Journal de bord de l'Harmattan
Sun, 07 Mar 2010 21:25:00 - Osny
N° 83 - La fĂŞte avant le dĂ©part



La fête avant le départ

21H25 en France

Bonsoir Ă  tous,

C’est encore un weekend de fête. Nous sommes en famille chez ma sœur Solange à Sens. C’est à 110 km au sud de Paris. C’est ici, près de Sens, que j’ai passé toute mon enfance, entre Courtois sur Yonne et Saint Martin du Tertre. Que de souvenirs !

Mon père s’occupait de la Sous Station SNCF de Saint Martin du Tertre. Nous vivions dans la maison de fonction près de la Sous Station. C’était très isolé, coincé entre les voies de chemin de fer et l’Yonne. De chaque côté un bois de peupliers et un petit chemin en terre qui permettait de rejoindre un passage à niveau. Du côté de Saint Martin le chemin était un peu empierré mais du côté de Courtois dès qu’il pleuvait un peu le chemin était impraticable.

Nous vivions presque en autarcie avec un grand jardin de chaque côté de la maison. Mon père qui faisait du gardiennage pour la Sous Station avait beaucoup de temps pour s’occuper des jardins. Quand j’étais petit, j’avais l’impression de vivre au paradis. Ma mère avait planté des fleurs partout.

Il y en avait une très grande bordure le long du petit chemin côté Saint Martin. Il y en avait également dans la coure, le long des voies de chemin de fer et puis le long du grillage. Il y avait des dahlias, toutes sortes de dahlias, des gros, des petits, des pompons, de toutes les couleurs, des rouges, des jaunes, des bigarrés … Il y avait des glaïeuls également. C’est très beau les glaïeuls !

Dans les jardins il y avait de tout, des pommes de terre, des haricots, des petits poids, des carottes, des radis, des poireaux, des blettes mais également des courgettes, des potirons, des concombres, des cornichons. Et puis des planches de fraises, des cassis, des framboises ainsi que des arbres fruitiers avec des cerises, des abricots, des poires, des pommes … Tout était parfaitement ordonné avec des grandes allées qui desservaient des plus petites.

Ma mère passait beaucoup de temps à faire des conserves dans le stérilisateur. Comme la maison était reliée électriquement à la Sous Station nous vivions au tout électrique. A l’époque c’était un luxe énorme. Dans chaque pièce des radiateurs électriques nous apportaient une chaleur douillette et moi j’avais l’impression que nous étions des nantis.

Ma mère avait une machine à coudre sur laquelle mon père avait installé un petit moteur électrique. Elle aimait coudre et nous faisait de beaux habits. J’étais alors persuadé que nous étions les plus riches de la région.

L’été il y avait des campeurs dans les bois côté Saint Martin. Maman leur vendait des fruits et des légumes. Et puis nous allions à la plage, au bord de la rivière dans le terrain de camping. C’était toujours un grand bonheur.

Et puis à 12 ans j’ai perdu ma mère brusquement. Le petit paradis s’est effondré très vite.

Bon, les dernières nouvelles. Mercredi j’ai emmené Matis au salon de l’agriculture. Quelle grande journée de bonheur. Nous avons vu tous les animaux de la ferme et puis surtout nous sommes montés dans le petit train. Et puis nous avons vu les gros tracteurs.

Il a trois ans. Passer la journée avec son petit fils c’est toujours un grand moment de bonheur.

Jeudi c’était la conférence de presse à l’Académie de Médecine à Paris. J’y allais juste comme cela, pour voir. C’était organisé dans le cadre de la journée mondiale du rein. Et puis, j’ai été mis à l’honneur, Michel Chevalet, le journaliste de télé m’a fait venir et m’assoir à sa place pour que je raconte mon aventure. Mon néphrologue, le Docteur Verger a été mis à l’honneur également et nous avons eu droit aux applaudissements.

Du coup, vendredi matin il y avait un bel article dans le Figaro sur l’insuffisance rénale en générale et celui-ci se termine avec la dialyse péritonéale qui permet de garder sa liberté et l’exemple est donné de ma traversée de l’Atlantique en solitaire et mon départ pour le Pacifique.

Hier soir nous avons été au cabaret « La ruche gourmande ». C’est près de Joigny dans l’Yonne. C’était une soirée sympa. Grand dîner avant d’assister à un spectacle de cabaret.

La semaine qui arrive va être intense. Demain j’ai mon doppler fémoral de contrôle à l’hôpital. Ma cuisse est toujours douloureuse et j’ai hâte d’avoir le résultat et d’être sûr que tout va bien de ce côté-là.

Mardi j’ai différents rendez vous. Mercredi je suis en Belgique pour une conférence de presse et le soir à 19h15 c’est la soirée de gala pour la journée mondiale du rein.
Jeudi après midi je vais au colloque à la Sorbonne et vendredi matin je décolle pour la Martinique.

Je vous souhaite une bonne soirée.
A bientĂ´t

Jean Louis
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