Journal de bord de l'Harmattan
Sun, 15 Nov 2015 22:00:00 - 22°56S 43°54W
N° 829 - Fin de weekend dans la grisaille

23h00 en France, 20 heures au Brésil.


Bonjour Ă  tous,

Il avait pourtant bien commencé ce weekend avec un grand ciel bleu, le
soleil comme chez nous au mois d’Aout, et dès les premières heures du
matin une agitation fébrile dans la baie.

Tout ce qui peut flotter se croise dans tous les sens, du scooter de
mer jusqu’à la goélette à deux et même trois mats. Les bateaux à
moteur filent sur l’eau, précédant une longue trainée blanche. Des
hélicoptères passent en longeant la plage et même un ULM rase les mâts
des goélettes. Par contre les voiliers de plaisance ignorent
totalement cet endroit.

Les goélettes se retrouvent toutes au ponton gasoil pour charger une
file impressionnante de touristes qui se bousculent pour monter dans
le bateau qui leur offrira une journée de rêve dans la baie d’Ilha
Grande. Soudain une grande goélette arrive en titrant régulièrement
des fusées qui finissent par une pétarade de claquements secs suivi
peu après d’un grand « Bang » accompagné d’un petit nuage de fumé dans
le ciel. Les touristes sont ravis, ils trouvent ce qu’ils sont venu
chercher.

Mais après une nuit épouvantable de chaleur lourde et de moustiques un
coup de vent est arrivé en fin de nuit et tout ce dimanche nous sommes
dans le crachin et dans la brume. Imaginer la Bretagne au mois de
novembre avec un thermomètre qui dépasse les trente degrés. Les
touristes ont disparus, peut être occupés avec leur conquête
brésilienne de la veille ou bien à une partie de cartes en sirotant
des CaĂŻpirinha ?

De mon côté j’ai totalement repris mes marques. Le bateau a retrouvé
la vie, c’est un mélange d’ambiance vacances et travail. Hier Sting
était l’invité du jour avec un best off des dernières trente cinq
années. Les morceaux mythiques « English man in New York » et «
Message in a bottle » ont été repris en cœur par l’ensemble de
l’équipage.

Aujourd’hui j’ai opté pour la radio locale. C’est fou de retrouver les
mêmes titres que chez nous. Il ya six mois c’était Lou Anne qui
tournait à longueur de journée, maintenant comme chez nous, c’est «
The Avener » avec « Castle in the snow », j’aime beaucoup. La musique
est une drogue pour l’homme.

Je pense que depuis le tout début de l’humanité l’homme fait de la
musique. Au début il ne devait y avoir que des percussions. Cela me
rappelle mon arrivée à Hiva Hoa aux îles Marquises. Le soir je suis
tombé sur un hangar où une troupe répétait un spectacle pour une fête
locale. Il n’y avait que des percussions, une dizaine au moins.
C’était émouvant.

Les cordes et le vent, plus subtiles n’ont dû venir qu’avec une
certaine civilisation et il a fallu attendre le vingtième siècle pour
avoir l’électrique. Quelle évolution ! Je ne pense pas que l’on puisse
comparer l’acoustique et l’électrique mais je suis persuadé que
maintenant nous marchons sur deux jambes. Que la vie serait fade sans
musique !

Ma Job List en a déjà pris un sacré coup, hier j’ai installé la
nouvelle VHF, aujourd’hui c’était le tour du WC, demain je vais finir
de le monter puis je vais m’attaquer au déssalinisateur. Mes journées
sont très occupées, entre les courses (à 500 mètres d’ici), la
préparation des repas, la vaisselle, le ménage, la lessive et la
sieste les heures à consacrer au bateau lui-même sont forcément
réduite.

Mais je suis bien, je ne laisserais ma place pour rien au monde.
J’adore la solitude, ou plus exactement j’adore la tranquillité. Ici
je suis servi. Je suis le seul étranger, personne ne parle l’anglais
et encore moins le français. Cela vaut bien une retraite chez les
moines !

Seul le directeur de la marina connait quelques mots d’anglais. Avec
moult gestes c’est suffisant pour se comprendre. Nous nous sommes
échangés des présents. J’avais pour lui un morceau de marbre avec
Notre Dame, la Tour Effel et l’Arc de triomphe en bronze. Il m’a
offert un polo imprimé et un petit porte-bonheur qu’il a rapporté de
vacances dans le Matto Grosso, le pays des Toucans. C’est un petit
cordage avec une boucle en haut, des perles, un « Toucano » et au bout
du cordage pend une croix en bois. Cela m’a beaucoup touché.

A bientĂ´t

Jean-Louis


"ravie de vous retrouver j"ai mal au dos electrodes cela soulage bonne continuation bisous roselynedig"

Envoyé par roselyne demeestere le 17-11-2015 à 10:37

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