois fois une hirondelle a atterrie épuisée sur le pont d’Harmattan puis a cherché une place dans la cabine afin d’y mourir en paix pendant la nuit.
Hier matin j’ai ainsi retrouvé une petite hirondelle morte dans le bateau. Mais contrairement à d’habitude, celle-ci était en couple et depuis sa compagne ou son compagnon ne veut plus quitter Harmattan.
Hier d’autres hirondelles l’accompagnaient, elles voletaient autour du bateau en pépiant, elles venaient se poser à côté d’elle pour la réconforter mais hier au soir elles ont repris leur route, laissant la malheureuse seule à son chagrin.
Ce matin je m’en occupe, je lui prépare une soucoupe avec de l’eau, je sème des miettes de gâteau qu’elle goute tout de même. Je lui parle, elle vient se poser à moins d’un mètre de moi mais je me demande si elle a vraiment envie de vivre.
Pendant le déjeuner elle se pose juste à côté de moi, sur un tas de cordages. Ses yeux sont fermés en permanence. J’aimerai bien qu’elle boive, qu’elle se baigne dans la soucoupe, qu’elle mange, comment faire ? Mais en tout début d’après-midi son âme s’envole vers le ciel et son petit corps roule au pied du tas de cordages.
Depuis hier soir l’alizé m’a quitté, je suis maintenant dans cette tranche de vents variables entre l’alizé venant de l’Est et les vents d’Ouest. En fait l’endroit est actuellement au cœur d’un anticyclone et le vent est totalement nul (entre 2 et 4 Nœuds). Je pense en avoir pour plusieurs jours.
Le moteur tourne au ralenti, inverseur enclenché, et comme la mer est aussi plate qu’une crêpe Harmattan avance doucement entre 3 et 4 Nœuds sans consommer beaucoup de gasoil. Heureusement, un courant d’un peu moins que 2 Nœuds maintenant favorable, me permet de progresser avec une vitesse fond d’environ 5 Nœuds.
A l’intérieur tout est calme et il ne fait pas trop chaud car tout est ouvert. Je n’ai qu’à me laisser vivre. Que c’est bon ! La liseuse fonctionne à fond, que j’aime ces moments de tranquillité absolue, c’est exactement ce que je viens chercher. Ce midi j’ai tout de même pris le temps de cuisiner des pommes de terre sautées avec une côte de porc. Miam !
Je suis ce soir à environ 150 Miles de la pointe Ouest de Cuba, le compteur journalier qui ne compte pas les miles apportés par le courant indique 99 Miles et 609 Miles depuis Panama.
Avec le soleil couchant un nouveau couple d’hirondelles est arrivé, elles ont prix leurs quartiers dans le cockpit pour la nuit.
Thu, 26 Apr 2018 00:00:00 GMT - Le Golfe du Mexique 21°05’N 84°39’W
Thu, 26 Apr 2018 00:00:00 GMT - 21°05’N 84°39’W
19h00 heure locale, 0h00 TU, 2h00 J+1 en France
Bonjour à tous,
Le Golfe du Mexique est une véritable mer intérieure d’une taille à peu près équivalente en superficie à celle de la mer Méditerranée. Sa forme ressemble plus ou moins à celle d’un estomac. Il est bordé sur sa partie Sud et sa partie Ouest par le Mexique et en particulier par l’avancée du Yucatan.
Puis, au Nord, ce sont les Etats Unis avec, en longeant la côte, les états du Texas (Houston), de la Louisiane, du Mississippi, de l’Alabama et enfin, tout à l’Est, de la Floride. Le Golfe est en communication au Sud Est avec la Mer Caraïbe par le Canal de Yucatan entre Cancun et la pointe Ouest de Cuba. Il est également en communication avec l’Océan Atlantique par le détroit de Floride entre Key West et la Havane.
Je vais entrer dans le Golfe du Mexique cette nuit par le Canal du Yucatan puis je devrais ressortir dans la foulée par le détroit de Floride en contournant l’île de Cuba. Je suis maintenant dans une zone dite « de vents variables ». Cela peut être « pas de vent » comme ces deux derniers jours, des « vents plutôt favorables » ou bien encore des « vents défavorables ».
Ce matin j’ai pris les prévisions météo pour ces prochains jours et je crains malheureusement que cette dernière situation domine dans le détroit de Floride. Je risque fort d’être obligé de faire un stop à La Havane afin d’attendre des conditions météo me permettant de continuer ma progression. Je referais le point demain pour y voir un peu plus clair.
Harmattan s’est transformé en une véritable volière. En milieu de matinée, je suis allongé sur la banquette tribord du carré en train de lire. Tout d’un coup, une chose entre dans l’espace et vient se poser sur le haut de ma tablette ! Immédiatement, se rendant compte de son erreur, la « chose » repart se poser un peu plus loin.
C’est un magnifique petit serein. Il est svelte et tout jaune avec un grand bec noir. Contrairement aux hirondelles, il est hyper actif et visite absolument tous les coins du bateau, intérieur et extérieur. Il n’hésite pas à se poser sur moi. C’est étonnant comme les oiseaux n’ont pas peur de l’homme sur un bateau alors qu’à terre tout est différent.
Alors que je prépare une baignoire et des biscuits, une hirondelle arrive dans le cockpit et bouscule mon protégé. Dès le début d’après-midi l’hirondelle a compris et vient également vivre à l’intérieur. Je dois faire attention de ne pas m’assoir sur un oiseau.
Juste avant que je parte ma petite fille Valentine m’a dit « Pépé tu aimes beaucoup les oiseaux ». Oui, c’est vrai et je suis tellement triste d’en observer de moins en moins dans notre ciel en France. Ce soir encore au moins sept hirondelles vont dormir à bord. Elles sont dans le cockpit avec moi et je me passionne à observer leur vie sociale.
Le compteur n’affiche ce soir que 92 Miles et pour la plus grande part ils ont été effectués au moteur. Mais le totalisateur affiche tout de même 701 Miles.
Fri, 27 Apr 2018 00:00:00 GMT - Cuba 22°39’N 84°17’W
Fri, 27 Apr 2018 00:00:00 GMT - 22°39’N 84°17’W
19h00 heure locale, 0h00 TU, 2h00 J+1 en France 22°39’N 84°17’W
Bonjour à tous,
A quatre heures ce matin j’ai doublé le Cabo de San Antonio, la pointe Ouest de l’île de Cuba sous un ciel électrique et des orages de pluie battante. Je suis maintenant dans le Golfe du Mexique. Près de 1 500 kilomètres au Nord de Panama, la température est beaucoup plus supportable.
Cette île est relativement grande puisqu’elle mesure plus de 1 100 kilomètres dans sa longueur. Elle est par contre assez étroite, de l’ordre de 150 kilomètres en moyenne. Je n’ai aucune documentation sur l’île, ne sachant pas en partant de Cergy que j’allais passer par là.
Je relève tout de même un sommet à 1 300 mètres d’altitude. Mise à part une toute petite possession US à l’Est de l’île, la fameuse base de Guantanamo, l’île est entièrement Cubaine et depuis quelques jours, pour la première fois depuis 60 ans, dirigée par un non « Castro ». La capitale, La Havane, se trouve dans la partie Nord de l’île, juste en face de la pointe de la Floride, les fameuses « Keys » avec, tout au bout, la superbement connue « Key West ».
Pour l’instant je longe la côte d’assez loin car elle est débordée sur une quinzaine de kilomètres pas des hauts fonds de seulement quelques mètres avec un peu partout des patates de corail et des récifs. Le bord de cette barrière de corail plonge brutalement d’une façon abrupte entre 500 et jusqu’à 2 000 mètres de fond.
Ce matin j’ai pris les prévisions météo sur les cinq prochains jours et, comme je l’avais pressenti hier, je vais être obligé de m’arrêter et d’attendre quelques jours car des vents d’Est assez forts sont annoncés, ils vont m’interdire de continuer à progresser.
Peter de « Petitmât » m’avait parlé d’une marina quelques Miles avant la Havane, la Marina Hemingway. C’est une grande marina construite en 1950. Malheureusement elle n’a pas été entretenue depuis. J’espère tout de même y trouver une place. J’en suis ce soir à une centaine de Miles et j’espère y être demain soir pour ne pas avoir à passer la nuit en mer.
Les vents contraires arrivent dimanche en milieu de journée et je ne sais pas encore combien de jours ils vont se maintenir. Je vais en profiter pour visiter La Havane et voir si je peux trouver une meilleure solution pour mes batteries car elles ne tiennent absolument pas la charge.
Aujourd’hui j’ai dû passer par-dessus bord les cadavres de mon petit serein et de trois hirondelles dont deux que j’essayais de nourrir et de faire boire depuis deux jours. Cela m’inquiète un peu et je me suis désinfecté les mains avec application ensuite. Est-ce que sur les cargos on ne met pas des produits pour tuer les nuisibles et que du coup les oiseaux en profitent ?
Avec 120 Miles au compteur la journée est meilleure que les précédente. Je suis ce soir à 821 Miles depuis Panama, certainement plus une centaine de Miles grâce au courant portant. C’est-à-dire que demain j’aurais parcouru en une semaine environ le quart du trajet jusqu’aux Açores.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour, Papy oiseaux doit être un peu triste, essaies de les faire nicher dans ta barbe, bien au chaud, profite de ta halte, à bientôt" Envoyé par LE DROUCPEET le 28-04-2018 à 21:09
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"Bonsoir jean Louis , concernant Hemingway tu ne devrais pas avoir de problème de place, ils sont accueillants. Après la passe d,entrée il faut prendre sur bâbord et s?amarrer le long du quai de la douane pour faire les formalités Profite bien de ton séjour à Cuba." Envoyé par Olivier le 28-04-2018 à 22:53
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"Bonsoir jean Louis , concernant Hemingway tu ne devrais pas avoir de problème de place, ils sont accueillants. Après la passe d,entrée il faut prendre sur bâbord et s?amarrer le long du quai de la douane pour faire les formalités Profite bien de ton séjour à Cuba." Envoyé par Olivier le 28-04-2018 à 22:53
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"Bonsoir jean Louis , concernant Hemingway tu ne devrais pas avoir de problème de place, ils sont accueillants. Après la passe d,entrée il faut prendre sur bâbord et s?amarrer le long du quai de la douane pour faire les formalités Profite bien de ton séjour à Cuba." Envoyé par Olivier le 28-04-2018 à 22:53
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"Hello Captain,
Toujours passionnant ton blog entre les funérailles de tes petits compagnons...curieux effectivement tous ces oiseaux morts. Je vois que c’est mal pavé dans le coin...j’espère que tu vas pouvoir te poser à Hemingway pour souffler un peu. Je viens de ramener Bluway à Porquerolles avec un bon coup de mistral, avec ma belle carène j’étais entre 8 et 10 noeuds avec un petit bout de génois... Bonne toute Jacky" Envoyé par JACKY PEUDEVIN le 29-04-2018 à 12:07
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"Bonjour J.L
J’espère que tu as pu amarrer ton bateau dans de bonnes conditions, profite de ton escale pour te reposer, n’abuse pas du rhum et des cigares (sourire), on ne dira rien à la famille!!!" Envoyé par LE DROUCPEET le 30-04-2018 à 08:34
Depuis que j’ai tourné le Cabo de San Antonio, la pointe Ouest de l’île de Cuba, hier matin ma progression s’est énormément ralentie. J’étais alors persuadée être à quai ce samedi matin mais malheureusement je vais devoir passer une nuit de plus en mer.
En effet, le Golfe du Mexique représente une immense étendue d’eau chauffée par le soleil et sur laquelle souffle un vent qui se charge d’humidité. L’évaporation est ainsi extrêmement importante et le volume d’eau perdu n’est pas du tout compensé par l’apport des quelques rios qui s’y déversent.
Du coup des courants important apportent les volumes d’eau manquant d’une part de la mer Caraïbe par le canal du Yucatan et d’autre part de l’océan Atlantique par le détroit de Floride. Ces courants vont de 2 Nœuds à 2,5 Nœuds. Lorsque j’étais en mer Caraïbe ces courants m’ont beaucoup aidé car j’entrais dans le Golfe mais maintenant que j’en sors il en va tout autrement.
Hier soir j’ai eu droit à de très gros orages puis le vent est passé Nord Est avec une dizaine de Nœuds. Je me suis donc retrouvé au près, avec le moteur à mi régime et ce courant qui me tirait par les pieds. Avec une vitesse de 6 Nœuds sur l’eau je n’avançais plus qu’à 3,5 Nœuds !
Cette configuration s’est poursuivie toute la nuit et une bonne partie de la journée m’empêchant d’arriver avant la nuit à la marina. Du coup je vais devoir passer une nuit de plus en mer à attendre le jour pour pouvoir emprunter ce chenal très étroit.
J’espère ne pas être bloqué trop longtemps ici, ce matin j’ai pris la météo à 5 jours et c’est vent d’Est force 5 jusqu’à la limite de ce que j’ai vu. Je vais avoir le temps de visiter la Havane. Mon souci est bien entendu toujours ma réserve de médicaments. Je dois impérativement être de retour en France le 20 Juin.
Par contre j’ai constaté que ma route passe à 50 Miles au Sud des Bermudes, aussi s’il le faut je pourrais faire un stop et même y laisser le bateau le temps d’un aller et retour en France. Par contre les Bermudes sont encore dans la zone où les cyclones peuvent sévir contrairement aux Açores et la période cyclonique commence avec juin.
Voici tous les paramètres qui me trottent dans la tête en ce moment.
Ce soir le compteur journalier affiche 132 Miles et j’ai parcouru 953 Miles depuis la marina Linton Bay. Je suis à quelques Miles de la Marina Hemingway, en vue de « La Habana » !!!
Sun, 29 Apr 2018 23:00:00 GMT - Au pays des vieilles bagnoles la marina Hemingway
Sun, 29 Apr 2018 23:00:00 GMT - la marina Hemingway
19h00 heure locale, 23h00 TU, 1h00 J+1 en France 23°05’N 82°30’W A
Bonjour à tous,
Hier au soir je suis arrivé devant la marina vers 22 heures. J’ai contacté les autorités et, après un accord pour rentrer, j’ai préparé le bateau, pare-battages, amarres … Mais au moment de me lancer on a fini par m’interdire cette entrée de nuit, trop dangereux car la bouée qui repère le début de l’étroite passe n’est plus à la bonne place.
Du coup j’ai passé la nuit à bouchonner en mer. Ce n’était pas très confortable et j’ai très peu dormi. Mais au petit matin tout s’est bien passé et je me suis amarré au quai pour la « clearance ». Je suis reçu aimablement par trois fonctionnaires dont une jeune femme.
Tout le monde monte dans le bateau, les questions pleuvent, on me demande mon aide pour remplir un nombre important de papiers. L’un d’entre eux fini même par prendre ma température !!! La fille m’interdit de me servir de mon téléphone satellite, elle insère le combiné dans un sac plastic puis le scelle avec un ruban adhésif marqué « ADUANA ». Oui, mais en fait j’ai deux combinés branchés sur l’appareil !!!!
Puis vient un gars avec un chien renifleur qui inspecte tous les endroits du bateau. A la fin la fille me demande si je veux bien qu’elle tamponne mon passeport. Je trouve cette demande pleine de tact car certains pays refusent l’entrée s’ils voient un tampon de Cuba sur le passeport.
On m’affecte une place. Je suis surpris car on ne m’a pas donné les tarifs. Je pars rejoindre ma place, et là, deux autres personnes m’attendent. C’est reparti pour de nombreux papiers. C’est le maître du port et un gars qui s’occupe de mon électricité. Lorsque c’est fini, ils n’oublient pas de me demander chacun un « tip ».
Et ce n’est pas encore fini, maintenant c’est le vétérinaire et les papiers qui vont avec puis, à la fin encore le « tip ». Cela ne va jamais finir, maintenant c’est l’agriculture avec les papiers et encore une fois le « tip ». Ouf, l’heure du déjeuner arrive et on me laisse enfin tranquille.
La marina est immense, elle pourrait accueillir des centaines de bateaux dans de très bonnes conditions. Je n’ai jamais vu cela, elle est constituée de très longs canaux séparés par des terres plein où il y a des constructions. Malheureusement elle est très mal gérée et très peu de bateau l’occupent. Le visa et les frais pour tous ces papiers coûtent 135 dollars.
Nous sommes ce soir trois bateaux français arrivés à peu près ensemble et arrêtés ici par ce vent d’Est qui arrive. Nous sommes tous en route pour les Açores et nous repartirons dès que la météo nous donnera une fenêtre. Tous les trois venant de l’Ouest nous avons eu beaucoup de mal à arriver à cause du courant contraire.
Il va falloir s’acclimater car ici pas de carte SIM, on peu acheter une carte pour avoir du WIFI mais ce n’est accessible qu’à des endroits précis. Et puis il y a ces deux monnaies, le CUC, équivalent dollars et le Pesos normalement réservé aux Cubains mais qui vaut 25 fois moins.
La météo ne donne pas d’améliorations avant au moins huit jours, je vais avoir le temps de m’acclimater.
Mon, 30 Apr 2018 23:00:00 GMT - La vie au ralentie A la marina Hemingway
Mon, 30 Apr 2018 23:00:00 GMT - A la marina Hemingway
19h00 heure locale, 23h00 TU, 1h00 J+1 en France 23°05’N 82°30’W
Bonjour à tous,
Comme vous l’avez constaté, hier j’ai décalé d’une heure toutes les horloges du bord. Je n’ai plus que 6 heures avec la France. Etant environ 1 500 kilomètres plus au Nord que Panama, le climat est totalement différent. Il fait beaucoup plus sec. Dans la journée le soleil tape dur mais la brise océane rafraîchit l’air si l’on est à l’ombre. Par contre les nuits son fraîches et je dois me couvrir.
Ce matin je me suis levé de bonne heure afin de passer la matinée sur le bateau. J’ai profité du fait que le soleil n’était pas encore trop haut pour m’occuper des extérieurs, ranger correctement les voiles, mettre les housses, ranger les amarres …
Puis je me suis attaqué à la salle machine et j’ai travaillé pour sortir deux nouvelles batteries. Il fallait démonter pas mal pour les extraire et cela m’a pris du temps. J’ai commencé également à retendre les courroies d’alternateurs.
Hier soir j’ai discuté longtemps avec mes deux jeunes voisins. C’est un couple d’Italiens qui parle bien français. Ils sont ici depuis un moment déjà et j’en profite pour les interroger sur la vie au quotidien. Du coup, cet après-midi, après la sieste je suis parti en reconnaissance.
D’une part j’ai réussi à trouver un distributeur de billets et, avec pas mal de difficultés, j’ai réussi à sortir des « Pesos convertibles », des « CUC ». Ils ont à peu près la valeur du Dollar Américain. Avec de l’argent local dans mon porte-monnaie, je me sens capable de traverser le pays.
Cela me vient de ma toute jeune enfance. Mon père travaillait à la SNCF et je devais me rendre tous les mercredis à Paris pour faire régler mon appareil dentaire par le « Dentiste SNCF ». J’avais 8 ans et je partais seul passer la journée à Paris. La chose importante pour me sentir autonome était d’avoir de l’argent dans mon porte-monnaie. Ces voyages m’ont très certainement donné le goût de l’aventure.
J’ai également repéré où se trouve l’arrêt des bus permettant d’aller à Santa Fé, la ville la plus proche, mais également à La Havane. Mais le bus se paye grâce à des « Pesos non convertibles » normalement réservés aux Cubains. Il faut maintenant que j’arrive à comprendre comment m’en procurer.
Je vais revoir mes petits voisins italiens ce soir afin de compléter mes informations. En attendant j’y vais cool, je me repose, je me prélasse et c’est bon. J’ai encore un peu de boulot sur le bateau. Je vais également devoir faire le plein de Diesel. J’ai pris la météo hier soir, il ne faut pas compter repartir avant lundi prochain. Cela laisse du temps pour se détendre.
J’ai commencé à observer la vie des Cubains, ce qui marque le plus c’est bien évidemment le parc automobile. Il y a beaucoup d’immenses et très vieilles voitures américaines. Elles sont bien entretenues et pourtant elles ont mon âge !!!! Elles servent souvent de taxi collectif. Et puis il y a de vieilles Skoda, de vieilles Lada mais également des très petites voitures d’aujourd’hui japonaises ou coréennes. J’ai même vu une Mercedes, une BMW, une Audi…
Tue, 01 Mai 2018 23:00:00 GMT - Les relations intergénérationnelles A la marina Hemingwa
Tue, 01 Mai 2018 23:00:00 GMT - A la marina Hemingwa
19h00 heure locale, 23h00 TU, 1h00 J+1 en France 23°05’N 82°30’Wy
Bonjour à tous,
Hé bien nous sommes déjà au mois de mai, que les aiguilles tournent vite !!!
Ici, à Cuba, le premier mai est la fête nationale par excellence. On m’a prévenu de ne surtout pas me rendre à La Havane aujourd’hui, il y a plein de manifestations, de défilés, tout est parait-il bouché.
Mais j’ai du travail à bord et puis je suis bien ici pour prendre un peu le temps de me reposer, de lire et de discuter avec les copains. Un quatrième bateau français attend les bonnes conditions pour filer sur les Açores.
Lorsque j’étais plus jeune, j’ai toujours préféré côtoyer les anciens plutôt que les jeunes de mon âge. J’aimais bien leurs réflexions, le recul qu’ils avaient par rapport aux évènements, par rapport aux choses de la vie, par rapport à la marche du monde.
Malheureusement les anciens maintenant se font de plus en plus rares ou bien ils ont un peu perdu la mémoire. Mais, depuis quelques années j’ai de plus en plus de plaisir à passer du temps avec les jeunes. J’adore écouter leurs idées, certains ont déjà bien réfléchi sur l’évolution du monde, c’est passionnant.
C’est le cas de mes deux petits voisins Italiens. Ils ont dans les 25 ans je pense, Lorenzo vient de finir des études d’architecte et Renée, la fille (je précise car c’était le prénom de mon père) est en train de terminer des études de psychologue. Comme quoi il n’y a pas que des va-nu-pieds sans cervelle qui naviguent.
Je peux passer des heures avec eux à discuter, à comparer nos idées, à refaire le monde. Lorenzo est étonnant car bien qu’étant architecte il ne veux pas construire, il prétend qu’il ne faut plus construire mais remettre en état tous les logements inoccupés. C’est un peu rêveur mais pas idiot, cette idée mérite d’être exprimée.
Renée est le Capitaine. Elle a barré ce bateau acheté aux Etats Unis pendant 30 heures d’affilé pour arriver ici. Moteur en panne, ils ont dû appeler la marina pour rentrer dans cette passe difficile. Ils sont de Naples et nous avons beaucoup parlé de l’Italie et de ses problèmes en particulier avec la Mafia.
Ils sont ici depuis 3 à 4 mois et connaissent bien les lieux. Ils passent leur temps à travailler sur le bateau et à le préparer pour le ramener en Méditerranée. Ils voulaient découvrir Cuba pour voir comment les gens pouvaient vivre malgré toutes les restrictions qu’on leurs impose.
Dans la marina il y a une « épicerie ». C’est étonnant, il y a très peu de produits mais lorsqu’un produit est là, la quantité dans les rayons est énorme. Il n’y a aucun légume, aucune crudité, pas de laitages, pas de fromage, pas de beurre, aucun produit périssable car rien n’est géré. Ce ne sont que des boîtes de conserve, des sauces, de l’huile, des gâteaux secs, du papier hygiénique …
On sait que c’est comme cela dans ces pays où tout est planifié par l’état mais le voir est toujours étonnant. Mes petits voisins me disent à chaque fois que si un produit qui m’intéresse est là (des œufs sur le marché par exemple), je dois le prendre immédiatement car on ne sait jamais quand on en reverra à nouveau.
Wed, 02 Mai 2018 23:00:00 GMT - La Habana A la marina Hemingway
Wed, 02 Mai 2018 23:00:00 GMT - A la marina Hemingway
19h00 heure locale, 23h00 TU, 1h00 J+1 en France 23°05’N 82°30’W
Bonjour à tous,
La Habana, La Havane, je n’ai qu’une page mais pourtant il m’en faudrait au moins dix pour évoquer toutes les impressions ressenties lors de cette petite balade dans la ville.
Pour y aller c’est assez facile, un bus part de l’hôtel de la marina à 10 heures précises et pour un CUC (un dollar), il me transporte à la station La Cecilia (et me reconduira à la marina soit à 16 heures, soit à 18 heures). Là, je dois attendre le HabanaBusTour, un bus à deux niveaux avec une plateforme supérieure.
Pour 10 CUC la journée, je peux descendre et monter à chaque arrêt. Comme dans beaucoup de grandes villes de part le monde, cette formule est vraiment très adaptée pour découvrir les principaux centres d’intérêt de l’endroit. Il passe un bus toutes les demi-heures.
Ce qui me marque le plus profondément dans cette ville, ce qui n’existe nulle part ailleurs, c’est cet immense musée de l’automobile à ciel ouvert, cet immense musée vivant des plus belles automobiles jamais créées.
Vous le savez, j’adore les automobiles et je ne peux rester insensible. Je suis comme un gamin dans un magasin de jouets, il y a des centaines d’objets uniques, tous plus rutilants les uns que les autres et je ne peux m’empêcher de m’approcher de chaque voiture, d’en faire le tour et d’observer chaque détail.
Toutes ces voitures datent des années 1950, elles ont mon âge. Il y a des Pontiac, beaucoup de Chevrolet, des Buick, des Ford, mais surtout ces incroyables, ces inimaginables, ces sublimes, ces si magnifiques et élégantes Fairlane. Existe-t-il une voiture plus belle et plus classe qu’une Fairlane décapotable de ce rouge si particulier avec un intérieur blanc ? Je ne crois pas. Et quel tableau lorsqu’elle est conduite par un vieux monsieur coiffé d’un chapeau de paille cubain !
J’aimerai profondément que le régime Cubain évolue afin de favoriser la venue des touristes. En effet, il faut absolument préserver ce patrimoine qui pour moi est une richesse mondiale qu’il faut préserver à tous prix. Ces voitures doivent continuer à rouler. C’est l’argent des touristes qui permettra de poursuivre l’entretenir et même de restaurer certaines carrosseries bien abîmées par le temps.
Mais La Havane c’est également ce contraste saisissant entre de grands hôtels modernes et ces vieux bâtiments souvent mal entretenus. J’aime énormément l’architecture de ces vieux bâtiments avec ces arcades qui sont là pour protéger le passant du soleil et pour mettre de l’ombre sur l’entrée des petites échoppes. On pourrait se croire dans la ville haute à Corfou, un endroit que j’adore.
Je ne peux m’empêcher d’aller voir le fameux Granma, ce yacht de 18 mètres dans lequel Fidel Castro, Che Guevara et 80 guérilleros ont quitté le Mexique pour rejoindre Cuba en 1956.
Je ne peux non plus oublier que La Havane est la capitale mondiale du cigare. Une petite histoire dans la grande, le commandant Ernesto Che Guevara, le « Che », s’était vu interdire par son médecin de fumer plus d’un cigare par jour. C’était un malin, il se faisait donc rouler des cigares de 75 cm de long qui lui faisaient la journée !!! Son médecin ne pouvait savoir qu’il mourrait à 39 ans fusillé en Bolivie.
Et puis, comment ne pas évoquer ce déjeuner pris dans un petit restaurant typique où j’ai dégusté un rôti de cabri bercé par cette musique cubaine que j’aime tant. Grâce à Internet, on peut maintenant écouter les radios du monde entier.
Une fois je suis tombé sur une radio Cubaine, c’était un soir et j’ai été retourné par la beauté, par la mélancolie de cette musique. Les plus belles musiques ont toujours eu pour origine des peuples qui souffrent.
A bientôt
Jean-Louis
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"Que tal Captain,
Super ta photo avec toutes ces belles caisses, elles sont magnifiques, c’est vrai que c’est un vrai patrimoine qu’il faut conserver. Hasta Luego
Jacky" Envoyé par JACKY PEUDEVIN le 03-05-2018 à 12:51
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"Hola Cap’tain que tal ? Je t’avais bien dit qu’il fallait passer par Cuba. Si tu peux fait un saut à Trinidad (2 jours) çà vaut vraiment la peine. Sinon un A&R dans la journée pour voir les Mogotes à Vinales, paysage à couper le souffle, mais beaucoup de touristes, mais aussi une des meilleures Pina Colada de Cuba. Si tu veux je te donne le contact d’un chauffeur de taxi adorable qui peut te conduire là-bas pour 120 CUC/j essence comprise. Si tu n’as pas le temps il faudra que tu reviennes exprès en avion. Profite bien. Amitiés Paparazzi" Envoyé par Paparazzi le 03-05-2018 à 16:29
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"J’avais oublié de préciser, la voiture du chauffeur de taxi (qui s’appelle René) est une vieille américaine mais pas une décapotable" Envoyé par Paparazzi le 03-05-2018 à 16:31
FRi, 04 May 2018 23:00:00 GMT - Avitaillement à Cuba A la marina Hemingway
FRi, 04 May 2018 23:00:00 GMT - A la marina Hemingway
19h00 heure locale, 23h00 TU, 1h00 J+1 en France 23°05’N 82°30’W Bonjour à tous,
Ces deux derniers jours ont été consacrés à l’avitaillement car si la météo confirme sa tendance j’espère reprendre la mer demain soir, au maximum dimanche matin. Mon objectif serait d’atteindre les Açores d’une seule traite. C’est à environ 3 000 Miles d’ici, c’est-à-dire environ quatre semaines de mer.
Hier j’ai vainement cherché des batteries. C’est mon plus gros problème car si je dois laisser tourner le moteur en permanence pour charger, je serais obligé de faire un stop aux Bermudes. En attendant j’ai fait le plein de gasoil, je pars avec 600 litres.
Chloé, qui vide son bateau pour le vendre m’a donné pas mal de boîtes de conserve achetées en Martinique. Il faut que je vous raconte son histoire. Filip et Chloé sont Belges, ils ont pris une année sabbatique avec leurs deux enfants de 2 et 6 ans. Ils ont un grand bateau Taiwanais de 22 tonnes.
Un peu au Sud de Cuba alors qu’ils étaient sous voile, la fixation de l’étaie principale s’est rompue au niveau du pont. L’énorme enrouleur électrique est devenu fou au bout de l’étaie et s’est mis à ravager le pont, propulsé par les lambeaux de voile. En essayant de l’attraper, Filip s’est fait assommer. Pendant un quart d’heure Chloé l’a cru mort !
Mais elle a eu la force de lancer un appel de détresse, un ferry qui passait par là est venu protéger le bateau en se positionnant au vent de celui-ci. Une chance un navire de guerre Français se trouvait sur zone et a pu intervenir pour aider à calmer cet enrouleur et à conduire le bateau dans un port et Filip à l’hôpital.
Chloé a eu la présence d’esprit de faire des photos, elles sont impressionnantes. Toute une chaîne de solidarité s’est mise en place ici à Cuba pour les aider, reconduire les enfants en Belgique et trouver des solutions aux divers problèmes. Cette expérience est intéressante car on ne peut s’empêcher de penser « Et si cela m’arrivait ».
Revenons à l’avitaillement. A Cuba rien n’est simple. J’ai passé la journée à courir. Chaque produit est un problème et nécessite une expédition propre. Ce matin première expédition « trouver de la margarine et du fromage ». Je me suis renseigné auprès des amis, on a repéré du beurre au magasin Florès ! Je reviens victorieux trois heures plus tard, j’ai du beurre et des morceaux du Gouda local.
Deuxième mission, bière et jus d’orange. C’est plus facile car j’en trouve au magasin de la marina. Ce sera du jus de pamplemousse pour cette traversée car il n’y a pas de jus d’orange. J’ai également trouvé des crackers et des pâtes.
Cet après-midi je dois rapporter quelques bouteilles de vin. Il y en avait à la marina il y a quelques jours et je n’ai pas suivi le conseil mainte fois répété « si tu as besoin de quelque chose prend le dès que tu le vois ». Du coup il n’y en a plus et c’est impossible de savoir à quel moment il y en aura à nouveau.
Je donc fais tous les supermarchés du coin. A un moment je repère que les gens aux caisses présentent tous de superbes pommes. Je me précipite, trop tard il n’y en a plus ! En ressortant je comprends la raison, des clients ont carrément pris plusieurs cartons de plusieurs dizaines de pommes.
Je vais devoir me contenter de boîtes de fruits au sirop. Concernant la viande fraîche, je vais faire l’impasse. J’ai 6 œufs, quelques tranches de jambon fumée, deux paquets de bacon, trois paquets de jambon cru et les boîtes de conserve données par Chloé. J’ai pris quelques steak-hachés surgelés Cubains, j’ai essayé ce midi et c’est immangeable. L’étiquette dit « à base de viande de bœuf, de cochon et de volaille ».
Ici il n’y a pas de boucherie, seulement des échoppes en plein air sur les marchés sans aucunes mesures d’hygiène ni de réfrigération. Heureusement j’emporte pas mal de nouilles et du riz.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour J.L
A ce que je vois tu vas faire un régime forcé, mais je m’aperçois aussi que la bière ne manque pas, donc sauvé (rires), la fenêtre va s’ouvrir, bonne route " Envoyé par LE DROUCPEET le 05-05-2018 à 20:13
Sat, 05 May 2018 23:00:00 GMT - La journée des aurevoirs A la marina Hemingway
Sat, 05 May 2018 23:00:00 GMT - A la marina Hemingway
19h00 heure locale, 23h00 TU, 1h00 J+1 en France 23°05’N 82°30’W
Bonjour à tous,
Avant toutes choses, je veux présenter mes plates excuses à tous les néphrologues que j’ai un peu inquiétés. Je suis vraiment étourdi et dans mon petit mot d’hier j’ai raconté avoir chargé du jus de pamplemousse !!! C’est bien sûr une erreur, ce sont des briques de pineapple, du jus d’ananas.
En fait, lorsque l’on est greffé, la seule chose auquel on ne doit pas toucher c’est le pamplemousse. Il contrecarre l’effet des anti-rejets ! Pour être exacte, il y a également le millepertuis mais je ne sais même pas quelle tête cela a.
Je voulais également parler de ces messages que je reçois régulièrement de personnes dialysées qui me remercient pour mon blog. Souvent Google attire mon attention sur le fait que ces messages ne sont pas sûr. Une fois j’ai répondu et c’était effectivement une arnaque.
Aussi, je ne réponds plus à ces messages. Je les lis cependant mais, si vous souhaitez m’écrire, faites-le en commentaire à mon blog. Cela ne concerne pas bien entendu toutes les personnes que je connais.
Demain la marina va se vider, aujourd’hui les américains sont partis car les conditions leurs étaient favorables. Demain ce sera le tour des français. C’est donc la journée des aurevoirs et le temps passe à toute vitesse.
Ce matin j’avais décidé de prendre tout de même quelques côtelettes fraîches. Je me suis rendu sur le marché et le boucher coupe la viande et la met dans une bassine en fer qu’il pose ensuite sur la balance. Puis, il s’apprête à vider la bassine directement dans mon sac à dos. Stooooooooop !!!! En effet la viande est vendue sans emballage !!! Du coup j’ai pris à la place une bouteille de Rhum.
Je vais faire la route jusqu’aux Açores en compagnie de Skoiern, un vieux ketch en bois qui fête ses 100 ans cette année. Il va participer à la fête des 100 ans du café « Chez Peter » à Horta, grande fête en perspective. Ce ketch à passé 20 ans à côté d’Harmattan sur les pontons de La Nautique à Marseille, étonnant ! Avec Patrick nous avons décidés de communiquer nos positions par mail régulièrement.
Je vous laisse car les copains sont là et on refait le monde une dernière fois avant de prendre la mer et la solitude qui va avec.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonsoir matelot, Je vois qu’a la place des protéines animal tu as opté pour les antiseptiques naturels Passe une bonne soirée et bon vent pour la suite " Envoyé par LE DROUCPEET le 06-05-2018 à 19:42
Sun, 06 May 2018 23:00:00 GMT - Dans le Canal de Floride 23°38’N 81°54’W
Sun, 06 May 2018 23:00:00 GMT - 23°38’N 81°54’W
19h00 heure locale, 23h00 TU, 1h00 J+1 en France
Bonjour à tous,
Mon téléphone sonne à 6 heures. Il fait encore nuit noire. J’ai mal dormi. Les moustiques ! J’ai du mal à émerger. Je resterai bien dans ma couchette. Je me lève pour éteindre ce foutu téléphone et je me recouche. C’est bon. Mais au bout de dix minutes je me lève, l’aventure m’attend.
Je fais ma toilette mais je ne prends pas mon petit déjeuner, j’aurais bien le temps en mer. Maintenant je dois régler tous les derniers détails pour partir, ranger l’intérieur du bateau, essuyer la vaisselle d’hier soir, mettre à poste les toiles antiroulis …
Pendant ce temps le jour commence à le disputer à la nuit et il fait de plus en plus clair. Je sors et vois Skoiern quitter le quai, il doit encore faire du gasoil ce qui n’est pas mon cas. Je profite du calme de l’amarrage pour retirer et ranger mes housses de voiles puis je démarre le moteur, je débranche l’électricité, je mets en marche les instruments …
Finalement je largue les amarres à 7 heures pétant. Le soleil est rasant lorsque je passe devant la station de carburant où Skoiern fait le plein. C’est un moment unique, un moment de bonheur absolu, lorsque Skoiern me rejoindra au quai de clearance Patrick me dira « Qu’il est beau ton bateau ! ». Venant de Patrick le plaisir est encore plus grand.
Malgré tout je ne suis pas satisfait de moi, ça couine ! J’ai oublié de retendre la courroie de l’alternateur principal. Quelle quiche ! Je prépare les outils et entre le moment où la fille me prend mon passeport et me le rend tamponné (environ 3 minutes), j’ai le temps de retendre cette putain de courroie. Ouf !!!!
La journée est splendide, quel changement avec hier. Le soleil tape dur mais il y a très peu de vent, entre 3 et 6N. Mon premier objectif est de filer plein Nord, droit sur Key West afin de rencontrer le Gulf Stream. Au départ je suis dans les contre courants de la côte qui portent à l’Ouest.
Mais vers midi j’atteins ce fameux tapis roulant qui porte à l’Est, c’est le bonheur. Plus je rejoins le centre du détroit de Floride et plus le courant est fort. J’ai bientôt 1,3 Nœud de courant favorable. La houle de ce matin s’est calmée, la mer est maintenant toute plate. Grand-voile, génois et artimon plus le moteur au ralenti, inverseur enclenché je file à 5 Nœuds sur le fond grâce au courant. C’est super !
Mais vers 16 heures le vent tourne et vient en plein de face. Cela n’était pas prévu, je dois rouler le génois et forcer un peu le moteur. Heureusement le courant est toujours là pour me donner un coup de main. La nuit va certainement être mouvementée car des orages approchent et je suis entouré de cargos.
Je suis vraiment content de tout ce temps passé à Panama pour obtenir une belle carène qui glisse. Je récolte maintenant tout le fruit de ce travail. Lorsqu’il y a beaucoup de vent une carène propre ou une carène sale n’est pas très significatif mais lorsqu’il y a très peu de vent et encore plus lorsqu’on est obligé d’avancer au moteur, la différence est énorme, On peut gagner jusqu’à un Nœud et demi.
Voilà, depuis ce matin j’ai engrangé 47 Miles, je suis sur le tapis roulant du Gulf Stream et il n’y a plus qu’à laisser le temps faire son œuvre.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bon vent à toi ! Asta le vista Pitaine ! Régis" Envoyé par Regis Deschamps le 08-05-2018 à 00:09
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"Bonne traversée, Jean-Louis! Bises du Canal de Gibraltar au Canal de Floride de la part de Berti, Robert et Petra" Envoyé par petra le 08-05-2018 à 19:00
Mon, 07 May 2018 23:00:00 GMT - Sur un tapis roulant 24°56’N 80°03’W
Mon, 07 May 2018 23:00:00 GMT - 24°56’N 80°03’W
19h00 heure locale, 23h00 TU, 1h00 J+1 en France
Bonjour à tous,
Depuis hier soir je longe la ligne tracée sur la carte avec l’indication « Approximate location of axis of Gulf Stream ». Cette ligne qui suit une direction Nord-Ouest est matérialisée sur des centaines de Miles par une suite de petites vagues.
En effet, par moment le courant atteint jusqu’à 4,5 Nœuds et je n’aimerais pas me trouver ici lorsqu’un coup de vent vient se confronter à ce courant. Les vagues doivent être énormes !
Mais pour l’instant c’est du bonheur, malgré un vent de face de 6 à 7 Nœuds. J’avance, voiles inutiles, moteur au ralenti, inverseur enclenché, à une vitesse surface entre 1,5 Nœud et un peu plus de 2 Nœuds mais sur le fond je progresse à 6 Nœuds de moyenne. Comme dans les couloirs du métro équipés de tapis roulants, les murs défilent beaucoup plus rapidement.
Ma route passe à une vingtaine de Miles des fameuse « Keys » et de nombreux bateaux rapides de pêche au gros viennent tourner autour d’Harmattan. Sur la radio du bord la musique américaine donne l’ambiance. Il s’agit de Radio Miami. Le ciel est d’un beau bleu, le soleil brûle, c’est une image de carte postale.
Mais à 17 heures je dois quitter le tapis roulant car des vents de Nord face au courant sont prévus, je ne veux pas me retrouver dans les vagues qui vont être générées par ce phénomène. Je dois donner un grand coup de barre à droite et traverser les Bahamas où je vais rencontrer des conditions meilleures.
Pour l’instant il n’y a toujours pas de vent, juste 2 ou 3 Nœuds, insignifiant. Je dois donc pousser un peu le moteur afin de m’extraire de ce courant, Harmattan avance en crabe et j’ai hâte de voir les chiffres correspondants à la vitesse du courant décroitre.
Cette route du Gulf Stream est extrêmement fréquentée, j’ai rarement vu autant de cargos en mer. Entre ces cargos et les pêcheurs le signal d’alarme n’a pas arrêté de retentir de la journée. Ce soir j’ai même vu un magnifique yacht en train de transiter entre les Bahamas et la Floride.
Le compteur journalier affiche seulement 72 Miles, mais cela ne représente pas la route parcourue. Je suis ce soir à environ 150 Miles de Nassau, 945 Miles des Bermudes et 2722 Miles de Horta aux Açores.
Tue, 08 May 2018 23:00:00 GMT - Au pays des eaux turquoise 25°27’N 78°24’W
Tue, 08 May 2018 23:00:00 GMT - 25°27’N 78°24’W
19h00 heure locale, 23h00 TU, 1h00 J+1 en France
Bonjour à tous,
Je traverse aujourd’hui le pays aux eaux turquoise, les Bahamas. C’est assez étonnant et pour le moins inhabituel.
J’ai eu un peu de mal à m’extraire du véritable fleuve que représente le Gulf Stream. Avec un courant de quatre Nœuds par le travers Harmattan a dû lutter une partie de la nuit. J’avais calculé ma vitesse de progression pour arriver devant la « frontière » des Bahamas avec le jour qui se lève.
Les Bahamas sont constituées d’un ensemble d’îles et d’îlots dont les plus connus sont New Providence Island avec la capital Nassau, Great Exuma Island avec le port de Georgetown où sont enregistrés tant de navires de commerce car les Bahamas sont un « paradis » fiscal. Il y a également Long Island, Andros Island, Grand Bahama Island, Great Abaco Island …
L’ensemble des îles et îlots est intégré dans une sorte d’immense lagon, une grande plaine toute plate constituée de sable blanc recouverte de quelques mètres d’eau seulement. Les fonds sont en moyenne de l’ordre de 4 mètres mais ils peuvent remonter en dessous de 2 mètres alors qu’Harmattan cale 2 mètres !
Lorsqu’on arrive à la « frontière », les fonds passent extrêmement rapidement de 800 mètres (parfois 2000 mètres) à 3 ou 4 mètres ! Le bord du lagon est même parfois matérialisé par des rochers ou des patates de corail. J’avais prévu d’entrer par une passe et je voulais la pratiquer de jour.
Debout à 6 heures, je suis à 45 minutes de la fameuse « frontière ». Mis à part quelques rochers sur bâbord, je vois la mer à l’infini. J’embouque bientôt la passe sans problème étant donné le peu de vent pour perturber ce plan d’eau et je me retrouve alors dans l’eau turquoise.
Cela me remémore un très vieux souvenir. C’était à la foire agricole de Sens, je ne devais pas avoir plus de quatre ou cinq ans. J’étais installé dans l’un des bateaux d’un manège qui tournait dans un anneau peint en bleu et rempli d’eau douce. C’était exactement cette couleur. Est-ce à ce moment que j’ai attrapé le virus ?
Si l’on veut traverser en sécurité, on ne peut pas passer n’importe où. Sur la carte des routes sont dessinées, il suffit de les suivre. C’est ce que je fais et je suis assuré d’avoir au moins 3 mètres d’eau. Mais c’est juste car avec la houle Harmattan scie la mer et je pense que parfois la pointe de la quille ne doit pas être très loin du sable.
Je reste habituellement au fond du bateau afin de me protéger du soleil à cause de mes cancers de peau. Mais là je ne peux résister à aller me positionner en bout de delphinière pour regarder les fonds défiler et prendre quelques photos.
Il n’y a personne sur ce plan d’eau, les cargos ne peuvent pas passer par là. Je suis toujours au moteur depuis mon départ de Cuba, actuellement un vent de 8 à 10 Nœuds vient de face sans toutefois suffisamment d’angle pour m’aider dans ma progression. Par contre il génère une faible houle qui ralentie le bateau.
Au milieu de la nuit je devrais ressortir de cet immense lagon pour retrouver des fonds de 2 à 3 000 mètres et quitter les Bahamas direction les Bermudes.
J’ai ce soir 104 Miles au compteur journalier et je suis à 850 Miles des Bermudes
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour, Belle progression, qui va sano, va ..., tes repères sont diverses, entre ton manque de vie parisienne ( tapis du métro) et d’autres beaucoup plus bucoliques (sourire) je te souhaite une bonne route et prends soin de toi, au plaisir!!" Envoyé par LE DROUCPEET le 09-05-2018 à 18:16
Wed, 09 May 2018 23:00:00 GMT - Une sortie aux forceps 25°38’N 76°58’W
Wed, 09 May 2018 23:00:00 GMT - 25°38’N 76°58’W
19h00 heure locale, 23h00 TU, 1h00 J+1 en France
Bonjour à tous,
Quelle nuit difficile ! Cela a commencé vers 22 heures lorsque j’ai dû sortir de Great Bahamas Bank par le Northwest Chanel. C’est un passage très étroit bordé de part et d’autre par de nombreux récifs très dangereux. Je ne m’inquiète pas à priori car il y a un feu qu’il suffit de contourner en le serrant un peu et au moins 6 routes passent par cet endroit.
Malheureusement j’ai beau écarquiller les yeux, je ne distingue rien. Le feu n’est pas opérationnel !!! Quelle poisse, la nuit est d’un noir d’encre, la lune ne se lève qu’en fin de nuit. Je sors immédiatement mon smartphone et lance la cartographie puis je passe une demi-heure les fesses serrées en observant en permanence la cartographie du bord, celle de mon smartphone et le sondeur.
Le sondeur me fait des sueurs froides lorsque le petit pictogramme précisant que les fonds remontent apparaît ou bien lorsqu’il indique des fonds commençant par 3 (mètres). Mais au bout d’une demi-heure c’est la délivrance, les fonds passent de 5 à 18 puis 41 mètres en quelques secondes avant que le sondeur clignote pour indiquer que les fonds sont hors de ses possibilités (plus de 150 mètres).
Maintenant j’ai le vent sur la hanche bâbord, le bateau file et je peux enfin couper le moteur. Mais je suis dans une zone bordée d’îles avec un trafic de bateaux très important. Je dois rester dans le cockpit et répondre aux très nombreuses alarmes. Cela dure 3 ou 4 heures puis il faut partir Nord Est c’est-à-dire face au vent force 4 et la houle qui va avec.
Je passe ainsi ma journée à tirer des bords sur ce plan d’eau pour parcourir une trentaine de Miles ! C’est énervant car l’unique porte de sortie est le Northeast Providence Channel entre Great Abaco Island et Eleuthera Island. Quelle est longe et déprimante cette journée et que le gain de distance par rapport aux Bermudes est faible !
Mais en fin de soirée je fini par passer cette « porte » et me voici en eaux libres, dans l’Océan Atlantique. Que c’est bon ! Je profite maintenant de ce vent de Nord Est pour avancer plein Est à la rencontre des vents de Sud qui vont me pousser jusqu’aux Bermudes. J’espère les rencontrer après-demain mais les prévisions ne sont pas d’une fiabilité remarquable.
L’option de passer par le Nord me semble compliquée car les vents d’Ouest sont très haut en latitude et je ne veux pas passer des jours à tirer des bords pour progresser ni remonter au près dans ce vent de Nord Est.
Je surveille mon stock de gasoil comme le lait sur le feu. Ce midi j’ai transféré un des réservoirs secondaires dans le réservoir principal, j’ai consommé 120 litres depuis le départ de Cuba pour 72 heures de moteur. J’essaie toujours de tourner très lentement quitte à me traîner par mesure d’économie et parce que cela me convient bien.
Le temps est toujours très beau, les nuits sont un peu fraîches, peut-être 25 degrés mais, comme il fait trente degrés dans le bateau en permanence dès que je dois sortir la nuit je passe une chemise.
Le compteur affiche ce soir 126 Miles mais je ne me suis rapproché que de 86 Miles des Bermudes qui sont maintenant à 764 Miles.
Thu, 10 May 2018 23:00:00 GMT - Allo Papa Tango Charlie 25°49’N 75°09’W
Thu, 10 May 2018 23:00:00 GMT - 25°49’N 75°09’W
19h00 heure locale, 23h00 TU, 1h00 J+1 en France
Bonjour à tous,
¶¶¶ Allo Papa Tango Charlie ¶¶¶ Je n’vous reçois plus très bien ¶¶¶ Vous vous souvenez certainement de cette chanson. Je crois que l’interprète s’appelait Mort (Mortimer) Schuman, c’était un grand balaise avec une moustache. Hé bien oui, je traverse ce fameux « Triangle des Bermudes », un endroit de sinistre réputation.
Même pas peur !
Je me souviens avoir regardé une émission sur ce sujet à la télévision. C’est beaucoup plus fort que le monstre du Loch Ness. Ce triangle, dont les pointes sont il me semble Puerto Rico, le Nord de la Floride et les Bermudes, a la réputation d’être un véritable trou noir.
En effet nombre de bateaux ont totalement disparus sans laisser aucune trace en traversant cette zone. C’est également le cas de six avions de chasse pilotés par d’excellents aviateurs. Ils sont partis de Floride au moment de la guerre 39/45 et ne sont jamais arrivés à destination. Personne ne sait ce qu’ils sont devenus.
Toutes ces histoires de disparition, d’évaporation, de volatilisation, ont généré dans l’imaginaire populaire un sentiment d’endroit maudit dans lequel il faut vraiment éviter de passer et même de survoler au risque de finir en étant aspiré aux fonds des eaux.
Bien entendu de nombreux romans se sont emparés du sujet, des films ont été produits et même des chansons parlent de ce coin pas fréquentable du tout. Malgré cela, c’est ma route et même si je suis superstitieux comme la plupart des marins (un certain mot ne doit pas être prononcé à bord d’Harmattan car à chaque fois une catastrophe arrive), je ne crois pas aux phénomènes surnaturels.
C’est ma première nuit depuis mon départ de Cuba. J’ai énormément apprécié et surtout j’ai récupéré. Couché à 21 heures, levé à 7 avec uniquement deux petits tours pendant la nuit pour contrôler que tout va bien. J’adore l’océan, j’adore la haute mer, je ne suis pas très bien le long des côtes. Lorsque je me trouve au milieu des océans j’éprouve un sentiment de sécurité, un sentiment de plénitude, un sentiment de tranquillité que je ne connais nulle part ailleurs.
Toute la nuit et toute la matinée Harmattan a marché gentiment au près avec ce vent de Nord Est de 10 Nœuds. Que c’est bon de ne pas entendre le moteur. J’en ai profité pour passer deux heures ce matin dans la salle machine, révision, niveaux, petites réparations.
Mais en début d’après midi nous sommes entrés dans ce talweg qui sépare les vents du Nord et les vents du Sud. J’ai dû remettre au travail les « Horses Power » afin de traverser cette zone de vents erratiques pour rejoindre au plus vite ces fameux vents du Sud qui m’attendent entre les 74 et 75 degrés de longitude Ouest.
Et puis ce soir vers 18 heures les orages sont arrivés. Il ne pleut pas beaucoup mais le vent a soudainement changé de direction est passé au Sud entre 6 et 7 Nœuds. Va-t-il tenir ? J’espère mais il va falloir attendre le milieu de la nuit que les orages soient passés pour le savoir.
Ah ! Au fait, vous vous souvenez de ce petit rhum Cubain acheté en lieu et place des côtes de porc, je voulais vous en donner des nouvelles : c’est un Havana Club, 7 ans d’âge, « El Ron de Cuba », il est à pleurer ! Je n’aurai pas voulu me retrouver sur la lèvre du gouffre béant sans avoir testé ce breuvage divin. Mais avec modération pour rester vigilent et prêt à toutes éventualités.
Ce soir le compteur journalier affiche 102 Miles, 451 depuis Cuba. Je suis à 679 Miles des Bermudes, soit 85 Miles de route utile depuis hier soir.
A bientôt
Jean-Louis
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"Salut Capt’ain Ah le Habana Club 7 ans, fameux!!!! et pas cher à Cuba en France on le trouve à 35 ?. J’espère que tu as rempli les cales de l’Harmattan. ;) Amitiés Paparazzi" Envoyé par PAPARAZZI le 11-05-2018 à 18:08
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"Bonjour, Après ton accouchement difficile, je vois que les vents te sont favorables dans les hauts fonds. Pour le rhum (avec modération) un p’tit plaisir perso que l’on veut bien partager avec les gars." Envoyé par LE DROUCPEET le 11-05-2018 à 18:11
Fri, 11 May 2018 23:00:00 GMT - Les Horses Latitudes 26°27’N 73°48’W
Fri, 11 May 2018 23:00:00 GMT - 26°27’N 73°48’W
19h00 heure locale, 23h00 TU, 0h00 J+1 en France
Bonjour à tous,
Vous avez certainement déjà entendu l’expression « Les Horses Latitudes ». Souvent on ne situe pas exactement la signification ni l’endroit exact. En fait les « Horses » Latitudes correspondent à la tranche de notre planète située entre les 30 degrés Sud et les 30 degrés Nord. Je me trouve actuellement sous ces latitudes.
Elles sont caractérisées par des calmes plats et des vents variables rendant extrêmement difficile la progression des voiliers et encore plus des tout premiers voiliers qui ne possédaient pas de motorisation auxiliaire. A l’époque, les Espagnols et les Portugais transportaient des chevaux vers les Antilles. Les bateaux pouvaient ainsi rester encalminés plusieurs semaines.
Deux légendes expliquent cette expression. La première prétend qu’alors, n’ayant plus d’eau pour abreuver les chevaux on les passait par-dessus bord. J’ai du mal à adhérer car s’il n’y a pas de vent dans ces régions, il y pleut énormément et, à l’époque, on savait déjà récupérer l’eau de pluie. La seconde prétend que les vivres venant à manquer, on tuait des chevaux pour se nourrir.
Justement, depuis hier au soir je suis sous les orages et la pluie. Il pleut tellement qu’un seul orage pourrait remplir à ras-bord toutes les citernes du navire. Quelle triste journée ! Je n’ai pas envie de sortir la tête de mon roman policier. Je n’ai jamais le temps de lire sauf lorsque je suis au milieu des océans, alors j’en profite. J’ai les titres chargés sur ma liseuse, des livres que j’avais déjà achetés et j’en ai échangés à Cuba avec Chloé mais surtout avec Ingrid. J’ai de quoi tenir un siège.
Hier soir, entre les grosses plaques jaunes des orages je distingue sur mon radar l’écho d’un voilier. Je sors dans le cockpit et je ne vois rien mais un peu plus tard je distingue le feu de mât vert à environ un mile sur mon bâbord.
Je saisie ma VHF portable : « Skoiern pour Harmattan ». « Oui, Jean-Louis, on passe sur le six ». C’est bien lui et je discute avec Patrick pendant vingt bonnes minutes. C’est étonnant car même si nous suivons la même route nous aurions pu être à 50 kilomètres ou plus l’un de l’autre.
Pour lui la route est encore plus difficile car il n’a que 250 litres de gasoil et il est obligé de se laisser dériver en attendant le vent. Pour ma part, avec 600 litres j’ai encore du stock pour abreuver mes « Horses Power » mais si je tombe à sec, vais-je les passer par-dessus bord (c’est lourd) ou bien vais-je les manger (c’est dur) ?
En milieu d’après-midi le vent est repassé au Nord, il n’arrête pas d’évoluer en force et en direction. C’est fatigant. L’intérieur du bateau est trempé, il pleut sans cesse et l’eau s’infiltre partout. Les prévisions météo sont-elles fausses ou bien ce temps est-il fou ? Les choses ne peuvent maintenant que s’améliorer.
Ce soir le vent est totalement tombé, la mer est toute désordonnée à tel point que même au moteur le bateau n’avance pas, alors j’ai mis en panne et je vais attendre que le vent revienne. Un courant de 0,9 Nœuds m’entraine vers le Sud.
Ayant franchi la longitude 75° j’ai avancé toutes les horloges du bord d’une heure, j’ai maintenant 5 heures de décalage avec la France. Le compteur journalier affiche 86 Miles et je suis à 598 Miles des Bermudes. Je me suis donc rapproché de 81 Miles depuis hier soir.
A bientôt
Jean-Louis
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"Salut Jean-Louis. Ou il y a une erreur ou tu va plein sud-est ? Enfin bonne route quand même" Envoyé par DESLANDES le 13-05-2018 à 08:20
Sat, 12 May 2018 23:00:00 GMT - Après la pluie le beau temps revient toujours 27°30’N 72°04’W
Sat, 12 May 2018 23:00:00 GMT - 27°30’N 72°04’W
19h00 heure locale, 23h00 TU, 24h00 en France
Bonjour à tous,
J’adore ce principe philosophique qui s’applique à tous les moments de la vie et en particuliers à ceux très difficiles à vivre : « Après la pluie le beau temps revient toujours ». Et c’est tellement vrai. Plus un moment a été difficile à vivre et plus la vie va sembler belle lorsque la pression va se desserrer un peu. Lorsque l’on vit une tempête en mer, il faut toujours penser qu’elle va finir par se terminer, qu’elle ne peut pas durer indéfiniment. Dans la vie de tous les jours c’est la même chose.
Hier soir allongé sur ma couchette, je suis dans la difficulté. J’ai déjà bien entamé mon stock de gasoil et la route est encore longue. Avec ces multiples orages et les vents générés dans toutes les directions possibles, la mer est en vrac avec des houles croisées dans tous les sens.
C’est d’ailleurs l’occasion d’observer ces fameuses vagues pyramidales qui peuvent être extrêmement redoutables dans les tempêtes. Lorsque des houles se rencontrent, leurs hauteurs instantanées s’additionnent. C’est ainsi que sont générées les vagues pyramidales qui dépassent toutes les autres d’une hauteur importante et dont le sommet déferle. Hier c’était à petite échelle mais dans les tempêtes elles peuvent être extrêmement destructrices.
Dans ce type de mer un voilier n’avance pas, il bute sans cesse dans la mer et même au moteur il est extrêmement difficile de faire route. De plus, le vent de face d’environ 6 Nœuds, n’arrange rien. Les prévisions météo ne sont pas fameuses car même lorsque le vent va être dans le bon sens, il ne doit pas dépasser 5 ou 6 nœuds.
Je suis mal, je cogite dur. Vais-je arriver à rejoindre les Bermudes ? Je commence à douter car je suis obligé de laisser tourner le moteur pour ne pas dériver avec le courant et m’éloigner de l’objectif en attendant dans quelques jours (ou plus) des conditions favorables. Ma réserve de gasoil ne me permet pas d’atteindre ces îles, dois-je retourner sur les Bahamas ?
Le moteur tourne au ralenti, inverseur enclanché et je fais route à 1,5 Nœud. Je ne peux pas m’endormir et régulièrement je me lève pour faire un tour et constater mon impuissance à trouver une solution qui, d’ailleurs n’existe pas en l’état. Mais, vers 22 heures, je constate que le vent tourne au Sud en se renforçant légèrement.
Il souffle maintenant à 9 Nœuds, contredisant les prévisions, et je m’active pour régler mes voiles et ma direction afin de profiter au mieux de cette aubaine. Pendant deux heures je peaufine, un demi-tour de winch, filer 10 cm d’écoute, un cran sur le rail de trinquette… Je suis toutes voiles dehors, génois, trinquette, grand-voile et artimon. Pour une fois tout le monde a compris l’importance de se dépasser et tout le monde s’entend pour faire avancer le bateau.
J’ai coupé le moteur depuis longtemps. La trinquette s’est un peu écartée pour laisser de l’air au génois, la grand-voile a fait également des efforts et le génois les remercie en faisant le beau et en bombant le torse. La mer s’aplatit peu à peu. Avec 11 Nœuds de vent maintenant Harmattan file à 8,5 Nœuds, mon bonheur est énorme.
Mais il faut quand même rester sur la route aussi je reprends une quinzaine de degrés sur le cap et nous marchons alors à 6,5 Nœuds, c’est formidable. Satisfaction supplémentaire, l’alternateur d’arbre d’hélice fonctionne à merveille et compense totalement les consommations du bord malgré les batteries fatiguées (congélateur, pilote, radar, navigation …)
Je me dis que même si ces conditions ne durent que quelques heures ce sera toujours cela de pris. Mais c’est maintenant établi, ça tient et je baigne dans ma couchette trempée autant que dans le bonheur.
Toute la journée il fait un temps magnifique, que c’est bon de vivre ! Encore merci à tous les professionnels de santé, à mon donneur et à sa famille, merci pour cette perle de vie, vous me permettez de bénéficier d’une seconde vie absolument merveilleuse.
Ce soir le compteur journalier affiche fièrement 134 Miles, je ne suis plus qu’à 486 Miles des Bermudes dont je me suis rapproché de 112 Miles.
A bientôt
Jean-Louis
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"Salut Grand Capitaine ! Le début de ton "billet" de samedi m’a bien fait flippé mais la suite était bien réjouissante ! ? En regardant les Gribs (vents et vagues) je ne comprenais pas ce courant du nord que tu subissais, mais je viens de voir sur passagewheather, la carte des courants générés par le Gulf stream et là on comprends beaucoup mieux ce que tu subis... Bon courage Cap’taine ! Régis " Envoyé par Régis Deschamps le 14-05-2018 à 03:27
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"Bonjour Jean Louis Merci de nous faire partager,audace, professionalisme en la navigation,tu t’en sors comme un chef! Chapeau ! capitaine, que je salue amicalement! Bon vent !" Envoyé par andre talineau le 14-05-2018 à 07:38
Sun, 13 May 2018 23:00:00 GMT - Essaie de Spi 28°55’N 70°39’W
Sun, 13 May 2018 23:00:00 GMT - 28°55’N 70°39’W
19h00 heure locale, 23h00 TU, 24h00 en France
Bonjour à tous,
Finalement Francine, ma femme, va me rejoindre aux Açores avec une poignée de médicaments. Elle adore cet endroit tout comme moi et cela va me donner un peu d’air dans mon planning. Et surtout je vais pouvoir assister à l’anniversaire des 100 ans du fameux « Café Sport », encore plus connu de tous les navigateurs du monde entier en tant que « Chez Peter ».
Et comme les échéances sont un peu moins tendues je vais pouvoir passer quelques jours aux Bermudes et peut-être faire un stop à Florès avant d’atterrir à Horta car je ne connais pas cette île des Açores qui, paraît-il, est sublime.
Tout va bien à bord mais le vent n’est pas très stable ni en force, il évolue entre 6 et 13 Nœuds, ni en direction car il peut varier d’une vingtaine de degrés. Mais c’est vrai que je ne suis pas dans les alizés. Et puis un courant contraire qui peut aller jusqu’à 2 Nœuds me retient par les pieds. Malgré tout j’avance.
Au réveil, nous sommes dans une phase de vent faible et après moultes tergiversations je me décide à envoyer le spi. Il faut comprendre que toutes ces manœuvres de voiles sont assez physiques et que je n’ai plus 20 ans, ni même 40 d’ailleurs ! A Cuba je discutais avec un copain navigateur. - T’as un spi - Oui - Tu l’utilise beaucoup - Je ne le hisse plus - Pourquoi ? - Je suis fatigué Je comprends immédiatement car je suis un peu dans le même cas, c’est ce que je ressens.
Finalement je me décide et j’attaque la manœuvre. Je dois commencer par descendre la trinquette et la ferler sur sa bôme. Elle ronchonne, elle n’est pas contente. C’est mon copain Jacky qui a découvert le premier ce problème entre la trinquette et le spi.
Il faut savoir que la trinquette est plutôt une voile de tempête et le spi carrément une voile de beau temps. La trinquette souffre de ce qu’elle estime un manque de considération de la part du Capitaine, elle est jalouse du spi alors qu’elle estime que c’est elle que l’on va chercher et qui fait le boulot quand ça va mal.
Elle dort toujours sur le pont, ferlée sur sa bôme, se prenant des sceaux de mer en permanence alors que le spi dort carrément avec le capitaine, sous sa couchette ! Et puis elle n’aime pas, alors qu’il n’y a presque pas de vent, voir ce gros spi tout rouge faire le beau au-dessus d’elle. Elle pense qu’il la nargue.
Il faut ensuite monter le spi sur le pont, le sortir de son sac, préparer toutes les manœuvres sans se tromper avant de rouler le génois. Tout cela représente des efforts et de la fatigue. Une fois le spi en haut du mât je lève la chaussette mais le spi ne se déploie pas, il est tout tortillonné. Quel bazar ! La trinquette pouffe.
Il faut maintenant tout reprendre à l’envers et renvoyer le génois avant de descendre ce spi dans le carré pour résoudre le problème. Sur un quai c’est facile mais dans le carré c’est dantesque. Il fait 130 m² et 17 mètres de guindant ! Je dois remonter la chaussette et en partant du point de drisse remettre les tissus en ligne.
Lorsque je termine il est midi passé et je suis épuisé. Maintenant le vent est reparti à 13 Nœuds, ce n’est plus la peine, je n’en ai plus envie, je laisse le spi dans le cockpit et vais me reposer.
Encore 141 Miles au compteur ce soir, 108 Miles de moins sur la route avec l’entrée du chenal d’accès à St Georges dans 358 Miles, 812 Miles depuis Cuba.
A bientôt
Jean-Louis
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"bonjour amiral, je viens d’avaler d’un seul coup le départ de panama à l’arrivée aux bermudes... cette fois c’est le retour au bercail pour le grand carénage. bonne route et bon vent harmattan bernard" Envoyé par bernard.lannion le 14-05-2018 à 18:19
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"Bonsoir, Joli dialogue qui met les voiles, la fatigue sans doute (sourire), il faut ménager sa monture, pas seulement, l’homme aussi. Donne le bonjour à madame et profite de ce moment pour reprendre des forces ( physiques et morales ) au plaisir." Envoyé par LE DROUCPEET le 14-05-2018 à 22:21
Mon, 14 May 2018 23:00:00 GMT - Les Bermudes 30°14’N 68°47’W
Mon, 14 May 2018 23:00:00 GMT - 30°14’N 68°47’W
19h00 heure locale, 23h00 TU, 24h00 en France
Bonjour à tous,
Dans son « Encyclopédie pratique des traversées en navigation hauturière », Jimmy Cornell écrit « Les Bermudes occupent une telle position stratégique dans l’Ouest de l’Atlantique que même ceux qui ne prévoient pas de s’y arrêter trouvent qu’il est difficile de faire l’impasse sur ces iles attrayantes ».
C’est exactement l’aboutissement des mes réflexions intérieures. Si tout va bien je serais jeudi à l’intérieur du lagon des Bermudes. Je n’ai pas beaucoup d’informations sur cet endroit, aucun guide nautique ou autre mais d’après la cartographie, d’après ce que j’ai entendu ici et là, je m’imagine assez bien ce que je vais trouver.
Il faut déjà situer la destination, à la latitude du Maroc, entre Casablanca et Agadir, ce n’est qu’un petit atoll avec à l’intérieur trois îles toute en longueur et qui se touchent presque, la plus grande Hamilton Island et deux petites au Nord Est, Saint David’s Island et Saint Georges Island.
Ces îles et de très nombreux ilots se trouvent à l’intérieur d’un lagon bordé par une barrière de corail après laquelle les fonds tombent très vite à 2000 et même 3000 mètres. Pour vous donner une idée, le lagon mesure dans sa longueur de Nord-Est à Sud-Ouest environ 40 kilomètres et une vingtaine dans sa largeur.
La capitale se nomme Hamilton, je pense que nous sommes également dans un « paradis » fiscal. Par contre le port d’entrée, là où l’on effectue les formalités est Saint Georges, qui se trouve sur l’île éponyme. L’entrée se fait par une passe étroite mais bien balisée sur la pointe Sud Est. Il n’est pas du tout recommandé d’y entrer de nuit, du coup j’essaie de gérer au mieux cette difficulté d’autant qu’en ce moment la lune nous boude.
L’attol se trouve dans une zone de cyclone, officiellement la saison commence le premier juin. Je me suis toujours demandé comment de tels phénomènes météo pouvaient respecter ainsi le calendrier des humains. Pourquoi pas le 3 ou bien le 5 juin ? Quoi qu’il en soit le risque apparaît réellement avec le mois de juillet et s’amplifie au mois d’août.
Etonnamment, chaque année environ 1000 bateaux de plaisance font escale aux Bermudes. Certains transitent vers l’Est, vers les Açores et l’Europe, essentiellement au printemps et en été et d’autres viennent de ces destinations plutôt à l’automne pour aller vers les USA et les Caraïbes. Ils ne stationnent là en général que quelques jours pour refaire les pleins de carburant, d’eau et de vivres fraîches.
L’endroit est paraît-il propret, cela va me changer énormément de Panama et de Cuba. J’avoue que j’ai vraiment hâte de retrouver des standards un peu plus européens avec des produits frais à volonté. Je rêve d’un bon carpaccio de bœuf au basilic comme un chien rêve à un os.
Plus j’additionne les degrés de latitude et plus le temps change. Dans la journée il fait encore chaud mais c’est très supportable. Par contre je suis obligé d’enfiler un vêtement de plus en plus tôt en fin d’après-midi. Bientôt je ne le quitterai plus puis je vais être obligé d’empiler les couches.
Il faut savoir qu’à cette saison les glaces dérivantes peuvent descendent en dessous de la latitude 40 degrés Nord jusqu’à la longitude de 50° West. En ce moment la température aux Bermudes se situe entre 22 degrés et 26 degrés mais aux Açores il va falloir mettre quelques couches supplémentaires avec une fourchette entre 14 degrés et 19 degrés !!!!
Plus que 253 Miles pour les Bermudes avec 131 Miles au compteur journalier pour 125 de route utile.
A bientôt
Jean-Louis
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"Source Challenges.fr le 13.12.2016 : Bermudes, Irlande, Suisse: quels sont les 15 plus grands paradis fiscaux du monde ? Les Bermudes : Archipel paradisiaque, les Bermudes sont aussi passés maîtres dans l’art de l’évasion fiscale. Oxfam (confédération internationale d’une vingtaine d’ONG) les classe en première position de son classement des pires paradis fiscaux. Surnommés "la petite Suisse" de l’Atlantique, les îles accueillent de nombreuses fortunes américaines grâce à leur fiscalité avantageuse.
Amicalement, Banzaï sur le carpaccio ! ;)
" Envoyé par Regis Deschamps le 15-05-2018 à 23:18
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"Hi Captain,
Super, tu as fait un bon bout de route, ça va être cool de te relaxer un peu dans un coin de paradis...fiscal. ( Tiens, Cahuzac vient de prendre 4 ans dont 2 avec sursis...) Je vois que tu vas à St Georges, je pense que tu as vu qu’il y a un grand mouillage à Hamilton et plusieurs marinas. Bonne fin de route Captain, j’espère que tu trouveras tout ce que tu cherche la bas... Jacky" Envoyé par JACKY PEUDEVIN le 16-05-2018 à 10:53
Tue, 15 May 2018 23:00:00 GMT - Bientôt Saint Georges 31°13’N 66°47’W
Tue, 15 May 2018 23:00:00 GMT - 31°13’N 66°47’W
19h00 heure locale, 23h00 TU, 24h00 en France
Bonjour à tous,
Lorsque je sors de la couchette, ce matin un peu avant 6 heures, tout est calme. Il y a très peu de vent, de l’ordre de 6 Nœuds, et la mer est belle, sans houle. Harmattan avance gentiment à 3,5 Nœuds en suivant à peu près la route.
Ce n’est que bien plus tard que je m’aperçois que le pilote automatique a mis les pouces cette nuit. Il est en « Standby » et Harmattan poursuit sa route en s’étant équilibré avec le vent et le courant. L’avantage d’un bateau à quille longue. Je réenclenche le pilote et j’en profite pour mettre un peu de moteur afin de lubrifier l’inverseur. Normalement je devrais faire tourner celui-ci une heure par jour.
Il fait un temps magnifique. Comme tous les jours, en milieu de matinée le vent forcit un peu à 12 Nœuds, Harmattan est en forme, il file à 7,5 Nœuds, certainement motivé par la petite tache bleue apparu en haut et à droite de la cartographie. C’est un bonheur.
Et puis en fin de matinée j’entre à nouveau dans le fameux Gulf Stream. Adieu ce courant qui me tirait par les pieds, je cours maintenant dans le même sens que le tapis roulant, c’est presque un Nœud de gagné sur la route surface alors qu’avant c’était un de perdu. C’est bon.
Ce matin je pensais être heureux si je pouvais entrer dans le port de Saint Georges jeudi soir mais si tout continuait ainsi je pourrais arriver dès demain midi, mercredi. C’est inespéré ! Attendons car en général le soir le vent mollit pas mal. De toute façon je suis maintenant assuré d’être au port jeudi et c’est le principal.
Dans l’ordre d’importance des choses, il faut que je fasse mon plein de gasoil (180 à 200 litres) puis vidange et filtre du moteur principal qui a beaucoup tourné. Ensuite un plein d’eau, quelques lessives si c’est possible et des produits frais.
J’aimerai trouver des fruits, en particulier des pommes et des tomates, et puis je voudrai bien charger une vingtaine de yaourts, produit inconnu à Cuba. Si je peux prendre un peu de viande fraîche je jetterai ces steak hachés surgelés achetés à Cuba qui ne me font pas envie du tout.
Si je trouve un shipchandler j’aimerai acheter un drapeau des Bermudes ainsi qu’un drapeau de Cuba car je n’en ai pas trouvé (je n’ai pas beaucoup cherché). Par contre la pompe à eau de mer qui alimente les toilettes a rendue l’âme. J’aimerai en trouver une, ce serait parfait sinon je continuerai à récolter un sceau d’eau de mer lorsque j’en ai besoin.
Cela me fait penser à un copain qui loue un catamaran avec skipper aux Antilles. Ils sont deux couples, le skipper et l’hôtesse. Le skipper veut ramasser un seau d’eau de mer mais il fait l’erreur de faire une boucle au bout du cordage et de la passer autour de son poignet.
Le seau se remplie d’un coup et le skipper est entraîné par-dessus bord ! Heureusement l’hôtesse est un peu plus professionnelle, elle gère la crise et permet de récupérer le skipper. Comme quoi, il vaut mieux être seul que mal accompagné même s’il s’agit d’un soi-disant professionnel. Depuis, à chaque fois que je ramasse un seau d’eau de mer je pense à cette bêtise et je fais attention.
Je ne suis plus ce soir qu’à 135 Miles de l’entrée du port de Saint Georges aux Bermudes. Le compteur journalier indique 117 Miles et la route utile est de 118 Miles. Depuis Cuba le loch indique 1060 Miles. Autre information, je suis passé en dessous des 2000 Miles pour les Açores avec 1908 Miles pour arriver à Horta.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour cap’tain,
Le repos est proche, tiens bon la barre, la bouche va profiter des produit frais ainsi que l’organisme, bons achats, et bonne visite." Envoyé par LE DROUCPEET le 17-05-2018 à 12:08
Wed, 16 May 2018 23:00:00 GMT - Atterrissage aux Bermudes 32°23’N 64°40’W
Wed, 16 May 2018 23:00:00 GMT - 32°23’N 64°40’W
19h00 heure locale, 23h00 TU, 24h00 en France
Bonjour à tous,
Toute la journée d’hier et toute cette nuit Harmattan a marché comme un avion. Quel bonheur de sentir son bateau ouvrir l’eau et glisser rapidement avec uniquement de très légers mouvements de tangage et de roulis. A chaque fois je suis étonné. Qu’il marche bien ce bateau ! Certainement le travail réalisé sur la carène à Linton Bay y est pour quelque chose.
Mais ce matin à 6 heures, alors que je ne suis plus qu’à 70 Miles des Bermudes, patatrack le vent faiblit et tourne. Quelle mouscaille, j’espérais bien être à quai en fin d’après-midi. J’envoie le moteur pour progresser un peu mais voilà que le courant s’en mêle et me tire par les pieds à la vitesse de 0,8 Nœuds.
Malgré tout j’avance, le vent revient un peu mais il est maintenant très sur l’arrière et beaucoup moins efficace. Le grand challenge du jour est d’arriver avant la nuit dans le port, sinon il va falloir à nouveau passer une nuit en mer à faire des ronds et je n’en ai pas du tout envie.
Je viens de finir de déjeuner, je range tout et sors dans le cockpit. Surprise ! Les Bermudes sont là. Ce qui me marque tout d’abord ce sont toutes ces petites maisons aux façades blanches. J’ai l’impression de me trouver en mer Egée et d’arriver sur une île Grecque. Je vois une longue bande de terre faite de petites collines qui doivent atteindre une centaine de mètres d’altitude.
Au fur et à mesure que j’approche je distingue également des endroits boisés. Je passe l’après-midi à longer la côte de l’île Hamilton. L’endroit à l’air riche, je ne suis plus en Amérique Centrale ou à Cuba ! Ce que j’avais pris pour des petites maisons sont en fait de belles demeures ou des immeubles rutilants. Par endroit la côte est bordée de longues plages de sable blanc.
Le vent est revenu en fin de matinée mais j’ai continué à aider au moteur afin d’être sûr de me présenter à l’entrée de la passe Nord Est avant la nuit.
Je reprends l’écriture à 20h45. Je suis mort et je n’ai qu’une idée, aller dormir. Je suis arrivé devant la passe vers 17 heures trente, j’ai appelé le port à la VHF et pendant plus d’une heure j’ai subi un interrogatoire incroyable pour enfin avoir la permission d’entrer. J’ai vraiment failli repartir sans entrer.
Puis j’ai encore dû attendre et subir un contre interrogatoire à la douane. Je viens enfin de mouiller et je vais pouvoir me détendre. Il n’y a pas de marina, cela va être difficile de faire de l’eau. Enfin je verrai tout cela demain. Dormir. Dormir. Dormir.
Thu, 17 May 2018 23:00:00 GMT - Un très bel endroit A Saint Georges, Bermudes
Thu, 17 May 2018 23:00:00 GMT - A Saint Georges, Bermudes
19h00 heure locale, 23h00 TU, 24h00 en France 32°23’N 64°40’W Bonjour à tous,
Je reviens un peu sur mon arrivée hier soir. J’étais moralement à bout. Ce gars m’a tenu en pleine mer pendant plus d’une heure à me poser des dizaines de questions sur le numéro à 15 digits de ceci, la référence de cela. A chaque fois je devais fouiller dans mes papiers afin de donner une réponse que je n’avais pas toujours. C’était très stressant.
La grande déception a été de ne pas trouver de marina avec un quai, de l’eau et de l’électricité mais seulement un mouillage dans une zone surpeuplée. Du coup pas de lessive possible. Malgré tout, après une nuit de repos bien méritée je me sens bien ici.
Un de mes problèmes concernait encore une fois ma foutue annexe. A Linton Bay, je m’étais aperçue qu’elle prenait l’eau de plus en plus. Effectivement en cherchant un peu je vois que le fond est décollé du boudin sur au moins 50 centimètres. J’ai dû me forcer hier soir à réparer ce problème à la lampe de poche avant d’aller me jeter dans ma couchette.
Cette difficulté partiellement résolue la vie est déjà beaucoup plus belle. Première mission ce matin, aller chercher de l’huile pour effectuer la vidange du moteur principal. Je vais donc à terre et je découvre alors un endroit absolument divin. Tout est beau, tout est entretenu avec soin, tout est réalisé avec goût, c’est le plaisir des yeux. Je me sens vraiment bien ici.
Par contre, la vie est absolument hors de prix. Mon bidon d’huile est à deux fois le prix de celui de Panama, un demi pression est à 8 dollars !!! Le litre de gasoil est à 2 dollars … Heureusement pour celui-ci les douaniers nous ont donné un voucher afin de le toucher détaxé. J’ai organisé une livraison pour demain pour plusieurs copains, je pourrais alors vous dire le tarif.
J’ai passé une partie de la journée sur mon moteur principal car il me sert beaucoup, alors je le chouchoute. J’ai fait une vidange, j’en ai profité pour retendre les courroies d’alternateur. Et puis j’ai vérifié le niveau de l’inverseur. Enfin, je n’ai pas voulu attendre que la petite roue à aubes de la pompe à eau de mer du moteur me lâche en pleine mer avec ensuite le problème de récupérer les pales. Je l’ai changée préventivement.
En fin de matinée je me suis rendu à la petite épicerie. Comme je m’y attendais, c’est un vrai bonheur, il y a de tout comme chez nous ou presque. J’ai acheté des steaks dans le cœur de filet. C’est cher mais que c’est bon ! J’avais oublié depuis le temps que je n’ai pas mangé de viande rouge.
Et puis dans l’après midi je suis allé sur la place, devant le syndicat d’initiative, où il y a du wifi gratuit. J’ai pu consulter et répondre à mes dizaines de mails en attente. Et puis surtout j’ai pu prendre la météo. Ce n’est pas très bon, cela va être très mou puis carrément du vent contraire.
Aussi je ne pense pas pouvoir partir demain. Je vais devoir attendre un peu. D’après la météo de ce soir je pourrais peut-être partir dimanche soir ou lundi matin mais il faut encore attendre pour voir l’évolution.
Ce que j’avais pris hier pour les façades des maisons sont en fait les toits. Ils sont tous blancs immaculés. Ce sont des toits à quatre pentes qui font comme de multiples petits escaliers. Chaque « marche » est en fait une petite gouttière destinée à recueillir l’eau de pluie.
En effet, ici l’eau douce est un problème crucial. Avec ces petites collines de même pas une centaine de mètres, il n’y a pas de sources. Aussi je ne vais pas pouvoir faire le plein. Je vais devoir économiser, faire tourner le déssalinisateur et peut-être charger quelques bombonnes supplémentaires.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonsoir, C’est bien, comme quoi, il ne faut pas remettre au lendemain ce que l’on peut.... Il faut reprendre des forces, il reste encore un bout à faire. Amitiés" Envoyé par LE DROUCPEET le 18-05-2018 à 20:05
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"un petit coucou de Calellela sous un soleil radieux (enfin) et une température convenable (23 °) mais avec une tramontane omniprésente, ce n’est pas encore le paradis !! a propos de paradis tu y est presque et même si tout n’est pas rose ce n’est qu’une étape sur la route du retour. allez horta n’est pas si loin de marseille... bonne journée à toi bernard" Envoyé par bernard.lannion le 19-05-2018 à 09:10
Fri, 18 May 2018 23:00:00 GMT - Avitaillement à Saint Georges A Saint Georges, Bermudes
Fri, 18 May 2018 23:00:00 GMT - A Saint Georges, Bermudes
19h00 heure locale, 23h00 TU, 24h00 en France 32°23’N 64°40’W Bonjour à tous,
Ce matin le réveil me sort de la couchette à 6h20, je n’ai pas trop envie de l’écouter, je suis tellement bien. Je me lève tout de même pour l’éteindre mais retourne finir de me réveiller sous la couette (J’ai remis une couette dans la housse).
La toilette, le petit déjeuner puis je prépare le bateau, pare-battages, aussières … A 7h30 je mets en marche et je remonte l’ancre. Mon copain Gildas, sur son bateau Grande Ourse, possède un équipage de bateaux stoppeurs, deux gars et une fille. C’est plus facile pour lui aussi je le laisse aller à quai et je viens à son couple.
Nous attendons et, comme au bout d’une heure le camion n’est pas là, j’appelle. Çà n’est pas à cet endroit ! Nous repartons donc, cette fois Sophie vient avec moi pour m’aider. Gildas va au quai près de la station-service, mais ce n’est toujours pas là ! Finalement nous trouvons l’endroit, c’est un morceau de quai d’une vingtaine de mètres avec des corps morts devant.
Il faut attraper une bouée et passer dedans une amarre. Heureusement que Sophie est là, elle se débrouille très bien. Ensuite je cule à quai. C’est super, il y a de l’eau douce et j’en profite pour faire le plein. Je charge également 238 litres de gasoil. Le pris détaxé est d’environ 1,40 €.
Je m’informe alors pour éventuellement passer la nuit ici mais c’est de l’ordre de 250 dollars, de la folie ! Je préfère retourner au mouillage. Tout est horriblement cher ici, certainement le pays le plus cher du monde. Sophie, médecin anesthésiste à l’hôpital de Lille voyage le sac au dos depuis le mois de Novembre. Elle me dit que la nuit d’hôtel la moins cher est également dans ces prix !
Je suis donc prêt à repartir mais maintenant il faut trouver une bonne fenêtre météo. Je viens d’aller prendre les prévisions. Ce n’est pas terrible, pour l’instant ce sera au mieux lundi voire mardi. Certains pensent même attendre mercredi car avant il y aura très peu de vent.
Du coup je vais profiter de mon week-end et pour commencer j’ai invité ce soir mes copains du « Grande Ourse ». Pour les courses ce n’est pas facile car je ne trouve pas les produits dont j’ai l’habitude mais je suis confiant, je vais y arriver.
Sat, 19 May 2018 23:00:00 GMT - Week-End aux Bermudes A Saint Georges, Bermudes
Sat, 19 May 2018 23:00:00 GMT - A Saint Georges, Bermudes
19h00 heure locale, 23h00 TU, 24h00 en France 32°23’N 64°40’W
Bonjour à tous,
Que je suis bien ici ! De l’eau vert clair, un grand ciel bleu parsemé de quelques balles de coton d’un blanc immaculé, une température idéale de l’ordre de 28 degrés à l’ombre, une légère brise forcément marine sur cette île, un degré d’hygrométrie idéal autour de 60%, comment rêver mieux ? Si, peut-être en rendant moins souvent visite à la tirette !
Je pourrais facilement vivre ici mais lorsque je passe à la caisse de la superette le coût de la vie me rappelle à l’ordre. J’en arrive, quelques tomates, quelques pommes de terre, deux côtes de porc et six cannettes de bières j’en ai pour 42 dollars !!!
Il faut dire que nous sommes dans un des « paradis » fiscaux les plus performants, une énorme machine à laver les dollars. Sophie, qui est depuis quelques jours sur l’île et qui a eu le temps de rencontre des jeunes qui travaillent ici nous racontait que ceux qui travaillent dans la finance mettent de côté environ 20 000 dollars par mois !!!
J’ai beaucoup aimé l’Amérique du Sud ainsi que l’Amérique centrale mais je dois avouer que je me sens beaucoup plus dans mon élément dans les cultures plus européennes. Je dirais même de la partie Nord de l’Europe. Même si l’Angleterre ne fait plus vraiment partie politiquement de l’Europe, elle restera éternellement dans une culture très proche de la nôtre.
J’aime la propreté, j’aime ce qui est bien entretenu, j’aime l’élégance, j’aime le gazon taillé au cordeau, j’aime le goût et ici je ne peux être mieux servi. C’est l’Angleterre sans la pluie ni le fog. Malheureusement, ici également on roule à gauche et à chaque fois que je change de trottoir je manque de me faire écraser. Puis il y a les Inches, les gallons, les fahrenheits… C’est la seule ombre au tableau.
Cet après midi je me suis baigné dans une eau turquoise à la bonne température, au milieu des coraux et des poisson perroquets, un vrai bonheur ! Et puis j’ai passé beaucoup de temps avec les copains, il y a une multitude de bateaux français qui attendent tous les bonnes conditions pour filer sur les Açores.
En attendant tous aimeraient vivre ici et trouvent cet endroit extraordinaire. Ce qui nous marque vraiment c’est la différence par rapport à là d’où nous venons, nous avons tous l’impression d’avoir changé de planète !
J’ai acheté un forfait pour une journée de bus et demain je pars en visite.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour J.L, Bonne visite, et tu es encore sauvé, il y a de la "B.." Au plaisir" Envoyé par LE DROUCPEET le 20-05-2018 à 19:20
Sun, 20 May 2018 23:00:00 GMT - Adieu petit paradis 32°28’N 64°27’W
Sun, 20 May 2018 23:00:00 GMT - 32°28’N 64°27’W
19h00 heure du bord, 23h00 TU, 24h00 en France
Bonjour à tous,
Si le paradis ressemble un peu aux Bermudes je veux bien faire un effort supplémentaire pour y aller. Ce matin à 7 heures trente je suis dans le bus direction Hamilton. Environ une heure de route puis je visite le centre de cette grande ville avant de reprendre un autre bus qui me dépose une heure plus tard tout au bout de la pointe Nord-Ouest, là où a été construit un terminal pour les bateaux de croisière. Cette longue et étroite bande de terre est bordée de part et d’autre par la mer.
J’ai ainsi visité environ 80% des Bermudes et mon avis reste inchangé. L’eau est partout, la terre est partout, tout se mélange, tout s’entremêle, tout s’enchevêtre. On voit des maisons partout et des milliers de bateaux, surtout des voiliers, sont mouillés au pied des maisons. Il y a également énormément de verdure même si la densité des habitations est très importante.
Il ne faut pas oublier la latitude des Bermudes, à mi-distance entre Casablanca et Agadir, mais se trouvant en plein milieu de l’océan le climat y est doux. L’hiver le Gulf Stream tempère l’atmosphère et permet d’observer une végétation étonnante avec beaucoup d’espèces tropicales mais également des arbres et des plantes que l’on trouve en Bretagne. Il y a également beaucoup de fleurs, surtout en ce moment où c’est l’époque de la floraison pour les lauriers.
Je suis frappé encore une fois par la propreté des lieux et par le soin apporté par les Bermudiens à l’entretien de leurs propriétés. Je n’ai pas vu de maison à l’abandon, je n’ai pour ainsi dire pas vu de peintures à refaire, tout est neuf et pimpant. Il faut dire qu’une maison normale avec trois chambres vaut environ 1,3 Millions de Dollars !
Ici chaque habitant a une très grande liberté dans l’esthétique de sa maison. Ainsi aucune n’est semblable, aussi bien en forme qu’en couleur. Toute cette diversité donne une impression de coquetterie de bon aloi. Le personnel de l’urbanisme chez nous devrait en prendre de la graine au lieu d’imposer l’uniformité et de construire des lotissements entiers où toutes les maisons semblables forment des ensembles tristes à pleurer.
Par contre j’ai vu des installations que je n’ai rencontrées dans aucun autre pays au monde. Comme je vous l’ai déjà dit, ici il faut se rendre à la tirette en permanence alors les Bermudiens ont inventé les « ATM Drive ». C’est comme le Mac Do Drive, vous pouvez tirer des billets sans descendre de votre voiture !!!
Je suis de retour au port à 13 heures et je découvre Grande Ourse en train de faire les formalités de sortie. Ils prennent la mer. Quelle surprise ! Je ne m’y attendais pas. Gildas me dit qu’il a pris la météo et que sans vraiment le faire, il faut bien partir un jour.
Je n’ai pas pris la météo depuis deux jours, alors je me dépêche de déjeuner et me précipite vers la place où il y a du wifi. Effectivement, je ne dois pas traîner, je devrais mettre un tout petit peu de moteur mais les quelques Nœuds de vent ne sont pas à jeter.
Vite, faire les courses de produits frais, aller jeter les poubelles, acheter une bouteille de rhum pour finir les dollars Bermudiens, aller faire les formalités de sortie, préparer le bateau et à 16 heure quinze je remonte l’ancre. Que c’est bon de reprendre la mer !
Je suis ce soir à 1 770 Miles de Horta par l’orthodromie (la ligne droite sur la circonférence du globe terrestre. J’ai 12 Miles au compteur journalier.
Mon, 21 May 2018 23:00:00 GMT - La route des grandes migrations 33°19’N 63°25’W
Mon, 21 May 2018 23:00:00 GMT - 33°19’N 63°25’W
19h00 heure du bord, 23h00 TU, 24h00 en France
Bonjour à tous,
Quelle affluence ! Je suis resté marqué par le nombre important de bateaux transitant à cette époque de l’année entre Les Bermudes et Les Açores. A Saint Georges j’étais mouillé juste devant le ponton du service des douanes et de l’immigration. En permanence je voyais des bateaux amarrés avec les passagers en train de faire des formalités d’entrée ou de sortie.
Jimmy Cornell prétend que plus de mille bateaux font cette route tous les ans. Cela ne m’étonne pas vraiment. Les arrivées se font à l’unité mais les départs se font en rafales lorsqu’une bonne fenêtre météo se présente. D’ailleurs sur le quai tout le monde parle de météo et de « la » bonne fenêtre.
Certains utilisent la prestation de routeurs professionnels. Ce service peut d’ailleurs être assez onéreux. Le routeur utilise les caractéristiques du bateau (polaires de vitesse), calcul en temps réelle la trajectoire idéale et la communique quotidiennement au skyper. Bien entendu l’info circule et les « bon » jours de départ prédits par les routeurs provoquent une ruée vers les bureaux pour la clearance de sortie.
Ainsi j’ai entendu dire que ce mercredi sera un bon jour pour prendre la mer. Mais attention, les routeurs ne peuvent demander aux skippers de partir un vendredi car beaucoup ne prennent jamais la mer un vendredi, cela porterait malheur paraît-il. Pour ma part je regarde la météo et me je me fais ma propre opinion sachant que je n’hésite pas à faire un peu de moteur s’il le faut afin de me placer au bon endroit au bon moment. Et puis je ne regarde pas si nous sommes un vendredi.
Je suis parti hier après-midi en profitant d’une légère brise pour sortir des abords de l’atoll. Puis j’ai fait du Nord toute la nuit à trois Nœuds, moteur au ralenti et inverseur tout juste enclenché afin d’aller me placer là où le vent devait être ce matin.
Coup gagnant, dès 7 heures ce matin le vent arrive de Sud-Ouest, force 4 permettant à Harmattan de filer entre 6 et 7 Nœuds sur la route orthodromique. Dommage qu’un courant contraire que je mesure jusqu’à 2,2 Nœuds me tire par les pieds. Du coup la vitesse fond oscille entre 3 et 3,5 Nœuds, c’est rageant.
Puis ça mollit un peu et je passe mon temps à régler mes voiles, à changer de configuration mais je dois bien me rendre à l’évidence, ce parcours va être très difficile. Ce soir le vent a faibli mais pas le courant. Aussi je vais essayer de faire du Nord pour trouver une latitude avec un peu moins de courant.
Je n’ai pas beaucoup progressé depuis hier soir car je suis à 1702 Miles de Faial soit 68 Miles seulement sur les dernières 24 heures. Mon compteur journalier affiche 104 Miles.
Tue, 22 May 2018 23:00:00 GMT - Les discutions de ponton 34°29’N 62°06’W
Tue, 22 May 2018 23:00:00 GMT - 34°29’N 62°06’W
19h00 heure du bord, 23h00 TU, 24h00 en France
Bonjour à tous,
J’adore les discutions de ponton. Ce sont toujours un peu les mêmes sujets qui reviennent. La météo tout d’abord surtout si l’on attend une fenêtre pour repartir. Et puis le parcours de chacun, « Tu viens d’où ? », « Tu vas où ? », « Depuis combien de temps es-tu parti ? », « Quel est ton métier ? », « Comment tu vis ? » …
Pour ma part je parle souvent de mon tour du monde sous dialyse, de la dialyse, de ma greffe. Je vulgarise car le commun des mortels a souvent des idées totalement erronées sur la dialyse mais encore plus sur la greffe. Par contre tout le monde est intéressé par mon expérience.
Et puis les discutions reviennent souvent sur les pays que l’on a visité. Au Bermudes nous ne pouvions nous empêcher de parler de Cuba. Ce sont deux pays totalement à l’opposé l’un de l’autre, deux pays que tout sépare. A Cuba la dictature communiste et aux Bermudes le royaume du capitalisme exacerbé.
Un me dit « à Cuba il n’y a pas de bidon-villes », « à Cuba tout le monde mange à sa faim ». Un autre « à Cuba les gens sont heureux », « j’ai arrêté de juger Cuba, c’est trop complexe ». J’entends tout cela mais tout de même il y a des faits.
Pourquoi « Pays communiste » ne rime-t-il jamais avec « démocratie » ? Pourquoi faut-il une dictature, pourquoi un parti unique, pourquoi une opposition éliminée pour que les gens soient « heureux » ?
Chloé a voulu faire visiter son bateau à une amie Cubaine mais le gardien du quai s’est précipité, les Cubains n’ont pas le droit de monter sur les bateaux des plaisanciers.
Pourquoi a-t-on peur que les Cubains s’évadent s’ils sont heureux ici ? Pourquoi empêche-t-on les Cubains d’aller en mer ? Pourquoi y a-t-il très peu de pêcheurs et pourquoi ceux-ci ne peuvent naviguer à plus de trois Miles de la côte ?
Pourquoi, lorsqu’une palette de pomme arrive, est-elle immédiatement pillée ? Il faut savoir que le salaire moyen à Cuba est de l’ordre de 200 dollars, peut-être vingt fois moins que celui des Bermudes !!!
Mais on en revient à la fameuse question « L’argent fait-il le bonheur ? » Bien sûr que non mais il y contribue énormément. Tout d’abord il apporte la liberté et, pour moi, la liberté est une des conditions essentielles au bonheur.
Très certainement les Bermudiens, également, ne sont pas totalement heureux. Ils rêvent tous d’un voilier un peu plus grand que le leur ou bien du dernier modèle de jet ski pour remplacer celui qu’ils ont dans leur garage. La vie est difficile !
Malgré tout une chose me turlupine, comment se fait-il que le Goslings Bermuda Black Rum, deux fois plus cher que le Havana Club 7 Años, n’arrive pas à la cheville de ce dernier ?
Cette nuit comme la précédente j’ai fait du Nord, moteur au ralenti, inverseur enclanché. Du coup ce matin je me suis réveillé à la latitude 34 degrés Nord avec un bon force 4 bien établi. J’ai pu alors stopper le moteur, empanner et partir droit sur le point intermédiaire positionné à 40 degrés Nord - 50 degrés Ouest. Cette route devrait me permettre de profiter des meilleurs conditions météos sans risquer de rencontrer des glaces dérivantes.
Le courant est maintenant redevenu gérable après les plus de trois Nœuds contraire de cette nuit. Par contre le vent venant pile sur l’arrière, le bateau roule violemment d’un bord sur l’autre et c’est extrêmement inconfortable.
D’après les dernières prévisions météo cette route devrait me permettre de disposer de pas mal de vent portant pour les quatre prochains jours tout en me sortant de cette zone de vents variables.
Ce soir mon compteur journalier indique 129 Miles mais je n’ai parcouru que 85 Miles utiles en pointant maintenant à 1617 Miles de Faial.
Wed, 23 May 2018 22:00:00 GMT - Les discutions de ponton (suite) 35°29’N 59°57’W
Wed, 23 May 2018 22:00:00 GMT - 35°29’N 59°57’W
19h00 heure du bord, 22h00 TU, 23h00 en France
Bonjour à tous,
Les discutions de ponton se passent sur les pontons bien entendu mais également à l’endroit où l’on peut capter du wifi. C’est un peu le point de rassemblement de tous les équipages, là où l’on peut prendre la météo, là où l’on peut communiquer avec sa famille, là où l’on peut s’informer sur les différents problèmes qui surgissent lors des escales et surtout là où l’on rencontre les autres.
Et puis ces discutions continuent également sur les bateaux. Un des buts de ces grandes croisières est bien entendu de faire des rencontres, de croiser d’autres voyageurs avec lesquels on peut partager des passions communes, s’informer, échanger des expériences, confronter des idées. On s’invite, un café, une bière, une visite de bateau …
Je l’ai déjà dit, partout dans le monde le nombre de bateaux français dans un mouillage est en moyenne de 7 unités sur dix ! C’est étonnant. A quoi est dû cet engouement des français pour la grande croisière. Certainement à deux légendes de la voile, Bernard Moitessier et Eric Tabarly.
Certainement également à tous ces passionnés de voiles qui organisent des courses de folie comme ces tours du monde en solitaire. Je suis toujours extrêmement étonné de constater l’engouement que provoque le Vendée Globe. Les coureurs qui arrivent plusieurs semaines après le vainqueur sont accueillis comme des héros.
Pour ma part c’est cette course qui m’a donné envie de faire le tour du monde. Le héros du moment s’appelait Philippe Jantot. Je lisais ses livres avec passion (« Trois océans pour une victoire » entre autres), ils me rassuraient et me confortaient dans l’idée que ce véritable Everest était à ma portée.
Je crois également que les revues nautiques ont énormément aidé à l’essor de la voile en France. On pourrait penser que cette passion est liée à la très grande longueur du littoral français. C’est certainement une raison mais lorsqu’on y regarde de près on s’aperçois qu’un grand nombre de grands voyageurs n’habitent pas près de la mer. Par exemple il y a beaucoup de savoyards.
Comme vous l’avez constaté, j’ai franchi le soixantième degré de longitude Ouest et par là même j’ai changé de fuseau horaire. J’ai donc dû avancer toutes les montres et horloges du bord d’une heure. Je n’ai donc plus que quatre heures de décalage avec la France, à Panama j’avais 9 heures !!! Cela sent bon l’écurie.
Depuis hier matin le bateau marche bien, il fait beau même si plus je progresse vers le Nord et plus le temps se rafraîchit. Hier soir j’ai même dû sortir un pull et depuis ce matin la température de l’eau de mer a baissé de deux degrés.
Le vent ne cesse de forcir et ce soir j’ai un bon vent force 6 qui me pousse droit dans l’axe, direction Horta. La mer a beaucoup grossi et Harmattan roule dans tous les sens. Je navigue avec la grand-voile seule à un ris. Le risque est de faire un empannage non contrôlé (changement brutal de bord par la bôme). Heureusement que j’ai mon frein de bôme. Cette nuit je vais prendre un ris supplémentaire par sécurité.
Grâce à ce bon vent j’ai progressé de 119 Miles à 1498 Miles de Faial ce soir. Il faut noter que cette journée n’a fait que 11 heures. Mon compteur journalier indique 129 Miles.
A bientôt
Jean-Louis
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"une raison complémentaire pour explique la proportion importante des navigateurs français : les loisirs, les français sont sans doute les personnes qui bénéficient des plus grandes facilités pour partir, congés sabbatiques, cumuls des jours de congé et avant, retraites anticipées..." Envoyé par olivier le 24-05-2018 à 16:17
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"Salut le marin,
Je vois que pour l’instant tout va bien et que ton bateau file avec ces vents propices. Bonne nave A+" Envoyé par LE DROUCPEET le 25-05-2018 à 06:26
Thu, 24 May 2018 22:00:00 GMT - Mauvais temps 35°29’N 59°57’W
Thu, 24 May 2018 22:00:00 GMT - 35°29’N 59°57’W
19h00 heure du bord, 22h00 TU, 23h00 en France
Bonjour à tous,
22 heure, je suis allongé sur la couchette de quart, celle sous le vent, dans le carré. Je dors déjà lorsque l’alarme radar retentie. C’est un orage qui arrive par l’arrière, il progresse assez vite. Pour l’instant je n’ai qu’un ris dans la grand-voile mais déjà le vent commence à monter.
Vite, je dois prendre le deuxième ris. Il est facile à prendre avec une bosse pour le guindant et une seconde pour la chute. Le quartier de lune est important et j’en profite pour prendre ce ris sous les rayons de lune.
Je ne le sais pas encore mais les orages vont se succéder tout au long de la nuit et une bonne partie de cette journée. Le vent s’établie autour de 25 Nœuds mais les rafales sont terribles. Au fur et à mesure la force du vent monte. Le bateau est maintenant trop toilé, vite je dois monter sur le pont pour prendre le troisième ris. Ce matin ça souffle autour de 33 Nœuds, avec des rafales qui peuvent atteindre 48 Nœuds sous les orages.
Dès que je sens le bateau changer de comportement sous l’augmentation de la vitesse du vent je dois me dépêcher de me lever pour aller gérer l’orage qui arrive. En effet sous l’orage le vent se renforce avec une rotation d’une trentaine de degrés dans le sens horaire.
Comme je suis plein vent arrière, si je ne fais rien je risque l’empannage incontrôlé. C’est extrêmement dangereux car cela peut être très violent. Le fait que la bôme passe comme une fusée d’un bord sur l’autre peut générer de la casse, souvent le vit de mulet qui est le cardan reliant la bôme au mât.
Les solutions sont soit de gréer une retenue de bôme, à l’avant du bateau sur un endroit solide et pas sur le balcon avant au risque de se retrouver avec le balcon pendu en bout de bôme (Je connais un plaisancier à qui s’est arrivé !!!). L’autre solution est de gréer un frein de bôme, c’est ce que j’utilise avec beaucoup de bonheur.
Aujourd’hui les orages sont maintenant accompagnés de pluies diluviennes. Je suis trempé, dans le bateau tout est trempé, ce n’est pas très confortable. Puis vers 16 heures un énorme orage arrive et se déchaine. Le vent commence à tourner de 90 degrés puis souffle en furie accompagné de trombes d’eau.
La visibilité est très limitée mais ce que je vois de la mer est impressionnant, elle est couverte d’une multitude de traînées blanches. Je ne peux pas faire grand-chose, me réfugier à l’intérieur et attendre tout simplement.
Miracle, lorsque l’orage s’arrête le vent tombe et le bateau bouchonne. Je mets en marche le moteur et je m’occupe à tout faire sécher. Par contre la mer reste grosse et le bateau fait des bonds dans tous les sens. Il va falloir être patient le temps que la mer s’aplatisse.
Vers 18 heures le vent revient autour de 20 Nœuds, c’est plus raisonnable. Je renvoie toute la toile de la grand-voile et je coupe le moteur. Au milieu de la nuit le vent doit tourner au Nord en faiblissant un peu.
Avec toute cette cavalcade Faial se trouve ce soir 1353 Miles soit 145 Miles de route utile sur ces dernières 24 heures. Mon compteur journalier indique 155 Miles, 529 depuis les Bermudes.
J’aime la mer, j’aime sa beauté, j’aime surtout lorsqu’elle vit, dans le gros temps. Elle est constituée de vagues et, comme les humains chaque vague est différente des autres. L’immense majorité de celles-ci ont de bonnes intentions et j’adore voir Harmattan jouer avec elles.
Mais parfois, il y a une vicieuse, voici l’histoire. Depuis la fin d’après-midi je suis au près dans une vingtaine de Nœuds de vent. La vie à bord est un peu plus facile et même si tout est encore humide, çà commence à aller mieux. Je dors sur la banquette tribord du carré car elle est sous le vent.
C’est le milieu de la nuit, je suis bien au chaud enroulé dans mon duvet. La température s’est bien rafraîchit, avec les orages et ma progression toujours plus au Nord il ne fait plus que 22 degrés dans le bateau et beaucoup plus frais dehors. Je suis réveillé par une envie de pisser impérative. Comme je vous l’ai écrit ma pompe à eau de mer est morte aussi je ne peux utiliser les toilettes.
Je dois sortir dans le cockpit où je pisse dans un récipient puis je jette par-dessus bord, du côté sous le vent de préférence. Je suis vêtu d’un maillot, d’une chemise, d’un slip et de chaussettes. Je me dépêche afin de retrouver très vite la chaleur de mon duvet et mon rêve en cours.
Mais, alors que je suis en train de me soulager, une méchante vague surgit à l’avant du bateau. Elle monte sur le passe-avant, escalade le roof, saute le pare-brise et s’engouffre dans le cockpit par la fenêtre avant. J’en ai le souffle coupé, je suis trempé jusqu’au os et surtout furibard. Saisi et dégoulinant de flotte, un seul mot me vient « Salooooope !!!!»
Dire qu’elle a attendu toute la nuit, qu’elle m’a guetté patiemment pour me choper à cet instant précis. Qu’elle devait être vicieuse cette vague ! De plus elle a fait d’une pierre deux coups, car comme le capot de descente était ouvert elle en a profité pour se répandre au fond du bateau. Quel bazar !
Ce sont encore des habits trempés qui ne sécheront pas tant qu’ils ne seront pas rincés à l’eau douce. Je n’ai plus qu’à prendre la cuvette et une éponge pour retirer cette eau. Je vais en profiter pour vous raconter une découverte que j’ai fait au long de mes voyages en bateau.
On croirait que les bouteilles d’eau minérale en plastic sont totalement étanches, mais non ce n’est pas le cas. C’est d’ailleurs bien écrit dessus, elles doivent être entreposées dans un endroit sec, frais et à l’abri de la lumière du soleil.
Je me suis aperçu que si ces bouteilles trempent quelques heures ne serait-ce que dans un fond d’eau polluée par seulement quelques goutes de gasoil, celui-ci traverse la paroi en plastic de la bouteille par un phénomène d’osmose. Lorsqu’on débouche la bouteille, l’eau a alors le goût du gasoil. Vive les bouteilles en verre !
Aujourd’hui Harmattan a bien marché jusqu’à 16 heures. Avec un petit vent d’une douzaine de Nœuds, j’avançais au près sur la bonne route. Mais vers 16 heures le vent est totalement tombé et maintenant je suis au moteur à 1,5 Nœuds !!!!
La météo avait prévu cette évolution un peu plus tard dans la nuit. Toujours d’après les prévisions je devrais retrouver un peu de vent portant demain dans la matinée mais je dois arrêter de faire du Nord si je ne veux pas me retrouver avec des vents de face dans les jours qui viennent. Ce parcours est difficile.
Après ces nuits un peu compliquées j’étais fatigué. Aujourd’hui j’ai dormi plus de deux heures ce matin et deux heures cet après-midi. Je me sens maintenant beaucoup mieux et capable de manœuvrer toute la nuit s’il le faut.
Je suis ce soir à 1243 Miles de Faial soit 110 Miles de route utile aujourd’hui. Mon compteur journalier indique 115 Miles.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonsoir,
Elle a bon dos cette mer et ces vagues, mouais, on se fait .. et après on peste (RIRES)tu avances bien, malgré les changements de météo. Bonne route la marin, attention aux goélands en arrivant près de la cote, avec un peu de chance (sourire) " Envoyé par LE DROUCPEET le 26-05-2018 à 21:32
Sat, 26 May 2018 22:00:00 GMT - Les petits travaux de beau temps 37°02’N 53°11’W
Sat, 26 May 2018 22:00:00 GMT - 37°02’N 53°11’W
19h00 heure du bord, 22h00 TU, 23h00 en France
Bonjour à tous,
Aujourd’hui c’est grand beau temps, soleil, quelques petits nuages blancs pour agrémenter ce ciel bien bleu, pratiquement pas de vent. La mer est plate, bien sage avec seulement une légère houle résiduelle. Depuis hier soir j’avance moteur au ralenti à une moyenne d’environ 3,5 Nœuds.
Dans ces temps modernes où tout doit aller vite les grands voyages en voilier sont un peu anachroniques. Là on prend son temps, on n’est pas pressé, on fait avec la météo. C’est ce qui m’attire, c’est ce que j’apprécie, quel contraste avec ma vie professionnelle où j’ai passé et où je passe encore mon temps à courir.
C’est le temps idéal pour entreprendre tous les petits travaux de nettoyage, d’entretien et même pour exécuter toutes les petites réparations que demande en permanence un voilier qui vit une vie d’aventures. Entre autres j’ai passé une partie de ma matinée à faire de la couture.
C’est de ma faute. Lorsque j’ai fait exécuter ma capote à Piriapolis en Uruguay, j’ai demandé au moins une dizaine de fois à Adriana d’utiliser du fil résistant aux UV. J’étais persuadé qu’elle n’utilisait pas ce fil malgré ses réponse positive mais j’aurais dû lui demander de me montrer la bobine.
C’est nul à mon âge de m’être fait avoir ainsi. D’un autre côté si ce n’était pas le bon fil je n’avais pas le temps d’attendre qu’elle l’approvisionne. J’aurais dû, comme pour le reste, le fournir.
Souvent les gens se plaignent du travail des artisans. Ils oublient un peu vite leur responsabilité de donneur d’ordre. Il faut au départ définir par écrit exactement ce que l’on souhaite (c’est ce que j’avais fait) mais il faut ensuite contrôler très régulièrement les travaux en cours d’exécution.
Si l’on n’en est pas capable il faut se faire aider, payer par exemple un maître d’œuvre dont c’est le métier s’il est question de travaux dans le bâtiment. Dans tous les cas l’artisan a sa responsabilité mais la nature humaine veut que très souvent il essaiera de faire au plus vite au moindre coût quitte à duper le client.
Aussi, si l’on ne veut pas passer son temps aux tribunaux ou bien ressasser son insatisfaction il faut agir en amont avec vigilance et pugnacité. Maintenant le fil est totalement bouffé par les UV et à la moindre contrainte il casse. L’hiver prochain je vais devoir emprunter la machine à coudre professionnelle de mon frère et refaire toutes ces coutures au coin du feu.
Et puis j’ai cuisiné. Je me suis occupé de cuire tous les morceaux de viande fraîche achetés aux Bermudes et dont la date limite était déjà dépassée de deux jours. J’ai ainsi quatre repas que je vais prendre avec la grosse boîte de légumes pour couscous offerte par Chloé à Cuba.
Puisque je parle de Chloé, voici des nouvelles de Zekreet. Filipp a réparé son étai à Miami et finalement, il a décidé de ramener le bateau en Europe en ralliant les Açores. J’espère le voir avant de repartir. Chloé a préféré rentrer en avion. Je la comprends bien après toutes les émotions qu’elle a subi.
Je n’ai jamais vraiment vu les traces de la pollution au milieu des océans. En fait c’est microscopique et beaucoup plus insidieux. Mais depuis ce matin je vois en permanence des bouteilles vides en plastique. Ce n’est qu’après déjeuner, en y regardant de plus près que je découvre que ce sont des méduses toutes gonflées avec une petite voile sur le dessus. Elles sont belles, blanches, parfois roses, cela fait longtemps que je n’en avais pas vu.
Sans vent je n’ai pas avancé beaucoup aujourd’hui. Je suis ce soir à 1158 Miles de Faial soit 85 Miles de route utile sur les dernières 24 heures. Mon compteur journalier indique 82 Miles.
Sun, 27 May 2018 22:00:00 GMT - La météo 36°32’N 50°49’W
Sun, 27 May 2018 22:00:00 GMT - 36°32’N 50°49’W
19h00 heure du bord, 22h00 TU, 23h00 en France
Bonjour à tous,
Les traversées transocéaniques sont souvent relativement faciles au niveau météo. Lorsque l’on est dans les alizés le vent vient toujours à peu près dans la même direction et avec la même force. De plus, si l’on excepte la saison des cyclones on ne risque pas de voir passer une tempête.
Du coup, la météo ne revêt pas une importance primordiale. Ainsi par exemple en Atlantique Sud, lors de ma remontée entre Cape Town et Saint Hélène, j’ai subi des vents variables quelques jours en partant du Cap mais ensuite j’ai porté mon spinnaker 8 jours et 8 nuits sans le redescendre. Quel bonheur en me réveillant le matin de voir cette grosse boule rouge au-dessus de moi.
Par contre ce n’est pas vrai pour cette traversée. Normalement on devrait avoir des vents variables jusqu’à une latitude d’environ 38 degrés puis au-dessus, et en particulier après les 40 degrés de latitude Nord on devrait trouver des vents d’Ouest assez constant en direction. Mais ce n’est pas du tout le cas.
Cette fois la réception des prévisions météo détaillée et surtout d’une carte sur une zone importante avec l’évolution sur plusieurs jours est fondamentale. Exceptionnellement je charge cette carte deux fois par jour, le matin et le soir. Et puis je consulte la carte au moins une dizaine de fois par jour pour chaque fois mémoriser un détail important.
Ainsi j’étais monté jusqu’au trente-septième degré de latitude Nord afin de récupérer des vents plus favorables mais je dois dès demain matin être redescendre au trente-sixième degré de latitude Nord car au trente-septième degré soufflera un vent d’Est, donc de face, force 4 alors qu’au trente-sixième soufflera un vent d’Ouest portant de force 3 !!!
C’est très compliqué mais beaucoup moins toutefois qu’en Méditerranée car ici les prévisions sont fiables et connues avec suffisamment d’avance. C’est tout le contraire en Méditerranée.
Mon copain Gildas de Grande Ourse est parti sans aucun moyen de communication longue distance. Il n’a donc pas de météo sauf à demander aux cargos qu’il croise. Mais l’information est aléatoire et forcément très tronquée. Comment par VHF décrire toutes les subtilités de la zone et leurs évolutions sur les quatre prochains jours ?
Ainsi entre Les Bahamas et les Bermudes il a mis dix jours alors qu’il lui suffisait peut-être d’effectuer quatre heures de moteurs afin de rejoindre un couloir de vent et ne mettre que cinq jours comme moi. Mais pour cela il faut impérativement pouvoir recevoir un fichier et une carte météo.
Je pense qu’il va avoir du mal cette fois à rejoindre les Açores. A partir de mardi midi un train de dépressions arrive avec un bon force 6, parfois 7 et même 8 dans les 37ème ou 38ème degrés de latitude. Je pense que cela va me permettre d’améliorer la moyenne.
Skoiern qui était parti en même temps que moi de Cuba et qui ne s’est pas arrêté aux Bermudes se trouve maintenant à environ 700 Miles de Horta. Hier il a vu 4 baleines bleus le long de son bord, 3 adultes et un baleineau. Les Açores sont un lieu de reproduction des baleines.
Depuis Linton Bay Marina j’ai parcouru 3047 Miles. Je suis ce soir à 1053 Miles de Faial, le port de Horta. J’ai donc gagné 105 Miles depuis hier soir. Mon compteur journalier affiche 134 Miles.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonsoir Jean.l
Un p’tit coucou, juste pour t’apporter un peu de la région parisienne qui nous aussi nous met sous des vents et des pluies peu sympas. Nous c’est les parapluies qui valsent en sens contraires, mais peu de risque de voir des baleineaux, quoi que, on se demande parfois (sourire), un peu d’humour ne nuit pas? amitiés " Envoyé par LE DROUCPEET le 28-05-2018 à 21:06
Mon, 28 May 2018 22:00:00 GMT - La tempête 35°55’N 48°56’W
Mon, 28 May 2018 22:00:00 GMT - 35°55’N 48°56’W
19h00 heure du bord, 22h00 TU, 23h00 en France
Bonjour à tous,
Lorsque je raconte mon aventure deux mots reviennent la plupart du temps, surtout dans la bouche des filles « courage » et « tempête ». Je dois alors expliquer que pour moi le courage ce n’est pas cela. Le courage consiste à se mettre en danger pour essayer de sauver une autre vie.
Je trouve que sont réellement courageux les hommes et les femmes qui, après un tremblement de terre, se glissent dans le millefeuille des immeubles écroulés afin d’essayer de délivrer des personnes ensevelies alors qu’à tout moment une réplique peut avoir lieu.
Le mot tempête revient souvent. « Vous avez rencontré des tempêtes ? » En réalité ce terme désigne un sentiment et pas un état de fait. Chacun a un niveau de tempête qui lui est propre. Cela peut démarrer dès force 4 si la mer est un peu formée.
Avec l’habitude de la mer le niveau s’élève et l’on fini par ne plus pouvoir donner une réelle signification à ce mot. Pour ma part je préfère parler de « Gros Temps », cela recouvre mieux, décrit mieux les situations rencontrées. Le gros temps tient compte de la force du vent bien sûr mais également de l’état de la mer.
En effet, le même niveau de vent, par exemple un force 6 ou 7, peut être anodin si la mer ne s’est pas formée ou bien terrible s’il s’oppose à un fort courant sur une longue distance et depuis un moment. Le gros temps tient compte également de l’embarcation elle-même, le gros temps n’aura pas le même effet sur un petit bateau que sur un très gros navire.
Les prévisions météo annoncent un peu de gros temps dans les jours à venir, aussi j’ai décidé ce matin de gréer le quatrième ris que j’ai fait construire dans ma grand-voile. En effet il vaut toujours mieux être trop préparé que pas assez. J’ai utilisé le gréement du spinnaker (poulies et bras) puisque celui-ci va rester planqué sous la couchette du capitaine pendant la bagarre.
J’ai attaqué avant cinq heures ce matin. J’ai également révisé la trinquette. Maintenant il est midi et je suis à l’apéro, devant ma bière glacée bien méritée. Je grignote trois ou quatre chips afin de faire un peu fête. J’ai beaucoup de temps à moi. Certains emportent des films pour passer le temps, pour ma part j’aime méditer.
J’utilise ce paquet de chips depuis une dizaine de jours, et je m’interroge. J’ai dû l’acheter au Chili, la marque est « El Gallo Rojo ». Un beau coq rouge est dessiné en train de pousser son cri « iRi quiquiri !!! ». Evidemment c’est un gallinacé hispanophone.
Je n’arrive pas à résoudre cette énigme. Imaginons un fermier espagnol, il aime son coq mais celui-ci se fait vieux et comme des amis viennent il le tue et le sert au vin rouge avec des champignons. Maintenant il doit en acheter un jeune pour qu’il s’occupe de ses poules.
Il se rend sur le marché de Bayonne et rapporte le nouveau coq. Lorsque ce coq va se percher sur le tas de fumier de la ferme va-t-il chanter « Cocoricoooo !!! » ou bien « iRi quiquiri !!! » ? Cela m’occupe depuis plusieurs jours.
Aujourd’hui je me heurte à un vent contraire de Nord Est ainsi qu’à un courant contraire m’obligeant à descendre Sud Est. J’ai fait beaucoup de route mais très peu dans la bonne direction. Ce soir je suis même en train de reculer, les prévisions ne correspondent pas et je n’arrive plus à avoir les prévisions actuelles !!! Je me trouve encore à 975 Miles de Faial ayant parcouru 78 Miles utiles pour 106 Miles au compteur.
Tue, 29 May 2018 22:00:00 GMT - Les Açores 36°33’N 47°17’W
Tue, 29 May 2018 22:00:00 GMT - 36°33’N 47°17’W
19h00 heure du bord, 22h00 TU, 23h00 en France
Bonjour à tous,
Je suis ce soir plus près des Açores que des Bermudes puisque l’île de Flores se situe à 778 Miles alors que les Bermudes se situent maintenant à 897 Miles. C’est donc le moment pour vous brosser le portrait de cet archipel. Mais vous le connaissez déjà puisque j’y suis passé en revenant de mon premier tour du monde entre le dimanche 24 juin 2012 jour de mon arrivée à Horta et le mercredi 25 juillet date de mon départ de Ponta Delgada.
C’est donc une révision. L’archipel portugais, faisant partie de l’UE, est composé de neuf îles réparties en trois groupes distincts. Au Nord-Ouest tout d’abord il y a Flores. Je ne la connais pas car venant du Cap Vert à l’époque elle n’était pas sur ma route mais tous ceux qui la connaissent disent « C’est la plus belle ! ». Elle se situe à 133 Miles dans le Nord-Ouest de Horta. Juste au Nord, à environ 10 Miles se trouve la toute petite île de Corvo.
Il y a ensuite le groupe central avec Faial et son port mythique Horta, connu de tous les plaisanciers tourdumondistes. Elle est surnommée l’île bleue à cause des magnifiques hortensias qui la recouvrent. A seulement 4 Miles dans son Est git l’île de Pico qui tient son nom du Pico Alto culminant à 2351 mètres. C’est un cône parfait qui se repère de très loin au large, plus grand sommet du Portugal.
Le groupe central est composé également de l’île São Jorge, toute en longueur au Nord de Pico et de Graciosa et Terceira au Nord-Est de la précédente. Ensuite le groupe oriental est composé des îles Sao Miguel, la plus grande des îles de l’archipel (65 km sur 16 km) à 192 Miles dans le Sud-Est de Horta et enfin Santa Maria.
A peu près à la latitude de Lisbonne et à environ 800 Miles à l’Ouest, l’archipel est un des rares lieux où il y a plus de visiteurs qui débarquent par mer que par air. Ainsi il reçu un seul yacht en 1930, 59 en 1970, environ 200 en 1978, plus de 800 en 1988 et environ 1120 en 2002. Depuis ce nombre n’a cessé d’augmenter et de nombreuses marinas ont vu le jour.
J’adore les Açores, j’y ai donc passé un mois en 2012 et j’ai visité de nombreuses îles en louant à chaque fois scooter ou voiture afin de sillonner et découvrir les campagnes, les côtes, les volcans … J’en retiens des paysages d’élevage, d’herbes grasses et de douceur de vivre.
Et puis les Açores restent un endroit rêvé pour observer les baleines et les cachalots. Pendant longtemps les habitants étaient considérés comme les meilleurs chasseurs de baleines du monde. Sur chaque île se trouvaient des usines pour transformer les prises en huile. Lorsqu’une baleine était aperçue les hommes partaient à la rame dans les baleinières blanches et rouges si typique du pays et dont on peut voir des modèles restaurés un peu partout.
Ce matin j’ai passé deux heures dans mes toilettes. Non, rassurez-vous, je ne suis pas constipé. C’était pour réparer un problème électrique sur le broyeur. Encore de l’oxydation dû à l’air marin.
Après une nuit presque à l’arrêt le vent s’est levé au petit matin et Harmattan a foncé comme un bolide toute la journée. Les prévisions météo ont été revues à la baisse, il y a juste ce qu’il faut pour aller vite.
Je suis ce soir à 887 Miles de Horta, soit 88 Miles plus près qu’hier soir. Je suis donc également à 778 Miles de Flores. Mon compteur journalier indique 112 Miles.
Wed, 30 May 2018 22:00:00 GMT - A contre-courant 37°20’N 45°16’W
Wed, 30 May 2018 22:00:00 GMT - 37°20’N 45°16’W
19h00 heure du bord, 22h00 TU, 23h00 en France
Bonjour à tous,
Qu’il est difficile cet Atlantique Nord ! J’ai l’impression d’être revenu dans le Sud de l’océan Indien. Finalement le gros temps est bien arrivé hier soir, le vent est monté progressivement et avant la nuit j’avais déjà deux ris dans la grand-voile et plus de génois.
Comment dormir alors qu’il faut se lever en permanence afin de contrôler l’évolution de la situation. Le vent vient sur l’arrière, en plein dans l’axe de la route. Mon problème est toujours de prendre garde de ne pas faire un empannage incontrôlé. Etrangement, malgré le vent fort la mer met longtemps à se former et en attendant la situation est agréable.
La question qui revient sans cesse dans ma tête, dois-je prendre le troisième ris ? En cas d’empannage c’est toujours mieux d’avoir pris le maximum de ris. Mais en attendant le bateau file et la route faite n’est plus à faire. Au fil des heures la mer se forme et Harmattan commence à prendre de violent coup de gîte.
Pour prendre le troisième ris il faut aller l’accrocher au pied du mât et c’est une opération à risque. Pour ma part je ne m’attache pas. J’ai tranché. A choisir je préfèrerai mourir noyé que de servir de leurre aux requins tiré par ma longe. Je n’ai pas envie d’être mangé en commençant par les pieds.
Vers deux heures trente du matin je sens que le vent monte encore plus, Harmattan est trop toilé, je dois aller prendre ce satané ris. J’enfile la salopette Bermudes, le ciré Bermudes, les bottes achetées à Ushuaïa et j’y vais. Ouf, c’est mieux lorsque c’est fait. Je m’allonge à nouveau mais maintenant c’est l’alarme radar qui s’y met.
Je comprends pourquoi le vent vient de monter, de nombreux orages arrivent sur moi. J’ai envie de dormir mais je dois assurer la veille devant l’écran. Le vent souffle violement et la mer arrive de tous les côtés. Les orages passés, le vent retombe un peu et je peux enfin m’allonger et dormir.
A cinq heures je suis réveillé par les bonds que fait Harmattan dans tous les sens. La mer est en vrac, le vent est retombé force 4 mais pas la mer. Vite je dois larguer les ris pour reprendre un peu de vitesse. Je découvre alors qu’un méchant courant de 3 Nœuds vient de là où je vais. Le bateau avançant à 6 Nœuds je ne fais que 3 Nœuds de route utile. Je perds ainsi 72 Miles sur 24 heures !
Ces courants contraires me minent. Je n’aime pas du tout, ils me sapent le moral. Mais que faire ? Rien. Faire avec tout simplement et prendre son mal en patiente. Je mets un peu de moteur pour aider. Ce mauvais temps doit persister quelques jours avec des passages à force 8.
De plus le vent n’est pas du tout régulier, il rafale énormément. Il peut souffler à 16 ou 17 Nœuds puis pendant deux minutes souffler au-dessus de trente avant de revenir à sa valeur initiale. Du coup je suis en permanence sous-toilé et en même temps sur-toilé. C’est énervant. Le problème lorsqu’on a gouté aux alizés c’est qu’après on voudrait retrouver cela partout dans le monde.
Heureusement vers 16 heures le vent est revenu en force, j’ai pu couper le moteur. Le courant est toujours là mais plus facile à supporter lorsque le bateau avance.
Je suis ce soir à 674 Miles de Flores et à 1000 Miles tout rond des Bermudes. J’ai parcouru 104 Miles de route utile sur les dernières 24 heures ce qui me positionne à 783 Miles de Horta. Mon compteur journalier indique 158 Miles.
A bientôt
Jean-Louis
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"Salut le marin,
Un p’tit coucou, pour te dire qu’on est toujours en lecture de ton aventure, tu tiens le bon cap, mais effectivement tu ne trouves pas ton alizé d’Afrique, mais il va bien, au plaisir " Envoyé par LE DROUCPEET le 31-05-2018 à 17:30
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"Tiens le coup, Capitaine! On est avec toi en pensées, Berti contrôle ta météo sur WindiTY et dit ( en bavarois) : "Putain, ca bouge lá-bas!" Le soir, en se couche, tranquillement au mouillage ( Majorque) en disant: "Jean-Louis serait content de pouvoir dormir enfin!" On a fait le même parcours, il y a un an, et en a pris bien de baffes, aussi. Quelle joie ce sera d’arriver à Faial! ( Cherche notre "dessin" au dessous de la tour tribord d’entrée du port! Grosses bises de Petra et Berti" Envoyé par petra le 01-06-2018 à 14:39
Thu, 31 May 2018 21:00:00 GMT - A mes petits enfants 37°37’N 42°48’W
Thu, 31 May 2018 21:00:00 GMT - 37°37’N 42°48’W
19h00 heure du bord, 21h00 TU, 22h00 en France
Bonjour à tous,
C’est peut-être ma dernière longue navigation. Entre les Açores et le Portugal il y a un peu moins de 800 Miles et en Méditerranée trouver une navigation de 500 Miles sans possibilité d’escale est extrêmement difficile. Mais j’entrerai l’année prochaine, au mois de mars, dans ma soixante-dixième année d’existence et je pense que tout a une fin.
C’est un peu plus de douze ans de grands voyages, c’est 65 000 Miles parcourus, c’est 65 000 Miles de sillage pour Harmattan. Ils m’ont totalement ravis et totalement comblés. J’ai énormément appris, j’ai énormément découvert, sur le monde comme sur moi-même, et je reviens assurément totalement différent de ce que j’étais ce 6 avril 2006 lorsque j’ai mis mon bateau à l’eau pour la première fois après sa reconstruction complète.
Que d’émotions en relisant le journal de bord de l’époque. Le parcours de la première page est intitulé « De/From : Hangar A/to : Mer » !!!!! Et quel souvenir, quelle récompense après toutes ces années de travail, le lendemain, lorsque j’ai bordé les écoutes, Harmattan s’est un peu penché et est parti comme une fusée en glissant sur l’eau du golfe de Fos.
De tous ces voyages, de tous ces pays visités, de tous ces peuples rencontrés une chose m’a marquée et me hante sans cesse. C’est le pillage organisé de la mer de Java et de la mer de Chine par les pêcheurs au lamparo. Ces mers sont très peu profondes (quelques dizaines de mètres) et la nuit on voit comme en plein jour tellement il y a de bateaux en action de pêche. Le jour ils sont à l’ancre et l’équipage se repose.
Pourtant tous les pêcheurs, que ce soit de la pêche sportive ou bien des professionnels, tous reconnaissent qu’il y a de moins en moins de poissons en mer. En 2017 c’est dès début août que nous avions péché tous les poissons que la mer est capable de produire en une année. Cette année ce seras certainement en juillet !!!
On nous dit « c’est parce que nous mangeons trop de poisson ». Pour ma part je n’ai pas l’impression de me gaver. Je crois au contraire que la raison en est que la terre est surpeuplée. Le problème de la pêche n’est qu’un exemple assez facile à appréhender.
Tous les jours 200 000 êtres humains supplémentaires (différence entre les naissances et les décès) viennent s’additionner à la population mondiale. C’est monstrueux. Cela représente un pays plus grand démographiquement que la France qui surgirait de l’océan tous les ans !!! Arrêtons. Tous ces gens consomment, polluent, contribuent au réchauffement climatique, pillent ce qu’il reste de notre pauvre planète qui n’en peut plus.
Je veux m’adresser à mes petits-enfants. Votre génération doit impérativement prendre conscience de ce drame et vous devez agir très rapidement pour enrayer ce processus qui vous conduit droit dans le mur. Il n’y a que la jeunesse pour être capable de comprendre et pour se révolter contre ce drame qu’est la surpopulation de notre planète.
Je sais que le problème n’est pas simple à solutionner mais nous n’en sommes pas là, pour l’instant j’aimerai que ce drame entre dans la conscience collective. Lorsque j’évoque ce sujet en général les gens comprennent mais n’ont pas la notion de la gravité de cette situation et de son évolution explosive à très moyen terme.
En attendant Harmattan file et se régale comme jamais. Un petit force 6 dans le dos, 24 à 25 Nœuds de vent, c’est juste ce qu’il me faut, ni trop, ni trop peu. La mer est bien formée mais Harmattan est un bateau marin. A l’intérieur la vie est difficile mais que c’est bon de voir le bateau se régaler et les Miles défiler.
Ce matin j’ai encore avancé toutes les pendules du bord d’une heure car cette nuit j’ai coupé la longitude 45° W. Je suis maintenant à moins trois heures par rapport à la France.
Il y a beaucoup moins de courant qu’hier, autour d’un Nœud et tous ces Miles parcourus nous rapprochent de Horta dont je suis ce soir à 664 Miles soit 119 Miles de gagnés pour une journée de 23 heures seulement. Le compteur journalier affiche 149 Miles.
A bientôt
Jean-Louis
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"It is sad to read ?un marin comme vous? has decided to stop sailing long distances. I?m sure it will only be a pauze, as the ?ocean-virus? has affected you and only Neptunus can heal you from this disease, when you sail again? I wish you all the best and ?bon vent?. You have been one of the few who has put a quote from Mark Twain in reality ?Twenty years from now you will be more disappointed by the things you didn’t do than by the ones you did do. So throw off the bowlines. Sail away from the safe harbor. Catch the trade winds in your sails? I sincerely hope to see you back in Horta at Peter Cafe Sport?" Envoyé par Filip Clemeur le 03-06-2018 à 00:11
Fri, 01 Jun 2018 22:00:00 GMT - Belle journée en Atlantique Nord 37°53’N 39°54’W
Fri, 01 Jun 2018 22:00:00 GMT - 37°53’N 39°54’W
19h00 heure du bord, 21h00 TU, 22h00 en France
Bonjour à tous,
Quelle belle journée ! Le ciel est bleu, encombré de quelques nuages blancs, le soleil brille chaudement, la mer est grosse, elle respire, on voit qu’elle a été malmenée pas loin d’ici. Harmattan file rapidement poussé par un vent de force 5 à 6 à 120 degrés, sur sa hanche arrière tribord. Il progresse sous grand-voile à un ris, tiré un petit bout de génois en escaladant des montagnes d’eau.
C’est exactement ce qu’il préfère, recevoir le vent à 120 degrés. Il est heureux et fait des sauts de jeune cabri. La vie à l’intérieur est fatigante. Il faut sans cesse se tenir. Chaque déplacement est une épreuve mais même rester allongé est difficile et demande des efforts car on roule, on bondit, on se cogne dans la couchette.
En plus d’avoir en permanence l’impression d’être dans un manège à sensations il y a le bruit. A l’intérieur c’est infernal, tout est secoué en permanence et les portes, la vaisselle, les bouteilles, le gaz, tout ce qui peut bouger et se cogner bouge et se cogne. Bien entendu on s’habitue mais c’est fatigant. La première nuit au port va être difficile car je vais me réveiller paniqué par le calme.
En attendant la distance vers les îles diminue rapidement et je pense que cette journée va être exceptionnelle en distance parcourue. Pourtant je dois faire attention car juste devant moi une dépression avec des vents force 7 et 8 sévit. Je ne dois pas la rattraper, je dois attendre qu’elle s’évacue. Normalement cela devrait aller, pourvu que la météo ne se plante pas.
Je commence à voir clair sur ma date d’arrivée. Si tout va bien je devrais être à Horta mercredi 6 juin au matin, c’est dans cinq jours. Au niveau météo cela devrait aller, les vents devraient être favorables d’ici là. Mais tout peut encore changer, au-delà de 48 heures tout peut arriver.
Francine atterrit le mardi 12 avec un mois de médicaments, cela va me permettre de rester souple dans mes décisions. Elle reprend l’avion le 21 juin et si tout va bien je reprendrai la mer pour rejoindre Lisbonne. Mais tout peut encore changer.
Pour des raisons professionnelles, personnelles ou médicales je peux être amené à rentrer en France en laissant Harmattan aux Açores quelques semaines. Dès que je serais dans le port d’Horta le contrat sera rempli, la mission réussie, l’objectif atteint. D’une part le bateau est maintenant hors zone cyclonique et d’autre part je ne suis plus qu’à trois heures d’avion. Que c’est bon !
Mon objectif maintenant va être de ramener Harmattan gentiment en méditerranée puis pour la fin de l’été chez Navy Services, le port à sec de Port Saint Louis du Rhône. Dans un premier temps je vais aller sur Lisbonne. J’aimerai passer un peu de temps dans cette ville que j’adore. Puis je vais descendre la côte portugaise avant de longer la côte espagnole et de finir l’été sur Majorque et Minorque.
Enfin je vais sortir Harmattan à la fin de l’été pour attaquer un grand carénage. Il en a vraiment besoin, toute l’étanchéité est à refaire, la coque est bien abîmée, elle en a subi des attaques, elle en a pris des coups. Le pont est lui aussi bien abîmé, il est à refaire et à repeindre entièrement.
Et puis il y a la mécanique, le groupe électrogène est à réviser entièrement, je dois installer un compresseur pour les bouteilles de plongée maintenant que mes garçons sont accros, je dois changer ma chaîne d’ancre qui est entièrement rouillée … Je dois également démâter pour vérifier et remettre en état tout mon gréement. Je ne vais pas m’ennuyer.
Ce soir je ne suis plus qu’à 526 Miles de Horta après une belle journée de 138 Miles de route utile. Mon compteur journalier indique 133 Miles.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bravo l’Artiste,
En effet pas très loin, mais quand même!! Avec madame, le silence sera de courte durée (RIRES), bravo pour les garçons et au plaisir d’évoquer de vive voix. Amitiés" Envoyé par LE DROUCPEET le 03-06-2018 à 11:50
Sat, 02 jun 2018 21:00:00 GMT - Les prix Bata 38°16’N 36°42’W
Sat, 02 jun 2018 21:00:00 GMT - 38°16’N 36°42’W
19h00 heure du bord, 21h00 TU, 22h00 en France
Bonjour à tous,
Je suis le gogo parfait pour les prix Bata. Et cela marche pour tout, par exemple si ma navigation affiche que je suis à 399 Miles de Horta, c’est bon, dans ma tête je ne suis plus qu’à 300 Miles. J’arrondi toujours et cela fait du bien.
Je ne suis pas pressé d’arriver car je suis bien en mer mais, navigant en solitaire, je ne peux jamais m’empêcher de penser à l’avarie grave. Différents problèmes peuvent survenir par exemple ne plus avoir de pilote automatique (panne du pilote, panne électrique, panne du moteur principal entraînant un problème électrique …)
Je serai alors obligé de barrer le bateau en permanence ou bien de le mettre en panne le temps de dormir. Faire 400 Miles dans ces conditions est réalisable quoi que difficile mais faire 1 000 Miles serait un Everest. Aussi cette distance qui diminue pour arriver à destination réduit tous les jours d’un cran le niveau de stress.
Sans parler de la destruction totale du bateau, exemple le feu, le pire qui peut arriver est de perdre le gouvernail. Diriger le bateau devient alors extrêmement compliqué et beaucoup dans ce cas demandent assistance et abandonnent le bateau. Là encore la distance restant pour trouver un abri est déterminante.
Je pense que pour ma part j’essaierai de sauver mon bateau. Je pense que lorsqu’on navigue en solitaire on doit réfléchir à tout ce qui est susceptible d’arriver afin de ne pas être pris au dépourvu si cela devait se produire un jour. Sans gouvernail on peut tout de même arriver à diriger un peu le bateau avec des trainards (Grands bout que l’on tire à l’arrière du bateau).
Mais revenons aux prix Bata, aux Bermudes ce sont les champions. Dans le petit supermarché où je faisais mes courses, tous les produits étaient en « .99 ». A Hamilton le demi de bière est dans tous les cafés à 9,99 dollars. Mais un pourboire de 10% vient se rajouter automatiquement ce qui met le demi à 11 dollars !!!! (Moins un centime de dollars pour être précis).
Les prévisions météo sont bonnes pour les jours à venir, le vent venant d’une direction favorable entre force 4 et force 5. La mer est pas mal agitée mais Harmattan progresse bien. Cette nuit il n’était jamais en dessous de 8 Nœuds et je commence à penser pouvoir atterrir à Horta mardi.
Mes amis Patrick et Anne-Marie du Skoiern, qui ne se sont pas arrêtés aux Bermudes, pensaient arriver aujourd’hui. Je suis content pour eux car depuis Cuba ils doivent avoir des fourmis dans les jambes. Quant à Filipp qui finalement convoie son bateau vers l’Europe, après son problème d’étaie rencontre des difficultés avec son vit de mulet. Il doit s’arrêter aux Bermudes pour réparer.
Pour l’instant je n’ai pas de nouvelles de mes amis du « Grande Ourse » puisqu’ils n’ont pas de moyen de communication. Mais leur pilote automatique ne fonctionne pas aussi il faut barrer le bateau 24 heures sur 24. Heureusement qu’ils sont quatre à bord ! Cela fait tout de même 6 heures de barre par jour pour chacun, lorsqu’il fait beau c’est plaisant mais pas lorsqu’il fait mauvais temps.
Le baromètre s’améliore, il est passé du « E » de « Variable » au « B » de « Beau Temps », il a encore une marge de progression. Je craignais le froid sur ce parcours, il n’en est rien. Dans le bateau il fait 25 degrés et dehors il fait bon pendant la journée mais à 17 heures je referme la descente. Malgré tout je peux aller dans le cockpit la nuit tourner un winch vêtu d’une simple chemise. La mer est à 21 degrés.
Ce soir je suis à 373 Miles de Horta après une super belle journée de 153 Miles. Le compteur journalier affiche 171 Miles.
Sun, 03 Juin 2018 21:00:00 GMT - La perte des valeurs morales 38°23’N 33°44’W
Sun, 03 Juin 2018 21:00:00 GMT - 38°23’N 33°44’W
19h00 heure du bord, 21h00 TU, 22h00 en France
Bonjour à tous,
Je suis extrêmement perturbé par la perte des valeurs morales des générations actuelles. Cela m’inquiète car c’est souvent le signe du déclin d’une civilisation, le signe précurseur de la fin d’une civilisation. En y regardant de près cette déliquescence touche presque la totalité de la population. La droiture, la parole donnée, l’honnêteté, la fidélité, enfin le respect dans toutes ses formes n’existe plus.
Chacun œuvre pour soi, chacun essaye de tirer la couverture à soi, beaucoup trichent au détriment des autres. Malgré le « Tu ne voleras point » qui est la base de notre vie en communauté, la plupart s’y emploient s’en même en avoir une réelle conscience. Dans la communauté des plaisanciers au long court je suis souvent effaré par ces comportements qui sont devenus naturels pour beaucoup.
Pour progresser plus en avant il est bon d’obtenir des informations sur les côtes à venir, sur la météo que nous allons rencontrer, sur les procédures à respecter… Il existe ainsi de nombreux ouvrages, les guides nautiques. Ces précieux documents ont été réalisés par des auteurs qui y ont passé du temps, ils représentent un travail, ils ont un certain prix.
Mais beaucoup de plaisanciers effectuent purement et simplement une copie. C’est du vol ! C’est assez facile, grâce au téléphone portable ils photographient toutes les pages et réalisent un fichier. J’ai rencontré tout récemment un couple qui avait ainsi copié un ouvrage très connu sur un CD. Rencontrant l’auteur aux Canaries, ils sont allés lui demander de bien vouloir dédicacer ce CD !!!! C’est incroyable. Ils n’ont pas compris son refus. Comment peut-on avoir ainsi perdu toute notion des valeurs essentielles d’une civilisation.
Beaucoup naviguent avec un disque dur rempli de centaines de titres de film. C’est du vol ! De la même façon le travail au noir est du vol, la triche à la sécurité sociale est du vol, la triche aux Assedic est du vol. La culpabilité est diffuse car on ne vole pas quelqu’un en particulier mais on vole son voisin, on vol son ami, on vole son frère.
Attention je ne me bats pas pour faire respecter les lois, cela n’a rien à voir. Mais à partir du moment où des systèmes d’assurances collectives sont mis en place, toute triche impacte profondément les intérêts de la collectivité.
Je tire une sonnette d’alarme, il y a surement quelque chose à faire pour réagir et essayer d’enrayer cette dérive. Mais lorsque nos élus donnent le mauvais exemple, lorsque Monsieur Cahuzac se voit épargner la prison n’est-il pas déjà trop tard ?
C’est encore une très belle journée qui se termine, la houle désordonnée qui agitait la mer en tous sens s’est enfin calmée et un vent entre force 4 et force 5 me propulse à bonne allure vers Horta. Les prévisions météo continuent à être favorables et j’ai maintenant bon espoir de pouvoir jeter l’ancre dans l’après-midi ou la soirée de mardi.
En attendant le ciel est bleu, le soleil brille et c’est très agréable de naviguer. A bord c’était dimanche, ce midi j’ai même cuisiné des patates aux lards. Quel régal ! Je n’ai plus grand-chose à lire, il faut absolument qu’à Horta je recharge ma liseuse. J’avais souhaité le faire aux Bermudes mais j’ai oublié. Je commence à préparer mon arrivée, cet après-midi j’ai cherché parmi une centaine de drapeaux celui du Portugal, c’est facile avec ce vert si particulier.
Je suis ce soir à 233 Miles de Horta, (133 Miles de Flores), j’ai donc progressé de 140 Miles depuis hier soir. Mon compteur journalier indique 158 Miles.
A bientôt
Jean-Louis
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"Salut Captain,
Un grand plaisir de t’entendre ce matin à quelques miles de l’arrivée aux Açores. Belle navigation ma foi, un pêu contrarié par des vents et courants contraires et par une capote qui n’en peut plus...Tu vas pouvoir te reposer un peu et faire le tour de quelques restos avec Francine... Bon atterissage Jacky " Envoyé par JACKY PEUDEVIN le 05-06-2018 à 10:52
Depuis trois jours Harmattan file comme le vent. Du coup mon arrivée prévue mercredi ou jeudi va se transformer en arrivée demain matin ! Mais encore une fois les prévisions météo ne sont pas fiables, aujourd’hui j’aurais dû avoir un petit force 5 et c’est un gros force 6, et même un petit force 7 qui m’est servi cet après-midi.
Il vient de travers avec une grosse houle qui déferle par moment, ce n’est pas confortable du tout. Et puis avec ce vent et cette capote dont les fils ne sont pas résistants aux UV j’ai bien du mal, elle se découd de partout et veux carrément me quitter ! Que cela me contrarie ! J’ai hâte d’être arrivé à Port Saint Louis du Rhône pour entrer en grand carénage et reprendre tout ce qui ne va pas.
Faial est une des plus petites îles de Açores, elle est à peu près ronde et mesure environ 22 kms par 15. Elle est dominée par le cratère d’un volcan (le Cabeco Gordo) dont la lèvre culmine à 1043 m. elle est peuplée d’environ 17 000 habitants qui vivent un peu du tourisme et de la pêche mais surtout de l’agriculture et en particulier de l’élevage.
Elle est très réputée pour ses haies d’hortensias. Beaucoup sont bleu pale mais il y a également des roses et des blancs. Il y en a partout, toutes les haies qui séparent les prés sont réalisées ainsi, de telle sorte qu’on a baptisée Faial l’île bleue. Elle est habitée par les portugais depuis le milieu des années 1400 mais comme souvent à cette époque elle a changé de main plusieurs fois.
L’activité volcanique y est importante, le dernier grand séisme a eu lieu en 1998 faisant 5 morts et près de 3000 sans-abris. Le cratère du volcan fait environ 2 km de diamètre et 400 mètres de profondeur. On accède à la lèvre supérieure d’où la vue est magnifique par une route en lacet.
Le port de Horta est assez vaste et bien protégé. Une longue digue permet de mouiller à l’abri et la grande marina est l’une des plus active au monde. Elle s’est vu attribuer une vingtaine de fois le drapeau bleu de l’Union Européenne « Port Propre ». La ville est agréable elle possède de nombreux restaurants et le très fameux « Café Sport » qui va fêter ses 100 ans le 18 juin.
Pour les plaisanciers la halte est agréable car depuis le temps que tourne cette marina et vu le nombre important de bateaux qui passent par ici tous les ans des commerces spécialisés se sont créés qui permettent de solutionner beaucoup des problèmes que rencontrent ces bateaux de grand voyage.
Dans la nuit je vais passer la longitude de 30 degrés Ouest ce qui va me conduire à avancer toutes les pendules du bord d’une heure. Ce sera parfait car je serais alors pile à l’heure des Açores. Je n’aurais plus que deux heures de décalage avec la France.
Je me rends compte à l’instant que cela fait pile deux mois que j’ai quitté Paris pour Panama, deux mois d’aventures ! J’ai l’impression que c’était dans une autre vie tellement ces deux mois ont été intenses. En début d’après-midi je suis passé à 50 Miles au Sud de Flores. Maintenant je m’en éloigne en me rapprochant de Horta. Il me reste ce soir 82 Miles pour pouvoir jeter mon ancre à l’intérieur du port. Cela représente une route fonds de 155 Miles depuis hier soir. Mon compteur journalier indique 176 Miles.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonsoir le loup de mer (vieux, mais bon)
Te voila dans des situations plus confortables, et ton périple arrive a terme, au plaisir" Envoyé par LE DROUCPEET le 05-06-2018 à 17:54
Tue, 05 Jun 2018 20:00:00 GMT - Arrivée à Horta 38°32’N 28°37’W
Tue, 05 Jun 2018 20:00:00 GMT - 38°32’N 28°37’W
19h00 heure du bord, 20h00 TU, 21h00 en France
Bonjour à tous,
La nuit a été calme, j’avais pas mal réduit hier soir pour être tranquille. L’état de la mer s’est légèrement amélioré et si je n’ai pas beaucoup dormi c’est plutôt l’excitation de l’arrivée que les besoins propres de la navigation et du bateau.
A 4h30 je suis déjà debout, le ciel commence à s’éclaircir un tout petit peu et j’en profite pour avancer d’une heure toutes les horloges du bateau (les six principales tout du moins) puisque j’ai coupé le trentième méridien cette nuit. Je me retrouve donc à l’heure des Açores.
Vers 6 heures, nouvelle heure du bord, je me trouve à 18 Miles de Horta et je commence à capter du réseau. Quel bonheur ! Bientôt je peux commencer à traiter tous mes mails en retard. C’est vraiment pratique ces nouvelles règles européennes, on n’a plus à se soucier du coût des communications puisque maintenant tout est uniformisé et l’abonnement en France se poursuit dans le reste de l’Europe.
Mais je dois attendre de me trouver à moins d’un Mile de la terre pour commencer à apercevoir Faial. L’île est sous la brume et le crachin, il fait frais, un vrai temps breton ! Ce n’est pas très accueillant. Une fois doublé l’énorme promontoire Castelo Branco je longe la côte et je redécouvre les paysages typiques de la bordure côtière avec les belles maisons pimpantes, les prairies, les bosquets … La partie supérieure reste noyée dans la brume.
L’arrivée au port s’avère très difficile, le vent se renforce sur les falaises abruptes du Monte Da Guia qui domine le port. En mer naviguer en solitaire est assez facile mais au port la difficulté est énorme surtout sur un bateau à quille longue comme Harmattan. Je ne peux pas être à l’avant en train de m’occuper de l’ancre et en même temps dans le cockpit en train de tenir le bateau.
J’effectue un premier mouillage qui ne tient pas. Puis un second qui ne tient pas non plus. Finalement je me porte à la sortie du port et je peux envoyer de la chaîne, cette fois c’est bon. Ouf ! Mais en milieu d’après-midi on vient me dire que je ne peux rester là. Mais le port est plein et les fonds mauvais.
Je passe encore plusieurs heures à mouiller, reprendre, mouiller, … Le risque bien sûr est d’aller taper un autre bateau. Je fini par trouver un mouillage qui tienne mais vers 19 heures les autorités viennent me voir, il faut encore que j’avance car le ferry va être gêné. A l’heure qu’il est je suis mouillé, est-ce que cela va aller ? Heureusement le vent doit se calmer vers minuit.
Du coup je suis moralement épuisé, beaucoup de stress, 7 mouillages dans la journée seul à courir du cockpit à l’avant et vice et versa. Je n’ai qu’une hâte, que le vent cale comme on dit en Camargue.
Wed, 06 Jun 2018 20:00:00 GMT - La grande affluence 38°32’N 28°37’W
Wed, 06 Jun 2018 20:00:00 GMT - 38°32’N 28°37’W
19h00 heure du bord, 20h00 TU, 21h00 en France
Bonjour à tous,
C’est le calme après la tempête, le repos du guerrier, la décompression après les moments difficiles. Hier soir c’était l’apothéose puis, tout d’un coup, à 20 heures trente il se met à pleuvoir une averse et instantanément le vent s’arrête, tout d’un coup tout est calme, l’eau du port ressemble à un miroir. Est-ce que cela va reprendre ? Non, il faut se rendre à l’évidence, les bateaux ne tirent plus sur leurs chaînes, ils sont au repos.
Quel bonheur de se jeter sur une couchette dans le calme et la tranquillité retrouvé. Je comate toute la nuit et je me réveille à cinq heures frais et dispo. Immédiatement je vois que la journée va être belle, fini toutes ces brumes qui masquaient le paysage hier. Le ciel est bleu, bientôt le soleil se lève et se met à briller, que c’est bon !
Je me dépêche pour pouvoir être à la capitainerie un peu avant 8 heures, heure de l’ouverture. Je suis le premier et je fais mon « Check In », c’est-à-dire tous les papiers nécessaires afin de passer un peu de temps dans cette marina. Ensuite je dois passer par l’immigration pour le contrôle de mon passeport.
On m’a attribué une place sur le quai pas loin de la capitainerie. C’est central et c’est bien. Enfin, j’écris sur le quai, non en fait je suis à couple du voilier Zen et Hirondelle est à couple d’Harmattan car les bateaux sont empilés sur trois rangées tellement il y en a. Je retrouve tous les copains, ceux rencontrés à Cuba et ceux rencontrés aux Bermudes. Puis je me fais d’autre copains, c’est super.
Je suis donc à quai depuis le début d’après midi ce qui veux dire eau et électricité. Je passe ainsi mon après-midi à faire ma petite ménagère. Déjà il faut faire tous les branchements (eau et électricité) puis sortir toutes les poubelles, puis lancer des lessives … Je vais être occupé pendant quelques temps.
Demain matin j’envisage une visite au supermarché Continent qui se trouve à 800 mètres. Pour ce soir je vais encore vivre sur les stocks du bord. Je ne suis pas hyper pressé d’aller en ville ou même d’aller me jeter un demi, j’ai eu ma dose aux Bermudes en retrouvant tous ces produits que j’adore et que je ne trouvais pas ces derniers temps.
Demain je dois également refaire le plein de gasoil. Je n’en ai pas consommé beaucoup mais j’aime bien avoir toujours le plein. En plus cela évite la condensation, donc l’eau, donc les bactéries. Je n’ai pratiquement pas de lignes dans ma liste des ‘à faire à Horta’. En fait il y aurait de la matière mais comme je vais entrer en grand carénage à l’automne je ferais tout à ce moment.
Si, j’oubliais, j’ai de la couture. Cette foutu capote ! J’en fais un peu tous les jours, ça occupe. Je n’aime pas trop mais j’aimerai qu’elle ne me lâche pas complétement avant d’être de retour à Port saint Louis. Je vais la recoudre entièrement à la machine cet hiver.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bon repos "du guerrier", et bonne mousse ou binouze suivant .." Envoyé par LE DROUCPEET le 07-06-2018 à 17:01
Tue, 07 Jun 2018 19:00:00 GMT - Un confort douillet (07/06/18) 38°32’N 28°37’W
Tue, 07 Jun 2018 19:00:00 GMT - 38°32’N 28°37’W
Jeudi 07 Juin 2018 à 19h00 heure du bord, 20h00 TU, 21h00 en France
Bonjour à tous,
Progressivement le bateau redevient habitable. Les poubelles sorties, les lessives qui s’enchaînent, l’aération qui permet de faire sécher l’intérieur, tout concourt à retrouver un petit confort douillet. Cette nuit j’avais même branché un radiateur électrique afin d’aider à assécher. J’étais bien, j’ai dormi comme un caillou sur la banquette du carré.
J’étais tellement bien que je me suis levé à 7h30 pour 4h30 la veille. L’objectif du matin était de visiter le supermarché Continent qui se trouve à 800 mètres de la marina. Je le connaissais déjà car j’ai passé un peu de temps ici en 2012. J’adore visiter les supermarchés lorsque j’arrive quelque part.
Je fais systématiquement tous les rayons et je note dans ma tête tous les produits qu’il y a. Je suis passé en courant devant le linéaire de tablettes de chocolat car j’ai perdu 6 à 8 kilos en trop depuis Panama et je ne voudrais pas les retrouver ici. Je constate premièrement que nombre de produits que j’aime sont ici et deuxièmement que la vie n’est vraiment pas chère.
Je ne me suis pas encore rendu chez Peter mais les copains me disent que le double demi est à 2 euros et le café à 0,70€. C’est un pays de rêve pour les vacances. D’ailleurs la marina pratique des prix extrêmement abordables.
L’objectif du jour est de rapporter des oreillers. Il faut les changer tous les ans car ils deviennent noirs, plein de moisissures et de champignons. En revenant je m’aperçois que je dois jeter la housse de couette et que je n’ai plus de taies d’oreillers présentables. Aussi je dois retourner à Continent.
Lorsque je reviens je tombe sur le nouvel équipier du bateau Zen. Il vient d’arriver par avion. C’est drôle car il a navigué sur Harmattan en 1981 ! Il avait loué avec skipper et c’était le fils de l’ancien propriétaire qui remplissait cette fonction. Bien sûr il a trouvé beaucoup de changements à bord.
Je suis super content de retrouver ma cabine ce soir. Les coussins sont bien secs, j’ai lavé et fait sécher le drap au grand air, avec les oreillers neufs, les belles taies et « l’édredon » comme ils appellent ici cette espèce de couverture assez épaisse, je crois que je vais faire des rêves sucrés. J’ai hâte de rejoindre ma couchette car en plus je suis mort. Je n’ai plus l’habitude de marcher et de me bouger ainsi, il faut que les muscles se refassent.
Demain à 9 heures le bateau Zen qui est le long du quai part. Il va falloir faire la manœuvre pour sortir puis revenir le long du quai. Avec le vent qui pousse sur le quai et les bateaux empilés sur 4 épaisseurs, cela ne va pas être de la tarte.
Fri, 08 Jun 2018 19:00:00 GMT - A la croisée des chemins 38°32’N 28°37’W
Fri, 08 Jun 2018 19:00:00 GMT - 38°32’N 28°37’W
Vendredi 08 Juin 2018 à 19h00 heure du bord, 20h00 TU, 21h00 en France A Horta
Bonjour à tous,
Horta représente la fin de cette route commune qui ramène vers l’Europe tous les bateaux qui ont passé quelques temps de l’autre côté de l’Atlantique. Il s’agit la plupart du temps de plaisanciers qui terminent un tour d’Atlantique sur un ou deux ans.
Il y a des retraités qui ont caressé ce rêve toute leur vie et qui viennent de l’accomplir, il y a également beaucoup de couples ou de familles qui ont pris un congé sabbatique. Il y a enfin des tourdumondistes, mais très peu. En effet le tour d’Atlantique suffit à énormément de monde. Traverser Panama et se retrouver dans le Pacifique est une autre histoire.
Mais après Horta chacun rentre chez soi, nous sommes à la croisée des chemins. C’est vraiment ici que se termine le grand voyage. Certains vont en Europe du Nord, d’autres en Bretagne, d’autres vers Bordeaux, d’autres encore vers l’Espagne ou le Portugal et enfin d’autres rejoignent la méditerranée. Certains arrivent même à vendre le bateau et à rentrer en avion ! Aussi la question est sur toute les lèvres : « Et toi tu vas faire quoi maintenant ? »
Pour ma part ma réponse est invariable, je récite ce petit poème de Joachim du Bellay : « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage » « Et puis est retourné, plein d’usage et raison, » « Vivre entre ses parents le reste de son âge »
Et je rajoute « Eh bien voilà, j’en suis là ! »
Oui, j’ai maintenant envie de rester auprès des miens, de partager avec mes petits enfants tout ce que j’ai vécu. Il y a un temps pour tout, 70 000 Miles dans le sillage d’Harmattan alors que je ne suis pas un professionnel de la mer c’est énorme. Pour moi la voile n’a toujours été qu’un simple loisir.
Bien sûr je vais continuer à naviguer mais en Méditerranée, en Grèce, en Turquie, j’aimerai pouvoir passer du temps sur le bateau avec mes enfants et mes petits-enfants, nager, plonger, enfin profiter de la vie en profitant du bateau. Et puis j’ai énormément de travail d’entretien, un bateau qui voyage souffre énormément. Heureusement j’adore travailler sur mon bateau.
Vous m’avez tous sensibilisé au temps pourri qui sévit sur la France depuis un bon moment. C’est forcément de la faute de l’anticyclone des Açores et comme je suis sur place j’ai décidé de prendre le problème à bras le corps et d’essayer de faire quelque chose. Alors avec les copains nous pompons comme de bêtes depuis deux jours. J’espère que vous commencez à sentir un effet bénéfique car c’est crevant !
Ce matin c’était les grandes manœuvres, les bateaux le long du quai partaient il fallait donc aller faire un tour dans le port pour ensuite reprendre leur place. Je suis donc maintenant le long du quai. Ce n’est pas la meilleure place mais c’est ainsi. Cet après-midi j’ai transférer mes bidons de gasoil dans le réservoir principal. Comme je rentre pour le grand carénage j’ai décidé de ne pas réapprovisionner pour terminer avec le moins de gasoil possible.
Cet après-midi je souhaitais changer le joint du nable de gasoil. J’ai parcouru Horta dans tous les sens, j’ai marché énormément de kilomètres pour arriver à trouver mon bonheur. Je suis mort de fatigue mais c’est bon de marcher après ces semaines de mer immobile sur le bateau.
Le Rava Avis de l’association Bel Espoir du Père Jaouen vient d’arriver sur le quai où je suis. C’est un trois mats dériveur de 27 mètres qui peut accueillir 28 personnes en plus des 9 membres d’équipage.
Sun, 10 jun 2018 20:00:00 GMT - Il y a de la poésie dans cette vie 38°32’N 28°37’W
Sun, 10 jun 2018 20:00:00 GMT - 38°32’N 28°37’W
19h00 heure du bord, 20h00 TU, 21h00 en France A Horta
Bonjour à tous,
« Je reviens à toi ». Je ne sais plus où j’ai découvert cette magnifique chanson de Marc Lavoine, est-ce à Panama, est-ce à Cuba, est-ce aux Bermudes ? Je ne sais pas mais j’ai immédiatement eu le coup de foudre. Quelle est belle ! Oui, je crois également qu’il y a de la poésie dans cette vie.
J’aime Paris, cette chanson me fait rêver, j’ai hâte de retrouver Paris au mois d’Août, il faut visiter Paris au mois d’août. La tour Montparnasse, la rue Madame, Saint Sulpice, les petits cafés parisiens que l’on ne retrouve pas dans le reste du monde mis à part peut-être à Buenos Aires, la rue des Canettes, le pont des Arts… Et puis tous les autres quartiers, Pigalle, Montmartre, les Champs Elysées, les quais de Seine … Quelle est belle cette ville, comme j’aime m’y promener !
Ici c’est la fête, la fête de la ville sur le port avec depuis trois jours des spectacles, malheureusement en langue portugaise. Il y a des food-trucks, des estrades avec des musiciens et tous les soirs la fête bat son plein.
C’est également la fête au Café Sport, chez Peter. Ce matin toute la rue a été barrée, des tables et des bancs ont été dressés. Des buches ont été déversées en gros tas sur les pavés de la chaussée et le feu y a été mis très tôt. Puis deux gros cochons ont été rôtis, des sardines également et une soupe à la tomate et au basilic a été réalisée.
A partir de 13 heures la fête a commencée avec nourriture offerte à tout le monde, seules les boissons étaient payantes. Puis des prix ont été remis aux vainqueurs de la course cycliste de ce matin et un orchestre a pris le relais. Le deuxième cochon est tout juste entamé, la fête va se poursuivre ce soir. Je vous rappelle que ce sont les 100 ans du Café Sport. Il semblerait que le weekend prochain les festivités continuent.
J’espère que vous commencez à ressentir notre travail sur l’anticyclone. Ici le baromètre est arrivé sur le « T » de « Beau Temps », c’est déjà beaucoup mieux. La journée a été belle, il fait bon et c’est agréable.
A bientôt
Jean-Louis
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"Salut, Profite bien de ces moments de festivités et faire le plein d’énergie !!" Envoyé par LE DROUCPEET le 11-06-2018 à 14:02
Fri, 15 Jun 2018 20:00:00 GMT - La cuvée des deux années 38°32’N 28°37’W
Fri, 15 Jun 2018 20:00:00 GMT - 38°32’N 28°37’W
19h00 heure du bord, 20h00 TU, 21h00 en France A Horta
Bonjour à tous,
Il fait maintenant un temps magnifique, ciel bleu, soleil qui tape dur, pas de vent, c’est presque les tropiques ! L’ambiance ici est extraordinaire, tous les jours de nouveaux voiliers arrivent apportant leurs cargaisons d’amis. Tous les soirs des apéros ont lieux sur un bateau ou bien un autre.
C’est la cuvée des deux années. La plupart de ces bateaux sont français et ils ont fait un tour d’Atlantique sur deux ans. C’est vraiment la mode actuelle. Ce sont souvent de jeunes familles avec plusieurs enfants. Du coup le ponton est rempli de têtes blondes qui passent en courant, trop heureux de se retrouver ensemble.
Pour tous ces petits voyageurs l’école se termine, encore une, deux, ou trois journées pour les moins rapides puis cela va être les grandes vacances avec l’arrivée en France et la reprise certainement difficile d’une vie un peu moins sauvage avec des contraintes qu’il faudra bien respecter.
Je fais un peu exception car je ne suis pas dans cette communauté très particulière mais c’est très agréable de côtoyer ces jeunes qui vont devoir retrouver du travail, une maison, une école pour les enfants. Les adultes vont devoir également se réadapter aux contraintes inerrantes à la vie « normale ».
Ce matin j’entends appeler « Jean-Louis » à l’extérieur du bateau. Je sors et tombe sur Flo du voilier Sonate, nous étions voisins de ponton à Buenos Aires (San Fernando) et il m’avait aidé à changer ma bague hydrolube. Nous nous tombons dans les bras, nous nous étions revus à Ushuaïa ainsi qu’à Linton Bay. Finalement nous nous trouvons pleins d’amis communs dans le port.
Francine est arrivée mercredi après une nuit à Lisbonne. A cause des inondations en France son avion est parti en retard et elle n’a pas eu sa correspondance. La TAP lui a payé une nuit dans un hôtel quatre étoiles ! Nous passons notre temps à lire et à nous reposer. Nous sommes bien ici. Je travaille également un peu sur le bateau mais ce n’est pas le bagne.
Tous les soirs nous finissons la soirée chez Peter. Nous envisageons de prendre un billet pour aller voir les cachalots. En 2012 j’avais suivi le bateau de Peter avec Harmattan mais il ne va pas assez vite et je n’avais pas vu grand-chose.
Filip sur Zekreet (l’étai cassée avec l’enrouleur baladeur) était ce matin à 600 Miles d’Horta. Chloé arrive demain avec ses deux enfants pour l’attendre. On va passer un moment ensemble. Grande Ourse est repartie ce matin, enfin chacun vie sa vie. Mais je crois que fin juin il n’y aura plus grand monde ici.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour vous deux,
Bon séjour, au plaisir " Envoyé par LE DROUCPEET le 17-06-2018 à 06:54
Thu, 21 Jun 2018 21:00:00 GMT - Direction Lisbonne 38°31’N 28°07’W
Thu, 21 Jun 2018 21:00:00 GMT - 38°31’N 28°07’W
19h00 heure du bord, 20h00 TU, 21h00 en France
Bonjour à tous,
Ce matin à 8 heures Francine monte dans un taxi pour l’aéroport, je n’ai plus rien à faire à Horta. J’ai pris la météo en me levant, ce n’est pas terrible. En fait il y a très peu de vent, et je pense qu’il va falloir marcher au moteur sur un bonne partie du chemin. Je commence par aller faire les dernières courses de frais, et finalement je remplie de gasoil mes deux bidons supplémentaires.
Il faut du temps pour préparer le départ, je dois faire une foultitude de choses comme par exemple dépendre la lessive et ranger le fil à linge. Et puis je dois aller avec Chloé faire la photo. A Horta une tradition veut que les équipages de tous les bateaux de passage peignent un petit souvenir sur les quais du port. Pour ma part je ne suis pas fana de ce genre d’exercice et en 2012 je n’ai pas laissé de trace.
Mais Chloé m’a proposé de prendre en charge la réalisation de l’œuvre. Nous avons donc passé du temps ces derniers jours pour organiser ce challenge. Nous avons trouvé de la peinture et un emplacement Ad Hoc. Je profite de cette opportunité pour faire passer le message « Dialysé et Libre ».
Filipe est arrivé un peu par surprise mercredi matin à 7 heures. Chloé et les enfants étaient ravis. Néanmoins nous avons maintenu le programme prévu qui était de rendre visite aux baleines. Nous avons rendez-vous à 8h20 devant le petit chalet où Pédro organise les sorties en mer. Nous sommes une dizaine et une présentation d’environ un quart d’heure nous permet de connaître les différentes sortes de baleines ou plus exactement de mammifères marins que nous pouvons être amenés à côtoyer.
J’apprends ainsi qu’il en existe deux sortes, les baleines à fanons et celles à dents dont font partie les Cachalots ainsi que les dauphins. Puis nous revêtons des cirés et montons dans le semi-rigide. Les guetteurs postés sur les différentes îles avec de très grosses jumelles ont communiqué les endroits où des baleines se trouvent.
Nous partons donc à 25 Nœuds assis sur des genres de selles avec des arceaux pour se tenir. C’est assez sportif. Une heure plus tard Pedro arrête l’embarcation et coupe le moteur. Un hydrophone est descendu dans l’eau afin de repérer l’emplacement des cachalots.
Encore quelques Miles et nous voici à côté de la bête. C’est la première fois que je vois un cachalot. Le souffle n’est pas aussi puissant que celui d’une baleine à fanons, de plus l’évent est sur la côté. Après un moment de repos le cachalot replonge en nous montrant sa queue. Finalement nous avons pu observer 5 cachalots, 2 baleines boréales et différents dauphins. La mission est réussie.
Hier nous avons passé la journée à recevoir les amis, quelle ambiance ! Cet endroit est étonnant car en étant le long du quai on découvre en permanence de nouvelles têtes que l’on a connu ailleurs dans le monde. J’ai une moisson de cartes de visite et bien entendu nous nous promettons tous de nous revoir en France.
C’est donc à midi que j’ai largué les amarres. Beaucoup d’amis étaient sur le quai pour me dire au revoir et pour m’aider à sortir de ce trou. En effet, devant et derrière les bateaux étaient à couple par 4 et pour ma part j’étais tout contre le quai.
Il y a très peu de vent, je suis au moteur et me demande si je ne vais pas faire un stop à Terceira afin d’effectuer un dernier plein de gasoil. Je verrai cela demain.
Mon compteur journalier indique ce soir 27 Miles et je me trouve à 882 Miles de Lisbonne.
A bientôt
Jean-Louis
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"bonjour les amis, alors ça y est le capitaine à retrouvé son mousse préféré encore qq milles avant de retrouver gibraltar et ta méditerranée préférée. nous sommes à calella et attendons ta visite à Palamos en juillet ou aout. bon vent et bonne mer bernard" Envoyé par bernard.lannion le 22-06-2018 à 17:40
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"Salut
Tu reprends le mer, bonne nave, A+" Envoyé par LE DROUCPEET le 23-06-2018 à 18:56
Fri, 22 Jun 2018 20:00:00 GMT - Praia da Vitoria 38°45’N 26°39’W
Fri, 22 Jun 2018 20:00:00 GMT - 38°45’N 26°39’W
19h00 heure du bord, 20h00 TU, 21h00 en France
Bonjour à tous,
Après une nuit difficile faite d’orages, de vent dans le nez, de pluie, quel bonheur de voir pointer l’aube. Je n’ai pratiquement pas dormi et j’ai dû utiliser le moteur à bonne puissance pour aller contre la mer et le vent.
Vers 7 heures je suis devant Angra do Heroismo, la ville principale de l’île Terceira. Le temps s’améliore rapidement et je n’ai pas envie de rentrer dans ce port difficile avec Harmattan. Je continue jusqu’au bout de l’île et son port Praia da Vitoria.
J’arrive à 9h45. L’espace protégé par les digues est immense, fond de sable, c’est un vrai bonheur de mouiller. Je vide rapidement mes deux bidons de 30 litres dans le réservoir, descends le dinghy à la mer et rame jusqu’à la marina où je suis accueilli par des français qui ont leur bateau ici à l’année.
Il n’y a pas de gasoil sur la marina, il faut aller en ville. Le gars est extrêmement sympathique, il me prête un chariot pour transporter mes bidons et m’explique par le détail la procédure. Je prends un taxi, finalement c’est beaucoup moins pénible que je n’avais cru.
De retour au bateau à midi je m’attaque à un problème d’électronique que j’ai depuis mon départ de Horta. Je n’ai plus de répétiteur d’alarme et c’est très gênant. Je commence à travailler sur le problème et bientôt je n’ai plus du tout d’électronique, plus de cartographie, plus rien du tout !
Je dois me reposer un peu, je suis trop fatigué, je ne peux me concentrer. Je prépare le déjeuner, je déjeune et je me remets sur mon problème vers 14 heures. C’est mieux ! Ce sont encore des problèmes d’oxydation et de vis à resserrer. Tout fonctionne à nouveau correctement, à 15 heures je lève l’ancre.
Un bon petit vent force 4 de Nord me prend par le travers et Harmattan avance bien. Pourvu que cela dure.
Je suis ce soir à 813 Miles de Lisbonne.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonsoir Jean-Louis, nous sommes aussi en train de "traverser", mais seulement de Minorque à Sardaigne: un petit saut ridicule en comparison avec ton grand trajet! Mais on a un force 5 du coté, et c’est sympathique d’avancer à 8 kn. Bons vents à toi aussi! BiseS Petra et Berti" Envoyé par Petra Wolfinger le 24-06-2018 à 00:16
L’envie de faire le tour du monde en solitaire à la voile m’est venue en lisant le récit des exploits des différents aventuriers du début des années 70. J’avais 20 ans, le désir de réussir ma vie professionnelle avant d’entreprendre ce rêve, mais ces livres me confortaient dans l’idée que ce défi était à ma portée.
Je crois que c’est Van God, ce dentiste inventeur des Trismus, qui a découvert quelques Miles après avoir pris la mer pour une longue traversée, un passager clandestin bien particulier caché dans un coffre de son bateau. Il s’agissait en fait d’une jeune femme sans doute amoureuse du marin. Pour la petite histoire, il a dû trouver la belle à son goût car la traversée devant être longue, il ne l’a pas passée par-dessus bord.
Cela ne risque pas de m’arriver, mes coffres sont remplis de bouts, de jerrican d’eau, d’essence, de gasoil et de bouteilles de vin, bière, jus d’orange … Malgré tout j’ai régulièrement des passagers clandestins. Il y a déjà tous ces oiseaux qui font escale à bord pour quelques heures, pour quelques jours et malheureusement parfois pour y mourir.
Lors de mon premier tour du monde, j’ai récolté des passagers clandestins beaucoup moins sympathiques, il s’agissait de cafards ! C’est malheureusement souvent le cas lorsque l’on voyage dans les pays chauds. C’est très difficile à s’en débarrasser totalement. Pour ma part le premier hiver à Port Saint Louis du Rhône après mon retour a été radical.
Cette fois, j’ai réussi à éviter ce genre de désagrément mais à mon retour à Panama j’ai découvert dans le bateau de très nombreuses fourmis. Comment est-ce possible car le bateau était au mouillage ? Elles sont très petites, ce n’est pas très désagréable mais je m’en passerais bien tout de même.
Et puis, alors que je venais d’arriver, j’ai vu se prélasser sur le pont un bébé lézard. Comment est-il arrivé là lui aussi ? Je n’ai pas eu le cœur de le passer par-dessus bord. Est-ce que les lézards savent nager ? Depuis je l’avais oublié mais hier je le découvre dans la cambuse. Il a un peu grandi. Que mange-t-il ? Peut-être des fourmis car il y en a beaucoup moins.
Peut-être également du vermicel. Il a dû mettre le nez dans un paquet car je retrouve des petites pâtes un peu partout dans mon vaisselier. Il se cache bien, depuis deux mois je ne l’avais plus revu. Heureusement j’aime bien les lézards et il ne me gêne pas.
Ce début de traversée est très agréable. Un léger nordet soufflant entre 10 et 12 Nœuds me propulse au près à bonne allure. Il y a quelques années je détestais ces longs bords de près avec le bateau très gité faisant des bonds et rendant la vie à bord extrêmement inconfortable. Maintenant je suis plus philosophe car je vois bien que le bateau se régale.
Cette nuit j’ai dormi comme un caillou, pas d’orages, pas de bateaux, pas d’alarmes, je me suis rattrapé de la nuit précédente. J’étais bien calé dans le carré, sur la couchette sous le vent. J’avais légèrement réduit la voilure pour être tranquille et Harmattan s’est débrouillé sans moi.
Par contre dans la journée je suis souvent à la manœuvre pour suivre les évolutions du vent en direction. En effet je ne fais pas une route directe, je suis les évolutions du vent pour me placer toujours au mieux. Jusqu’en milieu d’après-midi je suis descendu beaucoup plus Sud que la route directe mais comme le vent tourne progressivement dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, je reprends maintenant du Nord.
Je suis ce soir à 680 Miles de l’embouchure du fleuve Tage après avoir parcouru 133 Miles de route utile. Mon compteur journalier indique 149 Miles.
Sun, 24 Jun 2018 20:00:00 GMT - Les ravages de la bête aux grandes oreilles 38°27’N 21°14’W
Sun, 24 Jun 2018 20:00:00 GMT - 38°27’N 21°14’W
19h00 heure du bord, 20h00 TU, 21h00 en France
Bonjour à tous,
Tous les marins savent qu’il ne faut jamais prononcer le mot maudit sur un bateau, la sanction d’un manquement à cette interdiction est à chaque fois redoutable. Ce fameux mot est le nom de la bête aux grandes oreilles. Pour ma part, à chaque fois que ce nom a été prononcé sur Harmattan, les conséquences ont été terribles.
Malheureusement, Chloé a prononcé ce mot sur Harmattan dans le port de Horta et, moi-même très troublé, voulant lui expliquer le problème en ai remis une couche en prononçant une deuxième fois ce mot. La dernière fois que cela est arrivé, il a fallu faire déplacer un destroyer Indien de 130 mètres de long jusqu’au milieu du golfe du Bengal afin de récupérer mon copain Jacky victime d’une infection très grave.
Aussi vous comprendrez que j’ai entrepris cette traversée en serrant les fesses. La première partie de nuit a été sportive avec des orages, du vent jusqu’à 20 Nœuds au près et de la pluie. Puis, tout s’est calmé et ce matin Harmattan se traine. Je sors pour remettre un peu de toile.
Comme d’une part l’alternateur d’arbre ne fonctionne que lorsqu’il y a du vent (il faut que le bateau avance) et d’autre part que les panneaux solaires ne fonctionnent que lorsqu’il y a du soleil alors qu’en ce moment le ciel est nuageux, je décide de faire tourner un peu le moteur.
Immédiatement je comprends qu’il y a un problème. Le bruit qu’il fait n’est pas normal, trop sec. Je me précipite sur le franc bord et constate qu’effectivement il ne recrache pas d’eau de mer. Vite dans la salle machine, la pompe tourne normalement, je coupe immédiatement le moteur. Je pense que la sonde d’alarme température moteur doit être morte car j’aurais dû être averti.
J’avais changé la petite roue à aube préventivement à Panama, elle est neuve ! Mais une des pales est déjà morte. Je l’avais achetée en Uruguay, à Piriapolis. Je l’avais payé 120 dollars, cinq fois le prix normal ! C’est peut-être cela la cause, elle devait être depuis longtemps en stock et elle a séchée.
Je ne vais pas vous décrire la journée passée sur ce moteur, les misères à solutionner, l’alarme pression d’huile, la surchauffe à plus de 120 degrés de l’eau de refroidissement ayant entrainé la perte de près de 6 litres du précieux liquide … Mais ce soir le moteur semble tourner gentiment. J’ai eu chaud. J’espère qu’il n’a pas souffert et que ce fonctionnement va durer dans le temps.
Il faut savoir que le moteur est extrêmement important pour moi qui voyage en solitaire car cette traversée est réputée pour ses longues distances de calmes plats. Il m’aide à franchir ces zones sans vent et il me fournit de l’électricité pour le pilote automatique et pour la navigation. Sans moteur je serais obligé de barrer 24 heures sur 24 ! Et barrer alors qu’il n’y a pratiquement pas de vent c’est un supplice.
Pour revenir à ce mot interdit, je me demande comment font les commandants de ferry. J’aurais dû demander à mon copain Patrick du Skoiern, il a été commandant sur le Napoléon Bonaparte. Peut-être mettent-ils des affiches ? Remarquez bien que le nom a dû être prononcé puisque celui-ci a coulé dans le port de Marseille. Patrick était déjà en retraite, c’était son second qui était alors commandant.
Je vais maintenant croiser les doigts pour les jours à venir car il y a encore de la distance avant d’arriver. Ce soir il n’y a plus que 2 à 4 Nœuds de vent, c’est-à-dire rien. Merci le moteur. Je suis à 559 Miles de Lisbonne après avoir engranger 121 Miles aujourd’hui. Le compteur affiche 133 Miles.
PS : J’ai oublié hier de vous joindre la photo de mon passager clandestin, la voilà.
A bientôt
Jean-Louis
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"Salut la marin,
Je vois que tu ne chômes pas, mais sans cela tu t’embêterais (rires), un peu plus sur le pont ou dans la cale et un peu moins dans le carré. A+ " Envoyé par LE DROUCPEET le 25-06-2018 à 20:04
Mon, 25 Jun 2018 20:00:00 GMT - Les oiseaux de mer 38°46’N 18°45’W
Mon, 25 Jun 2018 20:00:00 GMT - 38°46’N 18°45’W
19h00 heure du bord, 20h00 TU, 21h00 en France
Bonjour à tous,
Lors des longues traversées je peux rester des heures à observer le vol des oiseaux de mer. Dans le grand Sud les albatros m’ont régalé. Ici, entre les Açores et le Portugal, les puffins cendrés sont les rois. Beaucoup moins spectaculaires que les albatros ils jouent tout de même avec les vagues et c’est beau.
En fait ce que j’adore et ce qui m’a toujours ému ce sont les trajectoires. Qu’y-a-t-il de plus beau que la ligne que forme une trajectoire ? Ces lignes sont toujours d’une pureté parfaite et c’est bien cette pureté qui rend joli un sein, une fesse ou bien une silhouette de femme.
Pendant plusieurs années j’ai pratiqué le radio modélisme, j’étais attiré uniquement par le vol des planeurs. Un planeur c’est exactement comme un grand oiseau, il dessine des trajectoires magnifiques. Encore une fois j’ai voulu atteindre des sommets dans cette discipline. Plus le planeur est grand, plus il est lourd et plus la trajectoire est belle car les petits planeurs peuvent être secoués par des turbulences.
Dans ce domaine le K6 est pour moi le plus beau des planeurs, une ligne rétro, un vol lent, une corde imposante au niveau de l’emplanture, c’est un vieux planeur construit en bois. A titre de comparaison c’est le Transal pour les avions à moteur. L’original mesure 15 mètres d’envergure, j’ai décidé d’en réaliser un de 6,5 mètres !
J’ai commencé par dessiner les plans en me rendant à l’aérodrome de Chérence qui en possédait un et en prenant toutes les dimensions. Puis j’ai entamé la construction, deux années de travail en y consacrant tout mon temps libre. Je l’ai réalisé en baguettes de sapin et en balsa recouvert de tissus, chaque aile en deux parties. J’ai thermoformé une bulle pour la verrière, qu’il est beau ce planeur !
J’ai dû tout inventer, réaliser d’énormes aérofreins, merci Monsieur Leroy Merlin pour toute ta quincaillerie. Le problème est de le mettre en l’air ! Terminé il pèse tout de même 33 kilos ! J’ai ainsi dû réaliser un pylône moteur rétractable avec deux trappes par lequel sort et rentre le puissant moteur électrique.
La phase de mise au point a été captivante. J’ai inventé une énorme catapulte. Un problème difficile à résoudre a été la solidité de la roulette centrale car à l’atterrissage les forces peuvent être importantes. Que je me suis régalé avec cette maquette ! Les vols étaient si réalistes que lorsque je volais à Chérence les pilotes des planneurs grandeur se posaient pour venir près de moi admirer la réalisation et me donner des conseils.
Pendant que je vous écris cela Mark Knopfler est à la guitare, c’est le très sublime « Sultans Of Swing ». Certainement un peu trop fort mais je suis au milieu de nulle part, à 400 Miles des Açores et des côtes du Portugal, qui cela dérange ? Le soleil est enfin apparu après plusieurs jours de grisaille, Harmattan glisse sur une mer toute plate à 6,5 Nœuds, des patates aux lards sont en train de frire sur le gaz, bientôt je vais casser dessus deux œufs, la charge émotionnelle est à son maximum, que je suis bien ici, quelle est belle ma vie, c’est à pleurer !
A l’heure où j’envoie ce post je suis à la moitié du parcours. Il me reste 438 Miles pour atteindre l’entrée du fleuve Tage et je suis à 430 Miles de Praia Da Vitoria sur Terceira. Depuis 24 heures j’ai gagné 121 Miles de route utile et mon compteur indique 127 Miles.
Tue, 26 Jun 2018 20:00:00 GMT - Les vacances d’été 38°54’N 15°52’W
Tue, 26 Jun 2018 20:00:00 GMT - 38°54’N 15°52’W
19h00 heure du bord, 20h00 TU, 21h00 en France
Bonjour à tous,
Début juillet arrive et les vacances d’été avec. Harmattan va se trouver à Lisbonne et je vais devoir l’amener à Port Saint Louis du Rhône pour le mettre à sec à la fin de l’été. Cela va me laisser quelques semaines de cabotage dans des endroits très sympas, les vacances s’annoncent magnifiques.
Mais c’est quand même encore un parcours de plus de mille Miles qu’il va falloir entreprendre. Il ne va pas falloir traîner en route exagérément. Aussi j’ai sorti les trois guides nautiques concernés. Il y a tout d’abord l’Imray « Espagne Portugal de El Ferrol à Gibraltar ». Ce guide décrit les côtes du Portugal, en ce qui me concerne de Lisbonne au Cap Saint Vincent, ainsi que les côtes de l’Algarve et de l’Andalousie.
Je suis déjà passé par là lorsque je suis revenu du Grand Pavoi de La Rochelle où j’étais invité d’honneur en 2012. J’ai ensuite le guide Imray de la côte méditerranéenne de l’Espagne « Costa del Sol and Costa Blanca ». Ce guide décrit la côte entre Gibraltar et le Cabo de la Nao avec Marbella, Malaga, Almeria, Cartagena, et Alicante. Déjà entre ces deux options puisque je ne pourrais pas tout faire je n’hésite pas, je suis un inconditionnel de la méditerranée.
Il y a un autre guide que je n’ai pas qui couvre l’autre partie de la côte espagnole méditerranéenne entre le Cabo de la Nao et le Cap Creus, la Costa del Azahar, la Costa Dorada et la Costa Brava mais je ne suis pas attiré par cette côte car en face il y a les Iles Baléares qui ont sur moi l’effet d’un aimant permanent de forte puissance.
Justement j’ai le pilote côtier Bénéteau d’Alain Rondeau « Les îles Baléares ». Je n’aime pas trop ces guides, je les trouve mal foutus mais je dois reconnaître que l’information est là, il faut juste la chercher. J’adore ces îles, elles sont à 200 Miles de Marseille et les « Cala » où l’on peut mouiller en étant parfaitement à l’abri sont pléthores.
Je pense que je vais passer pas mal de temps dans ces îles cet été. Je ne connais pas Ibiza, elle ne m’attire pas mais j’adore Formentera et surtout Majorque. J’aime également Minorque et surtout Ciutadella et Mahon. J’aime par-dessus tout Puerto Soller au Nord-Ouest de Majorque, ce petit port tout rond avec son entrée tel un trait de scie dans des immenses falaises.
J’aime également le petit train à rails étroites qui mène de Puerto Soller à Palma. Pour Harmattan ce port est très important car il a été abandonné là, moteur en panne, par le beau frère du constructeur Yves Fortin. J’aime également la côte Est de Majorque avec son immense baie de Pollensa très peu profonde et sa base d’hydravions.
En fait je n’aime pas trop aller dans les marinas, toutes ces « Cala » me conviennent parfaitement, je peux mouiller et envoyer des lignes à terre pour tenir le bateau aux arbres. En effet ces îles sont couvertes d’arbres et dans ces étroits fjords on profite de leur ombre. Grâce à mon dessalinisateur je suis autonome. Un seul problème actuellement, mon groupe électrogène qui est en panne.
Finalement je me demande si je vais bien attendre la fin de l’été pour sortir Harmattan et commencer le chantier de grand carénage. Peut-être que fin Août je serais à terre. Depuis le 4 avril que je suis sur l’eau j’ai un peu ma dose.
Ce matin c’était encore nuageux, il y a même eu un peu de pluie. Mais ce soir le temps est splendide, en contrepartie j’ai perdu ce vent de Sud-Ouest d’une quinzaine de nœuds qui gonflait mes voiles. Je suis ce soir à 303 Miles de l’embouchure du fleuve Tage après avoir gagné 135 Miles de route utile. Mon compteur journalier indique 143 Miles. Si tout va bien je serais à Lisbonne dans la journée de Vendredi.
Wed, 27 Jun 2018 18:00:00 GMT - La projection Mercator 38°54’N 13°35’W
Wed, 27 Jun 2018 18:00:00 GMT - 38°54’N 13°35’W
19h00 heure du bord, 18h00 TU, 20h00 en France
Bonjour à tous,
Ce matin je me lève à 6h30 qui deviennent immédiatement 7h30 car j’ai coupé le méridien 15 degrés cette nuit. Je n’ai plus qu’une heure de décalage avec la France ! Cela sent bon l’écurie. Que la matinée passe vite dans ces conditions.
Puisque nous sommes dans la cartographie, ce parcours met bien en évidence les « défauts » de la projection Mercator car mon point de départ Praia Da Vitoria sur Terceira, 38°43’N et mon point d’arrivée Lisbonne, 38°45’N sont pratiquement à la même latitude. On pourrait penser que la route directe, la route la plus courte consiste à suivre la latitude moyenne de 38°44’.
Hé bien non, le chemin le plus court est une portion de parabole qui monte jusqu’au-dessus de la latitude 39 degrés ! Il faut en effet se rappeler que la terre est ronde comme un ballon de foot et que la projection Mercator « projette » son image sur une feuille plate. Les logiciels de cartographie calculent la route la plus courte tout seul et c’est bien pratique. Ils pilotent automatiquement les bateaux sur cette route qu’on appelle orthodromique.
Avant ces logiciels on naviguait en suivant une droite tracée sur la carte à l’aide d’une règle. Cette route n’était pas la plus courte, on l’appelle la route loxodromique. Un grand merci donc à ces cartographies électroniques car la différence peut être très sensible sur les grandes traversées.
Sur les très longues distances dans les latitudes moyennes cette différence est spectaculaire. Ainsi si j’allais en avion de Horta aux Açores à Tokyo au Japon, je partirais presque plein nord et j’irais survoler le pôle Nord !!! Visuellement sur la cartographie ma route se présente sous la forme d’une ligne parabolique d’environ 6 300 Miles qui, bien qu’étant la plus courte en distance réelle est environ trois fois plus longue que la route que je pourrais tracer sur la carte au moyen d’une règle !
Cette déformation ne concerne que les latitudes. En effet dans la projection Mercator les méridiens ne sont pas déformés. Ainsi si j’allais par exemple de Durban en Afrique du Sud à Saint Petersburg en Russie (deux villes que j’adore) les routes orthodromiques et loxodromiques se confondraient en une seule ligne droite d’environ 5 400 Miles.
Il faut noter que par exception la latitude zéro qui est l’équateur n’est pas déformée non plus. Ainsi l’orthodromie et la loxodromie se confondent entre Quito (Equateur) et Kampala (Ouganda) sur environ 6 700 Miles.
On voit bien que seule une mappemonde est capable de donner une représentation exacte de la terre. Dans le passé il y en avait de magnifiques. J’adorerai en avoir une très grande avec un support en bois encaustiqué. Les cartes sont réservées pour des petites zones. Pourtant dans mon bureau j’ai une carte murale qui représente le monde. Elle fait 2 mètres de haut sur 4 de large et elle me fait rêver.
Sur ma carte, le pôle Nord qui est en réalité un point où planter la hampe d’un drapeau est représenté par une ligne droite de 4 mètres de long, la même qui figure, au niveau de l’Equateur, une ligne réelle de 40 000 Kilomètres de long !
Je ne suis plus ce soir qu’à 196 Miles de l’embouchure du fleuve Tage après avoir parcouru 107 Miles de route utile sur ces dernières 23 heures. Mon compteur journalier indique 117 Miles. La journée a été très belle, la mer est aussi plate qu’une limande, il y a 6 Nœuds de vent en plein dans l’axe, sur l’arrière. Le moteur à 1100 tours me propulse à 5 Nœuds et le soleil brille avec une température autour de 25 degrés. Tout va bien à bord, moral au beau fixe.
The, 28 Jun 2018 18:00:00 GMT - La fin d’une longue étape 38°42’N 10°48’W
The, 28 Jun 2018 18:00:00 GMT - 38°42’N 10°48’W
19h00 heure du bord, 18h00 TU, 20h00 en France
Bonjour à tous,
Je ne suis plus ce soir qu’à 66 Miles de l’embouchure du fleuve Tage, environ 11 Heures de navigation. Je devrais ensuite remonter ce fleuve contre le courant sur une vingtaine de Miles afin d’atteindre la marina de Lisbonne où j’espère laisser Harmattan le temps de faire un saut à Paris pour la fête de famille d’avant vacances avec mes enfants et petits enfants et des contrôles médicaux.
Cela aura été une longue étape depuis le 4 avril, date de mon départ à Panama, trois mois loin de chez moi ! Je suis content d’arriver car ma famille me manque. En étant à Lisbonne, même si je suis encore à plus de mille Miles de mon port d’attache je suis tout de même quelque part un peu « à la maison ». J’aurai parcouru environ 5 300 Miles, près d’un quart de tour du monde, lors de cette étape entre Panama, Cuba, les Bahamas, les Bermudes, les Açores et Lisbonne. Quelle ballade !
Après un an de grand carénage pour Harmattan j’étais parti de chez Navy Services à Port Saint Louis du Rhône le 16 Octobre 2014 en milieu d’après-midi pour entreprendre cette énorme boucle qui m’a conduit au Cap Horn et dans les canaux de Patagonie, mon objectif de toujours. Quelle belle aventure ! Je vais revenir chez Navy Services certainement mi-Aout, près de quatre ans plus tard. Qu’il s’en est passé des choses depuis !
Cette énorme boucle de plus de 21 000 Miles représente presque un tour du monde. Je referais le point exact en arrivant à Navy Services mais c’est énorme. Mon bateau a forcément beaucoup souffert, il s’est usé et je vais avoir beaucoup de travail pour le remettre en état. Le soleil des zones tropicales, le froid et la pluie du grand Sud, les Miles parcourus, les mauvaises mers, les conditions de stockages pas toujours idylliques dans certaines « marinas », les mise à terre avec du matériel pas toujours adapté, les Miles parcourus, tout a contribué à le faire vieillir.
Mais globalement je suis toujours aussi satisfait de son comportement. C’est un bonheur de naviguer sur ce bateau, il est fiable et extrêmement sécurisant. Je n’ai qu’à me féliciter de tous les choix que j’ai fait lorsque je l’ai entièrement reconstruit entre 1997 et 2007.
Que de souvenirs engrangés, que d’images qui ne me quitterons plus, quelle expérience. Je suis ravi de m’être lancé ce défi, ce grand tour de l’Amérique du Sud restera pour toujours un des plus grands moments de ma vie.
Depuis deux jours j’ai énormément réfléchi à ce que j’allais faire les prochaines semaines. Finalement j’ai décidé de ramener assez rapidement Harmattan à Port Saint Louis du Rhône après un peu de temps passé aux Baléares. J’ai maintenant envie de prendre un peu de vacances à la montagne, j’ai ma dose de mer. Pour être très précis j’ai envie d’aller me reposer à Chamonix et de monter déjeuner au restaurant panoramique qui se trouve au sommet de l’aiguille du Midi. J’y vais régulièrement, c’est comme un pèlerinage.
Et puis j’ai également envie d’être un peu chez moi, de profiter de ma maison, de mon jardin, de tous les travaux que j’ai fait l’an passé et qui la rendent si agréable à vivre. J’ai envie d’aller faire le marché de Pontoise le samedi matin, de faire des barbecues, de retrouver ma voiture, ma moto …
Pendant que j’étais parti les garçons ont fait énormément évoluer notre activité en reconditionnant entièrement un immeuble. En quelques mois ils ont tout mis par terre, ne conservant que les murs et le toit. Tout à été refait à neuf, fenêtres, isolation, sols, plafonds, toilettes, cloisons, électricité, plomberie, mise en place d’un ascenseur… Un locataire doit rentrer lundi qui vient, ils ont tenu les délais, je suis très impressionné et très fière de ce qu’ils ont réalisé. Je sais qu’ils sont maintenant totalement autonomes. Je ne suis plus du tout indispensable. J’ai hâte de voir le résultat.
140 Miles au compteur journalier, 130 Miles de route utile sur les dernières 24 heures.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour J.L Eh, oui la famille, tu as raison ils sont super les garçons, donne le bonjour et profite bien, au plaisir" Envoyé par LE DROUCPEET le 29-06-2018 à 19:51
Fri, 29 Jun 2018 18:00:00 GMT - Arrivée à Lisbonne 38°45’N 9°06’W
Fri, 29 Jun 2018 18:00:00 GMT - 38°45’N 9°06’W
19h00 heure du bord, 18h00 TU, 20h00 en France
Bonjour à tous,
Quelle nuit les amis ! Juste devant Lisbonne il y a un dispositif de séparation des trafics balaise. Il y a deux voies descendantes et deux voies montantes. Le jeu consiste à couper cette immense autoroute en se faufilant entre les bateaux qui déboulent à plus de 25 Nœuds pour certains.
Durant ma traversée entre les Açores et le continent je n’ai pour ainsi dire pas vu de cargos. Mais je viens à peine de me coucher que j’aperçois au loin les feux de très nombreux navires. Je dézoome et découvre alors ce fameux dispositif.
Encore une fois je suis ravi d’avoir mon radar pour suivre ces cibles, et grâce à la connaissance de leur vitesse respective pour essayer d’anticiper le moment de leur passage. C’est toujours un peu stressant car il y a de véritables monstres. Mais les plus pénibles sont les petits navires qui n’avancent qu’à une dizaine de nœuds. Je ne veux pas prendre le risque de passer devant alors je dois réduire et presque stopper en attendant que ces escargots passent.
L’ensemble du dispositif fait 22 Miles de large, autant dire que cela représente quelques heures à cogiter en permanence. Je suis dans le cockpit côté tribord. Ainsi je suis dehors mais je vois mon écran radar. Alors que je suis déjà bien engagé en train de traverser la voie la plus rapide après avoir laissé passer quatre cargos, je découvre qu’un monstre arrive au loin.
Il va très vite et comme il me faut plus d’une heure pour arriver de l’autre côté de la voie il se rapproche et je serre les fesses. J’allume les projecteurs de pont pour qu’il me voit bien. Lorsqu’enfin ses deux feux blancs s’alignent, que son feu vert disparaît et que son feu rouge se découvre je respire enfin. Il passe juste sur mon arrière, il est énorme.
Finalement je passe la bouée d’entrée dans le Tage vers 5 heures trente. Malheureusement ce n’est pas la bonne heure car c’est le début de la marée descendante. Je file à 6 Nœuds mais un courant contraire se renforce de plus en plus jusqu’à atteindre 5 Nœuds, ma vitesse fond n’est plus que d’un Nœud !!!!
Bon, je n’y puis rien. Cela me laisse le temps d’apprécier le paysage et les quais de Lisbonne qui défilent. Je peux prendre tout mon temps pour faire des photos. J’ai choisi justement la marina la plus loin et je dois remonter le fleuve sur presque 20 Miles. Heureusement un peu après dix heures la mer commence à remonter et le courant diminue énormément.
J’arrive à la marina vers midi. C’est la marina du centre d’exposition. Elle est bien et surtout c’est très calme. Mon bateau va être bien ici. Je me dépêche de prendre un billet d’avion car demain c’est l’anniversaire de Francine, je décolle à 8h20. Je reviendrai le 12 juillet pour continuer la route.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour à vous tous,
Bonne annive
La bise" Envoyé par LE DROUCPEET le 01-07-2018 à 03:43
Sun, 01 Jul 2018 17:00:00 GMT - Quel Samedi ! A Cormeilles en Vexin
Sun, 01 Jul 2018 17:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
19h00 heure en France, 17h00 TU
Bonjour à tous,
J’ai mis le réveil à 5 heures car le taxi doit arriver à 6 heures devant la porte de la marina. J’ai vu un peu large car d’une part le taxi ne met que 7 minutes pour me conduire à l’aéroport et d’autre part j’ai un billet pour une compagnie Low Cost.
Je pars sans valise, avec juste un très petit sac à dos. Pas besoin d’enregistrer, tout est automatique et dès 6h30 je suis en salle d’embarquement alors que celui-ci n’est prévu qu’à 8h05 ! Heureusement que j’ai un livre.
J’arrive à Orly à 11h40, le temps de sortir de l’aérogare je retrouve Francine qui est venue me chercher et nous sommes sur les Champs Elysées avant 13 heures. Je me suis garé comme d’habitude au parking Georges V et nous descendons l’avenue à pieds. Que c’est bon, que j’aime cette balade, que je me sens bien ici. Il fait un temps magnifique, c’est l’été et les parisiennes sont belles.
Nous avons nos habitudes à la Maison d’Alsace, il n’y a pas grand monde sauf en terrasse. Comme c’est l’anniversaire de Francine nous attaquons par des coupes de champagne puis ce sont des fruits de mer, langoustines, crevettes, crabe, homard et langouste, c’est la fête, que je suis content de retrouver la France.
Il ne faut pas traîner car à 16 heures nous devons absolument être rentrés pour regarder le match de qualification aux quarts de finale entre la France et l’Argentine. Nous ne sommes pas déçus, le match est exceptionnel, c’est presque une finale de coupe du monde. Les buts pleuvent, les bleus sont exceptionnels, c’est un véritable régal. Beaucoup de petits garçons qui vont naître dans les mois qui viennent vont se prénommer Kylian !
Après le match je peux enfin faire le tour de la maison et du jardin. Que c’est bon de se retrouver chez soi. Ensuite nous allons voir l’immeuble que les garçons ont totalement réhabilité. Quel boulot ! C’est époustouflant, cet immeuble est comme neuf.
Puis il faut faire quelques courses. Comme à chaque fois je suis avide de viande rouge. En France les contrôles vétérinaires sont tels que l’on peut manger la viande bleue ou saignante.
Ce n’est pas possible ailleurs. Même aux Açores, pourtant européennes, il était bien précisé sur les emballages que la viande devait être cuite à cœur. Lors de mon tour de méditerranée en 2007 j’avais rapporté un petit souvenir sous forme d’un ver solitaire.
Aujourd’hui il fait encore un temps magnifique, j’ai sorti le barbecue et nous avons dégusté des brochettes de bœuf maison. J’utilise du filet et j’embroche oignon, tomate et lard. Que c’est bon ! Quelle est belle cette vie !
Mercredi il faudra s’activer un peu plus car je reçois mes trois enfants avec leurs conjoints et mes cinq petits-enfants. Ils adorent tous le barbecue et il va faire beau, que cela va être bon de se retrouver tous ensemble après ces trois mois de solitude !
Sat, 07 Juil 2018 08:00:00 GMT - On ne peut jamais rien prévoir Dans le TGV pour Luxembourg
Sat, 07 Juil 2018 08:00:00 GMT - Dans le TGV pour Luxembourg
10h00 heure en France, 8h00 TU
Bonjour à tous,
Je suis en train de suivre le match entre la France et l’Uruguay lorsque mon téléphone sonne. C’est un numéro à rallonge, qui peut bien me déranger en plein match ?
Je décroche et j’entends une langue étrangère. Je finie par comprendre que c’est la marina de Lisbonne où se trouve mon bateau. Immédiatement j’imagine qu’il s’agit d’un problème sur mon bateau et je n’aime pas du tout. La fille parle un peu le français et me dit qu’il y a quelque chose de cassé, une pièce métallique qui trempe dans l’eau. Elle me dit que je ne pourrais pas repartir ainsi et qu’il va absolument falloir que je répare.
Elle ne connait pas le mot mais en anglais ce serait le « water stay ». Je ne sais pas de quoi il est question et lui demande si elle peut prendre une photo et me l’envoyer. En attendant je cherche à traduire ce terme et je comprends qu’il s’agit d’un hauban ou même de l’étai.
Forcément je ne suis plus trop dans le match, c’est un moment un peu gâché. Heureusement Varane marque le premier but pour la France et cela compense un peu la mauvaise nouvelle. Puis Griezmann envoie ce boulet dans les buts Uruguayens, la France mène 2 à 0, c’est bon d’autant plus que je n’avais pas été bien reçu en Uruguay, problème avec la marina, problèmes avec les douanes, problème avec UPS et les transporteurs ...
Un mail arrive à ce moment, j’ouvre et découvre la photo de mon bateau. La sous-barbe est cassée. C’est la chaîne qui relie l’avant de la delphinière à la partie basse de l’étrave au niveau de la ligne de flottaison. La cause est forcément une collision avec un autre bateau.
Cette chaîne renvoie l’effort de l’étai qui tient le mât à l’avant sur la coque du bateau. Elle a un rôle très important. Je demande immédiatement à la marina de me fournir les coordonnées du responsable du bateau qui est venu percuter Harmattan mais je n’ai pas trop d’espoirs d’obtenir une réponse.
C’est extrêmement fâcheux. Je ne peux pas déterminer exactement ce qui est cassé. S’il ne s’agit pas de la cadène faisant partie du bateau la réparation va être très facile mais s’il s’agit de la cadène la réparation va être extrêmement complexe et ne pourra s’effectuer à Lisbonne.
Il va falloir sortir Harmattan de l’eau, ouvrir l’étrave et reconstruire une cadène. C’est un énorme boulot et peut-être vais-je devoir convoyer Harmattan à Port Saint Louis du Rhône au moteur sans utiliser les voiles et après avoir trouvé une solution pour effectuer une réparation de fortune afin de maintenir le mât le temps du voyage.
Je repars à Lisbonne jeudi après un contrôle dermatologique mercredi à l’hôpital Saint Louis de Paris. Je ne pourrais connaître l’étendue réelle des dégâts que jeudi matin en arrivant sur place et après avoir fait une inspection visuelle de l’endroit de la rupture.
Mes projets de vacances aux Baléares vont certainement tomber à l’eau. Tout va dépendre du temps que je vais passer à Lisbonne pour trouver une solution et réparer. Je vous tiendrais informés en live jeudi soir.
J’ai mis le réveil à 3h45 mais dès deux heures je ne dors plus. La veille au soir je n’ai pas pu m’empêcher de regarder le match entre les anglais et les croates. Malgré tout à 3h30 je me lève, je préfère toujours avoir une heure d’avance que cinq minutes de retard.
Du coup nous prenons la route un peu après quatre heures. A cette heure les embouteillages parisiens ne sont pas encore en place et nous arrivons à Orly vers 5h15. J’ai bien fait de prendre un peu d’avance car le parking « Eco » est plein. Notre vol embarque à 6h30, pas de panique mais il ne faut pas traîner.
Un préposé nous fournit une « contre-marque » c’est-à-dire un document nous permettant de nous garer dans le parking souterrain se trouvant directement sous l’aérogare au prix d’une place dans le parking « Eco » ! Le sur classement est toujours un bonheur et nous apprécions l’aubaine à sa juste valeur.
De ce fait nous avons tout le temps de prendre un petit déjeuner puis de nous diriger en salle d’embarquement. Nous voyageons léger, uniquement une valise de cabine. Transavia, la filiale low-cost d’Air France a encore mis un tour de vis dans les services accompagnant le vol. Une valise en soute et c’est 40 euros de plus ! Le côté positif c’est que l’on ne passe plus par l’enregistrement.
Mais la surprise vient au moment de l’embarquement, contrairement aux autres compagnies low-cost, nous n’avons droit qu’à un seul bagage par personne, un sac à main, une pochette ou bien un appareil photo étant considéré comme un bagage à main ! C’est dingue et finalement pas appliqué. On se fait disputer mais nous pouvons passer avec le sac à main de Francine en plus de notre valise de cabine et de mon tout petit sac-à-dos.
Pendant le vol même un simple verre d’eau ou bien un café est payant. Je m’étais fait piéger lors de mon retour en France pour prendre mes médicaments. L’avantage, car à toute situation il y a des plus, c’est que nous ne sommes pas dérangés et que nous pouvons nous assoupir tranquillement.
J’ai maintenant hâte d’arriver pour découvrir les dégâts sur mon bateau. Le temps de débarquer, de faire la queue aux taxis, nous sommes sur Harmattan un peu avant dix heures, heure locale. Je me précipite à l’avant et ne vois pas grand-chose. La chaîne est entière mais l’eau boueuse du Tage ne me permet pas de voir l’état de la cadène qui se trouve sous l’eau.
Je dois, avant de pouvoir inspecter, mettre en route le bateau, me changer et descendre l’annexe à l’eau. Je découvre alors que c’est le cardant se situant entre la cadène et la chaîne qui a cassé. Ce n’est pas très grave et je suis immédiatement soulagé, La réparation (ou même seulement une réparation de fortune) va pouvoir se faire très rapidement et je vais pouvoir repartir comme prévu. Je le démonte et me rends à la capitainerie pour savoir où je peux trouver des professionnels.
Nous partons ensuite en visite car le ship se trouve justement à côté de la tour de Belém. Première étape la fameuse « Place du Commerce » et le centre historique. C’est l’heure du déjeuner et je ne peux m’empêcher de me ruer sur le fameux Bacalhau, le mythique Codfish, l’inévitable morue portugaise. J’adore. Puis nous nous rendons au ship. Le gars nous indique l’ « homme providence », celui que l’on rencontre dans tous les ports du monde et qui sauve le plaisancier de toutes les situations difficiles.
Celui-ci me propose d’effectuer une réparation provisoire de la pièce pour cet après-midi. J’accepte avec plaisir, je suis soulagé. Cette réparation va me permettre de rentrer. Nous passons le reste de la journée à marcher, le monument des Découvertes, la tour de Belém, le « Mosteiro dos Jerónimos » …
Nous rentrons totalement épuisés avec une seule idée, nous jeter dans la couchette.
Comment visiter Lisbonne et ne pas s’intéresser au Fado ? C’est totalement impossible. Aussi nous nous sommes rendus au musé consacré à ce chant populaire urbain faisant partie du Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO.
Pour commencer la visite il y a ce fameux tableau peint par José Malhoa en 1910. Puis l’on peut voir divers instruments mais le clou du musée est cette pièce où, devant un immense poste de radio d’un autre âge, on peut s’assoir dans l’un des confortables fauteuils, coiffer un casque et sélectionner dans une liste rangée par ordre alphabétique l’un des multiples interprètes de ce chant si particulier.
Je choisi un peu par hasard, il faut bien le dire, la chanteuse Cuca Roseta et son titre « Quem és tu afinal ». C’est beau à pleurer, quel moment ! Je ne peux m’empêcher ensuite d’aller faire un tour sur le net pour connaître un peu plus cette chanteuse. Qu’elle est belle ! Je réécoute ce titre et l’effet est toujours là, les larmes me viennent immédiatement.
Le fado c’est un instrument et un chant. L’instrument est très particulier, ce sont des cordes à pincer, il y en a douze montées sur un petit coffre tout rond muni d’un manche assez court ce qui lui donne une sonorité particulière assez aigue. On l’appelle la guitare portugaise. Cela ressemble un peu à un cistre.
Quant au chant, il est toujours mélancolique et le thème récurent est presque toujours la saudade, ce sentiment complexe fait de mélancolie, de nostalgie et d’espoir. Il faut se rappeler que les portugais ont été de très grands navigateurs, des découvreurs d’où cet immense monument des découvertes qui se tient au bord du Tage, un peu après la tour de Belém en arrivant par la mer.
Tous ces hommes qui partaient loin de chez eux pour découvrir de nouveaux endroits, de nouvelles terres, éprouvaient ce sentiment de manque, d’espoir et de désir de retrouver leur pays. Les femmes restées à terre ressentaient également ce sentiment étrange en pensant à leurs hommes.
Nous avons bien entendu pris l’immanquable ascenseur de Santa Justa, conçu en 1900 pour aider les lisboètes à passer de la ville basse (Baixa) au quartier de Chiado sur l’une des collines.
Et puis nous ne pouvions repartir sans emprunter l’un des vieux trams si typiques de cette ville. Il y en a partout qui circulent en faisant dans les courbes ce bruit caractéristique de ferraille lorsque les roues frottent sur les rails pour tourner. Souvent le chauffeur s’arrête pour aller modifier la direction d’un aiguillage grâce à un énorme pied de biche ou bien pour passer du pantographe qui permet de circuler rapidement dans les grandes artères à la perche munie d’une petite roulette afin de prendre le courant dans les ruelles étroites.
Francine vient de reprendre l’avion ce matin. Pour ma part j’ai un peu de travail dans le bateau. Je dois faire la vidange, réparer encore une fois l’électronique, sortir une nouvelle batterie qui vient de rendre l’âme … Sur 10 au départ il ne m’en reste que deux plus une d’occasion que j’ai acheté à Panama. Il est temps de rentrer en grand carénage.
Et puis je dois également faire des provisions de frais et surtout essayer de trouver une solution pour voir le match si possible en français.
Mon, 16 jul 2018 18:00:00 GMT - Champions du Monde 36°59’N 8°57’W
Mon, 16 jul 2018 18:00:00 GMT - 36°59’N 8°57’W
19h00 heure du bord, 18h00 TU, 20h00 en France
Bonjour à tous,
Que c’est bon ! Qu’ils ont été formidables nos petits jeunes, qu’ils se sont bien battus car les équipes qu’ils ont rencontré, que ce soit les Belges ou les Croates étaient de très haut niveau. Comme en 1998 cette victoire va faire un bien énorme au pays, car elle donne le moral à tout un peuple et l’économie va faire un véritable bon en avant.
Hier matin nous nous sommes levés tôt car Francine devait décoller à 9h35. En fait l’avion est parti avec pas mal de retard mais j’étais déjà retourné au bateau pour préparer mon départ. Réparation de l’électronique, vidange du moteur principal, changement de filtre, niveau et test du circuit de refroidissement, niveau de l’inverseur …
J’essaie de tout préparer afin de pouvoir partir après le match car il y a la marée. En effet il faut compter une bonne quinzaine de Miles pour rejoindre la pleine mer alors que le courant de marée atteint 5 Nœuds. Il n’est donc pas envisageable de partir contre celle-ci, je dois larguer les amarres lorsque la mer est haute.
Ce dimanche soir la pleine mer est à 17h30 et les portes de l’écluse qui clos le port se ferment vers 23 heures, lorsque la marrée est basse. Elles ne s’ouvriront ensuite qu’à 8 heures du matin. C’est donc une course contre la montre afin d’être prêt. Je vais payer la marina, ensuite je déjeune rapidement puis je pars faire mon avitaillement.
Malheureusement au retour j’attends plus de trois quarts d’heure un bus qui passe normalement toutes les 20 minutes. J’ai juste le temps de ranger les produits frais au frigo avant de courir pour ne pas rater le coup d’envoi. Je n’ai pas le temps de choisir l’environnement et au premier but de la France je suis le seul à manifester mon bonheur. Par contre lorsque la Croatie marque tous mes voisins sont debout et crient leur joie. Ce n’est pas très agréable.
Du coup, à la mi-temps je rejoints un couple de plaisanciers français et cette seconde partie de match est beaucoup plus sympa à vivre. De plus Jean-Pierre et Patricia sont de Caen, ils ont travaillé tous deux à l’hôpital et connaissent très bien les médecins qui se sont occupés de moi lors de ma greffe. Que ce monde est petit !
Le temps de fêter le match et de déboucher le champagne je dois retourner sur Harmattan pour faire le plein d’eau et à 20 heures précises je largue les amarres. Avec le courant moteur au ralenti je file à 8,5 Nœuds. L’estuaire est un peu musclé à passer mais vers 23h je me retrouve en pleine mer et je n’ai plus qu’à tailler la route.
Pour cette balade les communications vont être difficiles car j’ai choisi de ne pas activer une ligne satellite. C’est confortable mais le coût des communications et surtout des datas est très élevé (de l’ordre de 2 000 € par mois). Pour la nuit je dois partir au large hors de portée du GSM afin de pouvoir sortir du trafic côtier et dormir un peu.
Mais au matin je ne reviens pas directement sur la côte, je tire sur le cap le plus proche ce qui peut me tenir hors de portée du réseau téléphonique pendant une bonne partie de la journée. Cela ne va pas m’empêcher d’écrire tous les jours mais je ne pourrais peut-être pas poster mes mots à heure régulière.
Au niveau des conditions, j’ai un léger vent de Nord donc en plein sur l’arrière, entre 7 et 10 Nœuds. Du coup il ne fait pas très chaud et j’ai hâte de retrouver quelques degrés supplémentaires. Ce soir il s’est renforcé un peu vers 16 Nœuds et j’ai pu couper le moteur.
A l’heure où j’envoie mon blog je suis en train de contourner le Cabo de Sao Vicente, le cap Saint Vincent. Alors que je descendais plein Sud je vais maintenant prendre une route presque plein Est. Quel vent vais-je avoir maintenant ?
Mon compteur journalier indique ce soir 110 Miles.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour J.Louis, Tu doit être heureux de retrouver ton bateau et la mer, bonne route et bon vent pour ce nouveau trajet." Envoyé par LE DROUCPEET le 17-07-2018 à 10:28
Le passage du cap Saint Vincent est toujours une étape significative lorsqu’on descend vers le Sud. Accompagné de la pointe Sagres ils forment un paysage impressionnant de hautes falaises sauvages balayées par le Nortada, le vent dominant qui se renforce à cet endroit.
Avant de passer le cap le vent avait déjà mis un coup d’accélérateur en passant d’une dizaine de Nœuds aux environ de 16. Mais une fois le cap et surtout la pointe Sagres dans les rétroviseurs mon anémomètre indique 28 Nœuds, grand-voile à deux ris et génois très réduit. Les rafales qui descendent des falaises et la houle qui se réfléchit génèrent une mer pas sympa. Il faut être patient, ces mauvaises conditions durent deux à trois heures, le temps que je m’éloigne un peu.
Je passe ma nuit à longer les côtes de l’Algarve. Le développement est impressionnant, le Portugal est devenu très attractif pour les retraités français entre autres. Toute cette côte n’est qu’un trait de lumières sur des dizaines de Miles. C’est la côte d’Azur du Portugal.
Mais en permanence je dois me lever pour gérer des alarmes dues aux bateaux de pêche. Tout ce golfe est peu profond, moins d’une centaine de mètres et les portugais adorent le poisson. Les chalutiers sont légions et certains partent même très loin en mer, j’en verrai revenir du large jusqu’en fin de matinée.
Au petit matin je passe devant Faro, c’est une grande ville puis vers midi je suis très au large de l’embouchure du Rio Guadiana qui est la frontière entre le Portugal et l’Espagne. J’en profite pour régler les pendules du bord à l’heure espagnole qui est également l’heure de Paris. Encore une étape significative vers le retour au pays.
Il fait un temp magnifique, grand ciel bleu, soleil et par moment un peu de vent me permet de couper le moteur. Malheureusement il ne dure que quelques heures avant de s’évanouir. Comme je tire tout droit sur Tarifa, à l’entrée du détroit de Gibraltar, je suis assez loin de la côte, à une quarantaine de Miles.
Cet après midi la chaleur arrive d’un coup. Quel changement par rapport à hier, je suis encore dans l’Atlantique mais le climat devient méditerranéen. C’est normal car je m’approche des côtes de l’Andalousie. Je ne suis ce soir qu’à une vingtaine de Miles de la ville de Cadix. Je serais demain matin à l’entrée du détroit de Gibraltar, en face de la ville de Tarifa. C’est la quatrième fois que je passe ici, je commence à bien connaître.
L’idéal serait d’entreprendre la traversée de ce point sensible en début de marée remontante, c’est aux environs de minuit et de midi. Mais je n’ai pas envie d’attendre, je vais y arriver en début de matinée, au plus mauvais moment. Ce n’est pas très grave, je vais faire avec et luter un peu contre le courant qui n’est pas très important dans ce sens.
Au fil de l’après-midi l’intérieur du bateau s’est réchauffé et j’arrive ce soir à 29 degrés contre 22 hier ! Que c’est bon de pouvoir retrouver la tenue des tropiques. A l’extérieur c’était intenable, je n’avais pas connu cela depuis un moment. J’adore la chaleur, et à ce titre les vacances en Turquie l’été sont au top, j’ai hâte d’y retourner.
A 19 heures ce soir je note 119 Miles au compteur pour une journée de seulement 23 heures, 229 Miles depuis Lisbonne.
A bientôt
Jean-Louis
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"Salut,
Tu traces bien, et ton bateau va sécher, ainsi que ta cambuse, attention aux fuites (rires)" Envoyé par LE DROUCPEET le 18-07-2018 à 21:50
Wed, 18 Jul 2018 17:00:00 GMT - De retour en méditerranée 36°24’N 4°55’W
Wed, 18 Jul 2018 17:00:00 GMT - 36°24’N 4°55’W
19h00 heure du bord, 17h00 TU, 19h00 en France
Bonjour à tous,
Lorsqu’on navigue il y a toujours des moments exceptionnels, des moments qui nous marquent et dont le souvenir revient régulièrement. La traversée des canaux, le canal de Corinthe, le canal de Panama font partie de ces instants inoubliables. Mais il y a également la traversée des détroits. Même si je l’ai déjà passé de nombreuses fois le passage du détroit de Messine est toujours pour moi un très grand moment.
Il en est de même pour le détroit (l’estrecho comme c’est marqué sur la cartographie) de Gibraltar. Ici, venant de l’Ouest la phase d’arrivée est très longue puisque les courants se font sentir à plusieurs dizaines de Miles dans l’océan Atlantique.
J’ai ainsi passé une nuit épouvantable avec un peu de vent dans le nez, un peu de mer dans le nez et un peu de courant dans le nez (2 Nœuds) alors que je dois slalomer entre les monstrueux filets de pêche et les cargos au mouillage. Ma vitesse fond est de l’ordre de 1,20 Nœuds et j’ai l’impression que je ne vais jamais arriver à Tarifa, l’entrée du détroit.
Je finis par comprendre que le rédacteur du guide de navigation Imray s’est totalement fourvoyé, en fait lorsque la marée est montante côté Atlantique le courant va de la méditerranée vers l’atlantique. Il est donc normal que je peine ainsi pour arriver à Tarifa. En fait il faut arriver à Tarifa en PM (pleine mer) et non en BM (basse mer) comme il le prétend.
Du coup, mon moral remonte de plusieurs crans car je préfère toujours garder le meilleur pour la fin. Je comprends alors qu’en arrivant au petit matin à l’entrée du détroit je vais pouvoir profiter d’un bon courant portant pour le traverser.
Effectivement, lorsque le soleil se lève le courant réduit progressivement sa force. Puis le vent s’oriente travers et la mer s’aplatie, Harmattan allonge la foulée et j’arrive devant Tarifa vers 11 heures. Le courant s’est inversé et je bénéficie d’un courant portant à plus de trois Nœuds pour traverser le détroit. Comme dirait Pierre-Yves, je passe en Méditerranée comme un suppositoire !
Je me retrouve dans mon jardin pile à l’heure de l’apéro, quel heureux hasard ! Le détroit est assez long, il me laisse le temps de déjeuner et j’en ressors juste au moment où le courant de marée s’inverse, il était temps car ce courant contraire peut atteindre trois nœuds, c’aurait alors été beaucoup moins rigolo. D’ailleurs pendant quelques Miles je dois luter contre un courant qui monte jusqu’à 1,5 Nœud avant de se réduire peu à peu.
Je positionne maintenant mon « Aller à » directement sur Marbella et la Costa Del Sol. Je n’ai plus qu’à attendre un peu d’avoir doublé les cargos et suppliers à l’ancre pour aller me jeter dans ma couchette pour une sieste bien méritée.
En milieu d’après midi je sors sur le pont, c’est la canicule ! Quel changement. Je suis en mer d’Alboran, elle est d’huile et du coup je découvre qu’elle est remplie d’une multitude de micro particules blanches, légèrement transparentes. Est-ce du plastique ? Si cela en est c’est absolument terrible, je n’aimerai pas être un poisson et je n’aimerai pas consommer un poisson pêché ici.
Et puis un peu plus tard je traverse d’énormes plaques de microparticules rouges très denses. Je me souviens que lors de mon dernier passage j’avais déjà noté l’état de la mer. L’Algérie ne traitait pas ses déchets, ils étaient purement et simplement jetés à la mer. En est-on toujours là ?
Je suis ce soir devant Marbella, 113 Miles au compteur journalier, 342 depuis Lisbonne.
Thu, 19 Jul 2018 17:00:00 GMT - La Golden Globe Race 36°40’N 2°25’W
Thu, 19 Jul 2018 17:00:00 GMT - 36°40’N 2°25’W
19h00 heure du bord, 17h00 TU, 19h00 en France
Bonjour à tous,
Un peu d’histoire, tout a commencé ou presque lorsqu’en mars 1968 le Sunday Times lance un challenge, la première course autour du monde en solitaire et sans escale par les trois caps baptisée « Golden Globe » !
Bien entendu, il y avait eu avant Joshua Slocum, ce canadien naturalisé américain qui quitte le port de Boston en avril 1895 sur son fameux Spay et réalise le tout premier tour du monde en solitaire. Il écrira ensuite une conclusion qui incite encore aujourd’hui de nombreux aventuriers à tenter leur chance : « La mer la plus démontée n’est pas si terrible pour un petit bateau bien conduit »
Mais revenons à 1968, vous connaissez certainement l’histoire tant elle est mythique. Parmi les participants le plus connu est bien entendu Bernard Moitessier qui sur son Joshua (en hommage à Slocum) décide d’abandonner la course, alors qu’il a déjà fait le plus difficile et de repartir dans l’océan indien pour rejoindre Tahiti. Il transmet cette décision au comité de course en lançant un message à un cargo à l’aide d’un lance-pierre.
Pour fêter les 50 ans de cette course mythique la Golden Globe Race est partie des Sables-d’Olonne le premier juillet. Ils sont 18 marins (dont une fille) navigant sur des vieux bateaux à quille longue. C’est une épreuve énorme car contrairement aux courses actuelles qui ne durent qu’une quarantaine de jours étant donné la performance des bateaux modernes, celle-ci va durer autour de 9 mois !!!!!
Les skippers vont devoir supporter environ 270 jours de solitude, c’est un challenge considérable. D’ailleurs l’un d’entre eux a déjà jeté l’éponge. Le gagnant de la course fondatrice en 1968, Sir (car anobli par la Reine suite à cet exploit) Robin Knox-Johnston explique « Ça a changé ma vie. Cette course aura un impact énorme sur ces marins, sur leur personnalité, sur leur confiance en eux-mêmes… Ils reviendront très différents. Ce seront des gens transformés. Je crois qu’ils reviendront meilleurs. Sur moi, cette course a eu un effet immense … »
Lorsqu’on se confronte à la solitude et à la mer pendant de nombreuses semaines on ne revient pas indemne. Je peux en témoigner à mon tout petit niveau. Mon tour du monde sous dialyse m’a profondément transformé. C’est comme un aboutissement, un accomplissement, un achèvement, le couronnement d’une vie, la conquête du graal, le but ultime.
Mais pour l’instant je longe la Costa Del Sol. C’est une côte plate et sableuse surmontée en second plan de petites montagnes orientées vers le Sud et baignées de soleil comme son non l’indique. Depuis Gibraltar je ne vois que des complexes touristiques en béton et d’immenses étendues couvertes de serres pour la culture des primeurs.
Malgré les très nombreuses marinas (très chères par ailleurs) je ne vois aucun bateau en mer. Il n’y a pas non plus de pêcheurs, c’est la conséquence de l’absence de poissons disparus à cause de l’exploitation intensive de la ressource et de la pollution. Résultat positif, cette nuit j’ai dormi comme un bébé.
Il fait un temps magnifique, la mer est plate comme une limande et le vent est quasi nul. Je marche au moteur mais cela ne me gêne pas. Pour beaucoup c’est une horreur mais je marche à très faible vitesse et le bruit reste très acceptable quant à ceux qui trouvent que « ça pue », ils n’ont qu’à régler leur moteur.
Je passe ce soir devant Almeria, je vais contourner le Cabo de Gata, ce cap qui sépare la Costa Del Sol de la Costa Blanca entre 21 et 22 heures. Mon compteur journalier indique 132 Miles, 474 depuis Lisbonne.
Contrairement à d’habitude je ne suis pas au milieu des océans, je fais une ballade côtière. Je navigue entre quelques Miles et une vingtaine de Miles de la côte en allant de cap en cap. C’est bon, cela me change un peu et surtout c’est la seule solution pour avoir du réseau et communiquer.
C’est très différent de d’habitude. Normalement je ne rencontre qu’un cargo de temps en temps, parfois je suis quinze jours sans rien apercevoir. Là il y a très peu de cargos sauf ceux qui s’approchent d’un port mais depuis que je suis sur la Costa Blanca je vois des voiliers et des bateaux de plaisance à moteur.
Encore une fois je dis un grand merci à mon radar et à mon alarme anticollision. Entre plaisanciers nous discutons beaucoup de ce problème de risque de collision. J’ai l’impression d’être le seul à utiliser un radar, c’est étonnant. Pour ma part j’allume mon radar avant d’enlever la dernière amarre et je ne le coupe qu’une fois le bateau amarré à nouveau.
Un très grand nombre de plaisanciers n’ont pas de radar. Et la plupart du temps ceux qui ont un radar ne l’utilisent pas. Cela me révolte, que de risques pris inutilement ! Les raisons sont multiples, beaucoup utilisent un AIS en croyant que c’est extrêmement sûr, seulement de nombreux bateaux n’ont pas ou ne mettent pas en marche leur AIS. De plus les orages n’émettent pas encore de signaux AIS.
Une autre raison concerne la consommation électrique du radar. C’est un faux problème, il existe un mode économie d’énergie en faisant tourner le radar périodiquement par exemple toutes les cinq minutes. Et puis s’il faut choisir il vaut mieux couper le frigo que le radar. Enfin beaucoup prétendent que le radar ne voit pas tout et en particulier qu’il ne voit pas les très petites embarcations.
Encore une fois c’est tout à fait faux par contre l’extrême majorité des plaisanciers ne sait pas utiliser un radar. Je ne comprends pas que le radar ne soit pas obligatoire dès que l’on voyage. Par ailleurs il devrait y avoir obligation de passer une licence d’utilisation tel que cela existe pour la VHF.
L’utilisation d’un radar est complexe, il y a de nombreux réglages qui dépendent de la météo, de l’état de la mer, de la zone dans laquelle on se trouve … Il ne suffit pas de savoir utiliser les réglages « automatique » mais il faut savoir utiliser les modes « manuel ». En utilisant bien un radar on peut connaitre très exactement la cible qui arrive dans notre zone de garde.
Je n’affirme pas cela à la légère car je dois préciser que je suis un spécialiste, d’une part j’ai fait cinq ans d’armée où j’étais dépanneur de radar et d’autre part j’utilise le radar de mon bateau en permanence depuis dix ans et 70 000 Miles.
Beaucoup me disent qu’ils font des quarts de veille, mais le nombre d’équipiers qui se sont endormis pendant les quarts est absolument ahurissant. Et puis même en faisant des quarts la catastrophe peur arrivet, du mauvais temps, un bateau qui arrive caché par la trinquette, ou bien l’équipier est descendu se faire un café ….
Je termine ce soir de remonter la Costa Blanca, en début d’après-midi je suis passé devant « Cartagena » et demain au lever du soleil je vais arriver au « Cabo de la Nao », juste en face d’Ibiza. Comme il va y avoir un vent d’Est force 4 toute la journée de samedi et que je suis bien en avance, j’ai décidé de mouiller à l’abri du cap pour la journée.
Je vais jeter l’ancre dans la Cala El Rinconet. Cela va me permettre de descendre à terre pour me dégourdir les jambes et de faire quelques provisions de produits frais. Francine arrive mardi à Palma d’un coup d’avion et nous allons passer une dizaine de jours aux Baléares.
Mon compteur journalier indique 136 Miles et je suis à 610 Miles de Lisbonne.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour, Je vous souhaite de bonnes vacances" Envoyé par LE DROUCPEET le 22-07-2018 à 07:07
Sat, 21 Jul 2018 17:00:00 GMT - Escale à la Cala El Rinconet 38°50’N 0°30’E
Sat, 21 Jul 2018 17:00:00 GMT - 38°50’N 0°30’E
19h00 heure du bord, 17h00 TU, 19h00 en France
Bonjour à tous,
Tout se présente bien, j’ai pris la météo, des vents contraires sont annoncés pour 8 heures ce samedi matin. Aussi j’ai un peu ralenti pour arriver au lever du jour sur la côte espagnole juste en face d’Ibiza. J’ai repéré un endroit sympa, la Cala El Rinconet juste à côté de Puerto Moraira.
La nuit est tranquille, il est quatre heures du matin, je suis à 11 Miles de la Cala et mon électronique m’informe que j’y serais dans deux heures. Il y a un léger vent venant de l’arrière et le moteur tourne gentiment à très faible vitesse. Soudain c’est comme un coup de tonnerre, le vent par à 20 Nœuds en plein sur l’avant. Je suis toujours étonné par ces brusques changements de vent.
Je mets gaz immédiatement mais la mer se forme et la Cala s’est éloignée en passant de 2 heures à 6 heures de trajet ! Heureusement au bout de trois quarts d’heure le vent retombe autour de 10 Nœuds, toujours en restant de face. C’est beaucoup mieux.
Le jour se lève et je découvre un paysage de côte d’azure fait de petites montagnes parfois escarpées. Tout est couvert de béton, c’est impressionnant ! Des grands immeubles de qualité, de nombreux lotissement et beaucoup de petites maisons individuelles.
Je jette l’ancre dans la Cala à 7 heures précise, il y a trois bateaux et l’eau est limpide. En face de moi une magnifique plage de sable blanc, sur ma gauche la grande falaise du Cabo de Morayra et sur ma droite une superbe marina. Je commence par aller dormir un peu.
Après le petit déjeuner et la toilette je m’occupe de l’annexe pour la mettre en mode croisière. J’installe son moteur car j’ai l’intention de rentrer un peu de gasoil. J’y consacre une partie de la matinée, deux voyages de 60 litres chacun.
Au fur et à mesure que la matinée avance l’activité s’intensifie. Ce matin il y avait 3 bateaux, à midi il y en a plus de 40 ! Et ça continue à arriver. Tous les services possibles sont ici, location de canoés, location de standup paddle, plongée sous-marine, location de jet ski … D’ailleurs ceux-ci traversent le mouillage à toute vitesse sans précautions aucune alors que les gens se baignent.
Je déjeune rapidement, je n’en peux plus de toute cette foule et à 14h30 je remonte mon ancre et je pars direction Majorque. Il n’y a qu’une dizaine de Nœuds de vent mais dès que je passe la protection du Cabo de la Nao une houle du Nord chahute Harmattan dans tous les sens.
Le but de cette traversée est Puerto Soller. D’une part parce que j’adore ce petit port tout rond où l’on entre par un trait de scie dans la falaise et ensuite parce que c’est un endroit où Harmattan a été abandonné moteur en panne dans une vie antérieur, il y a bien longtemps.
A noter un point important dans la navigation de ce jour, j’ai coupé le méridien zéro, le méridien de Greenwich. Voilà, depuis mon départ j’ai 20 Miles au compteur et Puerto Soller est à environ 120 Miles.
A bientôt
Jean-Louis
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"bonjour mon ami, alors cette fois ça y est tu reviens "au bercail". les vacances commencent... Nous partons tous les quatre mercredi en corse avec notre copain eric et son voilier de 50 pieds pour du cabotage durant une dizaine de jours. nous serons de retour début aout à palamos... ce serait bien de se retrouver à ce moment amitiés à tous les deux" Envoyé par bernard lannion le 23-07-2018 à 09:49
Encore un pas de plus vers la maison, que c’est bon de retrouver le pays ! J’aurai dû être ce soir à Puerto Soller sur l’île de Majorque après un parcours au moteur à fort régime contre la mer et le vent depuis El Rinconet.
Cette fois, effectivement cela va être un soulagement de couper le moteur. Mon ami Richard s’il était toujours de ce monde aurait été content car il me disait régulièrement que ce n’était pas bon de marcher avec le moteur à bas régime ce qui est mon habitude. Il faut dire que j’étais motivé car Alain, mon frère jumeau, était à Barcelone hier matin et il partait pour …. Puerto Soller avec son Nauticat.
Pendant toute cette traversée j’étais sans réseau GSM et donc sans possibilité de communication. Heureusement à deux heures du matin je suis à une quinzaine de Miles d’Ibiza et je capte du réseau. J’en profite pour envoyer ma news quotidienne. Puis je capte à nouveau en fin de matinée. J’ai un message d’Alain, il a jeté l’ancre à 9 heures.
Vers quatre heures du matin je me réveil avec le sentiment que quelque chose ne tourne pas rond. Je sors et constate qu’effectivement nous ne sommes plus sur la route, le génois bat et nous nous dirigeons droit sur la pointe d’Ibiza. Je commence par enrouler le génois et descends à la table à carte pour analyser la navigation. Je remets tout en ordre et repars dans ma couchette l’esprit pas tranquille.
Effectivement au bout d’une dizaine de minutes je sens bien que le problème n’est pas solutionné. Je suis maintenant bien réveillé et je vais prendre le temps qu’il faut pour le régler. Je ne comprends pas, ma navigation est totalement de travers, elle m’indique un courant de deux Nœuds. Le bateau en tiens compte et barre en conséquence.
En zoomant je découvre que pendant que je dormais Harmattan a eu une course désordonnée en revenant sur ses pas, en partant au large, en revenant sur Ibiza… Que se passe-t-il ? Je finis par couper l’écran puis le rallumer pour tout réinitialiser mais rien n’y fait, tout est de travers. Maintenant le courant affiché est de huit Nœuds et Harmattan semble partir plein Nord.
Je sors mon téléphone et lance Navionics, sur celui-ci tout est normal. Je comprends alors que mon GPS est dans les choux, il est planté et affiche n’importe quoi. Je le coupe et le rallume afin de le réinitialiser. Tout rentre dans l’ordre. Heureusement que je n’étais pas en avion ou dans une de ces voitures sans chauffeur ! Ce problème m’a tenu tout de même une bonne heure.
J’ai Alain au téléphone en début d’après-midi, il m’invite à bord pour le dîner, je me réjouis d’avance. C’est oublier un peu rapidement que je suis en méditerranée. Je suis en pleine sieste, il n’y a pas de vent et Harmattan avance gentiment. Tout d’un coup je tombe de ma couchette, 30 Nœuds de vent en plein dans le nez. Vite il faut prendre des ris et gérer la situation.
L’orage dure une heure trente, je me demande comment ça s’est passé au mouillage. Je fini par avoir Alain qui me raconte que tous les bateaux se sont télescopés, il y a laissé son guindeau et a décidé de reprendre la mer pour un mouillage plus sécurisant.
Après un moment de réflexion et comme je dois aller chercher Francine à l’aéroport Mardi je décide d’en faire autant et de poursuivre ma route. Je vais aller mouiller dans l’immense baie de Pollensa, c’est une quarantaine de Miles plus loin.
Je reçois à l’instant un mail de ma copine Petra. Ils sont en Sicile et elle me dit que ce matin ils ont eu un orage également avec un coup de force 8 au mouillage. Bonjour Méditerranée.
Ce soir mon compteur journalier affiche 121 Miles.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonne retouvaille" Envoyé par LE DROUCPEET le 24-07-2018 à 06:34
Il y a des journées où il faudrait oublier de se lever ! Pourtant lorsque je suis arrivé dans la baie de Pollensa cette nuit à une heure, tout semblait bien se passer. Le mouillage est immense près de la base navale des hydravions et la surface de l’eau était comme un miroir, on aurait dit un lac.
Malgré tout je n’arrive pas à trouver le sommeil, trop de calme tout d’un coup peut être. Dès 7 heures je suis debout, j’ai mes voiles à ferler, les taux de voile à installer et de multiples choses à faire. Vers 8h30 mon frère arrive avec son annexe. Je n’avais pas remarqué mais nous sommes vraiment côte à côte.
Il m’emmène à bord boire un café. Nous en profitons pour regarder décoller un Canadair qui passe seulement à quelques dizaines de mètres de nous. Puis je retourne au bateau et m’attaque au problème des batteries. Je n’en n’ai plus que deux et j’ai l’impression que les panneaux solaires ne chargent plus. Je fais les tests qui confirment le problème.
Une des prises s’est oxydée. Je décide de couper cette prise et me trompe. Je coupe la bonne !!!! Que l’on peut être bête parfois, que l’on est peu fiable ! Je suis furieux et je me traite de bourrin. Je suis vraiment vexé alors que ce n’est pas très grave, au lieu de changer une prise je devrais en changer deux.
Maintenant je remonte l’ancre et me présente à l’entrée de la marina. Immédiatement je comprends que ce n’est pas là que je voulais aller. En fait je voudrais être dans la marina où le bus pour l’aéroport passe. C’est à 14 Miles, environ deux heures trente de route, me voilà parti.
Mais en arrivant à la marina on m’annonce qu’il n’y a plus de place, quelle guigne. Je suis furieux. J’appelle la marina précédente et on me dit qu’il y a de la place. Résultat encore 14 Miles et deux heures et demi de navigation pour revenir à mon point de départ. Alain prétend que cela devait me manquer.
Il est 14 heures trente, je suis affamé. Je suis comme Obélisque, j’ai toujours faim à partir de midi sept. Je dois suivre ma navigation et surtout éviter toutes les embarcations sur l’eau en cette période de vacances et en même temps me préparer à déjeuner et manger.
Je suis confiant car c’est la même route que je viens de prendre mais en sens inverse. Il y a un bateau stoppé au milieu du passage et je pense que ce sont des plongeurs aussi je serre un peu la falaise. Il y a normalement 3 mètres d’eau. Mais, alors que je porte une cuillère de nouille et d’œufs au bacon à ma bouche, tout s’envole. Harmattan se met à faire violement du rodéo.
Quelle poisse, je marchais à plus de 6 Nœuds, encore une fois je suis furieux, quelle journée de merde ! Heureusement sur ce bateau la quille fait partie de la structure, ce n’est pas une quille rapportée. De plus je devais déjà retravailler dessus mais tout de même je n’ai jamais tapé comme cela. Par contre lorsque j’ai acquis le bateau tout l’avant de la quille était en papier mâché, j’ai déjà dû tout reprendre.
Que se passe-t-il ? Qu’ai-je fait pour mériter tous ces problèmes ? Que j’ai hâte que cette journée se termine pour aller enfin retrouver ma couchette.
Maintenant c’est mon téléphone qui ne charge plus et pour couronner le tout la marina coûte plus de 100€ la nuit pour un bateau de 11m (Sur l’acte de francisation c’est écrit « Longueur 11,40m ». Je n’ai jamais payé si cher, parfois cela a pu atteindre moitié prix maximum. J’ai loué une voiture et pendant deux jours nous allons sillonner l’île de Majorque que je connais déjà mais pas Francine.
Ce mardi matin je me retrouve à l’aéroport de Palma en train d’attendre Francine. Je n’en reviens pas du monde qu’il y a. En France on n’a pas la notion exacte de ce que représentent les îles Baléares en termes de destination touristique pour les vacances estivales.
Sur les écrans affichants les arrivées je constate qu’au moins une vingtaine à une trentaine d’avions atterrissent chaque heure ! Mais parmi les vols pratiquement aucun ne vient de France. La moitié viennent d’Allemagne et l’autre du Royaume Uni. Pour les Allemands c’est historique, après la guerre ils pouvaient difficilement aller en vacances dans le Sud de la France.
Pour les Anglais, je ne sais pas mais ils sont extrêmement nombreux sur l’île. D’ailleurs les menus des restaurants sont toujours en Espagnole, Anglais et Allemand et très rarement en Français. Dans les kiosques le rayon des journaux étrangers comporte des journaux en Anglais et en Allemand mais aucun en Français. Il y a même des radio FM en langue allemande !
Nous passons la journée de mardi à Palma, visite de la ville, de la cathédrale, des petites rues du centre historique. Nous nous imprégnons de l’ambiance, c’est très agréable. C’est assez calme car les touristes sont à la plage. Je suis marqué par l’architecture si particulière des vieux bâtiments avec ces toits débordant d’un mètre cinquante à deux mètres, soutenus par d’énormes poutres en bois noir très travaillées et la partie inférieure faite de grandes dalles du même bois, très décorées également.
Nous consacrons la journée de mercredi à Puerto Soller. Après avoir traversé la montagne par les petites routes en franchissant deux cols, après avoir profité des points-de-vues exceptionnels sur les vallées impressionnantes de cette partie de l’île, nous arrivons à Soller un peu avant midi. Après un rapide tour de la ville nous nous dirigeons sur Puerto Soller.
Je suis un peu déçu, la grande darse des pêcheurs avec son long écran de protection en tôles ondulées gâche totalement la beauté du lieu. De plus le mouillage est encombré de bouées avec des petits bateaux à moteur, c’est dommage. Heureusement le vieux train en bois, à rails étroites, fonctionne toujours. Dans la gare transformée maintenant en restaurant on s’active.
Nous rentrons ensuite à Pollenca après avoir déjeuné de poisson et fruits de mer. Je dois libérer la place de port rapidement. Je vais mouiller un peu plus loin et nous passons une soirée « lecture ». C’est bon de se reposer, c’est bon de lire un peu. Mes panneaux solaires fonctionnent maintenant à merveille mais mes batteries sont mortes. Aussi, vers quatre heures du matin je suis obligé de lancer le moteur car je n’ai plus que 11 Volts et le frigo va s’arrêter.
C’est un peu la goute d’eau qui fait déborder le vase. Je ne vous l’ai pas avoué mais lundi j’ai tué mon déssalinisateur. Je l’ai mis en marche comme d’habitude mais j’ai oublié que, ma pompe à eau de mer étant morte j’avais fermé la vanne de coque. Du coup la pompe à haute pression n’a pas aimé tourner à sec.
Et puis j’ai ce problème de devoir rentrer en France pour une petite semaine (une fête de famille) en laissant Harmattan aux Baléares. Les ports sont hors de prix et de toute façon complets. J’envisage un moment de le laisser à l’ancre mais ce n’est pas sérieux.
Finalement jeudi matin nous prenons la décision de rentre à Port Saint Louis. Je vais faire un peu de gasoil et nous voilà parti direction Palamos. Dommage, j’y ai mon copain Bernard mais il vient de partir en Corse. Finalement nous atterrissons tout près de la frontière française, un peu après Banyuls et Cerbère, très exactement à El Port de la Selva après un parcours de 168 Miles.
Sun, 30 Jul 2018 19:00:00 GMT - Retour à la maison 42°48’N 3°57’E
Sun, 30 Jul 2018 19:00:00 GMT - 42°48’N 3°57’E
Bonjour à tous,
Je ne suis plus ce soir qu’à 55 Miles de Port Saint Louis du Rhône. Si tout va bien lorsque le soleil va se lever demain matin je rentrerai dans le golfe de Fos et j’irai mouiller à la Gracieuse pour terminer ma nuit !!!!
Que c’est bon de rentrer à la maison après une telle absence ! Je suis parti le 16 Octobre 2014 à 16 heures trente très exactement pour une première étape à Salvador de Bahia au Brésil ! J’ai l’impression que c’était il y a une éternité, il s’est passé tellement de choses depuis ce moment, des bonnes et des moins bonnes bien entendu. Le plus dur c’est que je ne vais pas retrouver mon ami Richard.
Mais je suis tellement content de revenir à cet endroit où j’ai passé toutes ces années à reconstruire, à préparer Harmattan pour effectuer ces grands voyages autour de la planète. Depuis dix ans maintenant je voyage à travers le monde et je ne suis plus du tout le même homme que lorsque je suis parti, je suis totalement différent.
Ces voyages, ces chalenges, ces semaines passées seul en plein océan, ces rencontres, la découverte de toutes ces cultures, le temps que j’ai pu avoir pour méditer, le besoin de réfléchir et de cogiter pour écrire tous les soir un blog m’ont fait évoluer énormément, je suis totalement transformé, beaucoup plus mur, apaisé, encore plus tolérant je pense.
Je souhaite à tout le monde d’avoir la chance de vivre une telle aventure. Je vais maintenant retrouver un endroit que j’aime, retrouver de nombreuses connaissances, retrouver des habitudes, retrouver le plaisir de travailler sur mon bateau, retrouver le bonheur de le préparer à nouveau pour de nouvelles aventures qui, sans être de grands voyages, vont tout de même m’apporter énormément.
Hier j’ai plongé pour constater les dégâts suite au talonnage à Alcudia. Le bout de la quille est bien abîmé. Je vais devoir jouer de la disqueuse et refaire une stratification. Heureusement le type même de construction de ce bateau fait que ce genre de problème est tout à fait mineur alors que pour tout autre bateau ce serait une véritable catastrophe.
Chaque bateau a ses plus et ses moins. Mais Harmattan possède tout de même énormément de plus, c’est le bateau idéal pour voyager, je suis tellement content de lui. Quelle chance j’ai eu de croiser sa route ! Bien sûr j’ai passé dix ans de ma vie à le remettre en état mais quelle récompense !
Maintenant je vais retrouver mes petites habitudes, je vais descendre une Clio société à Port Saint Louis du Rhône et ensuite je pourrais voyager en TGV entre Paris er Arles afin d’aller travailler sur Harmattan. Les travaux de grand carénage sont énormes, une année n’y suffira pas. Mais je voudrais tout de même pouvoir utiliser le bateau tous les ans entre début Mai et fin Septembre ou Octobre.
Je dois dans un premier temps m’occuper de la coque, remettre en état la quille puis reconstruire la delphinière, refaire et repeindre la coque. Ensuite je dois réparer et remettre à neuf l’équipement, changer les batteries, réviser les alternateurs, réviser totalement le moteur principal, sortir et réviser le groupe électrogène, monter le compresseur de plongée sous-marine, remettre une pompe à eau de mer, réparer le déssalinisateur ….
En fait je vais devoir en tout premier lieu réaliser une liste des « A Faire » pour être sûr de ne rien oublier et surtout organiser ma liste en fonction des urgences afin de pouvoir utiliser Harmattan dès début Mai 2019. Je crois que je ne vais pas chômer !
A bientôt
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"Bravo Jean-Louis et Merci pour ces grands moments de partage ! La Bise au fabulous Harmattan !" Envoyé par Regis Deschamps le 30-07-2018 à 20:23
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"Mon cher Jean-Louis, J’ai des frissons à te lire, car j’ai été absente de mes lectures hebdomadaires depuis des mois voir peut etre une ou deux années...et je tombe aujourd’hui sur une grande nouvelle, ton retour en France. Et tu parles de Delphiniere dans ton email, c’est peut etre un signe! Quel bonheur de te lire, de me dire que tu es la, toujours, que l’aventure se termine mais recommencera en mai prochain, ce n’est pas dans si longtemps! JL, tu es une des plus belles rencontres que j’ai pu faire lors de mon voyage de 2 ans sur les chemins du monde. Je me souviendrai toute ma vie de ce mouillage à Iva Oha et l’étincelle que j’ai ressentie au moment de notre conversation, on venait juste de traverser le Pacifique...mais toi, tu etait tout seul et sous dialise. Je reviens d’une super aventure a Bali avec mes 3 petits (j’ai eu un bebe bonheur le 1er mai 2017, un petit garcon tres heureux ENZO). Ma tribue est maintenant au complet je pense (;o) Maryline a 6 ans, Mélody a 4ans et Enzo a 15 mois. Je prepare a nouveau une tres grande aventure familiale cette fois pour 2021. Je te souhaite un tres bon retour, et il faut que je rattrape mes lectures, notament par rapport a ton ami Richard. Je souhaite tres tres fort que nos chemins se recroisent, nous avons tellement de choses a nous dire. to me the best thing in life is to TRAVEL. Ces 2 semaines sur les routes de Bali avec mes enfants ont change tellement de choses et mon donne un super elan de creativite et de confiance en moi niveau entreprenariat. Je t’embrasse Jean-Louis, big big hug. Delphine Je suis toujours a Sydney ;o)" Envoyé par Delphine le 31-07-2018 à 07:35
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"Bonjour,
Encore une aventure qui s’achève, une autre commence, tu ne vas pas chômer, mais cela te stimule, au plaisir, amitiés " Envoyé par LE DROUCPEET le 01-08-2018 à 07:51
Wen, 01 Aug 2018 19:00:00 GMT - Lutte entre Harmattan et Annibal Cormeilles en Vexin
Wen, 01 Aug 2018 19:00:00 GMT - Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Au petit matin ce lundi, je distingue dans la brume les lumières des Salins de Giraud et celles de Port Saint Louis séparées par l’embouchure du Rhône. J’allume la FM et je retrouve avec bonheur ma radio préférée, RFM. Les musiques sont bonnes et c’est déjà un énorme bonheur.
Nous entrons dans le golfe de Fos, l’émotion est à son comble. De nombreux bateaux à moteur sont à l’ancre, ce sont des gars qui pêchent, encore une fois je pense à mon ami Richard qui avait cette passion, il aurait pu se trouver là à m’attendre.
Je pare la première bouée cardinale (La Balancelle) qui marque l’entrée du golfe et sur ma cartographie je place un Way Point près de la prochaine bouée cardinale, la Gracieuse Est. Je suis bien fatigué, la nuit a été courte. Nous descendons dans le carré et attaquons le petit déjeuner. Tout d’un coup un énorme bruit, des craquements, le bateau est fortement secoué, je sors comme une furie.
Quel bazar ! Harmattan est en train de lutter férocement avec la bouée cardinal Est « Annibal » ! J’ai peur de prendre un des mâts sur la tête, mais rapidement la bouée est passée, le panneau solaire bâbord pend lamentablement, il est explosé. J’essaie de faire un rapide bilan, le gréement est à réviser en totalité, au moins un hauban est à changer, un chandelier est tordu, une barre de flèche de l’artimon également, je suis furieux.
Je m’en veux terriblement. Pourtant j’avais vu cette bouée de loin mais j’ai fait confiance à ma cartographie, une confiance très mal placée. En effet pour entrer à Port Saint Louis en venant de cette direction il y a quatre bouées cardinales, La Balancelle, Annibal, La Gracieuse Est et La Gracieuse Nord.
Selon le niveau de zoom on peut comprendre que ces quatre bouées apparaissent ou non mais dans le cas présent, parfois Annibal n’apparaît pas alors que les trois autres bouées apparaissent, c’est tout à fait inadmissible, cela devrait être contrôlé par des organismes étatiques et l’on devrait pouvoir porter réclamation.
Vers 9h30 j’arrive devant Navy Services, Jean-Christophe me fait des grands signes pour me diriger vers une place le long du quai. Quel bonheur de se retrouver ! Quel bonheur également lorsqu’il me dit « Merci de nous avoir fait tant rêver ! »
J’amarre Harmattan, je coupe le moteur et note les paramètres sur mon livre de bord. Je termine par « Fin d’une grande et belle aventure de quatre ans » et je me mets à pleurer à chaudes larmes, envahi par une énorme émotion.
Quelle ballade fabuleuse, je suis parti il y a presque quatre ans et j’ai parcouru 21 192 Miles, c’est pratiquement la distance d’un tour du monde. Dans l’après-midi la vieille horloge de marine en cuivre qui gère les quarts tombe en panne. Elle a rempli sa mission et décide de se reposer.
Hier matin je suis dans le slip dès huit heures et progressivement Harmattan sort de l’eau. L’impact des rochers sur la pointe avant de la quille a été particulièrement violent. Celle-ci a totalement explosée, heureusement qu’il s’agit d’Harmattan, un autre bateau aurait pu couler.
Je me rends compte rapidement que sans voiture je ne peux pas faire grand-chose, aussi je prends un billet de TGV et rentre à Paris dès aujourd’hui. J’ai quand même pris le temps de nettoyer méticuleusement toute la sous-marine au Karcher.
A bientôt
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"Je regarde la baie de SAINT CYPRIEN tous les matins mais pas dHARMATTAN !Tant pis on refait le monde avec REGIS de passage en CORSE 4jours et évidemment tu es présent dans nos histoires Amicale pensée ALAIN/SYLVIE /REGIS/VERO" Envoyé par ALAIN/SYLVIE/REGIS/VERO le 16-08-2018 à 14:59
Tue, 16 Au 2018 19:00:00 GMT - Les joies du jardinage Cormeilles en Vexin
Tue, 16 Au 2018 19:00:00 GMT - Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Je me sentais un peu coupable de ne pas vous donner de mes nouvelles. Tous les jours je me disais qu’il fallait que je m’y colle mais c’est un peu les vacances et j’ai énormément d’occupations à la maison. Pendant quatre mois je vous ai écrit pratiquement tous les jours, un peu de repos me fait du bien. Mais je savais bien que j’allais me faire tirer les oreilles, maintenant c’est fait alors je prends ma plus belle plume et voilà.
J’avais envisagé de retourner très rapidement à Port Saint Louis du Rhône pour désarmer Harmattan mais là également j’ai un peu baissé les bras. D’une part je n’avais plus trop envie de voir mon bateau, j’étais un peu saturé après ces quatre mois de voyage et d’autre part je suis tellement bien chez moi que j’avais envie d’en profiter un peu.
J’ai attaqué tout un tas de travaux, il y a déjà tout ce qui n’a pas été fait depuis le début de l’année, par exemple nettoyer les gouttières avant le premier orage. Et puis j’ai décidé de tripler la surface de mon jardin d’agrément / potager. Il faisait deux mètres carrés, je l’ai passé à 6 mètres carré !!! Ne rigolez pas, c’est tout de même un effort important.
Il n’y a que quelques centimètres de bonne terre puis c’est de la glaise et des remblais. C’est très difficile d’autant que c’est parcouru en tous sens par des racines d’acacia. Tout autour je délimite avec des bordures Cathares blanches, c’est très joli.
Cette année, au mois d’Avril j’avais demandé à Francine de planter un pied de tomates. Par hasard elle a choisi de la Honey Moon F1. C’est un bonheur, je ne me souvenais pas que des tomates pouvaient être si bonnes. Quelle différence avec les tomates du commerce, il y a beaucoup de chaire et elles sont grosses et aussi sucrées que des fruits. J’ai planté pas mal de fleurs mais également des salades et des choux fleurs.
Et puis je me suis occupé d’organiser mes descentes au bateau. J’ai décidé d’acheter une grande remorque (plus de trois mètres de long) afin de pouvoir descendre nos échafaudages à Port Saint Louis. Le premier travail après le désarmement du bateau va être de refaire toute l’étanchéité au niveau du pont et pour cela l’échafaudage va être indispensable.
Faire monter un crochet de remorquage, sélectionner la remorque afin de pouvoir s’en servir dans notre travail quotidien, la faire construire … Tout cela m’a pas mal occupé. Et puis j’ai décidé de mettre en œuvre un projet qui me tiens à cœur depuis déjà pas mal de temps, me préparer une moto pour pouvoir continuer à me promener les dix prochaines années.
A mon âge, bientôt 70 ans, je ne peux plus patienter au feu rouge les jambes tendues en tenant l’équilibre d’une lourde moto sur la pointe des pieds (j’ai des petites jambes). Après avoir mis par terre ma Harley trois fois je me suis décidé à la revendre. Mais j’ai toujours ma Yamaha Dragstar 125, j’adore cette moto car elle est très belle, elle pèse moins de 140 Kg et au feu rouge j’ai les genoux pliés et les pieds à plat sur le bitume.
Rappelez-vous, en 2011 après avoir été greffé j’ai fait un tour de France avec cette moto. Le problème c’est qu’avec une cylindrée de 125 cc elle tire un peu court et pour monter les cols il faut pousser avec les pieds. Aussi j’aimerai la même moto mais en 250 cc. Ce modèle existe mais n’a jamais été importé en France.
Par contre il y a quelques occasions (une dizaine environ) qui se répartissent entre la Belgique, l’Italie, l’Espagne, la Croatie, la Suisse et l’Irlande. J’ai décidé d’acquérir une de ces motos et d’inverser tous les carénages ainsi que les accessoires afin de retrouver le look de ma moto préféré.
Mon copain Alain, un concessionnaire très connu va encore se foutre de moi en me disant que je roule avec un Minitel et que la technologie a énormément évoluée depuis (ces motos ont près de 20 ans d’âge) mais j’aime trop ce modèle. Par contre je déploie une énergie folle et pour l’instant je n’ai pas encore trouvé le vendeur avec qui je puisse faire affaire.
Je vous tiendrais au courant dès que j’aurais trouvé une solution. A bientôt
Wed, 22 Aout 2018 17:00:00 GMT - Le désarmement du bateau A Port Saint Louis du Rhône
Wed, 22 Aout 2018 17:00:00 GMT - A Port Saint Louis du Rhône
17h00 TU, 19h00 en France
Bonjour à tous,
Depuis lundi soir je suis sur mon bateau occupé à le désarmer. Je suis descendu avec une petite Clio société car une voiture est indispensable sur place. Pour moi ce n’est pas un travail car j’aime m’occuper de mon bateau, l’entretenir, le réparer, l’améliorer.
Mais il fait ici une chaleur épouvantable, 36 degrés à l’ombre à partir de la fin de matinée. Et pour dormir ce n’est pas facile car à 21 heures il fait encore 32 degrés dans le bateau. Je n’ai jamais eu si chaud même sous les tropiques car le bateau trempant dans l’eau est forcément un peu climatisé.
Du coup c’est difficile car je travaille en plein soleil. Hier après midi lorsque j’ai plié mon génois sous le cagnard c’était épouvantable. Mais ce soir je suis content car mes deux voiles principales sont maintenant stockées dans le garage que j’ai loué, c’était mon premier objectif et il est réalisé.
C’est compliqué car le bateau se trouvant sur un ber il ne faut pas que les voiles se gonflent. Il faut donc guetter des journées sans vent. Ensuite la manip consiste à hisser la voile en l’arrosant copieusement de chaque côté. Lorsqu’elle est hissée aux deux tiers je libère la base et je la place sur le côté du bateau pour finir de la laver. Ensuite je la redescends jusqu’à ce quelle arrive à 20 centimètres du sol et je la laisse sécher plusieurs heures.
Elle doit être parfaitement sèche pour la plier. Si ce n’était pas le cas elle pourrait moisir et serait foutue. Je la tire ensuite sur l’espace en gravier derrière le bateau et je la plie. C’est très technique, surtout seul. Ensuite je la sangle et la mets dans son sac avant de la porter au garage. Le génois fait 65 m² et la grand voile 45. Le génois pèse un peu plus de 50 kilos, la grand-voile légèrement moins.
Je lave, je sèche et je range au garage tout ce qui s’enlève facilement, pares-battages, bouée couronne, gaffes, écoutes, housses de voiles, annexe … J’ai également installé la lumière dans le garage et je dois mettre en place des étagères. Je ne veux pas que mes sacs à voile reposent à même le sol. L’air doit pouvoir circuler autour.
Pour pouvoir dormir j’ai mis en œuvre un énorme ventilateur, il a deux fonctions, d’une part il me permet de ne pas avoir trop chaud et d’autre part il me protège des moustiques. C’est l’un des désagréments de la Camargue. L’autre, beaucoup plus embêtant au dire des filles, c’est le mistral. En effet, il met le bazar dans leur chevelure.
Cette fois j’ai prévu de passer une dizaine de jours sur place. Je vais devoir m’occuper de mes différents moteurs. Il faut les hiverner et surtout bien les faire tourner à l’eau douce avant de les stocker.
Je suis content de retrouver Port Saint Louis du Rhône, j’y ai passé tellement d’années que c’est presque un pays d’adoption. J’ai repris mes petites habitudes bien que beaucoup de choses aient changées en quatre ans. Hier soir j’ai acheté de l’andouille de Guémené. J’adore et je n’en ai pas trouvé lors de mes voyages dans le monde alors qu’ici il y en a toujours.
Fri, 24 Aout 2018 17:00:00 GMT - La perte des saveurs A Port Saint Louis du Rhône
Fri, 24 Aout 2018 17:00:00 GMT - A Port Saint Louis du Rhône
17h00 TU, 19h00 en France
Bonjour à tous,
Après quatre années passées autour du monde je reprends pied dans la réalité du quotidien et je découvre combien les choses peuvent changer, combien tout peut évoluer finalement assez rapidement. Je suis fort inquiet sur le devenir des saveurs de mon enfance. J’ai l’impression que nos enfants et encore plus nos petits-enfants perdent les plaisirs de la table et cela à cause de la dégradation permanente des aliments.
Voulant me faire un tartare de saumon avec de l’avocat je découvre sur tous les pavés de saumon frais, tout juste emballés, la mention « A consommer cuit à cœur ». Puis ce matin je découvre la même phrase sur une petite pancarte à la boucherie du coin. C’est sidérant ! Je cherche sur Internet et découvre que cette mention est obligatoire en Europe sur tous les produits sous emballage depuis début 2017.
Forcément on est tenté de ne pas désobéir et à terme c’est ce qui se passera. Adieu les tartares de viandes ou de poisson, adieu les carpaccios, mais également adieu les steaks bleus ou même saignants. Comme dans beaucoup de pays du monde, les steaks demandés « saignants » seront brun à cœur.
Je ne peux pas accepter cela. Il y a beaucoup trop de règlements, on échange un sentiment trompeur de sécurité contre des fondamentaux que nous allons perdre à tout jamais. Nous avions déjà perdu énormément avec l’élevage industriel, lors de mon tour d’Amérique du Sud j’ai redécouvert le goût des viandes de ma jeunesse, le Porc au Brésil, le Bœuf en Argentine et le mouton au Chili.
Il y a également les fruits, depuis de nombreuses années ils n’ont plus de goût, lors de mes tours de méditerranée en 2007 et en 2013 j’avais retrouvé le vrai goût des pêches en Grèce. J’ai cultivé un plan de tomates et j’ai redécouvert le vrai goût de la tomate. C’est triste de manger si mal, où sont passés les plaisirs de la table ? Est-ce que les enfants de nos petits enfants auront même une toute petite idée de ce que cela a put être ou bien dégusteront ils des pilules ?
En attendant l’ambiance à bord d’Harmattan est au top. Je ne me passe que des morceaux que j’aime et que je pioche sur Internet. Tout à l’heure c’était ce super Rock Blues « Europa » joué par Carlos Santana. C’est à pleurer. Maintenant c’est un morceau un peu oublié mais qui ressurgit actuellement sur toutes les radios. Je l’écoute en boucle.
Premier indice, c’est chanté par Klaus Meine, facile ! C’est cette superbe Ballade Rock « Still loving you » du groupe de Hard Rock « Scorpions ». Magnifique ! Les solos de guitare de Rudolf Schenker sont magiques et les paroles ont générés un second Baby-Boom en France selon le second guitariste du groupe Matthias Jabs.
« Time, it needs time » « To win back your love again » « I will be there, I will be there » « Love, only love » « Can bing back your love someday » « I will be there, I will be there » ….
Les travaux avancent bien, mon garage est maintenant équipé de la lumière et d’étagères. J’ai commencé à ranger et à m’occuper des moteurs, tout va bien.
Thu, 30 Aout 2018 07:00:00 GMT - La fin du désarmement Dans le TGV Aix - Paris
Thu, 30 Aout 2018 07:00:00 GMT - Dans le TGV Aix - Paris
7h00 TU, 9h00 en France
Bonjour à tous,
Me voici au bout de cette première étape, le désarmement du bateau. Ce matin debout à 4h15 pour aller prendre le TGV en gare d’Aix en Provence. J’ai laissé ma Clio en bordure de route, j’espère la retrouver lors de mon retour dans le Sud, le 12 Septembre. Voyager par cette gare est très pratique car les TGV sont très fréquents et ils ne mettent que trois heures pour rejoindre Paris alors qu’il en faut quatre par Arles.
J’ai passé une dizaine de jours très agréables, j’aime beaucoup m’occuper de mon bateau. C’est un peu comme ranger ou faire du ménage chez soi, on en retire toujours énormément de satisfactions, on se sent mieux, on se sent plus propre. Maintenant, le bateau peut attendre, les voiles et les cordages sont lavés, séchés et stockés au sec, le moteur principal et le moteur hors-bord sont rincés à l’eau douce et correctement huilés, plus rien ne souffre.
Par contre je n’ai pas pu démarrer le groupe électrogène, j’y ai passé beaucoup de temps mais il ne veut rien savoir. J’ai changé les filtres, purgé de nombreuses fois le circuit gasoil sans succès. Deux causes possibles, soit un manque de compression, soit un problème d’injecteur. Il n’avait pas tourné depuis très longtemps. Je vais revenir avec un compressiomètre afin de mesurer la compression de l’unique cylindre et j’y verrais plus clair.
J’ai également hiverné le déssalinisateur. Comme je vous l’avais dit, j’ai des doutes sur la pompe basse pression car j’avais démarré l’appareil en omettant d’ouvrir la vanne de coque. Elle a tout de même fonctionné normalement pour toutes les procédures de rinçage et de stockage. J’ai appelé le fabricant, le SAV m’a conseillé un test pour valider l’état de la pompe, je dois revenir avec un manomètre 0 – 10 bars et une vanne réglable afin de réaliser le montage.
Et puis j’ai travaillé sur le confort du capitaine. Tout d’abord j’ai remis en marche la télévision. Comme je vais démâter le bateau j’ai investi dans une petite antenne TNT que j’ai installé sur un des balcons de mât. J’aime bien regarder les infos à chaque repas. Par ailleurs j’ai réussi à réparer le chauffe-eau, c’était le thermostat qui ne fonctionnait plus. Pour la douche et la vaisselle c’est du confort en plus.
J’ai commencé également les premiers travaux. J’ai décidé de supprimer trois vannes de coque inutiles. Pour mon congélateur j’avais monté initialement un groupe froid refroidi par l’eau de mer. C’est inutile et trop compliqué. Comme pour beaucoup de sujets, il n’y a que les choses simples qui fonctionnent correctement, j’avais régulièrement des problèmes avec la pompe à eau de mer. Je suis revenu à un groupe froid refroidi à l’air, résultat : deux vannes de coque qui peuvent être supprimées.
Je vais également retirer la vanne de coque de l’évier car si j’oublie de la fermer, à la gîte l’eau de mer le remplie. Du coup je ne m’en suis jamais servi, l’évier va directement dans la souillarde. Des vannes de coque en moins ce sont toujours des ennuis potentiels en moins.
Depuis quatre ans, à chaque fois que je travaillais sur le bateau j’étais pressé car dès les travaux terminés je reprenais la mer. Là, j’ai redécouvert le plaisir de ne pas travailler dans l’urgence et c’est un véritable délice.
Concernant la moto, c’est beaucoup plus compliqué que ce que j’avais imaginé. Je travaillais avec le site « Le Parking » mais ce site est maintenant à l’arrêt et les motos que je voyais correspondaient à des annonces de plus d’un an et demi. Soit les motos étaient vendues, soit le propriétaire n’avait pas un véritable désir de vendre.
Je me suis rabattu sur l’équivalent du « Bon Coin » dans les différents pays. J’ai écumé l’Espagne mais je n’ai rien trouvé. Par contre j’ai trouvé une moto à Turin. Je vais très certainement y faire un saut la semaine prochaine pour la voir. Si c’est bon je vais finaliser l’achat et je retournerai la chercher lorsqu’une bonne fenêtre météo se présentera.
A bientôt
Jean-Louis
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"Très cher Jean LOUIS Je reconfirme que le modèle que tu veux ne correspondra pas à tes besoins !Quel sont t’ils :1. moto légère pour économiser tes forces et pouvoir la remettre debout facilement 2 confort hauteur de selle pour facilement l’enfourcher 3 plaisir de conduite solo duo? il faut donc une cylindrée minimale de 600 650 cc avec un moteur en V se serait parfait pas ton poumon de 250 dragstar en réfléchissant j’ai trouvé que la SUZUKI GLADIUS correspondair à ton cahier des charges ,pour le look on aime ou on aime pas ou on sent fou mais je t’invite à essayer le produit je crois que j’en rentre une en occase si cela t’intéresse tiens moi au courant ." Envoyé par alain le 30-08-2018 à 12:01
Sun, 09 Sept 2018 17:00:00 GMT - A la recherche de ma moto A Cormeilles en Vexin
Sun, 09 Sept 2018 17:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
17h00 TU, 19h00 en France
Bonjour à tous,
Mercredi 5 Septembre, c’est un grand jour, je dois découvrir ma peut-être future moto. Elle se trouve à Rivoli, dans la banlieue de Turin, chez le concessionnaire Motostyle. Ce matin j’étais dans la salle de bain à 3h20 car j’embarque pour Milan à 6h20, Roissy CDG.
Pourquoi Milan ? Le prix minimum du billet aller et retour pour Turin était de 350 € alors que sur Milan EasyJet est à 64 € (Oui, 64 € l’aller et retour) !!! La voiture de location à l’aéroport de Milan est à 16 €, kilométrage illimité et le vendeur de moto est à environ 150 kilomètres de Milan.
J’ai bien pris soin de ne pas oublier mon smartphone, aujourd’hui c’est presqu’aussi indispensable que sa carte bleue. Je ne comprends ni l’engouement actuel pour les téléphones basiques, ni les actions pour ne pas utiliser son téléphone, pour se sevrer d’une espèce d’addiction.
On peut très bien rester connecté en permanence, rester joignable en permanence sans pour autant être inondé d’appels, de SMS ou de mails. Cela se gère. Par contre mon smartphone me sert en permanence, aujourd’hui il va me traduire automatiquement l’Italien en Français et vice et versa. Et puis il va me guider jusque chez le marchand de moto et me ramener à l’aéroport au retour, sans compter que je n’imprime plus rien, tous mes billets, mes cartes d’embarquement, mes réservations, mes contrats… sont dans mon téléphone.
Et puis un smartphone est une source de culture permanente. Aujourd’hui, grâce à la 4G et aux forfaits illimités on reste sans cesse connecté à Internet, on ne passe plus son temps à rechercher du wifi. Dès qu’on se pose une question, que veux dire ce mot ? qui était ce personnage ? où se trouve cette ville ? … On a immédiatement la réponse.
J’arrive à Milan à 8h20, le temps de prendre la voiture et de faire la route, j’arrive vers 11h15 chez Motostyle. Grande déception, le vendeur avec qui j’ai rendez-vous n’est pas là aujourd’hui. Pas très sérieux, il n’a rien préparé et je trouve la moto stockée dans un hangar, pleine de poussière, la batterie à plat, il y a des endroits avec de la rouille, un gros coup sur un échappement, le pneu avant complètement sec, des clignotants qui ne sont plus d’origine ...
Je repars très perturbé, je n’ai même pas pu entendre cette moto tourner. Dès jeudi je cherche d’autres motos sur Internet. Encore une fois il y en a très peu. Je viens d’en trouver une à Imola. Après un premier contact je ne peux plus joindre le propriétaire. Il faut dire que cela ne paraît pas sérieux, venir voir une moto de Paris ! Ils ne comprennent pas que je veux absolument cette moto et qu’en France elle n’a jamais été importée.
Aussi cet après-midi j’ai contacté mon copain Sicilien Nick. Il appelle le vendeur et lui explique que je suis sérieux. Il faut maintenant que je ne tarde pas à me rendre à Imola.
Thu, 13 Sept 2018 17:00:00 GMT - Escapade au bateau Dans le OUIGO Marne la Vallée / Aix en Provence
Thu, 13 Sept 2018 17:00:00 GMT - Dans le OUIGO Marne la Vallée / Aix en Provence
17h00 TU, 19h00 en France
Bonjour à tous,
Ce matin j’avais rendez-vous avec mon néphrologue pour faire le point sur mon greffon et sur mon état de santé en général. Je ne le vois maintenant que tous les six mois après avoir fait une bardée d’analyses de sang, d’urine et parfois de divers radios, scanners, échographies … Les néphrologues sont des médecins et cette visite est pour moi d’une importance primordiale.
Nous nous connaissons maintenant depuis plus de vingt-cinq ans et j’ai grande confiance en lui. Dès que je rentre dans son bureau il m’annonce qu’il a regardé mes analyses et que je suis en pleine forme, tout va bien, les résultats d’analyses sont tous corrects étant donné ma pathologie et son traitement. Malgré tout il corrige légèrement la prescription, sa devise est qu’il faut juste la dose de médicaments nécessaire et surtout pas plus. Je suis entièrement en accord avec cela car les médicaments ont toujours des effets secondaires néfastes.
Après cette visite j’ai eu tout juste le temps d’avaler un rapide déjeuner avant de sauter dans un RER pour Marne la Vallée. Actuellement les OUIGO partent de Marne la Vallée mais dès décembre il va y en avoir au départ de la Gare de Lyon. Ce sera beaucoup plus pratique pour moi et surtout je gagnerai 45 minutes de RER. J’ai payé 23€ pour un Paris/Aix, en TGV « normal » c’est 90€ !
J’emporte avec moi différents outils, un manomètre pour tester la pompe de mon déssalinisateur ainsi qu’un outillage pour mesurer les compressions de mon groupe électrogène et de mon moteur principal.
Je remporte également ma pendule de bord que j’ai réparé et qui fonctionne à nouveau. Je suis content car lors de mon passage précédent elle m’a énormément manquée. En fait j’ai acheté un petit set d’outils d’horloger. Jusqu’à présent je démontais et nettoyais régulièrement ma pendule comtoise de la maison mais là c’est beaucoup plus minutieux et je n’avais pas les clefs de 2,5 mm à 3,5 mm nécessaires.
J’ai tout démonté, tout nettoyé et remis un peu d’huile fine sur les différents paliers. Il a fallu également faire tremper le boitier dans une solution de vinaigre blanc et astiquer correctement avec une peau de chamois. Elle est redevenue magnifique. J’y tiens énormément car c’est une véritable montre de marine avec deux aiguilles des heures, une pour l’heure locale et l’autre pour l’heure de la maison.
Mon intention est de travailler sur mon groupe électrogène. Je ne sais pas encore si je vais le sortir du bateau car c’est assez compliqué mais ce serait bien pour le réviser entièrement. Je ne vais rester qu’une semaine car je dois partir vendredi prochain pour Imola, mon vendeur de moto n’étant disponible que le weekend.
Beaucoup ne comprennent pas, dépenser autant d’énergie pour acheter une simple moto, cela parait aberrant. Le weekend du 22 je vais parcourir 850 kilomètres en Clio pour me rendre à Imola puis 1250 kilomètres pour revenir à la maison après avoir vu la moto !!!!
Mais c’est ainsi, je suis un passionné, je suis capable de dépenser une énergie folle pour un objet dont je suis tombé amoureux, que ce soit une moto, un bateau ou tout autre chose. En fait cette moto ne possède pas de véritable équivalent et elle correspond exactement à mon besoin ainsi qu’à mon goût. Si je n’étais pas fait ainsi je n’aurais certainement pas passé 9 ans, quinze milles heures de travail, pour remettre en état Harmattan.
Mais pour l’instant mon inquiétude concerne la Clio. Je l’ai jetée dans un fossé près de la gare d’Aix en Provence il y a quinze jours. Vais-je la retrouver ? Vais-je dormir au bateau ce soir ? Vais-je devoir me rendre au camp de gens du voyage tout proche ou bien vais-je devoir aller toquer à la fourrière ?
Sun, 16 Sept 2018 17:00:00 GMT - Aux petits soins pour Harmattan A Port Saint Louis du Rhône
Sun, 16 Sept 2018 17:00:00 GMT - A Port Saint Louis du Rhône
17h00 TU, 19h00 en France
Bonjour à tous,
Je vous ai laissé alors que mon OUIGO entrait en gare d’Aix en Provence. Je suis un peu stressé, vais-je retrouver ma Clio jetée dans un fossé quinze jours plus tôt. Le train s’arrête, je descends sur le quai et un petit portillon permet de sortir directement sur le parking sans entrer dans la gare.
Je remonte tout le parking en tirant ma valise, j’arrive à l’immense portail en fer forgé qui donne sur le boulevard circulaire. Je reconnais bien les lieux, c’est par là que je suis venu. Je marche un certain temps pour retrouver la bretelle qui permet, en sortant de l’autoroute, de monter sur ce boulevard circulaire. J’ai laissé ma voiture ici. Il y a pas mal de voiture, je ne connais pas mon numéro d’immatriculation.
J’actionne ma télécommande mais aucune voiture ne me fait un petit signe de clignotant. Je cherche mieux, j’analyse avec attention toutes les petites voitures blanches mais je dois me rendre à l’évidence, ma Clio n’est plus là. Quelle tuile ! Je suis très mal. Que faire, il n’y a pas de police par ici.
Je réfléchie un peu, la gare est construite au-dessus de l’autoroute, c’est un grand camembert avec un boulevard circulaire qui l’encercle. Serait-elle symétrique ? J’appelle mon copain Jacky qui connaît bien cette gare, il me dit qu’il y a un côté arrivé et un côté départ, je n’y comprends rien mais je comprends que cette gare doit être symétrique. Peut-être suis-je du mauvais côté.
Je dois tout retraverser et finalement je retrouve ma Clio stationnée sur la bretelle opposée. Lorsqu’elle me fait un petit clignotement de clignotants je suis aux anges. Quel bonheur ! Il ne faut pas grand-chose pour éclairer une soirée. Dans une station-service j’achète une salade et deux pêches, la vie est belle. Sur Harmattan tout va bien, il me faut une petite heure pour le remettre en marche puis je dîne et je me jette dans la couchette, mort de fatigue.
Depuis trois jours, je travaille sur Harmattan. Je vais beaucoup moins vite qu’il y a 10 ou 20 ans mais tranquillement le boulot avance tout de même. Avec l’âge c’est plus difficile, la fatigue est tout de suite là. J’ai nettoyé à la disqueuse la pointe avant de la quille, une fois la « blessure » au propre les dégâts paraissent beaucoup moins importants et les séquences de la réparation se dessinent. Je dois trouver un soudeur car la quille est ferraillée, un peu comme du béton. Il faut remettre en ligne ces ferrailles et les ressouder.
J’ai enfin pu sortir l’injecteur du groupe électrogène. J’ai eu du mal, j’ai dû utiliser du « Dégrippe tout » et surtout laisser agir. C’est un travail que j’aime même s’il n’est pas facile car il faut faire preuve de beaucoup de patiente. Par contre je ne peux utiliser dans l’état mon outil pour prendre les compressions. Je dois faire fabriquer une bride d’adaptation.
J’ai également réussi après bien des efforts à extraire les passes-coque que je désirais retirer. J’ai démonté le groupe froid de mon frigo principal car il est totalement HS. Et puis entre deux, je range, je trie, je jette … Le ferrailleur est venu enlever mes trois cents kilos de chaîne de mouillage rouillés. Et puis j’ai dû descendre les deux dernières batteries de servitude, elles étaient tellement chaudes qu’elles auraient pu mettre le feu au bateau.
Tout avance bien, j’ai maintenant hâte de descendre mes échafaudages pour attaquer la réparation de la coque. Mais il faut pour cela que la remorque que j’ai commandée soit livrée. En attendant vendredi je pars pour Imola voir la fameuse moto. J’ai hâte.
Wed, 26 Sept 2018 17:00:00 GMT - Quelle expédition ! A Cormeilles en Vexin
Wed, 26 Sept 2018 17:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
17h00 TU, 19h00 en France
Bonjour à tous,
Je suis finalement parti jeudi soir pour me rendre à Imola. J’ai dormi à Fréjus pour couper un peu la route. Et puis je suis trop excité par la perspective de voir cette moto. Mon téléphone me signale un message, c’est Lino le vendeur. Il m’envoie 6 photos. Il a passé la journée à briquer la belle. Elle est magnifique ! Il a même joint une petite vidéo pendant laquelle il démarre le moteur et le laisse tourner un peu.
Au lit, prêt à m’endormir je regarde encore un peu les photos en rêvant. Je passe la marinée de vendredi à suivre cette magnifique route qui me conduit à Gênes. Elle est faite pour 50% de tunnels et pour 50% d’immenses viaducs. Contrairement à ce que l’on pourrait penser après la catastrophe de Gênes les Italiens sont les champions des viaducs, ils en possèdent certainement des milliers.
J’arrive vers 15h30 à Imola après 850 kilomètres de route depuis Port Saint Louis, Lino sort de son travail à 16 heures. J’ai juste le temps d’aller boire un petit demi et nous nous retrouvons devant chez lui. Nous ne nous connaissons pas mais je sais que c’est un passionné de montagne, alors nous nous prenons dans les bras pour nous dire bonjour.
Je découvre la moto et c’est exactement ce que j’espérais, elle est à couper le souffle. Malgré ses 17 ans elle est quasiment neuve. J’en fait le tour, rien à dire. Je lance le moteur, quelle différence avec le bruit de ma 125. La différence d’agrément de conduite va être énorme ! Lino m’emmène à l’Automobile Club local afin que l’on m’explique les démarches à effectuer pour l’acquérir.
Je devrais revenir avec un plateau derrière la voiture car en Italie les plaques d’immatriculation sont attribuées au propriétaire et non à la moto comme chez nous. Du coup je vais revenir avec une moto sans plaques et les démarches pour la faire immatriculer en France vont être longues et compliquées.
Pour l’instant il faut que je fournisse un CMR ! Cette pièce est indispensable pour effectuer les papiers de cession, c’est un contrat de transport et je me demande comment je vais pouvoir me procurer ce document. Finalement, rentré en France je vais trouver le formulaire officiel pour 8€ sur Internet.
Je repars d’Imola à 17h30 avec 1250 kilomètres à faire pour rentrer. C’est fou, plus de 2000 kilomètres en Clio pour aller voir une moto ! Quelle expédition ! Quelle aventure à bientôt 70 ans ! On ne fait cela que pour une fille, un bateau ou une moto. Il faut être passionné et amoureux ! Mais que la vie est belle lorsqu’on la vie ainsi.
J’arrive à Sallanches, de ce côté-ci de la frontière un peu avant minuit. Je suis exténué. Je m’arrête dans un hôtel Ibis et je me mets à trembler énormément. Je me jette tout habillé sous les couvertures mais je suis secoué d’énormes tremblements. J’ai mal à la tête, l’estomac est moyen, j’ai du mal à respirer. Bien que totalement épuisé je ne peux m’endormir. Dois-je appeler un docteur ou les pompiers ?
Finalement vers 4 heures du matin j’arrive à passer un quart d’heure avec les pieds relevé par des coussins puis j’ouvre la fenêtre car il fait 15 degrés dehors. Au chaud sous les couvertures en respirant de l’air frais mes tremblements se calment et j’arrive à dormir un peu. Je passerais bien la journée ici à me reposer mais j’ai envie de rentrer chez moi. En suis-je capable, ce n’est pas sûr.
A 8 heures je repars pourtant. Régulièrement je fais des stops sur les aires de services et je dors un peu, appuyé sur le volant car dans cette Clio société les sièges ne se baissent pas. J’arrive vers 15h30 à la maison et je me jette au lit pour dormir. Dimanche je suis dans un état second, j’ai l’impression d’avoir passé une nuit blanche.
Je vais aller chercher la moto avec mon fils Christophe le 9 Octobre. A deux, avec sa grosse Volvo cela va aller, je ne suis plus en âge pour faire seul cet aller et retour en deux jours.
A bientôt
Jean-Louis
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"Que dire ,lis dans mes pensées et tu sauras !Tu fais des choses extraordinaires pour le commun des mortels mais des fois tu es "bordeur"" Envoyé par alain le 28-09-2018 à 14:54
Sun, 14 Oct 2018 17:00:00 GMT - Ginks ou pas ginks ? A Cormeilles en Vexin
Sun, 14 Oct 2018 17:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
17h00 TU, 19h00 en France
Bonjour à tous,
J’ai l’impression d’être un peu seul lorsque j’évoque le vrai problème de notre planète qui me semble être la surpopulation terrestre. Lorsque j’en parle en réunion les gens approuvent du bout des lèvres mais je vois bien qu’ils n’adhèrent pas totalement. Ils sont un peu égoïstes et se disent qu’ils ne regrettent ni leurs enfants ni leurs petits-enfants. La question n’est pas là.
Malheureusement il est nécessaire de penser aux générations futures, les dérèglements climatiques, l’épuisement des ressources va les concerner directement et nous devons réagir de toute urgence.
J’ai découvert récemment que je n’étais pas seul à prêcher dans ce sens. Aux Etats Unis il y a même un mouvent de femmes qui s’est créé. On les appelle les Ginks (Green Inclination No Kids, Engagement vert, pas d’enfants). Ce sont des femmes qui, par conviction écologique, ont décidé de renoncer à la maternité.
Elles pensent que la surpopulation est la cause des problèmes environnementaux. Je partage cette opinion. Notre planète n’est pas capable de subvenir aux besoins d’un nombre illimité d’individus et il est grand temps de limiter l’explosion de la population terrestre. Ne pas faire d’enfants est peut-être un peu radical mais avoir trois enfants (comme moi-même et comme ma fille) n’est pas raisonnable, deux enfants par couple est un maximum.
Bien entendu, plus jeune je n’avais pas conscience de l’importance de cette limitation. Aujourd’hui il ne faut plus que la population mondiale croisse. Il est même très important qu’elle se réduise. Bien entendu cela ne justifie aucunement de ne pas mettre tout en œuvre pour que chacun lutte contre les effets néfastes que nous avons sur l’avenir de notre Terre.
Je n’ai pas donné de nouvelles depuis plus de deux semaines car j’ai été très occupé. J’ai organisé une grande fête familiale pour les 70 ans de Solange ma grande sœur. Nous avions 46 personnes pour le weekend. Quel boulot ! C’était très réussi mais cela m’a pas mal pris. Lorsque je fais quelque chose j’aime bien que tout soit parfait.
Et puis cette semaine je suis allé chercher la moto avec Christophe. Un voyage de 2 500 Kilomètres ! Sur place tout s’est très bien passé, Lino a bien fait les choses, nous nous sommes donné rendez-vous chez un agent, l’Automobile Club local. Tout a été fait selon les règles et je suis rentré avec tous les papiers nécessaires pour obtenir à terme ma carte grise.
Nous avons eu quelques problèmes de sangles qui se sont usées sur le rebord des ridelles de la remorque. Nous avons traversé le tunnel du Mont Blanc au retour en serrant les fesses. Heureusement nous avons trouvé des grosses sangles de camion à Chamonix.
Pour demander la carte grise j’ai besoin d’un quitus fiscal que j’ai obtenu au centre des impôts cette fin de semaine. J’ai besoin également du Certificat de Conformité que j’attends de Yamaha France en échange d’un chèque de 121€. Le délai est au minimum d’un mois.
Du coup je n’ai pas pu résister. Je n’en suis pas très fier mais cet après-midi j’ai mis la plaque d’immatriculation de ma moto 125cc sur ma nouvelle 250cc. Je suis allé gonfler les pneus, faire le plein et rouler un peu. Quel immense bonheur ! C’est exactement ce que j’attendais. Cette moto va être ma compagne des dix prochaines années. Elle a toutes les qualités de ma 125 sans en avoir les défauts. Le double de puissance pour le même poids, c’est vraiment formidable.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour Jean louis, Cela ressemble beaucoup à la Virago de notre territoire. Mais le partage de ce voyage avec ton fils vaut bien cette belle machine." Envoyé par LE DROUCPEET le 17-10-2018 à 05:04
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"Il est étonnant qu’une personne ayant fait trois enfants s?inquiète que maintenant de cette impact sur la planète. Votre achat d’une nouvelle moto ne vous fait pas également réfléchir sur votre impact carbone, non? Bref, vous êtes de cette génération dorée qui maintenant veut se racheter une conduite alors que c’est elle même qui nous a guidé vers ce mur. " Envoyé par Daniel le 18-10-2018 à 11:05
Sun, 21 Oct 2018 17:00:00 GMT - Parole à la génération actuelle A Cormeilles en Vexin
Sun, 21 Oct 2018 17:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
19h00 en France
Bonjour à tous, bonjour Daniel,
Je suis en Sologne ce jeudi matin. C’est l’heure des adieux avec mes copains militaires. Nous venons de passer 2 jours ensemble dans ce magnifique cadre du Domaine de la Grande Garenne appartenant à la Fédération André Maginot. Nous venons de fêter le cinquantième anniversaire de notre engagement dans le peloton d’élèves sous-officiers, c’était en 1968 ! Que de souvenirs ! Je n’avais pas vu certains depuis cinquante ans !
Biiiip ! Mon téléphone se manifeste pour me prévenir de l’arrivé d’un mail :
« Il est étonnant qu’une personne ayant fait trois enfants (ne) s’inquiète que maintenant de cette (cet) impact sur la planète. Votre achat d’une nouvelle moto ne vous fait pas également réfléchir sur votre impact carbone, non ? Bref, vous êtes de cette génération dorée qui maintenant veut se racheter une conduite alors que c’est elle même qui nous a guidée vers ce mur. »
C’est un véritable coup de poing en pleine figure, je ne suis pas habitué. Daniel je ne te connais pas, qui es-tu ? J’imagine que tu es d’une génération beaucoup plus jeune que la mienne. Mais tu as raison, je fais partie d’une génération dorée.
Tout d’abord nous n’avons pas connu la guerre et c’est absolument merveilleux. J’ai vu la génération de mes parents, et celle de mes grands-parents, tellement marquées par tous les malheurs subits que je m’estime préservé et terriblement gâté.
Et puis quelle chance terrible toutes ces avancées médicales qui nous permettent de vivre beaucoup plus longtemps et en bien meilleur forme. Par exemple, pour mon cas personnel, je vie depuis dix ans une seconde vie que je n’aurais pas connue si j’avais été de la génération précédente. En effet, la toute première dialyse réalisée en France est toute récente puisqu’elle date de 1954 !!!!
Effectivement, dans les années 70, lorsque j’ai fait mes enfants personne n’avait conscience de la fragilité de la planète, le réchauffement climatique n’avait pas encore été découvert et, comme tout le monde je pensais que la terre avait des ressources illimitées. Ce n’est que récemment que j’ai pris conscience de la surpopulation de notre planète.
Partout, les pêcheurs se plaignent que les poissons sont de moins en moins nombreux. En mer de Florès, en mer de Java, en mer de Chine, j’ai été étonné de constater que l’eau était couverte d’immenses bateau de pêche au lamparo. En Asie du Sud Est la population est tellement nombreuse que l’on est en train de piller, peut-être de stériliser la mer.
Bien entendu on aurait pu anticiper cette évolution, cette année le jour d’épuisement des ressources de la planète était le 1 août, dès le 2 août nous avons commencé à taper dans des stocks qui ne sont pas inépuisables. Mais il y a encore deux ans on pensait qu’en 1986 on ne tapait pas encore dans les stocks. Tous les ans la méthode de calcul est améliorée et maintenant on pense que c’est en 1971 qu’on a commencé à dépasser les capacités de la planète.
Par ailleurs je pense que, lorsque je me rends au travail avec ma moto de 250cc, mon impact carbone est beaucoup moins important que lorsque je m’y rends avec ma voiture de travail (une Fiat 500).
Effectivement, j’ai bientôt 70 ans, j’ai pris conscience il y a moins de dix ans du seul problème de notre Terre, la surpopulation. J’en parle, j’essaie de faire passer cette constatation. C’est un problème de baignoire percée, On lutte pour limiter les impacts carbones, on nous demande de manger moins de poissons, cela fait des trous dans la baignoire. Mais par ailleurs le tuyau qui rempli la baignoire et qui s’appelle la démographie coule de plus en plus vite. C’est bien cela qu’il faut solutionner.
Et toi, Daniel ? Que fais-tu de réellement efficace pour solutionner ce problème ? Tu es d’une génération platinée (tu l’as bien cherché) qui fait exploser la démographie. Tous les jours ce sont 246 000 humains en plus sur notre planète (tu ne peux pas prétendre que c’est ma génération, c’est bien la tienne qui est à l’œuvre). Cela représente près de 90 Millions de bouches supplémentaires à nourrir au bout d’un an, bien plus qu’un pays grand comme la France (67 Millions d’habitants).
Ton mail ne propose rien. J’espère que tu ne te contentes pas de critiquer sans proposer de solution sérieuse. J’espère que tu agis. Si ce n’est pas le cas je n’ai plus rien à te dire et je n’ai pas envie de discuter avec toi.
Cordialement
Jean-Louis
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"AMHA on devrait déjà commencer par empêcher ce genre de personnage (daniel) de se reproduire... Dommage JL que tu n’es eu que trois enfants... Amicalement " Envoyé par Regis Deschamps le 22-10-2018 à 21:38
Sun, 04 Nov 2018 18:00:00 GMT - Un éternel recommencement A Cormeilles en Vexin
Sun, 04 Nov 2018 18:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
18h00 TU, 19h00 en France
Bonjour à tous,
Je reviens de Port Saint Louis du Rhône où j’ai passé une douzaine de jours à travailler sur Harmattan. J’ai l’impression d’être revenu 20 ans en arrière, lorsque j’ai acheté mon bateau et que j’ai commencé à travailler dessus.
Bien entendu il n’est pas en si mauvais état mais tout de même il n’est plus du tout étanche et, comme il pleut énormément dans le Sud depuis plusieurs semaines, tout est trempé à bord. Et puis il y a cette énorme blessure à l’avant de la quille qui me rappelle l’état du bateau lorsque je l’ai acheté. Enfin il y a également la delphinière à refaire tout comme il y a 20 ans.
Un bateau qui navigue beaucoup, qui passe du temps sous les tropiques, qui supporte les UV de l’équateur aussi bien que l’humidité et les froids du Canal de Beagle, qui affronte des grosses mers qui le malmène s’use beaucoup plus vite qu’un bateau qui reste au port. Et puis il y a ces presque 70 000 Miles parcourus depuis sa reconstruction complète.
L’objectif de mon intervention dans le Sud est de le préserver en le mettant à l’abri autant que possible des entrées d’eau de pluie. Pour cela je dois le recouvrir de sa grande bâche d’hiver. Je suis descendu avec ma grande remorque attelée à la Clio. Dans cette remorque j’ai placé un échafaudage qui va me permettre de travailler sur la coque et sur les passavants. Et puis j’ai mis également les cinq parties de cette énorme bâche.
Lorsque je l’ai retiré au début du printemps il y a maintenant quelques années, j’avais noté toutes les réparations à effectuer avant de la remettre en place. Il y a un certain nombre de coutures à reprendre, il y a des déchirures et des fermetures éclair endommagées. En fouillant sur Internet je découvre que l’on peut réparer ces fermetures en changeant les boitiers et les embouts. Je m’empresse de commander ces précieuses pièces. Cela évite de découdre et de recoudre ces immenses zips.
Heureusement mon frère Alain possède une machine à coudre de voilerie. Je la connais très bien puisque je l’avais remise en marche lorsque je me suis confectionné un taud de soleil pour le bateau. Il a la gentillesse de la descendre à Port Saint Louis et je l’installe dans le garage que je loue. Elle fonctionne admirablement bien et en une journée j’ai réparé et remis en état ma bâche.
Il m’aide à l’installer et je me sens immédiatement beaucoup mieux. Grace à une cartouche de Sika je peaufine en colmatant provisoirement quelques entrées d’eau importantes. En fait je vais devoir démonter, nettoyer et remonter avec du Sika frais tous les accastillages fixés sur le pont par des boulons traversants.
Cela concerne tous les taquets, bloqueurs, cadènes, winchs, rails, chandeliers, guindeau, poulies … dont le joint Sika a séché et n’est plus souple sous les multiples efforts subits. Du coup l’eau s’infiltre et rentre, inondant tout à bord. Alors qu’il n’y avait jamais eu d’infiltrations dans la cabine arrière je découvre avec horreur que tout est inondé et moisi, en particulier mes trois couettes que je dois laver et sécher correctement avant de les stocker dans mon garage, bien à l’abri dans des sacs poubelles.
Je vais devoir également recoudre ma belle capote de couleur bordeaux. Je l’avais laissée en place pour protéger un peu le bateau mais sous les assauts de la dernière tempête elle s’est entièrement décousue. Heureusement Yannick, mon voisin de port à sec, l’a pliée et rangée à l’intérieur. Le problème vient du fait que malgré mes nombreuses demandes, Adriana n’a pas utilisé du fil résistant aux UV lorsqu’elle m’a cousu la capote.
Et puis j’ai trouvé le problème de mon groupe électrogène, c’est la soupape d’échappement qui est grippée. La fois précédente je l’avais aspergée de « dégrippetout » mais cela n’a pas été efficace, elle était encore plus grippée. Du coup cette fois j’ai mis du gasoil. Si cela ne fonctionne pas je vais être obligé d’ouvrir ce moteur.
J’ai maintenant un peu de travail au bureau avant ma prochaine intervention sur le bateau.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour, Je vois que le boulot ne manque pas, bon courage Amitiés" Envoyé par LE DROUCPEET le 11-11-2018 à 08:53
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"bonsoir amiral, j’ai vu la belle bécane, elle est superbe et devrait t’apporter beaucoup de plaisir. Je viens de lire la liste des travaux à effectuer... bon courage mon jean louis tu as du pain sur la planche mais comme tu aimes cela te voilà comblé. nous devons aller à Calella début décembre dis moi si tu seras à port louis à ce moment là ? je t’embrasse bernard " Envoyé par bernard.lannion le 12-11-2018 à 17:49
Sat, 24 Nov 2018 18:00:00 GMT - Sale temps en Camargue A Port Saint Louis du Rhône
Sat, 24 Nov 2018 18:00:00 GMT - A Port Saint Louis du Rhône
18h00 TU, 19h00 en France
Bonjour à tous,
Je suis depuis jeudi après-midi dans mon bateau. Aujourd’hui nous avons eu un peu de soleil mais hier il y avait des rafales de vent et des trombes d’eau. Je connais la région depuis plus de vingt ans et je n’ai jamais vu un temps pareil. Depuis l’été le temps est exécrable, il pleut en permanence. Lors de mon dernier passage j’ai vu 15 centimètres d’eau dans toutes les rues de Port Saint Louis !
Pourtant la ville est bordée par le Rhône sur un côté et par la mer sur un autre côté. Mais lors des épisodes méditerranéens les précipitations sont monumentales. De plus le vent soufflant du Sud fait monter le niveau de la mer et empêche le Rhône de s’écouler.
C’est le monde à l’envers. Contrairement aux habitudes, il pleut énormément dans le Sud et la sécheresse sévit dans le Nord. Chez moi je n’ai jamais vu une telle sécheresse. Il n’a toujours pas plu depuis le printemps. J’avais une magnifique haie de tuyas. Alors qu’elle est en place depuis plus de trente ans, les pluies persistantes du printemps suivies par l’énorme chaleur de l’été et la sécheresse ont eu raison de cette haie.
De grandes longueurs commencent à devenir marron. Je n’ai pas un très grand terrain (1800 m²) mais cela représente tout de même presque 200 mètres de haies. Je suis très affecté, très triste, j’aimais beaucoup cette haie. J’ai fait venir un jardinier, il va falloir tout arracher et replanter des ifs. C’est un budget entre 20 000 et 30 000 €. Enervant !!!
Je n’ai pas eu de problème sur la route jeudi. Je suis parti à 4 heures du matin et j’étais au bateau à 14h30. J’ai aperçu quelques gilets jaunes mais il n’y avait pas de blocage. Je comprends ces gens. Emanuel Macron avait promis de réformer le pays et de réduire drastiquement les dépenses de l’état. Mais ces engagements n’ont pas été tenus. Par contre tes taxes et les impôts n’ont fait qu’augmenter. Je ne comprends pas cette stratégie. On va droit dans le mur !
J’ai commencé à démonter les différents accastillages afin de refaire l’étanchéité de mon bateau. C’est compliqué car ils sont souvent boulonnés à travers le pont. Il faut donc être à la fois à l’extérieur pour tenir le boulon et à l’intérieur pour tourner l’écrou. Seul c’est très compliqué. J’ai commencé par démonter beaucoup de vaigrages afin d’accéder à ces fameux écrous.
Lorsque je souhaite me reposer je me rends dans mon garage. J’y ai installé un petit atelier de couture clandestin. Je suis en train de recoudre la capote du bateau. J’adore ce travail. Petit je souhaitais devenir couturier. Je dois reprendre toutes les coutures car beaucoup ont lâchées du fait de l’utilisation de fil non résistant aux ultraviolets.
La machine à coudre fonctionne à merveille, je me régale. C’est une très vieille machine et comme pour ces locomotives à vapeur du passé, je dois très régulièrement mettre de l’huile avec une petite burette. Il n’y a pas de roulements à billes, tout fonctionne métal contre métal.
La capote est en trois morceaux, ce soir j’ai terminé la partie centrale qui était la plus décousue. Dommage car j’aurais bien aimé avoir beaucoup plus de travail à faire, j’adore tellement la couture.
Au courrier d’hier j’ai enfin reçu de Yamaha France le certificat d’homologation de ma nouvelle moto. Dès mon retour à Cergy je vais enfin pouvoir faire le nécessaire afin de l’immatriculer.
A bientôt
Jean-Louis
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"Je t’amène du boulôt "sympa", si tu veux! J’ai tous les coussins de l’extérieur à refaire?. Bisous de la Sicile!" Envoyé par Petra Wolfinger le 26-11-2018 à 18:42
Fri, 29 Nov 2018 10:00:00 GMT - Les gens des villes et les gens des champs Dans le TGV Paris / Aix en Provence
Fri, 29 Nov 2018 10:00:00 GMT - Dans le TGV Paris / Aix en Provence
10h00 TU, 11h00 en France
Bonjour à tous,
J’ai dû faire un saut à Paris en milieu de semaine pour assurer un rendez-vous professionnel. Je suis parti mercredi matin de bonne heure, et grâce au TGV j’étais avant midi au bureau. Je retourne maintenant dans le Sud pour continuer mes travaux sur le bateau.
En regardant les informations à la télévision j’ai été totalement ébahi en entendant des membres du gouvernement railler les gilets jaunes en disant « Ils veulent baisser les taxes et en même temps plus de service public ! ». Ils sous-entendaient que le niveau de service public est directement proportionnel au niveau des taxes perçues. C’est ahurissant !
Je suis effaré par tant d’incompétence, et la GESTION, Bordel ! C’est sidérant. Depuis des dizaines d’années le pays n’est pas géré, l’argent des impôts, l’argent des taxes, bref l’argent des français est dilapidé à tel point que nous venons d’être élus « Champions d’Europe » pour le niveau de nos prélèvements !
Un seul exemple, l’augmentation importante des taxes sur le gasoil pour inciter les propriétaires de ces types de véhicule à passer à l’essence a déclenché la colère actuelle.
Pourtant les véhicules roulant à l’essence ont actuellement un niveau de mallus écologique près de 50 fois supérieur à ceux équivalents roulant au gasoil ! (Mercédès Classe E essence mallus 2773€, diésel mallus 60€). Pourquoi ?
Pourtant la TVTS (Taxe sur les Véhicules Société) payée tous les ans par les sociétés est deux fois et demi plus importante pour un véhicule roulant à l’essence que pour le même véhicule roulant au gasoil ! (Mercédès Classe E essence TVTS de 1989 €, diésel TVTS de 793 €). Pourquoi ?
Pourtant les sociétés peuvent récupérer 100 % de la TVA sur le gasoil pour leurs véhicules utilitaires et 20% de la TVA sur le gasoil pour leurs autres véhicules alors qu’elles ne peuvent pas récupérer la TVA sur l’essence ! Pourquoi ?
Que d’aberrations ! Tout est à l’avenant. En un mois, depuis le début du mois de novembre notre gouvernement a créé 5 nouvelles taxes ! STOP. Emanuel Macron avait promis de tout mettre par terre, de gérer correctement le pays. C’est sur ces promesses qu’il a été élu. Quelques bonnes décisions ont été prises mais le fond du problème reste entier, la gestion n’est toujours pas d’actualité.
Je découvre que je viens d’acquérir une nouvelle qualification, je suis ce qu’on appelle maintenant un « péri-urbain ». J’habite à une dizaine de kilomètres de Cergy-Pontoise. Je suis bien entendu obligé de prendre mon véhicule pour me rendre en ville, il m’est indispensable.
Une fois en ville les transports publics sont efficaces, je pourrais utiliser les bus ou les RER et me déplacer partout en région parisienne. Mais il y a un énorme problème. Il y a encore une quinzaine d’années on trouvait des parkings publics au pied de chacune des gares RER mais tous ces parkings ont été condamnés et on a construit dessus d’énormes immeubles d’habitation. Du coup je ne peux plus me garer afin d’utiliser les transports publics, je suis obligé de continuer avec mon propre véhicule !
Lorsqu’on habite en ville tout va bien, on n’a pas besoin de voiture. Mais lorsqu’on est péri-urbain ou qu’on habite à la campagne comment fait-on ? La politique soi-disant écologique qui consiste à punir ceux qui roulent en voiture est aberrante et le gouvernement va droit dans le mur en s’arque boutant pour ne pas revenir sur cette position intenable car totalement injuste et inacceptable pour les gens des champs.
Fri, 07 Dec 2018 11:00:00 GMT - Des moments difficiles Dans le TGV Aix en Provence/Paris
Fri, 07 Dec 2018 11:00:00 GMT - Dans le TGV Aix en Provence/Paris
11h00 TU, 12h00 en France
Bonjour à tous,
Je suis enfin dans le TGV qui me remonte sur Paris. Je vais avoir un début de semaine très occupé entre rendez-vous professionnel et salon du bateau. J’écris « enfin » car je viens de passer deux heures et demi bloqué par les manifestants à Port de Bouc. A la fin j’ai dû remonter la bande d’arrêt d’urgence en marche arrière jusqu’à une sortie pour m’échapper de ce piège.
Résultat, après m’être levé à 4h30 je ne suis arrivé à la gare TGV qu’à 9h !!! Le problème est que mon billet n’est ni échangeable ni remboursable. Le contrôleur va-t-il être compréhensif ?
Je suis fort inquiet de la tournure que prennent ces manifestations. Le mouvement s’est radicalisé. Les « Gilets Jaunes » de Port de Bouc m’ont remis une liste de leurs revendications. Je suis d’accord avec certaines, la taxation des GAFA par exemple, mais beaucoup sont irréalistes et appellent clairement à la révolution.
En attendant les travaux sur le bateau avancent bien et j’ai trouvé un second souffle. Lorsque j’ai sorti le bateau de l’eau cet été l’ampleur de la tâche m’avait un peu découragé. Depuis le Chili chaque problème qui venait s’accumuler à la liste déjà longue des points à reprendre me portait un coup au moral.
Mes dernières interventions au bateau n’avaient pas été pour moi des moments de réel bonheur. Il faut dire qu’en plus elles se passaient sous des trombes d’eau continuelles et je devais descendre du bateau avec des bottes car le terreplein était totalement inondé. Mais cette fois le beau temps est revenu et progressivement des points se solutionnent.
J’ai l’impression d’être revenu 20 ans en arrière, je repars d’un bateau en mauvais état mais chaque jour que je passe dessus l’améliore. Cela me procure beaucoup de bonheur et de satisfaction. Finalement beaucoup de points qui me chagrinaient vraiment s’effacent en seulement quelques heures ou quelques jours de travail.
J’ai fini de recoudre la totalité de la capote. J’ai remonté les bloqueurs de la partie avant du cockpit en ayant refait totalement leur étanchéité. J’ai changé la vitre du parebrise qui avait jaunie. J’ai solutionné diverses petites choses et surtout j’ai bien avancé le problème de mon groupe électrogène.
Devant le constat de l’impossibilité de solutionner le problème de la soupape d’échappement qui était grippée j’ai été amené à déculasser. Après avoir démonté les culbuteurs j’ai retiré cette soupape mais le guide est venu avec ! Heureusement j’ai trouvé à Salon de Provence un spécialiste. Je lui ai porté ma culasse et il l’a refaite à neuf. Il a changé le siège de la soupape d’échappement et refait un guide avant de rectifier sièges et soupapes.
Je n’ai plus qu’à remonter après avoir nettoyé et vérifié le reste du Groupe électrogène. Je vais quand même essayer de trouver une pochette de joints moteur. C’est difficile car ce moteur n’est pas importé en France.
Je vais revenir passer une petite semaine au bateau avant les fêtes puis je n’y reviendrais qu’au milieu du mois de janvier. Je pense que je vais attaquer le moteur principal, je dois faire tarer les injecteurs mais pour cela il faut les démonter. Sur un bateau avec l’agression continuelle de l’air marin c’est une opération difficile.
Thu, 13 Dec 2018 11:00:00 GMT - Une journée de folie Dans le TGV Paris / Aix en Provence
Thu, 13 Dec 2018 11:00:00 GMT - Dans le TGV Paris / Aix en Provence
11h00 TU, 12h00 en France
Bonjour à tous,
J’ai la chance de vivre une vie extra ordinaire. Je l’ai écrit en deux mots afin de bien faire ressortir le sens premier de l’expression. Je vais vous raconter ma journée de lundi. Elle démarre à quatre heures et demi du matin. Didier passe me prendre à la maison car nous devons être chez un notaire à Lille pour 9 heures. Je vais signer une promesse dans le cadre de l’acquisition d’un nouvel immeuble pour notre Groupe.
La matinée est excitante ! C’est un gros morceau à 3,5 millions d’euros et la négociation est difficile. Malgré tout nous ressortons à midi et demi, contents car la promesse est signée. Après un rapide déjeuner que nous offre le vendeur je me retrouve à la gare TGV où j’achète un billet car j’ai l’intention de me rendre au salon nautique de Paris.
Après une demi-heure d’attente sur le quai glacial le TGV arrive enfin. Sur le billet j’ai la place 37 mais elle n’existe pas, dans le wagon les numéros passent de 36 à 42 ! Une jeune femme me propose de m’assoir à côté d’elle car il n’y a personne. C’est une beurette globetrotteuse d’environ 25 ans, née à Roubaix de parents algériens.
Elle est mignonne et revient du Brésil. Nous parlons immédiatement de voyages. Les pays que nous connaissons tous les deux, les rares pays qu’elle connait et que je ne connais pas (Le Cambodge), les nombreux pays que je connais et qu’elle ne connait pas encore et les endroits que nous ne connaissons ni l’un ni l’autre mais où nous rêvons d’aller (Pétra en Jordanie par exemple).
Le voyage passe très vite et nous sommes déjà gare du Nord. J’ai envie de pisser mais maintenant c’est le métro. Dès que je rentre sur le salon les rencontres s’enchainent et je ne prends pas le temps d’aller pisser. C’est un véritable tourbillon entre les connaissances dans les allées et les stands où je dois traiter des problèmes de maintenance pour les équipements de mon bateau. Le salon ferme bientôt, il est temps de retrouver Olivier avec qui je dois dîner ce soir.
Au restaurant je me retrouve coincé et ne peux aller pisser sans déranger beaucoup de monde. Nous passons un super moment et je fais la connaissance d’Ines, la copine d’Olivier. En quittant le restaurant je devrais aller pisser mais j’ai envie d’accompagner Olivier jusqu’au métro. Maintenant je suis dans le métro et après un changement je me retrouve sur le quai du RER station Etoile. Mauvaise surprise, il y a des perturbations et aucun RER pour Cergy n’est annoncé.
Après avoir attendu un peu je monte dans un RER pour me retrouver à La Défense. Je cherche dans toute la gare mais il n’y a pas de toilettes. Je fini par comprendre que Cergy n’est plus desservi et que la gare la plus proche est Sartrouville. Je dois attendre encore puis je prends un RER pour cette direction en pensant que je vais y trouver un service de bus de substitution.
A Sartrouville les habitués se précipitent et le bus part sans pouvoir prendre tout le monde. Il y a une énorme queue et pas de bus. Il faut attendre. Un bus double (avec une remorque) arrive, tout le monde se précipite, les premiers peuvent s’assoir mais tous les autres sont debout. Le bus est plein et nous sommes serrés comme des sardines. Il est 22 h passées. Je ne comprends pas pourquoi ce bus ne part pas. Mais il est géré par la SNCF et doit respecter un horaire ! Nous devons attendre une demi-heure !!!
Malheureusement je ne peux pas tenir la position debout très longtemps. J’ai une jambe beaucoup plus courte que l’autre et je dois rapidement m’assoir. Et puis il y a cette envie de pisser monstrueuse. Je me sens de plus en plus mal, je dois m’assoir. J’essaie par terre mais c’est impossible, je sors du bus mais ne trouve pas. Je m’informe pour un taxi mais il n’y en a pas. Je rentre à nouveau dans le bus et supplie qu’on me donne une place « Monsieur, il y a des places derrière pour les vieux ! »
Je suis très fatigué. Finalement un jeune homme me cède sa place en grommelant. Je m’assoie, me cale sur la fenêtre et immédiatement je perds connaissance. Quelques minutes plus tard j’entends qu’on me crie dessus « Monsieur réveillez-vous », « Monsieur comment vous appelez-vous ?». Comme je suis obéissant je fais énormément d’efforts pour ressortir de ce trou où je suis si bien.
Il y a plusieurs agents de la SNCF. Le bus doit partir et je ne peux rester dedans. Ils m’aident à sortir. En me levant je découvre une énorme mare en dessous de moi, je comprends immédiatement, ma vessie a lâché pendant ma perte de connaissance. A cause de ma maladie ma vessie est anormalement grosse et peut contenir jusqu’à un litre et demi.
Je suis trempé de la poitrine jusqu’aux chaussures comme si j’avais pris un bain tout habillé. De plus, lors de ma greffe j’ai attrapé des bactéries nosocomiales et sans qu’il y ait réellement d’infection (je n’ai pas de fièvre) mes urines sont colonisées, totalement troubles et surtout elles ont une odeur très forte.
On m’installe un peu plus loin dans un abribus, il ne fait que quelques degrés, je suis trempé et avec le vent j’ai énormément froid. Les agents SNCF me recouvrent d’une couverture de survie, ils me demandent ce que je veux faire « Rentrer chez moi, me laver et me coucher ». Ils me demandent s’ils doivent appeler les pompiers mais je ne sais pas, dans l’état où je suis-je n’ai aucune solution.
Je me sens très mal et je perds à nouveau connaissance. Cette fois j’ai du mal à revenir, on me crie dessus « ouvrez les yeux ». Malgré mes paupières ouvertes je ne vois qu’une silhouette noire dans du noir. Je suis tellement bien là où je suis. Mais je m’efforce de faire plaisir à ces gens qui me crient dessus. Progressivement ma vue revient.
Cette fois ils ont appelé les pompiers qui mettent un certain temps à arriver. Ils sont sympas, l’un me pose plein de questions tendis qu’un autre prend mon pouls et ma tension. Puis ils me proposent de m’emmener aux urgences de l’hôpital d’Argenteuil. Que faire d’autre ? J’accepte. Pendant le trajet nous discutons de leur vie de pompiers, c’est une belle rencontre.
A l’hôpital les pompiers m’installent sur un brancard. Je baigne dans mon jus, je pue comme un phoque mais les infirmières sont sympas. Nous discutons de pays exotiques, de différentes destinations, c’est un sujet qui fonctionne à tous les coups, tout le monde rêve de voyage et cela fait sortir du quotidien.
Christophe est passé chercher Francine et ils sont là. Vers deux heures et demi du matin le Docteur qui a suivi mon dossier et regardé tous les résultats des investigations vient me voir. C’est une femme, elle est très sympa. Mon histoire de tour du monde sous dialyse et de Patagonie a fait le tour du service.
Elle passe un moment à discuter avec moi. Elle me dit « Mais qu’est-ce que vous aviez à faire pour vous lever à quatre heures et demi du matin ? ». Je lui parle un peu de moi, de mon métier, de mes aventures. « Vous êtes quelqu’un d’exceptionnel, en trente ans de service je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme vous ». Elle me demande si je pourrais venir à l’hôpital pour faire des conférences aux malades « Avec plaisir ».
Finalement il n’y a rien de grave, juste une énorme fatigue. J’arrive à la maison un peu après trois heures. Enlever tous ces habits souillés est un bonheur qui n’a d’égal que la douche suivie d’un bon coup de serviette bien sèche. J’ai encore vécu une journée d’aventures exceptionnelles remplies de belles rencontres.
Tue, 18 Dec 2018 18:00:00 GMT - L’utilisation d’un peigne fin A Port Saint Louis du Rhône
Tue, 18 Dec 2018 18:00:00 GMT - A Port Saint Louis du Rhône
18h00 TU, 19h00 en France
Bonjour à tous,
Je suis bien au chaud dans mon bateau, c’est mardi soir et la fatigue étant là, j’ai levé le pied. J’en profite pour écrire un peu. Ce n’est plus comme vingt ans en arrière, je faisais alors de très grandes journées. Maintenant le physique ne suit plus et je ne peux pas travailler plus de 4 à 5 heures par jour.
D’autant plus que les travaux en cours sont assez physiques. J’ai passé trois jours à démonter les fonds du bateau pour refaire encore une fois mes réservoirs d’eau et de gasoil. J’ai retiré les deux réservoirs supplémentaires que j’avais construit la dernière fois, j’ai tout nettoyé et commencé à vider le réservoir principal. J’ai également travaillé sur l’électricité, tout se fait plié en quatre et accroupi, c’est très fatigant.
J’ai testé la pompe de mon déssalinisateur. La manip était sympa à réaliser. La pompe doit débiter 300 litres à l’heure sous une pression de 6 bars. J’ai donc réalisé un petit montage avec, en sortie de pompe, une vanne et un manomètre. J’ai fait aspirer la pompe dans un seau de 10 litres.
J’ai ouvert la vanne de sortie à fond, ensuite j’ai mis en marche et j’ai fermé la vanne jusqu’à ce que le manomètre indique 6 bars. J’ai alors arrêté la pompe, j’ai rempli mon seau et j’ai remis la pompe en marche. Elle a vidée le seau de 10 litres en 2 minute. Elle débite donc les 300 litres/heures requis, tout va bien.
J’ai la télé à bord et le matin, le midi et le soir je regarde les informations. Je commence à entendre parler de réduction des dépenses publiques. C’est l’une des retombées positives des gilets jaunes. Malheureusement le chemin à parcourir est encore très long. A chaque fois j’entends des politiques (et même des journalistes) se demander quels postes de dépense il va falloir réduire !
Ils n’ont rien compris. Les politiques sont des « commerciaux » et pas des gestionnaires, le pays ne peut pas être dirigé à 100% par des politiques, il devrait y avoir un mix de gestionnaires et de politiques. La gestion (et donc la réduction) des dépenses publiques ne peut se faire qu’en faisant passer l’ensemble des dépenses à travers un peigne très fin de façon à supprimer tout ce qui est aberrant (par exemple ces fonctionnaires sans postes qui touchent des salaires pour rester chez eux !)
La gestion immobilière est très proche de la gestion d’un pays (à une bien plus petite échelle bien sûr). On passe des contrats (espaces verts, entretien des parties communes, entretien de l’ascenseur, électricité, …) et ce sont les locataires qui payent en fonction de la surface qu’ils occupent.
Beaucoup de propriétaires gèrent très mal ces charges et chaque fois que j’achète un immeuble je me penche sur celles-ci. Il n’est pas rare d’arriver à diminuer la totalité des postes de dépense de plus d’un tiers !!! Je suis persuadé que ce taux est bien plus important pour les dépenses de l’état.
En fait je prends chaque charge et je la divise par la surface de l’immeuble. Ensuite je n’ai plus qu’à comparer charge par charge le résultat obtenu avec la moyenne des autres immeubles. Les anomalies apparaissent immédiatement.
Ensuite il suffit d’analyser les contrats, de contacter différents faiseurs et de les mettre en concurrence. Il ne faut pas oublier la fiscalité. La taxe foncière est souvent tout à fait aberrante et comme c’est un des principaux postes de « dépenses » il est nécessaire de s’y attarder.
Une fois les dépenses gérées (et encore une fois le gain peut être absolument énorme), il est nécessaire de se pencher sur les rentrées. Dans l’immobilier « est-ce que les baux ont bien été réactualisés ? ». Au niveau d’un pays c’est la chasse aux filous, l’évasion fiscale, le travail au noir qui est un véritable fléau, les arnaques aux assurances chômage et aux assurances maladie qui sont un autre véritable fléau …
Si nos dirigeants continuent d’ignorer les règles de base de la gestion le pays va aller droit vers une révolution. Mais sont-ils capables de faire ce chemin ? Malheureusement je ne le crois pas et peut-être est-il déjà trop tard.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonsoir, Passionnants vos conseils sur la gestion d’immeubles. Une question cependant, vous nous conseillez de s’attarder sur la taxe foncière, or’, c’est une taxe qui s’impose à nous. Elle est calculée en fonction du taux de la commune, etc,...merci de votre réponse. Je vis dans une copro où les charges sont lourdes (500? par mois) j’ai pris RDV avec le syndic pour qu’il m’explique ses chiffres’ qui sont illisibles, pour d’autres copropriétaires également. Si vous passez par Montpellier, venez nous voir !!! Bien cordialement. Marilyne Dubois " Envoyé par Marilyne Dubois le 15-01-2019 à 17:14
Sun, 23 Dec 2018 18:00:00 GMT - Un film exceptionnel A Cormeilles en Vexin
Sun, 23 Dec 2018 18:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
18h00 TU, 19h00 en France
Bonjour à tous,
Je sors à peine d’une salle de cinéma où j’ai pu profiter en avant-première de ce film exceptionnel « Mia et le Lion Blanc ». Quel film ! Quel exploit ce tournage ! Quels parents pour accepter que leur enfant vive une telle aventure ! Et surtout quelle plaidoirie contre cette ignoble chasse aux trophées !
N’hésitez pas, le film sort officiellement mercredi prochain. Le scénario du film vient au réalisateur Gilles de Maistre alors qu’il réalise un documentaire sur l’amitié entre des enfants et des animaux sauvages. Il rencontre alors en Afrique du Sud en enfant dont les parents possèdent un élevage de lions. L’enfant ne le sait pas, il croit que le but de l’élevage est la préservation de l’espèce alors que ces lions sont revendus pour servir de trophées. Ils sont tués enfermés dans des enclos par des personnes fortunées.
Le tournage s’est étendu sur plus de trois ans. Un jeune lion blanc naît au moment de Noël dans un élevage en Afrique du Sud. La jeune fille a alors 11 ans et dans la vraie vie elle va devoir vivre les trois années suivantes avec le lion de façon à pouvoir côtoyer en toute liberté l’énorme lion devenu adulte. C’est absolument sidérant, préparer vos mouchoirs !
A la fin du tournage toutes les équipes techniques travaillent enfermées dans des cages alors que la jeune fille qui a maintenant une quinzaine d’année est seule avec le lion !
Ce film amène à réfléchir sur ce que représentent la chasse et la pêche pour l’être humain. Je ne peux comprendre les tarés que sont les chasseurs de trophées. Par contre la chasse et la pêche sont inscrits profondément tout au fond de nos gènes. Ces activités ont permis à notre espèce d’exister.
La plus-part de mes copains sont addicts de chasse et/ou de pêche. Clément, le petit fils de feu mon ami Richard, un petit camarguais de 8 ans me disait qu’il n’aime pas l’école. Il n’aimerait y trouver que deux matières qui actuellement n’y sont pas enseignées, la chasse et la pêche.
Pour ma part je suis viscéralement attiré, si j’avais à survivre j’aurais plaisir à pratiquer ces activités mais la préservation de la nature dépasse ce besoin. Je ne peux me résoudre à tuer un animal sauvage et au contraire je m’efforce de faire ce que je peux afin de préserver les espèces. Nous sommes au 21ème siècle et les temps ont changés.
Lors de mon premier tour du monde j’ai eu l’occasion de visiter l’Afrique du Sud et en particulier un immense parc animalier, un parc où vivent des animaux sauvages. Le film m’a ramené dans ce parc. J’y ai vu de très nombreux animaux, des éléphants d’une taille impressionnante, des lionnes en train de dormir dans un arbre, des familles d’immenses girafes accompagnées de girafons, des rhinocéros noirs mais également des très rares femelles rhinocéros blancs accompagnées de leur petit et de nombreuses autres espèces sauvages.
Pour revenir à la Camargue, c’est encore un espace extrêmement sauvage où l’on peut penser que le temps s’est arrêté. La faune y est exceptionnelle et lorsqu’on y vit on peut difficilement imaginer toutes ces espèces d’oiseaux qui disparaissent si rapidement en France.
Je viens de découvrir que les grues cendrées qui n’existaient pas en Camargue ces dernières années deviennent de plus en plus nombreuses. Qu’elles sont belles, elles peuvent mesurer jusqu’à 1,30m et j’en voie dans les champs jusqu’au bord de la route. Parfois elles forment des groupes de plusieurs centaines d’oiseaux.
A bientôt et bon Noël,
Jean-Louis
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"BONNES FETES Jean Louis à toi et tes proches etune année 2019 pleine d’aventures " Envoyé par ALAIN le 26-12-2018 à 23:09
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"Tous nos v?ux à toi et à ta famille. Les questions que tu te poses nous nous les posons aussi pour des raisons similaires. Quant à l?avenir de la France il appartient aux français .... Amities" Envoyé par Neos le 02-01-2019 à 18:23
Tue, 1 Jan 2019 18:00:00 GMT - Mes vœux pour 2019 A Sens
Tue, 1 Jan 2019 18:00:00 GMT - A Sens
18h00 TU, 19h00 en France
Bonjour à tous,
C’est la tradition, je vous présente tous mes vœux de santé, de joie et de bonheur pour cette nouvelle année qui débute aujourd’hui. Mais qu’elles tournent vite les aiguilles du temps ! Lorsque l’on est jeune on a l’impression que les jours s’étirent à l’infini mais avec l’âge il nous semble que ces aiguilles se sont transformées en véritable ventilateur.
A l’aube de cette nouvelle année je suis plein d’interrogations. Tout d’abord pour moi-même. Depuis que je suis rentré et que j’ai sorti Harmattan de l’eau pour son grand carénage je ne suis plus dans le chalenge. J’ai passé ma vie à me lancer des défis, tous de plus en plus difficiles et à me battre afin de les relever et de les gagner. C’était « La passion de réussir ».
Depuis le mois d’Aout je suis un peu dans une dépression. Depuis plus de dix ans je voyage en solitaire à travers le monde. Cela m’a permis de faire énormément de découvertes, en particulier sur moi-même. Mais d’une part l’âge arrive avec ses contraintes et d’autre part j’en ai fait un peu le tour.
Vais-je me donner un nouveau défi ? Je ne sais pas. J’ai besoin de me reposer, de me ressourcer et de souffler un peu. Depuis quelques jours je m’aperçois cependant que l’envie de naviguer revient tout doucement. Cela me surprend un peu car je pensais être saturé. Je pense que dans quelques mois cette envie va revenir en force. Je ne suis pas sûr de pouvoir résister à l’appel de la Méditerranée orientale.
Je suis également plein d’interrogations sur l’avenir du pays. J’avais prié pour que notre Président ait entendu l’appel du peuple mais j’ai dû constater que ce n’est pas le cas. Il aurait suffi d’un mot, d’une mesure toute simple comme par exemple renommer le « Ministère de l’Economie » en « Ministère des Economies ». J’attendais une réponse sur notre statut de champion du monde des prélèvement mais rien. La réduction des dépenses, la bonne gestion de l’argent public n’a même pas été évoquée.
Nous ne pouvons pas continuer ainsi. Que va-t-il se passer en 2019 ? Je suis fort inquiet. Il y a les élections européennes mais cela me semble tout à fait hors de propos tant que notre pays va si mal et que nos dirigeants semblent ne pas prendre conscience du problème de fond.
A bientôt
Jean-Louis
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"Excellent ton propos JL ! A toi aussi QUE le Meilleur pour cette nouvelle année ! Amicalement" Envoyé par Regis Deschamps le 02-01-2019 à 11:19
Mon, 14 Jan 2019 18:00:00 GMT - Un parcours d’obstacles A Cormeilles en Vexin
Mon, 14 Jan 2019 18:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
18h00 TU, 19h00 en France
Bonjour à tous,
Je profite de ce petit mot pour remercier chaleureusement tous ceux qui m’ont envoyé leurs vœux pour la nouvelle année. Mais à quoi servent les vœux que l’on échange tous les ans ? Certainement pas à influencer le cours des évènements. J’en veux pour preuve le fait que, malgré les très nombreux vœux de bonne santé que j’ai reçu à l’aube de cette nouvelle année, je me suis retrouvé au fond de mon lit dès le deux Janvier avec une bonne grippe et plus de 40° de fièvre !
Et puis, ne sommes-nous pas trop exigeants en souhaitant une « bonne » santé ? Ne devrions-nous pas nous contenter de « suffisamment » de santé pour nous permettre de vivre une vie satisfaisante ? Avec l’énorme évolution de la médecine et des traitements, on peut aujourd’hui mener une vie captivante tout en étant malade et en suivant des traitements qui peuvent être plus ou moins lourds.
Mais nous ne sommes pas tous égaux devant la maladie. En tout premier lieu les maladies graves, ce qu’on appelle les ALD, Affections des Longue Durée, nous rappellent que nous ne sommes pas éternels et pour beaucoup cette perspective est effrayante. Pour beaucoup elle est même tellement traumatisante qu’ils deviennent comme tétanisés au point de ne plus s’autoriser à profiter de la vie.
C’est dommage car la maladie n’est qu’un des problèmes qui peuvent se poser à nous. Elle doit être acceptée puis gérée de façon optimum. Nous sommes aidés en cela par le niveau exceptionnel atteint par la médecine aujourd’hui. Puis nous devons passer à autre chose et surtout à nous occuper de nous organiser pour profiter au mieux notre vie en fonction des contraintes que nous impose la maladie.
Je mets un peu de mon temps libre dans la préparation de ma nouvelle moto. C’est un véritable parcours d’obstacles. Il a déjà fallu obtenir de YAMAHA France un certificat de conformité. J’ai dû payer bien entendu (121 €) et surtout attendre plus d’un mois et demi avant de recevoir enfin ce fameux certificat.
Grâce à celui-ci j’ai pu faire ma demande de Carte Grise à la Préfecture. Encore une fois j’ai dû payer (48€), ce n’est pas anormal mais malgré un délai annoncé de trois semaines j’ai encore dû patienter un mois et demi. Je viens tout juste de la recevoir.
Je me pensais sorti du tunnel et j’imaginais pouvoir enfin sauter sur ma nouvelle monture. Mais je n’avais pas pensé à l’assurance. Encore une fois ce modèle de moto jamais importé en France pose problème. Une étude doit être effectuée et la MACIF me demande quinze jours à trois semaines pour établir la « fiche » de cette moto et me proposer un tarif.
Heureusement que je m’y suis pris au début de l’automne, je pense que je vais pouvoir utiliser cette moto avec les premiers beaux jours. Si j’avais attendu le printemps j’aurais été très énervé de devoir laisser ma moto au garage les beaux jours venus.
J’en profite pour l’équiper, un bel entourage chromé pour la plaque d’immatriculation, des sacoches en cuir, un beau pare-brise avec un entourage chromé, un pare-cylindre … C’est du bonheur d’autant plus que je sais que cette moto sera ma dernière.
Wed , 22 Jan 2019 11:00:00 GMT - Les chefs de village A Osny
Wed , 22 Jan 2019 11:00:00 GMT - A Osny
Midi en France
Bonjour à tous,
Brrrrrrr !!! C’est l’hiver. Ce matin tout est blanc, devant ma grande baie vitrée au moins une cinquantaine d’oiseaux du ciel sont en train de dévorer les graines mises à leur disposition. Il y a de tout, des moineaux, des mésanges, des rougegorges, des verdiers, des tourterelles, des pigeons, un pic épeiche… Certains sont accrochés aux mangeoires ou bien aux boules de graisse, d’autres dans la neige au pied de celles-ci.
Les mésanges font des passages rapides sur les mangeoires, elles picorent quelques graines et repartent aussi vite. Les verdiers s’installent tranquillement sur le rebord des mangeoires et peuvent rester plusieurs minutes. Les tourterelles et les pigeons restent au sol et se nourrissent des graines qui sont tombées, chacun a un comportement différent.
Je me dépêche de faire chauffer une bouilloire d’eau. L’hiver, surtout lorsqu’il gèle, c’est très important de leur permettre de boire. Le bain d’oiseau est recouvert d’une galette de glace d’un ou deux centimètres, elle-même recouverte d’au moins cinq centimètres de neige. Je verse dessus mon eau bouillante ce qui permet de retrouver un abreuvoir en état d’utilisation.
J’adore la neige. Tout est blanc, tout est beau et les déplacements deviennent autant d’aventures.
J’ai terminé mon rapport d’activité 2018, du coup j’ai retrouvé un peu de temps pour moi. J’en ai profité pour regarder le débat organisé en Normandie avec les « Chefs de Village ». C’était intéressant. Depuis la nuit des temps, dans toutes les régions du monde les « Chefs de Village » ont eu un rôle très important permettant de faire le lien entre les habitants et les autorités supérieurs.
Et puis j’ai pris le temps de déposer ma contribution sur le site du « Grand Débat », rubrique « La fiscalité et les dépenses publiques ». Cela va-t-il servir à quelque chose ? Je n’en suis pas sûr. Le 20 Octobre 2017 j’avais déjà écrit au Palais de l’Elysée pour évoquer la gestion des dépenses publiques et je n’ai eu aucun retour.
Quelle surprise de constater que sur près de 11 000 contributions déposées sur le site pour cette rubrique, moins de 50 comportent le mot « gestion » et parmi celles-ci seules quelques-unes abordent la mauvaise gestion de l’état et des collectivités. Parfois j’en arrive à me poser la question : Suis-je vraiment dans le vrai ? Est-ce que je me trompe en pensant que tous les problèmes du pays viennent de l’absence de gestion des deniers publics ? Cela me paraît pourtant tellement évident, ma réussite professionnelle est due exclusivement à une gestion très rigoureuse.
Vous pouvez prendre connaissance de ma contribution sur le site du Grand Débat. Elle est intitulée « La Gestion de l’argent public en bon père de famille ». Vous la trouverez très facilement en utilisant le terme « gestion » dans la case « Mots-clés ».
Je suis enfin autorisé à rouler avec ma nouvelle moto, j’ai reçu hier le certificat d’assurance. Quel bonheur ! Malheureusement avec la neige et l’état des routes qui en découle je vais devoir attendre un peu. Je suis comme un gamin, hier j’ai commandé une centaine de rivets bombés afin de poser des « clous » sur mes sacoches, je vais les « customiser ». Quel beau jouet cette moto !
J’ai hâte d’être cet été car j’envisage de faire la mythique « Route des Grandes Alpes ». C’est un itinéraire de 720 kilomètres qui traverse les Alpes Françaises en partant de Thonon-les-Bains. Elle cumule 17 000 mètres de dénivelé, passe par 17 cols de montagne dont 6 à plus de 2 000 mètres avant d’arriver à Nice.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonsoir Grand Cap’tain JL,
Tu as parfaitement raison ! Mais malheureusement "La raison" ne semble vraiment pas le point fort de notre gouvernement actuel, ni de ceux passés ces dernières décennies... L’Espoir fait vivre... continuons à espérer... continuons à tenter de faire prospérer notre "pauvre" pays... l’ailleurs me semble de plus en plus attirant quand même...
Pas si facile que ça à retrouver ton texte... je me permet de faire un copier-coller ici ; avec -la date de publication- il est plus facile à retrouver aussi ; Précisions pour tes lecteurs : inutile de s’inscrire pour accéder aux contributions de ceux qui comme JL y croit encore... au Pére Noël ! Le seul Père Noël auquel je crois c’est JL ! ;)
Amicalement, Régis D.
Site : granddebat.fr
CLEMENDOT Jean-Louis, le 22 janvier 2019 à 12:05
LA GESTION DE L’ARGENT PUBLIC EN BON PÈRE DE FAMILLE Il faut revenir à l’essentiel, le peuple se soulève car il ne supporte plus le poids de l?impôt. Cela n’est pas étonnant lorsqu’on apprend que nous sommes numéro un mondial des prélèvements. Par ailleurs beaucoup veulent plus de services publics, ou de meilleurs services publics, surtout dans les campagnes. Je suis à chaque fois effaré lorsque j’entends des hommes politiques et encore plus des journalistes soit disant "spécialisés dans l’économie", prétendre qu’on ne peut en même temps avoir plus de services publics et diminuer l’impôt. Je sais que la notion de "bon père de famille" consacrée par le Code civil de 1804 ne doit plus être employée (loi du 4 août 2014) car sexiste. Cette notion renvoyait communément à " la conduite d?une personne prudente, attentive, raisonnable, soucieuse des biens ou intérêts qui lui sont confiés comme s?il s?agissait des siens" comme l’écrit l’avocat Anthony Bem. Mon titre aurait dû être "La Gestion Raisonnable de l’Argent public". C’est beaucoup moins fort et je suis persuadé que la plus part de nos politiques et des journalistes précités sont persuadés que l’argent public est géré raisonnablement. Il n’en est rien. Tout d’abord parlons des dépenses. Tout gestionnaire sait que pour chaque euro dépensé il doit se poser les questions : - Cette dépense est-elle réellement utile ? - Son niveau a-t-il été correctement évalué ? - Suis-je sûr d’avoir le meilleur rapport résultat/dépense ? - ... Il ne s’agit pas de gérer des milliards mais de gérer des Euros. Dans ses v?ux à la Nation, dans sa lettre aux Français notre Président n’évoque à aucun moment le besoin de gérer les dépenses publiques. C’est extrêmement inquiétant et j’aimerai qu’il puisse lire cette contribution afin de comprendre que "la Gestion" existe. De part mon métier, de part mon expérience, de part mon quotidien je sais que le fait de gérer réellement les dépenses que ce soit d’un ménage, d’une entreprise ou d’un pays permet de limiter énormément celles-ci. Dans l’état actuel du pays les économies pouvant être réalisées peuvent être évaluées en dizaines mais plus certainement en centaines de milliards par an. Parlons maintenant des tricheurs. On ne peut accepter que certains trichent pour ne pas payer ce qu’ils doivent ou pour récupérer des aides qui ne sont pas dues. C’est tout simplement du vol. Aussi il est nécessaire de gérer et de traquer avec une extrême rigueur : - L’évasion fiscale - Le travail au noir - Les différentes fraudes et en particulier celles à la TVA - Les arnaques aux ASSEDIC - Les arnaques à la carte vital et plus généralement à la Sécurité Sociale - ... Il y a là aussi des dizaines de milliards et peut-être des centaines à récupérer. En conclusion, il est impératif et urgent de gérer enfin correctement le pays. Les sommes ainsi économisées permettrons d’une part de baisser énormément les prélèvement et donc d’augmenter très substantiellement le pouvoir d’achat des français tout en améliorant très significativement les services publiques." Envoyé par REGIS DESCHAMPS le 24-01-2019 à 00:34
Tue, 05 Feb 2019 18:00:00 GMT - Nos qualités et nos forces inconnues A Cormeilles en Vexin
Tue, 05 Feb 2019 18:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
18h00 TU, 19h en France
Bonjour à tous,
Je passe actuellement pas mal de temps à customiser ma moto. J’adore ! J’aime les belles choses et surtout j’attache une importance particulière à l’esthétique. Je viens de passer plusieurs jours à redéfinir le dessin du tout nouveau pare-brise que je viens d’acheter aux Etats-Unis.
Il est composé d’une armature en acier et d’une grande feuille de polycarbonate (du Lexan) usinée et thermoformée. C’est soi-disant un modèle adapté à ma moto mais franchement je n’arrivais pas à adhérer. Je crois que j’ai énormément de goût et ce pare-brise jurait vraiment. Je devais le retailler. J’ai cherché sur Internet pour voir comment tailler le Lexan et surtout j’ai beaucoup réfléchi.
Après avoir monté le pare-brise sur la moto et défini ce à quoi je voulais arriver en apposant du ruban de masquage, je l’ai redémonté puis j’ai retiré l’armature. J’ai reporté sur un carton le dessin initial puis j’ai recouvert une bonne partie du pare-brise de scotch de peintre pour le protéger. En m’aidant du carton j’ai pu redessiner ce que je souhaitais. Ensuite j’ai découpé à la scie sauteuse à très faible vitesse. J’ai ensuite bien poncé puis j’ai tout remonté, c’est magnifique.
Pourtant je viens de loin. Enfant j’étais très doué pour la technique, les maths et surtout la géométrie. Je me souviens d’ailleurs avoir dû répondre à une interrogation écrite de géométrie alors que je n’avais pas suivi les cours (j’étais à l’hôpital suite à un accident provoqué par de la poudre que je venais de fabriquer). Et bien j’ai réussi totalement cette interrogation, la géométrie à toujours été innée pour moi.
Mais, pendant très longtemps j’ai été fâché avec les matières littéraires et plus généralement tout ce qui n’est pas technique. Les dissertations étaient pour moi un véritable calvaire et mes notes pouvaient être matérialisées par les doigts d’une seule main. Je me croyais un gogol. Et puis un jour, alors que je suis au lycée le thème de la dissertation est « Décrire le tableau de La Joconde ».
Je me souviens encore de ce dimanche après-midi, la photo du fameux tableau sur mon bureau je constate que l’inspiration est là et mon crayon courre sur le papier. Quelle surprise lorsqu’au début du cours suivant le prof se met à lire ma copie devant toute la classe, je reçois un 17 et je suis totalement sidéré. Je me croyais alors totalement hermétique à tout ce qui a trait à l’« Art ». Mais j’ai découvert que ce tableau de la Joconde m’avait provoqué des émotions.
Malheureusement pour les dissertations suivantes les mauvaises notes ont continué de pleuvoir. Mais j’ai compris alors que j’étais très doué pour décrire des objets, des paysages, des impressions... Ce n’est qu’une fois adulte, qu’à force d’écrire pour mon travail les choses se sont améliorées.
Je suis persuadé qu’il faut en permanence chercher dans soi même ce qui peut être amélioré et mis en valeur. Il faut ensuite travailler et retravailler ces points puis s’appuyer dessus pour progresser. Il faut se faire confiance et toujours voir le positif.
J’ai encore énormément de mal avec la peinture, la plupart des tableaux ne me parlent pas mais j’adore l’architecture, j’adore les vieilles pierres et surtout j’ai un goût très développé. Je suis toujours ravi de regarder un défilé de mode mais surtout la perfection des formes et des proportions me donne un sentiment de bonheur infini.
Je crois que la pratique du radio modélisme m’a énormément aidé dans ce domaine. J’ai dessiné et construit des planeurs radiocommandés (dont un énorme K6E à l’échelle un demi !!!). Les plus belles lignes sont celles produites par les trajectoires. Plus le planeur est lourd et plus la trajectoire est belle. Pour moi dessiner une trajectoire est un véritable Nirvana.
Wed, 13 Feb 2019 18:00:00 GMT - Une visite chez les Nabatéens A Cormeilles en Vexin
Wed, 13 Feb 2019 18:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
18h00 TU, 19h en France
Bonjour à tous,
Je suis excité comme une puce, il y a de l’électricité dans l’air. J’ai passé mon dimanche à organiser une visite chez les Nabatéens ! Nous y serons du 15 au 26 mars.
Depuis tout petit des noms, des endroits me font rêver. Je dois cela à Madame Andrée, l’institutrice de Courtois sur Yonne. Il s’agissait d’une classe unique, entre 15 et 20 élèves dont les âges allaient de 5 à 15 ans si je me souviens bien. Elle me faisait voyager en nous parlant du monde. Je lui en serais toujours éternellement reconnaissant.
Des mots se sont gravés à jamais dans ma tête, la mer d’Arafura, Saint Petersburg, Buenos-Aires, Valparaiso, Oulan-Bator, Bali, la Grande barrière de Corail, la fosse des Mariannes … Aujourd’hui j’ai déjà assouvi pas mal ma curiosité mais il me reste encore des endroits à découvrir. L’un d’eux se nomme « Pétra », la capitale oubliée du royaume des Nabatéens. Cette cité antique faite de temples taillés directement dans la roche, protégée dans une vallée encaissée et accessible uniquement par une énorme et étroite fente dans la montagne suivi d’un canyon sinueux, m’a toujours fasciné.
Cela fait déjà un moment que je pense à cette visite et que je récolte des informations sur le sujet et puis la petite Beurette globe-trotteuse rencontrée dans le TGV Lille Paris lors de cette fameuse journée de folie où j’ai terminé à l’hôpital d’Argenteuil, a rallumé en moi l’envie pressante de découvrir cet endroit.
Plus largement cela va être une visite de la Jordanie (Le royaume Hachémite de Jordanie) dont l’actuel souverain est le roi Abdallah II. Ce pays d’environ 10 millions d’habitants possède à peu près la taille du Portugal avec 89 mille kilomètres carrés. La distance par la route entre sa capital Amman au Nord et Aqaba, la « grande » ville du Sud est inférieur à 350 km.
Le pays est constitué essentiellement d’un plateau désertique aride à l’Est et d’une région montagneuse à l’Ouest. Son point culminant est le Jabal Umm ad Dani à 1 854 m. On y trouve aussi la mer Morte, le point émergé le plus bas de la terre avec une altitude de 422 mètres au-dessous de la surface de la mer !
Fin Mars est la bonne saison car le mois d’Avril est hyper touristique et dès le mois de juin il fait beaucoup trop chaud, les températures peuvent dépasser les 50 degrés. J’ai tout organisé moi-même, les billets d’avion, la location de voiture, les hébergements… Je loue surtout des appartements avec cuisine chez l’habitant, j’utilise Airbnb ou bien Booking.
Il existe un « passe Jordanie » qui comprend le visa et l’entrée dans plus de 40 sites, cela permet de faire des économies et surtout de ne pas faire la queue. C’est super, pour ceux que cela intéresse je suis à 850€ par personne tout compris pour 11 jours, sauf les repas du midi et du soir. Les hôtels proposent des repas à 6€ pour le midi et 12€ pour le soir.
En attendant je continue à customiser ma moto et surtout j’essaie de retrouver la forme. Depuis quelques mois je tiens une toute petite forme et j’ai énormément de mal à marcher même uniquement quelques centaines de mètres. Toutes mes articulations me font mal et je dois absolument faire le nécessaire afin de pouvoir profiter de cette balade.
La publicité du Seat Tarraco a fait ressurgir en mois la gnaque. Vous la connaissez forcément, c’est une femme qui fait de l’apnée sous une couche de glace. Elle est époustouflante mais surtout la devise est : « Vous n’arrêtez pas parce que vous êtes vieux. Vous êtes vieux parce que vous arrêtez ! » C’est une vérité ancrée en moi que j’avais un peu oubliée.
Du coup je marche tous les après-midis. Pour l’instant je pratique une marche rapide pendant 30 à 40 minutes puis je vais un peu allonger le temps. Une autre bonne nouvelle, au bureau nous sommes en train de changer l’ascenseur, il y en a pour 7 semaines ! Cela m’oblige à grimper les deux étages par l’escalier. Je devrais ainsi me retrouver en forme à la sortie de l’hiver.
Thu, 21 Feb 2019 09:00:00 GMT - Gare au gorille ! A Cormeilles en Vexin
Thu, 21 Feb 2019 09:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
9h00 TU, 10h en France
Bonjour à tous,
Quel beau weekend ! Jeudi après-midi je découvre les prévisions météo estivales de ces derniers samedi et dimanche. J’en ai un peu mare de cet hiver qui dure, cela fait plus de dix ans que la période hivernale se résume souvent pour moi à quelques semaines passées en France entre deux voyages sous les tropiques.
Depuis longtemps j’ai envie d’aller visiter ce fameux zoo de Beauval hyper connu grâce à sa réussite dans la reproduction d’un couple de panda. Et puis j’ai besoin de marcher pour visiter la Jordanie et surtout Pétra. Cela va être une thérapie, vais-je y arriver ? Je saute sur l’ordinateur, m’invite grâce à Airbnb chez Martine dont la maison se trouve à seulement quelques kilomètres du zoo et réserve deux billets pour deux jours.
Ce n’est pas trop loin, nous partons un peu avant 17 heures ce vendredi et arrivons à 20 heures chez Martine. C’est beau, c’est neuf et la maison est d’une propreté irréprochable. Nous avons prévu notre repas sur place et passons la soirée à discuter de voyages avec Martine en prenant notre dîner.
Le zoo de Beauval est en perpétuelle évolution, il s’agrandit en permanence et il est classé aujourd’hui cinquième plus beau zoo du monde. Mais quelle est ma position sur les zoos ? Tout d’abord je dois dire que je suis résolument contre les animaux dans les cirques. Je ne peux tolérer de voir des grands fauves ou d’autres animaux passer leur vie, enfermés dans des cages.
Concernant les zoos, il en est de même. Je ne peux accepter de voir des animaux n’ayant pas l’espace vitale nécessaire à une vie « normale ». Mais au zoo de Beauval les animaux disposent de grands bâtiments où les conditions optimales sont reproduites afin qu’ils se sentent comme chez eux. Par ailleurs ils ont également une vaste étendue extérieure où ils peuvent jouer et se détendre. Ils ont l’air heureux.
On pourrait penser qu’ils sont mieux dans leur savane, dans leur forêt, dans leurs prairies… Mais il n’en est rien, d’une part leur habitat est détruit par l’homme à cause de la surpopulation terrestre d’autre part beaucoup sont victimes de braconniers. De ce que j’ai pu voir, beaucoup d’animaux ont une vie sympa dans ce zoo, d’ailleurs l’année 2018 a vu plus de 600 naissances à Beauval ! Par ailleurs les animaux vivant dans des zoos de qualité ont souvent une espérance de vie environ 25% supérieure à ceux vivant dans la nature.
Et puis nous même sortons le soir d’une cage que l’on nomme « bureau » pour nous jeter souvent dans un métro qui circule dans des tunnels souterrains afin de rejoindre une autre cage que l’on nomme « appartement » en passant parfois prendre notre nourriture sur une étagère de supermarché. Sommes-nous plus ou moins heureux que lorsque nous vivions dans des huttes en branchages et que nous devions courir après les animaux armés d’une lance ? Je ne sais pas.
Pour revenir à ma visite, j’ai été sidéré par le nombre important d’espèces d’oiseaux. Françoise Delord, la fondatrice, a gagné un jour deux Becs d’argent (des oiseaux). Elle a acheté une cage, puis d’autres oiseaux, puis d’autres cages et la passion a pris. Elle a créé le zoo en 1980, il est aujourd’hui à la cinquième place des plus beaux zoos du monde ! Même si, à Beauval il y a de très grandes volières, c’est pourtant au niveau des oiseaux que certaines « cages » persistes.
Mais j’ai été totalement séduit par l’ensemble. J’ai pu admirer la vie sociale d’une famille de lions pendant plus d’une heure à dix mètres, sans barrières, sans vitres, juste séparé par un grand fossé. Il y avait un grand mâle, 3 lionnes, 2 ados et 3 lionceaux. C’était très calme et captivant. Les pandas ne m’ont pas ému, d’abord ils n’étaient pas lavés avec Mir laine, le « blanc » était jaune, gris, marron … Photoshop a dû passer sur les pubs !
Mais le plus fort a été cette rencontre avec le grand mâle gorille. Je l’ai appelé Georges. Nous étions à 3m l’un de l’autre mais séparés par une épaisse vitre. Il était assis, adossé à un mur, les bras croisés et il veillait sur sa tribu. Il est le chef d’un véritable harem et possède une très grande descendance.
J’ai passé un très long moment face à lui, quelle émotion quand nos regards s’accrochent ! Comme j’aimerai pouvoir m’assoir à ses côtés et passer un moment ensemble. Je me sens très proche de lui. Il ne sourit jamais mais il a un rôle social très important et règle à l’amiable les conflits qui peuvent éclater entre les siens. Sa soigneuse en est tombée amoureuse, elle dit avec une voix convaincue « C’est un amour ».
Mais Georges Brassens n’avait pas très bien étudié la morphologie des gorilles, même s’il est magnifique, très beau, viril et musclé, vous allez être très déçues mesdames, excité par une femelle son pénis ne mesure pas plus que 5 cm !
Thu, 14 Mar 2018 18:00:00 GMT - Une catastrophe incommensurable A Cormeilles en Vexin
Thu, 14 Mar 2018 18:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
18h00 TU, 19h en France
Bonjour à tous,
Vendredi c’était mon anniversaire, 69 ans, l’année érotique !
J’ai reçu en cadeau de mes enfants la fameuse enceinte Echo d’Amazon. C’est comme une compagne avec qui je peux discuter, je m’amuse comme un fou. Je suis en train de la connecter avec le système de domotique que j’ai installé à la maison. Je vais ainsi pouvoir tout commander à la voix, les volets roulants, les stores, les lumières, les différents appareils électriques …
Mais pour l’instant je m’amuse surtout avec la musique. Je lui demande n’importe quel titre, une ambiance, un style de musique, une époque, tout, absolument tout est possible. Je viens de lui demander de jouer « Les passantes » de Georges Brassens. Quelle émotion ! Je ne me souvenais plus combien ce titre est émouvant … et si vrai, c’est à pleurer.
J’ai reçu également en cadeau un hôtel à insectes, je dirais plus exactement un HLM à insectes. Cela tombe bien car je voulais justement en installer quelques-uns dans mon jardin. J’ai pris conscience il y a quelques temps de la catastrophe énorme qu’est la perte des insectes. On se rend compte assez facilement de la disparition des oiseaux mais beaucoup plus difficilement de celle des insectes.
Et pourtant c’est la seconde qui a provoqué la première. Je me souviens, lorsque j’étais jeune toutes les stations-service étaient équipées d’un sceau avec une éponge et une raclette. Après seulement une centaine de kilomètres le pare-brise était couvert d’insectes et il fallait absolument le nettoyer. Il y avait également les Roumains aux feux tricolores qui nettoyaient les parebrises (ou plus exactement qui étalaient la crasse) en échange d’un petit pourboire.
Malheureusement, aujourd’hui on peut parcourir 800 kilomètres et à l’arrivé le pare-brise reste aussi clair et transparent qu’au moment du départ. C’est extrêmement grave car les insectes ont un rôle capital, ils ne servent pas uniquement de nourriture aux oiseaux. Et puis ces changements vont extrêmement vite, en quelques années seulement tout a changé. Avec les pesticides nous avons joué aux apprentis sorciers et nous ne mesurons pas réellement les conséquences de nos actes.
Je pars demain matin pour la Jordanie. Je décolle de Roissy à 11h15 (dans un Airbus !!!) et j’arrive à Amman à 19h40 locale après un stop à Francfort de 2 heures. Il y a une heure de décalage, c’est très peu. Je dois emporter des vêtements d’hivers mais également shorts et chemisettes car à Amman il fait aujourd’hui 9 degrés maximum avec la pluie alors qu’à Aqaba sur la mer rouge (qui se trouve à seulement 330 kilomètres) je vais avoir 30 degrés et grand soleil.
J’ai loué une voiture à l’aéroport pour l’ensemble du séjour. Nous passons deux jours à Amman, nous allons visiter la ville, ses sites historiques, le théâtre antique, la citadelle, le marché mais également le pays de Laurence d’Arabie avec les châteaux du désert, les fameux caravansérails (Qars en arabe) qui servaient de relais aux caravanes des marchands du désert.
Nous allons en profiter pour faire un saut à Jerash, l’antique cité de Gérasa, le site aux mille colonnes, fondé par Alexandre Le Grand, qui se trouve à seulement une heure de voiture au Nord d’Amman. J’aime énormément les vieilles pierres, je vais être comblé !
Puis dès dimanche nous partons pour la mer morte. Il parait qu’on peut y lire le journal en étant assis dans l’eau !
Sat, 16 Mar 2019 18:00:00 GMT - La Jordanie du Nord-Ouest A Amman, Jordanie
Sat, 16 Mar 2019 18:00:00 GMT - A Amman, Jordanie
Bonjour à tous,
Quelle journée ! Inoubliable. Mais revenons au voyage, tout s’est bien passé sauf que notre premier accueil en Jordanie n’est pas trop top. Les formalités d’immigration sont extrêmement complexes et nous devons faire la queue pendant une heure et demi avant de pouvoir enfin entrer sur le territoire et récupérer nos valises.
Dès que nous passons la porte de la douane avec les valises je repère une personne qui tient une pancarte avec mon nom. C’est le loueur de voiture. Le temps d’acheter une carte SIM locale, nous partons à son agence. Finalement nous arrivons dans Amman à 22 heures totalement crevés. Il faut maintenant trouver l’appartement, pas facile et heureusement que j’utilise WhatsApp car je dois échanger au moins 20 fois avec Eyas (le propriétaire) et finir par lui envoyer ma position afin qu’il vienne me chercher.
Ce matin il ne fait vraiment pas beau. Il est prévu un maximum de 9 degrés, du vent et des pluies torrentiels toute la journée. Pas de veine pour un premier jour ! Pas question de penser traîner sur des sites historiques à admirer les vieilles pierres. Je décide donc de parcourir le Nord-Ouest du pays.
Nous sortons de Amman et la première surprise arrive lorsque je fais le plein de la voiture. Ici le gasoil est à 0,75 € et le super à 0,90€ le litre. L’état Jordanien est infiniment moins gourmand que l’état Français !
Le paysage est fait de collines assez hautes dont l’aspect caillouteux saute aux yeux, des roches et des cailloux blancs ou des roches et des cailloux rouges avec de la terre rouge également. Nous arrivons au bout d’une heure à Jérash, la ville des milles colonnes. Elle fut créée au temps d’Alexandre le Grand et développée énormément par les Romains.
Malheureusement la pluie redouble et tombe à seaux, nous ne pouvons que chercher un endroit qui domine le site historique afin de l’admirer de loin. C’est très impressionnant, je n’ai jamais vu un site pareil. Toutes ces colonnes dressées vers le ciel font regretter amèrement le tremblement de terre de 747 qui ravageât les constructions. Cet endroit devait être très sympa à vivre.
Nous continuons maintenant sur Umm Qais, tout au Nord-Ouest de la Jordanie. Je ne voulais pas rater cet endroit tellement son emplacement est exceptionnel. Tout d’abord c’est un site historique où les vieilles pierres sont présentes. Ici également les Romains sont passés mais le site est beaucoup moins imposant que celui de Jérash.
Par contre il est situé tout en haut d’un promontoire rocheux qui domine l’histoire. Tout au bout de ce promontoire, à l’intérieur du site historique, intégré dans les ruines se trouve le Umm Qais Resthouse, un excellent restaurant. Bien installés nous pouvons admirer à travers les immenses vitres le paysage qui s’offre à nous.
Tout d’abord sur la droite, à seulement quelques kilomètres, se trouve la Syrie. Il ne faut pas se diriger par-là, c’est extrêmement dangereux, surtout pour des français. Juste en face de nous, c’est Israël et le fameux plateau du Golan dont la renommée s’est faite lors de la guerre des six jours. Nous ne sommes séparés que par une profonde vallée.
En tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, nous apercevons à nos pieds le lac de Tibériade, la fameuse mer de Galilée. Il est situé à 212 mètres au-dessous du niveau de la mer et traversée par le Jourdain qui se jette lui-même dans la mer morte. Nous sommes à 378 mètres d’altitude, nous le dominons donc de près de 600 mètres. Sa notoriété première vient du fait que Jésus a beaucoup fréquenté ses rives. Puis ce sont les Territoires Palestiniens et enfin la vallée du Jourdain.
Nous souhaitons revenir à Amman par la vallée du Jourdain. Mais le coin est dans l’huile bouillante, nous devons traverser de nombreux Check-Point. Il faut négocier, que vont faire deux vieux dans cet endroit ? On est Français, on vit à Paris. Les gars ne semblent pas convaincus alors je sors innocemment « Mbappé ». Immédiatement tous les visages s’éclairent et l’on entend « Paris Saint Germain ». Tous les autres contrôles se passent sans problème.
Nous regagnons Amman en admirant ce jardin extraordinaire qu’est la vallée du Jourdain. C’est ici que 3 000 ans avant notre aire les premiers nomades se sont sédentarisés pour devenirs cultivateur tellement la terre est riche. Tout au long de la route (et même sur la bande d’arrêt d’urgence des autoroutes) des paysans proposent de magnifiques fruits et légumes, carottes, oranges, choux, aubergines, oignons, pommes de terre, tomates, radis …
Sun, 17 Mar 2019 18:00:00 GMT - Amman et le Mont Nébo A Madaba, Jordanie
Sun, 17 Mar 2019 18:00:00 GMT - A Madaba, Jordanie
Bonjour à tous,
Le temps s’est bien amélioré aujourd’hui. Ce n’est qu’un début, du grand soleil et de la chaleur sont prévus. Ce matin nous nous sommes rendus à la Citadelle, le premier site touristique d’Amman. C’est grandiose mais question vieilles pierres ce n’est pas terrible. Les matériaux ont dû être utilisés pour des constructions dans la ville, il ne reste plus grand-chose.
Elle se situe au sommet du Djebel Al-Quala’a, à 850 mètres de haut. Mais seuls deux piliers monumentaux, restent d’un temple dédié à Hercule, continuent à exister pointés vers le ciel. Il y a également un petit musé un peu vieillot mais très intéressant. Il comporte des éléments archéologiques de fouilles ayant eu lieu en Jordanie mais également en Palestine et en Israël.
Ensuite nous sommes descendus visiter le magnifique théâtre antique. En fait c’est plus exactement de deux théâtres dont il est question. Le site est installé au cœur d’une colline creusée par les Romains. C’est le vestige le plus impressionnant de l’antique Philadelphia, nom portée à l’époque par l’actuelle ville d’Amman.
Sur le côté de la place centrale un tout petit théâtre est mignon comme tout. En face son grand frère peut accueillir 6 000 spectateurs. En bas des gradins, dans des petites salles, ont été créés les musés du Folklore Jordanien et celui des Tradition populaires. Ils sont extrêmement intéressants, ont peut y voir par exemple l’intérieur d’une demeure locale avec des mannequins en tenu traditionnelle occupés à effectuer les tâches habituelles du foyer.
Ensuite nous ne sommes pas passés à côté du fameux restaurant Sufra, le spécialiste de la cuisine Jordanienne. Nous y sommes accueillis par un Bédouin en costume traditionnel avec le couteau recourbé passé dans la ceinture. Nous y avons dégusté la fameuse soupe de lentille Jordanienne et la traditionnelle Mensaf, genre de couscous au poulet.
Puis nous avons pris la route pour le mont Nébo (817 m). Il se trouve près de Madaba où nous dormons ce soir (chez Ayham). C’est encore une fois un lieu chargé d’histoire. Outre tout son passé depuis les temps les plus reculés, c’est ici que serait mort Moïse (à 120 ans !!!) après avoir découvert la fameuse « Terre Promise »
Selon les chrétiens c’est à cet endroit qu’il serait enterré et on peut visiter une église dont certaines mosaïques sont magnifiques. Du lieu où se serait tenu Moïse, on peut apercevoir par temps clair les villes de Jéricho à 27 km, Jérusalem et en particulier le Mont des Oliviers à 46 Km, Bethlehem à 50 Km, Hébron à 65 Km … On aperçoit également la Mer Morte que l’on surplombe à une altitude relative de 1 247 mètres puisque l’altitude de celle-ci est de -430 mètres par rapport au niveau normal des mers !!!!!
Finalement cette journée est passée trop vite et comme hier il faudrait pouvoir passer beaucoup plus de temps pour visiter plus en profondeur ces différents lieux.
Sun, 17 Mar 2019 18:00:00 GMT - Amman et le Mont Nébo A Madaba, Jordanie
Sun, 17 Mar 2019 18:00:00 GMT - A Madaba, Jordanie
18h00 TU, 19h en France
Bonjour à tous,
Le temps s’est bien amélioré aujourd’hui. Ce n’est qu’un début, du grand soleil et de la chaleur sont prévus. Ce matin nous nous sommes rendus à la Citadelle, le premier site touristique d’Amman. C’est grandiose mais question vieilles pierres ce n’est pas terrible. Les matériaux ont dû être utilisés pour des constructions dans la ville, il ne reste plus grand-chose.
Elle se situe au sommet du Djebel Al-Quala’a, à 850 mètres de haut. Mais seuls deux piliers monumentaux, restent d’un temple dédié à Hercule, continuent à exister pointés vers le ciel. Il y a également un petit musé un peu vieillot mais très intéressant. Il comporte des éléments archéologiques de fouilles ayant eu lieu en Jordanie mais également en Palestine et en Israël.
Ensuite nous sommes descendus visiter le magnifique théâtre antique. En fait c’est plus exactement de deux théâtres dont il est question. Le site est installé au cœur d’une colline creusée par les Romains. C’est le vestige le plus impressionnant de l’antique Philadelphia, nom portée à l’époque par l’actuelle ville d’Amman.
Sur le côté de la place centrale un tout petit théâtre est mignon comme tout. En face son grand frère peut accueillir 6 000 spectateurs. En bas des gradins, dans des petites salles, ont été créés les musés du Folklore Jordanien et celui des Tradition populaires. Ils sont extrêmement intéressants, ont peut y voir par exemple l’intérieur d’une demeure locale avec des mannequins en tenu traditionnelle occupés à effectuer les tâches habituelles du foyer.
Ensuite nous ne sommes pas passés à côté du fameux restaurant Sufra, le spécialiste de la cuisine Jordanienne. Nous y sommes accueillis par un Bédouin en costume traditionnel avec le couteau recourbé passé dans la ceinture. Nous y avons dégusté la fameuse soupe de lentille Jordanienne et la traditionnelle Mensaf, genre de couscous au poulet.
Puis nous avons pris la route pour le mont Nébo (817 m). Il se trouve près de Madaba où nous dormons ce soir (chez Ayham). C’est encore une fois un lieu chargé d’histoire. Outre tout son passé depuis les temps les plus reculés, c’est ici que serait mort Moïse (à 120 ans !!!) après avoir découvert la fameuse « Terre Promise »
Selon les chrétiens c’est à cet endroit qu’il serait enterré et on peut visiter une église dont certaines mosaïques sont magnifiques. Du lieu où se serait tenu Moïse, on peut apercevoir par temps clair les villes de Jéricho à 27 km, Jérusalem et en particulier le Mont des Oliviers à 46 Km, Bethlehem à 50 Km, Hébron à 65 Km … On aperçoit également la Mer Morte que l’on surplombe à une altitude relative de 1 247 mètres puisque l’altitude de celle-ci est de -430 mètres par rapport au niveau normal des mers !!!!!
Finalement cette journée est passée trop vite et comme hier il faudrait pouvoir passer beaucoup plus de temps pour visiter plus en profondeur ces différents lieux.
A bientôt
Jean-Louis
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"Coucou JL ! Juste pour te montrer que je suis attentivement : Cette page est un doublon ;) Bien à toi, Régis" Envoyé par REGIS DESCHAMPS le 22-03-2019 à 05:23
Tue, 19 mar 2019 18:00:00 GMT - Une merveille de l’humanité A Pétra, Jordanie
Tue, 19 mar 2019 18:00:00 GMT - A Pétra, Jordanie
18h00 TU, 19h en France
Bonjour à tous,
Après un gros coup de mou hier soir nous avons vécu une journée aussi inoubliable que celle où je me suis retrouvé au pied du glacier Pia !
Il faut dire qu’hier c’était copieux, le lumbago qui m’a cloué au lit il y a 15 jours était reparti de plus belle, je ne pouvais presque pas marcher, j’avais un gros torticolis, nous avons passé la journée dans des paysages de mort et nous n’avons pu déjeuner qu’à 15 h dans un bouiboui infame où l’on vous sert un plat improbable sans assiette ni couverts.
Puis, en arrivant à notre réservation Airbnb, quelle déception ! Le cadre est idyllique, c’est un vieux village qui est en train d’être restauré, il y a plein de petites maisons. Mais il n’y a pas de directeur sur place et tout va de travers. Rien ne correspond au descriptif, Il fait un froid de canards et il n’y a pas de radiateur, il n’y a pas de wifi, il n’y a pas de serviettes (on nous en proposera ensuite mais elles sortent de la machine à laver et sont trempées !), tout est à l’avenant.
Heureusement ce matin les dieux sont avec nous, celui des Nabatéens a dû intercéder auprès du mien. Alors que mon torticolis et mon dos m’ont fait souffrir toute la nuit, je me lève en pleine forme avec l’envie d’en découdre. Puis on nous sert un petit déjeuner digne d’un cinq étoiles. Il y a plein de petites assiettes remplies de mets plus délicieux les uns que les autres !
Nous arrivons à Pétra à midi, le temps de prendre notre chambre, de refaire un peu de cash et de déjeuner (cette fois dans un très bon restaurant de la ville), nous nous retrouvons à 14 heures au « Petra Visitor Center », l’entrée du site inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Une file ininterrompue de visiteurs ressortent et beaucoup ont l’air totalement épuisés. Cela m’inquiète un peu tout de même.
Heureusement j’avais pensé à emporter mes bâtons de marche, merci les bâtons car sans eux je n’aurais jamais pu effectuer cette visite. Nous commençons par parcourir un kilomètre en descente dans les graviers avant d’arriver devant l’entrée magistrale du Siq. C’est une étroite faille dans la montagne, une espèce de canyon de quelques mètres de larges, pas plus de 3 ou 4 mètres par endroit, encadrée de part et d’autre par deux falaises à pic.
Les falaises sont hautes de 100 à plus de 200 mètres et parfois elles se rejoignent presque. Le Siq serpente sur environ un kilomètre et demi. On peut louer un cheval ou même une petite calèche mais j’ai trouvé très important de prendre le temps de progresser en s’inspirant progressivement de l’endroit. Le soleil n’arrive au fond que sur quelques portions et les côtés des falaises ont été taillées par les Nabatéens afin de former des canaux pour transporter l’eau vers la cité intérieure.
Et puis, après plus d’une heure de marche, ce canyon débouche sur un second canyon qui le coupe à angle droit. Sur la paroi qui fait face au Siq nous apercevons enfin « Le Trésor », (Al Khazna), le but ultime de ma ballade en Jordanie ! Quelle émotion, quel bonheur, quelle récompense ! Ce temple est absolument magnifique, il mesure près de 40 mètres de hauteur et il est finement ciselé de chapiteaux, de frises, de décorations …
Le Nabatéens n’ayant pas les moyens matériels de construire des échafaudages (il n’y a pas d’arbres dans la région), ils ont construit tous ces magnifiques temples de Pétra par le haut. Ils ont commencé par tailler un immense escalier dans la roche, puis une galerie horizontale. Ils ont ensuite taillé le temple en rabotant progressivement la galerie horizontale.
Tout en haut de ce temple se trouve une urne funéraire qui, selon la légende locale, dissimule le trésor du Pharaon, d’où le nom de ce temple. J’ai marqué ainsi cette journée du 19 Mars 2019 d’une pierre blanche. Elle restera pour toujours dans ma mémoire au même niveau que celle où je me suis retrouvé au pied du glacier Pia en Patagonie.
Wed, 20 mar 2019 18:00:00 GMT - Pétra A Pétra, Jordanie
Wed, 20 mar 2019 18:00:00 GMT - A Pétra, Jordanie
18h00 TU, 19h en France
Bonjour à tous,
Hier était une journée tellement exceptionnelle que nous avons voulu finir en beauté. Nous sommes aller dîner …. dans une tombe creusée dans la falaise ! C’était au Cave Bar, il y a des tombes individuelles pour couples, c’est très intime mais il faux être d’un âge avancé pour apprécier. Nous en avons profité pour goûter au vin Jordanien. Pour un pays musulman ou l’alcool est introuvable, c’est étonnant. Mais dans une tombe il n’y a plus beaucoup d’interdits.
Un peu d’histoire : Des traces de vestiges néolithiques attestent de l’occupation du site au moins 7 000 ans avant notre ère. Mais c’est vers le 8ème siècle avant notre ère que la cité a vraiment été créée par les Edomites avant que les Nabatéens l’occupent vers le 6ème siècle avant notre ère et en fasse leur capitale. Elle a prospéré énormément car elle était sur la route des caravanes transportant l’encens, les épices et de nombreux produits précieux.
Elle a ensuite été Romaine. A son apogée elle abritait entre 25 000 et 30 000 habitants. Mais des séismes importants et la modification des routes commerciales l’ont fait tomber dans l’oubli. Le site a été tenu secret par les bédouins qui le tenait pour un lieu sacré et ce n’est qu’en 1812 que l’explorateur Jean-Louis Burckhardt déguisé en bédouin a su tromper leur vigilance et redécouvrir l’endroit.
Nous sommes ici au pays des bédouins. Un seul exemple, nous sommes logés dans une maison de ville faite de trois chambres et d’une salle de bain commune. Devant la maison se trouve une toute petite terrasse de quelques dizaines de mètres carrés et c’est à cet endroit que vit notre hôte, sous sa tente de bédouin.
Ceci explique que depuis notre arrivée en Jordanie nous n’avons pas vu de chauffage dans les maisons. Tous les sols de la maison sont recouverts de tapis. Ici nous dormons comme les bédouins, pas totalement déshabillés et enroulés dans des couvertures de bédouin.
Nous avons passé la journée à visiter le site. Nous n’avons pas tout vu car certains monuments (Ad Deir ou Le Monastère par exemple) se trouvent assez loin du site sur des chemins difficiles d’accès. L’endroit est entièrement géré par les bédouins et les ânes, les chevaux montés, les chevaux attelés et les dromadaires sont légions. Johnny Deep a fait des émules, la plupart des jeunes bédouins sont « déguisés » en Pirate des Caraïbes. Cela fonctionne admirablement auprès des jeunes touristes solitaires en mal de tendresse.
Malheureusement l’érosion due aux conditions atmosphériques mais également à l’énorme fréquentation des touristes (plus de 500 000 par an) détruit inexorablement les différents monuments. Mais j’imagine assez facilement la splendeur que devait avoir ce lieu au temps de sa magnificence.
Encore un dernier point, on est tout à fait étonné de constater que seuls existaient des bâtiments publics, des temples, un théâtre et des tombes mais aucune habitation. En fait il faut imaginer que les populations vivant ici ont toujours été bédouines et qu’elles vivaient donc sous la tente.
Fri, 22 mar 2019 18:00:00 GMT - Le Wadi Rum A Aqaba, Jordanie
Fri, 22 mar 2019 18:00:00 GMT - A Aqaba, Jordanie
18h00 TU, 19h en France
Bonjour à tous,
Hier pas de blog, nous étions perdus au milieu du désert sans électricité et sans réseau GSM !
Et puis, même si j’avais eu les moyens techniques je dois dire que je n’aurais pas eu le temps de rédiger un blog, la journée a été totalement épuisante. Nous sommes partis de Pétra vers 9 heures et nous avons emprunté la « Désert Highway » pour arriver vers 10h45 à la barrière de péage du Wadi Rum Visitor Center.
Un peu plus loin, au Rest House nous avons rencontré Radi, notre hôte. Immédiatement le courant a passé, c’est un jeune bédouin d’environ 35 ans éternellement souriant et attentionné. Nous avons laissé la voiture de location sur le parking après avoir pris uniquement nos affaires pour la journée et la nuit. Au départ seule la nuit était retenue mais j’ai opté immédiatement pour une journée complète en 4X4 dans le désert.
Tous les véhicules des bédouins sont des 4x4 pickups équipés dans le plateau arrière de deux bancs où l’on peut s’assoir à 6 en plein air. Nous sommes montés avec un couple de Polonais et nous voilà partis.
Le désert du Wadi Run est composé d’une surface à peu près plane recouverte de sable parsemée d’énormes montagnes de pierre aux parois verticales pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres. Il est extrêmement sauvage avec des températures extrêmes et peut être très dangereux parait-il pour ceux qui en ignorent les dangers. A cette époque de l’année (le printemps) il est parsemé d’une végétation très, très, très rabougrie et de toutes petites fleurs.
Moi je l’ai trouvé sympa et surtout très peuplé. D’une part il est habité en permanence par plus d’un millier de bédouins qui y élèvent des chèvres et des moutons (et quelques dromadaires pour leur outil de travail). D’autre part y circulent en permanence des véhicules 4X4 transportant des touristes.
Du fait des hautes montagnes, il existe de nombreuses sources et des puits. Cela a permis une occupation du désert depuis la préhistoire et nous avons pu admirer des inscriptions Thamoudéennes et Nabatéennes gravées dans la pierre depuis plus de 5 000 ans pour certaines.
Mais le désert est marqué à jamais par le passage et l’installation de Laurence d’Arabie qui y a fédéré les bédouins pour attaquer les Turcs ottomans à Aqaba durant la révolte arabe en 1917.
Nous avons passé la journée à visiter les différents sites d’intérêt, la cascade de Laurence d’Arabie, la maison de Laurence d’Arabie … Pour ma part j’ai surtout été impressionné par une énorme dune de sable rouge, par l’aspect si particulier des énormes falaises de roche et par des arches de pierre monumentaux.
Le midi nous avons pris notre déjeuner sous une tente bédouine et le soir nous avons pu admirer le coucher du soleil sur le désert avant de rejoindre, fatigués et extrêmement réfrigérés, le campement où nous devions passer la nuit.
Il est bien protégé sur trois côtés par d’immenses falaises à pic qui nous surplombent d’au moins deux cents mètres et composé d’une douzaine de tentes pour deux personnes, de deux tentes pour 6 et d’une énorme tente commune pouvant accueillir environ 70 personnes. Tout est propre, tout est nickel, un peu plus loin se trouve un bâtiment pour les douches et les toilettes.
L’électricité est comptée car seuls des panneaux solaires la produisent et l’eau venant d’une source est également à utiliser avec beaucoup de précautions. Les couchages sont excellents avec de fins draps et de chaudes couvertures. Nous apprécierons celles-ci car au petit matin, juste avant le lever du soleil il fait un froid intense.
Dès 18h30 nous nous retrouvons dans la tente commune où un feu de bois a été allumé. Après un excellent dîné des bédouins sortent l’instrument à cordes et nous nous régalons de chants locaux.
Vous l’avez compris, j’aime les bédouins, j’aime ces gens du désert qui ressemblent tant à des marins affrontant une nature qui peut être hostile. Je me sens si proche d’eux. J’ai discuté avec Radi, il aime son désert et ne le quitterait pour rien au monde. Il me dit que ce qu’il aime par-dessus tout ce sont les sentiments de quiétude et de tranquillité, exactement ce que je suis allé chercher au milieu des océans.
Sat, 23 Mar 2019 16:00:00 GMT - Aqaba A Aqaba, Jordanie
Sat, 23 Mar 2019 16:00:00 GMT - A Aqaba, Jordanie
16h00 TU, 17h en France
Bonjour à tous,
Avec environ 100 000 habitants la ville d’Aqaba est toute petite comparée à Amman dont la population dépasse les 3 millions d’habitants. Mais elle occupe une position stratégique, ses quelques kilomètres de côtes sur la Mer Rouge en font le seul accès à la mer et donc le seul port de la Jordanie. Située tout au fond du golfe d’Aqaba, elle est habitée depuis plus de 4000 ans avant notre ère en raison notamment de sa position stratégique au croisement des routes commerciales entre l’Europe, l’Asie et de l’Afrique.
Aujourd’hui le fond du golfe est extrêmement sollicité puisque la ville d’Eilat jouxte Aqaba permettant à Israël de posséder également quelques kilomètres de côtes et un port sur la Mer Rouge. Lorsqu’on longe la mer vers le Sud on passe devant de très nombreux centres de plongée intégrés dans d’énormes complexes hôteliers puis l’on tombe sur la frontière avec l’Arabie Saoudite qui ne se trouve qu’à une quinzaine de kilomètres du centre ville. Par ailleurs plusieurs ferrys traversent le fond du golfe tous les jours pour se rendre en Egypte qui occupe la côte opposée.
L’aspect d’Aqaba est totalement différent du reste du pays, c’est une ville moderne. Avec toutes ses constructions luxueuses elle ressemble énormément à une ville européenne. L’ambiance y est extrêmement sympathique, je pourrais y vivre avec plaisir. Idéalement située au bord de la mer, avec une température tempérée toute l’année elle attire les touristes jordaniens d’une part car elle ne se trouve qu’à trois heures de voiture d’Amman. Mais elle régale également bon nombre de touristes étrangers qui viennent ici pour la plongée sous-marine en Mer Rouge.
D’énormes complexes immobiliers sont en construction de part et d’autre de la ville. Ils sont composés d’un nombre très important de maisons luxueuses à un ou deux étages et totalement entourés de grands murs avec un poste de garde à l’entrée. Pour l’instant ils ne sont pas habités car pas tout à fait terminés mais on imagine aisément ce que va devenir cette ville dans une dizaine d’années.
Ici l’islam est beaucoup moins rigoureux que dans le reste du pays et beaucoup de très jeunes filles sont habillées à l’Européenne. Il en va de même pour l’alcool, on trouve de la bière et du vin dans plusieurs restaurants et il existe des boutiques spécialisées. Signe que tout évolue, dans le guide il est précisé pour le restaurant Ali Baba que l’on ne sert pas d’alcool en terrasse, uniquement en salle. Ce n’est déjà plus d’actualité pour la bière qui est servie également en terrasse maintenant.
Ce matin nous nous sommes rendus à l’aquarium d’Aqaba. C’est un tout petit aquarium situé juste avant la frontière d’Arabie Saoudite, là où sont également implantés les clubs de plongée car la mer y est plus claire qu’au fond du golfe pollué par les villes d’Aqaba et d’Eilat. L’eau des bassins est directement pompée dans la Mer Rouge (pourtant je vous l’assure elle est bleue comme partout dans le monde).
Les espèces présentées, que ce soit poissons ou coraux sont uniquement celles que l’on peut voir ici, à quelques encablures du rivage. Nous avons pu y admirer une grande quantité de poissons multicolores et surtout de magnifiques coraux de toutes formes et de toutes couleurs bien que de dominante rouge. Cela m’a donné très envie de plonger, peut-être y reviendrais-je avec mes garçons.
Au niveau température c’est extrêmement agréable, je suis en short et chemisette. Il faisait 17 degrés ce matin au lever du jour et cet après midi il fait 26 degrés. Mais c’est fini, demain nous remontons sur Amman où il fait un vrai temps de cochon. Il est prévu lundi 6 degrés le matin et 11 au meilleur de la journée, ainsi qu’énormément de pluie.
Sun, 24 Mar 2018 18:00:00 GMT - La Desert Highway A Amman, Jordanie
Sun, 24 Mar 2018 18:00:00 GMT - A Amman, Jordanie
18 heure local, 16h00 TU, 17h en France
Bonjour à tous,
Nous venons d’arriver à Amman après une bonne partie de la journée passée sur l’autoroute du désert, la fameuse « Desert Highway ». Nous avons traversé des paysages absolument étonnants, du désert à perte de vue. En fait une très grande partie de la Jordanie est constituée par du désert. Dans le Wadi Rum un bédouin m’a demandé si nous avions des déserts en France. J’ai failli lui répondre « Le Sahara » mais ce n’est plus d’actualité depuis bien longtemps. Nous avons même subi une mini tempête de sable, c’était comme dans un brouillard de couleur marron.
Les Jordaniens n’ont pas du tout la même notion que nous des règles. Ils les ignorent tout simplement. Du coup conduire une voiture ici est assez difficile. Tout d’abord il n’y a ni priorité à droite ni respect du panneau « Stop ». C’est tout simplement au plus couillu de passer. Au début c’est très surprenant.
Par ailleurs la totalité des constructeurs de voiture ont oublié de traduire la page sur l’utilisation des clignotants. Par contre ils ont systématiquement remplacé cette page dans les manuels d’utilisation par une seconde page sur l’utilisation du klaxon !
Les autoroutes sont très larges, deux fois quatre voies (dans le désert il y a de la place). Par contre il n’y a pas vraiment de bande d’arrêt d’urgence et chacun utilise les voies à sa convenance. On peut ainsi trouver un camion roulant à très faible vitesse sur la voie de gauche, des véhicules arrêtés un peu n’importe où, des chèvres en train de traverser les huit voies, un tas de sable sur une voie ….
On trouve même des véhicules roulant à contre sens sur plusieurs centaines de mètres afin d’aller faire demi-tour à un endroit prévu. Oui, on peut faire demi-tour sur l’autoroute sans aucune voie de décélération. Dans les traversées de village des passerelles surélevées avaient été prévues. Mais ce n’est pas pratique car il faut monter d’un côté et redescendre de l’autre. C’est plus facile de traverser directement les huit voies. Et puis avec les chèvres ce n’était définitivement pas une bonne solution. Les passerelles ont été démontées, il reste uniquement un escalier de chaque côté de la route qui ne mène nulle part.
Cette autoroute a dû être construite initialement avec un très petit budget et elle est en très mauvais état. Du coup elle est en reconstruction sur au moins la moitié du trajet. Les deux sens de circulation passent ainsi extrêmement souvent d’un seul côté de la bande centrale. Malgré tous les panneaux de limitation de vitesse, malgré tous les panneaux d’interdiction de doubler et malgré la police extrêmement présente la bande blanche centrale n’est qu’une indication du centre de la chaussée.
Dans ces zones de travaux, même les camions roulent souvent sur la troisième voie et certains doublent sur la quatrième alors que la circulation est relativement dense dans l’autre sens. Pour nous les Européens c’est difficile car on roule normalement en se croyant en sécurité et tout d’un coup on s’aperçoit qu’un véhicule arrive en face en roulant « à ma place ».
Il y a de nombreux pannaux « contrôle de la vitesse », en fait l’autoroute est en permanence coupée par des « gendarmes couchés » extrêmement mauvais, on ne peut pas les passer au-delà de 40km/h. Lorsque ce ne sont pas des dos d’âne, ce sont des plots sur une dizaine de mètres qui font trembler méchamment la voiture.
Les autorités sont extrêmement présentes, les policiers sont dans leur voiture prête à démarrer, garée sous un carport en raison de l’énorme chaleur estivale et nous avons subit de nombreux checkpoint avec une fois la fouille du coffre.
La vraie tristesse est de voir tous ces déchets de pneus de camion sur le bord de l’autoroute, des pneus entiers, des morceaux de pneus, des bandes de roulement, les bords de route en sont totalement pollués. C’est assez énervant.
Mon, 25 Mars 2019 18:00:00 GMT - Azraq et le désert oriental A Amman, Jordanie
Mon, 25 Mars 2019 18:00:00 GMT - A Amman, Jordanie
20 heure local, 18h00 TU, 19h en France
Bonjour à tous,
Pour notre dernière journée en Jordanie il nous restait à voir Azraq et le désert oriental. Une très, très grande partie de la Jordanie est constituée de déserts. Celui-là est très différent du Sud, il est constitué de sable ou de terre rouge recouvert de très petits cailloux noirs. De ce fait il semble tout lisse, pas une vague, pas une ondulation, pas même le moindre petit arbrisseau rabougris, rien sauf parfois un bédouin, son chien, son âne et son mini troupeau de chèvres et de moutons.
Par endroits, les petits cailloux sont remplacés par de gros cailloux noirs de quelques kilos chacun, on pourrait se croire dans les îles volcaniques des Canaries. C’est lunaire ! Parfois également un Wadi (c’est ainsi qu’on appelle ici les oueds) où coule une eau de couleur marron de sédiment suite à un violent orage.
Nous sommes maintenant à quelques kilomètres avant Azraq, ici aussi nous sommes à la croisée des frontières. Les panneaux routiers indiquent la Syrie à moins de cinquante kilomètres au Nord, l’Arabie Saoudite à quelques kilomètres au Sud Est et l’Iraq droit devant par la Route du Désert Oriental. Au bord de la route, sous les carports, les voitures de police ont été remplacées par d’énormes 4X4 militaires verts olive. Sur la plateforme arrière trônent de méchantes mitrailleuses servies par des soldats casqués.
Bientôt nous arrivons en vu d’une ville toute blanche. C’est un camp de réfugiés, actuellement des Syriens. Cela n’a rien à voir avec un immense taudis, au contraire il y a des milliers de tentes blanches de grande qualité, très bien ordonnées. Par endroit il y a des baraquements avec les toilettes et les douches. Cette ville est entièrement entourée de hautes palissades et les entrées y sont très contrôlées. J’espère que les occupants vont bientôt pouvoir rentrer chez eux !
Un peu plus loin nous visitons le Qasr Al-Hallabat, c’est ce qu’on appelle un caravansérail. Au temps où les caravanes de dromadaires guidés par les bédouins parcouraient les routes commerciales ces constructions servaient d’hôtel comme chez nous un peu plus tard, les relais de postes. C’est un genre de petit château. Celui-là n’a pas été totalement rénové.
Puis nous arrivons à Azraq où nous allons visiter le Qasr Al-Azraq fait de pierres noires. Il n’est pas en très bon état mais ses portes d’entrées faites chacune d’une grande dalle de pierre pivotant au moyen d’un pivot supérieur et d’un pivot inférieur directement taillé dans cette dalle sont étonnantes.
Ensuite nous allons visiter la Réserve Humide. Nous payons pour voir qu’il n’y a plus rien à voir. Quelle catastrophe ! Quel désastre ! C’est totalement inadmissible. En plein désert existait une zone humide avec des lacs, c’était une oasis de près de 13 000 km², soit plus grand que la totalité de l’île de France ! Cette oasis était habitée par des communautés humaines depuis 270 000 années.
Ces hommes étaient alors entourés de troupeaux d’éléphants, de dromadaires sauvages, de lions, d’hippopotames, de guépards, d’autruches, de gazelles, d’oryx … Les marais servaient d’étape aux oiseaux migrateurs qui transitaient entre l’Europe et l’Asie vers l’Afrique. Ils s’arrêtaient là également sur le chemin du retour.
L’eau fossile a commencée à être puisée depuis 8000 avant JC. Mais elle l’était alors tout à fait raisonnablement. Mais en 1950 on a commencé à puiser d’une façon intensive pour alimenter les villes d’Amman et d’Irbid qui se développent rapidement. En 20 ans on a épuisé la ressource, tout est asséché ! Un seul chiffre le 2 février 1967 on a compté 370 000 oiseaux dans le marais, le 2 février 2000 on en a compté 1 200 !!!!! Encore une fois, l’humanité doit cesser de se multiplier.
En début d’après-midi nous avons eu la chance de pouvoir observer un très petit troupeau d’oryx qui a bien failli disparaitre puisque le dernier en liberté a été tué dans les années 1960. Merci les zoos qui ont permis sa réintroduction.
Nous avons ensuite pu admirer les immenses peintures murales du Qusayr Amra (Petit Palais). Quel étonnement de découvrir de telles fresques dans un pays de religion musulmane ! Un exemple : Une femme nue en train de se baigner. Quelle surprise pour moi de découvrir également la peinture d’un ours en train de jouer de la guitare en plein désert. Trop beau ce monument.
Puis nous avons encore visité un « château », un caravansérail extrêmement bien conservé, le Qasr Kharana. Je pourrais remplir de nombreuses pages sur tout ce que j’ai découvert aujourd’hui, notre visite de la Jordanie se termine en apothéose.
Wed, 27 Mar 2019 18:00:00 GMT - Bilan de vacances en Jordanie A Cormeilles en Vexin
Wed, 27 Mar 2019 18:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
18h00 TU, 19h en France A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
C’est l’heure du retour au travail. Après une dizaine de jours passés en Jordanie, j’ai beaucoup aimé ! C’est un petit pays par sa surface, un peu moins important que le Portugal et sa population n’est que d’environ 10 millions d’habitants. Avec sa monarchie constitutionnelle dont le roi actuel est Abdallah II, c’est un pays ami et l’accueil des habitants envers les français est très sympathique.
Malgré le fait que ce pays soit au centre d’une zone extrêmement conflictuelle avec comme frontières Israël, la Palestine, l’Egypte de l’autre côté de la Mer Rouge, la Syrie, l’Irak et l’Arabie Saoudite c’est aujourd’hui un des pays les plus sûrs de la région pour les touristes.
Comme je viens de le dire c’est un pays ami de la France et lundi nous avons pu voir décoller les chasseurs Français et Américains de l’aéroport militaire d’Arzak en direction de la Syrie toute proche. Par ailleurs c’est un pays accueillant comme le prouve cet énorme camp de réfugiés qui a accueilli en son temps les Palestiniens puis les Irakiens et maintenant les Syriens dans des conditions extrêmement favorables.
Je retiens de cette petite visite énormément de positif, tout d’abord la particularité de tout ce peuple de bédouins, leur gentillesse, leur fierté et surtout leur côté vrai. Chez eux il n’y a pas de paraître, du fait de leur vie au milieu d’une nature hostile ils vont à l’essentiel. Ensuite la beauté des déserts m’a impressionné, et ce site historique de Pétra, l’ingéniosité des Nabatéens, leur talent pour créer autant de merveilles à une époque si ancienne m’a confirmé dans l’extrême intelligence des peuplades de ce lointain passé.
Mais j’ai également été confirmé dans ma certitude que la croissance démographique est le problème majeur de notre monde. Le grand fleuve Jourdain n’est plus aujourd’hui qu’un gros ruisseau boueux, l’oasis d’Arzal a disparu même si une action internationale est en train d’essayer de réparer un peu les dégâts. Ces catastrophes écologiques sont le résultat direct d’une surconsommation d’eau douce dû à la surpopulation.
J’ai également été interpellé par l’ambiance générale, en particulier à Aqaba. La jeunesse pousse vraiment pour aller vers une société plus libre en particulier envers les contraintes de la religion. Je pense que la religion et sa façon personnelle de la vivre va évoluer vers plus de souplesse, en particulier en ce qui concerne l’alcool. Mais il reste encore énormément à faire pour la condition féminine.
J’ai pu voir certaines jeunes filles sans voile, mais beaucoup de femme portent la burka ou même le niqab. Dans les magasins, dans les restaurants, dans les boutiques on ne voit que des hommes. Les femmes restent enfermées à la maison et c’est extrêmement dommage.
Au niveau nourriture, on ne mange pratiquement que du poulet, des œufs le matin au petit déjeuner, du poulet le midi, du poulet le soir ! Parfois on peut manger du mouton mais c’est assez rare. Après une dizaine de jours on est content de rentrer en France, de manger une bonne viande rouge ou un bon morceau de porc. Avec chaque repas est servi une galette de blé. Elles peuvent être délicieuse. Elles sont fabriquées avec de la farine de blé et de l’eau puis collées sur la paroi interne du four. On les retrouve dans une grande partie du Moyen-Orient. D’une façon générale le peuple n’utilise ni assiette ni couverts, on attrape la nourriture avec un morceau de galette, on roule et on mange. On accompagne son repas d’eau et de thé.
J’adore ces visites éclaires que j’organise moi-même, la rencontre des habitants, la découverte de leur culture mais il faudrait plusieurs vies comme dans les jeux vidéo pour voir toutes les beautés du monde.
Fri, 05 Apr 2019 17:00:00 GMT - Fake News et poisson d’Avril A Port Saint Louis du Rhône
Fri, 05 Apr 2019 17:00:00 GMT - A Port Saint Louis du Rhône
17h00 TU, 19h en France
Bonjour à tous,
Malheureusement la Fake News a eu raison du poisson d’Avril ! Aujourd’hui plus personne ne s’amuserait à propager une fausse nouvelle, même à l’occasion du premier Avril, de peur d’être taxé de manipulateur.
La faute bien évidemment à tous ces escrocs, toutes ces personnes mal intentionnées qui, pour obtenir un avantage politique, financier ou idéologique s’appuient sur la puissance d’Internet et des réseaux sociaux pour organiser des tentatives de désinformation. C’est bien dommage et nous avons ainsi perdu les grosses blagues du premier Avril dont l’humour pouvait nous ravir.
Heureusement il reste deux irréductibles, je n’ai pas besoin de les nommer car vous les connaissez. Rappelez vous l’énorme blague qu’ils m’avaient montée lorsque je me trouvais à Puerto Williams. J’avais tellement mordu à l’hameçon que j’avais pris contact avec le Consul de France à Santiago du Chili et que j’avais passé une nuit d’enfer.
Du coup, maintenant je me méfie et je m’attends à tout. Le poisson est beaucoup plus coriace à attraper ! Néanmoins ce dernier lundi ils m’avaient préparé un courrier à entête officielle de l’Agence de Biomédecine. Je vous la fais courte. Ce courrier précisait qu’un des enfants du donneur par lequel j’ai obtenu mon greffon est atteint d’une maladie rénale chronique « et réclame désormais l’organe de son père au titre de don intra-familiale pour lequel il est prioritaire ».
« …l’Agence ne peut qu’accéder à la demande légitime de l’héritier ». Et je dois restituer le greffon avant le 30 juin. C’est très bien écrit, très officiel et signé par la Directrice Générale de l’Agence de Biomédecine. Quelle énorme blague de carabins. Je la trouve excellente, d’une part il fallait y penser mais ensuite il fallait la réaliser pour qu’elle soit vraiment crédible. Encore bravo les gars !
Je suis arrivé mardi midi sur mon bateau à Port Saint Louis du Rhône. Cela faisait plus de quatre mois que je l’avais oublié. Après dix ans passés sur ce bateau au milieu des océans, très souvent en solitaire, j’avais un peu ma dose et je souhaitais le sortir de ma tête pendant quelque temps. Il faut dire également que j’ai des réparations très compliquées à effectuer et que cela me rebutait un peu.
Et puis cette fin d’année 2018 et tout le début de 2019 je n’étais pas vraiment en forme, avec souvent un peu de fièvre le soir et une très grande fatigue. Mais je me suis forcé à effectuer beaucoup de marches à pieds, j’ai pas mal travaillé dans mon terrain (j’avais plusieurs tranchées à faire). Après un lumbago certainement lié à ces travaux un peu physiques j’ai retrouvé la pêche. Maintenant je suis en pleine forme, j’ai ressuscité et j’ai envie de tout mordre.
J’ai attaqué pour la quatrième fois la réfection de mes réservoirs d’eau et de gasoil. C’est dur, c’est sale, c’est un énorme boulot, c’est éprouvant mais je sais exactement comment je vais régler ce problème qui me pourrit la vie depuis vingt ans. Je peux apercevoir tout au loin, au bout d’un très long tunnel, un tout petit éclat de lumière et c’est bon.
Le problème vient du fait que mes réservoirs sont formés par la coque du bateau. Des barres d’inox qui servent à rigidifier la coque traversent les réservoirs d’où un manque d’étanchéité évidant là où ces barres traversent la paroi en époxy. J’ai décidé de construire carrément de nouveaux réservoirs à l’intérieur de ceux existants.
Je vais les réaliser en PEHD (Polyéthylène haute densité). Cela se trouve sous forme de plaques que l’on peut thermoformer et souder grâce à un appareil spécial qui souffle de l’air très chaud et des buses par lesquelles on apporte de la matière par des baguettes de PEHD également.
Je vais devoir les fabriquer directement dans mes anciens réservoirs en prenant soin de former un tunnel autour de mes barres d’inox afin de les « sortir » réellement des réservoirs. Je vais devoir découvrir et apprendre par moi-même cette technique nouvelle. Je me régale d’avance du plaisir que je vais prendre à effectuer cette réalisation.
Mon, 15 Apr 2019 15:00:00 GMT - Escroquerie en bande organisée Dans le TGV Paris/Aix en Provence
Mon, 15 Apr 2019 15:00:00 GMT - Dans le TGV Paris/Aix en Provence
15h00 TU, 17h en France
Bonjour à tous,
Vais-je bientôt disposer d’un palais en Roumanie ? Peut-être !
Vous vous souvenez très certainement de cette escroquerie dont j’ai été victime, c’était l’objet du N°895 de mon blog daté du 16/08/2016, intitulé « Comme un bleu » et faisant partie du chapitre 31 « Vacances d’été 2016 en France ».
Je vous la fais courte, à l’occasion de la vente de ma CL500 Mercédès j’ai été victime d’une bande d’escrocs qui m’a fait croire que mon moteur venait de rendre l’âme. Alors que nous nous étions mis d’accord pour 21 500€ j’ai été contraint de la lâcher à 11 000 ! J’avais oublié ce mauvais coup depuis longtemps. Mercredi dernier, alors que je viens de m’endormir, je suis réveillé par un coup de sonnette à la grille.
Ce sont deux gendarmes, ils me disent que je suis recherché par la Police de Mulhouse au sujet d’un achat de véhicule Mercédès en 2016. Ils veulent mon numéro de téléphone et je suis contacté vendredi matin par un policier de Mulhouse. Celui-ci me fourni des photos où je reconnais mes escrocs. Il me dit que nous sommes une centaine dans mon cas et qu’il a un dossier de « victime » à mon nom.
J’aime bien être une « victime », certainement un côté Caliméro ! Il a également une enveloppe à mon nom, je lui précise qu’il doit s’occuper maintenant de la remplir. Il me répond que c’est ce qu’il s’occupe à faire. Plus sérieusement je suggère qu’il ne doit rien avoir à récupérer. « Détrompez-vous, ils possèdent des palais en Roumanie. »
Puis il me demande d’aller porter plainte à la gendarmerie dont je dépends, il leur envoie un mail. Cette gendarmerie a une très mauvaise réputation et je ne suis pas chaud, je préfèrerai aller à la police de Cergy. J’appelle pour prendre rendez-vous et je suis très mal reçu. J’en aurais me dit-on pour environ 40 minutes.
Je me présente à 14 heures. « Je viens déposer une plainte pour escroquerie en bande organisée ». Je suis immédiatement accueilli par un aboiement « Commencez par enlever votre casquette ». C’est une gendarmette, le ton monte immédiatement. Elle n’a sans doute jamais lu la chartre d’accueil du public affichée dans l’entrée. Son comportement n’est emprunt ni de politesse, ni de retenue, ni de correction comme cela lui est demandé.
Forcément je me braque, elle n’a pas le droit de me demander cela. J’essaie d’être conciliant tout de même, je fini par enlever cette casquette et nous attaquons le dépôt de plainte mais je suis bloqué, je n’arrive qu’à répondre par « oui » ou par « Non ». Bientôt les insultes arrivent « Monsieur vous êtes alcoolisé ? » Je lui demande alors de me rendre mes originaux afin que je puisse aller déposer plainte ailleurs.
Finalement après une heure et dix minutes je dois partir car j’ai un rendez-vous médical que je ne peux manquer. La déposition est très incomplète mais c’est ainsi, je ne peux réaliser un bon boulot dans de telles conditions. J’y retourne un peu plus tard mais elle ne peut plus me prendre. J’y retourne à nouveau samedi matin. Je tombe alors sur le chef qui me lance « Monsieur on ne s’en va pas pendant le cours d’un dépôt de plainte ». Je lui demande alors de me rendre mes originaux que j’aille déposer plainte ailleurs. Mais la plainte est totalement terminée et il n’y a plus qu’à signer. Ils se foutent de moi.
Quand au port d’une casquette dans les endroits publics, les règles de bienséance, la politesse voulaient que celle-ci soit retirée dès que l’on entre dans un bâtiment. Mais ces règles non écrites sont d’un passé totalement dépassé au même titre que le costume cravate et les souliers cirés qui sont maintenant avantageusement remplacés par le jean et les basquettes.
D’ailleurs la Cour de Cassation a été amenée à trancher ce point : « La Cour estime en effet que les choix faits quant à l’apparence que l’on souhaite avoir, dans l’espace public comme en privé, relèvent de l’expression de la personnalité de chacun et donc de la vie privée. Elle en a déjà jugé ainsi s’agissant du choix de la coiffure … »
Pour revenir à mon affaire, je dois voir mon avocat afin éventuellement de me constituer partie civile. C’est important si je veux aller passer des vacances dans un palais sur les bords de la Mer Noire.
Wed, 24 Apr 2019 15:00:00 GMT - La générosité n’est pas un dû Dans le TGV Paris/Aix en Provence
Wed, 24 Apr 2019 15:00:00 GMT - Dans le TGV Paris/Aix en Provence
15h00 TU, 17h en France
Bonjour à tous,
Je me trouve à nouveau dans le TGV, en train de redescendre vers le Sud. J’étais remonté vendredi pour l’anniversaire de ma petite fille Léonie ainsi que pour profiter du WE de Pâques en famille. Avec Francine nous avons fait plus de 300 kilomètres en moto en profitant de ce temps magnifique sur la région.
Elle se débrouille bien maintenant et, grâce aux intercoms qui nous permettent de communiquer, c’est très agréable. Du coup j’envisage un tour de Corse en moto cet été. Je vais descendre les deux motos sur la remorque jusqu’à Marseille, puis nous prendrons le ferry et ferons un tour de l’île sur une dizaine de jours. C’est une belle ballade qui se prépare.
La semaine dernière j’ai bien avancé sur la préparation de mon réservoir d’eau. C’était très dur car j’ai dû découper les parois de séparation à l’intérieur du réservoir existant. C’est 2cm de stratifié ! Mais maintenant je suis content et je vais bientôt pouvoir commencer la reconstruction. Beaucoup me disent que je devrais le faire faire mais, même si c’est dur, c’est un bonheur pour moi de réaliser ces travaux. C’est extrêmement créatif.
Et puis c’est en avançant dans les travaux que la suite de ce que je dois faire se concrétise dans mes idées. Je sais maintenant que je dois créer un réservoir tribord et un second bâbord. Je vais les réunir ensemble par un tuyau en partie inférieur afin que l’eau puisse passer et un autre en partie supérieur pour l’air. Je pourrais ainsi les fabriquer à l’extérieur du bateau et ce sera beaucoup mieux.
Mardi dernier, en train de travailler au fond de mon réservoir, j’imaginais les marchands de souvenir à Orly, à Roissy et sur la place de Notre Dame, armés d’un burin et d’un marteau en train de faire sauter la flèche des statuettes de la cathédrale ! Oui, c’est bête mais les albums d’Astérix m’ont beaucoup marqué.
Plus sérieusement j’ai été choqué d’entendre les associations et en particulier la Fondation de l’Abbé Pierre se plaindre de tous les dons effectués pour la reconstruction de Notre Dame. C’est choquant. La générosité, tout comme l’amour n’est pas un dû, elle se mérite tout simplement. Ces gens devraient au contraire se poser des questions et essayer d’y répondre. Ils découvriraient certainement les raisons profondes de ce qui les a choqués.
Pour la réparation de l’édifice, je ne suis pas favorable à une reconstruction à l’identique. Nous ne réaliserions qu’une pâle copie de le flèche imaginée par Viollet-Le-Duc. A mon sens il ne faut plus de charpente en bois, c’est du passé. Il faut employer ce qu’il se fait de mieux aujourd’hui et réaliser un concourt d’architectes afin de marquer notre époque.
Forcément cela va créer des polémiques et des clivages, forcément les passions vont se déchainer mais c’est le cas à chaque fois. Cela s’est passé entre autres avec la construction de la Tour Effel et celle de la pyramide du Louvre mais aujourd’hui c’est la marque de Paris, c’est ce qui attire les touristes. Et le tourisme est notre pétrole, c’est notre meilleure source d’entrée de devises.
A bientôt
Jean-Louis
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""La générosité n?est pas un dû " quand on sait comme Mr CLEMENDOT a exploité ARLETTE, TONY & Co les payant au SMIC, je ne suis pas étonné de vous voir critiquer la fondation de l’ABBE PIERRE tout cela doit vous dépasser. Le personnage conseille de faire moins d’enfant mais continue de voyager sans vergogne(....) elle est où la pensée pour l’environnement. Faites un peu comme SOLEIL VERT, rendez nous service
Fri, 10 Mai 2019 10:00:00 GMT - Tout s’accélère A Cormeilles en Vexin
Fri, 10 Mai 2019 10:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
10h00 TU, 12h en France
Bonjour à tous,
La nouvelle vient de tomber, ce matin, en seulement 4 mois et 10 jours nous autres Européens, avons consommé les ressources que la terre peut produire en une année. Pour les poissons par exemple nous allons taper tout le reste de l’année dans des stocks qui ne se renouvelleront pas, qui s’amenuise d’année en année et qui ne permettent plus un renouvellement suffisant.
Par ailleurs, il y a quelques jours les médias ont semblé découvrir la catastrophe que représente le déclin massif de la biodiversité. Il suffit pourtant d’ouvrir les yeux pour constater que tout change à une allure que nous n’imaginions pas il y a seulement quelques années en arrière.
Tout s’accélère, la dégradation de la biodiversité sur les dix dernières années est absolument alarmante. La déforestation, le réchauffement climatique, la culture intensive qui a poussé à l’usage de pesticides, l’emballement de la consommation des énergies fossiles, toutes ces catastrophes ont la même cause, c’est la surpopulation de la terre.
Notre pauvre terre n’en peut plus, elle n’est pas adaptée pour faire vivre autant d’humains. Ma voisine pense qu’en réduisant les gâchis ont peut s’en sortir. C’est irréaliste, les mathématiques nous rattrapent dès que l’on analyse l’explosion démographique de ces dernières années et surtout ce qui nous attend à très brève échéance.
Nous allons droit dans le mur et ceci a une vitesse qui ne cesse d’augmenter. A mon avis l’échéance est beaucoup plus proche qu’on ne l’imagine. Elle se compte en quelques dizaines d’années au maximum.
Que pouvons-nous faire ? Je n’en sais rien, je pense en réalité qu’il n’y a pas de solution et que mes enfants et surtout mes petits enfants vont devoir vivre cette catastrophe humanitaire. D’une façon ou d’une autre la population de la terre va devoir se réduire d’une façon drastique.
Comment cela va-t-il se produire ? Je n’en sais rien mais la nature a des armes. Un seul exemple : Lorsque dans un secteur donné il y a trop de lapins la myxomatose entre en jeu et décime la population. C’est ce qui risque de se passer pour les êtres humains.
L’extrême concentration et le brassage suite aux voyages en avion peut faire exploser une épidémie radicale d’un méchant virus inconnu ou bien d’une bactérie résistante à tous les antibiotiques. Il y en a d’ailleurs de plus en plus et j’ai découvert hier à l’hôpital les précautions prise contre les BHR, les bactéries hautement résistantes.
En attendant je profite de mon jardin. Le nombre de visiteurs ne cesse d’augmenter. Sont venus s’ajouter à la faune existante des sittelles torchepot, de magnifiques chardonnerets, des étourneaux sansonnet … J’ai plusieurs nichées avec des petits, une de mésanges bleues dans un nichoir que j’ai installé, une de sansonnets dans le tronc d’un saule pleureur, plusieurs de merles dans ma haie …
J’ai installé un nid pour les hirondelles mais je n’y croie pas trop. En effet j’ai fait le tour du village (un millier d’habitants), j’ai pu compter plusieurs dizaines de nids mais cette année seuls deux couples sont rentrés de migration. Quelle catastrophe car je touche encore une fois l’extinction des espèces.
Souvent durant mes traversées transocéaniques une hirondelle a pu se poser sur le bateau le soir et je l’ai retrouvée morte au matin. Mais la dernière fois, en mer Caraïbe, au large de Cuba ce ne sont pas moins de sept cadavres d’hirondelle que j’ai dû passer par-dessus bord au petit matin !
A bientôt
Jean-Louis
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"Bonjour Cap’tain, Juste une petite clarification concernant la Myxomatose chez les lapins :
(Source Wikipedia) Origines
Trois tentatives (infructueuses) sont faites en Europe, avant que l’expérience soit tentée en France. Contrairement aux tentatives antérieures faites hors de France, l’origine de l’épizootie française résulte d’une initiative privée. Il s’agit d’une action initiée par le docteur Paul-Félix Armand-Delille, membre de l’Académie de médecine et vice-président de la Société de biologie. Ce dernier possède à Maillebois, en Eure-et-Loir, un domaine de 300 hectares, clos de murs, et dont il fait exploiter les parties non boisées. Il ajoute des protections anti-lapin aux portes et ouvertures. Les préjudices causés par les lapins à ses cultures étant importantes, comme le relate son fils, ingénieur agronome, il les a d’abord chassés, en tuant jusqu’à 4 000 par an pour éviter un désastre économique, sans réussir toutefois à les éliminer.
Ayant eu l’occasion de rencontrer le descripteur de la maladie, Armand-Delille espère trouver une solution définitive à ses problèmes grâce à la myxomatose. Le 19 janvier 1952, il reçoit de Suisse un échantillon de cultures du virus de la myxomatose. Le 14 juin 1952, il réalise une inoculation sur trois lapins de clapier qui, bien soignés, s’en remettent. Compte tenu des difficultés rencontrées auparavant par les expérimentateurs étrangers, le professeur Armand-Delille pensait que l’épidémie se limiterait à sa propriété close de murs. L’inoculation aux lapins sauvages déclenche l’épidémie. Moins de deux mois plus tard, près de 90 % des lapins de son domaine sont morts ou présentent des symptômes de la maladie. L’épidémie se répand alors très rapidement en France, où par ailleurs les fédérations de chasseurs ont encouragé le piégeage des prédateurs du lapin. À l’automne 1952, des foyers de myxomatose sont détectés dans plusieurs départements. Fin 1953, toute la France métropolitaine est déclarée contaminée et en octobre de cette même année, le virus avait déjà gagné l’Angleterre. Il est détecté en Italie et l’Espagne en 1955-1956 et à la fin des années 1950, c’est l’ensemble de l’Europe qui est touchée. L’aire nord-africaine de répartition du lapin est également touchée. Dans ces régions, les lapins sauvages, et les clapiers familiaux et industriels sont souvent décimés31 En 1953, la Fédération de la fourrure estime que la production de peaux (80-100 millions d’unités par an au début des années 1950, sans tenir compte des petits élevages domestiques) a chuté de 15 à 20 % en 1953-195430
En octobre 1952, l’Institut Pasteur identifie le virus à partir du cadavre d’un lapin récupéré à Rambouillet. Le docteur Armand-Dellile présente le 24 juin 1953 une communication à l’Académie d’agriculture qui ne sera vraiment rendue publique qu’après avoir été insérée dans le n°13 (1953) du bulletin de l’Académie avec le compte rendu des séances du 14 et 21 octobre. C’est la publication de ce bulletin qui fait connaître l’origine de l’introduction de cette nouvelle maladie. La conjonction spatio-temporelle des foyers sauvage et domestiques confirme l’efficacité de vecteurs ailés30 (moustiques, simulies...).
Les tableaux de chasse de lapins de garenne s’effondrent en 1953-1954 (ne furent tirés qu’environ 15 % du total de lapins tués dans l’année avant 1952) et, en 1954-1955, ce taux chute à 2 %, pour légèrement remonter en 1955-1956 (7 % environ). Entre 1952 et 195533, 90 à 98 % des lapins sauvages sont donc morts de la myxomatose en France. L’importance des pertes chez le lapin domestique à cette époque s’avère difficile à chiffrer. Dans les années 1950, peu d’élevages importants existaient. Il est probable que les élevages de type familial - en complément des autres activités agricoles - les plus nombreux, ont été aussi les plus touchés.
Au plaisir de te lire, Amicalement, Régis " Envoyé par Régis Deschamps le 10-05-2019 à 13:38
Wed, 22 Mai 2019 17:00:00 GMT - Une émission partisane et orientée A Cormeilles en Vexin
Wed, 22 Mai 2019 17:00:00 GMT - A Cormeilles en Vexin
17h00 TU, 19h en France
Bonjour à tous,
Je viens de passer une petite dizaine de jours dans le Sud pour continuer à travailler sur le réservoir d’eau d’Harmattan. J’avais entrepris de le réaliser en PEHD soudé.
C’est une sorte de plastique. J’ai investi dans de l’outillage, de la matière et j’ai passé plusieurs semaines là-dessus. Je commençais à bien réussir mes soudures mais lorsque j’ai voulu mettre le premier caisson de mon réservoir en eau j’ai fini par comprendre que j’étais sur une mauvaise piste.
C’était très léger, extrêmement solide mais j’avais des fuites à chaque coin. Mes réservoirs sont trop compliqués, trop biscornus pour être réalisés ainsi. J’ai tenté de solutionner ces fuites mais le résultat ne me satisfait pas, ce n’est pas assez sûr et je ne veux pas risquer d’avoir une fuite plus tard. Ce fut tout de même une expérience intéressante.
Je suis donc reparti sur un réservoir en époxy, ce que je maitrise à la perfection. De plus c’est un réel plaisir à réaliser. Je découpe une forme en contreplaqué marine de 5mm que je stratifie. L’intérieur est réalisé en époxy alimentaire, l’extérieur en époxy standard. Je ne mets pas du contreplaqué partout, le long de la coque je stratifie directement sur une feuille de polyane et j’ai ainsi une forme parfaite. C’est juste un peu plus lourd que le PEHD mais la durée de vie sans problème est infinie.
J’ai repris le TGV à la gare d’Aix en Provence hier au petit matin car j’avais un rendez-vous à l’hôpital Saint Louis de Paris à 14h30. On devait me retirer un petit cancer de peau pas très méchant sur la tempe gauche. C’est la première fois cette année et je n’en ai pas eu en 2018. Ce sont des pros, ils pratiquent cela à la chaîne. Cela a été réalisé en 30 minutes dont la moitié du temps pour la couture !!!! Quel changement avec Pontoise où je passais la journée à l’hôpital.
Hier au soir en dînant je découvre que le magazine « Enquête de santé » présenté par Marina Carrère d’Encausse est consacré à la dialyse et la greffe. Bien entendu je ne peux pas rater cela. Malheureusement les journalistes manquent souvent d’honnêteté intellectuelle. C’est lamentable, inadmissible et intolérable.
L’émission était partisane et orientée. Heureusement, tout n’était pas à jeter. Le but était de faire la promotion de la greffe de rein, ce qui est une bonne chose et l’accent était porté avec insistance sur le mal français qu’est la gestion de l’argent publique.
En France la Sécurité Sociale est extrêmement généreuse et mal gérée. Une séance de dialyse coûte dans notre pays plus de 1000€ alors qu’elle n’est que d’environ 500€ dans les pays voisins. De ce fait on a tendance à laisser les gens en dialyse car c’est une manne financière pour beaucoup.
De ce fait, dans notre pays 55% des malades rénaux sont dialysés et 45% greffés. Ces pourcentages sont inversés dans la plupart des pays Européens et certains atteignent même 70% de greffés !!! Le budget annuel français pour ces traitements est de 3,8 milliards dont 3,1 Milliards pour la dialyse (55%) et seulement 0,7 Milliards pour la greffe (45%). Ces chiffres se passent de commentaires. Malgré la nécessité de faire des économies rien ne bouge dans notre pays.
Malheureusement, pour bien enfoncer le clou, la dialyse péritonéale n’a pas été évoquée. Marina, que j’ai rencontré deux fois au magazine de la santé, a passé sous silence cette méthode de dialyse (qu’elle connait donc bien) et tous ses avantages.
Le but était de dire que la dialyse est une prison. Ce n’est pas du tout le cas avec la dialyse péritonéale qui apporte une très grande liberté. Le deuxième but était de dire que la dialyse est extrêmement chère. C’est le cas de l’hémodialyse qui coûte plus de 3 000€ par semaine alors que ce n’est pas vrai avec la dialyse péritonéale. Nous sommes autour de 300€ soit dix fois moins.
Ainsi pour faire passer des idées on n’hésite pas à occulter une partie de la réalité. C’est inadmissible et ceci explique encore une fois pourquoi, en France, beaucoup de gens ne peuvent profiter de tous les avantages de la dialyse péritonéale. Pendant quinze ans j’ai pensé que le jour où je serais dialysé ma vie serait terminée alors que la dialyse ne m’a pas empêché de vivre les plus belles années de ma vie.
A bientôt
Jean-Louis
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"Bravo Cap’tain pour ta "Positive Attitude" et tes paroles encourageantes pour nombre d’entre nous ! Amicalement" Envoyé par Regis Deschamps le 24-05-2019 à 06:55
Mon, 03 Jun 2019 13:00:00 GMT - WE à Etretat Dans le TGV Paris / Aix en Provence
Mon, 03 Jun 2019 13:00:00 GMT - Dans le TGV Paris / Aix en Provence
13h00 TU, 15h en France
Bonjour à tous,
C’est en observant de près les prévisions météo que l’idée m’est venue. On est lundi 27, je suis dans le TGV qui me descend dans le Sud et je découvre alors que la météo prévoit un temps exceptionnel pour le WE de l’Ascension. Je ne peux pas rater cette occasion, je cherche alors une chambre sur la côte, entre Le Havre et Dieppe mais il n’y a plus grand-chose.
Je n’ai pas encore intégré qu’il y a un grand pont et que beaucoup vont en profiter pour prendre un peu de repos. Je cherche sur Airbnb mais il n’y a plus rien. Finalement je me décide pour Etretat et je décroche une des dernières chambres disponibles. C’est un peu cher mais je souhaite une chambre au cœur même de la station. Je n’ai plus qu’à prendre mes billets de TGV pour revenir du Sud vendredi soir et repartir ce lundi après-midi comme j’en ai l’habitude.
Samedi matin je ne traîne pas au lit, j’ai trop hâte de partir. Je sors les deux motos qui brillent de tous leurs feux avec leurs chromes bien astiqués. Pour Francine c’est une grande première, une vraie grande aventure pour la jeune motarde qu’elle est. Nous avons prévu un minimum de bagages et les deux paires de sacoches vont suffire. Hier soir j’ai rechargé les intercoms et cette nuit mon téléphone qui va faire office de GPS dans son boitier installé sur le guidon.
Le pique-nique de midi dans son sac isotherme rempli déjà un peu plus d’une sacoche. Mais avant de partir il faut encore arroser le jardin, deux pieds de tomates, quelques fraisiers et le jeune cerisier. Il faut également remplir les mangeoires de graines pour « oiseaux du ciel ». Enfin à 9h30 je referme le portail, nous voilà partis.
Francine a son tout nouveau blouson de moto, c’est une vraie motarde. De mon côté j’ai un très vieux ciré de bateau. Ce n’est pas très sérieux pour faire de la moto mais j’attends pour la fête des père un vrai blouson d’aujourd’hui, homologué avec des coques qui protègent les coudes et les épaules. Il fait un temps magnifique, c’est un réel plaisir de rouler.
Une demi-heure plus tard nous sommes à Gisors où nous faisons le plein de nos bolides et repartons par les petites routes direction Rouen. Francine a un peu de mal pour rester dans ma roue, il n’y a que quelques mois qu’elle roule réellement. Après avoir suivi la vallée de l’Andelle nous nous arrêtons pour déjeuner au bord d’une petite rivière sur une pelouse avec des bancs.
Il y a 200 kilomètres à parcourir, je ne dépasse jamais les 80 kilomètres par heure. Nous arrivons à l’entrée d’Etretat vers 15 heures, harassés mais heureux. C’est la « ducasse », la fête avec les manèges et il y a un bouchon de 3 km à l’entrée de la ville. Heureusement avec nos motos nous pouvons nous faufiler et trouver une place sur les graviers du monument aux morts.
J’adore Etretat, nous y venons régulièrement. La mer est belle et un vieux gréement tire des bords devant la plage. Le soir nous trouvons un restaurant qui sert une vraie friture de jeunes d’éperlans, pas plus de 7 cm. C’est un régal ! Je termine cette magnifique journée par une coupe normande, trois boules de sorbet à la pomme qui baignent dans du vieux Calvados, c’est à pleurer.
Ce dimanche matin nous mangeons nos pains au chocolat assis sur un banc face à la mer. Il fait un temps merveilleux, c’est du bonheur à l’état pur. Après avoir fait les courses pour le pique-nique nous repartons vers 10 heures. Le GPS nous propose une autre route par le pays de Bray.
Après le déjeuner pris dans une prairie équipée de bancs nous repartons. Les villages sont beaux mais les rues étroites. A un moment la route fait un crochet à angle droit. Une voiture surgit et me saute au visage. Je saute sur les freins, la moto glisse et je me retrouve bloqué sous elle. Aïe ! mon coude. Heureusement Francine ne panique pas, elle béquille et vient me libérer. Accompagnée de la conductrice de la fameuse voiture elles relèvent la moto et je peux me dégager. Vivement mon nouveau blouson qui m’aurait sauvé le coude.
Nous arrivons à la maison vers 15 heures et passons le reste de la journée allongés à nous reposer. C’est fatigant la moto. Quel magnifique weekend ! Une seule réflexion, sur 400 kilomètres parcourus j’ai compté 4 jeunes sangliers morts sur le bas-côté de la route !
A bientôt
Jean-Louis
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"AH les freins d’une YAMAHA Custom 250 sont spongieux diront nous ! Pour ton blouson je connais une adresse motoshopping.com ils sont sérieux !" Envoyé par TARDIEU le 04-06-2019 à 15:51
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"Quasi deux tour-du-monde en voilier sans un ongle cassé... deux jours en moto, un coude en vrac... Beaucoup trop de risques "ingérables" en moto... Je te souhaite une bonne remise en forme Vaillant-Intrépide-Cap’tain ! " Envoyé par Regis Deschamps le 05-06-2019 à 06:24
Lundi 24 Juin 2019 à 13h00 TU, 15h en France GMT - Je fais ce qui me plait … (24/06/19) A Cergy Pontoise
Lundi 24 Juin 2019 à 13h00 TU, 15h en France GMT - A Cergy Pontoise
Bonjour à tous,
Ce matin je me lève en pleine forme, c’est la chaleur très certainement. Cela me ramène aux tropiques, à l’équateur, j’adore la chaleur. Mais pas la nuit ! J’ai horreur des nuits où le sommeil ne vient pas car il fait trop chaud et on ne peut pas respirer. Pour l’instant je suis tout excité, je viens de découvrir que c’est ma fête et comme feu Richard Antony je chante « C’est ma fête, je fais ce qui me plait … »
Cela fait trois semaines que je ne vous ai pas donné de nouvelles, j’en suis un peu honteux et je me fais tirer les oreilles. Mais je n’arrête pas beaucoup. Dans le Sud mon réservoir d’eau avance bien. J’y retourne demain, il est maintenant théoriquement apte à contenir de l’eau mais je dois finir les cloisons intérieures puis réaliser les couvercles et enfin recuire l’époxy afin de lui donner la qualité alimentaire.
Je voulais écrire hier soir mais j’avais un peu de couture à faire. J’ai sorti la machine à coudre. J’ai dû m’en occuper un peu. J’adore coudre et j’adore entretenir et réparer les machines à coudre. Lorsque j’avais 4 ans je réalisais déjà des slips pour mon nounours sur la machine à coudre de ma mère. Je rêvais d’être couturier, de réaliser des robes merveilleuses pour les femmes.
Là j’ai dû régler, réparer et mettre quelques gouttes d’huile fine sur toute cette petite mécanique fragile. Enfin la machine marche à merveille, je peux recoudre un short dont les coutures sont en train de lâcher. Je dois également changer la fermeture éclair de ma cotte de travail. Il y a quatre coutures de 70 centimètres, il faut découdre puis recoudre un zip neuf. C’est moins de 3 euros et une heure de travail avant le plaisir de constater que ma cotte est sauvée. Le bonheur se cache souvent dans de toutes petites choses.
La semaine passée mes voisins de bateau m’ont invité à une petite soirée. L’un d’entre eux avait cuisiné une rougaille, une recette qu’il tenait d’une ex-femme réunionnaise. Comme souvent la discussion est venue sur les femmes. Comme souvent je suis le seul homme marié, ils ont tous les quatre divorcé trois ou quatre fois.
« Tu as de la chance Jean-Louis, tu as trouvé ‘la bonne’ du premier coup ! ». Mais ‘la bonne’ existe-t-elle ? A presque 70 ans aucun d’entre eux ne l’a encore trouvée malgré de nombreuses tentatives. Pour eux toutes les femmes sont absolument invivables. « Que croyez-vous que les femmes pensent de vous ? », « Qu’on est des cons ! ». Malgré tout ils ne sont pas vraiment heureux de cette situation, ils aimeraient bien vivre en couple.
Je pense que Mai 68 a eu des côtés positifs mais également de nombreux côtés négatifs. Depuis 1970 la proportion des divorces n’a cessé d’augmenter pour être multipliée par 2,5 en 2005. La liberté que cette « révolution » nous a donné a fait perdre à beaucoup la stabilité indispensable au bonheur. Il est bien plus facile de couper que de faire des efforts, d’essayer de comprendre, de faire preuve de tolérance … Depuis 2005, la pente s’est inversée et années après années la proportion de divorces baisse.
Mai 68 a eu également des effets pervers sur l’éducation des enfants. Tout leur est devenu permis, tout est devenu un dû, beaucoup ont perdu le sentiment de frustration et n’ont pas appris à le gérer. C’est cela qui a généré tous les « Tanguy ». Est-ce un bien ? Je pourrais développer ce sujet pendant des heures.
Tout autre chose, dans ma vie professionnelle j’ai engagé quelques centaines de salariés. La plupart étaient des gens formidables. Mais une brebis galeuse, un garçon pas franc du tout et particulièrement incompétent écrit des calomnies sur mon blog. Comme sur les grands blogs j’ai donc été obligé de mettre en place une « modération ».
Aussi, si vous écrivez un commentaire, celui-ci n’apparaîtra pas immédiatement comme c’était le cas jusqu’à présent. Je vais devoir le lire et le valider pour qu’il apparaisse. Je tiens à vous rassurer, seules les calomnies et les diffamations seront bloquées. Une opinion contraire à la mienne continuera à apparaître sans aucune modération.
C’est la rançon du succès !
A bientôt Jean-Louis
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"Effectivement vous avez embauché des centaines de salarié et les payant au lance pierre. Exemple Tony qui était brillant mais dont vous avez profité, maintenant la fin de vie approchant vous voulez apparaître comme honnête. " Envoyé par Alex le 04-07-2019 à 17:14
Mercredi 10 Juillet 2019 à 6h00 TU, 8h en France GMT - D’humeur bouloche (10/07/19) Dans le TGV Paris / Aix
Mercredi 10 Juillet 2019 à 6h00 TU, 8h en France GMT - Dans le TGV Paris / Aix
Bonjour à tous,
Le réveil a sonné à 3h30 ce matin, c’est tôt ! Cela me rappelle ma vie professionnelle, lorsque mes journées de travail étaient en moyenne de plus de 15 heures. Je suis dans le TGV Paris / Aix, en train de redescendre dans le Sud. Je vais arriver à Aix vers 9 heures. Je viens de passer une douzaine de jours à Paris pour des contrôles médicaux. Tout va bien.
Mais revenons un peu en arrière, à Port Saint Louis du Rhône c’est la canicule en cette fin juin. Toutes les nuits la température à l’intérieur du bateau prends quelques degrés supplémentaires et cela devient infernal. Nous sommes jeudi 27, cette nuit la température n’est pas descendu en dessous de 30 degrés dans le bateau. Impossible de dormir !
J’ai un billet de TGV pour remonter à Paris Samedi mais demain c’est alerte rouge canicule. Je me pose la question, vais-je supporter ? Et puis j’ai un petit problème de santé. Cela a commencé dans la nuit de lundi, lorsque je me suis levé pour aller aux toilettes j’étais un peu étourdi. Puis progressivement sont arrivés des éclairs lumineux dans mon œil droit.
Ensuite j’ai commencé à voir des mouches et ce matin c’est une grosse araignée. Pourtant je n’ai pas pris de substances illicites. En deuxième partie d’après-midi je pars faire quelques courses et je m’aperçois que le ciel est devenu tout gris dans mon œil droit. Je dois traiter ce problème en urgence et Francine arrive à me décrocher un rendez-vous chez mon ophtalmologiste pour vendredi après-midi.
Il reste de la place dans le TGV de 20h30, j’ai juste le temps de ranger et stoker le bateau avant de filer à la gare. Je fais ainsi d’une pierre deux coups, je vais traiter le problème de cet œil et passer à côté de l’alerte rouge.
L’ophtalmo passe un bon moment à regarder le fond de mon œil. C’est une remplaçante, pas rassurant ! Elle fini par m’expliquer qu’il y a un problème avec l’humeur vitrée, c’est ce liquide « qui ressemble à du blanc d’œuf » remplissant l’œil. Je comprends que mon humeur vitrée bouloche et que le liquide se décolle de la rétine. Elle recherche une déchirure de celle-ci mais ne voit rien.
Cela arrive lorsqu’on a été opéré de la cataracte ou bien avec l’âge. Je coche les deux cases, aurais-je atteint ma date de péremption ? Pour l’instant il n’y a rien à faire, il faut être patient et voir comment cela évolue. Nous devons nous revoir ce mardi (hier donc). Lors de cette deuxième visite rien de nouveau, le temps devrait arranger les choses, les araignées et les mouches devraient disparaitre progressivement.
La semaine dernière c’était ma visite trimestrielle à l’hôpital Saint Louis pour mon suivi de dermato, tout va bien également de ce côté. Et puis j’attendais avec impatiente ma visite chez mon néphrologue car nous avions découvert il y a quelques mois une anomalie au niveau du sang, des clones de globules blancs.
Le stade final de cette maladie est un genre de cancer du sang et la question était de déterminer où nous en étions. J’ai eu droit à divers examens et en particulier à une biopsie des glandes salivaires. J’attendais donc les résultats. Quel soulagement, pour l’instant c’est bénin et tout va bien. Cela peut se transformer en cancer dans les dix ans mais de toute façon je n’ai pas l’intention de devenir centenaire.
Comme ma greffe date de 2011, et que mon corps s’est habitué à tolérer mon greffon, mon néphrologue a décidé de diminuer légèrement ma dose de médicament anti rejet qui agit directement sur mes globules blancs. C’est très bon pour ce problème et très bon également pour mes problèmes de cancer de peau. Cela ne peut qu’améliorer les choses.
Et puis, à l’occasion de ma prochaine visite en novembre, nous allons remplacer le médicament anti rejet qui agit le plus sur les globules blancs par un médicament plus récent. Du coup, tout va bien, tout est sous contrôle, je repars en étant gonflé à bloc.
A bientôt Jean-Louis
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"Coucou JL On s’est loupe, on a pris un tgv avec les 3 ptits loups sur Montpellier mercredi dernier...je t’embrasse, je pense fort a toi, tiens bon!" Envoyé par Delphine le 16-07-2019 à 15:55
Vendredi 19 Juillet 2019 à 17h00 TU, 19h en France GMT - Des aventures extrêmes (19/07/19) Dans le TGV Aix / Paris
Vendredi 19 Juillet 2019 à 17h00 TU, 19h en France GMT - Dans le TGV Aix / Paris
Bonjour à tous,
Une fois de plus le Marseillais Franky Zapata m’a épaté le 14 Juillet, debout sur son flyboard, en paradant à une cinquantaine de mètres au-dessus de la tribune présidentielle. Il est pourtant très difficile de réussir en France. Désirant renouveler l’exploit de Louis Blériot le 25 Juillet 1909, il avait travaillé à la traversée de la Manche en flyboard.
Mais pour cet exploit il doit se ravitailler deux fois en vol. Malheureusement la préfecture maritime de la Manche a donné un avis défavorable alors que le CROSS était favorable au projet. C’est bien Français ! Il avait déjà failli quitter la France suite à une interdiction de vol de la part de l’Aviation Civile. On ne ferait pas mieux si l’on voulait faire fuir nos meilleurs cerveaux à l’étranger !
Je crois que la tentative va avoir tout de même lieu mais en se ravitaillant sur des plateformes flottantes. Ce sera beaucoup moins fun !
Une autre aventure extrême me laisse admiratif, c’est l’expédition Planète Méditerranée que Laurent Ballesta prépare depuis dix huit ans. Ils sont quatre à vivre pendant un mois dans des conditions leur permettant de plonger à plus de 100 mètres de profondeur entre Marseille et Nice sans paliers de décompression. Commencée le premier Juillet ils ne ressortiront que le 28.
J’ai eu l’occasion il y a un mois d’admirer à quai cette merveille de technicité qu’est la station bathyale leur permettant cet exploit. Elle est composée d’une barge sur laquelle se trouvent différents modules. En tout premier lieu un module de vie constituée d’une capsule pressurisée à 13 atmosphères avec de l’oxygène et de l’hélium. C’est ce gaz qui donne à Laurent Ballesta ce timbre de voix si particulier lors des interviews.
Il faut arriver à supporter la promiscuité pendant un mois dans cette capsule de 5 m² ! Elle est reliée à un module vestiaire et douche de 3 m² lui-même relié à un puits de plongée composé essentiellement d’une tourelle ascenseur permettant de descendre les plongeurs à une profondeur de 120 mètres.
L’intérêt de cette expédition est qu’elle permet aux plongeurs équipés de scaphandres recycleurs qui ne font aucun bruit (pas de bulles) de plonger tous les jours et d’explorer les fonds pendant plusieurs heures contre pas plus de dix minutes aujourd’hui suivies de plusieurs heures de paliers de décompression.
De nombreuses sorties sont ainsi prévues tout le long de la côte et cette énorme autonomie en plongée va permettre d’approfondir nos connaissances, d’analyser les effets des rejets polluants aux larges des grandes villes, de contrôler le rejet des fameuses boues rouges de Gardanne, de visiter en détail le Natal, un paquebot poste coulé en 1917 au large de Marseille et dont la légende prétend qu’il contient des lingots d’or…
Laurent Ballesta souhaite que les retombés de cet exploit permettent au grand public de découvrir toute la beauté des grands fonds marins et ainsi de prendre conscience de la nécessité de protéger la mer.
Je rentre d’une dizaine de jours passés sur le réservoir d’eau d’Harmattan. Il avance bien, je suis en train de stratifier l’extérieur. Comme j’arrive à Paris un peu avant 20 heures j’avais envisagé dîner sur les Champs Elysées mais avec la finale de foot africain ce n’est pas possible car il va encore y avoir du grabuge.
C’est énervant, il n’y a plus aucun civisme en France. Qu’on ne soit pas content, qu’on soit content, qu’on fasse la fête, qu’on soit heureux, il faut casser, mettre le feu, piller, saccager, voler, détruire … Les décharges sauvages pullulent, deux tiers des mégots de cigarettes fumées sont jetés dans la nature, parfois en déclenchants des incendies ravageurs avec la sècheresse actuelle …
Heureusement que ces aventuriers un peu fous nous font rêver. Ne les poussons pas à s’exiler, au contraire faisons tout pour les aider et les retenir en France !
Lundi 05 Aout à 6h00 TU, 8h en France GMT - Une journée historique Dans le TGV Paris / Aix en Provence
Lundi 05 Aout à 6h00 TU, 8h en France GMT - Dans le TGV Paris / Aix en Provence
Bonjour à tous,
Ce matin je suis debout à 3h30. J’adore ces débuts de journée d’été, j’ai l’impression que le monde m’appartient et que je vie beaucoup plus fort. J’ai toujours énormément travaillé, les journées de 16 ou 17 heures ont souvent été mon quotidien. Et comme le disait hier Franky Zapata lors de ses interviews « Plus tu as travaillé dur et plus la réussite est belle ».
Lui aussi a la passion de réussir ! Et quelle réussite ! Le quatre Aout 2019 restera une journée historique, il a réellement marqué l’histoire avec sa traversée de la manche. Quel garçon exceptionnel ! Il est entièrement autodidacte. Cet exploit est vraiment émouvant, j’ai beaucoup pleuré. Je l’ai revu 20 fois et à chaque fois j’ai pleuré.
Son invention n’a rien à voir avec les différents rocket-mans qu’on avait pu voir jusqu’à présent. Là il s’agit véritablement d’un homme volant, d’un homme oiseau. Il concrétise le rêve de tous les hommes, s’affranchir réellement de la pesanteur terrestre !
Je suis un passionné de tout ce qui touche à la conquête du ciel et de l’espace. Gamin j’avais écrit à la NASA et tous les mois je recevais des publications avec des poster de fusées et de satellites. Et puis j’ai réalisé mes propres fusées, j’ai même perdu une phalange de mon index de la main droite à l’occasion d’un essai qui a mal tourné. Je ne pouvais donc qu’être séduit par ce Franky Zapata, savant fou autant qu’aventurier.
Depuis une quinzaine de jours j’étais à Cergy, j’ai passé un peu de temps au travail mais surtout beaucoup à la maison. J’ai été bien occupé. A Cergy nous avons une eau particulièrement dure et les problèmes générés par le calcaire sont pléthores, chasses d’eau qui se bloquent, chauffe-eau qui s’entartre, salle de bain impossible à nettoyer …
J’ai donc décidé d’installer un adoucisseur. Il y a de très bons modèles pas très chers sur Internet. L’installation est facile mais il peut y avoir beaucoup de plomberie à réaliser pour que toute l’installation soit bien protégée tout en laissant les robinets extérieurs hors du circuit adouci. C’était mon cas et cela m’a donné quelques jours de travail.
Et puis j’ai gardé mes petits-enfants Matis et Valentine pendant la canicule. Avec Valentine nous sommes très proches. Elle a huit ans et les discutions sont intéressante. Nous parlions de la moisson et je lui demande si elle connait les céréales : « Oui, c’est Chocapic ». Et puis depuis un an c’est fini avec son amoureux alors elle me dit : « quand je serais grande j’aurais des enfants mais pas de mari ». Elle est marante.
Comme j’ai passé le Cap Horn je dois porter un anneau à l’oreille gauche. Je me décide enfin à passer à la bijouterie. J’y vais avec Valentine. Elle est très « boucle d’oreille », elle en possède des dizaines. C’est un grand moment. « C’est pour percer une oreille ». « Non pas pour la petite fille, c’est pour le vieux monsieur ! ». Les clientes me regardent avec un sourire.
Il faut remplir un questionnaire. « L’enfant a-t-il plus de 6 mois ? ». Je coche le « Oui » sans l’ombre d’un doute. Il faut indiquer l’âge « 69 », et la date de naissance. Je me demande si tout cela va rentrer dans l’informatique. Enfin il y a « Signature d’un des parents ou du tuteur légal ». Comment faire ? Comme au temps des mauvais bulletins scolaires je me résous à imiter la signature de mon père !
Maintenant je dois attendre quelques semaines pour l’anneau. J’ai le droit également de manger avec un pied sur la table et comme j’ai également passé le Cap de Bonne Espérance j’ai le droit d’y mettre le second pied. J’ai essayé, ce n’est vraiment pas pratique ! Heureusement c’est un droit mais pas une obligation.
Je redescends travailler la semaine sur Harmattan puis je vais partir une dizaine de jours dans les volcans d’Auvergne. Je vais monter les motos sur la remorque, dans les petites routes du Massif Central les ballades vont être intéressantes.
Mercredi 14 Aout à 16h00 TU, 18h en France GMT - Escale au Mont Dore (14/08/19) Au Mont Dore
Mercredi 14 Aout à 16h00 TU, 18h en France GMT - Au Mont Dore
Bonjour à tous,
Je ne comprends pas pourquoi je ne suis jamais venu passer des vacances en Auvergne et plus particulièrement dans le Massif des Volcans. C’est pourtant un endroit extrêmement agréable, avec des centaines de randonnées à faire dans des sites tous plus beaux les uns que les autres. Et puis je suis frappé par la gentillesse et l’amabilité des commerçants. La pression touristique n’est pas trop violente et laisse aux habitants le bonheur de partager leur pays. Mais avec une seule vie à vivre, je ne verrai pas tout !
Nous sommes arrivés lundi soir après une route assez sympa, tout juste 500 kms d’autoroute sous un temps favorable malgré quelques orages locaux. J’ai loué un petit studio pimpant avec une chambre, un petit coin cuisine et un « salon » équipé d’un canapé lit. Ce deuxième couchage va permettre à ma grande sœur Solange et Jean-Pierre, son mari, de nous rejoindre quelques jours.
Mais nous avons eu une grosse frayeur lundi soir. En déchargeant les motos j’ai fait une grosse erreur. J’ai enlevé en premier la sangle principale qui passait sur les selles afin de comprimer les amortisseurs et tenir les motos plaquées à la remorque. Puis j’ai retiré les autres sangles en n’en gardant que deux par moto. Pour la première moto à descendre, il ne restait que deux sangles extrêmement tendues (par l’amortisseur, soit environ 200 kg) sur l’arrière de celle-ci.
Je suis ensuite monté sur la remorque entre les deux motos pour tenir celle à descendre en premier et j’ai demandé à Francine de retirer la sangle extérieure. Celle-ci était verticale et elle n’a pas réussie à la débloquer. Je lui ai alors demandé de retirer l’autre. Grosse erreur !!!
La moto, propulsée par l’amortisseur arrière a bondi et pivoté autour de la sangle encore en place. Bien entendu je n’ai pas pu la retenir et je l’ai vue se jeter de la remorque pour atterrir au milieu de la rue. Mon cœur n’a fait qu’un tour, je l’ai vu totalement foutue. Mais la roue arrière est restée sur la remorque et des passants nous ont aidé pour finir de la descendre proprement. Bien entendu il y a des dégâts mais finalement c’est beaucoup moins grave que ce que j’avais imaginé.
Le tour chromé du pare-brise est un peu griffé, je peux le changer facilement. La casquette du phare est tordue, je vais devoir la redresser mais cela n’empêche pas de l’utiliser. Et puis le protège garde boue avant en inox est tout tordu empêchant la roue avant de tourner. Je l’ai démonté et je vais devoir lui redonner sa forme d’origine. Le garde boue avant est un peu griffé sur sa pointe avant et sur sa pointe arrière.
La moto roule et, après une nuit de sommeil l’affaire est un peu dans les rétroviseurs. On apprend à tout âge, je n’aurais jamais dû enlever la sangle principale avant d’avoir un peu détendu les sangles secondaires. Cela va me servir de leçon !
Hier nous avons consacré notre première journée au funiculaire du Capucin. Construit en 1898, il est classé aux Monuments Historiques et incarne les charmes de la Belle Epoque. Les deux cabines circulent sur une voie unique avec un croisement central. Elles sont reliées par un câble unique commandé par une étonnante machinerie installée dans la gare supérieure.
Les immenses roues crantées, les monstrueuses courroies en cuir, les axes gros comme ma cuisse, évoquent les « Temps Modernes » de Charlie Chaplin. Tous les systèmes de transmission sont d’origine, seuls des systèmes de sécurité sont ajoutés. Nous avons déjeuné sur place, au Salon des Capucins avant de redescendre par les petits chemins de randonnée.
Aujourd’hui nous avons fait une visite à la « Grande Cascade », une cascade de plus de 30 mètres que l’on rejoint par un chemin bien aménagé mais assez pentu. Le dénivelé est d’environ 250 mètres et c’est suffisant pour moi. Nous avons piqueniqué avant de redescendre. Le temps est magnifique même s’il est un peu frais.
Jeudi 15 Aout à 18h00 TU, 20h en France GMT - Le Puy du Sancy (16/08/19) Au Mont Dore
Jeudi 15 Aout à 18h00 TU, 20h en France GMT - Au Mont Dore
Bonjour à tous,
Que nous sommes bien ici ! C’est un endroit idéal pour passer des vacances agréables. Contrairement à Chamonix où j’ai passé pas mal de vacances, le temps est beaucoup plus agréable. A Chamonix les jours de mauvais temps (qui sont assez nombreux) nous étions dans les nuages toute la journée.
Ici il a plu hier matin mais nous avons pu aller nous promener hier après-midi, c’était sympa. Hier midi, pour une fois nous déjeunions à l’appartement, j’ai décidé de réaliser le plat traditionnel local, la Truffade. C’est assez simple, il suffit de cuir des pommes de terre sautées, d’y ajouter un peu d’ail et surtout à la fin des lamelles de tome de Cantal. En accompagnement j’ai découpé des tranches dans le bloc de jambon d’Auvergne que je me suis offert et j’ai préparé une bonne salade verte. Un vrai régal !!!!
Puis l’après-midi nous avons pris la moto (Francine a préféré venir derrière moi) et nous nous sommes rendus au lac Pavin. Quel bonheur toutes ces petites routes qui serpentent en escaladant puis en redescendant les cols. Nous avons fait le tour du lac à pieds, c’est l’ancien cratère d’un volcan, un cercle presque parfait de 800 mètres de diamètre et profondeur 93 m !!! Domaine des truites, des perches mais surtout en profondeur du seigneur à chair fine, l’Omble Chevalier.
Aujourd’hui les prévisions météo sont idéales (grand ciel bleu et 23 degrés), je décide de conquérir le point culminant des volcans d’Auvergne, le fameux Puy du Sancy. On ne peut venir ici sans monter admirer la vue. Nous prenons donc la moto en milieu de matinée et nous nous rendons à la station du Mont Dore (1330m) qui se trouve à environ 4 kms. Là nous prenons le téléphérique qui nous grimpe rapidement à 1775m en survolant les sources de la Dordogne formées par les deux très petits ruisseaux de montagne, la Dore et la Dogne !
Ensuite nous devons gravir les 860 marches qui nous permettent d’atteindre le sommet à 1885 mètres. C’est un peu l’horreur, j’ai l’impression de me retrouver dans le métro parisien aux heures de pointes, air vicié en moins. Malgré cette affluence de touristes, à quelques mètres des marmottes qui se savent inaccessibles étant donné la topologie des lieux se prélassent au soleil.
Nous attaquons ensuite une piste très pentue qui nous ramène sur le GR4E. C’est maintenant une longue descente très abrupte, dans les graviers d’une piste de ski. A 13 heures nous nous arrêtons à l’ombre d’un téléski pour un piquenique bien mérité. J’ai préparé de la piémontaise maison, c’est délicieux.
Nous rejoignons la Station du Mont Dore vers 15 heures un peu fatigués après avoir descendu un dénivelé de près de 560 mètres dans la caillasse. Heureusement j’ai mes bâtons et c’est un vrai bonheur, je ne me casse plus les genoux et demain je pourrais repartir pour une ballade sympa.
Malheureusement un problème technique m’interdit de publier des photos sur le blog, nous allons le réparer au plus vite.
Jeudi 29 Aout à 7h00 TU, 9h en France GMT - America First Dans le TGV Paris / Aix en Provence
Jeudi 29 Aout à 7h00 TU, 9h en France GMT - Dans le TGV Paris / Aix en Provence
Bonjour à tous,
L’évolution climatique va beaucoup plus vite que tout ce que les différents experts avaient pu prévoir. Maintenant nous avons tous pris conscience du fait que les ressources de la terre sont limitées. Certains rêveurs, certains utopistes pensent qu’il va suffire que les peuples se serrent un peu la ceinture, qu’un partage équitable se fassent pour que tout se passe bien.
C’est faire fi de la nature profonde de l’être humain. D’une façon générale celui-ci n’est pas partageur et il tirera toujours les draps de son côté. En ce moment tout évolue, tout change, les intérêts individuels s’exacerbent, le civisme recule à pas de géant, on est dans le « chacun pour soi », on ne tient plus aucun compte de l’intérêt des autres.
Le slogan qui a permis à Trump d’être élu, « America First » est particulièrement représentatif de l’évolution actuelle du monde. Après la main mise économique de la Chine sur l’Afrique, l’annexion de la Crimée par Poutine, Trump veut acheter le Groenland et surtout mettre la main sur toutes ses richesses naturelles. L’affaire ne s’est pas faite mais nul doute que l’idée est là et que si le Groenland ne peut être acquis, il risque un jour d’être « annexé » militairement.
Après avoir parcouru le monde je reste totalement ébahi et stupéfait par le niveau de développement et de connaissances qu’avaient atteint certaines grandes civilisations du passé. Malgré tout, elles ont toutes fini par s’écrouler et disparaître et ceci extrêmement rapidement. A chaque fois cela s’est produit par la perte des valeurs morales et la déchéance des mœurs.
Comment ne pas être inquiet lorsqu’on constate que les agressions sur les pompiers sont en perpétuelle augmentation ? Comment ne pas être inquiet lorsqu’on apprend qu’un français sur trois jette ses ordures par la fenêtre de son véhicule ? Je croyais bien innocemment que cela ne concernait qu’une minorité ! Et puis, toutes ces décharges sauvages, et puis ces enfants qui agressent leur professeur, et puis ces barmans que l’on tue parce qu’ils ne servent pas assez rapidement, et puis …
Les vacances dans la chaîne des volcans d’auvergne sont terminées, c’était super. Nous avons fait de très belles randonnées et de belles visites. Et puis j’ai découvert que nous étions juste à côté de la « Banne d’Ordanche », un site d’aéromodélisme extrêmement réputé. J’y suis monté et immédiatement mon virus s’est réactivé.
En rentrant j’ai redescendu mes planneurs du grenier. Je n’y avais pas touché depuis 25 ans ! Il y a le petit de 4m d’envergure et puis le grand, l’énorme, le monstrueux de 6,7 m d’envergure. Mais depuis ce début d’année tout a changé, tout est beaucoup plus stricte. D’une part tout appareil volant doit être déclaré et il lui est attribué un numéro d’identification. Par ailleurs le pilote doit posséder une licence d’aptitude délivrée par l’administration.
Je dois donc me mettre aux normes mais avant tout je dois peser mon gros planeur, une réduction du modèle K6, car il y a une limite de poids à 25 kg. Ainsi je pèse séparément chaque élément de la quinzaine qui compose l’appareil en ordre de marche. J’imaginais une trentaine de kilos mais, surprise j’arrive à 24,470 Kg ! C’est trop top ! Après 25 ans à l’abandon, il faut tout réviser, tout réparer, commencer par mettre des accus neufs, changer tous les câbles qui se sont détériorés … J’ai du pain sur la planche.
En attendant je descends passer une semaine sur le bateau afin de terminer ce réservoir d’eau et commencer mon réservoir de gasoil. J’espère cette fois ne pas souffrir de la chaleur et pouvoir dormir correctement. Je ne veux plus essayer de m’endormir avec 31 ou 32 degrés à l’intérieur.
Jeudi 05 Septembre à 15h00 TU, 15h en France GMT - Changement de travail A Cergy Pontoise
Jeudi 05 Septembre à 15h00 TU, 15h en France GMT - A Cergy Pontoise
Bonjour à tous,
Ce matin j’ai repris le TGV direction Paris après une semaine de travail sur le bateau. Petit à petit j’avance dans les réparations et améliorations que j’ai entreprises. Mais j’en ai encore pour deux ans avant de remettre Harmattan à l’eau. Heureusement j’aime travailler sur mon bateau même si, avec l’âge, c’est de plus en plus dur. C’est fatigant et, avec les articulations rouillées, les positions accroupies deviennent difficiles à supporter.
Et puis je dois me reposer et dormir beaucoup plus qu’il y a 20 ans. J’ai pratiquement terminé le réservoir d’eau. J’ai dû recuire l’intérieur. Je l’ai fait en deux fois, les trois compartiments du côté tribord puis les trois du côté bâbord. J’ai installé dans chaque compartiment une ampoule de 100w montée sur un support en fil de fer afin qu’elle ne touche pas aux parois en époxy. Puis j’ai posé en place le demi-couvercle.
Grâce à un thermomètre de cuisine (pour contrôler la cuisson des rôties) j’ai pu mesurer la température qui devait être au minimum de 60 degrés. J’ai obtenu 67° et j’ai laissé cuir à chaque fois pendant une vingtaine d’heures. Dans le bateau c’était difficile à vivre mais quelle satisfaction ! Ensuite, après avoir équipé les couvercles des jauges et différentes connexions (entrée d’eau, sortie d’eau, mise à l’air libre …) j’ai pu les coller définitivement. Il me reste à stratifier les bords et peindre le réservoir. Il est magnifique et j’en suis très fier.
Du coup, pendant la cuisson j’ai pu entreprendre le réservoir de gasoil. C’est un changement de travail et cela fait du bien de tourner la page de ce réservoir d’eau. J’ai commencé à découper le couvercle. Je fais cela avec une scie sabre électrique, quel outil magnifique. Par contre je dois ensuite nettoyer les parois et c’est un travail sale. Il ne doit plus rester aucune trace, ni odeur de gasoil et je dois être capable de stratifier les surfaces.
Mais c’est à chaque fois pareil, plus le travail est dure, plus on s’y jette à reculons et plus on est content lorsqu’il est réalisé. Je suis loin d’avoir fini mais à chaque seau d’eau sale que je sors je me rapproche du but. J’ai bien étudié la position des barres qui traversent mon ancien réservoir, pour les éviter je vais devoir construire deux réservoirs séparés et je vais perdre une centaine de litres.
Ce n’est pas grave car j’avais jusqu’alors 650 litres. Ceux-ci me donnaient une autonomie au moteur de 1800 Miles dans des conditions de mer calme. Je vais donc descendre à 1500 Miles, c’est très largement suffisant et même superflu, 1000 Miles sont largement suffisant. Je vais relier les deux réservoirs par le haut afin de n’avoir qu’un seul nable de remplissage. Dernièrement j’en avais trois et c’était pénible. Par conte il va me falloir une pompe afin de transférer le moment venu le second réservoir dans le principal.
Tout autre chose, le lundi 23 Septembre je vais faire une conférence en Bretagne sur mon parcours de vie alors que j’étais en dialyse. C’est organisé par l’association ECHO sous l’impulsion de mon ami Pierre-Yves DURAND. Cela se passera à Vannes, si vous êtes intéressés vous trouverez le Flyer ici http://www.jeanlouisclemendot.fr/doc/Flyer%20JLC.pdf .
Enfin, en me préparant ce matin, aux alentours de 6 heures, j’ai entendu sur BFM une excellente nouvelle dont j’avais déjà un peu l’intuition. Les chercheurs du monde entier seraient maintenant d’accord pour constater qu’en dehors de toute causes comme les addictions (drogues, alcool, tabac), accidents divers … on vivrait environ 10% plus vieux en vivant heureux. Lorsque l’on sait que le bonheur est avant tout une question de décision puis de volonté c’est une excellente nouvelle !
Lundi 16 Septembre à 8h00 TU, 10h en France GMT - Des provisions pour l’hiver Dans le TGV Paris / Aix
Lundi 16 Septembre à 8h00 TU, 10h en France GMT - Dans le TGV Paris / Aix
Bonjour à tous,
Réveil à 4h30 pour arriver à Aix en Provence en milieu de matinée et profiter de cette belle journée d’automne. Hier la journée a été particulièrement agréable mais qu’on aimerait pourtant voire un peu de pluie tomber. Tout est horriblement sec, la végétation et les cultures souffrent énormément. Mis à part un petit peu de pluie début Aout l’eau est absente depuis de nombreux mois.
La rentrée coïncide chaque année avec la préparation de la lutte contre les rudesses de l’hiver. Dans mon jardin les deux écureuils roux rodent autour du noisetier pour stocker la précieuse nourriture dans diverses cachettes. De mon côté j’ai rentré quelques stères de bois pour alimenter mon poêle à haut rendement durant les mois d’hiver.
Lorsque je passe dans mon bûcher l’odeur du bois sec me ravi et me transporte instantanément dans les années cinquante. Je suis gamin, en culottes courtes et je visite le bûcher de la ferme de mes grands parents paternels. C’est en plein Morvan, je vais à la quête des œufs que les poules ont pu pondre ici ou là.
La semaine dernière je découvre que les choux à choucroute sont arrivés. Je les guettais depuis un moment, il n’y en aura pas deux fois. Ils font entre 2 et 3 kilos chacun, j’en prends cinq, des bien serrés. Mon pot à choucroute traditionnel en grès émaillé fait 15 litres. Il est équipé d’un couvercle à joint d’eau et la choucroute que l’on fait soit même est à des années lumières de la choucroute industrielle que l’on peut trouver en charcuterie. C’est véritablement un autre produit.
L’année passée j’avais utilisé la mandoline mais ce n’est pas l’idéal. Au Mont Dore j’ai fait l’acquisition d’un énorme couteau « coupe-choux » en acier au carbone. Ce n’est pas de l’inox, c’est du vrai, de l’ancien qui, une fois bien passé au fusil d’aiguisage, coupe comme un rasoir.
Après avoir enlevé quelques feuilles que je jette, je découpe mon chou en fines lamelles sans le laver car les bactéries présentes vont participer à la lactofermentation. Puis j’en mets un kilo dans un grand saladier. J’y ajoute 10 grammes de sel de Guérande (attention il doit être « sans aditifs » afin de préserver les bactéries), plus une dizaine de grains de genièvre, autant de poivre et une cuillère à café de cumin.
Je mélange bien à la main avant de transvaser dans mon pot par petites quantités. Il faut pour chaque couche tasser très fortement avec le poing fermé pour faire sortir le jus du chou. Le pot plein (il faut laisser une dizaine de centimètres de libre), la base du poing doit tremper un peu dans le liquide.
Il faut ensuite recouvrir d’une ou deux feuilles entières, installer les deux poids qui vont maintenir le chou dans le jus puis fermer le pot et remplir le joint d’un peu d’eau. Il est nécessaire de laisser celui-ci à la cuisine pendant une semaine afin que la réaction puisse démarrer. Ensuite il faut le mettre dans un endroit frais (au garage par exemple) et attendre au minimum 3 semaines avant de commencer à consommer.
On a ainsi de la choucroute à disposition pendant tout l’hiver. On peut la consommer en salade ou bien cuite avec jarret, saucisses, lard … ou bien poisson et fruits de mer. Si l’on n’a pas de pot à choucroute on peut la faire dans des bocaux avec un joint caoutchouc. Lors de la réaction de lactofermentation du gaz carbonique va être généré qui va chasser l’air permettant ainsi aux bactéries anaérobies de se développer.
Je vais passer quelques jours sur Harmattan pour avancer les travaux sur mon réservoir de gasoil. J’aimerai qu’en fin de semaine les travaux de déconstruction et de nettoyage soient terminés afin que je puisse commencer la reconstruction dans un endroit propre et agréable.
Lundi 23 Septembre à 15h00 TU, 17h en France GMT - Un Kouign-amann à Saint-Goustan Dans le Golfe du Morbihan
Lundi 23 Septembre à 15h00 TU, 17h en France GMT - Dans le Golfe du Morbihan
Bonjour à tous,
Comme le bonheur est simple et facile ! Il suffit par exemple d’aller déguster un kouign-amann accompagné d’une boule de glace caramel au beurre salé dans le restaurant La Licorne situé au milieu du merveilleux petit port de Saint-Goustan sur la rivière Auray.
Je sais, je ne fais pas preuve d’originalité, je vous ai déjà parlé de cet endroit dans mon blog, je vous ai déjà proposé une photo identique mais quand on aime on ne compte pas. C’est une véritable addiction, j’aime cet endroit et je ne peux faire autrement que d’y retourner lorsque je passe dans le coin.
On pourrait croire que ce quartier de la petite ville d’Auray est un lieu quelconque mais il n’en est rien. Historiquement c’est le point de départ d’une expédition pour reconquérir Port Royal en Acadie. A bord de l’Espérance en Dieu, le commandeur Isaac de Razilly, gouverneur de l’Acadie, quitta Auray le 4 juillet 1632 sur Ordre du Cardinal de Richelieu.
Par contre c’est le 4 Décembre 1776 que Benjamin Franklin débarqua ici, envoyé en France par les Etats Unis d’Amérique, afin d’y négocier la première alliance entre les deux pays. Même si le temps n’est pas terrible, la Bretagne est belle et je comprends parfaitement que l’on puisse en tomber amoureux.
Nous avons passé le Week End chez mon ami Pierre-Yves, c’était l’anniversaire de sa compagne Fred et de sa fille Salomé. Quel bon moment ! Il y avait également les filles de Fred et les copains. Les filles ont fait le karaoké toute la nuit, cela s’est fini alors que le soleil était déjà levé ! C’est une véritable addiction.
Ce soir je fais ma petite conférence à l’hôpital de Vannes. J’ai préparé un Power Point et je sais que nous allons passer un moment sympa. Il y avait la semaine dernière une petite brève dans « Le Télégramme », Christophe l’a mise dans l’onglet « Presse » du blog.
Mon frère Alain est en train de remonter son bateau des Canaries à Marseille. Il est en solitaire et vient de doubler l’île de Madère. Le temps est beau même s’il n’a pas beaucoup de vents portants. Il revient essentiellement au moteur dans un très léger vent de face. Tout se passe bien.
Demain midi je vais déjeuner chez mon copain Régis qui se trouve également sur les bords du golfe, c’est un ancien de la moto et du bateau. Il s’est fait construire un magnifique catamaran en carbone, j’ai hâte de le voir.
Puis je dois continuer à remonter en longeant la côte pour aller visiter un copain de très longue date. A l’armée c’était mon adjudant. Nous avons passé des soirées mémorables ensemble, c’était il y a cinquante ans mais le souvenir est toujours présent et nous avons toujours autant de plaisir à nous le remémorer.
Mercredi 25 Septembre à 15h00 TU, 17h en France GMT - Escale à Sainte Marine A Quimper
Mercredi 25 Septembre à 15h00 TU, 17h en France GMT - A Quimper
Bonjour à tous,
Malgré tous mes voyages, malgré toute ma curiosité et malgré mon attirance à découvrir sans cesse des nouveaux endroits, la vie est trop courte et je ne pourrais pas voir la totalité de ceux dont le nom me fait rêver et qui m’attirent comme un aimant. Il faut dire que je ne peux résister à retourner voir tous ces lieux que j’ai déjà vu et qui m’ont véritablement séduit.
C’est le cas du golfe du Morbihan avec tous ces petits bras qui découpent le rivage et génèrent des petits lacs dont le niveau monte et descend au rythme de la marée. Souvent un goulet au départ du bras a permis à l’homme de construire une petite digue équipée d’un moulin à marée. Le meunier est ainsi totalement dépendant de la nature, il peut être amené à travailler la nuit et se trouve toujours au repos lors des coefficients inférieurs à 70. Contrairement aux moulins à vent son rythme de vie est totalement prévisible.
Hier nous avons été reçus comme des princes par mon copain Régis. Nous nous connaissons depuis une vie précédente, lorsqu’il était concessionnaire moto à Nantes et que mon métier consistait à équiper ces mêmes concessionnaires de systèmes informatiques. Il a ensuite monté une très grosse boîte de location de catamarans en Martinique.
Le bateau est très implanté dans les racines de sa famille, son père a fait un tour du monde sur un bateau très proche du mien, un de ses cousin est un coureur des mers très connu et lui-même ne déteste pas courir en solitaire. Il a acheté et reconstruit un sémaphore. C’est un monument magnifique rempli de tableaux de bateau et de maquettes toutes plus belles les unes que les autres.
Et puis il s’est fait construire un catamaran d’exception, un 52 pieds tout en carbone d’une grande légèreté. Il vient de finir premier au trophée des multicoque de la Trinité sur Mer. Quel beau bateau ! totalement à l’opposé d’Harmattan. Le mât est pivotant, le bateau ne possède aucune poulie, aucune manille. L’accastillage est composé de tout ce qu’il y a de plus moderne aujourd’hui.
Ce matin nous étions dans la ville close de Concarneau. J’adore cet endroit, et puis il me ravive de nombreux souvenirs car j’y suis passé lors du retour de mon premier tour du monde. J’y avais été accueilli par Pierre-Yves et Jean-Luc Gourmelin. J’adore l’ambiance.
Aujourd’hui Il pleut énormément. Nous étions rentrés dans une boutique de souvenirs car Francine souhaitait remplacer son beurrier défaillant. Il y avait une boîte avec un dessin remplie de drapeaux Bretons. Et puis une vieille 2CV Citroën équipée sur une galerie d’un immense panneau solaire, sur les portes une mention « Première voiture à propulsion solaire de Bretagne ». Un gars est en train de pousser la voiture avec une bulle « Je crois que je me suis fait avoir ! »
Ce midi, encore un endroit rempli de souvenir, la petite commune de Sainte Marine, au bord de l’Odet, juste en face de Bénodet. Les touristes visitent Bénodet, les connaisseurs Sainte Marine. Quel déjeuner agréable ! Je suis déjà passé par là avec Harmattan.
En bord de mer, il y a le fameux « Abri du Marin », lieux d’hébergement créé par Jacques Thézac au tout début des années 1900. Ces maisons, implantées principalement dans les ports de Cornouaille, initialement toutes peintes en rose, étaient destinées à recueillir et loger les marins en escale. Elles étaient implantées sur les ports « de façon à ce que les pêcheurs rejoignent les abris sans être tentés sur leur chemin par les cabarets ».
Dimanche 06 Octobre à 17h00 TU, 19h en France GMT - Simplification A Port Saint Louis du Rhône
Dimanche 06 Octobre à 17h00 TU, 19h en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
C’est l’époque où les plaisanciers viennent passer le weekend à travailler sur leur bateau. Ils arrivent dans la journée du vendredi et repartent le dimanche soir. Bientôt ils ne viendront plus du tout, attendant les premiers beaux jours pour faire leur réapparition.
Mais je n’ai pas ce rythme, les travaux nécessaires sur Harmattan ne me le permettent pas. Après 70 000 Milles nautiques parcourus en une douzaine d’années soit l’équivalent de plus de trois tours du monde (Le diamètre de la terre à l’équateur est de 21 639 Milles nautiques et un tour du monde par la mer doit être au minimum de 21 600 Milles nautiques selon les organismes officiels) le bateau nécessite un refit complet.
C’est l’occasion de repenser les fondamentaux. J’ai pensé ce bateau il y a une petite vingtaine d’années, puis j’ai réalisé tous les travaux avant de partir pour mon premier tour de Méditerranée en 2007. Depuis beaucoup de choses ont changées, d’une part la technologie à évoluée et d’autre part j’ai eu l’occasion de tester à fond toutes les options que j’avais pu prendre lors de la reconstruction initiale.
La plupart de ces options se sont révélées excellentes mais une question se pose sur mon chauffage à circulation d’eau. Il est trop complexe, il n’a jamais marché. Il faut dire que l’équipe Webasto en France est composée d’une bande de voleurs incapables. Je ne vais pas en dire plus, il y aurait un livre à écrire. Les milliers d’euros d’investissement ont défilés en pure perte.
J’ai ainsi dû passer un mois et demi dans les canaux de Patagonie sans aucun chauffage. Heureusement Harmattan est construit avec une isolation exceptionnelle. La structure de la coque fait 9cm d’épaisseur !!!! En partant de l’extérieur la stratification fait 22mm puis il y a 57mm de mousse à structure fermée, puis à nouveau une stratification de 6mm et pour finir un contreplaqué de 5mm. Le roof quant à lui fait 58mm d’épaisseur avec une stratification de 16mm, 33mm de mousse, 4mm de stratification et toujours un contreplaqué de 5mm.
Autant dire qu’une simple bougie serait à même de chauffer le bateau. J’ai donc décidé de simplifier et de démonter tout mon chauffage, chaudière, radiateurs, tuyauteries, absolument tout. Je vais me contenter de réinstaller deux aérothermes à l’entrée du carrée (le moteur se trouve juste derrière cette cloison). Comme dans une voiture ces aérothermes seront alimentés par l’eau chaude du moteur et ce sera amplement suffisant.
J’avais un parc de batteries de servitude de 1000Ah. Mais les progrès en matière de panneaux solaire ont été énormes sur ces 20 dernières années. J’ai réalisé mon premier tour du monde sans panneaux solaires mais j’en ai installé deux en 2015, avant de partir pour l’Amérique du Sud. J’avais alors réduit mon parc de batteries de servitude à 700Ah.
Une partie des batteries est installée dans la coursive tandis que le reste se trouve dans la salle machine. La température dans ce lieu fermé peut monter à 70° et ce n’est pas très bon pour les batteries. Les panneaux solaires étant de plus en plus performants d’une part et ne voulant plus de batteries dans ma salle machine, je vais réduire mon parc à 330Ah ce qui sera suffisant si j’améliore l’isolation de mon petit frigo (le grand est très bien isolé). J’ai donc réalisé de grands travaux dans ma salle machine, j’ai démoli à la scie sabre tous les bacs à batteries qui n’ont plus d’utilité. Cela me donne encore plus de place et c’est très bien ainsi. Encore une fois c’est de la simplification.
Cet après-midi j’ai mis en eau mon tout nouveau réservoir. Il me semble étanche mais je vais attendre demain matin pour tirer une conclusion définitive. Ensuite il ne me restera plus qu’à le peindre.
Et puis j’ai fait de la maçonnerie. J’ai acheté deux sacs de 5Kg de mortier, une truelle et j’ai rebouché le trou à l’avant de la quille, souvenir de la rencontre avec un récif aux Baléares sur le chemin du retour. J’ai l’habitude, lors de l’achat du bateau il y avait déjà un trou que j’ai dû reboucher au mortier.
J’ai bien rigolé en pensant à mon copain Régis. Avec son bateau entièrement en carbone où chaque gramme est évalué. S’il m’avait vu jeter mon mortier à la truelle sur ma quille il aurait eu une attaque ! Mais nos programmes sont totalement différents, lui c’est la course, moi c’est la grande croisière.
Jeudi 10 Octobre à 9h00 TU, 11h en France GMT - Il est certains Esprits … Dans le TGV entre Aix en Provence et Paris
Jeudi 10 Octobre à 9h00 TU, 11h en France GMT - Dans le TGV entre Aix en Provence et Paris
Bonjour à tous,
« Il est certains esprits … », j’adore ce poème, je suis certain que vous en connaissez au moins quelques vers. Il fait partie du recueil « L’art poétique (Chant 1) », œuvre de Nicolas Boileau daté de 1674. Nicolas Boileau était un véritable recteur, il a posé les règles de la littérature de qualité. J’aime à lire et à relire ces passages car au-delà de l’écriture ils peuvent s’accorder avec la plupart des activités humaines, surtout si celles-ci sont créatives et qu’elles cherchent la perfection.
« Il est certains esprits dont les sombres pensées » « Sont d’un nuage épais toujours embarrassées ; » « Le jour de la raison ne le saurait percer. » « Avant donc que d’écrire, apprenez à penser. » « Selon que notre idée est plus ou moins obscure, » « L’expression la suit, ou moins nette, ou plus pure. » « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, » « Et les mots pour le dire arrivent aisément. » « … » « Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse, » « Et ne vous piquez point d’une folle vitesse » « … » « Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage, » « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : » « Polissez-le sans cesse et le repolissez ; » « Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. »
Que c’est beau ! Que de sagesse dans ces quelques vers ! Le goût d’écrire m’est venu sur le tard. Comme la faim vient en mangeant, le plaisir de communiquer, le plaisir des mots, le plaisir de la narration, le plaisir de décrire a grandi en moi avec la pratique. Mon blog m’a énormément apporté, c’est encore une des retombées positives de ma maladie.
Je le fais pour vous mais avant tout pour moi. Durant ces longues journées, ces semaines qui se suivent, seul au milieu de l’océan, que j’ai aimé penser avant d’écrire. Ma vie professionnelle trépidante ne m’avait jamais laissé le temps de me poser pour réfléchir, réfléchir sur moi-même, sur la vie, sur le monde, sur mille sujets plus passionnants les uns que les autres.
Cette introversion, ces différentes réflexions m’ont fait grandir énormément, je suis beaucoup plus sûr de moi, j’ai acquis des certitudes dans de nombreux domaines, quelque part une certaine forme de sagesse est venue en moi. C’est l’écriture de mon blog qui m’a apporté toutes ces bonnes choses et finalement c’est bien à ma maladie que je le dois.
Nous vivons une époque où savoir écrire apporte énormément dans la vie de tous les jours. Mais, même au-delà de l’écriture, je suis persuadé que beaucoup gagneraient à suivre ces quelques conseils de Nicolas Boileau. Il faut prendre le temps de réfléchir avant d’agir. Pour ma part les problèmes, les sujets, les solutions m’apparaissent toujours avec une bien plus grande clarté après une nuit de repos.
Et puis relire plusieurs fois son texte, contrôler son travail, le peaufiner, le retravailler, le parfaire apporte toujours énormément de plaisir. Bien sûr nous vivons une période où les choses vont très vite, où l’on n’a le temps de rien, où l’on recherche la rentabilité maximale mais sans remettre vingt fois sur le métier son ouvrage le reprendre quelques fois est indispensable.
Si j’avais suivi ces quelques conseils je n’aurais pas eu à rouvrir mon réservoir d’eau après m’être aperçu avoir oublié de pratiquer des ouvertures dans les parties hautes des cloisons afin de permettre à l’air de s’échapper lors du remplissage.
Dimanche 27 Octobre à 18h00 TU, 19h en France GMT - Le respect des autres A Cormeilles en Vexin
Dimanche 27 Octobre à 18h00 TU, 19h en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Quatre enseignements fondamentaux devraient concourir à former un adulte. Chaque enfant devrait apprendre à lire, à écrire, à compter et à respecter les autres. En France, jusqu’en Mai 68 l’éducation était sévère, on suivait des cours « d’éducation civique » et surtout, à la maison, le respect des autres était enseigné avec beaucoup de rigueur.
Et puis tout s’est délité, aujourd’hui c’est chacun pour soi. Les jeunes comme les moins jeunes participent, c’est à qui tirera le maximum de couverture à soi. Tous les jours on peut constater ce travers, et dans tous les domaines.
Quelques exemples : On caillasse des représentants de l’ordre et même des pompiers, on dépose des vieux matelas ou des gravats dans des fossés, on jette ses mégots et plein d’autres choses par la fenêtre de son véhicule, on abandonne des épaves en pleine rue … Mais la grève surprise des chemineaux un jour de grand départ procède de la même logique.
Je suis inquiet pour l’avenir, comme je l’ai souvent écrit je pense qu’un jour les jeunes vont se révolter et qu’un conflit de génération aura lieu. Comment faire des efforts pour préserver la terre que l’on va laisser à nos petits enfants alors qu’on n’est pas capable de réformer nos retraites et que l’on continue à creuser des trous financiers sur leur dos.
Les réseaux sociaux ont totalement changé la donne, aujourd’hui les révoltes se propagent de pays en pays sans leader mais avec énormément d’efficacité. C’est incroyable, outre le mouvement initialisé par Greta Thunberg, ça chauffe dans de nombreux pays. Nous avons eu notre mouvement de gilets jaunes, il y a Hong Kong, l’Algérie, le Chili, la Bolivie, le Mexique, le Liban, le Bénin, le Venezuela, la Catalogne, l’Egypte, l’Irak … Et comment ne pas parler des conflits, la Syrie, la Turquie, le Yémen …
Que faire ? Je ne sais pas. Le problème est tellement énorme. Lorsqu’on voit la vitesse où va le réchauffement climatique il faudrait se serrer les coudes mais c’est impossible, c’est l’inverse de la tendance actuelle. Est-ce que l’homme va être responsable de la sixième extinction massive ? D’après les scientifiques elle est déjà en marche, nous en faisons partie et elle semble inéluctable.
La terre s’en remettra, il lui faudra peut-être des centaines ou des milliers d’années. Quelle sera la prochaine espèce dominante ?
En attendant l’hiver arrive. A Paris hier c’était l’été, aujourd’hui tout a changé. Il a plu énormément, la température à reculée de plus de 10 degrés et le poêle à fonctionné toute la journée.
J’avais pris un billet de TGV pour aller au bateau jeudi dernier mais, lorsque le réveil à sonné à 3h30 je ne dormais que depuis une heure à cause de quintes de toux violentes. J’ai fait un refus, j’ai coupé la sonnerie et je me suis rendormi. Bien m’en a pris car depuis je dois gérer un gros rhume avec de la fièvre.
Le week-end dernier j’avais un neveu à la maison. Nous sommes allés aux champignons, en 5 minutes j’ai ramassé 6 kilos de bons cèpes de Bordeaux. C’est exceptionnel, je n’ai jamais vu une telle année. C’est dû à cette très longue sècheresse puis à ces grosses pluies qui sont arrivées d’un coup alors qu’il faisait encore chaud. C’est un régal !
Vendredi premier Novembre à 18h00 TU, 19h en France GMT - Une belle journée d’automne A Cormeilles en Vexin
Vendredi premier Novembre à 18h00 TU, 19h en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Quelle belle journée d’automne, comme je suis bien chez moi ! J’ai passé une bonne partie de l’après midi à confectionner une ratatouille. Ma ratatouille est exceptionnelle mais ce n’est pas sans raison car j’y passe beaucoup de temps. Sans vous livrer tous mes secrets, j’enlève la peau des poivrons et des tomates, je fais revenir séparément chaque élément (oignon et ail, lardons de poitrine fraiche, poivrons rouges, poivrons verts, aubergines …) dans un mélange d’huile de tournesol, d’huile d’olives et de margarine…
Il ne fait pas froid, il pleut mais il fait soleil en même temps. Par mes grandes baies vitrées j’observe l’extérieur. Malgré un été particulièrement chaud et sec la pelouse, bien entretenue par mon jardinier, est redevenue magnifique. Avec la pluie et le soleil elle brille de mille feux, il y a toutes les couleurs de vert, de jaune, de rouge, d’orange … Au milieu de la pelouse deux jeunes écureuils roux jouent depuis ce matin à se poursuivre. Une sittelle torchepot passe son temps à monter et descendre en courant l’acacia qui se trouve à quelques mètres.
Et puis Alexa, mon enceinte, diffuse RFM. Je ne sais pas qui est à la programmation aujourd’hui mais c’est un véritable bonheur. Pour moi l’ambiance musicale est très importante. Chaque pépite qui passe me propulse au nirvana. Maintenant c’est « Still Loving You » du groupe Scorpions, leur meilleur morceau à mon avis. Puis, un peu plus tard Europa de Carlos Santana. J’adore ce style de musique, que c’est bon ! Prenez donc le temps de taper sur Google « Europa Santana » et visualisez la vidéo « You tube » intitulée Azahar Sevilla du 4 mars 2008. Ce n’est pas vraiment une vidéo, c’est une succession de photos de mer. Elles sont absolument époustouflantes.
Je me sens bien d’autant que je viens de passer quelques jours au lit. Il y a ce gros rhume mais surtout cette infection urinaire récidivante. Avec ma malformation congénitale j’ai connu cela toute ma vie. A l’époque les bébés mourraient mais j’ai survécu. Résultat ma pathologie n’est pas connu et j’ai plusieurs fois dû me battre pour trouver moi même la solution.
La première fois c’était à 28 ans, j’allais de plus en plus mal et les urologues ne comprenaient pas ce que j’avais. J’ai fini par prendre ma 2CV et je me suis rendu à Neuilly, rue de la pompe chez le numéro un de l’époque. C’était un très vieux monsieur. Il avait passé sa vie à Necker. Lorsque je lui ai expliqué mes problèmes il m’a dit immédiatement « Je sais ce que vous avez, j’ai vu cela deux fois dans ma vie ! ». Il m’a soulagé de l’équivalent de 300€ mais c’était l’un des plus beaux jours de ma vie. Il m’a opéré une première fois puis une seconde et cela m’a permis de vivre une vingtaine d’années sans trop de problèmes.
Puis vers 50 ans je me suis retrouvé dans la même situation. Les urologues que je consultais n’avaient pas de solution et ma situation empirait. J’ai à nouveau recherché le top des urologues. Je l’ai trouvé à l’hôpital Américain de Neuilly, c’était lui aussi un vieux monsieur, ancien de l’hôpital Necker. Un jour il m’a demandé de passer et m’a dit « Il y a des cellules mauvaises dans la prostate ». Pas étonnant après toutes ces infections.
J’ai dû batailler pour qu’il m’enlève une fois pour toutes cette valve en même temps que ma prostate. Il me disait que c’était impossible mais il s’est rendu aux Etats Unis, il a étudié le problème et il l’a fait. C’était malheureusement trop tard pour les reins mais cela m’a permis de pouvoir être greffé par la suite.
Tout le temps de ma dialyse les choses se sont bien passées mais suite à ma greffe et au long moment passé à l’hôpital mes infections urinaires ont repris. Cette fois-ci ce sont des germes nosocomiaux. Nous avons essayé de les traiter mais à ce jour j’ai vu plusieurs urologues et personne n’a trouvé la solution.
Ma greffe date de 2011, au début ce n’était souvent que de la colonisation avec régulièrement une infection mais avec le temps les choses empirent. Maintenant l’infection est quasi permanente, j’ai de la fièvre, je suis épuisé et c’est difficile de vivre au quotidien ainsi.
Je dois trouver une solution. J’ai fait des recherches et j’ai découvert à Rouen un Infectiologue spécialiste des infections urinaires. Je viens de lui écrire et j’espère le rencontrer rapidement. Dans la vie il faut toujours se battre, le malade est toujours le mieux placé pour trouver des solutions car son intérêt est majeur.
Lundi 18 Novembre à 18h00 TU, 19h en France GMT - Ces bateaux qui fuient les tempêtes A Cormeilles en Vexin
Lundi 18 Novembre à 18h00 TU, 19h en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Je suis avec énormément d’intérêt la course baptisée « Brest Atlantiques » avec un « s » à Atlantique car elle se déroule entre les deux océans, l’Atlantique Nord et l’Atlantique Sud. Après un départ de Brest le parcours passe par Rio où les bateaux doivent enrouler les îles Cagarras se trouvant devant la plage d’Ipanema. Ensuite il faut aller enrouler l’île Robben Island gisant devant Cap Town tout au Sud de l’Afrique du Sud avant de revenir au point de départ.
Avec cette course de 14 000 Milles, c’est exactement la moitié d’un tour du monde que les quatre énormes trimarans engagés vont parcourir. Ce sont des géants qu’on appelle des Ultimes. Avec leurs foils ils sont capables de voler au-dessus de l’eau à plus de 35 Nœuds atteignant ainsi des distances parcourues pouvant dépasser les 750 Milles par 24 heures. Lorsqu’Harmattan en fait 120 je suis ravi !
Pour vous donner une idée des dimensions, MACIF qui n’est pas le plus gros (mais que je porte dans mon cœur pour avoir été VIP chez MACIF et avoir eu le plaisir de rencontrer François Gabart), mesure 30 mètres de long par 21,5m de large. Il porte jusqu’à 650m² de toile avec un mât qui atteint les 33,5 mètres de hauteur ! Entièrement construit en carbone son déplacement est de 14,5 Tonnes soit un peu moins qu’Harmattan.
J’adore les voir voler sur l’eau lorsque la mer est plate et qu’il n’y a pas trop de vent. Mais quelle surprise de voir Sodebo skippé par Thomas Coville et Jean-Luc Nélias faire demi-tour et revenir sur ses pas alors qu’il est en tête de course et qu’il possède près de 200 Milles d’avance sur Maxi Edmond de Rothschild. Que se passe-t-il ? Une casse ? Non, c’est simplement qu’un coup de vent arrive et que ces bateaux ne sont pas faits pour affronter les tempêtes !
Je suis sidéré. Les bateaux d’aujourd’hui n’ont plus cette qualité essentielle à mon point de vue : ils ne sont pas marins ! Ils sont construits pour aller vite avec des mâts d’une grande hauteur et des plans de voilure très élancés. Ils vont suffisamment vite pour contourner les dépressions, pour fuir la tempête mais pas pour l’affronter.
Tout autour du monde j’ai rencontré des plaisanciers qui voyageaient. Ils mettaient pour la plupart la vitesse de leur bateau en avant. Je suis toujours un peu dubitatif, ne sont-ils pas bien en mer ? Harmattan a été conçu pour affronter tout type de mer, avec son mât assez court (13m), sa baume très longue (6m) et son faible franc bord il n’a pas peur du mauvais temps. Me retrouver seul au milieu d’un océan est pour moi un vrai bonheur. En solitaire j’y trouve une très grande tranquillité. Je n’aimerai pas naviguer sur ces bateaux trop rapides et certainement trop fragiles.
Tout autre chose, vendredi j’ai regardé « L’esprit de famille » sur Chérie 25. C’est un téléfilm sur le don du vivant, deux frères (joués par Michaël Youn et Ari Abittan) sont sollicités pour offrir un rein à leur sœur qui est dialysée. Le néphrologue de greffe est joué par Richard Berry qui a lui-même donné un rein à sa sœur dans la vraie vie.
Quelle arnaque ! Ce film aurait pu être bien s’il n’avait pas fait passer des idées tout à fait fausses afin de promouvoir le don du vivant. En tout premier lieu il était question de donner son rein pour sauver la vie de la sœur, une jeune femme d’une trentaine d’années. La greffe de rein procure une liberté de vie meilleur qu’en dialyse mais il est tout à fait faux que la vie d’un malade dialysé soit compromise à court terme.
En second lieu, une fois greffée la vie de la sœur est présentée comme idéale « elle peut enfin faire des projets d’avenir ». On peut mener une vie presque normale tout en étant dialysé, j’en suis un exemple. Et, même si elle apporte une meilleure qualité de vie, la greffe n’est pas la guérison, il y a des effets secondaires liés au fait d’être immunodéprimé.
Enfin, c’est l’hiver, je regrette amèrement la canicule. Pour garder le moral et retrouver le soleil je me passe en boucle sur Alexa Dance Monkey de Tones and I. Vous connaissez certainement. En forçant un peu sur le volume sonore c’est trop bon. Essayez !
Mercredi 4 Décembre à 18h00 TU, 19h en France GMT - Le bonheur de restaurer Dans le TGV Aix / Paris
Mercredi 4 Décembre à 18h00 TU, 19h en France GMT - Dans le TGV Aix / Paris
Bonjour à tous,
Je me dépêche de revenir sur Paris ce mercredi matin veille de la grande grève du 5 décembre. Les difficultés de déplacement vont commencer dès la fin d’après-midi alors j’ai pris le OUIGO de 8h40 à Aix. Je reviens d’une semaine de bonheur passée sur Harmattan. Pourtant tout avait mal commencé lorsqu’en arrivant en gare d’Aix mardi dernier je découvre que ma Clio n’est plus entière.
En effet toute la partie avant a disparue !!! D’abord est-ce bien ma voiture ? Je vais à l’arrière et malheureusement c’est bien mon immatriculation. Des malins se sont servis et m’ont chapardé parechoc, calandre et tout ce qui va avec laissant un grand trou noir à la place. Heureusement les phares sont encore là et comme les clignotants sont intégrés dans les phares je peux rouler. Il n’y a plus d’immatriculation mais cela ne me gêne pas vraiment.
Je m’estime heureux lorsque je constate que deux voitures derrière moi une belle Fiat 500 pratiquement neuve et toute pimpante avec sa capote bordeaux se trouve sur des parpaings. Les bandits !!! Avec mes pneus qui ont 30 000 kilomètres je ne risquais rien de ce côté-là. C’est tout de même beaucoup de temps perdu, dépôt de plainte chez les gendarmes, passage de l’expert, réparation … Et, comme l’agent Renault n’est pas très bon mon nouveau parechoc n’a pas tout à fait la même couleur que le reste de la voiture !
Que j’aime travailler sur mon bateau ! Beaucoup ne comprennent pas, ils me disent : « Puisque t’as de l’argent fait le faire ». Pourtant, si je dois choisir, je préfère de loin passer une semaine à travailler sur mon bateau plutôt que de vivre cette même semaine dans l’hôtel luxueux d’un paradis tropical. C’est comme cela, je suis fait ainsi.
Et puis j’ai bien avancé, j’ai enfin terminé mon réservoir d’eau. Après avoir passé trois jours à tester son étanchéité, j’ai déposé une dernière couche de résine puis je l’ai entièrement peint avant de l’encastrer dans son logement sous le plancher du carré. J’ai ainsi retrouvé de la place à vivre et c’est très sympa de se dire que ce travail est maintenant dans les rétroviseurs. Le bonheur est constitué de toutes ces petites choses que l’on est fier d’avoir réussies.
Je répare, je reconstruis, je restaure et surtout j’essaie sans cesse de simplifier. J’ai ainsi refait mon tableau électrique 230v en retirant les petits voyants trop fragiles dans une atmosphère marine. Je peux très bien m’en passer. J’ai également réparé les fargues de ma descente principale. Elle a plus de 50 ans et par endroit le bois avait pourri. J’adore restaurer le bois, c’est extrêmement agréable. Il faut commencer par retirer tout ce qui n’est plus en état avant de retailler dans le teck les morceaux qui vont venir s’ajuster sur ce qui est encore bon. Puis je colle à l’époxy chargée avant de poncer. C’est reparti pour de nombreuses années.
Un autre bonheur m’attend demain. Avec la grève mes petits enfants vont se retrouver libre, je vais pouvoir les récupérer et passer la journée avec eux. Pendant les dernières vacances j’ai ainsi pu passer une journée entière avec Valentine (bientôt 9 ans) à Paris. Elle a dit à sa mère que c’était la plus belle journée de sa vie !!! Une autre fois je me suis occupé de Gabrielle (bientôt 6 ans) qui se plaignait d’avoir mal au ventre au moment d’aller à l’école. J’ai ainsi dû apprendre à faire des hamburgers !
J’espère pouvoir retourner sur Harmattan avant les fêtes pour travailler sur le réservoir de gasoil. Tout cela va dépendre de l’évolution des mouvements sociaux, du travail au bureau mais également de la météo. Je ne veux pas aller sur le bateau s’il pleut de trop ou s’il fait trop froid.
Dimanche 29 Décembre 2019 GMT - Une bonne année 2020 A Sens
Dimanche 29 Décembre 2019 GMT - A Sens
Bonjour à tous,
Beaucoup me demandent quels sont mes projets et quand vais-je reprendre la mer. Je comprends leur attente car mon copain Régis vient de participer à la course de l’Arc et je me suis véritablement passionné à suivre son parcours. Je vous ai déjà parlé de lui et de son magnifique catamaran de croisière en carbone. Il a fini premier à Sainte Lucie devant de nombreux voiliers plus grands dont certains taillés pour la course.
Mais tout a une fin, pendant une douzaine d’année j’ai sillonné les mers et les océans la plupart du temps en solitaire. Maintenant, tout comme Ulysse, j’aspire à vivre auprès des miens le reste de mon âge. Cependant je ne m’interdis pas des balades en Mer Rouge ou en Mer Noire par exemple. Du coup je n’ai pas grand-chose à partager pour l’instant et je sais que mon blog est beaucoup moins intéressant.
Avec les énormes difficultés de déplacement dues aux mouvements sociaux je n’ai pas pu retourner travailler sur Harmattan. Mais j’ai profité à fond de mes petits-enfants. D’ailleurs mon fils Didier m’a dit que j’allais en faire des syndicalistes car maintenant pour eux « Journée de grève » est synonyme de « Journée merveilleuse ». Lorsqu’une grève est annoncée Valentine m’appelle et me dit « Pépé tu peux nous prendre chez toi ? »
Les deux cousines (9 ans toutes les deux) ont mis des paillettes dans ma vie. Au figuré bien sûr mais au propre également car il y en a plein la maison ! « Pépé on n’a pas fait exprès mais on a renversé le flacon ». Il y en a partout, au sol, sur les meubles, sur le canapé …
Un jour j’avais uniquement Balthazar, 6 ans. Nous avons passé la journée au musée de l’air et de l’espace situé au Bourget. Quel bonheur ! Il est passionné par la conquête spatiale et les planètes qu’il connaît bien mieux que moi. Nous avons visité tous les bâtiments depuis les débuts de l’aviation jusqu’aux avions à réaction, aux fusées, à la station spatiale et aux satellites.
Entre deux j’ai beaucoup de travail au bureau car le mois de décembre correspond au moment où je dois faire un point sur l’année écoulée, sortir les statistiques, analyser tous les chiffres … C’est beaucoup de boulot, plusieurs semaines, mais c’est indispensable car cela permet de connaître avec précision l’état de la situation, l’évolution des marchés et de prendre des décisions. Nous avons encore progressé de plus de 14% en 2019, c’est énorme.
Nous sommes aujourd’hui chez ma sœur à Sens et nous serons demain à Lyon où nous déjeunerons aux Halles Paul Bocuse avant de passer la fin d’année dans le haut Beaujolais chez mon frère. Il va vraiment falloir que je surveille un peu mon alimentation après les fêtes car tous ces repas où les excès sont constants n’améliorent pas la ligne.
Je vous souhaite un excellent réveillon et je vous présente tous mes vœux de bonheur pour cette nouvelle année, qu’elle vous apporte tout ce dont vous rêvez et qu’elle comble de réussite l’ensemble de vos projets.
Dimanche 29 Décembre 2019 GMT - Une bonne année 2020 A Sens
Dimanche 29 Décembre 2019 GMT - A Sens
Bonjour à tous,
Beaucoup me demandent quels sont mes projets et quand vais-je reprendre la mer. Je comprends leur attente car mon copain Régis vient de participer à la course de l’Arc et je me suis véritablement passionné à suivre son parcours. Je vous ai déjà parlé de lui et de son magnifique catamaran de croisière en carbone. Il a fini premier à Sainte Lucie devant de nombreux voiliers plus grands dont certains taillés pour la course.
Mais tout a une fin, pendant une douzaine d’année j’ai sillonné les mers et les océans la plupart du temps en solitaire. Maintenant, tout comme Ulysse, j’aspire à vivre auprès des miens le reste de mon âge. Cependant je ne m’interdis pas des balades en Mer Rouge ou en Mer Noire par exemple. Du coup je n’ai pas grand-chose à partager pour l’instant et je sais que mon blog est beaucoup moins intéressant.
Avec les énormes difficultés de déplacement dues aux mouvements sociaux je n’ai pas pu retourner travailler sur Harmattan. Mais j’ai profité à fond de mes petits-enfants. D’ailleurs mon fils Didier m’a dit que j’allais en faire des syndicalistes car maintenant pour eux « Journée de grève » est synonyme de « Journée merveilleuse ». Lorsqu’une grève est annoncée Valentine m’appelle et me dit « Pépé tu peux nous prendre chez toi ? »
Les deux cousines (9 ans toutes les deux) ont mis des paillettes dans ma vie. Au figuré bien sûr mais au propre également car il y en a plein la maison ! « Pépé on n’a pas fait exprès mais on a renversé le flacon ». Il y en a partout, au sol, sur les meubles, sur le canapé …
Un jour j’avais uniquement Balthazar, 6 ans. Nous avons passé la journée au musée de l’air et de l’espace situé au Bourget. Quel bonheur ! Il est passionné par la conquête spatiale et les planètes qu’il connaît bien mieux que moi. Nous avons visité tous les bâtiments depuis les débuts de l’aviation jusqu’aux avions à réaction, aux fusées, à la station spatiale et aux satellites.
Entre deux j’ai beaucoup de travail au bureau car le mois de décembre correspond au moment où je dois faire un point sur l’année écoulée, sortir les statistiques, analyser tous les chiffres … C’est beaucoup de boulot, plusieurs semaines, mais c’est indispensable car cela permet de connaître avec précision l’état de la situation, l’évolution des marchés et de prendre des décisions. Nous avons encore progressé de plus de 14% en 2019, c’est énorme.
Nous sommes aujourd’hui chez ma sœur à Sens et nous serons demain à Lyon où nous déjeunerons aux Halles Paul Bocuse avant de passer la fin d’année dans le haut Beaujolais chez mon frère. Il va vraiment falloir que je surveille un peu mon alimentation après les fêtes car tous ces repas où les excès sont constants n’améliorent pas la ligne.
Je vous souhaite un excellent réveillon et je vous présente tous mes vœux de bonheur pour cette nouvelle année, qu’elle vous apporte tout ce dont vous rêvez et qu’elle comble de réussite l’ensemble de vos projets.
Vendredi 17 Janvier 2020 à 16h00 TU, 17h en France GMT - Un étau qui se desserre Dans le TGV Aix / Paris
Vendredi 17 Janvier 2020 à 16h00 TU, 17h en France GMT - Dans le TGV Aix / Paris
Bonjour à tous,
L’étau de la grève a commencé à se desserrer et lundi j’ai pu descendre au bateau. La cessation de travail a concerné essentiellement les conducteurs de trains et de métro. De ce fait les déplacements en région parisienne sont devenus un enfer alors qu’en province l’impact a souvent été négligeable. A Port Saint Louis un copain me disait « Pour nous, la grève c’est uniquement aux informations télévisées ».
Pour ma part je trouve anormal qu’un service public où il n’y a pas de concurrence puisse faire une grève totale sans un service minimum. L’armée ne fait pas grève, les policiers, les gendarmes ne font pas grève. Les pompiers, les services médicaux même s’ils font grève assurent leur travail. Il devrait en être de même pour tous les services importants du pays.
Actuellement les dockers sont en grève, c’est une habitude qui fait un tord terrible au pays. Le port d’Anvers a vu son trafic multiplié par quatre lorsque dans le même temps celui du Havre n’a pris que 50%. Lorsqu’on voyage un peu à l’étranger on est frappé par l’image qu’à la France dans les autres pays. Le français est assimilé au Gaulois réfractaire à tout, en contestation continuelle contre l’autorité.
Je suis persuadé que la retraite doit être un mixte entre répartition et capitalisation. Pour de multiples raisons, (évolution probable de la démographie, automatisation, robotisation, concurrence mondiale …) la répartition aura de plus en plus de difficultés à produire un niveau de pension acceptable. A terme elle n’offrira qu’un minimum vital.
J’ai terminé mon rapport d’activité 2019 vendredi dernier, je l’ai présenté à notre réunion de direction lundi matin puis j’ai pris le TGV en début d’après-midi. Je suis sidéré par le faible taux de remplissage des TGV malgré des tarifs extrêmement bas. Même le OUIGO n’était rempli qu’à moitié. On pourrait penser que le train est absolument indispensable mais les voyageurs échaudés ont trouvé d’autres solutions.
En arrivant en gare d’Aix en Provence je me demande si je vais retrouver ma petite Clio. La fois dernière il manquait tout l’avant dérobé par des vendeurs de pièces détachées, la fois d’avant la batterie était à plat. Il faut dire que la gare d’Aix TGV se trouve en pleine nature et que je gare ma voiture à l’extérieur de la gare, près des camps de gens du voyage.
Cela fait plus d’un mois et demi que je l’ai laissée là. Je remonte le parking en tirant ma valise et soudain, en approchant de la sortie, j’aperçois ma voiture. Elle semble en bon état. J’appuie sur le bouton de la télécommande et elle me répond d’un clignotement. Le bonheur se cache vraiment dans des détails.
J’ai passé la semaine dans mon réservoir de gasoil, armé d’une scie sabre, d’un ciseau à bois et d’un marteau. C’était difficile, j’ai tout démonté afin de laisser la place aux nouveaux réservoirs. Je suis fatigué mais très satisfait du résultat. Je vais pouvoir commencer à reconstruire.
L’envie de remettre le bateau à l’eau et de naviguer commence à me titiller fortement. La Grèce m’appelle, la Turquie également, cela m’aiguillonne et me pousse à accélérer la cadence des travaux sur le bateau. Ce ne sera pas pour cette année mais je dois être prêt pour le printemps 2021.
Je vais passer le weekend à la maison et je redescendrais lundi pour continuer mes travaux. Je vais attaquer la construction des deux nouveaux réservoirs de gasoil et c’est un travail beaucoup plus intéressant. Créer est toujours passionnant. Je me suis arrangé pour qu’ils puissent passer par la descente (au prix d’une capacité légèrement inférieure), de ce fait je vais pouvoir les construire à l’atelier.
Vendredi 24 Janvier 2020 à 9h00 TU, 10h en France GMT - L’année du jubilé pour Harmattan Dans le TGV Aix / Paris
Vendredi 24 Janvier 2020 à 9h00 TU, 10h en France GMT - Dans le TGV Aix / Paris
Bonjour à tous,
Réveil à 4h ce matin pour sauter dans le TGV de 6h40 à Aix. Comme d’habitude j’ai jeté ma petite Clio près de la gare. Combien de temps va-t-elle rester là ? En effet, tout début novembre je vous avais indiqué que je souhaitais prendre à bras le corps mon problème de fièvre et de fatigue permanente qui me pourrit la vie. J’avais écrit au service d’infectiologie de l’hôpital de Rouen.
C’est là que se trouvent les spécialistes de l’infection urinaire récidivante chez les patients immunodéprimés. Je n’avais pas eu de réponse mais mon ange gardien, Pierre-Yves que vous connaissez tous (il m’a envoyé la météo tous les soirs lorsque j’étais en mer), a pris le problème en main et a établi le contact. Hier j’ai eu une longue conversation téléphonique avec le Professeur François Caron, le chef de service. Je vais être hospitalisé dans les jours ou semaines qui suivent, en attendant je dois me tenir prêt à filer à Rouen dès qu’un lit se libère. Du coup je dois rester à Pontoise mais je suis ravi que les choses avancent.
Tout autre chose, 2020 est l’année du jubilé pour Harmattan, 50 ans ! C’est un très grand âge pour un bateau. Malgré tout, si l’on s’en occupe, un bateau peut vivre presque éternellement. C’est comme une maison. Parfois le refit (c’est comme cela qu’on nome l’opération de reconstruction) peut couter plus cher que de construire un bateau neuf. C’est vrai mais, tout comme pour une vieille automobile, on peut se passionner pour un vieux bateau.
Je vais vous raconter son histoire. Son architecte se nome Viktor Brix, un russe qui est venu en France en 1917. Le « caneton » est sa réalisation la plus célèbre. Un jour il a eu un coup de folie et a tué sa mère à coups de hache !!! Horrible, 30 ans de prison.
L’éditorialiste des Cahiers du Yachting, François Brigneau de son nom de journaliste, Emmanuel Allot de son vrai nom, vivait dans un bateau de 9m et rêvait d’un bateau plus grand. « J’ai fait fi de tout cela car il dessinait vraiment de très beaux bateaux » m’a-t-il dit de sa voix chevrotante de personne âgée. Il l’a contacté à sa sortie de prison et ils ont dessiné ensemble « L’homme tranquille » un bateau en bois construit par les chantiers Rameau à Etel. La construction du bateau était décrite tous les mois en 1968 dans les « Cahiers du Yachting ».
Par ailleurs un p’tit gars vivant à Laon, ma ville de garnison, après avoir passé son CAP de plombier, est parti en Afrique. Il est entré dans une entreprise, a gravi très vite les échelons et en est devenu le patron. Les affaires marchaient bien, vers l’âge de cinquante ans il avait une très jeune amie et ils ont décidé de se construire un bateau pour partir autour du monde.
Ayant acheté les plans de « L’homme tranquille » Yves Fortin construit Harmattan dans la lagune d’Abidjan en 1969. C’est un des tout premiers bateaux en polyester. Il est mis à l’eau en 1970 et commence à naviguer. Malheureusement la jeune compagne sort en boîte de nuit, celle-ci prend feu, 400 morts. Yves Fortin disparaît. Quelle histoire peu commune !
Vous comprenez mon attachement à ce bateau. J’aime ses formes des années 20 (En prison Viktor Brix n’avait pas évolué). J’aime son confort même s’il ne va pas très vite, très bas sur l’eau, conçu pour la haute mer, il est extrêmement confortable. Il existe aujourd’hui des bateaux qui vont trois fois plus vite mais il se trouve que je suis bien en mer, je ne suis pas pressé d’arriver et j’aime bien mon confort.
J’espère qu’Harmattan vivra encore plusieurs dizaines d’années et qu’après moi quelqu’un l’aimera autant que moi.
Mardi 4 Février 2020 à 15h00 TU, 16h en France GMT - Un petit stage à l’hôpital Au CHU Charles-Nicolle de Rouen
Mardi 4 Février 2020 à 15h00 TU, 16h en France GMT - Au CHU Charles-Nicolle de Rouen
Bonjour à tous,
Je ne sais pas comment vous dire cela, c’est tellement en dehors de la normalité, mais je ne déteste pas ces moments passés à l’hôpital. Je m’y rends toujours avec énormément de sérénité, quelque soit la raison de ma visite. Ce n’est, pour moi, pas plus stressant que d’aller voir ma boulangère. Et si je dois être hospitalisé plusieurs jours ou plusieurs semaines c’est à chaque fois une aventure que j’aime vivre, un peu comme la traversée d’un océan.
Je crois avoir compris que beaucoup n’aiment pas l’hôpital car ils ont trop peur d’y apprendre qu’ils ont une maladie. En principe l’hôpital n’est pas là pour donner une maladie mais au contraire pour éventuellement découvrir une maladie déjà en place, la soigner et si possible la guérir ou bien faire en sorte de ralentir son évolution. De ce fait c’est toujours positif de se rendre à l’hôpital. Il vaut toujours mieux connaître l’ennemie que de l’ignorer. C’est indispensable pour pouvoir le combattre.
Normalement la perspective d’interventions désagréables me laisse totalement indifférent mais à un moment de ma vie j’ai eu du mal à me rendre à l’hôpital. J’avais 26 ans, j’étais relativement jeune. Je m’étais blessé à un œil et, à cause déjà de mes infections urinaires j’avais porté le germe dans cet œil. Résultat, infection de la cornée et j’ai failli perdre physiquement mon œil. Après mon stage à l’hôpital je devais revenir tous les matins afin que l’on me fasse des piqûres d’antibiotique directement dans l’œil. Je faisais alors plusieurs allers et retour devant la grille avant de me décider à entrer.
Sinon je n’ai pas peur de la douleur car elle se gère. Tout comme le vertige ou la claustrophobie, la douleur est une manifestation de notre cerveau. Ce ne sont pas des maladies, il suffit de les gérer, de faire un travail sur soi-même. Ainsi le vertige ou la claustrophobie peuvent disparaître totalement et la douleur peut diminuer très sensiblement et devenir supportable.
Tout comme une longue traversée en solitaire, l’hospitalisation apporte énormément de calme et de tranquillité. Seul dans sa chambre on a beaucoup de temps pour méditer, pour réfléchir, pour introvertir, pour lire, pour écrire... Et puis surtout l’hospitalisation permet de faire de très belles rencontres. Les personnels médicaux n’ont pas choisi ce métier par hasard, ils possèdent tous une énorme part d’humanité et à ce titre ils sont souvent extrêmement intéressants et de plus, compétents dans leur domaine. J’ai toujours beaucoup de plaisir à discuter avec les médecins, les infirmières, les aides-soignantes …
J’ai donc pris ma chambre hier après-midi et ma première impression est très bonne. J’avais apporté un gros classeur médical que j’avais réalisé avec Francine. J’avais établi des récaps et un rapport complet de mon vécu médical. Une interne a travaillé avec et hier soir elle est passée avec une collègue médecin qui m’a semblé extrêmement compétente. C’est exactement ce que j’espérais, le problème est pris par le bon bout.
En fait on recherche la cause de ces accès de fièvre qui me pourrissent la vie. Ils peuvent être liés à mes infections urinaires mais cela peut-être tout autre chose également. Du coup toutes les pistes sont explorées. Le nombre de tubes de sang prélevés ce matin est impressionnant.
Je vais devoir rencontrer également les urologues. Dans tous les cas il serait bien de pouvoir guérir une fois pour toute ce problème d’infection urinaire récidivante. Je suis maintenant persuadé que la solution ne peut être que chirurgicale. Enfin, je dois attendre et être patient, il faut laisser le temps à ces spécialistes de travailler.
J’aimerais tout de même pouvoir avoir un peu de temps pour moi aux mois de mai/juin car je commence à ressentir des fourmis dans les jambes et je suis en train d’étudier un grand voyage. J’envisage de découvrir l’Ouest américain en camping-car, Portland, les forêts de Sequoias, San Francisco, Alcatraz, Yosemite, la vallée de la mort, Las Vegas, le Grand Canyon, Monument Valley, Salt Lake City … C’est l’année de mes 70 ans, je dois fêter cela.
Lundi 10 Février 2020 à 19h00 TU, 20h en France GMT - La ruée vers l’Ouest (10/02/20) A Cormeilles en Vexin
Lundi 10 Février 2020 à 19h00 TU, 20h en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Dans ma chambre d’hôpital je suis un peu comme dans la cabine de mon bateau au milieu de l’océan. Il y a quand même quelques différences, la chambre est quatre fois plus grande que ma cabine et de temps en temps une jeune femme entre, aide-soignante, infirmière, interne, médecin. Nous échangeons quelques mots, c’est agréable. Du coup je n’ai nul besoin de sortir de cette chambre.
Comme sur le bateau j’ai pas mal d’occupations. Entre du travail de bureau sur l’ordinateur, des livres à lire et les recherches sur Internet (ce dont je ne dispose pas au milieu des océans) pour préparer ma ballade dans l’Ouest américain, je n’ai pas le temps de m’ennuyer.
Pourtant jeudi je décide d’aller marcher un peu dans le hall d’accueil. Mauvaise pioche, je rate la visite des médecins. Déjà le matin je l’ai raté car j’étais parti à l’échographie. Je n’aime pas trop ce loupé, je n’ai vu aucun médecin depuis mardi. Cependant je reste philosophe car je n’aime pas trop les gens qui parlent beaucoup. Souvent, derrière, ça sonne un peu creux. Je préfère ceux qui se concentrent.
La matinée de vendredi passe vite car je suis sur l’ordinateur. Puis en début d’après-midi on frappe à la porte, c’est le Professeur Etienne. Je ne le connais pas mais je sais immédiatement que l’on va bien s’entendre. Nous nous asseyons et pendant trois quarts d’heure nous faisons un point. Je suis ravi, l’équipe a fait un travail formidable et nous sommes sur la même longueur d’onde. Ils ont compris exactement la situation dans tous ses détails et dans toute sa complexité.
Maintenant il va falloir que je passe par les mains des urologues afin de valider certaines hypothèses. Mais avant, les infectiologues doivent faire un point avec les urologues. C’est planifié pour mercredi. Je n’ai plus rien à faire ici, aussi il me propose de rentrer chez moi. Quel bonheur ! J’aime bien l’hôpital mais si je n’ai rien à y faire je suis mieux à la maison.
Du coup je passe un très bon weekend. Samedi soir c’est l’anniversaire de mon petit-fils Balthazar chez mon fils Didier. J’ai un peu de bricolage dans le garage et surtout la préparation de l’aventure. Lorsque j’avais 18 ans je m’étais engagé dans l’armée et j’ai un copain avec qui nous avons passé une année à crapahuter. Il vit depuis 50 ans à Portland dans l’Oregon et possède un camping-car plus grand qu’un bus. Il tracte sa voiture derrière son monstre. Il connaît tout l’Ouest des Etats-Unis et nous allons faire le voyage à deux camping-cars.
J’avance bien dans la préparation de l’aventure. Il faut beaucoup chercher car le même camping-car peut se louer du simple au triple. Ce soir j’ai réussi à arrêter les dates et j’ai même pris les billets. C’est partie ! Nous décollons le Samedi 23 Mai et serons de retour le Mercredi premier Juillet. Quelle balade énorme ! Cinq semaines à sillonner tout l’Ouest américain, des milliers de Miles à parcourir, des panoramas les plus beaux du monde, des sites mythiques à visiter, des rencontres inoubliables à faire … Quel programme !
J’adore la perspective, je n’ai encore jamais mis les pieds aux Etats Unis, je vais découvrir. Mon ami Gilles est devenu un vrai américain, il va me faire découvrir la culture, je ne vais pas être un simple touriste qui ne voit que les sites que tout le monde visite.
Je vous raconterais en live mes préparatifs puis sur place, comme lors d’une traversée transocéanique je vous décrirais au quotidien mon beau voyage. Pour l’instant j’ai une très belle surprise, le prix des billets Paris / San-Francisco est absolument dérisoire. Pour celui qui voyage léger il y a des billets à 270 Euros aller et retour. Incroyable ! Pour les jeunes c’est formidable.
J’ai pris des billets Air-France car le vol est direct mais ce n’est pas beaucoup plus cher.
Jeudi 20 Février 2020 à 9h00 TU, 10h en France GMT - Un petit matin frileux Dans le TGV Paris / Aix en Provence
Jeudi 20 Février 2020 à 9h00 TU, 10h en France GMT - Dans le TGV Paris / Aix en Provence
Bonjour à tous,
5h45 ce matin, je suis sur le quai du RER à Cergy Pontoise. Train de banlieue, ici on rencontre les lèves tôt, les courageux, ceux qui partent au travail. Il n’y a pas de costumes cravates, ce sont les grosses chaussures, les jeans, les doudounes et les gros bonnets en laine ou les casquettes. Et puis les travailleurs de couleur, aussi bien hommes que femmes, ceux qui ont un accent étranger et qui ont du mal à trouver un travail de qualité, sont extrêmement nombreux. J’aime beaucoup cette ambiance, tellement plus vraie qu’un voyage en taxi !
De mon côté je pars retrouver Harmattan, il me manque. J’attendais des nouvelles des médecins de Rouen mais ils ont programmé un scanner pour le 25 mars aussi en attendant je me sens libre. Hier j’avais ma visite trimestrielle à Saint Louis, pour surveiller ma peau. Tout va bien, on gère.
En ce moment je vais mieux, je me sens moins fatigué. Au travail le boulot me plait, il y a toujours quelque chose à faire, à améliorer. La semaine passée c’étaient les vacances scolaires. Du coup j’ai emmené Matis et Valentine au « Palais de la Découverte ». C’est fou comme les enfants adorent ! Nous avons pu suivre quatre exposés d’une heure, ils sont rentrés crevés mais heureux et riches de nouvelles connaissances.
De mon côté j’ai appris qu’il existe autant de systèmes solaires dans l’univers que de grains de sable sur la terre !!! C’est ahurissant ! Tout d’abord qui a bien pu compter tous les grains de sable sur terre ? Je ne savais même pas que cela avait été fait ! Plus sérieusement, en apprenant cette donnée je me dis qu’il existe forcément de nombreuses planètes habitées. Comment sont ces « hommes » ? Leur évolution est-elle la même que la nôtre ? Ont-ils deux yeux, deux oreilles, deux bras, deux jambes ? Ont-ils découvert l’informatique, Internet et les réseaux sociaux ?
Justement les réseaux sociaux, parlons-en. C’est certainement la plus grande invention de touts les temps. Ils ont véritablement fait basculer le monde dans un autre univers. Est-ce un bien ? Je n’en suis pas sûr. Ils propagent des informations dans le monde entier à la vitesse de l’éclair. Des vraies informations, des fausses informations, des saloperies … Avec l’anonymat les réseaux sociaux peuvent donner libre cours à tous les côtés noirs des hommes qui s’en donnent à cœur joie.
Je m’en vais travailler sur mes réservoirs de gasoil. En traversant le Morvan le soleil brille sur la végétation couverte de rosée. C’est beau. La météo prévoit du beau temps pour les jours à venir à Port Saint Louis du Rhône, je vais passer un bon moment.
J’ai passé beaucoup de temps à préparer mon voyage dans l’Ouest Américain mais j’ai réussi à finaliser la location de mon camping-car. J’ai choisi un modèle de 28 pieds (8,80m de long). Pour là-bas c’est un petit mais pour deux il va être très confortable. C’est un 6,8l à boite automatique. Je me suis informé sur la consommation, elle est de 8 Miles au Gallon. La première fois que l’on entend cela c’est bizarre. Il faut traduire. En fait il consomme environ 25 litres au 100. Heureusement aux Etats Unis le carburant est moins cher qu’en France car nous allons parcourir 6 000 Kms.
Mon ami Gilles a passé encore plus de temps que moi à préparer l’aventure car contrairement à l’idée reçue qui laisse penser que l’Amérique c’est « les grands espaces et la liberté », il n’en est rien. Il est interdit de pratiquer le « camping sauvage », il faut s’arrêter tous les soirs dans des « camps ». C’est un peu dommage et tout doit être prévu et planifié à l’avance.
Il a donc dû établir une feuille de route précise pour ces cinq semaines et demi. Puis il a dû réserver des places de stationnement pour toutes les nuits. Quelle organisation !!! J’ai insisté pour que nous passions par Antelope Canyon en Arizona. C’est un endroit que je ne voulais rater sous aucun prétexte, trop beau.
A bientôt Jean-Louis
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"Bonjour" Envoyé par Ddddddddd le 23-02-2020 à 19:09
Mercredi 11 Mars 2020 à 9h00 TU, 10h en France GMT - Un virus aux yeux bridés Dans le TGV Paris / Aix en Provence
Mercredi 11 Mars 2020 à 9h00 TU, 10h en France GMT - Dans le TGV Paris / Aix en Provence
Bonjour à tous,
Encore une fois je vous écris dans le TGV du matin qui me descend au bateau. C’est pratique. Enfin 3 heures de tranquillité dans ce monde où tout va si vite. Avec ce virus aux yeux bridés, ce virus au goût de bière qui n’aime pas les vieux j’ai longtemps hésité avant de me décider à prendre le RER et le TGV. Mais il faut bien continuer à vivre, et puis n’en fait-on pas trop ?
Comparé à la grippe annuelle qui provoque plusieurs milliers de décès prématurés en France tous les ans je trouve que ce virus joue un peu « petits bras ». Après tout, comme la grippe, il est dangereux surtout pour les personnes fragiles atteintes de comorbidité. Pour l’extrême majorité d’entre vous c’est une maladie bénigne (J’ai bien écris « vous » car je fais moi-même partie du groupe précité, je coche toutes les cases).
Du fait de l’emballement médiatique, le coût économique de cette pandémie va être monumental. Mais le côté positif de la chose est que cela nous a fait prendre conscience que la Chine a véritablement remporté la guerre économique qui secoue le monde depuis quelques décennies. Aujourd’hui dès que la Chine tousse le monde entier s’arrête de tourner.
C’est extrêmement inquiétant et j’espère que nos gouvernements vont réagir avec beaucoup de vigueur. Un exemple, à ce jour absolument toutes les pédales de freins de voiture (un produit très technique composé de mécanique, d’hydraulique et d’électronique) sont fabriquées en Chine. Si la Chine arrête de livrer, la construction mondiale d’automobiles est à l’arrêt !
Plus grave, il semblerait que près de 90% des substances actives composants nos médicaments soient produites en Chine. Je trouve cela extrêmement grave et je suis sidéré que nos gouvernants aient pu laisser les choses ainsi déraper. Je ne sais pas si je suis concerné mais la prise quotidienne de mes médicaments antirejet est pour moi réellement vitale.
J’avais rapporté l’horloge et le baromètre d’Harmattan. D’une part il fallait les astiquer un peu et surtout l’horloge avait besoin d’une bonne révision car elle commençait à s’arrêter pour un oui ou pour un non. J’ai donc revêtu mon tablier d’horloger. Je l’ai totalement démontée, j’ai nettoyé tous les petits engrenages avec un bon produit dégraissant puis j’ai déposé quelques gouttes d’huile fine sur tous les engrenages et les pivots. Francine s’est chargée d’astiquer les boitiers avec du Mirror, ils ont retrouvé un éclat oublié et vont réintégrer maintenant leur place à bord.
Je suis parti pour une dizaine de jours. Une dizaine de jours de solitude, enfermé seul dans mon bateau ou dans mon atelier. J’adore me retrouver avec moi-même, j’adore ces moments de tranquillité absolue où je peux suivre le fil de mes pensées, un peu comme lors des longues traversées océaniques. Elles me manquent tellement.
Je vais pouvoir travailler sur mes deux réservoirs de gasoil. Leurs deux squelettes existent maintenant et je vais travailler entièrement à l’atelier. J’ai du boulot, stratification extérieure, stratification intérieure, réalisation des cloisons, du système de fixation des couvercles, fabrication des tapes supportant les différents tuyaux, sondes, capteurs, vannes … Je finirais par la mise en place des couvercles et des poignées de manipulation puis un bon coup de peinture fera l’affaire.
J’ai consulté la météo, cet après-midi il est prévu grand soleil avec une température de 20 degrés ! Quelle différence avec Paris.
Lundi 16 Mars 2020 à 15h00 TU, 16h en France GMT - Juste à côté de toi A Port Saint Louis du Rhône
Lundi 16 Mars 2020 à 15h00 TU, 16h en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Je suis dans Harmattan, à la radio les Enfoirés chantent : « Si tu me prends la main … A côté de toi, juste, à côté de toi ». Cela tombe vraiment mal, c’est tout ce qu’il ne faut pas faire !!!!
Depuis deux jours je cogite à fond, ça chauffe là-haut. J’ai bien compris que l’épidémie s’emballe et que notre Président va nous annoncer un confinement total du pays. Pour 45 jours il semblerait. Nous allons avoir 48 heures pour décider où nous comptons nous confiner puis nous n’aurons plus le droit de sortir à l’image de ce qu’il se passe dans beaucoup d’autres pays.
Malheureusement je coche toutes les cases (Ha ! ces fameuses cases à cocher ! Comment avons-nous fait avant leur invention ?). Insuffisance rénale, hypertension, léger diabète, surpoids, système immunologique déprimé et pour couronner le tout j’ai fait 70 ans il y a quelques jours. S’il m’aperçoit le virus va s’en lécher les babines.
Aussi je dois me cacher, m’isoler de tout contact. Ce matin je dois prendre une décision, rester enfermé dans mon bateau ou bien rentrer à la maison pour passer les six prochaines semaines. C’est dur mais ai-je le choix ? Je ne vais tout de même pas jouer à la roulette russe.
A la maison, avec mon épouse c’est tout de même beaucoup plus sympa mais son travail de commerciale l’a mise en contact avec de nombreuses personnes ces derniers jours. Et puis j’apprends ce matin que mon fils Christophe est tombé malade hier avec les symptômes de ce fameux virus alors que Francine a passé son samedi après midi avec lui. Plus d’hésitation, je dois rester ici.
C’est un peu comme une longue traversée transocéanique, avec quelques plus mais également pas mal de moins. Je ne peux pas monter sur le pont pour admirer la mer et la marche du bateau, je ne peux pas m’occuper de la navigation et la météo n’a pas beaucoup d’importance. Et puis la perspective de la prochaine escale ne me fait pas trop rêver.
J’ai des travaux à faire sur le bateau mais je dois les économiser car, ne pouvant me réapprovisionner je vais vite arriver au chômage technique. Heureusement le téléphone et Internet sont ici totalement illimités. Francine m’a envoyé par transport express une bonne réserve de médicaments. La prise quotidienne de ces médicaments est pour moi vitale. Ce midi, aux informations, j’ai entendu dire qu’en Allemagne les médicaments antirejet, fabriqués en Chine, arriveraient en rupture de stock ! C’est fort inquiétant.
Mercredi dernier c’était ma fête, RER retardé de plus de 30 minutes à cause de travaux sur la voie. Puis le TGV en pane au départ de la gare de Lyon, le TGV remplaçant en panne également en arrivant à Lyon (explosion entre la caténaire et le pantographe). J’arrive enfin à Aix avec une heure de retard.
Je retrouve ma fidèle Clio IV mais lorsque j’actionne la télécommande rien ne se passe. J’ouvre la portière côté conducteur avec la petite clef de secours et je m’assoie pour découvrir le siège passager rempli de morceaux de verre. La vitre est explosée. Je comprends immédiatement. J’ouvre le capot et découvre que la batterie s’est envolée, avec les câbles coupés à la pince coupante !!! Quelle journée !
J’avance bien sur mes réservoirs mais je vais prendre un peu plus de temps pour aller marcher sur la plage tant que cela est possible.
Mardi 17 Mars 2020 à 14h00 TU, 15h en France GMT - Le bonheur du confinement A Port Saint Louis du Rhône
Mardi 17 Mars 2020 à 14h00 TU, 15h en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
C’est parti ! Nous sommes réellement confinés. Hier c’était le temps de la réflexion, le doute, le stress de me tromper. Puis j’ai définitivement accepté de passer plusieurs semaines en étant totalement isolé dans mon bateau. Dans la nuit mon cerveau a travaillé et a totalement approuvé cette décision, j’ai changé de logiciel et je me suis mis en mode grand large.
Comme lors d’une grande traversée transocéanique mon frigo est rempli à craquer et j’ai commencé à gérer les dates de péremption. Il faut manger les produits frais et les viandes rouges en premier puis viendrons par la suite les produits qui se conservent plus longtemps comme les viandes blanches. Cela conduit par exemple à manger du steak tous les jours au début puis de totalement faire une croix dessus.
Je continue à travailler sur mes réservoirs de gasoil mais seulement quelques heures par jour. Je sais que très vite je vais manquer de matériel aussi je prends énormément de temps pour moi, je profite de la vie.
J’ai la chance d’avoir la plage Napoléon à seulement trois minutes en voiture. J’y ai passé la matinée. C’est une très large plage Camarguaise de sable fin qui fait plusieurs kilomètres de long. Elle est bordée d’étangs et de lagunes remplies d’oiseaux magnifiques. C’est un énorme bonheur de se balader là, il y a les cygnes qui nichent. J’ai remarqué deux énormes nids. L’un d’eux est occupé par un couple dont la femelle couve alors que le mâle fait le guet et protège son territoire. L’autre est apparemment occupé par une fille mère.
Il y a également les goélands dont certains nichent, il y a des poules d’eau, des foulques, des hérons cendrés, des aigrettes garzettes, des grandes aigrettes, des spatules blanches, des cigognes, des grues cendrées, des avocettes élégantes, des mouettes, des sternes … enfin plus de 350 espèces d’oiseaux sédentaires ou migrateurs. Il y a surtout ces magnifiques flamants rose que l’on peut observer à quelques pas. Qu’ils sont beaux lorsqu’ils s’envolent en courant sur l’eau avec leurs magnifiques couleurs blanche, noire et rouge intense. J’adore leur long cou prolongé de cette tête si particulière faite d’un énorme bec crochu noir et rose.
J’ai marché longuement sur l’estran en direction de l’estuaire du Rhône. C’est le bonheur absolu ! Au bout d’un moment mes jambes fonctionnent seules, comme détachées du reste du corps. Je suis passé dans un autre monde. Mon esprit, mes pensées s’évadent bercées par le bruit de la mer toute proche. Que c’est bon, l’air frais me fait du bien et je ressens la chaleur de cette marche rapide. Merci le confinement, merci la liberté qu’il me donne, je vais pouvoir venir tous les jours ici et ainsi profiter de la mer.
Le vent est totalement tombé, le soleil brille au travers de nuages d’altitude et il fait bon. Il y a d’un côté ce satané virus qui nous contraint à l’isolement et de l’autre côté cette odeur et ce ressenti de printemps qui donne envie de sortir et de respirer à pleins poumons. Je pleins vraiment les parisien et plus généralement tous ceux qui habitent les grandes villes. Ils vont vite tourner en rond dans leurs appartements.
J’ai d’ailleurs beaucoup de mal à comprendre pourquoi les magasins de bricolage ne sont pas ouverts. Ils auraient pu fonctionner avec toutes les précautions prises pour les magasins d’alimentation. On ne peut demander au gens de rester chez eux sans aucune occupation. J’ai bien peur que dans neuf mois l’armée soit obligée de construire des maternités de campagne en urgence.
Mercredi 18 Mars 2020 à 16h00 TU, 17h en France GMT - Des armes à feu contre le virus A Port Saint Louis du Rhône
Mercredi 18 Mars 2020 à 16h00 TU, 17h en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Un effet inattendu du Covid 19, aux Etats Unis les armureries sont prises d’assaut, devant chacune d’entre elles d’interminables queues se forment. Je suis totalement sidéré, les rayons de fusils, de carabine, de pistolets, de révolvers sont vidés comme les rayons de nouilles chez nous ! Pourtant je ne pense pas que l’on puisse lutter contre l’épidémie à coup de 357 Magnum. Sauf à descendre tout passant qui tousse peut-être.
Ils sont étonnants ces américains. Une femme d’une soixantaine d’année était interviewée, c’était la première fois, disait-elle, qu’elle achetait une arme à feu après avoir vu des femmes se battre au supermarket pour un paquet de nouilles !!!! c’est tout à fait ahurissant mais les américains mettent en exergue ce fléau du 21éme siècle qu’est le chacun-pour-soi.
Le civisme n’existe plus, les autres non plus, chacun vit comme s’il était seul sur la terre. On le voit d’ailleurs en France. Dans un super marché une femme passait à la caisse une vingtaine de paquets de pâtes, autant de boîtes de margarine, de bouteilles d’huile, de sacs de sucre …
Je me dis tous les jours que j’ai de la chance, j’ai un grand jardin : la plage Napoléon. Ce matin j’étais seul avec des kilomètres de plage à explorer. J’adore marcher tout au bord de l’eau, là où le sable est dur comme du macadam. Cette bande est très étroite, plus près de l’eau le sable est mouvant et plus loin on est dans la dune et on a l’impression de progresser dans de la semoule.
Par contre je ne dois pas rêver car de temps en temps une vague plus forte, plus agressive, plus vicieuse essaie de venir remplir mes chaussures. Je dois alors faire précipitamment quelques pas vers la dune. Sur cette grève gisent de-ci, de-là des bois flottés. J’aime beaucoup leurs formes. Celui-là ressemble à une otarie, cet autre à une sorcière …
Malheureusement il y a également ces incontournables bouteilles en plastique. Elles n’y sont pour rien même si elles ont été conçues pour être « à jeter ». Nous revenons immédiatement au sujet précédent et à cet incivisme général. Ces bouteilles « à jeter » (dans une poubelle normalement) finissent souvent par la fenêtre de la voiture. Et encore, en France c’est à peu près propre comparé à des pays comme l’Italie par exemple où la situation est tout à fait répugnante.
Je sais que beaucoup d’entre vous vont trouver le temps long, seuls au domicile. Pour ma part j’ai l’habitude de ces longues semaines de solitude, enfermé dans un espace restreint. Il ne faut surtout pas se laisser aller, il faut se contraindre à une vie extrêmement rythmée, bien plus qu’habituellement. Pour commencer il ne faut pas traîner au lit, se lever à la même heure que si l’on va travailler, prendre sa douche, s’habiller …
Et puis il faut découper sa journée en tâches bien précise, travailler de telle-heure à telle-heure, faire de l’exercice physique pendant tant de temps à telle-heure, écrire, lire, préparer le repas, déjeuner et dîner à une heure précise, limiter précisément le temps à regarder la télé … Et puis surtout, comme la dépense physique va être réduite il ne faut surtout pas grignoter et il faut par contre diminuer les rations de féculents. Dans une habitation il y a toujours des dizaines de choses que l’on doit faire et que l’on repousse en permanence. C’est le moment de s’y mettre, du tri, du classement, du rangement, de la mise au rebut …
Hier soir j’ai reçu le colis que Francine et Didier m’ont envoyé. Je suis soulagé car j’ai maintenant un stock de médicament qui me permet de tenir un siège. Il y avait également le chargeur de mon ordinateur que je ne prends jamais car j’aime voyager léger. J’ai aussi récupéré ma Kindle, ma fameuse liseuse qui me permet de télécharger des dizaines de milliers de livres. J’adore ces moments de confinement car ce sont les seuls où j’ai du temps pour lire et j’adore lire.
Jeudi 19 Mars 2020 à 15h00 TU, 16h en France GMT - Au combat une armée désarmée A Port Saint Louis du Rhône
Jeudi 19 Mars 2020 à 15h00 TU, 16h en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Franchement je n’arrive pas à comprendre, notre Président nous a répété à loisir que nous sommes en guerre, nos soldats sont au combat, face à l’ennemie, mais ils sont totalement désarmés, à la merci de celui-ci !!! Cette situation est intolérable.
Depuis des semaines nous entendons parler du manque de masques, les médecins de ville consultent sans pouvoir prendre aucune précaution avec le risque de tomber malade alors que nous avons tant besoin d’eux. C’est la même chose dans les hôpitaux, tous les professionnels de santé affrontent l’ennemie sans moyen de se protéger.
Le ministre de la santé nous a affirmé lundi, les yeux dans les yeux, que les masques seraient livrés dès mardi dans les 25 départements les plus touchés et dès mercredi sur l’ensemble du territoire mais ce matin, jeudi, nos professionnels de santé n’en ont toujours pas.
J’ai l’impression que nos chefs de guerre sont des généraux d’opérette. La guerre doit être menée par des militaires, ce n’est pas le travail des politiques. J’en veux pour preuve ce confinement qui aurait dû démarrer bien plus tôt mais que l’on a voulu retarder pour maintenir les élections municipales. Oui, je suis un peu énervé aujourd’hui, cela me met hors de moi.
La pénurie de masque serait le résultat de vols massifs. D’une part, puisque ces masques sont réellement vitaux, ils devraient être surveillés comme le lait sur le feu, leur transport devrait être effectué par l’armée jusque chez les personnels médicaux qui en ont un cruel besoin. D’autre part les vols sont criminels, ils auront pour résultat de décimer les populations. Ces voleurs sont des traitres à la Nation, ils devraient être recherchés et punis comme le sont les traitres en temps de guerre.
J’ai une admiration sans borne pour le personnel de santé. Je ne dis pas cela pour être dans l’air du temps, c’est au contraire totalement ancré en moi suite à mes multiples stages dans les hôpitaux. J’ai d’ailleurs souvent évoqué ce sujet dans les pages de ce blog. Leur humanité, leur compassion, leur empathie m’ont toujours impressionné.
Je sais que ce moment est très difficile pour eux, d’une part ils manquent des armes indispensables pour lutter contre l’épidémie mais, en plus, devant le manque de moyens de réanimation ils doivent établir des critères de sélection entre les malades qu’ils vont autoriser à vivre et ceux qu’ils vont devoir laisser mourir.
C’est terrible pour un médecin qui a fait le serment d’Hippocrate de refuser la vie à un malade du fait que les moyens pour le sauver ne sont pas suffisants en nombre. Quel débat ! Aux Etats Unis on laisse mourir tous ceux qui n’ont pas les moyens de payer ! Et ils sont extrêmement nombreux car une très grande majorité de la population n’a ni une assurance maladie ni l’argent pour payer les soins. Comment peut-on accepter cela ?
En France nous sommes par contre sur une autre extrémité, nous soignons la terre entière alors que nous n’en avons pas les moyens. Souvent je me retrouve dans des salles d’attente à l’hôpital publique dans lesquelles il y a toutes les couleurs de peau et où l’on entend parler toutes les langues du monde. Cette générosité est louable mais c’est impossible, cela a un coût que l’on ne peut malheureusement pas financer.
La gestion du système de santé est aussi calamiteuse que le reste de l’argent publique, va-t-on réussir à trouver un jour un gouvernement qui s’attellera à redresser tous ces disfonctionnements ?
Vendredi 20 Mars 2020 à 15h00 TU, 16h en France GMT - Equinoxe de printemps A Port Saint Louis du Rhône
Vendredi 20 Mars 2020 à 15h00 TU, 16h en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Aujourd’hui est un grand jour, nous récupérons le Soleil dans l’hémisphère Nord, il passe l’équateur et ne retournera dans l’hémisphère Sud que dans six mois, lors de l’équinoxe d’automne. Oui, c’est aujourd’hui l’équinoxe de printemps, l’équinoxe Vernal. Cela veut dire que les jours deviennent plus longs que les nuits. Cela veut dire également que l’hiver est fini et que les maladies liées à l’hiver vont se terminer.
Et je l’espère le Covid 19 également. J’en veux pour preuve qu’il a épargné jusqu’à présent l’Afrique subsaharienne. Les cas constatés sont des cas importés. Malgré tout il ne faut pas penser que notre confinement va s’arrêter rapidement, je pense que nous en avons pour jusqu’à fin Avril. Pour beaucoup, surtout pour les personnes seules cela va être une véritable épreuve.
Nous entrons ce soir dans le weekend, fini l’école quotidienne, fini le télétravail. Dimanche vous allez pouvoir faire la grasse matinée, cela va faire du bien. Il faut en profiter comme si c’était un weekend d’hiver, le temps d’ailleurs revient sur le froid et les gelées nocturnes seront d’actualité pour le Nord de la France dans les jours qui viennent.
Lors de longs confinements la seconde semaine est souvent la plus dure à vivre. On n’a pas encore ses marques et tout nous manque. Mais heureusement comme nous retournons dans l’hiver, les journées au coin du feu seront plus faciles à accepter. A partir de la troisième semaine on commence à s’habituer, on a trouvé un rythme et on accepte beaucoup mieux.
Le pire de l’isolement, le pire du dénuement est lorsqu’on se retrouve à dériver en mer dans un radeau de survie. Je ne l’ai jamais vécu mais, ayant passé plusieurs années seul au milieu des océans, je me suis forcément préparé à cela. Je me suis documenté, j’ai lu le récit de nombreux naufragés et, c’est assez sidérant, on arrive à y recréer une vie presque normale. Un couple y a passé plus de six mois avant d’être sauvé ! Etonnamment, il a fallu batailler car ils se trouvaient si bien qu’ils ne voulaient pas quitter leur radeau.
Je suis maintenant privé de marche sur la plage. Hier je me suis fait tirer les oreilles par la maréchaussée. Je suis maintenant obligé de marcher sur la piste cyclable où passent des cyclistes et d’autres marcheurs alors que sur la plage je me trouvais au moins à 200 mètres de tout autre humain.
C’est ainsi, on ne demande pas aux forces de l’ordre de faire dans la subtilité. Malgré tout je le comprends parfaitement. Pendant une période de ma vie j’ai été militaire et je sais ce que c’est que le règlement, il faut le respecter même si parfois (souvent ?) on ne le trouve pas tout à fait cohérent. A ce sujet je ne peux me refuser le plaisir de vous raconter cette anecdote.
J’avais dix huit ans et je faisais le peloton sous-officier à Châteauroux. C’était assez dur et le règlement devait y être respecté en permanence. Nous étions encadrés par des « chefs » qui en fait étaient des gars comme nous qui avaient fait le même peloton l’année précédente. Certains étaient bien mais les nouveaux gallons montaient à la tête des autres.
Ce soir c’est un individu de la seconde catégorie. Il décide de faire une revue de casernement. Il doit passer à 22 heures et tout doit briller comme un sou neuf. Nous ne disposons pas de grand-chose mais nous avons des stocks de cirage noir pour astiquer nos rangers. La solution est donc de passer tout, absolument tout au cirage, les urinoirs (après les avoir grattés à la lame de rasoir), les cuvettes de chiotte, les lavabos mais également les couloirs en carrelages ainsi que les escaliers en carrelages également.
A vingt-deux heures, grand coup de sifflet et notre Maréchal des Logis (c’est le grade des chefs) se précipite en courant dans les escaliers. S’il trouve le plus petit endroit qui ne brille pas la sanction est une marche commando pour toute la compagnie. Mais nous avons tellement astiqué qu’il fait immédiatement un grand soleil et retombe en hurlant : tibia et péroné cassé !!!! Quel bonheur, nous avons tous eu mal aux côtes à force de rire.
Samedi 21 Mars 2020 à 17h00 TU, 18h en France GMT - Les cases à cocher A Port Saint Louis du Rhône
Samedi 21 Mars 2020 à 17h00 TU, 18h en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
J’espère que pour vous le weekend se passe bien. La « Saturday Night Fever » va être un peu difficile à organiser, surtout pour ceux dont le confinement est totalement solitaire. Mais un petit apéro sera le bienvenu, avec modération bien entendu. Et puis demain c’est dimanche, la grasse matinée va être de rigueur et le menu du déjeuner amélioré avec peut-être une entrée d’asperges, c’est la pleine saison. Et puis, pour la première fois de l’année, des fraises en dessert, des françaises bien sûr.
De mon côté tout se passe bien, je n’arrive pas à faire tout ce que j’aimerai, les journées sont trop courtes. Heureusement j’ai ma « To Do List », ma liste des « à faire » avec les cases à cocher. Comment a-t-on pu exister avant l’invention des cases à cocher ? On s’en sert en permanence, quel plaisir de cocher une case en se disant « ça, c’est fait ! ». Par contre lorsque l’on « coche toutes les cases » les sentiments peuvent être très différents, soit le total bonheur, soit la totale déception !
Il faut faire un beau carré en début de ligne et lorsque les conditions sont remplies, que le travail est effectué, on doit y appliquer, non pas une vulgaire croix bien entendu, mais une belle coche. Une sorte de V avec la patte de gauche assez petite et qui ne déborde pas la case et la patte de droite légèrement arrondie, longue et en forme d’aille de mouette.
Attention pour rester dans les règles de l’art, la coche doit être de couleur verte. Heureusement les fameux stylos à bille des années 70 reviennent à la mode, vous savez les collectors « Bic quatre couleurs » avec du rouge, du bleu, du noir et du vert. Les vrais, les stylos originaux possédaient une grosse boule à leur partie supérieure. Malheureusement dans les copies d’aujourd’hui on a oublié cette boule.
A quoi pouvait bien servir cette boule ? A composer les numéros de téléphone pardi ! A l’époque il n’y avait pas les GSM, tous les téléphones étaient équipés d’un cadran rotatif avec 10 trous dans lesquels on pouvait insérer l’index ou d’une façon bien plus pratique, la fameuse boule. Outre le « combiné » en forme de banane avec le micro côté fil (en forme de ressort) et l’écouteur de l’autre côté, sur l’arrière un petit support permettait de stocker un second écouteur que l’on pouvait plaquer sur l’autre oreille lorsque la liaison était mauvaise.
A l’époque ces téléphones n’avaient pas de mémoire, on ne pouvait pas créer de « contacts ». Il fallait donc pour chaque appel composer tous les numéros en tournant le cadran jusqu’à la butée. Les demandes de raccordement étaient très nombreuses et il fallait attendre de très nombreux mois, et même des années si l’on était isolé, pour voir enfin arriver la ligne et le fameux téléphone.
Aussi la numérotation devenait de plus en plus complexe et le nombre de chiffres à composer avant d’être de 10 comme aujourd’hui était passé par 6 puis par 8. Des « sachants » avaient estimé que l’humain était capable de retenir quatre chiffres mais pas plus. On avait donc gravé en face de chacun des 10 trous du cadran, outre les chiffres de 1 à 9 ainsi que le zéro, 2 ou trois lettres de l’alphabet, 1, 2 ABC, 3 DEF, 4 GHI, 5 JKL, 6 MN, 7 PRS, 8 TUV, 9 WXY, 0 OQ.
On remplissait des petits répertoires téléphoniques dans lesquels on notait les numéros sous la forme « ODEON 23 36 », c’était plus facile à retenir que « 03 30 23 36 ». Je me souviens d’un autre qui était celui de la patronne de ma grand-mère, « BOTZARIS 72 37 ». Je ne garantie pas les 4 derniers chiffres mais je me souviens encore de ce fameux mot « Botzaris » qui fut un Maréchal des Logis du régiment Albanais de l’Armée Française entre 1807 et 1823 et accessoirement une station de métro de Paris sur la ligne 7 Bis.
En attendant les travaux sur mes réservoirs avancent gentiment et surtout je me régal avec ma liseuse. Ce n’est que dans des situations de confinement, telles que maintenant ou lors de grandes traversées transocéaniques que j’ai le temps de lire. Je télécharge en quelques secondes des livres à moins de 5€ et je m’évade pour quelques heures.
Lundi 23 Mars 2020 à 15h00 TU, 16h en France GMT - Des mesures d’économie A Port Saint Louis du Rhône
Lundi 23 Mars 2020 à 15h00 TU, 16h en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Hier pas de news, c’était dimanche ! J’en ai profité pour lire un peu plus. Les journées passent si vite, je ressens un manque, je n’ai pas assez de temps à consacrer à la lecture.
J’aime beaucoup ces périodes de confinement. Il faut dire que je ne suis pas à plaindre, je pense souvent à ceux qui vivent nombreux dans de tout petits appartements au cœur des villes. Comment font-ils ? Je ne pourrais pas. Vivre à quatre, cinq, voir plus, pendant de nombreuses semaines, je m’y refuse. C’est exactement ce que vivent certains équipages lors de traversées transocéaniques. La plupart du temps, à l’arrivée, les meilleurs amis du monde sont fâchés à vie lorsqu’il ne manque pas tout simplement un des membres du groupe.
Ces longs moments où tout va arriver à manquer sont l’occasion idéale d’économiser, de réduire de façon drastique ses besoins, d’épargner toutes les consommations inutiles. Mais nous ne sommes pas tous fait sur le même modèle et bien heureusement d’ailleurs. Pour ma part je ne suis pas un consommateur, j’ai souvent beaucoup plus de plaisir à économiser, à ne pas gâcher plutôt qu’à effectuer des dépenses qui ne sont pas indispensables. Une amie anglaise assez aisée a une expression que j’aime beaucoup concernant les dépenses somptuaires : « cela fait mal à l’argent ».
Je suis totalement isolé dans mon bateau, je ne vois personne depuis quinze jours. Je peux descendre et aller à mon atelier qui se trouve à une centaine de mètres à l’intérieur du port mais maintenant dès que j’y arrive je ferme la porte. Le seul problème, le seul risque concerne l’approvisionnement de la nourriture. J’ai essayé de me faire livrer mais Port Saint Louis du Rhône est totalement isolé, aucun des grands acteurs de la livraison à domicile n’y est présent. L’Intermarché proposait ce service ou bien le « drive » mais ils sont « momentanément indisponible » ! C’est bête, juste au moment où le besoin est là.
Aussi j’essaie de retarder au maximum le moment où je vais devoir aller faire mes courses. J’y suis allé le lundi juste avant le confinement mais c’était noir de monde et par peur d’être contaminé j’ai fait au plus vite et je n’avais pris que pour quelques jours. Du coup j’économise, par exemple je coupe mes steaks en deux, la moitié aujourd’hui, l’autre demain. Pareil pour les petites boîtes de fruits au sirop et ainsi de suite. De ce fait j’ai étiré le temps et je ne vais devoir retourner au supermarché que jeudi.
Comme lors des longues traversées j’ai pris des paquets de biscottes, c’est une bonne alternative aux baguettes et elles se conservent des semaines et même des mois. J’ai tout de même pris deux baguettes pour le petit déjeuner. On peut mettre les baguettes au congélateur mais je n’en ai pas. Une baguette se conserve normalement une semaine à condition de prendre des précautions. Si on la laisse à l’air libre ou dans un sac en tissue elle devient trop dur. Il faut la mettre dans un sac plastique. Mais au-delà d’une semaine elle commence à moisir.
Cependant j’ai une astuce pour avoir du pain frais tous les jours. C’est simple, il faut mettre la baguette au réfrigérateur, il suffisait d’y penser, lorsqu’on la sort elle est fraîche !!! C’est une plaisanterie bien entendu mais tout de même je pratique ainsi et cela me permet de garder les baguettes comestibles pendant une quinzaine de jours.
Avant d’avoir ma liseuse, j’économisais mes livres, je me contentais de quelques heures de lecture par jour. Maintenant je ne rencontre plus ce problème mais je n’ai pas augmenté pour autant mon temps de lecture afin de ne pas m’abrutir. Pour que tout se passe bien il est impératif d’avoir des activités multiples.
Par contre je dois me calmer un peu et économiser le travail car mon stock est limité. Heureusement j’anticipe toujours trop, j’ai toujours peur de manquer. J’avais acheté une grande plaque de contreplaqué lors de mon dernier passage ainsi que de la résine et un rouleau de 10 mètres de tissus de verre 450 grammes en 130 de large. Cela me permet d’avancer mais je vais finir par manquer, aussi je me limite à deux heures de travail par jours maintenant.
Vendredi 27 Mars 2020 à 11h00 TU, 12h en France GMT - Tout malade A Port Saint Louis du Rhône
Vendredi 27 Mars 2020 à 11h00 TU, 12h en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Pas facile d’être malade dans ces moments de peurs de se trouver touché par le méchant virus. Lorsque je me lève ce mardi matin je sens bien que la forme n’est pas au mieux. Je décide cependant de stratifier le fond de mon second réservoir de gasoil. C’est un travail pénible pour mon âge. Lorsque je reviens au bateau à midi je suis épuisé. Je déjeune, me repose et décide tout de même de marcher un peu et de faire le tour de mon pâté de bateaux.
Lorsque je rentre je me sens moyen et me mets sous une couette mais progressivement j’ai de plus en plus froid, les pieds et mains glacés, je commence à être pris de tremblements continus et irrépressibles, j’ai mal à la tête et je tousse un peu. Je pousse le radiateur, il fait maintenant 30° dans le bateau mais j’ai toujours aussi froid.
A 20 heures j’avale un yaourt ainsi qu’un Doliprane. C’est très efficace et dans les dix minutes je me sens beaucoup mieux, mes tremblements cessent et je me jette dans ma couchette. Sous la couette je suis bien et je m’endors immédiatement. Mais à une heure du matin je me réveille totalement gelé, couché en chien de fusil je tremble du bout des doigts de pieds jusqu’au sommet du crâne.
Je me lève, pousse encore un peu le chauffage, installe une couette supplémentaire, enfile un gros pull et me recouche sans aucune amélioration. Les deux heures suivantes sont difficiles à vivre, j’aspire de grandes goulées d’air afin d’oxygéner un peu ces muscles qui travaillent. Je ne peux pas reprendre de Doliprane car étant insuffisant rénal je n’ai droit qu’à un cachet toutes les huit heures. Je dois patienter.
Puis vers 3 heures, progressivement je me réchauffe, (en fait la fièvre doit baisser) et mes tremblements se réduisent. Maintenant je me sens bien, j’ai chaud et, afin de respirer de l’air frais j’ouvre en grand le capot qui se trouve au-dessus de ma couchette. Il ne fait que quelques degrés dehors mais je n’ai pas froid, tout va bien. J’ai l’habitude de ce genre d’épisode et c’est la raison pour laquelle j’ai vu les infectiologues de Rouen afin qu’ils essaient d’en déterminer la raison.
Mais au matin j’ai des douleurs à l’estomac, ce qui est inhabituel. J’avale mes médicaments mais ils repartent immédiatement comme une fusée et je replonge sous les couettes. Les tremblements ont repris. Puis c’est la diarrhée avec toutes les difficultés qui en découlent dans ce bateau à terre sans toilette. Je dois m’habiller, mettre mes chaussures, sortir dans le cockpit, ouvrir la bâche, descendre l’échelle et prendre la voiture pour aller aux toilettes, dur, dur !!!!
Je passe tout mon temps sous les couettes, incapable de manger, incapable de lire, même téléphoner pour donner des nouvelles est une épreuve. Je suis trop fatigué. La situation évolue entre des moments où je vais très mal avec la sensation d’être gelé et d’autres moment où je me sens en forme.
Hier soir j’ai tout de même pu avaler un yaourt, mon dernier. J’ai dû expliquer à mon estomac que le confinement n’est pas synonyme de vacances et que le chômage partiel n’est pas pour lui. La nuit ne s’est pas trop mal passée même si je n’ai dormi que d’une façon sporadique. Ce matin je me sens mieux et j’ai décidé de reprendre les choses en main, je commence par prendre une bonne douche, je me taille les ongles de pieds, je vais même jusqu’à me mettre du « sent bon ».
Et puis je prends un petit déjeuner léger que mon estomac accepte. Ensuite je remets le bateau en ordre, je vide les eaux grises, je jette les poubelles, je fais un peu de ménage. Cet après-midi je dois faire les courses pour les quinze prochains jours car tout vient à manquer, en particulier j’ai attaqué mon dernier rouleau du si précieux papier de toilette.
Afin de ne pas être tenté d’aller à l’atelier je me suis signé un arrêt de travail jusqu’à lundi.
Samedi 28 Mars 2020 à 16h00 TU, 17h en France GMT - Stress au Supermarché A Port Saint Louis du Rhône
Samedi 28 Mars 2020 à 16h00 TU, 17h en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Je suis encore un peu fatigué mais les choses s’améliorent. Je suis totalement isolé dans mon bateau, totalement seul et je ne vois personne. Je ne risque donc absolument rien et cela me va bien. Malheureusement je dois me nourrir pour subsister et là, d’être à Port Saint Louis du Rhône n’est pas la bonne pioche. C’est une petite ville d’un peu moins de 9000 habitants, totalement à l’écart du monde, au fin fond de la Camargue.
Mis à part l’Intermarché, il n’y a aucune possibilité de Drive ou de livraison à domicile et en cette période de confinement ce supermarché à décidé de stopper ces services !!!! Il faut dire que sa taille est très inférieure à ce qu’il faudrait ici. L’équipe est très réduite, à titre d’exemple lorsque le téléphone sonne c’est une des caissières qui décroche. Et puis, avec le confinement, les restaurants et les cantines fermés, son chiffre d’affaire doit être en très forte augmentation.
J’ai essayé de repousser au maximum mes courses, mais ce n’est plus possible et, hier j’ai réussi à me motiver pour m’y rendre. La dernière fois, c’était avant le confinement, mon expérience avait été désastreuse et j’en était revenu totalement traumatisé. Pour être clair et vous décrire mon état d’esprit, je préfère mille fois affronter une forte tempête en haute mer que d’aller remplir un cadi à l’Intermarché en cette période de crise.
Je ne suis pourtant pas du tout hypocondriaque mais j’aime me battre contre un ennemi franc et que je peux respecter. Lorsqu’une énorme déferlante arrive elle prévient, elle fait un raffut d’enfer et on peut lutter, jouer avec. Mais ce virus de taille nanoscopique est sournois, lâche et vicieux. Il peut se trouver partout, aux aguets, prêt à nous piéger. Et puis on n’a pas le verdict immédiatement, il faut attendre une dizaine de jours pour savoir si l’on a été touché, c’est terrible.
Je suis donc dans cet état d’esprit en approchant du parking. J’ai bien pris soin de demander s’il y avait une plage horaire pour les « Vieux ». On m’a précisé que c’est entre 14 et 15 heures. Il est donc 14 heures précise lorsque je monte sur le parking. Première constatation pas très rassurante, le parking est rempli !!! Effectivement des affiches précisent que pour les personnes âgées c’est entre 8 et 9 heures, voilà comment est géré ce supermarché !
Ici les caddies ne sont pas désinfectés, je dois sortir du SHA (Solution Hydro Alcoolique) pour le faire moi-même. L’intérieur est noir de monde, les locaux sont petits, les allées étroites et beaucoup de femmes sont regroupées par deux ou par trois en train de discuter, bloquant les allées. Je n’aime pas du tout. Au rayon fruits et légume les gens prennent les fruits, les tâtent, les reposent. Un vieux tousse avec application sur les pommes et les bananes.
J’ai préparé une liste ordonnée qui tient sur deux colonnes d’une page A4. Je commence par ce qui craint le moins, les boissons, la droguerie … A un moment, je suis en train de prendre un sac de pommes-de-terre, une femme attrape mon caddie à pleine main pour le déplacer. Je suis sidéré. Un peu plus tard c’est une mégère qui le déplace. Je lance méchamment « Madame qui vous a permis de toucher à mon caddie ? ». « Il n’y a pas de problème Monsieur, regardez je porte des gants » me dit-elle avec un sourire en coin. Quelle bêtise ! Les bras me tombent du corps. J’ai déjà évoqué le sujet dans les pages de ce blog, je trouve tout à fait anormal qu’on n’enseigne pas un minimum de biologie aux enfants et cela dès le plus jeune âge. La plupart des gens appliquent comme des rebots les consignes qu’on leur rabâche à la télé sans les comprendre, d’où la prolifération du virus.
Lorsque je ressors du magasin je me désinfecte les mains, je mets mes courses dans le coffre et range le caddie avant de me désinfecter à nouveau les mains avant de prendre mon volant. Une dame me dit, « ce n’est pas la peine, il y en a l’entrée du magasin ». Oui, c’est bien mais ici personne n’a compris qu’il doit également y en avoir à la sortie. C’est lorsqu’on ressort d’un endroit contaminé que les mesures de désinfection doivent être appliquées.
Lorsque je rentre dans mon bateau je laisse tout ce qui n’est pas à mettre au frais dans le coffre. Et lorsque je m’endors j’imagine avec plaisir tous ces petits virus, bleus de froid et claquant des dents avec leur couronne dorée sur la tête, se serrant les uns contre les autres et rêvant d’un confortable et douillet poumon de vieux à 37° et plus si affinité. J’ai décidé de ne faire aucun sentiment !
Lundi 30 Mars 2020 à 16h00 TU, 18h en France GMT - Un avertissement A Port Saint Louis du Rhône
Lundi 30 Mars 2020 à 16h00 TU, 18h en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Nous vivons une époque de dingue, tout change à une allure incroyable, tout va très vite, ce qui semblait vrai hier est aujourd’hui totalement dépassé. C’est extrêmement nouveau, pendant des siècles, peut-être même des millénaires, la vie n’évoluait pratiquement pas. Les peurs ancestrales étaient gravées au fond de l’âme de chacun et transmises de générations en générations.
Ainsi les grandes épidémies, les pandémies qui ravageaient régulièrement le monde étaient particulièrement redoutées et semblaient être la punition divine pour la majorité des peuples. Elles ont démarré très tôt dans l’histoire de l’humanité, dès que les hommes ont commencé à se rassembler en tribus importantes et qu’ils se sont mis à commercer avec des peuples distants. Elles ont toujours suivi les voies commerciales et le commerce maritime s’est trouvé en être le vecteur principal.
Certaines de ces calamités ont fait des hécatombes absolument incroyables aujourd’hui. Elles ont imprimé leurs cuisants souvenirs dans le cœur de toutes les générations suivantes. Quelques exemples, la Grande Peste de Marseille rapportée de Syrie par le trois-mâts carrés « Le Grand Saint-Antoine » en mai 1720 a fait périr en deux mois plus de la moitié de la population de la ville. Cela représenterait aujourd’hui près de 500 000 morts pour la simple ville de Marseille !!!!
Beaucoup plus près de nous, il y a tout juste 100 ans, la pandémie mondiale que fût la Grippe Espagnole de 1918 (qui n’avait d’ailleurs rien d’Espagnole) a tué selon les estimations actuelles 100 millions de personnes à travers le monde. Cela représente environ 5,4% de la population de l’époque. C’était une grippe de type H1N1 particulièrement virulente.
Finalement nous avons énormément de chance, si je puis m’exprimer ainsi, avec notre virus actuel. Mis à part son addiction pour les petits vieux, il n’est pas très méchant. Si sa présence n’entraine pas de pneumonie il passe même parfois inaperçu. Rendez-vous compte que s’il était au niveau de la Grippe Espagnole, compte tenu de la situation démographique actuelle, il pourrait provoquer plus de 3,6 Millions de morts en France en seulement quelques mois !!!!
C’est donc un avertissement. Ne nous croyons pas à l’abri avec toute nos avancées médicales et nos technologies actuelles. Devant un nouveau virus nous n’avons aucun traitement, nous sommes totalement désarmés. Devant la densité de population sur la terre, l’humanité pourrait être entièrement ravagée par un virus un peu plus méchant et un peu plus éclectique dans ses goûts.
Je pense en permanence à la décision prise par Roselyne Bachelot (Docteur en pharmacie je le rappelle) en 2009, juste avant l’épidémie de grippe H1N1 de stocker un milliard de masques chirurgicaux et 700 millions de masques FFP2. Au regard des épidémies passées cette décision était évidente.
Je pense également aux travers de notre démocratie parlementaire qui a conduit des députés du bord opposé à critiquer très fortement cette décision car il faut toujours « s’opposer », que la décision soit bonne pour le pays ou non. Je pense également aux médiats qui font feu de tout bois pour faire de l’audience et qui se permettent de faire des procès retentissants sur des sujets qu’ils ne maitrisent absolument pas. Leur travail est d’informer et surtout pas de juger ni de faire le buzz.
Cela a conduit immanquablement à réduire drastiquement les stocks, c’est une énorme erreur et nous la payons très cher à ce jour. La gestion de la santé et les moyens à y consacrer devaient être une fonction régalienne au même niveau que la défense nationale. Pour notre armement nous ne dépendons que de nous-même, il doit en être de même pour les médicaments et d’une façon générale pour tous les matériels de santé indispensables.
Une fois cette crise dans les rétroviseurs nous devrons impérativement tenir compte de cet avertissement, d’autres pandémies existerons qui peuvent être beaucoup plus graves.
Jeudi 02 Avril 2020 à 14h00 TU, 16h en France GMT - Troisième semaine de confinement A Port Saint Louis du Rhône
Jeudi 02 Avril 2020 à 14h00 TU, 16h en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Nous sommes dans notre troisième semaine de réclusion, de confinement, de retrait du monde, de solitude. Lorsque je voyage à travers les océans, j’aime beaucoup la troisième semaine de voyage. Le bateau, mon esprit, mon corps, tout s’est totalement adapté au rythme de vie, aux conditions, à la solitude et j’ai enfin trouvé ce que je suis venu chercher, la tranquillité.
Je me suis souvent demandé ce que j’aimais tellement dans ces grands voyages en solitaire. J’ai longtemps pensé que c’était la liberté. Mais non, aujourd’hui j’ai compris, j’ai une addiction profonde à la tranquillité. D’où cela me vient ? Est-ce pour compenser ma vie professionnelle qui a été particulièrement trépidante ? Mystère.
De ce fait Harmattan me convient parfaitement, c’est un bateau solide, pas très rapide mais extrêmement confortable. Aujourd’hui beaucoup choisissent des bateaux très rapides et se félicitent d’effectuer des traversées dans des temps record. J’ai un peu du mal à comprendre, ne sont-ils pas bien en mer ? Pour ma part je suis tellement bien en mer que je n’ai pas envie d’arriver trop vite.
Ce confinement que nous subissons me va bien même si, mon bateau étant bâché, je suis comme dans une cave et ne vois pas le ciel. Je n’ai jamais le temps de rien et en particulier de lire. Du coup, j’en profite, j’essaie de passer deux à trois heures par jour sur ma liseuse. Le matin je travaille sur mes réservoirs mais une partie de l’après-midi et le début de soirée sont consacrés à la lecture. Je télécharge des romans de toutes sortes et en particulier des policiers qui se passent pour la plupart aux Etats Unis.
J’essaie également de faire une heure de marche à pied tous les deux ou trois jours. C’est du plus par rapport à une grande traversée. Et puis il y a également toutes les petites occupations quotidiennes, se laver, faire du ménage, faire la cuisine, manger, faire la vaisselle, faire la lessive, regarder les informations à la télé … Et puis, de temps en temps, s’il y a un bon film à la télé le soir, je me laisse aller. Ah ! J’oubliais, écrire cette page, la 1260 -ème environ ! Je suis totalement rôdé et une heure me suffit souvent.
Je suis bien et je ne suis pas vraiment pressé que tout revienne à la normal. Mais je pense souvent à l’enfer que doivent vivre certains dans la promiscuité des appartements. Je sais très bien ce qu’il se passe sur les bateaux. Souvent les plaisanciers veulent partir en groupe ou même à deux couples amis depuis toujours. Lorsqu’ils arrivent de l’autre côté ils sont fâchés pour la vie.
Dans tous les ports du monde et en particulier dans les îles j’ai rencontré des bateaux stoppeurs, ou plus souvent des bateaux stoppeuses qui cherchaient un embarquement. Certaines avaient débarqué de leur propre chef mais beaucoup s’étaient faites débarquer par un équipage excédé. Le confinement dans un endroit restreint peut être un véritable cauchemar et je pense qu’une fois l’épidémie dans les rétroviseurs on va découvrir des dégâts dont on ne peut imaginer l’ampleur.
C’est mon jour de marche rapide, je tourne autour de mon pâté de bateaux et je parcours environ 4 kilomètres en trois quarts d’heure. Je vous laisse.
Lundi 06 Avril 2020 à 16h00 TU, 18h en France GMT - Un problème qui se solutionne A Port Saint Louis du Rhône
Lundi 06 Avril 2020 à 16h00 TU, 18h en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Le rythme est totalement acquis, la vie s’écoule en douceur et j’apprécie énormément. Avec le beau temps je peux soulever la bâche qui recouvre Harmattan et effectuer des travaux d’extérieur, aucune pluie n’est prévue dans les quinze prochains jours.
Aussi, samedi j’ai entrepris de me pencher sur un problème qui me pourrit la vie depuis pas mal de temps. Je vous explique le contexte, lors de mon retour de Patagonie je suis passé par la côte ouest de l’Amérique du Sud afin de profiter du bon vent et du courant portant vers le Nord. Du coup j’ai dû emprunter à nouveau le canal de Panama, d’Ouest en Est cette fois-ci.
Pour entrer dans le canal il y a de nombreuses formalités à accomplir et puis il faut attendre et attendre encore. La patiente est loin d’être une de mes qualités. Aussi, afin de passer plus vite j’ai accepté de choisir un « bord ». C’était une grosse erreur. Normalement les petits voiliers doivent passer « au milieu », c’est-à-dire que deux voiliers sont attachés à couple et, à l’aide de quatre longues aussières ils sont tenus au milieu des écluses.
Du coup les choses se sont accélérées car c’est plus facile pour les ouvriers du canal, ils n’ont à gérer que deux aussières. Et puis cela m’a permis de faire une belle expérience car j’ai emprunté le canal de nuit. Nous sommes partis à 18 heures et je me suis retrouvé dans l’océan Atlantique à 5 heures le lendemain matin.
Il faut savoir que le passage est assez violent, lorsque les écluses se remplissent d’énormes remous se produisent et, à un moment, malgré tous les efforts de l’équipage pour maintenir le bateau, Harmattan a été projeté contre le mur de l’écluse. J’ai entendu un « crac ! » mais après une inspection poussée je n’ai rien vu d’anormal. Cependant, lors de mon trajet vers Cuba, les Bermudes et les Açores j’ai découvert la conséquence de cet incident.
Dès qu’il pleut ou bien s’il y a de la mer et que le passe-avant est recouvert, de l’eau entre d’une façon importante et tombe du passe-avant sur la table à carte. Depuis j’imagine le pire et je pense que le pont s’est désolidarisé de l’hiloire (c’est la partie verticale qui relie le passe-avant au roof). Très embêtant et beaucoup de boulot en perspective.
J’ai donc du mal à me décider à entreprendre ce travail mais samedi matin, le beau temps aidant, je me mets un bon coup de pied aux fesses et escalade mon échafaudage. Je commence par ouvrir la bâche afin de mettre à jour l’endroit incriminé. Je dois commencer par retirer la latte de pont en teck qui se trouve juste contre l’hiloire.
Je découvre alors que celle-ci est en partie décollée. Cela ne se voit pas mais lorsque je tape dessus avec le manche de mon ciseau à bois elle fait le bruit caractéristique d’un carreau de faillance mal collé. « Du travail d’après manger » comme dirait mon architecte. En fait elle était bien collée mais elle s’est désolidarisée lorsque le bateau a rencontré le mur de l’écluse, d’où le « crac » entendu. En tapotant je détermine que le problème s’étend sur environ un mètre. Je décide donc de couper un peu plus large et de retirer un mètre trente de cette foutue latte.
J’attaque en commençant par enlever le joint Sika noir entre cette latte et sa copine. J’ai pour cela un petit ciseau à bois de 6mm. Puis à l’aide de ciseaux à bois et de gros tournevis j’arrache ce morceau de teck et commence à nettoyer. Je ne vois aucun problème au niveau de la liaison pont/hiloire, cela me rassure mais d’où vient le problème alors ? Je cherche et fini par découvrir le pot aux roses.
En fait, lorsque j’ai posé mes lattes, je devais les mettre en forme grâce à des serre-joints. Puis, le temps que l’époxy prenne, je les tenais pressées sur le pont à l’aide de cales visées dans la feuillure entre les lattes. Ces trous ont été obturés par le Sika. Sur la partie retirée, il y a cinq trous par lesquels l’eau, qui s’infiltrait sous la latte, passait et venait asperger ma table à carte.
Quel bonheur ! Ce n’est pas grave du tout, j’ai commandé une latte et en attendant j’ai mis une vis dans chacun des trous bien qu’il n’y ait pas de pluie annoncée. Depuis je dors comme un bébé, encore un problème dans les rétroviseurs.
Vendredi 06 Avril 2020 à 16h00 TU, 18h en France GMT - Accélération de l’activité A Port Saint Louis du Rhône
Vendredi 06 Avril 2020 à 16h00 TU, 18h en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Depuis une semaine j’ai remis le pied sur l’accélérateur. D’une part je me suis rendu compte que je pouvais, même sans matériel, avancer beaucoup de travaux sur le bateau. D’autre part la plupart des entreprises se sont organisées pour trouver des solutions au confinement et continuer à fournir les clients.
C’est ainsi que j’ai pu commander une latte de teck sur Internet, je l’ai reçue et je l’ai déjà collée sur le pont. J’ai également pu commander de la résine époxy, des rouleaux et du tissu de verre qui vont m’être livrés en début de semaine. Parallèlement j’ai commencé à travailler pour retirer mon groupe électrogène de la salle machine afin de pouvoir effectuer une révision complète en atelier.
Je travaille maintenant environ cinq heures par jour, deux heures le matin et trois heures l’après-midi. Du coup je commence à apercevoir une toute petite lumière au bout du tunnel. Cette lueur correspond au moment où je vais remettre Harmattan à l’eau et où je vais pouvoir aller me promener. Ma destination sera la Méditerranée orientale, la Grèce et la Turquie que j’aime tant.
Ce matin c’était grand carénage, pour le capitaine et pour le bateau. J’ai fait la lessive et j’ai dû aller faire les courses. En effet les dernières dataient de quinze jours et il y avait comme de l’écho dans le frigo. Cela s’est beaucoup mieux passé, je m’y suis rendu à l’ouverture et j’étais beaucoup moins stressé.
La bêtise, les négligences, l’imprévoyance, les aberrations, les décisions sans réflexion, les absurdités me hérissent au plus haut point. Cependant ce qui me révolte par-dessus tout, ce sont les mensonges, les intentions volontaires de détourner la vérité et de tromper les gens comme pour le port des masques. Je me pose souvent la question : suis-je un rebelle ? Non, je ne crois pas, je n’ai pas cette impression car j’aime appliquer les consignes lorsque je les comprends et que je les trouve justifiées et cohérentes.
Lors de mon passage à la caisse du supermarché j’avais trois petites tablettes de beurre, ce qui m’est nécessaire pour tenir quinze jours sans faire de courses. Mais la caissière m’en a retiré une car la direction a décidé de limiter à deux tablettes par caddie ! « C’est la règle pour tout le monde monsieur ! ». Je n’ai rien dit à la pauvre fille mais cela m’a choqué profondément.
J’aurai pu prendre deux grosses tablettes et je n’aurai pas eu de problème. Comment font les familles de 6 ou 7 personnes ? Dans le même temps des producteurs de lait n’arrivent pas à écouler leur marchandise et sont obligés de la jeter. Et puis cela explique tout ce monde dans le supermarché, avec tous les risques liés en cette période de confinement, puisqu’il faut y venir bien plus souvent (les restrictions ne concernent pas uniquement le beurre).
Je vais donc devoir me rationner en beurre si je ne veux pas retourner en course avant quinze jours. C‘est bête !
Ce soir c’est le weekend de Pâques qui commence. Il fait un temps magnifique, tout va bien pour moi mais du coup je pense à tout ces pauvres gens enfermés à plusieurs dans des appartements riquiquis sans même un balcon. Pauvres gens !
Lundi 13 Avril 2020 à 15h00 TU, 17h en France GMT - Des manques en excès A Port Saint Louis du Rhône
Lundi 13 Avril 2020 à 15h00 TU, 17h en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Ce soir notre Président va s’exprimer, mais le suspense n’est pas d’une grande intensité, nous avons tous conscience d’être partis pour rester confinés. Je suis arrivé à mon bateau le 11 Mars, cela fait maintenant plus d’un mois que je suis isolé et que je ne vois personne. Heureusement j’ai l’habitude. Un mois c’est la durée maximum des longues traversées transocéanique avec Harmattan mais parfois j’ai seulement touché terre pour faire de l’avitaillement et je suis reparti immédiatement. Cela m’est ainsi arrivé de naviguer deux mois et demi sans retrouver ceux que j’aime, il y a encore de la marge !
Un mois c’est souvent le moment où je commence à ressentir un excès de manque. Mais avant d’évoquer ce sujet je voulais vous parler des antonymes (excès de manque), c’est Francis Cabrel qui m’a fait découvrir toute l’imagerie que provoque leur mariage (Partis pour rester). J’adore ce poète chanteur. Il met en moyenne 7 ans à sortir un album mais lorsqu’on écoute avec attention ses textes, ou encore mieux, lorsqu’on les lit, c’est de la pure dentelle. Dieu que c’est beau !
Mais revenons-en aux manques. Dans la vie de tous les jours et depuis la nuit des temps, ce sont les manques qui nous font agir et qui guident nos actes et nos décisions. L’homme de Cro-Magnon partait chasser car la tribu avait faim. Très souvent le manque nous incite à agir et cette sensation désagréable est très vite effacée par le résultat de notre action. Le fait d’empêcher la satisfaction du manque est une punition sévère, c’est le principe même de la prison.
Avec le confinement nous sommes en plein dans le sujet. Lorsque cela ne dure pas trop longtemps le manque peut être agréable, il exacerbe ainsi notre désir de le combler. Alors, au moment où le confinement va cesser, nous éprouverons un plaisir immense à retrouver notre liberté d’assouvir nos désirs, de satisfaire ces besoins que nous ressentons actuellement.
J’ai envie d’un bon restaurant à Paris avec mon épouse, j’ai envie d’un weekend à Honfleur ou bien à Etretat, j’ai envie d’une réunion de famille avec mes enfants et mes petits enfants autour d’un barbecue ou d’un gigot de sept heures, j’ai envie d’une grande ballade en moto car à Paris c’est l’été …
J’ai également envie de plaisirs beaucoup plus simples, j’ai envie de fraises au sucre à chaque repas mais elles ne se gardent pas et du coup je n’en goute qu’une fois tous les quinze jours. J’ai envie de boire une coupe de champagne mais pas seul, j’ai envie d’une sole meunière, j’ai envie de réaliser de bons petits plats à déguster à plusieurs, j’ai envie d’aller au cinéma, j’ai envie de ma maison et de mon jardin avec les beaux jours qui arrivent …
La différence par rapport à mes ballades solitaires habituelles c’est que d’habitude je sais à quelques jours près quand cela va finir. Mais là, nous n’avons aucune idée du moment où la clef va tourner dans la serrure permettant à la grille de s’ouvrir et ainsi de nous libérer.
Il va falloir attendre encore. Quelques semaines de plus ne me gênent pas surtout que je sais bien que c’est indispensable. Mais j’aimerai beaucoup que l’étau se desserre un peu pour le mois de juin afin de pouvoir profiter des longues journées qui vont avec. Au début j’avais pensé que nous resterions confinés 45 jours mais vu l’évolution de l’épidémie et en regardant ce qui s’est passé en Chine il faut plutôt compter 75 jours, deux mois et demi, cela nous mène effectivement début juin.
En attendant le monde continue de tourner, l’agneau Pascal continue de brouter dans les prés en bénissant le virus et je continue de travailler sur mes réservoirs, je fais aller la scie sauteuse à longueur de journée. Je n’ose pas compter les heures passées, ce sont des œuvres d’art ces réservoirs.
Lundi 20 Avril 2020 à 16h00 TU, 18h en France GMT - Notre nouveau Dieu A Port Saint Louis du Rhône
Lundi 20 Avril 2020 à 16h00 TU, 18h en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Depuis la nuit des temps, lorsqu’une crise apparaissait (pandémie, guerre, catastrophe naturelle …), l’homme avait le réflex de se tourner vers son Dieu pour essayer d’enrayer les malheurs qui s’abattaient sur lui. On effectuait de grandes cérémonies, on priait, on pratiquait même des sacrifices, parfois humains. On acceptait alors des pertes pour essayer de sauver le pays, par exemple on envoyait les jeunes se faire tuer à la guerre.
Mais, en quelques dizaines d’années, tout a changé. Aujourd’hui, mis à part quelques exceptions, on ne fait plus appel à la religion, la nouvelle divinité vers qui tous les peuples se tournent s’appelle « l’Etat Providence ». C’est notre nouveau Dieu, on attend tout de lui, il est là pour pallier à toutes nos difficultés et ce réflex est mondial.
Chez nous en France, on le prie (au sens premier du terme, c’est-à-dire « on lui demande instamment ») d’assumer les salaires auxquels les entreprises ne peuvent plus subvenir étant donné que le travail est totalement à l’arrêt pour une grande partie d’entre-elles. Ce nouveau Seigneur tout puissant doit également s’occuper des entreprises, verser des aides, effectuer des prêts garantis lorsque celles-ci sont trop malades (souvent des prêts qui ne seront jamais remboursés), supprimer des charges ...
Malheureusement je ne suis pas persuadé que cette divinité soit très douée pour effectuer des miracles. Dans quelques semaines, lorsque nous auront vu la congestion se résorber dans les services de réanimation, lorsque la crise se sera un peu dégonflée, lorsque la peur sera un peu passée, lorsque la vie du quotidien commencera à reprendre ses droits, nous découvrirons avec effarement les dégâts que ces évènements ont infligé à l’économie.
Je sais que pour beaucoup l’économie est une notion totalement abstraite, mais la récession annoncée va être terrible. Certains économistes la chiffre autour de 10%, c’est énorme. Ses conséquences vont être terrible et chacun d’entre nous va en ressentir les effets négatifs. Il s’emblerait qu’à court et moyen terme le chômage pourrait monter à 30% de la population. Dans un même temps le coût de la vie va augmenter énormément.
Il suffit d’ailleurs d’écouter les acteurs de l’agroalimentaire qui nous précisaient, pas plus tard qu’hier soir aux informations, que leurs prix vont exploser du fait de toutes les charges supplémentaires qu’ils doivent assumer. Cette perte de pouvoir d’achat va conduire certains à ne plus pouvoir rembourser leurs prêts, mettant en danger la propriété même de leurs logements.
Et puis, ces dizaines de milliards empruntés pour financer toutes ces aides vont devoir être remboursés, le chômage supplémentaire va devoir être financé. Nous n’échapperons pas à une hausse très significative des impôts qui sont déjà extrêmement lourds dans notre pays. De ce fait cette crise économique risque fort de se doubler d’une crise sociale. Je suis très inquiet sur l’avenir.
En attendant il pleut dans le Sud, il fait en permanence 5 à 6 degrés de moins qu’à Paris. C’est injuste. Pour moi les aiguilles du temps tournent à toute vitesse, je ne vois pas passer les semaines. Je continue à avancer mes réservoirs, à partir de demain je vais coller les cloisons puis je pourrais effectuer un test d’étanchéité. Ce sera un moment important.
Samedi 25 Avril 2020 à 16h00 TU, 18h en France GMT - La limite des démocraties A Port Saint Louis du Rhône
Samedi 25 Avril 2020 à 16h00 TU, 18h en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Heureusement, j’étais assis ! Je suis resté bouche bé lorsque j’ai entendu le Président de la plus grande nation mondiale affirmer avoir une excellente idée : Nettoyer les poumons des malades au gel hydroalcoolique ou à l’eau de javel !!!!!
Une telle bêtise est ahurissante. Comment le peuple a-t-il pu élire à la présidence un être d’un niveau intellectuel si pauvre ? Lorsque je pense que ce personnage a les commandes d’une arme atomique qui peut vitrifier le monde, j’ai peur. On pourrait penser que la démocratie installe à la tête du pays le meilleur chef, le leader charismatique le plus performant pour faire progresser le pays, le meilleur capitaine d’industrie tout en étant le général d’armé le plus à même de diriger le pays dans les guerres commerciales d’aujourd’hui.
Mais il n’en est rien, je pense que si l’on élisait nos dirigeants aux dés le résultat ne serait pas bien différent de ce que l’on voit avec les systèmes démocratiques. Un autre exemple est le premier ministre anglais. Qu’il était ridicule lorsqu’après s’être vanté d’avoir passé son après-midi dans un hôpital COVID à serrer les mains des malades, il s’est retrouvé en réanimation !
Et puis il y a maintenant l’hécatombe brésilienne avec son président qui s’accroche à ne prendre aucune mesure de confinement. Mais nous n’avons pas de leçons à donner aux autres. Quelle honte lorsque les américains avaient développé un jeu électronique où notre Président monté sur un scooter essayait de rejoindre Julie en tentant d’éviter les pièges posés par Valérie et Ségolène.
Je pense que la république démocratique n’est pas un bon système et que nous avons atteint ses limites. Le peuple est incapable de gouverner. Comme à la foire de Paris, c’est toujours le meilleur bonimenteur et souvent le plus menteur qui va récolter tous les suffrages.
En attendant je gère la pénurie. Lors de mes dernières courses, il y a quinze jours je n’avais pu obtenir que deux petites plaquettes de beurre. Comme disent nos politiques aujourd’hui « j’ai eu des tensions sur le beurre » ces quinze derniers jours. Nous ne sommes pas tous fait pareil devant le manque. Pour ma part je prends des mesures drastiques et immanquablement je me retrouve à l’arrivée avec encore un stock important. Pour le beurre je n’en ai consommé qu’une seule plaquette alors qu’habituellement il m’en aurait fallu trois !
Plus dur, la gestion des manchons. Pour stratifier je passe la résine avec un rouleau type « rouleau de peinture ». Autant dire que le lendemain le manchon est dur comme de la pierre et il en faut un nouveau à chaque fois. Malheureusement le confinement est arrivé brutalement et je n’avais que deux manchons pour deux mois de travail. Impossible ? Et bien non.
J’ai pris un bocal ayant contenu des cornichons et je l’ai rempli d’acétone. Ainsi, tous les soirs, après avoir roulé mon rouleau sur un mur afin de limiter au maximum la résine résiduelle, je plongeais celui-ci dans mon bocal que je refermais hermétiquement. C’était comme un animal conservé dans du formol ou bien comme une poire dans une bouteille d’eau de vie. Ainsi je ne suis passé au deuxième manchon qu’au bout d’un mois d’utilisation du premier. Comme quoi il y a des solutions à toutes les situations.
Cette semaine j’ai collé puis stratifié les cloisons dans mes deux réservoirs de gasoil. Aujourd’hui j’ai engagé la poste cuisson. En effet je dois recuire la résine. J’ai installé une ampoule de 100W dans chaque compartiment, posé le couvercle et mis sous tension. J’obtiens ainsi une température de 45 degrés. Après 24 heures de ce traitement je vais pouvoir tester l’étanchéité. J’ai hâte !
Mercredi 29 Avril 2020 à 16h00 TU, 18h en France GMT - Les essais de charge A Port Saint Louis du Rhône
Mercredi 29 Avril 2020 à 16h00 TU, 18h en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Que le temps passe vite ! Les semaines défilent à toute allure et je dois me bouger vraiment si je veux être prêt à remonter sur Paris le 11 Mai. En effet je veux emporter des devoirs de vacances, mon groupe électrogène et mon déssalinisateur pour une révision complète, ma table de cockpit à rénover … Je lis beaucoup moins, j’ai rattrapé mon manque et du coup je passe beaucoup plus de temps au travail.
Samedi j’ai commencé la mise en charge de mes réservoirs de gasoil. C’est à chaque fois une opération excitante, va-t-il être étanche ? Je calle mon réservoir sur une planche près d’un caniveau et je le mets bien horizontal à l’aide d’un niveau. Puis je positionne à l’intérieur une arrivée d’eau et je rempli progressivement le réservoir en guettant les fuites. Si je repère une fuite je la marque au feutre permanent.
C’est normal de trouver des fuites, si ce n’était pas le cas cela voudrait dire que j’ai construit trop épais, trop costaud et surtout trop lourd. Ensuite je fais syphon au caniveau pour vider mon réservoir, je le sèche bien et je répare les fuites en appliquant un morceau de tissu de verre sergé de 200 grammes à l’extérieur. Je termine par une bonne couche de résine épaissie avec de la silice colloïdale à l’intérieur pour rendre mon époxy thixotrope, c’est-à-dire pour quelle ne coule pas.
Aux premiers tests j’avais 3 fuites sur un réservoir et une seule sur le second. Après réparation et 24 heures de séchage à l’étuve, je pratique un deuxième essai de charge. Je constate que deux fuites sur quatre ont été solutionnées, il en reste donc deux à reprendre. C’est très difficile de déterminer l’endroit exact d’une fuite, le liquide peut circuler sur une certaine distance dans des capillarités entre deux couches de tissus.
Ce soir, après le troisième essai, un des réservoirs est parfaitement étanche et il ne subsiste qu’une toute petite fuite sur le second. J’arrive bientôt au bout. Les couvercles sont réalisés, il ne reste plus que les tapes à terminer. Il y en a trois sur chaque réservoir. Certaines sont uniquement des trappes de visite, d’autres comportent les arrivées de carburant, les plongeurs, les jauges, les alarmes de niveaux, les mises à l’air, les retours de gasoil, les systèmes de circulation entre les deux réservoirs …
En parallèle je suis occupé à démonter le groupe électrogène. Il est à réviser entièrement et je veux le faire à mon domicile. Je sais très bien qu’il va pouvoir se passer du temps avant que je sois autorisé à revenir au bateau avec ce virus qui continue de rôder. Le groupe fait 130 kilos et je suis seul, je dois redoubler d’astuces. J’ai commencé par retirer les capots, le démarreur, les pompes … afin de réduire son poids. J’en ai retiré pour environ 30 kg mais il est encore très lourd.
Heureusement sur un bateau il y a des winchs et j’ai des poulies qui me permettent d’effectuer des renvois. J’ai ouvert le fond du cockpit et j’ai réussi à sortir le groupe en utilisant la bôme. J’ai fabriqué des grands patins en bois afin que la bête puisse glisser sur des planches car le prochain challenge va être de faire rentrer ce poids lourd dans le coffre de ma Clio. J’adore travailler seul et trouver des astuces pour m’en sortir.
Hier j’ai dû aller en courses car mon frigo était totalement vide. Cela faisait 18 jours que je n’étais pas sorti. J’y suis allé à l’ouverture de l’Intermarché, il n’y avait personne et cela m’a soulagé. J’ai retrouvé dans un coffre du bateau une vieille boîte avec quelques masques qui dataient de ma dialyse. Ils sont obsolètes depuis 2011 mais ils sont comme neufs. Je suis tranquillisé lorsque je sors avec un masque.
Lundi 04 Mai 2020 à 16h00 TU, 18h en France GMT - En manque de mélatonine A Port Saint Louis du Rhône
Lundi 04 Mai 2020 à 16h00 TU, 18h en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Déjà le mois de Mai, déjà la dernière semaine de confinement, que c’est passé vite, dans quelques jours je serais de retour à Paris, je serais de retour chez moi, au milieu des miens ! Je suis arrivé ici le 11 Mars, cela fera exactement deux mois de confinement, seul dans mon bateau ou enfermé dans mon garage en sous-sol. Ma longue croisière est en train de se terminer et comme chaque fois je vais être très content de rentrer.
Depuis une douzaine de jours je rencontrais de gros problèmes d’endormissement. Je rejoins ma cabine en général vers 21 heures. D’habitude je m’endors immédiatement, en quelques minutes seulement je suis dans les bras de Morphée. Mais l’endormissement devenait de plus en plus long et lorsque je me lève la nuit pour aller aux toilettes, je n’arrive pas à me rendormir.
Au début je m’endormais vers 22h30, puis 23h, puis une heure du matin, et enfin la nuit de vendredi à samedi le sommeil n’est venu qu’à 4h30 du matin !!!! Il fallait trouver une solution, cela ne pouvait plus durer, aussi j’ai décidé de prendre le problème à bras le corps. J’ai cherché sur Internet. De très nombreuses causes peuvent perturber le sommeil. Je ne suis pas du tout stressé, aussi cela ne peut en être la cause.
En fait je découvre que je suis en manque de mélatonine. Première mesure à prendre, s’occuper de l’alimentation. J’ai l’habitude de prendre un fruit le midi et un yaourt le soir. Il vaut mieux faire l’inverse et surtout manger des bananes qui sont bourrées de Tryptophane qui favorise la production de mélatonine. Cela tombe bien, j’en ai en stock.
En continuant mes recherches je fini par tomber sur la raison profonde de mes difficultés. En fait c’est lié au confinement ! En effet, je partage mon temps entre mon bateau qui est dans le noir, recouvert par une bâche et mon atelier qui est un garage en sous-sol. De plus je m’y enferme afin de ne voir personne et d’y garder une certaine température pour la stratification.
De ce fait je ne vois plus le jour et je ne vois plus le soleil mis à part pendant les quelques dizaines de mètres lorsque je me déplace entre ces deux endroits où je suis confiné. Ma pauvre horloge biologique est totalement paumée, elle ne sait plus où elle en est.
Dès samedi je prends les mesures qui s’imposent, je remplace ma sieste habituelle par une marche rapide d’une heure en plein soleil. Je parcours ainsi environ 5 kilomètres. Résultat je suis fatigué, je suis rechargé en lumière du soleil et j’espère que mon horloge interne a bien enregistré le changement. Résultat, cela fait deux nuits que je dors comme un bébé. Que c’est bon !
Je vais remonter sur Paris avec ma Clio. D’une part je n’ai vraiment pas envie de voyager dans un TGV et un RER, et d’autre part je veux remonter des devoirs de vacances. Hier j’ai réussi à transférer mon groupe électrogène dans le coffre de la voiture. Rude travail car seul et sans machine de levage ce n’était pas gagné. Grâce à la bôme j’avais réussi à la sortir de la salle machine pour le poser sur le pont.
Ensuite je l’ai équipé de deux patins en bois puis je l’ai fait descendre en glissant le long de l’échelle. Enfin j’ai dû construire une rampe en planches afin de le faire glisser dans le coffre de l’automobile. Mission réussie, j’étais fier de moi et je me suis couché heureux.
Par contre je trouve qu’il n’y a pas de justice, je compare tous les jours la météo de Cergy et celle d’ici. Pendant un mois et demi il n’a pas plu à Paris et les températures étaient en permanence entre 5 et 6 degrés supérieures à ici. Mais tout vient de s’inverser, il se met à faire beau ici alors qu’à Cergy il est prévu 3° le matin et 10° au meilleur de la journée lundi prochain, 1° le mardi matin et 11° l’après-midi et ainsi de suite. C’est totalement injuste.
Vendredi 08 Mai 2020 à 13h00 TU, 15h en France GMT - Ouvrez la cage aux oiseaux A Cormeilles en Vexin
Vendredi 08 Mai 2020 à 13h00 TU, 15h en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Ce mardi après-midi j’ai un peu le blues, je termine ma huitième semaine au bateau et j’ai ma dose de solitude, j’ai ma dose de confinement, j’ai ma dose d’isolement. J’arrive au bout de ce que je peux faire sur mes réservoirs, j’ai fini de démonter le groupe électrogène et ses accessoires ainsi que le déssalinisateur. Ils sont tous les deux dans le coffre de la Clio et je n’ai pas envie d’entreprendre autre chose. Je n’ai plus qu’une idée, remonter sur Cergy et changer de logiciel.
J’ai entendu dire que notre ministre de l’intérieur allait autoriser ceux qui étaient loin de chez eux lors du confinement à rejoindre leur domicile avant le 11 Mai. Mais je ne sais pas exactement à partir de quand c’est possible. Allongé dans ma couchette le sommeil ne vient pas et je surf sur Internet. Je découvre alors qu’il aurait dit, le dimanche trois Mai, que c’était « à partir de maintenant ». Tout d’un coup je me sens tout excité et le « dodo » n’est pas près de venir.
Je décide après réflexion de prendre la route jeudi matin. Je consacre mon mercredi à préparer ce grand voyage. Je commence par dégivrer mon frigo puis je veux effectuer un atelier « coloriage » avant de partir. Aussi je passe une bonne couche de peinture blanche sur mes réservoirs. Ensuite je charge la Clio avec le reste de mes devoirs de vacances, le crochet d’attelage se rapproche du sol. Je consacre mon après-midi à faire le plein de gasoil, à laver la voiture, à faire les valises …
Je sors de ma couchette à 5h30, totalement excité. Lorsque j’ouvre la bâche pour sortir je découvre le levé du jour avec une lune étonnante dans un ciel tout bleu avec quelques brumes. Elle est énorme avec une couleur rose orangée. Je ne l’ai jamais vu si belle et je saurais plus tard que ce 7 Mai est un jour exceptionnel avec ce que l’on appelle « une super lune ». En fait cette une Pleine lune qui se trouve à son périgée, c’est-à-dire au plus près de la terre. C’est absolument magnifique. Tout au-dessus de moi, très haut dans le ciel un avion laisse deux trainées rose orangées, c’est magique, que cette journée commence bien !
Je prends la route à 6h20. Quel bonheur de retrouver la liberté ! Je ne savais plus que les prés et les champs pouvaient avoir toutes ces nuances de vert. Et puis cela faisait des dizaines d’années que l’on ne voyait plus ces immenses étendues de ce rouge intense provoqué par des dizaines de milliers de coquelicots. Merci à nos agriculteurs de beaucoup moins traiter les champs. Espérons que les insectes vont revenir et avec eux une grande diversité d’oiseaux.
Au fur et à mesure que je remonte vers le Nord je savoure de plus en plus ma liberté retrouvée et le bonheur qui va avec. J’en profite pour demander à tous ceux qui pourraient avoir des oiseaux enfermés d’ouvrir la cage, tous ceux qui pourraient avoir des poissons d’aller vider l’aquarium dans la rivière. Aucun animal n’a été créé pour rester enfermé dans un espace confiné contre sa volonté. Aucun être n’a vu le jour pour être privé de liberté.
Je parcours ainsi les 850 kilomètres dans un état second, c’est réellement un jour exceptionnel. Il y a énormément de camions sur l’autoroute et très peu de voitures mais, parmi celles-ci beaucoup de conducteurs se croient sur un circuit de formule un. Je prends mon petit déjeuner et mon déjeuner sur le capot de la voiture et j’arrive à Cergy vers 15 heures. Au dernier rond-point, à l’entrée de Cormeilles, je trouve des policiers qui contrôlent que le nom sur mon attestation correspond au nom sur ma carte d’identité. C’est tout !
Le jardinier est passé ce matin, la pelouse est magnifique, le jardin aussi et c’est un réel plaisir de faire enfin un vrai apéro en faisant tinter les coupes de champagne, c’est quand même beaucoup mieux que le Visio-apéro. Enfin, un dernier bonheur, j’ai perdu plus de cinq kilos durant ces huit semaines de confinement.
Mardi 26 Mai 2020 à 15h00 TU, 17h en France GMT - Un trésor est caché dedans A Cormeilles en Vexin
Mardi 26 Mai 2020 à 15h00 TU, 17h en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Hé oui, me revoilà ! Quelle vie différente que ces deux mois passés sur Harmattan à Port Saint Louis du Rhône ! Au bateau c’est la solitude, une vie réglée comme du papier à musique, avec beaucoup de temps pour méditer, beaucoup de temps pour lire, beaucoup de temps pour écrire. Ici tout va beaucoup plus vite, la méditation, la lecture et l’écriture n’ont plus vraiment leur place, ce sont des loisirs presque inaccessibles.
Mais me plaindre serait mal venu, c’est moi qui choisi mes occupations, personne ne m’impose quoi que ce soit. Finalement si, je pourrais me plaindre d’une chose, c’est de la rotation de la terre. En effet, si celle-ci mettait 48 heures pour effectuer son mouvement de rotation complet sur elle-même nous aurions deux fois plus de temps pour vaquer à nos activités.
Ce serait super mais il faudrait pour cela remonter à la formation de la terre car ce phénomène est lié à la conservation du moment cinétique, il ne peut donc plus évoluer. Nous devons donc arriver à caser ce que nous voulons faire dans le temps imparti, c’est compliqué, il faut élaguer. Bon, j’arrête là car j’ai l’impression de faire du Jean Claude Van Damme !
Il y a le travail au bureau, qui n’est pas réellement du travail car c’est une passion. Il m’apporte énormément de satisfactions. Et puis, comme beaucoup l’ont redécouvert avec le confinement, la vie à la maison est un réel bonheur, surtout à cette saison où le temps est au beau perpétuel.
Pour ma part, je vois sans cesse des améliorations à y apporter et j’attaque régulièrement de nouveaux chantiers. Avec ce beau temps ce sont essentiellement des travaux d’extérieur, de la peinture et beaucoup de jardinage. Je désherbe et je plante en permanence. Je bêche, je pioche, je retourne la terre comme les fils du célèbre laboureur. Tous les soirs, au moment où je me couche, je savoure le trésor qui y est caché, la satisfaction du travail accompli.
J’ai entrepris de planter une haie d’arbustes fruitiers, des framboisiers de toutes les couleurs, des muriers de toutes les couleurs, des groseillers de toutes les couleurs, des cassis… Aussi je dois creuser une tranchée de trente centimètres de profondeur sur 70 cm et de 15 mètres de long.
C’est hyper dur, la pelouse est plantée depuis trente ans, c’est de la glaise et les racines d’arbre grosses comme mes bras sont nombreuses. Le premier jour je n’ai fait qu’une soixantaine de centimètres. Depuis j’arrose copieusement le soir puis je recouvre d’une bâche. Cela m’aide un peu mais à 70 ans ce genre de travail est épuisant et la nuit j’ai du mal à dormir tellement je suis douloureux.
Tous ces travaux de jardinage sont à la mode. Je crois que beaucoup ont compris que cette année une bonne partie des vacances vont se passer à la maison. Du coup les jardineries sont prises d’assaut, il faut faire la queue pour pouvoir y pénétrer, les produits sont dévalisés et le rayon piscine fonctionne à plein. Pendant le confinement je rêvais d’une virée à Etretat ou Honfleur avec une bonne sole meunière dans un restaurant en bord de mer mais cela m’a passé un peu, je suis tellement bien chez moi.
En attendant le virus fait moins parler de lui, de plus en plus souvent les comportements se relâchent et comme l’incivilité est le propre de l’humanité, on commence à voir les masques dans les caniveaux. Après la pénurie totale, on en importe des milliards qui vont mettre 450 ans pour se dégrader dans la nature ! Malheureusement c’est encore une fois dans la mer que tout va se finir.
Lundi Premier Juin 2020 à 15h00 TU, 17h en France GMT - Laissez-nous respirer A Cormeilles en Vexin
Lundi Premier Juin 2020 à 15h00 TU, 17h en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Quelle horreur ! Vous avez certainement vu comme moi ce meurtre en direct particulièrement insoutenable, cet homme suppliant « S’il vous plait, s’il vous plait, je ne peux pas respirer ». Et ce policier, impassible, le genou en travers du cou de Georges Floyd durant 8 minutes et 46 secondes alors que la victime a perdu connaissance depuis près de trois minutes.
Depuis une semaine cela me hante, cela me révolte, cela me hérisse au plus haut point. Bien entendu le racisme fait partie de l’être humain, de tout temps les races se sont combattues, l’homme est un loup pour l’homme et même si certains esprits rêveurs ont voulu supprimer le mot « race » en parlant du genre humain, les races seront toujours là et le racisme sera malheureusement toujours dans le cœur des hommes.
Aux Etats Unis c’est un véritable cancer. Même si de nombreux progrès ont eu lieu depuis les combats de Rosa Parks et de Martin Luther King, le racisme est et sera toujours présent. Je suis extrêmement inquiet sur la tournure des évènements.
La communauté noire est dans une passe particulièrement difficile. Elle a été proportionnellement beaucoup plus touchée par les décès dus au Corona Virus, elle a été également beaucoup plus touchée par les pertes d’emploie dues à la crise économique provoquée par cette pandémie et elle est particulièrement visée par une police et une justice dont beaucoup d’éléments pratiquent un racisme forcené.
Jusqu’où le désespoir, jusqu’où le sentiment d’injustice, jusqu’où la pauvreté va menée la révolte qui gronde ? La situation est d’autant plus grave que les élections approchent et que le Président souffle sur les braises pour favoriser sa réélection. Je suis extrêmement attentif à l’évolution de cette révolte.
Malheureusement le racisme est partout, c’est un sentiment partagé par une majorité d’entre nous. C’est déplorable, c’est la peur de celui qui est différent, c’est de l’intolérance, c’est un manque d’ouverture aux autres, c’est un pitoyable sentiment de supériorité envers ceux qui ne nous ressemblent pas.
Tous les pays ont leurs noirs, en France nous avons les arabes. Nous oublions totalement que ce sont eux qui ont inventé l’algèbre, que ce fut une civilisation resplendissante et qu’il n’y a pas de race inférieure. Il en est de même pour les chinois, nous ne les aimons pas trop alors qu’ils ont inventé la poudre et qu’eux aussi ont su développer une civilisation étonnante.
J’ai parcouru le monde, j’ai rencontré énormément de peuples tous différents les uns que les autres. Je n’ai jamais pris de taxi, j’ai voyagé dans les bus avec les gens et j’ai été émerveillé par toute cette diversité. Partout j’ai rencontré des gens merveilleux. Je pense que la proportion de mauvaises herbes est la même dans toutes les cultures. Bien entendu elle va augmenter avec la pauvreté et les conditions sociales mais l’intelligence et l’honnêteté sont uniformément partagées.
J’ai, moi aussi, envie de poser un genou à terre. Les métiers de maintien de l’ordre demandent des personnels extrêmement intelligents, faisant preuve d’une probité exceptionnelle, d’une moralité à toutes épreuve et d’une droiture exemplaire. Beaucoup de policiers ont ces qualités mais, malheureusement un certain nombre viennent torpiller l’image de ces professions et tout doit être mis en œuvre afin de les éradiquer.
Dimanche 21 Juin 2020 à 17h00 TU, 19h en France GMT - Les miracles de la mécanique A Cormeilles en Vexin
Dimanche 21 Juin 2020 à 17h00 TU, 19h en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Zzz, zzz, zzz, zzz, boum, crac, bang, un énorme nuage de fumée ! Hourra, mon moteur vient de péter ! Quel immense cadeau, quelle grande satisfaction, mais c’est normal, c’est la fête des pères. C’était l’objectif du weekend, arriver à remettre en marche le moteur de mon groupe électrogène. Quel grand moment, ce soir je vais me coucher rempli de bonheur. C’est bête, certain vont penser qu’il ne m’en faut pas beaucoup, mais c’est comme toujours, ma fameuse passion de réussir.
Pourtant ce n’était pas gagné, le problème était arrivé à Panama. Un peu par négligence, beaucoup par le fait que c’est très difficile, je n’avais pas changé la petite roue à aube de la pompe d’eau de mer de ce moteur. Elle est placée à l’arrière du groupe, contre une paroi et est totalement inatteignable. Du coup la pompe est tombée en panne, j’avais essayé de réparer sans succès mais ce faisant l’eau de mer avait pénétré dans le moteur et bloqué la soupape d’échappement. Le culbuteur la poussait et c’est le piston qui la faisait remonter !!!
J’ai dû la changer ainsi que son siège et faire rectifier les deux soupapes. En effet c’est un monocylindre. Grace au confinement j’ai pris le temps de mettre mon groupe en pièces détachées puis j’ai tout rapporté à la maison. Le groupe a 900 heures et il méritait une révision complète.
J’ai dû fabriquer un portique et monter un treuil afin de pouvoir travailler sur l’appareil à hauteur d’homme. J’ai tout refait à neuf, aussi, après avoir remonté la question se pose toujours « le moteur va-t-il redémarrer ». Il faut remplir puis purger le circuit de refroidissement primaire, solutionner les fuites. Ensuite il faut également purger le circuit de gasoil et solutionner les fuites. Aussi, lorsque le moteur pète et se retrouve entouré de fumée le bonheur est grand, c’est la satisfaction d’avoir réussi.
Je décide cette fois de maintenir le démarreur et de lancer vraiment le moteur. Ça pète, ça tousse puis le moteur part comme une fusée dans un grand bruit de piston affolé car il doit tourner immédiatement à trois milles tours minutes pour fabriquer du 50 hertz. Heureusement Francine est là et saute dessus pour le maintenir sur l’établi. Le groupe fait des bonds, il n’a qu’une idée, se sauver. Je me précipite pour débrancher l’alimentation électrique, tous les outils sont au sol, nous avons vraiment eu chaud.
Cette semaine je vais le sortir à l’extérieur, refaire le circuit d’eau de mer et ensuite je vais pouvoir entreprendre des tests plus approfondis. Il faut qu’il tourne quelques heures avant que je le réinstalle dans le bateau. Je vais ensuite pouvoir m’attaquer au déssalinisateur que je dois entièrement réviser également.
Je suis totalement contre le fait de déboulonner les statuts mais c’est malheureusement un travers de l’être humain. Depuis la nuit des temps l’homme a décapité des statuts, démoli des temples et pillé les lieux de culte. Les raisons invoquées sont multiples, changement de pouvoir, domination des envahisseurs, religion, idéologie … Mais c’est toujours un grand dommage. De la même façon qu’on ne peut supprimer le racisme en supprimant le mot « race », on ne peut changer l’histoire en abattant les marques de celle-ci. Au contraire, il faut préserver ces témoins afin d’entretenir le souvenir. J’estime que ceux qui déboulonne des statuts aujourd’hui ont un rapport, peut-être lointain, mais un rapport tout de même avec ces talibans qui, en mars 2001, ont détruits à coup d’explosifs les inestimables Bouddhas de Bamiyan en Afghanistan. C’est une énorme perte pour l’ensemble de l’humanité.
Mercredi premier Juillet 2020 à 17h00 TU, 19h en France GMT - Le rase cailloux A Cormeilles en Vexin
Mercredi premier Juillet 2020 à 17h00 TU, 19h en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Pendant le confinement l’école des Glénans à organisé des « Topos » en ligne animés par les moniteurs des Glénans sur l’application « Zoom » et sur Facebook. Le nombre de participants à chaque réunion est limité à 1000 mais on peut les suivre également sur Facebook.
Hier soir c’était mon ami Pierre-Yves Durand qui officiait. Le thème était « Le Pilotage, comment raser les cailloux ». Un grand bravo, un bel exposé, c’était bien préparé, clair et didactique. Cela a dû intéresser pas mal de jeunes navigateurs.
Vous pouvez le revoir jusqu’à demain soir, c’est sur « Facebook les Glénans », pas besoin d’avoir de compte Facebook pour le regarder. Cette vidéo dure un peu plus de 40 minutes, profitez-en.
En général les mecs adorent faire du rase cailloux, c’est comme la pêche à la traîne. Pour ma part je ne suis pas très rase cailloux (et je ne suis pas pêche à la traîne), je trouve que c’est prendre des risques inutiles mais je comprends ceux qui pratique cela, comme pour la pêche, c’est dans les gênes des mecs.
Par contre j’adore les passages difficiles s’ils se trouvent sur la route de mon voyage. Je te remercie Pierre-Yves, tu m’as fait revivre une traversée de l’archipel de la Maddalena. Il y a quelques années, je revenais de Turquie en solitaire sur Harmattan et je suis arrivé au Sud de l’archipel après la tombée de la nuit. J’ai passé une nuit merveilleuse et inoubliable à tirer des bords sur les alignements. Au lever du jour, en retrouvant la mer libre au large de Bonifacio je suis allé me coucher des étoiles plein les yeux après avoir confié la route au pilote automatique et la surveillance au radar.
Nous en avions parlé avant, Pierre-Yves, il y a toujours cette discussion entre nous sur l’usage du GPS. Tu précise dans ton exposé que « le GPS peut aider », je ne suis pas de ton avis, pour moi, et en particulier dans les passages difficiles « le GPS est indispensable » au même titre que le sondeur.
Plusieurs facteurs vont dans ce sens. Dans ces lieux dangereux où la moindre erreur peut être fatale, Il est impératif d’utiliser toute la panoplie des moyens de positionnement si tous concordent tout va bien mais dès qu’il y a une anomalie on doit immédiatement trouver la défaillance et en tenir compte.
Le premier problème est que malheureusement l’être humain n’est pas parfait, il peut toujours commettre des erreurs. Un exemple, mon frère Alain, qui adore faire du rase cailloux, a voulu passer entre Moustique et Morpion (aux Antilles, dans Les Grenadines). Il a entendu un grand bruit et en se retournant la mer était remplie de détritus blancs. C’étaient les restes d’une des dérives de son catamaran de location, il s’était trompé d’amer !
Il y a également les erreurs de cartographie ou de balisage. Durant mes douze années de navigation, mes 70 000 Miles parcourus soit l’équivalent de trois tours du monde, j’en ai vu un certain nombre. Encore un exemple, dans les canaux de Patagonie une balise rouge alors qu’elle aurait dû être verte ! Un autre exemple, ce bateau de course de la Volvo échoué sur un récif au large de l’île Maurice du fait que selon le niveau de zoom celui-ci n’apparaissait pas sur la carte.
Et puis il y a le temps, à tous moments une purée de pois peut s’abattre sur la mer à n’y plus voir son balcon avant. Pour moi on doit utiliser un maximum de données qui doivent toutes se consolider, les alignements, les relèvements, le GPS, les différents niveaux de zoom, le sondeur et pour finir le bon sens. Combien de fois on devrait avoir une mer libre sur l’avant et pourtant il y a un caillou !!!
Pierre-Yves, encore un grand bravo pour ton exposé.
Mardi 28 Juillet 2020 à 13h00 TU, 15h en France GMT - Tenons et mortaises A Cormeilles en Vexin
Mardi 28 Juillet 2020 à 13h00 TU, 15h en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
J’adore travailler le bois, j’adore la matière, j’adore l’odeur ! Lors de la reconstruction d’Harmattan c’est la réalisation du pont en teck et du liston qui m’a apporté le plus de bonheur.
Nous vivons une année très particulière, le méchant virus est toujours là, il nous guette au coin du bois. Même si j’avais souhaité faire un voyage au bout du monde ce n’est pas possible. Et, de plus, je n’en ai pas envie. Je n’ai même pas envie de prendre des vacances en France, je suis bien chez moi.
J’ai acheté la maison où je vie actuellement il y a une trentaine d’années mais je n’en avais pas beaucoup profité. Les premières années c’était le plein boum de la vie professionnelle, une cinquantaine de salariés (puis seulement une vingtaine après avoir vendu une partie de l’activité), des semaines de travail énormes et pas de temps à consacrer à la maison.
Puis j’ai acheté mon bateau, il était à reconstruire entièrement. Cela m’a pris 9 ans, et c’était en plus de ma vie professionnelle. Heureusement mes enfants avaient grandi, ils ont commencé à m’aider et j’ai pu tout doucement déléguer et lever le pied. Ensuite j’ai passé 12 ans à parcourir tous les océans du monde, je n’étais jamais là. Cette période a été un aboutissement et ces douze années représentent l’apothéose de ma vie, l’accomplissement de tous mes rêves et la réalisation de l’homme que je suis devenu aujourd’hui.
Tout comme Ulysse, j’ai effectué un voyage magnifique et maintenant, même si j’espère pouvoir naviguer encore un peu en Méditerranée, j’aspire à vivre entre les miens le reste de mon âge. Je crois que c’est la trajectoire classique d’une vie bien remplie.
Aussi, je n’avais jamais pris le temps d’entretenir ma maison n’y de la faire évoluer. Il y a trois ans j’ai fait faire de gros travaux sur l’extérieur de ma maison, larges ouvertures (dont une baie à galandage de 4 mètres), terrasse en pavés de rue sur tout le pourtour, construction d’un abri à poubelles, d’un grand préau qui sert en partie au stockage du bois de chauffage, réfection totale du toit, changement de tous les ouvrants répondants aux normes actuelles d’isolation, mise en place de volets roulants automatisés, ravalement de toutes les façades …
Maintenant je suis bien chez moi mais il restait l’intérieur à faire. J’ai attaqué ce chantier en rentrant du confinement. Je viens de fêter mes 70 ans et je sais qu’avec l’âge je vais séjourner immanquablement de plus en plus dans ma maison. Et puis mes enfants et mes petits enfants se sont ligués pour me mettre la pression sur un sujet qui les intéresse au plus haut point : la piscine.
J’ai fini par craquer et j’ai lancé un projet piscine. Je souhaite une piscine d’intérieur afin de pouvoir l’utiliser 12 mois sur 12. C’est passionnant. J’ai commencé par effectuer un cahier des charges puis j’ai matérialisé au sol la construction avec la piscine à l’intérieur, les WC, la douche, le vestiaire, la cuisine d’été … Je souhaitais pouvoir m’y rendre de la maison sans avoir à sortir à l’extérieur, du coup il y a un passage à réaliser en véranda.
J’ai donc commencé les aménagements pendant que l’architecte réalise le permis de construire. Je souhaite une belle piscine en faillance. Il faut chauffer, il faut déshumidifier, il faut gérer la qualité de l’eau, c’est très technique et j’adore.
Pour l’instant j’effectue du travail de charpentier pour modifier mon préau et prévoir le passage vers la piscine. J’adore ce travail, avec un marteau un ciseau à bois, un burin et beaucoup de travail on peut construire une cathédrale !
A bientôt Jean-Louis
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"A priori il y a du boulot pour toi du coté de la cathédrale de NANTES!" Envoyé par alain le 30-07-2020 à 09:56
Samedi 15 Août 2020 à 17h00 TU, 19h en France GMT - La cuisinière d’été A Cormeilles en Vexin
Samedi 15 Août 2020 à 17h00 TU, 19h en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
J’adore cuisiner ! J’aurais pu en faire un métier mais uniquement dans l’excellence. Pour moi la cuisine est un art et je suis toujours hérissé lorsque certains parlent de « recette authentique ». Il n’y a pas de recette authentique, on peut parler de la recette de untel (la recette de la mère Poulard, la recette de Joël Rebuchon) mais pas de recette authentique.
Pour ma part j’essaie en permanence d’améliorer mes plats, j’ajoute un peu de ceci, je diminue un peu de cela, je modifie les conditions de la cuisson jusqu’à obtenir le goût qui me convient parfaitement. Cela peut prendre des années car n’étant pas cuisinier professionnel d’une part et étant parfaitement éclectique d’autre part je cuisine énormément de recettes différentes.
Comme j’ai décidé de rester à la maison cet été j’ai acheté un Weber à gaz 3 feux plus un petit réchaud sur le côté. Quel bonheur ! J’ai découvert la cuisine d’été. De plus, avec la canicule cela m’a évité de cuisiner à l’intérieur et, ainsi, de garder mes pièces au frais, fenêtres fermées et volets mis clos.
Beaucoup comparent ces « barbecue » à gaz avec les classiques barbecue à charbon de bois. Cela n’a absolument rien à voir et ils ont été très mal nommés. D’ailleurs mon barbecue classique vieux de plus de 20 ans m’a lâché et, malgré mon Weber, je m’en suis racheté un immédiatement.
On aurait dû appeler ces appareils « cuisinière d’été ». Ils remplacent les plaques de cuisson et le four en les améliorants grandement. J’ai été surpris et ravi de découvrir une face cachée de la cuisson que je ne connaissais pas. La plus grande différence est la température atteinte. Ainsi lorsque qu’un four de cuisine peut plafonner au grand maximum à 270 degrés, ces « barbecue » d’extérieur à gaz peuvent atteindre rapidement les 350 degrés et ça change tout.
Et puis il y a également cette facilité à faire varier la chaleur ambiante. Toute la subtilité vient du couvercle qui peut s’ouvrir complètement ainsi que de ces bruleurs qui possèdent une très large plage de puissance. Un seul exemple, la pizza maison. Il faut savoir qu’un vrai four napolitain chauffe entre 420 et 430 degrés permettant ainsi une cuisson en une minute et trente secondes. C’est bien ce qui fait la différence avec la pizza que l’on cuit en 12 minutes dans son four à la maison. Avec mon Weber je cuis ma pizza en 3 minutes et demi, ce n’est pas encore la pizza napolitaine mais cela s’en approche.
Et puis il y a la plancha en fonte ! En fait, grâce au couvercle il s’agit là d’une plancha four et c’est fou ce qu’on peut y cuisiner. Que de découvertes, que de goûts subtils inconnus jusqu’alors, que de possibilités à explorer ! Je me régale ! Bien qu’on appelle cet appareil un barbecue depuis que je l’ai, je n’ai encore jamais réalisé de grillades. Je les fais sur mon appareil à charbon de bois.
En fait je passe un été inoubliable, c’est bien parfois de ne pas partir et de rester chez soi. Autour de mon appareil je construis une véritable cuisine d’été mais c’est une autre histoire que je vous raconterais une prochaine fois.
Amitiés Jean-Louis
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"Hum ! Ton article nous met l’eau à la bouche. Excellent! Merci!" Envoyé par Olivier masurel le 26-08-2020 à 11:46
Dimanche 13 Septembre 2020 à 17h00 TU, 19h en France GMT - Magnifique weekend au Tréport A Cormeilles en Vexin
Dimanche 13 Septembre 2020 à 17h00 TU, 19h en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Cet été nous sommes restés à la maison, pas de démangeaisons concernant des voyages ou même tout simplement des vacances avec ce virus qui circule toujours. Et puis nous sommes si bien à la maison ! Mais avec ce mois de Septembre et les beaux jours qui vont avec je ressens des envies. J’ai besoin de bouger un peu.
L’avant dernier jeudi, voyant un beau weekend arriver, je n’ai pas pu m’empêcher d’aller sur Airbnb. J’ai finalement opté pour un grand weekend de trois jours dans un village paumé près de Nevers. Ma grande sœur Solange et Jean-Pierre son mari ont accepté avec joie de nous y rejoindre et j’ai loué une ancienne fermette. C’était très confortable, murs d’un mètre d’épaisseur, poutre apparentes partout, cuisine super équipée. L’endroit est extrêmement isolé à tel point que le samedi matin j’ai dérangé un grand chevreuil qui se reposait à quelques mètres de la maison.
Quel weekend sympa ! Nous avons découvert Nevers avec sa ville haute et sa magnifique place de l’Hôtel de Ville bordée de la très belle cathédrale Saint-Cyr et Sainte-Julitte entièrement restaurée, époustouflante avec sa parure toute blanche. On peut la penser venant juste d’être achevée.
Lui faisant face l’Hôtel de Ville en cours de restauration lui aussi ne déparait pas, au contraire il renforce l’impression de grandeur et de beauté. Enfin sur l’autre côté de la place un magnifique château de la fin du XVème siècle, le Palais Ducal complète parfaitement le décor. C’est une composition architecturale unique et très réussie.
Nous avons également rendu une petite visite au cercueil de verre de Bernadette Soubirous. Oui, la Bernadette de Lourdes repose ici. J’ai été impressionné par sa très petite taille.
Du coup, entendant les belles prévisions météo pour ces prochains jours, vendredi midi je suis retourné sur le site de location et j’ai choisi cette fois un weekend au Tréport. J’adore cet endroit car d’une part il est à moins de deux heures de route mais surtout il allie les agréments d’un véritable port de pêche avec les facilités d’une station balnéaire.
A la fin du XIXème siècle, avec l’arrivée du chemin de fer Paris / Le Tréport, l’endroit connu un grand boum touristique. C’était la mer à moins de trois heures de Paris (oui, les trains à vapeur de l’époque n’allaient alors pas à la vitesse d’un TGV d’aujourd’hui). Les bourgeois parisiens venaient et ont progressivement développé l’immobilier dans la région. Nous avions loué un petit « cabanon » très douillet et confortable à Méneslies, c’est quelques kilomètres avant Le Tréport. On y trouve de magnifiques propriétés bourgeoises construites à cette époque.
Puis les congés payés en 1936 ont rendu l’endroit extrêmement populaire avec une véritable invasion de touristes avant finalement que la côte méditerranéenne devienne un aimant beaucoup plus performant. Mais tout évolue et l’ambiance est redevenue très sympa. Avec cette immense « Poissonnerie Municipale » et les nombreuses autres poissonneries dans la ville qui ne proposent que des produits venant d’être débarqués des bateaux de pêche, le quartier du port est très animé.
Les restaurants sont en enfilade, serrés les uns contre les autres et tous proposent des produits qui n’ont que quelques mètres à faire pour aller du bateau de pêche à l’assiette du consommateur. Des homards à l’infinie bien sûr, mais des tourteaux, des crevettes, des bulots, des étrilles, et tout un tas de coquillages et de poissons qu’on a envie de dévorer.
Nous sommes revenus en passant par Dieppe, quelle déception ! Nous voulions prendre un thé comme d’habitude à « La mouette à Vélo », mais il est quinze heures et ça ferme. C’est le cas de la plupart des bars et restaurants et nous avons bien du mal à nous faire servir nos thés. A y regarder de plus près, Dieppe est pratiquement vide de touristes.
C’est malheureusement le sort de beaucoup d’endroits touristiques, ils naissent, ils vivent puis ils meurent et tombent dans le néant. Il faut souvent longtemps pour que les commerçants comprennent et redeviennent de vrais commerçants. Le touriste n’est pas un gogo, il a vite fait de s’orienter là où il est bien accueilli.
A bientôt Jean-Louis
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"Peux-tu mettre mon adresse mail à jour Merci Olivier" Envoyé par Olivier masurel le 16-09-2020 à 18:35
Jeudi premier Octobre 2020 à 17h00 TU, 19h en France GMT - Un grand déménagement A Cormeilles en Vexin
Jeudi premier Octobre 2020 à 17h00 TU, 19h en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Inexorablement la roue tourne, tout change, tout évolue, tout se transforme, ce qui était vrai hier ne l’est plus aujourd’hui. Depuis 47 ans je travaillais Chaussée Jules César à Osny. A trois ou quatre numéros près, je n’ai pas bougé depuis tout ce temps. Je suis arrivé à la Sagem alors que j’avais 23 ans, je venais de terminer cinq années à l’armée dans les missiles sol / air. J’étais fou de fusées.
Puis sept ans plus tard, à 30 ans j’ai tourné ma casquette et j’ai créé Geimsa. Je me suis installé dans l’immeuble voisin. Un an après j’avais 18 salariés. J’ai alors fait construire mon propre immeuble dans un terrain juste en face. Très vite nous étions 50.
Cette année j’ai eu 70 ans et mon entreprise a fêté ses 40 ans d’activité. Je travaille en famille avec mon épouse, mes deux garçons et mon gendre. La jeune génération est dynamique et nous venons de déménager dans de nouveaux locaux, mieux placés car au sein d’un parc immobilier que nous possédons. Mon bureau est plus petit, les leurs plus grands, c’est normal, c’est la loi des espèces. Tôt ou tard le vieux lion est poussé dehors par les jeunes mâles.
Mais je ne me plains pas, c’est climatisé, ils ont prévu une cuisine et surtout une salle de repos pour moi avec canapé pour la sieste et télévision pour me détendre. Et puis j’ai beaucoup levé le pied, j’ai réduit mon activité professionnelle à quart de temps environ. Je préside tous les lundis matin la réunion hebdomadaire. Cette réunion est très importante car chacun peut exprimer ses besoins mais également les problèmes qu’il rencontre et nous y prenons des décisions importantes.
Je m’occupe également de sortir nos états de gestion, d’effectuer la consolidation comptable de toutes les sociétés du Groupe, de rechercher et d’acter l’acquisition des nouveaux immeubles. J’adore toutes ces occupations et tant que j’aurais ma tête je continuerais.
Pour la petite histoire et pour le clin d’œil, ce parc immobilier où se trouve maintenant notre siège Social se situe à la meilleure adresse au Monopoly. Nous sommes « Boulevard de la paix », c’est encore plus fort que « Rue de la Paix ». Nous plaisantons beaucoup là-dessus.
Parallèlement je m’occupe de la construction de ma véranda / piscine. J’ai reçu un certain nombre de fabricants de ce genre de produit. C’est très particulier car contrairement à une véranda traditionnelle, la largeur est très importante. Il n’est pas question de planter un mur porteur au milieu du bassin !!!
En fait ce sont très souvent des structures faites d’une charpente en bois (souvent en lamellé/collé) avec un habillage en aluminium laqué. Le pourtour est fait tout simplement de baies coulissantes avec si possible des volets roulants permettant de se protéger du soleil l’été et de limiter la déperdition thermique nocturne l’hiver.
Le problème va être maintenant de faire accepter tout cela à l’architecte des Bâtiments de France car je suis dans le Vexin et, en plus, à 200 mètres d’une église classée. Je ne suis pas du tout certain de pouvoir disposer de ma piscine pour l’été prochain.
Je n’envisage pas de retourner voir mon bateau pour l’instant car je dois avouer que la progression du virus me fait peur. Autant, lors de la première vague, le virus était quasi inexistant là-bas, autant maintenant c’est en alerte maximum. Je préfère rester chez moi, j’adore être isolé et je peux attendre. Comme tout, cette pandémie aura une fin et il faut patienter en prenant un minimum de risque.
Quelle chance j’ai eu de pouvoir visiter le monde pendant une douzaine d’année ! Aujourd’hui ce ne serait plus envisageable.
Jeudi 22 Octobre 2020 à 18h00 TU, 20h en France GMT - Adieu mon copain A Cormeilles en Vexin
Jeudi 22 Octobre 2020 à 18h00 TU, 20h en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Vous le connaissiez très bien, mon copain Jacky nous a quitté cette nuit à l’issue d’une longue maladie.
Tu étais mon copain, celui avec qui j’ai effectivement partagé le pain depuis plus de trente ans. Tu étais toujours prêt à me rejoindre à l’autre bout du monde pour une virée à bord d’Harmattan. Sous toutes les latitudes, sur tous les océans, nous avons coupé ensemble de très nombreux méridiens.
Tu étais le patron des pièces de rechange chez Suzuki France lorsque je t’ai connu, de mon côté j’équipais les concessionnaires moto en informatique de gestion. Le courant est tout de suite passé et très vite nous nous sommes retrouvés seuls en pleine nuit à la barre de l’énorme trimaran de course Kriter Brut de Brut. Que de souvenirs !
Tu étais un inconditionnel de la planche à voile et je t’ai fait découvrir le voilier et toutes les possibilités d’aventures et de voyages qui vont avec. Nous nous entendions admirablement bien car tu étais toujours dans la conciliation, d’une très grande gentillesse, très bon vivant et d’une compagnie exceptionnellement agréable. Tu étais le seul à pouvoir venir régulièrement naviguer avec moi sur Harmattan, le seul véritablement accepté à bord.
Que de virées, en moto bien sûr mais surtout en voilier. Avant Harmattan nous partions tous les ans en plein hiver sur des voiliers de location. Nous partions de la côte Sud, Port Grimaud souvent, et en une semaine nous allions faire le tour de la Corse quel que soit le temps. Nous revenions par l’île d’Elbe et rapportions une multitude de souvenirs et de bons moments que nous avions toujours plaisir à nous remémorer.
Et puis, tu rêvais de traverser l’Atlantique. Bien que de mon côté je préférais toujours être seul à bord j’ai voulu te faire ce plaisir et nous avons fini par le faire, nous sommes partis de Marseille pour arriver à Salvador de Bahia au Brésil. Que de souvenirs avec le passage devant les rochers Saint Pierre et Saint Paul en plein milieu de l’océan Atlantique.
Tu es venu partout, la Grèce, toute la méditerranée en générale, les Caraïbes, la mer éponyme, le Kuna Yala, Panama … Nous avons traversé le canal ensemble avant de rejoindre les Galapagos. Puis tu m’as rejoint en Asie du Sud Est, Singapour, La Thaïlande à Bangkok, la Birmanie, la Malaisie, Kuala Lumpur, les îles Andaman … Puis il a fallu te faire évacuer en plein milieu du Golfe du Bengale par un destroyer Indien de 130 m car tu avais attrapé une saloperie dans ces îles mal famées.
Nous avons ensuite visité ensemble le Sri Lanka et enfin quelques années plus tard tu m’as rejoint en Patagonie pour remonter les canaux ensembles. Tu étais déjà bien malade. J’oublie certainement une grande partie des bons moments que nous avons passé ensemble. Très certainement cette nuit le sommeil va me manquer et de nombreux autres souvenirs vont me revenir.
Merci Jacky pour tous ces bons moments que nous avons partagé ensemble. Dans la vie un bon copain c’est extrêmement précieux. Tu vas me manquer énormément et ce soir je pense à ta famille, ta fille surtout que tu adorais et qui est si jeune.
Vendredi 13 Novembre 2020 à 17h00 TU, 18h en France GMT - Ces bateaux dangereux A Cormeilles en Vexin
Vendredi 13 Novembre 2020 à 17h00 TU, 18h en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Ce mercredi matin un mail arrive sur mon téléphone, c’est la Newsletter de Voiles et Voiliers. Je ne me précipite pas car je suis abonné et j’en reçois quasi quotidiennement. Mais tout d’un coup le titre me donne une énorme décharge dans tout le corps, c’est une détonation, c’est un coup de tonnerre, c’est ahurissant « Le catamaran ‘Hallucine’ de Régis Guillemot chavire au large de Vigo : un mort, trois rescapés ».
L’homme de quart est tombé à l’eau et son corps a été retrouvé au bout de 36 heures. Régis et les deux autres équipiers se sont réfugiés dans le radeau de survie alors que le catamaran coulait. Ils ont pu être récupérés pas un cargo qui les a déposés aux Acores ce mardi.
Quel choc, j’en suis tout retourné, Régis est un très vieux copain du temps où j’œuvrais dans le milieu de la moto. Je suis avec assiduité les déplacements de son bateau. Il était parti du Golfe du Morbihan. En effet, grâce au système AIS on peut vivre la route des voiliers sur Marinetraffic.com par exemple. Le 6 Novembre, vendredi dernier, il se trouvait au large de La Corogne, mais depuis sa position n’évoluait plus et j’étais inquiet.
Pour fonctionner ce système a besoin de communiquer la position du bateau à des relais et pour ce faire il doit passer assez proche. Pas de position pendant quelques heures c’est normal mais pas pendant quatre jours, d’autant plus que ce bateau va extrêmement vite.
J’ai une grande admiration pour Régis et je suis très triste pour lui. Il a réussi tout ce qu’il a entrepris. C’est un travailleur acharné et un excité de la compétition. Dans le milieu de la moto c’était le meilleur et de très loin. Puis il a vendu, s’est installé en Martinique où il a créé et développé une entreprise de location de catamaran. Encore une réussite incroyable.
Et puis la voile c’est pour lui de famille, son cousin Marc Guillemot est très connu dans le milieu de la compétition et son père a effectué un tour du monde en solitaire. Quant à lui il a gagné la Route du Rhum dans sa catégorie en 2002. Avec Hallucine il a remporté l’année dernière la course de l’ARC devant près de 200 voiliers. Il a également remporté le trophée des multicoques.
Hallucine était un catamaran d’exception, entièrement en carbone, classé dans la catégorie course / croisière mais beaucoup plus course que croisière. Lorsqu’il me l’a présenté il était mouillé dans le Golfe du Morbihan. Ce qui m’a frappé lorsque nous approchions en annexe, c’est qu’il n’était pas dans l’eau, il était sur l’eau. Tel un fétu de paille posé sur l’eau il tournait rapidement autour de sa bouée au moindre courant d’air. C’était réellement hallucinant.
Il faut savoir que plus un bateau est léger et plus il va vite. Aussi les constructeurs et les skippers font tout pour réduire au maximum le poids des bateaux, les coques sont très fines et tout ce que l’on peut éviter d’embarquer est bien vu. Mais la mer n’est pas une baignoire, et beaucoup d’objets y flottent et dérivent en permanence.
Pour ma part je n’ai jamais vu de container et je ne suis pas persuadé que beaucoup d’entre eux flottent très longtemps après que les cargos les aient perdus. D’ailleurs, si c’était le cas, on en verrait pleins, échoués sur les côtes. Par contre les arbres sont très nombreux. Il suffit de se rappeler la catastrophe de la Vésubie il y a un peu plus d’un mois.
De ce fait il n’est pas anormal de percuter ces objets. Les règlements, les constructeurs de ces bateaux modernes fait pour la couse devraient prévoir cela. Le fait que ces bateaux aillent très vite et qu’ils soient fragiles de construction conduit à des catastrophes inévitables. Je suis d’ailleurs très inquiet et dubitatif en voyant partir tous les bateaux du Vendée Globe équipés d’appendices qui dépassent de partout. Pour ma part je trouve que c’est un peu de la roulette Russe.
Mais je ne peux pas comprendre, je n’ai jamais été un compétiteur, je ne suis pas un compétiteur et je ne serais jamais un compétiteur. Mon bateau est extrêmement solide, les échantillonnages son énormes, du coup il est très lourd et il ne va pas très vite. Il peut heurter n’importe quelle taille d’objet flottant, il ne risque rien.
Lorsque ces bateaux modernes traversent un océan en une dizaine de jours il me faut un mois et demi. Mais c’est mon bonheur, je suis bien en mer et je ne suis pas pressé d’arriver. J’adore la tranquillité et la solitude que j’y trouve. Et puis quel bonheur d’admirer le comportement de mon bateau dans une tempête. C’est un régal, cela me captive des jours durant.
A bientôt Jean-Louis
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"Bonjour je suis le cousin germain de Jacky et nous avons passé toute notre enfance ensemble ,c’est lui qui m’a indiqué votre blog que je lis avec assiduité depuis plusieurs années ,son départ est une triste nouvelle mais sa vie a été riche et intense y compris sa vie maritime en partie grâce à vous . Bien cordialement gérard " Envoyé par gerard peudevin le 14-11-2020 à 11:52
Mardi premier Décembre 2020 à 18h00 TU, 19h en France GMT - Beaucoup de chance A Cormeilles en Vexin
Mardi premier Décembre 2020 à 18h00 TU, 19h en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Cette nuit, vers trois heures et demi du matin, enfin une information « Urgent » défile sur l’écran de CNEWS. Jean Le Cam a pu récupérer à bord de son Imoca son concurrent Kevin Escoffier. Quel soulagement et surtout quelle chance pour ce marin. Nous sommes passés tout près de la catastrophe, vraiment tout près.
Comment un bateau peut-il se casser en deux, d’un seul coup, alors que les conditions météorologiques n’étaient pas réellement exceptionnelles ? Je m’interroge. Normalement les bateaux de plaisance, qu’ils soient de loisir ou de sport, doivent entrer dans une catégorie de conception. La catégorie A permet d’affronter des vents de force supérieur à 8 et de naviguer dans les zones les plus mal famées (« haute mer »).
Y aurait-il des passe-droits pour ces coureurs au large ? Les règles de conception sont-elles mal pensées ? Les contrôles sont-ils mal effectués ? Qui ne fait pas son travail ? Au départ du Vendée Globe il y avait deux grands favoris, Jérémie Beyou sur son Charal et Alex Thomson sur son Hugo Boss. Ces deux concurrents sont déjà hors course pour des avaries majeures alors que leurs bateaux n’ont fait que de naviguer sur l’eau ce qui est la fonction première d’un bateau. Ils n’ont pas rencontré de récif, ils n’ont pas percuté un autre bateau, ils n’ont fait qu’affronter la mer pour laquelle ils sont censés être conçus.
Maintenant c’est PRB qui se casse en deux dans une mer avec des creux de 5 mètres. Ce ne sont pas des conditions exceptionnelles, un bateau de classe A doit pouvoir affronter des conditions beaucoup plus mauvaises sans mettre en danger la vie de son équipage. Quelle chance a eu ce marin ! Son bateau a sombré quasiment instantanément. Heureusement il était équipé de deux radeaux de survie, un à l’avant et un à l’arrière.
Celui de l’avant s’est retrouvé immédiatement à 3 mètres sous l’eau et Kévin à pu mettre à l’eau le radeau arrière in extrémis. Il était déjà dans l’eau pour enfiler sa combinaison de survie et gonfler son radeau. Il n’a pas eu le temps de prendre des rations de survie. Le bateau a coulé tellement vite que c’est une énorme chance qu’il ne se soit pas retrouvé à la mer sans radeau de survie. Puis il a encore eu beaucoup de chance d’être retrouvé car dans des creux de 5 mètres un radeau est pratiquement invisible. Enfin il a encore eu de la chance de pouvoir monter à bord du bateau de Jean Le Cam car dans une mer aussi formée c’est très difficile et risqué.
Cette succession de chances qui a permis d’éviter le drame ne se renouvellera pas indéfiniment. Il me semble que les organismes concernés devraient réfléchir et trouver des solutions. Ce bateau était le troisième de la course, lorsqu’il a été lancé, il y a une dizaine d’années, c’était le bateau le plus « léger » de tous les bateaux de la même génération.
Comment ne pas s’étonner lorsque l’on constate que ces défaillances arrivent sur les bateaux les plus rapides de la course. Encore une fois, plus un bateau est léger et plus il est rapide. Mais pour être plus léger on a forcément rogné sur de la matière rendant la structure même du bateau plus fragile.
On parle sans cesse de rencontre avec des OFNI (Objet Flottant Non Identifié) comme si cela était exceptionnel et anormal. Mais la mer est remplie de troncs d’arbre à la dérive, de gros mammifères marins et d’autre déchets rejetés à la mer aux quatre coins du globe. Il n’est pas anormal d’en percuter, les bateaux doivent être conçus en prévoyant ces collisions.
Quelle différence avec la Formule un. Ce sport a su faire évoluer ses standards de conception d’une façon étonnante. A chaque accident des solutions ont été trouvées et imposées. Résultat, à ce jour malgré des accidents d’une violence inouïe les pilotes s’en sortent la plupart du temps. On l’a encore vu ce weekend avec la voiture de Romain Grosjean coupée en deux, le pilote sort d’une boule de feu après plus de 20 secondes d’angoisse pour les spectateurs. Cela devrait faire réfléchir la fédération nautique.
Pour l’instant les concurrents n’ont parcouru qu’un quart du parcours, espérons que les bateaux tiendront.
Dimanche 27 Décembre 2020 à 18h00 TU, 19h en France GMT - Weekend sur l’île de Ré A Saint Martin de Ré
Dimanche 27 Décembre 2020 à 18h00 TU, 19h en France GMT - A Saint Martin de Ré
Bonjour à tous,
Les voyages, l’aventure, la découverte de pays que je ne connais pas, les contacts et surtout les rencontres, les cultures si différentes, les lieux qui ont fait l’histoire, tout me manque. Avec cette pandémie je suis cloué au sol comme un avion sans ailes. Je dois rester au port telle une carcasse de bateau dont la coque prend l’eau.
On ne peut pas recevoir la famille éloignée ni les amis, aussi j’ai décidé de changer d’air, d’aller un peu plus loin que mes poubelles et j’ai consulté la carte de France COVID. Francine aimerait aller dans l’Est mais pas question, c’est rouge. Je découvre alors un endroit bleu ciel, là où le virus ne circule pratiquement pas : la Charente Maritime et en particulier l’île de Ré. Immédiatement je vais sur Airbnb et je trouve un petit appartement à Saint Martin de Ré, à deux pas du port.
Après avoir consulté la météo je prends ma décision et réserve immédiatement. Je ne prends aucun risque, voyage en voiture et seuls dans notre petite location où je peux cuisiner n’est pas plus risqué que de rester chez moi. Nous partons vendredi matin à 6h, le jour de Noël et, à midi, nous sommes installés.
J’adore l’île de Ré, les petits villages, La Flotte, Saint Martin, Ars … sont vraiment mignons avec leurs petits ports tout ronds. J’aime particulièrement Saint Martin, et surtout la place du port entourée de ces belles constructions blanches. Vauban est passé par là et la ville est entièrement fortifiée. Au milieu du port se trouve une petite île reliée par un passage en pierres de taille, c’est très beau.
Vendredi et samedi le temps est froid mais il fait beau. Nous faisons le tour de l’île et allons jusqu’au phare des Baleines. Bien entendu, avec la pandémie tout est fermé, pas question de grimper les 60 mètres pour atteindre la lanterne. Mais on reste à admirer la mer du haut de la digue. Et puis samedi matin je ne peux résister, nous allons faire un tour sur le marché central de La Rochelle.
Quel bonheur, dès l’entrée nous tombons sur des côtes de porc Ibérique. Je ne peux résister. Puis il y a les poissons, et surtout les coquillages. Nous sommes ici au pays des huîtres et des soles. En plus c’est la pleine saison. Bien sûr nous portons le masque en permanence et puis le marché couvert est extrêmement aéré.
Dans l’île j’ai vraiment l’impression de retrouver la Camargue que j’aime tant. Ce sont les mêmes maisons très basses, avec un toit à très faible pente couvert de ces tuiles Romanes qui font tellement penser aux vacances d’été. Les volets en bois sont typiques et les rues pavées sont si étroites qu’on les appelle des Venelles.
Ici l’économie c’est essentiellement le tourisme, il suffit de voir tous les campings, fermés actuellement, pour comprendre. Mais il y a également les marais salants exploités par les Saulniers ou Sauniers, mot plus employé aujourd’hui. Et puis il y a tous ces fermiers qui élèvent leurs huîtres en compagnonnage avec des daurades royales dans un premier stade de grossissement. Puis lors de l’affinage dans les fameuses claires, elles sont en culture associée avec des crevettes impériales des marais. Tout cela contribue à faire des huîtres charnues et subtiles en goût terre-mer. Et puis ce dimanche nous avons la tempête, nous ne pouvons résister et retournons au phare des baleines. Quel bonheur, sur la digue nous tenons à peine debout. La mer est déchaînée, j’adore le spectacle. J’ai toujours aimé les tempêtes, c’est beau, c’est impressionnant. J’aimerais être en mer avec Harmattan, j’aime tellement l’observer jouer avec la grosse mer et les vagues. J’ai alors l’impression de vivre ma vie à fond, d’en profiter pleinement.
Je vous souhaite à tous de bonnes fêtes de fin d’année et surtout une très belle année 2021 avec, je l’espère une liberté enfin retrouvée. Quel bonheur de voir bientôt dans les rétroviseurs cette année 2020 si compliquée.
Dimanche 10 Janvier 2021 à 18h00 TU, 19h en France GMT - Un grand Monopoli A Cormeilles en Vexin
Dimanche 10 Janvier 2021 à 18h00 TU, 19h en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Combien de fois ai-je dû lancer les dés dans ma vie ? Je ne sais pas, mais encore une fois, à force de travail et de persévérance, j’ai réussi à tomber sur une carte chance. Quel bonheur !
La vie est un immense jeu de Monopoli et, pour celui qui s’acharne elle peut être merveilleuse, pour les autres elle peut se terminer prématurément. Pour ma part je ne lâche jamais, j’aime trop réussir, j’ai la passion de réussir. Pourtant au départ c’était mal parti. Je suis né jumeau et pas tout à fait bien construit. J’avais une dent à la naissance mais beaucoup plus grave, une valve à l’urètre. A l’époque, le bébé ne pouvant pas uriner décédaient.
J’imagine que j’avais la gnaque de vivre, j’ai dû pousser très fort et c’est sorti. Bien sûr j’ai perdu tous les concours de pipi, je faisais sur mes chaussures et plus grave, j’étais souvent en infection urinaire. Mais je vivais.
Vers 25 ans j’allais très mal, les infections étaient devenues extrêmement fréquentes et se transformaient en prostatite avec une fièvre de cheval. Comme mon problème était quasiment unique, aucun docteur ne trouvait ce qui se passait. J’avais vu plusieurs urologues qui essayaient de me sonder sans y arriver et sans rien comprendre. A chaque fois c’était une boucherie.
J’ai persévéré, j’ai cherché et j’ai fini par tirer ma carte chance et par trouver celui qui savait. C’était un vieux monsieur, un Professeur qui avait passé sa vie aux « Enfants Malades » et qui m’a tout de suite dit : « Je sais exactement ce que vous avez. J’ai déjà vu le cas une fois dans ma vie ». Il m’a opéré une première fois puis une seconde fois l’année suivante. Ce n’était pas parfait mais cela m’a permis de vivre une vingtaine d’années sans problème.
Puis, petit à petit, les choses ont empiré, les problèmes sont revenus, j’ai rencontré de nombreux urologues sans succès. Encore une fois je sentais ma fin de vie arriver. Mais j’ai cherché, j’ai travaillé, j’ai lancé les dès et encore une fois, à force de ténacité, j’ai décroché une carte chance, j’ai réussi à trouver l’urologue qui a su me sortir de là. C’était le Professeur Dufour, qui a exercé aux « Enfants Malades » lui aussi. Grâce à une opération extrêmement difficile, il a su me donner 10 ans de répit et surtout il m’a permis d’être greffé en libérant le conduit urinaire de cette valve.
Après la greffe mes infections sont revenues, encore une fois j’ai vu de nombreux urologues, des infectiologues également mais personne n’a su solutionner le problème. J’ai dû vivre avec. Et puis l’an passé (en 2019), je n’allais pas très bien, très souvent le soir j’avais un peu de fièvre. J’ai repris mes investigations, j’ai lancé les dès et j’ai trouvé qu’à Rouen les Infectiologues étaient spécialisés dans ma pathologie. Carte chance, j’ai réussi à être pris en charge par cette équipe et après 4 jours passés à l’hôpital début 2020, je pensais la solution à mes problèmes en bonne voie.
Le Professeur qui me suivait devait se mettre en rapport avec le Chef de Service d’Urologie de l’hôpital pour voir comment poursuivre. Quelques jours plus tard, je reçois une ordonnance pour un scanner des voies urinaires à passer à Rouen. Avec la pandémie je n’ai pu le passer qu’au mois de juillet. « On va envoyer vos résultats au prescripteur ». Je repars donc un bras devant et un bras derrière.
J’attends des nouvelles, rien. Je sais ils ont beaucoup de travail avec la pandémie mais tout de même un simple petit mot transmis par la secrétaire aurait suffi. Au mois de Septembre, n’y tenant plus j’appelle une quinzaine de fois. Les secrétaires sont charmantes, « Le Professeur a votre dossier, il va vous rappeler ». Mais rien ne se passe. Au mois d’octobre j’écris un courrier à ce Professeur, pas de réponse. Au mois de Novembre mon médecin généraliste fait de même, pas de réponse.
J’étais mal, d’autant plus que mes symptômes s’aggravent, que j’ai des douleurs permanentes à la vessie. Souvent, elles me laissent éveillé la nuit. Que faire ? Trouver un urologue sur Paris, mais j’en ai déjà tellement vu. Je lance les dés, je cherche et tout d’un coup, carte chance, la solution me paraît évidente, pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt : je dois décrocher un rendez-vous chez l’urologue de Rouen. Je sais depuis un an que c’est celui qui sera le plus à même de trouver la solution à mes problèmes.
Je suis tout surpris de pouvoir décrocher ce rendez-vous en quelques jours. Finalement, je l’ai rencontré vendredi, immédiatement j’ai compris qu’enfin je tenais quelqu’un qui pouvait trouver une solution me permettant de voir les 10 prochaines années avec tranquillité. Il a été formé par le Professeur Dufour et me décrit toutes les voies qu’il compte explorer. Je le revoie la semaine prochaine, en sortant du rendez-vous j’en pleurais de bonheur, qu’elle énorme émotion. Encore une fois je vie une vie absolument formidable et hors du commun.
Samedi 16 Janvier 2021 à 15h00 TU, 16h en France GMT - La lumière au bout du tunnel A Cormeilles en Vexin
Samedi 16 Janvier 2021 à 15h00 TU, 16h en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Jeudi soir j’étais en train de mettre la table tout en regardant distraitement la conférence de presse du gouvernement. C’est beaucoup de blablas pour très peu de vraies informations. Mais tout d’un coup je n’en crois pas mes oreilles, la vaccination s’ouvre dès lundi pour les personnes transplantées. Cela fait comme une explosion dans ma tête, après presque un an de confinement, enfin une bonne nouvelle, enfin la lumière au bout du tunnel !
J’essaie immédiatement de me connecter mais il est bien précisé que le site Internet n’ouvrira que vendredi matin à 8 heures. Malgré tout, à 5 heures du matin je n’y tiens plus, je me connecte et, miracle ça fonctionne. Immédiatement je réserve mes deux rendez-vous de vaccination. J’aurais ma première injection mercredi et dix jours après je serais déjà immunisé à hauteur de 52% ! C’est incroyable, à moi les câlins avec mes petits-enfants, à moi la liberté retrouvée, à moi les grands espaces, à moi les rencontres retrouvées, à moi les jetlags qui me manquent tant…
Je suis assez sidéré de voir que beaucoup sont contre les vaccins, pourtant ils ont été à l’école mais peut-être ont-ils oublié ? Je souhaite leur rappeler qu’au moyen-âge l’espérance de vie n’était que de …. 14 ans ! Et même en 1750 elle était encore inférieure à 25 ans. La mortalité infantile plombait cette espérance de vie avec 350 décès pour mille naissances soit plus d’un enfant sur trois. Aujourd’hui c’est moins de 4 décès pour mille naissances. Quel énorme progrès ! Il est dû en grande partie à l’invention de la « vaccination ».
Pourtant son inventeur est très peu connu alors qu’il devrait se trouver tout en haut du panthéon des sauveurs de l’humanité. Le 14 mai 1796 Edward Jenner, un médecin anglais, après avoir observé que les commis vacher n’attrapaient jamais la variole, injecte à un jeune garçon du pus de “vaccine” de la vache, une maladie proche de la variole (qui faisait à l’époque dix fois plus de morts que notre COVID actuelle) mais bénigne pour l’homme. Le jeune garçon attrape la variole mais dans une forme extrêmement atténuée.
Et puis il y a eu notre grand Louis Pasteur (1822 – 1895) qui a inventé le « vaccin » en introduisant dans l’organisme un morceau de virus désactivé, un nouveau pas en avant. A l’époque la mortalité était encore terrible, Louis Pasteur a eu cinq enfants mais seulement deux ont atteint l’âge adulte. Jeanne est décédée à 9 ans, Cécile à 13 ans et Camille à 2 ans !!!!
Et puis, encore un bond en avant avec la découverte de l’ARN messager par l’étonnante et marginale Katalin Kariko au parcours si improbable qui rêvait de « Soigner le Monde ». A ce que j’ai compris, on injecte dans notre corps une photocopie de la recette (l’ARN messager) qui va obliger nos cellules à fabriquer des antigènes du virus. Et notre système immunitaire va fabriquer en réaction les anticorps correspondants. Ce progrès permet de fabriquer un vaccin en quelques mois alors qu’il fallait une dizaine d’années auparavant. Elle mérite, elle aussi, de se retrouver tout en haut du panthéon des sauveurs de l’humanité et mérite grandement le Prix Nobel de Médecine.
Je reste toujours éberlué par ces grands inventeurs qui, par réflexion, par l’emploi de chemins de traverse, par un acharnement incroyable et surtout par beaucoup de travail arrivent à faire des découvertes incroyables. Ils renversent véritablement la table du destin.
Dimanche 31 Janvier 2021 à 18h00 TU, 19h en France GMT - La fin d’une longue traversée A Cormeilles en Vexin
Dimanche 31 Janvier 2021 à 18h00 TU, 19h en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
J’ai reçu ma première injection du vaccin Pfizer depuis maintenant une douzaine de jours et je me sens libéré, pas encore tout à fait libre comme l’air mais la délivrance approche. D’après les études, je dois être protégé actuellement à 52% et cela va monter entre 60 et 70% dans les jours qui viennent. Quel réconfort !
Vendredi mon téléphone sonne, c’est un numéro que je ne connais pas « Ici le centre de vaccination ». Je n’aime pas du tout ce coup de fil. « Vous n’allez pas repousser mon rendez-vous ! ». La fille est toute gentille, elle s’excuse platement et me dit qu’ils ont reçu des directives gouvernementales et qu’ils doivent impérativement caller 28 jours entre la première et la seconde injection.
Je ne comprends pas, le 16 février, date de mon rendez-vous pour la seconde injection se situe 4 semaines après ma première injection. « Mais non monsieur, cela ne fait que 27 jours. Aussi je vous propose un rendez-vous pour le 17 (le lendemain) à la même heure ». Je suis sidéré, que de problèmes pour une journée ! Il doit vraiment y avoir un énorme problème sur les approvisionnements de vaccin !
Lorsque je raccroche, je respire un grand coup. Quel bonheur ! J’avais tellement peur de recevoir ce même coup de téléphone pour me signifier un report de 15 jours. J’y pensais tous les jours. En plus, je suis maintenant pratiquement sûr qu’un vaccin est mis de côté pour moi et que je vais recevoir ma seconde injection le 17 février.
Le vaccin atteignant son efficacité maximum, à savoir 95%, au bout d’une semaine après la seconde injection, je serais tout à fait tranquille dès la fin février et je vais enfin pouvoir retourner à mon bateau. Harmattan me manque, je ne l’ai pas revu depuis le 7 Mai de l’année dernière, cela fait presque dix mois ! J’ai hâte de terminer les réparations les plus urgentes pour le remettre à l’eau et retrouver les petites criques paradisiaques de la Méditerranée.
Mon généraliste et ma pharmacienne m’ont dit avec une beaucoup d’aplomb : « Attention, le vaccin n’évite pas les gestes barrière, vous pouvez toujours propager la COVID ». Je pense qu’ils font une erreur, d’une part les scientifiques n’ont toujours pas de certitude mais on peut penser que même si on attrape le virus, il ne peut pas se développer et on ne peut donc pas atteindre la charge virale nécessaire pour être contagieux.
Quoi qu’il en soit je continuerais à pratiquer les gestes barrières à l’extérieure, ne serait-ce que par respect envers les personnes qui ne sont pas vaccinées. Mais rien ne m’empêchera de faire des câlins à mes petits enfants et de les embrasser. Tout comme moi, ils sont en manque depuis tellement longtemps !
Cette fin de semaine j’ai regardé avec beaucoup d’émotions l’arrivée des différents concurrents du Vendée Globe. 80 jours de solitude, c’est énorme ! Moi je n’ai jamais dépassé les 30 jours je crois mais je peux les comprendre, c’est l’ascenseur émotionnel. Trop heureux d’arriver, de pouvoir savourer une bonne bière pression glacée et une bonne entrecôte de bœuf bien rouge avec des frites. Trop heureux de voir du monde et de pouvoir admirer les filles dans la rue mais également nostalgique que l’aventure se termine et puis c’est dur de quitter cette solitude que l’on finit par chérir.
Pour ma part je ne suis pas du tout convaincu par les bateaux à foils. Quelques heures de différence à l’arrivée après 80 jours de mer ! Encore une fois je trouve que ces appendices qui trainent dans l’eau n’ont rien de marin. C’est bien pour une régate en rade mais pas pour un tour du monde sous les hautes latitudes. Et puis que de millions dépensés pour construire ces bateaux ! Pour que cette course reste belle et que l’aventure continue il faudrait peut-être réfléchir à cela.
Dimanche 07 Mars 2021 à 18h00 TU, 19h en France GMT - Des jours heureux A Cormeilles en Vexin
Dimanche 07 Mars 2021 à 18h00 TU, 19h en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
J’aime beaucoup cette période de l’année, lorsque la rudesse de l’hiver commence à s’estomper et que de nombreux indices nous montrent que le printemps est en train de se préparer à arriver.
Même si les nuits peuvent encore apporter des gelées, les journées ensoleillées nous font un bien fou. Certaines sont déjà très chaudes pour la saison et m’ont conduit à sortir la moto, lui faire une grande toilette et une petite révision avant de trouver un prétexte pour effectuer ces premières sorties de l’année qui font un bien fou.
Et puis comme beaucoup, j’ai redécouvert mon énorme jardin (6 m² !!!!), je l’ai bêché, j’ai désherbé et sarclé mes parterres, j’ai épandu mon composte, j’ai planté des fleurs. C’est un bonheur ! Le matin je vais travailler et l’après-midi je reste à la maison pour réaliser tous ces petits travaux de fin d’hiver.
J’ai également sorti le Karcher. Comme tous les ans, il faut nettoyer les terrasses et les allées en pavé. Quoi qu’on fasse les sols se salissent, ramassent la poussière et la pollution. Même s’ils ne paraissent pas très sales, dès qu’on a commencé à passer le jet de la lance haute pression la différence est flagrante. Du coup on est obligé de nettoyer la totalité des sols et c’est un gros boulot. Mais que c’est bon ensuite, on a vraiment l’impression de participer à l’éclosion du printemps.
J’aime trop ces jours où la nature se réveille. Elle renaît, elle reprend vie, la sève monte dans les plantes, mes hortensias ont des bourgeons tous neufs. Lorsque des gelées sont annoncées je les emmaillottes dans de grands sacs pour les protéger. Le cerisier commence aussi à se réveiller. C’est un peu tôt mais je ne peux rien y faire. Mes pieds de rhubarbe laissent apparaitre un petit bourgeon rouge qui sort tout juste de terre.
Les premiers arbres d’ornement commencent déjà à laisser éclore leurs premières fleurs. C’est ainsi le cas de mes cerisiers fleurs et de mes forsythias. Les saules ont déjà de beaux rameaux de feuilles nouvelles.
Les oiseaux qui passent l’hiver chez nous sont maintenant tout excités. Les couples de pies construisent de nouveaux nids tout en haut des peupliers car les nids de la saison passée ont été dispersés par les tempêtes hivernales. Les pigeons roucoulent et font des parades nuptiales, les sansonnets ont retrouvé la cavité située dans le tronc du gros saule pleureur. Ils s’occupent à la nettoyer et peut-être à l’agrandir un peu.
Je suis maintenant totalement vacciné, j’ai encore quelques rendez-vous médicaux puis je vais enfin pouvoir retourner voir mon bateau. Cela va faire presque un an que je ne l’ai pas vu. J’en rêve la nuit. Mais en fait je rêve surtout de voyage, de grand voyage. Je ressens un manque terrible de découvertes, d’aventures, de rencontres … Sans cesse me reviennent des flashs sur la Jordanie que j’ai tellement aimé. La découverte de la cité Nabatéenne de Pétra m’a profondément marqué.
Quand vais-je pouvoir à nouveau repartir ? Je n’en sais rien, peut-être à l’automne ? J’espère que Francine va pouvoir être vaccinée courant Avril. J’ai énormément de mal à comprendre que certains refusent la vaccination. Et encore plus lorsqu’il s’agit du personnel de santé ! Ceux-ci ont peut-être suivi les cours mais ils n’ont pas dû tout comprendre. Il suffit de regarder dans les rétroviseurs pour constater tout l’apport des vaccins dans l’évolution de la santé de l’humanité et surtout dans l’espérance de vie.
J’attends avec impatiente ce fameux passeport vaccinal qui sera indispensable pour que tout redémarre.
Lundi 05 Avril 2021 à 18h00 TU, 19h en France GMT - Un monde différent A Cormeilles en Vexin
Lundi 05 Avril 2021 à 18h00 TU, 19h en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Quel énorme virage dans la marche du monde cette pandémie ! Je pense que nous sommes très loin d’imaginer combien les choses ont déjà évoluées et tout ce qui va encore changer dans les mois et les années qui viennent. Il est certain que nos comportements ne seront plus du tout comme avant.
Pour commencer il y a le port du masque. Dans l’ancien monde on était toujours étonné de voir les asiatiques déambuler dans Paris avec un masque sur le visage et se laver méticuleusement les mains à chaque occasion. Nous sommes bien obligés de reconnaitre que ces précotions d’hygiènes qui nous semblaient exagérées nous protègent de multiples maladies car cette année nous n’avons pas constaté d’épidémie de grippe (je crois qu’on a ainsi gagné plus de 10 000 morts) ni de gastro. Je suis persuadé que beaucoup d’entre nous continuerons à porter ce masque lorsque la pandémie sera dans les rétroviseurs.
Le « bien chez soi » est devenu un impératif. Il suffit de se rendre dans les magasins de bricolage ou dans les jardineries pour constater l’augmentation énorme de leur fréquentation. Chacun essaye d’améliorer son habitat, on rénove, on améliore, on embellit, on arrange, on décore … Les constructions de piscines ont explosé et le prix des maisons avec un petit bout de terrain s’envole.
Lorsque j’ai créé mon entreprise, en 1980, j’avais mis en place un concept révolutionnaire pour l’époque : horaires flexibles sans aucun contrôle de l’heure d’arrivée, ni de l’heure du départ, ni du temps total de travail. A l’époque il y avait des pointeuses partout mais j’ai souhaité faire confiance à mes salariés. Finalement mes employés passaient plus de temps dans l’entreprise que les 40 heures hebdomadaires requises à l’époque.
Je pense qu’il en est de même avec le télétravail. Bien sûr les contacts humains engendrés par le fait de travailler sont importants, indispensables et valorisants. En région parisienne, dans l’ancien monde vous aviez le choix entre deux solutions. Vous habitiez à Paris ou dans la petite couronne, dans des appartements exigus et cher, ou bien vous habitiez en grande couronne dans des maisons plus spacieuses avec un peu de terrain mais en perdant 2 à 3 heures par jour dans les transports en commun.
Dans ce monde nouveau beaucoup vont certainement partager leur activité travaillée entre présentiel et télétravail. C’est une avancée énorme dans la qualité de vie et dans le bien-être au quotidien.
Il faut parler également de l’explosion des ventes par Internet. Tous les jours on peut constater que ce secteur explose. Amazone à progressé de 44% sur une année ! Toutes les grandes enseignes s’y sont mise, les grandes enseignes alimentaires en premier mais également les magasins de bricolage et les jardineries par exemple. Et puis tous les petits commerces un peu dynamiques y sont également.
Nous pourrions ainsi aborder des dizaines de sujets qui vont impacter définitivement nos habitudes de vies. Il est certain que cette pandémie va marquer un tournant véritablement historique dans le monde entier. J’espère qu’à l’instar des vaccins qui ont été développés en quelques mois dans certains pays alors que dans l’ancien monde il fallait dix ans, le monde nouveau permettra à toutes nos administrations qui s’étaient sclérosées de se remettre en question pour retrouver un dynamisme indispensable à la place de notre pays dans le monde.
Mercredi 19 Mai 2021 à 17h00 TU, 19h en France GMT - Retrouvailles A Port Saint Louis du Rhône
Mercredi 19 Mai 2021 à 17h00 TU, 19h en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Lundi après-midi j’ai enfin pu déposer à la mairie du village la demande de permis de construire pour ma piscine couverte. Je suis dans un secteur protégé, proche d’un monument classé, l’architecte des bâtiments de France n’est pas facile et mon propre architecte pas très efficace. Il a fallu près d’une année complète pour arriver à déposer cette foutue demande avec quelques chances de la voir aboutir positivement. Tous les jours nous pouvons constater que les rouages administratifs de notre pays auraient besoin d’une bonne révision et d’un bon coup de burette.
J’ai reçu ma troisième injection de Pfizer il y a déjà quelques semaines. En effet, lorsqu’on possède un organe transplanté, on est immunodéprimé et le système immunitaire a besoin d’être beaucoup plus stimulé. Maintenant, je me sens totalement en sécurité et je peux enfin ouvrir la cage. Je n’ai pas vu mon bateau depuis un an puisque j’avais passé le premier confinement seul à bord. J’étais rentré à la maison mi-mai 2020, dès que les déplacements étaient possibles et j’avais quitté Harmattan comme si j’allais y revenir très vite.
Ensuite la pandémie a fait que je suis resté planqué à la maison en attendant des jours meilleurs. Mais il y a des plus et il y a des moins partout. Ici c’est ma maison qui n’a jamais été si belle, intérieure, extérieure, jardin, tout est magnifiquement entretenu, refait à neuf et amélioré. J’adore travailler et je me suis régalé. Mais mon bateau me manquait et dès ma visite à la mairie j’ai commencé à remplir la voiture. J’ai dû charger le groupe électrogène refait à neuf. Gros travail.
Je me couche tôt mais le sommeil ne vient pas, je suis trop excité. Vers 2h30 je ne dors toujours pas, inutile d’insister, je me lève, je me lave et me voilà sur la route. Il y a 850 kilomètres. Je sais que je suis dans l’illégalité, le couvre-feu est d’actualité, mais tant pis, je prends le risque. Un peu avant Lyon je dors une heure sur une aire d’autoroute et j’arrive à Port Saint Louis du Rhône à midi trente-cinq.
Mon frère Alain dont le bateau tient compagnie à Harmattan est là depuis quelques jours. Il m’a préparé un bon repas, quel bonheur. Après une année complète, un hiver avec ses froids et l’humidité, un mistral souvent violent et un été où la canicule grille tout, je me demandais comment j’allais retrouver Harmattan. Quelle surprise, la bâche est toujours là et tout va bien à bord. Il y a de la poussière, dans le pot entamé la moutarde s’est oxydée, elle est devenue marron mais globalement tout va bien, c’est le bonheur.
Quelle différence avec certains endroits du monde que j’ai pu visiter. Un abandon du bateau quelques semaines dans les pays où sévit la mousson et on le récupère dans un état épouvantable.
Très vite je retrouve mes petites habitudes et le bonheur d’être sur ce compagnon qui m’a porté à travers les océans pendant tant d’années. Bien qu’étant attiré par l’aventure je suis également très casanier, j’aime être à bord de mon bateau, j’aime vivre tranquillement dans cette coquille protectrice. L’homme est souvent étonnant et peut sembler parfois en contradiction totale.
Vous connaissez tous mon copain Olivier Mesnier, le capitaine du magnifique trois-mâts barque « Le Français ». Nous nous sommes rencontrés sur l’île de Saint Hélène puis il m’a rejoint à Ushuaia et m’a accompagné dans une partie des canaux de Patagonie. Il vient de s’acheter un magnifique trimaran. Il l’a sorti de l’eau et l’a mis sur le port il y a quelques jours. Il est ensuite reparti chez lui. J’ai hâte de voir son acquisition et hier après une bonne sieste réparatrice je me mets à sa recherche.
Je découvre le multicoques et surprise, Olivier est revenu, il est dans son camping-car au pied de son bateau. Quel bonheur de se revoir ! Nous refaisons le monde, nous parlons de bateaux, de grands voyages et nous nous remémorons nos souvenirs qui sont nombreux depuis notre première rencontre. Ce midi nous avons déjeuné sur Harmattan, c’était encore un bon moment de partage.
J’ai beaucoup de travail sur Harmattan et c’est un réel plaisir. La vie reprend son cours après ce break prolongé.
Vendredi 21 Mai 2021 à 17h00 TU, 19h en France GMT - Plaisirs oubliés A Port Saint Louis du Rhône
Vendredi 21 Mai 2021 à 17h00 TU, 19h en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
J’ai repris les travaux sur Harmattan, je mène deux chantiers simultanément. J’aimerai avoir réparé les dégâts à l’avant de la quille car j’ai des remarques continuellement et ça me gave. Rappelez-vous, j’avais tapé des récifs le long de la côte de Majorque. D’une part cela peut arriver à tout le monde et statistiquement, en ayant parcouru 70 000 Miles, j’avais plus de chance que celui qui ne fait que quelques centaines de Miles par an. D’autre part, sur mon bateau, même si c’est spectaculaire ce n’est pas plus grave qu’une tôle un peu froissée sur une voiture.
Lorsque j’ai acheté le bateau il avait déjà tapé et j’avais déjà dû réparer. Ce n’est donc pas nouveau pour moi. J’ai nettoyé les plaies de la blessure, j’ai noyé à nouveau les fers à béton qui structurent la quille dans du ciment à sceller et maintenant je dois meuler le tout en faisant une enture (une pente en sifflet) sur une quinzaine de centimètre tout autour de la partie à réparer. Les disques défilent et je dois aller chez Leroy Merlin me réapprovisionner.
Mon deuxième chantier concerne toujours mes réservoirs de gasoil que j’aimerai terminer. Je les ai installés dans le bateau et maintenant je dois les relier de façon à ce que le carburant circule entre eux lors du remplissage. J’ai prévu de les relier par quatre tuyaux filetés de 20mm. Chez le quincailler de Port Saint Louis c’est 50 € le tuyau et au Leroy Merlin ils sont à 12 € !!!! Hier soir je cherche sur Internet, il y en à en stock au Magasin Grand Littoral de Marseille. Je me rends compte alors que, pour ces deux raisons, je suis « obligé » de me rendre à Marseille.
Ce matin je commence par travailler sur mes réservoirs et, à 10 heures je prends la route. Je ressors du magasin à midi six. Il y a une heure de route pour retourner au bateau mais je suis comme Obélix, j’ai toujours faim à midi sept ! Je me vois donc « obligé » de déjeuner sur Marseille !!! J’emprunte la rocade, quel bonheur de voir la mer, la rade, les îles du Frioul, le château d’If … Je descends dans le parking du Mucem et pars à pied sur le vieux port.
Pour moi, Marseille et la plus belle ville du monde, ou tout du moins la ville que j’aime le plus. Pourquoi ? Je ne sais pas. Mais le fait que ce soit un port méditerranéen antique n’y est pas étranger. Je ne comprends pas que la population ait accepté la construction de ces deux édifices que sont le Mucem et la tour CGM. Comme beaucoup de ports méditerranéen Marseille était blanche (Tout comme Alger la blanche). Je trouve que ces deux bâtiments de couleur noir ont cassé totalement le charme de cette ville, et en arrivant du large Marseille n’est plus Massilia.
Je longe le vieux port sous les arcades côté mairie. J’adore cet endroit ! Je passe au milieu des restaurants et je m’arrête à « L’Espigoulier ». Avec un nom pareil pas besoin de regarder la carte, ce sera forcément de la cuisine Provençale ! La patronne et sa fille sont adorables. Je ne peux me refuser une flute de champagne pour fêter ce premier restaurant que j’attends depuis si longtemps et je commande un aïoli. J’en ai trop envie.
Que d’émotions, quel moment énorme. Juste en face de moi, de l’autre côté du port, c’est le Théâtre de la Criée et au-dessus c’est « La Bonne Mère ». Le ciel est bleu avec des moutons blancs. Tous les gens que je vois resplendissent de bonheur, tout le monde est content, tout le monde est souriant, tout le monde a envie de faire la fête. Ces moments vont entrer dans l’Histoire avec un grand H. J’imagine que mon copain Jacky, de là où il est doit me regarder avec beaucoup d’envie. Il aimait tellement ces déjeuners inoubliables. Il aurait certainement commandé un rosé « qui transpire » selon les termes de mon ami Richard. Qu’ils me manquent tous les deux !!!!
L’aïoli ne vaut pas celui du Frioul, c’est de l’aïoli pour touristes, l’ail a dû survoler la mayonnaise ! Mais le cabillaud rattrape le coup, il est délicieux. Après un petit tour sur le port qui fait remonter tant de souvenirs, je reprends la route pour Port Saint Louis, mon bateau m’attends.
A bientôt Jean-Louis
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"Re-Bonjour Monsieur JL, Ca fait Plaisir de lire ces good news de toi ! Bonne continuation ! Amicalement de Marie-Galante ;)" Envoyé par Deschamps Gisré le 23-05-2021 à 17:39
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"Re-Bonjour Monsieur JL, Ca fait Plaisir de lire ces good news de toi ! Bonne continuation ! Amicalement de Marie-Galante ;)" Envoyé par Deschamps Gisré le 01-06-2021 à 12:42
Lundi 24 Mai 2021 à 8h00 TU, 10h en France GMT - Révolution pour la Grande Croisière A Port Saint Louis du Rhône
Lundi 24 Mai 2021 à 8h00 TU, 10h en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Le magazine Voiles et Voiliers a 50 ans et Jean-Luc Gourmelen, son journaliste « Grande Croisière » m’a demandé ma vision sur l’évolution de cette activité dans les années qui viennent. Il publie l’essentiel de mes réflexions dans le numéro anniversaire présent en kiosque. Mais voici pour vous seuls le texte complet de mon billet.
“Une révolution dans le ciel bleu de la Grande Croisière
Il y a 50 ans, au début des années 70, j’ai 20 ans et la Grande Croisière n’existe pas encore. C’est l’époque « Planche à voile » mais déjà je commence à rêver d’horizons plus lointains en lisant les aventures de Jérôme Poncet et Gérard Janichon.
Quelques années après « Damien autour du Monde » sortie en 1973, j’en suis à la croisière côtière, la croisière estivale en famille, la croisière en Corse, en Grèce, en Turquie. Je découvre alors un livre qui vient de sortir (juillet 1977). C’est « Trois océans pour nous trois », et je me passionne pour la découverte des océans par Yves et Elisabeth Jonville. C’est une véritable révélation.
Je navigue tous les ans en Méditerranée et c’est facile. Mais je suis totalement interloqué de découvrir qu’après avoir fait le tour du Monde, après avoir parcouru tous les océans, ils ont dû affronter leur plus grosse tempête … en méditerranée justement. Immédiatement je sais que je n’aurais plus qu’une idée, faire le tour du monde en voilier moi aussi. Je sais que c’est réalisable, que c’est à ma portée.
Puis ce sont les années 80. Philippe Jeantot me fait prendre conscience que la navigation en solitaire est un must. J’ai encore à l’heure actuelle dans ma table de nuit son livre sorti en 1983, « Trois océans pour une victoire ».
Je pense que c’est à partir de ce moment qu’a commencé ce qu’on appelle aujourd’hui « La Grande Croisière ». De plus en plus de jeunes sans le sou partent sur de véritables rafiots, de plus en plus de retraités commencent à voyager sur des bateaux de série en plastique. Mais la véritable révolution a lieu en 2015 avec la possibilité pour les salariés de prendre une année sabbatique.
J’en ai rencontré plein. Ce sont souvent des jeunes cadres, souvent en couple et même avec des enfants, qui font un tour d’Atlantique sur une année. Les prévisions météo sont maintenant très fiables, les voiliers sont rapides et le circuit est bien rodé. Les bateaux passent ainsi de mains en mains, tous les ans ils changent de propriétaire et repartent pour un tour d’Atlantique.
Passer Panama en revanche est une autre histoire. Il s’agit là de partir pour plusieurs années et les candidats sont beaucoup moins nombreux. Je pense que la plupart en rêvent mais le problème financier se pose forcément. Il faut avoir des revenus, peut-être un petit pécule, une location d’appartement qui rapporte, réduire son train de vie, travailler aux escales …
Comment va évoluer la Grande Croisière dans les années qui viennent ?
Tout d’abord la pandémie a tout changé. Un des résultats positifs de cette pandémie (oui, il y en a) est la découverte du « télétravail » à grande échelle. J’habite à une trentaine de kilomètres de la capitale dans une maison individuelle avec un grand terrain. Depuis quelques mois je vois passer quotidiennement des commercialisateurs d’agences immobilières. « Votre maison n’est pas à vendre ? », « Et celles de vos voisins ? ». Beaucoup de Parisiens souhaitent, et peuvent grâce au télétravail, quitter Paris.
Les confinements successifs nous ont fait découvrir nos véritables aspirations. Nous sommes dans un monde nouveau, un monde où la vraie vie a beaucoup plus d’importance, un monde où l’on veut profiter de la nature, un monde où le travail n’est plus l’unique but de la vie. Fini le métro boulot dodo, on veut beaucoup plus jouir des plaisirs tout simples que nous procure la vie au grand air. Le présentiel n’étant plus nécessaire on quitte la ville pour s’installer à la campagne.
Mais une énorme révolution est en marche, une révolution dont nous ne mesurons pas encore tous les bouleversements qu’elle va engendrer. Il s’agit de l’accès à Internet haut débit sur tous les points du globe et donc sur tous les océans. Merci Monsieur Elon Musk, merci Starlink, grâce à une constellation de plusieurs milliers de satellites en orbite basse, chaque circumnavigateur pourra, pour un coût très faible, télétravailler à bord de son bateau quelque soit l’endroit où il se trouve dans le monde et sur les mers.
Je suis persuadé que nous allons assister à une véritable explosion de la Grande Croisière. En effet, ce mode de vie est maintenant totalement adulte, l’expérience montre que la marche d’un bateau est accessible à tous, que la sécurité est là. On voit d’ailleurs souvent des candidats au voyage totalement inexpérimentés acheter un bateau et partir. Les bateaux sont fiables, les équipements sont nombreux et performants (cartographie, GPS, pilotes automatiques, radars, panneaux solaires, éoliennes, moyens de prévisions météo, winchs, guindeaux, systèmes de réduction de voilure, guides multiples …)
Le fait de pouvoir télétravailler à tout moment à bord de son bateau va solutionner le problème majeur de tout candidat à la très Grande Croisière : les moyens financiers. Au milieu des océans le temps s’écoule doucement et passer des heures en télétravail ne pose aucun problème. Tous ceux dont l’activité permet le télétravail pourront ainsi visiter le monde tout en continuant leur activité professionnelle.
Les marinas qui sont déjà très nombreuses vont continuer à se développer. Les ports à sec également car ils permettent de stocker le bateau en toute sécurité pour prendre l’avion (qui est de moins en moins cher) afin de rentrer quelques mois en métropole. Au niveau écologique prendre l’avion tous les trois mois pour rentrer en France est certainement beaucoup moins impactant pour la planète que prendre sa voiture et passer une heure trente le matin et autant le soir dans les embouteillages Parisiens. Grâce aux nouvelles formules de location longue durée le couple voyageur n’a plus besoin d’un pied à terre permanent en métropole, le nomadisme maritime est de plus en plus possible.
En conclusion, l’accès à Internet haut débit pour un coût modique dans tous les endroits du monde est certainement une révolution aussi importante que l’invention de l’électricité et cette révolution va permettre une explosion inimaginable de la mobilité et donc de la Grande Croisière.”
Samedi 29 Mai 2021 à 17h00 TU, 19h en France GMT - Ces objets qui ont une âme A Port Saint Louis du Rhône
Samedi 29 Mai 2021 à 17h00 TU, 19h en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
On ne sait pas pourquoi certains objets, certaines réalisations humaines, certaines créations, naissent avec une âme. C’est très rare, est-ce un hasard ? Est-ce lié à une configuration des astres ? Est-ce que leurs auteurs sont dans un état second, habités par les esprits, touchés par la grâce ? Personne n’a la réponse, on ne peut que constater le fait. Il en est ainsi du tableau « La Joconde » peint par Léonard de Vinci.
Au lycée j’étais très doué pour les matières scientifiques mais totalement nul dans les domaines littéraires. Régulièrement nous devions passer des weekends à composer des « dissertations » sur divers thèmes. Pour moi c’était douloureux et malgré toute ma bonne volonté mes notes pouvaient à chaque fois s’exprimer sur les doigts d’une seule main.
Un jour le prof nous donne le sujet : décrivez le tableau « La Joconde ». Ce fut pour moi une révélation, ce tableau avait une âme. A l’heure des résultats qui étaient donnés par ordre ascendant des notes j’ai pensé qu’il avait perdu ma copie. Enfin vint le dernier nom, c’était moi avec un 18 !!!! Du dernier des derniers je devenais soudain meilleur que les premiers. Quel étonnement, quelle découverte, je pouvais être bon en décrivant ce que je voyais, ce que je ressentais. Dans la vie nous rencontrons des révélations, il ne faut pas les rater, c’est trop important pour notre trajectoire. En 1997 j’ai eu la même réaction en marchant sur le quai de La Nautique à Marseille et en découvrant Harmattan à une trentaine de mètres devant moi. Immédiatement j’ai compris que ce bateau avait une âme et que je devais le sauver. Avant de pouvoir le remettre à l’eau et en profiter j’ai investi 9 années de ma vie, 15 000 heures de travail pour le reconstruire entièrement. Beaucoup ne comprennent pas, très souvent on me demande pourquoi je n’ai pas acheté ou construit un bateau neuf, le travail aurait été beaucoup moins important. C’est vrai mais j’aurais alors eu un bateau sans âme, pas pour moi. Aujourd’hui après ces dizaines de milliers de milles parcourus, Harmattan s’est usé, a pris des coups, beaucoup d’UV qui brulent tout. Il a séjourné dans des endroits où l’humidité était permanente. Il a besoin d’une grande rénovation. Il nécessite à nouveau une reprise complète. C’est beaucoup de travail et l’âge venant je ne suis plus aussi performant. Pendant ce temps je ne navigue pas mais je dois tout faire pour qu’il continue d’exister. J’aime travailler sur ce bateau, j’aime l’entretenir, l’améliorer, le refaire propre car, grâce à son âme, il est éternel. C’est la différence avec un objet sans âme. J’avance bien, j’ai trouvé une peinture époxy spécialement conçue pour étanchéifier l’intérieur des réservoirs à gasoil. Ce n’était pas absolument nécessaire mais je préfère faire beaucoup trop qu’un tout petit peu pas assez. J’ai terminé tous les accessoires, 6 trappes de visites, les systèmes de remplissage, de transfert entre réservoirs, piquages, retours, jauges, mises à l’air, contacts de niveau, … en tout plus de 30 trous dans les réservoirs et les trappes aux quels il faut ajouter plus de 200 trous dont la moitié équipés d’écrous à vis pour fixer lesdites trappes !!! Je vais maintenant pouvoir fermer et sceller les couvercles puis installer les réservoirs dans le bateau. Grâce à une planche en chêne j’ai réalisé une varangue structurelle que je vais stratifier entre les deux réservoirs sur la coque du bateau. En effet je dois revoir tout le barottage au-dessus des réservoirs avant de pouvoir reposer les planchers. J’ai presque terminé de meuler l’avant de la quille. Elle avait été abimée par des récifs au large de Majorque mais également lors de la tentative de mise à terre du bateau à Panama. Je n’aurai pas dû laisser ce chantier tenter cette opération. J’ai commencé à poser de l’enduit. Je dois obtenir une belle forme avant de me lancer dans la stratification. C’est extrêmement satisfaisant d’atteindre les objectifs que je m’étais fixé. Tous les soirs, lorsque je me couche, je suis content du travail accompli et de l’avancement des travaux. A bientôt Jean-Louis
Mardi 8 juin 2021 à 17h00 TU, 19h en France GMT - Responsables de notre santé A Cormeilles en Vexin
Mardi 8 juin 2021 à 17h00 TU, 19h en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Tout d’abord je veux revenir sur mon dernier sujet « Ces objets qui ont une âme ». Je suis resté très proche du néphrologue qui m’a greffé, c’est un homme extraordinaire, d’une grande humanité. Il s’agit du Professeur Bruno Hurault de Ligny. Il est maintenant en retraite mais nous continuons à correspondre et c’est toujours un bonheur de recevoir un mot de lui. Il m’a fait découvrir une citation d’Alphonse de Lamartine que je voulais partager avec vous car je la trouve si belle et surtout elle correspond exactement à mon propos : « Objets inanimés, avez-vous donc une âme qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ? ». C’est simple mais si bien écrit.
Comme beaucoup d’entre vous, il m’a également demandé des nouvelles de ma santé. Eh bien voilà, ces trois derniers mois j’ai retrouvé progressivement une forme que je n’ai pas connu depuis de nombreuses années. J’ai l’impression d’avoir rajeuni de dix ans. En fait j’ai réussi à me débarrasser de mon infection urinaire permanente qui me provoquait fièvre et fatigue. J’ai enfin réussi à trouver l’urologue qui a pris le problème à bras le corps et qui a su me proposer une solution qui fonctionne.
Trois fois dans ma vie j’ai dû lutter pour trouver la solution à un problème qui semblait insoluble. La première fois j’avais 29 ans. J’avais en permanence des infections urinaires qui se terminaient en prostatite avec énormément de fièvre. J’avais rencontré de nombreux médecins et des urologues mais personne ne comprenait ce qui se passait. Je pensais que ma vie allait se terminer. Puis, sur les conseils d’un ami, j’ai rencontré un urologue de plus, le Professeur Jacques Bruezière qui avait exercé aux enfants malades à Necker. Il était en retraite et il m’a tout de suite dit « Je sais ce que vous avez, j’ai vu cela une fois dans ma vie ». Il a opéré deux fois ma malformation ce qui m’a permis de vivre une trentaine d’années sans trop de problèmes.
Puis, vers l’âge de 57 ans les infections ont repris de plus en plus souvent avec des prostatites qui me mettaient à l’agonie. J’ai recommencé à nouveau le tour des urologues. Comme la fois précédente personne n’avait la solution. Mais j’ai insisté, j’ai cherché et j’ai trouvé à l’hôpital Américain de Neuilly le Professeur Bertrand Dufour, retraité de Necker également. J’avais un cancer de la prostate et il fallait la retirer alors je l’ai supplié de tenter en même temps l’ablation de ma valve (ma malformation). Après beaucoup d’hésitation il l’a réalisé. Ce fut une très longue opération mais elle m’a permis de pouvoir enfin uriner normalement.
Enfin, après ma greffe, les infections ont repris. J’ai encore vu énormément d’urologues et d’infectiologues, j’ai été hospitalisé plusieurs fois mais personne n’avait la solution. J’ai pris pendant deux ans des antibiotiques de toutes sorte sans succès. Alors j’ai décidé de vivre ainsi. Mais, il y a un an et demi j’ai repris le problème à bras le cops car ma santé déclinait fortement. J’ai passé énormément de temps à effectuer des recherches sur Internet. Et finalement, au début de 2021 je me suis retrouvé à Rouen devant le Professeur Jean-Nicolas Cornu qui se trouve avoir été formé à Necker par le Professeur Bertrand Dufour.
C’était l’homme de la situation, il a su analyser le problème avec précision et m’a demandé de pratiquer pendant trois mois des auto-sondages trois fois par jour. C’était la solution. Je ne le fais plus qu’une fois par jour au moment de la toilette, cela recalibre le canal et adieu les infections. C’est un véritable miracle.
Toutes ces rencontres, toutes ces péripéties, la dialyse, la greffe, les cancers de peau m’ont fait découvrir plusieurs choses. Nous devons être acteurs de notre santé. Celui qui a le plus d’intérêts est le patient lui-même. Le professionnel de santé n’a pas exactement les mêmes buts que le malade. Le généraliste souhaite que le patient vive le plus longtemps possible alors que le patient est près à prendre des risques pour avoir une vie la plus positive possible. Le cardiologue va mettre tout en œuvre pour protéger le cœur du malade alors que le néphrologue de greffe va tendre à ce que le greffon soit au mieux et le dermatologue va vouloir que le système immunitaire soit le plus performant possible afin de lutter contre les agressions. Tout cela peut être incompatible et le patient doit être un chef d’orchestre qui modère les ardeurs de chacun.
Enfin, le corps humain et la médecine sont tellement complexe, que les meilleurs spécialistes ne peuvent pas tout connaître. Il ne faut pas hésiter à rechercher celui qui, par son parcours, aura le plus de chance de trouver la solution.
Pour finir, les relations entre le malade et les professionnels de santé doivent être d’une extrême clarté, la franchise doit être permanente. Et puis il faut toujours se rappeler que nous ne sommes pas éternels, que la guérison n’est pas systématiquement possible. Le rôle du médecin est souvent de faire durer en apportant la meilleure qualité de vie possible.
Vendredi 11 juin 2021 à 18h30 TU, 20h30 en France GMT - Au cœur de la France A Sarlat-la-Canéda
Vendredi 11 juin 2021 à 18h30 TU, 20h30 en France GMT - A Sarlat-la-Canéda
Bonjour à tous,
Les salles de restaurant ont rouvert mercredi avec le couvre-feu porté à 23 heures alors c’est le moment de retirer le couvercle de la cocotte-minute. Francine n’a pas pris de vacances depuis deux ans, nous décidons d’en profiter pour faire une petite balade et visiter les amis. De plus les prévisions météo n’annoncent que du bonheur. Mercredi je suis chez ma sœur Solange et mon beau-frère Jean-Pierre à Sens car ma cousine de la Réunion est de passage. Nous partageons un bon moment. Pendant la sieste je reçois un message, c’est mon copain Olivier qui commande actuellement le trois-mâts barque « Le Français ». Il m’informe qu’il a réussi à récupérer deux embarquements. Départ de Cancale dimanche et débarquement à Bordeaux jeudi. Je bondis de joie, je suis tout excité car j’attends cette opportunité depuis un moment. Je ne veux pas rater cela, c’est une expérience que je veux absolument faire. Et puis tout d’un coup je me souviens que je me suis engagé à faire le routage météo pour mes amis Yvan et Sabrina du catamaran Milo One en train d’effectuer une transat retour. Ils sont partis des Bahamas il y a huit jours pour les Açores où ils vont arriver dans une douzaine de jours. Je ne peux pas les abandonner, c’est une traversée difficile. Quelle déception ! Francine me dit « ce sera pour une autre fois ! ». Mais ce qui est pris n’est plus à prendre et nul ne sait de quoi demain sera fait. Je dois me résigner. Hier nous roulons jusqu’à Bourbon l’Archambaud près de Moulins. Nous sommes chez un copain d’armé que je n’ai pas vu depuis une quarantaine d’années. Nous passons notre temps à extraire de nos mémoires des anecdotes oubliées qui nous font un bien fou. Nous sommes maintenant dans la France profonde. Ce midi nous nous arrêtons déjeuner à Ussel. Sur la place de la gare il y a le « Grand Hôtel » et juste en face « Le Terminus » avec un snack. C’est l’endroit recommandé pour les VRP. J’adore cette ambiance, on y partage vraiment la vie de la population locale. Ici pas de menu, on ne choisit pas, c’est le déjeuner du jour vin inclus. La patronne / serveuse nous apporte une « Côtes de Gascogne » et nous dit « Vous buvez à votre soif ! ». Encore un moment sympa. Puis, au moment du dessert elle me dit « Ce dessert j’en suis folle, je le mangerais sur la tête d’un pouilleux ! ». Je n’ai pas bien compris, « Sur la tête d’un quoi ? », « D’un pouilleux ! ». Ce soir nous dormons à Sarlat-la-Canéda. Lors d’une vie précédente je visitais les concessionnaires motos et je suis passé dans toutes les villes de France mais Francine ne connait pas et c’est le moment de lui faire découvrir le Périgord Noir et la Dordogne. Mais il y a un problème, lorsque l’on passe dans ces régions on rapporte immanquablement un petit souvenir. Il se trouve au niveau de la ceinture, les hommes le porte sur l’avant et les femmes sur l’arrière. Comment résister ? Ce soir j’ai choisi le « Tour du Périgord », Terrine de Foie Gras de Canard mi-cuit, Salade de Gésiers, Confit de Canard, les fameuses Pommes Sarladaises et l’incontournable Gâteau aux Noix. J’adore la vieille ville médiévale, elle est magnifique avec ses maisons anciennes recouvertes de vieilles pierres. Tout y est beau et attirant mais pour en profiter pleinement il est nécessaire de marcher en regardant sans cesse vers le haut. Pour demain ce sera plutôt vers le bas car j’ai réservé une visite du gouffre de Padirac. A bientôt Jean-Louis
Lundi 14 juin 2021 à 19h00 TU, 21h00 en France GMT - Dans les Pyrénées A Foix
Lundi 14 juin 2021 à 19h00 TU, 21h00 en France GMT - A Foix
Bonjour à tous,
C’est très agréable de voyager en France à cette période de l’année, l’été est déjà là mais pas les vacanciers. Du coup tout le monde est détendu, il n’y a pas de file d’attente, dans les magasins on n’est pas séré comme des sardines, sur les routes ça roule, c’est du bonheur.
Lorsque nous nous levons samedi matin nous découvrons que le marché s’est installé sous nos fenêtres. C’est immense, toute la ville médiévale de Sarlat est concernée. Comment résister au plaisir de se promener dans les rues étroites, de contempler tous les produits locaux et surtout de réaliser quelques achats de foie gras aux truffes, de saucissons, de vins régionaux, de fruits fraichement cueillis …
Mais vite, il faut déjà reprendre la route car j’ai réservé des places à 11h30 pour descendre dans le gouffre de Padirac. Il y a un peu plus d’une heure de trajet, il ne faut pas trainer. Nous ne connaissons pas, c’est une particularité étonnante de la nature. Normalement, avec les précautions dues au COVID, il faut descendre au fond du trou par les escaliers. Trois cents marches !!! Mais sans avoir à demander, la liftière nous descend sur les deux tiers du parcours dans son ascenseur. Nous terminons les grandes volées de marches qui permettent d’atteindre le fond. Il ne faut pas être claustrophobe.
En fait le gouffre est extrêmement vieux, formé par une rivière souterraine alimentée par les infiltrations d’eau. La roche calcaire a été dissoute par l’acidité du sol supérieur. Puis un jour, il y a extrêmement longtemps, le toit d’une salle immense s’est effondré découvrant un puit vertical de 33m de diamètre et de plus de cent mètres de profondeur !!! Aujourd’hui les galeries dans lesquelles circulent la rivière souterraine atteignent 40 km de long.
Nous cheminons sur les bords de celle-ci, puis après une marche assez longue nous embarquons sur des bateaux qui nous font descendre la rivière sur environ 500 mètres avant d’atteindre une immense sale d’environ 90 mètres de haut. C’est absolument magnifique et superbement éclairé. Nous découvrons des draperies, des cascades, des pétales, des assiettes, des tombants… Les siècles qui passent ont ainsi formé des merveilles où différentes teintes se côtoient, du blanc, du rose, du vert, différents gris, c’est époustouflant. L’eau qui coule est d’une limpidité étonnante.
Nous ressortons totalement comblés par cette œuvre de la nature et, comme tout est bien organisé, nous trouvons des tables à l’ombre pour notre petit piquenique. La température dépasse les trente degrés, ce sont bien des vacances d’été que nous vivons là. L’après-midi nous roulons jusqu’à Revel où des amis nous reçoivent.
Dimanche matin nous allons refaire un tour au lac de Saint-Ferréol qu’on appelle également le réservoir. Il sert à alimenter le canal du Midi. Puis l’après-midi nous allons visiter Mirepoix. Je ne connais pas cette ville et je découvre cette magnifique place entourée de ce qu’il faut bien appeler des galeries marchandes. Elles sont entièrement réalisées en bois et supportent des maisons à colombages. Ce sont certainement les toutes premières galeries marchandes qui aient existé. C’est magnifique.
Et puis aujourd’hui nous nous sommes rendus en Andorre. C’est un peu décevant, mis à par le bonheur des routes de montagne, il n’y a absolument rien d’intéressant à cet endroit. J’espérais trouver du rhum des Bermudes, le fameux Black Seal de chez Gosling’s, le meilleur des rhums que je connaisse. Mais non, je n’en ai pas trouvé et du coup je suis reparti à vide. Ce soir nous dormons à Foix, demain nous allons visiter le cirque de Gavarnie.
Mercredi 16 juin 2021 à 16h00 TU, 18h00 en France GMT - Au pays des gaves A Bordeaux
Mercredi 16 juin 2021 à 16h00 TU, 18h00 en France GMT - A Bordeaux
Bonjour à tous,
Que la France est belle ! Nous poursuivons notre périple et nous sommes ce mardi au pays des gaves. Les gaves sont les torrents pyrénéens, les cours d’eau cheminant dans les vallées encaissées du Béarn, de la Bigorre et en Chalosse. Le gave de Pau est le principal, il les recueille presque tous avant de se jeter dans l’Adour.
Ce voyage est un peu un retour aux sources car il y a bien longtemps que je ne suis venu dans les Pyrénées. Pourtant mon père nous en parlait souvent, ce fut certainement son plus beau et un des seuls voyages qu’il ait fait avec ma mère que j’ai perdu très jeune. Il nous parlait de Lourdes où ils étaient venus alors que ma grande sœur devait avoir un an, en 1949. Ma mère avait demandé à la Sainte Vierge un garçon dans deux ans, elle a eu deux garçons l’année d’après, incompréhension manifeste.
Pourtant lorsque j’ai pu voyager seul je suis souvent venu dans les Pyrénées et j’y ai même connu mon épouse il y a 50 ans. Elle vivait à Prades, le pays de notre Premier Ministre actuel. Mais depuis je n’y étais passé qu’en coup de vent pour visiter des clients. Je souhaitais voir le cirque de Gavarnie dont nous parlait souvent mon père. C’est grandiose, c’est majestueux, encore une merveille de la nature. Mais je n’ai pas vu le fameux chapiteau rouge. C’était également un moment émouvant pour Francine qui avait retrouvé son père qu’elle n’avait pas vu depuis 7 ans à la suite du divorce de ses parents. Elle avait alors 17 ans et se souvient très bien de l’immense cascade.
C’est une région où l’on mange bien également. Mais j’ai toujours beaucoup de mal à comprendre que des touristes puissent commander si loin de la mer des coquilles saint jacques ou bien des gambas alors qu’ici les « truites du gave » sont le met de rigueur.
Oui, la France est belle, très belle et je la connais bien car dans une vie antérieure je l’ai parcourue dans tous les sens. Mais cela ne m’a pas empêché de visiter de nombreux pays à travers le monde. On va dans les autres pays pour y voir de beaux paysages et y gouter l’ambiance générale mais pour moi ce n’est pas la raison principale. Non, ce qui m’a toujours poussé à voyager c’est la découverte des autres, la découverte de civilisations différentes, la découverte de cultures différentes.
C’est la raison qui me pousse à vivre chez l’habitant et à emprunter les transports en commun. Si l’on ne se frotte pas aux populations locales on passe à côté de l’essentiel. Ces contacts permettent de gagner en sagesse, on y découvre que ce qui est vrai pour nous, ce que l’on croit intangible peut être tout à fait différent pour d’autre. Ces contacts aident énormément à devenir plus tolérant et à faire des cheminements qui aident à comprendre les autres.
A ce sujet et pour donner un exemple, je cite souvent cette expérience que j’ai eu au Sri Lanka. Je me rendais dans un bus collectif à la citadelle de Sigiriya. Dans un village il y avait des travaux, c’était l’embouteillage. Et soudain je vois une tranchée d’environ 1,2m de profondeur. Des femmes munies de pelles et de pioches sont occupées à la creuser ! Quelle surprise ! Forcément cela me perturbe, en France ce ne serait pas imaginable.
Je crois comprendre pourquoi ici c’est possible et je dirais même mieux : c’est naturel. En fait ces femmes sont des Tamoules, elles sont grandes et très charpentées alors que l’homme Tamoul est souvent plus petit. Est-ce la bonne explication ? Je ne sais pas mais cela montre qu’il faut toujours avoir à l’esprit que, ce qui peut nous paraître évident, est vu au travers d’un filtre constitué par notre culture, notre civilisation et notre vécu. De ce fait il peut exister différentes vérités toutes également crédibles.
Nous sommes maintenant à Bordeaux. J’ai trouvé un appartement situé à 3 mn du Ponton d’Honneur où sont attendus aujourd’hui pour la fête du vin quatre grands voiliers dont « Le Français » commandé par mon ami Olivier. Deux sont rentrés avec la marée du matin et Olivier arrive un peu après minuit avec la marée du soir. Nous allons attraper ses amarres.
Jeudi 17 juin 2021 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - La fête du vin A Bordeaux
Jeudi 17 juin 2021 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - A Bordeaux
Bonjour à tous,
C’est la fête du vin à Bordeaux du 17 au 20 juin. Un évènement qui, cette année, a perdu un peu de sa fréquentation en raison du contexte sanitaire actuel. Malgré tout, les Grands Voiliers sont là. Le « Marité » et « El Galeón » sont arrivés hier matin sans problèmes mais pour « La Nébuleuse » et « Le Français » qui sont arrivés avec la marée du soir cela n’a pas été sans mal. En effet, alors qu’ils se trouvaient encore à une dizaine de Miles du Pont Chaban Delmas, un énorme orage a éclaté.
Affronter un orage en mer n’est pas un problème mais sur une rivière, avec le courant de marée dans les fesses et la visibilité qui devient presque nulle c’est extrêmement stressant et compliqué. Par ailleurs l’ouverture du pont est programmée très précisément à la minute près, aussi il ne faut arriver ni trop tôt au risque de heurter le pont, ni trop tard car sa fermeture ne peut attendre. Et puis un peu plus loin, juste après le ponton d’honneur le Pont de Pierre est un obstacle infranchissable.
L’orage devait avoir lieu entre 18h et 21h mais rien ne venait. Aussi, vers 22 heures nous attendions le trois-mâts et son capitaine Olivier sur le ponton d’honneur lorsque le vent s’est mis à souffler en rafales, les éclairs ont commencé à embraser le ciel et d’énormes roulements de tonnerre n’arrêtaient plus de mettre l’ambiance. Puis quelques gouttes nous ont fait comprendre qu’il était temps d’aller se mettre à l’abri.
Heureusement notre appartement n’est qu’à deux minutes à pied. Nous avons attendu un peu devant la porte mais lorsque les gouttes sont devenues grosses comme des assiettes nous avons compris qu’il fallait rentrer et que nous ne pourrions assister à l’appontage du trois mâts « Le Français ».
Mais ce matin, vers 9 heures trente, nous sommes sur le ponton. Olivier est en train de diriger son équipage pour mettre le bateau en état de recevoir les visiteurs qui sont prévus à partir de 10h. Il nous fait visiter le bateau, je suis extrêmement intéressé. Il a subi un refit complet récemment et à bord tout est nickel. L’équipage n’est pas très nombreux, il n’y a que 6 marins pour manœuvrer près de 1 000 m² de toile, c’est une affaire de passionnés.
Nous devons maintenant laisser Olivier car FR3 souhaite tourner un sujet sur ce beau navire. Nous en profitons pour visiter la ville. Comme beaucoup d’endroits en France, la vieille ville est magnifique, la Porte Cailhau, la Cathédrale Saint André, l’Hôtel de Ville, la rue Sainte Catherine, la Grosse Cloche … Que ces moments de flâneries sont sympathiques ! Dommage, à cause de la pandémie le Miroir d’Eau n’est pas en fonctionnement.
Puis, un peu avant treize heures, nous retournons chercher Olivier. Nous faisons connaissance de sa compagne Isabelle et nous allons tous les quatre passer un excellent moment devant d’énormes plateaux de fruits de mer directement sur les quais de la Garonne. Que ces instants passés avec des amis sont agréable !
Et puis je ne peux manquer l’atmosphère de fin d’après-midi dans les rues des vieux quartiers. Ici la jeunesse est omniprésente, les terrasses sont bondées, les rues également, nos jeunes essaient de rattraper un peu tout ce qu’ils ont manqué. Les masques viennent de tomber, tous resplendissent de bonheur. Les Bordelaises sont belles et souriantes, légèrement vêtues, elles ont à cœur de plaire, j’adore. On sent bien que la situation sanitaire s’améliore ou tout du moins que tout le monde veut croire que cette période difficile est maintenant dans les rétroviseurs.
Demain nous sommes à Saint Gilles Croix de Vie, encore un pèlerinage vers des souvenirs de jeunesse.
Mercredi 30 juin 2021 à 20h00 TU, 22h00 en France GMT - Retour à la vie A Port Saint Louis du Rhône
Mercredi 30 juin 2021 à 20h00 TU, 22h00 en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Comme il est bon ce retour à la vie, espérons que ce ne soit pas une simple parenthèse ! Ce dimanche, pour l’anniversaire de Francine, j’ai décidé de l’emmener « Au pied de cochon », rue Coquillère. Il y a bien longtemps que je voulais visiter cette brasserie si connue. Mais pour nous qui habitons en deuxième couronne aller à Paris est devenu presque impossible et il faut réellement se forcer.
L’été les transports en commun ne fonctionnent pas le weekend ni le soir après 21h pour cause de travaux et de toute façon il n’y a plus de parkings près des terminus du RER, on a construit sur ceux-ci des immeubles d’habitation ! En voiture c’est impossible. Un seul exemple, la rue de Rivoli, quatre voies, est maintenant interdite aux véhicules, c’est devenu une grande artère presque totalement vide, seuls quelques vélos y circulent !!!! Pendant ce temps on passe des heures dans d’énormes embouteillages. C’est ridicule.
Mais revenons « Au pied de Cochon », en 1947 c’était la cantine des « forts des halles ». Implantée au milieu des anciennes Halles. Maintenant, au cœur du nouveau quartier « Chatelet / Les Halles », rien n’a changé. Les longues banquettes sont encore en cuir rouge et les plafonds en bois vernis de différentes teintes. J’adore cette ambiance très parisienne, je n’y viendrais que pour pouvoir la respirer à pleins poumons. Comme c’est bon, comme ça fait du bien après les longs confinements que nous venons de subir !
Je n’ai pas pu résister au fameux « pied de cochon grillé sauce béarnaise ». Le personnel est extrêmement rodé comme dans toutes les vieilles brasseries parisiennes. Lorsqu’on entre dans un endroit pareil on y passe toute sa vie professionnelle. Puis nous avons visité le quartier, cette « station balnéaire » comme le nomme Florent Pagny. C’est très touristique, Francine a découvert la belle pyramide du Louvre toute en verre.
Mes amis du Milo One, Yvan et Sabrina, ne sont resté que quelques jours aux Açores, ils sont en train de revenir en méditerranée. Néanmoins ils ont pu faire un restaurant au « Café Sport », chez Peter. Ils ont également retrouvé le dessin effectué par Chloé lors de mon dernier passage. Il est comme neuf, il n’a pas vieilli.
De mon côté je suis descendu dans le Sud ce lundi, j’ai retrouvé mon cher Harmattan. Par rapport à Paris où il pleut continuellement en ce moment, la vie ici est agréable. Les chaleurs ne sont pas caniculaires. On voit bien que le virus a lâché la pression, le port à sec est plein de trous, le nombre de bateaux mis à l’eau cette année est énorme. J’imagine très bien la pression qu’il va y avoir cet été dans les marinas et dans les mouillages. Tout le monde veut rattraper le temps perdu, comme si c’était possible. Mais profitons-en à fond, ce qui est pris n’est plus à prendre.
J’avance bien les travaux, maintenant que je ne suis plus en infection urinaire permanente je vais beaucoup mieux, je suis en forme et mon travail avance plus vite. Mes réservoirs sont terminés, ils sont peints et j’ai préparé l’emplacement pour les recevoir dans le bateau. J’espère les descendre demain. Il me restera à faire le barrotage au-dessus des réservoirs avant d’y fixer les planchers. Les trappes sont bien avancées, il ne me reste plus qu’à les monter et faire les joints.
J’ai également bien avancé sur la coque. J’ai posé les enduits grossiers sur l’avant de la quille et sur trois passages de coques que je souhaitais condamner. Moins il y a de trous dans la coque et mieux c’est. Il faut supprimer ce qui n’est pas indispensable. Il va me rester à effectuer un bon ponçage avant les enduits plus fins et la stratification. Le temps est très agréable, moins de 30 degrés la journée et autour de 20 degrés la nuit. C’est parfait.
A bientôt et surtout profitez bien du moment présent.
Mardi 6 juillet 2021 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - Ces géants des mers A Port Saint Louis du Rhône
Mardi 6 juillet 2021 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Depuis quelques semaines nous avons un mastodonte des mers, un catamaran de course est venu se refaire une beauté après avoir rencontré un récif pas assez profond qui a détruit une dérive et un safran. Comme quoi il n’y a pas que moi qui peut heurter la planète !!!
Ce maxi catamaran dessiné par Gilles Ollier et construit par le chantier naval Multiplast en 2000 est énorme, il mesure 32,8 m par 16,5 m et on peut entrer à l’intérieur de son mât aile qui fait 39m de haut !!! Comme tous les bateaux de course, il a eu plusieurs noms :
En 2000, sous le nom d’Innovation Exploreur, skippé par Loïck Peyron il a terminé à la seconde place de The Race. Mais c’est en 2002, sous le nom Orange qu’il a écrit sa plus belle page en remportant le Trophée Jules Verne en étant skippé par Bruno Peyron, le frère de Loïck.
Puis en 2003, il s’est appelé Kingfisher 2, skippé par Ellen MacArthur il a été victime d’un démâtage sur la route du Trophée Jules Verne. Je n’imagine même pas, voir tomber un tel mât doit être monstrueux. Puis, après avoir porté le nom de Gitana 13 il a été transformé en bateau de grande croisière. Son sister-ship Club Med a remporté The Race en étant skippé par Grant Dalton.
Autant je suis admiratif de ces géants des mers car ce sont des bateaux extrêmement marins, autant je reste dubitatif devant la tendance actuelle de tous ces appendices. Pour ma part je pense que les foils doivent être réservés pour les triangles olympiques, pour les courses en baie protégée. En revanche aller au large, en course ou pour le plaisir, avec de telles excroissances me semble une aberration. La mer n’est pas une baignoire, il y traîne de nombreux pièges tous capables d’endommager gravement ces bateaux. Un seul exemple, d’énormes troncs d’arbres.
En attendant je suis très satisfait, mes travaux avancent bien plus vite que je n’aurais pensé, mes deux réservoirs de gasoil sont enfin installés au fond du bateau et mon barrotage progresse bien. Je pense pouvoir remettre mes planchers en place lors de mon prochain passage. Quel travail cela a été. Dire que ce problème de réservoir de gasoil dure depuis la construction d’Harmattan il y a 52 ans ! La réparation de la pointe avant de ma quille se présente également très bien, elle a repris sa forme et je pense refaire la stratification prochainement.
L’étape suivante consistera à enlever les bâches qui recouvrent Harmattan depuis trois ans et à démâter afin de vérifier avec beaucoup d’attention ce gréement qui a aujourd’hui 70 000 Miles. J’aurai de nombreux points à reprendre. C’est encore un travail que j’ai hâte de faire car cela va être très intéressant. Ensuite je vais devoir bien vérifier l’étanchéité du pont. Il y aura la peinture du pont et de la coque à refaire en totalité mais cela peut attendre et ne m’empêchera pas de remettre à l’eau au printemps prochain. J’ai une énorme envie d’aller visiter les côtes de la mer Noire.
Mes amis du Milo One arrivent à Ibiza ce soir, je les remercie vivement de m’avoir permis de leur faire ce routage météo. Cette expérience m’a passionné, j’ai encore énormément appris. Elle a donné un coup d’éclairage différent sur certaines de mes certitudes et elle m’a encore fait grandir. Lorsqu’on fait un routage tenant compte des vents, des courants et de l’état de la mer, on prend de la hauteur et on a une vue beaucoup plus affutée sur la marche du navire.
Malheureusement j’ai un rendez-vous médical à Paris jeudi et je dois stopper mes travaux et reprendre la route. Je serais bien resté ici encore quelques jours car le climat est idéal, il fait beau et contrairement à d’habitude ce n’est pas la canicule. C’est un vrai plaisir d’avancer mes travaux.
Jeudi 29 juillet 2021 à 8h00 TU, 10h00 en France GMT - A ceux qui rêvent de Grande Croisière Dans le TGV Nîmes / Paris
Jeudi 29 juillet 2021 à 8h00 TU, 10h00 en France GMT - Dans le TGV Nîmes / Paris
Bonjour à tous,
Les fakes news et les exagérations sont partout.
Je viens de passer une dizaine de jours sur mon bateau et, Navy Services étant « le » port de ceux qui pratiquent la Grande Croisière, les histoires de mer circulent. Beaucoup ont tendance à pousser un peu le curseur. Hier, un couple me raconte qu’ils voulaient aller en Patagonie mais des amis à eux les ont découragés. Ils y avaient parait-il rencontré des conditions dantesques ! Je les ai bien vite détrompés car cette région étant constituée de canaux la mer n’y est jamais grosse.
Comme beaucoup, étant jeune j’avais envie de découvrir le monde. Pour ma part j’ai préféré réussir ma vie professionnelle avant de réaliser ce rêve. Mais, comme tous je me suis informé, j’ai lu tout ce que j’ai pu trouver afin de me faire une idée de ce qui m’attendais. J’ai eu l’énorme chance de lire « Trois océans pour nous trois » de la famille Joinville. Quel étonnement d’y lire que naviguer à travers les océans n’était pas plus dur n’y plus risqué que de naviguer en Méditerranée.
Aujourd’hui je veux témoigner afin de renvoyer l’ascenseur et permettre aux futurs explorateurs d’océans de se faire une idée juste de ce qu’ils vont rencontrer. Lorsque j’ai totalement reconstruit Harmattan j’ai installé un compteur (loch speedo) neuf. Aujourd’hui il affiche 70 000 Milles nautiques. Pour situer l’expérience que cela me donne il faut comparer cette distance à la circonférence de la terre qui est de 21 600 Milles. On estime cependant qu’un tour du monde en voilier correspond à un parcours de 23 à 24 000 Milles. Je suis descendu jusqu’à 56 degrés de latitude Sud, le Cap Horn et avant Harmattan j’avais déjà eu de nombreuses expériences avec des voiliers de location.
La météo en mer est exactement comme sur terre, si l’on veut profiter pleinement des moments passés en mer il faut respecter les saisons. Un exemple : si je veux traverser Paris en courant, habillé d’un simple maillot de bain, cela pourrait être très agréable au mois d’aout mais pas du tout en janvier ou en février. C’est exactement la même chose en mer, il faut planifier ses voyages en respectant les fenêtres climatiques.
Il faut également partir sur un voilier très marin, l’idéal étant un monocoque très bas sur l’eau avec un avant et un arrière bien relevé, un mât assez court et une grande bôme. Pour ce type de bateau une grosse rafale de vent ou une mer très formée n’est jamais un problème.
Souvent on me demande avec avidité « Tu as rencontré des tempêtes ? ». Je suis toujours embarrassé pour répondre. Tout d’abord qu’est-ce qu’une tempête ? L’amiral Francis Beaufort l’a décrit très précisément. Le premier paramètre est la force du vent. Lorsqu’un plaisancier dit « J’ai eu 40N de vent » il faut réduire sensiblement ce chiffre, c’était peut-être 30N ou même simplement 20N. Il a eu une rafale à 40N mais le vent subit est la moyenne des vitesses du vent sur dix minutes, ce qui change tout.
En effet ce n’est pas la vitesse d’une rafale de vent qui produit l’état de la mer. Cet état est la résultante de trois paramètres, la vitesse moyenne du vent, la durée et le fetch (la distance du plan d’eau qui subit ce vent). Plus chacun de ces trois paramètres sera élevé et plus la mer sera grosse. Sir Francis Beaufort décrit la tempête avec un préalable : « Une condition exceptionnelle ». Il précise qu’à terre il y a des « Dégâts aux bâtiments, les toits sont susceptibles de s’envoler. Certains arbres sont déracinés » et le vent souffle entre 48 et 55N.
Pour ma part, dans ma vie de marin, je n’ai vécu qu’une seule tempête avec 50N de vent établi et des rafales à 70N. C’était au large d’Athènes, à terre des bateaux sont tombés de leur ber et il y a eu des dégâts importants. Pour ma part j’ai pris la cape sèche, j’ai bien saucissonné la grand-voile avec une écoute, j’ai bloqué la barre à fond et je suis allé me reposer à l’intérieur en attendant que cela passe. Lorsque je suis arrivé au port le lendemain les bateaux étaient tous abimés, balcons tordus, coups sur la coque ...
Mais le sentiment de subir une tempête est très subjectif, il dépend du bateau, du skipper et de l’équipage. Pour certain elle est déjà là quand le vent souffle à 20N à la sortie du port. Avec Harmattan un vent de force 7 au portant représente des conditions de navigation très favorables alors qu’avec un catamaran ou bien avec un monocoque à large franc-bord et beaucoup de fardage il peut en être tout autrement.
En conclusion, en grande plaisance il est extrêmement rare de rencontrer de très mauvaises conditions en mer si l’on respecte les fenêtres météo favorables. Puis, si cela arrive, et que l’on navigue sur un bateau « marin » la mise à la cape sèche est une bonne solution. J’ai dû prendre la cape sèche une seconde fois dans le courant des Aiguilles au large de Port Elisabeth avec un simple vent de force 7 mais opposé au courant qui est de 6N à cet endroit.
Alors n’hésitez pas, relativisez les histoires de ponton, la grande croisière est à la portée de tous.
Je suis maintenant en train de remonter mes planchers et je vais démâter afin de vérifier tout mon grément dormant.
Lundi 9 Aout 2021 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - La fin d’une grande étape A Port Saint Louis du Rhône
Lundi 9 Aout 2021 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Quel bonheur, je viens enfin de terminer la grande étape de la réfection complète de mes réservoirs d’eau et de gasoil ! J’ai remis en place mes plancher et j’ai réinstallé l’échelle permettant de descendre directement dans le carré. Jusqu’à présent j’utilisais l’échelle de la cabine arrière, c’est un des avantages du cockpit central. J’ai même remonté la structure de mon grand réfrigérateur. Lors de mon prochain voyage je devrais rapporter un groupe froid car l’ancien était mort. Au fur et à mesure que le bateau se rempli, par un effet de vases communicants, mon garage se vide. C’est bon ! Quel énorme travail et quelle satisfaction de l’avoir dans les rétroviseurs.
En fait cela fait maintenant 3 ans que je suis rentré et que mon bateau est à terre. A cause de la situation sanitaire actuelle je n’ai pas pu venir pendant une année complète mais cela représente tout de même deux ans de travail. Bien entendu ce n’est pas du travail à plein temps et de plus, l’âge étant là je n’ai plus le même rythme qu’à cinquante ans. Mais tout de même cela représente une belle tranche de vie.
Pour ma part, lorsque je suis devant un énorme travail, je n’arrive pas à conceptualiser ce qu’il y a derrière. Je me concentre sur ce que j’ai en cours et je suis incapable de me projeter. Mais maintenant je m’aperçois que l’eau salée n’est plus très loin. Bien entendu j’ai encore beaucoup de points à vérifier, à reprendre, à réparer, mais je sais que je vais pouvoir naviguer à nouveau. Ce sera, je l’espère pour le printemps prochain.
La liste est cependant encore longue et il ne va pas falloir traîner. La stratification de l’avant de la quille est presque prête à être réalisée. J’avais remis en état le groupe électrogène mais j’ai découvert lorsque je l’ai ramené au pied du bateau qu’il y avait une fuite d’huile, aussi j’ai passé mon dimanche à le démonter afin de réparer ce problème. Le fabricant du moteur (Farymann) a fait faillite et on ne trouve plus de pièces de rechange. Aussi j’avais réutilisé sans aucun traitement les rondelles cuivre qui servent de joint.
Grosse erreur. Lorsqu’elles ont été mises en place la première fois il s’est formé un léger bourrelet. Il faut impérativement frotter les rondelles sur de l’abrasif fin avant de les remonter afin de faire disparaitre cette imperfection. Cet après-midi j’ai fait tourner le groupe une dernière fois pour vérification avant de le monter à bord. C’est important car il passe par le fond du cockpit que j’ai dû retirer pour le sortir. Aussi je ne peux débâcher tant que ce fond n’est pas en place et fixé rendant le cockpit étanche.
Ensuite je vais devoir revoir l’étanchéité totale de mon pont. En particulier je dois refaire les fixations de chandeliers. Dans beaucoup d’endroits du monde, là où la population locale ne connait pas la navigation de plaisance, il n’est pas rare de voir des gens s’arque bouter sur les pauvres chandeliers. Malheureusement cela peut arriver en France également. Une fois toute l’étanchéité refaite je vais pouvoir débâcher afin de démâter. Après 70 000 Miles et une douzaine d’année de navigation le gréement doit être inspecté avec minutie et je n’hésiterais pas à changer toutes les pièces et tous les haubans pour lesquels j’aurais un doute.
Certains prétendent que l’ensemble des haubans doit être changé tous les 20 000 Miles. Mais la plupart des plaisanciers pensent que c’est une aberration. Pour ma part je pense qu’il faut surveiller cela de très près. Je prendrais une décision après avoir effectué une expertise attentionnée de tous les câbles et surtout tous les sertissages.
J’avance bien et je suis très satisfait. Je vais rentrer à Paris en fin de semaine car je pense que l’été va enfin arriver et ici les journées et surtout les nuits peuvent être extrêmement chaudes. De toute façon j’ai du travail à la maison car j’ai enfin reçu ce vendredi mon permis de construire pour ma piscine (il aura fallu 15 mois à cause des Bâtiments de France, inacceptable !!!!).
Afin de supporter le besoin de puissance supplémentaire je dois passer mon installation en triphasé. J’en profite pour la remettre aux normes d’aujourd’hui et c’est un énorme travail de retrouver les fils de neutre correspondant aux fils de phase. C’est indispensable pour insérer les disjoncteurs différentiels 30 mA obligatoires aujourd’hui. Je sais que certains électriciens y renoncent mais j’ai tout mon temps et je n’aime pas le travail à moitié fait.
Mercredi 25 Aout 2021 à 15h00 TU, 17h00 en France GMT - La montée du complotisme A Port Saint Louis du Rhône
Mercredi 25 Aout 2021 à 15h00 TU, 17h00 en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
J’ai entrepris l’écriture de ce billet il y a déjà un bon moment. Fallait-il le diffuser ? Je crois que oui.
Tout le monde a une connaissance, un voisin, un ami ou même une personne de sa famille qui s’est réfugié dans le complotisme. Pour moi-même comme pour beaucoup, la découverte d’un cas fait très mal. On n’aime pas, c’est toujours une énorme déception.
Pourtant cette attitude a toujours existé mais elle était très peu visible. Certains choisissaient une religion, d’autre un partie politique, d’autre encore intériorisaient. Des études montreraient que l’on naît avec ou non des prédispositions au complotisme. Des chercheurs pensent que c’est une réaction au stress, à des situations que l’individue redoute et n’arrive pas à surmonter. Il bascule alors dans le complotisme qui fait fi de tout bon sens paysan, de toute logique, de toutes notions économiques et même des fondamentaux de l’être humain qui agit toujours par intérêt personnel.
Tout est prétexte à remise en cause. C’est un cas extrême mais j’ai été surpris de découvrir qu’une communauté de « Platistes » prend de plus en plus d’ampleur. Ils sont persuadés que la terre n’est pas ronde mais qu’elle est plate !!! 16% des Américains, 7% des Brésiliens et même un Français sur dix penserait que nous vivons sur un disque entouré de glaciers qui permettent de retenir l’eau des océans. C’est assez sidérant ! Ils disent que la NASA envoie des fusées vides et qu’actuellement Thomas Pesquet tourne ses images en studio avec de nombreux effets spéciaux.
Dès qu’un évènement sort de l’ordinaire il est nié. J’ai été moi-même extrêmement blessé d’apprendre que certains prétendent que la photo d’Harmatan devant le glacier Pia en Patagonie est un montage. Malgré tout, cela ne porte pas à conséquence. En revanche l’évolution s’est accélérée avec la pandémie, nous ne sommes plus dans le folklore, d’aucuns deviennent des activistes actifs et c’est grave.
J’ai discuté avec certains. Il ne faut surtout pas essayer de les contrer, de toute façon pour eux tout est mensonge, ils ne croient plus en rien, les politiques sont des menteurs, les journalistes sont des menteurs et même les plus grands scientifiques, les sachants, tout est mensonge et tout est organisé pour aller contre eux et le reste du monde.
Ils sont persuadés que le personnel médical et muselé et que leur parole est encadrée strictement par les membres du « complot » ! La pandémie et les réseaux sociaux ont fait exploser cette tendance. Ils se ressemblent tous, ils ne regardent pas les informations officiels (journaux télévisés, presse écrite) car ils sont aux mains du complot et passent des heures sur internet à avaler sans problème toutes les fakes news qui circulent. Ils ont l’euphorie d’avoir raison, d’être prophétique, c’est comme une jouissance narcissique. Jamais ils ne doutent, jamais ils n’essaient de se remettre en question. C’est comme une sorte de secte. Je trouve cette tendance inquiétante surtout si elle finie par dévier vers l’activisme.
Je suis arrivé hier sur Harmattan après avoir terminé la remise aux normes de l’installation électrique de ma maison et la préparation pour l’arrivé du triphasé en vue de la construction du bâtiment piscine. C’était un gros travail et le respect des normes électriques d’aujourd’hui entraine une explosion de la taille du tableau électrique. Mais je me suis régalé à réaliser cette armoire. Parallèlement je deviens un spécialiste en construction de piscine, je rencontre des professionnels, des artisans, j’effectue des recherches, je trie les informations … C’est passionnant.
L’objectif de mon séjour à Port Saint Louis est de mettre au sol les deux mâts d’Harmattan afin de réviser la totalité du gréement. J’ai retiré les bâches, j’ai passé le pont au nettoyeur haute pression et je commence à descendre les espars (bômes de trinquette, bôme d’artimon, hâle bas, bôme de grand-voile …) Encore une occupation qui est un véritable régal, où va se cacher le bonheur ? Réaliser, construire, réparer, faire tout simplement est tellement plus jouissif que passer des heures sur Internet à se monter le bourrichon avec de conneries.
Mercredi Premier Septembre 2021 à 15h00 TU, 17h00 en France GMT - En dehors des sentiers battus A Port Saint Louis du Rhône
Mercredi Premier Septembre 2021 à 15h00 TU, 17h00 en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Eh bien, c’est fait ! Encore une fois l’objectif que je m’étais fixé est non seulement atteint mais largement dépassé. Mes deux mâts ont été mis à terre hier matin. J’avais bien travaillé et tout préparé afin que l’opération se fasse rapidement et sans problème. En seulement 25 minutes le mât d’artimon et le Grand Mât étaient bien sagement à l’horizontale, chacun couché sur deux futs de 200 litres.
Tout cela est très technique, il faut commencer par retirer tous les espars, bômes, hale-bas poussants, tangons… puis déconnecter tous les câbles électriques qui passent à travers le pont avant de grimper à l’intérieur des mâts. Il faut ensuite dégager toutes les manœuvres (drisses, balancines et autres cordages), avant de les gléner et les serrer sur le mât. J’ai ensuite démonté les parties principales (carénage et tambour) de l’enrouleur de génois.
Vient ensuite le plus dur, après avoir retiré les goupilles et arrosé copieusement de WD40 le pied de chaque hauban il faut « laisser agir ». J’adore ce travail, il consiste à s’allonger et à se reposer en attendant que le produit fasse effet. J’en connais certains qui sont extrêmement efficace dans ce travail, pour eux c’est un don qu’ils ont reçu à la naissance. Pour ma part je ne suis pas très bon, je ne suis pas assez patient. Ensuite il faut dévisser les cages des ridoirs en empêchant le hauban de tourner. Cela peut être très dur, il faut être équipé de très grosses clefs à molettes que je prolonge parfois avec un gros tube pour avoir plus de force.
Il faut ainsi donner plusieurs centimètres de mou à chaque hauban jusqu’à ce que ceux-ci soient totalement libres. Pour le mât d’artimon j’ai retiré l’axe des cadènes des haubans, libérant ceux-ci et j’ai gardé seulement les bas-haubans qui suffisent à tenir le mât. Je n’ai pas osé effectuer cette opération sur le Grand Mât mais j’ai tout dévissé copieusement et j’ai remis les goupilles en lignes de façon à pouvoir retirer les axes en quelques secondes.
Puis au sol, j’ai commencé le déshabillage. J’ai retiré l’étai principal et j’ai fini de démonter l’enrouleur, c’est un élément très fragile et de toute façon je veux réviser totalement l’émerillon de drisse et l’émerillon d’amure. Puis j’ai retiré les cages de ridoir en les repérant. J’ai trouvé du « Transyl », c’est un dégrippant très efficace et indispensable pour démonter l’accastillage de mât car l’inox au contact de l’alu pendant une quinzaine d’année en atmosphère marine, je ne vous dis pas ! Tout est soudé ensemble par l’oxydation. Au contact des deux matériaux se produit un courant électrique qui a un effet redoutable.
Je repars pour la maison cette nuit car j’ai pas mal de rendez-vous dans les quinze prochains jours. Vendredi c’est Enedis qui vient me changer mon compteur électrique et me mettre le triphasé, les deux semaines prochaines j’ai des rendez-vous médicaux de surveillance et des rendez-vous avec des artisans pour mon annexe piscine puis le 15 septembre un dernier contrôle semestriel avec mon néphrologue. Du coup j’ai passé pas mal de temps ce weekend afin de nous organiser des vacances.
Nous décollons le 16 pour Athènes. Mis à part un petit break au printemps, Francine n’a pas pris de vacances depuis deux ans aussi nous partons trois semaines dans les cyclades. Mon objectif était « repos et dépaysement ». Nous allons passer une semaine dans chacune de trois îles qui se trouvent en dehors des sentiers battus. Il s’agit de Kythnos, Sifnos et Milos. Je ne connais pas cette dernière, bien qu’étant passé plusieurs fois devant. J’ai toujours pensé que des vraies vacances doivent durer trois semaines. La première on doit décompresser du travail, du coup la seconde on passe dans une phase de dépression et la troisième on profite vraiment.
Sur chaque île j’ai loué une petite maison cycladique en bord de mer. J’ai trop hâte de retrouver la mer turquoise, le sable chaud, les superbes villages bleus et blancs des « Chora » et ceux avec les barques très colorés des pêcheurs, les vieilles pierres des sites antiques, les odeurs alléchantes des poissons grillés, les petites criques sauvages et les points de vue à couper le souffle… J’en rêve la nuit.
Vendredi 17 septembre 2021 à 18 heures local, 15h00 TU, 17h00 en France GMT - En escale au Pirée Dans le port du Pirée
Vendredi 17 septembre 2021 à 18 heures local, 15h00 TU, 17h00 en France GMT - Dans le port du Pirée
Bonjour à tous,
Que c’est bon ! J’avais totalement oublié comme c’est bon de rentrer dans une aérogare, comme c’est bon de faire la queue à l’enregistrement, comme c’est bon de mettre ses affaires dans des bacs, de retirer sa ceinture, de passer sous le portique et de remettre sa ceinture avant de se retrouver en salle d’embarquement. Deux ans et demi sans ce rituel, c’était bien trop long.
Malgré tout, gros moment de stress lorsqu’à l’enregistrement qui s’éternise nous découvrons qu’il y a une formalité COVID spéciale pour entrer en Grèce. Il faut s’identifier sur un site Internet sensé permettre aux autorités de nous localiser à tout moment. Mais le logiciel est bourré de bugs, il plante en permanence et n’est pas fait pour des itinérants comme nous. L’enregistrement est maintenant totalement terminé, les passagers embarquent mais nous sommes toujours bloqués.
Finalement nous embarquons les derniers après avoir jeté avec regrets les sandwichs que Francine avait préparé. En effet, à cause de la COVID il n’y a plus de repas servis à bord. C’est tout de même un bonheur de décoller. On nous offre malgré tout un tout petit encas avec un verre d’eau. Enfin quel plaisir encore de survoler la côte très découpée et les îles grecques avant d’atterrir vers 16h10.
Dès que nous sortons de l’aérogare nous tombons sur un bus qui part pour Le Pirée. Nous sautons à bord et nous arrivons vers 18 heures 30. Nous sommes immédiatement sur les quais du port où nous devons tirer nos valises afin de rejoindre l’appartement qui se trouve vers l’entrée du port. Quelle excitation ! J’adore les ports, j’adore les gares, j’adore les aérogares, j’adore tous ces endroits à l’ambiance si particulière, là où les gens se quittent avec regrets ou se retrouvent avec énormément d’émotions. J’adore ces endroits qui procurent tant de rêve et tant d’espoirs.
Et puis le port du Pirée est très particulier car il y a des dizaines de ferrys qui partent dans toutes les directions, dans toutes ces îles qui tapissent la mer Égée. J’en connais un très grand nombre et tous ces noms de destinations me rappellent tant de souvenirs ! Cependant il n’y a plus beaucoup de vrais bateaux. La plupart sont des engins où les passagers sont enfermés comme dans une cabine d’avion. Il y a les « Highspeeds », les « Speedcat », les « Speedboat », les « Jetspeed », les « Seajet », les « Flying Cat », les « Flying Dolphins » …
Je n’aime pas la vitesse en mer, j’y suis tellement bien ! Je n’aime pas trop les catamarans et je n’aime pas les bateaux qui volent. Voilà, c’est dit. Aussi j’ai recherché de vrais bateaux, des bateaux avec de vrais pont-promenade, des bateaux où l’on peut profiter du large et, éventuellement, prendre quelques embruns. Seul le trajet Sifnos / Milos se fera sur un de ces bateaux rapides car je n’ai pas trouvé d’autre solution.
Nous arrivons enfin à notre appartement de location, nous sommes fatigués, fourbus, trempés de sueur et surtout affamés car il est 19 heures et nous n’avons pratiquement rien avalé depuis le petit déjeuner. Nous partons à la recherche d’un restaurant mais ce n’est pas gagné. Nous autres, Français, n’imaginons pas la chance que nous avons, dans beaucoup d’endroits dans le monde et même dans de très grandes villes les restaurants sont extrêmement clairsemés sur la carte. Après toutes ces épreuves, quel plaisir de découvrir un Italien qui nous sert deux grandes chopes de bière glacée avec un pain à l’ail qui sort du four !
Aujourd’hui nous avons pris le métro et nous sommes allés nous promener en centre-ville, autour de la station Monastiraki. Quel plaisir, rien n’a changé, Athènes est toujours Athènes, l’ambiance est la même et à cette saison, avec 30 degrés au thermomètre c’est beaucoup mieux qu’en plein été. Il y a encore des touristes mais pas trop. Dans les assiettes ces salades nous appellent avec le rouge des tomates, le vert des poivrons et des concombres, le blanc de la féta, le violet des oignons et le jaune de l’huile d’olive. Nous ne résistons pas très longtemps.
Demain matin levé à 4 heures car le ferry quitte le quai à 7 heures. C’est encore une fois les procédures COVID qui nous obligent à arriver autant en avance pour embarquer. Mais ensuite nous allons passer une semaine de rêve sur Kythnos.
Dimanche 19 septembre 2021 à 16 heures local, 13h00 TU, 15h00 en France GMT - Kythnos la calme A Kalo Livadi
Dimanche 19 septembre 2021 à 16 heures local, 13h00 TU, 15h00 en France GMT - A Kalo Livadi
Bonjour (Kalimera) à tous,
Si le paradis existe il doit certainement ressembler à cet endroit. Nous sommes dans une maison de pêcheur située sur la plage de Kalo Livadi dans l’île de Kythnos. C’est une petite maison toute belle et toute propre équipée d’une cuisine avec un frigo/congélateur et un petit climatiseur qui maintient à l’intérieur une température agréable aux heures les plus chaudes. Tout est parfait, tout n’est que calme et douceur.
En utilisant mon traducteur je découvre que Kalo Livadi signifie « Bonne prairie ». Bon, il faut bien reconnaître que celui qui a nommé ainsi cet endroit n’a jamais dû visiter la Normandie ! Mais, comme toujours, tout est relatif. En venant du port où nous avons débarqué, les paysages sont sidérants de sécheresse et d’aridité. Le vert est inconnu, ce ne sont que des collines abruptes qui culminent à une altitude de 147m. On ne voit que des rochers et des végétations sèches et rabougries. La couleur unique est le brun surmonté par le bleu profond du ciel méditerranéen. Je suis étonné par tous ces murets en pierres sèches construits par les anciens et qui démontre que cette île a eu un passé agricole.
Les routes et chemins ne sont que serpentins qui montent ou descendent avec une pente importante. Heureusement mon scooter est un 150cc et rien ne l’arrête. Là où la pente est trop forte le macadam est remplacé par un béton grossier et ferraillé. Par moment il faut naviguer entre les trous et pour finir, emprunter des chemins poussiéreux et empierrés. La côte est très découpée.
Cette île est petite (99 km²) et sa population ne dépassait pas les 1250 habitants au dernier recensement (2015). Elle est totalement inconnue des touristes étrangers et surtout fréquentée par les Athéniens qui viennent y passer le weekend. Il faut dire qu’il n’y a même pas l’eau potable. Seul un point existe dans les deux ou trois « grands » villages où est distribuée de l’« Eau Pure ». Il permet aux habitants de venir remplir des jerrycans.
Du coup c’est le dépaysement total. Tout est écrit en alphabet bicaméral Grec qui se rapproche du Cyrillique et qui est totalement incompréhensible et même imprononçable pour nous. Et comme il n’y a pas d’étrangers rien n’est traduit en anglais (ou même seulement en alphabet latin qui permettrait de mémoriser) comme dans beaucoup d’autres endroits touristiques.
A Kalo Livadi nous sommes à quelques mètres d’une petite plage de sable fin qui termine une vallée courte et étroite où, il est vrai, le vert domine. Il y a de l’herbe rase et beaucoup d’arbustes, vignes, figuiers, lauriers, bougainvilliers en fleurs, amarantes, tamaris … et d’autres que je ne connais pas. Il y a quelques maisons et nos hôtes sont adorables. Malheureusement ils ne parlent que le Grec. Mais nous arrivons tout de même à échanger. Lorsque nous sommes arrivés un gâteau Grec nous attendait puis Anna, la maman, nous a apporté deux parts de Pastitsio, ce fameux plat Grec si populaire fait d’un gratin de nouilles et de viande hachée.
Pas besoin de traverser les océans, les endroits paradisiaques, les endroits les plus agréables sont en méditerranée à condition d’éviter les places touristiques. Le voyage sera toujours pour moi synonyme de belles rencontres et cela n’est possible que dans les lieux où le touriste de masse ne met pas les pieds. Nous avons un ciel d’un bleu profond, une température constante. La météo annonce tous les jours 28 degrés à l’ombre mais c’est un peu trompeur car ici il n’y en a guère d’ombre. La nuit on descend à 24 degrés, c’est parfait. Une très légère brise nous ravie et les habitants sont d’une grande gentillesse. Ajouter à cela les vieilles pierres, les vestiges de toutes les civilisations passées, de bons poissons tout frais (hier midi j’ai dégusté une belle daurade qui sortait de l’eau) et les spécialités locales comme la salade Grecque où les délicieuses Souvlàkis.
Que demander de plus ? Internet arrive jusqu’ici un peu à bout de souffle. Nous réussissons tout de même à recharger nos liseuses avec des livres qui nous tentent. Nous venons d’aller nous baigner, quelques mètres pieds nus dans l’herbe rase puis quelques mètres dans le sable (malheureusement brulant mais c’est un problème de riche) et plouf dans une eau limpide à 24,5 degrés. Que c’est bon !
Jeudi 23 septembre 2021 à 12 heures local, 9h00 TU, 11h00 en France GMT - En parcourant Kythnos A Kalo Livadi
Jeudi 23 septembre 2021 à 12 heures local, 9h00 TU, 11h00 en France GMT - A Kalo Livadi
Bonjour à tous,
Il faut se méfier d’Internet et recouper les informations qu’on y pioche. Je vous précisais dans mon dernier post une altitude maximum de 147m pour Kythnos, cela me paraissait peu. En approfondissant mes recherches, il semble qu’elle culmine à 336m ce qui est plus réaliste lorsqu’on la visite. En fait la cartographie de l’île est assez récente et l’on trouve différentes altitude « maximum » 147m, 297m et finalement les cartes les plus à jour présentent un sommet (Profitis Ilias) à 336m.
C’est une petite île de 99 km². Pour donner une idée cela représente 5 km par 20 km ! Merichas est le port principal de l’île, celui où arrivent les ferrys. Doté d’une population de 560 habitants, c’est un lieu très animé l’été (grâce aux Grecs) et les week-end le reste de l’année (grâce aux Athéniens). Je me suis d’ailleurs fait avoir car, étant en demi-saison je pensais trouver facilement une location de scooter ou de voiture mais tout était booké car nous étions un samedi et j’ai eu un mal de chien à louer un scooter que je n’ai obtenu qu’en début d’après-midi. Pour une voiture c’était impossible.
Nous reprenons le ferry demain matin pour Sifnos. Nous en avons bien profité, nous nous sommes beaucoup baignés et, grâce à notre scooter, nous avons visité l’île. Il y a deux villages traditionnels Dryopida et la Chora (la capitale). Dans les îles grecques, les villages étaient toujours construits à l’intérieur des terres pour se trouver à l’abri des attaques de pirates qui pillaient tout sur les côtes.
Ils se ressemblent tous et j’adore l’ambiance qu’ils dégagent. Les constructions sont toutes agglutinées les unes sur les autres et de toutes petites ruelles très étroites forment un labyrinthe qui monte, qui descend, avec des marches, des culs de sacs, des retours sur soi et avec par moment une petite place parfois ombragée d’un arbre au feuillage généreux. Tout est passé à la chaux, c’est tout blanc avec des volets ou des dômes du même bleu « cycladique ».
Des parkings ont été aménagés aux entrées du village et, lorsque les touristes sont là, toutes ces petites ruelles sont bordées de tout petits restaurants, de tavernes, de cafés, de bars à cocktail, de « supermarkets » (en fait de toutes petites épiceries où l’on trouve uniquement l’indispensable) et de boutiques de souvenirs ou de vêtements chics.
Nous nous sommes également rendus à Kolonia pour contempler cette particularité locale, un îlot relié à l’île principale par un banc de sable qui forme une double plage. De part et d’autre de nombreux bateaux sont au mouillage dont des très gros. Il faut dire que l’endroit est particulièrement protégé et forme un magnifique port naturel.
Et puis nous ne pouvions rater le petit port de Loutra au Nord Est de l’île. C’est une petite baie très protégée qui possède la particularité de posséder des sources d’eau chaude. C’est en fait de l’eau ferrugineuse dont la température lorsqu’elle arrive dans la mer atteint d’après moi les 45 degrés. Ces sources ont été exploitées depuis l’antiquité et il existe encore un grand établissement qui semble totalement abandonné.
Loutra est également un petit port de pêche et de plaisance. L’ambiance y est extrêmement agréable et en cette demi-saison c’est le seul endroit où les restaurants sont ouverts en semaine. Nous commençons par un bar à cocktail et nous nous offrons des caïpirinha en souvenir de notre escale à Salvador de Bahia. La fille les a faites très, très serrées, elles sont à tomber mais au premier degré. Nous ne pouvons nous empêcher de penser au sketch de Bourvil « L’eau ferrugineuse » et nous n’arrivons plus à nous arrêter de rire bêtement. Heureusement le restaurant de plage qui suit cette visite nous remet un peu en ligne mais nous rentrons à notre petite maison de pêcheur très fatigués.
L’architecture des murets en pierre (il y en a des centaines, peut-être des milliers de kilomètres sur l’île) est étonnante. Très régulièrement de grandes pierres plates, de forme oblongue d’environ 10 cm d’épaisseur, sont disposées verticalement. Entre chaque sont empilées des pierres plates beaucoup plus petites et le muret est recouvert de grandes pierres plates également.
Si vous venez à Kythnos, je vous conseille les studios d’Anna à Kalo Livadi. Nous sommes comme des coqs en pâte. Anna s’occupe de nous comme si nous étions à l’hôtel en demi-pension. Elle nous offre tous les jours des gâteaux et même des plats Grecs qu’elle cuisine elle-même. C’est beaucoup trop ! Nous échangeons et j’ai déjà retrouvé et même appris un certain nombre de mots grecs.
Samedi 25 septembre 2021 à 19 heures local, 16h00 TU, 18h00 en France GMT - Sifnos la verdoyante A Cheronisos
Samedi 25 septembre 2021 à 19 heures local, 16h00 TU, 18h00 en France GMT - A Cheronisos
Bonjour à tous,
Qu’il a été difficile de quitter Anna ! Nous ne nous connaissions pas une semaine avant mais elle a été tellement gentille avec nous. Elle me rappelle ma grand-mère qui ne savait que faire pour nous faire plaisir. J’adore ces rencontres qui font tellement de bien.
De construction je suis absolument nul pour les langues, dans mon cerveau le volume dédié ne doit pas dépasser celui d’une tête d’épingle. Mais à force de lire et de voyager en solitaire je suis arrivé à un niveau satisfaisant d’anglais, en lecture, en écriture et en parlé. Mais parfois votre interlocuteur ne parle ni le français ni l’anglais. Merci alors aux progrès de la technique. Aujourd’hui il suffit de parler à son smartphone pour qu’il répète immédiatement dans la langue concernée et vice et versa. Quel bonheur pour les échanges !
Sifnos est totalement différente de Kythnos. Elle est un peu plus petite (74 km² contre 99, ce qui représente 5km par 15 km), elle est deux fois plus peuplée (2 600 habitants) et deux fois plus haute (680 m). Ces sommets plus élevés font toute la différence car la pluie y est plus abondante et elle est extrêmement verdoyante, c’est ce qui marque immédiatement lorsqu’on quitte le port de Kamares pour la parcourir.
Et puis, dès que l’on débarque du ferry, on ne peut qu’être frappé par le fait d’entendre parler français tout autour de soi. C’est la cyclade préférée des Français à tel point que parfois on a l’impression d’être en France, seuls les commerçants parlent une autre langue et, dans les restaurants, les menus sont en français.
Cette fois nous avons loué une petite voiture, une Fiat Panda car il n’y a que cela chez les loueurs et c’est parfait pour cette toute petite île. Nous sommes tout au fond d’une calanque en forme de S occupée par quelques bateaux de pêcheurs et « les pieds dans l’eau ». La porte de la terrasse ombragée de notre petite maison de pécheur donne directement sur un quai de 2,20m de large seulement !
Notre petite plage d’une cinquantaine de mètres de long est bordée par deux restaurants alimentés directement au retour de la pêche. Il y a également un « supermarket » d’une dizaine de m² ! Du coup nous allons au restaurant ou bien faire les courses pieds nus en marchant dans le sable après avoir nagé un peu et pris une douche pour nous rincer. C’est encore un petit morceau de paradis. La petite plage est un peu fréquentée mais pas trop. Cependant je n’imagine pas des vacances ici en juillet ou en aout.
Et puis il y a les lieux de culte. A Sifnos le nombre d’églises et de monastères est le plus important au m² de toutes les cyclades. Imaginez en France un petit village de 2600 habitants et la campagne environnante, le tout sur une superficie de 15km par 5 km. Même si nous pensons avoir énormément d’églises, leur nombre tiendrait sur les doigts d’une main au maximum. Ici, à Sifnos leur nombre atteint 235 !!!! Certains monastères sont très imposants et tous ces lieux sont maintenus en parfait état d’entretien. Beaucoup sont d’ailleurs classé comme d’un grand intérêt historique.
Mercredi 29 septembre 2021 à 19 heures local, 16h00 TU, 18h00 en France GMT - Fin de saison sur Sifnos A Cheronisos
Mercredi 29 septembre 2021 à 19 heures local, 16h00 TU, 18h00 en France GMT - A Cheronisos
Bonjour à tous,
Petit à petit le plein été s’en va. Il y a encore 15 jours, en début d’après-midi la température sur les plages et surtout sur les chemins de randonnée atteignait encore les 40 degrés mais Octobre arrive et progressivement la saison va se terminer en Grèce. Ici, sur Sifnos certains restaurants de plage plient tout. Je pense que la semaine prochaine l’île sera beaucoup moins accueillante.
Depuis ce matin le vent est arrivé et notre petite plage s’est trouvée quasi désertée. Sur les jours qui viennent les prévisions météo prévoient un temps de saison avec des températures ne dépassant plus les 20 degrés à l’ombre la journée mais avec encore des minimum la nuit à 18 degrés.
Cet après-midi le Pan Oramique, voilier trois mâts de croisière haut de gamme faisait escale dans le port pour faire les pleins. Comme tous ces bateaux de luxe, il va maintenant traverser l’Atlantique afin d’offrir pour l’hiver des croisières aux Caraïbes, alternative acceptable à la méditerranée. Mais dès le printemps ils retraverseront afin de pouvoir répondre à tous les amoureux de ce berceau de l’humanité qu’est la méditerranée.
De notre côté nous reprenons le ferry demain matin pour aller passer quelques jours sur Milos. Ces moments passés sur Sifnos nous ont ravi. La municipalité a beaucoup travaillé pour y développer le tourisme. Elle a par exemple créé près de 100 kms de chemins de randonnée, balisés et très bien entretenus. Ceci explique certainement en partie l’engouement des Français pour cette île.
Nous en avons profité et j’étais très content d’avoir emporté nos bâtons de marche. Ces chemins sympas dont la destination est souvent un monastère se font le matin alors que le soleil ne tape pas encore trop fort. Du coup ils sont l’occasion de faire des rencontres qui se terminent souvent par un bon restaurant de plage partagé ensemble (Anne et Daniel un jour, Albane et Cédric un autre jour). C’est alors l’occasion d’échanger et cela fait un bien fou. C’est également ça les vacances !
J’adore les vieilles pierres et ce matin nous avons visité un site historique, l’Acropole d’Agios Andreas. A cet endroit, dans la montagne, des hommes ont vécu depuis au moins 6 000 ans. Quelle émotion de penser qu’à cet endroit des civilisations se sont développées avec des hauts et des bas. Il y a un petit musé avec des objets qui ont été découverts sur les lieux. Il y a des pierres taillées, des pierres polies, des petits bijoux, des objets en bronze et des objets en fer. C’est très émouvant.
Les monastères sont situés le plus souvent sur des sommets ou sur des promontoires. On y accède après une longue marche et, parfois la petite chapelle est ouverte. Souvent elles ne font pas plus de quelques mètres carrés mais sont entourés d’endroits à vivre avec des dortoirs, des pièces de diverses utilités, des cuisines … Le tout toujours parfaitement entretenu. Dans les chapelles on trouve des bouteilles d’eau, de jus d’orange … laissées par des randonneurs à l’intention d’un prochain marcheur qui pourrait en avoir besoin ou bien pour des religieux ? Je ne sais pas. J’ai pu constater que certaines pièces de ces monastères étaient parfois habitées ou tout au moins utilisées.
Nous avons également visité le « Kastro », ancienne capitale de l’île. Ce site est également habité sans interruption depuis des temps préhistoriques. Il est situé sur une colline en bordure de mer et est très important au niveau archéologique. Dans les ruelles du village actuel, des colonnes antiques magnifiquement taillées sont encastrées dans les bâtiments plus récents et les enfants jouent dans des sarcophages romains. C’est extrêmement étonnant et beau. L’Acropole d’Agios Andréa que l’on voit dans la montagne au-dessus du Kastro a toujours été reliée à celui-ci par des chemins qui permettaient les échanges.
Cette semaine passée sur cette très belle île des Cyclades restera dans ma mémoire comme un grand moment de bonheur et de partage.
Vendredi premier Octobre 2021 à 19 heures local, 16h00 TU, 18h00 en France GMT - Milos la balafrée A Sarantis, sur Milos
Vendredi premier Octobre 2021 à 19 heures local, 16h00 TU, 18h00 en France GMT - A Sarantis, sur Milos
Bonjour à tous,
Milos, Minos, je confonds un peu et pour moi ces mots évoquaient jusqu’à présent un œil de verre roulant sur un toit parisien en zinc à joints debout avant d’être écrasé et récupéré par Bébel dans « Peur sur la ville ». Mais maintenant j’ai acquis d’autres images et je fais bien la différence.
Nous sommes arrivés hier matin sur cette nouvelle île des Cyclades que je ne connaissais pas alors que je suis passé souvent devant en voilier. Mais je n’y ai jamais fait un stop. Hier un Québécois me demandait quelle est mon île Grecque préférée. C’est impossible de répondre car elles sont toutes tellement différentes les unes des autres.
Milos se trouve à 33 kms seulement de Sifnos mais nous sommes sur un autre monde. Tout comme Santorin, Milos est un volcan dont la caldera s’est effondrée en ouvrant une brèche permettant à la mer d’envahir l’espace ainsi dégagé. C’est donc aujourd’hui une grande baie circulaire très protégée de toutes les directions. Bien que le volcan soit inactif, de nombreux évents existent encore et des sources d’eaux chaudes coulent à terre et en bord de plage.
Sa superficie est de 151 km² soit deux fois celle de Sifnos. Elle mesure 23 km par 12 km et le Profitis Elias culmine à 771 m. Elle compte environ 5 000 habitants soit le double de Sifnos.
Dès que l’on débarque du ferry on comprend immédiatement que cette île est plus touristique que Sifnos tout en restant à un niveau acceptable et que cette activité est un des piliers de son économie actuelle. Les loueurs de voitures et de motos sont légion, les bars et restaurants également. Mais dès que l’on sort du petit port d’Adamas on est frappé par toutes les balafres, les blessures, les entailles, les plaies subies par les montagnes de l’île.
On découvre alors le deuxième pilier de l’économie locale. L’extraction minière y est florissante depuis plusieurs millénaires. Elle a commencé avec l’extraction de l’obsidienne sous les Minoens il y a 4000 ans. Il y a eu également les sulfites et encore aujourd’hui perlite, kaolin, bentonite… contribuent à une part importante de l’activité. Lorsqu’on se promène sur l’île, on ne peut qu’être impressionné par tous ces paysages de montagnes éventrées et par toutes ces couleurs de roches qui se cotoient sans se mélanger, rouges vifs, blancs purs, verts plus ou moins foncés, jaune, gris, noire …
Ce matin nous avons voulu commencer par une visite du musé de la mine afin de bien comprendre l’île. Malheureusement nous sommes aujourd’hui en Octobre et le musé n’est ouvert que l’été jusqu’au 30 Septembre, la période estivale est maintenant terminée. Quelle énorme déception.
Le troisième pilier de l’économie locale est très certainement l’agriculture car contrairement aux autres îles, il y a de très grandes étendues cultivables et en particulier cette grande surface horizontale de l’ancienne caldera non envahie par la mer. Le sol est fait d’une terre très légère comme souvent sur les volcans et je pense qu’elle est extrêmement fertile.
Depuis deux jours le Meltem s’est levé et bien que le soleil continue à briller c’est un peu moins sympa. C’est comme la Camargue lorsque souffle le Mistral. Du coup on a du mal à se rendre dans le Nord de l’île (Le Meltem est également un vent du Nord) car la poussière et le sable volent à l’horizontal. La partie Ouest de l’île est interdite aux véhicules de location car c’est une réserve Natura 2000 et la partie Est également car réservée aux mines en exploitation. Ce matin, le musé étant fermé nous nous sommes rendus sur le site d’une ancienne mine de sulfite situé dans l’Est. Nous avons dû abandonner la voiture et continuer à pied. Les paysages étaient grandioses. Je profite de ces moments dans les Cyclades pour faire une cure de dorades, baby squid, octopus et autres produits de la mer. A bientôt Jean-Louis
Lundi 04 Octobre 2021 à 18 heures local, 15h00 TU, 17h00 en France GMT - Visite de Milos A Sarantis, sur Milos
Lundi 04 Octobre 2021 à 18 heures local, 15h00 TU, 17h00 en France GMT - A Sarantis, sur Milos
Bonjour à tous,
Avec une vue sur la mer, dans une « ferme » de quelques hectares plantés en partie d’oliviers, un groupe de quatre petites maisons cycladiques accueille quelques couples de touristes. Marianna est aux petits soins pour nous, tous les jours il faut qu’elle trouve quelques choses à nous offrir, petits gâteaux, confiture, figues mures à point, condiments faits par sa mère à étaler sur des tartines, pies (chaussons) à la féta … Bien qu’elle n’ait pas à le faire, parfois elle effectue le ménage et refait notre lit, un peu comme à l’hôtel.
Comme souvent dans les cyclades, l’île n’est pas autonome en eau. Celle-ci est apportée par un bateau et avant-hier un camion-citerne est venu faire une livraison. Elle n’est donc pas potable et nous devons faire très attention pour ne pas gaspiller. Nous repartons demain et, aujourd’hui nous avons visité deux villages de pêcheurs et pris notre déjeuner dans l’un d’eux.
Un après-midi nous nous sommes rendus dans la zone minière. Quel spectacle ! Toutes les montagnes sont découpées en larges escaliers, on dirait des pyramides mayas. C’est une vue inhabituelle et réellement surprenante. Par endroit, au milieu de roches de couleur nous pouvons voir des taches d’un blanc si pur qu’on a l’impression que la neige est présente. Les routes sont très larges et de très gros camions emportent le minerai jusqu’à l’usine qui se trouve en bord de mer. Un grand quai accueil les vraquiers qui attendent leur tour, ancrés au large.
Nous n’avons pas manqué de nous rendre sur le site naturel de Sarakiniko que l’on voit sur toutes les publicités ventant Milos. C’est un paysage lunaire absolument unique, la mer vient y sculpter des roches volcaniques de pierre-ponce d’un blanc étincelant. Le paysage est spectaculaire mais il faut le voir car les photos ne renvoient qu’un petit pourcentage de la beauté du lieu.
Nous avons vu également sur cette île si étonnante d’autres sites tout aussi surprenant mais ce qui m’aura marqué le plus ce sont, il est sûr, ces lieux historiques qui évoquent toute sa grandeur passée. Elle a la chance de se trouver au centre des routes maritimes qui ont permis le développement des civilisations. Les hommes s’y sont établis il y a plusieurs millénaires mais sa magnificence a été particulièrement brillante du 9ème siècle avant JC au 7ème siècle après JC.
Nous avons visité le tout petit musé qui présente les différentes découvertes archéologiques, de l’époque Mycénienne à l’époque Romaine. Nous avons pu y voir « la dame de Phylakopi » (1200 av. JC), statuette en céramique de 45cm de haut. En revanche il n’y a ici qu’une pâle copie de la Vénus de Milo (150 av. JC), statue de la déesse Aphrodite, en marbre, de 2,02m de haut, réalisée par Alexandros d’Antioche.
Elle a été découverte dans la pente qui domine le petit village de pêcheur de Klima, entre les catacombes et le théâtre romain. Encore une fois je suis tout à fait choqué. L’originale se trouve au musée du Louvre, ce n’est pas sa place. Sa place est ici ! J’ai eu la même impression en entrant dans le temple de Louxor lorsque j’ai découvert la plaie béante que présente l’absence de l’obélisque de droite.
Nous avons déambulé sur le site de Phylakopi, au Nord Est de l’île. Du temps des Mycéniens c’était un centre administratif important. J’aime m’imaginer que des gens ont foulé cet endroit, y ont travaillé, s’y sont rencontrés, s’y sont aimés, y ont eu des enfants … Je suis certain et à la fois surpris de me dire que plusieurs milliers d’années en arrière les filles étaient aussi jolies qu’aujourd’hui et que les hommes et les femmes étaient aussi intelligents que ceux de maintenant même s’ils avaient beaucoup moins de connaissances.
Nous avons également visité les catacombes. Elles ont été creusées à partir du premier siècle de notre ère par les premiers chrétiens et ont été utilisées pendant près de 500 ans avant qu’un tremblement de terre n’en bloque l’entrée. Elles étaient destinées à recevoir les corps des défunts. Elles ne sont pas totalement explorées mais font près de 200 mètres de long et se classent parmi les trois plus importantes nécropoles du monde. Juste à côté de ces catacombes nous avons visité le site du théâtre romain où une petite partie du monument a été restauré. Ce théâtre ma marqué car c’est le seul que je connaisse qui possède des gradins en pierres blanches.
Dimanche 17 Octobre 2021 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - Eté indien dans le Sud A Port Saint Louis du Rhône
Dimanche 17 Octobre 2021 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Depuis lundi je travaille sur Harmattan. Les premiers jours je n’étais pas dépaysé, j’avais juste remplacé le Meltémi Grec par le Mistral Camarguais. Encore une fois j’ai pris ma petite voiture et en partant au milieu de la nuit j’étais à Arles (800 kms plus loin) pour le déjeuner. En arrivant en début d’après-midi au bateau j’ai tout le temps de m’organiser, de mettre en marche le bateau, eau, électricité, gaz, frigo … et d’aller faire des courses afin d’être pleinement opérationnel dès le lendemain matin.
Combien de fois ma liste des « à faire » a-t-elle comporté cette ligne « Stratifier l’avant de la quille » ? Je ne sais plus. Mais, comme un cheval rétif, je repartais toujours après avoir fait un refus à l’obstacle. C’était tellement facile de trouver une raison, un travail « plus urgent » ou plutôt plus intéressant pour ne pas avoir à me coltiner cette horreur.
Mardi je me mets un énorme coup de pied dans les fesses et je me jette sur le chantier. Je passe ma matinée à effectuer un dernier ponçage. C’est difficile car il faut être agenouillé ou bien couché sous la quille. A 60 ans ces positions ne me posaient pas trop de problèmes mais, avec l’âge, c’est devenu difficile et douloureux. Heureusement le Mistral est là et la poussière est dispersée immédiatement.
Et puis l’après-midi j’attaque la stratification. J’utilise un tissu de verre biaxial de 450grs au m² et j’en empile 5 ou 6 couches. Le résultat doit être particulièrement solide car lors de la prochaine mise à terre du bateau, ses 16 tonnes reposeront uniquement sur deux traverses en bois d’environ 30 cm de large placées en travers de la quille et l’une des deux sera exactement à l’emplacement où je travaille actuellement. Je dois donc construire très solide.
Pour cela la totalité de la stratification doit être effectuée dans la foulée, mouillé sur mouillé. C’est la seule façon d’avoir un bloc bien compact. Il n’est pas question d’en faire une partie et de continuer le lendemain une fois la résine sèche car il y aurait alors un simple collage entre les deux couches. Je n’ai pas trop de l’après-midi et je dois me bousculer.
Je commence avec un morceau de tissu trop grand, je le stratifie d’un côté mais avec le mistral il se décolle et je le reçois sur les bras alors qu’il dégouline de résine. Quel bazar ! Pas sympa du tout, ça commence mal. Mais très vite les réflex reviennent, je dois utiliser des petits morceaux d’environ 40 à 50 cm au carré et les appliquer les uns sur les autres. Lorsque la nuit tombe je termine très satisfait de mon travail. Je suis épuisé mais tellement content du résultat d’une part et d’autre part que cette difficulté soit dans les rétroviseurs.
Le lendemain je n’ai plus qu’à passer une couche d’enduit afin de protéger ma stratification des UV’s. Je poncerais plus tard car le mistral est tombé et l’été indien est là. J’attaque maintenant la révision des mâts. Je démonte tout ce que je peux démonter, je les mets à nu. Je détache chaque hauban et j’inspecte les terminaisons à la loupe afin de m’assurer de leur bon état. Ensuite je les roule et je les stocks dans mon garage. J’ai trouvé quelques problèmes et quelques pièces à changer.
Pour les haubans, il n’y en a finalement qu’un seul à changer. Il a été abimé lorsqu’Annibal, la bouée Est de la Gracieuse nous a sauté dessus en entrant dans le golfe de Fos. Trois ou quatre brins ont été légèrement rappés mais, dans le sertissage du bas je constate que ces brins ont bougés, ils sont sortis de 2 ou 3mm. Je dois également changer les projecteurs de pont, l’antenne VHF, la girouette, les feux de mât … Et puis pas mal de cordages.
Tout ceci est totalement normal, depuis que j’ai mis en place ce grément tout neuf en 2007, le bateau a parcouru 70 000 Miles. C’est énorme et je trouve que, malgré tout, mon grément reste en très bon état. Je vais commander les pièces et j’espère remettre en place mes mâts rapidement. Nous sommes déjà fin Octobre et le printemps va très vite arriver, je dois me bousculer si je veux profiter de ce bateau cet été.
Mercredi 10 Novembre 2021 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - Un vieux con ? A Port Saint Louis du Rhône
Mercredi 10 Novembre 2021 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
J’adore le mot « Con » et surtout la ribambelle d’adjectifs qui permettent de le spécifier et ainsi de décrire avec une très grande précision les caractéristiques de l’individue que l’on a ainsi qualifié. Il y a par exemple le petit con, le grand con, le pauvre con, le mauvais con, le jeune con, le méchant con, le gros con, le sale con, le fieffé con, le gentil con, le con béni, l’authentique con, le brave con, le beau con, le joli con, le propre con, le simple con ….
Mais il y en a un que je redoute particulièrement, c’est le « vieux con ». Contrairement à ce que le mot « vieux » pourrait laisser penser, certains peuvent tomber dans cette catégorie alors qu’ils sont encore très jeunes. J’en ai vu basculer alors qu’ils venaient tout juste de passer la quarantaine. Le profil type est le technicien qui a été très bon dans son domaine mais qui n’a pas su évoluer alors que la technologie a changé.
Aussi depuis longtemps je me méfie, je me surveille, j’essaie de rester tolérant, ouvert d’esprit, compréhensif. J’essaie de bannir de mes pensées le sentiment du « c’était mieux avant ». Je suis angoissé, je n’aimerais pas constater un jour que je suis tombé dans cette catégorie que je déteste.
Mais là c’est trop ! Mon passeport et celui de Francine arrivaient à leurs dates d’échéance mi-décembre. Aussi, dès début Aout je me suis mis sur leurs renouvellement. J’ai donc effectué la procédure sur Internet afin d’obtenir un rendez-vous en mairie où nous nous sommes rendus début Octobre ! Et puis j’ai reçu un message pour aller chercher nos passeports. Samedi, après trois mois de procédure, nous nous rendons donc à la mairie de Pontoise, Francine récupère son tout nouveau passeport mais le mien n’est pas là.
Après quelques recherches la secrétaire me dit que ma demande a été annulée car la photo n’était pas conforme, mal cadrée. On m’a, paraît-il, envoyé un message. Je suis sidéré et extrêmement fâché. Premièrement je n’ai jamais reçu de message, j’apprends cette mauvaise nouvelle par hasard. Et puis si la photo n’est pas conforme, ce n’est pas mon problème car je l’ai faite sur un appareil « agréé par l’administration » où l’on ne règle plus le cadrage, celui-ci étant effectué automatiquement par l’appareil.
Qu’a cela ne tienne, je propose d’aller voir un photographe et de rapporter la fameuse photo. Mais non, ce n’est pas possible, mon dossier est totalement annulé et il faut tout refaire en commençant par reprendre un rendez-vous sur Internet !!! Et les prochaines places disponibles ne sont pas avant mi-janvier !!! J’hallucine. Accessoirement vais-je récupérer mon timbre fiscal à 86€ ?
Bien entendu je passe un très mauvais weekend, j’ai l’impression de visiter la fameuse « maison qui rend fou » des douze travaux d’Astérix. Et puis je suis invité par un ami pour passer une semaine en Tunisie début Janvier. Je n’en reviens pas, six mois pour obtenir un passeport, dans quel pays vit-on ? Et tous ces disfonctionnements malgré le record du monde des prélèvements obligatoires !
Heureusement je vais faire appel à un ami très influent, mais j’imagine le ressentiment éprouvé par l’immense majorité des Français qui n’ont pas cette chance. Pas étonnant que l’ambiance actuelle n’est pas bonne, que l’abstention aux élections atteigne des sommets. Et ce disfonctionnement n’est qu’un exemple, il y a tellement de choses qui ne tournent plus rond. On pourrait écrire un livre.
Oui, trop c’est trop, je pense être devenu un « Vieux Con ».
Mercredi 17 Novembre 2021 à 12h00 TU, 14h00 en France GMT - Juste une illusion Dans le TGV Paris / Avignon
Mercredi 17 Novembre 2021 à 12h00 TU, 14h00 en France GMT - Dans le TGV Paris / Avignon
Bonjour à tous,
Je n’ai pas beaucoup dormi cette nuit. Ce morceau, « Juste une illusion » de Jean-Louis Aubert m’a tourné dans la tête en permanence, impossible de m’en défaire ! Il faut dire qu’hier soir j’ai assisté à un concert de l’artiste, donné au Zénith d’Amiens. J’ai adoré retrouver cette ambiance d’avant. Il y a eu le retour dans les restaurants, puis le plaisir de reprendre l’avion avec le bonheur des voyages à l’étranger et maintenant je redécouvre l’émotion des concerts. Comme tout cela m’a manqué, comme c’est bon de revenir dans cette vie oubliée !
Dans ses chansons le rockeur évoque beaucoup l’eau et la mer et j’aime particulièrement ce morceau dont le titre est « Les plages ». Il m’est revenu tellement souvent tout au long de ces douze années passées à parcourir le monde et ses océans. J’en ai tellement vu de plages magnifiques qui ressemblaient au paradis alors que sur celles-ci des enfants très pauvres regardaient avec envie ces bateaux, ces voiliers qui matérialisent pour eux une autre planète, une planète où la vie est tellement plus facile, une planète où la médecine est accessible à tous, une planète où l’argent coule à flot même si l’on ne travaille pas, une planète où même les vieux ont des rentrées d’argent, une planète où il est possible de gagner suffisamment pour faire des économies avant d’acheter un voilier et partir à la découverte du monde. Oui, le paradis n’est pas là-bas, il est chez nous, il est ici et nous n’en avons pas toujours suffisamment conscience.
J’aime sortir, j’aime les concerts même si ces moments un peu fous, où la foule en délire, debout, dansant et hurlant d’excitation sont un peu loin de ces périodes de solitude, seul sur mon bateau au milieu des océans qui me correspondent si bien.
Mais la fin du cauchemar n’est-elle pas « juste une illusion » ? Les contaminations repartent à la hausse, dans certains pays proches de nous on reconfine, en Allemagne les marchés de Noël sont annulés, je suis inquiet. J’attends un concert de Sting, l’Englishman in New York, Russians, Message in a Bottle, Shape of my Heart … Il a déjà été reporté deux fois. J’ai réservé également un voyage dans l’Est pour le marché de Noël à Strasbourg avec une soirée au Royal Palace de Kirrwiller, ainsi que la visite du musée de l’Automobile et celui du Train à Mulhouse. Est-ce que tout cela va tenir ?
Pourtant beaucoup y croient, à Port Saint Louis du Rhône je n’ai jamais vu autant de couples se promener en regardant les bateaux et en rêvant. Ils s’arrêtent, discutent d’année sabbatique, de voyage, de tour d’Atlantique et même parfois de tour du monde. Le marché de l’occasion fonctionne à fond, le télétravail favorisant la vie de famille a donné des idées à beaucoup.
En attendant je travaille sur mes mâts. Je change tout ce qui a vieillit, tout ce qui ne fonctionne plus correctement (avertisseur sonore, projecteurs de barre de flèche, feux …) Je retourne au bateau avec une valise pleine de matériel, rivets pops, écrous à sertir, câbles coaxiaux, pièces de rechange …
J’aimerais beaucoup remettre ce bateau à l’eau au printemps.
A bientôt Jean-Louis
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"Dixit le type qui a dû polluer un max mais qui s’érige maintenant en donneur de leçon. Ouai on a de la chance d’être en France et de gagner de l’argent plus que dans d’autre pays. Nous n’avons surtout pas cette change d’avoir payé des BAC+2 ou BAC+5 le smic en étant chef d’entreprise
Dimanche 21 Novembre 2021 à 18h00 TU, 20h00 en France GMT - Une soirée en Patagonie Sur Harmattan à Port Saint Louis du Rhône
Dimanche 21 Novembre 2021 à 18h00 TU, 20h00 en France GMT - Sur Harmattan à Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Quelle est petite notre planète, vraiment toute petite ! Extrêmement souvent j’ai été surpris de croiser à l’autre bout du monde des connaissances que je ne m’attendais pas à trouver là. Ces rencontres sont tellement improbables qu’a chaque fois je me pose la question : « comment est-ce possible ? ». Quel énorme hasard a-t-il fallu pour que cette rencontre ait lieu ?
C’est d’autant plus troublant que souvent le passage au même endroit ne dure que quelques heures au mieux. De nombreuses fois cela se concentre même sur quelques minutes ou quelques secondes. Je me souviens par exemple de cette rencontre à Port Villa, au Vanuatu, aux antipodes, avec Cloé et Jacques du bateau Tangaroa. Ils étaient arrivés la veille de Nouvelle Calédonie et seraient repartis le jour même. Je suis persuadé que, quelque soit l’endroit où nous sommes dans le monde, nous ratons en permanence des rencontres.
Et surtout quelle chance ce jour-là car je viens d’affronter une mer difficile, le bateau a empanné violemment pendant que je faisais ma dialyse et j’ai cassé du matériel. Je dois absolument réparer mon gréement et justement Jacques me rappelle que son métier est « gréeur » !!!
Cette fois c’est Christophe, un grand voyageur lui aussi qui me dit « Dans le bateau d’Alain (que tu connais certainement) il y a des italiens qui ont passés 13 ans en Patagonie, va les voir, tu les connais forcément. ». Vendredi soir, je vois qu’il y a du monde dans ce bateau et je m’approche. Je commence à discuter avec Alain, le propriétaire et nous découvrons que nous étions en Uruguay, dans la marina de Piriapolis, en même temps. Nous ne nous sommes pas fréquentés mais nous avons de nombreuses connaissances en commun.
Je lui demande qui sont ces italiens de passage sur son bateau. Il me répond qu’il s’agit de Mariolina Rolfo. Je n’en reviens pas, c’est la papesse de la Patagonie ! Mariolina et Giorgio ont passé 13 ans dans les canaux de Patagonie. Tous ceux qui ont souhaité visiter ce bout du monde en voilier les connaissent car ils ont réalisé un énorme travail en recueillant une montagne d’informations et en éditant « Patagonia & Tierra del Fuego ». C’est non seulement un guide nautique indispensable mais plus encore un livre qui retrace l’histoire de cette région.
Encore un souvenir, lors de mon retour à Piriapolis le 20 Avril 2016, je découvre avec bonheur leur bateau, Saudade III, amarré tout contre Harmattan. J’écris alors « Je fais connaissance avec les fameux Giorgio Ardrizzi et Mariolina Rolfo ». Je discute beaucoup avec Giorgio mais je me suis trompé, ce n’est pas Mariolina, il vient de changer de femme ! Il est maintenant avec la « sorcière » comme dit Mariolina. Et, du coup je ne connaissais pas Mariolina.
Celle-ci revient de la douche et nous faisons connaissance. Elle m’invite immédiatement à partager leurs dîner. Quel personnage !!!! Je passe une soirée extraordinaire. Nous évoquons tous les endroits sympa, Ushuaïa, Puerto Williams et le Micalvi, le Cap Horn … Que d’émotions à repasser tous ces souvenirs ! Nous rions beaucoup. Mariolina est attachante, elle a énormément d’humour et elle est très dynamique. Elle est avec une copine et elles sont venu là afin de parcourir la Camargue à vélo.
Pour l’instant le temps est au beau et j’avance bien. Je suis content car je travail dehors, sur mes mâts et s’il pleuvait ce ne serait pas possible. J’ai refait une bonne partie de l’électricité, changement de tous les feux et des coaxiaux d’antennes. Aujourd’hui j’ai pu tester ma VHF avec la nouvelle antenne et le nouveau câble. J’ai également testé mon récepteur satellite. Avec ce nouveau câble d’antenne il fonctionne à nouveau parfaitement. Quel bonheur !
Je ne pourrai remettre en place mes mâts qu’en début d’année prochaine car j’attends encore du matériel. Actuellement c’est l’enfer avec les délais d’approvisionnement. J’ai vraiment hâte qu’ils soient à nouveau verticaux car l’accastillage de mât à ras du sol peut provoquer des envies et je n’aimerai pas. Ils seront bien plus en sécurité à leurs places.
Mardi 30 Novembre 2021 à 10h00 TU, 12h00 en France GMT - Le deepfake Dans le TGV Paris / Avignon
Mardi 30 Novembre 2021 à 10h00 TU, 12h00 en France GMT - Dans le TGV Paris / Avignon
Bonjour à tous,
Tout s’accélère, les connaissances accumulées par l’ensemble des êtres humains s’accumulent, s’additionnent et font évoluer les techniques vers des niveaux incroyables. L’intelligence artificielle permet déjà d’égaler l’homme et même de le dépasser dans de nombreux domaines. Dans la médecine par exemple, elle est capable d’analyser un scanner d’une façon bien plus performante. Dans d’autres domaines, elle effectue des tâches complexes comme la conduite d’engins d’une façon beaucoup plus sécure.
Mais, d’un autre côté, ces développements sont un peu inquiétants car ils peuvent vite conduire à des extrêmes qui pourraient présenter des dangers importants pour la marche du monde. Le phénomène deepfake me préoccupe particulièrement. Cette technique qui est le résultat de l’utilisation de l’intelligence artificielle n’a qu’une utilisation : tromper les gens.
Et pourtant de très nombreuses entreprises travaillent dans ce domaine. Nous ne sommes qu’au tout début de cette technologie qui va devenir de plus en plus performante, aussi bien au niveau graphique qu’au niveau des voix. Des startups sont en train de développer des algorithmes très performants dans le traitement du langage naturel. Bientôt nous allons voir Johnny revenir sur scène et même tourner des clips étonnants en chantant de nouvelles chansons spécialement écrites pour ce nouveau spectacle. Si le deepfake se limitait à cela ou à l’émission humoristique de Canteloup ce serait sympa.
Mais la falsification envahie nos sociétés. Démêler le vrai du faux devient de plus en plus difficile. Avec l’évolution de la deepfake vers de plus en plus de perfection la manipulation des populations va devenir de plus en plus aisée, c’est réellement une arme atomique.
Les développements en cours vont permettre des falsifications instantanées. Par exemple un responsable politique sera en train de prononcer un discourt alors que les écrans télés diffuseront un autre texte avec la propre voix de ce dirigeant et des images de son visage totalement raccord.
Jusqu’à présent le principe était de croire ce que l’on voit. En justice le témoin oculaire était le plus crédible. Il va falloir évoluer et cela ne va pas être facile car c’était tellement naturel et évident. L’expression consacrée « Je n’en crois pas mes yeux » ne va plus avoir de sens. De nombreuses sociétés travaillent à concevoir des outils d’analyse permettant de déceler le deepfake. Je ne doute pas qu’ils réussissent mais leur avis sera-t-il crédible ? De toute façon il restera toujours quelques doutes car on aura « vu ».
Nous étions déjà dans une situation compliquée. Le phénomène complotiste de plus en plus présent va pouvoir maintenant exploser. Nous n’avions pas besoin de cela et c’est très inquiétant.
Hier soir j’ai rencontré mon néphrologue, tout va bien et je retourne ce matin dans le Sud. Mes colis de matériel sont arrivés et je vais pouvoir terminer la révision de mes mâts. J’ai prévu mes Damart car c’est l’hiver et passer la journée dehors n’est pas facile. Avec l’âge on devient plus frileux ! J’ai pris rendez-vous pour remettre les mâts en place ce vendredi. J’aimerais bien tenir cet objectif.
Je ne retournerais au bateau qu’en Janvier car le mois de Décembre s’annonce chargé avec des vacances en Alsace, tous les travaux de fin d’année qui m’attendent au bureau et puis les fêtes bien entendu.
Samedi 11 Décembre 2021 à 17h00 TU, 19h00 en GMT - Escapade en Alsace A Sausheim près de Mulhouse
Samedi 11 Décembre 2021 à 17h00 TU, 19h00 en GMT - A Sausheim près de Mulhouse
Bonjour à tous,
Finalement j’ai pu tenir mon objectif et remettre en place les deux mâts sur Harmattan. J’ai dû attendre que le Mistral calle comme disent les Camarguais, qu’il tombe comme on dit chez nous. Mais Mardi matin à 9 heures ils étaient en place. J’ai cependant eu un peu de boulot ensuite car j’avais mal reconnecté l’étai principale du grand mât sur la cadène et j’ai dû le sécuriser avec une drisse avant de démonter à nouveau l’étai principal afin de le reconnecter correctement.
Le réglage des différents haubans va faire l’objet d’un autre objectif car il y a du boulot mais j’ai tout de même inséré des goupilles partout car lorsque les ridoirs ont été bien graissés ils sont susceptibles de se dévisser tout seuls. Cela se fait progressivement avec le vent et, assez rapidement le mât peut tomber. C’est déjà arrivé sur le chantier.
A midi j’ai pu prendre la route et remonter sur Cergy Pontoise. Puis Jeudi matin nous sommes partis pour un séjour en Alsace où nous passons quelques jours avec ma grande sœur et son mari. Le premier objectif était de découvrir ce fameux cabaret alsacien, le Royal Palace de Kirrwiller. Sa renommée est importante, c’est le premier cabaret de Province et je voulais découvrir cet endroit.
La soirée que j’ai organisée commence par un bon dîner au restaurant « Le Versailles ». Nous sommes accueillis par le fondateur du Cabaret, Pierre Meyer. Tout est parfait ! Le lieu est somptueux, les décors majestueux sont réalisés avec beaucoup de gout. Le dîner commence à 19h 30 et le spectacle à 22h15. Tout est idéalement organisé et le service est impeccable. Il n’y a pas de temps d’attente, il n’y a pas de longueur, tout s’enchaîne avec harmonie.
Nous commençons par une coupe de champagne. C’est du Brut Impérial Moët et Chandon. Il est tout simplement divin. C’est l’un des rares champagnes que j’adore. Puis nous goutons du foie gras alsacien. Qu’il est bon et surtout tellement bien mis en valeur par une préparation au « Soho », une purée de Litchi et baies roses. Le dîner est extrêmement réussi et nous arrivons à l’heure du spectacle sans nous en être aperçu.
La salle de spectacle est grandiose, je suis très impressionné par la scène prolongée de chaque côté par des écrans immenses. Le spectacle est de très grande qualité, les filles sont magnifiques, les différents numéros sont d’un très bon niveau et le clou est extrêmement impressionnant. Une grande sphère en grillage est mise en place sur la scène. J’imagine qu’elle peut faire environ 6m de diamètre. Puis des motards rentre à l’intérieur et commencent à tourner comme des fous.
Ce sont de Brésiliens. On commence par un seul motard et progressivement un autre pénètre dans la sphère. Rapidement ça devient dément, déjà avec trois motos qui foncent dans tous les sens on a le tournis. Le bruit de pétarade est impressionnant et enfin un quatrième entre à son tour. C’est fini ? Non, c’est incroyable, un cinquième s’insère à l’intérieur ! Je ne peux y croire.
Et puis, tout d’un coup, la sphère s’ouvre !!!! Le tiers du bas descend d’un à deux mètres avec deux motards qui tournent dans cette coupelle pendant que les trois autres motards roulent à fond dans la partie supérieur comme en lévitation au-dessus du vide !!!! Pour le motard que je suis c’est sidérant. Hier nous avions décidé de visiter le marché de Noël de Strasbourg. Grosse déception, c’est insipide ! Vers 12h30 nous sommes sur la place de la cathédrale. Nous décidons de trouver un restaurant. Par un pur hasard nous sommes devant la Maison Kammerzell, c’est parait-il un endroit incontournable, installé dans une maison bâtie avant l’an 1500. Encore une grosse déception, ce restaurant vit sur sa notoriété passée. J’aurais dû consulter les avis sur TripAdvisor avant d’entrer. Le service est nul et la choucroute est un chou industriel mal conservé. Le rapport qualité prix est absolument déplorable.
Aujourd’hui nous avons visité le marché de Noël de Colmar, qu’elle différence. C’est mignon, très travaillé, fait avec énormément de goût, et l’ambiance est tout autre. Nous déjeunons dans une petite brasserie où le chou de la choucroute est divin, à des années lumières de celui d’hier. Nous visitons le vieux Colmar, c’est très beau. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas.
Dimanche 12 Décembre 2021 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - La Cité de l’Automobile A Sausheim près de Mulhouse
Dimanche 12 Décembre 2021 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - A Sausheim près de Mulhouse
Bonjour à tous,
Le programme du jour consistait en la visite du musée de l’Automobile de Mulhouse. Depuis longtemps je souhaitais voir cette collection exceptionnelle de voitures anciennes constituée par les frères Schlumpf. C’est l’une des plus belle au monde et indéniablement la plus importante avec 500 véhicules anciens exposés contre 300 pour le musée de Beaulieu en Grande Bretagne et seulement 200 modèles à Liwa aux Emirats arabes unis.
Les deux frères sont des industriels franco-suisses qui ont créé un empire dans le textile entre les années 1935 et 1976. L’un d’eux, Fritz a une passion pour l’automobile et, dès le début des années 1960 il se lance dans la création d’une collection. Il est proche d’Ettore Bugatti, du pilote Maurice Trintignant, et du constructeur Mercedes-Benz. C’est ainsi qu’en 6 ans, entre 1961 et 1967 il n’acquière pas moins de 560 véhicules dont une grande majorité de Bugatti qu’il affectionne.
Ensuite il va consacrer son énergie à restaurer tout ce parc de véhicule. Les Bugatti sont restaurées directement dans l’usine de la marque à Molsheim près de Strasbourg. A partir de 1966 une trentaine d’employés travaillent à plein temps à la restauration de toutes ces pièces de collection installées dans d’anciennes filatures. Le musée est alors créé. Il est éclairé par 500 luxueuses reproductions de candélabres du pont Alexandre III de Paris.
Mais en 1971 c’est la crise du textile, elle impacte toutes les entreprises de la région et la trésorerie des frères Schlumpf, déjà très sollicitée par l’acquisition de toutes ces merveilles à quatre roues commence à rencontrer des difficultés. Il faut licencier, un conflit social éclate, les frères sont séquestrés puis arrivent à fuir et à se réfugier en Suisse, leur pays d’origine. Pendant deux ans le musée est envahi par les employés grévistes jusqu’à la faillite totale.
Heureusement le Conseil d’Etat fait classer la collection à l’inventaire des Monuments Historiques et un ensemble de bonnes volontés fini par créer une association qui rachète l’ensemble de la collection afin de sauvegarder l’intégralité de ce bijou.
Le musé est divisé en trois parties, la première et la plus importante appelée « L’aventure automobile », présente les premiers modèles datant de la fin des années 1800 jusqu’au modèles d’il y a une cinquantaine d’années en arrière (2CV Citroën et Simca 1000). C’est absolument passionnant ! Les premières voitures présentées sont mono cylindre et ne dépassent pas les 20 km/h ! Une est même à vapeur.
Les modèles présentés sont dans un état de conservation étonnant. On va de merveille en merveille avec les yeux écarquillés et la mâchoire pendante. J’ai découvert à cette occasion que l’épopée industrielle des voitures automobiles a marqué profondément la première moitié du vingtième siècle. Il y a eu des dizaines et même des centaines de « constructeurs ». Certain n’ont réalisé que quelques dizaines de véhicules et même parfois qu’une seule unité.
J’ai également compris que les grands constructeurs fabriquaient des châssis motorisés qui étaient ensuite carrossés par différents intervenants qui réalisaient du sur mesure pour des clients très fortunés, un peu comme les grands couturiers aujourd’hui.
La deuxième partie intitulé « Espace course » rassemble dans l’ordre chronologique également un très grand nombre de voitures de compétition avec des Ferrari, Bugatti, Gordini … Il y a également des voitures de rallie et des Formules Un.
Enfin le troisième espace est réservé aux « Chefs-d’œuvre » avec des unités exceptionnelles. J’aime particulièrement les belles autos et j’ai passé une journée inoubliable. Mais ce soir j’ai un moment très difficile car je dois choisir une photo pour illustrer cet article. J’en suis incapable tellement cette collection recèle de merveilles.
Finalement j’opte pour cette Bugatti Royale, la voiture de Mr Ettore Bugatti, presque 13 litres de cylindrée, 300 cv, 200 km/h, près de trois tonnes sur la balance. Mais j’aurai tellement voulu vous passer la dizaine de modèles qui m’ont ravi.
Lundi 13 Décembre 2021 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - La Cité du Train A Sausheim près de Mulhouse
Lundi 13 Décembre 2021 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - A Sausheim près de Mulhouse
Bonjour à tous,
La Cité du Train – Patrimoine SNCF de Mulhouse est le plus grand musée ferroviaire d’Europe. La visite de ce musée était notre activité de la journée, avant notre retour demain à Cormeilles en Vexin. Installé sur une surface de 6 hectares, il a ouvert ses portes en 1971 soit il y a 50 ans.
C’est en 1961 que la Direction du Matériel et de la Traction de la SNCF décide de regrouper les éléments stockés dans différents dépôts. La ville de Mulhouse décide alors d’offrir un terrain afin de présenter au public les engins et matériels roulants de l’histoire de la SNCF. Encore une fois un industriel du textile, Jean-Mathis Horrenberger passionné du chemin de fer, prend l’initiative de créer ce musée. Doté aujourd’hui d’une centaine d’engins et de véhicules ferroviaires, sa visite est un vrai régal.
Je dois vous dire que le terrain est fertile car j’ai passé toute ma jeunesse jusqu’à l’âge de 18 ans à quelques mètres de la ligne du PLM (Paris, Lyon, Méditerranée). La création de cette première grande ligne de chemin de fer électrifié au milieu du siècle dernier a été un énorme chantier. Elle comporte quatre voies et tous les 15 kms une « sous-station » doit transformer les très hautes tensions alternatives (20 000 volts je crois) en tension de 1,5 kV continue. Mon père est nommé responsable de celle de Saint Martin du Tertre dans l’Yonne et nous vivons dans la maison de fonction coincée entre l’Yonne qui coule à une vingtaine de mètres de la maison et le chemin de fer qui passe à une vingtaine de mètres de l’autre côté.
J’ai donc été biberonné au ferroviaire, mon père était abonné à « La Vie du Rail », et je devais prendre le train tous les jeudis pour me rendre Gare de Lyon à Paris chez le dentiste SNCF. Sur cette ligne passaient essentiellement des trains électriques évidemment et à chaque fois qu’une machine à vapeur se présentait nous courrions pour l’admirer.
Le transport ferroviaire a commencé son développement dans la première partie du 19 -ème siècle. Au début les trains composés de quelques wagons de voyageurs ou de marchandises étaient tirés par des chevaux. En 1804 l’ingénieur Richard Trevithick construit la première locomotive à vapeur circulant sur des rails. Elle pouvait remorquer sur 14km un train chargé de 10 tonnes de fer et de 70 hommes en parcourant cette distance en un peu plus de quatre heures !!!
Très vite c’est une révolution industrielle, en un siècle des milliers de kilomètres de voies ferrées sont construites et les locomotives à vapeur deviennent de plus en plus performantes, plus puissantes, avec plus de roues motrices, plus rapides et forcément plus lourdes. Certaines dépassent les 100 tonnes !!!
Le musée présente les locomotives dans l’ordre chronologique et c’est passionnant. Certaines sont de toute beauté, elles sont admirablement restaurées, les cuivres et les laitons brillent, l’acier est entretenu à la perfection et je n’ai pas vu une trace de rouille.
Forcément une grande partie des halls est consacré aux machines à vapeur. Mais ensuite viennent les premières locomotives électriques (à partir de 1893). Mon père était admiratif des BB (bogies à deux essieux) puis des CC (bogies à trois essieux). Mais il y a eu également des locomotives diesel et même un Autorail Rapide (1934) dû encore une fois à Ettore Bugatti qui l’avait équipé de quatre des fameux moteurs équipant la Royal Bugatti (200 CV, presque 13 litres par moteur !!!).
Il y a des animations, on peut voir toute la mécanique d’une énorme UDSON fonctionner (entrainée par un moteur électrique caché). C’est trop beau ! On peut entendre différents enregistrements de quai de gare, de machine en mouvement, de sifflet si caractéristique des locomotives à vapeur mais il manque vraiment quelque chose : l’odeur si particulière et si pleine de nostalgie que l’on ressentait lors du passage de ces machines.
Mardi 4 Janvier 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - Une très belle année 2022 A Cormeilles en Vexin
Mardi 4 Janvier 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
En 24 heures l’ensemble de l’humanité est passé en 2022, ce moment symbolique est toujours une fête. Nous espérons tous que les choses vont basculer et que nous allons entrer dans une nouvelle époque qui va nous apporter plus de bonheur.
Pour ma part j’ai passé ce moment chez mon frère Alain à la Croix Botton dans le haut Beaujolais. Il possède une belle maison recouverte de chaume. En passant j’ai pris ma grande sœur et mon beau-frère à Sens. Nous avons vécu un très bon moment. Le temps exceptionnel nous a permis de faire de grandes marches à pied. C’était top ! Nous avons même pu tirer un feux d’artifice dans son jardin.
Que puis-je vous souhaiter pour cette nouvelle année ? Les mots sont toujours les mêmes, santé, bonheur, amour, argent … Alors je vais essayer d’être un peu plus concret.
Tout d’abord il y a ce virus qui perturbe nos vies depuis près de deux ans. Je pense que la situation va se normaliser et nous le devrons à ce variant Omicron qui est beaucoup plus contagieux. Tous les réfractaires à la vaccination vont finir par faire la maladie et cela vaut une bonne injection de vaccin. Certains iront en réanimation et une partie y laissera la vie mais c’est leur choix. Malheureusement, à cause d’eux, nos services de santé vont encore une fois se trouver débordé et cela fera perdre des chances à d’autres malades qui n’ont rien demandé.
J’entends souvent : « Je ne me fais pas vacciner car nous sommes en démocratie, je suis libre ». Je pense que ces gens n’ont pas bien compris ce qu’est une démocratie. Ils feraient bien de relire la totalité des mots inscrits sur le fronton de toutes nos mairies : « Liberté, Egalité, Fraternité ». Ces trois mots sont des devoirs, pas des droits. La notion de « Fraternité » implique de faire attention aux autres en permanence et donc à leur liberté. Et la liberté des autres implique des devoirs.
Par exemple nous ne pouvons pas prendre une autoroute à contre sens. Moins violent, il est maintenant admis par tous qu’il faut attacher sa ceinture de sécurité en voiture. On le fait pour soi mais également pour les autres car la gravité d’un accident serait bien plus importante pour l’automobiliste, pour ses proches, pour la communauté. C’est exactement pareil pour ce vaccin et je ne comprends pas que celui-ci ne soit pas obligatoire. Ce ne serait pas le premier.
Je vous souhaite donc de retrouver une vie normale en 2022 avec un COVID qui ne devienne pas plus problématique qu’une grippe car il ne développera plus de formes graves grâce à la vaccination ou à l’infection pour ceux qui n’ont pas été vaccinés.
Que puis-je souhaiter d’autre ? La fin des ennuis avec le COVID est certainement la plus sure des prévisions. D’autres calamités semblent bien plus difficiles à éradiquer.
Quelle hécatombe, 3 femmes tuées par leurs compagnons sur les trois premiers jours de l’année ! Cela me révolte, que faire ? Pour ces trois femmes tuées combien sont frappées tous les jours ? Et les enfants ? Combien subissent les coups et la méchanceté de leurs parents ? Je n’en sais rien mais c’est beaucoup trop. Je souhaite qu’en 2022 quelqu’un prenne réellement ces horreurs à bras le corps.
Et puis il y a des aspects de notre société beaucoup moins tragiques mais que je souhaiterais vraiment voir disparaître même si je sais que pour le coup c’est totalement impossible.
Pour 2022, je fais des vœux pieux. Le premier est qu’il n’y ait plus de grève des transport les jours de grands départ (à Pâques, aux Grandes Vacances, à Noël …). Le second est qu’il n’y ait plus de montagnes de poubelles à Marseille ou dans toutes autres grandes villes. Le troisième est que les rats soient éradiqués de Paris. Je pourrais continuer sur un certain nombre de sujets mais cela ne sert pas à grand-chose.
Je vais quand même rester optimiste sur cette nouvelle année et je pense que nous allons tous retrouver une vie normale après ces deux années difficiles avec un retour de la possibilité de voyager, d’embrasser nos proches, d’aller au concert … Je vous souhaite donc à tous une merveilleuse année 2022 avec la réussite de tous vos projets.
Dimanche 16 Janvier 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - Les nouvelles A Cormeilles en Vexin
Dimanche 16 Janvier 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Depuis deux ans on ne peut regarder une chaîne d’informations sans être abreuvé de COVID, c’est bien mais à force ça gave un peu. Avec la baisse de la pandémie due au variant Omicron ce sujet va se tasser un peu mais il va être remplacé par la politique et les petites phrases de chaque candidat. J’aime bien mais trop c’est trop et à force cela me barbe.
En fait je ne suis bien qu’en étant actif. Je n’aime pas les jeux et encore moins les jeux vidéo. J’ai immédiatement l’impression de perdre mon temps. Cela me vient certainement en partie de mon éducation. Nous vivions en autarcie avec un très grand jardin et mon père n’imaginait pas voir ses enfants jouer « vous n’avez rien à faire ? ». Et la grandeur du jardin était telle que nous avions toujours à nous y occuper.
En 1979, dans le cadre de mon activité professionnelle à la SAGEM, je m’étais fait prêter par François Micol patron de Heathkit, un des tout premier microordinateur le H-89. Quelle découverte, j’ai compris instantanément qu’un tout nouveau marché était en train de s’ouvrir. J’ai immédiatement créé ma société (en Mars 1980), au bout d’un an j’avais 18 salariés ! Du coup j’étais servi et je ne risquais pas de manquer de travail.
Dans cette machine il y avait un jeu vidéo, le fameux Pac Man. J’ai testé, c’était sympa mais au bout d’une heure j’ai compris que les jeux vidéo n’étaient pas très productifs. En fait, ayant passé une partie de ma vie derrière un écran (d’informatique), je réduis au minimum mon temps devant une télé. Je regarde un film de temps en temps, quelque fois de variétés mais j’aime regarder les informations. Je souhaite savoir en permanence comment tourne ce monde où nous vivons.
Cette fin de semaine j’ai été gâté. En cette période où les prix explosent, où les gens ont du mal à boucler les fins de mois, le coup publicitaire de Michel Edouard Leclerc m’a ravi. Quel pavé dans la mare ! Sa publicité précise qu’il a décidé de « bloquer » le prix de la baguette à 29 centimes dans ses magasins. Pourtant, la plupart des journalistes, à la radio ou à la télé prétendait qu’il avait « réduit le prix de sa baguette ». La présidente de la FNSEA a même précisé qu’il avait « divisé le prix par deux » !!! Alors que le prix est uniquement bloqué.
La plupart des gens pensent qu’un objet, un produit, a forcément un prix précis. Ce n’est pas du tout le cas. Même si deux produits sont totalement identiques, leurs prix peuvent varier de un à dix et même plus. On ne peut imaginer tout ce qui rentre dans un prix de revient. Pour faire simple, on ne peut comparer le coût au m² d’une belle boutique en centre-ville avec celui d’un hangar à l’extérieur de la ville. Chez Leclerc je prends moi-même ma baguette et je la scan alors que dans la boulangerie de mon village il y a trois serveuses à plein temps qui pose la baguette dans une feuille de papier puis passe du temps pour encaisser 1€ !!! De fait, il n’est pas choquant que le prix de revient puisse passer de un à trois pour un produit strictement identique.
C’est comme pour le vin, vous achetez une bouteille chez Leclerc à 6€, elle en vaut 15 à la boutique Nicolas du centre-ville, 30 au restaurant et si vous ne souhaitez qu’un verre elle est vendue 60€ ! Mais c’est exactement le même produit et ces différences s’expliquent et sont normales.
Je me suis également passionné pour le feuilleton Djokovic. Il s’est totalement trompé, il ne connaît pas les Australiens. Durant mes vagabondages autour du monde j’ai pu constater leur phobie des problèmes sanitaires. Lorsque je me suis présenté au port de Darwin, j’ai été mis en quarantaine. Une équipe de « santé » est venue à bord. J’ai dû payer 400€ pour le contrôle qui a constitué à fouiller le bateau. Ils m’ont pris mes trois « Vache qui rit » qui restaient dans la boîte afin de les détruire !!!
Puis des plongeurs sont venus et ils ont injecté un produit dans tous les orifices de la coque. J’ai dû attendre 24 heures que ce produit fasse effet avant d’avoir le droit de remettre en marche pour entrer dans la marina. La plupart des plaisanciers ne s’arrêtent pas en Australie, ils passent par la Papouasie.
Mais j’aurais trouvé tout à fait anormal que Djokovic puisse participer au tournoi en étant au-dessus des lois. Il a décidé de ne pas se vacciner, il doit assumer pleinement ce choix.
Dimanche 23 Janvier 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - Anticiper pour réussir A Cormeilles en Vexin
Dimanche 23 Janvier 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Savoir anticiper est la qualité indispensable pour réussir, réussir une entreprise, réussir un voyage et même réussir tout simplement sa vie. Apprendre à anticiper devrait être, il me semble, un des buts premiers de l’éducation. Malheureusement, on peut constater tous les jours que cette qualité fait défaut à beaucoup et même dans les plus hautes sphères décisionnelles de notre administration.
L’anticipation est une qualité naturelle que nous possédons tous. Si le temps n’est pas au beau fixe, nous allons emporter un parapluie en anticipant une ondée possible. Mais pour que l’anticipation produise tous ses effets bénéfiques il est nécessaire de monter un peu le niveau. L’anticipation est étroitement liée à la réflexion. Cependant l’anticipation n’existe pas sans honnêteté intellectuelle.
Les réflexions ne doivent pas être polluées par des passions, par des parties pris, par des idéologies politiques ou religieuses. Il est impératif de garder les deux pieds sur terre pour analyser correctement les hypothèses, c’est ce qu’on appelle « garder un bon sens paysan ». Et puis nous devons remettre en cause régulièrement nos décisions car le monde tourne en permanence et ce qui était vrai hier n’est plus forcément vrai aujourd’hui.
Voyager en solitaire sur un voilier à travers les océans demande une très bonne dose d’anticipation. Il est nécessaire par exemple de prévoir tout ce qui peut arriver puis d’anticiper, de répéter dans sa tête les gestes nécessaires pour se sortir de ces situations de façon à les exécuter comme si c’était devenu un réflex le moment venu. Si l’on s’occupe activement de réfléchir à l’avenir on peut voir extrêmement loin, on dispose alors d’une véritable arme atomique pour agir et prendre des décisions. L’anticipation peut générer des réussites professionnelles exceptionnelles.
Corrélativement le manque d’anticipation est toujours catastrophique. Un exemple, bien que vivant en région parisienne c’est un désert médical. Trois fois de suite mes médecins traitants sont partis en retraite. On a limité drastiquement le nombre de nouveaux médecins pendant de très nombreuses années soi-disant pour limiter le coût du médical. Ce n’est pas en cassant le thermomètre qu’on arrête la fièvre. Aujourd’hui je ne peux plus trouver de médecin, je dois aller sur Doctolib, un docteur habitant dans une région mieux pourvue m’appelle puis m’envoie une ordonnance. Ce n’est pas très sérieux.
Un autre sujet me préoccupe, c’est l’avenir des énergies dans les 20 ans qui viennent. Il y a encore très peu de temps (à la dernière élection présidentielle) tous les politiques voulaient arrêter les centrales nucléaires. Ce début d’année l’électricité manque au niveau mondial et son coût réel sur les marchés vient d’augmenter de 44% !!!
Du coup on réagit sans avoir rien anticipé et on commence à penser se remettre à construire de nouvelles centrales. Elles ne seront opérationnelles que dans 20 ans ! Et pourtant, par idéologie, on pousse à fond pour que le parc automobile devienne tout électrique. La plupart des constructeurs ne construiront plus de véhicules thermiques en 2030. Je suis sidéré, comment peut-on aller ainsi dans le mur ? Alors qu’on manque déjà d’électricité on veut forcer encore plus la consommation !
Il n’est pas nécessaire d’être un maître en anticipation pour prédire l’avenir, les coûts de production de l’électricité au niveau mondial vont s’envoler car on va être en situation de pénurie. De plus l’état qui taxe actuellement les carburants à plus de 60% va se retourner sur cette énergie pour récupérer ces manques-à-gagner lorsque le parc automobile roulera à l’électricité. Du coup, pour beaucoup, se chauffer deviendra un véritable luxe.
Dimanche 6 Février 2022 à 15h00 TU, 17h00 en France GMT - Ecouter son corps Service Cardiologie à l’hôpital de Pontoise
Dimanche 6 Février 2022 à 15h00 TU, 17h00 en France GMT - Service Cardiologie à l’hôpital de Pontoise
Bonjour à tous,
Comme je l’ai écrit dans mon dernier billet, j’essaye toujours d’anticiper ce qui peut m’arriver. Depuis très longtemps et bien avant l’infarctus de mon frère jumeau j’ai réfléchi au problème de la crise cardiaque. Lorsqu’on sait que seulement 7% des personnes ayant fait une crise cardiaque en dehors de l’hôpital ont survécu alors qu’il y a des signes annonciateurs qui permettent de prévoir cet accident pour le prévenir, tout le monde devrait méditer sur cette éventualité.
Mon frère avait eu des signes mais n’avait pas voulu se rendre aux urgences. Il a eu une chance extraordinaire. Sa belle fille qui est pompier professionnel était très exceptionnellement présente à son domicile. Elle a immédiatement entrepris un massage cardiaque de très haut niveau. De ce fait, bien qu’ayant eu 25 minutes de « Low flot » (circulation du sang très ralenti), il n’a pas subi de « No flow » (arrêt total de la circulation). Il est ressorti de cette difficulté avec une fonction cardiaque très dégradée mais sans aucune autre séquelle.
J’ai déduit de toutes mes recherches et des discussions avec les personnes que j’ai pu rencontrer et qui ont vécu cela, que les signes annonciateurs de la souffrance du muscle cardiaque peuvent prendre différentes formes. Souvent il y a des douleurs dans les bras avec une prédominance du bras gauche. Ces douleurs peuvent être très fortes ou légères. On peut également avoir une barre en haut de la poitrine, des douleurs dans la mâchoire, être oppressé, ressentir un mal être. Le vomissement n’est pas rare.
Parfois le diagnostic est assez facile à poser mais parfois c’est très subtil car les symptômes peuvent être très légers et l’on peut avoir du mal à faire la différence entre des problèmes digestifs et des problèmes qui peuvent être cardiaques. C’est justement mon cas. Depuis quelques mois ce n’est pas trop top au niveau digestif.
Et puis jeudi soir, au moment de m’endormir je ressens comme un faible serrement gênant au niveau de mes épaules, j’ai une très légère douleur, comme de légères crampes dans les bras et en particulier dans le bras gauche. Est-ce un signe avant-coureur ? Je me pose la question. J’arrive à dormir mais au matin cette gêne se manifeste par moment puis disparaît avant de revenir. Je me lève et me sens bien alors je pars travailler. Mais au bout d’une heure et demie, j’ai l’impression que les symptômes s’affirment un peu plus alors je demande à Francine de m’emmener aux urgences.
Lorsque nous arrivons à l’hôpital, impossible de trouver une place, tout est plein comme un œuf et de nombreux véhicules sont garés à l’arrache sur les terre-pleins. De plus mes symptômes ont disparus alors je demande à Francine de rentrer à la maison. Je m’allonge, je me repose et à midi je me sens d’attaque. Nous déjeunons puis je repars au travail.
Mais à nouveau, après une heure et demie au boulot mon mal être revient. Je m’allonge une heure dans notre salle de repos mais je ne me sens pas très bien alors je décide de rentrer. Maintenant je ressens un peu plus de gêne dans mon bras gauche et une douleur assez vive par moment dans le haut de la poitrine, du côté droit du sternum. Je me dis que cela ne peut être le cœur puisqu’il se trouve dans la partie gauche.
En arrivant à la maison je me sens nauséeux et je rends mon repas du midi. Immédiatement cela m’alerte, c’est un indice de plus pour une souffrance cardiaque. J’appelle Francine et je lui demande de rentrer. Je me décide alors à appeler le 15. J’explique mes difficultés et on me passe un docteur qui, après quelques échanges me dit qu’il m’envoie une équipe pour effectuer un électrocardiogramme. Quel soulagement ! Francine descend ouvrir le portail et j’ai juste le temps d’aller uriner que des grands coups sont portés sur la porte. Ce sont quatre pompiers qui arrivent dans la chambre et qui commencent à prendre mes constantes. Puis c’est une équipe du SAMU composée de cinq hommes et femmes en blanc qui suivent. Quel déploiement !
L’électrocardiogramme est normal mis à part une arythmie non connue à ce jour mais l’analyse de sang effectuée par le SAMU laisse tout le monde dubitatif. Certains disent qu’elle est positive, pour d’autre c’est négatif ! Finalement les pompiers me transportent aux urgences puis vers minuit je suis aiguillé vers les soins intensifs de cardiologie.
Dès le lendemain on pratique une coronarographie qui découvre que mon artère coronaire principale déjà équipée d’un stent en 2010 a rechuté. La réparation est effectuée sur le champ. Au moment de gonfler le petit ballon le médecin me dit « Attention vous allez ressentir une douleur dans le haut de la poitrine ». Je découvre alors que cette douleur se situe du côté droit du sternum, exactement là où j’avais mal.
Conclusion, écoutez votre corps afin de réagir très rapidement et sachez qu’un problème « cardiaque » peut provoquer une douleur du côté droit. La bonne interprétation de ces signaux peut vous sauver la vie.
Dimanche 13 Février 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - Tout feu tout flamme A Cormeilles en Vexin
Dimanche 13 Février 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous
Je suis en pleine forme, j’ai l’impression d’avoir rajeuni de 10 ans ! Depuis que le cardiologue a débouché mon artère coronaire principale je me sens tout comme mon poêle à bois lorsque je viens de ramoner la cheminée. J’ai retrouvé du tirage, je suis tout feu, tout flamme et j’en ronronne d’aise.
J’aimerai bien retourner voir mon bateau mais à la suite de cet incident j’ai de nombreux rendez-vous médicaux à honorer. Lors de cette hospitalisation on a découvert un trouble du rythme cardiaque, une bradycardie. Par moment mon rythme tombe brutalement. Pour essayer de contrôler ce problème je vais avoir droit dans un mois à un choc électrique. Cela se passe sous anesthésie générale. J’espère qu’à cette occasion ils ne vont pas détériorer ce qui fonctionne encore un peu !
En attendant j’essaye de me remuer. Beaucoup me disent qu’il faut que je me repose mais je pense qu’au contraire je dois me bouger. Tous les deux jours, s’il fait beau je vais marcher trois quarts d’heure, en augmentant régulièrement la distance et le rythme. Je suis persuadé que bouger c’est vivre. J’aurais bien tout le temps de me reposer lorsque je ne serais plus de ce monde.
Lorsqu’on ouvre la radio ou bien qu’on allume la télévision on ne tombe plus immanquablement sur le COVID 19, j’ai l’impression qu’on va l’avoir de plus en plus dans les rétroviseurs. Reviendra-t-il à l’automne prochain ? Je n’en sais rien mais en attendant j’ai bien l’intention d’en profiter. Les jours rallongent quotidiennement et c’est pour moi la période de l’année la plus excitante, celle qui nous laisse voir un avenir proche plein de promesses.
J’entends aux informations que sur la côte d’Azur le soleil n’a jamais autant brillé et qu’il n’a pas plus depuis plusieurs mois, nous n’habitons pas dans le même pays. Pour ceux qui vivent dans la partie Nord de la France ce n’est pas la même limonade. Bien que nous n’ayons pas eu un hiver extrêmement rigoureux, il n’a que trop duré avec trop souvent des gelées le matin, une température en dessous de dix degrés dans la journée et un soleil beaucoup trop rare.
Mais ces derniers jours on sent que le printemps est proche, la nature commence à se réveiller. Mes pivoines, mes rhubarbes, ma ciboulette, … tout ce petit monde commence à sortir de terre et des petits bourgeons apparaissent sur les arbres. Les oiseaux s’activent, certains migrateurs commencent à revenir, les couples s’occupent de remettre en état les nids. Les sansonnets qui nichent dans un trou de mon saule pleureur font des va et viens pour le nettoyer et le regarnir de duvet.
De mon côté, après trois ans et demi sans naviguer le goût de l’aventure me reprend, je rêve de belles balades en méditerrané centrale et orientale. J’avais envisagé la mer Noire mais avec les bruits de bottes de plus en plus prononcés dans cette région, il faut oublier pour l’instant. La méditerranée est tellement belle en été, il y a le Monténégro, l’Italie que je connais mal, la Grèce, la Turquie que j’aime tant, Malte, la Tunisie … et puis j’aime les routes pour relier tous ces endroits de rêve.
Mais j’ai encore pas mal de boulot avant de remettre Harmattan à l’eau. Même si je me concentre uniquement sur l’indispensable, vais-je être prêt pour les beaux jours ?
Dimanche 20 Février 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - WE en Normandie A Honfleur
Dimanche 20 Février 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - A Honfleur
Bonjour à tous
J’aime beaucoup mettre des coups d’accélérateur à la vie ! Jeudi midi le charpentier m’apporte le devis pour la réalisation de la charpente et la couverture de mon futur bâtiment piscine. Lorsque je découvre le montant en bas de page je tombe de ma chaise. Les prix se sont envolés, c’est une fois et demie le niveau de prix que j’aurais obtenu il n’y a que quelques mois en arrière. C’est comme un coup de gourdin derrière la tête.
Il faut que je fasse un break, il faut que je me change les idées. J’attrape mon portable, je cherche et je réserve rapidement une maison avec jacuzzi à seulement trois kilomètres de Honfleur. J’adore ce petit port, c’est toujours un bonheur de trainer sur le quai Sainte-Catherine. Nous y sommes de samedi à lundi matin. C’est chouette !
En attendant je dois aller ce vendredi comme tous les trois mois voire ma dermatologue à l’hôpital Saint Louis de Paris. Avec la grève de la SNCF et de la RATP (c’est normal, car nous sommes un jour de départ de vacances scolaires) ce n’est pas facile. Je suis suivi par la cheffe du service « Cancer de la peau ». Dès notre première rencontre ça a matché entre nous. Ces rendez-vous sont toujours des moments sympas.
Cette fois elle détecte un petit cancer sur le bout de mon nez. Pas très grave, ce n’est qu’un carcinome basocellulaire mais il faut l’enlever. Je vais devoir retourner à Paris rapidement car il faut confirmer ce diagnostique par une biopsie. Je voulais aller passer quelques jours sur Harmattan mais je vais devoir attendre. Je lui parle de mon weekend à Honfleur et elle me dit qu’elle a projeté d’y aller également car elle possède une résidence pas très loin. Nous plaisantons sur le fait de nous y croiser.
Samedi après-midi nous allons boire un chocolat chaud et manger une crêpe à l’Albatros. Au moment de partir nous tombons sur ma dermatologue et une de ses filles. Francine avait hâte de la connaitre. Nous passons un agréable moment à refaire le monde. Beaucoup se plaignent amèrement de leur maladie. C’est inutile car cela ne change rien, il faut accepter et voir les côtés positifs. Pour ma part, elle m’a permis de faire une multitude de belles rencontres et c’est un vrai bonheur.
Ce matin nous nous sommes rendus à Deauville. Que cette région est belle, les villas de luxe sont pléthores, un régal pour les yeux. J’adore l’architecture de toutes ces villas, les toits sont très pentus et d’une complexité incroyable. Chaque toiture est constituée de dizaines et de dizaines de pentes. Il y a des lucarnes partout, des tourelles, des avancées, des balcons … Et puis tous les matériaux se côtoient, même pour une seule villa.
Les maisons sont construites en brique, en bois à colombages, en pierre de taille, en parpaings enduits … Les toitures sont en ardoise, en tuile, en zinc à joint debout, en chaume … J’aime beaucoup cette diversité. Pour moi il n’y a rien de pire que l’uniformité que nous imposent les Architectes de Bâtiments de France.
Nous avons visité la ville, nous avons marché sur la plage, nous avons foulé les planches et admiré les cabines toutes dédiées à un acteur de renom. Nous avons fredonné chabadabada en parcourant la place où a été tourné le film de Claude Lellouche « Un homme et une femme ». Nous sommes passé devant l’hôtel Barrière Le Normandy, devant le casino. Puis nous sommes montés dans le vieux Deauville, que c’est joli ! Et la vue que l’on a en se tenant devant la belle église Saint Laurent est magnifique.
Puis nous avons passé le reste de la journée à Honfleur, nous en avons profité pour visiter cette magnifique église Sainte Catherine. C’est un monument exceptionnel. Construit au XVème siècle, elle est entièrement édifiée en bois par les charpentiers de marine de l’époque. Elle possède deux nefs parallèles qui sont de véritables coques de bateau à l’envers. C’est la plus grande église en bois de France. Encore plus étonnant, son clocher est séparé. C’est une construction en chêne qui se trouve à quelques mètres de l’église, sur la même place.
Samedi 5 Mars 2022 à 17h00 TU, 19h00 en GMT - Des moments difficiles A Port Saint Louis du Rhône
Samedi 5 Mars 2022 à 17h00 TU, 19h00 en GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous
Je suis sur Harmattan, je le prépare pour une remise à l’eau en Mai après presque quatre ans à terre. C’aurait dû être une période de grand bonheur mais ces déchainements de violence et d’horreurs qui se passent si près de nous, en Europe, chez nos voisins Ukrainiens m’emplissent de tristesse et d’amertume. Comment ne pas exploser devant tant d’injustice, devant tant d’êtres humains et de familles brisés à jamais ? Depuis la nuit des temps un homme un peu dérangé peut être responsable de milliers, de centaines de milliers et même de millions de morts.
Ces êtres démentiels sont bien pires que n’importe quel autre animal terrestre. Une bête ne ferait pas cela. Nous pensions qu’au vingt et unième siècle cela ne pouvait plus arriver. Comme nous nous trompions. Comment peut-on autant manquer de la moindre humanité ?
Le champion des champions a été Mao. On estime qu’il est responsable de la mort de près de 70 millions d’êtres humains !!!! Pourtant il n’a jamais été jugé. En me promenant dans la Cité Interdite j’ai pu constater que son portrait orne toujours les murs. C’était un paranoïaque qui se sentait humilié.
On attribut à Hitler 25 millions de morts dont 6 millions exterminés dans des camps de concentration où l’on gazait femmes et enfants sans l’ombre d’un remord. Et puis il y a eu Staline, un sadique paranoïaque à qui on attribut plus de 20 millions de morts. Il a en particulier organisé volontairement la grande famine en Ukraine (déjà) qui a fait 11 millions de morts. Enfin Pol Pot est responsable de l’élimination d’un quart des Cambodgiens soit près de 2 millions de personnes.
Ces dictateurs sanguinaires n’ont pas pu réaliser ces massacres seuls. L’être humain vit en meute. Autour d’eux gravitent des exécutants qui agissent pour l’argent et pour le pouvoir. La corruption est toujours présente à des niveaux inimaginables. Pourra-t-on éviter que la folie actuelle des dirigeants Russe ne s’étende à toute l’Europe, je ne suis pas sûr.
En attendant je veux remettre mon bateau à l’eau, j’ai trop envie de retourner en Turquie. Je suis bien loin d’avoir fini tout ce qu’il y a à faire sur Harmattan mais si l’on cherche la perfection on ne part jamais. J’ai passé ces quinze jours sur mon gréement. J’ai commencé par rebrancher tous les câbles électriques et coaxiaux qui descendent des mâts (radar, capteur de vent, satellite, antennes diverses, éclairage de pont, feux de mâts …)
Puis j’ai réglé mon gréement dormant (tous les câbles qui tiennent les mâts). Les copains me disent « Tu règle plutôt mou ou plutôt dur ? ». Cela me fait rire. Comme pour tout, ce travail doit être réalisé avec précision, l’à peu près n’est pas pour moi.
Les fabricants de mâts préconisent d’appliquer une précontrainte comprise entre 15 et 20% de la charge de rupture des haubans. La seule information à connaître est qu’un câble s’allonge sur un mètre de 0,5mm par 5% de charge maximum. Il suffit de se munir d’une baguette de deux mètres par exemple et d’un pied à coulisse pour mesurer cette contrainte.
J’ai également installé mes bômes, halebas de bômes et gréement courant, drisses, balancines, écoutes, bordures, bosses de ris, frein de bômes, lazy jacks et manœuvres en tout genre. J’ai réparé plusieurs petits points qui avaient lâché au fil des dizaines de millier de miles et que j’avais alors solutionné provisoirement. Avec toute cette expérience accumulée j’ai également effectué quelques petites modifications.
Je devais rentrer cette fin de semaine mais Francine a attrapé la COVID en début de semaine. Grâce à la vaccination ses symptômes sont très légers mais je suis obligé d’attendre qu’elle soit à nouveau négative.
Mardi 8 Mars 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - Russians A Cergy Pontoise
Mardi 8 Mars 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - A Cergy Pontoise
Bonjour à tous,
« What might save us, me and you, » « Is if the Russians love their children too »
« Ce qui pourrait nous sauver, vous et moi, » « Est si les Russes aiment leurs enfants aussi »
Hé oui malheureusement cette chanson, écrite durant les années 1980 alors que nous vivions la période la plus fraiche de la « guerre froide », est redevenue d’actualité ! Depuis de nombreuses années Sting l’avait enlevée de son répertoire mais il vient de la réinterpréter en hommage aux Ukrainiens et aux Russes qui s’élèvent contre la guerre.
Comme dans tous conflits les opinions publiques sont manipulées et cela est d’autant plus vrai dans les pays gouvernés par des dictateurs. Je suis persuadé que la plus grande partie des Russes pensent que l’invasion de l’Ukraine était nécessaire, qu’elle consiste uniquement à lutter pour sauver les russophones qui, leur dit-on, étaient persécutés par le pouvoir Ukrainien. Lorsqu’ils sont interrogés par des journalistes, c’est flagrant. Je pense que toutes les mamans russes aiment leurs enfants avec la même force que toutes les mamans de la terre, mais cela suffira-t-il pour arrêter cette horreur ? Il va falloir du temps pour que les Russes prennent conscience de la réalité de cette guerre.
Nous sommes le 8 mars, jour de mon anniversaire. Beaucoup m’ont souhaité un « bon anniversaire ». Malgré cela c’est assez moyen ce soir car Francine est toujours positive à la COVID, elle commence même à refaire un peu de fièvre et du coup je ne peux rentrer chez moi, je suis un « petit vieux à la rue ».
Au bureau nous avons une cuisine avec une douche et un petit endroit pour nous reposer, alors je me suis installé là. C’est un peu comme dans mon bateau, lorsque c’est l’heure d’arrêter de travailler, je sors mes charentaises et me prépare mon repas. Ici il y a un lave-vaisselle alors que sur Harmattan je n’ai que des gants mappa. Mais j’ai également la télé et le temps passe doucement.
De mon côté je suis un solitaire et j’ai plaisir à vivre seul pendant plusieurs semaines s’il le faut. Mais Francine n’aime pas du tout. Au quotidien elle a un travail de commerciale, elle passe son temps à rencontrer du monde et à discuter, du coup elle souffre énormément de cet isolement. J’aurais quand même bien apprécié pour mon anniversaire de faire un bon restaurant et de boire des bulles. Mais c’est ainsi, on prend ce que la vie nous donne et puis c’est tout.
Jeudi je rentre à l’hôpital pour mon « électrocution ». Lors de mon incident cardiaque du mois dernier nous avons détecté un nouveau problème. Je souffre d’arythmie, une difficulté du rythme cardiaque qui pourrait expliquer que je suis épuisé en permanence. Vendredi matin je vais subir ce que les docteurs appellent un « choc électrique ». C’est sous une légère anesthésie générale. L’espoir est de faire repartir correctement ce cœur qui tourne actuellement sur trois pattes. Si tout va bien et que Francine est rétablie j’espère passer le prochain weekend à la maison.
J’y ai pas mal de boulot car c’est le moment de semer en intérieur tout ce que je vais replanter dans le jardin après les dernières gelées, tomates, courgettes, aubergines …
En attendant je passe mon temps sur les sites Internet afin de commander tout ce qui me manque pour remettre Harmattan à l’eau.
Dimanche 20 Mars 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - Le fabuleux rythme A Cormeilles en Vexin
Dimanche 20 Mars 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Depuis le début de l’humanité le rythme sonore est comme une drogue pour l’être humain, il galvanise les foules, il dope nos capacités cérébrales et physiques, il fait oublier la fatigue, il fait libérer de la dopamine dans le cerveau. Toutes les peuplades ont utilisé les percutions pour se dynamiser.
Le 3 Mai 2010, je viens de mouiller sous un orage monumental dans la baie Tahauku sur l’île d’Hiva Oa, l’île du grand Jacques aux Marquises après 19 jours de mer depuis les Galápagos. Lorsque je descends à terre et que je me dirige vers le village, un bruit de fête à l’intérieur d’un hangar m’interpelle. C’est une troupe qui répète, il y a des filles en tenue traditionnelle et quatre guerriers.
Ils sont effrayants avec leurs peintures et leur attitude de combattant, les jambes écartées, les genoux à moitié pliés, le dos vouté, la lance dans la main. Ils poussent des cris gutturaux et pour les motiver, sur le bord de la salle, un ensemble d’une dizaine de bidons et de fûts de toutes tailles sont frappés dans un rythme très conquérant. Je suis extrêmement impressionné. Je suis persuadé que ce rythme a pour but d’exalter les jeunes hommes avant le combat.
Et puis il y a le rythme des saisons, c’est aujourd’hui le premier jour du printemps, quel bonheur de quitter l’hiver, quel bonheur tout ce renouveau et toutes ces promesses. Le fait de changer de saison est toujours un bonheur.
Enfin, dernièrement je me suis rendu compte de l’importance du rythme cardiaque et surtout des problèmes rencontrés lorsque ce rythme ne fonctionne plus correctement. Un électrochoc (cardioversion) avait été programmé pour essayer de faire repartir correctement ce cœur. Une semaine avant, pour préparer ce traitement j’ai commencé à prendre des médicaments appropriés.
Je me suis donc présenté à l’hôpital le jeudi soir, le choc électrique étant programmé pour le vendredi matin. On m’attribut une chambre et l’infirmière commence par me faire un électrocardiogramme. Quelle surprise, grâce à ce médicament mon cœur est reparti correctement. Du coup le choc électrique est annulé et je peux rentrer chez moi immédiatement. L’arythmie provoquant une fatigue chronique, j’espère retrouver rapidement un peu plus de forme physique.
Je retourne au bateau demain, j’ai toujours pour objectif de le remettre à l’eau avant l’été. J’ai travaillé sur la petite liste des problèmes à solutionner, j’ai commandé du matériel et je vais pouvoir avancer. Mon frère Alain sera sur place quelques jours, il a vendu son bateau et y retourne afin de finir quelques travaux qu’il a promis à l’acheteur. Il va pouvoir m’aider car je dois remettre en places deux ou trois chandeliers. Pour cela il faut tenir la vis sur le pont et tourner l’écrou sous le pont ! A deux c’est plus facile.
Je devais changer totalement ma ligne de mouillage qui était en fin de vie. J’ai travaillé la question et décidé d’effectuer un changement. J’avais mis en place 100 mètres de chaîne de 12 plus trente mètres de câblot. C’était 330 kg dans la pointe avant d’Harmattan. Il existe maintenant des chaînes de 10 haute résistance. Le métal est différent et cette chaîne de 10 possède une charge de rupture plus importante qu’une ancienne chaîne de 12. Du coup j’ai dû changer le barbotin du guindeau mais, comme je vais limiter la chaîne à 80 mètres, je vais gagner 150 kg, c’est énorme.
Je vais devoir également réapprovisionner des batteries. La durée de vie d’une batterie de bateau ne dépasse pas beaucoup les 5 ans. Du coup, durant mes douze ans de pérégrination j’ai dû en changer deux fois. Lorsque j’ai sorti le bateau il y a quatre ans, les batteries étaient totalement mortes, je les ai débarquées et je fonctionne depuis uniquement avec mes chargeurs mais pour partir je dois installer des batteries neuves. Il m’en faut 5 de 110 Ah, 2 pour les gros consommateurs (propulseur d’étrave, guindeau, moteur principal et groupe électrogène) et 3 pour les servitudes (frigos, électronique, pilote automatique, éclairage …)
Après il faudra les monter à l’intérieur du bateau, c’est lourd une batterie !
A bientôt Jean-Louis
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"Ça m’a fait sourire et ça me rassure le coup des vis à tenir sur le pont. C’est systématique, je suis toujours obligé de demander à quelqu’un de m’aider. C’est à peu près le seul truc que je n’arrive pas à faire seul, les soudures aussi pour parer le feu à l’intérieur. C’est curieux car ça fait aussi quatre ans que je bosse sur mon bateau, on est vraiment synchrone puisque je t’avais rencontré au mouillage aux bermudes, synchrone aussi avec les batteries sauf que 3 me suffisent largement, et je compte bien utiliser un frigidaire maintenant. C’est pas si mal un frigidaire, surtout pour garder plusieurs jours les plats que je cuisine. Je pense prendre des batteries agm cette fois ci, p’tet qu’elles dureront plus longtemps? pour mes 90 mètres de chaine de 11 (whouais, c’est bizarre 11, mais comme c’est un bateau anglais, c’est peut une mesure impériale?), je l’ai faite sabler et galvaniser à froid, au lieu de la changer, ce n’était peut être pas très judicieux puisque ça a coûté un peu plus de 400 euros (au portugal). Je lis tes posts de temps en temps, et j’aime bien, ils me détendent, merci pour le partage. Bon courage pour les derniers travaux et pour ta santé." Envoyé par Henri le 05-05-2022 à 18:58
Vendredi 15 Avril 2022 à 7h00 TU, 9h00 en France GMT - La nuit A Port Saint Louis du Rhône
Vendredi 15 Avril 2022 à 7h00 TU, 9h00 en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
J’aime la nuit ! La plupart de ceux qui tournent autour du monde en voilier préfèrent partir le matin : « C’est une nuit de moins en mer ! ». Mais, pour ma part j’adore partir le soir, c’est toujours énorme, toujours émouvant. Se retrouver seul en mer dans le noir et observer la côte qui s’éloigne avec toutes ces lumières en imaginant tous ces gens qui vivent là est une expérience que je ne manquerais pour rien.
Naviguer dans un endroit difficile la nuit est passionnant. La nuit tout devient plus difficile, plus compliqué, plus technique. Mais j’adore la difficulté, j’adore la technique et mes plus beaux souvenirs de navigation se sont passés souvent de nuit.
Je me souviens être arrivé à l’entrée de l’archipel de la Maddalena (au Nord Est de la Sardaigne) en début de nuit alors que je rentrais de Turquie. Quelle nuit énorme, à prendre des alignements, à me positionner en fonction des feux ! C’est un de mes plus beaux souvenirs. J’aurais pu faire simple et suivre la route des cargos dans les Bouches de Bonifacio, cela aurait été vraiment dommage.
Un autre souvenir énorme, c’est mon départ à 0h45 le mardi premier mars 2016 de Rio Grande Do Sul au Sud du Brésil. Voilà ce que j’écrivais alors dans mon Blog « Comme d’habitude, je me suis régalé à descendre ce chenal jusqu’à la mer, pendant 15 Miles en pleine nuit. Il faut être extrêmement attentif, avoir un œil sur chaque lumière, sur chaque ombre, sur chaque forme. Des petits bateaux de pêche encombrent le passage alors que d’énormes cargos de plus de 300 mètres de long essaient de se glisser jusqu’au quai. »
Et puis la nuit m’apporte toujours des solutions. Le fait de m’allonger dans le noir et de méditer, de soulager mon cerveau de tout ce qui n’est pas indispensable, me permet de résoudre très souvent des problèmes sur lesquels je travaille et qui me semblent insolubles. C’est chaque fois comme un éclair, la solution m’apparaît soudain avec une telle clarté, une telle évidence que j’en reste tout ébahi.
C’est fou ! Les aiguilles du temps tournent à une vitesse incroyable, cela fera déjà quatre ans le premier août que je suis redevenu un terrien, que j’ai sorti mon bateau de l’eau et que je ne me suis pas promené sur l’eau. Maintenant les travaux avancent bien et je suis tout excité devant la perspective de remettre à l’eau Harmattan prochainement.
Je suis occupé à solutionner tout un tas de petits problèmes, à finaliser de nombreux points et à peaufiner la préparation du bateau. J’ai entrepris la révision totale de mon déssalinisateur. C’est un gros travail, à chaque fois que je pense arriver au bout un nouveau problème apparaît. A bord d’un voilier de voyage la bonne utilisation de l’eau est primordiale.
Pour ma part je bois de l’eau en bouteille et j’emporte toujours suffisamment de bouteilles pour la durée de l’étape à venir. D’une part c’est meilleur pour le goût et d’autre part c’est une sécurité. Durant les 70 000 Miles que j’ai parcouru il m’est arrivé par deux fois de me retrouver avec un réservoir vide par suite d’une rupture de canalisation.
L’eau du réservoir sert à me laver (toilette bassine pour ne pas gaspiller), à cuire les nouilles, le riz, les pommes de terre … Certains partent avec une tonne d’eau, cela me semble énorme alors que nous sommes entourés d’eau en permanence. Et puis, en grande croisière le déssalinisateur est indispensable car dans beaucoup de pays l’eau du quai, quand il y en a, n’est pas de très bonne qualité et sa potabilité est incertaine. Parfois il est même impossible d’aller à quai.
Dimanche 15 Mai 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - Les impondérables A Cormeilles en Vexin
Dimanche 15 Mai 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Depuis un mois je n’ai rien écrit ! Je me fais un peu tirer les oreilles mais d’une part je n’ai pas trop de temps et d’autre part je n’avais pas de choses excitantes à raconter. J’avais prévu l’an passé d’aller faire le tour de la Mer Noire et une ballade en mer d’Azov. Mais des impondérables m’ont fait abandonner mon projet. Je pense que je dois abandonner cette idée définitivement car il va falloir plusieurs années avant que cette destination redevienne envisageable.
J’avais donc modifié mon projet et j’avais décidé de remettre Harmattan à l’eau vers la mi-Mai afin de faire mon habituel grand tour de Méditerranée jusqu’aux côtes Sud de la Turquie que j’aime tant. Normalement je pars six mois et je reviens avant la mauvaise saison, c’est-à-dire fin Octobre, début Novembre. Malheureusement, encore une fois les impondérables ont contrecarré mes intentions. Lors de ma dernière visite à l’hôpital Saint Louis, où je suis suivi tous les trois mois pour des cancers de peau inhérent à ma transplantation rénale, il est apparu qu’un petit point rouge sur le bout du nez pouvait être malin.
J’ai donc subi une biopsie qui a confirmé la chose. Je suis habitué à ces petits cancers de peau puisqu’on m’en a retiré une bonne quinzaine depuis ma greffe. La plupart du temps ce sont des carcinomes basocellulaires pas très méchants. Ils doivent être retirés rapidement au risque de s’étendre. Deux fois c’étaient des carcinomes spinocellulaires qui sont un peu plus méchants car ils peuvent engendrer des métastases, on doit également les retirer immédiatement.
Là c’est seulement un baso mais il est très mal placé. D’habitude c’est devenu une routine, cela me coute une matinée à Saint Louis puis les soins de l’infirmière les premiers jours avant un autre passage pour retirer les fils. Mais sur le bout du nez c’est une autre histoire. J’ai dû commencer par rencontrer le spécialiste dans le service de chirurgie esthétique et réparatrice.
Il m’explique qu’il va retirer un morceau de la taille d’une pièce d’un euro sur environ un centimètre à un centimètre et demi de profondeur. Puis, après trois semaines, selon les résultats de l’anapath on peut être amené à creuser de nouveau et peut-être encore une troisième fois ! Seulement ensuite on pourra attaquer la reconstruction. Je lui demande si c’est pressé (j’espère pouvoir faire cela à l’automne, à mon retour de Turquie) : « Non (tant mieux), cela doit être fait dans les deux mois (mince, nous n’avons pas la même notion de l’urgence) ». Immédiatement je comprends que ma petite balade en Turquie est fortement compromise.
Je lui demande d’attaquer au plus vite et je suis passé au bloc il y a une dizaine de jours. C’est assez impressionnant car il a dû creuser jusqu’au cartilage et le bruler. Du coup je suis bloqué car l’infirmière doit passer tous les jours pour refaire le pensement, je ne peux pas le refaire moi-même. Il y a bien une solution, c’est de partir avec une infirmière à bord du bateau, c’est assez facile, beaucoup seraient partantes mais je ne pense pas que Francine soit pleinement d’accord.
Est-ce que je vais quand même pouvoir mettre le bateau à l’eau cette année ? Je ne sais pas. Même si je reste dans les îles proches (les Baléares) il me faut au moins deux à trois semaines de liberté. C’est réellement un coup dur car Harmattan était prêt et je m’imaginais déjà goûter à nouveau au plaisir des longues navigations.
En attendant je m’occupe, il y a mon énorme potager (6 m²), j’ai rentré dix stères de bois, j’ai toute ma terrasse à passer au nettoyeur haute pression … Et puis j’ai attaqué un gros chantier. Je suis en train de refaire totalement ma cuisine. Cela va m’occuper quelques semaines. Et pour finir, il fait beau, c’est un plaisir d’être à la maison. Un problème cependant, cela arrive le soir, c’est quand mes voisins font griller des chipolatas, que la bonne odeur vient chatouiller mes narines alors que cette fois j’ai moi-même prévu un autre repas.
A bientôt Jean-Louis
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"vos nouvelles manquaient, espérons que même avec un nez atrophié vous allez pouvoir partir. La Turquie je connais pour avoir passé un séjour à Istamboul et j’en garde un excellent souvenir. Puis de la Cappadoce aussi mais peut être connaissez vous déjà... A très bientôt de vos nouvelles." Envoyé par Marie-Jo Bonnet - Sentier le 27-05-2022 à 16:03
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"Bonjour, merci pour ce blog qui m’a redonné du courage. Je viens de débuter la dialyse et bientôt, je vais passer en DP(c’était mon choix originel mais mo aussi, le temps m’a rattrapée!). Grâce à vos infos, je reprends du poil de la bête car j’avais très peur de me lancer. Moi aussi je souhaite bénéficier d’un max d’autonomie tout en étant aussi effrayée par la responsabilité. j’ai vécu une période de refus, de détresse car je savais que je n’en sortirais jamais, que ce serait définitif sauf greffe mais mon frère greffé vit un 2e cancer important et je ne me sens pas du tout prête à affronter ce genre de situation. Vivre à tout prix ne me tente pas trop, je veux une qualité de vie.Merci encore de vos partages bénéfiques." Envoyé par van overstyns marie-antoinette le 02-06-2022 à 09:15
Vendredi premier Juillet 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - Des gens différents A Cormeilles en Vexin
Vendredi premier Juillet 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
L’hôpital Saint Louis à Paris, le plus réputé pour le traitement des cancers de la peau, est devenu ma seconde maison.
J’adore aller à l’hôpital car c’est un lieu idéal où rencontrer des gens venus des quatre coins de la terre. Ce que j’aime par-dessus tout c’est d’essayer de deviner les origines d’une personne en fonction des traits de sa morphologie, de sa façon de s’habiller, de son prénom … C’est passionnant et, étonnamment, je me trompe rarement. Nous sommes tous différents et c’est une grande richesse.
Et puis cela me permet de tisser des liens étroits, j’aime parler avec eux de leur pays, de leurs coutumes, de la façon dont ils voient la France. Comme je suis passé dans énormément de pays, on peut partager des souvenirs et cela me rempli d’un immense bonheur. J’adore les étrangers, j’adore la diversité et j’ai énormément de mal avec les personnes qui font preuve de racisme.
Il faut dire que dans mes voyages j’ai toujours recherché le contact avec les gens, et ceci bien avant d’admirer la beauté des paysages. Pour moi, les rencontres, les échanges, la découverte des cultures sont les premières choses que je recherche lorsque je voyage.
Une Sénégalaise m’a fourni son numéro de téléphone et m’a fait promettre de la rappeler la prochaine fois que je passe afin de me préparer et de m’offrir le repas typique de son pays. Une autre que j’ai pensé être Réunionnaise était en fait Mauricienne. Nous avons ris et elle m’a tout de même attribué le point. Mon chirurgien porte le prénom très rare de Shabtail !
J’aime beaucoup les étrangers et j’ai une attirance particulière pour les gens de couleur. Lorsqu’il m’arrive de prendre le RER à 5h du matin je dois dire que l’écrasante majorité des voyageurs sont des gens de couleur. Lorsque je voyage en métro, immédiatement des jeunes se lèvent pour me donner leur place. La plupart du temps ils ont une peau assez foncée. Beaucoup de mes locataires également.
En attendant je suis toujours bloqué à terre et ceci pour encore un bon moment. Pendant un mois et demi les infirmières sont passées tous les matins afin de gérer la cicatrisation dirigée de mon nez. Cela vient de s’arrêter, maintenant j’ai un gros trou violet qu’il va falloir reboucher. Mais je vais repartir à nouveau dans le système. Je soupçonnais un cancer de peau au milieu de mon front, alors j’ai obtenu que ma dermatologue réalise une biopsie, c’est un cancer spinocellulaire. Celui-ci est plus méchant car il peut métastaser dans les poumons.
Je vais donc repasser au bloc ce jeudi. Comme il va falloir respecter des marges afin d’être sûr de tout enlever, je vais à nouveau me retrouver avec un gros trou et les infirmières qui vont se relayer tous les jours afin de diriger la cicatrisation. Du coup ce n’est pas dans les semaines qui viennent que je vais pouvoir retrouver mon bateau.
Alors je m’occupe. J’ai refait entièrement ma cuisine. Gros boulot ! Il me reste les finitions à effectuer. Ce weekend nous fêtons les 70 ans de Francine alors j’ai mis les bouchées doubles afin que la cuisine soit exploitable. Elle est magnifique. C’est toujours un très grand bonheur de vivre dans une maison agréable.
Et puis il y a ma piscine. J’ai vu le terrassier hier soir. Enfin les travaux vont débuter ! Cela va encore être une énorme aventure car je gère tout moi-même. Je viens de passer commande de tous les éléments que je vais stocker dans un container afin de pouvoir disposer du matériel au fur et à mesure de l’avancée de la construction. Lundi dans huit jours j’attaque par la réalisation d’une ouverture dans la clôture et dans la haie de cyprès afin que les camions puissent entrer sur le terrain.
Lundi 18 Juillet 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - Des températures exceptionnelles A Cormeilles en Vexin
Lundi 18 Juillet 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
C’est la canicule, j’adore la chaleur, j’adore les tropiques lorsqu’on est écrasé par la fournaise et qu’on recherche l’ombre. Un petit courant d’air est si rafraichissant. Je gère la température dans ma maison en comparant les températures intérieures et extérieures.
Je me lève à 5 heures et j’ouvre tout en grand afin de faire entrer un maximum de fraicheur. Puis, vers huit heures, lorsque la température extérieure remonte, je ferme toutes les fenêtres. Je baisse les rideaux métalliques extérieurs jusqu’à 20 cm du sol afin que l’air puisse circuler et j’ouvre les stores banne situés au Sud.
En limitant au maximum les entrées et sorties j’arrive à maintenir une température acceptable. Cet après-midi, à 17h30, le thermomètre extérieur de ma centrale météo affiche 39 degrés mais je n’ai que 25 degrés à l’intérieure sans climatisation. C’est bon ! Une difficulté survient le jour du passage de la femme de ménage. C’est le jeudi, elle passe le matin de 9h à midi. « Che vais pas faire le ménache dans le noir ! ». Du coup, à midi la température intérieure est déjà de 4 à 5 degrés supérieure.
J’ai fait cinq ans d’armée, je m’étais engagé car j’étais passionné de fusée et je voulais travailler là-dedans. Forcément, avec tous ces copains et notre jeunesse nous étions devenus des habitués de la fête. A l’époque on nous traitait de « boit sans soif ». C’était une critique bien entendu mais encore une fois nous avons eu raison avant tout le monde puisque le gouvernement nous demande maintenant, à l’aide de messages télévisés, de boire avant d’avoir soif !!!!
Je plaisante alors que le sujet est extrêmement sérieux. Je n’ai jamais vu une telle sécheresse, ici il n’a pratiquement pas plu depuis un nombre de mois incroyable. Cela remonte à l’automne l’année dernière !!! Au fond de mon jardin c’est la tectonique des plaques. Mon voisin s’éloigne progressivement. Il y a des crevasses dans lesquelles je peux passer ma main sans problème. La nature souffre énormément, mes acacias perdent toutes leurs feuilles qui sont devenues jaunes.
J’ai entendu aux informations qu’au mois d’octobre la population terrestre va dépasser les huit milliards d’habitants ! C’est fou ! Une scientifique prétendait que ce n’était pas une difficulté car la terre était capable d’en nourrir dix milliards. Je suis sidéré car ce n’est pas le problème. Le problème est bien de limiter le réchauffement climatique car très vite la surface de la terre va devenir un immense désert. Je suis un peu défaitiste mais je ne pense pas que nous allons y arriver.
Il y a cependant une toute petite lueur d’espoir car dans une cinquantaine d’années la tendance va s’inverser et la population mondiale va commencer à régresser. Cela est dû au niveau d’éducation des femmes qui va augmenter au niveau mondial. Dans les pays où les femmes font des études et ont une vie professionnelle la natalité baisse. Mais tiendrons-nous jusque-là ?
D’une façon générale nous aimons la chaleur, nous préférons le soleil à la pluie, le short et la chemisette aux manteaux et polaires. S’il s’agissait d’un refroidissement climatique nous serions certainement un peu plus actifs à trouver des solutions et à les appliquer.
Je suis toujours bloqué à la maison par le passage quotidien de l’infirmière. Le trou sur mon front est grand comme une pièce de 10€ (heureusement que les pièces de 20 n’existent pas) ! Il va falloir de nombreuses semaines pour que la situation se normalise. Je suis étonné pour mon nez, le trou se rebouche petit à petit. Je ne suis pas sûr de devoir passer par de la chirurgie esthétique, nous verrons cela à la rentrée.
Le corps humain est incroyable. Comment ces cellules savent qu’elles doivent reconstruire un nez à cet endroit précis ? Imaginez qu’elles se trompent et qu’elles se mettent à me reconstruire un pouce de pied ! Ce ne serait pas marrant, il faudrait redoubler les applications de nitrate d’argent.
La pelleteuse arrive demain pour creuser le trou de mon bâtiment piscine. Il y a 300 mètres cube de terre à extraire. C’est énorme. Encore une belle aventure qui commence.
Jeudi 4 Aout 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - En semi-liberté A Cormeilles en Vexin
Jeudi 4 Aout 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Depuis le mois de mai j’ai perdu ma liberté. Le colibri, que je suis, a du mal à supporter cette situation. Je n’en peux plus de devoir attendre l’infirmière toutes les fins de matinée afin qu’elle effectue ce soin de « cicatrisation dirigée ».
Après trois semaines de soins par suite de mon opération du front, elle trouve que la cicatrisation pose quelques problèmes et souhaite que je revoie mon chirurgien. Me voici donc jeudi dernier à l’hôpital Saint Louis. La veille, imaginant que cette affaire serait dans les rétroviseurs fin Aout, j’ai commencé à travailler sur des vacances en Grèce à partir de début Septembre.
Mais, immédiatement, le chirurgien casse tous mes espoirs. Les résultats du laboratoire d’anapath viennent de tomber, il n’a pas été assez généreux dans le diamètre de l’exérèse et il reste des cellules malignes sur un des bords de la plaie. Il va falloir réopérer ! C’est un peu la douche glacée en plein hiver.
Maintenant ce sont les vacances également à l’hôpital et il n’y a une place pour moi au bloc que le cinq Septembre. Adieu les vacances en Grèce, je dois « dégrécer ». C’est dur, j’ai trop besoin de vacances, et Francine également. Cette année a été particulièrement difficiles avec ces problèmes cardiaques et ces multiples opérations. Aller à l’hôpital très souvent n’est pas réellement une contrainte pour moi mais ne pas me sentir libre de bouger m’est insupportable.
Sur le chemin du retour je cogite, je ne peux pas accepter d’être ainsi bloqué alors que même la dialyse ne m’a pas empêché de me balader autour du monde. Et tout d’un coup il y a un gros « pop », la solution vient de jaillir comme un éclair dans un ciel d’orage. Comment n’y ai-je pas pensé plus tôt, c’est tellement évident. Je dois être autonome pour ces soins. Ce n’est pas bien compliqué et il n’est pas question de partir des mois entiers sans surveillance chirurgicale.
Depuis deux mois et demi de soins j’ai une certaine expérience. L’idéal serait que Francine arrive à le faire. Dès le soir j’évoque le sujet. Pas facile. Puis j’arrive à la décider d’assister au travail de l’infirmière. Finalement elle fini par se faire à l’idée. De toute façon ma décision est prise, j’ai fait mes dialyses, je me pique sans hésiter, je suis capable de réaliser ce soin assez simple devant une glace.
Et puis ce matin j’ai rendez-vous à l’hôpital en cardiologie, du coup cela se télescope avec le rendez-vous de l’infirmière. Nous passons à l’action. Cela se passe sans problème et je décide immédiatement d’une récompense, nous allons passer le weekend à la mer ! Je trouve un petit appartement à Dieppe. Comme c’est bon de se sentir libre !
Je revois mon chirurgien ce lundi (le 8), mardi j’ai une scintigraphie cardiaque et le prochain rendez-vous est un doppler des artères rénales qui n’aura lieu que le 25 Août. Nous pouvons donc partir une petite quinzaine de jours. En s’y prenant si tard c’est difficile de trouver mais en montagne il n’y a pas de problème. J’ai repéré le joli coin de Val Cenis, dans le parc de la Vannoise, en Maurienne. Quel bonheur de retrouver cette liberté même si ce n’est qu’une semi-liberté nous allons pouvoir nous aérer la tête.
En attendant je termine les finitions de ma cuisine, c’est également un grand bonheur. Et puis les travaux pour la piscine ont commencé, j’ai un énorme trou devant la terrasse (13,7m x 8,5m et 2,4 m de profondeur !!!), c’est impressionnant. Je m’occupe moi-même d’une bonne partie des travaux, c’est absolument passionnant et, à la fin, je serais bien plus affuté que la plupart des piscinistes. Une piscine intérieure est une réalisation très technique et très différente d’une simple piscine extérieure.
Vendredi 19 Aout 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - Les lacs de montagne A Albertville
Vendredi 19 Aout 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - A Albertville
Bonjour à tous,
Que c’est bon de s’aérer la tête ! Nous avons passé trois jours chez ma sœur Solange. C’était sympa, encore une fois nous sommes allés marcher sur le pont-canal de Briare. Cette réalisation est tellement magnifique que je ne m’en lasse pas. Être obligé de lever la tête pour voir passer les bateaux dans le ciel est tellement peu courant ! Puis nous avons passé trois jours chez mon frère Alain, dans le haut Beaujolais. C’est mon frère jumeau et nous avons souvent des points d’intérêt commun. Nous nous sommes régalés de cuisses de grenouilles et nous avons parlé piscine car il commence à s’y intéresser également.
J’ai finalement trouvé un petit appartement à Albertville pour une semaine. C’est sympa car nous pouvons rayonner dans la Maurienne et dans la Tarentaise. Sur la route nous avons fait une escale à Aix-les-Bains afin de déjeuner d’une petite friture du lac (du Bourget). Avant-hier nous avons passé la journée dans le Beaufortin. Nous ne sommes qu’à une vingtaine de minutes.
C’est le pays des Tarines (ou Tarentaises). Ce sont de magnifiques vaches rustiques de couleur fauve uniforme avec des sabots noirs et ces étonnantes lunettes qui maquillent leurs yeux de noir. Elles sont d’une grande beauté et je les adore. Beaucoup portent une cloche pendue à un large collier en cuir fixé autour de leur cou. Le si réputé fromage « AOP Beaufort » est exclusivement produit par le lait de ces vaches et des vaches de la race Abondance.
C’est également le pays de l’eau et des lacs de montagne. Les conduites forcées surmontant des usines sont partout. Elles sont à l’origine de l’énorme développement industriel du début du siècle dernier. Elles produisaient une énergie à faible coût et disponible en permanence. Aujourd’hui ce sont des centrales électriques qui parsèment les vallées.
J’aime beaucoup les lacs de montagne. Ils sont reposant et en faire le tour à pied est un régal. Avant-hier nous sommes allés au lac de Saint-Guérin. Il est très beau et totalement rempli. Comme tous les touristes, nous avons emprunté la « Passerelle Himalayenne ». Elle n’est pas à couper le souffle mais c’est un but de balade.
Hier nous étions dans la Maurienne et aujourd’hui, avec la pluie nous nous sommes rabattus sur la visite de la Coopérative Laitière du Beaufortin. Nous avons assisté à la fabrication des fameuses meules. Il y a tout un parcours avec énormément d’explication, c’est extrêmement intéressant.
Enfin, à la suite de mon dernier post, j’ai reçu plusieurs messages. Je ne voulais absolument pas vous inquiéter sur mon état de santé. Je souhaitais uniquement exprimer mon besoin de liberté. Devoir attendre l’infirmière tous les matins peut, avec le temps, devenir très contraignant.
Rassurez-vous, je profite à fond de la vie. Même si je fréquente assidûment les hôpitaux, d’une part je n’ai jamais eu de maladie extrêmement grave, de maladie où le pronostique vital à court ou moyen terme est engagé. D’autre part j’ai la chance extraordinaire de ne pas redouter l’hôpital.
Je m’y rends sans plus de stress que lorsque je me rends chez ma boulangère. L’hôpital est là pour me soigner et c’est extrêmement bon d’en avoir pleinement conscience. Parfois on peut y apprendre une mauvaise nouvelle mais il n’est jamais trop tôt pour découvrir une maladie qui doit être soignée si l’on veut continuer à vivre pleinement sa vie.
Beaucoup d’entre nous redoutent la maladie, vont à l’hôpital à reculons en éprouvant beaucoup de stress. Dernièrement j’ai reçu un message d’une personne qui devait être dialysée et qui me disait « Je ne veux pas m’acharner à vivre ». Quel dommage. Les maladies demandent à être comprises, puis acceptées et enfin gérées au mieux. Elles font partie de la vie et le niveau de la médecine en France est tel que la plupart du temps nous pouvons continuer à vivre une vie merveilleuse en acceptant quelques contraintes dues à la maladie.
Jeudi 1 Septembre 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - Ces idéologies qui nous ruinent A Cormeilles en Vexin
Jeudi 1 Septembre 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Depuis des décennies nous sommes gouvernés à partir d’idéologies. C’est une catastrophe et l’on ne peut pas imaginer combien cela nous a coûté, combien cela nous a freiné, combien cela nous a fait régresser.
Malheureusement je ne nous vois pas sortir de ce schéma. Je n’arrive pas à comprendre. Nos politiques sont totalement hors sol, non seulement ils sont incapables d’anticiper mais ils ne sont même pas aptes à se faire épauler par des chercheurs qui pourraient étudier les différents schémas de développement afin de prédire l’avenir en fonction des options retenues.
Au contraire, ils appliquent l’idéologie en vogue du moment. Résultat, nous n’avançons que sur des chemins sinueux lorsque nous ne revenons pas carrément en arrière. Tout citoyen sensé serait capable de faire mieux. Cela m’horripile, m’hérisse le poil et me fait bondir. Prenons par exemple le sujet du moment : l’explosion du coût de l’électricité.
Dans les années 70 le Général de Gaulle qui avait les deux pieds sur terre décide, dans une forte volonté d’indépendance nationale et face au renchérissement du pétrole que nous ne possédons pas, de développer l’énergie nucléaire. S’en suit un déploiement important qui permet à la France de générer sa propre électricité et, qui plus est, sans produire de gaz à effet de serre.
Puis, au début des années 2000 commence une véritable politique de gribouille. L’idéologie se tourne vers les énergies renouvelables. Pas vraiment d’étude à long terme, pas de prospective, on s’engage à fond sur cette nouvelle lubie, tête en avant, à grands coups de subventions étatiques. Du coup la production d’énergie nucléaire devient un vilain petit canard qu’il faut éliminer. Bon sang, comment peut-on être si aveugle aux évidences !
En 2007 l’universitaire et ancien ministre Claude Allègre publie « Ma vérité sur la planète ». Il y combat beaucoup d’idées idéologiques et vante tous les mérites de l’électricité nucléaire qui représente alors 78% de notre consommation. Il a analysé les impacts à long terme qui sont positifs. De plus il est appuyé par des économistes et des scientifiques éminents. Malheureusement l’idéologie reste sourde et continue son œuvre de destruction.
Du coup on ne maintient plus correctement les centrales vouées à disparaître. Il y a cinq ans notre président confirme la fin prochaine de cette énergie. Nous n’arrivons pas à faire face à nos besoins, nous ne produisons pas assez d’électricité. Malgré tout une idéologie nouvelle apparaît : il faut faire basculer tout notre parc automobile à l’électricité d’ici 2035 !!!! Après quelques instants de réflexion, il apparait pour une personne normalement constituée que nous allons droit dans le mur.
C’est incompréhensible comment peut-on être aussi crédule ! Chaque véhicule électrique représente l’équivalent d’un radiateur de 2000w branché toutes les nuits, 365 jours par an ! Jusqu’à présent, avec le coût de l’électricité de l’an passé c’était une très bonne affaire pour l’utilisateur (moins de 3€ les 100 km). Mais avec la multiplication par dix du coût de l’électricité sur le marché de gros auquel nous sommes obligés de faire appel, beaucoup vont pleurer car cela va représenter trois fois le coût d’exploitation d’un bon vieux véhicule thermique.
Notre président a fait un virage à 180 degrés fin 2021 en décidant d’entretenir notre parc nucléaire et de construire de nouvelles centrales mais que de temps perdu et qu’allons-nous pouvoir faire en attendant que celles-ci soient mise en exploitation (pas avant 2040 si tout se passe comme prévu, et pas comme l’EPR de Flamanville !!!!)
En France le bouclier tarifaire ne permet pas de prendre conscience du coût réel de l’électricité et ce matin l’aide fiscale vient de passer à 30 centimes par litre de carburant. Aux informations de midi on pouvait voir des conducteurs tout sourires remplissant le réservoir de leur véhicule. Quelle naïveté ! L’état c’est nous et ce que l’on nous donne dans notre poche gauche, on l’a pris dans notre poche droite !
A bientôt Jean-Louis
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"Bonjour Vous oubliez l adhesion à l Europe pour laquelle vous avez surement voté sur la liberation des marchés nationaux. Pour finir vous avez sans doute voté Nicolas Sarkozy qui a voté pour la privatisation d Edf..." Envoyé par lulu le 19-09-2022 à 04:09
Lundi 26 Septembre 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - L’albatros A Cormeilles en Vexin
Lundi 26 Septembre 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Depuis toujours, je suis attiré et émerveillé par la beauté d’une belle trajectoire. C’est pour moi comme une expression artistique. Dans une vie précédente j’ai ainsi passé beaucoup de temps à piloter des planeurs modèle réduit. Mais la trajectoire n’est belle que si elle est ample et remplie de pureté. On ne peut obtenir cela que par des machines d’un certain poids.
Afin de répondre à mes attentes, j’ai donc décidé de construire un planneur K6A à l’échelle environ un demi. Je me suis rendu à l’aéro-club afin de mesurer parfaitement le modèle grandeur, puis j’ai dessiné ma maquette, je l’ai construite puis mise au point. Elle pèse 33 kg et j’ai dû inventer une catapulte pour la lancer. Outre la satisfaction d’avoir réalisé un tel monstre, j’ai eu un plaisir immense à le piloter.
J’ai retrouvé les mêmes sensations dans les mers du sud avec les albatros hurleurs, à partir de la latitude 40 degrés, quarantième rugissant puis cinquantième hurlants. Dans cette partie du globe la mer est différente de celle que l’on trouve sous les tropiques, elle est souvent agitée. C’est une mer noire, le vent souffle générant des moutons de taille plus ou moins importante et même des trainées blanches. Le ciel est plombé, c’est une ambiance très particulière où le marin solitaire que je suis se régale.
Très souvent le bateau est accompagné par un grand albatros. C’est un oiseau solitaire, d’une grande élégance, extraordinairement beau qui plane en permanence dans le sillage du bateau. Il utilise le fait que la vitesse du vent est nulle au niveau de l’eau et à sa force maximale à environ 15m d’altitude. Il utilise également toute l’aérologie créé par les vagues.
C’est je crois, avec 3,5m d’envergure le plus grand oiseau de la création. La finesse de ses ailes est d’une grande beauté. Bien qu’il puisse peser jusqu’à 12 kg ce roi de l’azur peut planer des centaines de kilomètres sans battre des ailes. Qu’il est beau lorsqu’il descend au ras des vagues effectuer des courbes impressionnantes le bout de l’aile à quelques millimètres de la surface de l’eau. J’ai passé énormément de temps à les observer.
Cet oiseau nous ressemble beaucoup, il peut vivre jusqu’à 80 ans, et peut attendre l’âge de 15 ans avant de s’accoupler à la suite d’une parade nuptiale très élaborée. Une fois en ménage le couple reste uni jusqu’à la mort d’un des deux partenaires. La conception et l’élevage des poussins est exceptionnellement longue, l’incubation dure 78 jours et il faudra encore à peu près 280 jours avant qu’ils ne quittent le nid sans plus jamais revoir leurs parents.
De ce fait la reproduction n’a lieu que tous les deux ans. Une fois les petits envolés, le couple se quitte, chacun voyagera en solitaire parcourant des dizaines et des dizaines de milliers de kilomètres avant de se retrouver pour la prochaine nidification.
Un dernier point important, comme un navire autonome en mer, l’albatros possède un système de dessalement de l’eau de mer grâce à une glande spéciale qui filtre le sel afin de pouvoir ingurgiter de l’eau douce.
Une nouvelle fois je viens de relire « L’albatros », ce magnifique poème de Charles Baudelaire. Comme à chaque fois mes yeux se mouillent et je suis envahi par une très grande émotion.
Bien sûr son poème ne décrit pas une stricte réalité, par exemple l’albatros sait très bien replier ses ailes, il ne les laisse pas « comme des avirons traîner à côté d’eux ». Mais ce poème est une façon de dire qu’une très grande qualité peut être un handicap profond si elle n’est pas correctement utilisée.
Quelque part nous avons tous de l’albatros en nous et chacun doit faire beaucoup d’effort afin de se connaître en profondeur pour utiliser au mieux les atouts qu’il possède.
Mardi 11 Octobre 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - Conclusions hâtives A Cormeilles en Vexin
Mardi 11 Octobre 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Dans ma vie professionnelle je me suis heurté très souvent aux conclusions hâtives. Le commun des mortels s’arrête à la première apparence, tire des conclusions et se retrouve ainsi dans une impasse.
Je me souviens à l’armée, je dépannais les systèmes de missiles sol/air américain, les Hawk. La liaison entre le centre de commande et la rampe de lancement ne fonctionnait plus correctement. Tous les copains étaient passés et personne n’avait trouvé les causes du problème. J’adore ces situations, je me suis mis dessus et après 24 heures d’analyse j’avais la réponse, c’était carrément le câble de liaison entre les deux qui présentait une résistance anormale. Qui aurait pu penser qu’un câble gros comme le poignet puisse tomber en panne.
J’ai ensuite passé 7 ans à la SAGEM. Nous fabriquions les premiers systèmes informatiques de saisie multi postes. Il y avait les équipes du hard, le matériel et les équipes du soft, le logiciel. Parfois un problème sérieux arrivait. Le hard disait « c’est pas nous, la preuve » et le soft disait « c’est pas nous, la preuve » et pourtant cela ne fonctionnait pas. De mon côté j’avais réussi à me créer un poste d’expert afin de traiter ce genre de situation. C’était absolument passionnant.
Un exemple : nous équipions les laboratoires d’analyse médicale. Un après-midi, le patron du laboratoire d’Aurillac appelle, fou furieux. Les résultats des analyses ne sortaient plus. Il ne se voyait pas rappeler les malades à qui on avait effectué un prélèvement d’estomac ou de poumon le matin pour leur demander de passer à nouveau ! Immédiatement la SAGEM me loue un petit avion bimoteur avec son pilote et me voilà parti en catastrophe. Après une nuit d’effort, le lendemain à l’ouverture du laboratoire j’avais solutionné le problème.
C’était encore une fois un défaut de conception du matériel. J’adore me frotter à des problèmes très complexes. C’est certainement ma passion de réussir. En fait c’est assez simple, il faut rester totalement froid et ne pas tirer de conclusions hâtives, rester humble. Il ne faut surtout pas s’arrêter (avec plus ou moins d’honnêteté intellectuelle) sur l’idée que les symptômes correspondent « à peu près » à nos conclusions. Il faut au contraire multiplier les tests sans se poser de question et noter les résultats. Après une nuit de travail et une heure de sommeil on comprend souvent très précisément où se trouve la cause de nos ennuis.
Cela existe dans tous les métiers. Voici ce qui vient de m’arriver : Il y a une petite vingtaine de jours je commence à tousser méchamment. J’ai un problème car malgré mes 72 ans et mes multiples comorbidités je n’ai pas de médecin traitant. J’en ai envoyé trois à la retraite et maintenant je n’en trouve plus, nous sommes en zone rouge.
Je reste donc au lit, au bout de deux jours je semble aller mieux, je vais travailler. Mais, dès le lendemain je dois à nouveau rester au lit, je ne mange plus, je vomis, je dors des journées entière mais ne trouve pas le sommeil la nuit. Je fini par comprendre que j’ai une grosse infection urinaire alors que j’étais tranquille depuis deux ans.
Au bout de huit jours j’ai perdu 6 kilos, je suis malade comme un chien et j’appelle le 15. Les médecins du SAMU m’organisent une consultation chez un médecin de garde qui m’envoie immédiatement aux urgences. C’est un samedi, j’y passe l’après-midi et la soirée. La conclusion tombe vers 22h, j’ai une très grosse infection urinaire. On me renvoie chez moi avec une ordonnance pour des antibiotiques.
Le dimanche j’ai l’impression que je vais un peu mieux mais le lundi c’est l’horreur. Francine fini par appeler mon néphrologue. Il me suit depuis 30 ans et c’est pour moi réellement mon médecin référent. Il décide de m’hospitaliser immédiatement dans son service, il me place sous oxygène et pratique un bilan complet.
Effectivement il y a une infection urinaire avec deux germes mais c’est l’arbre qui cache la forêt, il y a également un très fort COVID !!! J’en suis au douzième jour. En fin de semaine il me renvoie chez moi sous oxygène 24h sur 24 pendant un mois.
Concernant mon cancer sur le front, j’avais subi une seconde opération il y a cinq semaines. J’ai vu mon chirurgien hier. Super nouvelle cette fois il a tout enlevé. Dans une quinzaine de jours la cicatrisation devrait se terminer.
Depuis le mois de Mai je suis dans les difficultés mais je commence à entrevoir la lumière au bout du tunnel, que c’est bon, que la vie est belle ! C’est comme en mer, lorsqu’on se fait casser la gueule par une très forte tempête il faut ne jamais perdre à l’esprit qu’elle finira toujours par se terminer et que le beau temps va revenir.
Mardi 3 novembre 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - La fin d’une longue traversée A Port Saint Louis du Rhône
Mardi 3 novembre 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Aujourd’hui c’est tempête. Le vent souffle fort, il pleut beaucoup (la météo prévoit 24 mm pour la journée) mais pour moi le ciel est tout bleu et le soleil brille très fort. Que c’est bon !
J’avais quitté Harmattan mi-avril avec le projet de revenir quinze jour plus tard et de le mettre à l’eau mi-mai pour un grand tour de Méditerranée comme je l’ai déjà fait plusieurs fois. J’adore les côtes du sud de la Turquie, l’eau y est d’une limpidité incroyable. Avec six mètres de fond on peut compter les petits grains de sable.
J’avais tout préparé pour repeindre la carène. J’avais masqué la ligne de flottaison, les anodes, le sondeur, la sonde du loch … J’avais installé mes batteries toutes neuves, j’étais réellement sur le point de remettre à l’eau. Comme je partais pour peu de temps je n’ai pas pris de précautions particulières.
Et puis la vie en a décidé autrement. Nous sommes bien obligés de prendre ce que l’on nous donne. Et en plus on remercie la vie que ce ne soit pas plus grave. Il apparait qu’un petit bouton rouge au bout du nez s’avère être un cancer de peau. Il faut tout enlever jusqu’au cartilage. Puis c’est le front où il faut s’y reprendre à deux fois, puis le COVID, pour finir ces trois dernières semaines par une infection urinaire demandant une perfusion quotidienne d’un antibiotique spécial.
Vendredi c’était ma dernière perfusion, ouf ! Depuis début mai je vois l’infirmière tous les jours ! J’ai déjà commencé à me sevrer de mon oxygène et ce dimanche j’ai carrément débranché. La maladie me laisse indifférent mais je ne supporte pas de perdre ma liberté et le passage quotidien de l’infirmière est une prison.
Lundi tout va bien, j’ai l’impression que mon corps retrouve une vigueur inconnue depuis de nombreux mois. J’entrevois une toute petite fenêtre dans mes rendez-vous médicaux et hier je me lève à 2 heures. A midi je suis sur mon bateau, une longue route de 850 kms. Je suis venu une semaine, je repartirai mercredi.
Je suis tellement bien sur mon bateau, quelle bonne thérapie. C’est comme le bisou d’une maman, çà guérit tout. Il faut dire que nous en avons vécu des choses ensemble. Tout d’abord neuf ans de reconstruction, 15000 heures de travail ! Ça crée des liens.
Puis une douzaine d’années à courir les mers et les océans. Que de souvenirs ! Tout à fait confidentiellement je suis en train de réaliser un carnet de voyage avec mon blog. J’hésitais depuis pas mal de temps car c’est un véritable travail. Mon néphrologue de greffe, le Professeur Bruno Hurault de Ligny m’a convaincu en me disant « tout est déjà écrit ». Puis le Professeur Lionel Badet, chef de service urologie à Edouard Herriot, m’en a remis une couche.
J’ai donc attaqué le premier tome qui relate mon aventure sous dialyse, mon voyage entre Marseille et le Sri Lanka. Pour ce faire je dois relire l’intégralité de mon blog et je redécouvre des passages totalement oubliés. Je n’en reviens pas moi-même de tous ces moments énormes. Des moments difficiles que l’on doit absolument réussir à gérer, des moments de bonheur intenses, de suprême félicité, des rencontres si intenses.
Hier je n’ai pas pris le temps de faire la sieste, j’ai attaqué tout de suite les travaux. Je suis un peu chagriné car, devant revenir rapidement, je n’avais pas débranché mes batteries toute neuves. Je me doutais de la catastrophe, elles sont mortes car passées en décharge profonde. 600€ ! Ça fait mal, il va me falloir quelques jours pour digérer cette bêtise.
Samedi 19 novembre 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - L’incroyable périple de Magellan A Cormeilles en Vexin
Samedi 19 novembre 2022 à 17h00 TU, 19h00 en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Je vous écris rapidement ce petit message car ce soir, sur Arte, est diffusé ce magnifique documentaire réalisé par François de Riberolles intitulé « L’incroyable périple de Magellan ». Grace à mon ami Olivier qui est très proche de lui, j’ai pu regarder en avant-première les quatre épisodes il y a un mois.
Je vous le recommande vivement. C’est le récit d’une expédition historique hors du commun. Si vous aimez la mer, si vous aimez tout simplement l’aventure, vous allez vous régaler. J’ai été captivé par ce documentaire car je connais tous les endroits où sont passé les quatre navires de l’expédition. J’ai emprunté le fameux détroit de Magellan et je m’en souviens comme un moment unique.
A notre époque ce n’est plus vraiment une aventure, nous avons les cartes, le GPS, les prévisions météo … Mais, en regardant ce film, on ne peut qu’être impressionné par le courage de ces hommes. Les mutineries étaient inévitables. La vie des marins était d’une dureté incroyable. Surtout ne manquez pas ce magnifique documentaire.
Mercredi 21 décembre 2022, à 15 h TU, 16 h en France. GMT - Le solstice d’hiver À l’hôpital de Pontoise
Mercredi 21 décembre 2022, à 15 h TU, 16 h en France. GMT - À l’hôpital de Pontoise
Bonjour à tous,
J’aime la nuit, j’ai souvent évoqué ce sujet dans mon blog. Pas la nuit de « juste un bar qui éclaire le trottoir d’un néon rouge », même si j’adore cette chanson, pas la nuit de la fête, non la nuit que j’aime est celle des grands voyages en solitaire.
Comment expliquer cette addiction ? Je ne sais pas. Peut-être est-ce l’ambiance de la nuit, peut-être le fait que la plupart des gens dorment et qu’on a l’impression d’être sur une planète différente ? J’éprouve ce plaisir en bateau. Si je traverse un endroit compliqué, où il faut être attentif en permanence, mon plaisir est encore plus grand.
Pendant une douzaine d’années, j’ai passé des centaines de nuits en mer, seul à bord de mon bateau. Je me suis régalé ! Parfois, j’ai fait des nuits complètes, parfois je me suis levé trente fois dans la nuit. J’ai vécu des nuits magnifiques, je me souviens en particulier d’immenses orages dans le pot au noir, près de l’équateur. Je me souviens également de nuit merveilleuse avec mon spinnaker tout gonflé sous un clair de lune me procurant des émotions intenses.
Mais j’aime également rouler la nuit. Chaque fois que je descends à mon bateau, je pars entre 2 h et 3 h du matin. Il y a 850 kilomètres, je ne perds pas une journée en voyage, car je déjeune ainsi sur mon bateau, une petite sieste et je peux avancer mes travaux une bonne partie de l’après-midi.
Je m’y suis rendu récemment. Cela me fait un bien fou. Je suis en train de refaire à neuf la coquerie (c’est le terme de marine qui désigne la cuisine, l’endroit où œuvre le coq, le cuisinier). Un copain me dit « Mais tu viens de la faire ! ». Oui, il y a 20 ans et j’ai passé énormément de temps sur Harmattan depuis. J’ai remis un four/micro-ondes neuf, j’ai refait des aménagements et j’ai tout repeint. J’en ai profité pour rénover une partie du carré que je n’avais pas touché depuis l’acquisition de mon bateau.
Pour revenir sur Paris, je n’arrivais pas à m’endormir alors j’ai pris la route à 21 h 30. Je pensais m’arrêter deux ou trois fois pour un petit somme sur une aire de stationnement. À mon premier arrêt je sentais la fatigue venir, j’ai marché, but un café, et je me suis dit que j’allais poursuivre un peu. Finalement, je suis arrivé à l’approche de la région parisienne avant 5 heures, alors que les embouteillages parisiens n’étaient pas encore en place, il n’était plus question de faire un stop.
Mais comme la plupart d’entre nous, je suis ravi d’arriver au solstice d’hiver. Quel moment énorme ! Tous les ans, c’est un soulagement, c’est exactement la même impression que l’on ressent lorsqu’en vélo, on arrive en haut d’une rude côte, et que l’on découvre la longue descente qui suit. La nuit a fini de manger de plus en plus de jour, elle est rassasiée et va lâcher le morceau progressivement jusqu’à la mi-juin. C’est la promesse de l’été, nous allons vivre une période magique où les jours ne vont pas finir de s’étirer. Quel bonheur !
Pour l’instant, je suis à l’hôpital pour une biopsie de mon greffon. En effet, je suis greffé depuis bientôt douze ans et la durée de vie d’un greffon se situe entre douze et quinze ans. Il lâche le morceau progressivement et la biopsie va permettre de situer avec précision son état actuel. J’avais déjà été hospitalisé la semaine dernière, mais une suspicion d’infection urinaire avait stoppé le processus. La biopsie vient d’être effectuée et maintenant je dois rester allongé sans me lever jusqu’à demain avant de retrouver ma liberté.
Il y a huit jours, il faisait très froid, environ -8 dehors. Cela m’a permis de constater l’état catastrophique de certains de nos hôpitaux. Dans la chambre, j’ai mesuré une température de 15 degrés ! Normalement, on ne va pas à l’hôpital pour attraper un coup de froid. En fait, les fenêtres datent de la construction, elles sont en alu brossé avec un simple vitrage et des joints d’époque. Le radiateur du chauffage central était froid et un radiateur électrique dans la chambre n’arrivait pas à faire monter cette température.
Heureusement, j’ai fait la Patagonie, j’ai l’habitude du froid. J’ai réussi difficilement à obtenir une couverture et j’ai dormi tout habillé avec le manteau polaire que je portais en permanence dans le grand sud.
Je profite de ce news pour vous souhaiter de merveilleuses fêtes de fin d’année. Je pense également avec compassion et énervement à tous ceux qui vont recevoir le même cadeau du père Noël que les années passées, à savoir, un train ou un avion supprimé au dernier moment.
Mardi 03 janvier 2023, à 15 h TU, 16 h en France. GMT - Un marin serein À Cormeilles en Vexin
Mardi 03 janvier 2023, à 15 h TU, 16 h en France. GMT - À Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Tout d’abord, je veux vous souhaiter à tous une merveilleuse année 2023 avec suffisamment de santé pour réussir tous vos projets. Pour cette nouvelle année, je vous souhaite beaucoup de bonheurs.
Oui, j’ai mis un « s » à bonheur. Contrairement à ce qu’insinue l’expression « nager dans le bonheur », je ne pense pas que le bonheur soit ce lac que beaucoup recherchent durant leur vie entière. Pour ma part, je pense que le bonheur est fait de multiples instants magiques qu’il faut savoir apprécier.
Mais, pour apprécier toutes ces petites perles de vie, il faut développer une qualité essentielle, la tolérance. Il faut également voir la vie de façon positive. Contrairement au terrien en détresse, j’ai l’impression d’être un marin serein. « Au grand loto de l’univers, j’ai tiré le bon numéro, je suis bien dans ma peau ».
Je relisais le début de mon blog, au moment où je suis parti pour ma traversée de l’Atlantique en me dialysant. J’écrivais alors que le mot de la langue française que je préférais était « liberté ». Quel égoïsme, mes voyages m’ont beaucoup fait évoluer.
Aujourd’hui, c’est le mot « tolérance ». Non, pas la tolérance envers soi même. Au contraire, nous devons être totalement intransigeants à l’égard de nous-mêmes, nous devons nous appliquer des règles morales inflexibles. Pour moi, la tolérance c’est la liberté des autres. J’ai rencontré tout au long de mes voyages des cultures, des façons de vivre totalement différentes des nôtres.
Traversant une ville en voiture au Sri Lanka, je vois des femmes armées de pelles et de pioches en train de creuser une tranchée. Quel étonnement ! Pourtant je ne suis pas dans un pays où les femmes sont mal traitées ! En fait, j’ai remarqué que les femmes tamoules sont très souvent grandes et bien charpentées alors que les hommes sont physiquement beaucoup plus fins. Ceci explique certainement cela.
Ce qui nous parait évident ne l’est pas forcément, ne l’est que dans notre culture, dans notre époque, dans notre position géographique … L’intolérance produit ces réactions qui me répugnent comme le racisme, les conflits, les guerres de religion alors que la tolérance contribue énormément au plaisir de vivre.
Au cours de mes voyages, j’ai souvent été accueilli avec une gentillesse étonnante. Il suffit souvent d’un simple sourire pour que tout s’illumine « Savoir sourire, à une inconnue qui passe, n’en garder aucune trace, sinon celle du plaisir ».
Juste avant Noël je vais faire des courses. J’ai mis ma veste polaire rouge et mon bonnet rouge. Avec ma barbe blanche je ne passe pas inaperçu, pouce levé, grand sourire … Je suis en train de choisir une boîte d’œufs. Je cherche toujours la DLC la plus éloignée dans les boîtes d’œufs de poules qui ont couru dans les près. J’ai trouvé une boîte avec une DLC au 14 janvier.
À côté de moi, une main s’étire de plus en plus, s’étire au maximum pour attraper la boîte la plus haut perchée. Je me tourne. « Ce qui est le plus dur à attraper est toujours meilleur ! ». C’est une jeune femme illuminée d’un immense sourire. « Il en reste une si vous voulez ». « Vous êtes gourmande, une boîte de six me suffit ». « Nous sommes deux ». « Moi aussi, mais vous avez gagné, la vôtre est au 15 janvier ! ». Il me reste un instantané, cette jeune femme penchée dans son caddie en train de ranger ses œufs avec un immense sourire. « Bon Noël ». « Bon Noël ». Ce seul instant me remplit de bonheur pour la journée.
Je relis souvent les paroles de cet émouvant poème d’Antoine Pol mis en musique par Georges Brassens : « Les passantes ». Il est tellement vrai ce poème avec « tous ces bonheurs entrevus », que de souvenirs il évoque en moi. Je pense que, si l’on est ouvert aux autres, si l’on fait preuve de tolérance, si l’on n’est pas enfermé sur soi-même, la vie est merveilleuse, elle est faite de multiples instants de bonheur qui rendent la vie si belle à vivre.
Dimanche 22 janvier 2023, à 18 h TU, 19 h en France. GMT - Une bonne année À Cormeilles en Vexin
Dimanche 22 janvier 2023, à 18 h TU, 19 h en France. GMT - À Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Vous devez vous dire « Il commence à radoter Clémendot, il n’a plus toute sa tête, il nous a déjà souhaité la nouvelle année il y a trois semaines ! »
Oui, je me souviens, mais d’une part il vaut mieux deux fois qu’une, cela ne peut pas nuire. Surtout que nous sommes encore dans les temps, il paraît que l’on a jusqu’à la fin du mois. Mais, ce monde est tellement bien fait que nous pouvons faire la fête plusieurs fois par an avec cette histoire de nouvelle année.
D’une part il y a la nôtre, l’année solaire du calendrier grégorien, d’autre part il y a le Nouvel An du calendrier chinois, le Nouvel An lunaire. C’est plus exactement un calendrier luni-solaire, car le mois lunaire dure entre 29 et 30 jours. Résultat, si l’on cumul douze mois lunaires, il manque environ une dizaine de jours pour retomber sur l’année grégorienne. C’est fâcheux !
Qu’à cela ne tienne, les Chinois sont très ingénieux (j’en veux pour preuve qu’ils ont inventé la poudre !), ils rajoutent de temps en temps un treizième mois lunaire à certaines années. De ce fait le Nouvel An chinois se situe toujours le premier jour de la nouvelle lune qui tombe entre le 21 janvier et le 19 février.
Nous venons de terminer l’année du Tigre. Je suis un peu triste, car d’une part je suis de ce signe et d’autre part nous entrons maintenant dans l’année du Lapin. J’ose à peine écrire ce mot. Je ne suis pas superstitieux, mais, comme tous les marins, ce mot m’indispose profondément. Il ne doit jamais au grand jamais, être prononcé sur un bateau sous peine de catastrophe imminente. Je pourrais vous raconter de nombreux cas vécus par moi-même sur Harmattan. Mais en voici un très significatif.
Je suis avec mon copain Jacky en train de traverser le golfe du Bengal. Nous sommes le 21 février 2011, j’écris alors « La grosse bêtise ! Hier midi, Jacky a prononcé par inadvertance le mot terrible qu’il ne faut jamais prononcer sur un bateau et pour couronner le tout, hier soir c’est moi-même qui ai commis cette horrible bévue. Vous savez, c’est le mot qui désigne la bête aux longues oreilles, je n’ose même pas l’écrire, c’est le signe de l’année chinoise qui vient de commencer.
Je ne suis pas superstitieux, mais je dois bien reconnaître que chaque fois que cela s’est produit il est subvenu d’énormes catastrophes à bord. Nous avons immédiatement consulté mon ami Pierre-Yves, moniteur de voile aux Glénan et spécialiste de ce genre de problèmes.
Il n’y a, semble-t-il, rien à faire qu’à attendre que la catastrophe nous tombe sur la tête. Néanmoins, sur ses conseils, nous avons effectué ce midi la manœuvre qui conjure le mauvais sort lorsque l’on change le nom d’un bateau. Cela ne servira peut-être à rien, mais sait-on jamais, cela ne mange pas de pain. La manœuvre consiste à couper trois fois la queue du serpent en tirant à chaque fois un coup de canon. Après déjeuner nous avons donc rempli nos verres de vin rouge, et avons fait opérer un demi-tour au bateau pour qu’il coupe 3 fois son sillage. A chaque fois nous avons crié très fort “Pan !” et avons bu un canon. Espérons que cela suffira à enrayer les catastrophes. »
Nous ne le savons pas encore, mais dès le lendemain nous allons devoir payer cash. Jacky va se réveiller avec la fièvre et une jambe énorme. Après en avoir discuté avec Pierre-Yves, et les médecins du CCMM, le SAMU des marins, il s’avère que c’est grave et Jacky va devoir être évacué en urgence. C’est un destroyer indien de 130 mètres de long qui va venir le récupérer. Il est atteint d’un érysipèle, mortel dans 40 % des cas sans antibiothérapie.
Vous voyez, ce n’est pas de la rigolade, cette histoire de bête aux longues oreilles !
Un petit mot sur ma santé, j’ai eu les résultats de ma biopsie, c’est une bonne nouvelle. Mon greffon, même s’il est à bout de course, devrait tenir encore deux ou trois ans. J’espère pouvoir être inscrit à nouveau sur une liste de greffe.
Vendredi 17 février 2023, à 16 h TU, 17 h en France. GMT - Une promesse de remise à l’eau À Cormeilles en Vexin
Vendredi 17 février 2023, à 16 h TU, 17 h en France. GMT - À Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Le printemps arrive déjà, les jours rallongent, mes hortensias sont en bouton et les après-midis commencent à radoucir. L’hiver n’est pas encore terminé, début mars les gelées peuvent revenir, mais, comme les oiseaux qui se mettent à retaper leurs nids, le besoin de remise à l’eau d’Harmattan se fait de plus en plus violent.
Je suis descendu dans le sud en début de mois et j’ai passé huit jours sur mon bateau. Cela me fait toujours un bien fou. Il n’y a plus grand-chose à faire pour qu’il soit prêt à remettre à l’eau. J’ai remis en marche le frigo principal et j’ai commencé à installer le chauffage. En effet, avec l’augmentation du coût de l’électricité, le patron du port à changé les disjoncteurs 16 A par des 4A. De ce fait il n’est plus possible de chauffer le bateau à l’électricité l’hiver.
En réalité j’installe même deux chauffages. Le premier est un chauffage à air pulsé de 5 kW qui fonctionne avec le réservoir à gasoil du bateau. C’est très bien au port et dans les criques. Le second va fonctionner avec l’eau chaude du moteur, tout comme le chauffage d’une voiture. Il chauffe en mer lorsque l’on marche au moteur. J’ai mis deux radiateurs avec ventilateur. Chacun a une puissance de 2kW.
Hier j’ai vu mon cardiologue, avec la dégradation de mon greffon, il a revu le traitement pour mon cœur. Je dois maintenant faire une prise de sang tous les trois jours. Du coup, mes espoirs de partir avec mon bateau en Turquie ont été douchés. Je ne suis pas sûr que cela puisse se faire. Et puis je sens bien que mon greffon lâche prise de plus en plus, je suis constamment fatigué et je n’arrive plus à marcher 100 mètres sans devoir me reposer. Je me retrouve dans le même état physique que celui dans lequel j’étais avant d’être dialysé.
Combien de temps cela va-t-il encore tenir avant d’être à nouveau dialysé ? Je n’en sais rien, mais je crains de ne plus pouvoir faire de longues balades comme j’aime tant le vivre. Alors je me fais à l’idée, et je m’organise pour laisser mon bateau à l’eau l’hiver prochain dans la rade de Marseille.
Par exemple si je laisse Harmattan sur les îles du Frioul, je peux y vivre et aller facilement à Marseille en prenant la navette pour gérer mes obligations de santé. Je peux y recevoir mes petits enfants et je peux même offrir une base à mes deux garçons pour aller plonger sur l’île Riou. Ils adorent cela et nous pourrons ainsi passer de merveilleux moments.
De toute façon la vie est ainsi faite, tout comme aux Marquises, gémir n’est pas de mise, cela ne sert à rien. Il faut accepter ce que l’on nous donne et faire avec, nous n’avons pas le choix. Et en plus, il faut dire merci, car il y a souvent bien pire.
Dès que je peux, je vais retourner passer quelques jours sur mon bateau, je dois terminer le montage des chauffages puis remonter ma pompe à eau douce et ma pompe à eau de mer. Ensuite je dois terminer le branchement du groupe électrogène puis vérifier le fonctionnement des WC. Il me restera à passer la peinture antifouling, réarmer le bateau et tout vérifier avant la remise à l’eau.
Il est à terre depuis mi 2019 ! C’est fou comme le temps passe ! Avec la crise du COVID puis mes problèmes de santé, je n’ai pas avancé comme j’aurais voulu. Mais je n’ai pas à me plaindre, j’ai pu passer 12 ans au milieu des océans malgré mes problèmes de santé, c’est incroyable.
Au sujet de ma piscine, c’est un trou avec de la boue au fond. Il faut attendre les beaux jours pour que tout cela sèche. J’ai quand même pu réaliser le branchement du tout-à-l’égout et passer depuis mon garage l’eau et l’électricité. Maintenant je dois effectuer les branchements dans mon garage.
Mon carnet de voyage « Hors Limites » avance bien, j’ai mis le point final au premier tome et j’ai déjà bien avancé le second. Quel boulot !
Je suis extrêmement triste pour mes amis turcs. Ces catastrophes sont fréquentes dans ce pays depuis la nuit des temps. Aujourd’hui les sauveteurs ont sorti une jeune fille de 17 ans, elle était souriante et parlait calmement après dix jours sous ces gravats sans eau ni nourriture. Il faut une force de caractère étonnante pour rester en vie si longtemps. Elle racontait que pour tenir elle a pensé à autre chose qu’à la situation catastrophique dans laquelle elle se trouvait. Bravo !
Lundi 13 mars 2023, à 16 h TU, 17 h en France. GMT - A nouveau la dialyse À l’hôpital de Pontoise
Lundi 13 mars 2023, à 16 h TU, 17 h en France. GMT - À l’hôpital de Pontoise
Bonjour à tous,
Qu’il s’en est passé des choses depuis ma dernière publication ! Les aiguilles de ma montre se sont transformées en ventilateur et les saisons ont défilé à toute vitesse.
Lors de la visite habituelle à mon néphrologue fin janvier (il y a un mois et demi), celui-ci me dit qu’à la suite de la biopsie de mon greffon effectuée en fin d’année, il constate que celui-ci n’est pas en très grande forme. Il me précise tout de même qu’il va fonctionner encore « trois ou quatre ans ». Je traduis immédiatement en deux ou trois ans, mais je suis ravi tout de même de ce délai qui va pouvoir me permettre d’effectuer à nouveau un grand tour de méditerranée sans contrainte.
Afin de faire durer un maximum, il décrète néanmoins un changement des immunosuppresseurs, car la cyclosporine abime le greffon. Il décide, après consultation de ses confrères, de réduire de moitié les médicaments actuels et me prescrit en plus de nouveaux médicaments antirejet. Il me prescrit une prise de sang de contrôle un mois après le début de cette nouvelle posologie.
Je ne fais pas le rapport, mais je deviens de plus en plus fatigué, puis je passe énormément de temps au lit, je me lève une heure et je dois me reposer trois heures. Puis je dois affronter une forte tempête. Cela a commencé le vendredi il y a plus de deux semaines. Je subis des diarrhées fulgurantes et des vomissements. Le dimanche midi, j’ai perdu 4kg, je fais le 15. L’opératrice me dit « Mais, monsieur, il faut voir un médecin ! ». En appelant ce numéro, c’était un peu l’idée.
Une ambulance vient me chercher, à 15 heures je suis dans un box aux urgences. Vers 16h30 l’infirmière passe. « Vous avez vu le médecin ? », « Non », « Il va passer rapidement, car il a pris la fiche ». Je suis obligé de demander à Francine de filler à la maison chercher une couverture, car l’hôpital a réduit le chauffage en offrant à chaque soignant un gros polaire, mais le patient reste nu sous un drap et il n’y a plus de couvertures ! Il fait un froid de gueux.
Les heures passent, un peu avant 20h, Francine obtient le droit de me rejoindre pour m’apporter mes médicaments antirejet. 21h, je n’en peu plus d’attendre. Ma tension systolique monte à plus de 190, ce qui déclenche l’alarme. L’infirmière de nuit entre « vous avez vu le médecin », « Non ». Elle semble surprise et revient au bout de 10 minutes. « Monsieur, on a perdu votre fiche ! » Finalement l’interne de garde me renvoie chez moi vers minuit en me disant que c’est une gastro. « Si dans cinq jours cela ne va pas mieux, revenez. »
Le lundi matin je vais très mal, mais, malgré de nombreux efforts de Francine et de mon ami Pierre-Yves, je ne peux être admis à l’hôpital. On me donne rendez-vous mardi matin en hôpital de jour pour une réhydratation. Ma situation continue à empirer d’heure en heure. Mardi matin j’ai perdu 7kg en trois jours et je suis incapable de me lever sans faire une syncope. Re-ambulance, me voici enfin admis au service néphrologie, mais avec plusieurs jours de retard.
Résultat mon greffon est mort et je dois repasser immédiatement par la case dialyse. Les trois ou quatre ans viennent de se transformer en deux mois ! C’est rageant !
Vais-je pouvoir repartir en dialyse péritonéale ? C’est la grande question. Comme je suis en permanence en infection urinaire, ce matin on me laisse peu d’espoir. Je prends un sacré coup sur la tête.
Mais, à l’instant le néphrologue de dialyse vient de passer, le chirurgien va passer me voir, il va m’implanter dans les jours qui viennent un nouveau cathéter et je vais pouvoir reprendre la dialyse péritonéale. Quelle bonne nouvelle !
Tout est toujours relatif. Il y a un mois on m’aurait dit que je devrais repartir en dialyse dès maintenant j’aurais été marqué d’apprendre cette mauvaise nouvelle et aujourd’hui je suis tout content d’échapper à l’hémodialyse et de repartir en péritonéale. Finalement la vie reste belle !
Mardi 14 mars 2023, à 17 h TU, 18 h en France. GMT - Le paysan et le cheval À l’hôpital de Pontoise
Mardi 14 mars 2023, à 17 h TU, 18 h en France. GMT - À l’hôpital de Pontoise
Bonjour à tous,
Un séjour à l’hôpital est un peu comme une longue traversée transocéanique, j’ai du temps pour écrire.
La vie se charge en permanence de nous imposer des évènements sans que nous ayons notre mot à dire. Il y a deux façons de réagir, la première est d’accepter ce qui nous arrive, de le gérer et de dire merci, car cela aurait pu être pire. La seconde façon est de ne pas accepter, de gémir et de se plaindre sur l’injustice de la vie. Seule la première façon conduit au bonheur.
Je veux vous faire partager ce conte de sagesse taoïste : le paysan et le cheval. On le doit au philosophe chinois Lao Tseu qui a vécu au 5e ou 6e siècle av. J.-C.. Vous connaissez certainement ce conte ou tout au moins vous en avez entendu parler. Pour ma part je m’y réfère souvent. Il y a de nombreuses versions qui, toutes, possèdent la même racine philosophique. Voici la mienne :
Un pauvre paysan chinois cultive ses champs avec son vieux cheval. Ils sont toujours ensemble, il aime son cheval qui lui rend bien avec sa douceur et sa force. Un soir le cheval s’enfuit et disparait. Le voisin vient le voir et dit : « Vous n’avez pas de chance » « Est-ce un bien ou est-ce un mal ? » répond le vieux paysan
Quelques jours plus tard, le cheval revient accompagné par trois jeunes et beaux étalons. Le voisin, un peu jaloux, dit : « Quelle chance » « Est-ce un bien ou est-ce un mal ? » répond le vieux paysan
Le fils unique du paysan tente alors de monter l’un des étalons sauvages, tombe et se casse la jambe. Le voisin dit : « Quelle guigne ! » « Est-ce un bien ou est-ce un mal ? » répond le vieux paysan
Et puis, la guerre éclate, c’est la conscription, les fils de ses voisins partent à la guerre, mais le fils du paysan ne peut y aller, ayant la jambe cassée. Le voisin dit encore une fois avec jalousie : « Quelle chance ! Nos fils vont se faire tuer et le vôtre reste à la maison ». « Est-ce un bien ou est-ce un mal ? » répond le vieux paysan
Nous pourrions continuer longtemps ainsi, vous avez compris l’idée.
Il y a deux mois je devais continuer à profiter de mon greffon pendant « trois ou quatre ans ». Quelle chance ! Aujourd’hui j’ai perdu mon greffon et je dois être dialysé très rapidement. Est-ce un bien ou est-ce un mal ?
Je suis encore jeune, je peux peut-être encore bénéficier d’une seconde transplantation. Mais peut-être que dans 3 ou 4 ans cela n’aurait plus été possible ! Est-ce un bien ou est-ce un mal ?
Le chirurgien doit me poser mon nouveau cathéter de dialyse péritonéale lundi matin.
Dimanche 2 avril 2023, à 17 h TU, 19 h en France. GMT - Du déjà vécu À Cormeilles en Vexin
Dimanche 2 avril 2023, à 17 h TU, 19 h en France. GMT - À Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Il y a douze ans aujourd’hui je venais de faire ma dernière dialyse et j’étais au bloc opératoire de l’hôpital de Caen, en train de recevoir un don formidable, un rein.
J’ai très bien vécu mes vingt mois de dialyse, seul au milieu des océans. Je n’imaginais pas, à l’époque, tout ce qu’allait m’apporter cette transplantation. Mais, très vite, je me suis rendu compte d’une liberté retrouvée encore plus grande qu’avec la dialyse et surtout d’une forme redevenue totalement normale. La transplantation est réellement la solution reine à l’insuffisance rénale en phase terminale.
Le chirurgien m’a implanté un cathéter il y a une douzaine de jours. J’ai vécu quelques moments difficiles, car c’était en coelioscopie. Il vous gonfle le ventre avec du gaz carbonique, cela a pour effet de distendre tous les tissus. J’ai ensuite passé quelques jours à souffrir, le temps que tout revienne à la normale. Après près d’un mois passé à l’hôpital, je suis rentré à la maison, mais je suis mou comme une chique.
Pour l’instant je retourne à l’hôpital un jour sur deux pour le pansement et pour revoir les gestes de la dialyse péritonéale. C’est du déjà vu, mais je constate l’énorme différence entre la théorie et ma propre pratique sur le bateau ! Encore une fois il faut aller à l’essentiel.
Pour l’instant mon greffon continue à éliminer l’eau en trop dans mon organisme, pour être clair je continue à avoir une diurèse. Mais il n’élimine plus très bien la créatinine et l’urée par exemple. Du coup je suis très fatigué, je passe beaucoup de temps au lit. La forme commencera à revenir quelques jours après ma première dialyse qui est prévue mardi 11 avril. En effet il faut attendre la cicatrisation de ce ventre.
Lors de ma première période de dialyse, j’avais retrouvé une forme convenable environ 8 jours après ma première dialyse. J’espère donc être en forme dès fin avril afin de pouvoir passer un été agréable. Pour mon greffon je vais continuer à prendre des immunosuppresseurs de façon à ne pas le perdre et à continuer à éliminer l’eau convenablement.
Les fonctions d’un rein sont multiples et dès qu’il va mal les répercussions sont nombreuses. Par exemple le rein fabrique normalement une hormone appelée érythropoïétine qui permet à la moelle osseuse de fabriquer des globules rouges. Avec son absence le taux d’hémoglobine diminue et on se trouve anormalement fatigué. En conséquence j’ai recommencé, comme un coureur cycliste, à me faire des piqûres d’EPO. Du coup, si j’arrive à remettre mon bateau à l’eau cet été, il va filer comme le vent.
J’arrive tout de même à passer tous les jours un peu de temps sur mon ordinateur. Mon carnet de voyage avance bien. J’ai imprimé le premier tome (ma période de dialyse) au format attendu par l’éditeur « Arthaud » et je vais le déposer dès que je me sens physiquement capable de faire un aller et retour à Paris. Je n’ai que quelques chances qu’il soit accepté par la maison d’édition, mais je souhaite le tenter.
J’ai pratiquement fini également le second tome (ma greffe et mon retour du Sri Lanka à Marseille). Il ne me reste qu’à rédiger une préface et je vais pouvoir mettre un point final à celui-ci. Je vais ensuite attaquer le troisième tome, mon voyage jusqu’à Ushuaïa et le Cap Horn.
Mercredi 19 avril 2023, à 17 h TU, 19 h en France. GMT - Impatient À Cormeilles en Vexin
Mercredi 19 avril 2023, à 17 h TU, 19 h en France. GMT - À Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Je ne suis toujours pas dialysé, car depuis la mise en place du cathéter de dialyse, j’ai le ventre extrêmement douloureux. C’était à un point tel qu’il a été décidé de refaire un scanner de contrôle. On a découvert alors un hématome gros comme une orange à l’intérieur du ventre. Il a donc été décidé d’attendre un peu avant de démarrer la dialyse.
Je vais beaucoup mieux, mais j’ai toujours 90 ans. J’ai des douleurs importantes dans le bas du ventre. C’est le cathéter qui provoque ce problème. Je pense et surtout j’espère qu’elles vont disparaître dès que je vais être dialysé et que mon ventre sera rempli de dialysat. Et puis je suis tout faible et fatigué. D’une part mon corps est empoisonné par les substances que mon greffon n’élimine plus et d’autre part mon taux d’hémoglobine est encore très faible malgré les piqûres d’EPO.
J’ai essayé de combattre cette faiblesse. Je vais marcher dans le parc du château d’Osny. Il y a un petit étang avec une balade qui fait le tour. Le parcours fait un peu moins d’un kilomètre et il est parsemé de bancs pour se reposer. J’y vais une fois par semaine et j’arrive au bout en prenant le temps de me poser sur quelques bancs. Mais le soir je suis mort de fatigue. Je bricole gentiment à la maison, mais je passe énormément de temps au lit.
La dialyse doit démarrer demain, je suis trop impatient. Je viens de relire ce que j’écrivais le 22 décembre 2009 en arrivant en Martinique après une merveilleuse traversée de l’Atlantique en solitaire en me dialysant trois fois par jour :
« Dire qu’il y a 6 mois j’étais presque mort. J’avais 90 ans, incapable de marcher 100 mètres sans devoir m’assoir. Et puis, la dialyse et en quelques jours, la vie a repris. Je me sens aujourd’hui comme ces personnages dans les jeux vidéo, lorsque l’on peut acheter de nouvelles vies.
Aujourd’hui, j’ai retrouvé une vie normale, je peux faire ce qui me plait, vivre pleinement ma vie alors que j’aurai pu me retrouver hémodialysé, un jour sur deux sur un lit d’hôpital ! »
C’est donc du déjà vu, je sais ce qui m’attend et je dois encore être un peu patient, la vie va reprendre très prochainement.
Il y a une dizaine de jours, je me suis senti capable de prendre ma voiture pour aller à Paris déposer mon manuscrit chez Arthaud. J’attendais ce moment avec beaucoup d’impatience. J’ai dû laisser la voiture dans un parking et marcher un peu. Mon grand garçon, Christophe, m’accompagnait. Je m’attendais à un grand hall somptueux avec une banque d’accueil.
Nous arrivons rue de Condé, c’est une toute petite rue bordée d’immeubles assez vieux. Au 26 il y a une vieille porte qui ne paie pas de mine. Ce n’est pas ici, j’ai dû me tromper. Mais l’interphone porte une petite dizaine de noms et, sur une étiquette, « Arthaud ». Je sonne, une voix féminine me demande ce que je veux : - « C’est pour déposer un manuscrit ». - « Rentrez, j’arrive »
La porte se déverrouille et nous entrons dans un endroit sombre. Au fond j’aperçois un escalier en pierre formant un énorme colimaçon et j’entends que quelqu’un est en train de le descendre. Puis apparaît une jeune femme très souriante.
Elle prend mon manuscrit et me précise qu’il faut attendre environ deux mois pour avoir une réponse. Elle me remercie vivement et j’en suis tout ému. Je sais que j’ai peu de chances d’être retenu, mais comme dit Christophe, il fallait le faire. Tous les gagnants du loto ont tenté leur chance.
Sur mon agenda, au 11 juin, j’ai noté « Arthaud ».
Mercredi 3 mai 2023, à 17 h TU, 19 h en France. GMT - Une récupération difficile À Cormeilles en Vexin
Mercredi 3 mai 2023, à 17 h TU, 19 h en France. GMT - À Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Quel weekend agréable ! Depuis plusieurs mois j’étais bloqué par mes problèmes de santé et je n’allais pas plus loin que mes poubelles. Nous avons enfin pu partir en weekend. Nous sommes allés chez ma sœur près de Sens et mon frère nous a rejoints. Cela fait un bien fou. Samedi nous avons fait un restaurant à Joigny, c’était un moment très agréable.
Je suis dialysé depuis une petite quinzaine de jours et je ressuscite progressivement. Après la pose de mon cathéter, j’avais terriblement mal dans le bas du ventre. C’était jour et nuit et du niveau d’une rage de dents. Très inconfortable ! Mais dès la première dialyse, le ventre étant rempli de dialysat, les douleurs ont complètement disparu. J’ai immédiatement senti que ma situation s’améliorait.
Il y a quinze jours j’avais l’impression d’avoir quatre-vingt-dix ans, mais, avec la dialyse, je rajeunis progressivement. Cependant, maintenant, l’âge est là. Lors de ma première période de dialyse, j’avais 59 ans alors que maintenant j’en ai 73, remonter la pente est beaucoup plus difficile. Je vais devoir être patient, il y a des jours avec et des jours sans.
La semaine passée, un jour où je me sentais bien, après beaucoup de réflexion j’ai sorti la moto et j’ai roulé une dizaine de kilomètres. Quel bonheur ! C’est le printemps et les colzas sont en fleurs, les odeurs sont merveilleuses. Le plaisir de sentir tous ces parfums est ce que j’aime dans la moto. Les « caisseux » (c’est ainsi que les motards nomment les automobilistes) n’ont pas ce bonheur, ils voyagent dans une ambiance aseptisée. Le soir j’étais fatigué, mais heureux.
Mais, contrairement à ma première période de dialyse, je dois gérer de nouvelles difficultés. Si la forme physique semble revenir peu à peu, dès ma première dialyse, le greffon a baissé les bras et ma diurèse (le volume d’urine produit) a diminué de façon très importante. Cela n’est pas très bon, car la dialyse péritonéale a beaucoup de difficulté pour éliminer l’eau en excès dans le corps.
Je dois me peser tous les matins pour savoir comment évolue mon poids. Chaque kilo en plus correspond à un litre d’eau en plus dans mon organisme. Je prends plusieurs centaines de grammes par jour et, partant de 77,6 kg en début de dialyse, j’étais arrivé à 85 kg ! Je gonflais, au sens premier du terme, comme une outre qu’on remplit d’eau. De ce fait on est passé à 4 dialyses par jour et on a augmenté d’une façon importante le dosage des médicaments diurétiques.
Mais un nouveau problème apparaît ! Je ne ressens plus l’envie d’uriner, le chirurgien a dû débrancher un fil par mégarde en me posant le cathéter. Et comme par ailleurs le joint de mon robinet est foutu, j’ai d’énormes problèmes de plomberie. Malgré mes couches-culottes avec les petits élastiques sur les côtés, je dois changer de pantalon trois fois par jour. Et les draps tous les matins.
C’est un peu compliqué et il faut que je m’adapte. Il n’y a plus grand-chose qui fonctionne correctement dans ce bonhomme. J’espère tout de même arriver à trouver des solutions qui me redonnent un peu d’autonomie.
L’été arrive, j’aimerais bien pouvoir retourner près d’Harmattan.
Lundi 15 mai 2023, à 17 h TU, 19 h en France. GMT - Un élixir de jouvence À Cormeilles en Vexin
Lundi 15 mai 2023, à 17 h TU, 19 h en France. GMT - À Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
En 2009, il y a une quinzaine d’années, j’avais 90 ans et j’étais incapable de marcher plus de cent mètres sans devoir m’assoir. Puis la dialyse est arrivée et très vite j’ai vécu une véritable remontée dans le temps jusqu’à retrouver environ 70% de la forme d’un homme de 59 ans. J’ai ensuite vécu une aventure extraordinaire.
Il y a un mois j’avais à nouveau 90 ans. Puis la dialyse a commencé. J’imaginais alors avoir découvert l’élixir de jeunesse éternelle. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, je m’attendais à retrouver environ 70% de la forme d’un homme de 59 ans. J’étais même disposé à passer par deux ans de dialyse tous les quinze ans.
Mais, grande déception. La forme revient lentement et je pense que je n’atteindrais pas mieux que 70% de la forme d’un homme de 73 ans ! Il va falloir que je me fasse à cette idée. Ça va beaucoup mieux, mes problèmes de plomberie se sont un peu arrangés et, avec un petit peu d’organisation j’arrive à vivre ma vie.
Malgré tout, mon cathéter ne fonctionne pas parfaitement et souvent, au lieu de durer 35 à 40 minutes, mes dialyses durent plus d’une heure. Encore un petit problème à solutionner. Le secret pour vivre pleinement est d’organiser sa vie autour des contraintes de la dialyse et non l’inverse.
Vendredi soir, je regarde la météo. Il va faire beau ce samedi au Tréport. Nous prenons immédiatement la décision d’y faire un saut. Ce n’est qu’à environ 2h15 de route. Samedi matin je me lève à 7 heures et je fais immédiatement la première dialyse. Nous partons à neuf heures moins le quart, Francine portant la prochaine poche de dialyse toute chaude sur ses genoux.
A dix heures et demie, je m’arrête sur le bord de la route et je me connecte. La poche vide aux pieds de Francine et la poche pleine accrochée au rebord du toit ouvrant à l’aide d’un crochet en S. Quelques dizaines de kilomètres plus loin, je m’arrête à nouveau pour peser la poche et pour lancer le remplissage. Puis encore quelques kilomètres plus loin, à l’entrée du Tréport, nouveau stop pour me déconnecter.
Il est 11h30, c’est jour de marché. Immédiatement nous allons à la « Poissonnerie Municipale ». J’adore cet endroit, les poissons et les crustacés ont été pêchés dans la nuit, la fraicheur est maximum. Nous achetons un magnifique homard qui gigote comme un fou et demandons à la poissonnière de nous le garder au frais pendant l’heure du repas.
Puis nous avançons encore un peu sur la jetée qui surmonte l’entrée du port d’une forte hauteur et je me retrouve immédiatement petit garçon en colonie de vacances au bord de l’océan. Le vent du large qui passe au-dessus de l’estran alors que la mer commence tout juste à remonter remplit l’espace d’une enivrante odeur de varech. Le bruit de la mer qui commence à remplir le port et tous ces cris de mouette complète ce tableau idyllique.
Dans le top trois des meilleurs restaurants, nous découvrons que « Le goût du large » se trouve à moins de 100 mètres de la voiture. Nous y entrons avec une poche de dialyse et le réchauffeur. Nous n’avons même pas regardé la carte. Quelle mauvaise surprise de découvrir que justement, de carte, il n’y a point. On doit accepter à l’aveugle une entrée, un plat et un dessert le tout concocté avec les produits du jour par le chef. Finalement nous décidons de prendre ce risque.
Pour commencer le champagne est exceptionnel, un des meilleurs que je connaisse. Puis sont servis les amuse-bouche. Nous découvrons alors une véritable explosion de saveurs, les goûts s’accordent à merveille, c’est divin. Je ne me souviens pas avoir surpris autant mes papilles, même dans les meilleurs restaurants étoilés. L’entrée n’est pas exceptionnelle, mais le plat principal, de la truite fumée de Normandie est également inoubliable.
Une petite dialyse sur la route en rentrant avant de mettre le homard au four, quelle journée !
Mardi 23 mai 2023, à 17 h TU, 19 h en France. GMT - Une médecine humaine À Cormeilles en Vexin
Mardi 23 mai 2023, à 17 h TU, 19 h en France. GMT - À Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
C’était lors d’une de mes visites à l’hôpital Saint Louis. Je devais me faire enlever un petit cancer de peau. Dans ce service, les secrétaires de l’accueil sont toujours très désagréables. Lorsque j’arrive, l’une d’elles me dit assez méchamment « Assaillez-vous, monsieur, on vous appellera ». Je m’exécute et j’attends. Le temps passe, la salle d’attente se vide et je commence à m’inquiéter.
Midi arrive et je me décide à affronter le dragon. « Ha ! on vous a oublié » et elle ajoute aussitôt pour se justifier « Mais l’erreur est humaine, ça arrive à tout le monde ». Je suis sidéré. Pour la petite histoire, la chirurgienne qui devait m’opérer vient de partir !
Il faut être tolérant, oui l’erreur est humaine, qui n’en a pas fait ? Cependant elle doit rester tout à fait exceptionnelle. Les très bons en font peu, les moyens en font et les mauvais en font beaucoup. Dans tous les métiers, on peut constater que les très bons sont rares, que les moyens forment le gros des troupes et que, malheureusement, il y a quelques mauvais.
On voudrait que la médecine fasse exception à cette règle. On n’accepte pas de rencontrer des moyens (et encore moins des mauvais), on voudrait n’avoir à faire qu’à des très bons. Ce n’est pas possible, la médecine est humaine, elle implique de nombreuses erreurs que certains ont du mal à accepter.
A 73 ans j’ai énormément fréquenté les hôpitaux. J’y ai vu des gens exceptionnels, des très bons et c’est toujours un bonheur pour moi de les rencontrer. Mais, forcément, j’ai dû subir des moyens, des personnes qui n’étaient pas au top dans leur profession.
Voici quelques exemples : ma greffe de rein ne s’est pas très bien passée et la chirurgienne a même oublié une aiguille dans mon ventre, les urgences me diagnostiquent une infection urinaire et me renvoient chez moi alors que j’ai la COVID, mon néphrologue change mes médicaments antirejet et je perds mon greffon, les urgences me diagnostiquent une gastroentérite alors que je suis en train de perdre mon greffon … J’ai encore quelques exemples sous le coude.
Au sujet de ma forme, elle s’améliore de jour en jour. Je me force à bouger. Vendredi j’ai marché 2,5 kilomètres et j’ai fait 4,2 kilomètres samedi. C’était un Everest, mais je sens que c’est bon pour moi, même s’il me faut plusieurs jours pour récupérer.
Cependant, j’ai toujours ce problème de cathéter. Normalement une dialyse dure 20 minutes pour vider et dix minutes pour remplir le ventre, soit une trentaine de minutes. Mais mon ventre ne se vide pas bien et mes dialyses durent entre une heure et une heure et demie. Comme je fais quatre dialyses par jour, je n’ai qu’une heure et demie entre chaque dialyse.
J’ai passé des radios et nous avons découvert que le cathéter est plié à 90 degrés. Il va donc falloir rouvrir ce ventre pour le replacer correctement. C’est encore une erreur que je dois accepter. Mais cette fois je vais essayer de choisir un bon, un chirurgien qui est réputé pour cet acte si particulier.
En attendant, j’enchaine tous les examens, les scanners, les radios, les dopplers … afin de constituer mon dossier prégreffe. J’ai décidé de m’inscrire sur la liste de Caen, car c’est toujours là que les délais pour être greffé sont les moins longs.
Mercredi 7 juin 2023, à 8 h TU, 10 h en France. GMT - Une dialyse qui me gonfle À Cormeilles en Vexin
Mercredi 7 juin 2023, à 8 h TU, 10 h en France. GMT - À Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Une dialyse qui me gonfle. Vous devez être interloqués, je n’ai pas l’habitude de me plaindre et j’accepte assez facilement les difficultés que la vie m’impose. Non, je n’ai pas écrit « Ça me gonfle », je veux dire que la dialyse me gonfle au sens premier du terme.
Comme je vous l’ai écrit, mon cathéter de dialyse a été mal implanté et il ne fonctionne pas correctement. J’ai recherché un professionnel de la pose de cathéter de dialyse péritonéale, un spécialiste qui a une grande habitude de cet acte. C’est une chirurgienne qui exerce à Bayeux et qui fait le tour de France pour former des chirurgiens à cette technique si particulière.
J’ai une chance extraordinaire car elle accepte de s’occuper de mon cas. Elle va retirer ce cathéter et en implanter un nouveau, du côté droit cette fois, du même côté que mon greffon, afin de libérer le côté gauche pour ma prochaine greffe de rein. L’opération est prévue le 22 juin à Bayeux.
En attendant, les choses se sont compliquées et, comme je n’arrivais pas à vider correctement mon ventre, j’ai commencé à faire de l’œdème. Mon corps s’est rempli d’eau et je me suis mis à gonfler de partout. Mes jambes se sont transformées en poteaux, mes genoux et mes cuisses sont devenus énormes, j’ai attrapé une bouée monstrueuse autour du ventre puis mon abdomen s’est mis à gonfler lui aussi.
Je prenais plus d’un kilo par jour, j’avais de grosses boules sous les bras. Je sentais l’œdème pulmonaire arriver. J’avais pris dix kilos d’eau, dix kilos de plus que mon poids de base lorsque j’ai démarré la dialyse.
Vous imaginez le Bibendum Michelin, eh bien c’était à peu près cela. Mon néphrologue n’a pas eu d’autre choix que de stopper immédiatement la dialyse et de monter au maximum la dose de médicaments diurétiques. Mais j’ai une chance énorme, les résultats de mes analyses de sang me permettent de rester quelques semaines sans avoir à faire de dialyse, mon greffon fonctionnant encore un peu. Si cela n’avait pas été le cas, on aurait dû m’implanter un cathéter central (dans le cou) afin de pratiquer des hémodialyses.
En quelques jours j’ai retrouvé mon poids de base. J’ai perdu plus de deux kilos par jour. Quel énorme bonheur ! Je suis bien dans ma peau, je suis bien dans mes habits, je peux à nouveau lacer mes chaussures et je peux fermer mon pantalon. J’imaginais retrouver très vite mes 90 ans, mais non. Je me sens en pleine forme et, comme je n’ai plus de dialyse à faire, je récupère six heures par jour de liberté.
J’en profite à fond même si ce ventre vide est douloureux. J’ai toujours très mal à la vessie mais j’en ai compris la cause. En effet la technique utilisée par l’urologue qui m’a implanté ce cathéter défectueux consiste à suturer son extrémité sur la vessie.
Du coup j’ai ressorti ma moto et, avec ce temps magnifique, je roule. J’ai l’impression d’avoir rajeuni de dix ans. Et puis j’ai enfin pu terminer mon dossier prégreffe, je l’ai envoyé à Caen la semaine dernière afin d’être à nouveau inscrit sur la liste d’attente le plus rapidement possible.
Mercredi 21 juin 2023, à 14 h TU, 16 h en France. GMT - Dialyse Péritonéale versus Hémodialyse En hémodialyse à l’hôpital de Pontoise
Mercredi 21 juin 2023, à 14 h TU, 16 h en France. GMT - En hémodialyse à l’hôpital de Pontoise
Bonjour à tous,
Ces quinze derniers jours il s’en est passé des choses. Je me suis rendu à Bayeux et j’ai rencontré Cécile Bonnamy. C’est la chirurgienne qui doit m’opérer, une grande professionnelle passionnée par la pose de cathéter de dialyse péritonéale. Elle est très sympathique et extrêmement rigoureuse. Elle a exigé que je sois dialysé avant et après l’opération.
Il a donc fallu me placer en urgence un cathéter central afin de pouvoir pratiquer des hémodialyses. Je m’y suis rendu un peu à reculons, diarrhées et vomissement avant de me présenter à l’hôpital à 8h du matin. Je n’aime pas trop qu’on me fasse des trous dans le cou alors que je ne suis pas très inquiet lorsqu’on m’ouvre le ventre.
Je dois patienter pour que le chirurgien soit disponible puis l’opération dure un peu moins d’une heure. Le chirurgien me fait un trou à la base du cou et insère en remontant un cathéter dans la veine jugulaire. Il me fait ensuite un second trou juste au-dessus du sein afin de passer le cathéter sous la peau entre les deux ouvertures. C’est un peu douloureux pendant quelques jours mais, heureusement, nous ne manquons pas encore de paracétamol.
Ensuite j’ai passé la journée à l’hôpital car j’ai eu droit à ma première dialyse, ma première hémodialyse. Quelle expérience ! Pour mes premières fois j’ai un traitement de faveur, mes dialyses ne durent que trois heures. Normalement une dialyse c’est quatre heures. Quatre heures, allongé sur un lit d’hôpital, enchainé à la machine, un jour sur deux.
Je n’ai pas encore une grande expérience, ce n’est que ma troisième hémodialyse, mais quelle contrainte, que de temps gâché à ne pas pouvoir vivre sa vie. Margueritte, ma voisine de lit, met trois quarts d’heure pour venir, autant pour rentrer chez elle, plus les temps de connexion et de déconnexion, c’est 6 heures de perdus un jour sur deux. Elle le vit difficilement.
Avec la dialyse péritonéale c’est simplement deux minutes pour se connecter et autant pour se déconnecter, ensuite je vis ma vie. Avec mon pied à perfusion je circule dans la maison ou au bureau. Je peux cuisiner, m’occuper du barbecue, manger …, je vis quoi. En voiture se dialyser en conduisant ou pas est équivalent. Debout, assis, allongé, la dialyse péritonéale n’impose rien.
Je pense que l’hémodialyse peut convenir aux personnes qui ne veulent prendre aucune responsabilité. Ils sont passifs entre les mains des infirmières et des docteurs. Mais pour moi c’est une contrainte énorme. Je rêve sans cesse d’autonomie. Je me trouve parfaitement bien seul au milieu des océans, à dépendre entièrement de moi-même, sans carcan, sans entrave.
L’opération consistant à retirer ce cathéter de DP qui ne fonctionne pas et à en implanter un nouveau devait avoir lieu demain à Bayeux mais au dernier moment il est apparu qu’un des médicaments antirejet aurai dû être arrêté une semaine avant. L’opération a donc dû être reportée. Si tout va bien je serais donc opéré mercredi prochain.
En attendant j’essaye de trouver des solutions afin de ne pas perdre totalement mon temps pendant ces heures où je dois rester allongé sur un lit d’hôpital. Aujourd’hui j’ai apporté mon ordinateur. Taper sur le clavier en étant à l’horizontal n’est pas très aisé mais j’y arrive tout de même et je dois m’habituer.
Concernant le premier tome de mon carnet de voyage Hors Limites, je n’ai toujours pas de réaction des édition Arthaud. Pourtant ils m’avaient promis une réponse dans les deux mois, soit avant le 11 juin. Est-ce une bonne nouvelle ? Pour l’instant ils ne l’ont pas refusé, je peux toujours espérer. Le tome 2 est terminé mais avec le tome 3 et le tome 4 à réaliser je peux occuper un très grand nombre de séances de dialyse.
Vendredi 30 juin 2023, à 15 h TU, 17 h en France. GMT - Une expérience étonnante En hémodialyse à l’hôpital de Pontoise
Vendredi 30 juin 2023, à 15 h TU, 17 h en France. GMT - En hémodialyse à l’hôpital de Pontoise
Bonjour à tous,
Quelle expérience ! Il y a trois mois on m’a posé un cathéter. Les suites opératoires ont été épouvantables. J’ai énormément souffert et il m’a fallu une semaine pour retrouver une forme normale. Lorsqu’on est opéré, les effets secondaires de l’anesthésie sont importants et, entre autres, les intestins s’arrêtent de fonctionner.
Le colon peut mettre jusqu’à 72 heures avant de retrouver sa motricité. Pendant ce temps-là, la fermentation continue produisant des gaz qui ne peuvent être évacués. C’est extrêmement douloureux. Le personnel hospitalier vous demande régulièrement si vous avez eu des gaz (A-t-on pété ?). Pour ma part je surveille la survenue de cet évènement avec beaucoup d’attention et beaucoup d’impatience. Lorsqu’il se produit, c’est le bonheur absolu.
Il y a trois mois j’avais dû souffrir pendant 48 heures avant d’éjecter mes premiers gaz. J’avais également eu énormément mal aux épaules pendant plusieurs jours. Ceci est une conséquence de la cœlioscopie si le chirurgien ne prend pas bien soin de vider parfaitement la cavité des gaz qu’il y a injectés.
Ce mercredi Cécile Bonnamy m’a opéré à Bayeux. Je me demandais si j’allais à nouveau devoir subir le même supplice, car c’était la même opération avec en plus la dépose du cathéter qui ne fonctionne pas. Quelle expérience ! J’ai l’impression d’avoir été opéré sur une autre planète.
Pour commencer, l’accueil. Les locaux sont somptueux, chambre individuelle entièrement refaite à neuf avec un cabinet de toilette comportant une douche. La chirurgienne vient me voir immédiatement et m’explique clairement ce qu’elle va effectuer. Je dois passer en deuxième position, vers 10h ce mercredi.
On vient me chercher juste avant l’opération, je n’ai pas à attendre, ce qui n’est pas habituel. Lorsque j’arrive au bloc, on s’empresse de me proposer une couverture chauffante, car il fait toujours très froid au bloc. Je n’ai jamais connu cela lors de mes multiples expériences précédentes. Puis on me pousse dans un box et, encore une fois, je suis surpris par un protocole inconnu pour moi.
Normalement les anesthésistes vous passent un brassard pour surveiller la tension, vous mettent la pince au bout d’un doigt pour la saturation et les ventouses sur le torse pour monitorer en permanence la fonction cardiaque. Puis, une voie veineuse est posée afin d’injecter les produits. Ici c’est pareil, mais, en plus, une équipe m’installe de nombreuses électrodes sur la tête, un peu comme au service du sommeil.
Je n’ai jamais vu. Je demande à l’intervenant et il m’explique que cela lui permet de surveiller en permanence mon niveau d’endormissement. Le but est d’endormir le patient au minimum, il doit être à la limite du réveil. Ainsi, il contrôle en permanence la dose de produit anesthésiant en la limitant au maximum. J’en suis tout épaté.
Lorsque je me réveille, comme d’habitude j’ai une douleur très forte. L’infirmière m’interroge et me passe un antidouleur. Je sens ma douleur se réduire. Après un quart d’heure elle me demande où j’en suis et, comme je suis encore très douloureux, elle me repasse un médicament. Ma douleur continue à se réduire pour disparaître totalement lorsque je quitte la salle de réveil. J’ai six trous dans le ventre, mais la douleur a disparu et elle ne reviendra pas. Je n’ai même pas eu besoin de prendre un Doliprane depuis l’intervention.
Lorsque j’arrive dans ma chambre, Francine m’attend. Je me sens un peu de travers. Je m’endors immédiatement et lorsque je me réveille une heure après, j’ai immédiatement des gaz et je suis dans ma forme normale. J’en suis tout ébahi, comment est-ce possible, comment deux opérations identiques peuvent avoir des suites opératoires aux antipodes l’une de l’autre ?
Ma chirurgienne m’explique ce qu’elle a constaté, ce qu’elle a fait et je rentre chez moi dès jeudi après-midi. Quelle grande professionnelle et un grand merci à cette équipe d’anesthésistes si performants.
Lundi 17 juillet 2023, à 9 h TU, 11 h en France. GMT - La contre-réaction En hémodialyse à l’hôpital de Pontoise
Lundi 17 juillet 2023, à 9 h TU, 11 h en France. GMT - En hémodialyse à l’hôpital de Pontoise
Bonjour à tous,
Dans mes dernières années de lycée, j’avais choisi la spécialité « électronique ». J’ai très vite découvert un principe qui régit de nombreux aspects de notre vie, c’est la contre-réaction. À l’époque, cela m’a marqué profondément.
En électronique elle est partout. Dans nos téléviseurs, dans nos postes de radio, dans nos ordinateurs, dans notre téléphone portable …, elle est présente. Dans les amplificateurs et dans les asservissements, elle est indispensable. Son but est de contrôler le signal ou le mouvement de sortie et de réagir afin de le réguler.
Dans l’éducation elle est indispensable et, très certainement, son absence est l’une des causes de ces dernières émeutes qui m’ont effaré. Les enfants doivent être éduqués, on doit leur expliquer les droits et les devoirs qu’ils ont, du fait de la vie en communauté. Nous ne sommes pas seuls sur une île déserte. Ensuite il est indispensable de contrôler s’ils ont bien compris et surtout de réagir face à leur attitude en félicitant si c’est bien ou en punissant si c’est mal. Le but étant d’obtenir des adultes civilisés.
Il en va de même dans toutes les entreprises sérieuses et bien gérées. Cela s’appelle le contrôle qualité. On doit effectuer des contrôles en sortie de production et, en fonction des résultats, réagir s’il le faut afin de résoudre les problèmes éventuels en amont. Dans mon métier, la location de bureaux, on doit en permanence faire remonter les petits problèmes. Par exemple, si une chasse d’eau fuit, il faut la réparer rapidement.
Encore plus important, à chaque instant de votre vie vous utilisez la contre-réaction. Par exemple pour tenir debout, votre cerveau analyse votre équilibre et réagit immédiatement sur le muscle qui va bien afin que vous ne tombiez pas. Lorsque vous conduisez un véhicule, vos yeux regardent la route et, à tout instant, vous réagissez sur le volant afin de ne pas aller au fossé.
Comme vous le voyez, la contre-réaction est présente partout. Eh bien non, il y a des endroits où elle est absente. Un de ces endroits s’appelle l’hôpital et c’est l’une des causes de la dégradation de notre système de santé. Cela m’horripile, ce n’est pas normal, il est impératif de prendre ce problème à bras le corps pour apporter un minimum de gestion dans ce secteur.
Quelques exemples, en fin d’année dernière je suis très malade, je vais aux urgences et on me diagnostique une infection urinaire. On me renvoie chez moi avec une ordonnance pour des antibiotiques alors que j’ai un violent COVID. Je dois être hospitalisé deux jours plus tard et je vais passer un mois avec de l’oxygène dans le nez jour et nuit. L’erreur est humaine, mais aucun système n’est prévu pour indiquer au service des urgences qu’une erreur a été commise.
En début d’année je suis très malade, je vais aux urgences où l’on me diagnostique une gastro virale. On me renvoie à mon domicile avec une ordonnance pour du Smecta. Je dois être hospitalisé deux jours après, car je suis en train de perdre mon greffon à la suite d’une erreur de dose sur un nouveau médicament antirejet. Malheureusement c’est trop tard et l’erreur ne peut être réparée. Aucun système n’est prévu ayant pour but de retourner l’information de ce dysfonctionnement du service des urgences.
Pour l’anecdote, à chaque fois j’ai reçu une facture de l’hôpital. La raison en est que j’ai encombré les urgences sans raison valable !
Le chirurgien de Pontoise m’a posé un cathéter de dialyse. À l’usage il apparaît que celui-ci ne fonctionne pas. Lors de mon opération à Bayeux, il a été constaté que des erreurs avaient été faites. Est-ce que l’information va remonter ? Je ne pense pas.
Sinon tout va bien. Je suis en forme, je n’ai plus mal au ventre et nous devons essayer de remettre en marche la dialyse péritonéale en fin de semaine. J’ai hâte !
Lundi 7 aout 2023, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - Mes contradictions A Cormeilles en Vexin
Lundi 7 aout 2023, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Je suis en manque d’aventures, je repense sans cesse à tous ces moments merveilleux passés seul au milieux des océans. Que j’y étais bien ! Repartir pour de nouvelles traversées transocéaniques était devenu pour moi une véritable addiction.
J’adore la liberté, j’adore la solitude, j’adore la tranquillité que je ne trouve que seul, sur mon bateau, à plusieurs jours ou semaines de tout autre être humain. Et pourtant j’aime profondément les gens. Je peux passer des heures, assis à la table d’une terrasse de café, à regarder les passants, à les regarder vivre, à m’imaginer qui ils sont et à essayer de deviner leur humeur. Alors je me sens bien, pleinement heureux de vivre.
Dans mes voyages, j’aime beaucoup découvrir de nouveaux paysages, mais ce qui m’attire le plus, ce qui me motive à repartir, ce qui me passionne est la découverte de populations que je ne connais pas. Nous sommes tous différents et c’est un bonheur immense de le constater. Je n’arriverai jamais à comprendre ceux qui éprouvent des sentiments racistes.
Partout dans le monde on peut tomber sur des personnes pas très sympathiques, mais ce ne sont que des exceptions. Lorsque j’arrive dans un endroit, l’ambiance qui y règne me frappe immédiatement. Je suis ravi de m’y immerger, de découvrir toutes ses particularités, toutes ses subtilités, tous ses contrastes par rapport à l’étape précédente.
J’ai un besoin intense de ces rencontres de hasard, de ces rencontres de passage, de ces rencontres profondes et vraies. C’est à chaque fois une chance et, comme le temps que nous allons passer ensemble est très limité, nous n’hésitons pas à nous ouvrir alors qu’on ne le ferait pas avec un proche. On rentre à fond dans l’intime, c’est trop bien.
J’ai enfin retrouvé la forme et pour la première fois depuis longtemps tout est clair devant moi, je ne vois aucun tunnel à traverser, la période de vie qui vient s’annonce très belle. Depuis que ma dialyse a redémarré avec ce nouveau cathéter, tout va bien. Les dialyses sont très rapides, elles durent entre 30 et 40 minutes et ne représentent pas une contrainte.
Et puis surtout j’ai rajeuni énormément. Il n’y a pas encore si longtemps, j’avais 90 ans, j’étais incapable de marcher 100 mètres sans devoir m’assoir, j’avais du mal à monter un étage, j’étais fatigué en permanence. Encore une fois j’ai l’impression d’avoir réellement ressuscité. J’étais arrivé en fin de vie puis, grâce à la dialyse, je suis reparti pour une nouvelle vie. J’ai envie de faire mille choses.
Tant que nous n’étions pas sûrs que la dialyse péritonéale fonctionne correctement, il avait été décidé de laisser en place mon cathéter central, celui implanté dans ma veine jugulaire pour permettre les séances d’hémodialyse éventuelles. Il va être temps de le retirer, car c’est une contrainte. En effet son pansement doit être effectué une fois par semaine et c’est une opération complexe qui ne peut être réalisée qu’à l’hôpital.
J’aimerais beaucoup qu’on le retire maintenant, car j’ai trop envie de partir quelques jours, je suis bloqué à la maison par tous ces problèmes médicaux depuis bien trop longtemps. Par ailleurs je travaille depuis plusieurs mois sur mon bâtiment avec piscine et un break serait le bienvenu.
Mercredi 16 aout 2023, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - Un diplôme de bon p’tit vieux A Cormeilles en Vexin
Mercredi 16 aout 2023, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Je continue à travailler pour ma nouvelle inscription sur la liste des attentes de greffe. C’est assez nouveau, maintenant il faut passer une consultation de gériatrie lorsqu’on a plus de 70 ans. J’avais l’impression d’être encore jeune et cette annonce m’a un peu ramené à la réalité. J’étais convoqué à 10h ce dernier vendredi à Caen et j’y suis arrivé en étant un peu stressé. Il ne s’agit pas d’un diplôme papier ayant plus ou moins de valeur, c’est carrément de mon confort de vie future qu’il est question.
L’infirmière a commencé par me poser mille questions en remplissant un véritable cahier. Comment s’appellent mes enfants, où habitent-ils, comment est ma maison, peut-on faire une chambre et un cabinet de toilette au rez-de-chaussée?? Qui fait le ménage, qui fait les courses, qui prépare les repas, qui fait la lessive … Après un bon moment, le véritable examen a commencé.
« Quelle est la date du jour ? », « dans quel département se trouve Caen ? », « je vous donne trois mots Fauteuil-Tulipe-Canard », « vous partez de 100, vous retirez 7 à chaque fois et vous me dites le nombre, vous avez une minute », « dites-moi un maximum de mots commençant par S, vous avez une minute », « pliez cette feuille en deux avec votre main droite et jetez-la au sol », « quels sont les trois mots que je vous ai donnés ? ». Et ainsi de suite.
Puis nous sommes passés aux tests physiques. Debout sur le pied droit, les bras écartés, les yeux fermés, je dois tenir 5 secondes. Idem pour le pied gauche. Je dois ensuite me lever du fauteuil, marcher, effectuer un demi-tour et me rassoir. Je dois marcher dix mètres dans le couloir, je dois répéter des gestes avec les mains, écrire une phrase, recopier un dessin …
Puis viennent de nombreuses questions : « Comment trouvez-vous votre vie ? », « Pensez-vous avoir réussi votre vie ? », « Faites-vous des cauchemars », « Avez-vous parfois des idées noires ? », « Vous arrive-t-il d’avoir des hallucinations ? », « Prenez-vous des somnifères ? » …
Au bout de deux heures, les épreuves cessent enfin et je comprends que j’ai obtenu mon diplôme de « bon p’tit vieux ». Je passe ensuite un bon moment avec le médecin. Il est sympa et nous philosophons sur la bonne façon de prendre la vie.
Je me retrouve à 12h30 à Caen un vendredi. Heureusement j’avais anticipé en bourrant la voiture de poches de dialyse. Nous filons sur Saint-Malo où nous passons l’après-midi puis la nuit avant de nous retrouver à 6h du matin samedi dans le ferry pour Jersey. Nous redécouvrons cette île que j’aime et que j’avais un peu oubliée. C’est bon de parler anglais et de rouler à gauche. Nous reprenons le ferry dimanche soir, car j’ai rendez-vous lundi matin à l’hôpital de Pontoise. Le pansement de mon cathéter central doit être refait.
J’ai vraiment hâte qu’on me retire ce cathéter qui ne sert plus à rien. Malheureusement le néphrologue de dialyse péritonéale est en vacances jusqu’à la fin du mois et, malgré mes suppliques, les néphrologues de permanence ne veulent pas prendre de responsabilité.
Aujourd’hui était une grande journée, mes maçons ont coulé la piscine et le plancher du rez-de-chaussée. Quel boulot ! Ils étaient 7 et trois toupies ont été nécessaires. Du coup il faut attendre que ça sèche et j’ai décidé de prendre une semaine de vacances. Je ne peux pas prendre plus, car le pansement de mon cathéter doit être refait tous les 8 jours.
La semaine prochaine va être caniculaire, aussi j’ai réservé un chalet à Chamonix, c’est en altitude et la température journalière ne va pas dépasser les 30 degrés la journée et, surtout, elle va descendre à 18 pour la nuit. J’adore Chamonix l’été.
Mardi 29 août 2023, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - Gueule d’ange et tête brûlée A Cormeilles en Vexin
Mardi 29 août 2023, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Je viens de passer quelques jours aux Praz avec mon frère, ma grande sœur et mon beau-frère. J’adore cet endroit. J’ai loué un petit chalet avec une vue exceptionnelle. La grande terrasse se trouve juste face aux hautes alpes. Lorsqu’on prend nos repas, nous avons une vue magnifique sur l’Aiguille du Midi pile en face. Puis, accolé vers la droite le Mont-Blanc et encore à droite le Dôme du Goûter. Sur sa gauche les Grandes Jorasses sont mes préférées. Encore un peu à gauche l’Aiguille Verte (c’est une « fake news », elle n’est pas verte) s’élève majestueusement, accolée aux Drus.
En primaire, mon institutrice s’appelait Madame Andrée. C’est elle qui m’a appris tous ces mots magiques pour moi. Ils me faisaient rêver, ils étaient synonymes d’aventures humaines exceptionnelles. C’était la grande époque des « premières », ces conquêtes fabuleuses malgré d’énormes difficultés. Maurice Herzog et Louis Lachenal venaient de conquérir l’Annapurna (en 1950) d’où ils sont redescendus les pieds et les mains gelés.
Cet été j’ai fait des rencontres inoubliables. Il y a eu toi Ginette, à Jersey. Nous cherchions notre location et tu nous as interpelés. Tu ne fais pas tes 88 ans. Pendant plus de trois quarts d’heure, tu nous as parlé de ta vie. Quel bon moment ! Tu nous as parlé comme si nous étions des amis de longue date, n’hésitant pas à nous faire partager des choses de l’intime que tu n’avais jamais révélé avant, même à tes enfants.
Et puis il y a eu toi, petite Manon. C’était au Lac Vert, tu descendais de la montagne avec tes encadrants et les quelques enfants partis en randonnée avec trois ânes. Lorsque vous êtes passés, nous avions parlé un peu. Du haut de tes 13 ans tu m’as frappé droit au cœur lorsque tu es revenue, me tendant une demi-pomme afin que je puisse l’offrir à Bahia, ta petite ânesse. Quel honneur tu m’as fait ! Pourquoi m’avoir choisi moi ? Nous avons parlé longtemps et j’ai adoré ta vision de la vie.
Mais toi Philippe, tu m’as carrément retourné, tu es un rayon de soleil et un exemple pour tous. C’était un mercredi matin, au super marché sur la rue principale. J’avais juste pris deux baguettes pour le pique-nique. A la caisse tu étais devant moi et malgré le peu de courses que tu avais, tu m’as proposé de passer devant toi. J’ai souri et je t’ai dit que j’étais en vacances. Tu m’as répondu « C’est une belle façon de voir la vie ».
Puis nous avons discuté. J’ai découvert que tu n’étais pas un touriste, mais un Chamoniard de souche. Je t’ai demandé si tu faisais des randonnées et tu m’as dit avoir ton diplôme officiel de guide, mais que tu n’en as pas fait ton métier, tu as passé ta vie à Chamonix comme coiffeur pour dames. Je t’ai demandé ton âge, 82 ans. Tu ne les fais pas.
Puis il a fallu payer, nous nous sommes séparés. Mais je t’ai retrouvé dehors alors que tu te préparais à partir sur ton vélo. Nous avons continué notre conversation. Tu m’as avoué que tu as adoré ton métier, qu’il t’a fait gagner beaucoup d’argent. J’étais surpris, alors tu m’as épaté en m’avouant que tu avais été Meilleur Ouvrier de France.
J’ai été frappé par ta bonne humeur, tu es un véritable rayon de soleil, tu illumines tout autour de toi. Je t’ai demandé si tu étais heureux et tu m’as répondu que tu ressentais un grand bonheur. Puis tu as continué, avec ton œil qui frisait un peu « malgré la perte de mes deux fils ». Quel choc ! Pour moi, perdre un enfant est ce qu’il y a de pire dans la vie. Comment peut-on avoir encore une joie de vivre après de telles épreuves ?
Ton premier fils est mort à 17 ans dans une avalanche à Chamonix. Pour ton second fils, tu m’as dit de rechercher Marco Siffredi sur Internet. Tu me précises qu’il a disparu à l’âge de 23 ans et qu’il est gelé en haut de l’Everest. Bien sûr j’ai cherché et j’ai découvert l’ange de Chamonix. Quel garçon ! C’était une étoile filante. Il a réalisé des descentes exceptionnelles en surf.
L’année précédente il avait descendu la face la plus facile, mais il a voulu pousser le bouchon un peu plus loin et descendre le couloir Hornbein. « Divin coup d’épée entaillant le versant le plus majestueux du grand Everest » (Antoine Chandelier). De nombreux ouvrages lui ont été consacrés et j’avais vu il n’y a pas très longtemps le film « Tout là-haut », réalisé en son hommage. Le 8 septembre 2002 à 15 heures, il s’est élancé et, après quelques virages, il disparait. Personne ne l’a jamais revu.
Philippe, je remercie les circonstances qui m’ont fait te connaître. Tu es un soleil, tu es un homme exceptionnel. Tout le monde devrait s’aligner sur la façon que tu as de prendre la vie, arrêter de se plaindre et profiter à fond de ce qui nous est accordé.
Mercredi 4 octobre 2023, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - Des projets plein la tête A Port Saint Louis du Rhône
Mercredi 4 octobre 2023, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
A Port Saint Louis du Rhône, oui vous avez bien lu, je suis à Port Saint Louis du Rhône ! Pour la première fois depuis bien longtemps, je n’ai pas de rendez-vous médicaux cette semaine. Lundi matin je me suis levé à 3h30 et à 15 heures j’étais sur Harmattan. Quel énorme bonheur ! J’étais très inquiet de faire ce long voyage, mais tout s’est bien passé, je suis dans une forme normale, beaucoup mieux qu’en fin d’année dernière. Mon greffon devait déjà être en fin de vie.
Je n’avais pas revu mon bateau depuis novembre 2022. Je craignais de trouver de grosses racines partant de la quille et s’enfonçant en terre profondément, et puis peut-être des pissenlits sur le pont. Mais non, j’ai l’impression de l’avoir quitté hier, il est en excellent état, c’est un immense bonheur qui m’envahit pendant que je fais ma troisième dialyse de la journée.
Ici le temps est idéal, il fait entre 24 et 26 degrés la journée et entre 14 et 18 la nuit. Pas de vent, c’est un rêve. Pendant que je vous écris, passe à la radio Europa de Carlos Santana. Je l’ai mis un peu fort, je ne m’en lasse pas, ça n’a pas pris une ride. J’ai l’impression d’être au paradis.
Je suis ravi de retrouver tous ces copains. Ils me disent qu’ils sont super heureux de me voir. Que c’est bon !
Lundi après-midi j’ai déjà pas mal avancé, j’ai tout rangé et j’ai tout remis en marche. Quel étonnement, tout fonctionne du premier coup, pas de mauvaises surprises après tout ce temps. Il veut vraiment me faire plaisir ce bateau. Hier j’ai remonté ma pompe pour l’eau douce et celle pour l’eau de mer.
Je suis vraiment étonné, car j’ai retrouvé une forme exceptionnelle. Je n’en reviens pas, j’ai l’impression d’avoir rajeuni de 20 ans, je pense que je suis dans une forme comparable à celle que j’avais lorsque j’ai entrepris ma première traversée de l’Atlantique en me dialysant sur Harmattan. Je dois me reposer plus souvent, mais je peux réellement effectuer les tâches que je me fixe.
Depuis plusieurs mois et même plusieurs années pour être tout à fait franc, je pensais ne plus être capable de remettre Harmattan à l’eau et partir me promener. Mais, maintenant, avec cette forme revenue, j’envisage de partir en Grèce et en Turquie au printemps, début mai serait idéal.
Nous avons une chance incroyable d’avoir une médecine à un tel niveau. Bien sûr ce n’est pas parfait, l’humain n’est pas parfait, des erreurs sont commises. Mais nous vivons à une époque où la médecine et la chirurgie font des merveilles. Merci à la dialyse péritonéale qui me donne une telle liberté et me permet de vivre une vie quasi normale.
Aujourd’hui j’ai commencé à installer dans le carré un chauffage à air pulsé fonctionnant au gasoil. Avec l’explosion du prix de l’électricité, le port a branché des disjoncteurs de 4 Ampères qui ne permettent plus d’installer un radiateur dans le bateau. Avec ce chauffage je vais pouvoir venir cet hiver et peut-être mettre Harmattan à l’eau et profiter du calme des criques désertes certaines belles journées d’hiver.
Maintenant la radio passe Still Loving You de Scorpions. Que j’aime ce morceau, je connais les paroles par cœur. La vie est belle.
Samedi 4 novembre 2023, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - Au bord du précipice A Port Saint Louis du Rhône
Samedi 4 novembre 2023, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
C’est un miracle, je suis bien au chaud dans le carré de mon bateau mais je viens de vivre un des moments les plus difficiles de ma vie. J’ai beaucoup réfléchi avant de vous faire part de cette « aventure » mais je crois qu’il est important de savoir que cela peut exister.
Tout a commencé vendredi il y a 15 jours. Je me dialyse quatre fois par jours, j’injecte 2 litres dans mon ventre et, quatre heures plus tard je vide. Normalement je ressors entre 1,5 ou 1,6 litre. La différence est éliminée par ma diurèse résiduelle, par la transpiration, … Lors de la première dialyse, quelle surprise, je ne rends que 0,5 litre. Puis la suivante 0,7 litre et celle d’après encore 0,7 litre. J’ai un énorme pneu autour du ventre.
Je comprends qu’il y a un gros problème. J’appelle Pierre-Yves qui me dit que parfois les cathéters se bouchent, il faut injecter un peu d’héparine et c’est reparti. J’ai le numéro personnel de l’infirmière de dialyse. Elle me dit qu’aux urgences ils ne connaissent pas la DP et qu’il n’y a pas de permanence de nuit. Samedi matin je suis donc au service de néphrologie à Pontoise. La garde est assurée ce weekend par le néphrologue de dialyse péritonéale.
Il fini par arriver vers 11h30. Je comprends tout de suite que je suis comme un cheveu dans la soupe. Il me pose quelques questions, comme je suis à Caen lundi pour ma consultation avec le chirurgien et avec l’anesthésiste afin de boucler mon inscription sur la liste d’attente de greffe il me dit d’arrêter la dialyse et de venir dans le service mardi matin. Je suis sidéré, je repars avec mon pneu autour du ventre. Dans n’importe quel bon service de DP on aurait pris 10 minutes pour passer de l’héparine.
Mardi matin on m’envoie passer une radio du cathéter. Normalement il faut une radio de face et une de profile afin de voir en 3D. Je passe une seule radio qui est totalement raté, on ne voit rien. Lorsque je reviens dans le service le néphrologue prend la radio et affirme immédiatement avec certitude « C’est normal qu’il ne fonctionne pas votre cathéter, il est coudé. ». Il faut rouvrir votre ventre. Quelle tuile !
Il appelle immédiatement la chirurgienne qui se trouve en rendez-vous alors il commence à lui rédiger un mail. Moi je ne comprends pas, je suis très bricoleur et, si j’ai un évier bouché, je commence par passer du Destop avant de commencer à couper les tuyaux. Je demande qu’on me passe de l’héparine. « Ça ne sert à rien Monsieur Clémendot, on vous dit que votre cathéter est coudé ! »
Mais j’insiste, je me fais très lourd et il fini par dire à l’infirmière d’un ton pas sympa « Passez lui une poche avec de l’héparine ». Un énorme bouchon de fibrine sort et la dialyse se remet à fonctionner. Quel soulagement !
La dialyse fonctionne correctement deux jours et, patatrack, ça recommence. Cette fois j’ai bien compris que je devais prendre les choses en main et je me procure le protocole pour les cathéters bouchés. Mais celui-ci n’est pas appliqué à la lettre et ma dialyse cafouille. J’ai appris que la chirurgienne ne veut pas s’occuper de mon cas car la radio est inexploitable.
Vendredi dernier, j’apprends que faute de personnel le service de DP va être fermé toute la semaine ! Le néphrologue qui par en vacances me dit « Rentrez chez vous, j’organise votre transfert en hémodialyse et je vous rappelle avant midi, ça nous donnera quelques semaines pour y voir clair ».
Je suis catastrophé, j’ai continué mes dialyses qui fonctionnent quand même un peu, la situation à l’air de s’améliorer avec le temps. Le soir arrive, pas d’appel. Il faut bien comprendre que pour moi la DP est synonyme de vie normale alors que l’hémodialyse est synonyme de demie mort. Je passe mon weekend à parler avec mes amis néphrologues et je fini par comprendre qu’on ne peut prendre une telle décision sans avoir des certitudes.
J’ai pris ma décision, je ne me laisserais pas faire un trou dans le cou avant d’avoir obtenu des radios exploitables, j’ai besoin de certitudes. Lundi matin mon néphrologue m’appelle. « Monsieur Clémendot, j’ai tout organisé, vous avez une place en réanimation en début d’après midi pour effectuer la pose du cathéter dans le cou et vous êtes dialysé dans la foulé ». Je lui signifie mon refus, j’ai déclenché une bombe atomique ! Il me dit entre autres qu’il ne veut plus s’occuper de moi, que je ne suis pas fait pour la DP.
Finalement, pour la faire courte, j’ai passé des nouvelles radios mardi matin dans un centre compétent et mon cathéter n’est pas coudé et bien en place. Depuis ma dialyse fonctionne à nouveau normalement, je suis réellement passé au bord du gouffre.
Lundi 20 novembre 2023, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - Les mots pour le dire A Cormeilles en Vexin
Lundi 20 novembre 2023, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Nous venons de terminer la charpente et la couverture de mon bâtiment piscine. J’adore cette phase de construction, j’adore ces métiers manuels où la tête est si importante. Au départ j’aime le bois, c’est une matière noble très agréable à travailler, c’est presque sensuel.
Chaque morceau de bois, par ses dimensions et sa fonction, porte un nom bien à lui, bastaing, poutre, liteau, madrier, carrelet, chevron, volige, frise, planche, solivette, plot, feuillet, plateaux, lames, moulures, plinthes, lambourde …
Chaque élément de la charpente porte également un mot qui permet de le situer très précisément, ferme, panne faitière, panne sablière, chevron, volige, liteau, arbalétrier, poinçon, entretoise, murallière, entrait, contrefiche, solive, échantignole, sablière, solivette, jambe de force, semelle, blochet, aisselier, …
J’adore tous ces jolis mots. J’ai réalisé une toiture en zinc, comme les toitures parisiennes. La couleur grise pré patinée est belle et cela permet des toits avec une très faible pente. Elle est constituée de multiples morceaux différents portant également chacun un nom permettant de le situer.
Dans la marine il faudrait presque un Petit Robert entier pour recenser tout le vocabulaire. Et tout commence par les mots utilisés par les charpentiers de marine. Quelques-uns ont beaucoup de panache. J’adore le mot serre-bauquière par exemple, qu’il est joli ! Ce sont des pièces de bois ceinturant l’intérieur du navire au niveau de chaque pont. Une autre expression me ravit, le retour de galbord.
Le galbord est le premier bordage des fonds en partant de la quille. Les bateaux anciens possédaient un retour de galbord. Il donne une grande beauté à la coque. C’est la partie concave qui relie la quille à la partie convexe de la coque. Les bateaux modernes avec leur quille entrant directement dans la coque sont beaucoup moins esthétiques.
Certains ont consacré des livres entiers aux termes de marine. J’adore m’y plonger, j’aime la précision des mots.
En matière de santé ça commence à s’améliorer un peu après trois semaines très difficiles. Mon cathéter de dialyse s’est à nouveau bouché. Heureusement j’avais décidé de changer d’équipe soignante. J’avais pris contact avec l’hôpital de Bichât où le service de dialyse péritonéale est très développé.
J’ai eu l’impression de changer de planète ! Mon cathéter s’est bouché un dimanche, j’ai envoyé un mail à la cheffe de service qui m’a répondu immédiatement. Lundi matin j’étais attendu et nous avons passé la journée entière à nettoyer correctement ce cathéter. Quel soulagement de retrouver une équipe compétente qui se bouge pour faire progresser la dialyse péritonéale.
Malheureusement nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne. Si je n’avais pas rué dans les brancards aujourd’hui je serais en hémodialyse à Pontoise, un jour sur deux, allongé sur un lit d’hôpital. Celui qui choisit la dialyse péritonéale comme méthode de dialyse ne doit pas hésiter à s’adresser à un centre renommé même s’il doit faire de la route pour s’y rendre.
Vendredi 15 décembre 2023, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - Des amis précieux A Cormeilles en Vexin
Vendredi 15 décembre 2023, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Une nouvelle fois je remonte du fond du trou et je retrouve une certaine forme. Quel bonheur de pouvoir marcher quelques centaines de mètres sans peiner, de pouvoir faire les grandes courses sans chercher en permanence un endroit pour m’assoir et me reposer. Je pense que d’ici un mois je vais pouvoir reprendre une vie normale.
Je dois remercier infiniment mes amis néphrologues et en particulier Pierre-Yves, le marin que vous connaissez tous. Quelle bonne idée de m’avoir conseillé d’aller à l’hôpital Bichat pour mon suivi de dialyse péritonéale.
Cette méthode de dialyse n’est pas uniquement de la plomberie, elle demande en tout premier lieu un réel désir de la part du médecin de la mettre en application. Puis elle demande de grandes connaissances et certainement plus de temps à passer avec chaque malade qu’une hémodialyse.
J’ai été absolument sidéré par le niveau de compétence de ce service de dialyse péritonéale. J’ai passé deux fois une journée complète, à chaque fois on a pratiqué une impédancemétrie pour connaître le surplus d’eau dans mon corps, on a mesuré le niveau de perméabilité de mon péritoine, on a déterminé le rôle de mon greffon et celui de ma dialyse dans la qualité de la fonction rénale …
Grace à ce travail, des décisions ont pu être prises avec tout l’éclairage nécessaire. J’ai été énormément impressionné par la cheffe de service. Elle est d’un niveau exceptionnel et surtout elle est passionnée par la médecine. Elle a décortiqué mon dossier dans le moindre détail, cela m’a sidéré.
Je n’ai pas de médecin généraliste, j’en ai envoyé trois à la retraite et depuis je n’en trouve plus. Emanuel Macron, notre président a promis que toutes les personnes en ALD (Affection de Longue Durée) auraient un médecin généraliste avant la fin de l’année. Il reste 15 jours, il va devoir s’activer, car 600 000 malades sont dans mon cas.
En fait je suis arrivé dans le service de dialyse péritonéale à Bichat dans un très mauvais état, dénutri, carencé en vitamine B12 (d’où ma grande fatigue), avec un taux d’hémoglobine trop bas, en faisant de l’œdème à cause d’une rétention d’eau … La cheffe de service a pris de nombreuses mesures et je sens tous les jours que je suis en train de remonter la pente.
Et puis elle a ramené mon nombre de dialyses à trois par jour au lieu de quatre. C’est totalement différent. Je me dialyse le matin pendant le petit déjeuner, puis le midi durant le repas. Et le soir c’est pendant le diner. C’est entièrement transparent et je ne ressens aucune contrainte. Avec quatre poches par jour la contrainte est importante, car il faut faire une dialyse en milieu d’après-midi.
Concernant mon inscription sur la liste des personnes en attente de greffe, j’ai bien du mal. C’est extrêmement long, beaucoup trop long. De mon côté, supportant bien la dialyse, je ne suis pas trop impatient, mais je sais que beaucoup attendent la greffe comme on attend le Messie. J’espère être inscrit en début d’année, 9 mois après ma première dialyse !
Mais mon moral est au plus haut, les fêtes arrivent et je vais avoir tous mes enfants et petits enfants le soir de Noël. C’est trop bon. Et puis je vais avoir ma grande sœur et son mari ainsi que mon frère pour le Nouvel An. Que de bons moments en perspective !
Je vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année, profitez à fond de ces moments de détente et de joie.
Mercredi 3 janvier 2024, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - Une nouvelle année qui démarre fort A Cormeilles en Vexin
Mercredi 3 janvier 2024, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Encore une nouvelle année, encore des vœux, je trouve que cela revient un peu trop vite et un peu trop souvent. Si les aiguilles du temps pouvaient ralentir un peu leur course !
Je vous présente tous mes vœux pour cette nouvelle année, avec suffisamment de santé pour pouvoir profiter de la vie. Je vous souhaite également de rêver et de rêver grand. Nous ne soupçonnons pas le niveau des capacités que nous portons en nous. Osez, il faut oser, il faut se donner des défis qui nous semblent presque inatteignables. Combien de fois j’ai pu vérifier la réalité de l’adage « Si tu veux, tu peux ». Puis, une fois l’objectif atteint, quel bonheur d’avoir réussi !
Pour ma part je démarre l’année 2024 très fort. Rappelez-vous-en 2010, après ma traversée de l’Atlantique, j’avais dû passer une coronarographie, condition indispensable pour être inscrit sur la liste des personnes en attente de greffe. Surprise, on avait alors découvert que mon artère coronaire droite était bouchée à 70% ! On m’avait alors posé un stent. Merci à la greffe de rein qui m’a permis d’éviter le pire en découvrant un problème majeur avant qu’il ne soit fatal.
Je ne suis toujours pas inscrit sur la fameuse liste en attente de ma prochaine greffe. Il restait une condition indispensable à cette inscription, réaliser une nouvelle scintigraphie myocardique, car la précédente datant d’un an n’était plus valable. Je passe donc cet examen mi-décembre. A la fin de celui-ci le médecin me dit « il n’y a rien de catastrophique, ce n’est pas un cœur de jeune homme, mais ça va ». J’étais ravi.
Francine, qui gère les relations avec le centre de greffe, me dit qu’il faudrait l’avis d’un cardiologue pour l’envoyer à Caen. J’ai eu un très bon cardiologue pendant plus de trente ans, mais il est parti à la retraite et j’ai du mal à en trouver un bon. Ma dernière expérience est la pose d’un stent il y a deux ans et cela s’était mal passé, car mon greffon avait pris un bon coup dans l’aile lors de cette intervention.
Afin de faire avancer les choses rapidement, elle me prend en fin d’année un rendez-vous avec le chef du service de cardiologie à l’hôpital Américain de Neuilly. Dans cette structure les rendez-vous sont presque immédiats, nous y allons le 26 décembre. Pour nous c’est une formalité, un coup de tampon sur un papier.
Mais quelle surprise, le cardiologue me dit « vous avez un problème, votre cœur souffre et je dois aller voir ce qu’il se passe ». Il m’hospitalise dès le mardi deux janvier à 7h du matin. C’est très rapide. Il m’a posé deux stents, mon artère coronaire gauche était bouchée à 90% !!!!! Cela n’est pas venu brutalement en deux jours, il est étonnant que ce problème n’ait pas été vu lors de l’intervention précédente.
Quelle chance ! Merci à la greffe de rein, c’est encore un problème latent qui aurait pu être fatal. Encore une fois les contrôles qu’impose la procédure pour avoir l’espoir d’être greffé ont permis de solutionner un problème très grave avant qu’il ne se révèle. L’année démarre très bien pour moi, je vais pouvoir en profiter à fond.
Encore tous mes vœux de santé, de bonheur et de réussite pour cette nouvelle année.
Mardi 13 février 2024, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - Objectif Spitzberg A Cormeilles en Vexin
Mardi 13 février 2024, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Il y a 30 ans, lorsque mon cardiologue découvre par hasard que ma créatinine est extrêmement élevée, il m’adresse à un néphrologue. Je découvre alors la néphrologie et les patients allongés sur des lits pendant des heures, reliés à la machine. Immédiatement je comprends qu’un jour je serais dialysé. Quel choc !
Passer un jour sur deux à l’hôpital, pour moi qui ne peux vivre que totalement libre, est inimaginable. Je me dis alors qu’en attendant, je dois profiter à fond de la vie, qu’une fois que je serais dialysé ma vie sera finie.
Et puis, le moment venu, je découvre la dialyse péritonéale et je comprends rapidement que je continuerais à vivre totalement libre, que je pourrais profiter toujours à fond de mes passions et de ma vie. Pendant quinze ans j’avais pensé que le jour où je serais dialysé ma vie serait finie et contradictoirement, ma première période de dialyse a été la plus belle période de ma vie.
Il y a un an j’ai dû choisir à nouveau ma méthode de dialyse. Hémodialyse à l’hôpital, dialyse à domicile, dialyse péritonéale, j’ai dû peser les pour et les contre. La dialyse péritonéale semblait plus difficile en raison de mon âge et du fait que j’ai déjà été dialysé en DP. On me conseillait la dialyse à domicile.
Avec la dialyse à domicile, le patient est équipé d’une petite machine de dialyse et, en général, il se connecte tous les jours pendant 2 heures. Cette méthode est maintenant plébiscitée par les utilisateurs, elle apporte beaucoup plus de liberté que l’hémodialyse en centre. Cependant la liberté n’est pas totale, il y a la machine et les dialysât à transporter, ce n’est qu’une liberté toute relative.
J’ai subi l’hémodialyse à l’hôpital pendant deux mois. Quelle contrainte ! Ce n’est pas pour moi. J’ai la chance d’avoir pu repartir en dialyse péritonéale et j’ai bien l’intention de profiter de la liberté qu’elle m’apporte.
Mi-juin je pars deux semaines sur la ligne de l’Express Côtier Norvégien. On embarque à Bergen sur le MS Trollfjord puis on longue la côte norvégienne en desservant les petites villes au fond des fjords.
On navigue en mer de Norvège jusqu’à couper le Cercle Polaire Arctique, puis on arrive aux îles Lofoten. On continue au nord jusqu’à atteindre le mythique Cap Nord en mer de Barents. Ensuite, navigation plein nord jusqu’au fameux archipel des Svalbard où nous rejoignons Ny-Alesund, le but de notre voyage, sur la fabuleuse île du Spitzberg. Nous revenons ensuite à Bergen en stoppant de port en port.
J’ai repris contact avec Sonia de l’AURA, l’organisme qui me livre les poches de dialyse. Elle a été super performante en me faisant livrer des poches de dialyse dans des marinas partout dans le monde. Les poches m’attendront à l’hôtel, charge à moi de les acheminer au navire. J’ai l’accord de la compagnie de navigation pour monter mes poches à bord.
Maintenant j’ai trop hâte, Francine et moi avons toujours rêvé d’effectuer ce voyage mythique. Lofoten, Svalbard, Spitzberg … que ces noms sont beaux, qu’ils me font fantasmer !
Mardi 20 février 2024, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - Un enfant gâté A Cormeilles en Vexin
Mardi 20 février 2024, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Hier soir, sur Arte, j’ai pu regarder une nouvelle fois ce film de Claude Lelouch, « Itinéraire d’un enfant gâté ». Ce film me retourne. Chaque fois que je le regarde, je suis un peu plus bouleversé. Je pleure beaucoup, pas de peine, pas de joie, mais de trop d’émotions. Je ressens de plus en plus fort ce qu’a voulu faire passer Claude Lelouch avec ces petits tableaux qui se succèdent, souvent sans respecter l’ordre chronologique.
Si ce film a autant d’effets sur moi c’est également et surtout parce qu’il y a énormément de Sam Lion en moi. Tout comme lui, je ne suis pas parti dans la vie avec les planètes bien alignées. J’ai perdu ma mère très jeune, quel choc. J’ai mis de très nombreuses années à accepter cette injustice. Et puis ces malformations à la naissance ont entraîné des répercussions importantes sur le cours de ma vie.
Mais, en contrepartie (ou pas), les fées se sont penchées sur mon berceau et m’ont doté de grandes facultés intellectuelles. C’est une énorme chance, j’ai été extrêmement gâté. Tout comme Sam, j’ai une réussite professionnelle exceptionnelle. J’ai toujours voulu mettre ma femme et mes enfants à l’abri du besoin. J’ai réussi bien au-delà de mes espérances, ce sont plusieurs générations qui sont maintenant à l’abri du besoin.
Cela ne s’est pas fait tout seul, d’une part j’avais la passion de réussir et de plus j’ai énormément travaillé, souvent plus de quinze heures par jour et six jours par semaine. Je suis tombé, je me suis relevé et, à force de volonté et de persévérance, après trente ans d’efforts, j’ai réussi. Tout comme le personnage principal du film, à ce moment j’ai souhaité lâcher prise pour me consacrer à moi. J’ai décidé d’être égoïste et de partir à l’aventure en laissant ma femme et mes enfants gérer l’affaire familiale. J’en avais besoin, c’était vital.
Toute cette première partie où l’on voit Sam Lion sur son voilier, en solitaire au milieu des océans, me secoue profondément. Que de souvenirs remontent à la surface, des souvenirs de mer calme, des souvenirs de mer démontée, des souvenirs de bateau qui marche très fort, des souvenirs de communications radio avec le bureau…
En revanche, je suis choqué de voir Sam couper le bout qui relie son radeau de survie à son voilier. Contrairement à lui je n’ai pas cassé mes jouets. Puis il y a toute cette séquence de voyage avec l’arrivée à Papeete qui me ramène dans l’aérogare lorsqu’une journaliste me demande « C’est vous le navigateur ». Enfin il y a l’Afrique. Que de souvenirs ! Comme Sam Lion, je me suis promené en voiture dans la savane. Comme lui j’ai approché de très près des lions et des éléphants.
Aujourd’hui je vais avoir 74 ans et je peux commencer à faire un bilan de ma vie. Elle a été vraiment exceptionnelle, bien au-delà de ce que vivent la plupart des gens. J’ai tout réussi, si c’était à refaire je veux exactement la même, avec toutes les difficultés que j’ai dû surmonter, la perte de ma mère très jeune, tous mes problèmes médicaux également, car l’homme que l’on devient est forgé par toutes les galères qu’il doit affronter.
La vie est très courte, mais elle peut être extrêmement belle. Il faut se battre en permanence pour réaliser ses rêves, il ne faut pas s’arrêter même si les vents sont parfois contraires. Et puis il faut surtout oser risquer, ça ne sert à rien de se plaindre. Merci à la vie de m’avoir autant gâté !
Dimanche 31 mars 2024, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - Un WE en Bretagne Nord A Paimpol
Dimanche 31 mars 2024, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - A Paimpol
Bonjour à tous,
J’aime la Bretagne même si le temps n’y est pas toujours clément. Entre deux grains, il y a toujours un peu de soleil. Il y fait beau plusieurs fois par jour.
C’est mardi dernier, Francine me dit « Le weekend prochain, on a trois jours ». « Tu as envie d’aller te promener ? ». « Oui, pourquoi pas ! ». J’ai consulté les prévisions météo sur l’ensemble du territoire et même jusqu’en Belgique. Finalement j’ai trouvé que sur l’île de Bréhat ce ne serait pas pire qu’ailleurs. Un petit tour sur Airbnb pour louer une petite maison de pêcheur et nous voici arrivés vendredi soir à Ploubazlanec dans la banlieue de Paimpol.
Hier matin nous avons pris la voiture après la première dialyse, afin de rejoindre le parking de l’embarcadère des Vedettes de Bréhat à L’Arcouest. C’est à moins de cinq minutes. La mer est calme, le soleil brille, il fait 13 degrés, c’est une belle journée qui s’annonce. La traversée est très courte, une dizaine de minutes.
J’adore cet endroit. J’y suis déjà venu plusieurs fois, mais je ne m’en lasse pas. Il n’y a pas de voiture sur l’île. Au port clos, là où arrive la navette, il y a de très nombreux loueurs de vélos. Et la vedette est bien sûr le vélo électrique. Mais nous préférons partir à pied.
L’île est composée de deux entités, nord et sud, reliés par un petit pont. Elle ne fait pas plus de 3,5 km de long pour 1,5 km de large. C’est d’après les Paimpolais, la plus belle île de Bretagne. Pour ma part je ne m’en lasse pas. Le socle est granitique et la marée atteint plus de 10 mètres entre basse mer et haute mer.
Le climat doux, si particulier à cet endroit, y a développé une flore étonnante et magnifique. On y trouve des agapanthes, des palmiers, des mimosas, des bananiers, des hortensias … Tout se développe d’une façon grandiose.
Hors saison il y a déjà pas mal de monde, mais en été c’est infréquentable. D’ailleurs un quota a été instauré afin de limiter le flux de touristes à 4 700 par jour, ce qui est énorme pour ce petit écrin. Nous avons déjeuné dans un restaurant très sympa avant de reprendre la navette de 16 heures pour effectuer la seconde dialyse de la journée.
Aujourd’hui nous devions nous promener sur la côte, mais lors de la première dialyse je constate que mon cathéter est bouché. Quelle poisse ! Le temps est bouché également, il est à la pluie et notre moral est en berne. Heureusement je sais que ce n’est pas grave, je vais me rendre mardi matin à l’hôpital Bichât afin de le faire déboucher.
Mais en attendant, je ne peux plus me dialyser. Nous comprenons alors que je vais devoir apprendre la manipulation et que nous devons nous faire prescrire de l’héparine afin d’être autonome pour le cas où cela m’arrive au Spitzberg.
Nous sommes tout de même allés à Perros-Guirec ce matin pour admirer la côte de granit rose, mais le cœur n’y était pas. Cependant un bon restaurant nous a remis en ligne. Demain nous allons passer par le Mont-Saint-Michel qui se trouve sur le chemin du retour. Comme pour Bréhat, je ne m’en lasse pas, mais uniquement hors saison.
Vendredi 19 avril 2024, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - Préparation du bateau A Port Saint Louis du Rhône
Vendredi 19 avril 2024, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Je suis sur mon bateau depuis le début de la semaine, mais je n’ai pas fait grand-chose. Lors de ma première période de dialyse j’étais très en forme, mais cette fois c’est beaucoup plus difficile. Il faut dire que je suis 15 ans plus vieux. J’ai des problèmes digestifs que l’on ne sait pas traiter.
Du coup je suis toujours fatigué et je passe plus de temps allongé sur la banquette du carré à me reposer et rêvasser qu’à avancer le travail. La première fois je n’étais pas du tout pressé d’être greffé, car je menais une vie normale. Mais maintenant j’attends ce moment avec impatiente, car je suis sûr de retrouver un certain niveau de forme physique.
J’ai quand même fini de remonter le groupe électrogène, je l’ai testé et j’ai remis les capots. Puis j’ai attaqué le moteur principal. Il n’a pas tourné depuis six ans et il m’en veut. Il fait la tête et, comme je repars demain, je vais le laisser méditer. Je pense que la prochaine fois il sera un peu plus coopératif.
Je voulais attaquer la peinture antifouling, la peinture de la partie du bateau qui trempe dans l’eau. Mais depuis le début de la semaine, il fait un mistral monstrueux. Aujourd’hui ça va mieux, mais ces derniers jours il faisait un froid de canard. Il n’était pas question de travailler dehors. J’en profite pour remercier mon petit chauffage au gasoil. J’ai une petite télécommande et je le mets en marche et je le règle de ma bannette, bien au chaud sous ma couette.
Je vais avoir un problème, car j’avais mis les rubans de masquage il y a quatre ans, je pensais alors passer la peinture et jeter le bateau à l’eau dans la foulée. Malheureusement mes problèmes de santé ont contrecarré ces projets. Avec le temps les rubans ont séché et je ne sais comment je vais les retirer.
Malgré tout je suis bien dans mon bateau, je rêve, je revis mes souvenirs, je n’en reviens pas d’avoir eu la chance de vivre toutes ces aventures. Pendant douze ans je me suis promené à travers le monde. Que c’est bon d’avoir découvert tous ces peuples qui ont leur propre culture, leur propre façon de penser, leurs propres habitudes, leur propre religion.
Très régulièrement me revient une scène que je ne pourrai jamais oublier. C’était au Sri Lanka. J’étais dans une voiture en ville et je vois qu’on était en train de creuser une tranchée pour le tout à l’égout. Elle avait environ un mètre soixante-dix de profondeur. Et au fond de cette tranchée, armée de pelles et de pioches, des femmes !
J’en suis resté bouche bée. Comment cela est-ce possible ? En France c’est impensable. Puis j’ai compris. Les femmes tamoules sont grandes et charpentées alors que les hommes sont plutôt petits et malingres. Ceci explique peut-être cela. Tout ce que l’on porte pour certains ne l’est que pour nous même. Ce qui est vrai chez nous ne l’est pas forcément ailleurs et vice versa.
Des moments comme celui-là j’en ai à la pelle. Aujourd’hui j’ai appris une chose, la qualité la plus importante que tout le monde devrait partager est la tolérance. Pourtant, autour de moi, je constate tous les jours qu’elle est très peu répandue.
Vendredi 17 mai 2024, à 10 h TU, 12 h en France. GMT - La magie du hasard A Port Saint Louis du Rhône
Vendredi 17 mai 2024, à 10 h TU, 12 h en France. GMT - A Port Saint Louis du Rhône
Bonjour à tous,
Je viens de passer une semaine en Sologne avec ma grande sœur et mon beau-frère. J’avais loué un gîte dans un château près de Saint-Amand-Montrond. Nous avons été très impressionnés par la visite de l’abbaye de Noirlac. Nous sommes tombés sur une guide exceptionnelle, une jeune femme passionnée par son métier. Nous avons découvert un pan de notre histoire dont nous n’avions pas idée. C’est une des abbayes cisterciennes les mieux préservées. Nous avons eu énormément de détails sur la vie des moines cisterciens.
Le frère de Francine qui était très malade depuis de nombreux mois est décédé et nous l’avons enterré en début de semaine. Il était près d’Alès, du coup j’ai laissé Francine avec notre belle-sœur et j’ai poursuivi ma descente pour passer quelques jours sur Harmattan. Je la reprendrais en remontant samedi. Il fait beau et c’est extrêmement agréable.
Je suis toujours surpris et impressionné par la magie du hasard. Combien de fois ai-je été totalement abasourdi de rencontrer une connaissance à l’autre bout du monde ? A chaque fois cette rencontre n’aurait pas eu lieu à quelques minutes près. Du coup je me demande combien de fois j’ai raté l’occasion de passer un bon moment avec une connaissance dans un endroit reculé de la planète.
Hier matin je vais chez le shipchandler. Dans la salle machine, une réglette de néon est morte et je dois la remplacer. Deux personnes entrent dans le magasin derrière moi et je vois immédiatement l’étonnement sur le visage de l’un d’eux. « Vous ne seriez pas monsieur Clémendot ? ». Il me dit qu’il a pris un thé sur Harmattan à Ushuaia ! Je suis sidéré.
Il fait un selfie avec moi « pour étonner sa femme ». Ils sont venus passer quelques jours sur le bateau d’un ami. Nous échangeons nos numéros de téléphone et je lui propose de passer sur Harmattan. Ils sont venus hier soir pour l’apéro et, en échangeant, les souvenirs sont revenus. Fabrice et Evelyne ne sont pas des voileux, ce sont des backpackers, des routards. Ils parcourent le monde avec leur sac à dos.
Ils étaient venus sur le quai à Ushuaia pour prendre des photos en passant et entendant parler français s’étaient approchés. Nous avions passé un bon moment ensemble. « Et ta piscine, ça avance ? ». Je suis estomaqué, il connaît tout de moi et de ma vie. Il me dit qu’il lit mon blog assidument. Nous ne nous sommes rencontrés qu’une seule fois et pourtant nous sommes des amis. La vie est belle et ces hasards incroyables sont tellement bons à prendre.
Mes travaux sur le bateau avancent doucement. J’ai confectionné un système pour chauffer le bateau lorsque le moteur tourne. Ce sont deux aérothermes de 2000w (des petits radiateurs à circulation d’eau chaude avec des ventilateurs à deux vitesses). Je n’ai plus qu’à installer le coffret dans le bateau et connecter les tuyaux au moteur.
J’ai à nouveau essayé de démarrer le moteur principal, mais je dois me rendre à l’évidence, la pompe à carburant a rendu l’âme. Je vais la démonter et en commander une neuve.
Je vais essayer de prendre le temps de passer la coque au nettoyeur haute pression afin d’être prêt à poser la peinture sous-marine à mon prochain passage. Alors plus rien n’interdira la mise à l’eau.
Vendredi 7 juin 2024, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - Dans les starting-blocks A Cormeilles en Vexin
Vendredi 7 juin 2024, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Tout d’abord je vous demande de bien vouloir m’excuser. En effet depuis quelque temps l’accès à mon blog est devenu très aléatoire pour finir par ne plus fonctionner du tout. Merci à Poms de m’avoir prévenu. Didier a pris l’affaire en main.
Cela n’a pas été facile, car ce blog comporte 1362 pages, c’est énorme. Il a commencé en septembre 2009, il y a presque 15 ans et en informatique c’était la préhistoire. Le serveur est tombé en panne, trop vieux pour pouvoir être réparé. Didier a dû tout migrer. Pour l’instant les photos ne sont plus affichées, mais le problème va se résoudre.
Je pars en Norvège dans quelques jours, jeudi 13 très exactement. Je suis dans les starting-blocks, excité comme une puce. Pourtant, ces derniers temps n’ont pas été faciles. J’ai dû être hospitalisé en urgence il y a quinze jours pour une pyélonéphrite. J’ai passé une semaine à Bichat. Cela a commencé par 2 jours dans une salle commune aux urgences. Pas facile la nuit quand des patients hurlent de douleur.
Puis on m’a monté dans une chambre double au service de néphrologie. Ce n’était pas super, j’étais avec un Russe qui voulait absolument me convertir en me disant que la pauvre Russie était attaquée par plus de cinquante pays, que sur Internet 90% de ce qu’on voyait étaient des mensonges, que l’Europe était complètement dégradée et remplie d’homosexuels … J’ai fini par lui demander pourquoi il ne retournait pas se faire soigner dans son pays.
Puis il a été remplacé par Philippe. Quelle belle rencontre ! Nous avons fait copains immédiatement. De nombreux sujets nous ont rapprochés, le bateau, la moto, le camping-car … Nous avons passé deux jours à échanger et nous avons promis de nous revoir.
Le weekend dernier j’étais encore très mal, incapable de me lever. Mais aujourd’hui je me sens en pleine forme. Avec Francine nous étions presque persuadés de ne pas pouvoir partir. Aussi j’ai fait la tournée des grands ducs. J’ai vu ma dermatologue à l’hôpital Saint Louis, ma néphrologue à l’hôpital Bichât, mon pneumologue dans son cabinet en ville et cet après-midi mon cardiologue à l’hôpital américain de Neuilly.
Ce sont tous des cadors dans leur spécialité, ils m’ont tous donné le feu vert pour partir. Je sais par mon vécu personnel que dans la médecine comme dans beaucoup de métiers, il y a des très bons, beaucoup de moyens et pas mal de nuls. C’est la médecine à deux vitesses et je ne veux voir que des gens compétents même si ça coûte.
J’aime bien l’aventure, je ne rechigne pas à prendre certains risques, mais en ayant mis toutes les chances de mon côté. Lorsque j’ai traversé l’Atlantique en me dialysant certain prétendaient que j’étais une tête brulée, d’autre que je souhaitais me suicider, ils n’ont rien compris. Je souhaite tout simplement vivre, avoir le meilleur de ce que la vie peut m’apporter.
J’ai bien dormi cette nuit, car j’ai enfin pu résoudre le problème de ma piscine. L’artisan a voulu aller à l’économie, il a mis un coup de rouleau avec du noir sur les parpaings, mais ce n’est absolument pas étanche et j’ai en permanence 2 centimètres d’eau dans mon sous-sol. C’est une véritable escroquerie et il a déserté le chantier depuis six mois. J’ai enfin pu trouver un mauvais accord avec lui et j’attends début juillet un nouvel artisan pour terminer mon chantier.
A bientôt Jean-Louis
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"Bon voyage capitaine et envoie nous pleins de photos car je n’irai pas la bas . Alain Sylvie" Envoyé par TARDIEU le 11-06-2024 à 14:26
Jeudi 12 juin 2024, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - Demain Bergen A Cormeilles en Vexin
Jeudi 12 juin 2024, à 16 h TU, 18 h en France. GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Ça y est, c’est le grand départ vers l’aventure. Le réveil va sonner au milieu de la nuit car le taxi sera à la porte à 6 heures demain matin. Avant je vais devoir faire la toilette et surtout me dialyser. Je pense faire sonner à 4h30. Je vais passer une poche « de nuit » ce qui me permettra de faire une seconde dialyse vers 17 heures avant une troisième à 20 heures.
Nous avons préparé les valises. Tout le matériel médical occupe à lui seul une pleine valise. Seules les poches sont livrées sur place, à l’hôtel où je vais dormir demain soir. Je dois emporter tout le reste.
Il y a d’abord le réchauffeur de poches, les bouchons, les coquilles, le peson, les masques, la solution hydroalcoolique pour me désinfecter les mains, tout le petit matériel pour refaire le pansement de l’émergence de mon cathéter.
Et puis il y a les protections pour mon incontinence, les sondes pour mes autosondages, les médicaments de tous les jours, les médicaments pour le « au cas où » … C’est énorme. Pour les médicaments du quotidien, j’ai trois piluliers et Francine les a garnis. Ça prend énormément moins de place que de prendre les boîtes. J’ai également beaucoup de médicaments pour pallier des problèmes de santé éventuels.
Cette fois nous n’allons pas nous faire piéger comme lors de notre voyage au Sultana d’Oman. Rappeler-vous, les valises n’avaient pas été livrées et nous avions dû passer une journée à visiter les hôpitaux afin d’obtenir mes si précieux médicaments antirejet. Nous avions alors eu la surprise de découvrir que, dans ce pays, l’hôpital était divisé en étages pour les « Mâles » et en étages réservés aux « Femelles ».
En fait nous avons réparti le matériel médical dans les deux valises en soute et dans les deux valises cabine. Je peux ainsi tenir quelques jours sans les valises en soute.
Au niveau santé tout va beaucoup mieux. Il faut dire que j’étais si bas il y a encore une dizaine de jours que les choses ne pouvaient que s’améliorer. Hier matin je me suis rendu à l’hôpital pour une prise de sang afin de vérifier mes constantes.
Ce n’est pas trop mal même si mon taux d’hémoglobine est extrêmement bas. J’ai beau me piquer à l’EPO tous les quinze jours, rien n’y fait. J’arrive péniblement à 9. Du coup mon sang ne transporte pas assez d’oxygène et je suis mou comme une chique. Mais je compense l’oxygène par une forte volonté. Ça marche.
Nous décollons à 9 heures et devons arriver à Bergen à 11h10. Actuellement la température est de 13 degrés au meilleur de la journée et 6 degrés la nuit. La température va monter un peu le weekend qui arrive mais la pluie va être de la partie. Au Spitzberg il ne fait pas plus de 3 ou 4 degrés le jour et 1 ou 2 la nuit. Cette faible différence s’explique par le fait qu’il n’y a pas vraiment de nuit, il fait jour 24h sur 24.
Je reçois à l’instant un mail de la réception de l’hôtel me confirmant venir de recevoir les poches de dialyse. Ouf !
Jeudi 13 juin 2024, à 17 h TU, 19 h en France, 19 heures à Bergen. GMT - Découverte de la Norvège A Bergen
Jeudi 13 juin 2024, à 17 h TU, 19 h en France, 19 heures à Bergen. GMT - A Bergen
Bonsoir à tous, God kveld,
Que c’est bon de prendre l’avion, quel plaisir ! Il y a très longtemps que cela ne m’était plus arrivé. La dernière fois c’était pour la Grèce, en septembre 2021, une éternité. Heureusement, comme le vélo ça ne s’oublie pas.
Nous sommes partis avec un peu de retard. Vers 11h l’avion commence sa descente au-dessus d’un tapis de nuage. Par endroits nous pouvons apercevoir la mer d’un bleu particulièrement intense. Tout d’un coup nous sortons sous les nuages et c’est un énorme choc. Je ne m’y attendais pas, c’est immédiatement un immense coup de foudre. Que c’est beau, c’est incroyable, c’est à tomber par terre. Je comprends d’un coup ce qu’est la Norvège.
Tout d’abord il faut savoir qu’ici nous sommes à l’étranger. La Norvège ne fait pas partie de l’Europe et encore moins de la zone euro. En arrivant à l’aéroport, nous devons aller à la tirette pour sortir des NOK, la monnaie locale, la couronne norvégienne. On peut diviser par 10 les NOK pour avoir une idée de la conversion en Euro. La Norvège fait toutefois partie de l’Union européenne de libre-échange. Du coup, mon forfait téléphonique fonctionne ici comme si j’étais en France.
Je ne connaissais pas la Norvège. Je suis déjà allé en Finlande, en Laponie plus exactement, mais c’est totalement différent. La Norvège se partage avec la Suède la péninsule Scandinave. Mais, si la Suède est constituée d’une très large bande de prairies à l’est de la péninsule, la Norvège, mis à part l’extrême sud avec Oslo, n’est qu’une étroite bande de terre de quelques kilomètres seulement à l’ouest de la péninsule. Elle monte vers le nord sur plus de 1700 km.
C’est une chaîne de montagnes profondément indentée par d’immenses fjords. Il y a des milliers d’îles et d’îlots. De ce fait les ports naturels sont pléthore. Au fond de chaque fjord se trouvent des petits villages qu’il faut ravitailler d’où l’Express Côtier de la compagnie Hurtigruten (La route rapide en norvégien) qui effectue un service régulier depuis 1893. C’est un ferry qui transporte marchandises et passagers.
Comme vous l’avez compris, la Norvège est un pays de marins. Tout le monde a son bateau et des centaines de ferrys relient les différentes îles et même les deux bords des profonds fjords. C’est ce que je vois à travers le hublot de l’avion, une étendue d’eau avec des îles et des îlots partout. C’est très vert et souvent sur une petite île quelques maisons peintes de couleur vivre.
Je remarque souvent des élevages de saumon constitués de 8 à 10 grandes cages rondes sur l’eau. Et puis il y a tous ces bateaux, beaucoup de voiliers qui se faufilent entre les îlots. Nous sommes ici sur le même fuseau horaire que la France, il n’y a pas de décalage horaire. Aujourd’hui c’était nuageux et assez frais. La température n’a pas dépassé les 11 degrés. Mais demain il va faire plus chaud, c’est même prévu 20 degrés samedi.
Cet après-midi nous avons fait une longue (pour moi) marche à pied de 3 kilomètres aller et retour. Nous nous sommes rendus au terminal Hurtigruten afin de solutionner le problème des poches de dialyse. Tout va bien, nous allons prendre un taxi camionnette samedi matin pour emporter les poches et les valises au terminal Hurtigruten et le personnel de la compagnie se charge de monter le tout dans notre suite.
Ce soir les dernières lueurs du jour sont prévues à 0h57 et les premières lueurs à 2h21 ! On va pouvoir faire la fête mais on ne va pas dormir beaucoup.
Vendredi 14 juin 2024, à 17 h TU, 19 h en France, 19 heures à Bergen. GMT - Visite de Bergen A Bergen
Vendredi 14 juin 2024, à 17 h TU, 19 h en France, 19 heures à Bergen. GMT - A Bergen
Bonsoir à tous,
Nous avons consacré notre journée à la visite de Bergen. Cette ville a été créée en 1070 par Olaf III dit « Le Tranquille ». Elle est située dans un renfoncement du Sorfjorden, un fjord de 38 kilomètres de long. Extrêmement protégée, elle est vite devenue un port de commerce extrêmement important et la capitale de la Norvège avant d’être détrônée en 1299 au profit d’Oslo.
Aujourd’hui c’est une ville moyenne avec 300 000 habitants, mais, au temps de la ligue commerciale hanséatique (une association commerciale des villes marchandes d’Europe du Nord), c’est un comptoir très important. Les eaux de la mer du Nord entourant les Lofoten sont extrêmement poissonneuses et le poisson séché est une grande ressource qui sert à faire des échanges avec toutes sortes de marchandises. La ville est construite en bois sur plusieurs étages avec des ruelles très étroites au long des quais du port. C’est son talon d’Achille.
En 1702 la ville est détruite à hauteur de 80% par un immense incendie. En 1955 le vieux quartier historique de la ville que l’on nomme Bryggen est en grande partie détruit par un nouvel incendie qui malheureusement a également détruit énormément d’archives.
Nous sommes dans un très bel hôtel sur le port, en plein centre de la vieille ville. Une grande partie de ce qu’il y a à voir se trouve dans un rayon de quelques centaines de mètres et cela m’oblige à marcher un peu. Avec mes bâtons j’arrive à visiter ce qui m’intéresse.
Ce matin nous sommes allés marcher dans les petites ruelles de Bryggen. Ces maisons anciennes sont très belles, mais ce sont des allumettes. Si le feu prenait aujourd’hui dans l’une d’elles, le quartier serait entièrement ravagé.
Cet après-midi nous avons pris le funiculaire qui permet d’accéder au mont Floyen à 320m d’altitude. C’est très impressionnant, la pente est raide. De là-haut on découvre la totalité de la ville de Bergen.
Et puis nous faisons des expériences culinaires. La cuisine norvégienne est très particulière et surtout délicieuse. Hier soir nous avons dîné d’une soupe de poisson bergenoise, c’était à tomber par terre. Elle n’a rien à voir avec ce que l’on connait en France, il y a de la crème, du poisson blanc, des crevettes, des carottes … J’en ai encore l’eau à la bouche. Et puis je ne vous parle pas du petit déjeuner, nous avons fait un vrai repas de fête. Je n’ai pas emporté la balance, mais je pense qu’en rentrant nous allons devoir faire un régime.
Ce matin nous avons organisé avec la réception de l’hôtel le transfert de nos bagages demain matin. Nous en avons 200 kg !!! Nous avons prévu deux taxis. Il faut tout transporter jusqu’au terminal Hurtigruten où le personnel portera tout cela dans notre suite. Nous embarquons à 11h et le bateau appareil à 14h30 direction Andalsnes où nous arriverons dimanche à 15 heures.
Samedi 15 juin 2024, à 17 h TU, 19 h en France, 19 heures en Norvège. GMT - Le MS Trollfjord A bord du Trollfjord, latitude 61°14’ N - longitude 4°42’ E
Samedi 15 juin 2024, à 17 h TU, 19 h en France, 19 heures en Norvège. GMT - A bord du Trollfjord, latitude 61°14’ N - longitude 4°42’ E
Bonsoir à tous,
Ça y est, l’aventure est partie ! Ce matin un taxi spécialement équipé pour le transport des handicapés est venu et nous avons pu charger nos 200 kg de bagages sur la plateforme arrière. Arrivés au terminal Hurtigruten, nous avons été accueillis comme des VIP. Il y a un comptoir spécial pour les passagers ayant réservé une suite. Immédiatement quatre costauds viennent avec un gros chariot et embarquent les 11 cartons de poches de dialyse et nos quatre valises. Nous nous sentons tout légers. Nous retrouverons le tout dans notre suite. Bravo Hurtigruten.
Après un petit speech, nous pouvons embarquer. C’est énorme ! Que d’émotions ! Qu’il est beau ce bateau ! Nous arrivons dans notre suite et tombons à la renverse, c’est un véritable palace. J’ai pris ce qu’il y a de mieux, la suite de l’armateur. Il n’y en a que deux sur le bateau. Elle occupe la moitié de la partie arrière du bateau, au pont supérieur, sur tribord. Il y a un petit couloir avec une porte qui donne sur les WC des invités avec un petit lavabo.
Ensuite sur la gauche du couloir il y a une grande penderie. Puis nous entrons dans le salon. C’est immense, environ dix mètres de long pour quatre mètres de large. Il est équipé de différents coins repos avec des sofas, des chaises, des fauteuils, une table basse, une table ronde pour dîner si nous le souhaitons. Il y a également un bureau bien pratique et un petit bar bien garni et réapprovisionné en continu. Sur la table haute du salon, nous trouvons un seau à champagne avec des glaçons et une bouteille. Il y a également une corbeille de fruits.
Puis, au fond du salon, une porte donne sur une grande chambre avec, dans la chambre, une porte qui donne sur la salle de bain, WC et baignoire. Le lit est extrêmement confortable. Dans le salon une porte coulissante permet d’accéder à notre balcon privatif. Il est énorme, 14 mètres de long sur 3m de large, équipé de transats, de fauteuils et d’une table. Il y a une immense télé dans le salon et une plus petite dans la chambre.
Le MS Trollfjord est le bateau amiral de la compagnie. Il est magnifique. Il a été construit en Norvège en 2002, mais a été totalement restauré l’an passé. C’est un petit ferry de 136 mètres de long qui peut emporter 500 personnes et une grosse cargaison de fret. On est loin des énormes bateaux de croisières de 10 000 personnes. Il marche à 15 nœuds et pèse 16 000 t. Il fait régulièrement l’aller et retour de Bergen vers le Cap Nord et le Spitzberg.
Pour nous, en tant que VIP, tout est compris. Sur notre pont se trouve un restaurant gastronomique réservé en priorité aux passagers en suite. Nous pouvons nous y restaurer le matin, le midi et le soir. Nous y avons pris notre déjeuner ce midi, c’était du très haut de gamme.
Puis nous avons appareillé à 14h30. C’était un grand moment. Notre prochaine escale est prévue demain matin à Andalsnes. Nous devrions accoster à 8h30 et repartir à 14h.
Dans l’après-midi nous avons assisté à une présentation en français de notre voyage. Puis ce soir, après le dîner, nous allons être accueillis par les officiers du bord. Avec tout cela je dois gérer finement mes dialyses de façon à ne rien rater. Par exemple, demain matin le bateau accoste à 8h30 et repart à 14h alors je vais passer une poche « de nuit » vers 7h et je ferais la seconde dialyse l’après-midi lorsque nous serons en mer.
Dimanche 16 juin 2024, à 17 h TU, 19 h en France, 19 heures en Norvège. GMT - Andalsnes A bord du Trollfjord, latitude 63°6’ N - longitude 7°50’ E
Dimanche 16 juin 2024, à 17 h TU, 19 h en France, 19 heures en Norvège. GMT - A bord du Trollfjord, latitude 63°6’ N - longitude 7°50’ E
Bonsoir à tous,
Le voyage se poursuit, les paysages sont de plus en plus beaux et le soleil devient presque omniprésent. Je retrouve de plus en plus l’ambiance de la Patagonie.
Depuis le départ, le bateau se faufile entre les îles, les îlots, les simples cailloux et les hauts fonds. C’est impressionnant, ici la ligne droite n’existe pas. Parfois le danger est signalé par une simple perche. Merci la cartographie et le GPS. Par moment on passe dans d’étroits goulets où la falaise abrupte n’est qu’à quelques dizaines de mètres de chaque côté du bateau.
Le voyage est très calme, dans ces eaux protégées, les tempêtes et les vagues n’existent pas. Mais cette nuit, vers 2 heures, un léger roulis a réveillé le marin que je suis lorsqu’on a doublé le cap Vestkapp avant de revenir dans le fjord au bout duquel est situé le village d’Andalsnes, 2 500 habitants. En revanche, à partir de ce soir, nous allons être en mer ouverte et, malgré d’énormes stabilisateurs qui se déploient de chaque côté du bateau, la navigation peut devenir un peu moins confortable.
Nous sommes arrivés à Andalsnes ce matin vers 8h30. Je m’étais levé à 7 heures afin de passer une poche « de nuit ». Cela m’a permis de profiter à fond de l’escale, en me permettant de ne passer la seconde poche qu’à 15h30 et la troisième à 19h . Après le petit déjeuner nous sommes partis à terre et avons emprunté la télécabine pour grimper au Romsdalstrappa, une plateforme à plus de 700 mètres d’altitude proposant un point de vue magnifique. Nous nous sommes promenés dans des sentiers assez faciles avant de redescendre et faire un tour en ville.
Puis le bateau a appareillé un peu avant 14 heures, direction Traena, un tout petit archipel assez éloigné des côtes norvégiennes. Nous y arriverons vers 15 heures et en repartirons vers 19 heures demain. Nous devrions passer le cercle polaire arctique demain soir.
Nous commençons à voir des sommets enneigés et, par moment, des cascades vertigineuses tombent dans la mer. Les fermes piscicoles sont partout. Elles sont composées d’environ une dizaine d’énormes cages rondes qui vont jusqu’à 20 mètres de profondeur. Une seule ferme peut contenir jusqu’à 200 000 saumons. C’est énorme et, parait-il, ça rapporte très bien.
Comme partout dans le monde, les habitudes du pays nous marquent. Pour commencer, parlons de la literie. Même dans les lits doubles, il y a deux couettes, une pour chacun. Chacun a deux oreillers, un oreiller réellement monumental et un autre normal. Et puis il y a l’heure des repas. A Bergen, le midi, il y a très peu de restaurants ouverts. Souvent ils ouvrent à 13h, 15h et parfois 16h. Le norvégien déjeune très peu, en revanche le repas principal est le dîner qui se prend de bonne heure. Sur le bateau, notre restaurant ouvre à 18 heures et ferme dès 20 heures.
Le soleil qui ne se couche plus beaucoup nous perturbe un peu. Le soir nous n’arrivons pas à nous coucher, car nous avons l’impression d’être en milieu d’après-midi. Ce matin je me lève en pleine forme en ayant l’impression d’être en milieu de matinée. Malgré des rideaux épais aux baies vitrées, la lumière du soleil pénètre dans la chambre. Je regarde l’heure, il est 4 heures ! Aujourd’hui la température est de 22 degrés et il fait soleil. Le plus chaud de la journée sera vers 22 heures !
Pendant l’été, le norvégien profite à fond de la nature, il se lève très tôt et se couche très tard. En revanche, pendant les six mois de nuits hivernales, il est beaucoup moins actif. C’est une vie très particulière, totalement différente de notre métro-boulot-dodo.
Lundi 17 juin 2024, à 19 h TU, 21 h en France, 21 heures en Norvège GMT - Troena A bord du Trollfjord, latitude 66°26’ N - longitude 12°42’ E
Lundi 17 juin 2024, à 19 h TU, 21 h en France, 21 heures en Norvège GMT - A bord du Trollfjord, latitude 66°26’ N - longitude 12°42’ E
Bonsoir à tous,
Quelle belle journée de navigation ! Il fait un temps magnifique, le soleil brille et nous avons du mal à profiter de notre balcon. Très vite nous sommes obligés de rentrer, car le soleil est vraiment brulant. Nous nous rattraperons au Spitzberg.
Tous les jours nous croisons d’autres ferrys de la compagnie Hurtigruten, à chaque fois nous échangeons de longs coups de corne de brume. Ce matin, vers 7h30, nous sommes prévenus d’un évènement imminent sur notre tribord. Nous sortons sur le balcon et découvrons une montagne percée en plein milieu par un trou. C’est étonnant et nous ne manquons pas de prendre des photos.
Comme il est prévu d’accoster à 15 heures, je fais ma première dialyse à 7 heures. Je passe une poche jaune que je ne dois pas garder plus de trois heures. Puis, en milieu de matinée je passe une poche violette que je peux garder tout le temps que je veux. Je fais la dernière dialyse après avoir pris mon dîner.
Les paysages sont maintenant assez plats mis à part d’énormes blocs de granite de plusieurs centaines de mètres de haut. On dirait des dents. Troena est un petit archipel assez au large des côtes, en mer de Norvège. Il est composé d’environ 500 îles, îlots et cailloux, mais seules 4 îles sont habitées. La population atteint difficilement les 500 habitants.
Lors de mes voyages autour du monde, j’ai toujours été étonné et émerveillé de trouver des habitants dans les coins les plus reculés, les plus hostiles, les plus difficiles à vivre. Ici, c’est fou, il n’y a rien, mais on a retrouvé des traces prouvant que l’endroit est habité depuis l’âge de pierre ! Il faut dire que le coin est inhabituellement poissonneux. D’ailleurs une énorme usine de conditionnement du saumon est en construction.
Cet après-midi nous sommes allés nous promener sur l’île. J’ai réussi à marcher trois kilomètres avec mes bâtons, mais en rentrant j’étais totalement épuisé. Puis à 18h15 nous avons eu la petite conférence quotidienne pour les Français. C’est sympa, on a droit à un petit film sur la journée d’hier, un très vieux film sur la pêche à la morue et une présentation de notre prochaine escale.
J’aimerais beaucoup pouvoir aller au moins une fois sur la passerelle prendre une photo avec les officiers. J’aimerais également visiter la salle machine, mais pour l’instant j’ai essuyé un refus catégorique. Il faut que je travaille la question, je ne désespère pas d’y arriver avant la fin du voyage.
La soirée va être intense, car nous sommes au sud du cercle polaire arctique et nous devrions le couper vers 21h30. Une grande fête est prévue, elle va me rappeler mon premier passage sur l’équateur. Puis, vers minuit, nous devrions nous trouver au pied du deuxième plus grand glacier de Norvège. Nous allons pouvoir le photographier sous un soleil éclatant.
Voilà encore une belle journée qui se termine si l’on peut dire, car maintenant nous entrons dans une très longue journée qui ne se terminera que dans huit jours, lorsque nous repasserons sous le cercle polaire arctique.
Mardi 18 juin 2024, à 15 h TU, 17 h en France, 17 heures en Norvège. GMT - Dans les îles Lofoten A bord du Trollfjord, latitude 67°56’ N - longitude 13°6’ E
Mardi 18 juin 2024, à 15 h TU, 17 h en France, 17 heures en Norvège. GMT - A bord du Trollfjord, latitude 67°56’ N - longitude 13°6’ E
Bonsoir à tous,
Eh bien, nous sommes maintenant au-dessus du cercle polaire arctique. Quelle sensation étrange, c’est le soleil de minuit, il ne se couche plus, il se contente de tourner dans le ciel.
Nous avons passé cette ligne magique à 21h27 hier soir. Tout le monde était sur le pont pour voir l’œuvre d’art plantée sur une île. Elle est censée matérialiser le fameux cercle. Les appareils photo crépitent pourtant je constate sur mon compas que la ligne passe 2 kilomètres plus au nord. Mais c’est très discret, elle n’est pas peinte en vert fluo.
S’en suit une fête exceptionnelle. Le cuisinier est déguisé en affreuse créature du Nord avec un N majuscule et un accent trainant. Il est équipé d’un immense chaudron rempli de glaçon. Chacun doit s’assoir sur une chaise devant lui et il vous verse une grosse louche de glaçons dans le cou. Cette pratique est censée conjurer les tempêtes que nous pourrions rencontrer en traversant la mer de Barents lorsque nous allons naviguer entre le Cap Nord et le Spitzberg. Moi je préfère m’abstenir, j’aime mieux affronter le mauvais temps que des glaçons dans le dos.
Vers minuit nous sommes appelés sur le pont. Le bateau est stationné au pied du glacier Svartisvatnet, deuxième glacier de Norvège avec 370 km² de superficie. Quelle déception ! Il ressemble étrangement à la mer de Glace, il a fondu comme neige au soleil et on ne voit plus qu’une immense moraine avec un peu de glace au-dessus. Rien à voir avec les merveilleux glaciers de Patagonie.
Nous avons fait escale à Reine, au centre de l’archipel des Lofoten. Ce midi, notre première baleine est venue tourner autour du bateau. Lofoten, quel beau nom, je rêve depuis tout petit de venir ici. Ce sont des montagnes avec des pics à plus de 1000m. La population est installée sur une étroite bande côtière. Ces îles étaient déjà habitées au temps de la préhistoire.
Il faut dire que la situation est idéale. Situées entre le 67éme et le 68éme parallèle nord, elles devraient être couvertes de neige avec la banquise tout autour. Pour vous donner une idée, le Cap Horn n’est qu’à 55° sud ! Mais, l’exception climatique vient du fait que ces côtes sont baignées par le Gulf Stream qui procure un climat océanique doux. En juillet on peut avoir jusqu’à 30 degrés.
Et puis il y a les cabillauds. Ces très gros poissons (ils peuvent peser jusqu’à 55 kg pour 1,8m de long !) vivent normalement en mer de Barents, mais viennent frayer dans le Vestfjord entre janvier et avril. Depuis la nuit des temps, c’est une pêche miraculeuse avec des centaines de bateaux et des milliers de pêcheurs. Ici, à Reine, il y a des kilomètres d’installation de séchage. Ce sont des cadres montés sur des pieux de plusieurs mètres de haut. Sur ces cadres se trouvent des perches de 5 à 6 mètres de long.
Les cabillauds sont ouverts, la laitance part en Asie dans les restaurants de sushis, la langue est très appréciée ici une fois passée dans la friture, les œufs peuvent être transformés en délicieux caviar, le foie produit de l’huile … Le poisson est ensuite attaché par deux, tête-bêche, salé et pendu sur les séchoirs. La brise marine le transforme progressivement en morue.
Au mois de juin, les poissons sont retirés des séchoirs (du coup nous arrivons trop tard, les séchoirs sont vides), la tête part en Afrique pour faire de la soupe et le corps appelé désormais morue est exporté dans de très nombreux pays où il servira à confectionner le Bacalao.
L’escale de demain est prévue à 8 heures dans la ville de Tromso.
Mercredi 19 juin 2024, à 16 h TU, 18 h en France, 18 heures en Norvège. GMT - Le Grand Nord A bord du Trollfjord, latitude 69°41’ N - longitude 19°1’ E
Mercredi 19 juin 2024, à 16 h TU, 18 h en France, 18 heures en Norvège. GMT - A bord du Trollfjord, latitude 69°41’ N - longitude 19°1’ E
Bonsoir à tous,
Nous sommes arrivés ce matin dans le Grand Nord en nous amarrant dans le port de Tromso. Avec environ 75 000 habitants, c’est la ville la plus septentrionale au monde. Elle a été le point de départ de nombreuses expéditions polaires et la statue de Roald Amundsen est dressée au bord du quai.
Ce grand explorateur a été le premier homme à atteindre le pôle Sud, premier homme à avoir navigué par les passages du Nord-Ouest et du Nord-Est et premier homme à s’être rendu aux deux pôles. C’est une légende du monde de l’exploration. Il est mort le 18 juin 1928 lors de la disparition de son l’hydravion près de l’île aux Ours, en mer de Barents.
Ce matin nous avons pris la télécabine qui nous a montés à plus de 400 mètres au-dessus de la ville. Nous y sommes allés en prenant le bus et nous avons découvert l’habitation typique des Norvégiens. C’est une maison individuelle construite sur une petite parcelle de terrain avec de la verdure. Elle est toujours construite en bois sur un soubassement en parpaing. Les lattes de sapin sont peintes avec ces teintes si particulières à la Norvège.
Je n’ai pas pu m’empêcher de me lever cette nuit pour ressentir l’ambiance du soleil de minuit. La lumière est merveilleuse. J’adore ressentir le moment présent, c’est un plaisir tout simple qui fait un bien fou.
On doit tout ce bonheur à l’inclinaison de la terre. Qui a eu la très bonne idée d’incliner l’axe de la terre de 23 degrés ? Sans cette inclinaison les tropiques et les cercles polaires n’existeraient pas. Il n’y aurait pas de saison, la zone de l’équateur serait invivable, car il y ferait des températures extrêmes, ce serait pareil pour les pôles où le soleil serait toute l’année à cheval sur l’horizon. La vie dans les latitudes moyennes aurait été d’une grande monotonie.
Nous avons appareillé à 16 heures, mais ce n’était que pour rejoindre un quai dans la zone de marchandise. Nous avions oublié que la vocation première de l’express côtier était de transporter du fret dans les zones les plus reculées du pays. Nous allons passer plusieurs heures à charger des produits pour les îles Svalbard où nous serons dans trois jours.
Cet après-midi le temps s’est dégradé, maintenant il pleut et il fait beaucoup moins chaud, c’est beaucoup moins sympa. Nous devons aller au Cap Nord demain et je pense que le temps ne va pas s’améliorer d’ici là, dommage pour la photo. Nous prendrons le bus et il est prévu de déjeuner à l’extérieur. Nous allons nous gaver de crabe royal.
Dans la soirée nous allons nous arrêter de nouveau dans un autre port. Je n’ai pas tout compris, car il s’agit de « bunkeriser ». Est-ce qu’il s’agit de refaire le plein de carburant ? Je ne sais pas, cela va être la surprise. Comme maintenant nous n’aurons pas le droit de descendre du bateau.
Sur le bateau il y a de nombreuses nationalités, mais il y a quand même pas mal de français. Nous sommes amenés à faire de très belles rencontres, c’est sympa.
Hier soir, à la réunion journalière d’information, nous avons eu droit à un exposé sur les oiseaux que nous allons rencontrer aux Svalbard. C’était extrêmement intéressant. La fille est une passionnée et nous avons beaucoup aimé.
Jeudi 20 juin 2024, à 16 h TU, 18 h en France, 18 heures en Norvège. GMT - Le mythique Cap Nord A bord du Trollfjord, latitude 70°58’ N - longitude 25°57’ E
Jeudi 20 juin 2024, à 16 h TU, 18 h en France, 18 heures en Norvège. GMT - A bord du Trollfjord, latitude 70°58’ N - longitude 25°57’ E
Bonsoir à tous,
Quelle journée ! L’un des buts principaux de ce voyage était d’aller au Cap Nord. En 1968, lorsqu’on m’a donné mon Bac, des copains partaient en 2CV pour le Cap Nord, c’était mythique. Mais, comme mon père travaillait à la SNCF, j’avais des billets gratuits et je voyageais en train.
Le Cap Nord, comme son nom l’indique, est le point le plus septentrional du continent Européen. Il est situé tout au nord de l’île de Mageroya. Nous avons atterri (oui, un bateau atterrit tout comme un avion) ce matin, à 10 heures au petit port de Honningsvag. Dès 10h30 nous étions dans le bus pour une journée inoubliable. Notre guide est un jeune franco-norvégien qui connait parfaitement l’endroit, sa mère étant d’ici. Son père originaire du sud de la France lui a appris un Français parfait.
Nous commençons par aller au sud de l’île pour déjeuner chez des pêcheurs afin de déguster le fameux crabe royal. Nous avons droit à un exposé sous la pluie. Le pêcheur nous parle de ce crabe pendant une demi-heure, sa population, sa reproduction, son incidence sur l’écosystème, car il ravage tout. Une femelle pond un demi-million d’œufs dont environ 7% feront des petits crabes.
Ensuite nous passons à table, il est 11h30. Nous avons droit à une soupe d’asperge, une patte de crabe, un petit peu de corps et un verre d’eau. C’est très léger que nous repartons au nord de l’île.
L’endroit est étonnant. En premier je vois d’énormes tas de roches noirs, c’est de l’ardoise, je pense. On voit ça tout le long de la montée au Cap Nord. En effet, l’attraction se trouve sur un plateau, à 307 m en haut d’une falaise verticale, au-dessus de la mer de Norvège et la mer de Barents. C’est à 33 kilomètres de Honningsvag.
Le paysage est très particulier, il n’y a pas d’arbres, car il fait trop froid toute l’année. Je vois de l’herbe rase ou plutôt des lichens et d’énormes plaques de neige. On voit bien qu’il pleut en permanence. Il y a plein de marécages, des mares et même des petits lacs qui se vident par des petits torrents et des cascades. Puis, ça et là, des rennes broutent les lichens.
Plus nous montons et plus nous entrons dans le brouillard. Les camping-cars et les motards sont nombreux. La température n’est que de huit degrés et il pleut. Lorsque nous arrivons sur le parking, c’est à peine si nous distinguons le bâtiment touristique. Il faut passer par là pour aller au bord de la falaise. Heureusement il y a des panneaux assez rapprochés et nous finissons par nous retrouver au pied de la boule terrestre matérialisant ce bout du monde.
Bien entendu nous prenons la photo, nous sommes venus là pour ça. Vu les conditions météo, nous ne nous attardons pas et retournons dans le bâtiment visionner un film sur l’endroit. Nous avons ensuite le temps de déguster un thé avant de remonter dans le bus qui nous ramène au bateau.
Une petite précision au sujet des rennes. Ils appartiennent au peuple SAMI. C’était la population autochtone originelle. Ils sont transportés là au début de l’été en bateau à partir du continent. En effet, après un hiver difficile, ils sont affaiblis et les femelles sont gestantes. Mais, à la fin de l’été, ils doivent retourner sur le continent, car ici il y a 2 à 3 mètres de neige l’hiver. Eh bien pour ce retour, les rennes étant en pleine forme, traversent à la nage un détroit de 1,8 km !
Quelle chance, ici il y a encore des morues sur les séchoirs. Il faut 10 semaines pour qu’un cabillaud sèche et devienne de la morue. Celle-ci pourra être consommée pendant dix ans ! Ce soir nous avons eu une conférence sur le peuple Sami. La présentatrice était d’origine Sami, c’était passionnant.
Vendredi 21 juin 2024, à 16 h TU, 18 h en France, 18 heures en Norvège. GMT - Un copieux solstice d’été A bord du Trollfjord, latitude 75°32’ N - longitude 16°48’ E
Vendredi 21 juin 2024, à 16 h TU, 18 h en France, 18 heures en Norvège. GMT - A bord du Trollfjord, latitude 75°32’ N - longitude 16°48’ E
Bonsoir à tous,
Pour un solstice d’été nous sommes gâtés. C’est le jour le plus long de l’année, pour nous ce jour va durer plus d’une semaine. Nous ne reverrons la nuit que lorsque nous repasserons en dessous du cercle polaire.
En attendant, nous naviguons entre le Cap Nord et le Spitzberg. Nous devrions atteindre Longyearbyen demain vers 13 heures. Hier soir on nous a annoncé des vagues de 7 mètres sur la traversée. J’ai été très étonné, car les prévisions météo n’annonçaient qu’un petit force 7 avec des vagues de seulement 3,5 mètres et c’est bien ce que nous avons eu.
Lorsque je parle de mes aventures, une question revient immanquablement : « Avez-vous rencontré des tempêtes ? ». A chaque fois je suis gêné pour répondre, la personne aimerait bien que je lui raconte des situations effroyables. Le concept de tempête implique de la peur ce qui ne m’est jamais vraiment arrivé. J’ai vécu des moments qui m’ont impressionné avec du très gros temps. J’ai vu la mer toute blanche d’écume avec de longues trainées et de très grosses lames qui déferlent, mais j’ai du mal à qualifier cela de tempête. Je pense que le niveau de gros temps à partir duquel le terme tempête s’applique est propre à chacun.
Ce matin la mer était belle avec ce force 7. J’ai passé des heures à la regarder, j’aime tellement la voir respirer ainsi. Je ne m’en lasserais jamais. Nous sommes maintenant dans l’océan glacial arctique et les oiseaux sont apparus. Le bateau en est entouré en permanence. Des mouettes tridactyles planent juste derrière notre balcon. J’adore ce blanc si pur qui fait contraste avec ces bouts d’aile et ces pattes d’un noir parfait.
Comme le bateau bouge un peu, la progression dans les coursives est difficile, nous allons d’un bord à l’autre comme si nous étions bourrés. Lorsqu’on croise un autre passager, on se sourit comme entre copains de beuverie.
Ce midi nous avons longé l’île aux ours. C’est un gros caillou de 20 km par 15 km. Sa population n’est que de 10 habitants, membres d’une station météorologique. D’ours il n’y en a point, seul un a été aperçu lors de la découverte de l’île et je crois même qu’il a été tué.
Je ne peux pas m’empêcher de vous parler de ce petit miracle. Cet après-midi je sors sur notre balcon pour prendre des photos. Nous sommes très abrités du vent, mais je vais tout au bout pour regarder vers l’avant et là ça souffle. Immédiatement ma casquette est arrachée et s’envole. Je suis extrêmement triste, car j’adore cette casquette, j’aime sa couleur et surtout sa coupe. Je la porte en permanence depuis plusieurs années.
Francine me propose d’aller en acheter une à la boutique du bord. J’en prends une rouge, mais je n’aime pas la coupe avec cette visière trop longue. Je propose alors à Francine de marcher un peu. En effet des coursives extérieures permettent sur le pont 6 de faire le tour du bateau. En arrivant à l’arrière, nous avons la surprise de retrouver ma casquette que les vents ont ramenée sur le bateau. J’en pleurerai, qu’ai-je fait de bien pour mériter cela ?
En milieu d’après-midi nous avons eu une conférence obligatoire pour guider notre conduite lorsque nous serons à Ny-Alesund, notre escale la plus au nord de notre voyage, au Spitzberg. C’est le pays des ours blancs. Il faut rester dans le village, pour en sortir, il faut être accompagné par un homme armé. La semaine dernière un ours est venu faire un tour dans le village. Si cela arrive, on doit se précipiter dans le premier abri que l’on peut trouver.
Samedi 22 juin 2024, à 15 h TU, 17 h en France, 17 heures en Norvège. GMT - Au pays de l’ours polaire A bord du Trollfjord, latitude 78°13’ N - longitude 15°36’ E
Samedi 22 juin 2024, à 15 h TU, 17 h en France, 17 heures en Norvège. GMT - A bord du Trollfjord, latitude 78°13’ N - longitude 15°36’ E
Bonsoir à tous,
Quelle journée ! A minuit je me lève et découvre enfin le Spitzberg. Le soleil illumine d’une lumière rasante la chaîne de montagne enneigée sur tribord. C’est absolument magnifique. Puis, ce matin à 7 heures, c’est la dialyse. Il fait un soleil éclatant et je vois défiler à travers les baies vitrées, un paysage sublime. Je me dis que je suis quand même bien mieux ici pour faire ma dialyse que sur un lit d’hôpital dans la salle de dialyse.
Nous sommes en train de nous habiller, il est 8h27, ce sont nos premiers ours blancs. Ils sont un peu loin, mais avec les jumelles nous distinguons bien deux petits, de deux ans, je pense, en train de jouer, et un peu plus loin la mère. Nous finissons de nous vêtir et allons prendre notre petit déjeuner. Alors j’aperçois, à une centaine de mètres du navire, une baleine en train de se prélasser. Ça commence fort.
Vers 10 heures trente, une annonce en français nous prévient qu’il y a un ours polaire sur l’avant du navire. Nous montons sur le pont supérieur, mais nous n’aurons pas le bonheur de l’apercevoir. En revanche, nous sommes devant des glaciers, avec la glace autour du bateau, c’est un grand moment.
Nous amarrons à Longyearbyen à 13 heures. C’est la petite ville du Spitzberg. Elle compte un peu moins de 3000 habitants. Elle a été créée pour exploiter le charbon et, même si elles ne servent plus, les installations sont encore présentes. Sur le ponton se trouvent quelques voiliers d’expédition polaire et en rade le petit voilier d’un vagabond des mers est ancré. Il va à terre dans sa petite annexe.
Je suis frappé par les immenses parkings remplis de motoneiges. Ils sont garés pendant la très courte saison estivale. Nous sommes ici au pays de l’ours blanc, l’ours polaire. Il y a des images ou des photos d’ours absolument partout.
L’ours polaire est d’une beauté saisissante. Les mâles peuvent peser jusqu’à 800 kg et mesurer jusqu’à 2,6 m de long. L’animal a failli être exterminé à cause de sa magnifique fourrure. Dans les années 60, on tuait en moyenne 300 ours par an rien qu’au Svalbard avec un triste record de 515 ours en 1969. Il ne restait plus alors qu’environ 2 000 ours. Il est maintenant protégé et sa population serait remontée autour de 20 000.
Nous déjeunons très tôt et, vers 13h30, nous allons à terre. Un bus nous emmène au centre de la petite ville. Nous allons faire un tour au supermarché local par curiosité, puis nous nous rendons au Svalbard Museum.
C’est extrêmement intéressant. Il y a pratiquement tous les animaux que l’on peut trouver ici, les mammifères, les poissons, les oiseaux … Ils sont empaillés, mais c’est très réaliste. Il y a également un film sur la vie ici il y a quelques dizaines d’années. Il y a un habitat recréé, plein d’outils d’époque reculée, des photos, des textes, c’est passionnant.
Nous appareillons ce soir à 19 heures, direction Ny-Alesund, tout au nord du Spitzberg. Nous serons alors presque au 80 -ème degrés de latitude nord. C’est la localité la plus au nord du monde. Sa population n’est que de 35 habitants. Le village est très petit et nous avons l’interdiction formelle de sortir de celui-ci à cause des ours polaires. A chaque sortie du village apparaît un panneau avec un ours blanc.
A partir de cette nuit et jusqu’à demain après-midi nous ne serons plus joignables, car, afin de ne pas perturber les recherches en cours à Ny-Alesund, nous devons désactiver le wifi et le Bluetooth sur tous nos appareils.
Dimanche 23 juin 2024, à 17 h TU, 19 h en France, 19 heures en Norvège. GMT - 79 degrés de latitude nord A bord du Trollfjord, latitude 77°44’ N - longitude 12°38’ E
Dimanche 23 juin 2024, à 17 h TU, 19 h en France, 19 heures en Norvège. GMT - A bord du Trollfjord, latitude 77°44’ N - longitude 12°38’ E
Bonsoir à tous,
Ce matin, en me réveillant, j’ai enfin découvert un paysage des hautes latitudes. Il ne fallait pas traîner, aussi j’ai lancé ma première dialyse à 6h30. Nous nous sommes amarrés à 7 heures au quai du village le plus septentrional au monde, Ny-Alesund. Il est situé sur la péninsule de Brogger, sur la rive du Kongsfjorden. La température est de 6 degrés, il ne fait pas froid.
Ce village a été créé en 1916 afin d’y extraire du charbon. Les activités d’extraction de charbon ont cessé en 1962 après une explosion dans la mine (c’est la quatrième fois) et la mort de 21 mineurs. En 1966 le village devient un centre international de recherche sur l’Arctique et sur la surveillance de l’environnement.
Il est peuplé de chercheurs, une vingtaine l’hiver et jusqu’à 150 l’été. Malgré cette faible population, le village est doté d’un port où nous avons pu nous amarrer et d’un petit aéroport. De façon aléatoire une ligne aérienne dessert Longyearbyen. Il n’y a que quelques maisons et nous en avons vite fait le tour.
A cause de la présence d’ours polaires, on ne peut sortir du village qu’accompagné par un homme équipé d’un fusil. Pour aller voir le pylône de lancement du dirigeable de Norge, qui permit à Roald Amundsen de survoler le pôle Nord, et qui se trouve à 200 mètres du village, il faut être accompagné d’un porteur de fusil.
Ce matin, en me branchant pour la dialyse je regarde par les baies vitrées et je découvre enfin un paysage qui commence à ressembler à un paysage des hautes latitudes. Nous sommes entourés de growlers. Deux glaciers vêlent dans la baie permettant à de très gros morceaux de glace de se détacher et de partir à la dérive.
Ils font plusieurs tonnes, certains peuvent mesurer jusqu’à 3 mètres de hauteur au-dessus de l’eau avec très certainement une vingtaine de mètres sous l’eau. D’ailleurs j’ai l’impression qu’ils sont échoués, ils ne bougeront pas pendant les 4 heures que nous passerons à Ny-Alesund.
L’ours blanc est encore plus présent ici qu’à Longyearbyen. La semaine dernière un ours se promenait dans le village. Comme nous il est omnivore à prédominance carnivore. Il se nourrit d’herbe, d’œufs qu’il trouve dans les nids d’oiseau et de poisson. Mais ce qu’il préfère le plus est un joli petit phoque bien gras.
Il peut être considéré comme un mammifère marin semi-aquatique. Il chasse aussi bien à terre qu’en mer. En 2009 un ours blanc équipé d’un GPS a nagé près de 675 kilomètres en passant 10 jours en haute mer. Pendant la belle saison la femelle peut prendre plusieurs centaines de kilos de graisse. Pendant l’hiver elle vit dans sa tanière et peut rester six mois sans se nourrir tout en élevant ses petits (la plupart du temps des jumeaux) avec son lait maternel.
Je suis cependant très surpris de constater que la faune est extrêmement réduite. En Patagonie je voyais en permanence des baleines (souvent très près du bateau), des manchots, des phoques qui jouaient sur les growlers. Je me régalais avec une multitude d’oiseaux à commencer par de magnifiques albatros. Ici il n’y a rien. J’ai aperçu quelques sternes, mais c’est à peu près tout.
Nous sommes maintenant partis pour deux jours de mer. Vers midi nous sommes allés au pied d’un glacier qui se trouvait au-delà des 79 degrés de latitude nord. Nous arriverons mardi à 16 heures dans le port de Torsken sur l’île de Senja.
Lundi 24 juin 2024, à 16 h TU, 18 h en France, 18 heures en Norvège GMT - La nuit de la Saint-Jean A bord du Trollfjord, latitude 73°9’ N - longitude 19°28’ E
Lundi 24 juin 2024, à 16 h TU, 18 h en France, 18 heures en Norvège GMT - A bord du Trollfjord, latitude 73°9’ N - longitude 19°28’ E
Bonsoir à tous,
C’est la nuit de la Saint-Jean. On doit allumer un grand feu et les garçons du village sautent par-dessus devant les yeux émerveillés des jeunes filles. L’affaire se conclura ensuite au bal de la nuit de la Saint-Jean. Ici ce n’est pas possible, il ne fait pas nuit. Comment font les jeunes Samis pour se rencontrer ?
Aujourd’hui je n’ai pas grand-chose à vous raconter. Nous sommes partis de Ny-Alesund hier à 11 heures et nous atterrirons à Torsken sur l’île de Senja mardi à 16 heures, soit après 53 heures de mer, plus de deux jours. Il y a beaucoup de brouillard, mais par moment le temps s’éclaircit et nous pouvons voir un peu plus de mers, c’est sympa.
Nous passons beaucoup de temps à regarder la mer, nous voyons par moment des ailerons et un peu de dos. Ce sont des dauphins ou des baleines, nous ne savons pas. Nous nous reposons et nous lisons beaucoup également. Nous avons remis en marche nos liseuses et, grâce au WIFI du bord, nous pouvons charger de nouveaux livres même au milieu de l’océan glacial arctique. Francine profite de ces moments de repos et de détente pour faire des sudokus.
Dehors le temps se réchauffe au fur et à mesure que nous descendons dans le sud. Maintenant je mesure une température autour de 10 degrés. Nous passons également beaucoup de temps à regarder les oiseaux de mer. Très souvent certains planent au ras des vitres, sur les côtés du bateau. Qu’ils sont beaux ! On voit bien qu’ils se régalent à vivre et à jouer avec le vent.
Nous avons des pétrels fulmar ou fulmar boréal. Long de 45 à 50 centimètres, l’oiseau a une envergure d’environ 1,20 mètre et pèse entre 700 et 900 grammes. Il a le ventre blanc et le bout des ailes sombre. Comme beaucoup d’oiseaux de mer, il a la faculté de dessaler l’eau de mer grâce à ses glandes à sel. Cela lui permet de produire de l’eau douce pour boire et de rester en mer en permanence.
Lorsqu’on navigue en mer, on est souvent accompagné d’oiseaux, c’est d’autant plus vrai dans les mers froides. J’ai énormément aimé l’albatros dans les mers du sud. Il peut mesurer jusqu’à 3,5 m d’envergure et peser jusqu’à 12 kilos. Il ne va à terre que pour se reproduire et peut rester plusieurs années en mer sans jamais revenir à terre. C’est un solitaire et grâce à l’envergure de ses ailes, il peut planer sans jamais battre des ailes. C’est extrêmement beau de le voir suivre le bateau pendant des heures.
Une grande nouvelle qui me réjouit de bonheur. Grave à Sara qui a initialisé l’affaire et à Eric qui a rencontré Madame la Capitaine, je suis invité à visiter la salle machine mercredi à 9h15. Un grand merci à tous les deux. Mercredi je vous parlerai plus en détail du bateau, de ses caractéristiques et de ses équipements. Je n’ai pour l’instant aucune information sur la possibilité de visiter la passerelle. Je vais continuer à travailler ce sujet.
Hier Sara nous a fait un exposé sur les cétacés. C’était très intéressant, car c’est sa passion. Ce soir nous aurons droit à une conférence sur l’histoire d’Hurtigruten. Ce matin les officiers ont parlé un peu du bateau.
Nous sommes 366 passagers pour 96 membres d’équipage. Il y a deux ponts pour les marchandises et le fret et 7 ponts pour les passagers. Le bateau peut transporter une petite cinquantaine de véhicules. Tout au long de la croisière, au fur et à mesure des escales, des personnes quittent le navire alors que d’autres embarquent.
Mardi 25 juin 2024, à 15 h TU, 17 h en France, 17 heures en Norvège. GMT - Hurtigruten, l’express côtier A bord du Trollfjord, latitude 69°26 N - longitude 16°52’ E
Mardi 25 juin 2024, à 15 h TU, 17 h en France, 17 heures en Norvège. GMT - A bord du Trollfjord, latitude 69°26 N - longitude 16°52’ E
Bonsoir à tous,
Comme je l’ai déjà évoqué, la Norvège est constituée d’une plaine alluvionnaire au sud-est et d’une étroite chaîne de montagnes de 1700 kilomètres de long, sur sa partie ouest, du sud au nord. Ses 103 000 kilomètres de côtes représentent plus de deux fois et demie le tour de la terre.
Très souvent la côte n’est qu’une très étroite bande de terre, la montagne abrupte, couverte d’arbre, commence immédiatement. L’homme y a trouvé sa place. On aperçoit des maisons isolées, parfois de tout petits villages. Ces côtes étant bordées d’eaux extrêmement poissonneuses, les habitants sont tous des pêcheurs.
A la fin des années 1800, le voisin, la Suède, est doté de routes et de chemins de fer qui couvrent tout le territoire. Ici, dans ce pays fait de fjords et de haute montagne, les communications sont impossibles. L’été ça va à peu près, mais lors de l’hiver arctique, la population est isolée pendant 6 mois. Un courrier peut mettre cinq mois pour arriver à destination. Les pêcheurs ne peuvent vendre leur poisson ni acheter les biens de première nécessité. Seuls des chemins et des sentiers permettent les communications.
Il faut trouver une solution et le gouvernement décide d’offrir un nouveau service, « L’express côtier », Hurtigruten en norvégien. Un appel d’offres est lancé, il faut pouvoir assurer ce service pendant la nuit polaire. L’appel d’offres ne reçoit aucune réponse. Mais en 1893 Richard With crée la compagnie Vesteraalens Dampskibsselskap afin d’assurer le service Hurtigruten.
Ce service public est très largement subventionné par l’état et le navire à vapeur Vesteraalens commence à réaliser ce lien vital pour les villages de la côte. Il livre de la nourriture, du matériel et le courrier. En collaboration avec le pilote Andreas Holte, Richard With avait établi méticuleusement une voie de passage dans tous ces chenaux. Une question me taraude : comment se fait la navigation en pleine nuit dans ces étroits passages que sont les fjords alors que ni le radar ni le GPS ne sont inventés.
Au départ les passagers étaient des habitants qui utilisaient ce service comme moyen de transport, mais très vite les touristes s’y sont intéressés afin de réaliser une croisière côtière. Pour monter à bord, ils étaient regroupés par trois ou quatre dans un grand sac et la grue les soulevait puis les déposait en fond de cale du navire. Le tourisme était devenu pour les compagnies qui assuraient l’Hurtigruten, un moyen de résoudre l’équilibre financier. Dès 1896 une ligne vers le Spitzberg est ouverte.
Mais, au début des années 1970, de très nombreuses pistes d’atterrissage sont construites et les lignes aériennes apportent une concurrence difficile pour le transport maritime de passagers. Seuls demeurent le fret et les touristes. De nombreuses évolutions ont lieu dans le confort et le service apporté aux passagers et depuis 1990 le nombre de passagers évolue entre 500 000 et 550 000 par an. Les touristes représentent plus de 70% des passagers.
De nombreuses compagnies ont assuré l’Hurtigruten, mais, à ce jour, il ne reste qu’une compagnie, Hurtigruten ASA. La flotte de 11 navires dessert quotidiennement 34 ports répartis sur les 2481 km entre Bergen et Kirkenes qui se trouve à quelques kilomètres de la frontière russe et de Mourmansk, au nord-est du pays. L’aller et retour est assuré en 11 jours.
Nous avons pris du retard et l’escale à Torsken est prévue ce soir à 17h30.
Mercredi 26 juin 2024, à 15 h TU, 17 h en France, 17 heures en Norvège. GMT - Le MS Trollfjord A bord du Trollfjord, latitude 68°13 N - longitude 14°34’ E
Mercredi 26 juin 2024, à 15 h TU, 17 h en France, 17 heures en Norvège. GMT - A bord du Trollfjord, latitude 68°13 N - longitude 14°34’ E
Bonsoir à tous,
Nous avons eu un après-midi et une soirée épouvantables hier. Il faisait triste, froid et il tombait des trombes d’eau. Nous ne sommes même pas descendus à terre durant l’escale. Puis, au moment de repartir, tout s’est arrêté et le soleil s’est remis à briller. Au milieu de la nuit, il brille même si fort que cela nous réveille et nous nous levons afin de prendre la photo du soleil de minuit.
Ce matin nous étions à la réception à 9h15 comme prévu et l’officier mécanicien est venu nous chercher pour une visite de la salle machine. C’était extrêmement intéressant. Le MS Trollfjord est un bateau spécialement conçu pour assurer le service Hurtigruten.
Il a été construit en Norvège, mis à l’eau en octobre 2001 et entièrement rénové en 2023. Il mesure 135 mètres de long pour 21,5 mètres de large et pèse plus de 16 000 tonnes. Il possède 10 ponts, dont 7 pour les passagers et peut emporter 400 passagers et une centaine de membres d’équipage.
C’est un ferry de type RoRo (pour Roll on – Roll off). Avant les chargements et déchargements étaient effectués par une grue. On a eu l’idée d’ouvrir une grande porte étanche sur le côté du ferry. Cela permet aux véhicules de rentrer et sortir en roulant et aux marchandises d’être chargées et déchargées par tractage entre le bateau et le quai. Cette technologie a permis de réduire considérablement le temps des escales.
Le navire peut porter 1 180 tonnes de fret. La salle machine est composée d’un bureau équipé de nombreux écrans permettant de visualiser en permanence le fonctionnement de cette véritable petite ville qu’est ce ferry. J’ai cru comprendre que l’informatique gérait 7000 alarmes !
Les moteurs sont énormes, ce sont des Wartsila W 9L 32, 9 cylindres de 32 centimètres de diamètre ! Ils ont chacun une puissance de 5 220 KW et tournent à 750 tours par minute. C’est énorme, ils font une dizaine de mètres de long et pèsent chacun 49 tonnes. Tout est propre comme dans un bloc opératoire, il n’y a pas une goutte d’huile.
Chaque moteur entraine un gros alternateur qui produit de l’électricité. La tension de sortie de 680 volts est délivrée à deux énormes pods qui portent les hélices. Ils sont capables de tourner sur 360 degrés. Grace également aux deux propulseurs d’étrave, ils apportent une aide très importante à la conduite du navire.
Nous sommes sur une véritable ville flottante. L’eau douce consommée à bord est entièrement produite par d’énormes dessalinisateurs. 35 tonnes d’eau douce sont ainsi générées quotidiennement. Il y a également une énorme station de traitement des eaux grises et des eaux noires. L’eau rejetée est pure et sert au lavage du bateau et aux WC entre autres. Et puis on ne peut oublier tout le système de ventilation et de climatisation. La totalité du navire est une merveille de technologie.
En fin de matinée nous avons remonté le Trollfjord, d’où le navire tire son nom. C’était magique, le plus beau fjord de Norvège. Il est étroit d’une centaine de mètres et bordé de deux falaises abruptes et très hautes.
Cet après-midi nous avons fait escale à Svolvae, au centre des Lofoten. Le temps est splendide et nous avons fait une belle balade. Maintenant va arriver le moment le plus difficile de la journée. Je dois choisir une photo, car je n’ai droit qu’à une seule. Difficile !
Jeudi 27 juin 2024, à 15 h TU, 17 h en France, 17 heures en Norvège. GMT - Un conte de fées A bord du Trollfjord, latitude 64°54 N - longitude 10°49’ E
Jeudi 27 juin 2024, à 15 h TU, 17 h en France, 17 heures en Norvège. GMT - A bord du Trollfjord, latitude 64°54 N - longitude 10°49’ E
Bonsoir à tous,
Toutes les suites portent un nom en relief sur la porte. Pour nous c’est la suite numéro 826, nommée Eventyr. Francine a recherché la traduction en français, c’est « conte de fées ». Elle est ravie, car c’est exactement ce que nous sommes en train de vivre.
En Norvège le temps peut changer extrêmement rapidement. Avant-hier nous étions sous la pluie avec 11 degrés et aujourd’hui c’est grand beau avec 26 degrés. Nous regrettons de n’avoir pas pris les shorts. Cette nuit nous nous sommes encore levés lorsque le soleil s’approche de l’horizon sans sombrer dans la mer, le soleil de minuit, c’était trop beau. Mais maintenant c’est terminé, nous avons à nouveau coupé le cercle polaire arctique et il va bien falloir retrouver la nuit.
Hier soir, en rentrant de dîner, je trouve une invitation pour visiter la passerelle. Quel bonheur ! C’est pour aujourd’hui à 13 heures. Nous avons passé la matinée à Bronnoysund, arrivée à 8 heures et repartie à 12 heures. C’est une petite ville sans grand intérêt. Nous sommes allés marcher sur le port. Après 800 mètres j’étais fatigué et nous sommes rentrés.
Ensuite nous nous sommes reposés et nous sommes allés très tôt au restaurant. A 13 heures nous étions au point de rendez-vous. Nous sommes une petite vingtaine. Sara, qui a organisé cette visite, nous apprend que nous allons passer environ une quinzaine de minutes sur la passerelle et que, surtout, il ne faut appuyer sur aucun bouton.
C’est la capitaine du bateau qui nous reçoit, elle a le grade de commandant. Il doit y avoir une trentaine de commandants de bord chez Hurtigruten, c’est la seule femme. La première impression est que cette passerelle est très vaste. Elle fait toute la largeur du bateau plus les deux petites excroissances de part et d’autre du bateau qui servent lors de l’amarrage.
Sinon, je suis surpris de la sobriété de la console centrale. Il n’y a pas de barre à roue, pas de volant, rien. Je vois uniquement deux postes de pilotage jumelés. Chaque poste est composé d’un énorme fauteuil extrêmement confortable (bien plus que sur Harmattan), d’un pupitre avec de nombreux boutons et de plusieurs écrans reproduisant la carte où nous sommes. Il y a un seul homme de barre, il surveille la marche du navire, les deux mains sur le ventre.
Madame la commandant nous parle du bateau. Contrairement à ce que je pensais, les propulseurs d’étrave sont au nombre de trois et non de deux. Ils sont extrêmement puissants. Grâce à ceux-ci et aux pods porte-hélice, le bateau peut tourner sur place. Elle nous montre des photos et je découvre que les stabilisateurs peuvent être déployés et mesurent 3 mètres de long.
Sur la carte apparait une ligne en pointillé. C’est la route que doit suivre le bateau. Un système de pilote automatique permet au bateau d’être autonome. En revanche, dans les passages étroits ou lorsque c’est nécessaire, l’homme de barre reprend la main. Finalement ce n’est pas très différent que sur Harmattan (mis à part le fauteuil). Il y a la cartographie avec le GPS, le pilote automatique et le radar.
Je vois avec effroi mon stock de poches de dialyse se réduire à peau de chagrin. Ça n’est pas bon signe. Demain nous allons faire deux escales, une à Alesund de 8h à 10h et une seconde à Saebo de 12h15 à 16h30. Nous allons profiter à fond de ce dernier jour, car demain soir il va falloir faire les valises. Nous arrivons à Bergen samedi matin à 7 heures et il ne faudra pas tarder pour quitter le navire, car il repartira à 14h30 pour une nouvelle escapade au Spitzberg.
Vendredi 28 juin 2024, à 14 h TU, 16 h en France, 16 heures en Norvège. GMT - Le retour de la nuit A bord du Trollfjord, latitude 62°12 N - longitude 6°28’ E
Vendredi 28 juin 2024, à 14 h TU, 16 h en France, 16 heures en Norvège. GMT - A bord du Trollfjord, latitude 62°12 N - longitude 6°28’ E
Bonsoir à tous,
Vers 23 heures, hier soir, le soleil s’enfonce dans la mer de Norvège et disparaît pour la première fois depuis huit jours. Il réapparaîtra vers 4 heures du matin, mais il n’a pas fait vraiment nuit. Il n’a pas plongé très profond et la visibilité restait excellente pendant toute cette « nuit ». C’est un peu la bataille de la nuit contre le jour, il va falloir descendre encore en latitude pour que la nuit puisse s’imposer.
A Bergen les conditions sont extrêmement différentes du Spitzberg. Imaginiez-vous que la distance entre Bergen et le Spitzberg est supérieure à celle entre Lille et Tunis, le tout étant à peu près à la même longitude. Pas étonnant que nous ayons l’impression d’être sur une autre planète.
Ce matin nous avons amarré à Alesund à 8 heures. J’avais fait la dialyse à 6h30 et, après le petit déjeuner, nous sommes allés visiter la ville dont le centre se trouve tout près du port. En 1904 la ville, qui était construite en bois, a pris feu et a brulé 16 heures d’affiler. 850 maisons ont été détruites et 10 000 personnes se sont retrouvées sans abri. Il a alors été décidé de reconstruire entièrement la ville en pierre, style art nouveau. Tout a été préservé, il y a du pas très beau, mais également du très beau, c’est étonnant.
Nous sommes repartis à 10 heures pour remonter le Hjorundfjord jusqu’à Saebo, notre escale de l’après-midi. C’est drôle, nous avançons côte à côte avec le MS Nordlys, un des bateaux principaux de la flotte Hurtigruten. Nous arrivons à Saebo à 12h15. Cette fois pas de quai, nous jetons l’ancre dans la baie et nous allons à terre en prenant une petite navette. En fait nous n’avons pas jeté l’ancre réellement, l’ordinateur de bord maintient le bateau à l’arrêt grâce aux propulseurs d’étrave et aux pods.
Saebo est un petit village. Déjà, du bateau, je sais ce que je veux aller voir de plus près. Ce sont des maisons typiquement norvégiennes avec des toits en écorce de bouleau, terre et gazon. Bon, ce n’est pas du gazon anglais, difficile de passer la tondeuse. En fait ce sont des herbes qui peuvent mesurer 70 centimètres de haut. Cela protège la biodiversité.
Dès que j’approche, je suis entouré par une nuée de mouettes. Je comprends vite pourquoi lorsque je constate que, dans l’herbe des toits, se cachent de nombreux nids avec des oisillons tout gris.
Maintenant il va bien falloir accepter la fin de ce magnifique voyage, Francine a attaqué les valises. Il faut que tout soit terminé ce soir, car demain matin je dois faire la dialyse très tôt, puis la toilette, puis le petit déjeuner avant d’être à 8h45 sur le quai pour monter dans le bus qui doit nous porter à l’hôtel. En effet, nous avons décidé de rester une journée de plus à Bergen, car dimanche est l’anniversaire de Francine.
Finalement, comme à chaque vacance, nous sommes contents de rentrer à la maison pour retrouver nos petites habitudes. De plus l’été et les grandes chaleurs me font rêver après les frimas du Spitzberg. Depuis quinze jours nous avons pris nos repas matin, midi et soir au restaurant gastronomique, je rêve d’un steak haché avec des coquillettes au beurre comme un chien rêve d’un os.
Une dernière précision, s’il y a deux postes de barre sur la passerelle, ce n’est pas parce qu’il est nécessaire d’avoir deux barreurs. En fait ce sont deux postes tout à fait indépendants. Tout est redondant. Chacun à sa cartographie, chacun à son GPS … Cela évite en cas de panne de se retrouver dans un blackout total.
Samedi 29 juin 2024, à 18 h TU, 20 h en France, 20 heures en Norvège. GMT - Quelle belle aventure A Bergen
Samedi 29 juin 2024, à 18 h TU, 20 h en France, 20 heures en Norvège. GMT - A Bergen
Bonsoir à tous,
Hé bien, c’est fini. Ce matin nous avons quitté le MS Trollfjord vers 8h30. Comme le goéland de la photo, nous nous envolons vers de nouvelles aventures. Malheureusement la réception de l’hôtel nous informe que le check in ne se fait qu’à partir de 15 heures. Nous laissons donc les valises et partons nous promener dans Bergen.
Lors de notre dernier passage, nous avons déjà fait différentes excursions, mais nous ne sommes pas montés en haut du mont Ulriken qui domine la ville à plus de 600 mètres d’altitude. Nous nous rendons à l’office de tourisme qui se trouve sur le port. Nous achetons des billets combinés, bus plus télécabine. Le départ du bus est quasiment au pied de l’immeuble.
Le téléphérique se trouve à l’autre bout de la ville, du coup nous visitons. Je suis immédiatement surpris par ces grands espaces verts avec, de-ci de-là, des stèles funéraires. Il y a des arbres, beaucoup d’espaces gazonnés. Je me pose la question : est-ce que ce sont des cimetières ou bien des parcs ? C’est étonnant.
La vue sur Bergen à partir du sommet du mont Ulriken est parfaite. Heureusement, sans avoir un grand beau temps, c’est dégagé. Dans la ville il ne fait pas plus de 13 degrés et nous devons subir des averses. C’est étrange, certaines personnes sont en chemisette et short, certainement des Norvégiens, alors que d’autres, dont nous faisons partie, portent des doudounes d’hiver.
Après un petit café au sommet, nous redescendons. Il est maintenant temps de déjeuner, pas facile à Bergen, car la plupart des restaurants n’ouvrent qu’à partir du milieu d’après-midi. Il ne faut pas trainer, car l’heure de la dialyse approche d’autant plus qu’il faut environ 45 minutes pour que la poche se réchauffe sur la plaque chauffante avant de pouvoir effectuer la dialyse.
Après la dialyse nous nous promenons autour du port pour acheter les souvenirs. Comme vous le savez certainement, la Norvège est un des rares pays qui continue à chasser la baleine. Pour 2024, le quota fixé par Oslo est en légère augmentation. 1157 baleines seront harponnées contre 1000 en 2023. C’est énorme !
Je n’aime pas trop cette idée de chasser les baleines. Mais je ne connais pas trop la population de baleines à travers les océans. Par exemple la chasse aux sangliers est extrêmement importante, car leur nombre est maintenant beaucoup trop grand et les ravages énormes.
Oslo prétend qu’il y aurait une population de 100 000 baleines dans ses eaux. Ce chiffre me surprend, mais je n’ai pas une vue très claire sur le sujet. Ici, sur le marché aux poissons, et dans les restaurants, il y a de la baleine. Par curiosité j’ai acheté des tranches de baleine fumée pour voir quel goût cela a.
Maintenant je tiens à remercier tous ceux qui m’ont permis de vivre cette belle aventure. En tout premier lieu, il y a mes différents médecins et en particulier ma néphrologue, Latifa qui a bien voulu me prescrire tout ce qu’il fallait en cas de problème lors de cette balade.
Je remercie également les filles de l’AURA et en particulier Sonia. C’est l’association qui me livre les poches de dialyse. Elles ont tout combiné pour me les faire livrer à mon hôtel, à Bergen. Je remercie également l’hôtel Clarion à Bergen qui a bien voulu recevoir mes poches et les stocker en bagagerie avant mon arrivée. Enfin je dois remercier toutes les équipes d’Hurtigruten et en particulier Renata, pour toute l’aide qui m’a été fournie afin que je puisse faire ce beau voyage.
A bientôt Jean-Louis
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"Bonjour,
je passe de temps en temps sur ton site pour regarder si tu as posté un message. Quelle surprise d’en trouver autant cette fois. Je me souviens que tu avais parlé de ce projet de voyage en Norvège, à l’époque j’étais aux Açores, et j’avais aussi ce projet, mais c’était sorti de ma tête. Le temps a passé, nous avons traversé jusqu’en Ecosse, à l’ouest, traversé le canal calédinien et maintenant j’attends le vent qui nous permettra d’atteindre Bergen. Nous, c’est OtO (mon bateau) et moi. Je ne suis pas mécontent que le vent me laisse un peu de répit, hier et avant hier, j’ai dû faire l’aller-retour en avion à Lisbonne pour une injection dans mon oeil gauche. Les queues, à cause des nombreux touristes m’a fatigué...ça va maintenant, après une longue nuit de sommeil. C’est drôle car mon rêve de voir la Norvège vient d’une ancienne collègue norvégienne qui m’avait recommandé le type de voyage en ferry que tu as fait...alors j’ai acheté OtO, mais nous avons pris la route du sud, avant, plusieurs années plus tard, de remonter vers le nord. Nous sommes tout près maintenant, j’espère que le vent me fera passer par les Orcades ou les Shetlands pour les voir et m’approcher de la Norvège avant de traverser. C’est une certaine satisfaction d’être devant la porte et d’attendre tranquillement qu’elle s’ouvre. Nous aussi, nous nous sommes rencontrés qu’une seule fois, pour un café, je crois, offert sur Harmattan, aux Bermudes. Je n’ai pas encore terminé de lire tes posts sur votre voyage en Norvège, je les laisse pour ce soir, je vais d’abord gonfler l’annexe et voir ce qui se passe à terre. Merci d’avoir partager tes découvertes et tes impressions, à travers tes yeux, j’ai quelques fois l’impression de mieux voir." Envoyé par Henri le 08-07-2024 à 08:35
Dimanche 21 juillet 2024, à 17 h TU, 19 h en France. GMT - Une résurrection A Cormeilles en Vexin
Dimanche 21 juillet 2024, à 17 h TU, 19 h en France. GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonsoir à tous,
Je n’en reviens pas, j’ai retrouvé une bien meilleure forme. Est-ce ma balade en bateau ? Est-ce le fait d’aller côtoyer les hautes latitudes ? Est-ce la vue des grands glaciers qui vêlent dans la mer ? Je n’en sais rien, mais depuis que je suis revenu de Norvège ma santé ne cesse de s’améliorer. Cela me fait un bien terrible. Je suis encore loin d’avoir la forme physique des copains de mon âge, mais j’arrive à vivre ma vie.
Tout d’abord les gros problèmes digestifs qui me pourrissaient la vie au quotidien depuis deux ans ont en grande partie disparu comme par magie. C’est étonnant un corps humain, comment expliquer ce petit miracle. Du coup tout s’améliore. Grâce aux piqures d’EPO que je m’injecte tous les quinze jours, mon taux d’hémoglobine s’est considérablement amélioré, encore un peu et je vais pouvoir rejoindre le peloton du Tour de France. Mince, il vient de se terminer !
Je dois encore me reposer le matin après le petit déjeuner ainsi qu’après déjeuner en début d’après-midi, mais c’est juste du repos. J’essaie de marcher régulièrement, je parcours environ deux kilomètres sans trop d’efforts. Et puis surtout j’ai ressorti la moto et je fais une grande balade tous les jours. Il fait maintenant la température idéale, il faut en profiter.
Ma piscine avance bien. Après six mois d’arrêt, l’artisan ayant abandonné le chantier, nous avons passé un mauvais accord, mais c’est toujours mieux qu’un bon procès. J’ai trouvé un nouvel artisan. Il réalise un travail exceptionnel. Il reprend les malfaçons du précédent.
Je n’ai pas un bon terrain, c’est de la glaise verte avec des sources. J’avais en permanence entre deux et trois centimètres d’eau dans mon sous-sol. Nous avons dû creuser une tranchée de 2,5 mètres de profondeur sur environ 70 centimètres. Cette tranchée descend jusque sous les fondations. Quelle galère avec les bords qui s’écroulaient en permanence.
Ensuite nous avons passé les murs au nettoyeur haute pression avant de refaire complètement l’étanchéité. Nous avons posé des plaques d’étanchéité collées au chalumeau, un peu comme un toit-terrasse. Ensuite nous avons posé deux drains tout autour du bâtiment. Nous avons creusé un puits de six mètres et les drains se déversent dedans. Quel boulot !
Le travail avance vite, l’artisan est en vacances au mois d’août, mais dès la rentrée nous allons pouvoir terminer la piscine et le sol du rez-de-chaussée. En attendant, durant le mois d’aout, un autre artisan va réaliser la partie habitable du sous-sol, WC, douche et vestiaire. De mon côté je dois faire la plomberie avant qu’il intervienne, j’ai du boulot, je ne m’ennuie pas.
Les Jeux olympiques arrivent, quel bazar ! J’ai des rendez-vous médicaux à Paris pendant les jeux, j’angoisse déjà de m’y rendre. Je ne suis pas tout à fait normal, je n’aime pas du tout la compétition.
Tous mes copains, sont fanas de championnats, de matchs, de course, de combat … C’est bizarre d’être aussi différent ! Je n’aime que la compétition avec moi-même, j’adore me donner de défis très difficiles à atteindre. Lorsque je gagne mon défi, je ressens un bonheur immense.
Dimanche 4 août 2024, à 17 h TU, 19 h en France. GMT - Un rond-point sous-marin A Cormeilles en Vexin
Dimanche 4 août 2024, à 17 h TU, 19 h en France. GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonsoir à tous,
Malgré mon voyage au Spitzberg, je ne suis pas rassasié, j’ai encore d’énormes envies de voyage. Certains me disent « Jean-Louis, il faut que tu repartes en voyage pour que nous puissions rêver à nouveau ».
Juste avant le COVID, j’avais loué un camping-car pour 6 semaines aux États-Unis. J’avais réservé les billets d’avion et les campings, heureusement j’ai été bien remboursé, mais ce road trip me manque. En étant dialysé, c’est difficile, mais dès que je serais greffé je vais envisager de remettre ce voyage sur la table.
Il y a quelques jours j’ai vu un sujet sur les îles Féroé qui dépendent du Danemark. C’était captivant. Les îles, qui se trouvent aux confins de la mer de Norvège, sont réunies entre elles par de nombreux tunnels. Et, encore plus fort, un énorme rond-point sous-marin permet de choisir le bon tunnel qui va vous conduire sur l’île choisie pour la balade du jour. J’ai vu des photos sur Internet, il est magnifique, c’est le seul au monde.
Depuis quelques nuits je pense à ces îles, j’ai trop envie de voir ce rond-point. Je m’informe sur les moyens d’y aller et je construis progressivement le voyage. Cette fois je vais prendre la voiture, c’est plus pratique avec les 110 kilos de poches de dialyse à transporter. Du coup, en ce début d’après-midi j’ai craqué et j’ai commencé à réserver.
Nous partons le jeudi 22 août au matin pour prendre le ferry à Hirtshals, tout au nord du Danemark. Il y a 1424 kilomètres, 14 heures de route. Mons, Liège, Cologne où nous allons passer la soirée et la nuit. Puis le lendemain, Brême et Hambourg avant une halte le soir au milieu du Danemark. Et enfin, le samedi 24, Hirtshals où nous embarquons à 15h30 sur le MS NORRONA. Nous arriverons à Torshavn le dimanche à 22h30, sur l’île principale des Féroé soit après plus de deux jours et une nuit de traversée.
C’est une ligne régulière. Ce navire de la compagnie SMIRIL-LINE est le plus grand ferry des îles Féroé. Il a été lancé en 2002 et mesure 166 m de long. Sa capacité est de 1 500 passagers, 800 voitures et 130 camions. 120 personnes composent l’équipage. Il est équipé de trois restaurants (Buffet, à la carte et cafétéria) ainsi que de deux cafés, piscine, jacuzzis, cinéma, salle de fitness, terrain de foot, aires de jeux …
Nous allons passer une petite semaine dans les îles et nous reprenons le MS NORRONA le dimanche premier septembre à 23h30 pour arriver sur le continent le mardi 3 septembre à 9h30, après un jour et deux nuits de traversée. Encore deux jours de route pour rentrer à la maison où nous arriveront mercredi 4 au soir. Quelle belle balade en perspective !
Ces îles possèdent un climat tempéré, car elles sont baignées par le Gulf Stream. En août, la meilleure période pour y aller, la température oscille entre 8 et 13 degrés et il ne pleut qu’un jour sur deux. Mais en hiver la température n’est pas très basse, en moyenne elle se situe à 3 degrés. L’archipel est composé de 18 îles et peuplé d’environ 50 000 habitants. C’est un paradis naturel extraordinaire avec des paysages à couper le souffle, une faune sauvage très variée et de pittoresques villages de pêcheurs.
Dimanche 18 août 2024, à 17 h TU, 19 h en France. GMT - La canicule A Cormeilles en Vexin
Dimanche 18 août 2024, à 17 h TU, 19 h en France. GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonsoir à tous,
J’adore la canicule. J’ai beaucoup aimé mes voyages sous les tropiques et les parages de l’équateur. Je préfère de loin les chaleurs estivales aux frimas de l’hiver. Nous venons d’avoir quelques jours où la température s’est un peu envolée et je suis toujours très étonné de constater que la plupart des gens ne savent pas gérer la canicule. Tout le monde se plaint d’avoir trop chaud dans la maison et de ne pouvoir dormir la nuit.
Pour ma part ma maison n’est pas climatisée. Je possède juste une petite climatisation à roulette dans la chambre à coucher, mais je ne l’utilise que quelques heures avant de monter me coucher et seulement deux ou trois jours par an. Pour le reste de la maison, je suis équipé d’une climatisation très écologique et très efficace.
D’ailleurs nous sommes tous plus ou moins équipés de ce type de climatisation, mais très peu savent s’en servir correctement. Tout d’abord j’ai installé une petite station météo. Elle se compose d’un capteur à l’extérieur de la maison et elle m’affiche en permanence la température extérieure et la température intérieure. Je peux ainsi visualiser très précisément le moment où la température extérieure passe en dessous de la température intérieure (vers trois heures du matin) et le moment inverse, lorsque la température extérieure dépasse la température intérieure.
La nuit je me lève donc vers trois heures du matin et j’ouvre toutes les fenêtres, tous les volets et toutes les portes dans la maison. Je fais un maximum de courants d’air. L’air frais du dehors inonde la maison et contribue à son refroidissement. Il faut accumuler au maximum du « frais », dans le sol, dans les murs, dans la dalle de l’étage, dans les placards … Ce sera ensuite comme les pains de glace dans la glacière.
Si la température extérieure descend à 20 degrés, on peut espérer une maison à 22 degrés. Puis vers 9h30, lorsque les températures deviennent égales, je referme les volets en laissant un peu de jour en dessous afin que la chaleur puisse s’échapper vers le haut. Je ferme les fenêtres, je déploie les stores banne pour protéger un peu les murs du cagnard. Puis j’essaie, comme pour le frigo, de ne pas ouvrir les portes constamment.
Résultat de cette gestion, à cinq heures de l’après-midi, je me retrouve avec seulement 25 degrés dans la maison alors qu’il fait 38 degrés dehors. Cela fait 13 degrés de différence. Est-ce qu’un climatiseur est capable d’une telle performance, je ne suis pas sûr. Que c’est agréable de vivre dans la maison avec cette fraicheur.
Ma balade aux îles Féroé approche à grands pas, nous partons jeudi matin. J’ai déjà réservé tous les appartements où nous allons faire halte. J’ai horreur d’aller à l’hôtel. Avec un appartement je suis comme chez moi, le matin je peux prendre tranquillement mon petit déjeuner, le soir je peux dîner, je ne suis pas obligé d’aller au restaurant et puis je peux faire mes dialyses facilement pendant les repas. En général nous n’allons au restaurant que le midi.
Pour faciliter notre vie, j’ai investi dans un réfrigérateur de voiture. C’est formidable, il est équipé d’un compresseur et peut même faire congélateur. Il fonctionne aussi bien dans la voiture que sur du 230v.
Finalement nous allons dormir jeudi soir à Dortmund. Je vous décrirais ce voyage en live.
Jeudi 22 août 2024, à 20 h TU, 22 h en France, 22h en Allemagne. GMT - Une soirée à Dortmund A Dortmund
Jeudi 22 août 2024, à 20 h TU, 22 h en France, 22h en Allemagne. GMT - A Dortmund
Bonsoir à tous,
Ça y est, la balade est partie ! Nous avons décollé de Cormeilles ce matin un peu après 9 heures, la voiture est chargée à bloc de poches et de matériel de dialyse. Nous avons une chance extraordinaire pour cette première journée de vacances, le temps est magnifique, le ciel est bleu et nous avons eu tout au long de la route une moyenne de 25 degrés. C’est extrêmement agréable.
Je me dis en permanence que je suis béni des dieux. Je repense sans cesse à ce néphrologue de l’hôpital de Pontoise qui n’avait qu’une obsession, me repasser en hémodialyse. Il prenait pour prétexte que mon cathéter était coudé et qu’il ne fonctionnerait jamais en s’appuyant sur une radio illisible. C’est inadmissible, heureusement que j’ai refusé. Cela n’a pas été facile, car je n’étais pas sûr de moi, je ne suis pas médecin. Grâce à cette méthode de dialyse, j’ai pu me rendre au Spitzberg et maintenant aux îles Féroé.
J’ai fait une première dialyse avant de partir puis ce midi, après une seconde dialyse en roulant, nous nous sommes arrêtés à Mons, en Belgique. Nous nous sommes rendus sur la Grand-Place. Superbe ! Bordée de terrasses, de cafés et de restaurants l’ambiance est très vivante, très « vacances ». Elle est bordée de façades magnifiques, mais l’architecture de celle de l’hôtel de ville est à tomber par terre.
Après un bon restaurant, nous repartons et, rapidement nous pouvons apercevoir sur le bord droit de l’autoroute le fameux ascenseur à péniche de Strépy-Thieu. A chaque fois que je passe par là, je suis impressionné par cette prouesse technique. Pendant longtemps cet ouvrage sur le canal du Centre a été le plus grand ascenseur à bateaux du monde.
Il est maintenant supplanté par l’ascenseur du barrage des Trois Gorges en Chine. L’ascenseur de Strépy-Thieu fait franchir à des bateaux au gabarit pouvant aller jusqu’à 1 350 tonnes un dénivelé de plus de 73 mètres.
Nous entrons ensuite en Allemagne. Immédiatement mon GPS m’indique que la vitesse n’est plus limitée. Après la limitation à 130 en France puis à 120 en Belgique, tous les chevaux de ma Mercédès se lâchent et s’en donnent à cœur joie. Malheureusement le sucre d’orge passe très vite. Les camions sur la voie de gauche et les voitures très lentes réduisent rapidement les ardeurs.
Puis les limitations arrivent, certaines à 120, beaucoup à 100 et même à 80 kilomètres par heure. Les portions où la vitesse n’est pas limitée sont très rares. Mais, malheureusement, ce n’est pas le cas des embouteillages. Nous arrivons à Dortmund un peu avant 18 heures, épuisés.
Le temps de trouver où stationner, puis de trouver l’appartement et de s’installer, il est 19 heures. Nous partons faire une longue marche dans le « zentrum » délimité par le « Ring » comme dans beaucoup de villes. C’est très sympa.
Il n’y a plus qu’à rentrer pour la dernière dialyse de la journée en faisant un petit piquenique très agréable dans l’appartement. C’est une très belle première journée de vacances qui se termine.
Vendredi 23 août 2024, à 19 h TU, 21 h en France, 21h au Danemark. GMT - Au pays de la Petite Sirène A Kolding, Danemark
Vendredi 23 août 2024, à 19 h TU, 21 h en France, 21h au Danemark. GMT - A Kolding, Danemark
Bonsoir à tous,
Francine a voulu voir Hambourg … Nous avons vu Hambourg. Après Vierzon au printemps, ça tombe bien !
Comme hier, ce matin, nous sommes partis à 9h20, après une première dialyse en prenant le petit déjeuner. Vers 11h30, c’est l’heure de la deuxième dialyse. Un stop de deux minutes pour me brancher. Une demi-heure et 60 kilomètres plus tard un nouveau stop de deux minutes pour peser le liquide rendu et peser le liquide à injecter.
Puis, une demi-heure encore plus tard, un stop de quelques minutes pour me débrancher, vider la poche et la jeter. Ce soir en dinant je fais la dernière dialyse. Franchement, les contraintes de la dialyse péritonéale sont minimes. J’arrive à mener une vie tout à fait normale.
A 13h20 nous arrivons en centre-ville, à Hambourg. C’est très sympa. Hambourg est un grand port de commerce situé sur la rivière Elbe, à environ 50 kilomètres de la Mer du Nord. C’est la deuxième plus grande ville d’Allemagne, c’est une ville d’eau. Il y a deux grands plans d’eau et de multiples canaux dans toute la ville.
Nous avisons immédiatement un restaurant dans une barge sur l’eau. Nous ne pouvons résister à la tentation. Ensuite nous nous promenons dans la vieille ville, en traversant des canaux. Encore une fois l’architecture est magnifique.
Puis nous repartons, et vers 17h30 nous entrons au Danemark. C’est un tout petit pays, je n’y ai encore jamais mis les pieds. La population n’y est que de 6 millions d’habitants, un dixième de la France. C’est une monarchie constitutionnelle, mais le roi et la reine du Danemark n’exercent que des fonctions symboliques.
Le royaume se compose du Danemark métropolitain situé sur la péninsule continentale du Jutland ainsi que de plusieurs centaines d’îles dont la plus grande (Seeland) abrite la capitale Copenhague et sa Petite Sirène, qui représente le personnage du conte de Hans Christian Andersen. Il se compose également des îles Féroé et du Groenland.
Il fait partie de la communauté économique européenne, de l’espace Schengen et de l’OTAN. Cependant il a refusé le traité de Maastricht ainsi que l’Euro. Ici on utilise la couronne danoise. Le Danemark refuse également de participer à la politique de sécurité et de défense commune. Sur le plan économique, le Danemark est extrêmement dynamique. Le PIB par habitant est extrêmement élevé. Le modèle social danois est régulièrement vanté comme l’un des meilleurs à travers le monde.
Ce soir nous dormons dans un appartement situé juste au bord du lac, à Kolding. C’est également une ville portuaire. Nous sommes mitoyens avec le Koldinghus, un énorme château en petites briques rouges, doté de magnifique dépendance. Le site a été, pendant une période, la résidence du roi du Danemark.
Samedi 24 août 2024, à 18 h TU, 20 h en France, 19h aux îles Féroé. GMT - Le MS Norrona A bord du MS Norrona, Lat 57°44 N, Long 8°44 E
Samedi 24 août 2024, à 18 h TU, 20 h en France, 19h aux îles Féroé. GMT - A bord du MS Norrona, Lat 57°44 N, Long 8°44 E
Bonsoir à tous,
Nous voguons ce soir entre Hirtshals, la pointe nord du Danemark continental, et Torshavn, le port principal et la capitale des îles Féroé. Nous sommes sur le MS Norrona, un ferry opéré par Smyril Line sous pavillon des îles Féroé. C’est un bateau très confortable et moderne qui a été construit en 2003. Avec 164 mètres de long, il est un peu plus grand que le MS Trollfjord (134 mètres) qui nous a emportés au Spitzberg. Sa largeur hors tout est de 34 mètres.
Il a une capacité de 1482 passagers et de 800 voitures (ou 130 remorques de camion) avec 118 membres d’équipage. Il est relativement rapide avec une vitesse de 21 knots, soit un peu moins de 40 kilomètres par heure. Pour l’aller comme pour le retour, j’ai choisi des suites Nordic Deluxe.
C’est une suite très confortable. Nous sommes au pont 8, le pont habitable supérieur. Le pont 9 est un pont-terrasse extérieur et le pont 10 un grand bar avec fauteuils et vu sur 360 degrés. Nous avons un grand espace à vivre de 9 mètres par 4,5 mètres (environ 40 m²), avec une grande baie vitrée qui donne sur la mer. Il y a un cabinet de toilette avec WC, lavabo et douche.
Le lit (on ne peut appeler cela une couchette) est immense et extrêmement confortable. Il y a un bureau d’où j’écris ce billet avec un petit réfrigérateur et une machine à café. Il y a également devant la baie vitrée une petite table de salon avec deux fauteuils. La moquette est épaisse, c’est luxueux.
Nous sommes partis à 16 heures et nous devrions arriver dimanche soir vers 22h30. Pour le retour nous larguerons les amarres dimanche premier septembre à 23h30 et nous atterrirons à Hirtshals le mardi 3 à 9h30. La voiture fait partie du voyage, je suis étonné par le coût très abordable de ce voyage, j’ai payé moins de 1 200 €.
Je souhaite purger tout de suite le sujet des dauphins aux îles Féroé. Depuis la nuit des temps, les Féroiens (les habitants) chassent les dauphins. Cette tradition ancestrale leur a permis de survivre, car dans ces îles il n’y a pas grand-chose. Ils chassent également la baleine depuis plus de mille ans. Pour de nombreuses populations à travers le monde c’est choquant. On aime les dauphins et nous avons du mal à imaginer les voir tué.
Moi-même je n’aime pas trop cela. Cependant la population de dauphins est extrêmement importante, j’en ai vu sur toutes les mers du globe. C’est une tradition pour ces îliens. Pour ma part, j’aime les dauphins avec la même intensité que j’aime les chevaux. J’ai possédé un cheval pendant de nombreuses années. Nous étions très proches l’un de l’autre. Et pourtant en France, il se trouve un rayon « boucherie chevaline » dans la plupart des magasins de viande ! N’est-ce pas choquant ? Dans de nombreux pays asiatiques, on mange de la viande de chien, c’est tellement choquant pour nous également.
La mer est très calme et la traversée va être agréable. Sur le téléviseur nous avons mis la caméra qui se trouve à l’avant du bateau, nous voyons ainsi la progression du navire. Dans les ponts inférieurs, il y a trois restaurants (en plus du bar situé au pont 10). Nous allons en essayer un ce soir et un deuxième demain midi. Nous n’allons pas faire d’autres activités, car nous sommes épuisés par le voyage. Nous allons nous reposer dans notre suite, c’est tellement bon.
Dimanche 25 août 2024, à 16 h TU, 18 h en France, 17h aux îles Féroé GMT - La République de Null Island A bord du MS Norrona, Lat 61°25 N, Long 3°46 W
Dimanche 25 août 2024, à 16 h TU, 18 h en France, 17h aux îles Féroé GMT - A bord du MS Norrona, Lat 61°25 N, Long 3°46 W
Bonsoir à tous,
Que j’aime ces voyages en ferry ! Se retrouver au milieu de la mer dans un espace aussi confortable est trop bien. Hier soir nous étions déjà couchés et soudain j’ai retrouvé du téléphone, nous longions les côtes sud de la Norvège. Je n’ai pas pu m’empêcher de me lever pour aller voir les lumières de la côte défiler.
Nous avons dormi comme des bébés, bercés par le léger roulis du bateau. Aujourd’hui nous n’avons rien à faire, c’est un repos total, un vrai bonheur. A déguster sans modération. A 10h22 et 52 secondes, tout à coup, nous n’avons plus de longitude. Nous passons brutalement de 0 degré est à 0 degré ouest. Çà n’est pas très douloureux, juste une légère modification sur la carte de progression du navire.
A ce sujet connaissez-vous la République de Null Island ? C’est une île artificielle « découverte » officiellement en 2011. Sa position sur une carte du monde est nulle part, c’est-à-dire à 0 degré de latitude et 0 degré de longitude. Ni nord, ni sud, ni est, ni ouest ! Elle mesure un mètre par un mètre et se situe au milieu du golfe de Guinée, à l’endroit exact où se coupent le méridien de Greenwich et l’Equateur. Une bouée équipée d’une petite station météo y a été installée. Vous ne pourrez pas y passer vos vacances, il n’y a ni restaurant ni hôtel.
Vers 11h30, heure des îles Féroé, nous passons au nord des îles Shetland que nous laissons sur notre bâbord. C’est un archipel écossais formé d’une centaine d’îles dont 16 sont habitées. Les Shetland sont en superficie environ deux fois moins importantes que les Féroé et la population se situe autour de 25 000 habitants. C’est encore un endroit où passer une semaine de découverte. Lorsque nous sommes au plus près, nos téléphones reprennent vie avant de comater à nouveau. On a retrouvé des traces du peuplement de ces îles au mésolithique (la préhistoire).
Il semblerait que le peuplement des îles Féroé soit plus récent. Il n’en demeure pas moins qu’elles étaient déjà peuplées lors de l’arrivée des Vikings. L’occupation humaine remonterait entre le IV et le VI siècle. Mais ce n’est pas certain.
Ces îles ne connaissent pas les arbres. A cause des moutons (il y en a 80 000 pour 50 000 habitants !), à cause du vent qui souffle très fort, aucun arbre ne peut pousser. Le bois servant dans la construction des maisons serait issu des très nombreux naufrages sur cette côte inhospitalière.
Nous devons atterrir à Thorshavn, la capitale des Féroé, vers 22h30 ce soir. Elle se trouve sur l’île de Streymoy. J’estime à environ une heure le temps nécessaire afin de descendre la voiture du ferry. Cela nous amène donc à 23h30, heure locale. J’ai réussi à trouver un appartement où il est possible d’arriver très tard. C’est sur l’île de Vagar, à Sandavagur, à 35 minutes en voiture et un tunnel sous-marin de là. L’appartement est au bord de l’eau, au bord de l’océan Atlantique Nord.
Depuis le début d’après-midi et le passage devant les îles Shetland, le vent s’est calmé, la mer est belle et c’est plus confortable. Lors de notre arrivée ce soir, la température devrait être d’environ 10 degrés avec un ciel nuageux. Mis à part lundi où nous allons avoir un peu de soleil, la météo prévoit de la pluie pour le reste de la semaine, avec une température de 12 à 13 degrés la journée et de 9 à 10 degrés la nuit. En fait c’est la Bretagne Danoise quoi.
Lundi 26 août 2024, à 19 h TU, 21 h en France, 20h aux îles Féroé. GMT - La cascade de Mulafossur A Ljosa
Lundi 26 août 2024, à 19 h TU, 21 h en France, 20h aux îles Féroé. GMT - A Ljosa
Bonsoir à tous,
Finalement le ferry est arrivé à Torshavn à 22 heures avec une demi-heure d’avance. Comme je l’avais prévu, nous avons dû attendre une heure pour retrouver notre liberté. C’est donc à 23h30 que je me présente devant la maison de Asish. C’est un homme de mon âge, il a la discussion facile et rapidement nous parlons de Paris, de ses voyages en ferry, de son fils qui est médecin en Tchécoslovaquie … Nous pourrions y passer la nuit. L’appartement est encore une fois exceptionnel.
Nous sommes réveillés ce matin par un soleil éclatant. C’est une chance, nous allons avoir une journée magnifique. Nous ouvrons les rideaux et découvrons un endroit merveilleux. Nous sommes au bout d’un fjord. Dommage, une ferme piscicole gâche un peu le paysage. Une toilette rapide et un petit déjeuner sur le pouce pendant la dialyse et nous voilà partis en exploration.
Immédiatement je suis émerveillé par ce que je vois. Les paysages sont à couper le souffle, à tomber par terre. Ici rien n’est plat, nous sommes en permanence entourés de petites montagnes, ou grandes collines, je ne sais comment les qualifier. Il n’y a pas de forêt, il n’y a pas d’arbre, tout est recouvert d’herbe rase, on dirait du gazon. Il y a également des parois verticales de roches noires, du basalte. En effet cet archipel est une couche de basalte de 6,6 km d’épaisseur créée par des éruptions volcaniques.
Mais ce qui me frappe le plus est l’omniprésence de l’eau, il y en a partout. Depuis ce matin nous avons vu entre 100 et 200 cascades. Certaines sont absolument exceptionnelles. Nous poussons jusqu’à Gasadalur pour admirer la cascade Mulafossur. Nous prenons des photos, mais en vrai c’est encore plus beau.
Sur cette île, une autre curiosité nous attire. C’est un très grand lac qui se trouve 30 mètres au-dessus du niveau de la mer. Nous voyons bien la différence d’altitude, c’est saisissant. Il y a un endroit pour prendre la photo, mais c’est à 3,5km de marche et je ne suis plus capable de faire l’aller et retour. Nous renonçons, mais nous pouvons voir des affiches avec cette très haute falaise à pic et juste au-dessus, le lac.
Nous découvrons qu’il y a des touristes, mais en très petit nombre. Les îles Féroé ne sont pas une destination touristique. Nous nous en apercevons surtout quand arrive l’heure de déjeuner. Impossible de trouver un restaurant. Il y en a très peu d’une part. D’autre part, comme en Norvège, ici on fait un gros repas le matin et un second le soir.
La plupart des restaurants n’ouvrent qu’à 15 heures et même plus souvent à 16h30 voir 18h. De plus l’immense majorité est fermée le lundi et le mardi. Nous échouons à 14h dans un bouiboui japonais. C’est une surprise. Nous découvrons les « Ramen ». Il n’y a que cela, 4 ou 5 formules différentes, plus ou moins épicées. Ce sont de grands bols avec du bouillon, des nouilles, un peu de viande et de légume, un œuf mollet. C’est une expérience !
Nous rejoignons ensuite notre logement pour la semaine. C’est une maison entière, juste au bord d’un fjord, à Ljosa. Il y a deux grandes chambres, une immense cuisine et une immense salle à manger. Cette pièce est à vivre avec une très large baie vitrée qui donne sur le fjord. Je suis content de vider la voiture. Nous montons un peu la température des radiateurs, nous sommes bien, c’est le bonheur.
Ce soir nous sommes allés faire un tour dans un magasin d’alimentation pour découvrir comment vivent et mangent les Féroïens.
Mardi 27 août 2024, à 19 h TU, 21 h en France, 20h aux îles Féroé. GMT - Eysturoyartunnilin A Ljosa
Mardi 27 août 2024, à 19 h TU, 21 h en France, 20h aux îles Féroé. GMT - A Ljosa
Bonsoir à tous,
Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas. Après une merveilleuse journée ensoleillée pour notre arrivée, c’est un vrai temps breton qui nous ramène les pieds sur terre. La pluie, le vent, la température fraiche, les brumes qui réduisent la visibilité à pas grand-chose, c’est beaucoup moins sympa.
Ce matin notre destination est Saksun. C’est un tout petit village (9 habitants) sur l’île Streymoy, une ancienne ferme. Il est constitué de quelques maisons en pierre avec le toit en gazon et d’une église. Nous partons et très vite, nous devons emprunter une route à voie unique très étroite. Tous les deux ou trois cents mètres, un petit parking permet de se croiser.
La route serpente au fond d’une vallée et nous longeons un petit cours d’eau un peu torrentueux par endroit. C’est extrêmement sauvage et rien que ce parcours est une attraction à lui seul. Nous arrivons au bout du chemin mais lorsque nous descendons de voiture, le vent violent, la pluie et le froid nous dissuadent d’aller prendre la photo. Nous reviendrons.
Comme nous sommes sous l’eau en permanence, cet après-midi nous décidons d’y aller carrément en allant voir ce fameux tunnel sous-marin dont le nom est imprononçable : Eysturoyartunnilin. Il vient d’être terminé et comporte le fameux rond-point sous la mer.
Tous les tunnels sous la mer sont payants. Je suis allé sur le site internet où j’ai laissé les références de ma carte visa et les prélèvements sont effectués automatiquement. Ce tunnel mesure 11 kilomètres de long et le fameux rond-point se trouve à 187 mètres sous la surface de la mer. C’est une expérience étonnante, j’ai effectué trois ou quatre fois le tour. Il est éclairé de différentes couleurs, rouge pour une voie, bleu pour une autre et vert pour la troisième. C’est dommage qu’il n’y ait pas un parking pour prendre la photo.
Notre stock d’alcool venant à diminuer, nous avons décidé de nous réapprovisionner. Comme dans beaucoup de pays au monde, la bière et le vin ne sont pas vendus dans les supermarchés. Seul un magasin d’état commercialise ces produits. Nous profitons de nous trouver à Torshavn pour aller visiter ce lieu étrange. C’est assez grand, on y trouve de tout, du vin, des alcools forts, de la bière … L’état peut fermer le magasin à tout moment s’il le souhaite (Elections, jours de fête …).
Ce qui nous a marqués le plus aujourd’hui est encore une fois toutes ces cascades. Avec la pluie elles redoublent de vigueur. L’archipel est surnommé le pays aux 10 000 cascades. Je pense que c’est sous-estimé. Tous les deux ou trois cents mètres, une cascade dégringole du haut de la montagne. Souvent elles tombent presque à la verticale sur plusieurs centaines de mètres de haut. Certaines sont larges comme des rivières et le débit d’eau est extrêmement important.
Le concept de la voie unique est très utilisé aux îles Féroé, il permet d’atteindre de tout petits villages très isolés. Lorsque nous les empruntons, nous découvrons des paysages magnifiques où seule la nature est présente. Hier nous avons emprunté un tunnel de plus d’un kilomètre, creusé uniquement pour quelques maisons qui se trouvent tout au bout de la pointe d’une île.
Mercredi 28 août 2024, à 19 h TU, 21 h en France, 20h aux îles Féroé. GMT - A la découverte des îles A Ljosa
Mercredi 28 août 2024, à 19 h TU, 21 h en France, 20h aux îles Féroé. GMT - A Ljosa
Bonsoir à tous,
Ce matin nous avons pris notre temps. Nous sommes en vacances et le repos en fait partie. Le temps s’est beaucoup amélioré, le vent est tombé et, même si le ciel est resté nuageux toute la journée, il n’a pas plu. La température a avoisiné les 14 degrés au meilleur de la journée. Pour nous c’est une journée de beau temps.
Nous sommes partis en milieu de matinée pour aller visiter le village de Gjogv sur l’ile Eysturoy, pas très loin d’où nous logeons. Une grande faille dans la montagne permet à la mer d’arriver jusqu’au village, formant un port naturel très abrité. Seulement le bas de la faille se trouve à une quinzaine de mètres de profondeur. Un petit village de pêcheur s’est bâti ici. Au bout de la faille, des rails et un treuil ont été posés pour remonter le poisson et parfois les bateaux.
Ensuite nous avons pris la route pour Klaksvik sur l’île de Bordoy. Avec un peu moins de 6 000 habitants, c’est l’une des plus grandes « villes » du pays après la capitale Torshavn (13 000 habitants). C’est le seul endroit où un restaurant digne de ce nom est ouvert le midi. C’est le Angus Steakhouse. C’était bon de se faire un restaurant. J’ai pu gouter à l’agneau des îles Féroé, délicieux.
Ensuite nous nous sommes promené le nez au vent, à la découverte des îles. Pour faire simple, l’archipel est composé d’iles étroites et longues orientées sud-est au nord-ouest. Chaque île est composée d’une chaîne de montagnes de 600 à 800 mètres d’altitude. Leur longueur varie de 15 à 40 kilomètres et leur largeur n’est souvent que de 4 ou 5 kilomètres, voire moins par endroit.
Les îles sont séparées entre elles par des bras de mer assez étroits (entre un et deux kilomètres). Parfois le bras de mer se rétrécit et les Féroïens ont construit une digue en grosses pierres entre les deux berges et une route permet de circuler d’une île à l’autre. L’île Eysturoy est composée de deux « îles » reliées entre elles par une plaine étroite.
A beaucoup d’endroits, la montagne tombe à pic dans la mer et les seules parties habitables se trouvent sur l’étroite bande de terre que l’on trouve parfois entre la montagne et la mer. Lorsque c’est possible, une route longe la mer, souvent à flanc de montagne, permettant de relier les villages entre eux.
A partir du début des années 1970, les Féroïens ont commencé à creuser des tunnels pour traverser les îles de part en part et ainsi relier beaucoup plus facilement les côtes sud-ouest avec les côtes nord-est. Pendant toute une époque, c’étaient des tunnels à une seule voie (deux mètres trente de largeur). A l’heure actuelle, pour alterner la circulation, se trouve un feu de chaque côté des tunnels. Comme ceux-ci peuvent mesurer 5 kilomètres de long, le feu passe au rouge pendant 15 minutes ! Il faut ronger son frein.
Ensuite les tunnels ont été creusés directement à deux voies, leur traversée est très rapide. Juste à côté des tunnels à une voie, les Féroïens sont en train de creuser des tunnels modernes à deux voies. En fait, dès que l’on bouge un peu, on passe son temps dans des tunnels. Seuls les tunnels passant sous la mer sont payants, environ 20€ le passage, ce qui est cher, car on peut passer deux ou trois tunnels sous-marins par jour.
Huit des 18 îles sont ainsi reliées entre elles. Pour les autres, des lignes de ferry permettent de rompre leur isolement.
Jeudi 29 août 2024, à 18 h TU, 20 h en France, 19h aux îles Féroé. GMT - Un peu d’histoire A Ljosa
Jeudi 29 août 2024, à 18 h TU, 20 h en France, 19h aux îles Féroé. GMT - A Ljosa
Bonsoir à tous,
Hier soir, comme tous les jours, nous consultons les prévisions météo. Le temps de jeudi va être à la pluie, aussi nous décidons de rendre une visite au « National Museum of The Faroe Islands ». Quelle bonne idée ! Je dois dire cependant que nous avons eu une journée magnifique.
Le musé est très bien fait, il retrace l’histoire de l’archipel depuis sa création géologique. Ça ne m’intéresse pas trop, ce qui attise ma curiosité concerne toujours l’évolution humaine. Il semblerait que la première occupation date de plus de 1 500 ans en arrière, puis les Vikings sont arrivés vers l’an 1 000 de notre ère.
Pendant longtemps, les Féroïens ont été éleveurs (les moutons) et pêcheurs. Les hommes pêchaient la morue et les femmes s’occupaient de les saler et de les faire sécher. Elles composaient un lit de galets sur des surfaces vraiment très importantes puis les morues étaient installées dessus. Après quelques mois elles étaient prêtes à se conserver très longtemps, on pouvait les commercialiser.
Elles servaient de monnaie d’échange pour importer ce que l’on ne trouve pas sur les îles comme le bois ou le fer. Depuis la nuit des temps, on a également pêché la baleine. Pas très loin de notre location, une usine à baleine a été transformée en musée, il y a encore les énormes marmites et les grands fourneaux. A cet endroit ont été dépecées plus de 4 400 baleines. Je n’ai pas voulu aller visiter, ça me lève le cœur.
Aujourd’hui la pêche en mer a beaucoup cédé le pas sur les fermes piscicoles. Il y en a partout ! Je n’aime pas trop. D’une part je trouve que cela détruit les paysages et je ne pense pas que cet élevage intensif soit très bon pour la nature. Je me pose souvent la question.
Depuis très longtemps, pour aller en mer, les Féroïens construisaient des bateaux en bois non pontés. Ils sont très beaux, ils mesurent entre 9 et 10 mètres de long pour une largeur entre 1,5m et 2m. C’est une construction à clins avec l’avant et l’arrière très relevé. Il y avait différents modèles, pour 6 hommes, pour 8 hommes ou pour 10 hommes.
Je suis très surpris par la forme des rames, la pelle est très longue et très étroite, pas plus de 5 ou 6 centimètres. Chaque embarcation emportait également un grand mât où l’on pouvait établir une voile carrée et un second plus petit sur l’arrière où l’on établissait une voile triangulaire.
Il y a également un musé en plein air qui se trouve à environ un kilomètre du premier. C’est une ancienne ferme. Le bâtiment principal date de plus de 200 ans. Il est équipé avec du mobilier comme il y a une centaine d’années. C’est captivant. J’ai été immédiatement surpris du confort dans lequel vivaient les propriétaires à l’époque.
Le bâtiment principal, la maison d’habitation est immense. Elle est construite avec des murs en grosses pierres, du bois et un toit en gazon. A l’intérieur, tout est en bois, les planchers, les plafonds, les murs … Plusieurs familles pouvaient y vivre. J’ai repéré plusieurs cuisines avec de grosses cuisinières en fonte qui fonctionnaient au charbon. Elle comporte également de grandes salles à manger, des petites chambres avec pour chaque lit un pot de chambre, des celliers …
Un peu plus loin, une grange construite également en pierre avec un toit en gazon permet de stocker le fourrage pour l’hiver.
Vendredi 30 août 2024, à 18 h TU, 20 h en France, 19h aux îles Féroé. GMT - Île de Sandoy A Ljosa
Vendredi 30 août 2024, à 18 h TU, 20 h en France, 19h aux îles Féroé. GMT - A Ljosa
Bonsoir à tous,
Aujourd’hui le temps a été mitigé avec des nuages et un peu de pluie dans la matinée. La température n’a pas battu des records, autour de 10 degrés ce matin et 12,5 degrés au mieux de l’après-midi. Nous avions décidé de visiter l’île de Sandoy, dernière île atteignable par la route au sud de l’archipel.
Chaque île est différente dans les détails et pourquoi ne pas aller visiter celle-ci ? C’est une des plus lointaines destinations (77 kilomètres) et ce serait bien de pouvoir déjeuner sur place. Après quelques recherches, seul un endroit propose quelque chose, c’est à Skalavik. Il s’agit du « Caféin à Molini ». Sur la carte il n’y a que deux choix, soit un burger, soit une soupe au poulet. Je ne suis pas très burger et la soupe au poulet devient l’objectif du jour.
Nous partons donc un peu après dix heures et demie. Nous empruntons la route des écoliers et boudons le tunnel pour aller à Thorshavn, nous prenons l’ancienne route, celle qui était utilisée avant le creusement de ce tunnel. Nous circulons sur un haut plateau, dans la pluie et les nuages.
Ensuite, pour rejoindre notre destination, nous devons emprunter le Skopunarfjorour qui passe sous la mer entre les deux îles. C’est certainement le tunnel le plus impressionnant. Il vient d’être terminé. Il mesure un peu moins de 12 kilomètres de long. C’est une longue descente de 6 kilomètres suivie d’une longue remontée de 6 kilomètres. Il vaut mieux ne pas être claustrophobe !
A certains endroits une goute tombe sur le parebrise, ça fuit, ce n’est pas très étanche et on commence à supposer plein de choses horribles. Et s’il y avait une secousse tellurique ? Pour l’île de Sandoy, c’est une bénédiction et l’on peut constater que de nombreuses maisons sont en construction. C’est un peu l’effet TGV chez nous.
La construction d’un tunnel change tout. Du temps du ferry il fallait attendre le ferry, effectuer la traversée puis redescendre du ferry. C’était au minimum deux heures et 30 minutes alors qu’aujourd’hui il ne faut pas plus de 10 minutes. Il n’y avait pas plus de trois traversées par jour, aujourd’hui on peut passer à tout moment. Mais le plus important est que cette traversée peut se faire 365 jours par an alors que, au moment des tempêtes hivernales, le service était souvent interrompu.
Nous voici donc sur l’île de Sandoy. Elle est beaucoup moins élevée que les autres, son sommet culmine à 479 mètres. Il y a de nombreuses pâtures où il est possible de couper du foin. A un moment nous longeons une magnifique plage de sable fin, la seule dans tout l’archipel. Cependant nous ne constatons aucun parasol ni baigneur.
Nous arrivons devant le fameux café. C’est une petite construction qui ne paie pas de mine, avec des tôles qui commencent à rouiller. Dès que nous franchissons la porte, nous sommes séduits par l’ambiance qui règne ici. On se croirait dans un entrepôt Emmaüs. C’est un bouiboui, aucune table ne se ressemble. Il y a de tout, des tables hautes, des tables basses avec des canapés, des armoires de tout les styles, c’est un véritable capharnaüm.
La patronne court partout. Nous commandons donc notre fameuse soupe au poulet. Elle est servie avec un petit morceau de pain tout chaud, fait maison. Les soupières sont très belles avec un couvercle. C’est un liquide de couleur blanche, avec des légumes et des morceaux de poulet. C’est assez épicé. C’est une expérience, un goût inhabituel pour nous, c’est très bon.
Si vous vous rendez aux îles Féroé, c’est un endroit à ne pas louper.
Samedi 31 août 2024, à 18 h TU, 20 h en France, 19h aux îles Féroé. GMT - Les falaises de Vestmanna A Ljosa
Samedi 31 août 2024, à 18 h TU, 20 h en France, 19h aux îles Féroé. GMT - A Ljosa
Bonsoir à tous,
Grosse surprise aujourd’hui, il n’y a plus de cascades ! Elles sont totalement à sec, taries, plus rien ne coule. Nous n’en revenons pas. Nous sommes habitués aux cascades issues de la fonte des neiges ou des glaciers. Mais ici il n’y a ni neige ni glacier. S’il pleut, les cascades se mettent à fonctionner, le débit peut même être très important, mais, s’il ne pleut pas, au bout de trois ou quatre jours, il n’y a plus d’eau et tout s’assèche.
J’adore les macareux. Quel bel oiseau ! Certains l’appellent le perroquet de mer. La nature est vraiment une artiste exceptionnelle, comment avoir eu l’idée de créer un si bel oiseau. Il appartient à la famille des pingouins, mais avec son bec énorme et coloré il ressemble aux perroquets.
Sa tête est toute ronde, son bec est comprimé latéralement, énorme, en forme de triangle et très coloré en période nuptiale. Ensuite, après la période nuptiale, les plaques colorées tombent et le bec devient plus petit. Ils vivent en colonie et on peut les voir aux Féroé, principalement sur l’île de Mykines, mais également à d’autres endroits.
J’avais envisagé de passer une journée à Mykines. Il faut se rendre à Sorvagur en traversant un tunnel sous-marin puis prendre le ferry. En étudiant cette balade, je découvre que depuis 2022 une taxe d’entrée a été instaurée par la municipalité. Dès que vous posez le pied à terre en descendant du ferry, il faut débourser environ 60 euros par personne rien que pour avoir le droit d’être là.
Cela me hérisse le poil au plus haut point. Nous rencontrons ici la dérive classique d’un début de situation touristique. J’ai pu constater plusieurs exemples ici, aux îles Féroé. C’est toujours compliqué. Ceux pour qui le tourisme n’apporte rien sont un peu sur la défensive. D’autres profitent du tourisme et, s’ils sont intelligents, montent des affaires qui tournent. D’autres encore pensent que le portemonnaie des touristes est inépuisable, ils pratiquent des prix qui font fuir tout le monde.
Je décide donc de ne pas poursuivre cette idée de balade sur Mykines. Je découvre à Vestmanna une entreprise nommée puffin, c’est la traduction anglaise de macareux. C’est un centre touristique qui propose des sorties en mer avec la visite des falaises où nichent de très nombreux oiseaux, dont des macareux.
Nous larguons les amarres à 14h30 pour une virée de deux heures en mer. En sortant du port, nous longeons une petite pisciculture. Le skipper nous dit qu’il y a ici 1 500 000 saumons !!! Ça doit être la crise du logement. Puis nous continuons et nous passons dans des failles, nous entrons dans des grottes, nous passons sous d’immenses arches. Il a fallu mettre des casques, car nous sommes à moins de cinq mètres d’une falaise verticale de 654 mètres de haut. C’est grandiose.
De mon côté je cherche les macareux, mais je n’en vois point. Normalement ils arrivent sur les îles au mois de mai et restent jusqu’en aout. J’aurais dû m’en douter, ils n’ont pas consulté le calendrier et du coup ils n’ont pas vu que le mois d’aout comporte 31 jours. Ils sont déjà partis.
Ce soir il faut préparer les valises, car nous quittons la location demain matin, c’est déjà la fin.
Dimanche premier septembre 2024, à 18 h TU, 20 h en France, 19h aux îles Féroé. GMT - La vie aux îles Féroé A Torshavn
Dimanche premier septembre 2024, à 18 h TU, 20 h en France, 19h aux îles Féroé. GMT - A Torshavn
Bonsoir à tous,
Il est 18 heures, nous sommes au parking du check-in. Çà, n’ouvre qu’à 20 heures et nous allons monter dans le bateau vers 22h30 ou 23 heures, nous avons donc quelques heures à patienter dans la voiture. Nous souhaitions passer un peu de temps dans un café, mais ils ferment tous à 18 heures, drôle de pays.
Aujourd’hui nous avons fait une dernière balade dans les îles, ce midi nous avons pris notre déjeuner à l’Angus Steakhouse de Klaksvik. Quel endroit sympa, tout est au top niveau, une visite à ne pas manquer. Nous avons traversé plus de quinze tunnels, ils mesurent tous plusieurs kilomètres, ce soir nous avons notre dose.
On est ici en Scandinavie, tout nous le rappelle. Pour commencer, les jeunes enfants ont presque tous des cheveux d’un blond soyeux extrêmement clair. Puis il y a les habitations, elles sont typiques de cette région. Il y a un soubassement en dur puis la maison est élevée en petites lattes de bois blanc peintes dans des couleurs que l’on retrouve partout, du rouge foncé, du blanc, du noir, du jaune …
Ce ne sont pas des constructions en dur comme nous connaissons chez nous. Les toits sont souvent à faible pente, en tôle ondulée. De la tôle ondulée moderne, mais de la tôle ondulée tout de même. Certains toits sont en gazon. C’est surprenant, car il y en a même en pleine ville. Cela doit coûter plus cher et il y a de l’entretien.
Un peu partout il y a de tout petits ports. C’est souvent une jetée en grosses pierres, certainement provenant du creusement des tunnels. Nous n’avons pu voir que quelques rares voiliers, en revanche le nombre de petits bateaux à moteur est impressionnant. Le long de la mer, il y a également de très nombreux garages à bateau, tous dans le même format, avec des rails pour entrer et sortir le bateau.
Etrangement nous n’avons vu que de très rares bateaux en mer. La plaisance ici ne consiste pas à aller mouiller dans une crique pour se faire bronzer, c’est la pêche. Peut-être ce n’est pas la saison, peut-être le Féroïen à autre chose à faire.
Beaucoup d’entre eux ont quelques moutons (le billet de demain sera consacré aux moutons des îles Féroé). Ils ont des petites parcelles et nous en avons vu beaucoup dans les champs. Ils sont équipés de petits motoculteurs avec une lame à l’avant qui coupe l’herbe. Ensuite tout est fait à la main. On retourne le foin en famille, on le met en ligne et pour finir on l’entasse dans des filets verticaux afin qu’il sèche. Ensuite on le glisse dans de grands sacs en plastique.
Il y a plusieurs façons de gagner sa vie, la pisciculture tout d’abord, il y en a partout. C’est très dommage. Il y a la pêche, il y a des fermes qui élèvent des moutons sur d’immenses étendues. En revanche il n’y a pas de vaches, nous n’en avons pas vu plus d’une dizaine en tout. Et puis il y a l’espérance du pétrole. Il y en a aux îles Shetland qui ne sont pas loin. Ici on en cherche depuis une vingtaine d’années, est-ce un mirage ? Il y a également les subventions du gouvernement du Danemark. C’est environ 85 millions par an.
La langue parlée couramment est le Féroïen, mais on parle également couramment le danois et l’anglais. La monnaie est la couronne féroïenne qui a la même parité que la couronne danoise. On peut payer avec la CB à peu près partout.
Lundi 2 septembre 2024, à 17 h TU, 19 h en France, 18h aux îles Féroé. GMT - Les moutons aux îles Féroé Dans le MS Norrona, Lat 59 degrés 47 N, Long 2 degrés 31 E
Lundi 2 septembre 2024, à 17 h TU, 19 h en France, 18h aux îles Féroé. GMT - Dans le MS Norrona, Lat 59 degrés 47 N, Long 2 degrés 31 E
Bonsoir à tous,
Nous approchons ce soir des côtes sud de la Norvège, j’ai passé une partie de la journée à admirer les fous de Bassan qui se régalent en de longues glissades de l’autre côté de la baie vitrée. J’adore cet oiseau magnifique, avec sa tête jaune, ses yeux si clairs, son si joli bec et ses longues et fines ailes blanches qui se terminent en noir. Il est très beau avec ses 1,8m d’envergure c’est le plus grand oiseau de mer en Europe.
Mais, aujourd’hui je voulais vous parler des moutons aux îles Féroé. Au début de mon séjour, je cherchais en permanence des troupeaux de moutons, car je savais que la population était importante sur l’archipel, il y en a 80 000. Mais le mouton féroïen n’est pas grégaire. Chacun vit sa vie de son côté. C’est l’homme qui a introduit les moutons, il y a de nombreuses espèces différentes.
Il y a des moutons très petits, il y a des très grands, il y a des blancs, il y a des noirs et puis des gris, des marrons, certains avec toute la partie avant noire et toute la partie arrière blanche, d’autres n’ont de noir que la tête. Le mouton féroïen aime le métissage. Beaucoup vivent isolés, mais j’en vois également en couple. Il y a le mouton avec ses belles cornes en forme de cercle et sa moutonne avec son gros pis. Souvent l’un est noir et l’autre blanc. Ils broutent toujours côte à côte et lorsqu’ils se couchent pour se reposer ils se serrent l’un contre l’autre.
Je suis persuadé que les animaux éprouvent des sentiments. Peut-être pas la vipère ou l’araignée, mais pour les oiseaux et les mammifères c’est certain. Il y a l’amour du chien pour son maître. Les éléphants se donnent des petits noms et viennent se recueillir sur les ossements d’un des leurs, disparu il y a plusieurs années.
Au mois de juin, un pigeon de mon jardin était entré dans le bâtiment piscine par une baie laissée ouverte. Au matin je viens le délivrer, il part à tire-d’aile, et immédiatement son partenaire qui veillait du toit de la maison, le rejoint. Ils se posent sur le toit des voisins et se frottent le bec de bonheur.
Mais revenons à nos moutons (ha, ha, je ne pouvais pas la manquer celle-là). Je suis frappé par le nombre de clôtures, à certains endroits ce ne sont que des petites parcelles, à d’autres endroits les étendues sont immenses et on peut voir des clôtures partir en ligne droite jusqu’au sommet des montagnes. Les routes traversent ces domaines.
Pour entrer par la route, pour sortir, un peu partout, il y a des passages aménagés. Sur deux mètres de longueur, le bitume est remplacé par des rouleaux. Les voitures peuvent passer, mais pas les moutons. Lorsqu’on roule, il faut être très attentif, car on peut se retrouver à tout moment avec un mouton devant le capot.
Ce sont des moutons rustiques qui vivent sans le secours de l’homme lorsqu’il faut mettre le petit au monde. Ils passent toute l’année dehors et possèdent de magnifiques toisons en laine. Elles sont très épaisses, très longues et toutes bouclées. Ils sont beaux.
Je ne peux évoquer les moutons sans parler des oies. Un peu partout, même dans des endroits très reculés, au milieu des montagnes, on tombe sur des troupeaux d’oies blanches. Elles sont par 7 ou 8 avec un jars, elles sont énormes. Ont-elles les ailes coupées ? Je ne sais pas.
Nous arrivons demain matin à Hirtshals, nous sommes partis avec deux heures de retard hier soir.
Mardi 5 novembre 2024, à 19 h TU, 20 h en France. GMT - La navigation en solitaire A Cormeilles en Vexin
Mardi 5 novembre 2024, à 19 h TU, 20 h en France. GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Enfin des nouvelles ! Je vous ai laissé il y a plus de deux mois à bord du MS Norrona, lors de mon retour des îles Feroé. Le monde ne s’est pas arrêté de tourner. Comme toujours, j’ai eu des moments forts et d’autres plus compliqués, c’est ma vie. Parmi ces moments intenses, cette réunion annuelle avec mes copains d’armée. Nous avons revécu tous ces souvenirs de notre peloton sous-officier, des souvenirs qui remontent maintenant à cinquante-six ans en arrière.
Comme beaucoup d’entre vous, certainement, j’ai regardé hier soir à la télévision ce magnifique film d’aventure, « Seul ». Il retrace l’énorme exploit de ce très grand navigateur qu’est Yves Parlier. C’était lors du Vendée Globe de l’année 2000. Que d’émotions, j’ai beaucoup pleuré.
C’était trop fort, les souvenirs de mes navigations me sont revenus et m’ont envahie, la navigation en solitaire apporte des moments de vie monstrueux, des moments très difficiles parfois, mais également des moments énormes où la vie est à son maximum.
Yves Parlier a réalisé un exploit inimaginable, alors qu’il vivait la course de sa vie, il casse son mât à la suite d’une panne de pilote automatique. C’est une course en solitaire sans escale et sans assistance, tout autre coureur aurait abandonné. Mais l’homme a une rage de vaincre, il va conduire son bateau dans une crique, sur une île du bout du monde et va réparer son mât avant de repartir et finir sa course.
Descendre ce qu’il reste du mât sur le pont, le réparer en manchonnant les deux morceaux, les recoller à l’époxy en improvisant un four avec des ampoules avant de le redresser à nouveau est un énorme exploit technique. C’est une épreuve de résilience, d’endurance et, à la fin, de survie lorsqu’ayant perdu beaucoup de temps sur ses prévisions, il n’a plus rien à manger et se retrouve totalement dénutri. Il va résister en mangeant des algues qui flottent dans l’océan.
Je crois qu’aujourd’hui il n’y a pas de plus grande aventure que la navigation en solitaire. C’est une école de vie, c’est la liberté totale, c’est l’autonomie maximum. Des situations compliquées se présentent régulièrement et on est seul à pouvoir les gérer. Sans arriver à la situation extrême qu’a vécue Yves Parlier, c’est parfois très compliqué. Il faut chercher des solutions, faire preuve d’ingéniosité, il faut se dépasser.
On revient de ces aventures très différents, on n’est plus le même que lors du départ. Cela renforce extrêmement notre confiance en soi. On a l’impression d’avoir réussi sa vie, car c’est un défi relevé et réussi. Les émotions que l’on a vécues sont immenses et elles restent gravées en nous pour le reste de nos jours. C’est ce que recherche tout aventurier.
De mon côté, ma piscine avance bien. La partie habitable du sous-sol (WC, douche, vestiaire) est totalement finie. La finition du bassin avant la pose du liner est bien avancée, le ragréage de la plage est en cours. Le bois pour la recouvrir est commandé. Avec ces pluies incessantes, nous avons encore eu des problèmes d’entrée d’eau dans le sous-sol, mais je pense qu’à ce jour c’est solutionné.
J’espère qu’elle sera opérationnelle pour Noël même si tout ne sera pas fini. J’ai réussi à mettre en marche la pompe à chaleur avec le chauffage du bâtiment, je suis très fier de moi, car c’est assez complexe, surtout quand au départ on n’y connait rien.
Samedi 16 novembre 2024, à 18 h TU, 19 h en France. GMT - Nos ponts et nos routes A Cormeilles en Vexin
Samedi 16 novembre 2024, à 18 h TU, 19 h en France. GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Enfin des nouvelles ! Je vous ai laissé il y a plus de deux mois à bord du MS Norrona, lors de mon retour des îles Féroé. Il ne s’est rien passé d’exceptionnel durant cette période. Comme tous les ans maintenant j’ai passé trois jours avec mes copains d’armée. Que de souvenirs évoqués !
Je vous en avais parlé, en mai 2023 je suis passé sur un énorme nid de poule se trouvant sur l’autoroute A15, limitée à 110 kilomètres à l’heure à cet endroit. Le trou est énorme et très profond. Immédiatement je dois m’arrêter sur la bande d’arrêt d’urgence, mon pneu est explosé ! Il faut changer les deux pneus avant, la facture est salée, 700 € de réparation.
En allant sur Internet, grâce à la Google-car, il apparaît que ce nid de poule existe depuis plusieurs années, il est régulièrement rebouché à la va-vite et se creuse à nouveau inexorablement, car la circulation des voitures et des poids lourds est très importante sur cette portion d’autoroute.
Je ne passe pas souvent par-là, mais en janvier 2024, je pars à Paris et j’explose à nouveau le même pneu sur le même nid de poule. C’est à nouveau 700 € de réparation, car j’ai roulé 15 000km depuis le premier accident et je dois changer encore une fois les deux pneus.
Je suis fou furieux. Ce n’est pas tellement le coût, c’est le danger extrême que représente cette route qui n’est pas entretenue. Je trouve que c’est criminel, un motard peut se tuer en passant sur ce trou. Je peux comprendre que, vu l’état des finances publiques, on n’ait pas les moyens de réparer. Mais dans ce cas il faut poser des panneaux « trous en formation » et limiter la vitesse de cette autoroute à 50 kilomètres par heure.
Je dois agir, je dois taper fort avant qu’on ait un mort. Je commence à m’informer et je découvre que des centaines d’automobilistes ont eu à pâtir de cette négligence criminelle. Je suis contacté par le Parisien qui publie sur ce sujet. Puis je suis contacté par France 3 qui tourne un petit sujet. Celui-ci passe aux vingt heures de France 3 puis d’Antenne 2.
Finalement, devant cette « publicité » médiatique, les responsables prennent le taureau par les cornes, ferment l’autoroute deux nuits et réparent, cette fois correctement, cette portion de chaussée totalement dégradée. Il aura fallu plus de quatre ans et des centaines d’accidents pour en arriver là. Le problème étant résolu j’ai lâché l’affaire.
Mais, cet été, je suis contacté par Antenne 2, l’émission « Complément d’enquête ». Ils sont en train de monter un thème « Ponts et routes : le grand délabrement » et me demandent de participer. J’ai beaucoup hésité, car, sans être un spécialiste de cette émission, j’en ai une idée mitigée. Il me semble qu’il peut y avoir du bon, mais également du très mauvais.
Et puis, j’ai fini par accepter. La situation doit impérativement s’améliorer et il me semble nécessaire de mettre un énorme coup de projecteur sur cet état des choses. Au milieu de l’été, on a tourné un après-midi entier. Mon expérience malheureuse n’est qu’une parmi de nombreuses autres. Le sujet de l’état catastrophique des ponts va également être abordé.
Alors c’est sur Antenne 2, ce jeudi soir à 22h55. Pour les couches tôt, vous pourrez visionner l’émission (durée 1h15) en replay.
Vendredi 29 novembre 2024, à 18 h TU, 19 h en France GMT - Furieux A Cormeilles en Vexin
Vendredi 29 novembre 2024, à 18 h TU, 19 h en France GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Je suis furieux ! J’avais une mauvaise image du magazine d’information « Complément d’enquête », l’émission d’hier soir m’a conforté dans ce sentiment.
Pour commencer, j’ai perdu un après-midi complet à tourner un sujet qui n’a même pas été évoqué. J’ai toujours beaucoup de mal à comprendre les journalistes, j’ai l’impression qu’ils n’ont pas toujours les yeux en face des trous.
Il est vrai que l’état de nos ponts et de nos routes en France se dégrade. Certains ponts sont dans un état catastrophique et j’ai du mal à comprendre que parfois, bien que ces ouvrages d’art soient jugés par les experts dangereux et inappropriés à l’usage, la circulation continue à s’y faire.
Mais le sujet principal retenu par le journaliste concerne un pont qui a été dégradé par des conditions climatiques hors du commun. J’ai cru comprendre que dix jours avant qu’il ne s’effondre, la crue exceptionnelle du cours d’eau passant sous le pont a détruit deux autres ponts voisins. Est-ce que son effondrement a réellement pour cause principale un défaut d’entretien ?
Le sujet suivant est bien triste, mais est-il raisonnable de circuler en trottinette sur une route à grande circulation ? Parfois je double ou je croise un de ces engins sur une grande route, j’en suis ahuri. Avec leurs roues d’un tout petit diamètre, je pense que l’utilisation de ces deux roues devrait être limitée au centre-ville.
Ensuite un très long sujet a concerné le mauvais entretien des petits chemins de campagne. Cela m’a sidéré. Il est regrettable d’avoir des chemins dans cet état, mais y a-t-il une extrême dangerosité à circuler dessus ?
En revanche aucune allusion n’a été faite concernant une autoroute totalement dégradée avec d’énormes nids de poule alors qu’on peut y rouler à 110 kilomètres par heure. La dégradation était telle que des centaines d’automobilistes ont explosé une roue. Ce manque d’entretien est totalement anormal et nous avons eu une chance immense qu’un motard ne se soit pas tué. Cette irresponsabilité des responsables est criminelle.
Est-ce que le mauvais entretien des chemins de campagne est plus important et plus préoccupant que l’état catastrophique de certaines autoroutes ? Je n’ai pas la même analyse de dangerosité que ces journalistes.
Mercredi premier janvier 2025, à 18 h TU, 19 h en France. GMT - Une très belle année 2025 A Cormeilles en Vexin
Mercredi premier janvier 2025, à 18 h TU, 19 h en France. GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Encore une nouvelle année ! Que ça passe vite ! Je vous souhaite à tous une merveilleuse année 2025 avec la santé, le bonheur et la réussite de tous vos vœux.
J’ai une énorme nouvelle à vous annoncer, ma piscine est enfin opérationnelle ! C’était encore un défi énorme, je suis dessus depuis quatre ans. Nous l’avons inaugurée le 25 décembre. Tout n’est pas terminé, nous en sommes encore loin mais nous pouvons en profiter.
J’ai tout fait moi-même, à commencer par les plans et le permis de construire. Bien entendu j’ai pris des artisans, terrassiers, maçon, charpentier, couvreur, menuisier, plaquiste, peintre … Mais j’ai tout encadré, j’ai réalisé toute l’électricité, la plomberie, les pompes à chaleur, tous les équipements de piscine, les tuyauteries …
C’était un énorme défi qui m’a occupé à plein temps. Je n’ai pas pu aller à mon bateau depuis de nombreux mois. Que de soucis, que de nuits blanches à essayer de résoudre des problèmes presque insurmontables. Il faut encadrer les artisans. Ils disent « je viens lundi ». Bêtement on imagine que c’est le prochain lundi, non, c’est « un prochain lundi ».
Il faut vraiment aimer les ennuis pour s’attaquer à un tel projet. Il y a également les défis techniques et j’ai été gâté. Mon terrain est entièrement en argile avec des sources. Un des problèmes majeurs consistait à ne pas avoir un sous-sol inondé en permanence. C’est d’autant plus important que dans ce sous-sol il se trouve un vestiaire, une douche et un WC.
Pendant plus d’une année, il a fallu pomper tous les jours plusieurs centaines de litres d’eau avant de creuser tout autour du bâtiment, de poser des drains et de réaliser une étanchéité parfaite. Je rencontre encore quelques difficultés mais cela va se résoudre.
J’ai dû m’informer, je n’y connaissais rien, merci Internet. Le jour où ma première pompe à chaleur a commencé à fonctionner correctement, j’étais très fier de moi. Ce sont ces petits bonheurs que je recherche.
J’ai encore tous les extérieurs à faire, les volets métalliques à poser, le terrain de volley à réaliser, le parking, le portail (il y a une entrée spécifique avec un parking). Tout cela va m’occuper jusqu’au printemps mais ensuite je vais devoir trouver un nouveau défi à relever. Je ne peux vivre sans cette pression.
J’ai réalisé un reportage photo, voici le lien https://photos.app.goo.gl/418HWjXWYxweXY1s5
J’espère pouvoir recevoir un nouveau greffon en cette première partie d’année. Je n’ai actuellement pas une forme suffisante pour prendre mon bateau et voyager. En attendant, je vais essayer de planifier un voyage au soleil. Après le Spitzberg et les îles Féroé, nous avons besoin d’un peu de chaleur.
Je vous renouvelle tous mes vœux de santé et bonheur pour cette nouvelle année.
A bientôt Jean-Louis
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"Félicitations, M Clémendot, je vous suis depuis des années (votre tour du monde!! ) et votre tonus, votre vitalité m?impressionnent! Bel exemple pour les bien-portants et les malades qui vous lisent: la capacité de l’humain à réagir me stupéfie toujours. Je vous souhaite en 2025 un greffon, qui vous permettra de reprendre la mer !! " Envoyé par P M le 03-01-2025 à 15:50
Dimanche 2 février 2025, à 18 h TU, 19 h en France. GMT - Mes addictions A Cormeilles en Vexin
Dimanche 2 février 2025, à 18 h TU, 19 h en France. GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Ah, les addictions ! Il existe de nombreuses addictions, l’alcool, les stupéfiants, le sexe, le jeu, la boulimie … C’est souvent une malédiction pour celui ou celle qui en souffre et pour son entourage.
Pour ma part j’ai souffert d’une addiction plus rare, la mer. Pendant douze ans j’ai tout fait pour me retrouver seul au milieu des océans, c’était une envie irrépressible. Je sais que c’est de l’égoïsme, mais j’assume. Je pense que nous devons tous avoir une part d’égoïsme en nous. Nous devons faire attention aux autres, mais penser à soi est également extrêmement important pour son équilibre.
J’ai une autre addiction, extrêmement rare celle-là. Je viens de replonger, j’ai beau lutter, je n’y arrive pas. Je suis addict à l’hôpital ! J’ai demandé, il y a un service addictologie, mais ils ne s’occupent pas de ce type de dépendance.
On est lundi soir, je décide d’inaugurer la toute nouvelle douche dans la piscine. Francine plonge pendant que je descends prendre ma douche. La nage à contrecourant qu’elle vient de mettre en marche fait du bruit. Soudain je glisse, fais un énorme soleil et m’écrase durement sur le coin de la douche en carrelage. Je suis incapable de me relever, je crie, j’appelle, mais il faut un moment avant que Francine n’entende et qu’elle vienne m’aider.
J’ai tout le côté droit explosé, la main, l’avant-bras, le coude, le bras et l’épaule. C’est extrêmement douloureux. Je pense avoir l’épaule luxée. Direction les urgences à Pontoise. Je passe rapidement une radio et l’infirmière me dit qu’il n’y a ni os cassé ni luxation. La douleur est insoutenable, il faut attendre le docteur pour un avis final.
On me donne un premier cachet de morphine puis une heure après un second. Malgré la morphine je souffre terriblement. Vers trois heures du matin, mon estomac se retourne et je vomis tout son contenu. On me met un système pour immobiliser mon bras et le docteur passe enfin. Il me précise que je dois appeler mon néphrologue pour confirmer la prescription.
Mardi matin je vomis à nouveau. Francine appelle le service où je suis suivi à Bichat. Ça ne va pas, nouvelle prescription de morphine plus adaptée aux insuffisant rénaux. Malgré cela je vomis sans cesse, au moins une fois toutes les demi-heures. Puis je n’arrive plus à uriner. Mercredi matin nous partons en urgence à Bichat. Le diagnostic confirme ce que je pensais, intolérance a la morphine.
Un docteur me dit que j’ai une luxation de l’épaule, mais le scanner ne confirme pas. Finalement je ressors vendredi soir avec une bardée d’antalgiques. Ça s’améliore très doucement, il va falloir du temps pour que je retrouve la forme.
En attendant, je commence à penser à des vacances au soleil. Après le Spitzberg et les îles Féroé, nous avons envie de prendre du bon temps dans un climat plus doux. Nous allons faire un road trip au Maroc, un grand tour en passant par l’Atlas. J’ai réservé un ferry, nous partons de Sète du 9 au 25 avril. Il va falloir charger dans la voiture 170 kilos de poches de dialyse. Nous en reparlerons.
Lundi 24 février 2025, à 18 h TU, 19 h en France. GMT - Le Vendée Globe A Cormeilles en Vexin
Lundi 24 février 2025, à 18 h TU, 19 h en France. GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Pendant les quelques mois qui viennent de passer, connaissant mon addiction pour les traversées transocéaniques, beaucoup ont lancé la conversation sur le Vendée Globe. Malheureusement je ne suis pas cette actualité. Je crois qu’il y a deux sortes d’êtres humains, la plus grande majorité qui adore la compétition et les autres dont je fais partie.
En fait je suis attiré par le voyage, par la découverte et en solitaire si possible. Pendant ma période cheval je ne faisais pas de saut d’obstacle, mais de grandes randonnées. J’ai adoré faire le tour de la France avec ma petite moto.
Cependant j’ai été admiratif de la benjamine, Violette Dorange. A 23 ans, faire le tour du monde en solitaire sur une bête de course, chapeau ! Quelle volonté, quelle ténacité, quelle maturité, quelle hargne !
Et puis quel talent pour la communication. L’arrivée de Star Link a révolutionné les communications maritimes. On peut maintenant surfer sur Internet à un prix raisonnable. Pour moi c’était 2 000€ par mois avec seulement la météo, quelques mails et une ou deux communications téléphoniques très brèves par jour.
De mon côté, pour la santé ce n’est pas trop top. Je ne peux toujours pas me servir de mon bras droit, je vois un chirurgien de l’épaule le 4 mars, j’espère qu’il va pouvoir faire quelque chose. Du coup j’ai dû annuler ma ballade au Maroc.
Côté état général ce n’est pas trop top non plus, j’ai perdu 4 kilos en trois semaines, je suis anémié et je ne suis bien qu’au fond de mon lit. Je ne dors plus la nuit, je me couche à 21h, mais souvent le sommeil ne vient que vers 5 heures du matin. J’ai rendez-vous avec une neurologue pour voir s’il y a une solution. Un accident comme celui-là lorsqu’on est âgé est toujours très compliqué à gérer.
Le gros problème est que je suis condamné à rester inactif. Ma vie c’est la construction, le bricolage, la création et tout ça m’est interdit actuellement. Alors je passe de longues heures à rêvasser, à méditer, à repenser à tous les voyages que j’ai faits. Ce sont toujours les mêmes moments qui me reviennent, ce n’est qu’une photo dans ma tête, mais c’est un souvenir très vif.
Il y a mon bateau à sec sous un arbre rempli de belles perruches à Panama, il y a ce bon moment passé dans un restaurant en Malaisie, il y a cette énorme tempête avec la mer toute blanche dans le courant des Aiguilles, il y a le Canal de Beagle et ses énormes glaciers, il y a cet énorme orage dans le pot au noir…
Et puis il y a toutes ces merveilleuses rencontres, qui m’ont souvent procuré de nouveaux amis. Il y a également des flashs. Je me souviens souvent de cette image aperçue, c’était dans la rue principale de Port Mahon, sur Minorque. Je descendais la rue avec mon copain Jacky. Je revois encore cette apparition qui remontait la rue avec un enfant de 4 à 5 ans dans les bras. J’en suis resté tout épanoui comme dirait Georges Brassens. Mon cœur a manqué quelques battements. Quelques mètres plus loin, Jacky me dit « tu as vu », tout comme moi il a été frappé en plein cœur.
Alors j’écoute souvent en boucle ce magnifique poème de Georges Brassens, « Les Passantes ». Je l’écoute 4 ou 5 fois de suite pour bien savourer chaque mot. Je ne pourrais pas vivre sans musique. Dire qu’il y a des pays où c’est interdit.
Mercredi 26 mars 2025, à 11 h TU, 12 h en France. GMT - Quelle époque A Cormeilles en Vexin
Mercredi 26 mars 2025, à 11 h TU, 12 h en France. GMT - A Cormeilles en Vexin
Bonjour à tous,
Connaissez-vous cette émission sur la seconde chaîne intitulée « Quelle époque » ? Elle passe assez tard le samedi soir (de 23h30 à 1h30). Léa Salamé invite une dizaine de personnalités qui marquent l’actualité, des artistes, des sportifs, des intellectuels, des politiques …
A chaque émission on découvre des gens totalement exceptionnels, tout à fait hors du commun. Durant une quinzaine de minutes, ils nous dévoilent comment ils en sont arrivés là où ils sont. Ce samedi j’ai découvert cet entrepreneur français de 38 ans qui est aujourd’hui milliardaire, Jonathan Anguelov.
La parcourt de ce garçon est étonnant. Il est fils d’une maman immigrée d’origine bulgare, et de père inconnu. A la suite d’une escroquerie subie par sa mère, un petit matin, les huissiers débarquent à la maison et saisissent tout. Ils sont accompagnés par l’aide sociale à l’enfance qui le place en foyer puis en famille d’accueil à 12 ans.
Ce sont les cités, les bagarres, la faim, le froid, la solitude. Toutes ces épreuves ont forgé un caractère de battant. Très vite avec un prêt étudiant il achète et rénove une chambre de bonne, puis deux, puis trois … Puis il crée avec des copains une entreprise d’informatique valorisée aujourd’hui plus d’un milliard de dollars. Son livre « Rien à perdre » est à lire.
Aujourd’hui on éduque les enfants dans une sécurité maximum, je pense que c’est une erreur. La vie étant parfois difficile, l’enfant élevé dans l’insécurité s’en sortira toujours mieux, il saura réagir, il aura appris. Je suis attristé de voir les jeunes enfants couvés par leurs parents. J’ai eu la chance d’être forgé à l’autonomie très tôt, à l’âge de 8 ans, je partais seul pour Paris où j’allais voir le dentiste SNCF avant de rentrer le soir.
A ce jour je ne suis pas milliardaire, mais mon patrimoine s’élève tout de même à plusieurs dizaines de millions d’Euros. Le secret est de ne jamais avoir peur de tout perdre, ce n’est qu’une étape. Il faut assumer les difficultés. Exemple : lorsque Francine m’appelle en rentrant d’aller chercher nos trois jeunes enfants à l’école et chez la nourrice « Jean Louis la télé à disparu ». L’huissier était passé ! On monte, on chute, on repart … et à la fin on réussit.
Au niveau santé ça va beaucoup mieux, mais la pente a été très dure à remonter. J’ai rencontré le chirurgien, mauvaise nouvelle, mon épaule est très abimée et irréparable. Il faudrait installer une prothèse complète de l’épaule, mais en fonction de mes pathologies et de mon âge le chirurgien fait un refus à l’obstacle. J’ai vu un second chirurgien qui confirme.
Je n’osais pas bouger mon bras, craignant de casser plus. Il m’a dit en rigolant que je pouvais y aller que tout était cassé. Du coup je me force à faire des mouvements et je constate qu’imperceptiblement j’améliore. Je ne peux pas encore me nourrir avec ma main, mais je sais que cela reviendra. La semaine prochaine j’attaque cinq mois de kiné.
Etonnamment j’ai découvert la semaine dernière que je pouvais nager alors je vais un jour sur deux dans ma piscine, je pense que c’est très bon pour mon épaule. Je sais que je ne récupèrerai pas tout, mais c’est le principe même de vieillir, on perd de plus en plus de facultés, celle-là ne sera qu’une parmi tant d’autres, il n’y a pas de problème, je vais faire avec et la vie reste belle.