Journal de bord de l'Harmattan
Fri, 14 Oct 2016 22:00:00 - A Ushuaia
N° 905 - En Ă©claireur Ă  Ushuaia



19h heure locale, 22hTU, 24h en France.


Bonjour Ă  tous,

Après les émotions du matin, l’aéroport bondé, les guichets
d’enregistrement bouclés par les CRS argentins, le personnel
brandissant des drapeaux syndicaux et criants des slogans, nous avons
la chance d’être un des tous premiers vols qui ne soit pas annulé.

Le personnel a repris sa place derrière les guichets et l’on appelle à
tue-tête « Mar del Plata » et « Ushuaia ». Nous jouons des coudes,
nous sommes enregistrés en priorité et nous nous retrouvons bientôt au
calme en salle d’embarquement. Que c’est bon !

Nous décollons à 12h30 avec plus d’une heure de retard et
malheureusement dans ce bazar le repas n’a pas pu être chargé, seuls
des petits sandwichs et de l’eau sont à disposition. Après trois
heures de vol nous commençons la descente. J’aperçois alors le détroit
de Magellan que nous traversons puis pendant une demi-heure nous
survolons à basse altitude de magnifiques montagnes enneigées.

Enfin nous remontons le Beagle et la grande baie d’Ushuaia apparait
sur le côté tribord de l’avion. C’est grand, c’est coloré, cela
ressemble un peu à la Laponie. Une fois les petites valises récupérées
nous montons dans un taxi qui nous dépose en quelques minutes rue
Magallanes, à l’adresse où nous avons réservé une chambre chez
l’habitant.

Monica tient une petite boutique de jouets pour enfants, elle est
adorable et nous saute au cou pour une chaleureuse embrassade. Sa
famille fait partie des touts premiers colons Fuégiens et bien que ne
parlant qu’Espagnol, on peut constater ses racines anglaises par
quelques mobiliers très Britishs.

La maison est très propre, nous disposons d’une chambre avec grand lit
et nous partageons le salon et la cuisine avec la grand-mère qui est
adorable. Dommage la communication est impossible car nous ne parlons
pas la langue.

Dès nos affaires déposées nous partons à pieds visiter la ville. Oui,
j’ai bien écrit « ville » car avec maintenant plus de 70 000 habitants
Ushuaia n’est plus le petit village perdu du bout du monde.

En fait il n’y a qu’une rue principale toute en longueur. Le premier
objectif est de trouver un moyen de traverser le Beagle pour rejoindre
Puerto Williams où j’ai réservé deux billets pour le ferry rejoignant
Punta Arénas et partant samedi en milieu d’après-midi.

Nous finissons sur le port, à l’office du tourisme. Très mauvaise
surprise, le prix du billet pour un aller simple de quelques
kilomètres est de 220 dollars par personne !!! Ajoutez à cela le fait
que je n’ai trouvé aucune possibilité de dormir à Puerto Williams pour
un prix raisonnable, nous décidons de changer nos projets et d’annuler
purement et simplement cette croisière.

Nous avons donc maintenant beaucoup plus de temps pour visiter le
coin. Il fait froid, quelques degrés uniquement, mais je vois ici une
fille habillée d’un simple chemisier et là un jeune homme en short. Le
corps s’habitue à toutes les situations.

Avec tous ces sommets enneigés qui encerclent la baie, Il y a une
ambiance de village des pays froids, de bout du monde, de station de
sport d’hiver mais quand même ce n’est pas aussi exotique que l’image
répandue en d’Europe. L’énorme afflue touristique s’est chargé de
normaliser tout cela.

Après le déjeuner très léger arrosé à l’eau de source pris dans
l’avion nous avons une envie folle d’un bon demi. Il faut remonter la
rue principale sur près de la moitié pour enfin trouver un bar. Qu’il
est bon ce demi accompagné de quelques cacahuètes. Mais la surprise
vient avec l’adition. A 6€ le verre la bière doit venir par avion
privé.

Nous allons très vite nous rendre compte qu’ici les prix ont flambés
d’une façon incroyable. Tout est devenu horriblement cher, en deux ou
trois ans les prix ont été multipliés par 5 ou 6 ! Mon copain
Christophe qui vit ici depuis plusieurs années m’avait prévenu mais je
suis comme Saint Thomas j’ai besoin de voir.

Nous discutons avec Monica bien qu’elle ne parle pas anglais on arrive
un peu Ă  se comprendre. Une de ses fille est Ă©tudiante Ă  Nantes (il y
a d’ailleurs un macaron « NON A L’AEROPORT » collé sur le frigo) et
l’autre à Rennes. Elle se plaint qu’il n’y a plus de saison. Il n’a
pas neigé sur la ville cet hiver.

Mais ce matin, en sortant du lit je découvre que nous sommes sous une
magnifique tempĂŞte de neige avec des flocons Ă©normes. Encore une
grande matinée de marche à découvrir la ville puis ce midi nous nous
offrons une Spéciale Parrillada Patagone. Des morceaux de viande sont
découpés sur des bêtes entières en train de cuire sur la braise devant
nous.

Nous rentrons épuisés en milieu d’après midi. Demain nous allons
rallier en bus pullman la ville Chilienne de Punta Arénas. 11 heures
de bus pour traverser la fameuse Terre de Feu.

A bientĂ´t

Jean-Louis
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