Journal de bord de l'Harmattan
Fri, 20 Jan 2016 20:00:00 - 23°13 S 44°42 W
N° 844 - La baie de Paraty

18h00 heure du bord, 20hTU et 21h00 en France.


Bonjour Ă  tous,

Je vous ai quitté avant-hier devant une Picanha à la brésilienne.
Depuis c’est la vie sympa du vagabond des mers. L’après midi, après
quelques courses au super marché de la marina nous avons levé l’ancre
pour nous rendre, après seulement 2 Miles de navigation, dans le
superbe mouillage de Praia do Bomfim, au pied de cette petite Ă©glise
sur une petite île. Cet endroit n’est pas sans évoquer une église
mythique qui a tant marqué ma mémoire au milieu d’un fjord du
Monténégro.

J’adore ce coin, les abords sont d’une beauté saisissante avec une
végétation exubérante qui entoure de véritables petites perles, des
poussadas de bois dotées d’un petit ponton où les clients prennent
l’apéro ou un repas sous des parasols de toile écru. A chaque porte
fenĂŞtre des rideaux de toile Ă©crue Ă©galement sont retenus par des
rubans et de magnifiques plantes dotées de fleurs violettes cascadent
du haut de la colline en recouvrant la toiture.

La note finale est apportée par les pontons eux même. Comme tous les
pontons ils sont constitués de poteaux verticaux sur lesquels on a
posé un plancher. Mais ici, des tasseaux horizontaux ont été installés
sur les bords extérieurs et sur ces tasseaux sont fixés des lattes
verticales qui forment une clairevoie d’un effet magnifique. Nous
avons passé une soirée romantique.

Un peu avant j’ai plongé pour vérifier mon anode d’hélice, elle fait
encore l’affaire et je suis rassuré. Au levé du jour, à 6 heures, je
remets en marche direction Paraty. 25 Miles de route au moteur pour
absence de vent. A midi je jette l’ancre juste devant le ponton de
départ des goélettes à touristes. Pendant la route j’ai remonté mon
moteur hors bord. Je suis satisfait de ma réparation, il est comme
neuf ce réservoir. Mais va-t-il durer ? En partant j’ai voulu mettre
mes feux de route. Ils sont inopérants, il va falloir que je monte en
tête de mât pour voir ce qu’il se passe.

Nous sautons de pierre en pierre dans la vieille ville de Paraty. Ici
on est instantanément ramené quelques siècles en arrière, à l’époque
du moyen âge. Je vous ai déjà décrit cet endroit particulier classé au
patrimoine de l’humanité par l’UNESCO.

Aujourd’hui, surprise, la mer monte dans les rues. En fait la vieille
ville a été construite au niveau de la mer et, par grande marée de
vives eaux, la ville est inondée. Les maisons sont construites en
surélévation de deux marches de façon à ne pas être sous les eaux.
Tout cela est volontaire, lorsque la mer se retire elle nettoie les
rues aussi bien que le ferait un réseau d’assainissement.

Comme nous sommes bien ici, j’ai décidé d’y rester quelques jours. Du
coup l’après midi a été consacrée à aller acheter des billets de bus
pour Sao Paulo ainsi qu’à réserver des chambres d’hôtel. Nous partons
dimanche en fin de matinée, 6 heures de route.

Ce matin il y a 4 voiliers devant Paraty, dont 4 équipages de Français
! Je fais le tour en annexe pour saluer mes voisins. Deux bateaux
restent en permanence sur le coin, leurs capitaines (70 ans tous les
deux) vivent ici depuis de nombreuses années. Je m’informe sur
l’endroit où je peux laisser Harmattan pendant ma semaine d’absence.
Ici, dans la baie, sur ancre. Ok, pas de problème.

Je me suis toujours demandé comment font les capitaines équipés de
deux mains gauche ou bien de ceux qui ne savent ou ne veulent pas
bricoler. Ce matin c’est le groupe électrogène que j’essaie de
remettre en marche mais qui ne veut pas avant d’avoir eu lui aussi son
petit câlin. Pour lui ce sera dégrippage du lanceur de démarreur et
graissage de l’axe.

A bientĂ´t


Jean-Louis
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