Journal de bord de l'Harmattan
Fri, 03 Feb 2017 22:00:00 - 55°05S 67°04W
N° 951 - Puerto Toro



19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France.
Puerto Toro

Bonjour Ă  tous,

Que je suis bien sous les couettes au fond de ma couchette ce matin !
A travers le grand panneau de pont je découvre un ciel tout bleu et un
franc soleil. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Hier la
fin de journée était d’une tristesse sans fin avec le froid, un ciel
tout gris et un niveau d’humidité jamais atteint.

Mon chauffage ne marche bien qu’avec des températures au dessus de 25
degrés. Il fonctionnait à Buenos Aires par 35 degrés, je l’ai testé à
Mar Del Plata, il fonctionnait encore mais dans le grand Sud il
préfère s’abstenir. Peut-être cela ira-t-il mieux lorsque j’aurais
retrouvé les tropiques ?

Aussi, avec une température de seulement 10 degrés je n’ai pas trop
envie de sortir de mon petit nid douillet. J’ai dormi avec des
chaussettes, un maillot de corps et un Dammar Ă  manches longue. Au
dessus de moi j’ai la couette et par-dessus encore un grand sac de
couchage en duvet étalé en travers.

Mais à 8 heures précises, mon téléphone m’indique avec insistance
qu’il est l’heure de prendre mes cachets antirejet. Je me laverais
plus tard, j’enfile rapidement mes différentes couches y compris
bonnet en laine et tour de cou. Je suis habillé comme pour dehors et
je suis bien. J’ai seulement froid aux mains car avec les gants c’est
difficile de lire, de préparer un repas ou de prendre le petit
déjeuner.

Je ne peux m’empêcher de penser que les indiens Patagons, les Yamana
ou Yahgan vivaient ici totalement nus mĂŞme en plein hiver. De plus les
femmes plongeaient dans l’eau glacée pour rapporter poissons,
crustacés ou coquillages.

L’équipage commence à émerger vers 9h30, j’allume alors le groupe
électrogène et le petit radiateur céramique fait merveille. Nous
prenons notre petit déjeuner avec une bonne température de 17 degrés.

Après avoir fait ma toilette, je m’attaque encore une fois au
chauffage. Avec beaucoup de persuasion j’arrive à le faire fonctionner
en ne mettant en service que le radiateur du carré. Nous atteignons
maintenant 22 degrés et c’est un bonheur.

Malheureusement, au bout de deux heures la chaudière met les pouces.
Je passe l’après-midi dessus sans succès. J’en ai vraiment mare de cet
appareil qui n’a jamais marché.

Contrairement Ă  ce que je pensais le village de Puerto Toro comporte
une douzaine d’habitations mais la plus part semblent à l’abandon. Il
y a deux ou trois groupe électrogène pour la police et pour l’armada.
Le village se revendique « Poblado Mas Austral Del Mundo ».

Il n’y a pas grand-chose à faire mis à part quelques ballades qui nous
font découvrir un paysage désolé d’arbres morts. Certainement sévit
ici une maladie qui détruit tous les arbres comme j’avais pu le
constater lors de mes divers voyages en bus dans la Patagonie du Sud.

Au milieu de la baie une petite avancée avec un promontoire a été
aménagée par les militaires de l’armada ou par les pêcheurs avec une
table et deux bancs. La vue sur le Canal de Beagle est splendide et
nous nous y rendons pour faire l’apéritif.

Nous voyons un peu partout des montagnes de casiers destinés à
attraper les Centolla (Southern King Crab). Nous sommes en période de
reproduction, la pĂŞche en est actuellement interdite et du coup les
pêcheurs sont en vacance. C’est peut-être pour cette raison que le
village est presque vide.

Nous repartons demain matin pour la Caleta Martial qui se trouve tout
à côté du Cap Horn. Si tout va bien nous passerons le fameux Cap
dimanche.

A bientĂ´t


Jean-Louis
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