Journal de bord de l'Harmattan
Sat, 28 Jan 2017 22:00:00 - 54°55S 65°59W
N° 945 - Enfin le Grand Sud



19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France.
Puerto Espagnol

Bonjour Ă  tous,

Eh bien nous voici enfin arrivés dans le Grand Sud avec les baleines
et ces magnifiques oiseaux que sont les albatros.

Revenons à hier soir. Le vent nous pousse bien, génois semi-enroulé et
Grand Voile Ă  2 ris, Harmattan file joyeusement Ă  8,5N en fendant
allègrement la mer. Il est 21h30, le coucher de soleil est magnifique
et je sors dans le cockpit pour enrouler le génois à l’approche de la
nuit.

Je tombe alors sur un moment d’éternité, ce couché de soleil est
réellement magnifique, la mer est bien formée et dans la nuit qui
tombe une bande de dauphins s’en donne à cœur joie. Ils filent telles
de torpilles pour rattraper le bateau et faire un grand saut juste
devant l’étrave.

Et puis il y a tous ces oiseaux. La mer en est remplie, ils jouent
avec les vagues. Ils sont très nombreux et surtout le nombre d’espèces
représentées est impressionnant. Mais celui que je découvre et qui
m’envoute est le fameux oiseau des mers du Sud, l’Albatros. Ses
longues ailes effilées semblent ne jamais devoir finir. Comment un
oiseau de taille moyenne peut-il avoir de si longues ailes.

Non seulement elles sont longues mais leur forme est extrĂŞmement
esthétique. Et puis ce vol ! Comment le qualifier ? Envoutant ? J’ai
toujours eu beaucoup de mal avec l’art en général mais une belle
trajectoire m’émeut particulièrement. Et a ce niveau l’albatros est le
meilleur, comment ne pas être touché de voir la bête raser l’eau de si
près qu’on à l’impression que le bout de l’aile va rayer la surface.

Finalement nous n’avons pas passé le détroit comme un suppositoire, je
suis arrivé un peu en avance à cause du fort vent sur mon arrière
tribord. Avec la seule Grand Voile au troisième ris je filais à 6,5N.
Du coup à 4h j’étais devant le Lemaire. Mais, comme je l’avais prévu
il s’est chargé de calmer mes ardeurs.

Très rapidement un courant de 4,5N puis 5N est venu réduire ma vitesse
fond à 1,5N. Parfois c’était même inférieur à 1N. Mais, malgré ce fort
vent oposé au courant la mer restait manœuvrable. Et puis, le temps
faisant son œuvre, vers 8h40 le courant s’est inversé et nous nous
sommes retrouvés rapidement de l’autre côté.

Au début tout allait bien mais en milieu de matinée, comme je le
craignais les choses se sont gâtées et la progression est devenue très
difficile. Tout d’abord un courant constant de 2,5N ralentie notre
progression et surtout un vent pas sympa nous fait front.

Il souffle à 19N mais régulièrement des rafales montent à 32N. Si je
mets la toile pour 19N, dans les rafales Harmattan se couche violement
et si je mets la toile pour 32N, nous n’avançons pas.

Vers 17h je prends la décision de faire un stop pour la nuit dans la
Bahia Aguire et plus précisément à Puerto Espanol. J’ai besoin de me
reposer. En entrant dans la baie nous trouvons deux bateaux, ce sont
des amis Français, Petrouchka et Milo One. Ils suivaient la même route
que nous depuis Mar Del Plata et tout comme nous ils ont mis les
pouces devant cette difficulté.

136 Miles au compteur journalier, 508 Miles depuis Puerto Deseado.

A bientĂ´t


Jean-Louis


"Bonjour Harmattan; bienvenu au détroit de beagle.
merci pour ta reponse qui n'apparait pas ici. Qui est que 132 Milles au compteur journalier; est bien le compteur du loch, donc distance parcouru sur l'eau..."


Envoyé par johnny zeisner Voilier Amarante le 29-01-2017 à 15:01



"A te lire comme nous aimerions être 14 ans en arrière à nviguer dans ces eaux. Harmattan et son capitaine ont mérité ce grand sud. Voilà une bonne étape de franchie.
Notre meilleur souvenir Ă  Milo."


Envoyé par Olivier le 29-01-2017 à 20:58

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