Journal de bord de l'Harmattan
Mon, 20 Mar 2017 22:00:00 - 48°43S 74°13W
N° 987 - Le Seno Iceberg



19h00 heure du bord, 22h00 TU et 23h00 en France.
Seno Iceberg

Bonjour Ă  tous,

Encore une fois nous allons faire un bout de route ensembles. Yvan a
relevé son ancre un peu avant 8 heures et nous allons suivre Milo One
à portée de VHF. Vite, quelques derniers coups de téléphone gratuits
avant de perdre définitivement le signal GSM de Puerto Eden.

C’est une navigation intéressante, nous attaquons maintenant
l’Angostura Inglesa, un étroit passage encombré d’îlots et de récifs
qui relie le Paso Del Indio au Canal Messier. Il y a des feux, des
cardinales, des bouées et des alignements. La route serpente ou plus
exactement est constituée de multiples portions de lignes droites
qu’il faut suivre scrupuleusement afin d’éviter tous les dangers.

Le courant est contraire et varie entre 1,1 et 2,6N mais à l’automne,
au mauvais moment de la marée, il peut atteindre 8N. Ici comme dans
beaucoup d’endroits dans les canaux, il est très difficile de
connaître avec précision les heures d’inversion du courant tant elles
dépendent de multiples facteurs tels que la pluviométrie et le vent.

Nous sortons de ce dédale à 11h30, nous sommes maintenant dans le
Canal Messier. Il est très large et va nous conduire dans les jours
qui viennent jusqu’à la Bahía Tarn, se trouvant Ă  environ 80 Miles
dans le Nord. Ce sera l’entrée dans le fameux Golfo de Penas tant
redouté par les plaisanciers.

A 13h30 nous passons devant l’épave du grand cargo Cotopaxi. Le nombre
d’épaves rencontrées dans les canaux depuis l’île des Etats est
impressionnant. A 14h, bien qu’étant toujours dans le Canal Messier,
nous franchissons brusquement une ligne séparant l’eau de mer de l’eau
de glacier. Rien qu’à la couleur on peut deviner qu’un grand glacier
se trouve Ă  quelques miles.

Puis à 14h25 nous entrons dans le Seno Iceberg. L’eau est maintenant
très épaisse, elle est extrêmement chargée en sédiments. A 15h35,
après un coude du Seno nous apercevons le glacier qui se trouve encore
à une dizaine de kilomètres, il est immense.

Lorsque nous arrivons au pied du géant le catamaran ami Milo One, un
Catana 58 d’une taille imposante (les français mal embouchés du bateau
Skol rencontrés à Puerto Eden jetaient méchamment «vous êtes venus
avec votre maison ! ») parait minuscule.

Malheureusement ce glacier est également victime du réchauffement
climatique, il n’est plus cette falaise de glace tombant dans la mer.
A son pied apparait le granite. Nous pouvons tout de même l’approcher
à quelques dizaines de mètres. C’est imposant, Jacky est ravi.

Nous avons énormément de chance encore une fois car le temps est
idéal, le soleil brille et les photos seront belles. Ce soir nous
allons mouiller dans la Caleta Yvonne, Ă  la sortie du Seno Iceberg.

A bientĂ´t


Jean-Louis
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